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Full text of "Journal de pharmacie et de chimie"

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i 


I 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 

ET    DE    CHIMIE 


«fXiAME     S-ftRIB 


TOME   DIX-SEPTIÈME 


PARIS.  —    IMPRIMERIE  F.  LBVé,   RUB  CAS8BTTB,   M 


r 


JOURNAL 

DE 

PHARMACIE  ET  DE  CHIMIE 

(FONDÉ    EN    1809) 


Comité  de  Rédaction  :  MM.  RICHE,  JUN6FLEISGH,  PETIT, 
VILLEIEAN,  BOURQUELOT,  MARTT,    MOUREU  et   PRUNIER 

CoUaboratenrs  :  MM.  J.  Bougault,  L.  Bil^mer,  L.  Brunel, 

E.  Ck)LUN,  H.   Cousin,  Er.  Gérard,  L.    Grimbert,  M.  Guerbet, 

Ed.  Guinochet,  V.  Harlay,  H.  Hérissey,  E.  Leidié, 

G.   PaTEIN,    F.  ViGIER. 
RéDACTBUR  PRINCIPAL   :    M.    RICHE 

Contenant  les  travaux  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  ainsi  que  les 
procèS'Verbaux  de  ses  séances 

et  une  revue  médicale,  par  M.  Gharrim. 
Sixième  Série 


TOME    DIX-SEPTIEME 


PARIS 

OCTAVE    DOIN,    ÉDITEUR 

8,  PLACE   DE  L*ODÉON,  8 

1903 


JOURNAL 

DE     PHARMACIE 

ET    DE    CHIMIE 

VI«  SÉRIE.  —  TOME  XVU.  —  ANNÉE  1903,  1"  PARTIE. 

TRAVAUX  ORIGINAUX 


ÉUminaUon  du  mercure  (kais  les  liquides^  sucrés  traités 
par  le  nitrate  mercurique;  application  au  liquide  ce- 
pkalaraeàidie%;  par  M.  G.  Patein  (1). 

Dans  plusieurs  notes  que  nons  ayons  eu  Thonneur  de 
présenter  ici,  senl  on  en  collaboration  avec  M.  Dnfan, 
nous  avons  montré  que  le  nitrafe  acide  de  mercure  est 
souvent  le  seul  réactif  capable  d'éliminer,  dans  les 
liquides  physiologiques  ou  pathologiques,  les  matières 
azotées  douées  de  pouvoir  rotatoire  qui  accompagnent 
les  sucres  et  faussent  le  dosage  de  ceux-ci  par  le  saccha- 
rimètre  ;  nous  avons  montré  également  que,  lorsque  les 
précautions  voulues  sont  observées,  cet  agent  est  inca- 
pable d'agir  sur  les  différents  sucres,  soit  pîiysiquement, 
soit  chimiquement.  Nous  donnons  aujourd'hui  un  nou- 
veau moyen  d'éliminer  le  mercure  qui  reste  en  solution, 
et  de  rendre  ainsi  le  procédé  absolument  rigoureux  et 
pratique  quand  on  vent  opérer  le  dosage  par  les  mé- 
thodes optique  et  volumétrîque  à  l'aide  de  ta  liqueur 

(1)  Note  poeéientée  à  la  Société  de  Phamiiwie  (séance  da  3«  décembre). 


136326 


—  6  — 

de  Fehling  :  cette  élimination  se  fait  par  la  poudre  de 
zinc.  Voici  le  manuel  opératoire  pour  l'urine  :  50^*^  d'u- 
rine sont  additionnés  de  25*^^  de  notre  réactif,  puis, 
goutte  à  goutte,  de  soude  étendue  jusqu'à  réaction  neutre 
au  tournesol  ;  on  complète  le  volume  de  lOO^*'  et  on 
filtre;  le  liquide  filtré,  absolument  incolore  et  limpide, 
privé  de  toute  matière  albuminoïde,  peut  être  examiné 
au  polarimètre.  Pour  le  rendre  propre  au  dosage  par  le 
Fehling.  on  en  prend  environ  50"  qu'on  additionne  de 
2^"^  de  poudre  de  zinc^  on  agite  à  différentes  reprises  et 
on  filtre  au  bout  de  2  ou  3  heures  ;  il  ne  reste  plus  trace 
de  mercure  en  solution  ;  on  rend  alors  le  liquide  filtré 
alcalin  à  l'aide  de  lessive  de  soude  :  le  précipité  d'oxyde 
de  zinc  que  produit  d'abord  cette  soude  se  redissout 
dans  l'excès  de  celle-ci  et  on  se  trouve  dans  le  cas  d'une 
solution  sucrée  ordinaire  qu'on  peut  doser  directement 
à  la  liqueur  de  Fehling.  //  est  bien  entendu  quHl  fau^ 
tenir  compte,  dans  le  calcul  du  résultai,  de  V augmentation 
de  volume  produite  par  la  soude,  si  cette  augmentation 
est  sensible. 

11  y  a  donc,  en  somme,  trois  temps  dans  notre  procédé 
de  défécation  :  1**  on  ajoute  le  réactif  nitromercurique  ; 
2^  on  neutralise  par  la  soude  et  on  ramène  le  liquide  à 
un  volume  déterminé;  3**  on  élimine  le  mercure  resté 
en  solution  par  la  poudre  de  zinc  et  on  rend  le  liquide 
alcalin.  Le  deuxième  temps  a  pour  but  de  donner  toute 
sécurité  pour  la  précipitation  des  matières  albumi- 
noïdes,  les  dernières  traces  des  peptones  elles-mêmes 
étant  précipitées;  dans  bon  nombre  de  cas,  cependant, 
il  n'est  pas  indispensable  :  une  neutralisation  partielle 
suffit  et  on  peut  de  suite  passer  au  troisième  temps. 
Ce  procédé  devient  ainsi  des  plus  rapides,  mais  il  ne 
faut  avoir  recours  à  cette  simplification  qu'après  un 
contrôle  sévère  démontrant  que  la  précipitation  des 
matières  albuminoïdes  est  complète. 

Nous  avons  appliqué  le  mode  de  traitement  précé- 
dent au  liquide  céphalorachidien  dans  lequel  l'existence 
de  ffliu:ose  a  été  affirmée  par  les  uns  et  niée  par  les 


—  7  — 

autres;  nous-mème  avons  dit  autrefois  qu'elle  était  au 
moins  exceptionnelle.  On  sait  que  ce  liquide,  générale- 
ment  alcalin  au  tournesol  et  de  faible  densité,  contient  du 
ddortire  de  sodium  avec  une  petite  qieantité  d'albumine.  En 
additionnant  de  quelques  centimètres  cubes  de  réactif 
nilromercurique  le  liquide  céphalorachidien  extrait 
chezrhomme  par  ponction  lombaire,  filtrant,  éliminant 
par  la  poudre  de  zinc  le  mercure  resté  en  solution,  nous . 
avons  obtenu  un  liquide  limpide  qui,  rendu  alcalin  par 
la  soude«  réduit  notablement  la  liqueur  de  Fehling. 
Nous  n'avons  pas  encore  fait  d'essais  assez  nombreux 
pour  affirmer  que  la  substance  réductrice  est  bien  et 
uniquement  du  glucose  et  que,  lorsqu'on  opère  comme 
nous  l'avons  fait,  on  la  retrouve  toujours  parce  que  le 
nitrate  de  mercure  détruit  le  ferment  glycolytique  qui 
existerait  dans  le  liquide  céphalorachidien  comme  dans 
le  sang  ;  mais  nous  sommes  disposé  à  croire  que  les  ré- 
sultats négatifs  obtenus  dans  la  recherche  du  glucose 
dans  le  liquide  céphalorachidien  proviennent  d'une 
glycolyse  qui  se  produit  dans  ce  liquide  comme  dans  le 
sang  et  qui  est  complète  au  moment  de  la  recherche,  si 
celle-ci  n'a  lieu  qu*au  bout  de  quelques  heures  et  sans 
qu'on  ait  entravé  l'action  du  ferment.  Nous  communi- 
querons prochainement  le  résultat  de  nos  expériences  à 
ce  sujet. 


Action  du  chlore  et  du  brome  sur  les  vératrols  mononitrés; 
par  M.  H.  Cousin. 

Dans  un  travail  inséré  au  Journal  de  Pharmacie  (1) 
j'ai  décrit  un  vératrol  mononitré  trichloré  et  un  véra- 
trol  mononitré  tribromé,  obtenus  dans  l'action  de 
l'acide  nitrique  fumant  sur  les  vératrols  trichloré  et  tri- 
bromé;  dans  le  but  de  déterminer  la  constitution  de  ces 
corps  ainsi  que  celle  de  certains  dérivés  hologénés  de 
la  pyrocatéchine  et  du  gaïacol,  j'ai  étudié  l'action  du 

{{)  Joum.  de  Pliarm.  et  Chimie,  [tij,  XV,  167,  1902. 


—  8  — 

ohlore  et  do  brome  sur  les  vératrols  mononitrés.  Ceux- 
ci  sont  au  nombre  de  deux^  l'un  a  qui  a  pour  formule  : 

a-0»H3-OCH3-OOH»— A20«, 

1  2  3 

l'autre  : 

p-C«H*-0CH«— OCH»-AïO«. 

4 

J'ai  fait  réagir  le  chlore  et  le  brome  sur  chacun  de  ces 
corps. 

Action  du  brome  but  lé  vératrol  miré  a.  —  Dans  un 
travail  antérienr  (1),  j'ai  obteou  dass  cette  réaction  un 
dérivé  mononitré  dibromé,  ayant  pour  formule  : 

.       C«H*(0CH3)«— AtO«— Br« . 
3 

J'ai  cherché  à  fixer  un  troisième  atome  de  brome  sur  le 
vératrol  nitré-3  en  traitant  le  dérivé  dibromé  par  le 
brome  en  présence  d'acide  sulfurique.  10«'  de  vératrol 
monobromé  dinitré  sont  triturés  avec  20*^  d'acide  sulfu- 
rique pur  ;  au  bout  de  24  heures,  j'ajoute  5^^  de  brome  et 
chauffe  10  heures  &  la  température  du  bain-marie;  le 
produit  de  ]a  réaction  est  versé  dans  du  bisulfite  de 
eoude  étendu  et  il  se  dépose  une  masse  cristalline  qui 
est  desséchée  et  traitée  par  Talcool  absolu  ;  le  dissol- 
vant laisse  comme  résidu  le  vératrol  mononitré  dibromé 
non  attaqué  et  enlève  un  produit  qui  est  précipité  par 
Teau  et  purifié  par  plusieurs  cristallisations  dans  l'alcool 
à  90"*.  11  reste  finalement  des  aiguilles  blanches  à  peine 
jaunes,  constituées  par  des  prismes  allongés  et  aplatis, 
insolubles  dansTéau,  solubles  dans  Talcool,  Téther,  le 
chloroforme. 

Le  point  de  fusion  est  116''-117''. 

Les  analyses  ont  donné  : 

Calculé  pour  Trouvé 

^^(OCHa)»— AzO«  -Bi»  — 

Br  =»  61,n  Br  =  'M 

Al  8.  3,33  Az  =  3,o6 

C'est  donc  un  vératrol  tribromé  mononitré  dont  la 
formule  de  constitution  ne  peut  être  que 

(i)  Annales  de  physique  et  de  chimie^  1^  sériOi  t.  XIII,  p.  o05. 


B^-C 


Bp— C 


-  9- 


C-0CM8 


C-AzO« 


Ce  corps  a  élé  comparé  au  dérivé  obtenu  dans  l'action 
de  Tacide  nitrique  fumant  sur  le  vératrol  tribromé,  et  il 
en  résulte  qu'il  y  a  identité  complète  au  point  de  vue 
de  la  composition  et  des  propriétés;  les  points  de  fusion 
sont  les  mêmes.  On  arrive  donc  au  corps  même,  soit  en 
faisant  réagir  le  brome  sur  le  vératrol  nitré-3,  soit  en 
nitrant  le  tribromo-vératrol. 

Les  trois  atomes  de  brome  dans  le  vératrol  tribromé 
occupent  doncies  positions  4,  5,  6. 

Le  gaïacol  tribromé,  qui,  traité  par  Tiodure  de  mé- 
thyle  et  la  potasse,  donne  le  vératrol  tribromé  et  qui 
se  forme  dans  l'action  directe  du  brome  sur  le  gaïacol, 
possède  une  des  deux  formules  de  constitution  suivantes: 

C-OH 


BiwC 


BrC 


/'\c- 


c— 0CH« 


C— H 


Gàlacol  tribromé 


on 


C-0CH3 

/"\c-< 


BiwC-^^         ^C-OCH» 


Br— C 


5  3 


C-H 


C 
Vératrol  tribromé 


—  10  — 

Brome  et  vératrol  nitré-4.  —  Je  n'insisterai  pas  sur 
celte  réaction  qui  m'a  donné  peu  de  résultats  intéres- 
sants. J'ai  décrit  antérieurement  (1)  un  dérivé  mono- 
brome  mononitré  que  j'ai  obtenu  dans  l'action  du  brome 
à  froid  sur  le  vératrol  nitré-4.  En  faisant  réagir  le 
brome  à  chaud^  soit  seul,  soit  en  présence  d'acide  sul- 
furique,  j'ai  isolé  : 

1**  Le  dérivé  monobromé  mononitré,  sous  forme  d'ai- 
guilles jaunes.  Une  analyse  a  donné  : 

CalcuM  pour  Trouvé 

C«H»0*BrAz  — 

Br  =  30,63  Br  =  30,82 

2^  Des  aiguilles  blanches,  exemptes  d'azote  et  cons- 
tituées par  du  vératrol  tétrabromé. 

Action  du  chlore.  —  Vératrol  nitré-a.  —  Quand, 
dans  une  dissolution  de  vératrol  nilré-3,  on  fait  passer 
un  courant  de  chlore,  il  n'y  a  pas  de  réaction  même  à  la 
température  de  60";  il  n'en  est  pas  de  môme  en  présence 
d'acide  sulfurique.  3*''''de  véralrol  nilré  sont  mis  en  con- 
tact avec  10"  d'acide  sulfurique  el  20*"**  d'acide  acé- 
tique; dans  la  dissolution,  je  fais  passer  un  courant  de 
chlore  en  grand  excès  et  le  produit  de  la  réaction  est 
versé  dans  une  solution  étendue  de  bisulfite  de  soude; 
il  se  précipite  une  masse  pâteuse  qui  se  solidifie  au 
bout  de  quelque  temps.  Le  produit  desséché  est  cons- 
titué par  un  mélange  de  deux  corps  qu'il  est  facile  de 
séparer  au  moyen  de  l'éther  de  pétrole.  L'un  de  ces 
corps  est  soluble  dans  l'éther  de  pétrole  et  après  puri- 
fication se  présente  en  aiguilles  blanches  fusibles  à  88"^. 
Il  est  exempt  d'azote  et  possède  toutes  les  propriétés  du 
vératrol  tétrachloré. 

Le  second,  insoluble  dans  l'éther  de  pétrole,  est  pu- 
rifié par  cristallisation  dans  Talcool.  Le  corps  pur  est 
constitué  par  des  cristaux  prismatiques  de  couleur 
blanc  jaunâtre  insolubles  dans  l'eau,  solubles  dans  l'al- 
cool, l'éther,  la  benzine,  insolubles  dans  l'éther  de  pé- 
trole. Le  point  de  fusion  est  110"*- 111°. 

(1)  Annales  de  physique  et  de  chimie^  V  série,  t.  XllI,  p.  504. 


—  Il  — 

Les  analyses  montrent  que  ce  corps  est  un  dérivé  di- 
chloré  du  vératrol  mononitré  : 

Caicalé  pour  Trouvé 

C»H7G12AzO  4  — 

Cl  =  28,n  Cl  =  27,61 

Az  =  5,5ô  Az  =    5,67 

Sa  formule  est  par  conséquent  : 

C6H— (0CH»)2— Az02— C12. 

3 

Action  du  chlore  sur  le  vératrol  nitré-4.  —  L'action 
da  chlore  sur  ce  vératrol  nitré  en  solution  acétique  ne 
m'a  donné  qu'un  liquide  huileux  d'où  rien  ne  cristal- 
lise. En  présence  d'acide  sulfurique,  la  réaction  est  plus 
nette.  20»*^  de  vératrol  nitré  sont  triturés  avec  20*^*" 
d'acide  sulfurique  et  le  mélange  coloré  en  rouge  est  dis- 
sous dans  40^^  d'acide  acétique.  Dans  la  solution,  je  fais 
passer  un  courant  de  chlore  en  excès,  jusqu'à  décolora- 
tion du  liquide.  Le  produit  de  la  réaction  versé  dans  du 
bisulfite  étendu  laisse  déposer  un  liquide  huileux  qui  se 
solidifie  lentement.  La  masse  cristalline  est  purifiée 
par  une  dissolution  dans  l'alcool  à  90**  en  présence  de 
noir  animal.  Cette  solution  alcoolique  évaporée  sur 
l'acide  sulfurique  laisse  de  longues  aiguilles  aplaties,  de 
couleur  jaune  pâle,  groupées  en  une  masse  cristalline. 
Ce  corps  est  insoluble  dans  Teau,  soluble  en  toute  pro- 
portion dans  l'alcool  et  l'éther,  d'où  il  cristallise  diffi- 
cilement. Son  point  de  fusion  est  46**-47^  C'est  un  dé- 
rivé dichloré  du  vératrol  mononitré,  ainsi  qu'il  résulte 
des  analyses  : 

Calculé  pour  Trouvé 

C»H7Cl»AzO*  — 

Cl  =  28,17  Cl  =  28,39—28,41 

Aï  =    5,55  Az  =    5,72 

Sa  formule  est  donc  ! 

C«H— (0CH3)S— Az02— 012. 

L^action  du  chlore  sur  les  vératrols  mononitrés  ne 
m'a  pas  donné  le  dérivé  mononitré  trichloré  que  j'au- 


—  12  — 

rais  pu  comparer  a»  corps  obtenu  daus  Taetion  de 
Tacide  nitrique  fumant  sur  te  vératrol  triekloté.  11  est 
néanmoins  extrêmement  vraisemblable  que  les  for- 
mules de  constitution  des  dérivés  mononitré  trichloré 
et  mononitré  tribromé  sont  les  mêmes,  c'est-à- 
dire  que  les  atomes  de  chlore  et  de  brome  occupent 
les  positions  4-5-6,  et  cela  pour  les  raisons  sui- 
vantes : 

Ces  corps  sont  obtenus  tous  deux  dans  Faction  de 
Tacide  nitrique  fumant  s«r  les  vératrols  trichloré  et  tri- 
bromé formés  eux-mêmes  par  méthylatioa  des  gaïa- 
cols  trichloré  et  tribromé.  Ces  derniers  sont  obtenvs 
dans  Taction  directe  do  chlore  et  du  brome  sur  le  gaïa* 
col,  et  c'est  une  règle  à  peu  près  générale  que  les  déri- 
vés formés  dans  les  mêîoies  conditions  par  le  chlore  et 
par  le  brome  possèdent  des  constitutions  analogues.  U 
est  donc  extrêmement  vraisemblable  que  le  vératrol 
mononitré  trichloré  et  le  vératrol  trichloré  sont  repré- 
sentés par  les  schémas  suivants  : 

C— OCH»  C— 0CH3 

Cl— Cj^        l'C-OCH»  ^^--^116        It^^^^^^ 


CI-< 


V./*"""'      "A./ 


C-H 


J'ai  décrit  une  pyrocatéchine  trichlorée  (1)  qui,  traitée 
par  riodure  de  méthyle  et  la  potasse,  est  transformée  en 
vératrol  trichloré.  Cette  pyrocatéchine  trichlorée  a  pour 
formule  :  C«H-(0H)*-C1.C1.C1. 

1*2  4      5       6 

Le  gaïacol  trichloré  que  j'ai  préparé  par  Taction  di- 
recte du  chlore  sur  le  gaïacol  (2)  est  représenté  par  les 
schémas  suivants  : 


(1)  Annales  de  physique  et  de  chimie,  t.  XIII,  p.  483. 

(2)  Comptas  rendus,  t.  CXXVII,  p.  769. 


-13-1 
C— OH  C— OH 

Cl-CjJ^       2^C-0CH»  ^-^'e         2^^^^*^' 


Cl— I 


C— H  Cl-^ 


5  3 

C— Cl 


c— Cl 


Eo  résumé.  J'ai  obtenu  dans  ce  travail  deux  corps 
nouveaux,  deux  vérairols  mononitrés  dichlorés/etj'ai 
fixé  la  Ibrmule  de  constitution  d  un  certain  nombre  de 
dérivés  trisubstitués  de  la  pyrocatécbine  et  de  ses  éthers 
méthyliques. 


Sur  les  (Uûîneê  de  raloès  de  Naiul; 
far  M.  £.  Légeb  [i]^ 

En  1871,  Flûckiger  (2)  retira  de  l'aloès  de  Natal  une 
aloîne  jouissant  de  propriétés  particulières,  différentes 
de  celles  des  autres  aloïnes.  H  lui  donna  le  nom  de 
Noialoîne.  Plusieurs  auteurs  s'occupèrent  ensuite  de  ce 
composé  :  Tilden  (3),  qui  le  représenta  par  la  formule 
C«H"0*S  Treumann  (4),  Grœnwold  (5)  qui  lui  attribua 
la  formule  C**fl«0'\ 

Il  y  a  quelques  années,  j'eus  entre  les  mains  un 
échantillon  d'aloès  «qui  m'avait  été  envoyé  comme  aloès 
des  Baibades.  Cet  aloès  avait  une  coloration  noire, 
légèrement  verdâtre  et  un  aspect  luisant,  mais  l'aloîne 
qu*il  m'a  fourni  différait  complètement  de  la  barba- 
loine,  tandis  qu'elle  présentait  les  caractères  de  la 
nataloine  :  faible  solubilité  dans  Falcool,  insolubilité 
presque  complète  dans  Teau,  coloration  verte  de  sa 
sohition  snlforique  par  AzOli  fumant.  Cette  circon- 
stance m^engagea  à  reprendre  f  étude  de  la  nataloîne, 

(1)  j0êÊm.iUPémrm.et  éêCkim.,l€]yXYl,  51»,l«'etl5déedmbre  iWi. 

{H^Archw  d.  Morm.,  1812,  p.  il. 

(1)  Chemical  News,  1872,  p.  229. 

{%)  rhèêe  Dorpat,  1880. 

(5)  Arekiv  iL  Motm.,  (5],  t.  XXVill,  p.  115  (1890). 


—  14  — 

étude  jusqu'ici  très  incomplète.  Voyons  d'abord  com- 
ment il  est  possible  d'extraire  les  principes  cristallisés 
de  Taloès  de  Natal. 

L'aloès  pulvérisé  grossièrement  est  mis  à  macérer, 
pendant  plusieurs  jours,  avec  de  Tacétone  qui  s'empare 
des  matières  résinoïdes.  Le  résidu,  épuisé  par  l'acétone, 
renferme  les  aloïnes  à  Tétat  brut.  On  le  traite  par 
l'alcool  méthylique  bouillant.  La  solution,  convena- 
blement concentrée,  laisse  déposer  des  cristaux  en 
lamelles  jaunes.  En  soumettant  le  produit  à  des  cris- 
tallisations fractionnées  dans  l'alcool  méthylique,  on 
sépare  d'abord  des  croûtes  cristallines  dures,  adhérant 
aux  parois  du  ballon  où  s'effectue  l'opération.  Ce  com- 
posé est  constitué  par  un  homologue  inférieur  de  la 
nataloïne  que  je  nommerai  homonatalolne.  En  concen- 
trant les  eaux  mères  alcooliques,  il  se  dépose  des 
lamelles  courtes,  d'un  jaune  plus  pâle,  anhydres,  soli- 
difiant toute  la  masse;  c'est  la  nataloïne. 

Nataloïne  C^^H"0*^  —  Comme  nous  le  verrons  au 
cours  de  celte  étude,  la  formule  C**H**0",  proposée  par 
Rochleder,  formule  que  j'ai  adoptée  jusqu'ici,  ne  peut 
plus  être  admise,  car  elle  ne  concorde  pas  avec  les  faits 
que  j'ai  récemment  observés.  Sans  vouloir  affirmer 
l'exactitude  absolue  de  la  nouvelle  formule,  je  dirai 
que  c'est  l'expression  la  plus  simple  qui,  en  même 
temps  qu'elle  s'accorde  au  mieux  avec  les  analyses, 
permette  d'expliquer  les  propriétés  et  les  dédouble- 
ments de  cette  aloïne. 

Calculé  pour  Trouvé 

C"H"0«OC=  o9,74;  H  =  5,62  59,33;  59,46.  H  «  5,78;  5,89 

La  nataloïne  est  moins  soluble  dans  l'alcool  méthy- 
lique que  la  barbaloïne.  Elle  est  presque  insoluble  dans 
l'eau,  môme  à  l'ébullition,  ou  dans  l'éther;  mais  elle 
se  dissout  bien  dans  l'éther  acétique.  Elle  présente  le 
caractère  d'un  phénol;  c'est  ainsi  qu'elle  se  dissout 
dans  les  alcalis  caustiques,  ces  solutions  étant  préci- 
pitées par  C0\  Elle  se  dissout  également,  comme  la 


—  15  - 

barbaloîne,  dans  AzH^,  la  pyridine,  les  acides  HCl  et 
IIBr  concentrés.  La  nataloïne,  chaufTée  dans  un  tube 
avec  SO*H*  dilué,  fournit  des  vapeurs  qui  rougissent  le 
papier  à  l'acétate  d'aniline  (réaction  du  furfurol).  En 
solution  dans  Téther  acétique,  elle  est  lévogyre 

a  1,=  —  1070,7;  p  „  0,5580;  /  =  2O0. 

Action  des  chlorures  d'acides.  —  En  ajoutant  du 
chlorure  de  be.nzoyie  à  la  solution  de  nataloïne  dans  la 
pyridine,  on  obtient  la  tétrabenzoyl nataloïne 

CS3H«(C'H''0)<0»o 

sous  forme  d'un  composé  jaune  amorphe,  dépourvu 
d'amertume,  très  soluble  dans  l'alcool  et  l'éther,  inso- 
luble dans  l'eau,  les  solutions  alcalines  diluées  et  Teau 
chargée  de  pyridine.  Si  l'on  chauffe  en  tube  scellé  à  100° 
le  composé  benzoylé  précédent  avec  un  excès  de  chlo- 
rure de  benzoylé,  on  le  transforme  en  hexabenzoylna- 
laloïneC*^fl*^(C"H=0)«0*^  qui  se  dépose  de  l'alcool  absolu 
en  grains  jaunâtres  non  cristallins,  très  solubles  dans 
Télher,  peu  solubles  dans  l'alcool  froid. 

Action  du  bioxyde  de  sodium.  —  Le  bioxyde  de 
sodium  agiX  à  chaud  sur  la  nataloïne  en  solution 
aqueuse  alcaline  pour  donner  l'éther  méthylique  d'une 
émodine  nouvelle  que  j'appellerai  nataloémodine.  Ce 
composé  C"H**0^  cristallise  de  l'alcool  méthylique  en 
aiguilles  jaune-orangé  pâle,  fusibles  à  238°  (corrigé), 
peu  solubles  dans  l'alcool  méthylique,  plus  solubles 
dans  le  toluène,  sublimables  sous  forme  d'aiguilles 
jaunes.  Ce  composé  est  caractérisé  par  les  deux  réac- 
tions suivantes  : 

1*  Une  trace  de  matière,  placée  dans  une  capsule 
de  porcelaine,  est  ^rrosée  de  II  à  III  gouttes  de  SO^H'^ 
concentré.  11  se  développe  aussitôt  une  magnifique 
coloration  violette; 

2^  Avec  la  lessive  de  soude,  on  obtient  une  coloration 
rouge  orangé. 

Chauffée  avec  la  poussière  de  zinc,  la  méthylnatalo- 
émodine  donne  un   carbure  possédant  les  propriétés 


~  16  — 

d'un  méthylanthracène,  sublimable  en  lamelles  minces 
à  reflets  verdftlres.  'La  méthylnataloémodine,  chauffée 
en  tube  scellé  à  170^  avec  HGl  concentré,  se  change  en 
une  émodine  fusible  à  220^,5  (corrigé)  :  la  nataloémodine 
cristallisable  de  l'alcool  méthylique  en  aiguilles 
longues  et  minces,  rouge-orangé  foncé,  solubles  en 
rouge-groseille  dans  S041^  concentré  et  en  violet  dans 
NaOH. 

Homonatalome.C"H'*0'®.  —  Ce  corps  se  trouve  dans 
les  premières  fractions  de  la  cristallisation  du  mélange 
des  aloïnes.  11  se  dépose  de  Talcool  méthylique  en  masses 
jaunes  mamelonnées,  formées  de  lamelles  anhydres. 
De  l'acétone  contenant  20  p.  100  d'eau  ou  de  Télher 
acétique,  il  cristallise  en  lamelles  jaunes,  toujours 
anhydres.  Sa  composition  reste  invariable,  quel  que 
soit  le  dissolvant  employé  à  la  cristallisation;  ce  qui 
indique  qu'il  s'agit  bien  d'une  aloîne  différente  de  la 
nataloïne  et  non  d'un  produit  incomplètement  purifié. 

Trouvé 

1  Corp» crisUUIsé  dans  l'alcool  (  p  _  ro  «> .  «cno  «        k  ne.  k  ^^ 

méthylique (  ^  =  ^^'^î  ^^'^^  -  H  =  5,75;  5,1$ 

n  Corps  crisiallisé  dans  lacé-  /  ^        ^^  ^.  „        ^  ^^ 

une  à  20  %  d'eaa 1  ^  =  ^^'^^  "  **  ^'^^ 

III  Corps  cristallisé  dans  Télher  i  n       ko  an  v        k  rk 

•acétique I  ^  ■"  5^»**^  ^  =*  ^'^ 

La  théorie  exige C  s=  58,44  H  «  3,19 

L'homonataloïne  présente  toutes  les  propriétés  de  la 
nataloïne,  elle  donne  les  mêmes  réactions  colorées 
avec  SO*fl'  et  AzO'H.  Son  pouvoir  rotatoire  dans 
l'éther  acétique  est  un  peu  supérieur  à  celui  de  la 
nataloïne  a»  =  —  H2%6;  p  =  0,5053;  t  =  21*. 
Chauffée  dans  un  tube  avec  SO*H*  dilué,  elle  donne 
des  vapeurs  qui  rougissent  le  papier  à  l'acétate  d'aniline. 
Avec  Na^O^,  on  obtient  la  même  méthylnataloémodine 
que  donne  la  nataloïne.  Les  deux  'réactions  suivantes 
sontcommunesà  la  nataloïne  et  à  son  homologue  :  l^^La 
solution  sulfurique  additionnée  d'un  grain  de  bioxydede 
manganèse  ou  de  bichromate  de  potassium  prend  une 
belle  coloration  verte;  2"*  Si  à  la  solution  sodique  on 


—  17  — 

ajoute  un  grain  de  persulfate  d'ammoniaque,  il  se  pro- 
duit peu  a  peu  une  coloration  violette.  La  matière 
colorante  teint  la  soie  en  lilas,  mais  ne  se  fixe  pas  sur  le 
eoton  mordancé. 

L'homonataloïne  donne,  avec  le  chlorure  de  benzoyle, 
les  deux  composés  suivants:  1®  la  tétrabenzoylhomo* 
nataloïne  C*'H**(C^H*0)*0*%  corps  amorphe,  jaune,  très 
soluble  dans  l'alcool  et  Téther  ;  2'  ThexabenzoyJhomo- 
nataloïne  C"H"(C'H^O)«0*%  se  déposant  de  l'alcool 
absolu  en  grains  rouge-brique  non  cristallins,  solubles 
dans  l'éther.  On  les  obtient  comme  les  dérivés  corres- 
pondants de  la  nataloïne. 


De  la  stérilisation  des  fils  pour  ligatures  et  sutures  ; 
par  M.  E.  Debuchy. 

L'importance  du  catgut,  dans  la  chirurgie  actuelle, 
est  telle,  que  nous  avons  étudié  ce  fil  spécialement  tant 
dans  ses  préparations  successives  que  dans  les  procé- 
dés si  divers  de  stérilisation;  il  importe,  pour  terminer 
ce  qui  a  traita  ce  matériel  de  sutures  et  ligatures  chi- 
rurgicales, de  dire  quelques  mots  des  substances  qui 
ont  été  proposées  comme  succédanées  du  catgut  ou  qui 
trouvent  leur  emploi  à  côté  de  celui-ci  dans  des  cas 
déterminés.  Gomme  nous  le  disions  brièvement,  l'on  a 
cherché  depuis  longtemps  et  Ton  cherche  toujours 
d'autres  fils  pouvant  se  substituer  facilement  au  catgut. 
C'est  ainsi  que  Sneguireff  a  préconisé  l'emploi  des  fils 
de  tendons  de  renne,  auxquels  il  a  reconnu  les  qualités 
nécessaires  de  résistance,  de  confection  facile  des  nœuds, 
ainsi  qu'une  résorption  lente  et  une  stérilisation  rapide 
et  sans  difficultés.  Cet  auteur,  avant  remploi,  les  plonge 
dans  la  teinture  d'iode  elles  rince  à  l'alcool. 

Linhart,  Kiistner  et  quelques  autres  opérateurs  se 
sont  servis  avantageusement  du  chanvre,  stérilisé  de  la 
façon  suivante  :  le  chanvre,  préparé  en  paquets  de  fils  à 
courte  longueur,  est  placé  dans  un  baiii  de  cumo)  dont 
on  élève  là  température  jusqu'à  160"*;  après  une  heure 

yoMm.  de  Pharm.  et  de  Chim.  A*  Umir,  t.  XVIT.  (!•'  janvier  1903.)  2 


—  18  — 

de  contact,  on  transporte  avec  les  précautions  néces- 
saires ces  paquets  de  fils,  dans  un  bain  d'essence  de 
pétrole,  on  les  y  laisse  durant  3  heures  et  ensuite  on  les 
conserve  dans  de  l'alcool  à  95**. 

Jones  s'est  servi  des  tendons  de  la  queue  du  rat  pour 
préparer  des  fils  fins  et  résistants,  paraît-il,  spéciale- 
ment destinés  à  la  chirurgie  des  yeux.  Ces  fils  seraient 
antiseptiques  naturellement  et  résorbables. 

Suivant  MM.  Schlutius  de  Krefeld  et  Goùbarouff 
de  Dorpat-Youriew,  on  peut  employer  des  fils  de 
celluloïd  constitués  en  prenant  du  fil  anglais,  préalable* 
ment  dégraissé  dans  une  solution  de  soude  à  1  p.  100. 
Après  avoir  lavé,  séché  à  l'éluve,  on  imprègne  ces  fils 
d'une  solution  de  collodion;  on  stérilise  ensuite  à  la 
vapeur  humide,  puisa  l'air  chaud.  Ces  fils,  diaprés  ces 
expérimentateurs,  sont  résistants,  élastiques,  imper- 
méables, et  leur  présence  sans  danger  dans  les  tissus. 

En  réalité,  de  cette  manière  on  prépare  un  véritable 
crin  de  Florence  artificiel  auquel  nous  ne  voyons  pas 
d'autre  avantage  sur  le  crin  naturel  que  celui  de  per- 
mettre une  échelle  plus  facile  dans  la  série  des  gros- 
seurs, et  une  mobilité  variable  au  gré  de  l'opérateur. 
Enfin  vers  1901  on  a  signalé  un  nouveau  fil  à  base  de 
viscose  —  ce  fil  présenterait  toutes  les  qualités  de  la 
soie,  finesse,  souplesse  et  asepsie.  —  Il  est  fort  difficile, 
sinon  impossible,  de  se  procurer  ces  fils;  aussi  nous  ne 
pensons  pas  que  Texpérience  en  ait  été  faite  en  France. 

Aucun  des  fils  précédents  n'a  fait  sa  place  à  1* heure 
actuelle,  et  le  fil  destiné  à  supplanter  définitivement  le 
catgut  est  encore  à  trouver.  Quant  à  la  soie  et  au  cria 
de  Florence,  ils  sont  toujours  d'un  emploi  courant, 
quoique  limité. 

Entre  toutes  les  préparations  proposées  pour  la  soie, 
nous  citerons  pour  mémoire  celle  dans  laquelle  on 
stérilise  simplement  par  immersion  dans  une  solution 
aqueuse  à  5  p.  100  de  formol  du  commerce  avec  conser- 
vation dans  alcool  ordinaire. 

Les  préparations  phéniquées  sont  d'un  usage  assez 


I 


—  19  — 

firéquent.  Lister  s'en  est  servi  évidemment  le  premier. 
U  plongeait  la  soie  dans  un  mélange  de  cire  fondue 
(16«0et  d'acide  phénique  (2»').  On  étirait  en&uite  le  fil 
au  moyen  d'un  linge  qui  complétait  l'imprégnation  en 
enlevant  en  même  temps  l'excès  de  matière.  Cette  pré- 
paration très  simple  a  été  modifiée,  soit  dans  le  dosage 
en  acide  phénique,  soit  par  l'addition  d'un  liquide  de 
coDservation,  solution  d'alcool  et  de  glycérine  phéni- 
quéeàlOp.  100. 

Habert  fait  bouillir  la  soie  dans  une  solution  phéni- 
quée  à  5  p.  100  et  conserve  jusqu'au  moment  de  l'emploi 
dans  de  l'eau  phéniquée  au  20^. 

M.  le  D*^  Schwartz  prépare  de  la  façon  suivante  les 
fils  de  soie  :  laver  h  Teau  de  savon,  puis  avec  une  solu- 
tion à  1  ou  2  p.  100  de  soude,  porter  ensuite  dans  un 
bain  de  glycérine  à  la  température  de  135-140^.  Après  re- 
froidissement, on  lave  avec  de  l'eau  phéniquée  à5  p.  100, 
et  Ton  conserve  dans  solution  phéniquée. 

Les  préparations  au  sublimé  sont  assez  souvent  uti- 
lisées. Le  D*"  Merlin  ainsi  que  le  D^  Ânnequin  se  servent 
de  soies  qui  ont  été  baignées  et  conservées  dans  une 
solution  éthérée  à  1  p.  100  de  sublimé. 

Le  D' Hagler,  de  Bàle,  procède  de  la  même  façon,  mais 
en  ayant  recours  à  l'ébullition.  Enfin  on  prépare  quel- 
quefois de  la  soie  iodoformée.  Il  suffit,  pour  cela,  de  la 
tremper  dans  une  solution  de  :  iodoforme  1  pouréther9. 
On  laisse  deux  jours  et  conserve  dans  flacons  jaunes. 

Toutes  ces  préparations  sont  bonnes  à  la  condition  de 
ne  se  servir  que  de  solutions  préalablement  stérilisées 
et  d'avoir  stérilisé  U  soie  elle-même. 

D'une  façon  générale,  pour  obtenir  une  soie  rigoureu- 
sement stérilisée,  voici  comment  on  peut  procéder  :  on 
lave,  dégraisse  et  désinfecte  d'abord  la  soie  en  la  traitant 
par  une  solution  alcaline  de  soude  à  3  p.  100.  Après 
ravoir  rincée  et  avoir  chassé  l'excès  d'alcali,  on  stérilise 
à  l'autoclave  à  la  vapeur  humide  à  3^''  de  pression.  On  la 
conserve  ainsi  dans  les  tubes  de  stérilisation,  soit  encore 
dans  une  solution  phéniquée  à  25  p.  1000  qui  a  été  stérili- 


—  20  — 
sée  de  même,  soit  dans  une  solution  toujours  stérilisée  de 

Alcool 90O 

Glycérine 100 

Sublimé 1 

Dans  ces  conditions,  on  peut  être  assuré  que  la  soie  est 
et  demeure  stérilisée,  souple  et  résistante. 

On  sait  que  le  crinjde  Florence  n'est  autre  chose  que  la 
sécrétion  des  glandes  séricigènes  du  ver  à  soie,  étirée  et 
séchée  à  l'air.  Le  diamètre  en  est  généralement  assez 
faible  et  ne  varie  guère  en  dehors  de  35  centièmes  de 
millimètre  et  50  centièmes.  Sa  préparation  se  réduit  à 
la  stérilisation  à  l'autoclave  faite  dans  les  mêmes  condi- 
tions que  pour  la  soie. 

Gomme  accessoire,  nous  pouvons  ajouter  que  les 
drains,  tubes  de  caoutchouc  vulcanisé,  après  nettoyage 
et  lavage  se  stérilisent  et  se  conservent  comme  la  soie 
et  le  crin  de  Florence. 

Aluminate  de  manganèse;  par  M.  Em.  Dufâu  (1). 

En  1847,  Ebelmen  réalisait  la  combinaison  de  l'alu- 
mine avec  l'oxyde  de  manganèse  en  chauffant,  dans  un 
four  à  porcelaine,  un  mélange  des  deux  oxydes  addi- 
tionné d'anhydride  borique. 

Après  plusieurs  heures  de  chauffe,  ce  savant  obtenait 
une  matière  brun  noir,  huileuse,  présentant  dans  les 
cavités  de  larges  lames  brunes^  triangulaires ^  striées  pa- 
rallèlement aux  côtés  et  paraissant  appartenir  au  sys- 
tème régulier  (2). 

L'étude  de  ce  produit  ne  fut  pas  faite,  et  c'est  sur  la 
seule  considération  des  proportions  d'oxydes  mis  en 
présence  qu'Ëbelmen  le  considéra  comme  répondant  à 
la  formule  (APO'MnO). 

L'emploi  du  four  électrique  nous  a  permis  de  repro- 
duire facilement  cette  combinaison  et  d^en  faire  une 
étude  détaillée. 

(1)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  (3  décembre),  reçae  le 
6  décembre. 

(2)  Ebblmbn  (1847),  Ann.  Phys.  Chim.,  (3),  t.  XXII,  p.  225. 


—  21  — 

Nous  avons  chauffé  pendant  trois  minutes,  dans  un 
creuset  de  charbon,  un  mélange  intime  de  100  parties 
d'alumine  et  230  parties  d*oxyde  salin  de  manganèse, 
avec  un  arc  de  1.000  ampères  sous  60  volts. 

On  obtient  ainsi  une  masse  boursouflée  d'un  brun 
noir  à  reQet  métallique.  La  cassure,  très  irrégulière, 
est  d'un  beau  vert  clairet  montre  de  nombreuses  géodes 
brunes  tapissées  de  cristaux  brillants  à  pointement 
octaédrique. 

Pour  purifier  ce  produit,  on  le  concasse  et  on  le  traite 
par  l'acide  chlorhydrique  chaud;  il  se  produit  un  déga- 
gement de  chlore  et  de  gaz  carbures,  en  même  temps 
que  l'acide  prend  une  teinte  brune. 

Enprolongeant  ces  traitements  à  Tacide  chlorhydrique 
bouillant,  la  coloration  primitive  du  produit  disparaît 
peu  à  peu  faisant  place  à  une  teinte  définitive  jaune  clair. 

La  pondre  cristalline  ainsi  obtenue  est  encore  souil- 
lée par  des  parcelles  de  graphite  que  Ton  sépare  facile- 
ment, grâce  à  la  différence  de  densité  des  deux  corps, 
en  versant  la  poudre  dans  Piodure  de  méthylène. 

Analyse,  —  Pour  en  déterminer  la  composition,  le 
produit,  finement  pulvérisé,  a  été  attaqué,  dans  un 
creuset  de  platine  par  un  mélange  de  carbonates  de 
potassium  et  de  sodium  en  fusion;  l'attaque  est  lente 
et  donne  lieu  à  la  formation  d'aluminate  et  de  manga- 
nate  alcalins. 

En  reprenant  par  l'eau  et  faisant  bouillir  quelques 
instants  en  présence  d'une  petite  quantité  d'alcool,  tout 
le  manganèse  se  trouve  précipité.  Après  lavages,  l'oxyde 
dissous  dans  l'acide  chlorhydrique  est  précipité  à  Tétat 
de  carbonate  et  pesé  en  oxyde  salin. 

L'aluminate  alcalin  est  décomposé  par  le  chlorhydrate 
d  ammoniaque,  Talumine  précipitée  lavée  et  pesée. 

L'analyse  ainsi  conduite  a  donné  les  chiffres  suivants  : 


I 

11 

III 

THEORIB  POUR 

Ar^O«Mn 

A1«0» 

58,18 

58,02 
40,62 

58.13 
41,03 

58,98 

MnO 

...••.          » 

41,02 

—  22  — 

L'aluminate  de  manganèse  se  présente  |sous  la  forme 
de  petits  cristaux  jaune  clair  et  transparents  ayant  Tas- 
pect  d'octaèdres  réguliers  modifiés  sur  les  arêtes  et  sur 
les  angles. 

Sa  densité  est  de  4,12  (+  20")  ;  il  est  plus  dur  que  le 
quartz;  sa  poudre  est  jaune  très  clair. 

Chauffé  au  contact  de  Tair,  il  s'oxyde  avec  facilité  ; 
c'est  ainsi  que,  au  rouge,  il  se  colore  progressivement 
en  brun  foncé  pour  reprendre  l'aspect  du  produit  tel 
qu'on  le  retire  du  four.  Cette  oxydation  n'est  que  su- 
perficielle et  il  suffit  d'un  traitement  à  l'acide  chlor- 
hydrique  chaud  pour  lui  rendre  sa  teinte  propre.  Le 
soufre  est  sans  effet  sur  cet  aluminate. 

Le  fluor  l'attaque  avec  incandescence  au  rouge,  mais 
le  brome  et  Tiode  sont  sans  action  marquée  à  la  tempé- 
rature de  fusion  du  verre. 

Insoluble  dans  Tacide  chlorhydrique,  il  se  laisse  atta- 
quer lentement  par  les  acides  nitrique  et  fluorhydrique 
et  très  facilement  par  l'acide  sulfurique. 

Enfin  les  oxydants  :  chlorates,  nitrates  et  surtout  les 
oxydes  et  carbonates  alcalins,  le  désagrègent  assez 
facilement. 

En  résumé  :  sous  l'action  d'une  température  suffi- 
samment élevée,  Talumine  se  combine  directement 
avec  l'oxyde  de  manganèse  pour  donner  un  aluminate 
monométallique  paraissant  cristallisé  dans  le  système 
cubique;  le  produit  décrit  par  Ebelmen  est  cet  alumi- 
nate superficiellement  oxydé. 


Sur  les  combinaisons  de  V acide  mmométhylarsinique  avec 
V  hydrate  de  peroxyde  de  fer  ;  par  M.  M.  Leprince  (1). 

Ayant  remarqué  que  les  produits,  livrés  dans  le  com- 
merce comme  arsinate  de  fer,  étaient  très  différents 


(1)  Communication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie  (séance  da  3  dé- 
cembre), reçue  le  6  décembre. 


r 


-  23  — 

entre  eux,  au  point  de  vue  surtout  de  leur  teneur  en  fer 
el  en  arsenic  (1),  nous  avons  recherché,  avec  Taide  de 
notre  préparateur,  M.  Berthaud,  si  Tacide  monomé- 
thylarsinique  se  combinait  à  l'hydrate  de  peroxyde  de 
fer  el  si  de  cette  combinaison  naissaient  des  sels 
définis. 

Nous  avons  ajouté  à  une  dissolution  aqueuse  d'acide 
monométhylarsinique  chauffée  au  bain-marie  de  l'hy- 
drate ferrique  pur  ;  nous  avons  vu  tout  d'abord  la  colo- 
ration brune  de  la  rouille  disparaître  peu  à  peu,  puis  la 
masse  former  une  bouillie  claire  colorée  seulement  en 
rougefltre  par  le  liquide  baignant  ;  la  matière  solide  (I) 
en  suspension,  isolée,  était  complètement  blanche  et 
d'aspect  amorphe. 

En  ajoutant  de  nouvelles  quantités  d^hydrate  ferrique, 
nous  sommes  arrivés  à  des  produits  de  plus  en  plus 
colorés  (II)  et  dont  la  solubilité  augmentait  à  mesure 
que  la  quantité  de  fer  Incorporé  était  plus  grande;  nous 
avons  eu  alors  une  liqueur  de  couleur  rouge-brun 
intense  dans  laquelle  restaient  en  suspension  de 
rhydrate  ferrique  non  attaqué  et  une  matière  rougeâtre 
amorphe  peu  soluble. 

Ayant  séparé  par  filtration  une  partie  de  la  liqueur, 
nous  l'avons  évaporée  à  sec  et  nous  avons  obtenu  un 
résidu  solide  (III)  de  couleur  rouge-brun,  d'aspect 
amorphe,  peu  soluble  à  froid  dans  Teau,  plus  soluble  à 
chaud. 

Après  avoir  ajouté  encore  un  large  excès  d'hydrate 
ferrique  et  avoir  chauffé  encore  au  bain- marie  pendant 
quelques  jours,  nous  avons  obtenu  une  nouvelle  liqueur 
rouge-brun  foncé,  qui,  séparée  par  filtration  du  mélange 
insoluble  résiduaire,  donnait  par  évaporation  à  sec  un 
résidu  rouge  brun  (IV)  d'aspect  amorphe,  se  mettant 
facilement  sous  forme  d'écaillés  brillantes,  soluble  à 
froid  et  à  chaud  dans  Teau. 


(1)  L'un  de  ceux  que   nous    aTons  eus  entre  les  mains  renfermait 
2,59  p.  100  de  fer  et  39,10  p.  100  d'arsenic. 


—  24  — 
Analyses  des  produits  obtentis 

Désignation  des  produits  et  description  Fer  p.  iOO        Arsenic  p,  lOO 

I.  Produit  amorphe  blanc  insoluble 12.26  40.44 

II.  Produit  rouge-ocreax  amorphe  insoluble  16.53  42.24 
III.  Produit  rouge-brun,  aspect  amorphe  so- 

lublc  à  chaud 20.42  32.76 

.    IV.  Produit  rouge-brun,  aspect  brillant,  so-  /  23.60  30.40 

lubie  à  froid  et  à  chaud (  it3.85  31.62 

Si  nous  envisageons  les  composés  ferriarsi niques  en 
partant  des  plus  acides,  nous  pouvons  concevoir  les 
suivants,  dans  lesquels  le  rapport  R  entre  le  nombre 
des  atomes  de  fer  et  celui  des  atomes  d'arsenic  varie 
comme  le  montre  le  tableau  suivant  : 

Formulé^  Valeurs  de  R 

Fc2  6(AsO^HGH3) i  =  0.333 

o 

Fe«(As03CH3)  4(A803HCH3) V  =  0-  ^      '^  Co'^P»  acides 

o 

Fe2  2iAsO'^CH3)  2(A803HCH3) ^  =  0.5 

2 
Fe'^  3^As03CH3) -  =  0.666  corps  neutre 

Fe2(OH)2  2(A803CH3) 1  (  ^  ... 

Fe2(OH)4  (AS03CH3) 2  1  ^^^P«  ^"^^"«* 

En  calculant  le  rapport  R  pour  les  produits  que  nous 
avons  analysés,  nous  avons  : 

Pour  I R  =  0.403 

II R  =  0.524 

III R  =  0.834 

IV R  =  1.02  et  1.01. 

.  Remarquons  que  I  et  II  sont  acides  et  III  et  IV  basi- 
ques et  que  les  corps  basiques  seuls  sont  solubles;  la 
coloration  passe  graduellement  du  blanc,  pour  le  corps 
le  plus  acide,  au  rouge  brun  intense  pour  le  corps 
le  plus  basique;  au  point  de  vue  chimique,  notons 
que  ces  composés  donnent  avec  d'autant  plus  de  netteté 
la  réaction  caractéristique  des  sels  ferriques  avec  le 
ferrocyanure  de  potassium,  que  la  solution  renferme 
plus  d'acide  méthylarsinique;  c'est  pourquoi  les  sels 
basiques  ne  donnent  cette  réaction  que  si  on  acidifie 
leur  solution  (au  moyen  d'un  acide  quelconque)  et  que 


—  25  — 

les  corps  acides   la  donnent   sans   addition    d'acide. 

Malgré  les  rapprochements  qui  peuvent  être  faits 
entre  les  valeurs  du  rapport  R  dans  quelques  composés 
pouvant  exister  et  les  valeurs  de  R  constatées  dans  les 
produits  quft  nous  avons  isolés  (I  et  IV),  nous  ne  croyons 
pas  à  l'existence  de  sels  définis  proprement  dits,  pour 
les  raisons  suivantes  : 

i'  Nous  avons  vu,  au  cours  de  la  préparation  de  ces 
produits,  leurs  propriétés  se  modifier  graduellement  à 
mesure  que  nous  y  incorporions  plus  de  fer,  comme  en 
témoignent  les  deux  corps  intermédiaires  II  et  III. 

T  En  raison  des  résultats  que  nous  avons  obtenus  au 
moyen  du  dialyseur. 

Nous  avons  placé  sur  un  dialyseur  l8'  environ 
du  produit  lY;  ayant  maintenu  à  la  température 
de  40"  l'appareil  pendant  une  journée,  nous  l'avons 
laissé  à  la  température  ambiante  pendant  la  nuit  sui- 
vante et  nous  avons  recueilli  au  bout  de  24  heures  la 
matière  dialysée  qui  renfermait  : 

Fer OKr,0157 

Arsenic 0k%0307  yaleur  de 

R  =  0,686 

Au  bout  d'une  semaine  et  sous  l'influence  quoti- 
dieoDe  d'une  température  de  40*.  la  dialyse  s'est  pour- 
suivie et  nous  avons  recueilli  sur  le  dialyseur  un  résidu 
moins  soluble  que  le  produit  primitif  et  renfermant  : 

Fer 08^028^ 

Aricnic O«''.027O  valeur  de 

R  =  l,i2 

Dans  une  partie  de  la  liqueur  nous  avons  trouvé  : 

Fer  dialvsé O^îMIS? 

Arseaic  dialyse 0»>'r,2383  valeur  de 

R  =  0,98 

Nous  voyons  que  le  fer  est  (passé  plus  lentement  que 
l'arsenic  à  travers  le  dialyseur,  d'autre  part  le  résidu 
non  dialyse  est  plus  riche  en  fer  que  le  produit  primitif 
et  correspond  à  un  f.orps  très  basique  (R  =  1,42),  que 
nous  n'avons  pu  obtenir  par  saturation  directe  de  l'acide 


\ 


—  26  — 

par  la  base;  nous  ne  sommes  donc  pas  en  présence  d'un 
composé  défini. 

En  résumé,  nous  n'avons  pu  obtenir  de  monomé- 
thylarsinate  ferrique  défini  par  l'action  de  l'acide  sur 
rhydrate  ferrique,  mais  seulement  une  suite  continue 
de  composés  dont  les  propriétés  chimiques  et  physi- 
ques se  modifient  d'une  manière  continue  à  mesure  que 
varient  graduellement  les  proportions  relatives  de  leurs 
éléments. 

Nous  poursuivons  les  mômes  recherches  sur  les  com- 
binaisons ferreuses  de  l'acide  monométhylarsinique. 

MÉDICAMENTS  NOUVEAUX 


Hésotane.  —  Le  mésotane  est  un  dérivé  oxyméthylé 
du  salicylate  de  méthyie  ou  essence  de  Gaultheria.  Il  a 
pour  formule  OH-C^H^-COOCH*- OCH\ 

On  obtient  le  mésotane  en  traitant  le  salicylate  de 
soude  par  Téther  diméthylique  chloré 

.OH 
C6H<  +ClCH»-0-CH8  =  NaCH-OH— C6H*--C0«CH»-0CH». 

^CO«Na 

Le  salicylate  de  méthyie  possède  une  odeur  forte  et 
persistante  qui  est  des  plus  désagréables;  c'est  là  un 
grave  inconvénient  dans  Tusage  de  ce  produit;  aussi  on 
a  déjà  essayé  de  le  remplacer  par  des  salicylates  d'al- 
cools à  poids  moléculaire  élevé  (salicylate  d'amyle, 
ulmarène),  mais  ces  produits  très  stables  sont  en  même 
temps  peu  actifs 

Le  mésotaue  n'a  qu'une  odeur  très  faible,  plutôt 
agréable  :  il  est  très  facilement  absorbé,  car  sa  stabilité 
est  faible.  L  eau  en  vapeur  le  détruit  facilement  et  l'hu- 
midité de  l'air  l'altère  en  partie.  Sa  décomposition  s'ef- 
fectue d'après  la  formule  suivante  : 

.OH  ,oa 

C8H*C  +  H»0  =  C«H*C  +  CH«0-|-  CH30H. 

\co.ocH3.ocH3  ^tiom 


—  27  — 

Cest  un  liquide  huileux,  jaunâtre,  d'odeur  faible,  in- 
soluble dans  Teau,  soluble  dans  l'alcool,  l'éther,  le  chlo- 
roforme. Son  emploi  est  le  même  que  celui  du  salicylate 
deméthyle,  surtout  dans  les  affections  rhumatismales  ; 
on  l'utilise  en  frictions,  faites  avec  un  mélange  de  méso- 
tane  et  d'huile  d'olive  ou  de  ricin. 

H.  C. 

Helmitol.  —  Ce  produit  est  une  combinaison  de 
l'hexaméthylènetélramine  avec  un  acide  anhydrométhy- 
lène  citrique.  Cet  acide  se  décompose  facilement  dans 
Toi^anisme  avec  formation  d'aldéhyde  formique,  de 
sorte  que  Thelmitol  réunit  les  propriétés  de  l'aldéhyde 
formique  à  celles  de  l'hexaméthylènelétramine.  L'hel- 
mitol  se  présente  en  beaux  cristaux  qui  se  décomposent 
vers  463'';  il  est  soluble  dans  l'eau,  insoluble  dans  Tal- 
cooleiréther;  on  l'emploie  dans  les  maladies  infectieuses 
âe  l'appareil  urinaire. 

H.  C. 

Théocine.  —  La  théocine  n'est  autre  chose  que  la 
théopbylline,  alcaloïde  isolé  en  1888  par  Kossel  dans  les 
leuilles  de  thé  où  elle  accompagne  la  caféine.  La  Ihéo- 
phylline  est  un  corps  extrêmement  rare  qui  n'existe 
dans  le  thé  qu'en  très  faible  proportion  ;  aussi  ses  pro- 
priétés thérapeutiques  n'avaient  pas  été  étudiées  (1). 

La  théocine  estla  théophylline  préparée  par  synthèse: 
à  la  suite  des  travaux  de  Fischer  sur  le  groupe  de  la  pu- 
rine  et  les  recherches  particulières  de  Traube,  la  maison 
Bayer  a  pu  réaliser  la  synthèse  de  la  théophylline  (2). 
On  a  déjà  reproduit  synthétiquement  plusieurs  bases 
naturelles,  mais  généralement  on  part  d'autres  alca- 
loïdes ou  produits  de  décomposition  de  la  base  qu'on 

(i)  C«tle  «ftsertioQ  de  M.  Eicheagriin  irest  pas  exacte  :  MM.  Scbmiede- 
^  et  Âch  en  1900  ont  déjà  tignalô  les  propriétés  diurétiques  de  la 
tki^phyUtne. 

(2)  La  synthèse  de  la  théophylline  avait  été  réalisée  industriellement 
<I^i  1893-1896.  K  TExposition  de  1900,  il  y  avait  des  échantillons  toIu- 
ninenx  de  ce  prodnit  préparés  par  la  maison  Bœhringer  et  fils,  de 
Maonheim-Waldhof. 


—  28  — 

veut  reconstituer;  dans  le  cas  de  la  th^^ocine,  au  con- 
traire, on  n'utilise  que  des  produits  très  simples  (acides 
carbonique,  cyanhydrique,  acétique,  formique,  ammo- 
niaque, etc.). 

Au  point  de  vue  chimique,  la  théophylline  est  la 
1-3  diméthylxanthine  isomère  de  la  théobromine  ou 
3-7  diméthylxanthine.  L'étude  de  ses  propriétés  physio- 
logiques a  montré  que  la  théocine  était  un  diurétique 
puissant,  le  plus  puissant  peut-être  de  tous  les  diuré- 
tiques. 

H.  C. 

Septoforme(l).  — D'aprèsM.Sternberg,  leseptoforme 
est  une  combinaison  de  Taldéhyle  formique  avec  des 
corps  du  groupe  des  terpènes,  de  la  naphtaline  ou  des 
phénols  ;  ces  combinaisons  sont  en  dissolution  dans  une 
solution  aqueuse  d'oléate  de  potasse.  Le  septoforme 
est  un  liquide  jaunâtre,  presque  sans  odeur,  non  caus- 
tique, se  dissolvant  complètement  dans  Teau  distillée. 
On  l'emploie  comme  désinfectant  et  antiseptique  en  so- 
lution à  3  ou  5  p.  100;  pour  désinfecter  le  linge  ou  les 
locaux  habités,  on  se  sert  de  solutions  à  10  p.  100. 

H.  C. 


REVUES 


Pharmacie. 

Détermination  de  la  valeur  des  feuilles  de  digitale  ; 
par  M.  II.  ZiEGENBEiN  (2).  —  Nous  ne  pouvons  guère 
qu'énoncer  les  conclusions  principales  qui  se  dégagent 
des  nombreuses  séries  d'expériences  rapportées  par  l'au- 
teur au  cours  de  son  mémoire,  en  renvoyant  à  ce  der- 
nier le  lecteur  soucieux  d'être  mis  au  courant  des 
détails  expérimentaux. 

(t)  Apotheker  Zeilung,  1902,  p.  Ç16. 

(2)  Wertbestimmung  der  Digitalis  blàtter  [Archivd,  Pharm.,  t.  CCXL, 
p.  434,  1902). 


—  29  — 

L  activité  de  la  digitale  a  été  mesurée  par  son  action 
sur  le  cœur  de  la  grenouille,  en  même  temps  qu'on  a 
déterminé  la  teneur  de  la  drogue  en  digi toxine  par  le 
procédé  Keller-Fromme.  L'auteur  a  trouvé  que  la  quan- 
tité de  digitoxine  trouvée  n'avait  aucun  rapport  avec  la 
valeur  physiologique  du  médicament;  c'est  ainsi  que 
des  feuilles  de  digitale  contenant  0,163  pour  100  de 
digitoxine  se  sont  montrées  beaucoup  plus  actives  que 
des  feuilles  dont  la  teneur  en  glucoside  s'élevait  à 
0,226  p.  100. 

Si  Ton  injecte  comparativement  à  des  grenouilles, 
d'une  part  une  solution  de  tous  les  principes  de  la 
feuille  de  digitale,  d'autre  part  des  quantités  de  digi- 
toxine exactement  correspondantes  à  celles  contenues 
dans  un  même  poids  de  feuille,  on  trouve  qu'il  faut 
de  2,6  à  5  fois  plus  de  digitoxine  que  la  quantité  cal- 
culée» pour  produire  un  effet  identique  à  celui  de 
l'extrait  de  feuilles. 

Les  méthodes  chimiques,  seules,  peuvent  donc  se 
trouver  complètement  en  défaut  quand  il  s'agit  déjuger 
de  la  valeur  d*un  médicament  et  il  y  aurait  souvent 
lieu  de  les  remplacer  par  des  méthodes  physiologiques 
qui  ne  sauraient  d'ailleurs  permettre  de  tirer  des  con- 
clusions sûres  d'une  seule  expérience,  mais  bien  de 

tonte  une  série  d'expériences  concordantes. 

H.  H. 

Sur  Topium  de  Perse;  par  M.  Siedler  (1).  —  Après 
avoir  rappelé  les  recherches  successives  des  divers 
anteursqui  se  sont  occupés  de  l'opium  de  Perse,  l'auteur 
attire  l'attention  sur  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  employer, 
dans  la  pratique  pharmaceutique,  cet  opium,  dont  la 
teneur  en  morphine,  qui  dépasserait  d'une  façon  cou- 
rante li  p.  100,  peut  même  s'élever  à  15  p.  100.  Il  suf- 
firait, par  addition  de  substances  indifférentes,  d'ob- 
tenir un  produit  renfermant  les  10  p.  100  de  morphine 
exigés  par  diverses  pharmacopées. 

(0  Ueber  persichet  Opiom.  —  Vorsammlang  d.  Natorf.  and  Aerzte  in 
Kirisbad  {Pharmaceutische  Zeiiung,  t.  XLVII,  p.  786,  1902). 


—  30  — 

L'opium  peut  se  présenter  sous  deux  aspects  :  ou  bien 
sous  forme  de  baguettes  de  O^^l  à  l'^"  d'épaisseur  à 
cassure  et  à  surface  lisses,  ou  bien  sous  forme  de  masses 
ou  de  bâtons  irréguliers  à  surface  rugueuse  et  à  cassure 
irrégulière.  Les  deux  sortes  présentent  du  reste  une 
homogénéité  remarquable. 

La  production  annuelle  de  l'opium  de  Perse  est  d'en- 
viron 3.000  caisses  de  chacune  60^''';  mais  la  plus 
grande  partie  de  cet  opium  reste  dans  le  pays  même,  où 
ii  est  consommé  par  les  fumeurs. 

Si  les  fluctuations  qu'on  observe,  à  l'heure  actuelle, 
dans  la  valeur  des  opiums  fournis  par  les  maisons 
de  Smyrne  et  de  Constant] nople  devaient  longtemps  se 
prolonger,  on  devrait  certainement  encourager  les 
exportateurs  à  lancer  dans  le  commerce  l'opium  de 
Perse,  susceptible  de  remplacer  avantageusement  les 
sortes  courantes  à  T heure  actuelle. 

H.  H. 

Sur  la  durée  d'activité  du  sérum  antidiphtérique; 
par  M.  Chiadini  (1).  —  L'auteur  a  fait  des  recherches, 
à  l'institut  pharmacologique  de  Bologne,  sur  du  sérum 
de  provenance  très  diverse.  Les  essais  ont  montré  que 
l'antitoxine  du  sérum  était  devenue  complètement 
inactive  après  quatre  années  de  conservation;  après 
trois  ans,  l'activité  est  déjà  notablement  diminuée.  Un 
sérum  de  deux  ans  peut  conserver  son  pouvoir  anti- 
toxique. Ce  dernier  peut  très  bien  être  modifié,  sans 
qu'intervienne  aucun  changement  physique  tel  qu'un 
trouble.  L'addition  d'antiseptiques  n'a  aucune  influence. 
Les  actions  dues  à  la  lumière  ou  aux  variations  de 
température,  dans  les  conditions  où  elles  s'exercent 
ordinairement,  ne  produisent  pas  d'effet  nuisible  sur  le 
pouvoir  antitoxique  du  sérum. 

H.  II. 

(1)  Gazzella  degli  ospedali,  n^  60,  1902  (d'après  PharmaceutUche 
Zeilung,  t.  XLVII,  p.  847,  1902). 


—  31  — 
Chimie. 

Dosage  du  carbonate  de  soude  dans  le  sulfite  de  soude  ; 
fMir  M.  C.  E.  Caspari  et  M.  R.  Moffatt  (1).  — Les  auteurs 
décrivent  une  méthode  basée  sur  celle  qui  a  été  propo- 
sée par  Giles  et  Schearer  pour  le  dosage  des  sulfites. 
Si  on  considère  la  réaction  suivante  : 

Na«S0s+I«+Hî0  =  Na«S0*-f-2HI, 

on  voit  qu'une  proportion  donnée  d'iode  est  employée  à 
Toxydation  du  sulfite  et  qu'elle  donnera  lieu  à  la  for- 
mation d*une  quantité  donnée  d'acide  iodbydrique  qui 
peut  être  calculée  d'après  la  quantité  d'iode  disparue. 
Si  le  sulfite  renferme  du  carbonate,  on  trouvera  une 
quantité  d'acide  iodbydrique  moindre  et  qui  aura  été 
saturée  par  le  carbonate  de  soude.  Par  suite,  la  différence 
entre  la  proportion  d'acide  iodbydrique  calculée  suivant 
le  poids  considéré  de  sulfite  et  la  proportion  trouvée  est 
équivalente  au  poids  de  carbonate  présent  dans  le  sul- 
fite. 

Un  dose  d'abord  l'iode  resté  en  solution,  suivant 
J'équation  précédente,  au  moyen  de  l'byposulfite  de 
soude  et  dans  cette  solution  on  fait  un  titrage  acidimé- 
trique  direct  avec  une  solution  normale  de  soude  et  le 
méthylorange  comme  indicateur  pour  connaître  la 
quantité  d'acide  iodbydrique  libre.  11  est  préférable 
d  ajouter  à  la  solution  un  excès  de  liqueur  normale  de 
soude  et  de  doser  cet  excès  avec  la  solution  normale 
d'acide  sulfurique  en  employant  le  même  indicateur. 
La  fin  de  la  réaction  apparaît  plus  facilement  que  par 
un  dosage  acidimélrique  direct. 

La  différence  entre  la  quantité  d'acide  iodbydrique 
qui  devrait  être  formé  aux  dépens  de  l'iode  disparu 
et  celle  qui  est  trouvée  par  dosage  acidimétrique  corres* 
pond  à  la  quantité  de  carbonate  de  soude  présent  dans 
le  sulfite. 

Er.G. 

{i)Amet\  Joum.  ofPharmacy,  \,  LXXIV,  p.  500. 


—  32  — 

Réaction  sensible  de  la  dextrose  et  d'antres  aldéhy- 
des; parM.EM.  RiEGLER(i).  —  Une  solution  de  dextrose^ 
additionnée  de  petites  quantités  de  chlorhydrate  de 
phénylhydrazine  et  d*acétate  de  soude,  est  soumise  à 
Tébullition,  puis  on  alcalinise  par  la  soude.  On  agite  le 
mélange  pendant  quelque  temps  et  on  le  laisse  reposer 
jusqu'à  ce  qu'il  se  développe  une  coloration  rouge 
violet.  Cette  coloration  apparaît  immédiatement  si  la 
solution  contient  plus  de  5  p.  100  de  sucre,  mais,  dans 
tous  les  cas,  elle  se  fait  toujours  en  moins  d'un  quart 
d'heure  et  elle  est  encore  très  visible  dans  les  solutions 
contenant  08',003  de  glucose  p.  100.  Une  urine  renfer- 
mant du  sucre  doit  donner  la  coloration  rouge  violet  en 
moins  d'une  minute. 

La  formaldéhyde  et  l'aldéhyde  acétique  peuvent  être 
facilement  recherchées  par  ce  procédé;  il  suffit  d'ajou- 
ter à  leurs  solutions  de  la  soude  et  du  chlohydrate  de 
phénylhydrazine.  La  coloration  rouge  violet  se  déve- 
loppe soit  à  l'ébuUition,  soit  par  l'agitation  prolongée. 
Cette  réaction  permet  également  de  déceler  l'existence 
de  formaldéhyde  dans  le  lait. 

Er.  g. 

La  dhurrine,  nouveau  glucoside  de  l'acide  cyanhy- 
drique  ;  par  MM.  Dunstan  et  Henry  (2).  —  Ce  glucoside  a 
été  découvert  dans  le  Sorghum  vulgare.  La  plante 
employée  comme  fourrage  dans  les  contrées  tropicales 
est,  à  l'état  jeune,  très  funeste  aux  animaux.  Si  on  la 
broie  avec  de  l'eau,  on  trouve  de  l'acide  cyanyhydrique 
dans  la  solution,  dans  une  proportion  qui  peut  atteindre 
2  p.  100  de  la  plante  sèche.  L'acide  cyanhydrique 
n'existe  pas  tout  formé  dans  la  plante,  car  on  ne  peut 
l'en  extraire  ni  par  l'eau  chaude  ni  par  l'alcool.  Sa 
formation  est  due  à  l'action  d'un  ferment,  vraisembla- 
blement Témulsine,  sur  un  glucoside  de  Tacide  cyan- 

(1)  Ann,  Se.  Vniv,  Jassy,  t.  I,  p.  236;  d'après  Journ.  of  the  Cfiem. 
Society,  t.  LXXXII,  p.  585. 

(2)  Chemiker  Zeitung,  p.  504,  1902;  d'après  Pharmaceuiische 
Centralhalle,  XLIII,  p.  405,  1902. 


—  33  — 

hydrique,  que  les  auteurs  ont  pu  séparer  des  plantes 
jeunes.  Ce  glucoside  possède  la  constitution  d'un  nitrile. 
Sa  formule  est  : 

CAz 

Sous  l'action  de  l'émulsine  ou  de  l'acide  chlorhydrique 
élendu,  le  dédoublement  se  fait  en  p-oxybenzaldéhyde, 
dextrose  et  acide  cyanhydrique.  Chauffé  avec  des 
alcalis,  le  glucoside  donne  de  Tammoniaque  et  de  l'acide 
dhurrinique,  C**fPO'. 

H.  H. 

Sur  la  saponine  du  Lycknis  Jlos  cuculi  L.  ;  par  le 
D'F.  Sûss  (1).  —  L*auteur  a  été  conduit  à  s'occuper  de 
celle  question  par  des  accidents  survenus  chez  une 
femme  âgée,  qui  pendant  huit  jours  avait  pris  une 
décoction  de  Lycknis  Jloè  cuculi  L.  .(plante  fleurie), 
qu'elle  employait  contre  une  rétention  d'urine.  Il  s'en- 
suivit une  néphrite  hémorragique  assez  grave. 

Une  saponine  ayant  déjà  été  signalée  dans  la  racine 
de  cette  plante,  lauleur  chercha  à  l'isoler  des  parties 
aériennes. 

Pour  l'obtenir,  il  traite,  à  deux  reprises,  300»'  de  la 
plante  fraîche  et  fleurie,  par  1'**  1/2  d'alcool  à  96%  par 
digestion  au  bain<marie.  Le  liquide  obtenu  est  ensuite 
précipité  par  un  demi-litre  d'éther.  Il  obtient  ainsi  un 
volumineux  précipité,  qu'il  purifie  par  lavage  à  Télher, 
redissolution  dons  très  peu  d'eau  et  reprécipitation 
par  Taléool  et  Téther. 

Le  produit,  représentant  après  dessiccation  environ 
*î20  p.  iOO  de  la  plante  fraîche,  possède  les  carac- 
lères  généraux  d'une  saponine  ;  la  solution  aqueuse 
mousse  abondamment  par  agitation;  elle  a  une  saveur 
acre,  irritante;  elle  présente  les  réactions  d'un  gluco- 
side hydrolysable  par  Tacide  sulfurique. 

i)  PAarm.    Po*U  XXXV,  5  oct.  1902. 

^«««.  (/«  Pharm.  et  de  Ckim,  6«  sékib,  t.  XVII.  (1"  janvier  1903  )  3 


—  34  — 

Il  l'appelle  Lycknidine. 

Ses  propriétés  physiologiques  ont  été  étudiées  par 
le  Prof.  D'  Curt  Wolf,  de  Dresde. 

Inoculée  aux  cobayes,  elle  est  très  toxique,  et  les 
lésions  qu'elle  produit  la  rapprochent  de  la  cyclamine. 

J.  B. 

Dosage  de  la  théobromine  dans  les  cacaos;  par 
M.  Decker  (1). —  Dans  un  travail  récent,  M.  Decker,  phar- 
macien de  l'armée  des  Indes  néerlandaises,  a  repris 
plusieurs  points  intéressant  les  analyses  des  cacaos  ou 
des  chocolats,  en  particulier  le  dosage  de  la  théobro- 
mine. Il  a  d'abord  examiné  la  question  de  la  solubilité 
de  la  théobromine  dans  différents  dissolvants,  car  les 
données  sur  ce  point  sont  très  contradictoires  :  les 
meilleurs  dissolvants  sont  l'alcool  à  96"*,  l'alcool 
amylique  et  surtout  Teau  bouillante.  Après  avoir  criti- 
qué les  méthodes  données  jusqu'ici  pour  le  dosage  de  la 
théobromine,  M.  Decker  propose  d'opérer  de  la  façon 
suivante  :  10^'  de  poudre  de  cacao  sont  additionnés  de 
S'^'  de  magnésie  calcinée  et  BOO»*^  d'eau;  on  fait  bouillir 
une  heure  au  réfrigérant  ascendant,  on  filtre  à  chaud, 
avec  expression,  puis  le  résidu  est  traité  de  la  même 
façon  par  150''*'  d'eau.  Les  liqueurs  sont  évaporées  au 
bain-marie  et  le  résidu  divisé  avec  du  sable  est  épuisé 
trois  fois  avec  100"  de  chloroforme  dans  un  appareil  à 
reflux;  le  chloroforme  est  distillé,  et  le  résidu  desséché 
à  100®  est  pesé.  Ce  résidu  est  constitué  par  la  théo- 
bromine, la  caféine  et  une  petite  quantité  de  substances 
minérales;  il  est  d'abord  traité  par  la  benzine,  qui  enlève 
la  caféine  sans  dissoudre  la  théobromine;  cette  base 
est  pesée,  puis  q^lcinée,  et  le  poids  des  cendres 
(1  p.  100  environ)  étant  déduit,  on  a  la  proportion 
de  théobromine.  M.  Decker  admet  une  moyenne 
de  1,70  p.  100. 

D'après  M.  Welmans  (2),  la  méthode  de  Decker  ne 

(1)  Ueber  einige  Besiandtheile  des    Kakao    und   ihre    Besûmmang 
{Pharmaceutische  Zeitung,  1902,  p.  798). 

(2)  Pharmaceutische  Zeitung,  1902,  p.  858. 


—  35  — 

donne  des  résultats  exacls  que  si  l*on  opère  avec  soin  les 
épaisemenls  par  Peau  et  le  chloroforme  :  la  théobro- 
mine  n*est  extraite  que  très  difficilement  et  il  est  néces- 
saire de  renouveler  plusieurs  fois  les  traitements. 

On  falsifie  souvent  la  poudre  de  cacao  en  ajoutant  des 
coques  de  cacao.  M.  Decker  propose,  pour  découvrir 
cette  addition,  le  dosage  des  pentosanes  et  surtout  des 
mélhylpentosanes  dont  l'amande  de  cacao  ne  contient 
pas  de  trace. 

Enfin  Decker  a  dosé  la  proportion  de  bases  xanthiques 
dans  les  feuilles  de  l'arbre  à  cacao  et  de  l'arbre  à  noix  de 
kola.  Il  a  trouvé  pour  le  Théobroma  0,53  p.  100  de 
bases  dans  les  feuilles  fraîches,  formées  surtout  de 
théobromine;  les  feuilles  sèches  ne  renferment  qu'une 
(race  d'alcaloïdes.  Dans  les  feuilles  du  Sterculia,  il  a 
trouvé  0,150  p.  100  de  bases  formées  de  0,101  théo- 
bromine et  0,049  caféine.  Dans  les  feuilles  du  Sterculia, 
la  proportion  de  théobromine  est  donc  relativement 
plus  élevée  que  dans  la  graine. 

H.  C. 

Etudes  gur  rurine  de  cheval  ;  par  M.  Ch.  Porcher  (1). 
—  Les  animaux  qui  ont  fourni  les  urines  examinées 
étaient  tous  sains;  leur  alimentation  consistait  en  foin, 
paille,  avoine  et  son;  Turine  des  24  heures  était 
recueillie  au  moyen  d'un  urinai  en  toile  caout- 
choutée. Elle  est  trouble,  épaisse,  filante,  ressemblant 
Ht  la  boue  dans  de  rhuile,  conséquence  de  sa  richesse 
en  mudne.  Fortement  lévoçyre  après  la  défécation  par 
Vacétate  neutre  de  plomb,  le  calcul  indique  que  la  quan- 
tité de  glucose  nécessaire  pour  annuler  la  forte  rotation 
lévogyre  imprimée  par  l'urine  de  cheval  peut  être  de  6, 
7»  8.  10  et  même  13«%50  par  litre.  Une  grande  partie 
de  cette  rotation  gauche  est  due  à  l'existence  dans  l'urine 
de  composés  glycuroniques  qui  y  sont  particulièrement 
Codants.  Ces  composés  peuvent  être  considérés 
comme  des  glucosides  de  Tacide  glycuronique,  qui  est, 

(i)  Jouni.  de  Méd.  vétérinaire  ei  zootechnie. 


—  36  — 

lui,  comme  on  sait,  dextrogyre.  Par  conséquent,  si  on 
les  dédouble,  Tacide  glycuronique  mis  en  liberté  doit 
tendre  à  ramener  vers  le  zéro  polarimétrique  l'urine 
qui  les  renferme.  Dans  l'analyse  de  telles  urines,  le  po- 
larimètre  est  à  rejeter^  car  il  existe  une  discordance  pro- 
fonde entre  les  indications  fournies  par  les  méthodes 
optiques  de  dosage  et  celles  que  donnent  les  méthodes 
de  réduction.  Pour  la  défécation  du  liquide,  les  sels  de 
plomb  ne  donnent  pas  de  résultat  satisfaisant  et  le  do- 
sage par  la  liqueur  de  Fehling,  qui  est  ici  le  seul  pos- 
sible, ne  se  fait  avec  toute  la  netteté  désirable  qu'alors 
que  l'urine  a  été  déféquée  par  les  sels  mercuriqiies^ 
MM.  Ch.  Porcher  et  Ch.  Hervieux  ont  vérifié  le  fait  en 
additionnant  l'urine  de  cheval  de  quantités  connues  de 
glucose  et  de  lactose.  Leurs  conclusions  finales  sont  que  : 
dans  le  dosage  cTun  sucre^  gltùcose  ou  lactose,  contenu  dans 
une  urine  de  cheval,  de  vache^  de  chèvre^  d'herbivores  en 
général^  on  ne  doit  pas  se  servir  du  polarimètre,  La  liqueur 
de  Fehling  doit  être  uniquement  employée  après  défécation 
préalable  de  l'urine  au  moyen  de  Vazotate  mercuriqtie. 
Le  procédé  suivi  a  été  celui  qu'ont  indiqué  MM.  Patein 
et  Dufau  avec  élimination  consécutive  du  mercure. 

G.  P. 

Delà  lactosurie  chez  les  femelles  pleines  au  moment 
du  part;  par  MM.  Ch.  Porcher  et  P.  Leblanc  (1).  — La 
présence  du  lactose  a  été  signalée  dans  l'urine  des^m- 
mes  en  couches  il  y  a  une  trentaine  d'années;  les  obser* 
valions  récentes  des  auteurs  du  présent  travail  ont  trait 
à  des  vaches  entrées  au  service  d*accouchement  de 
l'Ecole  de  Lyon  pour  faire  leur  veau,  à  des  cobayes  fe- 
melles et  à  une  lapine,  La  différence  profonde  qui  existe 
entre  l'urine  de  l'homme  et  celle  de  la  vache  ou  du  che- 
val oblige  à  modifier  à  chaque  instant  la  technique 
suivie  dans  l'examen  de  la  première,  car  les  méthodes 
qui  conviennent  à  celles-là  peuvent  très  bien  donner 
de  mauvais  résultats  pour  celles-ci.  Pour  le  dosage,  par 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  Cent,  de  Méd.  vétérinaire. 


—  37  — 

exemple  du  suere^  dans  une  urine  de  vache  ou  de  che- 
val, une  seule  méthode  résiste  à  la  critique  :  c'est  celle 
qui  réclame  la  défécation  de  Turine  par  les  sels  mercu- 
riques^  azotate  ou  chlorure. 

Porcher  et  Leblanc  ont  reconnu  que,  si  on  examine 
rurine  des  femelles  quelque  temps  avant  l'accouche- 
ment,  od  constate  que  l'urine  a  acquis  la  propriété  de 
réduire  la  liqueur  de  Fehling;  du  jour  où  l'urine  de- 
TÎent  réductrice,  son  pouvoir  réducteur  augmente  pro- 
gressivement pour  atteindre  son  maximum  le  jour  de  la 
parturition;  à  partir  du  jour  de  Taccouchement,  la 
quantité  du  sucre  présent  dans  l'urine  "diminue  rapide- 
ment; il  y  a,  à  cet  égard,  un  saut  brusque  entre  le  jour 
de  la  mise-bas  et  le  lendemain;  lorsque  l'urine  n'a  plus 
qu'an  pouvoir  réducteur  très  faible  ou  nul,  si  on  enlève 
à  la  mère  les  petits  qu'elle  allaite,  dès  le  lendemain  on 
voitTarine  redevenir  fortement  réductrice;  le  sucre  que 
Ton  rencontre  ainsi  momentanément  dans  l'urine  est  le 
lactose. 

G.  P. 

Composition  de  la  graisse  humaine  ;  par  M.  Hermann 
Jaecklb  (1).  — On  ne  possédait  jusqu'ici  sur  cette  ques- 
tion que  quelques  données  isolées,  d'où  on  pouvait  tou- 
tefois déduire  que  la  composition  de  la  graisse  humaine 
est  assez  variable.  L'auteur  a  effectué  de  nombreuses 
analyses  sur  des  graisses  provenant  soit  d'adultes, 
soit  d'enfants;  ces  recherches  ont  eu  aussi  pour  objet 
i'examen  des  graisses  provenant  d'un  certain  nombre  de 


M.  Jaeckle  s'est  attaché  à  n'opérer  que  sur  des  graisses 
provenant  d'individus  sains,  morts  par  suite  d'acci- 
dents ou  de  maladies  aiguës,  de  façon  que  les  résul- 
tats fussent  autant  que  possible  rapprochés  de  la  nor- 
male. Il  a  déterminé  les  données  suivantes  : 

(1)  Ueber  die  Znsammenseizung  des  menschlichen  Fettes.  Ein  Bei- 
trig  tut  Analyse  der  Fette  (Zeitschrift  fur  physiologische  Chemie, 
lXXVI,  p.  53). 


—  38  — 

1°  La  densité  ; 

2**  L'indice  de  réfraction  ; 

3^  L'indice  de  saponification  ; 

4®  L'indice  d'acides  volatils  ou  nombre  de  Reichert- 
Meissl; 

S*"  L'indice  d'acidité  ; 

6^  L'indice  d'iode  par  la  méthode  de  HubI; 

V  La  proportion  de  corps  non  saponifiables  consti- 
tués surtout  par  de  la  cholestérine;  la  méthode  suivie 
consiste  essentiellement  à  saponifier  un  certain  poids 
de  graisse  par  la  soude  alcoolique  et  à  épuiser  le  savon 
formé  par  Téther  de  pétrole  :  le  résidu  de  ce  dissolvant 
est  formé  de  cholestérine  impure  qu'on  évalue  sous 
forme  d'éther  benzoïque  par  la  méthode  de  Bœmer  et 
Winter; 

8**  La  proportion  de  lécithines  :  pour  cela,  on  dose  le 
phosphore  dans  un  certain  poids  de  graisse  au  moyen 
de  la  méthode  de  Bénédikt  ;  cette  détermination  est  par- 
ticulièrement délicate  vu  la  faible  proportion  de  léci- 
thines; 

9°  La  nature  des  acides  gras  et  leur  proportion  rela- 
tive dans  la  graisse  humaine.  L'auteur  a  suivi  pour  ces 
déterminations  la  méthode  ordinaire,  mais  en  apportant 
un  certain  nombre  de  modifications  aux  procédés  clas- 
siques. Les  acides  gras  isolés  après  saponification  sont 
transformés  en  sels  de  plomb  ;  de  ce  mélange  on  retire 
d'abord  les  dérivés  plombiques  des  acides  gras  non 
saturés  (oléi(jue,  etc.). 

On  emploie  d'habitude  dans  ce  but  la  méthode 
de  Warrentrapp,  c'est-à-dire  qu'on  traite  le  mélange  des 
savons  de  plomb,  par  l'éther  qui  ne  dissout  que  Toléate 
de  plomb  ;  l'auteur  reproche  à  cette  méthode  d'ôtre  peu 
rigoureuse,  c'est-à-dire  de  ne  donner  qu'un  acide  oléique 
très  impur  contenant  jusqu'à  12  p.  100  d'acides  satu- 
rés. 11  a  réalisé  la  séparation  del'oléatepar  la  méthode  de 
Farnsteiner  en  remplaçant  l'éther  par  la  benzine  à  chaud. 
Les  acides  gras  solides  sont  séparés  au  moyen  de  préci- 
pitations fractionnées  sousjforme  de  sels  de  magnésie, 


—  39  — 

puis  les  acides  isolés  des  différentes  fractions  sont  iden- 
tifiés, d'après  la  méthode  de  Krafft,  sous  forme  de  sels 
d'ai^Dt,et  non  sous  forme desels  debarytc,  le  dosage  de 
l'argent  étant,  d'après  M.Jaeckle,  plus  facile  et  plus 
précis  que  le  dosage  du  baryum. 

Il  a  constaté  ainsi  que  la  graisse  humaine  ne  conte- 
nait que  des  acides  oléique,  palmitique  et  stéarique. 

Les  résultais  obtenus  sont  consignés  dans  deux 
tableaux  que  nous  résumerons  ainsi  : 

Graisse  Graisse 

d'adultes  Enfant  de  lipomes 

Densité 0.9119 

Indice  de  saponification .  193  à  199  204               180—199 

Indice  d'iode 62—73  4T— B8              59—17 

Acide  oîéique 70— 81  p. i 00  55-67              68—71 

Aàde  jialmitique 17—21    —  7,8  à  25 

Acide  stéarique 5—6,3  —  1,5  à  6 

U'eithines 0,073  0,0l3à  7,21  p.  100 

Choiestérine 0,2442  (brute)  0,34  à  1,70    — 

Il  résulte  de  ces  chiffres  que  la  composition  de  la 
graisse  humaine  ne  diffère  pas  sensibleihent  de  celle 
des  autres  mammifères  ;  elle  offre  les  différences 
notables  d'un  individu  à  un  autre.  La  graisse  des  enfants 
(dans  ce  cas,  il  s'agit  d'enfants  de  quelques  jours)  est 
moins  riche  en  acide  oléique  que  celle  des  adultes.  La 
graisse  des  lipomes  diffère  de  la  graisse  ordinaire  et 
possède  aussi  une  composition  très  variable. 

H.  G. 

Su*  la  composition  du  fromage  d'Emmenthal  ;  par 
MM.WiifTERSTEiwet  Thônt  (1). — Pendant  la  maturation, 
la  pâte  fraîche  du  fromage  d'Emmenthal  (sorte  de  fro- 
mage de  Gruyère)  subit  d'importantes  modifications  au 
point  de  vue  des  éléments  constituants.  Cette  question 
est  étudiée  depuis  longtemps  dans  le  laboratoire  de 
H.  Schuize  à  Zurich  et  a  déjà  été  l'objet  de  plysieurs 
mémoires.  On  a  constaté  notamment  que  les  matières 
grasses  étaient  peu  modifiées,  tandis  que  la  substance 

(1)  Beilrâge  zur  Kentniss  der  Besiandlheile  des  Emmenthaler  Kdses 
[ZeiUchri/i  fUr  physiologische  Chemie,  t.  XXXVI,  p.  28). 


—  40  — 

protéique,  la  paracaséine,  subissait  des  transformations 
profondes.  Ces  transformations  sont  de  véritables  décom- 
positions de  la  substance  protéique  ;  il  se  forme  d'abord 
une  albumine  soluble  dans  Talcool^la  caséoglutine^  puis 
des  produits  de  décomposition  plus  avancée,  entre 
autres  de  Tammoniaque  et  des  acides  amidés;  parmi 
ces  derniers,  on  a  signalé  la  leucine,  la  tyrosine  et  la 
phénylalanine.  Le  travail  de  MM.  Winterstein  et  Thôny 
a  pour  but  principal  de  déterminer  s'il  se  formait  des 
bases  hexoniques  (arginine,  lysine,  histidine)  dans  la 
maturation  du  fromage  de  Gruyère. 

Nous  ne  pouvons  donner  ici  la  méthode  longue  et 
compliquée  qui  a  permis  à  ces  auteurs  de  déterminer 
la  nature  des  produits  basiques  retirés  de  la  pâte  de  fro- 
mage et  nous  ne  mentionnerons  que  les  résultats 
obtenus. 

Le  fromage  est  réduit  en  poudre,  desséché,  épuisé 
par  l'éther  pour  enlever  les  graisses,  puis  par  ralcool 
bouillant  et  finalement  par  Teau.  Les  extraits  alcooli- 
ques et  aqueux  réunis  ont  donné  :  de  la  caséoglu- 
tine,  des  peptones,  de  Thistidine  identifiée  par  son 
chlorhydrate,  de  la  cadavérine  ou  pentaméthylènedia- 
mine,  de  la  putrescine  ou  4étraméthylènediamine,  de 
la  lysine  en  très  faible  quantité,  et  de  la  guanidine. 
Remarquons  que  les  auteurs  n'ont  pas  jisolé  d'arginine, 
mais  qu'ils  ont  pu  caractériser  la  guanidine  et  la  tétra- 
méthylènediamine  qui  apparaissent  dans  la  putréfaction 
de  l'arginine  ;  la  pentaméthylènediamine  elle-même 
est  un  produit  de  décomposition  de  la  lysine  (1). 

Dans  tous  les  produits  examinés,  il  y  a  enmôme  temps 
formation  de  dérivés  ammoniacaux;  dans  un  seul  cas 
(fromage  très  ancien),  ils  ont  pu  isoler  de  la  tyrosine. 

Somme  toute,  les  substances  protéiques  pendant  la 
maturation  subissent  des  décompositions  analogues  à 
celles  provoquées  par  les  ferments  digestifs,  les  acides 
étendus  et  les  bactéries  de  la  putréfaction. 
H.  C. 

(1)  Voir  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  XVI,262,  1902. 


—  41 


BIBLIOGRAPHIE 


Précis  de  matière  médicale;  par  M.  E.  Collin  (1). 

Uautenr  de  cet  ouvrage  est  bien  connu  de  tous  ceux  qu'inté- 
resse Tétude  des  drogues  dans  leurs  rapports  avec  les  sciences 
naturelles  ou  chimiques.  Il  y  a  quelques  années,  il  nous  a  déjà 
donné,  en  collaboration  avec  le  regretté  P'  G.  Planchon,  un  très 
important  traité  de  matière  médicale  :  les  Drogues  simples  d'ojngine 
végétale,  dans  lequel  un  développement  considérable  a  été 
accordé  aux  caractères  d'anatomie  microscopique,  ce  qui  du  reste 
le  fait  sortir  du  cadre  des  études  ordinaires  de  l'étudiant  en 
pharmacie. 

Le  Précis  actuel  est,  au  contraire,  destiné  principalement  aux 
étudiants  ;  ses  dimensions  et  le  développement  donné  aux 
diverses  parties  ont  été  choisis  dans  ce  but,  qui,  nous  le  cons- 
tatons avec  plaisir,  est  parfaitement  rempli. 

La  classification  adoptée  est  celle  de  Bentham  et  Hooker,  déjà 
saivie  dans  le  Jardin  botanique  et  dans  la  collection  de  matière 
médicale  de  l'École  de  Pharmacie  de  Paris. 

En  tête  de  chaque  famille  sont  résumés  les  caractères  bota- 
niques généraux,  et  au  point  de  vue  anatomique,  la  description 
de  l'appareil  sécréteur  seulement,  parce  que  c'est  celui  qui  offre 
le  plus  de  constance  dans  sa  forme,  sa  disposition  et  sa  locali- 
sation. 

Suit  Tétude  détaillée  de  chaque  plante  ou  partie  de  plante. 
Après  avoir  établi  l'origine  de  la  drogue,  il  la  décrit  avec  beau- 
coup de  soin,  signale  ce  qui  est  connu  sur  sa  composition  chi- 
mique en  insistant  sur  le  principe  qui  constitue  l'élément  actif, 
ou  sup[K)sé  tel.  Il  indique  en  outre  la  manière  de  constater  la 
préseuce  de  ce  principe  actif,  sa  localisation  et  même  son  dosage. 
Viennent  ensuite  les  usages  et  le  mode  d'emploi  de  chaque 
substance  et  en  dernier  lieu  les  falsifications  qu'on  lui  fait  subir 
et  le  moyen  de  les  constater. 

Quant  à  la  description  des  caractères  anatomiques,  l'auteur 
&'esl  borné  aux  particularités  remarquables,  ou  même  l'a  négligée 
complètement  toutes  les  fois  qu'elle  n'était  pas  indispensable, 
c'est-à-dire  lorsque  la  drogue  est  suffisamment  caractérisée  par 
son  aspect  extérieur  ou  l'examen  microscopique  de  sa  section. 
Cependant,  dans  le  cas  de  produits  se  présentant  habituellement 
sous  forme  de  poudre,  les  caractères  anatomiques  ont  conservé 

(1)  Un  Tolume  grand  in-8<»  de  720  pages,  avec  413  figure»  dans  le 
texte.  —  Editeur  :  0.  Doin,  Paris. 


—  42  — 

leur  place  tout  indiquée;  et  des  dessins,  dus  pour  la  plupart  à 
l'auteur,  facilitent  encore  l'identification  du  produit  et  la 
recherche  de  ses  falsifications. 

En  outre,  une  cinquantaine  de  pages  sont  consacrées  aux  prin- 
cipales drogues  d'origine  animale. 

Malgré  sa  condensation,  que  l'auteur  s'est  imposée  à  dessein, 
cet  ouvrage  est  fort  complet  et  résume  fidèlement  les  derniers 
progrès  de  la  science.  Il  sera  certainement  consulté  avec  fruit, 
tant  par  les  étudiants  en  pharmacie  qui  préparent  des  concours 
ou  des  examens  que  par  les  praticiens  eux-mêmes.        J.  B. 

Tableaux  synoptiques  de  minéralogie  ;  Détermination  des  minéraux, 
par  le  B^  Et.  Barral,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  méde- 
cine et  pharmacie  de  Lyon;  avec  préface  de  0.  Dépéret, 
doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  (1). 

Ce  livre  élémentaire  permet  de  déterminer  les  minéraux  par 
des  procédés  faciles,  fondés  principalement  sur  les  caractères 
extérieurs,  ou  du  moins  à  la  portée  de  tous,  ceux  que  ne  rebute  pas 
l'emploi  des  méthodes  les  plus  élémentaires  de  la  chimie  et  de  la 
cristallographie.  La  plus  large  part  dans  ces  tableaux  est  faite 
aux  propriétés  organoleptiques  (couleur,  éclat,  dureté,  struc- 
ture, etc.)  ;  mais  l'auteur  n'a  pas  manqué  de  faire  appel,  dans  une 
certaine  limite,  à  des  propriétés  chimiques  et  cristaliographiques 
très  simples,  destinées  plutôt  à  confirmer  une  première  déter- 
mination provisoire  faite  avec  les  caractères  d'observation 
extérieure.  Ch.  M. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  26  novembre  1902. 

M.  Dignat  expose  les  raisons  qui,  selon  lui,  démon- 
trent rm/?()MeWWtéef^7tfèKr/?<?wrriwrfîPîrfM  sain  un  régime 
alimentaire  en  quantité,  exclusivement  basé  sur  la  notion  du 
poids  du  corps. 

Il  reconnaît  avec  M.  Bardet  que  nombre  d'affections 
chroniques  ont  pour  cause  l'exagération  alimentaire  et 
surtout  l'exagération  de  la  consommation  d'albumine. 
Mais  on  ne  peut,  comme  le  prétend  M.  Bardet,  imposer 

(1)  Un  Tolame  in-iS  de  96  pages,  cartonné  :  1  fr.  50  (librairie  J.-B. 
Baillière  et  fils,  19,  rue  Hautefeuille,  Paris). 


—  43  — 

un  régime  uniforme  à  tous  les  hommes  sains  de  même 
poids.  La  ration  d'entretien  varie  en  effet  non  seule- 
ment suivant  le  poids,  mais  suivant  Tâge^le  travail 
effectué  et  le  milieu  dans  lequel  vit  Tiudividu.  Il  faut 
tenir  compte  également  de  certaines  influences  parti- 
culières liées  à  rhérédité,  à  Tétat  diathésique  du  sujet. 
De  semblables  variations  dans  les  besoins  de  l'orga- 
nisme ont  été  signalées  parM.  Bouloumié  à  propos  des 
chevaux  des  régiments  de  cavalerie  qui,  bien  qu'étant 
deméme  race,  bien  qu'ayant  à  peu  près  la  même  taille  et 
le  même  poids,  ne  s'accommodent  pas  également  de  la 
même  ration  journalière. 

Donc,  même  chez  des  individus  absolument  sains,  il 
est  impossible  d'établir  une  formule  invariable  per- 
mettant de  déterminer,  d'après  la  seule  donnée  du  poids 
ducorpSf  la  quantité  d'aliments  nécessaire.  Chez  les 
malades,  il  y  a  lieu  également  de  tenir  compte  des  diffé- 
rences individuelles. 

Comme  M.  Bardet,M.  Dignat  voudrait  néanmoins 
que  le  médecin  s'habituât  k  doser  l'aliment  comme  il 
dose  le  médicament,  mais  en  prenant  d'autres  bases 
que  le  poids  du  sujet.  L'emploi  d'une  formule  invariable 
exposerait  le  public  à  réagir,  d'une  façon  qui  pourrait 
n'être  pas  inoffensive,  contre  les  habitudes  actuelles. 

M.  Bardai  a  voulu  simplement  prouver  que  tout  indi- 
vidu, pour  s'alimenter,  n'est  pas  obligé  d'ingérer  de 
grandes  quantités  d'aliments.  Les  chiffres  de  ration  ali- 
mentaire cité  dans  les  traités  de  physiologie  sont  en 
général  excessifs.  La  viande  notamment  serait  avanta- 
geusement remplacée  par  le  sucre,  bien  préférable 
comme  producteur  de  chaleur  et  d'énergie. 

H.  Hachard  considère  comme  des  plus  importantes 
la  question  soulevée  par  M.  Bardet  et  il  s'associe  à  ses 
conclusions.  Le  plus  grand  nombre  des  maladies  chro- 
niques, en  première  ligne  l'artério-sclérose,  sont  engen- 
drées par  le  mauvais  régime  alimentaire  actuel,  qui  est 
un  régime  d'empoisonnement  lent,  progressif  et  con- 
lina. 


—  44  — 

M.  Camescasse  fait  une  communication  sur  le  traite^ 
ment  des  hématomes  par  V huile  comestible.  Pour  f sire  rapi- 
dement disparaître  les  bosses  sanguines,  il  suffit  d'en- 
duire la  région  d'huile  d'olive.  L'onction  doit  être  faite 
le  plus  tôt  possible  après  l'accident.  Il  est  inutile  de 
faire  un  massage  quelconque.  La  douleur  se  calme  et 
on  voit  fondre  l'hématome  en  quelques  heures. 

M.  Camescasse  traite  avec  succès  les  dermites  irifec- 
tieuses  et  les  lymphangites  par  le  cataplasme phéniqtié^  cata- 
plasme de  farine  de  lin  préparé  avec  de  l'eau  contenant 
j}»*^  d'acide  phénique  par  litre.  Ainsi  préparé,  le  vieux 
cataplasme  est  toujours  émoilient,  mais  il  est  anti- 
septique. 

M.  Schoull  envoie  une  note  sur  la  photothérapie  de  la 
scarlatine  et  la  longue  durée  de  la  contagiosité  de  cette 
affection.  Quand  le  malade  est  placé  dès  le  début  de 
l'éruption  dans  une  chambre  rouge,  on  constate  la 
sédation  rapide  de  tous  les  symptômes  et  l'absence 
de  desquamation.  Mais  le  malade  ne  doit  sortir  de  la 
chambre  rouge  qu'après  disparition  complète  de  l'exan- 
thème. 

M.  Schoull  a  constaté  à  Tripoli  un  cas  de  scarlatine 
dont  l'étude  minutieuse  permet  de  faire  remonter  Tori- 
gine  à  la  transmission  de  squasmes  provenant  d'un  cas 
antérieur  de  13  mois. 

Ferd.  Vigier. 


SOQËTË  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  8  novembre  1902. 

M.  A.  Briot  a  étudié  l'action  hémolytique  du  venin  de 
vive  ;  les  venins  de  serpent  dissolvent  les  globules  rouges 
du  sang  des  animaux  sensibles.  Mais  si  les  globules  ont 
été  lavés  à  l'eau  physiologique,  l'hémolyse  par  le  venin 
n'a  plus  lieu.  Il  faut  restituer  du  sérum  normal. 
Galmette  a  montré  qu'il  faut  restituer  du  sérum  normal 


45  — 


chauffé  à  62*  pour  que  Thémolyse  se  produise,  car  le 
sérum  normal  renferme  une  anti-hémolysine  naturelle 
capable  de  protéger  les  hématies  contre  l'action  dissol- 
vante du  venin.  On  constate,  avec  le  venin  de  vive,  la 
même  série  de  phénomènes. 

M.  F.-J.  Bo8c(de  Montpellier),  en  injectant  du  cla- 
veau virulent  pur  dans  le  tissu  périmammaire  d'agneaux 
femelles  de  trois  à  quatre  mois,  a  obtenu  des  lésions 
variables  de  la  glande  mammaire  dont  il  donne  la  des- 
cription. 

M.  le  D'  Gandil  signale  l'action  curative  des  courants 
de  haute  fréquence  sur  un  cas  de  diabète  arthritique 
héréditaire. 

Il  semble  à  M.  E.  Maurel  que  Ton  peut  considérer 
comme  probable  que  la  mort  des  leucocytes  sous  l'in- 
fluence de  la  quinine  joue  un  certain  rôle  dans  la  mort 
de  l'organisme  sous  l'influence  de  cet  agent;  il  est 
possible  que  l'action  de  la  quinine  sur  les  leucocytes 
intervienne  dans  son  action  thérapeutique. 

MU.  F.  Battelli  et  6.-B.  Boatta  ont  reconnu  que,  sous 
l'influence  de  la  fatigue,  la  quantité  d'adrénaline 
diminue  d'une  façon  considérable  dans  les  capsules 
surrénales.  Chez  l'homme  normal,  la  quantité  d'adré- 
naline existant  dans  les  capsules  surrénales  est  la  même 
que  chez  les  animaux,  proportionnellement  au  poids  du 
corps;  dans  les  cachexies,  la  quantité  d'adrénaline 
subit  une  élimination  qui  peut  devenir  considérable. 

M.  leD'E.  Ga88aet(de  Bordeaux)  a  constaté  l'action 
du  suc  hépatique  contre  le  prurit  et  l'urticaire,  plus 
particulièrement  post-sérothérapiques. 

M.  Charles  Nicolle  (de  Rouen)  indique  un  procédé 
très  simple  de  culture  des  microbes  anaérobies. 

M.  Victor  Henri  montre  qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'admettre 
que  les  lois  de  l'action  des  diastases  font  exception  aux 
lois  de  la  chimie  générale. 

Pour  M.  le  D^  Wlaeff»  la  rate  participe  non  seulement 
à  l'élimination  des  globules  sanguins  détruits  et  à  la 
lutte  contre  les  maladies  infectieuses,  mais  encore  à  la 


—  46  - 

formation  des  globules  rouges  et  blancs;  si  les  hommes 
et  les  animaux  survivent  à  Tablation  de  la  rate  et  si 
leur  sang  redevient  normal  un  certain  temps  après 
cette  opération,  c'est  grâce  aux  organes  qui  remplissent 
les  fonctions  de  la  rate  disparue. 

M.  F.-X.  Gouraud  indique  les  variations  de  la  produc- 
tion d'urée  par  le  foie  sous  Tinfluence  de  la  glycosurie 
alimentaire  provoquée.  Le  dosage  de  l'urée  au  cours  de 
la  glycosurie  provoquée  a  donc  le  très  grand  avantage 
de  nous  révéler  les  réserves,  le  potentiel  de  la  cellule 
hépatique. 

Séance  rfw  15  novemhe, 

M.  L.  Azoulay  indique  les  moyens  d'obtenir  des 
moulages  des  phonogrammes,  par  fusion,  compression 
et  chaleur  combinées,  pour  musées  phonographiques. 

A  propos  de  l'existence  normale  de  Varsenic  chez  les 
animaux  et  les  plantes,  M.  Armand  Gautier  montre  que 
ce  métalloïde,  comme  Tazote  et  le  phosphore,  parait 
jouer  dans  la  nature  un  rôle  important  et  universel.  On 
le  trouve  dans  la  mer,  les  végétaux,  les  animaux 
terrestres  ou  marins;  et  dans  ceux-ci,  il  semble  se  loca- 
liser surtout  dans  les  organes  d'origine  ectodermique 
qui  président,  on  le  sait,  à  la  sensation,  à  la  reproduc- 
tion  et  aux  fonctions  cérébrales. 

M.  F.  Batelli  a  reconnu  que  :  i^  chez  le  cobaye  et  le 
lapin,  les  injections  à*adrénaUne  dans  la  veine  jugulaire 
sont  toujours  mortelles  à  la  dose  de  0^^0002  par  kilo- 
gramme d'animal;  T  chez  le  lapin,  les  injections  dans 
la  veine  fémorale  sont  toujours  mortelles  à  la  dose  de 
de  0«',0006  par  kilogramme  d'animal;  3**  la  mort  est  due 
àTœdème  aigu  du  poumon;  4®  la  toxicité  de  l'adrénaline 
par  injection  dans  la  jugulaire  est  quarante  fois  environ 
plus  grande  que  par  injection  hypodermique. 

M.  Gaston  Gatouillard  décrit  un  Streptoihrix  chromo- 
gène auquel  il  a  donné  le  nom  dHOospora  chromo- 
gènes, 

M.  E.  Couvreu)*  communique  ses  recherches  sur  le 


—  47  — 

sang  des  mollusques  gastéropodes  marins  et  le  méca- 
nisme respiratoire  de  la  torpille. 

M.  J.  Lefèvre  indique  que  chaque  fois  qu'il  y  aura  lieu 
de  relever  une  série  de  températures  rectales,  dans  le 
cours  d'une  même  expérience,  il  faudra,  pour  rendre  les 
résultats  comparables,  s'assurer  par  un  point  de  repère 
que  les  explorations  ont  toujours  été  faites  à  la  même 
profondeur. 

MM.  Horel  et  DolériB  ont  apporté  à  la  méthode  de 
coloration  par  le  mélainge  iriacide  d'Ehrlich  une  modifi- 
cation heureuse  consistant  en  addition  d'une  solution 
AtformoL 

MM.  L.  Fomnier  et  0.  Beaufumé  ont  trouvé  le  bacille 
de  Koch  dans  l'urine,  dans  tous  les  cas  de  tuberculose  à 
évolution  rapide  ou  franchement  aiguë  qu'ils  ont  exa- 
minés; ils  considèrent  cette  recherche  comme  très 
importante  au  point  de  vue  clinique,  parce  qu'elle 
permet  d^établir  un  diagnostic  formel  dans  les  cas 
douteux. 

M.  Edmond  Sergent  a  trouvé  une  coccidie  nouvelle, 
parasite  du  caméléon  vulgaire  et  qu'il  a  nommée  Isa- 
ipùra  Mesnili. 

M.  G.  Leven,  recherchant  la  durée  du  séjour  des 
liquides  dans  l'estomac,  a  reconnu,  chez  les  chiens,  que 
dans  les  douze  premières  minutes  le  sang  n'a  pas  franchi 
le  pylore,  que  vers  la  quinzième  l'évacuation  commence 
et  qu'elle  est  terminée  vers  la  trentième  minute. 

Les  expériences  de  MM.  H.  Roger  et  P.-Emile  Weil, 
portant  sur  quinze  singes,  montrent  que  la  variole  est  ino- 
culable au  lapin,  et,  contrairement  à  l'opinion  admise, 
elles  établissent  que  le  virus  variolique  ne  confère 
qu'assez  difficilement  une  immunité  bien  nette  contre 
le  virus  vaccinal. 

MM.  Bierry  et  P.  Portier  ont  dosé  le  sucre  du  sang  en 
Qlilisant  le  mode  de  défécation  indiqué  par  MM.  Patein 
elDufau,  qui  leur  a  donné  les  résultats  les  plus  satis- 
faisants. 


—  48  — 

Séance  du  22  novembre. 

M.  G.  Harinesco  a  trouvé  dans  les  cellules  nerveuses 
des  granulations  spéciales,  se  colorant  par  les  couleurs 
acides  et  par  les  mélanges  neutres,  qu'il  appelle  granu- 
lations oxyneutrophiles. 

MM.  Stéphane  Leduc,  Albert  Malherbe  et  Alfred 
Rouxeau  ont  produit  l'inhibition  cérébrale  chez  l'homme 
par  les  courants  électriques. 

Il  résulte  des  expériences  de  MM.  A.  Gilbert  et  A.  Ghas- 
sevant  que  le  kéfir  écrémé  séjourne  dans  l'estomac  moins 
longtemps  que  le  kéfir  ordinaire.  La  digestion  du  kéfir 
écrémé  est  complète  trois  heures  et  demie  après  son  inges- 
tion, alors  que  le  kéfir  ordinaire  séjourne  dans  l'estomac 
pendant  quatre  heures  et  demie  environ.  Le  kéfir  se  di- 
gère donc  plus  facilementque  le  lait  et  constitue  l'aliment 
de  choix  pour  les  dyspeptiques  astbéniques. 

M.  JeanLépinea  reconnu  que  l'hyperglobulie  provo- 
quée par  l'ingestion  ou  l'injection  de  corps  thyroïde  cor- 
respond à  des  atteintes  assez  sévères  de  l'organisme 
sous  l'influence  des  produits  thyroïdiens. 

M.  C.  Gessard  a  trouvé  de  la  tyrosinase  chez  les  seiches 
et  les  calmars,  ainsi  que  dans  le  produit  commercial 
désigné  sous  le  nom  de  sépia  en  vessie j  et  qui  n'est  autre 
chose  que  la  poche  du  noir  desséchée  avec  son  contenu 
telle  qu'elle  est  livrée  à  l'industrie  chimique  pour  la  pré- 
paration de  la  couleur  fine  du  même  nom.  La  tyrosinase 
animale  présente  certaines  difl'érences  avec  la  tyrosinase 
végétale. 

M.  Gh.  Livon  indique  les  modifications  des  gaz  du 
sang  sous  l'influence  du  chlorure  d'éthyle,  du  croton- 
chloral  et  du  chloralose. 

M.  A.  Raybaud  a  observé  que  le  pouvoir  hémolytique 
des  cultures  de  peste  est  en  rapport  avec  leur  action 
pathogène.  G.  P. 

Le  Gérant  :  0.  Dow. 

PARIS.    —    IMPRIMERIE   F.    LEVÉ,   RUE  CASSETTE,   17. 


r^ 


49 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  les  gaz  dequelques  eaux  minérales;  par  M.  Gh.  Moureu. 

I.  — Jusqu'à  ces  dernières  années,  en  fait  de  corps 
gazeux, on  n'avait  guèresignalé,  dans  leseauxminérales, 
que  l'oxygène,  l'azote,  l'acide  carbonique,  l'acide  sul- 
phydrique,  Thydrogène  et  quelques  hydrocarbures. 
Depuis  la  brillante  découverte  de  l'argon  par  lord 
Rayleigh  et  Ramsayen  1894,  l'attention  des  physiciens 
et  des  chimistes  a  été  appelée  sur  les  diverses  sources 
gazeuses  qu'on  rencontre  dans  la  nature.  Il  convient  de 
rappeler,  à  cet  égard,  les  recherches  de  M.  Bouchard 
sur  les  eaux  de  Cauterets  (1895),  nos  propres  expé- 
riences pratiquées  la  même  année  sur  le  gaz  de  Mai- 
zières  (Côte-d'Or),  et  celles  de  MM.  Bouchard  et  Desgrez 
sur  la  source  de  Bagnoles-de-rOrne  (1896). 

Ce  mémoire  a  pour  objet  l'ëtude  de  cinq  nouvelles 
sources  de  gaz  minérales.  Elles  appartiennent  toutes  à  la 
région  pyrénéenne.  Quatre  sont  du  versant  français  : 
ce  sont  les  sources  Peyré,  d'Ogeu  (Basses-Pyrénées); 
Nehe  ou  Fontaine-Chaude,  de  Dax  (Landes)  ;  Trou  des 
Pauvres,  de  Dax  (Landes);  Vieille,  d'Eaux-Bonnes 
(Basses- Pyrénées).  La  cinquième  est  la  source  Saint- 
Augustin,  de  la  célèbre  station  de  Panticosa,  située 
à  LGoO*"  d'altitude  sur  le  versant  espagnol,  en 
Aragon.  Dans  toutes,  le  mélange  gazeux,  très  riche  en 
azote,  s*échappe  spontanément,  par  bulles  plus  ou 
moins  volumineuses,  au  griiïon  de  la  source  thermale. 

Les  échantillons  ayant  été  recueillis  (1)  et  trans- 
portés avec  toutes  les   précautions  nécessaires   pour 

(1)  Les  gaz  des  deux  sources  de  Dax  ont  été  recueillis  et  transportés 
avec  le  plus  grand  soin  par  notre  ami  M.  Vielle,  pharmacien  distingué 
de  eette  rille,  à  qui  nous  adressons  tous  nos  remerciements.  Nous 
■oaunes  également  reconnaissant  à  MM.  Cazaux,  Espina  y  Gapo  et 
Bdnardo  Gorucharri  y  Echauri,  de  l'obligeant  concours  qulls  nous^ont 
prêté  à  Eaux- Bonnes  et  à  Panticosa. 

Jnm.  d€  Pharm,  et  de  Chim.  ««  siRiB,  t.  XVIT.  (15  janvier  1903.)  4 


—  50  — 

éviter  leur  mélange  avec  l'air,  nous  avons  étudié  les 
divers  gaz,  dans  le  laboratoire  de  M.  Moissan,  d'après 
la  marche  suivante. 

II.  —  Une  analyse  sommaire  est  d'abord  faite  sur  la 
cuve  à  mercure.  On  absorbe  l'acide  carbonique  par  la 
potasse  et  l'oxygène  par  le  pyrogallate  de  potasse.  Ces 
deux  gaz  sont  toujours  en  faible  proportion,  et  le  résidu 
présente  les  caractères  généraux  de  l'azote. 

L'argon  et  ses  congénères  ne  peuvent  se  trouver  que 
dans  l'azote  résiduel.  On  combine  l'azote  au  calcium,  et 
le  nouveau  résidu  est  soumis  à  l'analyse  spectrale.  Ed 
pratique,  le  gaz  naturel  brut  était  d'abord  laissé  en  con- 
tact prolongé  successivement  avec  de  la  potasse 
hydratée  et  de  la  potasse  fondue  ;  ainsi  débarrassé  d'acide 
carbonique  et  parfaitement  desséché,  il  était  ensuite 
chauffé  au  rouge  sombre,  conformément  à  la  méthode 
de  M.  Maquenne,  en  présence  d'un  mélange  intime  de 
chaux  anhydre  (5  p.)  et  de  magnésium  bien  sec  (3  p.), 
mélange  qui  fixait  à  la  fois  l'azote  et  l'oxygène.  On  faisait 
enfin  l'examen  spectroscopique  dans  des  tubes  de 
Plucker  à  électrodes  d'aluminium,  sous  une  pression 
de  2  à  3""  de  mercure. 

III.  —  Les  cinq  gaz  naturels  examinés  nous  ont  tous 
donné  des  résidus  non  absorbables,  et  chaque  résidu 
nous  a  montré,  au  spectroscope,  les  raies  caractéris- 
tiques de  l'argon.  M.  Deslandres  a  bien  voulu  com- 
pléter cette  étude  spectrale;  le  savant  astronome  a  pu 
mettre  en  évidence,  dans  la  source  Vieille  d'Ëaux- 
Bonnes,  une  certaine  proportion  d'hélium,  ce  gaz  rare 
qu'  on  savait  depuis  longtemps  exister  dans  la  photo- 
sphère solaire,  et  que  M.  Ramsay  isola  en  1895  de  la 
clévéite  et  de  quelques  autres  minéraux  (i). 

Voici  la  composition,  en  volumes  et  exprimée  en 
centièmes,  des  divers  mélanges  gazeux  naturels  que 
nous  avons  examinés.  Nous  faisons  précéder  chaque 

(i)  Relaiivement  à  la  même  source,  noas  devons  ajouter  que  diverses 
raies  spectrales  ont  été  vues,  qui  ne  paraissent  appartenir  ni  k  l'argon 
ni  à  rhélinm  ;  elles  seront  identiÛées  ultérieurement. 


—  51  — 

analyse  de  quelques  renseignements  sommaires  sur 
Teau  thermale  correspondante . 

Source  Peyré,  dOgeu  (Basses -Pyrénées)  (1).  —  Eau 
lithinée;  miaéralisation  0i^%225  par  litre;  tempéra- 
ture {9^5.  Azote  90,6;  oxygène  5,7;  acide  carbo- 
nique 2,8  ;  argon  0,9. 

Source  Nehe  ou  Fontaine-Chaude,  de  Dax  '^Landes).  —- 
Eau  sulfatée  calcique  et  chlorurée  sodique  faible; 
minéralisation  l''',024;  température  64"".  Azote  96,6; 
oxygène  1,0;  acide  carbonique  0,8  ;  argon  1,6. 

Source  Trou  des  Pauvres,  de  Dax  (Landes).  —  Eau 
similaire  de  la  précédente.  Azote  96,2;  oxygène  0,7; 
acide  carbonique  1,9;  argon  1,2. 

Source  Vieille,  d'Eaux-Bonnes  (Basses-Pyrénées).  — 
Eausulfareuse;  minéralisation  0«*',576;  température 32**. 
Azote  98,2;  argon  et  hélium  1,8.  (L'analyse  de  ce  gaz 
arait  été  faite,  avant  la  découverte  de  l'argon  et  de 
l'hélium,  parM.  Garrigou,  qui  avait naturellementconclu 
à  de  l'azote  pur.) 

Source  Saint-Augustin,  de  Panticosa  (Aragon).  — 
Eau  siliceuse  et  riche  en  matières  organiques  ; 
minéralisation  0«',126;  température  30^  Azote  97; 
oxygène  1,6;  acide  carbonique  0,2;  argon  1,2  (cette 
source  gazeuse  avait  déjà  été  analysée  par  MM.  Saenz 
Diez  et  Bonet;  à  partTargon,  qui  n'était  pas  connu 
au  moment  de  leurs  expériences,  les  résultats  obte- 
nus par  les  deux  savants  espagnols  sont  voisins  des 
nôtres). 

On  voit,  en  résumé,  que  les  cinq  sources  de  gaz 
examinées,  très  riches  en  azote,  renferment  de  Targon, 
et  que  la  source  d'Eau x«-Bonnes  contient,  en  outre,  de 
rhélium. 

Il  est  intéressant  de  comparer  èes  analyses  avec  celles 
qui  ont  été  déjà  publiées  de  divers  gaz  naturels.  Ce 

[\)  Cette  foorce  est  connue  depais  longtemps  dans  le  pays  pour  ses 
prapriètétdinrétiqaee.  C'est  la  première  fois  qu'il  en  est  fait  mention 
<isas  une  pubUeation  scientifique.  Nous  communiquerons  prochaine- 
oMntl'ynalyte  complète  de  Tean  minérale. 


—  52  — 

rapprochement  met  immédiatement  en  relief  la  source 
de  Maizières  (Gôte-d'Or),  étudiée  par  nous  en  1896  :  le 
gaz  qui  s'échappe  par  grosses  bulles  au  griffon  de  cette 
source  renferme,  en  effet,  une  énorme  proportion  (envi- 
ron 80  p.  100)  d'un  mélange  d'argon  et  d'hélium^  et  se 
trouve  être  actuellement  la  source  d'hélium  la  plus 
riche  qui  soit  connue  (1). 

Remarquons  que  l'intérêt  de  cet  ordre  de  recherches  est 
loin  d'être  épuisé.  Le  crypton,  le  néon  et  le  xénon,  trois 
autres  gaz  que  M.  Ramsay  vient  de  découvrirdans  l'air 
atmosphérique,  doivent  se  rencontrer  ailleurs  ;  et,  sous 
ce  rapport,  il  y  aura  lieu,  dans  l'avenir,  d'étudier  minu- 
tieusement les  diverses  sources  gazeuses  naturelles. 

La  question  mérite  d'ailleurs  d'être  envisagée  à  un 
autre  point  de  vue.  On  sait  combien  est  complexe  le 
problème  du  mode  d'action  des  eaux  minérales  sur 
l'économie.  Nous  pensons  qu'aucun  facteur  ne  doit  être 
négligé  et  que,  dans  l'état  actuel  de  la  science,  il  serait 
pour  le  moins  risqué  de  refuser  à  un  élément  quel- 
conque une  part  dans  l'action  thérapeutique  globale. 


Sur  la  constitution  des  aloïnes;  par  M.  E.  Léger. 

J*ai  montré  dans  deux  notes  antérieures  que  la  bar- 
baloïne  et  Tisobarbaloïne,  soumises  à  l'action  de  Na^O^, 
donnent  le  même  produit  d'oxydation  :  la  méthyl- 
isoxychrysasine,  et  que  les  dérivés  chlorés  de  ces  mêmes 
aloïnes  ne  fournissent  qu'une  seule  méthylisoxychrysa- 
sine  tétrachlorée.  Ceci  montre  clairement,  que  les  deux 
aloïnes  isomères  renferment  un  noyau  commun.  Leurs 
propriétés  sont  aussi  très  voisines.  Toutes  deux  donnent 
de  l'acide  chrysammique  quand  on  les  traite  par  AzO'H. 
Chauffées  dans  un  tube  à  essai,  elles  donnent  des  va- 
peurs qui  rougissent  le  papier  à  Tacétate  d'aniline . 

(1)  Noos  rappelons  que  le  gaz  de  Maizières  nous  avait  été  signalé 
par  M.  René  Matton,  stagiaire  des  eaux  minérales  à  l'Académie  de 
médecine,  actuellement  médecin-consultant  à  Salies-de-Béarn. 


—  63  — 

La  méthylisoxychrysasine  n'est  d'ailleurs  pas  le  seul 
produit  qui  se  forme  dans  Taction  de  Na*0*  sur  là  bar- 
baloïne  et  sur  son  isomère.  Du  liquide  brun  d*où  ce 
corps  a  été  précipité  par  HGl,  j'ai  pu  extraire  un  corps 
sirupeux  incolore  présentant  toutes  les  propriétés  des 
aldopentoses  ou  de  leurs  dérivés  et  notamment  le  pou- 
voir rotatoire  qui,  dans  ce  cas,  est  lévogyre.  J*ai  Tin- 
lention  de  poursuivre  l'étude  de  ce  second  produit  de 
dédoublement  des  aloïnes,  mais  sa  production  permet 
déconsidérer,  dès  maintenant,  la  barbaloïne  comme  un 
produit  de  condensation,  avec  perte  de  H^O,  de  la  mé- 
thylisoxychrysasine avec  un  aldopentose  qui  serait  un 
méthylaldopentose,  comme  l'indique  Tanalyse  de  la 
barbaloïne.  On  pourra  donc  représenter  cette  barba- 
loïne par  la  formule  suivante  : 

OH 
CH  CO  C 


HC 


OH-C 


CH 


CH  CO  C         CH» 


0 CH-CHOH-CHOH-CHOH-COH 

qui  expliqae  tous  les  faits  connus,  y  compris  le  pouvoir 
lotatoire.  Dans  la  barbaloïne,  composé  plus  stable  que 
son  isomère,  la  chaîne  sucrée  se  fixerait  sur  l'un  des 
deux  atomes  de  carbone  1  ou  4  ;  quant  à  Tisobarbaloïne, 
pour  laquelle  on  peut,  a  priori,  admettre  le  même  poids 
moléculaire,  cette  fixation  se  ferait  en  6,  laissant  libres 
les  deux  OH  placés  en  i-4.  Ceci  expliquerait  la  grande 
oxydabilité  de  l'isobarbaloïne  et  les  colorations  rouges 
obtenues  par  M.  G.  Bertrand  (1)  sous  l'action  de  la  lac- 
case.  Selon  cet  auteur,  seuls  les  phénols  renfermant 
deux  OH  en  ortho  ou  en  para  sont  influencés  par  ce  fer- 


(1)  Communication  particolière. 


-  54  — 

ment  ;  or,  la  position  de  TOH  placé  en  1  ne  pouvant  être 
douteuse^  puisqu'il  se  retrouve  dans  la  chrysasine  qui 
est  un  dérivé  des  aloïnes  obtenu  artificiellement  à  partir 
de  Tanthracène,  un  autre  OH  ne  peut  se  trouver  en  2 
(position  alizarique  de  Liebermann),  car,  dans  ce  cas,  la 
méthylisoxychrysasine  se  fixerait  sur  le  coton  mor- 
dancé  en  alumine,  ce  qui  n'a  pas  lieu.  Tous  les  dérivés 
hydroxylés  de  Tanthraquinone  renfermant  des  OH 
en  i  —  2  sont,  en  effet,  des  matières  colorantes  ;  il  n'y  a 
pas  d'exception  à  cette  règle. 

La  barbaloîne  et  l'isobarbaloïne  apparaissent  donc 
comme  des  isomères  de  la  franguline  retirée  de  l'écorce 
àe  hour ABLiixe{IiAammiê/rançula);  mais,  tandis  que  cette 
dernière,  véritable  glucoside,  est  dédoublable  par  les 
acides  dilués,  les  aloïnes  ne  le  sont  pas.  Elles  se  com- 
portent comme  de  véritables  éthers- oxydes,  c'est  ce 
qu'exprime  la  formule  précédente.  Pour  la  formation 
de  la  franguline,  on  peut  admettre  que  la  molécule 
sucrée  réagira  par  son  côté  aldéhyde.  Il  y  aura  départ  de 
1  molécule  d'eau  pour  la  formation  de  laquelle  l'oxygène 
aldéhydique  sera  éliminé  avec  un  H  emprunté  à  un  OH 
de  Témodine,  le  deuxième  H  étant  fourni  par  un  des 
groupes  alcool  secondaire,  ce  qui  donne 

C»»H70ï(0H)«0— CH— CH— CHOH-CHOH-CHOH— CH3 

Y 

Cette  formation  rappelle  celle  des  acétals,  corps  qui, 
comme  les  glucosides,  sont  facilement  dédoublables.  On 
remarquera  que  celte  interprétation,  un  peu  différente 
de  celle  que  Ton  admet,  conduit  cependant  à  la  même 
manière  de  formuler. 

Nous  avons  vu  que  la  nataloïne  et  rhomonataloïne, 
chauffées  avec  SO^H*  dilué,  donnent  des  vapeurs  qui 
rougissent  le  papier  à  Tacétate  d'aniline  (réaction  du 
furfurol  et  de  ses  homologues).  D'autre  part,  soumises  à 
l'action  du  bioxyde  de  sodium,  ces  aloïnes  fournissent 
un  corps  qui  présente  la  composition  et  les  propriétés 
de  Téther  méthylique  d'une  émodine  (trioxyméthyl- 


—  S5  — 

anlhraquinone).  On  peut  admettre  que  dans  la  molécule 
de  ces  deux  aloioes  on  devra  retrouver  le  reste  de  ce 
dernier  groupement  uni  au  reste  d'une  molécule  pento- 
siqae.  De  ce  fait  que  le  furfurol  ou  un  de  ses  homo- 
logues prend  naissance  dans  l'action  de  SO^IP  sur  ces 
deux  aloînes  tandis  que  ce  même  furfurol  ne  se  forme 
avec  la  barbaloïne  et  l'isobarbaloïne  que  par  distillation 
sèche,  on  peut  admettre  que  le  groupement  pentosique 
dans  les  aloînes  de  Taloès  de  Natal  est  fixé  moins  soli- 
dement sur  le  groupement  anthraquinonique  que  dans 
les  autres  aloînes.  D'autre  part,  le  groupement  anthra- 
qainonique  dans  la  nataloïne  et  dans  son  homologue 
ne  semble  exister  qu'à  l'état  latent  et  ne  se  révéler  que 
sous  rinfluence  de  Na*0*.  En  effet,  si  Ton  traite  ces 
deux  aloînes  par  AzO'II,  on  n'obtient  pas,  comme  avec 
la  barbaloïne,  un  dérivé  nitré  d'une  oxyanthraquinone, 
mais  seulement  beaucoup  d'acide  oxalique  avec    une 
petite  quantité  d'acide  picrique,  ainsi  que  Tout  observé 
divers  auteurs  (Flûckiger,  Tilden,  Tschirch  et  Klaveness) 
et  que  j*ai  pu  l'observer  moi-même.  Les  formules  les 
plus  simples  qui  permettent  de  tenir  compte  des  faits 
connus  sont  C*'H"0*'  pour   la  nataloïne  et  C"H'H)*' 
pour  Thomonataloïne. 

Mes  recherches  sur  ces  composés  ne  sont  pas  assez 
avancées  pour  que  je  puisse  les  représenter  par  des  for- 
mules développées  ;  cependant,  il  est  évident  que  les 
considérations  précédentes  devront  fournir  d'utiles 
renseignements  pour  l'établissement  de  ces  formules. 

Sur  la  préparation  des  ampoules  stérilisées  pour  injections 
hypodermiques;  par  M.  G.  Rodillon. 

Nous  pensons  rendre  service  en  indiquant  un  tour  de 
main  permettant  au  pharmacien  dépourvu  d'autoclave 
de  préparer  lui-même  des  ampoules  absolument  stériles. 
On  se  procure  dans  le  commerce  des  ampoules  vides 
fermées  ou  non  ;  celles  que  l'on  trouve  fermées  aux 
Heux  extrémités  sont  préférables,  car  elles  sont  stériles. 


—  56  — 

Si  elles  sont  fermées  aux  deux  extrémités,  on  en  brise 
une;  si  au  contraire  les  deux  extrémités  sont  ouvertes, 
on  en  ferme  une  à  la  flamme  d'un  Bunsen  dont  on  a 
bien  dégagé  les  appels  d'air  afin  d'obtenir  une  flamme 
à  température  élevée.  A  défaut  de  gaz,  un  chalumeau  et 
une  lampe  à  alcool  conviendraient  aussi  bien.  L'am- 
poule fermée  à  une  extrémité  est  saisie  par  celle-ci  au 
moyen  d'une  pince  et  passée  3  ou  4  fois  dans  la  flamme 
pour  dilater  l'air  qu'elle  renferme,sans  cependant  élever 
la  température  au-dessus  de  450*  environ  afin  d'éviter 
la  rupture  de  l'ampoule  par  l'immersion  ultérieure  dans 
leau.  L'extrémité  encore  ouverte  est  de  suite  plongée 
verticalement  dans  de  l'eau  très  chaude  afin  d'en  assu- 
rer l'asepsie.  On  laisse  ainsi  refroidir  quelques  minutes 
les  ampoules,  une  légère   quantité  d'eau  (environ   le 
quart  de  la  capacité  Totale)  y  pénètre  par  suite  de  la 
diminution  de  pression  déterminée  par  la  contraction 
de  Tair  due  au  refroidissement.  Durant  ce  temps  on 
prépare  la  solution  titrée  destinée  à  être  répartie  en 
ampoules,  on  la  porte  à  Tébullition  tranquille  que  l'on 
maintient  pendant  tout  le  temps  du  remplissage.  Afin 
d'éviter  que  l'ébuUition  prolongée  ne  vienne,  par  éva- 
poration  du  dissolvant,  modifier  le  titre  de  la  liqueur 
active,  on  devra  n'opérer  que  sur  de  petites  quantités  à 
la  fois  (25"  par  exemple,  pour  des  ampoules  de  T^  1/4). 
Chaque  ampoule  est  ensuite  saisie  par  son  extrémité 
obturée,  puis  inclinée  dans  le  sens  de  l'ouverture  afin 
d'amener  le  liquide  restant  à  proximité  de  celle-ci.  On 
remarquera  qu'à  ce  moment  une  faible  quantité  d'eau 
reste  encore,  par  le  fait  de  la  capillarité,  adhérente  à 
l'extrémité  opposée.  On  chauffe  alors  dans  la  flamme 
Tampoule  par  sa  région  médiane.  L'eau  entre  en  ébul- 
lition,  la  vapeur  émise  chasse  le  liquide  voisin  de  l'ou- 
verture; à  ce  moment,en  imprimant  une  légère  secousse 
à  l'ampoule,  le  reste  de  l'eau  adhérant  à  l'extrémité 
fermée  s'échappe,  puis,  arrivant  au  contact  de  la  paroi 
chaude,  se    vaporise  brusquement  en  déterminant  un 
jet  4e  vapeur.   A  cet  instant  précis,  et  c'est  là  que 


-  57  - 

réside  la  partie  délicate  de  l'opération,  Tampoule  est 
plongée  verticalement  par  son  extrémité  ouverte  dans 
le  liquide  actif;  le  refroidissement  qui  s'ensuit  déter- 
mine une  brusque  contraction  qui,  par  un  mécanisme 
déjà  expliqué,  provoque  le  remplissage  complet  et 
immédiat  de  Tampoule.  II  ne  reste  plus  qu'à  retirer 
Tampoule  et  à  la  fermer  à  la  flamme;  mais  comme 
lextrémité  effilée  encore  ouverte  est  pleine  de  liquide, 
il  faut  placer  Tampoule  dans  la  partie  mince  de  la 
flamme  de  telle  façon  que  celle-ci  arrive  sur  la  région 
encore  effilée  qui  précède  immédiatement  Tépaulement 
de  l'ampoule  :  il  se  produit  une  projection  du  liquide 
en  excès  accompagnée  d'un  bruit  sec  semblable  à  celui 
dû  à  la  détonation  d'une  amorce.  11  suffit  alors  de 
fermer  Tampoule  à  la  flamme  et  de  la  laver  extérieu- 
rement. 

Si  ces  indications  ont  été  bien  observées, on  est  assuré 
de  posséder  des  ampoules  absolument  stériles,  ainsi 
que  nous  avons  pu  nous  en  assurer.  Ce  procédé  supé- 
rieur, au  point  de  vue  rapidité  et  asepsie,  à  celui  du 
remplissage  par  aspiration,  les  deux  extrémités  de 
l'ampoule  étant  ouvertes,  ne  saurait  égaler  au  point  de 
vue  de  la  rapidité  la  méthode  de  remplissage  par  quan- 
tité au  moyen  de  l'autoclave. 

Ce  procédé  n'est  pas  applicable  pour  la  préparation 
des  ampoules  renfermant  des  produits  altérables  à 
chaud. 

Sur  la  préparation  des  suppositoires  à  base   de  beurre 
decacao;  par  M.  G.  Rodillon. 

Ayant  eu  à  consulter  dans  différents  périodiques  les 
articles  relatifs  aux  suppositoires,  nous  avons  été  frappé 
de  voir  que  ces  remèdes  dont  la  préparation  nous  paraît 
d'une  grande  simplicité  étaient  classés  parmi  les  prépa- 
rations les  plus  délicates  à  effectuer.  Nous  croyons 
rendre  service  en  indiquant  la  façon  dont  nous  procé- 
dons pour  obtenir  rapidement  et  sans  aucune  difficulté 


I 


—  58  — 

des  suppositoires  dont  rhomogénéité  et  la  rapidité  de 
préparation  ne  le  cèdent  en  rien  aux  procédés  par  com- 
pression à  froid.  On  place  dans  une  capsule  à  bec,  quel- 
conque, le  beurre  de  cacao  additionné  d'un  1/10°  de  cire 
blanche  vierge  et  on  chauffe  à  environ  90  ou  100°.  Pen- 
dant que  s'opère  la  fusion,  on  pulvérise  très  finement  au 
mortier  la  substance  à  incorporer,  on  retire  du  feu  la 
masse  liquéfiée,  puis  on  place  sur  une  feuille  de  papier 
la  poudre  à  incorporer.  Ensuite  on  remplit  le  mortier 
avec  de  Teau  froide,  on  plonge  le  fond  de  la  capsule 
dans  cette  eau  jusqu'à  ce  qu'en  raclant  le  fond  avec  une 
spatule  on  enlève  des  lambeaux  de  masse  solidifiée.  On 
relire  alors  la  capsule  du  bain  réfrigérant  et  au  moyen 
du  pilon  qui  a  servi  à  la  pulvérisation  on  agite  la  masse; 
celle-ci  est  alors  à  environ  60**,  elle  liquéfie  par  fusion  le 
beurre  de  cacao  solidifié  qui  adhère  aux  parois.  Dès  que 
celui-ci  est  fondu,  les  parois  venant  au  contact  direct  de 
la  masse  s'échauflFent  en  absorbant  une  bonne  partie  de 
son  calorique  et  en  la  ramenant  à  environ  30  ou  40*^.  A 
ce  moment  le  liquide  devient  opaque,  il  se  produit  alors 
une  espèce  de  surfusion  'qui  se  maintient  encore  quel- 
ques instants  avant  que  la  masse  ne  se  solidifie.  On  pro- 
fite de  cet  instant  pour  ajouter  brusquement  la  totalité 
de  la  substance  à  incorporer  (pulvérulente  ou  liquide)  et 
au  moyen  du  pilon  on  triture  la  masse  pour  la  rendre 
homogène;  après  2  ou  3  minutes  il  y  a  solidification. 
On  enlève  alors  le  pilon  en  le  débarrassant  au  moyen 
d'une  carte  de  la  masse  qui  lui  reste  adhérente.  Il  ne 
reste  plus  qu'à  reporter  la  capsule  à  une  douce  chaleur 
en  agitant  au  moyen  d'une  spatule  jusqu'à  ce  que  la 
masse  ait  atteint  un  état  semi-fluide,  sans  cependant 
cesser  d'être  opaque.  On  la  coule  ensuite  dans  les 
moules  en  réchauffant  légèrement,  si  besoin,  le  bec  de  la 
capsule  pour  faciliter  l'écoulement  de  la  masse. 

Les  avantages  de  cette  façon  d'opérer,  plus  longue  à 
décrire  qu'à  mettre  en  pratique,  sont  les  suivants  : 

1^  L'addition  de  cire  blanche  donne  de  la  consistance 
au  suppositoire  tout  en  abaissant  son  point  de  fusion  : 


—  39  — 

On  sait  que  le  mélange  de  plusieurs  corps  de  propriétés 
voisines  fond,  en  général,  à  une  température  inférieure 
au  point  de  fusion  de  celui  de  ces  corps  fondant  à  la 
plus  basse  température. 

2'  La  température  peu  élevée  à  laquelle  se  fait  l'in- 
corporation du  corps  actif  évite  toute  altération  de 
celui-ci.  Ainsi  le  bromhydrate  de  quinine, par  exemple, 
s*il  est  mélangé  à  une  masse  à  plus  de  100^  voit  son  eau 
de  cristallisation  s'évaporer  et  il  se  grumelle  en  s'atta- 
chant  aux  parois  du  vase,  rendant  ainsi  tout  mélange 
impossible.  D'autre  part,  la  cocaïne  et  d'autres  alcaloïdes 
ajoutés  aune  masse  portée  aune  température  supérieure 
à  lOO*"  se  voient  transformés  et  rendus  moins  actifs, 
sinon  tout  à  fait  inactifs. 

3^  La  faible  température  à  laquelle  est  coulée  la  masse 
permet  d'éviter  la  surfusion,  qui  parfois  dure  si  long- 
temps avec  une  masse  coulée  trop  chaude,  et  détermine 
un  prompt  refroidissement. 

4"  Avantage  essentiel  :  il  n'y  a  pas  à  craindre  de  voir 
rassemblée  à  la  pointe  du  suppositoire  la  presque  tota- 
lité de  la  substance  active,  ce  que  Ton  a,  malheureuse- 
menl,  roccasion  de  voir  trop  souvent. 

KKVUKS 
Pharmacie. 

L'Institut  pharmaceutique  de  T  Université  de  Ber- 
lin!!;.—Le  27  octobre  dernier  a  été  inauguré  le  nou- 
vel institut  pharmaceutique  de  l'Université  de  Berlin. 
Celinstitul,  placé  sous  la  direction  de  M.  le  professeur 
Thoms,  comprend  un  bâtiment  massif,  à  plusieurs  étages, 
de  construction  extérieure  très  simple  e1  situé  au  milieu 
d'un  vaste  jardin  botanique. 

LWénagement  intérieur  parait  répondre  à  toutes 
les  exigences  de  la  science  pharmaceutique  actuelle.  En 
entrant,  on  trouve  d^abord  la  bibliothèque,  très  claire  et 

(*)  Pharmaceutische  Zeitung,  lî)u2,  p.  85 J. 


—  60  - 

bien  aménagée,  puis  une  véritable  usine  comprenant  tous 
les  appareils  usités  dans  l'industrie  des  produits  phar- 
maceutiques (alambics,  appareils  extracteurs,  filtres- 
presse,  machines  à  agiter,  à  pulvériser,  presses  hydrau- 
liques, etc.).  Les  étudiants  pourront  de  cette  façon  se 
familiariser  avec  les  moyens  mécaniques  dont  dispose 
rindustrie  pharmaceutique.  Puis  viennent  les  labora- 
toires de  préparations  chimiques,  avec  des  installations  de 
gaz,  vapeurs  d'eau,  appareils  à  vide,  etc.,  les  laboratoires 
d'analyse  avec  chambres  spéciales  pour  analyses  élé- 
mentaires, électrochimiques,  etc.  Dans  une  autre  partie 
sont  disposés  le  laboratoire  particulier  du  professeur 
Thoms,  k  proximité  d*un  amphithéâtre  contenant 
240  places,  des  salles  de  travail  pour  recherches  et  ana- 
lyses quantitatives;  à  ces  derniers  laboratoires  sont 
adjointes  des  salles  pour  l'analyse  spectrale,salles  pour 
balances,  chambres  pour  analyses  volumétriques, 
installations  spéciales  pour  dégagement  d'hydrogène 
sulfuré,  chlore,  hydrogène,  etc. 

Le  troisième  étage  est  consacré  aux  laboratoires  de 
micrographie,  bactériologie,  essai  des  substances  alimen- 
taires, à  des  salles  spéciales  pour  l'examen  des  produits 
coloniaux,  chambres  noires,  salles  de  balances,  etc. 

Tout  a  été  prévu  au  point  de  vue  de  l'hygiène  et  de  la 
commodité  des  étudiants  (lavabos  à  eau  froide  et  à  eau 
chaude,  salle  de  bain,  vestiaire,  réfectoire,  le  tout  par- 
faitement disposé). 

Le  nouvel  institut  pharmaceutique  est,  d'après  les 
journaux  allemands,  le  mieux  aménagé  et  le  plus 
grand  des  instituts  allemands  consacrés  à  l'étude  des 
sciences  pharmaceutiques  et  il  est  probable  qu'aucune 
autre  école  en  Europe  ne  peut  lui  être  comparée. 

H.  C. 

Sur  une  modification  de  la  réaction  de  Huppert  pour 
la  recherche  de  la  bile;  par  M.  Nakayama  (1).  —  La 

(1)  Uebereine  Modiflcation  der  Hupperst's  chen  Gallenfarbstoffreaklion. 
Zeitschrifl  /.  physiol,  Chem.,  t.  XXXVI,  p.  398. 


wr^ 


61  — 


réaction  de  Huppert,  modifiée  par  M.  Saikowski,  per- 
met déjà  de  mettre  facilement  en  évidence  1  partie  de 
bilirubine  dans  200.000  parties  d'urine;  mais  elle  n'est 
plus  visible  à  la  dilution  de  1/600.000. 

L'auteur  obtiendrait  encore  la  réaction  à  la  dilution 
de  i/i .200.000,  en  opérant  de  la  manière  suivante  : 

5"  d'urine  ictérique  acide  sont  additionnés  de  S^*" 
dW  dissolution  de  chlorure  de  baryuni  à  1/10,  puis 
passés  à  la  centrifugeuse.  Le  liquide  est  alors  rejeté  et  le 
précipité  recueilli  est  mis  à  bouillir  avec  2"  d'une  solu- 
tion alcoolique  de  perchlorure  de  fer,  préparée  en  dis- 
solvant 4^^  de  perchlorure  de  fer  dans  un  mélange  de 
!«' d'acide  chlorhydrique  et  99«''  d'alcool  à  98^ 

La  liqueur,  dans  laquelle  se  dépose  un  précipité  de 
sulfate  de  baryte,  prend  alors  une  belle  coloration  verte 
ou  vert  bleuâtre,  que  l'acide  azotique  fumant  fait  passer 
au  violet,  puis  au  rouge. 

M.  G. 

Sur  la  préparation  d'un  peptonate  de  fer  et  de 
lûanganèse  ;  par  M.  Jlngclaussen  (1).  —  L'auteur  a  étudié 
un  moyen  simple  et  pratique  pour  préparer  un  pepto- 
nate de  fer  et  de  manganèse  soluble,  à  caractère  acide, 
mais  non  styptique. 

Il  critique,  d'après  les  travaux  de  £.  Dieterich  (2)  et 
d'après  ses  expériences  personnelles,  le  mode  de  prépa- 
raliou  einployé  pour  les  ferro-mangano-peptonates  de 
la  fabrique  de  flelfenberg;  ses  observations  portent  sur- 
tout sur  la  constance  de  la  composition  de  la  liqueur  en 
fer,  manganèse  et  acide  chlorhydrique,  et  sur  la  varia- 
lion  du  rapport  qui  existe  entre  ces  éléments  ;  des  dif- 
férences ont  été  constatées  après  la  terminaison  de  la 
préparation  de  ces  peptonates  qui  sont  obtenus  par 
dialyse. 

Pour  obvier  à  la  longueur  de  la  préparation  de  ces 

(i)  JuNocLAUssBN.  Vorfahren  zur   HersteUung   eines  Eisen-Mangan- 
P«PtonaU  ;  Apolheker  Zeiiung,  t.  XVII,  p.  755,  n*  87. 
W  Uelfenberg  Annalen,  1889.  p.  7i.  ;,  .  ,. 


^ 


—  62  — 


médicamenls  qui  s'effectue  par  dialyse,  il  opère  de  la 
^  façon  suivante  : 

pV  /  1*^  On  commence  par  préparer  une  solution  limpide 

II'  de  peptonate  de  fer  aussi  riche  que  possible  en  fer,  et 


^.yj  aussi  pauvre  que  possible  eu  acide  chlorhydrique.  Pour 


cela,  on  emploie  la  liqueur  de  fer  dialyse  préparée  sui- 

|\V  vant  les  indications  du  Supplément  à  la  Pharmacopée 

'^^z  allemande,  publié  par  les  soins  de  la  Société  des  Phar- 

^  maciens  allemands  (1).  Celle-ci  ne  contient  au  plus  que 

08',328  deHCl  libre  pour  100"  et  0«%312  pour  100»', 

c'est-à-dire  le  tiers  environ  de   la  quantité  contenue 

: .  dans  la  liqueur  d'oxychlorure  de  fer  de  la  Pharmacopée 

allemande  (4*  éd.),  qui  en  renferme  0,9  p.  100;  elle 

possède  une  densité  de  1,05  et  renferme  3,50  p.  100  de 

fer. 

Liqueur  de  fer  dialyse  de  la  Pharmacopée  allemande.      ISOb' 

Peptone  pure 7«' 

Kau  distillée 63»'" 

Dissoudre  la  peptone  dans  Peau  distillée,  verser  cette  solution  dans 

r'  le  fer  dialyse  chauffé  au  bain-marie,  continuer  de  chauffer  au  bain-marie 

'/  jusqu'à  ce  que  la  solution  soit  deyenue  limpide. 

2^  On  prépare  d'un  autre  côté  une  solution  de  peptone 
et  de  chlorure  mangàneux. 

Peptone  pure Igs' 

Eau  distillée 162s' 

Solution  de   chlorure  manganeux  :  MnCl*.4H20 

au  dixième 37p',50 

Paire  dissoudre  au  bain-marie. 

3"*  On  verse  alors  la  solution  encore  chaude  de  pep- 
tonate de  fer,  petit  à  petit  et  en  agitant  constamment, 
dans  la  solution  de  peptone  et  de  chlorure  manganeux  ; 
on  chauffe  le  mélange  au  bain-marie  jusqu'à  ce  qu'un 
échantillon  de  la  solution  reste  absolument  limpide  quand 
on  l'étend  de  vingt/ois  son  volume  d'eau.  On  complète 
enfin  le  poids  de  1  kilo. 

La  solution  de  peptonate  ferro-manganeux  ainsi  pré- 

(1)  Arzneimittel  velche  in  dem  Arzneibuch  fUr  da^  Deutsche  Reic h... 
nicht  enhalten  sind.  Zweite  Ausgabe.  Bearbeitet  und  herausgegeben 
Ton  dem  Deutschen  Apoteker-Verein,  p.  190.  Berlin,  1897. 


—  63  — 

parée  renferme  :  0«',60  p.  100  de  fer  et  O^^IO  p.  100  de 
manganèse. 

E.  L. 


Chimie. 


Snrrexistence  derarsenic  dans  la  série  animale;  par 
M.  Gabriel  Bertrand  (1).  —  Le  problème  se  pose  do 
savoirsi  Tarsenic  est  un  élément  primordial  de  la  cellule 
vivante,  ou  bien  s'il  répond  seulement  au  besoin  d'une 
fonction  particulière,  apparue  à  un  certain  degré  de 
l'échelle  animale. 

Pour  résoudre  ce  problème,  il  était  indispensable 
d'opérer  dans  des  conditions  aussi  rigoureuses  que  pos- 
sible, c'est-à-dire  sur  des  animaux  vivant  dans  un 
milieu  normal,  éloignés,  par  conséquent,  de  toutes  ces 
causes  de  contamination  qui  résultent  du  contact  plus 
on  moins  direct  avec  l'industrie  moderne. 

Les  Cétacés,  certains  Oiseaux,  des  Poissons  et 
d^autres animaux  qui  fréquentent  les  abîmes  de  l'Océan, 
présentent,  à  ce  point  de  vue,  les  meilleures  garanties. 

Toutes  les  captures,  et  même  une  partie  des  recher- 
ches chimiques  de  l'auteur  (destruction  de  la  matière 
organique  et  séparation  du  métalloïde)  ont  été  effectuées 
au  cours  d'une  croisière  scientifique  entreprise  cette 
année,  du  18  juillet  au  17  septembre,  à  bord  du  yacht 
Prineesse-Alice  du  prince  de  Monaco. 

Al'exception  d'un  Mouton,  qui  provient  des  pâturages 
du  mont  Pico,  et  d'une  Orque,  harponnée  en  Médi- 
terranée, les  autres  matériaux  d'étude  ont  été  recueillis 
en  plein  Atlantique,  quelquefois  à  1.800  mètres  de  pro- 
fondeur, dans  une  zone  comprise  entre  Gibraltar,  les 
Açores  et  l'ouverture  de  la  Manche. 

Toutes  les  expériences  faites  pendant  la  croisière  ont 
été  reproduites  au  retour  dansle  laboratoire  de  llnstitut 
Pasteur.  Aussi  avait-on  prélevé  de  chaque  animal,  ou 
partie  d'animal,  un  échantillon  de  poids  connu,  qu'on 

(l)  Ae.  d.  Se,  CXXXV,  809,  noTombre  1902. 


—  64  - 

a  conservé  dans  une  quantité  à  peu  près  égale  d'alcool 
exempt  d'arsenic. 

L'acide  nitrique ,  employé  pour  la  destruction  des 
matières  organiques,  était  encore  plus  pur  que  celui 
ayant  servi  dans  les  précédentes  recherches.  Il  en  fal- 
lait SGO**"  pour  donner,  avec  SO»*"  d'acide  sulfurique  et 
25^*^  de  zinc,  un  anneau  d'un  demi-millième  de  milli- 
gramme, c'est-à-dire  pour  atteindre  la  limite  de  sensi- 
bilité de  la  méthode,  telle  qu'il  Ta  modifiée.  Dans 
aucune  expérience,  d'ailleurs,  on  n'a  employé  une  aussi 
grande  quantité  de  réactifs  pour  rechercher  Tarsenic. 

L'auteur  résume  dans  le  tableau  de  la  page  65  les 
principaux  résultats. 

Comme  on  le  voit,  tous  les  animaux  examinés,  depuis 
les  Vertébrés  supérieurs  jusqu'aux  Spongiaires,  ren- 
ferment de  petites  quantités  d'arsenic. 

La  présence  de  ce  métalloïde  n*est  donc  pas,  comme 
celle  d'autres  éléments,  en  quelque  sorte  caractéris- 
tique de  certains  groupes  d'êtres.  Tandis  que  l'acte 
respiratoire,  par  exemple,  s'accomplit  avec  le  concours 
du  cuivre  chez  des  Crustacés  et  des  Mollusques,  avec 
celui  du  fer  chez  les  Vertébrés,  la  différenciation  mor- 
phologique et  fonctionnelle  s'est  poursuivie,  chez  les 
animaux,  sans  s'accompagner,  en  ce  qui  concerne  Tar- 
senic,  d'aucune  différenciation  chimique  élémentaire. 

Il  ressort  en  outre  de  ces  recherches  qu'au  lieu  d'être 
localisé  dans  certains  organes,  où  il  peut  toutefois, 
dans  certains  cas,  exister  en  plus  grande  proportion, 
l'arsenic  se  retrouve,  au  contraire,  dans  tous  les  tissus. 
Ce  métalloïde  serait  donc,  au  même  titre  que  le  car- 
bone, l'azote,  le  soufre  et  le  phosphore,  un  élément  fon- 
damental du  protoplasme. 

M.  Armand  Gautier,  à  propos  de  cette  note,  fait  remar- 
quer que  ces  intéressantes  observations  de  M.  G.  Ber- 
trand établissent  la  généralité  delà  présence  et  du  rôle  de 
l'arsenic  chez  les  animaux  sauvages  et  marins,  comme 
il  Ta  déjà  fait  lui-même  pour  les  domestiques  et  terres- 


—  65  — 


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-'«mi.  ite  Pkmrm.  *t  de  Chim,  6»  séaib,  t.  XVII.  (15  janvier  1903  ) 


—  66  — 

1res;  mais  il  ne  croit  pas  que  cet  élément  soit,  chez  eux, 
uniformément  répandu.  Il  pense  avoir  démontré»  au 
contraire,  par  de  très  nombreuses  expériences,  qu'il 
n'existe  pas  ou  n'existe  qu'en  quantités  infinitésimales 
dans  beaucoup  de  tissus. 

D'ailleurs,  l'arsenic  n'est  pas  exclusivement  propre 
au  règne  animal  :  il  l'a  rencontré  aus$i  dans  toutes  les 
algues  à  chlorophylle,  terrestres  ou  marines.  Enfin,  il 
s'est  assuré  que  l'eau  de  mer  elle-même  est  arsenicale. 

De  son  côté,  M.  Garrigou  a  publié  (1)  des  recher- 
ches sur  ce  sujet  et  il  croit  pouvoir  en  conclure  que 
l'arsenic  est  un  des  métalloïdes  les  plus  répandus  dans 
la  nature  ;  qu'il  est  souvent  absorbé  par  l'homme 
dans  ses  aliments  et  ses  boissons. 

M.  Gautier  répond  à  cette  note  qu'il  serait  regret- 
table de  laisser  croire  que  l'arsenic  se  trouve  dans  tous 
nos  organes  et  que  les  milliers  de  recherches  négatives 
faites  à.  ce  sujet  par  les  chimistes  experts  sont  erro- 
nées. A.  R. 

Localisation  de  l'arsenic  normal  dans  quelques  or- 
ganes des  animaux  et  des  plantes.  Ses  origines  ;  par 
M.  Armand  Gautier  (2).  —  L'auteur  a  repris  récemment 
l'étude  de  cette  question;  il  rappelle  qu'après  avoir, 
en  1899,  reconnu  que  l'arsenic  existe  normalement 
chez  les  animaux  domestiques  et  chez  l'homme,  il  a 
essayé  de  déterminer  les  localisations  de  ce  métal- 
loïde dans  l'économie.  11  a  observé  qu'il  se  rencontre 
surtout  dans  les  organes  d'origine  ectodermique  :  la 
peau  et  ses  annexes,  la  glande  thyroïde,  le  thymus,  la 
glande  mammaire,  le  cerveau,  ainsi  que  dans  les  os, 
mais  qu'on  n'en  trouve  pas,  ou  des  quantités  inférieures 
au  ^Q  QQQ  QQ^  du  poids  de  la  substance  examinée,  quand  on 
s'adresse  aux  autres  organes  :  muscles^  rate,  foie,  pan- 
créas, rein,  tissus  cellulaire  et  adipeux,  glandes  les  plus 

(1)  Ac.  d.  Se,  CXXXV.  décembre  1902. 

(2)  Ac.  d.  Se,  CXXXV,  833,  noTembre  1902. 


—  67  — 

diverses,    y    compris  l'ovaire   et    le  testicule,    sang, 
.  urines,  etc.  En  même  temps  il  établissait  que  l'arsenic 
s'élimine    surtout  par  les   poils,  les  cheveux  et   les 
cornes,  ainsi  que  par  le  sang  menstruel  chez  la  femme. 
Il  n*a  pas  borné  ses  recherches  aux  mammifères.  Dès 
le  début,  il  a  examiné  divers  organes  et    tissus   des 
organes  des  oiseaux  et  des  poissons  :  œufs  de  poule,  œufs 
etlaitancesde  poissons,  chair  de  poissons,  sans  y  trouver 
d'arsenic.  S'il  y  existe,  c'est  en  quantité  très  inférieure 
à  celle  des  organes  moyennement  arsenicaux  et  infé- 
rieure au  vingt-millionième  du  poids  de  l'organe  frais. 
Depuis  il    a   cherché  l'arsenic  dans  les  plumes  de 
I     Toisean  semblant  correspondre  aux  poils  et  cornes  des 
mammifères.  L*arsenic  existe  en  effet  dans  les  plumes, 
mais  il  y  est  très  particulièrement  localisé. 

Il  existe  bien  dans  le  duvet  de  Toiseau,  qui  est  plus 
particulièrement  en  rapport  avec  le  fonctionnement  de 
la  peau  et  qui  semble  seul  correspondre  au  poil  des 
mammifères,  tandis  qu'il  est  ordinairement  absent  des 
plumes  banales  des  ailes  ou  de  la  queue,  simples  organes 
de  locomotion.  Celles  au  contraire  qui  servent  d'orne- 
ment au  m&le  et  font  sa  parure  au  printemps,  telles 
qae  les  belles  plumes  delà  queue  du  paon,  contiennent 
de  Tarsenic.  Toutefois,  même  dans  ces  plumes,  l'arsenic 
n'existe  pas  dans  le  canon  ;  il  est  entièrement  localisé 
dans  les  barbes  colorées  chatoyantes  de  l'œil  qui  les 
termine.  Après  la  saison  de  la  reproduction,  l'arsenic 
S'élimine  par  la  chute  de  ces  plumes  ornementales. 

Ce  fait  que  l'arsenic  est  absent  des  canons  de  la  plume 
du  paon,  et  des  plumes  banales  des  oiseaux,  alors  qu'on 
le  retrouve  dans  les  barbes  colorées  qui  ornent  le  mâle, 
ou  dans  le  duvet  qui  recouvre  leur  peau,  suffirait  à 
démontrer  que  ce  métalloïde  est  bien  localisé  dans 
certains  organes  ou  parties  d'organes,  et  non  pas  uni- 
formément répandu  dans  tous.  Chez  les  animaux,  il  est 
^n  corrélation  étroite  avec  le  fonctionnement  de  la  peau, 
du  cerveau  et  des  organes  de  la  reproduction. 
L'arsenic  existe  dans  les  algues,  surtout  les  algues 


—  68  — 

marines  comme  Tiode.  M.  Gautier  Ta  décelé  dans  l'eau 
de  mer;  pour  le  prouver,  il  a  concentré  à  1  litre  H  750  cen- 
timètres cubes  d'eau  de  mer  filtrée  sur  du  biscuit  :  il  a 
obtenu  un  anneau  caractéristique  très  faible. 

L*auteur  conclut  ainsi  : 

L'arsenic  paraît  donc  jouer  un  rôle  universel,  comme 
l'azote  et  le  phosphore.  Il  existe  en  petite  proportion 
mais  sans  exception,  dans  les  roches  primitives,  les 
terres,  la  mer,  les  végétaux  et  particulièrement  les 
algues,  les  animaux  terrestres  et  marins.  Chez  ceux-ci, 
il  se  localise  surtout  dans  les  organes  qui  président  aux 
sensations  et  à  la  reproduction.  Il  semble  jouer  dans  les 
cellules  où  on  le  trouve  un  rôle  analogue  à  celui  du 
phosphore,  mais  à  un  degré  éminent. 

A.  R. 

Sur  la  préparation  de  Toxy  de  de  plomb;  par  M.  E.  Mac 
IvoR  (1).  —  L'auteur,  ayant  eu  besoin  de  sous-oxyde  de 
plomb,  eut  recours  au  procédé  de  préparation  indiqué 
par  Dulong,  Boussingault  et  Pelouze.  Celte  méthode 
consiste  à  chauffer  avec  soin  et  en  l'absence  de  Tair  de 
Toxalate  de  plomb;  on  opère  généralement  dans  une 
cornue.  M.  Ivor  a  trouvé  que  le  produit  obtenu' conte- 
nait toujours  une  proportion  plus  élevée  de  plomb  que 
ne  rindique  théoriquement  la  composition  de  ce  sous- 
oxyde.  L'examen  analytique  de  quatre  échantillons  a 
donné  une  quantité  de  plomb  comprise  entre  90,  89  et 
98,36  p.  100,  alors  que  le  chiffre  théorique  est  96,28. 
Ces  irrégularités  de  composition  tiennent  très  vraisem- 
blablement à  la  réduction  de  sous-oxyde  par  l'oxyde  de 
carbone  de  l'atmosphère  de  la  cornue. 

Pelouze  avait  fait  observer  que  l'oxalate  plomb. que 
ne  devait  pas  être  chauffé  aune  température  supérieure 
à  300"*  et  qu'on  devait  continuer  l'action  de  la  cha- 
leur jusqu'à  cessation  de  dégagement  gazeux.  D'après 
lui,  les  gaz  formés  sont  un  mélange  d'oxyde  de  carbone 

(1)  Ckem,  New8,  t.  LXXXVI,  p.  192. 


—  69  — 

el  d'acide  carbonique  dans  la  proportion  de  1  à  3  sui- 
vant la  réaction  : 

2(PbC«0*)  =  Pb80-fCO+3C02. 

Toutefois,  vers  la  fin  de  la  réaction  et  particulière- 
ment lorsque  Ton  vient  à  chauffer  plus  fortement  pour 
compléter  la  décomposition,  le  mélange  gazeux  est 
surtout  riche  en  acide  carbonique.  Cette  augmentation 
dans  la  proportion  d'acide  carbonique  provient  de  la 
réduction  du  sous-oxyde. 

M.  Ivor  a  trouvé  que  si  on  fait  passer  dans  la  cornue 
on  courant  assez  rapide  d'acide  carbonique  chaud  pen- 
dant la  décomposition  de  Toxalate,  on  obtient  du  sous- 
oxyde  de  plomb  pur  exempt  de  plomb  et  d'oxyde  de 
plomb.  Le  courant  d'acide  carbonique  a  pour  but  de 
chasser  l'oxyde  de  carbone  dès  qu'il  est  formé.  L'au- 
teur recommande  de  chauffer  même  un  peu  au-dessous 
de  300^ 

Le  sous-oxyde  de  plomb  est  une  poudre  terne,  noir 
grisâtre  qui  ne  s'altère  pas  même  après  une  exposition 
prolongée  à  l'air  sec. 

Chauffée  vers  350*,  elle  devient  grise  et  elle  est  cons- 
tituée par  un  mélange  de  plomb  et  d'oxyde.  Elle  n'est 
pas  décomposée  par  l'eau.  Les  acides  elles  alcools  dilués 
la  transforment  en  métal  et  oxyde. 

Er.  g. 

SurVadde  cétrarique  ;  par  M.  0.  Simon  (1). — Les  pre- 
mières recherches  sur  la  composition  chimique  du 
lichen  d'Islande  sont  dues  à  Knopp  et  Schnederman  (2) 
qui  ont  isolé  un  corps  cristallisé  qu'ils  appelèrent  acide 
cétrarique.  Plus  tard  Lopf  (3),  reprenant  cette  ques- 
tion, put  démontrer  l'exactitude  des  assertions  de  Knopp 
et  Schnedermann.  En  1898,  Hesse  (4)  prétendit  que 

(l)  Archh  der  Pharmazie,  1902,  p.  521. 
P)  Uebigt  Annalen,  t.  LV,  p.  146. 
(3/  ibid,,  t.  CGC,  p.  123. 

[i)Joum,  far  praklische  Chem.,  2«  série,  t.  LVH,  p.  293;  t.  LXÏI 
P.S34. 


I 


—  70  — 

racide  cétrarique  obtenu  par  les  auteurs  cités  ci-dessus 
n'existait  pas  dans  le  lichen  d'Islande  en  tant  que  prin- 
cipe immédiat  et  qu'on  devait  le  considérer  comme  un 
produit  de  décomposition  d'un  autre  corps,  l'acide  pro- 
tocétrarique,  qui  se  dédoublerait  en  acide  cétrarique  et 
acide  fumarique. 

Celte  question  a  été  reprise  récemment  par  M.  0.  Si- 
mon et  nous  résumerons  ici  les  principaux  faits  obser- 
vés par  cet  auteur. 

11  a  confirmé  tout  d'abord  les  résultats  obtenus  par 
Knopp  et  Schnedermann  d'une  part,  par  Lopf  de 
l'autre,  et  il  a  pu  isoler  du  lichen  Tacide  cétrarique  qui 
existe  à  l'état  libre  dans  cette  plante.  Cet  acide  cristal- 
lise en  aiguilles  blanches,  soyeuses,  de  saveur  amère, 
se  décomposant  avant  de  fondre  vers  200"-230**;  il 
cristallise  anhydre  et  n'agit  pas  sur  la  lumière  pola- 
risée. Sa  composition  est  représentée  par  la  formule 
C«^H"0». 

M.  Simon  décrit  ensuite  quelques  sels  de  l'acide  cé- 
trarique; c'est  un  acide  bibasique,  donnant  avec  la  po- 
tasse et  la  soude  les  sels  acides  de  formule  C*°£r "KO*^  et 
C'^H^^NaO®;  avec  l'ammoniaque  etla  chaux,  au  contraire, 
il  forme  des  sels  neutres.  L'auteur  décrit  ensuite  les 
combinaisons  avec  la  pyridine,  la  picoline,  la  quîno- 
léine,  l'acrilide,  etc. 

Dans  le  but  de  déterminer  la  constitution  de  cet  acide, 
il  a  fait  quelques  réactions  qui  lui  ont  donné  les  résul- 
tats suivants  : 

1**  L'acide  cétrarique  contient  un  groupement  carbo- 
nyle  CO  et  possède  une  fonction  aldéhyde  ou  acétone; 
en  effet,  il  se  combine  avec  la  phénylhydrazine  en  for- 
mant une  hydrazone  cristallisée  en  aiguilles  jaunes;  il 
a  préparé  aussi  une  semicarbazone. 

2"*  L  acide  cétrarique  contient  un  groupement  mé- 
thoxyle  OCH\ 

3*  Sous  l'influence  des  réducteurs  (lessive  de  potasse 
et  poussière  de  zinc),  Tacide  cétrarique  est  détruit  et 
dans  les  produits  de  décomposition  il  a  pu  isoler  l'or- 


IPIIII>     ^ 


71 


cîne,  fait  déjà  signalé  par  Lopf.  Les  autres  réactions  ne 
loi  ont  pas  donné  de  produits  bien  définis. 

Enfin  M.  Simon  a  cherché  à  vérifier  les  assertions  de 
flesse  au  sujet  de  Tacide  prolocétrarique. 

Dans  les  résidus  de  la  préparation  de  l'acide  cétra- 
riqne  il  a  pu  isoler  l'acide  fumarique,  qui  existe  en  pro- 
portion notable  dans  le  lichen  d'Islande;  l'acide  fuma- 
.  rique  préexiste  dans  le  lichen  et  ne  doit  pas  être  consi- 
déré comme  un  produit  de  décomposition. 

De  l'extrait  éthéré  de  lichen  il  a  isolé  un  acide  de 
formule  C'*H"0*.  Cet  acide,  auquel  il  conserve  le  nom 
d'acide  prolocétrarique,  présente  quelques-unes  des 
propriétés  signalées  par  Hesse  pour  son  acide  prolocé- 
trarique, mais  en  réalité  n'est  nullement  identique  à 
Facide  de  Hesse. 

11  ne  contient  pas  de  méthoxyle.  Quand  il  est  conve- 
nablement purifié,  il  ne  se  décompose  nullement  en 
acide  cétrarique  et  en  acide  fumarique.  L'extrait  éthéré 
parait  renfermer,  il  est  vrai,  une  combinaison  très  ins- 
table d'acide  fumarique  et  d'acide  prolocétrarique;  mais 
cette  combinaison  que  M.  Simon  n'a  pu  isoler  est  dé- 
truite par  les  alcalis  même  les  plus  faibles  (bicarbonates 
en  solution). 

D'après  l'auteur,  Tacide  prolocétrarique  do  Hesse  ne 
serait  qu'un  mélange  du  véritable  acide  prolocétrarique, 
d'acides  cétrarique  et  fumarique. 

H.  C. 

Sur  l'éphôdrine  ;  par  M.  E.  R.  Miller  (4).  —  L'Ephedra 
vulgaris,  plante  très  peu  employée  de  nos  jours,  con- 
tient un  alcaloïde  qui  a  été  isolé  par  Nagaï  en  1878  et 
appelé  par  lui  bjpliédrine. 

Merck  caractérisa  plus  tard  cette  base  en  tant  qu'al- 
cali secondaire  et  il  put  isoler  un  second  alcaloïde,  iso- 
mère de  la  base  de  Nagaï  et  qu'il  appela  pseudoéphé- 
drine. 

S'appuyant  d'une  part  sur  ce  que  ces  deux  principes 

[\)Arckiv  lier  Pharmazie,  1902,  p.  481. 


f* 


^~  sont  des  bases  secondaires,  d'autre  part  sur  les  produits 

U:\'  de  décomposition  par  Tacide    chlorhydrique    (dérivé 

benzoïque  et  méthyiamine),  Nagaï  d*une  part,  Laden- 
burg  et  Oelschlâgel  (1)  de  l'autre,  admirent  pour  les  deux 
alcaloïdes  les  formules  de  constitution  suivante  : 

C«H'>— CH«— CH~CH«.  OH  C«H*-  CH(0H)-CH— CH» 

t  I 

AzH-CH3  AzH-CHs 

Ephédrine  PêeudoéphédiHne 

L'auteur,  dans  le  but  de  vérifier  la  formule  de  Téphé- 
drine,  a  entrepris  une  série  de  recherches  résumées  ici. 

De  l'Ëphedra  vulgaris,  il  n'a  pu  isoler  que  de  petites 
quantités  de  pseudoéphédrine  et  il  a  pris  pour  point  de 
départ  de  ses  recherches  Téphédrine  préparée  par  la 
maison  Merck.  Après  avoir  étudié  les  propriétés  et 
constaté  la  pureté  du  chlorhydrate  d'éphédrine  d'où  il  est 
parti,  il  a  déterminé  quelques  constantes  physiques  :  le 
pouvoir  rotatoire  du  chlorhydrate  est  a^'  =  —  36',66, 
le  point  de  fusion  de  la  base  libre  40®. 

L'éphédrine  ne  se  combine  ni  avec  la  phénylhydrazine 
ni  avec  l'hydroxylamine:  elle  ne  contient  donc  ni  fonc- 
tion aldéhyde  ni  fonction  acétone.  Le  chlorhydrate  d'é- 
phédrine chauffé  avec  Toxhydride  acétique  donne  un 
dérivé monoacétylé  dontle  chlorhydrate  fond  à  175M76^ 
Avec  le  chlorure  de  benzoyle,  la  base  libre  forme  un 
dérivé  dibenzoylé  fusible  à  11  S"*-!! 6®.  Ces  deux  réac- 
tions indiquent  d'une  partlaprésenced'unoxhydryle  OH 
dans  l'alcaloïde,  d'autre  part  la  présence  d'un  groupe- 
ment AzH  :  ce  dernier  fait  et  de  plus  la  formation  d'une 
nitroéphédrine  démontrent  que  c'est  une  base  secon- 
daire. 

L'action  de  l'iodure  de  méthyle  a  donné  aussi  quel- 
ques résultats  intéressants;  dans  cette  réaction  il  se 
forme  deux  dérivés  méthylés  : 

1**  Une  méthyléphédrine,  base  tertiaire  de  formule 

.CH3 
C»Hio(OH)— Az< 

(t)  Berichte,  t.  XXll,  p.  1823. 


—  73  — 

2''  L'iodométhylate  de  méthyléphédrine.  Cetiodomé- 
thylate,  traité  par  l'oxyde  d'argent  humide,  donne  une 
base  quaternaire  de  formule 


Cmi»OH-Az 


OH 


Celte  base  quaternaire  forme  un  dérivé  monoacétylé, 
ce  qui  prouve  que  Toxhydryle  est  bien  fixé  sur  un  atome 
decarbone  ;  traitée  parla  chaleur,  elle  est  décomposée,  et, 
d'après  une  réaction  bien  connue,  il  se  forme  de  la  trimé- 
méthylamine,  de  Teau  et  un  corps  de  formule  C'H**^0. 
Cecorps  est,  d'après  M.  Miller,  un  alcool  aromatique,  iso- 
mère par  conséquent  de  l'alcool  cinnamique,  et  possède 
une  chaîne  latérale  non  saturée;  l'étude  de  sa  constitu- 
tion n'est  pas  terminée. 

H.  C. 

Nouvelle  méthode  de  préparation  et  de  dosage  de  la 
cantharidine  ;  par  M.  Pcran  SiNG{i).  —  Après  avoir  fait 
rhistorique  de  la  découverte  de  la  cantharidine  et  la  cri- 
tique des  méthodes  d'extraction  proposées  jusqu'alors, 
l'auteur  donne  les  deux  procédés  suivants  : 

!•  Procédé  Nagall^).  — Cette  méthode  a  comme  carac- 
tère original  d'employer  la  solution  d'alun  pour  dis- 
soudre le  cantharidate  de  sodium. 

25^'  de  poudre  de  cantharides,  acidulés  avec  HCl, 
sont  épuisés  par  le  chloroforme  dans  l'appareil  Soxhlet. 
De  l'extrait  obtenu,  après  évaporation  du  chloroforme, 
on  sépare  les  cristaux  de  cantharidine  par  lavage  à 
l'éther. 

L'éther  enlève  avec  les  corps  gras  une  petite  quantité 
de  cantharidine.  On  évapore  alors  l'éther  et  on  saponifie 
le  résidu  par  un  peu  de  soude,  puis  on  traite  le  savon 

•  1,  Journ.  of  ihe  Phatnn.  Soc,  of  Japan,  n»*  239  et2U,  1902. 
(2)  L'aDteur  dénomme  ainsi  ce  procédé  en  l'honneur  de  son  matlre  le 
D'  Nagai, 


—  74  — 

avec  une  solution  d'alun  qui  dissout  seulement  la  can- 
tharidine  et  l'abandonne  quand  on  concentre  la  solution 
à  chaud. 

2^  Procédé,  —  25^*"  de  poudre  de  cantharides  sont 
délayés  dans  un  mélange  de  iO^^  acide  nitrique  et  200*^*" 
d'eau.  On  évapore  à  siccité  en  présence  d'un  peu  de 
plâtre,  et  on  épuisele  résidu  par  le  chloroforme. 

La  solution  chloroformique  évaporée  abandonne  la 
cantharidine  cristallisée,  mélangée  à  une  substance 
huileuse  jaunâtre,  que  Téther  ou  l'alcool  enlève  très 
facilement. 

Dans  ce  procédé,  le  rôle  de  Tacide  nitrique  serait 
d'oxyder  la  matière  grasse,  eif  la  rendant  plus  soluble 
dans  les  dissolvants  employés  pour  sa  séparation  d'avec 

la  cantharidine. 

J.  B. 

Préparation  des  osones  à  l'aide  des  osazones   des 

sucres;  par  MM.  E.Fischer  et  E.FRANKLANDARMSTRONG(i). 
—  On  sait  que  les  phénylosazones  des  différents  sucres 
sont  dédoublées  par  l'acide  chlorhydrique  concentré  et 
froid  en  phénylhydrazine  et  en  osones.  Mais  dans  ces 
conditions,  en  présence  de  grandes  quantités  d'acide 
chlorhydrique,  il  est  très  difficile  d'isoler  ces  dernières; 
et  s'il  s'agit  d'osones  de  disaccharides ,  on  a  à  craindre 
qu'elles  ne  soient  dédoublées  par  l'acide.  Les  auteurs  ont 
cherché  un  nouveau  procédé  de  décomposition  des 
osazones  et  ils  l'ont  trouvé  dans  l'emploi  de  la  benzal- 
déhyde,  composé  qui,  depuis  les  recherches  d'IIerzfeld, 
est  utilisé  fréquemment  pour  régénérer  les  sucres  de 
leurs  hydrazones. 

Quand  il  s'agit  des  osazones  des  monosaccharides 
courants,  le  procédé  n'est  pas  applicable  parce  que  ces 
osazones  sont  trop  peu  solubles  dans  l'eau.  Il  en  est  tout 
autrement  pour  les  dérivés  des  disaccharides  et  il  suffit 
d'une  courte  ébullition  dans  l'eau,  en  présence  d'al- 

(1)  Darsiellang  der  Osone  aus  dea  Osazonen  der  Zuckcr  {Ber,  d.  d. 
chem.  Ge«.,  XXXV,  p.  3141,  1902). 


n 


75 


déhyde  benzoïque,  pour  déterminer  le  dédoublement 
total  des  osazoues  mises  en  expérience.  La  méthode 
peut  être  employée  aussi  pour  les  osazones  de  l'arabi- . 
nose  et  du  xylose  qui  sont  solubles  dans  l'eau  chaude, 
et  Ton  peut  dire  d'une  façon  générale  que  le  caractère 
de  la  solubilité  ou  de  la  non-solubilité  dans  l'eau  chaude 
détermine  essentiellement  l'emploi  ou  le  rejet  de  la 
méthode. 

Les  auteurs  ont  ainsi  obtenu  en  solution  la  maltosone 
et  la  mélibiosone.  En  présence  de  la  p-bromophényl- 
hydrazine,  ils  ont  obtenu  la  bromophénylmaltosazone . 
et  la  bromophénylmélibiosazone  correspondantes. 

La  maltosone  est  dédoublée  par  les  enzymes  de  la 
levure.  Si  on  ajoute  en  effet  une  macération  de  le- 
vure basse  à  une  solution  de  maltosone,  et  si  on  aban- 
donne le  mélange  pendant  24  heures  à  35^  en  pré- 
sence d'un  peu  de  toluène,  on  constate  que  Tacétate  de 
phényihydrazine  détermine  alors  dans  le  produit  la 
formation  d'un  précipité  de  phénylglucosazone,  indice 
du  dédoublement.  La  solution  de  maltosone  additionnée 
de  levure  fraîche  contient  au  bout  d'un  certain  temps 
une  notable  quantité  de  glucosone. 

L'émulsine  dédouble  la  mélibiosone  en  glucosone  et 
en  galactose.  Il  en  est  de  même  de  la  levure  basse  qui,  à 
Tétat  frais,  accomplit  rapidement  ce  dédoublement;  le 
galactose  formé  entre  en  fermentation,  tandis  qu'il  reste 
dans  la  liqueur  une  grande  quantité  de  glucosone. 

La  phényllactosazone  donne  facilement  la  lactosonc 
en  présence  d'aldéhyde  benzoïque.  La  réaction  se  fait 
moins  commodément  avec  les  osazones  des  pentoses, 
plus  difficilement  solubles  dans  l'eau.  Avec  la  phényl- 
arabinosazone,  les  auteurs  ont  dû  employer  150  parties 
d'ean  et  la  quantité  d'alcool  nécessaire  à  la  dissolution 
complète  du  produit,  avant  d'entreprendre  le  dédouble- 
ment par  la  benzaldéhyde. 

II.  H. 


'^ 


—  76  - 

Synthèse  de  quelques  nouveaux  disaccharides  ;  par 
MM.  E.  Fischer  et  E.  Franrland  Armstrong  (1).  —  Le 
plus  ancien  disaccharide  artificiel,  Tisomaltose,  a  été 
obtenu  par  l'action  de  l'acide  chlorhydrique  froid  et 
concentré  sur  le  glucose.  Cette  action  de  l'acide  chlo- 
rhydrique est  applfcable  à  la  vérité  aux  isomères  du 
glucose,  mais  elle  a  ce  grave  inconvénient  de  ne  fournir 
qu'une  très  petite  quantité  de  disaccharide,  à  côté  de 
fortes  proportions  de  produits  dextriniformes.  Aussi  les 
auteurs  se  sont-ils  efforcés  de  trouver  une  méthode  de 
synthèse  des  disaccharides  véritablement  utilisable,  en 
mettant  à  profit  l'action  de  l'acétochloroglucose  et  des 
composés  analogues  sur  les  combinaisons  sodées  des 
hexoses;on  sait  que  cette  réaction  a  déjà  été  utilisée 
dans  plusieurs  tentatives  de  fabrication  artificielle  de 
sucre  de  canne. 

Les  auteurs  ont  réussi,  en  fait,  à  obtenir  trois  sucres 
du  type  du  maltose.  Ces  sucres  se  produisent  dans  l'ac- 
tion de  l'acétochloroglucose  sur  la  combinaison  sodée 
du  galactose  ou  dans  la  réaction  de  l'acétochloro- 
galactose  avec  le  glucose  et  le  galactose.  En  raison  de 
ce  fait  qu'ils  présentent  une  structure  analogue  à  celle 
des  glucosides,  ils  ont  été  désignés  des  noms  de  glu- 
cosidogalactose^  galactosidoglucose  et  galactoaidogaldc- 
tose. 

Ils  forment  avec  la  phénylhydrazine  des  osazones 
qui,  comme  celles  du  maltose  et  du  lactose,  sont  assez 
facilement  solublcs  dans  Teau  chaude  et,  par  suite, 
peuvent  être  séparées  des  osazones  des  monosaccharides. 
C'est  grâce  à  cette  circonstance  que  la  découverte  et  la 
détermination  des  nouveaux  sucres  ont  été  rendues 
possibles. 

La  réaction  de  l'acétochloroglucose  avec  le  glucose 
n*a  donné  jusqu'ici  que  des  résultats  peu  satisfai- 
sants. Les  auteurs  ont  bien  obtenu  une  substance  four- 
nissant une  osazone  soluble  dans  l'eau  chaude,  mais,  à 

(1)  Synthèse  einiger  nouer  Disaccharide  {Ber.  d.  d.  chem.  Ges.,  XXXV, 
p.  3144,  1902). 


—  77  — 

eanse  de  l'insuffisante  quantité  de  la  matière  obtenue , 
ils  n'ont  pu  en  poursuivre  l'exacte  détermination. 

Jasqu^à  présenties  trois  nouveaux disaccharides  n^ont 
pu  être  préparés  à  l'état  pur,  mais  ils  ont  été  étudiés 
dans  leurs  rapports  avec  la  levure  et  quelques  enzymes 
en  utilisant  des  solutions  aqueuses  qui,  à  côté  du  sucre, 
eontenaient  comme  impuretés  une  certaine  proportion 
de  sels. 

Poar  deux  des  sucres,  les  observations  ont  été  con- 
trôlées par  l'essai  des  osones,  obtenues  de  leurs  osa- 
lones  par  la  méthode  à  l'aldéhyde  benzoïque.  Les  résul- 
tais obtenus  ont  concordé  de  tout  point  avec  ceux  des 
expériences  faites  sur  les  solutions  impures  de  sucres. 

Aucun  des  trois  sucres  ne  fermente  d'une  façon 
appréciable  en  présence  de  la  levure  haute  ;  cette  pro- 
priété permet  l'élimination  facile  des  monosaccharides 
mélangés.  Par  contre,  la  levure  basse  détruit  le  gluco- 
sidogalactose  et  le  galactosidoglucose ,  mais  non  le 
galactosidogalac  tose . 

L*émulsine,qui,  comme  on  sait,  dédouble  Ies0-gluco- 
sides  et  le  sucre  de  lait,  provoque  aussi  l'hydrolyse  de 
trois  disaccharides. 

Legalactosidoglucose  se  comporte  absolument  comme 
le  mélibiose,  au  point  de  vue  de  sa  composition,  des 
propriétés  de  sa  pbénylosazone  et  de  sa  bromopbényl- 
osazone  et  enfin  au  point  de  vue  de  la  façon  de  réagir 
vis-à-vis  des  enzymes.  Les  auteurs,  sans  avoir  pu 
expressément  le  prouver,  considèrent  comme  très  vrai- 
semblable son  identité  avec  le  mélibiose. 

Après  avoir  fait  agira  35*,  en  présence  de  toluol,  une 
macération  aqueuse  de  graines  de  kéfir  sur  une  solution 
concentrée  de  glucose  et  de  galactose  à  parties  égales, 
les  aatem*s  sont  parvenus  à  isoler  du  mélange,  sous  forme 
dWzone,  un  disaccharide  nouveau  dont  les  propriétés 
ne  concordent  ni  avec  celles  du  lactose,  ni  avec  celles 
du  mélibiose.  Ils  ont  nommé  ce  composé  isolactose, 

H.  H. 


—  78  — 

Sur  les  alcaloïdes  de  la  racine  de  Colombo  ;  par  M.  J. 
Gadamkr  (1).  —  D'après  les  recherches  de  Gordin  (2), 
contrairement  à  ropinion  classique  longtemps  émise, 
il  n'existerait  pas  de  berbérine  dans  le  Cocculus  pal- 
matuSy  le  Pareira  brava^  le  Menispermum  canadense  et  le 
Jefersonia  diphylla.  Ce  premier  travail  préliminaire  de 
M.  Gadamer  confirme  à  peu  près  complètement  l'opi- 
nion de  Gordin,  en  môme  temps  qu'il  met  dès  à  présent 
en  lumière  deux  faits  nouveaux  :  en  premier  lieu  hi 
racine  de  colombe  contiendrait  au  moins  deux  alca- 
loïdes analogues  à  la  berbérine,  mais  non  identiques 
avec  cette  dernière.  En  second  lieu,  ces  alcaloïdes, 
colorés  en  jaune,  sont  susceptibles  de  donner,  par  réduc- 
tion, des  composés  hydrogénés  incolores.  Les  formules 
des  nouveaux  alcaloïdes  à  l'étude  n'ont  pas  encore  été 
déterminées. 

II.  H. 

Sur  la  recherche  et  le  dosage  de  l'extrait  de  châtai- 
gnier en  mélange  avec  l'extrait  de  chêne  ;  par  M.  Ferdi- 
nand Jean  (3).  —  L'auteur  a  constaté  que  si  l'on  agite  à 
froid  une  solution  d'extrait  de  bois  de  châtaignier  avec 
une  solution  d'acideiodique,une  certaine  quantitéd'iode 
est  mise  en  liberté,  tandis  qu'avec  l'extrait  de  bois  de 
chêne  on  n'observe  rien  de  semblable.  La  réaction  est 
également  négative  avec  les  solutions  de  québracho, 
palétuvier,  mimosa,  sumac,  canaigre,  lentisque,  fustel, 
épine-vinette;  le  campêche  fait  exception  et  met  en 
liberté  une  faible  quantité  d'iode. 

Les  extraits  de  bois  de  chêne,  destinés  à  la  tannerie, 
étant  fréquemment  falsifiés  avec  de  l'extrait  de  châtai- 
gnier, il  était  intéressant  d'arriver  à  déceler  cette  fraude, 
qui  est  pratiquée  impunément  ;  car  on  n'avait  pas  de 
procédé  chimique  permettant  de  la  reconnaître. 

(1)  Ueber  die  Alkaloïde  der  Columbowurzel  (Jateorrhiza  Columbas. 
Cocculus  Palmatus  D.  C.)  ;  Archiv  d.  Pharm.,  t.  CCXL,  p.  450,  1902. 

(2)  V.  Joum.  Pharm.  et  Chim.,  (6),  t.  XV,  p.  597,  1902. 

(3)  Ac.  d.  Sc.,CXXXV,  536,  6  octobre,  1902. 


r 


—  79 


M.  F.  Jean  a  appliqué  la  réaction  de  Tacide  iodique  à 
la  recherche  et  au  dosage  de  l'extrait  de  châtaignier  en 
mélange  dans  l'extrait  de  chêne.  On  procède  à  la 
recherche  qualitative  en  mélangeant  par  retournements 
successifs  dans  une  boule  à  robinets  la  solution  d'ex- 
trait suspect  avec  une  solution  d'acide  iodique  et  du 
sulfure  de  carbone  ;  si  le  sulfure  de  carbone  présente 
une  coloration  violette,  c'est  l'indication  de  la  présence 
de  châtaignier,  dans  l'extrait  examiné.  Le  sulfure  de 
carbone  peut  être  remplacé  par  le  tétrachlorure,  la 
benzine,  le  chloroforme,  etc. 

Pour  déterminer  la  teneur  d'un  extrait  tannique  en 
châtaignier,  on  opère  sur  2*"*'  ou  3*^''  d'extrait  dissous 
dans  .50''''  d'eau  distillée,  que  Ton  passe  dans  une  boule  à 
robinets  ;  on  agite  avec  S*^*^  d'une  solution  d'acide  iodique 
à  3  pour  100  et  .4*^*^  à  S''**  de  sulfure  de  carbone  ;  après 
repos,  on  soutire  le  sulfure  de  carbone  dans  le  flacon 
bouché  à  Témeri  et  Ton  renouvelle  l'opération  dans  la 
boule,  jusqu'à  ce  que  le  sulfure  de  carbone  ne  se  décolore 
plus.  L'iode  dissous  dans  le  sulfure  est  ensuite  titré 
par  agitation  dans  le  flacon  avec  une  solution  titrée 
d^hyposulfile  de  soude,  qu'on  ajoute  jusqu'à  disparition 
complète  de  la  coloration  rose.  On  peut  aussi  faire  le 
titrage  en  ajoutant  dans  le  flacon  un  peu  de  solution 
d'Iodure  de  potassium  ;  le  point  final  est  indiqué  par  la 
décoloration  complète  de  sulfure  de  carbone. 

Sachant  que  I  d'iode,  mis  en  liberté,  correspond 
en  moyenne  à  6,25  d'extrait  sec  de  châtaignier,  à  19 
d  extrait  à  20*»  Baume  et  à  16  d'extrait  à  25^  Baume,  il 
est  facile  de  calculer  approximativement  la  teneur  d'un 
extrait  tannique  en  extrait  de  châtaignier. 

Sur  une  matière  albuminoïde  extraite  du  grain  de 
mais;  par  MM.  E.  Donard  et  H.  Labbé  (1).  —  Seul, 
parmi  les  matières  albuminoïdes  des  céréales,  le  gluten 
des  froments  a  fait,  jusqu'à  présent,  l'objet  d'études  ap- 
profondies. Ritthausen  a  considéré  le  gluten  comme  un 

[\)Ae.d.  Se.  CXXXV,  744,  3  novembre  1902. 


—  80  — 

produit  complexe  formé  de  trois  matières  protéiques 
distinctes  :  \b,  ffluten- fibrine  ou  gluténine,  laffliadine  et  la 
mucédine.  Ces  matières  se  différencient  surtout  les  unes 
des  autres  par  leurs  inégales  solubilités  dans  Talcool 
éthylique  à  diverses  concentrations.  M.  Fleurent  a  lire 
un  heureux  parti  de  ces  propriétés  pour  réaliser  le  do- 
sage des  proportions  relatives  de  gluténine  et  de  glia- 
dine  dans  les  diverses  farines. 

Par  de  l'alcool  convenablement  dilué  et  à  Taîde 
d'épuisements  méthodiques,  on  peut  aussi,  suivant 
Ritthausen,  retirer  du  maïs  un  mélange  visqueux  et 
gluant  de  matières  albuminoïdes  jouissant  de  propriétés 
chimiques  différentes  de  celles  du  gluten  de  blé. 

Les  auteurs  ont  opéré  de  la  façon  suivante  pour  ex- 
traire leur  produit. 

Du  maïs  réduit  en  farine  est  préalablement  desséché 
et  privé  de  son  huile  par  un  épuisement  à  la  benzine 
cristallisable  ;  on  le  soumet  ensuite  à  Tépuisement  à 
chaud  par  son  poids  environ  d'alcool  amylique  anhydre. 
Au  bout  de  8  heures,  la  solution  amylique  est  précipi- 
tée par  un  excès  (environ  trois  fois  son  volume)  de  ben- 
zine cristallisable.  La  matière  albuminoïde,  à  peu  près 
complètement  insoluble  dans  ce  mélange,  forme  un 
précipité  floconneux  que  Ton  jette  sur  un  filtre  et  qu'on 
lave  à  la  benzine  jusqu'à  ce  que  les  liquides  de  lavage 
ne  contiennent  plus  trace  d'alcool  amylique.  On  sèche 
ensuite  la  matière  dans  le  vide  sec  à  basse  température 
ou  on  l'étend  sur  du  papier  à  filtre.  Par  évaporation  de 
la  benzine  qui  l'imprègne,  il  reste  finalement  une  subs- 
tance pulvérulente  que  l'on  achève  de  priver  de  benzine 
dans  l'étuve  à  ^00^ 

Si  l'on  extrait,  par  le  procédé  de  Ritthausen,la  masse 
impure  des  albuminoïdes  du  maïs,  et  qu'on  traite  celle- 
ci  par  l'alcool  amylique,  on  la  sépare  en  deux  parties  : 
l'une  rigoureusement  insoluble,  l'autre  soluble  à  chaud 
dans  cet  alcool.  La  dernière  s'identifie  complètement 
avec  la  matière  extraite  du  maïs  lui-même  par  le  pro- 
cédé décrit  ci-dessus. 


--  81  — 

La  matière,  obtenue  par  Tune  et  l'autre  méthode,  qui 
est  désignée  par  eux  sou8  le  nom  de  maïêtnê^  se  présente 
sous  l'aspect  d'une  poudre  blanche,  extrêmement  fine 
et  légère,  ayant  la  composition  centésimale  suivante  : 

C  :  54,72  ;     H  :  7,63  ;     Az  :  15,90  ;    S  :  0,80,;    cendres  :  0,06. 

Du  poids  du  soufre  on  déduit,  pour  la  molécule,  un 
poids  minimum  de  4.000  qui  correspondrait  à  une  com- 
position :  C*'*H'^'Ar^O^*  S.  Celte  formule  exige  les 
pourcentages  suivants  des  éléments  : 

c  :  54,80  ;    H  :  7.5  ;    Az  :  16,00  ;    S  :  0,8. 

La  maîsine  est  insoluble  dans  l'eau  à  froid  comme  à 
chaud,  ainsi  que  dans  les  diverses  solutions  salines.  Ce- 
pendant, par  une  longue  ébuUilion  avec  l'eau,  elle 
s'hydrolyse  faiblement  et  donne  à  Tévaporation  un 
léger  résidu  soluble. 

Elle  est  soluble  dans  les  alcools  méthylique  et  éthy- 
lique  et  dans  l'acétone.  Sa  solubilité  est  beaucoup  plus 
graoJeà  chaud  et  ses  solutions  dans  ces  divers  solvants 
précipitent  par  refroidissement.  La  maîsine  précipite 
également  de  ces  solutions  parTéther  hydraléou  absolu, 
la  benzine,  les  hydrocarbures,  mais  dans  un  état  d'hy- 
dratalionqui  la  transforme  en  une  matière  gluante  se 
collant  aux  vases  et  donnant,  par  dessiccation,  une 
matière  jaune  translucide  et  cornée.  La  maîsine  est  éga- 
lement soluble  dans  l'acétate  d'amyle  bouillant  en  très 
petite  quantité,  et  ce  dernier  la  laisse  déposer  à  froid  en 
poudre  blanche. 

Insoluble  dans  les  solutions  aqueuses  acides  (acide 
acétique  à  2  et  5  p.  100),  elle  développe  une  odeur  spé- 
ciale par  ébullition  au  sein  de  ces  dernières.  Elle  est 
soluble,  au  contraire,  dans  les  solutions  aqueuses  de 
soude  ou  de  potasse  à  t  ou  2  p.  100  ou  même  plus  faibles 

(îMi)*  Les  solutions  alcoolopotassiques  extrêmement 
étendues  la  dissolvent  aisément. 

Dans  les  alcools  supérieurs,  propylique,  isobutylique, 
la  maîsine  est  soluble  comme  dans  l'alcool  amylique.. 

/Mm.  d9  Pkarm,  et  de  Chim.  ••  sten,  t.  XVII.  (iS  JAaTi«r  iMt.)  t 


—  82  — 

Ce  dernierne  dissout,  à  froid,  que  des  traces  de  maïsine  ; 
à  chaud,  au  contraire,  les  quantités  d'albuminoïde  dis- 
soutes atteignent  11  à  11,5  p.  100  du  poids  de  l'alcool 
employé. 

La  teneur  des  maïs  en  maïsine  est  de  4  à  4,5  p.  100 
environ. 

Observations  sur  la  recherche  de  Thuile  grasse  et 
sur  sa  formation,  spécialement  dans  roHve;  par 
MM.  C.  Hautwich  et  W.  Uhlmann  (1).  —  Après  avoir 
passé  en  revue  les  divers  réactifs  usités  dans  l'étude 
micro-chimique  des  matières  grasses,  les  auteurs  décri- 
vent un  procédé  qui,  dans  de  certaines  limites,  permet- 
trait non  seulement  de  déterminer  avec  sécurité  la  pré- 
sence de  rhuile  dans  une  coupe  végétale,  mais  aussi 
d'acquérir  des  connaissances  assez  précises  sur  la  nature 
de  la  matière  grasse  examinée. 

On  prépare  une  solution  aqueuse  saturée  de  potasse 
caustique  exempte  de  carbonate;  et  on  mélange  cette 
solution  avec  un  égal  volume  d'ammoniaque  à  20  p.  100. 
Le  réactif  ainsi  préparé,  on  en  dépose  une  goutte  sur  la 
coupe  à  étudier  ou  sur  une  fine  gouttelette  de  l'huile  à 
déterminer  et  on  recouvre  avec  une  lamelle.  Après  un 
temps  plus  ou  moins  long,  les  sels  de  potasse  des  acides 
gras  se  séparent  nettement  à  Tétat  cristallisé,  ils  sont 
solubles  dans  l'eau.  L'addition  de  potasse  peut  détermi- 
ner la  précipitation  de  certaines  substances  étrangères, 
mais  ces  dernières  peuvent  être  facilement  discernées. 
C'est  ainsi  que  Tacide  tartrique  donne  de  beaux  cris- 
taux de  tartrate  de  potasse  ;  on  peut  observer  aussi  des 
précipitations  d*aIcaloïdes,  mais  dans  tous  ces  cas,  les 
cristaux  étrangers  sont  répandus  dans  toute  l'étendue 
de  la  cellule,  tandis  que  dans  le  cas  des  matières  grasses, 
les  cristaux  se  forment  exactement  à  la  place  de  la 
gouttelette  d'huile. 

(1)  Beobachtangen  iiber  den  Nachweis  des  fetten  Oeles  and  leine 
BilduDg,  besonders  in  der  Oliye  {Archiv  der  Pharmazie^  CCXL,  p.  411, 
J902). 


■P»^^'- 


-83- 

Les  auteurs  ont  étudié  l'action  de  leur  réactif  sur 
toDteune  série  de  matières  grasses  les  plus  diverses  ; 
et,  de  cette  étude  qu'ils  continuent,  ils  pensent  pouvoir 
tirer  des  résultats  assez  précis  sur  la  différenciation  des 
matériaux  examinés,  d'après  la  forme  et  l'assemblage 
des  cristaux  produits  sous  Tinfluence  du  réactif. 

L'huile  grasse  de  la  racine  de  gentiane,  qui  a  été 
étudiée  entre  temps,  doit  être  considérée  comme  un 
étber  de  la  cholestérine. 

La  partie  la  plus  intéressante  du  travail  porte  sur  la 
formation  de  l'huile  dans  le  péricarpjB  de  l'olive.  Les 
auteurs  distinguent  trois  périodes  dans  cette  formation. 
La  première  période  s'étend  jusque  vers  la  mi-août;  la 
proportion  de  l'huile  est  encore  relativement  faible. 
Elle  était  au  i6  août,  d'après  leurs  expériences,  de 
5,02  p.  100  de  poids  total  du  fruit.  La  deuxième 
période  s'étend  jusqu'à  fin  octobre,  elle  correspond  à  un 
accroissement  rapide  de  la  quantité  d'huile  (2 1,33  p.  100 
le  28  octobre).  Dans  la  troisième  période,  d'octobre  à 
jauTieret  même  février,  la  teneur  en  huile  augmente 
extrêmement  peu  et  subit  même  à  la  fin  une  très  légère 
diminution  (22,73  p.  iOO  le  15  décembre,  22,85  le  16  jan- 
vier et  20,84  le  8  février). 

Ces  diverses  périodes  coïncident  sensiblement  avec 
celles   indiquées    précédemuient    par    Gerber     dans 

CO' 
lesquelles  le  quotient  respiratoire -rr-passe  successive- 
ment de  0,72  à  1,4  pour  tomber  ensuite  à  0,9  : 

Première  période  :  quotient  croissant  vers  1  (jusqu'à 
Gn  août)  ; 

Deuxième  période  :  quotient  tendant  de  1  à  son 
maximum  1,4  (septembre  et  octobre); 

Troisième  période  :  quotient  tombant  dans  son 
maximum  à  0,9  (après  novembre). 

On  a  souvent  admis  que  la  matière  première  destinée 
à  la  formation  de  Thuile  est  la  mannite,  dont  on  peut 
facilement  déceler  la  présence  dans  les  feuilles  de 
l'olivier.  Les  auteurs  qui  n'ont  jamais  trouvé  de  mannit>é 


dans  I0  péricarpe  du  fruit  rattachent  la  formation  de 
l'huile  à  la  disparition  du  glucose  préalablement  accu- 
mulé dans  ce  fruit.  Les  recherches  qui  conduisent  à  ces 
conclusions  ont  tUé  faites  par  voie  micro*chimique,  en 
se  servant  surtout  comme  réactif  du  sucre,  de  la  solu- 
tion alcoolique  de  naphtol-a,  en  présence  d'acide  sulfu- 

rique. 

H.  H. 

Sur  une  cause  de  perforation  des  creusets  de  platine 
pendant  les  analyses  de  phosphates;  par  M.  W.  C. 
Hëraeus  (l).  —  C^est  un  fait  bien  connu  des  chimistes 
que  lorsqu'on  calcine  à  haute  température  des  phos- 
phates dans  un  vase  de  platine,  il  faut  éviter  la  présence 
des  substances  réductrices,  celles-ci  pouvant  donner 
naissance  à  du  phosphore  ou  à  des  phosphures  et,  par 
suite,  à  un  composé  assez  fusible  que  l'on,  considère 
comme  un  phosphure  de  platine.  * 

Malgré  toutes  les  précautions  prises,  il  arrive  souvent 
que,  môme  en  l'absence  de  toute  substance  réductrice, 
lorsqu'on  calcine  dans  un  creuset  de  platine  du  phos- 
phate ammoniaco-magnésien  pour  le  transformer  en 
pyrophosphate  de  magnésium,  le  creuset  est  perforé 
dans  le  fond,  quelquefois  même  dans  la  paroi  latérale; 
les  cassures  sont  cristallines  et  souvent  leurs  bords 
sont  soulevés  en  bourrelets  avec  des  traces  distinctes  de 
fusion. 

L'auteur,  avec  M.  R.  Haagu,  a  institué  diverses  expé- 
riences systématiques  dans  le  but  de  donner  nne  expli- 
cation scientifique  de  ce  phénomène. 

Le  pyrophosphate  de  magnésium  est  réduit  par  le 
charbon  dès  la  température  de  950°.  Les  gaz  réducteurs, 
surtout  l'hydrogène,  le  réduisent  au-dessous  de 900®.  Le 
gaz  ammoniac  qui  se  dégage  pendant  qu  on  chauffe 
au  rouge  le  phosphate  ammoniaco-magnésien  est  aussi 

m  "  Il  1.  I  ■  I  ■       I  ■  — — — » 

(1)  W,  c.  Hbraeus.  Ueber  die  Ursache  der  ZerstôruDg  der  Platio- 
tîegel  bei  Phosphotanalysen  {Apoteker  Zeitung,  t.  XVII,  p.  658,  n«  76, 
fi^plemb»!'  iM)2).  Sx.  :  Ztil  /Mr  mngew.  C/um,  190S,  p.  017. 


—  88  - 

im  réducteur  énergique,  car,  au  rouge,  il  se  décompose 
en  doDuant  de  l*azote  et  de  Thydrogène;  Paction  du  gaz 
ammoDiac  est  plus  énergique  quand  le  précipité  con- 
lient  du  phosphate  d'ammoniaaue  libre,  La  composition 
do  platine  qui  constitue  la  matière  du  vase  n'a  aucune 
influence  essentielle  sur  la  résistance  plus  ou  moins 
grande  du  creuset. 

Il  faut  donc  attribuer  la  cause  de  perforation  des 
creusets  à  la  composition  du  précipité  de  phosphate 
ammoniaco- magnésien  (ou  à  la  manière  dont  on  pro- 
cède pour  la  précipiter),  ainsi  qu'à  la  manière  d'opérer. 

11  est  possible  que  le  fait  de  porter  au  rouge  vif  le 
précipité  pendant  qu'il  se  décompose  soit  la  cause  de 
la  perforation  des  creusets.  L'auteur  appuie  sur  ce  fait 
que  lorsqu^on  pratique  dans  le  même  creuset,  plusieurs 
fois  de  suite  sans  le  vider,  des  calcinations  de  phos*' 
phateammoniaco-magnésien,  chaque  précipitéimprègne 
la  masse  du  pyrophosphate  précédent  :  les  gaz  réduc- 
teurs qui  se  dégagent  à  la  température  oti  peut  s'effec- 
tuer la  réduction  des  précipités  accumulés  peuvent 
donner  lieu  à  la  formation  d'une  plus  grande  quantité 
(le  phosphure  de  platine. 

11  est  difticile,  étant  donnée  la  pratique  admise  pour 
cette  sorte  d'analyse,  de  formuler  une  règle  générale  en 
Fue  d'éviter  Taccident.  Il  est  probable  que  c'est  en 
changeant  la  manière  d'opérer  la  décomposition  du 
phosphate  ammoniaco-magnésien  —  c'est-à  dire  en  mé- 
Qâgeant  peut-être  la  gradation  de  la  température  néces* 
saire  pour  arriver  à  la  transformation  complète  du  pré-^ 
cipité  en  pyrophosphate  de  magnésium,  en  chassant, 
par  exemple,  tout  le  gaz  ammoniac  avant  que  la  tem- 
pérature de  réduction  ne  soit  atteinte  —  que  Ton  trou* 
vtra  It  remède  cherché. 

B.  k. 


BIBLIOGRAPHIE 


Notre  collaborateur  M.  L.  Grimbert,  professeur  agrégé  à 
rÉcole  supérieure  de  Pharmacie  de  Paris,  vient  d'obtenir  le  prix 
Barbier  à  TAcadémie  des  Sciences. 

Voici  le  rapport  de  M.  Marey  sur  ses  travaux  : 

«  Après  avoir  déterminé  d'abord  certaines  propriétés  encore  mal 
définies  des  sucres  les  plus  importants,  il  a  été  amené  à  recher- 
cher les  transformations  que  ces  hydrates  de  carbone,  ainsi  que 
d'autres  corps  de  môme  nature,  subissent  sous  l'action  fermen- 
taire  des  microorganismes. 

«  En  étudiant  la  fermentation  anaérobie  produite  par  le  bacille 
orthobutylique  et  ses  variations  sous  certaines  influences  biolo- 
giques, il  a  montré,  un  des  premiers,  que  la  durée  de  la  fermen- 
tation, la  réaction  du  milieu,  l'âge  et  l'éducation  de  la  semence 
amènent  des  changements  profonds  dans  le  rapport  et  la  nature 
des  produits  formés.  Il  en  résulte  qu'il  est  illusoire  de  vouloir 
représenter  le  phénomène  par  une  formule  unique  et  simple. 

«  Une  conclusion  analogue  se  dégage  de  l'étude  des  produits  de 
décomposition  qui  prennent  naissance  par  l'action  du  pneumoba- 
cille  de  Friedlânder  sur  les  hydrates  de  carbone.  Les  nombreuses 
recherches  de  M.  Grimbert  sur  ce  microbe  ont  eu  en  outre  pour 
résultat  de  montrer  tout  le  parti  que  Ton  peut  tirer  de  la  con- 
naissance des  fonctions  biologiques  d'une  bactérie  pour  établir 
la  notion  d'espèce  et  de  race.  Il  a  montré,  en  effet,  qu'il  existe 
diverses  variétés  du  pneumobacille  de  Friedlânder  morphologi- 
quement semblables,  mais  se  différenciant  par  la  nature  des 
produits  auxquels  elles  donnent  naissance.  Plus  tard,  en  s*ap- 
puyant  sur  le  même  ordre  de  recherches,  il  est  arrivé  à  identifier 
complètement  le  Bacilltis  lactis  aerogenes  avec  le  pneumobacille 
de  Friedlânder. 

u  La  fermentation  du  tartrate  de  chaux,  déjà  étudiée  par  Pasteur, 
à  fourni  à  M.  Grimbert  l'occasion  d'isoler  une  bactérie  nou- 
velle, le  Bacilltis  tartricus,  point  de  départ  d'une  série  d'observa- 
tions sur  la  biologie  de  la  cellule  vivante.  Il  a  découvert  ainsi, 
parmi  les  produits  des  fermentations  provoquées  par  cet  orga- 
nisme, un  corps  que  l'on  était  loin  de  s'attendre  à  rencontrer  à 
cette  place,  l'acétylméthylcarbinol,  obtenu  seulement  jusqu'ici 
par  synthèse  au  moyen  des  méthodes  si  délicates  de  la  Chimie 
organique. 

«  La  décomposition  des  nitrates  par  les  êtres  vivants  est  un 
point  de  Physiologie  générale  que  l'on  ne  peut  analyser  qu'en 


—  87  ■- 

s'adreutnt  à  des  cellules  de  même  nature  et  pour  ainsi  dire 
isolées.  Ces  conditions  se  trouvent  réaliséejs  en  pratique  par 
remploi  des  bactéries.  En  faisant  agir  sur  le  nitrate  de  potasse, 
âoit  le  bacille  coli,  soit  le  bacille d'Ëberth,  M.  Grimbert  a  montré, 
le  premier,  qu  il  fallait  distinguer  deux  sortes  de  ferments  déni* 
triàants  :  les  unç,  ferments  directs,  attaquent  directement  les 
nitrates  en  mettant  leur  azote  en  liberté;  les  autres,  ferments 
indirects,  n'arrivent  à  ce  résultat  qu'en  présence  des  matériaux 
amidés  contenus  dans  les  milieux  de  culture. 

«  Parmi  les  autres  travaux  les  plus  intéressants  du  même 
auteur,  nous  remarquons  en  particulier  les  suivants  :  un  Mé- 
moire, devenu  classique,  sur  la  recherche  du  bacille  typhique  en 
présence  du  bacille  coli  ;  une  étude  critique  sur  la  préparation  du 
milieu  d'Elsner  ;  une  série  d'expériences  sur  Pabolition  ou  la 
persistance  de  certaines  fonctions  biologiques  chez  un  coli-bacille 
soumis  à  des  conditions  dysgénétiques  ;  une  étude  d'ensemble, 
très  documentée,  sur  les  sérums  thérapeutiques  ;  un  travail 
très  remarqué  dans  lequel  M.  Grimbert  a  jeté  les  bases  d'une 
entente  entre  les  bactériologistes  pour  unifier  les  méthodes 
de  culture  et  a  tracé  du  même  coup  le  plan  d*unc  marche  métho- 
dique pour  l'étude  des  fonctions  biochimiques  des  bactéries, 
marche  qui  commence  à  être  suivie  dans  les  laboratoires  en 
France  et  à  Tétranger. 

«  En  résumé,  par  leur  originalité  et  leur  précision,  comme  par 
leurs  importantes  applications  en  Chimie  biologique,  en  Bacté- 
riologie et  en  Hygiène,  l'ensemble  des  travaux  de  M.  Grimbert 
présente  un  haut  intérêt.  » 

M.  le  D' Lesage,  professeur  suppléant  à  l'École  de  Médecine  et 
de  Pharmacie  de  Rennes,  a  obtenu  le  prix  Buignet  à  TÂcadémie 
de  Médecine  pour  un  travail  intitulé  :  Etudes  sur  les  conditions 
dttiu  Usquell^  peut  se  réaliser  la  germination  des  spores  de'-  cer- 
tainei  Mucédinées, 

Cwrs  de  Pharmacie;  par  M.  Edmond  Dupuy,  professeur  de  phar- 
macie à  l'Université  de  Toulouse,  membre  correspondant  de 
TÂcadémie  de  Médecine,  et  Henri  Ribaut,  agrégé  à  la  Faculté 
de  médecine  et  de  pharmacie,  lauréat  de  rinstitut(l).  2*  édition. 

Le  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  a  déjà  présenté  à  ses  lec- 
teurs les  deux  premiers  volumes  de  la  2**  édition  du  Cours  de 
Pkarmaeie  de  M.  E.  Dupuy,  publiée  avec  la  collaboration  de 
M.  H .  Ribaut.  Le  troisième  volume  qui  vient  de  paraître,  à  peu 
d'intervalle  des  deux  premiers,  témoigne  de  l'empressement  des 
auteurs  à  compléter  cet  ouvrage  qui  a  été  accueilli  avec  une 

(4)  Paris,  4903.  —  A.  Maloine,  éditeur. 


"^ 


—  88  — 

grande  faveur.  Il  est  consacré  à  l'étude  des  médicaments  chimi- 
ques minéraux.  M.  le  professeur  Dupuy  a  suivi,  avec  raison. 
Tordre  adopté  dans  les  traités  de  chimie  :  les  combinaisons 
définies  qui  se  rapportent  aux  métalloïdes,  puis  celles  qui  se 
rapportent  aux  métaux.  Les  auteurs  insistent  particulièremc^nt 
sur  les  méthodes  qui  permettent  de  reconnaître  les  caractères  spé- 
cifiques et  les  caractères  de  contrôle  des  médicaments  employés 
dans  Toffîcine. 

Ce  troisième  volume  est  à  la  hauteur  des  deux  premiers  ;  il  fait 
bien  augurer  du  quatrième  volume  qui  sera  consacré  aux  médi- 
caments chimiques  organiques  et  terminera  cette  publication. 

Guide  formulaire  de  Thérapeutique  générale  et  spéciale: 
par  le  D'  Herzen  (1). 

Cette  nouvelle  édition,  qui  garde  de  la  première  les  qualités  de 
concision  et  de  clarté,  a  subi  de  notables  changements  qui  ont  été 
dictés  à  Tauteur  par  la  rapide  et  remarquable  transformation  de 
la  thérapeutique.  Il  y  est  tenu  le  plus  grand  compte  de  la  réno- 
vation qui  s'accomplit  de  nos  jours  dans  les  méthodes  de  Tari 
de  soigner  et  de  guérir  :  thérapeutique  pathogênique,  compen- 
satrice, préventive,  balnéothérapie,  sérothérapie,  opothêrapie. 

Le  lecteur  y  trouvera  même  des  indications  opératoires,  sou- 
vent absentes  d'un  formulaire  médical  et  particulièrement  impor- 
tantes; étant  donné  le  mouvement  qui  entraîne  actuellement  la 
médecine  vers  la  chirurgie,  dans  le  traitement  de  nombreuses 
affections  considérées  jusqu'à  ces  dernières  années  comme  de  son 
ressort  exclusif.  , 

L*auteur  a  adopté  Tordre  alphabétique  des  maladies  qui  permet 
facilement  de  s'orienter  dans  un  cas  donné  sans  perdre  de  temps 
en  recherches.  Tenant  compte  dans  une  large  mesure  des  indica- 
tions variées  qui  peuvent  se  présenter  dans  le  cours  d'un  même 
état  morbide,  la  thérapeutique  de  chaque  maladie  embrasse  dans 
ce  formulaire  les  diverses  phases  qui  demandent  un  traitement 
spécial,  les  diverses  formes,  les  complications,  symptômes  domi- 
nants. 

Enfin,  la  plus  large  place  a  été  donnée  dans  cet  ouvrage  aux 
médicaments  nouveaux  introduits  en  thérapeutique  pendant  ces 
dernières  années. 

BulUtin  scientifique  et  industriel  de  la  maison  Roure-Bbrtaakd 
fils,  de  Grasse,  l"  série,  n*»»  5  et  ô,  mars  et  octobre  1902  (8). 

Ces  bulletins,  qui  paraissent  semestriellement,  sont  divisés  en 
trois  parties. 

(1)  â»  éditioa.  —  Librairie  J.-B.  Baillîère  et  fils. 

(2)  Deux  brochures.  Imprimerie  de  Charles  Hérissey,  à  Evreux. 


—  89  — 

La  première  est  consacrée  aux  travaux  et  rocherches  effectués 
«ous  les  auspices  de  la  maison  Roure-Bertrand  :  cette  année,  ce 
chapitre  est  surtout  consacré  aux  recherches  de  MM.  Charabot 
et  Hébert  sur  la  végétation  de  la  menthe  poivrée  dans  différentes 
conditions;  les  auteurs  ont  étudié  rinfluence  de  Taddition  du 
chlorure  de  sodium  et  du  nitrate  do  soude  sur  le  développement, 
la  composition  chimique  de  la  plante,  ainsi  que  l'influence  de  ces 
agents  sur  le  rendement  et  la  composition  de  l'essence.  Viennent 
ensuite  les  recherches  sur  la  nature  de  l'essence  de  feuille  de 
mandarinier,  essence  qui  contient  environ  50  p.  100  de  méthyl- 
antbranilate  de  méthyle  et  sur  la  composition  de  l'essence  de 
roses  de  Russie. 

La  deuxième  partie  comprend  un  certain  nombre  de  renseigne- 
ments industriels  ou  commerciaux  sur  quelques  essences  exo- 
tiques ainsi  que  sur  des  flt»urs  ou  des  produits  aromatiques. 

Enfin  la  troisième  partie  est  un  résumé  des  principaux  travaux 
français  et  étrangers,  se  rapportant  à  l'étude  des  huiles  essen- 
tielles ou  des  produits  se  rattachant  aux  essences. 

Les  bulletins  do  la  maison  Roure-Bertrand  sont  des  publica- 
tions des  plus  intéressantes,  soit  au  point  de  vue  des  recherches 
originales  qui  y  sont  insérées,  soit  comme  source  de  renseigne- 
ments, industriels,  commerciaux  ou  scientifiques.  Ils  démon- 
trent que  l»'s  craintes  émises  au  sujet  de  l'inertie  des  producteurs 
de  parfums  et  au  sujet  de  l'industrie  française  des  essences 
étaient  exagérées  et  en  grande  partie  non  justifiées. 

H.  C. 

Guide  scolaire  et  administratif  de  l* Étudiant  en  Pharmacie  civil, 
mUitairf,  fie  la  marine  et  des  colonies^  pour  Vannée  1902  1903  ; 
par  M-  E.  Madoulé,  secrétaire  de  l'École  supérieure  de  phar- 
macie de  TL'niversité  de  Paris  (l). 

Ch.  m. 


(1)  %•  éditioa,  revue  et  augmentée.  1  volame  broché  ia-8*de  121  pages. 
—  Librairie  Cotillon,  F.  Pichon  successeur,  imprimeur-éditeur. 
ii,  rju  SooAot,  Paria. 


m^^ 


—  90  — 
SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  annuelle  du  1  janvier  1903. 
Présidence  de  M.  Guighabd. 

M.  Greorges  énumère  les  travaux  de  la  Société  pen- 
dant Tannée  écoulée;  ce  compte  rendu,  aussi  brillant 
que  consciencieux,  vaut  à  l'auteur  de  chaleureux 
applaudissements. 

MM.  Hooreu  et  Vaudin  donnent  lecture  des  rapports 
sur  les  prix  de  thèses.  Des  médailles  sont  décernées  à 
MM,  Tardy  (médaille  d'or),  Ducatte  (médaille  d'argent), 
Dubat  (médaille  d'or). 

M,  Guichard  prononce  le  discours  de  clôture;  puis  il 
cède  le  fauteuil  de  la  présidence  à  M.  Léger  et  in  vile 
MM.  Landrin,  vice-président,  et  Ghoay,  secrétaira,  à 
prendre  place  au  bureau. 

Séance  ordinaire  du  1  janvier  1903. 

M.  Léger  inaugure  sa  présidence  par  une  allocution 
très  remarquée. 

M.  Landrin  remercie  la  Société. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend  :  4**  la 
série  des  périodiques  suivants  :  2  numéros  du  Journal 
de  Pharmcune  et  de  Chimie^  5  numéros  du  Pharmaceu^ 
tical  Journal^  le  Bulletin  des  Sciences  Pkarmacologtques^ 
V  Union  Pharmaceutique,  les  Bulletins  des  Sociétés  de 
Pharmacie  de  Bordeaux^  du  Sud-Est ,  de  Lyon^  des  Doc^ 
teurs  en  Pharmacie^  deVAssociation/rançaise pour  l'avan- 
cernent  des  Sciences^  de  la  Chambre  syndicale  des  Phar- 
maciens de  Paris^  2  numéros  des  Archives  de  Médecine 
et  de  Chirurgie  spéciale  ; 

2''  Une  brochure  de  M.  Girolamo  Dian  intitulée  :  Genni 
Storici  sulla  /armacia  Veneta  al  tempo  délia  republica  ; 

3*"  Une  thèse  de  M.  Amédée  Ghaumeil  sur  le  dosage  de 
la  glycérine  par  l'acide  iodique  (Doctorat  de  l'Université 
de  Lyon). 


—  91  — 

Correspondance  manuscrite.  —  Elle  comprend  :  1^  une 
lettre  de  M.  François  remerciant  la  Société  de  Tavoir 
élu  membre  résidant  ; 

2*  Des  demandes  de  candidature  :  de  M.  Carette 
comme  membre  résidant,  de  M.  Ghaumeil  comme 
membre  correspondant  national,  enfin  de  M.  Rœmers 
comme  membre  correspondant  étranger. 

Cette  dernière  candidature  est  appuyée  par  MM.  Bour- 
qaelot  et  Colin. 

M.  Guichard  offre  à  la  Société  un  nouveau  fascicule 
du  Dictionnaire  de  Chimie  industrielle. 

M.  Barillé  présente  la  seconde  édition  du  Précis  de 
Pharmacie  chimique  de  MM.  les  professeurs  Grolas  et 
loreau.  A  la  première  édition,  qui  ne  date  que  de  1898, 
les  auteurs  ont  ajouté,  outre  l'élude  d'un  grand  nombre 
de  médicaments  nouveaux,  deux  chapitres  traitant  Tun 
des  corps  extraits  des  huiles  essentielles,  l'autre  des 
matières  albuminoïdes. 

MM.  Thibaut,  Prudhomme  et  François  sont  désignés 
comme  membres  de  la  Commission  de  vérification  des 
comptes. 

Une  nouvelle  place  de  membre  résidant  est  déclarée 
vacante. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du^O  décembre  1902. 

Sur  la  proposition  de  M.  Huchard,  le  bureau  reconnaît 
l'opportunité  d'une  discussion  relative  d'abord  à  la 
ration  normale  d'entretien,  ensuite  à  l'étude  des  divers 
r^mes  particuliers  dans  les  états  morbides. 

M.  Barbier  fait  une  communication  sur  la  ration 
i entretien  chez  les  enfants  dyspeptiques  et  le  besoin  d* albu- 
mine en  génh'aL 

Il  est  singulièrement  difficile  d'établir  les  bases  fixes 
d'un  régime  alimentaire  ;  car  il  faut  à  la  fois  tenir 
compte  de  Vutilisa^on  alimentaire  (qui  repose  sur  un 


^ 


—  9Î 


ensemble  de  conditions  relatives  à  l'intégrité  fonction- 
nelle du  tube  digestif  et  des  glandes  annexes,  en  parti- 
culierdu  foie,  ainsi  que  du  système  nerveuxquî  modifie 
les  échanges  cellulaires)  et  du  besoin  alimentaire  (qui 
dépend  des  conditions  dans  lesquelles  vit  le  sujet,  du 
travail  qu'il  fournit,  de  son  âge,  de  son  sexe,  de  sa  race, 
de  ses  habitudes  alimentaires,  etc.). 

En  ce  qui  concerne  les  dyspeptiques,  les  faits  qu'a 
signalés  M.  Bardet  sont  des  plus  intéressants,  et  son 
opinion  sur  les  dangers  de  l'alimentation  excessive  est 
confirmée  pardesobservations  de  tousiesjoursen  clinique 
infantile.  Les  troubles  gastro-intestinaux  dus  à  la  surali- 
mentation  par  le  lait  de  vache  allèrent  profondément 
la  santé  des  enfauts  et  provoquent  des  crises  d'infection 
ou  d'intoxication.  En  pareil  cas, la  quantitédesaliments, 
surtout  des  aliments  azotés,  doit  être  très  limitée. 

Chez  les  gens  bien  portants,  au  contraire,  si  l'excès 
d'aliments  azotés  peut  être  cause  de  certaines  maladies, 
de  l'artériosclérose  en  particulier,  la  quantité  d'azote 
ingéré  peut  néanmoins  varier  dans  de  grandes  propor- 
tions sans  qu'ilen  résulte  forcément  des  troubles  graves. 
Car  lorsque  la  ration  d'albumine  est  supérieure  &  celle 
qui  est  nécessaire  au  fonctionnement  de  la  vie,  à  la 
réparation  des  pertes  dues  àl'activité  cellulaire  dans  des 
conditions  données,  le  surplus  est  éliminé  :  la  désassi- 
milation  azotée  est  proportionnelle  à  l'apport  de  Talimen- 
talion  en  albumine.  Les  expériences  de  C.  Voit,  de 
Maurel  et  de  Lehmann  ont  montré  le  parallélisme  régu- 
lier qui  existe  entre  l'alimentation  azotée  et  l'élimina- 
tion d'urée  ;  elles  montrent  également  la  difficulté  de 
faire  fixer  de  l'albumine  par  l'organisme. 

La  connaissance  du  chiffre  de  l'équilibre  azoté,  c'est- 
à-dire  delà  ration  grâce  à  laquelle  l'azote  alimentaire  est 
égala  razoteexcrété,seraitcertainement  la  plus  précieuse 
pour  l'établissement  d'un  régime;  mais  c'est  une  donnée 
absolument  variable.  Aussi  doit-on  laisser  aux  hommes 
bien  porlants  une  certaine  latitude  dans  le  choix  et  la 
quantité  de  leurs  aliments  azotés. 


M.  Barbier  fait  d'ailleurs  remarquer  que  la  question 
des  déchets  dans  ralimentation  azotée  excessive  est 
encore  pleine  d'incertitudes;  il  n'est  même  pas  prouvé 
qae  la  toxicité  urinaire  augmente  quand  l*azote  alimen* 
taire  est  supérieur  à  celui  qui  serait  nécessaire  pour 
maintenir  l'équilibre  azoté.  Contrairement  à  M.  Bardet, 
qui  croit  que  ces  déchets,  composés  de  corps  amidés, 
alcalinisent  nos  humeurs,  il  pense  que  ces  produits, 
qui  sont  des  acides,  sont  obligés,  pour  s'éliminer  à 
Tétat  des  sels  alcalins  ou  terreux,  d'emprunter  des  bases 
àl'organisme,  qu'ils  désalcalinisent. 

11  ajoute  que  le  calcul  des  aliments  en  calories  ne  suffit 
pas  pour  satisfaire  aux  besoins  d'un  organisme.  Il  faut 
en  effet  faire  une  part  très  importante  à  l'alimentation 
minérale,  qu'on  néglige  dans  cette  méthode.  Certaines 
oxydases,  par  exemple,  n'agissent  qu'en  présence  de 
certains  métaux. 

Il  importe  avant  tout  de  ne  pas  modifier  brusquement 
un  régime  alimentaire.  Il  existe  une  accoutumance, 
qu'il  s'agisse  de  races,  de  familles  ou  d'individus,  grâce 
à  laquelle  la  vie  normale  est  possible  avec  des  régimes 
fort  dissemblables. 

On  peut  seulement  admettre,  comme  des  moyennes 
servant  de  termes  de  comparaison,  les  chilTres  de 
igramme  d'albumine  environ  par  kilogramme  du  poids 
du  corps  et  de  40  à  45  calories.  Pour  les  enfants  en  voie 
de  croissance,  ces  chiffres  atteignent  2«'  à  2^'50  et 
80  calories. 

M.  Linossier  cite  les  chiffres  fixés  pour  la  ration 
d'entretien  normale  par  Munk  et  Ëwald.  Ils  correspon* 
dent  à  l^'oO  d'albumine  et  à  37  à  4U  calories  par  kilo- 
gramme et  par  jour,  pour  un  homme  au  repos. 

Bien  des  sujets  peuvent  se  contenter  de  moins: 
cesont  les  ralentis  de  la  nutrition,  surtout  les  obèses 
et  les  iliabétiques.  Chez  ces  derniers,  la  ration  d'entre- 
tien peut  s'abaisser  dans  des  proportions  incroyables  ; 
l'amélioration  de  tous  les  symptômes  est  souvent  la  con- 
séquence de  cette  diminution  du  régime  alimentaire. 


I 


n 


r-  94 


Chez  les  accélérés  de  la  nutrition,  dontle  type  le  plus 
frappant  est  le  tuberculeux  héréditaire,  la  suralimenta^ 
tion  devient  nécessaire  ;  elle  n'est  en  réalité  qu'une 
alimentation  réparatrice    de   combustions  excessives.        ' 
Pour  beaucoup  de  tuberculeux,  un  régime  très  riche, 
correspondant  à  plus  de  60  calories  par  kilogramme,  ne        \ 
dépasse  guère  la  ration  d'entretien.  Il  en  est  de  même        I 
pour  certain^  neurasthéniques,  qui  gaspillent  leurs  ali- 
ments  sous  l'influence  d'un  système  nerveux  déréglé. 

Chez  les  individus  sains,  il  faut  tenir  compte  des  pré* 
dispositions  héréditaires.  L'hérédité  est  la  déterminante 
principale  delà  formulede  la  nutrition.  On  nepeutdonc, 
dans  tous  les  cas,  établir  un  régime  qu'après  une  étude 
individuelle  des  besoins  de  l'organisme. 

Dans  la  classe  aisée  de  la  population,  il  existe  une 
tendance  générale  à  la  suralimentation  albuminoïde, 
tendance  plus  dangereuse  que  ne  le  croit  M.  Barbier  : 
l'élimination  excessive  qui  en  résulte  fatigue  à  la  lon- 
gue les  organes  et  engendre  les  différentes  maladies 
arthritiques. 

M.  Mathieu  montre  Vimportance  de  la  réalimentcUion 
suffisante  chez  les  dyspeptiques.  Beaucoup  de  dyspeptiques 
qui  s'inquiètent,  souffrent,  ne  dorment  pas,  maigrissent 
parce  qu'ils  ne  veulent  pas  ou  ne  peuvent  pas  manger 
assez.  Leur  état  dyspeptique  s'aggrave  par  suite  de  leur 
alimentation  insuffisante. 

Le  meilleur  traitement  consiste  alors  dans  le  gavage 
à  la  poudre  de  viande.  En  Suisse,  on  prescrit  beaucoup 
chez  ces  malades,  et  avec  succès,  l'alimentation  inten- 
sive parles  pâtes,  les  laitages  et  les  œufs.  La  réalimen- 
tation doit  être  faite  progressivement  et  ne  pas  devenir 
de  la  suralimentation. 

FeRD.    ViGlER. 


—  95  — 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  29  novembre  1902. 

H.  Nevea-Lemaire  propose  une  classification  des 
Culictdes, 

L'examen  desCulicidos  de  Cochinchîne  et  de  TAnnam 
a  montré  à  M.  A.  Laveranque  l'abondance  plus  ou  moins 
grande  des  anophèles  est  bien  en  rapport  avec  le  degré 
d'insalubrité  des  localités  d'origine. 

MM.  P.  Camot  et  P.  Josserand  ont  reconnu  que  Tin- 
Iroduction  intraveineuse  d'adrénaline,  h.  dose  non  toxi- 
que, ne  paraît  pas  provoquer  d'hémostase  viscérale,  tout 
en  provoquant  une  élévation  de  pression  extrêmement 
énergique  ;  les  inhalations  et  injections  locales  au  ni- 
veau des  différents  viscères  abdominaux,  malgré  une 
légère  action  sur  les  muscles  lisses  des  vaisseaux  et  des 
cavités»  ont  des  effets  hémostatiques  minimes  et  peu 
utilisables,  tout  au  moins  à  doses  non  toxiques;  l'action 
hémostatique  de  l'adrénaline  paraît  donc  assez  variable 
suivant  l'organe  sur  lequel  on  se  propose  d'agir;  très 
remarquable  sur  certaines  muqueuses  (nez,  etc.),  elle 
Test  beaucoup  moins  sur  les  viscères  (foie,  poumons, 
reins,  etc.),  tout  au  moins  à  des  doses  inoffensives.  Les 
injections  sous-cutanées  paraissent  sans  action. 

M.  Jean  Lépine  a  observé  que,  chez  les  différents  ani- 
maux, Tabsorption  de  SO^'  de  corps  thyroïde,  de  mouton 
a  toujours  provoqué  une  augmentation,  dans  le  sang,  du 
nombre  des  mononucléaires. 

Il  résulte  des  expériences  de  M.  Trénel  qu'au  point 
de  vue  pathogène,  le  bacille  du  rhinosclérome,  de 
même  que  le  bacille  de  Lœwenberg,  ne  présente  pas  de 
caractère  différentiel  qui  permette  de  le  dijsitinguer  du 
bacille  de  Friedlânder. 

MM.  Paul  Conrmont  et  A.  Descos  (de  Lyon)  proposent 
le  nom  d'aeido-rémtafUs  ^ourles  nombreux  bacilles  qui 
oot  la  propriété  de  résister  à  la  décoloration  par  les 


-  96  - 

acides,  après  coloration  parles  méthodes  proposées  pour 
les  bacilles  tuberculeux;  ils  ont  étudié  l'agglutination 
des  cultures  homogènes  de  ces  bacilles  acido-résistants. 

MM.  Leredde  et  L.  Pautrier  sont  parvenus  à  faire  le 
diagnostic  de  la  lèpre  par  l'examen  bactériologique  du 
mucus  nasal  dont  Thypersécrétion  est  provoquée  par 
l'ingestion  d*iodure  de  potassium. 

M.  A.  Marie  a  constaté  que  des  animnux  peuvent  être 
immunisés  contre  la  rage  par  uve  seule  injection  d'un 
mélange  de  virus  iixe  et  du  sérum  antirabique,  mélange 
qui  se  comporte  comme  étantdépourvu  de  virulence,  puis- 
qu'il se  montre  inoffensif  pour  les  animaux  qui  en  reçoi- 
vent dans  le  cerveau. 

MM.  A.  Rodet  et  Lagriffoul  se  sont  occupés  de  la  pro- 
priété agglutinative,  à  Tégard  du  bacille  d'^Eberth^  du 
sérum  des  animaux  immunisés  coniv^  \q  bacillus  coli^  et 
réciproquement. 

M.  G.  Patein  indique  \dL poudre  de  zinc  comme  moyen 
rapide  et  parfait  de  Télimination  du  mercure  dans  les 
liquides  sucrés  traités  par  le  nitratemercurique  ;  il  donne 
les  résultats  de  Tapplication  de  son  procédé  à  Tunalyse 
dix  liquide  cépkalorachidien,  G.  P. 

FORMULAIRE 


Pommade  contre  les  crevasses  du  sein. 

Menthol. .   1  gr.  50 

Salol 2    » 

Uuile  d  olire 2    » 

Lanoline 58    » 

En  onctions,  2  fois  par  jour. 

Aphtes.  —  Toucher  les  parties,  toutes  les  2  heures, 
avec  un  tampon  d'ouate  trempé  dans  le  collutoire  : 

Borax 4  gp. 

Teinture  de  benjoin 2    » 

Sirop  de  framboises 30    » 

Le  Gérant  :  0.  DoiN. 

PARIS.    —   IMPRIMBRtB   P.    LBvA,  RUB  CA8SBTTB,   17. 


—  97  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  une  réaction  de  V acide  ca^odylique  et  des  cacodylates; 
par  M.  J.  BouGAULT  (1). 

On  ne  connaît  guère  de  réactions  positives  de  l'acide 
cacodylique  et  des  cacodylales  :  la  plupart  des  réactifs 
ordinaires  ne  les  précipitent  pas,  sauf  l'azotate  mercu- 
reux,  qui  donne  avec  lescacodylates  un  précipité,  d'abord 
blanc,  devenant  presque  immédiatement  jaune  (2).  La 
réaction  nouvelle  que  je  vais  indiquer  est  très  caracté- 
ristique, très  sensible  et  aussi  très  facile  à  effectuer. 
Elle  permet  de  retrouver  des  traces  de  cacodylates, 
même  mélangés  aux  méthylarsinates  qui  s'en  rappro- 
chent le  plus  par  leur  composition. 

Le  réactif  employé  est  la  dissolution  chlorhydrique 
d'acide  hypophosphorenx,  que  j'ai  déjà  indiquée  (3) 
comme  très  sensible  pour  la  recherche  de  l'arsenic,  à 
Tétat  d'arsénites  ou  d'arséniates,  dans  les  produits  les 
plus  divers. 

Si  dans  un  tube  à  essais  on  met  une  petite  quantité  de 
cacodylate  de  sodium  dissous  dans  1*"'  d'eau  environ, 
puis  qu'on  ajoute  10*^™'  de  réactif  et  qu'on  bouche  le 
tube,  il  se  développe,  au  bout  d*un  temps  variable  sui- 
vant la  proportion  de  cacodylate,  une  odeur  cacodylique 
très  nette.  Même,  avec  un  demi-milligramme  de  caco- 
dylate, cette  odeur  devient  parfaitement  sensible  après 
on  contact  de  12  heures  :  aucun  dépôt  d^ arsenic  ne  se 
forme  dans  le  liquide.  Mais,  avec  de  plus  fortes  quan- 
tités de  cacodylate,  on  observe  sur  les  parois  supérieures 
du  tube  à  essais,  au-dessus  du  liquide,  un  dépôt 
d'arsenic  qui  se  produit  lentement  et  continue  à  aug- 
menter pendant  plusieurs  jours.  J'indique  seulement 

(1/  Note  remise  k  la  rédaction  le  8  janvier  1903. 
(2;  Je  dois  signaler  aussi  la  réaction  de  fiarthe  et  Péry  indiquée  dans 
les  Uanipulatxovs  de  Pharmacie  de  E.  Gérard,  p.  222. 
(3)  ioum.  de  Ph.  et  de  Chim.,  [6],  XV,  1902,    p.  528. 

J^um.  de  Pharm.  et  d€  Chim.  «•  Biais,  t.  XVII.  (1"  février  1903.}  7 


"1 


ce  dernier  fait  sans  y  insister,  parce  que  Todeur  est  un 
caractère  plus  sensible  et  plus  constant. 

Les  méthylarsinates  se  comportent  d'une  tout  autre 
façon.  Ils  ne  donnent  pas  lieu  au  dégagement  d'odeur 
cacodylique,  et  tout  l'arsenic  qu'ils  contiennent  est 
mis  en  liberté  et  se  précipite. 

La  présence  du  méthylarsinate  ne  gène  pas  les  réac- 
tions propres  au  cacodylate.  Mais  Tinverse  n'est  pas 
exact,  laréduction  du  méthylarsinate  est  moins  sensible 
en  présence  du  cacodylate  que  lorsque  le  sel  est  pur. 

Dans  tous  les  cas,  ces  faits  montrent  que  le  réactif 
à  Tacide  hypophosphoreux  peut  être  utilisé  : 

1**  Pour  caractériser  Tacide  cacodylique  et  les  caco- 
dylates,  et  en  particulier,  pour  leur  recherche  dans  le 
méthylarsinate  disodique. 

On  met  dans  un  tube  à  essais  09*',20  de  méthylarsinate  qu'on  dissont 
dans  là  2^^^  d'eau,  on  ajoute  lOons  de  réactif,  et  on  laisse  en  contacta 
froid  12  heures  dans  le  tube  bouché.  Au  bout  de  ce  temps,  on  perçoit 
une  forte  odeur  cacodylique,  si  la  matière  contient  du  cacodylate, 
même  à  la  dose  d'un  demi- milligramme. 

2**  Pour  déceler  dans  les  cacodylates  la  présence 
d'autres  composés  arsenicaux  : 

Dans  nn  tube  à  essais,  on  met  0s^20  de  cacodylate  de  sodium,  qu'on 
dissout  dans  i  à  2cm8  d'eau,  et  lO^ms  de  réactif.  Le  cacodylate  pur  ne 
donne  lieu  à  aucune  coloration,  ni  dépôt  d'arsenic  dans  le  liquide  ;  la 
moindre  trace  d'arsenic  (moins  d'un  dixième  de  milligramme  d*acide  arsé- 
nieux  ou  arsenique)  produit  une  coloration  brune  ou  un  précipité  (IJ. 

Dosage  des  phénols  dans  les  médicaments;  par  M.  Et.  Bar- 
râl,  professeur-agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et 
de  Pharmacie  de  Lyon  (2). 

Ayant  eu  à  analyser  des  médicaments  dans  la  com- 
position desquels  entrent  plusieurs  phénols  libres  ou 
combinés,  j'ai  employé  une  méthode  qui  me  parait 
susceptible  d'être  utilisée  dans  la  plupart  des  cas.  Elle 

(1)  Il  est  utile  de  s'en  tenir  à  la  dilution  indiquée,  savoir  :  1  à  2«bis  de 
solution  aqueuse  pour  10«i>^3  de  réactif. 

(2)  Note  remise  à  la  rédaction  le  8  janyier. 


r 


—  99  -- 


est  basée  sur  trois  faits  :  l""  les  phénols  libres,  distillés 
avec  de  Teau,  sont  entraînés  par  la  vapeur  d'eau; 
2*  un  grand  nombre  de  phénols  h  poids  moléculaire 
élevé  sont  solides  et  insolubles  dans  l'eau  ;  3*"  les  phé- 
nols en  dissolution  dans  Teau  ou  liquides  donnent,  avec 
l'eau  bromée  en  excès,  des  bromophénols  insolubles 
dans  l'eau;  en  dosant  le  brome,  on  déduit  le  poids  de 
ces  phénols. 

Dans  une  cornue  tubulée  de  150  à  200'^"',  on  met  un 
poids  du  médicament  (solide  ou  liquide)  tel  qu'il  con- 
tienne environ  0«%20  à  0*^30  de  phénols;  en  dépassant 
ce  poids,  on  aurait  un  précipité  trop  volumineux  de 
bromophénols.  On  introduit  dans  la  cornue  envi- 
ron 75""  d'eau  distillée  et  2  à3*'"'  d'acide  chlorhydrique; 
on  adapte  un  réfrigérant  de  Liebig  ou  simplement  une 
allonge  et  un  ballon  bitubulé  refroidi;  on  distille  au 
bain  de  sable  de  façon  à  recueillir  40  à  SO*"""'  de  liquide  ; 
celui-ci  est  versé  dans  un  vase  à  précipiter. 

On  introduit  dans  la  cornue  40  à  SO'^"'  d'eau  distillée 
et  on  distille  de  nouveau  un  volume  égal.  Souvent,  ces 
denx  distillations  sont  suffisantes  pour  entraîner  tout  le 
phénol.  Pour  plus  de  certitude,  il  est  préférable  d'en 
faire  une  troisième,  après  avoir  séparé  le  distillatum. 
Le  liquide  provenant  de  cette  troisième  est  additionné 
d'eau  de  brome;  s'il  se  forme  un  précipité,  on  fait  une 
quatrième  distillation. 

Lorsque  le  médicament  contient  des  phénols  à  poids 
moléculaire  élevé,  en  général  solides,  insolubles  ou  peu 
solubles  dans  l'eau,  ils  se  condensent  dans  le  réfrigé- 
rant ou  dans  Tallonge;  à  Taide  du  jeu  de  la  pissette,  en 
employant  aussi  peu  d'eau  que  possible,  on  fait  tomber 
les  parcelles  solides  dans  le  vase  à  précipiter  contenant 
le  liquide  distillé.  On  recueille  les  phénols  solides  sur 
un  filtre  taré  après  dessiccation  sur  l'acide  sulfurique; 
on  lave  avec  un  peu  d'eau  froide;  le  filtre  et  son  contenu 
sont  desséchés  sur  l'acide  sulfurique  jusqu'à  ce  qu'il  n'y 
ait  plus  perte  de  poids.  On  a  un  poids  Pi  de  phénols 
insolubles  dans  l'eau. 


—  100  — 

Le  liquide  filtré,  dont  les  phénols  solides  ont  été 
séparés,  est  additionné  d'un  excès  d'eau  bromée  :  les 
phénols  en  dissolution  se  précipitent  à  Tétat  de  bro- 
mophénols  insolubles.  Après  un  repos  de  douzeà  vingt* 
quatre  heures,  le  précipité  est  recueilli  sur  un  filtre 
taré  après  dessiccation  sur  l'acide  sulfurique;  on  le  lave 
avec  très  peu  d'eau  distillée  froide,  on  sèche  sur  l'acide 
sulfurique.  On  obtient  un  poids  P»  de  bromophénols. 

Ce  poids  Pb  comprend  le  phénol  soluble  Pg  et  le  poids 
de  brome  B;  or,  80  de  brome  a  remplacé  1  d'hydrogène, 
on  a  pour  le  poids  des  phénols  solubles  : 

P.  =  P3_B  +  iB  =  P.-2B. 

On  dose  le  brome  des  bromophénols  à  l'état  de  bro- 
mure d'argent,  après  chauffage  au  rouge  avec  de  la 
chaux,  par  la  méthode  ordinaire. 

Le  poids  total  des  phénols  est  : 

P=Px+Ps=:Px+Pb-^B. 

Lorsque  le  phénol  est  à  l'état  d'éther,  il  faut  sapo- 
nifier au  préalable  par  la  potasse  alcoolique,  éliminer 
l'alcool  dans  le  vide  sur  l'acide  sulfurique  et  distiller 
après  addition  d'un  excès  d'acide  chlorhydrique. 

La  distillation  des  phénols  avec  de  l'eau  permet,  dans 
plusieurs  cas,  de  reconnaître  qualitativement  quelques 
phénols  soit  par  le  point  de  fusion  des  phénols  lorsqu'ils 
sont  solides,  soit  par  les  réactions  colorées. 


REVUES 


Pharmacie. 

Feuilles  de  séné  sans  résine;  par  M.  A.  Kremel  (1). 
—  Les  feuilles  de  séné  débarrassées  de  résine  sont  offi- 

(1)  UeberFolia  Seiuiae  sine  résina;  Pharmaceutische  Post,  t.  XXXV, 
p.  661,  1902. 


—  101  — 

cînales  dans  un  certain  nombre  de  pharmacopées 
élrangères  (1).  Les  procédés  permettant  d'obtenir  ce 
médicament  sont  variables  et  même  parfois  assez 
sommairement  indiqués.  Les  recherches  de  l'auteur 
ont  porté  sur  la  quantité  et  le  degré  de  l'alcool  à  em- 
ployer dans  le  traitement  du  séné.  La  méthode  prati- 
quement utilisable  d'après  ses  études  est  la  suivante  : 
faire  macérer  les  feuilles  de  séné  pendant  trois  jours, 
dans  cinq  fois  leur  poids  d'alcool  à  90**,  exprimer  forte- 
ment, puis  faire  sécher. 

Il  est  assez  délicat  de  distinguer  les  feuilles  de  séné 
qui  ont  subi  le  traitement  précédent,  des  feuilles  de  séné 
naturelles.  Ces  dernières  donnent  bien,  il  est  vrai,  des 
infusions  aqueuses  susceptibles  de  se  troubler  par  re- 
froidissement, mais  c'est  là  un  caractère  (out  à  fait  in- 
constant. L'essai  suivant  répond  mieux  au  but  :  les 
feuilles  de  séné  finement  divisées  sont  mises  à  macérer 
pendant  deux  jours  dans  10  parties  d'alcool  à  90®;  on 
évaporeà  sec,  au  bain-raarie,  une  quantité  déterminée  du 
liquide  filtré;  l'extrait  obtenu  représente  en  moyenne  5  à 
6p.  iOO  des  feuilles  de  séné  correspondantes  ;  il  ne  doit 
pas  s'élever  à  plus  de  7  p.  100.  Des  feuilles  de  séné  non 
débarrassées  de  leur  résine  fournissent  couramment 
une  quantité  d'extrait  double.  H.  H. 

Argent  coUoïdal  ;  CoUargol;  par  M.  Brocadet,  interne 
en  pharmacie  des  hôpitaux  de  Paris  (2).  —  L'argent 
colloïdal  est  une  modification  allotropique  de  l'argent 
métallique. 

Découvert  par  Carey  Lea,  ce  corps  a  été  introduit  en 
1897  dans  la  thérapeutique  par  Cresdé,  chirurgien  en 
chef  de  la  clinique  de  l'hôpital  Carola,  à  Dresde. 

'Xj  Asseï  souvent  les  médecins  français  prescrivent  la  même  drogue 
MU  une  intre  désignation  :  «  feuilles  de  séné  lavées  à  Talcool  » . 

(3)  M.  Netter  vient  de  publier  des  observations  nombreuses  et  pré- 
ôiet  qui  établiraient  une  très  grande  efficacité  de  ce  corps  dans  le  trai- 
ttawnt  des  maladies  infectieuses,  et  une  multiplicité  d'indications  pour 
•00  emploi.  Nous  empruntons  cet  article  à  YUnion  pharmaceutique ^ 
a*  do  15  janvier  1903.  A.  R. 


—  J02  — 

On  obtient  l'argent  colloïdal  par  la  réduction  d'une 
solution  d'azotate  d'argent  au  moyen  du  citrate  ferreux. 

MM.  Danios  et  Cothereau  opèrent  de  la  manière 
suivante  : 

Prendre  300*''  d'acide  citrique,  les  dissoudre  dans 
2  litres  d^eau  distillée  et  ajouter  de  Fammoniaque  jusqu'à 
neutralisation. 

D'autre  part,  faire  dissoudre  à  froid  558^""  de  sulfate 
ferreux  ammoniacal  dans  2  litres  d'eau  distillée. 

Mélanger  les  deux  solutions  et  verser  dans  la  liqueur 
par  petites  parties  en  agitant  constamment  : 

Azotate  d'argent eO»' 

Eau  distillée 500 

Laisser  déposer  à  l'abri  de  Tair  et  de  la  lumière. 
Décanter  la  liqueur  surnageante  et  filtrer.  Le  précipité 
est  lavé  avec  soin  sur  le  filtre  et  ensuite  desséché  dans 
un  dessiccateur  à  acide  sulfurique  ou  à  l'étuve  à  une 
température  comprise  entre  40  et  50**. 

En  traitant  les  eaux-mères  par  du  sulfate  de  magné- 
sium, on  récupère  Targent  qui  reste  en  dissolution. 

L'argent  colloïdal  est  constitué  par  de  petits  mor- 
ceaux noirs  à  reflets  métalliques  contenant  97  p.  100 
d'argent  avec  traces  de  fer.  Il  est  soluble  dans  23  parties 
d'eau.  Ses  solutions  ne  traversent  pas  le  septum  du 
dialyseur,  et  les  acides,  ainsi  que  la  plupart  des  sels,  en 
précipitent  de  l'argent  métallique  ordinaire. 

Sa  densité  est  égale  à  9,58.  Il  se  combine  au  chlore, 
au  brome  et  à  l'iode  en  donnant  du  chlorure,  du  bro- 
mure et  de  l'iodure  d'argent. 

L'argent  colloïdal,  qui  a  un  pouvoir  bactéricide  très 
faible,  puisqu'une  solution  à  30  p.  100  met  10  heures  à 
tuer  le  staphylococcus  aureus,  a  été  employé  avec 
succès  dans  toutes  les  affections  d'origine  microbienne. 
Peut-être  y  a-t-il  accroissement  du  pouvoir  défensif  de 
l'organisme. 

Cette  propriété  de  mettre  l'organisme  en  mesure  de 
mieux  résister  aux  poisons  bactériens  est  partagée,  non 


—  103  — 

seulement  par  l'argent  métallique  ordinaire,  mais  encore 
par  différents  composés  métalliques,  tels  que  les  sels 
mercuriels.  Le  professeur  Ch.  Bouchard  disait  derniè* 
rement  (1)  :  «  Rien  ne  prouve  que  les  médicaments 
spécifiques  autres  que  les  sérums  n'ont  pas,  à  côté  de 
leur  fonction  bactéricide,  une  action  antitoxique.  Je 
his  allusion  à  ces  faits  de  Patella  qui,  après  Tinjection 
de  sels  mercuriels  dans  le  sang,  voit  apparaître  une 
leacocytose  polynucléaire.  Si  les  leucocytes  pénètrent 
dans  le  sang  en  plus  grande  abondance,  on  conçoit  qu'ils 
y  accomplissent  d'une  façon  plus  complète  leur  fonction 
Datarelle  qui  est  de  se  saisir  des  microbes  ou  de  sécréter 
des  ferments  qui  sontune  sauvegarde  pour  l'économie.  » 

Phabjiacologie.  —  L'argent  colloïdal  est  surtout 
employé,  sous  forme  de  pommade,  de  soluté  et  de 
pilules. 

Pommade  : 

Argent  colloïd&l 13»'" 

Lanoline 35 

Axonge  benzoïnée 50 

I  On  triture  l'argent  colloïdal  avec  un  peu  d'eau  dis- 
tillée froide,  car  il  ne  faut  pas  le  pulvériser  à  sec  pour 
Tincorporer  à  l'excipient. 
I  Après  lavage  de  la  peau,  d'abord  au  savon,  ensuite  à 
I  Téther,  on  fait,  en  prenant  gros  comme  une  noisette  de 
cette  pommade,  deux  ou  trois  frictions  par  jour  d'une 
dorée  de  20  minutes  sur  une  région  riche  en  vaisseaux 
lymphatiques  (aine,  aisselle). 

On  recouvre  ensuite  la  partie  frictionnée  de  taffetas 
chiffon. 

Soluté  pour  injections  intraveineuses  : 

Argent  coUoïdal l»' 

San  diitiilée  stérilisée 100<« 

Humecter  Taisent  colloïdal  avec  de  Teau  distillée 

(i)  Les  ttTuianees  nouvelles  de  la  thérapeutique.  Mémoire  présenté  au 
Congrès  du  Caire. 

I 


—  104  — 

jusqu'à  ce  que  les  morceaux  se  soient  ramollis;  achever 
sa  dissolution  en  agitant  avec  la  quantité  d'eau  prescrite. 

3  à  y^^^  dans  les  24  heures,  en  une  ou  deux  injections 
dans  la  veine  céphalique  ou  dans  une  des  grosses  veines 
superficielles  de  la  jambe. 

Ce  soluté,  s' altérant  rapidement,  doit  être  préparé  au 
moment  du  besoin  et  mis  dans  des  flacons  en  verre 
jaune. 

Par  voie  stomacale,  l'argent  colloïdal  se  prescrit  à  Ja 
dose  de  0«',05  à  08%10  dans  les  24  heures,  soit  en  solu- 
tion, soit  sous  forme  de  pilules. 

Soluté  pour  usage  interne  : 

Argent  colloïdal 1*' 

Albumine  d'œuf  frais 3 

Glycérine 3 

Eau  distillée 300 

3  OU  4  fois  par  jour  une  cuillerée  à  café  dans  un  peu 
de  lait,  i/2  heure  avant  les  repas. 

Pilules  : 

Argent  colloïdal !«' 

Lactose 5 


Eau  distillée ) 

Glycérine )  ^* 


s. 


Faire  pilules  n®  100.  4  à  6  par  jour. 

En  pratique  chirurgicale,  Targent  colloïdal  peut  être 
appliqué  dans  les  cavités,  fistules  ou  profondeurs  d'or- 
ganes lésés,  sous  forme  d'ovules. 

Ovules  : 

Argent  colloïdal Ob'SO 

Eau  distillée I  sfoutte 

Beurre  de  cacao SO»*" 

Diviser  en  10  ovules. 

Enfin,  l'art  vétérinaire  utilise  l'argent  colloïdal  pour 
combattre  les  diverses  maladies  infectieuses  du  bœuf  et 
du  cheval. 


—  105  — 
Soluté  pour  usage  vétérinaire  : 

Argent  colloïdal 2Brr 

Eaa  distillée  stérilisée 200«m» 

23  à  50^"'  par  jour  en  une  ou  deux  injections  dans  la 
veine  jugulaire. 

Sur  la  préparation  et  la  conservation  de  Féther  anes- 
thésicpie;  par  M.  R.  Stollé  (1).  —  Le  traitement  de 
Téther  par  le  sodium,  que  Ton  emploie  d'ordinaire  à  la 
préparation  de  l'éther anhydre,  suffirait,  d'après  Tauteur, 
aie  priver  entièrement  des  impuretés  qui  nuisent  à  son 
emploi  en  anesthésie. 

Pour  obtenir  de  l'éther  anesthésique  répondant  à 
toutes  les  exigences,  il  suffirait  d'ajouter  à  1"^  d'éther 
da  commerce  10*''  de  sodium  en  menus  fragments,  en 
ayant  soin  de  munir  le  flacon  à  réaction  d'un  tube  à 
chlorure  de  calcium,  par  lequel  se  dégagera  Thydro- 
gène  produit  et  qui  préservera  l'éther  de  l'humidité  de 
1  atmosphère.  Après  trois  jours  de  contact,  il  n'y  aurait 
plus  qu'à  filtrer. 

Pour  conserver  à  l'éther  anesthésique  ainsi  obtenu 
toute  sa  pureté,  il  suffirait  d'y  ajouter  quelques  mor- 
ceaux de  sodium.  On  filtrerait  de  nouveau  au  moment 
du  besoin.  M.  G. 


Chimie. 


Réactions  colorées  de  la  narcéine;  par  M.  A.  Wan- 

GERw  (2).  —  1*»  M.  Arnold  a  montré,  en  1882,  que  la 
narcéine,  chauffée  avec  un  mélange  de  phénol  et  d'acide 
sulfurique,  donnait  une  belle  coloration  rouge,  caracté- 
ristique pour  cet  alcaloïde;  d'après  M.  Wangerin,  on 
peut  substituer  à  l'acide  phénique  la  résorcine,  le 
pyrogallol,  le  thymol;  il  recommande  surtout  la  résor- 
cine. 

vil  Ueberdie  DarsteiluQg  uad  Aufbewahrung  von/Etherpro  narcosi 
;«ericA/<î  rf«-  deutsch.  pkarm.  Ge«.,  1902,  fasc.  7). 
(2)  Pharm,  Zeitung,  1902»  p.  916. 


—  106  — 

Dans  un  verre  de  montre,  placé  au  bain-marle,  on 
chauffe  de  0«',01  à  0^',02  de  résorcine,  10  gouttes  diacide 
sulfurique  et  quelques  milligrammes  de  narcéine;  le 
liquide  se  colore  bientôt  en  rouge  vif;  la  coloration  est 
persistante  et  passe  à  l'orangé  au  bout  de  12  heures. 

2**  Si  on  chauffe  au  bain-marie,  dans  un  verre  de 
montre,  une  petite  quantité  de  narcéine  et  de  tannin  en 
présence  d'acide  sulfurique  concentré,  le  mélange  se 
colore  en  vert.  Après  refroidissement,  on  ajoute  de 
Veau,  la  coloration  disparait  et  repasse  au  vert  par 
addition  d'ammoniaque  en  excès. 

La  narcotine  et  Thydrastine,  dont  la  constitution  est 
voisine  de  celle  de  la  narcéine,  donnent  la  même  réac- 
tion avec  le  tannin  et  l'acide  sulfurique.  Les  autres 
alcaloïdes  se  colorent  en  brun  noir  dans  ces  conditions, 
à  l'exception  toutefois  de  la  véralrine  qui  donne  une 
belle  coloration  rouge  due  à  l'acide  sulfurique  seul. 

H.  C. 

Présence  de  strophanthine,  choline  et  trigonelline 
dans  la  racine  de  Strophanthus  hispidus;  par 
M.  Karsten  (1).  —  L'auteur,  ayant  eu  occasion  d'exa- 
miner la  racine  fraîche  du  Strophanthus  hispidus,  a  pu, 
de  cette  racine,  isoler  les  principes  suivants  : 

Strophanthine:  Il  a  employé,  pour  cela,  la  méthode 
indiquée  par  M.  Thoms;  la  strophanthine  isolée  se  pré- 
sente sous  forme  d'un  produit  amorphe,  neutre,  hygros- 
copique,  facilement  soluble  dans  l'eau  et  l'alcool,  inso- 
luble dans  l'éther,  le  chloroforme.  Le  rendement  est  de 
0,6  à  0,7  pour  1000. 

Cette  strophanthine,  hydrolysée  par  l'acide  chlorhy- 
drique,  a  donné  la  strophanthidine  ordinaire  et  un 
sucre  cristallisé  qui  n'a  pu  être  identifié. 

La  strophanthine  de  la  racine  parait  identique  à  la 
strophanthine  amorphe  de  M.  Thoms;  cependant,  cette 

.  .(1)  Ueber  dus  Vorkommen  von  Strophanlkin,  Cholin  und  Trigonel- 
lin  in  der  Wûrzel  von  Strophanthus  hispidus  {Berichte  der  deut, 
Pharm.  Gesellsehaft,  1902,  p.  240). 


—  107  - 

dernière,  hydrolysée  par  Tacidc  chlorhydrique,  donne 
nn  sacre  incristallisable  :  peut-être  le  sucre  cristallisé 
obtenu  par  M.  Karsten  est-il  un  produit  d'une  hydro- 
lyse plus  complète. 

Dans  les  liqueurs  séparées  de  la  strophanthine, 
riodure  de  bismuth  et  de  potassium  donne  un  précipité 
ronge  abondant  ;  de  ce  précipité,  formé  par  des  combi- 
naisons de  bases  organiques,  M.  Karsten  a  pu  isoler  : 

!•  La  ckoline  identifiée  sous  forme  de  chloroplatinate  ; 

2^  La  irigonelline  isolée  à  l'état  de  chlorhydrate,  puis 
de  chloraurate. 

La  présence  de  choline  et  de  trigonelline  dans  les 

semences  de   Strophanthus  Kombe  et  hispidus  avait 

déjà  été  signalée  par  M.  Thoms. 

H.  C. 

Sur  le  gratiole;  par  M.  F.  Retzlaff  (1).  —  L'auteur 
a  repris  Vétude  de  la  gratiole  abordée  déjà  par  Yauque- 
lin,  Marchand  et  Walz,  dont  il  résume  brièvement  les 
recherches  à  ce  sujet.  Il  a  eu  surtout  pour  but  d'isoler, 
à  l'état  cristallisé  et  pur,  le  ou  les  glucosides  signalés 
antérieurement  dans  la  plante. 

La  drogue  pulvérisée  a  été  additionnée  de  son  poids 
d  alcool  à  50*,  puis  d'hydrate  d'oxyde  de  plomb  fraîche- 
ment précipité,  de  manière  à  former  une  pâte  épaisse. 
Le  mélange  humide  a  été  introduit  dans  un  percolateur 
recouvert  d'alcool  à  50**  et  abandonné  à  lui-môme  pen- 
dant 24  heures;  on  l'a  ensuite  complètement  épuisé 
avec  le  même  dissolvant,  jusqu'à  disparition  complète 
d'amertume. 

Les  liqueurs  obtenues  ont  été  distillées  de  façon  à 
chasser  complètement  l'alcool.  Dans  la  liqueur  aqueuse 
résiduelle,  il  s'est  déposé  en  moins  d'un  jour  un  gluco- 
side  impur  qui  a  été  lavé  avec  un  peu  d'eau  et  séché 
snr  l'acide  suirurique.  Le  glucoside  a  été  dissous  en- 
suite dans  la  plus  petite  quantité  possible  d'alcool 
absolu;  la  liqueur  a  été  traitée  par  le  noir  animal,  filtrée 

«)  Uebcr  Herba  GraUolœ  (Arch.  de  Pharm.,  t.  CCXL,  p.  561,  i902). 


—  108  — 

et  additionnée  d^éther.  Le  glucoside  ainsi  précipité  par 
l'éther,  recristallisé  à  deux  ou  trois  reprises  différentes 
dans  de  l'alcool  à  SO"",  a  pu  être  obtenu  cristallisé  en 
fines  aiguilles  complètement  incolores.  C'est  ce  gluco- 
side qui  a  été  désigné  sous  le  nom  de  gratioline, 

La  gratioline  est  insoluble  dans  l'éther,  très  peu  so- 
luble  dans  l'eau,  facilement  soluble  dans  l'alcool  fort. 
Elle  fond  en  se  décomposant  à  235-237^.  L'acide  sulfu- 
rique  concentré  la  colore  d'abord  en  jaune  clair,  puis 
en  rose,  et  finalement  en  rouge-cerise  après  quelques 
heures;  il  se  produit  en  même  temps  une  magnifique 
fluorescence  jaune  qui  peut  persister  presque  24  heures, 

La  gratioline  est  un  peu  hygroscopique  ;  elle  cris- 
tallise sans  eau;  l'analyse  élémentaire  lui  assigne  la  for- 
mule C"ff  °0*\  Le  rendement  de  la  drogue  en  glucoside 
est  assez  faible;  dans  un  cas,  Fauteur  a  obtenu  environ 
0*',15  de  gratioline  p.  400  de  plante;  avec  une  drogue 
vraisemblablement  ancienne,  la  méthode  de  préparation 
indiquée  n'a  absolument  rien  donné. 

Si  l'on  chauffe  pendant  une  heure,  au  bain-marie 
bouillant,  1»'  de  gratioline  dans  un  mélange  de  20*^"' 
d'alcool,  17^'""  d'eau  et  3*^»'  d'acide  chlorhydrique  à 
25  p.  100,  on  obtient,  après  refroidissement  de  la  liqueur, 
des  cristaux  très  nets  constitués  par  un  mélange  de 
deux  principes  immédiats,  \9,  gratioligénine  et  la  ^ra^zo- 
génine, 

La  gratioligénine  peut  être  obtenue  pure  par  recristal- 
lisation dans  l'alcool  absolu.  Elle  fond  à  283''  ;  elle  est 
sans  saveur,  presque  insoluble  dans  l'éther  et  dans 
l'eau,  assez  difficilement  soluble  dans  l'alcool;  elle  cris- 
tallise anhydre  et  répond  à  la  formule  C'"H^"0*°. 

LdL  gratiogénine  elle-même  est,  en  réalité,  un  produit 
de  dédoublement  de  la  gratioligénine,  car  on  peut  l'ob- 
tenir en  partant  de  cette  dernière  isolée  à  l'état  de  pu- 
reté :  on  chauffe  pendant  4  à  5  heures,  au  bain-marie 
bouillant,  i**"  de  gratioligénine  avec  50  parties  d'alcool, 
30  parties  d'eau  et  5  parties  d'acide  chlorhydrique  à 
25  p.  100.  La  liqueur  moyennement  concentrée  fournit, 


I 


—  109  — 

par  un  traitement  convenable,  la  gratiogénine  cristal- 
lisée en  tables  rhombiques  anhydres,  fondant  à  198^, 
de  formule  C'»H»*0\ 

Le  sucre  qui  se  produit  à  côté  de  la  gratioligénine  et 
de  la  gratiogénine  dans  ces  divers  dédoublements, 
fournit  une  osazone  fondant  à  205^;  l'auteur  en  conclut 
qu'il  s'agit  de  glucose  ordinaire  ou  dextrose. 

En  somme,  le  dédoublement  de  la  gratioline  s'effec- 
tuerait en  deux  temps,  de  la  façon  suivante  : 

I.  C^IFOQiû  ^  H«0  =  C^HcoQiO  4.  c«Hi206 

Gratioline  Gratioligénine       Glucose 

II.  C37H*0Oî0  4-  H«0  =  C»iH*0O*    -f  C6H»206 
Gratioligénine  Gratiogénine         Glucose 

La  gratioline  pure  ne  possède  aucune  action  sur  les 
animaux;  au  contraire,  les  extraits  aqueux  ou  alcooli- 
ques de  la  drogue  peuvent  provoquer  des  accidents, 
même  à  faible  dose  ;  cette  activité  doit  être  vraisembla- 
blement rapportée  à  un  autre  glucoside  qui^  à  l'inverse 
de  la  gratioline,  serait  soluble  dans  l'eau. 

L'extrait  éthéré  de  gratiole  contient  en  notable  quan- 
tité un  principe  spécial  qui  peut  en  être  isolé  par  des 
traitements  convenables  à  Talcool  et  que  1  auteur  a 
appelé  gratiolone.  Ce  corps  se  présente  sous  forme  d'ai- 
guilles incolores,  sans  odeur  et  sans  saveur;  il  est  assez 
difficilement  soluble  dans  Talcool,  Téther,  le  chloro- 
forme, l'acide  acétique  et  l'éther  acétique  ;  il  est  inso- 
luble dans  l'éther  de  pétrole,  l'eau,  ainsi  que  dans  les 
lessives  alcalines.  Il  se  décompose  sans  fondre  à  une 
température  élevée.  L'auteur  lui  attribue  la  formule 
C'^H^^O'.  H.  H. 

Composition  et  essai  de  l'essence  de  calamus  ;  par 
M.  Beckstrokm  (1).  —  L'auteur  rappelle  que  M.  Kurba- 
tow  (2]  a  isolé  de  cette  essence  un  carbure  de  formule 

(1,  Ueber  die  Bestandteile  und  Wertbestimmung  des  Kalmusoeles 
\Biricht.  der  dtutêch.  Pkarm,  Ges.,  1902,  p.  257).  Voir,  sur  le  même 
sujet  :  Joum.  Pharm.  et  Chim.,  [6],  t.  XIII,  pages  573  et  574. 

(2,  Liebig's  Annal.,  t.  CLXXIII,  p.  4. 


—  iiO  — 

C*'H»%  bouillant  à  158-159%  que  MM.  Schimmel 
et  C^"  (1)  ont  vu  s'y  déposer  un  composé  cristallin  fon- 
dant à  167*  et  auquel  MM.  Soden  et  Rojahn  (2)  ont 
attribué  la  formule  C'*H**0*.  Les  recherches  ont  porté 
sur  les  fractions  de  l'essence  de  calamus  du  Japon  qui 
bouillent  à  une  température  élevée. 

L'essence  a  été  d'abord  agitée  avec  une  solution  de 
carbonate  de  soude  à  2  p.  100  qui  en  sépara  les  acidtè 
heptylique  normal  eipalmitique.  Puis,  l'agitation  avec  la 
potasse  à  2  p.  100  permit  d'en  retirer  un  phénol  qui  fut 
caractérisé  comme  étant  de  Veugênol 

CH2— CH  =  CH» 
C«H3^0CH3 

Son  dérivé  benzoïlé  fond  en  effet  à  70^5-71^ 

L'essence  fut  ensuite  traitée  par  le  bisulfite  de  soude 
et  la  solution  aqueuse,  séparée  de  l'huile  surnageante, 
fut  décomposée  par  le  carbonate  de  soude;  l'auteur 
obtint  ainsi  une  huile  odorante,  très  instable,  laissant 
bientôt  déposer  des  cristaux  fondant  à  114""  d'aldéhyde 
asaryliqzie  ou  aldéhyde  2.  4.  ^-triméthyloxybenzolque 
CHO-C«H^-(OCff)». 

L'essence,  ainsi  privée  de  composés  aldéhydiques, 
fut  saponifiée  par  la  potasse  alcoolique,  ce  qui  permit 
d'en  séparer  un  peu  d'acide  palmitiqtie  et  d*acide  acé- 
lique  qu'elle  renfermait  à  l'état  d'éthers. 

Enfin,  on  la  soumit  à  la  distillation  fractionnée. 
L'auteur  retrouve  ainsi  le  composé  C"H"0*  qu'il 
nomme  calaméone.  Ce  corps  cristallise  dans  l'alcool  en 
prismes  rhombiques  fondant  à  168"*,  très  solubles  dans 
l'acide  acétique,  l'alcool,  le  chloroforme,  moins  soluble 
dans  Téther,  le  sulfure  de  carbone,  très  peu  soluble 
dans  l'éther  de  pétrole.  Il  est  dextrogyre  a©  =  —  8**  à 
26'',  en  solution  alcoolique.  Les  propriétés  chimiques  de 
ce  composé  le  rapprochent  du  cinéol;  comme  lui,  il  fixe 


(1)  BericM.  der  deuisch,  Pharm,   Ges.,  1899,  p.  8. 

(2)  Pharm,  ZeiL,  1901,  p.  243. 


r"^ 


—  111  — 

HCl  ou  2Br  :  le  dérivé  brome  C"H"0*Br'  se  décom- 
pose, déjà  à  la  température  ordinaire,  comme  le  fait  le 
bromure  de  cinéol,  en  donnant  le  bromure  C"H'*Br. 
Comme  au  cinéol,  Tacide  sulfurique  étendu  ou  le  chlo- 
rure d'acétyle  lui  enlèvent  2H^0  en  le  transformant  en 
nn  carbure  que  l'auteur  appelle  le  calamène  C"fl".  Ce 
carbure  est  liquide  ;  il  bouta  144**  sous  15™°*  de  pres- 
sion; sa  densité  à  23''  est  0,9i24;  il  est  lévogyre 
a»  =  —  11%31  à26^  Son  chlorhydrate  C"H"HCl  fond 
à  108*. 

La  calaméone,  traitée  par  le  permanganate  de  potasse, 
se  transforme  en  acide  calaméonique  C"H**0*,  qui  fond  à 
138*;  son  hydrate  C"H**0*.H*0  fond  à  153^ 

En  solution  éthérée,  la  calaméone  donne,  avec  le 
sodium,  une  combinaison  pulvérulente,  répondant  à  la 
formule  C'*H**0*Na,  qui  pourrait  lui  faire  attribuer  une 
fonction  alcoolique,  si  l'anhydride  acétique  ou  l'iso- 
eyanate  de  phényle  ne  donnaient  pas,  avec  elle,  des 
réactions  négatives. 

Les  parties  de  l'essence  bouillant  plus  haut  que  la  cala- 
méone, additionnées  d'éther  ou  d'éther  de  pétrole,  puis 
refroidies  fortement,  laissèrent  déposer  des  cristaux 
ii*<uarone  ovipropényl  2.  4.  ^'triînétkoxybenzine 

C(0CH»)CH 
CH»— CH  =  CH^C<f^>C(0CH3) 
CH  C{0CHS) 

L'auteur  put  enfin  isoler  de  l'essence  de  calamus  un 
carbure  C**H",  bouillant  à  151**  sous  22""  de  pression, 
dont  les  propriétés  sont  différentes  de  celles  du 
calamène. 

Comme,  en  dehors  des  petites  quantités  d'eugénol  et 
d'aldéhyde  asarylique,  l'essence  de  calamus  ne  ren- 
ferme que  de  Tasarone  dont  la  constitution  comporte  la 
présence  de  trois  groupements  méthoxyle  (OCH'),  on 
peut,  approximativement,  doser  ce  composé  en  déter- 
minant, par  la  méthode  de  M.  Zeisel,  la  quantité 
diodure  de  méthyle  que  fournit  l'essence  sous  l'action 


—  112  — 

de  l'acide  iodhydrique.  Cette  méthode  permettra  de  se 
rendre  compte  de  la  valeur  d'une  essence  de  calamus, 
en  comparant  les  résultats  obtenus  avec  ceux  de 
l'auteur  : 

Indico 
Densité       de  méthylc  Asarone 

Essence  de  calamus 0,9620  15,34  7,08  p.  100 

—  0,9615  15,97  7.38p.  100 

M.  G. 

Sur  1  essence  de  rue  et  sur  les  réactions  des  acétones  î 
qui  la  composent;  par  M.  C.  Mannich  (i).  —  On  sait  j 
depuis  longtemps  que  la  partie  principale  de  Tessence  j 
de  rue  d'Europe  est  formée  de  méthylnonylcétone  nor^  \ 
maie  CH^-CO-G^H*«  et  M.  Thoms  a  montré  (2)  qu'elle 
renferme  en  outre  de  la  méthylheptylcétone  nor- 
male Cfl'-CO-C/H*'  déjà  rencontrée  dans  l'essence  de 
rue  d'Algérie  par  MM.  Soden  et  Heule  (3).  Tandis  que 
l'essence  européenne  renferme  environ  90  p.  400  de 
méthylnonylcétone  et  de  1  à  5  p.  100  de  méthylheptyl- 
cétone, l'essence  algérienne  est  formée  principalement 
de  méthylheptylcétone.  Cette  dernière  présente  un 
intérêt  particulier  parce  qu'elle  était  inconnue  avant  les 
recherches  de  MM.  Soden  et  Henle;  aussi  M.  Mannich 
en  a-t-il  préparé  un  certain  nombre  de  dérivés.  Il  fait 
connaître  en  même  temps  quelques  réactions  de  la 
méthylnonylcétone . 

L'auteur  a  transformé  ces  acétones  en  alcools  corres- 
pondants en  les  réduisant  par  le  sodium  et  l'alcool.  Le 
méthylnonylcarbinol  CIP-CHOH-C'H*'  bout  à  120^ 
sous  14"°*  de  pression;  son  éther  acétique  bout 
à  147°-149**  sous  42""  de  pression,  son  éther  benzoïque 
à  198^-200**  sous  15""  de  pression;  son  éther  oxalique 
fondà34%5. 

Le  méthylheptylcarbinol  CH'-CHOH-C^H*^  bouta  87%5 
sous  10""  de  pression. 

(1)  Ueber  Rautenoel  nnd  Reactionen  der  Ketone  desselben  (Bei^ichle 
der  deutsch.  pharm.  Gea,,  1902,  fasc.  7,  p.  267). 

(2)  Journ.  Pkarm.  et  Chim.,  (6),  t.  XIII,  p.  483, 

(3)  /6id.,l.XIV,  p.  170. 


—  113  — 

Eq  faisant  bouillir  le  méthylaonylcarbinol  avec 
l'acide  sulfurique  à  60  p.  100,  on  obtient  à  la  fois  Téther 
oxyde  C**H**0  elle  carbure  élhylénique  correspondants. 
L'éther  oxyde  bout  à  198'*-200°  sous  10°*"  de  pression;  le 
carbure  C**ll"  est  un  liquide  incolore,  très  mobile,  qui 
bout  à  192'*-193**;  l'auteur  pense  qu'il  est  principale- 
ment formé  d'un  undécylène  ayant  pour  constitu- 
tion CH*=CH-C'H";  Toxydation  par  le  permanganate 
de  potasse  le  transforme  en  effet  en  acide  carboniqtie  et 
ueide  capHque  CH»-(CB^)»-CO*H. 

La  réduction  par  l'hydrogène  naissant  des  oximes  des 
méthylheptylcétone  et  métïiylnonylcétone  n'a  fourni  à 
Taoteur  qu'une  petite  quantité  des  aminés  correspon- 
dantes. 

Ces  acétones  se  condensent  sous  l'influence  de  l'acide 
chlorhydrique  :  laseconde  fournit  ainsi  YacétoneÇ^^W^O, 
(juiboutà214**-216**sous  10°*°*  de  pression,  et  quel'ébulli- 
tion  avec  l'acide  sulfurique  à  60  p.  100  dédouble  en  deux 
molécules  de  l'acétone  primitive.  L'oxime,  l'hydrazone, 
la  semicarbazone  de  ce  composé  sont  liquides;  sa  com- 
binaison avec  l'amidoguanidine 

.AzH 
AzH«— AiH— Cf 

\AzH« 

fournit  au  contraire  un  picrate  cristallisé  qui  fond  à 
^25•-126^ 

La  méthylheptylcétone,  traitée  de  même,  donne  une 
acétone  C"B"0,  qui  n'a  pas  encore  été  obtenue  absolu- 
ment exempte  de  chlore.  Celle-ci  bout  à  1 84^-1 85*" 
sous  14""  de  pression.  Le  picrate  de  sa  combinaison 
avec  l'amidoguanidine  fond  à  130"*-!  31^, 

M.  G. 

Transformation  de  ratropine  en  d-  et  /-hyoscyamine; 
par  M.  T.  Ameno3Uya  (1).  —  L'atropine  est  inactive  sur 
la  lumière  polarisée,  Thyoscyamine  est  lévogyre  et  Ton 

<1)  U«berfoehraDg  des  Alropina  in  e/-  aad  Z-Hyoscyamia  {Archiv  der 
i**arm.,  t.  CCXL,  p.  498,  1902). 

^nmi.  4e  Pkarm^  tt  de  Chim,  S*  lia»,  t.  XVn.  (!•'  février  1903.)  8 


I 


—  114  — 

sait  que  ces  deux  alcaloïdes  sont  faciles  à  dédoubler  en 
acide  tropique  et  tropine.  Gandamer  a  montré  (i)  que 
la  tropine  provenant  du  dédoublement,  soit  de  l'un,  soit 
de  l'autre  de  ces  alcaloïdes,  est  tout  à  fait  inactive  sur  la 
1  umière  polarisée.  Tandis  que  Tacide  tropique  provenant  \ 
de  rhyoscyamine  est  actif,  celui  que  donne  Tatropine  est  \ 
un  racémique,  dédoublable  en  acide  tropique  droit  et  | 
acide  tropique  gauche.  ! 

Si  Ton  parvient  plus  tard  à  dédoubler  Tatropine  en 
ses  deux  composants  actifs,  il  est  très  probable  que  ces 
deux  derniers  seront  identiques  aux  deux  hyoscyamines 
droite  et  gauche  déjà  connues;  mais  ce  dédoublement  n'a 
pas  encore  été  effectué.  ] 

A  son  défaut,  l'auteur  montre  que  l'on  peut  faire  la      ^ 
synthèse  de  ces  deux  hyoscyamines  en  partant  de  l'acide 
tropique  racémique  et  de  la  tropine  inactive  préparés      l 
au  moyen  de  Tatropine.  ; 

Pour  cela,  il  dédouble  cet  alcaloïde  par  les  méthodes 
connues  ;  puis  il  sépare  l'acide  tropique  racémique  en 
ses  composants,  Tacide  droit  et  l'acide  gauche,  en  sou- 
mettant à  la  cristallisation  fractionnée  leurs  sels  do 
quinine.  Il  combine  ensuite  chacun  de  ces  deux  acides 
actifs  à  la  tropine  et  obtient  des  chloraurates  dont  les 
propriétés  sont  identiques  respectivement  aux  mêmes 
sels  de  l'hyoscyamine  droite  et  del'hyoscyamine  gauche. 

L'auteur  a  donc  bien  transformé  l'atropine  en  d-  et 
i-hyoscyamines.  M.  G. 

Transformation  de  l'acide  d-  glycuronique  en  /-xylose  ; 
par  MM.  Salkowski  et  Neuberg  (2).  —  On  sait  depuis 
longtemps  que,  sous  l'influence  de  fermenls  figurés  ou 
non  figurés,  certains  composés  à  fonction  acide  perdent 
les  éléments  de  l'acide  carbonique  en  donnant  des  com- 
posés plus  simples.  C'est  ainsi  que  la  lysine 

AzH«— (CH«)*—CH(AzH«)-C0«H 

(1)  Archiv  d.  Pharm.,  t.  CCXXXIX,  p.  294  (1902). 

(2)  Die  Verwandlung  von  (f-glycaronsaeare  in  /-xylose  {Zeitschrift  f. 
pkysiol.  Chem.j  t.  XXXVI,  p.  261). 


-  115  — 

se  transforme  en  cadatérine  AzH'-(CH*)*^-AzH* ,  que 
Yomitiine  AzH*-(CH'j^-CH(AzH*)-CO^H  donne  naissance 
à  la  putrescine  (1)  AzH*-(CH*)*-AzH%  sous  Tinfluence 
des  bacléries  de  la  putréfaction.  C'est  ainsi  encore  que 
\Ktyrimne  OH4-C»H*-CH»-CH(AzH*).CO'H2,  soumise  à 
l'action  de  la  trypsine^  se  transforme  en  paraoxyphé- 
nylamine  Oni-C*H*-CH'GH-AzH\. 

MM.  Salkowski  et  Neuberg  viennent  d'obtenir,  avec 
Vaeide  à-glycuraniqite ^  une  réaction  du  même  genre: 
soas  rinfluence  des  ferments  de  la  putréfaction,  cet  acide 
se  transforme,  par  perte  d'acide  carbonique,  en  \-xylose, 

COH~(CHOH)*— CO«H  =  COa+COH— (CHOH)»— CHSQH 
Acide  glycuronique  Xjiose 

L'acide  rf-glycuronique  est  le  premier  produit  d'oxy- 
dation du  ci-glucose  ;  sa  transformation  en  2-xylose  est 
le  premier  exemple  du  passage,  par  les  moyens  biolo- 
giques, de  la  série  </  à  la  série  l  des  hydrates  de  carbone. 

M.  G. 

Sur  un  nouvel  anhydride  du  glycocoUe  ;  par  MM.  Bal- 
MAîio  et  Trasciatti  (2).  —  En  chauffant  le  glycocoUe 
HO-CH«-CII*-AzHVà  1500-170^  en  tube  scellé  avec  de  la 
glycérine,  MM.  Balbiano  et  Trasciatti  ont  obtenu  une 
substance  cornée  dont  la  composition  répond  à  la  for- 
mule :C*H'OAz)".  Ce  serait  un  anhydride  du  glycocoUe, 

En  chauffant  ce  composé  à  160''-170''  pendant  8  heures 
avec  de  l'eau  ou  bien  à  100°-110*  pendant  quelques  ins- 
tants avec  de  l'acide  chlorhydrique  ou  de  l'acide 
aolfurique  à  38  p.  100,  on  le  dédouble  en  glycocoUe 

(C«H»0Az)«  +  7iH»0  =  nC2H«'0«Az. 

L*eau  mère  de  la  préparation  de  cet  anhydride  corné 
renferme  l'anhydride  de  Curtius, 


>C0— AzHv 
(C«H80Ai)«     ou      CH«C  >CH«. 

\AzH-C0/ 


M.  G. 


(1)  JQum.   de  Pharm,  et  de  CAtm.,(6),  t.  XVI,  p.  263. 
(î)  GazHtta  chim.  italian.,  t.  XXXII,  !'•  partie,  p.  218. 


1 


—  116 


Sur  la  détermination  des  principes  azotés,  qui  existent 
dans  Turine,  au  moyen  du  chlorure  mercurique; 
par  M\I.  Ernest  Freund  et  Richard  Fellner  (1).  — 
On  tend  acluellement  à  accorder  une  grande  impor- 
tance au  rapport  qui  existe  entre  les  différents  maté- 
riaux azotés  éliminés  de  l'organisme  par  Turine  ;  aussi 
a-t-on  imaginé  de  nombreux  procédés  plus  ou  moins 
indirects  pour  résoudre  ce  problème  compliqué.  Les 
auteurs  ont  cherché  à  isoler  ces  divers  principes  azotés 
en  se  basant  sur  ce  fait  bien  connu  que  le  chlorure  mer- 
curique précipite  les  dérivés  ammoniés  sous  des  formes 
diverses,  il  est  vrai,  mais  les  précipite  tous,  pourvu  que 
Ton  se  place  dans  des  conditions  voulues;  ce  sont  ces 
conditions  qu'ils  ont  déterminées  dans  le  travail  sui- 
vant. 

Leur  méthode  peut  se  résumer  ainsi  :  tous  les  com- 
posés azotés  de  Turine  peuvent  être  précipités  en  bloc 
par  le  chlorure  mercurique  employé  en  quantité  suffi- 
sante en  présence  d'un  excès  de  carbonate  de  soude; 
mais  on  peut  les  précipiter  successivement  et  fraction- 
nellement  à  condition  de  se  placer,  soit  dans  des  condi- 
tions déterminées  d'acidité  ou  d'alcalinité,  soit  en  pré- 
sence de  tel  ou  tel  sel  minéral. 

ACIDE  URIQUB   ET  BASES  XANTHIQUES 

Le  chlorure  mercurique  précipite  totalement  l'acide 
urique  et  les  bases  xanthiques  dans  certaines  condi- 
tions. 11  ne  faut  pas  que  la  solution  soit  trop  acide,  la 
précipitation  n'aurait  pas  lieu;  ni  qu^elle  soit  alcaline, 
lacréatinine  serait  entraînée;  enfin  il  faut  un  excès  de 
chlorure  mercurique. 

On  prend  50"^"'  d'urine,  on  les  additionne  de  \  gouttes 
d'une  solution  à  1  p.  100  de  sulfoalizarinate  de  sodium, 
puis  on  y  verse  :  1*^  de  Tacide  chlorhydrique  jusqu'à 
faible  réaction  acide;  2"*  d'une  solution  aqueuse  ren- 

(1)  ËRNBSTFRBUNDund  Richard  FELLNBR.UeberBestiminangder  stick- 
toffhaltigen  Urinbestandtheile  mit  Sublimât.  Hoppe-Seyler's  ZeiUckrift 
fur  Physiologische  Chemie,  t.  XXXVl,  p.  401  (1902^. 


—  117  — 

fermant  ia  quantité  voulue  de  chlorure  mercurîque 
[on  a  préalablement  fait  l'essai  sur  5^™^  d'urine;  on 
doit  mettre  assez  de  chlorure  mercurique  pour  que  le 
carbonate  de  soude  ajouté  à  l'urine  ainsi  traitée  donne 
ua  précipité  jaune  et  non  pas  blanc  ou  rouge  brun)  ; 
3*  de  Tacétate  de  soude  additionné  d'acide  acétique 
[solution  faite  comme  pour  le  dosage  de  l'acide  phos- 
phorique  par  le  procédé  à  Turane)  ;  on  s'aperçoit  qu'il  y 
a  assez  d'acétate  de  soude  dont  la  présence  est  néces- 
saire pour  faire  disparaître  l'acide  chlorhydrique  mis 
en  liberté  par  Taddition  de  sublimé,  quand  une  goutte 
dane  solution  de  diméthylamidobenzol  ne  donne  plus 
de  coloration  rouge  orangé. 

Le  précipité  formé  dans  ces  conditions  renferme  la 
totalité  de  Tacide  urique  et  des  bases  xanthiques. 

CRÉATI.M?(E  KT  AMUOiNIAQUE 

Dans  la  liqueur  séparée  par  (iltration  du  précipité 
précédent  on  verse  un  volume  égal  d'une  solution  à 
50  p.  iOO  d'acétate  de  soude.  On  obtient  un  précipité 
que  Ton  recueille  et  que  Ton  dissout  dans  l'acide  chlo- 
rhydrique ;  on  fait  de  cette  dissolution  un  volume  dé- 
terminé. 

Dans  une  partie  de  la  dissolution  on  fait  le  dosage 
total  de  Tazote  par  le  procédé  Kjeldahl,  ce  qui  donne 
Tazote  de  la  créatinine  et  celui  des  sels  ammoniacaux. 

Dans  une  autre  partie  on  ajoute  de  Tiodure  de  potas- 
sium et  on  alcalinise  par  la  potasse;  on  obtient  ainsi  un 
précipité  d*iodure  d'oxydimercurammonium  dans  lequel 
on  titre  le  mercure,  ce  qui  donne  par  suite  le  poids  de 
Tazote  des  sels  ammoniacaux.  La  différence  entre  ce 
poids  et  celui  de  l'azote  total  donne  le  poids  de  l'azote 
dû  à  la  créatinine. 

URÉE 

Lesauteurs  ont  reconnu  qu'un  mélange  de  S*'"''  d'acide 
chlorhydrique  fumant  et  de  lO'^"*  d'une  solution  saturée 
de  chlorure  mercurique  est  un  réactif  très  sensible  de 


—  118  — 

l'urée  quand,  après  l'avoir  ajouté  à  Turine,  on  alcali- 
nise  finalement  le  mélange  par  du  carbonate  de  sodium; 
il  peut  déceler  1  à  2  millièmes  d'urée.  Mais  il  faut  con- 
naître alors  la  quantité  de  mercure  renfermée  dans 
l'urine  pour  garder  les  proportions  d'acide  chlorhy- 
drique  et  de  mercure  quand,  dans  l'opération  suivante, 
on  ajoutera  de  l'acide  chlorhydrique  à  Turine  renfer- 
mant déjà  du  chlorure  mercurique.  On  fait  donc  sur 
une  portion  du  liquide  filtré  (débarrassé  d'acide  urique) 
un  dosage  de  mercure  par  la  méthode  .du  cyanure 
de  potassium  et  de  l'azotate  d'argent;  on  ajoute  à  une 
autre  portion  du  liquide  la  quantité  calculée  d'acide 
chlorhydrique  de  façon  à  réaliser  les  proportions  du 
réactif  précité;  enfin  on  neutralise  par  du  carbonate  de 
soude  en  poudre  et,  finalement,  on  ajoute  à  la  solu- 
tion son  volume  d'une  dissolution  de  carbonate  de 
sodium  à  10  p.  100. 

On  obtient  dans  ces  conditions  un  précipité  blanc  qui 
est  une  combinaison  mercurielle  de  l'urée  et  que  l'on 
recueille  sur  un  filtre. 

ACIDE  HIPPURIQUS  ET  AUTRES  PRINCIPES   AZOTÉS 

A  la  liqueur  précédente,  séparée  du  précipité,  on 
ajoute  du  chlorure  mercurique.  On  obtient  un  aibondant 
précipité  brun,  et  Ton  peut  s'assurer  que  la  liqueur  est 
complètement  privée  de  principes  azotés.  Le  précipité 
est  mis  à  barboter  dans  de  l'eau  avec  de  l'hydrogène 
sulfuré  :  il  se  forme  du  sulfure  de  mercure  et  deux 
autres  principes  quel'on  caractérise  de  lafaçon  suivante. 

Le  mélange  renfermant  le  sulfure  de  mercure  et  ces 
deux  principes  est  recueilli,  séché  et  traité  par  l'éther 
acétique  froid  ;  celui-ci  dissout  et  abandonne  par  éva- 
poration  des  cristaux  blancs  qui  ont  été  caractérisés 
comme  de  l'acide  hippurique.  On  le  traite  ensuite  par 
de  l'alcool  qui  dissout  et  abandonne  par  évaporation  un 
corps  blanc  d'apparence  cristalline,  qui  renferme  de 
l'azote,  mais  qui  ne  présente  aucune  des  réactions  de 
l'urée,  de  l'acide  urique  ou  de  l'acide  hippurique,  ni 


119  — 

des  bases  xanthiques;  c'est  un  dérivé  encore  inconnu 
de  Tazote  extractif. 

Les  urines  albumineuses  doivent  être  préalablement 
privées  d'albumine  en  les  coagulant  par  la  chaleur  en 
présence,  non  pas  d'acide  acétique,  mais  d'acide  chlo- 
rhydrique. 

Les  sucres  ne  gênent  pas  les  réactions  sur  lesquelles 
sont  basées  les  séparations  précédentes. 

Les  peptones,  les  albumoses,  l'urobiline,  sont  entraî- 
nées dans  la  précipitation  des  bases  xanthiques. 

Les  auteurs  se  proposent  d'appliquer  ces  recherches 
préliminaires  à  l'analyse  des  urines  pathologiques,  en 
titrant,  soit  par  un  dosage  de  mercure,  soit  par  un  dosage 
d'azote,  les  différents  produits  qu'ils  ont  ainsi  réussi  à 
séparer.  E.  L. 

'Les  ferments  solubles  dans  le  lait;  par  M.  L.-M.  Spol- 
VBiiiM  (1).  —  L'auteur  est  parti  de  la  théorie  d'Escherich 
d'après  laquelle  le  lait  ne  serait  pas  seulement  un  ali- 
ment, mais  aussi  une  source  de  ferments;  il  a  entrepris 
une  série  de  recherches  qui  l'ont  conduit  aux  conclu- 
sions suivantes  : 

On  trouve  dans  le  lait  de  femme  et  de  divers  animaux 
un  ferment  trypsique,  très  actif  dans  les  laits  de  vache, 
de  chèvre  et  de  chienne,  moins  actif  dans  ceux  de 
femme  et  d'ânesse.  Il  existe  aussi  dans  ces  laits  un  fer- 
ment pepsique,  mais  ce  dernier  est  doué  d'une  faible 
activité.  L'amylase,  qu'on  trouve  toujours  dans  les  laits 
de  femme  et  de  chienne,  manque  dans  ceux  de  chèvre  et 
de  vache  et  ne  se  rencontre  que  d'une  façon  intermit- 
tente dans  celui  d'ânesse.  On  trouve  dans  les  laits  de 
femme  et  de  chienne  un  ferment  capable  de  dédoubler 
le  salol  en  phénol  et  acide  salicylique  ;  très  actif  dans  le 
lait  d'ânesse,  cet  enzyme  n'existe  pas  dans  ceux  de 

(1)  Ueber  PoUflche  Milchfermente  und  geeigneteMcthuden,  Fermente, 
die  im  normalen  Zastande  fehlen,  in  der  Milch  einigcr  Tiere,  zu  erzeu- 
g«T»;  Zentr.  f.  Bakt.  «.  Paras.,  réf.,  t.  XXXII,  p.  321;  d'après  Apo- 
ihtktrZtitung,  XVII,  p.  760,  1902. 


—  120  — 

vache  et  de  chèvre.  Dans  tous  les  laits  examinés,  on  a 
trouvé  une  lipase  d'activité  variée.  Les  laits  de  vache 
el  de  chèvre,  totalement  dépourvus  d'amylase,  renfer- 
ment une  oxydase  énergique;  par  contre,  les  laits  de 
femme  et  de  chienne  ne  contiennent  que  des  traces  de 
ce  ferment.  Tous  les  laits  examinés  contiennent  un 
ferment  glycoly  tique. 

Le  lait  ne  saurait  donc  être  considéré  comme  un 
simple  mélange  de  principes  nutritifs,  mais  comme  une 
solution  d'éléments  doués  d'activités  biochimiques  di- 
verses. 

Au  point  de  vue  fermentaire,  les  laits  peuvent  être 
classés  en  deux  catégories,  ceux  des  carnivores  (femme, 
chienne)  et  ceux  des  herbivores  (vache,  chèvre);  les 
premiers  contiennent  tous  les  ferments  qui  ont  été  re- 
cherchés, alors  que  quelques-uns  de  ces  ferments  font 
défaut  dans  les  seconds.  • 

Les  ferments  solubles  du  lait  ne  doivent  pas  être  con- 
sidérés comme  spécifiques,  ou,  pour  mieux  dire,  comme 
caractéristiques  de  chaque  espèce  d'animal  ;  on  peut,  en 
effet,  par  une  alimentation  appropriée,  chez  la  chèvre 
par  exemple,  faire  apparaître  dans  le  lait  tous  les  fer- 
ments trouvés  dans  les  laits  de  femme  et  de  chienne.  La 
présence  de  ces  divers  ferments  est  donc  liée  d'une 
façon  étroite  au  mode  de  nourriture  de  l'animal  qui 
fournit  le  lait. 

La  conclusion  pratique  de  tous  ces  faits,  c'est  que 
l'enfant  doit  être  nourri  de  lait  cru  trait  aseptiquement, 
et  que  le  seul  mode  utilisable  de  conservation  du  lait  est 
la  méthode  frigorifique'qui  a,  sur  la  stérilisation  par  la 
chaleur,  le  grand  avantage  de  ne  pas  faire  perdre  au  lait 
une  grande  partie  de  ses  principes  actifs. 

H.  H. 

Procédé  de  dosage  de  la  glycérine  dans  le  vin  ;  par 
M.  A.  Trillat  (i).  —  Ce  procédé  repose  sur  la  pro- 

(1)  Ac.  d.  8c.,  CXXXV,  903,  24  novembre  1902. 


—  121  — 

priélé  que  possède  l'éther  acétique,  débarrassé  de  ses 
impuretés,  de  dissoudre  la  glycérine  dans  une  propor- 
lion  d'environ  9  p.  100  à  la  température  ordinaire,  à 
l'exclusion  des  autres  éléments  contenus  dans  l'extrait 
sec  d'un  vin. 

La  glycérine  extraite  par  le  mélange  éthéro-alcoo- 
Uquc  est  très  impure  :  c'est  ainsi  qu'un  vin,  traité  avec 
tous  les  perfectionnements  apportés  à  cette  méthode,  a 
donné  une  glycérine  qui,  à  l'analyse,  a  fourni  les 
chiffres  suivants  : 

Glyc<Srino  extraite        Théorie 

Carbone 42  39,13 

Hydrogène 9,10  8,70 

Oxygène  (par  diff.) 48,90  52,17 

100,00  100,00 

Cette  glycérine  ainsi  extraite  laisse  un  résidu  minéral 
relativement  considérable,  qu'on  peut  évaluer  de  5  à 
12  p.  100  de  son  poids. 

Il  est  facile  de  se  rendre  compte,  par  expérience,  de 
la  cause  de  ces  résultats.  L'alcool,  même  absolu,  dis- 
sout, kla  faveur  d'une  très  petite  quantité  de  glycérine, 
certaines  matières  extractives  et  une  notable  propor- 
tion de  sels  minéraux  :  la  présence  de  l'éther  ne  fait 
qu'amoindrir  ces  inconvénients  sans  les  supprimer.  Il 
en  résulte  que,  quelles  que  soient  les  proportions  du 
mélange  éthéro-alcoolique,  on  obtient  toujours  un  pro- 
duit impur,  d'aspect  jaunâtre,  et  dont  la  composition 
est  très  éloignée  de  celle  de  la  glycérine.  L'emploi  de 
Téther  acétique  dans  certaines  conditions  déterminées 
supprime  ces  inconvénients. 

On  mesure  oO^n  :  ^^  vin  et  on  les  yerse  dans  une  petite  capsule  en 
VfQQt  placée  au  bain-marie.  On  érapore  ayec  précaution,  à  nne  tem- 
péntQre  d'cnfiron  10«,  les  deux  tiers  à  peu  près  du  liquide.  A  ce  mo- 
ment, oa  ajoute  dans  la  capsule  5sc  de  noir  animal  pulférisé,  on  mé- 
lange intimement  arec  le  résidu  et  l'on  continue  d'éraporer  jusqu*à  sic- 
cité  complète.  Le  résidu,  après  refroidissement,  est  broyé  dans  un 
mit\itt  àTec  5st  de  chaux  Tire.  Le  mélango  se  présente  alors  sous 
forme  d'ane  poudre  grise  ne  s*agglutinant  pas  et  n'adhérant  pas  aux 
doigu.  Cette  poudre  est  placée  dans  un  flacon  et  fortement  agitée  pen- 


122  — 


1 


dant  quelques  minutes  &Yec  ZO*^^^  d'éther  acétique  desséché  et  débar- 
rassé d'alcool.  On  filtre  en  décantant  et  en  ayant  soin  de  repasser  les 
premières  portions  du  liquide  qui  entraîne  un  peu  de  chaux  au  début 
et  Ton  recommence  une  deuiiôme  fois  le  même  traitement.  On  obtient 
ainsi  un  liquide  clair  contenant  en  dissolution  la  totalité  de  la  glycé- 
rine qu'il  s'agit  maintenant  de  séparer.  Dans  ce  but,  l'éther  acétique 
est  évaporé  en  plusieurs  fois  dans  une  capsule  tarée  semblable  à  celle 
dont  on  se  sert  pour  les  extraits  de  vin,  d'abord  au  bain-marie  pour 
chasser  la  plus  grande  partie  de  Téther  acétique,  puis  à  l'étuve  à  60<^ 
jusqu'à  poids  constant  {i^  30"^  environ). 

11  reste  à  peser  la  capsule  munie  de  son  couvercle  et  à  évaluer  par 
différence  le  poids  de  la  glycérine,  en  prenant  des  précautions  que 
nécessite  la  grande  hygroscopicité  du  résidu. 

La  glycérine  ainsi  obtenue  est  à  peine  colorée  en  jaune  paille,  elle  a 
un  goût  franchement  sucré  :  ce  résultat  n'est  donné  par  aucune  autr^ 
méthode. 

La  combustion  d'une  glycérine  extraite  d'un  vin  traité  par  la  méthode 
précédente  a  donné  les  chiffres  suivants  : 

Carbone 38,86 

Hydrogène 8,62 

Oxygène  (par  différence) .' 52,52 

Le  résidu  minéral  n'atteint  pas  1  p. 100  du  poids  do  la  glycérine  :  on 
peut  le  négliger  dans  les  cas  ordinaires. 

L'éther  acétique  doit  être  soigneusement  déshydraté  et  débarrassé 
par  distillation  de  l'alcool  qu'il  contient  presque  toujours  comme 
impureté. 

La  chaux  en  poudre  a  pour  but  d'enlever  les  dernières  portions 
d*humidité  et  de  neutraliser  l'acidité  de  l'extrait. 

L'auteur  se  sert,  depuis  plusieurs  années,  de  cette 
méthode  pour  évaluer  la  glycérine  dans  les  vins  et 
même  dans  le  cas  de  vins  glucoses  à  SO*""  par  litre  (1). 

A.  R. 

Composition  d'un  vin  altéré  par  le  mycoderma  vini; 
par  M.  X.  RocQUEs  (2).  —  L'auteur  a  eu  l'occasion,  au 

(1)  Ce  travail  est  très  intéressant;  mais,  puisque  M.  Trillat  dit  en  ter- 
minant que  ce  procédé  réussit  pour  les  vins  à  30ff'  de  sucre  par  litre, 
cela  semble  montrer  qu'il  ne  donne  pas  de  bons  résultats  avec  des  vins 
très  sucrés.  Or,  il  y  aurait  grande  utilité  à  posséder  un  procédé  de 
dosage  de  la  glycérine  dans  les  vins  très  sucrés.  Les  autres  moyens,  celui 
de  M.  Laborde  notamment,  bien  exécutés,  fournissent  des  résultats  satis- 
faisants avec  les  vins  ordinaires. 

(2)  Ann.  de  chim,  analyt.,  15  juin  1902. 


—  123  — 

cours  d'une  expertise,  d'analyser  un  échantillon  de  vin 
range  qui  avait  été  fortement  envahi  par  le  mycoderrmi 
mi,  La  bouteille  qui  contenait  cet  échantillon  avait  été 
légèrement  cassée  au  goulot,  et,  comme  elle  était  cou- 
chée, la  moitié  du  liquide  s'était  répandue.  Le  vin  qui 
restait  dans  la  bouteille  offrait  une  grande  surface  à 
Fair;  le  myccderma  vint  s'y  était  développé  dans  des  con- 
ditions très  favorables,  puisque  cette  bouteille  était 
placée  dans  une  cave  à  une  température  de  10  à  15  de- 
grés. Les  conditions  étaient,  au  contraire,  défavorables 
au  développement  du  mycoderma  aceti,  et  l'examen  mi- 
croscopique n'en  montrait  pas  la  présence. 

Âa  moment  où  le  vin  a  été  analysé,  il  avait  un  mois 
de  séjour  dans  la  cave  où  il  était  déposé;  l'auteur  pos- 
sédant un  échantillon  du  même  vin  n'ayant  subi  aucune 
altération  a  pu.  en  analysant  comparativement  les  deux 
échantillons,  se  rendre  compte  des  modifications  que  le 
développement  An' mycoderma  vint  avait  fait  subira  la 
composition  du  liquide. 

Voici  les  deux  analyses  : 

Vin  envahi 
par  le 
Vin  non  mycoderma 

altéré  vini 

Alcool  p.  100  en  ▼olumo 9«3  5*7 

Kxtnit  sec  à  100  degrés 18,45  16,57 

Extrait  dans  le  Tide 24,10  21,80 

Sucre  réducteur 1,70  2,23 

Sulfate  de  potasse 1,10  1,07 

Tartre  (dosage  direct) 2,39  2,22 

Tartre  correspondant  à  l'acide  tar- 

trique  toUl 3,08  2,93 

Addilél  totale 5,18  4,80 

en        axe 3,23  2,80 

80*H»  !  TolatUe 1,93  2,00 

On  voit  que  l'alcool  a  été  fortement  attaqué  par  le 
mycoderma  vini.  Cet  organisme  oxyde  l'alcool  en  don- 
nant de  Tacide  carbonique  et  de  l'eau.  L'auteur  a  voulu 
vérifier  s'il  s'était  formé,  dans  le  vin  envahi  par  le 
mycoderma  tini,  une  quantité  notable  d'aldéhyde.  Pour 
cela,  il  a  distillé  100*^"'  de  chacun  des  deux  vins,  et  il  a 


—  124  — 

recueilli  10*^™',  dans  lesquels  il  a  dosé  colorimétrique- 
ment  l'aldéhyde  au  moyen  du  bisulfite  de  rosaniline. 
L'analyse  a  donné  : 

Aldéhyde  par  litre  • 

Vin  non  altéré 0»M08 

Vin  altéré 0s%295 

Il  y  a  donc  eu  production  d'une  quantité  sensible 
d'aldéhyde. 

Les  matières  exlractives  ont  subi  une  légère  dimi- 
nution; celle-ci  a  porté,  en  partie,  sur  la  matière  colo- 
rante, qui  a  été  retenue  sous  forme  de  laque  par  les 
cellules  du  mycoderma  vint.  L'intensilé  colorimétrique 
du  vin  alléré  a  diminué  d'environ  10  p.  100  ;  le  vin  non 
altéré  est  plus  violacé  que  le  vin  altéré. 

Les  matières  réductrices  ont  légèrement  augmenté. 
L'acide  tarlrique  n'a  pas  été  attaqué  par  le  mycoderma 
vint.  Enfin,  on  a  observé  une  légère  diminution  de  l'aci- 
dité fixe.  Quant  à  l'acidité  volatile,  elle  n'a  presque  pas 
augmenté.  A.  R. 

Dosage  du  fusel  dans  les  liquides  alcooliques;  par 
M.  E.  Bechmann  (1).  —  L'auteur  a  indiqué,  il  y  a  deux 
ans^  un  procédé  pour  doser  le  fusel  dans  les  liquides 
alcooliques. 

Il  a  perfectionné  et  simplifié  le  mode  opératoire  qu'il 
avait  primitivement  indiqué.  Il  opère  de  la  manière 
suivante  : 

a)  Extraction  du  fuseL  —  Dans  une  boule  à  décan- 
tation d'une  capacité  de  200^™'  environ,  on  introduit 
20»*^  de  chlorure  de  calcium  granulé  pur,  puis  SO*""**  de 
l'eau-de-vie  à  essayer.  Cette  eau-de-vie  doit  marquer 
au  maximum  30°.  On  agile  pour  dissoudre  le  chlorure 
de  calcium,  puis  on  refroidit  sous  un  courant  d'eau. 
On  ajoute  30^'"^  de  tétrachlorure  de  carbone;  on  agite 
pendant  10  minutes  au  moyen  de  Tugitateur  Reckling- 
hausen. 

(1)  Zeits.  f.   Untersuch.  der  Nahrungs   u.   Genuss.,  1901,   p.  1039; 
d*apr.  Ann,  de  Chim»  analyt.t  15  juin  1902. 


w^r^^- 


—  ^25  — 


On  laisse  reposer,  puis  on  transvase  le  tétrachlorure 
dans  une  autre  boule  à  décantation  contenant  20  à  25""^ 
d'eau. 

On  agite  une  seconde  fois  le  liquide  avec  20*^™^  de 
téfarachlorure  pendant  10  minutes.  On  décante  le  dissol- 
vant et  on  rajoute  à  celui  qui  a  servi  au  premier  épui- 
sement. On  fait  encore  deux  autres  extractions,  cha- 
cune avec  20^"'  de  tétrachlorure,  qu'on  agite  pendant 
i3  minutes. 

La  boule  à  décantation,  contenant  20  à  25"^*"'  d'eau  et 
le  tétrachlorure  provenant  des  quatre  épuisements  de 
Teaude-vie,  est  agitée  pendant  5  minutes,  de  manière 
à  dissoudre  dans  l'eau  la  petite  quantité  d'alcool  éthy- 
lique  entraînée  par  ]e  dissolvant.  Les  petites  portions 
d'alcools  supérieurs  entraînés  par  l'eau  en  sont  enle- 
vées en  ajoutant  lO*?'  de  chlorure  de  calcium  sec  et  en 
traitant  deux  fois  par  40^'  de  tétrachlorure  de  carbone. 

b]  Ethérification  du  fv^eL  —  La  solution  de  tétrachlo- 
rure de  carbone,  qui  est  légèrement  trouble,  est  addi- 
tionnée d'une  petite  quantité  de  chlorure  de  calcium 
fondu,  et  Ton  agite  jusqu'à  ce  que  le  liquide  soit  lim- 
pide. On  filtre  dans  un  flacon  bouché  à  Témeri,  en  ver- 
saut  sur  un  entonnoir  à  courte  douille  garni  de  coton 
de  verre;  on  lave  avec  du  tétrachlorure  sec.  Pour  faire 
Véthérification,  on  ajoute  environ  S»*"  de  bisulfate  de 
soude  pulvérisé  et  3**^  de  nitrite  de  soude.  Le  dégage- 
ment d'acide  nitreux  commence  aussitôt  ;  on  laisse  en 
contact  pendant  une  demi-heure,  puis  on  filtre  dans  un 
autre  flacon  sur  du  coton  de  verre;  on  lave  avec  du 
tétrachlorure. On  ajoute  à  la  solution  '^^^  de  bicarbonate 
de  soude  pulvérisé.  Lorsqu'après  agitation  le  dégage- 
ment d'acide  carbonique  a  cessé,  on  ajoute  de  l'eau 
pour  dissoudre  le  bicarbonate  en  excès  et  l'on  sépare 
le  tétrachlorure  dans  un  entonnoir. 
c)  Saponification  de  Véther  nitreux  et  dosage  du  nitrite, 

—  L'auteur  opérait  primitivement  le  dosage  de  l'éther 

nitreux  par  le  traitement  au  moyen  d'un  protosel  de 

fer  et  d'HCl;  il  mesurait  le  volume  d'azote  ainsi  pro- 


—  126  — 

duit.  II  a  simplifié  le  procédé  en  saponifiant  l'éther 
nitreux  au  moyen  de  SO*H*  et  titrant  l'acide  nitreux 
par  le  permanganate  de  potasse. 

La  solution  de  tétrachlorure  de  carbone  est  agitée 
fortement  et  à  plusieurs  reprises  avec  10''*'  de  SO*H* 
concentré;  on  verse  ensuite  le  contenu  du  flacon  dans 
environ  iOO^^  d'eau  dans  laquelle  on  a  mis  quelques 
fragments  de  glace  ;  on  rince  avec  un  peu  d'eau  glacée 
et  l'on  titre  en  versant  dans  le  tout  une  solution  de 
permanganate  au  1/1000. 

Séparation  des  aldéhydes.  —  Si  l'eau-de-vie  renferme 
des  aldéhydes,  il  est  nécessaire  de  les  séparer.  Pour 
cela,  on  agite  la  solution  de  tétrachlorure  avec  du 
bisulfite  de  soude.  On  sépare  celui-ci  et  on  lave  avec 
de  l'eau. 

Les  vins  concentrés  ;  par  M.  X.  Rocques  (1).  —  La 
concentration  des  vins  a  été  l'objet  de  récents  travaux. 
L'auteur  a  eu  l'occasion  de  concentrer,  au  moyen  de 
l'appareil  de  MM.  Baudouin  et  Schribaux,  plusieurs 
sortes  de  vins  rouges  et  blancs  (2).  Afin  de  rendre  les 
analyses  pluscomparables,  il  ad'abord  effectué  le  dosage 
de  Talcool  sur  le  vin  témoin  et  sur  le  vin  concentré.  II 
a  ensuite  ramené  par  dilution  le  vin  concentré  au  titre 
alcoolique  du  vin  témoin,  et  ce  sont  les  deux  vins  pré- 
sentant le  même  titre  alcoolique  qui  ont  été  soumis  à 
l'analyse. 

Dans  les  diverses  opérations  faites,  il  n'y  a  pas  eu  de 
perte  appréciable  d'alcool.  Le  vin  a  été  concentré  à  peu 
près  de  moitié  :  voici  les  rendements  obtenus  : 


Rendement  obtenu 
p.  100  de  vin  employé 

sF 

55,5 
44 

54 

Taux  de  concentration 
calcnlé  d'après  le  degré  alcooliqae 

5M 
56,1 
43,8 
54,9 

(1)  Ann,  de  chim,  analyt.^  noTombre  1902. 

(2)  Joum,  de  Pharm.  et  Chim.,  [6],  XVI,  541, 1902. 


—  127  — 

L'auteur  se  borne  à  donner  les  analyses  d'un  vin 
rouge  du  Hidi,  titrant  d^'S  d'alcool  et  amené  par  con- 
centration au  titre  alcoolique  de  ITi.  Les  autres  vins 
lui  ont  donné  des  résultats  à  peu  près  analogues. 

Vin  concentré 
ramené    par  dilution 
Vin  Vin  an  degré  alcooliqne 

type  concentré  du  vin  type 

Alcooi 9<»3  ITl  9*3 

Sitnit  sec  à  i  00  degrés 16,80  28,09  15,36 

Kitrait  dans  le  ride 22,00      ,  37,80  20,44 

Sucre  rédacteur 1,38  2,62  ],43 

Tiztxe  (dosage  direct) 2,08  1,11  0,64 

Tartre  correspondant  à  Tacide 

tartriqne  total 2,73  2,34  1,28 

Tiitre  correspondant  &  Palca- 

liniié  des  cendres 2,20  1 ,77  0,95 

Ceadres  totales 2,64  3,16  1,88 

Cendres  insolables  dans  l'eau  0,54                 1,04  0,57 
Alcalinité  des  cendres  (en  car- 
bonate de  potasse) 0,81                 0,64  0,35 

Qdomre  de  sodium 0,05  0,11  0,06 

Sulfate  de  potasse 0,91  1,65  0,90 

.  totale....  4,2«  6,31  3.45 

Acidité  en  S0«HS  \  fixe 3,14  5,35  2,87 

/  TolaUIe  .  1,12  0,96  0,58 

Les  matières  colorantes  ne  semblent  subir  aucune 
altération;  les  vins  témoins,  ainsi  que  les  vins  con- 
centrés ramenés  au  titre  alcoolique  des  vins  témoins, 
présentent  au  colorimètre  la  même  teinte  et  la  même 
intensité  colorimétrique. 

La  concentration  a  eu,  comme  résultat,  de  produire 
ODe  précipitation  de  tartre  et  d'éliminer  une  partie  des 
acides  volatils. 

La  précipitation  du  tartre  était  facile  à  prévoir  ;  elle 
est  très  notable  ;  l'élimination  du  tartre  se  manifeste,  à 
l'analyse,  non  seulement  par  la  diminution  du  chiffre 
du  tartre,  mais  aussi  parla  diminution  de  l'extrait,  des 
cendres  et  de  l'acidité. 

Quant  aux  acides  volatils,  ils  ont  été  éliminés  dans 
la  proportion  de  50  p.  400. 

La  dégustation  est  favorable  aux  vins  concentrés. 
Ceux-ci  sont  droits  de  goût  et  bien  fruités  ;  ils  ont  de 


Tanalogie  avec  les  beaux  vins  corsés  d'Espagne  et 
d'Italie.  Lorsqu'on  déguste  comparativeraent  les  vins 
témoins  et  les  vins  concentrés,  ramenés  par  dilution 
au  degré  des  vins  témoins,  on  ne  constate  pas  une  très 
grande  différence  entre  deux  sortes  de  vins.  Néanmoins, 
les  vins  préparés  avec  les  concentrés  sont  plus  plats  ;  on 
y  perçoit  un  très  léger  goût  de  cuit. 

Si  Ton  se  borne,  comme  le  conseillent  MM.  Baudouin 
et  Schribaux,  à  utiliser  la  concentration  pour  enrichir 
les  vins  faibles,  on  obtiendra  des  résultats  excellents. 

A.  R. 

Sur  le  dosage  de  Turée  dans  Turine;  par  M.  Ch.  Sal- 
LERiN  (1).  —  Différentes  méthodes  ont  été  proposées 
pour  remplacer  l'emploi  de  Vkypohromite  de  soude  lors- 
qu'on veut  établir  d'une  manière  précise  la  répartition 
de  l'azote  entre  les  divers  matériaux  de  l'urine. 

I.  —  MOrner  et  Sjœqvist  trgiitent  l'urine  en  milieu 
éthéro-alcoolique  par  une  dissolution  aqueuse  de  chlo- 
rure de  baryum  et  de  baryte,  qui  précipite  les  matières 
azotées  autres  que  l'urée  et  l'ammoniaque.  Après  vingt- 
quatre  heures  de  contact,  on  filtre,  on  évapore  l'alcool 
éthéré  sous  pression  réduite  et  au  bain-marie  à  oO  o5', 
puis  on  continue  la  concentration  dans  les  mômes  con- 
ditions, en  ajoutant  un  peu  de  magnésie  qui  élimine 
l'ammoniaque  des  sels  ammoniacaux.  Finalement,  on 
chauffe  le  résidu  avec  de  l'acide  sulfurique  selon  [la 
méthode  Kjeldahl.  Le  défaut  de  ce  procédé  est  de  ne 
pas  précipiter  V acide  hippurique  qui,  dosé  comme  urée, 
donne  pour  celle-ci  un  chiffre  trop  fort.     • 

II.  — Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  Salaskin  et 
Zaleski,  après  évaporation  avec  la  magnésie,  ajoutent 
de  l'acide  chlorhydrique  au  résidu  et  chauffent  en  tube 
scellé,  à  140®,  pendant  trois  heures  ;  dans  ces  condi- 
tions, Turée  seule  est  dédoublée  :  l'acide  hippurique  et 
d'une  manière  générale  les  amido-acides  ne   sont  pas 

(1)  Bulletin  de  la  Société  chimique ^  t.  XX VII,  p.  6*20. 


HottûfiS  fondamentales  de^  chimie  organique;  par  M.  Ch.  Moureu, 
professeur  agrégé  à  l'École  supérieure  de  Pharmacie  de  l'Uni- 
versilé  de  Paris  (1). 

Leoseigaeinent  de  la  chimie  organique  est  à  peu  près  complè- 
temeot  délaissé  dans  le  cours  des  études  secondaires,  de  sorte 
que  le  jeu  ne  étudiant,  qui  possède  en  chimie  minérale  des  notions 
assez  étendues,  se  trouve  un  peu  dérouté  en  face  des  cours  com- 
plets de  chimie  organique  des  Facultés  et  Écoles  supérieures. 
Celle  science,  dont  le  domaine  s'accroît  chaque  jour,  comprend 

(l;  1  Tol  ia-8».  Gauthier-ViUaL\4,  éditeur.  Paris,  1902. 
iéwn,  ie  Pkvm.  et  dé  CAi».  6*  BÉRIS  t.  XVII.  (t"  février  1903.)  9 


—  129  —  I 

touchés;  on  ajoute  de  la  magnésie  et  on  distille  Tam- 
moniaque  formée. 

m.  —  Braunstein  a  apporté  la  modification  suivante  : 
la  première  partie  de  Topéralion  est  la  même,   mais,  i 

après  avoir  chassé,  au  moyen  de  la  magnésie,  l'ammo- 
niaque des  sels  ammoniacaux,  on  ajoute  au  résidu 
10**  d'acide  phosphorique  cristallisé,  et  on  chauffe  à 
Téluve  à  140-445*  pendant  quatre  à  cinq  heures;  on 
évilc  ainsi  Temploi  du  tube  scellé;  après  refroidisse- 
ment, on  dissout  le  résidu  dans  de  Teau,  on  sursature 
par  de  la  soude  et  on  distille  l'ammoniaque  formée  avec 
les  précautions  ordinaires. 

C.  Sallerin  a  vérifié  que,  dans  le  procédé  précédent, 
d'une  part,  l'élimination  des  matériaux  azotés  que  doit 
précipiter  la  baryte  est  bonne,  et,  d'autre  part,  que  la 
décomposition  des  corps  tels  que  l'acide  hippurique,  si 
elle  se  produit  pendant  l'hydrolyse  de  l'urée,  ne  charge 
pas  le  résultat  d'une  erreur  sensible.  En  conséquence, 
il  conseille  comme  méthode  de  choix  la  méthode  de 
Braunstein,  en  recommandant  seulement  d'opérer  l'hy- 
drolyse de  l'urée,  à  Taide  de  l'acide  phosphorique,  par 
un  chautfage  de  sept  heures  à  la  température  de 
150.155^ 

G.  P. 


BIBLIOGRAPHIE 


—  130  — 

en   effet  un  nombre  considérable  de  composés,  bien  fait  pour 
effrayer  un  débutant. 

Le  petit  livre  de  M.  Moureu  rendra  à  Tétudiant  les  plus  grands 
services  en  lui  exposant  sommairement  mais  clairement  les 
principales  théories  actuelles  de  la  chimie  organique,  en  lui 
montrant  comment  on  peut  grouper  les  multiples  composés 
qu'elle  étudie  suivant  leur  fonction  chimique,  et  comment  ces 
divers  groupes  se  relient  les  uns  aux  autres.  Ces  notions  géné- 
rales y  sont  toujours  appuyées  d'exemples  heureusement  choi.<is, 
qui  fournissent  l'occasion  d'établir  la  constitution  chimique  des 
composés  les  plus  importants.  Aucun  de  ces  composés  n'est 
cependant  étudié  en  détails,  et  cet  ouvrage  ne  fournit  que  la 
charpente  de  l'énorme  édifice  qu'est  la  chimie  organique. 

Avec  son  aide,  Télève  suivra  sans  peine  un  cours  complet  et 
abordera  sans  effroi  Tétude  des  traités  de  chimie  organique,  qui 
deviennent  forcément  de  plus  en  plus  volumineux. 

Dans  un  premier  chapitre,  M.  Moureu  passe  rapidement  en 
revue  les  lois  qui  régissent  la  chimie  ;  il  montre  comment  s'éta- 
blissent les  formules  de  constitution,  définit  Visomérie,  les  diverses 
fonctionHy  et  donne  des  notions  relativement  étendues  sur  la 
stéréochirnie. 

Le  chapitre  II  traite  des  carbures  d'hydrogène  acycUques  : 
forméniques,  éthyléniques,  acétyléniques,  alléniques  et  cycliques  : 
paraffines,  carbures  aromatiques  se  rattachant  au  benzène,  au 
naphtalène,  à  l'anthracène,  terpènes.  Il  donne  les  principales 
méthodes  générales  de  préparation  de  ces  carbures,  indique  les 
propriétés  qui  distinguent  entre  eux  les  différents  groupes  et  les 
réactions  qui  permettent  de  passer  de  la  fonction  carbure  aux 
autres  fonctions  chimiques. 

Le  chapitre  III  est  consacré  à  Tétude  des  fonctions  oxygénées  : 
alcools,  phénols,  aldéhydes,  acétones,  acides,  acides-alcools,  etc. 
L'étude  des  sucres  en  forme  un  paragraphe  important  :  leur 
synthèse,  leur  stéréochirnie,  les  réactions  qui  permettent  de  pas- 
ser de  l'un  à  l'autre  sont  décrites  sommairement,  mais  avec  le 
plus  grand  soin. 

Le  chapitre  IV  comprend  l'étude  des  fondions  azotées  :  aminés, 
nitriles,  amides,  oximes.  L'auteur  donne  en  passant  la  constitu- 
tion de  la  névrincy  de  la  choline,  des  lécithines,  des  bétaïnes^  des 
uréides  les  plus  importants,  des  corps  appartenant  au  groupe  de 
la  purifie;  acide  urique,  xanthine,  caféine,  théobromine;  enfin  il 
décrit  les  méthodes  générales  de  préparation  et  les  propriétés 
principales  des  composés  azotiques  et  diazoïques,  si  importants  pour 
l'industrie  des  matières  colorantes. 
Les  composés  organominéraux  forment  le  chapitre  V. 
Enfin,  le  chapitre  VI  comprend  l'étude  sommaire  des  composés 
hétérocycliques  :  groupes  du  furfurane  et  du  thiophène;  du  pyrrol. 


—  131  — 

auquel  se  rattache  Vindigo;  du  pyrrazol,  qui  comprend  Vantipy- 
rûK;  de  la  pyrone;  de  la  pyridine  dont  le  noyau  se  rencontre 
dans  la  eonicine,  la  nicotine,  la  pipéridine;  de  la  quinoléine  qui 
renferme  la  plupart  des  alcaloïdes  des  solanées  et  des  strychnées; 
delà paroxazîae;  de  la  paradiazine,  enfin  de  la  quinoxaline. 

M.  G. 

Le  lait  et  son  industrie;  par  M.  A.  TouRET,  médecin-vétérinaire  (1). 

Dans  ce  petit  volume  l'auteur  a  fait  sur  le  lait  une  étude  com- 
plète où  chacun  pourra  puiser  de  précieux  renseignements. 

M.  A.  Touret  s'est  attaché  d'une  façon  particulière  à  montrer 
({ueile  importance  a  le  lait  dans  Talimentation  des  enfants  et  des 
convalescents  et  donne  sur  la  façon  de  l'employer  des  indications 
dont  l'utilité  n*échappera  à  personne.  Certaines  questions  d'hy- 
giène y  sont  magistralement  exposées  et  les  conclusions  con- 
tiennent des  vœux  que  l'administration  devrait  prendre  en  sé- 
rieose  considération. 

H.  0. 

UacidUé  urinaire;  par  M.  H.  JouLiE  (2). 

Cette  conférence,  recueillie  par  M.  le  D'  Jean  Nicolaïdi, 
forme  un  opuscule  de  70  pages.  Le  premier  chapitre  est  consacré 
à  quelques  considérations  historiques  et  générales  sur  la  compo- 
âiion  normale  de  l'urine  et  la  valeur  des  rapports  azoturiques  et 
wtres.  Dans  le  second  chapitre,  l'auteur  passe  en  revue  les  diffé- 
rents procédés  employés  pour  déterminer  l'acidité  urinaire  et  les 
résultats  différents  qu'on  obtient  selon  qu'on  opère  en  présence 
dn  tournesol,  de  Thélianthine  ou  de  la  phtaléine  ;  il  recommande 
a  nouveau  la  méthode  au  suerate  de  chaux  qu'il  a  indiquée  de[)uis 
un  certain  temps  déjà.  Un  appareil  qu'il  a  imaginé  rendlamani- 
polation  très  simple  et  très  rapide.  Pour  l'interprétation  physio- 
logique des  résultats,  il  faut  faire  intervenir  ensuite  la  densité  de 
l'urine.  Le  troisième  chapitre  répond  à  certaines  objections  et 
expose  les  idées  physiologiques,  médicales  et  thérapeutiques 
de  l'auteur.  Elles  ont  donné  lieu,  en  leur  temps,  à  des  discussions 
nombreuses  et  fait  verser  des  flots  d'encre  :  nos  lecteurs  les  ont 
encore  certainement  présentes  à  la  mémoire. 

G.  P. 

(1)  1  Tol.  iQ-18.  Vigot  frères,  éditenrs,  place  de  l'Ëcole-de-Médecine, 
Ptris. 

(2)  Conférence  faite  ft  l'Institut  Pasteur,  le  19  mars  1901. 


--  132  — 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  24  décembre  1902. 

MM.  P.  Gallois  et  Courcoux  font  connaître  un  nouveau 
mode  d'emploi  de  Viode  comme  médicament  abortif  des 
furoncles.  Ils  préconisent  une  solution  concentrée  d'iode 
dans  l'acétone  à  4  p.  10.  La  dissolution  se  fait  presque 
instantanément.  Le  liquide  a  sensiblement  Taspecl  de 
la  teinture  d'iode  ordinaire.  Mais  au  bout  d'une  quin- 
zaine de  jours,  la  solution  devient  noire  et  sirupeuse  { 
et  prend  l'apparence  de  la  liqueur  de  cassis.  Ce  chan-  \ 
gement  d'aspect  est  dû  à  la  production  de  monoiodacé- 
tone  et  de  diiodacétone. 

Contrairement  à  la  teinture  d*iode  ordinaire,  la  solu- 
tion fraîche  parait  moins  nianiable  et  plus  irritante  que 
la  solution  vieille.  Quand  on  applique  sur  la  peau  un 
petit  tampon  d'ouate  trempé  dans  la  solution  fraîche» 
celle-ci  produit  une  tache  comparable  à  celle  de  la 
teinture  d'iode,  et  présentant  parfois  un  dépôt  de  cris- 
taux d'iode  ayant  un  peu  l'apparence  du  givre.  La  solu- 
tion vieille  au  contraire  se  transforme  sur  la  peau  en 
un  vernis  noir  uniforme.  Si  l'épiderme  est  intact,  l'appli- 
cation d'iodacétone  n'est  pas  douloureuse;  elle  provoque 
une  cuisson  assez  vive,  si  le  furoncle  est  déjà  ouvert. 

En  raison  de  sa  concentration  plus  de  quatre  fois 
supérieure  à  celle  de  la  teinture  d'iode,  l'iodacélone 
fait  avorter  très  facilement  la  plupart  des  furoncles  : 
une  seule  application  suffit  le  plus  souvent.  Mais  cette 
solution  est  plus  caustique  que  la  teinture  d'iode  et  il 
faut  la  manier  plus  prudemment  :  dans  les  régions  où  la 
peau  est  fine,  elle  peut  provoquer  une  petite  phlyctène, 
d'ailleurs  sans  gravité;  on  doit  se  contenter,  d^ns  ces 
cas,  d'effleurer  à  peine  les  furoncles  avec  la  pointe  du 
pinceau.  Enfin  Tiodacétone  peut  produire  une  douleur 
extrêmement  vive  sur  les  bourgeons  charnus  d'un  fu- 
roncle ouvert. 


pBPi»f?w— 


~  133 


M.  Catillon  a  reconnu  que,  conlrairement  aux  idées 
admises,  la  solubilité  de  Viode  dans  la  glycérine  est  con- 
sidérable. On  peut  effectuer  la  dissolution  de  {^^  d'iode 
daiis2«'  de  glycérine  à  30S  densité  1.260. 

On  n'obtient  pas  une  solution  aussi  concentrée  par 
simple  macération.  On  peut  soit  ajouter  à  la  glycérine 
riode  dissous  dans  l'alcool  ou  l'acétone  et  évaporer  ces 
dissolvants  à  basse  température,  soit  opérer  la  disso- 
lution directement  en  chauffant  le  simple  mélange 
diode  et  de  glycérine  pure,  en  vase  clos,  entre  120** 
et  150*. 

Cette  solution  présente  la  couleur  et  l'odeur  franche 
de  Viode;  il  ne  se  dégage  pas  de  vapeurs  irritantes 
d'acide  iodhydrique  et  autres,  comme  il  arrive  quand  on 
fait  dissoudre  l'iode  dans  Tacétone;  aucune  réaction  ne 
se  manifeste  et  l'iode  semble  subsister  en  nature,  car  il 
se  sépare  abondamment,  en  cristaux  par  sublimation, 
ottàTétat  pulvérulent  pai'  addition  d'eau. 

On  peut  donc  obtenir,  sans  intervention  d'iodure  de 
potassium,  des  solutions  glycérinécs  d'iode  à  tous  les 
degrés  de  concentration. 

Peut-être  ces  solutions  sont-elles  utilisables.  La  gly- 
cérine facilite  à  la  fois  la  tolérance  de  Tiode  et  son 
absorption  par  la  peau.  Elle  s'oppose  à  Tévaporation  et 
n  est  pas  irritante  comme  l'alcool. 

M.  Gallois  fait  remarquer  que,  dans  le  cas  particulier 
de  la  furonculose,  la  glycérine  iodée  ne  pouvant  sécher 
risquerait  d'être  enlevée  au  moindre  frottement. 

MM.  Hallion  et  Garrion  présentent  deux  produits 
nouveaux,  Veukinase  aiXvi panoréatokinase.  Ils  désignent 
sous  le  nom  d'eukinase  une  poudre  jaunâtre  extraite 
de  la  muqueuse  duodénale  du  porc  et  contenant  Tcnté- 
rokinase,  ferment  intestinal  sans  lequel,  ainsi  que  l'ont 
montré  les  recherches  de  Pawlow  et  de  Delezenne,  la 
trypsine  du  suc  pancréatique  est  incapable  de  digérer 
ralbumine.  Us  appellent  pancréalokinase  une  associa- 
lion  d'eukinase  et  de  pancréatine. 
Pour  que  ces  produits  ne  soient  pas  altérés  par  la 


—  134  — 

traversée  de  Testoiuac,  ils  peuvent  être  inclus  dans  des 
capsules  de  gluten  ou  incorporés  dans  une  pâte  de 
gluten  qu'on  réduit  en  une  sorte  de  granulé. 

Ces  ferments  sont  indiqués  dans  les  cas  de  dyspepsies 
intestinales. 

MM.  Danlos  et  Cothereau  présentent  une  note  sur  la 
préparation  de  l'argent  colloïdal  (h). 

Le  produit  qu'ils  ont  préparé  semble  posséder  les 
mêmes  propriétés  que  le  collargol  récemment  préco- 
nisé contre  un  grand  nombre  de  maladies  infectieuses. 

M.  Deléage  montre  quUl  est  impossible  de  fixer  tme 
ration  d'entretien  uni/orme.  Même  pour  l'homme  bien 
portant,  on  ne  peut  se  baser  sur  des  données  immua- 
bles. Il  est  nécessaire  de  tàter  la  susceptibilité  indivi- 
duelle, d'examiner  les  excrétions,  d'établir  le  bilan  des 
échanges  nutritifs  et  de  tenir  compte  du  genre  de  vie. 
La  ration  alimentaire  doit  être  modifiée  suivant  un 
trop  grand  nombre  de  conditions  pour  qu'on  puisse  éta- 
blir des  règles  fixes. 

M.  Danlos  a  eu  l'occasion  de  constater  que  V/iuile  de 
chaulmoogra  administrée  en  lavements  est  parfaitement 
tolérée  et  absorbée.  L'émulsion  se  fait  très  bien  en  bat- 
tant avec  une  fourchette,  à  chaud,  75*^"'  de  lait  et  12^' 
d'huile  de  chaulmoogra.  Le  lavement  est  conservé.  Le 
malade  n'éprouve  aucune  sensation  douloureuse  ;  par 
précaution,  il  reste  allongé  deux  ou  trois  heures. 

M.  Danlos  n'a  pas  encore  assez  prolongé  ce  traite- 
ment pour  affirmer  que  l'effet  thérapeutique  sera  le 
même  que  par  ingestion  gastrique.  Mais  l'huile  de  chaul- 
moogra étant  à  peu  près  le  seul  médicament  qui,  dans 
le  traitement  de  la  lèpre,  donne  quelques  résultats,  ce 
mode  d'administration  paraît  recommandable,  lors- 
qu'il existe  de  l'intolérance  gastrique. 

Le  bureau  de  la  Société  sera  ainsi  constitué  en  1903  : 

Président  :  M.  Du  Castel  ; 

Vice -présidents:  MM.  Mathieu,  Y  von; 

(1)  Voir  ce  numéro,  page  101. 


■Pi«>j  ■.. 


J35  — 


Secrétaire  ffénéral :  M.  Barde r  ; 

Trésorier  :  M.  de  Molènes  : 

Secrétaire  général  adjoint  :  M.  Blondbl  ; 

Secrétaires:  MM.  Vogt,  Joanin  ; 

Archiviste:  M.  Patein.  Ferd.  Vigier. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  6  décembre  1902. 

MM.  J.-P.  Langlois  et  J.  Pellegrin  ont  déterminé  les 
pertes  d'eau  que  les  batraciens  anoures  subissent  à  l'air 
par  la  transpiration,  ainsi  que  les  variations  corrélatives 
de  la  densité  du  sang. 

M.  J.-P.  Langlois  prend  la  densité  du  sang  de  la  façon 
suivante  :  il  laisse  tomber  une  goutte  de  sang  dans  un 
mélange  de  chloroforme  et  de  benzine  de  densité  1.060 
ou  1.070;  le  tube  contenant  le  mélange  est  plongé  dans 
on  milieu  de  température  supérieure  ou  inférieure  et 
on  note  le  moment  où  la  goutte  de  sang  monte  ou 
descend,  comme  dans  le  ludion.  La  densité  du  sang 
examiné  est  celle  du' mélange  de  chloroforme  et  de 
benzine  à  la  température  à  laquelle  se  produit  le  phé- 
nomène. 

M.\l.  A.  Gilbert  et  P.  Gamot  décrivent  une  lésion  que 
la  cocaïne  provoque  exclusivement  sur  les  cellules  endo- 
théliales  du  foie. 

M.  6.  Weiss  étudie  l'influence  de  la  température  sur 
la  conductibilité  électrique  du  nerf. 

M.  F.-J.  Bo8C  (de  Montpellier)  conclut  de  l'étude  de  la 
formule  leucocytaire  de  la  clavelée  que  le  processus 
pustuleux  vrai,  c'est-à-dire  dans  son  stade  d'édification, 
doit  être  considéré  comme  la  véritable  réaction  de 
défense  de  l'économie,  aidée  par  une  mononucléose 
modérée  dans  le  sang  et  les  tissus. 

Il  résulte  des  expériences  de  M.  le  D'  Maurel  qu'il 
serait  dangereux  d'injecter  le  hromhydrate  neutre  de 
quinine  dans  les  veines  à  un  titre  leucocyticide,  et  que, 


—  136  — 

pour  les  titres  leucocytîcides,  la  voie  veineuse  est  trois 
ou  quatre  fois  plus  dangereuse  que  la  voie  artérielle. 

M.  Jean  Lépine  a  constaté  que  la  faradisation  du 
sciatique  provoque   constamment  rhyperleucocylose. 

M.  C.  Gessard  a  obtenu,  par  injection  aux  animaux 
de  tyrosinaae  animale^  un  sérum  capable  d'empêcher 
l'action  de  cette  diastase;  il  faut,  pour  cela,  recourir  à 
la  lyrosinase  animale  à  Texclusion  de  la  végétale. 

MM.  Léon  Bernard  et  Bigard  ont  constaté  que  le  sur- 
menage musculaire  obtenu  par  faradisation  détermine 
une  modification  structurale  des   capsules  surrénales. 

D'après  les  expériences  de  MM.  Nobécourt  et  Bigard, 
la  fonction  uropoiétique  du  foie  n'est  que  peu  dimi- 
nuée immédiatement  après  une  première  injection  de 
naphtol  dans  une  branche  d'origine  de  la  veine  porte 
malgré  l'intensité  des  lésions  constatées  histologique- 
ment;  l'injection  de  glucose  stimule  la  fonction  uro- 
poiétique du  foie  et  cette  stimulation  persiste  plusieurs 
jour?. 

M.  G.  Denigès  signale  la  présence  d'une  peroxydase  et 
de  produits  ckoUniques  Anxi9>  le  liquide  de  la  noix  de  coco. 

M.  J.  Abadie  applique  Tépreuve  de  la  tuberculine  an 
diagnostic  des  affections  tuberculetises  du  système 
nerveux. 

M.  Tribondeau  fait  un  certain  nombre  d'objections  à 
la  théorie  filarienne  de  l'éléphanliasis. 

Séance  du  iZ  décembre. 

D'après  MM.  Vaquez  et  Clerc,  la  filaire  du  sang  peut 
déterminer,  ainsi  que  le  font  les  autres  helminthes,  une 
éosinophilie  sanguine  notable,  mais  celte  intensité  ne 
paraît  rien  offrir  de  caractéristique. 

M.  Fernand  Ârloing  a  reconnu  que  plus  un  sérum  se 
montre  capable  d'agglutiner  les  bacilles  de  Koch,  plus 
forte  aussi  est  son  action  chimiotaxique,  c'est-à-dire 
plus  il  attire  un  nombre  considérable  de  leucocytes;  il 
existe  donc  un  rapport  évident  entre  le  pouvoir  chimio* 
taxique  des  divers  sérums  et  leur  pouvoir  agglutinant 


—  137  — 

avec  le  bacille  de  la  tuberculose  en  cultures  liquides 
homogènes. 

MM.  Vaschide  et  Cl.  Vurpas  montrent  que  chez 
rhurome  normal,  comme  chez  Taliéné,  la  musique  agit 
en  excitant  Félément  mental  moteur;  elle  est  comme 
un  tonique  et  un  stimulant  de  la  motricité. 

M.  Stéphane  Leduc  (de  Nantes)  montre  la  possibilité 
d'introduire  dans  les  tissus  vivants  toutes  les  substances 
solflblcs  et  conductrices  de  l'électriciié,  à  doses  suffi- 
santes pour  déterminer  la  mort  chez  les  animaux,  ou 
faire  apparaître  des  accidents  toxiques  chez  Thomme; 
c'est  ainsi  que  chez  celui-ci  on  peut  facilement  intro- 
duire la in(^r;E;^in^  jusqu'aux  doses  toxiques.  La  strychnine 
introduite  électrolytiquement  dans  un  nerf  moteur 
chez  l'homme  diminue  d'abord  très  notablement  Texci- 
tabilité  au  lieu  de  l'introduction  ;  celle-ci  reprend,  après 
cinq  minutes  environ,  sa  valeur  normale  et  la  dépasse 
ensuite. 

M.  F.  Batelli  a  reconnu  que  :  l**  Y  adrénaline  est 
transformée  en  milieu  alcalin  en  présence  de  Toxygène; 
2*  la  rapidité  de  la  transformation  dépend  du  rapport 
existant  entre  la  quautité  d'adrénaline  et  le  degré  d^al- 
calinité  de  la  solution  ;  3""  le  produit  de  transformation 
n'est  pas  toxique,  ou  du  moins  il  présente  une  toxicité 
de  beaucoup  inférieure  à  celle  de  l'adrénaline. 

M.  Charles  Richet  indique  l'action  accélératrice  des 
Bels  de  m'tgncsivm  dans  \dL  fermentation  lactique;  la  dose 
optima  pour  Faction  accélératrice  répond  à  environ 
i2<^50  de  chlorure  de  magnésium  par  litre. 

M.  Charles  Richet  a  retiré  des  tentacules  des  actinies 
une  substance  toxique  et  pruritogène  à  laquelle  il  a 
donné  le  nom  de  t/ialassine, 

M.  H.  Garnier  a  constaté  que  V adrénaline,  qui  est 
incapable  de  produire  la  gangrène  des  tissus  dans  les- 
quels elle  est  injectée  seule,  provoque  le  sphacèle  si 
elle  est  injectée  en  même  temps  qu'un  liquide  conte- 
nant des  streptocoques. 

M.  E.  Maurel  considère  comme  probable  que  le  plus 


—  138  — 

grand  danger  de  la  quinine  injectée  à  un  titre  teucocy- 
ticide  dans  les  veines  provient  des  embolies  causées  par 
les  leucocytes  d^un  diamètre  supérieur  à  celui  de  cer- 
tains capillaires  du  poumon. 

Séance  du  20  décembre. 

MM.  Paul  Coormont  et  A.  Descos  ont  produit  chez 
le  chien  des  lésions  tuberculeuses  par  inoculation,  par 
voie  sous-cutanée,  du  bacille  «  acido 'résistant  »  du 
beurre  de  Binot. 

MM.  Leredde  et  L.  Pautrier  ont  pu  établir  le  dia- 
gnostic du  lupus  tuberculeux  du  nez  par  l'examen  du 
mucus  nasal  après  ingestion  d'iodure  de  potassium. 

MM.  G.  Billard,  L.  Dieulafé  et  V.  Mallezont  observé, 
avec  des  urines  d'ictères  ou  des  urines  additionnées  de 
bile  ou  de  sels  biliaires,  que  l'abaissement  de  la  tension 
superficielle  est  beaucoup  plus  facile  à  réaliser,  en  ajou- 
tant NaCl;  l'action  de  celui-ci  se  manifeste  le  plus  sou- 
vent à  un  titre  quelconque  de  dilution,  mais  il  existe 
encore  un  maximum  d'abaissement  toujours  plus  ac- 
centué qu'avec  les  urines  normales. 

D'après  M.  Brissemoret,  le  lactose^  éther  glucosique 
AngalactosCy  est  plus  laxatif  que  ce  dernier;  Vacétyllactose 
l'est  plus  encore.  C'est  là  un  nouvel  exemple  du  rôle 
coexistant  de  la  /onction  éther  que  de  pouvoir,  avec  la 
môme  molécule  de  galactose,  par  le  seul  intermédiaire 
de  son  éther,  graduer  son  action  exonératrice,  en  pro- 
voquant, soit  un  effet  eccoprotique  avec  le  galactose, 
soit  une  action  laxative  avec  son  éther  glucosique,  le 
lactose,  soit  une  véritable  purgation  avec  Téther  acé- 
tique de  son  éther  glucosique. 

MM.  P.  Carnot  et  P.  Josserand  ont  reconnu  que 
rinjection  intravasculaire  de  doses  faibles  d'adrénaline 
dans  les  différents  réseaux  vasculaires  donne  des  éléva- 
tions de  pression  artérielle  très  différente;  ces  diffé- 
rences s'atténuent  lorsqu'on  augmente  les  doses  de 
substance  active. 

MM.  E.  Couvreur  et  L.   Rougier  ont  reconnu  que 


—  139  — 

Ykémocganine^  principe  organométallique  à  base  cui- 
Triqae  contean  dans  le  sang  des  gastéropodes,  possède 
les  plus  grandes  analogies  avec  Thémoglobine. 

Pour  M  Doyen,  le  fait  que  Tadrénaline  provoque 
parallèlement  la  décantraction  d'un  organe  et  la  contrac- 
tm  d*un  autre  organe  semble  indiquer  que  cette 
substance  n*agit  pas  sur  la  fibre  musculaire  et  vient  à 
Tappui  des  expériences  qui  démontrent  l'existence  de 
nerfs  inhibiteurs. 

H.  6.  Leven  a  appliqué  le  radioscope  gastrique  à 
l'étude  du  séjour  des  liquides  dans  Testomac. 

MM.  Ch.  Achard  et  Lœper  montrent  qu'après  la  liga- 
ture du  pédicule  des  reins,  la  masse  du  sang  augmente, 
ainsi  que  la  proportion  d'eau  contenue  dans  le  sang  et 
lei  tissus,  et  la  quantité  d'eau  exhalée  par  les  poumons. 
En  injectant  aux  animaux  aux  reins  liés  des  solutions 
salines,  tantôt  sous  la  peau^  tantôt  dans  le  sang,  on 
démontre  le  balancement  compensateur  entre  l'eau  des 
tissus  et  celle  du  sang;  le  sang  trop  concentré  attire 
l'eau  des  tissus  et  les  tissus  chargés  d'un  liquide  trop 
concentré  attirent  l'eau  du  sang. 

MM.  L.  Launay  et  H.  Leroux  ont  constaté  que,  chez 
des  sujets  atteints  d'irritation  méningée  parfaitement 
nette  et  soumis  à  un  traitement  mercuriel  au  moyen 
d'un  sel  insoluble  (calomel)  dont  l'élimination  est,  on 
le  sait,  très  lente,  la  membrane  arachnoïdo-piemé- 
I  rienne  reste  imperméable  à  cette  substance. 
\  M.  Victor  Audibert  estime  que  le  leucocyte  éosino- 

I  phile  sert  à  combattre  les  poisons  que  contient  le  sang 
et  que  contiennent  même  les  tissus,  à  neutraliser  dans 
Téconomie  les  substances  nuisibles  au  bon  fonctionne- 
ment des  organes.  G.  P. 


Cmtiuii  (numéro  du  15  janvier  1903).  —  P.  52,  5«  ligne,  à  propos  du 
mémoire  de  M.  Ch.  Moureu  Sur  les  gaz  de  quelques  eaux  minérales^ 
ta  lieu  de  n  80p.  100»,  «  lire  8  p.  100  d'un  mélange  d'argon  et  d'hélium  ». 


—  140  — 
SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


SÉANCE  ANNUELLE 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  de  PharmorCie 
pendant  Vannée  1902;  par  M.  Georges,  secrélaire 
annuel  des  séances. 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

Depuis  plus  d'un  siècle,  notre  Société  poursuit  avec 
une  ardeur  constante  la  lâche  que  s'étaient  imposée  les 
hommes  éminents  qui  en  ont  été  les  fondateurs.  Unis 
dans  un  amour  profond  de  leur  art,  ces  premiers  maî- 
tres voulaient  la  grandeur  de  notre  profession  par  le 
perfectionnement  de  toutes  les  sciences  dont  elle  est 
tiîbutaire.  Leur  énergie  fut  si  grande,  leurs  travaux  si 
habilement  conduits,  que  les  luxuriantes  récoltes  se 
succédèrent  ininterrompues  dans  le  domaine  métho- 
diquement et  habilement  cultivé.  Les  générations  qui 
suivirent,  appuyées  sur  des  traditions  de  conscience, 
de  persévérance,  d'ingéniosité  dans  TefTort,  continuèrent 
avec  la  môme  ténacité  l'œuvre  magistrale  des  anciens 
et  les  moissons  restèrent  toujours  abondantes,  sinon 
toujours  aussi  riches.  Aujourd'hui  vous  m'avez  réservé 
l'honneur,  tout  de  satisfaction  pour  moi,  de  vous 
rappeler,  en  un  exposé  succinct,  la  part  active  que  vous 
avez  prise  celle  année  à  ce  développement  régulière! 
incessant  de  nos  sciences  spéciales.  Dans  le  tableau  que 
je  vais  vous  présenter,  vous  verrez  que,  pendant  ces 
douze  mois  écoulés,  notre  Société  n'a  pas  failli  à  son 
passé  brillant  et  si  méritant  de  Thumanilé. 

Dans  la  série  des  travaux  que  j'ai  à  vous  remémorer, 
les  uns,  peu  nombreux,  ne  semblent  pas  avoir  en  appa- 
rence de  liens  directs  avec  la  Pharmacie,  les  autres  au 
contraire  ont  une  utilité  marquée  pour  la  marche  en 
avant  dans  le  progrès  professionnel. 

Parmi  les  premiers  je  vous  citerai  ceux  que  nous 


-  141  —  ^ 

devons  à  M.  Leidié.  M.  Lcidié,  qui  a  une  connaissance 
approfondie  des  métaux  du  platine  et  s'est  fait  une  spé- 
cialîtt^  de  leur  étude  depuis  plusieurs  années,  vous  a 
commuDiqué  une  marche  régulière  et  complète  qui 
permet  de  les  différencier  et  de  les  caractériser  en  par- 
lant d'un  échantillon  unique  de  matière  à  analyser. 
Celle  méthode,  approfondie  en  coUahoration  avec 
M.  Quenessen,  ivpose  sur  Tactiondu  bioxydede  sodium 
à  la  température  du  rouge  naissant.  Tous  les  métaux 
saroxydés  donnent  des  sels  à  base  sodique,  excepté  le 
rhodium  qui  reste  à  l'état  de  bioxyde.  De  là,  deux 
§:roupes,  Tun  soluble  dans  l'eau,  Tautre  insoluble,  dès 
lors  facilement  séparables,  et  sur  chacun  desquels  l'es- 
sai qualificatif  systématique  peut  être  ensuite  appliqué. 
Les  réactions  analytiques  nouvelles  simplifient  d'une 
façon  toute  particulière  l'étude  des  dérivés  ammoniés 
des  métaux  de  platine. 

.  Reprenant  aussi  les  travaux  de  Gibbs  etLang  sur  les 
azotiles  d'iridium,  M.  Leidié  a  passé  en  revue  les 
azotites  doubles  d'iridium  et  de  divers  métaux,  et  spé- 
cialement les  azotiles  doubles  alcalins.  Il  a  démontré 
qoeTazotite  double  d'iridium  de  Gibbs  était  un  chloro- 
azotate  et  celui  de  Lang  une  sorte  de  laque  de  compo- 
sition mal  définie  renfermant  des  quantités  variables 
d'azolite  double  et  de  chlorure  de  potassium  unis  à  des 
traces  de  chloroazotate.  II  a  indiqué  un  mode  de  pré- 
paration de  l'azotate  double  d'iridium  et  de  sodium  et 
celle  d'un  sel  double  d'ammonium  inconnu  jusqu'ici. 
Enfin,  ses  tentatives  pour  reproduire  les  autres  azotites 
doubles  de  Gibbs  et  Lang,  tels  que  ces  chimistes  les  ont 
décrits,  sont  restées  vaines. 

Les  recherches  de  M.  Cousin  touchent  à  une  autre 
partie  de  la  chimie.  Notre  collègue  vous  avait  initié 
autrefois  aux  résultats  de  l'action  de  Tacide  nitrique 
sar  les  dérivés  halogènes  du  gaïacol.  Il  vous  avait 
montré  que,  l'acide  nitrique  réagissant  soit  sur  les 
dérivés  tétrachlorés  ou  tétrabromés,  soit  sur  les  dérivés 
trichlorés  ou  tribromés»  il  ne  se  forme  dans  aucun  cas 


_  142  — 

des  dérivés  nitrés,  mais  bien  les  orthoquinones  corres- 
pondantes ou  des  quinones  complexes  dérivées  du  di- 
phényle,  cette  vérité  s'appliquant  également  aux  dérivés 
tétrahalogénés  du  vératrol.  Cette  année,  M.  Cousin  a 
poursuivi,  avec  sa  dextérité  et  sa  rigueur  scientifique 
habituelle,  ce  genre  d'étude  sur  les  vératrols  trichloré 
et  tribromé,  et  il  est  arrivé  à  des  résultats  différents. 
L'action  de  l'acide  nitrique  sur  ces  produits  conduit  à 
des  vératrols  trichlorés  et  tribromés  mononitrés.  La 
connaissance  de  ces  faits  complète  d'une  façon  heureuse 
rbistoire  des  produits  de  substitution  des  élhers  mono 
et  diméthyliques  de  la  pyrocatéchine. 

En  dehors  de  ces  travaux  de  chimie  pure,  et  pour 
présenter  un  tableau  d'ensemble  des  études  de  M.  Cou- 
sin, je  vous  rappellerai  ses  deux  communications  sur 
les  aristols  dont  les  conclusions  touchent  plus  direc- 
tement à  nos  intérêts  professionnels. 

Dans  la  première,  il  a  montré  que,  d'une  façon  géné- 
rale les  aristols  ou  dithymols  iodés  du  commerce  con- 
tenaient des  proportions  plus  ou  moins  grandes  de 
chlore  sous  forme  de  dérivés  organiques.  La  présence 
de  ce  chlore  est  due  au  mode  de  préparation  industrielle 
du  composé  iodé,  dans  lequel  un  hypochlorite  alcalin 
intervient.  L'hypochlorite  réagit  non  seulement  sur 
l'iodure  destiné  à  donner  l'iode  à  Télat  naissant,  mais 
aussi  sur  le  thymol.  De  là,  production  de  dérivés  chlorés 
ou  chloroiodés  en  même  temps  que  d'aristol. 

Incomplètement  satisfait  de  ces  résultats,  M.  Cousin 
a  voulu  savoir  quelle  était  la  nature  du  composé  chloré 
qui  se  formait  dans  la  préparation  du  dithymol  diiodé. 
Après  avoir  séparé  par  lavages  successifs  au  moyen  de 
Palcool  absolu  l'aristol  iodé  plus  soluble  du  produit 
chloré  moins  soluble,  il  fit  l'analyse  élémentaire  de  ce 
dernier  et  lui  trouva  la  composition  du  dithymol  di- 
chloré.  Cette  découverte  l'engagea  à  essayer  l'action  de 
Phyprobromite  de  soude  sur  une  solution  alcaline  de 
thymol.  Il  obtint  le  dithymol  dibromé. 

La  conclusion  pratique  et  la  plus  appréciable  de 


—  143  — 

cette  série  de  recherches,  pour  nous,  est  que  le  di  thymol 
diiodé  de  Messinger  et  Yortmann  ne  saurait  être  obtenu 
plus  pur  et  plus  exempt  de  produit  chloré  que  par  le 
procédé  opératoire  du  supplément  du  Codex. 

Parmi  les  médicaments  dont  la  thérapeutique  s'en- 
richit tous  les  jours,  les  composés  organiques  de  cons- 
titution dé&nie  tiennent  assurément  la  première  place. 
Il  semble  que  nous  suivons  aujourd'hui  une  voie  qui 
Doas  éloigne  de  plus  en  plus  de  l'empirisme.  Au  nombre 
de  ces  produits  nouveaux,  nés  au  delà  de  nos  frontières 
on  chez  nous,  il  en  est  dont  l'inQuence  heureuse  sur  la 
santé  publique  ne  répond  pas  longtemps  aux  espérances 
résultant  d'un  début  facile;  il  en  est  d'autres  qui,  dès 
leor  apparition,  jouissent  d'un  succès  qui  va  toujours 
grandissant,  justifié  par  l'expérimentation  rigoureuse- . 
ment  scientifique  et  des  effets  incontestables.  Dans 
cette  catégorie  rentre  certainement  l'acide  glycérophos- 
pborique  et  les  glycérophosphates  dont  nous  devons  la 
connaissance  à  M.  Portes.  Continuant  ses  recherches 
sar  les  éthers  phosphoriques  des  alcools  polyatomi- 
qoes,  M.  Portes  en  collaboration  avec  M.  Prunier  nous 
a  fait  connaître  une  nouvelle  série  de  ces  composés  : 
l'acide  phosphomannitique  et  les  phosphomannitates. 
Pour  obtenir  l'éther  phosphorique  de  la  mannite  et 
surtout  pour  obtenir  un  rendement  satisfaisant,  il  ne 
suffit  pas  de  placer  en  présence  les  deux  corps  réagis- 
sants à  une  température  quelconque.  Il  faut  soumettre 
pendant  sept  jours  à  l'action  d'une  température  de  123'* 
le  mélange  d'une  molécule  d'acide  phosphorique  siru- 
peux et  d'une  molécule  de  mannite.  La  séparation  de 
Tacide  phosphomannitique  formé  et  de  l'acide  phos- 
phorique restant  se  fait  au  moyen  du  sous-acétate  de 
plomb.  Les  sels  plombiques  recueillis  sont  décomposés 
par  Thydrogëne  sulfuré.  Finalement,  les  acides  ainsi 
isolés  sont  séparés  par  le  carbonate  de  barium  qui  les 
transforme  Tun  en  phosphate  de  barium  insoluble, 
Tautre  en  phosphomannitate  de  barium  soluble.  La 
solution  de  ce  dernier,  décomposée  par  une  quantité 


1 


—  144  — 


exactement  suffisante  d'acide  sulfurique  étendu,  met 
Tacide  phosphomannitique  en  liberté.  Il  peut  dès  lors 
servir  à  la  préparation  de  tous  les  phosphomannitates, 
sels  solubles  dans  Teau.  Tel  est,  en  quelques  mots,  le 
cycle  des  opérations  nécessaires  pour  obtenir  cet  éther 
et  ces  sels  nouveaux.  MM.  Portes  et  Prunier  ont  con- 
duitce  travail  avec  un  esprit  d'observation  remarquable 
qui  ne  peut  qu'ajouter  à  leur  juste  renommée. 

Avec  la  précision  qu'il  apporte  dans  tous  les  sujets 
auxquels  il  louche,  M.  Jungfleisch  est  venu  vous  faire 
connaître  le  moyen  d'obtenir  à  volonté  les  acides  lac- 
tiques droit  et  gauche.  Frappé  do  la  variabilité  des 
lactates  de  quinine  présentés  à  l'Exposition  de  4900,  il 
voulut  s'éclairer  sur  les  causes  de  ce  défaut  d'unifor- 
mité. Dans  ce  but,  il  prépara  du  lactate  de  quinine  par 
neutralisation  d'acide  lactique  débarrassée  des  anhy- 
drides par  Tébullition,  puis  titré,  par  la  quantité  théo- 
rique de  quinine  hydraté  ou  anhydre.  Les  solutions 
dans  l'alcool  ou  dans  l'eau  du  sel  ainsi  obtenu,  con- 
centrées, abandonnent  par  cristallisation  le  lactate  de 
quinine  à  acide  droit,  les  eaux  mères  restant  chargées 
du  lactate  de  quinine  à  acide  gauche.  De  là,  une  source 
facile  d'acide  droit  ou  gauche  absolument  purs. 

Abordant  un  sujet  d'ordre  différent,  M.  Guerbet. 
auquel  nous  devons  déjà  des  travaux  d'un  très  grand 
intérêt  en  chimie  organique,  surpris  de  l'inégale  solu- 
bilité des  lactates  de  mercure  employés  en  pharmacie,  a 
repris  leur  préparation.  Il  est  arrivé  à  obtenir  un  lactate 
mercureux  bien  défini  par  l'uïiion  d'oxyde  mercureux 
pur  avec  de  l'acide  lactique  étendu  de  dix  fois  son 
volume  d'eau  et  bouilli.  Ce  sel  est  facilement  dissociable 
par  l'eau,  mais  est  complètement  soluble  en  présence 
d'une  petite  quantité  d'acide  lactique.  Il  obtint  égale- 
ment, pai  une  méthode  semblable,  un  lactate  mercurique 
très  soluble.  Les  solutions  de  ce  sel  soumises  à  l'ébulli- 
tion  offrent  une  particularité  remarquable.  En  présence 
de  Teau  bouillante,  en  effet,  le  lactate  mercurique 
se  dédouble  en  donnant   du  lactate   mercureux,   de 


—   145  — 

l'acide  lactique,  de  l'acide  carbonique  et  de  l'aldéhyde. 
Eogelhardt  et  Maddrel,  en  1847,  avaient  découvert 
deux  laclales  de  mercure  qu'ils  crurent,  Tun  du  lactate 
mercureux,  insoluble  dans  l'eau,  l'autre  du  lactate 
mercurique,  soluble.  Bruning,  en  1857,  ayant  examiné 
ces  sels,  pensa  établir  d'une  façon  irréfutable  que  le 
lactate  mercurique  précédent  était  un  lactate  mercu- 
reux.  Fort  de  la  pureté  des  composés  qu'il  avait  obtenus 
et  de  la  connaissance  approfondie  de  leurs  caractères, 
M.  Guerbet  reprit  les  expériences  d'Engelhardt,  Maddrel 
et  Bruning,  en  suivant  à  la  lettre  leurs  indications.  Il 
nWriva  qu'à  des  mélanges  variables  de  lactate  mercu- 
reux  et  de  lactate  mercurique  plus  ou  moins  solubles 
suivant  la  proportion  des  deux  sels  simultanément 
formés.  Grâce  à  M.  Guerbet,  la  thérapeutique  se  trouve 
donc  en  possession  aujourd'hui  d'un  lactate  mercurique 
soluble  dans  moins  dç  la  moitié  de  son  poids  d'eau, 
et  qui  peut  être  particulièrement  utilisé  en  injections 
hypodermiques. 

Si  nous  passons  des  travaux  de  chimie  analytique  et 
de  chimie   pharmaceutique  à  ceux  qui  touchent  plus 
particulièrement  à  la  physiologie  végétale  et  à  la  phar- 
macie proprement  dite,   nous  trouvons  en  première 
ligne  une  étude  de  M.  Bourquelot  sur  la  présence  du 
sucre  de   canne   dans  les  réserves  alimentaires   des 
végétaux  phanérogames.  Dès  1862,  M.  Buignet,  dans 
ses  recherches  sur  les  sucs  de  fruits,  avait  soupçonné 
la  présence  du  saccharose  dans  les  éléments  nutritifs 
des  plantes.  Mais  pour  le  démontrer,  il  fallait  mieux 
que  les  réactifs  chimiques^  aidés  des  instruments  d'op- 
tique. Quand  le  sucre   de  canne  était  abondant,  seul 
ou  en  présence  de  petites  quantités  de  glucose  ou  de 
sucre  interverli,  la  chose  était  possible  et  Buignet  dé- 
montra qu'il  était  suffisamment  armé  pour  cela.  Mais 
dans  les  autres  cas,  il  y  avait  grosse  difficulté  pour  ré- 
soudre le  problème  à  cette  époque.  A  M.  Bourquelot 
était  réservé  l'honneur  d'établir  lu  vérité  des  prévisions 
de  M.  Buignet.  Passant  en  revue  les  réserves  de  toute 

/onm.  it  Phmrm.  et  de  Chim.  6-  kébib.  t.  XVII.  (i"  février  «303.)         10 


^ 


-.146 


nature  où  les  végétaux  dans  leur  développement  pui- 
sent leur  nourriture,  il  y  a  mis  en  évidence  la  présence 
du  sucre  de  canne.  Ce  sucre  existe  toujours,  que 
les  réserves  soient  consliluées  par  des  matières  grasses, 
de  l'amidon  ou  de  Tamyloïde,  qu'elles  le  soient  par  de 
la  mannane  ou  de  la  mannogalactane.  Une  seule  excep- 
tion jusqu'ici  est  à  signaler  :  elle  existe  chez  les  cham- 
pignons où  le  saccharose  est  remplacé  par  le  tréhalose. 

Entre  temps,  M.  Bourquelot  nous  a  apporté  une 
série  de  réactions  dites  d'identité  :  ainsi,  les  semences 
de  Strychnoè  potatorum  comme  celles  de  noix  vomi  que 
donnent,  en  faisant  réagir  sur  le  produit  d'évaporation 
de  leur  teinture  quelques  gouttes  diacide  sulfuriqueaa 
tiers,  la  coloration  rouge  violacé,  caractéristique  de  la 
ioganine;  ainsi,  la  réaction  deKlunge  surTisobarbaloïne 
s'obtient  également  avec  les  ferments  oxydants  et  en 
particulier  avec  l'oxydase  du  Russula  delica  en  solution 
glycérinée;  ainsi  enfin,  l'action  oxydante  du  réactif 
d'Hirschsohn  qui  se  manifeste  sur  Taloïne  par  Tappari- 
tion  d'une  belle  coloration  rouge-cerise,  se  produit  aussi 
avec  la  tyrosine.  Ici,  la  teinte  est  brun  cachou. 

M.  Bourquelot  nous  a  donné  aussi  le  moyen  d'obtenir 
sûrement  la  réaction  du  perchlorure  de  fer  sur  Tacidc 
méconique  des  préparations  opiacées  en  partant  de 
liquides  même  très  colorés  et  nous  a  exposé  en  détail  la 
marche  à  suivre  pour  produire  la  coloration  rouge- 
cerise,  caractéristique  du  cachou,  avec  la  teinture  de  ce 
nom,  en  employant  la  solution  de  chromate  jaune  de 
potasse  au  vingtième. 

A  ces  travaux  toujours  intéressants,  notre  infati- 
gable secrétaire  général  a  ajouté  la  découverte  d'un 
nouveau  glucoside,  l'aucubine,  qu'il  a  retiré  des  graines 
à'AiLCuba  japontca,  et  étudié  avec  M.  Hérissey.  Ce  glu- 
coside, soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcool,  a  été  isolé  au 
moyen  de  ce  dernier  dissolvant,  le  sucre  de  canne  qui 
l'accompagne  ayant  été  détruit  par  l'action  de  la  levure 
de  bière.  L'aucubine  purifiée  est  un  corps  solide,  cris- 
tallisable,  fusible  à  180**,  lévogyre  et  dont  le  pouvoir 


r 


—  147  — 


eslaD=  —  173'i.  Elle  est  dédoublable  soit  par  Témul- 
sioe,  soit  par  l'acide  sulfurique  étendu  en  dextrose  et 
en  un  produit  jaune  foncé  insoluble  qui  ne  renferme 
pas  d'azote. 

L*aacubine,  glucoside  nouveau,  me  conduit  à  vous 
parler  de  Tanalyse  du  fruit  d'une  pipéracée  récemment 
introduite  en  Europe,  originaire  de  Kissi,  et  classée  par 
M.  le  professeur  Heckel  sous  le  nom  de  Piper  Famechoni- 
Heckel.  Ce  fruit,  pédicellé  comme  le  poivre  cubèbe, 
un  peu  plus  petit  que  lui,  d*odeur  aromatique  prononcée 
et  très  spéciale,  de  saveur  acre  et  piquante,  vous  a  été 
présenté  par  M.  le  pharmacien  principal  Barillé,  qui  en 
a  fail  une  étude  complète  au  point  de  vue  chimique. 
C'est  chose  hardie,  vous  le  savez,  Messieurs,  d'aborder 
aujoard'hui  pratiquement,  en  chimie,  les  sujets  les 
plus  divers.  Nous  devons  reconnaître  que  M.  Barillé  a 
su  apporter  dans  l'analyse  du  poivre  de  Kissi  une  com- 
pétence égale  à  celle  qu'il  avait  montrée  les  années 
précédentes  dans  ses  différentes  éludes,  telles  que  celles 
da  phosphate  bicalcique  et  des  carbonophospbates.  Le 
dosage  de  la  pipérine  était  en  effet  ici  d'une  très  grosse 
difGcalté,  car  tous  les  procédés  actuels  y  compris  celui 
deClusius,  basé  sur  l'emploi  du  salicylate  de  soude,  ne 
condoisait  qu'à  des  résultats  inexacts  par  défaut,  dé- 
montrant clairement  que  cette  substance  était  en  com- 
binaison insoluble  dans  les  dissolvants  habituels.  De- 
vant les  insuccès  de  ses  premières  tentatives,  M.  Barillé 
eut  ridée  ingénieuse  d'appliquer  la  saponification  alca- 
line au  dosage  poursuivi.  Sous  l'influence  de  tapotasse 
alcoolique  la  pipérine  se  dédouble  en  pipéridine  volatile 
et  acide  pipérique  qui  donne  un  sel  insoluble  avec  la 
potasse.  Ces  deux  produits  se  séparant  ainsi  facilement, 
il  devenait  possible  de  les  doser,  de  les  identifier  et  de 
remonter  par  eux  au  poids  de  la  pipérine  initiale.  Tel 
«lie  problème  original  qu'a  résolu   M.  Barillé.  En 
dehors  de  cette  pipérine  et  des  principes  ordinaires 
contenus  dans  les  grains  de  dicotylédones,  le  poivre  de 
Kssi  renferme  une  forte  proportion  d'huile  essentielle, 


—  148  — 

5  p.  100  environ,  dont  M.  Béhal  a  jugé  intéressant 
d'étudier  la  composition.  Cette  huile  est  formée  de 
linalol,  de  géraniol  et,  pour  les  9/10  environ,  d'un  ses- 
quiterp^me  particulier,  peut-êtrenouveau. 

Continuant  à  s'attacher  avec  une  ardeur  toujours 
nouvelle  à  son  sujet  favori,  les  aloës,  M.  Léger  vous  a 
communiqué  à  différentes  reprises  le  résultat  de  ses 
recherches,  intéressantes  pour  le  chimiste,  toujours 
utiles  pour  le  praticien.  Après  vous  avoir  indiqué  com- 
ment la  réaction  rouge-cerise  de  la  barbaloïne  sous 
rinfluence  du  bioxyde  de  sodium,  et  celle  de  Klunge 
pour  risobarbaloïne,  pouvaient  être  obtenues,  il  vous  a 
précisé  les  précautions  à  prendre  pour  la  recherche  des 
aloës  dans  les  médicaments  en  se  basant  sur  la  première 
de  ces  réactions.  Il  vous  a  signalé  les  causes  d'erreur 
pouvant  provenir  de  la  présence  de  la  rhubarbe,  de 
l'émodine,  de  la  rhéine,  du  cascara  sagrada  et  de  la 
bourdaine,  le  moyen  d'y  remédier  par  l'emploi  d'une 
petite  quantité  de  soude  caustique  et  par  la  défécation. 
Portant  soji  attention  sur  les  teintures  d'aloës,  il  vous  a 
montré,  à  l'aide  des  réactions  précédentes,  que.  ces 
teintures  se  conservaient  mal  et  que  la  forme  pilulaire 
pour  l'aloës  était  la  forme  pharmaceutique  de  choix. 

Dans  un  autre  mémoire,  M.  Léger,  revenant  à  son 
ancien  procédé  d'extraction  des  aloïnes  légèrement 
modifié  dans  les  proportions  de  son  mélange  dissolvant, 
chloroforme  et  alcool  méthylique,  a  recherché  la  bar- 
baloïne et  risobarbaloïne  dans  les  différents  aloës.  Les 
réactions  dont  je  vous  ai  parlé  plus  haut  ont  servi  de 
base  à  ses  recherches.  Il  a  rencontré  la  barbaloïne  dans 
tous  les  aloès,  excepté  celui  du  Natal,  risobarbaloïne 
dans  les  aloès  des  Barbades,  de  Curaçao  et  dans  le 
socotrin.  L'aloès  du  Natal  renfermerait  deux  aloïnes 
spéciales  :  la  nataloïne  et^l'homonataloïne. 

Enfin  M.  Léger  s'est  occupé  de  la  constitution  chi- 
mique de  la  barbaloïne  et  de  risobarbaloïne.  La  for- 
mation d'aloémodine  identique  à  celle  de  Tschirch  et 
Œsterlé,  de  pentose  lévogyre  par  l'action  du  bioxyde 


—  149  — 

de  sodium  sur  la  barbaloïne,  la  production  d'un  composé 
chloré  très  particulier  aux  dépens  de  la  barbaloïne 
chlorée  sous  l'influence  du  même  réactif,  le  pouvoir 
rotatoire  de  la  barbaloïne,  ne  lui  permettant  plus  de  la 
considérer  comme  un  dérivé  immédiat  de  Tanthra- 
qoinone,  ni  de  maintenir  la  formule  de  Grœnvold,  il  en 
fait  désormais  un  isomère  de  la  franguline  dontl'iso- 
barbaloïne  serait  elle-même  un  autre  isomère.  L'œuvre 
de  M.  Léger  arrive  donc  à  son  terme,  et  en  dehors  des 
retouches  qu'il  pourra  peut-être  y  apporter  encore,  on 
peut  d'ores  et  déjà  dire  qu'il  a  élevé  de  ses  mains  pa- 
tientes un  monument  digne  de  la  science 

Si  M.  Léger  n'abandonne  pas  le  sujet  de  ses  affec- 
tions, M.  Collin  poursuit  avec  une  ténacité  égale  des 
travaux  d'une  autre  nature  toujours  remarquables  par 
la  tinesse  de  son  esprit  d'observation,  et  ne  compte  pas 
son  temps  employé  à  la  protection  de  la  santé  publique. 
11  vous  a  soumis  cette  année  une  étude  complète  des 
pyrèthres  et  des  poudres  insecticides.  C'est  aux  particu- 
larités saillantes  des  ovaires  des  fleurs  épanouies  de 
pyrèthre  qu'il  engage  les  micrographes  et  les  experts  à 
s'adresser  pour  déceler  la  fraude.  Là  plus  particulière- 
ment se  manifestent  les  caractères  fondamentaux  des 
pyrèthres  de  Dalmatie,  du  Monténégro  et  du  Caucase, 
très  différents  de  ceux  des  Chrysanthemum  qu'on  leur 
substitue  le  plus  souvent. 

En  raison  de  son  rôle  dans  la  commission  de  notre 
formulaire  officiel,  M.  Yvon  a  voulu  particulièrement 
éclairer  certains  points  obscurs  de  quelques  prépara- 
tions officinales  importantes,  au  nombre  desquelles  je 
vous  rappellerai  le  sirop  simple,  le  vin  de  quinquina  et 
la  gaze  phénolée. 

Au  sujet  du  sirop,  il  a  cherché  à  fixer  approximati- 
vement les  limites  entre  lesquelles  peut  varier  la  pro- 
portion de  sucre  réducteur  qu'il  renferme  toujours. 
Dans  ce  but,  il  a  examiné  les  sucres  raffinés  et  autres 
qui  peuvent  servir  à  sa  préparation,  étudié  le  moyen 
le  plus    simple   de   doser   le  sucre    réducteur    qu'il 


—  150 


1 


peut  contenir,  établi  les  proportions  de  sucre  et  d'eau 
nécessaires  pour  faire  un  sirop  pur  suivant  le  mode  de 
préparation,  eteniin  contrôlé  les  caractères  physiques 
et  chimiques  du  sirop  de  sucre.  Je  ainsisterai  pas  sur 
les  détails  de  ce  travail  de  longue  haleine,  et  ne  m'ar- 
rêterai qu'aux  conclusions  importantes  : 

1**  Tout  sirop  de  sucre  récemment  préparé  ne  doit 
pas  renfermer  plus  de  l*""  p.  1000  de  sucre  réducteur 
dosé  par  la  liqueur  de  Fehling. 

2'*  lO^""  de  sirop  de  sucre  amenés  au  volume  de  lOO'*' 
par  addition  d'eau  distillée,  examinés  au  polarimètrc 
dans  un  tube  de  20*^"  et  à  la  température  de  15**  doivent 
donner  une  déviation  à  droite  de  8°34\ 

Les  recherches  de  M.  Tvon  sur  le  vin  de  quinquina 
ont  été  également  très  nombreuses.  Son  désir  était 
d'arriver  à  trouver  un  mode  de  préparation  de  choix  de 
ce  médicament,  afin  de  faire  cesser  sa  variabilité  si 
grande  en  alcaloïdes  comme  le  démontre  la  première 
partie  de  son  travail^  S'inspirant  de  la  formule  de 
préparation  de  l'extrait  de  quinquina  de  la  Pharmacopée^ 
néerlandaise,  il  a  étudié  le  produit  que  donne  la  pré- 
paration faite  suivant  le  Codex  de  1884  en  ajoutant  G'^"* 
d'acide  chlorhydrique  par  litre  et  en  prolongeant  la 
macération  six  jours,  l'influence  de  la  durée  du  contact 
de  Talcool  acide  sur  la  dissolution  des  alcaloïdes,  les 
effets  de  proportions  croissantes  d'acide  sur  la  quantité 
d'alcaloïdes  dissous.  Enfin  il  a  complété  ces  recherches 
par  deux  nouvelles  séries  d'expériences,  les  unes  pour 
connaître  l'action  du  traitement  acide  sur  l'ensemble 
des  principes,  les  autres  pour  étudier  les  effets  de 
l'agitation. 

Les  résultats  acquis  lui  démontrèrent  que  l'emploi  de 
l'alcool  acidulé  conduit  à  un  vin  de  quinquina  plus 
riche  et  plus  régulièrement  riche  en  alcaloïdes  que 
celui  obtenu  par  lamélhode  du  Codex,  plus  rapidement 
fait,  plus  coloré,  aussi  odorant  que  le  vin  employé,  plus 
riche  en  matières  extraclivcs. 
•     Le  dernier  sujet  dont  s'est  occupé  M.   Yvon  est  la 


—  loi  — 

gaze  phénolée.  Celle  gaze  préparée  suivant  les  indica- 
tions du  supplément  du  Codex  n'est  pas  exempte  de 
critique,  pas  plus  que  n'est  rigoureux  le  mode  de  dosage 
de  l'acide  phénique  renfermé  dans  ce  produit.  M.  Yvon, 
après  des  essais  niulliples,  s'est  arrêté  à  une  formule 
de  préparation  qui  donne  plus  entière  satisfaction  et  à 
un  mode  de  dosage  de  l'acide  phénique  aussi  simple 
que  rigoureux.  Tous  ces  divers  documents,  dus  à  la 
patience  énergique  et  à  la  sûreté  de  main  d'un  savant 
et  habite  praticien,  faciliteront  singulièrement  la  tâche 
delà  Commission  du  Codex  dans  le  choix  des  décisions 
à  prendre. 

À  la  tète  des  nombreux  membres  de  notre  Société 
qui  apportent  le  contingent  de  leur  zèle  et  de  leur 
lumière  à  Tétude  des  liquides  physiologiques  et  patho- 
logiques, se  trouve  M.  Patein.  Vous  n'ignorez  pas  com- 
bien il  est  difficile  de  débarrasser  certains  liquides  des 
matières  colorantes  ou  des  corps  organiques  qui  nui- 
sent au  dosage  rigoureux  des  sucres  qu'ils  peuvent  con- 
tenir. M.  Patein  vous  a  signalé,  comme  réactif  précieux 
de  défécation,  l'azotate  mercurique  préparé  au  moyen 
d'oxyde  jaune  de  mercure  et  d'acide  nitrique,  jusqu'à 
saturation  de  ce  dernier.  Une  controverse  deMM.  Lépine 
et  Boiilud  Ta  conduit  à  une  étude  plus  complète  de 
Vaclion  et  du  maniement  de  ce  défécant  nouveau.  Il  en 
résulte  qu'après  addition  du  réactif  au  liquide  sucré, 
celui-ci  doit  être  neutralisé  aussi  exactement  que  pos- 
sible, filtré,  puis  soumis  à  l'examen  optique.  Dans  le 
cas  d'un  dosage  par  la  liqueur  deFehIing,  la  solution 
claire  doit  être  débarrassée  de  l'excès  de  mercure  soit 
par  l'hyphosphophite  de  soude,  soit  plutôt  par  la 
limaille  de  zinc.  Dé  tous  les  sucres,  le  glucose  serait  le 
plussensible  à  l'action  de  l'azotate  mercurique,  et  encore 
n'est-il  pas  atteint  dans  les  vingt-quatre  heures  qui 
suivent  la  défécation. 

A  M.  Patein  nous  devons  encore  une  analyse,  faite 
&vec  M.  Bronant,  de  calculs  intestinaux  d'origine  médi- 
camenteuse renfermant  du  soufre,  des  phosphates   de 


—  152  — 

chaux  et  de  magnésie  et  du  carbonate  de  chaux.  Ces 
calculs  étaient  probablement  dus  à  des  cachets  de  sou- 
fre et  de  magnésie  non  délités  par  les  liquides  de  l'es* 
tomac  ou  de  Tinteslin.  Ne  pas  associer  ces  substances 
destinées  à  être  prises  sous  forme  sèche  est  la  conclu- 
sion qui  s'impose  d'après  cette  observation. 

Telle  est  la  liste  déjà  longue,  quoique  incomplète 
encore,  des  travaux  que  vous  ont  communiqués  vos 
membresrésidants.  Il  me  reste  à  vous  parler  de  ceux  que 
nos  collègues,  correspondants  ou  non,  vous  ont  soumis 
par  la  voix  de  quelques-uns  d'entre  nous. 

Depuis  peu  de  temps,  le  méthylarsinate  ferrique  est 
employé  en  thérapeutique.  Ce  sel  varie  malheureuse- 
ment d'aspect  et  de  composition  suivant  son  origine 
commerciale.  M.  Leprince  s'en  est  préoccupé  et  en  a 
étudié  la  préparation.  L'action  de  l'acide  méthylar- 
sinique  sur  l'hydrate  ferrique  ne  l'a  pas  conduit  à  un  sel 
défini,  mais  à  une  suite  de  composés  variables  par  leur 
constitution  suivant  les  proportions  des  éléments  mis  en 
présence. 

M.  le  pharmacien-major  Rœser  a  expérimenté  et  fait 
choix  d'un  mode  de  dosage  de  l'essence  de  moutarde, 
qui  est  une  modification  du  procédé  de  Gadamer.  Il 
consiste  à  doser  le  soufre  de  la  thiosinamine  par  voie 
indirecte  en  recourant  à  la  méthode  cyanoargentimé- 
trique  de  Denigès.  La  marche  est  simple,  les  résultats 
sont  exacts  et  le  temps  nécessaire  à  l'opération  beau- 
coup moins  long  que  dans  les  autres  procédés. 

Au  laboratoire  de  M.  Bourquelot,  M.  Hébert  a  con- 
trôlé les  modes  de  préparation  de  l'extrait  de  noix 
vomique,  suivis  dans  les  différentes  Pharmacopées,  et 
le  procédé  de  dosage  de  leurs  alcaloïdes  dont  ne  parle 
pas  la  Pharmacopée  française.  Le  résultat  de  ce  con- 
trôle est  que  le  procédé  des  Etats-Unis  légèrement 
modifié  ne  laisse  rien  à  désirer. 

M.  Dufau,  outresa  collaboration  avec  M.  Patein  dans 
l'étude  de  la  défécation  des  liquides  sucrés  par  le  nitrate 
acide  de  mercure,  vous  a  adressé  l'analyse  du  corps 


r 

(      vitré  de  l\ 


—  153  — 


vitré  derœil  du  bœuf  assez  différent  dans  sa  composi- 
tion de  celui  de  l'œil  deThomme,  un  procédé  pouroble- 
Dir  l'oxyde  rouge  de  mercure  par  voie  humide,  et  enfin 
un  aluminate  de  maganèse  qui  comble  une  lacune 
dans  la  série  des  spinelles  artificielles. 

M.  André  s'est  attaché  à  vous  montrer  les  inconvé- 
nients du  dosage  de  l'acide  urique  par  le  procédé 
Ilaycraft-Deroide,  quand  le  malade  prend  de  la  Ihéo- 
bromine,  de  la  caféine  ou  des  produits  alimentaires 
en  renfermant.  Le  procédé  de  choix  auquel  il  s'adresse 
aJors  est  le  procédé  Denigès,  qu'il  abandonne  cepen- 
dant pour  celui  de  Salkowski-Ludwig,  dans  les  cas  où 
le  dosage  du  cuivre  devient  impossible  par  la  présence 
de  produits  colorés  masquant  la  fin  de  la  réaction. 

La  morphine  et  Toxymorphine  ont  été  l'objet  d'un 
travail  très  intéressant  de  M.  Bougault.  Transfor- 
mant la  morphine  en  oxymorphine,  M.  Bougault  vous 
a  fait  connaître  les  propriétés  de  cette  dernière,  le 
moyen  de  la  séparer  de  la  morphine  en  faisant  passer 
les  deux  alcaloïdes  à  Télatde  sulfate,  Tun  soluble  dans 
l'eau,  l'autre  à  peu  près  insoluble,  et  enfin  les  réac- 
tions qui  permettent  de  les  distinguer. 

MM.  Manget,  pharmacien-major,  et  Marion,  ingé- 
nieurdesartsct  manufactures,  vous  ont  faitprésenter  un 
butyrodoseur,  instrument  destiné  au  dosage  du  beurre 
dans  le  lait.  Ce  butyrodoseur,  dont  l'usage  repose  sur  un 
principe  analogue  au  lactobutyromètre  de  Marchand, 
iiBère  complètement  de  ce  dernier  par  sa  forme  et  son 
mode  d'emploi  comme  vous  avez  pu  vous  en  rendre 
compte. 

MM.  Manget  et  Harion  vous  ont  signalé  également 
dcnx  réactifs  très  sensibles  de  l'aldéhyde  formique 
dans  le  lait  et  dans  d'autres  liquides,  Tamidol  et  le 
diamidophénol. 

M.  Bréchin  vous  a  fourni  les  résultats  intéressants 
d'nne  analyse  d'urine  albumineuse. 

A  M.  Ecalle  vous  devez  un  travail  délicat  sur 
U  teneur  en  aconitine  de  quelques  préparations  d'à- 


—  154  — 

conit,  et  à  M.  Tardy  une  analyse  complète  des  essences 
de  fenouil,  de  badiane  et  d'anis.  M.  Tardy  a  trouvé,  dans 
les  essences  de  fenouil, du  cymèiie,  de  Testragol,  de  la 
thyrao-hydroquinone,  de  Tacétone  anisique  et  un  corps 
dérivé  de  cette  acétone;  dans  l'essence  de  badiane  il  a 
caractérisé  Testragol,  le  terpinéol  et  l'acétone  anisique  ; 
dans  l'essence  de  badiane  du  Japon,  le  cinéol  et  un  car- 
bure térébenlhénique.  Il  a  constaté  l'absence  defénone 
dans  l'essence  d'anis. 

M.  Paillât  nous  a  présenté  une  note  ayant  pour 
objet  la  conservation  du  sérum  de  Trunecek  par  l'addi- 
tion de  traces  d'acide  citrique. 

Enfin  M.  Sarthou  vous  a  transmis  une  étude  sur 
l'azote  contenu  dans  les  eaux  de  citerne  et  sur  les  laits 
d'Orléansville. 

Je  ne  dois  pas  oublier  de  vous  mentionner  également 
une  sérift  d'ouvrages  ou  de  noies  toujours  intéressantes, 
touchant  à  des  sujets  multiples,  qui  nous  ont  été 
adressés  par  Tintcrmédiaire  de  notre  président,  de  notre 
secrétaire  général  ou  de  nos  sociétaires.  Entre  tous,  je 
vous  rappellerai  :  une  note  de  MM.  A.  et  P.  Andouard  sur 
le  White  Spiril,  pétrole  destiné  à  falsifier  l'essence  de 
térébenthine;  la  Chimie  Alimentaire  dans  Tœuvre  de 
Parmenticr  où  M.  Balland,  notre  correspondant,  passe 
en  revue  les  travaux  de  ce  savant  si  justement  popu- 
laire; Touvrage  de  M.  Toraude  sur  les  Cadet,  analysé 
par  M.  Barillé  dans  notre  journal  mensuel;  l'urologie 
de  M.  Alfred  Pajot,  d'Amiens;  la  «  Pharmacologie  de  la 
valériane  »  de  M.  Caries,  de  Bordeaux,  etc.  Mais  je 
m'arrête  :  vos  souvenirs  suppléeront  facilement  aux 
oublis  que  je  suis  obligé  de  commettre. 

Après  ces  témoignages  de  vitalité  si  grande  de  notre. 
Société,  nous  devrions  tous  nous  réjouir,  et  notre  joie 
serait  complète  si  la  mort  avait  épargné  nos  rangs  cette 
année.  Malheureusement,  elle  a  encore  frappé  aveuglé- 
ment à  notre  porte  et  a  enlevé  Tun  de  nos  membres  les 
plus  anciens.  M.  Charles  Bougarel. 

Depuis  1878,  M.  Bougarel  était  des  vôtres.  Ses  com- 


—  155  — 

mencements  furent  brillants  et  pleins  d'espérances, 
mais  les  hasards  de  la  vie  le  forcèrent  bientôt  à  aban* 
donner  les  préoccupations  scientifiques  pour  des  soucis 
d*un  autre  ordre.  Interne  et  lauréat  des  hôpitaux  en 
1873  et  en  4875,  il  fut  reçu  pharmacien  en  1877  après 
nae  thèse  soutenue  sur  Tamygdaline  et  sur  un  principe 
Tégétal  nouveau,  l'acide  phyllique.  Aide  de  clinique  de 
laFaculté  de  Médecine,  membre  delà  Société  Chimique, 
secrétaire  général  de  la  Société  d'émulation  pour  les 
sciences  pharmaceutiques,  il  exerça  avec  distinction  et 
dignité  la  pharmacie  à  Paris,  puis  à  Fontainebleau, 
et  de  nouveau  à  Paris.  Du  jour  de  son  retour,  il  fut  un 
des  membres  assidus  de  nos  séances,  et  s'il  prenait 
rarement  une  part  active  à  nos  travaux,  il  ne  s'en  désin- 
téressait jamais.  Les  caractéristiques  de  sa  vie  furent 
son  dévouement  à  sa  profession  et  son  attachement  à  la 
Société  de  Pharmacie.  C*est  au  nom  de  cette  affection  si 
grande  que  je  rends  hommage  à  sa  mémoire  et  que 
j'exprime  en  votre  nom  et  au  mien  les  regrets  sympa- 
thiques que  nous  inspire  sa  mort  prématurée. 

Les  membres  correspondants  que  nous  avons  perdus 
sont  assez  nombreux,  et  leur  nombre  ne  nous  est  peut- 
être  pas  complètement  connu.  Tous,  je  les  salue  respec- 
tueusement danç  la  mort.  Parmi  ces  pionniers  de  la 
science  disparus,  je  vous  citerai  :  MM.  Schneegans,  de 
Strasbourg;  Redowod,  de  Londres;  Wetterhoitz,  dç 
Saint  Pétersbourg;  Griffith,  de  Dublin;  John  Faber  et 
Jenkins,  de  New- York,  et  M**°  Eloïse  Figueroa,  de 
Cuba.  Deux  d'entre  eux  par  leur  haute  notoriété  mé- 
ritent de  ma  part  un  tiommage  particulier  ce  sont 
MM.  Schneegans  et  Wetterhoitz. 

M.  Schneegans,  pharmacien  en  chef  de  l'hôpital  de 
Strasbourg,  était  membre  du  conseil  d'hygiène  de  l'em- 
pire d'Allemagne,  membre  de  la  Commission  de  la 
Pharmacopjéc  allemande,  et  avait  été  rédacteur  en  chef 
àw  Journal  ff'e  pharmacie  cT Alsace- Lor7*aine.  On  lui  doit 
eo  particulier  un  travail  très  important,  en  collaboration 
avec  Geroch,  sur  la  gaullhérine  qu'il  retira  à  l'état  cris- 


■1 


156  — 


tallisé  de  Técorce  de  bouleau  d'Amérique  vers  1894. 
M.  Schneegans  est  décédé  à  Tàge  de  42  ans,  c'est-à-dire 
à  Tâge  où  rhomme  instruit  et  expérimenté  vit  dans  la 
période  des  efforts  utiles  et  heureux. 

M.  Wetterholtz  était  ancien  président  de  la  Société  de 
Pharmacie  de  Saint-Pétersbourg.  Sa  valeur  profession- 
nelle et  son  mérite  scientifique  ressortent  des  fonctions 
mêmes  qu'il  avait  été  appelé  à  remplir.  Aussi  regar- 
dons-nous comme  un  devoir  de  confondre,  à  son  sujet, 
nos  condoléances  avec  celles  de  nos  confrères  de 
Russie. 

Trois  de  vos  membres  résidants  vous  ont  demandé 
récemment  d'agréer  leur  démission  pour  entrer  dans 
l'honorariat.  MM.  Marcotte,  Yvon  et  Boymond  jouiront 
des  droits  que  donnent  vos  règlements  aux  longs  services 
rendus.  Grâce  aux  prérogatives  attachées  à  leur  nouvelle 
situation,  non  seulement  nous  ne  les  perdrons  pas,  mais 
certainement  la  Société  de  Pharmacie  aura  encore  à  se 
féliciter  souvent  de  leur  présence,  et  des  lumières  dont  ils 
voudront  bien  l'éclairer  dans  toutes  les  questions  qui 
s'agiteront  dans  cette  enceinte.  De  jeunes  collègues 
seront  appelés  prochainement  à  les  remplacer  d'une 
façon  effective  dans  nos  rangs.  Puissent-ils  être  les 
égaux  de  leurs  prédécesseurs  en  science,  en  travail  et 
en  dévouement,  et  perpétuer  parmi  nous  les  qualités  et 
les  mérites  que  nous  connaissons  à  nos  nouveaux 
membres  honoraires  ! 

M.  Leroy  vous  a  adressé  également  une  demande. 
Pendant  huit  années  il  a  été  votre  trésorier  et  a  occupé 
la  charge  que  vous  lui  aviez  confiée  avec  un  zèle  et  une 
habileté  qui,  à  maintes  reprises,  justifièrent  vos  applau- 
dissements les  plus  nourris.  Dans  votre  dernière  séance, 
il  vous  a  prié  de  le  relever  de  ses  fonctions  qu'il  avait 
toujours  si  parfaitement  remplies.  S*il  vous  aété  pénible 
de  lui  donner  satisfaction,  la  cause  de  sa  détermination 
vous  a  été  plus  pénible  encore,  car  c'était  la  maladie 
longue  et  cruelle  contre  laquelle  il  avait  lutté  si  coura- 
geusement et  pour  lui  et  pour  vous,  qui  le  mettait  dans 


—  157  — 

l'obligation  de  cesser  de  vous  être  utile  à  son  gré.  Ce 
n  est  pas  seulement  le  secrétaire  annuel  qui  lui  exprime 
aujourd'hui,  en  votre  nom,  le  regret  profond  que  cause 
à  tous  sa  décision,  et  qui  lui  traduit  vos  sentiments 
intimes  en  formulant  le  vœu  que  sa  santé,  depuis  si 
longtemps  chancelante,  retrouve  bientôt  sa  vigueur 
d'autrefois  et  lui  permette  de  revivre  au  milieu  de  vous 
les  jours  du  passé;  c'est  aussi  l'élève  d'un  temps,  bien 
éloigné  déjà,  qui  a  le  souvenir  vivace  des  heures  labo- 
rieuses écoulées  sous  sa  direction,  toutes  de  soUicitude,^ 
de  justice  et  de  cordialité. 

Si  le  deuil  et  les  cruautés  de  la  vie  sont  venus  l'attris- 
ter trop  souvent,  la  Société  de  Pharmacie  a  compté 
aussi  des  heures  de  joie  dans  les  récompenses  et  les 
satisfactions  particulières  de  quelques-uns  de  ses 
membres,  cependant  peu  nombreuses  cette  année. 

Dans  le  renouvellement  de  la  représentation  natio- 
nale, deux  des  nôtres  furent  au  nombre  des  élus  : 
M.  Villejean,  qui  a  reconquis  son  mandat  pour  une 
seconde  période,  et  M.  Cazeneuve,  l'un  de  nos  corres- 
pondants de  Lyon.  Qu'ils  veuillent  bien  agréer  de  nou- 
veau  tous    deux    nos    plus    cordiales   félicitations  ! 

M.  Grimbert  a  obtenu  le  prix  Barbier  à  l'Académie 
des  Sciences.  La  lecture  des  raisons  motivées  qui  lui  ont 
valu  cette  haule  récompense  suffira  à  vous  redire  le 
passé  de  travail,  la  continuité  de  TetTort  du  jeune 
mailre  dont  votre  Société  a  lieu  d'être  tout  particulière- 
ment fière.  Le  prix,  en  effet,  lui  a  été  décerné  «  pour 
l'ensemble  de  ses  travaux,  leur  originalité,  leur  préci- 
sion et  leurs  importantes  applications  en  chimie  bio- 
logique, en  bactériologie  et  en  hygiène  ». 

M.  Patein,  dont  l'activité  scientifique  vous  est 
bien  connue,  a  été  nommé  officier  de  l'Instruction 
publique. 

Je  suis  particulièrement  heureux  de  vous  rappeler 
aussi  que  M.  Crinon  qui  compte  plus  de  vingt  ans  d'un 
attachement  tout  filial  à  notre  Société  et  toute  une  vie 
de  dévouement  désintéressé  à  la  cause  professionnelle, 


V 


—  158 


a  été  l'objet  d'un  hommage  particulier  des  membres  du 
Comité  d'organisaliou  du  Congrès  international  de 
Pharmacie  del900.  M.  le  pharmacien-inspecteur  Marty, 
toujours  en  avant  pour  la  défense  des  bonnes  causes, 
s'en  est  fait  le  promoteur,  cherchant,  avec  Tappui 
des  membres  du  Congrès,  à  effacer  dans  la  mesure  du 
possible  un  oubli  regrettable,  mais  non  irréparable 
encore.  C'est  avec  enthousiasme  que  nous  saisissons 
l'occasion  de  notre  fête  annuelle,  pour  prendre  part  à 
ce  témoignage  intime  et  si  mérité  de  reconnaissance 
de  la  grande  famille  pharmaceutique. 

En  terminant,  permettez-moi  de  souhaiter  une  cor- 
diale bienvenue  à  M.  François  que  vous  venez  d'appe- 
ler à  prendre  place  dans  vos  rangs  après  l'avoir  choisi 
entre  plusieurs  concurrents  particulièrement  méri- 
tants. 

Messieurs,  voilà  les  actes  de  votre  vieintérieuro,  si 
calme  dans  son  cours,  si  active  dans  son  calme  !  Voilà 
les  événements  variés  qui  en  ont  marqué  les  différentes 
étapes  !  Il  en  est  encore  un  dont  je  ne  vous  ai  rien  dit  et 
qui  cependant  vous  intéresse  au  premier  chef.  11  s'est 
produit,  il  est  vrai,  loin  de  vos  séances,  mais  il  ne  s'est 
pas  produit  sans  vous,  ou  du  moins  sanà  l'action  des 
plus  qualifiés  d'entre  vous.  C'est  d'ailleurs  à  ce  titre 
que  je  ne  puis  le  pass(îr  sous  silence.  Il  s'agit,  vous 
l'avez  tous  compris,  de  la  Conférence  internationale  de 
Bruxelles  pour  l'unification  de  la  formule  des  médica- 
ments héroïques.  L'historique  de  l'idée,  qui  a  eu  un 
commencement  de  réalisation  cette  année  seulement, 
est  long  cependant.  Nous  pouvons  remonter  à  plus  de 
trente  ans  en  arrière  pour  lire  dans  la  préface  du 
Codex  de  1866  une  proposition  émise  ou  plutôt  déjà 
mûrie  par  notre  grand  chimiste  Dumas.  Il  y  demande 
que  les  nations  s'entendent  pour  adopter  un  formulaire 
pharmaceutique  universel  en  raison  des  communica- 
tions incessantes  établies  entre  tous  les  pays  du  monde. 
Commentée  projet  lui  paraissait-il  exécutable?  Je  ne 
saurais  le  dire.  Il  semble  bien  cependant  que  l'héri- 


-p— - 


—  159  — 


lage  i]u'il  convoitait  pour  nous,  pour  nos  successeurs 
était  difficile  à  conquérir  rapidement.  Gène  pouvait  être 
Tœavred'un  seul  homme  môme  grand  comme  Dumas! 
?léaomoins  le  bon  grain  était  semé;  il  allait  lever,  se 
développer  et  mûrir.  Tous  les  Congrès  pharmaceu- 
tiqaes  reprirent  l'idée  émise.  Mialhe,  au  deuxième  Con- 
grès inlernational  des  Associations  et  Sociétés  de  Phar- 
macie, chargé  d'un  rapport  sur  les  moyens  de  compo- 
ser an  formulaire  légal  universel,  démonlraitla  nécessité 
de  ce  nouveau  Codex  par  les  relations  quotidiennes  des 
nations  civilisées,  par  la*similitiide  des  maux  dont  les 
hommes  sont  partout  atteints,  par  le  besoin  d'une  inter- 
prétation unique  des  prescriptions  médicamenteuses  et 
l'identité  de  leur  exécution.  Ces  raisons,  si  précises,  si 
générales,  si  constantes,  demeurèrent  cependant  sans 
effets  appréciables.  Les  notabilités  pharmaceutiques  les 
plus  marquantes  les  appuyèrent  encore  longtemps  en 
vain. Il  fallait,  pour  arriver  a  la  réalité  du  fait,  frapper 
pins  haut  qu'aux  portes  des  Congrès  spéciaux  et  res- 
treindre l'étendue  du  sujet.  C'est  ce  que  fit  ressortir 
avec  autant  de  précision  que  de  clarté  M.  Bourquelot 
aaCongrèsde  1900,  oiiil  déclarait  quecen'étaient  pas  les 
pharmaciens,  tous  convaincus,  qu'il  fallait  convaincre, 
mais  les  médecins  dans  les  Académies,  et  les  ministres 
compétents.  Peu  certain  pourtantd*unsuccèsrapidedans 
ce  sens,  il  faisait  voter  une  adresse  à  toutes  les  com- 
missions pharmaceutiques  officielles  destinée  à  insister 
sur  la  mise  à  exécution  des  vœux  renouvelés  du  Con- 
grès de  Moscou. 

Cependant,  le  gouvernement  belge,  à  la  suite  d'un 
vœu  de  M.  le  professeur  Rommelaêre,  déposé  à  l'Aca- 
démie Royale  de  Médecine  le  29  octobre  1898  et  voté 
au  mois  d'avril  1899,  avait  déjà  pris  Tinitiative  de  pres- 
sentir les  gouvernements  étrangers,  sur  leur  adhésion 
éventuelle  à  une  Conférence  internationale  pour  l'uni- 
fication de  la  formule  des  seuls  médicaments  actifs. 
Les  négociations  étaient  déjà  engagées  lors  du  Congrès 
international  de  Pharmacie  de  Paris  qui  y  applaudit 


—  160  — 

avec  d'autant  plus  d'empressement  que  les  rapports  de 
MM.  Bourquelot  et  Tschirch  étaient  plus  concluants. 
Deux  ans  se  passèrent  encore  et  après  une  adhésion 
presque  unanime  des  gouvernements,  la  Conférence 
s'est  réunie  le  15  septembre  dernier.  Sans  m'étendre 
sur  les  détails  de  son  fonctionnement,  dont  M.  Bourque- 
lot vous  a  entretenus  ici,  je  vous  rappellerai  que  trois 
délégués  y  représentaient  la  France  :  MM.  Gariel,  Bour- 
quelot et  Yvon;  que  la  discussion  porta  sur  72  naédi- 
caments  héroïques  dont  42  furent  unifiés;  que  le 
compte-goutte  normal  français  a  été  adopté. 

Et  maintenant,  laissez-moi  vous  lire  les  dernières 
paroles  de  M.  Bourquelot  à  son  cours  d'ouverture  : 
«  N'y  a-t-il  pas  dans  les  résultats  de  la  Conférence  de 
Bruxelles  comme  un  acheminement  à  la  Pharma- 
copée universelle,  comme  un  espoir  d'atteindre  à  sa 
réalisation  dans  un  avenir  plus  ou  moins  lointain?  Si 
Ton  a  trouvé  un  terrain  d'entente  pour  les  médica- 
ments héroïques,  il  faut  bien  croire  que  ce  terrain  n*a 
pas  de  limites  étroites,  et  qu'il  sera  permis  aux  pharma- 
ciens de  l'avenir  d'en  agrandir  un  peu  l'étendue  pour  y 
donner  place  à  l'entente  plus  large  qu'exige  l'élabora- 
tion d'une  Pharmacopée  universelle.  » 

A  ces  paroles  d'espérance  succédera  sans  doute,  un 
jour,  la  réalité,  telle  que  nous  Tenvious.  Alors  les  géné- 
rations futures  n'oublieront  pas  les  premières  et  dures 
difficultés  d'édification  d'une  grande  œuvre  de  progrès. 
Elles  se  souviendront  du  zèle  infatigable,  de  l'énergie 
si  soutenue,  de  la  science  si  féconde  de  M.  Bourquelot 
A  son  nom  elles  associeront  celui  de  son  collaborateur 
dévoué,  M.  Yvon,  et  les  applaudiront  tous  deux,  comme 
nous,  en  raison  de  leurs  succès  dans  l'établissement  des 
premières  assises  d'un  monument  érigé  pour  le  bien-être 
de  l'humanité  tout  entière. 

{A  suivre.) 

Le  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —   IMPRXMBRIB   F.    LBYÊ,  RUB  CASSBTTB,   17. 


—  161  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Euai  rapide  de  la  créosote  officinale  au  moyen 
de  la  glycérine  et  de  Veau;  par  M.  R.  Michonneâu  (1). 

Un  essai  pratique  et  rapide  de  la  créosote  reste  \.o\i' 
Y^ss^ma desideratum  pharmaceutique.  . 

Déjà  Taltention  a  été  attirée,  sur  ce  point,  par  divers 
antenrs,  et  MM.  Adrian  et  Trillat,  en  particulier,  ont 
proposé  un  procédé  colorimétrique  visant  plus  spécia- 
lement le  dosage  approximatif  du  gaïacol. 

Dans  un  autre  ordre  d'idées^  essentiellement  pratique 
et  simplement  approché,  car  la  séparation  réelle  et 
rigoureuse  des  éléments  de  la  créosote  est  longue  et 
délicate  (ainsi  que  l'ont  montré  MM.  Béhal  et  Choay), 
H.  Prunier  (dans  le  2*  volume  de  son  ouvrage  Lee 
Médicaments  chimiqueSy  page  587)  a  proposé  de  s^ap- 
puyer,  en  dehors  de  la  densité  et  du  point  d'ébullition, 
sur  remploi  de  la  glycérine  comme  dissolvant,  et  de 
Teau  comme  précipitant,  pour  caractériser  d'une 
manière  suffisante  une  créosote  pouvant  servir  aux 
usages  pharmaceutiques. 

Toutefois  les  proportions  relatives  d  eau  et  de  glycé- 
rine n'étaient  pas  encore  suffisamment  précisées.  C'est 
celle  recherche  que  j'ai  entreprise  sur  le  conseil  de 
M. Prunier,  et  dont  on  trouvera  plus  loin  les  résultats. 

Comparons,  d'abord,  les  procédés  usités  jusqu'à  ce 
jour: 

i*  Essai  au  perchlomre  de  fer.  —  Il  ne  donne  pas 
de  résultats  satisfaisants. 

En  opérant  comme  il  est  indiqué  au  Supplément  du 
^M^,  c'est-à-dire  en  milieu  alcoolique,  ce  que  l'on 
cherche  à  mettre  en  évidence,  c'est  le  gaïacol,  la  réac- 
lion  du  phénol  étant  masquée   par  l'alcool;  il  n'est 

!l  Noie  remise  à  la  rédaction  le  8  janvier  1903.  —  Travail  (ait  aa 
^rttoire  des  etaais  de  la  pharmacie  centrale  des  fadpitaoz. 

'•■m.  4ê  Pkarm,  et  de  Chim,  6«  tfon,  t.  XVII. (15  février  1903.)         il 


—  162  — 

donc  pas  étonnant  que  des  créosotes  additionnées 
de  10,  20,  30  et  40  p.  100  de  phénol  ou  de  créo- 
sote de  houille  donnent  des  colorations  sensiblement 
égales. 

Si  on  opère  en  milieu  aqueux,  en  agitant  un  petit 
volume  de  créosote  avec  de  l'eau,  filtrant  pour  éliminer 
l'excès,  et  ajoutant  du  perchlorure  de  fer  dilué,  goutte  à 
goutte,  les  résultats  ne  sont  pas  meilleurs. 

2*"  Essai  au  collodion.  —  Les  créosotes  examinées 
ont  été  mélangées  avec  un  égal  vblume  de  collodion.  Il 
a  été  fait  quatre  essais  : 

N*  1 Créosote  pure 

N"»  2 —        additionnée  de  10  p.  100  de  phénol 

N-  3 —  --  20  — 

N*  4 —  —  40  — 

Un  cinquième  essai  a  été  fait  avec  du  phénol  pur 
liquide.  Il  n'y  a  pas  eu  de  coagulation,  même  avec  la 
créosote  à  40  p.  100  de  phénol.  Le  phénol  pur  coagule, 
au  contraire,  le  collodion,  ainsi  que  cela  a  déjà  été 
dit. 

Cet  essai  est  donc  complètement  insuffisant.  On  sait, 
du  reste,  que  le  gaïacol  gêne  sensiblement  la  coagula- 
tion du  collodion  par  le  phénol. 

S**  Essai  à  Tanimoniaque.  — 10*^""'  de  créosote  ont  été 
agités  avec  40"^™'  d'ammoniaque  officinale.  On  laisse 
déposer,  et  on  note  la  diminution  de  volume  : 

N"  i  Créosote  pure  (         .         ♦    •       )  ^'"^^ 

N*  2    —  additionnée  de  «0  p.  100  de  phénol  )  aPJ<î>s  ag^alion  ê  ^  j 

N-  3  -  20  -  \    ®^  séparation,  \  ^ 

N-  4  -  40  -  (        Il  ^e»^  =        )  8,5 

La  diminution  de  volume  permet  ici,  jusqu'à  un 
certain  point,  de  contrôler  la  pureté  de  la  créosote. 
Toutefois  il  est  juste  de  constater  que,  par  suite  de 
l'insolubilité  plus  grande  des  homologues  du  phénol 
dans  Tammoniaque  (notamment  des  crésy lois),  ceux  ci 
restent  dans  la  créosote.  Cet  essai  fournit  donc  des 
résultats  d'une  portée  moins  générale  que  celui  à  la 
glycérine  dont  nous  allons  parler  maintenant. 


—  f 63  — 

•  V  Essai  à  la  glycérine.  —  La  créosote,  qui  se 
sépare  par  addition  d'eau  à  un  mélange  de  créosote  et 
de  glycérine,  est  purifiée  :  et  cette  purification  porte 
notamment  sur  le  phénol. 

>os  estais  ont  été  conduits  de  la  façon  suivante  : 
Dans  un  tube  gradué,  IS*^'"'  de  créosote  sont  mélangés 
à  5'"'  de  glycérine  ordinaire.  On  agite;  la  dissolution 
effectuée,  on  ajoute  de  l'eau  pour  compléter  S0^°*', 
soit  Sy^.  Le  tube  étant  fermé,  il  les  secoue  vigou- 
reusement pour  obtenir  une  émulsion  parfaite.  On 
laisse  reposer.  On  lit  le  volume  de  créosote  qui  se 
sépare.  Puis,  le  liquide  surnageant  étant  décanté,  il  est 
remplacé  par  de  Teau  distillée  jusqu'à  obtenir  à  nou- 
veau SO*^"'.  On  agite  derechef  et  on  recommence  la 
même  opération,  de  façon  à  enlever  à  la  créosote  toute 
la  glycérine  qu'elle  relient.  On  note  la  diminution  de 
volume  après  chaque  lavage. 

Au  bout  de  trois  décantations,  la  créosote  ne  retient 
plus  de  glycérine,  car  le  liquide  qui  se  sépare  a  une 
densité  égale  à  celle  de  Feau  agitée  avec  de  la  créosote 
pare  :  soit  D  =  1 .003  environ. 

Voici  maintenant  les  résultats  obtenus  : 


!L   SE  SBPARB 


Âprôs  Après 

!•'  lavago  2»  lavage 

N*  1  Cféoioto  pure 13«"S  faibles  i4«nsr> 

!i'  2  Créosote  additionnée 

de  !Dp.  100  do  phénol. .     !5«™'  faibles  14«™'  forts 

5*  3  Créosote  additionnée 

de 20  p.  100  de  phénol. .    ISc"»'  faibles  llcm»  faibles 

N'  I  Créosote  additionnée 

àê  40 p.  lUO  de  phénol..    15<^»3  faibles  13«m3  ^ 


Apre» 

3»  lavago 

flflinS 


i3cm33 


i3cm3  forts 


12cn»3 


Si  maintenant  nous  ne  considérons  que  les  résultats 
foorais  par  la  troisième  opération,  c'est-à-dire  lorsque 
tonte  la  glycérine  est  éliminée,  nous  pouvons  les  tra- 
duire dans  le  tracé  suivant.  Les  abscisses  représentent 
les  centièmes  du  phénol  [ajouté  à  la  créosote.  Les  or- 


—  lel  — 


1 


données  indiquent  les   diminutions  de  volume  cous* 
tatées. 


Centièmes   de.  phenvL   afoxités, 
ip  zo  3o  ^o 


La  courbe  se  rapproche  sensiblement  de  la  ligne 
droite.  Une  addition  de  10  p.  iOO  de  phénol  est  déjà 
perceptible  et  20  p.  100  parfaitement  nette. 

Les  indications  fournies  par  ce  procédé  ne  peuvent 
évidemment  être  qu'approchées  :  les  solubilités  réci- 
proques pouvant  faire  varier  les  résultats  d'une  ma- 
nière notable. 

Tel  qu'il  est  cependant,  il  permet  de  déceler  les  falsi- 
fications de  la  créosote  par  le  phénol  ou  mélange  de 
phénols  et  créosote  de  houille,  à  partir  de  20  p.  100. 


Sur  la  présence  de  faibles  qtéantités  de  trypsine  dans  les 
pepsines  commerciales  ;  par  MM.  Em.  Bourquelot  et 
H.  Hérisset  (1). 

Lorsqu^on  fait  agir  la  pepsine  en  milieu  physiolo- 
gique, c'est-à-dire  convenablement  acidulé,  sur  la 
fibrine,  on  voit  d'abord  celle-ci  se  gonfler,  puis  se 
fluidifier  à  l'exception  d'un  faible  résidu.  Cette  dispa- 
rition de  la  fibrine,  qui  correspond  à  sa  transformation 
en  syntonine,  constitue  la  première  phase  de  sa  diges- 


(i)  Note  remise  à  la  rédaction  le  28  janTier. 


—  165  — 

tion  pepsique.  Les  phases  suivantes  s'accomplissent  au 
sein  du  liquide,  el  Ton  n'en  peut  suivre  les  progrès 
qu'en  examinant  celuî-ci  au  polarimëtre  :  le  produit 
esty  comme  l'on  sait,  lévogyre,  et  son  pouvoir  rotatoire 
va  diminuant  peu  à  peu,  pendant  Tacte  digestif,  jusqu'à 
un  minimum  déterminé. 

L'accomplissement  de  la  première  phase  n'est  même 
pas  dû  à  l'action  de  la  pepsine,  car  on  peut  la  provoquer 
à  l'aide  de  l'acide  seul,  quoiqu'un  peu  plus  difficile- 
ment. Ainsi,  si  Ton  plonge  de  la  fibrine  dans  un  liquide 
renfermant  de  l'acide  chlorhydrique  ou  de  Tacide 
oxalique,  el  si  on  maintient  le  tout  à  une  température 
de  50  ou  60*,  cette  fibrine  se  gonfle  et  dispamit,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut. 

Ces  faits  conduisent  à  se  demander  si  la  présence 
d'un  acide  est  vraiment  indispensable  pendant  tout  le 
cours- de  la  digestion  pepsique;  si,  par  exemple,  la 
fibrine  une  fois  transformée  en  syntonine,  la  digestion 
ne  pourrait  pas  se  continuer  dans  le  milieu  neutra- 
lisé  

Pour  étudier  celte  question  qui  ne  nous  paraît  pas 
avoir  été  examinée  méthodiquement  jusqu'ici,  nous 
avons  opéré  en  milieu  chlorhydrique  et  en  milieu 
oxalique.  Nous  avons  toutefois  préféré  ce  dernier  milieu 
par  la  raison  que  l'acide  oxalique  peut  être  éliminé 
d*UQe  liqueur  avec  facilité.  Ajoutons  que,  au  point  de 
vue  fermentatif,  sa  substitution  à  l'acide  chlorhydrique 
dans  l'acte  digestif  est  sans  inconvénient,  car  il  a  été 
reconnu  par  plusieurs  expérimentateurs  que  les  deux 
acides  sont,  à  cet  égard,  à  peu  près  équivalents. 

La  transformation  de  la  fibrine  a  été  obtenue  en 
maintenant  le  mélange  suivant  : 

Fibrine  laréo  et  essorée 1  iO»' 

BaudUtUlée 1.400 

Acide  oxulique   critUllisé  i2>^3,  ou  acide-  chlo- 
rhydrique (HCl) 7,41 

à  la  température  de  45-50®  pendant  plusieurs  jours. 
Dans  ces  conditions,  la  masse  s'est  bien  liquéfiée,  et 


—  166  — 

l'on  a  obtenu,  surtout  en  milieu  oxalique,  une  liqueur 
faeile  à  filtrer.  Les  proportioœ  de  chacun  des  acides 
sont  équivalentes  en  poids. 

^ous  appellerons  ces  liquides,  pour  abréger  :  liquide 
oxalique  et  liquide  chlorhydrique. 

Ils  ont  été  soumis  à  l'action  de  trois  sortes  de  pep- 
sines commerciales  très  actives,  renfermant  l'une  une 
proportion  faible  et  les  deux  autres  une  forte  proportion 
dé  matériaux  solubles.  Nous  désignerons  la  première 
par  le  n""  1  et  les  autres  par  les  n®*  2  et  3.  Les  expé- 
riences ont  été  faites  dans  des  conditions  variées  qui 
sont  suffisamment  définies  par  ce  qui  va  suivre.  Dans 
tous  les  cas,  on  a  ajouté  de  l'eau  de  façon  à  ramener 
le  titre  acide  à  un  titre  physiologique. 

A  B 

Liquide  oxalique  .........     lOO""^       Liquide  oxalique 100**^ 

Eau   distillée 50«3       Eau  distillée 50»:' 

Fepsinen°  1 i»',5       CO'Ca  précipité 2^ 

On  a^ite  jusqu'à  neutrali- 
sation,  puis  on  ajoute  : 

Pepsine 1*',50 

G  D 

lÂquide  oxalique lOO-»*       Bau  distillée 4W-» 

San  distillée 50— ^       Pepsine 1^,50 

Co^Ca 28» 

Lorsqu'on  ajoute  le  carbonate  de  calcium  en  B,  de 
façon  à  neutraliser  le  mélange,  la  syntonine,  qui  n'est 
pas  soluble  en  milieu  neutre,  se  précipite,  de  sorte 
qu'en  réalité  le  ferment  se  trouve  en  présence  d'un 
produit  qui  est  presque  tout  entier  à  Tétat  solide. 

Les  mélanges  ont  été  maintenus  à  50""  pendant  six 
heures.  Le  liquide  A  ne  précipitant  plus  par  addition 
d'acide  azotique,  on  pouvait  considérer,  comme  ter- 
minée, la  digestion  telle  qu'on  a  l'habitude  de  la  com- 
prendre dans  les  essais  de  pepsine.  A  ce  moment,  afin 
que  tous  les  essais  fussent  dans  les  mêmes  conditions, 
les  liquides  A  et  D  ont  été  additionnés  chacun  de 
2''^  de  carbonate  de  chaux,  et  tous  les  mélanges  ont  été 
fM)rtés  h  100% 


—  167  — 

Après  refroidissement,  les  liqueurs  filtrées  examinées 
au  polarimètre  (^  =  2)  onl  donné  : 

A  B  G  9 

-  2^6'  —  58'  —  18'  —  20' 

S'il  ne  s'était  produit  aucune  action  en  B,  la  somme 
des  rotations  de  C  et  D  aurait  dû  être  égale  à  la  rotation 
de  B,  ce  qui  n'est  pas  le  cas.  D'autre  part,  la  détermi- 
nation de  la  matière  en  solution  dans  les  divers  essais 
adonné  pour  100*^"' : 

A  B  G  D 

2^^,36  0»r,93  0Kr,37  0K^35 

Soit,  en  faveur  de  B,  une  différence  de  0«%21  pour  100^''^^ 

Des  expériences  analogues  ont  été  faites  avec  les 
solations  de  fibrine  préalablement  maintenues  au  bain- 
marie  bouillant  pendant  un  temps  qui  a  varié  suivant 
les  essais,  de  deux  à  six  heures,  de  façon  à  déterminer, 
s*il  était  possible,  des  transformations  plus  profondes 
de  la  fibrine  par  l'acide. 

Les  résultats,  tout  en  étant,  par  suite,  numérique- 
ment différents,  se  sont  trouvés  de  même  sens  que 
ceux  qui  viennent  d^être  relatés,  ainsi  que  cela  ressort 
des  tableaux  suivants  qui  représentent  quelques-unes 
de  ces  expériences. 

II.  Expérience  faite  avec  liquide  oxalique  maintenu 
deux  heures  au  bain-marie  bouillant  (pepsine  n^  2)  : 
A  B  G  D 


Bolation 

—  3-32' 

—  3» 

-58' 
OB',63 

—  1«46' 

RéôdnMcp.  100'-3.    . 

Off',90 

Soit,  en  faveur  de  B,  une  différence  de  rotation  de  16* 
einne  différence  de  résidu  de  0s%{4. 

lU.  Expérience  faite  avec  liquide  oxalique  maintenu 
8ix  heares  au  bain-marie  bouillant  (pepsine  n^  i)  : 

A  B  G  D 

Rotation —  î*28'  —  —  1M2'  —18' 

Risidaiecp.  100*»» —  1^^,27  OK',79  Ok',37 


1 


—  168  — 
Soity  en  faveur  de  B,  une  différence  de  résidu    de 

IV.  Expérience  faite  avec  liquide  chiorhydrique  main- 
tenu deux  heures  au  bain-marie  bouillant  (pepsine  t%?  3)  z 

A  B  G  D 


Rotation , 

—  3-32' 

—  3*2C' 
2«S44 

—  1H2' 

i»^4^ 

—   !•!»■ 

Résidu  sec  p.  100»'.... 

0Kr,85 

Soit»  en  faveur  de  B,  une  différence  de  rotation  de  16' 
et  une  différence  de  résidu  de  0s^^l2. 

On  aurait  donc  pu  conclure  de  là  que  la  pepsine 
pouvait  agir,  quoique  faiblement,  en  milieu  neutre,  à 
la  condition  que  la  fibrine  ait  déjà  subi  de  la  part  des 
acides  des  modifications  préalables.  Il  était  cependant 
indispensable  de  voir  si  la  digestion  ainsi  produite 
correspondait  réellement  à  une  digestion  pepsique. 

Nous  avons  eu  recours  pour  cela  à  la  tyrosinase  qui, 
comme  Harlay  l'a  démontré,  colore  en  vert  tous  les 
liquides  neutralisés  de  digestion  pepsique  (1).  Or,  tandis 
que  la  réaction  s*est  toujours  nettement  produite  avec 
les  mélanges  A,  il  a  été  impossible  de  l'obtenir  avec 
les  autres  mélanges.  Les  mélanges  B,  au  contraire,  se 
coloraient  en  brun  noirâtre  comme  le  font  les  liquides 
de  digestion  trypsique. 

On  se  trouvait  donc  conduit  à  se  demander  si  la 
digestion  observée  dans  les  mélanges  B  n'étaient  pas 
dus  à  un  ferment  trypsique. 

Pour  étudier  ce  point,  nous  avons  mis  à  profit  le  fait 
connu  et  étudié  d'une  façon  particulière  par  Har- 
lay (2),  à  savoir  que  les  ferments  trypsiques  sont  détruits 
dans  la  digestion  normale  pepsique,  et  même  dans  les 
milieux  acides  où  peut  s^effectuer  cette  digestion. 

Dans  une  nouvelle  série  d'expériences,  la  pepsine, 
avant  d'être  employée,  a  été  maintenue  en  solution 
acide  physiologique  pendant  six  heures  à  48-50^.  C'est 

(1)  V.  Harlay.  De  l'application  de  la  tyrosinase  à  l'étade  des  fermenU 
protéolytiques  ;  Thèse  Doct,  Univ.  {Phat^macie)^  Paris,  1900,  p.  56. 

(2)  Mémoire  cité,  p.  73. 


r 

monlAfnpnl:  al 


—  169  — 


•eolement  alors  qu'avec  cotte  pepsine  on  a  repris  les 
I  esBais  exposés  aniérieuremeot  et  cette  fois  on  a  trouvé 
I     ies  résultats  de  l'ordre  ci-après  (pepsine  n""  3)  : 

A  B  CD 

RotitbA —3-48'  —2-56'  —MO*        -1*44 

Résidu  p.  lOOc»» —  1»',67  0«^81  0»%87 

On  voit  nettement  ici  qu'il  n'y  a  eu  en  B  aucune 
action  dîgestive. 

En  effet»  le  poids  du  résidu  de  B  égale  la  somme  des 
résidus  de  G  et  de  D,  et  il  en  est  de  même  pour  les 
rotations. 

Il  faut  donc  conclure  :  V  que  la  pepsine  est  incapable, 
en  milieu  neutre,  de  peptoniser  la  fibrine  déjà  modifiée 
pkr  les  acides;  2"*  que  les  pepsines  commerciales,  ou 
tout  au  moins  bon.  nombre  d'entre  elles,  renferment 
de  faibles  quantités  de  ferment  trypsique. 

Reste  la  question  de  savoir  quelle  est  l'-origine  de 
eette  trypsine.  On  ne  peut  guère  supposer  qu'elle  soit 
sécrétée  en  même  temps  que  la  pepsine.  Il  nous  parait 
beaucoup  plus  probable  qu'elle  provient  du  sang  dont 
il  est  impossible  de  débs^rrasser  complètement  les 
moqueuses  stomacales  qui  servent  à  la  préparation 
de  la  pepsine.  Le  sang,  qui  est,  sans  aucun  doute,  le 
siège  de  phénomènes  complémentaires  de  la  digestion 
intestinale,  renferme,  en  effet,  différents  ferments  solu- 
bles  parmi  lesquels  on  a  signalé  un  ferment  protéoly- 
tique.  C'est  précisément  à  ce  dernier  qu'il  faudrait, 
d'après  Qarlay,  rapporter  la  digestion  spontanée  de  la 
fibrine  coagulée  et  conservée  en  milieu  antiseptique  (1). 


DiUnmnatian  de  f  indice  d'iode  dans  les  essences  ;  par 
MM.  Sanglé-Fërriâre  .et  L.  Guniasse. 

Dans  le  but  de  généraliser  le  procédé  de  dosage  des 
boiles  essentielles  que  nous  avons  indiqué  dans  notre 

(i)  Mémoire  cité,  p.  90. 


_  170  — 

méthode  d'analyse  des  absinthes  (1)  et  de  l'appliquer  àl 
la  détermination  de  la  richesse  aromatique  desliqueurs| 
à  base  d'essences,  nous  avons  établi,  d'une  façon  rigoa- 
reusement  exacte,  le  chiffre  d'absorption  de  l'iode  pour  | 
un  certain  nombre  d'essences  dont  la  pureté  et  la  pro-  ! 
venance,  tout  en  nous  étant  garanties,  ont  été  au  préa-  i 
lable  vérifiées  d'après  les  constantes  physiques  de  ces 
essences  :  solubilité  dans  l'alcool,  densité  ou  déviation  i 
polarimétrique. 

Nous  avons  ensuite  appliqué  le  mode  opératoire  an-  ; 
térieurement  décrit  et  qui  ne  diffère  que  par  de  légères 
modifications  de  la  méthode  indiquée  parHûbl  pour  la  I 
détermination  de  l'indice  d'iode  des  corps  gras. 

L'essence  exactement  pesée  est  mise  en  solution  dans  | 
l'alcool  à  83".  On  ajoute  45  à  25*^"'  d'une  liqueur  alcoo- 
lique  iodo-mercurique  contenant  : 

Iode  par 25«'  i 

Bichlorure  de  mercure 30»''  ' 

Alcool  par  à  80^ 1»" 

On  laisse  en  contact  3  heures  exactement.  On  titre 
alors  comparativement  à  un  titrage  semblable  effectué 
sur  de  l'alcool  à  80"  environ  et  dans  des  conditions 
identiques,  au  moyen  de  la  solution  normale  décime  1 
d'hyposulfite  de  soude. 

Dans  ces  conditions,nous  avons  obtenu  une  constance 
absolue  dans  les  nombreuses  déterminations  que  nous 
avons  été  à  môme  de  faire  sur  une  même  essence  et 
dont  les  résultats  sont  exposés  ci-dessous  : 

Iode  absorbé  en  grammes  par  gramme  deseenoe 

Esftenco  de  térébenthine  ancienne. 3,2105 

—  térébenthine  récente 3,1191 

—  néroli  ancienne 2,8356 

—    ancienne 2,9464 

—  —    récente 3,0394 

—  coriandre  de  Russie  1901 2,5806 

—  —        de  Russie  1901,  disiiUée  à  Paris. .     2,5958 

—  —        duTarnl897 2,6416 

(1)  Sanolé-Ferxuèrb  et  L.  Cuniassb.  Nouvelle  méthode  d'analyse  des 
absinthes  présentée  à  PAcadémio  de  Médecine.  Dunod,  éditeur,  1902. 


r^ 


—  171  — 

Enence  de  coriandre  récente 2,1184 

-  bergamote  récente 2,9260 

-  laT&nde,  fleurs  1899 2,6619 

-  d'angélique,  racine  1902 1,8542 

-  d'angéliqne,  raoine,  1901 1,8842 

-  mélisse  de  France  (citronnelle) 1 ,8288 

-  santal  ancienne 1,7373 

-  rose  de  Paris 1,6662 

-  menthe  poirrée 0,5435 

-  menthe  anglaise 0,5848 

Essence  d'orange  de  Portugal  récente 3,3506 

-  d'orange  de  Portugal  Tieille 3,4442 

-  d'orange  récente 3,4747 

-  mandarine  très  Tieille 2,9975 

-  —  Tieille 3,1060 

-  —         récente 3,0175 

-  citron  récente 3,0600 

-  —  3,1293 

—  3,3020 

-  bigarade  récente 3,5179 

-  cédrat  récente 3,1292 

-  reine  des  prés  récente 2,3977 

-  cannelle  de  Ceylan  vieille 2,2250 

-  —  Cejrlan  récente I,57i8 

-  —  Chine  récente 1,5748 

-  d'amande  amére  Tieille  sans  HCy 0 

-  d*amande  amère  récente  avec  HCy 0 

SiKBce  de  carvi  récente 2,4190 

-  fenouil  1901 1,4579 

-  —      très  vieille •. . . .  1,2700 

~  -      vieille 1,1633 

-  petite  abslnt]ie  de  Paris  1900 0,9347 

-  —  —        très  vieille 0,8686 

-  —  —        vieille 0,9906 

-  —  —        vieille 0,9652 

-  marjolaine  vieille 0,8331 

-  grande  absinthe  de  Paris  (plantes  sèches  1888)  0,5080 

-  —  —        très  vieille 0,5831 

-  —  —        (avant  maturité)..  0,7874 

-  -  d'Algérie  1901 0,5784 

-  —  d'Espagne  1898 0,4673 

—  d'Espagne  1900 0,4572 

—  du  Midi  1897 0.8737 

—  dn  Midi  1899 0,9855 

-  Unaisie  de  Paris  1891 0,1066 

-  tanaisie  de  Paris  1900 0,1117 

de  sariette  vieille 2,0218 

-  girofle  1901 2.6314 

-  thym  récente 2,4282 


—  172  — 

Essence  de  badiane  du  Tonkin  1900 1.6103 

—  --      du  Tonkin  1901 i,yi9% 

—  —      très  tieille 1,5100 

—  —      fieille 1,4935 

—  d*anis  de  Aloravie  1898 1.1648 

—  —        Russie  1901 .  distillé  à  Paris 1 ,661 1 

—  —       Russie. 1901 MHO 

—  —        du  Tarn  1901 1,3665 

d'Espagne  1901 l,320i 

—  —        trèsTieille 1,4274 

—  —       (plus  de  dix  années) 1,3970 

Essence  de  camomille  romaine  jaune  vieillo  ordinaire, 

de  chez  Merck 1,0363 

—  —        ordinaire  bleue  neille,  de  chez 

Merck 2,5095 

—  ~        romaine  rectifiée  incolore  récente  0,4368 

Essence  de  cardamome  récente 1 ,2293 

—  cajeput  récente 0,79i4 

Essence  de  calamus  Tieille 1 ,2192 

—  calamus  récente 1,5951 

—  dTiysopc  de  Paris  1900 0,9906 

—  —         Paris  très  vieille 0,7162 

—  —  Provence  1900 0,5486 

—  —  Provence  très  vieille 0,4775 

Ces  chiffres  peuvent  être  utilisés  pour  le  dosage  des 
essences  dans  les  liqueurs  et  les  solutions  alcooliques, 
comme  nous  l'avons  indiqué  dans  notre  Méthode  d'ana* 
lyae  des  absinthes  du  commerce.  Ils  peuvent  aussi  ser- 
vir à  l'identification  des  huiles  essentielles  et  à  la 
recherche  de  leurs  falsifications  (1). 


Sur  une  réaction  d^ identité  du  pyramidon; 
par  M.  G.  Rodillon. 

La  diméthylamidodiméthyloxyquinizine,  désignée 
plus  simplement  dans  le  commerce  sous  le  vocable 
déposé  de  <c  Pyramidon  »,  présente  en  solution  aqueuse 
la  propriété  de  bleuir  par  Taddition  d'un  soluté  de 
gomme  arabique. 

Kétude  de  cette  réaction  a  montré  qu'elle  ne  s'effectue 

(1)  Travail  t'ait  au  Laboratoire  municipal  de  la  Ville  de  Pans. 


—  173  — 

I  qu'au  contact  de  Tair  et  que,  d'autre  part,  elle  n'a 
lieu  si  la  solution  de  gomme  a  été  portée  à  une 

mpérature  supérieure  à  85^.  Le  professeur  Denigès 
a  logiquement  conclu  à  la  présence  d'une  oxydase. 

De  CCS  remarques  îl  ressort  que  le  pyramidon*  par 

le  oxydation  ménagée,  donne  naissance  à  un  corps 

1  se  dissout  dans  l'eau  en  lui  communiquant  une 

loration  bleue. 

On  pourra  donc  identifier  le  pyramidon  en  traitant 
sa  solution  aqueuse  par  un  oxydant  incolore  tel  que 
l'eau  oxygénée,  les  hypochlorites  alcalins,  ou  par  le 
bioxydede  manganèse,  l'oxyde  puce  de  plomb,  etc.,  en 
prenant  soin  toutefois  de  ménager  l'action  de  cet  oxy- 
dant, car  le  composé  bleu  ainsi  formé  est  détruit  si  on 
pousse  trop  loin  l'oxydation. 

Pratiquement  on  prendra  10'^^''  de  pyramidon  que 
l'on  dissoudra  danso""™*  d*eau, on  ajoutera  une  goutte  de 
|)a  solution  d'un  hypochlorite  courant  (extrait  de  Javel 
00  liqueur  de  Labarraque)  et  Ton  verra  se  former  rapi- 
dement une  belle  coloration  bleue.  Un  excès  d'hypo- 
chlorite  est  nuisible  :  aussi  peut-on  le  remplacer  par 
quelques  gouttes  d'eau  oxygénée,  il  est  alors  nécessaire 
de  chauffer  à  60  ou  70*.  On  pourrait  appliquer  cette 
réaction  au  dosage  du  pyramidon  par  colorimétrie. 
Koas  compléterons  cette  note  en  disant  que  le  perchlo- 
rure  de  fer  donne  avec  la  solution  de  pyramidon  une 
coloration  violette  très  intense  analogue  à  celle  des 
phénols. 
=^~~~~'— ^       ■  '    '        ■,,.-■      ,      ■■■■■.  — ,»—--^— ^ 

Sur  Us  réactions  du  ffaïacol;  par  M.  G.  Guérin,  professeur 
à  rÉcole  supérieure  de  Pharmacie  de  Nancy. 

On  sait  que  les  solutions  alcooliques  de  gaïacol  trai- 
tées par  une  goutte  de  perchlorure  de  for  officinal  se 
colorent  en  bleu  pur;  une  plus  pure  quantité  du  réactif 
donne  une  coloration  d'un  vert  émeraudc. 
Les  solutions  aqueuses  donnent,  dans  les  mêmes 

conitilions,  une  coloration  et  un   trouble   brunfttres. 


— ■  174  — 

Si  Ton  ajoute  de  Tammoniaque,  puis  un  hyopcUo- 
rite  alcalin,  à  une  solution  aqueuse  de  gaïacol,  il  se 
produit  une  coloration  verte  lorsqu'on  applique  la  cha- 
leur. 

Une  solution  aqueuse  de  gaïacol,  additionnée  de 
quelques  gouttes  de  nitrite  de  soude^  à  10  p.  100,  puis 
d'une  goutte  d'acide  sulfurique  ou  nitrique,  se  colore  en 
rouge  orangé  (Adrian). 

A  ces  réactions  nous  pouvons  ajouter  les  deux  sui- 
vantes : 

A.  —  Les  solutions  aqueuses  de  gaïacol  traitées  par 
par  une  solution  d'acide  chromique,  ù  1  ou  2  p.  100, 
donnent  une  coloration  et  un  précipité  brunâtres. 

jB.  —  Ces  mêmes  solutions  aqueuses  de  gaïacol  addi- 
tionnées d'acide  iodique,  à  1  ou  2  p.  100,  se  colorent  eu 
orangé  brun  et  laissent  déposer  un  précipité  de  couleur 
kermès. 


MÉDICAMENTS  NOUVEAUX 


Gujasanol  (1).  —  MM.  Einhom  et  Hûtz  ont  étudié 
récemment Tacliondeséthersacétiques  monochlorés  de 
plusieurs  phénols  sur  les  aminés  secondaires  de  la  série 
grasse  :  cette  réaction  leur  a  donné  un  certain  nombre 
de  corps  nouveaux,  dérivés  du  glycocoUe  et  dont  le  plus 
important  est  le  gujasanol^  formé  par  l'union  de  l'éther 
acétique  monochloré  du  gaïacol  et  de  la  diélhylamine. 
Pour  faciliter  l'intelligence  de  ce  qui  suit,  rappelons 
que  l'ammoniaque  réagissant  sur  l'acide  acétique 
monochloré  donne  le  glycocoUe 

COOH— CH2CJ+AzH3  =  COOH.CH-^-AzHs+HCl. 

Si  on  remplace  Tacide  monochloracétique  par  un 
éther  phénol  ique  de  cet  acide  et  l'ammoniaque  par  une 
aminé  secondaire,  on  arrivera  à  des  glycocolles  dialky- 

(!)  EiNHORN  et  HtiTz.  Avçhiv  der  Pharmazie,  1902,  p.  631. 


mm  II 


—  175  — 

lés  et  contenant  un  radical  phénolique  :  le  gujasanol 
est  un  de  ces  glycocolles. 

Pour  l'obtenir,  on  prépare  d'abord  l'éther  acétique 
monochloré  gaïacol  en  traitant  par  roxychlorure  de 
phosphore  un  mélange  de  gaïacol,  acide  monochlor- 
acétique  et  pyridine  :  l'éther  qui  a  pour  formule 

C<H*— 0CH3-0— CO— CH«Cl 

est  en  aiguilles  blanches,  fusibles  à  58*'-60'*.  Cet  éther 
secombine  directement  à  la  diéthylamine  pour  donner 
ane  base  dont  le  chlorhydrate  a  pour  formule 

C«H*— 0CH3— 0— ce— CH2— Az(C2H»)s.HCl; 

c*est  le  gujasanol. 

Le  gujasanol  cristallise  en  aiguilles  prismatiques, 
fusiblesà  ISi'^-lSB^,  solubles  dans  l'eau.  Sa  propriété  la 
plus  remarquable  est  d^ètre  décomposé  par  les  alcalis, 
mèoie  les  plus  faibles,  avec  formation  de  gaïacol  ;  la 
présence  de  ce  dernier  corps  peut  être  déeelée  dans  les 
urines  d'animaux  qui  ont  absorbé  du  gujasanol,  et  cela 
très  peu  de  temps  après  l'ingestion  du  médicament. 

Le  gujasanol  présente  au  point  de  vue  de  sa  facile 
décomposition  un  avantage  marqué  sur  d'autres  éthers 
du  gaïacol,  qui  ont  été  proposés  antérieurement  (car- 
bonate, benzoate,  etc.). 

Les  auteurs  ont  préparé  une  combinaison  du  même 

ordre  en  remplaçant  la  diéthylamine  par  la  diisobuty- 

i      lamine.  Ils  décrivent  aussi  des  dérivés  analogues  obte- 

'      nus  en  remplaçant  le  gaïacol  par  d'autres  phénols  (créo- 

sol,  phénol  ordinaire,  crésylols,  thymol,  etc.). 
I  II.  C. 

Cryogénine.  —  Sous  le  nom  de  Cryogénine^  MM.Lu- 
ndère,  de  Lyon,  ont  mis  dans  le  commerce  un  nouvel 
antithermique  qui  est  au  point  de  vue  chimique  la 
I       ienzamidosemicarbazide . 

La  cryogénine  se  présente  sous  forme  d'une  poudre 
cristalline  blanche,  peu  soluble  dans  l'eau, soluble  dans 
ralcool. 


—  176  — 

  la  suite  des  essais  thérapeutiques  faits  avec  la  cryo- 
génine  par  MM.  Dumarest  et  Gilibert  (1),  il  résulte  que 
ce  produit  est  un  antithermique  sans  action  tostique. 

Elle  a  donné  de  très  bons  résultats  chez  des  tubercu- 
leux et  son  emploi  dans  ce  cas  est  préférable  à  celui 
des  autres  antithermiques,car  elle  ne  provoque  pas  de 
troubles  digestifs. 

La  cryogénine  est  administrée  sous  forme  de  cachets 
contenantde  0«^20  à0«',60  :1a  dosemaximaeatde  1«^20 
pour  24  heures. 

H.  C. 


REVUES 
Pharmacie. 

Conservation  des  sangsues  (2)  ;  par  M.   Trautmam«. 

—  Les  recommandations  de  l'auteur  portent  sur  les 
trois  points  suivants  :  nature  du  récipient,  tempéra- 
ture de  l'eau,  lumière  ;  elles  peuvent  se  résumer  ainsi  : 

—  l*"  Conserveries  sangsues  dans  un  bocal  à  conserves, 
en  verre  blanc,  rempli  aux  trois  quarts  d*eau,  à  la  tem- 
pérature de  la  chambre,  et  fermé  par  une  loi  le  ou  une 
gaze.  —  2°  Exposer  le  bocal  à  la  lumière  dîiïuse,  mais 
éviter  la  lumière  directe  du  soleil.  —  3**  Ne  renouveler 
Veau  qu'en  cas  de  besoin,  et  non  pas  régulièrement  tous 
les  jours  ou  tous  les  deux  jours.  Pour  cela,  décanter 
avec  précaution  et  remplacer  l'eau  par  de  Teau  nou- 
velle à  15*17''.  Après  plusieurs  décantations,  remplir  de 
nouveau  le  bocal  aux  3/4.  —  4**  Ne  pas  nettoyer  les  parois 
du  récipient,  et  laisser  s'y  développer  des  algues  dont  la 
présence  parait  favorable  à  la  conservation  des  sang- 
sues. —  5**  Troubler  le  moins  souvent  possible  le  repos 
des  sangsues. 

(1)  Voir  Lyon  Médical,  noT.  et  déc.  1902. 

(2)  Ueber  fiehandlung  und  Aufbewahruog  der  Blutegr^I  ;  Phat^maccuL 
Zlg„  1902,  p.  677;  d'après  Schw.,  Wochench,  f.  Chem,  h*  Phtit-m.,  XL, 
p.  594,  1902. 


—  177  - 

Eo  observant  ces  précautions,  on  réduit  les  pertes  au 
minimum;  on  évite,  en  tout  cas,  celles  qui  proviennent 
do  brusque  changement  de  température,  des  chocs  et 
des  blessures  faites  aux  sangsues  que  Ton  détache  de 
force  des  parois  du  vase,  lors  du  nettoyage  quotidien. 

V.  H. 

Houveauprocédé  pour  évaluer  l'action  de  la  pepsine  (1)  ; 
{Mu-M.  Spriggs.  —  L'auteur  a  suivi  les  variations  de  visco- 
àléde  solu  lions  albu  minoïdes  (syn  tonine)  sous  Fin  fluence 
delà  digestion  pepsique.  La  solution  à  essayer  est  con- 
tenue dans  l'appareil  mèmequi  sert  àmesurerla  viscosité. 
Cet  appareil  plonge  dans  un  bain-marie  à  température 
fixe.  IjtviscosimtHre  est  un  tube  en  U  dont  une  branche 
est  constituée  par  un  tube  capillaire  sur  une  certaine 
longueur.  Le  liquide  est  aspiré  à  travers  la  branche 
capillaire,  puis,   au  moyen   d'un  dispositif  qui  permet 
I  d'exercer  à  la  surface  du  liquide  une  pression  constante, 
on  chasse  de  nouveau  le  liquide  dans  l'autre  sens,  h 
I  travers  la  partie  capillaire.  La  viscosité  est  mesurée  par 
le  temps  que  met  le  ménisque  à  franchir  toute  la  partie 
!  capillaire.  Le  tube  capillaire  avait  0'"°,35  de  diamètre, 
I  et  68""  de  longueur.  Le  passage  de  Teau  dans  ce  tube, 
I  sous  une    pression    de     450"'"    de     benzol,  exigeait 
;  73M  à  38*5. 

I  Déjà  sous  l'inQuence  de  HGl  seul  une  solution  de 
i  syntonine  voit  sa  viscosité  diminuer  peu  à  peu,  pour 
devenir  sensiblement  constante  au  bout  d'un  temps 
variable  selon  la  température  à  laquelle  on  la  main- 
tient. De  220",  la  viscosité  s'est  abaissée  en  trois 
jours,  pour  une  température  de  40°,  à  160"  envi- 
ron. On  constate  en  même  temps  une  diminution 
de  la  quantité  d'albuminoïde  coagulable. 

En  présence  de  pepsine,  la  chute  est  beaucoup  plus 
rapide.  Dans  les  quinze  premières  minutes,  le  temps 
d'écoulement  s'est  abaissé  de  180    à    120"    environ, 

(i)  Eiae  neae  Méthode  zar  Bestimumung  der  Pepsinwirkung;  Z/«c/i. 
r.  physioi  Chem.,  XXXV,  465-494, 1902. 

•/•^.  ée  Pharw.  tt  de  Ckim.  6»  série,  t.  XVII.  (15  février  1903.)  12 


—  178  — 

pour  atteindre  après  trois  jours  un  chiffre  voisin 
de  83  et  sensiblement  constant.  La  viscosité  est  alors 
voisine  de  celle  de  Teau.  —  Des  essais  semblables  avec 
la  vitelline  ont  donné  des  courbes  tout  à  fait  compa- 
rables. La  diminution  de  viscosité  est  surtout  due  à  la 
transformation  des  albuminoïdes  coagulables  en  incoa- 
gulables  ;  car,  lorsque  la  viscosité  est  devenue  à  peu 
près  constante,  on  trouve  encore  très  peu  d'albumi- 
noïde  coagulable.  La  transformation  ultérieure  en  albu- 
moses  n'a  pas  grande  influence  sur  la  viscosité.  Si  l'oD 
trace  une  courbe  de  la  quantité  d'albuminoïde  coagu- 
lable aux  divers  moments  de  l'opération,  elle  suit  pa- 
rallèlement la  courbe  de  diminution  de  la  viscosité. 

Des  essais  ont  été  faits  comparativement  avec  des 
quantités  de  pepsine  différentes  :  quelle  que  soit  la 
quantité  de  pepsine,  pour  une  viscosité  égale  des  dif- 
férents mélanges  (viscosité  qui  n'est  atteinte  que  suc- 
cessivement pour  chacun  d'eux),  on  a  trouvé  la  même 
proportion  d'albuminoïdes  coagulables  et  incoagu- 
tables. 

Enfin  les  différentes  courbesobtenuesontpuêtre repré- 
sentées par  une  formule  algébrique  qui  permet  d'éva- 
luer les  rapports  entre  les  quantités  de  pepsine  et  la 
rapidité  de  la  digestion.  v.  H. 


Chimie. 


Sur  la  présence  de  l'argon  dans  les  gaz  delà  source 
Bordeu  à  Luchon,  et  sur  la  présence  du  soufre  libre 
dans  l'eau  sulfureuse  de  la  grotte  et  dans  les  vapeurs 
de  humage  ;  par  M.  Henri  Moissan  (1).  — Les  eaux  sulfu- 
reuses de  Luchon  ont  fait  le  sujet  de  nombreux  travaux 
parmi  lesquels  on  peut  citer  ceux  de  Bayen,  d'Anglada, 
de  BouUay  et  Henry,  de  Fontan,  de  Filhol,  et  enfin  les 
recherches  du  D*"  Garrigou,  qui  a  fait  remarquer  que 
les  sources  d'un  même  groupe  d'eaux  sulfureuses  peu- 
vent être  très  différentes. 

(1)  Ac.  d,  8c.,  CXXXV,  1278,  29  décembre  1902.  " 


—  179  — 

Source  Bordeu,  —  La  source  Bordeu,  n"  i ,  possède  un 
véritable  griffon,  présentant  plusieurs  fissures  longitu- 
dinales par  lesquelles  on  voit  arriver  Teau  sulfureuse 
chaude  et  se  dégager  quelques  bulles  de  gaz.  L'eau  sort 
de  la  rocbe  à  une  température  de  44^  au  milieu  de  cou- 
ches schisteuses,  plus  ou  moins  attaquées.  La  tempéra- 
ture de  l'eau  augmente  de  un  degré  lorsque  l'on  enfonce 
le  thermomètre  dans  la  faille  traversée  par  l'eau.  Le 
griffon  se  trouvant  au  fond  d'une  vasque  naturelle,  il  a 
été  facile  de  disposer  sur  des  entonnoirs  retournés  des 
flacons  remplis  d'eau  sulfureuse  prise  au  fond  même 
de  cette  vasque  de  façon  à  éviter  Taction  et  le  contact 
des  gaz  de  l'air.  L^eau  produite  en  notable  quantité  par 
cette  source  est  conduite  par  un  caniveau  dans  un 
grand  réservoir  réunissant  le  débit  de  plusieurs 
sources. 

Les  gaz  recueillis  n'étaient  pas  très  abondants  et  les 
différentes  fissures  du  griffon  en  dégageaient  des  quan* 
tités  variables,  bien  que  toujours  assez  faibles. 

Lorsque  les  flacons  de  250*''^'  étaient  remplis  de  gaz, 
ce  qui  demandait  deux  à  trois  jours,  on  les  fermait  au 
moyen  d*un  bouchon  de  verre  rodé  enduit  de  paraffine, 
puis  on  coulait  de  la  paraffine  fondue  dans  l'espace 
annulaire  du  goulot  de  la  bouteille. 

Ce  gaz  transvasé  sur  la  cuve  à  mercure  attaquait  très 
légèrement  la  surface  de  ce  métal.  Il  ne  renfermait  pas 
trace  d^hydrogène  sulfuré,  car  un  papier  à  l'acétate  de 
plomb  n'a  pas  noirci  à  son  contact.  Ce  fait  semble  indi- 
quer que  Teau  sulfureuse  de  la  source  Bordeu  ne  ren- 
feraie  pas  de  sulfhydrate  de  sulfure  au  moment  de 
Témei^ence  :  sans  quoi,  ce  composé,  par  simple  disso- 
ciation^ devrait  fournir  de  Thydrogène  sulfuré.  Dès 
queTeaude  la  source  Bordeu  est  en  présence  de  Tacide 
carbonique  de  l'air,  l'émanation  de  l'hydrogène  sulfuré 
«si  due  H  Taction  secondaire  de  l'acide  carbonique  de 
l'air  sur  le  sulfure  de  sodium. 

Ce  gaz  ne  renfermait  pas  d'acide  carbonique,  il  ne 
contenait  pas  trace  d'oxygène,  car  il  ne  colorait  même 


—  180  — 

pas  la  solution  de  pyrogallate  de  potassium.  Il  était 
entièrement  formé  d'une  petite  quantité  de  méthane, 
de  beaucoup  d'azote  et  d'un  peu  d^argon. 
Son  analyse  quantitative  a  fourni  : 

Forméne 1,22 

Argon 2,56 

Azote 96.22 

L'étude  spectrale  de  cet  argon  n'a  pas  indiqué  la  pré- 
sence de  l'hélium. 

Source  de  la  Grotte.  —  Cette  source  est  une  des  plus 
anciennes  parmi  les  eaux  sulfureuses  de  Luchon;  sa 
température  prise  au  griffon  est  de  59^  Elle  présente 
un  intérêt  particulier,  parce  qu'elle  est  utilisée  pour  le 
humsge.  Au  moyen  d'appareils  installés  en  1890  par  le 
D^  Frébault,  on  fait  passer  sur  une  surface  de  cette  eau 
thermale  un  courant  d'air  qui  monte  dans  les  appareils 
de  humage  et  qui  possède,  au  point  de  vue  thérapeu- 
tique, des  propriétés  particulières. 

Lorsque  l'on  hume  ce  mélange  de  gaz  et  de  vapeurs 
d'eau,  on  ne  perçoit  pas  l'odeur  d'hydrogène  sulfuré. 
De  plus,  un  humage  prolongé,  excessif,  n'a  jamais 
amené  les  phénomènes  toxiques  de  l'empoisonnement 
par  l'hydrogène  sulfuré. 

Cependant  des  objets  en  argent  laissés  dans  les  salles 
de  humage  se  recouvrent,  en  24  heures,  d'une  patine 
noire  de  sulfure  d'argent.  Cette  sulfuration  rapide  de 
l'argent  doit  être  attribuée  à  une  autre  cause. 

Si  l'on  place,  en  effet,  du  papier  à  l'acétate  de  plomb 
devant  l'un  de  ces  tubes  ^  humage,  il  est  facile  de 
reconnaître  q"u'il  ne  se  colore  en  marron  très  clair 
qu'avec  une  extrême  lenteur,  et  ce  ne  sont  pas  les 
émanations  qui  donnentles  colorations  les  plus  intenses 
au  papier  à  l'acétate  de  plomb  qui  sont  les  plus  actives 
au  point  de  vue  thérapeutique. 

Pour  rechercher  les  composés  qui  pouvaient  prendre 
naissance  dans  ces  conditions,  l'auteur  a  condensé  sur 
un  récipient  en  verre  rempli  de  glace,  la  vapeur  qui 
sortait  des  tubes   de   humage.    On  obtient   ainsi  un 


—  181  — 

liquide  incolore  qui  fournit  un  très  léger  dépôt.  Ce 
liquide  possède  une  faible  odeur  d'acide  sulfureux,  et 
présente  les  réactions  d'une  solution  très  étendue  de  ce 
gaz  :  décoloration  instantanée  à  froid  d'une  solution 
étendue  de  permanganate  de  potassium  et  décoloration 
d'empois  d*amidon  bleui  par  une  petite  quantité  d'eau 
iodée.  Il  contient  aussi  une  très  petite  quantité  d'hydro- 
gène sulfuré  et  des  traces  d'acide  sulfurique,  il  n'y 
existe  pas  d'arsenic. 

Le  dépôt  provenant  de  la  condensation  des  vapeurs 
d'un  appareil  de  humage  a  été  étudié  au  microscope.  Il 
était  formé  de  quelques  iilaments  et  poussières  prove- 
nant de  l'air  atmosphérique,  et,  en  plus,  de  fragments 
irréguliers  faiblement  colorés,  de  couleur  jaune,  à  indice 
de  réfraction  différent  de  celui  de  l'eau  On  y  a  ren- 
contré aussi  quelques  petites  masses  agglomérées  ayant 
l'apparence  de  l'ambre  claire,  et  quelques  filaments 
recouverts  par  place  de  petits  cristaux  jaunes.  Ces 
poussières  sèches,  placées  entre  deux  lames  de  verre  et 
portées  à  une  température  de  ISO**,  laissent  voir  la 
fosion  d'un  grand  nombre  de  ces  petites  particules  en 
un  liquide  jaune,  et,  si  l'on  chauffe  davantage,  on 
reconnaît  que  les  parcelles  fondues  se  vaporisent  :  ce 
sont  les  caractères  du  soufre;  en  chauffant  ce  résidu 
à  iOO\  on  perçoit  nettement  Todeur  de  la  vapeur  de 
soufre.  Il  existe  une  quantité  de  soufre  beaucoup  plus 
grande  condensée  dans  les  tubqs  de  porcelaine  en  col 
de  cygne  qui  terminent  ces  appareils.  En  effet,  il  suffit 
de  recueillir  la  poussière  qui  tapisse  l'intérieur  de  ces 
tubes  pour  voir  qu'elle  est  entièrement  formée  d'une 
poudre  d'un  blanc  jaunâtre  formée  de  petits  octaèdres 
possédant  tous  les  caractères  du  soufre.  Si  la  vapeur  de 
soufre  ne  s'oxyde  que  faiblement  dans  ces  conditions, 
cela  tient  à  ce  qu'elle  est  noyée  dans  un  grand  excès  de 
vapeur  d'eau. 

Une  notable  partie  de  ce  soufre  peut  provenir  de 
l'oxydation  par  l'oxygène  en  présence  de  la  vapeur 
d'eau  du  gaz  hydrogène  sulfuré  dégagé  du  monosulfure 


—  182  — 

de  sodium  sous  Taction  de  l'acide  carbonique  de  l'air. 
£t  celte  oxydation  est  assez  complète  pour  qu'il  ne  se 
dégage  que  des  traces  d'hydrogène  sulfuré  aux  appa- 
reils de  humage;  une  autre  partie  provient  de  la  vapo- 
risation du  soufre  qui  se  trouve  en  solution  dans  l'eau 
sulfureuse. 

Le  soufre,  en  effet,  est  légèrement  soluble  dans  ce 
liquide  ;  il  est  même  un  peu  soluble  dans  Teau  distillée 
à  la  température  de  50°. 

Si  l'on  place  dans  un  tube  scellé  un  fragment  solide 
de  soufre  et  une  petite  quantité  d^eau,  puis  si  l'on 
maintient  le  bas  du  tube  à  une  température  constante 
de  60*  pendant  plusieurs  jours,  on  voit  se  former  de 
petits  cristaux  blancs  de  soufre  h  la  partie  supérieure, 
c'est-à-dire  dans  la  partie  froide  du  tube. 

De  même,  si  Ton  fait  passer  d'une  façon  continue  un 
courant  d'eau  distillée  privée  d'air,  dans  un  tube 
horizontal  contenant  des  fragments  de  soufre  solide 
maintenu  à  +  60"*,  puis  que  l'on  dirige  cette  eau  dans 
un  récipient  refroidi,  on  voit  se  condenser  dans  la 
partie  froide  de  l'appareil  un  léger  dépôt  de  soufre  de 
couleur  ambrée. 

Du  reste,  il  suffit  de  prendre  de  Teau  exempte 
d'oxygène  et  de  la  maintenir  à  l'ébullition  en  contact 
avec  quelques  morceaux  de  soufre  solide,  puis  de  la 
filtrer  rapidement  pour  voir  se  former,  par  refroidisse- 
ment, dans  un  verre  conique,  un  dépôt  de  petits  cris- 
taux microscopiques  jaunes  qui  possèdent  les  propriétés 
du  soufre. 

Si  l'on  répète  les  expériences  précédentes  avec  une 
solution  aqueuse  à  1  p.  1000  de  monosulfure  de 
sodium,  la  solubilité  du  soufre  devient  plus  grande. 

L'eau  de  la  Grotte  renferme  donc  du  soufre  en  solu- 
tion et  la  vapeur  sortant  des  tubes  de  humage  contient 
une  très  petite  quantité  d'hydrogène  sulfuré  et  d'acide 
sulfureux,  ainsi  que  de  la  vapeur  de  soufre.  Cette  der- 
nière provient  de  trois  sources  différentes  :  l^combustion 
lente  de  l'hydrogène  sulfuré;  2°  réaction  d'une  petite 


—  183  — 

quantité  d'acide  sulfureux  suri 'hydrogène  sulfuré  ;  enfin 
3*Taporisation  du  soufre  en  solution  dans  Teau. 

Cette  vapeur  de  soufre  peut  jouer  un  rôle  dans  Tac- 
tion  thérapeutique  de  humage  soit  comme  antisep- 
tique, soit  parla  facilité  de  son  assimilation.  On  com- 
prend dès  lors  pourquoi  le  humage  ne  peut  se  faire  qu'à 
ane  petite  distance  du  griffon,  lorsque  la  température  de 
Teau  est  aussi  élevée  que  possible,  c'est-à-dire  lors- 
qu'elle est  très  chargée  de  vapeurs  de  soufre. 

A.  R. 

La  destraction  des  matières  organiques  en  toxico- 
logie; par  M.  G.  Bruylants  (1).  —  De  tous  les  procédés 
piéconisés  pour  la  destruction  des  matières  organiques, 
lors  d'une  recherche  toxicologique,  c'est  celui  de  Fré- 
sénius  et  von  Babo  qui  est  le  plus  employé.  Il  présente 
cependant,  dans  la  pratique  ordinaire,  un  inconvénient 
assez  grave.  Les  cristaux  de  chlorate  de  potassium,  en 
plaques  ou  en  lamelles,  sont  immédiatement  attaqués, 
par  l'acide  chlorhydrique  chaud  ;  peu  denses,  ils  sont 
décomposés  déjà  dans  les  couches  supérieures  du  li- 
quide ;  en  sorte  qu'une  grande  quantité  de  chlore  se 
dégage  sans  avoir  agi  sur  les  matières  organiques.  Il 
s'ensuit  une  perte  très  forte  en  acide  chlorhydrique  et 
une  acumulation  parfois  nuisible  de  sel  potassique  dans 
le  produit  traité. 

Cet  inconvénient  peut  être  écarté  par  l'emploi  de 
comprimés  de  chlorate,  tels  qu'on  les  fabrique  pour 
Tusage  en  pharmacie. 

Très  dense  et  plus  difficilement  attaquable  que  les 
cristaux,  le  chlorate  comprimé  tombe  au  fond  du  li- 
quide et  est  décomposé  lentement,  régulièrement,  de 
façon  que  tout  le  chlore  puisse  être  actif. 

Les  viscères  convenablement  divisés  sont  introduits 
dans  des  matras  Ërlenmeyer,  additionnés  d'acide  chlor- 
à  5  ou  7  p.  100,  et  chauffés  au  bain-marie 


V)  Annal,  de  Pharm,  de  Louvain,  août  1902. 


~  184  — 

jusqu'à  liquéfaction.  On  laisse  la  température  tomber 
jusque  vers  80^  et  on  y  introduit  quatre  ou  cinq  com- 
primés à  la  fois;  on  les  renouvelle  après  décomposi* 
tion,  en  ayant  soin  de  ne  pas  laisser  s*éle ver  la  tempéra- 
ture. Lorsque  le  liquide  est  devenu  jaunâtre,  on  arrête 
Tadditionet  on  chauffe  au  bain-marie  jusqu'au  brunisse- 
ment; puis  on  ajoute  de  nouveau  des  comprimés  et 
ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  la  coloration  jaunâtre  per- 
siste. En  opérant  avec  soin,  on  peut  arriver  à  ne  point 
percevoir  de  dégagement  de  chlore. 

Il  a  été  employé  environ  400'^''  de  comprimés  pour  les 
proportions  suivantes  de  viscères. 

Estomac  et  soq  contenu 245*^ 

Intestin !  .100 

Cœur  et  poumons 180 

Ceryeao 250 

Foie,  rein,  raie 715 

Soit  un  total  de 2.490»' 

Le  chlorate  de  potassium  comprimé,  pris  par  quan- 
tités, n'est  guère  plus  coûteux  que  le  chlorate  cristal- 
lisé. A.  R. 

Dosage  volumétrique  de  l'acide  phosphorique;  par 

M.  de  MoLiNÂRi  (1).  —  Cette  méthode  est  employée  par 
Tauteur  depuis  1895. 

Réactifs.  —  1*  Molybdate  (T ammoniaque  :  on  dissout 
90^''  de  molybdate  d'ammoniaque  cristallisé  dans  un 
peu  moins  d'un  litre  d'eau;  on  ajoute  quelques  gouttes 
d'ammoniaque;  on  complète  le  volume;  on  laisse 
déposer  pendant  12  heures  et  Ton  filtre; 

2°  Nitrate  d'ammoniaque  :  on  emploie  une  solution 
saturée  ; 

3**  Acide  nitrique,  de  densité  voisine  de  1,4; 

4"  Potasse  caustique  :  on  étend  à  1"'  326",5  de  po- 
tasse normale,  bien  débarrassée  de  toute  trace  de  carbo- 
nate par  l'eau  de  baryte;  1"  correspond  à  l"**^  de  Ph*0*; 


(1)  Ann.  de  chitn,  analyt.,  novembre  1902. 


—  185  — 

5*  Acidesulfurique:  il  doit  avoir  le  même  titre,  volume 
à  volume,  que  tapotasse  caustique;  on  le  prépare  en 
étendant  326",5  d'acide  normal  à  i  "'. 

6''  Indicateur  :  on  dissout  1'^  de  phénol phtaléine  dans 
lOO**  d'alcool  a  60%  et  Ton  emploie  0",5  de  cette  solution 
pour  chaque  titrage. 

Méthode,  —  Superphosphates.  —  Or.  prépare  d'abord 
les  solutions  en  traitant  2'*'  de  superphosphate  par  Teau, 
et  Ion  amène  le  volume  à  250*^*";  le  résidu  de  l'épuise- 
ment par  Teau  est  traité  par  100^^  de  citrate  d'ammo- 
niaque alcalin  (Formule  Petermann)  (1),  et  l'on  amène 
ensuite  le  volume  de  la  liqueur  à2S0";  on  prend  12''',5 
de  chacune  des  solutions  ci-dessus;  on  ajoute  10^^ 
d'acide  nitrique  additionnée  de  son  volume  d'eau,  15''*^ 
de  solution  de  nitrate  d'ammoniaque  et  Ton  dilue  de 
manière  à  obtenir  un  volume  de  70^^  environ;  on  fait 
bouillir  pendant  10  minutes;  on  retire  du  Jeu  et  Ton 
précipite  l'acide  phosphorique  par  20"  de  molybdate 
d'ammoniaque,  ajouté  en  2  fois,  par  fraction  de  10"; 
on  laisse  déposer  pendant  10  minutes,  on  filtre  :  on  lave 
2  à  3  fois  par  décantation  avec  de  l'eau  distillée,  on 
jette  le  précipité  sur  le  liltre,  et  l'on  continue  à  laver 
jusqu'à  ce  que  le  filtratum  n'ait  plus  de  réaction  acide 
(il  ne  faut  jamais  toucher  les  parois  du  verre  avec 
l'agitateur  pendant  la  précipitation);  on  place  ensuite 
le  filtre  et  son  contenu  dans  le  verre  qui  a  servi,  et  l'on 
Terse  la  solution  alcaline  (potasse  caustique),  jusqu'à  ce 
(|ue  le  précipité  soit  totalement  dissous;  on  délaie  par- 
faitement le  filtre  avec  un  peu  d'eau;  on  ajoute  l'indi- 
cateur, et  l'on  titre  au  moyen  de  l'acide  sulfurique,  en 
laissant  couler  celui-ci  goutte  à  goutte  :  on  retranche 
le  volume  d'acide  employé  du  volume  de  potasse;  la 
différence  donne  directement  la  teneur  en  acide  phos- 

(1)  Ce  cilrtte  s'obUoDt  en  dissolvant  500^*'  d'acide  citrique  dans  Tarn- 
moDiaqae  à  0,92,  JDsqa'à  réaction  neutre  (il  faut  enyiroD  lOO®*:)  ;  on 
tmène  la  coneeotratioD  du  liquide  refroidi  à  la  densité  de  1,09  k  15o,  en 
postant  de  l'eau;  on  ajoute  ensuite,  par  litre,  SO*)»  d'ammoniaque  à  0,92; 
on  agite  et  l'on  filtre. 


—  186  - 


^ 


phorique,  chaque  centimètre  cube  représentant  1  p.  100 
d'anhydride  phosphorique  lorsqu'on  opère  sur  0«',i  de 
matière. 

Scories  de  dépkospkoration.  —  On  prélève  10"  de  la 
solution  (S»*"  dans  500*^*=);  on  neutralise  par  l'ammo- 
niaque, jusqu'à  formation  d'un  précipité  persistant;  on 
ajoute  lO''*^  d'acide  nitrique  additionné  de  son  volume 
d'eau,  IS*"""  de  nitrate  d'ammoniaque  et  une  quantité 
d'eau  suffisante  pour  avoir  un  volume  d'eau  de  70*=* 
environ;  on  chauffe  jusqu'à  l'ébuilition;  on  retzte  du  feu, 
et,  après  quelques  instants,  on  ajoute  5^*^  de  solution 
molybdîque;  on  agite  légèrement;  on  laisse  déposer 
pendant  une  minute;  on  verse  de  nouveau  10"  de 
molybdate  ;  on  agite;  on  laisse  déposer  pendant  10  mi- 
nutes, et  Ton  continue  comme  précédemment. 

Phosphates.  —  La  précipitation  se  fait  dans  les  mêmes 
conditions  que  pour  les  scories  ;  on  ajoute,  en  plus,  10*^ 
de  citrate  d'ammoniaque,  et  l'on  précipitie  l'acide 
phosphorique  au  moyen  de  40"  de  molybdate  d'am- 
moniaque, par  fraction  de  20". 

Superphosphates  {acide  phosphorique  soluhle  dans  F  eau), 
—  La  précipitation  se  fait  dans  les  mêmes  conditions 
que  pour  les  phosphates. 

Engrais  composés.  —  Même  méthode  que  pour  les 
superphosphates.  A.  R. 

Origine  de  l'arsenic  contenu  dans  certaines  bières  ; 
par  M.  A.  Petermann  (1).  —  Il  y  a  bientôt  deux  ans,  la 
presse  anglaise  s'était  émue  de  nombreux  cas  d'empoi- 
sonnement qui  s'étaient  produits  dans  diverses  villes 
d'Angleterre  et  dus,  d'après  le  D^  Reynolds,  à  l'usage 
de  certaines  bières  renfermant  de  2  à  70"'^'  d'arsenic  par 
litre  ;  l'avis  général  fut  que  l'introduction  de  cet  arsenic 
provenait  d'additions,  dans  le  cours  de  la  fabrication 
de  la  bière,  de  glucose  et  de  sucre  interverti  obtenu  par 


(1)  Journal  d'agriculture  pratique^  t.  III,  1902,  p.  501;  d'après  Anna* 
les  agronomiques,  25  octobre  19C2. 


—  187  — 

aiction  de  Facide  sulfurique  du  commerce,  souvent 
arsenical,  sur  la  fécule. 

On  chercha  à  rejeter  ces  accidents  sur  la  présence 
d'arsenic  dans  les  superphosphates  employés  comme 
eograis  pour  l'orge  de  brasserie.  M.  Petermann  a  suc- 
cessivement étudié  les  trois  points  suivants  : 

V  Recherche  de  Tarsenic  dans  les  superphospha- 
tes; 

2*  Le  superphosphate  arsenical  doit-il  être  considéré 
comme  nocif? 

3*  L'orge  récoltée  sur  des  champs  fumés  au  super- 
phosphate et  les  malts  renferment-ils  de  Tarsenic? 

La  première  question  fut  résolue  par  le  dosage  de 
l'arsenic  dans  un  certain  nombre  d'échantillons  de 
superphosphates  de  fabrication  belge  qui  servirent  par 
la  suite  comme  engrais  dans  Tétude  des  deux  dernières 
questions.  On  a  trouvé  dans  ces  superphosphates  des 
quantités  très  notables  d'acide  arsénieux  variant  de 
M22à0,i80p.  100. 

Cette  proportion,  en  prenant  comme  exemple  la 
quantité  maximum  d'acide  arsénieux  et  en  supposant 
un  emploi  à  l'hectare  de  1.000^"  de  superphosphate, 
provoquerait  l'introduction  dans  le  sol  de  1"^8  d'acide 
arsénieux,  soit  0,0008  par  kilo  de  terre.  Or,  d'après 
Sorauer,  lacide  arsénieux  ne  deviendrait  toxique  dans 
le  sol  qu'à  la  teneur  de  1  p.  1000,  ce  qui  supposerait 
an  apport  annuel  répété  pendant  dix  siècles  de  1 .000"' 
de  superphosphate,  en  sorte  que  la  réponse  à  la 
seconde  question  doit  être  négative. 

Au  sujet  de  la  troisième  question,  le  fait  que  les  biè- 
res fabriquées  uniquement  à  l'aide  de  malt  et  de  hou- 
blon sont  exemptes  d'arsenic  et  que  les  végétaux  refu- 
sent d'absorber  des  quantités  sensibles  d'acide  arsénieux, 
même  par  addition  directe  de  ce  corps  ou  de  ses  congé- 
nères, permet  a  priori  de  répondre  négativement.  La 
démonstration  directe  a  été  fournie  par  l'examen  des 
vingt-cinq  échantillons  divers  :  orges,  betteraves, 
caltivés  sur  des  sols  fumés  au  superphosphate  arseni- 


^ 


—  188  - 


cal;  on  n'a  rencontré  que  deux  malts  donnant  une  très 
faible  réaction  de  l'arsenic,  inférieure  à  un  dix-millio- 
nième. 

L'auteur  conclut  de  ses  recherches  que  «  s'il  est  par- 
faitement vrai  que  les  superphosphates  du  commerce 
renferment  presque  toujours  de  l'arsenic,  les  orges 
fumées  avec  cet  engrais  et  les  malts  en  sont  complète- 
ment exempts  ou  en  renferment  de  si  faibles  traces  que 
la  responsabilité  de  la  présence  de  quantités  apprécia- 
bles de  ce  toxique  dans  certaines  bières  retombe  sur 
Teniploi  de  glucose  ou  de  sucre  interverti  impurs. 

Dosage  de  la  caféine  dans  le  thé;  par  M.  André  (1). 
—  On  pulvérise  finement  10*''  de  thé  et  on  les  mélange 
intimement  au  mortier  avec  un  lait  de  magnésie  préparé 
avec  10«'  d'eau  et  lO**"  de  magnésie;  après  un  contact  de 
quelques  instants,  on  ajoute  100''''  d'alcool  à  85"*;  on 
introduit  le  mélange  dans  un  ballon,  qu'on  place  au 
bain-marie;  après  quelques  minutes  d'ébuUition,  on 
décante  et  Ton  fait  trois  nouveaux  traitements  avec  50" 
d'alcool  à  85^  bouillant;  les  liqueurs  sont  réunies  et 
évaporées;  lorsque  le  liquide  est  réduit  à  60",  on  filtre; 
on  évapore  ensuite  le  filtratum  en  consistance  d'extrait; 
on  traite  cet  extrait  par  Tacide  bromhydrique  étendu 
de  son  volume  d'eau;  cet  acide  bromhydrique  s'empare 
de  la  caféine;  on  filtre;  on  ajoute  au  filtratum  50" d'une 
solution  ainsi  composée  : 

Brome 508» 

Bromure  de  potassium 100 

Eau  distillée 850 

11  se  forme  un  précipité  jaune  orangé,  constitué  par 
le  bromhydrate  de  tribromocaféine  qui  s'est  formé 
(C«H*^Br=Àz*O^HBr)  ;  on  redissout  le  précipité  dans  l'eau 
et  l'on  amène  le  volume  de  la  solution  à  500";  on  en 
prend  50*^*^  dans  lesquels  on  détermine  le  volume  de 
brome  libre  jusqu'à  ce  que  le  papier  ioduré  [amidonné 
ne  se  colore  plus. 

(1)  Bulletin  de  pharmacie  de  Lyon,  juin  1902. 


—  i89  — 

Soit  r  ce  volume;  le  volume  du  brome  libre  contenu 
ans  les  500"  de  solution  de  caféine  sera  t?  X  10. 

D  autre  part,  on  détermine  le  volume  de  brome  libre 
[contenu  dans  un  mélange  de  W  d'eau  et  de  SO''''  de  la 

lulion  bromo-bromurée  ci-dessus  formulée;  soit  V  ce 
volume;  le  volume  sera  V  X  10  pour  SOO". 

La  différence  entre  V  X  10  et  t?  X  10  représente  le 
volume  de  brome  combiné  à  la  caféine. 

(V  —  r)  X  iO  X  0,007159  (facteur  de  transformation 
de  1"  de  liqueur  de  Penot  en  brome)  donne  le  poids  de 
))romeuni  à  la  caféine,  et  ce  poids,  multiplié  par  0,8083 
(facteur  de  transformation  de  1^**  de  brome  en  caféine), 
donne  la  teneur  en  caféine. 

Plus  simplement  (V  —  t?)  X  0,05786  représente  la 
quantité  de  caféine  cherchée. 

Dosage  des  bases  xanthiques.  dans  le  cacao  (1)  ;  par 
|M.  J.  Dekker.  —  L'auteur  passe  successivement  en 
[revue  quinze  méthodes  diverses  de  dosage  des  bases 
xanthiques  dans  le  cacao,  et  fait  la  critique  de  chaque 
méthode.  Il  propose  finalement  le  procédé  suivant,  qui 
donne  un  rendement  plus  considérable  de  produits  plus 
purs:  10*'  de  poudre  de  cacao  et  5^' de  magnésie  calci- 
née sont  chauffés  avec  50^"^  d'eau,  pendant  une  heure, 
dans  un  ballon  de  250"^°"^  avec  réfrigérant  à  reflux.  On 
filtre  chaud,  de  préférence  à  la  trompe:  Le  résidu  est 
bouilli  un  quart  d'heure  avec  150^°"^  d'eau  et  le  liquide 
est  filtré. 

Les  liquides  filtrés  sont  évaporés  à  sec,  en  présence 
de  sable  ;  et  le  résidu  est  finement  pulvérisé.  Celte 
poudre  est  bouillie  trois  fois  avec  chaque  fois  100*""'  de 
chloroforme,  au  réfrigérant  à  reflux.  Le  chloroforme 
est  filtré  chaud  et  distillé.  Le  résidu,  séché  à  100<* 
une  demi-heure,  est  pesé  :  il  représente  les  bases  xan- 
thiques. L'auteur  a  fait  plusieurs  essais  concordants 

(1)  Zar  quantitaven  Bestimmung  dor  Xanthinbasen  im  Kakao; 
ScBWBis.,  Wockenschr.  f.  Chem.  u.Pharm,,  XL,  p.  527,544,  554  (1902). 


—  190  — 


1 

avec  ou  I 


avec  une  même  sorte  de  cacao  commercial, 

sans  addition  préalable  de  quantités  connues  de  théo- 

bromine. 

On  peut  séparer  la  caféine  et  la  théobromine,  soit  par 
le  procédé  de  Kunze,  qui  repose  sur  la  précipitation  de 
la  théobromine  par  le  nitrate  d'argent  ammoniacal,  soit 
plus  simplement,  d'après  Tauteur,  en  traitant  le  mé- 
lange des  bases  par  oO*""'  de  benzine,  quantité  ne  dissol- 
vant que  4/2"*'  de  théobromine,  mais  suffisante  pour 
dissoudre  toute  la  caféine  de  la  prise  d'essai.  On  laisse 
en  contact  vingt-quatre  heures,  en  agitant  de  temps 
en  temps,  et  on  évapore  25'^°'*  du  liquide  filtré.  On  pèse 
le  résidu,  qui  représente  moitié  de  la  caféine  de  la  prise 
d'essai. 

V.  H. 

Les  bases  xanthiques  dans  les  feuilles  de  cacao  et 
de  kola  (1)  ;  par  M.  J.  Dekrer.  —  Feuilles  de  cacao.  — 
Les  feuilles,  réparties  en  plusieurs  lots,  suivant  leur 
état  de  développement,  ont  été  desséchées  en  présence 
de  chaux  vive  aussitôt  la  récolte,  puis  essayées  par  le 
procédé  de  l'auteur  (2).  Le  produit  obtenu  a  été  recris- 
tallisé dans  l'eau,  pour  le  purifier.  On  a  trouvé  : 

Feuilles  âgées Traces  de  théobromine  ? 

Feailles  moins  âgées 0,29  p.  100  de  théobromine 

Feuilles  jeunes 0,55  p.  100  de  théobromine,  arec 

traces  de  caféine. 

Il  s'ensuit  que  la  théobromine  s'accumule  dans  les 
jeunes  feuilles,  et  que  dans  les  feuilles  âgées,  elle  dis- 
parait, par  utilisation,  ou  par  transport  en  d'autres 
points  de  la  plante.  Une  analyse  de  Péckolt  donne  le 
chiffre  de  0,16  p.  100  de  théobromine  (rapporté  au 
poids  sec);  l'analyse  portait,  sans  doute,  sur  des  feuilles 
âgées. 


(1)  Untersuchuog  der  Blattcr  Yon  Theobroma  Kakao  und  Stercolia 
Cola  auf  darin  enthaltene  Xanthinbasen;  Scbwbiz.,  IVocAen^cAr.  f,  Chem. 
u.  Pharm.,  XL.,  569, 190S. 

(2)  Voir  Tarticle  précédent. 


—  191  — 

Feuilles  de  kola.  —  Même  procédé  de  dessiccation  et 
i      de  dosage. 

Feuilles  jeunes 0,049  p.  100  de  caLféioe 

I  — 0,101  p.  100  de  théobromino 

I  Fenillea  àg^es Traces  de  bases  xanthiques. 

On  constate  ici  encore  la  disparition  de  bases  xan- 
thiques, à  mesure  que  iesfeuilles  vieillissent.  On  voit  de 
plus  que,  dans  les  feuilles  de  kola^  le  rapport  des  bases 
entre  elles,  est  exactement  l'inverse  de  ce  qu'il  est  dans 
les  graines  ;  celles-ci^  en  effet,  ne  contiennent  que  des 
traces  de  théobromine  à  côté  de  la  caféine. 

V.  H. 

Sur  remploi  des  nitrates  pour  la  caractérisation  des 
vins  de  sucre;  par  M.  Gurtel  (1).  —  L'abaissement  des 
droits  sur  les  sucres,  en  mettant  à  bas  prix  le  degré 
d'alcool,  inquiète  le  monde  viticole,  qui  redoute  la  pro- 
duction des  vins  artificiels.  L'auteur  s'est  proposé  de 
rechercher  un  moyen  qui  permit  de  reconnaître  l'emploi 
du  sucre  en  vinification,  dès  que  les  doses  employées 
dépasseraient  celles  que  l'usage  a  consacrées  et  que  la 
loi  tolère.  Son  procédé  consiste  à  conserver  dans  le 
sucre  ou  à  y  introduire  après  purification,  dans  les  pro- 
portions de  j^  environ,  le  nitrate  de  potasse  existant 
dans  le  sucre  Je  betterave.  Ces  proportions  suffiraient  à 
révéler  le  sucrage  du  moût,  dès  qu'il  dépasserait  les  pro- 
portions de  4*^  à  S**  environ  par  hectolitre,  car  le  produit 
fait  complètement  défaut  aux  vins  naturels  et  on  ne  le 
rencontre  qu'exceptionnellement  dans  les  vins  large- 
ment mouillés  à  l'aide  d\^.aux  de  puits  riches  en  nitrate. 
11  semble  d'ailleurs  que  l'on  puisse  sans  inconvénient 
englober  vins  de  sucre  et  vins  mouillés  dans  une  même 
réprobation.  Un  millième  de  nitrate  ou  moins  encore, 
selon  la  tolérance  accordée  au  sucrage,  n'augmenterait 
pas  sensiblement  la  teneur  du  sucre  en  impuretés  natu- 
relles. D'ailleurs  le  nitrate  de  potasse  existe  dans  la 

(t)  Ae.d.  Se,  CXXXYI,  98,  12  janrier  1903. 


n 


—  192  -" 


betterave,  comaie  dans  beaucoup  d'autres  végétaux 
alimentaires.  Sa  présence  dans  le  sucre  ne  constituerait 
donc  pas  une  dénaturation  du  produit.  Enfin  la  recon- 
naissance des  nitrates  est  excessivement  simple. 

Il  y  avait  à  rechercher  si  les  organismes  de  la  fermen- 
tation ne  les  utilisent  pas  comme  tant  d'autres  subs- 
tances azotées.  Les  avis  sur  ce  point  étaient  assez  parta- 
gés. 

M.  Curte.l  a  opéré  :  1*  sur  12'**  de  vendange  vinifiée  à 
la  façon  ordinaire  ;  2*  sur  une  série  de  fermentations  de 
moûts  stérilisés  et  ensemencés  de  levures  diverses  ; 
3°  sur  des  vins  faits,  stérilisés  et  ensemencés  des  prin- 
cipaux  organismes  des  maladies  des  vins. 

Vendange,  moûts  et  vins  étaient  additionnés  de  nitrate 
de  potasse  et  Ton  recherchait,  au  bout  d'un  temps 
plus  ou  moins  long,  avec  le  sulfate  de  diphénylamine, 
si  ce  corps  avait  ou  non  disparu.  Il  emploie  pour 
cette  détermination  le  sulfate  de  diphénylamine.  Le 
réactif  révélait  sans  difficulté,  dans  un  vin  rouge, 
la  présence  du  nitrate,  dès  que  la  teneur  était  d'en- 
viron 30™«  à  40°"»  par  litre  ;  avec  les  vins  blancs  ou 
peu  colorés,  la  réaction  est  plus  sensible  qu'avec  les  vins 
très  colorés. 

Les  ferments  de  la  tourne  et  de  Tacescence  semblent 
capables  de  détruire  les  nitrates  et,  par  suite,  d'empê- 
cher la  réaction  qui  doit  caractériser  les  vins  de  sucre, 
si  ce  sucre  contient  des  nitrates.  Mais  les  vins  piqués 
et  les  vins  tournés  sont  déjà  suffisamment  disquali- 
fiés pour  qu'il  ne  soit  pas  nécessaire  d'en  rechercher 
l'origine. 

Il  est  possible  cependant  qu'au  cours  des  fermentations 
secondaires  qui  se  poursuivent  lentement  dans  les  grands 
vins,  sous  rinfluence  d'organismes  analogues  ou  identi- 
ques, il  y  ait  h  la  longue  utilisation  et,  par  suite 
disparition  des  nitrates  ;  mais  ce  qui  est  redoutable 
pour  le  viticulteur,  ce  n'est  pas  le  sucrage,  même  exagéré, 
de  ces  grands  vins,  mais  la  production  intensive  de  vins 
artificiels  destinés  à  la  consommation  immédiate.  Le 


procédé  conviendrait  tout  particulièrement  à  la  carac- 
térisatioa  de  ces  vins. 
La  présence  du  nitrate  de  potasse  dans  le  sucre  à  la 

dose  de  ^ou  moins  encore,  suivant  la  tolérance  accor- 
dée au  sucrage,  suffirait  à  révéler  celui-ci  dans  les  vins 
normalement  fermentes  et  restés  marchands,  dès  que  la 
teneur  en  sucre  dépasserait  3**  à  5*^  par  hectolitre. 

A.  R. 


BIBLIOGRAPHIE 


F^^muîain  des  médicaments  nouveaux  pour  1903;  par  M.  H.  Boo 
QLiLLON-LiMOUSiN,  (locteur  en  pharmacie  rie  l'Université  de 
Ptris.  Introduction  par  le  D'  Huchard,  médecin  des  hôpitaux. 
15»  édition  (1). 

Cette  édition  contient  un  grand  nombre  d'articles  sur  les 
médictinents  introduits  récemment  dans  la  thérapeutique  ;  beau- 
coup n'ont  encore  trouvé  place  dans  aucun  formulaire,  même 
dans  les  plus  récents. 

Noos  citerons  :  Adrénaline,  Anesthésine,  Arrhénal,  Chiéline, 
ùtprol,  Cymol,  Dermoxapoly  Eosolate  de  calcium,  Eprosine,  Engu- 
fonne,  Gazu-Basu^  Glycéro-Arséniate  de  chaux,  Glycosal,  Histo- 
9tnol,  Ht/pnopyrine,  lodopîiène,  Lactanine,  Lactate  de  mercure^Léci- 
thîM,  îtaphtalan,  Purgatine,  Rétinol,  Rheumatine,  Satoquinine, 
Stnolol,  Vlmorène,  Valyl,  Vioforme,  etc, 

L'auteur  y  a  joint  des  notices  sur  les  médicaments,  annoncés 
dtns  ces  dernières  années,  qui  ont  acquis  de  l'importance  :  Ben- 
zncftine,  Caeodylate  de  soude,  Caféijie,  Chloralose,  Cocaïne,  Eucatne, 
finipyrine.  Formol,  Glycérophosphate,  Ichtyol,  lodol^Kola,  Levure 
\  ^  Wére,  Menthol,  Pipérazine,  Résorcine,  Salophène,  Salypirine,  So- 
I  ^atose,  Strophanthus,  Trûmal,  Uratropine,  Vanadate  de  soude,  Xé- 
reforme,  etc. 

Chaque  article  est  divisé  en  alinéas  distincts  intitulés  :  syno- 
^ymie,  description,  composition,  propriétés  thérapeutiques, 
modes  d'emploi  et  doses.  Par  ce  moyen,  on  trouve  immédiate- 
ment le  renseignement  cherché. 

I       !!}  1vol.  ÎQ-ISde  G22  pagei,  carU  :  3  fr.  (Librairie  J.-B.  fiaillière  et 
ftUM9,ttie  Hautefeaille,  Paris). 


Jtm,  et  Pharm.  tt  dt  Chim.  «•  «Éaii.  t.  XVII.  (t5  février  1903.)         13 


|?y  ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  5  janvier  1903  {C.  jB.,  t.  136). 

—  Remarques  sur  F  origine  des  phénomènes  volcaniques; 
par  M.  A.  Gautier  (p.  16).  —  Voir  le  prochain  numéro 
de  ce  Journal. 

—  Activité  de  quelques  sels  de  terres  rares  comme  exci- 
tateurs d* oxydation;  par  M.  A.  Job  (p.  45).  —  L'acétate  ^ 
céreuxjoue  le  rôle  de  convoyeur  d'oxygène  vis-à-vis  de  ; 
rhydroquinone  avec  une  activité  au  moins  égale  à  celle 
signalée  pour  Tacétate  de  manganèse  (Bertrand).  Ce 
phénomène  est  en  concordance  avec  l'existence  d'un 
peroxyde  de  cérium. 

L'acétate  de  lanthane  se  comporte  de  même;  par 
analogie,  on  peut  supposer  l'existence,  incertaine  jus- 
qu'ici, d'un  peroxyde  de  lanthane. 

—  Sur  deux  nouvelles  méthodes  de  synthèse  des  acides 
oxyphosphiniques ;  par  M.  C.  Marie  (p.  48).  —  On  obtient 
les  acides  oxyphosphiniques  en  chauffant  un  aldéhyde 
soit  avec  l'acide  hypophosphoreux,  soit  avec  Tacide 
phosphoreux;  la  première  méthode  est  préférable.  On 
oxyde  ensuite  par  le  brome,  on  enlève  l'acide  phospho- 
rique  par  la  mixture  magnésienne  et  on  précipite  Tacide 
cherché,  Tacide  éthylphosphinique,  CH^— choh— po(OH«), 
par  exemple,  à  l'état  de  sel  de  plomb  en  liqueur  légère- 
ment acétique. 

—  Acide  bromo'isopyromucique ;  par  M.  G.  Chavan>e 
(p.  49).  —  L'action  du  brome  sur  l'acide  isopyromu- 
cique  donne  un  dérivé  monobromé.  Son  étude  conduil 
à  attribuer  u  Tacide  isopyromucique  une  formule  con- 
tenant un  groupement  lactonique  et  un  groupement 

XOH  =  C-CO 

énolique,  ^<^  , I   • 


—  195  — 

—  Oxydation  de  l'ammoniaque  et  des  aminés  par  action 
aUalytique;  par  M.  A.  Trillat  (p.  53).  —  L'action  de 
l'oxygène  sous  l'influence  cataly  tique  du  platine  donne  : 
I"  avec  Tammoniaque  :  nitrites,  nitrates  et  un  peu 
d'azote;  2^  avec  les  aminés  grasses  primaires  :  nitrites, 
nitrates  et  aldéhydes  correspondants;  3** avec  l'aniline  : 
pas  d'action  notable;  4"  avec  la  dimélhylaniline  : 
aldéhyde  formique  et  produit  de  condensation  de  cet 
aldéhyde  avec  le  résidu  de  Tamine  et  la  dimélhylaniline. 

—  Diminution  du  taux  des  Ucitkines  dans  les  laits 
davffês;  par  MM.  Bordas  et  S.  deRaczkowski  (p.  56).  — 
La  teneur  du  lait  en  lécithines  diminue  par  la  chaleur: 

LaitchaaGTé  au  bain-marie,  à  95%  pendant  30'...     12  p.  100  de  porte 

—  à  fea  nu  à  95*  pendant  30' 28     —         — 

—  à  103-1  iOo  en  autoclave  pendant  30'.    30     -—         — 

—  Sur  un  nouvel  ergomètre;  par  MM.  Th.  Simon  et 
l.-Cu.  RoL'x  (p.  39).  —  Description  d'un  appareil  per- 
metlanl  de  déterminer  le  travail  mécanique  ou  l'elForL 
toorni  par  un  muscle  bien  isolé  de  Torgauisme  humain. 

—  Sur  la  reviviscence  du  cœur.  Rappel  des  battements 
du  cœur  humain  trente  heures  après  la  mort;  par  M.  A. 
KcuAxo  (p.  63;.  —  Voir  le  prochain  numéro  de  ce 
JmtnoiL 

Séance  or  12  janvier  1903  (C.  B.,  t.  136). 

—  Sur  de  nouveaux  dénvis  halogènes  des  benzylidène- 
et  benzylcamp/tres  droits;  par  MM.  A.  Haller  et  J.  Min- 
ci is  [p.  09).  —  Par  Taclion  du  brome  sur  le  benzyl- 
camphre,  il  se  forme  suivant  les  proportions  de 
brome  :1°  deux  benzylmonobromocamphres,  composés 
lûyaul  entre  eux  que  des  différences  d'ordre  sléréo- 

cbimique       \  /  ;  2^  deux  B-bromobenzyl- 

C*Hn^C=  CH-CCH*Br 

mènecamphres,        \/  .différant entre  eux 

par  la  poî>llion  du  brome  dans  le  noyau  benzénique. 


—  196  — 


1 


—  Sur  la  glycolyse  dans  le  sang  «  in  vitro  »  ;  par 
MM.  R.  Lépine  et  Boulud  {p.  73).  —  Expériences  sur  les 
variations  que  subit  le  ferment  glycolytique  soas 
diverses  influences  exercées  soit  sur  Tanimal  vivant, 
soit  sur  le  saog  «  in  vitro  i>. 

—  Des  tariations  dans  V activité  de  réduction  de  roxyke" 
moglobine  au  cours  d!une  ascension  en  ballon;  par  M.  Tri- 
pet  (p.  76).  —  Aux  grandes  altitudes,  la  réduction  de 
roxyhémoglobine  est  activée;  la  proportion  d'oxyhémo- 
globine  augmente. 

—  Sur  deux  silieiures  de  manganèse;  par  M.  P.  Le- 
BEAU  (p.  89).  —  Etude  de  deux  silieiures  de  manganèse, 
Si  Mn»  et  Si  Mn,  obtenus  tous  deux  dans  l'action  du 
manganèse  sur  le  cuivre  silicié. 

—  Sur  le  chlorure  de  cinnamylidène  ;  par  MM.  E.  Cha- 
RON  et  E.  Dlgoujon  (p.  94).  —  Le  chlorure  de  cinna- 
mylidène,  c^H»— CH«;CH— CHCi»,  est  obtenu  par  action  du 
perchlorure  de  phosphore  sur  Taldéhyde  cinnamique. 
La  préparation  du  composé  pur  est  assez  délicate  à 
cause  de  son  instabilité.  Cristallisé,  fond  à  54^  se 
décompose  par  Teau  à  froid  en  uci  et  aldéhyde  cinna- 
mique (différence  avec  les  composés  analogues  dérivés 
des  aldéhydes  saturés). 

—  Action  du  sodium  sur  le  phénoxy propane  iodé; 
i.^.diphénoxyhexane;  par  M.  Tabbé  J.  Hamonkt  (p.  96). 
—  Le  phénoxypropane  brome,  traité  à  l'ébullition  par 
riodure  de  sodium  en  solution  dans  l'alcool,  donne  le  | 
phénoxypropane  iodé,  c«h*och«.ch«.ch«i.  Ce  dernier, 
soumis  à  Taction  du  sodium  dans  Téther  anhydre,  donne 

le  diphénoxyhexane,  c«H60(CH«)«oc«h»  (P.f.  83**). 

—  Sur  l'emploi  des  nitrates  pour  la  caractérisation  des 
vins  de  sucre;  par  M.  Curtel  (p.  98).  —  L'auteur  propose 
l'addition  de  1/1000  de  nitrate  de  potasse  au  sucre  de 
betterave,  afin  de  pouvoir  reconnaître  son  emploi  en 


—  197  — 

vinification.  Il  a  reconnu  que  la  fermentation  normale 
ne  détruit  pas  le  nitrate. 

—  Les  phénomènes  de  jtyrénolyse  dans  les  cellules  de  la 
fkindehépcUo-pancréatiqtie  de  V Eupagurus  Bernardus  ;  par 
M.  L.  Launot  (p.  109).  —  Le  nom  de  pyrénolyse  est 
doiméparrauteur  àTensemble  des  faits  suivants  :  divi- 
sion du  nucléole  sans  division  nucléaire  consécutive» 
polvérisation  d'un  ou  des  nucléoles  de  division,  exode 
dans  le  caryoplasma  des  granulations  internucléolaires 
ou  dissolution  de  ces  granulations  dans  la  substance 
fondamentale  acidophyle  du  nucléole. 

—  Sur  la  présence  du  saccharose  dans  les  amandes  et  sur 
son  rôle  dans  la  formation  de  l^ huile;  par  M.  G.  Vallée 
[p.  115).  —  Les  amandes  arrivées  à  maturité  contien- 
Dent  d'une  manière  constante  du  saccharose.  L'ensemble 
des  résultats  expérimentaux  permet  de  supposer  qu'il  y 
a,  dans  le  péricarpe^  une  formation  ou  un  afflux  cons- 
tant de  sucres  réducteurs  et  de  saccharose  ;  puis,  que 
ces  hydrates  de  carbone  vont  s'accumuler  dans  la  graine 
où  ils  concourent  à  la  formation  de  Thuile. 

--Sur  la  formation  de  la  pourpre  de  Purpura  lapil- 
ha;  par  M.  R.  Dubois  (p.  117).  —  Le  mécanisme 
intime  de  la  formation  des  matières  purpurigènes,  dans 
le  genre  Purpura^  aussi  bien  que  dans  le  genre  Murex ^ 
résulte  de  l'activité  d'une  zymase  :  Id^purpurase, 

—  Etude  comparative  de  F  activité  productrice  deglycose 
par  les  muscles  striés^  le  myocarde  et  les  muscles  lisses  ;  par 
MM.  Cadéac  etMAiGNON(p.  120).  — Le  cœur  est  l'organe 
de  réconomie  qui  produit  le  plus  de  sucre  après  le  foie. 
Viennent  ensuite  les  muscles  striés,  puis  les  muscles 
lisses. 

—  Sur  le  calcul  de  Vécrémage  et  du  mouillage  dans  les 
Mofyaea  du  lait;  par  MM.  Louïse  et  Gh.  RiQUiER(p.  122). 
—Les  auteurs  rappellent  les  formules  qu'ils  ont  données 


^ 


J98  — 


dao3  une  communication  précédente  et  critiquent  celle 
de  M.  Génin. 

Séance  du  19  janvier  1903  (C.  R,,  t.  136J. 

—  Recherches  sur  les  alcaloïdes  des  quinquinas  :  quinine 
et  quinidine  ;  par  MM.  Uerthelot  et  Gaudechon  (p.  128). 
—  Des  recherches  thermo-chimiques  effectuées  sur  ces 
doux  alcaloïdes  et  un  certain  nombre  de  leurs  sels,  il 
résulte  qu'ils  ont  la  même  fonction,  les  mêmes  chaleurs 
de  formation  et  de  neutralisation. 

—  Sur  une  matière  colorante  des  figures  de  la  grotte  de 
la  Mouthe  {Dordogné)  ;  par  M.  H.  Moissan  (p.  143).  —  La 
matière  colorante  en  question  est  entièrement  formée 
d'oxyde  de  manganèse. 

—  Sur  une  soi-disant  réduction  électrolytique  du  chlorate 
d^ potassium  ;  par  M.  A.  Brochet  (p.  155).  —  MM.  Ban- 
croft  et  Burrows  avaient  signalé  la  réduction  électroly- 
triquedu  chlorate  de  potassium  en  chlorure.  M.  Brochet 
montre  que  le  chlorate  de  potassium  est  irréductible 
dans  ces  conditions,  et  que  sa  prétendue  réduction  est 
le  résultat  de  l'action  intermédiaire  de  l'anode  de  cui- 
vre sur  le  chlorate  de  cuivre  formé  à  son  contact. 

—  Sur  unmodede  formationdes  phénols  ;  parM.  Bodroux. 
(p.  158).  —  Un  composé  benzénique  brome,  R— Br,  est 
converti  en  organo-magnésien,  R—MgBr,  puis  oxydé  en 
solution  éthérée  par  un  courant  d'air,  R— OMgBr,  et 
enfm  décomposé  par  HCi  : 

R  -  OMgBr  4-  HCl  =  MgClBr  +  R  —  OH. 

—  Sur  le  dinitroacétate  déthyle;  par  MM.  L.  Boo- 
vt:ault  et  A.  Wahl  (p.  159).  —  1  p.  d'acide  nitrique 
fumant  réagissant  sur  3  p.  de  malonate  acide  d'étbyle 
donne  un  peu  de  bisanhydronitroacétate  d'éthyle  et 
du  nitroacétate  d'éthyle  (AiO«)»— ch-C08C«h».  Liquide, 


—  199  — 

D]=  i  .369,  non  distillable  sans  décomposition  ;  acid« 
fort. 

—  Influence  de  la  nature  du  milieu  extérieur  sur  l'état 
tFkjfdratation  de  la  plante;  par  MM.  E.  Charabot  et 
A. Bébert  (p.  160).  —La  conclusion  de  ces  recherches 
est  que  i^addition  au  sol  d'un  sel  minéral  a .  pour  effet 
d'accélérer  la  diminution  de  la  proportion  d'eau  chez 
la  plante. 

—  Observations  sur  la  théorie  du  cloisonnement;  par 
M.  A.  Dangeard  (p.  163).  —  L'auteur  formule  comme 
soit  les  lois  primitives  du  cloisonnement  :  i*"  Taxe 
Ducléaire  se  place  perpendiculairement  à  Taxe  cellu- 
laire ou  au  plan  cellulaire,  s'il  en  existe  un  ;  2""  le  plan 
de  division  passe  par  l'axe  ou  le  plan  cellulaires;  ceux-ci 
sont  déterminés  par  la  morphologie  générale  de  la  cel- 
lule et  la  position  de  ses  éléments  permanents. 

—  Sur  la  présence  dune  kinase  dans  quelques  champi'- 
ponsboêidiomyeètes;  par  MM.  G.  Dëlëzenne  et  H.  Mou- 
T03i  (p.  167).  —  Certains  champignons  contiendraient 
une  diastase,  analogue  à  Tentérokinase,  susceptible  de 
conférer  à  des  sucs  pancréatiques  totalement  inactifs  des 
propriétés  digestives  manifestes.  h'Amanita  muscaria 
s*est  montrée  beaucoup  plus  active,  à  ce  point  de  vue, 
que  le  Psalliota  campestris  et  le  Boletus  edulis. 

—  In/luence  de  la  configuration  stéréockimque  des  f/luco- 
iwfei  swr  V activité  des  diastases  kydrolytiques  ;  par 
M.  H.  PoTTEViN  (p.  169).  — L'auteur  a  soumis  au  con- 
trAledeTexpérienceet  confirmé  la  loi  de  Fischer  ainsi 
formalée  :  Chaque  diastase  limite  son  action  aux  déri- 
vésd'un  même  sucre,  et  parmi  ceux-ci  aux  homologues 
d'imenième  série  a  ou  0. 

—  L aldéhyde  acétique  dans  le  vieillissement  et  les  alté^ 
rotiww  du  vin;  par  M.  A.  Trillat  (p.  171).  —  L'aldéhyde 
acétique  semble  jouer  un  rôle  important  dans  les  diver- 
M modifications  du  vin.  Le  vieillissement  correspond 


—  200  — 

aune  oxydation  normale  des  alcools  du  vin,  c'est-à-| 
dire  à  la  formation  d'aldéhydes,  à  leur  acéliiisalion  età 
leur  élhérificalion.  Sous  l'influence  de  certaines  mala-l 
dies,  la  proportion  d'aldéhydes  augmente:  selon  les. 
circonstances,  elles  forment  une  combinaison  insolu* 
ble  avec  la  matière  colorante  du  vin,  ou  sont  résinifiées 
par  les  sels  minéraux  du  vin. 

—  Recherches  sur  la  toxicité  du  ksopo  ou  tanghin  de 
Menabé  {poison  des  Sakalaves);  par  M.  L.  Camus  [p.  176]. 
—  L'extrait  alcoolique  de  ksopo  est  un  poison  violent, 
notablement  plus  toxique  chez  le  chien  que  chez  le 
lapin;  il  agit  d'une  façon  prédominante  sur  le  système 
nerveux  et  sur  le  cœur. 

—  L  origine  des  perles  chez  le  Mytilus  gallo-promncicdis; 
par  M.  H.  Dubois  (p.  478).  —  Chez  ce  Mytilus^  les  perles 
sont  manifestement  produites  par  un  distôme,  différent 
du  reste  de  celui  de  Mytilusedulis. 

Séance  du  26  janvier  1903  (C.  72.,  1. 136). 

—  Recherches  sur  les  alcaloïdes  du  quinquina  :  cincho- 
nine^  cinchonidine  et  cinchonamine;  par  MM.  Berthelot  lt 
Gaudechon  (p.  181).  —  Détermination  des  chaleurs  de 
combustion,  de  formation  et  de  saturation  des  alcaloïdes 
ci-dessus. 

—  Sur  V emploi  d^unjil  télégraphique  pour  l'inscription 
des  tremblements  de  terre  et  la  mesure  de  leur  vitesse  de 
propagation;  par  M.  G.  Lippmann  (p.  203).  —  L'auteur 
propose  de  faire  usage  de  stations  A,  B,  G  séparées  par 
des  intervalles  de  plusieurs  kilomètres.  La  station  A, 
atteinte  la  première  par  le  tremblement  de  terre,  déclaD- 
che  électriquement  les  appareils  enregistreurs  de  B  et 
C,  qui  se  trouvent  ainsi  en  fonction  lorsque  arrive  le 
mouvement  sismique,  dont  la  vitesse  est  moins  grande 
que  celle  de  l'électricité. 

—  Sur  la  quatrième  campagne  de  la  «  Princesse  Alice  II»  ; 


—  201  — 

par  S.  A.  S.  lb  prince  de  Monaco  (p.  211).  —  Résumé 
des  résultats  obtenus,  priDcipalement  au  point  de  vue 
océanographique  et  zoologique. 

—  Sur  la  radioactivité  induite  et  sur  Vémanation  du 
radium;  par  H.  P.  Curie  (p.  223).  —  La  disparition  de 
la  radioactivité  induite  par  le  radium  dans  une  enceinte 
fermée  que  Ton  soustrait  à  Faction  du  radium,  se  pro- 

doit  suivant  une  loi  exponentielle  I  =  Iq  «  e ,  qui  reste 
la  même  entre  les  températures  de  —  180**  à  +  450**. 
M.  Rutberford  a  admis  que  le  radium  émet  une  émana- 
tm  radioactive qvL\\^^mh\^  croire  de  nature  matérielle; 
M.  Carie  emploie  aussi  cette  expression  A*émanation  et 
lui  fait  désigner  Vénergie  radioactive  émise  par  les  corps 
radioactifs  sous  la  forme  spéciale  sous  laquelle  elle  est 
mmaçasinée  dans  les  gaz  et  dans  le  vide. 

—  Sur  V existence  de  superoxydes  électrolytiques  de 
plmb,  de  nickel  et  de  bismuth;  par  M.  A.  Hollard  (p.  229). 
—  Le  bioxyde  de  plomb  déposé  à  l'anode  contient  des 
oxydes  plus  oxygénés,  et  en  proportion  d'autant  plus 
grande  que  la  concentration  du  plomb  dans  le  bain  est 
plus  petite.  Le  nickel  et  le  bismuth  forment  également 
dans  les  mêmes  conditions  des  peroxydes  d*un  ordre 
élevé. 

—  Sur  les  équilibres  qui  se  produisent  entre  le  cuivre, 
le  iilicium  et  le  manganèse,  et  sur  le  siliciure  de  manganèse 
Si*Mn;  par  M.  P.  Lebeau  (p.  231).  — Les  résultats  de 
cette  étude  conduisent  à  admettre  Texistence  des  trois 
nliciures  définis  de  manganèse  :  SiMn«,  siMa  et  sisMn  : 
ils  précisent  leurs  conditions  de  formation. 

—  Sur  deux  acides  phosphores  dérivés  de  laméthyléthyl^ 
dtone;  par  H.  G.  Marie  (p.  234).  —  Ces  deux  acides  sont 
l'acide  monocétonique  po»h».ch3.co.c«h*  et  son  produit 
d'oxydation  l'acide  oxyphosphinique,  po»H8CH».co.c«H6. 

—  Sur  un  nouveau  phénol  diiodé;  par  M.  P.  Brenans 


—  202  — 

(p.  236).  —  L*auteur  a  étudié  précédemment  les  trois 
phénols  diiodés  (1.2.  4),  (1.  2.  6),  (1.3.  6).  Il  fait  con- 
naître un  4'  isomère  (4.  3.  5),  obtenu  en  partant  de 
rorthonitranilinediiodée(i.  2.  4.  6). 

Sur  le  pouvoir  rotatoire  dans  les  éthers  homologues  du 
boméoly  de  Visohoméol  et  de  Vacide  caîapkocarboniqiu ; 
par  MM.  J.  Minguin  et  G.  de  Bollemont  (p.  238).  —  Les 
pouvoirs  rotatoires  trouvés  confirment  la  loi  de 
Tschtigaeff  ainsi  conçue:  Le  pouvoir  rotatoire  molé- 
culaire Mo  =  an  X  M  reste  constant  dans  une  même 
série  homologue,  à  partir  d'un  certain  terme  de  cette 
série. 

—  Sur  la  chloruration  des  carbures  aromatiques  steisti-- 
ttiéSf  par  le  chlorure  plombique  ammoniacal;  par  MM.  A. 
Seyewetz  et  P.  Trawitz  (p.  240).  —  Le  benzène  mono- 
chloré est  à  peine  attaqué.  Les  benzènes  brome  et  iodé 
donnent  des  dérivés  chlorobromés  et  chloroiodés.  Les 
homologues  du  benzène  se  chlorent  dans  la  chaîne  laté- 
rale. La  présence  des  groupes  nitrés  semble  empêcher 
la  chloruration. 

—  Recherche  sur  les  acides  ix'^'diméthylglutariques  ;  par 
M.  E.  Blaise  (p.  243).  —  La  condensation  du  cyanacé- 
tate  d'éthyle  sodé  avec  le  bromopivalate  d'éthyle  con- 
duit à  un  acide  C^Hi^os  différent  de  l'acide  ax-dimélhyl- 
glutarique,  et  différent  également  d'un  acide  a0-dimé- 
thylglutarique  obtenu  en  condensant  le  cyanacétate 
d'éthyle,  soit  avec  le  tiglate,  soit  avec  l'angélate 
d'éthyle. 

—  Préparation  et  propriétés  de  Vhexanediol  1.6,  ou 
glycol  hexaméthylénique  et  de  ses  principale  dérivés  ;  par 
M.  Tabbé  J.  Hamonet  (p.  244).  —  Le  diphénoxyhexane 
c«H60(CH«)«.0G«H6,  traité  par  Hi,  donne  l'hexane  diiodé 
{(CH<)«i;  celui-ci  est  transformé  en  diacétine,  puis  en 
hexanediol,  dont  la  constitution  est  encore  démontrée 
par  sa  transformation  en  acide  subérique. 


—  203  — 

—  CoTUritutionà  la  physiologie  de  V oreille  interne;  par 
iM.  Marage  (p.  246).  —  Les  vibrations,  en  arrivant  au 
4ympaD,  conamuniquent  à  Tétrier  des  déplacements  de 
Tordre  du  1/1000  de  millimètre  ;  ces  déplacements, 
transmis  par  la  périlymphe,  impriment  au  sac  endo- 
lymphatique  des  variations  de  pression, sans  vibrations 
ni  translation  de  liquide  en  totalité. 

—  Cycle  évolutif  des  tissus  privés  de  leurs  rapports 
intimes  avec  les  nerfs;  par  M.  Alberto  Barbieri  (p.  249). 
—  Il  semble  résulter  de  ces  recherches  que  les  neris 
jouent  un  rôle  actif  et  considérable  dans  l'évolution 

;  morphologique  et  dans  l'évolution  chimique  de  tous  les 
tissas. 

—  Sur  r ovule  et  la  fécondation  des  Asclépiadées ;  par 
:  M,  P.  Dop  (p.  250).  —  La  symétrie  par  rapport  à  deux 

plans  n'est  qu'apparente  dans  le  sac  embryonnaire 
!  addle  des  Asclépiadées  :  les  antipodes  n'étant  pas  com- 
parables entre  eux.  ni  leur  ensemble  comparable  au 
groupe  des  synergides  et  de  l'oosphère.  Dans  cette 
;  famille  existe  la  double  fécondation  de  l'oosphère  et  du 
noyan  secondaire  du  sac. 

J.  B. 


—  204  — 


SOCIETE  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


SÉANCE  ANNUELLE 

{Suite  etjin)  (1). 

Rapport  de  la  Commission  des  Prix  (section  des  Sciences 
physiques)  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  (1902) 
M.  Barillé,  président;  m.  Lafont;]M.  Moureu,  rap- 
porteur. 

Messieurs, 

Votre  Commission  a  eu  à'examiner  quatre  mémoires, 
qui  ont  déjà  valu  à  leurs  auteurs  MM.  Albert  Desmoa- 
lière,  Fernand  Ducatte,  Ernest-Jacques  Tardy  et  Paul 
Thibault,  le  titre  de  Docteur  en  Pharmacie  de  TUniver- 
sité  de  Paris. 

M.  Desmoulière  a  répété  sur  un  certain  nombre  de 
substances  végétales  les  recherches  qu'il  avait  déji 
faites  en  commun  avec  M.  Portes  sur  les  fraises,  où  il 
avait  découvert,  vous  vous  en  souvenez,  la  présence 
normale  de  Tacide  salicylique.  Ses  expériences  person- 
nelles ont  établi  l'existence  dans  les  fraises,  les  fram- 
boises, les  mûres,  les  cyuorrhodons  et  la  racine  de 
réglisse,  de  traces  d'un  composé  possédant  les  carac* 
tères  du  salicylate  de  méthyle.  Cette  étude  a  conduit 
Tauteur  à  insister  sur  une  cause  d'erreur  lors  de  la 
recherche  de  l'acide  salicylique  dans  diverses  matières 
alimentaires,  confitures,  gelées  ou  marmelades.  Il  a 
confirmé  et  étendu  les  faits  signalés  par  plusieurs  chi- 
mistes touchant  la  question  du  salicylage  naturel  des 
vins,  et  indiqué  un  nouveau  procédé  de  défécation 
excluant  toute  cause  d'erreur.  Mettant  enfin  à  profit  la 
propriété  que  possède  le  chloroforme,  l'éther,  l'étherde 
pétrole  et  la  benzine,  de  décolorer  le  salicylate  de  mé- 
thyle coloré  par  le  chlorure  ferrique,  M.  Desmoulière 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Ch.,  t.  XVII»  p.  140,  l»*"  février  1903. 


a  a  déduit  un  procédé  simple  de  séparation  du  sali- 
ylate  de  méthyle  et  de  Tacide  salicylique  dans  une 
olulion  aqueuse. 

Le  travail  de  M.  Ducatte  est  intitulé  :  «  Essais  de  re« 
roduction  artificielle  par  voie  sèche  de  quelques  mi- 
éraux  naturels  du  bismuth  (sur  les  dérivés  halogènes 
salfobismuthites).  »  En  faisant  agir  à  chaud  les 
biorare,  bromure  et  iodure  de  plomb  sur  le  trisuUure 
e  bismuth,  Tauteur  a  obtenu  trois  séries  parallèles  de 
nlfobismnthiteshalogénés-suirurés.  Les  mêmes  expé- 
ieoces,  répétées  avec  les  chlorure,  bromure  et  iodure 
eoivreux  et  les  chlorure,  bromure  et  iodure  de  cadmium, 
'ont  conduit  à  des  résultats  analogues.  Les  divers 
composés  ainsi  produits  ont  été  isolés  à  Tétat  cristallisé 
et  très  exactement  analysés;  ils  constituent,  pour  la  plu- 
part, de  nouvelles  espèces  chimiques*  M.  Ducatte  a  en 
oatre  réalisé  la  synthèsede  trois  espèces  minéralogiques  : 
TEmplectite  et  la  Wittichénite,  qui  sont  deux  sulfures 
doubles  de  bismuth  et  de  cuivre,  et  la  Patrinite,  qui  est 
DR  sulfure  triple  de  cuivre,  de  plomb  et  de  bismuth. 

Le  mémoire  de  M.  Tardyapour  titre  :  «  Etude  de  quel- 
ques essences  du  genre  anisique.  »  Après  avoir  décrit 
tvecprécision  une  excellente  marche  générale  à  suivre 
pour  Fanalyse  des  essences,  M.  Tardy  fait  une  étude 
approfondie  des  essences  d'anis  de  Russie,  de  fenouil 
de  Fraoce,  de  fenouil  d'Algérie,  d'un  fenouil  étranger 
particulier,  de  badiane  de  Chine  et  de  badiane  du  Japon, 
lia  révélé,  dans  Tessence  de  fenouil  de  France,  Texis- 
teucedu  cymène,  de  Testragol,  de  l'acétone  anisique 
eld  un  corps  cristallisé  de  formule  C*®H"0'  ;  dans  l'es- 
sence de  fenouil  d'Algérie,  celle  de  l'estragol  et  de  la 
Ihymohydroquinone;  dans  Tessence  de  badiane  de 
Cbiue,  il  a  mis  en  évidence  l'estragol,  le  terpilénol  et 
TacétoDe  anisique  et,  dans  l'essence  de  badiane  du 
lapon,  le  linéol  et  un  carbure  terpilénique.  Ces 
importants  résultats  étaient  en  majeure  partie  aupara- 
vant inconnus;  il  en  est  de  même  de  ceux  qu'a  fournis 
à  l'auteur  l'élude  spéciale  de  l'aldéhyde  et  de  l'acétone 


—  206  — 

anisiques  et  de  la  fénonc,  dont  les  combinaisons  molé^ 
culaires  avec  les  deux  naphtols  ont  été  obtenues  parfai- 
tement cristallisées. 

M.  Paul  Thibault  nous  a  présenté  une  «  Contribution 
à  Tétude  des  composés  du  bismuth  inscrits  au  Supplé- 
ment du  Codex  (1895)  ».  L'auteur  nous  donne  tout 
d'abord  la  préparation  d'un  oxyde  de  bismuth  hydraté 
toujours  identique  à  lui-même  et  exempt  de  toute  im- 
pureté, qu'il  emploiera  le  plus  souvent  dans  la  suite. 
Ayant  reconnu  que  le  benzoate  de  bismuth  officinal 
n'est  pas  un  composé  défini,  il  propose  un  nouveau  mode 
d'obtention  fort  avantageux  et  facile  à  appliquer.  Pas 
plus  que  le  ben/oate,  les  différents  salicylates  de  bis- 
muth connus  ne  présentent  une  composition  constante. 
M.  Thibault  a  réussi  à  obtenir  un  composé  salicylique 
de  bismuth  bien  défini,  qui  est  cristallisé  en  prismes  et 
possède  le  pouvoir  rotatoire.  La  combinaison  gallique 
du  bismuth  a  été  préparée  par  réaction  directe  de 
l'acide  sur  l'oxyde  ;  l'action  de  la  potasse  a  fourni  un 
corps  bismutho-potassique  spécial,  qui  n*est,  chose 
curieuse,  ni  un  sel  vrai,  ni  un  sel  basique.  Enfin, 
M.  Thibault  a  fait  voir  que,  dans  la  préparation  du  lac- 
tate  de  bismuth,  corps  nettement  cristallisé,  on  peut  se 
servir  indifféremment  d'oxyde  anhydre  ou  d'oxyde 
hydraté. 

Telle  est,  Messieurs,  la  substance  des  travaux  que 
nous  avions  à  juger.  Chacun  des  quatre  mémoires  est 
une  œuvre  sérieuse,  digne  de  tous  nos  éloges. 

Le  travail  de  M.  Tardy  sur.  les  essences  a  paru  à  votre 
Commission  particulièrement  important  par  le  nombre, 
rinlért>tetlanouveautédesrésuUats,etnousestimonsqiie 
lamédaille  d'or  de  notre  Société  lui  revient  sans  contestci 
M.  Ducatte,  qui  a  eu  le  mérite  d'isoler  plusieurs  séries 
de  corps  minéraux,  presque  tous  inconnus  avant  lui,  et 
de  triompher  des  réelles  difficultés  que  présentait  leur 
analyse,  nous  a  semblé  mériter  la  seconde  place.  Dans 
des  voies  toute  différentes,  MM.  Desmoulière  et  Thi- 
bault nous  ont  également  apporté  des  faits  et  des  ob- 


^ 


—  207  — 


servations  pleines  d'intérêt;  aussi,  est-ce  avec  regret 
qae  nous  nous  voyons  réduits  à  vous  prier  de  leur  attri-* 
boer  la  seule  et  trop  faible  récompense  laissée  dispo- 
nible par  nos  statuts. 

En  résumé^  Messieurs,  votre  Commission  est  d'avis 
de  décerner  la  médaille  d'or  à  M.  Tardy,  la  médaille 
d'aiigent  à  M.  Ducatte,  et  une  mention  honorable  à 
S(M.  Desmonliëre  et  Thibault. 

Ces  conclusions  ont  été  ratifiées  par  la  Société. 

Rappûrtde  la  Commission  des  prix  (section  des  Sciences 
naturelles)  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  (1902)  : 
M.  CoLUN,  président;  M.  Ymox;  M.  Vaudik,  rappor- 
teur. 

Messieurs, 

La  Société  de  Pharmacie  a  reçu  cette  année  un  tra* 
vaôl  seulement  pour  le  prix  des  sciences  naturelles  ;  le 
nombre  des  concurrents  est  donc  réduit  à  son  extrême 
limite,  et  il  me  faut,  comme  les  rapporteurs  des  années 
précédentes,  exprimer  le  regret  qu'un  trop  petit  nombre 
d'étudiants  prennent  part  aux  concours  de  notre 
Société. 

Le  travail  présenté  par  M.  Georges  Dubat  a  pour  titre  : 
Élude  des  hydrates  de  carbone  de  réserve  de  quelques 
jraintsde  Liliacées.  lia  été  fait  dans  le  laboratoire  de 
M.  le  Professeur  Bourquelol  et  a  été  présenté  à  l'Ëcole 
de  Pharmacie  pour  Tobtention  du  titre  de  docteur  de 
rUniversité  de  Paris. 

Dans  son  introduction,  l'auteur,  après  avoir  rappelé 
qu'avant  lui,  des  travaux  avaient  été  publiés  sur  la 
composition  des  hydrates  de  carbone  contenus  dans 
diverses  plantes  de  la  famille  des  Liliacées,  nous  indi- 
que qu'il  a  étudié  particulièrement  les  graines  de  Petit- 
Houx,  de  Muguet,  de  Cévadille,  de  Poireau,  d'Oignon 
et  d'Asphodèle.  Les  recherches  antérieures  avaient 
montré  que  dans  la  plupart  des  graines  à  albumen 
corné  de  la    famille   des  Légumineuses,    on   trouve 


—  208  — 

d'une  façon  presque  constante  deux  sucres,  le  mannose 
et  le  galactose;  il  était  intéressant  de  voir  si  dans  les 
graines  que  nous  venons  de  citer  on  rencontrerait  les 
mêmes  sucres. 

Pour  arriver  à  extraire  facilement  les  hydrates  de 
carbone  de  ces  graines,  M.  Dubat,  après  avoir  essayéle 
procédé  de  Mûntz  à  Tacétate  de  plomb,  et  celui  de 
M.  Bourquelot  à  la  soude  caustique,  a  adopté  une  mé- 
thode qui  consiste  à  hydrolyser  les  graines  grossière- 
ment pulvérisées  soit  directement  avec  l'eau  addition- 
née de  4  p.  100  d'acide  sulfurique^soit  après  une  macé- 
ration préalable  de  vingt-quatre  heures  dans  Tacide 
sulfurique  à  75  p.  100;  finalement,  c'est  à  ce  dernier 
procédé  qu'il  donne  la  préférence,  comme  pouvant 
donner  la  quantité  totale  de  sucres  que  peuvent  four- 
nir les  graines  mises  en  expérience.  La  recherche  et 
l'identification  des  sucres  obtenus  sont  décrits  avec 
détails;  c'est  ainsi  que,  dans  la  graine  de  Petil-Houx« 
M.  Dubat  a  pu  caractériser  nettement  le  mannose  après 
avoir  préparé  Thydrazone,  séparé  ensuite  le  sucre  de 
cette  dernière  et  finalement  déterminé  le  point  de 
fusion,  et  le  pouvoir  rotatoire  des  cristaux  desséchés 
à^00^ 

La  proportion  de  mannose  contenue  dans  les  grai- 
nes de  Petit-Houx  est  élevée  ;  elle  est  de  28  p.  100 
environ  du  poids  de  la  graine  et  constitue  40  p.  100  du 
sucre  total  obtenu.  M.  Dubat  a  recherché  la  nature  des 
sucres  qui  accompagnent  le  mannose  ;  il  a  vu  qu'il  n'y 
avait  point  de  galactose,  et  que  les  pentoses  n'exis- 
taient dans  ses  liqueurs  d'hydrolyse  qu'en  propor- 
tion très  faible  ;  il  a  donc  recherché  si,  parmi  le  ou  les 
sucres  réducteurs  restant  à  connaître, ne  se  trouvait  pas 
le  lévulose  ou  un  sucre  contenant  le  lévulose  dans  sa 
molécule.  Après  un  certain  nombre  d'expériences  très 
bien  conduites  que  je  ne  rapporterai  pas,  M.  Dubat 
arrive  à  faire  lapreuveque  les  liqueurs  d'hydrolyse  du 
Petit-Houx  renferment  du  lévulose;  au  moyen  du 
procédé  à  rinvertine  de  M.  Bourquelot,  il  montre  que 


—  209  — 

!  sucre  provient  du  saccharose  contenu  danslesgraines 

i  un  taux  voisin  de  4  p.  100.  Mais  il  existe  encore  une 

Jforle  proportion  de  sucre  non  caractérisé  ;  M.  Dubat 

L  cherché  à  déterminer  sa  nature  de  la  façon  suivante  : 

lèpres  avoir  débarrassé  les  graines  de  leur  sucre  de 

iGanne  par  un  traitement  à  l'alcool  à  SO"*  bouillant,  il 

ries  hydrolyse,  et  les  liqueurs  obtenues  sont  débarrassées 

là  froid  de  lamannose  par  l'acétate  de  phénylhydrazine. 

[Après  séparation,  on  obtient  à  chaud  avec  un  excès 

de  phénylhydrazine  une  osazone  dont  le  point  de  fusion 

lest  voisin  de   celui  île  Tosazone  du   glucose.  D'autre 

•  part,  Texamen  polarimétrique  de  liqueurs  d'hydrolyse 

'dont  le  titre  en  mannose  était  connu  donne  un  résultat 

tel  que  Tauteur  arrive  à  la  conclusion  suivante  :  «  Il  est 

donc  permis  de  supposer  l'existence  du  glucose  dans 

les  liydrolyses  des  graines  de  Petit-Houx.  » 

Dans  le  troisième  chapitre  de  sa  thèse,  Tauteur  nous 
indique  les  conclusions  auxquelles  il  est  arrivé  en 
traitant  les  autres  graines  de  la  famille  des  Liliacées; 
elles  sont  les  mêmes  que  celles  se  rapportant  au  Petit- 
Houx. 

En  résumé,  M.  Dubat  nous  a  fait  voir  dans  son  travail 
que  les  hydrates  de  carbone  de  réserve  des  Liliacées 
sont  constituées  :  1"  par  une  très  faible  quantité  de  su- 
cre réducteur.qui  peut  même  parfois  faire  complètement 
défaut  ;  2**  par  une  faible  proportion  de  saccharose  et 
3*pardes  mannanes  et  des  dextranes. 

Ces  recherches  sont  intéressantes  à  plus  d'un  titre  ; 
elles  sont  exposées  avec  beaucoup  de  netteté,  dans  un 
style  clair  et  précis,  elles  ont  été  conduites  avec  mé- 
thode, ce  qui  n'est  pas  pour  nous  surprendre,  étant 
donné  qu  elles  ont  été  effectuées  dans  le  laboratoire  de 
M.  Bourquelot.  Le  seul  regret  que  j'exprimerai,  c'est 
qneVauteur  n'ait  pu  faire  disparaître  le  point  d'inter- 
rogation au  sujet  du  glucose. 

VotreCommission  aété  d'avis  de  décernera  M.  Dubat 
la  médaille  d'or  de  la  section  des  Sciences  naturelles. 
Ces  conclusions  oui  été  adoptées  par  la  Société. 

J»n.  it  Pk^rm.  et  dé  Chim.  «•  «éhik   t.  XVII.  (15  février  1903.)  i^ 


—  210  — 

M.  le  président  Goichard  distribue  aux  lauréats  les 
médailles  des  prix  de  thèse  et,  après  une  allocution 
pleine  d'humour  et  d'esprit,  il  invite  M.  Léger,  prési- 
dent élu  pour  Tannée  1903,  à  prendre  place  au  bureau. 

M.  Léger  procède  à  l'installation  du  vice-président, 
M.  Landrin,  du  trésorier,  M.  Vaudin,  et  du  secrétaire 
annuel,  M.  Choay.  Il  prononce  ensuite  le  discours  sui- 
vant: 


Allocution  de  Jf.  E.  Léger,  président. 

Messieurs, 

Dans  le  domaine  politique,  quand  un  candidat  solli- 
cite les  suffrages  de  ses  électeurs,  Tusage  veut  qu'il  éta- 
blisse les  mérites  qui  le  recommandent,  qu'il  fasse  ce 
que  Ton  nomme  sa  profession  de  foi.  Ici,  rien  de  sem- 
blable. Vous  m'avez  choisi  comme  vice  président  Tan 
dernier,  un  peu  malgré  moi.  Aujourd'hui,  me   voici 
devenu  votre  président.  Bien  qu'un  peu  troublé  par  un 
tel  honneur,  mon  cœur  se  réjouit  en  présence  de  la 
marque  de  haute  estime  que  vous   avez   bien  voulu 
m'accorder.  Je  ferai  tout  mon  possible  pour  m'en  rendre 
digne.  Sûr  de  votre  bienveillaute, indulgence,  je  serai 
soutenu,  du  reste,  parle  vif  attachement  que  j'ai  tou- 
jours eu  pour  notre  profession.  On  a  dit  avec  raison  que 
l'homme  porte  pendant  toute  sa  vie  l'empreinte  de  ses 
premières  années  ;  ceci  s'applique  également  bien  aux 
années  passées  dans  l'exercice  d'une   profession;  et, 
pour  nous  autres  pharmaciens,  les  années  de  stage  dé- 
cident souvent  de  l'orientation  à  donner  à  notre  vie. 
J'en  ai  fait  sur  moi-même  Texpérience.  C'est  en  1871 
dans  l'officine  de  Charles  Maître,  à  Auteuil,  que  je  fis  mes 
débuts.  J'avais  eu  la  chance  de  tomber  sur  un  praticien 
joignant  h  une  science  parfaite  une  grande  dignité  et 
un  vif  amour  de  son  art,  de  telle  sorte  que  le  stage  fut 
pour  moi  une  véritable  initiation  aux  études  futures.  A 
l'époque  que  je  viens  de  rappeler,  la  lutte  pour  l'exis- 


—  211  — 

tence  n'était  pas  aussi  rude  qu'elle  Test  aujourd'hui,  le 
côté  commercial  de  la  pharmacie  n'avait  pas  encore 
l'importance  qu'il  a  prise  depuis.  Est-ce  à  dire  que  le 
pharmacien  doive  renoncer  complètement  à  être  homme 
de  science  pour  n'être  plus  qu'un  simple  commerçant, 
ondes  plus  humbles  commerçants,  si  l'on  ne  considère 
qae  le  chiffre  de  ses  affaires?  Je  ne  le  crois  pas.  Ne 
Toyons-nous  pas  le  haut  enseignement  donné  dans  cette 
École  servir  non  seulement  à  former  des  praticiens  de 
pins  en  plus  instruits,  mais  aussi  à  faire  éclore  de  véri- 
tables vocations  scientifiques. 

Parmi  les  sciences  qui  intéressent  le  pharmacien,  la 
chimie  doit  ôtre  placée  au  premier  rang.  Du  reste,  ne 
l'at-on  pas  dit  :  la  pharmacie  est  le  berceau  de  laehi* 
mie.  Que  de  produits  sortirent  du  laboratoire  du  phar- 
macien pour  servir  ensuite  de  matériaux  d'étude  à  nos 
plus  illustres  chimistes,  leur  fournissant  souvent  les 
éléments   de  leurs  plus  remarquables  travaux.  C'est 
ainsi  que  la  glycérine,  ce  principe  doux  des  huiles  de 
Scheele,  devint  entre  les  mains  de  notre  grand  maître 
Beiihelot  le  premier  alcool  polyatomique  connu.  De 
même,  les  deux  principales  matières  colorantes  de  la 
garance  :  Talizarine  et  la  purpurine  découvertes  par 
Pierre  Robiquet  et  Colin,  furent  dans  la  suite  l'objet  des 
pbs  importants  travaux  qui  conduisirent  MM.  Grœbe 
et  Liebermann  à  la  synthèse  de  l'alizarine  et  de  La- 
lande  à  la  transformation  de  celle-ci  en  purpurine.  La 
lécithine,  entrée  depuis  peu  dans  la  thérapeutique,  dé- 
couverte par  Gobley  dans  le  jaune  d'œuf,  ne  servit-elle 
pas  de  thème  aux  recherches  de  Strecker  et  de  Wurtz? 
11  est  à  peine  besoin  de  rappeler  que  PieiTe  Robiquet  et 
Gobley  faisaient  partie  de  notre  Société. 

Dans  le  développement  de  la  chimie,  le  pharmacien 
a  donc  joué  le  rôle  du  voyageur  arrivant  dans  une  con*- 
trée  inexplorée  et  y  découvrant  des  richesses  que  d'au- 
tres exploiteront  ensuite^:  il  s'est  montré  un  'véritable 
prospecteur.  Trouvant  dans  l'arsenal  thérapeutique  un 
Snind  nombre  de  substances  à  portée  de  sa  main,  il  s'in- 


^ 


212  — 


génia  surtout  à  extraire  les  principes  actifs  de  plantes 
qu'il  maniait  chaque  jour.  De  ces  recherches  sont  nés 
ces  alcaloïdes  végétaux  dont  la  découverte  est  une  véri- 
table gloire  pour  notre  profession  et  pour  notre  patrie. 
La  nature  longtemps  mystérieuse  de  ces  alcaloïdes  dis- 
parait de  plus  en  plus,  à  chaque  instant  un  coin  du  voile 
se  lève  et  le  jour  n'est  pas  éloigné  où  tous  pourront 
être  obtenus  par  synthèse  ;  c'est  ce  qui  a  déjà  été  réalisé 
pour  quelques-uns  tels  que  la  conicine,  la  caféine  et 
dernièrement  pour  l'atropine.  La  quinine,  la  morphine 
seront  de  même  bientôt  classés  à  leur  rang  dans  la  série 
des  espèces  chimiques. 

Longtemps  encore,  la  nature  végétale  continuera  à 
fournir  à  la  médecine  ses  médicaments  héroïques; 
longtemps  encore,  le'pharmacien  continuera  à  cultiver 
cette  science  aimable  qu'est  la  botanique;  cette  science 
au  langage  doux  et  harmonieux  comme  le  latin  dont 
elle  se  sert,  formant  ainsi  un  peu  contraste  avec  les 
mots  souvent  durs  et  quelque  peu  barbares  de  la  chimie 
moderne.  Néanmoins,  on  ne  peut  nier  que  les  médica- 
ments purement  chimiques  prennent  chaque  jour  une 
plus  grande  importance;  mais  ceux-ci  viennent  plutôt 
s'ajouter  aux  médicaments  tirés  du  règne  végétal  qu'ils 
ne  les  remplacent  en  réalité.  Deux  grandes  classes  em- 
brassent surtout  ces  nouveau-nés  de  la  thérapeutique  : 
les  antiseptiques,  grâce  auxquels  la  chirurgie  moderne 
peut  se  permettre  toutes  les  hardiesses  qu'excuse  sou- 
vent le  succès  final,  et  les  hypnotiques,  les  analgésiques, 
lesquels  arrivent  bien  à  point  pour  calmer  les  cerveaux 
en  ébullition  et  rétablir  l'équilibre  dans  les  organismes 
névrosés  des  humains  du  xx"  siècle. 

Dans  le  développement  gigantesque  de  la  science 
chimique,  me  sera-t-il  permis  de  rappeler  quelle  part 
importante  revient  aux  savants  sortis  de  cette  École, 
c'est-à-dire  aux  pharmaciens?  Quelques-uns  de  ceux-ci, 
ronipant  avec  les  traditions,  quittant  le  domaine  de 
l'analyse  immédiate,  si  cher  à  nos  ancêtres,  ont  abordé 
avec  succès  la  chimie  pure  et  ses  savantes  conceptions. 


—  213  — 

lie  évolution  que  je  tiens  à  constater  nous  fait  pré- 

iger  pour  l'avenir  Texistence  de  toute  une  pléiade  de 

vants  sortis  des  rangs  de  la  pharmacie. 

L'année  4903   verra  probablement  l'apparition  du 

ODveau  Codex.  Plusieurs  d'entre  vous,  mes  chers  col- 
lées, accueilleront  peut-être  cette  prophétie  avec  un 

lalicienx  sourire  :  je  ne  la  crois  cependant  pas  irréali- 
le.  Que  sera  ce  nouveau  Codex?  je  ne  saurais  vous  le 

ire,  mais  il  est  bien  certain  que  nous  y  trouverons  le 
jTcflet  des  longs  travaux  que  s'est  imposés  notre  Société 

cette  occasion. 

11  y  a  dix  ans,  dans  une  séance  analogue  à  celle-ci, 
notre  regretté  secrétaire  général,  le  professeur  Plan- 
ehon,  dans  une  de  ces  captivantes  lectures  dont  il  avait 
le  secret,  nous  faisait  revivre  quelques-unes  des 
anciennes  années  de  notre  Société.  Il  nous  montrait  les 
séances  occupées,  en  partie,  à  faire  une  revue  des  tra- 
vaux publiés  sur  des  sujets  susceptibles  d'intéresser  le 
pharmacien.  Cet  aspect  de  nos  séances  a  disparu  depuis 
longtemps.  Aujourd'hui  leur  intérêt  réside  surtout  dans 
les  communications  qui  nous  sont  présentées.  Je  ne 
saurais  trop  vous  engager,  Messieurs  et  chers  collègues, 
à  continuer  cette  tradition.  Le  domaine  des  sciences 
pharmaceutiques  est  assez  vaste  pour  que  chacun  puisse 
sy  mouvoir  à  l'aise.  Ne  craignez  même  pas  de  nous 
entretenir  de  sujets  qui  pourront  paraître,  tout  d'abord , 
étrangers  à  ce  domaine  ;  en  effet,  telle  substance,  au- 
jourd'hui curiosité  scientifique  sans  application,  pourra 
devenir  le  médicament  héroïque  de  demain.  iN'est-ce 
pas  à  propos  de  ce  chloroforme,  resté  longtemps  sans 
emploi,  que  Wtirlz  disait  ;  «  La  recherche  du  vrai  con- 
'loit  tôt  ou  tard  à  la  découverte  de  l'utile.  » 


—  214  — 

Séance  du  k  février  1903. 
Présidence  de  M.  Léger. 

Correspondance  impriTnée,  —  Elle  comprend  :  2  nu- 
méros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie^  le  jBulletin 
des  Sciences  PAarmacoloffiçueSy  ï  Union  Pharmaceutique 
et  le  Bulletin  comm^rcialy  les  Bulletins  des  Sociétés  de 
Pharmacie  de  Bordeaux ^  du  Sud- Est ^  de  Lyon^  de  la 
Chambre  syndicale  des  Pkar moyens  de  la  Seine^  de  l'-^*- 
sociation  des  Docteurs  en  Pharmacie  \  2  numéros  du 
Pharmaceutical  Journal;  le  tome  XLIII  des  Travaux  du 
Conseil  d* hygiène  publique  et  de  salubrité  du  départetnent 
de  la  Gironde^  par  M.  Ch.  Blarez;  enfin  un  ouvrage  sur 
le  Centenaire  de  la  Société  libre  des  Pharma/nens  de  Rouen 
et  de  la  Seine- Inférieure, 

Correspondance  manuscrite.  —  Elle  comporte  :  1*  des 
demandes  de  candidature  de  MM.  Tardy,  Desmoulière, 
Eugène  Thibault  et  Bougault  comme  membres  résidants; 
de  M.  Warin  comme  membre  correspondant;  2**  une 
lettre  de  M.  Dubat  qui  remercie  la  Société  de  lui  avoir 
décerné  une  médaille  d'or  dans  la  section  des  Sciences 
naturelles. 

Communications.  —  M.  Bourquelot  fait  remarquer  que 
la  fondation  de  la  Société  de  Pharmacie  remonte  bien- 
tôt à  un  siècle. 

Sa  première  séance  date,  en  effet,  du  45  thermidor 
an  XI  (3  août  1803).  55  membres,  sous  la  présidence 
deParmentier,  signèrent  le  procès-verbal  de  cette  séance 
qui  fut  entièrement  consacrée  à  l'élaboration  du  règle- 
ment. M.  Bourquelot  demande  s'il  ne  serait  pas  oppor- 
tun de  commémorer  ce  fait  historique  en  célébrant 
cette  année  le  centenaire  de  la  fondation  de  la  Société. 
Cette  proposition  est  acceptée  en  principe  et  il  est  décidé  ' 
qu'une  commission  sera  nommée  pour  la  faire  abou- 
tir. 

M.  Bourquelot  présente,  au  nom  de  M.  Ecalle,  une 
note  sur  le  dosage  de  la  digitaline  dans  les  préparations 
officinales  de  digitale.  L'auteur  a  appliqué  à  ses  recher- 


—  215  - 

ches  le  procédé  de  dosage  de  Keller,  procédé  auquel  il  a 
apporté  quelques  modifications.  Il  a  pu  constater: 
l^que  des  trois  préparations  liquides  du  Codex,  alcoo- 
lature,  teinture  et  teinture  éthérée,  la  plus  chargée  en 
digitaline  est  la  teinture  ;  2**  que  des  extraits,  c'est  Tex- 
trait  alcoolique  qui  est  également  le  plus  riche  en  glu- 
coside  actif.  Il  a  pu  confirmer,  en  outre,  ce  fait  connu 
depuis  longtemps  que  les  feuilles  de  digitale  de  seconde 
année  contiennent  plus  de  digitaline  que  celles  de  pre- 
mière année. 

Ce  travail  est  l'objet  d'un  échange  d'observations  de 
la  part  de  MM.  Petit,  Landrin,  Viron,  Léger  et  Bour- 
qoelot. 

M.  Grimbert  décrit  la  technique  qui  lui  permet  de 
caractériser  jusqu'à  un  millième  de  maltose  dans  un 
mélange  de  maltose  et  de  glucose.  Son  procédé  est  basé 
sur  la  solubilité  de  la  maltosazone  dans  l'acétone 
étendue  d'eau  et  sur  l'observation  de  la  forme  cristalline. 
M.  Guerbet  prend  la  parole  au  sujet  de  cette  commu- 
nication. 

MM.  Grimbert  et  Coulaud  ont  cherché  à  déterminer 
la  nature  du  corps  réducteur  existant  dans  le  liquide 
céphalo-rachidien.    Pour    cela,   ils    ont    employé    la 
méthode  de  défécation  donnée  récemment  par  M.  Patein, 
puis  traité  le  liquide  filtré  et  déféqué  par  Tacélate  de 
phényihydrazine  :  l'osazone  obtenue  et  purifiée  pré- 
sente tous  les  caractères  de  solubilité  el  le  point  de  fusion 
(an  bloc  de  Maquenne)  de  la  glucosazone. 
Ils  ont  rencontré  19  fois  ce  sucre  dans  22  cas. 
M.  Tvon  présente  à  la  Société  un  appareil  destiné  à 
déterminer  rigoureusement  le  poids  des  gouttes,  parti- 
culièrement dans  le  cas  des  liquides  volatils.  Cet  appa- 
reil est  l'objet  d'une  discussion  à  laquelle  prennent  part 
MM.  Petit,  Crinon,  Bourquelot,  Guinochet  et  Guichard. 
M.  Portes  communique  une  note  de  M.  A.  Desmou- 
liére,  ayant  pour  titre  :  «  Sur  le  ferment  du  salol  contenu 
dans  certains  laits.  »  Cette  note  n'a  pas  pour  but  d'infir- 
mer les  faits  publiés  récemment,  mais  démontrer  qu'il 


^ 


—  216  — 


est  possible  d'expliquer  les  résultats  de  MM.  Nobéconrtj 
Merklen  et  Spolverini  par  des  réactions  d'ordre  chimie 
que,  sans  qu'il  soit  besoin  d'invoquer  les  actions  diasU- 
siques.  M.  Vaudin  prend  la  parole  sur  ce  sujet. 

M.  Bocquillon  présente  un  travail  de  M.  Lahache  sur 
les  eaux  de  Tidikelt. 

Nomination  de  commissions.  —  Sont  nommés  mem- 
bres :  l^'de  la  Commission  des  candidatures  :  MM,  F.  Vi- 
gier,  Cousin  et  François:  2°  de  la  Commission  du  Geo 
tenaire:  MM.  Crinon,  Petit,  Marty,  Portes,  Lépinois  et 
les  membres  du  Hureau. 

Déclaration  de  vacance.  —  Une  place  de  membre  rési 
dant. 


FORMULAIRE 


Potion  à  la  quinine  sans  amertume. 

Sulfate  de  quinine Os^SO 

Essence  de  menthe V  gouttes 

Solution  saturée  de  saccharine X       » 

Eau  distillée 9  ff»" 

(LUTZ.) 

Formules  épilatoires. 

Teinture  d'iode 3«' 

Essence  de  térébenthine 6 

Huile  de  ricin 8 

Alcool 50 

CoUodion 100 

Badigeonner  3  ou  4  jours  la  surface  velue  :  tous  les 
poils  restent  adhérents  en  enlevant  la  croûte  collo- 
dionnée  qui  reste. 

Autre  formule  : 

Iode  pur is^ 

Essence  de  térébenthino i 

Teinture  de  castorcuin 2 

Alcool 20 

Collodion 30 

Appliquer  2  à  3  jours  consécutifs,  une  fois  par 
24  heures.  [Journ.  de  méd.  de  Paris,) 

A^^éronT:  0.  Doin.         ^ 

PARIS.    —    IMPRIMBRIB    P.    LEVÉ,    KUU   CA8SBTTB,    17. 


—  247  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


Analyse  des  «  apéritifs  amers  y>  ; 
par  MM.  Sanglé-Ferrière  et  L.  Cuniasse. 
Comme  suite  à  notre  récent  travail  sur  l'analyse  des 
absinthes  du  commerce  (1),  nous  avons  pensé  quMl  serait 
peuMtre  possible  d'appliquer  aux  spiritueux  dénommés 
%  apéritiTs  amers  »  notre  méthode  de  dosage  des 
essences  basée  sur  leur  indice  d'iode,  ainsi  que  notre 
procédé  d'absorption  des  essences  à  Taîde  du  noir  déco- 
lorant, procédé  qui  permet  d*effectuer  l'analyse  de 
lalcool employé  dans  la  fabrication  de  ces  boissons 
dites  apéritives. 

Les  apéritifs  amers  du  genre  de  l'amer  africain  sont 
pour  la  plupart  préparés  avec  des  alcoolats  parfumés 
obtenus  par  macération  et  distillation  de  plantes  aroma- 
tiques, ou  par  simple  infusion  de  ces  plantes.  Il  arrive 
quelquefois  que  l'on  mélange  les  produits  de  distilla- 
tion avec  ceux  d'infusion  ou  encore  que  Ton  emploie 

I    uniquement  un  mélange  tout  préparé  d'essences. 

!       Les  formules  de  préparation  peuvent  donc  varier  à 
Imfini,  mais  elles  se  rapportent  presque  toujours  au 

\    type  suivant  que  nous  empruntons  au  Traité  de  lafabri^ 
cation  des  liqueurs j  par  M.  J.  Fritsch  (2). 

Amer,  dit  Pieon, 

CaUmns  «ronuticiu 80sr 

Ecorce»  d'oranges  amères 2^,^00 

Quinquina  gris lOOs' 

Colombo {08' 

Cardamoaie 5s' 

.\loé« 5«r 

Zeitcs  do  citrons  frais  (nombre) 4 

▲kool  kd^ 201U 

Eaa  commune 5ii( 

Mettre  le  tout  dans  ralambic,  chauffer  pour  le  tran«> 

(I)  Sii!ioLé-PBR&iBKB  et    L.   CuNusas.  Nouvelle  méthode  d'analyse 
duabânthêt  présentée  à  VAcadémie  de  médecine,  Ounod,  éditeur,  1902. 
fi)lfassMi,  è4itew(lS91,  p.  3S1). 


/mm.  ée  Phmrm,  tt  de  Chùn.  6«  aÉaii,  t.  XVII.  (t«r  mars  1908.)  15 


—  218  — 

chage,    laisser  refroidir;   à    l*infusion    ainsi    obtenue 
ajoutez  : 

Infusion  de  gentiane 1"» 

Amertame  do  cacao 3 

lufusion  d'oranges  fraîches 2 

Liqueur  curaçao  ordinaire 5 

Esprit  d'oranges  fraîches 2 

Infusion  do  coing 3 

Caramel  dédoublé 3 

Ajouter  l'alcool  et  Teau  nécessaire  pour  faire  100^'^ 
d^amer;  celui-ci  doit  peser  comme  l'amer  Picon,  27* 
(apparent)  d'alcool; 

Les  extraits  composés  servant  à  préparer  instantané- 
ment les  «  amers  »  contiennent  plusieurs  variétés 
d'essences  ;  nous  donnons  ci-dessous  la  composition  do 
l'un  de  ces  types  d'extrait  assez  répandu  dans  le 
commerce  : 

Essence  d'orange 1188r8 

—  do  citron 120«'" 

—  de   curaçao 168s%5 

Alcool  à  96- '. l»i»,400 

Teinture  de  quinquina  gris 800^' 

—  gentiane 462k'' 

—  rhubarbe SOOk»" 

Extrait  de  cacao 300k** 

Cet  extrait  s'emploie  à  raison  de  3  à  10»'  par  litre 
dans  un  sirop  alcoolisé  coloré  au  caramel. 

Dans  les  amers  préparés  par  distillation  ou  par  in- 
fusion, la  dose  d'essences  en  dissolution  est  en  général 
moins  forte  que  dans  l'absinthe,  la  proportion  des  pro- 
duits aromatiques  employés  dans  la  fabrication  étant 
relativement  minime  et  le  degré  alcoolique  des  amers 
ne  dépassant  presque  jamais  40^.  Mais  lorsque  ces  spi- 
ritueux sont  obtenus  par  simple  macération  de  certains 
végétaux  dans  l'alcool,  il  y  a  lieu  de  considérer,  indé- 
pendamment de  Teffet  physiologique  de  Talcool  et  des 
fîssences,  l'action  que  peuvent  également  exercer  les 
alcaloïdes  et  certains  glucosides  tels  que  l'aloïne,  pro- 
venant des  plantes  employées. 

D'autre  part,  l'emploi  direct  de  mélanges  d'essences 


HBrr-«vr^ 


—  219  — 


préparés  par  certains  commerçants  présente  l'in- 
convéoient,  comme  nous  Tavons  constaté  du  reste, 
d'introduire  une  dose  d'essences  supérieure  à  celle 
susceptible  de  s'y  dissoudre  et  de  laisser  surnager  à  la 
surface  du  liquide  alcoolique  une  couche  huileuse  d'es- 
sences. 

Toat  en  étant  en  proportions  assez  faibles,  les 
essences  contenues  dans  les  amers  sont  douées  d*un 
pouvoir  aromatique  assez  puissant  qui  permet  de  mas- 
quer le  mauvais  goût  de  certains  alcools  du  commerce 
provenant  de  distillations  défectueuses  ou  le  plus  sou- 
vent de  l'emploi  de  flegmes  alcooliques  très  chargés  en 
impuretés  par  suite  de  distillations  successives  et  anté- 
rieures, ou  encore  de  mélanges  contenant  des  alcools 
dénaturés  et  en  partie  désodorisés. 

Etant  donnée  la  composition  des  amers,  il  nous  a  paru 
que  l'analyse  de  ce  spiritueux  devait  ôtre  complétée  par 
les  recherches  suivantes  : 

i*  Examen  de  l'alcool  au  point  de  vue  de  ses  impu- 
retés. —  Dans  le  but  de  déterminer  le  titre  alcoolique 
du  produit  et  de  séparer  ensuite  les  essences,  on  distille 
iOO""'  aussi  complètement  que  possible. 

Après  distillation,  on  ramène  au  volume  primitif,  on 
prend  le  degré  alcoolique  et  on  conserve  le  distillatum 
qui  doit  servir  au  dosage-des  essences. 

Quand  on  connaît  ce  titre  alcoolique,  on  applique  le 
procédé  que  nous  avons  décrit  pour  l'analyse  de  l'al- 
cool dans  les  absinthes,c*est-à-dire  que  l'on  dilue  l'amer 
de  façon  à  obtenir  600*^"*  de  liquide  à  25*  et  on  ajoute 
40*"  de  noir  spécial  Poulenc  PW. 

On  laisse  en  contact  24  heures  au  moins  en  agitant 
de  temps  en  temps,  puis  on  filtre.  Cette  opération  est 
parfois  un  peu  longue  par  suite  de  la  nature  du  produit; 
il  peut  arriver  que  le  liquide  passe  avec  une  légère 
coloration  jaune  due  au  caramel.  Dans  tous  les  cas,  i( 
^tsans  odeur  appréciable  et  sa  faible  coloration  ne 
gène  en  rien,  puisqu'une  distillation  élimine  définiti- 
vement les  matières  fixes. 


n 


—  220  — 

On  distille  500 '^"^  comme  pour  les  absinilies  et  on 
recueille  300""^'. 

Sur  cet  alcool  on  dose  les  impuretés   par  fonctioua 
chimiques. Les  aldéhydes  sont  exprimées  en  éthanal»  le 
éihe^s  en  acétate    d'éthyle,  les  alcools  supérieurs  enl 
alcool  isobulylique  ;  on  dose  le  furfurol.  L^acidilé  esU 
tUfée  directement  sur    le  spiritueux    non   distillé  et 
exprimée,   selon    rusag:e   en  acide    acétique   (t).    Ob| 
recherche  Talcool  méthylique. 

2""  Dosage  des  huiles  essentielles.  —  Les  huiles  essen- j 
tielles  contenues  dans  les  apéritifs  amers  ou  amers  afri*J 
cainssont  surtout  l'essence  d'orange  partugaleyressenee.j 
de  citron  ou  leurs  succédanés  de  la  famille  des  Hespé- 1 
ridées. 

Ces  essences  appartiennent  au  groupe  des  essences  àl 
fonction  aldéhydique  ayant  pour  constituant  principal 
le  citral  ;  on  y  rencontre  aussi  le  citronellal  et  le  lima-| 
nène.Pour  les  doser,  nous  employons  un  procédé  iden-. 
tique  à  celui  que  nous  avons  adopté  pour  le  dosage  | 
des  essences  dans  l'absinthe. 

Les  lOO*"""'  d'amer  distillés  pour  l'obtention  du  degré  1 
alcoolique  sont  très  exactement  mesurés.  On  en  prélève 
fO^"^  que  Ton  place  dans  une  fiole  conique  bouchée  à 
l'émeri.  —  Dans  une  fiole  semblable  on  met  50^'  d'alco<ri 
à  40°  environ,  on  verse  dans,  les  deux  fioles  et  très 
exactement  15  ou  25*^™'  d'une  solution  iodo-mercoriqae 
composée  : 

Iode  pur 251?^ 

BichloTaro  de  mercare 3*^ 

Alcool  pur  à  80o iHi 

Ou  laisse  en  contact  trois  heures.  On  lave  le  bouchon 
et  les  parois  de  la  fiole  avec  xme  sollfffion  con^editrée 
d'iodore  de  potassium  pour  rassembler  tout  Fiode  et  on 
titre,  à  l'aide  de  la  solution  normak-décime  d'hyposul- 
file  de  sodium,  jusqu'à  décoloration. 

(i]CH  GriRARD  et  DupRB.  Anolysê  des  matières  alimentaires,  Duood 
édiMsF.  —  Cb.  GnuLRDetL.  CuOTASBa.  Manuel  pratique  de  Vanalyssdts 
alcools  et  des  spiritueux.  MassoD,  éditeor. 


—  221  — 

La  différence  de  centimètres  cubes  employés  pour  les 
deux  titrages  X  0,0753  donne,  dans  ces  conditions,  la 
tnenr  &i  essences  par  litre. 

L'essence  de  P(M*tagal  étant  de  beau<x)up  celle  qui 
ilofftine  dans  les  liqueurs  apéritivesamères,  nous  avons 
pris,  comme  facteur  permettant  d'établir  la  proportion 
totale  d  essences,  le  pouvoir  d'absorption  de  Tiode  de 
cette  essence  qui  est  eu  moyenne  de  3,42  et  pour  sim- 
plifier les  calculs,  sachant  que  notre  liqueur  d*hypo- 
sulfite  de  sodium  est  normal-décime  correspondante  à 
la  liqueur  normal e-<léci me  d'iode,  nous  avons  déter- 
miné le  facteur  0,0753  qui  donne  directement,  dans  les 
conditions  d'expériences  indiquées,  la  teneur  en 
grammes  par  litre  (1). 

Nous  avons  du  reste  vérifié  et  constaté,  par  de  nom- 
breux dosages  effectués  snr  des  solutions  titrées  conte- 
nant des  mélanges  de  ces  essences,  que  ce  facteur  don- 
nait des  résultats  très  satisfaisants. 

3*  Etade  des  matières  fixes.  —  Ces  spiritueux  con- 
tiennent  une  quantité  relativement  grande  et  très 
variable  de  matières  fixes  en  dissolution  dont  la  propor* 
lion  varie  entre  40  et  150*'  par  litre. 

Aans  cet  extrait  complexe,c'est  généralement  le  sncre 
qni  domine,  puis  le  caramel  qui  sert  à  colorer  et  enfin 
les  substances  extractives  des  végétaux  employés  dans 
l'infosion  et  dans  lesquelles  on  trouve  des  principes 
amers,  des  glncosîdcs,  des  alcaloïdes,  etc. 

Dù9aye  de  t'extrait  eee.  —  Le  poids  de  l'extrait  soc 
est  obtenu  d'aoïe  façon  suffisamment  exacte  en  évapo- 
raat.à  Tétuve  i*églée  à  100%  lO"""^  de  «spiritueux  dans 
nae  capsule  de  verre  plate  ;  après  8  heures  d'exposition 
dans  rétnve,on  peut  considérer  le  poids  obtenu  comme 
oenslant. 

Da8%çe  du  sucre.  —  Le  sucre  se  trouve  dans  les 
amers  à  l'état  de  saccharose  en  partie  interverti  ;  pour 
le  doser,  on  prend  10*^"'  d'amer,  on  chasse  l'alcool  et  on 

(i)  SASMué-AniRiàini  oi  L.  0onxa.8SB.  Journal  de  Pharmacie  et  de 
Chimie,  15  fémcr  1903. 


—  22Î  — 

ajoute  5^'"'  de  perchlomre  de  fer  en  solulion  concenlrée, 
on  chauffe  10  minutes  au  bain-marie,  on  laisse  rerroidir 
et  on  sature  Tacidilé  en  ajoutant  avec  précaution  une 
solulion  de  carbonate  de  sodium  concentrée.  On  met 
une  petite  pincée  de  noir  décolorant  et  on  complète  aa 
volume  de  lOO*'"'  avec  de  leau  distillée. 

Après  (iltration,  on  dose  sur  10^°*'  de  liqueur  de  Feh- 
ling.  Ces  matières  réductrices  trouvées  peuvent  être 
indifféremment  exprimées  en  glucose  ou  en  saccharose. 

Recherche  du  caramel.  —  A  25*^™'  d'amer  on  ajoute 
au  moins  deux  volumes  d'alcool  à  OG"".  On  filtre  pour 
séparer  les  gommes  et  les  dextrines.  On  évapore  Tal- 
cool  et  on  ajoute  une  solulion  concentrée  de  chlorhy- 
drate de  phénylhydrazine  dansTacétate  de  sodium,  qui 
à  froid  donne  après  une  heure  ou  immédiatement  à 
chaud  un  précipité  floconneux  rouge-brique. 

Recherche  des  colorante  de  la  houille.  —  Ces  colo- 
rants sont  peu  employés  dans  les  amers; néanmoins  cer- 
tains marchands  de  colorants  et  de  produits  pour  distil- 
lateurs vendent  un  colorant  brun  spécial  pour  amer 
qui  contient  un  rouge-ponceau,  du  jaune  de  naphtolS 
et  une  petite  quantité  d'indigo. 

Après  s'être  assuré  de  la  présence  de  l'un  des  colo- 
rants de  la  houille  ponccau  ou  jaune  de  naphtol  pas- 
sant dans  l'alcool  amylique  ammoniacal,  on  peut  sépa- 
rer ces  trois  couleurs  à  Taide  du  tour  de  main  suivant: 

On  évapore  à  sec  dans  une  capsule  plate  la  solution 
diluée,  on  reprend  à  froid  par  l'élher  acétique  bien  lavé 
et  desséché  qui  enlève  le  rouge  et  le  jaune  en  laissant  le 
bleu.  La  liqueur  décantée  est  évaporée  à  sec  au  bain- 
marie  et  reprise  par  une  petite  quantité  d'eau  dans 
laquelle  on  ajoute  une  goutte  de  chlorure  de  baryum 
pour  précipiter  le  ponceau.  Il  suffit  de  filtrer  pour  sépa- 
rer la  matière  colorante  jaune  qui  reste  en  solution. 

Les  autres  colorants  de  la  houille  peuvent  être  recher- 
chés par  les  méthodes  générales  connues  (i). 

(1)  Ch.  Girard  et  Dupré.  Analyse  des  matières  alimentaires,  Dunod, 
éditeur. 


—  223  — 

Reehere/ie  des  alcaloïdes  et  des  glucosides.  —  Nous 
tavons  vu  que  le  mode  de  préparation  des  amers  par  in- 
[fasion  présentait  l'inconvénient  d'enlever  aux  plantes 
[aromatiques  employées  une  certaine  quantité  de  sub- 
I  stances  extractives  pouvant  contenir  des  alcaloïdes  et 
I  des  glucosides,  il  y  a  donc  lieu  de  rechercher  ces  corps 
[  dont  la  présence,  même  à  faible  dose,  est  susceptible  de 
I  causer  de  sérieux  inconvénients. 

Dans  ce  but,  nous  conseillons  de  suivre  la  méthode 

i  indiquée  par  M.  Ogier  dans  son  Traité  de  Chimie  toxico- 

[logique  sous  le  nom  de  Modification  cC  Otto  (page  506). 

I  Mais  lorsque  Ton  veut  simplement  constater  la  présence 

de  ces  corps  nocifs,  ce  qui  est  le  ca»  général,  et  qu'on 

De  dispose  que  d'une  faible  quantité  d'échantillon,  on 

peut  opérer  de  la  façon  suivante  : 

On  prend  1 00  à  200''"*'  d'amer,  on  chasse  l'alcool  au 
bain-marie  après  avoir  acidifié  par  un  peu  diacide  tar- 
trique.  On  laisse  refroidir,  on  sature  par  du  carbonate 
de  sodium,  puis  on  épuise  deux  fois  avec  50*^"'  d'éther. 
Ce  dissolvant,  séparé  de  la  couche  aqueuse,  est  filtré  et 
mis  à  évaporer  ;  quand  il  ne  reste  plus  que  très  peu 
d'éther,  on  en  prélève  une  petite  portion  pour  recher- 
cher les  aloïnes  à  l'aide  du  procédé  donné  par  M.  Ogicr 
dans  l'ouvrage  déjà  cité  (page  698)  et  qui  consiste  à 
ajouter  à  la  solution  éthérée  quelques  gouttes  d'eau  et 
une  faible  quantité  d'une  solution  concentrée  de  potasse, 
<{ui,  dans  le  cas  do  la  présence  de  Taloès,  donne  une 
coloration  rouge  très  sensible.  Cette  réaction  peut  être 
complétée  par  l'essai  au  sulfovanadate  d'ammoniaque 
qui,  avec  Taloïne,  donne  une  coloration  brune  et  par 
le  chlorure  d'or,  avec  lequel  on  obtient  un  précipité 
rouge-pourpre,  etc.. 

Pour  la  recherche  des  alcaloïdes,  on  évapore  complè- 
tement l'éther  et  on  en  traite  le  résidu  par  un  peu 
d^&cide  chlorhydrique  faible.  Cette  solution  est  soumise 
aux  réactifs  généraux  des  alcaloïdes  :  réactif  de  Rou- 
chardat,  réactif  de  Tanret,  acide  picrique,  etc... 
Nous  donnons  ci-contre  quelques  analyses  des  prin- 


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eipavx  <r  ^érilifeaiB<ers  n  du  commerce  et  des  amers  pré- 
parés  par  noos  avec  des  alcools  de  puretés  différent'es. 

Jisciercie  de  petites  quantités  (fe  maltose  en  présence 
du  çliicose;  par  M.  L.   Grimrert. 

La  détermination  d'un  mélange  de  glucose  et  de  mal- 
tose n*offre  pas  de  grandes  difficultés  quand  ces  deux 
sacres  existent  en  proportions  telles  que  la  déviation 
pofarimétrique  et  l'action  réductrice  peuvent  être  mesu- 
rées avec  certitude.  Il  n'en  est  pas  de  même  quand  Tun 
des  deux  corps  n'occupe  dans  le  mélange  qu'une  place 
mfime.  Leur  transformation  en  osazone  peut  rendre 
dans  ce  cas  de  grands  services. 

J'avais  pensé  mettre  k  profit,  dans  ce  but,  la  technique 
pablîée  par  MM.  R.  Lépine  et  Boulud  dans  les  Comptes 
rendus  de  la  Société  de  biologie  du  7  décembre  4901. 
Leur  procédé  consistait  h  traiter  rosazone  formée  par  de 
l'élher;  la  maltosazone  seule  entrait  en  dissolution. 
Léther  évaporé  laissait  un  résidu  qu*on  faisait  cristal- 
liser dans  de  l'eau  chaude;  les  cristaux  desséchés 
fondaient  à  206\ 

J'ai  voulu  d'abord  vérifier  la  valeur  du  procédé  en 
opérant  sur  une  maltosazone  provenant  de  maltose  pur, 
ayant  subi  deux  cristallisations  dans  Talcool  à  96°  et,  à 
mon  grand  étonnement,  j'ai  dû  constater  que  la  maltosa- 
zone est  aussi  insoluble  dans  Véther  que  la  glucosazone^  ce 
qni  rendait  toute  idée  de  séparation  impossible. 

Je  fais  également  les  plus  gi'andes  réserves  sur  le 
point  de  fusion  obtenu,  par  les  auteurs  précités,  car  ils 
ne  nous  donnent  aucun  détail  sur  la  manière  dont  ils 
ont  opéré.  Or,  comme  le  dit  fort  bien  Maquenne  (1),  «  le 
point  de  fusion  des  osazones  n'est  pas  net  et  peut  même 
varier  de  plus  de  20**  suivant  le  temps  que  la  matière 
met  à  fondre». 
C'est  ainsi  qu'en  employant  la  méthode  classique  du 

,1.1  L.  Ma4)cbnnx.  Les  sucres  et  leurs  principaux  dérivés,  p.  257. 
Parii,  Csxrh  et  Naad,  1900. 


—  226  — 

bain  d*huile  et  en  chauffant   rapidement,  comme 
recommande  Fischer,  j'ai  vu  la  maltosazone  commencer 
à  se  décomposer  vers  180^  tandis  que  sur  le  bloc  de 
Maquennc,  par  la  méthode  dite  de.  la  fusion  insian 
tanée  de  Bertrand,  on  obtient  un  point  de  fusion  cons- 
tant de  196-198\ 

Le  glucose  dont  le  point  de  fusion  classique  est  fixé 
à  205°  ne  fond  en  réalité  qu'à  230-232*»  (Bertrand). 

J*ai  donc  repris  Tétude  de  la  maltosazone  et  comparé 
ses  propriétés  à  celles  de  la  glucosazone  dans  un  but  de 
séparation  possible. 

Maltosazone.  -r-  Des  solutions  de  maltose  pur  de 
plus  en  plus  étendues  sont  additionnées  pour  20"*'  de 
1*^"'  de  phénylhydrazine  fraîchement  rcdistillée  et  de 
1*^"'  diacide  acétique,  puis  chauffées  au  bain-marie  pen- 
dant 1  heure.  Aucune  cristallisation  n'apparaît  à  chaud, 
Tosazone  ne  se  forme  que  par  refroidissement. 

La  réaction  est  encore  nette  dans  une  solution  ne  reo- 
fermant  1/1000  de  maltose;  au  delà/je  n'ai  obtenu 
qu'un  résultat  négatif.  En  cela  la  recherche  du  maltose 
par  la  phénylhydrazine  est  moins  sensible  que  celle 
du  glucose  dont  on  peut  déceler  par  ce  procédé 
jusqu'à  1/20000. 

Examinée  au  microscope  lorsqu'elle  vient  d'être  pré- 
parée, la  maltosazone  se  présente  sous  forme  de  larges 
cristaux  tabulaires  allongés,  colorés  en  jaune.  Ces  cris- 
taux sont  plus  petits,  tout  en  conservant  leur  forme 
générale,  lorsqu'ils  proviennent  de  solutions  diluées. 
Recristallisée  dans  l'eau,  la  maltosazone  donne  les 
mêmes  cristaux  plus  courts  et  groupés  en  rosace  ou  en 
cocarde. 

La  maltosazone  est  insoluble  dans  le  benzène  et  dans 
l'éther.  Elle  se  dissout  rapidement  dans  l'eau  chaude, 
et  à  froid  dans  l'alcool  méthylique,  dans  l'alcool  à  50* 
et  dans  un  mélange  à  parties  égales  d'acétone  et  d'eau. 

Purifiée  par  traitement  au  benzène  et  desséchée 
à  100^  elle  fond  à  196-198-  au  bloc  de  Maquenue 
(procédé  de  la  fusion  instantanée  de  Bertrand). 


—  227  — 

Glueasazone.  —  Le  glucose  traité  de  la  même  manière 
doDQft  une  osaxone  cristallisée  qui  se  précipite  à  chaud 
même  dans  les  solutions  ne  renfermant  que  1/15U0  de 
sucre;  au  delà  de  cette  limite,  la  précipitation  ne  se  fait 
plus  que  par  refroidissement  et  la  réaction  est  encore 
netle  pour  une  dilution  do  1/20000. 

La  gtucosazone  se  présente  au  microscope  sous  forme 
de  longues  aiguilles  groupées  eu  branche  de  genêt,  ou 
bien  dans  les  solutions  étendues  en  faisceaux  caracté- 
I.  ris  tiques. 

Elle  est,  comme  la  maltosazone,  insoluble  dans  le 
benzène  et  dans  l'éther;  elle  est  de  plus  insoluble  dans 
Veau  chaude  et  à  froid  dans  Talcool  méthylique  et  dans 
racétone  étendue.  Son  point  de  fusion  au  bloc  de 
Maquennc  est  de  230-232**  (Bertrand). 

Séparation  (tun  mélange  de  glucose  et  de  maltose,  —  La 
solution  renfermant  les  deux  sucres  est  additionnée, 
par  20*"',  de  1*"'  dephénylhydrazine  et  de  \'^^  d'acide 
acétique  cristal lisable.  On  porte  le  tout  au  bain-marie 
bouillant  pendant  1  heure  et  on  laissse  refroidir  com- 
plètement. On  recueille  Tosazone  formée,  on  la  lave  à 
Teau  froide,  puis  après  dessiccation,  au  benzène  jusqu'à 
ce  que  celui-ci  cesse  de  passer  coloré,  finalement  on  la 
dessèche  à  100".  On  a  alors  le  choix  pour  la  séparation 
de  la  maltosazone  entre  les  deux  modes  opératoires  sui- 
vants : 

1*  L^osazone  purifiée  est  triturée  dans  un  mortier  de 
verre  avec  la  plus  petite  quantité  possible  d'acétone 
étendue  de  son  volume  d'eau.  On  filtre.  Le  liquide 
filtré  abandonné  à  lui-même  laisse  bientôt  déposer  des 
cristaux  de  maltosazone.  Si  Ton  a  employé  trop  d'acé- 
tone pour  la  quantité  de  maltosazone  existant  duns  le 
mélange,  la  cristallisation  ne  se  produit  pas.  Il  faut,  dans 
ce  cas,  laisser  le  liquide  s'évaporer  à  Tair  dans  une 
capsule  de  verre  jusqu'à  disparition  de  l'odeur  d'acé- 
tone, verser  le  résidu  trouble  dans  un  petit  tube  à  essai 
et  le  chauffer  légèrement  au  bain-marie  jusqu'à  éclair- 
cissement, puis  le  laisser  i-efroidir  lentement. 


—  228  — 

2*  L'osazone  purifiée  est  délayée  dans  une  très  petit 
quantité  d'eau  et  chauffée  au  bain-marie  bouillant 
daut  5  minutes.  Filtrer  rapidement  Le  liquide  fiU 
donne  par  refroidissement  des  cristaux  de  maltosazoMl 
que  Ton  peut  faire  recristalliser  comme  il  vient  d'êtiel 
dit  plus  haut. 

En  employant  concurremment  ces  deox  naéthodes] 
j'ai  pu  caractériser  nettement  le  maltose  dans  une  soin- 
tîon  au  1/1000  contenant  également  1/1000   de  glit-j 
cose,  et  dans  une  autre  solution  renfermant  1/2000  de 
maltose  pour  1  p.  100  de  glucose. 


Dosage  de  la  digitaline  dans  les  préparations  o^cinales 
de  digitale  et  de  digitaline  ;  par  M.  Ecalle  (1). 

Dans  toute  cette  étude,  la  dénomination  de  digitaline 
s'appliquera,  exclusivement,  à  la  digitaline  cristallisée 
du  Codex  français  obtenue,  pour  la  première  fois,  par 
Nativelle.  Celte  digitaline  est  enlièrement  soluble  dans 
le  chloroforme  et  identique  à  la  digitoxine  allemande  de 
Schmiedeberg. 

Le  produit  que  ce  dernier  auteur  appelle  digitaline 
est  un  glucoside  de  la  digitale  dont  l'action  physio- 
logique est  très  diGEérente  de  celle  de  la  digitalise 
française. 

Il  est  donc  nécessaire  d'élablir  neltemenl  la  diffé- 
rence des  deux  produits  désignés  si  malencontreuse- 
ment sous  le  même  nom,  alors  surtout  que  KiJiani  (2)  a 
pu  obtenir  la  digitaline  allemande  à  l'état  cristallisé. 

La  digitaline  crislallisée  française  présente  les 
caractères  suivants  :  Elle  est  insoluble  dans  Teau,  faci- 
lemcnt  soluble  dans  Taicool  et  le  chloroforme,  moins 
soluble  dans  l'éther,  insoluble  dans  l'éther  de  pétrole. 
La  digitaline  allemande  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble 
dans  l'alcool  et  insoluble  dans  le  chloroforme. 

La  digitaline  cristallisée  française  et  la  digitaline  aile- 

(1)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie,  le  4  féTricr. 

(2)  KiLiANi:  Joum.  rfe  Pharm.  ei  de  Chim.,  [6],  t.TX,  p.  57,  1899. 


!  —  2^9  — 

ÉDande  présenleni  d'ailleurs  des  réactions  parlicalières 
qm  permeLlent  de  le?  différencier  l'une  de  l'autre, 
krsqu  oa  les  dissout  dans  l'acide  sulfurique  concentré 
«I  qu'on  agoate  à  la  solulion  un  oxydant,  brome,  acide 
uolique  on  perchlorure  de  fer. 

Kiliani  a,  le  premier,  donné  un  mode  opératoire  pra- 
tique. €'est  ce  procédé,  légèrement  modifié  par  Keller, 
puis  par  Kiliani  lui-même,  que  nous  avons  suivi. 

On  prépare,  comme  réactifs,  les  deux  solutions  sui- 
▼iBles  : 

Solution  n*  1 

FO*H«   par. i00cn»3 

SoLation  d'alaa  de  fer  à  5  p.  100 1»°^^ 

Solution  n»  2 

I  Acide  acétique   cristallisable 100«"^ 

Solution  d  alan  de  fer  à  5  p.  100 !«»'' 

I  Iode  opératoire.  —  On  verse,  dans  un  tube  à  essai, 
!  envirou  4  à  5*'"'  de  la  solution  n**  1. 
I  D'autre  part,  on  fait  dissoudre,  dans  un  autre  tube  à 
i  essai,  ou  mieux  dans  un  vase  à  expérience,  une  trace 
de  digitaline  dans  un  demi-centimètre  cube  environ  de 
I  la  solulion  n"  2  ;  on  y  fait  tomber  ensuite  une  goutte  de 
!  perchlorure  de  fer,  puis  on  fait  glisser  doucement  cette 
I  dernière  solution  le  long  des  parois  du  tube  contenant 
la  solution  n®  1  et  on  laisse  quelques  minutes  en 
I    contact. 

Avec  la  digitaline  française,  il  se  forme,  à  la  limite 
des  denx  couches  de  liquide,  une  zone  foncée  et  au- 
dessus,  par  conséqueat  dans  l'acide  acétique,  un  anneau 
Meu  vert  absolument  caractéristique. 

Arec  la  digitaline  allemande,  cette  coloration  bleu- 

^wl  Ae  la  partie  supérieure  ne  se  produit  pas,  mais  la 

partie  inférieure  (acide  sulfurique  ferrique)  se  colore  en 

ronge  violet. 

La  présenoe  simultanée  des  deux  réactions  permet  de 

i     reconnaître  un  mélange  des  deux  digitalines  (1). 

WKxuim.Jattm.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  t.  IV,  p.  29,.  i8»6. 


—  230  — 

D'après  les  travaux  de  Keller  (1),  la  difçitaline  cris- 
tallisée française  étant  de  beaucoup  le  plus  aclif  de 
tous  les  glucosides  trouvés  et  isolés  dans  la  digitale, 
on  peut  admettre  que  la  valeur  d'une  digitale  ou  de  ses 
préparations  doit  èlre  proportionnelle  à  la  quantité  de 
digitaline  cristallisée  qu'elle  contient.  Effectuer  ce 
dosage  serait  donc  un  moyen  de  fixer  cette  valeur. 

C'est  ce  que  nous  avons  essayé  de  faire. 

Le  procédé  de  dosage  que  nous  avons  adopté  est  ce- 
lui de  Keller  (2).  Après  plusieurs  essais,  nous  avons 
cependant  cru  bon  d*y  apporter  quelques  modifications 
qui,  à  notre  avis,  donnent  une  plus  grande  précision 
aux  résultats.  Le  mode  opératoire  auquel  nous  nous 
sommes  définitivement  arrêté  a  été  contrôlé  sur  une 
solution  de  digitaline,  mélangée  à  un  extrait  inactif 
dissous  (extrait  de  chiendent). 

0^%236  de  digitaline  cristallisée  sont  dissous  dans 
o'^"^  d'alcool  a  90',  puis  mélangés  à  une  solution  de  2»^ 
d'extrait  de  chiendent  dans  q.  s.  d'eau  distillée,  le 
volume  total  étant  porté  à  environ  150^"*.  Celte  solu- 
tion est  additionnée  de  25*^""  de  solution  au  1  :iO  d'acé- 
tate neutre  de  plomb,  puis  le  volume  complété  à  200**'. 

Après  agitation  et  iillration,  on  prélève  100*^"'  du 
liquide  filtré.  Ces  lOO'^"'  sont  traités  par  10*"'  de  solu- 
tion de  sulfate  de  soude  h  partie  égale,  pour  les  débar- 
rasser de  l'excès  de  plomb.  Après  48  heures  de  repos,  on 
décante  90*"^  du  liquide  clair.  C'est  sur  ces  90""',  qui 
représentent  par  conséquent  les  ^^  du  liquide  total,  que 
va  s'effectuer  réellement  le  dosage  de  la  digitaline. 
(Cette  quantité  de  gO'^™*  n'a  rien  de  fixe,  on  se  contente 
de  décanter  la  plus  grande  partie  possible  du  liquide 
clair  et  on  opère  sur  ce  liquide  après  en  avoir  exacte- 
ment pris  le  volume.) 

Pour  cela,  on  ajoute  au  liquide  décanté  : 

AmmoDiaqae  à  JO  p.  100 2»»' 

Chloroforme 30*^™=» 

(1)  Journ,  de  Pfiarm.  et  de  Chim.,  (6),  t.  VI,  p.  16:.  1897. 

(2)  Ibid.,  p.  168.  1897. 


—  231  — 

Le  tout  est  versé  ensuite  dans  une  ampoule  à  robinet 
d*environ  230^""'  agité  modérément.  (25  à  30  secousses), 
et  mis  à  reposer.  Le  liquide  chloroformique  décanté  est 
filtré  sur  un  BItre  préalablement  mouillé  de  chloro- 
forme. 

On  recommence  cinq  fois  l'opération  avec  une  même 
quantité  de  chloroforme.  Il  est  quelquefois  nécessaire, 
pour  épuiser  plus  complètement  les  liqueurs,  d'accen- 
tuer les  secousses  dans  une  ou  deux  de  ces  opérations. 
Ud  commencement  d'émulsion  peut  alors  se  produire; 
'  dans  ce  cas,  on  laissera  reposer  le  mélange  pendant 
48  heures.  Tous  les  liquides  chloroformiques,  étant 
réunis  dans  le  même  vase  à  précipité,  sont  mis  à 
évaporer  au-dessus  de  la  vapeur  d'eau  et  séchés  par  un 
courant  d'air  chaud. 

L*évaporation  complètement  achevée,  le  résidu  est 
redissous  dans  environ  3*^"'  de  chloroforme  et  la  solu- 
tion chloroformique  recueillie  dans  un  second  vase  à 
précipité  en  verre  de  Bohême,  préalablement  taré  et 
d'une  contenance  d'environ  100'"'. 
A  cette  solution  on  ajoute  : 

!•  Ether  sulforîqae  de  0,720  de  densité lOcms 

*•  Elhep  de  pétrole 70cm» 

Ce  mélange  est  agité  avec  précaution  et  mis  à  déposer 
pendant  48  heures,  après  avoir  eu  soin  de  recouvrir 
le  vase  d'un  verre  de  montre,  afin  d'éviter  une  trop 
grande  évaporation  du  liquide. 

Le  Kquide  clair  est  ensuite  décanté  aussi  loin  que 
possible,  puis  le  liquide  restant  mis  à  évaporer,  d'abord 
aa-dessus  de  la  vapeur  d  eau,  puis  au  bain-marie  et 
enfin,  lorsqu'il  ne  reste  plus  que  très  peu  de  liquide, 
environ  1«°*',  séché  par  un  courant  d'air  chaud. 

Le  vase  est  ensuite  placé  dans  un  dessiccateur  et  pesé 
après  refroidissement. 

La  quantité  de  digitaline  obtenue  a  été  de  0«',0098, 
soit  pour  la  quantité  totale  Îï:22îîl2<il2  x  2  =  0«S0239  au 
lien  des  0>',0236  employés. 


C'est  par  ce  procédé  que  nous  avond  dosé  la  digitaline 
dans  plusieurs  préparations  de  digitale. 

Résultats.  —  Voici  les  résultats  que  m>us  avons  ob- 
tenus • 

i®  Dans  une  teinture  de  digitale  du  commerce  {fçt^ 
mtùledu  Codex)  : 

Le  dosage  a  été  effectué  sur  100^'  de  teinture  qui  ont 
été  évaporés  au  bain-marie  jusqu'à  réduction  à  lO'**, 
Ces  40*^"'  ont  été  repris  par  100*^""  d'eau  distillée  et  le 
dosage  effectué  comme  précédemment. 

Nous  avons  trouvé  0«%0398  de  digitaline  pour  les 
100«*^  de  teinture  de  digitale,  soit  :  0«%398  p.  1.000. 

La  digitaline  se  présente  alors,  ainsi  que  Keller  Ta 
constaté,  sous  forme  de  vernis  en  partie  cristallisé.  Elle 
n'est  pas  absolument  pure,  lorsqu'on  opère  sur  une 
teinture,  un  extrait  ou  des  feuilles  et  contient  alors  des 
traces  très  faibles  de  digitaline  allemande. 

Ce  dosage  terminé,  une  trace  des  39"«',8  de  la  digita- 
line obtenue  a  donné  la  réaction  caractéristique  d'iden- 
tité. 

La  même  vérification  a  été  faite  pour  chacun  des 
dosages  effectués  dans  le  cours  de  ce  travail. 

2**  Dans  une  teinture  êthérée  de  digitale  du  commerce 
{Jormule  du  Codex)  : 

lOO»*"  de  teinture  éthérée  de  digitale  ont  été  évaporés 
avec  les  précautions  nécessaires,  le  résidu  repris  par 
l'eau  distillée  et  l'évaporation  continuée  comme  précé- 
demment.  Résultai  :  0»',02337  pour  100«'  de  teinture, 
soit  :  0»',2337  p.  1060. 

{A  suipre.) 

Sur  lejerment  du  salol  contenu  dans  certains  laits; 
par  A.  Desmoluères  (1). 

MM.  Gh.  Nobécourt  et  Merklen  ont  récemment  pubUé(2) 
une  série  de  travaux  concernant  les  ferments  au  lait  et 

(t)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  (séance  du  4  férricr). 
(2)  Presse  médicale^  1902,  p.  1229  et  1242. 


■p^sr^ 


T^*' 


—  233  — 


ayant   trait  en  particulier  à  l'existence  dans  certains 
hits,  ies  laits  de  femme  et  d'ânesse,  d'un  ferment  possé- 
dant la  propriété  de  dédoubler  le  salol  en  ses  compo- 
sants, acide  salicylique  et  phénol.  Les  auteurs  ont  em- 
ployé le  procédé  suivant  pour  caractériser  le  ferment 
hydratant  du  salol:  on  ajoute  à  20*^"'  de  lait  i^'  do  salol 
et  on  place  à  l'étuve  à  37"^,  puis  on  traite  par  Téther  h 
plusieurs  reprises;  on  décante,  on  évapore  et  on  ajoute 
ta  résidu  une  solution  titrée  de  perchlorure  de  fer.  Le 
dosage  se  fait  par  le  procédé  colorimétrique.  La  réaction 
caractéristique  n'apparatt   qu'après   un  séjour  de  1  à 
2heures  à  Tétuve,  elle  est  toujours  nette  après  un  sé- 
jour de  20  à  24  heures.  Pour  20^"*  de  lait  de  femme,  la 
^  quantité  d'acide  salicylique  formé  a  varié  entre  i**%8  et 
lO**',  pour  les  laits  d'ânesse  entre  6"8'  et  7"8%5.Le  fer- 
ment du  salol  manque  toujours  dans  les  laits  de  chèvre 
I  et  de  vache.  MM.  Nobécourt  et  Merklen  ont  de  plus 
I  remarqué  que  le  dédoublement  du  salol  se  produit  éga- 
I  temenl  à  la  température  de  20''  et  faiblement  et  tardive- 
'  ment  à  la  glacière;  Texposition  du  lait  à  une  tempéra- 
ture de  55  k  60^  pendant  une  heure  atténue  son  activité; 
celle-ci  disparait  à  une  température  de  Go"*  pendant  une 
heure,  de  400''  pendant  une  demi-heure  de  115"  pen- 
:  daot  dix  minutes.  L'acidification  du  lait,  même  quand 
I  elle  est  faible,  empêche  l'action  4u  ferment. 

Ces  données  ont  été  pleinement  confirmées  par  Luz- 
xattel  Biolchini  et  par  Spolverini. 
*  Nous  allons  exposer  un  certain  nombre  de  recherches 
que  nous  avons  faites  au  point  de  vue  chimique  seul  ;  et 
ces  recherches,  nous  avons  été  amené  à  les  effectuer 
après  avoir  constaté  le  fait  suivant: 

Si  à  du  lait  de  femme  ou  môme  à  du  lait  de  vache  on 
ajoute  une  certaine  quantité  d'acide  salicylique,  pai* 
,  exemple  15  à  20"«'  pour  50^™'  de  lait,  que  l'on  agite 
soigneusement,  et  que  Ton  abandonne  quelques  instants 
au  repos,  il  semblerait  à  première  vue,  après  avoir  lu  la 
communication  ci-dessus,  qu'il  doive  être  possible  d'en- 
lever cet  acide  salicylique  par  agitation  du  liquide  avec 

^<Mrm.  éê  Pkgrm,  et  4m  Chim,  ««  séb»,  t.  XVII.  (!•'  mars  1903.}  16 


""^ 


—  234 


un  dissolvant  approprié.  11  n*en  est  rien  cependant: 
l'éther  ou  la  benzine  n'enlèvent  qa'une  très  petite  por- 
tion surtout  dans  le  cas  du  lait  de  femme  de  l'acide  saii* 
cylique  précédemment  ajouté. 

Ya>t-il  là  un  fait  réellement  bien  étonnant?  NoOf 
ainsi  que  nous  allons  le  voir.  Disons  d'abord  que  l'acide 
salicylique  ajouté  au  lait  peut  être  entraîné  intégrale* 
ment  par  l'éther  ou  la  benzine,  à  condition  d'aci* 
duler  fortement  au  préalable,  par  exemple  à  Taide  de 
quelques  gouttes  d'acide  chlorhydrique  ou  solfa* 
rique. 

Maintenant  reprenons  la  question  d'un  peu  plus  loia 
On  sait  que  la  réaction  des  laits  est  variable  et  qu'elle  a 
été  attribuée  surtout  :  aux  phosphates  (A.  Gautier),  aax 
matières  proléiques  (Vaudin). 

Oràquelétatse  trouvent  les  phosphates  dans  le  lait? 
D'après  Duclaux,  la  partie  soluble  du  laif  contientdes 
nombres  à  peu  près  égaux  de  molécules  de  phosphate 
Iricalcique,  phosphate  bisodique  et  citrale  de  soude. 
M.  Vaudin,  dans  un  travail  fort  intéressant,  est  arrivé 
sensiblement  aux  mômes  conclusions.  L'acide  phospho* 
rique  existerait  donc  dans  le  lait  à  l'état  de  phosphates 
bibasiques  et  tribasiques.  D'aulre  part,  Berthelot  a  mon- 
tré que  dans  la  saturation  de  l'acide  phosphorique  par 
la  soude  les  trois  molécules  de  soude  qui  interviennent 
ne  dégagent  pas  la  même  quantité  de  chaleur  en  se  com- 
binant à  l'acide  orthophosphorique.  La  première  molé- 
cule dégage  autant  de  chaleur  (14*^,7)  qu'en  s'unissant 
aux  acides  monobasiques  les  plus  énergiques;  la 
deuxième  en  dégage  seulement  autant  (41'',6)  qu'en  si^ 
combinant  avec  les  acides  faibles  comme  l'acide  bori- 
que; la  troisième  n'en  dégage  qu'une  quantité  encore 
moindre  (7%3),  comparable  à  celle  qu'elle  dégagerait 
en  réagissant  sur  les  phénols  ou  sur  les  alcools. 

Or,  si  à  une  solution  de  phosphate  disodique  (neutre  à 
la  phtaléine),  ou  à  une  solution  d'acide  phosphorique 
neutralisée  par  la  soude  jusqu'à  neutralité  au  tournesol 
(ce  qui  sature  une  acidité  et  demie),  on  ajoute  de  l'acide 


—  235  — 

salicyliqne  en  proportion  déterminée,  puis  qu'on  agite 
les  liqueurs  avec  de  la  benzine,  on  remarque  que  la  ben- 
line  n'extrait  qu'une  partie  de  l'acide  salicylique  ajouté. 
Si  même  on  a  dosé  préalablement  la  quantité  d'acide 
phosphorique  contenue  dans  les  liqueurs,  on  verra  que 
l'acide  salicylique  non  enlevé  parla  benzine  correspond, 
à  peu  de  chose  près,  à  la  base  combinée  à  la  deuxième 
acidité  de  l'acide  phosphorique. 

Et  en  effet,  tandis  que  la  deuxième  acidité  de  Tacide 
phosphorique,  en  se  combinant  à  la  soude,  dégage  11%7, 
l'acide  salicylique  neutralisé  par  la  soude  dégage  12,8 
pour  le  premier  équivalent. 

11  est  donc  à  supposer  que  de  l'acide  salicylique 
ajouté  à  du  lait  doit  s'emparer  au  moins  en  partie  des 
bases  saturant  dans  le  lait  la  2'  et  la  3*  acidité  de  l'acide 
phosphorique,  et  si  de  plus  on  tient  compte  des  autres 
bases  contenues  dans  le  lait  et  combinées  à  des  acides 
fables  sasceptibles  d'être  déplacées  par  l'acide  salicyli- 
que, le  fait  que  nous  avons  constaté  et  signalé  au  début 
do  ce  travail  se  trouve  expliqué. 

Nous  avons  dit  précédemment  que  la  réaction  des 
laits  était  variable: 

D'ane  manière  générale,  le  lait  de  vache  a  une  réac- 
tioB  amphotère  au  tournesol  et  une  acidité  très  nette  à 
la  phtaléine.  Nous  avons  constaté  qu'à  la  phtaléine 
Tacidilé  du  lait  de  vache  oscillait  entre  1«',485  et  i»'",530 
CD  acide  lactique  par  litre  (Denigès  et  Vaudin  ont  trouvé 
Jeschiffres  semblables).  Le  lait  de  femme  normal  au  con- 
braireesttoujoursalealin  an  tournesol  et  présente  une  aci- 
dité très  Faible  vis-à-vîs  de  la  phtaléine.  Ainsi  nous  avons 
eo  roccasion  d'examiner  récemment  deux  laits  de 
femme  dont  l'alcalinité  au  tournesol  était  de  0^%342  de 
soude  par  litre  pour  Tun  des  laits,  de  0»'',200  pour  Tau- 
Ire.  L'acidité  à  la  phtaléine  exprimée  en  acide  lactique 
par  litre  a  été  trouvée  égale  à  0«',180  pour  les  deux 
ichaatillons  de  lait. 

Quant  au  lait  de  chèvre,  il  se  rapproche  comme  com- 
position et  comme  réaction  du  lait  de  vache,  tandis  que 


—  236  — 

le  lait  d'ànesse  est  celui  qui  se  rapproche  le  plus  du 
lait  de  femme. 

Celte  réaction  du  lait  ne  pourrait-elle  pas  jouer  un 
rôle  dans  la  saponification  du  salol?  Dans  ce  sens,  nous 
avons  fait  quelques  expériences  que  nous  allons  rapi- 
dement passer  en  revue. 

Nous  avons  préparé  la  solution  suivante  que  nous 
désignerons  par  A  : 

Phosphate  disodique  cristallisé  pur i^^ôQ 

Acide  citrique is' 

Sucre  de  lait 4  Os*" 

Eau  disitillce  q.  s.  pour  dissoudre 

On  a  neutralisé  exactement  la  dissolution  au  tournesol 
sensible,  à  l'aide  d\ine  solution  diluée  de  soude,  com- 
plété ensuite  à  1000*^°*'  avec  de  Teau  distillée» 

Cette  solution  A  a  été  additionnée  de  10^''  de  salol 
pur  et  le  tout  a  été  placé  h  Tétuve  à  S?"".  Après  24  heures, 
le  dosage  de  Tacide  salicylique  a  fourni  la.  teneur  de 
6'°»'  pour  les  1000*^"'  de  solution,  et  après  36  heures 
20"»'  toujours  pour  1000'°^  de  solution. 

—  Autre  expérience  :  solution  A  neutralisée  non  pas 
au  tournesol,  mais  à  la  phtaléine  :  ajouté  10^'  de  salol 
pour  1000^"'  de  solution  et  placé  à  Tétuve  à  37^  Après 
24  heures,  la  liqueur  contient  16"«'  d'acide  salicylique. 

Enfin  nous  avons  vu  précédemment  que  le  lait  de 
femme  était  toujours  alcalin  au  tournesol  et  que  celte 
alcalinité  était  voisine  de  0^%342  de  soude  par  litre. 
I^ous  avons  dès  lors  fait  Tessai  suivant  : 

4000^"*  de  solution  A  (neutre  au  tournesol)  ont  élé 
additionnés  de  0»%342  de  soude  et  de  10»'  de  salol. 

Le  produit  a  élé  placé  à  Tétuve  à  37"";  au  bout  de 
15  heures  seulement,  le  dosage  de  Tacide  salicylique  a 
fourni  pour  les  1000*^"*  de  solution  :  200"»%  et  après 
39  heures  :  360■8^ 

Toutes  ces  expériences  montrent  fort  nettement  qu'à 
37''  la  saponification  de  salol  s'effectue  assez  facilemeat, 
sans  qu'il  soit  besoin  d'une  alcalinité  bien  grande  des 
liqueurs. 


—  237  — 

Nous  citerons  maintenant  la  note  suivante  de  M.  No- 
bécourt  (toc.  cit.,  p.  1243)  :  «  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu 
d'insister  sur  le  mécanisme  des  actions  diastasiques  et 
sur  leurs  rapports  avec  les  actions  chimiques.  Nous 
signalerons  seulement  les  expériences  en  cours  de  l'un 
de  nous.  Lo  lait  de  vache,  qui  est  sans  action  sur  le  salol 
à  la  température  de  37^,  le  dédouble  si  on  ajoute  de 
0^\03  à  0*^"',10  d'ammoniaque  pour  20*^"'  de  lait,  La 
réaction  de  Tacide  salicylique  apparaît  après  un  séjour 
de  5  à  7  heures  à  37',  de  3  heures  à  55**,  mais  ne  peut 
être  décelée  après  24  heures  h  10^.  Le  chauffage  du  lait 
pendant  15  minutes  à  115''  n'empêche  pas  le  dédouble-* 
ment  de  se  produire.  » 

Le  D'  Spolverinî  écrit  également  :  «  Nous  avons 
constaté  qu'une  réaction  sensiblement  acide  du  milieu 
retarde  beaucoup  Taction  du  ferment  et  va  même  jus- 
qu'à l'enrayer.  Cela  est  si  vrai  que,  si  l'on  ajoute  seule- 
ment une  goutte  diacide  acétique  h  5*^*"'  de  lait  de  femme 
ou  de  chienne,  la  réaction  de  l'acide  salicylique  ne  s'ob- 
tient même  pas  au  bout  de  24  heures,  tandis  que  si 
l'on  alcalinise  légèrement  le  lait  de  chienne^  la  réaction 
s'effectue  plus  manifeste  et  plus  intense  qu'à  l'ordi- 
naire. » 

Est-il  possible,  dans  ces  expériences  fuites  sur  des 
laits  alcalinisés,  de  séparer  l'action  du  ferment,  si  fer- 
ment il  y  a,  de  l'action  saponifiante  des  alcalis?  Evi- 
demment non.  De  plus,  dans  la  dernière  expérience 
citée  de  M.  Nobécourt,  Taction  diastasique  est  bien 
problématique»  car  actuellement,  croyons-nous,  on  ne 
connaît  pas  de  ferment  qui,  en  solution  aqueuse,  puisse 
résister  15  minutes  à  115"*.  Ëntin,  il  est  une  chose  im* 
portante  dans  les  expériences  qui  ont  été  faites  pour 
rechercher  le  ferment  du  salol,  c'est  la  présence  ou 
(absence  de  ferment  lactique,  puisque  toute  acidité  du 
milieu  s'oppose  à  la  saponification  du  salol.  MM.  No- 
bécourt et  Merklen  n'en  parlent  pas;  quant  au  D'  Spol- 
verini,il  a  opéré  m  sur  des  laits  recueillis  aseptiquement 
dans  des  récipients  préalablement  stérilisés  »,  et  pour 


—  238  — 

la  même  raison,  il  mettait,  dans  les  éprouveites  conle- 
nanl  le  lait  soumis  aux  expériences,  quelques  gouttes 
d'une  solution  alcoolique  de  thymol.  A  moins  de  pré- 
lever le  lait  dans  la  mamelle  (car  Dnclaux  a  montré 
qu'ainsi  il  ne  contenait  aucun  germe  susceptible  de 
rendre  le  lait  acide),  il  nous  semble  bien  [difficile  d'être 
à  l'abri  du  ferment  lactique.  Évidemment  l'addition 
d'antiseptiques  atteindra  le  but,  mais  alors  il  faudm 
les  employer  à  doses  élevées.  Nous  avons  pu  vérifi<*r 
que  l'addition  à  30*''"^  de  lait  de  vache  de  10  gouttes  de 
solution  alcoolique  à  1  p.  100  d'acide  thymiqtie  n'en- 
travait pas  sensiblement  la  fermentation  lactique,  à  37* 
bien  entendu. 

Voyons  maintenant  et  pour  deux  laits  seulement,  le 
lait  de  vache  et  le  lait  de  femme,  ce  qui  se  passerait  en 
faisant  abstraction  un  instant  de  Texislence  d'un  fer- 
ment. Le  lait  de  vache  mis  à  37**  subit  très  rapidement 
la  fermentation  lactique,  ctau  bout  do  très  peu  de  temps, 
l'acidité  du  milieu  sera  suffisante  pour  empêcher  la 
saponification  du  salol.  Au  contraire,  le  lait  de  femme 
ne  subit  pas  facilement  la  fermentation  lactique;  étant 
donné  son  alcalinité,  il  pourra  forcément  y  avoir  sapo- 
nification de  salol;  puis,  peu  à  peu  la  fermentation  lac- 
tique s'établissant,  l'acide  salicylique  se  trouvera  à  Tétai 
de  liberté  et  susceptible  d'être  totalement  enlevé  par 
agitation  du  lait  avec  de  l'élher.  Et  en  effet  le  ferment 
saponifiant  du  salol  n'a  pas  été  trouvé  dans  le  lait  de 
vache  et  on  l'a  constaté  toujours  actif  dans  le  lait  de 
femme..  A  lappui  de  ce  que  nous  venons  de  dire,  nous 
citerons  rexpérience  suivante  qui  nous  paraît  intéres- 
sante, puisqu'on  ne  peut  invoquer  l'action  d'un  ferment: 
Nous  avons  pris  du  lait  de  vache  normal  possédant  à  la 
phlaléine  une  acidité  de  l^^iSS  en  acrde  lactique  par 
litre;  ce  lait  a  été  soumis  à  Tébullition  dans  un  mairas 
soigneusement  fermé  par  un  tampon  de  coton.  Après 
l'efroidissement,  nous  avons  vérifié  quelacidité  n avait 
pas  sensiblement  changé  ;  nous  avons  alors  ajouté  dans 
le  matras  quelques  grammes  de  salol  pur,  remis  le  tam- 


I  —  i39  — 

pondecoloD  etplacéàrétuveà37''.  Au  boutde  24  heures 
Taeidité  était  toujours  la  même  et  le  lait  agité  directe* 
ment  avec  de  Téther  n'abandonnait  à  ce  dissolvant  que 
des  traces  infinitésimales  d'acide  salicylique  ;  au  con- 
traire, nous  avons  constaté  qu'aprèsacidulation  du  lait 
par  l'acide  sulfurique,  agitation  avec  Téther,  et  évapO'^ 
ration  de  Tétlier  filtré,  on  obtenait  un  résidu  se  colorant 
eo  violet  intense  par  addition  de  quelques  gouttes  de 
perchlorure  de  fer  dilué. 

Si,dansle  laitde  femme, ilsemble  réellement  exister  un 
fermenldecefait  mëmequeie phénomène disparailaprès 
chauffage  préalable  du  lait  1  heure  à60-65*,  1/2  heure  à 
)00*  ou  10  minutes  à  115'',  desdéductions  d'ordre  pure- 
ment chimique  peuvent  cependant  encore  intervenir. 

Dans  le  lait  de  femme,  le  ferment  lactique  est  tou- 
jours peu  actif,  et  les  températures  ci-dessus  suffisent 
pour  entraver  ou  même  empêcher  totalement  son  ac- 
tion. Par  suite,  Tacide  salicylique  du  salol  saponifié  par 
la  seule  alcalinité  du  milieu  so  trouvera  h  l'état  de  sel 
et  ne  pourra  pas  être  enlevé  par  l'éther. 

Découle-t*il  de  toutes  nos  observations  qu'il  n'existe 
pas  un  ferment  dédoublant  du  salol?  Nous  ne  pouvons 
Vafûriner,  car  la  présence  d'un  tel  ferment  n'aurait  rien 
deilraordinaire.  Notre  but  est  simplement  d'appeler 
Vatlention  sur  les  nombreuses  causes  d'erreurs  qui 
peuvent  amener  à  des  conclusions  encore  incertaines. 


REYDSS 


Chimie. 

Sur  la  présence  de  l'argon,  de  Foxyde  de  carbone 
M  des  carbures  d'hydrogène  dans  les  gaz  des  fume- 
rolles du  Mont  Pelé  à  la  Martinique;  par  M.  Henri 
MoissAs  (1).  —  Les  échantillons  de  gaz  ont  été  rerais 
»  Vauleur  par  M.  Lacroix.  Ces  gaz  ont  été  recueillis  dans 

S)  ic.  de  Se.,  CXXXV,  1085. 


—  240  — 

une  fumerolle  de  la  rivière  Blanche  entre  Téruption  du 
8  mai  1902  et  avant  Téruption  du  30  août  de  la  niôm^' 
année.  Cette  fumerolle  laissait  échapper  d'abondante* 
émanations  à  température  élevée.  Les  Fragmi^nts  de 
plomb  placés  à  l'entrée  de  cette  fiimeroUe  fondaienl 
avec  rapidité,  tandis  que  le  zinc  restait  à  Tétat  solide. 
La  température  était  donc  environ  de  400  *.  Le  gaz  étyit 
recueilli  grâce  à  une  aspiration  détermiriée  par  un  écou- 
lement d'eau,  et  au  moyen  d'un  tube  de  porcelaine  qui 
plongeait  au  milieu  de  la  fumerolle.  Les  gaz  étaient 
noyés  dans  une  grande  quantité  de  vapeur  deau,  et,  sur 
les  bords  de  l'ouverture  de  la  fumerolle  qui  s'élail  pro- 
duite au  milieu  d'un  conglomérat,  se  trouvaient  en 
abondance  du  soufre  et  du  chlorhydrate  d'amnioniaque. 

Lorsque  les  flacons  ont  été  remplis,  on  les  a  fermés 
rapidement  au  moyen  d'un  bouchon  de  verre  très  bien 
rodé  enduit  de  cire  blanche. 

Ces  flacons  ont  été  ouverts  sur  la  cuve  à  mercure 
avec  facilité  et  se  sont  remplis  àmoiLié  ou  au  tiers  par 
suite  de  la  diminution  de  pression  provenant  de  la  con- 
densation d'un  grand  excès  de  vapeur  d*eau.  Ils  renfer- 
maient de  la  vapeur  d'eau,  des  traces  de  vapeur  de 
soufre,  une  très  petite  quantité  d'acide  chlorhydrique, 
des  gaz  absorbables  par  la  potasse  sans  hydrogène  sul- 
furé et  formés  surtout  d'acide  carbonique,  de  l'oxygène, 
de  l'azote,  de  l'argon  et  enfin  des  gaz  combustibles  ne 
contenant  pas  d'acétylène,  mais  riches  en  oxyde  de  car- 
bone, en  hydrogène  et  en  méthane. 

Les  quatre  échantillons  de  gaz  ont  fourni  les  chiffres 
suivants  : 

12  3  4 

GazabsorbableparKOH.  16,80  13,58  16,42  15,38 

Oxygène 11,60  11,11  12,14  13,61 

Azote  et  argon 59,20  61,10  60,33  55,65 

Gaz  combustibles 11,60  11,00  10,61  13,30 

Il  est  facile  de  démontrer,  au  moyen  d'une  goutte  de 
sous-chlorure  de  cuivre  ammoniacal,  qu'il  ne  contient 
pas  trace  d'acétylène. 


—  241  — 

Ces  gaz  ne  contiennent  pas  non  plus  de  carbures  éthy- 
léniques.  Ils  renferment  de  l'hydrogène,  de  Toxyde  de 
carbone^  du  méthane.  On  y  a  rencontré  une  quantité 
fargon  de  6^^\H  p.  100  et,  après  la  séparation  de 
cet  argon,  qui  ne  renfermait  pas  d'hydrogène,  d'après 
soa  analyse  eudiométrique,  on  en  a  fait  un  tube  de 
Plucker,  qui  a  donné  le  spectre  caractéristique  de  ce 
eorps  simple.  Cette  teneur,  élevée  par  rapport  à  la  quan- 
tité d'oxygène  ou  d*azote  qui  se  trouve  dans  ce  gaz, 
éloigne  complètement  Pidée  d'une  absorption  acciden- 
telle d*air  au  moment  de  la  prise  d'échantillon.  Le 
résidu  gazeux  n'a  pas  fourni  le  spectre  de  Thélium. 

D après  ces  analyses,  on  peut  établir,  de  la  façon 
suivante,  la  composition  de  Téchanlillon  de  gaz  n^4  : 

B»u gaz  saturé 

Acide  cbiorhydrique trace» 

Vipeup  de  sonfre traces 

Hydrogène  suUaré néant 

Acide  carboDique 13,38 

Oiygéne 13,61 

Aïole 34,94 

Argon 0,11 

Acétylène néant 

Kihylcno néant 

Oxyde  de  carbone !  ,60 

Melhtoo 5,46 

Hydrogène 8.12 

w  teneur  élevée  de  ces  gaz  en  oxyde  de  carbone  les 
rend  très  toxiques.  Il  n'est  que  trop  certain  que  cet 
oxyde  de  carbone  a  dû  faire  un  grand  nombre  de  vic- 
titneg  lorsque  les  éruptions  gazeuses  du  Mont  Pelé  ont 
^t^enlraÎDées  à  la  surface  du  sol. 

Sdg  de  nickel  réactifs  des  sucres  réducteurs  ;  par 

M.DuYK  (1).  —  On  sait  que  les  sucres  réducteurs  exer- 
çât leurs  propriétés  réductrices,  non  seulement  sur 
Ȕ liqueur cupropotassique,  mais  aussi  sur  d'autres  sels 
Ws  que  ceux  d'argent,  de  bismuth,  de  nickel.  L'auteur, 
^  basant  sur  ce  fait,  propose  le  réactif  suivant  pour 
^^!gP}^  la  liqueur  de  Fehling  : 

^*'^^-rf.Sc.,i.CXXXlV.  p.  1163. 


—  24Î  — 

A  25*^'^  d'une  solution  de  sulfate  de  nickel  à  20  p.  100, 
on  ajoute  25*""'  d'une  lessive  de  soude  de  densité  1,*33, 
et  50°"^  d'une  solution  aqueuse  renfermant  3*^'  d'acide 
tartrique.  On  obtient  ainsi  une  liqueur  verdàtre,  lim- 
pide et  très  stable  à  froid  et  à  chaud.  Les  sucres  réduc- 
teurs traités  par  ce  réactify déterminent,  à  l'ébullition,  la 
formation  d'un  précipité  d'oxj/de  nickeleux. 

Sur  Tacide  ozonique;  par  MM.  Adolphe  Bjeter  et 
Victor  ViLLiGER  (1).  —  La  potasse  caustique  sèche  mise 
au  contact  de  l'ozone  prend  une  coloration  rouge 
orangé  intense.  Cette  coloration  persiste  longtemps  en 
l'absence  d'humidité,  elle  disparaît  par  addition  d'eau 
et  il  y  a  en  même  temps  un  fort  dégagement  de  bulles 
gazeuses. 

Le  corps  orangé  auquel  les  auteurs  donnent  le  nom 
d'ozonate  de  potasse  peut  cependant  se  former  en  pré- 
sence de  Teau  :  en  effet,  si  on  fait  passer  un  courant 
d'air  ozonisé  dans  une  lessive  de  potasse  à  40  p.  100 
placée  dans  un  mélange  réfrigérant,  la  liqueur  se  colore 
en  rouge  orangé,  mais  la  coloration  disparaît  par  l'élé- 
vation de  la  température.  La  réaction  est  la  même  avec 
l'oxyde  de  rubidium;  avec  la  soude,  il  n'y  a  qu'une 
faible  coloration  jaune. 

L'ozonate  de  potasse  ne  parait  du  reste  posséder 
aucune  action  oxydante  et  les  auteurs,  dans  la  solution 
aqueuse,  n'ont  pu  caractériser  l'eau  oxygénée. 

Il  est  vraisemblable  que  le  corps  orangé  est  identique 
au  tétroxyde  de  potassium  qui  se  forme  comme  produit 
de  la  combustion  du  potassium  et  dont  la  composition 
a  été  établie  d'une  façon  définitive  par  les  recherches 
d'Erdmann  et  Kœlhner  sur  le  tétroxyde  de  rubidium. 
La  formation  d'ozonate  de  potasse  explique  aussi  cette 
observation  faite  par  Schœne  (2),  que  la  potasse  addi- 
tionnée d'eau  oxygénée  donne  par  évaporation  dans  le 
vide  une  masse  jaune. 

{1}  Berichle,  t.  XXXV,  p.  3038. 

(2)  Annales  de  Liebig,  t.  CLXXXXIII,  p.  241. 


■PT"" 


—  243  — 

Si  on  admet  ridcnlité  de  Tozonate  de  potasse  et  du 
tétroxyde  de  potassium  K*0^,  l'aciilo  ozonique  doit  être 
L*onsidéré  comme  une  combinaison  d^eau  et  d'ozone 

H.  C. 

Sur  la  constitution  de  la  cystéine;  par  M.  Cari  Neu- 
JBERf.  ^f).  —  La  cystéine  est  un  dérivé  obtenu  par  Bau- 
mann  dans  la  réduction  de  la  cystine,  corps  sulfuré  qui 
•exble  dans  certaines  concrétions  de  l'organisme.  La 
cystéine  a  pour  formule  C'irAzSO^  et  on  lui  donne 
d'habitode  la  formule  de  constitution  suivante 

AxH< 

CH^-C— COUÏ, 
SH 

admise  par  Baumann  et  Kiilz.La  cystéine  qui  serait  ainsi 
un  dérivé  de  Tatîide  thiopyruvique  COOH-CS-CH*, 
donne  effectivement  quand  on  la  traite  par  les  alcalis 
bonillaots  de  l'ammoniaque,  de  Tacide  sulfhydrique  et 
«ne  petite  quantité  d  acide  pyruvique  Cir-CO-COOH. 

Cependant  jusqu'ici  on  n'a  pu  réaliser  la  synthèse  de 
Il  cystéine  en  partant  de  la  formule  de  Baumann  et 
M.  .Neuberg  met  en  doute  l'exactitude  de  cette  consti- 
Intion. 

Il  fait  remarquer  que  la  thioisosérineCOOH-CH.SH 
-CH\AzH*  et  la  thiosérine  COOU  CH  AzH*-CH'SH 
peuvent  aussi  donner  l'acide  pyruvique  comme  produit 
de  dédoublement,  de  sorte  que  la  formation  d'acide  pyru- 
vique ne  peut  être  considérée  comme  caractéristique. 

Laction  de  l'acide  azotique  mène  à  des  résultats  qui 
sont  en  contradiction  avec  la  formule  admise  par 
Baumann  pour  la  cystéine.  En  effet,  quand  on  oxyde 
la  cystéine  par  l'acide  nitrique,  il  y  a  formation  d'acide 
isélhiooique  CH»OiI-CH*-SO*H  et  cette  réaction  dé- 
montre, d'après  M.  Neuberg,  que  les  groupements  AzH* 
^}  Sfl  ne  peuvent  être  fixés  sur  le  même  atome  de  car- 

\h  Berichte,  t.  XXXV,  p.  3161. 


—  244  — 

bone.  La  formation  d'acide  isélhionique  prouve  que  la 
cystéine  possède  la  formule,  soit  de  la  thiosérine,  soit 
de  la  Ihioisosérine,  et  il  est  vraisemblable  que  la  cystéine 
est  une  forme  active  de  la  thiosérine,  la  serine  étant  un 
corps  très  répandu,  ainsi  qu'il  résulte  des  récents  Ira- 
vaux  de  Fischer.  La  formule  de  la  cystéine  serait  donc, 
dans  cette  hypothèse  :  COOH-CH.AzH*-CH*SH. 

H.  C. 

Glycérides  complexes  dans  les  corps  gras  naturels; 

par  MM.  Holde  et  Stange  (1).  —  On  admettait  généra- 
lement jus(Ju'à  ces  dernières  années  que  les  corps  gras 
d'origine  animale  ou  végétale  étaient  constitués  presque 
exclusivement  par  des  mélanges  de  triglycérides  du 
type  de  la  trioléine,  de  la  tripalmitine  ou  de  la  tristéa- 
rine;  cependant,  enl889,Blith  et  Roberlson  montrèrent 
que  cette  opinion  était  trop  exclusive,  car  ils  purent 
retirer  du  beurre  un  glycéride  complet  de  formule 
C=»H«(C*H'0»)(C*«H^»0')(C"H'^0'),  c'est-à-dire  une  oléo- 
butyropalmitine.  Depuis,  des  corps  analogues  ont  été 
isolés  dans  un  grand  nombre  de  graisses  (beurre,  beurre 
de  cacao,  suif,  etc.)  et  MM.  Holde  et  Stange  se  sont 
proposé  de  déterminer  s'il  était  possible  de  retirer  des 
huiles,  des  glycérides  à  acides  mélangés;  les  recher- 
ches ont  porté  surtout  sur  l'huile  d'olive. 

Dans  ce  but,  une  solution  élhérée  d'huile  d'olive  est 
soumise  à  un  refroMissement  de  — 48**  à  — 50°  au  moyen 
d'un  mélange  d'alcool  et  d'acide  carbonique  liquide;  la 
partie  cristallisée  est  recueillie,  lavée  au  moyen  d'un 
dissolvant  refroidi  à  — 30**,  — 35**,  précipitée  de  nouveau 
de  sa  solution  éthérée  à  une  température  de  — 20%  puis 
après  plusieurs  traitements  analogues,  purifiée  par 
cristallisation  dans  l'alcool  éthéré  à  la  température 
ordinaire. 

Le  glycéride  purifié  se  présente  sous  forme  d'une 
masse  blanche  fusible  à   une  température   de   +30' 

(1)  Gemischte  Glycéride  in  nalUriichen  FeUe.  Berichie,  t.  XXXIV, 
p.  2402  ;  —  t.  XXXV,  p.  4306. 


—  245  — 

à  +31*";  les  auteurs  ont  étudié  ses  différentes  pro- 
priétés ainsi  que  sa  composition  :  il  en  résulte  que  le 
corps  isolé  a  pour  formule  C^H«(C*'H"0^)^(C^^H"0^); 
ce  serait  donc  un  oléodimargaroglycéride,  Tacide  mar- 
garique  ayant  pour  formule  C*"H^*0*.  On  connaît  deux 
acides  répondant  à  cette  formule,  Tun  Tacide  marga- 
rique  obtenu  synthétiquement  par  Kraiït,  l'autre  l'acide 
daturique  retiré  par  M.  Gérard  de  Thuile  de  semences 
de  Datura  Stramonium.  Les  recherches  de  M.  Holde 
ne  lui  ont  permis  d'ideniitier  Tacide  margarique  de 
rhuilc  d'olive  ni  avec  l'acide  de  Krafft  ni  avec  Tacide 
dalariqne;  il  est  môme  probable  que  l'acide  margarique 
de  l'huile  d'olive  est  un  mélange  de  deux  isomères. 

Enfin,  en  soumettant  h  un  refroidissement  plus  éner- 
gique ( — 60**)  la  solution  éthérée  d'oti  avait  été  retirée 
roléodimargarine,  M.  Ilolde  a  isolé  un  autre  glycéride 
contenant  deux  molécules  d'acide  oléique  avec  un  acide 
solide  qui  est  soit  Tacide  palmitique  C*^H"0%  soit  un 
acide  margarique  C*'H'*0*. 

Ces  recherches  montrent  que  l'huile  d'olive  contient 
d'une  part  un  acide  gras  solide  différent  des  acides 
palmitique  ou  stéarique,  d'autre  part  que  la  compo- 
sition des  huiles  est  plus  complexe  qu^on  ne  l'admettait 
jusqu'ici.  ,  '    H.  C. 

Présence  dune  peroxydase  et  de  produits  choliniques 
dans  le  liquide  de  la  noix  de  coco;  par  M.  Demgès  (1). 
—  L'auteur  a  communiqué  verbalement  à  la  Société  de 
Pharmacie  les  premiers  résultats  de  ses  recherches  sur 
le  liquide,  parfois  très  abondant,  qu'on  peut  retirer  des 
noiidecoco  telles  que  le  commerce  les  livre  en  Europe 
et  il  a  annoncé  la  présence  d'une  peroxydase  dans  ce 
liquide. 

11  a  constaté  que  cette  peroxydase  se  trouvait  d'une 
manière  constante,  non  seulement  dans  le  liquide,mais 
aussi  dans  l'amande  des  noix  de  coco  et  qu'elle  était 
d'une  très  grande  activité, 

J)  Bull,  de  la  Soc*  de  Pharm.  de  Bordeaux^  décembre  1902. 


—  246  —        • 

Il  suffit,  pour  la  déceler,  de  mettre  dans  un  tube  une 
petite  quantité  d'eau  de  coco,  quelques  centimèlres 
cubes  d'une  solution  aqueuse  de  gaïacol  à  1  p.  100 
(réactif  de  Dupouy)  et  une  goutte  d'eau  oxygénée  à  3 
ou  4  volumes.  Même  à  la  température  ordinaire,  mais 
bien  plus  rapidement  vers  40'',  le  contenu  du  tube  prend 
une  coloration  jaune  rougeâtre,  puis  grenat,  corres- 
pondant à  la  formation  d'une  quinhydrone  gaïacoiique. 
Celte  oxydase  colore  aussi  le  pyramidon  en  présence 
d'eau  oxygénée. 

Comme  la  peroxydase  découverte  par  Dupouy  dans  le 
lait  et  la  salive,  cette  substance  perd  ses  propriétés 
vers  78'*-79''  :  le  liquide  qui  la  contient  ne  présente  le 
plus  souvent  que  des  traces  d'albumine. 

Les  matières  sucrées,  qui  constituent  environ 
60  p.  100  de  l'extrait  sec  de  l'eau  de  coco  et  dont  le 
poids  peut  atteindre  plus  de  80^  par  litre,  sont  de 
nature  diverse  suivant  le  degré  de  maturité  de  la  noix. 

Ainsi,  dans  un  liquide  provenant  d'une  noix  ouverte 
au  printemps,  M.  Denigès  a  trouvé,  avec  une  déviation 
lévogyre  de  9**7  saccharimétriques,  en  tube  de  20'". 
48^%  20  d'un  mélange  de  glucose  et  de  fructose  (sucre 
interverti). 

Un  liquide,  analysé  au  début  de  l'hiver,  déviait  à 
droite  de  21''  20  saccharimétriques  et  renfermait  37^'  de 
saccharose  avec  seulement  2»*"  de  sucre  interverti. 

Enfin,  à  côté  d'une  forte  dose  de  produits  phosphores 
ou  phosphatés,  ces  liquides  renferment  une  quantité 
très  notable  de  choline  dont  on  peut  cxtemporanément 
démontrer  la  présence  en  mettant  sur  une  lamelle  de 
verre  une  goutte  d'eau  de  coco  avec  une  goolle  d*un 
liquide  iodo-ioduré  préparé  en  prenant  : 

Iode 6r 

lodure  de  potassium 8 

Kau  disUllôe 150'^-* 

Après  quelques  instants  de  repos,  on  couvre  une 
lamelle  et  on  aperçoit  de  très  nombreux  cristaux  bru- 
nâtres d'iodo-cboline  (cristaux  de  Florence). 


—  247  — 

Butylchloralantipyrine  ;  par  M.  Calderato  (1).  —  C'est 
le  produit  de  la  condensation  du  butylchloral  et  de 
l'antipyrine,  et  il  a  pour  formule  C*"H*'0'Az'Cl*.  Pour 
la  préparer,  on  triture  un  mélange  de  10^' d'hydrate  de 
batylchloral  et  9*',7  d'anlipyrine  jusqu'à  ce  que  le  tout 
ait  pris  une  consistance  pâteuse;  on  ajoute  alors 
19*^7  d'eau,  quelques goul les  d'acide  chlorhydrique  con- 
centré et  on  chauffe  jusqu'à  dissolution  complète.  Par 
le  refroidissement,  il  se  sépare  des  cristaux  jaunâtres 
fusibles  à  70-71^.  La  même  combinaison  se  dépose  au 
bout  de  quelque  temps  dans  le  mélange  des  solutions 
des  deux  corps,  pris  en  proportions  moléculaires,  en 
solutions  suffisamment  concentrées  et  chaudes.  Le 
butylchloralantipyrine  est  soluble  dans  l'alcool,  Télher, 
le  chloroforme  et  dans  15  parties  d'eau  à2o®.  La  solu- 
tioo alcoolique  se  colore  en  rouge  par  les  selsde  fer;  elle 
ne  réduit  pas  la  liqueur  de  Fehling  et  n'est  pas  décom* 
posée  par  la  lessive  de  potasse,  même  à  chaud. 

H.  C. 

Dosage  de  la  potasse  et  de  la  soude  dans  l'urine  ;  par 
M.  G.  Garratt  (2).  —  L'auteur  propose,  pour  le  dosage 
de  la  potasse  et  de  la  soude  dans  Turine,  la  méthode 
suivante  : 

Dans  un  vase  d'Iéna  de  300'*"''  de  capacité,  on  mesure 
!0(K''  d'urine  et  SO'^"'  d'eau,  on  ajoute  environ  2«f  de  sul- 
fate de  chaux  sec,  on  agile  bien,  et  on  verse  une  goutte 
ue  phénolphtaléine  et  de  la  chaux  éteinte  en  agitant 
jusqu'à  coloration  rouge  permanente,  et  on  met,  en 
oalre,  une  nouvelle  quantité  de  5**"  de  chaux  éteinte  ;  on 
chiiuiïe  au  bain-marie  à  55^  pendant  un  quart  d'heure 
en  remuant  avec  un  agitateur  de  verre.  On  enlève  du 
bain-marie  et  on  abandonne  à  froid  toute  la  nuit.  On 
décante  le  liquide  que  Ton  filtre  sur  un  filtre  sec  dans  un 
flacon  gradué  de  100^"'  portant  un  trait  au  102*.  On 
recueille  100*"*  du  liquide,  on  ajoute  t'^''  de  carbonate 

(1)  ^tdhêkâr  Zeilung^  1V02,  p.  8j0. 

12/  TheJourn.  of  physiology ,  1902,  p.  507. 


—  24<S  — 

d*ainiuoniaque  en  poudre  et  on  complète  à  102^"*  avec 
de  l'ammoniaque.  On  agite^  on  laisse  reposer,  et  on 
filtre. 

On  prend  76'"''5  du  filtrat  (correspondant  à  50'** 
d'urine),  on  ajoute  3*^'  de  sulfate  d'ammoniaque,  on 
évapore  à  siccité  dans  une  capsule  de  platine,  puis  on 
incinère  doucement  jusqu'à  ce  que  les  cendres  soient 
grises;  on  les  humecle  après  refroidissement  d'acide 
sulfurique,  et  on  incinère  de  nouveau.  On  pèse  les  sul- 
fates obtenus.  Ensuite,  on  ajoute  i^"'  d'acide  chlorhy- 
drique  et  on  épuise  par  de  Teau  chaude  On  fait  environ 
230''°*  de  liquide  et  on  précipite  par  le  chlorure  de 
baryum  en  excès  et  on  laisse  déposer.  On  recueille  le 
précipité  de  sulfate  de  baryte  sur  un  filtre,  dont  le  poids 
de  cendres  est  connu. 

Après  lavage  et  dessiccation,  on  incinère  séparément 
le  filtre,  on  humecte  les  cendres  de  quelques  gouttes 
d'acide  sulfurique  et  d'acide  azotique,  on  évapore,  on 
ajoute  le  précipité  et  on,  chauffe  au  rouge.  On  pèse  le 
sulfate  de  baryte  après  refroidissement. 

Du  poids  des  sulfates  totaux  connus  par  ta  première 
pesée,  on  soustrait  0«',001  pour  le  sulfate  de  chaux  et 
0«',000o  pour  le  sulfate  de  magnésie  :  on  obtient  x. 

Du  poids  du  sulfate  de  baryte,  on  soustrait  0«',0025  : 
on  obtient  y. 

Alors  on  a 

[(y  X  0,1476)  —  .rj  X  1,4174  =  Na^SO* 

et 

.     X— Na2S0*  =  S0iK«. 

En.  G. 

Dosage  de  la  strychnine  dans  les  mélanges  de 
strychnine  et  brucine;  par  M.  Gordin  (1).  —  De  toutes 
les  méthodes  proposées  pour  doser  la  strychnine  dans 
des  mélanges  de  strychnine  et  de  brucine  la  plus  simple 

(1)  Div  quantitative  Beslimnung  des  Strychnins  und  Brucins  in 
Gemiachen  von  Strychnin  und  Bnicin  {Avchiv  dev  Pharmazie,  1902, 
p.  6ii). 


r 


—  249  — 


et  la  plus  commode  est  la  méthode  de  Keller  ;  cette 
méthode  consiste  à  dissoudre  0^,3  du  mélange  des  deux 
bases  dans  lO*'"'  d'acide  sulfurique  à  40  p.  100;  on 
chauffe  légèrement  pour  achever  la  dissolution;  après 
refroidissement,  on  ajoute  1""^  d'acide  azotique  fort 
;D=  1,42),  puis  on  fait  digérer  1  heure  et  demie  à  une 
douce  température.  Dans  ces  conditions,  la  brucine  est 
détruite  et  il  ne  reste  que  la  strychnine  qu'on  extrait  du 
liquide  par  addition  d'ammoniaque  et  agitation  avec 
un  mélange  d'élher  et  de  chloroforme.  Cette  méthode  a 
été  reprise  par  M.  Gordin  qui  a  constaté  qu'elle  ne  per- 
mettait de  retrouver  que  96  p.  100  de  la  strychnine.  Il 
I  attribue  cette  perte  de  4  p.  100  à  une  altération  par- 
tielle de  l'alcaloïde  sous  l'influence  de  l'acide  nitrique 
I  dont  l'action  est  trop  prolongée  ;  M.  Gordin  conseille 
également  de  remplacer  l'ammoniaque  par  la  lessive  de 
soude  et  le  mélange  d'éther  et  chloroforme  par  le  chlo- 
roforme seul.  Il   propose  la  méthode  suivante  qui  a 
donné  de  très  bons  résultats. 
Deux  à  trois  décigrammcs  du  mélange  de  strychnine 
I   et  brucine  sont  dissous  à  chaud  dans  15*^°*'  d'acide  sulfu- 
I  rique  à  3  p.  100;  après  refroidissement,  on  ajoute  S*"^ 
I   d'un  mélange   à  parties  égales   d'acide   nitrique  fort 
i  (D=  1,42)  et  eau.  On  chauffe  exactement  10  minutes 
'    au  bain-marie,  puis  on  verse  le  liquide  dans  un  enton- 
noir à  robinet,  on  rend  alcalin  par  la  lessive  de  soude 
et  on  agite  à  trois  reprises  différentes  avec  du  chloro- 
forme. Ce  dissolvant  est  recueilli,  filtré  dans  un  petit 
ballon  taré,  et  distillé  après  addition  de  2"°'  d'alcool 
amylique,  ce  qui  a  pour  but  d'empêcher  les  cristaux  de 
strychnine  de  décrépiter  vers  la  fin  de  la  distillation  ;  on 
eatraîne  les  dernières  traces  d'alcool  amylique  par  un 
courant  d'air,  on  dessèche  le  ballon  vers  130-140**  et 
on  le  pèse.  L'excès  de  poids  donne  la  proportion  de 
strychnine  contenue  dans  le  mélange. 

H.  C. 


^MTM.  de  Phmmu  €t  de  Chim.  6«  siniB,  t.  XVU.  (1"  mars  1908.)  1*7 


—  a»  — 

Dosage  de  la  strychnine  et  de  la  bmcine  dans  la  noii 
vomiqne;  par  M.  E.  Dowzard  (1).  —  Pour  doser  la 
fttrychninei  le  mélange  des  alcaloïdes  csE  dissous  da&i 
50*"'  d'acide  suifurique  à  2  p.  100,  puis  on  y  ajoute 
5^*'  d'acide  azotique,  on  abandonne  le  mélange  à 
lui-même  pendant  un  quart  d'heure.  Ati  bout  de  ce 
temps,  la  solution  est  mise  dans  une  boule  k  décantation 
avec  IS*""'  d'ammoniaque  de  densité  0,890  et  lu^"**  de 
chloroforme.  On  agite  pendant  5  minutes,  puis  on  laisse 
reposer,  on  sépare  le  chloroforme,  et  on  agite  k  nou- 
veau le  liquide  alcalin  avec  10"^*^  do  chloroforme.  Les 
liqueurs  chloroformiques  sont  lavées  à  deux  reprisa 
différentes  avec  IB*'*^  d'ammoniaque  diluée  (ammo* 
niaque  1^"^;  eau  40^*"^).  Enfin  le  chloroforme  esl  décanti?, 
on  le  soumet  à  Tévaporation,  et  le  résidu  est  desséche 
à  100**  jusqu'à  poids  constant. 

Si  on  veut  doser  la  brucine,  on  fait  une  solutioo 
titrée  de  brucine  pure,  en  dissolvant  0,16  de  brucine  1 
anhydre  et  0,16  de  strychnine  dans  de  Tacide  sulfu- 
rique  à  2  p.  100,  et  on  complète  au  volume  de  100'^^ 
On  dissout  alors  0,10  du  mélange  des  alcaloïdes  à 
examiner  dans  50"^"'  d'acide  sulfuriqiie  Si  2  p.  100.  On 
place  cette  solution  et  50*^"'  de  la  liqueur  titrée  précé- 
dente dans  deux  vases  en  verre  de  môme  dimension,  et 
on  ajoute  en  même  temps,  dans  les  deux,  5^°"^  d'acide 
azotique  de  densité  1,42,  et  au  bout  de  5  minutes,  on 
fait  un  dosage  colorimétrique  en  prenant  la  solution 
titrée  de  brucine  comme  point  de  comparaison. 

Eh.  G. 

Recherche  de  Tapomorphine  dans  le  chlorhydrate  de 
morphine;  par  M.  H.  Helch  (2).  —  La  4"^  édition  delà 
Pharmacopée  allemande  donne  le  procédé  suivant  pour 
vérifier  l'absence  de  l'apomorphine  dans  le  chlorhydrate 
de  morphine  :  5^"'  d'une  solution  à  1/30  de  chlorhydrate 


(1)  Chem.  News,  t.  LXXXVI,  p.  292. 

(2)  Ueber  den  Nachweis  des  Apomorphins  in  Morphiuin  hydrochloii- 
Jum  [Pharm,  Post,  1902,  n»  51,  loi). 


de  morphine  sont  additionnéi  do  I  goutte  de  «oltttîon 
de  carbonate  de  potasse.  11  doit  »e  produire  immédiate- 
ment  ou  après  quelques  instants  un  précipité  cristallin 
d'un  bianc  pur,  ne  se  colorant  pas  à  la  longue  et  le  tté- 
laoge,  agité  avec  du  ohloroformet  ne  doit  pai  colorer  ce 
dissolvant  en  rose* 

L'aoteur  s'est  assuré  qu'en  présence  d'une  très  petite 

({aantilé  d'apomorphine  (1/10  ou  2/4 Ode  milligramme^ 

soit  0^,01  à  0<%  1 2  d'apomorphine  p«  100  de  chlorhydrate 

denorphine),  la  solution  et  le  précipité  se  colorent  en 

vert,  si  Ton  a  eoin  d'abandonner  quelque  temps  l'essai  k 

la  lumière  et  au  contact  de  l'air.  Le  chloroformei  dUê 

Von  ajoute  ensuite,  se  colore  très  faiblement  en  violet. 

Il  trouve  un  réactif  encore  plus  sensible  et  surtout 

plus  rapide  de  Tapomorphine  dans  le  bichromate  de 

potasse.  Si,  en  effet,  dans  Tessai  précédent,  on  substi- 

Uieane  solution  de  ce  sel  à  la  solution  de  carbonate  de 

potasse,  Toxydation  de  Tapomorphine  est  immédiate 

i   elle  chloroforme  prend  une  coloration  violet^rouge, 

qui  est  encore  apparente  avec  5/100  de  milligramme 

d'apomorphine,  soit  0«',03  d'apomorphine  pour  lOO^^'^du 

chlorhydrate  de  morphine  essayé.  M.  G. 

Séparation  quantitative  de  la  leudne  et  de  la  tyro' 
^  ;  pointa  de  fusion  de  ces  deux  composée  ;  par 
M.  J.  HÀseaniii!!  et  EtiRtsNFELD  (1).  ^  La  leuciue  et  la 
tyrosine  se  forment  toujours  simultanément  dans  le 
dédoublement  des  albuminoïdês  et  Ton  avait  cherché 
bien  «ouïrent,  mais  en  vain  jusqu'ici,  une  méthode  qui 
P^n&lt  de  les  séparer  facilement  et  complètement  l'une 
d^rantre. 

MM.  Hflbermann  et  Ehrenfeid  viennent  de  décou^ 
^r  dans  l'acide  acétique  un  dissolvant  de  la  leudûe, 
qni  laisse  la  tyrosine  à  peu  près  insoluble  i 

|><^  dicide  acét.  k  16«  dissolvent  <O«^0  de  leucine  et  0K^i6  de  tyrosine. 
|J*[      --        bonUlaût      —        29«',2  —  O^MS         — 

j<)  KtM^MfltKàtif  ê  lUdiode  tat  Trtmioag  def  UiMins  ttad  TytosiSi 
«'•m  Seykr'i  ZeUsehnfl  f.  physiol.  Chem.,  t.  XXXVIÎ,  ^.  Il  (iSSS). 


—  252  — 

Les.  auteurs  montrent  qu'en  adjoignant  à  ce  dissol- 
vant l'alcool  à  95®,  on  peut  arriver  facilement  à  séparer 
ces  deux  corps. 

Il  suffit  pour  cela  de  chauffer  leur  mélange  avec 
20  fois  son  pqids  d'acide  acétique  additionné  de  sod 
volume  d'alcool  à  95°  jusqu'à  commencement  d'ébulli- 
tion  et  de  laisser  refroidir.  Toute  la  tyrosine  se  dépose 
au  fond  du  vase  :  on  la  sépare  en  filtrant  la  solution. 
Celle-ci  renferme  toute  laleucine,que  Ton  peut  obtenir 
pure  en  décolorant  au  besoin  avec  du  charbon  animai, 
puis  en  chassant  lefdissolvant,  d'abord  par  distillation, 
puis  par  évaporation  au  bain-marie. 

Les  auteurs  ont  pu  obtenir  ainsi  la  leucine  et  la  tyro- 
rosine  tout  à  fait  pures.  Elles  ont  alors  des  points  de 
fusion  différents  de  ceux  admis  jusqu'ici. 

La  leucine  pure  fond  à  270°  (non  corrigé)  en  se  dé- 
composant complètement,  en  tube  fermé,  comme  en 
tube  ouvert.  : 

La  tyrosine  fond  en  tube  ouvert  à  272°  (non  comgé) 
et  à  265*  (non  corrigé)  en  tube  fermé. 

M.  G. 

Recherche  de  petites  quantités  d'a-Naphtol  dans  le 
6-Naphtol;  par  M,  Arzberger  (1).  —  On  sait  que 
l'a-naphtol  est  un  corps  beaucoup  plus  toxique  que  son 
isomère  le  g-naphtol  et  toutes  les  Pharmacopées  se 
préoccupent  de  la  pureté  du  p-naphtol  au  point  de  vue 
de  sa  teneur  en  a-naphtol. 

La  pureté  du  jâ-naphtol  est  d'autant  plus  nécessaire 
que  ce  médicament;  est  très  souvent  employé  comme 
désinfectant  du  tube  intestinal.  L'auteur  résume  d'abord 
dans  un  tableau  les  différentes  réactions  qui  permettent 
de  distinguer  les  deux  phénols  isomères,  puis  dans  un 
second  tableau  il  donne  les  caractères  dïdentité  et  de 
pureté  exigés  par  les  Pharmacopées  étrangères. 

.  (1)  Zur  Unterscheidung  von  a-  und  jî-Naphtol  und  uber  den  Nachweis 
▼on  geringen  Mengen  a-Naphtol  in  p-Naphtol  {Pharmaceutischt 
Poffi,  1902,  p.  153).    • 


—  253  - 

Pour  déceler  de  faibles  quantités  d'a-naphtol  diins  le 
^-naphtol,  il  donne  la  préférence  à  la  réaction  deJorissert 
qui,  d'après  M.  Arzberger,  doit  être  effectuée  delà  façon 
suivante  :  0^%3  du  ^-naphtol  suspect  sont  dissous  dans 
2 à 3^'  d  alcool,  puis  additicJnnés  de  10 à  15^"'  d'eau;  on 
agite  de  temps  en  temps  pendant  un  quart  d'heure,  on 
filtre,  on  ajoute  10  à  12  gouttes  d'une  solution  de 
potasse  à  10  p.  100  et  finalement  de  1  à  4  gouttes  d'une 
solution  concentrée  d'iode  dans  Tiodure  de  potassium 
(1,1^;  Kl,  2'^;  eau,  ôO»*");  si  le  g-naphtol  contient  uiie 
quantité  même  très  faible  d'a-naphtol,  il  se  forme  une 
coloration  violette. 

D  suffit  de  deux  millièmes  d'a-naphtol  pour  avoir 
une  réaction  très  nette  ;  le  p-naphtol  tout  à  fait  pur  est 
d'une  coloration  jaune  pâle. 

Les  essais  donnés  par  les  Pharmacopées,  et  spéciale- 
ment Fessai  au  perchlorure  de  fer,  ne  permettent  pas, 
d*après  Tauteur,  de  déceler  moinsdel  p.lOOd'a-naphtoK 

H.  G. 

Sur  la  présence  de  pyrocatéchine  dans  les  produits 
de  distillation  de  la  houille;  par  M.  E.  Bôrnstein  (1).  — 
L'auteur,  dans  le  cours  de  recherches  faites  sur  les  pro- 
doits de  distillation  de  la  houille,  distillations  faites  à 
des  températures  aussi  peu  élevées  que  possible,  a 
obtenu  des  eaux  goudronneuses  qui,  au  contact  d'une 
solution  de  perchlorure  de  fer,  prenaient  une  belle  colo- 
ration verte. 

Dans  ces  produits,  il  a  pu  isoler,  par  une  série  de  trai- 
tements convenables,  la  pyrocatéchine  qu'il  a  caracté-* 
risée  par  ses  différentes  réactions  :  point  de  fusion,  pré- 
cipitation de  la  solution  aqueuse  par  l'acétate  de  plomb, 
coloration  verte  par  le  perchlorure  de  fer,  virant  au 
violet  rouge  par  une  trace  d'alcali. 

Dans  toutes  les  variétés  de  houille  étudiées,  il  a  pu 
isoler  le  même  produit. 

Il  est  à  remarquer  que  la  pyrocatéchine  a  été  cons- 

[\)  BencA/c  der  deulsche  chemisch.  Gesellschaft,  t.  XXXV,  p.  4324. 


^ 


-  «64  - 


tamment  caractérisée  en  tant  qu'élément  ou  dérivé  des 
subitancea  végéUlei  fraîches  ou  fossUei.  GW  ainsi 
qu  on  Ta  obtenue  en  partant  de  la  catécbine,  de  Tacide 
niorJDtannique»  du  kino,  des  goudrons  de  bois,  du  sucre 
brut  de  canne,  des  eaux  goudronneuses,  provenant 
de  la  distillation  de  roches  bitumineuses,  etc.  On  voit 
qu  on  peut  la  retirer  aussi  des  plantes  fossiles,  qui  cepen- 
dant ont  subi  des  transformations  chimiques  si  conii* 
dérables.  La  présence  de  pyrocatéchine  dans  les  pro* 
duits  de  distillation  d'une  substance  peut  donc  être 
invoquée  h  Tappui  de  Torigine  végétale  de  cette 
substance.  H.  C. 

Toxicologie, 

Intoxication  saturnine  dans  la  fabrication  des  fausses 
perles;  par  MM.  E.  Gaucher  et  H.  Bernard  (1).  —  Elle  a 
éié  constatée  sur  deux  ouvriers  travaillant  dans  une 
fabrique  de  perles  fausses.  Le  procédé  employé  est  le  sui- 
vant :  on  moule  une  pâte  dont  la  composition  es(  secrète 
et  on  passe  la  matière  au  four.  La  masse  très  dure  obte- 
nue dit  polie  sur  des  meules  d'acier:  il  se  forme  d'abon- 
dantes poussières. 

La  cause  ne  serait  pas  l'absorption  de  ces  poussières 
Qii  tant  que  poussières,  mais  elleserait  due  à  un  composé 
plombique.  En  effet,  d'une  part,  on  a  constaté  les  symp- 
tômes du  saturnisme  :  coliques  caractéristiques,  liséré  des 
gencives;  d*autre  part,  l'attaque  des  perles  par  l'eau 
régale  fournit  un  liquide  qui  offre  très  nettement  les 
réactions  du  plomb.  On  a  remarqué,  il  est  vrai,  que  les 
lapidaires  en  pierres  Unes  deviennent  fréquemment  sa* 
turnins;  mais  ce  fait  est  dû  à  ce  qu'on  emploie  des  roues 
en  plomb  recouvert  d'émeri;  dans  l'usine  en  perles 
fausses  où  travaillaient  les  deux  malades  dont  il  est 
question  ici,  les  meules  sont  en  acier  qui  ne  s'use  pas 
sensiblement. 

A,  B. 

(Il  Ann,  ^Hyg.  publ,,  juin  1902. 


—  Î55  — 

Intoxication  professionnelle  par  le  benzol  et  ses  oom- 
pofte;  par  M.  L.  Mohr  (1).  —  Les  observations  ont  été 
faites  sur  une  dizaine  d'ouvriers  employés  dans  les  fa- 
briques  de  benzol  et  de  ses  composés  chlorés  et  nitrés. 

Les  symptômes  cliniques  sont:  céphalalgie,  vertiges, 
accélération  superficielle  du  pouls  et  de  la  respiration  ; 
tremblements  ;  cyanose  ou  ictère  de  la  peau. 

Dans  le  sang  un  grand  nombre  d'hématies  fragmen- 
tées, variables  en  forme  et  en  volume  ;  absence  de  colo- 
ration ou  coloration  faible  du  stroma  de  beaucoup  d*hé<- 
maties  ;  présence  de  mélhémoglobinedans  le  sang.  Dans 
I  urine  est  constamment  de  Thématoporphyrine. 

A.  R. 

Itme  sujet;  par  MM.  Solpallt  et  François  (3).  —  Les 
auteurs  ont  constaté,  sur  deux  malades  travaillant  dans 
aoe  teinturerie  au  nettoyage  des  gants  avec  la  benzine 
elTélherde  pétrole,  de  la  polynévrite  caractérisée  par 
des  troubles  paralytiques  des  membres  supérieurs  et  in- 
férieurs. 

Ces  troubles  paraissent  dus  aux  impuretés  de  la 
benzine;  ils  ont  été  déjà  constatés  dans  des  fabriques 
spéciales  de  benzine  et  dans  des  usines  oix  l'on  vulcanise 
le  caoutchouc  par  de  la  benzine  et  du  chlorure  de  soufre. 

A.  H. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  uc  2  févbier  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVI). 

Sur  le^  Oçhnacées;  par  M.  Ph.  Van  Tieghem(p.  265).  — 
L'auteur  présente  un  Mémoire  comprenant  l'étude  de 
^73  espèces  de  celte  famille,  213  déjà  décrites  et 
260  nouvelles. 

S)  Ann,  (THyg.  pwW.,  julQ    1902;  d'après  DeuL  Med.   Wochen^chr., 
p.  73. 1903. 
't]  Ann,  (tHyg.y  janv.  4903,  p.  19. 


—  256  — 

Contribution  à  t histoire  des  hommesfos&ilm  ;  par  iL  A, 
Gaudry  (p.  266).  —  L'étude  comparative  de  la  dentition 
de  crânes  fossiles,  découverts  à  Menton  par  le  prince  de 
Monaco,  montre  qu'ils  se  rapprochent  beaucoup  plus 
du  crâne  de  l'Australien  que  de  celui  de  TEuropéen 
actuel. 

Sur  Véthérification  de  la  mannite  par  Vaeide  phoëphù- 
riçue;  par  M.  P.  Carré  (p.  306).  —  Reprenant  le  tra- 
vail récent  de  MM.  Portes  et  Prunier  (1),  Tauteur 
arrive  à  des  conclusions  un  peu  différentes.  Il  obtient, 
entre  autres,  un  sel  de  baryum,  d'un  étber  de  la  man- 
nite, de  formule  PO*BaC*fl^O»+H*0. 

Sur  la  structure  comparée  du  bourrelet  dans  len  plantes 
greffées;  par  M.  L.  Daniel  (p.  323).  —Le  bourrelet  de 
la  greffe,  même  entre  plantes  aussi  semblables  que 
possible,  présente  une  structure  tr^s  variable.  Ceii 
montre  que  Ton  n'est  jamais  sûr,  dans  le  greffage,  (fe 
reproduire  avec  certitude  un  résultat  donné. 

Sur  la  végétation  dans  des  atmosphères  riches  en  add^ 
carbonique;  par  M.  E.  Demoussy  (p.  325).  —  La  conclu- 
sion est  que  les  plantes  peuvent  profiter  à  un  très  haut 
degré  de  la  présence  de  faibles  excès  d'acide  carbonique 
dans  l'atmosphère  qui  les  baigne.  * 

Séance  du  9  février  1903  [C,  i2.,  t.    CXXXVI). 

Sur  le  déplacement  par  Veau  de  Valide  sulfurique  des 
bisulfates  alcalins;  par  M.  A.  Colson  (p.  360).  —  L'eau 
dissocie  les  bisulfates  alcalins;  la  composition  chi- 
mique des  bisulfates  dissous  change  donc  avec  la  dilu- 
tion. 

Sur  une  nouvelle  synthèse  de  V orthodiazine  ;  par 
M.  R.  Marquis  (p.  368).  —  Par  réaction  de  Thydrazine 
sur  Taldéhyde  fumarique. 

Oxydation  des  acétates  de  cobalt  et  de  manganèse  par  le 
chlore;  par  M.  H.  Copaux  (p.  373).  —  Les  acétates  de 
cobalt  et  de  manganèse  sont  oxydés  par  le  chlore,  de 

(1)  Jour.  dePh,  et  de  Ch.,  [6],  t.  XV,  p.  457. 


—  257  — 

fai^DS  différentes.  Dans  le  premier  cas,  on  obtient  une 
combinaison  chloro-acétique complexe  de  Toxyde  GO^O^, 
et  dans  le  second,  un  acétate  de  Mn^O'. 

Etude  de  raction  du  chlorure  de  sélényle  sur  la  mannite  ; 
par  MM.  G.  Châbrié  et  A.  Bouchonnet  (p.  376). —  On 
obtient  un  composé  cristallisé  de  formule  G*fl*0'Se' 
qai représente  de  la  mannitane  dont  les  4  H  des  groupes 
alcool  secondaire  sont  remplacés  par  deux  Se  0. 

Synthèse  de  V acide  anisique  et  de  l'acide  paraéthoxy- 
ienzoîque;  par  M.  F.  Bodroux  (p.  377).  — Les  dérivés 
monobromés  dans  le  noyau,  des  oxydes  phénoliques 
réagissent  facilement  sur  le  magnésium  en  présence 
d'élher  anhydre.  Les  composés  ainsi  obtenus  absor- 
bent CO^  en  donnant  des  sels  doubles  de  magnésium 
que  les  acides  décomposent  en  mettant  en  liberté  des 
étbers-oxydes  d'acides  phénols.  Le  parabromanisol 
donne  ainsi  l'acide  anisique;  le  parabromophénétol, 
lacide  p.  éthoxybenzoïque. 

Doublement  et  dédoublement  moléculaires  dans  la  série 
dupjfrane;fBT  M.  R.  Fosse  (p.  379).  — Le  bis-dinaphto- 
pyryle  se  dédouble  par  le  brome  en  2  molécules  de 
bromare  de  dinaphtopyryloxonium.  Inversement,  en 
parlant  du  bromure  précédent,  on  peut  retourner  au 
bis-dinaphtopyryle  par  simple  ébullition  dans  l'acide 
acétique  en  présence  de  poudre  de  zinc. 

Migration  du  groupe  méthyle  sovs  V influence  de  V acide 
io^drique;  pBr  M.  E.  Bla.ise  (p,  381).  —  Sous  l'influence 
de  l'acide  iod hydrique,  un  groupement  méthyle  de 
l'acide  diméthylglutaconique  a  émigré  de  la  position  2  à 
la  position  4,  fournissant  ainsi  un  exemple  simple  et 
caractéristique  de  la  migration  d'un  groupement  carboné 
dans  une  molécule  acyclique. 

5ttr  un  nouvel  orthocyclohexanediol  et  ses  dérivés  ;  par 
M.L.Brunel(p.  383).  —  Get  orthocyclo-hexanediol  et 
ses  éthers  sont  obtenus  par  saponification  desmonoiod- 
^drines  correspondantes  (voir  Joum.  de  Pharm.  et 
C4i«.,  [6],  XVII,  15  février  1903). 
Sur  deux  nouveaux  glucotannoîdes ;  par  M.  £.  Gilson 


—  258  -- 

(p.  388).  — *  Ces  deux  corps  sont  extraits  de  la  rhubarbi 
de  Chine  et  àénomméh plucoffaltine  et  tétrarine.  La  prépi* 
ration  n*est  pas  donnée.  Toub  les  deux  sont  cristallisé>.  ; 
Le  premier  se  dédouble,  par  les  acides,  en  rf-glucose  et 
acide  gallique,  le  second  fournit  du  rf-glucose,  de  V%^\h 
gallique,  de  l'acide  cinnamique  et  de  lar^^'<7*?w^7î^C^'H**0^ 
Ce  dernier  composé  présente  Jos  réactions  généralfti 
d'un  aldéhyde. 

Sur  Veêêence  û^«  Calamintha  Nepeta,  dite  de  Marjolaine 
dans  le  midi  de  la  France;  par  MM.  Gknvresse  et  Cha- 
BLÀY  (p.  387).  —  Cette  essence  conlient  du  pinène,  delà 
pulégone  et  une  cétone  nouvelle  non  saturée,  la  cala* 
minthone  C*^fl*^0. 

Sur  la  nutrition  du  Sterigmatocystis  nigra;  par  M.  H. 
CoupiN  (p.  392).  —  Voir  le  prochain  numéro  de  c^ 
Journal. 

Sur  une  maladie  de»  rameaux  du  figuier  *  par  M.  A. 
Prijnet  (p.  395).  —  Cette  maladie  est  produite  par  un 
Botrytis  qui  se  développe  d'abord  &ur  les  figues  restfe 
sur  Tarbre  à  la  fin  de  la  saison;  de  là  il  gagne  1^^ 
rameaux.  Un  excellent  moyen  préventif  consiste,  à  Ia 
fm  de  la  saison,  à  débarrasser  Tarbre  de  tous  les  fruiU 
qui  ne  peuvent  arriver  à  maturité. 

Sur  la  Pkthirioae,  maladie  de  la  vigne  camée  par  U 
Dactylopius  vitis  et  le  Bornetina  Corium;  par  MM,  L 
Mangin  et  P.  VuLA  (p.  397).  --'Voir  le  prochain  numéro 
de  ce  Journal. 

Sur  une  liane  à  caoutchouc  du  Bae^ Congo;  par  M.  E.  De 
WiLDEMAN  (p.  399),  -—  Cette  plante  appartient  au  genre 
Clitandraj  famille  des  Apocynées.  L'auteur  le  décrit 
sous  le  nom  de  Cl,  Arnoldiana, 

Sur  la  réduction  d'oligiste  m  magnétite  par  les  hydfo* 
carbureê;  par  M.  L.  DK  Laujsay  (p,  406).  —  L'auteor 
montre  que  la  présence  du  magnétite  dans  certains 
gisements  de  minerai  de  fer  peut  être  expliquée  p^rla 
réduction  de  Toligiste  par  les  hydrocarbures. 


i 


-889  - 
SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  28  janvier  1903. 

M.  ¥ogt  présente  uae  note  de  M.  Claret  $ur  un  nouvel 
miploi  thérapeutique  de  Vhypo$ulJite  de  sodium. 

Les  pansemenU  à  l'acide  phénique  ou  h  la  créosote 
tout  quelquefois  sans  effet  dans  des  cas  de  carie  den> 
teîie,  au  quatrième  degré,  avec  sécrétion  de  pus  d'une 
odeur  putride.  Des  pansements  quotidiens  de  la  cavité 
dentaire,  avec  un  petit  tampon  d'ouate,  imbibé  de  solu- 
tion saturée  d'hyposulfite  de  soude  et  recouvert  d'un 
autre  tampon  bien  tassé,  font  au  contraire  disparaître, 
en  quelques  jours,  l'odeur  et  la  saveur  qui  inoommo-* 
daient  grandement  les  malades.  Ce  remède  a,  de  plus, 
Vavanlage  de  n'être  ni  toxique  ni  caustique. 

M,  Bardet  présente,  au  nom  de  M.  Collet  (de  Lyon), 
triM  ûàêâr^atioHê  d'hémorragies  viscérales  graves  arrêtées 
:  par  Cinjectim  de  sérum  gélatine. 

On  reproche  aux  injections  gélatmées,  dont  on  con- 
naît les  propriétés  coagulatrices  et  hémostatiques, 
d'être  douloureuses,  ce  qui  n'est  pas  sans  fondement, 
et  d'être  dangereuses,  ce  que  n'a  pas  eu  l'occasion  de 
vérifier  M.  Collet,  dans  les  quelques  cas  d'anévryames 
où  il  les  a  employées.  Il  est  évident  que  la  stérilisation 
de  la  solution  doit  être  absolument  parfaite. 

Dans  trois  cas  d'hémorragies  graves,  les  injections 
soas^;ulanées  de  sérum  gélatine  ont  arrêté  l'écoulement 
sanguin  alors  que  tous  les  autres  modes  de  traitement 
avaient  échoué  (ipéca,  ergotine,  ventouses,  glace,  révul* 
«OD,  lavements  chauds}.  Dans  le  premier  cas  (hématé- 
mèses  par  ulcération  gastrique),  la  guérison  fut 
obtenue  après  une  injection  de  sérum  gélatine  à  1  p.  100. 
Dans  le  second  (hémoptysie),  on  injecta  SO*"""^  de  solu* 
tion  gélatinée  à  2  p.  iOO.  Dans  le  troisième  (hémo- 
ptysies  fréquentes  et  abondantes),  on  dut  faire  cinq 
injections  soos-cutanées  de  300  jt  aOO^""'  de  solution  k 


—  260  — 

2  p.   100,  en  sept  jours,  puis  plusieurs  injections 
300*^»'  de  sérum  gélatine  à  4  p.  100,  avant   d  arrêt 
définitivement  l'hémorragie. 

Cette  dernière  observation  montre  la  nécessilé  d'ar» 
river  à  des  doses  élevées  et  renouvelées  {^300'*^  1 
4  p.  100  par  jour)  en  cas  d'insuccès  de  doses  plu* 
faibles.  M.  Collet  n'a  d^ailleurs  observé  aucun  accident 
pouvant  faire  craindre  l'emploi  répété  de  ces  injeclioos. 

MM.  L.  Rénon  et  E.  Géraudel  ont  étudié  l'action  dw 
bleu  de  méthylène  sur  les  ulcérations  de  la  longue  et  du 
voile  du  palais,  chez  cinq  tuberculeux  arrivés  au  derDier 
degré  de  la  tuberculose  pulmonaire. 

Dans  tous  les  cas,  ils  ont  observé  une  sédâtion  tr^ 
marquée  des  douleurs,  qui  rendaient  ralîmcntation 
presque  impossible,  et  une  cicatrisation  plus  ou  moins 
rapide  des  ulcérations,  qui  disparurent  complètement  e( 
définitivement  chez  trois  malades. 

Ils  étudient,  en  ce  moment,  raction  du  bleu  de 
méthylène,  donné  par  la  voie  gastrique,  sur  Tentérite 
ulcéreuse  des  phtisiques.  Ils  ont  toujours  observé,  jus- 
qu'à présent,  la  diminution  et  parfois  la  cessation 
complète  de  la  diarrhée. 

M.  Maurel  présente  une  note  intitulée*  :  De  Vincorpû- 
ration  de  certains  médicaments  dans  la  cire  pour  qu'ils  u 
soient  mis  en  liberté  que  dans  V intestin. 

Lorsqu'on  veut  éviter  l'action  des  médicaments  mx 
l'estomac  ou  leur  modification  par  le  suc  gastrique,  m 
peut  y  parvenir,  aussi  bien  que  par  la  médication  kéra- 
tinisée,  en  les  incorporant,  à  chaud,  dans  de  la  cire. 

Par  exemple,  pour  Tingestion  du  copahu,  on  peut 
prescrire  des  bols  d'après  la  formule  suivante  : 

Cire  jaune 10^ 

Oléo-résine  de  copahu 20** 

Poudre  de  poiyre  de  cubèbe q.  «• . 

pour  faire  à  chaud  un  opiat  de  bonne  consistance,  à 
diviser  en  bols,  selon  les  indications. 

Dans  les  cas  de  paresse  intestinale,  on  peut  prescrire, 
de  la  même  façon,  la  poudre  d'ipéca  à  la  dose  de  0^,10 


—  261  — 

<%20  par  jour»  en  plusieurs  fois,  ou  la  poudre  de 
jlygala  à  une  dose  double. 

^  orsqu'on  veut  préparer  de  même  de  la  pancréatine, 
ération  est  un  peu  plus  délicate  :   afin  de  ne  pas 
érer  la  pancréatine,  on  doit  faire  l'incorporation  à 
ke  température  à  peine  suffisante  pour  ramollir  la  cire. 
(.  Cantru  a  fait  des  expériences  qui  démontrent  rin- 
àté  absolue  de  F  acide  phoaphorique, 
[Contrairement  au  phosphore,  l'acide  phosphorique 
st  pas  toxique  et  est  incapable  de  produire  la  stéatose 
1  foie.  Il  est  toujours  saturé  dans  le  tube  digestif  et 
orbe  sous  forme  de  phosphates  acides,  qui   n'ont 
is  eu  la  propriété  de  stéatoser  le  foie. 
Depuis  quatre  ans,  un  éleveur  de  chevaux  donne  à 
^jeunes  poulains,  chaque  jour,  25  à 50^'  d'acide  phos- 
boriqae  officinal  ;  il  se  déclare  enchanté  des  résultats, 
les  cobayes,  pesant  350'^  prennent,  pendant  plus  d'un 
bois,  i^  d'acide  phosphorique  officinal  par  jour,  dose 
Qonne  qui,  pour  un  homme  de  70**%  correspondrait  à 
'*'  d'acide  par  jour  ;  on  constate  seulement  qu'ils  ont 
pu  peu  maigri.  L'urine  de  ces  animaux  est  devenue  d'aï- 
aline,  neutre,  puis  légèrement  acide.  Un  chien  de  8**' 
^Idemiapris,  pendant  20  jours,  de  1  à  3^'  d'acide  phos- 
phorique; son  poids  est  monté  à  9**^,400;  ses  urines 
oBt  devenues  acides. 

L'acide  phosphorique  n^est  donc  pas  toxique.  Mais  il 
llaul  le  donner  suffisamment  dilué,  car  il  est  très  caus- 
Itiqne.  On  doit  égalenent  tâter  la  susceptibilité  nerveuse 
Ides  malades  et  leur  tolérance  gastro-intestinale. 

M.  Ghassevant  signale    l'intérêt    qu'il  y  aurait  à 

rechercher  le  phosphore  dans  Turine  des  herbivores 

soamis  à  ce  traitement,  ces  animaux  éliminant  nor- 

j  Paiement  l'acide  phosphorique  par  les  fèces  et  non  par 

l'orine. 

Il*  Bardet,  avant  la  clôture  de  la  discussion  sur  la 
[  hdiion  de  la  ration  alimentaire j  répond  aux  critiques  Af^ 
aébil  qui  ont  été  faites  à  sa  communication. 
Il  résume  son  opinion  en  disant  que  le  médecin  doit 


^ 


-  388  - 


désormais  s'attacher  à  prescrire  (non  seulemeBt 
régime  qualitatif,  mais  un  régime  quantitatif  limitai 
la  quantité  d*aliments  nécessaire  à  l'entretien  da  ssa; 
lade.  Les  calculs  de  M<  Barde t,  corrigés  par  lea  a«^ 
mentatîons  diverses,  fixent  la   ration   normale   d^ 
aduUe  à  30  à  40  calories  par  kilogramme  de  poids 
0»',75  à  i^'  d'albumine. 

M.  Maurel  ajoute  que,  pour  les  nourrissons,  la  ration 
doit  être  de  75  calories  (soit  lÛO^'  de  lait)  par  kilo- 
gramme. 

Quant  à  la  quantité  d'aliments  azotés  nécessaire  i 
l'organisme  de  Thomme  adulte,  elle  correspond  à  envi* 
ron  t^''  par  kilogramme^  Mais,  pour  être  sûr  de  satiaEaire 
ce  besoin,  on  peut  adopter^  sans  inconvénient,  la  dose 
de  i«^%25  à  1«%50  d'albumine  par  kilogramme. 

Pour  M.  Barbier,  la  quantité  de  lait  de  femme  capabls 
<ie  produire  les  75  calories  nécessaires  au  nounisaon  par 
kilogramme  de  son  poids  est  de  120^'  et  non  de  iO(P, 
comme  l'admet  M.  Maurel.  Ce  dernier  chiffre  est,  par 
contre,  exact  pour  le  lait  de  vache.  Mais,  en  raison  de 
la  différence  de  composition  de  ces  laits,  il  ne  peut  j 
avoir  équivalence  entre  120<^''  de  lait  de  femme  et  iOO*' 
de  lait  de  vache:  d'où  la  nécessité  de  favoriser,  autant 
que  possible,  l'allaitement  maternel. 

Ferd.  Vioier. 


^QËTË  DE  BIOLOGIE 


Séance    du  21  décembre  1902. 

Appréciation  dea poids  du  plasma  et  des  éléments  Jigwit 
à  Uur  état  d^ humidité  naturelle  dans  une  quantité  détsr* 
îfiinéedesang ;  par  M.  O.-V.  Mayet. 

La  fonction  adipo^pexique  du  foie  dans  Mes  rapp&rU 
avec  la  nature  des  graisses  ingérées  ;  par  M.  P.  CAïuii^  et 
M^'*  Deflandre.  —  Le  foie  fixe,  après  ingestion  de  diffé' 
rents  cOrpsgras,  une  assez  forte  proportion  de  graisses, 


—  s««  — 

^i|ui  parait  ea  indiquer  le  degré  d'assimilation  :  la  quan* 
^tité  de  graisse  ainsi  fixée  est  beaucoup  plus    grande 
^après  absorption  d'huiles  animales  qu'après   absorp- 
tion d'huiles  végétales  ;  les  matières  grasses  du   lait 
ou  do  beurre,  qui  sont  principalement  destinées  à  Tali- 
mentation  du  jeune  animal^  sont  très  supérieures  à 
i  toates  les  antres  à  ce  point  de' vue. 

Transfarmation  de  l'adrénaline  dans  Vorganisme  ;  par 
I  M.  V.  Batelli.  —  Celui-ci  admet  que  l'adrénaline,  dans 
I  son  passage  à  travers  les  organes,  se  transforme  en 
I  cxyadrénaline;  Toxygêne  qui   se  trouve  dans  les  glo- 
I  boles  rouges  parait  nécessaire  à  cette  transformation 
dans  l'organisme.  M.  Batelli  suppose  qu'à  l'état  normal, 
Torganisme  et  surtout  les  muscles  ou  le  système  ner- 
veux produisent  une  substance  qu'il  appelle  protôodré- 
naUite,  qui  est  continuellement  déversée  dans  le  sang  et 
augmente  pendant  le  travail  musculaire;   transformée 
en  adrénaline  dans   les  capsules  surrénales^  elle  est 
éliminée  par  celles-ci  proportionnellement  au  travail 
mascttlaire,  en  sorte  qu'elle  arrive  à  faire  défaut  dans 
ces  capsules  quand  le  travail  est  poussé  jusqu'à  l'épuise- 
ment. 

lid  firopUiëmose  otine  «  carceag  y>  ;  par  M.  Motas  (de 
Bacaresl).  —  Le  carceag^  nom  donné  en  Roumanie  à 
une  maladie  très  grave  du  mouton,  est  dû  à  un  piro^ 
plasma  spécifique  que  l'on  trouve  dans  les  globules 
bouges;  celte  maladie  est  propagée  par  les  tiquea. 

Cirrhose  de  Hanoi  f.t  leucémie  à  «  Mastxellen  »  ;  par 
M.  BïGAKT.  —  On  trouve  constamment  la  moé^;?^//^  dans 
le  sang  des  sujets  atteints  de  la  cirrhose  de  Hanot. 

A^'ité  *ur  les  propriétés  fixatrices  de  la  substance  céré- 
^kdméckéé;  par  MM.  V.  Morax  et  A.  Marie.  —  Les 
«périences  tendent  à  prouver  que,  dans  Taclion  neu- 
tralisante du  cerveau  vis-à-vis  de  la  toxine  tétanique, 
interviennent  au  moins  deux  propriétés  différentes  : 
'one,  de  beaucoup  la  plus  importante,  puisqu'elle  repré- 
sente les  97  pour  100  du  phénomène,  est  essentielle- 
ûïenl  labile  et  ne  résiste  pas  à  la  dessiccation  ;   l'autre 


—  264  — 

parait  absolument  fixe,   persiste  après  dessiccation  et 
n'est  pas  modifiée  par  des   températures  élevées. 
Examen  de  la  perméabilité  méningée  ;  par  M .  J.- A.  Sigard. 

—  Ses  résultats  concordent  avec  ceux  de  MM,  Launoy 
et  Leroux,  qui  ont  noté  l'imperméabilité  ménÎDgée  as 
mercure  chez  des  malades  traités  par  des  injections 
sous-cutanées  de  calomel. 

Séance  du  10  janvier  1903. 

Sur  les  premières  phases  de  V empoisonnement  aigu  par 
V oxyde  de  carbone;  définition  du  coefficient  d^empoisanne" 
ment;  parM.JNfiSToaGRÉHANT.  —  M.  Gréhant  donne  le  nom 
A%  coefficient  d^ empoisonnement  BXiTdi^^ovi^m  existe  entre 
le  volume  d'oxyde  de  carbone  absorbé  par  le  sang  et 
le  volume  de  l'oxygène  que  ce  liquide  peut  absorber. 

Sur  les  substances  toxiques  des  sérums  normatcx;  par 
MM.  H.  Carré  et  H.  Vallée  (d'Alfort).  —  Ils  estiment 
qu'on  peut  tirer  de  leurs  expériences  la  conclusion  que, 
si  la  toxicité  d'un  sérum  n'est  pas  le  fait  seul  de  son 
pouvoir  globulicidcy  elle  relève  presque  entièrement,  au 
moins  en  ce  qui  a  trait  aux  accidents  immédiats,  de 
l'action  de  Yalexine  sur  l'organisme  et  surtout  de  la 
macrocytase.  Un  liquide  d'épanchement  à»ia{T<?pAag^^*tue 
comme  le  sérum  frais  de  l'animal  qui  l'a  fourni,  tandis 
qu'un  liquide  d'épanchement  à  microphages  ne  provoque 
jamais  d^accidents,  à  quelque  dose  quW  Tinocule. 

Sur  la  présetice  d'une  kinase  dans  quelques  champignons 
basidiomycêtes  ;  par  MM.    G.   Delezenne  et  H.  Mouto>. 

—  Us  signalent  la  présence,  dans  quelques  champi- 
gnons basidiomycêtes,  d'une  kinase  qui,  ajoutée  à  des 
sucs  pancréatiques  totalement  inactifs  vis-à-vis  de 
l'albumine,  est  capable  de  leur  conférer,  de  même  que 
le  ferait  l'entérokinase,  un  pouvoir  digestif  des  plus 
évidents.  G.  P. 

{A  suivre.) 

—  -  -       ■  -       ■  —  — — 

Le  Gérant  :  0.  DoiN. 

PARIS.    -*   IMPanCBRIB   p.    LBVi,  RUBCA88BTTB,    17. 


r 


—  265  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


;  Trataux  de  pharmacie  galénique  effectués  à  V occasion  de 
la  nouvelle  édition  du  Codex  :  Extraits  fluides; 
par  M.  Em.  Bourquelot  (1). 

;  Les  extraits  ^Miflfe*,  c'est-à-dire  les  extraits  repré- 
sentant poids  pour  poids  la  drogue  employée  à  les 
I  préparer,  sont  entrés  depuis  longtemps,  comme  formes 
i  fflédicamenteases,  dans  la  pratique  médicale  du  monde 
;  entier.  On  en  trouve  un  certain  nombre  d'inscrits  dans 
I  la  plupart  des  pharmacopées  :  autrichienne  (1889),  hol- 
I  kidaue  (1889),  américaine  (1890),  italienne  (1892), 
I  mue  ^1893),  danoise  (1893),  etc.,  etc.  Il  n'y  en  a  pas 
moins  de  81  dans  la  Pharmacopée  américaine  (2). 

La  Pharmacopée  française,  presque  seule,  n'en  fait 
pas  mention;  et  c'e&t  là,  pour  nos  confrères,  une 
source  d'embarras  quotidiens.  En  l'absence  de  formules 
officielles,  ils  sont  obligés  de  recourir  à  celles  des  phar- 
macopées étrangères,  quand  ils  n'en  imaginent  pas  eux- 
mêmes.  De  tonte  façon,  il  en  résulte  des  produits 
variables  d'une  officine  à  l'autre,  sinon  comme  activité, 
du  moins  comme  apparence. 

La  Commission  de  revision  ne  pouvait,  cette  fois, 
refuser  de  les  accueillir.  C'était  le  seul  moyen  d'en 
unifier  la  préparation  dans  notre  pays.  Après  consulta- 
tion des  diverses  Sociétés  pharmaceutiques  de  France, 
son  choix  s*est  arrêté  définitivement  sur  les  suivants  : 
Bimrdaine^Cascara^  Coca^  Condurango^  Cola^  Grindelia^ 

U)?oat  les  articles  précédents,  voir  :  [6],  t.  XII,  p.  466  et  508, 1900; 
t.  XIV,  p.  516  et  5«3,  1901  ;  t.  XVI,  p.  161,  1902.  Dans  ce  dernier 
utide,  à  11  page  163,  ligne  4,  nn  membre  de  phrase  a  été  omis.  Il  faut 
rétablir  comoie  il  suit  :  Ajoutez  quelques  Routtes  de  solution  de  phénol- 
phialéiM  r/,  à  l'aide  dCune  burette  graduée,  laissez  tomber  goutte  à 
^mUte  de  la  solution  demi-normale  d'acide,  etc.  , 

,i.  Dans  cette  Pharmacopée  et  dans  la  Pharmacopée  anglaise, 
l<a3  d'extrait  correspond  à  19''  de  la  drogue. 

Jnn,  de  Pkarm.  tt  de  Chim,  6*  siâiB,  t.  XVII.  (15  mars  i903.)  18 


—  266  — 

Hamamelis,  Hydrastis^  Salsepareille  et  Viburnum  (1), 
Leur  préparation  et  leurs  propriétés  ont  été  étudiées 
avec  le  plus  grand  soin  dans  mon  laboratoire  par  M.  J« 
Warin,  qui  en  a  fait  le  sujet  de  sa  thèse  de  DoctonI 
universitaire  (2). 

La  Commission  a  adopté  deux  types  de  préparatioB; 
suivant  que  l'évaporation  de  la  seconde  partie  dei 
liquides  d'épuisement  est  poussée  jusqu'à  TobtentioB 
du  poids  complémentaire  delà  portion  mise  en  résenre 
{Bourdaine)^  ou  jusqu'à  l'obtention  d'un  extrait  qui  est 
redissous  dans  celte  dernière  portion,  le  poids  de  k 
solution  étant  complété  ensuite  par  addition  d'imej 
quantité  suffisante  du  liquide  alcoolique  employé  à| 
l'épuisement  {Grindelia).  Nousreproduisons.du  reste,k 
mode  opératoire  prescrit  pour  chacun  de  ces  types. 

L  Extrait  fluide  de  Bourdaine.  — Extractum  Frangul» 
ftuidum, 

Eoeroe  de  Boa»! aine  en  pondre  demi-fine  (a»  25)/.     iOOO*' 
Alcool  à  30» q.  •. 

Humectez  nniformément  la  pondre  avec  SOOflrr  d'alcool  à  30*.  ApHs 
2  heures  de  contact  en  yase  clos,  introduisez-la  dans  un  perotlatev. 
Ajoutez  de  nouvel  alcool  en  tous  conformant  anz  règles  de  la  iizifit*  { 
tiou,  et  quand  celui-ci  commencera  à  s'égoutter,  fermes  l'orifice  infô- 1 
rieur  et  recouvrez  l'appareil. 

Laissez  macérer  pendant  24  heures.  Procédez  à  la  liziviation  ;  recueSki 
•t  mettez  à  part  les  800^'  de  liquide  écoulés  en  premier  lieu. 

Achevez  l'opération.  Distillez  les  nouvelles  liqueurs  poar  en  rstirv 
*alcool.  Concentrez  le  résidu  au  bain-raarie  jusqu'à  rédactioni  200i' 
que  vous  ajouterez  à  la  portion  mise  à  part,  de  façon  à  obtenir  es 
tout  lOOOff'  d'extrait  fluide. 

Laissez  reposer  deux  jours  dans  un  Ueu  frais  et  filtrez. 

M.  Warin  a  essayé  la  lixivialion  avec  des  alcools  de 
concentrations  diverses  (40^,  35*"  et  30*^);  il  a  constaté 
que  l'alcool  à  30""  est  celui  qui  donne  les  meilleurs 

(1)  n  faut  7  joindre  encore  l'extrait  fluide  d'er^o/  d€  seigle;  maisl» 
préparation  de  cet  extrait  est  un  peu  j>articuUére  :  nous  n'en  parisrons 
pas  dans  cet  article. 

(2)  J.  WasinC:  Etude  comparative  sur  la  préparation  de  quelgn» 
extraits  fluides.  Thèse  de  Doctoral  tmi»cr«tYairc  (Pharmacie).  Paiii,  iW* 


—  «7  — 

résultats,  Textrait  fluide  étant  le  plus  riche  en  prin* 
ctpes  dissous. 

Lorsque  la  lixiviatton  est  hietk  conduite,  10'^^  de  dis* 
solvant  sufii&ent  pour  atteindre  un  épuisement  à  pBU 
près  complet,  — et  cette  quantité  peut  être  considénée 
également  comme  suffisante  pour  la  préparation  des 
wtres  extraits  fluides. 

Devront  être  préparés  oommc l'extrait  fluide  deBour- 
daifie,  sauf  e.n  ce  qui  concerne  le  titre  de  Talcool  et 
piques  détails  qui  seront  spécifiés  pour  chacun,  daos 
notre  Pharmacopée,  les  extraits  fluides  de  Casoara 
tagrada  (alcool  à  BOf),  de  Cùla  (alcool  à  60^),  de  Coca 
(alcool  à  50^),  de  Condurango  (alcool  à  45°)  et  A'ffyérW' 
«»«  (alcool  à  TO""). 

11.  Extrait  Jiuide  iie  Grindelia.  —  Tlxtractum  Grùi- 
Jeliœ /luidum. 

FenilleB  et  fleurs  de  Grindetia  en  poudre  grossière 

!!•  15) ttOOe»» 

Aleool  à  75* q*  s. 

Buneetez  uniformément  1%  poudre  aTedfSOOir'  d'alcool  à  15®.  Après 
1  IttONs  de  contact  en  Ta«^e  dos,  ,introdui«ez-la  dans  un  percolateur. 
Ajoutez  de  douyoI  alcool  en  tous  conformant  aux  règles  de  la  lizivia- 
tkm  et  laissez  macérer  pendant  48  heures. 

Procédez  alors  à  la  lixiyiation.  Recueillez  et  mettez  à  part  les  SQOffr  de 
Hqvîde  écoulés  en  premier  lieu. 

Achevez  l*opérmtion.  Distillez  les  ^nouTellos  liqueurs  pour  en  retirer 
f«fcooL  £taporez  le  résidu  au  bain-^marie  en  consistance  d'extrait  et 
ndistohes  le  produit  dans  la  partie  •  mise  en  réserve.  Com,plétez 
«Dfoltele  poids  à  10009'  arec  de  l'alcool  à  75*. 

Laiiiez  reposer  deux  jours'tn  lieu  frais  et  filtres. 

M.  Warina  essayé  la lixiviation avec  des  alcools  de 
concentrations  diverses  ,(96*,  50*  et  75");  il  a  constaté 
que  ee  dernier  est  celui  qui  donoe  l'extrait  fluide  le 
^8  riche  en  principes  dissous. 

Les  extraits  fluides  qui  devront  être  préparés  en  sui- 
vant ce  mode  opératoire  aenty  outre  celui  de  Grindelia^ 
les  extraits  à'Bamamelis  (alcool  à^S""),  de  SaUepareiUe 
(ilcool  àSOr)  et  de  Vaurnwm^{BAcool  à  80"?). 

Gonformément  aux  décisions  générales  de  la  Gom- 


—  268  — 

mission,  chacun  des  extraits  fluides  sera  l'objet  d'un 
.article  spécial  dans  lequel  seront  relatées  les  propriélél 
principales  de  cet  extrait.  Pour  deux  d'entre  eux  s 
extraits  fluides  de  Cola  et  A'Hydraatis^  Tarticle  sera 
complété  par  un  procédé  de  dosage  du  principe  acti 
(caféine  dans  le  premier  et  hydrastine  dans  le  secondl. 

Au  reste,  nous  allons  reproduire  ce  qui  dans  ces  ar« 
ticles  peut  intéresser  le  lecteur,  en  y  joignant  quelqm 
données  qui  présentent  de  l'intérêt  au  point  de  vue  docu- 
mentaire, mais  ne  sauraient  trouver  place  dans  le  Codex. 

1.  Extrait  fluide  de  Bourdaine.  —  Liquide  noir,  à 
saveur   légèrement  amère  et  astringente,    qui,  addi- 
tionné de  10  parties  d'eau,  précipite  abondamment. 

Si  on  agite  10*"^  d'éther  avec  un  mélange  de  1*^"'  d'ex- 
trait et  de  4^"'  d'eau,  si  on  laisse  reposer  et  si  à  Téther 
décanté  on  ajoute  2*^°"^  d'eau  et  4  à5  gouttes  d'ammo- 
niaque, le  liquide  aqueux  qui  se  sépare  est  coloré  en 
rouge-cerise  (réaction  des  oxyméthylanthraquinones). 

M.  Warin  a  trouvé  pour  un  extrait  fluide  de  Bour- 
daine, préparé  comme  il  a  été  dit  plus  haut,  une  den- 
sité de  1,069  à  15";  lOO'^^Mecet  extrait  ontfourni29«^l2 
d'extrait  sec  (dessiccation  à  Tétuve  à  100"*). 

2.  Extraitjluide  de  Cascara  sagrada.  —  Liquide  brun 
foncé,  d*une  saveur  très  amère,  précipitant  par  addi- 
tion de  10  parties  d'eau.  Le  nouveau  liquide  filtré  pré- 
cipite abondamment  par  le  tannin,  ce  que  ne  fait  pas 
Textrait  de  Bourdaine  dans  les  mêmes  conditions. 

L'extrait  de  Cascara  donne  également  la  réaction  des 
oxyméthylanthraquinones. 

Densité  d'après  M.  Warin  :  1,073;  rendement  en 
extrait  sec  :  34,90  pour  100^»'. 

3.  Extraitjluide  de  Coca,  —  Liquide  brun  jaunâtre,  à 
saveur  amère  et  aromatique.  Etendu  de  10  parties 
d'eau,  il  trouble  abondamment. 

Densité  d'après  M.  Warin:  1,067;  rendement  en 
extrait  sec  :  31,35  pour  100«"*. 

Le  même  expérimentateur  a  trouvé  pour  100^  d'ex- 
trait une  teneur  en  alcaloïdes  de  0»^296•  La  Commission 


r 


7W  "-■ — ^- 


269  — 


n*apas  cru  devoir  encore  faire  état  de  cette  dernière 
donnée  et  a  écarté  tout  procédé  de  dosage  des  principes 
actifs. 

4.  Extraie  /luide  de  Cola,  —  Liquide  de  couleur 
ronge  foncé,  à  odeur  de  Cola,  à  saveur  amère  et  astrin- 
gente. Etendu  de  10  parties  d*eau,  il  donne  un  préci- 
pité brun  jaunâtre.  Par  iiltration,  on  obtient  un  liquide 
jaane  rougeâtre,  précipitant  abondamment  par  s^ddition 
de  tannin. 

Densité  d'après  M.  Warin  :  0,976;  rendement  en 
extrait  sec  :  12,82  p.  100""'. 

bwigt  de  la  caféine,  —  Pesez  dans  une  petite  capsule  tarée  ISsi"  de 
Veitmt  fluide  k  essayer.  Eraporez  aa  bain-marie  jusqu'à  porte  de  %9f. 
Venez  l'extrait  ainsi  réduit  dans  un  mortier  assez  large;  lavez  la  cap- 
fole  avec  2c»3  d'eau  distillée  employée  en  quatre  fois;  ajoutez  10?'' de 
nagfiéiie  calcinée  et  triturez  longtemps  la  masse  de  façon  à  obtenir  un 
méUoge  homogène  et  bien  pulvérulent  que  vous  abandonnerez  à  lui- 
m^me  pendant  1  heure.    ^ 

Placez  ensnite  le  mélange  dans  un  ballon  bien  sec,  de  230«"^3  de 
captcité,  ajoutez  150?'  de  chloroforme;  tarez  le  ballon  auquel  vous 
adapterez  un  réfrigérant  à  reflux.  Faites  bouillir  doucement  au  bain- 
muie  pendant  45  minutes.  Laissez  refroidir  ;  pesez  de  nouveau  le  bal- 
lon; rétablissez  an  besoin  le  poids  primitif  par  addition  de  chloro- 
fonne.  Agitez  et  filtrez  lOOS''  de  la  solution  chloroformique  (correspon- 
àaat  Mnsiblement  à  lOf^^  d'extrait  fluide)  dans  un  vase  conique  de 
fiohéma  préalablement  taré,  en  ayant  soin  de  couvrir  le  flltre  pour 
empicher  Tévaporation  du  chloroforme. 

Eraporez  avec  précaution  au  baln-marie.  Desséchez  complètement  le 
résido  dans  Tétuve  à  eau  bouillante  jusqu'Jt  poids  constant.  Pesez  après 
refroidissement.  Vous  devrez  obtenir  au  moins  0i?i',12S  de  résidu,  cons- 
titué par  de  la  caféine  blanche  et  presque  pure. 

Cette  quantité  correspond  à  1«'",25  de  caféine  brute 
pour  100"^  d^extrait  fluide.  11  est  prudent  de  s'assurer 
qu'on  a  bien  affaire  à  de  la  caféine.  Pour  cela,  on  ajou- 
tera au  résidu  de  l'eau  bromée  ou  quelques  gouttes 
d'acide  azotique  fumant;  on  versera  la  solution  dans 
une  petite  capsule  et  on  évaporera  avec  précaution  à  la 
flamme  d'une  lampe  à  alcool  :  il  devra  rester  un 
enduit  rouge  brun  se  colorant,  par  addition  d'une  goutte 
d'ammoniaque,  en  violet  pourpre. 


—  2r7«  — 


1 


La  caféine  étant  partiellement  à  Tétat  combiné  dans 
fes  stgmences  de  Cola  et,  par  suite,  dans  l'extrait,  on 
comprend  qu'il  soit  nécessaire  de  faire  intervenir  un 
alcali,  lorsqu'on  veut  obtenir  la  totalité  de  l'alcaloïde. 
Divers  expérimentateors,  Dieterich  entre  autres  1)^  se 
sont  servis  de  la  chaux.  Les  expériences  de  M.  WarÎB 
ayBnt  établi  que  la  magnésie  calcinée  donne  des 
résultats  sensiblement  identiques  (2),  la  Comnii»- 
sion  a  pensé  qu'il  valait  mieux  prescrire  l'emploi  de 
cette  dernière  que  le  pharmacien  a  toujours  soos  la 
main. 

Avec  dos  noix  de  Cola  renfermant  1,84  p.  100  de 
caféine  brute,  M.  Warin  a  obtenu  un  extrait  iluide  qui 
en  contenait  1,80  p.  100.  Le  même  extrait  a  donné  à 
M.  Hérissey  1,73  p.  100.  Ce  sont  là  des  résultats  suffi- 
samment rapprochés.  Un  autre  lot  de  noix  de  Cola  ren- 
fermait 1,69  de  caféine  brute  p.  100  et  son  extrait 
fluide  1,375.  Dans  le  cas  où  l'extrait  fluide  serait  nota- 
blement moins  riche  en  caféine,  il  faudrait,  pour  plus 
de  précision,  opérer  le  dosage  sur"  une  quantité  double 
dé  cet  extrait,  c'est-à-dire  sur  30*''. 

5*  Extrait  fluide  de  Conduranffo.  —  Liquide  brun, 
aromatique,  de  saveur  très  amère.  Additionnéde  10  par- 
ties d'eau,  il  donne  un  précipité  résineux  s'agglomé* 
rant  par  la  chaleur.  Le  nouveau  liquide,  filtré  après 
refroidissement,  est  jaune  et  précipite  abondamment 
par  addition  de  tannin. 

Densi  té  à  1 5^- 1 ,0122  ;  rendement  en  extrait  sec  :  47,27 
pour  lOO*'"'.  M.  Warin  a  constaté,  en  outre,  que  cet 
extrait  renfermait  pour  100**'  :  0«',56  de  résine  et  une 
proportion  de  condurangine  donnant,  avec  le  tannin^uB 
précipité  pesant  après  dessiccation  3*'',65. 

ff.  Extrait  Jluide  d^Hydrastis.  —  Liquide  jaune  brun, 
à  odeur  vireuse  rappelant  celle  de  la  teinture  d'opium, 
à  saveur  très  amère.  Il  se  trouble  fortement  lorsqu'on 

(1)  Uber  die  Wertbesfcimmang  der  Kolanuss  and  des  KoUextmUat; 
Helfenherger  Annalen,  p.  181,  1898. 

(2)  Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  t.  XV,  p.  315,  1902. 


r 


—  271 


Fétend  de  10  parties  d'eau  et  donne  alors  par  filtration 
un  liquide  limpide  jaune. 

Stfoit  didentUé,  —  A  2«»3  d'extrait  ajoutez  k^^^  d*acide  sulforique 
£kié  officinal  (aa  1/10)  et  laissez  reposer.  Il  devra  se  faire,  au  bout  de 
S<ûns  de  13  mioates,  ua  dépôt  de  cristaux  jaunes  (sulfate  de  berbérine) . 
Daoez  !•"»  d'extrait  à  20«»»  par  addition  d'eau  dij«tillée.  A  5«»»  de  la 
tolatioa  ajoutez  2en3  d'acide  chlorhydrique,  puis  2e>n3  d'eaa  chlovée  :il 
éerra  s«  produire  aussitôt  un»  coloration  rouge. 

Dotagede  Vhydrastine.  —  Pesez  ezactemoat  1502  d'extrait  fluide  dans 
«M  capsule  tarée.  Evaporez  an  bain-marie  jusqu'à  réduction  à  ^«^. 

a&prenez  le  résidu  par  environ  iQ«^  d'eau  distillée  et  versez  la  solu- 
ttDaàam  un  flacon  de  150«'as  de  capacité. 

ijeiiief  SMceasireoaeat  lOff'  da  benzime  de  pétrole,  50b<^  d'éther  offt* 

âaal  et  3'*'  d  ammoniaque  liquide.  Abandonnez  le  mélange  pendant 

1  heure,  en  ayant  soin  d'agiter  vivement  et  fréquemment. 

Séparez  la  solution  éthérée  qui  surnage  et  filtrez-la  sur  un  filtre  sec. 

i  Intredùsez  5Cvr  de  cette  solution  dans  une  ampoule  à  décantation  et 

Sfiiei  fortement  pendant  quelques  minutes  avee  lO»"*' d'un  mélange 

I  ceoiyoté  d«  1  partie  d'acide  chlerhydrique  officinal  et  de  4  parties^ 

!  4:tin. 

Apréi  séparation,  faites  écouler  le  liquide  acide  et  limpide  dans  un 
i   fliceu. 

Â^lei  encore  à  deux  reprises  arec  5*^^^  d'eau  additionnée  de  quel- 
ques gouttes  d'acide  chlorhydrique.  Réunissez  ces  liquides  aqueux  au 
,    premier. 

Ajoutez  alors  nn  excès  d*àmmoniaque  et  agitez  fortement  avec  50S' 
;    d'éther.  Laissez  reposer  1  heure.  Versez  le  liquide  éthéré  séparé  de  la 
pirtie  aqueuse  sur  nn  filtre  sec.  Pesez  40sr  du  liquide  filtré  dans  nn 
I    pstàtSacoQ  conique  en  verre  de  Bohême  préalablement  taré. 

Evaporez  an  bain-marie  jusqu'à  poids  constant.  L<s  résidu  de^a 
peser  au  moins  Os«',20  (hydrastino  correspondant  sensiblement  à  lOs' 
d'extrait  fluide). 

Ce  procédé  de  dosage  est  celui  de  la  Pharmacopée 
allemande.  Appliqué  par  M.  Warin  à  Texlrait  fluide 
adopté  par  la  Commission,  il  a  donné  0<^^2i5;  soit  2,45 
poariOO»'. 

Densité  de  Texlrait  de  M.  Warin  :  1,029;  rendement 
en  extrait  sec  :  23,83  p.  lOO^-'. 

7.  Extrait  fiaide  de  Grindelia  rohmta.  —  Liquide 
brun  verdàlre,  résineux,  poissant  les  doigts,  à  odeur 
aromatique,  à  saveur  très  amère.  Additionné  de  10  par- 
lies  d'eau,  il  donne  un  trouble  blanc. 


-  272  — 

Densité  à  15*  d'après  M.  Warîn  :  0,972;  rendemeat 
en  extrait  sec  :  28,83  pour  100*^"^'. 

8.  Extrait  fluide  cT  Hamamelis.  — Liquidebrun  foncé,  à 
saveur  astringente.  Etendu  de  10  parties  d*eaa,  îl 
précipite  assez  abondamment  et  donne  alors,  par  fil- 
tration,  un  nouveau  liquide  jaune  ne  précipitant  pas 
par  le  tannin. 

Densité  à  15*»  d'après  M.  Warin  :  1,064;  rendement 
en  extrait  sec  :  30,11  pour  100*'■^ 

9.  Extrait  fluide  de  Salsepareille.  —  Liquide  rouge 
brun,  à  saveur  légèrement  amère.  Etendu  de  10  par- 
ties d'eau,  il  donne  un  liquide  limpide,  moussant  for- 
tement par  agitation  et  précipitant  par  addition  de 
tannin. 

10.  Ext7'ait  fluide  de  Viburnum.  —  Liquide  brun 
rouge,  à  odeur  désagréable  rappelant  celle  de  la  valé- 
riane, à  saveur  amère  et  styptique.  Etendu  de  10  par- 
tiesd'eau,  il  donne  un  précipité  couleur  chair.  Le  liquide 
filtré  est  jaune  et  se  colore  en  jaune  orangé  passant  peu 
à  peu  au  rouge  rubis,  par  addition  d'ammoniaque. 


Sur  la  présence  du  saccharose  dans  les  graines  huileuses  et 
sur  sonrôledanslaformationdeV huile  ;  parM.  C.  Vallée, 
professeur-agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et  de 
pharmacie  de  Lille  (1). 

I.  —  Présence  du  saccharose  dans  les  graines  huileuses. 
Lorsqu'on  passe  en  revue  les  analyses  réunies  parles 
auteurs  sur  la  composition  des  graines  huileuses,  on 
est  frappé  de  ce  fait  que  le  saccharose  n'est  que  très 
rarement  signalé  ;  tout  au  plus  voit-on  indiqué  le  poids 
global  des  sucres,  c'est-à-dire  les  sucres  dosés  avant  et 
après  interversion  par  les  acides.  Or,  nous  savons  que 
cette  façon  de  procéder  expose  à  des  erreurs,  car  les 
acides  sont  aussi  capables  de  dédoubler  les  glucosides, 
les  inulines,  les  amidons. 

(1)  Note  remise  à  la  rédaction  le  9  février. 


r 


—  273 


Nous  nous  sommes  donc  proposé  d'examiner  un  cer- 
tain nombre  de  graines  en  employant  la  méthode  à 
Hovertine  de  M.  Bourqueiot  (1).  Nous  exposerons  briè- 
rement  comment  nous  avons  appliqué  cette  méthode 
en  prenant  comme  exemple  une  des  graines  que  nous 
avons  étudiées  ;  nous  résumerons  ensuite  dans  un  tableau 
lesrésultats  obtenus  avec  les  graines  suivantes  :  amandes 
douces^  amandes  amer  es  ^  graines  de  ricin  ^  semences  de 
emirge\  pistaches^ graines  de  sésamSy  coques  du  Levant. 

Disons  de  suite  quedans  toutes  ces  graines  nous  avons 
rencontré  du  saccharose. 

Prenons  comme  exemple  les  amandes  douces  : 

2Mt*  d'unandes  douces  pulrérisées  sont  jetées  peu  à  pea  dans  400'~3  d'al- 
cool à  85*  bouillant  ;  on  maintient  l'ébullltion  pendant  1  heure,  on  laisse 
nfroidir  et  Ton  filtre.  Sur  le  filtrat  on  prélèTO  lOO*"»'  que  l'on  soumet 
à  l'érapcration  après  addition  de  quelques  décigrammes  de  carbonate 
decbaoz,  de  façon  à  saturer  les  acides  yégétauxqui  pourraient  interverb 
tir  le  sucre  de  canne.  L'alcool  chassé,  le  résidu  est  étendu  à  100<»>B3|^Yec 
d«l'eao  thjmolée,  et  l'on  en  fait  deux  parts  :  dans  l'une  on  ajoute  Os'^io 
d'ianitioe,  et  dans  les  deux  une  pincée  de  thymol.  Les  deux  flacons 
Mot  mis  à  rétuTe  à  33«  et,  après  un  séjour  de  21  heures,  on  prend  les 
rotations  des  liquides  ainsi  que  leur  pouvoir  réducteur  par  rapport  à  la 
fiqaear  de  Pehiing. 

Si  nom  désignons  par  A  le  liquide  additionné  de  thymol  et  d'inrer- 
tÎDs,  par  B  le  liquide  additionné  simplement  de  thymol,  les  résultats 
obnrrés  sont  les  suivants  : 

Dë%'iation         Sucres  réductears 

A ; — ^•20'  l'=',6l2 

B +  2«18'  0»%048 

Il  l'est  donc  formé  iff',564  de  sucres  réducteurs  (exprimés  en  sucre 
interrerti)  représentant  pour  [ajn  =  —  19«5  une  déviation  de  —  0*^366 
«tofs  que  les  ls',i85  de  saccharose  dont  ils  proviennent  représentent 
■n«  déviation  de  1*59  pour  [ajo  -^  66«6.  Si  notre  solution  contenait  du 
ncchaiote,  la  déviation  polarimé trique,  après  l'action  de  l'invertine, 
dersit  diminuer  d'après  nos  calculs  de  2°35'6  ;  or  l'expérience  a  donné 
vaedéTiation  de  2038'. 

Il  résulte  de  cette  expérience  que  les  amandes  douces 
arrivées  à  maturité  —  c'est-à-dire  avec  une  teneur  en 

{\)  Joum.  de  Pharm,  el  de  Chim.,  6»  série,  t.  XIV,  p.  481.  —  Nous 
nous  étions  antérieurement  familiarisé  avec  cette  méthode  dans  le 
Ubontoire  même  de  M.  Bourquelot. 


—  274  — 

eau  d'environ  5  p.  100  —  contiennent  2«',97  p.  100  de 
saccharose  et  C^^OO  p.  tOO  de  sucres  réducteurs.  Nous' 
nous  sommes  aussi  appliqué  à  isoler  le  saccharose  en 
épuisant  500«^  d'amandes  par  de  l'alcool  à  85*.  L'alcool 
d'épuisemeut  est  évaporé  après  filtration  et  le  résidu  est 
repris  par  l'alcool  absolu.  Après  quelques  jours  de  repos, 
des  cristaux  se  forment  sur  les  parois  du  vase,  on  les 
déiache,  on  les  lave  à  l'alcool  absolu,  on  les  sèche  à  35* 
et  on  les  soumet  aux  essais  suivants  : 

Point  de  fusion  au  bloc  MaqaeQDO..,  ISO". 

Pouvoir  rotaloipe... 4- 66052  (a=2»32',  Z=2,  p  =  l,0785,  ©  =  5ir). 

La  liqueurde  Fehling  n'est  pas  réduite. 
Voici  maintenant  résumés  en  un  tableau  les  difiTérents 
résultats  que  nous  avons  obtenus  : 


DÉSIGNATION   DES  GRAINES 

SACCHABOSB 

p.  100 

8UCRB8 

RÉDUCTBOaS 

P.     100 

Amandes  douces 

2,97 

2.94 
1,06 

3,26 
0,^4 
0,61 

0,(t9 

Amandes  amères 

0,ii 

Ricins 

0,12 

"  Courges 

0.12 

Pistaches 

0,20' 

Sésame 

0,1^ 

Coques  du  Levanl.                 .  ^     ..... 

1,03 

II.  —  Sur  le  rôle  du  saccharose  dans  la  formation 

DE  l'huile. 

Nous  nous  sommes  demandé,  en  outre,  si,  par  des 
dosages  successifs  faits  dans  des  amandes  en  voie  de 
maturation,  il  ne  sérail  pas  possible  de  saisir  quelque» 
relations  entre  l'apparition  des  sucres  réducteurs,  du 
saccharose  et  de  Thuile. 

Les  fruits  nécessaires  ont  été  prélevés  aux  environs 
de  Montpellier  (1),  tous  provenaient  d'un  même  arbw 

(1)  Nous  adressons  ici  nos  bien  sincères  remerciements  à  M.  E.  Co^- 
bemale,  ex-pharmacien  de  la  marine,  qui  a  bien  voulu  nous  envoyer  lef 
fruits  nécessaires  pour  ce  travail. 


■  •■■fc- 


—  275  — 

Il  <c  Amandier  à  la  Dame  ly  ;  les  fruits  de  cette  variété 
it  ane  coque  demi-tendre  et  sont  mûrs  en  juillet. 
:  Ces  fruits  étaient  pesés  sitôt  reçus,  puis  on  détachait 
Imande  du  péricarpe  pour  examiner  ces  deux  parties 
Iparémenl.  Plus  tard,  au  début  de  mai,  le  péricarpe 
entant  deux  parties  nettement  différenciées,  l'une 
bargée  de  chlorophylle  et  l'autre  n'en  contenant  pas^ 
*  les  avons  aussi  séparées  pour  Texamen  analytique. 
Rajouterai  en  effet  qu'en  examinant  au  microscope  une 
ipe  transversale  du  fruit,  on  trouve,  au  point  de  vue 
biologique,  des  différences  très  nettes,  entre  la  partie 
erteet  la  partie  blanche. 

Le  tableau   suivant  résume  les    résultats  obtenus. 

iquantités  des  différents  sucres  sont  rapportées  à  100 

i  fruit  tel  qa'il  m'est  parvenu  aussitôt  après  la  cueil- 

Mte.   Nous  n'avons  pas  cité  séparément  les  résultats 

Ibtenus  avec  le  péricape  blanc  et  le  péricarpe  vert  pour 

pas  compliquer  outre  mesure  le    tableau.  Notons 

limplement  que  la  partie  blanche  s'est  toujours  montrée 

llus  riche  en  sucres  réducteurs  et  en  saccharose. 


Dé«giiaiion 

Poids 

PÉRICARPE 

AMANDE                  H 

des 

moyen 

o 

t 

III 
O    O 

w» 

o 

« 

pruM 

da 

h 

o      g. 

|i 

«'«chtttiUoDa 

fniit 

r 

9    9      • 

... 

60 

•2 

Tiamars... 

0«'60 

0,48 

5,11 

» 

0,00 

5,57 

» 

3atril... 

1,50 

0,70 

2Jl 

i> 

0,33 

2,72 

» 

U    -    ... 

^M 

0,59 

3,00 

i> 

0,43 

2  92 

» 

»    -    ... 

1,5» 

0,67 

3,8» 

» 

» 

3,25 

» 

«"oi»i 

9.9e 

0,81 

3,91 

» 

1,14 

2.80 

u 

Mniti 

12,10 

0^ 

5.67 

B 

1,«9 

2,97 

» 

«juin.... 

11,50 

0,61 

4,90 

» 

l,6-> 

0,92 

traces 

ii  JQin.... 

> 

» 

» 

traces 

0.93 

0,33 

traces 

SjmUeL.. 

10,10 

0,51 

4,61 

0,42 

0  5i 

0,19 

6  97 

S*  juillet  .. 

9,20 

0,T7 

3,95 

0,3U 

0.51 

0,28 

14,35 

!•'  octobre. 

1,65 

» 

» 

3,36 

0,U8 

54,19 

*<  L^examen  des  données  fournies  par  ce    tableau 
montre  que  le  péricarpe  contient  des  proportions  rela- 


—  276  — 

tivement  constantes  de  sucres  réducteurs  et  de  saccha- 
rose pendant  la  maturation. 

Dans  Tamande,  au  contraire,  les  sucres  réducteun 
diminuent  progressivement  au  fur  et  à  mesure  qu'appa- 
raît soit  le  saccharose,  soit  la  matière  grasse. 

Le  saccharose  va  en  augmentant  jusqu'à  Tappari* 
tion  de  l'huile,  puis  on  le  voit  diminuer  peu  à  peu  pour 
remonter  finalement  lorsque  la  formation  de  l'huile  sera 
moins  active. 

Remarquons  enfin  que  le  péricarpe  ne  contient 
jamais  que  des  traces  d'huile. 

Nous  nous  sommes  demandé  toutefois  si  ces  résul- 
tats, rapportés  à  la  matière  sèche,  et  non  plus  à  la 
substance  humide,  ne  prendraient  une  autre  significa- 
tion. C'est  pourquoi  nous  avons  eu  soin  de  déterminer 
pour  chaque  échantillon  le  poids  de  matière  sèche,  en 
employant  comme  moyen  de  dessiccation  le  videsulfu- 
rique.  Nous  donnons  ci-après  parallèlement  les  quan- 
tités de  sucres  réducteurs  et  de  saccharose  calculées 
suivant  les  deux  méthodes  : 


Sucj'es  réducteurs 

Dans  la  matière  hamide,p.  100...      0,92        0,33 
Dans  la  matière  sèche,  p.  100. ..      8,38        2,90 

0,19 
1.18 

0,28 
1,00 

.0,08 
0,08 

Saccharose 

Dans  la  matière  humide,  p.  100. . .      1,65        0,93 
Dans  la  matière  sèche,  p.  100. . .     15,03        8,13 

0,52 
3.20 

0,54 

1,89 

3,36 
3.35 

On  voit  que  les  quantités  des  différents  sucres  ont 
été  en  diminuant,  tant  par  rapport  à  la  matière  humide 
que  par  rapport  à  la  matière  sèche. 

L'ensemble  de  ces  résultats  permet  donc  de  suppo- 
ser qu'il  y  a,  dans  le  péricarpe,  une  formation  ou  un 
afflux  constant  de  sucres  réducteurs  et  de  saccharose  ; 
puis,  que  ces  hydrates  de  carbone  vont  s'accumuler 
dans  la  graine,  où  ils  concourent  à  la  formation  de 
l'huile. 

Il  nous  parait  difficile  d'aller  plus  loin  actuellement 
et  de  dire  quels  sont,  du  saccharose  ou  des  sucres  réduc- 
teurs, les  précurseurs  immédiats  de  Thuile. 


—  277  — 

Dans  un  travail  récent,  Hartwich  et  Ullmann  (1), 
en  étudiant  Tapparition  de  l'huile  dans  les  olives,  en 
même  temps  que  les  variations  quantitatives  des  sucres 
rédacteurs,  ont  conclu  que  l'huile  se  forme  aux  dépens 
du  glucose  ;  mais  cette  conclusion  nous  paraît  d'autant 
plus  prématurée  que  les  auteurs  n'ont  guère  suivi  les 
variations  du  sucre  que  par  des  réactions  de  coloration 
au  microscope  (2). 


Dopage  de  la  digitaline  dans  les  préparations  officinales 
de  digitale  et  de  digitaline  ;  par  M.  Ecalle  [Fin]  (3). 

3*  Dans  la  poudre  de  feuilles  de  digitale  du  com- 
merce : 

20*'  de  poudre  de  feuilles  de  digitale  ont  été  intro- 
duits, dans  un  ballon  ordinaire  de  300  à  350""°^^  de  con- 
tenance, avec  environ  200^"'  d'eau  distillée.  Le  mélange 
a  été  chauffé  au  bain-marie  pendant  au  moins  deux  heu- 
res, en  agitant  fréquemment  et  filtré  dans  un  vase  à 
précipité.  Le  résidu  a  été  repris  par  une  nouvelle 
quantité  de  200''°'^  d'eau  distillée,  chauffé  à  nouveau 
pendant  une  heure  et  filtré. 

Les  deux  liquides  filtrés  ont  été  réunis,  mis  à  évapo- 
rer jusqu'à  réduction  à  environ  150*°'  et  additionnés, 
après  refroidissement,  de  25*°''  de  solution  d'acétate  neu- 
tre de  plomb  au  1/10,  le  mélange  étant  agité  avec 
soin. 

Une  petite  quantité  de  ce  liquide  filtrée  et  traitée  par  le 
sulfate  de  soude  ne  donnant  pas  de  précipité,  nous  en 
avons  conclu  que  nous  n'avions  pas  d*acétate  de  plomb 
en  excès  et  avons  ajouté  une  nouvelle  quantité  de  20""^ 
de  notre  solution. 

Le  précipité  par  le  sulfate  de  soude  ayant  été,  cette 

(1)  ArchUf  d€r  Pharmazie,  t.  CCXL,  fasc.  tf. 

[t,  Laboratoire  de  chimie  biologique  de  la  Faculté  de  médecine  de 
UUc. 

(3)  Jûnm,  de  Pkarm.  et  de  Cfiim.f  t.  XVII,  [6],  n®  du  1»^  mars  1903, 
p.  228. 


—  278  — 

fois,  très  caractéristique,  nous  avons  complété  noire 
liquide  à  200'''°'  et  continué  l'opération  comme  précé» 
demment. 

Nous  avons  obtenu  0^%05362  de  digitaline  pourâfts' 
de  poudre,  soit  28'.684  p.  1000. 

((  Il  sera  donc  nécessaire,  dans  les  dosages  de  la  digi- 
taline dans  les  extraits  et  les  feuilles  de  digitale,  dehra- 
jours  s'assurer,  avant  d'ajouter  le  sulfate  de  soude  au 
premier  filtratum,  que  ce  filtratum  contient  bien  un 
excès  d'acétate  de  plomb.  » 

4^  Dans  des  feuilles  de  digitale,  grossièrement  pulvé* 
risées  par  nous,  mais  provenant  du  commerce,  nous 
avons  trouvé  0«^064625  de  digitaline  pour  20«'  de 
feuilles,  soit  3«%231  p.  1000. 

Ces  différences  de  richesse  en  digitaline  de  la  poudre 
et  des  feuilles  de  digitale  du  commerce  peuvent  s'ex- 
pliquer par  les  expériences  de  Van  Itallie  qui  a  cons- 
taté que  la  partie  parenchymateuse  de  la  feuille  est 
beaucoup  plus  riche  en  glucoside  que  le  pétiole  et  les 
nervures  de  cette  même  feuille. 

Les  feuilles  de  digitale  qui  nous  ont  servi  %  faire 
notre  poudre  ont,  en  effet,  été  soigneusement  mondées^ 
grossièrement  écrasées  entre  les  mains  et  débarrassées 
de  leurs  pétioles  et  de  leurs  nervures. 

Van  Itallie  (1)  a  trouvé  dans  les  feuilles  de  digitale 
des  Vosges,  débarrassées  de  leurs  pétioles,  de  3«*,636à 
S8%772  de  digitaline  p.  1000,  et  seulement  l'^,01  à 
18%51  p.  1000  dans  les  pétioles  et  les  nervures  des 
mêmes  feuilles. 

Les  feuilles  desséchées  de  la  plante  cultivée  ont  don- 
né au  même  auteur  de  le^51  à  3K^86  de  digitaline 
p.  1000. 

Madsen  (2)  a  trouvé  dans  les  feuilles  de  digitale  de 
Norvège  de  2«^',560  à  2»%880  de  digitaline  p.  1000. 

— ^* 

(1)  Van  Itallie.  Pkarm.  Çentralh,,  p.  734,  1897;  d'après  Joum.  de 
Pharm.  et  de  Chim. 

(2)  Apatheker  Zeitung,  p.  787, 1897;  d'après  Uum,  de  Pkarm.  et  de 
Chim2 


—  279  — 

La  moyenne  des  essais  fait  par  Keller  sur  des  feuilles 
de  digitale  a  oscillé  entre  2«%60  et  3«%20  p.  1000;  un 
échaatillon  lui  a  cependant  fourni  un  résultat  maximum 
de  e^^^O  p.  1000. 

D'après  Kiliani,  lessemences  de  digitale^  si  elles  con- 
tienneot  de  la  digitaline  cristallisée,  en  même  temps 
^e  d  autres  glucosides,  n'en  renferment  que  des  traces 
extrêmement  faibles. 

Contrairement  à  l'opinion  de  ce  dernier,  Keller  pré- 
tend que  les  glucosides  contenus  dans  les  semences  de 
la  digitale  sont  absolument  identiques  à  ceux  qui  se 
trouvent  dans  les  feuilles  de  la  même  plante. 

Les  précédents  dosages  ayant  porté  sur  des  préparar- 
tioDs  de  digitale  prises  dans  le  commerce  ou  préparées 
avec  des  feuilles  provenant  du  commerce,  iln'étaitdonc 
pas  possible  d'établir  de  comparaison  sérieuse  entre  les 
différents  résultats  obtenus. 

Nous  avons  alors  préparé  des  teintures  et  des  alcoo- 
latares  avec  des  feuilles  de  digitale  de  première  et  de 
deuxième  années  que  nous  avons  récoltées,  au  mois  de 
mai,  dans  les  bois  de  Meudon-Bel-levue. 

3*  Tableau  comparatif  des  résultats  obtenus  dans  des 
teintures  et  al^oolatures  de  digitale,  récemment  prépa- 
rées par  nous  : 

Alcooîatures 

Préparation  :  Alcoolalares  obtenues  par  macération,  pendant  10  jours, 

im  féûiles  fraichet  de  digitale  dans  partie  égale  en  poids  d'alcool  à  95**. 

Alooolatare 
Résultat!  p.  1000 

Peuilles  de  l**  année 0«%4204 

Pfiilles  de  2*  amée 0<%4888 

Teintures 
Mpuration  :  Teintnres  obtenuos  par  macération,  pendant  fO  jours, 
des  feuilles  de  digitale  séchées  à  Tair  libre,  dans  5  fois  leur  poids  d'al- 
cool à  60». 

Teinture 
RéftoUats  p.  1000 

FeaiUos  de  1^*  année 0«',4400 

Peuilles  de  2*  année 0«'",508* 

Nota.  —  On  remarquera  la faiUedîfiéFe&oederickeB0e 


—  280  — 

en  digitaline  qui  existe  entre  les  alcoolatures  et  les  tem- 
tures. 

6®  Dans  une  alcoolature  de  feuilles  de  digitale,  datant 
de  dix  ans,  et  préparée  par  nous,  par  macération,  dans 
partie  égale  en  poids  d'alcool  à  90°,  des  feuilles  de  digi- 
tale de  deuxième  année  récoltées  un  peu  avant  la  florai- 
son, nous  avons  trouvé  0^^0426  de  digitaline  pour  100*' 
d'alcoolature,  soit08S426  p.  1000. 

7**  Dans  un  extrait  aqueux  de  digitale  du  commerce  : 
2^'^  d'extrait  ont  été  dissous  dans  quantité  suffisante 
d'eau  distillée,  versés  dans  un  ballon  d'environ  200*** 
et  l'opération  continuée  comme  précédemment,  en  ayant 
soin  de  prendre  les  précautions  indiquées,  quant  à  ce 
qui  est  de  la  solution  d'acétate  de  plomb  à  ajouter. 

Nous  avons  obtenu  0«',00806  de  digitaline  pour  2^ 
d'extrait,  soit  08^403  p.  100. 

8®  Dans  un  extrait  alcoolique  de  digitale  de  commerce: 

L'opération  précédente  répétée  sur  l'extrait  alcoolique 
de  digitale  nous  a  donné  O^^Oil  de  digitaline  pour 
28^*^  d'extrait  ou  0^%S5  p.  100. 

9^  Dans  des  granules  de  digitaline  faits  à  la  main: 

100  granules  de  digitaline  au  ^  de  milligramme  ont  été 
délayés  dans  environ  12®"'^  d'eau  distillée,  auxquels  on 
a  ensuite  ajouté  50*^"^  d'alcool  à  90®  pour  dissoudre  la 
digitaline. 

Le  tout  a  été  mis  dans  une  éprouvette  graduée  et  bou- 
chée, puison  a  complété  à  150*^"'  avec  de  l'eau  distillée, 
et  l'opération  continuée  comme  précédemment. 

100  granules  au  -^  de  milligramme  et  préparés  seu- 
lement depuis  une  semaine  ont  donné  0^^,0236  de  digi- 
taline aulieu  de  0ë^'*,025  que,  théoriquement,  ils  devraient 
contenir. 

Le  même  dosage,  effectué  trois  mois  après,  nous  a 
donné  0«%02385  au  lieu  de  0b'-02S. 

Ces  granules  n'ont  donc  subi  aucune  altération^sous 
l'influence  du  temps  et  leur  titrage  peut  être  considéré 
comme  suffisamment  exact. 


r^ 


281  — 


r  KHDans  une  sololion  de  digitaline  faite  dans  un  mé-^ 
bnge  d'alcool,  de  glycérine  et  d'eau. 
i  La  présence  de  la  glycérine  nous  met  ici  en  face  d'une 
ïifficnlté  opératoire  qui  s'est  déjà  présentée  lors  de  nos 
losages  de  l'aconitine  dans  le  même  véhicule. 
1  Ledosage delà  digitaline s'appuyant  surtout  surla  solu- 
Klitédeceglucosidedansle  chloroforme,  il  est  important 
iesavoir  comment  le  chloroforme  se  comporte  vis-à-vis 
le  la  glycérine  contenue  dans  le  véhicule  etdont  on  ne 
Ipeal  se  débarrasser  aussi  facilement  que  de  l'alcool. 
;  Pour  cela,  nous  avons  fait  différents  essais  :  20^'°'  de 
|chloroforme  ont  été  mélangés  dans  une  ampoule  à  robi- 
net avec20*"' de  glycérine  chimiquement  pure  à  30?  et  le 
tout  fortement  agité  à  plusieurs  reprises.  Le  chloroforme 
iécanté  retient  toujours  quelques  traces  de  glycérine, 
suffisantes  pour  empêcher  un  dosage  exact. 

Il  ea  est  de  même  si  on  substitue  l'éther  au  chloro- 
ferme. 

Nous  avons  essayé  de  remédier  à  cet  inconvénient  de 
la  mauière  suivante  :  ^i^^^0  de  notre  solution  de  digi*^ 

laline  au  ^555  ont  été  évaporés  dans  une  capsule  de  verre 

jusqu'à  presque  complète  disparition  de  Talcool  et  addi- 
lioonés,  après  refroidissement,  d'environ  60^™'  d'eau 
distillée,  afin  de  précipiter  la  digitaline. 

Le  tout  a  été  mis  ensuite  dans  une  ampoule  à  robinet 
avec  environ  70  à  SO'^^'de  chloroforme  pour  redissoudre 
ladigitaliue,  onaagité  fortement  (150  à  200  secousses),  et 
laissé  pendant  une  demi-heure  à  déposer.  Le  chloro- 
forme a  alors  été  décanté  et  le  mélange  d'eau  et  de  gly- 
x^rine  repris  deux  autres  fois  par  une  nouvelle  quantité 
de  chloroforme. 

Les  trois  liquides  chloroformiques  réunis  ontété  mis  à 
éviiporer,  au-dessus  de  la  vapeur  d'eau,  dans  une  grande 
capsule  de  verre  et  Tévaporation  complètement  ache- 
vée, le  résidu  a  été  repris  par  2  à  S"^*"'  de  chloroforme. 

Le  chloroforme  décanté  (la  glycérine  restant  s'attache 
aux  parois  de  la  capsule)  est  mis  à  évaporer  à  nouveau 

^«va.  rfe  PWm.  et  4i  Chùn,  6*  siui.  t.  XVII.  (45  mara  1903.)  19 


1 


dt  le  résida  repris  qaatre  autres  fois  par  lamème  quih 
tité  de  chloroforme. 

ie  chloroforme  de  la  dernière  reprise  est  recuBlî 
dans  uae  petite  capsule,  préalablement  tarée,  et  la  cap* 
suie  précédente  lavée,  à  deux  ou  trois  reprises^  a«n 
quelques  gouttes  de  chloroforme  que  Ton  a  soin  d'ajouter 
au  ohloiroforme  de  la  petite  capsule. 

Le  tout  est  mis  à  évaporer  comme  précédenmeiiietp 
févaporation  achevée,  la  capsule  mise  dans  un  deisie^ 
cateur  et  pesée  après  refroidissement. 

J(eus  avons ain»  obtenu  •^,0141  de  digitaline  aa  lien 

L'opération^  recommencée  avec  21<%50  de  solution 
nous  a  ésmné  0b%022.  de  digitaline  au  lieu  de  O*^,0il5. 

Enfin,  une  troisième  opération,  faite  sur  IS^'^SI 
d'une  solution  datant  de  cinq  mois,  nous  a  donaéO*',01tt 
ded%ilaline  au  lieu  de  0>*,0I8S. 

Le  temps  n'a  donc  aucune  influence  sur  la  digitalim 
en  eolution  dans  ua  mélange  d'alcool,  de  (^ycérinc  et 
d'eau»,  but  de  ces  dernières  recherches. 

Conclusions.  —    Par  ce    procédé  de  dosage  de  lai 
digitaline  donné  par  Keller,  il  est  donc  très  possible, 
snrtout  en  lui  faisant  subir  les  quelques  modificationf 
que  nous  avons  adoptées,  de  doser  )a  digitaline  dans  les 
différentes  préparations  pharmaceutiques  de  la  digitale. 

Etant  donnée  la  grande  activité  de  ces  préparations 
et  eu  égard  aux  diverses  causes  qui  peuvent  influer  sur 
leur  valeur,  âge  de  la  plante,  lieu  et  moment  de  la 
iécolte,  épuisement  plus  ou  moins  complet  de  la  partie 
employée,  il  y  a  lieu  de  se  demander  si,  sans  se  con- 
tenter d^unifier  les  modes  de  préparation,  précaution 
souvent  insuffisante  pour  donner  des  produits  à  action 
constante,  il  ne  serait  pas  préférable  d'unifier  complè- 
tement les  préparations  officinales  de  digitale  en  fixant 
un  titre  de  digitaline  pour  ces  diverses  préparations. 

On  pourrait,  par  exemple,  adopter  les  titres  sni- 
vants  : 

f  Pour  raîcoolature  ou  la  teinture  de  digitale,  0«',25 


—  M3  — 

èe  digitaline  p.  iOOO  (chaque  centimètre  cube  corres- 
pondant à  -^  de  milligramme  de  digitaline). 

2*  Pour  la  poudre  de  feuilles  de  digilale,  2<^%50  p.  1000 
(an  gramme  de  poudre  correspondant  à  2*^^  et  demi  de 
digitaline). 

3*  Un  extrait  alcoolique  de  digitale  ramené  au  titre 
aaique  de  O^.SO  p.  106  (un  gramme  d'extrait  corres* 
pottdant  à  5"*'  de  digitaline). 

4*  Une  solution  à  un  gramme  pour  1000. 

5*  Des  granules  au  —  ou  au  qy  de  milligramme. 

La  solution  &u  ^  se  trouvant  dosée  par  le  seul  fait 
de  sa  préparaiion,  le  point  important  est  l'emploi  d'un 
Tébicttle  de  densité  constante  et  se  rapprochant  le 
plas  possible  de  la  densité  de  l'eau  distillée  et  dont  la 
goutte,  au  compte-gouttes  calibré,  correspondrait  à  un 
poids  fixe,  bien  déterminé. 

Le  mélange  suivant  répond  assez  exactement  à  ce 
juste  desideratum  :  sa  densité  est  sensiblement  la  même 
que  celle  de  l'eau  distillée  et  il  donne,  au  compte- 
goattes  calibré,  à  peu  près  exactement  50  gouttes  au 
gramme. 

Ea  volumes  En  poids 

Alcool  à93«  (D.  0,820) 528'»^  433»' 

Qljcérine  omraiquement  pure  à  30* 

(I>.  1,210) 280  355 

Bau  disUUôo  q.  5.  p.  1000 212  212 

1,020««5  1,000»' 

On  fait  dissMidre  la  digitaline  dans  l'alcool^  on  ajoute 
la  i^yeérine  et  enfin  Teau  distillée.  Il  faut  avoir  soin, 
lorsqu'on  opère  en  volumes,  de  tenir  compte  de  la  con- 
(action  des  liquides* 

Pour  les  granules,  la  bonne  préparation  peut  tenir 
lieu  de  titrage. 

Cependant,  pour  la  solution  et  pour  les  granules,  le 
titrage  peut  encore  devenir  une  garantie  d'exactitude, 
lorsque  le  pharmacien  ne  peut  faire  lui-même  ces 
préparations  ou  qu'il  veut  s'assurer  de  leur  bonne 
conservation. 


—  Î84  — 


Sur  la  présence  du  glucose  dans  le  liquide  cépkalora^ 
ehidien;  par  MM.  L.  Grimbert  et  V.  Coulaud. 

Les  auteurs  sont  d'accord  pour  admettre  dans  le 
liquide  céphalo-rachidien  de  rhomme  la  présence  d*un 
corps  réducteur  que  les  uns  ont  attribué  sans  preuves 
au  glucose,  et  d'autres  à  la  pyrocatéchine.  Les  expé- 
riences décisives  de  Guerbet(l)  ont  montré  que  Thypo- 
thèse  de  Texistence  de  ce  dernier  corps  devait  être 
rejetée. 

Dans  le  but  de  déterminer  la  nature  de  la  substance 
réductrice,  nous  avons  soumis  à  Tépreuve  de  la  phényl- 
hydrazine  un  grand  nombre  de  liquides  céphalo-rachi- 
diens provenant  soit  du  service  de  M.  Widal,  soit  de 
l'hôpital  Broca,  et  n'appartenant  pas  à  des  glucosu- 
riques.  Nos  échantillons  étaient  préalablement  déféqués 
à  l'aide  du  réactif  de  Patein  et  en  suivant  la  technique 
publiée  par  cet  auteur  (2). 

Dans  19  cas  sur  22,  nous  avons  obtenu  une  osazone 
se  formant  le  plus  souvent  par  refroidissement.  Cette 
osazone  présentait  deux  formes  cristallines  assez  dis- 
tinctes :  petits  faisceaux  en  aiguilles  analogues  à  ceux 
que  Ton  obtient  dans  des  solutions  de  glucose  étendues, 
ou  bien  longs  cristaux  flexueux  partant  d'un  centre 
commun  et  donnant  à  la  préparation  comme  un  aspect 
chevelu.  Ayant  réuni  à  part  l'osazone  provenant  de 
plusieurs  échantillons  offrant  cette  dernière  particula- 
rité, lions  l'avons  soumise,  après  dessiccation  et  purifica- 
tion au  benzène,  à  l'action  de  l'eau  chaude,  de  Talcooi 
amylique  à  froid  et  de  l'acétone  étendue.  Elle  est  restée 
ijDSoluble  dans  ces  divers  réactifs.  Enfin,  desséchée  à 
400"*,  nous  avons  déterminé  son  point  de  fusion  au  bloe 
de  Maquenne  par  la  méthode  de  la  fusion  instantanée 

<ie  Bertrand,  en  opérant  parallèlement  avec  une  gluco- 

—  1 

(1)  QuuBBT.  Sur  la  com^sttion  du  liquide  céphalo-rachidian.  Journal 
de  Pharmacie  et  de  Chimie^  [6],  X,  p.  59,  1899. 

(2)  G.  Patbin.  ibid.,  [6],  XVII,  p.  5, 1903. 


r 


^  ■^■f 


sBioae  pure,  et  nous  avons  obtenu  le  point  de  fusion 
de229*-234'. 

Enfin,  dissoute  à  chaud  dans  une  petite  quantité 
d'alcool  à  60"*,  elle  a  laissé  par  refroidissement  se  dépo- 
ser des  cristaux  en  branches  de  genêt,  caractéristiques 
de  la  glucosazone. 

La  substance  réductrice  de  nos  liquides  céphalo- 
rachidiens  est  donc  bien  du  glucose. 


Sur  le  nrop  de  Gihert  au  quinquina.  Incompatibilité  ; 
par  M.  M.  A.  Astrlg,  chargé  des  fonctions  d'agrégé^  et 
J.  Robert,  pharmacien  de  1"  classe. 

Il  arrive  fréquemment  de  constater  çà  et  là,  dans  la 
pratique  pharmaceutique  journalière,  d'assez  nom- 
breuses incompatibilités  médicamenteuses.  Tantôt  ces 
incompatibilités  n*ont  que  peu  d'importance  au  point 
de  vue  thérapeutique  ;  la  préparation  est-elle  trouble, 
par  exemple,  on  met  une  étiquette  «  Agiter  )),  et  puis 
tout  est  dit.  Tantôt,  au  contraire,  les  propriétés  des 
corps  en  présence  sont  tellement  modifiées  que  Pacti- 
vité  de  la  préparation  est  bien  différente  de  ce  que  le 
médecin  avait  prévu  ;  il  est  alors  du  devoir  du  pharma- 
cien de  prévenir  ce  dernier,  avant  d'exécuter  la  prépa- 
ration. 

Une  étude  ultérieure,  plus  complète,  faite  par  Tun  de 
DOQs  sur  les  incompatibilités  en  général^  et  celles  des  pré^ 
varations  de  quinquina  en  particulier^  indiquera  avec 
détail  la  conduite  à  tenir  par  le  pharmacien,  en  présence 
des  incompatibilités  anodines,  dangereuses  pour  le  pré- 
parateur, pour  le  malade,  etc.  Nous  désirons  simple- 
ment, aujourd'hui  appeler  l'attention  des  pharmaciens 
et  médecins  sur  une  association  médicamenteuse 
résultant,  comme  tant  d'autres,  de  Tabus  immo- 
déré des  changements  dans  les  formules  officinales 
et  constituant  des  préparations,  tout  à  fait  irration- 
nelles. 


—  tt6  — 

f  ^  \]n  de  nos  confrères  a  eu  il  y  a  quelque  temps  à 
exécuter  rordonnance  suivante  : 

sirop  de  Gibert SW»' 

(Efceoiplacer  le  sirop  simple  par  le  sirop  de  quinquina.) 

•  D^  X..- 

2**  Un  journal  médical  (1)  (l'"^  janvier  1899)  a  publié 
la  formule  : 

Sirop  de  Gibert  ou  potion  mercurielle  iodurée, 

Biiodure  d'hydrargyre 0**30 

iodure  de  potassium « 30 

Eaa  distilMe !50 

8n»p  ûe.  qmnqpmm J 490 

Deux  cuillerées  5  soupe,  etc. 

Outre  que  pour  Tauteur  de  cette  dernière  prescrip- 
tion, potion  et  sirop  semblent  être  synonymes^  la  for- 
mule donnée  s'écarte  légèrement,  il  faut  bien  le  dire, 
de  celle  du  sirop  de  Gibert  habituel  (2).  Mais  ces 
ceiaarqu^  préalables  n'ont,  en  somme,  que  peu 
d'importance. 

Autrement  grafves  sont  les  observations  suggérées  par 
l'union  fantaisiste  du  biiodure  de  mercure  ioduré  et  du 
sirop  de  quinquina.  Le  premier  de  ces  corps,  réaiîlif 
général  des  alcaloïdes  (Valser),  donne,  avec  le  sirop  de 
qmnquina  officinal  obtenu  d'après  le  procédé  du  Codex 
(au  moyen  du  quinquina  calisaya),  une  préparation 
blanc  jaunâtre  sale,  d'aspect  peu  engageant  ;  et  cela, 
surtout  à  cause  de  la  précipitation  des  alcaloïdes  da 
quinquina  à  l'état  d'iodomercurates. 

Or,  ce  précipité  est  insoluble  dans  les  acidea  faibles 
^tarlrique,  citrique,  etc.,)  de  m.6me  que  dans  l'acide 
chlorhydrique  dilué;  il  a  donc  fort  peu  de  chance  de  se 

{i)' Quinzaine  médicale,  £899^. 

(2]  Sirop  de  Gibert  (Soubeiran  et  Regnaiild),t.  Il,  p.  785  : 

Biiodure  de  mercure 1*^ 

lodare  de  potassium 50 

Sâu  distillée 50 

Sirop  simple,  q.  s.  pour  obtenir 2000 


r 


£smmàre  dira»  l'estomac  du  malade,  ei  par  suite, 
l'action  spécifique  des  detix  comipcffants  du  mâangE:  ert 
«Budérablement  amoifidfie. 

Ba  ae  tenant  cocapte  f  ae  da  prodait  le  plk»  aetii, 
^eit-à-dire  du  biiadore  de  mercure,  od  conçoit  que^  la 
ipintité  de  ce  corps,  laetaiit  en  aol-ation,  varie  «veerta 
nàttmt  du  sirop  de  qainqaiiia  en  alcaloïdes  :  plus 
eelle-ci  est  grande,  plus  abondante  est  la  Ibrmatioi^dk 
fridptté. 

De  sorte  que  neos  arrivons  à  cette  conclusion  aassE 
ounease  et  inattendue  ^  laquelle  n'ont  certainsmant 
pai  songé  les  aoteora  des  formules  citées^  :  non  sauli^ 
aieat  le  sirop  de  Gibert  au  quinquina  ciiange  d'aspast 
d'uae  pharmacie  à  l'autre,  ik  cause  des  divecsea  qua»- 
lilé^  eotamerciales  d'écorces  de  quinquina  employées 
(bas  la  pratique,  mais  da  plus,  un  aîrop  de  quinquina 
méHiocre,  panvre  en  alcaluides^  donne  un>  prodniA 
final  iodomercuré  plus  actif  qu'un  sirop  scrupuleuse- 
ment préparé  d'après  le  formulaire  légal. 

N'esUil  pas  possible  d^obtenir,  grâce  à  un  intermède 
approprié,  un  sirop  de  Gibert  au  quinquina  limpide? 
Aatremeot  dit,  le  précipité  aleale'idique  peut-il  ttre 
ivité  aa  moins  en  partie  ?  Il  résulte  de  nos  essais  q^ 
l'alcool  et  la  glycérine;,  dans  certaines  proportions, 
ttnpèchent  cette  formation.  iûO'''  de  sirop  de  quinquina 
^Codex,  auxquels  onajoute  environ  1S><'  d'alcool  à 911^^ 
<ni  40*'  de  glycérine.,,  ne  donnent  pas  de  précipité,  sen- 
sible, par  addition  de  la  solution  de  biiodare  iodurtf. 
^ft  ces  quantités  n'oat  rien  d'absolu,  précisément 
H'ceque,  ainsi  que  nous  l'avons  rappelé  plus  haut^las 
s^n>96  de  quinquina  des  pharmacies  peuvent  avoir  ane 
tcneir  variable  en  alcaloïdes.  Ainsi,  5  p.  iOO.-  d'alcMrl 
^  8b(&  pour  empècber  la  précipitation  dans.  un<  sicop 
obtenaavec  un  extrait  fluide  du  commerce. 

Kntout  cas,,  nous  ne  pensoois  pas  que  le  pharmacien 
Fausse,  de  son  chef,  substituer  au  sirop  de  quinquina  une 
^  relativement  considérable  d'alcool  ou  dé  glycérfne^ 
^8  en  référer  à  l'auteur  de  l'ordonnance.  D'ailleart, 


—  888  — 

les  si]*ops  ainsi  obtenus  limpides  précipitent  à  nouveii 
lorsqu'on  les  étend  de  2  ou  3  volumes  d'eau. 

La  conclusion  pratique  à  retenir  de  tout  ce  qui  pré* 
cède,  c'est  que  le  sirop  de  Gibert  préparé  avec  le  sirop 
de  quinquina  officinal  perd  certainement  de  ses  pro- 
priétés thérapeutiques.  Cette  association  doit,  à  notre 
avis,  être  évitée.  D'autres  expériences  en  cours  éten- 
dront bientôt  ces.  observations. 

Nous  ne  verrions  pas  d'inconvénient  à  substituer,  ainsi 
que!  l'a  proposé  M.  Vigier,  le  sirop  de  café  au  sirop 
simple.  Le  sirop  de  Gibert  modifié  de  cette  façon  pos- 
sède, d'après  Fauteur,  un  goût  agréable,  ne  provoque 
pas  de  troubles  digestifs  et  se  conserve  très  bien.  En 
tout  cas,  il  est  d'une  limpidité  parfaite  :  la  caféine,  en 
effet,  ne  précipite,  en  solution  aqueuse,  par  le  biiodare 
de  mercure  ioduré,  qu'en  présence  d'acide  chJorhy- 
drique  et  en  liqueur  suffisamment  concentrée. 


REVDES 

Dosage  de  la  dureté  des  eaux  au  moyen  d'une  boIu* 
tion  aqueuse  de  savon;  par  M.  Gawalowski  (1).  — 
L'auteur  propose  de  remplacer  dans  l'hydrotimétrie  la 
solution  alcoolique  de  savon  généralement  employée, 
par  une  solution  aqueuse  d'oléate  banque  de  soude. 
L'oléate  neutre  de  soude  se  dissout  dans  une  petite 
quantité  d'eau  ;  mais  si  on  étend  cette  solution,  il  se 
précipite  des  particules  extrêmement  fines  d^m  oléate 
acide,  tandis  qu'un  oléate  basique  reste  en  solution;  il 
est  facile  de  séparer  l'oléate  acide  qui  cause  l'opales- 
cence du  liquide  par  agitation  avec  du  papier  à  filtrer 
très  divisé,  suivie  de  filtrations  sur  du  coton  hydrophile. 

La  liqueur  aqueuse  d'oléate  basique  donne  une  mousse 
plus  persistante  que  celle  obtenue  avec  les  solutions 

(1)  Tilrimelrische  HârtbesUtnmung  in  Trink  und  Nutzwcuser  mUlelst 
wâsseriger  Seifenlâsung  {ZeiUchrifl  fur  analytische  Chemie,  1901 
p.  7i8). 


r 


alcooKqnes  de  savon,  ca|*  il  n'y  a  pas  dans  la  bouteille 
hydrotimétriqne  de  vapeurs  d'alcool  qui  font  rapidement 
tomber  la  mousse.  De  plus,  elle  ne  varie  pas  de  titre, 
car  il  n'y  a  pas  de  perte  d'alcool  par  évaporation.  Elle 
se  conserve  parfaitement  dans  des  fioles  de  couleur 
verte. 

On  peut  préparer  la  liqueur  hydrotimétrique  soit 
avec  de  Toléate  de  soude  pur,  soit  avec  le  savon  de 
coco  qoi  est  parfaitement  blianc  et  neutre.  On  découpe 
le  savon  en  fines  lanières  qu'on  fait  macérer  avec  40  ou 
SO  fois  son  poids  d'eau  et  on  décante  la  partie  claire. 

Cette  solution  de  savon  est  titrée  au  moyen  d'une 
solution  de  chlorure  de  calcium  contenant  0,0012  de 
chaux  (GaO)  par  centimètre  cube;  on  la  dilue  de  façon 
cpie  l*"*  de  liqueur  hydrotimétrique  corresponde  à  1'"* 
de  solution  calcique. 

L'addition  d'une  petite  quantité  de  solution  de  carmin 
k  l'eau  à  titrer  facilite  la  fin  de  l'opération,  car  la  cou- 
leur blanche  de  la  mousse  se  voit  facilement  au-dessus 
du  liquide  coloré  en  rose,  de  sorte  qu'on  aperçoit  la 
plus  faible  épaisseur  de  mousse  ;  on  doit  opérer  dans 
des  fioles  de  couleur  vert  pâle  et  placées  au-dessus 
d'une  surface  blanche. 

L'auteur  propose  des  flacons  de  200^'*^  environ  de 
capacité  et  portant  4  divisions  correspondant  à  25^°^% 
50*"',  75*""',  lOO*"';  suivant  la  dureté  de  l'eau  essayée, 
on  opère  sur  un  volume  plus  ou  moins  grand.  Il  propose 
également  une  burette  spéciale  dont  le  bouchon  ajusté 
à  l'émeri  peut  servir  soit  à  verser  la  liqueur  de  savon, 
soit  à  fermer  l'orifice  de  la  burette. 

H.  C. 

Sur  l'iodométrie  des  phosphites,  hypophosphitea  et 
liypophoBphates  ;  par  MM.  E.  Rupp  et  A.  Fjnck  (i).  — 

l*"  Pkosphites.  —  L'iode  ne  réagit  que  très  lentement 
sur  Tacide  phosphoreux  ou  les  phosphites.  En  présence 

(1)  tkrichUd.  d.  chem.  GtstlL,  XXXV,  p.  3691,  {^02  —  et  Archiv 
der  rharmazie,  CCXL,  p.  663,  1902. 


—  290  — 

du  bicarbonate  de  soude,  roxydation  est  beaaooof  phis 
rapide  et  quantitative;  de  ] à  an  procédé  de  dosage]» | 
l'iode  basé  sur  la  réaction  suivante  : . 

PO«fl«  + 1«  +  H«0  «=  PO«H«  +  2HI. 

Mode  opératoire.  —  Le  produit  à  doser,  pris  en  quan- 
tité convenable  (0«',10  à  0^*^,20),  est  dissous  dans  Fean, 
additionné  de  0,50  à  1,50  de  bicarbonate  de  soude  et 

N 
d*ini  grand  excès  de  9olat&Q  j^  d'iode.  Le  tout,  placé 

dans   un   flacon  bouché  à    Téméri,    est    laissé    en 

contact   à    l'abri    de    la     lumière   directe     pendant 

2  heures.  L'excès  d^iode  est  ensuite  titré  avec  la  sola- 

N 
tion  T^  d'byposuUite  de  sodium. 

Le  trichlorure  et  le  tribromure  de  phosphore  sont  sus- 
ceptibles du  même  dosage. 

2*  Hypopkosphites.  —  Les  hypophosphiCes,  contrai- 
rement aux  p  h  osphites,  ne  sont  oxydés  par  l'iode  qu'en 
milieu  acidifié  par  un  acide  minéral;  dans  ces  condi- 
tions, Poxydation  va  jusqu'au  terme  phosphite: 

HSO  +  P02H3;+  21  =  F03H»  +  2HI. 

Ce  terme  est  cependant  légèrement  dépassé,  les  phos- 
phites  réagissant  un  peu  sur  Tiode  en  milieu  acide.  Si 
alors  on  rend  le  milieu  alcalin  par  un  petit  excès  de 
bicai-bonate,  l'oxydation  par  l'iode  va  jusqu'aux  phof- 
phates. 

Mode  opératoire.  —  Dans  un  vase  bouché  à  rémeri* 
on  met  une  prise  d'essai  de  0*^,40  environ  d*bypopho»> 
pbite,  on   ajoute  5^'  d'acide  sulfurique  dilué  à  i/KK 

N 
puis  un   excès   de  solution    r^   d'iode.  Après  42  à 

15  heures  de  repos  dans  un  endroit  scmibre  à  la  tem- 
pérature de  Tété,  on  titre  l'iode  en  excès.  On  safnre 
ensuite  la  liqueur  par  du  bicarbonate  de  soude,  dont 
on  ajoute  un  excès  (0«',56  à  l'**  environ),  puis  un  excès 

N 
de  solution  7^.  d'iode^  et  on  titre  après  2  beuiesde 
10 


mftv 


ipos.  Od  a}oate  les  deiix  quanthés  d'iode  alksorbé 
lu»  le  1**  et  le  2*  dosage,  et  on  calcule  la  qnantîlé 
niypoqphoflf^te  d's4)rèaréquation  : 

PO«H«  +  41  +  21ï«0  =  PCHH»  +  4m. 

Bjfpaphûsphatêè.    —  L'acide  hypaphosphorique  est 

WDsidéré   comme  formé   par    la  combinaison  d'une 

Bolécnle  d* acide  phosphoreux  et  d'une  molécule  d'acide 

ftiiOBpborîque.    D'après  l'auteur,  rébullition  avec  J9CI 

k  dédouble,  et  le  dosage  est  ramené  à  celui  de  l'acide 

phosphoreux. 

I  llûde  opératoire,    —  Une    prise    d'essai  de    0*^,20 

lliypophosphate    est  bouilli    1  heure  avec   iO^'^HGl 

l23p.  100.  Après  refroidissement,  on  neutralise  par  le 

licarbonate  de  soude  et  on  continue  comme  pour  les 

iphosphites. 

J.  B. 

I  Ooiige  étt  giycocolle  dans  les  proéaks  de  Thydrolyse 

^  attraflûnoïdes;  par  M.  Emile  Fischer  (1).  —  Dans 

l'action  des  acides  ssr  les  albuminoïdes,  c'est^à-dine 

jAuif  Thyàrolyse  de  ees  substances,  il  se  forme,  eatre 

intres  produits,  des  acides  moitoamidés  et  des  acides 

l^kaoïidés;  tandis  que   pour  ees  derniers  (lysine,  par 

I  exemple)  on  connaît  des  procédés  de  séparation  suffi- 

Ittmmeot  exacts,  il  n'en  est  pas^de  même  pour  les  dé- 

mes  moQoamidés  et  spécialement  pour  le  giycocolle. 

H.  Fischer  propose  pour  ce  dernier  corps  le  procédé 

imvant  qui  Jui  a  permis  d'isoler  et  d'évaluer  approxi- 

■ttàvement  le  giycocolle;  il  a  déjà  été  appliqué  daos 

n  certain  nombre  de  cas  (hydrolyse  de  la  gélatine,  de 

'ela  Ebroine,  etc.)  et  les  résultats  ont  été  satisfaisants. 

€e procédé  n'est  qu'une  partie  de  la  méthode  générale 

donnée  par  M.  Fischer  pour  la  séparation  des  acides 

MBoamidés  résutfant  de  l'hydrolyse  des  albumines  (2). 

Wow  rappellerons  que  dans  cette  méthode  M.  Fischer 

\^^M»chrifl  fur   Phyiiologischê  Chemie,  t.  XXXV,   p.  229.  Voir 

«ww  t.  XXXV,  p.  10;  —  t,  xxxin,  p.  m. 

91  Voir  Jottm.  de  Pharm.,  6*  série,  ^  XVI,  p.  265. 

I 


transforme  les  acides  monoamidés   en  chlorhyi 
d'éthers  éthyliques,  met  les  éthers  en  liberté  par 
alcali  et  les  sépare  par  distillation  fractionnée 
pression  très  faible.  Mais  avant  de  procéder  à  la  di 
position  des  chlorhydrates  M.  Fischer  isole  le  chloi 
drate  de  Télher  du  glycocolle  eh  maintenant  queli 
temps  à  basse  température  la  solution  alcoolique 
chlorhydrates. 

Prenons  par  exemple  Thydrolyse  de  la  gélatii 
hydrolyse  dans  laquelle  il  se  forme  une  proportii 
assez  forte  de  glycocolle. 

1^  de  gélatine  est  chauffé  six  heures  an  réfrigérant 
reflux  avec  3'**  d'acide  chlorhydrique  (D=  1,19),  puis 
tout  est  évaporé  dans  le  vide  jusqu'à  consistance 
pense  ;  on  ajoute  alors  3"^  d'alcool  absolu  et  dans 
dissolution  on  fait  passer  un  courant  rapide  de 
chlorhydrique  ;  sous  l'influence  de  l'acide  chlorhydriqi 
il  y  a  d'abord  éthérification  des  acides  monoamidéli 
puis  transformation  en  chlorhydrates  :  le  glycocolk 
par  exemple,  donne  C4PC0*-CH*AzH»HCl. 

La  liqueur  alcoolique  maintenue  quarante-huit  heorej 
dans  une  glacière  laisse  déposer  des  cristaux  de  cUoi 
rhydrate  d'éther  glycocollique  peu  soluble  à  froid:* 
autres  chlorhydrates  restent  en  solution. 

La  plus  grande  partie  du  glycocolle  se  dépose  som 
cette  forme;  cependant  une  partie  du  chlorhydrate  resit^ 
en  solution  grâce  à  la  petite  quantité  d'eau  qui  reste 
dans  la  liqueur  ;  c'est  pourquoi  il  est  bon  de  recommen- 
cer plusieurs  fois  les  mêmes  opérations  en  évaporaot 
dans  le  vide  la  solution  alcoolique»  redissolvanl  dans 
Palcool  absolu,  traitant  par  un  courant  de  gaz  chlorby* 
drique  et  faisant  cristalliser  dans  la  glace;  on  obtient 
dans  ces  conditions  la  presque  totalité  du  glycocolle. 

Avec  du  glycocolle  pur,  M.  Fischer  a  pu  isoler 
95  p.  100  delà  proportion  introduite.  Dans  les  mélang;^ 
d'acides  monoamidés,  la  proportion  de  glycocolle  isolée 
est  plus  faible  et  on  retrouve  une  petite  quantité  de  ce 
corps  dans  les  séparations  ultérieures. 


—  293  — 

Pour  juger  du  degré  d'exactitude,  M.  Fischer  a  ajouté 

poids  donné  de  giycocolie  aux  produits  d'une  hydro- 

de  caséine,  albumine  avec  laquelle  il  ne  se  forine 

des  traces  de  giycocolie;  en  appliquant  la  méthode 

mée  ci-dessus,  il  n*a  retrouvé  que  78,5  p.  100  du 

fcocolle  introduit.  Mais  c'est  là  un  cas  particulier  et 

Eralement  la  proportion  isolée  est  bien  plus  élevée. 

H.  C. 

Contenu  en  giycocolie  des  gélatoses  ;  par  M.  L£vëme(1). 

^L'auteur  s'est  proposé  dans  ce  travail  de  déterminer 
la  méthode  indiquée  par  M.  Fischer  pour  le  dosage 
giycocolie  dans  les  produits  d'hydrolyse  des  albn- 
les  (2)  donnait  des  résultats  exacts  dans  le  cas  de  la 
ine  et  des  gélatoses,  produits  obtenus  dans  Taction 
ferments  digestifs  sur  la  gélatine. 
Poar  cela  il  a  séparé  le  giycocolie  dans  les  produits 
Thydrolyse  de  50''  de  gélatine,  et  dans  les  eaux  mères 
De  donnaient  plus  de  cristaux  de  chlorhydrate 
éther  glycocollique  il  a  dissous  8''^,5  de  giycocolie  : 
e  séparation  effectuée  par  la  méthode  de  Fischer  lui 

Ipennis  de  retrouver  91,64  p.  100  du  giycocolie  intro- 

hit  Les  résultats  sont  donc  plus  exacts  que  dans  le 

cas  de  la  caséine. 
Il  a  dosé  ensuite  le  giycocolie  dans  les  gélatoses  obte- 

Mes  par  l'action  de  la  pepsine,  de  la  trypsine  ou  de  la 

ftpaîne  sur  la  gélatine.  Les  produits  des  digestions 

effectuées  à  la  manière  ordinaire  sont  d'abord  séparés 

€11  deux  portions  au  moyen  de  précipitations  fraction 

nfcs  par  le  sulfate  d'ammoniaque  : 

I    i'  Les  protogélatoses  précipitent  d'abord  par  le  sul- 

I  fale  d*ammoniaque  ; 
^  Les  deuterogélatoscs  sont  isolées  des  eaux  mères 

des  précédentes  par  addition  de  sulfate  d'ammoniaque 

à  saturation. 
Les  gélatoses  sont  purifiées  comme  d'habitude  par 

(i)  ZeiUehrifl  fur  phynol.  Ckem.,  t.  XXXVII,  p,  8i. 

(S)  Voir  Jaum.  de  Phtwm,^  même  numéro,  article  précèdent. 


(Kalyse,  rediwotutioa  dans  l'eau  et  précipitatian 
Vaicool. 

Gbacune  des  giéfattosea  obtennaa  est  hydrolysée 
TacMe  ctilorhydriqHe  et  dans  les  produits  d'bydn>lji 
on  dose  le  glycocoUe  par  la  méthode  de  Fiseber. 

Le  tablera  suivaat  résume  les  résultats  obt 


en  glrcoeoUe 
p.  100 

aéiailne 16^ 

ProtogAlatose  pepsique. . .  • fS,3$ 

—  trypatque f7,*l 

^           |Mpaïq|ie 2Û,S9 

^       DenterogéUtOM  pepsique 19,M 

—  trypsiquo 20,tf 

—  papaS^oe ^. .       i9,3S 

Les  gélatoses  sont  donc  plus  riches  en  glycoco 
que  la  gélatine.  Les  écarts  obtenus  avec  les  protogât 
toses  sont  dus  aux  dliTérences  des  durées  de  digestion 

H.  C. 

Sur  qoelqms  éfliera  de  giycocoUe  BfritHBftituéB  avec 
menthol  et  le  boniéol;  par  MM.  EiNHORNet  Jahn  (1) 
Les  auteurs  se  sont  proposé  de  préparer  des  dérivés  d 
menthol  et  du  boniéol,  soiubles  dans  Teau,  propriA 
manquant  à  tous  les  composés  mentholiques  proposa 
jusqu'ici  en  tant  que  médicaments.  Pour  cela  ils  ont 
étudié  des  corps  analogues  au  jfujasttnol  (2)  et  dans  les- 
quels le  gaîacol  e£rt  remplacé  seit  par  le  menihol,  soii 
par  le  bornéol.  Les  principes  basiques  ainsi  obienas  for- 
ment avec  l'acide  chlorhydrique  des  chlorhyrlTaic» 
soiubles, 

Ether  menthyliqme  du  diéthylglycocvlle.  —  La  prépara- 
lion  de  ce  corps  repose  sur  les  mêmes  réactions  qti« 
celle  du  gujasanol.  Le  menthol  ou  alcool  menthyli^iuc 
C**H"0,  chauffé  avec  l'acide  monochloracétique,enpr^ 
sence  d'acide  sulfurique,  donne  un  élher  de  formal<s 

(1)  Ueber  tubstiluierte  Glykokollester  daa  Menthols  and  Boiaooli. 
Archiv  der  Phartnazie,  190t,  p.  644. 

(2)  Voir  Jûurttal  de  Pharmacie,  6*  airie,  t.  XYU,  p.  174. 


I 


i 


C'*H'*0-C0-CE[''C1;  eet  aher  dérivé  de  Vacide  numo- 
ehloracétîfiie  se  combine  à  la  diéthylaminc  pour 
ioBiier  l'éUier  menthyliqae  da  diéthylglyeocolle,  éther 
ayant  pour  formule  C*'H**0-CO-CH*  .\z(C*HV;  cet 
éther  possède  des  propriétés  bafiiqaes  et  forme  avec 
l'aeide  chlorhydrîqiie  oa  sel  cristallisé  en  aiguilles  blan- 
ches fastUes  à  108^,  soluble  dans  Teaa.  Il  exerce^  sur- 
tovt  en  injeelions  intraveinettses,  ime  action  très  mar- 
quée sur  le  coeur  et  sur  le  rein. 

Ether  bomylique  du  diétkylglycocolle,  C*^H*^0-CO- 
CVAi(€'Il^)\  —  La  préparatioQ  eet  identique  à  celle  du 
dérivé  précédent  ;  cet  éther  forme  des  sels  avec  Facide 
chlorhydrique,  Tacide  citrique;  ces  sels  ne  sont  pas 
toxiques  et  possèdent  une  action  physiologique  plutôt 
inverse  de  celle  du  camphre. 

Ether  mentkylique  et  éther  borrtylique  eu  camphorylgly^ 

cocotte.  —  Ces  corps  sont  obtenus  dans   Taction  de 

ramidocamphre  C**H**0-Azfl*  sur  les  éthers   mono- 

cbloracétiques  du  menthol  et  du  bornéol.  Ils  forment 

des  chlorhydrates  so lubies  dans  Falcool,  très  peu  solu- 

blesdansUeun.  Le  dériTédu  menthol  est  un  poison  du 

sang,  celui  du  bornéol  est  pour  ainsi  dire  dénué  de 

propriétés  physiologiques. 

H.  G. 

Huile  de  coton  se  figeant  difficilement  (  Winter  Oit)  ; 
par  M.  U.  Pollatsgh£jl(1).  —  On  fabrique  en  énorme 
quantité  aux  Etats-Unis  d'Amérique  une  huile  de  coton 
dépourvue  de  la  plus  grande  partie  de  sa  stéarine  et 
connue  sous  le  nom  de  Winter^Oil,  en  abandonnant  au 
frais  Thuile  brute  pendant  deux  ou  trois  mois  dans  de 
grands  réservoirs  où  la  stéarine  se  dépose.  Cette  indus- 
trie nécessite  donc  une  grosse  mise  de  fonds. 

L'auteur  arrive  à  séparer  la  stéarine  beaucoup  plus 
rapidenent  et  par  conséquent  plus  économiquement  en 
profitant  de  la  propriété  que  possèdent  les  glycérides 
des  acides  gras  solides  (stéarine^  palmitine)  d'être  sapo- 

(i)  Ueber  winterhartes  CoUonoel.  — .CAetru  flràiny,  190S,ii»58,p.  664. 


—  296  — 

nifiés  beaucoup  plus  facilement  que  les  glycérides  des 
acides  gras  liquides  (oléine,  linoléine).  Pour  cela,  il 
agite  l'huile  brute  de  coton  avec  10  à  14  p.  100  de  son 
poids  de  lessive  de  soude  à  25  p.  100,  de  manière  à 
avoir  une  masse  homogène:  quelques  minutes  suffisent. 
Il  laisse  ensuite  déposer  pendant  48  heures  le  mélange, 
qui  se  sépare  en  deux  couches.  L^huile  surnageante  est 
alors  décantée  et  lavée  avec  de  Teau  salée  chauffée  à 
SO""  ou  60''.  On  obtient  ainsi  un  rendement  de  72  à 
78  p.  100  de  l'huile  employée. 

L'huile  traitée  de  la  sorte  possède  les  mêmes  qualités 
de  fluidité  et  se  fige  aussi  difficilement  que  Thuile  de 
coton  américaine  connue  sous  le  nom  de  Winter  OU. 

M.  G. 

Culture  de  la  canaigre;  par  M.  Raymond  Rogeb  (1).  — 
La  racine  de  la  canaigre  peut  être  utilisée  comme  matière 
tannante  pour  la  fabrication  des  cuirs  de  luxe  en  leur 
donnant  une  belle  préparation  et  une  belle  couleur 
orange  ;  on  peut  également  s'en  servir  pour  faire  les 
basanes  et  les  cuirs  forts  à  semelles.  L'Allemagne  en 
consomme  déjà  une  certaine  quantité  et  on  ne  pourrait 
que  gagner  à  répandre  cette  culture. 

La  canaigre  se  plaît  dans  les  régions  tempérées 
chaudes,  dont  l'hiver  est  assez  doux  ;  elle  aime  les  sols 
sablonneux  et  légers. 

La  plantation  se  fait  en  août-septembre  sur  un  labour 
de  20  à  25  centimètres  par  de  petites  racines  de  la  récolte 
précédente  pourvues  de  bons  yeux  au  collet  ;  on  les 
dispose  à  15  centimètres  de  profondeur  en  lignes  dis- 
tantes de  60à  70  centimètres  avec  un  espacement  de  30  à 
35  centimètres  entre  les  pieds. 

La  canaigre  demande  les  mêmes  soins  culturaux  que 
la  pomme  déterre  :  buttage  au  début  de  la  végétation  et 
binages  pour  détruire  les  mauvaises  herbes.  La  floraison 
se  fait  en  février-mars,  la  maturité  a  lieu  en  mai,  puis 

(1)  Journal  cTagrieulture  pratique  ;  1902,  t.  III,  p.  547.  —  D'apréi 
Ann,  agronon.^  leptembre  1902» 


—  297  — 

feaUIes  se  dessèchent  et  la  plante  entre  pendant  l'été 

[Vn  période  de  repos.  On  doit  Tarracher  environ  un  mois 
iprès  la  dessiccation  des  feuilles  ;  les  racines  sont 
nettoyées  et  conservées  en  couches  minces  en  endroits 
Wrés  pour  favoriser  leur  dessiccation. 

Chaque  pied  donne  de  trois  à  dix  racines  tubéreuses, 
ressemblant  à  des  patates,  et  dont  le  poids  varie  de  50  à 
SOO  grammes  ;  le  rendement  moyen  à  l'hectare  est 
Ide  J5à  20.000  kilos  de  racines  fraîches,  soit  à  5.000  kilos 
jé^tubercules  séchés.  Leur  teneur  en  tannin  est  de  18  ou 
SOp.lOO. 

A.  R. 

I  Sur  la  destrnction  de  certains  insectes  nuisibles  en 
lagricQltare  et  notamment  de  la  chenille  fileuse  du  pru- 
nier; par  M.  J.  Laborde  (1).  —  Les  pruniers  dans  le 
département  du  Lot-et-Garonne  ayant  été  envahis  par 
kchenille  fileuse,  l'auteur  a  expérimenté  de  nouveau 
un  liquide  insecticide  dont  il  avait  déjà  préconisé  l'em- 
floi  contre  Tenvahissement  des  vers  de  la  grappe  de  la 
vigne  {Cochylis f  Evdemis  botrana^  Alttse).  Cet  insecticide 
possède  la  composition  suivante  : 

Gemme  de  pin i^t^ 

Soade  caustique 0    2 

Ammoniaque  à  22»  B 1  litre 

Eao 1 00    — 

Il  agit  en  stupéfiant  d'abord  Tinsecte  grâce  àTammo- 
niaque,  puis  en  le  recouvrant  d'une  couche  de  vernis 
visqueux  qui  obstrue  les  organes  respiratoires  et  qui 
provoque  lasphyxie. 

La  destruction  a  été  aussi  satisfaisante  que  possible 
an  moyen  de  deux  applications  de  ce  liquide. 

Pour  la  destruction  des  vers  de  la  vigne,  on  y  ajoute 
du  verdet  ou  acétate  de  cuivre,  à  raison  de  100^'  par 
hectolitre  préalablement  dissous  dans  l'ammoniaque. 
On  peut  ainsi  lutter  en  même  temps  contre  les  rots  de 
la  grappe. 

(1)  Ac.  d.  Se.,  t.  CXXXIV,  p,  1149. 
'Mm.  éê  Phmrm,  •(  dâ  Chim,  6«  bûbje,  t.  XVII.  (15  mars  1903.)  ^0 


—  298  — 
BIBLIOGRAPHIE 


Revue  des  médicaments  nouveaux  et  de  quelques  médications  mw» 
veJles;  par  M.  C.  Crinon,  directeur  du  Répertoire  de  Pharmaàé 
et  des  Annales  de  Chimie  analytique  (1). 

Les  médicaments  nouveaux  les  plus  importants  dont  trail^ 
cette  édition,  sont  :  VAdrénaline,  VAnesthésine,  la  Bismuthase,  h 
Cryogénine^  le  Cypridol,  VHistogénol,  VHypnopyrine,  Ylchtoforme^ 
le  Lipiodol,  le  Lipobromol,  la  Mésotane,  le  Méthylarsinate  de  soude 
ou  Arrhénal,  les  Phosphomannitates,  notamment  le  Phosphomaxn^ 
tate  de  fer  ou  Eugéine,  la  RJteumatine,  la  Saloquinine  et  VUlma-- 
rêne. 

Il  revient  sur  certains  médicaments  déjà  indiqués,  ne  figurant 
pas  au  Codex  :  TAp/o/,  le  Képhyr^  le  Koumis,  la  Lithine,  la  Lo6êlu; 
le  Maté^  le  Myrtol,  le  PauUinia,  le  Podophyllin,  etc.  Les  déve- 
loppements dans  lesquels  l'auteur  entre  sont  proportionnés  t 
l'importance  réelle  ou  présumée  des  médicaments. 

Le  plan  de  l'ouvrage  est  celui  des  éditions  précédentes  :  Mode 
de  préparation,  propriétés  physiques  et  chimiques,  caracté/ei 
distinctifs,  action  physiologique,  action  thérapeutique,  formes 
pharmaceutiques  qui  se  prêtent  le  mieux  à  son  administration, 
doses  à  prescrire. 

Cette  édition  aura  le  succès  des  précédentes. 

Chimie  organique  appliquée  à  la  Pharmacie  ;  par  M.  B.  Bonet,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Madrid.  —  Série  acy clique,  893  pages, 
in  8o  (2). 

Ce  traité,  écrit  en  langue  espagnole,  contient  tout  ce  qui  peut 
intéresser  les  étudiants  en  pharmacie  et  les  pharmaciens  dans  le 
domaine  de  la  Chimie  organique.  Les  questions  théoriques,  les 
détails  pratiques  des  préparations  et  les  propriétés  des  corps  y 
sont  clairement  exposés. 

Ch.  m. 

Glossaire  médical  :  9.500  mots,   noms  ou  expressions,  426  gra- 
vures; par  MM.  L.  Landouzy  et  F.  Gayle  (3). 

Le  nombre  chaque  jour  croissant  des  appellations  par  nom 
propre,  l'emploi,  devenu  courant,  de  centaines  de  néologismes  en 
science  biologique  et  médicale  ont  engagé  les  auteurs  à  dresser 

(1)  10*  édition  (1903),  chez  M.  Rueff,  éditeur,  106,  boulevard  Saiot- 
Germain,  Paris.  Prix  :  4  francs. 

(2)  Imprimerie  moderne,  Galle  de  los  Gafios,  4,  Madrid,  1902.  | 

(3)  G.  Naud,  éditeur,  3,  rue  Racine,  Paris.  | 


—  299  — 

recueil  comprenaat  les  uns  et  les  autres  afin,  disent-ils,  que 
liologues,  médecins,  étudiants,  chercheurs,  puissent  couram- 
ment parler  la  langue  médicale  actuelle. 

Ce  glossaire  indique  : 

!•  La  expressions  médicales  courantes  ayant  trait  à  l'anatomie, 
i  la  physiologie,  à  la  médecine,  à  la  chirurgie,  à  la  physique,  à 
tàchinie  appliquée,  à  la  matière  médicale,  etc.; 

2*  Les  mots  nouveaux  dont  Téolosion  indispensable  devait  suivre 
rarénement  de  Tasepsie,  de  Tantisepsie,  de  la  bactériologie,  de 
rh  sérothérapie,  de  Topothérapie,  etc. 

3*  Les  noms  (Tkùmmes  que  Tusage  applique  aux  maladies,  aux 
méthodes  thérapeutiques,  aux  procédés  opératoires,  aux  techni* 
qocs  de  clinique  ou  de  laboratoire,  aux  instruments  et  aux  appa* 
reils  usités  en  médecine  clinique  ou  en  médecine  expérimentale. 

On  trouvera  aussi  dans  ce  livre  des  indications  touchant  les 
uni  minérales,  les  stations  marines  et  climatériques  ;  des  cartes 
q^éciales  ont  été  dressées  dans  le  but  de  rendre  les  indications 
,  tossi commodes  que  précises;  de  nombreuses  figures  complètent 
tes  descriptions  et  des  portraits  accompagnent  les  biographies. 

Ainsi  compris,  ce  livre  donnera  au  travailleur  un  fond  solide  de 
renseignements  sur  nombre  de  mots  qu*il  chercherait  vainement 
dans  les  plus  complets  des  dictionnaires  de  médecine. 

loyeiu  pratiques  pour  placer  un  tuberculeux;  par  le  D*"  Sersiron, 
médecin  consultant  à  La  Bourboule(i),  avec  la  carte  de  Tarme- 
ment  antituberculeux,  par  le  P'  Landouzy  et  le  D'  Sersiron. 
Petit  opuscule  de  46  pages.  Ch.  M. 

SOGIËTË  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  4  mars  d903. 

Présidence  de  M.  Léger. 

Ccrrespcndance  imprimée.  —  Elle  comprend  :  2  nu- 
méros du  Journal  de  Pliarmacie  et  de  Chimie,  le  Bulletin 
des  Sciences  PharmacoloffiqtieSy  V  Union  Pharmaceutique j 
les  Bulletins  des  Sociétés  de  Pharmacie  de  Bordeaux, 
du  Sud-Est,  de  la  Chambre  syndicale  ei  de  \^  Société  de 
frétoyance  des  Pharmaciens  de  la  Seine^  de  V Association 
des  Docteurs  en  Pharmacie  \  le  Bulletin  comniercial; 
i  numéros  du  Pharmaceutical  Journal;  1  volume  AssO" 

(1)  CheiC.  Nand,  éditeor,  3,  me  Racine. 


—  300  — 

dation  française  pour  r Avancement  des  Sciences  {3V  ses- 
sion, i  902)  ;  des  brochures  relatives  à  divers  travaux  de 
H.  Less,  de  Power  et  Less,  de  Jowett  et  Potter,  sur  le 
prochain  Congrès  international  de  Chimie  de  Berlin,  sur 
Berzélius. 

Correspondance  manuscrite.  —  Elle  comporte  :  1®  anej 
demande  de  candidature  de  M.  Dufau  comme  membre 
résidant;  2"*  une  lettre  de  M.  Olivier  appelant  rattentiott|_ 
de  la  Société  sur  un  projet  d'exploration  d'une  région 
peu  connue  de  l'océan  Glacial,  lettre  à  laquelle  il  joint 
une  note  sur  le  plan  de  travail  du  voyage  ainsi  que  des 
bulletins  de  souscription  ;  3"*  une  lettre  de  M.  Prothiëre 
demandant  la  liste  des  membres  honoraires  et  résidants 
de  la  Société. 

Communications,  —  M.  Bourquelot  présente  une  note 
de  M.  Warin  sur  l'extrait  fluide  de  quinquina  rouge 
obtenu  par  le  procédé  de  Vrij.  Pour  la  préparation  de 
cet  extrait,  on  peut,  selon  de  Vrij,  effectuer  l'évapora- 
tion  des  liquides  d'épuisement  au  bain-marie  et  an 
contact  de  Tair,  ou  bien  encore,  d'après  Giles,  concen- 
trer les  liqueurs  dans  le  vide.  Il  résulte  des  recherches 
de  M.  Warin  que  l'emploi  du  vide  ne  présente  pas 
d'avantage  :  Textrait  fluide  obtenu  dans  le  vide  ne  ren- 
ferme pas  plus  d'alcaloïdes  que  celui  qui  provient  de 
l'autre  procédé. 

M.  Guerbet  signale  une  cause  d'erreur  dans  la  recher- 
che de  l'iode  dans  les  urines.  Cette  erreur  provient  de 
ce  que  la  calcination  de  l'extrait  urinaire  en  présence 
d^alcali  caustique  donne  toujours  lieu  à  la  formation 
d'une  petite  quantité  de  cyanure  alcalin  qui  transforme, 
dans  les  traitements  ultérieurs,  une  partie  de  l'iode  en 
iodure  de  cyanogène. 

M.  Léger  étudie  le  dosage  de  la  cantharidine  dans  les 
cantharides.  Il  propose  l'emploi  de  la  benzine  comme 
dissolvant,  avec  addition  d'acide  chlorhydrique  pour 
décomposer  les  cantharidates.  Ce  dissolvant  permet 
d'obtenir  une  cantharidine  très  pure  après  simple  lavage 
à  l'éther  de  pétrole. 


—  301  — 

M.  Boorqaelof  fait  remarquer  que  la  séparation  de  la 
eantharidine  libre  et  de  la  cantharidine  combinée  a  été 
l'objet  d'un  travail  publié  dans  les  Annales  de  Die- 
irieh. 

M.  Portes,  à  propos  de  cette  même  communication, 
donne  quelques  renseignements  concernant  les  propor- 
tions de  cantharidine  libre  et  de  cantharidine  combinée 
fue  peuvent  contenir  les  divers  insectes  vésicants  uti- 
lisés par  le  commerce,  soit  pour  Textraction  de  la  can- 
tharidine, soit  pour  la  préparation  des  divers  médica- 
ments vésicants.  Il  a  eu  l'occasion  d'analyser  à  diverses 
reprises  des  cantharides  officinales  et  des  mylabres  ;  il  a 
pu  constater  que  si,  dans  les  cantharides,  la  proportion 
de  cantharidine  combinée  varie  d'ordinaire  entre  0,50 
eH,50  pour  1000,  celte  proportion  peut,  dans  les  my- 
labres toujours  plus  riches  que  les  cantharides,  atteindre 
le  tiers  delà  cantharidine  totale  :  un  essai  qui  lui  avait 
fourni  15«'  p.  1000  de  cantharidine  totale  lui  a  donné 
3*^  de  cantharidine  combinée.  Il  n'est  donc  pas  indiffé- 
rent d'employer  un  procédé  ne  tenant  pas  compte  de 
ces  deux  états.  Le  procédé  adopté  par  M.  Portes,  à 
cause  de  sa  grande  facilité  et  de  la  pureté  du  produit 
obtenu,  est  celui  de  M.  Baudin  [Journal  de  Pharm,  et  de 
Ckim.,  1888,  tome  II,  page  391). 

M.  Léger  propose,  pour  le  dosage  de  la  morphine  dans 
l'opium,  le  procédé  G.  Loof,  d'une  exécution  rapide  et 
qui  donne  une  morphine  contenant  97  p.  100  de  pro- 
duit pur.  Toutefois  il  conseille  de  remplacer,  dans  ce 
procédé,  l'eau  distillée  par  une  solution  de  salicylate 
de  soude  à  2  p.  100. 

M.  Bourquelot  rappelle  à  ce  propos  l'explication  don- 
née par  Schneegans  sur  le  rôle  joué  par  le  salicylate  de 
soude. 

Belativement  au  mode  de  dosage  d'opium  proposé 
par  M.  Léger,  M.Portes.lui  trouve  le  défaut,  déjà  re- 
proché d'ailleurs  à  tous  les  procédés  dans  lesquels  on 
ajoute  une  quantité  fixe  d'ammoniaque,  de  ne  pas  tenir 
compte  de  la  proportion  de  morphine  qui  sera  déplacée 


—  302  — 

par  ce  volume  d'ammoniaque,  alors  que  la  composî 
de  l'opium  n'est  pas  constante  et  qu'il  est,  par  suitei^ 
impossible  de  connaître  la  quantité  d'ammoniaque  de- 
meurée libre. 

Dans  le  procédé  à  la  chaux  et  au  chlorhydrate  d'am* 
moniaque  que  la  Société  a  adopté,  cet  inconvénient  est» 
au  contraire,  évité  puisqu'il  n'y  a  de  mise  en  liberté 
qu'une  quantité  d'ammoniaque  à  peu  près  équivalents 
à  la  morphine  précipitée. 

M.  Portes  ne  voit  pas  pourquoi  on  abandonnerait  un 
procédé  qui,  avec  la  modification  de  M.  Gannepin,  donne 
des  résultats  très  exacts  et  dont  les  manipulations,  à  la 
portée  de  tous  les  pharmaciens,  l'ont  fait  adopter  par 
quelques  pharmacopées,  notamment  par  la  Pharmaco- 
pée britannique. 

Nomifuition  de  Commission.  —  Sont  nommés  membres 
de  la  Commission  de  candidature  :  MM.  Sonnerai, -RoQS' 
seau  et  Guerbet. 

Déclaration  de  vacance.  —  Une  place  de  membre  rési- 
dant. 


ACADËMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  16  février  1903  [C.  -R.,  t.  CXXXVI). 

—  Loi  relative  aux  forces  électromotrices  des  piles 
fondées  sur  V action  réciprocité  des  dissolutions  salines  et 
électrolytes  solubles  ;  par  M.  Berthelot  (p.  413).  —  Lors- 
qu'on fait  agir  une  base  sur  un  acide,  la  force  électro- 
motrice développée  est  la  somme  des  forces  électromo- 
trices développées  par  Faction  du  sel  correspondant  sur 
Tacide,  d'une  part,  et  sur  la  base,  d'autre  part.  Les  dis- 
solutions réagissantes  sont  supposées  étendues,  de  titre 
équivalent,  et  ne  donnant  lieu  à  aucune  séparation  de 


—  303  — 

i 

jyrodiiits  gazeux  oa  insolubles,  ni  à  aucun  changement 
jffogressif,  antre  que  la  neutralisation ,  dans  leur 
constitution  intérieure. 

—  Sur  le  rayonnement  du  polonium  et  du  radium; 
par  M.  H.  Becquerel  (p.  431).  —  Expériences  sur  la 
déviabilité  par  un  champ  magnétique  des  rayons  du 
|K>lomum  et  du  radium,  d'où  il  résulte  que  les  rayons 
Au  polonium  paraissent  identiques  aux  rayons  a  du 
radium. 

—  Sur  de  nouvelles  synthèses  effectuées  au  moyen  des 
molécules  renfermant  le  groupe  méthylène  associé  à  un 
on  deux  radicaux   négatifs.  Action  de  Vépichlorhydrine 

\  sur  les  éthers  acétonediearboniques  sodés;  par  MM.  A. 

,  Haller  et  F.  March  (p.  434).  —  Le  produit  obtenu  avec 
Tacétonedicarbonate  d'éthyie  répond  à  la  formule 
(C"fl"0*Cl)'Gu,  et  est  le  sel  d'un  éther  composé  céto- 
lactoniqne.  L'acétonedicarbonate  de  méthyle  donne 
des  résultats  analogues. 

—  Conditions  de  dosage  du  manganèse  en  liqv£ur  acide 
par  les  persulfates;  par  M.  H.  Baubigny  (p.  449).  —  La 
séparation  du  métal  oxydé  se  fait  le  mieux  en  liqueur 
sulfnrique. 

—  Chaleurs  déformation  de  quelques  composés  sulfurés; 
par  H.  M.  Delépine  (p.  451).  —  Les  corps  étudiés  sont 
des  éthers  imidodithiocarboniques  substitués  à  Tazote, 
des  dithiouréthanes  bisubstituées  à  Tazote,  deux  thial- 
dines,  deux  carbothialdines. 

—  Action  de  F  hydrogène  sur  le  sulfure  d'argent  en  pré^ 
senee  des  sulfures  d'antimoine  et  d'arsenic;  par  M.  H. 
Péuboîî  (p.  454).  —  Le  rapport  de  la  pression  par- 
tielle de  B'S  à  la  pression  totale  du  mélange  gazeux 
augmente  avec  la  proportion  de  Sb*S'  ou  de  As*S'  dans 
le  mélange  avec  Ag*S. 

—  Action  de  l'acide  phosphorique  sur  Férythrite; 
par  M.  P.  Carré  (p.  456).  —  L'acide  phosphorique  agit 
d'abord  comme  déshydratant,  puis  il  forme  avec  ce 
produit  de  déshydratation,  d'abord  un  monoéther,  puis 
an  diéther. 


—  304  — 

—  Préparation  de  quelques  combinaisons  de   l'oài 
cL-méthyl  ct-isopropyladipique;  par  M.  G.  Martine  (p.  438jJ 

—  L'auteur  cite  le  chlorure  de  l'acide,  le  diamide,  le  dia- 
nilide,  le  diparatoluide,  et  les  éthers  diéthylique  cil 
diméthylique. 

—  De  la  température  de  calé/action;  son  emploi  e»! 
alcoométrie;  par  M.  Bordier  (p.  459).  —  L'auteur  décrit 
un  appareil  pour  déterminer  la  température  de  caléfac-; 
tion,  et  l'applique  à  divers  mélanges  d'eau  et  d'alcool. 

—  De  faction  pathogène  des  rayons  et  des  émanations  émi 
par  le  radium  sur  différents  tissus  et  différents  organismes; 
par  M.  J.  Dantsz  (p.  461).  —  Voir  un  prochain  numéro 
de  ce  Journal. 

—  Mécanisme  de  faction  de  la  sécrétine  sur  la  sécré' 
tion  pancréatique  ;  ^^v  M.,  C.  Fleig  (p.  464).  — L'action 
de  la  sécrétine  porte  sur  le  pancréas  lui-même;  elle 
agit  en  excitant  ou  bien  directement  la  cellule  pancréa- 
tique, ou  bien  les  éléments  excitosécrétoires. 

—  Action  sur  f  oreille ^  à  V état  pathologique^  des  vibra^ 
tions  fondamentales  des  voyelles  ;  par  M.  M arage  (p.  466). 

—  Les  vibrations  fondamentales  des  voyelles,  trans- 
mises à  l'oreille  par  une  membrane  vibrante,  ne  sont 
ni  douloureuses  ni  dangereuses.  L'auteur  a  pu,  par  ce 
moyen,  améliorer  beaucoup  de  cas  de  surdité  dus  à  des 
otites  catarrhales  ou  scléreuses. 

—  Sur  l'implantation  de  l'os  mort  au  contact  de  Vos 
mvant;pB.T  MM.  V.  Cornil  et  P.  Coudray  (p.  469).— 
L'os  mort  reste  à  peu  près  tel  qu'il  a  été  implanté, 
entduré  d'une  capsule  fibreuse.  11  est  possible  qu'il  se 
fragmente  à  la  longue;  mais  sa  résorption,  même  au 
bout  de  six  mois,  est  insignifiante. 

—  Sur  la  maladie  du  châtaignier  causée  par  le  Mycelo- 
phagus  Castaneae;  par  M.  L.  Mangin  (p.  470).  —  Voirie 
numéro  de  ce  Journal. 


r 


305  — 


Séance  du  23  février  1903  {C.  iZ.,  t.  GXXXVI). 

—  Lois  des  /orées  électromotrices  des  dissolutions 
salines  :  infiuence  de  la  température;  par  M.  Berthelot 
(p.  481).  —  La  loi  énoncée  dans  un  précédent  mémoire 
(voir  ce  même  numéro  du  Journal,  G.  R.,  séance  du 
i6  février),  parait  indépendante  de  la  température,  au 
moins  entre  ii"*  et  50^. 

—  Décarburation  spontanée  des  aciers;  par  M.  G. 
BcLLOc  (p.  500).  —  La  décarburation  est  liée  intime- 
ment à  là  présence  des  gaz  occlus,  qui  sont  les  agents 
de  sa  production.  Un  chauffage  préalable  à  S50®,  qui 
chasse  les  gaz,  s'oppose  à  la  décarburation  lorsque 
ensuite  on  chauffe  au  delà  de  800^. 

—  Sur  quelqties  produits  de  la  réduction  des  sels  de 
cuivre  par  V  hydroxy  lamine  ;  par  M.  E.  Péchard  (p.  504). 
—  La  réduction  des  sels  de  cuivre  en  liqueur  ammo- 
niacale par  l'hydroxylamine  peut  servir  de  point  de 
départ  à  la  préparation  de  nouveaux  composés  cui- 
vreux à  acides  oxygénés.  L'auteur  décrit  l'acétate  cui- 
vreux, le  sulfate  cuivreux  ammoniacal. 

—  Action  de  Vurée  sur  V acide  pyruvique,  Triuréide 
dipyruvique;  par  M.  L.-J.  Simon  (p.  506).  — Le  triuréide 
dipyruvique  est  obtenu  par  l'action  de  HGl  concentré 
sur  Turée  et  l'acide  pyruvique,  ou  sur  l'acide  homoal- 
lantoîque,  premier  terme  de  Tactionde  l'urée  sur  l'acide 
pyruvique. 

—  Sur  quelques  acides  phosphores  dérivés  de  la  benzo- 
phénone  et  de  la  méthylpropylcétone ;  par  M.  G.  Marie 
(p.  508).  —  Ces  acides  sont  obtenus  par  l'action  de 
1  acide  PO'H'  sur  les  acétones  :  on  a  ainsi  les  acides 
PO'H'CO.R*.  Par  oxydation  au  moyen  du  brome,  on  ob- 
tient ensuite  les  acides  oxyphosphiniques  PO'H'GO.R*. 

—  Sur  les  résultats  obtenus  par  application  en  distil- 
Isrie  de  saccharomyces  acclimatés  aux  principes  volatils 
U^ziques  des  mélasses  de  betteraves;  par  M.  H.  Alliot 
(p.  510).  —  Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal, 

J.  B. 


306  — 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  ii  février  1903. 

M.  Leredde  présente  quelques  considérations  géné- 
rales 9ur  la  méthode  en  thérapeutique.  Il  accuse  Finsuffi- 
sance  des  méthodes  de  travail  ordinairement  employées 
de  rincertitude  qui  domine  encore  actuellement  sur 
bien  des  points  delà  thérapeutique,  malgré  l'abondance 
des  documents  publiés.  Il  en  donne  plusieurs  exemples 
relatifs  au  traitement  des  affections  syphilitiques.  La 
meilleure  méthode  susceptible  de  démontrer  la  vérîtéet 
l'erreur  parait  être  la  méthode  de  comparaison,  qui 
seule  permet  d'éliminer  le  rôle  du  hasard  et  des  effets 
curatifs  naturels  et  d'apporter  une  démonstration  évi- 
dente aux  yeux  de  tous.  Il  conviendrait  de  comparer  les 
résultats  d'un  traitement  aux  résultats  du  non-traite- 
ment ou  d'un  autre  traitement,  observés  simultané- 
ment sur  un  grand  nombre  de  malades  aussi  semblables 
que  possible. 

M.  Désesquelle,  à  propos  d'une  récente  communica- 
tion faite  à  la  Société  médico-chirurgicale  du  Brabant, 
rappelle  que,  depuis  1897,  il  préconise  Viodoforme  en 
dissoltition  dans  le  napthoU^  camphré  dans  le  trattemeni 
des  tuberculoses  locales, 

La  solution  employée  esta  1/15.  On  l'injecte  jusqu'à 
la  dose  de  VIII  gouttes,  qui  correspond  très  approxima- 
tivement à  0«^,20  denaphtol-p  camphré  et  à  0*^,015  d'io- 
doforme.  Les  excellents  résultats  obtenus  dans  le  traite- 
ment des  adénites  tuberculeuses  sont  dus  à  l'exaltation 
de  la  puissance  antiseptique  des  trois  substances  ainsi 
associées  et  à  l'action  sclérogène  du  naphtol. 

M.  Courtade  présente  une  note  sur  Vanesthésine  en 
rhino-laryngologie . 

L'anesthésine,  éther  para-amidobenzoïque,  fut  dé- 
couverte en  1890  par  Ritsert.  Elle  fut  peu  employée  à 


W^'-' 


—  307  — 


cause  de  sa  faible  solubilité  dans  Teau  (i  p.  800  dans 
l'eau  froide).  Elle  est  facilement  soluble  dans  l'alcool, 
Téther,  le  chloroforme,  l'acétone,  les  graisses  et  les 
huiles.  Elle  se  dissout  dans  la  glycérine  chaude^  mais  se 
précipite  quand  la  température  de  la  solution  s*abaisse; 
cependant  celle-ci  est  encore  limpide  lorsque  la  tempé- 
rature est  tolérable  à  la  main. 

M.  Court ade  a  employé  avec  succès  Tanesthésine  à 
Télat  pulvérulent,  comme  anesthésique  local,  dans  un 
cas  de  cautérisation  des  amygdales  et  dans  plusieurs 
cas  d'ulcérations  douloureuses  du  pharynx  et  de  laryn- 
gite tuberculeuse.  Les  malades,  chez  lesquels  la  dys- 
phagie  était  si  intense  qu'ils  redoutaient  d'avaler  et  dé- 
périssaient, faute  de  nourriture,  furent  soulagés  immé- 
diatement et  pour  plusieurs  jours,  par  une  insufflation 
d'aoesthésine  en  poudre. 

Ce  mode  d'administration  parait  préférable  à  celui 
que  préconise  Kessel  et  qui  est  le  suivant  :  attouche- 
ments de  la  muqueuse  à  anesthésier  avec  une  solution 
huileuse  ainsi  formulée  : 

Ânesthésine 20*' 

MenUiol 10  à   20 

HoUe  d'oUves 160 

Le  menthol  peut  être  supprimé  s'il  est  mal  toléré  ou 
mutile. 

M.  Sardon  (de  Nice)  envoie  une  note  sur  les  effets  thé- 
rapeutiques  de  V extrait  intestinal  total  dans  diverses  moda- 
Vtésiinêuffisanee  intestinale. 

Dans  ce  travail,  présenté  par  M.  Hallion,  l'auteur 
relate  les  effets  qu'il  a  obtenus  de  l'emploi  de  l'extrait 
intestinal  total  dans  140  cas,  parmi  lesquels  le  nombre 
des  insuccès  peut  être  évalué  à  20.  Les  affections  trai- 
tées étaient  les  suivantes  :  constipation  simple  ou  avec 
entérite  muco-membraneuse,  entérite  aiguë,  auto-intoxi- 
cations d'origine  intestinale,  certaines  diarrhées 
chroniques  et  dyspepsies  intestinales,  appendicite  con- 
sécutive à  la  constipation  et  à  l'entérite. 


—  308  - 

L'extrait  sec  en  ingestion  agit  moins  puissamma 
que  l'extrait  liquide  en  injection  sous-cutanée, 
quantités  ont  varié  entre  O^^SO  d'extrait  sec  et  12  de 
de  0^',40, entre  une  ampoule  d'extrait  liquide  de  S^"'  toii 
les  deux  ou  trois  jours  et  trois  ampoules  de  5*^"'  pi 
jour.  Le  seul  inconvénient  observé  fut,  dans  un  se| 
cas,   un  éry thème    fugace  autour   du   point    d'inje 
tion. 

Le  traitement  amène  au  bout  d'un  temps  variable  dd 
rétablissement  progressif  de  la  sécrétion  intestinale  et  id 
retour  des  selles  normales.  II  n'a  pas  d'action  directe 
sur  la  musculature  de  Tintestin,  mais  il  modifie  heu 
reusement  la  fonction  digestive  des  sécrétions  intesti«j 
nales  :  les  poussées  aiguës  d'entérite  avec  selles  liquide 
sanguinolentes,  lientériques,  sont  arrêtées  en  peu  d(| 
jours.  Les  peaux  et  les  glaires  qui  caractérisent  Tenté 
rite  muco-membraneuse  diminuent  peu  à  peu  et  dispa«j 
raissent  dans  un  ordre  variable.  Il  est  intéressant  de 
noter  que,  dansquelques  cas  de  diarrhée  chronique,rad*| 
ministration  de  l'extrait  a  produit  manifestement  und 
diminution  du  nombre  des  selles,  et  de  constater  ainsil 
que  le  médicament  agit  contre  des  phénomènes  patho-| 
logiques  opposés,  tels  que  la  constipation  et  la  diar^ 
rhée. 

M.  Barbier  a  observé  une  amélioration  considérablal 
chez  une  malade  atteinte  d'entérite  muco-membraneuse^ 
et  traitée  par  l'eukinase.  En  huit  à  dix  jours  la  consti- 
pation a  cédé.  Mais  la  guérison  sera-t-elle  définitive? 

M.  Hallion  a  constaté  qu'on  peut,  au  bout  de  quelque 
temps,  réduire  les  doses,  supprimer  même  la  médica- 
tion, sans  que  les  résultats  se  modifient. 

M.  Barbier  ajoute  qu'il  faudrait  alors  admettre  une 
restauration  de  la  fonction  fermentative  des  glandes 
intestinales,  phénomène  qu'on  n'observe  pas  pour  cer- 
taines autres  glandes,  comme  la  thyroïde,  traitées  par 
l'opothérapie. 

M.  Hallion  dispose  actuellement  de  deux  cas,  où  les 
effets  de  l'eukinase  ont  persisté. 


w    .   ~ 


—  ;î09  — 


M.  A.  Robin  présente  une  note  sur  le  traitement  de  la 
farab/siegénéraleparViodure  de  potassium. 

Dans  nombre  de  cas,  l'iodure  de  potassium  a  donné 
des  résultats  désastreux;  dans  aucun,  il  n'a  heureuse- 
ment modifié  les  symptômes.  Il  faut  donc  se  montrer 
très  réservé  dans  son  emploi,  même  quand  l'origine 
syphilitique  de  la  maladie  n'est  pas  douteuse. 

MM.  Jullien  et  Leredde  citent  également  quelques 
mauvais  effets  de  la  médication  iodurée  (néoplasmes 
ulcérés  de  la  bouche,  syphilis  du  larynx). 

Aq  cours  de  la  séance,  M.  Fiessinger  a  été  élu  membre 
de  la  Société  dans  la  section  de  médecine,  et  M.  Debuchy 
dans  la  section  de  pharmacie. 

Ferd.  Vigier. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  iQ  janvier  1903.  (Suite.) 

La  msO'Constriction  déterminée  par  l'adrénaline  n'est 
pas  due  aux  centres  sympathiques;  par  M.  0.  Josué.  — 
M.  0.  Josué  a  reconnu  que  l'injection  d'adrénaline, 
dans  les  veines  détermine  la  vaso-constriction  en 
dehors  de  toute  intervention  des  centres  vaso-moteurs  ; 
le  spasme  vasculaire  est  d'origine  périphérique. 

Le  sang  et  la  rate  après  néphrectomie  ou  ligature  des 
pédicules  rénaux;  par  MM.  Ribadeau-Dumas  et  Lecène.  — 
Ils  pensent  que  Thypoglobulie  obtenue  en  créant  des 
obstacles  à  Texcrétion  des  urines  ou  en  supprimant  la 
sécrétion  urinaire  tient,  d'une  part,  à  la  dilution  du 
sang  et,  d'autre  part^  à  une  destruction  réelle  des 
bématies  que  prouve  l'étude  dé  la  rate. 

Recherche  des  bacilles  tuberculeux^  dans  le  sang^  par 
iomogénisation  du  caillot;  par  MM.  V.  Bezançon,  V.  Grif- 
Fos  etPmuBERT.  —  Ils  indiquent  la  lessive  de  soude  pour 
rhomogénisation  du  caillot. 

Sénstance  du  hérisson  à  l'atropine;  par  M.  Joseph  Noà. 


—  310  — 

—  Les  expériences  sur  le  hérisson  montrent  que  les 
iMectivores  sont,  comme  les  rongeurs^  réfractaires  à 
Xatropine. 

Le  groupement  fonctionnel  eccoproticophore  de  quelques 
purgatifs  organiques;  par  M.  A.  Brissehoret.  —  Il  pense 
que  les  propriétés  eccoprotiques  de  quelques  purgatifs 
organiques  sont  dues  au  groupement  chimique  cétone- 
quinoniqtce. 

In^uence  du  travail  musculaire  sur  Pactitité  de  Fadré' 
naline;  par  MM.  P.  Carnot  et  P.  Josserand.  —  Il  semble 
que  la  traversée  du  muscle  suffise  pour  neutraliser,  en 
partie,  Taction  de  Vadrénaline,  et  que  cette  neutralisa- 
tion est  beaucoup  plus  nette  encore  lorsque  le  muscle  a 
été  préalablement  soumis  à  un  certain  travail. 

Leucocytose  dans  V  urémie  expérimentale;  par 
MM.  DoPTER  et  V.  GoDRAUD.  —  Ils  concluent  de  leurs 
expériences  sur  des  lapins  que  Tempoisonnement  com- 
plexe, provoqué  par  l'insuffisance  rénale,  amène,  du 
côté  des  leucocytes,  une  réaction  intense,  comparable 
en  tous  points  à  celle  qui  accompagne  les  intoxications 
connues  par  poisons,  soit  minéraux,  soit  biologiques. 

Séance  du  VI  janvier. 

De  V  influence  de  la  castfution  sur  le  développement  du 
squelette.  —  M.  le  P*"  Antonin  Poncet  a  reconnu  que  la 
castration  provoque  l'allongement  du  squelette,  ce  qu'il 
attribue  à  un  retard  dans  l'ossification  des  épiphyses. 

Sur  la  présence  ds  faibles  quantités  de  trypsine  dans  les 
pepsines  commerciales.  —  MM.  Em.  Bourquelot  et  H.  Hé- 
rissey  ont  reconnu  :  l*"  que  I^l  pepsine  est  incapable,  en 
milieu  neutre,  de  peptoniser  la  fibrine  déjà  modifiée 
par  les  acides;  2""  que  les  pepsines  commerciales,  on 
tout  au  moins  bon  nombre  d'entre  elles,  renferment  de 
faibles  quantités  de  ferment  trypsique. 

De  Faction  de  la  bile  sur  les  germes  hydatiques.  — 
D'après  M.  Ch.  Féré,  le  fœtus  peut  être  réellement 
secoué  par  les  émotions  de  la  mère;  il  réagit,  sans 
doute,    à'  des  changements  brusques  de  la  pression 


-  311  — 

utérine.  Ces  secousses  sont  vraisemblablement  accom- 
pagnées d'autres  phénomènes  de  réaction  qui  laissent 
des  traces  et  peuvent  rendre  compte  des  troubles  qui 
se  manifestent  chez  l'enfant,  après  sa  naissance. 

Note  relative  aux  réactions  du  fœtus  aux  émotions  de 
la  mère.  —  M.  E.  Dévé  pense  que  l'injection  d'une 
solution  de  stèblimé  à  1  p.  100  ou  Aq  formol  à  1  p.  100, 
maintenue  pendant  cinq  minutes  en  contact  avec  la 
surface  interne  d'un  kyste  hydatique  (de  la  variété  uni- 
vésiculaire),  détruira  la  vitalité  des  grands  échinococ- 
ciques  contenus  dans  sa  cavité.  L'action  parasiticide 
de  la  bile  a  été  beaucoup  exagérée. 

Sur  le  venin  de  la  glande  à  pourpre  des  murex;  par 
M.  Raphaël  Dubois.  —  La  glande  à  pourpre  des  murex, 
({uoique  ce  ne  soit  pas  là  probablement  son  rôle  unique, 
est  une  glande  à  venin  servant  soit  à  la  capture  des 
proies,  soit  à  la  défense,  peut-être  à  ces  deux  objets  à 
la  fois. 
I  Une  localisation  de  la  lécithine  dans  les  capsules  surré- 
nales du  cobaye;  par  M.  Paul  Mulon. 

Les  globules  rouges  et  V hémoglobine  chez  les  malades 
atteints  cTafection  laryngée  dyspnéisante,  —  M.  Marcel 
Labbé  montre  ^ue  Thyperglobulie  est  un  réactif  très 
sensible  de  la  gène  apportée  à  Fhématose  par  un  obstacle 
même  léger,  situé  au  niveau  du  larynx.  Elle  apparaît 
comme  un  processus  de  défense  destiné  à  augmenter  la 
surface  respiratoire  offerte  par  la  masse  des  globules 
au-devant  desquels  l'oxygène  se  porte  avec  plus  de 
difficulté. 

Toxicité  de  la pilocarpine.  —  M.  Joseph  Noé  a  vu  que 
pour  la  dose  mortelle  minima  de  nitrate  de  pilocarpine^ 
on  peut  rapprocher  d'une  part  le  cobaye  et  le  hérisson, 
d*autre  part  le  rat  et  le  lapin.  Ces  derniers  sont  environ 
dix  fois  plus  résistants  et  présentent  vis-à-vis  de  la 
;  pilocarpine  un  état  réfractaire,  analogue  à  celui  qui  a 
été  signalé  pour  l'atropine.  La  rapidité  de  la  sialorrhée 
{     n'est  pas  un  indice  du  degré  de  toxicité. 

Localisation  de  la  sécrétion  du  sulfoindigotate  de  soude 


-     312  — 

danè  les  tubes  intermédiaires  des  rein»  chez  le  serpent, 
—  MM.  Tribondeau  et  Bongraud  concluent  de  leurs 
expériences  que  le  rein  est  une  glande  et  non  un  filtre. 
Le  bleu  ne  filtre  pas  à  travers  des  glomérules,  mais 
est  sécrété  par  les  cellules  des  tubes  contournés  qui  le 
puisent  électivemeut  dans  le  sang,  puis  le  déversent 
dans  l'urine.  G.  P. 


FORMULAIRE 


Traitement  de  la  coqueluche  (1).  —-  M.  Ausset  (de 
Lille)  recommande  dans  la  coqueluche  : 

1®  D'irriguer  la  bouche  avec  de  la  liqueur  de  Labar- 
raque  en  solution  à  25  p.  1 .000  ;  de  faire  dans  le  nez  des 
instillations  d'huile  mentholée  à  200  degrés;  de  faire 
évaporer  dans  la  chambre  la  mixture  suivante^  et  de 
placer  de  temps  en  temps  l'enfant  au-dessus  d'elle  : 

Acide  thymique 1»' 

Teinture  d'eucalyptus f   . .      ,^ 

Teinture  de  benjoin \  **      ^" 

Aliîool  à  95» 100 

Eau  quantité  suffisante  pour l^t 

2^  Contre  la  toux  convulsive,  le  grindelia  (supérieur 
au  bromoforme  infidèle). 

Teinture  de  grindelia  robusta  (selon  l'âge) ....     X  à  XX  goattM 

Sirop  de  belladone 5»' 

Looch  blanc,  quantité  suffisante  pour 90 

A  prendre  dans  les  vingt-quatre  heures. 
3*^  Contre  le  catarrhe  des  premières  voies  : 
Ipéca  (si  les  mucosités  sont  abondantes  et  s'il  n*y  a 
pas  fièvre);  —  fumigations  ci-dessus  mentionnées  et  la 
potion  suivante,  à  prendre  en  vingt-quatre  heures  : 

Benzoate  de  soude 2^ 

Sirop  de  tolu 15 

Looch  blanc,  quantité  suffisante  pour 90 

(1)  Journ,  de  méd,  interne,  1902,  n^  5. 

Le  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —   IMPRIMSRIB  F.    LEVé,  RUB  CA8SBTTB,   17. 


—  313 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  une  cause  (Terreur  dans  la  recherche  de  Viode  dans  les 
urines;  par  M.  Marcel  Guerbet  (1). 

Après  Tingestion  de  médicaments  contenant  de  Tiode, 
ce  métalloïde  s'élimine  par  les  urines,  soit  àTétat  d*io- 
dores,  soit  à  l'état  de  combinaisons  organiques  iodées. 

La  recherche  des  iodures  n*offre  aucune  difficulté  et 
se  fait  directement  dans  l'urine  ;  mais  pour  retrouver 
l'iode  des  combinaisons  organiques,  il  est  nécessaire 
d'évaporer  lurine  et  de  calciner  le  résidu  avec  de  la 
potasse  caustique. 

Tous  les  traités  d^analyse  conseillent  alors  de  repren- 
dre par  l'eau  et  de  mettre  Fiode  en  liberté,  dans  la  solu- 
tion filtrée  et  acidulée  diacide  sulfurique,  en  addition- 
nant celle-ci  d'un  réactif  oxydant  (nitrite,  persulfate, 
hypochlorite  alcalin,  acide  nitrique  nitreux,  etc.).  L'agi- 
tation de  la  liqueur  avec  du  sulfure  de  carbone  permet 
ensuite  de  mettre  l'iode  en  évidence  et  de  le  doser  par 
rhyposulfite,  ou  par  comparaison  colorimétrique. 

En  opérant  ainsi,  on  peut  s'exposer  à  laisser  échapper 
de  petites  quantités  d'iode.  L'extrait  urinaire  est,  en 
effet,  très  riche  en  matières  carbonées  et  azotées  et,  pen- 
dant sa  calcination  avec  la  potasse,  il  se  produit  tou- 
jours une  petite  quantité  de  cyanure  de  potassium,  qui 
se  dissout  dans  Teau,  servant  à  reprendre  le  résidu  cal- 
ciné. L'addition  d'acide  sulfurique  à  la  solution  obtenue 
met  en  liberté  l'acide  cyanhydrique  en  môme  temps 
que  l'acide  iodhydrique,  et  lorsqu'on  vient  à  ajouter  le 
réactif  oxydant,  Tacide  cyanhydrique  transforme  une 
partie  de  l'iode,  mis  en  liberté,  en  iodure  de  cyanogène 
incolore  et  inattaquable  par  un  excès  de  réactif. 
Si  la  quantité  d'iode  en  expérience  est  très  faible,  elle 

(1)  Note  présentée  à  la    Société  de   Pharmacie  dans  la  séance  du 
^man. 

ivnm,  de  Pharm.  et  de  Chim.  «•  séaiB,  t.  XVII.  (!•'  avril  1003.J  21 


—  314  — 

peut  èlre  entièrement  transformée  en  iodure  de  cyano- 
gène :  elle  échappe  dès  lors  complètement. 

Pour  remédier  à  cette  cause  d  erreur,  il  suffit  de 
chauffer  pendant  quelques  instants  à  l'ébullition  la 
solution  acidulée  par  Tacide  sulfurique  :  Tacide  cyan- 
hydrique  est  chassé,  tandis  que  l'acide  iodhydrique 
reste  entièrement  dans  la  liqueur  si  elle  est  suffisam- 
ment étendue.  On  peut  alors,  en  opérant  sur  celle-ci, 
mettre  l'iode  en  évidence  de  la  manière  habrtuelle. 


Note  sur  le  quinqirina  liquide  de  Vrij;  par  M.  J.  WARnv(i). 

Parmi  les  extraits  fluides  de  quinquina  rouge,  il  en 
est  un  particulier,  consigné  à  la  Pharmacopée  néerlan- 
daise (Supplément,  édition  1891)  sous  le  nom  de  quin- 
quina liquide  et  plus  connu  sous  le  nom  d'Extrait  de 
quinquina  de  Vrij. 

Cet  auteur,—  et  probablement  tout  le  monde  comme 
lui  à  cette  époque,  —  pensait  que  les  extraits  de  quin- 
quina préparés  à  l'aide  de  Tacide  chlorhydrique  ren- 
fermaient les  alcaloïdes  à  l'état  de  chlorhydrate.  £n 
conséquence,  de  Yrij  estimait  que,  les  alcaloïdes  du 
quinquina  étant  bibasiques,  il  suffisait,  pour  les  faire 
passer  dans  Textrait,  d'employer  deux  niolécules 
d'acide  chlorhydrique  pour  une  molécule  des  alcaloïdes 
contenus  dans  le  quinquina.  L'expérience  lui  démontra 
qu'il  n'en  était  rien  et  que  l'extrait  préparé  avec  cette 
proportion  d'acide  chlorhydrique  ne  contenait  qu'envi- 
ron moitié  des  alcaloïdes  du  quinquina  employé. 

L'émincnt  quinologiste  hollandais  constata  par  la 
suite  que  les  alcaloïdes  ne  se  trouvaient  pas  dans 
l'extrait  à  l'état  de  chlorhydrate,  mais  bien  de  cincho- 
tannates  dissous  à  la  faveur  de  l'acide  chlorhydrique 
dilué  et  que,  pour  faire  passer  ainsi  la  totalité  des 
alcaloïdes   du    quinquina    dans     l'extrait,    il     fallait 


(1)  Note  présMiiée  à  la  Sjciété  de   Pharinjicie  dans  la  séance  du 
4  mars. 


—  315  — 

employer  quatre  molécules  d'acide  chlorhydrique  pour 
une  d*alcaloïde. 

Dans  sa  préparation,  de  Vrij  concentrait  les  liquides 
provenant  de  la  percolation  au  bain-marie;  un  Anglais, 
son  élève,  Giles,  opéra  cette  concentration  dans  le  vide, 
au  moyen  de  ballons  en  verre  de  Bohème,  les  récipients 
en  métal  ne  pouvant  être  employés  à  cet  effet.  Ce  mode 
devait  présenter  l'avantage  d'éviter  l'oxydation  de 
Tacide  cinchotannique  au  contact  de  Tair. 

Je  ne  sais  si  Ton  a  étudié  comparativement  les  pro- 
duits obtenus  par  l'emploi  de  chacun  de  ces  procédés. 
J'ai  pensé  qu'il  était  intéressant  à  la  suite  de  mes 
recherches  sur  les  extraits  fluides  de  quinquina  rouge, 
d'examiner  ce  point. 

J'ai  traité  d^abord  un  quinquina  rouge  contenant 
5,76  p.  100  d'alcaloïdes,  en  suivant  le  procédé  de  Vrij 
tel  qu'il  est  indiqué  par  la  Pharmacopée  néerlandaise. 
Les  liqueurs  provenant  d'une  première  opération, 
effectuée  avec  200  grammes  de  quinquina,  ont  été  con- 
centrées à  l'étuve,  à  une  température  ne  dépassant 
pas  70*. 

Le  produit  obtenu  présente  une  densité  de  1,128  et 
abandonne  par  évaporation  &  100°  un  résidu  de 
31,80  p.  100.  Il  renferme  5,513  p.  100  d'alcaloïdes. 

Dans  une  deuxiè.me  opération,  portant  également 
sur  200  grammes  de  poudre  de  même  quinquina  et 
conduite  de  la  même  façon,  Tévaporation  a  été  faite 
dans  un  ballon  soumis  au  vide  de  la  trompe  à  eau. 
Nous  avons  ainsi  obtenu  un  extrait  de  densité  =  1 ,088, 
abandonnant  à  la  température  de  100°  un  résidu  de 
28,50  p.  100  et  d'une  teneur  en  alcaloïdes  égale  à 
5,22  p.  100. 

Nous  avions  donc  ainsi  deux  extraits  de  valeur  sensi- 
blement égale;  mais,  contrairement  à  nos  prévisions, 
c'est  celui  soumis  à  Févaporation  dans  le  vide  qui  est 
an  peu  moins  riche  en  extractif  et  en  alcaloïdes. 

Ce  résultat  pourrait  être  attribué,  malgré  tous  les 
soins  apportés  à  l'obtention  de  produits  identiques,  à 


—  316  — 

un  épuisement  différent  de  la  substance.  Kn  oulre^ 
comme  nous  avions  fait  traverser  le  bouchon  du  balloa 
soumis  au  vide  de  la  trompe  par  un  tube  effilé  capillaire 
plongeant  dans  le  liquide,  il  s'était  produit  ainsi  une 
rentrée  d'air  au  sein  du  liquide. 

Nous  avons  entrepris  une  nouvelle  expérience  en 
nous  plaçant  dans  des  conditions  supprimant  les  incon- 
vénients signalés. 

Nous  avons  traité  200  grammes  de  poudre  d'écorce 
de  quinquina  titrant  4,805  p.  100  d'alcaloïdes  totaux. 
Nous  avons  divisé  les  liquides  d'épuisement  en  deux 
parties  égales,  dont  Tune  a  été  soumise  à  révaporation» 
en  étuve,  à  une  température  ne  dépassant,  pas  70*; 
l'autre,  contenue  dans  un  ballon  de  verre,  a  été  évaporée 
dans  un  appareil  spécial  à  la  préparation  des  extraits 
dans  le  vide. 

Nous  opérions  ainsi  sur  des  produits  absolument 
identiques  et  notre  évaporation  dans  le  vide  s'effectuait 
dans  des  conditions  normales. 

Le  quinquina  liquide  obtenu  après  évaporation  à 
l'air  présente  une  densité  de  1,091  ;  son  résidu  par  éva- 
poration au  bain-marie  est  égal  à  27,90  p.  100,  et  sa 
richesse  en  alcaloïdes  totaux  égale  4,619  p.  100. 

Le  produit  résultant  de  Tévaporation  dans  le  vide  est 
d'une  densité  de  1 ,085  ;  il  abandonne  par  évaporation  au 
bain-marie  un  résidu  fixe  de  27,30  p.  100  et  son  titre  ea 
alcaloïdes  totaux  est  de  4,534  p.  100. 

D'après  les  expériences  ci-dessus,  il  n'y  aurait  donc 
pas,  tout  au  moins  avec  les  quinquinas  que  nous  avons 
employés, d'avantage  àopérer  l'évaporation  dans  le  vide. 


Produits  alimentaires  retirés  du  manioc  \  par  M,  Balland. 

Le  manioc  {Manihot  utilissima]  est  une  euphorbiacée 
originaire  d'Amérique.  Porté  par  les  navigateurs  por- 
tugais à  la  côte  occidentale  d'Afrique,  il  s'est  rapide- 
ment propagé  à  l'intérieur  du  continent  africain.  La 


—  317  — 

«ulture  en  est  commune  dans  les  régions  équatoriales^ 
surtout  en  Amérique,  du  Brésil  aux  Antilles  où  le  ma- 
Dioc  est  vulgairement  désigné  sous  le  nom  de  Yucca ^ 
En  Afrique,  elle  est  moins  générale  et  paraît  moins 
ancienne.  Dans  certaines  colonies  asiatiques,  elle  est 
d^introduclion  moderne  (A.  de  CandoUe).  Le  manioc  est 
actuellement  très  répandu  dans  plusieurs  de  nos  colo- 
nies: au  Dahomey,  sa  culture  semble  augmenter  d'an- 
née en  année,  au  détriment  de  celle  du  maïs. 

On  connaît  de  nombreuses  variétés  de  manioc  dont 
les  tubercules  servent  à  préparer  des  produits  alimen- 
taires très  recherchés  (couacs,  cassaves,  farines,  fécules, 
tapiocas,  etc.)* 

Le  coiuic  est  en  granulations  plus  ou  moins  grosses, 
tantôt  blanches,  tantôt  jaunes.  Pour  le  préparer,  on  dé- 
lîkche  par  simple  frottement  la  pellicule  extérieure  qui 
recouvre  les  racines  de  manioc;  on  les  lave  et  on  les 
râpe.  On  porte  à  la  presse  qui  en  sépare  un  liquide  véné- 
neux tenant  en  suspension  de  la  fécule,  que  Ton  recueille 
ultérieurement,  lavée  à  grande  eau  et  séchée.  On  étend 
la  pulpe  pressée  sur  une  plaque  de  fer  modérément 
«hauffée;  on  remue  continuellement  jusqu'àdessiecation 
complète;  on  passe  ensuite  le  produit" sec  au  tamis,  et 
Ton  a  finalement  des  couacs  à  grains  plus  ou  moins  gros 
représentant  plusieurs  qualités  commerciales  désignée 
sous  les  noms  de  farine  de  manioc,  couac  blanc,  couac 
jaune,  etc.  La  nuance  jaune  est  donné  avec  le  curcuma 
qae  Ton  ajoute  à  la  pulpe  avant  le  séchage.' 

La  cassate,  qui  est  une  véritable  galette,  provient, 
comme  le  couac,  de  la  pulpe  exprimée;  cette  pulpe  est 
triturée  dans  des  mortiers  de  bois,  de  façon  à  obtenir 
une  pâte  uniforme,  puis  étalée,  sous  forme  de  petites 
galettes  rondes,  sur  des  plaques  de  fer  chauffées.  Lors- 
que la  cuisson  est  opérée  sur  Tune  des  faces,  on  retourne 
la  galette  avec  soin  pour  ne  pas  la  briser.  La  cassave 
4le  Cuba  dont  l'analyse  suit  ressemblait  plutôt  à  une 
crêpe  qu'à  une  galette;  son   épaisseur  était  de   5  à 


w 


Composition  centésimale  de  produits  alimentaires 
provenant  de  1  Exposition  de  Paris  de  1000 


COLONIES 

FRANÇAISES 

MATXÀR] 

BS 

S 

« 

l'^au 

"^ 

fc^  ^    •" 

"^ 

'9 

Âzotém 

Grasses 

Amy- 
lacées 

5 

5 

CÔTE   d'ivoire 

l 

Farine  «le  manioc 

9.80 

l.H 

0.25 

85.39 

2.45 

1.00 

DAHOMEY 

Farine  de  manioc 

9.50 

2.68 

0.25 

83.62 

2.6:i 

1.30 

G  i:  Y  ANE 

Amidon    de     manioc 

(Cayenne)  . . 

H.SO 

0  94 

0.40^ 

86  36 

0  Oti 

0  50- 

Poudre  de  manioc 

13.50 

1.84 

e.5o 

83.16 

0.60 

O.40 

Couac  l>luMC  (Macouria). 

9.00 

1.26 

0.20 

85.99 

2.25 

1.30 

Couac  jimne  (Oyapoc). . . 

m. 70 

2.05 

U.25 

83.10 

2.60 

1..301 

Tapioca  (Cayenne) 

U.HO 

1.38 

0.45 

82.87 

0.20 

O.20 

—                

14.10 

0.77 

0.43 

84.43 

0.10 

0.15 

INDO-CHISE 

Fécule  do  manioc  (Tonkin) 

15.80 

0.44 

0.22 

83.34 

0.00 

9.20 

MADAGASCAR 

Tubercule  de  manioc 

14.30 

2.38 

0.65 

78.93 

2.45 

1.291 

—                  

i2.3(. 

2.59 

(►.85 

79.«1 

2.3G 

2.70 

Manioc  haché 

13.80 
14.90 

1.S2 
2.38 

0.70 
1.3ÎÎ 

80.33 
75.27 

2.25 
4.30 

1.10 
1.90 

—      desséché 

—            —       

14.10 

2.38 

0.85 

78.56 

2.85 

1.26 

Fécule  demaniocj  •*"•  quai. 

15.80 

0.84 

0.20 

82.96 

0.00 

0.20II 

MARTINIQUE 

II 

Farine  de  manioc 

8.80 

0.30 

0.20 

86.85 

2.3.% 

1.50 1 

—                

10.10 

0.45 

0.40 

86.30 

1.25 

1.50  [ 

Tapioca  de  manioc 

9.3U 

0.30 

0.45 

88.95 

0.00 

1.06 

NOU  VELLE-CALEDONIE 

Couac 

7.00 
13.80 

2.37 
0.45 

0.85 
0.15 

84.73 
S5.ÏII 

3.2.5 
0.0» 

1.80 
0.40 

Tapioca  de  manioc 

—               

13.60 

0.30 

0.25 

85.60 

0.00 

0.25 

—               

ri. 50 

0.7t) 

0.25 

86.35 

0.00 

0.20 

REUNION 

Fécule  de  manioc ^ 

14.r>n 

0.44 

0.10 

84.66 

0.00 

0.30 

Poudre  de  manioc 

13.90 

1.23 

0.25 

83.42 

0.85 

0.35 

Tapioca 

10.60 

1  68 

0.40 

86.82 

0.00 

0.50 

SOUDAN 

Fécule  de  manioc 

11.20 

0.30 

0.23 

87.98 

0.60 

0.30 

TAHITI 

Poudre  de  manioc 

14.30 

1.26 

0.10 

84.04 

6.10 

0.20 

PA 

YS    El 

[•RANG 

ERS> 

CKYLAN 

Fleur  de  cassave 

13.30 

1.08 

0.20 

85.02 

0.00 

0.20 

CUBA 

Galette  de  cassave 

12.50 

3.07 

0.25 

79.58 

3.10 

1.50 

GUATEMALA 

^ 

Amidon  de  yucca 

13.70 

0.46 

0.36 

84.09 

0.75 

O.70 

Farine  de  yucca 

13.20 
14.20 
13.40 

1.07 
1.23 
1.53 

0.10 
0.10 
0.25 

84.78 
84.17 
83.87 

0.55 
0.20 
0.75 

0.30 
0.1« 
0.20 



SAINT-NICOLAS   (CAP  YERT) 

Farine  de  manioc 

12.20 

1.3<î 

o.ir. 

83.77 

2.30 

o.sn 

—                

13.80 

1.69 

0.10 

81.06 

3.25 

0.10 

—  :ji9  — 

La  fécule  de  manioc  «si  obtenue  en  délayant  dans 
l'eau  la  racûie  rafée;  «a  laisse  reposer  et  on  décante 
l^eau  laiteuse  qui  surnage  pour  la  laisser  déposer  à  uou- 
veaa.  Par  dessiccation  au  soleil,  on  a  de  1  amidon  en 
petites  plaques  plus  on  moins  fendillées.  Cet  amidon, 
soigneusement  pulvérisé  et  bluté,  donne  la  mouBsache 
qui,  daas  le  commerce  de  la  parfumerie,  peut  rivaliser 
avec  les  plus  belles  poudres  de  riz. 

Le  tapioca  se  prépare  en  prenant  de  la  fécule  humide 
que  Ton  dessèche  rapidement  au  four  et  que  Ton  soumet 
^ensuite  au  broyage.  Par  le  criblage  on  a  des  tapiocas  de 
différentes  grosseurs.  La  fécule  humide,  mélangée  avec 
du  sucre,  donne  aussi,  sur  place,  des  pâtisseries  très 
recherchées. 

Lesanalyses  qui  précèdent  prouvent  que  tous  ces  pro- 
duits alimentaires  sont  presque  entièrement  constitués 
par  de  Famidon  avec  10  à  14  p.  1000  d*eau.  Il  y  a  peu 
d'azote  et  des  traces  de  matières  grasses.  On  ne  trouve 
la  cellulose  en  quantité  notable  que  dans  les  produits 
obtenus  par  des  procédés  par  trop  primitifs.  Les  cendres 
en  faible  proportion  sont  toujours  blanches,  non  fusi- 
bles. 


Anmiyêe  dun  liquide  provenant  d*un  kyste  du  pancréas^ 
par  MM.  J.  Alay,  chargé  du  cours  de  chimie  biolo- 
gique, et  itisi>A(^  agrégé  à  la  Faculté  mixte  de  méde- 
cine et  phoMinacie  de  Toulouse. 

Nous  avons  eu  l'occasion  d'obsei^v^er,  chez  une  femme 
de  trente-cinq  ans,  un  kyste  développé  aux  dépens  de 
la  queue  du  pHivcréas.  La  tumeur  se  présentait  sous  la 
forme  d*une  poche  arrondie  mulliloculaire,  contenant 
environ  2100*'"'  de  liquide.  Le  liquide  présentait  les 
caractères  physiques  et  la  composition  suivante  : 

Caractères  phycnques.  —  Liquide  trouble,  visqueux, 
Bhmt,  de  coloration  jaune  verdàirc,  de  saveur  fade  et 
sans  odeur.  Mousse  par  agitation  et  ne  coagule  pas. 

Densité  :  1011. 


! 


—  320  — 

Réaction  très  faiblement  alcaline, 

2"  Composition  rapportée  à  un  litre  de  liquide. 

Matières      I   Serine S-''! 

albuminoïdes  )  Globaline ....     0t6 


totales        j  Albumine  ac  1^10-30 lu b le 3.0 

H^n  (  Peptones Néant 

Chlorures  (en  NaCl) 3,* 

Acide  phosphorique ...*..,,,-  0,16 

Sulfates Traces 

Chaux  et  magnésie . . , , .  O^ftrï 

Urée (i,U 

Graisse  et  cholestérine ^. , ,  0 J f» 

Glucose Nctant 

Acide  urique .......,..],,......  Traces 

Acétone , 0,05  eOTif on 

Les  cendres  contiennent  en  outre  da  fer  et  des  traces 
de  Luiivre. 

Examen  histologique.  —  L'examen  liistologique  de  la 
paroi  montrait  l'existence  d'une  membrane  (ibro-con- 
jonelive  tapissée  par  une  couclie  de  ccUnles  épithé- 
iiales  cylindriques  muqueuses.  Le  tlépol  était  constilin? 
par  des  débris  de  leucocytes  granuleux,  par  quelques 
cellules  épithéliales  ayant  !?ubi  la  dégénérescencî* 
muqueuse  et  par  de  rares  hématies. 

Conclusions.  —  Le  liquide  examiné  diiïèrt^  notabte- 
monL,par  sa  réaction  faiblement  alcaline  et  par  sa  coai- 
posilion,  du  suc  pancréatique  normal  II  est  en  outre 
peu  riche  en  albumine  et  en  urée,  mais  contient  une 
forte  proportion  d'albumine  aeéto-soluble  qui  n'existe 
pas  habituellement  dans  les  sérosités.  Enfin  il  ren- 
ferme une  quantité  appréciable  d'acélone. 


médicamen'ts  nouveaux 


Le  lécithol;  par  M.  Aufrîïcht  (1).  —  Sous  le  nom  de 
léeithol  la  maison  Riedel,  de  Berlin,  a  mis  dans  le 
commerce  une  préparation  obtenue  en  partant  du  jaune 

(1)  Ziir  Priifung  und  WerthbestimmuDg  des  Lcciihoh,  Pharmaceu- 
tuvhe  Z€ilung.i903^  p.  1. 


d'œuf  frais  :  celle  substance,qui, somme  loule,esl  à  base 
de  lécithine,esi  employée  danb  les  mêmes  maladies  que 
ce  produil. 

Le  lécilhol  se  présente  sous  forme  d'une  masse  jau- 
nâlre^de  consistance  cireuse,  d'odeur  particulière  et  de 
saveur  douce;  sa  réaclion  est  neutre;  elle  est  insoluble 
dans  l'eau,  peu  soluble  dans  l'alcool  à  froid,  soluble  à 
chaud,  soluble  dans  Téther,  le  chloroforme,  la  benzine. 
Quand  on  le  soumet  à  la  calcination,  le  lécilhol  laisse 
des  cendres  alcalines,  riches  en  carbonates  alcalins  et 
en  acide  phosphorique  :  on  peut  y  déceler  également  de 
petites  quantités  de  fer,  de  potasse,  de  sulfates  et  de 
chlorures.  Le  lécilhol  traité  parles  alcalis  est  décom- 
posé en  acide  glycérophosphorique,  acides  gras  ayant 
pour  indice  d'iode  77,  et  une  base,  très  probablement  la 
choline. 

La  solution  alcoolique  est  dextrogyre. 
!      Le  lécilhol  a  donné  à  l'analyse  les  nombres  suivants  : 

I  Caroone 68.72  p.  100 

Hydrogène 9.66 

Azote 4,02 

I  Soufre 0.28 

'  Oxygène 9,91 

I  Hhoaphope 3.17 

Cendres 3,58 

Somme  toute,  le  lécilhol  par  sa  composition  se  rap- 
proche de  la  lécilhine  pure  sans  être  identique  à  ce  pro- 
duil :  la  proportion  d'azolc  notamment  est  beaucoup 
plus  forte  que  dans  la  lécilhine  qui  contient  de  1,70  à 
1,80  p.  100  de  cet  élément.  II.  c. 

Protyline;  par  M.  C.  Schaerges  (1).  —  Sous  le  nom  de 
Protéides^  Hoppe  Seyler  a  désigné  des  albuminoïdes 
complexes  qui  sous  rinfluence  des  agents  hydrolysanls 
se  dédoublent  d'une  part  en  albumines  vraies,  d'autre 
pari  en  un  groupement  de  nature  différente  (hydrates 
decarb^ire,  acides  nucléiniques,  etc.);  ce  second  grou- 

(l)  Uebcr  Protylin  und  organische  Phosphorprœparate.  Pharmaceu- 
^whtCenlralkaUe,  1903,  p.  1. 


—  322  — 

pement  est  désigné  d'habitode  sous  ie  nom  de  groupe 
prosthétique. 

Parmi  ces  protéides,  Tune  des  classes  les  plus  impor- 
tantes est  constituée  par  les  nucliines  qni  se  dédovibleot 
en  albumines  vraies  et  en  un  groupement  prosthétique 
phosphore,  les  acides  nucléiniques. 

Kossel,  à  qui  est  due  surtout  Tétude  des  nucléines, 
admet  que  dans  les  acides  nucléiniques  le  phosphore 
est  contenu  sous  forme  d'anhydrides  d'acides  phospho- 
riques  résultant  de  Tunion  de  plusieurs  molécules 
d*acides  phosphoriques  avec  élimination  d'eau. 

En  partant  des  considérations  résumées  ci-dessus,  on 
a  été  conduit  à  réaliser  la  préparation  de  protéides 
artiliciels,  et  c^est  ainsi  que  la  Société  Hoffmann  La 
Hoche, de  Bâle,a  mis  dans  le  commxsrce,  sous  le  nom  de 
ProtylineSy  des  produits  obtenus  en  unissant  des  albu- 
mines avec  des  anhydrides  d'acides  phosphoriques  :  ce 
sont  donc  des  corps  qui  se  rapprochent  des  nucléines 
jusqu'à  un  certain  point. 

La  seule  protyline  qui  ait  été  utilisée  jusqu'ici  est  la 
protyline  phosphorée  :  elle  se  présente  sous  forme 
d'une  poudre  jaune  blanchâtre,  sans  odeur  ni  saveur. 
Elle  est  insoluble  dans  Teau;  traitée  à  ébuUition  par 
l'acide  chlorhydrique,elle  est  décomposée  avec  forma- 
tion d'acide  phosphorique  ;  elle  est  soluble  dans  les 
alcalis;  la  proportion  de  phosphore  qu'elle  renferme  est 
de  2,7  p.  100. 

L'auteur  ne  donne  aucun  renseignement  sur  la  pré- 
paration ainsi  que  sur  les  propriétés  physiologiques  de 
celte  nouvelle  substance.  h.  c. 

RKVUKS 


Pharmacie. 

Procédé  simple  d'essai  des  objets  de  pansement  au 
sublimé  ;  par  M.  G.  Frerichs  (1  ).  —  La  méthode  proposée 

(1)  fiinC&ciies  Verfahren  zar    Prtifung   von  SublimatrerbaDdfiDffen; 
Apolheker  Zeitung,  XVIT,  83i,  1902. 


—  383  — 

par  M.  Denner  pour  doser  le  sublkné  dans  les  objets  de 
pansement  ccmsîske  à  épuisev  un  poids  déterminé  du 
produit  à  essayer  par  ée  Teau  eonienant  du  chlorure 
de  sodium,  à  préeipiter  à  Tétat  de  sulfure  le  mercure 
entraîné  en  solution,  à  traiter  le  sulfure  de  mercure 
préalablement  bien  lavé  par  une  solution  d'iode,  etfina* 
lement  à  doser  Tiode  en  excès  au  moyen  de  l'hyposul- 
fite  de  soude. 

On  peut  ainsi  calculer  la  quantité  de  sublimé  conte- 
nue dans  la  prise  d'essai,  en  se  rappelant  que  d'après  la 
réaction 

HgS  -f  21  =  HgP  +  S 

ua  atome  d'iode  correspond  à  une  demi-molécule  de 
sublimé,  et  que,  par  suite,  un  centimètre  cube  de  solu- 
tion d*iode  j^  correspond  à  0*',01355  de  bichlorure 
de  mercure. 
Ou  peot  très  facilement  simplifier  la  méthode,  en 
I  éfîtant  Tépuisement  de  l'échantillon  par  la  solution  du 
chlorure  de  sodium  et  en  dosant  directement  le  sublimé 
sar  le  tissu  même  qoi  en  est  imprégné. 

On  prend,  par  exemple,  5»'  de  gaae  ou  d'ouate.  On 
place  réchantilloR  dans  un  entonnoir,  on  le  comprime 
assez  fortement  et  on  Tarrose  peu  à  peu  de  solutioii  de 
snllure  d'ammoniom  de  manière  à  Timprégner  lente- 
ment. On  lave  avec  une  assez  grande  quantité  d  eau 
oréinaire,  on  ajoute  ensuite  un  peu  d*acide  chlorhy- 
driqae  à  l*eau  de  lavage,  et  finalement  on  termine  Topé- 
ratio»  avec  de  Peau  pure.  L'a^^ide  chlorhydrique  enlève 
les  dernières  traces  de  sulfure  d'amoKHiium  qui  impré- 
frnent  le  tissu  et  qui  seraient  susceptibles  de  gêner  la 
suite  des  opérations.  La  prise  d'essai,  devenue  grise  ou 
noire,  par  suite  de  laprésence  du  sulfure  de  mercure,  est 
exprimée  entre  les  doigts  et  introduite  au  moyen  d'une 
baguette  de  verre  dans  un  ballon  à  col  large,  d'environ 
300"**  de  capacité;  on  verse  dans  le  ballon  une  quan- 
tité déterminée  (15  à  25'°*')  de  [solution  d'iode  ^^  ;  puis, 
au  moyen  d'une  baguette  de  verre»  on  prend  soin  de 


—  su  — 

bien  imprégner  la  prise  d'essai  avec  cette  solution. 
Après  quelque  temps  de  contact  en  vase  clos,  on  ajoute 
environ  200^"^  d'eau,  et  on  titre  Tiode  en  excès  aa 
moyen     d'une    solution  ^  d'hyposulfite  de  soude,  en 

présence  d'eau  amidonnée  comme  indicateur,  en  ayant 
soin  d'assurer  le  contact  des  réactifs,  par  des  agitations 
énergiques  du  mélange.  En  multipliant  par  O*f^0135S 
le  nombre  de  centimètres  cubes  de  liqueur  d'iode  qui 
ont  été  employés  à  la  transformation  du  sulfure  de 
mercure,  on  a  la  quantité  de  sublimé  contenue  dans 
S**"  de  pansement  essayé. 

Le  sulfure  de  mercure  précipité  par  le  sulfure  d'amnao- 
nium  adhère  si  fortement  aux  fibres  du  pansement 
examiné  qu'il  n'y  a  aucune  perte  à  redouter  dans  le 
lavage  à  Teau;  cette  dernière  opération  est  d'ailleurs 
considérablement  facilitée  par  l'emploi  de  la  trompe. 

On  peut  essayer  qualitativement  les  objets  de  panse- 
ment au  sublimé  de  la  façon  suivante  :  La  gaze  fu 
l'ouate  sont  étendues  à  plat  sur  une  assiette,  en  couches 
modérément  épaisses,  puis  imprégnées  avec  de  l'eau  con- 
tenant de  l'acide  sulfhydrique  ou  encore  avec  une  solu- 
tion fortement  étendue  de  sulfure  d'ammonium.  Après 
ce  traitement,  la  couleur  grise  ou  noire  que  présente 
Téchantillon  doit  être  aussi  uniforme  que  possible; 
d'une  façon  générale,  il  en  est  bien  ainsi  pour  les 
gazes;  mais,  avec  certains  cotons,  il  arrive  fréquem- 
ment que  des  endroits  restent  complètement  blancs 
et  que  la  répartition  du  sublimé  soit  ainsi  très  inégale. 
L'examen  qualitatif  seul  permet  immédiatement  de 
déconseiller  l'emploi  de  tels  cotons.  ii.  h. 


Physiologie. 

Sur  la  reviviscence  du  cœur.  Rappel  des  batte- 
ments du  cœur  humain  30  heures  après  la  mort;  par 
M.  A.  KuLiAKo  (1).  —  On  sait  que  le  cœur  d'un  ani- 
mal conserve  ses   battements  quelque  temps  après  la 

(1)  Ac,  d.  Se,  i.  CXXXVI,  p.  63  ;  1903. 


—  325  — 

morf;  on  a  observé  ce  fait  chez  des  suppliciés,  près  de 
30  heures  après  la  mort.  Quand  ces  mouvements  sont 
arrêtés,  on  a  pu  les  rappeler  par  des  Injections  de  sang 
artériel,  dans  les  artères  coronaires. 

Toutefois,  dans  les  recherches  antérieures,  le  cœur,. 
pris  à  Tétat  complètement  frais,  provenait  d'animaux 
sains.  On  n'aurait  pas  supposé  que  le  cœur  d'animaux 
morts  à  la  suite  d'une  maladie  quelconque,  au  lieu 
d'être  tués,  pût  être  ainsi  ranimé.  Cependant,  l'auteur  a 
pu  ranimer  le  cœur  d'un  lapin  à  l'aide  de  la  circulation 
artificielle  plus  ou  moins  prolongée,  2,  3  et  môme 
4  jours  après  la  mort  spontanée,  et  ce  cœur,  isolé  du  ! 

corps,  a  fonctionné  plusieurs  heures. 

Une  expérience,  faite  sur  le  cœur  d'un  enfant,  âgé  de 
'{  mois,  mort  à  la  suite  d'une  pneumonie  double,  a  été 
aussi  concluante:  1 

Lecœor  a  été  enlevé  sar  le  cadavre,  20  heures  après  la  mort,  porté 
VI  laboratoire  sans  précautrons  spéciales  et  soumis  à  une  circulation 
artificielle,  d'après  la  méthode  de  Langendorff  et  avec  le  liquide  de 
Locke,  chaad  et  saturé  d'oxygène.  Le  cœur  resta  longtemps  immobile  ; 
c'est  après  20  minutes  seulement  que  de  faibles  contractions  rythmiques 
sont  apparne5,  d'abord  dans  les  tissus,  puis  dans  le  ventricule  droit  ; 
finalemeot,  le  cœur  entier  a  donné  des  pulsations  régulières  pendant 
une  heure. 

Des  expériences  analogues  ont  été  répétées  plusieurs-  l 

fois.  j.  B. 

Chimie  théorique  et  appUquée. 

Snr  les  conditions  déquilibre  entre  le  maltose  et  le 
glucose  en  présence  de  la  maltase  ;  par  M.  Pomeranz  (1). 
—  SiToii  faitréagirla  maltase  sur  des  solutions  ^^^wrfw^d 
de  mallose,  la  molécule  de  ce  sucre  est  dédoublée  entiè- 
rement en  deux  molécules  de  glucose 

Cï*H«0»»  +HiO  =  C«H>«0«+  CflHl20« 
Maltose  Glucose         Glucose 

Mais  si  Ton  emploie  des  solutions  renfermant  plus  de 
1  p.  100  de  maltose,  on  constate,  comme  Ta  montré 

(1)  Zur  Kcnntnis  des  Gleichgewichtes  zwischcn  Maltose  und  Dextrose 
[Monaltkefte  f,  Chemie,  t.  XXIU,  p.  750,  1902). 


I 


—  326  — 

M.  Hill  (1),  que  la  réaction  s'arrête  avant  que  tout  le 
maltose  ait  été  dédoublé,  quelle  que  soit  d*ailleors  la 
durée  du  contact  entre  le  sucre  et  le  ferment. 

En  suivant  les  progrès  du  dédoublement  avec  la 
liqueur  de  Fehling  et  le  polarimètre,  on  peut  consta- 
ter que  la  proportion  de  maltose,  qui  reste  inaltérée,  est 
d'autant  plus  forte  que  la  concentration  de  la  solutioD 
sucrée  est  plus  considérable. 

M.  Hill  a  pen«é  que  ce  fait  était  dû  à  ce  que  cette 
réaction  du  dédoublement  du  maltose  en  deux  molé- 
cules de  glucose  était  réversible  : 

Maltose  hydraté  ^  Glucose  +  Glucose. 

Elle  cesserait  lorsKjue  la  teneur  de  la  solution  en  mal- 
tose et  en  glucose  est  telle  que  l'enzyme  dédouble  ^ 
un  temps  donné  autant  de  maltose  qu'il  en  forme  aux 
dépens  du  glucose. 

Pour  le  démontrer,  il  a  soumis  simultanément  à 
l'hydrolyse,  dans  les  mêmes  conditions  expérimentales, 
deux  solutions  également  concentrées  (40  p.  100),  l'une 
de  glucose,  Tautrede  maltose  hydraté (C"H"0" +11*0). 
-Quand  le  terme  de  la  réaction  fut  atteint^  il  put  consta- 
ter que  les  deux  solutions  renfermaient  une  égale  pro- 
portion de  maltose  et  du  glucose  :  environ  15  du 
premier  pour  85  du  second. 

M.  Pomeranz  apporte  aujourd'hui  une  nouvelle 
preuve  de  la  réversibilité  de  cette  réaction. 

MM.  Guldberg  et  Waage  ont  en  effet  démontré  que 
l'état  d'équilibre  de  deux  systèmes  de  plusieurs 
substances,  susceptibles  de  subir  des  transformations 
réversibles,  dépend  du  nombre  des  substances  dont  la 
concentration  est  variable,  et  qu'il  est  réalisé  lorsque  la 
relation  suivante  est  satisfaite  : 

p.p'.p'... 

^-—^, —  «=  constant. 

Dans  cette  équation  p^  p\  ?'•'-,  sont  les  concentra- 

(1)  Journ,  oflhe  Chem,  Soc,  LXXm,  p.  649,  1898. 


—  327  — 

tions  des  substances  du  premier  système,  et  q,  q\  7"..., 
les  concentrations  des  substonces  du  second  système. 
Dans  le  cas  de  la  transformation  réversible  du  mal- 
tose  en  glucose,  si  p  représente  la  concentration  du 
glucose  et  q  la  concentration  du  maltose,  puisqu'ure 
molécole  de  maltose  donne  deux  molécules  de  glucose, 
OQ  doit  avoir,  au  moment  où  l'équilibre  e^t  établi, 

=--  =  coaatant. 

Or  M.  Pomeranz  a  fait  un  certain  nombre  de  déter- 
minations avec  des  solutions  de  maltose  de  concentra- 
tions diverses.  Ses  résultats  sont  consignés  dans  le 
tableau  suivant  : 


Mftllne  cootena 

M  débat 

da.08 

!»-•  désolation 

Proportion 

de  glucose, 

par    rapport 

an  ancre  initial, 

quand    l'équilibre 

est  atteint 

concentration 

da  glucose 

an 

moment 

de  l'équilibre 

n 

concentration 

du  maltose 

an 

moment 

de  l'équilibre 

'I 

39,23 

80,00 

iO«00 

4.00 

2,00 

80 

90,5 

94,5 

98 
99 

1,83 
1,006 
•0,525 
0,2176 
0,1099 

0,163 

0,052 

0,015 

0,0032 

0,0006 

20.9 
19,8 
18,4 
21,3 
20,11 

On  voit  par  ce  taitleau  que  le  dédoublement  du  mal- 
tose est  poussé  d'autant  plus  loin  que  la  concentration 
est  plus  faible,  comme  l'avait  vu  M.  Hill. 

On  voit  de  plus  que,  conformément  à  la  règle  de 

Galdberg  et  Waage,  les  valeurs  du  rapport  -  sont  à  très 

pea  près  égales,  bien  que  les  expériences  aient  été 
faites  sur  des  solutions  de  maltose  de  concentrations 
très  diverses.  Le  dédoublement  du  maltose  en  glucose 
parlamaltase  est  donc  bien  un  phénomène  réversible. 

M.  G. 


-   328  — 

Remarques  sur  T  origine  des  phénomènes  volcani* 
ques;  par  M.  A.  Gautier  (1).  —  M.  Gautier  fait  remar- 
quer que  'la  composition  des  gaz  volcaniques  des  fume- 
rolles du  mont  Pelé,  analysés  par  M.  Moissan,  répond, 
aux  proportions  près,  à  celles  des  gaz  qu'il  a  obtenas 
en  chauffant  dans  le  vide  les  roches  cristalloïdes  des 
terrains  primitifs  (granités,  porphyres,  etc.),  à  la  tem- 
pérature du  rouge  naissant.  Appliquée  aux  granités, 
porphyres,  etc.,  cette  chaleur  de  500"*  à  600**  suffit  pour 
mettre  en  liberté  leur  eau  de  constitution,  qui,  agissant 
à  cette  température  sur  les  matériaux  de  ces  roches  el 
en  particulier  sur  leurs  sels  ferreux,  en  dégage  un  en- 
semble de  gaz  riches  en  hydrogène,  accompagné  d'hy- 
drogène sulfuré,  d'acide  carbonique,  d'oxyde  de  carbone, 
d'azote  et  d'argon,  en  un  mot  les  gaz  mêmes  que  Ton  a 
signalés  dans  la  plupart  des  éruptions  volcaniques. 

Or  dans  les  parties  profondes  du  sol  ce  réchauffement 
des  strates  rocheuses  se  produit  lorsque,  par  le  tasse- 
ment, l'effondrement  ou  la  fracture  des  couches  sous- 
jacenles,  un  nouvel  équilibre  tend  à  s'établir. 

M.  Gautier  a  calculé  qu'un  kilomètre  cube  de  granit 
(et  c'est  le  granit  qui  émet  le  moins  de  gaz  et  d'eau), 
chauffe  au  rouge  naissanb,  produira  ainsi,  soit  à  l'état  de 
vapeur  se  dégageant  du  sol,  soit  à  l'état  d'hydrogène 
brûlant  dans  l'air,  31  millions  de  tonnes  d'eau  C'est  la 
masse  d'eau  qui  coule  en  12  heures,  à  Paris,  dans  le  lit 
de  la  Seine,  avec  le  débit  moyen  de  694™*  à  la  seconde. 
On  voit  que,  pour  expliquer  l'origine  de  l'eau  des  volcans, 
la  nature  des  gaz  qu'ils  rejettent,  et  la  violence  des  phé- 
nomènes éruptifs,  il  n'est  nécessaire,  ni  de  faire  inter- 
venir la  pénétration  des  eaux  de  la  mer  jusqu'au  feu 
central,  ni  d'invoquer  les  réactions  internes  qui  peuvent 
encore  s'y  produire,  réactions  fort  hypothétiques,  car 
elles  ont  probablement  atteint  leur  état  d'équilibre 
définitif,  depuis  des  millions  d'années  que  les  matières 
terrestres  sont  portées  à  l'incandescence.  j.  b. 


(1)  Ac.  (L  Se,  t.  GXXXVI,  p.  16;  5  janvier 


1903. 


—  329  — 

Sur  la  préparation  du  calcium;  par  MM.  0.  Ruff  et 
W.  Plato  (i).  —  M.  Moissan  (2),  le  premier,  a  préparé  le 
calcium  à  l'état  de  pureté  absolue  et  cristallisé,  en  fai- 
sant réagir  le  sodium  en  excès  sur  Tiodure  de  calcium 
fondu:  le  calcium,  mis  en  liberté,  se  dissout  d'abord 
dans  le  sodium,  puis  cristallise  par  refroidissement.  En 
reprenant  la  masse  métallique  par  Talcool  absolu,  on  dis- 
sout le  sodium,  et  le  calcium  cristallisé  peut  être  séparé. 

Ce  même  savant  (3)  a  encore  obtenu  le  calcium  en 
électrolysant  au  rouge  sombre  Tiodure  de  calcium  fondu, 
«n  employant  comme  cathode  une  tige  de  nickel  pur  et 
comme  anode  un  charbon  de  cornue. 

Les  auteurs,  recherchant  un  procédé  industriel  de 
préparation  du  calcium,  ont  substitué  à  Tiodure  de  cal- 
cium très  coûteux  un  mélange  préalablement  fondu  et 
pulvérisé  de  400  parties  de  chlorure  de  calcium  anhydre 
avec  16,5  parties  de  fluorure  de  calcium.  Ils  décrivent 
deux  appareils  de  production,  Tun  industriel,  l'autre 
pour  le  laboratoire.  Ce  dernier  consiste  en  un  creuset 
de  porcelaine  dans  lequel  on  fond  le  mélange  des  deux 
^Is  et  on  les  soumet  à  l'électrolyse  avec  un  courant  de 
S  ampères  sous  8  volts.  L'anode  est  un  bâton  de  charbon 
de  cornue  de  14""  d'épaisseur  et  la  cathode  un  fil  de  fer 
de  2""  de  diamètre.  Le  calcium  se  réunit  autour  de  la 
cathode  en  un  globule  fondu  dontTaccroissement  aurait 
pour  résultat  d'augmenter  l'intensité  du  courant,  si  l'on 
n'avait  soin  de  remonter  graduellement  le  charbon  de 
cornue.  Lorsque  le  globule  métallique  est  suffisamment 
gros,  on  retire  la  cathode  du  sel  en  fusion,  le  globule 
métallique  s'en  détache  et  vient  nager  à  la  surface  du 
bain  d'où  on  peut  l'extraire.  On  reprend  ensuite  l'élec- 
trolyse. Après  une  heure  de  fonctionnement,  la  matière 
du  creuset  de  porcelaine  est  attaquée  au  point  qu'on  doit 
interrompre  Topération. 

(1)  Zar  Dantellnng  d68  Calcium.  Dericht.  d.    deuUch.  chem.  Ges., 
L  XXXV,  p.  3612,  1902. 

(2)  Ac.  d.  Se,  t.  CXXVI,  1153. 
P)  /6ûf..  U  CXXVII,  p.  584. 

^Bvm.  dt  Pharm.  <t  et  Chim,  6*  siniB,  t.  XVII.  (1"  avril  1903.)  22 


—  330  — 

L'appareil  industriel  fonctionne  d'une  numière  ana- 
logue, sauf  que  les  parois  du  creuset  de  fer  où  se  fait 
l'opération  sont  constamment  refroidis  extérieurement, 
Elles  se  recouvrent  intérieurement  d'une  couche  conti- 
nue  de  sel  solidifié,  qui  les  protège  contre  l'action 
corrosive  des  sels  en  fusion, 

M.  G. 

Action  de  l'ammoniac  sur  le  sulfure  de  phosphore,  pré- 
paration de  Tazoture  de  phosphore;  par  MM.  A.  Stock 
et  B.  Hoffmann  (1).  —  Le  pentasulfure  de  phosphore  se 
combine  au  gaz  ammoniac  dès  la  température  ordinaire 
en  donnant  le  produit  d'addition  P*S^6AzH';  si  Ton 
opère  à  la  température  de  —  20**,  on  obtient  une  matière 
blanche  répondant  à  la  formule  P^S'^TAzH^ 

Cette  combinaison,  chauffée  peu  à  peu  à  230**,  perd 
du  sulfure  d'ammonium  ;  et  si  on  la  porte  au  rouge  dans 
un  courant  d'hydrogène  ou  d'azote,  elle  perd  en  outre 
du  phosphore  et  du  soufre  et  Ton  obtient  comme  résidu 
Vazoture  de  phosphore  P'Az^. 

Ce  composé  est  blanc,  dépourvu  d'odeur  et  de  saveur. 
Chauffé  au  rouge  vif  dans  le  vide  ou  dans  l'azote,  il  se 
décompose  en  ses  éléments;  chauffé  dans  l'hydrogène, 
il  donne  du  phosphore  et  de  Tammoniac-  Exposé  à  l'air 
humide,  l'azoture  de  phosphore  prend  une  réaction 
acide  par  suite  de  la  formation  d'un  peu  d'acide  phos- 
phorique.  et  cette  réaction  est  complète  si  l'on  vient  à 
le  chauffer  à  ISO**  en  tube  scellé  avec  de  l'eau  : 

P3Az5-fi2H*0  =  3PO'H8+5AzH3. 

M.  G. 

Les  enzymoïdes;  par  M.  Maurice  Arthus  (2).  — 
M.  Arthus  propose  de  donner  le  nom  à'' enzymoïdes  à  un 
groupe  essentiellement  hétérogène  de  substances  que 

(1)  Die  EîQwirlLung  von  Ammoniak  auf  Phosphorpe&tasulâd  uDd  dor 
Phosphorstickstoff  P3Az3.  Berichie  d.  deutsch,  chem.  Ges„  t.  XXXVI, 
p.  314  (1903). 

(2)  Revue  générale  des  Sciences,  année  1903,  p.  60. 


—  331  — 

les  biologistes  rattaeheni  jusqu'ici  au  groupe  des  dia- 
Hmses  ou  ^nzymeê;  telles  sont  les  tûxmes  microbiennes  et 
les  wsimê^  les  antitoxinee,  les  ag^lutininesy  les  préeipi- 
Unes,  les  hémolysines  et  les  bactériolysines. 

Les  enzymoïdes  possèdent  quelques  propriétés  qui 
leur  sont  communes  avec  les  enzymes  :  comme  ces 
dernières,  elles  sont  détruites  par  la  chaleur  humide  à 
sue  température  inférieure  à  100^;  elles  sont  soiubles 
dims  Teau  et  la  glycérine,  insolubles  dans  l'alcool,  pré- 
cipitées par  celui-ci  de  leurs  solutions  aqueuses  ou  gly- 
cérinées,  soiubles  dans  l'eau  après  traitement  alcoo- 
lique et  dessiccation  à  basse  température.  Enzymes  et 
eazymoîdes  sont  douées  de  propriétés  colloïdes,  ne 
dialysent  que  très  lentement  et  très  imparfaitement,  et 
se  laissent  englober  et  entraîner  par  les  précipités  flo» 
eonneux  qu'on  détermine  dans  les  liquides  où  elles  sont 
dissoutes. 

I>'autres  caractères,  an  contraire,  les  distinguent  net-^ 
temcBt.  Tandis  que  les  enzymes  provoquent  des  trans- 
formations cAmi^z<^«  d'ordre  catalytîque,  se  retrouvent 
inaltérées  qualitativement  et  quantitativement  à  la  fin 
de  l'opération,  sont  capables,  en  quantité  infiniment 
petite,  de  provoquer  des  transformations  infiniment 
grandes,  il  en  est  autrement  des  enzymoïdes.  Le» 
toxines,  venins,  etc.,  provoqnent  dos  effets  pTiysiolo- 
giqves,  et,  en  supposant  même  que  ceux-ci  soient  d'ori- 
gine chimique,  on  ignore  si  une  quantité  infiniment 
petite  d'antitoxine  serait  capable  de  produire  des  trans- 
formations chimiques'infiniment  grandes.  Le  venin  est 
bien  modifié  par  l'agent  actif  du  sérum  antivenimeux, 
mai^  cet  anti venin  disparaît  dans  son  action  même,  et 
p&r  conséquent  se  distingue  des  enzymes  qu'on  re- 
trouve non  modifiées  à  la  fin  de  la  réaction. 

Antre  différence  :  pour  les  enzymes,  la  vitesse  de 
lotion  dépend  essentiellement,  toutes  choses  égales 
d'aiHenrs,  -de  la  quantité  de  Hiastase  agissante;  elle 
croît  avec  cette  quantité,  qui  n'a  pas  d'influence  sur 
l'équilibre  chimique  terminal.  Au  contraire,  dans  Tac- 


—  332  — 

tîon  des  antitoxines  sur  les  toxines,  l'état  d'équilibre 
terminai  est  rapidement  atteint  et  la  toxicité  finale 
diminue  proportionnellement  à  la  quantité  d'antitoxine 
employée. 

En  ce  qui  concerne  les  agglutinines,  précipitines, 
bactériolysines  et  hémalysines,  l'ignorance  dans  la- 
quelle on  se  trouve  à  leur  égard  permet  seulement  de 
dire  que  ce  ne  sont  pas  des  enzymes  vraies  et  qu'il  y  a 
lieu  de  les  distinguer  de  celles-ci.  Leur  place  se  trou- 
vera parmi  les  enzymoïdes. 

G.  P. 

Contribution    à    Fétude    des    hémicelluloses;    par 

MM.  E.  ScHCLZE  et  N.  Castoro  (1).  —  Dans  une  série  de 
travaux  antérieurs,  Schulze  a  montréque  lesmembranes 
cellulaires  des  cotylédons  de  Lupinus  luteus  et  de 
Lupinus  angustifolius  sont  riches  en  substances  facile- 
ment sacchariiiables  par  les  acides  minéraux  étendus 
et  bouillants,  donnant,  dans  ce  traitement,  du  galac- 
tose et  un  pentose.  Schulze  a  donné  à  ces  anhydrides 
de  galactose  et  de  pentose  le  nom  d'hémicelluloses. 

En  étudiant  les  bémicelluloses  du  Lupinus  Airsutus, 
les  auteurs,  en  dehors  du  galaclose  qui  avait  déjà  été 
obtenu  avec  les  autres  hémicelluloses,  ont  pu,  des  pro- 
duits d'hydrolyse,  isoler  de  l'arabinose  à  l'état  pur.  Ils 
ont  utilifié  dans  ce  but  la  méthode  à  la  benzylphénylhy- 
drazino  préconisée  antérieurement  par  0.  Ruff  et 
G.  011endorff(2). 

La  matière  première  nécessaire  aux  essais  était  pré- 
parée de  la  façon  suivante  :  les  semences,  préalable- 
ment ramollies  dans  l'eau,  étaient  d'abord  débarras- 
sées de  leurs  enveloppes,  séchées,  broyées  au  moulin, 
dégraissées  par  l'éther,  puis  réduites  en  poudre  impal- 
pable. La  poudre  obtenue  était  traitée  par  une  solution 
de  soude  froide  contenant  0^^1  d'alcali  p.  100,  puis  par 

(ij  Beiiràge  zur  Kenntniss   der  Hemicellulosen.   Zeiisch.   f.   phys. 
Chem.,  XXXVII,  p.  41,  1902. 
(2)  Journ.  Pharm.  et  Chim.,  [6],  Xll,  p.  77,  1900. 


-  333  — 

des  solutions  alcalines  plus  diluées  et  finalement  par  de 
l'eau,  jusqu'à  disparition  de  toute  alcalinité;  on  prati- 
quait les  lavages  en  opérant  par  décantation.  Le  résidu, 
traité  par  l'alcool  étendu,  était  recueilli  sur  un  filtre, 
broyé  avec  de  l'alcool  fort,  maintenu  quelques  jours  en 
contact  avec  de  l'alcool,  lavé  à  l'alcool  absolu,  à  l'éther 
et  séché  dans  le  vide  sulfurique.  100  p.  de  semences 
sèches,  débarrassées  de  leurs  enveloppes,  fournissaient 
ainsi  32,4  de  résidu  contenant  sensiblement  90  pour  100 
d'hémicelluloses.  C'est  ce  résidu  qui  a  été  étudié. 

Traité  par  l'acide  sulfurique  à  2  p.  100,  pendant 
deux  heures,  à  la  température  de  TébuUition,  le  produit 
adonné  du  galactose  et  de  l'arabinose  qui,  comme  on 
la  dit  plus  haut,  ont  été  isolés  à  l'état  cristallisé.  La 
matière,  ainsi  soumise  à  Thydrolyse  accusait,  à  l'ana- 
lyse, un  contenu  en  arabane  de  14,02  p.  100  et  de 
o3,34  p.  100  en  galactane. 

Ce  produit,  si  riche  en  paragalactoarabane,  est  très 
peu  résistant  vis-à-vis  des  acides  même  très  dilués  et  à 
une  température  même  peu  élevée.  C'est  ainsi  qu'après 
six  jours  de  contact  à  40**  avec  de  l'acide  chlorhydrique 
à  0,1   p.   100,  91,5  p.  100  de  la  substance  primitive 
étaient  entièrement  solubilisés;  on  est  donc  autorisé  à 
admettre  que  la  digestion  stomacale  seule  suffit  pour 
faire  passer  à  l'état  soluble  une  partie  des  hémicellu- 
loses ingérées  dans  l'organisme.  En  faisant  agir  sur 
leur  produit  divers  ferments,   diastase,  taka-diastase, 
ptyaline,  pancréatine,  les  auteurs  ont  vu  que,  d'une 
façon  générale,   il  se  faisait  une  solubilisation  de  la 
matière  mise  en  œuvre.  Cette  solubilisation,  très  peu 
avancée  avec  la  pancréatine,  allait  beaucoup  plus  loin 
avec  les  autres  enzymes.  Mais  dans  tous  les  cas,  comme 
avec  l'acide  chlorhydrique  à  0,1   p.   100,  la  digestion 
était  à  peine  à  ses  premiers  termes,  car  il  n'a  pas  été 
possible  de  déceler  dans  les  liqueurs  de  traces  appré- 
ciables de  sucres  réducteurs.  Ce  fait  est  extrêmement 
intéressant,  car  il  montre  une  fois  de  plus  la  nécessité 
de  rintervention  de  plusieurs  ferments  dans  la  diges- 


—  334  — 

tion  totale  d^s  hydrates  de  carbone  à  molécole  con- 

plexe(l). 

H.  H. 

Préparationde  Tapomorphine  cristallisée,  constitution 
de  cet  alcaloïde;  par  MM.  R.  Pschorr,  B.  JŒc&fxel 
Fecht(2). —  L'apomorphineC*"H*'AzO*ne  diffèredela 
morphine  C*'  H*^  AzO^  que  par  une  molécule  d'eau  ;  elle 
se  prépare,  comme  on  sait,  en  chauffant  à  120'' -140''  la 
morphine  avecTacide  chlorhydrique, l'acide  sulfurlque 
ou  le  chlorure  de  zinc. 

Jusqu'ici  on  ne  Ta vait  obtenue  qu'à  l'état  d'une  masse 
amorphe,  s'altérant  rapidement  à  Tair  par  oxydation  ; 
aussi  a-t-elle  été  fort  peu  étudiée. 

Les  auteurs  Tobtiennent  cristallisée  de  la  manière 
suivante  :  une  solution  aqueuse  à  2,50  p.  100  de  chlo- 
rhydrate d'apomorphine  est  précipitée  par  le  bicarbo- 
nate de  soude  ;  on  extrait  Tapomorphine  à  l'aide  de 
Téther  et  Ton  évapore  la  solution  éthérée,  préalable- 
ment desséchée  sur  le  carbonate  de  potasse.  Si  Ton 
a  eu  soin  d'effectuer  toutes  les  opérations  précédentes 
dans  une  atmosphère  d'acide  carbonique  ou  d'hydre- 
gèue,  Tapomorphlne  cristallise  incolore  avec  une 
molécule  d'éther  C*"H*'AzCH,  (C-ir)-O.  On  peut 
ensuite  chasser  complètement  Téther  en  chauffant  les 
cristaux  à  100'  dans  le  vide. 

Ainsi  obtenue, l'apomorphine  s'altère  à  la  longue  ;  eUe 
est  soluble  dans  l'alcool,  Téther^  le  chloroforme. 

On  admettait  jusqu'ici  que  l'un  des  atomes  d'oxygène 
de  cet  alcaloïde  appartenait  à  un  groupe  oxhydryle 
.(OH),  l'autre  faisant  partie  d'une  fonction  éthérée, 
comme  dans  la  morphine.  Les  auteurs  montrent  qu'il 
n'en  est  rien  et  que  ses  atomes  d'oxygène  appartien- 
nent tous  deux  à  des  oxhydryles  phénoliques. 

(1)  Em.  Boobqublot.  Sur  l'hydrolyse,  par  les  formentS'  soinblM, 
des  hydrates  de  carbone  à  poids  raolécubires  éleréft.  Bull,  Sûc.  BiêLy 
•LIV,  p.  1111,  1902. 

(2)  Uebcp  die  KonstUutioa  des  Apomorphins.  Beridite  d.  deutsch. 
€hêm,  Ges.A.  XXXV,  p.  4377,  1902. 


—  33«  — 

Ds  ont  préparé  à  l'état  de  pureté  un  grand  nombre  de 
dérivés  de  l'apomorphine  et  sont  arrivés,  en  discutant 
leurs  résultats,  à  lui  attribuer  une  formule  de  constitu- 
tion à  noyau  phénanthrénique. 

M.  ij. 


Sur  la  présence  de  Furacile  dans  le  corps  des  ani^ 
maux;  par  MM.  A.  Kossel  et  H.  STEUDEL(i).  —  Vura- 
die  (1}  ou  2-6  dioxypyrimidine  a  été  isolé  pour  la  pre- 
mière fois  par  Ascoli  (2)  parmi  les  produits  du 
dédoublement  hydrolylique  de  la  nucléine  de  la  levure 
de  bière;  puis  MM.  E.  Fischer  et  Roeder  f^3;  l'ont 
obtenu  synthétiquement  et  ont  préparé  l'acide  urique  (III) 
en  passant  par  l'un  de  ses  dérivés,  le  ^-métkyluracile  (4)  : 


AiH  -  CD  AzH— CD  A«H— CD 

I     •      «I  II  II 

C0«      *CH  CO        C— CH»  ce      C-AzHv 

I    s      4  H  lu  I         II  >C( 

AiH—  CI!  AzH  — CH  AzH— CH-AzR/ 

1.  Uracile.  il.  Thymine.  III.  Acide  urique 


Un  autre  de  ses  dérivés,  la  tkymine  (II),  résulte  aussi 
de  l'hydrolyse  des  acides  nucléiniques,  ainsi  que  Tont 
montré  MM.  Kossel  et  Neumann(o);  enfin  la  cytosine 
C*H'Az^O,  dont  la  constitution  n'est  pas  encore  élucidée 
et  qui  se  rattache  certainement  à  la  pyrimidine,  se  forme 
aussi  daus  le  même  dédoublement. 

L'uracile  lui-même  n'avait  été  obtenu  jusqu'ici  par  le 
dédoublement  des  albumiuoïdes  qu'en  partant  d'un 
végétal,  la  levure  de  bière;  MM.  Kossel  et  Steudel 
moDtrent  qu'on  peut  aussi  le  retirer  des  produits  du 
dédoublement  hydrolytique  des  acides  nucléiniques 
issus  du  thymus  de  veau  ou  de  la  laitance  de  hareng. 

(1  Ueiwr  das  Vorkommen  des  Uracils  im  Thierkoerper.  —  Uoppe 
St^U^s  Zeiischrift  fur  phyaiol.  Ckem.,  t   XXXVII,  p.  245,  4903. 

iî  rtW.,  i.  XXXI,  p.  461,  et  Journ.  Pharm.  et  Chim.,  6-  série,  t.  XVI, 
P-  268,  mt. 

[h  Btricht.  d.  dêutsch.  chemisch,  Gts.,  t.  XXXIV,  p.  3734. 

'4;  Journ.  Pharm,  et  Chim.,  6<»  série,  t.  XII,  p.  334,  1900. 

,5;  Ibid.,  6«  série,  t.  XVI.  p.  267,  1902. 


—  336  — 

L'importance  de  ruracile  et  de  ses  dérivés  provientde 
leur  parenté  évidente  et  prochaine  avec  l'acide  urique 
d'une  part  et  les  bases  ou  acides  nucléiniques  d'autre 
part.  Ils  sont  probablement  les  termes  de  passage  entre^ 
les  albuminoïdcs  cl  les  dérivés  de  la  purine  (xanlhine, 
acide  urique,  etc.),  qui  proviennent  de  leur  désassimi- 
lation. 

M.  G. 

Sur  un  composé  basique  des  cellules  animales;  par 
MM.  KossEL  et  Steudel(I). —  Il  s'agit  dans  ce  travail 
de  la  cytosine  (2)  qui  a  été  isolée  en  1894  par  Kosselet 
JNeumann(3)  dans  les  produits  de  décomposition  de 
l'acide  thymonucléinique.  Ces  auteurs  avaient  attribué 
à  la  cytosine  la  formule  C"ir®Az**0\  que  du  reste  ils 
ne  considéraient  pas  comme  définitive. 

Dans  un  travail  récent  sur  les  albuminoïdes  de  la 
laitance  d'esturgeon,  MM.  Kossel  et  Steudel  ont  isolé, 
à  côté  de  rhistidine,  une  base  de  formule  C^H'^Az'O  qui 
leur  a  paru  avoir  de  très  grandes  analogies  avec  la 
cytosine  du  thymus.  L'aspect  des  cristaux  est  le  même, 
les  deux  bases  contiennent  la  même  proportion  d'eaa 
de  cristallisation.  Les  réactions  sont  à  peu  près  iden- 
tiques; cependant  les  auteurs  n'osent  conclure  d'une 
façon  délinitive  à  l'identité  de  la  base  du  sperme  d'es- 
turgeon et  de  la  cytosine  du  thymus.  Ils  se  proposent 
de  revenir  sur  ce  point. 

Si,  ce  qui  est  extrêmement  invraisemblable,  ces  deux 
bases  sont  identiques,  la  cytosine,  le  seul  produit  de 
décomposition  des  acides  nucléiniques  dont  la  consti- 
tution ne  soit  pas  connue,^  posséderait  la  formule  d'une 
aminooxypyrimidine  et  se  rattacherait  ainsi  à  lathymine 
qui  est  une  mélhyldioxypyrimidine. 


(i)  Zeitscfirift  fur  pfiysiologische  Chemie^  t.  XXXVII,  p.  i77. 

(2)  Voir  Journal  de  Pharm.  et  Chim.,  6«  série,  t.  XII,  p.  22a. 

(3)  Berichte  a.  deul.  Chem.  Ges.,  t.  XXVII,  p.  2215. 


—  337  — 

Action  du  peroxyde  de  sodium  sur  la  paraformal- 
déhyde;  par  M.  L.  Vanjno  (1).  —  Quand  on  met  en  contact 
la  paraformaldéhyde  ou  paraforme  avec  le  peroxyde  de 
sodium,  le  mélange  s'enflamme,  et  cela  sans  qu'il  soit 
Décessaire  de  chauffer  ou  d'ajouter  de  l'eau  ;  il  suffit  de 
saupoudrer  du  paraforme  avec  du  peroxyde  de  sodium, 
pour  que  l'aldéhyde  soit  oxydée  avec  production  de 
Oamme. 

La  solution  de  formol  traitée  par  le  peroxyde  de 

sodium  solide  est  décomposée  avec  une  explosion  plus 

ou  moins  forte,  et  l'auteur  a  constaté  que,  de  toutes  les 

aldéhydes,    laldéhyde  méthylique,   soit  liquide,    soit 

solide,  était  celle  qui  réagissait  le  plus  violemment  avec 

le  peroxyde  de  sodium. 

U.C. 

Sur  la  métaldéhyde;  par  M.  .W.  Bcrstyn  (2).  —  La 
métaldéhyde  (C*H*0)"  est  à  peu  près  insoluble  à  froid 
dans  tous  les  dissolvants  :  l'éther,  le  sulfure  de  carbone, 
Teau  ne  la  dissolvent  pas,  même  à  Tébullition.  Le 
phénol  et  le  thymol  fondus  en  dissolvent  au  contraire 
3  p.  100  de  leur  poids. 

La  métaldéhyde  se  dédouble  très  facilement,  surtout 
à  chaud,  en  donnant  de  l'aldéhyde  ;  aussi  ne  peut-on  en 
prendre  le  poids  moléculaire  par  la  méthode  ébuUios- 
copique.  Les  auteurs  ont  pu  faire  au  contraire  cette 
détermination  par  la  cryoscopie  en  employant  comme 
dissolvants  le  phénol  et  le  thymol. 

Les  poids  moléculaires  observés  oscillent  entre  ceux 
correspondant  aux  deux  formulés  [Cm'Oy  et  (C*H*0)*; 
la  dernière  est  la  plus  vraisemblable. 

Chauffée  à  100**  en  tube  scellé  avec  un  excès  de  zinc- 
méthyle,  la  métaldéhyde  n'est  pas  attaquée  :  les  auteurs 
en  concluent  que  sa  molécule  ne  renferme  ni  hydroxyle 
Bîcarboxyle. 
_  M.  G. 

[V,  Pharmaceutiscfie  Zeitung,  1902,  \k  1)j1. 

(2j  L'eber  den  Meuddehyd.  —  Monatshefle  fur  Chemie,  t.  XXIII, 
p.  731,  1902. 


338 


Diminution  du  taux  des  lécithines  dans  les  laits 
'Chauffés  ;  par  MM.  Bordas  et  Sig.  de  Baczowski  (1).  — Oa 
admet  généralement  qu'il  n'y  a  pas  de  différences  ap- 
préciables entre  la  digestibilité  d'un  lait  cru  et  celle 
d'un  lait  bouilli;  certaios  auteurs  prétendent  même 
qu'il  n'y  a  rien  de  changé  dans  la  composition  chimiqBe 
d'un  liquide  organique  comme  le  lait,  lorsqu'il  se  troure 
porté  à  Tébullition. 

En  ce  qui  concerne  les  lécithines,  cette  conclusîonne 
semble  pas  justifiée.  Les  dosages  de  lécithine  effecr 
tués  sur  un  lait  chauffé  à  feu  nu  pendant  trente  minutes 
ont  donné  les  résultats  suivants  : 

LÉCITHINE 

En  grammes        DîminntWD 
par  litre  p.  ICO 

Lait  non  chauffé 9,252  « 

Lait  chauffé  pendant  30  minutes  à  60°. .  0,216  14 

_                        __                 àSOo..  6,180  i8 

—                         —                 à  95*. .  0,180  28 

Le  chauffage  du  lait  pendant  trente  minutes  àSS^'à 
feu  nu  produit  une  diminution  de  28  p.  100  de  la  léci- 
thine. 

Si,  au  lieu  de  chauffer  à  feu  nu,  on  élève  la  tempéra- 
ture au  moyen  d'un  bain-marie,  la  perte  observée  est 
moins  élevée. 

LéciTHÏN'R 


En  grammes 
par  litre 

Diminatioii 
p.  IM 

m-m 

— 

0,365 

u 

0,310 

12 

Lait  non  chauffé 

Lait  chauffé  pendant  30  minutes  à  95», 
au  bain-marie.^ •« 

Enfin,  si  Ton  chauffe  de  lait  à  105^-110°  dans  un  auto- 
clave, pour  le  stériliser,  on  obtient  une  diminution  sen- 
siblementplus  élevée  que  par  le  chauffage  à95°àfeunu, 
perte  notable  puisqu'elle  atteint  30  p.  100  de  la  totalité 
de  la  lécithine. 


(1)  Ac.  d.   Se,  CXXXVI,  50,  5  janvier  1903. 


—  339  — 

LÉCITHIMR 

Kn  (^nranimos        DiminatiOn 
par  iilre  p.  100 

1  II      T^TP 

Lait  non  chaiaffé 0,232    0,365        »        » 

Lait  stérilisé   ptur    chauffage    pendant 

30    minutes     à    105*-110o    dans    un 

anfiodawe 0.160    0,255      30      30 

On  voit  donc  quMl  sera  toujours  préférable,  lorsqu'il 
s'agira  de  pasteuriser  du  lait,  de  faire  cette  opération  en 
cbaufTant  le  lait  au  bain-marie,  mai^que  néanmoins  le 
laitainsi  chauffé  perdra  environ  12  p.  100  de  salécithine. 

La  décomposition  d'une  partie  de  la  lécithine  dans  les 
laitsstérilisésàlOo*-HO*pernïetdec'omprendre,  dans  une 
cerlaÎDC  mesure,  lemécanisme  des  troubles  digestifs  qui 
ont  été  signalés  chez  certains  nouveau-nés  soumis  au 
régime  exclusif  d'un  aliment  ainsi  appauvri. 

A.  R. 

Les  sobetances  noH  sapomfiables  du  beurre;  par 
X.  KiRSTEX  (1  ).— Les  matières  non  saponifiables  du  beurre 
sont  surtout  la  cholestérine,  et  de  petites  quantités  de 
lécithine  et  de  matière  colorante  jaune.  Le  meilleur 
procédé  pour  doser  la  cholestérine  est  celui  de  Bômer  : 
on  prend  10«*  de  beurre  que  l'on  saponifie  par  une  salu- 
i  tion  alcoolique  de  potasse,  et  la  solution  savonneuse, 
j  diluécavecdeFeau,  est  épuisée  complètement  par l'éther. 
Après  distillation  de  la  liqueur  éthérée,  le  résidu  est  dfe 
nouveau  traité  par  de  la  potasse,  puis  par  Téther.  La 
solution  éthérée  est  agitée  avec  une  solution  de  potasse 
ào  p.  100;  on  décante,  on  agite  avec  de  Teau,  et  finale- 
ment cete  liqueur  éthérée  est  distillée  et  évaporée.  Le 
résidu  est  desséché  à  100*  et  on  pèse.  Ce  poids  donne  la 
proportion  de  cholestérine  bnute  contenue  dans  le 
beurre.  L'auteur  donne  les  résultats  de  nombreuses 
analyses  et  ses  chiffres  montrent  que  la  proportion  de 
cboleslérine  varie  avec  la  période  de  lactation  :  c'est 
ainsi  qu'au  commencement  la  proportion  de  cette  subs- 

1)  Joum.  of  the  chemical  Society,  t.  LXX£II;  d'après  ZeiU  nahr 
^îfiiMim.,  t.  V,  p.  833. 


—  340  — 

tance  est  en  moyenne  de  0,375  p.  100,  pour  augmenlcr 
graduellement  jusqu'à  une  quantité  de  U»50  p.  iOO. 

Er.  g. 

Sur  r essence  de  cannelle  de  Ceylan  ;  par  MM.  H.  Wu* 

BAUM  et  0.  HuETHiG  (1).  —  Les  différents  auteurs  qui  ont 
étudié  l'essence  de  cannelle  de  Ceylan  n'en  avaientguère 
isolé  avec  certitude  que  Valdéhyde  cinnamique^  Veugml 
et  le  phellandrène. 

MM.  Walbaum  et  Huethig  sont  arrivés  à  y  démontrer 
la  présence  de  toute  une  série  d'autres  composés  :  la 
méthylamylcétone  normale^  la  benzaldéhyde,  ïaldéhfde 
cuminiquey  le  linalol^  le  térébentkène  gauclie^  le  cyrnènit^  le 
caryophyllrne. 

Leurs  recherches  démontrent  également  la  présence 
d'une  aldéhyde  élevée  de  là  série  grasse,  probablement 
Valdéhyde  rionylique  normale;  enfin  on  doit  admettre 
comme  probable  la  présence  A\x  furfurol  et  des  aeidtî 
hydrocinnamique  et  isobutylique,  qui  s'y  trouvent  sans 
doute  à  l'état  d'élhers  du  linaiol. 

M.  G. 

Sur  la  composition  chimique  du  caoutchouc  de  Para: 
par  M.  C.  HARRiEs(2)et  par  M.  Weber(3).  —  M.  Webera 
montré  qu'en  déshydratant  par  l'acétone  des  feuilles 
minces  de  caoutchouc  de  Para,  puis  en  les  épuisant  au 
moyen  du  chloroforme,  on  en  dissout  la  plus  grande 
partie.  Il  ne  reste  comme  résidu  que  6,5  p.  400  de  la 
quantité  initiale.  La  partie  soluble  dans  le  chloroforme 
est  principalement  formé  d'un  carbure  (C*"H**)",  que 
l'on  obtient  à  l'état  de  pureté  en  soumettant  la  solution 
chloroformique  à  la  précipitation  fractionnée  par  l'ad- 
dition d'alcool.  La  partie  insoluble  dans  le  chloroforme, 
comme  aussi  dans  l'éther,  la  benzine,  le  sulfure  de  car- 

(1)  Ueber    das  Ceyiou    Ziiiimtoel    [Journ.    fur  praklische  Chemie, 
t.  LXVl,  p.  n,  190*2). 

(2)  Zur  Chemie  dos  Parakaatschuks  [Berichl,  d,  deutsch,  Chem.  Ges.i 
t.  XXXV,  p.  3256  et  4i29,  1902. 

(3)  Ibid.,  t.  XXXIII,  p.  719,  1900. 


—  341  — 

hone,  répond  approximativement  à  la  formule  C'°E1**0'*'. 
M.  Weber  a  analysé  un  grand  nombre  d'espèces 
différentes  de  caoutchouc,  et  toujours  le  carbure 
soluble  dans  le  chloroforme  a  montré  la  même  com- 
position centésimale.  Il  a  pu  en  préparer  un  dérivé 
brome  (C'^H'^'Br*)"  et  une  combinaison  chlorhydrique 
<C"H**CP)"  :  il  en  conclut  que  le  carbure  du  caoutchouc 
renferme  au  moins  deux  doubles  liaisons  et  doit  être 
regardé  comme  un  carbure  acyclique. 

M.  Harries  arrive  à  la  même  conclusion  en  étudiant 
les  combinaisons  que  donne  le  carbure  du  caoutchouc 
avec  Tanhydride  azoteux.  Cet  agent  donne  d'abord  un 
nitrosîte  de  formule  (C*'^H**'Az-0*)"  que  son  action  pro- 
longée transforme  en  nitrosite  b  {Ù^W^Xz^O^^)  ou  en 
nitrosite  c  C-®H^**Az*0**   suivant  qu'elle  s*effectue   en 
l'absence  ou  en  présence  de  la  vapeur  d'eau.  Le  nitro- 
site e  serait  identique  au  nitrosite  que  Ton  obtient  en 
faisant  agir  Tacide  azoteux  sur  le  dimyrcène  (C*°H'®)% 
qui  résulte  de  la  polymérisation  du  myrcène  (C*^H*"),  car- 
bure acyclique. 

Or,  on  sait  depuis  longtemps,  par  les  recherches  de 
M.  G.  Bouchardat  (1),  que  le  caoutchouc  et  les  carbures 
qu'il  donne  par  décomposition  pyrogénée  doivent  être 
regardés  comme  des  polymères  de  Visoprène  C^H*.  Par- 
mi ceux-ci  le  terpilène  serait  un  carbure  cyclique,  le 
caoutchouc  lui-même  étant  \in  carbure  acyclique. 

M.  G. 

Sur  la  formation  du  parfum  de  la  vaniUe;  par 
M.  Henri  Lecomte  (2).  —  Au  moment  de  la  cueillette, 
les  fruits  du  vanillier  ne  dégagent  aucunement  l'odeur 
caractéristique  delà  vanille;  ils  n'acquièrent  cette  odeur 
qu'à  la  suite  d'une  préparation  spéciale  qu*on  leur  lait 
subir.  M.  Lecomte  a  étudié  les  conditions  dans  les- 
quelles se  produit  la  vanilline  qui  communique  son 
odeur  spéciale  aux  fruits. 

{\)Journ.  deHhann.  et  Chimie,  [6],  I,  162. 
^)  Annales  agronomiques,  25  octobre  1902. 


—  3^  — 

L'auteur  a  reconnu  tout  d'abord,  dans  les  divc» 
organes  du  vanillier,  la  présence  constante  d'un  ferment 
oxydant  analogue  à  ceux  que  Ton  désigne  sous  le  nom 
d'oxydases;  on  a  constaté  la  présence  de  ces  ferments 
solubles  dans  la  tige  et  les  feuilles,  dans  le  liqoide 
extrait  de  ces  mêmes  organes,  dans  des  fruits  verts 
et  dans  des  fruits  mûrs  non  préparés,  enfin  dans  U 
vanille  préparée  du  commerce.  Ces  divers  organes 
provenaient  de  vanilliers  des  sources  les  plus  diverses* 
et  la  présence  de  Toxydase  a  été  démontrée  par  les 
réactions  recommandées  par  M.  G.  Bertrand.  On  a 
également  constaté  dans  ces  différents  produits  l'exis* 
tence  de  sels  de  manganèse,  corrélative  de  celle  des 
oxydases. 

L'intervention  de  ces  ferments  solubles  dans  la  pro- 
duction de  la  vanilline  semble  cependant  contradic 
toire  avec  le  mode  de  préparation  de  la  vanille;  en  effet, 
ce  dernier  consiste  à  plonger  les  fruits  pendant  vingt 
secondes  dans  de  l'eau  à  85^,  ce  qui  semblerait  au  pre- 
mier abord  devoir  tuer  le  ferment;  mais  Fauteur  s'est 
assuré  que,  dans  ces  conditions,  l'intérieur  des  fruits 
n'atteint  pas  une  température  supérieure  à  50*,  favorable 
à  l'action  des  oxydases. 

En  recherchant  la  nature  de  la  substance  capable  de 
se  transformer  en  vanilline,  dans  les  fruits  du  vanillier, 
sous  l'influence  de  l'agent  oxydant,  M.  Lecomte  s'est 
assuré  que  le  suc  de  vanillier  contient  également  un 
ferment  hydratant,  transformant  l'amidon  en  glucose 
comme  la  diastase,  et  qui,  agissant  sur  une  sohi- 
tion  de  coniférine,  provoque  la  formation  d'une  sub- 
stance possédant  les  mêmes  réactions  que  celle  dont 
on  a  reconnu  la  présence  constante  dans  les  tissus 
du  vanillier. 

Il  existe  donc  simultanément  dans  cet  arbre  deux 
ferments  distincts,  l'un  hydratant,  l'autre  oxydant, 
dont  la  présence  paraît  intimement  liée  à  la  produc- 
tion de  la  vanilline.  Celle-ci  se  formerait  vraisemblable- 
ment de  la  façon  suivante  :  pendant  la  préparation,  le 


—  343  — 

fament  hydratant  transformerait  la  coniférine  nais* 
saate  esi  alcool  coniférylique  et  glucose;  la  présence  du 
giacose  est,  en  effet,  constante  dans  la  vanille.  D'autre 
part,  Talcool  coniférylique  serait  transformé  en  vanil- 
Une  par  Taclion  de  Toxydase. 

A.  R. 

Sosase  da  gluten  humida;  par  M.  ârpiis.  — L'auteur 
a  publié  dans  les  Annales  de  Chimie  analytique  de  nom- 
breuses expériences  qui  l'ont  conduit  aux  conclusions 
suivantes  : 

La  température  des  mains  de  l'opérateur,  leur  degré 
de  siccité,  produisent  des  écarts  qui  peuvent  atteindre 
2  p.  100.  D'autre  part,  les  mains  très  sèches  donnent 
toujours  des  résultats  moins  réguliers  que  des  mains  un 
peu  humides. 

La  température  de  Teau  employée  pour  le  malaxage 
du  pâton  a  une  action  très  marquée.  Le  pourcentage  du 
gluten  humide  augmenté  au  fur  et  à  mesure  que  la 
température  de  Teau  s'élève;  le  gain  est  de  2,S  p.  100 
{mur  les  températures  extrêmes  de  5  et  de  35"*. 

Le  temps  de  repos  du  pâton  fournit  une  augmentation 
de  gluten  humide  qui  va  croissant  pendant  4  heures, 
limite  à  laquelle  elle  atteint  son  maximum,  1,5  p.  100 
pour  le  cas  actuel.  Dans  la  première  demi-heure,  elle 
est  déjà  de  0,5  p.  100  environ. 
Le  poids  du  gluten  sec  ne  varie  pas. 
La  composition  de  Teau  modifie  également  le  pour- 
centage, suivant  qu'on  utilise  une  eau  plus  ou  moins 
chargée  de  sels.  L'écart  est  de  4,5  p.  100  en  plus  entre, 
les  chiffres  provenant  de  l'emploi  de  l'eau  distillée  et. 
ceux  fournis  par  l'eau  à  141*"  hydrotimétriques.  Le. 
gluten  humide  augmente  parallèlement  avec  la  richesse 
saline  de  Teau.  De  21  &  ÏW  hydrotimétriques,  le  poids 
du  gluten  sec  reste  constant.  Le  gain  en  g4u4en  ^t 
donc  fictif  et  n'est  en  réalité  qu'une  âimpie  hydratation 
de  la  matière  azotée. 
La  durée  du  malaxage  influe  aussi  sur  le  pourcentage 


—  344  — 

du  gluten  humide.  Si  Ton  prolonge  cette  durée  de  5  mi- 
nutes après  le  moment  précis  où  l'on  aurait  dû  Tarrêter, 
il  se  produit  une  diminution  de  2,5  p.  100  dans  la 
teneur  en  gluten  humide. 

Le  dosage  du  gluten  sec  présente  de  grands  avantages 
sur  celui  du  gluten  humide,  mais  il  n'est  pas  exempt  de 
défauts. 

Le  dosage  de  l'azote  est  le  seul  procédé  scientifique  el 
vraiment  exact  qui  permette  de  fixer  les  limites  rigou- 
reuses pour  Tachât  ou  la  vente  des  farines  suivant  la 
richesse  en  gluten. 

Sur  le  dosage  de  ralcool  en  solutions  très  étendues; 
par  M.  G.  Argenson  (1).  — Le  principe  delà  méthode  est 
le  suivant  :  la  solution  alcoolique  (toujours  très  faible) 
dont  on  veut  connaître  le  titre  est  traitée  par  mélange 
de  bichromate  de  potassium  et  d'acide  sulfurique  et 
distillée;  dans  des  conditions  convenables,  l'alcool  est 
en  majeure  partie  oxydé  à  l'état  d'aldéhyde  qui  se 
trouve  dans  les  premières  portions  recueillies  à  la  dis- 
tillation. Si  l'on  ajoute  au  distillât  quelques  gouttes 
d'une  solution  aqueuse  de  fuchsine  décolorée  par 
l'anhydride  sulfureux,  on  obtient  une  coloration  vio- 
lette dont  l'intensité  dépend  de  la  quantité  d'aldéhyde 
contenue  dans  le  liquide  soumis  à  la  distillation.  Cette 
coloration  étant  très  voisine  de  celle  des  solutions  éten- 
dues de  permanganate  de  potassium,  on  apprécie  de  la 
façon  suivante  son  intensité  :  on  ajoute  goutte  à  goutte 
à  un  volume  déterminé  d'eau  une  solution  titrée  de  per- 
manganate jusqu'à  ce  que  la  coloration  ainsi  obtenue 
soit  de  même  intensité  que  celle  que  l'on  veut  appré- 
cier ;  du  volume  de  solution  de  permanganate  employé, 
on  peut  déduire,  après  essais  préliminaires  sur  des  solu- 
tions de  titreconnu,  la  teneur  en  alcool  du  liquide  en 
expérience. 

La  sensibilité  de  la  méthode  dépend  de  celle  du  réac- 
tif employé;  pour  l'obtenir  très  sensible,  il  faut  opérer 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  Chim.,  3*  série,  t,  XXVII-XXVIH,  p.  lOOO. 


—  345  — 

de  la  manière  suivante  :  on  dissout  25^^.''  de  fuchsine 
dans  un  peu  aïoins  de  500*""^  d'eau  soigneusement 
purgée  d'air  par  rébullilion  —  la  dissolution  lente  se 
fait  plus  rapidement  à  chaud  —  après  refroidissement 
on  complète  à  500*^"'  et  on  fait  passer  un  courant  très 
lent  d'anhydride  sulfureux.  On  arrête  l'action  du  gaz 
bien  avant  que  la  décoloration  soit  complète;  celle-ci 
progresse  en  effet  avec  le  temps.  Au  bout  de  quelques 
heures,  si  la  solution  est  encore  colorée,  on  fait  passer 
quelques  bulles  de  gaz,  on  attend  de  nouveau  quelques 
heures  et  ainsi  de  suite,  en  ayant  soin  de  s'arrêter  quand 
le  liquide  présente  encore  une  faible  teinte  rosée.  Si  Ton 
poursuivait  plus  loin  l'opération,  on  obtiendrait  une 
solution  de  coloration  paille  dont  la  sensibilité  serait 
considérablement  moindre.  Ainsi  préparé,  ce  réactif 
donne  une  coloration  appréciable  en  opérant  sur  des 
liquides  renfermant  1/10000000**  de  leur  volume 
d'alcool. 

En  flacons  pleins  à  l'abri  de  la  lumière,  ce  réactif 
peut  se  conserver  intact  pendant  plusieurs  mois. 

Une  fois  en  possession  du  réactif,  on  fait  une  première 
détermination  en  opérant  sur  une  solution  d'alcool  de 
litre  connu,  1/500000' en  vol.  par  exemple.  Pour  cela 
on  prélève  20*""'  de  cette  solution  que  l'on  introduit 
dans  une  fiole  ;  on  y  ajoute  5"°'  d'une  solution  saturée 
de  bichromate  de  potassium  et  l^^^M'acide  sulfurique 
concentré  et  bouilli.  La  fiole  est  mise  en  communication 
avec  un  petit  réfrigérant  de  Liebig  par  un  tube  coudé 
dont  la  portion  verticale  porte  deux  ou  trois  renflements 
sphérîques  ou  tout  autre  dispositif  destiné  à  arrêter  les 
projections  pendant  la  distillation  ;  celle-ci  est  conduite 
lentement  et  toujours  de  la  mêmemanière.  On  recueille 
les  cinq  premiers  centimètres  cubes  dans  un  tube  à 
essai  A  jaugé  à  cet  effet  par  un  trait  circulaire  et  on  y 
ajoute  0«*'5  du  réactif.  La  coloration  se  produit  peu  à 
peu  et  au  bout  d'une  heure  elle  ne  varie  plus  sensible- 
nient.  C'est  le  moment  qui  convient  pour  le  repérage  de 
la  teinte  que  l'on  effectue  de  la  façon  suivante  :  dans 

^Mni.  it  Fkarm,  éi  de  CKim.  6*  aftaiB.  t.  XVII.  {\"  avril  1903.)  ^3 


—  346  — 

un  tube  à  essai  de  même  diamètre  que  le  tube  jaugé,  on 
introduit  5*^"'  d'eau;  puis  à  Taide  d'une  burette  on  y 
ajoute  d'abord  goutte  à  goutte,  puis  par  fractions  de 
goutte  une  solution  centinormale  de  permanganate, 
jusqu'à  ce  que  la  coloration  soit  de  même  intensité  que 
celle  du  tube  Â.  Les  deux  tubes  sont  examinés  par 
transmission  en  interposant  entre  eux  et  le  jour  une 
glace  dépolie  ou  un  papier  huilé  ;  on  note  le  volume  de 
la  solution  de  permanganate  employé.  La  même  série 
d'opération  est  répétée  sur  le  liquide  dont  on  veut 
connaître  la  teneur  en  alcool  :  celle-ci  est  sensiblement 
proportionnelle  au  volume  de  solutiondepermanganate 
nécessaire  pour  établir  l'égalité  de  teinte  pour  des 
teneurs  en  alcool  comprises  entre  1/2O0000' 
et  1/100000%  dans  les  conditions  de  Texpérience.  Dans 
bien  des  cas,  étant  donné  l'extrême  dilution  des  solu- 
tions sur  lesquelles  on  opère,  on  pourra  se  contenter  de 
l'approximation  obtenue  en  appliquant  la  règle  de  pro- 
portionnalité, bien  qu'alors  l'erreur  relative  puisse 
atteindre  un  tiers.  Si  on  a  besoin  d'une  approximation 
plus  grande,  on  répétera  l'expérience  sur  une  solution 
d'un  titre  très  voisin  de  celui  que  la  première  détermi- 
nation a  fourni  pour  le  liquide  à  titrer  et  le  nouveau 
nombre  exprimant  le  volume  de  permanganate  servira 
à  corriger  le  premier,  la  proportionnalité  de  ce  volumeà 
la  teneur  en  alcool  pouvant  être  considérée  comme  ri- 
goureuse pour  des  solutions  de  composition  très  voisine. 

Dans  le  cas  de  solutions  renfermant  plus  de  1/200000* 
d'alcool  en  vol.,  le  réactif  donnera  après  traitement  une 
coloration  d'une  intensité  égale  ou  supérieure  à  celle 
delà  liqueur  centinormale  de  permanganate.  Dans  ce 
cas,  on  recommencerait  l'expérience  après  avoir  dilué  la 
solution  dans  une  proportion  connue  pour  Tamener 
entre  les  limites  convenables. 

La  solution  centinormale  de  permanganate^  doit  être 
préparée  au  moment  de  l'emploi  en  étendant  convena- 
blement une  solution  de  titre  plus  élevé  et  récemment 
vérifié. 


—  ;î47  — 

Il  est  avantageux  de  se  servir  d'une  burette  de  petit 
diamètre  permettant  la  lecture  du  1/100  de  centimètre 
cube. 

On  peut  avoir  à  doser  l'alcool  dans  une  solution  ren- 
fermant en  même  temps  de  Taldéhyde,  ce  dont  on 
s'assurera  à  l'aide  du  réactif  avant  le  traitement  par  le 
mélange  chromique  :  cette  aldéhyde  s'ajoutant  à  celle 
qui  prend  naissance  par  oxydation  de  l'alcool  ferait 
trouver  pour  celui-ci  un  chiffre  trop  élevé.  On  tiendra 
compte  de  cette  cause  d'erreur  en  soumettant  à  la  dis- 
tillation dans  l'appareil  20*'™^  de  la  solution  à  titrer  sans 
addition  de  mélange  chromique  et  en  conduisant  l'opé- 
ration comme  il  a  été  dit  plus  haut.  Le  volume  de 
liqueur  de  permanganate  sera  retranché  de  celui  trouvé 
lors  de  la  première  opération  et  la  différence  donnera 
le  nombre  correspondant  à  Talcool  seul. 

Il  convient  de  remarquer  ici  que  l'alcool  contient  le 
plus  souvent  des  traces  d'aldéhyde  qui  donnent  avec  le 
réactif  une  coloration  quelquefois  très  intense.  L'auteur 
a  essayé,  sans  y  réussir,  d'éliminer  ces  traces  en  faisant 
agir  sur  l'alcool  pendant  longtemps  le  nitrate  d'argent 
ammoniacal,  la  potasse  etla  baryte;  il  a  également  tenté 
d'obtenir  de  l'alcool  exempt  d'aldéhyde  en  saponifiant 
par  l'acide  sulfurique  étendu  le  sulfovinate  de  soude 
desséché  par  un  séjour  de  plusieurs  jours  à  l'étuve  et 
en  ayant  soin  d'effectuer  la  saponification  dans  un  appa- 
reil purgé  d'air  par  un  courant  d'anhydride  carbo- 
nique. 

En  général,  la  quantité  d'aldéhyde  est  assez  faible 
pour  que  les  solutions  très  étendues  qui  servent  au 
titrage  ne  donnent  aucune  coloration  appréciable  avec 
le  réactif  le  plus  sensible,  ce  qui  suffit  dans  la  pratique. 

Snrlaphthiriose,  maladie  de  la  vigne  causée  par  le 
Dactylopitisvitis  eileBornetinacorium  ;  par  MM.  L.  Mangin 
et  P.  ViALA  (1).  —  La  phthiriose  exerce  des  ravages 
assezcousidé râbles  dans  la  Palestine.  Cette  maladie  est 

M)  Ae.  d.  Se,  CXXXVI,  397, 1903. 


—  348  — 

produite  par  l'association  très  remarquable  d'ua  insecte 
hémiplère,  unecochenille,  le  Dactylopitisvitis f^Zî\ehk^, 
et  d'un  champignon,  probablement  une  urédinée,  que 
les  auteurs  dénomment  Bornetina  corium  Mangin  el 
Viala. 

Voici  de  quelle  façon  s'établit  cette  sorte  de  sym- 
biose. La  cochenille  est  un  parasite  de  la  vigne,  qui  vil 
sur  les  parties  aériennes  dans  les  régions  tempérées  el 
sur  les  parties  souterraines  dans  les  contrées  plus 
chaudes,  en  Palestine  par  exemple.  Le  D.  vitis,  en 
vivant  sur  les  racines,  produit,  par  ses  piqûres,  une 
exsudation  considérable  de  liquide,  aux  dépens  duquel 
se  produit  bientôt  le  développemc.ni  du Bornetûia  corium^ 
dont  le  mycélium  forme  un  manchon,  qui  enveloppe 
entièrement  les  racines,  mais  ne  pénètre  jamais  leurs 
tissus.  Le  manchon  laisse  toujours  un  vide,  et  c'est 
dans  ce  couloir  annulaire  à  mycélium  floconneux  que 
les  Dactylopius  circulent  et  piquent  les  racines.  Mais  les 
racines  épuisées  par  ces  piqûres  répétées  finissent  par 
mourir  ;  la  cochenille  émigré  alors  sur  de  nouvelles 
racines.  A  ce  moment,  le  manchon  mycélien  se  rétré- 
cit en  se  desséchant  elles  spores  apparaissent  sur  sa  face 
interne.  Les  cochenilles,  couvertes  de  ces  spores  qu'elles 
retiennent  par  leurs  ornements,  les  emportent  avec 
elles;  cette  dissémination  des  spores  est  encore 
facilitée  par  les  fourmis,  qui  vivent  souvent  à  côté  des 
Dactylopius  sous  le  feutrage  mycélien. 

Le  remède  consiste  à  injecter  du  sulfure  de  carbone 
dans  le  sol  avant  la  formation  du  feutrage  mycélien, 
qui  s'opposerait  à  la  pénétration  des  vapeurs  destruc- 
tives dans  les  couloirs  habités  par  les  cochenilles. 

J.  B. 

Sur  la  nutrition  du  Sterigmatocystia  nigra  ;  par 
M.  Henri  Coupin  (1).  —  En  1870,  Raulin  a  publié  sur 
la  nutrition  d'une  raucédinée,  le  Sterigmatocystis  nigra 
{Aspergillus  niger  van  Tigh.),  un  travail  qui  est  devenue 

(1)  Ac,  d.  Se,  CXXXVI,  392,  1903. 


—  349  -^ 

^uste  titre  célèbre  et  classique.  Se  basant  sur  ce  fait  que 
les  expériences  de  Raulin  n'étaient  pas  faites  en  milieu 
stérile,  et  que  par  suite  il  est  naturel  de  se  demander  si 
les  conclusions  qu'il  en  a  tirées  sont  bien  légitimes. 
M.  Coupin  a  répété  ces  expériences  en  milieu  sté- 
rilisé. 

Les  résultats  obtenus  présentent  quelques  diver- 
gences assez  remarquables  avec  ceux  de  Raulin. 

Comme  ce  dernier  savant,  il  reconnaît  que  C,  H,  0, 
j\z,  Pb,  S,  Mg  et  K  ontété  utiles  au  Sterigmatocystis\ 
mais,  contrairement  aux  conclusions  de  Raulin,  le  sul- 
fate de  zinc,  le  sulfate  de  fer  et  le  silicate  de  potassium 
B'ont  été  d^aucune  utilité.  Un  pareil  résultat  est  bien  fait 
pour.étonner  surtout  en  ce  qui  concerne  le  zinc,  dont  la 
présence,  dans  les  expériences  de  Raulin,  décuplait  par- 
fois le  poids  de  mycélium.  On  sera  moins  surpris  si 
Von  remarque  que  le  sulfate  de  zinc  est  un  antisep- 
tique qui,  dans  les  expériences  faites  en  milieu  non  sté- 
rilisé, empêche  le  développement  des  organismes  étran- 
gers et  par  suite  favorise  grandement  celui  du  Sterig- 
matoeystis  :  celui-ci  ne  lui  résiste  que  grâce  à  sa  vigou- 
reuse constitution. 

Antre  différence  importante  :  dans  le  liquide  privé 
d'acide  tartrique,  par  suite  à  réaction  légèrement  alca- 
line, Raulin  n'observait  pas  trace  de  mycélium  par  si^ite 
de  l'absence  d'acidité  et  l'envahissement  par  les 
microbes.  M.  Coupin,  dans  les  mômes  conditions, 
mais  en  milieu  stérilisé,  observe  une  culture  d'abord 
insignifiante,  mais  qui  prend  tout  à  coup  un  dévelop- 
pement énorme;  et  il  constate  à  ce  moment  que  le 
liquide  de  culture,  alcalin  au  début,  devient  nettement 
acide. 

En  résumé  : 

l*Le  fer,  le  silicium  et  le  zinc  ne  sont  d'aucune  uti- 
lité dans  la  nutrition  du  Sterigmatocystis  nigrax 

2*  Le  zinc,  même,  retarde  le  développement  du  mycé- 
lium quand  la  nourriture  est  abondante,  et  le  tue  quand 
il  est  mal  nourri  ; 


—  350  — 

.    S**  Le  mycélium  est  susceptible  de  fournir  lui-même 
l'acidité  nécessaire  à  son  entier  développement. 

J.  B. 

Sur  les  résultats  obtenus  par  application  en  distillerie 
de  saccharomyces  acclimatés  aux  principes  volatils 
toxiques  des  mélasses  de  betterave;  par  M.  H.  Alliot  (1. 
—  L'auteur  a  réussi,  par  des  milieux  de  culture  conve- 
nablement modifiés,  à  accoutumer  certains  saccharo- 
myces [aux  principes  primitivement  nuisibles,  qui  se 
trouvent  normalement  contenus  dans  les  mélasses  de 
betterave. 

Parmi  ces  principes,  on  peut  citer  les  acides  organi- 
ques et  les  produits  nitreux  rentrant  dans  la  composi- 
tion chimique  des  mélasses,  et  aussi  les  produits  issus 
de  l'évolution  des  germes  bactériens  au  sein  desdites 
mélasses.  Celles-ci,  en  effet,  contiennent  diverses  bac- 
téries, dont  le  développement  a  lieu  parallèlement  à  la 
levure,  et  s'effectue  d'une  façon  d'autant  plus  gênante 
pour  cette  dernière  que  le  milieu  se  rapproche  de  Tal- 
calinité. 

Or  les  saccharomyces  acclimatés,  ensemencés  dans 
des  moûts  non  chauffés  de  densité  1080  à  1095,  ont 
donné  une  fermentation  parfaite  avec  un  rendement 
aussi  bon  que  par  l'ancienne  méthode,  réalisant  ainsi 
les  avantages  suivants  : 

l*'  Economie  de  calories; 

2°  Economie  de  l'eau  nécessaire  à  la  réfrigération  de 
grandes  masses  de  mélasses  portées  à  90**  ou  100"*; 

IV  Economie  de  main-d'œuvre  et  de  temps,  par  sup- 
pression de  manipulation  ; 

4**  Accélération  de  la  fermentation  avec  réduction  de 

temps  de  5  à;; 

T)**  Il  a  été  possible  de  réduire  Tacidité  initiale  en 
grande  cuve  jusqu'à  0«',20  par  litre  (enSO^H^). 

J.  B. 

(I)  Ac.  d.  Se,  CXXXVI,  510,  1903. 


—  351 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  2  mars  1903  [C.  fl.,  t.  CXXXVI). 

Préparation  et  propriétés  des  deux  téti^aalcoyldiamido- 
dipkénylanthrones ;  par  MM.  A.  Haller  et  A.  Guyot 
(p.  335). — Letéiraméthyldiamidodiphénylanthroneaété 
préparé  par  condensation  du  chlorure  d'anthraquinonc 
avec  la  diméthylaniline,  en  milieu  sulfocarbonique  et 
en  présence  de  APCl^  Rendement  8  p.  100.  Le 
dérivé  lélraélhylé  se  prépare  d'une  façon  analogue. 

Sur  la  chaleur  de  comdustion  du  phosphore  et  sur  les 
anhydrides  pkosphoriques ;  par  M.  H.  Giran  (p.  550).  — 
Les  résultats  Ihermochimiques  obtenus  prouvent  que, 
conformément  à  ce  que  Ton  admet,  les  dissolutions 
récentes  des  trois  variétés  d'anhydride  phosphorique 
conliennent  à  peu  près  uniquement  de  l'acide  meta- 
phosphorique. 

Swr  quelques  nouveaux  acides  acctyléniques  ;  par 
MM.  Ch.  Moi'REu  et  R.  Delaxge  (p.  552).  —  Prépara- 
lion  et  description  de  douze  acides  acétyléniques  de 
formule  générale  R — C^C — CO'II,  appartenant  à  la 
série  grasse.  Ces  acides  ont  été  obtenus  par  fixation 
de  CO*  sur  les  dérivés  sodés  des  carbures  acétylé- 
niques R— C-«=CNa. 

Contribution  à  V étude  des  thioacides  R — COSH;  par 
MM.  Y.  Acger  et  M.  Billy  (p.  555).  —  En  suivant  la 
méthode  de  Kékulé  expliquée  par  l'équation  suivante 
R-C0'Cnp+NaHS=R-COSNa+C«H^OH,  MM.  Au- 
ger  et  Billy  ont  préparé  l'acide  thiomyristique  et  l'acide 
thiopalmitique  à  l'éclat  libre,  les  acides  thiooxalique 
et  Ihiomalonique,  à  Télat  de  sels  de  sodium  seulement. 
Surl^aldéhyde  paraéthylbenzoïque;  par  M.  H.  Fournier 
.j.  557).  —  Liquide  incolore,  bouillant  à  221%  à  odeur 
rappelant  l'aldéhyde  cuminique;  a  été  préparé  par  la 
méthode  de  Bon  veau  It. 


—  3S2  — 

Méthode  de  dosage  de  la  ghjaérine  dans  le  sang;  par  j 
M.  M.  NicLoux  (p.  559).  —  La  méthode  comprend  le?  I 
opérations  suivantes  :  1®  précipilalion  el  séparalion  des 
matières  albuminoïdes  du   sang;  2^  séparation  de  la 
glycérine  par  entraînement  par  (a  vapeur  d*cau  à  lûû 
dans  le  vide;  3**  dosage  par  la  méthode  au  bichromate. 

—  Etude  biologique  sur  le  parasitisme;  par  M,  J.  Rat 
(p.  567).  —  Recherches  ayant  pour  but  de  déterminer 
les  rapports  physiologiques  du  parasite  et  de  l'hôte,  d 
^rétablir  la  part  des  diverses  condîtions  déterminantes 
du  parasitisme,  en  les  isolant  ou  en  les  faisant  varier: 
expériences  sur  V  Ustilago  magdis. 

Séance  du  9  mars  1903  {C.  fl.,  t.  CXXX  VI). 

—  Préparation  et  propriétés  des  hjdrures  rfe  rubidii^m  d 
de  césium  ;  par  M.  H.  Moissan  (p.  587).  —  Le  césium  et 
le  rubidium  fournissent  par  leur  union  directe  avec  tf 
des  hydrures  analogues  à  ceux  de  K,  !Sa  et  Li,  déjà  étu- 
diés par  le  même  savant.  Ils  ont  comme  formule  géné- 
rale RH  et  sont  tous  des  réducteur*  énergiques.  Us  ne 
conduisent  pas  l'électricité,  ce  qui  va  contre  Tassiini- 
lation  de  l'hydrogène  à  un  métal. 

—  Sur  un  thermostat  d  chauffage  et  régulation  élec- 
triques; par  MM.  G.  Marie  et  R.  Marquis  (p.  614).  — Des- 
cription d'un  thermostat  très  simple  avec  thermorégulfl- 
leur  assurant  la  constance  delà  température  à  2  ou  3  cen- 
tièmes de  degré  près. 

—  Sur  le  sulfate  cuivreux  ;  par  M.  A.  Joannis  (p.  615). 
—  L'auteur  décrit  une  combinaison  de  sulfate  cuivreux 
et  d'oxyde  de  carbone  SO^Cu',CO,H-0. 

—  Sur  quelques  dérivés  de  V acide  oxy-i-naphtoique-K  ; 
par  M.  F.'  Bodroux  (p.  617).  —  Préparation  des 
acides  méthyléthyl-  et  propyl-oxy-2-naphloïque-l,  d'a- 
près le  procédé  indiqué  précédemment  (voir  ce  j^tf'"- 
7^a^,[6],  t.  XVII,p.257). 

—  Sur  V influence  du  sujet  sur  le  greffon  ;  par 
M.  Leclerc  du  Sablon  (p.  623).  —  Des  expériences  faites 
sur  des  poiriers  greffés  sur  coignassiers,  il  semble  résul- 


—  353  — 

ter  que  les  porte-greffes  les  plus  avantageux  sont  ceux 
dont  les  racines  emmagasinent  le  moins  de  matières  de 
réserve. 

Sur  le  développement  du  Cicer  arietinum  L.  après  des 
Sictionnenunts  de  Vembi-yon-,  par  M.  P.  Ledoux  (p.  624). 
—  Les  principales  conclusions  de  ce  travail  sont  :  1**  la 
gemmule  sectionnée  n'est  jamais  régénérée;  la  tige 
principale  est  remplacée  par  deux  vigoureux  rameaux 
cotylédonaires  ;  2^  les  feuilles  qui  apparaissent  sur  la 
plante  après  des  sectionnements  de  Tembryon  ont  géné- 
ralement des  formes  plus  simples  que  les  premières 
feailles  des  témoins. 

Sur  le  nouveau  genre  Protascus;  par  M.  P.  A.  Dan- 
GEARD  (p.  627).  —  L'auteur  décrit  une  nouvelle  espèce 
de  champignon,  parasite  d'anguillules  ;  il  le  nomme  Pro- 
tascus subuliformisy  à  cause  de  la  forme  de  ses  spores. 

La  formation  d* anthérozoïdes  chez  les  hépatiques  \ 
par  M.  S.  Ikeno  (p.  628).  —  D'observations  faites  sur  le 
Marckantia  polymorpha,  l'auteur  conclut  que  le  blépha- 
roplaste  de  M.  Webber,  qui  intervient  dans  la  formation 
des  cils  des  anthérozoïdes,  dérive  en  réalité  du  centro- 
some. 

Sur  les  oxydases  des  Seiches;  parM.  C.  Gessard(p.  631). 
—  Les  glandes  du  noir  de  la  Seiche  contiendraient 
trois  diastases  oxydantes  :  la  tyrosinase,  la  laccase,  et 
une  troisième  diastase,  agissant  seulement  à  la  faveur 
d'un  composé  peroxyde. 

Sut  la  présence  d*une  érepsine  dans  les  champignons 
ioêidiamycêtes  ;  par  MM.  C  Delezenne  et  H.  Mouton 
[f.  633).  —  Les  champignons  étudiés  sont  les  Amanita 
musearia  et  citrina^  le  Hsalliota  campestris^  VHypholoma 
fatciculare.  Tous  contiennent  de  Térepsine,  c'est-à-dire 
one  diastase,  inactive  vis-à-vis  de  Talbumine  coagulée, 
mais  dédoublant  les  peptones  et  les  albumoses  en  molé- 
cules plus  simples,  en  produits  cristallisables. 

J.  B. 


—  354  — 
SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  2k  janvier  1903. 

Toxicité  du  ksopo.  —  M.  Lucien  Camus  a  reconnu  que 
Textrait  alcoolique  de  hsopo  ou  tanghin  de  MénabéesX 
à  la  fois  un  poison  nerveux  et  cardiaque,  aussi  bien 
pour  la  grenouille  que  pour  le  chien  et  le  lapin. 

Inhibition  de  mouvements  observée  sous  rin/luence  du 
chloralose,  —  Les  expériences  de  MM.  E.  Hédon  et 
C.  Fleig  montrent  que  lechloralose,  à  côté  desa  propriété 
d'exagérer  les  mouvements  réflexes,  paraît  également 
posséder  celle  d'exagérer  certains  phénomènes  d'inhi- 
bition. 

Sur  la  sécrétion  de  lécithim  dans  les  capsules  surré- 
nales. —  D'après  MM.  Léon  Bernard,  Bigart,  et  Henri 
Labbé  la  glande  surrénale  paraît  être  un  des  organes  oii 
se  fabriquent  des  lécithines. 

Inoculations  échinococciques  au  cobaye.  —  M.  F.  Devé, 
en  faisant  des  inoculations  échinococciques  à  des 
cobayes,  a  reconnu  que  l'organisme  de  ces  derniers 
détruit  les  scolex,  tandis  qu'il'permetaux  vésicules  filles 
de  poursuivre  leur  évolution.  Peut  être  parvien- 
drait-on, par  des  injections  d'un  sérum  obtenu  avec 
le  cobaye,  à  rendre  le  lapin  réfractaire  à  l'inoculation 
desscolex. 

Du  diagnostic  chimique deV hyper chlorhydrie.  — M.Léon 
Meunier  conclut  de  ses  recherches  :  1°  que  le  dosage  des 
acides  libre  etchlorhydrique  est  insuffisant  pour  carac- 
tériser seul  un  suc  gastrique  hyperchlorhydrique; 
2°qu'ilestnécessaired'yjoindrelesrecherchessuivantes, 
après  repas  d'Ewald  :  a)  recherche  de  densité  du  suc  gas- 
trique, qui  devra  être  inférieure  à  1020  chez  un  hyper- 
chlorhydrique ;  b)  dosage  du  glucose  provenant  àes 
matières  amylacées,  qui  devra  cire  inférieur  à  10*' 
par  1000**°*'  chez  un  hyperchlorhydrique. 

La  proportion  de  V hémoglobine  réduite  dans  le  sang  o 


—  355  -- 

t état  normal  et  chez  les  car diopathes.  —  M.  Marcel  Labbé 
a  comparé  la  proportion  de  rhémoglobine  réduite  dans 
le  sang,  à  Tétai  normal  et  chez  les  cardiopathes. 

Existence  d/une  antikinaae  chez  les  parasites  intestinaux. 
—  Les  expériences  de  MM.  A.  Dastre  et  Stassano  mon- 
trent que  c^esl  à  l'existence  à'xnL^  antikinase  ({\x'\\  faut 
attribuer  l'immunité  des  parasites  intestinaux  (taenias, 
ascarides),  leur  faculté  d^échapper  à  l'action  des  sucs 
digestifs. 

Sur  V action  antikinasique  du  sérum  sanguin.  — 
M.  6.  Delezenne  a  reconnu  que  le  sérum  sanguin,  qui 
empêche  ou  tout  au  moins  refarde  très  notablement  la 
digestion  trypsique  doit  cette  propriété  à  une  antiki- 
iMWtfetnon  à  une  antitrypsine.  Une  dose  relativement 
faible  de  sérum  peut  neutraliser  ou  atténuer  très  forte- 
ment une  quantité  notable  de  suc  intesHnal. 

Sut  la  présence  du  manganèse  et  du  fer  chez  les  éponges; 
parM.  Jules  Cette. 

Leè  gaz  du  sang  dans  Vanesthésie  par  Vamylène.  — 
D'après  M.  CK.  Livon,  dans  l'anesthésie  par  Vamylène^ 
les  gaz  que  l'on  extrait  du  sang  renferment  une  pro- 
portion assez  importante  d'amylène  :  contrairement  au 
chloroforme  et  à  l'éther,  cet  anesthésique  n'arrête  pas 
les  phénomènes  de  la  combustion  intime. 

Séance  du  31  janvier. 

S«r  Us  Culicides  de  Diégo-Suarez  et  du  Sénégal.  ^- 
M,  A.  Laveran  constate  que,  parmi  les  mesures  d'assai- 
nissement qui  s'imposent  dans  les  villes  de  Saint- 
Louis,  de  Dakar  et  de  Gorée,  il  faut  citer,  en  première 
ligne,  la  destruction  des  Culicides. 

Action  de  la  kinase  sur  le  suc  pancréatique  hors  d^  la 
présence  des  matières  à  digérer  ;  emploi  de  Vantikinase 
pour  apprécier  la  valeur  des  trypsines  et  des  sucspancréa- 
tiquu  du  commerce.  —  M.  A.  Dastre  et  Stassano  font 
l'expérience  suivante  :  un  cube  d'albumine  est  placé 
dans  un  tube  à  suc  pancréatique  isolé  ;  il  est  resté  intact 
iprèslS  heures  d'étuve.  Au  contraire,  dans  un  tube  où 


—  356  - 

on  a  mis  le  suc  pancréatique,  de  la  fnnase  intestinale 
et  au  même  moment  un  cube  d'albumine,  celui-ci  a  dis- 
paru et  la  digestion  est  complète.  Dans  un  troisième 
tube  préparé  comme  le  second,  mais  recevant  en  plus 
quelques  gouttes  de  macération  de  tœnia^  la  digestion 
est  entravée  et  le  cube  d'albumine  n'est  que  légèrement 
entamé.  Le  mélange  kinase  -|-  suc  pancréatique  inactif 
perd  ses  propriétés  protéolytiques  après  5  heures  de 
contact  à  la  température  de  Tétuve  s  il  n'y  a  pas  dalhu- 
mine,  de  corps  à  digérer  en  présence]  au  contraire,  ce 
contact  n'a  pas  d'effet  destructif  s'il  y  a  un  corps  à 
digérer.  La  valeur  d'un  suc  artificiel  quelconque,  pro- 
duit expérimentalement  ou  industriellement,  étant 
d'autant  plus  grande  qu'il  exerce  mieux  les  actions 
qu'exerce  le  suc  naturel,  pour  apprécier  la  valeur 
d'un  produit  commercial  vendu  comme  pancréatine,  on 
fera  deux  tubes  :  l'un  qui  contient  la  substance  addi- 
tionnée d'un  cube  d'albumine,  l'autre  contenant  la  sub- 
stance, le  cube  d'albumine  et  en  plus  quelques  gouttes 
de  la  macération  de  taenia  ou  d'ascarides.  On  meta 
Tétuve.  La  digestion  doit  se  faire  complètement,  entre 
12  à  18  heures,  dans  le  premier  tube;  elle  doit  être  plus 
ou  moins  complètement  empêchée  dans  le  second.  En 
opérant  ainsi,  on  constate  qu'une  partie  des  produits 
commerciaux  est  franchement  inactive  et  ne  possède 
aucune   propriété  digestive.  Ils   doivent  être  écartés. 

Le  microbisme  biliaire  normal. —  MM.  A.  Gilbert  et 
A.  Lippmannont  étudié  l'abondante  flore  microbienne 
anaérobie  dont  les  voies  biliaires  sont  le  siège,  sur  la 
presque  totalité  de  leur  parcours  extra -hépatique. 

Suc  gastrique  de  porc.  —  M.  le  D'  Maurice  Hepp  pré- 
sente un  flacon  de  suc  gastrique  de  porc  extrait  de 
l'estomac  de  cet  animal  dans  un  but  thérapeutique;  ce 
suc  est  d'une  conservation  parfaite  et  n'a  pas  subi 
d'altération  au  bout  d'une  année. 

Séance  du  7  février. 
Action  du  suc  pancréatique  et  du  suc  intestinal  sur  Us 


—  357  — 

hématuries]  par  M.  C.  Delezenne.  —  Les  premières  re- 
cherches sur  Faction  du  suc  inteslinai  dans  la  digestion 
tryptique  des  matières  albuminoïdes  montrent  que  Ton 
peut  établir  un  parallélisme  entre  l'action  conjuguée  de 
la  diastase  inaciive  du  suc  pancréatique  et  de  Tentéro- 
kinase  el  Tact  ion  de  Talexine  et  de  la  sensibilisatrice 
des  sérums  bactéricides  et  cytotoxiques.  De  même  que 
la  sensibilisatrice  ou  substance  intermédiaire  ou  ambo- 
cepteur  possède  la  propriété  de  se  tixer  énergiquement 
sur  les  globules  rouges  et  de  permettre  l'action  dissol- 
vante de  Talexine,  de  même  le  suc  intestinal  sensibilise 
les  globules  rouges  qui  peusrent  être  ensuite  hémolyses 
par  le  suc  pancréatique,  alors  que  le  suc  pancréatique 
seul  n*a  aucune  action  hémolytique  et  que  le  suc  intes- 
tinal seul  ne  parvient  qu'à  agglutiner  les  globules. 

Recherches  relatives  à  la  question  des  antiferments  ;  par 
MM.  £im.  BouRQLELOT  et  H.  Hérissëy.  —  La  chaux  en 
dissolution  peut  jouer  vis-à-vis  de  Vintertine  le  rôle 
d  antiferment  et  arrêter  son  action  ;  le  ferment  reprend 
ses  propriétés  dès  qu'on  précipite  la  chaux  par  l'acide 
carbonique. 

Étude  bactériologique  ;  par  M.  Pissox.  —  Le  mélange 
suivant  :  chlorure  de  zinc,  4  p.  100  ;  chlorure  de  sodium^  ^vl- 
taré; a/tf;i,  10p.  \Q(S\eau  distillée,  îonii  non  seulement 
des  propriétés  bactéricides,  mais  d'un  pouvoir  désodo- 
risant merveilleux. 

La  kucocytose  qui  accompagne  et  suit  les  pertes  de  sang  ; 
par  MM.  Henri  Stessano  et  V.  Billon.  —  La  saignée 
provoque  toujours  une  augmentation  du  nombre  des 
leucocytes,  sauf  lorsqu'elle  est  effectuée  dans  un  cas 
d'hyperleucocytose  due  à  des  causes  fortuites.  Dans  la 
majorité  des  cas,  le  nombre  des  polynucléaires,  étant  le 
mfemeque  celui  des  mononucléaires  avant  la  saignée,  en 
devient  le  double  ou  même  1«)  triple  dans  le  stade  de 
l'byperleucocytose  post-hémorragique. 

Recherche  de  maltose  en  présertce  du  glucose  ;  par 
M.L.  Grimbert.  —  Uéther  est  absolument  incapable  de 
séparer  les  osazones  du  maltose  et  du  glucose  et  il  doit 


—  358  — 

être  remplacé  par  un  mélange  à  parties  égales  d'acétone 
et  d'eau. 

Présence  du  glucose  dans  le  liquide  cépkalo-rackidten  ; 
par  MM.  L.  Grimbert  et  V.  Coulaud.  —  La  présence  de 
glucose  a  été  démontrée  par  la  formation  de  son  osazone. 

Sur  la  glycolyse  des  différents  sucres  ;  recherches  sur 
la  glycolyse  des  liquides  filtrés  sur  bougie  de  porcelaine  ; 
par  M.  P.  Portier.  —  L'auteur  donne  la  liste  des  sucres 
subissant  la  glycolyse  et  celle  de  ceux  qui  ne  la  subis- 
sent pas  :  ni  les  macérations  fluorées  de  pancréas,  ni  les 
macérations  dans  Peau  chloroformée,  filtrées  sur  bougie 
de  porcelaine,  n'ont  montré  de  pouvoir  glycolytique, 
Il  semble  que  la  présence  des  éléments  figurés  soit  in- 
dispensable à  la  production  de  la  gljKîolyse. 

Sur  un  nématode  nouveau  [Angiontoma  helicis),  parasita 
de  {'appareil  génital  d'Hélix  aspersa  ;  par  MM.  A.  Conte 
et  A.  Bonnet.  —  On  l'a  rencontré  exclusivement  daos 
les  Hélix  recueillis  sur  le  territoire  de  la  commune 
d'OulIins  au  sud  de  Lyon  ;  mais  là  presque  tous  les 
Hélix  aspersa  étaient  infestés. 

Action  comparée  des  microbes  et  des  toxines  micro- 
biennes sur  le  sang  défibriné;  par  M.  Marcel  Labbé.  —  L'ac- 
tion des  microbes  sur  l'hémoglobine  du  sang  est  double  : 
l**Ils  exercent  des  phénomènes  de  réduction,  car  ils 
empruntent  à  Toxyliémoglobine  une  partie  de  l'oxygène 
dont  ils  ont  besoin  pour  leur  développement.  Ces  phé- 
nomènes sont  liés  à  la  vie  du  microbe.  2**  Ils  exercent 
des  phénomènes  de  réduction  et  de  transformation  au 
moyen  des  produits  solubles  qu'ils  sécrètent;  ainsi, 
sous  l'influence  de  la  toxine  microbienne,  l'oxhémo- 
globine  passe  à  l'état  d'hémoglobine  réduite  ou  de 
méthémoglobine. 

Cause  d^ erreur  dans  le  diagnostic  du  bacille  tuberculeux 
recherché  dans  lès  caillots  par  V examen  microscopique  ;  par 
MM.  V.IiEZANÇON,  V.  Griffon  et  Philibert. — Nombreuses 
sont  les  difficultés  et  causes  d'erreur  avec  lesquelles  il 
va  falloir  compter,  si,  du  terrain  de  l'expérimentation, 
on  veut  passer  dans  le  domaine  pratique. 


—  359  — 

Valeur  de  la  ehlorurie  expérimentale  comme  élément  de 
pronostic  dans  les  néphrites  ;  par  MM.  Th.  Mongour  et 
Courbtte-Aknaude.  —  Cette  méthode  expérimentale, 
longue  et  pénible,  ne  donne  que  des  résultats  sans 
valeur. 

Séance  du  14  février. 

Râle  des  éléments  figurés  du  sang  dans  la  glycolyse  ;  par 
MM.  Maurice  Doyon  et  Albert  Morel.  —  L'expérience 
démontre  que  le  ferment  glycolytique  ne  préexiste  pas 
dans  le  plasma  ;  la  glycolyse  n*a  pas  lieu  dans  le  sérum 
débarrassé  des  globules. 

Uémulsine^  telle  quon  Vobtient  avec  les  amandes,  est  un 
mélange  de  plusieurs  ferments  ;  par  MM.  Em.  Bourquelot 
et  H.  Hérissey.  —  L'émulsine  renferme  :  1°  un  ferment 
qui  est  Vémulsine  proprement  dite,  dont  Taclion  n'a  été 
observée  jusqu'ici  que  sur  les  glucosides  lévogyres  don- 
nant du  dextrose  par  hydrolyse  ;  2"  une  lactose  ;  3®  vrai- 
semblablement une  gentiobiose  ;  4**  souvent  de  Y  invertira. 
Dosage  et  analyse  organique  de  très  petites  quantités  de 
glycérine  pure  ;  par  M.  Maurice  Nicloux.  —  Une  modifi- 
cation du  procédé  de  dosage  par  Tacide  sulfurique  et  le 
bichromate  de  potasse  permet  de  recueillir  et  doser 
Vacide  carbonique  produit  par  Toxydation,  ce  qui  corres- 
pond à  une  véritable  combustion. 
Sur  l'activité  optique  de  V hémoglobine  et  de  la  globine  ; 
\     par  M.  le  D' A.  Gemgee.  —  Ces  recherches  ont  démontré 
que,  contrairement  aux  autres  matières  albuminoïdes, 
V*émay/oiin^ est dextrogyre.  Ilparaît  légitimed'admettre 
que  les  nueléoprotéides  et  les  nucléines  qui  en  dérivent 
forment  une  classe  de  substances  albumineuses  dextro- 
g)Tes. 

Toxicité  de  F  alcool  éthylique\  par  M.  N.  Gréhant. — 
Un  mélange  d'alcool  et  d'eau  injecté  dans  l'estomac  à 
l'aide  d'une  sonde  œsophagienne  produit  l'empoisonne- 
ment aigu  ;  on  retrouve  de  l'alcool  dans  les  différents 
liquides  de  l'organisme. 
A^niÀlaccase  ;  par  M.  G.  Gessard.  —  En  injectant  de  la 


i 


—  360  — 

laccase  au  lapin,  on  peut  obtenir  un  sérum  empêchant 
de  la  laccase. 

Réflexe  acide  de  Pavlofet  sêcrètine.  Méçanisum  hum&rd 
commun;  par  MM.  Enriquez  cl  Hallios.  —  L^expérieoce 
démontre  que  Tinjeclion  d'une  solution  d'acide  chlorky- 
drique  dans  le  duodénum  provoque  dans  le  sang  l'exiâ* 
tence  d'une  substance  excitô*secrétoire  spécilique,  c'est- 
à-dire  de  «  sécréline  »  ;  et  le  sang  transfusé  a  un  aulre 
animal  provoque  chez  celui-ci  un  écoulement  de  suc 
pancréatique. 

De  C action  d'un  mélange  de  coaame  et  d'adrénaline  sur 
les  tissus  en/lammés  ;  par  M.  K.  Fojsv.  —  Les  résultats 
obtenus  avec  le  mélange  sont  bien  meilleurs,  au  point 
de  vue  opératoire,  que  lorsqu'on  a  recours  à  la  cocaïne 
seule. 

Action  de  r ozone  sur  le  bacille  diphtérique  et  sur  $û 
toxine  ;  par  MM.  Fernand  Aulolno  et  Marc  Trotdk.  — 
L'ozone  ne  possède  guère  quun  pouvoir  atlénuant  sur 
le  bacille  de  Loffler;  à  dose  suffisante,  il  peut  détruire 
les  propriétés  toxiques  de  la  toxine  diphtérique?. 

Recherche  de  la  nature  tuberculeuse  d^un  exsudai  par 
l'inoculation  dans  la  mamelle  d'un  cobaye  en  lactation  ;  pal" 
MM.  L.  Nattan-Larrier  et  V.  Griffon.  ~  En  injectant 
Texsudat  dans  la  mamelle  d'une  femelle  ayant  mis  bais 
depuis  cinq  jours,  on  constate  bientôt  la  présence  des 
bacilles  dans  le  lait.  On  n'est  pas  obligé  d'attendre  la 
mise  à  mort  de  Tanimal,  comme  dans  l'inoculation  pé- 
ri tonéale.  G.  P. 

FORMULAIRE 


Lotion  contre  la  chute  des  cheveux 

Eau  de  Cologne Min^ 

Glycérine , , ,       25 

Teinture  de  cantharide ,       !  U 

Nitrate  de  pilocarpine 0,îïl 

Le  Gérant  :  0.   DôIN. 

PARIS.    —    IMPRIMXRIB    P.    LEVk,    KXÎM  CA9SBTTX,    il. 


—  361 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Tourteau  de  ricin  ;  ses  dangers,  ses  caractères  anatomi- 
ques;  par  M.  Ëug.  Gollin. 

Les  tourteaux  de  graines  oléagineuses,dont  quelques- 
uns  élaieni  déjà  utilisés  au  temps  des  Romains,  ont  pris 
dans  l'industrie  agricole  une  importance  extrême  qui 
ii*afait  que  s'accroître  dans  la  seconde  moitié  du  siècle 
dernier.  Leur  commerce  se  représente    par  plusieurs 
millions  de  quintaux  et  leur  valeur  se  chiffre  par  plu- 
sieurs dizaines  de  millions  de  francs.  Ils   sont  aussi 
nombreux  que  les  graines  oléagineuses  et  constituent 
les  résidus  de  l'extraction  des  huiles  alimentaires,  ofli- 
cinalesou  industrielles;  leur  importance  commerciale 
varie  naturellement  avec  celle  des  graines  qui  les  four- 
nissent. Quelques-uns   de  ces   produits,  qui  pendant 
longtemps   étaient  considérés  comme  des   déchets  de 
îabrication  et  étaient  jetés  à  la  voirie, incinérés  ou  aban-» 
I   donnés  à  la  putréfaction, sont  devenus  aujourd'hui  Tob^ 
jeld'un  commerce  extrêmement  important  :  tel  est  le 
tourteau  de  cotonnier,  qui, chaque  année,  donne  lieu  à  un 
Vrafic  repréâenté,en  France  seulement, par  35  millions  de 
kilogrammes.  Depuis  que  Ton  a  fait  ressortir  la  valeur 
alimentaire  et  fertilisante  de  ces  résidus  de  préparation, 
loin  de  les  jeter,  on  se  préoccupe  d'en  tirer  le  meilleur 
fK^Tli.En  Allemagne.on  utilise  même  pour  la  nourriture 
des  bestiaux  les  résidus  de  la  distillation  des  fruits  d'om* 
Wlifères,  dont  quelques-uns,  tels  que  les   tourteaux 
d*anis,d'ajowan,  de  coriandre,  de  fenouil, renferment  de 
iSàl9p.  100  de  protéine  et  20  à22p.  100  de  matière 
grasse. 

Les  tourteaux  de  graines  oléagineuses  sont  utilisés 
dans  ragriculture  soit  comme  fourrage,  soit  comme 
^grais  :  les  uns,  désignés  sous  le  nom  de  tourteaux  ali'* 
^Mûres,  sont  constitués  par  le  résidu   des  graines 

^Nn.  é«  Phûrm.  et  de  Chim.  6*  iteiB,  t.  XYII.  (15  avril  1903.)  24 


—  362  — 

entières  ou  décortiquées, soumises  à  plusieurs  pressions; 
ils  conservent  toujours  une  faible  proportion  d'haile 
fixe,  dont  la  valeur  alimentaire  ne  doit  pas  être  négli- 
gée ;  les  tourteaux  utilisés  comme  engrais  sont  obtenus 
aussi  par  plusieurs  pressions,  dont  on  a  toutefois  corn- 
piété  l'action  par  un  traitement  au  sulfure  de  carbone 
qui  les  prive  de  la  presque  totalité  d*huile  fixe. 

Parmi  les  tourteaux,  les  uns  comme  les  tourteaux  de 
lin  et  (T arachides  constituent  des  aliments  de  premier 
ordre  :  d'autres  tels  que  le  tourteau  de  ricin  ont  des  pro- 
priétés éminemment  toxiques  et  ne  peuvent  être  utilisés 
que  comme  engrais. 

L'usage  de  produits  possédant  quelque  analogie  dans 
leurs  caractères  extérieurs  et  des  -propriétés  aussi  diffé- 
rentes exige  de  la  part  du  producteur  et  du  consomma- 
teur des  précautions  spéciales.  L'industriel  qui  prépare 
indistinctement  tous  les  tourteaux  doit  tenir  ses  étrin- 
delles  et  ses  presses  dans  un  grand  état  de  propreté: 
l'agriculteur  qui  utilise  les  tourteaux  de  ricin  comme 
engrais  et  les  tourteaux  de  lin  ou  d'arachide  comme 
aliment  doit  éviter  de  laisser  ces  produits  dans  le  même 
local  ou  à  proximité  l'un  de  Tautre.  C'est  à  quelque 
irrégularité  ou  quelque  imprudence  commise  dans  Tune 
ou  l'autre  de  ces  circonstances  qu'il  faut  attribuer  les 
accidents  mortels  que  nous  trouvons  signalés  chaque 
année  dans  les  annales  agronomiques  des  différents 
Etats  de  l'Europe,  et  qui  presque  tous  sont  occasionnés 
par  l'absorption  de  tourteau  de  ricin. 

Comme  les  aliments  destinés  à  la  nourriture  de 
l'homme,  les  tourteaux  alimentaires  aussi  bien  que  les 
tourteaux  d'engrais,  sont  l'objet  de  nombreuses  et 
diverses  falsifications  dont  les  pouvoirs  publics  se  sont 
préoccupés,dans  ces  derniers  temps^d'enrayerlamarche 
toujours  croissante.  Ils  ont  été  l'objet  dans  tous  les  pays 
d'études  chimiques  très  sérieuses,  auxquelles  des  chi- 
mistes de  grande  valeur  tels  que  MM.  Grandeau,  Mûntz 
et  Girard,  en  France,  ont  attaché  leur  nom.  Si  ces  tra- 
vaux permettent  d'être  fixé  sur  la  composition  moyenne 


I 


-  363  — 

de  ces  produits,  sur  leijir  teneur  en  azote,  en  acide  phos* 
pboriqne,  en  huile  fixe,en  cellulose  et  eneau;s*iiS  per- 
mettent, dans  certains  cas,  de  soupçonner  une  fraude, 
ils  sont  tout  à  fait  insuffisants  pour  amener  un  expert 
à  se  prononcer  sur  l'identité,  la  pureté  absolue  d'un 
tourteau,  et  sur  la  nature  des  divers  éléments  qu'on  a 
pu  lui  mélanger  dans  un  but  de  spéculation  fraudu- 
leuse. Pour  être   résolue,  cette  question,  parfois  très 
délicate,  exige  la  connaissance  approfondie  de  la  struc- 
ture des  graines  oléagineuses  entières  et  des  divers  élé- 
ments anatomiques  qui  caractérisent  ces  graines  quand 
elles  ont  été  dissociées  par  la  contusion  et  la  pression. 
Les  nombreuses  contestations  survenues  entre  produc- 
teurs et  consommateurs,  et  sur  lesquelles  les  tribunaux 
sont  fréquemment  appelés  à  se  prononcer,  justifient 
l'utilité  d'un  travail  entrepris  dans  cet  ordre  d'idées. 
L'importance  de  la  question  n*a  pas  échappé  à  nos  con- 
frères de  Belgique,  de  Suisse  et  d'Allemagne,  qui  ont 
publié  des  monographies  très  intéressantes  sur  ce  point 
et  OQ  a  quelque  raison  d'être  étonné  qu'en  France,  qui 
est  le  pays  producteur  des  tourteaux  par  excellence,  les 
journaux  agricoles  soient  si  sobres  de  documents  et  que 
labibliographie  de  cette  question  soit  limitée  à  quelques 
monographies  incomplètes,  péchant  trop  souvent  par 
l 'exactitude.  C'est  pour  répondre  à  ce  desideratum  que 
nous  avons  entrepris,  avec  M.  Perrot,  professeur  de  ma- 
tière médicale  à  l'Ecole  de  Pharmacie,  de  publier  une 
étudecomplète  des*  caractères  extérieurs  et  anatomiques 
?ù  permettent  non  seulement  de  constater  l'identité  de 
tous  les  tourteaux  consommés  en  Europe,  mais  encore 
de  reconnaître  les  falsifications  qu'on  leur  fait  subir. 

C'est  de  cet  ouvrage,  actuellement  sous  presse,  que 
noQs  avons  détaché  le  présent  article  qui  permettra  à 
l'expert  ou  au  pharmacien,  généralement  choisi  pour 
^gttire  d'analyse,  d'apprécier  les  divers  points  de  vue 
auxquels  nous  nous  sommes  placés.  Nous  avons  choisi 
fetewteau  de  ricin^  parce  qu'il  en  a  été  souvent  question 
*«û8ce  journal  et  que  c'est  celui  à  propos  duquel  la 


—  364  — 

compétence  du  pharmacien  a  été  le  plus  souvent  invo- 
quée ;  car^  en  cas  d'empoisonnement  par  un  tourteau 
alimentaire,  c'est  la  présence  du  ricin  qui  doit  être 
suspectée  ou  tout  au  moins  recherchée. 

Graine  de  ricin.  —  Caractères  extérieurs.  Les  graines 
de  ricin  (tig.  1)  sont  ovales,  arrondies,  ou  légèremenl 
comprimées  sur  leur  face  dorsale,aplatiesou  fortement 
anguleuses  sur  leur  face  ventrale;  elles  mesurent  de 6 
à  12"*°  de  long  sur  8°""  d'épaisseur  environ.  Elles  por- 
tent à  leur  extrémité  inférieure  une  caroncule  charnue, 
grisâtre,  qui  recouvre  l'impression  peu  apparente  do 
hile.  De  ce  hile  part  un  raphé  qui  longe  Tangle  mousse 


Fi  g.  1.—  Graine  de  ricin  entière  et  coupée  longiludinalement. 

de  la  face  ventrale  et  se  termine  en  un  point  du  tégu- 
ment indiqué  par  une  petite  protubérance.  La  surface 
extérieure  des  graines  est  lisse,  brillante,d'une  couleur 
grise,  mouchetée  et  bigarrée  de  taches  brunes.  Celle 
enveloppe  recouvre  un  endosperme  huileux,  blanc,  au 
milieu  duquel  se  trouve  Tembryon.  Quand  elle  esl 
récente,  l'amande  du  ricin  possède  une  saveur  douce 
huileuse,  accompagnée  d'une  âcreté  peu  sensible. 

Caractères  anatomiques.  Le  spermoderme  de  lagraine 
de  ricin  comprend  5  enveloppes  bien  distinctes  {fig.2). 

1**  Une  enveloppe  extérieure  (e),  formée  d'une  assise 
de  cellules  tabulaires, aplaties,recouvertes  par  une  cuti- 
cule garnie  de  crêtes  fines.  Vues  de  face,ccs  cellules  sont 
polygonales,  sans  direction  bien  déterminée,  munies  de 
parois  droites  ou  faiblement  ondulées,  finement  ponc- 
tuées. Elles  sont  incrustées  dun  réseau  cellulosique  9^i 
leur  donne  une  apparence  toute  spéciale  :  les  unes  sonl 
incolores  ;  d*autres,  qui  sont  généralement  réunies  en 


—  365  — 

Ilots  plus  ou  moins  larges,  sont  remplies  d'une  matière 
colorante  briine  plus  ou  moins  foncée.  C'est  la  présence 
de  cette  matière  qui  contribue  à  donner  à  V enveloppe  exté- 
rieure de  la  graine  de  . 
ricin  Vaspeet  moucheté 
qui  la  caractérise. 

2*  Une  enveloppe  la- 
cuneuee  (A),  formée  de 
plusieurs  assises  de  cel- 
lules aplaties.  Vues  de 
face,  ces  cellules,  qui 
sont  polygonales,  pré- 
sentent entre  leurs  pa- 
rois des  lacunes  trian- 
gulaires ou  arrondies. 

3'  Une  assise  de  cel- 
lules en   palissade   (B), 
formée  d'une  seule  ran- 
gée de  cellules  cubiques, 
allongées  toutes  dans  le 
même  sens  et  disposées 
en  forme  de  palissade. 
Vues  deface,  ces  cellules 
ont  une  section  arrondie 
ou  polygonale,  des  di- 
mensions un  peu  varia- 
bles et  présentent  sou- 
vent cnfro  lonrs  parois, 
qui  sont  très   minces, 
détroits  méats  intercellulaires.  Ces  trois  assises  se  sépa- 
rent nettement  de  la  couche  suivante  quand  on  fait 
bouillir  pendant  quelque  temps  les  graines  de  ricin 
dans  une  solution  alcaline.  Ces  trois  enveloppes  cons- 
tituent le  tégument  externe  de  la  graine. 

4'  Une  assise  scléreuse  (C),  formée  d'une  seule  rangée 
de  cellules  cubiques  juxtaposées  en  forme  de  palissade, 
eH2  à  15  fois  plus  longues  que  larges.  Ces  cellules^(?r- 
^ment  colorées  en  brun  très  foncé,  sont  munies  de  parois 


Pig.  2.  —  Section  transversale 
de  la  graine  de  ricin. 

A,  Enveloppe  lacuneuse.  —  a/6,  Albu- 
men. —  B,  Cellules  en  palissade.  — 
C,  Assise  scléreuse.  —  D,  Enveloppe 
interne.  —  e,  Enveloppe  externe.  — 
fe,  Tégument  externe.  —  /i,  Tégument 
n  terne. 


—  366  — 

très  épaisses  j  dont  les  couches  cTépaississement  sont  silloih 
nées  de  plissements  transversaux  caractéristiques  et  bian 
apparents.  La  cavité  de  ces  cellules  est  an  peu  élargie 
à  son  extrémité  supérieure.  Vues  de  face,  ces  cellol» 
sont  polygonales  et  présentent  une  petite  cavité  arron* 
die, 

5**  L'enveloppe  interne  (D),  qui  se  sépare  assez  facile- 
ment des  autres  enveloppes  et  qui  est  constituée  par 
plusieurs  assises  de  cellules  aplaties,  étroitement  appli- 
quées les  unes  contre  les  autres,  munies  de  parois  bien 
minces  et  très  réfringentes.  Vue  de  face,  cette  enveloppe, 
qui  est  sillonnée  par  de  nombreux  faisceaux  fibro-vascu- 
laires,  est  nettement  caractérisée  par  la  présence  de  cris- 
taux très  confluents  (Poxalate  de  cAatiXy  en  forme  de  rosette 
ou  de  frambroisCy  et  par  la  présence  de  houppes  aiguillées^ 
dont  les  filaments  plus  ou  moins  recourbés  s'irradient  en 
dxfférerds  sens. 

L'amande  est  formée  d'un  albumen  copieux  qui 
entoure  deux  cotylédons  foliacés.  Le  tissu  de  l'albumen 
est  formé  de  larges  cellules  polygonales,  isodiamé- 
triques  contenant  de  l'huile  fixe  et  des  gros  grains 
d  aleurone,  dans  lesquels  on  distingue  nettement  un 
gros  cristalloïde  accompagné  d'un  petit  globoïde.  L'en- 
veloppe des  cotylédons  est  formée  d'un  tissu  de  cellules 
polygonales  qui  sont  allongées  dans  une  direction 
parallèle  au  grand  axe  de  la  graine;  en  certains  points 
de  cette  enveloppe  correspondant  aux  nervures  de  la 
feuille  primordiale,  les  cellules  s'allongent  très  réguliè- 
rement et  deviennent  parallèles,  comme  cela  s'observe 
habituellement  dans  l'épiderme  des  nervures  des 
feuilles. 

La  caroncule  qui  existe  à  la  partie  inférieure  des 
graines  de  ricin  est  formée  d'un  tissu  de  larges  cellules 
polygonales,  nettement  caractérisées  par  leurs  parois 
épaisses  et  ponctuées. 

{A  suivre,) 


—  367  — 

Sur  quêlqties   réactions  du   sirop    de   baume  du   tolu; 
par  MM.  A.  Astruc  et  J.  Câmbe. 

Les  nombreux  procédés  préconisés  par  les  auteurs 
pour  la  préparation  du  soluté  destiné  à  obtenir  le  sirop 
de  tolu  semblent  pouvoir  être  rangés  sous  trois  chefs 
principaux  :  on  peut  opérer  par  digestion  du  baume 
(Codex, Dieterich),  par  précipitation  d'une  teinture  plus 
ou  moins  concentrée  (Julliard,  Fructus),  ou  par  distil- 
lation (Amy).  Ces  modes  se  partagent  la  faveur  des  pra- 
ticiens qui  adoptent  l'un  ou  Tautre,  selon  qu'ils  se  préoc- 
cupent de  suivre  la  pharmacopée  légale,  d'obtenir  un 
produit  à  arôme  ou  à  titre  acidimétrique  plus  ou  moins 
forts,  ou  simplement  selon  qu'ils  considèrent  la  commo- 
dité de  préparation. 

Ainsi  obtenus,  les  sirops  présentent  avec  certains 
corps  des  réactions  qui,  ainsi  qu'on  va  le  voir,  difTèrent 
suivant  le  produit  mis  en  œuvre. 

M.  Ijermigeaux(l)  a  indiqué,  il  y  a  quelques  années, 
qu'un  mélange  de  sirop  de  tolu  et  d'iodure  de  potas- 
sium exempt  d'iodate  prend  une  coloration  jaune,  duc, 
d'après  lui,  non  à  l'iode  mis  en   liberté,  mais  bien  à 
raclionsurle  sirop  du  carbonate  de  potasse  souillant 
1  Tiodure  employé.  M.  Muller  (2)  a  également  signalé  que 
!  le  sirop  de  tolu  additionné    de  sirop  de  codéine   prend 
1  une  teinte  jaune,  attribuable  encore  à  l'alcalinité  de  ce 
dernier. 

Les  deux  auteurs  précédents  ayant  indiqué  que  cette 
coloration  jaune  disparaît  par  addition  d'acide,  il  semble 
qu'il  faut  l'attribuer  à  l'action  des  alcalis  sur  un  prin- 
cipe constitutif  du  sirop.  Une  telle  opinion  paraît  d'ail- 
leurs confirmée  par  les  expériences  de  M.  Daclin  (3j  et 
de  M.  Braille  (t).  D'après  eux,  l'eau  de  chaux,  Tarsénite 
dépotasse,  etc.,  se  comporteraient  de  la  même  façon  ; 

U;  D'tpréi  Andouard,  Traité  de  Pharmacie,  5«  édiiion,  p.  8ô9. 
(î)  BulL  Pharm.  Lyon,  1897,  p.  50. 
'        WÎ^n.pAflrm.,  1898,  p.  203. 

W  B««.  des  «ynd.  des  ph.  deFr.,  1900,  p.  237. 


—  368  — 

ces  substances  coloreraient  en  jaune  le  sirop  de  tola 
préparé  d'après  le  Codex,  et  non  celui  obtenu  avec  on 
extrait  fluide.. 

Cependant,  M.  Ferrand  (1)  a  constaté  que  Tiodurede 
potassium  pur,  exempt  de  carbonate,  jaunit  également 
le  sirop  de  tolu.  Si  ce  fait  est  exact,  il  y  ^  lieu  de  penser 
que  la  réaction  à  l'iodure  de  potassium  diffère  quelque 
peu  de  celle  obtenue  avec  les  alcalis. 

Dansun  travail  prochain,  l'un  de  nous,  dans  une  étMdt 
pharmaceutique j  aussi  complète  que  possible,  du,  sirop  de 
baume  de  tolu,  reviendra  avec  détail  sur  la  critique  el 
l'explication  probable  de  ces  réactions.  Nous  voulons  sim- 
plement indiquer,  dès  à  présent,  que  l'action  de  l'iodure 
de  potassium  sur  le  sirop  de  tolu  diffère  de  celle  d'un 
alcali  ;  que  ces  deux  corps  agissent  d'une  façon  variable 
suivant  que  le  sirop  a  été  préparé  par  l'une  ou  l'autre 
des  méthodes  rappelées  au  début  ;  que  les  réactions 
obtenues  peuvent  même,  jusqu'à  un  certain  point,  servir 
à  caractériser  le  mode  de  préparation  d'un  sirop  donné. 

Action  des  alcalis.  —  Une  solution  alcaline  (potasse, 
chaux,  codéine),  ajoutée  à  du  sirop  de  tolu  obtenu  par 
digestion  du  baume,  donne  une  coloration  jaune  vcr- 
dâlre  assez  intense,  disparaissant  par  addition  d'acides. 

Le  môme  essai  effectué  avec  un  sirop  provenant  de 
la  précipitation  d'une  teinture  amène  aussi  une  colo- 
ration analogue,  disparaissant  encore  lorsque,  par  un 
acide,  on  sature  l'alcali  ajouté. 

Aucun  phénomène  semblable  n'est  observé  avec  le 
sirop  obtenu  par  distillation  ;  l'addition  d'alcali  donne 
un  mélange  incolore. 

Cette  coloration  de  certains  sirops  de  tolu  par  les 
alcalis  mérite  d'êlre  étudiée  de  plus  près.  En  addition- 
nant peu  à  peu  le  sirop  de  liqueur  alcaline  faible,  on 
observe  que  les  premières  portions  d'alcali  n'amènent 
aucune  coloration  du  mélange  ;  la  teinte  jaune,  dont 
nous  avons  parlé,  ne  se  produit  qu'après  avoir  ajouté 
une  certaine  quantité  d'alcali,  quantité  d'ailleurs  fort 

il)  D'après  Andouard, /oc.  cil. 


—  369  — 

fiable  suivant  le  sirop  examiné.  Gela  tient  à  ce  qu'elle 
se  produit  seulement  lorsque  les  acides  contenus  dans 
\sL  préparation  ont  été  neutralisés.  Or,  l'acidité  du  sirop 
de  lola  variantavec  le  mode  de  préparation,  on  conçoit 
facilement  que  la  quantité  d'alcali  nécessaire  pour 
amener  cette  teinte:  jaune  ne  soit  pas  identique  dans 
tous  les  cas. 

Le  moment  précis  de  l'apparition  nette  de  la  colora- 
tion jaune  correspond  à  la  neutralité  du  sirop  vis-à- 
vis  de  la  teinture  de  tournesol.  La  neutralité  en  pré- 
sence de  phénol phlaléine  exige  une  quantité  d'alcali 
légèrement  supérieure.  Ainsi,  20®"'  de  sirop  de  tolu 
virent  au  jaune  par  addition  de  9""'  de  KOH  ^;  la  neu- 
tralisation au  tournesol  exige  aussi  9*^"' de  KO  II  1^;  la 
coloration  rose  de  la  phénolphtaléine  n'apparaît 
qu'aprèsavoir  ajouté  9*'°''5  de  la  même  solution  basique. 

Action  de  Tiodure  de  potassium.  —  Conformément 
aux  expériences  de  M.  Ferrand,  il  résulte  de  nos  essais 
que  l'iodure  de  potassium  ctiimiquement  pur,  exempt 
d'iodate  et  de  carbonate,  donne  une  coloration  jaune 
avec  le  sirop  de  tolu  obtenu  par  digestion  du  baume. 
Cette  coloration  persiste  après  addition  d'acide.  Elle 
est  due,  contrairement  à  l'opinion  de  M.  Lermigeaux,  à 
del'iodemisen  liberté,  décelable  avec  la  plus  grande 
facilité  au  moyen  d'empois  d'amidon  récemment  pré- 
paré. 

Le  sirop  provenant  d'un  soluté  obtenu  par  précipi- 
ialion  d'une  teinture  fournit,  avec  l'iodure  de  potas- 
sium pur,  un  mélange  incolore.  La  teinte  jaune  ne 
s'observerait  qu'au  cas  où  l'iodure  contiendrait  une 
quantité  suffisante  de  carbonate  alcalin,  pour  saturer 
l'acidité  du  sirop  ;  mais  alors  l'addition  d'acide  amè- 
nerait une  décoloration  complète. 

Aucune  coloration  n'est  observée  avec  le  sirop  de 
lolu  préparé  au  moyen  d'un  distillatum,  que  l'iodure 
soit  pur  ou  carbonate. 

Il  semble  donc  que  le  sirop  de  tolu  préparé  par  diges- 


—  370  — 

tion  du  baume  contienne,  outre  le  produit  verdissant  par 
les  alcalis,  une  substance  spéciale,  qui  n*est  ni  Tacide 
benzoîque  ni  Tacide  cinnamique,  et  agissant  sur  Tiodure 
de  potassium  ;  une  étude  ultérieure  nous  permettra 
probablement  de  la  mieux  définir. 

De  ce  qui  précède  il  résulte  que  : 

l""  La  coloration  obtenue  par  mélange  de  sirop  de 
tolu  et  dlodure  de  potassium  paraît  distincte  de  celle 
fournie  par  les  alcalis  dilués  sur  le  même  sirop. 

2''  L4odure  de  potassium  n'agit  pas  seulement  par  le 
carbonate  alcalin  qu'il  peut  contenir;  Tiodure  chimi- 
quement pur  donne,  en  effet,  une  coloration  jaune,  par 
mise  en  liberté  d'iode. 

3°  Cette  réaction  (mise  en  liberté  d'iode)  ne  se  produit 
qu'avec  le  sirop  préparé  avec  un  digeste  de  baume 
tolu  (Codex,  etc.). 

4^  Les  alcalis  ne  colorent  les  sirops  de  tolu  obtenus 
par  digestion  et  par  précipitation  qu'après  saturation 
des  acides  au  tournesol. 

5^  La  coloration  parles  alcalis  s'observe  aussi  bien 
avec  les  sirops  obtenus  en  partant  d'un  digeste  que 
d'un  liquide  provenant  de  la  précipitation  d'une  teinture. 
On  ne  peut  dès  lors,  comme  on  l'a  préconisé,  baser 
sur  cette  réaction  une  méthode  de  caractérisation  du 
sirop  de  tolu  du  Codex.  En  effet,  une  grande  partie  des 
extraits  fluides  commerciaux  pour  sirop  de  tolu  sont 
obtenus  par  précipitation  d'une  teinture. 

6°  Nous  proposons  donc,  comme  réaction  plus  géné- 
rale de  distinction  des  divers  sirops  de  tolu,  Temploi 
sucessif  d'une  solution  d'iodurede  potassium  à  10  p.  100 
et  d'une  solution  de  potasse  à  5  p.  100. 

Le  tableau  ci-après  résume  la  marche  à  suivre  pour 
l'essai  : 

Coloration  jaunâtre  (bleue  en  présence 

b"^^      l     d'empois  d'amidon) Sirop pardigestion- 

de  sirop!  ,   ^  gc-s    >  Colorât,  verdâtre.  Sirop  par  précipiU 

de  tolu    ;      Pas      \  de  sirop  / 


sol.]        de 
de  Kl.    /coloration  J2*m»  de  sol. 


-{.  ^cmSgol,]    ^  de        ,    ajoater 
2*™»desol 
de  KO  H  )  Pas  de  coloration.  Sirop  par  distillât 


—  371  — 

Ces  réactions  colorimétriques  doivent  être  effectuées 
»  présence  d*an  tube  témoin  renfermant  da  sirop  sans 
lacun  réactif  ;  on  juge  mieux  ainsi  des  changements 
le  teinte  des  mélanges. 

Notons,  en  terminant,  que  les  procédés  mixtes  ou 
combinés  ne  pourront  être  décelés  exactement  par 
Mite  méthode. 


A  propos  de  Vindice  de  Hûbl;  par  M.  L.  Teychené,  phar- 
macien aide-major  de  V*  classe  des  troupes  co- 
loniales (Saint-Denis,  la  Réunion). 

Certes  les  indices  ne  manquent  pas  pour  arriver  à 
déceler  les  diverses  falsifications  des  matières  grasses. 
Ghaqae  nouveau  traité  des  falsifications  en  apporte  une 
variété  qui  n'est  pas  sans  être  un  éloge  pour  l'esprit 
inventif  des  chercheurs.  Mais  de  la  théorie  à  la  mise  en 
pratique  de  ces  divers  procédés,  il  existe  un  monde. 
Les  difficultés  surgissent  à  chaque  instant  et  ont  bien 
vile  (ail  de  décourager  l'expérimentateur  novice. 

C^est  ce  qui  arrive  dans  l'application  de  l'indice  de 
Hûbl  pour  la  recherche  des  falsifications  des  subs- 
tances grasses.  On  a  beau  consulter  de  nombreux  livres 
(lonl  les  auteurs  sont  cependant  d'une  compétence 
avérée,  on  a  beau  appliquer  les  uns  après  les  autres  les 
diverses  modifications,  on  n'arrive  souvent  qu'à  des 
résultats  peu  satisfaisants,  quand  ils  ne  sont  pas  néga- 
lits. 

Très  brièvement  l'indice  de  Hiibl  consiste  à  doser  la 
quantité  d'iode  absorbée  par  un  corps  gras.  De  ce  dosage 
on  peut  déduire  si  un  corps  est  bien  identique  à  lui- 
mfime  dans  une  certaine  mesure. 

Hûbl  recommande  l'emploi  d'une  solution  de  HgCP 
q«i  favorise  l'absorption  et  d'une  solution  de  Kl  qui 
permet  d'empêcher  la  précipitation  de  l'iode,  et  en 
Diéme  temps,  je  crois,  d'enlever  les  traces  d'iode  sur  le 
goulot  et  le  bouchon,  ce  qui  est  une  petite  perte. 


r^ 


—  372  — 

En  effet,  si  Ton  examine  le  goulot  du  tlacon  dont  on 
se  sert  et  en  même  temps  son  bouchon,  on  remarque  des 
traces  rouges  que  l'analyse  nous  a  fait  reconnaître  ^tre 
de  riodure  mercurique  ;  ce  qui  e^t  une  perle,  attendu 
qu'il  se  dissout  fort  peu  dans  rhyposuHite  dt»  soude, 

Donc,  Ton  a  préparé  les  solutions  avec  le  plus  grand 
soin  et  la  liqueur  alcoolique  d'iode  a  été  titrée  avec  la 
solution  N/10  de  S'O^Na". 

Ici,  à  ce  sujet,  je  me  permettrai  d'ouvrir  une  paren- 
thèse pour  recommander  de  faire  la  solution  d'hyposul- 
fite  avec  24«'",80  correspondant  à  la  formule 

S203Na2  -i-  5H20  =  248 

et  non  avec  15«^80  correspondant  à  la  formule 

S20»Na«  =  158. 

L'on  a  pesé  0^^50  de  matière  grasse  que  Ton  dissout, 
en  prenant  de  grandes  précautions  dans  10'^°'^  de  chlo- 
roforme ;  puis  l'on  ajoute  le  mélange  à  parties  égales 
de  solution  d'iode  et  de  sublimé  dans  l'alcool.  On  attend 
le  temps  voulu  (variable  avec  divers  auteurs)  et  on 
ajoute  20*='"^  de  la  solution  de  KL 

On  est  tout  étonné  alors  de  voir  se  former  un  beau 
précipité  rouge  d'iodure  mercurique,  qui  quelquefois  at- 
tend pour  apparaître  l'addition  de  4 OO*'™' d'eau,  prescrit 
par  Hiibl. 

Il  est  inutile  d'aller  plus  loin.  De  nombreuses  expé- 
riences m'ont  permis  de  reconnaître  que,  dans  ces  con- 
ditions, il  est  impossible  de  doser  l'iode. 

Cet  accident  peut  provenir  de  plusieurs  causes;  l'aci- 
dité du  HgCl*  notamment  est  propice  à  cette  combi- 
naison. En  outre,  l'humidité  favorise  dans  le  bichlorure 
de  mercure  la  production  de  calomel.  D*autre  part,  enfin, 
le  sublimé  a  la  tendance  de  céder  aux  autres  métaux 
du  chlore  qui  peut  déplacer  ainsi  d'autres  éléments. 

En  effet,  dès  que  l'on  ajoute  Kl,  le  précipité 
dellgP  se  produit  à  la  suite  des  diverses  combinaisons, 
substitutions  dont  la  résultante  finale  est  la  réaction  : 

Hg  Cl»  +  2KI  =  HgI3  +  2KC1. 


—  373  — 

Il  est  nécessaire  d'ajouter  ici  que  les  matières  grasses 
dissolvent  très  bien  l'iodure,  et  notamment  l'axonge  en 
absorbe  environ  0,49  p.  100. 

Mais  cet  iodure  mercurique  forme  à  son  tour  avec  le 
chlorure  mercurique  deux  sortes  de  combinaisons  :  des 
chloroiodures  : 

HgP.2HgGl« 
HgI«.HgClî. 

et  des  iodomercurates  : 

HgP.2KI 
HgI».KI. 

G  est  donc  là  encore  une  source  probable  d'erreurs. 
Mais  écartons  toutes  ces  causes  d'erreurs  et  suppo- 
sons que  le  dosage  se  soit  fait  dans  des  conditions  nor- 
males. 

11  suffit  alors  de  calculer  la  quantité  d'iode  mise  en 
présence  avec  la  liqueur  d'iode  et  de  soustraire  de.  cette 
quantité  la  quantité  d'iode  saturée  par  S*0'Na*,  en  rec- 
tifiant en  outre,  au  moyen  du  témoin,  la  perte  d'iode 
qne  fait  subir  le  chloroforme. 

Mais  on  est  grandement  étonné  lorsque  le  dosage  de 
l'iode  restant  donne  à  lui  seul  un  résultat  accusant  plus 
d'iode  qu'on  n'en  a  mis  dans  le  flacon. 

On  cherche  d'abord  l'erreur  dans  le  calcul  qui,  plu- 
sieurs fois  recommencé,  ne  donne  rien.  On  recommence 
alors  le  dosage,  puis  une  autre  fois  et  encore  bien  des 
fois.  C'est  toujours  le  môme  résultat  désespérant  avec 
quelques  variantes. 

Cela  provient  tout  simplement  de  la  mise  en  liberté  de 
l'iode  de  Kl  qui  vient  s'ajouter  et  fausser  ainsi  le  ré- 
sultat. 

Aussi,  si  Ton  veut  suivre  exactement  la  méthode 
de  Uûbl,  il  est  nécessaire'  de  doser  très]  exactement  la 
liqueur  d'iode  en  présence  de  HgCP,  en  ayant  bien  soin 
d'ajouter  une  quantité  proportionnelle  d'iodure  de 
potassium.  En  se  mettant  entièrement  dans  les  condi- 
tions du  dosage,  on  peut  arriver  dans  une  certaine 
mesure  à  remédier  aux  inconvénients  que  peuvent  causer 


—  374  — 


ns  citées  plus  I 


toutes  les  combinaisons  et  décompositions 
haut. 

En  résumé,  il  existe  deux  causes  d'erreur  bien  définies 
qui  peuvent  passer  souvent  inaperçues,  lorsqu'on  n'est 
pas  en  garde.  Dans  ces  conditions,  ce  résultat  faussé 
peut  arriver  adonner  de  mauvaises  indications  et  lancer 
ainsi  une  analyse  dans  une  voie  défectueuse,  si  on  a  le 
malheur  de  commencer  par  cet  indice. 

Dans  un  prochain  article,  nous  indiquerons  une 
méthode  capable  d'obvier  à  tous  les  inconvénients. 

Nouvelle  réaction  de  certaine  alcools  et  de  corps  voisins; 
par  M.  Gavard,  préparateur  de  chimie  à  l'Ecole  de 
Médecine  et  de  Pharmacie  de  Marseille. 

Si,  sur  de  l'acide  sulfurique  à  66®  contenant  5  à 
20  p.  100  d'azotite  de  potasse,  on  ajoute  avec  précau- 
tion, sans  mélanger  les  liquides,  une  petite  quantité 
d'éther,  on  voit  se  développer,  au  bout  d'une  à  quelques 
minutes,  une  intense  couleur  bleue  qui  envahit  tout  le 
liquide,  disparait  par  agitation  en  dégageant  du 
bioxyde  d'azote,  réapparaît  par  le  repos  et  peut  dispa- 
raître et  revenir  jusqu'à  dix  fois. 

La  température  la  plus  favorable  pour  obtenir  cette 
réaction  est  de  IS**  à  30**.  A  —  20**,  aucune  réaction  ni 
coloration  ne  se  manifeste,  même  après  2  heures  de 
contact. 

Les  liquides  chauds  ne  présentent  aucune  coloration, 
mais  il  se  forme  une  vive  effervescence  ;  il  en  est  de 
même  si  les  liquides  étan  *  à  a  température  ordinaire, 
on  les  agite  dès  le  mélange  effectué. 

La  réaction  ne  devient  pas  explosive,  quoique  la  tem- 
pérature s'élève  fortement  ;  le  mélange  de  500*^"' deréac- 
tif  et  200*^"^  d'éther  a  donné  lieu  à  un  violent  dégage- 
ment de  bioxyde  d'azote. 

L'éther  était  rectifié  au  moment  de  l'expérience  ;  pl»- 
sieurs  autres  rectifications  ont  été  sans  résultat  sur  la 
coloration  obtenue. 


—  375  — 

Les  corps  qui  ont  présenté  cette  couleur  avecTacide 
sont: 


Trioiyméthjlëno. 

Alcool  benziliqae. 

LeTulose. 

Poimol. 

Acide  formiqne. 

Glucose. 

Acétone. 

—    trichloracétique. 

Xylose. 

Aldéhyde  élhyliqae. 

—    lactique. 

Arabinose. 

Akod  méthyUque. 

Oxyde  d'éOiyle, 

Raffinose. 

-    élhyUque, 

Ether  acétique. 

Saccharose 

—   amjlique 

Acétate  d'amyle. 

—   ptopjliqTie. 

Oxalate  d'éthyle. 

—   isopropjliqae. 

AcéUl. 

~   bntylique  normal. 

—   isobutylique. 

Sorbite. 

Dnldte. 

Erythiite. 

Lesréaclions  les  plus  nettes  sont  données  par  les  corps 
liquides  vers  45*;  avec  les  autres,  il  faut  mettre  un  frag* 
ment  an-dessus  de  là  2^°"'  de  réactif,  puis  tout  de  suite, 
et,avant  le  charbonnement  qui  ne  tarderait  pas  à  sepro* 
dure,  ajouter  sans  mélanger  1  à  2^"'  d'eau  ;  alors  quel- 
ques bulles  se  dégagent,  et  au  bout  de  quelques 
minntes  à  quelques  secondes,  la  coloration  apparaît, 
quoique  beaucoup  plus  faible  qu'avec  les  autres  corps 
cités. 

La  réaction  est  encore  possible,  mais  peu  colorée 
avec  une  solution  aqueuse  contenant  4  p.  100  d*alcool 
élhyliqne  ou  4  p.  iOO  de  formol.  Il  ne  m'a  pas  été  possible 
de|dëlerminer  exactement  la  composition  de  ce  corps 
bleu  stable  dans  certaines  conditions,  mais  qui  se  dis- 
socie par  simple  agitation.  Il  y  a  lieu  *d'y  admettre 
l'existence  d'acide  ou  d'anhydride  azoteux,  auxquels 
serait  due  cette  intense  et  belle  couleur  bleue. 


-  376  — 


REVUES 


Pharmacie. 


Sur  Tessai  du  jalap;  parM.  A.-B.  Lyons(I). — Enl891 
H.  Alcock  a  proposé  la  méthode  suivante  pour  le  dosage 
de  la  résine  total  dans  le  jalap  :  on  met,  dans  un  flacon 
sec,  1*'  de  jalap  finement  pulvérisé  et  20*^*  d'alcool 
amylique  et  on  agite  de  temps  en  temps  pendant 
4  heures.  Le  liquide  est  ensuite  filtré  à  travers  un 
tampon  de  coton  et  on  reçoit  le  filtrat  dans  une  ampoule 
à  décantation.  On  lave  le  flacon,  dans  lequel  on  a 
effectué  la  macération,  avec  5*^"*'  d'alcool  amylique  et 
on  verse  ce  liquide  sur  l'entonnoir  qui  a  reçu  le  marc. 
Lorsque  toute  la  solution  ainsi  liquide  est  filtrée,  on 
lave  encore  le  résidu  avec  une  nouvelle  provision 
de  5*^*°^  d'alcool  amylique.  Les  liqueurs  alcooliques  sont 
agitées  à  plusieurs  reprises  avec  de  petites  quantités 
d'eau  pour  dissoudre  certaines  substances  non  rési- 
neuses et  les  solutions  amyliques  sont  évaporées  dans 
une  capsule  tarée  contenant  10^"'  d'eau  pour  empêcher 
Talcool  de  monter  le  long  des  parois  de  la  capsule. 
Après  évaporation  à  siccité,  on  pèse.  On  obtient  le  poids 
total  de  la  résine. 

Lorsqu'on  veut  doser  dans  le  jalap  la  résine  inso- 
luble dans  l'éther,  on  épuise  tout  d'abord  la  drogue 
par  l'éther  et  ensuite  par  l'alcool  amylique. 

A.-B.  Lyons  a  objecté  que  le  pharmacien  a  rarement, 
dans  son  officine,  de  l'alcool  amylique  et  il  propose  de 
remplacer  ce  dissolvant  par  un  mélange  de  chloroforme 
et  d'alcool  en  opérant  comme  il  suit  : 

On  met,  dans  un  entonnoir  de  8*^"  de  diamètre  dont  la 
douille  est  garnie  d'un  tampon  de  coton,  5'' [de  jalap 
pulvérisé.  On  humecte  la  poudre  avec  de  l'éther  et  on 
fait  une  lixiviation  avec   ce  dissolvant  de   façon  à 

(1)  Pharm.  Review,  t.  XXI,  p.  61. 


—  377  — 

obtenir  25  ou  30*"'  de  lixivié.  Pendant  cette  opération, 
l'entonnoir  doit  être  recouvert  d'une  plaque  de  verre.  La 
liqueur  éthérée  est  évaporée  dans  un  vase  taré  et  on 
pèse  le  résidu  qui  est  formé  par  la  résine  soluble  dans 
i'élher.  Ensuite,  on  découvre  l'entonnoir,  le  marc  se 
débarrasse  de  Téther  par  évaporation  à  Tair  libre  et  on 
fait  une  nouvelle   lixiviation   avec   un   mélange    de 
3  volumes  d'alcool  et  de  2  volumes  de  chloroforme 
jusqu'à  ce  que  l'on  obtienne  50*^"^  de  lixivié.  Celui-ci 
est  agité,    dans    une    ampoule    &   décantation,    avec 
25*'*  d'eau  distillée.  On  laisse  déposer;  on  décante  la 
couche  inférieure  dans  un  vase  taré,  on  ajoute  à  nou- 
veau dans  l'ampoule  un  mélange  de  3^*"^  de  chloroforme 
et  de  2'*'  d'alcool;  on  fait  subir  un  mouvement  gira- 
toire à  l'ampoule  sans  Tagiter.  On  décante  la  nouvelle 
solution  chloroformique  dans  la  capsule  et  toutes  les 
liqueurs  chloroformiques  sont  évaporées  à  siccité.  On 
obtient,  après  pesée,  le  poids  de  la  résine  de  jalap  inso- 
I  lubie  dans  l'éther. 

Il  reste  dans  le  liquide  hydro-alcoolique  un  peu  de 
résine  ;  mais,  d'autre  part,  la  solution  chloroformique 
dissout  une  petite  quantité  d'une  substance  soluble 
dans  l'eau,  ce  qui  vient,  dans  les  résultats  quantitatifs, 
compenser  la  perte  de  résine. 

Cet  essai  se  fait  rapidement  et  les  chiffres  obtenus  ne 
diffèrent  pas  de  ceux  d'Alcock. 

Er.  g. 

Nouvelle  réaction  colorée  de  l'acide  borique;  par 
MM  E.  Cassal  et  H.  Gerrans  (1). — D'après  ces  auteurs, 
si  on  traite  un  mélange  d'acide  borique  et  d'acide  oxa- 
lique par  de  la  curcumine  ou  même  par  du  curcuma, 
on  obtient,  après  dessiccation  du  mélange  au  bain- 
marie,  une  coloration  rouge  Magenta  très  intense 
Celle  coloration  est  différente  de  celle  qui  se  forme  par 
laction  de  l'acide  borique  seul  sur  le   curcuma.  La 

\        (I)  Ch^,  Sews,  t.  LXXXXII,  p.  27  ;  d  après  The  Britisk  Food  Journal, 
\       octobre  1902. 

^«ni.  tfc  Pkarm,  et  de  Chim.  6'  s£rib,  t.  XVII.   (15  avril  1903.)  ^5 


—  378  — 

réaction  de  MM.  Cassai  et  Gerrans  est  beaucoup  plas 
sensible;  elle  permet  de  déceler  les  minimes  quantités 
d'acide  borique.  Cette  coloration  reste  stable  pendant 
plusieurs  heures,  au  moips  10  à  12  heures;  après  un 
temps  plus  prolongé,  elle  disparait  graduellement.  La 
matière  colorante  formée  est  facilement  soluble,  sans 
altération,  dans  Talcool  et  Téther,  mais  elle  est  détruite 
par  Teau. 

Cette  teinte  rouge  Magenta  vire  au  bleu  intense  par 
l'action  des  alcalis;  cette  nouvelle  coloration  est  bien 
diflPérente  de  celle  obtenue  par  le  traitement,  avec  les 
alcalis,  de  la  teinte  rose  rougeâtre  formée  dans  l'essai 
avec  le  curcuma  ordinaire. 

On  peut  appliquer  cette  réaction  à  la  recherche  de 
Tacide  borique  libre  ou  combiné  dans  le  lait  ou  les 
autres  produits  alimentaires,  à  la  condition  d'opérer 
sur  les  cendres.  A  cet  effet,  les  cendres  sont  traitées 
par  quelques  gouttes  d'acide  chlorhydrique  dilué,  puis 
par  une  solution  saturée  d'acide  oxalique  ;  on  ajoute 
une  solution  alcoolique  de  curcumine  ou  une  macéra- 
tion alcoolique  de  curcuma  et  le  mélange  est  desséché 
au  bain-marie,  puis  il  est  repris  par  un  peu  d*alcool. 
Dans  le  cas  où  la  proportion  d'acide  borique  est  peu 
élevée,^  il  est  préférable,  avant  de  procéder  à  l'évapora- 
tion  et  à  l'incinération,  d'alcaliniser  la  substance  ali- 
mentaire avec  un  peu  d'hydrate  de  baryte. 

La  potasse,  la  soude  et  les  sels  de  potassium  et  de 
sodium  en  quantités  assez  grandes  empochent  la  forma- 
tion de  la  matière  colorante. 

Les  auteurs  ont  appliqué  cette  réaction  à  un  procédé 

de  dosage  colorimétrique  de  l'acide  borique. 

Ek.  G, 

Dosage  de  l'alcool  dans  les  essences  et  les  prépara- 
tions médicinales;  par  MM. E.  THORP£etJ.tloLUEs(l).— 
Ces  auteurs  ont  donné  un  procédé  de  dosage  de  l'alcool 
dans  les  essences  et  les  préparations  médicinales  ren- 

(l)  Chetn.  News,  t.  LXXXVII,  p.  82. 


—  379  — 

fermant  des  huiles  essentielles  et  des  corps  volatils, 
comme  Téther,  le  chloroforme,  la  benzaldéhyde,  le 
camphre  ou  divers  composés  éthérés.  Cette  méthode, 
qai  est  d'une  application  générale,  est  la  sui^ 
vante  : 

25'*'  de  la  préparation  sont  additionnés,  dans  une 
ampoule  à  robinet,  d'eau  et  de  sel  marin  en  quantité 
suffisante  pour  saturer  le  liquide.  Ce  mélange  est  agité 
rigoureusement,  pendants  minutesavec50à80''"''d'éther 
de  pétrole  bouillant  à  60''  et,  après  un  repos  d'une 
demi-heure,  la  couche  inférieure  est  décantée,  et, si  cela 
est  nécessaire,  on  Tagite  à  nouveau  dans  une  autre 
ampoule  avec  de  Téther  de  pétrole.  Finalement,  le 
liquide  aqueux  est  mis  dans  un  appareil  à  distiller. 
D'autre  part,  les  solutions  éthérées  sont  lavées  avec 
2S'"'  d'eau  salée  et  les  eaux  de  lavage  sont  ajoutées  au 
liquide  aqueux  principal.  On  distille,  après  avoir  neu- 
tralisé si  c'est  utile,  on  amène  le  distillât  au  volume 
de  100*"'  et  on  détermine  sa  densité  à  la  température 
de  15".  En  se  reportant  aux  tables  des  densités  des 
mélanges  d'eau  et  d^alcool,  on  obtiendra  la  quantité 
d'alcool  contenu  dans  la  prise  d'échantillon. 

Er.  g. 


Chimie. 


Nomenclature  des  enzymes;  par  M.  Edm.  0.  von 
LippMAKN  (1).* —  L'auteur  propose  de  désigner  chaque 
ferment  soluble  par  l'assemblage  de  deux  mots,  le  pre- 
mier rappelant  la  substance  sur  laquelle  agit  le  fer- 
ment, le  second  étant  tiré  du  nom  du  produit  de  la 
î^cUoQ.  La  maltase  prendrait  ainsi  le  nom  de  malto- 
glacase. 

^Ue  nomenclature,  séduisante  au  premier  abord, 
présente,  quand  on  l'examine  de  près,  de  si  grands  dé- 

(i)  Zar  NomeDclatar  der  Enzyme  (fier.  d.  d.  chem.  Ges..  XXXVI, 
î-  331, 1903). 


—  380  — 

savanlages,  que  nous  ne  pensons  pas  qu^elle  prenne  de 
longtemps  droit  de  cité  dans  la  terminologie  scienti- 
fique. En  dehors  des  difficultés  de  son  application,  elle 
amènerait  à  coup  sûr  des  confusions  regrettables  dans 
un  sujet  déjà  très  complexe;  c'est  ainsi  que  Tamylo- 
maltase  de  Lippmann  n'est  pas  l'ensemble  des  fer- 
ments susceptibles  d'hydrolyser  l'amidon  et  de  dédou- 
bler ensuite  en  deux  molécules  de  glucose  le  maltose 
formé  d'abord,  mais  bien  le  ferment  qui  transforme 
Tamidon  en  maltose. 

On  ne  conçoit  pas  pourquoi  l'auteur  appelle  la  lac- 
tase  :  lacto-glucase,  plutôt  que  lacto-galactase;  il  serait 
de  même  tout  aussi  justifié  de  désigner  la  mélibiase  du 
nom  de  mélibio-galactase  que  de  l'appeler  mélibio-glu- 
case,  comme  l'indique  Lippmann.  Ce  dernier  paraît  en 
outre  considérer  comme  définis  chimiquement  certains 
principes  qui  sont  en  réalité  des  mélanges  de  principes 
immédiats,  telle,  par  exemple,  la  caroubine,  qui,  sous 
l'influence  des  ferments,  comme  dans  l'hydrolyse,  par 
les  acides  dilués,  fournit  à  la  fois  du  mannose  et  du 
galactose.  Il  est  inutile  d'insister  sur  l'absence  totale, 
dans  la  note  que  nous  discutons,  d'indications  relatives 
aux  ferments  coagulants  et  aux  ferments  protéolytiques. 

H.  H. 

Sur  rhuile  de  datura;  par  M.  Holde  (i).  —  L'huile  de 
semences  de  datura  a  déjà  été  l'objet  d'un  travail  dA  à 
M.  Gérard  qui  a  découvert  dans  cette  huile  l'acide  data- 
rique  C*^H^*0^  M.  Holde  a  repris  récemment  l'étude  de 
cette  huile  qu'il  prépare  en  traitant  les  semences  de 
datura  par  la  benzine;  il  obtient  16,7  p.  100  de  corps 
gras  ne  contenant  pas  trace  d'alcaloïdes. 

L'huile  de  datura  est  verte  ou  brunâtre  ;  elle  laisse 
déposer  au  bout  de  peu  de  temps  des  flocons  bruns  en 
partie  résineux,  de  sorte  qu'il  faut  la  filtrer  plusieurs 
fois  pour  l'obtenir  claire.  Quand  on  la  refroidît,  elle 

.  (i)  Ueber  daa  Daturaol  {Mitt.  d.  Kôniglick.  techn.  Versuckanstall. 
1902,  p.  66,  et  Pharmaceutische  Cenivalhalle,  1903,  p.  46).. 


—  381  — 

devient  de  plus  en  plus  épaisse  et  à  — iS"*  elle  est  très 
visqueuse.  Les  constantes  sont  : 

Poids  spécifique 0,916  à  15° 

IncUce  d'iode 113  • 

Indice  de  saponification 186 

En  séparant  les  acides  solides  au  moyen  de  précipi- 
tations fractionnées  par  Tacétate  de  magnésie^M.Holde 
a  obtenu  Tacide  daturique  fusible  à  55®,  un  autre  acide 
de  poids  moléculaire  261  et  fondant  à  60''-62®,  un  troi- 
sième acide  fondant  de  53**  à  54®  ayant  un  poids  molé- 
culaire supérieur  à  286  et  qui  du  reste  n'a  pas  été  dé- 
terminée exactement. 

H.  C. 

Recherche  de  la  morphine  par  la  réaction  de  Lloyd  ; 
par  M.  Albert  Wangerln  (1).  —  On  sait  que  la  strychnine 
traitée  par  Tacide  sulfurique  concentré  et  le  bichromate 
de  potasse  donne  une  belle  coloration  violette.  M.  Lloyd 
a  montré  que  dans  les  mêmes  conditions  un  mélange 
d'hydrastine  et  de  morphine  donnait  une  coloration  à 
peu  près  analogue  ;  plus  tard  Seward  a  constaté  que,  dans 
ce  dernier  cas,  il  était  inutile  d^ajouter  du  bichromate  de 
potasse,  c*est-à-dire  que  le  mélange  de  morphine  et 
d'hydrastine  se  colorait  par  l'acide  sulfurique  pur  :  cette 
réaction,  ainsi  modifiée,  a  reçu  le  nom  de  réaction  de 
Lloyd. 

Cette  méthode  ayant  été  proposée  pour  la  recherche 
toxicologique  de  la  morphine  ou  de  Thydrastine, 
M.  Wangerin  a  voulu  déterminer  si  la  réaction  de  Lloyd 
était  utilisable  dans  ce  cas  et  si  elle  possédait  quelques 
avantages  sur  les  autres  procédés.  Pour  cela,  il  a  fait 
réagir  l'acide  sulfurique  sur  un  mélange  contenant  des 
proportions  de  morphine  provenant  d'un  poids  de  chlo- 
rhydrate variant  de  08*^,001  à  O^'^Ol  avec  un  poids  d'hy- 
drastioe  allant  aussi  de  0«%001  à  0«^01. 

Avec  des  doses  très  faibles  d'alcaloïdes,  la  réaction 

(1)  Beitrag  lar  Lioydscheo  Reaction  auf  Morphium  {Pharmaceutische 
ZeUung,  1903,  p.  57). 


-  382  — 

de  Lloyd  est  incertaine  et  ne  donne  qu^une  faible  colo- 
ration rose  ou  violet  pâle  ;  elle  devient  plus  nette  si  on 
fait  croître  la  dose  d'alcaloïdes,  cependant  la  teinte 
obtenue  est  variable;  suivant  les  cas,  la  coloration  est 
rose,  rose  sale,  violet  brun,  violet  bîeu  ou  violet  rouge 
foncé.  M.  Wangerin  donne  un  tableau  indiquant  les 
teintes  obtenues  dans  les  différentes  conditions;  il  en 
résulte  que  la  réaction  est  nette  surtout  avec  des  propor- 
tions de  morphine  variant  de  0«^^005  k  O^^Ol  et  des  pro- 
portions d'hydrasline  de  0^'',005  à  ft8^01  :  dans  ce  cas,  la 
réaction  est  absolument  comparable  à  ce  qu'on  obtient 
avec  l'acide  sulfurique  et  le  bichromate  de  potasse  sur 
la  strychnine.  Au  point  de  vue  loxicologique,  la  réaction 
de  Lloyd  n'est  pas  à  recommander,  car  elle  exige  des 
quantités  assez  fortes  d'alcaloïdes;  déplus,  les  essais  ci- 
dessus  ont  été  fails  avec  des  produits  purs,  condition 
qu'il  est  souvent  difficile  de  réaliser  dans  une  recherche 
toxîcologique.  On  connaît,  soit  pour  la  recherche  de  la 
morphine,  soit  pour  celle  de  l'hydrastine,  des  méthodes 
plus  sensibles  et  plus  précises  et  avec  lesquelles  il  est 
facile  d'obtenir  des  résultats  plus  nets.  Si,  au  contraire, 
on  veut  identifier  l'hydrastine  ou  la  morphine  dans  des 
préparations  contenant  ces  alcaloïdes,  on  pourra  sans 
inconvénient  utiliser  la  méthode  de  Lloyd. 

H.  G. 

Sur  une  nouvelle  réaction  colorée  de  la  cholestérine; 

par  M.  G.  Deimgès  (1).  —  Parmi  les  réactions  colorées  de 
la  cholestérine,  deux  des  meilleures  sont,  sans  conteste, 
celles  de  Liebermann  (2)  et  de  Salkowski  (3). 

La  première  consiste  à  mélanger  goutte  à  goutte,  en 
refroidissant,  une  solution  de  cholestérine  dans  l'anhy- 
dride acétique  avec  de  l'acide  sulfurique  concentré  :  on 
obtient  ainsi  une  teinte  rose  rouge,  puis  bleue  assez 
stable. 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  de  Pharm.  de  Bordeaux. 

(2)  C.  Liebermann,  fier,  deutsch.  Chem.  Gesellsch.,  1885,  XVIII,  p.  1M4. 

(3)  Salkowski,  PflUgers  Archiv,  VI,  p.  207. 


—  383  — 

On  obtient  d'excellents  résultats  en  ajoulairt,  à  2*^"^ 
de  solution  chloroformique  cholestérique,  X  gouttes 
d'anhydride  acétique  et  une  goutte  d'acide  sulfurique 
concentré.  Dans  ces  conditions,  on  obtient  rapidement 
nne  teinte  bleue  qui  va  s'accentuant  et  est  encore  per- 
ceptible avec  O"^,!  de  cholestérine  dans  la  prise  dressai. 

Le  spectre  du  mélange  coloré,  non  encore  étudié, 
présente  vers  le  milieu  du  rouge  une  fine  bande  d'ab- 
sorption très  apparente  dès  que  la  teinte  bleue  est  assez 
marquée. 

Pour  réaliser  la  réaction  de  Salkowski,  on  agite,  dans 
un  tube  k  essais,  une  solution  chloroformique  de  cho- 
lestérine avec  un  égal  volume  d'acide  sulfurique  con- 
cenlré,  ou  mieux,  d'après  Hesse,  d'acide  de  densité 
1,76  (1  volume  d'eau  et  10  volumes  d'acide  sulfurique 
concentré).  On  constate  que  la  solution  de  chloroforme 
se  colore,  suivant  la  dose  de  cholestérine,  du  jaune  au 
rouge  sang  et  que  la  coloration  est  longtemps  persis- 
tante. 

En  même  temps,  l'acide  sulfurique  qui  surnage  le 
chloroforme  présente  une  fluorescence  verte. 

Si  Ton  verse  dans  une  soucoupe  un  peu  de  la  solution 
chloroformique  ainsi  colorée,  elle  prend  successive- 
ment, par  hydratation  du  produit  chromophore,  une 
teinte  bleue,  puis  verte,  enfin  jauue. 

Krukenberg,  qui  a  étudié  les  propriétés  spectrosco- 
piques  du  produit  de  la  réaction  de  Salkowski,  comme  il 
a  examiné  celles  du  colorant  formé  dans  la  réaction 
d'Adamkiewicz,  pour  les  albuminoïdes,  a  constaté 
qu'aussi  longtemps  que  la  solution  restait  rouge  elle 
Montrait  une  large  bande  d'absorption  entre  C  et  D  et 
que,  lorsqu'elle  se  dégradait  vers  l'améthyste,  elle  pré- 
sentait une  forte  raie  sur  D,  une  plus  faible  entre  D  et  E 
et  une  forte  entre  B  et  F. 

On  peut  combiner,  en  quelque  sorte,  les  deux  réac- 
tions colorées  précédentes  et  identifier  la  cholestérine 
par  deux  caractères  bien  distincts,  spécifiques  et  très 
sensibles,  en   agitant  d'abord    quelques   centimètres 


r 


} 

4 


—  384  — 

cubes  (2  par  exemple)  de  solution  de  cholestérine  dans 
le  chloroforme  avec  la  moitié  de  son  volume  d'acide 
sulfurique  (de  P  =  1,76).  L'agilalion  s'effectue  en 
secouant  vivement  le  tube  pendant  au  moins  une  demi- 
minute  :  si  la  cholestérine  est  à  dose  supérieure  à  O^^30 
par  litre,  on  observe,  en  premier  lieu,  la  réaction  de 
Salkowski. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  fait  tomber  dans  la  couche  chlo- 
roformique  surnageante  de  I  à  V  gouttes  d'anhydride 
acétique,  la  quantité  à  ajouter  étant  proportionnelle  à 
la  dose  de  cholestérine,  c'est-à-dire  à  l'intensité  de 
teinte  prise  par  le  chloroforme.  On  secoue  légèrement 
le  tube  et  il  se  développe  une  magnifique  teinte  carmin, 
tirant  aisément  sur  le  violet  lorsqu'on  augmente  la  pro- 
portion d'anhydride  acétique.  Quant  à  l'acide  sulfu- 
rique sous-jacent,  il  prend  une  teinte  rouge  sang  qui 
tranche  manifestement  sur  celle  de  la  couche  chloro- 
formique. 

Lorsque  la  coloration  de  cette  dernière  est  un  peu 
intense,  elle  absorbe,  même  sous  une  faible  épaisseur, 
toute  la  région  verte  du  spectre;  si  Ton  dilue  suffisam- 
ment avec  du  chloroforme  et  si  l'on  examine  au  spec- 
troscope,  après  avoir  de  nouveau  agité,  on  aperçoit  une 
large  et  forte  bande  d'absorption  couvrant  une  partie  du 
jaune  et  du  vert,  une  autre  bande  au  commencement  du 
bleu  et,  entre  les  deux,  une  raie  fine  moins  apparente 
que  les  précédentes. 

La  nature  de  ce  spectre  démontre  que  la  matière  co- 
lorante qui  a  pris  naissance  dans  les  conditions  indi- 
quées n'est  nullement  celle  qui  se  forme  dans  la  réac- 
tion de  Liebermann. 

Il  n'en  est  pas  ici  comme  dans  la  réaction  d'Âdam- 
kiewicz,  dans  laquelle  Tagent  actif  du  phénomène  co- 
loré est  non  l'anhydride  acétique,  comme  on  l'a  cru 
longtemps,  mais  l'acide  glyoxylique,  impureté  trèsfré- 
quente  de  cet  anhydride.  Avec  la  cholestérine,  c'est 
l'oxyde  d'acétyle  lui-même  qui  joue  le  rôle  essentiel 
dans  la  coloration  obtenue;  les  composés  aldéhydiques, 


—  385  — 

sauf  peut-être  le  formol  et  le  furfurol,  ne  modifiant  pas 
sensiblement  les  résultats  donnés  par  la  seule  agitation 
avec  Tacide  sulfurique. 

La  réaction  qui  vient  d'être  développée  l'emporte 
nettement  en  sensibilité  sur  celle  de  Liebermann  et  de 
Saikowski  :  elle  permet  de  caractériser  sûrement  deux 
centièmes  de  milligramme  de  cholestérine  en  dissolu- 
lion  dans  1^"^  de  chloroforme,  et,  en  outre,  de  mettre 
en  évidence,  avec  la  même  prise  d'essai,  deux  pro- 
priétés caractéristiques  de  ce  produit  biologique. 

Lysol  et  lykrésol  ;  par  MM.  Arnold  et  Mentzel  (1).  — 
Sous  le  nom  de  lysol  et  de  lykrésol  on  désigne  des  pré- 
parations obtenues  en  mélangeant  des  crésylols  bruts 
avec  des  savons  mous  :  ces  préparations  sont  solubles 
dans  Teau  et  sont  employées  comme  antiseptiques. 

Les  auteurs,  ayant  eu  Toccasion  d'analyser  un  cer- 
tain nombre  de  ces  produits,  communiquent  les  résul- 
tais de  leurs  analyses.  La  méthode  suivie  est  le  procédé 
donné  par  Raupenstrauch  (2)  :  on  soumet  le  lysol  à  la 
distillation  en  recueillant  ce  qui  passe  au-dessous 
de  210*';  Teau  distille  d'abord,  entraînant  une  certaine 
quantité  des  phénols;  les  crésylols  passent  ensuite  et  il 
reste  comme  résidu  le  savon  et  la  glycérine.  Cette 
méthode  est  simple,  pratique  et  donne  la  totalité  des 
crésylols. 

Les  crésylols  employés  pour  la  préparation  du  lysol 
sont  des  mélanges  contenant  les  trois  phénols  isomères 
ortho,  para,  mêla  :  ils  peuvent  contenir  aussi  une  cer- 
taine quantité  de  principes  neutres  (carbures  d'hydro- 
gène); pour  évaluer  ces  derniers,  on  dissout  les  phénols 
dans  une  solution  de  soude  à  8  p.  d  00  et  on  agite  la 
solution  alcaline  avec  un  volume  donné  d'éther  de 
pétrole  :  les  huiles  neutres  passent  dans  l'éther  et 
augmentent  le  volume  de  ce  dissolvant  d'une  quantité 
proportionnelle  à  la  teneur  en  principes  neutres. 

(1)  Lyiol  ei  Lykrésol  (Apotheher  Zeitung^  1903,  p.  134). 

(2)  Architdtr  P^fmazi«,  1893,  3«  fascicale. 


I 


—  386  — 

Quand  on  distille  un  lysoU  il  passe  jusqu'à  405"  un 
mélange  d'eau  et  de  phénols  d'où  on  peut  retirer  les 
crésylols  par  un  dissolvant  ;  de  105  à  187"*,  il  passe  très 
peu  de  chose  et  les  phénols  distillent  de  187''  à  210";  on 
les  recueille  et  on  les  mesure;  le  volume  multiplié 
par  1.042  (densité  des  crésylols  bruts)  donne  le  poids 
de  ces  corps  :  on  peut,  si  on  veut,  fractionner  l'opération 
entre  187^  et  210°,  mais  cela  a  peu  d'intérêt;  caries 
crésylols  ont  des  points  d'ébullition  rapprochés. 

Le  tableau  suivant  résume  les  résultats  des  analyses 
effectuées  : 

Ljsol  p.  100  L>-k.ré8ol  p.  ffo 

Eau 10,2  24,70 

CpcsyloU 48,46—48,21  35,08 

Huiles  neutres 0,99—0,99  3,9 

Savons  et  glycérine 40,35  36,32 

Une  bonne  préparation  doit  de  plus  posséder  les  solu- 
bilités suivantes  :  être  miscible  à  l'eau  et  à  Talcool 
à  %**  en  toute  proportion,  de  même  pour  la  benzine  et 
l'éther  de  pétrole;  la  solubilité  dans  ces  dissolvants 
indique  qu'il  n'y  a  pas  un  excès  d'eau  ou  d'alcali.  Le 
lysol  ne  doit  pas  colorer  la  phtaléine  du  phénol,  il  doit 
contenir  de  48  à  49  p.  100  de  crésylols  et  au  maximum 
15  p.  100  d'huiles  neutres. 

Les  crésylols  employés  ne  doivent  pas  contenir 
d'acide  phénique. 

On  recherchera  le  phénol  dans  la  portion  qui  dis- 
tille à  105^  et  dans  la  fraction  108°-187«.  D'après  les 
auteurs,  la  meilleure  réaction  pour  caractériser  le 
phénol  dans  ces  conditions  est  la  suivante  : 

L'eau  agitée  avec  du  phénol C®H*0  prend,  par  addition 
d'aniline,  de  3  à  4«™*  de  lessive  de  soude  et  de  Va 
VI  gouttes  d'eau  oxygénée,  une  coloration  rouge.  Dans 
les  mômes  conditions  et  avec  les  crésylols,  soit  isolés, 
soit  mélangés,  il  se  fait  une  coloration  bleue;  on  pourra 
donc  facilement  caractériser  le  phénol  soit  dans  le 
mélange  d'eau  et  de  phénols  passant  à  105%  soit  dans 
la  portion  qui  distille  de  105""  à  iSV;  ces  deux  parties 


—  387  — 

toivent  donner  une  coloration  bleue  si  les  crésylols 
lontbien  débarrassés  d'actde  phénique. 

II.  c. 

Sur  le  carbollysof orme  ;  par  M.  Anselmino(I).  — Sous 
le  Dom  de  lysojorme  on  a  proposé,   H  y  a  deux   ans 
environ,  un  antiseptique  qui  est  une  solution  de  savon 
additionnée  de  formaline  et  d'un  produit  ajouté   pour 
modifier  Todeur  :  la  préparation  du  lysoforme  n'est  du 
reste  pas  connue.  A  la  suite  d'un  certain  nombre  d'ex- 
périences entreprises  pour  déterminer  le  pouvoir  anti- 
septique du  lysoforme,  on  a  constaté  que  le  pouvoir  bac- 
téricide, spécialement  pour  les  bactéries  de  la  suppura- 
tion, laissait    à  désirer  et  n'était  pas  toujours  aussi 
héroïque  que  celui  de  T.acide  phénique.  Aussi  on  a 
cherché  à  augmenter  l'activité  du  lysoforme  en  Taddi- 
tionnant  d'acide  phénique,  et  sous  le  nom  de  carbollyso- 
j  forme^  on  a  mis  dans  le  commerce  un  mélange  de  deux 
I  parties  de  lysoforme  avec  une  partie  d'acide  phénique 
j  brut.  Les  solutions  à  5  p.  100  de  carbollysoforme  ont  la 
même  activité  que  des  solutions  phéniquées  à  3  p.  100. 
■     M.  Anselmino  s'est  occupé  de  l'analyse  de  ces  pro- 
i  dmlsau  point  de  vue  de  leur  valeur;  la  mélhode,la  plus 
!  simple  en  apparence,  consiste  à  soumettre  le  liquide  à 
j  une  distillation  modérée  qui  met  en  liberté  l'aldéhyde 
formique,  à  recueillir  celle-ci  dans  l'ammoniaque  et  à 
:  déterminer  la  proportion  par  les  méthodes  habituelles; 
ensuite  on  rend  acide  par  un  peu  d'acide  sulfurique  qui 
sépare  les  phénols  et  les  acides  gras  du  savon  ;  les  phé- 
nols sont  chassés  par  une  distillation  en  présence  d'eau 
recueillis  et  pesés,  puis  les  acides  gras  sont  évalués  à  la 
façon  habituelle. 

En  réalité,  cette  méthode  est  ici  inapplicable  et  les 

proportions  d'aldéhyde  et  de  phénol  obtenues  sont  de 

I    beaucoup  inférieures  à  la  proportion  réelle  :  cela  tient  à 

I       (1)  Dcber  Karbollysoforme  {BerichU   der  deulsche  Pharmnceutiache 
^lUchafl,  1903,  p.  1). 


—  388  — 

ce  que,  sous  rinfluence  des  alcalis,  Taldéhyde  formii[ue 
se  condense  avec  le  phénol  pour  donner  delà  saligéiime 
ou  alcool  orthoxybenzoïque  C4P-0H-CH*0H  ;  cet  akuii. 
sous  TinQuence  de  TébuUition  avec  les  acidtïs  étendus, 
est  transformé  en  un  produit  résineux^  la  salirbétine.tie 
sorte  qu'une  forte  proportion  du  phi^nol  est  retenue  soui 
cette  forme.  Il  est  à  la  rigueur  possible  de  déterminer 
la  proportion  de  phénol  en  partant  ^lu  poids  de  saliriu- 
tine  formée,  mais  les  analyses  sont  alors  1res  im-^r- 
laines.  En  remplaçant  Tacide  sulfurique  soit  par  racidë 
acétique,  soit  par  Tacide  carbonique,  on  n'évite  qu'iinr 
partie  des  inconvénients  ci -dessus. 

En  réalité,  l'examen  d'un  carbollysoforme  par  lesprc* 
cédés  chimiques  est  à  peu  près  impossible  et  le  seuï 
moyen  de  déterminer  la  valeur  de  ces  préparations  esi 
d'employer  les  méthodes  bactériologiques,  c'esl-à-^bre 
de  déterminer  le  pouvoir  antiseptique. 

H,  a 

De  raction  pathogène  des  rayons  et  des  émanations 
émis  par  le  radium  sur  différents  tissus  et  différents 
organismes;  par  M.  J.  Danysz  (1).  —  Quand  on  appli- 
que sur  la  peau  un  sel  de  radium  enfermé  dans  un  tube 
ilii  verre  ou  de  caoutchouc,  il  se  produit  au  point  d'ap- 
plication une  plaie  d'autant  plus  profonde  que  l'appli- 
cation a  été  plus  longue  et  la  substance  employée  plus 
active. 

Sur  la  peau,  la  réaction  n'est  jamais  immédiate;  au 
moment  de  l'application,  on  ne  ressent  absolument 
rien,  la  congestion  ne  commence  à  apparaître  que  8, 15 
ou  môme  20  jours  plus  lard. 

Un  composé  de  chlorure  de  baryum  et  de  radium 
dans  lequel  il  y  a  environ  50  p.  100  de  radium  pur,  et 
dont  l'activité,  d'après  les  évaluations  de  M.  Curie,  serait 
îiOO.OOO  fois  plus  forte  que  celle  de  l'uranium  métalli- 
que, produit  sur  la  peau  humaine  une  congestion 
appréciable  après  une  apposition  de  quelques  minutes. 

i)  C.  R.  de  l'Acad.  d,  Se,  t.  CXXXVI,  p.  461,  1903. 


—  389  — 

^  même  composé,  maintenu  sur  la  peau  des  lapins  ou 
les  cobayes  pendant  24  heures,  provoque  une  destruc- 
ion  complète  de  l'épiderme  et  du  derme.  La  peau  est 
ïouée  et  le  tissu  conjonctif  fait  saillie  au  dehors. 

Les  tissus  conjonctifs  et  musculaires  sont  moins  sen- 
sibles que  Tépiderme. 

Les  intestins  et  les  séreuses  semblent  être  aussi  très 
peu  sensibles.  Des  ampoules  contenant  un  composé  de 
wlfatc  de  baryum  et  de  radium,  maintenues  pendant 
ià4  mois  dans  la  cavité  péri tonéale  de  plusieurs  cobayes, 
d'obI  produit  aucune  lésion  comparable  à  celle  de  la 
peau. 

Le  système  nerveux  central,  au  contraire,  est  infini- 
ment plus  sensible  que  l'épiderme. 

Les  larves  d*insectes,  et  notamment  les  chenilles  d'un 
papillon  des  farines  [Ephertia  Kuehniella)  enfermées, 
dans  un  tube  de  verre,  avec  un  tube  de  radium  conte- 
nant {^^  du  sel  de  radium  très  actif  décrit  plus  haut, 
iionl  paralysées  dans  leur  mouvement  après  un  séjour 
de2i  heures  et  meurent  2  ou  3  jours  plus  tard. 

LaclioQ  sur  les  microbes  est  variable,  en  intensité, 
snivant  les  espèces.  Toutes  sont  empêchées  dans 
leur  développement,  mais  quelques-unes  seulement,  et 
notamment  celles  qui  produisent  des  diastases  protéo- 
lyliques  auto-digestives,  comme  le  charbon,  peuvent 
^Ire  tuées  dans  certaines  conditions. 

J.  B. 

Etude  microbiologique  du  rouissage  aérobie  du  Un  ; 
par  M.  L.  Halman  (1).  —  L'auteur  a  constaté  la  présence 
des  espèces  suivantes  sur  des  tiges  de  lin  roui  en  prai- 
rie: 

BaciUus  eoli  communw.  Streptolhrix  Forsleri. 

B' muentericus  fuscus.  Micrococcus  Roseus. 

B.  Huorescenê  Uquefaciens.  Pénicillium  glaucum. 

fi.  mycdides,  Mucor  mucedo. 

fi.  sublilii.  Cladosporium  herbarum. 

i*J  ^nn.  agron,,  t.  V,  p.  n.'i. 


—  390  — 

11  a  pu  réaliser  des  rouissages  aérobies  avec  des  aA-\ 
tures  pures  de  Botrytis  cinerea^  Selerotinia  Libertiawi  el 
Aspergilluê  niger^  en  introduisant  les  tiges  de  lin  dans 
de  larges  tubes  contenant  un  peu  de  bouillon,  en  stéri< 
Usant  le  tout,  puis  en  ensemençant  avec  les  variétés 
désignées. 

Les  agents  atmosphériques  n'interviennent  pas  direc- 
tement  dans  le  rouissage,  car  deux  lots  de  lin  exposés 
sur  prairie  Tun  à  côté  de  l'autre  et  restant  dans  les  con- 
ditions ordinaires  du  rouissage  pour  le  premier,  et 
subissant  pour  le  second  tous  les  deux  ou  trois  jouis 
une  stérilisation  périodique  par  Taldéhyde  formiqae 
afin  d*y  empêcher  tout  développement  microbien,  se 
sont  montrés  totalement  différents,  le  premier  étant 
complètement  roui,  le  second  n  ayant  pas  même  subi 
un  commencement  de  rouissage. 

Les  corps  pectiques  du  lin  solubles  ou  insolubles 
sont  détruits  par  les  microbes rouisseurs  ou  parleurs 
diastases,  ainsi  qu'on  s'en  est  assuré  par  des  essais 
directs  sur  des  pectines  et  des  pectates  de  chaux  pré- 
parés spécialement.  L'analyse  morphologique  avait 
confirmé  ces  conclusions. 

A.  R. 

Sur  un  nouveau  procédé  typographique  :  la  catatypie; 
par  MM.  W.  Ostwald  et  G.  Gros  (1).  —  Les  auteurs  ont 
découvert  un  nouveau  procédé  de  tirage  des  épreuves 
photographiques,  qui  permet  d'obtenir  des  épreuves 
positives  par  simple  contact,  sans  le  secours  de  la 
lumière. 

Ce  procédé,  qu'ils  nomment  catatypie,  repose  sur  la 
propriété  catalytique  de  certains  corps, comme  l'argent 
ou  le  platine  très  divisés,  dont  la  seule  présence  permet 
à  certaines  réactions,  très  lentes  d'ordinaire,  de  s'effec- 
tuer très  rapidement. 

Par  exemple,  une  solution  de  pyrogallol,  additionnée 
de  broraatc  de  potasse,  se  colore  peu  à  peu  en  brun.  Or. 

(1)  Die  Kalatypie  {Cheinischer  Zeitung,  1903,  n»  12,  p.  117J. 


—  391  — 

ù  l'on  met  en  contact  intime  avec  une  épreuve  au  pla- 
tine un  papier  imprégné  d'un  tel  mélange,  on  voit 
^'achever  la  réaction  en  45  ou  60  minutes  et,  si  Ton  a 
employé  une  épreuve  positive, on  obtientune  copie  posi- 
tive de  couleur  rouge  brun.  Cette  méthode  ne  peut,  il 
est  vrai,  être  employée  dans  la  pratique  parce  que  le 
platine  de  l'épreuve  employée  se  recouvre  bientôt  d'une 
matière  brune  qui  met  obstacle  à  son  action  cata- 
lylique. 

On  obtient  au  contraire  d'excellents  résultats  prati- 
ques en  employant  l'eau  oxygénée,  dont  les  solutions 
aqueuses  et  éthérées  sont  décomposées  très  rapidement 
parle  platine  ou  l'argent  très  divisés,  tels  qu'ils  exis- 
tent dans  les  épreuves  photographiques.  Si  l'on  recou- 
vre, par  exemple,  un  négatif  au  platine  d'une  solution 
éthérée  d'eau  oxygénée  et  si  l'on  évapore  l'éther,  toutes 
les  parties  de  la   couche  d'eau  oxygénée,   en  contact 
avec  l'image  négative,se  trouveront  soumises  à  l'action 
calalytiquc  du  platine,  qui  forme    cette  image  :  elles 
seront  décomposées  en  eau  et  oxygène,  tandis  que  les 
autres  parties  de  la  couche  d'eau  oxygénée  resteront 
inallérées.  On  aura  ainsi  une  véritable  image  aqueuse 
négative  sur  fond  d'eau  oxygénée,  ou,  ce  qui  revient  au 
môme,  une  image  positive  faite   d'eau   oxygénée.  On 
peut  alors  transporter  cette  image  par  simple  contact 
sur  papier  gélatine.  Yient-on  alors  à  plonger  cette  image 
sur  papier  gélatine,  qui  est  invisible,  dans  une  solution 
sensible  à  l'eau  oxygénée  (solution  révélatrice),  on  voit 
apparaître  une  image  positive  de  l'épreuve  primitive. 

On  peut  employer  comme  révélateurs  des  solutions 
alcalines  de  chlorure  ou  de  sulfate  de  manganèse,  qui 
donnent  des  images  brunes  de  bioxyde  de  manganèse, 
ou  bien  une  solution  alcaline  d'oxyde  d'argent,  qui 
donne  une  image  noire  d'argent  réduit,  ou  encore  une 
solution  d'un  sel  de  plomb  que  l'eau  oxygénée  trans- 
forme en  oxyde  puce. 

^^  peut  aussi  plonger  l'image  invisible  sur  papier 
gélatine  dans  une  dissolution  de  sulfate  ferreux  ou  de 


—  392  — 

sulfate  ferreux  ammonical  :  elle  apparaît  alors  légère- 
ment teintée  de  jaune  par  suite  de  la  formation  d'un  sd 
ferrique  basique;  elle  apparaît  enfin  en  noir  violet, si 
Ton  vient  à  la  passer  ensuite  dans  une  solution  d'acide 
gallique. 

La  décomposition  cataiytique  de  Teau  oxygénée  peut 
encore  être  mise  à  profit  d'une  autre  manière  : 

Si  Ton  plonge  un  papier  dans  une  solution  aqueuse 
de  permanganate  de  potasse,  ce  sel  est  rapidement 
réduit  à  Tétat  de  bioxyde  de  manganèse  qui  colore  le 
papier  en  brun.  On  peut  alors  écrire  sur  ce  papier  au 
moyen  d'une  solution  d'acide  oxalique  qui,  détruisant 
le  bioxyde  de  manganèse,  fait  apparaître  les  caractères 
en  blanc  sur  fond   brun. 

Si  Ton  recouvre  cette  épreuve  négative  d'une 
solution  éthérée  d'eau  oxygénée,  ce  réactif  est  décom- 
posé par  les  parties  imprégnées  de  bioxyde  de  man- 
ganèse, tandis  qu'il  reste  inaltéré  par  les  parties 
blanches  de  l'image,  formant  ainsi  une  image  positive 
faite  d'eau  oxygénée.  Celle-ci  peut  alors  être  transpor- 
tée et  révélée  comme  précédemment  sur  des  papiers 
imprégnés  de  gomme  ou  de  gélatine.  On  obtient  ainsi 
en  quelques  minutes,  sans  avoir  besoin  de  l'action  de 
la  lumière  ;  la  reproduction  de  dessins  ou  de  plans  que 
les  méthodes  habituelles  de  reproduction  photographi- 
que, au  moyen  des  papiers  à  copier,  ne  permet  d'obte- 
nirqu'après  une  très  longue  exposition  à  la  lumière. 

M.  G. 

Sur  la  maladie  du  châtaignier  causée  par  le  Mycelo- 
phagus  Castaneœ^  par  M.  L.  Maxgin  (1).  — La  maladie 
du  châtaignier  désignée  encore  sous  le  nom  de  Maladie 
de  l'enc7^e,  Pied. noir  y  Phylloxéra^  exerce  ses  ravages  en 
France  et  à  l'étranger  depuis  une  trentaine  d'années. 

Elle  sévit  dans  tous  les  sols,  cultivés  ou  non,  épuisés 
par  le  ramassage  des  feuilles  ou  nourris  par  la  couver- 

(l)  C.  R.  de  l'Acad.  d.  Se,  t.  XCXXVI,  p.  470,   1903. 


—  393  — 

nre;  dans  les  pentes  rocheuses  peu  fertiles,  aussi  bien 
pie  dans  les  plaines  à  sol  riche  et  profond.  Frappant 
tans  distinction  tous  les  arbres,  vieux  et  décrépis,  jeu- 
les  et  vigoureux,  cette  maladie  forme  des  taches  par- 
bis  étendues  qui  s*irradient  plus  ou  moins  rapidement 
la  point  d'attaque  ;  ces  taches  sont  si  semblables  aux 
lâches  phylloxériques  que  les  cultivateurs  de  certains 
aintons  de  l'Ardèche  ont  désigné  la  maladie  sous  le 
lom  de  Phylloxéra. 

La  maladie  a  son  siège  dans  les  mycorhizes  qui  sont 
iétruites  au  fur  et  à  mesure  de  leur  apparition  ;  cette 
destruction  provoque  une  nécrose  qui  gagne  peu  à  peu 
les  racines  les  plus  grosses  jusqu'à  la  base  du  tronc. 

Le  parasite,  cause  de  cette  destruction,  est  un  cham- 
pignon à  mycéliun  délicat,  dont  l'observation  a  été 
rendue  possible,  malgré  son  extrême  ténuité  (1  à  2  (jl  de 
liamèlre),  à  cause  de  la  présence  de  la  cellulose  dans  sa 
^embrane.  Il  est  le  plus  souvent  immergé  dans  les 
jttycorhizes,  végétant  rarement  à  l'état  de  liberté  dans 
ksol.  Toutefois  il  peut  s'étendre  à  une  grande  distance 
id'nn  massif  de  mycorhizes  à  un  autre,  mais  il  emprunte 
Alors,  pour  cheminer,  un  support  ou  un  canal  formé  par 
lesrhizomorphes  d'autres  espèces.  C'est  seulement  dans 
ces  rhizomorphes  qu'il  fructifie,  rarement  du  reste,  et 
ses  fractifications  sont  semblables  ù  celles  des  Pérono- 
«portes.  L'auteur  en  fait  un  genre  nouveau  des  Oomy- 
cèles  et  le  dénomme  Mycslop/taffus  Castaneœ^  Mangin. 

On  ne  peut  guère  songer  à  détruire  le  parasite  qu'au 
moyen  de  substances  gazeuses,  les  vapeurs  de  sulfure 
de  carbone  par  exemple.  Si  l'emploi  de  ce  produit 
parait  trop  onéreux,  il  ne  reste  d'autre  ressource,  pour 
protéger  les  parties  saines,  que  de  détruire  les  arbres 

malades. 

J.  B. 


^•tn.itPktam.  êî  de  CKim.  fi*  «ébib.  t.  XVII.  (15  avril  1903.)  ^6 


—  394  — 
BIBLIOGRAPHIE 


De  la  glycérine.  Physiologie,   thérapeutique,  pharmacologie; 
par  M.  A.  Catillon. 

Notre  distingué  confrère  vient  de  faire  paraître  sous  ce  titre  (l) 
une  excellente  monographie  de  la  glycérine  à  l'étude  de  laquelle 
il  a  contribué  pour  une  si  grande  part.  La  première  partie,  qui  eK 
une  histoire  médicale  de  cette  substance,  renferme  les  notions 
générales  sur  ce  composé  si  important  aujourd'hui  La  deuxième 
partie,  physiologique,  contient  les  travaux  de  l'auteur.  La  troi- 
sième est  une  analyse  des  principaux  travaux  de  thérapeutique. 
La  quatrième,  intitulée  Pharmacologie,  est  une  revue  critique  des 
recherches  pharmacologiques  sur  ce  composé,  dans  laquelle  il 
résume  ses  expériences  personnelles  sur  l'association  de  la  glycé- 
rine au  fer  et  au  quinquina,  et  sur  la  préparation  de  la  pepsine 
par  la  glycérine  ;  il  y  a  joint  une  table  de  la  solubilité  d'un  cer- 
tain nombre  de  médicaments  dans  la  glycérine  pure. 

A.  R. 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 

Séance  du  V  avril  1903. 
Présidence  de  M.  Léger. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend  :  2  nu- 
méros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  ;  les  BulU- 
tins  des  Sociétés  de  Pharmacie  de  Bordeaux  et  de  Lyw, 
de  V Association  des  Docteurs  en  Pharmacie^  de  la  Cham- 
bre syndicale:  V Union  Pharmaceutique;  4  numéros  du 
Pharmaceutical  Journal;  les  brochures  suivantes: 

Comère  :  De  V action  des  eau^  salées  sur  la  végétation  de 
quelques  algues  d^eau  douce;  Frederick  B.  Power  :  La  eon- 
férence  internationale  pour  V unification  des  formules  des 
médicaments  héroïques;  la  composition  chimique  du  Denis 
uliginosa;  Perrédès:  Anatomie  du  Derris  uliginosa. 

Correspondance  manuscrite,  —  Elle  comporte  une  let- 

(1)  Naud,  éditeur,  3,  rue  Racine,  Paris.  Un  rolume  in-8<>  de  184 pages. 


—  395  — 

tre  de  candidature  de  M.  Jaboinpour  le  titre  de  membre 
résidant. 

Communications.  —  M.  Bourquelot  expose  les  lois  qui 
ressent  Y  hydrolyse  des  polysaccharides  par  les  ferments. 
^  Examinant  d'abord  le  cas  des  glucobioses,  il  dégage 
cette  première  notion  que,  pour  revenir  aux  deux  molé- 
cules de  glucose  constitutives,  il  faut  autant  de  ferments 
différents  qu'il  existe  de  combinaisons.  C'est  ainsi  que 
le  maltose,  le  tréhalose,  le  gentiobiose  et  le  touranose 
exigent  respectivement  la  maltase,  la  tréhalase,  la  gen- 
tiobiase  et  la  touranase. 

Passant  ensuite  aux  combinaisons  du  glucose  avec  un 
autre  hexose,  il  constate  que  chacune  d'elles  se  réclame 
duD  ferment  particulier;  ainsi  le  saccharose,  le  lactose 
et  le  mélibiose  sont  hydrolyses  par  Tinvertine,  la  lactase 
et  la  mélibiase. 

Dans  le  cas  des  hexotrioses,  les  ferments  précédents 
dédoublent  l'hexobiose  en  détachant  une  molécule 
d^hexose.  Enfin,  pour  les  molécules  plus  complexes  et, 
d'une  façon  générale,  pour  les  polysaccharides,  Thydro- 
^  lyse  intégrale  demande  autant  de  ferments  moins  un 
que  le  polysaccharide  renferme  de  molécules  d'hexo- 
ses.  En  d'autres  termes,  il  faut  autant  d'actes  fermen-^ 
iaires  différents  qu'il  y  a  d«  molécules  d'hexose  moins 
une.  De  plus,  les  fermetts  doivent  agir  successivement 
et  dans  un  ordre  déterminé.  De  l'ensemble  de  ses  obser- 
vations, l'auteur  conclut  que:  1"*  il  existe  beaucoup  de 
ferments  solubles;  S'^que  l'intervention  de  ces  ferments 
est  soumise  à  des  lois  simples. 

M.  Grimbert  fait  hommage  à  la  Société  d'un  travail 
qu'il  vient  de  publier  sous  le  titre  :  Dioffnoétic  des  Bac- 
téries par  leurs /onctions  biochimiques.  «  Le  but  que  je 
«  me  suis  proposé,'  dit-il,  est  de  montrer  tout  le  parti 
«  qu'on  peut  tirer  de  l'étude  des  fonctions  biochimi- 
«  ques  des  bactéries  pour  la  détermination  de  l'espèce. 
«  Je  ne  veux  pas  dire  que  la  connaissance  des  produits 
«  formés  par  les  microbes  dans  les  milieux  où  ils 
"  vivent  peut  suffire  seule  à  établir  un  diagnostic.  Je 


—  396  — 

((  sais  trop  bien  que  la  formule  chimique  d'une  fermen- 
«  tation  n'est  pas  une  équation  aussi  simple  qu'on  pour- 
«  raitle  croire;  qu'un  facteur  important  intervient  qui 
((  est  l'être  vivant  lui-même  soumis  à  toutes  les  in- 
«  fluences  du  milieu  où  il  vit,  milieu  qu^il  transforme 
ce  incessamment  pendant  toute  la  durée  de  son  exis- 
«  tence.  Mais  ces  influences  n'apportent  à  la  marche 
d  générale  du  phénomène  que  des  modifications  secon- 
«  daires  ne  lui  ôtant  rien  de  sa  signification  générale, 
«  et  l'expérience  a  montré  que  les  qualités  fermentati- 
«  ves  d'un  microbe  sont  sujettes  à  moins  de  variations 
«  que  sa  forme,  sa  mobilité  ou  sa  virulence.  De  plus, 
«  la  facilité  qu'on  a  de  le  faire  vivre  dans  un  grand 
«  nombre  de  milieux  permet  d'étendre  très  loin  le 
ce  champ  des  investigations  et  de  varier  à  l'infini  les 
ff  éléments  de  diagnostic. 

«  C'est  ce  que  démontreront  suffisamment,  je  l'espère, 
«  les  documents  personnels  que  j'ai  rassemblés.  En  les 
((  exposant,  j'insiste  surtout  sur  la  technique  employée, 
«  car  pour  tirer  de  l'étude  chimique  des  microbes  tout 
«  le  bénéfice  qu'on  est  en  droit  d'en  obtenir,  il  est . 
«  indispensable  que.  chaque  opérateur  soit  certain,  en 
«  répétant  une  expérience,  de  se  trouver  dans  les  mêmes 
«  conditions  que  celui  qui  l'a  décrite  le  premier. 

«  Aussi  serait-il  à  souhaiter  de  voir  une  entente  s'éta- 
«  blir  entre  les  bactériologistes  en  vue  d'une  unîfica- 
(X  tion  pratique  des  méthodes  de  culture. 

«  Ce  vœu,"  je  l'ai  formulé  au  Congrès  de  Médecine  et 
«  au  Congrès  de  Pharmacie  de  1900,  après  en  avoir 
«  émis  l'idée  dans  les  Archives  de  Parasitologie  (1898, 1, 
«  n^2,  p.  191). 

«  Je  reviens  encore  une  fois  sur  cette  question  en  lui 
c(  donnant  plus  de  développement  dans  le  présent  tra- 
«  vail  que  je  divise  en  quatre  parties  : 

«  Dans  la  première,  j'étudie  les  milieux  de  culture  et 
«  les  moyens  d'arriver  à  leur  unification. 

ce  Dans  la  seconde,  je  donne  le  plan  d'une  marche 
«  méthodique    permettant    de    passer    en    revue  les 


—  397  — 

«  principales    fonctions   biochimiques  des   bactéries. 
«  Dans  la  troisième,  je  décris  les  procédés  d'analyse 
«  el  de  dosage  des  produits  bactériens  formés  dans  les 
«I  cultures. 

«  Enfin,  dans  la  quatrième,  j'expose  les  résultats  que 
«  m'ont  donnés  les  méthodes  précédentes  dans  l'étude 
«  de  quelques  espèces  microbiennes.*  » 

M.  Léger  présente  un  réfrigérant  de  Liebig  modifié 
dételle  façon  que  le  tube  destiné  à  recevoir  la  vapeur 
du  liquide  à  distiller  renferme  lui-même  un  second 
tube  pour  le  courant  d'eau  froide.  La  vapeur,  admise 
par  un  tube  latéral^  circule  dans  l'espace  annulaire  situé 
cotre  les  deux  surfaces  refroidies;  il  en  résulte  une 
condensation  parfaite  des  vapeurs,  même  lorsqu'il 
8*agit  de  liquides  très  volatils  comme  l'acétone  ou 
l'éther.  L'appareil,  de  longueur  moitié  moindre  que  les 
réfrigérants  ordinaires,  se  démonte  facilement  et  peut 
I  servir  de  condensateur  à  reflux. 

Elections,  —  M.  Carette  est  élu  membre  résidant  à 
la  majorité  des  voix. 

Sont  élus  membres  correspondants  nationaux  : 
MM.  Chaumeil,  à  Ânnonay;  M.  Pinard,  à  Angoulôme; 
M.Warin,à  VilIiers-sur-Marne;  M.  Astruc,  à  Montpellier. 
Sont  également  élus  membres  correspondants  étran- 
gers: MxM.  le  P**  Bruylants,  à  l'Université  de  Louvain; 
C.  Buhrer,  pharmacien,  à  Glarens  (Suisse)  ;  Codina  y 
Langlin,  docteur-pharmacien,  à  Barcelone;  le  P**  Dam- 
bergis,  à  Tlnstitut  pharmaceutique  d'Athènes;  le 
P' Donald  Mac  Alister,  à  l'Université  de  Cambridge;  le 
P'  H.  Greenish,  à  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Londres  ;  le 
P'Greshoff,  à  Harlem;  Poulhon,  à  Christiania;  Rœmers, 
pharmacien  à  Aarhus  (Danemark);  Waller,  pharma- 
cien, à  Vexio  (Suède). 

Centenaire  de  la  Société.  —  M.  Lépinois,  en  sa  qualité 
de  rapporteur  de  la  Commission  du  centenaire,  soumet 
»  l'approbation  de  la  Société  le  programme  élaboré 
parcelle  commission.  La  date  de  célébration  du  cente- 
naire est  fixée  au  47  octobre  prochain. 


-^  :m  — 

M,  Bourquelot  fait  connaître  ses  recherches  surVori- 
gine  et  les  transformations  de  la  Société.  Il  donne  les 
noms  et  adresses  des  55  membres  présents  àla  première 
séance  du  3  août  t80S. 

Rapport  su?'  les  candidatures,  —  M .  Guerbet  expose  1^ 
titres  des  candidats  à  la  place  de  memhre  résidant,  pour 
laquelle  une  élection  aura  lieu  dans  la  séance  prochaine. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  dl  IGmabs  i903  (C.   fi.,  t.  CXXXVI}. 

—  Sur  la  solidification  duflmr  et  sur  la  combinaisûn  a 
—  252^5  du  fiuùr  solide  et  de  Vhydrogène  liquider  par 
MM.  H.  MoissAx  et  J.  Dewab  (p.  641),  —  Le  fluor  a  m 
solidifié  et  son  point  de  fusion  fixé  à  environ  —  223* C. 
Même  à  la  tempétatnre  de  —  252'',5,  Thydrogène  liquide 
réagit  encore  tr6s  viuSemment  sur  le  fluor  solide, 

—  Sur  la  piroplasmose  bovine  bacilliforme;  par 
M,  A,  Laver  AN  (p,  648).  —  Desciiption  de  formes  aty- 
piques du  Piroplasma  bigeminum  observées  dans  le  sang 
des  bovidés  de  Rhodesia,  atteints  par  Tépizootie  qui 
sévit  dans  cette  région. 

—  Sur  la  production  de  la  radioactivité  induite  par 
Vactinium;  par  M.  A.  Debierne(p.  671).  —  Expériences 
montrant  qu'il  existe  un  rayonnement  nouveau  carac- 
térisé essentiellement  par  la  propriété  de  rendre  radio- 
actifs, d'une  façon  temporaire,  les  corps  qu'il  frappe. 
Ces  nouveaux  rayons  sont  déviés  par  un  champ  magné- 
tique, comme  le  seraient  des  particules  chargées  positi- 
vement et  animées  d'une  grande  vitesse. 

—  Sur  la  chaleur  dégagée  spontanément  par  les  sels  de 
radium;  par  MM.  P.  Curie  et  A.  Laborde  (p.  673).  — 
Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal. 

—  Sur  la  combinaison  de  Vacide  plombiçue  avec  les 
acides  organiques;  par  M.  A.  Colson  (p.  675).  —  Par 
action  des  acides  organiques  sur  PbO*,  on  obtient  des 


—  399  — 

anhydrides,  tels  que  Pb(C^H'Oy,  Pb(C^H=0^)*,  décom- 
posables  par  l'eau  en  régénérant  PbO^  et  l'acide  orga- 
nique corespondant. 

—  Sur  la  chaleur  de  transformation  du  phosphore 
Uane  en  phosphore  rouge\  par  M.  H.  Giran  (p.  677).  — 
ITaprès  ces  nouvelles  déterminations,  la  transforma- 
tion du  phosphore  blanc  en  phosphore  rouge  amorphe 
dégage  environ  4  calories.  On  admettait  jusqu'ici 
19  cal.  2. 

—  Sur  le  eollargol'y  par^MM.  Hanriot  (p.  680).  —  Voir 
on  prochain  numéro  de  ce  Journal. 

—  Action  des  métaux  à  chaud  sur  les  acides  gras;  par 
M.  À.  Hébert  (p.  682).  —  A  haute  température,  et  avec 
les  métaux  les  plus  oxydables,  il  y  a  d'abord  formation 
de  cétones,  lesquelles  sont  ensuite  décomposées  en 
B,CO*  et  carbures  éthyléniques  élevés. 

—  Propriétés  de  la  solution  de  sulfate  de  soude;  par 
MM.  C.  Marie  et  R.  Marquis  (p.  684).  — La  courbe  de 
solubilité  du  NaCl  dans  la  solution  saturée  de  sulfate 
de  soude,  entre  14'*8  et  34**3,  ne  présente  aucune  ano- 
malie. Ce  fait  indique  que  le  sulfate  de  soude  n'a  pas 
subi  de  déshydratation  et  que,  par  suite,  il  n'y  a  pas 
lien  de  penser  qu'en  solution  le  sel  conserve  les  molé- 
cules d'eau  de  sa  molécule  cristalline. 

'^  Sur  un  nouveau  procédé  de  préparation  du  chlorure 
plombico- ammoniacal;  par  MM.  A.  Seyewetz  et  P.  Tra- 
WTTz  (p.  686).  —  En  ajoutant  peu  à  peu  du  persulfate 
d'ammoniaque  à  du  chlorure  de  plomb  additionné 
d'acide chlorhydrique,  on  obtient  un  rendement  presque 
théorique  en  PbCP,2(AzH*Cl). 

—  Combinaisons  diaminoéthéniques  du  cadmium;  par 
M-  Ph.  Barrier  (p.  688).  —  Par  action  de  solutions 
concentrées  de  CdP  et  d'hydrate  de  diamino-éthène,  on 
obtient,  suivant  les  circonstances,  CdP,4C*H*(AzH*)%  ou 
un  corps  analogue  deux  fois  plus  riche  en  CdP. 

—  Sur  de  nouveaux  dérivés  des  éthers  acylcyanacé- 
^içues;  par  M.  Ch.  Schmitt  (p.  687).  —  Descriptions  de 
plusieurs  dérivés  d'éthers  acylcyanacétiques,  obtenus 


—  400  — 

par  l'action  des  chlorures  d/acîdes  sur  les  sels  d'argenl 
de  ces  éthers. 

—  MMk^lation  et  condensation  du  glutaconate  d^éthyk; 
par  M.  E,  Blaise  (p,  692).  —  La  raéthylalion  du  gluli- 
conale  d*éthyle  est  1res  complexe;  la  saponification  Au 
produit  donne  en  effet  un  mélange  des  acides  dimélhyl- 
glutaconique  2-2  cis  et  transet  de  Tacide  dimétliylglu* 
taconique  2-i. 

—  Sur  le  tétrapMnylèutanediùl  et  sêà  produits  de  déshy- 
dratation; par  M.  A.  Valkih  (p.  694).  —  L'action  dn 
bromure  de  phénylinagni^sium  sur  le  succinate  d'étliyte 
donne  le  tétrapliénylbutanedîol 

(C«Hï^)3C0H  —  CH^  ^  CHS  —  con{Qm^Y-. 

Celui-ci,  par  perte  de  IPO,  donne  le  tétraphényltélra- 
hydrofuriurane,  et  ce  dernier,  perdant  H^O,  donne  le 
télraptiénylbutanediène, 

—  De  la  distribution  ilansV organisme  et  de  Céliminatm 
de  Varsenic  médicamenteux  à  Pétat  de  méthjflarsinate  di 
soude  ;  par  M.  A,  MoiNKVRvnp,  696).  —Le  méthylarsinate 
de  soude  n'a  pas  de  tendance  à  s'emmagasiner  dans  les 
organes,  et  quelle  que  soit  la  dose  absorbée,  rorgaaisme 
n'en  retient  qu'une  quantité  très  faib(e«  laquelle  ne 
s'élimine  complètement  qu'au  bout  du  30"*  jour  qui  suit 
ringestion, 

—  Action  du  zinc  sur  les  microbes  de  Veau;  par  M.  F. 
DiiiNERT  (p.  707).  —  Si  on  ajoute  du  zinc  à  de  Feau 
souillée  par  le  bacille  d'Eberth,  le  bacillus  coli,  ouïes 
microbes  banaux  retirés  de  Feau,  et  si  on  agile  ivé- 
qiiemment)  l'eau  se  trouve  stérilisée  en  quelques 
heures. 

Séance  du  23  mars  1903  [C,  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Etude  de  la  combinaison  de  l'acide  carbonique  et  dt 
llufdrurc  de  potassium;  par  M.  H,  Moissan  (p.  723).  — 
Entre  —  83"  et  +  54*",  le  gaz  carbonique  aésoluments^ 
n'attaque  pas  l'bydrure  de  potassium;  mais  une  trace 
d'eau  suffit  pour  provoquer  la  réaction. 


—  Dêeùmposition  eatah/tique  de  Valcool  étkyliqm  par 
les  métaux  divisés  ;  formation  régulière  d'aldéhyde  ;  par 
MM.  P.  Sabatier  et  J.-B,  Sicndebens  (p,  738),  —  A  lem- 
(léraUire  peu  élevée,  le  cuivre  dédouble  facilement 
ïalcool  éthylique  en  hyd^og^ne  et  aldéhyde,  peut- 
être  avec  formalion  intermédiaire  frhydrure  métal- 
lique. 

—  Sur  tes  sous-sels  de  baryum;  par  M,  Giktz  (p.  749), 
—  Entre  SOO^  et  I  000^  le  sodium,  agissant  sur  BaP, 
donne  Bai.NaF.  Réaction  analogue  avec  chlorure, 
Vromure. 

—  Sur  le  méthylmonahromocamphrê^  le  bromométkyl- 
mmphrt  et  le  métkyUnecamphre\  par  M.  J.  Minguin 
(p-  7!ïll.  —  Le  méth y  1  camphre  en  solution  sutfocai- 
bonée  donne»  avec  le  brome,  le  mélhylbromocamphre, 
lequel»  par  la  potasse  alcoolique,  donne  le  méthyléne- 
camphre. 

—  Sur  C hydratation  des  acides  acétylé niques,  Nouvelle 
mêthùdê  de  ^ynth^se  des  acides  ei  dea  éthers  '^-cét uniques 
x&ji'»ubttitués ;  par  MM.  Cu,  Mochki  et  \\.  Dklange 
1p.  753),  —  La  potasse  en  soluliou  dans  Talcool  à  95* 
hydrate  les  acides  acétyléniques  K-C^C-CO-H  et  four- 
miles  acides  ^-cétoniques  R  COCII^CO^H. 

^  Actian  de  PCP  sur  le  glycol\  par  M.  P.  Cahré 
lp.T56).  —  On  obtient  principalement  (70  à  75  p.  100) 
le  composé  P*(0CH*)*C1\ 

—  Action  des  com&inaisons  ôrganô^mayné^ienne»  mixtes 
iur  ks  corps  à /onctions  azotées;  par  M.  L.  Meunier 
(p*738).  —  Avec  Tiodure  d'éttiyle-magnésium,  il  y  a 
dégagement  d'éthane  et  remplacement  d*un  H  lié  à 
laiotepar-Mg!,  ex.  : 

^  Sur  lêâ  acides  pyrogallol-sulfoniques  ;  par  M.  M.  De- 
Uge  (p.  760).  —  Description  du  pyrogalluî-monosulfate 
Pt  dupyrogallol'disulfate  de  strontium. 

—  Généralités  sur  les  ferments  aolubles  qui  détermi- 
^^i  Vhydrolysé  des  polysaccharidesi,  par  M.  Em.  Bour- 


—  402  — 

QUELOT   (p.   762).    —   Voir  un    prochain    numéro  èk 
Journal, 

—  Existence  de  la  glyeérine  dans  le  sang  normal  \  pir 
M.  M,  NicLorx  ^p,  764).  — La  glycérine  existe  normale- 
ment dans  le  sang  (du  chien  ou  du  lâpin),  en  quantité,  ! 
il  est  vrai,  fort  petite. 

—  Sur  le  mécanisme  des  actions  lipôly tiques  \  par  M»  B- 
PûTTEviK  (p.  767).  —  Le  sérum  du  sang  paraît  exerciîr 
une  action  favorisante  sur  la  lipasa  pancréatique. 


SOCIETE  DE  THERAPEUTIQUE 


Séance  du  2"^  février  1903. 

A  Toccasion  du  procès-verbal,  M.  Linossler  critique 
la  méthode  de  comparaison  proposée  par  M.  Leredde 
comme  la  méthode  la  plus  sûre  en  Itiérapeutique.  Il  se 
refuse  notamment  à  répartir  les  malades  au  hasard  m 
deux  séries,  dont  Tune  sera  traitée  par  le  médicament 
à  étudier  et  Tautre  sera  mise  en  simple  observation* 
Une  telle  méthode  n'aurait  que  la  valeur  d'une  statis- 
tique restreinte  et  pourrait  amener  à  des  conclusions 
fausses.  Il  faudrait  au  contraire  que  les  malades  fussent 
répartis  avec  sagacité  en  un  certain  nombre  de  groupes 
de  deux  malades  aussi  semblables  que  possible^  et 
traiter  par  le  médicament  à  étudier  un  des  malades  de 
chaque  groupe.  A  défaut  d'un  critérium  incontestable 
du  succès  ou  de  Téchec  d'un  médicament,  lejugemenl 
de  Pexpérimentateur  doit  forcément  entrer  en  jeu; 
aussi,  dans  toute  recherche  de  thérapeutique,  faut-il 
tenir  compte  d'un  coefficient  personnel  de  valear 
variable  avec  celle  de  Texpérimentateur. 

M.  Chevalier  présente  une  note  sur  raneslAésine. 

L'anesthésine  est  l'élher  éthylique  de  l'acide  para- 
amidobenzoïque.  Ce  corps,  très  peu  soloble  dans  TeaUi 
plus   soluble  dans   ralcool,   la  glycérine,   les    huiler, 


^  403  — 

demeure  inaltéré  en  présence  deâ  divers  excipients 
employés  pour  Iei  préparation  des  pommades.  Il  est 
toxique,  par  iajeclion  in tra- veineuse  chez  le  chien,  à  lâ 
dose  de  0^%40  par  kilogramme,  et  par  injection  dans 
Te^lomac  chez  le  lapin,  h.  la  dose  de  ^*^lo  par  kilo- 
jsn^mme.  L'action  toxique  de  Tanesthésine  est  surtout 
aiarqiiée  sur  le  sang,  dont  les  globules  sont  rapidement 
dlaqués  et  dont  roxyhémoglobine  est  transformée  en 
mélhémoglobine. 

L'anesthésine  est  un  anesthésique  local  à  employer 
dans  les  cas  où  on  a  utilisé  Torthoforme,  Il  présente  sur 
ce  dernier  Tâvantage  d'un  pouvoir  anesthésique  plus 
intense, d'une  stabilité  plus  grande;  de  plus,  il  n'est  pas 
in-itant  pour  la  peau  et  les  muqueuses.  En  raison  de 
son  action  toxique  sur  les  hématies,  son  emploi  àl'in- 
ïérieur  devra  toujours  être  surveillé, 

M.Bardet  présente,  au  nom  de  M.  Bricard.  une  nou- 
uik  itringuc  êtérilisablê  pour  l'usd^e  des  ampoules  stéri- 
Uêêei. 

MM,  E.  Berger  et  R.  Loewy  proposent,  comme  moyen 
p0^  éviter  la  confusion  des  médicaments^  Temploi  d'éti- 
({uettes  de  grandes  dimensions  rappelant  les  signaux 
colorés  des  chemins  de  fer. 

Ces  étiquettes,  qui  devraient  être  apposées  sur  tout 
Qacon  ou  boîte  de  médicament,  seraient  de  trois  cou* 
leurs.  L'étiquette  blanche  signifie  :  substance  inolTen- 
sive,  emploi  direct  par  le  malade  ;  réliquelte  verte  in- 
clique  :  précaution,  emploi  par  le  garde-malade  ou  le 
malade  lui-même  s'il  est  intelligent  et  conscient;  l'éti- 
(juette  rouge  :  substance  toxique,  défense  absolue  d'em- 
ploi,  usage  réservé  aux  médecins, 

MM,  S.  Beroheim  et  Quentin  ont  expérimenté,  d'après 
la  méthode  du  D'  Maréchal  (de  Hruxetles),  le  traitement 
<li  k  tuberculose  par  remploi  combiné  de  la  tuberculine  et 
des  tels  étkérés  de  eréosate. 

On  fait  quotidiennement,  pendant  trois  jours,  une 
injection  de  1,2  et  3""^  de  phosphate  de  créosote,  et  le 
^lutlnème  jour  une  injection  de  tuberculinc,  en  com- 


t 


-  -404  — 

mençant  par  un  quart  de  centimètre  cube  et  en  pou>] 
sanl  graduellement,  après  de  nouvelles  injections  dt 
phosphate  de  créosote,cette  dose  de  tuberculine  JDsqal 
un  demi-gramme.  Chaque  centimètre  eube  de  ttibercn- 
line  de  Maréchal  contient  un  milligramme  de  produil 
actif. 

A  la  suite  des  injections  de  tuberculine»  la  tempéra- 
ture n'augmente  que  de  3  à  5  dixièmes  de  degré;  la 
piqûre  est  un  peu  douloureuse,  mais  le  malade  ne 
ressent  ni  céphalalgie,  ni  malaise.  Le  lendemain  Tei- 
pectoration  est  plus  abondante  et  on  constate  une  légère 
exagération  des  signes  à  rauscultation;  puis  lout  rentre 
dans  Tordre. 

Dès  la  première  injection  de  tuberculine,  les  malades 
accusent  tous  une  augraentaliou  considérable  de  Tap- 
petit,  qui  devient  souvent  de  la  voracité.  Les  forces  se 
doublent,  la  toux  diminue,  le  poids  augmente.  Les 
bacilles  disparaissent  de  l'expectoration  chez  cerlains 
malades.  On  constate  Faugmentation  de  l'acidité  des 
urines  et  des  urates  éliminés. 

Sur  26  malades  à  la  deuxième  ou  à  la  troisième 
période^  17  se  sont  améliorés  avec  une  rapidité  telle 
qu'on  ne  peut  gu(^re  attribuer  celte  amélioration  qu'à 
Inaction  de  la  UibercuUne.  Les  injections  de  phosphate 
de  créosote  n'ont  jamais  donné,  a  elles  seules,  de  résul- 
tats aussi  rapides. 

M.  Gallois  fait  une  communication  sur  le  traitement 
de  la  fflossîte  eûcfaliatrice  margime  par  la  liqueur  de  Van 
Swieten  employée  en  bain  local .  Cette  aftection,  fréquenle 
chez  les  enfants  élevés  au  biberon,  peut  se  rencontrer 
aussi  chez  Tadulte,  plus  souvent  chez  la  femme.  Bien 
qu'elle  soit  considérée  comme  incurable  jusqu'ici,  on 
peut,  en  une  semaine  environ,  en  obtenir  la  guérisoo 
par  le  traitement  suivant,  que  M.  Gallois  n'a  essayé  que 
chez  des  adultes.  On  fait  prendre  au  malade  une  cuil- 
lerée de  liqueur  de  Van  Swieten  qu  il  ne  doit  pas 
avaler.  Il  se  penche  en  avant  de  façon  à  faire  baigner  sa 
langue  dans  la  liqueur  antiseptique.  Lorsque  le  malade 


—  405  — 

ne  pent  plus  supporter  la  cuisson  désagréable  que  pro- 
voque le  médicament,  il  le  crache.  Le  traitement  est 
recommencé  tous  les  jours  jusqu'à  guérison, 

L'étiologie   de  cette  affection  est  des  plus  obscures* 
L'efficacité  des  bains  locaux  de  sublimé  est  un  argu- 
ment  en  faveur  de  sa  nature  parasitaire. 
.  Ferd,  ViGÏEn, 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  2i /ém^er'  1903. 

Sur  deux  kippobosques  du  Transvaal  smeeptible»  de  pro- 
\  pager  U  Trypanosomti  Tkeileri;  par  M-  A,  Laverân.  — 
On  sait  que  le  nagana  est  propagé  par  la  mouche  tsétsé  ; 
le  surra  paraît  être  inoculé  par  les  taons  ;  à  ces  diptères 
déjà  connus  comme  étant  les  agents  de  propagation  de 
maladies  à  trypanosomes,  il  faut  joindre  les  hippobos- 
ques  ou  du  moins  certains  d*entre  eux. 

Cdûration  des  kêmatôzùaireè\  par  M,  GitLOT  (d'Alger)- 
—  Il  s'agit  toujours^  pour  l'étude  du  sang  sec,  du  mé- 
lange de  Véosine  avec  un  bleu,  mais  celui  ci  est  \ebleu 
azur. 

Sur  un  nouvel  infusoire  parasile  de  r homme;  par 
M.  J.  GriART,  —  C'est  le  Chilùdon  dentatus  décrit  en 
IS33  et  retrouvé  aujourd'hui  dans  des  selles  dysenléri- 
fcrmes, 

DiE  poison»  contenus  dans  les  tentacules  des  actinies; 
par  M.  Charles  Richet.  —  On  a  pu  retirer  deux  produits 
de  propriétés  bien  difiérentea;  Tun,  {Rcongesiine,  provo- 
que la  mort  avec  douleurs  abdominales,  diarrhée 
violente  et  vomissements  sanguinolents;  Tautre,  la 
^imsine^  détermine  à  très  faible  dose  des  éternue- 
ments  et  des  démangeaisons  extrêmement  vives, 

Vakur  de  t influence  du  régime  sur  la  longueur  de  Vin- 
ti8tin;  par  M.  Joseph  NoÉ.  —  Le  déterminisme  delà 
longueur  de  Tintestin  est  primitivement  subordonné  k 


—  406  — 

des  facteurs,  qu'on  peut  qualifier  de  primaires,  et  doof 
les  principau>c  soûl  l'âge»  la  taille  et  Fespèce.  Lk- 
flu^ncc  du  régime,  contrairement  à  Topinion  admise, 
parait  secondaire  et  n'intervient  pas  nécessaire oicni 
dans  tous  les  cas» 

Antikinase  des  jnacératiom  d'ascaris  et  de  l^nia;  par 
MM.  A*  D%STHE  et  H,  Stassako,  —  Si  on  mélange  du  sac 
pancréatique  inactif,  de  la  kinase  et  de  la  raucératiOD 
d'ascaris  broyé,  cette  dernière  empêchera  la  digestion 
de  Talburaine  pour  une  quanlilé  donnée  de  kinase;  si 
la  kinase  est  en  plus  forte  proportion^  la  digestion  i 
lieu.  Les  rapports  réciproques  de  la  macération  d'ascariî 
et  du  suc  pancréatique  inactif  n'ont  pas  d'inlVuence. 

De  rki/perteucûCf/tose  qui  suit  les  pertes  san^um4; 
par  M.  E,  Maihel,  —  La  saignée  peut  encore  *:in 
utile:  1"  par  Thyperleucocytose  qui  la  suit,  2"  en  débar- 
rassant l'organisme  des  produits  toxiques  coûteuu^ 
dans  le  sang  évacué;  3"*  en  diminuant  le  titre  de  ctnx 
qui  y  restent,  puisquela  quantité  de  liquide  est  augmeu 
tée  ;  4°  en  facilitant  la  rénovation  sanguine. 

Influence  de  la  castration  otarique  sur  la  nutritim\ 
par  M-  M.  LAMnKFT,  —  On  a  constaté  chez  une  chienne 
que  la  castration  a  amené  une  diminution  de  l'excré- 
tion d'acide  phosphorique  et  une  augmentation  de 
poids. 

Séance  du  2S/émer, 

Action  de  quelques  composés  phosphores  sur  la  nutrition; 
par  MM,  V.  HitLo.%  et  H.  Stassawo,  —  Les  expériences 
faites  sur  des  animaux  avec  la  lécithîne,  Tacide  nucMi- 
nique,   la  méthylphosphinate  de  soude,  montrent  que    j 
l'influence  favorable  des  composés  phosphores  sur  la    | 
nutrition  n'est   pas  proportionnelle  à   la  quantité  de    | 
phosphore  qu'ils  contiennent- 

Dû  l'action  du  bromomlêrianate  de  soude;  par  M,  Ch,    1 
Féré.  —   L'effet  de  ce  sel  est  à  peu  près  celui  qu'on 
observe  avec  l'extrait  de  valériane  ou  avec  des  bromu- 
res, mais  avec  des  doses  moins  fortes. 


—  407  — 


Sur  V entraînement  de  Ut  glycérine  par  la  vapeur  d^eau  ; 
wiétAode  de  dosage  de  la  glycérine  dans  le  sang;  par 
M.  Maurice  Niclolx.  — ^  Grâce  à  certaines  précautions 
dans  la  distillation  du  liquide  glycérine  dans  le  vide, 
on  obtient  un  liquide  distilla  contenant  toute  la  glycé- 
rine qu*il  est  possible  de  doser  à  Taîde  de  l'acide  sulfuri- 
<iue  et  du  bichromate  de  potasse, 

Aniitoxine  rénale  et  albuminurie;  par  M.  Raphaël  Du* 
Bijis,  —  Il  s  agit  de  Tobservation  d'uu  malade  en  proie 
aux  accidents  urémiques  les  plus  violents  et  qu'aucun 
moyen  ne  pouvait  atténuer.  On  lit  prendre  au  malade 
uae  macération  de  rein  de  porc  pulpe  (deux  à  trois 
relus  frais  pulpes  6nemcnt  dans  750*^  d'eau  avec  macé- 
ralioD  et  agitations  répétées  pendant  2  heures),  La 
macération  a  été  administrée  en  quatre  fois  dans 
les  24  heures  et  le  traitement  poursuivi  pendant  une 
diiaiue  de  jours.  Il  s'est  produit  une  amélioration  im- 
médiate et  persistante* 

G,  P. 


FORMULAmE 


Pommade  du  0'  Reclus  (1). 

todofotme  ijulTénté , i** 

Salnl 2 

Âdde  buiique  pulf ériaé ..    .................  ï  TL  ^ 

pure. , , .  40 


Ab  lî  pyrint  p  îll  Té  rUée . 
Vaselin?  pure. 


Celle  pommade  convient  au  pansement  de  toutes  les 
plaies  et  particulièrement  de  celles  qui  suppurent  ou 
WQt  d'une  asepsie  douteuse.  £tle  est  à  la  fois  antisep- 
tique, antiputride  et  analgésique. 

EUxir  de  bromoforrae  chloroformé  (2). 

Bromofarme  . .   _......,....,.,...,«         i**    (XL  gouttei) 

Chlort^forme >^^... . 0.ëË(XL  gouUei) 

Aîcool  4  60" 100 

{i'i  Buiktin  général  de  thérapeidif^ue. 

{^)Sfn4icat  diê  pharmaciens  de  la  Charente- In fërîeurê. 


408  — 


Cette  formule  est  d'une  application  très  pratique,  car 
ce  mélange  est  soluble  dans  Teau  en  toutes  proportioas 
et  peut  être  facilement  introduit  dans  une  potion  : 

15  grammes  renferment  ©«""ÎS  do  bromoformo  (VI  gouttes j 
15  grammes  renferment  O.IU  de  chloroforme  (VI  goutter) 

Formules  pour  la  préparation  des  ovules,  suppositoires 
et  bougies  à  base  de  gélatine  et  glycérine  à  30"  ;  par 
M.  Vossius,  pharmacien  à  Anvers  (1), 

Ovulea. 

Gélatine ,-,...,.   .„.,.,.        7*^ 

Eaa  distillée , 7|5 

Glycérine  à  30<» ,....     83 

Suppositoires, 

Gélatine 15«^ 

Eaa  distillée 10 

Glycérine  à  30« ,..,.- 7S 

Gélatine .,..     'M^ 

Eau  distillée -, 10 

Glycérine  à  30» - . .     70 

Faire  fondre  la  gélatine  à  une  douce  chaleur  au  bain- 
maric  dans  le  mélange  de  glycérine  et  d'eau;  filtrerl 
travers  un  linge  serré  en  exprimant  ;  reporter  le  liquide 
filtré  sur  le  bain-marie  et  y  mélanger  en  agitant  forte- 
ment le  médicament  indiqué. 

Chaque  ovule  pèsera  15*'. 

Chaque  suppositoire  pour  enfant  1*^^/2  et  2^' 1/2  î 
pour  adultes,  3  ou  5«^ 

Chaque  bougie  sera  longue  de  6  ou  12  centimètres. 


(1)  Jouim.  de  Pharm.  d'Anvers. 


Lé  Oèrant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —    IMPFIMKRIB   P.    TJtvit,  RUB  0A88BTTB,    17. 


méralites   sur   les  ferments   êolublea   qui   déterminent 
V hydrolyse    des  polysaccharides  ;  par  M.  Em.    Bour- 

QCELOT  (1). 

Depuis  quelque  temps,  des  tentatives  ont  été  faites 
de  divers  côtés  pour  préciser  les  relations  qui  existent 
entre  les  ferments  solubles  hydrolysants  et  les  composés 
r  lesquels  ils  exercent  leur  action.  Jusqu'ici  ces  ten- 
ives  ont  assez  peu  réussi  parce  que,  pour  beaucoup 
composés  hydrolysablesjes  albuminoïdes  par  exem- 
e,  la  constitution  chimique  n'est  pas  connue  et  que, 
r  les  autres,  les  polysaccharides  en  particulier,  les 
néralisateurs  avaient  trop  peu  de  faits  bien  observés 
leur  disposition. 

11  semble  cependant,  en  ce  qui  concerne  Thydrolyse 
entaire  de  ces  derniers,  et  sans  sortir  du  domaine 
périmental,  que  quelques  propositions  générales 
peuvent  être  énoncées,  tout  au  moins  à  titre  provisoire, 
Dc  fût-ce  que  pour  essayer  de  mettre  un  peu  d'ordre 
une  question  dont  la  complexité  parait  augmenter 
e  jour  en  jour. 

I  Dans  ce  qui  suit,  je  vais  examiner  la  question,  en 
[m'en  tenant  uniquement  aux  dérivés  hydrolysables  du 
■Uucose  droit,  dont  l'hydrolyse  fermentaire  a  été 
Bbservée. 

^  1*  On  sait  que  le  glucose  peut  se  combiner  à  lui- 
même,  avec  élimination  d'eau,  pour  donner  naissance 
à  plusieurs  composés  isomériques  différents  que  l'on 
considère  comme  des  éthers  oxydes.  Des  faits  connus 
découle  cette  première  donnée  générale  :  Pour  hydro- 
lyêer  ces  combinaisons  de  façon  à  revenir  atcx  2  molécules 

(1)  Commanication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie  (Séauce  du 
^"  Atiil).  ~  Voir  d'autre  part  :  Em.  Bourquilot  :  Sur  l'hydrolyse  des 
HyMccharides  par  les  ferments  solubles  {Journal  de  Pkarm.  et  de 
Chim.,  [6],  XVI,  p.  518,  1902). 

Mm.  dt  Phta-m.  et  dt  Chim.  6'  séRiR,  t.  XVil.   (!•'  mai  1003.|  27 


—  410  — 

de  glucose^  il  faut  autant  de  ferments  différents  qu'il  y  s 
de  combinaisons  (1). 

Ainsi,  le  maltose  est  hydrolyse  par  la  mallase  ; 

—  le  tréhalose  —         par  la  tréhalase  ; 

—  le  gentiobiose       —         par  la  gentiohiase  ; 

—  le  touranose  —  parla  touranase. 

Cela  se  conçoit  d'ailleurs  aisément.  Dès  Tinstant  où 
un  composé  donne  lieu,  en  se  combinant  à  lui-même,  à 
plusieurs  combinaisons  isomériques,  le  mode  de  liai- 
son est  forcément  différent  pour  chaque  combinaison, 
cela  en  dehors  de  toute  hypothèse.  Et,  par  conséquent, 
étant  donné  ce  que  nous  savons  de  Tindividualité  des 
ferments  solubles,  il  parait  naturel  que  des  agents  diffé- 
rents de  dédoublement  soient  nécessaires. 

2''  Le  glucose  peut  également  se  combiner,  de  la 
même  façon,  c'est-à-dire  en  formant  des  éthers  oxydes, 
avec  un  autre  hexose,  tel  que  le  lévulose  ou  le  galac- 
tose. Pour  dédoubler  chacun  de  ces  éthers,  il  faut  aussi  un 
ferment  particulier  : 

Le  saccharose  est  dédoublé  par  ïinvef'tine  ; 
Le  lactose  —  par  la  lactase  ; 

Le  mélibiose         —  par  la  mélibiase. 

Tous  les  éthers  dont  il  vient  d'être  question,  et  qui 
sont  des  hexobioses^  peuvent,  à  leur  tour,  se  combiner 
à  du  glucose  ou  à  tout  autre  hexose  de  façon  à  former 
des  hexotrioses.  On  conçoit  que  les  mêmes  ferments, 
qui  les  dédoublent  lorsqu'ils  sont  libres,  puissent  les 
décbubler  aussi  dans  ces  nouvelles  combinaisons.  Mais 
ils  les  dédoubleront  en  séparant  seulement  l'une  des 
deux  molécules  de  rhexobiose,  l'autre  restant  combinée 
avec  la  troisième. 

Voici  le  sucre  de  canne  que  l'invertine  dédouble  en 
glucose  et  en  lévulose;  dans  les  hexotrioses  qui  en  déri- 
vent, le  gentianose  par  exemple,  l'invertine  décrocbe 
une  molécule  de  lévulose,  laissant  les  deux  autres  molé- 
cules sous  forme  d'unhexobiose,  le  gentiobiose. 

(1)  La  nécessité  d*un  ferment  particulier  pour  hydrolyser  chacun  de 
ces  quatre  glucobioses  a  été  établie  par  les  recherches  que  j*ai  publiées 
foit  seul,  soit  en  collaboration  avec  M.  Hérissey. 


IP" 


—  411  — 


Pour  qu'il  y  ait  hydrolyse  complète, il  faut  faire  inter- 
venir un  deuxième  ferment  qui  est  un  des  ferments  déjà 
prévus  des  hexobioses.  Dans  le  cas  du  gentianose,  ce 
ferment  est  la  gentiobiase,  II  suit  de  là  que  dans  le  gen- 
tianose  on  peut  dire  que  Tune  des  molécules  de  glucose 
est,  d'une  part,  unie  avec  le  lévulose  comme  elle  Test 
dans  le  sucre  de  canne  et,  d'autre  part,  unie  au  glucose 
comme  elle  l'est  dans  le  gentiobiose. 

En  partant  maintenant  des  hexotrioses,  on  peut  faire 
des  combinaisons  plus  complexes,  des  hexotétroses  ou 
plus  généralement  des  polysaccharides  de  plus  en  plus 
condensés.  On  doit  raisonner  à  l'égard  de  l'hydrolyse 
férmentaire  de  ces  nouvelles  combinaisons  comme  on 
vient  de  faire  pour  les  hexotrioses.  Il  faudra^  dans  tous 
le»  eoB^pcur  C obtenir  intégralement,  autant  de  ferments 
moins  un  que  le  polystzccharide  renferme  des  molécules 
ikexoses.  U  n'est  pas  impossible  cependant  qu'un 
même  ferment  puisse  intervenir  deux  ou  plusieurs  fois; 
ce  sera  dans  le  cas  où  le  polysaccharide  renfermera 
plusieurs  groupements  d'un  même  hexobiose(maltose, 
par  exemple). Mais  la  notion  n'en  doit  pas  moins  être  con- 
sidérée comme  générale.  On  pourrait  d'ailleurs  la  mo^ 
difier  ainsi  :  L*hydrolyseintégrale  d'un  polysaccharide  exige 
(uUant  cP actes  fermeniair es  différents  que  ce  composé  ren- 
ferme de  molécules  sucrées  moins  une. 

Avec  les  hexotrioses  elles  polysaccharides  plus  con- 
densés apparaît  une  autre  notion  importante  que 
l'on  peut  formuler  ainsi  :  Dans  l'hydrolyse  dunpolysac- 
eharideyles ferments  doivent  agir  successivement  et  dans  un 
ardre  déterminé.  S'il  s'agit  d'un  composé  insoluble,  on 
comprend  que  le  premier  acte  férmentaire  doive  être 
celui  qui  amène  la  liquéfaction  de  ce  composé.  Mais, 
même  pour  les  composés  solubles,  il  semble  qu'il  en 
est  ainsi  :  c'est  en  effet  ce  que  nous  avons  constaté, 
M.  Hérissey  et  moi,  pour  le  gentianose. 

En  résumé,  les  considérations  qui  précèdent  nous 
conduisent  d'abord  à  cette  conséquence,  sur  laquelle 
i'ai  déjà  attiré  depuis  longtemps  l'attention  :  c'est  que 


f^. 


—  412  — 

le  nombre  des  agents  que  nous  appelons  ferments  sola- 
bles  ou  enzymes  est  plus  grand  qu'on  ne  Tarait  soup- 
çonné  et  qu'il  en  reste  encore  beaucoup  à  découvrir. 
En  outre,  elles  nous  font  entrevoir  que  l'intervention 
des  enzymes  dans  les  phénomènes  naturels  d'hydrolyses 
est  soumise  à  des  lois  relativement  simples  que  de  nou- 
velles recherches  permettront  sans  doute  de  préciser 
davantage. 


Le  saltcylatê  de  mercure  «  dissimulé  »  et  ses  injeetûm 
hypodermiques;  par  M.  H.  Lajoux,  professeur  à  l'École 
de  médecine  de  Reims. 

Il  existe  quatre  salicylates  de  mercure  :  deux  salicy- 
lates  mercureux  et  deux  salicylates  mercuriques. 
M.  Grandval  et  moi  avons,  les  premiers,  réussi  à  pré- 
parer ces  quatre  sels  que  la  théorie  nous  avait  permis 
de  prévoir  et  que  nous  avons  fait  connaître  dans  une 
série  de  mémoires  dont  le  premier  remonte  à  l'an- 
née 1880. 

De  ces  sels,  l'un  surtout  se  recommande  à  Tattention 
des  médecins;  c'est  le  salicylate  mercurique  basique  : 

/C0\ 
C«H<  ^  >Hg. 

Ce  composé  renferme,  en  effet,  le  mercure  à  un  état 
de  dissimulation  parfaite^  propriété  qu'il  doit  à  sa  cons- 
titution :  le  mercure  réunit  la  fonction  acide  de  l'acide 
salicylique  à  la  fonction  phénolique. 

Le  salicylate  basique  possède  une  stabilité  remar- 
quable; il  se  dissout  dans  les  solutions  de  potasse  et  de 
soude,  froides  ou  chaudes,  étendues  ou  concentrées, 
sans  que  sa  molécule  soit  altérée.  Les  acides,  même 
Tacide  carbonique,  le  précipitent  absolument  intact  de 
ces  dissolutions. 

Il  se  dissout,  en  plus  ou  moins  grandes  proportions, 
dans  les  chlorures  et  les  iodures  alcalins,  en  conservant 
toutes  ses  propriétés. 


■F 


—  413  — 

L'hydrogène  sulfuré  ne  le  noircit  qu*au  bout  d'un 
temps  très  long. 

Il  se  dissout  dans  le  sulfure  d'ammonium  et  ce  n'est 
qu'à  la  longue  également  que  la  solution  laisse  déposer 
dtt  sulfure  de  mercure  (1). 

Seul,  le  cyanure  de  potassium  décompose  immédia- 
tement le  salicylate  de  mercure  basique,  caria  solution 
obtenue,  traitée  par  l'hydrogène  sulfuré,  laisse  déposer 
du  sulfure  de  mercure.  Je  me  suis  assuré  que  la  décom- 
position est  complète  ;  j'ai  basé,  sur  cette  réaction,  un 
procédé  de  dosage  du  mercure  dans  le  salicylate  basi- 
que, procédé  que  je  publierai  très  prochainement. 

Le  salicylate  mercurique  neutre  ou  normal^ 

également  découvert  par  nous,  est  un  véritable  sel  de 
mercure.  Il  présente  tous  les  caractères  des  sels  mercu- 
I    riques  et,  par  conséquent,  diffère  complètement  du  %el 
I   Ifuxque  avec  lequel,  pour  l'usage  médical,  il  faut  bien 
i    se  garder  de  le  confondre,  comme  on  le  fait  trop  sou- 
vent encore.  Pour  éviter  cette  confusion,  nous  avons 
donné  au  salicylate  basique  le  nom  de  salicylate  mercu- 
rique  dissimulé^  nom  sous  lequel  nous  conseillons  aux 
médecins  de  le  prescrire. 

Les  poids  moléculaires  et  les  pourcentages  en  mer- 
cure des  deux  salicylates  sont  biçn  différents  : 

Poids         Merouro 
moléculaire       p.  100 

Salicylate  mercurique  basique  ou  dissimulé,        336  59,52 

Salicylate  normal  ou  neutre 474  42,19 

Dans  un  travail  tout  récent  (2),  le  D*^  Desesquelle 
attribue  au  salicylate  de  mercure,  dont  il  ne  spécifie  pas 

[\)  Poor  plus  de  détails,  voir  notre  ouvrage  :  Mcdicamenls  chimiques 
organiques  du  Supplément  du  Codex,  Paris,  Maloine,  1897. 

(î)  Sur  le  mode  de  dosage  des  préparations  mercurielles  employées 
tn  injections  hypodermiques,  par  le  D^"  Ed.  Dbsbsqubllb  (Bulletin  des 
^fiences  pharmacologiqueSf  décembre  190Î). 


-  414 


1 


du  reste  la  nature,  450  pour  poids  moléculaire  et  44,4 
pour  teneur  centésimale  en  mercure.  Ces  nombres  sont 
inexacts  et  ne  se  rapportent  ni  à  Tun  ni  à  l'autre  de  nos 
sels. 

Le  salicylate  de  mercure  dissimulé  possède  une  indivi- 
dualité thérapeutique  en  rapport  avec  sa  structure  mo- 
léculaire. Il  a  été  le  sujet  de  nombreuses  recherches 
thérapeutiques  et  a  été  introduit  dans  la  quatrième  édi- 
tion de  la  Pharmacopée  germanique  qui  le  désigne  sous 
le  nom  de  salicylate  de  mercure  officinal  et  lui  attribue[i) 
une  teneur  en  mercure  de  59,52  p.  100,  c'est-à-dire 
précisément  celle  que  nous  avons  indiquée  plus 
haut. 

Sa  composition  en  fait  un  antiseptique  énergique.  H 
a  été  employé  avec  succès  contre  la  syphilis,  la  blen- 
norrhagie,  la  teigne.  Il  est  bien  supporté  par  l'estomac 
et,  par  cette  voie,  peut  être  administré  &  doses  beaucoup 
plus  élevées  que  les  sels  de  mercure  ordinaires,  c'est-à- 
dire  que  les  sels  dans  lesquels  le  mercure  est  sensible 
aux  réactifs.  Ainsi,  on  l'emploie,  en  pilules,  à  la  dose 
de  0*^05  à  O^'jlO  et  même,  dans  les  cas  graves,  de  0«',30 
par  jour.  On  l'administre  aussi  en  injections  hypoder- 
miques. Eich  et  Jadassohn  ont  reconnu  que,  sous  celle 
forme,  le  salicylate  dissimulé  a  une  action  rapide  et 
que  la  durée  du  traitement  est  plus  courte  qu'avec  les 
autres  sels  de  mercure. 

Mais,  jusqu'à  présent,  notre  sel  n'a  guère  été  injecté 
qu'en  suspension  dans  l'huile  de  vaseline  ;  même  à 
l'état  insoluble,  ses  injections  déterminent  rarement 
des  douleurs  ou  des  infiltrats . 

Cependant,  si  certains  médecins  sont  partisans  des 
injections  de  sels  insolubles,  d'autres,  plus  nombreui 
peut-être,  préfèrent  les  injections  de  sels  solubles. 
Aussi  m'a-t-on  souvent  exprimé  le  regret  que  l'on  n'ait 
pu    préparer    des   solutions    de    salicylate  dissimulé, 

(i)  Ueber  die  quecksilberbetsimmung  im  offîâneUem,  Yi^&mfjtm 
salicvlium  (i4rcAtD  der  Pharmaziey  1901,  p.  114).  —  Jaum.de  PharmM 
de  Chim.,  (6),  t.  XIV,  p.  77. 


—  415  — 

capables  d*ètrê  injectées  par  voie  hypodermique.  Je 
viens  de  combler  cette  lacune. 

Je  suis  parvenu  à  préparer  deux  solutions  de  ce  sel, 
aa  même  titre,  dans  lesquelles  ses  caractères  chi- 
miques (considération  essentielle)  ne  sont  nullement 
modifiées. 

J'ai  reconnu  que  le  salicylate  dissimulé  se  dissout 
dans  le  double  de  son  poids  de  salicylate  d'ammoniaque 
ou  de  benzoate  d*ammoniaque,  à  la  condition  que  la 
liqueur  contienne  un  excès  très  faible,  mais  déterminé, 
d'ammoniaque. 

La  préparation  des  solutions  de  salicylate  mercu- 
rique  nécessite,  au  préalable,  celle  d'une  solution 
ii  p.  100  de  benzoate  ou  de  salicylate  d'ammoniaque. 
Au  lieu  d'employer  les  sels  du  commerce,  je  préfère 
préparer  une  solution  avec  l'acide  benzoïque  ou  l'acide 
salicylique  et  une  quantité  d'ammoniaque  suffisante 
pour  neutraliser  ces  acides  au  tournesol. 

Solution  de  benzoate  (T ammoniaque  à  i  p.  100. 

Acide  benzoïque  pur 3k%510 

Ammoniaque  à  22»,  diluée  à  1/10 q.  s. 

La  solution  à  1/10  d'ammoniaque  à22''  est  titrée  alca- 
limétriquement  ;  on  en  prendle  volume  renfermant  exac- 
lement  0«?%489  d'AzH'.  (Ce  volume  est  voisin  de  25*^»*.) 

On  introduit  l'acide  benzoïque  dans  une  fiole  jaugée 
à  100^"';  on  ajoute  la  solution  ammoniacale  et  environ 
50^"'  d'eau  distillée.  On  ferme  la  fiole  avec  un  bouchon 
de  liège  et  on  agite;  l'acide  benzoïque  se  dissout;  au 
besoin,  on  facilite  la  dissolution  en  chauffant  légère- 
ment au  bain-marie. Si,  l'opération  terminée,  la  liqueur 
est  un  peu  acide,  on  lui  ajoute  goutte  à  goutte  la  solu- 
tion ammoniacale  jusqu'à  parfaite  neutralisation. Enfin, 
avec  de  l'eau  distillée,  on  complète  le  volume  de  100*="'. 

Solution  de  salicylate  d'ammoniaque  à  ip.  100. 

Aâde  salicylique 3'',561 

Ammoniaque  pure  à  22^,  diluée  à  1/10, q.  s. 

Elle  se  prépare  comme  la  précédente  en  ajoutant  à 


—  416  — 

Tacide   le    volume    d'ammoniaque    diluée    contenant 
0»%439  d'AzH\ 

INJECTION   HYPODERMIQUE  A    1/100  DE  SALIGTLATB 

MERCURIQUB   DISSIMULÉ 

No  I 

Salicylate  mercurique  dissimulé 1^' 

Solation  de  benzoate  d'ammoniaque  à  4  p.  100.  50**^ 

Ammoniaque  à  22^,  diluée  à  1/iO q.  s. 

Eau  distillée ad.  lOOe»» 

On  met  le  salicylate  dans  un  mortier  de  verre  cl  on 
verse  peu  à  peu,  en  triturant  avec  un  pilon,  les  50""^  de 
solution  de  benzoate  d'ammoniaque.  On  ajoute  ensuite, 
goutte  à  goutte,  avec  une  pipette,  et  en  agitant  sans 
cesse,  la  solution  d'ammoniaque  jusqu'à  dissolution 
complète  du  sel  mercurique.  Quelquefois,  il  reste  un 
léger  trouble  grisâtre  dû  à  une  trace  de  matière  inso- 
luble. Sa  proportion  étant  insignifiante,  il  ne  faut  pas 
chercher  à  le  faire  disparaître,  afin  de  ne  pas  augmenter 
inutilement  l'alcalinité  de  la  liqueur. 

On  verse  la  solution  obtenue  dans  une  fiole  jaugée 
àlOO*""^;  on  lave  le  mortier  avec  de  l'eau  distillée  que 
l'on  ajoute  à  la  solution;  on  complète  le  volume 
à  100^"\  On  agite  et  on  filtre. 

La  quantité  d'ammoniaque  diluée,  nécessaire  pour 
parfaire  la  solution  du  salicylate  de  mercure  dans  le 
benzoate  d'ammoniaque,  varie  selon  que  ces  sels  sont 
neutres  ou  acides  ;  les  sels  du  commerce  possèdent 
souvent  cette  réaction.  Pour  i«^  de  salicylate  de  mer- 
cure soigneusement  lavé  à  l'éther,  il  m'a  fallu  em- 
ployer 64  gouttes  d'une  solution  ammoniacale  (soit  en- 
viron 3^""^)  contenant  0p%06  d'AzH^  Cette  quantité 
d'ammoniaque,  diluée  dans  lOO*'"',  est  tout  à  fait  négli- 
geable. 

La  solution  supporte,  sans  aucune  altération,  la  tem- 
pérature de  120**;  on  peut  donc  la  stériliser  à  l'auto- 
clave, opération  qui  ne  me  paraît  pas  nécessaire,  élanl 
donné  le  grand  pouvoir  antiseptique  du  salicylate  de 
mercure. 


—  417  — 

i  l^*^Me  cette  injection  hypodermique  renferme  1^'''  de 
fgUeylate  de  mercure  dissimulé^  quantité  correspondant 
kO^',59S  de  mercure  métallique  et  tenue  en  dissolution 
|^r2^  de  benzoate  d'ammoniaque. 

IlfJSGTlON   HYPODERMIQUE  A    l/iOO  DE  SALIGYLATE 
I  MERGORIQUE  DISSIMULÉ 

I  No  II 

Saticylate  mercuriqne  dissimulé W 

Solaiion  de  salicylate  d'ammoniaque  à  4  p.  100.  bO"^^ 

A-mmoniaque  à  22«,  diluée  à  1/10 q.  a. 

Sau  distUlée ad.  lOO»™» 

L'injection  n®  2  se  prépare  absolument  comme  l'in- 
jection n**  i .  Pour  le  salicylate  mercurique  pur  et  une 
isolation  neutre  de  salieylate  d'ammoniaque,  on  recon- 
airil  qu'il  faut  employer  exactement  le  même  nombre 
dégouttes  de  la  solution  ammoniacale  qui  nous  a  servi 
à  préparer  l'injection  n"^  1 . 

1^^  de  cette  solution  contient  encore  i^^'de  salieylate 
mercurique  dissimulé,quantité  correspondant  à  O^'^^SSS 
de  mercure  métallique. 

Il  faut  remarquer  que  le  benzoate  de  mercure,  sel  si 
en  vogue  aujourd'hui,  est  moins  riche  en  mercure  que 
le  salieylate  de  mercure  dissimulé;  il  n'en  renferme,  en 
effet,  que  45,2  p.  100,  tandis  que  le  salieylate  en  con- 
tient 59,52.  Il  n'y  a,  de  plus,  aucune  analogie  chimique 
entre  ces  deux  sels;  le  benzoate  est  un  sel  mercurique, 
le  salieylate  un  véritable  composé  organométallique; 
il  y  a  entre  eux  une  différence  analogue  à  celle  qui 
existe  entre  l'acide  arsénieux  et  le  cacodylate  de  soude 
ou  le  mélhylarsinate  disodique. 

Notre  collègue  M.  le  P*^  CoUeville  emploie,  depuis 
quelque  temps,  mes  injections  de  salieylate  de  mer- 
cure (i);  prochainement,  il  publiera  le  résultat  de  ses 
expériences.  Ces  injections  sont  peu  douloureuses, 
moins  que  celles  de  cyanure  mercurique.  On  peut  les 
rendre  indolores  en  les  additionnant  de  chlorhydrate 

U)  Quelques  mots  sur  le  traitement  des  plaies  en  dermatologie^  par  lo 
!>'  CoLLETiLLi  (Union  médicale  du  Nord-Est,  1902,  p.  281). 


^ 


418  — 


de  cocaïne  ou,  préférablement,  en  les  faisant  précédi 
à  l'exemple   de   M.  GoUeville,  d'une  injection  de 
anesthésique. 

Le  mercure  injecté  s'élimine  rapidement  ;  j'ai 
constater  sa  présence  dans  l'urine  24  heures  après! 
ministration  d'une  injection  de  salicylate  mercuriqi 
dissimulé. 

Le  médecin  et  le  pharmacien  pourront  identifier  li 
solutions  de  salicylate  mercurique  dissimulé  par  )i 
réactions  suivantes  : 

L'hydrogène  sulfuré,  agissant  à  froid,  ne  les  noirci 
qu'au  bout  d'un  temps  assez  long,  variable  avec 
température  ambiante;  si  l'on  fait  bouillir  les  solutiooi 
saturées  d'hydrogène  sulfuré,  elles  jaunissent,  brunis^ 
sent,  puis  abandonnent  un  précipité  de  sulfure  de  mer^ 
cure. 

Le  sulfure  d'ammonium,  employé  avec  ménage- 
ment, ne  modifie  pas  ces  solutions;  quand  on  en  ajout* 
un  excès,  à  froid,  elles  jaunissent.  Les  liqueurs,  portéci 
à  Tébullition,  brunissent,  puis  abandonnent  un  préci- 
pité noir  de  sulfure  de  mercure. 

Dosage  de  V oxyde  de  carbone  et  de  V acide  carbonique  dm 
les  airs  viciés  ;  par  M.  Ferdinand  Jean. 

A  côté  d'intoxications  aiguës  et  mortelles,  causées  par 
l'oxyde  de  carbone  et  l'acide  carbonique,  dont  les 
exemples  répétés  et  récents  ont  ému  le  public,  les  intoxi- 
cations lentes,  résultant  d*un  manque  de  ventilation,  (ie 
foyers  de  chauffage  défectueux,  de  fissures  ou  de  cre- 
vasses dans  le  corps  des  cheminées,  ne  sont  pas  moins 
dangereuses  pour  la  santé  ;  car,  ces  gaz  n'affectant  pas 
Todorat,  on  n'en  peut  déceler  la  présence  que  par  nnt 
analyse  compliquée  de  l'air  suspect  ou  par  une  expéri- 
mentation physiologique  très  délicate. 

L'auteur  a  pensé  que  le  corps  médical  ferait  bop 
accueil  à  un  appareil  simple  et  pratique,  qui  permettrait 
de  faire  rapidement,  au  point  de  vue  de  l'oxyde  de  car- 


—  419  — 

Due  et  de  l'acide  carbonique  à  dose  anormale,  Texamen 

s  airs  confinés,  viciés  ou  suspects. 

Son  appareil  permet,  non  seulement  de  déceler  la 
nce  de  traces  d'oxyde  de  carbone,  mais  encore  de 
erminer  quantitativement  la  dose  d'oxyde  de  carbone 
d'acide  carbonique  contenue  dans  Tair  vicié,  et  cela 

itomatiquement,  sans  exiger  de  l'opérateur  des  con- 


naissances scientifiques,  ni  l'habitude  des  manipu- 
lations. 

L'appareil  est  constitué  par  trois  flacons  laveurs  en 
^erre,  A,  B,  C,  raccordés  par  un  tube  de  caoutchouc  à 
Dn  aspirateur  double,  à  renversement,  de  10  litres  de 
capacité,  muni  d'un  niveau  gradué  par  demi-litres,  et 
uont  le  débit  est  réglé  de  façon  à  faire  passer  lentement 
'  air  dans  les  laveurs,  à  raison  de  10  litres  par  heure. 

Le  flacon   A   renferme    50^°*'    d'une    solution    de 


—  420  — 

chlorure  de  palladium  au  milliëme,  aussi  neutre 
possible.  Sous  Taction  d'une  certaine  quantité  d'o: 
de  carbone,  il  se  forme  du  palladium,  reconnaissable 
dépôt  noirfttre  qui  se  produit,  d'abord,  sur  les  parois 
tubes,  à  la  partie  supérieure  du  laveur  ;  on  obi 
ensuite,  si  Ton  pousse  l'opération,  la  formation  d*i 
poudre  noire  et  la  décoloration  partielle  du  réactif. 

Le  chlorure  de  palladium  peut  être  remplacé,  dans 
laveur  Â,  par  une  solution  de  nitrate  d'argent  ami 
niacal  au  centième,  qu'on  prépare  en  ajoutant  du  nil 
d^argent  dans  une  solution  ammoniacale  de  niti 
d'argent,   jusqu'à  formation   d'un  commencement 
précipité  d'oxyde  d'argent.  L'auteur  a  constaté  qu 
semblable  solution,  filtrée  et  employée  à  froid,  poi 
à  l'égard  de  l'oxyde  de  carbone,  exactement  le  mêi 
degré  de  sensibilité  que  le  chlorure  de  palladium.  " 
Taction  de  l'air  contenant  de  l'oxyde  de  carbone, 
réactif  prend  une  légère  coloration  violacée,  puis  foi 
un  précipité  noir,  si  l'on  fait  passer  un  plus  gri 
volume  d'air  contenant  des  traces  d'oxyde  de  carbone^j 

M.  F.  Jean  a  déterminé  expérimentalement  la  seosi 
bilité  initiale  de  ces  deux  réactifs,  en  faisant  passefii 
dans  le  flacon  laveur,  de  l'air  mélangé  avec  des  volumes 
déterminés  d'oxyde  de  carbone,  et  il  a  constaté  que  les 
réactifs  en  question  indiquaient  la  présence  de  l'oiydc 
de  carbone  lorsque  8  à  10*^"'  d'oxyde  de  carbone  dilués 
dans  l'air  avaient  traversé  le  flacon  laveur. 

Le  deuxième  flacon  B  contient  8*'"'*  de  soude  ou  de 
potasse  demi-normale,  additionnée  de  45*^""^  d'eau  A 
colorée  assez  fortement  avec  du  bleu  C4B.  Pour  faire 
virer  au  bleu  franc  la  teinte  rouge  violacé  de  Tindic*- 
teur,  il  faut  faire  passer  dans  le  laveur  88*"°*'  d'acide 
carbonique  mélangé  dans  n'importe  quel  volume  d'air. 

C'est  à  dessein  que  Ton  a  diminué  la  sensibilité  do 
réactif,  afin  de  ne  pas  avoir  à  tenir  compte  de  Tacide 
carbonique  contenu  normalement  dans  Tair,  ou  qui  peut 
s'y  trouver  à  petite  dose  ;  l'air  confiné  ne  devenanl 
impropre  à  la  combustion  des  bougies  qu'à  la  dose  de 


—  421  — 

pour  100  en  volume,  il  était,  en  effet,  inutile  de 
liner  des  doses  d'acide  carbonique  inférieures  h 
1100. 

I  laveur  C  porte  un  petit  tube  de  verre,  garni  d'ouate 

Prophile  destinée  à  retenir  les  poussières  en  suspen- 

1  dans  l'air,  sur  lequel  on  fixe  le  tube  de  caoutchouc 

[sert  à  puiser  l'air,  par  aspiration,  dans  la  pièce  dont 

it  d'étudier  Pair.  Il  contient  de  l'acide  sulfurique 

Baume  qui  est  destiné  à  retenir   les   carbures 

jrdrogène  et  autres  composés  organiques  volatils  que 

'  vicié  par  la  respiration  ou  la  combustion  renferme 

Iveot  en  petites  quantités  ;  la  présence  de  ces  corps 

lindiquée  par  la  coloration  jaune  plus  ou  moins  fon- 

que  prend  l'acide  sulfurique  au  cours  du  barbotage 

'Vair  dans  le  laveur. 

L'appareil  étant  monté  et  mis  en  communication, 
part,  avec  l'aspirateur  d'air  et,  d'autre  part,  au 
[>yeD  d'un  tube  en  caoutchouc,  avec  la  pièce  dont  on 
{propose  d'analyser  l'air,  il  suffit  d'ouvrir  le  robinet 
1  l'aspirateur  et  de  noter,  d'après  le  nombre  de  litres 
an  écoulés,  le  volume  d*air  ayant  passé  dans  les 
^eurs,  pour  que  le  réactif  A  indique  la  présence  de 
bxyde  de  carbone  et  le  volume  d'air  qui  a  été  nécessaire 

*  faire  virer  au  bleu  le  réactif  B. 

^Sachant  que  8  à  10*"' 'd'oxyde  de  carbone  et  88«°* 

facide  carbonique  sont  nécessaires  pour  influencer  les 

laclifs  A  et  B  ;  connaissant»  d'autre  part,  les  volumes 

rqui  ont  traversé  le  système  de  laveurs,  il  devient 

simple  de  calculer  la  teneur  de  l'air  analysé  en 

*yde  de  carbone  et  en  acide  carbonique. 

Si,  par  exemple,  il  a  fallu,  pour  influencer  le  réactif  A, 

^ire  passer  20  litres  d'air,  on  saura  que  cet  air  renferme 

r  5S  ^  10550  d'oxyde  de  carbone.  Si,  pour  faire  virer 

réactif  B,  il  a  fallu  3  litres  d'air,  c'est  que  l'air 

wlysé  renferme  2,9   p.  100  d'acide  carbonique  en 

^  essais  qui  ont   permis    d'établir  la  sensibilité 


—  422  — 

initiale  des  réactifs    ayant  été   faits  avec  de  Ta 
18  degrés,  on  peut  ramener  les  données  analytiq 
fournies  par  l'appareil  au  volume  d'air  à  0  de^é  oa,| 
application  de  la  formule  de  dilatation    de   Pair, 
l'analyse  a  porté  sur  de  l'air,  à  une  température  did 
rente  de  18**,  au  volume  d'air  à  18'. 

Cet  appareil  permet  donc  de  doser  des  quantités 
faibles  d'oxyde  de  carbone  et  d'acide  carbonique 
les  airs  viciés,  et  cela  par  simple  mesure  du  volume  à\ 
ayant  traversé  l'appareil,  résultats  qu'on  ne  peut  obte 
par  les  méthodes  compliquées  d'analyse  gazométriq 


Tourteau  de  ricin;  ses  dangers^    ses  caractères  an 
miques;  par  M.  Eug.  Collin  {Fin)  (1). 

Tourteaux  de  ricin.  —  Caractères  extérieurs.  Il  exis 
dans  le  commerce  trois  sortes  de  tourteaux  de  ricin. 

La  première  qualité,  obtenue  par  la  pression 
graines  décortiquées,  se  présente  en  galettes  carrées,  cou 
péessur  les  angles,  mesurant  2  à 3^™  d'épaisseur  et  [ 
3  à  4^^.  Sa  teinte  varie  notablement  selon  que  les  graine 
ont  été  plus  ou  moins  soigneusement  mondées  de  leu 
testa  crustacé.  Si  le  mondage  a  été  complet,  le  tourteavl 
est  d'un  blanc  sale  ou  gris  ;  si  les  graines  n'ont  pas  été! 
soigneusement  décortiquées, .  le  tourteau  est  plus  oal 
moins  nuancé  de  mouchetures  grises  ou  brunes  qail 
peuvent  faire  varier  sa  teinte  du  gris  au  brun.  La  cas*l 
sure  de  ce  tourteau  est  généralement  rugueuse,  lameUJ 
leuse,  assez  irrégulière;  il  se  désagrège  assez  facilement  1 
dans  l'eau. 

La  qualité  courante  est  celle  que  Ton  obtient  en  mélan- 1 
géant,  lors  de  la  deuxième  pression,  les  coques  séparées 
aux  tourteaux  provenant  de  la  première  pression.  Le 
tourteau  ainsi  obtenu  est  d'un  brun  noirâtre  ou  gris  noi- 
râtre, à  structure  lamelleuse,  assez  dur  quand  on  l'exa-  j 
mine  à  la  loupe  ou  même  à  l'œil  nu,  et  présente,  au  l 
milieu  d'une  gangue  grise  ou  noirâtre,  une  multitude 

~  (1)  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  XVII,  p.  361.  15  avril  1903.       ~ 


—  423  — 

idébris  du  testa,  qui  offrent  une  teinte  différente  selon 
k^variété  des  graines  employées  et  selon  que  les  frag- 

ts  se  présentent  sur  leur  face  convexe  ou  sur  leur 

concave.  Quand  on  fait  bouillir  ce  tourteau  dans  de 
M  alcalinisée,  celle-ci  prend  rapidement  une  teinte 
rune. 

La  troisième  qualité  est  un  tourteau  repassé  qui  a  été 
lité  au  sulfure  de  carbone.  Il  affecte  des  apparences 
h  variables.  Tantôt  il  est  constitué  par  une  poussière 
fossière  d'une  teinte  grise,  formée  d^éléments  de 
hrerses  grosseurs  parmi  lesquels  on  distingue  des  frag- 
lents  plus  ou  moins  volumineux  de  la  coque  :  tantôt  il 
ità  peine  pulvérulent  et  constitué  par  un  mélange  de 
oques  de  ricin  brisées  ayant  conservé  leur  teinte  natu- 
A\t  et  de  débris  volumineux  aplatis,  blanchâtres  ou 
pisâtres  de  Tamande  qui  a  été  soumise  à  une  pression 
lodérée.  Ce  produit  semble  être  composé  de  graines  de 
icin  qui  auraient  été  grossièrement  coutusées  et  faible- 

i  comprimées,  puis  traitées  par  le  sulfure  de  car- 
Dans  ce  mélange  de  coques  et  d'amandes,  on 
Mroave  parfois  des  graines  entières  simplement  écra- 

ou  déformées.  Sous  ce  dernier  état,  le  tourteau  de 
kin  est  très  facile  à  distinguer  et  ne  peut  être  con- 
bndu  avec  aucun  autre. 

Caractères  mcroseopiques.  Pour  examiner  le  tour- 
teau de  ricin  au  microscope,  il  suffit  d'en  prélever  une 
tertaine  quantité,  en  certains  points  de  la  masse,  et  de 
^Cûre  bouillir  dans  l'eau  alcalinisée  les  parcelles  ainsi 
Tianies.  On  décante  avec  soin  Teau  qui  surnage 
le  tourteau,  on  lave  le  dépôt  à  grande  eau  jusqu'à  ce 
^Be  celle-ci  soit  tout  à  fait  limpide,  puis  on  examine 
successivement  au  microscope  les  divers  éléments  inco- 
lores qui  proviennent  de  l'amande,  et  les  parcelles 
colorées  qui  représentent  les  débris  du  spermoderme. 

Dans  le  tourteau  de  première  qualité  qui  a  été  pré- 
pvé  avec  les  graines  décortiquées,  l'élément  le  plus 
^vactéristique  consiste  dav^  la  présence  des  débris  de 
fmeloppe  interne  de  la  graine.  Ces  débris  (D),  généra- 


i 


Prg.  3.  —  Elément  du  tourteau  de  riùin. 

A,  enTeJoppe  Ucuneuse  vue  de  face*  —al,  aleuraoe.  ^-  alày  tlbunit 
B,  celltiroses  en  palissade  Tue»  de  face*  —  C,  cellules  sdéraosei  n. 
de  profil.  —  C\  les  mêmes  vues  de  face.  —  car,  cellulea  d*  licaf" 
cille.  ^  cr,  crisUuï  aiguillés.  —  D,  enTeloppo  interao  de  la  graiii 
—  eœ,  eco',  enTeloppe  des  cotylédons.  —  m,  crisUUi  &n  ro*&t!e,  — 
i,  trachée». 


i 


—  425  — 

lemeDt  très  minces,  transparents,  se  reconnaîtront  de 
mite  à  IsLpréseTiee  des  nombreux  cristattx  en  rosette  (m), 
[#<  des  houppes  aiguillées  [cr)  qui  sont  renfermés  dans  un 
Usêu  de  cellules  à  parois  presque  imperceptibles^  sillonné 
par  de  nombretix  faisceaux JUro-vasculair es  [t).  Les  débris 
^de  Talbumen  n'offrent  pas  d'éléments  de  détermination 
bien  nels,à  moins  que  l'on  n'utilise  le  caractère  fourni  par 
les  grains  d'aleurone  qui  contiennent  un  gros  crislal- 
loide  accompagné  d'un  petit  globoïde. 

Il  est  bien  rare  que  ce  tourteau,  si  bien  préparé  qu'il 
soit,  ne  renferme  pas  de  débris  du  testa  crustacé,  dont 
les  éléments  anatomiques  compléteraient  et  facilite- 
raient la  détermination  de  son  identité. 

Le  tourteau   courant  est  au  contraire  extrêmement 
facile  à  déterminer  à  cause  de  la  multitude  des  débris  du 
spemioderme.  En  recueillant  ceux-ci,  qui  sont  toujours 
colorés,  dans  une  capsule  de  porcelaine  et  en  les  lavant 
à  grande  eau,  on  arrive  facilement  à  isoler  et  à  caracté- 
riser les  éléments  qui  les  constituent.  Ce  sont  (fig.  3)  : 
!•  Les  débris  de  t enveloppe  externe  {e)  nettement  carac- 
'  tiriêée  par  des  cellules  polygonales  incrustées  de  cellulose^ 
mitnies  de  parois  faiblement  ponctuées^  tantôt  incolores, 
tantôt  remplies  cTune  matière  colorante  brune.  Les  cellules 
cohréessont  toujoursréunies  engroupesplus  ou  moins  larges, 
2*  Le  parenchyme  lacuneux  (k),  incolore,  qui  cons- 
titue la  deuxième  enveloppe  de  la  graine. 
.  3'  Les  cellules  scléreuses  (C),  qui  sont  toujours  très 
longueSf  fortement  épaissies  et  colorées,  disposées  sur  une 
êeule  rangée  et  allongées  dans  la  même  direction  qui  est 
légèrement  oblique  ou  incurvée, 

4""  Enfin,  \^^  fragments  de  la  caroncule  [car),  qui  est 
formée  de  cellules  polygonales  assez  larges,  munies  de 
parois  épaisses  et  ponctuées. 

M.  Benecke  a  constaté,  dans  la  plupart  des  tourteaux 
de  ricin  qu'il  a  examinés,  Texistence  d'une  très  notable 
proportion  d'un  champignon,  auquel  il  faudrait, 
selon  lai,  rapporter  une  partie  des  phénomènes  toxiques 
ptoduits  par  ces  tourteaux.  Ces  champignons  agiraient 

Journ,  ie  Phûrm,  ti  de  Chim.  0<  tÉftii.  t.  XVII.  (1*'  mai  1903.)  ^ 


—  426  — 

à  la  façon  de  ceux  qui,  végétant  sur  le  maïs,  provoquent 
raffection  désignée  sous  le  nom  de  Pelagre.  La  préseod 
presque  constante  de  ce  champignon  dans  le  tourteai 
de  ricin  pourrait  même,  selon  M.  Benecke,  complète 
la  série  de  ses  éléments  de  détermination,  qui  sont  d^k 
tout  à  fait  caractéristiques  et  des  plus  précis.  Pour 
déceler  sa  présence,  il  recommande  d'employer  le  pro« 
cédé  suivant. 

On  triture  dans  un  mortier  une  cuillerée  à  café 
tourteau  pulvérisé  avec  un  peu  d'eau  de  façon  à  obtenir 
une  bouillie  claire  qu'on  passe  avec  expression  à  tri- 
vers  une  mousseline  dans  un  petit  récipient.  On  y  ajoute 
environ  10  gouttes  de  lessive  de  soude  concentrée:  o& 
agite,  on  chauffe  légèrement  sans  faire  bouillir  et  on 
laisse  reposer.  A  Taide  d*un  tube,  on  porte  une  goutte 
du  dépôt  sur  un  porte-objet  et  on  examine  au  micros- 
cope au  grossissement  de  400  à  600  diamètres. 

On  trouve,  avec  des  restes  indistincts  de  cellules  el 
des  débris  de  champignons,  des  spores  ovales  elliptiques 
souvent  isolées,  souvent  aussi  groupées  et  adhérant  les 
unes  aux  autres. 

Composition  chimique.  —  Le  tourteau  de  ricin  pré- 
sente la  composition  suivante  : 

JOHNSTON  DBCU0I8   ' 

ricin  d'Amérique  ricin  brat  ricin  décortiq*  ♦ 

Eau 2.54  9.85  10.38 

M&tiôres  grasses..  18.20  5.25  8.75 

—        azotées..  27  20.44  46.37 

CeuTlor."^!'''    î    ^^•♦^  *»•**  24 

Ceadres 6.14  15.02  10.50 

Usages.  —  La  graine  de  ricin,  outre  l'huile  fixe, 
renferme  un  principe  éminemment  toxique,  désigné 
sous  le  nom  de  Ricine,  qui,  étant  insoluble  dans  Tbaile, 
reste  dans  le  tourteau  :  aussi  ne  peut-on  songer  à  utiliser 
ce  tourteau  pour  l'alimentation  des  bestiaux.  Chaque 
année,  on  signale  tant  en  France  qu'à  l'étranger  des  ac- 
cidents mortels^survenus  chez  des  chevaux  ou  des  mou- 
tons à  la  suite  de  l'absorption  de  doses  relativement 


—  427  — 

fiaibles  de  ce  tourteau.  A  plusieurs  reprises  on  a  cons- 
taté aussi  la  mort  d'un  grand  nombre  de  poissons  nour- 
ris avec  du  pain  de  chènevis  qui  avait  été  falsifié  avec 
da  tourteau  de  ricin.  Bien  que  le  D"^  Buchanan  Hamil- 
ton  ait  écrit  qu'une  décoction  de  ce  tourteau  donné,  aux 
Indes,  à  des  buffles,  avait  pour  effet  d'augmenter  la 
quantité  de  lait  fournie  par  ces  animaux,  cette  opinion 
ne  doit  être  accueillie  qu'avecla  plus  grande  réserve  et  ne 
s  explique  que  parce  que  le  principe  toxique  des  graines 
de  ricin  et  de  leur  tourteau  serait  insoluble  dans  Teau. 

Si  le  tourteau  de  ricin  ne  peut  être  utilisé  comme 
aliment,  il  est  au  contraire  très  communément  employé 
comme  engrais.  Sa  richesse  en  azote  (3,67  à  7,42)  et  en 
acide  phosphorique  (1,62  à  2,26),  sa  teneur  en  potasse 
(1,12  p.  100)  lui  communiquent  des  qualités  fertilisantes. 
Aussi  Temploie-t-on  depuis  longtemps  déjà  comme  en- 
grais aux  Indes,  mélangé  avec  la  poudre  d^os  pour  la 
culture  de  la  canne  à  sucre  :  dans  la  culture  du  blé,  il 
est  également  efficace.  Au  Bengale,  on  l'utilise  soit  seur, 
soit  mélangé  avec  la  poudre  d'os  pour  fumer  les  champs 
de  pommes  de  terre  et  de  bétel.  A  l'heure  actuelle,  toute 
la  production  marseillaise  de  tourteau  de  ricin  est  ab- 
sorbée par  la  région  de  Pertuis  et  de  Cavaillon  pour  la 
culture  des  primeurs,  des  pommes  de  terre  et  des  aulx. 
Aux  Indes,  on  l'utilise  aussi  pour  la  fabrication  du  gaz 
d'éclairage  et  comme  combustible  pour  les  machines. 
Dans  le  cas  d'empoisonnement  par  un  tourteau  ali- 
mentaire, l'attention  de  l'expert  doit  être  éveillée  par 
les  propriétés  toxiques  du  tourteau  de  ricin  qui  passe 
pour  être  le  plus  vénéneux  de  tous  ces  produits.  Aussi 
devra-t-il,  dans  l'examen  microscopique  qu'il  sera  appelé 
à  faire,  s'attacher  à  isoler  tous  les  éléments  cornés  et 
colorés  en  brun  foncé  et  à  examiner  s'ils  ne  présentent 
pas  les  caractères  si  tranchés  sur  lesquels  nous  avons 
insisté.  Il  convient  de  rappeler  ici  que  d'autres  graines 
d'Euphorbiacées,  telles  que  les  graines  de  croton,  de 
pignon  d'Inde,  de  bancoulier  soumises  à  la  pression, 
peuvent  aussi  fournir  des  tourteaux  qui  sont  utilisés 


—  428  — 

comme  engrais,  et  qui  ne  sont  guère  moins  ioxiques  que 
■celui  de  ricin  ;  mais  leur  production  est  infiniment 
plus  restreinte  que  celle  du  tourteau  de  ricin.  Le  tour- 
teau de  pignon  dinde,  cependant,  se  prépare  en  grande 
quantité  dans  la  région  marseillaise  où  il  est  désigné 
sous  le  nom  de  tourteau  de  Pulghère  ou  Purgère. 

Si  la  graine  de  pignon  dinde  présente  dans  l'en 
semble  de  sa  structure  anatomique  une  grande  res- 
semblance avec  la  graine  de  ricin,  elle  offre  cependant 
quelques  particularités  qui  permettent  de  la  distinguer. 
Dans  ces  deux  graines,  les  cellules  scléreuses  en  palis- 
sade offrent  la  même  disposition,  la  même  longueur, 
les  mêmes  épaississements  ;  mais  Tenveloppe  externe 
du  pignon  dinde  est  toute  différente  de  celle  qui  existe 
dans  le  ricin  :  elle  est  constituée  par  une  rangée  de  cel- 
lules fort  allongées  dans  la  direction  radiale  et  dont  les 
parois  épaisses  et  ponctuées  sont  fortement  incrustées 
de  matière  colorante  brune.  En  outre,  si  Tenveloppe 
interne  renferme  des  cristaux  en  rosette  comme  celle 
du  ricin,  elle  contient  aussi  des  cristaux  prismatiques  : 
elle  est  dépourvue  de  houppes  aiguillées  et  sillonnée  par  dit 
vaisseaux  laticifères  qu*on  nobserve  pas  dans  la  graine  de 
ricin. 


Examen  de  calculs  prostatiques  ;   par  M.  Puaux,  pbar- 
macien-major  de  l"  classe. 

M.  le  médecin-chef  de  Thôpital  militaire  de  BizeHe 
nous  a  remis  trois  calculs  qu'il  a  retirés,  à  Tautop- 
sie,  de  la  prostate  d'un  Arabe  décédé  à  Thôpital.  Dans 
le  cours  d'une  longue  pratique  chirurgicale,  il  n'avait 
jamais  rencontré  de  calculs  aussi  volumineux,  attei-» 
gnantun  poids  total  aussi  considérable.  Il  aconservéles 
deux  plus  gros  comme  pièces  de  musée,  réservant,  pour 
l'analyse,  le  moins  volumineux. 

Dans  les  ouvrages  spéciaux  que  les  ressources  locales 
nous  ont  permis  de  consulter,  nous  ne  trouvons  aucun 
renseignement  précis  sur  la  nature  de  ces  concrétions. 


—  429  — 

Il  n  en  est  même  fait  aucune  simple  mention,  soit  dans 
le  Trcùté  de  chimie  physiologiqiie  de  Garnier  et  Schlag- 
denhauffen,  soit  dans  la  collection  du  Journal  de  Phar- 
macie et  de  Chimie  depuis  Tannée  4884.  Dans  le  Traité 
de  chirurgie  de  Duplay  et  Reclus,  nous  ne  trouvoiïs 
que  quelques  vagues  indications. 

La  publication  des  résultats  de  cette  analyse  nous 
parait  donc  présenter  un  certain  intérêt. 

Description  des  calculs.  —  Ces  calculs,  au  nombre  de 
trois,  sont  blanchâtres,  avec  légère  teinte  jaune  brun, 
hérissés  de  pointes  mousses,  aspect  mûriforme,  sauf 
une  surface  plane^  lisse,  qui  parait  être  la  surface 
d'application  sur  les  tissus.  Ils  sont  sonores,  et  la 
partie  corticale  se  laisse  facilement  rayer  par  l'ongle. 

La  densité  prise  sur  le  moins  volumineux  est 
de  1,87. 

Les  données  numériques  se  rapportant  à  chacun 
d'eux  sont  les  suivantes  : 

N'  1  No  2  N»  3 

Poids 62.40  8,115  3,724 

Grand  axe 58—  31—  ai- 
Petit  axe 37—                 23—  10»* 

Forme pirlforme  disque  bombé  disqueplus  api. 

Composition.  —  L'analyse  a  été  faite  avec  le  calcul 
n*  3.  Scié  en  deux,  il  montre  des  couches  concentriques 
blanches,  friables,  se  séparant  facilement  par  la  percus- 
sion :  elles  sont  disposées  autour  d'un  noyau  central 
ellipsoïde  plus  foncé,  ne  se  laissant  pas  rayer  par  Tongle. 

Les  axes  du  noyau  sont  de  12""'  sur  5°". 

L'analyse  chimique,  avec  une  prise  d'essai  de  1'%  a 
donné  les  résul  tats  ci-dessous  : 

Bao ; 0.090 

Cendres 0.502 

Chaux  da  carbonate 0. 051 

—  de  Toxalate 0.180 

—  du  phosphate 0.089 

Acide  phosphorique 0 .  078 

Magnésie 0.040 

Présence  du  potassium 

Ammoniaque 0.022 


1 


—  430  — 

Les  résultats  rapportés  à  100«'  de  calcul  correspon- 
dent sensiblement  à  la  -composition  suivante  : 

Eau 9 

Oxalate  de  chaux 40 

Carbonate  de  chaux 8 

Phosphate  de  chaux il 

Phosphate  axnmoniaco -magnésien 12 

Matière  organique  et  potassium  (par  différence) 14 

La  matière  organique  présente  les  réactions  de  l'acide 
urique,  réaction  de  la  murexide.  A  côté  de  l'acide 
urique,  il  nous  paraît  exister  un  deuxième  corps  que 
nous  n'avons  pas  pu  caractériser,  la  quantité  de  ma- 
tière dont  nous  pouvions  disposer» n'étant  pas  suffi- 
sante. 

En  résumé,  les  calculs  prostatiques  examinés  sont 
des  calculs  mixtes,  principalement  formés  des  sels  miné- 
raux se  déposant  dans  les  urines  alcalines.  Autour  do 
noyau  initial  formé  par  les  urates  se  sont  déposées  les 
couches  concentriques  des  sels  de  chaux  et  de  phos- 
phate ammoniaco-magnésien. 

Le  noyau  central,  formé  d'urates,  contient  égale- 
ment un  corps  à  odeur  élhérée  que  nous  n'avons  pa 
identifier. 


Les  kinases de  V intestin;  entérokinase ;  sécrétine; 
érepsine;  par  M.  G.  Patein. 

On  admettait,  jusqu'à  ces  temps  derniers,  que  le  sue 
m^^^^maZ  ne  joue  qu'un  rôle  tout  à  fait  secondaire  dans 
la  digestion,  et  que,  s'il  contient  une  diastase  inversive, 
ainsi  qu'une  petite  quantité  à*amylase  et  de  maltase,  son 
action  est  nulle  sur  les  matières  albuminoïdes.  Mais 
Pavloff  et  son  élève  Chépowalnikoff  ont  démontré 
récemment  que  la  sécrétion  intestinale  intervient  acti- 
vement, au  contraire,  dans  les  processus  digestifs  et  que 
la  sécrétion  entérique  du  chien  possède  la  propriété 
d'augmenter  l'activité  des  trois  ferments  du  stic  pan^ 
créatiçue.   Si  son  action   favorisante  est  peu  marquée 


—  431  — 

-à-vis  de  Vamylase  et  de  la  lipase,  elle  peut  atteindre 
degré  vraiment  extraordinaire  lorsqu'elle  s'exerce 
la  trypsine.  Adoptant  la  conception  d'Heidenhain 
le  zymogène  pancréatique  et  sa  transformation  en 
fpsine,  Pavloff  admet  que  le  suc  entérique  exerce  son 
ttion  sur  les  sucs  pancréatiques  dont  le  ferment  est 
crété  sous  forme  de  zymogène,  en  provoquant  très 
^pidement  la  transformation  de  ce  dernier  en  trypsine; 
]  comme  cette    action  disparaît   sous  l'influence    de 
ÊbuUilîon,  il  conclut  qu'elle  est  due  à  une  diastase 
aur  laquelle  il  propose  le  nom  d'entérokinase. 
Delezenne  s'est  livré  à  un  grand  nombre  d'expériences 
n'ont  fait  que  confiinner  les  conclusions  énoncées 
l-dessos.  Les  sucs  entériques,  dont  il  se  servait,  pro- 
benaient  de  chiens  auxquels  on  avait  pratiqué,  depuis 
llosieurs  mois,  l'isolement  d'une  anse  duodénale  ou 
|éjunale;  ajoutés  à  des  sucs  pancréatiques  de  chien  qui, 
déme  à  forte  dose,  n'agissaient  pas  sur  la  fibrine  ou  sur 
gélatine,  ils  communiquaient  à  ceux-ci  la  propriété 
î  digérer  les  albuminoïdes  en  quelques   minutes  et 
il'attaquer  rapidement  l'albumine  d'œuf.  Le   principe 
f  de  ce  suc  entérique  est  déjà  sensiblement  atténué 
un  chauffage  d'une  demi-heure,  à  60"*;  chauffé  à 
,  pendant  le  même  temps,  il  perd  la  plus  grande 
rtie  de  son  activité,  et  à  70  et  75"",  il  est  complète- 
détruit.    C'est  donc    bien    une  diastase  qu'on 
Ipent,  d'ailleurs,  isoler  par  la  méthode  générale  d'en- 
Itrainement  des  ferments  solubles  et  conserver  à  l'état 
sec,  après  purification  et   précipitation    par    l'alcool. 
C'est  alors  un  produit  capable  de  manifester  son  action 
.favorisante  sur  le  suc  pancréatique  à  des  doses  extraor- 
dinairement  faibles  ;  de  conférer,  par  exemple,  un  pou- 
voir digestif,  très   manifeste,  à  du  suc  pancréatique 
inactif,  lorsqu'il  est  ajouté  à  ce  dernier,  à  la  dose  de 

moins  de  -^  de  milligramme  pour  iO'^"*  de  suc. 

Celte  diastase,  cette  entérokinase  se  fixe,  avec  facilité, 
sur  la  fibrine  et  celle-ci  peut  débarrasser  la  sécrétion 


—  432  — 

intestinale  de  toute  la  diastase  quelle  contient.  Siloiij 
transporte,  dans  un   suc  pancréatique  inaetify  de    Itj 
fibrine  ainsi  plongée,  pendant  quelque  lemps,  dans  du.! 
suc  intestinal  et  lavée  ensuite  à  grande  eau,  cette  fibrine] 
se  digère  sans  retard.  La  digestion  s'opère  également,  : 
si  la  fibrine,  impressionnée  par   l'entérokinase,   puisj 
transportée,  pendant  quelque  temps,  à  la  glacière,  daos^ 
du  suc   pancréatique,   est  mise,    après    un    nouveau' 
lavage,  à  Tétuve,  dans  une  solution  de  carbonate  de- 
soude  à  0i^%5  p.  100.  Il  est  permis  d'admettre  que  la  : 
fibrine,  en  s'emparant  de  Tentérokinase,    subit    une 
sorte  de  mot^dançage  qui  lui  permet  de  fixer  également 
la  diastase  protéolytique  du  pancréas  et  d'être  ainsi 
digérée.  Delezenne  établit  un  parallélisme  étroit  entre 
Faction  conjuguée  de  la  trypsine  et  de  la  kinase  et  celle 
de  Talexineet  du  fixateur  (sensibilisatrice)  des  sérums 
bactéricides  ou  cytotoxiques.  Dans  les  deux  cas»  on  se 
trouve  en  présence  de  deux  diastases  inactives,  lors- 
qu'elles sont  employées  isolément,  mais  qu^il  suffit  de 
réunir  pour  obtenir,  d'un  c6lé y  \a.protéoly se;  de  l'autre, 
IdL  bactériolyse  ou  la  cytolt/se;  et  on  peut  considérer  l'en- 
térokinase comme  un  homologue  de  la  substance  (fixa- 
teur de  Metchnikoff,  sensibilisatrice  de  Bordet,  ambo- 
cepteur  d'Ërhlich)  qui  donne  aux  sérums  des  animaux 
préparés  leurs  propriétés  spécifiques.  On   peut  égale- 
ment rapprocher  l'action  complémentaire  de  l'entéro* 
kinase  sur  la  sécrétion  pancréatique  de  l'action  com- 
plémentaire de   Vacide  chlorhydrique  sur  la   sécrétion 
stomacale  et  particulièrement  sur  la  pepsine. 

Les  premières  expériences  relatives  à  l'entérokinase 
avaient  été  faites  sur  le  chien;  Delezenne  les  a  étendues 
aux  autres  vertébrés  et  a  montré  que  le  suc  intestinal 
d'une  espèce  animale  déterminée,  celui  du  chien  par 
exemple,  est  non  seulement  capable  d'activer  le  suc  ou 
les  macérations  pancréatiques  des  animaux  de  même 
espèce  ou  d'espèce  voisine,  mais  encore  d'espèces  très 
éloignées,  et  cela,  souvent  à  un  plus  haut  degré  que  ne 
le  fait  le  suc  entérique  correspondant.  Quant  à  la  distri- 


r 


—  433 


bntion  et  Torigine  de  Fentérokinase,  Texpérience 
Bontre  que,  chez  ie  chien,  la  muqueuse  intestinale  est 
particulièrement  riche  en  kinase,  dans  la  portion  duodé- 
lojéjunale  ;  la  muqueuse  de  la  première  partie  de  Tiléon 
sn  contient  déjà  beaucoup  moins,  et  Textrémîté  infé- 
fîeare  de  l'intestin  grêle  en  est  presque  dépourvue. 
Poussant  Tinvestigation  plus  loin,  on  voit  que  ce  sont 
lis  follicules  clos  de  l'intestin  qui  interviennent  le  plus 
bergiquement  dans  la  production  de  la  kinase;  la 
macération  des  plaques  de  Peyer  dans  Teau  chloro- 
formée se  montre  des  plus  actives.  Il  convient 
d'ajouter  qu'en  dehors  de  l'intestin,  les  ganglions  lym- 
phatiques et  les  leucocytes  eux-mêmes  fournissent  une 
diasiase  présentant  des  caractères  et  propriétés  des  plus 
identiques  avec  ceux  de  Tentérokinase;  et  différents 
ex(>érimentateurs  ont  pu  vérifier  que  l'afflux  provoqué 
de  leucocytes  et  Thyperbémie  physiologique  de  la 
digestion  produisaient  l'augmentation,  dans  la  mu- 
Iqoeuse  intestinale,  du  pouvoir  favorisant  de  la  digestion 
jtrypsique.  Même  in  vitro,  l'action  des  leucocytes,  des 
;  exsudais  sur  le  suc  pancréatique  est  qualitativement 
comparable  à  l'action  favorisante  de  Tentérokinase, 
ipoique  bien  inférieure  çuantiiativement.  Les  microbes 
également  sécrètent  des  ferments  solubles,  ayant  les 
mêmes  propriétés  que  l'entérokinase  et  pouvant  con- 
férer à  des  sucs  pancréatiques  inactifs  une  action 
digestive  évidente  de  l'albumine. 

L'entérokinase  n'est  pas  le  seul  corps  d'origine  intes- 
tinale exerçant  une  action  sur  le  rôle  du  pancréas. 
Tandis  que  cet  organe,  sous  l'influence  de  certains 
composés,  la  pilocarpine  par  exemple,  sécrète,  chez 
!  l'wimal  à  jeun,  un  suc  pancréatique  protéolytique  et 
contenant,  par  conséquent,  de  la  trypsine^  il  sécrète, 
an  contraire,  chez  les  mêmes  animaux,  ayant  reçu  une 
injection  adde  dans  le  duodénum,  un  suc  à  peu  près 
ûénné  d'action  protéolytique,  mais  recouvrant  immé- 
diatement celle-ci  sous  Tinfluence  de  suc  intestinal  ou 
4'titrait  aqueux  de  la   muqueuse  de  l'intestin  grêle. 


—  434  — 

Pavloff  donnait,  pour  cause  de   celte   sécrétion, 
action  réflexe  due  à  la  présence  de  Tacide  dans  le  dw 
num  ;  en  réalité,  cette  action,  si  elle  peut  être  accepi 
ne  paraît  qu'accessoire.  En  effet,  Bagliss  et  Slarlii 
ayant  fait  macérer  la  muqueuse  de  l'intestin  grêle  d'i 
chien  à  jeun  dans  de  l'eau  acidulée  par  l'acide  chlorh] 
drique,  ont  obtenu  un  extrait  qui,  injecté  dans  ui 
veine,   détermine  immédiatement  une  sécrétion  pj 
créatique  abondante,  non  protéolytique,  mais  le  dei 
nant  par  l'addition  de   suc  intestinal;  ]a  nature 
l'acide  paraît  secondaire  et  on  obtient  les  mêmes  réi 
tats    avec    les    aeideè   nitrique^    sulfurique^     phoèpi 
rique^  etc.  Les  injections  intraveineuses  de  sucinl 
tinal  ne  provoquent  pas  un  tel  effet  sécrétoire  ;  il  s'< 
suit  que  le  liquide  qui  provoque  cet  effet,  à   la  suil 
d'injection  ou  de  macération  duodénale  acide  est  diff< 
rent  du  suc  intestinal  et  doit  cette  propriété  à  un  cq\ 
qui  a  reçu  le  nom  de  aécrétine^  différent  de  l'entérol 
nase  et  ne  paraissant  pas  résulter  d'une  transformàtioa^ 
de  cette  dernière  par  les  acides.  D'ailleurs,  entre  le  swi 
intestinal  et  cet  extrait  acide  de  muqueuse  intestinale, 
il  y  a  encore  cette  différence  importante  que  celui-â 
peut  être  neutralisé  et  bouilli  sans  perdre  son  efficacité. 
Si  donc  l'entérokinase  et  la  sécrétion  ont  une  origine 
commune,  l'intestin,  elles  sont  entièrement  indépen» 
dantes  l'une  de  l'autre  et  peuvent  exister  l'une  sans 
l'autre;  la  sécrétine  ne  dépend  que  de  la  transformation 
de  prosécrétine  sous  l'influence  des  acides.  Cette  prosé- 
crétine  est  un  produit  de  la  vitalité  propre  de  certaines 
parties  de  la  muqueuse  intestinale;   on    la  rencontre 
même  dans  l'intestin  du  fœtus,  à  savoir,  dans  un  intes- 
tin oii  aucun  aliment  n'a  encore  pénétré. 

Cette  prosécrétine  se  transforme  en  sécrétine  sous 
certaines  influences,  en  particulier  celle  des  acides; 
mais  la  sécrétine  produite,  au  lieu  de  se  verser  dans, 
l'intestin,  est  entraînée  par  les  voies  circulatoires^  se  rend 
ainsi  au  pancréas  et  provoque  la  sécrétion  de  suc 
inactif,  par  lui-même,  sur  les  matières  albuminoïdes. 


—  435  — 

lia  sécrétine  n'agit  pas  seulement  sur  le  pancréas; 
|b  est  capable  d*exercer  son  action  sur  le  foie  et  de 
(DToquerune  accélération,  très  notable,  de  la  sécrétion 
^re;  sur  les  glandes  salivairea  elles-mêmes  et  de 
JDvoqaer  une  sécrétion  de  salive  en  rapport  avec  la 
lerétion  de  suc  pancréatique. 

A  côté  de  Tenlérokinase  et  de  la  sécrétine,  il  y  a  lieu 
\  meniionneT  Y érepsine,  diastase  isolée  par  0.  Con- 
^m  de  la  muqueuse  intestinale  des  mammifères,  tout 
[fait  incapable  d'attaquer  l'albumine  ou  la  fibrine, 
bis  transformant,  avec  une  très  grande  activité,  la 
Iptoneet  les  albumoses  en  produits  de  désintégration 
pDs  simples,  en  produits  cristallisables.  Les  solutions  de 

Btone,  soumises  à  l'action  de  ce  ferment,  ne  donnent 
8  la  réaction  du  biwet  et  contiennent  les  mêmes 
jloduits  que  ceux  qui  se  forment  dans  Thydrolyse  * 
|m  matières  albuminoïdes  par  les  acides  :  ammoniaque, 
Ddesamidés,  bases bexoniques,cystine,  etc.  L'érepsine 
iste  également  dans  le  suc  intestinal  pur,  mais  en  quan- 
(beaucoup  moindre  quedansla  muqueuse,  ce  qui  per- 
etde  la  considérer  comme  un  ferment  endocellulaire 
lont  l'action  s'effectue  dans  l'épaisseur  de  la  muqueuse 
btestinale,  au  moment  de  la  résorption  des  peptones. 
!  Quoiqu'elle  soit  incapable  d'attaquer  la  fibrine  et 
"albumine,  l'érepsine  détruit  assez  facilement  la  caséine 
fa  lait.  Elle  n'existe  pas  non  plus  exclusivement  dans 
Mûtestin  des  mammifères.  Delezenne  et  Mouton  ont 
ppalé  sa  présence,  ou  celle  d'un  corps  analogue,  dans 
fcs  champignons  basidiomycètes  ;  ils  avaient  déjà  ren- 
j^W,  chez  quelques-uns  de  ceux-ci,  une  diastase 
toalogue,  sinon  identique,  à  l'entérokinase. 
I  Dastre  et  Stassano  se  sont  livrés,  sur  les  sucs  pancréa- 
!j<pe  et  intestinal,  à  un  certain  nombre  d'expériences 
ijoûlils  ont  déduit  les  conclusions  suivantes  :  D'abord, 
«mélange  de  kinase  et  de  suc  pancréatique  inactif  joe?rrf 
l^J^^riétéêprotéoly tiques,  après  cinq  heures  de  con- 
«ct,  à  la  température  de  Tétuve  s^iln*y  a  pas  d'albumine, 
«corp«(i  digérer  en  présence\^\x  contraire,  ce  contact 


n 


—  436  — 


n'a  pas  d'effet  destructif,  s'il  y  a  un  corps  à  digéra 
Cherchant  ensuite  l'explication  de  la  résistance  dessai 
intestinaux  aux  ferments  protéolytiques  de  la  digei 
tion,  ils  ont  reconnu  que  les  ascarides  et  les  \9Jil 
contenaient  une  antikinase^  capable  de  neutralii 
Tentérokinase  et  d'empêcher  celle-ci  de  rendre  prolé( 
lytique  le  suc  pancréatique  inactif. 

Les  données  précédentes  ont  conduit  Dastre  et  S' 
sano  à  un  procédé  d'essai  des  trypsines  et  sucs  pan 
créatiques  du  commerce.  Ils  partent  de  ce  princip 
que  la  valeur  d'un  suc  artificiel  quelconque,  prodi 
expérimentalement  ou  artificiellement,  sera  d'autaa 
plus  grande  qu'il  s'approchera  davantage  d'exercer  i 
actions  qu'exerce  le  suc  naturel.  Or,  ces  propriété 
sont  au  nombre  de  deux:  il  digère  complètement  I( 
cubes  d'albumine  dans  un  intervalle  de  douze  à  dix-hui 
heures;  il  est  entravé,  plus  ou  moins  complèlemeot 
par  la  macération  detaBuias  ou  d'ascarides.  Pourappr* 
cier  la  valeur  d'un  produit  commercial,  on  fera  doi 
deux  tubes  :  l'un,  qui  contient  la  substance  additionna 
d'un  cube  d'albumine;  lautre,  contenant  la  substance, 
le  cube  d'albumine  et  quelques  gouttes  de  macératioo 
de  taenias  ou  d'ascarides.  On  met  à  l'étuve.  La  digestiop 
doit  se  faire  complètement  entre  douze  et  dix-huit 
heures,  dans  le  premier  tube;  elle  doit  être  p' 
ou  moins  complètement  empêchée,  dans  le  second. 

A  notre  époque  d'opothérapie  à  outrance,  ce  mode  de 
thérapeutique  devait  fatalement  profiter  de  l'élude  do 
suc  inteslinal;  l'extrait  intestinal  a  été  essayé  et  parait 
avoir  donné  de  bons  résultats  contre  la  constipation..- 
et  même  contre  la  diarrhée,  jouant  ainsi  un  rôle  remar- 
quable, comme  régulateur  des  fonctions  de  l'intestin. 
Cet  extrait  a  été  administré  par  la  bouche,  mélangea 
des  aliments  ou  par  la  voie  sous-cutanée.  On  a  préparé, 
pour  ce  dernier  mode  d'administration,  une  macération 
glycérinée,  suivant  la  méthode  de  MM.  Brown-Séquatd 
et  d'Arsonval,  macération  qui  est  ensuite  étendue  d'eau 
salée  physiologique. 


—  437  — 


REVDE8 


une   nouvelle  méthode  de  titrage  des  iodures 
s;parM.P.  Felgenauer  (1). — L'auteur  estime  que 
[diverses  méthodes  detitragequi  consistent  à  oxyder 
lure  alcalin  par  un  excès  de  permanganate  de  potas- 
i  et  à  doser  l'excès  de  ce  dernier  par  une  solution 
lyposulfite  de  sodium  ne  donnent  pas  des  résultats 
exacts  ou  toujours  concordants. 
.  méthode  qu'il  préconise  est  la  suivante  : 
[i*Uiodure  alcalin  est  transformé  en  iodate  par  un 
ces  de  permanganate  de  potassium, 

Kl  +  2KMnO«  +  H«0  =  KI03+  2Mn02  -f  2K0H. 

jOa  dissout  0«',0774  de  Tiodure  à  essayer  et  0*',50  de 
rbonate  de  potassium  dans  200*^"'  d'eau;  on  verse 
i  dissolution  chaude  dans  une  autre  dissolution  éga- 
lent chaude  de  0^%20  de  permanganate  de  potassium 
kns  100^*'  d*eau,  et  on  porte  à  Tébullition  ;  le  liquide 
bit  rester  coloré  en  rouge.  L'addition  du  carbonate  de 
E>tassium  a  pour  but  d'empêcher  qu'il  ne  se  précipite 
Repartie  de  l'iode  de  Tiodate  sous  forme  d'iodate  man- 
Deax  Mn(IO')*  qui  est  insoluble. 

Pour  détruire  l'excès  de  permanganate,  on  ajoute 

la  liqueur  ci-dessus,  portée  à  TébuUition,   un  peu 

ralcool,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  complètement  décolorée  ; 

fn  laisse  refroidir,  on  filtre,  et  on  fait  un  volume  de 

3*0n  prend  lOO*"*  de  laliqueur,  ony  ajoutedel'iodure 
le  potassium,  puis  on  la  rend  légèrement  acide  au  moyen 
Tacide  sulfuriqne  étendu.  L'acide  iodique  et  l'acide 
odbydriqae  mis  en  liberté  réagissent  l'un  sur  l'autre 
ta  donnant  de  riode  suivant  les  réactions  bien  connues  : 

KIO>  +  5KI  +  SiSO^H*  =  HI03  +  5HI  +  3S0*K». 
HI03  +  5HI  =61  4  3HS0. 

il)  P.  Fblobnaubr.    Bine   laicht  ausfiir  bare  und    genaue    Melhode 
lAlkaliodid  la  Utriren  (Phat^maceutische  Zeilung,  t.  XLVU,  p.  988). 


—  438  — 

L'iode  reste  dissous  à  la  faveur  de  Texcès  d'io 
alcalin,  on  le  dose  avec  une  solution  titrée  d*hyposu 
de  sodium. 

Mais   la  quantité  d'iode  trouvée  représentant  6  i 
celle  qui  a  été  transformée  en  iodate,  il  faut,  pour  an 
le  titre  de  Tiodure  que  Ton  veut  doser,  diviser  par  61 
résultats  obtenus. 

D'après  Tauteur,  cette  méthode  permet  d'opérer 
seulement  en  présence  des  chlorures  et  des  bromo 
alcalins  qui  ne  sont  point  oxydés  par  le  permangana 
mais  encore  en  présence  des  corps  organiques  ou 
substances   réductrices  ;  il  faut  simplement,  dans 
dernier  cas,  employer  une  plus  grande  proportion  i 
permanganate  de  potassium. 

Ë.  L. 

Sur   un  carbonate    de    potassium  arsenical; 

M.  C.  E.  Carlson  (1).  — L'auteur  a  trouvé  dans  leçon 

merce  un  carbonate  de  potassium  très  blanc,  titi 

90  p.  100,  qui  renfermait  une  forte  proportion  d'arsenid 

Comme  ce   sel  tire  en  partie  son  origine  du  suint  de| 

moutons^  et  que  ces  animaux  peuvent  avoir  été  s 

mis  à  un  traitement  arsenical,  il   estime  que  les  pha 

macopées  devraient  introduire  la  recherche  de  l'a 

nie  dans  Tessai  du  carbonate  de  potassium  brut.  Il  a  ( 

devoir  attirer   l'attention  sur  ce  fait,  en   raison  dej 

emplois  multiples    du  carbonate  de  potassium  bri 

(bains,  usages  domestiques,  etc.). 

E.  L. 

Recherche  qualitative  et  quantitative  du  plomb  e 
d'autres  métaux  lourds  dans  les  eaux  par  un  procédi 
simple  et  rapide  ;  par  M.  G.  Frerighs  (2).  —  L'auteur  i 
observé  que  lorsqu'on  filtre  sur  du  coton  des  liquides 
qui  renferment  à  l'état  de  combinaisons  soiubles  des 

(1)  c.  E.  Pharmaceutisc/u  Cenlralhalle,  t.  XLIII  (Neui  Folft. 
t.  XXIII).  p.  717. 

(2)  G.  Frbrichs.  Ein  einfaches  Verfahren  zum  Nachweis  nnd  ^\ 
qaantitativea  Bestimmung  von  Blel  und  anderen  Schwer  meUHeflùB 
Wasser  [Apotheker  Zeitung,  t.  XVII,  p.  884). 


—  439  — 

Itaax  tels  que  le  plomb,  le  cuivre,  le  fer,  alors  même 
le  la  proportion  de  ces  métaux  serait  assez  faible  pour 
^*ils  ne  puissent  être  décelés  directement,  ces  métaux 
JK>nt  intégralement  absorbés  par  le  coton.  La  cellulose 
loue  ici  le  même  rôle  que  le  charbon  vis-à-vis  de  cer- 
iaîns  sels  métalliques  dissous.  La  solution  filtrée  sur  le 
coton  est  complètement  dépouillée  de  métal  si  la  filtra- 
iion  est  effectuée  lentement,  et  si  la  colonne  de  coton 
A  suffisamment  longue. 

Pour  les  analyses  qualitatives,  on  dissout  la  combi- 
aison  insoluble  fixée   sur  le  coton  au  moyen    d'un 
^acide  approprié,  on  évapore  à  siccité,  on  reprend  par 
\VeBX)  bouillante   ou  par  Teau  acidulée  et,  après  avoir 
ainsi  rassemblé  le  métal  sous  un  petit  volume  de  disso- 
lation,  on  peut  le  caractériser  directement  par  ses  réac- 
tifs habituels. 

Pour  les  analyses  quantitatives,   on  fait  passer  len- 
tement 15  à  20"'  d'eau    à  travers  un  appareil  formé 
d'une  série  de  cinq  petites  allonges  en   verre  placées 
:  verticalement  les  unes  au-dessus  des  autres;  les  deux 
premières  renferment  5«'  de  coton,  les  deux  dernières 
2*'  :  en  opérant  lentement  (2  heures  pour  16"'  d'eau),  le 
métal  est  absorbé  presque  entièrement  par  les  deux 
premières  allonges.  Le  coton  est  épuisé  avec  de  l'acide 
chlorhydrique  concentré,  puis  avec  deTeau  bouillante; 
on  continue  l'opération  comme  pour  l'analyse  qualita- 
tive.Dans  la  dissolution,  on  dosele  plomb  sous  forme  de 
sulfate,  le  cuivre  et  le  fer  (s'ils  sont  en  trop  petites 
({uanlités)    par  des  méthodes    colorimétriques.   Dans 
toutes  ces  opérations,  il  faut  vérifier  que  le  coton  dont  on 
\   se  sert  ne  se  colore  pas  par  immersion  dans  une  solu- 
tion d'hydrogène  sulfuré.  Il  faut  aussi  filtrer préalable- 
I   ment  sur  des  filtres    d'amiante  Teau   sur  laquelle  on 
I    opère,  pour  arrêter  les  métaux  qui  pourraient  être  en 
I    suspension. 

L'auteur  a  contrôlé  l'exactitude  de  sa  méthode  dans 
j    le  cas  du  plomb,  en  réduisant  à  20^"^  un  volume  d'eau 
^gal  à  celui  qu'il  avait  fait  passer  sur  le  coton  (16'^% 


—  440  — 

et  en  dosant  dans  chaque  cas  le  plomb  sous  forme t 
sulfate.  Il  a  pu  déceler  sur  des  eaux  ayant  séjour 
dans  des  conduites  en  plomb  une  proportion  de  met 

représentantO^'/OOl  dans  10'**  d'eau,  soit  ^o  ooo.ooo- 

D'aprëslui,  cette  propriété  du  coton  serait  susceptiUfl 
de  plusieurs  applications.  Dans  le  cas  du  plomb:  pari 
fication  des  eaux  destinées  à  Tusage  domestique  (pi 
sont  toujours  amenées  par  des  conduites  de  plomb.  Dam 
le  cas  du  cuivre  :  purification  des  eaux  distillées  daa 
des  alambics  imparfaitemennt  étamés.  Dans  le  cas 
du  fer  :  enlèvement  du  fer  entraîné  par  les  machiuei 
hydrauliques  élévatoircs. 

E,  L. 

Étude  microscopique  de  papiers  anciens  ;  par  M.  Ei 
Hanauser  (1).  — L'auteur  insiste  sur  rimportance  coih 
sidérable  que  présente,  au  point  de  vue  historique  et 
paléographique  l'emploi  des  méthodes  microscopiqnel 
utilisées  en  sciences  naturelles.  Il  résume,  à  Tappui  dt 
cette  opinion,  les  résultats  du  plus  haut  intérêt  obteDits' 
par  J.  Wiesner  (2)  dans  Tétude  microscopique  de  pa-i 
piers  anciens  provenant  de  TAsie  et  en  particulier  da 
Turkestan  oriental.  Wiesner  n'a  commencé  Texaiaw 
des  manuscrits,  qui  lui  avaient  été  remis  par  le  profes* 
seur  Hoernle,  qu'après  avoir  soigneusement  étudié  un 
grand  nombre  de  matières  premières  susceptibles  d'avoir 
été  employées  dans  la  préparation  des  papiers  anciens. 
Les  recherches  microscopiques  ont  démontré  dans  ces 
derniers  la  présence  de  fibres  utilisées  comme  textiles, 
comme  le  lin,  le  chanvre,  la  ramie,  ainsi  que  la  pré- 
sence de  fibres  brutes  provenant  de  plantes  du  genre 
MoTMè  et  de  certaines  Thyméléacées.  La  provenance 

(1)  Zar  mikroskopischen  Uatersuchang  aller  Papiere  {f^hm^ 
Zeitung,  XXVII,  p.  118,  1903). 

(2)  MLkroskopische  Unteraachung  aller  outturkestanischer  and  andertf 
asiatischer  Papiere  nebst  histologischen  Beitr&gen  sur  inikrotkopisch«o 
PapieruntersuchaDg  {Denkschr.  d.  math,  natw^o.  Klasse  d.  haiserl. 
Akad.  d.  Wissenchaft,,  Vienne,  LXXII,  1902). 


—  441  — 

■otanîque  de  certaines  fibres  libériennes  n^a  pu  être 
péterminée. 

I  Les  plus  anciens  papiers  arabes  examinés  remontent 
|k790;  ils  ont  incontestablement  été  préparés  avec  des 
t^îiTons,  mais  il  parait  bien  démontré  que  ce  sont  les 
Chinois  qui,  dans  cette  fabrication,  dès  les  iv®  etv*  siè- 
^s,  ont  ouvert  la  voie  aux  Arabes.  Les  Chinois  sont 
fealement  les  premiers  qui  auraient  imaginé  d'isoler 
ks  libres  textiles  par  macération  prolongée  des  tissus 
^gétaux  et  qui  auraient  trouvé  Tapprèt  du  papier  au 
Vioyen  de  l'empois  d'amidon.  H.  H. 

Réactions  de  rhéroïne  ;  par  M.  F.  Zernik  (1).  —  L'hé- 
roïne ou  diacétylmorphine  a  déjà  été  le  sujet  d'un  cer- 
tain nombre  de  travaux,  cependant  certains  points 
jn'avaient  pas  été  fixés  d'une  façon  absolument  défini- 
tive. Il  y  avait  notamment  une  certaine  indécision  sur 
|e  point  de  fusion  exact  de  la  base  et  du  chlorhydrate. 
L'auteur,  en  partant  de  corps  absolument  purs,  a  obtenu 
no*  pour  le  point  de  fusion  de  l'héroïne,  232^.233** 
pour  le  chlorhydrate. 

M.  Zernik  a  repris  ensuite  l'étude   des  réactions  de 
!  l'héroïne;  certaines  de  ces  réactions  (celles  dans  les- 
quelles  la   diacétylmorphine  est  saponifiée)  sont  com- 
munes   à    rhéroïne    et  à    la  morphine.    Citons   par 
exemple  : 

La  réaction  d'Husemann  :  l'une  ou  l'aulre  des  bases 
est  chauffée  un  quart  d'heure  au  bain-marie  en  présence 
d'aciâe  sulfurique;  l'addition  d'une  goutte  d'acide 
nitrique  fait  naître  une  coloration  rouge  violette,  puis 
bleu  rouge,  puis  orangée. 

La  réaction  de  Pellagri  :  une  solution  d'héroïne 
évaporée  au  bain-marie  en  présence  d'acide  chlorhy- 
drique  concentré  laisse  comme  résidu  une  huile  rou- 
geàlre  :  cette  huile  est  d'abord  reprise  par  l'acide 
chlorhydrique  dilué;  on  ajoute  du  bicarbonate  de  soude 

(I)  Zur  Nachweij  des  Uevoim.  lierichle  der  deutsche  Pharmaceutische 
GtteUêchafi,  1903,  p.  63. 

JtmrtL  de  Pkarm.  et  de  Ckim,  »•  sArib,  t.  XVII.  (l"  mai  1903.)  ^9 


—  442  — 

jusqu'à  réaction  faiblement  alcaline,  puis  deux  gouUi 
d'une  solution  alcoolique  étendue  d'iode  :  il  se  fora 
une  coloration  verte  et  le  liquide  agité  avec  l'élb 
colore  ce  dissolvant  en  rouge  pourpre.  Avec  la  mo 
phine,  la  réaction  est  identique. 

Le  réactif  de  FrOhde  (acide  sulfurique  contenant  ai 
trace  diacide  molybdique)  colore  également  l'héroïne 
la  morphine;  avec  cette  dernière  base  la  teinte  initia 
est  plutôt  violette,  avec  l'héroïne  la  coloration  tire  si 
le  rouge. 

Les  propriétés  réductrices  sont  moins  marquées  di 
l'héroïne  que  dans  la  morphine;  cependant  les  dei 
bases  réduisent  la  solution  ammoniacale  de  nitral 
d'argent  et  le  nitrate  de  bismuth.  L'héroïne,  contrair< 
ment  à  la  morphine,  ne  réduit  pas  l'acide  iodique; 
même  le  mélange  ferricyanure  de  potassium  et  per 
chlorure  de  fer  ne  donne  qu'au  bout  d'un  certain  temp 
un  précipité  bleu  de  turnbuU,  dans  le  cas  de 
diacétylmorp  hine . 

Les  réactions  suivantes  différencient  les  deux  corps 

l""  L'héroïne,  dans  laquelle  la  fonction  phénoliqa 
de  la  morphine  est  éthérifiée  ne  se  colore  plus  en  blei 
par  le  perchlorure  de  fer; 

2^  Une  trace  d'héroïne  traitée  par  quelques  goutte 
d'acideazotique  de  densité  1,4  (acide  azotique  à  65  p.  100 
se  dissout  en  donnant  une  liqueur  jaune  ;  au  bout  d( 
quelque  temps,  de  suite  si  on  chauffe  légèrement, 
se  développe  une  coloration  bleu  vert,  partant  di 
centre  vers  le  bord  du  liquide;  cette  coloration 
bientôt  et  devient  finalement  jaune.  Cette  réaction,  duc 
à  M.  Zernik,  est  caractéristique  et  rien  d'analogue  n'es! 
observé  avec  la  morphine  ou  la  codéine. 

3""  Enfin,  ainsi  que  l'a  indiqué  Goldmann,  si  on  chauffer 
une  petite  quantité  d'héroïne  avec  l'acide  sulfurique 
étendu  et  de  Talcool,  il  se  développe  bientôt  une  odeur 
d'éthcr  acétique. 

Ces  deux  dernières  réactions  permettront  facilemcD* 
de  déceler  la  diacétylmorphine.  H.  C. 


—  443  — 

Dûiage  de  Tacide  ^-oxybutyrique  dans  rorine  ;  par 
li.  Dabiistaedt£R  '(1).  —  Les  méthodes  indiquées  jus^ 
l^'ict  pour  doser  dans  l'urine  Tacide  ^«oxybutyrique 
CB**CHOH-CH*-CO'H  reposent  sur  la  propriété  qu'il 
^ssède  de  tourner  le  plan  de  polarisation  de  la  lumière 
fokrisée«  Elles  seraient  toutes  inexactes  ou  trop  ion- 
nés  et  l'auteur  propose  de  leur  substituer  un  procédé 
hùié  sur  le  dédoublement  que  subit  l'acide  ^«oxybu- 
iyrique  au  contact  des  acides  concentrés  :  on  sait  qu'il 
le  produit  alors  de  l'acide  oc-cro tonique  suivant  la  réac- 
tion : 

CH»— CH0H-CH»-C0«H  «  CH3— CH  =  CH— 00«H-hH«0. 
Aoide  p-oxybatyriqQA  Âeide  erotoniqae 

Or,  Tacide  crotoniqueboutà  181''  et  il  serait  facile  de 
leséparer  delà  petite  quantité  d'acides  gras,  que  ren- 
ferme l'urine»  par  simple  chauffage  h  160^ 

Mode  opératoire.  —  On  alcalinise  par  le  carbonate  de 
soude  lOO**"*  d'urine  et  Ton  évapore  presque  à  siccîté.  On 
dissout  le  résidu  dans  ISO*^"»'*  à  200*^"'  d'acide  sulfurique 
150  ou  55  p.  100  et  Ton  distille.  Le  ballon  distillatoire 
est  muni  d'un  entonnoir  à  robinet  par,  lequel  on  intro- 
duit de  l'eau  goutte  à  goutte  pour  remplacer  l'eau  qui 
distille.  On  recueille  ainsi,  en  2  heures  ou 2  heures  1  /2,  de 
300^  à  350*="'  de  distillât.  Celui-ci  est  alors  épuisé 
deux  ou  trois  fois  avec  de  Téther;  on  évapore  Téther 
etToQ  chauffe  le  résidu  au  bain  d'huile  à  160"^  pour 
chasser  la  petite  quantité  diacides  gras  qu'il  renferme. 
Ouïe  dissout  alors  dans  50*^"*' d'eau,  on  filtre  pour  éli- 
miner quelques  impuretés,  telles  que  du  crésylol,  qui 
se  sont  précipitées  et  l'on  titre  ;  l'acide  crotonique  au 
moyen  d'une  solution  déci-normale  de  soude.  lOO*'*'  de 
cette  solution  correspondent  à  0*%86  d'acide  crotonique, 
c*est-à-dire  à  1«',46  d'acide  ^-oxybutyrique. 

Ce  procédé  de  dosage  serait  fort  exact. 

M.  G. 

(1)  Die  quantitatÎTo  Beslimmung  des  ^-oxybuttorsaeare    im,  Harn 
{Hoppe  Sêgkr'ê  Zeiischrifl  /•  physiùl.  Chtm.,  t.  XXXII  p«  355,  1903;. 


—  444  — 

Sur  la  nature  des  produits  qui  se  forment  dansTactiot 
de  l'iode  sur  les  albuminoïdes  ;  par  M.  Schmidt  (1).  — 
L'auteur  a  montré  antérieurement  (2)  que  Tiode,  en  réa* 
gissant  sur  les  albuminoïdes  dissous  dans  l'eau,  amène 
leur  dédoublement  avec  formation  d'acide  iodhydriqoe 
et  d'acide  iodique.  Il  se  produit  en  outre  de  l'acide  car» 
bonique,  de  l'iodoforme,  les  acides  acétique  et  formique: 
enfin  on  observe  toujours  la  formation  d'un  phénol 
iodé  que  l'auteur  croit  être  la  paraiodopyrocaléchine. 

La  production  de  ces  composés  commence  dès  3?;, 
elle  s'accroît  avec  la  température,  et  Tauteur  pense  qu'ff 
faut  la  rattacher  à  l'oxydation  de  la  tyrosine,  qui  fait- 
partie  de  la  molécule  albuminoïde.  Les  proportioDf 
relatives  de  ces  divers  produits  de  dédoublement  cor», 
respondent  en  eifet,  à  peu  près,  à  la  transformation  de 
la  tyrosine  d'abord  en  pyrocatéchine  iodée  et  alanioe, 
puis  à  la  destruction  consécutive  de  celle-ci  en  acide 
carbonique,  acide  iod hydrique,  iodoforme,  acides  for 
mique  et  acétique  suivant  les  réaclions  : 

.  I.  C6H*(0H)-CHa— (;H(AzH«)— C02H+H«0+2I  = 

Tyrosine 

C«H3(0H)2 .  14  CH3  -CH— CH(  AzHS)-C02H  -j-  HI 
p.iodopyrocatéchine  Alanine 

II.  6CH3-CH(AzH«)— C0«H+6I+9H«0 

AUniiio 
=  AzH<108+5AzHn+6CH3--CH(OH)— CQîH 

Ac.  lactique 

III.  2CH3-CH(OH)-CO»H+  12I+2H20 

Ac.  lactique 
=  2C03+9HI+CHI3      +C02H«       +C2H*02. 
Ac.  formique  Ac.  acétique 

Si  l'on  prolonge  suffisamment  l'action  oxydante  de 
l'iode  sur  la  vitelline  du  jaune  d'œuf,  on  arrive  à  «ne 
destruction  profonde  de  la  molécule  avec  formation  de 
phénol,  de  paracrésol,  d'acide  benzoïque  et  d'acide  hip- 
purique. M.  G. 

(1)  Zur  Kenntnis  der  lodirungs  producte  der  Albumlnstoffe  {Hoppe 
Seyler's  Zeitschri/t  f.  pkysiol.  Chem.,  t.  XXXV,  p.  386,  et  t.  XXXYI, 
p.  343), 

(2)  Journ,  de  Pharm.  et   Chim.,  6«  série,  t.  XV,  p.  â91  et  293. 


m?    ^ 


~  445  — 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séajice  du  30  MARS  1903  IC.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Sur  V affinité  à  basse  température  ;  réactions  du  Jluor 
Hquide  à  — 187**;  par  MM.  II.  Moissan  et  J.  Dewar 
(p.  785).  —  L'affinité  du  fluor  liquide  à  —187**  est 
UDcore  assez  puissante  pour  enflammer,  sans  le  secours 
iîaucune  énergie  étrangère,  le  soufre,  le  sélénium,  le 
phosphore,  l'arsenic;  pour  décomposer  violemment 
)|irec  incandescence  Toxyde  de  calcium,  enfin  pour 
donner  avec  Tanthracène  un  véritable  mélange 
explosif. 

—  Sur  les  alcoyl-  et  acylcyanocamphres  et  les  éthers 
deoj/lcamphocarboniques.  Influence  de  la  double  liaison  du 
noyau  renfermant  le  carbone  asymétrique  sur  le  pouvoir 
rotaioire  de  la  molécule  ;  par  M.  A.  Haller  (p.  788).  — 
Les  éludes  poursuivies  sur  les  camphres  cyanoalcoylés 
et  cyanoacylés  ont  conduit  à  les  représenter  sous  les 
deux  formes  cétonique  et  énolique,  cette  dernière  com- 
portant une  double  liaison  dans  le  noyau  du  camphre. 
Celle  double  liaison  produit  une  exaltation  du  pouvoir 
rotaloire  nettement  accusée  dans  tous  les  dérivés  énoli- 
ques,  comparativement  aux  dérivés  cétoniques  corres- 
pondants. 

—  Sur  un  calculateur  mécanique  appelé  Arithmo^ 
frapk;  par  M.  Troncet  (p.  807).  —  Description  d'un 
«ppareil  destiné  à  efl^ectuer  mécaniquement  toutes  les 
opérations  arithmétiques. 

^  Action  de  V hydrogène  sur  les  sulfures  d^arsenic  en 
présence  d'antimoine  et  sur  le  trisulfure  d'antimoine  en 
frémce  darsenic;  par  M.  H.  Pélabon  (p.  812).  —  Con- 
clusions:!* L'antimoine  déplace  complètement  Tarsenic 
ie  ses  sulfures  si  les  deux  corps  sont  liquides;  2**  le 
gaz  hydrogène,  chauffé  en  présence  du  sulfure  d'anti- 
tttoine  et  d  un  mélange  d'arsenic  et  d'antimoine,  forme 


^ 


—  446  — 


de  l'hydrogène  sulfuré,  dont  la  proportion  croît  vm 
celle  de  l'arsenic  dans  le  mélange. 

—  Sur  r acide  pyrophosphoreux  P'O'H*;  par  M.  V.  Ac- 
GER  (p.  814).  —  Se  prépare  par  l'action  de  PO'fl*  sur 
PCP  en  excès.  Fond  à  38*",  très  déliquescent  ;  au  contact 
de  l'eau,  se  transforme  immédiatement  en  PO'H*. 

— '  Action  du  phoêgène  sur  les  combinaisons  orgatamor 
gnésiennes  mixtes;  par  M.  V.  Gbignakd  (p.  815).  —Il  M 
forme  l'alcool  secondaire  R\  CHO  H,  l'alcool  tertiain 
R^  COH,  quelquefois  accompagné  de  son  produit  dl 
désbydration  ;  mais  on  n^obtient  pas  de  cétone. 

-*-  Nouvelles  recherches  sur  la  décomposition  des  aeidtê 
organiques;  par  MM.  Oechsner  de  Coningk  et  RirsACt 
(p.  817).  —  Un  certain  nombre  d'acides  organiques  ont 
été  traités  à  300""  par  un  grand  excès  d*acide  sulfuriqoi 
ou  de  glycérine.  Quelques-uns  résistent,  d'autres  soat 
décomposés  avec  perte  de  CO*. 

-*  Constitution  des  nitrocelluloses  ;  par  M.  Lâo  Yignoi 
(p.  818).  —  Les  nitrocelluloses,  réduites  en  liqueur  acidi 
par  FeCP,  donnent  de  roxycellulose  ;  la  cellulose  M 
différencie  ainsi  de  la  mannite  et  autres  alcools  poly* 
atomiques  analogues. 

—  Sur  les  composés  azotés  que  contient  la  terre  arabU; 
par  M.  G.  André  (p.  820).  —  Voir  un  prochain  numéro 
de  ce  Journal. 

—  Les  défenses  de  Vorganisme  chez  les  nouveau-m; 
par  MM.  A.  Charrix  et  G.  Delâmàrre  (p.  829).  —  Cbei 
les  nouveau^nés,  soit  au  niveau  des  portes  d'entrée, 
soit  dans  les  viscères,  les  conditions  de  la  résistance 
aux  agents  pathogènes  sont  défectueuses  à  plusieurs 
égards  ;  il  n'est  donc  pas  surprenant  de  constater  à  cet 
âge,  relativement  à  une  série  de  processus  morbides, 
un  certain  degré  de  fréquence  et  de  gravité. 

—  Influence  de  Vétat  chimique  sous  lequel  on  prés^ 
un  élément  à  l'organisme^  sur  la  rapidité  du  passage  de  cet 
élément  dans  le  sang  ;  par  M,  A.  Mouneyrat  (p.  832).  — 
Le  sang  des  chiens  qui  avaient  reçu  de  l'arsenic  soss 
forme  minérale  (arsénite  ou  arsémato  de  soude)  renfer* 


—  447  — 

Jt  deux  fois  plus  d'arsenic  que  le  sang  de  ceux  qui 
aient  reçu    ce    métalloïde,    sous    forme   organique 
léthylarsinate  de  soude). 

Séance  du  6  avril  1903  {C.  22.,  t.  CXXXVI). 

[^  Anophèles  et   paludisme;  par   M.    A,    Lavsran 

853).  —  Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal. 
[—  Sur  les  changements  de  couleur  qu^éprouvent  les 
res  mercuriques  aux  diverses  températures;  par  M.  D. 
;  (p.  889).  —  Les  deux  variétés  de  HgP  se  com- 
ty  sous  Tinfluence  des  réfrigérations  les  plus  éner- 
Iques,  comme  le  feraient  deux  corps  différents,  et 
fodure  rouge  quadratique  ne  se  transforme  pas  en 
inre  jaune  orthorhombique.  Elles  présentent  destein- 
de  plus  en  plus  claires  à  mesure  qu'on  les  refroidit. 
Sur  les  dérivés  de  V acide  plombique ;  par  M.  A.  Col- 
i^N  (p.  891).  —  La  réaction  du  chlore  sur  les  sels  de 
lomb  en  liqueur  acide  parait  se  faire  conformément  à 
équation  : 

2Pb(C«H«0«)«  +  CP  =  PbCl»  H-  Pb(C«H»0«)* 

—  Sur  une  préparation  du  sulfure  de  zinc  et  du  sulfure 
\eadmum  cristallisés;  par  M.  G.  Yiard  (p.  893).  •**  On 
il  passer  au  rouge»  sur  du  protosulfure  d'étain,  de  la 
ftpeur  de  chlorure  de  zinc  ou  de  cadmium  diluée  dans 

\  gaz  CO». 

-^  Action  des  bases  alcalino-terreuses  sur  les  sels  alca- 
ïjMhUrreux  des  acides  pyrngallolsulfoniques;  par  M.  M. 
|)eu6b  (p.  893).  —  On  obtient  ainsi,  au  contact  de  l'air, 
m  substances  colorées,  amorphes,  dues  à  une  oxyda- 
I  et  qui  paraissent  résulter  du  remplacement  d'un 

orne  d'hydrogène  par  un  atome  d'oxygène. 

—  Cellulose  nitrée;  par  M.  Léo  Vignon  (p.  898).  — Au 
imum  de  nitration  de  la  cellulose  on  fixe  3AzO'^ 

ont  l  mol.  en  G^  Le  dérivé  nitré  ainsi  obtenu  est  un 

jlérivé  Qxycellulosique. 

-  Eâle  des  bactéries  dans  la  production  des  périthèces 
Aêcobolus;  par  M.  Moluard  (p.  899).  **-*La  produc- 

l'ioa  ds  la  forme  ascosporée  des  Ascobolus  exige  un  en- 


^  448  — 

:  semble  de  conditions,  qui  se  trouve  être  réalisé  par 
présence  d'une  bactérie,  que  l'auteur  a  isolée  de  laboai 
de  vache. 

—  Su?'  le  rôle  de  Voxalate  de  calcium  dans  la  nutritii 
des  végétaux;  par  M.   Amar  (p.  901).  —  Les  crista 
d*oxalate  de  calcium  rencontrés  chez  les  végétaux  doi- 
vent être  considérés  comme  un  produit  d'excrétion, 

—  Sur  la  localisation  de  Vesculine  et  du  tanin  clans  i 
marronnier;  pai*  M.  A.  Goris  (p.  902).  —  L'esculine 
été  localisée  en  s*aidantde  la  réaction  deSonnenschein: 
coloration  rouge  par  action  successive  d'acide  azotiqi 
et  d'ammoniaque.  L'esculine  et  le  tanin  se  rencon- 
trent dans  les  mêmes  éléments  cellulaires. 

—  Recherches  sur  les  néphrotoxines ;  par  M.  H.  Bmwt 
(p.  909).  —  Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal, 

J.  B. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 

Séance  du  ii  mars  1903. 

M.  Vogt  présente,  au  nom  de  M.  A.  Glaret,  une  note 
intitulée  :  Contribution  à  V étude  des  moyens  propres  a 
empêcher  les  altérations  de  la  teinture  d'iode  et  à  modérer 
son  action. 

La  teinture  d'iode,  altérée  par  une  conservation  pro 
longée,  peut,  on  le  sait,n'être  pas  inoffensive.  M.  Claret 
a  recherché  un  corps  capable  de  s'emparer  de  l'acide 
iodique  au  fur  et  à  mesure  de  sa  formation  et  de  donner 
naissance  à  des  composés  dont  la  présence  ne  modifie 
pas  les  propriétés  du  médicament.  Le  borax  ou  tétra- 
borate  de  soude  répond  théoriquement  et  pratiquement 
à  ces  desiderata,  le  métalloïde  iode  ne  pouvant  déplacer 
l'acide  de  la  combinaison  H* O'Na',  et  l'acide  iodique, 
acide  énergique,  éliminant  au  contraire  B*O^H*,  selon 
la  formule  :  B*O^Na*+2HI=2i\aI+B*O^H\ 

L'acide  borique  ainsi  mis  en  liberté  ne  modifie  en 
rien  l'efficacité  (de  la  teinture  d'iode.  On  pourra  donc 


I^parer  celle-ci  d'après  la  formule  suivante,  pour  as- 
mirer  sa  conservation  : 

Iode l»' 

Alcool  à  90O 12 

Borax  officinal 2 

Pour  atténuer  les  effets  d*une  application  trop  forte 
de  teinture  d'iode.  Caries  a  proposé  d'employer  le 
noDOsulfurede  sodium.  On  obtient  le  même  résultat  en 
appliquant  sur  la  région  malade  une  pâte  faite  avec  de 
îeau  et  de  Tamidon  ou,  à  défaut,  de  la  farine. 

M.  Lafay  présente, au  nom  de  M.  Henry  (deBourges), 
aa  ajutage  destiné  à  vider  les  ampoules  dans  toutes  les 
seringues  hypodermiques. 

M.  Faure  communique,  d'après  l'observation  de  126 
malades,  dont  84  ataxiques,  soignés  à  l'Institut  de  réé- 
ducation motrice  de  La  Malou  en  1902,  les  résultats  de 
la  rééducation  dans  le  traitement  des  troubles  du  mouve- 
ment. En  ce  qui  concerne  les  ataxiques,  on  constate 
[  32  p.  100  de  succès  complet. 

M.  Danlos  préconise  deux  nouvelles  formules  de  pré- 
;  pirations  arsenicales  classiques. 

Préférant  les  pilules  asiatiques  à  la  liqueur  de 
I  Fowler,  qui  est  généralement  moins  bien  tolérée  par 
Tcslomac,  M.  Danlos  remplace  la  formule  classique  des 
pilules  par  la  suivante  : 

Acide  arsénleuz Ob'50 

Glycérine 3 

Poivre  noir  porphyrise ■. 5 

Pondre  de  gentiane,  q.  s.  pour  donner  la  consistance 
pilnlaire. 

La  masse  est  divisée  en  100  pilules. 
On  fait  dissoudre  à  chaud  l'acide  arsénieux  dans  la 
:  gWcérine,puis  on  incorpore  les  poudres  à  la  masse  pilu- 
!  Uire. 

I     L'acide  arsénieux,  dissous  dans  la  glycérine,  se  pré- 
sente ainsi    à  l'organisme    dans    un  état  d'extrême 
I  division  et  par  conséquent  doit  être  facilement  absorbé. 
En  outre  la  dissolution  dans  la  glycérine  diminue  l'ac- 
^^<^û  irritante  de  l'arsenic  sur  la  muqueuse  de  Testo- 


[. 


-  450  ^ 

mao,  la  glycérine  rendant  moins  caustiques  la  pi 
des  corps,  et  en  particulier  l'acide  arsénieux,  que  Ton 
dissout.  Enfin  ces  pilules  restent  beaucoup  plus  loDg^ 
temps  molles  et  facilement  absorbables  que  celles  <fà 
sont  préparées  avec  la  gomme  arabique,  selon  la  f(»<- 
mule  ordinaire. 

M.  Danlos  a  également  modifié  la  poudre  caustiqoii 
arsenicale,  destinée  au  traitement  des  cancroîdes  nlcéf 
rés  de  la  peau.  Il  a  remplacé  les  substances  inertes  qiia 
contiennent  la  formule  du  frère  Gôme  et  celles  qui  ea 
dérivent,  par  des  substances  capables  de  diminuer  U 
douleur,  souvent  très  vive,  de  ce  mode  de  traitement 
La  douleur  est  très  atténuée  par  Temploi  de  la  poudre 
suivante,  délayée  avec  quelques  gouttes  d'eau  pour  loi 
donner  la  consistance  pâteuse  : 

Acide  arséaieax  porphyrisé l'' 

Chlorhydrate  de  cocaïne 4 

Orthoformo. , . . , ,.  ^ 8 


M.  Lafay  rappelle  que  depuis  longtemps,  à  Tl 
Saint-Louis,  on  fait  usage  de  la  glycérine  comme  exci- 
pient, en  particulier  pour  les  pilules  de  protoiodure. 

M.  Bardet  fait  une  communication  sur  le  trcUtenM 
des  accès  d^ asthme  par  le  pyr amidon. 

Ce  succédané  de  l'antipyrine  présente  des  avantages 
remarquables  dans  le  traitement  des  névralgies.  So» 
action  se  porte  sur  le  système  nerveux  spécialemeat, 
ce  qui  explique  les  insuccès.que  l'on  a  observés  chez  cer- 
tains asthmatiques,  présentant  non  pas  des  accès  d'as- 
thme pur,  mais  des  accès  à  caractère  asthmatique  gref- 
fés sur  un  état  local  inflammatoire. 

Le  pyramidon  est  nettement  indiqué  et  peut  (Art 
avantageusement  prescrit  chez  tous  les  malades  à 
asthme  nerveux  pur.  Mais  on  n'aura  aucun  avantageàefl 
tirer,  quand  on  aura  reconnu  que  les  accès  sont  com- 
pliqués de  phénomènes  inflammatoires  ou  congés^' 

Séance  du  25  mars  1903. 
M,  Triboulet  présente  un  inhaUxieur  en  verre  facile* 


l  —  4l5i  — 

nient  stérîlisable.  L'appareil  a  la  formejd'une  pipe:  dans 
he  fourneau  on  met  de  Touate  chargée,  par  exemple, 

Iil'essence  d'eucalyptus,  dont  le  malade  aspire  les  vapeurs 
far  le  tuyau. 
^    M.  Bardet  présente  un  siphon  pour  anesthéëie  par  le 
eklarure  d'ét^le^  basé  sur  le  môme  principe  que  le 
«phon  d'eau  de  Seitz. 

M.  Dupont  présente  un  appareil  électrique  destiné  à  la 
nekereAe  du  réjkxe  lumineux, 

H.  Fiessinger  lit  un  travail  intitulé  :  Traitement  de 
t obésité  avec  surcharge  graisseuse  du  cœur. 

Parmi  les  obèses,  il  convient  de  distinguer,  au  point  de 
vue  thérapeutique,  les  hypotendus  et  les  hypertendus. 
Chez  ces  derniers,  on  obtient  d'excellents  résultats  en 
prescrivant  le  régime  carné,  qui  fait  maigrir  les  mala* 
des  et  les  soulage  beaucoup  mieux  que  le  régime  lacto- 
végétarien.  Mais  il  faut  avant  tout  s'assurer  du  bon 
fonctionnement  des  reins,  ce  que  ne  permettent  pas 
toajours  de  préciser  les  recherches  de  laboratoire.  Pour 
résoudre  cette  question,  les  meilleurs  signes  sont  ceux 
qne  fournit  la  clinique  ;  dès  que  Ja  dyspnée  et  la  cépha- 
lée se  manifestent,  le  régime  carné  est  contre-^indiqué. 
C'est  au  régime  carné  de  Robin  que  l'auteur  donne  la 
préférence  :  75  grammes  de  pain,  environ  i  litre  de  thé, 
viandes  et  légumes  verts  cuits  à  Teau  à  volonté  ;  ni  fari-- 
neox,  ni  graisse,  ni  sucre;  les  boissons  chaudes  facili- 
tent la  digestion  et  calment  la  soif  à  petites  doses. 

Qaand  au  contraire  il  existe  de  l'œdème,  de  rinauffi* 
sanoe  rénale,  le  régime  lacté  est  préférable. 

M.  Mathieu  présente  une  note  sur  le  tympanisme  aàdo^ 
mnal  de  cause  aérophagique  et  son  traitement. 

Le  tympanisme  abdominal  qu'on  rencontre  chez  de 
nombreux  dyspeptiques,  peut  être,  comme  le  tympa-^ 
aisme  hystérique,  attribué  à  la  déglutition  de  l'air 
atmosphérique.  M.  Mathieu  a  observé  plusieurs  cas 
où  il  a  suffi  de  persuader  aux  malades  qu'ils  devaient 
cesser  leurs  mouvements  de  déglutition,  pour  les  guérir 
de  leur  tympanisme, 


—  452  — 

Bien  des  praticiens,  attribuant  ces  accidents  à  deï 
fermentations  gastriques,  prescrivent  inutilement  dei 
antiseptiques  variés. 

M.  Bardât  pense  que  Taérophagie  est  due  à  de  véri- 
tables spasmes  de  la  déglutition,  dont  la  cause  est  sans 
doute  un  réflexe  d'origine  gastrique  ;  car  ropium  à 
toutes  petites  doses  supprime  ces  accidents. 

Ferd.  Vigier. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  7  mars  1903. 

Sécrétine  et  acide  dans  la  sécrétion  pancréatique;  par 
M.  C.  Fleig.  —  La  sécrétion  pancréatique  provoquée 
par  l'introduction  d'acide  chlorkydrique  dans  l'inteslia 
relève  d'un  double  mécanisme  :  une  action  directe  delà 
sécrétine  normale  sur  le  pancréas  et  une  action  réfleie 
due  à  l'acide  en  tant  qu'acide. 

Procédés  de  coloration  des  protozoaires  parasites  du 
sang;  par  M.  A.  Laveran.  —  On  prépare,  au  moment  de 
s'en  servir,  le  mélange  suivant  :  Solution  d^éosine  à 
1  p.  1000,  2'°^\-<?aM  distillée,  8^°»';  solution  aqueuse 
d'Azur  II  à  Ip.  100, 1*^"\  On  mélange  avec  soin  et  on 
plonge  dans  le  bain  colorant  la  préparation  de  sang 
desséché  et  fixé  à  l'alcool  absolu.  Au  bout  de  dix  mi- 
nutes, on  lave  à  Teau  et  on  verse  sur  la  lame  quelques 
gouttes  d'une  solution  de  tanin  à  5  p.  100  qu'on  laisse 
agir  deux  à  trois  minutes,  après  quoi  on  lave  de  nou- 
veau et  on  sèche. 

Action  de  la  peptone  sur  la  sécrétion  et  Vexcrétion  de  la 
bile;  par  M.  Doyen.  —  Si  on  injecte  de  la  peptone  dans 
les  veines  d'un  chien  porteur  d'une  fistule  biliaire,  la 
quantité  de  bile  qui  s'écoule  par  l'orifice  de  la  fistule 
augmente  considérablement.  Gela  tient  à  ce  que  la  pep- 
tone fait  contracter  énergique  sur  la  vésicule  tout  en 
exerçant  une  action  d'arrêt  sur  la  sécrétion  biliaire. 

Sur  la  présence  d*une  éi^epsine  dans  les  champignon* 


—  453  — 

tidicmycètes ;  par  MM.  C.  Dklezemne  et  H.  Mouton.  — 
outre  d'une  diastase   analogue  à  V enter okinase^   il 

.  possible  d'extraire  d*un  certain  nombre  de  ces  chaoï- 

gnons  un  autre  ferment  soluble  qu'il  y  a  lieu  de  rap- 

[>cher  de  la  diastase  isolée  par  0.  Gonheim  de  la 

jqueuse  intestinale  des  mammifères  et  à  laquelle  il  a 
l^nné  le  nom   d'érepsine.  Celle-ci,  qui  est  tout  à  fait 

capable  d'attaquer  l'albumine  ou  la  fibrine,  transforme 
kpendant  avec  une  très  grande  activité  la  peptone  et 
albumoses    en    produits    de    désintégration    plus 

iples,  en  produits  cristallisables. 
I  Action  du  sérum  sanguin  sur  la  gélatine  en  présence  du 
^loroformê;  par  MM.  G.  Delezenne  et  E.  Pozerski.  — 
l^rtains  sérums  sanguins  qui  exercent  une  action  em- 
^chante  extrêmement  marquée  vis-à-vis  des  ferments 
l'otéolytiques  de  la  gélatine  sont  cependant  capables 
bilaqucr  eux-mêmes  cette  substance  lorsqu'ils  sont 
|outés  en  présence  du  chloroforme.  Cette  action,  de 

ature  diastasique,  disparait  complètement  lorsque  le 
ivnm  a  été  porté  à  la  température  de  60-62''  pendant 

De  demi- heure. 
L'électroly»e  des  salicylates  comme  moyen  de  pénétration 
Iwn  salicyliçue  en  thérapeutique  locale;  par  MM.  J. 
Iergonié  et  C.  Roques.  —  Dans  les  conditions  des  expé- 
Êiences,  la  pénétration  de  l'acide  salicylique  au  niveau 
l'une  articulation  malade  et  au  moyen  d'intensités  de 

Durant  et  d'une  durée  d'application  très  acceptables  se 
dans  des  proportions   suffisantes  pour  permettre 

l'utiliser  couramment  ce  mode  de  pénétration  en  théra- 
peutique locale. 

Séance  du  ii  mars. 

Béaction  rapide  et  certaine  de  la  matière  colorante  du 

^ng;  par  M.  0.  Rossel.  —  Le  réactif  employé  est  une 

olntion  préparée  extemporanément  d*aloine  dans  Tal- 

tool  à  90*  étendu  de  son  volume  d'eau.  Pour  constater 

3a  présence  du  sang  dans  l'urine,  on    ajoute   XIX    à 

[XX  gouttes  d'acide  acétique  concentréà  4  à  6*^""'  d'urine; 


—  464  — 

on  ajoute  de  6  à  8*""'  d'éther  sulfurique  et  on 
vivement.  Quelquefois  il  se  produit  une  émulsion  ( 
fait  disparaître  en  refroidissant  le  mélange  ou  en 
tant  quelques  gouttes  d'alcool  ;  il  se  forme  alors 
couches  ;  Téther  acidulé  se  sépare  et  contient  en 
tion  les  principes  colorants  du  sang,  tandis  que  toul 
les  substances  qui  pouiTaient  gêner  la  réaction 
séparées.  On  décante  une  partie  de  la  solution  étl 
et  on  y  ajoute  XV  à  XX  gouttes  d'essence  de  térél 
thine  qui  a  été  exposée  à  Taclion  de  l'air  atmosphi 
rique  et  XXX  à  XL  gouttes  de  la  solution  d'aloïne  qui 
colore  en  rose  après  une  à  cinq  minutes  suivant  h' 
quantité  d'hématine  en  présence.  On  ajoute  lemèi 
volume  d'eau;  celle-ci  dissout  le  colorant  quipassenti 
rouge-cerise  intense. 

Modification  de  la  méthode  de  Qram  par  ëubstituiim 
d'une  solution  bromo-bromurée  à  la  solution  iodoiodurk] 
ordinaire;  par  M.  Charles  Nicollb.  — Cette  substitih 
tion  n'a  qu'un  intérêt  théorique  et  ne  présente  aoeui 
avantage  dans  la  pratique. 

Sur  la  présence  du  bacille  cPEberth  dan»  Vurine  dti 
typhoidiques  pendant  et  après  leur  maladie;  par  M.  H.| 
ViNCEîST.  —  La  persistance  de  ce  bacille  dans  ruriai 
après  la  guérison  ne  résulte  pas  d'une  filtration  à  tra- 
vers le  rein,  mais  de  ce  fait  qu'il  s'entretient  et  se  cul* 
tive  dans  la  vessie,  comme  en  vase  clos. 

Hypoleucocytose  quinique ;  pHr  M.  E.  Macrel.  —  U 
quinine  à  certaines  doses  diminue  le  nombre  de  leuoo* 
cytes  du  sang;  les  expériences  sont  en  faveur  de  l'hypo- 
thèse que  si,  sous  l'influence  de  la  quinine,  les  leuco* 
cytes  deviennent  moins  nombreux  dans  la  partie  circu- 
lante du  sang,  c'est  que  probablement  un  certain 
nombre  d'entre  eux,  devenus  sphériques,  sont  retenus 
par  les  capillaires  ou  par  les  petits  vaisseaux. 

Séance  du  21  mars. 

Des  effets  antitoxiques  de  l'kypercàloruratiim;  ptf 
MM.  Edmond  Lesné  et  Charlks  Righst  fils.  —  L'expé- 


—  466  — 

6  démontre  en  toute  certitude  que  les  substances 

iqnes  le  sont  moins  quand  il  y  a  excès  de  sel  dans  le 

phénomène  en  tous  points  comparable  à  celui 

Gh.  Richet  et  Toulouse  ont  constaté,  en  montrant 

certains   sels    (le   bromure  dans  Tépilepsie,  par 

pie)  étaient  efficaces  à  dose  moins  élevée,  quand 

y  avait  hypochloruration. 

MM.  Charles  Richet  et  Déjerine  rappellent,  à  cette 
lecasion,  les  bons  résultats  qu'on  peut  obtenir  des  bro- 
iores  chez  les  épileptiques  qu'on  soumet  k  un  régime 
riimentaire  non  additionné  de  chlorure  de  sodium. 

Démonstration  du  passage  dans  V estomac  contenant  de 
fssu  de  V alcool  étAyliqtie  injecté  dans  le  sang  ;  par  M.  N. 
fiRBHiNT.  —  L'intérêt  pratique  de  cette  démonstration 
cstqae,  pour  accélérer  chez  l'homme  ivre  l'élimination 
4e  Palcool  qui  se  fait  par  les  poumons,  par  la  peau,  par 
les  reins,  et  qui  disparait  en  partie  par  combustion,  il 
^t  utile  de  pratiquer  en  outre  plusieurs  lavages  de 
Festomac  avec  de  l'eau  pure. 

Glycosurie  et  hypophyse^  par  MM.  P.-E.  Launois  et 
FiERRE  RoY.  —  Dans  16  observations  d'acromégaliques 
diabétiques,  accompagnées  d'autopsie,  il  existait  une 
biineur  de  la  pituitaire  ;  la  compression  exercée  par 
cette  tumeur  sur  les  parties  de  l'encéphale  situées 
dans  son  voisinage  peut  être  une  cause  de  la  glyco- 
turie. 

Généralités  sur  les  ferments  solubles  qui  déterminent 
thfdrolyse  des  polysaccharides et  des  glucosides  ;  par  M. Em. 
BocRoiELOT.  —  Le  nombre  des  agents  connus  sous  le 
nom  de  ferments  ou  d'enzymes  est  plus  grand  qu'on  ne 
Tavait  soupçonné»  et  il  en  reste  encore  beaucoup  à 
découvrir.  Leur  intervention  dans  les  phénomènes 
naturels  d'hydrolyse  est  soumise  à  des  lois  relativement 
«impies. 

Ejoistence  de  la  glycérine  dans  le  sang  normal  ;  par 
,  ».  MàCRicE  NicLoux.  —  La  glycérine  existe  normale- 
ment dans  le  sang  en  quantité  fort  petite,  mais  variable 
I  <l^us  des  conditions  déterminées. 


i 


—  456  — 

Les  gaz  du  sang  dans  Vaneètkésie  par  le  bro 
d^éthyle;  par  M.  Ch.  Livon.  —  Cet  aneslhésique  pr 
voque,  ainsi  que  le  chloroforme,  l'élher,  un  arrêt  des] 
combustions  intimes  qui  se  traduit  par  une  diminutioA.! 
de  00^  et  une  augmentation  de  0.  S^il  y  a  danger; 
prolonger  Tanesthésie  avec  le  bromure  d'élhyle,  lei 
danger  est  bien  moindre  lorsque  Ton  répète  les  séances  j 
avec  intervalles  pendant  lesquels  se  produit  le  réveil,  1 

De  Vaction  hémolytiqtie  «  in  vitro  »  des  cultures  ait 
babilles  tuberculeux  sur  le  sang  de  cobaye  sain  et  de  cchwfA 
tuberculisé;  par  MM.  A.  Raybaud  et  Ed.  Hauthor5.  —4 
L'hémolyse,  absolument  nulle  avec  le  sang  de  cobayes  | 
sains,  se  produit  nettement  avec  le  sang  de  cobayesj 
infectés  de  tuberculose. 

G.  P. 


FORMULAIRE 


Formulaire  des  cacodylates  (1). 

Pour  les  maladies  consomplives,  oii  il  est  urgent  de 
conserver  l'intégrité  des  fonctions  digestives,  on  em- 
ploie de  préférence  les  injections  hypodermiques. 

Cacodylate  de  sodium  pur C^'W 

Eau  distillée.  ^ 100 

Alcool  phéniqué X  gouttes 

Chaque  centimètre  cube  de  cette  solution  répond  à 
0^',05  d'acide  cacodylique  pur:  chaque  jour  une  ou 
deux  injections  hypodermiques  de  1'°^*  chacune.  Ne  pas 
dépasser  0^',  10  d'acide  cacodylique  par  jour. 

{{)  Bull,  de  Thérap.,  30  mars   1903. 


Le  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —    UIPRIMBRIB    P.    LBVB,   RUB  CA8SBTTB,    17. 


—  457  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


^2f0U9   sur    Cessai   clés   drogues   simples  [Cantharides); 
\  par  M.  E.  Léger. 

Le  Codex  de  1884  ne  donne  aucun  mode  d'essai  des 
^ërogaes  simples.  Il  indique  seulement  que  les  cantha- 
rides doivent  contenir  O^'jSO  p.  100  de  cantharidine  et 
Topium,  séché  à  100**,  10  à  12  p.  100  de  morphine.  La 
commission  de  revison  de  la  pharmacopée  a  jugé  qu'il 
conviendrait  d'insérer,  dans  le  nouveau  formulaire  légal, 
un  mode  d'essai  pour  toutes  les  drogues  douées  d'une 
certaine  activité.  Je  me  suis  livré  à  un  grand  nombre 
d'expériences  dans  le  but  de  comparer  entre  elles  les 
méthodes    proposées,  j'ai   dû    souvent  modifier    ces 
méthodes  et  quelquefois  en  créer  de  nouvelles.  Ce  sont 
-  ces  expériences  qui  seront  résumées  dans  cette  note  et 
dans  celles  qui  suivront.  Je  me  suis  efforcé  surtout  de 
choisir  des  modes  d'essai  simples  et  rapides,  faciles  à 
exécuter  avec  le  matériel  restreint  des  laboratoires  de 
pharmacie,   tout  en   fournissant   des  résultats  aussi 
exacts  que  possible. 

Cantharides.  —  Le  dosage  de  la  cantharidine  dans  les 
cantharides  est  une  opération  délicate,  en  raison  de  la 
bible  quantité  de  produit  contenue  dans  les  insectes. 
Les  pharmacopées,  suisse,  anglaise  et  américaine  ne 
donnent  pas  de  procédé  de  dosage.  La  pharmacopée 
allemande  utilise  pour  cela  le  chloroforme  additionné 
de  HCl.  Elle  exige  0«%80  p.  100  de  cantharidine.  Cette 
quantité  est  manifestement  trop  élevée.  Tous  les 
auteurs  qui  se  sont  occupés  de  cette  question  indiquent 
des  nombres  beaucoup  plus  bas.  C'est  ainsi  que  Mor- 
treux  indique  0*',30,  Lissonde  (1)  0«',46  (moyenne  de 
16  analyses  effectuées  sur  16  échantillons  différents). 
PourFumouze  (2),  le  nombre  O^^^SO  p.  100  serait  égale- 

(i)  Thèse  de  Paris  1869. 
'?)  Thèse  de  Paris  1867. 

/«mi.  de  Pharm,  et  d€  Chim.  6«  néaiR.  t.  XVII. i(! 5  mai  1903.)  .  30 


—  458  — 


"^ 


ment  trop  élevé.  Avec  Boiraux,  j'ai  dosé  (1)  0*',40daa| 
une  sorte  commerciale  et  0k%50  dans  des  cantharidei 
récoltées  par  nous  dans  le  Loiret.  Bien  que  ces  chiffres 
ne  se  rapportent  qu'à  la  cantharidine  libre,  il  est  permift 
de  supposer  qu'ils  sont  plus  voisins  de  la  vérité  que  let 
chiffres  plus  élevés.  Dietrich  (2),  en  utilisant  la  mélhoded» 
la  pharmacopée  allemande,  a  dosé,  dans  10  échanlilloi 
de  cantharides  :  1°  la  cantharidine  totale,  2"  la  canlhari-i 
dine  existant  à  l'état  de  combinaison.  Pour  la  première, 
ses  nombres  varient  de  0,382  à  0,857  p.  100.  Deuxdosagel 
seulement  ont  fourni  des  nombres  supérieurs  à  0,70  el 
un  seul  0,857.  La  cantharidine  combinée  existerait  danf 
la  proportion  de  0,033  à  0,309  p.  100,  le  plus  souvent 
0,10  à  0,12.  Ses  conclusions  sont  qu'il  vaudrait  mieux 
exiger  0,50  et  au  plus  0,60  p.  100.  Le  même  auteur  ^3) 
remarque  que  les  canthardines  ne  donnent  le  plus  sou* 
vent  que  0,35  à  0,45  p.  100  de  cantharidine  totale.  Pool 
toutes  ces  raisons,  il  me  semble  plus  rationnel  d'admettre 
0,40  p.  100  comme  minimum.  J'ai  trouvé,  dans  deux 
échantillons  commerciaux,  0,41  et  0,45  p.  100  eu  sui 
vant  le  procédé  indiqué  plus  loin. 

Pour  le  dosage  de  la  cantharidine,  il  est  nécessaire» 
dans  le  choix  du  dissolvant,  de  s'arêter  à  celui  qui  four- 
nira la  cantharidine  la  plus  pure  ;  car  les  faibles  quan 
tités  de  cette  matière  que  fournira  un  essai  portant  sur 
un  poids  dUnsectes  relativement  élevé  ne  permettent 
pas  de  se  livrer  à  des  purifications  qui  auraient  pour 
effet  d'entraîner  des  pertes,  peut-être  minimes,  mais 
qui,  proportionnellement  à  la  quantité  de  matière  dosé^ 
deviendraient  considérables.  Ceci  explique  pourquoi 
j'ai  renoncé  à  l'éther  acétique  utilisé  par  M.  Galippe  el 
au  chloroforme  qu'emploie  la  pharmacopée  allemande. 
Ce  formulaire  reconnaît  que  la  cantharidine  fournie 
par  le  chloroforme  et  lavée  à  l'éther  de  pétrole  est 
impure,  puisqu'il  recommande  de  la  laver  avec  une 

(1)  Répertoire  de  pharmacie  y  nouveUe  série,  1.  II,  p.  612. 

(2)  Pharmaceutische  Zeitung,  1901,  p.  835. 

(3)  Uelfenberger  Annaleriy  1891,  p.  4. 


r 


—  459 


liqueur  faiblement  ammoniacale,  dans  le  but  de  lui 
^lever  les  matières  résineuses  qu'elle  retient.  Ce 
lavage  avec  une  solution  aqueuse  ne  me  parait  pas 
yecommandable  ;  car,  la  cantharidine  étant  entraînable 
par  la  vapeur  d'eau,  il  est  à  craindre  qu'une  partie  du 
Jffoduit  ne  se  volatilise  pendant  la  dessiccation  à  Tétuve. 
rour  toutes  les  raisons  que  je  viens  d'indiquer,  j'ai  fait 
Aoix  comme  dissolvant  de  la  benzine  qui  ne  dissout 
que  la  cantharidine  mélangée  de  matière^  grasses  et 
^colorantes  qu'un  lavage  à  Téther  de  pétrole  suffit  à 
finlever.  Le  pouvoir  dissolvant  de  la  benzine  pour  la 
cantharidine,  bien  que  notablement  inférieur  à  celui  du 
ehloroforme,  est  cependant  plus  que  suffisant  pour  dis- 
^soudre  toute  la  cantharidine  contenue  dans  les  insectes 
rfioumis  à  Tessai.  D'autre  part,  la  distillation  de  la  benzine 
a'entraîne  pas  de  perte  en  cantharidine,  ainsi  que 
Dietrich  s'en  est  assuré  (1). 

Voici  le  procédé  auquel  je  me  suis  arrêté.  La  cantha- 
:  ridine  qu'il  fournit  est  complètement  incolore  et  entiè- 
rement cristallisée. 

Dans  un  flacon  à  large  ouverture  pouvant  être 
>  Bouché  avec  un  bouchon  de  liège,  on  introduit  25^*^  de 
cantharides  en  poudre,  puis  125^°^^  de  benzine  et 
'2**'  d'acide  chlorhydrique.  On  bouche  le  flacon  et  on  le 
maintient  pendant  trois  heures  dans  une  étuve  chauffée 
à  60-65"  en  ayant  soin  d'agiter  de  temps  en  temps.  On 
laisse  refroidir,  on  verse  le  contenu  du  flacon  dans 
une  allonge  à  déplacement  garnie  d'un  tampon  de  coton 
mouillé  de  benzine  et  disposée  au-dessus  d'un  ballon. 
Quand  l'écoulement  du  liquide  aura  cessé,  on  mettra 
de  côté  cette  fraction  (I)  du  produit.  On  placera  sous 
l'allonge  un  autre  ballon  et  on  continuera  la  lixiviation 
jusqu'à  épuisement  en  ayant  soin  de  laver  le. flacon 
avec  la  benzine  devant  servir  à  cet  épuisement.  On 
obtiendra  ainsi  une  fraction  (II).  Les  liqueurs  benzé- 
niques  seront  distillées  au  bain-marie  en  commençant 

il)  flelfenberger  Annnalen^  1901,  p.  74. 


—  460  — 

par  la  fraction  II  et  en  opérant  dans  un  ballon  ti 
Quand  rien  ne  passera  plus  à  la  distillation,  on  ch 
1  es  dernières  traces  de  benzine  en  plongeant  le  b 
jusqu'au  col  dans  l'eau  du  bain-marie  et  en  y  insu! 
de  Tair.  Après  refroidissement  du  ballon,  on  ajout 
au  résidu  constitué  par  une   huile  verte   au  milii 
de    laquelle   nageront   des   cristaux    de  cantharidii 
jQcms  (i'éther  de  pétrole  distillant  entièrement  au-di 
sous  de50\  Après  avoir  bouché  le  ballon,  onTabandi 
nera  pendant  douze  heures.  Le  liquide  sera  décanté 
un  filtre  taré  (après  dessiccation  à  60-65")  de  7*^"  de 
mètre  et  préalablement  mouillé  de  benzine.  On  évitertj 
de  faire  tomber  les  cristaux  sur  le  filtre.  Les  cristai 
restés  dans  le  ballon  seront  lavés  avec  24*^"'  d'éther 
pétrole    employés  en  quatre  fois;  et  chaque  fois  l 
liquides  seront  versés  sur  le  filtre,  qui,  finalement, 
lavé  complètement  à  Téther  de  pétrole. 

Après  quelques  instants  d'exposition  à  Tair,  on  por 
tera  le  filtre  et  le  ballon  dans  l'étuve  à  60-65*  en  rnaîo*] 
tenant  ce  dernier  incliné.  Au  bout  d'une  heure,  otj 
pèsera.  En  déduisant  du  poids  obtenu  la  somme  di 
poids  du  filtre  et  du  ballon,  le  reste  représentera  le  poids 
de  la  cantharidine.  Ce  poids  ne  devra  pas  être  inférieur 
à  0»^^0,  ce  qui  correspond  à  0,40  p.  100. 

L'emploi  d'éther  de  pétrole  à  point  d'ébullition  pca 
élevé  permet  d'obtenir  la  dessiccation  de  la  cantharidine 
à  la  température  de  60-65",  ce  qui  réduit  au  minimam  '. 
la  perte  par  volatilisation;  de  plus,  il  est  important 
d'incliner  le  ballon  pendant  son  séjour  à  l'étuve  de  façon 
à  faciliter  les  mouvements  gazeux  dans  son  intérieur. 
Enfin,  la  durée  d'exposition  à  l'étuve  est  limitée  à 
une  heure,  temps  suffisant  pour  parfaire  la  dessiccation. 

Un  échantillon  de  25*'  de  cantharides,  essayé  de  cette 
façon,a  fourni,après  une  heure  de  dessiccation,  O**",  i  Oio  de 
cantharidine;  après  la  deuxième  heure,  ce  poids  était  de 
0»^0991  ;  après  la  troisième  heure  de  08%0973  ;  après  la 
septième  heure  de  08*^,0957.  Entre  la  première  et  la 
deuxième  heure,  la  matière  a  donc  perdu  O«%0054; 


I  la  deuxième  et  la  troisième  heure,  O'^OOIS;  entre 
troisième  et  la  septième  heure,  0^%0016.  On  voit 
m  début  la  perte  est  plus  rapide,  puis  s'abaisse  au 
at  de  devenir  très  lente.  Néanmoins  on  n'arrive  pas 

poids  constant,  même  à  la  température  de  60-65'', 
jui  indique  bien  que,  même  à  cette  température,  la 
itharidine  est  légèrement  volatile.  Il  y  a  donc  néces- 
I  à  limiter  la  durée  du  séjour  à  Fétuve  :  c'est  pourquoi 
propose  tle  fixer  cette  limite  à  une  heure. 


Vdesur  le  compte^gouttes  normal;  par  M.  P.  Yvon  (1). 

conférence  internationale  pour   l'unification  de 

formule    des  médicaments    héroïques    a    proposé 

lopter,  comme  compte-gouttes  normal,  celui  de  la 

ïrmacopée  Française.  En  même  temps,  elle  a  modifié 

[formule  des  teintures  de  ces  mêmes  médicaments  qui 

ont,  à  l'avenir,  dosées  au  dixième  et  préparées  avec 

Talcool  à    70**    centésimaux.   Il  en  résulte  que  le 

brede  gouttes,  correspondant  à  l**"  de  ces  nouvelles 

^ntiires,  sera  modifié  et  quMl  était  utile  de  procéder  à 

ar  évaluation  exacte. 

H.-J.  Môller,  délégué  du  Danemark,  a,  dans  un 

pport  très  documenté,  passé  en  revue  quelques-uns 

bs  divers  travaux,  et  ils  sont  nombreux,  publiés  sur  la 

Instruction  et  l'emploi  des  compte-gouttes;  ce  sont, 

ni  les  auteurs  étrangers  :  F.  Guthrie,  J.  Traube, 

Eschbaum,  E.  Harnach  ;  et,  parmi  les  chimistes  et 

barmaciens  français  :  MM.  Duclaux,  Réveil,  Lebaigue, 

Baichard,  Boymond,  Duhomme,  Limousin,  etc. 

Depuis  la  réunion  de  la  conférence,  M.  G.  Bûhrer, 

élégué  de  la  Suisse,  a  publié,  dans  le  n"  5  du  Journal 

|fidw«  de   Chimie  et  de  Pharmaeie^  1903,  un  intéressant 

avait  de  re vision  sur  ce  sujet,  travail  auquel   nous 

envoyons  le  lecteur  et  qui    résume  parfaitement   la 

gestion,  au  point  de  vue  pratique. 

(1)  Ce  IraTail  a  été  fait  au  laboratoire  de  chimie  biologique  de  Tins- 
ttat  Pistoar. 


—  462  — 

L'adoption,  par  la  Conférence,  du  compte-goutlei 
la  Pharmacopée  Française,  aété  critiquée  parle  D'Ei 
baum;  mais,  comme  le  fait  remarquer  très  judiciei 
mentM.Buhrer,  quel  que  soit  le  compte-gouttes  adopté, 
que  le  diamètre  extérieur  du  tube  d'écoulement  pré*] 
sente  un  diamètre  de  3,  5  ou6™°*36,  donnant  respective-: 
ment  XX,  XIII  8/10  ou  X  gouttes  pour  l^''  d'eau  dis-i 
tillée,  les  causes  d'erreur  seront  les  mêmes  pour  tous' 
les  instruments  et  le  poids  des  gouttes  sera  toujoais 
variable.  Les  causes  qui  font  varier  ce  poids  sont,  en] 
effet,  très  nombreuses,  et  M.  Fr.  Guihrie(1864)  a  pufo^ 
muler  15  lois  qui  régissent  la  formation  des  gouttes, 
s'écoulant  par  un  tube  capillaire.  D'autres  lois  avaient 
été  également  indiquées  par  MM.  Duclaux,  Le- 
baigne,  etc.,  etc.  Plus  récemment,  M.  Dufour,  de  Lau- 
sanne, a  constaté  que  la  pureté  de  l'air,  exerce  une 
influence  sur  le  volume  et,  par  conséquent,  sur  le  poids 
des  gouttes.  Des  traces  de  vapeur  d'alcool,  d'éther  et  de 
chloroforme  le  font  varier  d'une  manière  très  notable; 
M.  Bûhrer  a  pu  le  constater  et  cite  dans  son  travail 
des  chiffres  très  probants. 

Mon  intention  n'est  pas  de  passer  en  revue  tous  les 
travaux  publiés  jusqu'ici  sur  les  compte-gouttes  et  de 
citer  tous  les  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  la  ques- 
tion. Je  me  place  au  point  de  vue  pratique  et  en  utilisant 
toutes  les  observations  faites  antérieurement,  celles 
que  je  viens  de  faire  et  qui  certainement  ne  sont  pas 
toutes  nouvelles,  j'ai  voulu  rechercher  s'il  n'était  pas 
possible  d'obtenir  du  compte-gouttes  une  précision  plus 
grande  que  celle  qu'il  possède  actuellement. 

Le  Codex  Français  de  1818  indiquait,  pour  compter 
les  gouttes,  l'emploi  d'un  flacon  à  col  étroit,  à  bord 
plat  et  renversé,  que  l'on  inclinait  de  façon  à  faire 
tomber  les  gouttes  lentement;  celui  de  1837  ne  donne 
aucune  indication  sur  la  manière  d'opérer.  Le  Codex 
de  1866  est  plus  explicite  :  il  dit  que  de  nombreuses 
conditions  influent  sur  le  volume  des  gouttes  et  propose 
un  compte-gouttes  très  simple,  dont  l'emploi  permet 


—  463  — 

ftfarriver,  non  pas  à  une  précision  absolue,  mais  à  un 
degré  d'exactitude  suffisant.  Il  consiste  en  un  petit 
^lallon,  muni  d'une  tubulure  latérale,  dont  le  diamètre 
\hUérieur  est  convenablement  réglé  et  qui  permet  au 
rliqtiide,  moyennant  une  légère  inclinaison,  de  couler 
l'goutte  à  goutte  et  avec  une  grande  régularité.  On  côn- 
^  sidère  l'appareil  comme  bien  réglé  lorsque,  à  latempé- 
j  rature  de  +15*,  XX  gouttes  d'eau  distillée  pèsent  1«'  à 
moins  de  0^% 05  près  :  L'approximation  est  de  i..  Vingt 

.  gouttes  peuvent  peser  0^%95  ou  1^%05.  L'écart  entre  deux 
bstruments  peut  être  de  0«',10. 

La  Pharmacopée  Française  de  1884  dit  que  «  le 
compte-gouttes  normal  consiste  en  un  tube  de  verre, 
terminé  gar  un  ajutage  capillaire,  dont  le  diamètre 
extérieur  doit  mesurer  exactement  trais  millimètres. 
Les  liquides  doivent  s'écouler  par  ce  tube  de  leur  propre 
poids  et  avec  régularité. 

On  considère  l'instrument  comme  bien  réglé  lorsque,  à 
la  température  de  +  15**,  XX  gouttes  d'eau  distillée 
pèsent   !«'   à  moins    de    deux    centigrammes    près. 

L'approximation  est  donc  de  g-^. 

Vingt  gouttes  peuvent  peser  l8',02  ou  0»%98;  l'écart 
entre  deux  instruments  peut  donc  être  de  0*^,04. 

Il  est  facile  de  voir  que  les  indications  du  Codex  de 
1884  ne  concordent  pas  avec  celles  du  Codex  de  1886  et 
qu'elles  ne  sont  pas  suffisamment  précises  ni  les  unes 
ni  les  autres.  Le  compte-gouttes  adopté  par  le  Codex  de 
1866  est  celui  de  Salleron  construit  sur  les  indications 
de  Réveil.  Or  Réveil  dit  que  le  diamètre  extérieur  doit 
être  fixe  (sans  en  indiquer  les  dimensions),  mais  que  le 
diamètre  intérieur  peut  varier  sans  inconvénient  :  le 
Codex  dit  au  contraire  que  le  diamètre  intérieur  doit  être 
convenablement  réglé  et  ne  parle  pas  du  diamètre  exté- 
neur.  Le  Codex  de  1884  fixe  le  diamètre  extérieur  et  ne 
parle  pas  du  diamètre  intérieur;  les  autres  conditions 
qui  peuvent  influer  sur  le  poids  des  gouttes  ne  sont  pas 
suffisamment  définies.  Les  gouttes»  dit  le  livre  officiel, 


L 


—  464  — 

doivent  tomber  de  leur  propre  poids,  alors  la  hauteurdil 
chute  (distance  verticale  entre  le  niveau  libre  du  liquide] 
et  Textrémité  du  tube  capillaire)  devrait  être  nulle;  or, I 
cela  n'est  pas  dans  Tinstrument  décrit.  Dans  tous  les] 
instruments  existant  aujourd'hui,  sauf  ceux  construits] 
par  Salleron  (4)  sur  les  indications  de  Réveil  en  1862,  lai 
hauteur  de  chute  est  sans  cesse  variable.  La  réçulariiii 
dans  la  succession  des  gouttes  n'existe  pas  plus  que  btj 
fixité  de  la  pression,  et  dans  tous  les  compte-gouttes  il 
tube  l'intervalle  de  temps  qui  sépare  la  chute  de  demi 
gouttes  consécutives  va  en  augmentant  à  mesure  quel*  j 
hauteur  de  chute  diminue.  Il  ne  suffit  pas  qu'un  instni-  ' 
ment  donne  exactement  ou  avec  une  approximation  ■ 
fixée  XX  gouttes  au  gramme,  il  faut  que  le  poids  decha-  ^ 
cune  de  ces  gouttes  soit  égal  ;  or  cela  n'a  li«u  qu'avec 
une  hauteur  de  chute  nulle  (écoulement  libre)  ou  cons- 
tante. 

Cela  est  possible,  et  pour  déterminer  exactement  les 
conditions  dans  lesquelles  doit  fonctionner  ce  compte* 
gouttes  normal,  j'ai  dû  étudier  à  nouveau  toutes  les 
causes  de  variation  signalées  par  les  auteurs  et  princi- 
palement par  Réveil  et  Lebaigue  et  rechercher  s'il  n'en 
existait  pas  d'autres.  Les  indications  formulées  par  ces 
auteurs  ont  servi  de  base  aux  rédacteurs  des  Codex  de 
1867  et  1884,  mais  nous  avons  vu  que  les  conditions  né- 
cessaires  pour  construire  un  compte-gouttes  normal 
n'avaient  été  ni  nettement  ni  complètement  formulées 
par  les  uns  ou  les  autres. 

Réveil  (1862)  dit  que  ce  qui  fait  du  flacon  compte- 
gouttes  un  véritable  instrument  de  précision,  c'est  la 
Jixité  du  diamètre  extérieur  du  tube  d'écoulement  qui 
doit  être  tel  que  les  gouttes  détachées  pèsent  exacte- 
ment 0^',0S;  mais  il  ne  fait  pas  connaître  ce  diamètre. 
Quant  au  diamètre  intérieur,  dit-il,  il  peut  varier,  carii 

(1)  Ces  instruments  sont  :  l»  le  compte-gouttes  baUon  à  tubalare  Uté- 
raie  dans  lequel  la  hauteur  de  chute  Tarie  dans  des  limites  assez  res- 
treintes; 2«  un  compte-gouttes  ayec  tube  Mariotte,  dont  le  maniement 
n'est  pas  facile. 


r 


—  465  — 


fft'mfluence  que  la  rapidité  de  Técoulement.  Il  ne  fait 
IfBs  mention  de  la  hauteur  de  chute  qui  du  reste  ne 
ftarie  pas  ou  varie  peu  dans  les  deux  instruments  cons- 
;lroils  par  Salleron  à  cette  époque  et  qui  sont  encore 
>juijourd*hui  les  meilleurs  lorsqu'ils  sont  bien  réglés. 
i    Lebaîgue  en  1868  a  publié  un  travail  très  important 
•or  les  conditions  auxquelles  doit  satisfaire  un  compte- 
gouttes;  il  a  fixé  à  3™°^  le  diamètre  extérieur  du  tube 
capillaire  et  étudié  l'inQuence  de  diverses  conditions 
sur  l'écoulement  des  gouttes;  il  a  déterminé  successive- 
ment celle  de  la  pesanteur,  de  la  capillarité^  de  la  den- 
pté  et  de  la  cohésion  du  liquide,  de  la  température,  de  la 
pression^  de  \^ forme  et  des  dimensions  du  tube  d'écoule- 
ment. La  nature  de  la  substance  qui  constitue  ce  tube 
est  sans  influence  sur  le  poids  des  gouttes,  pourvu  que 
celte  substance  puisse   être   mouillée  par  le  liquide. 
Comme  Réveil,  il  admet  que  le  diamètre  de  l'orifice  du 
tube  d'écoulement    (diamètre    intérieur)  est  sans   in- 
floeace  sur  le  poids  des  gouttes  et  modifie  seulement  la 
▼ilesse  d'écoulement.  Au  contraire,   le  diamètre  total 
(diamètre  extérieur)  du  tube  d'écoulement  orifice  et  pa- 
rois compris  fait  seul  varier  le  poids  des  gouttes^  et  cela 
d'une  manière  régulière  et  proportionnelle  à   ce  dia- 
mètre. Ce  tube  peut  être  plein  et  alors  l'écoulement  est 
extérieur. 
En  résumé  : 

1®  Réveil  dit  que  le  diamètre  extérieur  du  tube  d'écou- 
lement doit  être  constant  (sans  indiquer  ce  diamètre)  et 
tel  que  les  gouttes  pèsent  exactement  0^',05  ;  le  diamètre 
intérieur  peut  au  contraire  varier  sans  inconvénients. 

2*  Le  Codex  de  1866  reproduit  les  indications  de 
Réveil  relativement  au  diamètre  extérieur;  mais  sans 
le  fixer  davantage,  il  ajoute,  contrairement  à  Réveil, 
qu'il /ûtM^  régler  convenablement  le  diamètre  m^em^r. 
S'^Lebaigue  dit,  comme  Réveil  et  le  Codex  de  1866, 
Vo  le  diamètre  extérieur  du  tube  d'écoulement  doit 
être  constant;  il  précise  et  le  Jixe  d  3"".  Mais  il 
admet,  avec  Réveil,  que  la  grandeur  de  l'orifice  inté- 


i 


^ 


—  466  — 

rieur  est  indifTérenle  et  modifie  seulement  la  vii 
d'écoulement.  En  cela,  il  se  sépare  du  Codex  de  1868J 
qui,  sans  donner  d'indications  précises,  dit  qu'il  faol 
régler  convenablement  ce  diamètre.  Nous  verrons  ploi 
loin  que  les  rédacteurs  de  ce  Codex  avaient  rais<« 
et  que  la  vitesse  d'écoulement  influe  sur  le  poids  dei 
gouttes;  cette  vitesse  dépend  non  seulement  du  dit» 
mètre  intérieur  du  capillaire,  mais  aussi  de  la  hautaor 
de  chute,  et  l'on  peut  obtenir  la  même  vitesse  d'écoale* 
ment  en  diminuant  le  diamètre  de  l'orifice  capillaire  et 
en  augmentant  la  hauteur  de  chute;  ou  inversement  ea 
augmentant  le  diamètre  et  en  diminuant  ]a  pression. 
Lebaigue  avait  du  reste  constaté  cette  influence  de  la 
pression,  mais  l'avait  crue  négligeable. 

Les  rédacteurs  du  Codex  de  1884  ont  adopté  les  con- 
cl  usions  de  Lebaigue. 

On  pourra  donc  obtenir  un  compte-gouttes  normal  en 
faisant  varier  simultanément  : 

l""  Le  diamètre  total  du  capillaire  ou  diamètre  exté- 
rieur; 

2**  Le  diamètre  intérieur  ou  orifice  d'écoulement; 

3""  La  hauteur  de  chute  ou  pression. 

Lorsque  le  compte-gouttes  sera  réglé,  il  suffira  de 
maintenir  constante  la  hauteur  de  chute  pour  que  le 
poids  des  gouttes  qui  se  succèdent  soit  constant. 

Cette  dernière  condition  élimine  d'emblée  tous  les 
compte-gouttes  fermés  dans  lesquels  l'ascension  da 
liquide  se  fait  par  aspiration  au  moyen  d'une  poire  de 
caoutchouc,  et  la  chute  des  gouttes  est  déterminée  par 
pression  de  cette  même  poire. 

Pour  obtenir  un  compte-gouttes  normal  d'études  don- 
nant exactement  des  gouttes  de  0^%05  ayant  toutes  un 
poids  uniforme,  j'ai  adopté  le  dispositif  suivant  (fig.  1) 
qui  m'a  permis  de  déterminer  l'importance  des  diverses 
causes  d'erreurs  signalées  jusqu'ici. 

Le  tube  d'écoulement  présente  un  diamètre  intérieur 
d'environ  2"*"  et  un  diamètre  extérieur  de  3"""  ;  il  est  ter- 
miné par  un  capillaire  c  de  15""  de  longueur  (cette  ^on- 


—  467  — 

^eur  influe  sur  la  vitesse  d'écoulement  et  par  suite,  sur 
le  poids  des  gouttes)  dont  le  diamètre  extérieur  est  d'en- 
ftiion  3""  et  le  diamètre  intérieur  d'environ  0"",80. 
I  Ce  tube  d'écoulement  est  maintenu  vertical  au  moyen 
i^'ime  pince  fixée  sur  un  support  S  et  est,  par  l'inlermé- 
Idiaire  d'un  tube  de  caoutchouc.  T  relié  h  un  réservoir  A 
I  en  verre,  également  maintenu  par  une  pince  à  collier  : 


Pig.  1. 

tube  d^éconlcment  et  réservoir  sont  mobiles  le  long  de 
la  tige  da  support  S  et  l'on  peut  faire  varier  la  distance 
verticale  qui  les  sépare  et  par  conséquent  la  hauteur  de 
ehate.  Le  diamètre  de  ce  réservoir  mobile  est  assez 
grand  pour  que  la  dénivellation  produite  par  la  chute  de 
XX  ou  XL  gouttes  d'eau  ne  soit  pas  très  sensible  ;  mais 
tomme  il  est  nécessaire  pour  les  déterminations  de 
compter  parfois  jusqu'à  C  et  CC  gouttes,  on  main- 
Uent  la  hauteur  de  chute  rigoureusement  constante  au 


l 


—  468  — 

moyen  d'un  tube  de  Mariotte  H.  On  peut  à  volonté  di> 
terminer,  modérer  ou  arrêter  l'écoulement  des  gouUfiij 
en  comprimant,  au  moyen  d'une  pince  à  vis  P,  le  tube 
de  jonction  qui  réunit  le  réservoir  au  capillaire. 
.  Avec  ce  dispositif,  il  ne  reste  plus  qu'à  faire  variera' 
volonté  les  diamètres  intérieur  et  extérieur  du  capil* 
laire,  et  l'on  pourra  étudier  leur  influence  sur  le  poids 
des  gouttes,  la  pression  restant  constante  ;  puis  oa 
pourra  étudier  l'influence  de  la  pression.  Il  est  fiuiile 
de  vérifier  qu'avec  un  tube  d'écoulement  d*un  dia- 
mètre extérieur  de  S""",  le  poids  d'une  goutte  d'eau 
distillée  n'est  exactement  de  0^\Q^  que  pour  une  hau- 
teur de  chute  déterminée,  ou  pour  une  vitesse  d'écou- 
lement (nombre  de  gouttes  à  la  minute)  également 
déterminée. 

On  pourra  obtenir  des  gouttes  de  poids  normal  (O'',05) 
avec  un  capillaire  de  diamètre  inférieur  ou  supérieure 
3"°",  pourvu  qu'on  règle  convenablement  la  hauteur  de 
chute  ou  la  vitesse  d'écoulement.  Cette  vitesse,  en 
dehors  de  la  hauteur  de  chute,  dépend  aussi  du  rfw- 
Tnêtre  intérieur  du  tube  capillaire  ;  voilà  pourquoi,  à  mon 
avis,  les  rédacteurs  du  Codex  de  1866  ont  eu  raison 
d'attirer  Tatteution  des  constructeurs  sur  la  grandeur 
de  ce  diamètre,  mais  ils  ont  eu  tort  de  ne  pas  fixer  les 
dimensions  du  diamètre  extérieur.  En  réalité,  il  doit 
exister  un  certain  rapport  entre  les  diamètres  inté- 
rieur, extérieur  et  la  hauteur  de  chute  ou  vitesse 
d'écoulement  et  variées  sont  les  combinaisons  qui  per- 
mettent d'obtenir  un  compte-gouttes  normal. 

Le  dispositif  que  je  viens  de  décrire  ne  permet  d'ex- 
périmenter qu'avec  l'eau  et  les  liquides  non  volatils  : 
les  gouttes  sont  reçues  dans  une  petite  éprouvetle 
légère  en  verre  soufflé  E  (fig.  1)  bouchant  à  l'émeri  et 
tarée  sur  la  balance  à  1/2  "".  Cette  précision  m'a  paru 
bien  suffisante,  étant  donné  les  nombreuses  causes 
d'erreurs  qui  influent  sur  ces  déterminations,  causes 
d'erreurs  qu'on  ne  peut  éviter  et  dont  on  ne  peut  appré- 
cier l'importance. 


—  469 


Pour  régler  le  compte-gouttes,  j'ai  toujours  opéré 

série  en   prenant  successivement  dans   la  même 

ouvette  le  poids  de  XX,  XL,  XL  gouttes,  puis  de 

l  gouttes  en  une  fois,  en  tout  quatre  déterminations 

bnt  je  prenais  la  moyenne.  Les  variations  sont,  du 


»'esie,  assez  faibles  et  l'on  arrive  facilement  à  régler  la 
hauteur  de  chute,  de  manière  à  obtenir  exactement 

'  XX  gouttes  pour  !«'  d'eau  distillée. 

]  Pour  opérer  avec  des  liquides  volatils  (éther,  chloro- 
forme, bromoforme)  et  susceptibles  d'attaquer  le  tube 
Je  caoutchouc,  j'ai  fait  construire  un  appareil  tout  en 


—  470  — 

verre  (fig.  2),  avec  un' récipient  A  de  forme  spéddftl 
permettant  d'éviter  la  cause  d^erreur  due  à  Tévaponfl 
tion. 

Ge  récipient  est  constitué  par  un  petit  ballon  A,  kl 
large  col,  traversé  par  un  robinet,  dont  la  luaùère  pré«| 
sente  un  diamètre  d'égale  grandeur  :  au-dessus  du  ro-| 
binet  est  soudée  une  petite  tubulure.  Un  réservoir eftj 
verre  R,  terminé  par  un  tube  capillaire  N',  est  destiné  à  j 
recevoir  le  liquide  volatil.  Ce  tube  traverse  un  bouchoa] 
et  pénètre  dans  la  tubulure  du  flacon,  qui  doit  recevoir! 
les  gouttes.  Au  moyen  d'un  tube  de  caoutchouc,  ajostéj 
à  la  tubulure  latérale,  Tintérieur  du  récipient  est  mis] 
en  communication  avec  Tintérieur  du  réservoir,  et  cela  | 
au  moyen  d'un  tube  de  Mariotte  MN,  qui  plonge  daosl 
le  liquide  et  assure  la  constance  de  la  hauteur  de  chute* 
Une  tige  en  verre  T,  terminée  par  un  pointeau  rodé  P, 
permet  d'établir,  de  supprimer  et  de  régler  l'écoule- 
ment du  liquide. 

Avec  ce  dispositif,  la  chute  des  gouttes  du  liquide 
volatil  se  fait  dans  une  enceinte  saturée  de  sa  vapeur,  et 
lorsque  l'on  a  compté  un  nombre  dégouttes  déterminé, 
on  arrête  l'écoulement  par  la  manœuvre  du  pointeau, 
en  même  temps  que  par  celle  du  robinet  R,  on  ferme  le 
récipient  dans  lequel  sont  tombées  les  gouttes.  On 
isole  alors  ce  récipient  (qui  a  été  préalablement  taré  sur 
la  balance),  en  détachant  le  tube  de  caoutchouc,  et  on 
détermine  l'augmentation  de  poids  qui  provient  de 
l'introduction  d'un  nombre  connu  de  gouttes.  On  opère 
par  série,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué,  et  Ton  peut  ainsi  dé- 
terminer exactement  le  nombre  de  gouttes  nécessaire 
pour  représenter  l»""  de  liquide  ;  il  est  bien  entendu  que 
l'instrument  a  été  au  préalable  réglé  avec  de  l'eau  dis- 
tillée. 

{A  suivre.) 


Wrr 


—  471 


de  la  décomposition  complète  de  Vurée  et  des  sels  ammo- 
niacaux au  moyen  de  Vhypobromite  de  soude  naissant  en 
mlieu  alcalin  ;  par  M.  Octave  Le  Comte,  pharmacien 
aide-major  de  1"  classe. 

L'urée  mise  en  présence  d'un  excès  d'hypobromite  de 
loade  est  décomposée  en  donnant  de  Tazote,  du  gaz 
carbonique,  du  bromure  de  sodium  et  de  l'eau  : 

xAiH» 


^AiHî 


C0<^      _  +3NaOBr+2NaOH  =  Az«+C03Na«H-3NaBr+3H«0. 


D'après  cette  formule,  10''*''  d'urée  devraient  fournir 
37"',12  d'azote  sec,  pris  à  0^  et  à  760  :  en  réalité,  Ton 
n'obtient,  en  opérant  à  froid,  guère  plus  de  35^°'%4  de 
gaz  (Hûffner);  Russel  et  West  fixent  le  rendement 
ï  33'*',75  au  lieu  de  37''-%12;  Méhu  évalue  la  perte 
à8p.l00etYvonà7p.  100. 

L'hypobromite  de  soude  agit  encore  sur  les  sels 
ammoniacaux  et  met  en  liberté  les  98  à  99  centièmes 
de  Vazote  qu'ils  contiennent  : 

.AxH* 
S0»(  +3Na0Bp+2Na0H  =  Az'+SO^Naa+SNaBr+SH'O. 

L*azote  non  dégagé  dans  les  réactions  précédentes  a 
été  oxydé  et  fixé,  sous  forme  d'azotate  ou  de  cyanate, 
en  quantité  variable  avec  la  pression,  la  température, 
l'âge  et  la  concentration  du  réactif.  Avec  un  hypobro- 
mite  ancien,  plus  de  la  moitié  de  l'azote  peut  être 
retenu  dans  le  milieu  agissant. 

Le  dosage  des  sels  ammoniacaux  et  surtout  de  Turée 
se  fait  le  plus  souvent  au  moyen  de  la  solution  alcaline 
d'hypobromite.  La  soude  en  excès  retient  l'acide  carbo- 
liique  et  la  quantité  d'urée  ou  de  sel  ammoniacal  est 
donnée  par  le  volume  d'azote  dégagé  ;  il  est  donc  néces- 
saire, pour  avoir  un  dosage  exact,  de  mettre  tout  l'azote 
en  liberté. 
Nous  sommes  arrivés  à  dégager  la  quantité  théorique 


[ 


—  472  — 

de  Tazote  contenu  dans  l'urée  et  dans  les  sels  ammo« 
niacaux  en  faisant  agir  sur  ces  corps,  mis  en  milieu  aléa 
lin,  rhypobromite  de  soude  naissant. 

Gomme  réactifs,  nous  avons  deux  solutions,  Tune  k 
alcaline,  l'autre  B  bromo-bromurée. 

Solution  A  alcaline. 

Soudo  c&ustique  NaOH 20'' 

Eau  distillée 100»' 

Solution  B  bromo-bromurée. 

Brome  Br 5'»' 

Bromure  de  sodium  NaBr 10-' 

Eau  distillée 100^ 

Ces  deux  solutions  sont  telles  que,  mélangées  i 
volumes  égaux,  elles  donnent  extemporanément  une 
dissolution  d'hypobromite  de  soude  semblable  à  celle 
employée  pour  le  dosage  de  l'urée;  en  flacons  bienbou-, 
chés,  elles  se  conservent  indéfiniment  sans  s'altérer, 
ce  qui  est  un  avantage  considérable. 

Nous  préparons  deux  solutions  titrées,  l'une  d'urée, 
l'autre  de  sulfate  d'ammoniaque  : 

Solution  (Vurée. 

Urée  cristallisée  et  desséchée !«' 

Eau  distillée q.  s.  p.  lOO'"'  à  15» 

Solution  ammoniacale. 

Sulfate  d'ammoniaque i*» 

Eau  distillée q.  s.  p.  lOO^™^  ^  ig. 

Et  nous  faisons  les  essais  suivants  : 

I.  —  Action  de  l'hypobroxite  naissant  en  miuko  alc4UN. 

Dans  un  uréomètre  Yvon  nous  introduisons  succes- 
sivement :  1«2^"'  delà  solution  d'urée  au  1/00  ;  2"  4*"*  de 
la  solution  A  alcaline  ;  et  S'*,  après  agitation,  l'^'dela 
solution  B  bromo-bromurée.  La  réaction  se  produit. 
Le  brome  se  combine  à  la  soude  et  l'hypobromite  formé 
agit  à  Tétat  naissant  sur  l'urée  en  présence  d'un  grand 


473  — 

Ixcès  d  alcali.  Nous  agitons  et  nous  attendons  la  fin  de 
il  réaction,  ce  qui  demande  15  minutes  environ.  Alors 
lous  portons  l'appareil  sur  une  cuve  à  eau,  et  quand 
Téqailibre  de  température  s'est  établi,  nous  lisons  le 
rolume  d*azote  dégagé. 

Nous  recommençons  cette  opération  un  grand 
lombre  de  fois  et  nous  constatons  que  le  dégagement 
gazeux  est  toujours  le  même  et  égal  à  8^"*',i . 

Le  gaz  produit  ne  renferme  pas  d'oxygène,  l'acide 
j^yrogallique  alcalinisé  ne  réduisant  pas  son  volume. 

Nous  faisons  les  corrections  de  pression,  de  tension 
le  la  vapeur  d'eau  et  de  température  et  nous  trouvons  que 
lcs8^*',l  d'azote  dégagés  correspondent  à  une  solution 
renfermant  1»""  d'urée  pour  100'"\  ce  qui  est  exact. 

Tout  Tazote  de  l'urée  et  rien  que  l'azote  a  donc  été 
mis  en  liberté  par  l'hypobromite  de  soude  naissant  et 
agissant  en  milieu  alcalin. 

En  opérant  comme  précédemment  sur  la  solution 
immoniacalc,  nous  trouvons  que  cette  liqueur  contient, 
i'après  l'azote  fourni,  !«'  pour  100  de  sulfate  d'ammo- 
niaque; tout  l'azote  du  sel  ammoniacal  a  donc  été  mis 
en  liberté. 

II-  —  ACTTO.N   DE  l'hypobromite  DE    SOODB  NAISSANT  EN  MILIEU 
BROMO-BBOMURÉ. 

Dans  l'uréomètre  nous  introduisons  2^"^'  de  la  solu- 
tion d'urée,  puis  i*""'  de  la  solution  B  bromo-bromurée 
et  finalement  4"""^  de  la  solution  Â  alcaline.  Nous 
obtenons,  en  opérant  ainsi,  un  dégagement  gazeux 
ne  dépassant  jamais  V^^.b  lequel  correspond  à 
6^,92  d'urée  pour  100^"'  de  solution  :  8  p.  100  d'azote 
ont  donc  été  retenus. 

Avecla solution  ammoniacale  nous  trouvons,  d'après 
fazote  dégagé,  0s%98  de  sulfate  d'ammoniaque  pour 
iOO^*  de  liqueur  ;  Terreur  en  moins  atteint  2  p.  100. 

Comme  on  le  voit,  tout  l'azote  de  l'urée  et  des  sels 
unmoniacaux  n'est  pas  mis  en  liberté  par  l'hypobromite 
<ie  soude  naissant  et  agissant  en  milieu  bromo-bromuré. 

JnnL  éé  phnrm,  %t  de  Chim.  6*  ate»,  t.  XVU.  (15  mai  1903.)  31 


—  474  — 
111.  —  Action  de  l'hypobromite  de  soude  sua  l'urée  kt  les  siu 

AMMONIACAUX  ALGALINISÊS  PAR  LA  SOLUTION  A  DE  SOUDE. 

Nous  commençons  par  alcalinîser  2^"'  de  la  solutio 
d'urée  ou  de  sel  ammoniacal  avec  i^"'  de  la  solution  . 
alcaline  et  nous  faisons  agir  Thypobromite  de  sou 
récent.  Dans  ces  conditions,  nous  obtenons  presque  I 
Tazote  théorique  ;  Terreur  en  moins  n'est  jamais  sup 
rîeure  à  1  p.  100. 

IV.  —  Essais  sua  des  urines. 

Avec  des  urines,  nous  constatons  que  la  solulî 
d'hypobromite   de     soude    ordinaire,  même  récente, 
donne  moins  d'azote    que  l'hypobromite  naissant  et 
milieu  alcalin  ;  la  différence  est  de  7, 8  et  même  10  p.  100. 

V,  —  Conclusions. 

D'après  les  essais  précédents,  nous  voyons,  que  pour 
obtenir  le  dégagement  complet  de  Tazote  contenu  dans 
Turéeetdans  les  sels  ammoniacaux,  il  faut  faire  agir 
sur  ces  corps  l'hypobromite  de  soude  naissant  en  milieu 
alcalin  : 

.AzH« 
!•    C0<  4-8NaOH+6Br  =  Az24-COsNa«+6NaBr+6H80. 

^AzH» 

.AzH* 
2»   SOK  +8NaOH+6Br  =  Az«+SO*Na«+6NaBr+8HiO. 

\AzH* 

Pour  avoir  un  dosage  exact  de  l'urée  et  des  sels 
ammoniacaux,  nous  opérons  donc  de  la  façon  suivante  : 

Prenons  le  cas  du  dosage  de  Turée  dans  une  urine  : 

Dans  uti  uréomètre  Yvon  nous  introduisons  succes- 
sivement :  1*»  2^'"'  d'urine  déféquée  au  1/2;  2"*  4*^*'  de  so- 
lution A  alcaline  ;  et,  après  agitation,  4*^"'  de  solution  B 
bromo-bromurée. 

Le  brome  en  présence  de  la  soude  donne  de  l'hypo- 
bromite, lequel  agit  à  l'état  naissant  sur  Furée  forte- 
ment alcalinisée.  Au  bout  de  5  minutes,  le  dégagement 
gazeux  se  ralentit;  nous  agitons  alors  et  nous  attendons 


—  475  — 


afin  lie  la  réaction,  ce  qui  demande  un  quart  d'heure 
(Dviron.  Nous  lavons  la  chambre  à  gaz  et  nous  portons 
i'uréomètre  dans  une  éprouvette  de  1  litre  pleine  d'eau. 
!{ous  abandonnons  le  tout  pendant  10  minutes  pour 
nettre  le  gaz  provenant  de  la  réaction  à  la  température 
ie  Teau.  Finalement  nous  établissons  les  niveaux  en 
loulevant  l'uréomëtre  et  nous  lisons  le  volume  d'azote 
dégagé  V„  pris  à  la  température  V"  donnée  par  le 
thermomètre  plongeant  dans  Teau  de  l'éprouvette. 

Si  H  représente  la  pression  atmosphérique  à  latin  de 
fexpérience  et  /  la  tension  de  la  vapeur  d'eau  à  t^^  le 
Tolame  d'azote  dégagé,  sec,  à  0""  et  à  760,  sera  donné 
far  la  formule  : 

Vi(H-;0 


Vo  = 


(1  +  0.003665  0  760 


Comme  l»*^  d'urée  renferme  371^'°\2  d'azote  sec,  à 
«•elà760,  la  quantité  U  d'urée  pour  1000^™'  d'urine 
sera  : 

V<(H^/0JOOO 
(1  +  0.003665  t)  760  X  371.2' 

Pour  doser  les  sels  ammoniacaux  au  moyen  de  l'hypo- 
bromite  de  soude  naissant  en  milieu  alcalin,  nouscom* 
mençons  par  neutraliser,  s'il  est  nécessaire,  la  liqueur 
qai  les  renferme,  nous  alcalinisons  et  nous  terminons 
Topération  comme  précédemment.  En  faisant  les  correc- 
tions de  pression,  de  tension  de  la  vapeur  d'eau  et  de 
température,  nous  obtenons  le  volume  V^  à  0"*  et  à  760  de 
Tâzote  dégagé.  Comme  1'"*'  de  ce  gaz  pèse  O^S 00125647, 
ea  multipliant  ce  chiffre  par  V^*^"*,  nous  avons  le  poids  P 
de  l'azote  contenu  dans  le  sel  ammoniacal  mis  en  réac- 
tion: 

p  =  0,00125647  Vo. 

En  résumé,  Turée  et  les  sels  ammoniacaux,  mis  en 

iprésence  d'un   excès   d'alcali  et  soumis  à  l'action  de 

bypobromite  de  soude  naissant,  dégagent  tout  l'azote 

^tt'ils  renferment,  ce  qui   permet  de   faire   ainsi  un 

•dosage exact  des  corps. 


—  476  — 


Sur  çuelques/arines  ou,  fécules  exotiqueê  employées  à  faU' 
mentation;  par  M.  Ballând. 

Apé.  La  fécule  désignée  à  Tahiti  sous  le  nom  HAfi 
est  extraite  des  rhizomes  de  Talocase  à  grande  racioe 
[Arum  macrorkizum)^  qui  est  très  répandue  en  Océanie. 
On  cultive  la  plante  dans  les  terrains  humides,  de  la 
même  façon  que  la  colocase  [Arum  esculentum)  dont  les 
tubercules  sont  particulièrement  appréciés,  dans  les 
îles  Polynésiennes,  sous  le  nom  de  taro. 

Conophallus.  La  farine  de  Gonophallus  dont  on  fait 
un  grand  emploi  dans  Palimentation  japonaise  est  re- 
tirée des  tubercules  à'xxn  Amorphophallus  qui  appartient 
à  la  même  tribu  des  Âroïdées  que  la  colocase.  Les  tuber- 
cules peuvent  atteindre  3  à  4  kilog.  La  farine  aucoD* 
tact  «le  Teau  froide  donne  après  quelques  heures  une 
masse  très  poisseuse,  même  à  la  dose  de  1^*^  pour  50»' 
d'eau. 

Tavolo.  Le  Tavolo  de  Madagascar  est  une  fécule  dans 
le  genre  du  taro,  provenant  des  tubercules  du  TaecaptR- 
natifida^  de  la  famille  des  Taccacées,  voisine  des  Âroî* 
dées.  Les  Malgaches  en  font  des  galettes. 

Arrow  root.  L'Arrow-root  {Marantaarundinacea\on^- 
naire  d'Amérique,  est  une  plante  très  cultivée  aux  An- 
tilles, au  Brésil,  au  sud  des  Etats-Unis,  en  Guinée,  dans 
rinde,  etc.  On  retire  des  rhizomes  une  fécule  très  ap- 
préciée. A  la  Réunion  et  à  Tahiti,  celte  fécule  sert  à  la 
confection  de  gâteaux  très  employés  dans  Talimentation 
des  enfants. 

Banane.  La  farine  de  banane  est  préparée  avec  le  fruit 
du  Bananier  [Musa  sapierUium)  récolté  avant  sa  maturité, 
c'est-à-dire  avant  que  le  sucre  n'ait  fait  son  apparition. 
Le  fruit,  débarrassé  de  ses  enveloppes,  est  coupé  en 
rondelles  qui  sont  séchées  à  Tétuve  ou  au  soleil.  Ces 
rondelles  sont  ensuite  broyées  et  donnent  une  poudre 
grossière  qui  est  passée  au  tamis.  Dans  les  pays  de  pro- 
duction (archipel  Indien,  îles  du  Pacifique,  côteocciden- 


—  477  — 

dale  d'Afrique,  Brésil,  etc.),  la  farine  de  banane  est  très 
employée  dans  Talimentation,  à  Tétat  de  bouillie,  de 
galette  ou  de  gâteau.  Depuis  quelques  années,  on  s'ef- 
force de  l'introduire  en  Angleterre,  en  Allemagne  et 
aussi  en  France,  mais  sans  grand  succès. 

Caryot,  Sagou,  Talipot.  La  fécule  de  Caryot  est  ex- 
traite du  tronc  du  Caryot  [Caryota  urens)^  palmier  de 
rinde  qui  se  distingue  par  ses  feuilles  très  divisées.  Le 
produit  est  de  qualité  inférieure  au  Sagou  ordinaire  que 
Ton  retire  du  palmier  Sagou  {Sagus  Rumpkii). 

Le  Talipot  est  également  retiré  d'un  palmier,  le  Co- 
rypka  umàracuV/era.  Pour  l'obtenir,  on  abat  les  pal- 
miers quand  ils  ont  de  dix  à  quinze  ans,  on  laisse  écouler 
la  sève,  on  enlève  Técorce,  on  recueille  la  moelle  que 
Von  délaie  dans  l'eau  et  on  jette  sur  une  toile  qui  retient 
la  partie  ligneuse  et  ne  laisse  passer  que  la  farine  connue 
à  Geylan  sous  le  nom  de  Rawpalmirak  root  Jlour. 
Mapé.  La  fécule  analysée  vient  de  Tahiti;  c'est  une 
,  poudre  blanche,  très  grossière.  Le  fruit  du  Mapé  [Ino^ 
i  earpus  edulis)^  d'où  on  la  retire,  se  mange  cuit.  Les  cen- 
I  dres  contiennent  des  traces  de  manganèse. 
I      Nété.  La  farine  de  Nété^  dont  l'analyse  suit,  et  qui 
i  figurait  parmi  les  produits  de  la  Guinée  exposés  à  Paris 
;   ea  1900,  était  constituée  par  la  pulpe  qui  entoure  dans 
I   leurs  gousses  les  graines  du  Nété  [Parkia  biglobosa)^ 
grand  arbre  de  la  famille  des  Légumineuses,  très  ré- 
pandu dans  toute  la    zone  in tra- tropicale  de   TAfri- 
'    que. 

Arbre  à  pain.  Les  farines  analysées,  de  saveur  fade, 

non  sucrée,  viennent  des  fruits  de  VArtocarpus  incisa^ 

[    récoltés  avant  maturité,  séchés,  pulvérisés  et  tamisés. 

Le  fruit  de  l'Arbre  à  pain,  connu  à  Tahiti  sous  le  nom 

I    de  Maiore^  constitue,  avec  la  banane  et  le  poisson,  la  base 

de  l'alimentation.  Il  pèse  de  1  à  3  kilos  et  se  consomme 

I    en  guise  de  pain,  cuit  avant  maturité,  alors  qu'il  est 

encore  ferme  et  que  son  amidon  n'est  pas  converti  en 

I     sucre.  On  en  fait  trois  récoltes  par  an. 


Fécale 
d*Apé 

Eau 10.60 

Matières  azotées .  1 .  26 

—  grasses.  0.55 

—  sacrées.  5.70 

—  amylacées.      80.14 

Cellulose 0.85 

Cendres 0.90 


500 


—  478  — 

Farine  de         Féc«le 
Conophallus     de  Tavolo 


14.60 
3.69 
0.40 
0.00 

75.51 
1.10 
4.70 


Ceylan 

Eau 11.00 

Matières  azotées .        1 .  38 

—  grasses.        0.40 

—  amylacées.      86.87 

CeUulose 0.13 

Cendres 0.20 

100    » 


100 


FécuLEa  d'areo^t-root 


Réunion 

13.20    . 
0.44 
0.20 

85.96 
0.00 
0.20 

100     )» 


Fécule  Fécule  Fécule 

do  de                   de 

Caryot  Sagou  Talipot 

Eau 15.90  12.10  12.90 

Matières  azotées.        1.07  2.15             4.76 

—  grasses.        0.15  0.15             0.50 

—  amylacées.      82.33  80.40  77.04 

Cellulose 0.15  4.00            2.00 

Cendres 0.40  1.20            2.80 

100    »  100    »  100 


FARIXB  DE  L  IBBU 
A  PAIN 

Cap-Verl        Tahiti 


13.80 
2.61 
0.85 

80.64 
0.10 
2.00 

lÔT 


14.30 
1.10 
0.20 

83.S5 
0.13 
0.40 

lÔTT 


REVUES 


Pharmacie. 


Sur  le  coUargol;  par  M.  H.  Hanriot  (1).  —  Carey  Lea 
a  annoncé  que,  dans  la  réduction  du  nitrate  d'argent 
par  le  sulfate  ferreux,  on  obtient  des  corps  solubles 
dans  Teau  qu'il  a  envisagés  comme  des  formes  colloï- 
dales de  l'argent  métallique.  Il  en  a  décrit  un  certain 


(1)  C.  R,  de  VAcad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  681,  1903. 


—  479  — 

iiombre  de  variétés,  sans  pourtant  que  Tindividualîté 
chimique  de  ces  composés  soit  suffisamment  établie.  Le 
produit  commercial  connu  sous  le  nom  de  collargol  est 
use  de  ces  variétés. 

On  attribue  à  tous  ces  corps  un  certain  nombre  de 
caractères  communs  que  Ton  peut  ainsi  formuler  :  ils 
«ont  solubles  dans  Veau  en  donnant  des  solutions  colo- 
rées non  dialysables;  en  leur  qualité  de  colloïdes,  ils 
«ont  précipités  de  ces  solutions  par  les  sels  neutres, 
tantôt  sous  forme  soluble,  le  plus  souvent  sous  forme 
coagulée  d'argent  ordinaire,  ne  se  rcdissolvant  plus 
dans  l'eau;  enfin,  ces  solutions  électrolysées  donnent 
nn  dépôt  d'argent  spongieux,  au  ^6\q  positif . 

Lorsqu'on  cherche  à  purifier  ces  corps,  ils  se  décom- 
posent avec  formation  d'argent  métallique,  et,  pour 
leor  donner  de  la  stabilité,  Lothermoser  recommande 
de  les  additionner  d'un  corps  colloïdal,  au  moment  de 
leur  préparation. 

Le  collargol,  qui  a  servi  aux  expériences  de  M.  Han- 
riot,  accusait  à  l'analyse  87,3  p.  100  d'argent.  Il  conte- 
nait un  peu  d*ammoniaque,  une  trace  d'acide  azotique, 
et  une  matière  albuminoïde  assez  abondante.  L'action 
du  nitrate  d'argent  est  particulièrement  intéressante. 
Les  solutions  du  collargol  précipitent,  en  effet,  le 
nitrate  d'argent  en  donnant  un  corps  insoluble,  entraî- 
nant, avec  lui,  l'argent  du  collargol  et  l'argent  du 
nitrate;  ce  n'est  donc  pas  un  simple  coagulum  analogue 
i  ceux  formés  par  certains  sels  neutres,  dans  les  solu- 
tions colloïdes.  Le  précipité  obtenu  est  une  masse 
d'aspect  métallique,  friable,  insoluble  dans  l'eau,  la 
potasse,  le  carbonate  de  soude  et  le  mercure.  L'acide 
i^tique  et  le  cyanure  de  potassium  le  dissolvent  en  un 
-liquide  incolore,  tandis  qu'avec  l'ammoniaque  on 
reproduit  la  coloration  rouge  des  solutions  de  collargol. 

Le  sulfate  de  cuivre  et  l'azotate  de  baryum  agissent 
d'une  façon  analogue  à  Tazotate  d'argent. 
Les  réactions  précédentes  assimilent  le  collargol  à  un 

sel  soluble,  capcible  de  former,  par  double  réaction,  des 


—  480  — 

précipités  insolubles  avec  les  sels  métalliqaes.  Al 
moyen  de  l'acide  acétique  dilué,  on  isole,  en  efifet, 
acide,  Vacide  collargoliquey  insoluble  dans  Teau,  mail 
soluble  dans  les  alcalis  et  décomposant  même  M 
carbonates. 

On  s'explique  alors  aisément  le  dépôt  pris  pour  Jfl 
l'argent,  au  pôle  positif,  pendant  Télectrolyse  du  coi« 
largol;  seulement  ce  dépôt  est  formé,  non  d'ai^esf 
ordinaire,  mais  d'acide  collargolique.  Et  finalement, 
collargol  commercial  serait,  d'après  ces  expérienci 
du  collargolate  d'ammoniaque. 

J.  B. 

Sur  la  réglementation  des  eaux  minérales  de  Vichy; 
par  M.  Hanriot.  —  Le  ministre  de  Tlnlérieur  ayant 
demandé  à  l'Académie  de  médecine  de  faire  une  étude 
spéciale  de  toutes  les  sources  du  bassin  de  Vichy, 
M.  Hanriot  a  été  chargé  de  déterminer  notamment  les 
conditions  d'influence  que  les  sources  peuvent  présenter 
soit  par  rapport  à  l'ensemble  du  bassin,  soit  respective- 
ment entre  elles  par  groupes  de  forages. 

Depuis  quelques  années  les  forages  se  sont  énormé- 
menl  multipliés  dans  la  région  et  ont  fait  découvrir  un 
grand  nombre  de  sources  alcalines  que  leur  composition 
rapproche  de  l'eau  de  Vichy,  et  cela  en  des  points  quel- 
quefois fort  éloignés  de  cette  station.  Certaines  sources 
jadis  autorisées  ont  disparu,  d'autres  ont  changé  de 
nom  et  il  en  est  qui  ont  pris  le  nom  de  voisines  dispa- 
rues ou  moins  importantes. 

Les  eaux  du  bassin  de  Vichy  ont  une  constance  de 
composition  des  plus  remarquables  qui  ne  permet  guère 
d'admettre  qu'elles  ne  soient  pas  toutes  de  même  ori- 
gine ;  leur  seul  caractère  variable  est  la  thermalité  qui 
varie  de  12*'5  (Saint- Yorre)  à  63^  (le  Dôme)  ;  la  ligne  de 
thermalité  passe  perpendiculairement  a  l'Allier  par  la 
source  du  Puits  Carré  et  la  source  du  Dôme,  la  tempéra- 
ture diminuant  à  droite  et  à  gauche  de  cette  ligne. 

Les  sources  thermales  paraissent  être  en  étroites  rela- 


—  481  — 

4ions  entre  elles,  tandis  qu'elles  semblent  indépendantes 
lies  sources  froides,  même  quand  elles  sont  très  voisines. 
Sources  thermales,  —  C'est  en  1886  qu'a  été  forée  la 
bttremière  source  thermale,  la  source  Gannat,  et  depuis 
les  sources  du  Dôme  et  du  Champ-des-Gornes. 

Les  sources  chaudes  de  TEtat  produisaient  260  litres 

àla  minute,  soit  374.000  litres par24  heures;  pendant  la 

:«aison  balnéaire,  ce  chiffre  était  à  peine  suffisant;  la 

f  Compagnie  a  fait  construire  des  réservoirs  contenant 

3.600""'  d'eau  minérale. 

La  constance  du  débit  était  parfaite  lorsque,  en  1899, 
aété  forée  la  source  du  Dôme  n^  1  ;  presque  aussitôt  les 
eaux  des  sources  de  THôpital  et  de  la  Grande- Grille  se 
troublèrent,  mais  leur  débit  qui  avait  diminué  pendant 
f  quelques  jours  se  rétablit  rapidement.  En  1900,  lors  du 
forage  de  la  source  du  Champ-des-Cornes,  les  sources 
chaudes  furent  atteintes  dans  leur  débit  qui  reste 
diminué. 

Il  y  a  aujourd'hui  trois  sources  du  Dôme  ;  deux  seu- 
lement sont  autorisées,  leur  débit  est  de  47  litres  à  la 
minute  ;  leur  température  s'élève  à  63**,  39%  48°.  La 
quantité  mise  en  bouteilles  est  insignifiante,  le  reste 
forme  une  mare  très  étendue  et  se  perd  dans  les  prairies. 
La  source  du  Champ-des-Cornes  ou  Boussange  débite 
B2o  litres  à  la  minute,  soit  près  de  900.000  litres;  sa 
température  est  de  40°;  elle  est  inutilisable,  parce  qu'elle 
est  boueuse.  Cette  source  jaillit  à  plusieurs  mètres  de 
hauteur,  elle  dégage  des  masses  d'acide  carbonique 
qu'on  a  évaluées  à  3  millions  de  litres  par  jour. 

Sources  froides.  —  Le  groupe  des  Célestins  n'a  subi 
aucune  atteinte  lors  des  nouveaux  forages.  La  source  la 
plus  importante  (Célestins,  1896)  est  pompée  et  donne  un 
débitde  13  millions  de  bouteilles  par  an  ;  le  niveau  de 
la  nappe  est  resté  le  même.  Leur  minéralisation  et  leur 
alcalinité  sont  faibles,  leur  température  basse  (12°). 

Dans  la  région  de  Saint- Yorrc,  28  sources  sur  80  sont 
taries.  Cette  diminution  parait  tenir  uniquement  à  la 
multiplication  prodigieuse  des  forages  effectués.  Si  l'on 


—  482  — 

fait  exception  pour  les  sources  Larbaud  situées  sur 
hauteur,  qui  sont  restées  abondantes  Ja  nappe  miner 
semble  s'être  retirée  vers  les  régions  basses  voisines  ^ 
l'Allier  qu'elles  traversent  pour  se  joindre  à  la  régia 
d'Hauterive.  La  région  d'Hauleriveest  aussi  forteme 
atteinte.  Le  débit  de  la  source  de  TEtatest  très  diminoéj 
8  sur  les  23  sources  sont  déjà  taries. 

Le  groupe  de  Cusset,où  Ton  avait  exécuté  de  nombre 
forages,  est  gravement  touché:  11  sur  29  sont  taries; 
les  plus  belles  sources  sont  en  baisse  notable,  et 
minéralisation  s'affaiblit. 

Seul  le  groupe  des  Célestins  s'est  '  maintenu  intaotl 
parce  que  sa  situation  au  centre  du  périmètre  de  protec-l 
tion  lui  a  permis  d'échapper  au  gaspillage  de  Teau  et^ 
du  gaz. 

Il  est  donc  urgent  de  prendre  des  mesures  énergiques.^ 
Le  périmètre  de  protection,  agrandi  trop  tardivement] 
en  1901,  est  insuffisant.il  est  mal  orienté,  car  il  n'englobe  j 
pas  la  région  de  Saint- Yorre  qui  est  un  centre  d'exploi- 
tation très  important,  ainsi  que  pour  la  protection  des  < 
sources  chaudes  de  beaucoup  les  plus  abondantes  qai 
sont  presque  sur  la  limite  du  périmètre  agrandi. 

M.  Hanriot  ne  croit  cependant  pas  qu'il  y  ait  lieu 
d'étendre  à  nouveau  ce  périmètre  parce  que  la  découverte 
de  sources  alcalines  d^une  composition  identique  à  celle 
des  eaux  de  Vichy  dans  les  communes  de  Burghas,  de 
Saint-Sylvestre  et  deSaint-Priest  rendrait  très  difficiles 
à  tracer  les  limites  de  la  nappe  d'eau  de  Vichy.  D'autre 
part,  le  remède  serait  insuffisant,  parce  que  les  forages 
actuels,  imprudemment  multipliés,  laissent  échappera 
pleins  jets  le  gaz  carbonique  et  l'eau  thermale. 

M.  Hanriot  croit  qu'il  faut  recourir  à  la  réglementa- 
tion pour  le  bassin  de  Vichy,  non  compris  les  sources  de 
l'Etat;  on  peut  évaluer  à  1.380  litres  par  minute  le  débit 
total  des  sources  du  bassin.  Or,  la  quantité  d'eau,  uti- 
lisée pour  les  bains,  pastilles,  embouteillage,  buvettes, 
ne  dépasse  pas  17  litres  par  minute;  tout  le  reste  coule 
à  la  rivière,  soit  2  millions  de  litres  journellement. 


—  483  — 

i  L*Etat  est  du  reste  armé  par  rarlicle  3  des  autorisa- 
Icms  qu'il  délivre  : 
«  Le  propriétaire  de  la  source  ou  ses  ayants-droit 
(Vront  se  conformer  aux  lois,  décrets,  ordonnances  et 
lements  existant  ou  à  intervenir,  touchant  la  posses- 
•D  ou  l'exploitation  des  sources  d'eau  minérale»  ainsi 
aux  mesures  de  police'ou  de  salubrité  qui  pourraient 
r  être  ultérieurement  prescrites  pour  la  conduite  de 
r  entreprise.  » 

M.  Uanriot  propose  au  Ministre  d'introduire  dans  la 
léglementation  des  sources  minérales  les  trois  articles 
toiivants  : 

1*  Tout  forage  donnant  lieu  à  une  source  jaillissante 
lievra  être  muni  d'un  régulateur  ne  laissant  couler 
iqu'une  minime  quantité  d'eau  à  déterminer  en  dehors 
^s  heures  de  l'utilisation  soit  pour  les  bains,  soit  pour 
l'embouteillage  : 

2*  Toute  source  autorisée  qui  reste  inexploitée  pen- 
dant deux  années  consécutives  doit  être  fermée  hermé- 
'tiquement  de  façon  qu'il  ne  puisse  y  avoir  déperdition 
d'eau  ni  de  gaz  ; 

3*  Il  y  a  lieu  d'inviter  l'administration  à  obtenir  la 
fermeture  hermétique  des  sources  situées  dans  le  péri- 
mètre de  protection,  lors  même  qu'au  moment  du  cap- 
tage  elles  auraient  été  sises  hors  de  ce  périmètre,  s'il  est 
établiqu'elles  provoquent  la  baisse  de  sources  reconnues 
d'intérêt  public. 

Moyen  de  différencier  le  lait  cru  du  lait  bouilli;  par 
M.  DcpouY  (1).  —  L'Académie  de  médecine  a  émis  le 
▼œu  que,  pour  empêcher  l'inoculation  du  virus  de  la 
fièvre  aphteuse  par  le  lait,  les  règlements  sanitaires 
n'autorisent  la  vente  du  lait  provenant  des  vacheries  où 
sévit  cette  affection  qu'après  que  ce  lait  aurait  été 
bouilli  ou  pasteurisé. 

M.  Nocard  a  proposé  de  recourir,  pour  distinguer  le 
lait  cru  du  lait  bouilli,    à  la  réaction  indiquée  par 

(1)  BulUtin  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bovdeavjc,  octobre  1902. 


—  484  — 

M.  Dupouyen  1897  (réaction  désignée  à  lort  so 
nom  de  réaction  de  iS^^rc^], laquelle  consiste  en  une 
ration  bleue  qui  se  produit  lorsqu'on  ajoute  à  10* 
lait    cru    quelques    gouttes  d'eau   oxygénée  et  2 
3  gouttes  d'une  solution  de  paraphénylène-diamine 
2  p.  100. 

M.  Dupouy  fait  remarquer  que  ce  réactif  présente 
défaut  de  s'oxyder  facilement,  au  point  que  sa  soIqi 
se  colore  sous  la  seule  influence  de  Toxygène  de  Y\ 
elle  est  seulement  préparée  de  la  veille. 

Il  est  préférable  de  remplacer  la  paraphénylène-di 
mine  par  le  gaïacol  cristallisé  (1),  qui  est  moias  oxydai 
et  dont  les  solutions  peuvent  se  conserver  à  peu 
sans  aUération,si  elles  sont  renfermées  dans  des  flai 
en  verre  jaune.  Ce  réactif,  dont  M.  Dupouy  a,  d'aillei 
indiqué  le  premier  l'emploi  pour  la  caractérisation 
lait  bouilli,  s'emploie  de  la  manière  suivante  :  on  pn 
un  volume  déterminé   de  lait,  qu'on  additionne  d'aaj 
volume  égal  de  solution  aqueuse  de  gaïacol  crislallii 
à  1  p.  100,  et  Ton  ajoute  une  goutte  d'eau  oxygénée; 
on  obtient,  avec  le  lait  cru,  une  coloration  rouge  greni 
qui  ne  se  produit  ni  avec  le  lait  bouilli,  ni  avec  le  l 
pasteurisé  à  80**. 

M.  Dupouy  fait  remarquer  que  les  colorations  pro- 
duites par  le  lait  cru,  avec  le  gaïacol  comme  avec  la 
paraphénylène-diamine,  sont  dues  à  l'action  d'une 
oxydase  particulière,  que  contient  le  lait  et  à  laquelle 
il  a  donné  le  nom  de  Lactanacroxydase  ;  cette  oxydase, 
qui  se  détruit,  comme  les  autres  diastases  à  la  tenapé- 
rature  de  80'',  décompose  l'eau  oxygénée  et  met  loxy- 
gène  à  un  état  moléculaire  tel  qu'il  peut  exercer  une 
action  immédiate  sur  les  substances  facilement  oxy- 
dables, telles  que  le  gaïacol  et  la  paraphénylène-dia- 
mine. 


(1)  L'emploi  du  gaïacol  dans  ce  cas  particulier  est  une  appliciUoo 
spéciale  de  la  méthode  générale  antérieurement  indiquée  par  M.  Booi^ 
quelot.  (Sur  l'emploi  du  gaïacol  comme  réactif  des  ferments  oij^iaO* 
Société  de  Biologie,  1896,  p.  S96.) 


r 


—  485  - 
Chimie. 


Sur  la  chaleur  dégagée  spontanément  par  les  sels  de 
dimn;  par  MM.  P.  Curie  et  A.  Laborde  (1).  —  Les 
teurs  ont  constaté  que  les  sels  de  radium  dégagent 

la  chaleur  d'une  manière  continue. 
L'expérience  a  été  faite  avec  deux  petites  ampoules 
antiques,  en  mettant,  dans  Tune,  i^^  de  chlorure  de 
ryum  radifère,  contenant  environ  j  de  son  poids  de 
ilorure  de  radium,  et,  dans  l'autre,  1*'  de  chlorure 
I  baryum  pur.  Les  soudures  d'un  couple  thermo- 
ectrique  sont  placées  respectivement  au  centre  de 
taqae  ampoule,  au  milieu  de  la  matière  qui  les  rem- 
it. Ces  ampoules  sont  isolées  dans  Tair,  au  milieu  de 
mx  petites  enceintes  identiques,  situées  elles-mêmes 
ins  une  troisième  qui  est  isolée  calorifiquement  et 

ns  laquelle  la  température  est  sensiblement  uniforme. 

Ils  ont  constaté  ainsi  une  différence  de  1*5  entre  le 
[lorure  de  baryum  radifère  et  le  chlorure  de  baryum 
ur,  le  sel  radifère  ayant  la  température  la  plus  élevée, 
lomme  contrôle,  ils  ont  répété  l'expérience  dans  les 
ièmes  conditions  avec  deux  ampoules  renfermant, 
>utes  deux,  du  chlorure  de  baryum  pur.  Les  différences 
e  température  observées  sont  alors  seulement  de  l'ordre 
e  grandeur  de  ^  de  degré. 

Ils  ont  ensuite  cherché  à  évaluer  quantitativement  la 
'haleur  dégagée,  dans  un  temps  donné,  par  le  radium. 

Pour  cela,  ils  ont  d'abord  comparé  cette  chaleur  à 

Ue  dégagée  par  un  courant  électrique,  d'intensité 
^nnue,  dans  un  fil  de  résistance  connue.  Dans  une 
leuxième  série  d'expériences,  ils  ont  évalué  la  chaleur 
(imagée  par  le  radium  en  faisant  directement  des 
imesures  avec  le  calorimètre  de  Bunsen. 

Il  ressort,  de  ces  expériences,  ce  résultat  très  inté- 
"^^ssant  que  :  i^^  de  radium  dégage  une  quantité  de  chaleur 
.^uiest  de  C ordre  de  100  petites  calories  par  heure, 

lie  dégagement  continu  d'une  telle  quantité  de  cha- 

T»J  c.  R.  de  VAcad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  ÔTJ,  1903. 


—  486  — 

leur  ne  peut  s'expliquer  par  une  transformation  ch 
mique  ordinaire.  Si  Ton  cherche  l'origine  de  la  pr 
lion  de  chaleur  dans  une  transformation  intime,  ce 
transformation  doit  être  plus  profonde  et  doit  être  àt 
à  une  modification  de  Tatome  de  radium  lui-mèo 
Cependant,  une  pareille  transformation,  si  elle  exis 
se  fait  avec  une  extrême  lenteur.  En  effet,  les  propriéU 
du  radium  n'éprouvent  pas  de  variations  notables, 
plusieurs  années  et  M.  Demarçay  n'a  observé  auca 
différence  dans  le  spectre  d'un  même  échantillon 
•chlorure  de  radium  en  faisant  deux  examens,  à  cii 
mois  d'intervalle  Si  donc  l'hypothèse  précédente  éti 
exacte,  l'énergie  mise  enjeu  dans  la  transformation  de 
atomes  serait  extraordinairement  grande. 

L'hypothèse  d'une  modification  continue  de  ratomel 
n'est  pas  seule  compatible  avec  le  dégagement  de  chi 
leur  du  radium.  Ce  dégagement  de  chaleur  peut  encop 
s'expliquer  en  supposant  que  le  radium    utilise  une] 
énergie  extérieure  de  nature  inconnue.  j.  B. 

Recherches  sur  le  plâtre  ;  par  M.  Ch.  Cloez.  —  Avaor  j 
les  travaux  de  M.  Lacroix  (1),  on  admettait  que,  dans  la  ' 
fabrication  du  plâtre,  le  gypse  ne  subit  jamais  une  dés-  j 
hydratation  complète  et  que,  même  au  sortirdu  four,  il  1 
contient  encorede  7  à  8  p.  4  00  d'eau  ;  onen  concluait  qu'il 
était  surtout  constitué  par  l'hydrate  SO*Ca  +  0,5H*0 
contenant  6,2  p. 100  d*eau.  M.  Lacroixayant  montréque 
le  gypse  chauffé  pendant  longtemps  à  une  température  de 
125-145''  se  déshydrate  complètement  ^n  donnant  un  sul- 
fate de  calcium  anhydre  différant  absolument  de  l'anhy* 
drite  par  ses  propriétés  minéralogiques  ou  chimiques,  il 
a  semblé  à  l'auteur  queTancienne  théorie  delà  fabrica- 
tion du  plâtre  ne  pouvait  plus  être  admise  et  il  a  com- 
mencé une  série  de  recherches.  Toutes  ses  expériences 
faites  d'abord  avec  du  gypse  pur  provenant  de  fers  de 
lance     soigneusement  débarrassés    de  toute  matière 
étrangère  ont  été  répétées  avec  de  l'albâtre  de  Lagoy* 

(1)  BulL  de  la  Soc.  chim,,  20  féyrier  1903. 


—  487  — 

^is  avec  des  gypses  ordinaires  de  première  ou  de 
'^conde  masse. 

U  ne  cite  que  les  expériences  faites  avec  le  gypse  pur. 

*"  de  ce  corps  contenant  15«%813  SO*Ca  et  48%186 
sont  chauffés  à  l'élu ve  à  liS"". 

En  1  heure  la  perte  d'eau  est  de 2ff''d34 

2  —  —  3,344 

3  —  —  3,892 

Âce moment  le  corps  ne  renferme  plus  que  0,294  d'eau 
nrconséquent  le  rapport  ,  qui  dans  le  gypse  pri- 

toilif  était  égala  0,264,  s'est  abaissé  en  3  heures  à  0.018. 

Si  l'on  chauffe  1  heure  de  plus,  la  déshydratation  est 
complète. 

Mais  dès  la  seconde  pesée,  lorsque  le  gypse  a  déjà 
perdu  3,344  d'eau,  on  reconnaît  que  ce  corps  tend  à 
augmenter  rapidement  de  poids  pendant  la  durée  de  la 
pesée,  et  que  celle-ci  devient  de  plus  en  plus  difficile  à 
mesure  que  la  déshydratation  augmente.  Il  était  donc 
probable  que  ce  plâtre  obtenu  à  température  relativement 
basse  était  un  corps  éminemment  avide  d'eau. 

Les  expériences  suivantes  l'ont  prouvé. 

Le  plâtre  anhydre  est  abandonné  à  l'air  du  laboratoire 
et  à  l'abri  des  poussières. 

Eaa  p.  100 

En    1   heare  il  absorbe 3k''70 

2  —  4,27 

3  J<  —  5,70 

1»  —  7,57 

27  —  7,77 

74  —  7,93 

Ces  expériences  ont  été  faites  à  une  température 
de  14.16*. 

En  opérant  à  une  température  plus  basse  à  5-7®,  Tab- 
sorption  d^eau  est  un  peu  ralentie,  mais  elle  tend 
toujours  vers  la  même  limite. 

On  arrive  donc  à  cette  conclusion  qui  a  été  vérifiée 
W  un  plâtre  à  mouler  obtenu  industriellement  dans  un 
four  de  boulanger  : 


L 


—  488  — 

Le  plâtre  au  sortir  des  fours  est  anhydre  ;  mais, 
donné  à  l'air,  il  absorbe  rapidement  une  certaine  qi] 
iité  d'eau  qui  tend  vers  la  limite  de  8  p.  100.  Cette  limil 
ne  correspond  à  aucun  hydrate  défini. 

Dû  reste,  on  admet  dans  l'industrie  que  le  plâtre  ( 
augmente  peu  à  peu  de  poids  et  que  celui-ci  ne  devic 
constant  qu^au  bout  de  36  heures  environ. 

Le  plâtre  anhydre,  très  facile  à  préparer  dans  les  lab 
ratoires,  est  un  déshydratant  excellent  qui  permet  d'an 
ner  rapidement  l'alcool  de  90  à  98**. 

Dans  un  travail  antérieur  (i),  l'auteur  amontréquel'i 
pouvaitfacilementétudierla  prisedu  plâtre  en  legâch 
avec  de  l'eau  et  suivant  le  phénomène  à  l'aide  du  Ihi 
momèlrc. 

Il  a  étudié  de  cette  façon  le  plâtre  anhydre,  et  1 
résultats  obtenus  sont  assez  curieux.  Lorsque  Ton  verse 
du  plâtre  anhydre  dans  une  certaine  quantité  d'eau,  Ift 
température  s'élève  brusquement  de  14  à  22*  au-dessus 
de  la  température  initiale,  puis  en  10  minutes  environ, 
elle  baisse  de  4  à  6*  et,  pendant  un  certain  temps,  reste 
stationnaire  ;  enfin  elle  monte  de  nouveau  et  atteint  ea 
général  un  niveau  supérieur  à  celui  que  Ton  avait  pri-  ■ 
mitivement  observé. 

Cette  série  de  phénomènes  est  absolument  indépen- 
dante de  la  quantité  d'eau  qui  a  servi  au  gâchage.  11  l'a 
observée  en  employant,  pour  100*"  de  plâtre,  soit  50, 100 
ou  même  ISO»"^  d'eau. 

La  première  et  brusque  élévation  de  température 
correspond  évidemment  à  un  phénomène  chimique  :  à 
rhydratation  du  plâtre.  La  seconde  phase,  abaissement 
notable  de  température,  ne  correspond  pas,  à  sonavis,à 
un  simple  refroidissement  par  rayonnement.  La  chute 
de  température  dans  cette  seconde  phase  est  beaucoup 
plus  brusque  que  lors  du  refroidissement  et  il  se  produit 
là  vraisemblablement  un  phénomène  d'ordre  physique: 

(1)  Congrès  international  de  chimie  appliquée,  t.  I,  p.  345. 


r 


—  489  — 


I  dissolution  du  sulfate  de  calcium  préalablement 
iydraté  dans  la  première  phase. 

'  Pendant  tout  ce  temps,  le  plâtre  n'a  pas  fait  prise  ;  il 
lonne,  si  l'on  n'avait  pas  le  thermomètre  pour  guide,  la 
^sation  d'un  corps  inerte  :  son  aspect,  sa  manière 
Pêlre  lorsque  l'on  agite  la  masse,  rappellent  la  façon 
rètre  du  sable  délayé  dans  l'eau.  Puis  tout  à  coup  la 
basse  s'épaissit  et  la  température  monte  peu  à  peu  :  ce 
iemier  phénomène  ne  peut  s'expliquer  que  par  la  prise 
amasse  d'une  dissolution  sursaturée. 

L'élévation  énorme  de  température  observée  dès  que 
ton  met  du  plâtre  anhydre  en  contact  avec  de  l'eau  n'est 
jias  due  à  la  formation  première  de  l'hydrate  à  0,5H*O, 

Eiisque  Ton  observe  encore  une  élévation  brusque  de 
mpérature  lorsquele  plâtre  a  absorbé  plus  de  6,2  p.  100 
if  eau,  quantité  correspondant  à  cet  hydrate.        a.  R. 

I  Étude  chimique  des  feuilles  de  coca;  par  M.  0. 
^cssE  (1).  —  M.  Hesse,  poursuivant  ses  études  sur  la 
imposition  des  feuilles  de  coca  (2),  Erytrhoocylon  prucea- 
mm,  de  Java,  vient  d'en  retirer  de  nouveaux  principes 
définis  de  couleur  jaune  :  le  cocacitriny  la  cocajlavine^  la 
tocaflavétine  et  la  cocacétine.  Tous  ces  composés  se  dis- 
iaolveot  dans  l'alcool,  ont  une  réaction  acide  et  se  colo- 
rent en  vert  par  le  perchlorure  de  fer;  leurs  solutions 
alcalines  sont  colorées  en  jaune. 

Pour  les  obtenir,  on  épuise  les  feuilles  de  coca  pulvé- 
risées avec  deTéther  de  pétrole,  qui  enlève  des  cires  et 
Oûe  matière  colorante  verte,  puis  avec  de  l'alcool.  La 
«olulion  alcoolique  est  ensuite  évaporée  et  Ton  reprend 
le  résidu  par  l'acide  sulfurique  étendu,  qui  enlève  les 
alcaloïdes  (cocaïne,  isococaïne,  homococaïne,  hygrine, 
;  elc...).  Le  nouveau  résidu  cède  alors  à  l'élher,  d^abord 
une  matière  résineuse  verte,  puis  la  «ocaflavinc,  la 
cocafiavétine  et  la  cocacétiue,  tandis  que  le  cocacitrin 
reste  en  grande  partie  indissous. 

^y,  Zor  Kenotois  der  Cocabiaeuer  (Joum.  fur  prakt,  Chem,,  2*  série 
«.  LXVI,  p.  401,  4902). 
[ij  Liebig's  Annal,  der  Cfumie,  t.  CCLXXI,  p.  180. 

Jwm,  dt  Pfutrm.  et  de  Chim.  «•  ateiB,  t.  XVII.  (15  mat  1003.)  32 


—  490  — 

CocAciTRiN,  C"IP*0»'  +  3H*0.  —  Pour  l'obtenir, 
reprend  le  cocacitrin  brut  par  l'eau  de  baryte  bon 
lante,  qui  le  dissout,  et  on  le  précipite  ensuite  pan 
acide.  11  cristallise  dans  Talcool  en  aiguilles  prise 
tiques  extrêmement  ténues,  jaune  clair,  répondant  àl 
formule  C*«H'*0*^  +  3IP0. 

Si  on  chauffe  le  cocacitrin,  il  devient  anhydre  à  175',j 
fond  à  186**,  puis  se  décompose  à   190°.  Il  est 
soluble  dans  Teau  bouillante,  très  soluble  dans  l'acid 
acétique. 

Avec  l'anhydride  acétique,  il  donne  rhcptacétylcc 
citrin  C^^H"  (CO.CH^)-O*"  ;  les  acides  étendus  le  dédc 
blent  quantitativement  à  l'ébuUition  en  un  sucre,  le 
cocaose,  et  une  matière  jaune,  \s,cocacétine, 

CS8H3S0i7+2H«0  =  2C«Ri«06  +  CicHi^O? 
Cocacitrin  Cocaoso        Gocacétine 

Le  cocaose,  qui  est  peut-être  identique  au  d-lalose^ 
cristallise  à  la  longue  en  octaèdres  de  formule  C*H**0* 
+  H'O,  fondant  à  89°-90«,  avec  départ  d'eau.  Il  est 
dexlrogyre  »»=  +  18°, 8;  son  osazone  forme  de  petites 
aiguilles  jaunes  fondant  à  179''-180°,  très  solublesdans 
l'alcool  bouillant. 

Gocacétine,  C^'H^'O'  +  3H'^0.  —  On  peut  l'extraire 
de  la  solution  éthérée  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  et 
résultant  du  traitement  des  feuilles  de  coca  ;  mais  od 
l'obtient  beaucoup  plus  facilement  par  le  dédoublement 
du  cocacitrin. 

Elle  cristallise  dans  l'alcool  en  petites  aiguilles 
jaunes,  répondant  à  la  formule  C*«H*^0'  -f  3H*0.  Chauf- 
fée, elle  devient  anhydre  à  130°,  puis  fond  à  260°-265*. 

Avec  l'anhydride  acétique,  elle  fournit  un  dérivé 
tétracétylé;  la  fusion  avec  les  alcalis  la  transforme 
d'abord  en  un  autre  produit  de  couleur  jaune,  IsidecoM- 

C»«H'20?-fH«0  =  C02+C'6Hï*0« 
Gocacéiino  Décocacétine 

puis  en  phloroglucine  C®H*0'  et  acide  protocatéchique 


—  491  — 

SocAFLAViNE,  C^*H"0*®  +  4H^0.  —  La  cocaflavînecris- 
lise  dans  l'alcool  en  aiguilles  prismatiques  jaunes, 
fanant  anhydres  à  120^-130**  et  fondant  alors  à  463*- 
Les  acides  étendus  la  dédoublent  en  cocaflavétine, 
iicose  et  galactose  : 


CJ*H3«Oi»4-2H»0 
CocaflaTÎne 


C«'Hï*0«  +  C«Hi«0«  +  C22HÎ80» 
Glacose        Galactose    Cocaflavétine 


ICkKiAFLAvÉTiNE,  C'^H^'O'  -f-  3IP0.  —  En  précipitant 
kr  Teau  bouillante  sa  solution  dans  l'acide  acétique 
^uillant.  on  Tobtient  en  aiguilles  jaune  pâle  fondant  à 
lo*,  très  solubles  dans  l'alcool,  Tacide  acétique,  Tacé- 
ine,  peu  solubles  dans  l'eau. 

Chauiïé  avec  Tacide  iodhydrique,  la  cocaflavétine  se 
kansformc  en  norcocaflavétine  C*°H*^0%  avec  départ 
riodurc  de  méthyle  :  sa  formule  peut  donc  s'écrire 
f  ir^O'  (OCH')*  +  3H^0. 

M.  liesse  montre  enfin  que  la  substance  extraite  par 
Eijkman  des  feuilles  de  coca  de  Java  sous  le  nom 
le  quercitrinc  n'est  autre  que  le  cocatrin,  de  même  que 
Taeide  cocatannique  de  M.  Warden  serait  un  mélange  de 

cacîtrin  et  de  cocaflavine.  M.  G. 

Acide  lichestérique  ;  par  M.  Bôhme  (1).  —  L'acide 
licheslérique  a  été  retiré  du  lichen  d'Islande,  plante 
lans  laquelle  il  existe  en  même  temps  que  Taeide 
Icétrarique.  Il  a  été  l'objet  d'un  certain  nombre  de  tra- 
Ivaux,  cependant  certains  faits  relatifs  à  sa  constitution 
In'avaient  pas  été  élucidés  d'une  façon  définitive,  et 
IVautear  a  continué  dans  ce  but  des  recherches  commen- 
jcées  par  Sinnhold  en  1898  (2). 

Tout  d'abord  existe-t-il  plusieurs  acides  lichestéri- 

I  ques?flésse  avait  prétendu  (3)  que  suivant  la  provenance 

dulichen  on  pouvaitisoler  trois  acides  différents,  acides 

qu'il  désignait  sous  les  noms  d'acides  a,  p,  y-lichestéri- 

ques.  Ces  acides,  d'après  lui,  auraient  tous  pour  formule 

(I)  Archio  dtr  PhaiTnazie,  1903,  p.  1. 

12)  Ibid.,  1898,  p.  504. 

(3)  Journal  f.  jn*akt.  Chemie,  2*  série,  t.  LVII,  p.  303  ;  t.  LXII,  p.  344. 


—  492  — 

QisgsoQs  g|  différeraient  les  uns  des  autres  par  def] 
points  de  fusion  (très  voisins  du  reste)  et  par  le  poaroiri 
rotatoire. 

M.  Bôhme  a  isolé  Tacide  lichestérique  en  partante 
plusieurs  échantillons  de  lichen  dislande  et  dans  tou 
les  cas  il  a  obtenu  un  seul  acide  ;  ce  corps  convenable- 
ment purifié   fond  à  124'*-125''  et  il  a   pour  formohl 
CH'*0%  formule  qui  avait  déjà  été  déterminée  parpln-l 
sieurs  auteurs,  Sinnhold  entre  autres. 

Le  pouvoir  rotatoire  est  compris  entre  +  28'',97  dj 
+  29%30. 

Les  autres  recherches  de  M.  Bôhme  se  rapportent  à] 
la  constitution  dé  ce  corps. 

Pedersen  avait  déjà  observé  que  Tacide  lichestérique] 
chauffé  dans  le  vide  perd  de  Tanhydride  carbonique  et 
laisse  un  résidu  fusible  à  41^-42®.  L'auteur  a  repris  cette 
réaction  en  déterminant  d'une  part  la  proporlioD 
d'anhydride  carbonique  formé,  d'autre  part  la  nature 
du  résidu.  Pour  cela,  il  chauffe  vers  190"  sous  pression 
réd uile  (4*^™'  de  mercure)  un  poids  donné  d'acide,recueille 
et  pèse  l'anhydride  carbonique  formé.  Le  résidu  se  prend 
en  masse  par  le  refroidissement  et  est  purifié  par  cris- 
tallisations dans  l'alcool.  La  réaction  peut  être  ainsi 
formulée: 

Le  corps  C**H"0'  se  présente  sous  forme  de  croûtes 
cristallines  blanches,  fusibles  à  41^-42'*,  insolubles  dans 
l'eau,  très  peu  solubles  dans  les  alcalis,  solubles  dans 
les  dissolvants  neutres.  De  Texamen  des  propriétés  il 
résulte  que  ce  corps  est  une  lactone  à  laquelle  l'auteur 
a  donné  le  nom  de  lactone  lichestérylique.  L  acide  li- 
chestérique diffère  de  cette  lactone  par  GO^  en  plus; 
c'est  donc  un  acide  lactone.  M.  Bôhme  donne  àces  deux 
corps  les  formules  suivantes: 

COOH 
CUH2:-CH— CH2-CH«-C0      et      C»iH»?— CH— CH>— CH-CO 


-0 


L&ctone  lichestéryliqae  Acide  lichestérique 


—  493  — 

in  traitant  la  lactone  lichestérylique  par  la  potasse 
bndue  bouillante,  M.  Bôhme  a  obtenu  Tacide  corres- 

ddant,  l'acide  lichestérylique,  sous  forme  d'aiguilles 
liées,  fusibles  à  83''-84^ 

ICe  corps  avait  déjà  été  obtenu  par  Sinnhold  dans 
Iction  de  la  potasse  sur  l'acide  licbestérique;  il  a  pour 

lulc  C"H»*0',  soit  C**H".CH  (OH).Cfl*-CH*.CO'H. 

st  un  acide-alcool  qui  cependant  ne  donne  pas  de 

ivé  acétylé  avec  l'anhydride  acétique. 
I  Enfin  l'auteur  a  étudié  l'action  de  l'acide  iodhydrique 
incentré  sur  l'acide  lichestérylique. 

Ces  recherches,  qui  avaient  été  commencées  par 
Innhold,  avaient  pour  but  de  transformer  cet  acide  li- 
liestérylique,  d'abord  en  un  dérivé  iodé,  puis  de  réduire 

dérivé  iodé  de  façon  h  obtenii-  un  acide  stéarique 

!  Cette  réaction  est  fort  intéressante  au  point  de  vue  de 
constitution  de  l'acide  lichestérylique,  car  elle  mène 
t)il  à  l'acide  stéarique  ordinaire  C"H''0*,  soit  à  un 
dmère. 

En  chauffant  l'acide  lichestérylique  vers  190'-210* 
hvecde  l'acide  iodhydrique  et  du  phosphore  rouge,  il  a 
Ibtenu  un  dérivé  iodé  mal  défini  ;  le  corps  iodé  réduit 
'  le  zinc  et  Tacide  acétique  donne  un  acide  qui,  purifié, 
ond  à  49^5  -  50*,5.  Ce  corps  est  incolore,  cristallisé  en 
bles  rhombiques  à  6  pans;  son  poids  moléculaire  et  sa 
formule  sont  les  mêmes  que  celles  de  l'acide  stéarique, 
liais  les  propriétés  sont  dilTérentes  et  M  Bôhme  le 
désigne  sous  le  nom  d'acide  X-isostéarique. 

L'acide  licbestérique,  traité  d'abord  par  l'acide  iodhy- 
tdrique,  puis  par  les  réducteurs,  donne  le  même  acide 
jisosléarique;  mais  il  y  a  dans  ce  cas  dégagement  d'an- 
Ikydride  carbonique,  pendant  la  première  partie  de  la 
Uéaclion.II  se  forme  en  môme  temps  une  certaine  pro- 
I  portion  d'un  carbure  dont  la  formule  probable  estG*'H". 
L'acide  X-isostéarique  est  un  acide  nouveau,  différent 
0^8  acides  stéaiiques  connus  jusqu'ici;  l'auteur  décrit 
«lans  son  mémoire  un  certain  nombre  de  dérivés  (sel  de 


—  494  — 

soude,  sel  d'argent,  sel  de  baryte,  chlorure  acide,  élher^ 
éthylique].  Il  n'est  attaqué  ni  par  le  permanganate  dei 
potasse  en  solution  alcaline,  ni  par  le  brome. 

H   C. 

Synthèses  d'acides  amidés;  par  MM.  Emile  Fischei 
et  Weigert  (1),  Fischer  et  Leuchs  (2).  —  On  doit  k 
M.  Emile  Fischer  et  à  quelques-uns  de  ses  collabora» 
teurs  une  série  de  travaux  remarquables  sur  les  acides 
amidés  formés  dans  la  décomposition  des  substances 
protéiques;  entre  autres  résultats  importants,  ces 
auteurs  ont  pu  fixer  d'une  façon  définitive  la  formule 
de  certains  de  ces  acides  (par  exemple,  la  serine  et  l'iso- 
sérine)  (3).  Nous  résumerons  dans  cet  article  les  tra- 
vaux qui  ont  permis  d'établir  la  formule  de  la  lysine  et 
de  la  glucosamine. 

La  lysine  est  un  acide  diamido-caproïque  qui  con- 
stitue une  des  bases  hexoniques  de  Kossel  (4).  On  l'en- 
visage d'habitude  comme  étant  l'acide  a-e-diamido* 
caproïque  et  on  lui  donne  la  formule 

AzH«.CHS-CH«— CH«— CH»-CH— Az.H«— CO*H; 
K  a 

Cette  formule,  rendue  très  vraisemblable  à  la  suite  de 
différents  travaux,  n'était  pas  cependant  absolument 
déterminée.  MM.  Fischer  et  Weigert  ont  pu  obtenir  une 
lysine  ou  acide  a-e-diamidocaproïque  de  propriétés 
tout  à  fait  identiques  à  la  lysine  naturelle,  mais  qoi 
néanmoins  diffère  de  ce  produit  par  son  inactivité  sur 
la  lumière  polarisée,  tandis  que  la  lysine  naturelle  esl 
dextrogyre. 
Ils  partent  de  Téther  Y-cyanopropylmalonique 

CAz-CH«-CH«— CH»— CH{C00C«H*)«  ; 

cet  acide  traité  par  l'acide  azoteux  perd  un  groupement 

(1)  Berichte,  t.  XXXV,  p.  3712. 

(2)  Ibid.,  t.  XXXV,  p.  3787;  t.  XXXVI,  p.  2i. 

(3)  Voir  Journal  de  Pharmacie,  1902,  t.  XVI,  p.  75. 

(4)  /6W.,  6-  série,  t.  XI.  p.  U7. 


r 


—  495  — 


CO.OC^H*  el  donne  un  élher  a-oximido-ï-cyanovalé- 
rianique 

CAx— CH«— CH«-CH«-C(AzOH)-COOC«H6; 

celte  transformation  est  opérée  par  le  nilrite  de  soude 
réagissant  sur  l'éthcr  cyanopropylmalonique  en  pré- 
sence d'alcoolate  de  soude. 

Si  sur  l'éther  a-oximido-8-cyanovalérianique  on  fait 
iréagir  le  sodium  en  présence  d'alcool  absolu,  cet  éther 
est  d'abord  saponifié;  sous  l'action  de  l'hydrogène,  les 
groupements  CAz  et  G.AzOH  sont  transformés  en 
AiU'CH*  et  —  Cfl-AzH'  et  on  obtient  un  acide  «-e-dia- 
midocaproîque 

AxH« .  CH«— CH«— CH2-CH«-CH .  AzH«— C0«H. 

Cet  acide  est  isolé  sous  forme  de  picrate,  d'après  la 
méthode  donnée  par  Kossel  et  Kiitscher  pour  la  purifi- 
cation de  la  Iysi.ne. 

L* acide  a-e-diamidocaproïque  possède  toutes  les  pro- 
priétés de   la  lysine  naturelle  active,  sauf  le  pouvoir 
rolatoire  ;  il    donne  comme  la   lysine  un  dérivé  di- 
benzoylé  fusible  à  liB^-liô"*  (144*  pour  la  dibenzoyl- 
;  lysine  active)  ;  les  combinaisons  obtenues  avec  le  cya- 
I  mate  de  phényle,  soit  sur  la  lysine  de  synthèse,  soit  sur 
la  lysine  naturelle,  ont  à  peu  près  les  mêmes  propriétés. 
La  lysine  active,  chauffée  avec  l'eau  de  baryte  vers 
165''-170'',est  transformée  enun  racémique, ainsi  que  l'a 
montré  M.  Siegfried  :  la  lysine  ainsi  racémisée  donne 
avec  le  cyanate  de  phényle  une  combinaison  qui,  par  la 
forme  cristalline,  le  point  de  fusion,  s'est  montrée  tout 
à  fait  identique  à  la  lysine  de  synthèse.  Il  n'est  donc 
pas  douteux  que  l'acide  a-e-diamidocaproïque  de  M.  Fis- 
cher représente  la  forme  inacfive  de  la  lysine  naturelle. 
MM.  Fischer  et  Leuchs  ont  également  pu  reproduire 
par  synthèse    la  d-glucosamine,  ou  plus  exactement 
I    Vacide  d-glucosamique  qui  avait  été  préparé  par  Led- 
derhose  dans  l'action  du  brome  sur  la  d-glucosamine. 
La  glucosamine  est  une  matière  sucrée  azotée  qui  a 
^té  obtenue   dans  l'hydrolyse  d'un  grand  nombre  de 


—  496  — 

substances  protéiques  et  de  la  chitine  ;  la  formule  qu  e 
lui  attribue  est 

CH«OH— (CHOH)«~CH .  AtH«— CHO 

Traitée  par  les  oxydants  (brome),  la   glucosamine 
transformée  en  un  acide 

CH«0H-(CH  0  H)s  -  CH .  AzH»— CO»H 

qui  est  l'acide  d-glucosamique.  La  position  du  groupe-l 
ment  ÂzH^  dans  la  glucosamine  et  dans  Tacide  gluco 
mique  n'était  pas  fixée  avec  certitude,  et  les  reeliercheil 
de  MM.  Fischer  et  Leuchs  ont  levé  toute  indécisioQ  kf 
cet  égard. 

La  synthèse  de  Tacide  d-glucosamique  ayant  élél 
précédée  par  celle  de  son  antipode  optique,  l'acide  I-gla-l 
cosamique,  nous  exposerons  d'abord  la  méthode  suivie  | 
pour  réaliser  la  préparation  de  cet  acide  1-gIucosaraique. 

MM.  Fischer  et  Leuchs  partent  de  la  1-arabinose, 
c'est-à-dire  de  l'arabinose  qui  se  forme  dans  l'hydrolyse 
de  la  gomme  arabique  ;  cette  arabinose  en  solution  dans 
l'alcool  méthylique,  traitée  par  Tammoniaque,  donnela 
1-arabinose-i mine, corps  obtenu  par  M.  Lobry  deBruyn; 
cette  imine,  chauffée  en  tube  scellé  à  40®  avec  un  mé- 
lange d'eau  et  d'acide  cyanhydrique  pur,  donne  un 
nitrile  ayant  pour  formule 

CH»0H— (CH0H)3— CH.  AzH«— CAz 

qui,  saponifié,  donne  l'acide  1-glucosamique 

CH«OH— (CHOH)»— CH.AzH«-C0«H. 

Cet  acide  1-glucosamique  possède  toutes  les  pro-  < 
priétés  de  l'acide  d-glucosamique  de  Ledderhose  sauf 
le  pouvoir  rotatoire  qui  a  été  trouvé  égal  à  +  14%31, 
tandis  que  celui  de  l'acide  d-glucosamique  est 
aD  =  — ^4^65. 

MM.  Fischer  et  Leuchs  ont  abordé  ensuite  la  synthèse 
de  l'acide  d-glucosamique  en  partant  de  la  d-araJbinose. 
Par  un  ensemble  de  réactions  tout  à  fait  analogues  à 
celles  indiquées  pour  l'acide  1-glucosamique,  ils  ont 
obtenu  un  acide  absolument  identique  au  corps  préparé 


r 


—  497  — 


^r  oxydation  de  la  d-glucosamine  naturelle.  Ils  ont 
ïRsayé  ensuite  la  réduction  de  cet  acide  dans  le  but 
Tarriver  à  la  ghicosamine;  dans  celte  réaction,  ils 
ti'ontpu  isoler  le  sucre  azoté  lui-même;  cependant,  en 
imitant  les  produits  de  la  réaction  par  le  cyanate  de 
phéoyle,  ils  ont  obtenu  en  petite  quantité  un  dérivé 
iont  la  composition  et  le  point  de  fusion  concordent 
fnrecles  propriétés  correspondantes  du  dérivé  obtenu 

CrSteudel  dans  l'action  du  cyanate  de  phényle  sur  la 
glucosamine. 

Ce  travail  remarquable  établit  d'une  façon  définitive 
la  formule  de  constitution  de  la  d-glucosamine,  qui  n'est 
tatre  chose  que  la  glucose  ou  la  mannose  dans  laquelle 
foxhydryle  alcoolique  OH  voisin  du  groupement 
aldéhyde  est  remplacé  par  un  groupement  AzH*  : 

CH«OH— {CH0H)8-CH0H-CH0 
âf. glucose  ou  </. mannose 

CH»OH— (CH0H)3-.CHAzH«-CH0 
d.  glucosamine 

Etant  donné  la  grande  diffusion  de  la  glucose  dans 
les  produits  naturels,  il  est  vraisemblable  que  la  gluco- 
samine dérive  de  ce  sucre. 

Dans  tous  les  cas,  on  peut  envisager  la  glucosamine 
comme  étant  un  terme  de  passage  entre  les  hexoses  et 
les  acides  oxy-a-amidés,  qui  se  forment  dans  la  décom- 
position des  albuminoïdes  d'une  façon  constante.  La 
glucosamine  forme  donc,  jusqu'à  un  certain  point,  un 
pont  entre  les  hydrates  de  carbone  et  les  substances 
protéiques.  H.  C. 

Dosage  de  l'azote  organique  sans  appareil  distilla- 
tûireougazométrique;  porM.  G.  Demgès  (1).  — Lors- 
<Ju'on  a  transformé  l'azote  organique  en  azote  ammo- 
niacal à  l'aide  du  procédé  primitif  de  Kjeldahl  ou 
ie  l'une  des  nombreuses  modifications  apportées  à  ce 
procédé  par  divers  auteurs,  on  effectue  le  dosage  de 
ummoniac,qui  a  ainsi  pris  naissance,  soit  en  le  décom- 

(1)  Ballet,  de  la  Soc.  de  Pharm.  de  Bordeaux,   marrfl903. 


—  498  — 

posant  par  rhypobromite  de  sodium,  après    neatralU 
sation  du  milieu,  recueillant  le  gaz  dégagé  dans  un  app»^! 
reilgazomélrique  approprié  et  déduisant  de  son  volume/ 
par  comparaison  avec  une  solution  tirée  d'un  sel  d'aa 
monium,  traitée  dans  les  mêmes  conditions,  le   poid 
d'azote  correspondant  ;  soit  en  distillant  le  liquide  ; 
résiduel,  fortement  alcalinisé,  après  insolubilisation,  s'î 
y  a  lieu,  des  métaux,  tels  que  le  mercure,  et  dosant  aci<U*1 
métriquementlegaz  ammoniac  passé  à  la  distillation. 

Le  mode  opératoire  de  l'auteur  repose  sur  les  prin-j 
cipes  suivants  :  l"*  Une  solution  de  sulfate  d'ammonium] 
qui  ne  renferme  pas  d'autres  corps  étrangers  qu'un] 
excès  d'acide  sulfurique  ou  que  des  sulfates  alcalins,  peull 
être  exactement  neutralisée  par  un  alcali  en  présence  dej 
résazurine  ou  de  tournesol  comme  indicateurs; 

2^  Une  telle  solution,  ainsi  neutralisée,  additionnée  \ 
d'une  quantité  connue  d'une  liqueur  alcaline  titrée,  plus 
que  suffisante  pour  déplacer  Tammoniaque  combiné, , 
étant  soumise  à  Tébullition  durant  un  temps  voulu,  perd  ; 
tout  son  gaz  ammoniac  pendant  que  l'acide  qui  lui  était  i 
combiné  sature  une  proportion  équivalente  d'alcali,  sui- 
vant la  réaction  : 

SO*(AzH*)«  +  2NaOH  =  SO^Na»  +  2  AzH»  +  2H«0. 

3®  En  ajoutant  alors,  au  liquide  refroidi,  autant  d'acide 
titré  qu'on  avait  mis  primitivement  d'alcali,  de  la  phta- 
léinedu  phénol,  puis  de  la  soude  titrée,  jusqu'à  coloration 
rose  persistante,  la  quantité  de  soude  finalement  em- 
ployée correspond  exactement  à  l'acide  combiné  initia- 
lement à  l'ammoniac  et  permet  de  déduire  le  poids  de 
l'azote  qui  Ta  fourni. 

Pour  que  le  procédé  soit  applicable,  il  faut  proscrire 
l'emploi  de  tout  adjuvant  dans  lequel  figurent  des 
métaux  lourds  (cuivre,  mercure,  par  exemple).  L'auteur 
emploie,  comme  adjuvant,  l'oxalate  de  potassium  et  il 
cite  à  titre  d'exemples  les  résultats  qu'il  a  obtenus  avec 
une  substance  azotée  pure  et  ceux  que  lui  a  fournis  un 
dosage  d'azote  total  dans  l'urine. 


—  499  — 

Voici  ce  dernier:  —  10*^™'  d'urine  ont  été  chauffés 
avec  5^™'  d'acide  sulfurique  pur  et  5*^™'^  d'oxalate  de 
j^tassîum  :  la  décoloration  complète  a  été  obtenue 
kprèsune  demi-heure  et  le  résidu  final  neutralisé  vis- 
^-vis  de  la  résazurine  a  été  étendu  à  100*^™^ 
I  Le  dosage  gazométrique  a  fourni  12^%6  d'azote  total 
j^r  litre  d^urine.  Le  titrage,  après  ébullition  avec  un 
excès  d'alcali,  a  donné,  en  employant  50"^°^^  du  liquide 
neutralisé  et  la  soude  normale  : 

ion 
4,.";5  X  0S'O14  X  r— •  =  I2«n  d'azote  p.  100. 

En  employant  lO"^*"'  de  ce  liquide  et  la  soude  déci- 
ijiormale,  on  a  obtenu  : 

9.  l  X  Oir%0014  X  ^  =  12ff%7  d'azote. 

I    L'exactitude  et  la  constance  de  cette  méthode  sont 

I  donc  très  grandes. 

I  ËUe  a  l'avantage  de  pouvoir  être  appliquée  avec  des 
solutions  très  étendues  ou,  ce  qui  revient  au  même,  avec 
une  très  faible  quantité  de  matière  azotée,  puisque  la 
soade  déci-normale  fournit  d'aussi  bons  résultats  que 
Valcali  normal. 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  froment  et  sa  mouture  (1),  Traité  de  meunerie,  d'après  un  ma- 
nuscrit inachevé  de  Aimé  Girard,  membre  de  l'Institut, 
professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers  et  à  l'Institut 
national  agronomique,  et  M.  L.  Lindet,  docteur  es  sciences, 
professeur  à  Ilnstitut  national  agronomique. 

Préface  (extrait).  —  Le  regretté  Aimé  Girard  avait,  il  y  a  une 
quinzaine  d'années,  formé  le  projet  d'écrire,  sous  le  titre  placé  eu 
lète  de  cet  ouvrage,  un  Traité  de  Meunerie.  En  avril  1898,  à  la 
mort  de  ce  savant,  le  dossier  de  Touvrage  ne  renfermait  que  le 

(1)  Un  beau  volume  grand  in-S*,  avec  85  figures  et  3  planches;  1903. 
12  fi*.  Librairie  Gauthier-Villars,  quai  des  Grands-AugustinSfà  Paris  (6"). 


—  500  — 

plan  général  et  trois  chapitres  {I,  II,  VI),  presque  entière) 
écrits  de  sa  main. 

M.  Lindet,  appelé  par  son  enseignement  à  étudier  continoel 
ment  les  progrès  accomplis  en  Meunerie,  sachant  quel  iol 
portait  à  ces  questions  celui  qui  avait  été  son  maitre,  conni 
les  idées  qu'il  possédait  sur  les  différents  points  traités,  a  ea 
bonne  pensée  d'achever  l'œuvre  commencée. 

Aujourd'hui  la  meunerie  est  une  véritable  science,  qoi 
emprunte  à  Tanatomie  végétale  du  grain  de  froment,  à  la  com< 
position  chimique  des  différentes  parties  de  ce  grain,  à  la  con« 
naissance  de  leur  valeur  alimentaire,  à  leur  résistance  relatifs 
aux  actions  des  instruments  de  broyage,  etc.,  les  éléments  qm 
doivent  servir  de  guide  dans  l'appréciation  des  résultats  de  la. 
mouture. 

Aimé  Girard  a  montré  que,  des  différentes  parties  du  grain,  il 
convenait  de  rejeter  l'enveloppe  et  le  germe. 

Le  problème  à  résoudre  consiste  à  produire  le  maximum  (te 
farine  blanche,  sans  débris  d'enveloppe  et  de  germes,  avec  It 
minimum  de  frais.  Les  différents  éléments  scientifiques  doatil 
vient  d'être  question,  joints  à  l'expérience  et  à  l'habileté  profes- 
sionnelles, permettent  au  meunier  de  juger  la  valeur  des  instra* 
ments  qui  lui  sont  proposés  pour  résoudre  ce  double  problème. 
Tels  sont  les  principes  exposés  dans  ce  livré. 

Chap.  I.  Le  froment  au  double  point  de  vue  de  sa  production  et 
de  son  commerce,  —  Chap.  II.  Détermination  de  la  compcsUiM 
chimique  et  de  la  valeur  alimentaire  des  ttiverses  parties  du  grain  dt 
froment.  —  Chap.  III,  Composition  comparée  des  blés  offerts  àk 
meunerie  française  par  Vagriculture  et  Hmportntion,  —  Chap.  IV, 
Conservation  et  manutention  des  grains.  —  Chap.  V.  Nettoyage  ifi 
blé.  Mouillage,  —  Chap.  VI.  Le  broyage  du  grain  à  la  meute." 
Chap.  VII.  Le  broyage  du  grain  aux  cylindres.  —  Chap.  V/II.  U 
mouture  du  grain  par  les  engins  autres  que  les  meules  de  pierre  tt 
les  broyeurs  à  cylindres.  —  Chap.  IX.  Classement  des  produits 
moulus  ou  division  sur  boulange.  —  Chap.  X.  Travail  des  semoules 
et  des  gruaux.  —  Chap.  XI.  Marche  générale  du  travail.  Ilende- 
ments.  Partie  historique.  —  Ch.\p.  XII.  Les  farines  et  les  issues. 
Examen  et  analyse.  Cojiservation.  Commerce. 

«  J'espère,  dit  M.  Lindet,  que  le  monde  de  la  meunerie,  du  com- 
merce des  grains  et  de  la  boulangerie  fera  bon  accueil  à  ce  livre, 
commencé  par  un  savant  auquel  meuniers  et  boulangers  ont 
gardé  une  grande  reconnaissance,  et  achevé  par  nous,  daos  une 
collaboration  pleine  de  regrets  et  de  souvenirs. 

«  Sans  doute  celui  qui  l'aura  étudié  ne  devra  pas  avoir  la  pré- 
tention de  s'improviser  meunier;  on  ne  peut  le  devenir  qu'après 
avoir  accompli  un  stage  dans  un  moulin,  comme  on  ne  devient 
chimiste  qu'après  avoir  longtemps  séjourné  dans  un  laboratoire» 


r 


—  501  — 


I  aucun  livre  ne  saurait  lui  indiquer  comment  on  reconnaît  que 
k  marchandise  est  également  touchée  tout  le  long  des  cylindres 
ie  broyage,  qu*elle  est  mée,  c'est-à-dire  épuisée  de  farine,  et 
pi*il  lui  est  inutile  de  la  soumettre  de  nouveau  au  conver tissage. 
fais  il  connaîtra,  ainsi  que  je  Tai  dit  plus  haut,  les  principes  qui 
ni  imposent  un  travail  rationnel  et  les  appareils  qui  lui  permettent 
lé  le  réaliser.   » 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  6  mai  1903. 

Présidence  de  M.  Léger. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend:  le  Jour- 
nal de  Pharmacie  et  de  Chimie  (2  numéros)  ;  le  Bulle- 
Un  des  Sciences  pharmacologiques  (2  numéros)  ;  les  Bulle- 
tins des  Sociétés  de  Pharmacie  de  Bordeaux^  de  Lyon,  du 
Sud-Est  y  de  V  Association  des  Docteurs  en  Pharmacie^  de 
la  Chambre  syndicale  et  de  la  Société  de  prévoyance  des 
fkarmaciens  de  Paris^  de  V Association  française  pour 
Vatancement  des  Sciences:  V Union  Pharmaceutique  ^ï  le 
Bulletin  commercial;  le  PharmaceiUical  Journal  (5  nu- 
méros); enfin  une  brochure  de  M.  Juan  A.  Dominguez, 
professeur  de  pharmacie  à  Buenos-Aires  :  Datos  para 
la  Materia  medica  argentina. 

Correspondance  écrite.  —  MM.  Amozan  et  Segalas 
posent  leur  candidature  au  titre  de  membre  correspon- 
dant national. 

MM.  Astmc,  Chaumeil,  Warin,  élus  membres  cor- 
respondants nationaux; 

MM.  le  P'  Braylants,  C.  Buhrer,  Codina  y  Langlin, 
P'  Dambergis,  P*^  Donald  Mac  Alister,  P'  Greenish, 
P*  Greshoff  et  Rœmers,  élus  membres  correspondants 
ttraugers,  ont  envoyé  des  lettres  de  remerciement. 

Communications,  —  M.  Léger,  continuant  Ténuméra- 
tiondes  procédés  analytiques  qu'il  propose  à  la  Com- 
mission du  nouveau  Codex,  décrit  le  mode  dressai  des 
drogues  simples  contenant  de  la  caféine.  Il  dose  ce 
principe  actif  par  la  méthode  de  Warin  légèrement 


—  502  — 

modifiée;  il  fixe  le  poids  des  prises  d'essai  à  15^^  pool 
la  kola,  à  O***  pour  le  guarana,  à  13  à  IS**"  pour  le  thé;î 
demande  que  le  titre  en  caféiDe  de  la  kola  ne  soit  pd 
inférieur  à  1,25  p.  100. 

M.  Champigny  exprime  le  désir  que  le  degré  de  des- 
siccation des  poudres  soit  toujours  indiqué  dans  les 
méthodes  d'essai. 

M.  Landrin  fait  remarquer  que  la  teneur  alcaloîdiqot 
des  ipécas  est  très  variable  dans  les  sortes  commercia- 
les ;  il  voudrait  Tinscription,  dans  le  formulaire  légal^ 
d'un  procédé  d'analyse  fixant  un  titre  minimum. 

M.  Petit  demande  à  M.  Léger  si  les  méthodes  d^aoa- 
lyses  proposées  à  la  Commission  de  revision  du  Godet. 
seront  publiées  avant  l'impression  du  nouveau  formu- 
laire. Il  fait  ressortir  tout  l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  étu- 
dier les  procédés  en  vue  de  les  améliorer  en  temps 
utile,  si  quelques  modifications  semblent  nécessaires. 

M.  CarettB)  élu  membre  résidant,  présente  ses  remer- 
ciements à  la  Société. 

Election.  —  M.  Bougault  est  élu  membre  résidant  à 
la  majorité  des  suffrages. 

Nomination  de  Commission.  —  Sont  nommés  mem- 
bres de  la  Commission  de  candidature:  MM.  P.  Vigier, 
âéret  et  Carette. 

Déclaration  de  vacance.  —  Une  place  de  membre 
résidant. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  14  avril  1903  [C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Dédoublement  cataly tique  des  alcools  par  les  métaux 
divisés  :  alcools  primaires  formé  niques  \  par  MM.  P.  Saba- 
TiER  et  J.-B.  Sanderens  (p.  921).  —  Les  métaux  divisés, 
cuivre,  métal,  cobalt,  platine,  dédoublent  les  alcools 


r^ 


r."»-*»^ 


—  503  — 


Brimaîres  forméniques  en  H  et  aldéhydes;  le  cuivre  est 
K  plus  avantageux.  Le  dédoublement  commence  à  une 
température  d'autant  plus  basse  que  le  poids  molécu- 
laire est  plus  petit  :  à  200°  pour  l'alcool  élhylique;  à 
^0*  peur  Talcool  amylique. 

:  —  Sur  les  principales  légumineuses  alimentaires  des 
tolonie^Jra7içaises\  par  M.  Balland  (p.  934). —  Résultais 
^udosage  des  matières  azotées,  grassesetamylacées  dans 
jrarachide,  divers  haricots,  le  soja,  le  voandzou,  etc. 

Séa>ce  du  20  AVRIL  1903  (C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Sur  la  spirillose  des  Bovidés  \  par  M.  A.  Laver  an 
(p.  939).  —  Description  d'un  spirille  pathogène  dans  le 
sang  de  Bovidés  du  Transvaal;  l'auteur  donne  à  cette 
nouvelle  espèce  le  nom  de  Spirillum  Theileri,  Laveran. 

—  NcLture  du  principe  sulfuré  de  la  source  de  Boyen  à 
Bagne rea'de-L7ichon\  par  M.  F.  Garrigou  (p.  968).  — 
L*eau  Hayen,  avant  son  contact  avec  Tair,  contient  du 
sulfhydrate  de  sulfure,  chose  très  importante  à  établir 
en  vue  de  Torganisation  pratique  des  appareils  de  hu- 
mage. 

—  Cellulose  soluble;  par  M.  Léo  Vignon  (p.  969).  — 
En  agissant  à    froid  sur  roxycellulose,  les  solutions 

'  aqueuses  de  potasse  régénèrent  de  la  cellulose  et  dis- 
solvent une  cellulose  soluble,  précipitable  par  l'acide 
chlorhydrique,  les  chlorures  alcalins  et  alcalino-ter- 
reux. 

—  Sur  rexistence  d'un  filament  axile  dans  la  fibrille 
conjonctive  adulte;  par  M.  P. -A.  Zachariadès  (p.  973).  — 
La  fibrille  conjonctive  est  un  prolongement  cellulaire 
dont  les  parties  périphériques  se  sont  transformées  en 
substance  coUagène.  Â  l'état  adulte,  elle  est  composée 
d'une  membrane,  d'une  substance  collagène  et  d'un 
filament  axile. 

J.  B. 


i 


—  304  — 

SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 

Séance  du  22  atril  1903. 

M.  Danlos  présente  une  note  intitulée  :  Modificatiou 
au  formulaire  des  injections  de  calomeL 

Dans  le  but  d'éviter  les  douleurs  et  la  formation  de 
nodosités  que  provoquent  les  injections  intra-rauscu**^ 
laires  de  calomel  à  la  vapeur  en  suspension  dans  Thuil* 
de  vaseline,  M.  Danlos  a  employé  comme  excipient  le 
sirop  de  sucre,  Teau  simple  ne  tenant  pas  assez  loog- 
temps  le  calomel  en  suspension.  Le  sirop  de  sucre,  plus 
facilement  absorbable  que  la  vaseline  liquide,  ne  pro- 
duit pas  de  nodules  persistants;  les  douleurs  sont  sensi- 
blement  moindres,  surtout  lorsqu'on  substitue  au  calo- 
mel a  la  vapeur  le  calomel  précipité,  qui  est  beaucoup 
plus  finement  divisé.  Mais  il  faut  alors  avoir  soin  de  dé- 
barrasser le  précipité  blanc  par  un  lavage  à  Télher, 
puis  à  Peau  bouillante,  des  impuretés  qu'il  renferme 
(acide  chlorhydrique,  sublimé). 

Le  sirop  de  sucre  a  l'inconvénient  de  réduire  à  140* 
le  calomel,  quand  on  stérilise  le  mélange.  Aussi  doit-on 
stériliser  à  part  le  calomel  et  le  sirop  de  sucre. 

M.  J.  Regnault  communique  deux  observations  ré- 
centes qui  montrent,  contrairement  aux  tendances 
actuelles,  les  dangers  réels  de  Vingestion  de  sel  de  cuisine 
avec  le  calomel.  Il  n'est  pas  inutile  d^attirer  rattention 
des  malades  sur  cette  incompatibilité  qui  peut  avoir  des 
conséquences  graves. 

Dans  ces  deux  cas,  des  symptômes  d'intoxication  — 
douleurs  gastriques  et  intestinales,  convulsions,  anxiété^ 
respiration  difficile  —  se  sont  manifestés,  à  la  suite  de 
ringestion  de  0^',60  de  calomel  et,  peu  de  temps  après, 
de  quelques  œufs  très  salés.  Ferd.  Vigier. 

Le  Gérant  :  0.  Dont. 

PARIS.    —    IMPRIMBRIB   P.    LEYB,  RUE  CA88BTTB,    17. 


—  505  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


fteekercke  delà  qmnine  dans  le^s  liquides  de  C organisme 
\tmde  de  ses  propriétés  fluorescentes  \  par  M.  G.  Denigès. 

I  La  propriété  que  présente  la  quinine,  salifiée  par  un 
|nde  oxygéné  tel  que  SO*H^,  de  donner  des  solutions 

Entant  à  la  lumière  solaire  une  belle  fluorescence 
.  est  une  des  plus  caractéristiques  et  aussi  des  plus 
bles  que  possède  cet  alcaloïde  :  en  solution  aqueuse 
Src,  après  acidulation  sulfurique,  on  peut  ainsi  dé- 
er  jusqu'à  i^^^  de  quinine  par  litre  de  véhicule. 

I  Celle  fluorescence  n'est  malheureusement  plus  per- 

pptible,  quelle  que  soit  la  dose  d'alcaloïde,  à  la  lumière 

jrtificielle,  à  moins  qu'on  ait  recours  à  l'éclairage  par 

brc  électrique. 

J'ai  constaté  que  la  lumière  obtenue  en  faisant  brû- 
un  petit  ruban  de  magnésium  de  4  à  5"="  de  lon- 
leur,  lumière  si  riche,  comme  on  sait,  en  radiations 
uniques,  permettait  d'observer  la  fluorescence,  de 
ir  et  de  nuit,  d'une  manière  extrêmement  nette, 
me  dans  des  liquides  présentant  un  certain  degré  de 
Joralion,  et  de  reculer  notablement  la  limite  de  sen- 
^ililé  de  cette  méthode  d'exploration  au  point  de  pou- 
'irdéceler  directement  moins  de  2°*»'  de  quinine  dis- 
is  à  l'état  de  sulfale  dans  1  litre  d*eau  et  des  fractions  de 

Nligramme  en  se  servant  de  la  méthode  desdissolvants. 
J'ai  utilisé  ce  fait  pour  rechercher  des  traces  de  cet 

ifcaloïde  médicamenteux  dans  les  liquides  de  l'orga- 

•isme  afin  de  pouvoir  en  suivre  le  mode  d'élimination 

!bns  ses  moindres  détails. 
Voici  la  marche  des  opérations  à  effectuer  dans  les 

iivers  cas  qui  peuvent  se  présenter. 
Urire.  —  On  met  dans  un  tube  à  essai  10*^"'  d'urine, 

A  gouttes  d'ammoniaque  et  on  agite.  Onajoute  IS*"™'  (1) 

jO  C'eti  la  dose   minima  d'étlier  nécessaire   pour  ne  poini  turiuer 
*«iiaUioii  pepsislante. 

•'«•m.  it  Pkarm.  tt  de  Ckim.  «•  aiiiB,  t.  XVII.  (!•' juin  lOM.)  33 


--  306  -* 

d*éiher  à  65  ou  &&''  et  on  agite  violemment  pendant 
minute  après  avoir  eu  soin,  au  préalable,  de  di 
doucement  Turine  dans  le  solvant  organique  ;  dans 
conditions,  aucune  émulsion  ne  se  produit.  On  li 
séparer,  puis,  avec  une  pipette,  on  enlève  la  pres4[i 
totalité  de  la  couche  éthérée  que  l'on  introduit  dans 
tube  après  l'avoir  passée  sur  un  petit  filtre,  si  elle 
fermait  quelques  gouttelettes  aqueuses,  ce  qu'un 
d'attention  permet  d'ailleurs  d'éviter  presque 
jours.  On  ajoute  1*^°*'  d'acide  sulfurique  à  5  p.  100, 
volume,  on  agite  vivement  pendant  une  minute;  pu 
tenant  le  tube  de  la  main  gauche,  on  allume  le  ruban 
magnésium  tenu  lui-même  delà  main  droite,  parTi 
termédiaire  d'une  pince  et  dont  on  apporte  vivemi 
l'extrémité  incandescente,  un  peu  obliquement,  à  6  ou 
devant  la  partie  inférieure  du  tube,  en  ayant  soin  d' 
terposer  un  écran  entre  l'œil  et  la  lueur  vive  du  métii 
on  aperçoitalorslafluorescence,mèmelorsque  l'urlne< 
sayée  ne  renferme  pas  plus  de  1  /2"*?''  de  quinine  par  liti 

Salivk.  —  lO*^""'   de   salive   ou  im  volume  v  de 
liquide  amené  au  volume  de  10"*^  sont  traités  comi 
il  vient  d'être  dit  pour  l'urine,  mais  en  portant  à  20° 
la  dose  d'éther  afin  d'éviter  i'émulsion  ou  de  la  réduif 
à  son  minimum.  L'éther  surnageant  est  enlevé  à  la  pi 
pette;  la  partie  émulsionnée,  filtrée,  permet  une  sépa? 
ration  complète  de  Téther  qu'elle  renfermait  et  qu'oi 
réunit  à  la  portion  d'abord  décantée.  On  agite  alors  cè| 
éther  avec  l*""**  d'acide  sulfurique  à  5  p.  100  et  oi 
cherche  à  percevoir  la  fluorescence  à  l'éclairage  magné* 
sien.  La  limite  de  sensibilité  est  d'environ  i"«'d'alca-, 
loïde  par  litre,  lorsqu'on  a  employé  10*^°*'  de  salive. 

Bile.  —  On  opère  avec  la  bile  comme  avec  la  salive. 
Il  est  à  remarquer,  toutefois,  quel'éther,  agité  avec  de 
la  bile  alcalinisée  ou  non^  lui  emprunte  une  substance 
sur  laquelle  je  reviendrai,  communiquant  au  dissolvant 
éthéré  une  belle  fluorescence  bleu  violacé.  Mais,  à  ren- 
contre de  la  quinine,  qui  d'ailleurs  ne  rend  pas  l'éther 
fluorescent,  cette  substance  ne  passe  pas  dans  l'eau  sol- 


—  807  — 

e,  de  telle  sorte  que  si,  par  le  traitement  qui  vient 
re  indiqué  pour  la  salive,  la  couche  éthérée  seule 
laorescente,  on  peut  conclure  qu'il  n'y  a  pas  de  qui- 
^  dans  la  bile  et  qu'au  contraire  ce  liquide  renferme 
alcaloïde  lorsque  la  fluorescence  est  présentée  parla 
che  éthérée  et  par  la  couche  acide.  Dans  ce  cas,  il 
[avantageux,  pour  avoir  toute  certitude,  de  séparer 

dernière  afin  de  pouvoir  l'examiner  à  part,  à  la  lu - 
re  du  magnésium. 

kSG.  —  10^**  de  sang,  oxalaté  ou  fluoré,  sontaddi- 
inés  de  10  à  15*^"'  d'une  solution  récente  de  méta- 
isphate  de  soude  à  5  p.  100  et  de  3  à  S*^™'  d'acide  sul- 
îque  à  1/20  en  volume.  Enfin  on  ajoute  suffisam- 
nt  d^eau  pour  obtenir  un  volume  de  20  à  23'="*'  (les 
^  de  métaphosphate,  d'acide  et  d'eau  devant  être, 
s  les  limites  minima  etmaxima  indiquées,  propor- 
Dnelles  à  la  densité,  c'est-à-dire  à  la  teneur  du  sang 
albominoïdes). 

On  agite,  porte  pendant  quelques  instants  au  bain 
^au  bouillante  et  filtre.  Le  filtrat,  toujours  très  lim- 
Je,  est  refroidi  vers  15*,  on  l'alcalinise  avec 
à  XII  gouttes  d'ammoniaque,  on  ajoute  15*^"*'  d'éther 
on  achève  l'opération  comme  avec  l'urine.  De  même 
le  dans  le  cas  de  la  bile,  on  retrouve  encore  ici  jus- 
l'â  !"«'  de  quinine  par  litre. 

Lait.  —  On  met  dans  une  capsule  20^°*'  de  lait,  10^"^ 
e  métaphosphate  de  soude  à  5  p.  100,  lO""""'  d'eau  et 
n  porte  à  l'ébullition  ;  on  ajoute  alors  2*^"'  d'acide 
olfurique  à  5  p.  100  en  volume,  on  porte  encore  à 
'ébullitionjusqu'à  séparation  complète  des  grumeaux  de 
aséine,puisonfiltrejusqu'àliquideabsolumentclair(l). 

10^"*  de  ce  filtrat  refroidi,  additionnés  de  X  à  XII 
[Dotles  d'ammoniaque  sont  ensuite  traités  comme 
'orinc.  J'ai  ainsi  obtenu  la  fluorescence  avec  l"»*^  d'al- 

loîde  par  litre  de  lait. 

Viscères  et  pièces  anatomiques.  —  Après  pulpage  et 

(1)  Oa  poat,  à  la  rigueur,  opérer  avec  des  doses  de  lait,  de  réactifs 
litd'eaa  dânx  fois  plus  faibles  qae  celles  indiquées. 


—  508  — 

macération  dans  l'acide  sulfurique  à  1  p.  100»  on 
trera  et  traitera  le  liquide  comme  le  sang. 

Annexe.  —  Les  préparations  pharmaceutiques  à 
de  quinquina  sont  aussi  susceptibles  d'être  étudiées  ] 
cette  méthode  ;  peut-être  en  utilisant  la  limite  de 
bilité  de  la  fluorescence  obtenue  sous  l'influence  d'i 
ditions  d'eau  suffisantes  au  liquide  acide  résulta 
d'une  extraction  éthérée,  pourrait-on  rapidement 
faire  une  idée  de  la  teneur  en  quinine  des  produ 
essayés.  Dans  tous  les  cas,  il  est  très  facile,  en  metta 
en  œuvre  le  phénomène  de  fluorescence  provoqué  | 
la  flamme  du  magnésium,  de  montrer  rapidement  àt 
cours  la  présence  de  la  quinine  dans  un  vin,  un  extr 
de  quinquina,  etc. 

Pour  un  extrait,  par  exemple,  on  en  ferait  dissoud 
30  à  40*^8*^  dans  25*=°*'  d'eau  chaude,  on  ajouterait  T 
XII  gouttes  d'ammoniaque,  on  laisserait  refroidir,  filti 
rait  jusqu'à  liquide  clair  dont  lO^"*'  seraient  agités  av 
15*^"^  d'élher,  puis  ce  dernier,  décanté  à  la  pipetti 
serait  agité  avec  5  à  6^"'  d'acide  sulfurique  à  5  p.  II 
enfin  on  examinerait  le  contenu  du  tube  au  magnésiofl 
incandescent.  Bien  que  la  couche  acide  soit  généra 
ment  un  peu  colorée,  elle  laisse  parfaitement  percevo 
la  fluorescence. 

Ajoutons  que  ces  diverses  opérations  sont  peu  disp 
dieuses;  l'éther  peut  être  récupéré  en  grande  partiel 
utilisé  après  agitation  suffisante  avec  de  l'eau  sulfuriqa 
et  simple  filtration. 

Etude  sur  le  compte-gouttes  normal;  par  M.  P.  Yvo*. 

[Suite)  (1). 

Le  réglage  des  deux  instruments  doit  être  fait  de  la 
manière  suivante.  Les  deux  éléments  qu'on  a  rendus 
constants  étant  la  hauteur  de  chute  et  le  diamètre  inti^ 
rieur  du  tube  capillaire ^ovl  choisit  le  diamètre  extérieur  At 
ce  tube  un  peu  supérieur  à  3""  (3'""i3)  et  on  le  rode 

(1)  Journ.  de  Phann.  et  Chim.,  t.  XVII,  n"  du  15  mai  1903,p.46l. 


—  509  — 


knt 


'àcequeles  gouttes  pèsent exacteinenl0^%05.  On 

ainsi 'deux  instruments  d*étude  parfaitement  ré- 

!■«'  près.  Toutes  les  pesées  ont  été  faites  au  4/2"«'. 

moyen  du  premier  dispositif  (fig.  1)(1),  j'ai  pu,  en 

nt  avec  de  Teau  distillée,  déterminer  Tinfluence 

i verses  causes  de  variation  qui  n'avaient  pas  été 

lées,  ou  avaient  été  négligées  comme  étant  sans 

rtance  par  Réveil  et  Lebaigue. 

ibaigue  avait  dit  que  le  diamètre  extérieur  du  tube 

lulement  faisait  seul  varier  le  poids  des  gouttes, 

d'une  manière  régulière.  Il  a  môme  déterminé 

deur  de  ces  variations,  qui  est  en  moyenne  de 

par  augmentation  ou  diminution  de  1°"  du  dia- 

et  pour  C  gouttes  et  dressé  en  1868  le  tableau 

nous  allons  reproduire. 

us  récemment  en  1895,  Eschbaum  a  dressé  un  ta- 
iU  analogue.  Nous  les  reproduisons  comparalive- 
t: 

Poids  de  100  grouttes  d*ean  distillée 


ela 


Ire 


LEBAIGUE 

ESCHBAUM                          II 

I 

] 

[I 

III 

£ 

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au  mill. 

1  1 

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1. 
M 

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1 

3     1 

II 

© 

Poid 

do 

100  gou 

.2    M 

Poids 
de 
100  goutt 

^  a 

^M 

Sf-SO 

» 

0-«67 

18^34 

1 

l«'-94 

9 

î 

a,75 

!8r23 

1,39 

2,62 

2 

3,59 

18'65 

3 

5,00 

1,25 

2,89 
3,07 

4,92 
'       5.22 

3 

5,01 

1,42 

\ 

6,20 

1,20 

4,17 

6,90 

6,71 

1,70 

à 

•î.ftO 

1,30 

» 

» 

» 

u 

6 

8.Sn 

1,30 

6,56 

10,00 

9,15 

2,4i 

É 

10,20 

1.40 

» 

» 

» 

» 

8 

s 

» 

8,32 

12,60 

12,10 

2,95 

S 

13.90 

2.10 

D 

» 

u 

tt 

• 

» 

» 

» 

» 

1) 

M 

15 

1» 

» 

14.90 

22,50 

22,65 

10,55 

M»  1,30 

M  «1,48 

11)  Jmini.  dePharm.  et  deChim.,  t.  XVII,  n*  du  15  mai  1903,  p.  467. 


—  510  — 

La  concordance  n'est  pas  suffisante  entre  ces 
tableaux  ;  la  différence  doit  provenir  de  ce  que  les  i 
expérimentateurs  n'ont  pas  opéré  avec  des  hauteurs! 
chutes  constantes,  ni  tenu  compte  du  diamètre  intérie 
des  tubes. 

Pour  comparer  les  chiffres  donnés  par  Lebaigue  j 
ceux   indiqués    par    Eschbaum   (II),  j^ai    dû,  dans 
colonne  (III),  rapporter  au  millimètre  les  chiffres  don 
par  ce  dernier,  et  cela  en  prenant  la  moyenne  du  chiS 
supérieur  et  du  chiffre  inférieur. 

L'accroissement  du  poids  de  G  gouttes  par  cba 
millimètre  d'augmentation  du  diamètre  extérieur  ( 

d'après  Lebaigue,  de  1«',30; 

d'après  Eschbaum,  de  l'^',48. 

La  divergence  est  donc  de  H  ,38  p.  100  ;  elle  doit  tcD 
ainsi  que  je  Tai  dit,  à  ce  que  les  deux  auteurs  n'ont] 
expérimenté  avec  des  pressions  identiques  ni  avec( 
diamètres  intérieurs  égaux  :  Tinfluence  de  ces  deuxfK 
teurs  est  loin  d'être  négligeable,  ainsi  qu'on  peutlei 
en  consultant  les  tableaux  suivants  : 

Tableau  I 

Influence  de  la  hauteur  de  chute  (pression)  sur  le  poids  des  $otttii 
Température  =  18».      Diamètre  intér.  0"",38.     Diamètre  extér.  3~J 


0-03 
0,10 
0,15 
0,20 
0,25 


2    «2 


21 

45 

15 

100 

130 


S 
S 

m 

E 
g 

< 


24 
30 
25 
30 


M  =  21 


20  gouttes  100  gouttes     Théorie 


0«'991 
0.985 
0,924 
0,839 
0.760 


4«'98o 
4,925 
4,620 
4.195 
3,800 


NOMBRX 

DB     GOUTTES 

POUR    i  ORAMUt  I 


20,06 
20.30 
21,64 
23.84 
26,32 


Je  n'ai  pu  accroître  davantage  la  hauteur  de  chute  ^ 
à  partir  de  fl",30  les  gouttes  ne  se  séparent  plus,  et 


F 


511 


br  forme  commence  du  reste  k  se  modifier  à  partir 
p  0",20.  Ce  tableau  montre  clairement  qu'à  mesure 
pe  la  pression  ou  la  hauteur  de  chute  s'accroît,  la 
itessede  chute  s'accroît  également;  elle  est  en  moyenne 
b  XXVII  gouttes  par  augmentation  de  5  centimètres 
^  haqteur. 

I  Le  poids  des  gouttes  diminue  à  mesure  que  la  pression 
jila  vitesse  de  chute  augmentent,  la  différence  est  sur- 
pot  sensible  à  partir  de  O^'flS  de  chute. 
J  ai  ensuite  étudié  l'influence  de  la  vitesse  de  chute 
|b8  gouttes  sur  leur  poids,  la  hauteur  de  chute  restant 
ÎMistante.  L'appareil  a  été  disposé  pour  une  hauteur  de 
ftute  de  0°',25  et  j'ai  diminué  successivement  la  vitesse 
^écoulement  en  comprimant  de  plus  en  plus  le  tube  de 
Éoutchouc  par  le  jeu  de  la  pince.  Le  retard  est  dû  à 
accroissement  du  frottement  dans  le  tube  dont  le 
pamètreestde  plus  en  plus  rétréci. 


lam 


Tableau  II 

iienr  de  chute  0»25.    Température  =  15«.    Diamètre  intérieur  0™»38. 
Diamètre  extérieur  3™™15. 


«i 

NOMHKIl 

II 

?£  = 

POIDS 

DE     OOUTTBS 

>IOYB?INE               II 

|3  = 

POUR   1 

OKAMMB 

rà" 

■« 

'       ■' 

■s— ^'^ 

-       Il  II       -. 

10 

iO  goatt«s 

lOOgoattcs 

Calcul 

Pratique 

Nombre 
de  gouttes 

Poids 
de  20  {gouttes 

05'9885 

4»'9423 

20.23 

20 

-il) 

«,9910 

4.9X30 

20,06 

2.1 

20 

0,U945 

30 

1,000 

5,00» 

20,00 

20 

40 

0,9930 

4,9560 

20,13 

20 

r>o 

0,9610 

4,8340 

S'0(î8 

21 

f 

60 

»,95i0 

4,noo 

20,96 

21 

21 

0,9560 

70 

0,9480 

4,1410 

21.09 

21 

80 

0.9040 

4.5210 

22,12 

22 

22 

0,9040 

90 

0.8150 

4,37:ri 

22,8;> 

23 

23 

»,8750 

100 

<>,8;85 

4.242îi 

23,57 

24 

24 

0,8485 

110 

11,8063 

4,032.'i 

24,79 

25 

25 

0,8065 

1  \^ 

o.ms 

3,8775 

2r..78 

26 

26 

n,7775 

h 

o,?:ii5 

3,772:J 

26,:>0 

27 

27 

0,7545 

Ce  tableau  nous  montre  que  la  plus  ou  moins  grande 


—  512  — 

rapidité  de  chute  des  gouttes  exerce  une  influence 
marquée  sur  leur  poids. 

Dans  les  conditions  de  l'expérience,  le  compte-goul 
détachait  exactement  XX  gouttes  au  gramme  pour 
hauteur  de  chute  de  0",25,  le  nombre  de  gouttes 
minute  étant  de  XXX.  Pratiquement,  ce  nombre 
20  gouttes  au  gramme  se  maintient  pour  des  vitesses 
chute  inférieures  jusqu^à  40  et  supérieures  jusqu'à 
Pour  des  vitesses  de  chute  supérieures  et  allant  de 
LXX  gouttes  à  la  minute,  le  nombre  de  gouttes  né( 
res  pour  représenter  1  gramme  d^eau  s'élève  à  21; 
nombre  s'accroît  d'une  unité  par  excès  de  X  gouttes 
la  minute  et  devient  égal  à  22,  23,  24,  25,  26,  27 
des  vitesses  d'écoulement  correspondantes  à  80,90,  i 
110,  120  et  130  gouttes  à  la  minute. 

Remarquons  que  le  maximum  de  poids  correspoi 
à  une  vitesse  de  XXX  gouttes  à  la  minute,  puis  ce  poi 
diminue  pour  des  vitesses  moindres  et  des  vite 
supérieures.  Ces  deux  séries  de  détermination  établi 
sent  donc  d'une  manière  certaine  l'influence  de 
pression  ou  hauteur  de  chute  et  de  la  vitesse  cHécouUmi 
sur  le  poids  des  gouttes.  Remarquons  de  suite  qu  ai 
même  vitesse  d'écoulement  peut  être  obtenue  dans  A 
conditions  variables,  par  exemple  en  augmentant  li 
hauteur  de  chute  et  en  diminuant  le  diamètre  intériei 
du  tube  d'écoulement.  Lebaigue  avait  bien  constat 
cette  influence  pour  des  hauteurs  de  chute  allant  de 
O^jlO  à  2"  (!)  et  dit  que  la  pression  diminue  le  poids  de» 
gouttes,  mais  n'en  a  pas  tenu  compte  dans  la  constroc* 
lion  de  Tinstrument  qui  porte  son  nom,  pas  plus  du 
reste  qu^  de  la  grandeur  du  diamètre  de  l'orifice  d'écou- 
lement. Il  ne  croyait  pas  du  reste  à  son  influence  puis» 
qu'il  dit  qu'il  peut  être  indifféremment  capillaire  ou  de 
plusieurs  millimètres  et  que  la  vitesse  d'écoulement  est 
seule  modifiée  dans  ces  conditions  ;  il  a  expérimenté  en 
faisantvariercediamètre  intérieurde0"",5  à8"{!).Nou8 
avons  vu  que,  contrairement  à  son  opinion,  la  vitesse 
d'écoulement,  dépendant  soit  de  la  hauteur  de  chute 


r 


-   513  — 

(tableau  I),  soit  de  l'accroissement  du  frottement  (ta- 
bleau II),  faisait  varier  le  poids  des  gouttes;  le  tableau. 
suivant  montrera  quelle  est  l'influence  des  variations 
Au  diamètre  intérieur  du  tube  d'écoulement.  Les  expé- 
riences ont  été  faites  avec  des  Uibes  capillaires  dont  le 
diamètre  extérieur  variait  de  3""  à  3"'",20  et  le  diamètre 
intérieur  de  0"°',o95  à  0"",459.  J'ai  rodé  moi-même  au 
tour  et  à  la  pierre  tous  les  capillaires  et  déterminé 
exactement  les  diamètres  extérieurs  avec  un  pal  mer 
donnant  le  centième  de  millimètre  :  les  diamètres  inté- 
rieurs ont  été  déterminés  avec  un  microscope  à  oculaire 
mierométrique;  et  comme  l'orifice  n'est  jamais  cylin- 
drique, en  prenant  la  moyenne  du  grand  et  petit  axe  de 
Fellipse.  Voir  Tableaux  III,  IV,  V. 

Cette  nouvelle  série  de  déterminations  confirme  des 
faits  déjà  connus  et  nous  en  fait  connaître  de  nou- 
veaux. 

1      4"  La   vitesse  de  chute  des  gouttes  diminue  avec  la 
pression  et  s'accroît  avec  elle  (Tableaux  I,  III,  IV,  V). 
1     2*"  Le  poids  des  gouttes  diminue  à  mesure  que  la  pres- 
sion augmente   (Tableaux  I,  III,  IV,  V),   et   inverse- 
I  ment. 

3^  Le  poids  des  gouttes  diminue  en  même  temps  que 
'  lediamètre  extérieur  du  tube  d'écoulement  (Tableaux  III, 
IV,  V). 

4*  Le  poids  des  gouttes  s'accroît  à  mesure  que  le 
diamètre  intérieur  du  tube  d'écoulement  diminue. 

Mais  cette  dernière  relation  n'est  vraie  que  jusqu'à 
une  certaine  limite  :  lorsque  le  diamètre  intérieur  est 
très  petit  et  varie  entre  0"",4  et  0™"',2  ;  le  poids  des 
gouttes  diminue,  les  rapports  qui  existent  entre  les 
diverses  conditions  d'écoulement  étant  considérable- 
ment modifiés. 

En  consultant  ce  tableau,  on  trouve  déjà  des  indica- 
Uona  utiles  pour  la  construction  des  compte- gouttes, 
indications  relatives  aux  rapports  qui  doivent  exister 
^tre  la  hauteur  de  chute,  les  diamètres  extérieur  et 
intérieur  àxi  tube  d'écoulement. 


Influence  du  diamètre  intérieur  du  tube  d'écoulemeat 
sur  le  poids  des  gouttes,  la  hauteur  de  chute  et  te 
diamètre  extérieur  resttnt  fixes. 

Longueur  du  capillaire  :  0"02. 
Tableau  III.  —  Hauteur  de  chute  :  0»15. 


DIAMÈTRE   EXTÉRIEUR                          1 

3" 

,20 

M 

3" 

228 
224 

M5_ 

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l 

3" 

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228 

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1 

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« 

l 

0''8n 

0— 59o 

0,588 

08-869 
0,858 

0«'837 
» 

204 
200 

08-908 
0,904 

0,513 

96 

0,948 

95 

0,940 

92 

0,938 

96 

0.903 

0,486 

85 

0,980 

0,964 

86 

0,933 

88 

0,908 

0,4:)9 

62 

0,984 

0,969 

70 

0,960 

60 

0.963 

Tableau  IV.  —  Hauteur  de  ch 

tt^e:0n»10. 

1 

o-"c:9:i 

0,o88 

124 
126 

0=5-940 
0,935 

124 
118 

0«'906 
0,940 

120 
118 

0''931 
0,9o2 

115 
120 

08-925 
0,933 

114 

0-'92l 

0,513 

62 

1,018 

59 

1,015 

60 

1,004 

58 

0,986 

59 

0,982 

0,48(î 

53 

1,021 

VA 

1,0?1 

56 

1,003 

56 

0.987 

57 

0,962 

0,459 

43 

1,029 

40 

1.024 

45 

1,003 

42 

0,988 

40 

0.984 

Tableau  V.  —  Hauteur  de  ch 

ute  :  0'»05. 

1 

0-"595 
0,588 

56 
59 

!P'038 
1,026 

54 
52 

18^018 
1,030 

52 
50 

lB'014 
1,013 

50 
52 

18-008 
1,015 

1 

(    5. 

O^-S»! 

0,513 

29 

1,035 

27 

1,022 

28 

1,015 

28 

0,995 

25 

0,986 

0,486 

25 

1,029 

24 

1,032 

25 

1,013 

26 

0,999 

25 

0,97« 

0,459 

20 

1,027 

18 

1,023 

20 

1,000 

20 

0,995 

19 

0,978 

r 


515  — 


Dans  la  pratique,  la  hauteur  de  chute  varie  entre  2  et 
I0**  et  les  diamètres  extérieurs  des  tubes  d'écoulement 
sont  compris  entre  3"°  et  S^^.iS;  j'élimine  de  suite 
ceux  qui  sont  inférieurs  à  3"**.  Quant  au  diamètre 
intérieur^  il  est  très  variable  dans  les  instruments 
existant  aujourd'hui. 

Je  me  suis  livré  à  une  dernière  série  de  détermina- 
tionsen  prenant  des  capillaires  présentant  une  longueur 
de  0*,02  et  dont  le  diamètre  intérieur  était  de  0"",59o. 
J'ai  fait  varier  le  diamètre  extérieur  de  3"*", 30  à  3"™  et 
la  hauteur  de  chute  de  0"*,02  à  0"*,10  ;  les  résultats 
obtenus  sont  consignés  dans  le  tableau  suivant,  n^  VI, 
et  peuvent  servir  de  base  pour  la  construction  du 
compte-gouttes  normal,  dans  lequel  la  vitesse  de  chute 
des  gouttes  n'est  ni  trop  rapide  ni  trop  lente. 

J*ai  donné  dans  ce  dernier  tableau  et  dans  les  précé- 
dents les  chiffres  que  l'expérience  m'a  fait  trouver  : 
quelques-uns  ne  rentrent  pas  dans  les  séries  qui 
devraient  être  proportionnelles  s'il  n'y  avait  aucune 
cause  d'erreur  expérimentale  ;  mais,  je  le  répète,  je  n'ai 
voulu  donner  aucun  chiffre  ^A^'t^raye^^  (Tableau  VI). 

L'examen  de  ce  tableau  nous  montre  que  l'on  peut 
construire  un  compte-goutte  normal,  c'est-à-dire  don- 
nant avec  de  Teau  distillée  XX  gouttes  au  gramme 
exactement  ou  avec  une  exactitude   variant  dans  des 
limites  très  étroites.  Suivant  l'usage  auquel  l'instrument 
sera  destiné,  on  pourra  obtenir  le  résultat  désiré,  soit 
en  diminuant  ou  augmentant  tout  à  la  fois  la  hauteur 
de  chute  et  le  diamètre  extérieur.  Si  le  liquide  est  très 
fluide  et  donne  au  gramme  un  nombre  de  gouttes  élevé, 
il  sera  préférable    de  choisir    un  diamèlre  intérieur 
plus  petit;  Tinfluence  de  la  longueur  du  capillaire  n'est 
pas  très  marquée,  ainsi  que  j'ai  pu  le  constater  expéri- 
mentalement. 

Les  chiffres  du  tableau  VI  nous  montrent  que  l'on 
peut  obtenir  un  compte-gouttes  normal  avec  un  dia- 
mètre intérieur  égal  à0"",595  (O-^^jSQà  O^^.BO)  ;  et  avec 
un  diamètre  extérieur  variant  de  3"°  à  3"°,  15  et  une 


—  516  — 


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T^" 


—  517  — 

hauteur  de  chute  de  0™,02  à  0™,08.  Dans  ces  conditions, 
l'approximation  varie  de  0«^004  au-dessus  à  O^^^OOien 
dessous,  soit  un  écart  de  0'^%008  entre  les  instruments  : 
nous  avons  vu  que  le  Codex  actuel  tolérait  un  écart 
plus  considérable  puisqu'il  atteint  08f%040. 

La  coaiparaison  des  chiffres  du  tableau  met  en  évi- 
dence un   fait  curieux  :  Le  diamètre  intérieur  restant 
constant  et  le  diamètre  extérieur  variant  de  S"*"*,  15  à 
3~,   on    voit  que    le  poids   des   goultes   s'accroît,    à 
mesure  que  la  pression  augmente,  de  0™,02  à  0°*,05  :  il 
est  alors   maximum,   puis  il  décroit  à  mesure  que  la 
pression  grandit  et  va  de  0™,05  à  0'°,10  et  au-dessus. 
La  hauteur  de  chute  de  0°*,05  constitue  donc  une  sorte 
de  point  critique^  correspondant  au  maximum  de  poids 
des  goultes  dans  certaines  conditions  déterminées  et 
il  y  aurait  peut-être  avantage    à   régler  les  compte- 
goultes  avec  celte  hauteur  de  chute.  Il  est  intéressant 
de  rapprocher  ce  fait  de  celui  que  nous  avons  signalé 
au  tableau  IL  Le  maximum  de  poids  des  gouttes  pour 
i.  un  même  capillaire  correspondant  à  une  vitesse  déter- 
minée, XXX  gouttes  à  la  minute  dans   Texpérience 
'   décrite. 

Comme  conclusion  de  cette  étude,  on  peut  construire 
an  compte-gouttes  normal  détachant  XX  gouttes  pour 
l<^d'eaudistiIléeendonnantau  diamètre  intérieurdu  tube 
capillaire  une  dimension  de0°"^,595(0"^"^,59  à  Q'^'^fiQ)  ;  et 
en  faisant  varier  le  diamètre  total  (diamètre -extérieur) 
de  3""  à  3"»,05  et  la  hauteur  de  chute  de  0^,02  à 
Û'",04  (poids  moyen  de  XX  gouttes,  18^%0006)  oudeO™,Oo 
à0",06  (poids  moyen  de  XX  gouttes,  1»%005). 

On  obtient   sensiblement   la  môme  approximation 
avec  un  diamètre  extérieur  de   3™'°, 10  et  une  pression 
de  0",07  ou  un  diamètre  extérieur  de  3""", 15  et  une  pres- 
;     sionde0",08. 

La  forme  du  nouveau  compte-gouttes  peut  être  va- 
riable suivant  les  usages  auxquels  on  le  destine  ;  mais 
la  hauteur  de  chute  que  Ton  pourra  régler  pour  obtenir 
des  gouttes  pesant  aussi  exactement  que  possible  0«%05 


—  518  — 

devra  être  maintenue  constante  au  moyen  d*un  tabedft 
Mariotte»  lorsque  l'on  veut  atteindre  la  précision  maxi- 
mum. 

Pour  l'usage  pharmaceutique,  la  quantité  de  liquide 
dépasse  bien  rarement  1  à  2^^^  :  on  pourra  supprimerle 
tube  de  Mariotte  et  construire  le  réservoir  assez  large 
pour  que  la  dénivellation  ne  dépasse  pas  1/2  àl'^^de 
hauteur  :  dans  ces  conditions,  la  vitesse  d'écoulement 
restera  suffisamment  constante. 

Voici  pour  terminer  le  tableau  résumant  le  poids  des 
gouttes  pour  les  nouvelles  teintures  internationales  et 
de  quelques  autres  médicaments.  Les  déterminations 
ont  été  faites  avec  un  appareil  donnant  exactement  Ats 
gouttes  du  poids  de  O'^'^^OS,  à  la  température  de  15  degrés 
en  moyenne. 

Poids  Nombre 

de  de  gouttes 

iOO  gouttes  pour  1  gr. 


Alcool  absolu 

Alcool  à  95« 

—  90° 

—  80» 

—  70« 

—  60O 

Teinture  de  digitale 

—  de  belladone 

— -         de  jasquiame 

—  de  lobôlie 

—  de  sLrophanthus 

—  de  racine  d'aconit , 

—  de  noir  vomique 

—  de  colchique  (semences).. 

—  d'ipéca 

—  de  cantharides 

Elixir  parégorique 

Teinture  d'iode  1/iO.  Alcool  à  93». . 

Ether  officinal 

Chloroforme 

Bromofonne 


1.427 
1,535 
1,381 
1.687 
1,750 
1,830 
1.755 
1,735 
1,750 
1,755 
1,755 
1,750 
1,730 
1,755 
1,755 
1,760 
1,905 
1,562 
1,070 
1,650 
2,481 


70 
63 
63 
59 
57 
31 
57 
57 
57 
57 
57 
51 
37 
57 
57 
57 
52 
64 
93 
60 
40 


519  — 


MÉDICAMENTS  NOUVEAUX 


Un  nouvel  hypnotique  :  le  véronal  (1).  —  On  sait,  à  la 
suite  d'observations  faites  par  Ttiierfelder  et  Fischer, 
Baumann  et  Kast,  Schneegans  et  Mering,  que  le  pou- 
voir hypnotique  des  alcools  et  des  disulfones  est  forte- 
ment influencé  par  le  nombre  des  groupements  éthy- 
liques.  En  partant  de  ces  observations,  Emil  Fischer  et 
J.  von  Mering  ont  essayé  un  certain  nombre  de  corps 
eonlenant  un  atome  de  carbone  tertiaire  ou  quaternaire 
relié  à  plusieurs  groupements  éthyliques  ou  propy- 
liqoes  et  ils  ont  préparé  ainsi  quelques  hypnotiques 
nouveaux.  Ces  corps  appartiennent  au  groupe  des 
aréides;  et  trois  d'entre  eux  possèdent  un  certain 
intérêt.  Ce  sont  : 

C«H\ 
la  diéthjlacôtylurée,  pCH-CO— AzH— CO-AzHs. 

Cm\      XO— AeHv 
la  diétbylmalonylorée,  >C<^  >C0. 

C«H6/   \C0— AzH^ 

C3H\      .CO— AzH. 
la  dipropylmaloDylaréd,  >C^  >C0: 

C3H7/    ^CO-AzH-^ 

Des  expériences  faites  avec  ces  produits,  il  résulte  que 
la  diéthylacétylurée  a  une  action  comparable  à  celle  du 
sulfonal/  que  la  dipropylmalonylurée  est  quatre  fois 
plus  active,  mais  que  souvent  son  action  est  trop  per- 
sistante. Entre  les  deux  se  tient  la  diéthylmalony- 
lorée  que  les  auteurs  ont  désignée  sous  le  nom  de 
vironal. 

C'est  un  corps  bien  cristallisé,  incolore,  fusible  à  191^, 
de  savear  amère  faible,  soluble  dans  12  parties  d'eau 
bouillante  et  145  parties  d'eau  à  20^  Dans  les  cas 
d^Dsomnie  simple,  une  dose  de  0'',50  suffit  générale- 

[1}  Veronal  ein  neues  Schlafmittel  {Apotheker  Zeitung,  1903,  p.  193). 


—  520  — 

ment.  Pour  combattre  Tagrypnie,  on  peut  donner 

dose  de  !«';  chez  des  personnes  affaiblies,  0«%3  suffise 

On  peut  l'administrer  dans  du  thé  chaud,  ou  en  nati 

sous  forme  de  cachets. 

H.C. 


REVUE8 


Pharmacie. 

Contribution  à  Tétude  des  moyens  propres  à  ei 
cher  les  altérations  de  la  teinture  diode  et  à  modéi 
son  action  ;  par  M.  A.  Claret(4).  —  La  teinture  d'iode 
Codex  est  encore  un  des  révulsifs  les  plus  employ< 
tant  par  les  praticiens  que  par  le  public.  Ce  médic 
ment  n'est  pas  inoiïensif,  surtout  lorsque  s*altérant  pai 
une  conservation  prolongée,  il  est  arrivé  h  contenir  d< 
notables  proportions  d'acide  iodhydrique.  Son  applica 
cation  produit  alors  une  vive  douleur;  puis,  dans  1 
jours  qui  suivent,  la  peau,  profondément  atteinte, 
desquame,    s'excorie,  porte  ouverte  à   des   infectioosJ 
dont  une  poussée  furonculeuse  fournit  parfois  la  preuve] 
tangible,  comme  j'ai  eu  l'occasion  de  l'observer. 

On  a  proposé,  pour  empêcher  les  altérations  du  pro 
duit,  d'employer  à  sa  préparation  l'alcool  à  96**.  produii 
moins  répandu  dans  le  commerce  et  d'un  prix  plus 
élevé  que  l'alcool  à  90\ 

Il  a  semblé  à  l'auteur  que  le  problème  de  la  conser- 
vation de  la  teinture  d'iode  serait  résolu,  si  Ton  pou- 
vait y  ajouter  un  corps,  dont  les  propriétés  soient  telles 
que,  sans  affinité  pour  le  métalloïde  dissous,  il  s'empare 
de  l'acide  iodhydrique  au  fur  et  à  mesure  de  sa  forma- 
tion, pour  donner  naissance  à  des  composés  dont  ia 
présence  ne  modifie  pas  les  propriétés  du  médica- 
ment. 

Le  borax  ou  télraborate  de  soude  lui  a  paru  répondre 

(1)  Bplletin  delà  Société  de  Thérapeutique. 


--  521  — 

e  mieux  théoriquement  à  ces  desiderata  ;  le  métalloïde 
ode  ne  peut  pas  déplacer  l'acide  de  la  combinaison, 
naisTacide  iod hydrique  énergique  doit  éliminer  Tacide 
lorique. 

L'expérience  a  paru  confirmer  la  théorie.  Une  tein- 
tore  d'iode  ancienne,  donnant  au  tournesol  une  réac- 
ion  fortement  acide,  a  été  essayée  de  nouveau  après 
iddition  de  borax,  et  n'a  plus  donné  au  tournesol  bleu 
ftt'une  faible  coloration  vineuse,  indiquant  la  présence 
le  Tacide  borique.  Enfin,  malgré  l'addition  d'un  excès 
le  borax,  sa  teneur  en  iode,  à  en  juger  par  sa  colora- 
tion, n'a  paru  nullement  modifiée. 

Comme  conclusion,  il  propose  de  formuler  ainsi 
b  teinture  d'iode  du  Codex  pour  en  assurer  la  conser- 
vation ; 

Iode Iff' 

Alcool  à  90« 12 

'         Borax  officinal 2 

M.  Caries  a  proposé,  pour  atténuer  les  effets  d'une 
|»pplicalion  trop  forte  de  teinture  d'iode,  d'employer  le 
jinonosalfure  de  sodium.  Un  produit  que  l'on  peut  avoir 
parlout  sous  la  main,  l'amidon  ou  à  défaut  la  farine, 
peut  rendre  le  même  service,  si  l'application  est  récente, 
en  faisant  passer  l'iode  à  l'état  d'iodure  d'amidon 
inoffensif  pour  les  téguments;  on  en  fait  une  pâte  avec 
de  l'eau. 

Delà  valeur  thérapeutique  des  injections  sous-cuta- 
nées d'huile  camphrée  gaïacolée  dans  certaines  infec- 
tions au  début  (1);  par  MM.  le  D'' Matignon,  médecin- 
major,  et  M.  H.  Bërnex,  ex-interne  des  hôpitaux  de 
Bordeaux.  —  Pendant  les  mois  de  décembre,  janvier  et 
février  derniers,  les  auteurs  ont  traité  plus  de  150  ma- 
lades au  moyen  d'injections  d*huile  camphrée  gaïa- 
colée, formulée  comme  il  suit  : 

Gaïacol OïMO 

Camphre 0,50 

Hoild  d'oUves 15 

i l)  Union  pliannacvu iiijuc, 

J«wii.  de  Phvm.  et  de  C%tm.  6*  tftuB.  t.  XVII.;(1"  juin  1903.)  3  i 


—  522  — 

Les  injections  faites  à  la  dose  de  2^^  dans  le 
conjonclif    sous-cutané    n'ont  jamais  produit  d'à 
dents  et  les  résultats  thérapeutiques  ont  été  salisfaisao 
dans  un  grand  nombre  de  cas. 

Les  auteurs  arrivent  aux  conclusions  suivantes  ; 

i**  Les  injections  d'huile  camphrée  gaïacolée  cons 
tuent  un  très  bon  traitement  de  la  courbature  simple 
accompagnant  la  grippe,  Tangine  ou  la  bronchite  ; 
début; 

2®  Les  injections  ont  une  action  antipyrétique, 
général,  assez  rapide  et  durable; 

3**  Cette  médication  peut  rendre  de  grands  servie 
dans  le  milieu  militaire;  les  courbatures,  à  l'arrivée ( 
recrues  et  au  commencement  de  l'hiver,  sont,  en  effel 
communes  et  occasionnent  un  grand  nombre  de  joa 
nées  d'indisponibilité. 


Chimie. 


Sur  le  dosage  volumétrique  du  zinc  ;  par  M.  J.-E.  Cles-J 
nell(1). —  Onemploiegénéralementpourle  dosage  vola-j 
métrique  du  zinc  deux  méthodes,  l'une  dite  méthode 
sulfure,  l'autre,  au  ferrocyanure  ;  elles  exigent  remploi] 
d'un  indicateur  externe.  Dans  le  cas  du  procédé  au  sul- 
fure, on  se  sert  ordinairement  des  sels  de  plomb  ou  du 
nitroprussiate  de  soude,  mais  la  fm  de  la  réaction  est 
toujours  difficile  à  déterminer.  Dans  le  dosage  au  ferro- 
cyanure, la  limite  de  la  réaction  par  l'acétate  d'urane  est 
peut-être  plus  facile  à  percevoir,  mais  néanmoins  le 
résultat  n'est  pas  encore  parfait. 

Dans  le  procédé  de  l'auteur,  on  précipite  lezincparune 
solution  de  sulfure  de  sodium  de  litre  connu,  on  en 
ajoute  un  léger  excès  que  Ion  dose  en  se  basant  sur  la 
réaction  suivante  : 

NaSS-4-2KAgCy2  =  Ag2S-f-2NaCy  +  2KCy. 
(1)  Chem.  News,  t.  LXXXVII,  p.  121. 


—  523  — 

r  Les  solutions  nécessaires  sont  : 

1    !•  Une  solution  de    sulfure   de  sodium   contenant 

aviron  0«%20  de  ce  sel  p.  100. 

2*^  Une  solution  de  cyanure  double  de  potassium  et 
d'argent  obtenue  en  ajoutant  de  Tazotate  d'argent  à 
line  solution  de  cyanure  de  potassium  à  2  ou  3  p.  100 

tisqu'à  ce  qu'il  se  forme  un  précipité  permanent  de  cya- 
ore  d'argent,  on  laisse  déposer  et  on  filtre  ; 
3*  Une  solution  d'azotate  d'argent  contenant  5^^215 
îdece  sel  par  litre  :  l''""'  équivaut  à  08'",001  de  zinc. 
;    Les  minerais  ou  les  sels  de  zinc  sont  dissous  suivant 
les  méthodes  ordinaires  et  la  solution  est  fortement  aica- 
iînisée  par  de  la  soude  ou  de  l'ammoniaque.  On  porte  à 
iTébulUtiony  puis  on  dilue  et  on  filtre  si  c'est  néces- 
teire.  On  ajoute  ensuite  un  volume  connu  de  sulfure 
de  sodium  de  façon  qu'il  y  ait  un  léger  excès  par  rapport 
àk^quantité  nécessaire  pour  précipiter  la  totalité  du 
zinc.  Le  liquide  est  alors  soigneusement  agité  dans  un 
flacon  bien  bouché.  Le  tout,  ou  une  partie  aliquote,  est 
filtré,  on  ajoute  un  excès  de  cyanure  double  de  potas- 
sium et  d'argent.  Le  précipité  de  sulfure  d'argent  se 
rassemble  rapidement,  on  filtre,  on  lave  le  précipité 
;  et  dans  le  filtrat  on  dose  le  cyanure  formé  suivant  la 
réaction  précédemment  indiquée  ;  à  cet  effet,  la  liqueur 
filtrée  est  additionnée  de  o''"*  de  la  solution  d'iodure  de 
potassium  et  on  verse  la  solution  titrée  d'azoiale  d'ar- 
gent jusqu'à  ce  que  Ton  obtienne  un  trouble  jaunâtre 
permanent.  Un  gramme  de  cyanure  de  potassium  cor- 
respond à  0«',30  de  sulfure  de  sodium,  lequel  équivaut 
àO«^25  de  zinc. 

En.  G. 

Sur  le  dosage  de  Tammoniaque  dans  l'urine;  par 
M.  Ph.  ScHAFFER  (1).  —  L'auteur  critique  les  différentes 
méthodes  de  dosage  de  l'ammoniaque  dans  les  urines; 
il  reproche  à  la  méthode  de  Schlœsing  de  donner  des 
résultats  souvent  inexacts,  il  prétend  que  ces  derniers 

(i)  TKe  Amer,  Journ,  of  physiology,  i.  VIU,  y.  3j0, 


ï 


—  624  — 

dépendent  de  certaines  conditions  expérimentales.  ( 
ainsi,  par  exemple,  que  l'ammoniaque  mettra  on  teu 
plus  ou  moins  long  à  se  dégager  suivant  répaisseoi! 
la  cbuche  du  liquide  soumis  à  l'action  de  la  chaux,  i 
vant  aussi  la  nature  de  l'alcali  destiné  à  déplacer  cd 
ammoniaque  et  suivant  la  température  à  laquelle 
opère. 

Le  procédé  de  Wurster,  avec  les  modifications  d'à 
de  Nencki  et  Zaleski,  et  ensuite  de  Soldner,  donne  \ 
chiffres  exacts,  mais  il  est  d'une  technique  un  peu  ( 
ficile. 

Plus  récemment,  Folin  (1)  a  donné  une  nouve 
méthode  de  dosage  de  Tammoniaque  dont  voici  ' 
principe  •: 

On  fait  une  première  distillation,  pendant  un  len 
déterminé,  d'un  volume  donné  d*urine  additionnéei 
magnésie.  On  dose  dans  le  produit  distillé  rammonl 
que  constituée  à  la  fois  par  Tammoniaque  préformée 
par  une  petite  quantité  de  cette  base  résultant  del 
décomposition  partielle    de   l'urée.  Puis,  on  ramèl 
avec  de  Veau  distillée  le  volume  du  premier  liquid 
soumis  à  la  distillation,  à  ce  qu'il  était  prîmitiveme 
et  on  distille  une  seconde  fois,  toujours  en  présence 
la  magnésie,  et  pendant  un  temps  égal  à  la  premiè 
opération.  MM.  Berthelot  et  André  (2)  ont  vu  que,  da 
ces  conditions,  il  passe  toujours  dans  ces  distillatiod 
successives  une  quantité  égale  d'ammoniaque  provl 
nant  de  la  décomposition  de  l'urée.  En  retranchall 
cette  quantité  de  celle  qu'a  fournie  la  première  distiC 
lation,  on  a  par  difTérence  l'ammoniaque  des  sels  aoi^ 
moniacaux. 

Le  procédé  de  Folin  est  encore  assez  long  à  effectuerJ 
surtout  lorsqu'il  s'agit  de  faire  toute  une  série  de  dosa4 
ges;  aussi  M.  Schaffer  propose-t-il  de  déterminer! 
l'ammoniaque  préformée  des  urines  en  mettant  à  profit! 
une  observation  faite  par  Boussingault,  dès  4830,  M 


(!)  Zeitsch.  fur  phys.  Chemie,  1901,  t.  XXXII, 
(2)  Bull.  Soc.  Chim.,  [2],  t.  XLVII,  p.  481. 


515. 


-pn^- 


525  — 


voir:  que  si  on  distille  dans  le  vide  de  Turine  addition- 
e  de  carbonate  de  soude,  à  la  température  de  SO"",  on 
tient  toute  Tammoniaque  des  sels  ammoniacaux  sans 
l'il  y  ait  décomposition  de  l'urée. 
L'appareil  qu'il  emploie  se  compose  d'un  ballon  fermé 
r  un  bouchon  donnant  accès,  d'une  pari,  à  un  tube  à 
binet,  d'autre  part  à  un  tube  coudé  relié  à  une  éprou- 
tte,  laquelle  communique  à  son'  tour  à  l'aide  d'un 
bc  de  verre  avec  une  autre  éprouvette;  cette  dernière 
t  reliée  à  un  vase  d'Erlenmeyer  épais  muni  d'une 
bulure  latérale  par  où  l'on  puisse  faire  le  vide. 
Dans  le  ballon,  plongeant  dans  un  bain-marie  chauffé 
50%  on  met  50'"'  d'urine,  15  ou  20«'  de  chlorure  de 
Klium  et  environ  50'°'  d'alcool  méthylique.  La  pre- 
âère  éprouvette  contient  25  à  50'"'  d'acide  sulfurique 
écinormal  et  la  seconde,  10°''  du  même  acide.  L'ap- 
arcil  étant  disposé,  on  ajoute  à  Turine  1»'  de  carbonate 
e  soude,  on  bouche  rapidement  et  on  fait  le  vide.  Avec 
ne  bonne  trompe,  on  peut  réduire  facilement  la  pres- 
ion  à  10°™  en  peu  de  temps  et  le  liquide  bout.  L'ébul- 
ilion  étant  maintenue  pendant  15  minutes,  l'ammo- 
iaque  se  dégage  et  elle  est  absorbée  par  l'acide  sulfu- 
ique titré;  à  latin  de  Topération,  on  fait  rentrer len- 
ement  l'air  dans  le  ballon  parle  tube  à  robinet.  On  n'a 
>lus  qu'à  faire  un  dosage  acidimétrique  de  l'acide  déci- 
iormal  resté  libre  pour  en  déduire  la  quantité  d'ammo- 
ûaque  combinée. 

L'auteur  emploie,  comme  réactif  indicateur,  une 
iolulion  au  1/1 00*  d'alizarine. 

Ce  procédé  est  rapide  et  donne  des  résultats  compa- 
^les  à  ceux  qui  sont  obtenus  par  la  méthode  de  Folin. 

Er.  g. 

Sortes  composés  azotés  que  contient  la  terre  arable  ; 
P^tM.  g.  André  (1).  — L'auteur  a  déjà  examiné  (2)  la 
façon  dont  la  terre  végétale»  prise  à  une  même  placCi 

(i)  C.  R.del'Acad.  des  Sciences,  t.  CXXXVI,  1903,  p.  820. 
(2)  i6ûf.,  t.  CXXXV,  1902,  p.  1353. 


—  526  — 


mais  à  des  profondeurs  croissantes,  se  comportait 
l'action  de  Pacide  chlorhydrique  et  de  la  potasse,  et 
fait  remarquer  que  Tazote  ammoniacal,  dégagé  d 
solution  chlorhydrique  par  ébuUition  de  celle-ci  av( 
magnésie,  croissait  avec  la  profondeur,  dans  lecasd 
terre  prélevée  au  début  du  printemps,  alors  que 
azote  donnait  des  chiffres  sensiblement  égaux  lor: 
le  prélèvement  était  effectué  à  l'automne.   Dans 
nouvelle  note,  il  étudie  la  répartition  de  l'azote  dei 
rant  sous  forme  soluble  non  ammoniacale  d'une  pj 
d'autre  pari,  celle  de  Tazote  qui  préexiste  dans  leî 
sous   forme  ammoniacale   proprement    dite,  indé 
damment  de  toute  action  des  réactifs  sur  la  terre  végé 

Pour  pouvoir  doser  séparément  l'azote  des 
ammoniacaux  et  l'azote  des  amidés,  l'auteur  emploi 
procédé  préconisé  par  Longi  (1)  et  qui  repose  sur  ' 
faits  suivants  :  si  l'on  chauffe  dans  le  vide  à  40*  un  i 
ammoniacal  avec  un  excès  de  magnésie  calcinée, 
totalité  de  l'ammoniaque  du  sel  se  dégage  dans  Tespi 
de  trois  heures  et  peut  être  recueillie  dans  un  aci 
étendu.  Sijl'on  traite  delà  même  façon  des  amidesvai 
(urée,  asparagine,  acétamide,etc.),  ceux-ci  ne  sedécoi 
posent  pas  dans  ces  conditions  et  ne  fournissent 
trace  d'ammoniaque. 

Les  résultats  trouvés  conduisent  aux  conclusions 
après  : 

A  la  fin  de  l'hiver,  la  quantité  d'ammoniaque  v^ 
suivant  la  hauteur  à  laquelle  est  prélevé  l'échantilloi 
et  augmente  avec  la  profondeur.  Ceci  peut  s'expliqu" 
en  admettant  que  la  nitrification,  peu  intense  à  cell 
époque  de  l'année,  n'a  pas  encore  changé  en  azot| 
nitrique  l'azote  ammoniacal  qui  provient  de  la  déco 
position,  surtout  à  la  surface  du  sol,  de  la  matière  azo- 
tée. Une  partie  de  cette  ammoniaque,  très  diffusible, 
chemine  donc  dans  les  profondeurs  et  peut  passer  dans 
les  eaux  de  drainage,  ainsi  que  la  chose  a  été  notée  bieii 


(1)  Land.  Vers.slal.,  t.  XXXII,1886,  p.  15. 


r 


527  — 


fies  fois.  Une  autre  partie  est  sans  doute  retenue  par  la 
biatière  humiquo  des  couches  supérieures  du  sol. 
!  Au  contraire,  la  quantité  d'ammoniaque  que  l'on 
IVDContre,  dans  les  différentes  couches  du  sol,  à  la  fin 
ilela  période  chaude  de  Tannée,  est  beaucoup  plus  con- 
sidérable qu'au  début  du  printemps,  la  nitrification  de 
l'ammoniaque  ayant  eu  lieu  au  fur  et  à  mesure  de  la 
broduction  de  celle-ci. 

J.  B. 

I   Perfectionnement  du  procédé  de  recherche  de  l'acide 
^anhydrique  par  le  papier  réactif  de  Schonbein  ;  par 
M.  J.-C.  Brunmch  (1).  —  Le  papier  réactif  de  Schonbein 
jrend  de  grands  services  pour  la  recherche  de  l'acide 
jcyauhydrique  dans  quelques-unes  de  nos  plantes  fourra- 
Igères,  comme  le  sorgho,  le  maïs,  etc.  Pour  déceler  la 
iprésence  de    cet  acide,  les  plantes  sont  découpées  en 
morceaux,  puis  finement  hachées;  on  les  mélange  avec 
lear  poids  d'eau  dans  un  flacon  que  Ton  bouche  hermé- 
tiquement. Au  bout  de  peu  de  temps,  par  suite  d'une 
action  diaslasique,  il  se  forme  de  l'acide  cyanhydrique 
tacilement    mis    en    évidence    en  suspendant,    dans 
Talmosphère  du  flacon,  des  bandes  de  papier  réactif  de 
Schonbein.   L'intensité  et  la  rapidité  de  la  coloration 
obtenue  donnent  une  sérieuse  indication  pour  la  quan- 
tité de  cet  acide  formé.  Dans  le  cours  de  ces  recherches, 
Vauleur  a  remarqué  que  si  on  ajoute  au  mélange  de  la 
plante  et  de  l'eau,  de  la  formaldéhyde,  il  ne  se  dégage 
aucune  trace  d'acide  cyanhydrique  libre  et,  pensant  que 
les  vapeurs  de  formol  pouvaient  être  un  obstacle  à  la 
réaction  vis-à-vis  du  papier  réactif,  il  a  mis  en  présence 
d'une  trace  de  vapeurs  d'acide  cyanhydrique  le  papier 
réactif  imbibé  de  formol,  et  il  a  trouvé  que  l'aldéhyde 
formique  augmente  considérablement  la  sensibilité  du 
papier  de  Schonbein.  Des  traces  très  faibles  d'acide 
cyanhydrique  produisent  sur  le  papier,  imbibé  de  for- 
mol au  lieu  d'eau,  une  couleur  bleu  foncé  bien  diffé- 

[W  Cfiem.  News,  t.  LXXXVII,  p.  173. 


—  528  — 

rente  de  la  teinte  bleu  clair  ordinairement  obtenu 
Cette  coloration  intense  s'affaiblit  pour  disparaître  ( 
plètementy  si  on  laisse  le  papier  exposé  à  Tair,  mad 
elle    reparait    de    nouveau    en    présence   de    l'acid 
cyanhydrique. 

Les  vapeurs  d'acide  azotique  ou  de  brome  donnent  kj 
même  coloration,   mais,  au  bout   de  quelque   temp 
d'exposition  k  l'air,  la  teinte  bleue  devient  jaunàtreJ 
puis  verdâtre. 

M.  Briinnich  a  essayé  d'humecter  le  papier  réac 
avec  d'autres  liquides  :  l'alcool  et  l'éther  agisseiÂl 
comme  le  formol,  mais  moins  énergiquement  ;  le  chlo-J 
roforme  et  l'essence  de  térébenthine,  au  contraire,] 
n'augmentent  pas  l'intensité  de  la  réaction. 

Er.  g. 

Nouvelle  méthode  de  dosage  du  tannin;  par  M.  Paolj 

Feldmann  (1).  —  Parmi  les  méthodes  employées  pour  le  1 
dosage   du  tannin,  l'une  des  plus   employées  est  la] 
méthode  de  Neubauer-Lœwenthal  qui  repose  sur  les  ] 
réactions  suivantes  :  si  on  fait  couler  une    solution  de  i 
permanganate  de  potasse  dans  un  liquide  contenant  da 
tannin  et  du  sulfate  d'indigo,  le  permanganate  oxyde 
d'abord  le  tannin,  puis  l'action  oxydante  se  porte  sur 
l'indigo  qui  est  décoloré  ;  la  liqueur  perd  sa  coloration 
bleue,  passe  au  vert,  puis  au  jaune  clair. 

Il  faut  naturellement,  dans  le  cas  d'une  solution  de 
tannin  pur,  déterminer  au  préalable  la  quantité  de  solu- 
tion oxydante  nécessaire  pour  décolorer  l'indigo  dont 
on  ajoute  une  proportion  déterminée  :  la  différence 
entre  les  deux  volumes  de  solution  de  permanganate 
employée  pour  l'indigo  seul  et  pour  le  mélange  d'indigo 
et  de  tannin  correspond  au  poids  de  cette  dernière  subs- 
tance. 

Dans  le  cas  oii  la  liqueur  contient  d'autres  principes 
susceptibles  de  réduire  le  permanganate,  on  agite  un 

(1)  Ëine  neue  Méthode  zur  quanti tativen  Bestimmung  des  Geibsioffe^ 
[Pha)*maceuti8che  Zeitung,  1903,  p.  135). 


—  529  — 

rolume  donné  du  liquide  avec  quelques  grammes  de 
ioudre  de  peau  lavée  et  séchée  :  un  deuxième  essai 
ponne  le  volume  de  solution  de  permanganate  corres- 
l^ndant  à  l'indigo  et  aux  substances  réductrices  autres 
|ae  le  tannin. 

I  Dans  certaines  analyses  (dosage  du  tannin  dans  les 
^ns),  il  est  préférable  d'agiter  le  liquide  avec  du  noir 
inimal  lavé  qui  retient  le  principe  astringent.  Ënfm  la 
^lulion  de  permanganate  est  titrée  au  moyen  d'une 
Ikpieur  renfermant  un  poids  donné  de  tannin  chimique- 
[ment  pur. 

I  M.  Feldmann  propose  de  remplacer  dans  ce  dosage 
|k  solution  de  permanganate  par  une  liqueur  titrée  de 
[chlorure  de  chaux  obtenue  en  épuisant  par  l'eau 
12'%50  de  chlorure  de  chaux  commercial  et  en  amenant 
le  liquide  à  un  litre.  D'après  cet  auteur,  la  décolora- 
tion de  l'indigo  serait  plus  nette  qu'avec  le  permanga- 
nate, surtout  si  on  a  soin  de  n'ajouter  que  peu  d'indigo 
^'  d'une  solution  à  S*""  par  litre)  :  il  opère  comme  dans 
la  méthode  de  Neubauer-Lœwenthal,  en  solution  acide, 
*'est-à-dire  en  présence  d'acide  sulfurique.  Les  résul- 
tats, d'après  M.  Feldmann,  sont  très  satisfaisants. 

Cet  auteur  s'est  proposé  surtout  de  doser  le  tannin 
dans  les  vins  :  aussi  il  a  étudié  l'influence  de  quelques 
constituants  du  vin  (alcool,  glycérine,  sucre)  sur  le 
chlorure  de  chaux  :  il  résulte  de  ses  expériences  que  ces 
frois  substances  n'ont  aucune  action  réductrice  sur  le 
chlorure  de  chaux  de  sorte  qu'il  est  possible  d'opérer 
BQr  le  vin  non  distillé  :  il  est  donc  inutile  d'éliminer 
Talcool,  ce  qui  est  un  grand  avantage  sur  les  autres 
méthodes. 

Le  dosage  du  tannin  dans  un  vin  se  fait,  d'après  celte 
méthode,  de  la  façon  suivante  :  10*^°"'  de  vin  sont  étendus . 
de  190^-'  d'eau,  on  ajoute  2«-*  d'indigo  à  5  p.  100  et 
2*"*  d'acide  sulfurique  à  1/5,  on  fait  le  titrage  avec  la 
solution  d'hypochlorite. 

Dans  un  deuxième  essai,  on  chauffe  au  bain-marie 
lO"»*  de  vin  avec  30*^"'  d'eau,  3*^"^  de  charbon  animal;  on 


-   530  — 

filtre  et  on  traite  sur  le  filtre  par  l'eau  chaude,  jusqnl 

ce  qu'on  ait  un  volume  de  20*^"'  ;  l'analyse  est  achevé 

comme  dans  le  premier  essai  en  présence  d'indigo  é 

d'acide  sulfurique.  La  solution  d'hypochlorite  est  tiW 

au  moyen  d'une  solution  de  tannin  pur. 

Les  chiffres  obtenus  par  M.  Feldmann  par  sa  mélhodl 

sont  notablement  plus  élevés  que  ceux  trouvés  dansid 

mêmes  vins  par  la  méthode  au  permanganate.  Il  y  i 

donc  lieu  d'atleindre  les  résultats  de  nouvelles  expé*i 

riences  avant  de  juger  définitivement  le   procédé  É 

rhypochlorile. 

^^  H.C. 

Dosage  de  Tessence  de  moutarde  dans  les  semencea 
de  moutarde;  par  M.  Schlicht  (1).  —  La  Pharmacopée 
allemande  (4*  édition)  a  adopté  pour  l'essai  des  semenc» 
de  moutarde  une  méthode  donnée  par  Gadamer;  celU 
méthode  consiste  essentiellement  à  faire  macérer  deax 
heures  les  semences  pulvérisées  avec  de  l'eau  tiède  el 
à  distiller  la  liqueur  après  addition  d'alcool  et  d'huile 
d'olive;  le  liquide  distillé  est  reçu  dans  Tammoniaque 
diluée,  puis  additionné  d'un  volume  déterminé  d'une 
solution  titrée  de  nitrate  d'argent;  au  bout  de  vingt- 
quatre  heures,  tout  le  soufre  de  l'essence  de  moutarde 
est  transformé  en  sulfure  d'argent;  on  filtre  et  dans  le 
liquide  filtré  on  détermine  l'excès  d'argent  au  moyen 
du  sulfocyanure  d'ammonium  titré. 

M.  Schlicht  fait  deux  objections  à  cette  méthode  : 
1**  Le  temps  de  macération  est  insuffisant  pour  assurer 
la  décomposition  complète  du  gliicoside  qui  fournit 
Tessence;  il  faut  prolonger  la  macération  pendant  seize 
heures  après  avoir  additionné  le  mélange  d'une  petite 
quantité  d'acide  tartrique  (08%5  pour  25«^  de  moutarde). 
On  peut  aussi  faire  macérer  quatre  heures,  maintenir 
quinze  minutes  environ  le  mélange  à  ébullition,  laisser 
refroidir  complètement,  ajouter  une  solution  demyro- 

(1)   Zur   Besiimmung   des   Senfois   in    Senfsainen   {Pkarmaceutischi 
Zeitung,  1903,  p.  18f;  d'après  ZeUschrift  fur  ôff.  Chem.,   1903,  n»  3)- 


r 


—  531  — 


ine  et  laisser  de  nouveau  macérer  seize  heures.  Ces 
Ibnx  méthodes  assurent  la  décomposition  complète  du 
Hyronate  de  potasse. 

;  D'autre  part,  dans  la  distillation  du  liquide,  une  cer- 
sûne  quantité  d'essence  peut  rester  adhérente  aux 
parois  du  réfrigérant  et  un  simple  lavage  à  Teau  est  par- 
bis  insuffisant  pour  enlever  cette  essence  :  il  est  donc 
bdispensable  de  distiller  autant  de  liquide  que  cela  est 
^sible.  Au  lieu  de  doser  le  soufre  de  l'essence  sous 
Ibrmede  sulfure  d'argent,  on  peut  recevoir  les  produits  de 
distillation  dans  une  solution  alcaline  de  permanganate 
dépotasse:  le  soufre  passe  sous  forme  de  sulfate  qu'on 
dosfira  à  la  manière  habituelle,  en  ayant  soin  d'éliminer 
l'excès  de  permanganate  par  addition  d'alcool. 

H.  C. 

Surlacytosine;  par  MM.  KossELet  Steudel  (l).  —  Les 
auteurs,  poursuivant  des  recherches  entreprises  récem- 
ment sur  la  cytosine,  ont  repris  l'étude  de  ce  principe 
extrait  du  thymus  :  dans  Thydrolyse  d'une  certaine  quan- 
tité d'acide  thymonucléinique  ils  ont  obtenu  à  l'état  pur 
nne  petite  quantité  de  cytosine  et  ils  ont  reconnu  que 
ce  corps  avait  bien  la  formule  C*H*Az^O,  c'est-à-dire 
one  formule  identique  à  la  cytosine  extraite  de  la  lai- 
tance d'esturgeon. 

La  formule  C*H*Az'0  correspond  à  une  aminooxy- 
pyrimidine  ou  à  une  iminohydroxypyrimidine;  de  fait, 
quand  on  oxyde  la  cytosine,  soit  par  l'acide  azotique, 
soil  par  l'eau  de  chlore,  il  reste  un  résidu  qui,  traité  par 
1  ammoniaque,  donne  une  coloration  rouge  analogue  à 
celle  obtenue  avec  l'uracile  :  cette  coloration  (réaction 
<le  la  murexide]  indique  que  le  corps  peut  être  rap- 
proché du  groupe  des  dérivés  de  la  purine,  ainsi  du  reste 
<iue  beaucoup  de  dérivés  de  la  pyrimidine. 

H.  C. 


(1)  ZeitschHft  fur  physiologiache  Chemie,  t.  XXXVII,  p.  377.  —  Voir 
i9umalde  Pharmacie  et  de  Chimie,  1903,  t.  XVII,  p.  336. 


—  532  — 

Recherches  bot  lesnéphrotoxines  ;  par  M .  H .  BiERRiff 

—  L'auteur  a  montré    antérieurement  que,    si  l'o 
injecte,  dans  le  péritoine  d^un  lapin,  du  rein  de  chk 
broyé,  le  sang  de  ce  lapin  devient  fortement  népli 
toxique  pour  le  chien.  Une  injection  intravasculaire  i 
ce  sang  détermine  une  albuminurie  intense  et 
même  amener  la  mort. 

Il  s'est  demandé  ensuite  si  l'on  pouvait  obtenir  i 
poison  actif  en  employant,  non  plus  les  reins  broyé 
mais  des  principes  solubles  extraits  de  ces  organes. 

En   traitant  des  reins  lavés,  finement   hachés, 
macération  avec  une  solution  faible  de  carbonate 
soude,  et  précipitant  par  l'acide  acétique  la  liqueur 
trée,  il  a  obtenu  un  précipité  qui  a  été  mis  en  susp 
sion  dans  une  solution  de  NaCl,  à  8  p.  1000,  et  injecft 
sous  cette  forme,  dans  le  péritoine  des  lapins.   Il 
recueilli    ensuite  le  sang  des  lapins  convenableme 
préparés,  et  ce   sang    défibriné  aseptiquement  a  éU 
injecté  dans  le  péritoine  d'un  chien.  A  partir  du  3*^ 
l'animal  a  présenté  de  Talbuminurie  qui  a  été  en  au 
mentant  jusque  vers  le  15'  jour. 

Des  expériences  faites  comparativement  avec  le 
total  défibriné,  le  sérum  et  les  globules  montrent 
ce  sont  les  globules  qui  produisent  les  effets  les  plu 
intenses. 

Il  résulte  de  ces  recherches  que  les  injections  rép 
tées  au  lapin,  non  plus  des  cellules  du  rein  de  chiens»! 
mais  de  certains  principes  solubles  de  cet  organe,  per^l 
mettent  d'obtenir  une  néphrotoxine  énergique  pour  lel 
chien. 

J.  B. 

Sur  l'emploi  du  noir  en  œnologie,  ses  avantages  et 
ses  inconvénients;  par  M.  Cari-Mantrand (2)  (extrait), 

—  On  sait,  depuis  les  travaux  de  Lowitz,  que  le  charbon 
d'os  est  l'élément  indispensable,  grâce  à  ses  propriétés 

(1)  C.  R.  de  l'Acad.  des  ScienceSy  t.  CXXXVI,  1903,  p.  909. 

(2)  Monit,  scient.,  décembre  1902. 


— ^ 


—  533  — 


^rbantes  et  décolorantes,  aux  industries  du  raffinage 
M  sucres,  des  glucoses  et  des  tartres  bruts.  Le  même 
^nt  est  employé  avec  succès  à  la  décoloration  des 
ans.  A  en  juger  par  le  nombre  de  tonnes  qui  se  débitent 
RurDellement  dans  nos  grands  centres  vinicoles  du 
idi  et  de  TAlgérie  :  Celte,  Béziers,  Narbonne,  Nîmes, 
5ne,  Oran  ;  et  par  la  facilité  avec  laquelle  le  négociant 
I8se  d'un  vin  rosé  à  un  vin  blanc,  on  est  en  droit  de 
mclure  que  cette  nouvelle  industrie  occupe  une  place 
Dporlante  en  œaologie.  Les  2/3  des  vins  blancs  qui  se 
I^Dsomment  tant  à  Paris  qu'en  province  ne  sont  en 
hlité  que  des  vins  de  faible  valeur  décolorés  au  noir. 
Il  résulte  en  effet  que  Paris  boit  de  plus  en  plus  de 
in.  Il  est  évident  que  ce  résultat  a  été  obtenu  par  le 
on  marché  des  vins  des  deux  dernières  récoltes,  et, 
Drtout,  par  la  suppression  presque  complète  des  droits 
foctroi. 

Cette  pratique  est  intimement  liée  au  commerce  des 
fins.  Loin  d'être  déconseillée,  elle  est  au  contraire 
tDcouragée  par  les  œnologues.  M.  Martinand,  chimiste 
Kuologae  à  Marseille,  a  fait  breveter  tout  récemment 
in  procédé  spécial  de  vinification  en  blanc  par  le  noir. 
;  Les  vins  qu'on  dérougit  sont  généralement  des  ara- 
ttODsde  plaine,  titrant  de  7  à  9°  d'alcool,  achetés  à  la 
propriété  aux  prix  de  3  à  5  francs  l'hectolitre  (récolte 
le  1901-1902).  On  nomme  vins  jaunes,  gris  ou  rosés, 
fes  vins  fins  faits  avec  de  la  vendange  qu'on  laisse  sé- 
journer de  vingt-quatre  à  quarante-huit  heures,  suivant 
b  nuance  qu'on  veut  obtenir,  dans  la  cuve  de  fermen- 
tation. On  sépare  au  bout  de  ce  temps  la  grappe  du 
lûovil  à  la  tire  et  au  pressoir,  et  ce  dernier,  continuant  à 
fermenter  sans  avoir  de  matière  colorante  à  dissoudre, 
donne  une  coloration  intermédiaire  entre  le  vin  blanc 
6lle  vin  rouge.  C'est  cette  nuance  rosée  qu'il  s'agit  de 
Iwre  disparaître  parle  noir. 

Ces  vins  —  dits  rosés  —  sont  quelquefois  employé» 
(n  nature  au  coupage  des  vins  rouges  alcoolisés  dont 
on  veut  abaisser  le  degré  et  masquer  ainsi  le  vinage  aux 


—  534  — 

yeux  de  la  Régie.  (Le  mélange  d'un  vin  rosé  à  acidii 
élevée  et  à  faible  degré  avec  un  vin  riche  en  alcool  < 
en  extrait  sec,  rend  illusoire,  pour  déceler  la  fraod^ 
Tapplication  de  la  règle  alcool-acide  et  rapport  alcool 
extrait,  institués  par  le  Comité  consultatif  des  arlsè 
manufactures.)  Leur  principale  destination  est  \eà 
transformation  en  vin  blanc  à  Taide  du  noir.  La  vtf 
moutherie  en  fait  également  une  grande  consommati<Hii 
Ces  vins,  une  fois  blanchis,  sont  vinés  hïT  avec  de  rd 
cool  du  Nord,  édulcorés  avec  15  ou  20  p.  100  de  mistellcy 
aromatisés  à  l'aide  d'une  infusion  quelconque  de  planta 
appropriées  et  finalement  livrés  à  la  consommation  aa 
prix  dérisoire  de  2S  ou  30  francs  l'hectolitre.  Ce  genrt 
d'industrie  est  actuellement  très  prospère  à  Cetleel 
dans  la  région.  C*est  une  concurrence  sérieuse  aux  ver- 
mouths  de  marque  fabriqués  exclusivement  avec  des 
vins  de  raisins  blancs. 

Le  noir  qu'on  emploie  à  cet  usage  est  vendu  par  Tin* 
dustrie  à  80  p.  100  d'eau  au  prix  de  90  à  100  francs  les 
100''*^  Il  porte  le  nom  de  noir  en  pâte  épuré. 

S'il  est  bien  fabriqué,  il  ne  sera  constitué  que  de  ca^ 
bone  et  de  1  à  3  centièmes  au  plus  de  cendres.  Il  doit 
être  exempt  de  toute  trace  de  phosphate  de  chaux  indé- 
composé et  d'acide  chlorhydrique  ;  ne  plus  dégager  la 
moindre  odeur  au  contact  de  l'acide  sulfurique  dilué, 
ni  communiquer  la  moindre  saveur  au  vin.  Ce  résultai 
est  presque  toujours  atteint.  Dans  ces  conditions,  il  réa- 
lise le  décolorant'par  excellence,  puisqu'il  n'agit  que  sur 
la  matière  colorante  seule  sans  toucher  ni  modifier  les 
éléments  constitutifs  du  vin  ainsi  que  le  prouve  l'ana- 
lyse. 

Dans  cet  état  d'hydratation,  sa  puissance  de  décolora- 
tion est  considérable.  La  quantité  de  noir  à  employer 
pour  la  décoloration  d'un  vin  rosé  varie  nécessairement 
avec  la  nature  de  celui-ci,  sa  durée  de  cuvaisoû,  son 
degré  alcoolique,  etc. 

Le  procédé  de  décoloration  au  noir  ne  nécessite  aucun 
outillage  spécial.  On  fait  un  essai  de  décoloration  préa- 


rsTF^T-T- 


—  535  — 

^ble  sur  un  litre  de  vin  représentant  l'ensemble  du  lot 
k  traiter.  On  délaie  le  noir  à  la  main  dans  une  comporte 
Ipemplie  aux  3/4  de  vin,  on  le  malaxe  à  plusieurs  reprises 
iMi  s*aidant  d'un  balai  de  crin  résistant  et  on  l'incorpore 
lu  reste  du  vin  contenu  dans  le  foudre.  Il  est  indispen- 
lable  de  hâter  l'incorporation  de  la  totalité  du  noir  au 
vin  parce  que  sa  puissance  décolorante  diminue  rapide- 
ment. Dans  ce  cas,  il  est  bon  d'avoir  en  réserve  sous  la 
(nain  quelques  hectolitres  de  vin  nature  destinés  au 
délayage.  Lorsque  la  totalité  du  noir  a  été  incorporée 
Mans  le  foudre,  on  fait  agir  pendant  un  quart  d'heure 
^  pompe  à  air  de  façon  à  bien  le  répartir  dans  l'ensemble 
Eu  liquide  et  on  laisse  reposer.  Le  lendemain  on  pro- 
icède  au  collage.  Cette  opération  a  pour  but  de  précipi- 
|ter  le  noir.  On  emploie  le  sang  frais  ou  la  colle  de  pois- 
|son  préparée  pour  cet  usage.  Les  doses  varient  de  100  à 
200*^  par  hectolitre.  Il  faut  avoir  soin  de  faire  dissoudre 
préalablement  dans  le  vin  du  tannin,  de  15  à  âO^**  par 
hectolitre,  de  façon  à  faciliter  la  coagulation  de  l'albu- 
mine du  clarifiant. 

Cette  opération  est  délicate  ;  la  bonne  conservation 
dn  vin  dépend  de  la  façon  dont  elle  a  été  pratiquée. 

Dans  ces  conditions,  le  vin  est  bien  décoloré,  une  ad- 
dition de  quelques  gouttes  d'acide  sulfurique  ne  doit 
plus  faire  réapparaître  de  coloration  rosée.  Ce  but  est 
imême  intentionnellement  dépassé.  On  y  remédie  par 
addition  d'un  peu  de  caramel  qui  donne  au  vin  une 
teinte  jaune  paille  rappelant  celle  des  picpouls,  picar- 
dant,  clairette,  etc. 

I       MiSTELLES  DE   MOUTS   DE    VENDANGE   ALCOOLISÉES.     —    On 

nomme  ainsi  des  moûts  de  vendange  de  raisins  frais  et 
mutés  à  Talcool  qui  entrent  dans  la  fabrication  courante 
des  vermouths  et  des  vins  de  liqueur.  Les  mistelles  de 
raisins  blancs  sont  plus  estimées  que  celles  des  raisins 
noirs  dérougées  au  noir.  Les  mistelles  de  Grèce  et  de 
l'AsieMineure  —  improprement  dénommées  vins  de  Sa- 
tûos— sont  fabriquées  exclusivement  à  l'aide  de  raisins 
mascats,  additionnées  souvent  de  moûts  de  raisins  secs. 


—  536  — 

Pour  procéder  à  la  décoloration  d'une  mistelle  i 
on  opère  de  la  même  façon  que  pour  un  vin.  La  do 
de  noir  à  employer  est  d'autant  plus  élevée  que  le  de 
densimétrique  du  moût  est  plus  fort.  Lorsque  cette  do 
est  supérieure  à  un  kilogramme  par  hectolitre  pouri 
mistelle  titrant  12^  d'alcool  sur  11*  ou  12*  Baume,  i 
procédé  n'est  pas  à  conseiller  parce  qu'à  ces  doses  éle 
vées  le  bouquet  disparait  et  que  l'on  se  trouve  en  pr' 
sence  d'eau  sucrée  alcoolisée.  En  outre  les  frais  de  ma 
nipulation  et  le  coût  du  noir  ne  compensent  pas  l'éca 
de  prix  entre  la  mistelle  de  raisins  blancs  d'origine  qui] 
est  d'environ  5  francs  par  hectolitre.  Il  faut  donc  sej 
contenter  d'une  décoloration  partielle. 

Ces  mistelles  blanchies  entrent  dans  la  préparalioKj 
des  vermouths  communs  et  de  certains  apéritifs  blanc 
qu'il  est  inutile  de  mentionner. 

L'impureté  principale  d'un  noir  —  la  plus  gênanU 
lorsqu'il  s'agit  de  procéder  à  la  décoloration  du  Tial 
rosé  à  acidité  élevée  —  est  la  présence  du  phosphate  de I 
chaux  indécomposé.  Ce  sel  est  facilement  dissous  à  Iftl 
faveur  des  acides  libres  du  vin  :  il  se  forme  des  combî-j 
naisons  calciques  plus  ou  moins  solubles  qui  ont  Tin- 1 
convénient  de  s'opposer  à  la  clarification  du  vin.  En] 
effet,  il  n'est  pas  rare  de  constater  qu'un  vin  qui  a  été 
décoloré  au  noir,  collé  et  filtré,  perd  spontanément  sa] 
limpidité  première  pour  devenir  opalescent. 

Analyse  d'un  noir  d'os  en  poudre  de  la  maison  Pilon 
frères,  de  Nantes  : 

Eau 9.22 

Carbone 13,15 

Phosphate  de  chaux 60,90 

Insoluble  dans  HQ 3.25 

Eléments  non  dosés 13,48 

100,00 

L'épuration  du  noir  brut  est  fort  simple.  Dans  une 
série  de  grandes  cuves  en  bois  d'une  contenance  de  12 
à  1 5*»'^*^*,  on  attaque  à  froid  200  à  2W^'  de  noir  par  225  à 
300**' d'acide  chlorhydrique  à  20*  Baume  qu'on  étend  de 


—  537 


|[6  volumes  d'eau.  On  lave  métliodiquement  avec 
rlies  d^eau  chaque  fois  jusqu'à  complète  désacidi- 

|ion. 

es  quinze  centièmes  de  charbon  qui  restent  con- 
ent,  après  essorage,  quatre  fois  leur  poids  d'eau 
100  d'eau,  20  p.  100  de  noir). 

Hponiion  de  quelques  noirs  en  pâle  : 
85,90    78,50    79,00    84.80 


pue 11. 13 

ostoUles.       2,97 

Sable 

I  et  fer 

*P<0&  ) 

^3CaO  \ 


17,30 
i,20 


(    -    - 


H.26 
6,74 

6,40 


12.60 
2,60 

2,08 


83,80 

13,00 

1,20 


78.00 
14.22 

7,7K 


75.30 
12,70 
12,00 


—       5.80        — 


—        —        6,64      0,:)2        —        1,98        — 


80,8 
15,70 
3,45 

2,70 


0,75 


rbone  et    résidu   insoluble.  —   Dans   un    vase    de 
ême  on  arrose  avec  de  Teau  et  ensuite  avec  50*^"^ 
idechlorhydrique  pur,  10*'"  de  noir  fin.  Lorsque  le 
tgement  de  CO*  a  cessé,  on  chauflTe  pendant  10  mi- 
s.  Les   substances    solubles  dans   Tacide    entrent 
[dissolution.    On   rassemble  le  résidu  sur   un  filtre 
,  on  le  lave  à  Teau  bouillante  jusqu'à  ce  que  Teau 
lavage  n'offre  plus  de  réaction  acide  et  ne  précipite 
par    le    nitrate   d*argent.   On    dessèche    ensuite 
S*  le  filtre  avec  le  résidu  et  on  pèse  jusqu'à  poids 
slant.Le  résidu  représente  le  charbon  augmenté  des 
ières  insolubles.  Pour  en  effectuer  la  séparation,  on 
duit  celui-ci  avec  le  filtre  dans  une  capsule  en  pla- 
tarée  et  on  calcine  au  rouge.  Le  résidu  de  l'inciné- 
iion  doit  être  blanc  ou  légèrement  rougeàtre,  mais  il 
doit  pas  être  gris.  Il  se  compose  de  sable,  d'argile 
Iroduiie  accidentellement  dans  la  fabrication  du  noir, 
retranchant  le  poids  des  cendres  de  celui  trouvé 
édemment  pour  le  carbone  et  les  autres  substances 
►lubies,  on  en  déduit  la  teneur  centésimale  en  car- 
me. 

Vour  le  noir  hydraté  épuré,  on  en  dessèche  rapide- 
dHO»'  dans  une  capsule  en  platine  maintenue  au- 
ssus  d'un  bec  de  Bunsen  dont  la  flamme  est  dispo- 
en  veilleuse  et  on  incinère.  Le  résidu  de  Tincinéra- 


^•w».  iê  Pktmn.  et  d*  Chim.  «•  s£iiiR,  t.  XVJI.  (1"  juin  1903.) 


35 


—  638  — 

tion  est  repris  par  quelques  centimètres  cubes 
étendu  de  son  volume  d'eau.  On  chauffe  donc 
ment  pour  faciliter  la  dissolution  du  phosphate  ind 
posé  ;  on  relire  du  feu,  on  étend  d'eau,  et  recueil 
matières  insolubles  siliceuses  sur  un  filtre.  0 
celui-ci,  sèche  et  calcine.  La  différence  de  poids  c 
tée  avec  la  première  pesée  représente  le  phosph 
chaux  inattaqué  et  l'oxyde  de  fer.  Ce  dernier  él 
est  négligeable. 

Pouvoir  décolorant.  —  Pour  cette  déterminati 
prépare  : 

1®  Une  solution  de  fuchsine  dans  l'eau  distillée 
1 .000  ^°^'  =  0,250«^  de  fuchsine  ; 

2**  Un  type  de  vin  rosé  par  dilution  au  1/40  de  vil 
Jacquez  (cépage   américain).    On  vérifie  à  Taide 
essai  colorimétrique  fort  simple  l'intensité  colo 
du  vin  de  Jacquez  nature  dans  2  tubes  à  essai 
mômes  dimensions  (24''™  de  hauteur  sur  24"'"  de 
mètre).  On  verse  dans  l'un  50*""'  de  la  solution  noi 
de  fuchsine  et  dans  l'autre   tube  30*^*^  d'eau  disl 
additionnée  de  1*^"^  d'acide  sulfurique  à  66**.  On  rei 
ensuite  une  burette  graduée  au  1/10  de  centimètre 
du  vin  de  Jacquez  et  l'on  verse  goutte  à  goutte  ce 
dans  le  tube  contenant  l'eau  acidulée  jusqu'à  identif 
teinte.  On  complète  à  50*^"*^  avec  de  l'eau  distillée  ei 
compare  à  nouveau  les  teintes. 

Un  deuxième  essai  permet  d'établir  Tidentilé  àe 
l'ation  avec  plus  de  précision.  Il  a  fallu,  par  exem| 
verser  10*^°^  de  vin;  donc  W^^  de  vin  correspond; 
50^"'  de  solution  de  fuchsine  nécessitent  0,0123  di 
sel;  par  suite   1.000*^"'^  de  vin    demandent  1,25' 
fuchsine  dans  un  litre. 

Pour  connaître  la  quantité  de  noir  à  employer  p 
arriver  à  la  décoloration,  on  ajoute  successivement 
doses  del, 2, 3^''jusqu'àdécoloration  complète  du  vinroi 
ce  dont  on  s'assure  en  filtrant  quelques  centimètres  cul 
de  vin  dans  un  tube  à  essai.  Il  a  fallu  3*^^  de  noir  en  [n 
à  17  p.  100  de  carbone  pour  arriver  à  la  décoloration 


rw^ 


Par  suite  la  dose  par  hectolitre  de  via  à  traiter  sera 

M.  Cari-Mantrand  a  tenu  à  déterminer  si  le  noir  à 
p.  100  d'eau  n^avait  réellement  aucune  action  sur 
éléments  constitutifs  du  vin  traité.  Dans  ce  but,  il  a 

it  un  mélange  à  volume  égal  de  vin  rouge  du  pays  et 
vin  blanc,  puis  il  a  pratiqué  la  décoloration  avec 
par  litre  de  noir  à  17  p.  100  de  carbone,,  totale- 
iBt  débarrassé  de  son  phosphate  de  chaux.  Voici  quel 

éléle  résultat  des  2  analyses  effectuées  simultanément 

iT  les  2  vins  : 


Tm  nature  : 

Alcool  p.  100  en  volume^ i0o,5 

Extrait  aec  à  100» 22,30  ff^  p.  1 .000 

Acidité  totale  exprimée  en  acide  talfurique.        5,30  — 

Acidité  ToUtile  exprimée  en  acide  acétique,        1,48  — 

Cendres 2.90  — 

Alcalinité  des  cendres  en  carbonate  de  potasse        1,30  — 

Bitartrate  de  potasse 3,00  — » 

Solfate  de  potasse , 1,158  — - 

Vin  iécolaré  êl  fiUré  i 

Alcool  p.  100  en  Tolume lO'^.S 

Extrait  886  à  100» 21,25  s»"  p.  1.000 

Acidité  totale  exprimée  en  acide  sulfurique  5,40  — 

Acidité  Tolatile • 1,40  — " 

Cendres 2,93  — 

Alcalinité  des  cendres  en  carbonate  de  potasse  i.24  — 

Bitarirate  de  potasse 2,83  — 

Sulfate  de  potasse 1,15  — 

La  différence  principale  porte  sur  le  poids  de  l'extrait 
iec  =  i,05**  représentant  le  poids  de  la  matière  colo- 
rante absorbée  par  le  noir.  La  dose  de  lO*"*  de  noir  par 
Etre  correspondant  à  celle  de  l***"  par  hectolitre  de  vin 
1i*est  jamais  atteinte  dans  la  pratique  parce  qu'à  cette 
iose  élevée  le  vin  traité  contracte  un  goût  particu- 
lier, goût  de  noir,  plus  sensible  à  la  dégustation  qu'à 
l'odorat. 

A.  R. 


qa 


—  540  — 


Hygiène. 


Anophèles  et  paludisme;  par  M.  A.  L^vveras  {\).  -^ 
La  découverte  du  rôle  des  Anophèles  dans  la  propaj^ 
tion  du  paludisme  (2)  devait  provoquer,  et  a  provoqd 
en  effet,  une  vaste  enquête  sur  les  Culicides.  Il  impof 
lait  de  rechercher  si,  dans  toutes  les  localités  palustres! 
il  existait  des  Culicides  et  spécialement  des  Anopielai 
il  fallait  aussi  étudier  les  différentes  espèces  d'Anophdâ 
et  constater  leur  aptitude  à  la  propagation  des  fièvm 
palustres.  L'auteur  a  fait  de  nombreuses  recherche 
à  ce  sujet,  et  il  les  résume  dans  un  travail  d'ensembh 
Ces  recherches  ont  porté  sur  des  Culicides  recueillisdaK 
de  nombreuses  localités  des  différentes  parties  du  mondai 

Il  a  constaté  l'existence  des  Anophèles  dans  tous  la 
lots  de  Culicides  capturés  dans  les  régions  palustrei 
l'abondance  des  Anophèles^  dans  une  localité  doonéi 
s'est  trouvée  presque  toujours  en  rapport  direct  ave( 
la  fréquence  des  fièvres  palustres. 

Les  Anophèles  peuvent  se  rencontrer  dans  des  locali- 
tés salubres,  ce  qui  s'explique  facilement.  Ces  Culicidei 
ne  sont  pas  dangereux  par  eux-mêmes,  ils  ne  peuverf 
transmettre  le  paludisme  qu'autant  qu'ils  ont  l'occasioa 
de  s'infecter  en  suçant  le  sang  de  malades  atteints  de 
fièvres  palustres.  Cette  occasion  fait  défaut  dans  les 
localités  salubres  de  nos  pays  tempérés  où  l'existence 
dAnopheles  a  été  signalée.  11  faut  noter  aussi  que  toutes 
les  espèces  à' Anophèles  ne  sont  pas  également  aptes  à 
propager  le  paludisme,  et  que  la  même  espèce  y  estplos, 
ou  moins  apte,  suivant  les  conditions  climatériques. 
L'existence  de  localités  salubres  k  Anophèles  n'est  donc 
pas  en  opposition  avec  les  faits  aujourd'hui  très  nom* 
breux  qui  montrent  que  les  Anophèles  sont  les  agents 
de  propagation  du  paludisme. 

La  conclusion  pratique  à  tirer  de  ces  recherches  Psi 

{{)  C.  H.  de  l'Acatl.  des  sciences,  t.  CXXXVI,  1903,  p.  853. 
(2)  Voir  ce  journal,  [6],  t.  XIV,  1901,  p.  5  :  Laprophylaxiedupalu- 
dismCy  par  M.  Grimbert. 


—  541  — 

pie  désormais  la  défense  contre  les  moustiques  doit 
^ndreune  place  des  plus  importantes  dans  la  prophy- 

ixie  du  paludisme. 

J.  B. 


VARIÉTÉS 


Les  procédés  de  désinfection  au  XVIP  siècle. 

An  moment  où  la  nouvelle  loi  relative  à  la  protection 

la  santé  publique  va  recevoir  son  exécution,  il  nous 

paru  intéressant  de  jeter  un  coup  d'œil  en  arrière  et 

rechercher  comment  nos  ancêtres  se    défendaient 

Ire  la  contagion. 

Sans  remonter  jusqu'aux  Grecs  ni  aux  Romains,  dont 

>U8  n'avons  que  faire,  ni  jusqu'au  moyen  âge  où  la 

ecine,  réfugiée  dans  les  couvents,  y  voisinait  d'une 

n  inquiétante  avec  la  Théologie,  nous  trouverons 

xvu*  siècle  une  ample  moisson  [de  documents  sug- 

tifsetnous  ne  serons  pas  peu  surpris  de  constater 

pe  les  moyens   employés  contre  les  épidémies  diffé- 

nient  fort  peu  de  ceux  qui  nous  sont  imposés  par  les 

iécouvertes  modernes.  , 

Le  fait  est  d'autant  plus  remarquable  que  la  méde- 
lûnc  d'alors,  qui  en  était  restée  à  l'enseignement  d'Aris- 
fete  et  d'Hippocrate,  se  refusait  systématiquement  à 
toute  expérience  et  à  toute  innovation,  ignorait  Tana- 
bmieetla  physiologie  la  plus  élémentaire,  repoussait 
k  circulation  du  sang,  proscrivait  l'antimoine  et  le 
fttinqnina,  et  n'avait  à  sa  disposition,  comme  moyens 
fiiérapeuliques,  qu'un  fatras  de  recettes  de  bonnes 
fcmmesoùtout  devenait  remède,  même  les  produits  les 
moins  rassurants,  si  bien  qu'on  a  pu  dire  que  tout  l'art 
iu  médecin  à  cette  époque  se  réduisait  à  faire  tirer  la 
langue  au  malade,  à  leur  tâter  le  pouls  et  à...  tendre  la 
main  en  se  retirant. 

Ajoutez  à  cela  une  hygiène  publique  et  privée  déplo- 
rable; même  à  Paris,  il  n'était  pas  prudent  de  s'attarder 


—  54Î  — 

dans  les  rues  à  la  tombée  de  la  nuit  sous  peine  de 
voir  sur  la  tète  des  ordures  innommables,  car  dans  kl 
maisons  particulières,  aussi  bien  que  chez  le  roiiCellai 
ci  ne  connaissaient  d'autres  chemins  que  la  fenêtre. 

Aussi  les  épidémies  prennentelles  rapidement  lu 
proportions  d'un  désastre  public,  et  la  plus  fréquente^ 
toutes  à  cette  époque,  la  peste,  a-t-elle  laissé  chez  la 
populations  décimées  un  souvenir  si  terrifiant  que  Ia 
générations  actuelles  en  gardent  encore  l'empreinte. 

Cependant  la  lutte  entreprise  contre  le  fléau,  maigri 
rindigence  des  idées  régnantes,  n'a  pas  été  stérill 
puisque  nous  le  voyons,  pendant  le  règne  de  Louis  XlVf 
diminuer  graduellement  d'intensité  à  chacune  de  stl 
visites  et  finir  môme  par  disparaître. 

Ces  résultats  sont  certainement  imputables  auxptiH 
cédés  de  préservation  et  de  ^désinfection  mis  en  œuvif 
et  qui  semblent  inspirés  par  une  idée  assez  juste  de  II 
contagion  dont  nous  lisons  une  définition  très  ration* 
nelle  dans  un  opuscule  de  Marion  Roland,  pam 
en  1626  (1): 

«  Ceux  qui  ont  escrit  delà  contagion,  dit  l'auteur,  ei 
«  ont  faict  trois  espèces  :  la  première,  est  celle  qui  est 
«  faicte  par  le  mutuel  et  réel  attouchement  du  corj* 
«  infecté,  et  de  celuy  qui  est  à  infecter,  ainsi  voyons- 
«  nous  que  le  fruict  pourry  et  gasté  corrompt  renli«r 
«  s'ils  s'entretouchent.  La  seconde  espèce  de  contagioB 
«  est  lorsque  le  mal  se  gaigne,  non  pas  parattouche^ 
((  ment  du  malade,  mais  par  maniement  et  attouche* 
«  ment  d'une  chose  laquelle  aura  Thaleine  ou  vapeur 


(1)  Le  Cadet  d'Apollon,  nay,  nourry  et  eslevé  sur  les  ramparti  de  1« 
fameuse  citadelle  do  Metz,  pendant  la  contagion  de  l'année  passëe,i62S. 

Endoctrinée  des  meilleurs  préceptes  des  plus  excellents  médeelnlrt 
plus  experts  chirnr^^idns,  pour  s'opposer  à  la  furie  de  la  plus  QntHk 
maladie  du  genre  humain,  qui  est  la  peste. 

Présenté  à  Messieurs  de  la  Ville  de  Metz,  pat  raaifctre  M.  botAND, lew 
très  affectionné  concitoyen,  chirurgien  stipendié  du  Roy  et  de  Met» 
Ville. 

Très  utile  pour  se  préserver  de  peste  ou  s'en  guérir  en  estant  atlw»^ 

Imprimé  à  Vie»  par  Claude  Fdif ,  imptltteuf  di  JÀtittéit^t^^ 
rfiTetque  de  Metz. 


r 


—  543 


W  lexcrément  du  malade,  laquelle  chose  s'appelle 
■es  Latins  semen  morbi^  en  qui' le  mal  se  garde  et  se 
^ave  pour  quelque  temps;  tels  que  sont  les  corps 
Irares,  et  aucunement  taxes,  et  qui  ne  sont  ny  froids, 
^y  trop  chauds,  comme  sont  la  laine,  la  fourrure,  le 
|ftrap,  la  sarge,  le  lyn,  le  bois  pourry,  et  autres  tels  : 
[au  contraire,  ceux  qui  sont  serrez,  durs,  et  solides 
^.çomme  le  fer,  l'or  et  l'argent,  ne  reçoivent  les  semi- 
liiaires  de  ce  mal,  s'ils  ne  sont  tachez  ou  couverts  de 
L^elque  crasse  ou  chose. qui  les  puisse  recevoir. 
t«  La  troisième  espèce  de  contagion,  est  lorsque  le 
mal  se  gaigne  de  loing,  par  le  moyen  de  Tair,  qui 
^transporte  la  cause  de  la  maladie  d'un  suject  à  un 
autre  qui  a  causé  aux  Latins  de  la  nommer  addis- 
ians.  j> 

^  De  là  une  série  de  mesures  que  nous  trouvons  appli- 
^ées  un  peu  partout  et  que  Ton  peut  résumer  ainsi  : 
[  1®  Obligation  de  mettre  le  pestiféré  dans  Timpossibi- 
né  de  communiquer  avec  les  gens  sains  ; 
f  2*  Désinfection  des  objets  qui  ont  été  en  contact  avec 
le  malade,  et  des  appartements  qu'il  a  habités  ; 
\  S""  Précautions  que  doivent  prendre  les  gens  bien  por- 
tais pour  éviter  la  contagion  ; 

i*"  Quarantaine  à  faire  subir  aux  malades  guéris  ou  à 
teux  qui  les  ont  approchés,  avant  de  leur  permettre  de 
(reprendre  leur  place  dans  la  société  ; 

5"  Mesures  de  police  générale. 

Occupons-nous  d'abord  de  ces  dernières. 

Dès  que  la  peste  a  fait  son  apparition  dans  une  ville, 
une  sorte  d*état  de  siège  est  proclamé,  la  vie  publique 
«si  comme  suspendue  et  les  ordonnances  les  plus  dra- 
coniennes réglementent  les  rapports  des  citoyens  entre 
eux. 

Des  magistrats  spéciaux  sont  créés  pour  la  durée  de 
Upidémie  sous  le  nom  de  «  capitaines  de  la  santé  »  (1), 

(^)  A  ?trifl,  on  les  nomme  a  prèTÔti  de  la  santé  »;  ils  sont  yêtus 
«tosGstaqae  noire  marqnée  d'ane  oroix  blanche  et  soût  tenns  de  loger 


—  544  — 

Ils  ont  sous  leurs  ordres  des  aides  et  des  archers 
sont  chargés  de  faire  exécuter  les  prescriptions 
taires. 

Défense  est  faite  de  circuler  sans  un  «billet  de  santé 
Les  médecins  et  les  prêtres  qui  ont  approché  d'un  pes^l 
tiféré  ne  doivent  plus  paraître  dans  les  rues  que  tenaa 
une  baguette  blanche  à  la  main  et  doivent  s'abstenâ 
désormais  du  commerce  des  gens  sains.  Défense  d'enl 
mer  aucune  fouille  ou  construction,  d'ouvrir  let 
fenêtres  donnant  sur  la  rue,  (c  de  mettre  ou  faire  mettre, 
aucun  drap  ou  bardes  sur  perches  aux  fenêtres  »,  de 
vendre  les  vieux  meubles  et  de  rien  jeter  sur  la  vok 
publique.  Les  revendeurs  sont  condamnés  à  brûler  leur 
fond  de  guenilles.  Les  hôtelleries  et  tavernes,  leséluver 
publiques  et  les  spectacles  sont  fermés  ainsi  que  les  col- 
lèges et  les  églises  pour  les  sermons  et  autres  grande! 
assemblées;  dans  celles  qui  restent  ouvertes,  défense 
au  clergé  de  tendre  et  de  mettre  de  l'eau  dans  les  béni- 
tiers (I). 

Ordre  est  donné  de  détruire  les  chevaux,  les  chiens  e( 
les  chais  des  familles  dont  un  membre  est  atteint  par  la 
contagion  et  de  laisser  les  autres  errer  par  les  rues. 

«  Si  Ton  pouvait  faire  mourir  tous  les  rats,  dit 
Arnaud  Baric,  ce  ne  seroit  que  bon  (2).  » 

Les  mendiants  sont  aussi  un  sujet  d'inquiétudes,  a  ïï 
«  faut  faire  en  sorte,  dit  le  même  auteur,  que  tous  les 
«  pauvres  soient  réduits  à  un  quartier  de  la  ville  dans 
((  un  hospital  ou  autre  maison  où  ils  soient  nettement 

dans  les  cimetières  Saint-Gervais,  Saint-Sé vérin  et  des  Saints-Inno- 
cents. 

(1)  PiKKRi!  Lalandb.  La  défense  contre  la  peste  au  xvii*  siècle.  Revue 
Bleue,  ^\  XVl.  no  3,   1901. 

(•2)  Les  Rares  Secrets,  on  Remèdes  incomparables  universels  ,Sc  parti- 
culiers préservatifs  &  curatifs  contre  la  Peste  dos  Hommes  &  des  Ani- 
maux dans  l'ordre  admirable  intérieur  cVr  extérieur  du  désinfectemrat 
des  Personnes  et  des  Maisons,  des  Animaux  ^  dos  Ë stables. 
Communiquez  au  public  par 
Maistre  Arnaud  Baric  Prestre, 
A  Toloso,  par  François  Boude,  devant  le  Collège  des  PP.  de  la  Compa- 
gnie de  Jésus.  1646. 


—  545  — 

à  el  que  là  on  leur  donne  Taumosne  générale,  afin  qu'ils 
m  ne  soient  obligez  de  courir  çà  et  là,  pour  demander 
K  leur  pain  de  porte  en  porte.  » 

Le  Parlement  de  Paris  n'y  met  pas  tant  de  formes. 
«  Ordre  est  donné  à  tous  vagabonds,  gens  sans  maîtres 
|«  et  sans  aveu,  et  à  tout  pauvre  valide  qui  n'est  de 
«  Paris  d'en  sortir  sous  24  heures  et  de  se  retirer  chacun 
€  aux  lieux  de  leur  naissance,  à  peine  d'être  pendus  et 
k  étranglés  sans  forme  ni  figure  de  procès  (1).  » 
I  Quant  aux  pestiférés,  l'obligation  de  les  séparer  des 
liens  sains  s'impose,  mais  la  manière  de  le  faire  vaiûe 
(«livaût  que  le  malade  est  riche  ou  pauvre.  Pour  ce  der- 
Inier,  l'hôpital  est  tout  indiqué,  mais  il  faut  un  hôpital 
spécial,  isolé  et  autant  que  possible  situé  hors  de  la 
tille.  C'est  ainsi  que  furent  établis  à  Paris  les  hôpitaux 
[de  Saint-Louis  et  de  Sainte- Anne. 

Le  P.  Maurice  de  Tolon  va  plus  loin;  il  demande  la 
!  création  de  trois  sortes  d'hôpitaux  :  1°  un  hôpital  des 
pestiférés  pour  les  malades  actuels;  2°  un  hôpital  de 
i  santé  pour  ceux  qui,  étant  entièrement  guéris,  doivent  y 
I  subir  une  quarantaine  avant  de  reprendre  leur  vie  nor- 
male; 3*  un  hôpital  des  suspects,  où  doivent  être  mis  en 
observation  les  malades  suspects  ou  ceux  qui  ont  eu  con- 
I  tact  avec  les  pestiférés  (2).  On  ne  ferait  pas  mieux  de 
I  nos  jours. 

1  Si  le  malade  peut  être  soigné  chez  lui,  voici,  d'après 
I  Arnaud  Baric,  comment  les  choses  se  passent  :  «  Le  Capi- 
I  h  taine  de  la  Santé  estant  adverty  doit  procéder  ou  par 
I  *  soy,sonsubstitutouparsesdizainiers:premièrement,à 
i  «  fernaer  la  maison  infecte,  non  avec  des  nouvelles  ser- 
I  »  rares,  comme  l'on  fait  en  quelque  part;  car  c'est  un 
«  grand  embarras  &  des  dépenses  inutiles,  mais  avec  la 


I 


l*)  PlIRRB  LaLAÎCDB,  loC.  cU. 

(2)  Préservatifs  ou  Remèdes  contre  la  Peste,  ou  le  Capucin  charitable^ 
«Meignaut  la  méthode  pour  remédier  aux  grandes  misères  que  la  Peste 

coutume  de  causer  parmy  les  Peuples»  par  le  Père  Maurice  de  Tolon, 
prestre  capucin. 

A  Paria,  chez  la  veuvo  do  Denys  Thierry,  rue  S.Jacques,  à  l'enseigne 
wS.  DeDyg,  près  S.  Yves.  M.DC.LXVIII. 


—  546  — 


■-— 


«  clef  ordinaire  de  ta  maison,  clef  que  le  dizainier  sur- 
«  veillant  sur  la  dizaine  doit  garder,  pour  empescher 
«  que  personne  n'entre  ny  ne  sorte  sans  un  grand  ordre; . 
«  &  il  doit  avoir  soin  que  toutes  choses  nécessaires  à  U 
((  santé  &  à  la  vie  soient  administrées  aux  infects  parla 
((  fenestre  ;  &  il  ne  doit  manquer  à  marquer  la  poiie  de 
«  la  maison  infecte  d'une  grande  croix  rouge,  pour 
«  advertir  les  passans  que  la  main  vengeresse  de  Dieo 
((  frappe  rudement  en  cette  vie  &  en  l'autre  les  pêcheurs 
«  qui  ne  se  convertissent  à  luy  (1).  n 

Le  transport  des  pestiférés  à  l'infirmerie  —  ou  au 
cimetière  —  était  confié  à  une  catégorie  de  gens  que  le 
public  avait  baptisés  du  nom  de  corbeaux.  La  nature  de 
leurs  fonctions  les  avait  fait  retrancher  de  la  société.  Ils 
étaient  obligés  de  porter  au  pied  une  petite  sonnette 
pour  être  reconnus  .facilement,  sans  préjudice  de  h 
cloche  qu'ils  devaient  sonner  devant  eux  «  quand  ils 
allaient  quérir  les  malades  ou  faire  quelque  autre 
négoce  à  la  ville  ou  aux  champs,  pour  avertir  ceux 
qu'ils  rencontrent  par  les  chemins  de  s'éloigner  d'eux 
afin  qu'ils  ne  leur  communiquent  aucun  mal  (2)  ». 

Yoilà  donc  notre  malade  transporté  à  l'hôpital  on 
bien  séquestré  dans  sa  propre  demeure;  de  quelle 
manière  sera-t-il  soigné,  nous  n'avons  pas  à  nous  en 
occuper  ici.  Ce  qui  peut  lui  arriver  de  mieux,  c'est  de 
guérir.  Mais  qu'il  en  meure  ou  qu'il  en  réchappe,  il  va 
falloir  procéder  à  la  désinfection  des  linges,  vêtements 
et  objets  divers  avec  lesquels  il  a  eu  contact  pendant  la 
maladie,  ainsi  que  des  locaux  qu'il  a  habités.  Les  gens 
qui  l'ont  soigné  ou  qui  font  partie  de  son  entourage, 
considérés  &  juste  titre  comme  suspects  devront  subir 
une  sorte  de  purification  et  être  mis  en  observation. 

N'est-ce  pas  précisément  ce  que  demande  laloi  del902? 

Un  service  public  de  désinfection  fonctionnait  donc 
sous  la  direction  du  capitaine  de  la  santé  et  était  confié 

à  une  corporation  d'agents  que  le  xvn"*  siècle  nomme 

■ ..  .  ■■  ■     -I      I  .  ■  I,.  ,»        Il ■— 1«— — ^^«^^ 

(1)  Rareè  Secrète ^  ch.  V. 

(2)  Le  Capucin  charitabUt  p.  117t 


— -^. 


—  547 


des  «  parfumeurs  »,  parce  qde  leur  manière  de  pro* 
céder  consiste  surtout  à  brûler  des  «  parfums  »  destinés 
à  fl  consommer  les  semences  du  venin  pestilentiel  dont 
Vair  èloilremply  ». 

Or,  nous  allons  voir  que  ces  parfums  composés  d'un 
mélange  de  substances  résineuses  renfermaient  toujours 
du  soufre,  de  sorte  que  nos  parfumeurs  pratiquaient 
surtout  des  fumigations  sulfureuses. 
Uy  avait  trois  sortes  de  parfums  de  force  décroissante  : 
Un  parfum  violent  pour  c  purifier  les  sépulchres  pes- 
tiférez  et  les  hôpitaux  après  que  les  malades  pestiférez 
y  sont  demeurés  longtemps  »  ; 

Un  parfum  commun  pour  «  purifier  les  maisons,  les 
meubles,  les  habits  et  généralement  tout  ce  qui  peut 
avoir  servy  aux  malades  »  ; 

Un  parfum  doux  «  pour  purifier  l'air  des  maisons 
quand  il  est  généralement  corrompu,  afin  de  se  con- 
server en  santé  ;  comme  aussi  pour  se  faire  parfumer 
lorsqu'on  veut  aller  dans  une  ville  infectée  de  peste  afin 
que  le  mauvais  air  ne  s'attache  pas  si  facilement  sur  les 
habits,  et  lorsqu'on  est  de  retour  de  la  ville  (1).  » 
Voici  la  formule  de  ces  trois  préparations  : 

'  Parfum  violent. 


Soufre fi  lÎTres 

Poix  résine 6  n 

Aotimome 4  » 

Orpiment 4  » 

An«n\c 1  » 

Cinabre 3  » 

Sel  ammoniac 3  » 


Litharge. .  : 4  livres 

Asa  fœtida 

Gamin 

Euphorbe 

Poivre , 

Gingembre 

Son 


3 
4 
4 
4 
4 
50 


Parfum  commun. 


Sonfre 5  Jlvres 

Poii-réiine 5  » 

Antimoine 3  » 

Orpimani 3  » 

^jnhe 4  y, 

Encen» 3  » 

Storai 3  „ 

Uudanum 2  » 

^>Wtt 4  » 


Gingembre 4  livres 

Ciperus  rond 4  » 

Calamus  aromaticus ....  â  » 

Aristoloche 2  » 

Euphorbe 4  4 

Cabobas 8  » 

Grains  de  genièvre 2  » 

Son 47  » 


(0  U  Captrctn  eKariiabUs  p.  S71. 


i 


—  548  — 


Encens... 
Benjoin... 
Storaz  .   . 

suivre 

'■)" 

Parfum 
5  livres 

.      3      >> 

.       4      » 
5      V 

.      4      » 
2      )» 

.       2      » 

dotu. 

Anis 6li 

Iris  de  Florence fi 

Laudanum 5 

TRI 

• 

Myrrhe. . . 
Canelle... 
Muscade. . 

Poivre 8 

t 

Soufre 4 

Son 46 

4 

i 

Girofles... 

{A 

L.  Grimbert. 

BIBLIOGRAPHIE 

Annuaire  de  VAssociation  amicale  des  étudiants  en  Pharmacie  de 
France  pour  1902-1903.  —  Une  brochure  de  180  pages. 

Cet  annuaire,  de  même  que  les  précédents,  est  divisé  en  deui 
parties  :  on  y  trouvera  d'une  part  des  renseignements  concerDaiit 
l'association  (liste  des  membres,  avantages  matériels,  comptes 
rendus  divers,  etc.)  ;  d'autre  part,  toute  une  série  de  renseigne- 
ments d'un  ordre  plus  général  (Questions  données  aux  divers 
concours  de  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Paris,  ainsi  qu'aux  diffé- 
rents concours  des  hôpitaux,  législation  scolaire  et  administrative 
de  l'école,  service  militaire,  etc.,  etc.). 

H,  C. 

V Acétylène. —  Théorie,  App/ica/iow.?,  par  M.  Marie-Auguste  Morel, 
ingénieur,  ancien  élève  de  l'Ecole  des  Ponts  et  Chaussées. 
—  Brochure  de  169  pages.  Gauthier- Villars,  éditeur,  Paris,  1903. 

L'acétylène,  découvert  depuis  une  cinquantaine  d'années,  était 
resté  jusqu'à  ces  derniers  temps  un  produit  de  laboratoire;  quoique 
son  importance  au  point  de  vue  théorique  fût  considérable,  l'acé- 
tylène n'avait  pas  reçu  d'applications  industrielles,  ce  qui  teaail 
surtout  aux  difficultés  présentées  par  la  préparation.  Il  n'enBsl 
plus  de  même  actuellement,  depuis  l'importante  découverte  de 
la  fabrication  en  partant  du  carbure  de  calcium,  et  cette  décou- 
verle  a  fait  entrer  l'acétylène  dans  la  catégorie  des  produits  d'ua 
usage  courant,  surtout  sous  forme  de  gaz  éclairant. 

La  littérature  concernant  l'acétylène  est  déjà  considérable, 
mais  la  plupart  des  publications  à  ce  sujet  ont  été  faites  au  point 
de  vue  purement  industriel;  il  n'en  est  pas  de  même  du  livre  de 
M.  Morel,  livre  dégagé  de  toute  préoccupation  industrielle  et  qui 
a  été  écrit  dans  un  but  purement  scientifique.  La  brochure  de 
M.  Morel  est  divisée  en  sept  chapitres  dans  lesquels  sont  étudiés 
successivement  :  les  carbures  métalliques  et  en  particulier  le 


—  549  — 

carbure  de  caldum,  l'acétylène  d'abord  au  point  de  vue  chimique 
et  théorique,  puis  au  point  de  vue  des  applications  à  l'éclairage, 
im\i  chauffage  **t  à  la  force  motrice. 

BnGii  le  dernier  chapitre  est  constitué  par  une  série  de  consi- 
Idéradons  nouvelles  sur  les  appareils  producteurs  dis  gaz  acéty- 
fllênE?^,  considérations  fort  importantes  et  théoriques  sur  ces  appa- 
'reils  envisa^^és  d*urie  façon  générale. 

On  voit  par  ce  rapide  exposé  quel  est  l'intérêt  du  livre  de 
M.  Morel  qui  est  susceptible  d'intéresser  tous  ceux  qui  s'occupent 
de  la  question  de  l'acétylène  soit  au  point  de  vue  théorique,  soit 
au  point  de  vue  pratique. 

II.  C, 


ï 


I 


ACADÊxMIE  DES  SCIENCES 


Sé^^ck  d!  27  AviuL  4%3  {C.  H.,  t.  CXXXVI). 

—  Dédoublement  cataLytique  des  alcools  par  les  métaux 
ditists:  alcools  allylique  etbenzylique^  alcools  secondaires 
et  tertiaires  ;  par  MM.  P.  Sabaïier  et  J.-B.  Sekderens 
(p.  983).  —  L'alcool  allylique  donne  50  p.  100  d  aldé- 
lyde  propylique  et  un  peu  d'acroléine;  Talccol  ben- 
zylique  donne  de  Taldélyde  benzoïque.  —  Les  alcools 
secondaires  se  dédoublent  très  régulièrement  en  H  et 
acétone.  Les  alcools  tertiaires  perdent  une  molécule 
d'eau  et  donne  le  carbure  éthylénique  correspondant. 
(Voiraussice  Journal^  [6],  t.  XVII,  p.  401.) 

—  Sur  la  cémentation  du  fer;  par  M.  G.  Charpy 
(p.  1001).  —  La  cémentation  n'est  pas  limitée  par  le 
solubilité  du  carbone  dans  le  fer.  Elle  permet  d'obtenir, 
soit  dans  des  conditions  particulières  et  spécialement  à 
basse  température  la  transformation  du  fer  en  carbure 
de  fer,  soit,  dans  les  conditions  normales,  la  transfor- 
mation indéfinie  du  carbone  en  graphite  par  l'inter- 
médiaire d'une  quantité  limitée  de  fer. 

—  Sur  une  réaction  donnant  naissance  à  des  pyrones 
(liphenylées  symétriques;  par  M.  R.  Fosse  (p.  1006).— 
Celte  réaction  consiste  à  traitera  chaud  les  éthers  phos- 
phoriques  des  phénols  par  du  carbonate  de  potassium. 


—  550  — 

Le  phénol  donne  ainsi  la  dîphénopyrone,  le  naphtol,  h 
dinaphopyrone. 

—  Influence  de  la  nature  du  milieu  extérieur  sur  raciàU 
végétale;  par  MM.  E.  Charabot  et  A.  Hébert  (p.  1009). 

—  D'une  manière  générale,  Taddifion  de  sels  minéram 
au  sol  augmente  Tacidité  volatile  des  feuilles  fraîches, 

—  Irifluence  des  rayons  du  radium  sur  les  animaux  ai 
voie  de  croissance;  par  G.  Bohn  (p.  1012).  — II  suffit 
que  les  rayons  du  radium  traversent  le  corps  d'un 
animal  pendant  quelques  heures  pour  que  les  lissas 
acquièrent  des  propriétés  nouvelles,  qui  pourront  rester 
à  l'état  latent  pendant  de  longues  périodes,  pour  se 
manifester  tout  à  coup  au  moment  où  normalement 
l'activité  des  tissus  augmente. 

—  Sur  quelques  ferments  protéolytiques  associés  à  la 
présure  chez  les  végétaux;  par  MM.  Javillier  (p.  1043). 

—  Outre  la  présure  dont  il  a  signalé  Texistence  dans  de 
nombreux  végétaux,  l'auteur  a  trouvé  en  outre  une 
caséaseet  une  gélatinase. 

—  Sur  la  production  d'acide  formique  dans  lafermstt- 
tation  alcoolique;  par  M.  P,  Thomas  (p.  1015).  — La 
levure,  cultivée  en  large  surface  dans  un  liquide 
minéral  sucré,  peut  fournir  d'assez  grandes  quantités 
d'acide  formique,  si  on  lui  donne  Tazote  sous  certaines 
formes.  La  présence  de  l'acide  ne  paraît  pas  liée  à  une 
alimentation  défavorable. 

Séance  du  4  mai  1903  (C.  i2.,  t.  CXXXVI). 

—  Sur  quelques  propriétés  physiques  du  trimithylcaf' 
binol;  par  M.  de  Forcrand  (p.  1035).  —  Chaleur  spéc.  à 
l'état  liq.  0,722;  chai.  spéc.  à  l'état  sol.  0,580;  chai,  de 
solidif.  moléculaire  1  cal.  552;  chai,  de  volatilisation 
9  cal.  426. 

—  Sur  les  composés  de  chlorure  d^ aluminium  àfoncliûn 
de  ferment;  par  M.  G.  Gustavson  (p.  1065).  —  Dans  la 
réaction  de  Friedel  et  Crafts,  le  chlorure  d'aluminium 
forme  des  combinaisons  avec  les  carbures  aromatiques. 
Ces   combinaisons  sont  comparées,  par  l'auteur,  aux 


•  ï 


r- 


—  851 


ferments  non  figurés  :  une  quantité  très  faible  peut,  en 
effet,  produire  la  réaction  entre  une  quantité  relative- 
ment grande  d'un  carbure  aromatique  et  d'un  chlorure 
alcoolique. 

—  Action  de  r acide  phosphoreux .  sur  Vérythrite  ;  par 
M.  P.  Carré  (p.  1067).  —  On  a  obtenu  l'éther  phos- 
phoreux  neutre  de  Térythran. 

L'acide  érythropbosphoreux  et  Téther  phosphoreux 
acide  de  l'érythran  n'ont  pu  être  isolés  de  leurs  sels. 

—  Sur  les  chlorures  de  chlorocinnamylidène  et  de  bro- 
mocinnamylidène  ;  par  MM.  E.  Charon  et  E.  Dugoujon 
(p.  1072).  —  Le  groupement  CHCl*  est  plus  stable  dans 
CCS  deux  composés  (surtout  dans  le  brome)  que  dans 
le   chlorure   de  cinnamylidène  CUP-CH^CH-CHCP. 

I  Hy  a  parallélisme  entre  cette  stabilité  et  le  caractère  non 
I  saturé  de  la  molécule  :  l'aldéhyde  cinnamique  fixant 
\  facilement  le  brome,  l'aldéhyde  chlorée  difficilement, 
j    l'aldéhyde  bromée  pas  du  tout. 

1  —  Transformations  des  éthers]  diphénylcarboniques  et 
r  wmophénylsalicyliques;  par  M.  R.  Fosse  (p.  <074).  — 
I  En  chauffant  du  carbonate  de  phényle  avec  du  carbo- 
I  nate  de  sodium,  on  peut  obtenir,  suivant  les  propor- 
tions, du  phénoxybenzoate  de  phényle  ou  de  l'acide  phé- 
noxybenzoïque. 

—  Sur  un  nouveau  phénol  diiodé;  par  M.  P.  Brenaiss 
(p.  1077).  —  L'auteur,  qui  a  déjà  étudié  les  phénols 
diiodés  1.  2.  4,  1.  2.  6,  1.  3.  6,  1.  3.  5,  nous  fait  con- 
naître un  5'  isomère,  le  dérivé  1.  3.  4,  obtenu  en  par- 
tant de  la  paranitramiline  monoiodée  1.  4.  2. 

*•  Sur  de  nouvelles  bases  dérivées  des  pentoses;  par 
M.E.  Roux  fp.  1079).  —  En  employant  la  méthode  de 
réduction  aécrite  antérieurement  [Comptes  rendtis, 
t.CXXXII,  p.  980),  l'auteur  a  obtenu  Tarabinamine  et 
laxylamine. 

—  Action  des  alcalis  sur  la  glycérine.  Application  de  la 
réaction  au  dosage  de  la  glycérine;  par  M.  A.  Buisine 
(p.  1082).  —  La  chaux  potassée  chauffée  avec  la  glycé- 
rine donne  de  l'acétate,  du  formiate  et  de  l'hydrogène. 


—  552  — 

Le  dosage  proposé  est  basé  sur  la  mesure  de  Thydro- 
gène  dégagé  à  320**,  après  une  heure  de  chauffage. 

—  Sur  r existence  de  r arsenic  dans  V œuf  de  poule;  par 
M.  G.  Bertrand  (p.  4083).  —  Toutes  les  parties  de 
1  œuf  de  poule  contiennent  de  Tarsenic;  le  jaune  est  de 
beaucoup  le  plus  riche.  Un  œuf  contient  en  moyenne 
^  de  milligramme  d'arsenic. 

—  Influence  des  rayons  du  radium  sur  les  œufs  tîergei 
et  fécondés,  et  sur  les  premiers  stades  du  développement; 
par  M.  G.  Bohn  (p.  1085).  —  Les  rayons  du  radium 
agissent  sur  la  chromatinedu  noyau  ;  suivant  la  durée 
de  Texposition,  ils  augmententson  activité  ou  bien  ils  la 
détruisent. 

—  Sur  la  formation  du  pigment  mélanique  dans  lu 
tumeurs  du  cheval;  par  M.  G.  Gessard  (p.  1086).  —  Le 
pigment  serait  due  à  l'oxydation  de  la  tyrosine  par  une 
tyrosinase. 

—  Un  nouvel  appareil  sécréteur  chez  les  Conifères  ;  par 
M.  G.  Chauvicaud  (p.  1093).  —  Ce  nouvel  appareil 
sécréteur  est  constitué  par  de  véritables  laticifères,  les- 
quels sont  de  deux  sortes  :  articulés  ou  continus. 

—  Développement  et  sti'ucture  anatomique  du  téçument 
séminal  des  Gentianées  ;  pSiV  M.  P.Guérin  (p.  1094).  — Les 
observations  faites  au  cours  de  cette  étude  confirment 
Topinion  des  auteurs  qui  ont  proposé  de  subdiviser  les 
Gentianées  en  Gentianoîdées  et  Ményant/ioïdées. 

—  Germifiation  des  spores  de  truffes;  culture  et  carac- 
tères du  mycélium  truffer;  par  M.  L.  Matrichot  'p.  1099). 
—  L'auteur  a  réussi  à  obtenir  des  cultures  pures  de 
deux  espèces  importantes  de  truffes  :  la  truffe  de  Péri- 
gord  [Tuber  melanosporurri)  et  la  truffe  de  Bourgogne 
[Tuber  uncinatum). 

J.  B. 


Le  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —    IMPRIMBRIR   F.    LKVâ,  RUB  CASSBTTB,    17. 


r 


553 


TRAVAUX   ORIGINAUX 


Ls  réactif   de   Wenzell  et  les  réactions  cTidentité 
de  la  strychnine;  par  M.  G.  Guérin. 

Le  réactif  de  Wenzell  (dissolution  de  1  partie  de  per- 
naoganale  de  potassium  dans  200  parties  d'acide  sul- 
Ihriquc)  est  considéré  avec  raison  comme  l'un  des  plus 
lensibles  de  la  strychnine  ;  mais  son  emploi  exige  géné- 
ralement que  Talcaloïde  à  identifier  soit  privé  de  toute 
trace  d'alcaloïdes^  étrangers  et  ne  soit  pas  accompagné 
fautrcs  matières  organiques,  sans  quoi  la  réaction 
rîolet  bleu  est  entravée  ou  ne  se  produit  pas. 

11  importe  de  savoir  aussi  que  certains  corps  non 
llcaloïdiques  peuvent,  avec  ce  réactif,  donner  lieu  à 
confusion.  C'est  ainsi  que  les  acides  tartriqueet  citrique, 
les  tarlrates,  citrates  et  sulfocyanates  se  colorent  en 
fiolel  bleu  au  contact  du  réactif  de  Wenzell;  toutefois 
ia  réaction  est  moins  intense  et  moins  persistante 
lin'avcc  la  strychnine. 

Les  substances  précitées  sont  sans  action  sur  les 
léaclifs  de  Mandolin  et  de  Kundrat  (dissolutions  de 
O^'.SO  et  de  l»*"  vanadale  d'ammonium  dans  100'^'"  d'acide 
sulfurique),  ainsi  que  sur  la  solution  sulfurique  d'oxyde 
de  eérium  préconisée  par  Sonnenschein. 

Quant  au  réactif  bichromate  de  potassium  et  acide 
«ttlfurique,  il  ne  donne  rien  avec  les  sulfocyanates  et  se 
colore,  aucontact  des  tartrates,  citrates,  acides  tarlrique 
elcilrique,  en  vert  persistan  t,  qui  ne  saurait  être  confondu 
lavec  l'intense  coloration  violet  bleu  fugace  que  pro- 
duit la  strychnine. 

I  Ifoies  sur  r  essai  des  drogues  simples;  par  M.  E.  Légeu. 

Opixun.  —  Les  méthodes  d'essai  de  Topium  sont  très 
nombreuses,  mais  elles  peuvent  se  grouper  en  un  certain 

Jnwn,  ^e  PA«rm.  et  de  Chim.  «•  «*biic.  t.  XVII.  (13  juin  1903.)  *ifi 


nombre  de  classes  selon  la  nature  du  véhicule  einpl(r| 
pour  épuiser  l'opium  :  1®  celles  dans  lesquelles 
emploie  l'alcool  faible;  méthode  de  Guillermoad  a^ 
ses  modilications,  J.  Kegnauld,  etc.;  2®  celles  oui 
emploie  la  chaux  avec  ou  sans  addition  d'alcool 
méthode  de  Portes  et  Langlois  (1),  méthode  de  " 
pharmacopée  anglaise;  3"  celles  où  l'eau  seule  est  ul 
lisée,  méthode  de  G.  Loof  (2),  méthode  de  la  pharmi 
copée  suisse.  L'emploi  de  Talcool,  indispensable  ave 
les  anciennes  méthodes,  si  l'on  veut  obtenir  la  moq)hiB 
avec  un  certain  degré  de  blancheur  et  de  pureté,  pré 
sente  l'inconvénient  d'augmenter  la  solubilité  dcl 
morphine  dans  les  eaux-mères  d'où  elle  est  précipitée 
d'autre  part,  la  chaux  n'est  pas  sans  exercer  m 
influence  destructive  sur  la  morphine.  La  plupart  A 
auteurs  emploient  l'ammoniaque  comme  précipilaM 
L'eau  seule  épuise  parfaitement  l'opium,  mais  la  moi 
phine  précipitée  par  AzH'  de  la  macération  d'opium 
toujours  fortement  impure.  C'est  pour  obvier  à  d 
inconvénient  que  nous  voyons  Fordos  ajouter 
l'alcool  à  la  macération  d'opium  avant  de  précipiter  h 
morphine.  M.  Yvon  (3),  que  cet  inconvénient  aéga* 
ment  frappé,  réalise  la  purification  de  l'alcaloïde 
ajoutant  au  liquide  renfermant  la  morphine  précipita 
un  mélange  d'alcool  et  d'éther. 

On  se  borne  souvent  à  peser  la  morphine  rccueilliif 
sur  un  filtre  taré.  Cette  morphine,  dans  les  cas  lesploi 
favorables,  renferme  toujours,  après  enlèvement  de  It 
narcotine,  2  à  3  p.  100  d'impuretés  :  aussi  a-t-on  recom- 
mandé de  déterminer  la  quantité  de  morphine  vraie 
renfermée  dans  le  précipité  donné  par  AzH*.  Laphar-, 
macopée  allemande  prescrit  pour  cela  un  dosage  alcali- 
métrique  effectué  en  présence  d'iodéosine.  Reichard  I}) 


(1)  Répertoire  de  PharrKacie,  i882,  p.  1?0. 

(2)  Apotheker  Ze'dung,  1896,  p.  192  et  Journ.de  Phann.  €tChm.il^l 
t.  IV,  p  312. 

(3;  Journ.  de  Pkarm.  et  Chim.,  1879. 
(4)  Ckem.  Zeitung,  1901,  n«  11. 


—  8S5  _ 

llitise  l'action  réductrice  de  la  morphine  sur  une  solu- 
tion ammoniacale  de  chlorure  d'argent.  H.  M.  Gordin 
Il  A.  B    Preacott  (1)  font  agir  sur  la  morphine  un  excès 
lune  solution  titrée  diode  iodurée  et  titrent  l'iode  non 
KHnbiné.    En    utilisant  la  méthode   qui  sera  décrite 
plus  loin,  ces  opérations  ne  paraissent  pas  nécessaires  • 
k  méthode  fournit,  en  effet,  un  alcaloïde   contenant 
M  moins  97  p.  100  de  morphine, 
i  L'emploi    de  l'iode   donne  des    chiffres   trop    forts 
|I7,5  p.  100)  alors  que  la  méthode  pondérale  (pharma- 
copée américaine)  avait  donné  seulement  14  p.  100 
I  La  plupart  des  anciens  procédés  permettent  de  réa- 
herle  dosage  de  la  morphine  avec  une  approximation 
Nos  ou  moins  grande;  aucun   cependant    ne  permet 
r*ttemdrece  but  aussi  sûrement  et  aussi  rapidement 
lue  la  méthode  imaginée  par  G.  Loof  {loe.  cit.).  Celte 
Mlhode  est  basée  sur  l'emploi  du  salicylatede  sodium 
W  qui  précipite  de  la  macération  d'opium  les  impure- 
tés colorées  ainsi  qu'un  peu  de  narcotine,  de  telle 
J»rte  que  la  morphine  obtenue  ensuite  se  trouve  dans 
JB  très  grand  état  de  pureté.  J'ai  fait  suhir  à  la  méthode 
toof  quelques  modifications  de  détail.  Voici  ce  procédé 

Dans  un  flacon  h  l'émeri  à  large  ouverture  de  100*"» 
jn  mtroduit  6«"  de  poudre  d'opium  préparée  selon  les 
wicalions  du  Codex  et  séchée  à  60»,  puis  48'"'  d'une 
poiulion  aqueuse  de  salicylate  de  sodium  à  2  p.  100  On 
m  le  tout  énergiquement  pendant  5  minutes.  On 
JWBseen  repos  1  heure  pendant  laquelle  on  agite  fré- 
gmment  le  mélange.  Le  tout  sera  alors  jeté  sur  une 
jwie.  Un  passe  avec  expression  et  on  filtre  le  liquide 
jr  un  filtre  à  plis  de  14-  de  diamètre,  filtre  placé  dans 
Ijn  entonnoir  recouvert  d'une  lame  de  verre.  Quand 
roulement  aura  cessé,  on  introduira  dans  un  flacon 
1  Tfi.  ^  ^^^  ouverture  de  60<=»'  bien  sec  36*"»  de 
'Wfiltréexactement  mesurés  auxquels  on  ajoutera 

^.1;  PAam.  fletieu,,  1899. p.  6,  eUom-n.  dePharmet  Chim..l6],  t.  XI, 


i 


—  556  — 

4*^™^  d'éther  et  !«' d'ammoniaque  officiDale  mesuré 
Taide  d'un  compte-gouttes.  On  agite  énergiqueme 
pendant  10  minutes  et  on  abandonne  24  heures  \ 
repos.  Au  bout  de  ce  temps,  la  morphine  se  seradépo 
sée  blanche  et  non  adhérente  aux  parois  du  fiacoD 
Dans  un  entonnoir  à  longue  tige  de  4  à  5*^"|  de  di 
mèlre,  on  place  l'un  dans  l'autre  deux  tîltres  exao 
tement  de  même  poids,  filtres  formés  de  disques 
papier  plies  en  quatre  et  disposés  de  façon  que  b 
surface  du  filtre  intérieur  où  le  papier  est  triple 
superpose  à  la  surface  du  filtre  extérieur  où  le  papier  est 
simple. 

L'ensemble  des  deux  papiers  étant  mouillé  réguliè 
rement  avec  de  l'eau  distillée,  on  décante  sur  ce  filtre  le 
liquide  limpide  d'où  la  morphine  a  été  précipitée. 

Sur  la  morphine  restée  dans  le  flacon,  on  verse  8*"* 
d'eau  distillée,  on  agite  et  on  jette  le  tout  sur  le  filtre- 
On  recueille  à  part  le  liquide  provenant  de  cette 
seconde  filtration.  En  le  versant  à  nouveau  dans  le 
flacon  et  agitant  on  fera  passer  toute  la  morphine  sur  h 
filtre.  On  bouche  la  douille  de  l'entonnoir  avec  un  bout 
de  tube  de  caoutchouc  garni  d'une  pince  à  vis,  on  rem 
plit  le  filtre  d'eau  distillée,  on  laisse  en  contact  5  minutes 
après  lesquelles  on  fait  écouler  le  liquide  en  desserrant 
la  vis.  En  recommençant  deux  autres  fois  la  mên» 
manipulation  avec  deux  nouvelles  doses  d'eau  distillée, 
la  morphine  et  les  filtres  seront  parfaitement  laves. 
L'entonnoir  muni  des  deux  filtres  sera  porté  dans  une 
étuvechauffée  à  100**.  Quand  la  dessiccation  sera  com- 
plète, les  cristaux  seront  lavés  sur  le  filtre  avec  24'^''"  de 
benzine  employés  en  trois  fois.  On  reporte  rentonnoirel 
les  filtres  dans  l'étuve  à  100'  et  on  achève  la  dessicca- 
tion. 

On  sépare  le  filtre  intérieur  du  filtre  exlérieureton 
pèse  en  se  servant  de  ce  dernier  pour  équilibrer  le  pre- 
mier qui  contient  la  morphine.  On  devra  obtenir  au 
moins  08%4S0  et  au  plus  0«%495  de  morphine  correspon- 
dant à  une  teneur  voisine  de  10  p.  100  à  H  p.  400. 


r 


—  557  — 


!  Un  essai  m'a  donné  0*',463  correspondant  à  10,28 
p,  100  de  morphine  hydratée;  un  autre  dosage  effectué 
snr  le  même  opium  a  donné  10,37  p.  100. 

Observations  générales.  —  On  peut  poser  en  prin- 
cipe que  toutes  les  méthodes  de  dosage  de  la  morphine  dans 
f^ium  comportent  des  causes  d'erreur  et  que  le  résultat 
^'eiles  fournissent  représente  toujours  un  minimum  : 
11^  la  morphine  n*est  précipitée  qu'incomplètement  de 
iiBes  solutions  par  AzH%  même  en  liqueur  aqueuse  et 
«près    48    heures;    2"  les  dissolvants    employés    pour 
enlever  la  narcotiue  à  la  morphine  :  éthcr,  chloroforme, 
benzine,  enlèvent  également  de  lamorphine;  bien  plus, 
;  la  présence  de  la  narcolino  dans  ces  dissolvants  aug- 
^ mente  l'^ur  pouvoir  de  dissolution  sur  la   morphine; 
iS^l'eaude  lavage-descristauxdemorphine  enlève  un  peu 
I  de  cet  alcaloïde.  Ces  trois  causes  amènent  des  erreurs 
par  défaut.    Il  existe  aussi  une    cause   d'erreur  par 
I  excès;   celle-ci  lient  à  ce  que  la  morphine  précipitée 
;  entraîne  toujours  des  traces  d'impuretés.  Pour  obtenir 
I  des  résultats  toujours  comparables,  il  est  donc  néces- 
;  sairc  de  suivre   exactement  et  dans   leurs   moindres 
!  détails  les  divers  modes  d'essai.  Ceci  s'applique  égale- 
!  ment  à  l'essai  décrit  plus  haut. 
!      Observations  relatives  au  mode  d'essai  décrit  plus 
haut.  —  L'opium  devra  être  séché  à  60**  (convention 
internationale  de  Bruxelles).  Ainsi  desséché,  il  renferme 
encore  environ  4  p.  100  d'eau.  La  dessiccation  de  la 
morphine  ne  devra  pas  être  opérée  à  une  température 
supérieure  à  100*".  L'alcaloïde  séché  à  cette  température 
renferme  une  molécule    d'eau  de    cristallisation    qui 
commenceà  s'échapper  de  HO  à  113°. 

En  ne  recueillant  la  morphine  qu'après  48  heures  au 
lieu  de  24  heures,  on  obtiendrait  un  pourcentage  plus 
élevé  C'est  ainsi  que  M.  G.  Weigel  (1)  a  pesé  après 
24  heures  (méthode  de  la  pharmacopée  allemande,  ana- 
logue au  procédé  décrit  plus  haut)  10,12  p.  100  et  après 

(1)  Pharm.  Centralhalle,  J903,  p.  13. 


—  558  — 

48  heures  11,01  p.  100,  soit  une  différence  de  Ov 
p.  100;  mais  l'avantage  de  recueillir  une  plusgrani 
quantité  de  morphine  u*est  pas  compensé  par  Tincoo 
vénient  qu'il  y  a  à  retarder  de  24  heures  robteolioa  da 
résultat  de  l'analyse.  Il  vaut  mieux,  selon  nous,  recueil-' 
lir  après  24  heures  et  exiger  un  pourcentage  moios 
élevé. 

On  a  reproché  ù  la  méthode  que  nous  préconisons  de 
faire  intervenir  toujours  une  quantité  fixe  d'ammoniaque 
pour  précipiter  la  morphine.  Selon  M.  Portes  (1],  la 
méthode  à  la  chaux  (méthode  Portes  et  Langlois)  (2.  ne 
présenterait  pas  cet  inconvénient,  la  quantité  d'ammo- 
niaque mise  en  réaction  devant  être  proportionnelle  à 
la  quantité  de  morphine  contenue  dans  Topium.  Ceci 
n'est  vrai  qu'en  partie,  j'ajouterai,  que  pour  une  très 
faible  partie.  Il  suffit  de  constater  que  le  liquide  d'où  la 
morphine  se  précipite  quand  on  utilise  cette  méthode 
présente  une  odeur  ammoniacale  manifeste  ;  c'est  que 
la  quantité  d'ammoniaque  mise  en  liberté  dépend  exclu- 
sivement de  la  quantité  de  chaux  contenue  dans  la 
liqueur.  La  chaux,  dans  cette  liqueur,  n'existe  pas  seu- 
lement à  l'état  de  combinaison  avec  la  morphine,  mais 
elle  forme  avec  divers  matériaux  de  l'opium  des  combi- 
naisons instables,  capables  de  déplacer  ÂzH^  de  sessek 
comme  le  ferait  le  sucrate  de  chaux  par  exemple.  C'est 
surtout  sous  cette  forme  que  la  chaux  est  contenue 
dans  la  macération  d'opium  opérée  en  présence  de  celle 
base  (3),  et  c'est  surtout  cette  quantité  de  chaux,  qui  ne 
peut  guère  varier,  qui  déterminera  la  quantité  d'am- 
moniaque mise  en  liberté  de  son  chlorhydrate.  Voici 
une  expérience  destinée  à  prouver  l'exactitude  de  ces 
faits. 

On  triture  légèrement  au  mortier  6*'  d'opium  pulvé- 

(i)  Jouni.  de  Pharm,  et  de  CAtm.,  16J,  t.  XVll,  p.  301. 

(2J  Loc.  cit. 

(8)  Il  n*y  a  pas  lieu  de  tenir  compte  de  la  chaax  ayant  servi  à  saturer 
les  acides  de  l'opium,  les  sels  de  chaux  ainsi  obtenus  ne  réagissant  pts 
sur  le  chlorhydrate  d'ammoniaque. 


r 


—  551) 


pisé  avec  2«'40  de  chaux  éteinte  et  60""^  d'eau  distillée. 
Un  verse  le  tout  dans  un  Hacon  à  Témeri  et  on  laisse 
JDacérerdeux  heures  enagiianlde  temps  en  temps.  Le 
jirodoit  est  passé  avec  expression  et  filtré  sur  un  filtre 
k  plis  contenu  dans  un  entonnoir  couvert.  Dans  43*^""^ 
[imne  peut  en  obtenir  davantage)  de  ce  liquide,  placés 
dansun  flacon  à  Témeri,  onajoute0s%86  de  chlorhydrate 
daDïmoniaque  pur  et  on  laisse  déposer  12  heures.  On 
sépare  la  morphine  impure  par  fillration  et  en  dose 
rammoniaque  en  excès  dans  le  liquide.  Pour  cela,  on 
place  dans  un  flacon  à  Témeri   à  large  ouverture,  de 

500'-\  10*^"*deHCl^,  200^-'  d'eau  distillée  et  une  solu- 

tion  de  quelques  grains  dMiématoxyline  dans  quelques 
centimètres  cubes  d'alcool,  puis  on  fait  couler  Teau- 
mèrc  ammoniacale  à  Taide  d'une  buretle  graduée  jus- 
qu'à apparition  d'une  coloration  rouge- cerise.  On  a 
employé  exactement  8*^'"'  de  celle  eau-mère.  La  quantité 
I  dWzH*  en  présence  de  laquelle  la  morphine  a  été 
précipitée  sera  donnée  par  l'équation 

0*^017  est  la  quantité  d'ammoniaque  équivalente  à 
W"»'  de  HCl  décinormal. 

En  opérant  de  même  avec  l'eau-mère  ammoniacale 
AeVessai  proposé,  on  Irouve  que  3i*''"*,4  de  cette  eau- 
Mère,  correspondant,  Comme  dans  l'essai  précédent,  à 
V*',30  d opium  environ,  contiennent  0«%1 403  d'ammo- 
niaque. Les  deux  nombres  0«%0913  et  0«%1103  sont, 
comme  on  le  voit,  assez  voisins  l'un  de  l'autre  et  nous 
|>ourrions  nous  dispenser  d'insister  davantage.  Cepen- 
Aaal la  morphine,  dont  la  formule  C^^H*"AzO(OH)  (OH) 
renferme 2  OH,  n'est  susceptible  de  se  combiner  qu'avec 
vm  seul  atome  d'un  métal  monoatomique.  La  combinai- 
son calcique  renferme  donc  seulement  un  atome  de 
Ca  dialomique  pour  deux  molécules  de  morphine.  Une 
molécule  de  morphine  de  poids  moléculaire  285  exigera 


—  r>co  — 

donc  seulement  une  molécule  d'ammoniaque  =  17  à 
Tétat  d'AzH^Gl  pour  ôtre  mise  en  liberté  de  sa  combi^^ 
naison  calcique. 

Dans  Tessaî  qui  nous  a  servi  d'exemple,  avec  un. 
opium  à  10,28  p  100  de  morphine,  4^*^,30  de  cet  opium 
devront  fournir  0^^442  de  morphine,  laquelle  exigera 
pour  être  libérée  de  sa  combinaison  calcique  0«%026i 
d'AzH'.  Or  nous  venons  de  voir  que  le  liquide  d'où  cette 
morphine  s'est  déposée  renfermait  0*'.0913  «l'AzA*, 
c'est-à-dire  plus  de  trois /ois  la  quantité  théorique.  Ceci 
infirme  donc  Topinion  de  M.  Portes  (1)  qui  veut  qu'il 
n'y  ait,  dans  Tessai  à  la  chaux,  de  miseen  liberté  <r  qu'une 
quantité  d'ammoniaque  à  peu  près  équivalente  à  la 
morphine  précipitée  ». 


L%  Rose  des  sables;  par  Octave  Le  Colite,  pharmacien 
aide-major  de  '1"  classe. 

La  Hose  des  sables  est  une  pierre  assez  connue  daos 
le  Sud  et  dans  TExtrôme-Sud  algérien.  On  la  rencontre 
surtout  dans  les  dunes  au  sud-ouest  d'EI  Goléa,  où  on 
la  trouve,  en  rognons  isolés,  à  une  profondeur  comprise 
entres  et  50*^'. 

Cette  Rose  des  Sables  est  constituée  par  un  amas  de 
lentilles  aplaties,  rugueuses,  rougeâtres  et  enchevêtrées 
de  la  façon  la  plus  bizarre.  Ces  lentilles,  dont  le  dia- 
mètre peut  varier  de  quelques  millimètres  à  un  déci- 
mètre,  se  détachent  assez  facilement  les  unes  des 
autres  et  se  clivent  irès  bien  en  petites  lamelles  trans- 
parentes. 

La  cassure,  faite  dans  le  sens  du  clivage,  est  brillanle, 
rougeâtre  et  striée  parallèlement  aux  faces  de  la  lentille, 
ce  qui  laisserait  supposer  que  ces  amas  crislallins 
auraient  été  formés  par  sédimentation. 

Beaucoup  de  personnes  nous  ayant  demandé  si  nous 

(1)  Journ.  de  Pharnu  et  de  Chim.,  [6],  t.  XVII,  p.  302. 


r 


I 

—  561  — 

N>nDaissions    les   élémenls   constituant    la   Hose    des 
libles,    nous  avons  pensé  qu'il  serait  intéressant  de 
lélerminer  la  composition  de  cette  pierre. 
A  l'analyse  chimique  nous  avons  trouvé  p.  100  : 

Eau  (H*0) 13.20 

Aride  sulfuriquc  (80') 3«M0 

Chlore  (en  NaCi) 8,01 

Silice  combiné  (SiO-, 3,0  i    ...      .  .  ,  ^^  oa 

Silice  libre  (SiO«) .......  26;2  S  "'^^^  ^^^^^° -'^'^^ 

Chaux  (CaO) 20.50 

Ver  (Peso») 4,00 

AlQtnine  (Al«03) 2,40 

Maagmnèse Traces 

Phosphates Ncanl 

Baryte,  strontianc,  magnésie Néant 

Association  des  éléments. 

Solfate  de  chaux  hydraté  ou  gypse  (SO<Ca,  2H'0}.  G2,9G 

Sulfaie  d'alumine  (S0*)3A12 1,17 

Silicate  d'alumine  (Si03)3Al« 5,66 

SiUce  (SiO«) 26,20 

Sesquioxyile  do  lei  U**«-^^) ^^00 

Chlorure  de  sodium  (NaCl) 0,01 

Manganèse Tiacoa 

Total 1U0,01> 

En  somme^  la  Bose  des  sables  est  formée  par  un 
imas  de  lentilles  de  gypse,  lesquelles  contiennent, 
comme  impuretés,  de  la  silice,  de  Targile  et  du  sesqui- 
oxyde  de  fer;  ce  n'est  donc  pas  de  la  silice  crislallisée, 
comme  beaucoup  de  personnes  le  pensent. 


REVUES 


Pharmacie. 

Emulaion  de  salol  pour  Tusage  interne  (i).  —  Dans 
les  cas  où  il  est  indiqué  de  recourir  à  la  médication 
interne  par  le  salol,  on   peut    employer  avec    avan- 


(1)  Progru  médical. 


—  562  — 

tage  rémulsion  suivante  (Jouisse),  qui  se  prend  pur  oi 
dans  du  lait  : 

Salol /^        ^^ 

Gomme  arabique s 

Gomme  adra$ranthc O.io 

Teinture  de  Tolu 10 

Sirop  simple  ou  de  Tolu 3o 

Eau  distillée 100 

Il  faut  d'abord  mélanger  la  teinture  de   Tolo  avec 
Teau,  puis,    après    précipitation    partielle,    passer 
travers  un  linge  et  émulsionner. 

Chaque  cuillerée  à  bouche  de  cette  émulsion  ren- 
ferme 0^',50  de  salol;  rien  n'empêche  d'ailleurs  d'aug 
menter  cette  dose. 

Conservation  du  hachis  de  viande  ;  par  M.  A.  Stros- 
CHER  (i).  —  Le  commerce  fait  fréquemment  usage  de 
certains  sels  soi-disant  conservateurs  pour  donner 
bon  aspect  aux  hachis  de  viande  dont  on  consomme 
en  Allemagne  une  si  grande  quantité  :  ces  sels  soni 
censés  maintenir  la  belle  couleur  naturelle  de 
viande  et  entraver  son  altération  par  des  procès 
fermenlatifs.  Mais,  d'une  part,  les  sels  employés 
(des  sulfites  en  général)  ne  sont  pas  toujours  en  eux- 
mêmes  complètement  inoffensifs  pour  les  consomma- 
teurs, et  d'autre  part,  ils  ne  semblent  pas  susceptibles 
de  gêner  beaucoup  la  pullulalion  des  germes  de  la  pu- 
tréfaction dont  un  hachis  de  viande  peut  si  aisément  se 
trouver  ensemencé.  Gartner  vient  encore  de  faire  na- 
guère bon  nombre  de  constatations  confirmant  celle 
inefficacité  antiseptique  des  sulfites  aux  doses  usuelles; 
les  résultats  des  examens  auxquels  s'est  livré  Slroscher 
prouvent  dans  le  môme  sens.  On  a  observé  en  revanche 
que  les  sulfites  donnaient  à  la  viande  une  belle  couleur 
rouge  fort  appétissante,  capable  de  dissimuler  les  indi- 
ces d'un  début  d'altération  de  Taliment.  L'emploi  des 
sulfites   pour  conserver  soi-disant  la  viande  en  hachis 

(1)  Rev.  d*hyy.i  novembre  19U2;  d'après  {Arehiv  fUr  Uygient,  XL  1*01. 


—  563  — 

lerait  donc  en  fin  de  compte  une  manœuvre  fraudul- 
euse et  de  nature  à  faire  courir  des  dangers  à  la  santé 
ks  consommateurs. 

Slroscher  rappelle  les  travaux  principaux  sur  la 
locivité  de  l'acide  sulfureux,  et  notamment  les  recher- 
èesde  Kion-Ka.  A  vrai  dire,  la  mort  des  animaux  en 
apérience,  auxquels  on  faisait  absorber  des  sulfites  par 
k  voie  stomacale,  ne  survint  qu'avec  des  doses  relative- 
neot  considérables  ;  mais  il  semble  bien  que  si  de  peti- 
tes doses  ne  sont  pas  toxiques,  du  moins  elles  sont  sou- 
reat  susceptibles  de  déterminer  des  lésions  irritatives, 
le  la  muqueuse  stomacale  entre  autres,  du  moins  chez 
Beriains  individus. 

Parsuite,  il  convient  de  proscrire  l'emploi  des  sulfi- 
tes pour  la  conservation  du  hachis  de  viande  :  cette 
conservation  sera  obtenue  par  la  propreté  rigoureuse 
|ai  devra  être  observée  dans  les  diverses  phases  de  la 
iDonfection  de  ce  hachis,  comme  dans  la  confection  de 
ic  toute  espèce  de  préparation  analogue  qui  ne  serait 
pas  toujours  destinée  à  être  consommée  dans  le  plus 
kef  délai.  La  viande  ne  doit  être  manipulée  que  dans 
des  conditions  de  propreté  parfaite  depuis  l'abattoir 
jusqu'au  moment  où  elle  parait  sur  la  table  des  consom- 
maleurs.  Il  faut  lui  éviter  toute  souillure,  soit  par  des 
contacts  quelconques,  soit  par  les  poussières  de  Pair, 
soit  par  Tintermédiaire  des  insectes,  au  premier  rang 
lesquels  sont  les  mouches. 


Ghimie. 

Fabrication  de  la  soude  électrolytique  au  Canada  (1); 
i—  Depuis  quelques  années,  l'attention  s'est  portée  sur 
l'application  des  méthodes  électrolytiques  à  la  produc- 
tion des  produits  chimiques  et  des  métaux,  surtout  dans 
kspays  qui  possèdent  d'abondantes  sources  de  pouvoir 
:  hydraulique,  tels  que  la  Suisse  et  l'Allemagne  du  Sud, 

'     10  impérial  IntlUuie  Jourkal,  juin  1002;  d*apr6s  Monii,  Scienii, . 


—  564  — 

ou  la  fabrication  élecirolytique  de  Palcali  a  élé  établi 
avec  succès. 

En  Amérique  fonclionne  depuis  plusieurs  annéd 
une  fabrique  d'alcali  qui  utilise  Télectricilé  développés 
par  les  chutes  du  Niagara  et  tout  récemment  un  nou^ 
établissement  s'est  créé  à  Sault  Sainte- Marie,  d 
l'Ontario,  pour  utiliser  le  pouvoir  moteur  fourni  parli 
chutes  du  fleuve  Sainte-Marie. 

Les  méthodes  actuellement  en  usage  pour  Télectro- 
lyse  du  chlorure  de  sodium  sur  une  grande  échelle  sont 
de  deux  sortes,  à  savoir:  celles  qui  emploient  uneéleo» 
trode  de  mercure  qui  sert  aussi  à  séparer  le  sodium 
métallique  dès  que  celui-ci  se  forme,  ce  qui  empêche 
la  recombinaison;  et  celles  qui  sont  basées  sur  la  diffé- 
rence des  poids  spécifiques  de  la  solution  de  chlorure 
de  sodium  introduite  dans  l'appareil  à  décomposition 4 
la  solution  de  soude  formée  par  son  électrolyse  qui 
empêche  le  mélange  des  deux  produits. 

Le  procédé  canadien  essaye,  et  selon  toute  apparence 
avec  un  véritable  succès,  de  combiner  les  avantages 
de  ces  deux  systèmes;  il  emploie  une  cathode  de  mer- 
cure et  une  série  de  piles  à  écoulement  dans  lesquelles 
la  solution  de  soude  parvient  à  une  certaine  densité 
déterminée  et  l'on  obtient,  comme  c'est  généralement 
le  cas  pour  le  procédé  au  mercure,  une  soude  complu 
tement  exempte  de  chlorure  de  sodium. 

L'installation  consiste  en  120  piles  dont  le  rendement 
est  de  9  tonnes  241  livres  de  chlorure  de  chaux  et  4  ton- 
nes 565  livres  de  soude  caustique  par  jour,  soit  me 
quantité  suifisante  |iour  répondre  actuellement  à  toute 
la  demande  de  ces  produits  au  Canada. 

On  ne  donne  pas  de  détails  sur  le  prix  des  matières 
premières  à  l'usine,  mais  le  prix  àe  Véleclr\cilédéve' 
ïoplpée  par  les  chutes  s'élève  à  0,068  deniei-s  pour  une 
livre  de  soude  fabriquée. 

Au  cours  de  la  discussion  qui  a  suivi  la  lecture  de 
cette  communication,  le  professeur  Lang  et  M.  Bainoni 
attiré  l'attention  sur  les  avantages  que  présentaient  les 


r 


565  — 


procédés  Leblanc  et  Solway  pour  la  fabrication  de  Tal- 
eali  sur  les  méthodes  électrolyliques,  parce  que  les 
premiers  produisaient  beaucoup  moins  de  chlore  et, 
par  conséquent,  ne  tendaient  pas  à  dépasser  la  demande 
.de  chlorure  de  chaux  sur  le  marché.  Ce  serait  le  cas  si 
lies  méthodes  électrolyliques  venaient  à  être  employées 
i(i*une  Taçon  courante,  supprimant  ainsi  une  source  de 
t  profits  au  fabricant  d'alcali  dont  les  bénélices  sont  déjà 
[bien  réduits. 

[    Prodaction  du  sodium  métallique  par  électrolyse  du 

[nitrate  de  sodium  fondu  (1).  — J.  D.  Darling  décrit  la 

fabrication  ciii  sodium  métallique  et  de  Tacide  nitrique 

telle  qu*elle  est  conduite  aux  usines  de  Harrison  Bros 

elC*%  à  Philadelphie. 

L'anode  est  constituée  par  un  pot  en  fonte  renfermant 

le  nitrate  à  décomposer;  il  est  entouré  d'un  revêtement 

de  briques.  Le  fond  du  pot  est  recouvert  d'une  couche 

de   lo*^*"    d'une    terre    réfractaire  sur    laquelle    vient 

reposer  une   coupe  creuse;   le  nitrate  occupe  la  place 

vide  enlre  la  coupe  et  le  pot,  et  la  coupe  est  remplie 

de  soude   fondue.  La  cathode  constituée  par  un  tube 

de  fer  est  suspendue  dans  la  coupe  et  en  touche  presque 

le  fond.  Lorsqu'on  chautfe  le  four  par  l'extérieur,  l'é- 

lectrolyte  fond,  pénètre  dans  les  parois  de  la  coupe  et 

permet  alors   au  courant   de   passer;  l'électrolyte  est 

décomposé  en  sodium,  oxygène  et  bioxyde  d'azote;  ces 

gaz  s'échappent  par  une  ouverture  spéciale.  La  pre- 

oiière  partie  du  sodium  libéré  s'unit  à  la  soude  pour 

former  probablement  de  l'oxyde  de  sodium;  au  bout 

de  quelque  temps,  le  sodium   métallique   vient   nager 

à  la  surface  de  l'électrolyte  où  on  le  recueille.  Les  gaz 

sont  envoyés  dans  des  tours  à  eau  et  transformés  en 

acide  nitrique. 

Détermination   de   rarsenic  dans  le  fer  et  l'acier; 


.1    loup-n,  Franklin  Insfil.,  janvier i90?. 


—  566  — 

par  M.  G.-L.  Norris  (1).  —  Gomme  il  est  pratiquem< 
impossible  de  se  procurer  du  chlorure  de  fer  et  de  1 
chlorhydrique  exempts  d*arsenic,  il  est  nécessaire 
purifier  ces  réactifs  avant  de  s'en  servir.  lOO*''  dechli 
rure  de  fer  sont  dissous  dans  <50^*^  d'acide  chlorhy* 
drique  concentré,  puis  additionnés  de  2^"*  de  zinc  pur 
pulvérisé.  Aussitôt  que  le  zinc  est  dissous,  on  fait 
bouillir  la  solution  pendant  environ  10  minutes,  et 
qui  suffit  pour  éliminer  l'arsenic.  Le  zinc  remplit  im 
double  but  :  1®  il  purifie  le  chlorure  de  fer  et  l'acide 
chlorhydrique;  et  2^  il  sert  à  l'état  de  chlorure  de  zincà 
élever  le  point  d^ébullition  de  la  solution. 

On  prend  un  flacon  d'Erlenmeyer  de  500*"*,  muM 
d'un  entonnoir  séparateur  et  d'un  tube  d'écoulemeol 
qui  trempe  dans  un  gobelet  contenant  environ  300*^ 
d'eau  distillée  froide.  Le  tube  d'écoulement  est  disposé 
de  manière  à  arrêter  ou  à  restituer  au  flacon  la  plus 
grande  partie  du  chlorure  de  fer  et  de  l'acide  chlorhy- 
drique qui  a  été  distillée  en  excès.  iO'*'"  de  fer  ou  d'acier 
sont  pesés  et  introduits  dans  le  flacon;  puis  on  ajoote 
la  solution  de  chlorure  de  fer  purifiée,  comme  on  Ta 
indiqué  plus  haut.  On  chauffe  doucement  jusqu'à  ce 
que  tout  l'échantillon  soit  dissous;  on  élève  alors  la 
température  et  on  fait  vivement  bouillir  la  solution 
pendant  environ  quinze  minutes. 

Le  chlorure  arsénieux  est  précipité  à  l'état  de  sulfure 
à  mesure  qu'il  se  forme,  soit  au  moyen  d'un  courant 
d'hydrogène  sulfuré  qu'on  fait  passer  dans  le  gobelet 
plein  d'eau,  soit  au  moyen  de  la  réaction  par  le  sulfure 
de  zinc  qu'on  aura  introduit  dans  le  gobelet  avant  de 
commencer  Tessai. 

On  peut  peser  comme  tel  le  sulfure  d'arsenic,  ou  le 
faire  bouillir  avec  400  ou  500^°*'  d'eau  ;  puis,  une  foi» 
dissous,  titrer  à  l'iode  l'acide  arsénieux  obtenu. 

On  peut  aussi,  si  on  préfère,  dissoudre  le  sulfure 
d'arsenic,  précipiter  à  l'état  d'arsénîalc  double,  d'am- 

(l)  Journal  of  the  Society  of  Chemical  Indusinj,  mars  1902;  d'ipré» 
Monit.  Scientif.,  février  1903. 


r 


567  — 


IDomam  et  de  magnésium  et,  finalement,  pèsera  Tétai 
le  pyro-arsénîate  de  magnésium.  Le  temps  demandé 
pour  la  dissolution  et  la  distillation  d'un  échantillon 
le  fer  ou  d'acier  de  10^  est  d'environ^une  heure  au  plus 
rt  Ton  obtiendrait,  par  celte  méthode,  des  résultats 
très  exacts. 

A.  R. 

Dosage  de  Tacide  sulfureux  dans  les  conserves  de 
frmts  sulfitées;  par  MM.  W.  Fresenius  elL.  Grunhlt  (1). 
—  Dans  ce  travail,  les  auteurs  montrent  les  inconvé- 
nients que  peut  présenter  la  conservation  des  fruits  au 
moyen  de  l'acide  sulfureux.  Les  auteurs  ont  examiné 
différentes  conserves,  et  voici  les  méthodes  analytiques 
qa^ils  ont  employées  : 

Pour  le  dosage  de  l'acide  sulfureux,  on  peut  utiliser 
le  procédé  de  distillation  de  B.  Haas,  modifié  par  Bey- 
Ihien  et  Bohrisch. 

50'^'' de  substance,  finement  divisée,  sont  introduits 
dans  une  fiole  à  distillation  de  i  litre  et  arrosés  avec 
500^''  d'eau  ;  la  fiole  porte  un  bouchon  à  trois  trous, qui 
laissent  passer  un  tube  coudé  relié  à  un  réfrigérant,  un 
tube  d'arrivée  d'acide  carbonique,  qui  descend  jusqu'au 
fond  de  la  fiole,  et  enfin  un  tube  à  entonnoir  pour  l'in- 
troduction de  l'acide  phosphorique.  L'extrémité  infé- 
rieure du  réfrigérant  est  reliée  à  un  tube  de  Peligot  con- 
tenant une  solution  d'iode  dans  Tiodure  de  potassium. 
Après  avoir  fait  passer  dans  l'appareil,  pendant  une 
demi-heure,  un  courant  d'acide  carbonique  lavé  dans 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre,  puis  dans  Teau,  on 
distille  pendant  2  à  3  heures  dans  un  courant  de  CO*  ; 
on  introduit  alors  40-50*^"'  de  solution  d'acide  phospho- 
rique à  25  p.  100,  et  l'on  distille  encore  pendant  une 
^eure;  dans  le  distillatum,  on  détermine  S()*H*  par 
pwée,  après  avoir  chassé   l'iode  en  excès.  Contraire- 

ïttenl  à  ce  que  prétendaient  Beythien  et  Bohrisch,  la 

quantité  d'acide  sulfureux  qui  est  entraînée  par  l'acide 

{))  ZeiU.  f.   analytische  Chemie,    1903,   p.    33;    d'après   Annal,   de 
»w.  analyt.,  15  arril  !90S. 


—  568  — 

carbonique  seul,  c'est-à-dire  avant  l'introductioa 
l'acide  phosphorique,  ne  correspond  pas  à  la  partie 
gagée  dans  des  combinaisons  organiques.  Cette  diffi 
rencialion  est  importante  au  point  de  vue  physiob 
gique;  les  travaux  de  M.  Kipper(l)ont  montré  qoi 
Tacide  sulfureux  qui  est  introduit  dans  le  vin  parti 
soufrage  des  fûts  n'y  reste  que  pour  une  faible  partie 
l'état  libre,  tandis  que  la  plus  importante  forme,  ave 
Taldéhyde,  une  combinaison  relativement  stable,  doi 
la  présence  dans  le  vin  est  connue  depuis  longlem|^ 
On  dose  séparément  l*acide  sulfureux  sous  ses  deux 
formes  en  opérant  de  la  manière  suivante  :  SO*^*"  de  con- 
serve, finement  divisée,  sont  placés  dans  un  ballon 
avec  400""^  d'eau  distillée  bouillie  froide;  on  agite 
mécaniquement  pendant  une  demi-heure;  on  com- 
plète le  volume  à  300'^°*';  on  agite  et  l'on  filtre.  Pour 
doser  Tacide  sulfureux  total,  on  introduit  dans  une 
fiole  de  §00""'  de  lessive  sodique  normale  et  100**"^  de 
la  solution  précédente;  on  laisse  reposer  le  mélange 
pendant  15  minutes;  on  ajoute  alors  au  liquide  alcafitt 
20"^'"^  de  S041*,  dilué  au  1/5,  et  de  Tempois  d'aniidon;ou 
titre  le  liquide  avec  une  solution  d'iode  conlenantl*' 
d'iode  par  litre,  qu'on  ajoute  jusqu'à  ce  que  la  colora- 
lion  bleue  de  l'iodure  d'amidon  persiste  après  une 
demi-minute.  Pour  doser  l'acide  sulfureux  libre,  on 
ajoute,  à  iOO^"''  de  la  solution  de  fruits  obtenue  à  froid, 
ib"""^  de  SO*H*  au  i/5  et  Ton  titre  aussitôt  par  l'iode. 
Les  auteurs  ont  appliqué  cette  méthode  à  différentes 
conserves  ;  les  doses  d'acide  sulfureux  total  concordent 
suffisamment  avec  les  dosages  obtenus  par  la  méthode 
gravimélrique  et  la  disliilalion;  en  général,  on  ne 
trouve  que  très  peu  d'acide  sulfureux  libre. 

Dosage  volumétrique  de  Tacide  sulfuricpie  et  des 
sulfates;  par  M.  Frerichs  (2).  —  Ce  mode  de  dosage  est 

(1)  Journ.  f.  prakl.  Chemie  [N.  F.j,  46,  p.  428. 

(2)  Kin    tilrimctrisches  Ver  ahren    zur    Bealimnung   von  freier  Bfl^ 
gebundener  Schwefelsacuro  \^Archiv  der  Pharmazie,  t.  CCXLI,  p.  139). 


—  569  — 

lise  sur  Tinsolubililé  dans  Falcool  du  sulfate  d*argenl, 
ladis  que  Tazotate  d'argent  y  est  très  soluble. 

Pour  doser  un  sulfate  alcalin  dans  une  liqueur,  on 
idditionne  celle-ci  d'un  excès  d^azolale  d'argent,  on 
irapore  à  siccilé  et  Ton  reprend  le  résidu  pulvérisé  par 
|BeIques  centimètres  cubes  d'alc6ol  à  95^.  Les  lavages 
le  font  par  décantation  sur  un  filtre  et  on  les  prolonge 
imt  que  la  liqueur  filtrée  précipite  par  l'acide  chlorhy- 
kique.  Le  sulfate  alcalin  est  passé,  par  double  déeom- 
^ition,  à  Télat  de  sulfate  d'argent,  qui  reste  comme 
ifeida  du  lavage  avec  un  peu  d'azotate  alcalin,  tandis 
pe  l'azotate  d'argent  mis  en  excès  a  été  éliminé. 

Ce  résidu  est  dissous  dans  lOOc"^'  d'eau  additionnée 
lel""^  ou  2*"'^  d'acide  azotique;  on  porte  à  Tébullition 
^ar  dissoudre  le  sulfate  d'argent,  puis,  après  refroidis- 
INDent,  on  ajoute  quelques  gouttes  de  solution  d^alun 
^  fer  et  on  titre  l'argent  avec  une  solution  de  sulfo- 
cyanure  de  potassium  décinormale.  Le  terme  de  la 
Réaction  est  indiqué  par  la  coloration  rouge  que  produit 
ie  sulfocyanure  de  potassium  au  contact  de  l'alun  de  fer 
passitôtquc  tout  l'argent  est  passé  à  l'état  de  sulfocya- 
nure d'argent. 

Chaque  centimètre  cube  de  la  solution  de  sulfo- 
cyanure correspond  à  0«^%004  de  SO'  ou  Oss0049  de 

Cette  méthode  peut  utilement  servir  au  dosage  du 
loutre  dans  les  matières  organiques^  môme  en  présence 
4tt  halogènes.  Pour  cela,  on  détruira  les  matières  orga- 
niques en  les  chauffant  en  tube  scellé  avec  l'acide  azo- 
tique et  l'azotate  d'argent;  on  séparera  et  on  pèsera  de 
U  manière  ordinaire  les  chlorure,  bromure,  iodure 
d'argent  formés  et  la  liqueur  filtrée  pourra  servir  au 
^sage  du  soufre  en  y  dosant  le  sulfate  d'argent  comme 
il  vient  d'être  dit. 

M.  G. 

Transformationg   intermédiaires  de   l'acide  carbo- 
oiqae  en  amidon,  dans   les  plantes;  par  M.  T.  Bo- 

'««r..  rf«  Pharm,  tt  de  Chim,  6«  sArib,  t.  XVII.  (15  juin  1903.)  37 


—  570  — 

KORNY  (1).  —  A  l'heure  actuelle,  un  s*accorde  générale 
ment  à  considérer  que  Tamidon  n'est  pas  le  prodi 
primilif  et  direct  de  l'assimilation  clilorophylUenD^ 
mais  que  sa  formation  est  précédée  de  celle  de  prodai 
solubles,  de  sucres  comme  le  glucose  et  le  lévulose 

Une  hypothèse  séduisante,  qui  a  été  déjà  souvent  fop 
mulée,  consiste  à  admettre  que  le  premier  terme 
l'assimilation  du  carbone,  n'est  autre  que  raldéh]fi 
formique  CH'O;  ce  dernier,  par  des  condensations  sm^ 
cessives,  produirait  les  hydrates  de  carbone  qu^on  res 
contre  dans  les  végétaux. 

A  vrai  dire,  on  n'a  jamais  pu  déceler,  dans  tel 
organes  végétaux,  la  présence  de  Taldéhyde  formique; 
mais  ce  fait  ne  saurait  nous  surprendre,  car  cet  aldé< 
hyde  est  tellement  toxique  pour  les  êtres  organisa 
qu^il  ne  saurait  exister  à  Tétat  libre,  dans  les  tissai 
vivants.  L'auteur,  qui  a  pu  précisément  se  convaincredi 
cette  toxicité  par  des  expériences  directes  sur  les  v^ 
taux  les  plus  variés,  a  cherché  à  vérifier  seulement  il 
seconde  partie  de  Thypothèse  énoncée  ci  dessus,  i 
savoir  que  les  hydrates  de  carbone  dérivent  de  l'aidé 
hyde  formique  préalablement  formé. 

Si  cette  hypothèse  est  juste,  on  doit  observer  II 
formation  du  glucose  et  de  Tamidon  dans  les  planter» 
même  en  dehors  de  l'acide  carbonique,  lorsqu'on  four** 
nit  à  ces  plantes  de  l'aldéhyde  formique.  A  cause  de  11 
toxicité  de  ce  dernier,  l'auteur  a  dû  aborder  iudirecle^ 
ment  le  problème  en  utilisant  des  dérivés  non  toxiquei; 

.0.CH3 

de  cet  aldéhyde,  tels  que  le  méthylal  CH^(^        ^  et  h 

/OH 

méthanolsulfonate  de  sodium  CH«(  i 

Les  expériences  ont  été  faites  avec  des  algues  do| 
genre  Spirogyra^  préalablement  débarrassées  damidoo.  i 
à  la  suite  d'un  long  séjour  à  l'obscurité.  La  plante  élait  | 
exposée  à  la  lumière,  à  Tabri  do  Taride  carbonique  *o 

^1)  Zwiscliciiglitfder  bei  dcr  durch  Pflanzen   bewirktcn  Cmwandelaog  | 
ton  Kohlensieure  in  Suerke;  Pharm,  Post^  t.  XXXVI.  p.  153,  1M3. 


—. 


—  57i  — 


fréseoce    de    solutions    très    diluées    des    composés 

^cités. 

i  Dans  de  tels  essais,  l'auteur  a  pu  constater  la  produc- 

ion  d'amidon  en  quantité  notable,  alors  que,  dans  les 

aèmes  conditions,  la  plante,  maintenue  seulement  en 

^nlact  avec  de  l'eau  distillée,  ne   fabriquait  pas   ou 

^sque  pas  d'amidon. 

I  11  parait  donc  bien  démontré  que  les  parties  vertes 

jks  plantes  sont  susceptibles  de  produire  de  l'amidon 

lorsqu'on  leur  fournit  de  l'aldéhyde  formique  sous  une 

Ibrme appropriée  (1). 

I  H.  H. 


VARIÉTÉS 


les  procédés  de  désinfection  au  XV IP  siècle.  [Fin)  (2) 

D'autres  formules  sont  données  par  Arnaud  Baric  (3) 
ians  lesquelles  rentrent  du  salpôlre,  du  sublimé  et 
^èmede  la  poudre  à  canon,  mais  le  soufre  s'y  retrouve 
^QJours. 

!  Des  étuves  publiques  bâties  hors  de  la  ville  servaient 
ie  quartier  général  aux  parfumeurs.  Leur  installation 
^permettait  de  faire  varier  les  procédés  suivant  la  nature 
|4e  la  désinfection  à  opérer. 

\.  Pour  les  personnes  suspectes  ou  ayant  été  en  contact 
iivec  les  malades  et  pour  les  étuvistes  eux-mêmes 
|(loand  ils  revenaient  de  tournée  étaient  installées  des 
iéluves  proprement  dites,  consistant  soit  on    dos  cham- 


.1}  Tout  réccmmcDi,  MM.  fiouilbac  et  Giustioiani  sont  parvenus  à 
I  iBOttirer  que  laidéhyde  formique  lui-même,  offert  à  des  plantules  de 

Bouurde  blanche  en  quantité  extrêmement  faible,  peut  servir  d'aliment 
I  kydrocarboné  au  jeune  végétal  et  lui  permettre  do  prospérer  lorsque 
i  ^conditions  de  milieu  rendent  dilTicile  l'assimilation  chlorophyllienne. 
;  (Cowp/ef  rendus  de  V Académie  des  Sciences,  t.  CXXXVI,  pp.  llol, 

1903.) 

'Xi  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie,  n»  du  1^' juin  1903,  p.  :i4l. 
3}  Hores  Secrets,  p.  21. 


—  572  — 

bres  entièrement  closes,  soit  en  des  sortes  de  tenli 
toile  dans  lesquelles  on  faisait  entrer  le  patient  peu 
qu'un  parfumeur  y  allumait  dans  une  poêle  que 
poignées  de  parfum  doux  ou  commun. 

Pour  les  lits,  «  matelats»  coèttes  )»  et  couverlur 
autres  objets  trop  volumineux  pour  passer  à  la  le 
et  pas  assez  fragiles  pour  ne  pouvoir  supporter  la 
leur,  on   avait  établi  de'  vaste  fours  qu'on  chaii 
modérément  et  dans  lesquels   les  objets  eo  qned 
étaient  introduits  et  laissés  ainsi  pendant  24  heu 

Enfin,  pour  Jç  linge  et  certains  vêtements,  les  I 
nisles  de  Tépoque  estimaient  avec  juste    raison  qu 
lessive  était  bien  suffisante  pour  les  débarrasser  de  | 
germe. 

«  Un  des  moyens  le  plus  prompt,  le  plus  como 
<(  et  le    plus  efficace  pour  purifier  les  linges  et 
«  habits  et  tout  ce  qui  a  servy  aux  malades  pesliféjl 
c(  est  de  les  faire  bouillir  dans  l'eau  commune  resf 
«  environ  d'un  quart  d'heure.  Pour  cetefTetily) 
<(  dans  l'Hôpital  des  Malades  un  grand  chaudron  1 
u  chaudière  placée  dessus  un  fourneau,  qui  ne  serl 
tt  qu'à  cet  usage  (1).  » 

C'est  une  vérité  dont  devraient  bien  se  pénétrer 
tains   de  nos   hygiénistes  modernes  qui  font   eaci 
passer  à  l'étuve  à  120®  des  linges  qui  viennent  de  siï 
une  ébullition  de  plusieurs  heures  dans  une  solution 
carbonate  de  soude  !  Leurs  ancêtres  étaient  plus 
ques. 

Une  buanderie  fonctionnait  donc  à  coté  des  étu^ 
et  des  fours. 

Quant  aux  objets  qui  ne  pouvaient  supporter  m  j 
température  des  fours,  ni  le  passage  à  la  lessive,  ni  I 
fumigations,  on  les  exposait  à  l'air  et  au  soleil  peodil 
40  jours,  pressentant  ainsi  l'action  antiseptique  dei 
lumière  si  bien  démontrée  par  de  récents  travaux. 

Les  parfumeurs  avaient  aussi  pour  mission  de  pfl 
céder  sur  place  h  la  désinfection  de**  hahîtntîon*^. 
(1)  Le  Capucin  charitable^  p.  179. 


r 


—  573 


I A  cet  effet,  le  capiiame  de  la  santé  ou  son  substîtu 
Dait  quérir  les  parfumeurs,  et  portant  un  bâton  blanc  à 
inain,  il  les  conduisait  par  la  ville  jusqu'à  la  maison 
rfeetée. 

;  Les  parfumeurs  emmenaient  avec  eux  un  «  écrivain  » 
llargé  de  dresser  l'inventaire  et  un  cheval  pour  porter 
b  bardes  aux  fours  et  le  liage  sale  à  la  lessive. 
I  «  Tous  ces  gens  icy  estant  arrivez  devant  la  porte  de 
lia  maison  qui  doit  être  désinfectée,  celuy  qui  les  con- 
duit doit  aller  quérir  la  clef  chez  le  dizainier  du  quar- 
tier, pour  ouvrir  la  porte;  cependant  les  voisins  don- 
oeot  un  peu  de  bois  et  du  feu  pour  allumer  devant  la 
porte...  Le  feu  estant  donc  allumé  devant  la  porte 
r  celuy  qui  doit  entrer  le  premier  prendra  la  poésie, 
\  la  remplira  quasi  de  Parfum  commun  et  brisé,  la 
r  mettra  sur  le  feu  pour  le  faire  un  peu  fondre  et  y 
i  fera  prendre  la  flamme  du  feu  avec  un  baston  qu'il 
I  aura  à  l'autre  main  pour  remuer  ledit  parfum;  ce 
t  parfum  estant  allumé  dans  la  poésie  il  fera  le  signe 
\  de  U  sainte  Croix  et  entrera  pour  fricasser  cette  Mé- 
i  gère  de  peste  venue  de  Tenfer  du  péché,  o 
;  Cette  première  fumigation  préparatoire  semble  avoir 
bourbulde  purifier  Tair  pour  permettre  aux  étuvistes 
le  pénétrer  en  sécurité  dans  la  maison  et  de  procéder 
lune  désinfection  plus  sérieuse. 

I  Les  parfumeurs  commencent  donc  par  réunir  dans 
^e  chambre  à  part  les  objets  particulièrement  sus- 
pects. Cette  chambre  ne  doit  avoir  ni  fenêtre  ni  chemi- 
pée,  «  que  s'il  y  en  a  on  les  doit  fermer  et  boucher  et 
«  même  toute  autre  ouverture  afin  que  la  fumée  n'ayant 
«  point  de  sortie  agisse  plus  fortement  sur  les  dites 
•  choses».  De  plus,  ils  y  tendent  des  cordes  sur  les- 
quelles ils  placent  les  couvertures,  les  tapis  de  table  et 
lutres  choses  semblaJoles.  Quant  aux  matelas  ayant 
8«rvi  au  malade,  «  on  doit  les  découdre  tout  autour 

■  et  au  milieu  et  puis  les  mettre  sur  des  cordes  ou  les 
«  élever  sur  des  dossiers  de  chaises  afin  que  la  fumée 

■  les  pénètre  plus  intimement  ».  D'autres  fois  on  les 


~  574  — 

envoie  simplement  aux  fours  avec  les  autres  objets  dl 
literie. 

Pendant  ce  temps,  le  linge  sale  est  mis  en  paqueta 
pour  être  porté  à  la  buanderie  des  étuves  sous  la  son 
veillance  de  Técrivain  qui  en  fait  le  relevé. 

La  plume  des  lits  de  plumes  et  des  oreillers  aiosiqQt 
la  paille  des  paillasses  sont  jetées  à  la  rue  devant  laporti 
pour  êtrebrûléescommeétantchosede  peu  d'împortanccj 

La  maison  est  nettoyée  de  fond  en  comble,  les  (NU^ 
quets  grattés  et  les  ordures  jetées  à  la  rue  pour  être 
également  brûlées  avec  la  paille  et  les  plumes.  «  Etit 
((  ne  faut  pas  appréhender  que  la  fumée  de  ce  feu  porte 
<(  aucun  dommage,  car  ce  qui  sort  du  feu  ne  peutjamak 
«  infecter.  » 

Les  tables,  les  coffres  et  autres  meubles  sont  frotléi 
avec  de  bon  vinaigre,  puis  les  portes  des  armoires etleS 
tiroirs  sont  ouverts  pour  laisser  pénétrer  la  fumée  dei 
parfums. 

La  vaisselle  et  Targenterie  sont  plongées  dans  nn 
chaudron  d'eau  bouillante.  Quant  aux  tableaux,  aui 
glaces,  aux  objets  d'orfèvrerie,  aux  habits  «  où  il  y  aurai! 
du  passement  ou  broderies  d'argent  »  qui  pourraient  se 
détériorer  sous  l'action  du  parfum,  on  les  transporte  ao 
grenier  où  ils  restent  exposés  à  l'air  pendant  vingt 
jours. 

Enfin  le  linge  blanc  est  tiré  des  armoires  et  étendu  sur 
des  cordes  disposées  dans  les  chambres. 

D'autres  fois,  lorsqu'il  n'y  a  pas  de  tentures,  par  exem- 
ple dans  les  logis  pauvres,  les  murs  sont  recrépis  ou  ao 
moins  lavés,  comme  aussi  les  boiseries,  avec  «  Eau  de] 
«  chaux  où  on  aura  mis  saulge,  rosmarin,  thym,  lavande 
((  et  autres  bonnes  herbes;  le  semblable  sera  fait  des 
d  autres  meubles  de  bois  (1).  » 

Les  choses  étant  ainsi  disposées,  les  parfumeurs  se 
mettent  à  l'œuvre. 

  cet  effet,  ils  disposent  dans  les  différentes  chambres 

{\)  Le  Cadet  d'Apollon. 


r 


TX^ 


—  575  — 


ï  oa  5  livres  de  foin  sec  en  forme  de  rond  «  à  peu  près 
I  d*uD  pied  et  demi  de  diamëlre,  que  Ton  foule  et  ap- 
I  planit  autant  que  Ton  peut  avec  les  deux  mains;  puis 
I  on  répand  légèrement  en  toute  la  surface  de  ce  rond 
i  Hc  foin,  plein  deux  escuèles  de  drogues  préparées. 
I  Ces  drogues  ainsi  répandues  on  les  couvre  avec  une 
I  poignée  de  foin  que  Ton  étend  par  dessus  et  que  l'on 
n  foule  derechef  avec  les  deux  mains;  et  puis  on  as- 
I  perge  le  tout  avec  du  vinaigre  afin  que  le  foin  ne  brûle 
k  pas  si  vite  et  que  les  drogues  aient  le  temps  de  se 
fi  consommer  comme  il  faut.  » 

r  Dans  le  cas  où  il  y  a  des  parquets,  on  a  soin  de  dispo- 
^r  le  foin  sur  un  lit  de  sable  ou  de  cendres  ou  de  terre 
i  potier. 

Ceci  fait,  le  parfumeur  met  le  feu  aux  divers  par- 
ftims  en  commençant  par  les  chambres  des  élages  supé- 
rieurs, ferme  soigneusement  les  portes  et  s'en  va  allu- 
mer dans  la  rue  le  tas  de  paille  de  plumes  et  d'ordures 
nssemblé  devant  la  maison. 

!  La  maison  ainsi  désinfectée  est  marquée  d'une  croix 
looge  et  reste  fermée  pendant  trois  jours,  puis  est  large- 
ment aérée  et  rendue  à  ses  propriétaires. 

Après  leur  besogne  faite,  les  parfumeurs  se  rendent 
wx  éluves  pour  y  porter  le  linge  sale  et  les  objets  qui 
doivent  passer  aux  fours  et  subissent  eux-mômes  ainsi 
que  le  cheval  une  désinfection  au  parfum  doux  ou  com- 
mun avant  de  reprendre  leur  service. 

Ne  pensez-vous  pas  que  ces  procédés  de  désinfection 
pourraient  être  avantageusement  mis  en  pratique  de 
nos  jours  et  qu'ils  ne  seraient  pas  tout  aussi  efficaces 
«lue  ces  pulvérisations  illusoires  de  sublimé  et  ces 
fnmigalions  formolées  qui  ne  pénètrent  pas? 

le  passe  rapidement  sur  la  quarantaine  imposée  aux 
gens  suspects,  parents  ou  serviteurs  ayant  assisté  le 
ï^a^ade.  Cette  quarantaine,  après  avoir  été  effectivement 
ie  40  jours,  fut  réduite  à  20  et  même  à  10  jours.  Elle 
porlail  alors  le  nom  de  dizaine;  elle  avait  lieu  àTIIôpi- 
lai  des  suspects. 


—  5"îG  — 

Les  gens  qui  avaient  la  chance  de  guérir  étaie 
envoyés  en  convalescence  à  l'Hôpital  de  la  Santé,  apr 
passage  de  leur  linge  et  de  leurs  habits  à  l'eau  \m 
lante. 

Puis  guéris  et  suspects,  ayant  subi  une  demi! 
fumigation  au  parfum  doux,  obtenaient  la  permissi 
de  rentrer  dans  leurs  demeures  désinfectées. 

Jusqu'ici  nous  ne  nous  sommes  occupés  que  des  p 
tiférés  et  des  moyens  employés  pour  arrêter  la  con 
gion  par  la  destruction  des  germes,  et  nous  n'avons 
dit  des  procédés  préconisés  pour  se  préserver  du  flé^ 

«  C'est  une  maxime  quasi  aussi  ancienne  que 
«  Peste  même,  dit  le  Capucin  charitable  (1),  que  lep 
«  seur  pour  se  garentir  de  ce  mal  contagieux,  est  de 
«  retirer  promplemcnt  du  lieu  où  il  est,  d'aller  dans 
«  pays  éloigné  ou  il  n'est  pas,  et  d'en  revenir  tout 
«   plus  tard  que  l'on  peut.  Cito,  longe  fuge^  tarde  redeas 

Mais  mômei\  la  campagne,  le  mal  peut  être  transn 
par  les  nombreux  objets  usuels  apportés  du  deh< 
surtout  de  la  ville  contaminée,  par  exemple  parlamo 
naie  et  par  les  lettres,  et  les  fugitifs  ont  lieu  d'être  i 
quiets.  Pour  les  rassurer,  le  Père  Maurice  de  Tolon  le 
donne  les  conseils  suivants  : 

«  L'or,  l'argent  et  toutes  autres  sortes  de  monno 
«  doivent  ôtre  jettées  dans  le  vinaigre  ou  dans  Tea 
M  bouillante  pour  les  purifier,  d'autant  que  passant  p 
«  les  mains  de  tant  de  monde,  elles  contractent  toujoui 
((  quelque  crasse  qui  s'amasse  dans  la  graveureet  si 
tt  roient  capables  de  donner  la  Peste  ayant  été  touché! 
«  par  un  pestiféré  sans  cette  précaution  ». 

«  Les  lettres,  après  qu'on  les  aura  fait  ouvrir  p4 
«  celuy  qui  les  apporte,  on  les  luy  fera  attacher  à  m 
«  bâton  fendu  par  le  bout  pour  être  parfumées  avfl 
((  quelque  sorte  de  parfum  que  ce  soit  :  ou  bien  on  Ici 
«  luy  fera  jetter  dans  le  vinaigre  :  après  quoy  on  ta 
«  fera  seicher  au  feu  ou  au  soleil.  » 

(i)  P.  303. 


r 


—  577 


Toutes  ces  mesures  sanitaires  étaient  très  logiques, 
I  faut  le  reconnaître,  et  n*ont  pas  peu  contribué  à 
'extinction  du  fléau;  elles  étaient  surtout  propagées 
par  certains  ordres  religieux,  tels  que  les  Capucins, 
IDutenus  par  les  magistrats  qui  veillaient  à  leur  appli- 
BatioD,  mais  les  médecins  de  Tépoque  n'y  prirent  qu'une 
hible  part. 

Si  quelques-uns  d'entre  eux,  comme  l'auteur  du 
CaJét  d'Apollon^  conseillaient  d'observer  les  règles  de 
Eliygiène  en  nettoyant  les  rues  et  les  maisons  contami- 
léês,  la  plupart  regardaient  ces  précautions  comme 
butiles,  ne  voyant  dans  la  peste  que  le  résultat  de  la 
eonjonction  maligne  des  astres  et  de  certaines  éclipses 
it  soleil  ou  de  lune. 

Leur  conduite  pendant  les  épidémies  fut  loin  d'être 
exemplaire.  C'est  à  qui  échappera  au  devoir  de  soigner 
les  pestiférés.  Il  est  vrai  que  tout  médecin  ou  chirur- 
gien qui  avait  commerce  avec  un  pestiféré  devait  re- 
loncerà  sa  clientèle  ordinaire.  Ils  préféraient  se  réunir 
pour  discourir  sur  la  cause  du  fléau,  et  les  longues  et 
iaslidieuses  dissertations  qu'ils  nous  ont  laissées  sur  ce 
sujet  font  plus  d'honneur  à  leur  facilité  d'élocution  qu'à 
Iftur  esprit  critique. 

Ceux  qui,  la  mort  dans  Tâme,  consentaient  à  visiter 
les  malades,  prenaient  contre  la  contagion  un  luxe  do 
précautions  ridicules. 

*  Les  uns,  dit  A.  Lepage  (i),  se  servent,  lorsqu'ils 
approchent  leurs  inquiétants  malades,  de  bâillons 
d'herbes  aromatiques  qu'ils  appliquent  le  plus  élroite- 
meut  possible  sur  leurs  lèvres  et  leurs  narines,  d'autres 
entrent  au  logis  du  patient,  advisent  de  faire  bon  feu 
partout,  puis  arrivant  au  lit  font  porter  devant  soy  un 
réchaud  plein  de  braises  rouges  et  toujours  tenir  celui- 
ci  entre  eux  et  les  pestez  »,  d'autres  font  faire  autour 
dm,  durant  leur  visite,  de  «  grands  arrosements  de 
Maigre  et  de  parfums  ». 

^)  loc.  ciL 


—  578  — 

Mais  que  dire  du  costume  imaginé  par  Cbarlesj 
rOrme,   médecin  de   Louis  XIII,  et  qui  se  comj 
d'une  sorte  de  chemise  portée  par-dessus  les  vèteme 
et  qui  avait  été  trempée  dans  une  composition  oh 
traient  des  sucs,  des  huiles  et  sept  poudres  dilTérente 
par-dessus  cette  chemise,  un  vaste  habit  de  maroqjl 
«que le  mauvais  air  pi'înètre  difficilement  »?  Ainsi  al 
blé,  notre  docteur  se  mettait  dans  la  bouche  une  gou 
d'ail,  de  la  rue  dans  le  nez,  de  Tencens  dans  les  oreilli 
couvrait  ses  yeux  de  besicles  et  monté  sur  une  mi 
allait  visiter  ses  clients  (1). 

N'est-il  pas  assez  symbolique,  ce  prince  de  la  scien 
qui  s'achemine  gravement  sous  un  accoutrement] 
tesque,  les  yeux  et  les  oreilles  bouchés?  Et  si 
figures  allégoriques  étaient  encore  de  mode,  n*est-cef 
sous  ces  traits  qu'il  conviendrait  de  représenter 
science  médicale  d'alors,  portée  par  la  routine,  aveu| 
à  l'expérience,  sourde  aux  bruits  du  dehors,  protég 
contre  toute  innovation  et  tout  progrès  par  l'épaisi 
carapace  de  son  orgueil  et  de  sa  suffisance? 

L.  Grimbert. 


BIBLIOGRAPHIE 


Bulletin  scientifique  et  industriel  de  la  maison  Roure- Bertrand  / 

de  Grasse. 

Le  numéro  d'avril  contient  dans  sa  première  partie  des  recherj 
ches  scientifiques  de  MM.  Charabot  et  Hébert  sur  la  végétation  de 
plantes  à  parfums  ;  les  auteurs  établissent  qu'il  existe  une  reUliot^ 
ontre  Tactivité  de  Téthérification  et  la  diminution  de  la  propordoii 
dVau  chez  les  plantes,  et  que  c'est  en  assurant  la  iranspiratioil 
que  la  fonction  chlorophyllienne,  favorise  réthérificaiion  :  uo<| 

(i)  Plus  tard,  ce  coutume  étrange  fut  perfectionné  par  de  l'Onoa 
lui-même  par  l'addition  d*un  masque  en  maroquin,  enreloppant  toota 
la  tête  et  muni  d'une  sorte  de  nez  d'un  demi-pied  de  long  «  aJSn  de  éé- 
tourner  la  malignité  de  Tair  »  et  dans  lequel  étaient  disposés  def  ptf" 
fums.  Deux  trous  fermés  par  des  ferres  étaient  réservés  pour  la  ^^ 
Une  yariante  de  cet  accoutrement  fut  portée  par  certains  mèàtà^ 
pendant  la  peste  de  Marseille,  c'est-à-dire  un  siècle  après. 


■■P^T"*»?^ - 


—  579  — 


lote  sur  la  distribution  de  quelques  substances  organiques 
bos  le  géranium^  de  laquelle  il  résulte  que  chez,  le  géranium 
;icidité  volatile  diminue  lorsqu'on  va  de  la  feuille  vers  la  tige,  et 
n  outre  que  les  composés  terpéniques  sont  entièrement  localisés 
hns  la  feuille  ;  une  analyse  de  trois  essences  des  colonies  fran» 
^es  reçues  par  M.  Dybowski  :  d'Ocymum  canum  (Labiées), 
provenant  de  Mayotte,  do  Clausena  Wildenowii,  et  de  Menthe 
^vage  des  Comores  dont  la  détermination  botanique  n'est  pas 
pDcore  faite. 

La  partie  industrielle  contient  des  renseignements  généraux 
pir  celte  industrie  florissante,  des  notes  sur  les  huiles  essentielles 
M  le?  produits  des  colonies,  sur  les  récoltes  des  fleurs  et  des 
^tes  aromatiques.  La  troisième  partie  est  une  revue  des  tia- 
Itni  récents  sur  les  parfums  et  les  huiles  essentielles. 

Cette  maison  continue  d*heureux  efl'orts  pour  faire  préparer 
dans  nos  colonies  de  nombreux  produits  d'importation  étrangère. 

A.  R. 

lakoolomanie  {intoxication  alcoolique  latente),  son  traitement  par  le 
sérum  antiéthylique  ;  par  le  D'  Sapelier,  ex-chef  de  clinique 
médicale  de  la  Faculté,  médecin  de  la  maison  départementale 
de  Nanterre,  et  le  D'  Dromard,  ex-interne  de  la  maison  dépar- 
tementale de  Nanterre,  interne  des  asiles  d'aliénés  de  la 
Vine(l). 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  3  Juin  ^903. 
Présidence  de  M.  Léger. 

Correspondance imprinKie.  —  Elle  comprend:  le  Jour- 
wl  de  Pharmacie  et  de  Chimie  (2  numéros);  le  Bulle- 
tin des  Sciences  p&armacolof/iques  :  les  Bulletins  des 
Sùeiétés  de  Pharmacie  de  Bordeaux^  de  Lyon,  du  Sud- 
'&^  de  Y  Association  des  Docteurs  en  Pharmacie^  de  la 
Ckamhre  syndicale  et  de  la  Société  de  prévoyance  des 
pharmaciens  de  Paris,  de  la  Station  agronomique  de  la 
^re-Inférieure ;  V  Union  Pharmaceutique  el  le  Bulletin 
cmmercinl;  le  PharmaceuticalJournal  (4  numéros). 

Le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Boagaalt, 
récemment  élu,  qui  assiste  à  la  séance. 

1)  OcUTc  Doin,  8,  place  do  POdéon,  Hari8-6«.  1  vol.  in-i8  jésus,  de 
215  pages  :  3  francs. 


—  580  — 

Invité,  en  qualité  de  président  de  la  Société  de  Phar- 
macie de  Paris,  au  dîner  annuel  de  la  Société  de  Phar-, 
macie  de  la  Grande-Bretagne,  M.  Léger  s'est  rendaà 
cette  invitation  le  9  mai  dernier.  Il  a  été,  de  la  part  de 
nos  confrères  anglais,  l'objet  de  grandes  manifestations, 
de  sympathie  qui  Tout  vivement  touché,  mais  dont  une 
part,  dit-il,  revient  à  notre  Société.  Il  retrace  la  physio- 
nomie de  la  réunion  à  laquelle  il  a  assisté  ainsi  que  sa 
visite  aux  laboratoires  et  collections  de  la  Pkarmaen- 
tical  Society. 

Communications,  —  M.  Bourqaelot  communique  un 
travail  de  M.  Brachin  sur  les  hydrates  de  carbone  de  la 
noix  muscade  et  du  macis.  Avec  la  muscade  l'auteur 
effectue  un  traitement  préalable  à  l'éther  qui  laisse 
38  p.  100  de  beurre  fourni  par  les  graisses  et  les  essences 
et  62  p.  100  de  poudre.  Celle-ci,  examinée  méthodique- 
ment, selon  la  technique  décrite  antérieurement  par 
M.  Bourquelot,  a  fourni  O^^Sô  p.  100  de  sucre  de  canne, 
mais  pas  de  glucoside  dédoublable  par  Tinvertine;  par 
conlre,rhydrolyse  faible  avec  SO*H*  a  donné  du  glucose 
cristallisé  venant  en  grande  partie  de  l'amidon;  quanta 
rbydrolyse  forte  avec  l'acide  concentré,  elle  a  permis 
de  caractériser,  à  côté  du  glucose,  un  pentosc  qui 
semble  être  le  xylose  et,  par  suite,  de  conclure  à  la  pré- 
sence de  la  xylane. 

La  môme  série  d'opérations  pratiquées  sur  le  macis 
a  donné  36  p.  100  d'une  huile  (graisses  et  essences) el 
6i  p.  100  de  poudre.  Celle-ci  ne  contient  ni  sucre  de 
canne  ni  glucoside;  par  contre,  elle  fourdit  un  corps  à 
pouvoir  rotatoire  très  élevé  (+  240"*),  qui  possède  toutes 
les  réactions  d'une  pectine,  savoir  :  coagulation  parla 
pectase  du  suc  de  carotte;  absence  de  coagulation  après 
décalcification  ;  coagulation  par  l'eau  de  baryte;  cnfifl 
production  d'acide  mucique  par  AzO^H.  Il  en  résulte 
que  la  muscade  et  le  macis,  contrairement  à  ce  ^fxe  ïon 
aurait  pu  supposer,  diiïèrent  essentiellement  décompo- 
sition. 

M.  Schmidt  expose  de  nouvelles  observations  rela- 


pr^'"" 


581  — 


tives  à  ractiou  de  la  filicine  brute  sur  le  tœnia  solium^ 
Ces  observations  viennent  confirmer  celles  que  l'auteur 
;a  publiées  an  térieuremeut  au  cours  de  son  [étude  de 
f  extrait  de  fougère  mâle. 

I  MM.  Sonnié-Moret  et  Boctiuillon  donnent  quelques 
iindications  sur  le  mode  d'action  de  ce  produit. 

M.  Léger  présente  divers  échantillons  d'aloès. 

Sur  la  proposition  de  M.  Petit,  la  Société  félicite  cha- 
leureusement M.  Coliû  qui  vient  de  recevoir  la  médaille 
IHanbory  en  récompense  de  ses  nombreux  et  importants 
I  travaux. 

I  Rapport  sur  les  candidatures,  —  M.  Garette  expose 
;les  titres  des  candidats  à  la  place  de  membre  résidant; 
iM.  Colin  fait  connaître  ceux  des  candidats  correspon- 
I  dants  nationaux. 

Membres  associés.  —  Sont  proposés,  comme  membres 
associés  :  MM.  E.  Caventou^  J.  Chatin,  Haller  et  Riche. 


LISTE  SES  MEMBEES 

gui     COMPOSFNT 

LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE    PARU 


MEMBRES  RÉSIDANTS 


DATES 

de  la 

nomiDatioD. 


MM. 


Noms  et  a«lro5sos. 


1860  Adrian,  11,  rue  de  la  Perle,  III. 

1864  Vigier  (Pierre),  70,  rue  du  Bac,  VII. 

Juillet  1869  Jungfleisch,  7i,  rue  du  Cherche-Midi,  VI. 

Juillet  1870  Petit,  8,  rue  Favart,  II. 

Avril  1872  Vigier  (Ferdinand),  12,  boulevard  Bonne-Nouvelle,  X. 

Octobre  1876  Martj,  10,  avenue  Bosquet,  VII. 

Février  1879  Burcker,  40,  rue  Denfert-Rochereau,  V. 

Juin  1879  Prunier,  Pharmacie  centrale  des  hôpitaux  civils,  V 

.\oût  1879  Champigny,  19,  rue  Jacob,  VI. 

Décembre  18'/9  Chastaiiig,  hôpital  de  la  Pitié,  V. 

Janvier  ■  1880  Landrin,  76,  rue  d'Amsterdam,  IX. 

Février  1880  Portes,  hôpital  Saint-Louis,  X. 

Mars  1880  Leroy,  3,  rue  de  Cluny,  V. 

Juin  1881  Schmidt.  2i,  boulevard  du  Temple,  lil. 

Juillet  1881  Crinon,  45,  rue  de  Turenne,  III. 

Novembre  1881  Thibaut,  76,  rue  des  Petits-Champs,  I. 

Janvier  1882  Lextreit,  hôpital  Saint-Antoine,  XII. 

Décembre  1882  Viiliers,  30,  avenue  de  l'Observatoire,  V. 

Février  1883  Bourquelot,  hôpital  Ladnnec,  VII. 

Février  1883  Guinochet,  hôpital  de  la  Charité,  VI. 

Février  1883  Hogg,  62,  avenue  des  Champs-Elysées,  VIII. 

Février  18H3  Leidié,  hôpital  Necker,  XV. 

Février  1883  Moissan,  7,  rue  Vauquelin,  V. 

Avril    «  1883  Quesneville,  asile  Sainte-Anue,  XIV. 

Mai  1883  bouchardat,  108,  boulevard  Saint-Germain,  Vf. 

Avril  1884  Collin,  41  bis,  rue  de  Pans,  à  Colombes. 

Mai  1884  Sonnerat,  16,  rue  Gaillon,  II. 

Juin  1884  Preud'homme,  29,  rue  Saint-Denis,  I. 

Décembre  1884  Léger,  hôpital  Beaujon,  VIII. 

Mars  1883  A.  Rousseau-Langwelt.  34,  rue  de  Rome,  VIII. 

Mars  1886  Viron,  hûpiial  de  la  Salpétriére,  XIlI. 

Mari  1886  Bocquillon,  2  6t>,  rue  Blanche,  IX. 

Avril  1887  Patem,  hôpital  Lariboisiére,  X. 

Février  1888  Grimbert,  hôpital  Cochin,  XIV. 

Juillet  1888  Morellet,  3,  boulevard  Henri-Quatre,  IV. 

Juin  1889  Barillé,  hôpital  militaire  Saint-Martin,  X. 

Juillet  1889  Dumoulhiers,  19,  rue  de  Bourgogne,  VII. 


r 


583  — 


DATES 

oomiDAiion.  NoniB  et  adresses. 

-^— - —  MM. 

!?ovembre  1889  Géha),  liôpiul  Boucicaut,  XV. 
péoembre  1880  Berlioz,  3,  rue  de  la  Tour-des- Dames,  IX. 
Mcembre  1891  Lafont,  Maternité,  XIV. 
Décembre  1893  Iléret,  hôpital  Trousseau,  XII. 
Décembre  1894  Villejean,  hôpital  de  THôtel-Dieu,  IV. 
Décembre  1895  Moureu,  84,  boulevard  Saint- Germain,  V. 
ÂTril  1896  Lafay,  54,  rue  de  la  Chaussée-d'Ântin,  IX. 

Décembre   18U6  Voirj,  "î5,  avenue  de  la  République,  XI. 
Avril  1897  Sonnié-Moret,  hôpital  des  Enfants-Malade-»,  XV. 

Xorembre  1891  Moreîgne,  5;',  boulevard  Pasteur,  XV. 
Ittin  1898  Georges,  hôpital  militaire  du  Val-de-Grâcc,  V. 

Avril  1900  Guerbet,  hôpital  Bichat,  XVIII. 

Jaillet        1900  Lèpinois,  7,  rue  de  la  P'euillade,  I. 
.\oôt  1900  Choaj,  20,  boulevard  du  Montparnasse,  XV. 

Octobre      1900  Cousin,  hôpital  Broussais,  XIV. 
Mars  1901  Vaiidin,  58,  boulevard  Saint-Michel,  VI. 

Xû  1901  Gasselin,  Maison  de  Santé,  X. 

Novembre  1901  Patrouillard,  7,  rue  Sainte-Marie,  à  Courbevoie. 
Décembre  1902  François  (M.j,  hôpital  Broca,  XIII. 
Avril  1903  Carette,  89.  boulevard  du  Montparnasse. 

.Vai  1903  Bougault  (J.),  hôpital  Ilérold,  XIX. 


MEMBRES  HONORAIRES 


MM. 

Comar. 

Hottot. 

Vincent. 
IWO  Guichard,  ai,  rue  de  la  Bourgo«?ne,  à  Meudon. 

1900  DuquesncI,  à  Sousse  (Tunisie). 

1900  Schœurrcie,  à  Livry  (Seine-ct-Oise). 

1903  Delpech,  23.  rue  du  Bac,  VII. 

l9o3  Marcotte,  90,  rue  du  Fauhourg-Sainl-Honoré,  VIII. 

1903  Boymond,  15  >,  boulevard  Ilaussmann,  VIII. 

1903  Yvon,    26,  avenue  de  l'Observatoire,  XIV. 


MEMBRES  ASSOCIES 

MM. 

Berthelot,  membre  de  l'Institut. 
1891  Bornet,  membre  de  l'Institut. 

1891  Gautier,  membre  de  l'Institut. 

1900  Guignard,  membre  de  Tlnstilut. 

1903  Caventou,  membre  de  TAcadémie  de  médecine. 

1903  (.'haiin  J.,  membre  de  l'Institut. 

1903  llaller,  membre  de  l'Institut. 

I90J  Riche,  membre  de  TAcadémic  de  iiiôilccine. 


584  — 


MEMBRES  CORRESPONDANTS  NATIONAUX 


MM. 

Aiidouarcl,  à  Nanles. 
Anlhoine,  à  Ch&teauroux,  1894. 
Arnould,  à  Hain  (Somme).  1893. 
Araozan  ((K),  à  Bordeaux,  1903. 
Astruc,  à  Montpellier,  1903. 
Halland,  à  Paris.  1811. 
Bardy,  à  Saint-bié. 
Barthe,  à  Bordeaux,  1893. 
Battandier,  à  Alj^er,  1901. 
Béchamp,  n  Paris,  1890. 
Benoît,  à  Joigny,  1816. 
Bernhard,  à  Elrepajçny  (Eure),  *  893. 
Bernou,  à  Chàteaubriant,  1888. 
Boudier    (Em.),    à    Montmorency 

(S.-et-O.). 
Bouyssonie,  à  La  Uaufie  (Loi). 
Bretet,  à  Vichy  (Allier),  1S13. 
Brsemer,  à  Toulouse,  1899. 
Brunotte,  à  Nancy,  1901. 
Capdeville,  à  Aix,  1887. 
Caries,  à  Bordeaux,  1813. 
Carpenlier,  à  Sainl-Quenlin,  1889. 
Causse,  k  Lyon,  1894. 
Gazeneuve,  à  Lyon,  1811. 
Charbonnier,  à  Caen,  1901. 
Chaumeil  (Am.),   à  Annonay  (Ar- 

dèche),  1903. 
Comère,  à  Toulouse,  1893. 
Coreiljà  Toulon,  189G. 
Cotton,  à  Lyon,  1814. 
David,  à  Montpellier,  1892. 
Debionne  (J.),  &  Amiens,  1901. 
Demandre,  à  Dijon,  1901. 
Denigès,  à  Bordeaux,  189o. 
Domergue,  à  Marseille,  1892. 
Duboys,  à  Limoges,  1818. 
Dupain,    à  La-Mothe-Saint-Iléray 

(Deux-Sèvres),  1900. 
Dupuy  (Edm.),  à  Toulouse,  1881. 
Dupuy  (B.).  à  Paris,  1888. 
Ferrer,  à  Perpignan,  1881* 
Fleury,  a  Nanles,  1816. 
Fleury(E.),  à  Rennes,  1901. 
Gascard,  à  Rouen,  1894. 
Gautrelet,  à  Paris,  1893. 
Georgetï,  à  Bohain  (Aisne),  188i. 
Gérard,  à  Lyon,  1881. 
Gérard  (Ern.),  à  Lille,  1892. 


MM. 

Gilbert,  à  Moulins.  1903. 
Girard  (Gilb.),  à  ParU,  1S92. 
GodtVin,  à  Nancy,  190  L 
Gondard,  à  Lizy-sur-Ourcq  (I 

et-Mame),  1882. 
Goris,  à  Angicourt  (Seine-et-Ou^ 

1903. 
Grandval,  à  Reims,  1881. 
Guillot,  à  LyoD,  juin  i»9S. 
Guigues  (P.),  à  Bejronth,  1901. 
Harlay  (Victor),  à  Cb arle ville,  IM 
Hérail,  k  Alger,  189(i. 
Huguet,  à  Clermont-Perrand,  IttS. 
Jacquemin,  à  Nancy,  1888. 
Jailin,  à  Montpellier,  1900. 
KaufTeiseD,  à  Dijon,  1901. 
Labessc,  à  Angers,  1901. 
Lacour,  à  Versailles,  1881. 
Lacroix  (Antoine),  à  MAcon. 
La  Hache,  à  Marseille,  1899. 
Lajoux,  à  Reims,  1881. 
Lambert,  asile   de    Bron  ;Rfaûii«^ 

1901. 
Lamothe,  à  Garlin  (Basses-Pjre- 

nées). 
Lebeuf,  à  Rayonne,  1814. 
Lenorniand,  à  Rennes,  1901. 
Leprince,  à  Paris,  1889. 
Lieutard,  à  Viucennes. 
Malbot,  à  Alger,  1900. 
Mallat,  à  Beauregard,  189a. 
Magnes-Lahens,  à  Toulouse. 
Malméjac  (F.),  à  Sélif,  1901. 
Mansier,  à  Gannat  (Allier),  1901 
Maronneau  (G.), à  l'hôpital militvK 

de  Mostaganem,  1901. 
Masse,  à  Vendôme,  1886. 
Ménier,  à  Nantes,  1901. 
Monceaux,  à  Auxerre. 
Mordagne,  à  Castelnaudar)*,  I8S1 
Nardin,  à  Besançon,  1893. 
Pajot  (Alfred),  k  Amiens,  1901. 
Pannetier,   à  Commentrv  (.\llicr.. 

1896. 
Pinard,  àAngouléme,  1903. 
Planchon   (Louis),    à   Montpellier. 

1892. 
Plauchud,  à  Forcalquier,  1871. 


r 


—  585  — 


MM.  MM. 

^rothiére,  à  Tarare  (Rh6ne),  1895.  Sigalas,  à  Bordeaux,  1903. 

Ubot,  à  Versailles.  Simon,  à  Lyon,  1888. 

Ubr,  i  Moulins,  1887.  Tardieu,  à  Sisteron,  1898. 

lambaad.  à  Poitiers,  1892.  Thouvenin  (M.),  à  Besançon,  1901. 

tégis,  à  Carcassonne,  1896.  Turie,  1895. 

tNtech,  à  Marseille,  1901.  Verne,  à  Grenoble,  1892. 

tsMer,  à  Paris,  i892.  Viaud,  à  Nantes,  1901. 

fcooan,  à  Lyon,  1894.  Vidal,  à  Ecully  (Rhône). 

kbraidt,  à  Lille,  1815.  Vizern,  i  Marseille,  1892. 

fehlagdenhauflen,  à  Nancy,  1876.  V^arin,  à  Villier8-s.-Marne,  1903. 


lEIBSES  CORRESPONDANTS  ÉTRAN&ËRS 
Allemagne.  . 

Bllf.  MM. 

lKkurte(H.),  à  Braunsweig,  1901.  Schaer  (Ed.),  à.  Strasbourg,  1893. 

Mebrdch  (O.),  à  Berlin,  4893.  Schmidt  (Ernest), à Marbourg,  1893. 

Ibrggrafr,  à  Berlin,  1867.  Thoms  (Hermann),  à  Berlin,  1901 

Amérique  du  Sud. 

tttpalo,    i    Saint-Paul    (Brésil),  1889. 

Autriclie. 

Biioboabeck    (Aug.),    à    Prague,  Heger  (Hans),  Vienne,  1901. 

.  «M.  Mœller  (J  ),  Graz,  1901. 

Dittfkh  (Jos.),  à  Prague.  Vogl  (Aug.),  à  Vienne. 
Fiigner  (Ch.),  à  Prague,  1892. 

Belgique. 

^Tlaots,  à  Louvains,  1903.  Duyk,  à  Bruxelles,  1898. 

Dersenlle,  à  Bruxelles,  1898.  Ranwez  (F.),  à  Lonvain,  1898. 

Grande-Bretagne. 

Mu  Mister  (Donald),  à  Cambridge,  Creenish  (H.).  Londres,  1903. 

^903.  '  Griflith,  à  Dublin,  1876.      ' 

J^tfield,  à  Londres,  1867.  GrifTiths,  à  Londres,  1899. 
Cdrteighe  (J.),  à  Londres,  1867. 

Danemark. 

Kdller  (H.  J.),  à  Copenhague.  Rœmers,  à  Aarhus,  1903. 

Égsrpte. 

lÛtouri,  à  Alexandrie,  1900. 
^wm.  di  Phturm.  et  de  Chim,  6«  siaiB,  t.  XVII.  (15  jain  i003.J  38 


"H 


—  586  — 

Espagne. 

MM.  MM. 

Codina 7  Langlin,  &  6arcelone,i903.  Joaquim  Olmedilla  j  Puig,  Nadrif 

Iniguez    (Francisco),    à     Madrid,  1899. 

1888.  Vasquez,  à  Santiago,  187(î. 

États-Unis. 

Figueroa  de   (Dolorès),    à   Cuba,       Remington  (Joa.),  à   Phiiadelfil 
1888.  1893. 

Grèce. 

Dambergis,  à  Athènes,  1903. 

Guatemala. 

Melgar,  à  Guatemala,  1901. 

Hollande. 

Greshoff,  à  Harlem,  1903.  L.  Van  Itallie,  à  Rotterdam,  191 

Italie. 

Balbiano,  à  Rome,  1901.  Mosca^  à  Turin,  1861. 

Luigi  d'Emilio,  à  Naples,  1885.  Vitali,  à  Bologne,  1894. 

Portugal. 

Estaccio,  à  Lisbonne,  1884.  Ferrera  da  Silva,  à  Porto,  1891 

Roumanie. 

Altan  (Ant.),  à  Bucharest,  1901.  Torjescu,  à  Bucharest,  1892. 

Russie. 

Davidof  (D.),  à  Varsovie,  1898.  Trapp(D'von),àSaint-PétersboBf. 

Ferein,  à  Moscou,  1901.  Tikomirof,  à  Moscou,  1893. 

Poehl  (Al.),  à   Saint-Pétersbourg, 
1898. 

Suède  et  Norvège. 

Poulsson,  à  Kristiania  (Norvège),       Waller,  à  Vexio  (Suéde),  1903. 
1903. 

Suisse. 

Buhrer,  &  Clarens  (Vaud),  1903.  Studer,  à  Berne,  1867. 

Keller  (G.  G.,),  à  Zurich,  1898.  Tschircb,  à  Berne,  1893. 

Turquie. 

Apery,  à  Gonstantinople,  1891.  Panas,  à  Smjrne,  1887. 

Bonkowski,  à  Gonstantinople,  1898. 


—  587  — 


COMPOSITIOlï  DU  BÏÏEEAÏÏ 

DE    LA 

SOCIÉTÉ     DE     PHARMACIE    DE    PARIS 

depuis  l*année  1824. 


a*«.      Préwdflïsu  (1). 

im  HoLîquet. 

ini  Pelletier. 

mê  fi.judet  neveu. 
imsSérullas. 
;i8M  Vircy. 

i831  Lodibert. 

i^  Robinet. 
;i833Bâjet. 
^WW  Chéreau. 
;  1833  Reymond. 
i  1836  Bussj. 
[l831Dizé. 
1 1838  Cap. 
^1839  Fauché. 


1 1840  Soubciran.  Vée. 

1 1841  Gaibourt. 
\  184Ï  Polouze. 

1843  Bontron-Char- 

*^  Frémy  père. 


«nnneU. 
Boutron. 
BJondeau. 
Robinet, 
Guibouru 

Dublanc  jeune. 

Soubeiran. 

Henry  fiJs. 

Lecanu. 

Chevallier. 

J.  Pelouze. 

Cap. 

F.  Boudet. 

Vallet. 

Dubail. 

Hottot. 


Secrétairec 
génëranz. 

Robiquet. 
Henry. 


Robiquet. 


Quévenne. 
Desmarest. 

Foy, 

Bouc  bardât  père. 

Mia^he. 

Buignet. 


Trésoriers  (2). 
Moringlane. 

Martin. 


Robiquet.  Martin. 
»  )» 

j  Robiquet. 
/  Soubeiran.  ** 

»  Taasard. 


Soubeir&a. 


(i)i 


i  Pfirtdioi  WS^™.  H  *'''"'"*•  '?"**  *'*°'  '«  vice-président  de  l'année 
fflPou?'<Znuf«,?*f''''"'^  !î°°'  Ç"»  «"  •'«80''»  <r«tre portés. 
W  l-our  compléter  le  bureau  il  y  a ïieu  dindiquer  les  afchivUtes  : 

^mTuv B*T'-       .     D«  1891  à  1899 Schmidt. 


—  588  — 


An- 

Secrétaires 

Secrétaires 

nées.        Présidents. 

annuels. 

1841  Gaultier  de  Clau 

bry. 

Véron. 

» 

1848  Boutigny. 

Deschamps. 

1849  Blondeau. 

Grassi. 

» 

1850  Hottot. 

Huraut. 

1851  Félix  Boudet. 

Robiquet  fils. 

1852  Vuaflard. 

Mayet  père. 

» 

1853  Bouchardat  père 

.  Ducom. 

» 

1854  Cadet-Gassicourt.  Réveil. 

» 

1855  Buignet. 

Paul  Blondeau. 

9 

1856  Dubail. 

Lefort. 

Buignet. 

1857  Soubeiran. 

Regnauld. 

» 

1858  ChatiD. 

Baudrimont. 

» 

1859  Foy. 

Hottot  fds. 

» 

1860  Dublanc. 

Léon  Soubeiran. 

» 

1861  Goblej. 

A.  Vée. 

» 

1862  Poggiale. 

Latour. 

)» 

1863  Schaeuffèle  père 

.  Lebaigue. 

» 

1864  Boudet  fils. 

Hébert. 

» 

1865  Robinet. 

Roussin. 

Buignet. 

1866  Tassard. 

Marais. 

» 

1867  Guibourt. 

Adrian. 

» 

1868  Bussy. 

? 

V 

1869  Mayet  père. 

Coulier. 

» 

1870  Mialhe. 

Méhu. 

» 

1871  Lefort. 

Mortreux. 

» 

1872  Stanislas  Martin.  Bourgoin. 

» 

1873  Grassi. 

P.  Vigier. 

» 

1874  Regnauld. 

Duquesnel. 

» 

1875  Planchon. 

F.  Wûrtz. 

» 

1876  Coulier. 

F.  Vigier. 

Buignet. 
Planchon. 

1877  Marais. 

Petit. 

» 

1878  Méhu. 

Marty. 

» 

1879  Blondeau. 

Vidau. 

» 

1880  Bourgoin. 

Guichard. 

» 

1881  Petit. 

Yvon. 

» 

1882  P.  Vigier, 

Delpech. 

» 

1883  JuDgfleisch. 

Prunier. 

» 

1884  Marty. 

Boymond. 

» 

1885  Sarradin. 

Champigny 

» 

1886  Prunier. 

Portes. 

» 

1887  Desnoix. 

Thibaut. 

» 

1888  Delpech. 

Bourquelot. 

Planchon. 

1889  G.  Bouchardat. 

Schmidt. 

» 

1890  F.  Vigier. 

Grimbert. 

» 

1891  Moissan. 

Léger. 

» 

1892  Portes. 

Leidié. 

Planchon. 

1893  Bûrcker. 

Béhal. 

» 

1894  Boymond. 

Leroy. 

» 

Trésorieit.1 


Desooix. 


Desnoix. 


Dreycr. 


Dreyer. 
Leroy. 


r 


An- 
aétt       Présidents. 

1895  Julliard. 

1896  Villiere. 

1897  Sonaerat. 

1898  Bourquelot. 

1899  Leidié. 

1900  Plaochon. 

1901  Yvon. 

1902  Guichard. 

1903  Léger. 


—  589    - 


Seorëtaires 
aonaels. 

Patein. 
Viron. 
Guinochet. 
Bocquillon. 
Voiry. 
Barillé. 
Moureu. 
Georges. 
Choay. 


Secrétaires 
généraux 


Bourquelot. 


Tréforiors 


Vaudin. 


BUREAU  POUR  1903 


Président  : 
Vice' Président  : 
Secrétaire  général: 
Trésorier  : 
Archiviste  : 
Secrétaire  annuel: 


MM. 


Léger. 

Lanobin. 

BoimotTKLOT. 

Vaudin. 

guinochbt. 

Choay. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  H  mai  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Nouvelles  éttides  sur  une  loi  relative  aux  forces  élec- 
tromatrices développées  par  les  actions  réciproques  des  dis- 
solutions  salines ;ipsLT  M.  Bekthelot  (p.  1109).  —  Nom- 
breuses expériences  démontrant  la  relation  E  =  6i  +  62 
entre  la  force  électromotrice  (E)  développée  par  l'action 
d'un  acide  sur  une  base,  et  les  forces  développées  par 
l* action  du  sel  correspondant,  d'une  part,  sur  Tacide  (6|), 
«t  d'autre  part  sur  la  base  (62). 

—  Sur  Vexistence^  dans  les  radiations  émises  par  un 
^  Auer^  de  rayons  traversant  les  métaux^  le  boiSy  etc.  ; 
parM.  R.Blondlot(p.  H20).  —  L'auteur  montre  l'exis- 
tence, par  la  mesure  des  indices  de  réfraction  dans  le 
quartz,  de  quatre  espèces  de  radiations^  susceptibles  de 
traverser  les  métaux,  le  bois,  la  fluorine,  le  soufre,  etc.. 


—  890  — 


n 


pris  sous  des  épaisseurs  atteignant  parfois  plusieurs 
millimètres. 

—  Sur  réleetrolyse  desmlfures  alcalins;  par  HM.A« 
Brochet  et  G.  Ranson  (p.  1134).  —  L'électrolyse  d^Qt 
sulfure  alcalin  donne  à  Tanode,  suivant  les  conditiom 
de  concentration*  soit  du  soufre,  soit  des  composai 
d'oxydation  allant  jusqu'à  l'acide  sulfurique  . 

—  Sur  V alcool  benzène  azo-orthobenzylique  et  sur  m 
transformation  en  phénylindazol  et  en  azo-diphényln 
thane;  par  M.  P.  Freundler  (p.  1136).  —  L'alcool  ai 
question  a  été  obtenu  par  condensation  du  nitroso- 
benzène  avec  Talcool  ()-aminobenzylique  (Pf.  77*).  Par 
déshydratation  il  donne  du  phénylindazol  (Pf.  82^)  et  de 
l'azodiphénylméthane  (Pf.  76°). 

—  Dérivés  organo^métalliques  des  hydrocarbures  aro- 
matiques dihalogénés  dans  le  noyau.  Action  de  Viode;  par 
M.  F.  BoDRoux  (p.  1138).  —  Le  magnésium  donne  avec 
le  dibromobenzène  un  dérivé  organo-métallique,  qui 
par  action  de  Tiode  fournit  le  bromoiodobenzène.  Le 
dibromonaphtalène  donne  de  même  le  bromoiodo- 
naphtalène. 

—  Sur  la  méthylation  du  ylutaconate  €téthyle;pwr  M.  E. 
Blâise  (p.  1140).  —  Explication  du  processus  de  li 
formation  des  acides  2,2  et  2,4  diméthylglutaconiques 
et  de  l'acide  triméthylé.  (Voir  ce  Journal^  [6],  t.  XVIl, 
p.  400.) 

—  De  l'action  successive  des  acides  et  des  fermenU 
solubles  sur  les  polysaccharides  à  poids  moléculaire  élesé; 
par  MM.  E.  Bourquelot  et  H.  Hérissby  (p.  1143).— 
Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal. 

—  Dédoublement  diastasique  du  salol;  par  M.  E.  Pozs- 
EscoT  (p.  1146).  —  Les  lipases  végétales  ne  dédou- 
blent pas  les  éthers  phénoliques;  le  salol  notamment 
n'est  pas  attaqué.  (Voir  ce  Journal j  [6],  t.  XVB, 
p.  232.) 

—  Sur  l'absorption  de  Vantitoxine  tétanique  par  Ui 
plaies  ;  action  immunisante  du  sérum  antitétanique  sec^ 
employé  au  pansement  des  plaies  tétanigènes;  par  M.  A. 


—  591  — 

Calmette  (p.  il50).  —  Voir  un  prochain  numéro  de  ce 
JowmaL 

*-  Sur  la  réversibilité  des  actions  lipoly  tiques  ;  par 
M.  H.  PoTTEviw  (p.  1152).  —  Un  extrait  glycérine  de 
fsncréas  employé  en  excès  suffisant  est  susceptible  de 
produire  Péthérification  de  Tacide  oléique  par  la  gly- 
eérine. 

—  In/lueuee  de  la  farmaldéàyde  sur  la  végétation  de  la 
mmtarde  blanche;  par  MM.  Bouilhac  et  Giustiniani 
^«  1155).  —  L'aldéhyde  formique  peut  servir  d'ali- 
ment hydrocarboné  à  la  moutarde  blanche  et  lui  per- 
mettre de  prospérer  lorsque,  la  plante  étant  insuffisam- 
flient  éclairée,  Tassimilation  chlorophyllienne  devient 
difficile. 

—  Peut^n  modifier  les  habitudes  des  plantes  par  la 
freffeF]^BV  M.  L.  Daniel  (p.  1157).  —  La  greffe  peut 
farfois  modifier  notablement  les  caractères  du  greffon 

jrt  du  sujet. 

—  Sur  T incendie  spontané  de  ballons  pendant  Vatter^ 
riêsaçe;  par  M.  W.  de  Fonvielle  (p.  1.159).  —  Cet  acci- 
ieat  est  attribué  à  Taccumulation  d'électricité  à  la 
partie  supérieure  du  ballon  et  à  la  décharge  brusque 
avec  étincelle  qui  s*ensuit,  lorsque  la  distance  explosive 
est  atteinte;  ceci  se  produit  le  plus  souvent  au  moment 
de  l'atterrissage  quand  le  pilote,  en  communication 
avec  la  terre,  veut  ouvrir  la  soupape  pour  donner  libre 
issue  au  résidu  de  gaz. 

-—  Sur  la  culture  de  la  truffe;  par  M.  E.  Boulanger 
[ouverture  d'un  pli  cacheté  déposé  le  10  décembre  1900). 
—  L auteur  a  réussi  à  faire  germer  les  spores  delà 
truffe,  et  il  décrit  le  mycélium  du  Tuber  melanosporum 
et  Tuber  uncinatum.  Il  a  fait  des  essais  de  culture  sur 
plusieurs  hectares  de  bois  de  chênes. 

Séance  du  18  mai  1903  {C.  fl.,  t.  CXXXVI). 

--  Conductibilité  et  ionisation  résiduelle  de  la  paraffine 
tolitfe,  sous  V influence  du  rayonnement  du  radium;  par 
M.  H.   Becquerel  (p.    1173).  —  La  paraffine   solide 


—  592  — 

devient   conductrice  lorsqu'elle  est   traversée 
rayonnement  du  radium,  et  on  observe  en  outre 
après  le  momenl  où  l'influence  radiante  a  cessé  d 
la  paraffine  conserve  une  conductibilité  qui  dimii 
rapidement,  mais  reste  cependant  appréciable  pendi 
une  demi-heure  environ. 

—  Préparation  et  propriétés  du  césium-ammonium  à 
du  rubidium-ammonium;  par  M.  H.  Moissan  (p.  1(77). 
—  Pour  la  préparation,  on  fait  arriver  l'ammoniae 
liquéfié  au  contact  du  métal  brillant,  passé  au  préalaUe 
à  la  filière  dans  un  courant  de  CO'  sec. 

—  Electrolyse  des  sulfures  alcaliruh-terreux;  piiî 
MM.  A.  Brochet  et  G.  Ranson  (p.  H95).  —  Grande 
analogie  avec  le  sulfure  de  sodium;  mais  dans  le  eil 
présent,  les  produits  étant  insolubles  se  déposent  sur 
l'anode.  (Voir  séance  précédente,  H  mai  1903.) 

—  Sur  un  nouveau  procédé  pour  le  dosouge  des  corjs. 
halogènes  dans  les  composés  organiques  ;  par  MM.  H.  Bao^ 
BiGNY  et  G.  Chavanne  (p.  1497). —  Voir  un  prochain 
numéro  de  ce  Journal. 

—  Action  du  chlorure  (Téthyloxalyle  sur  Us  comhttm* 
sons  organo-magnésiennes  mixtes;  par  M.  V.  Grigsub 
(p.  1200).  —  Celte  réaction  donne  naissance  à  des 
acides  glycoliques  substitués. 

—  Action  des  bases  alcalino-terreuses  sur  Us  sdt 
alcalinO'terreux  des  acides  pyrogaUoUsulfoniques;  ptf 
M.  M.  Delage  (p.  1202).  —  L'auteur  décrit  six  produite 
d'oxydation  colorés  obtenus  dans  cette  action. 

—  Nouveau  procédé  de  dosage  de  la  glycérine  ;  parM.  A» 
BmsiNE  (p.  1204).  —  Action  de  la  chaux  potassée  à  SSO* 
sur  la  glycérine,  donnant  naissance  à  un  mélange  d'hy- 
drogène et  de  méthane. 

—  Recherche  du  plomb  et  du  manganèse;  par  M.  A. 
Tbillat  (p.  1205).  —  Basée  sur  la  coloration  bleue 
stable  que  fournissent  les  oxydes  PbO*,  MnO*,  en  sok- 
tion  acétique,  avec  la  base  tétraméthylée  du  diphényl- 
méthane  CW  [C«H*Az(CH')^'. 

—  Sur  la  physiologie  comparée  des  deux  rein;  pw 


r 


—  593  — 


M.  J.  Albarban  (p.  1207).  —  Dans  Tunité  de  temps, 
es  deax  reins  sécrètent  des  quantités  d'urine  diffé- 
fentes  ayant  une  composition  dissemblable  ;  le  rein  qui 
bomit  le  plus  d'urine  sécrète  un  liquide  moins  con- 

J.  B. 


ÂCADËMIE  DE  MÉDECINE 


Rapport  sur  un  projet  d'arrangement  international, 
relatif  à  Tunification  de  la  formule  des  médicaments 
kéroïques,  au  nom  de  la  Commission  des  médicaments 
fléroïques,  composée  de  MM.   Bourquelot,  Brouardel, 
Gariel,  Marty,  Pocchet,  Riche  et  Yvon,  rapporteur  (1). 
^  Dans  la  séance  du  10  février  1903,  M.  le  Ministre  de 
rinstniction  publique  a  fait  connaître  à  l'Académie  que 
M.  le  Ministre  des  Affaires  étrangères  venait  de  l'infor- 
Ber  qu'à  la  suite  de  la  réunion,  au  mois  de  septembre 
dernier,  de  la  Conférence  internationale  pour  Tunifica- 
tion  de  la  formule  des  médicaments  héroïques,  il  avait 
été  signé  à  Bruxelles  un  protocole  soumettant  un  avant- 
projet  d'arrangement  international  aux  gouvernements 
représentés  à  cette  Conférence.  A  cet  effet,  le  gouverne- 
ment belge  a  fait  dresser  un  projet  destiné  à  donner  le 
caractère  d'un  engagement  international  aux  résolutions 
consignées  dans  le  protocole  précité. 

M.  le  Ministre  a  soumis  à  TAcadémie  les  dispositions 
du  projet  en  question,  et  l'a  priée  de  lui  indiquer  s'il 
«  parait  y  avoir  lieu  pour  le  gouvernement  de  la  Répu- 
Wiqnede  conclure  une  convention  sur  cette  matière,  et 
«ans  le  sens  des  propositions  du  gouvernement  belge  ». 
Pour  répondre  à  la  demande  de  M.  le  Ministre 
de  Hnstruction  publique,  vous  avez,  dans  cette 
ïûème  séance,  nommé  une  Commission  composée  de 
*M.  Bourquelot,  Brouardel,  Gariel,  Marty,  Pouchet, 
Riche  et  Yvon.  Cette  Commission  a  tenu  trois  séances, 

(1)  Journ,  de  Pharm,  et  Chim,,  [6],  t.  XVl,  p.  337,353. 


—  594  — 

dans  le  cours  desquelles  ont  été  successivement  exanî^l 
nés  et  discutés  les  divers  points  qui  constituent  le  pi 
d'arrangement  élaboré  par  le  gouvernement  belge, 
procès-verbaux  ont  été  rédigés  et  annexés  an  dossier. 

Le  projet  d'arrangement  relatif  à  Tunification 
mule  des  médicaments  héroïques  comprend  sixarticiei: 

Article  premier.  —  Les  substances  médicamentensd 
inscrites  au  tableau  seront  désignées,  dans  la  Pharma- 
copée publiée  par  chacun  des  Etats  contractants,  so« 
les  dénominations  latines  employées  dans  ce  tableau,  et 
répondront  aux  prescriptions  indiquées  en  regard.  Soi 
le  tableau  comprenant  49  substances  et  préparations  qd 
ont  été  unifiées. 

Art.  il  —  En  ce  qui  concerne  les  substances  autrei" 
que  celles  figurant  au  tableau  compris  dans  rarticlel^ 
et  qui  viendraient  à  être  inscrites  dans  les  Pharmaco*' 
pées,  les  Etats  contractants  s'engagent  à  rendre  appli- 
cables les  règles  suivantes  : 

a)  Il  ne  sera  pas  donné  à  un  médicament  héroïque  la 
forme  de  vin  médicinal. 

b)  Les  teintures  des  drogues  héroïques  seront  prépa- 
rées à  10  p.  100  et  par  percolation. 

c)  Les  extraits  fluides  des  drogues  héroïques  seront 
préparés  à  100  p.  100. 

Art.  III.  —  Les  pays  contractants  adopteront  ua 
compte-gouttes  normal  dont  le  diamètre  extérieur  da 
tube  d'écoulement  sera  exactement  de  3""  ;  c'est-à-dire 
qui,  à  la  température  de  15**  centigrades  et  avec  de  Tcau 
distillée,  donnera  20  gouttes  par  gramme. 

Art.  IV.  —  Les  Etats  qui  n'ont  pas  pris  part  au  pré- 
sent arrangement  sont  admis  à  y  adhérer  sur  leur 
demande.  Cette  adhésion  sera  notifiée  par  la  voie  diplo- 
matique au  gouvernement  belge,  et  par  celui-ci  aux 
autres  gouvernements  signataires. 

Art.  V.  —  Le  présent  arrangement  sera  ratifié,  elles 
ratifications  en  seront  déposées  à  Bruxelles,  au  Ministère 
des  Affaires  étrangères,  le  plus  tôt  possible,  et  au  plo5 
tard  dans  un  délai  de  six  mois,  à  compter  du  jour  de  la 


—  595  — 

itarc.  Dès  la  clôture  du  procès-verbal  de  dépôt  des 
cations,  rarrangement  entrera  en  vigueur  entre  les 
8  qui  l'auront  ratifié.  II  est  entendu  que  les  disposi- 
sdes  articles  I,  II  et  III  ne  deviendront  obligatoires, 
r  chacun  des  Etats  contractants,  que  lors  de  la  publi- 
OQ  d'une  nouvelle  édition  ou  d'un  supplément  de  sa 
trmacopée. 

BT.  VI.  —  Dans  le  cas  où  l'une  ou  l'autre  des  parties 
tractantes  dénoncerait  le  présent  arrangement,  cette 
nciation  n'aurait  d'effet  qu'à  son  égard ,  et  seulement 
mois  après  le  jour  où  cette  dénonciation  aura  été 
fiée  au  gouvernement  belge, 
^s  divers  articles  ont  été  examinés  successivement  : 
deux  premiers  ont  donné  lieu  à  l'échange  de  nom- 
(uses  observations,  à  la  suite  desquelles  la  Commis- 
pensé  qu'il  y  aurait  lieu  de  faire  quelques  réserves 
le  dosage  des  préparations  di^acomt^  de  noix  vomique 
'opittm. 

)ËUe  a  pensé  que,  lors  de  la  réunion  d'une  nouvelle 
inférence,  les  délégués  devront  appeler  l'attention  de 
bTs  collègues  étrangers  sur  ces  trois  points;  mais  elle 
lime  que  l'œuvre  de  la  Conférence  qui  s'est  réunie  à 
tixelles  mérite  entièrement  votre  approbation,  et,  à 
laanimité,  vous  propose  de  voter  le  projet  ci-dessus. 
L'Académie  a  adopté  les  conclusions  de  ce  projet 
lurangement. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  13  mai  1903. 

Qansgane  note  sur  une  préparation  aqueuse  de  menthol^ 
•  Brocadet  critique  la  formule  suivante  recommandée 
M.deCrésantignes  : 

Menthol 0«f,a3  à  0ir,05 

Teiniure  de  qniUaia 5»' 

Olycérine  neutre 108' 

Btn  distillée > q.  s.  pour  125««. 


—  596  — 

Or,  les  deux  glucosides,  la  sapotoxîne  et  Tacide  qoile 
lajique,  contenus  dans  Técorce  de  quillaïa,sont  toxiq 
et,  en  raison  de  ce  fait,  la  commission  du  Codex  a  proi 
crit  l'emploi  de  cette  substance  pour  les  préparations  del 
tinées  à-l'usage  interne. 

M.  Brocadet  a  expérimenté,  pour  émulsionner  lemei 
thol,  les  teintures  de  saponaire,  de  salsepareille  et 
polygala. 

La  teinture  de  salsepareille,  obtenue  en  faisant  n 
cérer  une  partie  de  salsepareille  concassée  dans  troi 
parties  d'alcool  à  80"",  est  celle  qui  lui  a  donné  les  mtê 
leurs  résultats. 

La  potion  suivante 

Menthol 0^03 

Teinture  de  salsepareille S** 

Sirop  de  fleur  d*oranger 2S^ 

Eau  distillée 100»' 

constitue  une  préparation  stable  et  parfaitement  liifr 
pide,  très  bien  supportée  par  les  malades,  et  très  efficart 
contre  les  vomissements  nerveux.  Une  cuillerée  à  potagi 
toutes  les  heures. 

M.  Patein  présente  quelques  remarques  sur  la  Dot» 
récente  de  M.  J.  Regnault  intitulée  :  calomel  et  sel  marin. 

Les  observations  rapportées  M.  Regnault  ne  sontnal-j 
lement  concluantes;  les  accidents  décrits  ne  démonlreri 
pas  la  transformation  du  calomel  en  sublimé  dans  b 
tube  digestif  sous  l'influence  du  chlorure  de  sudii/iDf 
transformation  que  les  expériences  chimiques  ne  pe^ 
mettent  d'ailleurs  pas  de  réaliser  dans  ces  conditions.  Il 
s'agit  bien  plutôt  de  troubles  d'hépatisme  que  d'intoxi- 
cation par  le  sublimé. 

En  tout  cas,  si  la  transformation  du  calomel  était 
vraiment  la  cause  des  phénomènes  observés,  elle  sem^ 
plutôt  due  aux  jaunes  d'œufs  qu'au  sel  ingéré  par  Iw 
malades. 

M.  Hendelssohn  (de Moscou)  lit  un  travailleur  lataUnff 
thérapeutique  de  la  strychnine  dans  le  traitement  d€8mata(^ 
du  système  nerveux. 


r 


—  597  — 


'  Quand  ]a  physiologie  eut  fait  connaître  les  effets 
iniques  et  convulsivants  de  la  strychnine,  on  prescrivit 
It  alcaloïde  dans  tous  les  cas  de  paralysie  ;  mais  on 
'•perçut  que  le  remède  était  sans  action  sur  les  trou- 
Ic^  de  ce  genre  et  on  l'abandonna.  Pourtant  lastry- 
hniDe  mérite  d'être  utilisée  en  thérapeutique.  Non  seu- 
Hnent  elle  possède  un  pouvoir  excito-moteur  et  téta- 
isant,  mais  elle  exerce  une  véritable  action  régulatrice 
|v la  production  des  mouvements  réflexes  et  une  action 
IDordinatrice  sur  les  actes  de  la  locomotion  volontaire, 
pie  est  donc  indiquée  surtout  dans  le  traitement  des 
ilaxiques. 

Depuis  quinze  ans,  M.  Mendeissohn  prescrit  le  sulfate 
m  le  nitrate  de  strychnine  soit  en  injections  hypoder- 
iiqaes,  soit  en  ingestion  stomacale,  à  des  doses  quo- 
Miennes  faibles,  de  1/2  milligramme  à  1/2  centigramme. 
Lesrésultats  obtenus  dans  le  traitement  du  tabès  sontre- 
Mrquables:  Tincoordination  motrice  diminue  dans  de 
krges  proportions.  La  médication  a  pu  être  continuée 
très  longtemps  sans  symptômes  d'accumulation  et  d*in- 
loxication . 

Dans  la  paralysie  agitante  au  début,  dans  les  trem- 
Uements,  les  effets  sont  également  salutaires. 

Enfin,  dans  Tépilepsie  commune,  due  à  des  troubles 
Ârculatoires  cérébraux,  la  strychnine  diminue  manifes- 
tement le  nombre  et  l'intensité  des  accès,  elle  relève  les 
forces  et  l'étal  général  du  malade.  Cette  action,  en  ap- 
parence, paradoxale,  s'explique  sans  doute  par  une 
végulation  de  la  circulation  cérébrale.  La  strychnine 
ne  donne  d'ailleurs  pas  de  résultat  contre  l'épilepsie 
organique,  due  à  des  lésions  de  Pécorce. 

M.  Bardât  présente,  au  nom  de  M.  TrioUet,  des  am- 
poules  en  étain  destinées  à  contenir  des  liquides  injec- 
tables. On  y  fixe  une  aiguille  et  on  injecte  le  liquide  par 
simple  pression  des  doigts,  comme  s'il  s'agissait  de  vider 
UD  tube  de  couleur. 

M.  Crinon  fait  remarquer  que,  ces  ampoules  n'é- 
tant pas  transparentes,  on  ne  sait  jamais,  avant  d'in- 


—  598  — 

jecter,  dans  quel  état  se  trouve  le  liquide  intérii 
M.  Lafay  présente,  au  nom  de  MM.   L.  Jullien 

F.  Berlioz,  un  travail  intitulé  :  Nouveaux  seU 

pour  infections  solubles. 
Ces  sels  sont  les  suivants  : 
1®  CacodyUhydrargyre.  —  Cacodylo-mercurale  d'aiÉ^ 

monium  obtenu  en  utilisant  la  propriété  du  cacodylaM 

d'ammonium  de  se  combiner  avec  l'oxyde  de  mercofs»: 

La  formule  est  : 

(CH»)« 
^  0Az»Hg 

Poudre  blanc  giisâtre,  très  soluble  dans  Teau.  Teneur 
mercurielle  ;  56  p.  100.  Dose  0«%01  à  Ok%02  par  injefr; 
lion. 

2*  Chlorhydrargyre.  —  Chloromercurate  d'ammo- 
nium préparé  en  faisant  dissoudre  à  chaud  Toxydet 
jaune  dans  une  solution  de  sel  ammoniac.  Formule: 
HgCP2(AzH*Cl). 

Teneur  mercurielle  :  53  p.  100.  Très  peu  toxique, 
ce  sel  ne  coagule  pas  l'albumine;  aussi  son  action  n'est- 
elle  pas  douloureuse. 

3**  Oxychlorhydrargyre.  —  Formule  :  HgO.  2BgCl'. 

Teneur  mercurielle:  79  p.  100.  Peu  soluble  et  très 
acide,  ce  sel  devient  maniable  et  propre  aux  injectioifô  ' 
(à  la  dose  de  0?'  01  à  0>'  02)  par  addition  de  chlorure 
d'ammonium,  selon  la  formule  suivante  : 

Ozychlorhjdrargyre fr 

Chlorare  d'ammoniam 6»' 

Eau 100»' 

4*  Oxyde  jaune  ammonique.  —  Teneur  :  92  p.  100  de 
mercure. 

Cet  oxyde  est  soluble  dans  les  solutions  chaudes  de 
chlorhydrate  d'ammoniaque.  A  la  dose  de  5'^  àe  ^ 
dernier  sel  pour  1^^  d'oxyde,  toute  coagulation  d« 
l'albumine  est  évitée. 

M.  Adrian  a  étudié  le  rôle  de  l'alcool  dans  la  em»^' 


r 


—  599 


^mtiandueàlorqfarme.  En  exposant  à  l'action  delà  lu- 
buière  des  chloroformes  présentant  un  degré  de  pureté 
|liis  ou  moins  grand  et  additionnés  ou  non  d'alcool 
^Ihylique,  il  a  constaté  : 

1*  Que  les  chloroformes  non  additionnés  d'alcool 
JioDnent  tous,  après  trois  mois  d'exposition,  un  mélange 
vacide  chlorhydrique  libre  et  d'oxychlorure  de  carbone, 
modait  d'altération  auquel  seraient  dus  les  accidents 
[plusieurs  fois  relatés  ; 

'  2*  Qu'aucun  des  chloroformes  additionnés  d'alcool  ne 
^renferme  d'acide  chloroxycarbonique,  même  au  bout 
de  douze  mois,  mais  que  cependant  le  point  de  distilla- 
tion de  la  plupart  des  échantillons  examinés  subit  des 
perturbations  notables,  par  suite  de  la  formation  de 
^produits  de  nature  aldéhydique  ; 

1"*  Que  les  chloroformes  additionnés  d'une  quantité 

très  faible    d'alcool  (1/4000  à   1/10000)  contiennent, 

-iprès  une  période  variable  selon  l'intensité  de  la  lu- 

I  mère,de  l'acidechlorhydriquelibre  et  même  finalement 

de  Pacide  chloroxycarbonique. 

;    Ces  expériences  démontrent  que  l'alcool  n'empêche 
pas,  à  proprement  parler,  le  chloroforme  de  se  décom- 
poser, mais  qu'il  ralentit  cette  décomposition  et  fixe 
le  chlore  à  l'état  naissant  en  donnant,  au  lieu  des  pro- 
\  duits  dangereux,  des  dérivés  chlorés  qui  n'ont  pas  d'ef- 
fet nuisible  sur  l'organisme. 
La  dose  de  1  ^^  d'alcool  éthylique  pour  1 . 000  suffit  dans 
L  la  plupart  des  cas  pour  fixer  le  chlore  dégagé. 

Ferd.  Vigier. 


—  600  — 


TABLE  DES  AUTEURS 


N.  B.  —  Les  a  RENSBiaNEUsNTs  »,  compris  entre  les  deux  feuilles  h' 
couverture  de  chaque  livraison,  sont  indiqués  dans  les  tables  qui  suÎTnt» 

Les  chiffres  arabes  renvoient  aux  pages  du  volume  ;  les  chiffres  ie« 
mains,  aux  pages  des  feuillets  de  «  Renseignements  ». 

Alay  et  Rispal.  —  Analyse  d'an  liquide  provenant  d*im 
kyste  du  pancréas 31|| 

Albarran.  —  Sur  la  physiologie  comparée  des  deux  reins. . .    fi8S| 

Alllot.  —  Sur  les  résultats  obtenus  par  application  en  distille- 
rie de  saccharomyces  acclimatés  aux  principes  volatils  toxi- 
ques des  mélasses  de  betterave 305,   351 

Amar.  —  Sur  le  rôle  de  Toxalate  de  calcium  dans  la  natrition 
des  végétaux W 

Amenomiya.  —  Transformation  de  l'atropine  en  d  —  et  /  — 
hyoBcyamine 111^ 

André.  —  Dosage  de  la  caféine  dans  le  thé 188 

—  Sur  les  composés  azotés  que  contient  la  terre  arable..    446,   53S 

Anselmino.  —  Sur  le  carbollysoforme 387 

Argenson.  —  Sur  le  dosage  de  Talcool  en  solutions  très  éten- 
dues  .• 344 

Arloing:  et  Troude.  —  Action  de  Tozone  sur  le  bacille 

diphtérique  et  sur  sa  toxine 360 

Armstrong.  —  Voir  Fischer  et  Armstrong 74,    76 

Arnold  et  Mentzel.  —  Lysol  et  lykrésol 385 

Arpin.  —  Dosage  du  gluten  humide 343 

Arthus.  —  Les  enzymoîdes 330 

Arzberger.  —  Recherches  de  petites  quantités  d  a-naphtol 

dans  le  p-naphtol 2S2    ! 

Astruc  et  Gambe.  —  Sur  quelques  réactions  du  sirop  de  | 

baume  de  Tolu 367    i 

Astruc  et  Robert.  —  Sur  le  sirop  de  Gribert  au  quinquina.  | 

Incompatibilité 285 

Auft*echt.  —  Le  lécithol 820 

Auger.  —  Sur  l'acide  pyropho&phoreax  PK)5H* 446 

—  et  Billy .  ~  Contribution  à  l'étude  des  thioacideeR-^COSH.   351 

Baeyer  et  Villig^er.  —  Sur  l'acide  ozonique Î42 


—  601  — 

Jblano  et  Trasciatti.  —  Sur  an  nouyel  anhydride  du 

jyoooolle 116 

iland.  —  Prodaits  alimentaires  retirés  du  manioc 316 

Sor  qnelqaea  farines  on  fécales  exotiqaes  employées  à  Tali- 

MDUtion 476 

Sur  les  principales  légamineases  alimentaires  des  colonies 

^çaises 503 

Urbier.  —  Combinaisons  diaminoéthéniqaes  du  cadmium. . .     399 
urbieri.  —  Cycle  évolutif  des  tissos  privés  de  leurs  rap- 
ports intimes  avec  les  nerfs 203 

irral.  —  Dosage  des  phénols  dans  les  médicaments 98 

itelU.  —  Transformation  de  Tadrénaline  dans  l'organisme.     263 
inbigny.  —  Conditions  de  dosage  du  manganèse  en  li- 

|tc!ir  acide  par  les  persulfates 303 

•abigny  et  Gliavanne.  —  Sur  an  nouveau  procédé  pour 
is dosage  des  corps  halogènes  dans  les  composés  organiques.     584 
IMbmaim.  —  Dosage  du  fnsel  dans  les  liquides  alcooliques.    124 
iBCkatroém.  —  Composition  et  essai  de  Tessence  de  cala- 

mni ; 109 

tocq[aerel.  —  Sor  le  rayonnement  du  polonium  et  du  ra- 

*nm 303 

•  Conductibilité  et  ionisation  résiduelle  de  la  paraffine  solide, 

«QQi  l'influencé  du  rayonnement  du  radium 583 

Mloc.  —  Décarbnration  spontanée  des  aciers 305 

tergonié  et  Roques.  —  L'électrolyse  des  ealicylates 
eomme  moyen  de  pénétration  de  Tion  salicylîque  en  théra- 
peutique locale 453 

lomard,  Blgart  et  Labbé.  —  Sur  la  sécrétion  de  léci- 

ttÎM  dans  les  capsules  surrénales 354 

Iwnapd.  —  Voir  Gaucher  et  Bernard 254 

hraex.  —  Voir  Matignon  et  Bernez 521 

Nrthelot  (M.).  —  Loi  relative  aux  forces  électromotrices 
^tt  piles  fondées  sur  Taction  réciproque  des  dissolutions  sa- 

^  ot  èlectrolytes  solubles 302 

-  Lois  des  forces  électromotrices  des  dissolutions  salines .     305,    581 
ttthelot  et  Gaudechon.  —  Recherches  sur  les  alcaloïdes 

m  quinquinas  :  quinine  et  quinîdine 198 

*^  Kecherches  sur  les  alcaloïdes  du  quinquina  :  cinchonine, 

aachonidine  et  cinchonamine 200 

^'^iPHlld(Qabriel).  —  Sur  l'existence  de  Tarsenic  dans  la 

Wrie  animale 63 

■^Sor  rezistence  de  l'arsenic  dans  Tosuf  de  poule 562 

'  '•^'  *  Ph»m,  9l  d€  CAtm.  V  nés»,  t.  XVII.  («5  juin  1903:)  39 


—  602  — 

Bezançon,  Griffon  et  Philibert.  —  Recherche  des  ht- 
ciliés  tubercuienx  dans  le  sang  par  homogénisation  du  caillot. 

Cause  d'errear  dans  le  diagnostic  da  bacille  tuberea- 

leax  recherché  dans  les  caillots  par  Texamen  microscopique. 

Bierry.  —  Recherches  sur  les  néphrotoxines 448, 

Bigart.  —  Cirrhose  de  Hanot  et  leaoémie  à  MastzeUen 

—  Voir  Bernard 

Billon  et  Stassano.  —  Action  de  quelques  composée  phos- 
phores sur  la  nutrition 

—  Voir  Stassano  et  Billon 

Billy.  —  Voir  Auger  et  Billy 

Biaise.  —  Recherche  sur  les  acides  ap-diméthylglntariqoes.. 

—  Migration  du  groupe  méthyle  sous  l'influence  de  Tacide 
iodbydrique 

—  Méthylation  et  condensation  du  glutaconate  d'éthyle 

—  Sur  la  méthylation  du  glutaconate  d'éthyle 61 

Blondlot.  — Sur  Texistence,  dans  les  radiations  émises  par 

un  bec  Aner,  de  rayons  traversant  les  métaux,  le  bois,  etc. . . 
Bodroux.  —  Sur  un  mode  de  formation  des  phénols 

—  Synthèse  de  l'acide  anisique  et  de  l'acide  paraéthoxy- 
benzoïque 

—  Sur  quelques  dérivés  de  Tacide  oxy-2-naphtoïque-l 

—  Dérivés  organo-métalliqnes  des  hydrocarbures  aromatiques 
dihalogénés  dans  le  noyau.  Action  de  l'iode 

Bœhme.  —  Acide  lichestérique 

Bohn.  —  Influence  des  rayons  du  radium  sur  les  animaux  en 
voie  de  croissance 561 

—  Influence  des  rayons  du  radium  sur  les  œufs  vierges  et  fé- 
condés, et  sur  les  premiers  stades  du  développement 

Bokomy.  —  Transformations  intermédiaires  de  Tacide  car- 
bonique en  amidon,  dans  les  plantes M 

Bollemont  (G.  de).  —  Voir  Minguin 3Û(| 

Bongrand.  —  Voir  Tribondeau  ei  Bongrand Ztï 

Bonnet.  —  Voir  Conte  et  Bonnet 3S^> 

Bordas  et  RaczoïVSki.  —  Diminution  du  taux  des  léci- 

thines  dans  les  laits  chauffés 195,   39 

Bordier.  —  De  la  température  de  caléfaction  ;  son  emploi  es 

alcoométrie W 

Bornstein.  —  Sur  la  présence  de  pyrocatécine  dans  les  pro- 
duits de  distillation  de  la  houille W 

Bouchonnet.  —  Voir  Chabrié  et  Bouohoonet 2^7 

Bouffard.  —  Les  casses  des  vins  et  leurs  traitements.    XXX. 


r 


—  603  — 


Bouganlt.  —  Sur  une  réaction  de  l'acide  cacodylique  et  dee 

eteodylates 97 

BouiUiac  et  Giustinianl.  —  Inflaence  de  la  fonnaldéhyde 

L.nr  la  végétation  de  la  moutarde  blanche 583 

boulanger.  —  Snr  la  culture  de. la  truffe 583 

lonlnd.  —  Voir  Lépine  et  Boulud 196 

toorqnelot.  —  Travaux  de  pharmacie  galénique  effectués  à 

I  Voccwionde  la  nouvelle  édition  du  Codex:  Extraits  fluides.    265 

r  Généralités  sur  les  ferments  solubles  qui  déterminent  Phy- 

[  îiroly8e  des  polysaccharides  et  des  glucosidee 409,    455 

limrqiielot  et  Hérlssey.  —  Sur  la  présence  de  faibles 

[  qiQsntités  de  trypsine  dans  les  pepsines  commerciales. .     164,    310 

•*  —  Recherchée  relatives  à  la  question  des  antiferments 357 

^  —  L'émulsine,  telle  qu*on  Tobtient  avec  les  amandes,  est 

F  VM  mélange  de  plusieurs  ferments 359 

^ —  De  l'action  successive  des  acides  et  des  ferments  solubles 

lor  les  polysaccharides  à  poids  moléculaire  élevé 582 

iveanlt  et  "Walll.  —  Sur  le  dinitroacétate  d'éthyle 198 

mans.  —  Sur  un  nouveau  phénol  diiodé 201,    551 

SSemoret.  —  Le  groupement  fonctionnel  eccoprotico« 

phore  de  quelques  purgatifs  organiques 310 

it.  —  Argent  colloïdal  ;  coUargol 101 

Srochet.  —  Sur  une  soi-disant  réduction  électrolytique  du 

P  chlorate  de  potassium 198 

Crochet  et  Ranson.  —  Sur  l'électrolyse  des  sulfures  alca- 

fins 582 

—  —  Electrolyse  des  sulfures  alcalino-terreux 584 

iBnuiel.  —  Sur  un  nouvel  orthocyclohexanediol  et  ses  dérivés.    257 
Iwfùiniell.  —  Perfectionnement  du  procédé  de  recherche  de 

I    Tacide  cyanhydrique  par  le  papier  réactif  de  Schonbein 527 

Braylants.  —  La  destruction  des  matières  organiques  en 

toxicologie 183 

Bnisine.  —  Action  des  alcalis  sur  la  glycérine.   Application 

1»  TéacUon  au  dosage  de  la  glycérine. .....  i 651 

"-  Nouveau  procédé  de  dosage  de  la  glycérine • 584 

Borstyn.  —  Sur  la  métaldéhyde 337 

^éac  et  Maignon.  —  Étude  comparative  de  Tactivité 
pnxiQctrioe  de  glycose  par  les  muscles  striés,  le  myocarde  et 

I    les  moscles  lisses 197 

;  CalderatO.  —  Butylchloralantipyrine. 247 

Calmette.  --  Sur  l'absorption  de  l'antitoxine  tétanique  par 


—  604  — 

les  plaies  ;  action  immuDisante  du  sérum  antitétanique  sec 

employé  au  pansement  des  plaies  tétanigènes 5S 

Gambe.  —  Voir  Astrac  et  Cambe 361 

Camus.  —  Recherches  sor  la  toxicité  du  Ksopo  on  tanghin  de 

Menabé  (poison  des  Sakalaves) 200, 

Gari-Mantrand.  —  Sur  remploi  du  noir  en  œnologie,  ses 

avantages  et  ses  inconyénients SS 

Garlson.  —  Sur  un  carbonate  de  potassium  arsenical 491 

Garnot  et  Deflandre.  —  La  fonction  adipo-pexiqne  du 

foie  dans  ses  rapports  avec  la  nature  des  graisses  ingérée?.. .    261 
Garnot  et  Josserand.  —  Influence  du  travail  musculaire 

sur  Tactivité  de  ladrénaline 310 

Garré.  —  Sur  Téthérification  de  la  mannite  par  l'acide  phos- 

phorique 251 

—  Action  de  FCi^  sur  le  glycol 4Q1 

—  Action  de  Tacide  phoephoriqne  sur  Térythrite 303,  SSL 

Carré  et  Vallée.  —  Sur  les  substances  toxiques  des  sérams 

normaux 261 

Casparl  et  Moflktt.  —  Dosage  dn  carbonate  de  soude  dans 

le  sulfite  de  soude 31 

Cassai  et  Gerrans.  —  Nouvelle  réaction  colorée  de  l'acide 

borique ; 3H 

Castoro.  —  Voir  Schulze  et  Castoro 391 

Ghablay.  —  Voir  Genvresse  et  Chablay 2St 

Chabrlé  et  Boaohonnet.  —  Étude  de  Faction  dn  chlorure 

de  sélényle  sur  la  mannite 257 

Gharabot  et  Hébert.  —  Influence  de  la  nature  du  milieu 

extérieur  sur  Tétat  dliydratation  de  la  plante 19) 

Influence  de  la  natnre  du  milien  extérieur  sur  Tacidité 

végétale 550 

Gharon  et  Dugoujon.  —  Sur  le  chlorure  de  cinnamyli- 

dène IW 

Sur  les  chlorures  de  chlorocinnamylidène  et  de  brome- 

cinnamylidéne 561 

Gharpy.  —  Sur  la  cémentation  du  fer 519 

Gharrin  et  Delamarre.  —  Les  défenses  de  Torganisme 

chez  les  nouveau-nés 44$ 

Ghauveaud.  —  Un  nouvel  appareil  sécréteur  chez  les  coni- 
fères     552 

Ghavanne.  —  Acide  bromo-isopyromncique 194 

—  Voir  Baubigny  et  Ghavanne 584 

Ghiadinl.  —  Sur  la  dorée  d'activité  du  sérum  antidiphtérique.     30 


—  605  — 

Claret.  —  Contribation  à  Tétude  des  moyens  propres  à  em- 
pêcher les  altérations  de  la  teinture  d'iode  et  à  modérer  son 

action 520 

dennell.  —  Sor  le  dosage  volnmétrique  du  zinc 522 

Gloez.  —  Recherches  sur  le  plâtre 486 

CoUin  (Eug.).  —  Tourteau  de  ricin  ;  ses  dangers,  ses  carac- 

;    tères  anatomiques 361,    422 

Golson.  —  Sur  le  déplacement  par  Teau  de  Tacide  sulfurique 

des  bisulfates  alcalins 266 

*-  Sur  la  combinaison  de  Tacide  plombique  avec  les  acides  or- 

gmîqaes 398 

^*—  Sur  les  dérirés  de  Tacide  plombique 447 

Gonte  et  Bonnet.  —  Sur  un  nématode  nouveau  (Angiostoma 

Aeitcis),  parasite  de  l'appareil  génital  à*Helix  aspera 358 

IGopanx.  —  Oxydation  des  acétates  de  cobalt  et  de  manga- 

i    ncee  par  le  chlore 266 

:  Cornil  et  Gondray .  —  Sur  l'implantation  de  Tos  mort  au 

I     contact  de  Tos  vivant ^ 304 

Cotte.  —  Sur  la  présence  du  manganèse  et  du  fer  chez  les 

éponges 356 

I  GOQdray.  —  Voir  Comii  et  Coudray 304 

I  Conland.  —  Voir  Grimbert  et  Coulaud 284,    358 

I  Goupin.  —  Sur  la  nutrition  du  Sterigmatocystis  nigra.     258,    348 
['  Courette- Arnaude.  —  VoirMongour  et  Gourette-Arnaude.    359 
Cousin.  —  Action  du  chlore  et  du  brome  sur  les  vératrols 

noDonitrés 7 

Gaulasse.  —  Voir  SangléFerrière  et  Cuniasse 169,    217 

Carie.  —  Sur  la  radioactivité  induite  et  sur  Témanation   du 

radium 201 

Carie  et  Laborde.  —  Sur  la  chaleur  dégagée  spontanément 

par  les  sels  de  radium 398,    486 

Cortel.  —  Sur  l'emploi  des  nitrates  pour  la  caractérisation  des 
vins  de  sucre 191,    196 

Bugeard.  —  Observations  sur  la  théorie  du  cloisonnement.    199 

—  Sot  le  nouveau  genre  Protascus 353 

Baniel.  —  Sur  la  structure  comparée  du  bourrelet  dans  les 

plantes  greffées 256 

^  Pent-on  modifier  les  habitudes  des  plantes  par  la  greffe?. .     683 
Banysz.  —  De  Taction  pathogène  des  rayons  et  des  émana- 
tions émis  par  le  radium  sur  différents  tissus  et  différents 
organismes 304,    388 


—  606  — 


"     -1^ 


Darmstaedter.  —  Dosage  de  l'aoide  p-oxybutjrique  datfs 
Purine ' 

Dastre  et  Stassano.  —  Existence  d*une  antikinase  chez 
les  parasites  intestinaux 38 

Action  de  la  kinase  sur  le  sac  pancréatique  hors  de  la 

présence  des  matières  à  digérer  ;  emploi  de  Tantikinase  pour 
apprécier  la  valeur  des  trypsines  et  des  sucs  pancréatiques  du 
commerce . .  % 

Antikinase  des  macérations  d'ascaris  et  de  ténia 

Debierne.  —  Sur  la  production  de  la  radioactivité  induite 
par  Tactinium 898 

Debuchy.  —  De  la  stérilisation  des  fils  pour  ligatures  et  su- 
tures       il 

Deflandre.  —  Voir  Carnot  et  Deflandre V^ 

Dekker.  —  Dosage  de  la  théobromine  dans  les  cacaos M 

—  Dosage  des  bases  xantbîques  dans  le  cacao ISI 

—  Les  bases  xantbiques  dans  les  feuilles  de  cacao  et  de  kola. .    1* 
Delag^e.  —  Sur  les  acides  pyrogallol-eulfoniques ^ 

—  Action  des  bases  alcalino-terreuses  sur  les  sels  alcalino-ter- 
reux  des  acides  pjrogallolsalfoniqueB 447,   584 

Delamarre.  —  Voir  Charrin  et  Delamarre éiê 

Delang^e.  —  Voir  Moureu  et  Delange. 351,   401 

Delépine.  —  Chaleurs  de  formation  de  quelques  composés 

sulfurés 3W 

Delezenne.  —  Sur  Taction  antikinasique  du  sérum  sanguin.    Stf 

—  Action  du  suc  pancréatique  et  du  suc  intestinal  sur  les  hé> 
maturies 851 

Delezenne  et  Mouton.  —  Sur  la  présence  d*une  kinase 
dans  quelques  champignons  basidiomycëtes 199,  S64 

—  —  Sur  la  présence  d'une  érepsine  dans  les  champignons 
basidiomycètes 363,  458 

Delezenne  et  Pozerskl.  —  Action  du  sérum  sanguin  sur 
la  gélatine  en  présence  du  chloroforme 453 

Demoussy.  —  Sur  la  végétation  dans  des  atmosphères  li- 
ches  en  acide  carbonique ^ 

Denigès.  —  Présence  d'une  peroxydase  et  de  produits  choli- 
niques  dans  le  liquide  de  la  noix  de  coco ^ 

—  Sur  une  nouvelle  réaction  colorée  de  la  cholestérine 88â 

—  Dosage  de  Tazote  organique  sans  appareil  distillatoire  on 
gazométrique ^ 

—  Recherche  de  la  quinine  dans  les  liquides  de  Torganisme  à 
Taide  de  ses  propriétés  fluorescentes ^ 


—  607  — 

Desmonlières.  —  Sur  le  ferment  du  salol  contenn  dans 

cerUinB  laits 232 

Bévé.  —  Note  relative  anx  réactions  du  fœtns  aux  émotions 

de  la  mère 311 

^-  Inoculations  échinococcîques  an  cobaye 354 

DeiMrar.  —  Voir  Moissan  et  Dewar 398,    446 

De  'Wildeman.  —  Sur  nne  liane  à  caoutchouc  du  Bas- 
Congo  268 

Sienert.  —  Action  du  sine  snr  les  microbes  de  l'eau 400 

Donard  et  Labbé.  —  Sur  une  matière  albuminoïde  extraite 

■   da  grain  de  maïs 79 

Dop.  —  Snr  PoTule  et  )a  fécondation  des  Asclépiadées 203 

Dopter  et  Gouraud.  —  Leucocytoee  dans  Purémie  expéri- 
mentale  :   310 

BO'WZard.  —  Dosage  de  la  strychnine  et  de  la  bmcine  dans 

la  noix  vomique 260 

Doyen.  —  Action  de  la  peptone  sur  la  sécrétion  et  Texcrétion 

de  la  bile 452 

Boyon  et  Morel.  —  Rôle  des  éléments  figurés  du  sang  dans 

la  glycolyse 359 

Dubois  (R.)-  —  ^^^  ^^  formation  de  la  pourpre  de  Purpura 
lapiUus 197 

—  L'origine  des  perles  chez  le  Mytilus  gallo-provindalU 200 

—  Sur  le  yenin  de  la  glande  à  pourpre  du  murex 311 

—  Antitoxine  rénale  et  albuminurie 407 

Dafao.  —  Alnminate  de  manganèse 20 

Dagoujon.  —  Voir  Charon  et  Dugoujon 196,    551 

Dnnstail  et  Henry.  —  La  dhurrine,  nouveau  glucoside  de 

Tecide  cyanhydrique 32 

Dupony.  —  Moyen  de  différencier  le  lait  cru  du  lait  bouilli.     483 
Dnyk.  —  Sels  de  nickel  réactifs  des  sucres  réducteurs 241 

BcaUe.  —  Dopage  de  la  digitaline  dans  les  préparations  offi- 
cinales de  digitale  et  de  digitaline 228,    277 

Bhrenfeld.  —  Voir  Habermann  et  Ehrenfeld 251 

Slnhom  et  Jahn.  —  Sur  quelques  éthers  de  glycocolle 
rab^titués  avec  le  menthol  et  le  bornéol 294 

Snrlqaes  et  Haillon.  —  Réflexe  acide  de  Pavloff  et  sécré* 
tins.  Mécanisme  humoral  commun 360 

Pccht.  —  Voir  Pschorr 334 

Feldmann.  —  Nouvelle  méthode  de  dosage  du  tannin 528 


—  608  — 

Felgenauer.  —  Sur  une  nouvelle  méthode  de  titrage  des 

iodures  alcalins 

Fellner.  —  Voir  Freund  et  Fellner 

Féré.  —  De  Taction  de  la  bile  sur  les  germes  hyda tiques 

—  De  Taction  du  bromovalérianate  de  soude 

Finck.  —  Voir  Rupp  et  Finck 

Fischer.  —  Dosage  du  glycocolle  dans  les  produits  de  lliy- 

drolyse  des  albuminoîdes 

Fischer  et  Armstrong.  —  Préparation  des  osones  à  Taide 
des  osazones  des  sucres 

Synthèse  de  quelques  nouveaux  disaccharides 

Fischer  et  Weigert,  Fischer  et  Lenchs.  —  Synthèses 
d'acides  amidés • Ut' 

Fleig.  —  Mécanisme  de  l'action  de  la  sécrétine  sur  la  sécré- 
tion pancréatique M\ 

—  Sécrétine  et  acide  dans  la  sécrétion  pancréatique 4S8 

—  Voir  Hédon  et  Fleig 3» 

Foisy.  —  De  l'action  d'un  mélange  de  cocaïne  et  d^adrénaline 

sur  les  tissus  enflammés M 

Fonvielle  (W.  de).  •— Sur  Tincendie  spontané  de  ballons  pen* 

dant  l'atterrissage 5© 

Forcrand  (de).  —  Sur  quelques  propriétés  physiques  du  tri- 

méthylcarbinol 5M 

Fosse.  —  Doublement  et  dédoublement  moléculaires  dans  la 

série  du  pyrane 25Î 

—  Sur  une  réaction  donnant  naissance  à  des  py roues  diphéoy- 
lées  symétriques 54S 

—  Transformation  des  éthers  diphénylcarboniques  et  monopbé- 
nylsalicyliques 561 

Fournier.  —  Sur  l'aldéhyde  paraéthylbenzoïque 361 

François.  —  Voir  Soupault  et  François ^ 

Frerichs.  —  Procédé  simple  dressai  des  objets  de  pansement 
au  sublimé 3S 

—  Recherche  qualitative  et  quantitative  du  plomb  et  d'autres 
métaux  lourds  dans  les  eaux  par  un  procédé  simple  et  rapide.  ^ 

—  Dosage  volumétrique  de  l'acide  sulfurique  et  des  sulfates..   ^ 
Fresenius  et  Grunhut.  —  Dosage  de  l'acide  sulfureux  dans 

les  conserves  de  fruits  sulfitées 570 

Freund  et  Fellner. — Sur  la  détermination  des  prindpesazo- 

tés  qui  existent  dans  l'urine,  au  moyen  du  chlorure  mercuriqne .  H^ 
Freandier.  —Sur  Talcool  benzène-azo-orthobenzyliqueetsar 

sa  transformation  en  phénylindazol  et  en  aE0-diphénylméthaD6.  582 


—  609  — 

idamer.  —  Sar  les  alcdlmdeEi  de  la  racine  de  Colombo 78 

rralt.  —  Dosage  de  la  potasse  et  de  la  soade  dans  Ta- 

nae ...,.._,.. 247 

rigou^  —  Nature  du  principe  suif  are  de  la  aource    de 

y^D  à  Bagnères'de-Litichon 603 

[Lcher  et  Bernard.  —  Intoxication  saturnine  dans  la 

['[ibncftiion  dee  faasses  perles 254 

&Udechon.  —  Voir  Berthelot  et  Gaudechon 198,    200 

|adry.  —  Conlnbntioi)  k  Thistoire  des  hommes  fossiles 256 

ier  (Armand).  —  Localisation  de  l'arsenic  normal  dans 
telques  organes  des  animaux  et  des  plantes.  Ses  origines. . .       66 
qoes  sur  Torigine  des  phénomènes  volcaniques.     194,    328 
.  —  Noavelle  réaction  de  certains  alcools  et  de  corps 

374 

^alowski.  —  Dosage  de  la  dureté  des  eaux  au  moyen 

)  solution  aqueuse  de  savon 288 

ae.  —  Sur  l'activité  optique  de  l'hémoglobine  et  de  la 

Bobine 359 

esse  et  Ghablay.  —  Sur  Tessence  de  Calamintha 

ffpeta,  dite  de  marjolaine  dans  le  Midi  de  la  France 258 

ÛPges.  —  Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  de 

nacie  pendant  l'année  1902 140 

.  —  Sur  les  changements  de  couleur  qu'éprouvent  les 

dores  mercuriqnes  aux  diverses  températures 447 

—  Voir  Cassai  et  G^rrans 377 

.  —  Sur  les  oxydases  des  seiches 353 

ÎAnlilaccase 359 

I^Sor  la  formation  du  pigment  mélanique  dans  les  tumeurs  du 

eval 552 

ert  et  Idppmann.  Le  miorobisme  biliaire  normal 356 

Ilot.  —  Coloration  des  hématozoaires 405 

on.  —  Sur  deux  nouveaux  glucotannoïdes 257 

—  Sur  la  chaleur  de  combustion  du  phosphore  et  sur 

[\m  anhydrides  phoephoriques 351 

*  Sor  la  chaleur  de  transformation  du  phosphore  blanc  en 

[yWphore  rouge 399 

DStiniaiii.—  Voir  Bouilhac  et  Giustiniani 583 

—  Dosage  de  la  strychnine  dans  les  mélanges  de 

[  «tïychnine  et  brucine 248 

pris.  —  Sur  la  localisation  de  l'esculine  et  du  tannin  dans  le 

I  mwonnier 448 

ûttrand.  —  Voir  Dopter  et  Qouraud 310 


—  610  — 

Gréhant.  —  Sor  les  premières  phases  de  rempoisoQDeme&t 
aiga  par  Toxyde  de  carbone;  définition  dn  coefficient  d'em- 
poisonnement  

—  Toxicité  de  Talcool  éthyliqne 

—  Démonstration  dn  passage  dans  l'estomac  contenant  de  l'ean, 
de  Talcool  éthyliqne  injecté  dans  le  sang 

Griffon.  —  Voir  Besançon, 309, 

—  Voir  Nattan-Larrier  et  Griffon 

Grignard.  —  Action  du  phosgène  sur  les  combinaisons  or- 

ganoraagnésîennes  mixtes 

—  Action  dn  chlomre  d^éthyloxalyle  sur  les  combinaisons  organo- 
magnésiennes  mixtes 

Grlmbert.  —  Recherche  de  petites  quantités  de  maltose  sa 
présence  du  glucose 225, 

—  Les  procédés  de  désinfection  au  xyii«  siècle 541,  52 

Grlmbert  et  Goulaud.  —  Sur  la  présence  du  glucose  dans 

le  liquide  céphalorachidien ^84, 

Gros.  —  Voir  Ostwald  et  Gros 

Grimhut.  -—  Voir  Fresenius  et  Grunhut 

Guerbet  (Marcel).  —  Sur  une  cause  d'erreur  dans  la  recher- 
che de  Tiode  dans  les  urines 

Guérin  (G.).  —  Sur  les  réactions  du  gaîacol iî9 

•^  Le  réactif  de  Wenzell  et  les  réactions  d'identité  de  la 

strychnine SI 

Guérin  (P.).  —  Développement  et  structure  anatomique  do 

tégument  séminal  des  Gentianées 

Gulart.  —  Sur  un  nouvel  infusoire  parasite  de  l'homme ^, 

Gtmtz.  —  Sur  les  sous-sels  de  baryum ^^ 

Gustavson.  —  Sur  les  composés  de  chlorure  d*alnminium  à 

fonction  de  ferment M 

Guyot.  —  Voir  Haller  et  Guyot SU 

Habermann  et  Ehrenfeld.  —  Séparation  quantitative  de 
la  leucine  et  de  la  tyrosine  ;  points  de  fusion  de  ces  deox  com- 
posés      ^ 

Haller.  —  Sur  les  alcoyl-  et  acylcyanocamphres  et  les  éthers 
alcoylcamphocarboniques.  Influence  de  la  double  liaison  du 
noyau  renfermant  le  carbone  asymétrique  sur  le  pouvoir  rota- 
toire  de  la  molécule ^ 

Haller  et  Guyot.  —  Préparation  et  propriétés  des  deox  té- 
traalcoyldiamidodiphénylanthrones ^^ 

Haller  et  Marcb.  —  Sur  de  nouvelles  synthèses  effectuée 


—  611  — 

an  moyen  des  molécales  renfermant  le  groupe  méthylène  as- 
locié  à  nn  oo  deux  radicaux  négatifs.  Action  de  l'épichlorhy- 

irîne  sur  les  éthers  acétonedicarboniques  sodés 303 

hller  et  Ifinsuin.  —  Sur  de  nouveaux  dérivés  halogènes 

des  beDzylidène-  et  benzylcamphres  droits 195 

taOlon.  ~  Voir  Enriquez  et  Hallion 360 

hmoiiet.  —  Action  du  sodium  sur  le  phénoxypropane  iodé, 

1.3.  dipMnoxyhexane '. 196 

^Préparation   et  propriétés  de   lliexanediol  1.6,  ou  glycol 

Iwxunéthylénique  et  de  ses  principaux  dérivés 202 

bmausek.  —  Étude  microscopique  de  papiers  anciens 440 

ifetnriot.  —  Sur  le  coUargol 390,  478 

^  Sur  la  réglementation  des  eaux  minérales  de  Vichy 480 

l&rries  et  Weber.  —  Sur  la  composition  chimique  du 

'  «OQtchouc  de  Para 340 

Bartwlch  et  Ullllliann.  —  Observations  sur  la  recherche 

|>  de  Yhmle  graase  et  sur  sa  formation,  spécialement  dans  l'olive.  82 

jbuiXDan.  —  Étude  microbiologique  du  rouissage  aérobie  du 

Kn 389 

bwthom.  — •  Voir  Raybaud  et  Hawthom 456 

bSbert.  —  Action  des  métaux  à  chaud  sur  les  acides  gras  . .  399 

-  Voir  Charabot  et  Hébert 199 

pédon  et  Fleig^.  —  Inhibition  de  mouvements  observée  sous 

FiDâneDce  du  chloralose 354 

^Ich..  —  Recherche  de  Tapomorphine  dans  le  chlorhydrate 

I  de  morphine 260 

ptonry.  —  Voir  Dunslan  et  Henry 32 

Kepp.  —  Suc  gastrique  de  porc 356 

H^raens.  —  Sur  une  cause  de  perforation  des  creusets  de 

[  platine  pendant  les  analyses  de  phosphates 84 

lérissey.  —  Voir  Bourquelot  et  Hérissey .    164,310,357,359,  582 

Bcsse.  —  Etude  chimique  des  feuilles  de  coca 489 

Boffinann.  —  Voir  Stock  et  Hoffmann 330 

Bolde.  —  Sur  rhuile  de  datura 380 

Holde  et  Stange  —  Glycérides  complexes  dans  les  corps 

gTaBMtnrels 244 

Hollapd.  —  Sur  Texistence  de  superoxydes  électroly tiques  de 

plomb,  de  nickel  et  de  bismuth 201 

Holmes.  —  Voir  Thorpe  et  Holmes 378 

Huethig.  —  Voir  Walbaum  et  Huethig 340 

Ikeno.  —  La  formation  d^anthérozoïdes  chez  les  hépatiques. .  353 


—  612  — 

Jaeckle.  —  Composition  de  la  graisse  bumaine 

Jahn.  —  Voir  Einhorn  et  Jahn 

Javillier.  —  Sur  quelques  ferments  protéolytiques  associés  à 

la  présure  chez  les  végétaux 

Jean  (Ferdinand).  —  Sur  la  recherche  et  le  dosage  de  l'extrait 

de  châtaignier  en  mélange  avec  l'extrait  de  chêne 

—  Dosage  de  l'oxyde  de  carbone  et  de  Tacide  carbonique  dans 
les  airs  viciés 

Joannis.  —  Sur  le  sulfate  cuivreux 

Job.  —  Activité  de  quelques  sels  de  terres  rares  comme  exci- 
tateurs d'oxydation 

Joeckel.  —  Voir  Pschorr 

Josserand.  —  Voir  Carnot  et  Josserand Sti 

Josué.  —  La  vaso-constriction  déterminée  par  Tadrénaline 
n'est  pas  due  aux  centres  sympathiques 

JungClaussen.  —  Sur  la  préparation  d'un  peptonate  de  fer 
et  de  manganèse 

Karsten.  —  Présence  de  strophantine,  choline  et  trigonelline 

dans  la  racine  de  Strophanthus  hispidus Ml 

Kirsten.  —  Les  substances  non  saponifiabies  du  beurre 39| 

Kossel  et  Steudel.  —  Sur  la  présence  de  Turacile  dans  le 

corps  des  animaux 3SS| 

Sur  un  composé  basique  des  cellules  animales 3311 

Sur  la  cytosine 531 1 

Kremel.  —  Feuilles  de  séné  sans  résine 100 1 

Kuliako.  —  Sur  la  reviviscence  du  cœur.  Rappel  des  batte- 
ments du  cœur  humain  trente  heures  après  la  mort. . .     195,  3SI  | 

Labbé  (Henri).  —  Voir  Bernard 354  J 

—  Voir  Donard  et  Labbé 79  « 

Labbé  (Marcel).  —  Les  globules  ronges  et  Thémoglobine  chei 

les  malades  atteints  d'affection  laryngée  dyspnéîsante 311 

—  La  proportion  de  Thémoglobine  réduite  dans  le  sang  à  l'état 
normal  et  chez  les  cardiopathes 355 

—  Ation  comparée  des  microbes  et  des  toxines  microbiennes 

sur  le  sang  défibriné 358 

Laborde.  —  Sur  la  destruction  de  certains  insectes  nuisibles 

en  agriculture  et  notamment  de  la  chenille  fileuse  du  prunier.  297 

—  Voir  Curie  et  Laborde 398,  4S& 

LaJOUX.  —  Le  salicylate  de  mercure  dissimulé  et  ses  injec- 
tions hypodermiques *W 


—  613  — 

Lambert.  —  InflueDce  de  la  oastration  ovarique  sur  la  nu- 
trition  406 

Laun&y  (de).  —  Sût  la  réduction  d'oligiete  en  magnétite  par 

lee  îiydrcKmrbures. , 268 

LauQOlS  et  Roy.  —  Glycoeurie  et  hypophyse 466 

LauBoy.  ~  Les  phétiomènes  de  pyrénolyse  dans  les  cellules 

de  la  glande  hépato-pancrë&tîque  de  V Eupagurus Bemardus .  197 

Lavaran.  —  Sur  la  piroplasmose  bovine  bacilliforme 398 

r^  Anophèles  et  paludisme 447,  640 

^  Sur  la  spirilloee  des  bovidés 603 

^  8ar  les  cnlicides  de  Diégo-Suarez  et  du  Sénégal 366 

Sut  deux  hlppoboeques  du  Transvaal  susceptibles  de  propager 

1»  Trypanosoma  Theileri 406 

Procédés  de  coloration  des  protozoaires  parasites  du  sang . .  462 

fbeau.  —  Sur  deux  siliciures  de  manganèse 196 

Sur  les  équilibres  qui  se  produisent  entre  le  cuivre,  le  sili- 
cium et  le  manganèse,  et  sur  le  siliciure  de  manganèse 201 

Leblanc.  —  Voir  Porcher  et  Leblanc 36 

Le  cène.  —  Voir  Ribadeau-Duraas  et  Lecène 309 

^Leclerc  du  Sablon.  —  Sur  Pinfluence  du  sujet  sur  le 

gîttton 352 

Lecomte  (Henri). —  Sur  la  formation  do  parfum  de  la  va- 
nille   341 

iLe  Comte  (Octave).  —  De  la  décomposition  complète  de 
I     VuTée  et  des  sels  ammoniacaux  au  moyen  de  Phypobromite 

de  soude  naissant  en  milieu  alcalin 471 

—  La  Rose  des  Sables 660 

Ledouz.  —  Sur  le  développement  du  Cicer  arietinum  L. 

après  des  sectionnements  de  l*embryon 363 

Léger.  —  Sur  les  aloïnes  de  l'aloès  de  Natal 13 

^  Sur  la  constitution  des  aloïnes 62 

—  Allocution  à  la  Société  de  pharmacie 210 

—  Notes  sur  Fessai  des  drogues  simples 467,  663 

Lépine  et  Boulud.  —  Sur  la  glycolyse  dans  le  sang  in  vitro  196 
Leprlnce.  —  Sur  les  combinaisons  de  l'acide  monométhylar- 

nnique  avec  Thydrate  de  peroxyde  de  fer 22 

LesnéetRicliet,  fils.  —  Des  effets  antitoxiques  de  Phyper- 

ckloraration 464 

Leuchs.  —  Voir  Fischer 494 

Levene.  —  Contenu  en  glycocoUe  des  gélatoses 293 

Uppmann  (A.).  —  Voir  Gilbert  et  Lippmann 366 

Lippmann  (G.).  —  Sur  l'emploi  d'un  fil  télégraphique  pour 


—  614  — 

rinsoription  des  tremblemento  de  terre  et  la  mesure  de  leur 
yîteese  de  propagation 

Lippmann  (0.  von).  —  Nomenclatore  des  enzymes 

Livon.  —  Les  gaz  du  sang  dans  Tanesthésie  par  Tamylène.. 

«—  LeH  gaz  du  sang  dans  Tanesthésie  par  le  bromure  d'éthylc. 

Lonïse  et  Riquier.  —  Sar  le  calcul  de  Técrémage  et  du 
mouillage  dans  les  analyses  du  lait 

Lyons.  —  Sur  l'essai  du  jalap 33 

Mac  Ivor.  —  Sur  la  préparation  de  Toxyde  de  plomb î 

Haignon.  —  Voir  Cadéac  et  Maignon 13 

Mangin.  —  Sur  la  maladie  du  châtaignier  causée  par  le  ÊÊyce- 

lophagus  Castanex 304,  89 

Mangin  et  Viala.  —  Sur  la  phthirîose,  maladie  de  la  Tigne 

causée  par  le  Dactylapius  vitis  et  le  Boj'netina  corium  258,  31 
Mannich.  —  Sur  l'essence  de  rae  et  sur  les  réactions  des 

acétones  qui  la  composent It 

Marage.  —  Contribution  à  la  physiologie  de  Toreille  interne.  3Q 

—  Action  sur  Toreille,  à  Tétat  pathologique,  des  vibrations  fon- 
damentales des  voyelles 3IN 

March.  —  Voir  Haller  et  March 303 

Marie  (A.).  —  VoirMorax  et  Marie 283 

Marie  (C.)  —  Sur  deux  nouvelles  méthodes  de  synthèse  des 
acides  oxyphosphiniques IW 

—  Sur  deux  acides  phosphores  dérivés  de  la  méthyléthylcétone. 

—  Sur  quelques  acides  phosphores  dérivés  de  la  benzophénone 
et  de  la  méthylpropylcétone 305 

Marie  (C.)  et  Marquis.  —  Sur  un  thermostat  à  chauffage 

et  régulation  électriques 3^2 

Propriétés  de  la  solution  de  sulfate  de  soude ^ 

Marquis.  —  Sur  une  nouvelle  synthèse  de  Forthodlazine.. . .   ^ 

—  Voir  Marie  et  Marquis 352^  399 

Martine.  —  Préparation  de  quelques  combinaisons  de  l'acide 

a-méthyl  a'-isopropyladipique ^ 

Matignon  et  Bernex.  —  De  la  valeur  thérapeutique  des 
injections  sous- cutanées  d'iiuile  camphrée  gaîacolée  dans  oer 

taines  infections  au  début ^^ 

Matruchot.  —  Germination  des  spores  de  trufEes;  caltnre 

et  caractères  du  mycélium  truffier •    ^ 

Maurel.  —  De  Thyperleucocytose  qui  suit  les  pertes  san- 
guines     ^ 

—  Hypoleucocytose  quinique ^ 


—  615  — 

Kayet.  —  Appréciation  des  poids  du  plasma  et  des  éléments 
i  igorés  k  leur  état  d' humidité  naturelle  dans  une  quantité 
!  détenninée  de  sang 262 

Entzel.  —  Voir  Arnold  et  Mentzel 385 
Qnier  (Léon).  —  Du  diagnostic  chimique  de  Thyperchlor- 

^  hydrie 364 

ntèimier  (LouIh}.  —  Action  des  combinaisons  organo-ma- 

gnéeiennes  mixtes  sur  les  corps  i  fonctions  azotées 401 

pnehonneaa.  —  Essai  rapide  de  la  créosote  officinale  au 

fflojea  de  la  glycérine  et  de  Teau 161 

Wller.  —  Sur  l'éphédrine 71 

Hinguin.  —   Sur  le  méthylmonobromocumphre,  le  bromo- 

méthylcamphre  et  le  méthylènecamphre 401 

*-  Voir  Haller  et  Minguin 195 

iDngnin  et  de  Bollemont.  —  Sur  le  pouvoir  rotatoire 

dans  les  éthers  homologues  du  bornéol,  de  l'isobornéol  et  de 

;    Tacide  camphocarbonique i     202 

Voflàtt.  —  Voir  Caspari  el  Moffatt 31 

Kohr.  —  Intoxication  professionnelle  par  le  benzol  et  ses 

p    composés 265 

Moissan.  —  Sur  la  présence  de  Targon  dans  les   gaz  de  la  - 

source  Bordeu  à  Lucbon,  et  sur  la  présence  du  soufre  libre 

dsnfi  Tean  sulfureuse  de  la  grotte  et  dans  les  vapeurs  de  hu* 

aiâge 178 

—  Sar  la  présence  de  l'argon,  de  Foxyde  de  carbone  et  des  car* 
bnres  dl^ydrogène  dans  les  gaz  des  fumerolles  du  Mont- Pelé.     239 

—  Sor  une  matière  colorante  des  figures  de  la  grotte  de  la 
Mouthe  (Dordogne) 198 

—  Préparation  et  propriétés  des  hydrares  de  rubidium  et  de 
césium 352 

—  Etude  de  la  combinaison  de  Tacide  carbonique  et  de  Thy- 
droie  de  potassium 400 

^  Préparation  et  propriétés  du  césium-ammonium  et  du  rubi- 
dinui-ammonium • 684 

Moissan  et  Dewar.  —  Sur  la  solidification  du  fluor  et  sur 
U  combinaison  à  —  2d2<>,5  du  fluor  solide  et  de  Thydrogène 
liquide 398 

Sur  Taffinité  à  basse  température  ;  réactions  du  fluor 

liquide  à  — 187o 446 

Kolinarl  (de).  ^  Dosage  volumétrique  de  Tacide  phosphorique.     184 

KoUlarâ.  —  Rôle  des  bactéries  dans  la  production  des  péri- 
tiièces  des  Asco6o/tt5 447 


—  616  — 

Monaco  (Prince  de].  —  Sur  la  quatrième  campagne  de  Is 
Princesse  Alice  IL..: 

Mongour  et  Courette- Amaude.  —  Valeur  de  la  chlo- 
rurie  expérimentale  comme  élément  de  pronostic  dans  les 
néphrites 

Morax  et  Marie.  —  Note  sur  les  propriétés  fixatrices  de  la 
substance  cérébrale  desséchée M 

Morel.  —  Voir  Doyon  et  Morel 

Mo  tas.  -—  La  piroplasmose  ovine  carceag 2S3 

Mouneyrat.  —  De  la  distribution  dans  Torganisme  et  de 
Télimination  de  Tarsenic  médicamenteux  à  Tétat  de  méthyl- 
arsinate  de  soude 400 

—  Influence  de  Fétat  chimique  sous  lequel  on  présente  un  élé- 
ment à  l'organisme,  sur  la  rapidité  du  passage  de  cet  élément 
dans  le  sang 44f 

Moureu.  —  Sur  les  gaz  de  quelques  eaux  minérales 4S 

—  Rapport  de  ]a  commission  des  prix  (section  des  sciences 
physiques)  de  la  Société  de  pharmacie 201 

Moureu  et  Delange.  —  Sur  quelques  nouveaux  acides  aoé- 
tyléniques 351 

~  -^  Sur  rhydratation  des  acides  acétyléniques.  Nouvelle  mé- 
thode de  synthèse  des  acides  et  des  éthers  p-cétoniques  non 
substitués ^i 

Mouton.  —  Voir  Delezenne  et  Mouton 199,  264,  353,  45S 

Mulon.  —  Une  localisation  de  la  lécithine  dans  les  capsulea 
surrénales  du  cobaye 311 

Nakayama.  —  Sur  une  modification  de  la  réaction  de  Hap- 
pert  pour  la  recherche  de  la  bile W 

Nattan-Larrier  et  Griffon.  —  Recherche  de  la  natura 
tuberculeuse  d'un  exsudât  par  Tinoculation  dans  la  mamelle 
d'tm  cobaye  en  lactation. SSÛ 

Neuberg.  —  Sur  la  constitution  de  la  cystéine W3 

—  Voir  Salkowski  et  Neuberg lU 

NiclOUX.  —  Méthode  de  dosage  de  la  glycérine  dans  le  sang.   35S 

—  Dosage  et  analyse  organique  de  très  petites  quantités  de 
glycérine  pure 359 

—  Sur  Tentraînement  de  la  glycérine  par  la  vapeur  d'eau  ;  mé- 
thode de  dosage  de  la  glycérine  dans  le  sang 4OT 

—  Existence  de  la  glycérine  dans  le  sang  normal 402,  455 

NiCOUe.  —  Modification  de  la  méthode  de  Gram  par  substitu- 
tion d'une  solution  bromo-bromurée  à  la  solution  iodoiodarée.  45i 


r 


—  617  — 


toé.  —  Bésistance  da  hérisson  à  Tatropine 309 

-  Toxicité  de  la  pilocarpine 311 

-  Valeur  de  Tinfluence  du  régime  sur  la  longaenr  de  Pintestin.  405 
Vprris.  —  Détermination  de  l'arsenic  dans  le  fer  et  l'acier. . .  566 

Dechsner  de  Goninck  et  Raynaud.  —  Nouvelles  re- 
ekerchee  sur  la  décomposition  des  acides 446 

Dttwald  et  Gros.  —  Sur  un  nouveau  procédé  typogra- 
phique :  la  catatypie 390 

Patein.  —  Elimination  du  mercore  dans  les  liquides  encrés 
traités  par  le  nitrate  mercurique;  application  au  liquide  ce- 
phalorachidien • 5 

—  Les  kinases  de  l'intestin  :  entérokinase,  sécrétine,  érep- 

,  ime . 43 

Péehard.  —  Sur  quelques  produits  de  la  réduction  des  sels  de     • 

':  cuivre  par  l'hydroxylamine 305 

Klabon.  —  Action  de  Thydrogéne  sur  le  sulfure  d*argent  en 
présence  des.  sulfures  d*antimoine  et  d*arsenic w  .-     303 

—  Action  de  Thydrogène  sur  les  sulfures  d'arsenic  en  présence 
dutimoine  et  sur  le  trisuif ure  d'antimoine  en  présence  d'ar- 

'   Berne 445 

Vetennaim.  —  Origine  de  rarsenic  contenu  dans  certaines 

!  hières 186 

Pliillbert.  —  Voir  Bezançou 309,  358 

Fl880t.  —  Etude  bactériologique 357 

nato.  —  Voir  Ruff  et  Plato 329 

Follatsebek.  r— .Huile  de  coton  se  figeant  difficilement  : 

Winter-Oil 295 

Pomeranz.  —  Sur  les  conditions  d'équilibre  entre  le  mal- 

tose  et  le  glucose  en  présence  de  la  maltase 325 

Poucet.  —  De  rinfluence  de  la  castration  sur  le  développe- 
ment du  squelette 310 

Porcher.  —  Etudes  sur  l'urine  de  cheval 35 

Porcher  et  Leblanc.  — De  la  lactosurie  chez  les  femelles 

pleines  au  moment  du  part 36 

Portier.  —  Sur  la  glycolyse  des  différents  sucres;  recherches 

sur  la  glycolyse  des  liquides  filtrés  sur  bougie  de  porcelaine.  358 
Pottevin.  —  influence  de  la  configuration  stéréochimique 

des  glucosides  sur  l'activité  des  diastases  hydroly tiques 199 

—  Sur  le  mécanisme  des  actions  lipolytiques 402 

--  Sur  la  réversibilité  des  actions  lipolytiques 583 

Jowii.  de  Pkmrm.  et  de  Chim,  6*  sébib,  t.  XYII.  (15  juin  1903.)  40 


—  618  — 

Pozerski.  —  Voir  Delezenne  et  Pozerski 

Pozzi-Escot.  —  Dédoublement  diastaaiqae  du  saloi 

Prunet.  —  Sur  une  maladie  des  rameaux  du  figuier 

Pschorr,  Jœckel  et  Fecht.  —  Préparation  de  l'apomar- 

phine  cristallisée  ;  constitution  de  cet  alcaloïde 

Puanx.  —  Examen  de  calculs  prostatiques 

RaczovcTSki.  —  Voir  Bordas  et  Raczowski 195, 

Ranson.  —  Voir  Brochet  et  Ranson 582, 

Ray.  —  Etude  biologique  sur  le  parasitisme 

Raybaud  et  HaMrthorn.  —  De  Faction  liémolytiqoe  in 
vitro  des  cultures  de  bacilles  tuberculeux  sur  le  sang  de  co- 
baye sain  et  de  cobaye  tuberculisé 

Rasniaud.  —  Voir  Oechsner  de  Coninck  et  Raynaud 

Retzlaff.  —  Sur  la  gratiole 

Ribadean-Dumas  et  Lecène.  ^  Le  sang  et  la  rate  après 
néphrectomie  ou  ligature  des  pédicules  rénaux 

Richet.  —  Des  poisons  contenus  dans  les  tentacales  des  acti- 
nies   

—  fils.  —  Voir  Lesné  et  Rîchet,  fils 

Rle^ler.  —  Réaction   sensible  de  la  dextrose  et  d*aiitres 

aldéhydes 

Riquier.  —  Voir  Louise  et  Riquier 

RispaL  —  Voir  Alay  et  Rispal 

Robeirt.  —  Voir  Astruc  et  Robert 

Roccpies.  — '  Composition  d*un  vin  altéré  par  le  mycoderma 

vini 

—  Les  vins  concentrés 

Rodillon.  —  Sur  la  préparation  des  ampoules  stérilisées  pour 

injections  hypodermiques 

—  Sur  la  préparation  des  suppositoires  à  base  de  beurre  de  cacso. 

—  Sur  une  réaction  d'identité  du  pyramidon Il 

Roger.  —  Culture  de  la  canaigre 

Roques.  —  Voir  Bergonié  et  Roques 

RosseL  —  Réaction  rapide  et  certaine  de  la  matière  colo- 
rante du  sang 

Roux.  —  Sur  de  nouvelles  bases  dérivées  des  pentoses 

—  Voir  Simon  et  Roux ^? 

Roy.  —  Voir  Launois  et  Roy 

Ruff  et  Plato.  —  Sur  la  préparation  du  calcium 

Rupp  et  Finck.  —  Sur  Tiodométiie  des  phosphites,  hypo- 

phosphites  et  hypophosphatee ^  | 


—  619  — 

batfer  et  Sendereus.  —  Décomposition  catalytiqae  de 
tt^cool  ^ihylique  psr  les  métaux  divisés  ;  formation  régulière 

faldébyde 401 

DédouLlÊment  catnlytique  des  alcools  par  les  métaux  di- 

-, 602,     649 

dWSld  et  Neuberg,  —  Transformation  de  Tacide 

gljeDronique  en  /-xylose 114 

llerîn.  —  Snr  le  dosage  de  Purée  dans  Turine 128 

nglé^Ferrlère  et  Ouniasse.  —  Détermination  de  Tin- 

Ito  d'iode  dans  les  essences. 169 

Analyee  des  apéritifs  amers 217 

tiaerges,  —  Frotyline 321 

tialTer.  —  Bur  le  dosage  de  l'ammoniaque  dans  Turine 623 

sht.  —  Dosage  de  Teâsence  de  moutarde  dans  les  se- 

aces  de  moutarde 630 

Idt.  —  Bar  la  nature  des  produits  qui  se  forment  dans 

pictloQ  de  riode  Bur  les  albuminoïdes 444 

Itt.  —  Sur  de  nouveaux  dérivés  des  éthers  acylcyanacé- 

399 

tliilze  et  Gastoro.  —  Contribution  à  l'étude  des  hémi- 

ftlluloses 332 

aderens.  —  Voir  Sabatier  et  Senderens 401,  602,    649 

^ewetz  et  Trawltz.  —  Sur  la  chloruration  des  carbures 
atiques  substitués,  par  le  ohlorure  plombiqne  ammoniacal.    202 
Sur  un  nouveau  procédé  de  préparation  du  chlorure  plom- 

flneo^ammoniacal 399 

|Card.  —  Examen  de  la  perméabilité  méningée 264 

|edler.  —  Sur  l'opium  de  Perse 29 

non  (L.-J).  —  Action  de   l'urée  sur  l'acide  pymvique. 

ITnQTéide  dipyruvique 306 

on  (0.).  —  Sur  Tacide  cétrarique 69 

non  (Tb.)  et  Roux.  —  Sur  un  nouvel  ergomètre 196 

lig(PQran).  —  Nouvelle  méthode  de  préparation  et  de  do- 

'  tàge  de  la  cantharidine 73 

onpanlt  et  François.  —  Intoxication  professionnelle  par 

\t  benzol  et  ses  composés 266 

Ipolverini.  —  Les  ferments  solubies  dans  lo  lait 119 

FPi^igRS.  —  Nouveau  procédé  pour  évaluer  l'action  de  la 

"  pepsine 177 

lige.  —  Voir  Holde  et  Stange 244 

Btassano  et  Billon.  —  La  leuoocytose  qui  accompagne  et 
roitles  pertes  de  sang 367 


—  620  — 

Stassano.  —  Voir  Billon  et  Stassano itt 

—  Voir  Dastre  et  Stassano 355,  4(* 

Steudel.  —  Voir  Kowel  et  Stendel 335,  336,  531 

Stock  et  Hoffmanil.  —  Action  de  Tammoniac  sur  le  snl- 

f are  de  phosphore,  préparation  de  Tazotare  de  phosphore. . .    ^ 

Stroscher.  —  Gonseryation  da  hachis  de  viande 5(9 

SttSS.  —  Sur  la  saponine  du  Lychnis  flos  cwuli 33 

Teychené.  —  A  propos  de  Tindice  de  Hûbl 371 

Thomas  (P.)-  —  <^uf  ^^  production  d'acide  formique  dans  la 

fermentation  alcoolique, 5ii0 

Thony.  —  Voir  Winterstein  et  Thôny 39 

Thorpe  et  Holmes.  —  Dosage  de  Talcool  dans  les  essences 

et  les  préparations  médicinales 378 

Trasciâtti.  —  Voir  Balbiano  et  Trasciatti 115 

Trautmann.  —  Conservation  des  sanganes 17S 

TraiT^itz.  —  Voir  Seyewetz  et  Trawiiz 202,   3î> 

Tribondeau  et  Bongrand.  —  Localisation  de  la  sécrétion 

du  suif  oindigotate  de  sonde  dans  les  tubes  intermédiaires  des 

reins  chez  le  serpent 312 

Trillat  —  Procédé  de  dosage  de  la  glycérine  dans  le  vin 120 

—  Oxydation  de  l'ammoniaque  et  des  aminés  par  action  cata- 
lytique 1?5 

—  L'aldéhyde  acétique  dans  le  vieillissement  et  les  altérations 

du  vin 199 

—  Recherche  du  plomb  et  du  manganèse 584 

Tripet.   —  Des  variations  dans  Tactivité  de  réduction  de 

Toxy hémoglobine  au  cours  d'une  ascension  en  ballon 1S< 

Troncet.  —  Sur  un  calculateur  mécanique  appelé  arithmo- 

graphe 445 

Troude.  —  Voir  Arloing  et  Troude 3ôJ 

nhlmann.  —  Voir  Hartwich  et  Uhlmann 82 

Valeur.  —  Sur  le  tétraphénylbutanediol  et  ses  produits  de 
déshydratation 400 

Vallée.  —  Sur  la  présence  du  saccharose  dans  les  graines  hoi- 
leuses  et  sur  son  rôle  dans  la  formation  de  l'huiie 197,  272 

—  Voir  Carré  et  Vallée 264 

Vanino.  —  Action  du  peroxyde  de  sodium  sur  la  paraformal- 

déhyde 337 

Van  Tieghem.  —  Sur  les  Ochnacées 255 


—  621  — 

VaudiQ.  —  Rapport  de  la  commission  des  prix  (section  des 

vciences  im  tu  relies)  de  k  Société  de  Pharmacie 207 

Vimla.  —  Voir  Maagin  eî  Viala 258,  347 

Tifiu*d.  —  Sur  une  préparation  *du  sulfure  de  zinc  et  du  sul- 

f ore  de  cadmium  cristallisés 447 

Vignon.  —  Constitation  des  nitrocelluloses 446 

—  Cellulose  nitrée 447 

—  Cellulose  boluble 603 

Villiger.  —  Voir  Baeyer  et  Villiger 242 

Vincent.  —  Sur  la  présence  du  bacille  d'Eberth  dans  l'urine 

des  typhoîdiques  pendant  et  après  leur  maladie 454 

Wahl.  —  Voir  BoaveauU  et  Wahl 198 

Walbaiim  et  Huethig^.  —  Sur  Tessônce  de  cannelle  de 

Ceylan 340 

^angex*in.  —  Réactions  colorées  de  là  narcéine 105 

—  Recherche  de  la  morphine  par  la  réaction  de  Lloyd 38 1 

Warin.  —  Note  sur  le  quinquina  liquide  de  Vrij 314 

Weber.  —  Voir  Harries  et  Weber 340 

Weigert.  —  Voir  Fischer 494 

Winterstein  et  Thony.  —  Sur  la  composition  du  fromage 

d'Emmenthal 39 

Tvon.  —  Etude  sur  le  compte-gouttes  normal 461,  508 

—  Bapport  SUT  un  projet  d'arrangement  international  relatif  à 

l'unification  de  la  formule  des  médicaments  héroïques 585 

Zachariadès.  —  Sur  l'existence  d'un  filament  axile  dans  la 

fibrille  conjonctive  adulte 503 

Zernik.  —  Réactions  de  l'héroïne 441 

Zlegenbein.  —  Détermination  de  la  valeur  des  feuilles  de 

digiule 28 


i 


622  — 


TABLE   DES  MATIÈRES 


Académiedes  sciences,  194, 
266,  302,  361,  398,  602, 

649,    681 

Acétates  de  cobalt  et  de 
mangaDèse  (Oxydation 
des)  par  le  chlore 266 

Acétonedicarboniqnes 
(Bthera)  uodés 303 

Acide  anisique  (Synthèse 
del') 267 

' —  borîqae  (Réaction  colo- 
rée de  P) 377 

—  bromo-isopyromuciqne.     194 

—  cacodylique 97 

—  carbonique 266 

—  carbonique  (Combinai- 
son de  1')  et  de  Thydrure 

de  potassium 400 

—  carbonique  (Dosage  de 

V)  dans  les  airs  viciés. . .     418 

—  cétrarique 69 

—  cyanhydriqne(Dhnrrine, 
glacoside  de  1') 32 

—  cyanhydriqne  (Recher- 
che de  1') 627 

—  ap-diméthylglutariqaes.    202 

—  formiqne  produit   dans 

la  fermentation  alcoolique    660 

—  d-glycuronique 114 

—  iodhydrique 267 

—  lichestérique 491 

—  a-métbyl  a-îsopropyla- 
dipique 304 

—  monocétonique 201 


Acide  monométhylarsînique 
(Combinaison  de  i')  avec 
rhydrate  de  peroxyde  de 
fer Si 

—  nucléinique IfiS 

—  p-oxy butyrique  dans  Fa- 
rine     4IS 

—  oxy-2-naphtoîqQe-l  ...    354 

—  oxyphosphinique     194,    2(M 

—  ozonique îti 

—  paraéthoxybenzoiqne 
(Synthèse  de  T) 25? 

—  phosphoreux  (Action  de 

V)  sur  l'érythrite 551 

—  phosphorique  (Action  de 

V)  sur  réryUirite 3© 

—  phosphorique  (Dosage 
volumétrique  de  T) ISt 

—  plombique 398.    447 

—  pyrophosphoreux 4tt 

—  pyruvique 305 

—  salioylique  en  thérapeu- 
tique locale 453 

—  sulfureux  dans  les  con- 
serves      567 

—  snlfurique  (Dosage  de 

r) 568 

Acides  acétyléniques.  361,    401 

—  amidés  (Synthèses  d')..    494 

—  p-cétoniques 401 

—  gras 399 

—  organiques  (Décomposi- 
tion des) 446 

—  phosphores 306 


—  623  — 


Iddes    pyrogallolBuIfoni- 

qaee 401,447,    584 

Acidité  Tégétale 650 

AcieT(Dét6Tmination  de  Tar- 

lenic  dans  V) 566 

Aj(ien(DécarbaTatioii  spon- 

tftDéedes) 305 

AcUbîm  (Poisons  des  ten- 

tacnlesdes) 405 

irtjiiinn^ 398 

idrénaline.    263,309,310,    360 
!  iQrégation  des  Facultés  de 

j    médecine XXXIV 

liTTicié 418 

I  ADraminolde  dn  grain  de 

maù 79 

âBnuninoldes   (Hydrolyse 

det) 291 

inromiiinrie 407 

Alcalins  (lodures} 437 

;  Alcalis  (Action  des)  sur  la 

!     glycérine 661 

[  Alcaloïdes  de  la  racine  de 

\     Colombo 78 

;  Alcool  et  force  mnscalaire.. 

XXXIX 

—  (Congrès  de  r) XLII 

-(Dosage  de  r)...     344,    378 

—  (Dédoublement  cataly- 
tiqaedea)....     401,502,    549 

—  (Réaction  de  certains). .     374 

—  benzène-aso^orthoben  - 
ï^no 582 

—  itbyliqne  (Passage  de  V) 
dans  Vestomac  contenant 
ieTean 455 

—  étbyliqno (Toxicité  del' )  359 
Alcoolûiae  (Fermentation).  550 
Alcooliques  (Dosage  da  fa- 
sel  dans  les  liquides) 124 

Alcoolisme  (Loi  anglaise 
•wV) XXIII,  XLI 


Alcoométrie 304 

Alcoyl-  et  acylcyanocam- 

phres 446 

Aldéhyde 401 

—  acétique 199 

—  paraéthylbenzoïqne 351 

Aldéhydes  (Réaction  sen- 
sible des) 32 

Alimentaires  (Léguminen- 

ses) 603 

Alolnes 13,  62 

Alnminate  de  manganèse.  20 

Alnminiom  (Chlorure  d'). .  560 
Amandes  (Saccharose  dans 

les) 197 

Amidon  dans  les  plantes . .  570 
Aminés  (Oxydation  des) . .  195 
Ammoniac  (Action  de  1*) 
sur  le  sulfure  de  phos- 
phore   330 

Ammoniacaux  (Décompo- 
sition complète  des  sels).  471 
Ammoniaque   (Dosage  de 
V)  dans  l'urine 523 

—  (Oxydation  de  1') 196 

Ampoules  stérilisées 65 

Amylène   (Anesthésie   par 

r). 355 

Analyses  de  phosphates. . .  84 

Anesthésie  par  Famylène .  355 

Angiostoma  helim 358 

Anhydrides       phosphori- 

ques 351 

Anophèles  et  paludisme. 

447,  540 
Anthérozoïdes  (Formation 

d') 353 

Antiferments 357 

Antikinase  chez  les  parasi- 
tes intestinaux 355 

—  des  macérations  d'asca- 
ris et  de  ténias 406 


—  624  — 


AnUkinase  pour  apprécier 
les   trypsines  et  les  sucs 

pancréatiques 355 

Antikinasique  (Action)  du 

sérum 355 

Intilaccase 359 

Antimoine  (Sulfure  d'). . .  303 

—  (TriBulture  d') 446 

Antitoxine  rénale  et  albu  - 

minurie 407 

—  tétanique 582 

Antitoziqnes    (EfiEeta)    de 

rhyperchloruration 454 

Apé 476 

Apéritifs   amers  (Analyse 

des) 217 

Aphte8(Collutoireoontreles).  96 

Apomorphine  cristallisée. .  334 

—  (Recherche  de  V)  dans  le 
chlorhydrate  de  mor- 
phine   250 

Arachide  (Vertus  de  1').    XXXI 

Arbre  à  pain 477 

Argent  colloïdal 101 

—  (Sulfure  d*) 303 

Argon  dans    les    gaz    du 

Mont  Pelé 239 

—  dans  les  gaz  de  la  source 
Bordeu  à  Luchon 178 

Arithmographe 445 

Arrow-root 476 

Arsenic  chez  les  animaux 

et  les  plantes 66 

—  dans  la  série  animale. . .  63 

—  dans  l'œuf  de  poule. . .  552 

—  dans  Torganisme 400 

—  dans  le  sang 446 

—  dans  la  bière 186 

—  dans  le  fer  et  l'acier. . .  566 

—  (Sulfure  d') 303,  445 

Arsenical    (Carbonate    de 

potassium) 438 


Arsinate  de  fer 

Ascarides  (Antîkinaee  chez 
les) 355.    M 

Asclépiadées  (Ovule  et  fé- 
condation des) 3iB 

Ascobolns 4tf 

Atropine  (TransformatioD 
de  1')  en  (f-et  /-hyoecya- 
mine ilS 

—  (Résistance  du  hériMon 
kV) M 

Aner  (  lUdiations  d'un  bec) .    581 
Azo-diphénylmétliane ...    58i 
Azote  des  eaux  de  ploie  et 
de  drainage X\ 

—  (Dosage  de  V)  organi- 
que     4sr 

Azotés  (Composés)  de    la 

terre  arable 446,    525 

Azotnre  de  phosphore 330 

Bacille  diphtérique  (Action 
de  Tozone  sur  le) M 

—  d'EbertLdans  Turine  . .    454 

—  tuberculeux 309,  358 

Bactériologique  (  Etude) . .  357 
Ballons  (Incendie  sponta- 
né des) 5» 

Banane 476 

Barjrom  (Sous-sels  de) 401 

Benzamidosemicarbazide.    175 
Benzol  (Intoxication  parle).    255 

Benzophénone 305 

Bezyliddne  —  et  benzyl- 
camphres  droits  (Noa- 
veaux  dérivée  halogènes 

des) 195 

Berlin  (L'Institut  pharma- 
ceutique de  rUniversité 

de) 59 

Benrre  (Substances  non  sa- 
ponxfiables  du) 339 


r 


—  625  — 


Hères  (Arsenic  dans  cer- 

taÎDeel 186 

Me  (Action  de  la)  sar  les 

gennes  hydatiques 310 

«—  (Action  de  la    peptone 
BOT  la  sécrétion  et  Tex- 

crétion  de  la) 452 

—  (Eechercke  de  la) 60 

IQiaire  (Microbisme) 356 

lbiDlitlL(Saperozyde8  élec  • 

;    trolytiqnés  de) 201 

bisulfates  alcalins  disso- 
ciés par  Fean 266 

loinéol  (Ethers   de  gly- 
coooUe   substitués  avec 

le) 294 

Isiigies  (Préparation  des) .  408 
lofidés  (SpirUlose  des) ...  503 
Inme  (Action  da)  snr  les 

Tératrols , 7 

Iromoiorme    (Ëiixir    de) 

chloroformé 407 

ttomométhylcamphre ...    401 
komoTalérianate  deson- 
de     406 

ksmiire  d'éihyle   (Anes- 

thésieparle) 466 

Bmcine  (Dosage    de    la) 

dans  la  noix  vomiqae. . .     260 
^Ichloralantipyrine . .    247 

Gftcao  (Bases     xanthiques 

dans  le) 189,    190 

<^>i«m  (Dosage  de  la  théo- 

bromine  dans  les) 34 

^^«fiodylates     (Formulaire 

des) 466 

-(Béiction  des) 97 

Cadmiom     (Combinaisons 
I.     diamiikoéthéniqnes  du)..     399 

!    --(Sulfure  de) 447 

I    Caféiers  (Maladie  des).  XXXVII 


Caféine  (Dosage  de  la)  dans 

le  thé 188 

Galamus  (Essence  de) 109 

Calcium  (Préparation  dn). .  329 

—  (Oxalatede) 448 

Galcnlateur  mécanique . . .  446 

Galcnls  prostatiques 428 

Caléfaction   (Température 

de) 304 

Californie     (Raisins    secs 

de) XLIII 

Camphrée  (Huile)  gaïaco- 

lée 621 

Canaigre  (Calture  de  la) . .  296 

Cantharides  (Essai  des). . .  467 

Cantharidine 73 

Caoatchoac  (Liane  à) . . . .  258 

—  (Production  du)  au  Brésil 

en  1901 VIII 

—  en  Indo^Chine XXVII 

—  de  Para 340 

CarboUysoforme 387 

Carbonate    de    potassium 

arsenical 438 

—  de  soude   (Dosage  du) 
dans  le  sulfite  de  soude. .  31 

Carbone  (Oxyde  de).    264,  418 

Carbures  (Ohloraration  des)  202 

Carceag  263 

Caryot 477 

Castration  ovarique 406 

Catalytiqne      (Dédouble- 
ment) des  alcools.  401,602,549 

Catatypie 390 

Cellnles  animales  (Composé 

basique  des) 336 

Cellnlose  nitrée 447 

—  soluble 603 

Cémentation  du  fer 549 

Céphalo-rachidien  (Liqui- 
de)   368 

Cérébrale  (Substance) ....  263 


626 


Cénuo  (Emploi  da  blanc 

1 

Choliniqnes  (Prodnitai  dans 

de; XXXV 

le  liquide  de  la  noix  de 

Césium  (Hydrore  de) 

352 

coco 21 

—  ammonium 

584 

Chutes   d'eau  (LégislatîaD 

Chaleurs  de  formation  de 

des) XXff 

quelques  composés  sulfu- 

Clcer arietinum  (Dévelop- 

rés  

303 

pement  du) 3SI 

Champignons      (Erepeine 

Cigares  (Les)  et  la  tuber-      «. 

dans  les) 353, 

463 

culose XEA 

—  (Einase  dans  certains). 

Cinchonamine 20 

199. 

264 

Cinchonidine 20» 

Charbon  d^os  en  œnologie. 

532 

Cinchonine fûl 

ChàUigoier  (Extrait  de). . 

78 

Cirrhose  de  Hanot 29 

—  (Maladie  du)....     304, 

392 

Cloisonnement      (Théorie      i 

Chdne  (Ezindt  de) 

78 

du) 19» 

Chenille  (Destiuction  de  la) 

Cobalt  (Acétate  de) 2» 

fileuse  du  prunier 

297 

Coca  (Étude  chimique  des 

Cheyenx  (Lotion  contre  la 

feuillesde) 4g| 

chute  des) 

360 

Cocaïne  et  adrénaline M 

Chilodon  dentatus 

405 

Coco  (PeroaLydase  et  pro- 

Ghloralose  

354 

duits  choliniques  dans  le 

Chlorate  de  poUssium  (Ré- 

liquidedelanoixde)...   2tf 

duction  électroîytîque  du) 

198 

Codex   (Travaux    pour  la 

Chlore  (Action  du)  sur  les 

nouvelle  édition  dn)....    M 

vératrols 

7 

Cœur  (Reviviscence   du). 

Chlorhydrate  de  morphine 

250 

195.  m 

Chlororation  des  carbures. 

202 

CoUargol 101,   4^ 

Chlorure  d*aluminium 

550 

Colombo  (Alcaloïdes  de  la 

—  de  chlorocinoamylidène 

racine  de) 7S 

et  de    bromocinnamyli- 

Colorante    (Matière)    des 

dène 

551 

figures  de  la  grotte  de  la 
Mouthe 1» 

—  de  cinnamylidène 

196 

—  d'éthyioxalyle 

584 

—  (Matière)  du  sang 45S 

Coloration  des  protosoaiies 

—  mercurique 

116 

—  plombico-ammoniaoal. . 

399 

parasites  du  sang 4^ 

—  de  sélényle  (Action  du) 

Compte-gouttes  normal.  46l,W 

sur  la  mannite 

257 

Congrès  de  Palcool Xlil 

Chlorurie  expérimentale. . 

359 

—    (5«)    international    de 

Cholestérine  (Réaction  co- 

chimie appliquée XîV 

lorée  de  la) 

382 

Conifères  (Appareil  sécré- 

Choline dans  la  racine  de 

teur  chez  les) 552 

St  rophanthus 

106 

C  onophallus ^ 

—  627  — 


I  Californie..  XVI 

de  fruits  sulfitées 567 

L-de  hachis  de  yiande 562 

bfnelnche  (Traitement  de 

b) 312 

iDllMir  tirée  de  la  saute- 

nUk VIII 

Uoiote  officinale  (Essai  dé 

k) 161 

ktiMts  de  platine  perf  o- 

té» 84 

lirasies  dn  sein  (Pom- 

nade  contre  les) 96 

kyogénine 175 

Urre  (Bédnction  des  sels 

de) 305 

lirreu  (Sulfate) 352 

Ucides 165 

Mbie(Gonstitutiondela).  243 

tftotàJtB 336,  531 

'laUira  (Huile  de) 380 

MoQUement  catalytiqne 
des  alcools..     401,  502,    649 

*-  diastaaiqne  du  salol 582 

MriTés  organo-métalliques 
des  hydroearbores  aroma- 
tiques dihalogénés 582 

Détinfection  des  mains  par 
les  essences XIX 

—  (Procédés  de)  au  xvii» 
•iècle 541,    571 

Bestmetion  des  matières 
erginiqnes  en  toxicologie    183 

J^wtrosa  (Réaction  sen- 
ribledela) 32 

Dhorrine 32 

l^^aminoéthéniqiiies  (Com- 
binaisona)  du  cadmium . .     399 

'^"«Uiea  (Activité  des) 
Mrolytiques 199 

^Ule  (Détermination  de 


la  yalenr  des  feuilles  de).      28 
Digitaline  (Dosage  de  la). 

228,    277 
Dinitroacétate  d'éthyio. . .     198 

Diphénozyhexane . .  ^ 1 96 

Disaccl^aJrides 76 

DiBtiUerie 305,    360 

Dosage    de    Tammoniaque 

dans  Turine 523 

—  de  Tacide  suif  nrique  et 

des  sulfates 568 

—  des  corps  halogènes  dans 

les  composés  organiques .     584 

—  de  l'essence  de  moutarde 
dans  les  semences  de  mou- 
tarde       530 

—  delà  glycérine..     551,    584 

—  du  tannin 528 

—  volumétrique  du  zinc.     522 
Doublement  et  dédouble- 
ment moléculaires 257 

Dysentériformes  {Chilo- 
don  deniatus  dans  les  sel^ 
les) 405 

Dyspnée  (Globules  rouges 
et  hémoglobine  dans  la).     311 

Eau  (Action  du  zinc  sur  les 
microbes  de  T) 400 

Eaux  (Dosage  de  la  dureté 
des) 288 

—  (Recherche  du  plomb 
dans  les) 438 

—  minérales  (Gaz  de  quel- 
ques)      49,     178 

—  minérales  de  Vichy 480 

—  sulfureuses  de  Luchon.     178 
Echinococciques  (Inocula- 
tions) au  cobaye 354 

Electrolyse  des  salicylatee.    453 

—  des  sulfures  alcalino-ter- 
reux 584 


628  — 


'^"'^^W^™ 


Electrolyse     des  snlfores 

alcalins 582 

Electroljrtique  (Sodiam) . .  565 

—  (Soade) 563 

Électromotric«8   (Loi  des 

forces)....     302,    305,  581 

Emulsine 359 

Endnit  protecteur  des  coiis- 

trnctions     métalliques . . 

XXXVIII 

Entérokinase 430 

Enzymes      (Nomenclature 

des) 379 

Enzymoldes 330 

Ephédrine 71 

Ëpichlorhydrine     (Action 

de  V)  sur  les  éthers  acé- 

tonedicarboniques  sodés.  303 

Epilatoires 216 

Éponges  (Manganèse  et  fer 

chez  les) 366 

Êrepsine 430 

—  dans  les  champignons. 

353,  453 

Ergomètre  (Nouvel) 196 

Erythrite  (Action  de  l'a- 
cide phosphoreux  sur  T) .  561 

—  (Action  de  Tacide  phos- 
phorique  sur  T) 303 

Escnline  dans  le  marron- 
nier    448 

Essai  des  cantharides 457 

--  du  jalap 376 

—  des  objets  de  pansement 

au  sublimé 322 

—  de  Topium 563 

Essence  de  bois  de  rose.    XLIV 

—  de  Calamintha  Nepeta. .  258 
^-  de  calamus 109 

—  de  cannelle  de  Ceylan  . .  340 

—  de  moutarde 530 

—  de  rue 112 


Essences  (Déterminatioii  de 
Tindice   iode  dans   les). 

—  (Désinfection  des. mains 
par  les) XI 

—  (Dosage  de  Talcool  dans 
les) 

Éther  anesthésiqae 

Ethérification  de  la  man- 

nite 

Ethers     acétonedicarbonî- 

ques  sodés 

—  acylcyanacétiques 391 

—  alcoylcamphocarboni  - 
ques 41 

—  P-cétoniques 

—  diphénylcarboniques    et 
monophénylsalicyliques .    5S 

Extrait  de  châtaignier 

—  de  chêne 

—  fluide  de  quinquina 314 

ExtraiU  fluides âfif 

Farines  exotiques 47(  J 

Fécnles  exotiques AH 

Fer  chez  les  éponges 355 

—  (Détermination  de  Tar- 
senic  dans  le) M 

—  (Cémentation  du) 54$ 

—  (Combinaisons  de  Taci- 
de  monométhylarsinique 
avec  rhydrate  de  peroxyde 

de) 22 

—  (Peptonate  de)  et  de  man- 
ganèse        61 

Ferment  du  salol  contenu 
dans  le  lait 232 

—  protéolytiques  associée  à 

la  présure 560 

—  solubles  . . . .     401,409,   582 

—  solubles  dans  le  lait ...  11$ 
Fermentation  alcoolique..  550 
Fibrille  con jonctiye 503 


r 


—  629  — 


des 


(Maladie 

:du) 258 

Dament  axile 503 

ib  (Stérilisation  des)  poar 

ligatures  et  satures 17 

twir 398,    446 

tfloreacéine(Papieràla).  XIX 
Imrescence   de   la  qui- 

une 606 

311 


262 

583 

456 
39 

667 
VII 


(Réactions  du) 

Me  (Fonction  adipo-pezi- 

que  da} 

ftonaldéliyde    dans    les 

plantes 670, 

ilmiilaire 96,  216, 

312,  360,  407, 
Kromage  d'Emmenthal . . . 
(hdts  (CoBserves  de)  snl- 

I  filées 

lunées  (Utilisation  des) . . 

h«dTOTité XXIV 

fiisel  (Dosage  du) 124 

•tlacol  (Réactions  du) 173 

l«hcolée(Hailecamphrée).  621 

Gilactosidogalactose 76 

fialactosidoglacose 76 

Gai  de  quelques  eaux  miné- 
rales      49,  178 

—  des  fumerolles  du  mont 

Pelé 239 

-de  houille XXXVIII 

-  dtt  sang 365,    466 

Mâtine  (Action  du  sérum 

enrla) 463 

WUloaes  (Contenu  en  gly- 

cocolledep) 293 

Goitianées  (Tégument  se- 

aioaldes) 662 

Qobine 369 

Ûobolei  rouges   dans  la 

^JBpnée' 311 


358 
197 

357 

326 


Glncogalline 268 

Glucose  dans  Je  liquide  cé- 
phalorachidien  . . .     284, 

—  produit  par  les  muscles. 

—  (Maltose en  présence  du). 

225, 

—  (Conditions  d'équilibre 
entre  le  maltose  et  le) . . . 

Glucoside  (Dhurrine)  de  l'a- 
cide cyanhydrique 32 

Glucosides 199 

Glncoaidogalactose 76 

Glncotannoldes, ..... 257 

GlnUconate  d'éthyle.  400,    682 
Glaten  (Dosage  du)  hu- 
mide       343 

Glycérides  complexes  dans 

les  corps  gras  naturels. . .     244 
Glycérine 369 

—  (Action  des  alcalis  Bur 
la).. 

—  (Dosage  de  la) . . .     651 , 

—  dans  le  sang .     362,  402, 

—  du  vin  (Dosage  de  la). . 
Glycocolle  (Anhydride  du). 

—  (Dosage  du) 291 

—  (Contenu  en)  des  géla- 
toaes 

—  (Éthers  de)  substitués 
avec  le  menthol  et  le  bor- 
néol 

Glycol  (Action  de  PC1>  sur 
le) 

—  hexaméthylénique 202 

Glycolyse 358,    359 

—  dans  le  sang  in  vitro. . .     196 
Glycosnrie  et  hypophyse . .     456 
Graines  huileuses  (Saccha- 
rose dans  les) 272 

Graisse  humaine 37 

Graisses  (Fonction  adipo- 
pexique  du  foie  dans  ses 


661 

584 
407 
120 
115 


293 


294 


401 


—  630 


rapporte  avec  la  natare 

des)  ingérées 262 

Gram  (MéthodjB  de) 454 

Gras  (Acides) 399 

—  (Glycérides     complexes 
dans  les  corps) 244 

Gratiole 107 

Greffées  (Plantes) . .  256 ,  583 
Greffon  (Inflaence  du  sujet 

sur  le) 362 

Grimbert  (Prix  Barbier  dé- 

ceméàM.) 86 

Gnjasanol 174 

Gayane  française  (Essence 

de  bois  de  rose  de  la).     XLIV 

Hachis  de  viande 562 

Hélix  (Parasite  de  V)  asper- 

sn 358 

Helmitol 27 

Hématozoaires  (Coloration 

des) 405 

Hématnries 357 

Hémicellnloses 332 

Hémoglobine . .    311, 354, 

358,  359 

Hémolyse 456 

Hépatiques 353 

Hérisson  (Résistance  du)  à 

Tatropine 309 

Héroïne  (Réactions  de  1') . .  441 

Héroïques  (Médicaments) .  585 

Hexanediol 202 

Hippobosqnes   do    Trans- 

vaal 405 

Homme  fossile 256 

HoniUe 253 

Hûbl  (Indice  de) 371 

Hnile  (Formation  de  V)  dans 

les  amandes 197 

—  (Recherche  et  formation 
deT)  dansTolive 82 


Hnile  (Rôle  dn  saccharose 
dans  la  formation  de  V). 

—  camphrée  gaîaoolée 

—  de  coton  se  figeant  diffi- 
cilement   

—  de  datara 

Happert  (Réaction  de) 

Hydratation  de  la  plante.    U 
Hydrocarbures     aromati- 
ques dihalogénés 

Hydrogène  liquide 

—  (Action  de  F)  sur  le  sul- 
fure d'argent 30 

Hydrolyse  des  albuminoî- 
des mi 

—  des    polysaccharides.. 

401,   409| 

Hydroxylamine M 

Hydrure  de  potassium 400 

Hydrures  de  rubidium  et 

de  césium 3il 

Hyoscyamine IIS 

Hyperchlorhydrie 35* 

Hyperchloruration 4U 

Hyperglobulie 311 

Hyperleucocytose .    406,  454 
Hypnotique  (Véronal,  nou- 
vel)     519 

Hypobromite  do  sonde...   471 
Hypophosphites  et  hypo- 
photphates  (lodométrie 
des) 3^ 

Incompatibilité  :  sirop  de 

Gibert  au  quinquina 28S 

Indice  de  Hûbl 371 

Indigo XXXIX 

Injection  hypodermique  de 

salicylate  mercuriqne. . .  412 

—  hypodermiques ^ 

—  sous-cutanées     d'huile 
camphrée  gaîacolée ....   521 


—  631 


L' 


UêdêB  nttisibleB  en  agri* 

whiire 297 

MiUit  phannacentiqne  de 
rUniTeiBité  de  Berlin. . .      59 
tesmat  en  pharmacie,  VI, 
f  X,  XXIX 

kftettiii  (Longaeur  de  Y) .     405 

pMastînal  (Sac) 356 

Me  (Action  de  T)  Bur  les 

albaminoîdes 444 

(Détermination  de  Tin- 
1  (&oe]  dans  les  essences. .     169 
L  (Prodnction  d')  au  Chili. 

XXXVI 
*-  (Recherche  de  V)  dans 

ks  urines 843 

—  (Teinture  d') 520 

biométrie  desphosphites, 
liypophoephites  et  hypo- 

j^osphates 289 

Mares  (Titrage  des)  aloa- 

finB 487 

1  —  msTcuriqaes 447 

Miactese 77 

Itlap  (Essai  du) 876 

fiBise  dans  les  champi- 

(     gnons 199,    264 

I   --  (Action  de  la)  snr  le  suc 

I      Pancréatique 855 

-deinntesUn ,.    430 

!    lola  (Les  hases  xanthiques 

\      ûinslesfeuiUes  de)....     190 

i    X»po 200,    354 

I    ^ictosiiriecheslesfeniélles 
1       pleines   au   moment  du 

Pirt 86 

Uit  (Analyse  du) 197 

^  (Diminution  du  taux  des 
lécithines  dans  le)  chauffé    195 


Lait  (Ferment  du  salol  con- 
tenu dans  le) 232 

—  (Ferments  solubles  dans 

le) 119 

—  (Moyen  de  différencier 

le)  cru  clu  bouilli 483 

—  chauffés 338 

Lécithine  (Action  de  la)  snr 

la  nutrition 406 

—  (Localisation  de  la) 311 

—  (Sécrétion  de  la) 854 

—  diminu     dans  les   laits 
chauffés 195,  388 

Lécithol 820 

Législation  des  chutes  d*eau 

XXII 
Légumineuses      alimen  - 

Uires '. 608 

Lencémle  à  Mastzellen ...  268 
Lencine  (Séparation  quan- 
titative de  la)  et  de  la  ty- 

rosine 261 

Leucocytose. . .  810,  857,  406 

Lichen  dislande 69,  491 

Lin      (Rouissage    aérobie 

du) 389 

Lipolyticpies  (Actions)  402 ,  688 
Liquide  céphalo-rachidien. 

284,  858 

—  d'un  kyste  du  pancréas.  319 

Lloyd  (Réaction  de) 381 

Loi  des  forces  électromo- 
trices  302,  805,  681 

Lnchon  (Eaux  sulfureuses 

de) 178 

—  (Source  Bayen  à) 503 

Lychnis  flos  cuculi 83 

Lykrésol 386 

Lysol 885 

Magnésiennes  (Combinai- 
sons organe-).  401,446,    584 


I 

i 


632  — 


Magnésium  (Poudres  au). 

XXXVII 
Magnétite  (Réduction  d'o- 

ligiste  en) 268 

Mais  (  Aibuminoîde  du  grain 

de) 79 

Malsine 81 

HalUse 326 

Maltose  en  présence  du  glu- 
cose   226,    367 

—  (Conditions  d'équilibre 
entre  le)  et  le  glucose.  « .     326 

Manganàse  chez  les  éponges   366 

—  (Recherche  du) ... . 684 

—  (Dosage  du) 303 

—  (Acétate  de) 266 

—  (Aluminate  de) 20 

—  (Peptonatede  fer  et  de).  '     61 

—  (Siliciure  de) 196,    201 

Manioc  (Aliments  tirés  du) .     316 
Mannite  (Action  du  chlo- 
rure de  sélényle  sur  la) . .     267 

—  (Éthérification  de  la). . .     266 

Mapé 477 

Marronnier    (Localisation 

de  Tesculine  et  du  tanin 

dans  le) 448 

Mastzelle 263 

Matières  organiques  (Des- 
truction des)  en  toxicolo- 
gie      183 

Médicaments  (Dosage  des 
phénols  dans  les) 98 

—  (Arrangement  interna- 
tional au  sujet  des)  hé- 
roïques       585 

Mélanique  (Pigment) 662 

Mélasses  de  betterave8.306,    360 
Méningée  (Perméabilité) . .     264 
Menthol  (Éthers  de  gly- 
cocolle   substitués    avec 
le) 294 


Mercure  (Élimination  do) 
dans  les  liquides  sncréfl. 

—  (Salicylate  de) 

Merçnrique  (Chlorure} .... 

—  (lodures) 

Mésotane 

Métaldéhyde 

Métalliques  (Enduit  pro- 
tecteur des  constmctioDs). 

Métaux(  Action  des)  àchaud 
sur  les  acides  gras 319 

—  divisés 401,502,  Ml 

Méthylarsinate  de  soude. 

400,  44 
Méthylation  et  condensa- 
tion du  glutaconate  d*é- 

thyle 400. 

Méthyle     (Migration     do 

groupe) Hî 

Méthylônecamphre ^ 

Méthyléthylcétone SOI 

M  é  thylmonpbromocam- 

phre «i 

Méthylphosphinate    do 

soude 406 

Méthylpropylcétone 3tf 

Microbes  de  Teau 4(0 

—  (Action  des)  pur  l'hémo- 
globine   

Microhiologie  du  rouissage 

du  lin, 389 

Microbisme  biliaire 356 

Minérales  (Ressources.)  du 

Yunnan XLII 

Mont  Pelé  (Gaz  des  fume- 
rolles du) 239 

Morphine (Chlorhydratede)   250 

— -  (Recherche  de  la) 381 

Moutarde  (Dosage  de  l'es- 
sence de  moutarde  dans 
les  semences  de) 530 


633  — 


Dtarde  blanche  (Végé- 

ilion  de  ia) 

rez  (Venin  de  la  glande 

pourpre  des) 

Bcles  (Glycose   produit 

wlee) 

toderma  vini 

phtol  (Recherclie  de  pe- 
tites quantités  d*  a-)  dans 

k  ^naphtol 

rcéine  (Réactions  colo- 
rées de  la)  

iphrites  (Pronostic  dans 

H 

i^otoxmes 448, 

Iris  (Cycle  évolutif  des 
Umus  privés  de  leurs  rap- 
porta intimes  avec  les). . 

S* 

MSl  (Superoxydes  élec- 

trolytiques  de) 

^(SeU  de)   réactifs   des 

•acres  réducteurs 

knte  mercurique 

^  pour  caractériser  les  vins 

.4e  lucre 191, 

Ifrocelluloseg 

iir  [Emploi  du)  en  œno- 
logie   

to  vomique 

▼èaa-nés  (Défenses  de 

ganisme  chez  les) 

iUon  (Influence  de  la 

u&tration  ovarique  sur  la) 

lActioude  quelques  corn- 

I  phosphores  sur  la). 

uuicén 

^  (Arsenic  dans  ï)  de 
bule 

^«^- dt  Pkwn,  et  de  Chim. 


583 

311 

197 
122 


252 

105 

359 
532 

203 

477 

201 

241 
5 

196 
446 

532 
250 

446 

406 

406 

255 


Oligiste  (Réduction  d')  en 

magnétite 258 

Olive  (Recherche  et  forma- 
tion de  rhuile  dans  T). . .       82 

Ophim  de  Perse 29 

—  (Essai  de  r) 553 

Oreille 203,    304 

Orthocyclohexanediol 

(Nouvel) 257 

Orthodiazine  (Synthèse  de 


256 

304 

74 

74 
408 


Os  (Implantation  de  T) 

Osazones  des  Rucres 

Osones (Préparation  des).. 
Ovules  (Préparation  des).. 

Oxalate  de  calcium 448 

Oxydases  des  seiches 353 

Oxydation  (Sels  de  terres 

rares  excitateurs  d') 194 

Oxyde  de  carbone. . .  264,    418 

—  de  plomb  (Préparation 
deT) 68 

Oxyhémoglobine  ( Réduc- 
tion de  r) 196 

Ozone  (Action  de  V)  sur  le 
bacille  diphtérique 360 

Paludisme  (Anophèles  et) 

447,    540 

Pancréas  (Liquide  d'an 
kyste  du) 319 

Pancréatiq[ue  (Sécrétion). . 

304,    452 

—  (Suc) 355,    356 

Pansement  (Essai  des  ob- 
jets de)  au  sublimé 322 

Papayer  (Les  vertus  du)    XXIV 
Papier  réactif  de  Schonbein    527 
Papiers    enveloppant    les 
aliments XXXIII 

—  (Micrographie  des)  an- 
ciens       440 

41 


552 

«•  SÉRIB  t.  XVII.  (15  juin  1903.) 


i 


—  634  — 


Paraffine  (Conductibilité 
et  ionisation  réaidnelle  de 

la) 683 

Paraformaldéhyde 337 

Parasitisme 352 

PaTloff  (Réflexe  acide  de).  360 

Pentoses   (Bases  dérivées 

des) 651 

Pepsine  (Evaluation  de  Tac- 

tiondela) 177 

Pepsines    (Trypsine    dans 

les) 164,  310 

Peptonate  de    fer  et  [de 

manganèse 61 

Peptone  (Action  de  la)  sur 
la  sécrétion  et  Texcrétion 

de  la  bile 462 

Perforation   des    crensets 

de  platine 84 

Perles  (Origine  des) 200 

—  (Intoxication  ,  saturnine 
dans  la  fabrication  des 
fausses) 264 

Perozydase  dans  le  liquide 

de  la  noix  de  coco 245 

Peroxyde  de  sodium 337 

Pharmacie  (Examens  pro- 
batoires de) XXV 

Phénol  diiodé 201,  661 

Phénols  (Dosage  des) 98 

—  (Formation  des) 198 

Phénoxypropane 196 

Phénylindazol 582 

Phosgène 446 

Phosphates  (Analyses  de).  84 

Pho8phite8(Iodométrie  des)  2H9 

Phosphore 399 

—  (Chaleur  de  combustion 

du) 351 

—  (Azoture  de). .. 330 

—  (Sulfure  de) 330 

Phosphores  (Acides) 306 


Phosphoriqne  (Acide).... 

Photographiques  (Epreu- 
ves)   

Phthiriose 258, 

Pigment  mélanique 

Piles  (Forces  électromotn- 
ces  des) 

Pilocarpine  (Toxicité  de 
la) 

Piroplasmose  bovine  bacil- 
liforme 

—  ovine  carcèag  '. 

Plaies  tétanîgènes 

Platine  en  Sibérie 

—  (Perforation  des  crcu 
sets  de) 

Plâtre 

Plomb  (Préparation  de 
Poxyde  de) 

—  (Superoxydes  électroly- 
tiques  de) 

^  Intoxication  satumioe 
dans'  la  fabrication  des 
fausses  perles 

—  (Recherche  du) . . .  438, 
Plombico  -  ammoniacal 

(Chlorure) 

Plomhiqne  (Acide).    398, 
Poisson  cru  (Dangers  du)  IXl 
Poloninm     (Rayonnement 

du) 

Polysaccharides ...  401, 
409, 
Pommade  du  D^  Reclus... 
Porc  (Suc  gastrique  de). . . 
Potassium  (Carbonate  àe] 

arsenical 

—  (Hydrure  de) •  * 

Poudres  au  magnésium  ^^ 
Ponrpre  ,  (Formation   de 

la) 

—  (Glande  à)  des  murex.. 


—  635  - 


'éparations    médicinales 
(Dosage  de  Talcool  daoç 

iX 378 

(Fermenta  protéo- 
Ijtiqned  aaeociéa  à  la) . . .     550 
Princeaae  Alice  II  »  (4« 

pagne  de  la) 200 

oaUtiqii^B  (Calcule). .' . .     428 
(Nouvean  genre)    353 

otylin^ 321 

uiier  (Destrootion  de  la 

chenille  filense  du) 297 

organiques 310 

Tamidon  (Réaction  d'i- 
dentité dn} 172 

(Série  du) 257 

Ténolyae 197 

ocatéchine  dans  les 
prodoits   de    distUlation 

delà  houille 253 

diphénylées  symé- 
triqnes 549 

liaine  et  quinidine 198 

(Podon  à  la)  sans  amer- 
tame 216 

(Recherche  de  la)  dans 
1m  liquides  de  l'organis- 
me      505 

■inique    (Hypoleucocy- 

toee) 454 

B  (Toxicité  de  la)  XXXIX 
linquina  (Alcaloïdes  du). 

198,    200 

(Incompatibilité  du)  avec 
leairopde  Gibert 285 

liquide  de  Vrij 314 

ttdiationa  émises  par  un 
becAoer 581 

^dioactivité  induite 201 


Radinm  (Action  pathogène 
du) 304,    388 

—  (Emanation  du) 201 

—  (Rayons  du).     303,550, 

552,    583 

—  (Selsde) 398,    485 

Raisins  secs  de  Californie. 

XLIII 
Rate  (La)  après  néphrecto- 

mie 309 

Réactif  de  Wenzell 553 

Réaction  donnant  naissance 
à  des  pyrones  diphénylées 
symétriques 549 

—  de  Huppert 60 

—  deLloyd 381 

—  de  certains  alcools 374 

—  colorée  de  Tacide  bori- 
que      377 

—  colorée  de  la  cbolesté- 


nne. 


—  colorée  de  la  narcéine. .  105 

—  de  la  matière  colorante 

du  sang 453 

—  de  l'héroïne 441 

—  du  sirop  de  baume  de 
Tolu 367 

—  de  la  strychnine 553 

Réflexe  acide  de  Pavloff . .  360 
Rein  (Le)  est  une  glande. .  312 
Reina  [(Physiologie  compa- 
rée des  deux) 585 

Rénanx  (Ligature  des  pédi- 
cules)   309 

Ricin  (Tourteau  de).     361,  422 

Rose  des  sables 560 

Rotatoire   (Pouvoir)   dans 

leséthers 202 

Rouissage  du  lin 389 

Rubidium  (Hydrure  de) ...  352 

—  Ammonium 584 

Rue:(Es8ence  de) 112 


—  636  — 


Sables  (Rose  des) 560 

Saccharine    (Réglementa- 
tatîon  de  la  yente  de  la) 

XXXIV 

Saccharomyces 305,    350 

Saccharose  dans  les  aman- 
des      197 

—  dans  les  graines  huileu- 
ses  , 272 

Sagon 477 

Saignée 367,    406 

Sakalaves  (Poison  des) . . .     200 

Salicylate  de  mercure 412 

Salicylates      (Electrolyse 

des) 453 

Saloldansle  lait 232 

—  (Dédoublement  diasta- 
sique  du) 582 

—  (Emulsion  de)  pour  Tu- 
sage  interne 561 

Sang  défibriné 358 

—  (Arsenic  dans  le) 446 

—  (Gaz  du) 355,    456 

—  (Glycérine  dans  le) 

352,  402,    407 

—  (Matière  colorante  du) . .     453 

—  (Parasites  du)  462 

—  (Pertes  de) 367,    406 

—  (Poids   du  plasma    et 
des  éléments  figurés  dans 

le) 262 

—  (Eléments    figurés    du) 
dans  la  glycolyse 359 

—  (Glycolyse   dans  le)  in 
vitro 196 

—  (  Le)  après  néphrectomie.     309 
Sangsues       (Conservation 

des) 176 

Saponine    du  Lychnis  flos 

cuculi 33 

Sauterelle    (Couleur  tirée 

delà) VIII 


Schonhein  (Papier  réactif 

de) m 

Sécrétine.    304,360,430,  iS4 
Seiches  (Oxydases  des). . . 
Sel  dans  TAustralle  da  Sud. 

XXXTI 
Sels  de  terres  rares  exdta* 

teurs  d'oxydation 

Séné  (Feuilles  de)  sans  lé- 


Septoforme • 

Sérothérapie  de  la  dipbté 

rie  aux  États-Unis. . .  XIff 
Sérum  (Action  da)  sur  k 

gélatine <S 

— (Action  antikinasiqueda). 

—  antidiphtérique  (Durée 
d'activité  du) 

Sérums  (Substances  toxi- 
ques des)  normaux ^ 

Silicinre  de  manganèse.  1%M 
Sirop  de  baume  de  Tda.. .   367 

—  de  Qibert  au  quinquina 
Incompatibilité ^ 

Société  de  biologie  (Comp- 
tes rendus  de  la),  44, 95, 
136,  2Ô2,  309,  354,  405, 

—  de  pharmacie  (Compto 
rendus  de  la),    90,  2U, 

299,  394,  501,  SU 

—  de  pharmacie.  Séance 
annuelle 140,  ^ 

—  de  thérapeutique  (Comp- 
tes rendus  de  la)    42,91, 

321     ,  259,  306,  402,  448, 

Sodium  (Peroxyde  de) ... .   33Î 

—  (Production  de)  par  elec- 
trolyse     ^ 

Soude  (Dosage  du  carbo- 
nate de)  dans  le  sulfite  de 
soude 


31 


—  637  — 


iHjrpobromite  de)..     471 

t^Pdfate  de) 399 

klFabrioation  de)  6Iectro* 

\  lytkjae) 663 

jbâira  libre  dans  l'ean  sol- 
I  i  fnreose  de  laQrotte  à  La- 

chon 178 

en  Turquie.    XXXV 

des  bovidéa 603 

{ Dé  velopp  ement 

4o) 310 

itocystis      nigra 

^Nntrition  du) 268,    348 

des  ampoules 
pour  injections  hypoder- 
miques       56 

des  fils  pour  ligatures  et 

iQtaies 17 

iphantns  hispidus  (8tro* 
phantine,  cholineet  tri- 
^  gonélUne  dans  la  racine 

'    àe) 106 

[lltycluBiiie  (Dosage  de  la) 
>  dans    les    mélanges    de 


248 


itryehnîne  et  brucine. . . 

—  (Dûfiage  de  la)  et  de  la 

brocine  dans  la  noix  yo- 

nuque 

^  -  (Réactioas  d'identité  de 

î     la) 

I  Sublimé  (Objets  de  panse- 

^     ment  an) 

[  fcc  gagtrique  de  porc 

;  8«cres  (Glycolyse  des) ... . 

-  (Osazones  des) 74 

î  -*  rédiictenw 241 

I  Sucrés    (Elimination     du 

oiercore  dans  les  liquides)        5 
Wiate  enivreux 352 

—  de  sonde 399 

Sulfatât  (Dosage  des) 568 

Soliite  de  soude  (Dosage 


260 

653 

322 
366 
358 


da  carbonate  de  soude 

dans  le) 31 

Sulfoindigotate  de  soude.     311 
Sulfure  d'argent 303 

—  d'arsenic 445 

—  de  cadmium 447 

—  de  phosphore 330 

—  de  zinc 447 

—  d'antimoine  et  d'arsenic.    303 

—  alcalins  (  Electrolyse  des) .    582 

—  alcaline- terreux  (Elec- 
trolyse des) 584 

Snlfuré  (Principe)  de  la 
source  Bayen  à  Luchon.     503 

Sulfurés  (Chalems  de  for- 
mation de  quelques  com- 
posés)       303 

Suppositoires  à  base  de 
beurre  de  cacao 57 

—  (Préparation  des) 408 

Surrénales  (Capsules).  311,  354 
Synthèse  de  disaccharides.      76 

—  des  acides  oxyphosphi- 
niques 194 

—  d'acides  amidés ^  494 

—  des  acides  et  des  éthers 
p-  cétoniques  non  substi- 
tués...      401 

—  effectuées  au  moyen  des 
molécules  renfermant  le 
groupe  méthylène  associé 
À  un  ou  deux  radicaux 
négatifs 303 

Talipot 477 

Tangbin  de  Menabé  .  200,  354 

Tanin  dans  le  marronnier.  448 

—  (Dosage  du) 528 

TaYOlo 476 

Tégument  séminal  des  Oen- 

tianées 552 

Teinture  d'iode 520 


—  638 


Température  de  caléfao- 
tion 304 

Ténias  (AntikinaBe  chez 
les) 366,    406 

Terre  (Composés  asotés  de 
la)  arable 446,    626 

Tétanique  (Antitoxine) . . .    682 

—  (Sérum) 682 

Tétraalcoyldiamidodiphé- 

nylanthrones 361 

Tétraphénylbntanediol . .    400 

Tétrarine 268 

Thé  (Consommation  da)  en 

France III 

—  (Dosage  de  la  caféine 
dans  le) 188 

Théobromine  (Dosage  de 

la)  dans  les  cacaos 34 

Théocine 27 

Thermostat  à  chanffage  et 

régulation  électriques . . .     362 
Thioacides  R— COSH....    361 
Tourteau  de  ricin. . .  361,    422 
Toxicologie     (Destruction 
des    matières  organiques 

en) 183 

Tremblements  de  terre. . .    200 
Trigonelline  dans  Ja  racine 

de  Strophantus 106 

Triméthylcarbinol 660 

Trisulfure  d^antimoine. . . .     446 

Triuréide  dipymvique 306 

Truffes 662,    683 

Trypanosoma  Theileri..,    406 
Trypsine  dans  les  pepsines. 

164,    310 

—  (Valeur  des) 366 

Tuberculenx(Bacille6)  309, 

358,    466 

—  (Exsudât)  inoculé  dans 
la  mamelle  d'un  cobaye 

en  lactation 360 


agarei 


Tuberculose  (Lee 

et  la) 

Typholdiques  (Urine  desU 
Tyrosine  (Séparation,  quan- 
titative de  la  leocine  et 
delà) 


Uracile  dans  le  corps  des 
animaux î 

Urée  (Action  de  1')  sur  Fa- 
cide  pyruvique 309 

—  (Décomposition  oom{rfète 
deT) 47Î 

Urémie  expérimentale 3]# 

Urine  de  cheval 

—  (Bacille  d'Eberthdansl') 
des  typhoïdiques 461 

—  (Dosage  de  l'acide  ^ 
oxybntyrique  dans  F). . .    443 

—  (Dosagede  l'ammoniaque 
dans  Y)  ....      5» 

—  (Doeage  de  la  potasse  ei 

de  la  soude  dans  1'} 2lf 

—  (Dosage  de  l'urée  dansl').    128 

—  (Recherche  de  l'iode  dans 
les) 313 

—  (Lactose  dans  T)  des  fe- 
melles au  moment  du  part.     3S 

—  (Principes  azotés  de  1*). .    lU 

Vanille  (Formation  du  par- 
fum de  la) 311 

Végétale  (Acidité) 550 

Végétation  dans  des  atmo- 
sphères riches  en  acide 
carbonique ÎU 

Végétaux  (Ferments  ches 
les) 550 

—  (Amidon  dans  les) 570 

—  (Hydratation  des) 189 

—  (Nutritiondes) 448 

Vératrols  mononitrés 7 


r 


639  - 


iroiial 519 

Inde  (HacliiB  de) 562 

kkj  (Eanx  mînéraleB  de).    480 
igae (Maladie de  la).  258,    347 
in   (L'aldéhyde    acétique 
èum  le  vieillisBement  et 
lfl0  altérations  da) 199 

-  (Dosage  de  la  glycérine 

dn. 120 

-altéré  par  le  Mycoderma 
vini 122 

-  ISmploi  da  noir  en  œno- 
logie       532 

Ru  (Casse  des) XXX 

-  concentrés 126 

*-  de  Bocre  caractériBés  par 

leenitrates 191,     196 

Mcaniqnes   (Origine  des 
...     194, 


328 


HuaOi  (Réactif  de) 553 


Winter-oii 296 

Xanthiqaes.  (Dosage  des 
bases)  dans  le  cacao 189 

—  (Les  bases)  dans  les 
feuilles  de  cacao  et  de 
kola 190 

Xylose  (Transformation  de 
l'acide  d-glycnroniqae  en 
l') 114 

Tnnnan  (Bessonrces  miné- 
rales do) XLII 

Zinc  (Action  dn)  sur  les  mi- 
crobes de  l'eau 400 

—  (Dosage     volumétriqne 

du) 522 

—  (Sulforede) 447 

—  (Production  du). . .     XXXVI 


—  640  — 


BIBLIOGRAPHIE 


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Madoulé.  —  Guide  scolaire  et  administratif  de  Vétudiant  en 

pharmacie 8^ 

Morel.  —  Vacétylène  :  théorie,  applications 34S 

Moureu.  —  Notions  fondamentales  de  chimie  org  aniqut 1^9 

Sapelier  et  Dromard.  —  Valcoolomanie  (intoxication 

alcoolique  latente) y  son  traitement  par  le  sérum  antiéthylique,  579 

Touret.  —  Le  lait  et  son  industrie 131 


Le  Oèrant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —   IMPRIMSRIB   P.    LBYB,  RUB  OA88BTTB,    17. 


J 


r 


JOURNAL 

DE    PHARMACIE 

ET    DE    CHIMIE 


SIXIÈME     SÉRIE 


TOME    DIX-HUITIÈME 


PARIS.  —    IMPRIMERIE  F.   LEVÉ,    RUE   CASS8TTB,    \', 


I 


JOURNAL 

HÂKMACIE  ET  DE  CHIMIE 

(FONDÉ    EN    1809) 


Comité  de  Rédaction  :  MM.  RICHE,  JUNGFLEISCH,  PETIT, 
VILLEJEAN,   BOURQUELOT,  MARTT,    MOUREU  et  PRUNIER 

Gonaborateors  ;  MM.  J.  Bougault,  L.  BRiCMER,  L.  Brunel, 
L  CoLLiN,  H.   Cousin,  Er.   Gérard,  L.  Grimbert,  M.  Guerbet, 
I        Ed.  Guixochet,  V.  Harlay,  H.  Hérissey,  E.  Leidié, 

G.   PaTEIN,  i  F.  VîGIER. 


f  RéDACTBUR    PRINCIPAL    l    M.    RICHE 

^mtenant  les  travaux  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  àinfd  que  les 
procèS'Verbaux  de  ses  séances 

et  une  revue  médicale^  par  M.  Charrin. 
Sixième  Série 

TOME    DIX-HUITIÈME 


PARIS 
OCTAVE    DOIN,    ÉDITEUR 

8,   PLACE    DE  L*0DÉ0N,   8 

1903 


r 


JOURNAL 

DE     PHARMACIE 

ET    DE    CHIMIE 

VI*    SÉRIE.    —  TOME  XVIII.    — , ANNÉE  1903,  2"   PARTIE. 

TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  le  rôle  de  Valcool  dans  la  conservation  du  càloro- 
forme;  par  M.  Adrian. 

Bien  longue  est  la  liste  des  auteurs  qui  ont  étudié 
les  produits  d'altération  du  chloroforme,  et  plus  consi- 
dérable encore  est  le  nombre  des  travaux  et  des  expé- 
riences publiés  sur  ce  sujet.  Aussi  nous  bornerons-nous 
à  rappeler  les  conclusions  des  savants  qui  sont  unani- 
mes à  reconnaître  que  ces  produits  d'altération  du  chlo- 
roforme sont  des  dérivés  chlorés  ;  que  ce  sont  eux  qui 
causent  de-  fâcheux  effets  sur  l'organisme,  enfin  que  la 
quantité  de  ces  dérivés  chlorés  augmente  lorsque  le 
chloroforme  primitif  n'est  pas  parfaitement  pur. 

Parmi  eux,  on  a  signalé,  outre  le  chlore  libre,  Tacide 
chlorhydrique  et  l'acide  hypochloreux,  diverses  com- 
binaisons chlorées  plus  ou  moins  complexes  et  un  corps 
bien  défini,  l'oxychlorure  de  carbone,  qui  se  forme 
d'après  la  réaction  suivante  : 

4CHC18+6Ô  =  4C0C1«  +  2H80+4C1 

et  qui  fournirait  ultérieurement  l'acide  chlorhydrique  :. 

ÎC0C1«+2H«0  -  2C02+4HCL 


—  6  — 

Ce  serait  surtout  à  la  présence  de  roxychlorure  de 
carbone  dans  les  chloroformes  impurs  que  seraient  dus 
les  accidents  qui  ont  été  plusieurs  fois  relatés. 

II. —  Les  recherches  pour  obvier  à  la  décomposition 
spontanée  du  chloroforme  par  addition  de  certaines 
substances,  telles  que  la  chaux,  Thuile  d'amandes  dou- 
ces,  le  soufre,  l'alcool  éthylique,  le  chloral,  etc.,  onl 
donné,  jusqu'à  ce  jour,  des  résultats  indiscutables;  tou- 
tefois le  rôle  de  ces  divers  corps  n'ayant  pas  encore  été 
bien  établi,  nous  avons  tenté,  par  une  étude  spéciale,  de 
combler  cette  lacune. 

Dans  le  but  d'examiner  l'action  de  l'alcool  comme 
paralysant  la  décomposition  du  chloroforme.nous  avons 
d'abord  soumis  à  l'action  de  la  lumière  une  série  de 
chloroformes  obtenus  par  les  méthodes  les  plus  connues 
et  possédant  un  degré  de  pureté  plus  ou  moins  grand: 

1**  Chloroforme  du  chloral; 

2*  Chloroforme  purifié  par  cristallisation  ; 

3*  Chloroforme  du  commerce  plusieurs  fois  rectifie  el 
purifié  par  la  potasse  ; 

V  Chloroforme  du  commerce  simplement  distillé. 

Les  échantillons,  au  nombre  de  trente,  ont  été  répar- 
tis dans  des  flacons  en  verre  blanc  de  200''"'.  D'autre 
part,  les  mêmes  expériences  ont  été  faites  sur  une 
quantité  égale  d'échantillons,  additionnés  d'alcool 
éthylique. 

L'exposition  à  la  lumière  a  duré  deux  ans,  période 
pendant  laquelle  il  a  été  fait  des  prélèvements  réguliè- 
rement espacés,  soumis  aussitôt  à  l'analyse  compara- 
tive. 

Les  résultats  de  ces  observations  se  résument  ainsi  : 

i;*  Les  chloroformes  non  additionnés  d'alcool  onl 
tous  donné  un  mélange  d'acide  chlorhydriqqe  libre  et 
d'oxychlorure  de  carbone,  après  une  période  de  trois 
mois  (juillet,  août,  septembre).  Au  bout  d'un  an  d'ex- 
position, la  quantité  de  ces  impuretés  a  augmenté  et  a 
atteint  1  p.  100  du  poids  du  chloroforriie.  ' 

2""  Les  mêmes    chloroformes   additionnés  d'alcool 


r 


—  7  — 


Ahylique, soumis  à  uoe  épreuve  absolument  identique, 
le  subirent  aucune  altération,  sauf  les  échantillons  de 
Uoroforme  non  rectifié  qui  donnèrent  une  petite 
piaolité  d'acide  chlorhydrique  libre  (0,1  à  0,4  p.  100). 
3^\u  bout  de  douze  mois,  aucun  des  chloroformes 
idditionnés  d'alcool  ne  contenait  d'acide  chloroxycar- 
bonique,  et  leur  aspect  extérieur  n'avait  subi  aucune 
modification.  Cependant  nous  avons  observé  que  dans 
b  plupart  des  échantillons  examinés,  le  point  de  dis- 
tillation subissait  des  perturbations  notables.  En  frac- 
donnant  avec  soin  cette  opération,  et  en  séparant  ce 
qui  passe  avant  et  après  la  température  voisine  de  61'', 
BOUS  avons  obtenu  2  à  5  p.  100  de  produits  qui  ont  été 
soumis  à  l'analyse. 

Or,  le  dosage  du  chlore,  aussi  bien  dans  les  produits 
qui  ont  passé  avant  le  point  de  distillation  du  chloro- 
forme que  dans  ceux  qui  ont  distillé  au-dessus  de  61*",  a 
Idémontré  nettement  que  leur  constitution  ne  pouvait 
[plus  concorder  avec  celle  du  chloroforme. 

D'autre  part,  les  réactions  effectuées  sur  ces  combi- 
naisons :  réduction  du  nitrate  d'argent  précipité  avec 
l'eau  d'aniline  et  formation  d'éthylidène-aniline,  réac- 
tion du  bisulfite  de  rosaniline,  ont  démontré  leur  na- 
ture aldébydique.  Il  a  môme  été  possible  dans  plusieurs 
cas  d*isoler  une  petite  quantité  d'aldéhyde  acétique. 

En  répétant    des  essais  analogues   sur  des  chloro- 
I  formes  qui  étaient  additionnés  seulement  d'une  quan- 
tité très  faible  d'alcool  (4:355  »^  î^;^)  ,  nous  avons  encore 
constaté  un  relard  de  plusieurs  jours  sur  l'apparition 
de  Vacide  chlorhydrique  libre  dans  les  chloroformes 
non  additionnés  d'alcool  ;  mais  finalement,  après  une 
i  période  variable  selon  l'intensité  delà  lumière,  on  a  pu 
déceler  non  seulement  la  présence  de  cet  acide,  mais 
aussi  celle  de  l'acide  chloroxycarbonique. 
La  constatation  de  ces  résultats  est  d'une  grande  im- 
j  portance;  car  elle  est  de  nature  à  nous  renseigner  sur 
le  rôle  joué  par  l'alcool  éthylique  dans  le  phénomène 


—  8  — 

apparent  du  retard  de  la  décomposition  du  chlorofi 
même  lorsque  celui-ci  n'en  renferme  qu'une  quant 
infime. 

En  effet,  les  résultats  de  nos  expériences  démoni 
que  Talcool,  à  proprement  parler,  n'empêche  pas 
chloroforme  de  se  décomposer  ;  il  ralentit  seolemi 
cette  décomposition  et  fixe  le  chlore  à  Tétat  naissant 
donnant,  au  lieu  des  acides  chlorhydrique  et  chl 
roxycarbonique,  des  dérivés  chlorés,  qui  n^ontani 
effet  nuisible  sur  l'organisme. 

La  première  phase  de  Taction  du  chlore  est  Toxyda 
tion  de  l'alcool  éthylique  : 

C*H&0H-f  2Cl  =  CHO.CH8+2Ha. 

Or,  on  sait  d'autre  part  que  l'aldéhyde  acétique  fi: 
le  chlore  avec  une  très  grande  facilité,  pour  arriver 
étapes  successives  jusqu'à  l'aldéhyde  trichloré  : 

CCP  CHO. 

Les  produits  chlorés  que  nous  avons  retirés  par  disi 
lation  et  présentant  les  caractères  de  combinaisons  al( 
hydiques  ne  sont  autres  que  des  acétals  plus  ou  moins- 
chlorés. 

Quant  à  l'acide  chlorhydrique  formé  au  cours  de  ces 
diverses  réactions,  il  s'éthérifie  avec  Talcool  lorsqu'il 
se  trouve  en  excès  ;  sinon  on  le  trouve  à  Tétat  libre, 
comme  Tindiquenl  les  expériences. 

Si  nous  envisageons  les  poids  moléculaires  de  l'al- 
cool éthylique  et  des  acétals  chlorés,  nous  voyons  que 
l'alcool  peut  absorber  plus  que  son  poids  de  chlore  libre. 

Pour  interpréter  cette  observation,  nous  avons  cher- 
ché à  nous  rendre  compte  de  la  quantité  de  chlore  dé- 
gagée par  le  chloroforme  en  voie  d'altération. 

Le  dosage  du  chlore  libre  des  chloroformes  altérés 
après  six  mois  d'exposition  à  lalumière  a  donnéles  chi(- 
fres.suivants  : 

CBLOKB  LIBRE 

!•'  écliantiUon  (24  mois) 0.340  ) 

2«    échantillon  (6  mois) 0.150  [  p.  l.OM. 

3*    échantillon  (6  mois) O.llS  ) 


-  y  — 

des  chiffres  démontrent  que  la  dose  de  1*"^  d'alcool 
élhylique  suffit,  dans  la  plupart  des  cas,  pour  fixer  le 
chlore  à  Tétat  naissant. 

I  Si  la  quantité  d'alcool  est  insuffisante  pour  fixer  la 
'lotalilé  du  chlore  dégagé,  on  trouve  dans  lechloro- 
[forme  de  l'acidephlorhydrique  libre  et  de  l'acide  chlo- 
iTOxycarbonique. 

C'est  ce  que  nous  avons  constaté  dans  les  chloro- 
I  formes  ne  contenant  que  7-i-  d'alcool  ou  dans  certains 

chloroformes  après  vingt-quatre  mois  d'exposition  à  la 
lumière. 

Le  soufre,  Thnile  d'amandes  douces  ont  évidemment 
des  propriétés  analogues  à  celles  de  l'alcool  et  c'est  en 
fixant  le  chlore  que  ces  produits  agissent  comme  para- 

i  lysants,  plutôt  apparents,  de  la  décomposition  du  chlo- 
roforme. 
Les   travaux  dont  nous  venons  de  donner  le  résumé 

i  paraissent  bien  expliquer  le  rôle  de  l'alcool  comme  con- 

I  servateur  du  chloroforme  et  justifient  pleinement  son 

i  emploi. 


I  Analyse   de  concrétions  provenant  d'une   tumeur  sous- 
"'  cutanée;  par  M.  V.  Harlây. 

La  tumeur  en  question  était  une  tumeur  fibreuse, 
sous-cutanée,  mobile,  adhérente  au  derme,  mais  non 
,  aux  tissus  sous-jacents  (t). 

De  forme  ovale,  plate,  elle  mesurait  environ 
8«  y^  ^c«  5  j^ygç  yjjg  épaisseur  de  l'^",.').  Elle  était 
constituée  par  du  tissu  fibreux  entourant  des  concré- 
tions, ou  plutôt  des  amas  ovoïdes  irréguliers,  réunis 
entre  eux  par  des  ramifications  et  pouvant  atteindre 
chacun  1^**' et  plus  de  diamètre.  La  substance  de  ces 
amas  était  d'un  blanc  presque  pur,  de  consistance  de 
fromage   demi-sec,    se  laissant  facilement  couper  au 

(I)  Cette  tameur  ni*a  été  remise  par  le  O'  Chatelîa,  de  CtiarleVille  ;  il 
Tavait  extraite  de  .la  partie  externe  du  genou  droit  d'uae  femme  de 
60  ans,  arthritique,  mais  bien  portante  d'ailleurs. 


—  10  — 

scalpel.  Exposée  à  Tair,  elle  se  desséchait  assez  rapide- 
ment en  devenant  très  dure  et  absolument  blanche.  Çà 
et  là,  dans  le  centre  de  ces  amas,  on  trouvait  de  véri- 
tables concrétions  pierreuses,  irrégulières,  jaunâtres, 
de  très  petites  dimensions  ;  la  plus  grosse,  de  fornu 
ovoïde,  mesurait  environ  2""',5  X  2"™  et  pesait  C,023 
après  dessiccation  à  Tair.  Le  poids  total  de  la  substaoee^ 
blanchâtre  contenue  dans  la  tumeur  peut  être  évalué  à; 
12^*"  environ. 

Examen  microscopique.  —  Une  petite  portion,  exa* 
minée  dans  la  glycérine,  s'est  montrée  composée  sur* 
tout  de  granulations  amorphes,  accompagnées  de  nom- 
breuses concrétions  microscopiques  irrégulières,  très 
réfringentes;  de  quelques  débris  de  cellules,  colorables 
par  l'éosine,  et  de  quelques  gouttelettes  graisseuses 
jaunâtres.  Aucune  forme  cristalline.  L'acide  acétique 
dissout  toute  la  substance,  sauf  les  cellules  et  la  ma- 
tière grasse,  avec  effervescence  et  sans  former  de  cris- 
taux d'acide  urique. 

Essai  qualitatif.  —  La  substance  blanche  était  com- 
posée entièrement  de  phosphate  et  carbonate  de  chaux, 
avec  une  faible  quantité  de  chlorures.  Elle  ne  conte- 
nait ni  magnésie,  ni  acide  oxalique,  ni  ammoniaque,  ni 
acide  urique.  Les  petites  concrétions  pierreuses  étaient 
de  même  nature  que  la  substance  blanchâtre,  moins 
condensée,  qui  les  entourait. 

Analyse  quantitative.  —  J'ai  fait  les  déterminations 
suivantes  :  eau,  cendres;  acide  phosphorique  et  chaux 
des  cendres.  En  rapportant  une  partie  de  la  chaux  au 
phosphate  tricalcique,etcalculant  l'autre  partie  comme 
carbonate,  j'ai  pu  établir  pour  les  concrétions  étudiées 
la  composition  suivante  : 

p.  100  p.  100 

de  rabsunce    do  sabstaace 
huniide  sèebe 

Eau 29  *" 

Cendres 61,9  87,2 

Matiôi  es  organiques  (1) 9,1  14,8 

(1]  Lo  résidu  de  dissolution  d'un  poidis  déterminé  de  substance  daas 
l'acide  chlorhydrique  très  dilué  à  chaud  représente,  après  lavage  à  l'eto 


H 


p.  100  p.  100 

<Ie  substance    de  sab«tance 

humide  sèche 


Phosphate  de  chaax 46.2  65,2 

Carbonate  de  chaax 1!,7  16,4 

Chlorureii   et  sabstances  indéterminées 

(par  différence) 3,9  5,6 

Il  est  intéressant  de  comparer  cette  analyse  à  celle, 
mnée  ici  par  M.  Gascard  (i),  de  concrétions  sous- 
rtanées  contenant,  pour  100  de  substance  sèche, 
\,1  de  phosphate  de  chaux,  6,8  de  carbonate  de  chaux, 
1,4  de  matières  organiques  et  une  faible  quantité  de 
hosphate  de  magnésie. 


klcul  salivaire  du  canal  de  Wharton;  par  M.  V.  Hârl4Y. 

Le  calcul  que  j'ai  étudié  provient  d'un  enfant  de 
i&ns;  il  siégeait  dans  le  canal  de  Wharton  (conduit  de 
I  glande  salivaire  sous-maxillaire)  gauche,  et  a  été 
xpulsé  par  l'orifice  de  ce  canal  à  la  suite  à\\n  abcès, 
i  comprenait  une  sorte  de  tôle  ou  partie  ovoïde  anté- 
wure,  de  6""  de  diamètre,  munie  d'une  rigole  irrégu- 
ièresur  un  côté  de  sa  moitié  antérieure;  et  une  partie 
wslérieure  cylindrique,  d'environ  4  à  5"°  de  long  sur 
y^  de  diamètre.  La  longueur  totale  du  calcul  était 
lel3"".  Son  extrémité  antérieure  était  irrégulièrement 
arrondie,  son  extrémité  postérieure  était  tronquée,  par- 
îûUment  circulaire,  mais  sans  qu'il  s'agit  pour  cela 
l'une  cassure,  l'angle  de  jonction  de  la  base  circulaire 
A  de  la  surface  latérale  cylindrique  étant  émoussé.  Son 
poids,  après  un  très  long  temps  de  dessiccation  à  Tair, 
Stailde  0«%3795.  Il  était  de  consistance  pierreuse.  Sa 
surface,  nigueuse^  était  de  couleur  blanc-jaunâtre;  l'in- 
lérieur  était  homogène  d'un  blanc  pur. 

Blir«lcooI  boaillant  et  dessiccation,  les  poids  des  slbuminoïdes  coagu- 
(•blei  et  débris  cellalairea  contenus  dans  la  prise  d'essai  :  8,20  p.  100 
delà  lubiiance  humide.  La  diÛérence  entre  ce  chiffre  et  celui  des  ma- 
^iêT«s  organiques  totales,  soit  0,9  p.  100,  correspond  aux  matières 
imset. 
,1)  /o«ni.  de  Pharm.  et  Chim.,  XIT,  262,  1900. 


—  12  — 

A  la  cassure,  on  pouvait  voir  des  stries  d'accroissa" 
ment  concentriques  disposées  autour  d*uD  eenire  è 
formation  situé  dans  la  partie  ovoïde/  La  partie  cylii 
drique  était  constituée  par  des  couches  successives  coi 
parables  à  une  série  de  verres  de  montre  empilés.  Cetk 
partie  était  évidemment  de  formation  plus  récente  q« 


62--^ 


la  partie  ovoïde,  et  les  couches  qui  la  composaieBl 
n'avaient  pu  se  déposer  dans  le  canal,  dilaté  par  il 
salive  accumulée,  qu'après  l'obturation  complète  de  II 
rigole  marquée  sur  la  partie  antérieure  du  calcul. 

L'analyse  a  révélé  la  présence  de  phosphate,  avec 
peu  de  carbonate  de  chaux,  et  Tabsence  de  magnésie  e( 
d'acide  urique.  Le  calcul  desséché  à  l'air  retenaX 
encore  4,4  p.  100  d'humidité.  Sa  composition,  étabfil 
d'après  les  résultats  fournis  par  l'incinéra tion,ledo$igif 
de  l'acide  phosphorique  et  de  la  chaux,  était  la  sui- 
vante : 


p.  i«« 

desobtluoe 


Matières  organiques 15,9 

Phosphate  de  chaux 75,3 

Carbonate  de  chaux 6,1 

Eléments  indéterminés  et  pertes S,* 


r 


—  13 


leUon  de  la  filicine  brute  sur  le  tœnia  aolium.  Nouvelles 
I  observations  ;  par  M.  E.  Schmidt  (1). 

Nous  avons  relaie,  dans  un  travail  sur  l'extrait  de 
imgère  mâle,  quelques  essais  physiologiques  au  point 
le  vue  de  la  détermination  du  principe  actif  de  l'extrait 
st  nous  nous  étions  permis  de  tirer  des  observations 
ules,  observations  trop  peu  nombreuses  malheureuse- 
lient,  les  conclusions  suivantes  :  u  La  filicine  brute, 
I  c'est-à-dire  le  mélange  de  tous  les  principes  à  carac- 
c  tère  acide,  joue  un  rôle  important  dans  l'action  tœni- 
t  fuge  de  l'extrait  de  fougère  mâle  ;  l'acide  flavaspi- 
f  dique  a  pour  le  moins  autant  d'action  que  l'acide 
i  fiUcique  ;  ni  l'un  ni  Tautre  de  ces  deux  acides  n'a 

•  d'action  à  lui  seul,  même  à  des  doses  fortes  ;  il  en  est 
c  de  même  du  produit  restant  après  séparation  de  ces 
c  deux  acides.  Tous  ces  principes  agissent  quand  ils 
«  sont  associés  à  l'huile  de  ricin  seul  ou  à  l'huile  de 

•  fougère  et  au  calomel  :  en  tout  cas,  l'action  n'est  pas 
ft  due  à  un  principe  unique,  mais  à  l'ensemble  des 
«  éléments  à  caractère  acide;  l'huile  grasse  joue  un 
|«  rftlenon  négligeable  et  même  important,  d 

I    Nous  avons  résolu  de  lever  les  doutes  qui  auraient  pu 
j  «obâisler  à  la  suite  de  notre  travail  et  de  contrôler,  par 
de  nouvelles  observations,  les  résultats  précédemment 
I  obtenus. 

I  Les  quatre  observations  que  nous  présentons  ont  été 
I  Wles  avec  la  filicine  brute.  Nous  nous  réservons  de 
!  continuer  les  essais  et  sur  la  filicine  brute  et  sur  les 
I  principes  qu'elle  renferme,  au  fur  et  à  mesure  que  l'oc- 
casion s'en  présentera. 

Observation  L  —  Jeune  homme  de  18  ans.  Habite 
la  campagne.  Souffrait  de  violentes  douleurs  d'estomac 
^t  avait  été  soigné,  sans  succès,  pour  une  maladie  de 
cet  organe.  Faim  normale,  mais  l'absorption  des  ali- 

(0  Noto  présoDtéc  à  U  Société  de  Pharmacie  (séance  du  8  juin). 


14  — 


1 

ses  faibles  a 


menls  ne  pouvait  avoir  lieu  qu'à  des  doses 
souvent  répétées.  II  ne  s'était  jamais  aperçu  de  la  peili 
d'anneaux  et  avoue   d^ailleurs  n*y  avoir  jamais  fi 
attention  ;  c'est  à  la  suite  d^une  purgation  qu'il  a  i 
marqué  le  départ  d'assez  nombreux  anneaux. 

Une  administration  d'extrait  de  fougère  mâle  en  ci^ 
suies,  avec  addition  de  calomel,  n'avait  donné  lieu 
aucun  résultat. 

On  administra,  la  veille  du  traitement,    0*^,75  < 
jalap  et  0>%50  de  scammonée.  Diète,  sauf  du  lait.  Lave^ 
ment  de  500*^"^'  d'eau  tiède  le  soir. 

Le  lendemain,  1«%60  de  iilicine  brute,  correspondanf 
à  8^'  de  noire  extrait  des  Vosges,  à  20^,76  de  filicine 
brute  p.  100,  puis,  la  minutes  après,  0^'',75  de  calomd 

Pas  de  vertiges.  Fortes  coliques  une  demi-heure 
viron  après  l'absorption  du  calomel,  suivies  d'une  selh 
avec  départ  d'un  assez  long  ruban  de  ver,  mais  à  an* 
neaux  larges.  Deux  autres  selles  ont  lieu  dans  lea 
mêmes  conditions. 

Observation  II.  —  Le  même,  six  semaines  plus  tard. 
Même  traitement  préliminaire  la  veille.  Le  lendemain^ 
môme  dose  de  Iilicine  que  la  première  fois,  c'est-à-diie 
1^',60  et  provenant  du  même  extrait  ;  en  même  temps 
3«%50  d'huile  grasse  de  fougère  correspondant  à  8' 
d'extrait,  à  44  d'huile  p.  100.  L'huile  grasse  provenait 
du  môme  extrait  que  la  filicine.  Calomel  0«%73  au  bout 
de  15  minutes.  Vertiges  assez  acccentués  au  bout  d'une 
demi-heure  ;  puis  coliques  avec  selles  et  départ  d'un 
gros  paquet  de  ver,  enroulé,  à  anneaux  larges,  sans  la 
tête.  Vingt  minutes  plus  tard,  malaise  avec  très  violentes 
coliques  ;  une  selle  se  produit  et  le  ver  part  avec  la  tète. 
Inerte  au  moment  de  l'expulsion,  il  ne  tarde  pas  à 
remuer  quand  on  le  met  dans  Teau  tiède. 

Observation  III.  —  Homme  de  38  ans.  Habile  la  ville. 
Souffre  de  crampes  d'estomac  surtout  après  l'absorp- 
tion d  aliments  ;  parfois  des  nausées  se  produisent.  Sent 
le  besoin  de  manger  souvent.  Il  a  constaté  la  perie 
d'aoneaux  même  en  dehors  des  selles. 


—  15  — 

veille,  toujours  le  même  traitement.  Le  lendemain, 
cine  brute  1*%40  correspondant  à  S^""  d ^extrait  des 
sges.  à  n^^JQ  de  filicine  brute  p.  100.  Huile  de  ricin 
%  15  minutes  plus  tard.  Quarante  minutes  environ 
rès  l'absorption  de  l'huile  de  ricin,  vertiges  accentués, 
ries  coliques.  Deux  selles  ont  lieu  à  20  minutes  d'in- 
valle;  à  la  dernière,  le  ver  part  d'un  seul  bloc,  avec 
tète.  Il  remue  quand  on  le  place  dans  de  l'eau 
de. 

Observation  lY.  —  Jeune  homme  de  23  ans.  Habite 
campagne.  Faim  capricieuse.  Perte  d'anneaux  au 
iment  des  selles.  Même  traitement  préliminaire.  Le 
idemain ,  l''',60  de  iilicine  brute  correspondant  à 
de  l'extrait  des  Vosges,  à  20«%76  de  filicine  p.  100. 
lile  grasse  de  fougère  3^^50  provenant  du  même 
trait,  à  ii»*"  d'huile  grasse  p.  100.  Puis,  15  minutes 
rès,  0«^75  de  calomel. 

, Vertiges  peu  accentués  ;  violentes  coliques.  A  la  troi- 
^me  selle,  le  ver  part  avec  la  tête  ;  il  remue  dans  l'eau 
ide. 

En  résumé,  dans  un  cas  :  filicine  et  calomel  seul,  pas 
résultat  ;  dans  trois    cas  :  filicine  associée  soit  à 
mile  grasse  de  fougère  et  au  calomel,  soit  à  l'huile  de 
cin,  résultats  affirmatifs. 

Ces  résultats  sont  d'accord  avec  ceux  de  nos  pre- 
ières  observations.  Il  faut  bien  avouer  que,  si  ces 
ils  sont  intéressants  au  point  de  vue  de  la  détermina- 
on  du  principe  actif,  ils  n'offrent  pas  un  grand  intérêt 
1  point  de  vue  pratique,  étant  donné  la  difficulté  que 
rësente  la  préparation  des  divers  principes  contenus 
ans  l'extrait  de  fougère  mâle,  et  attendu  que,  pour 
btenir  ces  principes,  on  est  forcé  de  préparer  tout 
'abord  l'extrait  lui-même. 


—  IH  — 


Lies  hydratée  de  carbone  de  réserve  de  la  Noix  mttscade  € 
du Macis\  par  M.  A.  Brachin,  interne  en  pharmacie 
des  Hôpitaux  (1). 

Les  ouvrages  classiques  ne  nous  fournissent  que  très 
peu  de  données  sur  les  hydrates  de  carbone  que  ren- 
ferme la  Noix  muscade  et  son  arillode  communément 
désigné  sous  le  nom  de  Macis. 

Tous  les  auteurs,  se  basant  sur  Texameo  microchi- 
miquede  la  drogue,  s^accordent  à  admettre  Texistence 
d'amidon  dans  la  Noix  muscade. 

Fiiickiger  et  Hanbury  (2),  qui  ont  étudié  le  Macis  an 
point  de  vue  qui  nous  occupe,  signalent,  dans  ce  der» 
nier,  la  présence  d'un  sucre  incristallisable  réduisant 
laliqucur  cupropotassique.  En  traitant  par  Teau  bouil 
lante  le  produit  épuisé  préalablement  par  l^alcool  et 
Téther,  ces  mêmes  auteurs  ont  obtenu  une  substance 
qu'ils  considèrent  comme  intermédiaire  entre  le  mnri 
lage  et  Tamidon.  Cette  substance  n'est  pas  soluble  dans 
une  solution  ammoniacale  d'oxyde  cuprique,  elle  se 
colore  en  bleu  sous  l'influence  de  Tiode  ou  en  violet 
rougeâtre  lorsqu'elle  a  été  préalablement  desséchée. 

D'autre  part,  Tschirch  (3)  a  reconnu, dans  le  Macis, la 
présence  de  grains  d'amidon  riches  en  amylodextrine 
«  Amylodextrin-Stàrkekôrner  »,  qui  se  colorent  en 
brun  rouge  au  contact  de  l'iode.  Cette  amylodextrine, 
comme  la  substance  isolée  parFlûckiger  et  Hanbury. 
se  gonfle  au  contact  de  l'eau  bouillante. 

J'ai  repris  Tétude  des  hydrates  de  carbone  des 
semences  de  Muscade  en  mettant  à  profit  certaines  mé- 
thodes expérimentales  imaginées  depuis  les  recherches 
dont  il  vient  d*ètre  question. 

(1)  Travail  fait  au  laboratoire  do  M.  le  professe urBourqaelot et  pré- 
senté à  la  Société  do  Pharmacie  (séance  du  3  juin). 

(2)  Histoire  des  drogues  d'origine  végétale;  traduction  deLanessAO. 
II,  p.  222,  1878. 

(3)  Ueber  die  Inhaltstoffe  der  Zellea  des  Ârillos  Toa  Mjfristica  fra- 
grans,  Hott  (BericfUe  d.  d.[bot.  Ges.y  VI,  p.  138,1888). 


r 


—  17  — 


Hoix  muscade.  —  La  Noix  muscade  pulvérisée  gros- 
fcrement  a  été  soumise  à  un  premier  épuisement  à 
Slher  dans  un  appareil  de  Soxhlet.  On  a  pu  ensuite 
loyer  la  drogue  au  moulin.  La  pulvérisation  a  été 
Aevée  au  mortier,  sans  résidu,  et  la  poudre  obtenue  a 
lé  passée  au  tamis  n*  40  (40  mailles  par  0'",027).  Après 
^nouvel  épuisement  à  l'éther,  on  a  obtenu,  pour  lOO*'' 
»  Noix  muscade  primitive,  62^''  de  poudre  dégraissée 
ï  38^  de  matières  solubles  dans  Téther. 
\  Recherche  du  eaecharose.  —  La  recherche  du  saccha- 
ise,  dans  la  poudre  dégraissée,  a  été  effectuée  par  le 
locédé  indiqué  par  M.  Bourquelot  (i). 
On  a  traité  ôO»*  de  poudre  par  300*^°»'  d'alcool  à  80' 
pillant,  au  réfrigérant  à  reflux,  pendant  vingt  minu- 
|s;  après  refroidissement,  on  a  filtré  et  recueilli  270""™' 
ftUqueur.  Cette  liqueur  a  été  distillée  en  présence  de 
irbonate  de  calcium,  et  le  résidu,  repris  par  ÎOO'^"'  d'eau 
kymolée  saturée,a  servi  après  filtralion  aux  deux  expé- 
iences  suivantes  : 

A.  Liquide  filtré 30—3 

i        B.  Liquide  filtré 60—* 

Levure  de  bière  tuée  par  l'alcool  froid 0k%20 

Après  trois  jours  à  38"*,  on  a  soumis  à  l'analyse  les 
iiélaDges  préalablement  déféqués  par  le  sous-acétate 
le  plomb. 

Voici  les  résultats  obtenus,  rapportés  au  volume  pri- 
ilitif; 

Liquide  A.  Déviation  +  io8'  l  =  2 

Sacre  réducteur  p.  lOO*"»^^  en  gucre  intérveni U^yZZ 

Liquide  B.  Déviation  -f  O^iS' 

Sucre  réducteur  p.  iOO«™3,  en  sucre  interverti 1<>^,85 

Il  s*est  donc  formé  une  proportion  de  0«%ô2  de  sucres 
rtducteurs  qui  sont  du  sucre  interverti .  En  effet,  0«%52  de 
«ucre  interverti  correspondent  à  0«%494  de  saccharose. 
Or,  pour  a(D)  =  +  66%6,  0«',494  de  saccharose  au  tube 

(i)  Recherche,  dans  les  végétaux,  du  sucre  de  canne  à  l'aide  do  Tin- 
'«rtine  et  des  glucosides  à  l'aide  de  Témulsine  (Journ.  de  Pharm.  et  de 
Cfem.,  [6],  XIV,  p.  481,1901), 

Jovn,  dt  Pkarm.  et  <U  Chim,  6*  sfois,  t.  XVIIL  (!•'  jaillei  t003.J  ^ 


—  18  — 

de  20*^"  correspondent  à    une    déviation  de  +0*3 
D*autre  part,  si  Ton  prend   pour  le  sucre  inter 
a(o)= —  19*,  5,  à  la  température  de  +  *7*,  5,  on  a  jhk 
O^^*^  52,  une  déviation  de  —  O^'IS',  ce  qui  fait  une  dif' 
rence  de  0^51',  et  Texpérience  directe  nous  a  do 

L'augmentation  du  pouvoir  réducteur  était  donc! 
due  à  la  présence  de  saccharose  qui  avait  été  dé 
blé  par  Tinvertine.  Diaprés  les  données  ci-dessus,  ( 
voit  que  ce  dernier  se  trouvait,  dans  la   Noix  mo 
essayée,  dans  la  proportion  de0*',56  pour  100•^ 

Recherche  des  glucosides.  —  La  recherche  des  { 
cosides  a  été   également  eSectuée  en  opérant  sur| 
liquide  dans  lequel  Tinvertine  avait  terminé  son  ac 
en  ayant  soin,  d'ailleurs,  de  le  porteràrébulIitionaT 
d'y  ajouter  Témulsine.  Le  pouvoir  réducteur  et  la  dér 
tion  étant  restés  les  mêmes  au  bout  de  cinq  jours, 
peut  conclure  ù  l'absence  de  glucoside  dédoublable 
1  émulsine. 

Hydrolyse  ménagée,  —  100»**  de  poudre,  résultant! 
traitement  de  la  Noix  muscade  par  Télher  et  Talci 
bouillant,  ont  été  soumis  à  l'hydrolyse  par  10  fois  le 
poids  d*acide  sulfurique  à  3  p.  iOO,  à  l'autoclave 
110**,  pendant  deux  périodes  de  chacune  trois  qu 
d'heure.  Après  refroidissement,  le  liquide  filtré  a 
neutralisé  par  le  carbonate  de  calcium,  filtré  à  noof 
et,  dans  ce  dernier  liquide,  après  défécation  ausous-aà 
tate  de  plomb,  on  a  dosé  le  sucre  réducteur  par 
liqueur  eu  propotassique  et  pris  la  déviation  polarimé 
trique  au  tube  de  20^". 

Sucre  réductour  pn  «lextrose,  pour  lOOc"' 48%75 

Dévialioa +4*5T. 

Or  la  déviation  calculée  pour  une  solution  de  gla 
cose  à  4«%75  p.  \  00  est  précisément  de  4^  58'. 

La  liqueur  restante  a  été  évaporée  dans  le  vide,  el  kl 
résidu  a  été  soumis  à  des  reprises  successives  par 
cool  à 93*^.  Il  s*est  déposé  dans  les  liqueurs  alcooliques] 
des  cristaux,  qui  ont  été  recueillis,  lavés,  séchéset  sou- 


r 


:  -  19  - 

nis  à  une  nouvelle  cristallisation.  La  détermination  du 
Ipoovoîr  rotatoire  des  divers  produits  obtenus  nous  a 
ionné  : 

L  4-52,3        -«-31,12        +49,3        +  o2,l        +53,7. 

p  On  a  donc  bien  affaire  à  du  dextrose  ;  les  osazones  pré- 
parées en  partant  de  ces  sucres  fondaient,  au  bloc 
jHaqnenne,  h  la  même  température  qu'une  glucosazone 
^re  prise  comme  témoin  Le  glucose  ainsi  obtenu  ré- 
liulte  évidemment  de  Thydrolyse  de  l'amidon  dont  la 
présence  dans  le  fruit  a  été  signalée  au  début  de  cetle 
mote. 

Hydrolyse  énergiq'ue.  —  L'hydrolyse  énergique  du 
résidu  (i)  effectuée  au  moyen  de  l'acide  sulfuriquecon- 
i€entré,  sur  20**^  de  produit  résultant  de  l'hydrolyse  pré- 
icédente,  nous  a  donné  une  liqueur  réduisant  le  réactif 
eupropotassique  et  contenant,  après  concentration  à 
400'-%  3«%1G6  de  dextrose. 

Or  la  rotation  calculée  pour  une  solution  de  dextrose 
à  cette  concentration  serait  +3M9';  comme  la  rotation 
I  a  été  trouvée  de  +  1M6',  il  doit  exister  dans  la  liqueur 
I  un  sucre  de  faible  pouvoir  rotatoire  comme  le  mannosc 
ou  le  xylose.  Le  mannose  a  été  recherché  au  moyen  de 
la  phényihydrazinc  avec  un  résultat  complëlement 
négatif,  car  il  ne  s'était  déposé  aucune  hydrazone  au 
bout  de  quarante-huit  heures.  Il  serait  donc  assez  vrai- 
semblable d'admettre  dans  la  Muscade  la  présence  d'une 
xylane. 

lacis.  —  Le  Macis  soumis  au  même  traitement  pré- 
liminaire que  la  Noix  muscade  a  donné,  pour  100^*^  de 
Macis,  64'*'  de  produit  dégraissé  et  36<^'  d'une  huile 
épaisse,  présentant  une  couleur  jaune-safran  foncé. 

Recherche  du  saccharose  et  des  glticosides.  —  La  re- 
cherche du  saccharose  a  été  effectuée  en  suivant  le 
même  procédé  que  pour  la  Noix  muscade  ;  nos  expé- 
riences nous  ont  conduit  à  conclure  à  son  absence  aussi 

(1)  Eu.  BouRQUKLOT  et  H.  Hbhissby.     Sur    la  composition    de  J*Hi- 
bttmen   de   Phœnix  cananensis  {Journ.  Pharm.  et  Chim.,    [6],  X.'. 
p.  193,  mi). 


—  20  — 

bien  qu*à  celle  de  tout   glucoside    dédoublable  par 
Témulsine. 

Hydrolyse,  —  La  même  méthode  que  celle  qui  a 
été  appliquée  à  la^Noix  muscade  nous  a  fourni^apris 
l'hydrolyse,  un  liquide  visqueux  filtrant  très  difficile- 
ment. 

Le  liquide  d'hydrolyse  correspondait  à  une  teneur  et 
glucose  égale  à  5«',  937  p.  100  et  à  une  déviation  de 
-|-  S'^S^';  la  déviation  calculée  en  glucose  serait  de 
+  6M3\  ce  qui  fait  une  différence  de  OHl'. 

J'ai  cherché  l'origine  de  la  viscosité  que  présentait  le 
liquide  après  l'hydrolyse.  £n  chauffant  comme  lont  in- 
diqué MM.  Bourquelotet  Hérissey  pour  la  gentiane (1), 
le  Macis  dégraissé,  avec  de  l'eau  à  l'autoclave  à  HO*,  (m 
a  obtenu,  par  précipitation  du  liquide  filtré  au  moyen 
de  l'alcool  fort,  un  corps  présentant  nettement  lesréac- 
tions  des  pectines. 

En  effet,  la  solution  à  2  p.  100  de  ce  corps  séché  dans 
le  vide  présentait  les  caractères  suivants  : 

S""  Coagulation  après  quelques  heures  au  moyen  da 
suc  de  carottes  cru  ; 

2""  Non-coagulation  par  le  suc  de  carottes  en  préseaee 
des  oxalates  alcalins  ; 

3""  Coagulation  par  l'eau  de  baryte. 

La  solution  à  2  p.  100  agitée  avec  un  peu  de  talc  et 
filtrée  a  pu  être  examinée  au  polarimètre,  au  tube  de 
o*'"  :  la  déviation  correspondait  à  un  pouvoir  rotatoire 
de+240^ 

Sur  l*'*de  cette  pectine  on  a  fait  la  recherche  desga- 
lactanes  en  se  conformant  aux  indications  de  Toi- 
lens  (2),  on  a  obtenu  0^,15  d'acide  nucique  fondant  à 
212-214''  au  blocMaquenne. 

Sur  une  autre  prise  d'essai  nous  avons  fait  la  recher- 
che des  pentosanes  par  la  production  de  furfurol  dans 
la  distillation  en  présence    d'acide  chlorhydrique  de 

(1)  Sur  la    nature  gélatineuse   (pectine)    de    la   racine  de  geotiane 
[Journ.  Pharm.  et  Chim,,  [5],  VH,  p.  473.  1898). 

(2)  Les  hydrates  de  carbone  ;  traduction  Bourgeois,  1896,  p.  373. 


^ 


—  21  — 


densité  1,06  et  au  moyen  de  la  phloroglucine  :  les  deux 
procédés  nous  ont  donné  des  résultats  positifs. 

D'aulre  part,  le  liquide  d'hydrolyse  duMacis  a  été  éva- 
poré à  siccité  dans  le  vide  ;  après  quoi,  le  résidu  a  été 
soumis  à  des  reprises  successives  par  l'alcool  à  95^.  Les 
liqueurs  alcooliques  ont  laissé  déposer  des  cristaux  qui 
ont  été  purifiés  par  une  nouvelle  cristallisation.  Les 
sacres  ainsi  obtenus  présentaient  les  pouvoirs  rotatoires 
suivants  : 

+  52,02        +50O        +0O.6        -fo2,l. 

Les  osazones  préparées  avec  ces  sucres  fondaient  à  la 
même  température  qu'une  glucosazone  pure  prise 
comn^e  témoin.  On  a  donc  bien  affaire  à  du  dextrose. 

Coneltestons.  —  Au  point  de  vue  des  réserves  nutriti- 
ves hydrocarbonées,  la  Noix  muscade  diffère  donc  assez 
notablement  du  Macis  qui  se  trouve  cependant  dans 
une  dépendance  assez  étroite  avec  cette  dernière  puis- 
qu'il en  constitue  l'arillode. 

La  Noix  muscade  contient  de  Tamidon  et,  en  plus,  du 
saccharose  comme  beaucoup  de  semences  examinées  au 
cours  de  ces  dernières  années. 

Le  Macis,  au  contraire,  ne  contient  pas  ce  dernier 
sucre,  mais  renferme  une  pectine  qui  ne  diffère  de  celles 
étudiées  par  MM.  Bourquelot  et  Hérissey(l)  que  par  son 
pouvoir  rotatoire  de  même  sens,  mais  beaucoup  plus 
élevée  ;  elle  contient  d'ailleurs  à  peu  près  la  même 
quantité  de  galactanes  que  certaines  de  ces  dernières. 
•^=^^^^— —  ■  "i      ■,  ,,  .1   .  I..—  i 

REVUES 
Pharmacie.  —  Physiologie. 

Réactions  d'identité  des  médicaments  organiques 
basées  sur  l'analyse  immédiate;  par  M.  Constantin 
KoLLo  (2).  — ;  L'auteur  fait  remarquer  à  juste  titre  que 

(1)  Em.  fiouRQUKLOT.  Sur  les  pectines  {Joum.  PkatTn,  et  Chim., 
|6],  IX,  p.  563,  1899). 

(2}  Der  Ideatitàts  Nachweis  organischer  Arzneimittel  gastUtzt  auf 
diftImmediatanaJyse  {Phannacêutische  Post,  1903,  p.  137-185). 


3i 


pour  les  médicaments  minéraux  Tidentité  est  relative- 
ment facile  à  établir,  car  on  peut  dans  ces  produits  ca« 
ractériser  chacun  des  éléments  qui  entrent  dans  la  com* 
position.  Il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  corps  orgv 
niques;  le  plus  souvent,  pour  identifier  ces  corps,  on 
détermine  des  constantes  physiques  (point  de  fusion, 
d'ébullition,  solubilités),  caractères  qui  souvent  varieot 
peu  pour  des  homologues  ou  des  isomères;  dans  d'aii-j 
très  cas,  on  se  sert  de  réactions  colorées  qui  sontson^ 
vent  empiriques  ou  peu  caractéristiques,  il  y  aurait 
donc  intérêt,  dans  le  cas  des  produits  organiques  si 
nombreux  actuellement,  à  employer  des  méthodes  rap- 
pelant celles  utilisées  en  chimie  minérale,  c'est-à-dire 
à  décomposer  la  substance  en  un  certain  nombre  de 
groupements  facile^  à  caractériser,  de  sorte  que  par 
Tensemble  de  ces  réactions  il  soit  facile  d'identifier  le 
dérivé  initial. 

C'est  ce  que  l'auteur  a  tenté  de  réaliser,  et  nous  cite- 
rons à  titre  d'exemple  quelques  modes  d'essai  institua 
par  lui. 

Phénol  C4P-0H.  —  On  caractérise  le  groupemeot 
C®IPen  le  transformant  en  benzine  C®H*;  pour  cela  on 
chauffe  quelques  décigrammes  de  phénol  dans  un  petit 
appareil  distillatoire  avec  de  la  poussière  de  zinc  et  de 
l'acide  acétique  :  il  se  dégage  de  la  benzine  qu^on  reçoii 
dans  un  peu  d'acide  nitrique;  il  se  forme  de  la  uitro- 
benzine  qu'on  reconnaît  à  son  odeur.  Pour  caractériser 
le  groupement  OH,  on  chauffe  S'^»'"  de  phénol  avec  du 
sulfure  de  phosphore;  il  se  dégage  des  vapeurs  à  odeur 
désagréable  de  thiophénol  C«H'^-SH. 

Acide btnzoïque  C®H''-CO'H.  — Le  groupements* 
est  mis  en  évidence  par  la  distillation  d'un  peu  d'acide 
benzoïque  avec  la  chaux  :  il  y  a  dégagement  de  benzine 
qu'on  caractérise  comme  dans  le  cas  du  phénol. 

Le  groupement  COOH  (caractère  acide)  est  identifié 
en  chauffant  un  peu  d'acide  benzoïque  avec  une  solution 
de  carbonate  de  soude  :  il  y  a  dégagement  de  CO'  qui 
trouble  l'eau  de  chaux. 


r 


—  23  — 


Acide  salicylique  c«H4<^     ^    —  On  distille  une  petite 

Kntité  d*aci(le  salicylique  avec  de  la  chaux  :  il  se 
âge  du  phénol  qu'on  caractérise  comme  il  a  été  dit 
Messus. 

I  D'autre  part  on  chauffe  1^^  d'acide  salicylique  avec 
H^ d'alcool  méthyliqueellS  gouttes  d'acide  sulfurique, 
P  y  a  formation  de  salicylate  de  méthyle  possédant  une 
Ueur  parliculiëre.  Cette  formation  d'éther  est  spéciale 
I  l'acide  salicylique. 

I  /OH 

1   Aspirine.  —  Acide  acétylsalicylique  C6H*<; 

I         ^  J  ^    ^  \C0.0(C0CH3) 

Le  groupe  acétyle  COCH'  est  mis  en  évidence  en  chauf- 
pot  un  peu  d*aspirine  avec  de  l'alcool  et  de  l'acide  sulfu- 
(rique  :  il  se  dégage  de  l'éther  acétique. 
[  D*autre  part,  on  saponifie  l***  d'aspirine  par  la  soude 
|bouillante,on  acidulé  et  on  recueille  l'acide  salicylique, 
jfui  est  caractérisée  comme  ci-dessus. 
I  Urotrapine  (CH*)'-Az\  —  Uurotropine  par  fixation 
d'eau  donne  de  l'aldéhyde  formique  CH'O  et  de  l'ammo- 
) Iliaque  :  pour  caractériser  l'aldéhyde,  on  chauflfe  dans 
I^U)  petit  appareil  distiilatoire  0'%50  d'urotropine  avec 
'de  l'eau  et  quelques  gouttes  d'acide  sulfurique;  le 
[liquide  qui  distille  est  condensé;  il  contient  de  l'al- 
^  déhyde  formique  et  réduit  une  solution  ammoniacale 
de  nitrate  d'argent. 

Le  résidu  de  l'opération  précédente  chauflTé  avec  la 

I  soude  en  excès  laisse  dégager  de  l'ammoniaque  qu'il  est 

facile  de  déceler. 

AnHfébrine  ou  acétanilide  C/H»-AzH-CH»CO.  —  On 

'  caractérisera  le  groupement  acétyle  comme  dans  le  cas 

de  l'aspirine,  c'est-à-dire  en  formant  de  l'éther  acétique. 

Quelques  cristaux  d'antifébrine  chauffés  dans  une 

capsule  avec  Tacide  nitrique  fumant  laissent  percevoir 

Vodeur  de  nitrobenzine,  qui  est  due  à  la  présence  du 

groupement  C^HV 

Enfin  on  caractérise  le  groupement  AzH  par  la  trans- 
formation en  AzH'  :  il  suffit  de  chauffer  dans  un  tube 


—  2*  — 

à  essai  quelques  cristaux  d'acétanilide  avec  quelque 
centimètres  cubes  d'acide  sulfurique  pur,  on  ajasl 
peu  à  peu  du  permanganate  de  potasse  jusqu'à  ce  qn 
le  liquide  soit  éclairci  :  il  y  a  formation  d'ammoniaque^ 
ce  que  l'on  constate  par  les  méthodes  habituelles. 

.0C«H5 
Phénacétine  c«h\  .  —   On    caractérise 

groupement  C^H^  en  faisant  bouillir  dans  un  petit  tube: 
essai  0«%01  de  phénacétine  avec  1*^"'  d'acide  chlorhy 
drique  concentré,  puis  on  ajoute  5*""'  d'eau  :  il  y  a  fop 
mation  de  phénol  C^H^-OH  qu'on  reconnaît  en  ajoutan 
III  gouttes  d'une  solution  de  chlorure  de  chaux 
10  p.  100  :  il  se  développe  une  couleur  rouge  paie,  pas- 
sant au  violet  par  un  excès  d'ammoniaque. 

Pour  déceler  le  radical  oxélhyle  OC*H*,  on  chauffe 
0*%20  de  phénacétine  avec  lO*""*  de  lessive  de  soude 
à  10  p.  100,  puis  on  ajoute  quelques  gouttes  d'une  solu- 
tion d'iode  dans  l'iodure  de  potassium  :  il  y  a  formation 
d'iodoforme  qu'on  reconnaît  à  l'odeur. 

On  caractérise  le  groupement  AzH  comme  pour  Van- 
tifébrine,  et  le  radical  acétyle  CH'CO  comme  pour  Tas- 

pirine. 

11.  G. 

Essai  physiologique  des  feuilles  de  digitale  ;  par 
M.  FocKE  (1).  —  Dans  l'essai  des  préparations  dedigitale, 
la  détermination  du  pouvoir  toxique  au  moyen  d'expé- 
rimentations physiologiques  offre  de  grands  avantages, 
car  cette  méthode  donne  précisément  la  mesure  de  l'ac- 
tivité de  tous  les  éléments  agissant  sur  le  cœur.  Ce  pro- 
cédé a  du  reste  déjà  été  employé  par  un  certain  nom- 
bre d'auteurs,  entre  autres  par  M.  Focke,  dans  des 
recherches  sur  l'activité  des  feuilles  de  digitale.  L'au- 
teur s'est  arrêté  au  procédé  suivant  :  2«'  de  feuilles 
sont  desséchés  à  une  douce  température,  pulvérisées 
grossièrement  et  traitées  par  248''  d'eau  bouillante:  où 

(1)  Die  physiologUche  Werthbestimmung  der  DigitallsbUtter  (i4rMiv 
dér  Pharmazie,  1903,  p.  128). 


r 


25  — 


bisse  infuser  une  demi-heure,  on  filtre  et  on  exprime 
Mgèrement  de  façon  à  recueillir  20""°^  de  liquide,  on 
«  donc  ainsi  une  infusion  à -^  :   les   expériences  sont 

Wles  d'une  part  avec  ce  liquide,  d'autre  part  avec  une 
certaine  quantité  du  liquide  réduit  par  évaporation  àun 
volume  moitié  moindre  et  possédant  par  suite  une  ac- 
iUvité  deux  fois  plus  grande. 

!  Au  mojen  d'une  seringue,  on  injecte  un  poids  déter- 
[miné  de  ces  liquides  dans  les  tissus  lymphatiques  du 
[haut  de  la  cuisse  de  grenouilles  dont  le  cœur  a  été  mis 
:ànu.  Onnote  le  temps  au  bout  duquel  le  ventricule 
s'arrête  en  systole  :  on  connaît  le  poids;?  de  la  grenouille 
;  mise  en  expérience,  le  poids  d  de  liquide  injecté,  et  on 
détermine  le  temps  /  nécessaire  pour  l'arrêt  du  cœur  ; 
fen  appelant  V  la  virulence  ou  pouvoir  toxique,  on  a 

» 

évidemment  Y=  -r-. 
ai 

Pour  que  les  résultats  soient  comparables,  il  faut  que 
la  dose  injectée  soit  telle  que  l'arrêt  du  cœur  se  produise 
entre  10  et  35  minutes  ;  on  arrive  du  reste  à  déterminer 
facilement  la  dose  convenable  au  moyen  d'expériences 
préliminaires. 

En  employant  cette  méthode,  M.  Focke  a  étudié  l'in- 
fluence  de  plusieurs  circonstances  sur  l'activité  de  la 
digitale  et  il  arrive  à  des  conclusions  que  nous  résume- 
rons brièvement. 

Les  recherches  ont  porté  sur  les  points  suivanf  s  : 

1*  Influence  du  lieu  (l'origine  de  la  plante.  — M.  Focke 
a  constaté  ce  fait,  déjà  signalé,  que  dans  une  même 
localité  l'activité  d'une  plante  cultivée  était  inférieure 
à  celle  d'une  plante  sauvage  :  cette  dernière  est  environ 
denx  fois  plus  active. 

Dans  une  même  localité,  le  pouvoir  toxique  varie 
d*une  année  à  l'autre  et  les  chiffres  obtenus  peuvent 
différer  du  simple  au  double  :  cette  variation  présente 
des  inconvénients  dans  le  cas  oti,  dans  une  pharmacie, 
on  emploierait  toujoui*s  les  feuilles  d'une  même   pro- 


—  m  — 

venance;  il  n*enest  pas  de  même  dans  les  drogueries  oà 
les  feuilles  proviennent  de  localités  très  différentes  et . 
possèdent,  en  raison  de  ce  fait,  une  activité  moyenne. 

2**  Açe  de  la  plante.  —  La  digitale  est  une  plante  bis- 
annuelle ne  fleurissant  que  la  deuxième  année  :  doit-oo 
préférer  les  feuilles  de  la  première  année  à  celles  de  ' 
l'année  suivante?  C'est  là  une  question  quia  beaucoup 
préoccupé  les  pharmacologistes,  et  sur  laquelle  l'accord  , 
est  loin  d'être  jfait.  Il  résulte  des  recherches  de  M.  Focke 
que  pour  les  feuilles  de  la  deuxième  année  au  commen- 
cement de  juillet,  époque  de  la  floraison,  l'activité  est 
supérieure  de  4S  à  20  p.'  100  à  celle  des  feuilles  de  pre- , 
mière  année  :  au  mois  d'août,  au  contraire,  Tactivilé  des 
feuilles  de  première  année  dépasse  celle  des  feuilles  de 
deuxième  année  et  atteint  à  peu  près  le  pouvoir  toxique  \ 
de  ces  dernières  prises  au  commencement  de  juillet.  Il 
résulte  de  cela  qu'on  peut  indistinctement  recueillir  les 
feuilles  sans  se  préoccuper  de  Tâge,  pourvu  toutefois  que 
la  récolte  ail  lieu  en  juillet  ou  en  août,  mois  pendant 
lesquels  la  digitale  a  son  maximum  de  propriétés. 

3°  Ivfluence  du  tempe  sur  Inactivité.  —  Les  expériences 
ont  été  faites  avec  des  feuilles  de  digitale  conservées 
dans  des  conditions  à  peu  près  identiques  à  celles  où  on 
les  place  dans  la  majorité  des  pharmacies,  c'est-à*dirs 
dans  des  récipients  ne  fermant  pas  hermétiquement. 
Des  feuilles  dont  le  pouvoir  toxique  initial  est  repré- 
senté par  8  perdent  peu  à  peu  leur  activité,  de  sorte- 
qu'au  bout  d'une  année  le  pouvoir  toxique  est  égal  à  2, 
c'est-à-dire  le  quart  du  chiffre  primitif. 

4**  Influence  de  la  lumière,  —  Un  lot  de  feuilles  a  été 
divisé  en  deux  portions  dont  la  première  est  placée  dans 
Tobscurité,  la  seconde  à  la  lumière  du  jour  mais  non  au 
soleil  ;  l'activité  reste  à  peu  près  la  mëmedanslesdeox 
deux  cas,  il  est  donc  inutile  de  placer  les  feuilles  dans 
des  vases  colorés  ou  de  les  conserver  dans  un  endroit 
obscur. 

5^  Influence  de  V humidité  des  feuilles  et  de  V humidité  de 
Vair  sur  la  conservation.  —  D'après  M.  Focke,  qui  a  fait 


—  i7  — 

ombreuses  recherches  sur  ces  deux  points,  il  faut, 
r  assurer  la  conservation  de  l'activité,  dessécher  les 
Iles  à  une  température  inférieure  à  100''  et  les  con- 
erà  Tabri  de  rhumidité  atmosphérique.  Le  mieux 
ide  transformer  la  digitale  en  une  poudre  grossière 
e  la  disposer  dans  un  certain  nombre  de  petits  fla< 
s  fermant  hermétiquement  ;  les  feuilles  conservent 
i  pendant  un  an  une  activité  presque  constante. 

H.C. 

ction  physiologique  de  l'acide  anthranilique  et  du 
§ronal  ;  par  MM.  Kleist  et  FuiGNâm  ^1).  —  L'auteur, 
les  conseils  de  M.  le  professeur  Robert,  a  entrepris 
^  série  de  recherches  physiologiques  et  pharmacolo- 
ues  sur  certains  constituants  des  huiles  essentielles 
n  particulier  sur  l'acide  anthranilique  et  sur  le  pipé- 
al.  Il  est  arrivé  aux  résultats  suivants  : 
i'acide  anthranilique  ou  acide  orthoamido-benzoïque 
l*-CO*H|-AzHî,  n'a  pas  été  jusqu'ici  caractérisé  dans 
essences,  mais  on  a  isolé  de  ces  liquides  plusieurs 
îvés  de  cet  acide.  11  se  présente  en  petites  lames 
stallines  sohibles  dans  l'eau  et  Talcool,  fusibles 
U'^-liS^.  Il  a  été  expérimenté  sous  forme  de  sel  de 
ide.  On  a  trouvé  que  chez  les  grenouilles  il  provo- 
ait  une  paralysie  du  système  nerveux  central;  au 
itraire,  chez  les  animaux  à  sang  chaud,  il  est  pour 
isi  dire  sans  action.  L'éther  méthylique  de  l'acide 
thranilique  existe  dans  l'essence  de  fleurs  d'oranger: 
dérivé  acélylé,  au  point  de  vue  physiologique,  a  les 
êmes  propriétés  que  l'acide.  L'élher  méthylique  de 
cideméthylanthranilique,  quia  été  retiré  des  essences 
rue  et  de  feuilles  de  mandarinier,  est  dénué  d'action 
I jsiologique ;  il  possède  cependant  des  propriétés  bac- 
ricides, surtout  sous  forme  de  sulfate  ;  si  on  neutralise 
solation  par  un  alcali,  le  pouvoir  bactéricide  est 
faibli. 

'j\)  PlMnnakologiacb«  MitteilungoD  iiber  Antranil»aiire  und  Pipei*ODal 
^rmaceutischê  Zeitung,  !903,  p.  289). 


—  28  — 

Le  dérivé  acétylé  du  méthylanthranilate  de  mélhj 
est  une  huile  jaune,  de  saveur  amère.Chez  lesaniman 
sang  froid,  le  dérivé  acétylé  se  comporte  comme  Tadi 
il  n'en  est  pas  de  même  dans  le  cas  des  animaux  à  s 
chaud.  Les  chiens  le  supportent  sans  trouble  appareo 
chez  des  cochons  d'Inde  ou  des  lapins,  au  contraire, 
agit  comme  narcotique  léger,  mais  l'action  est  defaik 
durée.  Des  doses  élevées  paralysent  le  système 
veux  central  ;  en  outre,  chez  les  lapins,  il  provoque 
formation  abondante  de  sucre  ;  il  n'est  pas  anliseptiqoi 

Lepipéronal  ou  héliotropineestl'éther  méthyléniq] 
de  l'aldéhyde  protocatéchique.  On  le  trouve  dans  l'c 
sence  d*Ulmaire,5;?i>a?a  ulmaria,  et  dans  plusieurs  sorte 
de  vanille.  D'après  des  recherches  de  Kicardo  Frign; 
il  possède  des  propriétés  antiseptiques  et  antipyréliquei 
Les  propriétés  antipyrétiques  sont  peu  énergiques, 
suffisantes  dans  beaucoup  de  cas  ;  on  le  donne  à  la  do9l 
de  i*''  trois  ou  quatre  fois  par  jour.  Son  pouvoir  antisep- 
tique est  plus  maraué  et  comme  il  est  inottensiï. 
même  à  haute  dose,  il  peut  rendre  de  réels  services. 
D'après  0.  Wimmer,  il  paralyse  l'action  de  la  pep- 
sine, du  pancréas,  il  empêche  la  fermentation  lac- 
tique et  les  fermentations  putrides;  il  n'a  pas  d'action: 
sur  la  levure  de  bière.  Heiïter  a  prétendu  que  c'était  un 
corps  dénué  de  toute  action  physiologique  ;  d'après 
Kleist,  au  contraire,  cela  n'est  pas  exact  au  moins  pour 
les  animaux  à  sang  froid,  car  le  pipéronal  admînistréi 
des  grenouilles  provoque  rapidement  une  paralysie  du 
système  nerveux  central. 

H.  C. 


Chimie. 


Préparation  du  bioxyde  de  manganèse  pour  Tasage 
médical;  par  M.  A.  Gotthelf  (1).  —  L'auteur  a  cbercW 
un  procédé  de  préparation  du  bioxyde  de  manganèse  des- 
tiné à  l'usage  médical  qui  jouisse  d'une  compos/tioiii 

[{)  Amer.  Joutm,  of  Pharmacy,  t.  LXXV,  p,  2i4. 


J 


r 


—  29  — 


n  près  constante.  Toutes  les  méthodes  qui  ont  été 
oposées  sont  difficiles  à  exécuter  par  les  pharmaciens 
souvent  les  précipités  obtenus  sont  longs  à  purifier, 
rtout  si  on  opère  sur  des  quantités  assez  grandes  de 
itière. 

H.  A.  Gotthelf  emploie  le  procédé  décrit  par  le 
'  Jannash  (I  )  pour  le  dosage  du  manganèse.  La  compo- 
iion  du  précipité  est,  suivant  ce  dernier  auteur,  celle 
bn  bîoxyde  de  manganèse  hydraté,  MnO',2H*0*. 
mot  (2),  qui  est,  l'inspirateur  de  cette  méthode, 
Iribue  au  produit  obtenu  la  formule  Mn®0'^  Freid- 
im  (3)  prétend,  au  contraire,  que  si  la  précipitation 
it  faite  en  présence  d'un  grand  excès  d'ammoniaque, 
i  composition  se  rapproche  beaucoup  de  MnO*. 
D'après  les  expériences  de  l'auteur,  le  précipité 
btenu  n*est  jamais  du  bioxyde  de  manganèse  hydraté 
or,  mais  il  contient  toujours  une  certaine  quantité 
^oxydes  inférieurs  dont  la  proportion  dépend  surtout 
b  la  température  à  laquelle  la  dessiccation  a  été  faite. 

Celte  méthode  consiste  à  précipiter  une  solution  de 
nlfate  de  manganèse  par  un  mélange  d'ammoniaque  et 
l'eau  oxygénée. 

Pour  cela,  250*""*'  d'eau  ammoniacale  à  10  p.  100  et 
BO**'  d'eau  oxygénée  à  3  p.  100  sont  dilués  au  volume 
fe  1000*^"'  et  on  additionne  le  mélange,  en  ayant  soin 
fagiier  continuellement,  d'une  solution  de  SO^^'  de  suU 
tte  de  manganèse  (MnS0*,4IP0)  dissous  dans  un  litre 
l^eau  distillée.  Le  précipité  est  lavé  pendant  quelque 
temps  par  décantation,  on  le  jette  ensuite  sur  un  filtre  et 
wi  continue  les  lavages  jusqu'à  ce  qu'il  ne  renferme 
plus  de  sulfates,  et  on  dessèche  à  150*. 

Si,  au  contraire,  on  verse  la  solution  de  sel  de  man- 
ganèse dans  la  solution  alcaline,  la  proportion  de 
bioxyde  produite  tombe  au-dessous  de  43  p.  100  avec 
une  augmentation  correspondante  d'oxyde  manganoso- 

(i)  Prakt.  Uilfaden  f.  d,  G^wichts  analyse^  1897. 

(2)  BvdL  Soc.  Chim.  de  Paris,  1889,  t.  III,  p.  1275. 

(3)  Zéitsch.  f.  An.  Chem.,  t.  XXXVIII,  p.  681,  1899. 


—  30  — 

manganique.  Dans  le  produit  desséché,  on  détermii 
la  quantité  de  bioxyde  par  une  solution  titrée  d\àà 
oxalique  et  de  permanganate  de  potasse  suivant  lai 
thode  habituelle,  tandis  que  le  manganèse  total  est  < 
par  transformation  en  sulfate  sous  Tinfluence  de  Ta 
sulfurique  et  de  la  chaleur. 

Il  est  impossible  d'enlever  toute  Teau  d*hydratatifl 
du  précipité  d'oxyde,  même  h  la  température  de  210*1 
laquelle  le  produit  commence  à  perdre  de  Toxygène:! 
reste  toujours  un  peu  d*eau. 

L'auteur  a  trouvé  qu'une  température  dei50*él 
suffisante  pour  éliminer  la  plus  grande  quantité  de  Te 
sans  crainte  de  décomposer  le  produit  dont  la  eomp 
sition    est    approximativement  :    iMnO,20MnO' 

4MnO,25xMnO*. 

Er.  g. 


Sur  quelques  réactionsdu  vanadium  ;  par  M.  C.-A 
CHELL  (1).  —  L'auteur  appelle  Tattention  sur  Tactil 
réductrice  des  acides  organiques  vis-à-vis  du  meta 
nadate  d'ammoniaque.  Si  presque  tous  les  acides 
nent  avec  ce  sel  une  coloration  jaune-citron,  due  pi 
bablement  àla formation  d'acide métavanadique (H VO'I 
quelques-uns  seulement  ont  des  propriétés  rédiictri 
très  marquées,  et  le  plus  actif  semble    être  Tacidl 
oxalique. 

Lorsqu'on  additionne  une  solution  d'acide  oxalique 
1  p.  100  d'une  solutiçn  de  métavanadate  d'ammoniaqi 
de  même  concentration,  le  mélange  devient  jaune bril 
lant  et,  si  on  chauffe,  il  se  colore  en  bleu  intense  et, 
concentration,  il  se  dépose  des  cristaux  bleus  formi 
très  vraisemblablement,  par  de  l'oxalate  hypovanadiqui 
combinaison  de  l'oxyde  (V*0*). 

Celte   réduction  s'effectue   également   avec   Tacù 
tartrique,  l'acide  citrique  et,  avec  une  intensité  bi< 
moindre,   par  l'acide    malique   :   la  coloration  bleiu 
obtenue  dans  ces  différents  cas  est  identique. 


(1)  TheAnalysl.t.  XXVIII,  p.  146. 


r 


—  31  — 


^  Si  une  solution  de  métavanadate  d'ammoniaque  est 
tout  d'abord  traitée  par  de  Teau  oxygénée  acidulée 
avec  de  l'acide  chlorhydrique,  puis  par  quelques 
gouttes  d'une  solution  d'acide  oxalique,  on  perçoit 
immédiatement  une  coloration  rouge-rubis.  Evidem- 
ment, dans  ces  conditions,  l'eau  oxygénée  oxyde  le 
^métavanadate,  l'addition  d'acide  oxalique  amène  une 
réduction  ultérieure  avec  formation  de  sels  vanadiques 
(composés  du  pentoxyde  de  vanadium  .V*0'^)  qui  sont 
rouges . 

Cette  teinte  rouge  peut  être  également  produite  en 
formant  d*abord  le  composé  bleu  de  réduction  en  pré- 
sence de  l'acide  oxalique  et  oxydant  ensuite  par  Teau 
oxygénée. 

En  l'absence  d'agentsréducteurs  inorganiques,  comme 
l'acide  sulfureux,  cette  réaction  peut  être  utilisée  pour 
caractériser  l'acide  oxalique.  Ainsi,  enajoutant  2  gouttes 
I  d'eau  oxygénée  h  l*""*  d'une  solution  à  0,50  p.  100  de 
I  métavanadate  d'ammouiaqueadditionnée  deO'^^'jâ d'une 
solution  à  1  p.  100  d'acide  oxalique,  on  a  immédiate- 
ment une  coloration  rouge-rubis.  Si  on  opère  avec  Tacide 
larlriquc,  on  obtient  seulement  une  très  faible  teinte 
rouge  avec  2"*^'  d'une  solution  de  cet  acide  à  10  p.  100  ; 
c'est-à-dire  que  le  pouvoir  réducteur  de  Facide  oxalique 
vis-à-vis  du  vanadate  d'ammoniaque  est  mille  fois  plus 
grand  que  celui  de  l'acide  tartrique.  L'action  de  l'acide 
citrique  est  encore  moindre   que  celle  de  l'acide  tar- 
trique, et   enfin  l'acide  malique   agit  d'une   manière 
encore  plus  faible. 

L'acide  succinique  et  l'acide  phtalique  ne  donnent 
un  composé  rouge  de  réduction  que  si  l'on  emploie  des 
solutions  saturées  à  chaud  de  ces  acides. 

Er.  g. 

Sot  un  nouveau  procédé  pour  le  dosage  des  corps 
^ogènes  dans  les  composés  organiques  ;  par  MM.  H. 

Baibignyet  g.  Chavanne  (1).  —  Le  procédé  s'applique 

(1)  Comptes  rendus  de  VAcad,  des  Se,  t.  CXXXVI,  p.  il97,  1903. 


—  32  — 

surtout  au  dosage  de  Tiode  et  repose  sur  Toxydaiion  dn 
composé  iodé  par  le  mélange  sulfo-chromique,  en  pré- 
sence d'azotate  d'argent.  Le  chlore  et  le  brome,  s'il  en 
existe,  se  dégagent,  et  l'iode  reste  fixé  à  l'état  d'iodate 
que  l'on  réduit  en  Agi  par  S0-. 

Modmfaciendi. —  Dans  une  liole  conique  de  200**^,  oo 
met  40'"'  de  SO*H*  (D  =1.84)  avec  un  léger  excès 
d'azotate  d'argent  que  Ton  fait  dissoudre.  On  ajoute 
alors  i  à  S^*"  de  Gr^O'K^  en  poudre,  puis  la  substance 
iodée.  On  chauffe  alors  avec  précaution,  suivant  la  rapi- 
dité de  Tattaque,  en  évitant  dans  tous  les  cas  de 
dépasser  130  à  i70\ 

La  masse  refroidie  est  alors  additionnée  de  140  à 
130*^"'  d'eau  et  additionnée  d'une  solution  concentrée 
de  SO',  qui  réduit  les  acides  chromique  et  iodique;  on  a 
ainsi  Agi  complètement  insoluble  dans  ces  conditions. 

S'il  se  forme  pendant  le  refroidissement  de  la  liqueur 
aqueuse  des  cristaux  orangés  de  chromate  d'argent,  on 
les  redissout  par  addition  de  nitrate  d'ammoniaque  en 
chauffant  doucement  ;  on  opère  ensuite  la  réduction. 

Dans  le  cas  où  le  dépôt  de  Agi  serait  grisâtre,  souillé 
d'un  peu  d'argent  réduit,  on  l'en  débarrasserait  par 
lavage  avec  de  l'acide  nitrique  (36^  B.)  étendu  de  trois 
volumes  d'eau. 

J.  B. 

Une  nouvelle  synthèse  de  l'acide  homogentisique  ;  par 
M.W.-A.Osborne(I).  —  On  prépare  tout  d'abord  la  dimé- 
thylhydroquinone  C*H*(OCH^)*  en  chauffant,  pendant 
deux  heures,  à  l'autoclave  et  à  la  température  de  iOft- 
105^un  mélange  de  78»'^  d'hydroquinone,  de  93«'de 
potasse  caustique  et  de  234*^'"  d'iodure  de  méthyle  dis- 
sous dans  deux  fois  son  volume  d'alcool  méthyliqae. 
Lorsque  la  réaction  est  terminée,  on  chasse  l'alcool 
méthylique  par  évaporation  et  on  purifie  les  cristaux  de 
diméthylhydroquinone  par  distillation  dans  un  courant 

(1)  The  Journ.  of  Pkysiology  ( Proceedings  of  the  physiological  Society;, 
t.  XXIX,  p.  13. 


t 


—  33  - 


vapeur  d'eau.  Cet  éther  sert  h  obtenir  Tàcide  dimé- 
ylliamogenlisique;  h  cet  eiïet,  on  prend  un  poids 
nné  de  diméthylliydroquinone  bien  sec  que  Ton  dîs- 
Dl  dans  le  sulfure  de  carbone,  et  on  ajoute  à  la  solu- 
ffii  la  quantité  théorique  de  monochloracétate  d'éthyle, 
fb  du  chlorure  d^aluminium.  Le  mélange  est  soumis 
fébuUition  pendant  3  à  o  jours  dans  un  ballon  muni 
HB  réfrigérant  à  reflux.  Le  sulfure  de  carbone  est  en- 
ile  distillé,  le  résidu  brun  obtenu  est  traité  par  de 
Miu  glacée,  on  acidulé  par  l'acide  chlorhydrique  et  on 
[ite  avec  de  Téther.  La  couche  éthérée  évaporée  donne 

I  produit  que  Ton  fait  bouillir  pendant  16  heures 
rec  une  solution  aqueuse  de  potasse  concentrée.  La 
imélhylhydroquinone  non  altérée  est  enlevée  par  un 
vageà  Téther;  on  acidulé  avec  de  Tacide  sulfurique, 

II  perçoit  une  légère  odeur  de  quinone  et  un  précipité 
ran  se  forme.  On  traite  celui-ci  par  Téther;  la  liqueur 
Ihérée  donne,  par  évaporalion,  l'acide  diméthylhomo- 
pnlisique. 

Pour  obtenir  Tacide  homogentisique,  il  suffit  de 
hauffer  Tacide  que  Ton  vient  d'obtenir  pendant  une 
leurc  en  tube  scellé  avec  du  phosphore  rouge  et  de 
'acide iodhydrique  fumant.  Le  produit  de  la  réaction, 
iprès  avoir  chassé  l'acide  iodhydrique,  est  dissous  dans 
'eau  chaude;  on  alcalinise  par  la  potasse,  on  acidulé  à 
louveau  et  on  épuise  par  Télher.  Après  évaporation  de 
la  solution  éthérée,  on  reprend  le  résidu  par  de  l'eau  el 
)n  sature  à  chaud  la  solution  avec  de  l'acétate  de  plomb. 
La  liqueur  filtrée,  abandonnée  dans  la  glace, laisse  cris- 
talliser un  sel  que  l'auteur  a  analysé  :  ce  sel  contient 
îB,33  p.  100  de  plomb,  le  chiffre  théorique  pour  le  sel 
plombique  de  l'acide  homogentisique  est  de  38,26  p.  100. 
Ce  sel  de  plomb,  mis  en  suspension  dans  l'éther,  est 
décomposé  par  l'hydrogène  sulfuré  et  la  liqueur  éthérée 
filtrée,  soumise  à  l'évaporation  spontanée,  laisse  dépo- 
ser des  cristaux  arborescents  présentant  toutes  les 
réactions  de  l'acide  homogentisique. 

Er.  g. 

^own.  de  Pharm.  el  de  Chim.  6«  séRiB.  t.  XVIII.  (1"  juillet  1903.)  3 


1 


—  34  - 

Alcaloïdes  de  la  racine  dlsopyrum  thalictroides;  piÉ 
M.  G.-B.  Frankforter  (1).  —  Harsten  le  premier  a 
découvert  dans  la  racine  à'Isopyrum  thalictroitUs  deid 
alcaloïdes  qu*il  appela  isopyriue  et  pseudoisopyrine.  Gi 
travail  a  été  repris  récemment  par  Frankforter  qui  isoli 
les  alcaloïdes  de  la  façon  suivante  :  la  racine  pulvérisa 
est  épuisée  par  Talcool  contenant  de  Tacide  chlorhy 
drique  :  le  liquide  filtré  est  précipité  par  Tammoniaqni 
puis  le  précipité  redissous  dans  l'acide  chlorhydrique  ei 
séparé  de  nouveau  par  l'ammoniaque  :leliquide  filtré  ei 
évaporé  à  siccité  et  le  résidu  épuisé  par  le  chlorofomri 
Dans  la  solution  chloroformique  additionnée  d'acià 
chlorhydrique,  il  se  précipite  au  bout  de  quelque  templ 
des  cristaux  constitués  par  le  chlorhydrate  d'un  aies* 
loïde  ;  la  base  est  obtenue  par  un  traitement  à  la  soade 
L^auteur  la  désigne  sous  le  nom  d'isopyroine  :  elle  al 
présente  sous  forme  d'une  poudre  cristalline  blaoclil 
fusible  à  160%  ayant  pour  formule  C*'H*'AzO^  Le  chto 
rhydrate  cristallise  en  aiguilles  prismatiques  fondant 
de  255<>à  257%  solubles  dans  Teau  et  Téther.  La  basa 
libre  traitée  par  Tiodure  de  méthyle  donne  un  iodhv* 
drate  d^isopyroïne  méthylée,  poudre  jaune  de  formule 

H.  C. 

Sur  lelygosinate  de  soude;  par  M.  J.  0RIE^Tf2. - 
On  désigne  sous  le  nom  de  lygosinate  de  soude  le  dérivé 
disodique  de  Vacétone  diorthocoumarique^ 

Na0-C«H4— CH  =  CHv 

>C0 
Na0-C«H*-CH  =  CH-^ 

que  l'on  peut  obtenir  au  moyen  de  Vkélicine[^), 
Le]  procédé  actuellement  suivi  pour  sa  préparalioB  j 

(1)  Chemisckes  Cenlralblat,  1903,  i"  partie,  n»  11,  et  Pfuxrm.  2eila»§, 
1903,  p.  287. 

(2)  Chemischo  Prufung  der   Natrium   Lygosinatom  (Pharm-  P^' 
1903,  no  9,  p.  101). 

(3)  Joum,  Pharm,  et  Chim.,  6«  série,  t.  XII,  p.  577,  1900). 


r 


—  35  — 


msiâte  à  condenser  l'aldéhyde  salicylique  avec  l'acé- 
me  en  présence  d'une  solution  concentrée  de  soude 
lustique  : 

2HO— C«H*— CHO  +  CH3-C0— CH3  +  2NaOH  = 
Aldéhyde  salicylique  Acétone 

NaO— C6H*-CH  =  CH.  * 

»  >CO+2H20. 

NaO-C<5H*— CH  =  CH^ 
Lygosluate  de  soude 

Le  lygosinate  de  soude  se  dépose  en  cristaux  prisma- 
ques  verts  à  éclat  métallique,  renfermant  sept  mole- 
nies  d^eau  de  cristallisation.  On  le  recueille  sur  un 
lire,  on  le  lave  avec  de  l'alcool  à  90®  et  on  le  puiHie 
ir  cristallisation  dans  Falcool  à  60®. 
Ce  sel  est    assez  soluble  dans  l'eau  (G»*"  pour  iOO«' 
feau  à  18®,4).  Sa  solution  est  rouge  et  légèrement  alca- 
fne.  Il  est  très  peu  soluble  dans  l'alcool  (i  p.  100), 
^ucoup  plus  soluble  dans  la  glycérine  (14  p.  100). 
,  Chauffé  sur  une  lame  de  platine,  il  émet  une  odeur 
iromatique  qui  rappelle  la  cannelle,  puis  laisse   à  la 
salciuation  24,3  p.  100  de  carbonate  de  soude. 
î  Les  acides  étendus   produisent    dans    sa    solution 
Mjueuse  un  précipité  jaune  cristallisé  de  lygosinê  ou 
teétone-diorthocoumarique . 

Le  lygosinate  de  soude  serait  un  puissant  antisep- 
tique et  rendrait  de  bons  services  dans  le  traitement  de 
la  gonorrhée  ;  il  tue  en  effet  immédiatement  le  gono- 
coque et  n'est  pas  du  tout  caustique. 

Essai.  —  Le  lygosinate  de  soude  du  commerce  ren- 
ferme souvent  du  lygosinate  monosodîque,  provenant 
ie l'action  de  l'acide  carbonique  de  l'air  pendant  aa  pré- 
paration. L^acide  carbonique  peut,  en  effet,  s'eraparer 
de  la  moitié  du  sodium  qu'il  renferme. 

On  pourra  vérifier  l'absence  de  ce  sel  en  calcinant  le 
ly^rosinate  et  pesant  le  résidu  de  carbonate  de  soude* 

M.  G- 


i 


36  — 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Séance  du  25  mai  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Action  de  V acétylène  sur  le  eésium- ammonium  et  i 
le   rubidium-ammonium.    Préparation   et  propriétés 
acétylures  acétyléniques  C'CS^  C*HS  —  C-Rb%  C'H^ 
des  carbures  de  césium  et  de  rubidium  ;  par  M.  H.  Mou 
(p.  1217).  —  Les   acétylures    acétyléniques    s'obti 
nent  par  l'action  du  gaz  acétylène  sur  la  solution] 
métal-ammonium  dans  l'ammoniac  liquéfié.  Ces  ac 
lures,  chauffés  brusquement  dans  le  vide  vers 
donnent  les  carbures  des  métaux  correspondants.  I 
ducleurs  énergiques. 

—  Influence  qu'exerce^  sur  le  pouvoir  rotatoire  de  n& 
cules  cycliques^  V introduction  de  doubles  liaisons  dans  1 
noyaux  renfermant  le  carbone  asymétrique;   par  M. 
Haller  (p.  1222).  —  Des  exemples  variés  et  nombr 
montrent  que  Tintroduction  de  la  double  liaison  fi 
duit  une  exaltation  du  pouvoir  rotatoire. 

—  Sur  de  nouvelles  sources  de  radiations  susceptibles  ds 
traverser  les  métaux,  le  bois  y  etc.,  et  sur  de  nouvelles 
actions  produites  par  ces  radiations;  par  M.  R.  Blosdlot; 
(p.  1227).  — L'auteur  montre  que  de  nombreuses sour-i 
ces  lumineuses  sont  susceptibles  d'émettre  des  radia- 
tions analogues  à  celles  qu'il  a  signalées  aveclebecAuer 
(voir  ce  Journal,  [6],  t.  XVII,  p.  585).  Il  leurdonnele 
nom  de  rayons  n. 

—  Sur  la  décomposition  du  carbonate  de  lithium  ;  p«r  j 
M.  P.  Lebeau  (p.  1256).  —  La  décomposition  com- i 
mence  à  600°;  l'oxyde  de  lithium  produit  se  volatilise  i 
en  môme  temps. 

—  Electrolyse  du  sulfure  de  baryum  avec  diaphraytie; 
par  MM.  A.  Brochet  et  G.  Ranson  (p.  1258).  —  La 
méthode  décrite  offre  un  procédé  simple  et  économiqDC 
de  préparation  de  baryte  hydratée. 


f  -■■"- 

—  Sur  les  acétone»  d  fonction  acéty Unique,  NcutdU 
Hhode  de  synthèse  tlea  pi/razols;  par  MM.  Cu,  MouBHt:  et 
.  Brachi?^  (p.  1202). —  Les  acétones  acélylt^niques  agis- 
mi  sur  les  hydrazines  donnent  aisément  des  pyrazols, 

—  Séparation  êlectrolytique  :  i^  du  manganèse  d'amc  le 
tr  ;  ^  de  f  aluminium  d^avec  le  fer  ou  h  nickel  ;  3*"  du  zinc 
azee  le  fer;  par  MM.  Uolxard  cl  BfiRTiALX  (p.  1266). 
-  Pour  léalîser  ces  diverses  séparations,  les  auteurs  ont 
Diployé  Tacidc  sulfureux^  dont  Taction  réductrice 
ccélère  la  précipttation  du  fer. 

—  Sur  un  Diptère  (Dcgeeria  funebris,  Aî^)  parasite 
fa  VAltimde  la  tignê  (Haltîca  ampelophaga,  Guer.)  ;  par 
ftl.  C.  YiA>KY  et  A.  CoNTK  {p*  1275).  —  Voir  un  pro- 
ibaiti  nuniéro  de  ce  Journal, 

\  —  I)e  la  spécialisation  du  parasitisme  chez  tErysipke 

framinia;  par  M.  Km.  Marchai,  {p.  1280).  —  La  spécia- 

ifeaiioD  du  parasitisme  est  aussi  nette  chez  les  ascopo- 

tes  et  chez  les  conidies  de  ce  champignon. 

I   —  Lu  destruction  des  termites  ;  par  M.  A.  Loir  (p.  !290), 

^  L'emploi  du  gaz  sulfureux  parait  donner  de  bons 

résultats. 

L  Séance  du  2  jll^  1903  (C.  It,  t.  CXXXVI), 

j  —  Sur  la  forme  que  prend  toujours  riodure  mereuriquê 
in  sortant  de  dissolution  ;  par  M.  D*  Gerxez  (p.  1322).  — 
Par  dissolution,  comme  par  volatilisation,  Tiodure  mor- 
jcurique  rouge  passe  k  la  variété  instable  jaune,  môme 
I lorsque  le  ctiangeiuent  d'état  a  lieu  à  une  température 
!oû  riodure  rouge  est  la  figure  d'équilibre  stable. 
I  — Les  alliai/es  de  cuivre  et  de  magnésium  ;  par  M.  Bou- 
DOCXBD  (p.  1327),  —  L'analyse  chimique  confirme 
rexisteiicc  des  trois  alliages  Gn'Mg,  Cu  Mg  el  Cu  Mg* 
i  prévus  par  la  courbe  de  fusibilité. 

—  Sur  les  diliciures  de  chrome  :  par  MM.  V.  LEBi^a'  el 
J*  FiGiERAs  (p,  1329).  —  Par  action  du  cuivre,  du  chro- 
me et  (lu  silicium,  les  auteurs  ont  obtenu  4  siliciures  de 
chrome  SiCr^  SiCr%  Si'Cr'  et  Si" Cf.  Le  siliciure  Si^Gr  * 
n'avait  pas  encore  été  signalé. 


—  38  — 

—  La  réduction  éleetrolytique  deê  acides  incomplds;  par 
M.  G.  Maris  (p.  1331).  —  La  double  liaison  éthyléniqoft 
est  susceptible  de  fixer  de  l'hydrogène  par  électro- 
lyse. 

—  Sur  Vacétylène  bibromé;  par  M.  P.  Lemoclt(p.  1333'. 

—  Obtenu  par  action  de  la  potasse  alcoolique  sur  Tétfayn 
lène  tribromé. 

Liquide  spontanément  inflammable  et  explosif. 

—  Sur  les  caractères  botaniques  du  mycélium  truffia^ 
par  M.  L.  Matruchot.  —  Voir  un  prochain  numéro  du 
Journal. 

—  Dégradation  des  hydrates  de  carbone  dans  Vi^rjsm 
nisme  animal;  par  MM.  A..  Bach  et  F.  Batelli  (p.  1351  ■• 

—  En  prenant  comme  exemple  le  glucose,  les  auteurs 

admettent  la  dégradation  suivante  :  acide  lactique,  puis 

alcool  et  GO*.  L'alcool  est  oxydé  en  acide  acétique,  et 

celui-ci  dédoublé  en  GH^  et  GO*.  Le  méthane  devient 

ensuite  H-GO^H,  et  ce  dernier,  GO*  et  H  qui  s'unit  à 

l'oxygène  pour  donner  WO. 

J.  B. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  27  mai  1903. 

M.  Robin  présente,  au  nom  de  MM.  Le  Blond  et 
Ch.  David,  les  conclusions  d'un  mémoire  intitulé  :  Be 
l'emploi  de  P acide  vanadiqueen  général  et  partieulièremeKt 
en  gynécologie. 

L'acide  vanadique,  employé  en  solution  à  (K',05 
p.  1000  pour  les  pansements  cutanés,  et  ù  O^^l?  p.  tOOO 
pour  les  pansements  intra-utérins,  possède  un  pouvoir 
antiseptique  et  cicatrisant  qui  le  rend  supérieur  à  la 
plupart  des  autres  topiques,  notamment  dans  les  cas  àe 
plaies  simples,  plaies  d'anthrax,  maux  perforants, 
lésions  tuberculeuses  ou  syphilitiques  ouvertes,  eczéma, 
chancre  mou,  vaginite,  endométrite. 


—  39  — 

Dans  un  seul  cas,  on  a  observé  des  phénomènes  d'into- 
mnce  caractérisés  par  des  éruptions  érythémateuses. 
Comme  médicament  pour  Tusage  interne,  l'acida 
ùadique  h  la  dose  de  deux  cuillerées  h  soupe  par  jour 
ine  solution  à  Ot^'^OlS  par  litre  donne  de  bons  résul- 
Is  dans  le  traitement  de  tous  les  états  anémiques  ou 
chectiques,  en  particulier  de  la  tuberculose. 
M<  L-  Kénon  présente  une  note  sur  V action  du  bleu  de 
kk^iêne  sur  f  entérite  ulcéreuse  des  tuèerculeux, 
La  diarrhée  est  très  rapidement  diminuée  ou  arrêtée, 
land  on  prescrit  le  bleu  par  la  voie  gastrique,  à  la 
»$e  de  15  à  20*^»^  par  jour^  associé  ^i  la  lactose  afin  de 
viser  la  poudre  et  de  la  rendre  plus  tolérable  à 
ïstomac. 

Blea  de  méthylène. ,     0»M6 

Laclose ♦ .  - .     Dff^6û 

mr  un  ou  pour  trois  cachets  à  prendre  par  jour. 

Le  bleu  agit  sans  doute  en  s'oppoâant  au  développe- 
lent  des  microbes  d'infection  secondaire  ;  les  autopsies 
lontrent  en  efîet  que  les  ulcérations  intestinales  ne 
3iii|»as  cicatrisées. 

C'est  probablement  de  la  même  façon  que  le  bleu 
giidans  la  fièvre  typhoïde»  dans  Tentéro-colite  muco-* 
lembraneuse  et  dans  la  dysenterie,  oii  Ton  a  constaté 
ts  heureux  effets  des  lavages  avec  une  solution  faible 
le  bleu. 

M.  Chevalier  fait  une  communication  sur  lapkarma- 
êÎ4)g ie  de  C adréna Une. 

Sousle  nom  d'adrénaline  ou  sous  desnoms  similaires, 
1  existe  un  certain  nombre  de  spécialités,  qui  toutes  ont 
i  prétention  de  roprt'^senler  le  principe  actif  des  cap- 
mies  surrénales,  mais  qui,  n'étant  pas  définies  au  point 
le  vue  chimique,  n'ont  en  réalité  ni  la  même  apparence, 
iila  même  toxicité^  ni  le  même  pouvoir  vaso-constric- 
teur. 

Pour  ses  essais,  M.  Chevalier  s'est  adressé  surtout  à 
QQe  marque  d*adrénaline,  qui  livre  le  produit  sous 
brme  cristallisée. 


\ 


—  40  — 

Ce  corps  est  une  poudre  blanche  cristallisée  présentant! 
au  microscope  desaiguillcs  d'ordinaire réuniesenroseUe. 
Il  donne  une  solution  incolore  dans  l'eau  légèrement 
acidulée  par  Tacide  chlorhydrique.  Pour  obtenir  m 
solution  stable,  il  faut  mettre  un  léger  excès  d'acîdi 
éhlorhydrique  et  ajouter  quelques  centimètres  cubes  à 
chlorétone.  Cette  addition,  nécessaire  pour  la  conserva- 
tion, est  un  non-sens  au  point  de  vue  physiologique^ 
l'action  de  la  chlorétone  sur  la  circulation  étant  préci- 
sèment  l'inverse  de  celle  de  l'adrénaline. 

Tout  flacon  de  solution  d'adrénaline  doit  être  utilia 
dans  les  quelques  heures  qui  suivent  son  ouverture  :  ai 
bout  de  peu  de  temps,  en  effet,  les  solutions  se  troublent, 
rosissent  et  deviennent  physiologiquement  inaclives 
par  suite  de  la  production  d'oxyadrénaline.  Aussi  doil* 
on  préférer  pour  la  pratique  courante  des  flacons  de 
gcin3^  largement  suffisants,  aux  flacons  de  20  et  iV^ 
actuellement  répandus  dans  le  commerce. 

La  toxicité    de    l'adrénaline   cristallisée,    dissoule 
quelques  minutes  avant  Texpériencc,    a  été,  chez  le 
cobaye,  de  0,001  à  0,0013  par  iO*e^  d'animal.  Les  solu- 
tions commerciales  ont  une  toxicité  bien  différente  : 
0,0023  à  0,0037.  Les  phénomènes  toxiques  consisleni 
en  dyspnée  et  phénomènes  de  prostration,  puis  parésie 
du  train  postérieur,  dyspnée  intense,  convulsions  La 
sensibilité  est  conservée  jusqu'à  la  fin. 
-  A  la  suite  d'une  injection  intra-veineuse  d'adrénaline, 
on  observe,  quand  le  liquide  arrive  au  cœur,  un  ralen- 
tissement énorme  des  battements  cardiaques  et  des  mou- 
vements respiratoires  ;  puis  très  rapidement  la  pression 
augmente  par  grandes  oscillations,  les  battements  du 
cœur    deviennent    précipités,   le   rythme    respiratoire 
s'accélère.  A  ce  moment  se  produit  une  vaso-constriction 
des  vaisseaux  périphériques  par  action  directe  sur  les 
parois  vasculaires. 

Ces  phénomènes  disparaissent  en  quelques  minutes 
(5  à  6  minutes  au  maximum). 
Il   faut  donc  réserver  l'emploi  de  l'adrénaline  aux 


l 


Séance  du  28  mars  1903- 

S«r  fassimilaiion  au.  soufre  par  le  Stéirigmatôcystiè 
w^ra^par  M.  Henhi  Colpis,  —  Celle  mucédinée  peut 
emprunter  le  soufre  aux  milieux  contenant  cet  élément 
sons  les  formes  les  plus  diverses;  la  forme  la  plus  assi- 
milable est  le  sulfate  d'ammoniaque  qui,  en  outre, 
apporte  au  liquide  un  contingent  d'azote. 

Bacillûaucido-rèéûtatUê  dam  f  urine  des  syphilitiquis : 


\ 


—  \\  —  "! 

pet i les   opérations  et  ne  pas  lui  demander  une  vaso-  ^ 

constriction  durable,  qu'elle  ne  ^leut  donner.  A  la  suite 
de  la  vaso-conslriclion,  on  observe  parfois  de  la  vaso- 
dilatation réflexe  et  par  suite  des  hémorragies  sur  les- 
quelles Tadrénalinen^a  plus  d'action. 

Il  est  en  général  inutile  de  la  prescrire  à  Tinlérieur  : 
elle  perd  en  effet  ses  propriétés  physiologiques  au  con-  ' 

tact  des  tissus  glandulaires. 

M.  Bardet  signale  le  danger  de  l'augmentation  de 
tension  brutale  que  provoque  l'adrénaline,  chez  les 
sujets  dont  le  cœur  est  atteint.  L'attention  des  den- 
tistes, qui  associent  fréquemment  Tadrénaline  à  la 
Cocaïne,  doit  être  attirée  sur  les  accidents  que  ce  médî- 
cament  peut  provoquer  chez  les  malades  dont  les  vais- 
seaux sont  en  hypertension. 

M*  Triboulet  donne  lecture  de  la  première  partie  de 
son  rapport  sui"  l'alcool  dans  l'alimentation, 

MM.Bertherand  et  Laumonier  sont  élus  membres  de 
laS>ociété  dans  la  section  de  médecine,  M,  Cagny  dans 
la  section  des  vétérinaires,  M,  Perrot  dans  la  section 
des  sciences  accessoires;  M.  Liotard  (de  Nice)  est  nommé 
correspondant  national,  MM.  Donetti  (de  Lacques, 
Italie)  et  Rafray  (de l'île  Maurice)  correspondants  étran- 
gers. 


SOCIÉTÉ  DE  BÎOLOGIE 


par  MM.  Rappin  et  Henrot,  —  On  a  rencontré  dans 
l'urine  d*un  certain  nombre  de  syphilitiques  le  même 
bacille  que  celui  qui  se  trouve  dans  le  produit  der&clage 
du  chancre  induré,  des  plaques  muqueuses  et  à  la  sur- 
face de  condylomes. 

Sur  lafermentation  érepsiqm  ;  sur  la  proiéolyse  ii^tesU- 
nais;  par  M.  M.  Lambert.  —  Le  suc  pancréatique  est 
dépourvu  de  toute  action  érepsique  propre  et  aussi  de 
toute  action  favorisante  sur  l'érepsine.  Sous  rinflence 
simultanée  de  latrypsine  et  de  la  kinase  intestinale, il 
y  a  production  de  peptones  qui  sont  dédoublées  ensuite 
par  l'érepsine. 

Destruction  et  élimination  de  V alcool  éthylique  dans  X or- 
ganisme animal  ;peLT  MM.  Ë.  Abelous,  £.  Bardiek  et 
H.  RiBAUD.  —  L'alcool  injecté  aux  animaux  se  détruit 
dans  sa  presque  totalité;  cette  destruction  ou  mieux  sa 
rapidité  est  fonction  de  diverses  conditions  parmi  les- 
quelles il  faut  citer  en  première  ligne  la  dose  du  poison 
injecté  et  le  temps.  Les  lieu  et  mécanisme  de  cette  des- 
truction de  l'alcool  restent  à  déterminer. 

Action  des  préparations  iodées  sur  le  sang  ;  réactions  de» 
séreuses  consécutives  aux  injections  de  solutions  iodées ;^9X 
MM.  Marcel  Labbé  et  Léon  Lortat- Jacob.  —  Les  injec- 
tions de  préparations  iodées  déterminent  une  réaction 
sanguine  caractérisée  essentiellement  par  une  byper- 
leucocy  tose  avec  mononucléose  ;  celle-ci  n'est  traversée 
que  par  une  phase  passagère  de  polynucléose.  L'équi- 
libre leucocytaire  est  lent  à  se  rétablir  et,  pendant  an 
certain  temps,  il  persiste  une  légère  mononucléose.  Les 
injections  iodées  dans  le  péritoine  provoquent  dans  la 
sérosité  péritonéale  une  mononucléose  qui  doit  être 
opposée  à  la  polynucléose  provoquée  par  Tinjeclion 
de  la  plupart  des  substances;  Faction  de  l'iode  peut  donc 
être  utilisée  pour  provoquer  dans  les  séreuses  la  phago- 
cytose et  aider  à  la  défense  locale  contre  les  infections 
et  les  intoxications. 

De  V action  favorisante  du  sérum  sanguin  sur  famylM 
pancréatique;  par  M.  E.  Pozersri.  , —  Cette  action  est 


î)*£iufant  plus  inanifeste  que  la  quantité  de  suc  pancréa- 
liquf^  employée  est  elle-môme  plus  faible  et  la  dose  de 
sérum  plus  étevt?e;  elle  est  à  peine  marquée  quanti  ou 
emploie  une  quart Utc  de  suc  pancréatique  §ulTisante 
pour  saccharitier  très  rapidement  tout  Tamidou  mis  eu 
expérience.  L'action  du  sérum  n'est  pas  d'origine  mal- 
tasique  et  n'est  pas  détruite  par  un  chauffage  àTO"". 

Sur  une  particularité  de  la  réaction  tTUmikqff  dans 
V  examen  du  lait  dt  femme  ;  par  M,  M,  GaÉtiOiBE.  —  On 
peut,  grâce  a  celte  réaction,  non  pas  doser  quantitati-^ 
Tement  le  fer  contenu  dans  le  lait  de  femme,  mais  se 
rendre  compte  assez  approximativement  de  sa  présence 
en  plus  ou  moins  grande  quantité,  La  réaction  consiste 
à  ajouter  au  lait  de  femme  la  moitié  de  son  volume 
d'une  solution  d'ammoniaque  au  dixième  et  à  mainte- 
nir au  bain-marie  à  60''  pendant  20  minutes  ;  on  obtient 
avec  le  lait  de  femme  seulement  une  coloration  rose-mo* 
tttcéi  les  autres  laits  donnent  une  coloration  toute 
différente. 

Sur  quelques  propriétés  de  V argent  eallôidal  :  par  MM  *  A , 
Chasse VANT  et  S,  PosTEaxAK.  —  Le  collarçol  préparé 
par  la  méthode  de  Carey  Lea  contient  90,08  p.  -100 
d'argent  et  possède  des  propriétés  des  autres  colloïdes. 

Séance  du  4  avriL 

Noumlleê  observations  sur  la  sécrétion  pkifsiologique  du 
pancréas.  Le  suc  pancréatique  des  bovidés  \  par  MM,  C, 
Del^one  et  A.  Froïjis.  —  Comme  le  suc  de  chien,  le 
suc  pancréatique  des  bovidés  est  totalement  inactif 
vis-à-vis  de  l'albumine  coagulée.  Cependant  il  mani* 
feste,  lui  aussi,  un  pouvoir  digestif  des  plus  nets,  lors- 
qu'il se  trouve  mélangé  à  la  kinase.  Le  suc  pancréatique 
des  bovidés  est,  en  refile  générale,  bien  moins  activable 
que  celui  du  chien, 

Nùtê  sur  une  gastrotoxine  \  par  MM,  A*  Thkoabi  et 
AcRÈLE  Badks.  —  Une  émutsion  aseptique  de  muqueuse 
de  la  région  peptique  de  reslomac  du  chien  est  injectée 
àdiiïérentes  reprises  sous  la  peau  de  chèvres;  le  sérum 


—  4t  — 


de  celles-ci  devient  gaslrotoxîque  et,  injeulé  dansla 
veine  jugulaire  d'un  cinen,  i)  produit  chez  lui  desacci- 
dents gastriques  pouvant  amener  une  mort  rapide. 

Action  de  la  gélatine  dt' calcifiée  sur  la  coagulai  ion  du 
sang;  par  MM.  Glky  et  RîCMAt:i>,  —  La  gélatine  décal- 
cifiée ne  possède  pas  la  propriété  d'augmenter  la coa^ii- 
labilité  du  sang;  elle  purult  même  dans  quelques  cas 
devenir  anticoagulante,  H  semble  que  Tâction  coagu- 
lante de  la  gélatine  n^appartienl  pas  en  propre  à  cette 
substance,  mais  qu'elle  est  toute  d'emprunt,  due  a  li 
fonction  acide  de  la  substance  elle-mi^me  et  au  calcium 
qu'elle  contient. 

Influence  de  VoHho^tatième  sur  le  foncliônneïmnt  du 
rein;  par  MM.  G.  Li\ossii:ïi  et  G.-ll,  Le'uoise,  —  La 
station  debout  abaisse  notablement, chez  tous  les  sujefs, 
la  sécrétion  de  l'eau  par  le  rein.  Cet  abaissement  est 
d'une  constance  remarquabiect  la  diminution  eslencore 
bien  plus  marquée  chez  les  sujets  dont  le  rein  est  altéré. 
Chez  les  sujets  sains,  la  sécrétion  do  l'urée  est  augmen- 
tée; elle  est,  au  contraire,  constamment  abaissée  dan? 
.les  cas  d'altération  rénale;  les  variations  des  sécrétion^ 
de  l'acide  phosphorique  et  des  clilorujes,  sous  rînilence 
de  Torthostatisme,  ne  semblent  obéir,  chez  des  sujels 
sains,  à  aucune  règle  fixe,  (^es  faits  expérimentaiis 
peuvent  être  utilisés  au  point  de  vue  séméiologiqaecl 
fournir  un  moyen  de  se  procurer  des  renseignemenl? 
utiles  sur  Télat  fonctionnel  du  rein. 

Recherches  sur  les  mphrotoxines;  par  M.  ÎK  Bierrtt-  — 
Le  sang  de  lapins  ayant  reçu  dans  le  péritoine  des  in- 
jections répétées  de  reins  broyés  de  chien,  introduit  par 
la  voie  vasculaire  dans  l'organisme  d'un  chien,  détt^r- 
mine  chez  celui-ci  une  albuminurie  intense  pouvant 
amener  la  mort.  Les  injections  répétées  au  lapin,  non 
plus  des  cellules  du  rein  de  chien,  mais  des  constituunis 
chimiques  de  ces  organes,  permettent  ég^alemcnl 
d'obtenir  une  néphrotoxinc  énergique  pour  le  chien, 

llecherche  et  dosage  du  lactose  en  présence  dn  ghrmc 
dans  les  urines;  par  M.  H.  Biekpiv;  —  L'urine  est  deW- 


—  45  — 

IHée  à  raîde  du  nilrale  niercurique,  puis  additionnée 
de  2*'    de  phénylhydrazine  et  2*^'"  d'acide   acétique   à 
50  p.   1 00  par  gramme  de  sucre  et  portée  au  bain-marle, 
Ali  bout  de  5  minutes  d'ëbulfition,  le  liquide  est  filtré 
sur  papier  mouillé  pour  enlever  les  produits  de  résini- 
fication  ;  on  porte  aw  bain-marie  à  100**  une  heure  et  on 
laisse  refroidir  complètement.  Les  osazones  recueillies 
sont  lavées  sur  le  liUre  à  Tcau  froide,  puis  traitées  par 
du   benzène  et  de  IVHher  jusqu'à  ce  que  ceux-ci  pas- 
sent incolores,  La  lactosazone  est  aussi  insoluble  dans 
le  benzène  et  Tétherque  la  glucosazone.  Sur  le  filtre» 
les  osazones  ainsi   purifiées  sont  traitées  par  la  plus 
petite    quantité   possible    d'acétone    étendue    de    son 
volume  d'eau  pour  dissoudre  la  lactosazone.  Le  liquide 
filtré  abandonné  à  lui*nième  au  contact  de  Tair  laisse 
déposer  des  cristaux  très  nets  de  laclosazone  qui,  puri- 
fiés de  nouveau  et  examinés  au  microscope, se  montrent 
en  aiguilles  groupées  en  oursin. 

Sur  l  infection  tuberculeuse  du  chien  par  les  voies  digcs^ 
titeê;  par  M.  Fkhnanp  Arloinc;.  —  L* ingestion  de  bacilles 
tuberculeux  humains  s*est  montrée  capable  dinfecter 
lé  tube  intestinal  du  chien  12  fois  sur  100. 

La  Ueitkme  nest  pas  de  doublée  par  le  suc  pane  rêati^ué 
même  kivasé;  par  MM,  IL  Stassano  et  F.  KiixoN,  —  La 
lécithine»  en  parfait  état  de  conservation,  n'est  point 
dédoublée  par  le  sucre  pancréatique,  même  kînasé;  la 
lécithine,  même  après  avoir  subi  pendant  trois  heures 
l'action  du  suc  gastrique,  n*est  pas  davantage  exposée 
iu  dédoublement  par  le  suc  pancréatique  activé. 

\  Séance  du  25  ocr//. 

De  la  caraclcriaation  du  lactose  dans  les  urines  au 
moyen  de  la  phénylhydrazine;  par  M.  Ch.  Poucukh,  — 
Alors  que  le  glucose  donne  une  osazone  dont  la  forme 
«st  très  caractéristique  malgré  la  variation  des  circon- 
stances dans  lesquelles  ce  composé  est  formé,  le  lactose 
lîe  fournît  dans  les  mêmes  conditions  qu'un  produit 
polymorphe;  pour  obtenir  une  cristallisation  nette,  il 


—  46  — 

faut  utiliser  la  propriété  que  possède  la  laetosâzone  de 
se  dissoudre  dans  Teau  bouillante.  L'urine  déféqofeeâl 
additionnée  de  phénylhydrazine  et  d'acide  acétiqae, 
puis  chauffée  au  bain-marie  une  heure  à  une  heure  et 
quart;  on  laisse  refroidir  lentement  et  on  examine aa 
microscope  ;  parfois  on  obtient  des  masses  compactes 
irrégulièrement  sphériques,  mamelonnées,  jaune  bran: 
toute  trace  de  cristallisation  y  est  difficilement  appré- 
ciable. En  les  redissolvant  dans  Teau  bouillante  après 
un  lavage  prolongé  à  l'eau  froide,  on  obtiendra  par  re- 
froidissement lent  des  aiguilles  cristallines,  tronquées 
et  détachées  les  unes  des  autres. 

Pseudo- hématozoaires  endoglobulaires\  par  M.  A.  La- 
verais. —  Il  ne  faut  pas  prendre  pour  des  hématozoaires 
des  corpuscules  paranucléaires  qu'on  rencontre  dans 
certaines  hématies  et  qui  semblent  des  particules  du 
noyau  en  voie  d'élimination. 

La  teneur  du  sang  en  fibrin- ferment  est  proportionnelle 
à  sa  richesse  en  leucocytes;  par  MM.  H.  Stassano  et 
F.  BiLLON.  —  C'est  un  fait  qui  est  établi  à  l'aide  d'injec- 
tions de  «  Tallianine  »,  produit  obtenu  par  [l'action de 
Tozone  sur  une  essence  terpénée,  cette  action  étant 
arrêtée  lorsqu'il  y  a  eu  absorption  d'une  quantité  cor- 
respondante à  quatre  volumes  d'ozone.  Ce  produites! 
d'une  parfaite  innocuité;  injecté  à  doses  massives,  il 
détermine  en  peu  de ,  temps  une  leucocytose  aussi 
intense  que  fugace. 

Sur  la  présence  normale  et  la  localisation  du  plomb  dam 
l'organisme  ;  par  M.  G.  Meillèrk. —  L'organisme  d'in- 
dividus non  saturnins  peut  retenir  des  quantités  très 
appréciables  de  plomb;  on  a  trouvé  le  métal  dans  la 
substance  grise  du  cerveau,  quoiqu'on  quantité  moindre 
que  dans  les  cheveux,  poils  et  ongles; 

Note  sur  quelques  modifications  du  sang  dans  la  diph- 
térie;  par  MM.  Paris  et  Salomon. — On  constate  une 
leucocytose  et  en  particulier  une  leucocytose  polynu- 
cléaire qui  n'existe  plus  généralement  au  moment  delà 
convalescence. 


—  47  — 

Aeiian  comparée  de  riode  et  des  iodares  sur  le  poumon  [ 
par  MM,  Mircbl  Labbé  et  Léon  Lûhtat- Jacob.  '—  L'iode 
et  les  iodures  n^ont  pas  une  action  identique  sur  le 
poumon;  l'iodure  de  potassium  se  distingue  par  Tin^ 
tensité  de  la  congestion  et  des  hémorragies  ainsi  que 
par  la  production  de  réosiiiophilie. 

Séance  du  U  mai. 

Sur  un  irypanosome  d'une  chouette  ;  par  M.  A.  Laveha^. 
—  Le  sang  de  celte  chouette  con tenait  le  Irypanoâotna 
azium . 

Sur  la  réaction  de  Gmelîn  dans  les  milieux  alàumineitx  ; 
par  MM,  A.  GiLB^ax,  M.  UicHîïCiiËii  et  S-  PosriîBNAii.  — 
La  réaction  produite  par  lacide  nitrique  niireux  dans 
un  milieu  albumineux  est  le  plus  souvent  distincte  de 
celle  indiquée  par  (j  m  et  in  et  Frericiis.Les  anneaux  qu'ils 
ont  décrits  n'apparaissent  dans  du  sérum  additionné  de 
hiiiruèine  que  si  la  concentration  de  celle-ci  atteint  ou 
dépasse  i/3500;seul  Tanneau  bleu  est  assez  intense 
pour  se  détacher  sur  le  coagulum  quand  elle  est  infé- 
rieure à  1/7000.  Pour  obtenir  la  réaction,  au  fond  de 
tubes  mesurant  1'"*  de  diamètre  on  place  i/4  de  cen* 
timètre  cube  du  réactif  nitrique,  a  la  surface  duquel  on 
dépose,  avec  précaution  et  sans  agiter,  i/2''^^  environ 
du  liquide  à  examiner.  L'observation  est  faite  une 
heure  apr^s,  bien  que,  dans  la  plupart  des  cas,  la  réac- 
tion commence  déjà  au  bout  de  quelques  minutes. 
Quant  au  réactif  nitrique,  il  se  prépare  de  la  façon  sui- 
vante ; 

Adde  nitnfiae  pur  k  S6" , .     ■iOO»»*^ 

Eau  diatilJée \m^^^ 

Ntirite  de  s^>udB O-^0ti 

Sur  la  détermination  des  matériaux  solides  de  Vurine 
aa  moyen  d<'  la  densité  \  par  M.  Donzk, —  On  obtient, 
d'une  manière  assez  approchée,  le  résidu  sec  d'une 
urine  en  multipliant  la  densité  de  celle-ci  par  2,2  ;  le 
coefticient  2^33  généralement  adopté  est  un  peu  trop 
élevé. 


—  48  — 

Sur  le  dosage  de  Vurée\  par  MM.  G.  Donzé  et  E.  Lai- 
BLiNG.  —  Pour  le  dosage  de  l'urée  dans  une  urine  préa- 
lablement précipitée  par  Tacide  phosphotungstique,  les 
deux  méthodes  précises,  c*est-à-dîre  celles  de  Folinet' 
de  Braunstein, donnent  des  résultats  d'une  concordance; 
très  satisfaisante.  Les  résultats  fournis  par  la  méthode 
d'Yvon  sont  en  général  un  peu  plus  élevés,  mais  la 
différence  n'est  pas  très  importante. Quant  aux  résullall^ 
obtenus  d'après  Folin  avec  Vurine  primitive^  ils  sont 
tous  plus  élevés  que  les  autres. 

Note  préliminaire  sur  V action  physiologique  et  tkérape^ 
tique  du  Cecropia\  par  MM.  A.  Gilbert  et  P.  Car>ot.  — 
Cette  plante  exotique  Cecropia  obtusa  de  la  famille  des 
Ulmacées  fournit  un  extrait  alcoolique  de  toxicité  très 
faible  augmentant  très  notablement  l'énergie  de  la 
contraction  venlriculaire,  doué  de  propriétés  diuré- 
tiques remarquables  et  paraissant  constituer,  chez  les 
asystoliques  notamment,  un  tonique  du  cœur  et  un 
diurétique  très  remarquable. 

Action  de  l'iode  sur  le  tissu  lymphoïde;  par  MM.  Mabcel 
Lâbbé  et  Léon  Lortat-Jacob.  —  Ces  recherches  expéri- 
mentales, en  permettant  d'établir  que  l'iode  est  avant 
tout  un  agent  producteur  de  mononucléose  et  un  excitateur 
des  fonctions  du  tissu  Igmphoïde,  et  que  les  solutions 
iodoiodurées  déterminent  des  réactions  plus  congestives 
et  plus  éosinophiliques  que  l'iode,  concordent  avec  ce 
que  l'on  savait  déjà  empiriquement  de  l'action  efficace 
de  l'iode  dans  les  affections  du  tissu  ganglionnaire  et  de 
l'action  physiologique  différente  de  l'iode  et  des 
iodures. 

Sur  dépuration  bactérienne  de  Veau  par  l'ozone;  par 
M.  RiETscu.  —  Les  expériences  ont  montré  que  la  puis- 
sance désinfectante  de  l'air  ozonisé  sur  l'eau  est  très 
grande. 

O.P. 

Le  Gérant:  0.  Doin. 

PARIS.    —   IMPRIMBRIB   P.    LBYÉ,    RUI  CASSSTn,   17. 


r 


—  49  - 
TRAVAUX    OIUGINAUX 


tractêres  des  liqueurs  fer mentées.  Distinction  ^cs  mis- 
ulUs  d'avec  les  vins  de  liqueur  et  vins  assinuhbl'-'i:  par 
Mil-  Arofiaiid  Galtikh  et  G,  Halphen, 
Peut-on   reconnaître  si  un  liquide  alcoolique  a  fer- 
menté ou  si  l'alcool  qu'on  y  trouve  est  d'origine  élran- 
^e?  Intéressante  en  elle-raôme,  la  solution  de  cette 
Destion  est  devenue  tout  à  fait  urgente  depuis  la  mise 
a  vigueur  de  la  loi  du  l*"^  février  1902,rEtat  et  les  inipor- 
iteurs  de  vins  étrangers  ayant,  au  point  de  vue  des 
roits  de  douane,  à  se  préoccuper  d'éviter  la  confusion 
Dire  les  mistelles  et  les  vins  de  liqueur. 

On  sait  que  sous  le  nom  de  mistelles  on  désigne  les 
(Toduils  provenant  de  l'expression  du  raisin  frais, 
lioùts  dont  on  a  empêché  la  fermentation  par  addition 
fune  suffisante  quantité  d'alcool. 

Les  vins  de  liqueur  sont  les  vins  qui  résultent  de  la 
fermentation  partielle  des  jus  de  raisin  frais  dans 
pfêquels  persiste  une  notable  portion  de  sucre  lorsque 
ia  fermentation  a  pris  fin.  Sont  aussi  vins  de  liqueur  ceux 
auxquels  l'addition  d'une  certaine  proportion  d'alcool 
étranger,  ajouté  en  cours  de  fermentation,  a  permis  de 
conserver  une  partie  du  sucre  primitif.  Enfin,  suivant 
plusieurs  auteurs,  ce  même  nom  de  vins  de  liqueur  doit 
^tre  aussi  appliqué  aux  produits  résultant  du  mélange 
fd'une  partie  de  moût  de  raisin  en  nature  et  du  vin  pro- 
venant de  la  fermentation  complète  d'une  autre  partie 
de  ce  même  moût,  le  tout  additionné  ou  non  d'alcool. 

Les  mistelles  sont  frappées  par  le  tarif  des  douanes 
de  droits  d'entrée  très  supérieurs  à  ceux  des  vins  de 
liqueur. 

Peut-on  reconnaître  une  mistelle,  c'est-à-dire  un  li- 
quide alcoolique  sucré  nonfermenté11£i\\^{QA'\\  des  carac- 
tères qui  apparaissent  ou   disparaissent  d'une  liqueur 
aussilùt  qu'elle  a  subi  une  fermentation  môme  partielle? 
Après  avoir  examiné  les  diverses  solutions  qui  pou- 

^oum.  de  Pharm.  tt  de  Chim,  6«  siKiB,  t.  XVIII.  (15  juillet  1903.)  ^ 


i 


—  50  — 

valent  résulter  des  travaux  antérieurs  au  n6tre, 
nous  sommes  arrêtés,  pour  résoudre  ce  problème 
elle,  à  l'examen  des  caractères  suivants  qui  nous 
paru  particulièrement  expressifs  par  leur  ensemble, 
seuls  susceptibles  de  fournir  une  solution  pratique  : 

a.  Variations  de  V azote  sous  ses  divers  états  ; 

b.  Variations  de  r acidité  volatile; 

c.  Nature  des  sucres; 

d.  Somme  alcool-acide  ; 

e.  Glycérine. 
A.  Variations  de  l'azote.  —  Pasteur  le  premier ( 

d'autres  savan tsensuite,ont  constaté  que  lorsque  lale^ 
se  développe  dans  un  milieu  sucré  renfermant,  à  côté 
matières  albuminoïdes  ou  organiques  azotées  complen 
des  sels  ammoniacaux,  le  développement  de  cette  k 
3e  fait d'abordaux  dépens  decesderniers selsqui  tendfl 
à  disparaître.  En  particulier  dans  les  moûts,  qui 
tiennent  toujours  à  Torigine  des  sels  ammoniacaux(h 
la  proportion  peut  s'élever  à  0«^250  d'ammoniaque 
litre,  on  a  reconnu  qu'après  fermentation  complète  Ti 
moniaque  avait  presque  totalement  disparu  au  poi 
d'être  réduite  à  0«%005  à  Ofe'',00  6  par  litre  au  maximump 

Il  restait  à  savoir  si,  dans  les  moûts  de  raisin  frai 
cette  disparition  de  l'ammoniaque  est  assez  rapide 
complète,  dès  le  début,  pour  permettre  de  caractéri» 
une  fermentation  même  peu  avancée,  telles  que  celh 
d'où  peuvent  résulter  les  vins  de  liqueur. 

Pour  juger  cette  question,  nous  avons  choisi  trois  ce 
pages  très  différents  :1a  Clairette^  cépage  blanclrèssuci 
qui  donne  les  vins  dits  Picardans  et  Blanquettes',  T^^ 
mon[Ugni  noir  ou Rêvolaire)yCéi^^^Q rouge,donnantunvil 
clair  et  léger,  et  le  Carignan,  cépage  à  vin  rouge  très  corsé; 
Nous  avons  préparé  nous-même  au  mois  de  sepleffikre 
1902,  avecchacun  de  ces  moûts,  au  laboratoire  de  M.  S^ 
michon  à  Narbonne,  8  litres  de  mistelles,  vins  de  liqu^"^ 
et  vins  complètement  faits  de  chacun  de  ces  cépages 

(1)  c.  R.  de  VAcad.  d.  Se,  décembre  1858. 

(2)  Duclauz,  Miintz,  Laborde,  etc. 


—  ol 


IJes,  vins  de  liqueur  et  vins  complets  provenant, 
chaque  cépage,  d'un  môme  lot  de  raisin  divisé  en 
parts  égales, 
jour  les  mistelles,  les  moClts  furent  portés,  dès  l'ex- 
sion  du  raisin,  à  Id*"  centésimaux  par  addition  d'ai- 
de vin  titrant  85°. 

Wr  les  vins  de  liqueur,  on  laissa  la  fermentation 
;ommer  la  moitié  du  sucre  initial  (110«%7  pour  la 
tle  ;  78»^  pour  l'Aramon  ;  93«',8  pour  le  Garignan), 
on  ajouta  alors  assez  de  Talcool  précédent  pour 
er  le  titre  alcoolique  à  15°  centésimaux, 
ransportés  à  Paris  en  octobre,  pour  y  être  analysés, 
iquides  n'a  valent  subi  aucunenouvclle  fermentation. 
^Oèoge  de  f  azote  sous  ses  divers  états,  —  Pour  nous 
dre  compte  de  la  façon  dont  varie  l'azote  du  moût 
idant  la  fermentation,  nous  l'avons  dosé  sous  ses 
itre  formes  :  azote  total  ;  azote  albuminolde  ;  azote 
que  volatil  ;  azote  ammoniacal, 

'azote  total  a  été  dosé  par  le  procédé  Kjeldhal  avec 
ition  de  sulfate  de  potasse  (!«''  de  sulfate  par  centi- 
tre  cube  d'acide),  pour  détruire  tout  composé  pyri- 

et  quinoléique. 
our  V azote  albuminolde^  nous  nous  sommes  basés 
l'insolubilité  des  tartrates  d'albuminoïdes,  peptones 
prises,  dans  l'alcool  à  80°  cent,  alors  que  nous  avons 
nnu  que  les  tartrates  des  autres  bases,  y  compris 
X  de  leucine  et  de  lyrosine,  y  sont  solubles.  300*^°'  de 
uide  sont  évaporés  en  présence  de  3^"^  d'acide  tar- 
gue, aubain-marie  et  jusqu'à  consistance  sirupeuse  ; 
résidu  est  repris  par  300  à  iOO""'  d'alcool  à  80°. 
rès  repos  et  filtration,  la  partie  insoluble  est  traitée 
Kjeldhal  qui  fournit  l'ammoniaque  correspondant 
*^ole  albuminoïde. 

l^'azote  basique  volatil  a  été  dosé  par  déplacement  au 

^ojende  la  magnésie  (Boussingault),  mais  il  faut  l'ef- 

tuer  seulement  après  avoir  privé  la  liqueur  de  tout 

phosphorique  pour  éviter  la  formation  de  phos- 

hateammoniaco-magnésion.  A  cet  effet,  SOO'^"'  du  li- 


iue 


—  .V2  ~ 

quide  en  expérience  sont  privés  d'alcool,  addiiioiu 
d'acélale  neutre  de  plomb,  tant  qu'il  y  a  précipité, 
ramenés  au  volume  primitif.  On  filtre  et  recueille  d^ 
une  éprouvette  graduée  le  plus  possible  de  filtrai 
Son  volume  fait  connaître  la  proportion  du  liquide 
mitif  qui  lui  correspond.  Distillée  avec  la  magné 
cette  liqueur  laisse  échapper  les  bases  volatiles  qi 
recueille  dans  UCl  titré.  On  dose  parla  soude,  en  p 
sence  d'orangé,  l'ensemble  des  bases  volatiles  passée 
la  distillation;  on  réacidifie  par  HCletdose  Tammonia^ 
par  le  chlorure  de  platine.  Le  précipité  est  lavé  à  \ 
cool  à  80"  cent,  pour  enlever  les  chloroplatina tes solubi 
et  transformé  en  platine  métallique  par  calcination 

Les  écarts  trouvés  entre  l'azote  volatil  basiqueelT^ 
ammoniacal  ayant  attesté  dans  toutes  nos  liqueurs 
présence  de  bases  volatiles  organiques,  nous  avons  ch 
ché  à  déterminer  à  quelle  famille  elles  appartenaie 
Nous  avons  été  ainsi  amenés  à  constater  les  faitssuîvao 

Si  dans  une  solution  de  chlorhydrates  Je  bases  ad 
tionnée  de  la  moitié  du  poids  d'acétate  de  soude  cap: 
de  la  saturer,   on  fait  passer    du    brome    en  vape 
(entraîné  par  un  courant  d'air  ou  de  CO*),  on  observa 

l*"  La  formation  d'un  précipité  avec  des  traces  d 
bases  pyridiques,  quinoléiques,  hydropyridiques,  aie 
qu'avec  des  bases  polyméthyléniques  comme l'hexami 
thylènetétramine.  La  sensibilité  de  cette  réaction  pei 
met  de  retrouver,  en  moyenne,  un  poids  de  basecorrci 
pondant  à  environ  0«'",0002  d'azote  dans  20'"'  de  liqueui 

2""  11  n'y  a  pas  de  précipité  avec  l'ammoniaque  o 
avec  les  aminés  acycliques. 

En  appliquant  ce  procédé  aux  vins  et  mîstelles,  o 
décèle  dans  les  bases  volatiles  chassées  par  la  magnési 
la  présence  constante  de  termes  cycliques. 

Cette  constatation  qui  pouvait  être  prévue  pour  lei 
vins  et  vins  de  liqueur,est  imprévue  et  nouvelle  pourift 
moûts.  Elle  établit  que  les  cellules  du  raisin  et  très  pro- 

(1)  On  corrige  delà  solubilité  du  chloroplatinate  d'ammoniaque  dits 
Talcool  à  80»,  soit  1/15000  environ. 


—  53  — 


klement  de  beaucoup  d'autres  fruits  élaborent  nor- 
rfement  des  composés  basiques  azotés  et  cycliques. 
Voîci  les  dosages  de  Tazote  sous  ses  diverses  formes 
Dsles  mistelles,  vins  de  liqueur  et  vins  originaires 
1  mêmes  moûts  préparés  en  vue  de  ces  recherches  : 


\  A.   Clairetle 

Histclle 

lin  de  Uquour 

fin  complet 


B.   Aramon 

Ilialelle 

Vin  de  liqueur 

Via  complet 


C.   Carignan 

Histelle 

jVin  de  liquenr 

rVin  complet 


A  z  o  t  o 
total 


08«-155 
0,089 
0,052 


0,133 
0,106 
0,071 


0,196 
0,113 
0,102 


Azoto 

albumi- 

noïdo 


0e''023 

)> 

0,020 

0,0336 

» 
0,0281 

0,040 

u 
0,0 '»3 


Azoïo 

basiquo 

volatil 

total 


Of'0046 

o,oon 

0,0012 


0,0413 

0,005 

0,0038 


0,027 
0,018 
0.017 


Azote 
ammonia- 
cal 


0S'0024 
0,0003 
0.0003 


0,0396 
0,00 J 6 
0,0018 


0,022 

0,00i 
0,0022 


r  == 

Ces  résultats  obtenus  pour  les  mistelles,  vins  de 
iqueur  et  vins  complets  issus  des  mômes  moûts  et 
iour  Irois  cépages  blancs  ou  rouges  tn'îs  différenls, 
Jémonlrent  avec  évidence  : 

l**  Que  du  commencement  à  la  fin  delà  fermentation, 
tazole  total  de  la  liqueur  (éclaircie  par  dépôt  de  son  fer- 
ment) va  en  diminuant,  une  partie  de  cet  azote  servant  à 
coDsliliier  de  nouvelles  cellules  de  levure  (1); 

2* L'azote  basique  volatil  tend  à  disparaître  très  rapi- 
dement dès  le  début  de  la  fermentation.  Au  moment 
jù  la  moitié  seulement  du  sucre  a  disparu,  l'azote 
lasiqiic  volatil  est  déjà  passé,  dans  la  Clairette,  de 
0«^.00i6  à  0«%00i7,  dans  l'Aramon  de  0»^04i^)  à 
0^005,   et    dans  le    Carignan    de    0'''',027    à  0p%018 

U]  On  no  saurait  attribuer  la  perte  d'azote  à  uo  dépôt  de  substances 
^lotées  dcYcoues  iosolablcs  grâce  à  Talcool  provenant  de  la  fermenta- 
jjïn.  paieqae,  dans  nos  trois  cas,  les  mistelles  avaient  été  additionnées 
ffuue  quantité  d'alcool  égale  à  celle  que  devait  donner  la  fermentation 
Complète,  et  que,  dans  chaque  série,  tous  ces  liquides  possédaient  fina- 
«ment  le  mémo  titre  alcoolique. 


V 


atteignant  dès  ce  moment  son  minimum,  qui  esta  péi 
dépassé  dans  les  vins  faits. 

Ces  résultais  sont  conformes  à  ceux  qu'avaient  ol 
vés  Duclaux,  Laborde,  MOntz,  etc.; 

S*"  L*azotc  albuminoïdc  reste  sensiblement  consta 
Il  semble  en  résulter  qu'en  présence  d'autres  matériai 
azotés,  la  levure  ne  se  nourrit  à  aucun  moment 
dépens  des  corps  protéiques  ; 

4**  L'azote  basique  volatil  n'est  jamais  uniqueoM 
formé  d'ammoniaque;  mais  ce  sont  les  sels  ammoni 
eaux  qui  disparaissent  le  plus  complètement  d'aboi 
au  point  de  ne  plus  représenter,  quand  la  fermentatil 
est  achevée,  que  0'^%002  par  litre  dans  les  vins  rougcs" 
une  fraction  de  milligramme  dans  les  vins  de  Clairet! 

A  cette  dernière  constatation  déjà  faite  avant  nod 
nous  ajoutons  cette  importante  contribution  quel'azé 
ammoniacal  disparaît  dès  le  début,  observation  d'fl 
résulte  un  caractère  général  et  remarquablement  préd 
des  produits  ayant  subi  une  fermentation  même  par 
tielle,  caractère  précieux,  car  il  est  à  peu  près  impôt 
sible  de  le  faire  disparaître. 

Il  existe  bien,  à  la  vérité,  quelques  cépages  rouges  (U 
Ploussard,  par  exemple)  et  blancs  (tels  que  laClairetlJ 
dont  les  moûts  ne  fournissent,  par  litre,  que  qoelquci 
milligrammes  d'azote  basique  volatil  et  qui,  lorsqu'on 
les  additionne  d'alcool  pourraient  de  ce  fait  être  coih 
fondus  avec  des  produits  ayant  partiellement  fermenté. 
Mais  nous  verrons  plus  loin  qu'il  existe  d'autres  carac- 
tères qui  permettent  de  distinguer  ces  mislelles  d'aveu 
les  vins  de  liqueur. 

Lorsque  la  fermentation  s'est  produite  dans  des  cod» 
ditions  défectueuses  telles  qu'une  élévation  de  tempe* 
rature  dépassant  30^  par  exemple,  conditions  qui  per- 
mettent  aux  bactéries  de  se  développer  largement,  U  ; 
proportion  d'azote  basique  volatil  du  vin  s'élève  cl  p«tf^ 
atteindre  celle  que  l'on  rencontre  dans  certains  moûts, 
mais, dans  ces  cas,  la  détermination  de  l'acidité  vohlu^ 
permet  de  reconnaître  ces  fermentations  anormales. 


r 


—  55   — 


j3.  Variations  de  1  acidité  volatile  et  totale.  —  Pour 

E^écierTacidité  volatile,  on  peut  employer  la  méthode 
traiaement  par  lavapeurd*eauà  100''  ou  bien  la  des- 
liion  dans  le  vide  [Magnier  de  la  Sowre),  Nous  avons 
lonnu  que  la  première  de  ces  deux  méthodes  donne 
résultats  moins  bons  que  la  seconde.  En  effet,  quand 
opère  par  exsiccation  à  froid  dans  le  vide,  on  ne 
trouve  pas  de  proportions  sensibles  d'acidité  volatile 
les  moûts  frais  alors  qu'on  en  constate  des  doses 
appréciables  quand  on  opère  par  entraînement  à  la 
ipeur.  Ces  deux  procédés  attestent  d'ailleurs  que, 
irant  la  fermentation,  il  se  produit  des  acides  volatils 
quantité  d'autant  plus  grande  que  la  fermentation  se 
longe  davantage;  l'acidité  totale  augmente  elle- 
me  au  cours  de  la  fermentation,  et  cet  accroissement 
icidité  est  supérieur  à  celui  de  l'acidité  volatile,  ce 
s'explique  par  la  production  d'acides  fixes,  tels  que 
'acide  succinique. 

Le  tableau  suivant  montre,  pour  les  casquenous  avons 
diés  comme  types,  les  variations  de  cette  acidité  dans 
moûts,  vins  de  liqueur  et  vins  provenant  des 
lèmes  raisins  : 


Clairette 

Mistcllc 

Vin  de  tioueur 

Vin  complot 


Aramon 

MisteUe 

Vin  de  lioQear 

Vin  complet 


Carignan 

MisteUe 

Vin  de  liqueur 

Vin  comolet 


'  complet. 


Acidité 

totale 

EN  SO*H» 


par  litre 

3,078 
3,8i;} 


4,379 
6,677 


4,531 
5,507 
5.333 


Acidité  Tolatile 
EN  SO*Hs  (1) 


Par  le  vide 


par  litre 
0,000 
0,260 


0,060 

0,170 

» 


0,030 
0,210 


A  100° 


par  litre 
Ofi'171 
0,296 
0,737 

0,060 
0,363 
1,043 


0,099 
0,296 
0,804 


(1}  Correclion  faite  de  0  %02  d'acidité  volatile  apportée  par  l'alcool. 


—  of)  — 

On  voit  que  dans  nos  mistelles  Tacidilé  volatile  A 
le  vide  n'atteint  jamais  0«\  1  par  litre,  chiffre  qui  a 
toujours  dépassé  dans  les  vins  de  liqueur  et  à  fortioi 
dans  les  vins. 

Ce  défaut  d'acidité  volatile  est  donc  intéressant  pcw 
caractériser  les  liquides  non  fermentes.  Malheureosi 
ment,  à  l'inverse  du  caractère  de  la  disparition 
Tazote  ammoniacal,  il  peut  ôtre  tourné  par  la  fraude. 

Lorsque  les  fermentations  se  font  dans  des  couii 
tions  anormales  et  peuvent  engendrer  un  excès  d'azoJ 
ammonical  dû  aux  bactéries,  il  se  fait  en  même  temj 
un  excès  d'acides  volatils,  comme  Tout  établi  en  partie 
culierM.  Laborde  et  M.  Gayon.  Par  suite,  il  sera  to» 
jours  possible  de  reconnaître  si  le  liquide  analysé  esti 
produit  d'une  fermentation,  bien  que  contenant  des  sd 
ammoniacaux  en  proportion  notable,  car  ils  seront  alort 
accompagnés  d'acides  volatils  en  quantité  notable, 

C.  Variations  des  sucres.  —  On  admet,  en  général 
que  lesjus  deraisin  mûrs  renferment  approximativemen 
mêmes  quantités  de  glycose  et  de  lévulose.  Pendanl 
l'acte  de  la  fermentation,  la  glycose  est  attaquée  la  pre- 
mière, ou  tout  au  moins  disparaît  plus  vite  que  la  lévu- 
lose ;  de  sorte  que  dans  un  vin  incomplètement  fermenté 
on  constate  le  plus  souvent  un  excès  de  lévulose. Toute- 
fois de  nombreuses  causes  peuvent  faire  prédominer 
l'un  ou  l'autre  de  ces  sucres  (maturation   imparfaite, 
moisissures,  cépages),  de  sorte    que  leur  dosage  ne 
permet  de  conclusion  ferme  que  lorsque  l'analyse  révèle 
l'c^galité  sensible  des  deux  sucres  caractère  qui  auto 
rise   à  supposer   qu'il  n'y  a  pas  eu  fermentation.  En 
effet,  la  production  de  1°    d'alcool  faisant  dispamtre 
environ  17'^''  de  sucre  par  litre,  quel  que  soit  le  ferment 
agissant,  l'égalité  des  deux  sucres  au  cas  où  il  ya^" 
fermentation,  ne  saurait  se  réaliser  que  fort  rarement. 

(il  suivre,) 

additionnel  pour  les  mistelles  et  Qs^Ol  pour  les  vins  de  liqueur  Si  i>i^ 
existait  dans  ces  liqueurs,  il  faudrait  le  déduire  aussi  des  ^^^ 
volatils. 


—  57 


Jfotes  sur  V essai  des  drogues  simples;  par  M.  E.  Légkr. 

Cola  (1),  «Juahana,  Thé,  Café. 
'  Ces  quatre  produits  sont  caractérisés  par  la  présence 
delà  caféine  libre  ou  combinée;  la  cola  renferme,  en 
outre,  un  peu  de  théobromine.  Le  dosage  de  la  caféine 
oo  de  son  mélange  avec  la  théobromine  apparaît  donc 
tomme  un  bon  moyen  d'appréXîier  leur  valeur. 
^  Le  procédé  qui  m'a  servi  est,  à  quelques  modificjations 
[près,  celui  qui  a  été  indiqué  par  M.  Warin  (2)  pour  le 
dosage  des  alcaloïdes  de  la  noix  de  cola.  D'autres  chan- 
gements, variables  avec  la  nature  des  drogues,  ont  dû 
être  également  apportés  à  la  pratique  de  ce  procédé, 
mais  la  partie  essentielle  de  la  méthode  (extraction  au 
chloroforme  du  mélange  humide  de  poudre  végétale  et 
de  magnésie)  reste  la  même  dans  tous  les  cas. 

Noix  de  cola.  —  On  dessèche,  à  Tétuve  à  100%  O^^SO 
ài^r  (le  poudre  de  cola  passée  au  tamis  n°  27  de  façon  à 
connaître  sa  teneur  en  eau.  Celle-ci  est  voisine  de 
12  p.  100. 

D'autre  part,  on  prend  une  quantité  de  cette  poudre 
correspondant  à  IS^""  de  produit  séché  à  100®  et  on 
mélange  au  mortier  avec  lO*^*"  de  magnésie  calcinée  et 
15**"*'  d'eau.  La  poudre  humide  et  homogène  est  intro- 
duite dans  un  ballon  de  300*^°^  de  capacité.  On  bouche 
le  ballon  et  on  laisse  en  contact  pendant  deux  heures. 
On  ajoute  alors  150**"'  de  chloroforme,  puis  on  pèse  le 
ballon  et  son  contenu.  Ce  ballon  est  relié  à  un  réfrigé- 
rant à  reflux  et  le  tout  est  chauffé  au  bain-marie  jus- 
qu'à ébullition  du  chloroforme  que  l'on  maintient  pen- 
dant une  heure.  On  laisse  refroidir,  on  rétablit  le  poids 
primitif  par  une  addition  convenable  de  chloroforme. 
Le  tout  est  bien  mélangé  et  jeté  sur  un  filtre  à  plis  con- 
tenu dans    un  entonnoir  de   verre  disposé  au-dessus 

M)  La  commission  du  Codex  a  décidé  que  cola  devrait  s'écrire  par  un 
c  et  non  par  un  k. 
{t)Journ.  dePharm.  etdeChim.,  [6],  t.  XV,  p.  373. 


—  58  — 

d'une  éprouvelte  graduée  ou  d'un  ballon  jaugé  à  100^. 
Pendant  la  filtration,  l'entonnoir  sera  recouvert  d'une 
plaque  de  verre  afin  de  réduire  au  minimum  la  volali- 
lisation  du  chloroforme. 

Quand  l'écoulement  du  liquide  chloroformique  aura 
cessé,  on  frappera  légèrement  sur  l'entonnoir  maintenu 
couvert,  ce  qui  aura  pour  effet  de  tasser  la  poudre  et 
d'amener  l'écoulement  d'une  nouvelle  quantité  de 
liquide  chloroformique.  On  recueillera  ainsi  100'""  de 
filtrat,  correspondant  à  10«'  de  poudre  de  cola.  La  solu- 
tion chloroformique  sera  distillée  en  deux  fois  dans  un 
ballon  de  125'™'  et  le  résidu  séché  à  100^  (1).  Sur  cepro- 
duit  à  peine  coloré,  on  versera  12^"^  d'un  mélange  de 
HCl  5'"^''  et  H'O  10*^™'  et  on  agitera  le  ballon  bouché 
avec  un  bouchon  de  caoutchouc.  Les  alcaloïdes  entre- 
ront en  dissolution,  tandis  que  les  matières  grasses  et 
cireuses  resteront  insolubles.  On  filtre  sur  un  petit  filtre 
à  plis  et  Ton  recueille  10*^"'  de  liquide  filtré  incolore 
dans  une  boule  à  robinet  portant  un  trait  de  jauge  à 
lO*'™'.  (L'appareil  Adam,  pour  le  dosage  du  beurre  dans 
le  lait,  convient  très  bien  pour  cet  usage.)  Aux  10*"'  de 
solution  alcaloïdique,  on  ajoute  20«"'  de  chloroforme  et 
un  excès  d'AzH%  on  agite  et  on  laisse  déposer.  La 
solution  chloroformique  incolore  d'alcaloïdes  est  souti- 
rée dans  une  deuxième  boule.  On  épuise  la  solution 
ammoniacale  par  deux  autres  traitements  semblables 
pour  chacun  desquels  on  emploie  20*^"'  de  chloroforme. 
Les  solutions  chloroformiques  réunies  dan»  la  deuxième 
boule  sont  agitées  avec  2'™'  d'eau  distillée,  on  laisse 
déposer  et  on  distille  en  deux  fois  la  solution  chlorofor- 
mique ainsi  lavée  dans  une  fiole  conique  de  90*"**  tarée (2). 
Après  avoir  chassé  tout  le  chloroforme  par  distillation, 
on  sèche  le  résidu  incolore  à  l'étuve  à  100*  en  tenant  la 


(i)  A  la  fin,  il  est  nécessaire  de  chauffer  doucement  pour  éviter  qua  If 
résidu  de  l'évaporation  ne  soit  projeté  en  tous  sens. 

(2)  Pour  régulariser  la  distillation,  on  ajoute  à  la  solution  quelques 
grains  de  charbon  de  cornue  pesés  en  même  temps  que  la  fiole.  Ceue 
précaution  ne  devra  jamais  ôtre  négligée  dans  tous  les  cas  semblables. 


r" 


—  59 


iole  inclinée.  On  pèse.  La  quantité  d'alcaloïdes  pour 
100  sera  calculée  en  multipliant  le  poids  obtenu  par  12. 
En  effet,  nous  avons  opéré  sur  10»''  de  poudre  ;  si  nous 
ivions  recueilli  la  totalité  des  alcaloïdes,  il  aurait  suffi 
le  multiplier  le  poids  obtenu  par  10,  mais  nous  venons 
ievoir  que  les  alcaloïdes  recueillis  ont  été  dissous  dans 
I2fm3  d'^au  acidulée  et  que  nous  avions  pris  seulement 
IQcms  ^Q  cette  solution.  En  désignant  par  A  les  alcaloïdes 
contenus  dans  lOO**"  de  poudre  de  cola,  par  P  le  poids 
des  alcaloïdes  pesés  dans  Tessai,  nous  aurons  : 

A  =  j^ =  p  X  12. 

Ce  qui  revient,  comme  nous  l'avons  dit,  à  multiplier 
par  12  la  quantité  des  alcaloïdes  indiquée  par  la  pesée. 

On  ne  devra  pas  obtenir  moins  de  1,25  p.  100  d'alca- 
loïdes; caféine  avec  un  peu  de  théobromine.  Deux 
essais  nous  ont  donné  1,33  et  1,48.] 

Guarana.  —  L'essai  se  pratique  comme  celui  de  la 
noix  de  cola,  mais  la  drogue  étant  plus  riche  en  caféine, 
on  peut  se  contenter  de  prendre  seulement  9*'  de  poudre 
sèche  ou  la  quantité  correspondante  de  poudre  humide 
que  l'on  mélange  avec  G^*"  de  magnésie  calcinée  et  10^™' 
d'eau.  La  quantité  de  chloroforme  sera  réduite  à  90*"*' 
et  l'on  recueillera  OO*^"'  de  solution  chloroformique  cor- 
respondant à  6*'  de  poudre.  Les  alcaloïdes  bruts  étant 
dissous  dans  12*^"*'  de  solution  acide  pour  donner  un 
liquide  dont  on  prendra,  comme  dans  l'essai  précédent 
lO'"',  la  quantité  de  caféine  pour  100  sera  donnée  par 
l'équation  : 

10  X  6 

Ce  qui  revient  â  multiplier  par  20  la  quantité  de 
caféine  pesée.  J'ai  trouvé  4,19  de  caféine  p.  100  de 
poudre  sèche,  la  poudre  humide  renfermant  10,77  p.  100 
d'eau. 

Thé.  —  La  première  partie  de  l'opération  s'effectue 
comme  pour  l'essai  de  la  noix  de  cola.  La  solution  chlo- 


—  60  — 

roformique  (100^"*'  correspondant  à  IOp""  de  thé  sec)  sen 
distillée  en  deux  fois  dans  un  ballon  de  12S'"*  jusqu'à 
ce  qu'il  ne  reste  plus  dans  le  ballon  qu'un  résidu  siru- 
peux coloré  en  vert.  Sur  ce  résidu,  on  ajoute  20'** 
d'éther  de  pétrole  et  25^*°^  du  mélange  suivant  :  acide 
chlorhydrique  pur  10*^"',  eau  distillée  40*'"^  Après  avoir 
bouché  le  ballon  avec  un  bouchon  de  caoutchouc,  ob 
agite  le  tout  et  on  verse  le  produit  dans  une  boule  à 
robinet.  On  laisse  déposer.  La  solution  acide  cstsouli 
rée  dans  une  deuxièmeboule.  On  agite  la  solution  verte 
restée  dans  la  première  boule  successivement  avec  15""* 
puis  avec  10*^"*  du  mélange  acide  en  se  servant  d'abord 
de  ces  solutions  acides  pour  rincer  le  ballon.  Chaque 
fois,  les  liqueurs  acides  seront  réunies  dans  la  deuxième 
boule  où  Ton  versera  5^"*'  d'éther  de  pétrole.  On  agite, 
on  laisse  déposer  et  on  soutire  la  solution  acide  et  inco- 
lore de  caféine  dans  la  première  boule  préalablement 
vidée  et  rincée.  On  sursature  par  AzH'  et  on  agite  avec 
60^°"' de  chloroforme  employés  en  trois  fois. 

Les  solutions  chloroformiques  réunies  dans  une  autre 
boule  seront  agitées  avec  2*^"^  d'eau  distillée.  Enfin,  on 
distille  en  deux  fois  la  solution  chloroformîque  incolore 
de  caféine  dans  une  fiole  conique  tarée  de  90*^"'^  On 
sèche  à  iOO*',  on  pèse.  Le  poids  de  caféine  recueillie  ne 
devra  pas  être  inférieur  à  0^'',20,  ce  qui  correspond  à 
2  p.  100. 

La  poudre  de  thé  noir  m'a  fourni  2,24  de  caféine 
p.  100  de  poudre  sèche.  Humide,  cette  poudre  renfer- 
mait 7,8  p.  100  d'eau. 

La  poudre  de  thé  vert  m'a  fourni  2,78  de  caféine 
p. 100  de  poudre  sèche.  Humide,  cette  poudre  renfermait 
8,20  p.  400  d'eau. 

Café.  —  Le  café  est  pulvérisé  et  la  poudre  passée  au 
tamis  de  crin.  La  grande  quantité  de  matière  grasse  ou 
cireuse  que  renferme  le  café  ne  permet  pas  de  préparer 
une  poudre  plus  fine. 

La  première  partie  de  l'opération  s'effectue  comnï^ 
pour  l'essai  de  la  noix  de  cola.  Après  avoir  évaporé  à 


—  61  — 

lec  dans  un  ballon  de  125^*^^  la  solution  chloroformique 
ilOO''"''  correspondant  à  10»''  de  café  sec),  on  ajoute  24'^"^ 
d'eau  distillée,  on  bouche  le  ballon  avec  un  bouchon  de 
caoutchouc  et  on  le  porte  dans  un  bain  d'eau  à60**-65% 
i>n  agite  fortement,  on  laisse  refroidir,  on  jette  sur  un 
filtre  k  plis  qui  relient  la  graisse  solidifiée  et  Ton 
recueille  20"^"'  de  solution  aqueuse  incolore  de  caféine. 
Celte  solution  est  épuisée  par  60^"^  de  chloroforme  em- 
ployés en  trois  fois  et  les  solutions  chloroformiqucs 
sont  distillées  dans  une  fiole  conique  deGO*''"*  tarée.  On 
sèche  à  100",  on  pèse.  La  quantité  A  de  caféine  p.  100 
sera  donnée  par  Téquation  : 

^        P  X  24  X  10       _        ^  ^ 
A= =PX12. 

Il  suffira  donc,  comme  dans  le  cas  de  la  noix  de  cola, 
de  multiplier  par  12  le  poids  de  caféine  obtenu. 

J'ai  dosé  ainsi  1,23  de  caféine  p.  100  de  poudre  de  café 
sèche;  la  poudre  humide  renfermait  4  p.  100  d'eau. 

Le  café  étant  toujours  plus  pauvre  en  caféine  que 
les  autres  drogues,  on  peut  se  dispenser  d'employer  de 
Veau  acidulée.  Les  24*^'"^  d'eau  distillée  suffisent  ample- 
mentà  dissoudre  les  0«M0  ou  0^'"12  de  caféine  fournis 
par  un  essai.  On  évite  ainsi  de  dissoudre  une  matière 
résinoïde  qui  viendrait  souiller  la  caféine  obtenue. 


I.  Méthode  gazométrique  nouvelle  en  vue  du  titrage  des 
tartres  commerciaux,  —  II.  Dosage  de  la  potasse 
par  volumétrie  gazeuse  ;  par  M.  de  Saporta. 

I.  —  Dans  le  commerce,  les  tartres  et  lies  s'estiment 
«au  degré  »,  c'est-à-dire  suivant  leur  richesse  centési- 
male en  bitartrate  de  potassium.  On  attaque  par  Feau 
bouillante  l'échantillon  de  tartre  brut  auquel  on  ajoute 
'i  chaud  une  liqueur  alcaline  titrée  jusqu'à  virage  à  la 
phénolphtaléine.  Mais  la  présence  des  matières  colo- 
raates  du  vin  rend  trop  souvent  le  changement  de 
teinte  difficile  à  observer. 


—  62  — 

En  présence  de  l'eau  froide  et  des  bicarbonates  alca- 
lins en  excès,  la  crème  de  tartre  se  dissout  intégrale-, 
ment —  d*où  possibilité  de  ramener  son  dosage  à  une] 
mesure  acidimétrique  gazeuse  parallèle  à  celle  soa vent  j 
employée  pour  les  moûts  et  vins.  La  réaction,  dès  qu'elle  î 
est  complète,  s'arrête  d'elle-même.  Toutefois  elle  est) 
assez  lente  et  surtout  la  médiocre  solubilité  de  la  crème' 
de   tartre  à   froid  empêche    l'opérateur   d'incorporer] 
d'avance  un  poids  suffisant  de  tartre  dans  le  petit  volume 
liquide  —  20*^"^  —  sur  lequel  on  opère  d'habitude.  I) 
faut  peser  la  prise  sèche  à  la  balance  de  précision,  ce  ^ 
qui  exclut  de  l'emploi  de  l'acidimètre-tartrimèlre  )«j 
essayeurs  étrangers  à  la  pratique  de  la  chimie. 

Une  observation  que  nous  avons  faite  permet  àe  , 
tourner  la  difficulté.  Si  on  solubilise  la  crème  de  tartre 
par  l'acide  borique  en  paillettes  en  opérant  à  TébuJli- 
tion,  la  liqueur  refroidie  agit  sur  les  bicarbonates  alca- 
lins exactement  comme  l'on  fait  le  bitartrate  de  potas- 
sium primitif,  mais  la  réaction  s*Uccélère  de  beaucoup. 

Ainsi  20*^'"^  de  liqueur  d'acide  tartrique  à  10''' par 
litre  (A)  équivalent  alcalimétriquement  (sauf  une  erreur 
négligeable  en  pratique)  à  500"»'  de  crème  de  tartre 
chimiquement  pure  et  l'équivalence  subsiste  entre  les 
20'"*'  de  (A)  et  les  500™»'  additionnés  a  chaud  de  50 
à  ITO'"^'  d'acide  borique,  diffusés  dans  20*^""'  d'eau,  lors- 
qu'on traite  Tune  ou  l'autre  solution  froide  par  un  léger 
excès  de  bicarbonate  sôdique  ou  mieux  potassique,  en 
se  servant  soit  de  l'appareil  Bernard,  soit  de  tout  autre 
calcimètre  agricole,  comme  celui  de  M.  Trubert. 

L'opérateur,  sans  recourir  à  la  balance  de  précision, 
préparera  simplement  un  échantillon  de  25»'  de  tartre 
brut  finement  broyé  qu'il  additionnera  de  S^  environ 
d'acide  borique  commercial  (le  cinquième  en  poids  à  peu 
près);  il  ajoutera  un  demi-litre  d'eau,  fera  bouillir  I« 
mélange  pendant  cinq  minutes  au  moins  laissera  refroi 
dir  et  parfera  le  litre.  Il  lui  suffira  enfin  de  prélever  à  la 
pipette  20""^^  du  mélange  homogène  qu'il  éprouvera 
acidimétriquement. 


—  f)3  — 

Avant  chaque  série  d'expériences,  on  procédera  à  une 
c  tare  »  au  moyen  de  20"^™'  de  liqueur  (A)  réagissant 
sur  0*'",4  à  0*%6  de  bicarbonate  de  potassium  en  cris- 
taux; d'où  un  dégagement  gazeux  N  ;  puis  on  éprouvera 

100  N 
la  liqueur  à  essayer,  résultat  Nj.  Le  quotient !. 

fournira  le  degré  centésimal  exact  du  tartre  avec  le  cal- 
ctmètre  Trubert;  avec  le  calcimètre Bernard,  une  infime 
divergence  d'une  ou  deux  unités  de  degré  peut  s'observer 
pour  les  tartres  pauvres  ou  les  lies,  mais  il  est  facile 
d'éviter  cet  inconvénient  en  doublant  la  concentration  et 
coupant  en  deux  le  résultat.  Du  reste,  en  munissant 
Tappareil  Bernard  de  la  réglette  acidimétrique  dont  nous 
avons  indiqué  le  principe  et  l'usage  (1),  la  richesse  com- 
merciale de  tartre  examiné  est  fournie  par  simple 
lecture. 

Un  dernier  mot.  La  dose  utile  d'acide  borique  peut 
varier  dans  d'assez  larges  limites  ;  il  est  bon  d'éviter  toute- 
fois un  excès  de  ce  réactif  parce  que  l'acide  borique  libre 
attaque  sensiblement  les  bica  rbonates,  tandis  qu'avec 
une  quantité  d'acide  borique  très  inférieure  à  la  propor- 
tion déduite  delà  composition  de  Témétique  de  bore, les 
résultats  pratiques  n'en  sont  pas  moins  bons  à  raison 
de  la  solubilité  sensible,  môme  à  froid,  de  la  crème  de 
larlrc pure, laquelle  d'ailleurs,  une  fois  dissoute  à  chaud, 
ne  se  précipite  que  lentement  par  refroidissement. 

II.  —  Lorsqu'on  dissout  un  sel  neutre  de  potassium 
dans  une  solution  saturée  de  crème  de  tartre  (C)  et 
qu  on  ajoute  un  excès  de  bitartrate  de  sodium  (B)  diffusé 
lui-même  dans  l'eau  saturée  de  crème  de  tartre,  toute 
tapotasse  se  précipite  au  bout  de  quelques  heures  à 
Télat  de  cristaux  de  bitartrate  de  potassium.  Ce  procédé 
dosiméti'ique  est  connu  depuis  longtemps  ;  mais  la 
remarque  que  nous  avons  formulée  dans  la  note  précé- 
dente conduit  à  une  nouvelle  méthode  par  volumétrie 

(1)  Voir  le  Compte  rendu  du  Congrus  international  do  chimie  de  1900 

^Paris). 


—  64  — 

gazeuse.  Ayant  rincé  le  précipité  avec  la  liqueur  ;C, 
Payant  ensuite  égoutté  à  fond,  il  suffit  de  raddilionncr 
d*eau  distillée  et  d'acide  borique,  de  faire  bouillir  le 
mélange,  puis  après  refroidissement  de  le  porter  i 
20^'"'  pour  obtenir  la  proportion  de  potasse  par  une 
simple  mesure  d  acidité  aux  bicarbonates. 

Comme  notre  manière  d'opérer  intéresse  moins  les 
chimistes  que  les  agriculteurs  ou  industriels,  nous  re- 
commandons de  prendre  une  dose  de  sel  de  potassium 
telle  que  la  graduation  centésimale  du  calcimètre  dénote 
directement  le  pourcentage  de  la  matière  en  potasse 
pure  K*0.  Nous  effectuons  une  tare  préliminaire  ayec 
aO''"*  de  la  solution  (A),  soit  N  le  nombre  observé,  eu 
centimètres  cubes,  sur  le  tube  gradué.  En  divisant  le 
nombre  constant  12530  par  N  et  traduisant  les  unités' 
du  quotient  en  milligrammes,  nous  obtenons  le  poids  de 
la  prise  à  traiter  (200  à  240*°«'  suivant  l'instrument  et 
les  circonstances  atmosphériques). 

Introduisons  la   prise  après  l'avoir  bien   pulvérisée 
dans  une  petite  fiole  conique  d'Erlenmeyer  et  dissolvons 
dans  S*^°^'  exactement  mesurés  de  liqueur  (C)  en  chauf- 
fant, un  peu,  si  besoin  est.  Ajoutons  soit  15, soit  20"°*  de 
liqueur  (B),  la  force  acidimétrique  T  de  l'ensemble  étant 
préalablement  déterminé.  Laissons  digérer  le  mélange 
durant  12  heures:  transvasons  le  liquide  clair,  jusqu'à 
parfait  égouttage  du  précipité,  dans  un  tube  à  essai  or- 
dinaire muni  un  peu  au-dessus  du  fond  d'un  très  petit 
orifice  de  soutirage  pouvant  s'obturer  exactement  par 
un  éclat  de  bois  taillé.  Quelques  cristaux  de  bitartrale 
potassique  sont  entraînés  dans  le  tube,  mais  ils  ne 
tardent  pas  à  se  déposer  sur  les  parois.  En  débouchant 
le  tube  avec  précaution,  le  liquide  s'écoule  parfaitement 
clair  et  finalement  nous  vidons  complètement  le  tube  en 
appuyant  le  trou  contre  la  paroi  d'un  vase  pour  attirer 
par  succion  capillaire  les  dernières  gouttes  de  liquide. 
Prélevons  à  la  pipette  un  volume  connu  de  cette  eau 
mère  ;  nous  en  éprouverons  l'acidité  que  nous  ramène- 
rons par  calcul  à  la  valeur  intégrale  T'  ;  la  proportion  Ki 


r 


—  65  — 

1  potasse  doit  correspondre  à  la  perte  T — T',  d'où  un 
écieax  contrôle  pour  la  suite  de  Topération. 

lipAricnce  do  3-4  jain. 

N  =  5T»  (Bernard). 

Prise  d'essai 

12530 

— —  =  220-s'. 

Acidité  totale  primitive  pour  20'm3  de  (B),  2  x59*  )  »,  _  in.j 

—  sur  25«^«3  pour  5«-»  de  (C),  3«««        )  ^  "  ^^^ 

—  réduite  sur  20'-3^  59* 

—  réduite  sur  23«a8,  74*»  T  —  T'  =  121'»  —  li*  =  47 
Kl  =  41  p.  100  résultat  suffisant  pour  NO^K  sel  essayé. 

En  pratique,  composer  la  liqueur  (Bj  sur  la  base 
^une  acidité  équivalente  à  celle  d'une  liqueur  tartrique 
e  20  à  23^*^  au  litre.  De  plus,  avec  l'appareil  Bernard, 
our  obtenir  des  résultats  bien  exacts,  baser  les  expé- 
iences  et  calculs  sur  des  mesures  ou  tares  variant  de 
|(à70  divisions  du  tube  plutôt  que  sur  des  dégagements 
lop  forts  ou  trop  faibles. 

;  ttioçons  deux  fois  le  précipité  avec  IS  ou  20^"'  de 
(slotion  (C),  chaque  fois  laissant  reposer,  décantant 
lins  le  tube  et  vidant  celui-ci  à  fond.  Après  parfait 
igouttage,  nous  déposons  dans  le  vase  à  précipité  une 
bse  d'acide  borique  calculée  au  plus  sur  le  taux  Kj 

en  milligrammes  — ^^ — î  j,  nous  ajoutons  8  à 9''"'M*eau 

listillée  et  nous  faisons  bouillir  le  mélange.  Tout  étant 
lissous,  nous  déversons  la  liqueur  chaude  dans  le  tube 
I  essai  pour  incorporer  aussi  le  reste  du  précipité  et 
bous  faisons  bouillir  de  nouveau.  Après  refroidissement, 
pons  complétons  le  volume  à  10*^'"'  (le  tube  à  essai  doit 
comporter  un  repère  dans  ce  but),  nous  déversons  dans 
«vase  à  réaction  de  Tacidimètre  nous  rinçons  à  Teau 
pure  le  vase  et  le  tube  ;  nous  complétons  à  lO^^Mes 
l^aux  de  lavage  que  nous  ajoutons  aux  10  premiers. 
Après  parfait  refroidissement  du  liquide  encore  tiède, 
nous  procédons  à  Tessai  acidimétrique  final  qui  doit 
fournir  un  dégagementcorrespondant  au  pourcentage  K'. 

/o«m.  et  Pharm.  et  de  Chim.  6«  sfoiB,  t.-.XVIIT,  (15  juillet  1903.)  S 


—  66  — 

En  pratique,  Kj  et  K',  s'ils  coïncident  souvent(l),sefl| 
blent  aussi  varier  en  sens  inverse.  Ainsi  avec  le  nilrt 
de  potassium  l'expérience  ci-dessus  analysée  noo$ 
conduit  à  K' =  46.  Avec  le  sulfate  de  potassium  pi 
K^  =55  et  K'  =  53,5  ;  avec  le  chlorure  K^=  63,6 
K'  =  62,7.  L'approximation  est  suffisante  pour  les  h 
soins  de  l'agriculture,  d'autant  plus  que  ressayeorfel 
mieux  encore  de  dissoudre  un  certain  poids  de  son 
de  potassium  dans  un  volume  convenable  d'eau 
crème  de  lartre  et  d'opérer  simultanément  sur  plusii 
prises  de  S'^^Me  liqueur  en  prenant  des  moyennes 


REVUES 


Pharmacie. 

Solubilité  des  alcaloïdes  les  plus  importants  da 
divers  dissolvants  (2)  ;  par  M .  Walter  Muller.  —  L'i 
teur  fait  remarquer  avec  raison  que  les  solubilités  poi 
beaucoup  d'alcaloïdes  ne  sont  pas  connues,  et  que  À 
un  grand  nombre  de  cas  les  chiffres  sont  très  différed 
suivant  les  auteurs. 

Il  a  entrepris  de  combler  cette  lacune  dans  le  casdl 
alcaloïdes  usuels,  et  dans  ce  but  il  a  déterminé  la  sololil 
lité  de  ces  principes  dans  les  dissolvants  les  ptuseffi 
ployés. 

Les  alcaloïdes  sont  d'abord  purifiés  ;  puis  les  carao- 
tères  d'identité  ont  été  vérifiés  :  il  a  déterminé,  enlrt 
autres  propriétés,  un  certain  nombre  de  points  de  fusi« 
et  a  obtenu  des  chiffres  souvent  assez  différents  de  ceol 
qui  étaient  admis.  Nous  nous  bornerons  à  donner  I 
tableau  suivant  qui  résume  les  recherches  (3)  : 

(1)  Ce  fait  s'est  plusieurs  fois  produit  avec  le  nitrate  de  poiassiom. 

(2)  Lôslichkeit  der  wichtigsten  Alkaloïde  in  Wasser,  mit  Aetherg»* 
sâttigtem  Wasser,  mit  Wasser  gesàttigtem  Aether,  Esaigâther,  Chlore 
form,  Aether,  Benzol,  Petrolather  und  Tetrachlorkohlenstoff(i</»^^^ 
Zeitung,  1903,  n"»»  27,  28,  30,  31,  32). 

(3)  Àpotheker  Zeitung,  1903,  n*  32,  p.  266. 


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—  67  — 


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—  68  — 

Il  résulte  des  chiffres  obtenus  que  le  meilleur  dii 
vaut  des  alcaloïdes  est  en  général  le  chloroforme;  malgn 
cela,  l'emploi  de  ce  dissolvant  n'est  pas  à  recommandl 
pour  les  raisons  suivantes  : 

l^  Il  peut  provoquer  des  altérations  ou  décompoa 
tions  de  quelques  bases  :  dans  certains  cas,  Schmi 
a  observé  la  formation  de  dérivés  chlorés  par  évaji 
ration  de  la  solution  d'un  alcaloïde  dans  le  chloK 
forme  ;  , 

2®  Le  chloroforme  forme  souvent  des  émulsions  tii 
stables  avec  les  liqueurs  aqueuses,  et  il  est  parfois  impi 
sible  d'avoir  des  liqueurs  claires  (alcaloïdes  des  qui 
quinas  entre  autres). 

M.  MûUer  recommande  l'emploi  de  Téther  saturé  d'€ 
qui  pour  ses  propriétés  dissolvantes  se  place  après 
chloroforme. 

Il  signale  aussi  ce  fait  que  le  tétrachlorure  de  m 

bure,  quoique  très  voisin  comme  composition  du  cU 

roforme,  possède  des  propriétés  dissolvantes  très  diB 

rentes  ;  de  plus,  il  donne  facilement  des  émulsionsavi 

les  liqueurs  aqueuses.  Son  emploi  n'est  donc  pas 

recommander. 

IL  C. 

Essai  de  la  poudre  d^ipéca  basé  sur  la  proportion  da 
cendres;  par  M.  Paterson  (1). —  D'après  l'auteur,  h 
proportion  des  cendres  contenues  dans  une  poudn 
d'ipéca  est  une  donnée  qu'il  est  intéressant  de  connaître; 
car  souvent  celte  poudre  est  falsifiée  soit  avec  d«i 
poudres  végétales  étrangères,  soit  avec  des  raciMl 
souillées  de  matières  terreuses.  Dans  le  cas  où 
obtient  un  poids  de  cendres  tout  à  fait  anoroDiL 
on  pourra  conclure  à  une  falsification  sans  qu'il 
soit  nécessaire  de  déterminer  la  proportion  d'alcar 
loïdes. 

Le  tableau  suivant  résume  les  expériences  de  Taa- 
teur  : 

(1)  Phai^maceutische  Zeitung,  1903,  p,  267. 


J 


—  69  — 

tSoIubles   Insolubles 
dans        dans 
Humidité  p.  100  Cendres  p.  100       HUl  UCl 

caduBrésiUenûor)..  11,35  2,96  0,42  2,54 

irê  commerciale 11,25  3  0,42  2,45 

ca  Carthagène  (enUer)  11,48  4,37  1,20  3,11 

ire  commerciale 10,3  8,95  4,18  4,77 

ne»  de  Cryplocoryne 

}fpiralia 4,2i  0,646  3,594 

ekotria  emetica 4,75  0,9 1 7  3,833 

%idium  Ipéca 4,50  0,2S9  4,211 

thardsonia    scabra 5,71  0,6  5,11 

[résulte  de  ce  tableau  que  toute  poudre  d'ipéca  ayant 
teneur  en  cendres  supérieure  à  3,25  p.  100  devra 
tenue  pour  suspecte,  car  M.  Paterson  n'a  jamais 

pour  ripéca  du  Brésil  plus  de  3,22  p.  100. 
ins  le  cas  de  Tipéca  de  Carthagène,  qui  du  reste 
Ipas  officÎDal  en  France,  les  poids  de  cendres  trouvés 
at  jamais  dépassé  6  p.  100:  la  poudre  commerciale 

doit  donc  être  considérée  comme  falsifiée.  Les 
dres  5,  6,  7,  8  ont  été  obtenues  avec  des  racines 
servent  quelquefois  à  falsifier  Tipéca  et  l'on  voit 

toutes  ces  racines  contiennent  une  proportion  de 
1res  supérieure  à  celle  de  la  poudre   d'ipéca  du 

*  .  Ajoutons  que  le  meilleur  moyen  de  différencier 

.  du  Brésil  de  Tipéca  de  Garthagène  consiste,  dans 
as  des  poudres,  à  déterminer  les  proportions  relatives 

ûéUne  et  de  céphaéline  (1). 

H.  C. 


une  réaction  de  Thydrastinine  ;  par  M.  A.Joris- 

1(2).  —  L'hydrastinine  peut  se  distinguer  de  la  plus 

Dde  partie  des  autres  alcaloïdes  par  le  réactif  de 

jteler  ^solution  alcaline  d'iodure  mercuro-potassique) 

Telle  réduit. 

JIl  suffit  en  effet  d'ajouter  à  une  solution  aqueuse  de 
llorhydrate    d'hydrastinine  quelques  gouttes  de   ce 
wtif  pour  qu'il  se  forme  un  précipité  qui  noircit  pour 
_'^s'  dire  instantanément. 

lO)  Voir  Journal  rf«  PAarmacie,  1902,  t.  XVI,  p.  609. 
P2j;oM,>n.  de  Pharm.  de  Liège,  t.  IX,  novembre  1902. 


—  70  — 

L'atropine,  la  cocaïne,  Faconitine,  la  strychnine, 
brucine,  l'hydrastine,  la  pilocarpine,  la  tbéobromi 
la  caféine,  la  quinine,  la  cinchonine,  la  spartéine 
nicotine,  Témétîne,  la  narcotine,  la  narcéine,  la  pa 
vérine  ne  réduisent  pas  ce  réactif  dans  les  conditi 
indiquées.  Mais  la  morphine  et  Tapomorphine  rédui 
plus  ou  moins  rapidement  le  réactif  de  Nessler(l). 

J.  B. 

Sur  le  baume  de  Cativo;  par  M.  G.  \VEiGEL(2i.  — 
baume,  originaire  de  la  Colombie  et  provenant  vraisi 
blablement  du  Prioria  copaifera^  a  déjà  été  étudia 
MM.  von  Holmes  et  Umney.  D'après  ce  dernier 
baume  de  Cativo,  masse  jaune  brunâtre,  àerni-soli 
à  odeur  particulière  désagréable,  est  surtout  formé 
une  résine  à  caractère  acide;  il  contiendrait  en  outre 
petites  quantités  d'une  matière  huileuse  entièrem 
soluble  dans  Téther  et  dans  l'alcool  à  90*  (83,5  p.  «1 
insoluble  dans  l'eau. 

Il  leur  a  fourni  à  l'analyse  les  chiflFres  suivani 
cendres,  1,54  p.  100;  acidité,  126,«;  coefficient  d'éihér 
cation,  27,2;  de  saponification,  153,7;  eau  et  matiè 
volatiles,  6,5  p.  100. 

D'après  les  recherches  de  M.  Weigel,  ce  baume  re 
fermerait  75  à  80  p.  100  d'acides  résineux,  13  p.  <00 
résène  insaponifiable,  2  p.  100  d'huile  essentiel 
3  p.  100  d'eau  et  d'impuretés.  Les  coefficients  d'acid 
et  d'éthérification  varieraient  respectivement  enl 
126,92  et  431,97  et  entre  25,27  et  28,13.  Il  serait  depl 
entièrement  soluble  dans  l'éther  et  dans  le  mélange 
parties  égales  d'éther  sulfurique  et  d'éther  acéliqi 
tandis  que  Talcool  à  90°  n'en  dissoudrait  que  les  96 ce 
tièmes.  Les  acides  résineux  et  le  résène  qui  le  cons 
tuent  sont  des  masses  visqueuses  jaunes. 

D'après  ses  propriétés,  le  baume  de  Cativo  doit  èU 

(1)  L'oxymorphiDe  réduit  aussi  le  réactif  de  Nessler.  J<  ^-^ 

(2)  Zar  Kentniss  des  Cativobalsams  {Pharmaceui.  Centrtihfiit 
t.  XLIV,  p.  147,  4903). 


~   71  — 

igardé»  d*après  l'auteur,  comme  produit  par  une  caesal- 
Iniée.  M.  G. 

Dosage  de  la  narcotine  et  de  la  codéine  dans  l'opium  ; 
prM.  VON  DER  WiEf.EN  (1).  —  Par  un  traitement  con- 
IBDable,  on  extrait  d'abord  d'un  poids  connu  d'opium  le 
lélange  de  narcotine  et  de  codéine,  puis  on  sépare  les 
leox  alcaloïdes  au  moyen  de  l'alcool  qui  dissout  seule- 
nent  la  codéine. 

I  On  agite  pendant  quelques  minutes  3^'  de  poudre 
^opium  avec  90*"' d'éther;  on  ajoute  5*^"*  de  soude  à 
lO  p.  iOO  qui  précipite  tous  les  alcaloïdes,  excepté  la 
porphine,  et  Ton  poursuit  l'agitation  pendant  trois 
beures.  Après  avoir  additionné  le  mélange  de  3^'  de 
^lorure  de  calcium  fondu  et  pulvérisé,  on  laisse  repo- 
T  vingt-quatre  heures,  et  l'on  prélève  73*^"'  de  la  solu- 
a  étbérée,  correspondant  à  2^%50  d'opium.  On  en 
lille  60*™'  et  l'on  verse  le  résidu  dans  un  entonnoir  à 
iparation.  Le  ballon  distillatoire  est  alors  lavé  soigneu- 
Bement  avec  i"""*  d'eau  et  1*^°*'  d'acide  chlorhydrique  au 
lixième  et  Ton  verse  la  solution  dans  l'entonnoir  à  sépa- 
lation.  Celui-ci  permet  de  séparer  la  solution  acide  qui 
s'est  emparée  des  alcaloïdes  primitivement  contenus 
dans  l'éther  ;  on  achève  de  les  séparer  de  Téther  en  lavant 
celui-ci  avec  S''"''  d'acide  chlorhydrique  à  2,50  p.  400. 

Les  solutions  acides  réunies  sont  alors  additionnées 
d'éther,  puis  alcalinisées  avec  de  la  soude  à  10  p.  100  ; 
on  agite  avec  soin,  on  sépare  Téther  et  Ton  épuise  avec 
ce  dissolvant  la  solution  aqueuse  alcalirïe.Les  solutions 
éthéréessont  alors  versées  dans  un  ballon  avec  S^'  de 
chlorure  de  calcium  ;  on  agite  quelques  minutes  et  l'on 
fiUre.  Le  ballon  et  le  filtre  sont  lavés  à  l'éther;  puis  on 
distille  les  solutions  éthérées  et  Ton  dissout  le  résidu  en 
le  chauffant  avec  4«'  d'alcool  à  90®.  Après  24  heures  de 
fcpos,  on  sépare  les  cristaux  de  narcotine,  on  les  lave 
avec  5*™'  d'alcool,  on  les  sèche  et  on  les  pèse. 

(i)  Di«  Bestimmung  Ton  Narkotin  and  Kodeïae  im  Opiam  (Pharm 
^tung,  1903,  p.  261). 


72  

La  solution  alcoolique  renferme  la  codéine  avec 
quelques  matières  résineuses  que  Ton  précipite  en  ajoa» 
tant  10*^'  d'eau,  en  évaporant  alors  jusqu'à  rédaciion 
du  volume  total  à  10''°'^,  puis  laissant  déposer  24  heaf«s 
la  solution  trouble.  Les  résines  peuvent  être  alors  sépa» 
rées  par  filtra  lion.  On  lave  le  filtre  avec  un  peu  d'en 
et,  dans  la  solution  renfermant  la  codéine,  on  «joute un 
excès  d'acide  chlorhydrique titré,  puis  quelques goutles- 
de  solution  d'hématoxyline.  On  peut  alors  doser  avec- 
une  solution  de  soude  titrée  l'acide  mis  en  excès  par 

rapport  à  l'alcaloïde,  et  calculer  le  poids  de  celui-ci. 

M.  G. 

Sur  les  caractères  botaniques  du  mycélium  tmffier; 
par  M.  L.  Matrichot  (1).  —  L'auteur,  ayant  réussi  à 
faire  germer  les  spores  de  la  truffe,  décrit  comme  suit 
les  caractères  du  mycélium  obtenu  : 

Qu'il  s'agisse  du  Tuber  mebmosjjorum  (Truffe  du  Péri- 
gord)  ou  du  T,  uncinatum  (Truffe  de  Boargogoe, 
le  mycélium  truffier  peut  être  caractérisé  par  la  remar- 
quable graduation  de  couleurs  nuancées  qu'il  présente 
avec  l'âge  et  par  un  ensemble  de  caractères  microsco- 
piques très  nets. 

Tout  à  fait  au  début  du  développement,  le  mycélium 
est  incolore;  mais  à  peine  âgé  de  quelques  jours,  il 
devient  rose,  puis  roux  clair^  puis  il  se  nuance  de  pert. 
et  enfin,  âgé  de  quelques  mois^  il  prend  une  teinte  rm 
brunâtre  caractéristique.  Dès  le  jeune  âge,  les  filaments 
s'agrègent  en  cordons;  mais  à  tout  âge,  le  mycélium 
v^siçi  friable  et  facile  à  détacher  du  substratum. 

Le  mycélium  est  régulièrement  cloisonné.  Il  n'est 
jamais  très  fin  \  bien  au  contraire,  le  diamètre  des  fila- 
ments peut  atteindre  jusqu'à  8  et  iO[jL. 

Enfin  ce  mycélium  ne  présente  pas  ûeformeconidienru; 
il  donne  naissance  seulement  à  des  sclérotes  en  petit 
nombre  et  de  taille  volumineuse,  qui  ne  sont  jffWflï' 

gélatine^ix.  à  aucun  stade  de  leur  développement. 

J.  B._ 

(\)  C,  R.  delAcad.  des  Se.  t.  CXXXVI,  1903,  p.  1337. 


r 


-  73  - 
Ghimrô. 


Sur  la  solubilité  du  phosphore  ;  par  M.  C.  Stich  (1).  — 
U  résulte  des  expériences  de  l'auteur  que  les  poids  de 
phosphore  renfermés  dans  100**"  des  solutions  saturées 
obtenues  avec  les  divers  dissolvants  sont  les  suivants  : 

HaUe  d'amandes  donces lKr25 

Acide  oléique 1,06 

ParafHno I,i3 

Eao 0,0003 

Acide  acétique 0,i05 

M.  G. 

Sur  la  filmatone,  principe  actif  de  la  fougère  mâle  ; 
par  M.  F.  Krafft  (2).  —  L'auteur  décrit  sous  le  nom  de 
ttmarone  un  acide  amorphe,  qu'il  a  retiré  de  l'extrait  de 
fougère  mâle  et  auquel  il  attribue  l'action  anlhelmin- 
thique  de  ce  médicament.  Cet  acide  serait  dépourvu  de 
toxicité.  Mal-heureusement,  Tauteur  n'indique  pas  la 
manière  de  Tobtenir.  Voici  quelles  en  seraient  les  pro- 
priétés :  La  iilmarone  serait  une  poudre  jaune  brunâtre, 
insoluble  dans  Teau,  peu  soluble  à  froid  dans  les  alcools 
méthylique  et  éthylique  et  dans  Téther  de  pétrole, 
extrômement  sôlublc  dans  Tacétone,  le  chloroforme, 
l'éther  acétique,  la  benzine,  Téther  ordinaire,  le  sulfure 
de  carbone,  le  tétrachlorure  de  carbone.  Un  extrait  de 
bonne  qualité  en  contiendrait  op.  100  de  son  poids. 

A  l'état  sec  la  filmarone  serait  inaltérable,  de  même 
qu'en  solution  dans  labenzine,  l'éther,  le  sulfure  de  car- 
bone; au  contraire,  en  solution  dans  les  alcools  ou  dans 
l'acétone,  elle  s'altérerait  peu  à  peu.  Les  alcalis  la 
dédoubleraient  aussi  avec  facilité.  Ce  facile  dédouble- 
ment lui  est  commun  avec  les  principes  définis  retirés 
de  la  fougère  mâle  et  décrits  par  M.  Boehm. 

En  solution  dans  l'acétone,  elle  se  dédoublerait  peu  à 
peu  en  acide  filicique  et  filixnigrine. 


(l)Zar  Lœsiichkeit  des  Phosphors  {Pharm.  Zeituàg,  1903,  p.  343). 
(2)  PilmaroD,  der  wirksftme  Bestandteil  der  Filiieitract  (Pharma' 
cfut,  Zeitung,  1903,  p.  175). 


—  74  — 

Par  ébuUition  avec  les  alcalis  en  présence  de  poudre 
de  zinc,  elle  donnerait  de  l'acide  filicique,  de  l'aspidinol 
et  leurs  produits  de  dédoublement. 

Le  diamidobenzol  donnerait  avec  elle  la  même  com- 
binaison que  donnent  les  acides  filicique  etflavaspidique. 

Tandis  que  les  autres  principes  extraits  de  la  fougère 
mâle  seraient  toxiques  et  peu  taenifuges,  la  filmarone, 
à  la  dose  de  0«S50  ou  0«S70,  serait  un  excellent  anthel- 
minthique  et  son  absorption  ne  serait  suivie  d'aucun 
inconvénient,  même  chez  les  enfants.  M.  G. 

Sur  la  résine  des  rhizomes  de  podophyUe  ;  par 
M.  B.  Dott(1).  — La  résine  de  podophyUe  ou  podophyllin 
est  extraite  soit  Axx  podophyllum  peltatum^  soit  du  podo- 
phyllum  emodi.  Son  principe  actif  est,  comme  on  sait,  la 
podophyllotoxine,  que  l'ammoniaque  dédouble  en  deui 
composants  :le  picropodopyllin^qui  est  toxique,  eiVaddi 
podophyllique. 

La  teneur  variable  des  rhizomes  en  résine  (de  1,6  à 
6,6  suivant  les  auteurs)  est  due  à  ce  que  les  rhizomes 
frais  n'en  contiennent  pas  ;  la  résine  se  forme  pendant 
la  dessiccation  et  s'accroît  avec  le  temps  durant  la  con- 
servation des  rhizomes  desséchés.  La  teneur  maximaest 
atteinte  après  deux  ans. 

En  dehors  de  ce  fait,  la  nature  de  l'espèce  qui  fournil 
la  résine  intervient  dans  ses  propriétés.  Par  exemple,  le 
podophyllum  peltatum  donne  un  podophyllin  entière- 
ment insoluble  dans  l'ammoniaque.  La  résine  extraite 
du  podophyllum  emodi^  au  contraire,  donne  avec  l'ammo- 
niaque une  masse  gélatineuse  qui,  lavée  sur  un  fiH« 
avec  de  l'eau  ammoniacale,  s'y  dissout  environ  de  moi- 
tié. Le  résidu,  totalement  insoluble  dans  les  alcalis,  se 
dissout  entièrement  dans  Téther,  le  chloroforme  cl 
l'acétone.  Ces  solutions  abandonnent  par  évaporalion, 
à  l'état  cristallin,  le  picropodophyllin.  Il  s'en  forme 
environ  3,75  p.  iOO  du  rhizome.  m.  G. 

(1)  Ueberdar  Harzvon  Podophyllum  Rhizomen  (Pharm.  Zeilung,^^^ 
p.  343). 


r 


—    iO    — 


Présence  d  acide  salicylique  dans  les  fruits  ;  par 
HM.TRAPHOGÈNEetBnRKE(l).  — 11  résulte  des  recherches 
faites  par  les  auteurs  que  presque  tous  les  f'ruits  renfer- 
ment des  traces  d'acide  salicylique  vraisemblablement 
sous  forme  de  salicylate  de  méthyle.  Notamment  on  a 
pu  déceler  cet  acide  dans  les  fruits  suivants  :  fraises, 
framboises,  mûres,  groseilles,  prunes,  cerises,  abricots, 
pèches,  pommes  sauvages,  oranges.  Des  dosages  forcé- 
ment approximatifs  ont  donné  pour  1*»  de  fruits:  gro- 
seilles, 0,57"«;  cerises,  0,40°»;  prunes,  0,28"^;  pommes 
sauvages,  0,24'"«  ;  raisins,  0,32'"». 

Les  fruits  sont  distillés  en  présence  d'acide  phospho- 
rique,  le  liquide  distillé  épuisé  àTétherqui,  évaporé, 
laisse  l'acide  salicylique. 

Des  expériences  de  contrôle  ont  montré  que  cette 
méthode  ne  donnait  pas  tout  l'acide.  On  a  pu  aussi  dé- 
celer des  dérivés  salicyliques  dans  les  tomates,  les 
choux-fleurs,  les  haricots. 

H.  C. 

Fabrique  d'acide  lactique;  rapport  de  M.  Armand  Gau- 
tier au  Conseil  d'hygiène  de  la  Seine  (extrait).  — 
Celte  industrie,  en  ce  moment  florissante  en  Allemagne  et 
aux  Etats-Unis,  est  encore  assez  peu  répandue  en  France 
et,  à  ce  titre,  mérite  protection,  d'autant  qu'elle  aura 
pour  conséquence  l'amélioration  notable  de  l'hygiène 
(l'une  autre  industrie  importante,  celle  de  la  fabrication 
des  cuirs  tannés,  Tacide  lactique  obtenu  ayant  surtout 
pour  objectif  de  remplacer  l'ancienne  opération  du  pla- 
nage  et  de  Tépilage  à  la  chaux  et  à  la  jusée  (qui  déve- 
loppe toujours  des  odeurs  repoussantes)  par  une  opéra- 
lion  plus  rapide  et  très  sensiblement  moins  odorante  et 
plus  saine. 

La  fabrication  de  l'acide  lactique  se  fera  au  moyen  du 
glucose  commercial,  ou  plutôt  des  amidons  de  riz,  de 
roaïs,  ou  autres,  transformés  en  sucre  par  les  acides 

U)  Journ.  of  Americ.  Chem»  Society,  1903»  p.  262,  et  P/mj-m.  Zettung, 
*903,  p.  323.  Journ.  de  Pharm.  et  Chim,,  [6],  XIV,  342, 15  octobre  1901. 


—  76  — 

minéraujc  étendus.  On  se  sert  de  quatre  grandes  caves; 
dans  la  première  on  opère  la  saccharification.  Les 
trois  autres  sont  destinées  à  transformer  le  sucre  en 
acide  lactique  sous  l'action  d'un  ferment  sélectionné. 

Toutes  ces  cuves  seront  chauffées  par  un  calorifère 
placé  dans  la  pièce  au-dessous  et  qui  permettra  de  les 
porter  à  des  températures  variables  :  celle  de  35  à  40* 
est  favorable  à  la  fermentation  lactique. 

Les  trois  cuves  où  se  fera  cette  fermentation  rece- 
vront avec  le  jus  sucré  à  10  p.  106  environ,  du  carbo- 
nate de  chaux  et  le  ferment  cultivé  dans  Tusine  même; 
elles  seront  chauffées  au  thermosiphon  à  la  température 
convenable.  A  mesure  qu'il  se  produira,  Tacide  lactique 
chassera  Tacide  carbonique  du  carbonate  de  chaux  for- 
mant du  lactate  en  quantité  correspondante.  L'acide 
carbonique  et  les  gaz  plus  ou  moins  odorants  qui 
Taccompagnentseront  évacués  au  dehors  par  un  tube 
métallique  surmontant  les  cuves  fermées  à  leur  partie 
supérieure  par  un  couvercle  élanche. 

La  solution  de  îaclate  de  calcium  étant  évaporée 
donnera  le  sel  qu'on  turbinera,  passera  au  filtre-presse 
et  décomposera  ensuite  par  l'acide  sulfurique  étendu, 
pour  mettre  l'acide  liquide  en  liberté.  Celte  opération 
se  fera  dans  des  bassins  de  bois  doublés  de  plomb  et 
chauffés  à  la  vapeur.  Les  jus  seront  concentrés  sous 
pression  réduite  jusqu'à  50  p.  100  d'acide  lactique  réel. 

Des  cuviers  de  grès  serviront  à  la  préparation  et  à  la 
cristallisation  des  lactates  pharmaceutiques,  par  satu- 
ration de  Tacide  avec  les  bases  coiTcspondantes.    A.R- 

Fabrication  et  applications  de  la  caséine  (1).  —^^ 
prépare  la  caséine  industriellement  en  chauffant  le  la»' 
écrémé  ou  le  petit-lait  à  une  température  de  70-80*.  On 
lui  ajoute  «oit  de  la  présure,  soit  un  acide  fort  (sulfu- 
rique, cblorhydrique).  La  quantité  d'acide  ajoutée  doit 
être  juste  suffisante  pour  que  la  coagulation  s'effectue. 
Au  bout  de  quelques  heures,  la  caséine  est  coe 

(1)  La  Nature,  n»  1560,  18  avril  ,1903. 


r' 


-^  11  --- 


meot  précipitée;  on  la  lave  soigneusement,  ce  qui  a 
pour  but  de  la  séparer  du  lactose  qui  s'est  attaché  pen- 
dant la  coagulation.  On  la  redissout  ensuite  dans  du 
carbonate  de  soucie,  on  sépare  par  filtratiou  la  solution 
caséineuse  des  impuretés  grasses  qui  avaient  pu  rester 
et  l'on  précipite  à  nouveau  la  matière  aibuminoïde  au 
moyen  d'acide  acétique. 

Après  dessiccation,  broyage  et  pulvérisation,  on 
obtient  la  caséine  commerciale  sous  la  forme  d'une 
poudre  plus  ou  moins  blanche.  Elle  est  assez  hygro- 
métrique et  contient  12-43  p.  100  d'eau.  Elle  titre 
65-70  p.  100  de  caséine  pure,  d'où  il  s'ensuit  que  sa 
teneur  en  azote  ne  dépasse  pas  H  à  11,5  p.  100.  Dans 
la  dernière  phase  de  la  préparation,  les  procédés  peu- 
vent d'ailleurs  différer,  le  résultat  restant  sensiblement 
le  même. 

Le  lait  écrémé  ou  débeurré  est  la  matière  première 
exclusive  de  celte  préparation.  Ce  liquide  ne  sert  actuel- 
lement, d'autre  part,  qu'à  la  nourriture  des  porcs  et  à 
la  fabrication  des  fromages  maigres  inférieurs.  Il  a  une 
valeur  marchande  des  plus  minimes,  qui  peut  varier 
de  0  fr.  90  à  1  fr.  60  l'hectolitre  suivant  les  années  et 
les  circonstances.  L'industrie  le  paye  en  moyenne 
1  fr.  50  à  1  fr.  75  pour  le  soumettre  au  traitement 
indiqué  plus  haut. 

33  litres  de  ce  lait  écrémé  peuvent  donner  environ 
1'*'  de  caséine  sèche  brute.  Ainsi  préparée,  cette  aibu- 
minoïde revientactuellement  à  un  prix  qui  oscille  entre 
85 francs  et  95  francs  les  ^00^«^ 

C'est  en  France  que  la  nouvelle  industrie  s'est 
implantée  le  plus  tardivement.  Depuis  longtemps,  en 
Angleterre  comme  en  Allemagne,  en  Hollande  et  en 
Belgique,  des  usines  préparent  la  caséine  brute  pour 
des  usages  nombreux.  En  Amérique,  en  vue  de  Tutili- 
^aUon industrielle,  une  immense  laiterie  en  produirait 
jusqu'à  5. 000'»' par  jour. 

Avant  1897,  il  n'existait  pas,  en  France^  une  seule 
usine  produisant  la  caséine.  En  1901,  la  consommation 


—  78  — 

totale,  sur  notre  territoire,  pouvait  être  évaluée  à 
environ  600.000*^^  L'usine  située  près  de  Sains-du- 
Nord  (Nord)  en  produit  annuellement  60.000*»',  celle 
de  Loulans-les-Forges  (Haute-Saône j  20.000'»',  celle 
d'Eterveungt  (Nord)  ^8.000*«^  La  France  reste  tribu- 
taire de  l'étranger  pour  une  importante  part  de  sa  con- 
sommation. Mais  la  fabrication  installée  récemment  aa* 
près  de  la  laiterie  de  Cornetix  produira  100. OOO*»',  et  lors- 
que fonctionneront  les  fabriques  qu'étudient  ou  instal- 
lent plusieurs  grandes  laiteries,  elles  pourront  fournir 
de  3  à400.000'''f^  La  caséine  ne  fera  donc  pas  défaut 
sur  le  vadiVché français.  Cet  immense  stock,  au  contraire, 
ne  risquera-t-il  pas  de  rester  inutilisé? 

Les  applications  de  la  caséine  se  partagent  en  deux 
groupes  très  différents  :  envisage-t-on  les  qualités  nutri- 
tives de  la  matière  albuminoïde  retirée  du  lait,  la 
caséine  est  un  aliment.  Abstraction  faite  de  ce  genre 
d'emplois,  la  caséine  est  utilisée  comme  matière  d  une 
grande  plasticité  et  douée  de  qualités  agglutinantes  (ie 
premier  ordre. 

C'est  à  l'étranger  surtout,  et  en  Angleterre  principa- 
lement, que  l'application  de  la  caséine  à  ralimentation 
a  eu  du  succès.  Des  pains  de  caséine  contenant  des  pro- 
portions très  faibles  d'amidon  et  différents  biscuits  à 
base  de  caséine  y  sont  en  usage.  De  pareils  produits 
convenablement  desséchés  se  conserveraient  bien  et 
pourriraient  difficilement.  Relativement  à  la  quantiW 
employée,  tout  au  moins,  l'importance  des  autres 
usages  de  la  caséine  est  beaucoup  plus  grande. 

C'est  ainsi  que  la  caséine  s'emploie  avec  succès  dans 
rindustrie  des  papiers  de  fantaisie  et  des  papiers  cou- 
chés en  blanc  pour  les  impressions  de  luxe.  L'emploi 
des  papiers  ainsi  apprêtés  se  vulgarise  de  plus  en  plus  à 
cause  (le  la  netteté  de  l'impression.  Le  glaçage  lui-m^ïDe 
est  très  facilité  par  cette  introduction  de  caséine  dans 
l'apprêt  et  il  donne  au  papier  un  brillant  incompa- 
rable. 

L'apprôl  des  dentelles  et  de  certains  tissus  de  valeur 


j 


r 


—  79  — 

se  fait  aussi  avec  la  caséine.  L'albumine  du  lait  tend 
eocore  à  remplacer,  comme  supérieure  et  moins  coû- 
teuse, Talbumine  de  ]'œuf  dans  les  impressions  sur 
étoffe  et  certaines  impressions  plastiques.  L'apprêt  à  la 
caséine  s'imprime,  en  effet,  très  finement  et  ne  ternit 
pas  les  couleurs.  Malheureusement,  on  est  limité  à  ce 
genre  spécial  d'impressions,  car  il  n'est  pas  solide  au 
lavage,  f^a  caséine  s'emploie  encore  pour  l'imperméa- 
bilisation des  tissus,  la  préparation  de  divers  produits 
hydrofuges,  la  fabrication  des  agglomérés  de  liège,  etc. 
Solubilisée  convenablement  dans  Teau,  elle  fournit  des 
colles  excellentes  qu'on  utilise  pour  le  placage  et 
d'autres  travaux.  Une  colle  à  la  caséine,  avec  de  l'eau 
de  chaux,  résiste,  après  dessiccation,  à  la  chaleur  humide 
et  à  la  vapeur  même.  Elle  fournit  des  luts  parfaits  pour 
les  laboratoires  et  un  ciment  des  plus  étanches  à 
Tusage  des  tonneliers. 

Toujours  à  l'état  de  colle  ou  de  lut,  on  Tutilise  aussi 
sur  les  navires  pour  assurer  l'étanchéité  des  joints.  On 
l'introduit  dans  la  peinture  à  Teau  pour  la  fixer.  On  en 
fait  des  vernis  et  des  laques.  On  la  substitue  à  l'albu- 
mine de  l'œuf  dans  la  clarification  des  liquides. 

Dans  un  ordre  d'idées  différent,  la  caséine  entre 
comme  élément  primordial  dans  la  composition  d'ar- 
ticles servant  à  fabriquer  diverses  imitations  d'ivoire, 
d*écume  de  mer,  etc.,  etc.  Ces  ouvrages  peuvent  être 
transparents,  et  l'industrie  prépare  avec  eux  un  véri- 
table celluloïd  qui  a,  parait-il,  les  propriétés  de  Tancien, 
sauf  sa  dangereuse  inflammabilité. 

La  caséine  plastique  constitue  encore  un  excellent 
isolant  électrique,  avec  lequel  on  fabrique  à  bon  compte 
des  interrupteurs,  des  commutateurs,  des  coupe-cir- 
cuits à  moyenne  tension,  qui  ont  toutefois  l'inconvé- 
nient de  se  déformer  à  la  longue.  Des  essais  sont  en 
cours  à  l'usine  de  Briare  pour  la  substitution  de  la 
caséine  au  lait  dans  la  fabrication  des  pâtes  à  bou- 
tons. 
Ce  qui  précède  montre  que  l'importance  de  l'em- 


—  80  — 

ploi  des   caséines    brutes   dans    nombre   d'industries  '. 
est  telle,  à  l'heure  présente,  qu'elle  justifie  une  pro- 
duction considérable.  A.  R. 

La  fabrication  de  Thuile  de  coton  aux  Etats-Dûs  (1). 
—  L*huile  de  coton,  extraite,  comme  on  sait,  de  U 
graine  de  cette  plante,  est  restée  pendant  longteBaj» 
peu  utilisée;  mais  aujourd'hui  son  usage  prend  un  dév^ 
ioppement  prodigieux,  soit  qu'on  rapplique  à  des 
besoins  industriels,  soit  qu'on  l'introduise  dans  la  con- 
sommation alimentaire,  le  plus  souvent  pour  frauder 
les  huiles  d'olive,  pour  la  préparation  des  sardines  ei 
conserve  surtout  de  provenance  américaine,  et  aussi 
pour  la  fabrication  de  la  margarine.  C'est  aux  Etals- 
Unis  à  peu  près  uniquement  que  Ton  pratique  cette 
industrie  de  Thuile  de  coton. 

Or,  en  1870,  il  n'existait  que  26  de  ces  huileries,  etli 
production,  qui  était  absorbée  presque  entièrement  par 
l'exportation  et  pour  des  usages  industriels,  ne  repré- 
sentait guère  plus  de  2  millions  de  litres.  £n  1880,  on 
comptait  45  de  ces  usines,  et  l'exportation  avait  puaiors 
monter  à  27  millions  de  litres.  A  cette  époque,  les  prii 
de  vente  étaient  fort  bas,  précisément  parce  que  l'em- 
ploi (lu  produit  n'avait  pas  pris  le  développement  qu'il 
présente  maintenant,  et  le  gallon  de  4*^'  environ  ne  se 
vendait  pas  plus  de  1  fr.  20.  L'essor  pris  par  cette  fabri- 
cation est  vraiment  curieux,  et  cela  grâce  à  l'habileW 
avec  laquelle  les  industriels  ont  su  perfectionner  leur 
fabrication  et  aussi  trouver  de  nouveaux  emplois  poar 
cette  huile.  Le  fait  est  qu'il  existe  aujourd'hui  dans  la 
Confédération  quelque  360  établissements  produisant 
l'huile  de  coton  :  la  valeur  de  leur  production  atteint 
plus  de  42  millions  de  dollars,  246  millions  de  francs; 
dans  ce  total  on  comprend  non  seulement  l'huile  pro- 
prement dite,  mais  encore  les  tourteaux  faits  des  grai- 
nes pressées  et  privées  de  leur  huile,  la  farine  obtenue 
avec  la  pulpe  séchée,  les  cosses,  les  filaments,  etc.  U 

(1)  Rev.  scientif.,  18  aTril  1903. 


r 


—  81  — 


mleur  même  des  graines  qui  donnent  ce  produit  de 

E6  millions  de  francs  est  d'à  peu  près  145  millions  de 
tncs,  ce  qui  laisse  encore  une  belle  marge  pour  les 
kénéfices.  L'exportation  est  actuellement  de  140  millions 
k  litres  sur  l'Europe,  soit  83  p.  100  de  l'exportation 
'  taie;  nous  ajouterons  enfin  que  la  France  à  elle  seule 
id  plus  de  SO  millions  de  litres  de  cette  huile,  ce  qui 
laisse  pas  que  de  faire  réfléchir  les  consommateurs 
iuile  dite  d'olive.  Toutefois  il  est  certain  qu'une  très 
ide  quantité  est  réexportée  en  nature  ou  utilisée  à 


es  usages  industriels. 


A.R. 


BIBLIOGRAPHIE 


Itude  chimique  et  pharmacologique  des  préparations  de  viande; 
•  par  M.  J.-G.  Girard,  pharmacien-major  de  1'"  classe  de 
\  Tannée,  docteur  en  pharmacie  (1). 

,  Dans  ce  travail  Tauteur  étudie  le  mode  d'obtention,  les  carac- 
lères,  la  composition  et  les  altérations  des  préparations  de  viande 
^  plus  employées  comme  agents  alimentaires  et  médicamen- 
|leux.  11  expose  dans  une  première  partie  les  caractères  physiques 
tl  organoleptiques  que  doivent  présenter  les  viandes  de  boucherie 
^ur  être  employées  dans  ces  diverses  préparations  ;  il  en  donne 
^k  composition  chimique  et  en  étudie  les  altérations,  soit  qu'elles 
proviennent  du  mauvais  état  de  santé  de  l'animal,  soit  qu'elles 
[«oient  dues  à  la  présence  d'helminthes  ou  de  microorganismes. 
jla  deuxième  partie  est  consacrée  aux  préparations  à  base  de 
Niande  :  pulpes,  conserves,  poudres,  jus,  bouillons  et  extraits. 
\U.  Girard  donne  pour  ces  préparations  la  formule  qui  présente 
[kplus  de  garantie  ;  il  expose  avec  beaucoup  de  méthode  les  carac- 
I  tères,  la  composition,  l'essai  chimique  et  bactériologique  de  ces 
reverses  formes  alimentaires  ou  médicamenteuses;  il  insiste  par- 
I  ticulièrement  sur  les  conserves  de  viande  dont  la  préparation 

tout  industrielle  intéresse  non  seulement  l'hygiéniste,  mais 
S  encore  le  pharmacien  qui,  souvent,  est  appelé  à  contrôler  les 
!  qualités  de  ces  produits. 

j  Nous  recommandons  le  travail  de  M.  Girard  aux  lecteurs  de  ce 
I  journal,  persuadés  qu*ilsle  trouveront  intéressant,  très  instructif 

^Hu'iUy  puiseront  nombre  de  renseignements  utiles. 

(1)  Tuulousc,  1903. 

^««<ni.(£e  Pharm.  et  de  Chim,  6<  bârib,  t.  XVill.  (13  juillot  1903.)  ^ 


i 


—  82  — 

Manipulation  et  minéralogie;  par  M.  le  D'  Etienne  BARRAupre*^ 
fesseur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie 
Lyon(i). 

Ce  petit  livre  s'adresse  aux  commerçants.  lU  y  trouveront 
brièvement  exposés  les  réactions  et  les  essais  principaux  tîei 
minéraux  les  plus  usuels  employés  dans  la  pharmacie,  la  chimif, 
l'industrie  et  les  arts.  Les  questions  y  sont  traitées  d'un*  facoa 
sommaire  et  schématique,  et  avec  une  grande  clarté. 

Ch.  m. 

Les  Nouveautés    chimiques    pour    1903;    par    M.    C-     Poulexc^ 
docteur  es  sciences  (2). 

Dans  ce  volume  sont  méthodiquement  passés  en  revue  les  wfh 
veaux  appareils  de  laboratoire  et  les  méthodes  nouvelles  «te 
recherches  appliquées  à  la  science  et  à  Tindustrie. 

Dans  un  premier  chapitre  figurent  les  nouveaux  appareil?  <ie 
physique,  s'appliquant  à  la  chimie  :  détermination  des  densités» 
des  hautes  températures,  des  points  de  lusion,  etc. 

Le  deuxième  comprend  les  appareils  de  manipulation  chi- 
mique :  brûleurs  à  gaz,  étuves  à  dessiccation,  régulateurs  deiem- 
pérature,  appareils  d'extraction,  appareils  à  production  de 
gaz,  etc. 

Le  troisième  passe  en  revue  les  appareils  d'électricité  se  ratu- 
chant  aux  opérations  chimiques,  régulateurs,  interrupteur, 
transformateurs,  voltmètres,  etc. 

L'électricité,  aussi  bien  par  les  phénomènes  électrolytique? 
qu'elle  produit  que  par  ses  actions  thermiques,  a  permis  à  la 
chimie  d'entrer  dans  une  voie  nouvelle  féconde  en  résultats.  En 
même  temps  qu'elle  a  doté  l'industrie  de  méthodes  nouvelles, 
elle  a  apporté  dans  les  laboratoires  des  moyens  d'invesligan'M 
d'une  haute  valeur  :  c'est  ainsi  que  de  nombreux  appareils  aussi 
simples  qu'ingénieux  viennent  de  faire  entrer  le  chauffage  élec- 
trique dans  le  domaine  de  la  pratique,  ce  qui  permet  d'aborder 
les  plus  hautes  températures  avec  la  plus  grande  rapidité  ei  h 
régularisation  précise  et  facile. 

Le  quatrième  chapitre  est  destiné  à  l'analyse  en  génénil.pûi^ 
à  l'analyse  des  gaz,  à  l'analyse  métallurgique,  aux  analyte? 
d'industrie  chimique,  à  l'analyse  des  substances  alimentaire* et 
à  l'analyse  médicale  (uréomètres,  dispositifs,  cryoscopiques,eic.'. 

Enfin,  le  cinquième  chapitre  contient  une  description  très  inté- 

(i)  Brochure  grand  in-8«>.dc  74  pago«,  avec  43  figures  iniercalées  du» 
le  texte  (Paria,  librairie  J.-B.  Bailliôre  et  fils,  19,  rue  HauiefeaiU*. 
1903).  •      • 

(•i)  1  Tol.  iu-8»  de  326  pages,  avec  186  figures.  4  fr.  (ParJf,  li- 
brairie J.-B.  Bailliôre  et  fils,  19,  rue  Hautefeuille). 


r 


83  — 


6»anlc  des  appariiils  intéressant  la  bactériologie.  L'extension 
ipidezneDt  croissante  des  publications  scientifiques  rend  d*année 
n  année  plus  utile  le  volume  des  Nouveautés  chimiques  de 
I.  C.  Poulenc. 

Mté  de  Chimie  physique  :  Les  Principes j  par  M.  Jean  Perrin,  chargé 
du  cours  de  Chimie  physique  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Paris  (i). 

Ce  livre  est  la  première  partie  d'un  traité  de  Chimie  physique 
bns  lequel  l'auteur  se  propose  d'étudier  successivement  les 
Wtières  les  plus  importantes  qui  trouvent  leur  place  entre  les 
imites  assignées  à  la  Physique  et  à  la  Chimie. 

Les  principes  généraux  sont  énoncés  et  discutés  dans  le  pré- 
IMt  vc^ume  :  dans  ce  livre,  forcément  assez  abstrait,  sont  étudiés 
Riccessi Terne nt  :  la  notion  de  force,  les  facteurs  d*action  (ten- 
ions ou  pressions,  force  électromotrice,  température,  radiations, 
ictions  chimiques),  le  principe  d'équivalence  et  la  notion  d'éner- 
^e,  le  rôle  des  facteurs  d'action  dans  la  production  des  change- 
toents,  le  principe  d'évolution,  les  caractères  de  l'équilibre  stable, 
le  potentiel  chimique  et  la  règle  des  phases. 

Les  volumes  suivants  traiteront  successivement  des  applica- 
tîODs  de  la  règle  des  phases  aux  corps  purs,  puis  aux  mélanges, 
àes  lois  de  la  matière  diluée,  de  l'électrochimie,  des  solutions 
colloïdales  et  des  actions  chimiques  des  radiations. 

H.  C. 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 

Séance  du  l"^' Juillet  1903. 
Présidence  de  M.  Léger. 

Correêpondance  imprimée,  —  Elle  comprend  :  2  numé- 
ros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie^  le  Bulletin 
commercial  et  V  Union  Pharmaceutique  ;  les  Bulletins  de 
^Miociation  des  Docteurs  en  Pharmacie^  de  la  Société  de 
Pharmacie  de  Bordeaux^  de  la  Pharmacie  du  Sud- Est ^ 
ie  PAfas:  4  numéros  du  Pkartnaceutical  Journal ,  7  bro- 
chures de  de  M.  le  Professeur  Krsemer. 

Correspondance  écrite,  —  Elle  comporte  :  1^  une  lettre 

(0  l  volamede  300  pages.  Ganthier-Villars,  éditeur,  Paris,  1903. 


—  84  — 

de  M.  Gamel,  qui  pose  sa  candidature  au  litre  de  mci 
bre  correspondant  national;  2**  des  lettres  de  MM  ' 
ventou,  Chatin,  Haller  et  Riche,  qui,  nommés  par  accl 
mation  membres  associés  dans  la  séance  précédeni 
remercient  la  Société  en  termes  très  flatteurs.  Aqî 
M.  le  Secrétaire  général  propose-t-il  de  déposer  ces  I 
très  aux  archives,  dans  un  recueil  spécialement  créé 
cet  effet;  3^  une  lettre  de  M.  le  Professeur  Kraemer, 
Philadelphie,  annonçant  Tcnvoi,  pour  la  bibliothèq! 
de  la  Société  de  Pharmacie,  de  son  ouvrage  ind'tiilé: 
Cours  de  Botanique  et  de  Pharinacognosie. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  mortdi 
M.  H.  Duquesnel,  membre  honoraire  ;  il  rappelle  sei 
principaux  travaux  et  les  distinctions  dont  il  fat 
l'objet. 

Rectification  au  procès-verbaL  —  M.  Sonnié-Moret  a 
simplement  fait  observer  que  les  expériences  effectuée» 
et  décrites  par  M.  Schmidt  à  l'aide  de  la  filicine  brute, 
additionnée|d*adjuvanls  comme  l'huile  de  fougère  mâle, 
ne  prouvaient  nullement  que  les  résultats  obtenus  pus- 
sent être  mis  plutôt  sur  le  compte  de  la  filicine  que  sur 
celui  de  ses  adjuvants. 

Communications. —MM.  Leidié  et  Quennessen  ont  appli- 
qué les  résultats  de  leurs  travaux  antérieurs  à  l'analyse 
des  osmiures  d'iridium.  Us  attaquent  Tosmiure  finemeal 
divisé  en  le  chauffant  avec  du  bioxyde  de  sodium  et  trai- 
tent le  produit  delà  réaction  par  de  l'eau.  Dans  la  solution 
ils  font  passer  un  courant  de  chlore  qui  donne  lieu  àla 
formation  de  peroxydes  OsO*  etRuO*  qui  sont  recueillis. 
On  transforme  RuO*  en  Ru^œ  par  HCl  chaud  et  on  dis- 
tille la  solution.  OsO'  non  transformé  se  volatilise  et  est 
recueilli  dans  de  la  soude  alcoolisée  qui  le  chaDgeen 
osmiate;  celui-ci,  traité  par  des  lames  d'alumimuni' 
laisse  déposer  de  l'osmium  métallique;  le  sesquicblo- 
rure  Ru-CP  reste  dans  la  cornue,  on  en  précipite  le  ru- 
thénium par  du  magnésium.  Quant  à  l'iridium,  \]^ 
trouve  en  partie  dans  le  résidu  de  la  première  dislilia- 
lion,  en  partie  dans  le  résidu  insoluble  de  Teau;  on 


r 


—  85  — 


Moût  ce  dernier  dans  ]'acide  chlorhydrique  chaud  ;  on 
hinit  les  liqueurs  iridifères  et  on  les  prive  de  métaux 
bangers  par  la  méthode  générale  des  azotites  de  E.  Lei- 
fé.L'azotite  double  d'iridium  est  transformé  en  chloro- 
Sdatc  par  l'acide  chlorhydrique,  on  en  précipite  Ir  par 
^magnésium.  Les  métaux  ainsi  précipités  sont  recueil- 
^avec  des  précautions  spéciales,  chauffés  dans  l'hy- 
kogène  et  ensuite  pesés. 

M.  Bougault  fait  connaître  un  procédé  destiné  à  enle- 
ver les  taches  d'acide  picrique  :  il  consiste  à  frotter  les 
«rlies  tachées  avec  une  solution  de  monosulfure  ou  de 
iolysulfure  alcalins  et  à  laver  ensuite  au  carbonate  de 
pude,  au  savon  et  à  grande  eau. 

Le  même  auteur  a  déterminé  la  solubilité  de  l'acide 
Hcrique  dans  Teau,  l'éther  ordinaire  et  l'éther  anhydre. 
[a  solution  dans  l'éther  anhydre,  presque  incolore,  se 
bnce  par  addition  d'eau  ;  ce  caractère  pourrait  être 
Dlihsé  pour  constater  si  un  élher  est  anhydre. 

M.  Bonrquelot  fait,  au  nom  de  M.  Hérissey  et  au  sien, 
me  communication  sur  la  lactase,  ferment  soluble 
kydrolysant  du  sucre  de  lait.  L'existence  de  la  lactase 
comme  ferment  spécial  a  été  mise  en  doute  en  raison  de 
ce  que  l'émulsine  des  amandes,  qui  dédouble  les  gluco- 
•ides,  dédouble  aussi  le  sucre  de  lait.  D'après  MM.  Bour- 
(pelot  et  Hérissey,  il  ne  faut  pas  rapporter  ces  deux 
propriétés  à  un  ferment  unique,  mais  admettre  que 
dans  le  produit  des  amandes  se  trouvent  un  ferment  des 
glucosides  (émulsine)  et  un  ferment  du  sucre  de  lait 
(lactase). 

Si,  en  effet,  le  cas  n'est  pas  rare  où  les  deux  pro- 
priétés sont  réunies  dans  un  môme  produit  végétal 
(amandes  douces  et  amères,  amandes  de  pêcher  et 
d'abricotier,  semences  de  pommier),  assez  fréquem- 
ment aussi,  on  rencontre  des  produits  qui  ne  présentent 
que  Tune  de  ces  propriétés:  soit  celle  d  agir  sur  les  glu- 
cosides (liquide  d'AsperffilluSj  suc  de  Polypoms  sulfu^ 
^««<«,  feuilles  de  laurier-cerise),  soit  celle  d'agir  seule- 
n^enl  sur  le  sucre  de  lait  (grains  de  képhir).  Les  pre- 


—  86  — 

miers  renferment  de  l'émulsine  et  de  la  lactase; 
les  seconds,  de  Témulsine  et  les  troisièmes  de  la  lac- 
tase. 

A  propos  de  cette  communication,  M.  Lég^  fût 
remarquer  que  si  l'on  ajoute  du  lait  d'amandes  doncei 
au  résidu  refroidi  de  la  préparation  de  l'eau  de  lauricrJ 
cerise  et  que  Ton  distille  à  nouveau,  Thydrolat  possède 
une  odeur  cyanhydrique.  Il  semble  résulter  de  celllj 
observation  que  le  ou  les  ferments  des  amandes  agis^ 
sent  sur  la  laurocérasine  restée  non  attaquée  dans  It; 
première  opération .  i 

M.  François  a  constaté  que  les  précipités  dechlor 
raurates  qu'on  obtient  en  versant  du  chlorure  d'or  dans; 
les  solutions  de  pyridine  présentent  des  couleurs  et  des! 
formes  microscopiques  variables  :  ainsi,  tandis qnuns 
solution  faible  de  pyridine  libre  fournit  des  tables  mi- 
croscopiques d'un  jaune  très  pâle,  une  solution  de  chlo- 
rhydrate de  pyridine  donne  des  aiguilles  microsco- 
piques d'un  jaune  foncé. 

EnchauffantlechloraurateordinaireC'B'AzHCI.AuCl* 
avec  une  grande  quantité  d'eau, onlevoitpâliravantdese 
dissoudre,  puis  déposer,  par  refroidissement,  un  com- 
posé jaune-pâle  répondant  à  la  formule  C'^H^4z.  AuC/', 
composé  qu'une  addition  de  HCl  ramène  à  Tétai  Je 
chloraurate  ordinaire.  D'autre  part:  1*^  en  versant  deh 
pyridine  pure  et  sèche  sur  Au  Cl'  sec,  l'auteur  obtient 
des  cristaux  rouge-orange  (C*H'Az)*,  AuCl';  2'aFecli  | 
pyridine  hydratée,  il  trouve  l'hydrate  cristallin 
(C=H^Az)»,  AuCPH^O.  La  chaleur  ramène  d'ailleurs  ces  i 
deux  composés  à  la  forme  la  plus  stable  de  la  séné, 
soitC^H^Az,AuCl\ 

M.  Cousin  a  étudié  la  composition  des  acides  gras 
extraits  de  la  lécithine  de  l'œuf.  Il  a  pu,  dans  le  mélange 
des  acides,  caractériser  la  présence  de  l'acide  linoléiqtie 
qui  n'avait  pas  été  signalé  jusqu'ici.  D'où  il  résullcq»^ 
la  lécithine  de  l'œuf  est  un  mélange  d'au  moins4|*<^^' 
thines  dérivées  des  acides  linoléique,  oléique,  stéanq^* 
et  palmitique.  Suivant  le  mode  de  préparation,  1« '^^' 


r 


87  — 


hine  de  l'œuf  contient  ces  différents  constituants  en 
>roportions  variables. 

M.  A.  Petit  a  fait,  en  collaboration  avec  M.  Albert 
petit,  un  certain  nombre  de  dosages  d'opium  en  suivant 
Bomparativement  le  procédé  à  la  chaux  donné  par  une 
commission  de  la  Société  .de  Pharmacie,  dont 
II.  Portes  a  été  le  rapporteur,  et  le  procédé  publié 
irécemment  par  M.  Léger.  Ce  dernier  procédé  est  plus 
long,  plus  compliqué;  le  plus  grave  reproche  à  lui 
«dresser,  c'est  qu'il  donne  un  chiffre  de  morphine  infé- 
rieur d'environ  un  tiers  à  celui  que  fournit  le  procédé 
à  la  chaux.  La  pureté  de  la  morphine  est  sensiblement 
la  même  dans  les  deux  cas,  ainsi  que  l'indiquent  les 
essais  polarimétriques. 

A  propos  de  cette  communication,  M.  Bourquelot  fait 
remarquer  que  l'analyse  de  l'opium  ayant  surtout  pour 
but  de  renseigner  sur  la  valeur  physiologique  du  pro- 
duit, on  devra  écarter,  en  principe,  tout  procédé  ne 
donnant  qu'une  estimation  relative  et  adopter,  au  con- 
traire, celui  qui  permet  de  se  rapprocher  le  plus  de  la 
teneur  absolue  en  principes  actifs.  En  ce  qui  concerne 
la  dessiccation  préalable  de  l'opium  à  60^  que  regrette 
M.  Petit,  elle  résulte,  comme  le  rappelle  M.  Bourquelot, 
d'une  décision  prise  à  la  Conférence  internationale  de 
Bruxelles. 

M.  Petit  présente  à  la  Société  quatre  types  d'élixirs  de 
pepsine,  préparés  en  février,  mai  et  juin  1902,  qui  ont 
depuis  leur  préparation  conservé  exactement  le  même 
pouvoir  de  peptonisalion  sur  la  fibrine.  M.  Petit  met 
des  échantillons  de  ces  élixirs,  dont  il  a  préparé  une 
assez  grande  quantité,  à  la  disposition  de  ceux  de  ses 
confrères  qui  voudraient  faire  l'essai  en  ce  moment, 
pour  le  répéter  dans  six  mois  et  dans  un  an,  ou  à  ladispo- 
sitiond'une  commission  chargéede  résoudre  d'une  façon 
définitive  la  question  de  conservation  de  ces  prépara- 
tions qu'il  considère  comme  excellentes. 

M.  Barillé  présente  :  V  un  ouvrage  de  M.  P.  Moisson- 
nier,  pharmacien  principal  deTarmée,  sur  V Aluminium, 


—  '88  —  1 

ses  propriétés  et  applications^  2**  une  brochure  (i^i 
M.  Tambon,  pharmacien  de  la  marine,  sur  une  ^OKwi/f 
méthode  (Tanalyse  pour  reconnaître  la  Jabrication  deS' 
huiles. 

Elections.  — M.  Thibaut  est  élu  membre  résidant  àl« 
majorité  des  suffrages. 

MM.  Arnozan  et  Ségalas,  de  Bordeaux,  Gilbert  dt 
Moulins,et  Goris,  d'Angicourt,  sont  nommés  membres; 
correspondants  nationaux. 

Nomination  de  Commission.  —  Sont  nommés  membre!^ 
de  la  Commission  des  candidatures  :  MM.  Sonnerai» 
Rousseau  et  Grimbert. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  8  juin  1903  [C.  i2.,  t.  CXXXVI). 

—  Sur  V action  de  Va7^senic  sur  le  cuivre  ;  par  M .  A.  Grax- 
GER  (p.  1397).  —  En  chauffant  du  cuivre  dans  un  cou- 
rant de  vapeur  d*arsenic  entraînée  par  un  courant  de 
gaz  inerte,  on  obtient  le  composé  Cu'As*,  le  seul  arsé- 
niure  de  cuivre  bien  défini. 

—  Sur  V analyse  qualitative  et  quantitative  des  osmiura 
d'iridium;  par  MM.  Leidié  et  Quennessen  (p.  1399).— 
La  méthode  est  basée  sur  l'action  qu'exerce  le  bioxvde 
de  sodium  fondu  sur  les  métaux  de  platine,  et  sur  les 
propriétés  des  azotites  doubles  de  ces  métaux. 

—  Sur  la  nutrition  des  plantes  privées  de  leurs  coiylf- 
dons;  par  M.  G.  André  (p.  1401).  —  En  comparant  les 
plantes  normales  avec  celles  privées,  de  bonne  heure,  de 
leurs  cotylédons,  on  trouve,  chez  ces  dernières,  un 
ralentissement  très  notable  dans  Tassimilation,  une 
proportion  plus  faible  d'azote  et  d'acide  phosphorique; 

toutefois  le   rapport  ^c.  phospLique  ^^  conserve  sensi- 
blement. 

—  Sur  le  mécanisme  de  la  saccharijication  des  mannanes 
du  corrozo  par  la  séminase  de  la  luzerne;  par  MM.  E)*- 


■pp> 


—  89 


loiRQrELOT  et  H.  Hérissey  (p.  1404).  —  Le  corrozo  crû 
contient  un  ferment  soluble  complémentaire  delà  sémi- 
lase,  ferment  qui  doit  agir  avant  cette  dernière. 

—  Le  mécanisme  de  V  émission  des  larves  chez  la  femelle 
ftt  Homard  européen;  par  M.M.  Fabre-Domergue  .  et 
S.  BiÉTRix  (p.  1408).  —  L'éclosion  des  œufs  du  Homard 
mropéen  n'est  pas  absolument  indépendante  de  Tinler- 
rentioh  de  leur  mère.  L*émission  larvaire  est  fixée  entre 
\  heures  et  9  heures  du  soir.  La  première  mue  qui  suit 
féclosion  s'effectue  dans  les  heures  qui  précèdent 
l'émission,  et  c'est  sans  doute  le  mouvement  des  larves 
H)os  l'abdomen  de  leur  mère  qui  détermine,  chez  celle- 
ii,  les  signes  d'agitation  et  d'inquiétude,  qu'elle  mani- 
feste avant  l'émission  larvaire. 

Séance  du  15  juin  1903  [C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Sur  la  substitution  des  peintures  à  base  de  zinc  aux 
peintures  à  base  de  plomb;  par  M.  J.-L.  Breton.  —  Voir 
nn  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  V éthérification  de  V acide  sulfurique;  par 
M.  A.  ViLLiERs  (p.  1452).  —  L'auteur,  utilisant  des  mé- 
langes préparés,  il  y  a  vingt-cinq  ans,  et  conservés  en 
Tases  scellés,  montre  que  l'éther  ordinaire  se  produit  fina- 
lement dans  une  même  proportion  à  toute  température, 
bien  qu'avec  des  vitesses  différentes,  par  l'action  de  l'a- 
cide sulfurique  sur  l'alcool. 

—  Sur  quelques  dérivés  de  Valide  aminopyromucique  et 
i^hfurfuranamine;  par  M.  R.  Marquis  (p.  1454).  —  En 
Bilraal  le  nitropyromucale  d'éthyle  par  l'amalgame 
d'aluminium,  on  obtient  le  dérivé  aminé  correspondant. 

—  Action  du  trie/dorure  de  phosphore  sur  la  glycérine  ; 
par  M.  P.  Carré  (p.  1436).  —  Il  se  forme  un  éther 
phosphoreux  de  la  glycérine  P*0*(C'IP)'  et  un  éther 
phosphoreux  de  la  monochlorhydrine  POIIO'.  C'^H^Cl; 
wux-ci  sont  immédiatement  décomposés  par  l'eau 
froide  pour  donner  les  composés  P''(OH)^0-C'H-OH  et 
P{OH)*0.  C^H*0HC1,  isolés  à  l'état  de  sels  de  calcium. 

■—  Sur  deux  nouveaux  carbures  isomères  du  campkolène 


—  90  — 

et  du  camphène ;  par  MM.  L.  Bouvkault  et  G.  Bloc 
(p.  1460).  —  L'isomère  du  campholène  C*H'*  bouli 
138-140°  et  ne  forme  pas  de  composé  cristallisé  avec 
m.  L'isomère  du  camphène  C*°H"  est  un  liquida 
mobile,  bouillant  àl57-l38^ 

—  Sur  V acide  formique  atmosphérique;  par  M.  H.  Dis- 
BiET  (p.  4465).  —  D'après  Tauteur,  il  existerait  dam 
Tair  un  corps  gazeux  formé  par  Tunion  d'une  hm 
azotée  et  de  l'acide  formique. 

—  Distribution  de  quelques  substances  organiques  dm 
le  Géranium  ;  par  MM.  E.  Charabot  et  G.  Laloue  (p.  146T)i 
—  Chez  le  Géranium,  Tacidilé  volatile  diminue  lors- 
qu'on va  de  la  feuille  vers  la  lige.  En  outre  les  couiposél 
terpéniques  du  Géranium  se  trouvent  entièremeBl 
localisés  dans  la  feuille. 

—  Obsfii  vations  sur  le  clochage  employé  pour  détruire  h 
Pifvale  de  la  riqne;  par  M.  J.  Perraud  (p.  1483).  — Voir 
un  prochain  numéro  du  Journal. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  \Q  juin  1903. 

M.  R.  Blondel  présente  quelques  tracés  relatifs  aux 
courbes  de  pression  artérielle  que  donne  l'injeclion 
intra-veineuse  A''extrait  de  capsules  surrénales.  Ces  tra- 
cés ne  montrent  pas,  contrairement  aux  observations 
récentes  de  M.  Chevalier,  la  descente  presque  immé- 
diate de  la  courbe  précédant  l'ascension  si  caractéris* 
tique  que  produit  ensuite  l'adrénaline. 

L'augmentation  de  la  pression  se  fait  ici  graduelle- 
ment et  rapidement.  Sa  durée  est  très  courte.  Il  est  ifl* 
téressant  dénoter,  au  point  de  vue  clinique,  que  l'on 
peut  prolonger  sensiblement  la  durée  de  l'hypertension 
en  donnant  delà  cocaïne. 

M.  Chevalier  n'est  pas  surpris  que  les  résultats  àt 
M.  Blondel  soient  différents  des  siens.  Les  adrénalines 


r 


—  91  — 


du  commerce  sont  en  effet  loin  d'être  toujours  sembla- 
bles entre  elles  ;  elles  sont  à  plus  forte  raison  difficile- 
ment comparables  à  l'extrait  de  capsules  surrénales,  de 
eomposition  complexe,  auquelM.  Blondelaeu  recours. 

M.  Raffray  présente,  sous  forme  d'aulo-observalion, 
xme  note  su?'  V importance  de  V hygiène  dans  les  maladies 
\  iMuro-artkritiques . 

M.  Thomas  (de  Genève)  a  étudié  Vaction  de  la  tkéocine 
diméthyl-xanthine  extraite  du  thé  et  préparée  depuis 
ityûthétiquement  par  Traube.  C'est  une  poudre  blanche 
assez  facilement  soluble  dans  l'eau  chaude  et  surtout 
dans  Peau  additionnée  de  1  p.  100  de  carbonate  de 
r  sonde.  On  peut  aussi  l'employer  combinée  avec  le 
einDamate  de  soude.  Elle  est  facilement  administrée 
chez  rhomme  à  Tétat  naturel  ou  dans  un  peu  de  thé 
ehaud. 

M.  Thomas  en  a  fait  Tétude  expérimentale  sur  des 
lapins.  Quand  on  injecte  dans  l'artère  fémorale  une  so- 
lution sodée  à  1  p.  100  correspondant  à  Ok',034  de  théo- 
cinepar  kilogramme,  il  se  produit  du  tremblement  et 
des  secousses  musculaires  qui  dénotent  une  grande 
excitation  du  système  nerveux.  Avec  une  dosede  0»%H5 
dethéocine  par  kilogramme,  le  lapin  meurt. 

L'influence  sur  la  pression  sanguine  se  traduit  géné- 
ralement par  une  dépression, quelquefois  précédée  d'une 
élévation  transitoire.  L'accélération  des  pulsations  est 
très  prononcée  dès  le  début  :  ce  phénomène  est  cons- 
tant dans  toutes  les  expériences. 

Quant  à  l'influence  sur  la  diurèse,  elle  est  considé- 
rable; nilathéobromine  nil'agurine  n'en  offrent  une  pa- 
reille ;  chez  le  lapin  laissé  en  liberté,  la  miction  se  pro- 
duit six  fois  en  une  heure  vingt-cinq;  l'urine  devient 
très  rapidement  claire  et  abondante. 

La  théocine  est  donc  un  diurétique  très  puissant, 
agissant  surtout  par  influence  directe  sur  le  rein.  Min- 
kowski  Ta  employé  à  la  dose  maxima  de  i^\  50  par 
vingt-quatre  heures  ;  les  auteurs  qui  l'ont  suivi  recom- 
mandent des  doses  inférieures   à   1^'.  Une  nouvelle 


—  92  — 

étude  clinique  est  nécessaire  pour  nous  renseigner  sut 
la  valeur  thérapeutique  de  ce  médicament. 

M.  Triboulet  lit  la  seconde  partie  de  son  important 
TdippoTt:  L'alcool  dans  ralimentation.il  conclut  en  disant 
que  les  effets  utiles  de  l'alcool  sont  plus  hypothétiques 
que  démontrés  et  que,  en  raison  de  ses  effets  nuisibles, 
les  médecins  doivent  s'attacher  à  la  réalisation  d'une 
grande  œuvre  sociale,  Valimentation  sans  alcool. 

Ferd.  Vigier- 

SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  9  mai  1903. 

Loi  d'action  de  la  trypsine  sur  la  gélatine:  par 
MM.  Victor  Henri  et  Larguier  des  Bancels.  —  L'étude 
de  la  conductibilité  électrique  d'une  solution  de  géla- 
tine additionnée  de  trypsine  justifie  l'hypothèse  que 
l'action  de  la  trypsine  se  produit  de  la  même  manière 
que  l'action  des  diaslasesdes  hydrates  de  carbone, c'est- 
à-dire  avec  formation  de  combinaisons  intermédiaires. 

Be  faction  successive  des  acides  et  des  ferments  solublei 
sur  les  polysaccharides  à  poids  moléculaire  életé;  par 
MM.  Em.  Bourquelot  et  H.  Hérissey.  —  Les  mannancs 
deviennent  attaquables  par  les  ferments  de  la  séminase 
après  traitement  parles  acides.  Les  graines  de  palmier 
produisent  pendant  la  germination  un  ensemble  de  fer- 
ments solubles  renfermant  un  ou  plusieurs  termes  enzy- 
motiques  qui  manquent  dans  la  séminase  de  la  graine 
de  luzerne,  et  qu'on  peut  considérer  comme  complé- 
mentaires de  cette  séminase  dans  l'action  qu'elle  est 
susceptible  d'exercer  sur  les  albumens. 

Agents  leucocyticides  et  hypoUucocytose  ;  par  M.  E. 
Maurel.  —  Tout  agent  capable  de  donner  la  forme 
sphérique  aux  leucocytes  peut  diminuer  le  nombre  de 
ceux-ci  dans  la  partie  circulante  du  sang;  cette  hypo- 
leucocytose  sera  encore  augmentée,  si  les  agents  <[«' 
donnent  la  forme  sphérique  aux  leucocytes  sont  égale- 


—  93  — 

ment  vaso-constricleurs.  comme  la  cocaïne,  le  chloro- 
torme  et  la  quinine. 

Sur  la  signification  de  Vanneau  bleu  produit  par  le 
réactif  de  Ghnelin,  dans  certains  sérums;  par  MM.  A.  Gil- 
lERT,  M.  Herscher  et  S.  Posternak.  —  Le  liséré  bleu 
provoqué  par  le  réactif  de  Gmelin  sur  le  sérum  sanguin, 
en  tubes  de  l*^'"  de  diamètre,  est  caractéristique  de  la 
présence  de  la  bilirubine,  si  faible  que  soit  ce  liséré. 

Action  de  Vantikinasesur  la  kinase;  par  MM.  A.  Dastre 
elll.  Stassako.  —  L'annihilation  de  la  kinase  mise  en 
présence  d'antikinase  (macération  d'helminthe)  n'est  pas 
seulement  l'effet  de  la  destruction  de  cette  kinase  par 
la  température  de  l'étuve,  mais  le  résultat  réel  de  l'action 
inbibilrice  de  l'antikinase  s'ajoutant  au  précédent. 

I>es  effets  antitoxiques  de  Vurée  et  des  sucres;  par 
MM.  Edmond  Lesné  et  Charles  Richet  fils.  —  On  sait  que 
la  présence  du  chlorure  de  sodium  élève  la  dose  toxique 
deTiodure  de  potassium;  il  en  est  de  môme  de  la  pré- 
sence de  l'urée  et  des  sucres.  Et  par  extension,  on  peut 
dire  qu'on  élève  ou  abaisse  la  toxicité  de  lel  ou  tel  poi- 
son en  augmentant  ou  en  diminuant  la  proportion  des 
sabslances  solubles  non  toxiques. 

Alcool  et  obésité;  par  M.  G.  Leven.  —  La  suppression 
du  vin  et  de  l'alcool  peut  faire  disparaître  l'obésité  ; 
celle-ci  paraît  résulter  d'une  dyspepsie  gastro-intestinale 
provoquée  par  l'alcool. 

Culture  du  bacille  tuberculeux  sur  le  «  jaune  d'œuf 
géloêé  »;  par  MM.  F.  Bezançon  et  Y.  Griffon.  —  Ce 
milieu  comporte  l'emploi  de  tubes  de  gélose  glycérinée 
4  6  p.  100,  préalablement  fondue  au  bain-marie  et 
maintenue  liquide  à  une  température  d'environ  50*.  A 
deux  parties  de  cette  gélose  on  ajoute  une  partie  de 
jaune  puisé  au  plein  centre  de  l'œuf  au  moyen  d'une 
grosse  pipette  à  boule. 

^^  jaune  d'au/  comme  milieu  de  culture  du  microbe 
^  la  tuberculose  ;  variabilité  du  bacille  de  Koch  ; 
par  M,  C.  Phisalix.  —  En  passant  de  la  pomme  de 
terre  sur  le  milieu  du  jaune  d'œuf,  le  bacille  humain 


—  94  — 

s*est  modifié  el  a  pris  les  caractères  du  bacille  aviaiie, 
Ivfiuence  de  Vorthoatatisme  sur  le  fonctiormemefd  du 
rein;  par  MM.  G.  Linossier  et  G.  H.  Lemoine.  —  L'élimi- 
nation, par  Turine,  de  Tiodure  de  potassium  et  du  bleu 
de  méthylène  se  fait  moins  rapidement  dans  lastatioii 
verticale. 

De  r action  analgésiante  du  menthol  ;  par  M"*  J.  Joteyro. 

—  Le  menthol  exerce  une  action  analgésian  te  manifeste;, 
l'analgésie  précède  toujours  la  sensation  de  froid  et  le 
maximum  de  froid  correspond  au  maximum  d'analgésie. 

Séance  du  16  mai. 

Différence  d'action  venimeuse  des  épines  dorsales  et  ia 
épines  operculaires  de  la  vive;  par  M.  A.  Bkiot.  — Les 
épines  dorsales  ne  contiennent  que  peu  ou  pas  de  venirit 
comparativement  aux  épines  operculaires;  ces  dernières 
seules  constituent  l'appareil  venimeux  de  la  vive. 

Propriétés  du  sérum  antidiphtérique  ;  par  M.  Locis 
Martin.  —  Certains  sérums  possèdent  la  propriété 
d'agglutiner  les  bacilles  diphtériques;  on  peut,  en  tout 
cas,  la  leur  communiquer.  Ces  sérums  peuvent  rendre 
de  grands  services  en  applications  locales  dans  la  gorge 
des  enfants. 

De  la  présence  constante  d'urobiline  dans  le  lait  de 
vache  normal;  par  MM.  A.  Desmoulière  et  E.  Gadtrelet. 

—  Ce  principe  a  été  caractérisé  par  Texamen  spectro- 
scopique  et  la  fluorescence  produite  par  le  chlorure  de 
zinc  ammoniacal. 

Nature  de  V  action  exercée  par  Vantikinase  sur  la  kinau; 
par  MM.  A.  Dastre  et  A.  Stassano.  —  Cette  action  est 
une  inhibition  qui  paralyse  la  kinase  ;  cette  paralysie 
n'est  pas  définitive;  à  la  longue,  la  digestion  se  montre 
et  la  kinase  se  manifeste.  Dans  la  digestion  pancréatique 
d'un  cube  d'albumine,  la  liqueur  digestive  (mélange  de 
kinase  et  de  suc  pancréatique  inactif)  se  partage  en  deux 
portions;  une  portion  imprègne  le  cube  d'albumine, 
l'autre  le  baigne.  Dans  l'une  et  dans  l'autre,  la  kinase 
conserve  son  individualité;  la  preuve  en  est  que  Fanti- 


r 


-  95  — 


ûnase  peutratteindre  et  lancutraliser  ;  mais  cette  neu- 
ï'alisation  est  passagère  dans  le  liquide  et  définitive  dans 
e  cube. 

Sur  les  réactions  des  oxy doses  avec  Veau  oxygénée  ;  par 
I.  C.  Gessabd.  —  Les  réactifs  des  oxydases  doivent  tou- 
jours être  récemment  préparés  ;  dans  ces  conditions,  le 
Ueuissemcnt  du  gaïac  ne  peut  pas  être  attribué  à  une 
mire  diastase  que  la  laccase;  d'autre  part,  aucun  élé- 
■lent  étranger  ne  risque  d'influencer  le  temps  que  met 
k rosir  la  lyrosine,  temps  qui  sert  à  évaluer  la  teneur 
l'une  solution  en'tyrosinase. 

Dosage  des  corps  puriques,  de  V acide  urique  et  des  bases 
ïïlloxuriques  de  l'urine  par  un  procédé  mixte  dérivé  des 
procédés  Folin  et  Schaffer  et  Denigès;  par  M.  Léon  Gar- 
iiER.  —  Dissoudre  dans  GSO'f''  d'eau  distillée  500^''  de 
Imlfate  amnioniquepur,  5«'  d'acétate  d'urane  et  eO^"*  acide 
acétique  h  10  p.   100,  ce  qui   donne  environ  1   litre. 
i'*  opération  :  Déféquer  l'urine  en  opérant  sur  300'^°*'* 
fa'on  additionne  de  75""'  du  réactif  précédent  ;  après 
leinq  minutes  de  contact,  rapide  filtration,  puis  dosage 
mméà\9X  àîi^  corps  puriques  ^ds  \^  procédé  Denigès,  en 
opérant  sur  100^"^du  liltrat.  —  2""  opération  :  A 125'°'  du 
filtrat  (lOO^'^M'urine)  ajouter  5*""^  d'ammoniaque,  agiter 
et  laisser  en  contact  au  moins  douze  heures;  recueillir 
alors  l'acide  urique  sur  un  petit  filtre  à  plis  de  lO'^"'  de 
i  «liamètre,  le  laver  avec  une  solution  aqueuse  de  sulfate 
ammonique  à  10  p.  100  (pour  entraîner  les  bases  xan- 
thiques),  le  redissoudre  dans  la  soude  chaude  à  2  p.  100 
par  digestion  sur  Tentonnoir  muni  d'un  tube  de  caout- 
chouc fermé  par  une  pince,  réunir  les  solutions  alca- 
lines et  eaux  de  lavage  postérieures   dans  une  fiole 
jaugée  de  100*^°*%  et  effectuer  une  opération  Denigès  qui 
AoTïTier^V acide  urique  réel.  La  différence  entre  les  deux 
dosages  correspond  aux  bases  alloxuriques. 

Séance  du  23  mai, 

La  gastrocradine;  par  M.  Andréa  Ferramini.  —  C'est 
OQ  extrait  mou,  préparé  avec  la  muqueuse  gastrique 


^ 


96  — 


de  porc  et  de  brebis,  très  richeen  pepsine  et  en  présure. 

Des  ferments  protéolytiques  et  de  Cautolyse  du  foie;  pir 
M.  Charles  Richet.  —  Le  foie  contient  des  fermenU 
protéolytiques  qui  transforment  les  albumines  solubles 
et  coagulables,  mais  qui  n'agissent  pas  sur  celles-d 
quand  elles  ont  été  coagulées  par  la  chaleur,  pas  plus: 
que  sur  les  albumines  musculaires. 

Modalité  de  Véliminatien  de  V albumine  dans  lui  ca$ 
d'albuminurie  orthostatique;  par  MM.  P.  Thaon  etA.QuiL- 
uoT.  — Quelle  que  fût  l'heure  à  laquelle  le  malade  se 
levait,  l'élimination  d'albumine  se  produisait  aussitM, 
et  avec  son  maximum,  pour  décroître  progressivement 
et  même  disparaître  plusieurs  heures  avant  que  le^ 
malade  ne  se  mît  au  lit. 

Coïncidence  d^ intermittences  du  pouls  avec  la  présem 
de  Vindicandans  VuriTie;  par  M.  Ch.  Féré.  —  Cette  coïn- 
cidence est  intéressante  parce  que  les  intermittences 
cardiaques  peuvent  dépendre  de  troubles  gastro-intes- 
tinaux, qui  sont  eux-mêmes  une  cause  d'indicanurie. 

Les  éponges  élaàorent-elles  de  f  amidon?  par  M.  Jrus 
CoTTK.  —  La  réponse  de  l'auteur  est  négative,     g.  P. 


FORMULAIRE 


Lavement  créosote  (1). 

Créosote 2^' 

Savon  amygdalin 2 

Jaune  d'œuf n*  1 

Eau 500 

Triturer  la  créosote  dans  le  savon  :  ajouter  une  cer- 
taine quantité  d'eau  chaude.  Quand  la  solution  sera  re- 
froidie, faire  une  émulsion  avec  le  jaune  d'œuf  et  com- 
pléter les  500^^ 

La  créosote  est  très  soluble  dans  les  dissolutions  de 
savon,  et  le  jaune  d'œuf  n'a  pour  bu t, dans  cette  fornaule, 
que  d'atténuer  la  causticité  du  lavement. 

(1)  Bulletin  général  de  Thérapeutique. 
Le  Gérant  :  0.  Doiw. 

PARIS.    —   IMPRIMBRIB  P.    LEVÉ,   RUB   CASSBTTB,    17. 


i 


97  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


hr  une  nouvelle  méthode  ctanalyse  qualitative  et  quanti^ 
tative    des   osmiures   d'iridium;   par   MM.    Leidié   et 

QuESNESSEy  (1). 

En  étudiant  le  procédé  employé  par  Sainte-Claire 
Deville  et  Debray  pour  analyser  les  osminres  d'iridium, 
lous  avons  fait  un  certain  nombre  de  remarques, 
ainsi,  lorsqu'on  traite  par  les  acides  étendus  le  produit 
le  Tattaque  des  osmiures  par  le  bioxydc  de  baryum,  il 
se  fait  un  dégagement  de  peroxyde  de  ruthénium  qui  se 
volatilise  en  môme  temps  que  le  peroxyde  d'osmium. 
Ensuite,  dans  la  séparation  de  Tiridium  et  du  ruthénium, 
h  précipitation  de  Ru^Gl^  par  le  chlorure  d'ammonium 
peut  n'être  pas  complète.  De  plus,  lorsqu'on  a  traité  par 
la  potasse  et  Tazotale  de  potassium  fondus,  les  métaux 
qui  résultent  de  la  calcination  des  chlorures  doubles 
insolubles,  une  partie  de  Tiridium  peut  se  dissoudre  dans 
leau  avec  le  ruthénium,  de  sorte  que  le  bioxyde  de 
ruliiénium  précipité  par  les  acides  peut  entraîner  du 
bioxyde  d'iridium.  Entin,  et  c'est  là  le  point  capital,  ils 
dosent  l'osmium  par  différence  en  le  chassant  sous  forme 
Je  peroxyde,  de  sorte  qu'ils  n'ont,  pour  en  contrôler  le 
poids,  que  le  dosage  des  nombreux  corps  étrangers  ren- 
fermés dans  certains  osmiures. 

La  méthode  que  nous  donnons  est  une  application  de 
nos  recherches  antérieures,  savoir:  a)  Action  du  bioxyde 
ie  sodium  fondu  sur  les  métaux  du  platine  (Leidié  et 
Quennessen)  (2)  ; 

i)  Propriétés  des  azotitcs  doubles  des  métaux  du  pla- 
tine (Leidié)  (3). 

(Ij  Note  présentée  à  la   Société   Je  Pharmacie  (Séance  du  l""  juillet). 
'2)  UiDiK  et  QoKSNESSiN.  Uull.  Soc.  Chim.,  [3],  t.  XXVII,  p.  119. 
(3)  Leidié.    Comp,    rend.    Acad.   des  Se,    t.  CXXXI,  p.  888;  Bull. 
^'  CAim.,  [3],t.  XXV,  p.  9. 

■'flttns.  éé  Pharm.  et  de  Chim.  «•  skrie,  t.  XVIII.  (I"  août  1003.)  7 


—  98  — 

I.  -—  Attaque  ds  l'osmiure  d'iridium 

Il  est  exceptionnel  de  rencontrer  des  osmiures  assez 
divisés  pour  pouvoir  être  attaqués  directement.  Comme 
habituellement  ils  sont  trop  dàrs  pour  pouvoir  être  pul- 
vérisés et  qu'ils  sont  alors  inattaquables  par  tous  les 
réactifs,  il  faut  préalablement  les  diviser.  On  les  allie 
avec  5  fois  leur  poids  de  zinc,  puis  on  chasse  ce  zinc  par 
la  chaleur  ;  nous  avons  renoncé  à  éliminer  le  zinc  par 
Tacide  chlorhydrique  ou  par  Tacide  sulfuriqae  :  le  pre- 
mier dissout  des  métaux  précieux,  le  second  laisse  qd 
alliage  de  zinc  qui  peut  déflagreren  présence  dubioijde 
de  sodium. 

Alors  on  fait  fondre,  dans    une   capsule  de  nickel, 
lO**"  d'hydrate  de  soude  et  Ton  y  projette  par  petites 
portions,  en  chauffant  de  manière  à  maintenir  la  ma- 
tière semi-fluide,  un  mélange  intime  de  40**"  de  bioiyde 
de  sodium  avec  10«^  d'osmiure  préalablement  divisé  au 
moyen  du  zinc  par  le  procédé  employé  par  Sainte-Claire 
Deville  et  Debray  ;  on  chauffe  une  demi-heure  ;  on  pro- 
jette petit  à  petit  la  matière  refroidie  et  concassée  dans 
1   litre  d'eau  ;   on  laisse  déposer  le  mélange  dans  des 
éprouvettes  à  décantation  bouchées  à  Témeri.  Laliqneor 
claire  est  décantée,  le  précipité  est  lavé  avec  de  Thypo- 
chlorite  de  soude  étendu  de  son  volume  d'eau  afin  de 
dissoudre  le  bioxyde  RuO*  qui  aurait  pu  prendre  nais- 
sance sous  l'influence  de  Teau,  puis  on  réunit  les  liqueurs. 
Celles-ci  renferment  tout  l'osmium  et  tout  le  ruthénium 
sous  forme  d'osmiate  et  de  ruthénate,  et  la  plus  grande 
partie  de  Tiridium  à  Tétat  d'iridate  basique.  On  lesversc 
dans  une  cornue  reliée  à  un  appareil  condenseur  sembla- 
ble à  celui  qui  sert  pour  la  distillation  du  peroxyde  de 
ruthénium;  seulement  on  emploie  trois  ballons  condeo- 
seurs  disposés  l'un  à  la  suite  de  l'autre,  plongés  dans 
l'eau  glacée  et  remplis  aux  2/3  d'acide  chlorhydri^tf^» 
étendu  de  2  volumes  d'eau. 


r 


—  99  -^ 

II.  —  SéPAÎlATrON   DES  MÉTAUX 


Osmiam  et  Ruthénium (1).  —  On  fait  passer  dans  le  li- 

Eîde  un  courant  de  chlore,  d'abord  à  froid,  puis,  quand 
>  bulles  d'oxygène  se  dégagent,  en  chauffant  vers  70*'. 
L'osmiam  et  le  ruthénium  sont  convertis  en  peroxydes 
lolatils  OsO*  et  RuO^  qui  se  condensent  dans  les  réci- 
kenls,  riridium  en  sesquichlorure  Ir'Cl*  qui  reste 
jBssous  dans  la  soude  ;  on  doit  maintenir  la  liqueur 
^linejusqu^àlafm  de  la  distillation  (à  cause  de  Faction 
h  HGlsur  RuO^).  Quand  il  ne  passe  plus  d'oxydes  vola- 
|il$,  ce  que  Ton  reconnaît  avec  un  papier  imprégné 
fuue  solution  d'hydrogène  sulfuré  qui  ne  doit  plus 
floircir,  on  réunit  le  contenu  des  condenseurs  et  on  le 
jEietdans  un  appareil  dislillaloire  semblable  au  précé- 
lent,  mais  dont  les  condenseurs  ont  été  remplis:  le 
premier,  d'acide  chlorhydrique  étendu  de  deux  volumes 
peau;  les  deux  autres  de  lessive  de  soude  à  12  p.  100  de 
ÉiaOH  additionnée  de  2  p.  100  d'alcool.  On  distille  le 
contenu  de  la  cornue  en  chauffant  vers  70"^  et  en  faisant 
^pisser  lentement  un  courant  d'air. 

Sous  Tinfluence  de  HCl,  le  peroxyde  RuO*  se  change 

|en  sesquichlorure  Ru^Cl^,  tandis  que  le  peroxyde  OsO* 

lue  subit  aucune  altération  et  distille.  Le  premier  con- 

[denseur  renfermant  HGl  a  pour  but   de  recueillir  les 

petites  quantité  de  RuO^  qui  distilleraient  avant  la  com«- 

Iplèle  transformation  de  celui-ci.  Quand  il  ne  passe  plus 

deRuO*  (l'acide  chlorhydrique  ne  doit  plus  se  colorer  en 

l)run),on  verse  le  contenu  du  premier  condenseur  dans 

la  cornue  et  on  le  remplit  d'un  liquide  semblable  h  ce 

lui  des  deux  derniers.  On  continue  à  distiller  jusqu'à 

ce  que  les  gouttes  qu  passent  ne  colorent  plus  en  noir 

une  solution  d'hydrogène   sulfuré.  Tout   le  peroxyde 

d'osmium  distillé  se  transforme  dans  les  condenseurs 

enosmialede  sodium  qui  n'est  plus  volatil,  et  tout  le 

nilhénium  reste  dans  la  cornue  à  l'état  de  sesquichlorure 

Ru-Cl»quiest  fixe. 

'X}  V.  Encyclopédie  chimique  e/eFr^y.UTiihénium,par  A.  Joly  p.  236. 


—  iOO  — 

Comme  vérification  de  la  séparation  complète  de 
Tosmium  et  du  ruthénium,  le  liquide  de  la  cornue  traité 
par  le  carbonate  de  baryte  (exempt  de  baryte  et  fraîche- 
ment précipité)  donne  un  précipité  de  Ru'O',  le  liquide 
filtré  privé  de  BaCl*  par  So*Na*  ne  doit  plus  donner  par 
la  soude  et  l'alcool  la  coloration  violette  des  osmiates. 

Iridium.  —  On  acidulé  le  contenu  de  la  cornue  par  de 
Tacide  chlorhydrique;  on  dissout  dans  cet  acideétenda 
et  chaud  le  résidu  de  Tattaque  de  Tosmiure  parle  bioxydc 
de  sodium  qui  n'a  pu  être  dissous  par  l'eau  (ce  résidu 
renferme  le  reste  de  l'iridium)  et  l'on  réunit  les  deux, 
liqueurs.  Celles-ci  renferment,  outre  l'iridium,  les  autres 
métaux  de  Tosmiure  avec  les  métaux  communs  appor- 
tés par  le  minerai,  et  le  nickel  provenant  de  la  capsule. 
On  sépare  tous  les  métaux  étrangers  et  Ton  transforme 
l'iridium  en  azotite  double  au  moyen  d'afïusions  succes- 
sives d'azotite  de  sodium  puis  de  carbonate  de  sodium. 
en  suivant  les  indications  données  par  l'un  de  nousdans 
sa  méthode  générale  de   séparation  des  métaux  delà 
mine  de  platine  par  les  azotites.  Il  ne  reste  plus  en  disse- 1 
lution  que  l'iridium  :  on  le  transforme  enchloro-iridate 
par  l'acide  chlorhydrique  ;  on  fait  passer  dans  la  solution  ! 
refroidie  un  courant  de  HCl   gazeux  qui  précipite  11  i 
majeure  partie  du  chlorure  de  sodium  (lequel  gênerait  | 
dans  les  dosages  ultérieurs),  on  essore  le  précipité  et  l'on 
obtientuneliqueurrenfermantfout  l'iridium  sous  forme 
de  chloro-iridate. 

IIÏ.  —  Dosage  des  métaux 

Osmium  (1).  —  Les  solutions  alcalines  d'osmiatede 
sodium  étant  réunies,  onyplongedeslamesd'aluminium 
qui  se  dissoutdans  la  soude  etprécipite  l'osmium  àl'élat 
métallique.  Quand  la  liqueur  est  décolorée,  on  lave  par 
décantation  cette  poudre  quiest  très  dense,  d'abord  avec 
l'eau,  puis  avec  l'acide  sulfurique  dilué  à  5  p.  100;  on 
recueille  cette  poudre  dans  une  bougie  filtrante  en  por- 
celaine d'amiante,  qui  a  été  lavée  aux  acides,  calcinée  ei 

(1)  LgiDiÉ.  Jourri.  Pharm.  et  Chim.,  [6J,  l.  XIII,  p.  18. 


r 


^  _  101  — 

le^ée  ;  on  lave  à  la  Irompe,  on  sèche  rosmium  dans  une 
îloche  remplie  d'hydrogène,  on  le  chauffeau  rouge  dans 
iQ  courant  de  ce  gaz  et  on  Ty  laisse  refroidir  (racide 
^rbonique  oxyde  légèrement  l'osmium  à  chaud).  On 
[lèse  de  nouveau  :  comme  vérification,  on  peut  chasser 
i*osiniumen  chauffant  la  bougie  au  rouge  dans  l'oxygène, 
Bt  la  pesant  ensuite. 

Ruthénium.  —  La  liqueur  chlorhydrique  renfermant 
le  sesquichlorurederuthéniumestévaporée  pourchasser 
l'excès  d'acide  ;  on  la  reprend  parl'eau  et  on  l'additionne 
de  fragments  de  magnésium,  qui  précipite  du  ruthénium 
métallique.  Quand  la  liqueur  est  décolorée,  on  lave  la 
poudre  à  Tacide  sulfurique  diluée  à  5  pour  100,  on  la 
recueille  sur  un  filtre,  on  la  lave,  on  la  sèche,  enfin  on 
la  chauffe  au  rouge  naissant  dans  l'hydrogène  et  on  la 
laisse  refroidir  dans  l'acide  carbonique  et  Ton  pèse. 

Iridium.  —  Les  liqueurs  chlorhydriques  renfermant 
Viridium  sont  privées,  par  Tévaporation,  du  grand  excès 
d'acide  qu'elles  contiennent.  Le  résidu  est  repris  par 
Veau  et  étendu  au  volume  de  500^'"'  ;  on  prélève  de  cette 
dilution  50"°'  à  100*^"*^  suivant  la  teneur  en  iridium  et 
Von  y  dose  l'iridium  comme  on  a  fait  pourleruthénium: 
précipitation  du  métal  par  le  magnésium,  lavage  de  la 
poudre  àTacide  sulfurique  étendu,  puis  à  l'eau,  etc.  On 
chauffe  dans  l'hydrogène,  on  laisse  refroidir  dans  l'acide 
carbonique,  et  l'on  pèse. 

IV.  —  Conclusions 

Des  analyses  ainsi  conduites  ont  été  effectuées  sur  des 
osmiures  de  provenances  diverses. 

Elles  nous  ont  montré  que,  seuls,  les  osmiures  pro- 
venantde  l'attaque  de  la  mine  de  platine  par  l'eau  régale 
renferment  du  platine,  du  palladium,  du  rhodium, 
avec  d'autres  métaux  communs.  Dans  ce  cas,  les  métaux 
seraient,  une  fois  mis  sous  forme  de  chlorures,  séparés 
au  moyen  de  la  méthode  générale  des  azotites  donnée 
parE.  Leidié  (1). 

(1)  Journ.  Phann.  et  Cfiim.,  [6],  t.  XIII,  p.  18. 


—  102  — 

Au  contraire,  les  osmiures  convenablement  dfibar» 
rassés  de  la  mine  de  platine  et  parfaitement  purifiés  ne 
renferment,  et  c'est  Topinion  vers  laquelle  iaclinaienl 
Sainte-Claire  Deville  et  Debray,  que  quatre  métaux 
savoir  :  Osmium,  Iridium,  Ruthénium^  Fer. 

Ainsi,  M.  le  professenr  Riche,  directeur  des  essais  ï 
l'hôtel  des  Monnaies,  nous  a  donné  des  osmiures  pro- 
venant d'ors  commerciaux  et  purifiés  au  laboratwre 
des  Essais  ;  ilsoffraient  la  composition  suivante(moyeniio 
de  deux  analyses)  : 

Osmium 54,368 

Iridium 35.504 

Ruthénium %\il^ 

1er 1,446 

Pertes  (par  différ.) 0,010 

160.000 

Ces  analyses  où,  pour  la  première  fois,  l'osmium  a  élé 
dosé  directement,  confirment  pleinement  notre  manière 
de  voir. 


Sur  les  acides  gras  de  la  lécithine  de  Vœuf, 
par  M.  II.  CocsiN, 

Les  acides  gras  qui  entrent  dans  la  composition  de 
la  lécithine  de  Tœuf  ont  déjà  été  l'objet  d'un  certain 
nombre  de  travaux  parmi  lesquels  les  plus  importants 
sont  ceux  de  Slrecker  (1).  On  les  envisage  d'habitude 
comme  étant  formés  d'un  mélange  d'acides  oléiquc, 
stéarique  et  palmilique,  c'est-à-dire  de  corps  apparte- 
nant à  deux  classes  différentes: 

i""  Acides  gras  non  saturés,  représentés  par  l'acide 
oléique  ; 

2**  Acides  gras  saturés,  constitués  par  des  acides  so- 
lides (palmitique  et  stéarique). 

Dans  le  travail  publié  ici,  je  me  suis  proposé  tout 
d'abord  de  déterminer  quelle  était  approximativemoiil 
la  composition  du  mélange  des  acides  gras  que  j'admet- 
tais être  constitué  ainsi  que  je  Tai  indiqué  ci-dessus; 
dans  le  courant  de  ces  recherches,  j'ai  pu  caractériser 

(1)  Annales  de  Liebig,  1868,  p.  83. 


J 


w^ 


—  103 


dans  la  lécithine  la  présence  d'acides  moins  saturés  que 
l'acide  oléiqiie  et  spécialement  de  Tacide  linoléique, 
présence  qui  n'avait  pas  été  constatée  jusqu'ici. 

J  ai  étudié  dans  ce  but  un  certain  nombre  d'échan- 
tillons de  lécithine  obtenus  en  pariant  du  jaune  d'œuf, 
soit  par  la  méthode  de  Bergell  (1),  soit  par  la  méthode 
deBergell  modifiée  par  Ulpiani  (2),  c'est-à-dire  en  régé- 
nérant la  lécithine  de  sa  combinaison  avec  le  chlorure 
de  cadmium  au  moyen  de  l'hydrate  d'argent  humide  : 
cette  modification  permet  de  préparer  la  lécithine  sans 
employer  la  chaleur  et  donne  un  produit  très  pur. 

Enfin,  j'ai  étudié  plusieurs  échantillons  pris  dans  l'in- 
dustrie; dans  tous  les  cas,  les  résultats  ont  été  à  peu 
près  identiques. 

Les  acides  sont  isolés  de  la  façon  suivante  :  la  léci- 
thine est  saponifiée  par  la  potasse  alcoolique  et  pour  cela 
chauffée  avec  l'alcali  deux  heures  au  bain-marie;  la 
solution  alcoolique  est  étendue  d'eau,  filtrée  s'il  est 
nécessaire,  puis  traitée  par  l'acide  chlorhydrique  qui 
précipite  les  acides  gras;  ceux-ci  sont  recueillis  et  des- 
séchés; pour  les  purifier,  je  les  dissous  dans  l'alcool  à 
chaud,  décolore  au  noir  animal,  filtre  à  chaud,  distillé 
l'alcool  et  dessèche  le  résidu  dans  le  vide. 

Pour  isoler  et  déterminer  la  proportion  de  chaque 
catégorie  d'acides,  on  peut  employer  deux  procédés 
différents  : 

i*  La  méthode  ordinaire,  c'est-à-dire  transformer  les 
acides  en  sels  de  plomb  et  épuiser  ceux-ci,  soit  par 
Vélher,  soit  par  la  benzine  ainsi  que  l'a  indiqué  Farns- 
teiner  (3)  :  les  sels  de  plomb  de  l'acide  oléique,  acide 
non  saturé,  sont  seuls  dissous;  les  stéarates  et  palmi- 
tates  de  plomb  restent  comme  résidu.  Il  est  facile,  au 
tnoyen  de  l'acide  chlorhydrique  dilué,  de  régénérer  les 
acides  de  chaque  portion  et  de  les  évaluer. 

[\)  Berichie,  U  XXXIII,  p.  2o8i.  —  Journ.  de  Phat-m.,  i900,  t.  XII, 
p.53i. 

(2)  Gazzetta  chimica  italiana,  4901,  t.  II,  p.  i7. 

WZiiUcknft  fSLr  Vntet^auchung  der  Sahrunga  itnd  Genuismittelf 
*8M,p.  39i. 


—  104  — 

2°  On  peut,  plus  simplement,  prendre  Tindice  d*iodft 
de  Tacide  total  ;  si  on  admet  qu'il  n'y  a  dans  le  mélan^ 
qu'un  seul  acide  non  saturé,  l'acide  oléique  donlTindiee 
d'iode  est  90,  il  sera  facile  de  calculer  la  proportion  de 
cet  acide  oléique,  les  deux  autres  n'absorbant  pas  d*iode. 

Sur  un  certain  nombre  d^échantillons,  j'ai  déterminé 
les  proportions  relatives  de  chaque  catégorie  d'acides» 
soit  par  une  méthode,  soit  par  une  autre,  soit  par  les 
deux  méthodes,  et  j'ai  constaté,  surtout  dans  le  cas  où 
lalécilhine  était  fraîchement  préparée,  une  forte  diffé- 
rence entre  les  deux  données. 

Le  tableau  suivant  résume  un  certain  nombre  d« 
déterminations. 


Proportion  p.  100 

d'acide  oléiqne 

(par  l'éthcr) 

ou  la   benzine 

Indice  d'iode 

des  acides 

totaux 

p  m 
d'acide  oiét<{w 

caleolfe 
d'apr.  Tindi» 

I.  Lôcithinoiûdus- 
trielle 

II.  Lécithine indus- 
trielle   

III.  Lécithine   Bor- 
cell 

Acide  oléique.     38,9 
Acides  solides    61,10 

Acide  oléique 
(parl'élher)     31,8 
p. la  benzine    Z\,iQ 

d'après     Ber- 
gell 40àU 

51 

73 
81 

56,66 

81 
90 

IV.  LécitinoUlpiani 

Les  difTérences  obtenues  quand  on  emploie  l'une  oa 
l'autre  méthode  s'expliquent  très  simplement  en  admet- 
tant qu'il  existe  dans  la  lécithine  d'autres  acides  moins 
saturés  que  l'acide  oléique  et  ayant,  par  conséquent,  ud 
indice  d'iode  plus  élevé  que  celui  de  Tacide  oléique. 
J'ai  donc  été  amené  à  rechercher  soit  Tacide  lînoléiquc 
Qi8jj32Qî^  soit  un  acide  analogue;  j'ai  employé  pour  cela 
une  méthode  indiquée  par  Farnsteiner  (1)  Quand  on 
traite  à  chaud  par  un  mélange  de  95  v.  de  benzine  cris- 
tallisable  et  5  v.  d'alcool,  les  sels  de  baryum  de  TaciJc 

(1)  Vntersuchung  dnr  Sahrungs  und  Genusmittel,  1899,  t.  H,  p.  8. 


r 


—  105  — 


léique  et  d'acides  moins  saturés,  tels  que  l'acide  lino- 
fique,  Farnsteiner  a  observé  que,  par  le  refroidissement, 
*oléate  de  baryte  se  dépose  presque  intégralement;  il  en 
istde  même  pour  les  sels  des  acides  palmitique  et  stéa- 
îque;  seul  lelinoléate  de  baryte  reste  en  solution.  J'ai 
bue  cherché  à  isoler  les  sels  de  baryum  solubles,  et 
foor  cela  j'ai  saponifié  la  lécithine  par  l'eau  de  baryte 
IQ  lien  d'employer  la  potasse.  Le  mélange  des  sels  de 
karyum  est  desséché  et  ti*aité  pour  20^*^  de  sels  par  1  litre 
la  mélange  benzine-alcool  employé  en  trois  fois.  La 
iolution  benzénique  séparée  du  précipité  est  agitée  plu- 
Heur»  fois  avec  de  l'acide  chlorhydrique  à  1/10,  ce  qui 
net  les  acides  gras  en  liberté;  ceux-ci  se  dissolvent 
ians  la  benzine  qui  est  distillée,  puis  le  résidu  est 
(praporé  dans  le  vide.  Le  résidu  de  ce  traitement  est 
bonstitné  par  un  liquide  brun,  ne  se  solidifiant  pas  par 
lin  refroidissement  énergique;  I  indice  d'iode  a  été  trouvé 
%al  à  140,  ce  qui  met  hors  de  doute  la  présence  d'un  acide 
^s  à  indice  d'iode  supérieur  à  celui  de  l'acide  oléique. 

Les  sels  de  baryum  insolubles  dans  la  benzine  con- 
tiennent les  acides  oléique,  stéarique  et  palmitique  qu'on 
pourra  séparer  à  la  manière  habituelle. 

11  résulte  de  là  que  les  acides  totaux  de  la  lécithine 
peuvent  être  divisés  en  trois  catégories,  qu'on  pourra 
isoler  et  évaluer  en  opérant  de  la  façon  suivante  : 

1*  Dans  un  ballon  muni  d'un  réfrigérant  à  reflux,  on 
chauffe  un  poids  déterminé  d'acides  (15  à  20«')  avec 
SOO***  du  mélange  benzine  alcool  et  un  excès  d'hydrate 
de  baryte  en  poudre  pendant  une  demi-heure  environ; 
auboutde  ce  temps  les  acides  sont  transformés  en  sel  de 
baryum,  on  laisse  refroidir  et  on  décante  la  solution  ben- 
lénique  :  le  résidu  est  traité  deux  fois  de  la  même  façon 
par  250'""'  du  mélange  benzine  alcool,  puis  tout  le  li- 
<lQide  filtré  est  agité  avec  un  excès  d'acide  chlorhy- 
drique à  1/10  qui  décompose  les  sels  et  met  les  acides  en 
liberté  ;  la  benzine  est  distillée  et  le  résidu,  desséché 
dans  le  vide,  contient  les  acides  moins  saturés  que 
l'acide  oléique.  (Fraction  L) 


—  106  — 

2*^  Du  résidu  de  Topération  précédente  on  retire  lei 
acides  et  on  les  transforme  en  sels  de  plomb  :  pour  cela 
on  fait  bouillir  avec  500^°**  de  benzine  et  un  excès  d'hy*; 
drale  de  plomb  par  le  refroidissement,  une  partie  deS; 
sels  de  plomb  se  dépose,  l'oléaie  de  plomb  au  contrairs 
reste  en  solution  :  la  solution  benzénique  traitée,  comoMi 
précédemment  par  Tacidechlorhydrique,  donne  la  frac- 
tion II. 

S""  Enfin  les  sels  de  plomb,  insolubles  dans  la  benzine, 
sont  traités  par  Tacide  cblorhydrique  et  donnent  ia 
fraction  III. 

Le  (ableau  suivant  résume  les  résultats  obtenus  dans 
plusieurs  séparations. 


Ll^CITHIXR 

Modo 

do  préparation 

ou 

provonauco 


ladastriolle  n**  1 . 
Industrielle  n'  2. 

Ulpiani  

Industrielle 


Indice 

des 

acides 

totaux 


63,1 
71,37 

57, r> 


Indico 


i43 
132 
loÛ 


Ppoporw 
tien 
p.  100 


21,9 
30,1 


Indice 

dei 
acides 
»éparë<« 

do  l 


33,6 
22  5 


II 


Indice 


8& 
88 


Propor- 
tion 
p.  100 

29,i 
27.2 


111 

Frofor 
tiofl 
p.l« 

reace 


48,9 
42,7 


Voyons  maintenant  quelle  est  la  composition  de  cha- 
cune des  fractions  1,  II,  III. 

Fraction  I.  —  L'indice  d'iode  obtenu  pour  cette  partie 
démontre  qu'il  existe  un  ou  plusieurs  acides  moins  sa- 
turés que  l'acide  oléique.  J'ai  transformé  une  partie  de 
ces  acides  en  sel  de  baryum  et  ce  sel,  purifié  par  plu- 
sieurs traitements  à  Talcool,  m'adonne  des  proportions 
de  baryum  égales  à  19,73  p.  100  — 19,46  p.  400;  ces 
quantités  correspondent  soit  àroléate(C"H*'OYBa, pour 
lequel  Ba-=  19,60  p.  100,  soit  au  linoléate  (C^H^'OyBa, 
Ba  =  19,71  p.  100,  c'est-tt-dire  à  un  acide  en  C;  il  est 
donc  vraisemblable  qu'il  n'existe  pas  d'autres  acide» 
que  des  composés  en  C*^ 


j 


—  107  — 

Il  résulte  d'autre  part  des  indices  d'iode  que  la  fraction 
i*  1  est  loin  d'être  pure,  c'est-à-dire  que  la  méthode  de 
^arnsteiner  ne  permet  pas  une  séparation  complète,  ce 
pi  avait  déjà  été  constaté;  en  efTet,  Tindice  d'iode  de 
'acide  linoléique.  acide  non  saturé  de  la  série  infé- 
ieure  à  celle  de  l'acide  oléique  est  égal  à  181  environ. 

Pour  caractériser  les  acides  incomplets  dans  un  mé- 
lange on  a  proposé  deux  méthodes  : 

!*•  Farnsteiner  traite  la  solution  chloroformique  des 
icides  bruts  par  un  léger  excès  de  brome  ;  les  acides  non 
laturés  fixent  dans  ces  conditions  autant  d'atomes  de 
brome  qu'il  y  a  de  valences  libres;  avec  l'acide  oléique 
on  obtient  un  acide  dibromostéarique  C*^H^*Br^O*  li- 

Îuide,  les  acides  linoléique  C'^ir^O^  et  linoléniques 
;ifjpoQ2  donnent  les  acides  télrabromostéarique 
|D"H'*Br*0'  fusible  à  H3<»-114°  et  hexabromostéarique 
(;MH3og^.cQ2  q^i  f^jj^  yg^,g  1770.  Qj^  sépare  les  deux  dé- 

ïivés  bromes  par  cristallisations  dans  la  benzine  et 
Téther  de  pétrole,  qui  ne  dissolvent  que  très  peu  le 
second.  Cette  méthode  ne  m'a  donné  que  de  mauvais 
résultats  et  je  n'ai  pu  arriver  à  des  composés  définis. 

2**  D'après  Hazura,  quand  on  traite  par  le  permanga- 
nate de  potasse  une  solution  alcaline  contenant  des  acides 
incomplets,  ceux-ci  sont  oxydés  et  fixent  autant  de  grou- 
pements oxhydryles  OU  qu'il  y  a  de  valences  libres; 
Vacide  oléique  Ù^W*0^  donne  l'acide  dioxystéarique 
C'«a^*{OH)W,  l'acide  linoléique  C'4P^0%mène  à  Tacide 
lélraoxystéarique  C**  tP*  (0H)*0-.  On  peut  séparer  ces 
acides  par  des  cristallisations  dans  l'alcool  suivies  de 
purifications  dans  l'acide  acétique. 

J'ai  appliqué  cette  méthode  en  suivant  les  indications 
données  par  Reformatsky  (1).  20»''  d'acides  liquides 
ayant  un  indice  d'iode  égal  à  150  sont  mis  en  dissolu- 
tion dans  1  litre  d'eau  contenant  un  excès  de  lessive  de 
potasse;  je  chauffe  au  bain-marie  et  ajoute  peu  à  peu 
nne  solution  de  20**"  permanganate  de  potasse  dans  un 

(1)  Journ.  fur  praktische  Chemie,  1890,  p.  542. 


—  108  — 

litre  d'eau  ;  le  permanganate  est  réduit  et  il  se  déposi 
des  flocons  bruns;  je  filtre  à  chaud  et  précipite l| 
solution  refroidie  par  un  excès  d'acide  chlorhydriqaei 
le  précipité  est  recueilli,  desséché,  lavé  à  Téther  et  jm 
rifié  par  cristallisations  dans  l'alcool.  Par  une  série  A 
cristallisations,  j'ai  pu  isoler  du  produit  deux  corf 
différents. 

1*  Un  corps  formé  de  petits  cristaux  blancs  fondant 
134-135°  et  possédant  tous  les  caractères  de  Tacid 
dioxystéarique  :  il  provient  de  l'acide  oléique  existai 
dans  le  mélange. 

2*"  Dans  les  portions  les  moins  solubles  dans  Talcoo 
j'ai  pu  retirer  de  petites  aiguilles  blanches  qui  ont  et 
purifiées  au  moyen  deTacide  acétique.  J'obtiens  finale»' 
ment  un  corps   fusible  à  171-173*  point  de  fusion  de 
l'acide  sativique  ou  acide  tétraoxystéarique  C**B**0*. 
J'ai  vérifié  ces  résultats  par  l'analyse. 

Combustions  Calculé  pour 

—  C'»H3«0« 

I          II  - 

G  =  61,10-61,88  C  =  62,07 

H  =  10,54—10,47  H  =  10,34 

Un  dosage  d'argent  a  donné  Ag  =  23,  94.  Calcalé 
pour  C*«H^^AgO^  Ag  =  23,  73. 

11  n'y  a  donc  pas  de  doute  sur  la  présence  de  l'acide 
linoléique  dans  la  fraction  I. 

Fraction  II,  —  Cette  fraction  est  constituée  essen- 
tiellement par  l'acide  oléique  ainsi  que  cela  résulte  de 
rindice  d'iode  (84-88  au  lieu  de  90).  Pour  identifier 
d'une  façon  plus  certaine,  j'ai  transformé  une  partie  de 
cet  acide  en  acide  élaïdique  parle  cuivre  et  l'acide  azo- 
tique; la  masse  solide  obtenue  donne,  par  cristallisa- 
tions dans  l'alcool,  des  lames  cristallines  fondante  ii 
45**;  c'est  donc  bien  de  l'acide  élaïdique.  Un  dosage  d<î 
baryum  dans  le  sel  préparé  en  partant  de  Tacidellet 
purifié  par  cristallisation  dans  l'acool  m'a  donné  : 

Trouvé  Calcalé  poar 

—  (C'»H3'»0«)»Ba 

Ba  =  19,76  19,60 


—  J09  — 

Fraction  III.  —  Les  acides  obtenus  se  présentent  sous 
Tme  d'une  masse  solide  blanche  fusible  à  SS^'S-oG**  ; 

résulte  des  recherches  déjà  faites  sur  ce  sujet  que 
$tte  fraction  est  constituée  par  un  mélange  d'acides 
éarique  et  palmitique. 

J'ai  déterminé  quelle  était  la  proportion  de  chacun 
5  ces  corps  dans  le  mélange  et  pour  cela  j'ai  dosé  les 
reportions  de  baryum  et  d'argent  existant,  soit  dans 
sssels  de  baryum,  soit  dans  les  sels  d'argent  du  mé- 
mge  des  acides  n"*  3  :  il  est  facile,  connaissant  la  com- 
osition  des  palmitates  et  stéarates  correspondants,  de 
alculer  la  proportion  de  chacun  des  acides  dans  le  mé- 
mge. 

J'ai  obtenu  :  i.  Ba  =  20,60. 

II.  Ag  =  29,02—111  28,87— IV  29,07. 

Ce  qui  correspond  aux  compositions  suivantes  : 

I  II      lU     IV 

Acide  palmitique 66  p.  100      67,16      60      67,5 

Acide   stéarique 34  32,86      40      32,5 

soîten  moyenne  deux  parties  d'acide  palmitique  pour 
une  d'acide  stéarique. 

Quelle  est  maintenant  la  composition  des  acides  gras 

de  la  Jécithine  de  l'œuf?  Il  est  évident  que  ce  produit 

ttanl  un   mélange  d'au  moins  quatre  lécithines  (lino- 

léique,  oléique,  stéarique  et  palmitique),  la  composition 

du  mélange  sera  variable  avec  le  mode  de  préparation, 

les  différentes  lécithines  ou  les  dérivés  qui  sont  utilisés 

pourrexlraction  étant  inégalement  solubles;  c'est  ainsi 

par  exemple,  que  Bergell  a  constaté  que  le  composé 

cadmique  de  la  îécithine  oléique  était  plus  soluble  dans 

ralcool  et  Téther  que  les   dérivés  analogues  des  autres 

lécithines  et  que  cet  auteur  a  pu  isoler  une  Iécithine 

formée  presque  exclusivement  du  dérivé  oléique.   De 

plus,  les  méthodes  employées  pour  la  séparation  des 

acides  gras  ne  donnent  que  des  résultats  approximatifs. 

Prenons,  par  exemple,  la  Iécithine  industrielle  n°  2 

(voir  tableau  p.  106),  dans  laquelle  la  séparation  a  été 


—  110  — 

faite  complètement.  On  peut,  en  tenant  compte  des 
proportions  obtenues  pour  les  fractions  I,  II,  III  et  des 
indices  d*iode  déterminés,  calculer  les  quantités  de 
chacun  des  acides  linoléique,  oléique,  stéarique  et 
palmitique,  en  admettant,  bien  entendu,  qu'il  n'y  ail 
pas  d'autres  acides  que  ceux  énumérés  ci -dessus.  On 
trouve  ainsi  : 

p.  !  oc- 
Acide  linoléique 24 

—  oléique 33 

—  palmitique 28,' 

—  stéarique 14,2 

Les  proportions  des  lécithines  correspondantes  sont 
à  peu  près  équivalentes  pour  les  lécithines  linoléique, 
oléique  et  stéarique,  car  les  poids  moléculaires  de  ces 
acides  sont  peu  différents  :  pour  la  lécithine  palmi- 
tique, la  proportion  est  un  peu  plus  élevée  que  celle 
correspondant  à  Tacide,  puisque  ce  dernier  a  un  poids 
moléculaire  sensiblement  inférieur  à  celui  des  autres 
corps  analogues. 


Sur  quelques  comlinaisons  de  pyridine  et  de  chlorure  iTor; 
par  M.  Maurice  François  (1). 

Ayant  eu  besoin  de  caractériser  la  présence  de  la  pyri- 
dine dans  des  solutions  aqueuses,  je  me  suis  servi  du 
chlorure  d'or  qui  doit  donner  dans  une  solution  de 
chlorhydrate  de  pyridine  un  précipité  cristallin  carac- 
téristique de  chloraurate  C^H'Az.  UCl  AuCP, 

Je  n'ai  pu  tardé  à  m'apercevoir  que  les  précipités 
formés  n'étaient  pas  toujours  identiques  comme  coa- 
leur  ni  comme  forme  microscopique;  par  exemple  : 
l'addition  de  très  peu  de  chlorure  d'or  dans  une  solu- 
tion faible  de  pyridine  libre  produit  après  quelque 
temps,  un  précipité  cristallin  d'un  jaune  très  pâle,  en 
tables  microscopiques,  tandis  que  l'addition  de  chlorure 

(1)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  (séance  du  l«r  juillet). 


—  111  — 

or  à  une  solution  de  chlorhydrate  de  pyridine  donne 
t  précipité  jaune  foncé  en  aiguilles  microscopiques. 
Il  recherché  dans  quelles  conditions  se  produit  le 
Sicipî té  jaune  pâle;  c'est  là  Torigine  de  ce  travail. 
Lorsque  Ton  chauiïc  le  chloraurate  ordinaire  de  pyri- 
ilieC^H^Az.  HCl  AuCP  avec  une  grande  quantité  d'eau, 
Ai  1^'  pour  350*%  on  le  voit  à  mesure  que  la  tempéra- 
ire  s'élève,  changer  d'aspect,  devenir  d'un  jaune  très 
Ue  avant  de  se  dissoudre.  Vers  la  température  deTébul- 
tion,  la  dissolution  est  complète;  par  le  refroidisse- 
ment, il  se  dépose  des  cristaux  peu  volumineux,  mais 
bondants,  d'un  composé  jaune  pâle  très  distinct  par 
I  couleur  et  par  sa*  forme  microscopique  du  chlorau- 
Ile  ordinaire.  Ces  cristaux  essorés  à  la  trompe  sans 
ivage,  séchés  sur  l'acide  sulfurique,  répondent  à  la 
wmule  C^H^Az.  AuCl-^.  Il  y  a  donc  eu  perle  d'acide 
Morhydrîque  et  celle  action  rappelle  en  tous  points, 
t  réaction  que  subit  le  chloroplatinate  de  pyridine 
fKune  longue  ébullition  avec  l'eau,  réaction  connue 
fous  le  nom  de  réaction  d'Anderson.  La  perte  d'acide 
flilorhydrique  est  seulement  beaucoup  plus  facile  avec 
teseld*or  et  se  produit  môme  par  action  de  l'eau  froide. 

Le  composé  0^11*^ Az.  AuCP  est  ramené  à  l'état  de 
ehloraurate  ordinaire  par  l'action  de  l'acide  chlorhy- 
ibîqiie. 

J'ai  trouvé  qu'il  existe  une  seconde  combinaison  de 
pjridine  et  de  chlorure  d'or  de  formule  (C^rAz)".  AuCl^. 
Sien  effet,  on  verse  de  la  pyridine  sur  du  chlonire  d'or 
;»c  AuCl',  il  y  a  échauffement  très  notable,  le  chlorure 
d'or  augmente  de  volume  et  change  d'aspect.  Si  les  pro- 
porlions  sont  convenables  (1  p.  5)  et  que  l'on  chauffe 
légèrement,  tout  se  dissout  et  le  liquide  rouge  brun 
dépose  par  refroidissement  des  cristaux  rouge-orangé 
que  l'on  peut  sécher  au  versant  la  bouillie  cristalline  sur 
lïBe  plaque  de  porcelaine  poreuse  que  Ton  enferme 
aussitôt  dans  un  petit  exsiccateur  contenant  de  la 
potasse.  Pour  cette  préparation,  le  chlorure  d*or  et  la 
pyridine  doivent  être  absolument  secs. 


—  112  - 

Si  la  pyridine  contient  de  l'eau,  ce  qui  arrive  frê 
quemmeni,  puisque  la  pyridine  absorbe  énergiqueme 
l'humidité  atmosphérique;  si  par  exemple,  elle  co] 
tienl  i/10  d'eau,  on  n'obtient  plus  un  composé  roug 
orangé,  mais  un  composé  jaune  cristallin  qui  est 
hydrate  du  précédent  et  répond  à  la  formule 
(C^H^Vz)*.  AuCP.  H^O 

Ces  deux  composés  chauffés  à  100**  perdent  la  moiU 
de  la  pyridine  qu'ils  contiennent  et  fournissent  le  coo 
posé  C^H'Az.  AuCl'  que  j'ai  décrit  en  premier  lîei 
Comme  lui,  ils  retournent  par  action  de  l'acide  cfalorbj; 
drique  à  l'état  de  chloraurate  ordinaire. 

Le  composé  le  plus  stable  de  la  série  est  donc  le  corp 
C*H"*Az.  AuCr  qui,  par  sa  composition  et  ses  propriétés 
se  rapproche  des  composés  ammoniés. 


Boues  et  Barégines  des  eaux   sulfureuses^ 
par   M.  P.  Cables. 

Il  y  a  deux  ans,  en  partant  de  ce  principe  que  dan; 
les  boues  des  eaux  chaudes  bicarbonatées  devait 
trouver  une  partie  des  métaux  et  des  terres  en  dissolu- 
tion dans  l'eau  minérale,  nous  avons  découvert  dans  les 
boues,  puis  dans  les  eaux  de  Néris  elles-mômes  divcr 
ses  espèces  minérales  ignorées  jusque-là,  et  qui  poo- 
vaient  permettre  d'expliquer  certaines  vertus  dclcan. 
Dans  le  nombre  se  trouvait  notamment  le  bicarbonate 
de  baryte  soluble,  quoique  incompatible,  en  principe  du 
moins,  avec  les  sulfates  de  Teau. 

Nous  sommes  arrivé  à  des  résultats  du  même  onire 
avec  Pilhcs  d'Ax-les-Thermes,et  nous  avons  démontré 
en  même  temps  que  cette  eau  n'était  pas  sulfureuse, 
comme  on  le  croyait  généralement. 

Or,  il  nous  a  paru  que,  dans  un  ordre  d'idées  analo- 
gue, on  pouvait  faire  des  recherches  dans  les  eaux  sul- 
fureuses chaudes.  Là  aussi,  il  y  a  un  agent  cbimifuer 
le  sulfure  alcalin,  qui  a  la  propriété  de  dissoudre  peu 


r~ 


113  — 


rabeaucoup  de  la  plupart  des  sulfures  .métalliques,  sur- 
iout  à  une  haute  température,  et  de  les  abandonner  d'au- 
iant  plus,  dès  le  griffon,  que  cette  température  diminue 
rtque  l'air  détruit  progressivement  ce  sulfure  lui-même. 
.  Nous  avons  donc  demandé  aux  directeurs  des  éta- 
blissements des  principales  stations  thermales  sulfu- 
reases(l)  de  vouloir  bien  nous  envoyer  des  échantillons 
ks  dépôts  formés  par  ces  eaux  soit  au  griffon,  soit  dans 
les  canaux  qu'elles  parcourent,  soit  dans  les  réservoirs 
^ùon  les  emmagasine  pour  les  bains  ou  les  douches. 
Ces  dépôts,  nous  a-t-on  dit,  sont  abondamment  formés 
par  certaines  sources,  dans  d'autres  ils  sont  minimes; 
laand  les  eaux  sont  froides  ou  de  nature  sulfurée 
0alcique  ils  sont  nuls. 

Il  est  rare  qu'ils  soient  constitués  par  des  boues  pro- 
prement dites,  c'est-à-dire  par  des  matières  minérales 
«ntrainées  ou  insolubilisées  et  agglomérées  en  bouillie. 
Le  plus  souvent   le  dépôt  est  formé    en  très  grande 
iparlie  par  cette  substance  encore  obscurément  connue 
qu'on  désigne  sous  le  nom  de  Barégine. 
;    On  sait  qu'avant  d'arriver  au  griffon,  les   eaux  sul- 
Ifarées  sodiques  chaudes  renferment  en  dissolution  une 
jtabstance  azotée  organique,  mais  que,  sous  l'influence 
jile  l'air  surtout,  cette  matière  s'insolubilise  progressive- 
ment en  englobant  tous  les  corps  qui  sont  en  suspension. 
Le  phénomème  est  jusqu'à  un  certain   point  compa- 
rable à  celui  qui  se  produit  dans  les  vins  et  eaux-de-vie 
lorsqu'onlescoUeavecunematièrealbuminoide.  Au  con- 
tact de  ces  boissons  la    matière  sUnsolubilise    et  les 
éclaircit,  en  entraînant  tout  ce  qui  était  en  suspension. 
Voilà    donc    une    nouvelle    raison    qui    permettait 
de  supposer  que  nous  trouverions  dans  celte  matière 
organique  les  sulfures  métalliques  insolubilisés  hâtive- 
gent  et  réunis  à  la  silice,  au  soufre  et  à  la  série  d'orga- 

WU  est  regrettable  que  les  propriétaires  de  sources  et  les  compa- 
piw  fermières  ne  se  prêtent  pas,  ou  ne  se  prôtent  qu'avec  mauvaise 
P^  i  foamir  aux  chimistes  des  matières  qui  sont  pour  eux  sans 
vtleur  et  dont  l'analyse  faite  cependant  à  titre  gracieux  pourrait  leur 
4tre  parfois  de  très  grande  utilité. 

Jovn.de  Pharm.  tt  de  Chim,  6*  sâa»,  t.  XVJII.  (!•'  août  1903.)  8 


—  114  — 

nismes  rudimentaires  dont  Tensemble  forme  la  barf- 
gine  proprement  dite. 

Les  diverses  barégines  que  noas  avons  eues  en  maiS' 
étaient  de  couleur  variable,  allant  du  blanc  au  noirea 
passant  par  le  rose  sale.  Ces  multiples  teintes  sont  pro- 
voquées à  la  fois  par  les  degrés  variables  d'oxydation  di 
sulfures  qu'elles  renferment,  et  parla  nature  de  ces  sul- 
fures eux-mêmes. Leur  odeur  également  changeante  tient 
au  degré  de  conservation  ou  d'altération  des  matièi 
vivantes  azotées  qui  les  constituent  en  partie  ;  et  quaoi 
la  décomposition  a  lieu  à  l'abri  de  Tair,  elle  rappelte 
absolument  celle  qui  se  dégage  des  caniveaux  engorgés^ 
parles  résidus  d'eaux  ménagères.  C'est  le  même  processus 
d'anaérobies  qui  se  dévoile. 

Lorsque  les  barégines  ont  été  mises  au  repos  pendant 
plusieurs  jours  dans  un  bocal  et  séparées  de  l'eau  sur- 
nageante, elles  ont  en  moyenne  la  composition  sui- 
vante : 

Eau  d'essorage  séparable  par  le  filtre  en  24  heures  5 1 0 ,  00 

Eau  de  constitution  Tolatilisable  à  100* i'S.OO 

Matières  organiques  et  volatiles,  soufre  libre. . .  9.40 

Matières  minérales  solubles  dans  l'eau 1 .80 

Matières  minérales   insolubles,  silice  anhydre  et 

sable  très  fin .- 3.80 


Total 1.000.00 

Dans  les  essais  qui  vont  suivre,  nous  n'avons  recher- 
ché que  les  sulfures  métalliques.  A  cet  effet,  la  matière 
essorée  par  le  filtre  a  été  mise  à  bouillir  avec 
5  à  10  p.  100  d'acide  azotique,  suivant  sa  résistance 
apparente  et  additionnée  vers  la  fin  d'acide  chlorhy- 
drique.  La  majeure  partie  de  Tacide  était  évaporée  à  un 
feu  très  douxouaubain-marie,  et  le  résidu,  convenable- 
ment dilué  avec  l'eau,  était  filtré  et  saturé  d'hydrogèue 
sulfuré  ;  après  quoi  séparation  et  dosages  étaient  faits, 
selon  la  méthode  habituelle. 

Voici  les  quelques  résultats  obtenus  : 


—  115  — 


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il 

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4—1      -^ 


—  H6  — 

Ax-les-Thennes  Rossignol  super.    Jeanne  d'Allil 

Sulfare  d'arsenic 0.00  traces 

—  de  cuivre 1.25  0.38 

—  de  plomb 0.10  0.40 

—  de  fer 1.45  1,M 

—  de  zinc 0.05  0.0" 

Ces  résultats  marquent  que  le  sulfure  de  fer,  déjà  in 
que  dans    les   barégines,   non    seulement  n*est 
seu),  mais  que  les  sulfures  des  autres  métaux  commij 
sont  parfois  plus  abondants  que  lui-même  et  plus  ap 
que  lui  à  colorer  cette  matière  complexe.  Le  jour  ^ 
Ton  recherchera  ses  sulfures  dans  Teau  minérale  géi 
ratrice,  on  les  y  trouvera  certainement  ;  et  qaoiqoi 
puisse   pressentir  déjà  que  leurs  proportions  y  ser 
minimes,  il  est  permis  de  supposer  qu*ils  constitua 
des  agents  pharmacodynamiques  de   cette    eau  au 
importants  que  quelques  degrés  de  température,  de  : 
furation,  de  chlorures  ou  autres. 

En  vérité,  si  la  thérapeutique  moderne  conseille! 
n^administrer  que  des  médicaments  de  compositid 
simple  elle  se  contredit  en  accordant  aux  eaux  mia 
raies  une  faveur  progressive,  car  leur  constitution  ( 
beaucoup  plus  complexe  que  laplupartdesmédicamed 
galéniques  anciens  et  modernes,  tels  que  les  sucs  op 
thérapiques. 


Sur  la  solubilité  de  l'acide  picriçue  clans  Véther; 
par  M.  J.  BouGAULT. 

La  plupart  des  ouvrages  classiques  indiquent  foi 
Tacide  picrique  est  plus  soluble  dans  Téther  qi^ 
dans  Teau  (la  solubilité,  dans  l'eau,  est  voisine 
12  p.  1000).  Il  n'en  est  rien,  ou  plutôt  ceci  n'est 
qu'avçc  Téther  hydraté;  mais  Téther  anhydre  ne dissooj 
pas  plus  d'acide  picrique  que  l'eau.  Un  éther  dedensilr 
0,721,  obtenu  en  lavant  à  l'eau  de  l'éther  ordinaire; 
le  desséchant  ensuite  simplement  sur  du  chlorare  < 
calcium,  dissolvait  10«'"80  d'acide  picrique  par  litre,  à /5'J 

La  solubilité  augmente  très  rapidement  au  fur  et  i] 


—  117  — 

mesure  qu'augmente  la  proportion  d'eau  contenue  dans 
Péther.  Un  éther  de  densité  0,725  contenant,  d'après 
les  tables  de  Regnauld  et  Adrian,  environ  0,80  p.  100 
i'eau,  dissolvait  36«%80  d'acide  picrique  à  13^;  un 
étherde  densité  0,726, à  1  p.  100  d'eau,  en  dissolvait  40»'. 
Ces  chiffres,  qui  ne  sont  pas  donnés  comme  rigou- 
reusement exacts,  mais  suffisamment  pour  la  pratique, 
étaient,  je  crois,  utiles  à  signaler. 

Une  autre  particularité  curieuse  touchant  ces  solu- 
tions, c'est  que  l'élher  anhydre,  saturé  d'acide  picrique, 
6st  sensiblement  incolore,  tandis  que  la  solution,  faite 
Avec  Téthcr  ordinaire,  est,  comme  on  sait,  d'un  jaune 
1res  intense.  Cette  absence  de  coloration  ne  tient  pas  à 
la  plus  faible  proportion  d'acide  dissous,  mais  à 
l'absence  d'eau;  il  suffit,  en  effet,  d'ajouter  une  trace 
d'eau  à  cette  solution  incolore,  pour  la  voir  prendre 
aussitôt  la  coloration  jaune  foncé.  Je  pense  qu'il  y  a  là 
l'intervention  d'un  hydrate  d'acide  picrique,  mais  je 
n'ai  pu  réussir  à  en  donner  la  preuve  en  Tisolant. 

On  peut  utiliser  ce  fait  pour  reconnaître  rapidement 
et  avec  très  peu  de  liquide,  si  un  éther  donné  est 
anhydre  ou  non,  et  quel  eii  son  degré  d'hydratation, 
lorsque  celui-ci  n'est  pas  suffisant  pour  élever  sa  den- 
sité au-dessus  de  0,725.  La  solution,  saturée  d'acide 
picrique  dans  l'éther  à  0,720  étant  incolore  et  celle 
dans  Téther  à  0,725  d'un  jaune  très  foncé,  il  est  facile 
de  décider,  à  l'œil,  d'après  les  colorations  obtenues,  si 
la  densité  est  voisine  de  0,720  ou  0,725,  ou  inter- 
médiaire. Au  degré  d'hydratation  correspondant  à 
D  =  0,725  rintensité  de  la  coloration,  paraît  avoir 
atteint  son  maximum. 


Caractères  des  liqueurs  fermentes.  Distinction  des  mis- 
telles  (Tavec  les  vins  de  liqueur  et  vins  assimilables:  par 
MM.  Armand  Gautier  et  G.  Halphen  [Fin)  (1). 

P.  Somme  alcool-acide.  —  Quelquefois  la  somme 

(1)  iourn.  de  Pharm.  et  de  Chim,,  n*  du  15  juillet  1903. 


—  118  — 

alcool-acide  peut  suffire  à  elle  seule  à  démontrer  (ju'ilj 
a  eu  fermentation. 

On  sait  que  les  vins  ordinaires  ont  toujours  une 
somme  alcool-acide  supérieure  à  12«',5  (1).  On  sait 
aussi  que  la  production  de  i  degré  d* alcool  con* 
somme  17?'  de  sucre  par  litre.  Si  le  produit  n'a  pas  fer- 
menté, il  renferme  la  totalité  du  sucre  du  raisin» 
sucre  qui  eût  donné  par  fermentation  17  fois  moins 
d'alcool,  celui-ci  exprimé  en  volume  pour  cent,  ou  degré 
centésimal.  Si  donc  à  l'alcool  ainsi  calculé  d  après  le 
poids  du  sucre,  on  ajoute  l'acidité  totale  delà  liqueur, 
augmentée  de  1*^%  5  représentant  sensiblement  i'acidilé 
qui  se  serait  produite  par  la  fermentation  de  cette 
liqueur  sucrée,  on  devra  obtenir  un  nombre  supérieure 
12»',5,  correction  faite  de  la  dilution  duc  au  volume 
de  l'alcool  constaté  supposé  entièrement  ajouté  à  8? 
centésimaux  (2).  Si,  tous  calculs  faits,  ce  nombre  n'est 
pas  atteint,  il  y  a  forte  présomption  de  fermentation. 

Voici  un  exemple  que  nous  avons  rencontré  sur  des 
vins  venus  d'Espagne  et  soumis  à  notre  examen: 

Alcool 14*3 

Acidité  totale 3,95 

Glucose 35,20 

Lévulose 35.6 

On  en  déduit  :  sucre  total  70, 8  ;  alcool  correspondant  = 
'-Jf  =  4M6;  acidité  3,95;   augmentée   de  1^S5  si  le 

sucre  eût  fermenté  =:  5,45. 

Somme  alcool-acide  non  corrigée  de  la  dilution  = 
4^16  +  5,45  =  9,61. 

Pour  arriver  au  titre  de  14®3  par  addition  d'alcool 
à  82*»  centés.,  il  eût  fallu  ajouter  i7^"',4  de  cet  alcooJpar 

(1)  Exception  faite  pour  les  vins  de  quelques  très  rares  c*P***' 
particulièrement  TArarnon  qu'on  n'emploie  pas  pour  faire  les  vîm  ^ 
liqueur. 

(2)  On  ne  vine  pas  avec  des  alcools  de  titre  inféricor,  fflii* 
plutôt  de  titre  supérieur  à  82o,  de  sorte  que  la  correction  ainsi  faite  pow 
raddition  d'alcool  à  82°  centésimaux,  est  en  général  supérieure  à  1» 
réalité  et  plutôt  en  faveur  de  Thypothèse  que  la  liqueur  n'a  pas  '*" 
mente. 


r 


119  — 


100  volumes.  La  somme  alcool-acide  calculée  pour  la 
li<|iMiir  primitive,  si  elle  eût  fermenté,  doit  être  aug- 
mentée dans  les  mêmes  proportions,  elle  deviendra  donc  : 

9,61  X  m 

100- IM  =  **'^- 

Un  tel  résultat  montre  que  le  produit  analysé  a  fer- 
inenté  en  partie  ou  qu'il  a  subi  une  dilution  autre  que 
«elle  de  l'alcool  qu'on  y  constate  (addition  d'eau  ou  de 
m  par  exemple). 

Dans  le  cas  de  mélange  avec  du  vin,  la  disparition 
d'une  partie  des  sels  ammoniacaux  et  la  présence 
d'acides  volatils  confirmerait  l'addition  de  produits 
iérmentés  (t). 

E.    Glycérine.    —   Son    dosage   dans   les   liquides 

riches  en  sucre   est  long  et  délicat.  La  méthode   de 

M.  Laborde  est  la  seule  qui,  dans  ces  cas,  nous  a  donné 

satisfaction  (2).  Son  application  a  fourni  les  résultats 

suivants  : 

Clairelle  * 

Degré 
Glycérine     alcooliaae 
par  dû  A  la 

litre       fcnnentation 

MUtello caSi  0" 

Vin  de  liqueur 5,15  6,5 

Vin  compUt 10,04  13,0 

Ararnon 

Mistelle 0,388  0,0 

Vin  de  liqueur 3,49  4,6 

Vin  complet 6.42  9,2 

Carignan 

Migtelle 0,259  0 

Vin  de  liqueur 3,80  5,5 

Vin  complet 6,51  11,0 

Ces  chiffres  montrent  :  \  "*  que  les  moûts  de  ces  trois  cé- 

(i)  Ce  dernier  caractère  n'a  de  valeur  que  si  le  produit  examiné  au 
ïïùcrotcope  témoigne  d'un  parfait  état  de  santé. 

Il  est  en  outre  facile  de  se  rendre  compte  que  l'application  de  la 
rigle  Somme  alcool'acide  ne  peut  être  utilement  faite  que  si  les  liquides 
^0  renferment  pas  plus  de  iOO?''  de  sucre  par  litre. 

(2)Labordb.  Annales  de  Chimie  analytique,  1899,  p.  16  et  110. 


i 


—  120  — 

pages  très  différents  accusent  tous  la  présence  de  petiU 
quantité  de  glycérine  préexistant  à  toute  fermentation 
2^  que  toute  production  d'alcool  est  accompagnée  de  for 
mation  de  glycérine,  et  que  celle-ci  se  produit,  dès  l 
début,  à  peu  près  proportionnellement  à  Talcool  produit 

Assurément,  la  constatation  et  le  dosage  de  la  glycë 
rine  dans  les  liqueurs  alcooliques  semblerait  saf&r 
à  indiquer  que  ces  liqueurs  ont  fermenté,  et  xnèm 
permettre  déjuger  du  quantum  de  cette  fermentation 
la  glycérine  dans  les  vins  variant  le  plus  souvent  du  (d 
au  15*  du  poids  de  Talcool.  Mais  d'une  part,  le  dosage  d 
la  glycérine  est  long  et  délicat  ;  de  l'autre,  il  est  facîl 
aux  fraudeurs  d'ajouter  un  peu  de  glycérine  aux  mis 
telles  et  de  leur  donner  ainsi  le  caractère  de  liqaean 
fer  m  entées. 

Différenciation  des  divers  vins  de  liqueur.  —  On  t 
dit  plus  haut  qu*on  désignait  souvent  sous  le  nom  d( 
vins  de  liqueur  les  mélanges  résultant  de  l'addition  d( 
moûts  à  des  vins  entièrement  fermentes.  On  peut  ei 
général  distinguer  ces  mélanges  des  vins  de  liqueui 
proprement  dits,  c'est-à-dire  de  ceux  qui  n'ont  sub 
qu'une  fermentation  partielle  enrayée  ou  non  paraddi 
tion  d'alcool  étranger. 

\"  CAS.  Mélange  de  moûts  et  de  vin,  —  Le  moût  apporte 
une  notable  quantité  |de  sels  ammoniacaux  qui  se 
trouvent  diminués  dans  la  liqueur  définitive  par  la 
quantité  de  vin  mélangé.  Le  vin  apporte  son  acidité 
volatile  que  le  moût  diminue  proportionnellement  à  son 
volume.  Le  moût  n'ayant  pas  fermenté,  et  le  vin 
n'ayant  plus  sensiblement  de  sucres,  l'égalité  habi- 
tuelle, glycose-lévulosey  du  moût  sera  donc  conservée 

Par  suite  le  mélange  de  moût  et  de  vin  est  caractérisé 
par  l'ensemble  des  caractères  suivants  : 

1°  Azote  ammoniacal  en  proportion  supérieure  à  celle 
des  vins; 

2^  Acidité  volatile  très  sensible  ;  supérieure  à  (F,l  P*r 
litre  ; 

3"*  Égalité  approximative  de  la  glycose  et  de  la  lévulose. 


r 


—  121  — 


Voici  un  exemple,  parmi  les  vins  de  liqueur  espa- 
piolsque  nous  avonsétudiés  à  propos  du  présent  travail  : 

Alcool U"65 

Extrait  dans  le  yide  (sucre  dédait) 33k'3 

Acidité  toUle 3,40 

Acidité  Tolatile  par  le  vide 0,500 

Gljcose '  68,6 

LéTulose 69,4 

Azote  ammoniacal 0,0137 

Ces  caractères  sont  bien  ceux  d'un  mélange  de  vin 
|ktt  et  de  moût  tels  que  nous  venons  de  les  indiquer. 

2*  CAS.  Vins  de  ligrueur proprement  dits,  —  Dans  ces  vins, 
i*  Tazote  ammoniacal  n*atteint  pas  0«%010  par  lilre; 
2*  Tacidité  volatile  est  très  supérieure  à  celle  des 
niouts,  mais  moindre  que  celle  des  vins;  3^  il  existe 
une  inégalité  accentuée  de  la  glycose  et  delà  lévulose. 

L'exemple  suivant  est  celui  d*un  des  vins  de  liqueur 
(Garignan)  préparés  par  nous-mêmes  à  Narbonue,  pour 
servir  de  type  dans  ce  travail. 

Ce  vin  contenait  : 

Alcool 14"'o 

Glycose  31?' 

Lérulose 39,5 

Acidité  totale 3,507 

Acidité  Tolaiile  (dans  le  vide) 0,220 

Azote  ammoniacal 0,004 

Tous  ces  signes  sont  bien  caractéristiques  d'un 
moût  incomplètement  fermenté. 

En  résumé,  on  voit  que  les  considérations  précédentes 
permettent  de  se  prononcer  dans  un  grand  nombre  de  cas 
même  sur  les  questions  les  plus  délicates  relatives  aux 
liqueurs  fermentées,  telles  que  la  distinction  des  mis- 
telles  d'avec  les  vins  de  liqueur  n'ayant  subi  qu'un  com- 
mencement de  fermentation  et  les  mélanges  analogues 
de  moûts  et  de  vins  faits. 


—  122  — 


REVUES 


Pharmacie. 


^ 


Emploi  delà  gélatine  comme  hémostatique;  létsam 
consécutif.  —  M.  ChaufTard,  chargé  de  faire  à  i'Aca-^ 
mie  de  médecine  un  rapport  sur  un  cas  de  tétanos^ 
rapidement  suivi  de  mort  survenue  à  la  suite  d'injeo*' 
tions  sous-cutanées  de  sérum  gélatine,  a  signalé  vingt-^ 
deux  cas  au  moins  de  mort  produite  dans  les  mêmes 
circonstances. 

Gomme  on  pratique  chaque  jour  des  injections  de' 
sérum  chloruré  sodique  et  que  jamais  le  tétanos  n'e^ 
est  la  conséquence,  c'est  la  gélatine  qu'il  parait  ration- 
nel d'incriminer. 

On  emploie  souvent  non  pas  la  colle  de  poisson, 
mais  les  colles  communes,  dites  de  Flandre,  dont  le 
prix  est  beaucoup  moindre  (i).  Or  des  bacilles  et  des 
spores  tétaniques  virulents  ont  pu  être  extraits  par  cul- 
tures de  solutions  de  gélatines  du  commerce  par  Ë.  Lév? 
et  H.  Brun.  Schmiedicke-Anderson. 

Dans  certains  cas,  Tinjection  du  liquide  gélatine  a 
donné  naissance  à  des  accidents  locaux  des  plus  graves 
et  alors  le  doute  n'est  pas  possible  :  la  solution  était  mal 
stérilisée  car  elle  contenait  non  seulement  le  bacille  de 
Nicolaiev,  mais  aussi  des  germes  pyogènes  et  probabl^ 
ment  des  anaérobies.  On  rentre  dans  les  conditions 
classiques  de  symbiose  infectieuse  dont  l'expérimenta- 
tion et  la  clinique  ont  établi  le  rôle  prépondérant  dans 
le  déterminisme  du  tétanos. 

Dans  d'autres  cas,  de  beaucoup  les  plus  nombreux, 
les  accidents  éclatent,  comme  si  une  injection  de  téta-- 
mnd  avait  été  pratiquée  et  aucune  lésion  locale  ne  se 
déclare. 

Il  est  établi  que  les  spores  tétaniques,  introduites 

(1)  L'ichtyocoUe  est  cotée  35  fraacs  le  kilogramme  et  Ton  trouredm 
colles  à  4  et  5  francs. 


r 


—  123  — 


leales  et  en  grande  quantité  dans  un  lissu  sain,  ne 
(provoquent  pas  le  tétanos,  tandis  qu'elles  deviennent 
tétanigènes  si  la  résistance  de  l'organisme  est  assez 
iffaiblie  pour  que  l'action  protectrice  des  cellules  pha- 
p)cytaires  ne  puisse  se  produire.  Or  il  résulte  des  obser- 
putions  où  le  tétanos  s'est  manifesté  à  la  suite  de  Tem- 
l^oi  du  sérum  gélatinisé  sans  action  locale  que  les 
Iniets  étaient  très  affaiblis;  il  faut  donc  l'attribuer  aux 
^nditions  de  moindre  résistance  dans  lesquelles  ils  se 
trouvaient. 

I  M.  Chauffard  cite  dans  un  cas  les  observations  qui 
se  lui  sont  pas  personnelles,  où  un  pharmacien 
^rait  préparé  du  sérum  gélatine,  stérilisé  en  moins 
|Jl*une  demi-heure,  et  il  ajoute  :  «  Quoi  d'étonnant  à 
[ce  que  dans  une  stérilisation  de  hasard  comme  celle-là 
[les  spores  tétaniques,  dont  on  connaît  la  grande  résis- 
|lance,  ne  soient  pas  détruites  ? 

I  11  estime  que  la  stérilisation  à  115**  est  nécessaire; 
lies  solutions  dont  il  fait  usage  depuis  plusieurs  années 
|SODt  stérilisés  dans  son  laboratoire  à  ce  degré  pendant 
jiine  demi-heure  et  elles  ne  lui  ont  jamais  donné  le 
I moindre  accident. 

I    II  demande  que  l'Académie  appuie  d'une  sanction 
[les  mesures  qu'elle  jugera  nécessaires  et  il  propose  la 
suivante  : 

«  La  préparation  des  sérums  gélatines  n'est  pas  libre 
et  elle  doit  être  soumise  aux  lois  et  règlements  qui  ré- 
gissent la  préparation  des  sérums  thérapeutiques.  » 

M.  Dieulafoy  est  intervenu  pour  appuyer  la  proposi- 
tion d'une  réglementation  rigoureuse  après  avoir 
annoncé  qu'il  avait  observé  dans  les  dernières  semaines 
un  cas  de  mort  par  le  tétanos  à  la  suite  d'injections  de 
solutions  gélatineuses. 

Dans  la  discussion  qui  suivit,  M.  Chantemesse,  ayant 
manifesté  la  crainte  que  la  gélatine  stérilisée  à  115® 
n'ait  perdu  tout  ou  partie  de  ses  propriétés  coagulantes, 
M.  Pouchet  a  déclaré  que  la  température  de  llS""  n'en- 
lève pa3  aux  solutions  de  gélatine  leurs  propriétés  coa- 


—  124  — 

gulantes  bien  que  le  produit  obtenu  soit  devena  parfois 
incapable  de  se  solidifier  après  refroidissement.  Diaprés 
lui,  on  ne  doit  pas  craindre  de  stériliser  longtemps  et  à 
haute  température  (120  à  130*)  les  gélatines  que  Ton  se 
propose  d'injecter. 

M.  Pouchet  ajoute  que  M.  Richaud,  agrégé  de  phai^ 
macologie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  a  entrepris 
des  recherches  sur  la  teneur  en  chaux  des  diverses  géU* 
tin  es  du  commerce. 

Ce  composé  s'y  trouve  souvent  dans  des  proportions 
considérables,  et  il  est  vraisemblable  que  le  calcium 
n*est  pas  étranger  à  l'action  coagulante  des  solutions 
gélatineuses.  M.  Gley  pense  qu'il  y  aurait  un  moyea 
simple  d'éviter  tout  accident,  c'est  d'employer  des  solo- 
tions  de  chlorure  de  calcium  au  lieu  de  celles  de  géla* 
line.  M.  Richaud  a  constaté  que  les  gélatines,  dices 
pures  de  commerce,  contiennent  2  à5  p.  100  de  chlo- 
rure de  calcium,  et  MM.  Gley  et  Richaud  ont  établi  que 
quand  on  injecte  à  des  animaux  de  la  gélatine,  débar- 
rassée du  chlorure  de  calcium  qu*elle  contient,  la  coa- 
gulabilité  du  sang  diminue  plutôt  qu'elle  n'augmente. 

M.  Nocard  considère  comme  excessif  d'assimiler  les 
solutions  de  gélatine  aux  sérums,  virus  atténués,  toxi- 
nes modifiées  et  extraits  organiques  dont  la  loi  dn 
25  avril  1895  subordonne  la  vente  à  l'autorisation  du 
Gouvernement.  Il  suffirait  d'inscrire  au  Codex  les  solu- 
tions de  gélatine  en  stipulant  que  ces  solutions  ne  peu- 
vent être  délivrées  qu'après  avoir  été  stérilisées  à  llo* 
dans  la  vapeur  d'eau  sous  pression  pendant  une  demi- 
heure.  Les  pharmaciens  savent  tous  se  servir  d'un  auto- 
clave; dans  le  cas  même  où  l'on  ne  dispose  pas  d'un  auto* 
clave,  on  peut  obtenir  avec  des  bains  divers,  de  chloruie 
de  calcium  par  exemple,  des  températures  de  115"*. 

M.  Roux  observe  que  toutes  les  gélatines  peuvent 
donner  le  tétanos  parce  que  ses  germes  existent  dans  le 
sol  et  dans  les  pousières  ;  celles  qui  se  déposent  à  la  su^ 
face  de  la  gélatine  dans  les  séchoirs  peuvent  apporter 
des  spores  tétaniques.  Il  est  toujours  possible  de  rendre 


r 


—  125  — 
tes  solations  de  gélatine  inofFensives  en  les  stérilisant  à 
la  température  de  HO®  suivant  la  méthode  classique. 

M.  Chantemesse  a  remplacé  depuis  longtemps  dans 
le  traitement  des  hémorragies  de  la  fièvre  typhoïde, 
les  injections  gélatineuses  par  du  chlorure  de  calcium 
ingéré  par  la  bouche  et  même  il  donne  aux  typhiques, 
i^  titre  préventif,  5*"'  de  chlorure  de  calcium  tombé  en 
idéliquescence  à  prendre  en  huit  à  dix  jours  dans  une 
!  potion  sucrée. 

t.  M.  Brouardel  n'est  pas  d'avis  de  confier  aux  fabri- 
quants de  sérum  le  monopole  de  la  préparation  des  solu- 
rtions  médicales  de  gélatine  parce  que,  faute  de  crédits 
LSUffisants,  l'inspection  de  ces  établissements  n'est  pas 
['assez  rigoureusement  faite. 

>  L'inscription  au  Codex  serait  préférable  parce  que  les 
i^  pharmaciens  insuffisamment  outillés  feraient  venir  ces 
l;8olutions  de  fabriques  spéciales;  et  l'on  sait  que,  lorsque 
iTAcadémie  a  donné  la  formule  d'une  préparation  théra- 
\  peutiqne,  celle-ci  a  la  valeur  d'une  inscription  au  Codex. 
f  Une  commission  a  été  nommée  pour  résoudre  la 
t  question  pratique  d'assurer  l'innocuité  des  injections 
1^  sous-cutanées  chloruro-sodiques  gélatinées.  et  de  faire 
'  disparaître  de  la  technique  toute  possibilité  d'une  infec- 
tion tétanigène. 

Elle  s'est  ralliée  à  un  système  consistant  à  spécifier 

le  mode  de  fabrication  des  solutions  chloruro-sodi- 

\  <l^es  gélatinées  injectables  et  à  envoyer  celte  .formule  à 

^^  la  commission  qui  termine  la  réforme  du  Codex. 

]      Ces  solutions  contiendront  de  1  à2  p.  100  de  gélatine 

^  dans  une  liqueur  chlorurée-sodique  titrée  à  7  p.  100. 

I      La  solution  ainsi  préparée  sera  répartie  et  stérilisée 

par  fractions  ne  dépassant  pas  150""',  de  façon  à  assurer 

Viive stérilisation  effective  au  degré  de  température  voulu. 

La  stérilisation  sera  pratiquée  à  Tautoclave  dans  la 

I    sapeur  d'eau  sous  pression  à  115"*  et  pendant  une  durée 

de  trente  minutes. 
j       Ces  conclusions  ont  été  adoptées  dans  la  séance  du 
30  juin  dernier.  A.  R. 


L 


™— 


—  126  — 


Analyse  du  suc  pancréatique  normal  de  Hiomme; 
par  M.  Glaesznkr  (1).  —  La  quantité  de  ce  suc,  qui  api 
être  recueillie  à  l'état  pur,  était  de  700  à  800*=°'  par  jour; 
il  était  albumineux,  possédait  une  réaction  alcaline, 
mais  n'agissait  en  aucune  façon  sur  les  albuminoîdes, 
On  a  pu  y  démontrer  la  présence  d'un  ferment  lipasiqiu 
dont  l'activité  était  augmentée  par  addition  de  bile 
de  suc  intestinal;  cette  activité  décroissait  dans  Tét^ 
de  jeûne  et  atteignait  son  maximum  quelques  heures 
après  la  digestion.  Le  ferment  amylolytique  hydrolysait 
Tamidon  jusqu'au  terme  maltose;  le  saccharose  et  le 
lactose  n'étaient  pas  attaqués.  Comme  le  dernier  de  ces 
sucres  n'est  pas  dédoublé  non  plus  par  le  suc  intestinalf 
Tauteur  admet  qu'il  doit  être  résorbé  tel  quel  oa 
dédoublé  par  les  bactéries  du  tube  digestif  (2). 


Chimie. 


Séparation  qualitative  de  rarsenic,  de  Fantimoine 
et  de  Tétain  ;  par  M.  James  Walker  (3).  —  La  méthode, 
recommandée  par  l'auteur,  diffère  des  autres  procédés 
en  ce  que  Tétain  est  d'abord  séparé  de  Tarsenic  et  de 
l'antimoine  au  lieu  d'être  laissé  dans  le  résidu  où  il 
échappe  souvent  aux  recherches. 

Lorsqu'on  soumet  à  rébuUition,  avec  du  bioxyde  de 
sodium,  les  sulfures  d'arsenic,  d'antimoine  etd'étaia 
dissous  dans  de  la  soude,  ces  sulfures  passent  à  l'état 
d'arséniate,  d'antimoniate  et  de  stannate  de  soude. 
D'autre  part,  si  on  fait  bouillir  une  solution  de  stan- 
nate de  soude  avec  du  chlorhydrate  d'ammoniaque  en 
excès,  il  se  fait  une  double  décomposition  et  le  stan- 
nate d'ammoniaque  produit  se  décompose  avec  dégage- 

(1)  D,  Med,  Ztg.,  n*  22,  1903;  d'après  Pharjn,  Zeit.,  XLVIII,  p.  i^i, 
1903. 

(2)  Il  est  boa  de  rapprocher  des  faits  observés  dans  ce  traTail  ccix 
antérieurement  publiés  par  MM.  BourqueiQt  etGley  :  Surlespropriéiés 
d'un  liquide  considéré  comme  prorenant  d'une  fistule  pancréatique  cb« 
Thomme  [Journ.  de  Pharm,  et  de  Chim.,  [6],  I,  p.  441»  1893). 

(3)  Jounu  of  Ihe  Chemical  Society,  l.  LXXXIII,  p.  184. 


r 


127  — 


neot  d'ammoniaque  et  précipitation  de  l'acide  slan- 
aque.  Comme  les  sels  de  soude  des  acides  antimonique 
A  arsénique  ne  sont  pas  décomposés  par  le  chlorhy* 
Irate  d'ammoniaque,  on  peut  mettre  à  profit  cette  parti- 
nlarité  pour  la  séparation  de  Tétain,  de  Tantimoine  et 
le  Tarsenic.  Cette  séparation  ne  peut  être  quantitative, 
parle  précipité  d'acide  stannique  renferme  toujours  un 
l^u  d'antimoine,  mais  au  point  de  vue  qualitatif,  ce  pro-* 
Bédé  donne  d*excellents  résultats. 
i  La  technique  est  la  suivante  : 

a)  Séparation  et  oxydation  des  bases  du  groupe  de  Var^* 
mnic.  —  Le  précipité  du  mélange  des  sulfures  est  dilué 
avec  un  peu  d'eau  et  au  mélange  bouillant  on  ajoute 
jpeu  à  peu  de  la  lessive  de  soude  tant  que  le  précipité 
semble  se  dissoudre,  puis  III  ou  lY  gouttes  de  sulfhy- 
drate  d'ammoniaque  et  on  fait  bouillir  jusqu'à  dispari- 
tion complète  de  vapeurs  ammoniacales.  On  dilue  en- 
suite avec  de  l'eau  chaude  et  on  filtre  pour  séparer  les 
métaux  du  groupe  du  cuivre. 

Le  filtrat  contient  les  bases  du  groupe  de  l'arsenic  et, 
peut-être  aussi  du  mercure,  car  le  sulfure  de  mercure 
se  dissout  volontiers  dans  la  soude  caustique,  en  pré- 
sence des  sulfures  d'arsenic  et  d'antimoine,  mais  si  on 
bit  bouillir  avec  du  bioxyde  de  sodium,  le  sulfure  de 
mercure  se  précipite.  La  liqueur  filtrée  est  de  nouveau 
iiluée,  puis  chauffée  et  on  y  ajoute  par  petites  portions 
dobioxyde  de  sodium  tant  qu'il  se  dégage  de  l'oxygène. 
Si  la  solution  alcaline  contient  du  mercure,  on  voit 
apparaître  un  précipité  noir  de  sulfure  de  mercure  que 
Ton  sépare  par  le  filtre.  Le  liquide  filtré  renferme  seule- 
ment de  l'arséniate,  de  l'antimoniate  et  du  stannate  de 
soude. 

b)  Séparation  de  Vétain.  —  Ce  liquide  est  additionné 
de  chlorhydrate  d'ammoniaque  en  excès,  puis  soumis 
à  VébuUition.  Si  la  liqueur  contient  de  l'étain,  il  se 
sépare  un  précipité  blanc,  gélatineux  on  ajoute  alors 
Renouveau  du  chlorhydrate  d'ammoniaque  pour  voir  si 
le  précipité  augmente,  on  fait  encore  bouillir  pendant 


—  128  — 

cinq  minutes  pour  rassembler  le  précipité  qu^oorecudUi 
sur  un  filtre  et  qu'on  lave  avec  une  dissolution  chaoà 
de  chlorhydrate  d'ammoniaque.  Ce  précipité  est  redi» 
sous  dans  l'acide  chlorhydrique,  on  a  une  solution  ~ 
chlorure  stannique  sur  laquelle  on  effectue  les  réacti 
de  contrôle. 

c)  Séparation  de  V antimoine  et  de  Varsenic,  —  Le  filtra 
qui  résulte  de  la  séparation  de  Tétain,  renferme  Vdx» 
nie  et  l'antimoine  sous  la  forme  d'ai*séniate  et  d'antiiM 
niate.  Pour  les  isoler,  la  solution,  acidifiée  par  Tacii 
chlorhydrique,  est  chauffée  jusqu*à  ce  qu'il  ne  se  dég«g( 
plus  d'oxygène.  Après  refroidissement,  on  fait  paMi 
un  rapide  courant  d'hydrogène  sulfuré  et  si  la  liqui 
contient  de  Tantimoine,  celui-ci  est  immédiatemed 
précipité  à  l'état  de  sulfure  orangé  que  l'on  sépare.  \ 
le  filtre.  Au  liquide  filtré,  on  ajoute  quelques  goutl 
d'une  solution  d'hyposulfite  de  soude,  on  fait  bouillir 
passer  un  courant  d'hydrogène  sulfuré.  Si  le  précipité 
obtenu  est  blanc,  il  est  essentiellement  constitué  par  * 
soufre,  s'il  est  jaune,  il  renferme  du  sulfure  d'arsenie« 
Les  sulfures  d'antimoine  et  d'arsenic  ainsi  séparés  pea^ 
vent  ensuite  être  soumis  à  des  réactions  de  contrôle. 

En.  G. 

Recherche  de  Feau  oxygénée  dans  le  lait  ;  par  MM.  C 
Arnold  et  C.  Mentzel  (1).  —  Les  auteurs  ont  rethci^ 
ché  les  différentes  réactions  qui  pourraient  déceler  Tean 
oxygénée  employée  à  la  conservation  du  lait.  L'essai  le 
plus  sensible  est  celui  à  la  paraphénylènediamine  (3), 
qui  permet  de  reconnaître  jusqu'à  0«'',0025  d'eau  oxygé- 
née dans  lOO^'^  de  lait.  Ce  procédé  peut  également  s'ap- 
pliquer au  lait  bouilli  à  la  condition  d'ajouter  à  Téchan- 
tillon,  soumis  à  l'analyse,  un  peu  de  lait  cru,  caria 
réaction  ne   s'effectue  qu'en  présence  d'une  oxydase 

(1)  ZeiL  fur  Untersuch.  der  nahr.  und  Gêtiussmittel,  i903,  t  VI, 
p.  305  (d'après  Me  AnalysL,  t.  XXVIII,  p.  184). 

(2)  M .  Dapouy  a  montré  que  le  lait  cru,  additionné  de  qoelqies 
gouttes  d'eau  oxygénée  de  II  à  III  gouttes  d'une  solution  de  paraphénj- 
lène  diamineà  2  p.  100,  prend  une  coloration  bleue  Er.O. 


—  129  - 

*ma1enieiit  contenue  dans  le  lait.  MM.  Arnold  el 
Meotzel,  préconisent  une  réaction  qui  est  indépen- 
ite  de  la  présence  de  l'oxydase  et  qui,  pour  la 
herche  de  Teau  oxygénée,  convient  aussi  bien  pour 
^ait  cru  que  pour  le  lait  bouilli.  Il  suffit  d'ajouter  à 
'  de  lait  à  examiner,  X  gouttes  d'une  solution  à 
I.  iOO  d'acide  vanadique  dans  l'acide  sulfurique 
lé,  on  obtient  une  coloration  rouge  en  présence 
me  de  0«%0l  d'eau  oxygénée  pour  100*^"'^  de  lait. 
j'acide  titanique,  dissous  dans  l'acide  sulfurique 
lé,  donne  une  coloration  jaune  avec  0^^015  d'eau 
fgénée.  Dans  ces  réactions,  le  lait  doit  être  examiné 
son  arrivée  au  laboratoire.  Er.  G. 

Séparation  de  cristaux  de  tartrate  de  chaux  dans  un 
i  de  colchique;  par  M.  Kunz-Krause  (1).  —  L'auteur 
>bservé  dans  un  flacon  de  vin  de  colchique  un  dépôt 
istitué  par  de  petits  cristaux,  durs,  incolores,  pesant 
viron  0^'',2  :  il  résulte  de  l'analyse  et  de  Texamen  des 
opriétés  que  ces  cristaux  sont  constitués  par  du  tar- 
ite  de  chaux  C*H*CaO*  +  4H^O.  Cette  formation  de 
Pirate  de  chaux  provient  de  ce  que  le  vin  de  Xérès 
iployé  était  plâtré  et  contenait  du  sulfate  de  chaux 
solution;  ce  sulfate  de  chaux  réagissant  sur  la  crème 
tartre  donne  du  sulfate  acide  de  potasse  et  du  tar- 
aie  de  chaux. 

H.  C. 

Citrophëne  et  Apolysine;  par  M.  Anselmino  (2).  —  On 
nploie  depuis  quelques  années,  sous  le  nom  de  Citro- 
ène  et  d"* Apolysine^  deax  dérivés  obtenus  en  partant 
i  l'acide  citrique  et  de  la  phénétidine,  dérivés  dont  la 
Sritable  constitution  n'avait  pas  été  fixée  jusqu'ici. 
Le  citrophène  a  été  découvert  par  Roos  et,  d'après 
enario  il  résulterait  de  l'union  de  trois  molécules  de 


(1)  Ueber  eine  spontané  Âasscheidung  Yon  kristallisiertem  Calcium 
nrataos  Vinuoi  Colchici.  Apotheker  Zeitung,  1903,  p.  314. 

(2)  Berichle  tUr  deuische  Pharinaceutische  Gesellschaft,  1903,  p.  147. 

Joum.  de  Pkar,n.  «/  dt  Chim.  6*  niaiK.  t.  XVIIT.  ^l"  août  1003.)  ^ 


—  130  — 

phénélidine  et  d'une  molécule  d'acide  citrique  avec  é! 
mination  d'eau.  Il  a  pour  formule  : 

C3H*0H(C0AzH— C«H*— OC«H*)». 

Cette  formule  reproduite  dans  plusieurs  ouvrages 
évidemment  fausse,  car  un  corps  de  cette  constitatioi 
ne  saurait  ôtre  acide  et  ne  pourrait  donner  les  réaction 
de  la  phénétidine  par  simple  solution  dans  l'eav 
D'autres  auteurs  considèrent  le  citrophène  comme  1 
citrate  neutre  :  C^ffO^AzH»— C*H*-OC^HT. 

M.  Anselmino,  pour  trancher  la  question,  a  préparé I 
citrophène  ainsi  qu'il  est  indiqué  dans  le  brevet  de  Roo^ 
c'est-à-dire  en  combinant  directement  des  qaanUt* 
équivalentes  de  paraphénétidine  et  d'acide  cilriqws 
soit  à  sec,  soit  en  solution.  Il  obtient  ainsi  un  citraH 
contenant  une  molécule  d'acide  citrique  et  une  molécull 
de  phénétidine  sous  forme  de  prismes  blancs,  ssi 
odeur,  à  saveur  d'acide  citrique  et  fondant  vers  186*.  Û 
citrate  est  très  soluble  dans  Teau,  soluble  dans  Talcocd 
Le  citrophène  ainsi  préparé  est  complètement  ideji' 
tique  au  produit  vendu  sous  cachet  :  c'est  donc  ul 
citrate  acide  de  phénétidine  de  formule  :  C'*H'*A20*4 

L'apolysine  est  un  second  dérivé  de  l'acide  citriq» 
et  de  la  phénétidine  qui  est  généralement  considA 
comme  un  citrate  de  phénétidine.  On  l'obtient  e$ 
chauffant  le  paraamidophénétol  ou  phénétidine,  sol 
avec  Tacide  citrique,  soit  avec  le  chlorure  de  citrylc^ 
soit  avec  l'éther  citrique  de  100°  à  200^  et  suivant  lei 
proportions  employées  on  combine  soit  1,  soit  2  molé- 
cules basiques  avec  1  molécule  acide. 

L'apolysine  ordinaire  font  à  72*  ;  desséchée  dans  le 
vide  sulfurique  ou  à  100*^,  elle  perd  une  molécule  d'eafl 
et  le  résidu  fond  à  129°. 

La  formule  de  l'apolysine  serait  donc  : 

C6H70Ô— AzH— C«H*— 0C«H* 

on  a  du  reste  proposé  d'autres  formules. 

D'après  M.  Anselmino,  il  résulte  de  l'analyse  ce  fait 
inattendu  que  l'apolysine  n'est  pas  un  composé  citrique 
mais  dérive  de  l'acide  aconitique  :  on  sait,  en  effet,  qoe 


r 


—  131  — 


DUS  rinflaence  seule  d'une  température  de  ns*"  l'acide 
itriqae  C*H®0^  perd  H^O  et  se  transforme  en  un  acide 
on  saturé  l'acide  aconitique  C*H*0*  ;  dans  les  condi- 
bns  où  l'apolysine  est  obtenue,  cette  transformation 
réalisée  et  on  obtient  un  hydrate  C**  H*  '  0' Az  +  H'O; 
île  à  172**,  qui  est  un  dérivé  de  l'acide  aconitique. 
hydrate  chauffé  à  103**  ou  cristallisé  dans  le  chloro- 
e  perd  une  molécule  d'eau  et  le  corps  obtenu  fond 
il29*.  Ce  dernier  cristallisé  dans  l'eau  fixe  H^O  et 
rioane  l'apolysine.  H.  C. 

^Procédé  dedosagede  laguanidine,  par  M.A  .Yozârik(I). 

•  D'après  Franz  Ëmmich  on  peut  caractériser  la  gua- 

dine  au  moyen  de  l'acide  picriquequi  forme  un  préci- 

lé  insoluble  de  picrate  de  guanidine.  M.  Vozarik  pro- 

toe  d'utiliser  cette  réaction  pour  le  dosage,  mais  il 

i  nécessaire  de  prendre    certaines   précautions.  Le 

icrate  de  guanidine  est  soluble  dans  l'eau  chaude,  très 

Btt  soluble  dans  Teau  froide,  encore  moins  soluble  dans 

le    dissolution    ammoniacale  de     picrate  d'ammo- 

iaque.  Il  est  également  indispensable  de  faire  la  pré- 

pitation  en  liqueur  alcaline  et  d'éviter   les    lavages 

p  prolongés.  On  opérera  donc  de  la  façon  suivante  : 

liqueur  picrique  est  une  dissolution  de  8^*"  picrate 

'ammoniaque,  08^^075  picrate  de  guanidine, o«'"  d'ammo- 

ue  dans  un  litre  d'eau  ;  des  essais  ont  été  faits  sur 

le  solution  de8^'  chlorhydrate  de  guanidine  dans  1  litre 

'eau  et  alcalinisée  par  l'ammoniaque. 

Après  avoir  filtré,  s'il  est  nécessaire,  on  prend  25*""^  de 

k  solution  de  guanidine  et  on  y  ajoute  goutte  à  goutte 

JOO*"*  de  la  solution  picrique  :  on  laisse  reposer  de 

»x  à  douze  heures  et  on  jette  sur  un  entonnoir  de  Gooch 

^ni  d'amiante  :  le  picrate  de  guanidine  est  entraîné 

Ivec  le  liquide  déjà  filtré  et  on  termine  les  lavages  avec 

i* solution  picrique,  en  utilisant  le  vide  :  puis  le  préci- 

|îlé  est  desséché   h  100»''  et  pesé.  Une  correction  est 

i   (t)  Verfahrea  zar  BesUmmang  von   Guanidiû  Zeitscfirift  fUrange- 
»««ite  Chemiej  1902,  p.,  670,  eX  Pharm.  Centralhrall,  1903, p.  292. 


n 


132  — 


nécessaire  puisque  le  filtre  et  Tamiante  ont  retenu  di 
picrate  d'ammoniaque  :  d'après  l'auteur  le  précipité' 
retient!  p.  100  de  son  poids  de  picrate, Tamianle de 
2,4  à  2,6  p.  lOOde  la  quantité  employée;  on  retrancher» 
ces  deux  nombres  du  picrate  deguanidine  trouvé.  Celti 
méthode  paraît  donner  de  bons  résultats.  h.  c. 


Hygiène. 

Etude  des  agents  de  désinfection,  notamment  à  boii 
des  navires  (1);  rapport  de  M.  le  P*^  Proust  et  de  M.  le 
D'  Paul  Faivre.  — Depuis  que  l'attention  a  été  appelée 
sur  le  rôle  dangereux  des  rats  comme  agents  vecteuiï 
de  la  peste,  l'administration  sanitaire  s'est  préoccapée 
d'assurer  la  destruction  de  ces  animaux  et  elle  a  étudié 
les  procédés  indiqués  :  l'acide  sulfureux,  l'acide  cariw- 
nique.  Voici  un  résumé  de  ces  recherches  qui  sont,  on 
va  le  voir,  intéressantes  à  divers  points  de  vue. 

ACIOE   SULFUREUX 

Appareil  Ctayton.  —  Cet  appareil  se  compose  essen- 
tiellement :  1°  d'un  four  demi-cylindrique  dont  les  di- 
mensions varient  suivant  le  modèle  de  l'appareil  et  daai 
lequel  se  produit  la  combustion  du  soufre.  Au-dessous 
de  ce  générateur  de  gaz  sulfureux,  dans  lequel  la  tem- 
pérature  s'élève  vers  6  à  700®,  se  trouve  un  refroi- 
disseur  à  circulation  d'eau,  enfermé  dans  une  caisse 
métallique  qui  isole  le  four  et  le  supporte; 

2*"  D'un  ventilateur  actionné  par  un  moteur  à  vapeur. 
Lorsque  l'appareil  et  placé  sur  un  navire,  la  vapeur  est 
fournie  par  la  machine  même  du  bâtiment. 

Dans  les  appareils  plus  petits,  le  ventilateur  est  placé 
latéralement  au  four;  dans  les  grands,  le  ventilateur 
est  placé  en  avant. 

Le  gaz  sulfureux  passe  ensuite  dans  le  ventilateur, 
d'où  il  est  envoyé  par  un  conduit  flexible  en  caoutchouc 
armé  dans  le  local  où  on  désire  l'introduire.  Il  y  arrive 
sous  une  forte  pression,  qu'il  est  d'ailleurs  facile  d'aug- 

(1)  Service  sanitaire  maritime 


r 


—  133  — 

nenter  ou  de  diminuer  suivant  la  vitesse  donnée  au 
renlilatear  Un  autre  conduit,  de  dimensions  égales, 
nmène  dans  le  four  l'air  du  local  qui  est  ainsi  utilisé 
pour   la   combustion  du  soufre.   Ce  dispositif  permet 
l'élever  plus  rapidement  la  proportion  du  gaz  sulfureux 
puisque,  en  même  temps  qu'on  l'y  introduit,  on  retire 
m  partie  l'air  auquel  il  vient  se  substituer.  Cependant, 
k  partir  du  moment  où  l'air  quijsort  du  conduit  d'aspi- 
ration est  chargé  de  gaz  sulfureux  en  quantité  appré- 
ciable,  il  faut  supprimer  ce  conduit  qui  n'amènerait 
plus  dans  le  générateur  qu'un  mélange  impropre  à  la 
^mbustion  du  soufre.  L'oxygène,  nécessaire  à  cet  effet, 
est  alors  emprunté  à  l'atmosphère  extérieure. 
\    Cegaz  diffère  de  l'anhydride  sulfureux  résultant  de  la 
wmbusiiondusoufreàl'airlibre.D'aprèsM.Rosenstiehl, 
sa  production  a  lieu  quand  les  produits  de  la  combustion 
peuvent  s'éloigner  rapidement  du  foyer  de  la  réaction. 
11  n'en  est  plus  de  même  quand  ces  produits  se  for- 
ment dans  une  enceinte  où  la  température  provoquée 
par  la  combustion  peut  s'élever,  comme  cela  a  lieu  dans 
les  fours  à  pyrite  et  aussi  dans  le  four  Glayton.  Alors  se 
produit  une  deuxième  réaction,  et  une  partie  de  l'acide 
sulfureux  passe  à  l'état  d'anhydride    sulfurique.    La 
quantité  de  cet  anhydride  ne  peut  être  qu'une  petite 
fraction  de  la  masse  totale  du  soufre  brûlé,  car  la  réac- 
tion est  limitée  par  une  réaction   inverse.  Ces   deux 
réactions  inverses  l'une  de  l'autre  se  produisant  vers  les 
mêmes   températures,    il  s'établit  un  équilibre  cons- 
tant pour  chaque  température  et  variable  avec  elle. 

Le  gaz  sulfureux  pur  ne  fume  pas  à  Tair  ;  l'anhydride 
sulfurique  au  .contraire  forme  d'épaisses  fumées.  Sa 
présence  dans  les  produits  de  la  combustion  du  soufre 
doit  en  augmenter  notablement  les  propriétés  toxiques; 
les  vapeurs  épaisses  qui  se  produisent  quand  les  pro- 
duits du  four  Glayton  viennent  au  contact  de  l'air  sont 
un  indice  de  la  présence  de  cet  anhydride. 

La  teneur  en  anhydride  sulfureux  avec  traces  d'an- 
liydride  sulfurique  du  gaz  produit  par  l'appareil  Clay- 


^  134  -" 

ton  varie  suivant  l'intensité  de  la  combustion,  Tacfi^ 
vite  de  la  ventilation»  etc.  ;  la  proportion  va  en  s*éle 
vant  peu  à  peu,  pour  arrivera  14  ou  15  p.  100.  Il  nt 
est  pas  de  même  lorsqu'on  brûle  du  soufre  à  Tai 
libre,  la  proportion  d'anhydride  sulfuièux  ne  pooTan 
dépasser  guère  4  à  5  p.  100. 

Pour  doser  le  gaz  à  sa  sortie  de  l'appareil  comme  pou 
apprécier  la  proportion  dans  laquelle  il  se  mélange  à  Tai 
des  locaux  où  on  l'amène,  on  se  sert  d'un  petit  insbu 
ment  qui  est  basé  sur  la  propriété  qu'a  un  volume  d*ea 
de  dissoudre  79,8  d'anhydride  à  la  température  de  zéro 

Après  ce  qui  vient  d'être  dit,  on  conçoit  qu'il  ne  soi 
pas  nécessaire  de  continuer  Temploi  aussi  longtempsip 
pour  l'anhydride  sulfureux  produit  par  la  combostioi 
du  soufre  à  l'air  libre.  Aussi,  tandis  qu'avec  ce  demie 
gaz  on  laisse  fermés  pendant  vingt-quatre  heures  le 
compartiments  du  navire  dans  lequel  on  Tenvoie, 
suffit  de  soumettre  pendant  quelques  heures  seulemeo 
ces  compartiments  à  l'action  du  gaz  Clayton  :  d^of 
notable  économie  de  temps. 

La  plus  forte  objection  qui  ait  été  faite  contre  la  sol 
fitation  des  navires  chargés  est  la  détérioration  pos- 
sible  des  marchandises.  Aussi  n'est-ce  qu'après  la  Goni 
tatation  de  faits  précis  établissant  l'innocuité  da  gu 
sulfureux  à  l'égard  du  plus  grand  nombre  des  mar- 
chandises, que  Tadministration  sanitaire  s'est  décidée  à 
inviter  les  directeurs  de  la  santé  à  sulfiter  avanf 
déchargement  les  navires  de  provenance  suspecte  i> 
peste,  {A  siUpre  A.  R 

BIBLIOGRAPHIE 


Recherches  chimiques  et  physiologiques  sur  la  digestion  des  waimw»** 
et  des  galactanes  par  la  séminase  chez  les  tégètavx;  ^ 
M.  H.  HÉRissEY  (Thèse  pour  le  Doctorat  es  sciences,  Pans, 
1903)  (1). 

Ce  travail  est  détaché  de  rensemble  des  remarquables  recher- 

(1)  Cette  thèse  va  être  publiée  in  extenso  dans  la  Revue  de  BotoMq^ 


r 


—  135  — 

dies  x>our3uivies  dans  ces  dernières  années  par  M.  le  professeur 
Bourquelot  et  ses  élèves  sur  la  composition  et  la  digestion  des 
albamens  cornés.  On  sait  la  contribution  importante  que  M.  Hé- 
.fissey  a  apportée  à  cette  étude,  comme  on  en  peut  juger  par  les 
■Bombreux  mémoires  qu'il  a  publiés,  seul,  ou  en  collaboration 
[iivec  M.  Bourquelot. 

Les  albumens  cornés  se  rencontrent  dans  de  très  nombreuses 
familles  de  plantes,  et  tous  ceux  étudiés  jusqu'ici  sont  formés 
ld*hydratesde  carbone  du  groupe  des  mannanes  et  des  galactanes, 
rces  derniers  étant  généralement  en  plus  faible  proportion.  Il  est 
1=  naturel  de  penser  que  ces  hydrates  de  carbone  doivent  être 
;éédoublés,  avant  leur  utilisation  physiologique,  par  des  ferments 
^•olubles  se  développant  pendant  la  germination  des  graines. 
[  M.  Hérissey  nous  montre  qu'il  en  est  bien  ainsi  ;  il  met  en  évi- 
j  âence  l'existence  de  tels  ferments,  et  leur  individualité.  Le  nom 
[  de  séminaêe  est  donné  au  ferment  ou  à  Tensemble  des  ferments 
[  ipiî  produisent  cette  hydrolyse.  Le  mannose  et  le  galactose,  for- 
!  mes  dans  cette  action,  ont  été  caractérisés  avec  la  plus  grande 
.  certitude  :  le  mannose,  le  plus  souvent  à  l'état  cristallisé  par  iso- 
.'  lement  de  son  hydrazone,  et  le  galactose,  par  l'acide  mucique,et 
I  dans  un  cas  même,  isolé  à  l'état  cristallisé.  Certaines  de  ses 
'  hydrolyses  se  réalisent  dans  des  conditions  tellement  avanta- 
geuses,  qu'elles  constituent  un  procédé  pratique  de  préparation 
du  mannose  pur. 

La  sémin€tëe  d'une  graine  donnée  agit,  non  seulement  sur  l'al- 
bumen de  cette  graine,  mais  aussi  sur  des  albumens  d'origine 
très  différente;  inversement,  un  môme  albumen  peut  être  digéré 
par  des  ferments  empruntés  à  des  végétaux  aussi  distincts  que 
possible  :  Champignons,  Légumineuses,  Orchidées.  Cependant 
quoique  le  processus  d'utilisation  apparaisse  bien  comme  étant 
partout  le  même,  on  ne  saurait  faire  digérer  toutes  les  'mannanes 
par  une  séminnse  unique  :  la  séminase  des  Légumineuses,  par 
exemple,  n'agit  pas  sur  l'albumen  des  Palmiers.  Mais,  comme  le 
îait  remarquer  très  judicieusement  l'auteur,  il  n'y  a  pas  lieu 
d'être  plus  surpris  de  ce  fait,  que  de  voir  la  diastase  de  l'orge  sac- 
charifier  l'amidon  et  rester  inactive  sur  la  cellulose. 

Dans  les  graines  au  repos,  la  séminase  n'existe  qu'en  proportion 
relativement  faible;  elle  augmente  beaucoup  au  cours  de  la  ger- 
mination. Enfin,  il  est  à  noter  que  le  mannose,  qu'on  aurait  pu 
espérer  trouver  aisément  pendant  la  germination  de  telles  graines, 
n'a  jamais  pu  être  isolé  des  organismes  vivants  ;  il  faut  admettre 
qu'il  est  utilisé,  au  fur  et  à  mesure  de  sa  formation  par  la  sémi- 
nase. 

Tels  sont,  brièvement  résumés,  les  points  principaux  mis  en 
lumière  dans  ce  remarquable  travail,  qui  fait  le  plus  grand  hon- 
neur à  son  auteur  et  au  laboratoire  qui  l'a  vu  naître.  J.  B. 


—  136  — 

Supplément  de  la  Pharmacopée  hollandaise  (1\ 

La  dernière  édition  de  la  Pharmacopée  hollandaise  {Pharmacfh 
poea  Nedeiiandica,  Editio  tertio)  remonte  à  i889.  Bien  que  de  daie 
plus  récente  que  notre  Codex  de  1884,  qui  fait  encore  chez  nous 
force  de  loi,  on  conçoit  cependant  qu'elle  soit  devenue  insuffî^nte 
pour  les  h'esoins  de  la  pratique  pharmaceutique.  La  publication 
de  ce  supplément,  qui  d'ailleurs  n'ont  pas  un  livre  officiel,  vient 
remédier,  temporairement  au  moins,  à  cet  état  de  choses  en 
Hollsinde.  La  commission  de  publication  était  composée  de 
MM.  L.  van  Itallie,  P.  A.  Vos,  C.  van  Gorcum,  C.  de  Groot, 
A.  Robertson,  H.  C.  Zeelt. 

Le  livre  contient  la  préparation,  la  description  et  lessai  d'un 
grand  nombre  de  médicaments  non  inscrits  dans  la  Pharmacopée, 
ou  insuffisamment  traités  dans  cette  dernière.  Il  indique  la  do=* 
maxima  à  employer  pour  une  fois  et  par  vingt-quatre  heure?.  Il 
comprend  des  tables  de  réactifs  et  de  liqueurs  titrées.  On  y 
trouve  l'indication  des  divers  réactifs  nécessaires  aux  examens 
microchimiques,  la  liste  des  médicaments  toxiques,  celle  deceox 
qu'il  faut  conserver  à  part  et  avec  précaution.  Les  auteurs  n'oai 
pas  négligé  de  donner  des  renseignements  variés  touchant  h 
conduite  à  tenir  dans  de  nombreux  cas  d'empoisonnement.  H 
n'est  pas  jusqu'aux  solutions  employées  dans  les  piles  usuelles 
qui  n'aient  donné  lieu  à  des  indications  des  plus  utiles  au  prati- 
cien. 

H.  H. 

Tableaux  synoptiques  des  Champignons  comestibles  et  vénéneux,  ptr 
M.  Charles  Manget,  pharmacien-major  de  1«^  classe. 

Ce  livre  n'est  pas  un  traité  complet  destiné  aux  mycologues 
érudits,  mais  au  public,  aux  instituteurs,  aux  étudiants,  à  tons 
ceux  qui  désirent  posséder  quelques  notions  de  cryptogamie  et 
connaître  d'une  façon  assez  précise  les  caractères  des  bons  et 
des  mauvais  champignons.  Il  est  regrettable  toutefois  que  l'an- 
teur  n'ait  pas  cru  devoir  apporter  plus  de  soin  à  la  facture  scien- 
tifique de  sa  publication.  En  particulier,  les  noms  latins  de 
genres  et  d'espèces  ont  pris  parfois,  au  cours  de  l'ouvrage,  une 
allure  qui  les  rend  presque  méconnaissables  pour  les  mycologues 
et  surtout  pour  les  grammairiens. 

(1)  Supplément  op  de  Sedei'lansche  Pharmacopée  uitgegiren  do^f 
het  Département  Rotterdam  der  Nederlandsche  Maatschappij  ter  beos^ 
dering  der  Pharmacie,  1902.  Un  premier  supplément  avait  déjà  pin» 
en  1891. 


r 


—  137 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


AUoetUion  prononcée  aux  obsèques  (T Henri  Duquesnel;  par 
H.  E.  Léger,  président  de  la  Société  de  Pharmacie  de 
Paris. 

Avant  que  la  tombe  ne  se  ferme  sur  lui,  je  viens,  au 
nom  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  dire,  un  su- 
prême adieu  à  celui  qui  fut  un  de  ses  membres  les  plus 
idistingués. 

i  Duquesnel  était  un  de  nos  plus  anciens  collègues, 
jViais  depuis  longtemps  diverses  circonstances  et  Tétat 
rprécaire  de  sa  santé  le  tenaient  éloigné  de  nos  séances. 
;Sesamis,  ses  élèves  vous  diraient  mieux  que  je  ne  puis 
le  faire  ce  qu'était  cet  homme  de  cœur  et  de  devoir, 
Iquelles  étaient  son  abnégation,  son  désintéressement,  sa 
[modestie,  («es  qualités  étaient  alliées  chez  lui  à  un  grand 
Itmourde  la  profession  qu'il  avait  embrassée.  Il  Ta  mon- 
tré alors  qu'il  dirigeait  cette  officine  du  faubourg  Saint- 
lOenis,  déjà  illustrée  par  Vée,  son  prédécesseur. 
I  Duquesnel  était  de  ceux  qui  pensent  que  le  rôle  du 
I  pharmacien  ne  doit  pas  se  borner  à  celui  d'un  prépara- 
jtearoud'un  marchand.  Si  la  science  médicale  recherche, 
^souvent  avec  succès,  caractérise,  distingue  et  classe  les 
maladies,  son  idéal  ne  doit  pas  s'arrêter  là. 

Reconnatti'e  une  maladie,  c'est  bien  ;  guérir  ou  tout  au 
moins  soulager,  c'est  mieux.  C'est  dans  la  solution  de 
cette  seconde  partie  du  problème  qu'apparaît  le  rôle  du 
pharmacien  dans  ce  qu'il  a  de  plus  élevé.  Extraire  des 
plantes  leur  principe  actif  et  le  présenter  au  médecin  à 
l'état  pur  et  toujours  identique  dans  son  action,  voilà  ce 
qu'ont  réalisé  un  grand  nombre  de  pharmaciens,  dans 
le  cours  du  siècle  dernier,  c'est  cette  recherche  qui  a 
surtout  retenu  l'attention  de  Duquesnel. 

Nous  le  voyons,  en  1881,  obtenir  à  l'état  cristallin  un 
corps  alors  peu  connu,  la  duboisine  puis  l'hyoscyamine. 


—  138  -^ 

L'ésérine,  découverte  par  Vée,  avait  rioconvénioit 
d'être  très  altérable  et  de  ne  former  que  des  sels  amor- 
phes, Duquesnel  en  prépare  le  bromhydrate  bien  cris- 
tallisé. 

De  tous  ces  travaux,  dont  je  n'énumère  que  les  prin- 
cipaux, aucun  n'a  cependant  l'importance  de  celui  qae 
notre  collègue  exécuta  sur  la  racine  d'aconit.  Hottot 
avait  retiré  de  l'aconit  un  corps  amorphe,  nommé  acooi- 
tine,  mais  c'est  à  Duquesnel  qu'était  réservé  l'honneup 
d'obtenir  le  premier  la  véritable  aconitine  cristallisée^ 
Tous  les  gens  initiés  reconnaîtront  la  difficulté  de  s( 
blables  recherches,  consistant  à  retirer  quelques  centi- 
grammes de  produit  de  plusieurs  centaines  de  grammei 
de  matière  inerte  et  quel  produit!  une  substance 
énergique  qu'on  ne  peut  l'employer  qu'à  la  dose 
quelques  dixièmes  de  milligramme.  L'importance  decd 
travail  a  valu  à  Duquesnel  plusieurs  récom.penses  : 
prix  Barbier,  de  T Académie  des  sciences,  et  le  prixOrfibi 
de  TAcadémiede  médecine,  qu'il  partagea  a vecleD'I*^ 
borde,  devenu  depuis  {membre  de  l'Académie  de  méde^ 
cine  et  mort  récemment.  Je  ne  saurais  oublier  queDih- 
quesnelfut  aussi,  en  1874,  secrétaire  annuel  de  notre  So» 
ciété  et  pendant  de  longues  années  membre  du  Con^A 
d'hygiène  du  X'  arrondissement.  Duquesnel  disparaît  à 
62  ans,  à  un  âge  où  il  pouvait  encore  espérer  vivre;  «t 
pour  lui  la  vie  c'était  la  continuation  des  travaux  qtt 
lui  étaient  chers,  et  peut-être  la  solution  de  qnelftt| 
problème  entrevu,  car  les  hommes  comme  lui  ne  s'arrC- 
tent  jamais,  et  c*est  en  plein  travail  que  la  mort  les  sor- 
prend. 

Si  quelque  chose  peut  apporter  une  légère  consolatioB 
au  deuil  d'une  famille,  c'est  bien  ce  fait  que,  Duquesittl 
disparu,  son  souvenir  restera  toujours  parmi  nous  et  qi» 
sa  vie,  toute  d'honneur  et  de  probité,  sera  pour  nos 
élèves  une  leçon  et  un  exemple. 


r 


-  139  — 

ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Séance  du  22  juin  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVI). 

,  —  Préparation  des  carbures  et  des  aeétylures  acétyléni" 
ifuespar  Inaction  du  gaz  acétylène  sur  les  hydrures  alcalins 
M  alcaline-terreux;  par  M.  H.  Moissan  (p.  1532).  —  En 
rBiaintenant  le  gaz  acétylène  en  contact  avec  les  hy- 
;A*ures  alcalins  à  100%  il  y  a  dégagement  d'hydrogène 
fM  formation  des  aeétylures  acétyléniques  C*M*.C*H* 
(voir  ce  Journal  [6],  t.  XVIII,  p.  36). 

—  Le  Nagana^  le  Surra  et  le  Caderas  constituant  trois 
\mtitéB  morbides  distinctes;  par  MM.  A.  Laveran  et 
iF.  Mesnil  (p.  1529).  —  Ces  trois  maladies  sont  dues  à 
iies  Trypanosomes.  Le  Nagana  règne  en  Afrique,  le 
.Surra  aux  Indes,  le  Caderas  dans  l'Amérique  du  Sud. 
[Ge  sont  trois  entités  morbides  distinctes,  car  un  animal 
Immunisé  contre  Tune  d'elles  est  sensible  aux  deux 
rtatres. 

L  —  Sur  Je  dosage  du  vanadium  dans  les  alliages;  par 
M.  F.  NicoLARDOT  (p.  1548).  —  Voir  un  prochain  nu- 
jméro  in  Journal. 

I  —  Sur  Véthérijication  des  kydracides;  par  M.  A.  Vil- 
►MERs(p.  1551).  —  L'auteur  arrive  aux  conclusions  sui- 
jtantes  :  1®  Téthérification  cesse  à  partir  d'une  certaine 
;  dilution;  2^  la  limite  d'éthérificalion  n'est  pas  indépen- 
dante de  la  température;  3^  les  limites  d 'et hérification 
des  hydracides  sont  différentes. 

—  Sur  r  action  de  f  acide  abiétique  sur  les  ferments; 
\  par  M.  J.  Effront  (p.  1556).  —  Voir  un  prochain  nu- 
méro du  Journal. 

—  Sur  quelques  coTnbinaisons  de  chlorure  dor  et  de 
nridine;  par  M.  M.  François  (1557).  —  Le  chlor- 
aurale  C'H*AzHCl.AuCP  perd  facilement  HCl  et 
donne  C*fl*Az.AuCl'.  11  existe  également  un  composé 
(C'H*Az)'.AuCP,  que  l'auteur  a  obtenu  anhydre  et  hy- 
draté. 


—  140  — 

—  Prépcuration  des  étkers  nitreux  et  nitriqtuê;  par 
MM.  L.  BoDVEAULT  et  A.  Wahl  (p.  1563).  —  Voirua 
prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  le  stachyose;  par  M.  C.  Tanret  (p.  1569).  -Le 
stachyose,  sucre  signalé  dans  les  crosnes  du  Japon  par 
MM.  A.  de  Planta  et  E.  Schulze,  est  identique  aa 
mannéolétrose  trouvé  par  Fauteur  dans  la  manne  de 
frêne  [BulL  de  la  Soc.  chim.,  [3],  t,  XXVII, p.  947j. 

—  Sur  la  glycérine  du  sang  au  cours  :  1"  du  jeûne  ;f  à 
la  digestion  des  graisses;  par  M.  M.  Nicloux  (p.  1576).^ 
L'état  de  jeûne  et  l'état  de  digestion  d'un  repas  de 
graisse  ne  semblent  influencer  aucunement  la  p^opo^ 
tion  de  glycérine  dans  le  sang. 

—  Sur  les  mixtes  diode  et  de  soufre;  par  M.  R.  Bot- 
LOUCH  (p.  1576).  —  Le  soufre  et  l'iode  fondus  ensemble. 
ne  donnent  naissance  ni  à  des  composés  définis,  ni  à  des 
solutions  solides. 

—  La  Maladie  des  Platanes;  par  M.  J.  Beaiteiiï 
(p.  1586).  —  Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Les  Résultats  de  la  Photothérapie  et  la  technique  à 
son  application  dans  le  lupus ;p^v  M.  Finsen  (p.  1596). 
—  Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

Séance  du  29  juin  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVI). 

—  Nouveau  procédé  pour  mettre  en  évidence  les  o^ 
ultra-microscopiques;  par  MM.  A.  Cotton  et  H.  Mocto5 
(p.  1657).  —  Le  but  à  atteindre  est  d'éclairer  vivemenl 
l'objet  à  étudier  par  un  faisceau  lumineux,  dont  les 
rayons  ne  pénètrent  pas  dans  le  microscope.  A  cet  effet, 
la  disposition  adoptée  est  telle  que  le  faisceau  lumineui 
subit  la  réflexion  totale  sur  la  lame  couvre-objet. 

—  Sur  la  liquéfaction  anticipée  de  V oxygène  de  fair; 
par  M.  G.  Claude  (p.  1659).  —  Se  basant  sur  ce  qne, 
lorsque  l'air  liquide  se  vaporise,  l'azote  se  gazéifie  aa 
début,  l'auteur  montre  qu'en  liquéfiant  progressivement 
l'air  on  peut  obtenir  des  liquides  très  riches  en  oxy- 
gène qui  constituent  les  premières  parties  liquéfiées. 

—  Sur  le  dosage  volumétrique  de  V azote  nitriq}^;^^ 


—  141  — 

K.  Débourdeaux  (p.  1668).  —  Ce  procédé  est  basé  sur 
raction  de  Pacide  nitrique  sur  Tacide  oxalique.  La  pro- 
portion d'acide  oxalique  détruit  est  ensuite  déterminée 
par  un  dosage  avec  MnO^K. 

—  Préparation  des  alcools  primaires  au  moyen  des 
acides  correspondants;  par  MM.  L.  Bouveault  et  G.  Blanc 
(p.  1676).  —  Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Le  Cryptostegia  madagascariensis,  AscUpiadée 
textile;  par  M.  H.  Jumelle  (p.  1697).  —  Celte  plante 
[Lombiro  des  Sakalaves)  est  localisée  dans  le  nord-ouest 
de  Madagascar.  Elle  fournit  une  filasse  supérieure  à 
celle  de  ÏUrena  lobata,  autre  plante  textile  de  la  même 
lie  ;  cette  dernière  étant  elle-même  supérieure  au  jute. 

J.  B. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  2ii  juin  1903. 

H.  Schmitt  (de  Nancy),  dans  une  note  sur  la  théocine, 
fait  remarquer  que  ce  corps  participe,  au  point  de  vue 
expérimental,  de  la  caféine,  par  son  action  sur  les  sys- 
tèmes nerveux  et  musculaire,  et  de  la  théobromine,  par 
son  action  diurétique  très  énergique. 

Au  point  de  vue  clinique,  on  peut  considérer  la 
théocine  comme  un  diurétique  à  action  rapide  mais  de 
peu  de  durée. 

Elle  peut  donner  lieu  à  des  phénomènes  d'excitation 
nerveuse  chez  les  sujets  prédisposés  et  à  forte  dose. 
Eniio  on  doit  l'administrer  en  solutions  très  étendues 
pour  éviter  de  provoquer  des  troubles  digestifs. 

M.  Rey-Pailhade  (de  Toulouse)  étudie  Yaction  du 
hUu  de  méthylène.  Quand  ce  produit  a  été  ingéré,  il  est 
capable  d'exercer  soit  dans  le  tube  digestif,  soit  dans  les 
tissus  eux-mêmes,  une  véritable  action  antiseptique. 
En  effet,  si  on  met  en  présence  une  solution  de  bleu  de 
méthylène  et  de  la  levure  de  bière,  il  y  a  décoloration 


—  142  — 

immédiate,  quand  on  opère  à  l'abri  de  l'air.  Qu'on  agite 
alors  la  solution  avec  de  l'air,  on  voit  reparaître  la  colo- 
ration. Cette  expérience  permet  de  considérer  le  bleu 
de  méthylène  comme  un  soustracteur  d'hydrogène.  II 
cède  lui-même  son  oxygène  et  provoque  la  déshydro- 
génation  de  la  matière  vivante. 

M.  Bardât  fait  une  communication  sur  les  résultats 
obtenus  dans  le  traitement  de  la  diathêse  ttriqne  par  la 
quinoformine. 

Ce  produit,  préparé  par  MM.  Adrian  et  Trillat,  résulte 
de  la  combinaison  obtenue  en  faisant  réagir  la  base  for 
mine  (ou  urotropine)  sur  l'acide  quinique.  Cette  com- 
binaison ne  jouissant  pas  des  propriétés  des  sels  et  ne 
pouvant  être  assimilée  à  un  qùinate  analogue,  a  recule 
nom  de  quinoformine. 

Comme  le  quinate  de  pipérazine,  la  quinofonuine 
représente  un  de  ces  produits  d'association  ou  de  syn- 
thèse, dont  l'action  thérapeutique  résulte  logiquement 
de  celle  des  médicaments  qui  entrent  dans  leur  compo- 
sition. La  quinoformine  parait  être  un  médicament  de 
choix  dans  le  traitement  des  affections  diverses  qui 
sont  sous  la  dépendance  de  la  diathêse  urique  et  en 
particulier  de  la  goutte,  de  la  gravelle,  des  rhumatis- 
mes chez  les  goutteux. 

Il  suffit,  pour  obtenir  des  effets  remarquables,  d'une 
dose  de  2  à  4^'  par  jour.  Bien  qu'on  puisse,  sans  incon- 
vénient, prescrire  des  doses  beaucoup  plus  fortes  [12. 
IS*""  et  plus  par  24  heures),  M.  Bardet  a  reconnu  qu'il 
n'y  a  aucun  avantage  à  dépasser  les  doses  de  2  à  4^ 
sauf  dans  certains  cas  de  goutte  où  l'on  peut  donner 
utilement  o  à  68^ 

Le  médicament  se  prend  en  cachets  ou  simplement 
dissous  dans  un  peu  d'eau. 

M.  Laumonnier  a  obtenu  des  résultats  très  favorables 
dans  le  traitement  des  tuberculoses  pulmonaires  asêcdéeSi 
par  le  phosphite  de  créosote  ou  phosphotaL 

A  la  dose  de  1  à  2«'  par  jour,  le  phosphite  de 
créosote,   donné  par  la  bouche,  en  capsules,  ou  en 


r 


—  143  — 


lavements,  sous  forme  d'émulsion,  agit  manifestement 
sur  les  associations  bactériennes  pyogènes  qui  se  déve- 
loppent dans  les  lésions  tuberculeuses  ouvertes.  L'amé- 
fioration  des  malades  se  traduit  par  la  chute  de  la  tem- 
pérature vespérale,  l'augmentation  de  poids,  la  dimi- 
nution des  sueurs,  de  la  diarrhée,  de  la  toux. 

MM.  Huchard  et  Fiessinger  communiquent  l'observa- 
tion de  trois  malades  qui,  au  retour  d'une  saison  à 
Nauheim,  ont  succombé  à  des  phénomènes  aigus 
d'hypertension,  d'œdème  du  poumon.  Ils  signalent,  en 
conséquence,  les  dangers  des  bains  carbo-gazeux  chez  les 
cardio-artériels.  Nous  avons  d'ailleurs,  en  France,  des 
stations  moins  éloignées  et  mieux  dotées  qui  con- 
viennent aux  cardiopathes. 

M.  Manquât  rapporte  un  cas  d'kéroïnisme  chez  un  asth- 
matique. Ce  malade,  traité  au  moment  d'un  accès 
d'asthme,  par  une  injection  d'héroïne,  refusa  désormais 
de  s'en  passer.  Depuis  neuf  mois,  il  reçoit  quotidien- 
nement une  injection  d'environ  2™^'  1/2  d'héroïne.  Si 
l'on  essaie  de  supprimer  le  médicament,  le  malade  est 
pris  d'accès  dyspnéiques  qui  mettent  sa  vie  en  danger. 
L'excitation  de  l'héroïne  est  devenue  un  besoin  pour  le 
centre  respiratoire,  si  bien  que,  dès  qu'on  diminue  la 
dose,  les  accidents  reparaissent.  Il  est  intéressant  de 
constater  que  la  dose  n'a  pas  besoin  d'être  augmentée  : 
jamais  on  n'a  dépassé  l'^*'';  l'accoutumance  fait  défaut. 
M.  Mathieu  se  demande  s'il  ne  faut  pas,  dans  ce  cas, 
incriminer  le  malade  plutôt  que  le  médicament. 

M.  Blondel  fait  remarquer  que  l'intoxication  par 
Théroïne,  que  l'on  substitue  volontiers  à  la  morphine 
dans  la  cure  de  la  morphinomanie,  fait  des  progrès 
qu'il  importe  de  signaler.  On  substitue,  en  somme,  un 
poison  à  un  autre. 

M.  Chevalier  présente  une  note  sur  les  principes  actifs 
rftt  muguet. 

La  convallamarine  est  bien  un  toni-cardiaque  provo- 
quant un  ralentissement  et  une  augmentation  des  bat- 
tements cardiaques  avec  une  baisse  de  la  pression  san- 


n 


—  144 


guine,  contrairement  à  l'opinion  courante.  Les  doses 
toxiques  provoquent  l'arrêt  du  cœur  en  systole. 

La  convallarine^  qui  agit  comme  purgatif  drastique  et 
irritant  du  rein,  produit  aussi  une  baisse  de  la  pression 
sanguine;  elle  provoque  la  mort  avec  arrêt  du  cœur  en 
diastole. 

Le  suc  de  muguet  produit  le  ralentissement  du  cœur 
avec  baisse  de  la  pression;  il  est  toni-cardiaqae  et 
diurétique. 

M.  Léon  Meunier  fait  une  communication  sur  FempM 
du  glycogène  dans  le  traitement  de  V kypercklorhydrie. 

L'amaigrissement,  chez  les  hyperchlorhydriques. 
semble  dû,  en  partie,  à  la  mauvaise  digestion  des  ma- 
tières amylacées,  que  Texamen  chimique,  pratiqué 
chez  trente  malades,  a  permis  de  constater. 

Si  Ton  remplace  Tamidon  par  le  produit  final  de  sa 

digestion,  le  glycogène,    on   constate    l'augmentation 

progressive  du  poids. 

Ferd.  Vigier. 

FORMULAIRE 


Poudre  contre  le  coryza  : 

Poudre  d'amidon 10»' 

Acide  borique i 

Sulfate  de  bismuih 0,50 

Poudre  de  quinine 0,50 

Cette  poudre  doit  être  séchée  à  Tair. 

HiRTZ. 

Contre  la  coqueluche  : 

Eau  distillée 120-' 

Hydrate  de  chloral 2 

Teinture  de  belladone LX 

Une  cuiller  à  café  toutes  les  heures  dans  du  lait. 

Erard. 

Lb  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —  IMPRIMBRll  F.    LBYfi,   ROB    CASSBTTB,    11. 


r 


—  145  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


Ifote  sur  le  Quinium;  par  M.  Choay  (1). 

I.  —  Le  quinium  est,  comme  Ton  sait,  un  extrail 
dcoolique  qui  a  la  prétention  de  cumuler  les  pro- 
jetés fébrifuges  et  toniques  des  quinquinas.  En  ima- 
ginant cette  préparation,  Delondre  et  Labarraque  se 
proposaient  de  doter  la  thérapeutique  d'un  fébrifuge 
plus  économique  que  le  sulfate  de  quinine,  alors  très 
coûteux.  Mais  ils  commirent  une  grosse  imprudence  en 
d^larant  que  l'emploi  du  quinium  permettrait  en  outre 
d'ntiliser  certaines  écorces  trop  pauvres  pour  servir  à  la 
Eftbrication  du  sulfate. 

Pour  préparer  leur  quinium,  les  auteurs  ci-dessus, 
se  basant  sur  la  composition  du  quinquina  rouge  de 
l'Equateur,  sorte  très  estimée,  commençaient  d'abord 
par  faire  un  choix  d'écorces  telles^  qu'après  mélange  en 
proportions  convenables,  les  alcaloïdes,  quinine  et  cin- 
chonine,  soient  dans  le  rapport  de  deux  à  un.  La 
poudre  de  quinquina,  additionnée  d'une  demi-partie  de 
chaux  éteinte,  était  alors  traitée  dans  un  digesteur  par 
de  l'alcool  fort;  puis  le  soluté  alcoolique  résultant  de 
cet  épuisementétait  soumis  à  la  distillation:  on  obtenait 
ainsi  un  résidu  qui,  après  dessiccation,  constituait  le 
qainium. 

C'est  un  produit  solide,  de  couleur  fauve,  de  saveur 
amère,  d'odeur  aromatique  rappelant  celle  des  quin- 
quinas, produit  dans  lequel  la  proportion  des  alcaloïdes 
doit  atteindre  33  p.  100. 

En  suivant  le  mode  opératoire  rappelé  ci-dessus,  on 
obtient  facilement  des  quiniums  possédant  cette  teneur 
alcaloïdique  et  dans  lesquels  les  alcaloïdes  ne  sont  pas 
altérés,  quoi  qu'en  disent  certains  pharmacologistes. 

Comme  on  le  voit,  les  auteurs  exigent  une  teneur  alca- 
loïdique minima  avec  une  proportion  déterminée  de 

(i)  Présentée  à  la  Société  de  Pharmacie.  Séance  du  5  août,  1903. 
Jwrn.  de  Pkarm.  et  de  Chim.  fl«  sfois,  t.  XVIII.  (15  août  1903.)  iO 


—  146  — 

quinine,  mais  ils  ne  disent  rien  des  autres  principes 
extractifs,  dérivés  tanniques,  cendres,  etc.  Certes,  ils  se 
sont  rendu  compte  de  l'altération  subie  par  les  prodoits 
astringents  au  cours  d'une  digestion  prolongée  en  pré* 
sence  de  la  chaux;  mais  les  moyens  dont  ils  disposaient 
ne  leur  permettaient  pas  de  mieux  faire. 

II.  —  Si  Textrait  fourni  par  le  procédé  de  Delondrs; 
et  Labarraque  est  doué  d'une  réelle  activité,  il  n'en  vt. 
pas  de  même  pour  beaucoup  de  préparations  impropre* 
ment  dénommées  quiniums.  Parleurs  caractères  physi- 
ques et  organoleptiques  ainsi  que  par  leur  composition, 
elles  diffèrent   complètement  du    véritable  quiniom. 
C'est  ainsi  que  leur  couleur  foncée,  noire  le  plus  sou- 
vent,   les   fait    ressembler  plutôt   à   des    brais    qo*} 
des  extraits  pharmaceutiques,  et  que  leur  saveur,  plus 
ou  moins  amère  mais  presque   toujours  désagréable, 
ne    rappelle    nullement    Paromé    caractéristique  des 
quinquinas.  Il  faut  reconnaître  que  ces  constatations  ne 
sont  pas  heureuses  ;  on  s'explique  qu'elles  aient  servi 
de  prétexte  à  certaines  critiques.  Mais  de  là  à  déclarer 
que  poivre  pulvérisé  et  quinium  rendent   les  mêmes 
services  à  la  droguerie,  c'est  une  façon  de    généraliser 
quelque  peu  sommaire.  Il  m'a  semblé  intéressant  àe 
vérifier  si  le  quinium  méritait  réellement  cette  indignité. 
Dans  ce   but,  je  me  suis  procuré  un   certain  nombre 
d'échantillons  commerciaux,  choisissant  de  préférence 
ceux  qui  se  recommandaient  le  plus  et  par  leur  origine 
et  par  leur  valeur  marchande. 

III.  — Partant  de  cette  idée  que  la  valeur  d'un  qui- 
nium dépend  à  la  fois  de  sa  richesse  en  principes  fébri- 
fuges et  toniques,  j'ai  pensé  obtenir  d'utiles  indications 
en  dosant  d'une  part  les  alcaloïdes  totaux,  d'autre  part 
les  cendres.  La  différence  devait  me  permettre  d'éva- 
luer la  proportion  des  autres  principes  extractifs,  c'est- 
à-dire  de  ceux  qui  jouissent  des  propriétés  toniques. 

Afin  de  faciliter  mes  recherches  et  de  m'éviter  une 
séparation  des  alcaloïdes,  qui  n^exercent  pas  tous  une 
même   action   thérapeutique,  j'ai   soumis  à  l'examen 


r 


i 


—  147  — 


pôlarîmétrique  les  solutions  des  alcaloïdes  mixtes  pro- 
irenant  des  divers  échantillons.  Je  me  suis  placé,  bien 
mtendu,  dans  des  conditions  identiques  pour  rendre 
lies  observations  comparables.  En  somme,  j'ai  mis  en 
pratique  le  conseil  de  de  Vrij  qui  attribue  une  impor- 
buice  capitale  au  signe  du  pouvoir  rotatoire  des  alca^ 
Kdes  mixtes  :  «  Je  n'achèterais  jamais  de  quinquina 
pont  les  alcaloïdes  mixtes  posséderaient  un  pouvoir 
^tatoire  vers  la  droite.  » 

F  Je  rapproche  dans  le  tableau  ci-dessous  les  résultats  de 
pÉes  analyses,  en  classant  les  échantillons  par  richesses 
lécroissantes  en  alcaloïdes  mixtes  : 


S 

e 

S 

00 

1 

a  ^ 

s 

11 

•3  . 

2  S 

OBSERVATIONS 

18 

s 

Ji  »• 

3  ^ 

§S^ 

^E 

ë 

o 

< 

0.2 

o 

-< 

o* 

N-   1 

Brun.  Saveur 

peu  amère. 

89,51 

traces 

10,49 

-I-0-20' 

K*    2 

Brun-foncé 

18,1 

6,96 

14,94 

— 0<»24' 

Cendres  très  calcaires, 
en  partie  solubles 
dans  l'eau. 

N-    3 



11,5 

6,28 

22  22 

-f-l''24' 

— 

N«    4 

Noir. 

10,6 

2,2 

27;r 

-1-0-48' 

Cendres  peu  calcaires, 
en  grande  partie  so- 
lubles. 

N-    5 

Brun-rouge. 

70,4 

1,63 

27,97 

-|-0»38' 

Cendres  partiellement 

solubles. 
Cendres  très  calcaires, 

N'    6 

Brun-choco- 

en   partie    solubles 

lat. 

63,4 

3,89 

32,71 

-0-18' 

dans  Teau. 

N*    7 

— 

61,9 

5,2 

32,9 

-H)'30' 

— 

N-    8 

Jaune. 

58,0 

4,0  V 

37,96 

+  1-10' 

— 

N-    9 

Brun-rouge. 

17,77 

2,38 

79,85 

— 0n4' 

— 

N-  10 

•"■ 

14.25 

0,59 

85,16 

— 0M8- 

" 

(1)  Nota.  —  Les  solutions  renf^ 

armaient  2  p.  100  d'acide  sulfurique, 
)roportion  d'alcaloïdes  correspondant 
)oc  de  solution,  sauf  cependant  pour 
n  de  leur  faible  teneur  alcaloïdiaue, 
le  quinium  5  fois  plus  considérable. 

eaTolnmes;  elles  contenaient  uae 

à  i  gramme  de  quinium  poar  lOi 

les  numéros  9  et  10  qui,  en  raiso 

représentaient  une  proportion  à 
%m%  ont  été  eia-minèes  au  tube 

do  2  dôcim êtres. 

Par  les  chififres  qui  précédent,  on  voit  :  1**  que  la 


—  148  — 

teneur  alcaloidique  varie  de  89,51  à  14,25  p.  100;  2*  qn 
la  proportion  de  cendres  va  de  6,96  p.  100  à  des  trace 
Quant  à  la  déviation  polarin[iétrique,elle  a  été  frouvi 
4  fois  lévogyre,  variant  de—  0**  44'  à  —  0°18',  et  6  fo 
dextrogyre,  variant  de  +  r24'à  +  0^*20'. 
•  Si  l'on  se  rappelle  le  titre  alcaloidique  minimal 
exigé  par  Delondre  et  Labarraque  —  soit  33  p.  100- 
on  est  tenté  de  conclure,  à  la  simple  lecture  deschiffre 
trouvés,  que  8  échantillons  sur  10  se  recommanden 
par  leur  richesse  en  alcaloïdes.  Mais,  eifi  réalité,  i\ 
s'éloignent  des  quiniums  types  par  leur  teneur  en  corn 
.  binaisons  calcaires  solubles,  et  surtout  par  leur  dévîi 
tion  polarimétrique. 

En  effet,  considérons  d'abord  les  échantillons  à  dévia 
tion  lévogyre  :  Les  numéros  2  et  6  avec  leur  faible  dé- 
viation malgré  un  titre  alcaloidique  élevé,  avec  leu 
cendres  partiellement  solubles,  apparaissent  pialM 
comme  des  quinines  brutes  provenant  de  quinquinas 
peu  riches  en  quinine.  Quant  aux  numéros  9  et  10,  ce 
ne  sont  que  des  extraits  secs  dont  la  richesse  en  alca- 
loïdes ne  dépasse  guère  celles  des  bons  extraits  ordinaires. 

Examinons  ensuite  le  groupe  des  échantillons  à  dé- 
viation droite  :  Leur  faible  amertune,  malgré  une 
grande  proportion  d'alcaloïdes,  leur  petite  quantité  de 
cendres,  laissent  supposer  que  l'on  est  en  présence  de 
sous-produits  de  la  fabrication  du  sulfate  de  quinine.  Ce 
sont  vraisemblablement  des  quinoïdines,  selon  Ser- 
tûrner,  obtenues  en  saturant  les  liqueurs  mères  du  sul- 
fate soit  par  un  lait  de  chaux,  soit  par  un  carbonate 
alcalin,  puis  reprenant  dans  certains  cas  le  précipité 
par  de  l'alcool. 

Comme  on  voit,  c'est  une  enquête  peu  favorable  :  elle 
montre  à  ceux  qui  se  proposent- de  faire  des  prépara- 
tions à  base  de  quinium  la  nécessité,  sinon  de  fabriquer 
eux-mêmes  ce  produit,  du  moins  de  l'analyser.  Elle 
prouve,  en  outre,  à  ceux  qui  ne  veulent  pas  être  dupes 
d'une  trop  grande  richesse  en  alcaloïdes,  l'utilité  de 
l'examen  polarimétrique. 


r 


—  149 


IV.  — Laissons  maintenant  de  côté  ces  faux  quiniums 
|K>ur  revenir  à  la  préparation  de  Delondre  et  Labarraque, 
|ai  ne  saurait  être  confondue  avec  eux  et  dont  la  ré- 
patation  n'est  plus  à  faire.   Malgré  tous  ses  mérites, 
Bette  dernière  préparation  laisse  cependant  à  désirer, 
ioit  en  raison  de  l'altération  de  ses  principes  astrin- 
gents, notamment  de  Pacide  quinotannique,  soit  en 
taison   de  la  présence  d'une  trop  grande  quantité  de 
Résines.   Or  il  est  aujourd'hui   facile  de  se  prémunir 
eontre  ces  causes  d'imperfection  dues,  l'une,  à  la  cha- 
leur et  à  Toxydation,  l'autre,  à  une  digestion  trop  pro- 
longée. Voici  comment  j'ai  essayé  de  modifier  le  pro- 
cédé primitif  :  Renonçant  tout  d'abord  à  la  digestion,  je 
pratique  l'épuisement  méthodique  à  froid  du  mélange 
quino-calcaire.  Ce  mélange,  convenablement  effectué, 
est  additionné  d'alcool  à  SS^'fpuis  le  tout  est  brassé  dans 
un  vase  fermé  pendant  un  temps  variable  — d'une  demi- 
heure   à  une  heure  —  suivant  les  masses  mises  en 
œuvre,  la  température  du  laboratoire.  Après  repos,  le 
soluté  décanté  sert  de  liquide  d'épuisement  pour  une 
nouvelle  charge  quino-calcaire  contenue  dans  un  second 
vase,  tandis  que  le  marc  du  premier  vase  reçoit  de 
Falcool  neuf.  On  comprend  que,  disposant  d'une  série 
de  ces  vases,  après  plusieurs  passages  du  même  liquide 
sur   des    mélanges    quino-calcaires,    il    soit  possible 
d'obtenir,  d'une  part,  des  solutions  alcooliques  de  plus 
en  plus  riches  en  alcaloïdes  ;  d'autre  part,  des  masses 
quino-calcaires  s'appauvrissant  de  plus  en  plus.  Il  est 
à*ailleurs  extrêmement  facile  de  surveiller  la  marche 
de  l'épuisement. 

Les  marcs  sont  débarrassés  par  aspiration  du  liquide 
qui  les  imprègne  et  les  solutés  alcooliques  sont  envoyés 
à  la  concentration  dans  un  appareil  à  vide.  Après  distil- 
lation de  la  presque  totalité  de  l'alcool,  il  se  dépose  un 
premier  gâteau  formé  par  la  majeure  partie  des  alca- 
loïdes; on  l'enlève,  puis  on  poursuit  la  concentration. 
Les  liqueurs  aqueuses  fournissent  alors  un  second 
extrait  constitué   surtout  par  les   combinaisons  cal- 


—  150  — 

caires  des  dérivés  tanniques,  de  l'acide  quiniqoe,  etc. 

Enfin  les  deux  extraits,  après  dessiccation  complète, 
sont  pulvérisés  et  mélangés  intimement  :  ce  milangeeti 
le  quintum. 

J^ai  à  dessein  remplacé  l'alcool  à  95^,  autrefois  trte 
employé,  par  l'alcool  à  85^  qui  permet  d'ailleurs  mi, 
épuisement  satisfaisant. Cet  abaissement  du  titrea  peut* 
être  l'inconvénient  d'entraîner  dans  la  préparation  une 
plus  forte  proportion  de  chaux,  mais  il  a  l'avantage  de 
faire  passer  en  dissolution  une  plus  grande  proportioft 
de  principes  qui  sont  peu  solubles  dans  l'alcool  tris 
fort.  D'ailleurs,  il  semble  aujourd'hui  démontré  quel» 
présence  de  certains  de  ces  composés  est  des  plus  utiles; 
je  n'en  veux  pour  preuve  que  les  constatations  thén- 
peutiques  récentes  sur  les  quinates. 

Voyons  maintenant  à  quelles  compositions  répondent: 

1^  Les  deux  extraits  successivement  obtenus  pendant 
la  concentration  ; 

2"^  Le  mélange  final  ou  quinium. 

Le  tableau  ci-dessous  résume  les  résultats  des  ana- 
lyses : 


!•'  Extrait 


3-      — 
Quinium 
complet. 


Jaune  pâle. 

Très  amer. 
Jaune. Saveur 

agréable 
de  quinquina. 

Jaune  pâle. 

Saveur 

très  amère 

de  quinquina. 


S 

S 

S 

(B 

-^^ 

S  c 

p 

|î 

'si 

«i 

OP. 

Sh^ 

^1 

•< 

•s» 

QiS 

a 

o 

< 

o. 

74,80 

1,29 

23,91 

-2*24' 

8,40 

31.90 

59,70 

i,iO 

42,80 

13,06 

44,14 

-f40' 

OBSERVATIONS 


—2*24'  Cendres calcair(5. 


Gendres  très 
caires. 


û 


Il  est  facile  de  comprendre  que,  pour  un  même  quin- 
quina, la  composition  des  deux  extraits  peut  présenter 


r 


—  151 


les  différences  :  ces  deux  extraits,  n'étant  pas  toujours 
éparés  au  même  moment,  sont,  en  effet,  plus  ou  moins 
pélangés.  C'est  ainsi  que  nous  trouvons  un  extrait 
iqueux titrant  8,40  p.  100  d'alcaloïdes  totaux,alors  qu'un 
Btre  ne  litre  plus  que  1,10.  Mais  ce  qu'il  importe  de 
léterminer,  c'est  la  composition  du  mélange  final,  c'est- 
^ire  du  quinium. 

'  Avec  les  bonnes  sortes  de  quinquina,  que  Ton  se  pro- 
pQre  facilement  aujourd'hui,  on  dépasse  toujours  le  titre 
iinimum  exigé  par  Delondreet  Labarraque  :  la  richesse 
dcaloîdique  oscille,  en  général,  autour  de  45  p.  100.  La 
teneur  en  principes  toniques  atteint  environ  les  mêmes 
ehiffres. 

Le  quînium  obtenu  dans  les  conditions  que  je  viens 
l'indiquer  est  bie/i  formé  par  une  association  de  prin- 
cipes non  altérés,  ce  qui  justifie  son  double  titre  de  pré- 
paration fébrifuge  et  tonique.  Il  rappelle  bien  la  saveur 
Kiractéristique  des  quinquinas;  son  amertume,  quoique 
très  prononcée,  n'est  pas  désagréable. 


Sur  la  lactase  ;  par  MM.  Em.  Bourquelot  et  H.  Hérissey  {i  ). 

En  1894,  E.  Fischer,  étudiant  les  propriétés  de  Témul- 
sine  des  amandes,  découvrit  que  ce  produit  possédait  la 
propriété  d'hydrolyser  le  sucre  de  lait  (2).  Admettant 
^'uiî  ferment  soluble  ne  peut  agir  sur  plusieurs  com- 
posés que  si  ces  composés  présentent  certaines  analo- 
gies de  structure  chimique,  il  en  conclut  que  le  sucre 
de  lait  était  une  sorte  de  glucoside,  «  un  galactoside  », 
k  ranger  dans  la  série  des  glucosides  naturels  ou  artifi- 
ciels dont  le  dédoublement,  par  l'émulsine,  avait  été 
observé  antérieurement  (3). 

Il)  Communication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie  (Séance 
dtil"  juillet). 

(2)  ËHiL  FiscHBR.  Einflass  der  Configuration  auf  die  Wirkung  der 
Eniyme.  — Versuche  mit  Emulsin;  Der,  d.  d.chem.  Gesellschaft ^XXYil, 
»90, 1894. 

(3)  Emil  Fiscbbh.  Ueber  den  Einfluss  der  Configuration  auf  die  Wir- 
kung der  Enzyme,  111;  Ber.  d.  d.  chem,  GeselUchofU  XXVIII,  1429, 1895 


—  152  — 

Pour  que  cette  conclusion  fût  absolument  justifiée,  il 
eût  fallu  que  Témulsine  ne  renfermât  qu'un  seul  fer- 
menl.  Car,  à  supposer  qu'elle  fût  un  mélange  de  plu- 
sieurs de  ces  agents,  il  restait  à  savoir  si  sucre  de 
lait  et  glucosides  avaient  été  dédoublés  par  le  mêffle 
ferment  ou  s'ils  Tavaient  été  par  des  ferments  différenti. 

Dès  1895,  l'un  de  nous  a  émis  Topinion  que  le  dédoii' 
blement  du  sucre  de  lait  ne  devait  pas  être  rapporté  I 
Témulsine  proprement  dite  (ferment  hydrolysant  des 
glucosides),  mais  à  un  ferment  spécial,  la  lactose,  accom- 
pagnant Témulsine  en  question  dans  le  produit  employé 
par  le  chimiste  allemand  (1).  Il  s'appuyait  sur  ce  bit 
que,  avec  une  émulsine  conservée  depuis  longtemps 
dans  son  laboratoire,  il  n'avait  pu  réussir  àhydrolyserle 
sucre  de  lait,  alors  que,  cependant,  cette  émulsine  dé- 
doublait encore  les  glucosides  naturels  sur  lesquels  ^a^ 
tion  hydrolysante  du  ferment  des  amandes  douces  aviit 
été  signalée  jusqu'à  cette  époque. 

La  même  année,  nous  avons  fait  deux  nouvellei 
observations  venant  à  l'appui  de  cette  manière  de  vob. 
La  première  est  relative  à  la  solution  obtenue  en  faisant 
séjourner  de  l'eau  distillée  sous  une  culture  d'Jiper- 
gilltiê  niger  développée  jusqu'à  maturité  sur  le  liquide 
de  Raulin,  solution  qui,  tout  en  dédoublant  tous  les 
glucosides  naturels  dédoublés  par  le  produit  des 
amandes,  est  sans  action  sur  le  sucre  de  lait  (2). 

La  seconde  concerne  le  suc  e^^primé,  à  l'aide  d'ane 
forte  presse,  d'un  grand  champignon  basidiomycëte,  le 
Polyporuè  mlfureus  Fr.,  qui  se  conduit  exactement 
comme  le  liquide  d'Asperçilltis  (3). 

L'interprétation  la  plus  satisfaisante  était  encore  que 
Témulsine,  telle  qu'on  la  prépare  avec  les  amandes 


(1)  Eic.  BouRQUBLOT.  TrBvanx  de  M.  Emil  Fischer  sar  lesTenoeoti 
solubles;  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.  [6],  II,  p.  321  et  375, 1895. 

(2)  Em.  Bourqublot  et  H.  Hérisse r.  Sur  les  propriétés  de  rémolsiv 
des  Champignons;  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.  [6],  II,  p.  435, 1895, 

(3)  Em.  Bourquelot  et  H.  Hérissbt.  Les  ferments  soloblei  dn  Po^ 
porus  sulfureus  Pr.,  Bull.  Soc,  myc.  de  France f  XI,  235,  1895. 


r" 


153  -^ 


douces,  est  un  produit  complexe  (1)  qui  renferme,  en 
particulier,  un  ferment  hydrolysant  du  sucre  de  lait,  la 
tacfase^  cette  dernière  n'existant,  ni  dans  le  liquide 
i^Aaperffillîis,  ni  dans  le  suc  de  Polyporus  sulfureus. 
Aussi,  lorsque,  à  plusieurs  reprises,  nous  avons  com- 
paré Témulsine  des  amandes  avec  celle  des  Champi- 
gnons, avons-nous  fait  abstraction  de  la  propriété,  que 
possède  seule  la  première,  d'agir  sur  le  sucre  de  lait,  et 
kvons-nous  pu  dire  qu'il  ne  parait  pas  exister  de  diffé- 
rence essentielle  entre  ces  deux  émulsines,  car  elles 
agissent  sur  les  mêmes  glucosides  qui,  comme  nous 
Tavons  fait  remarquer,  sont  tous  lévogyres. 

L'émulsine  ainsi  comprise  étant,  comme  Ton  sait,  un 
ferment  très  répandu  dans  le  régne  végétal  (2),  les  faits 
que  nous  venons  de  rappeler  conduisaient  à  rechercher, 
au  moins  dans  un  certain  nombre  de  nouveaux  cas,  si 
eette  émulsine  est  accompagnée  de  lactase.  En  second 
I  lieu,  il  y  avait  à  se  demander  si,  d'autre  part,  la  lactase 
peut  exister  sans  émulsine. 

I.  —  Nos  recherches  sur  le  premier  point  ont  porté 
sur  les  semences  de  quatre  Rosacées,  amandes  amères, 
amandes  de  Pécher,  amandes  d'Abricotier,  semences  de 
Pommier  et  sur  les  feuilles  de  Laurier-cerise  :  organes 
qui  comme  l'on  sait  renferment  de  l'émulsine. 

Tous  ces  organes  :  les  amandes,  après  avoir  été 
mondées  de  leurs  téguments,  et  les  feuilles  après  avoir 
été  lavées  et  essuyées,  ont  été  triturées  finement,  puis 
mises  à  macérer  dans  de  l'eau  chargée  de  toluène,  pen- 
dant un  temps  qui,  suivant  les  cas,  a  varié  de  12  à 
24  heures  (t=  15-17*).  Les  macérés  ayant  été  exprimés 
et  filtrés,  on  les  a  fait  agir  sur  le  lactose. 

Amandes  de  Pêcher.  —  Voici  en  détail,  une  série 

(1)  Em.  BouaquBLOT  et  H.  HaaissBY.  L'émulsine,  telle  qu'on  l'obtient 
&^ec  iei  amandes,  est  un  mélange  de  plusieurs  ferments  ;  Soc.  de  Bio- 
logie, 1903,  p.  219. 

(2j  H.  HéûssBY.  Recherches  sur  l'émulsine;  Thèse  de  Docl,  univers, 
[^hamaeie),  Paris,  1899. 


^ 


154  — 


(Inexpériences  portant  sur  le   macéré    d'amandes  de 
Pêcher  (macération  de  24  heures). 

1 .  Macéré  cru 50*»"»  2.  Macéré  porté  à  iOO*..    50«s 

Lactose 5?^  Lactose ^ 

Toluène Ooms^g  Toluène ¥^fi 

3.  Macéré  cru 50»™*          4.  Macéré  porté  4  iOO'..    50*»* 

Eau  :  Q.  S.  pour  at-  Eau  :  Q.  S.  pour  at- 
teindre les  volumes  teindre  les  volumes 
précédents.  précédents. 
Toluène 0o"»8,r)            Toluène 0«»».5 

Tous  ces  mélanges  ont  été  maintenus  à  l'étuve  à 
35-40®  pendant  trois  jours,  en  ayant  soin  de  les  agiter 
de  temps  en  temps.  Puis  on  a  analysé  chacun  d'eux,  la 
comparaison  des  résultats  devant  permettre  de  voir  s'il 
y  avait  eu  hydrolyse  du  lactose  dans  le  n*"  1. 

Pour  cela,  on  a  eu  recours  à  deux  procédés  :  le  pro- 
cédé au  polarimètrc  et  le  procédé  Fischer.  Le  premier 
repose  sur  ce  fait  que  le  mélange  des  produits  d'hydro- 
lyse du  lactose  :  glucose  et  galactose,  possède  unpouvoir 
rotatoire  plus  élevé  que  celui  du  lactose  qui  leur  a 
donné  naissance;  en  sorte  que  si  le  lactose  d'une  solu- 
tion est  dédoublé  par  un  ferment  soluble,  la  rolatioD 
droite  de  cette  solution  doit  augmenter.  Le  second 
repose  sur  la  propriété  que  possèdent  ces  mêmes  pro- 
duits d'hydrolyse  de  donner,  avec  l'acétate  de  phényl- 
hydrazine,  des  osazones  insolubles  dans  l*eau  bouil- 
lante, tandis  que  Tosazone  du  lactose  est  soluble. 

Avant  d'être  soumis  à  ces  essais,  les  mélanges  ont  été 
portés  d'abord  à  100®,  puis  ramenés  à  la  température 
ordinaire  et  filtrés.  Le  tableau  suivant  résume  les  résul- 
tats obtenus  : 

Osazones   insolaMM 
Rotation  observée  {l  =  0*,S)  dans  ean  booillaate 

NM a  =  +10-48' 2«r',43 

N«  2 a  =  +  9-50' 

N-  3 a  =  —  0-  6' OP-,29 

N-  4 a  ==  +  0-  4' 

Les  deux  procédés  ont  donc  donné  des  résultats 
positifs  et  concordants.  On  peut  voir,  en  eflfet,  que  la 
rotation  primitive  de  la  solution  n*'  1  a  augmenté  de 


—  133  — 

*%\  et  qu'il  s'est  forme,  dans  cette  solution,  une  quan- 
nté  de  glucose  et  de  galactose  qui  a  fourni  2»',14  d'osa- 
tones  insoltîbles  dans  Teau  bouillante^ 

Amandes  d'Abricotier.  —  La  macération  dans  Teau, 
shargée  de  toluène,  de  ces  amandes  pilées  n'a  duré  que 
|2  heures.  Quand  aux  essais,  ils  ont  été  effectués  exac- 
tement comme  les  précédents. 

En  voici  les  résultats  : 

Osaxones  insolables 
Rotation  (l  =  0*,2)  dans  ean  boniUante 

N»  1 a  =  4-10*22' 2^,23 

«•  2 a  =  +10*00' 

N*  3 a  =  —  0M2' iPr^-^OO 

N*  4 a  ==  -f  0-  2' 

Il  y  a  donc  eu  également  hydrolyse  du  lactose  dans 
la  solution  n"  4,  puisque  sa  rotation  primitive  a  aug- 
Buenté,  comme  il  est  aisé  de  le  calculer,  de  36  minutes 
rt  que  cette  solution  a  fourni  i*?%23  d'osazones  inso- 
lubles dansTeau  bouillante,  à  rapporter  aux  sucres  pro- 
venant de  l'hydrolyse. 

Amandes  amères.  —  Mêmes  essais  que  ci-dessus, 
kmacération  n'ayant  duré  aussi  que  42  heures.  Résul- 
tats : 

Oàazones  insolubles 
Rotation  (/  =  0*,2)  dans  eau  bouillante 

N'  1 a  =  +11«44' iKTM 

N*  2 a  =  4-10*42' 

N»  3 a  =  4-  0»40' 0P",39 

N-  4 oc  =  +  0-52' 

L'hydrolyse  du  lactose  est  ici  accusée  par  une  aug- 
mentation de  rotation  de  la  solution  n*  1,  atteignant 
iM4',  et  par  une  proportion  d'osazones  insolubles, 
dépassant  de  1»'',42  celle  du  mélange  témoin. 

Semences  de  Pommier.  —  La  macération  a  duré 
20  heures  et  les  essais  ont  été  effectués  comme  les  pré- 
cédents, sauf  qu'on  n'a  employé  que  le  procédé  au 
polarimètre. 

Rotation  (/  =  0",2) 

N-  1 a  =  +11M4' 

N«  2 a  =  -H  9*36' 

N*  3 a  =  -f  0*14' 

N»4 a  =  -  0-  6' 


i 


156  — 


L'augmentation  de  la  rotation  dans  la  solution  n*  f 
a  été  ici  de  1^18'.  Il  y  a  donc  eu  aussi  hydrolyse  du  lac-^ 
toseet,môme,  hydrolyse  plus  accentuée  que  dans  les  casj 
précédents. 

Feuilles  de  Laurier-cerise.  —  Nos  premières  ex; 
riences,  effectuées  avec  une  macération  de 
pilées,  et  de  la  même  façon  que  celles  qui  vienne 
d'être  exposées,  ayant  donné  des  résultats  négatif 
nous  avons  jugé  nécessaire  de  les  reprendre  eii| 
employant  non  plus  une  macération  de  feuilles,  ma 
les  feuilles  elles-mêmes. 

On  sait»  en  effet,  que  Témulsine  est  précipitée  parle| 
tannin,  et  les  feuilles  de  Laurier-cerise  renfermant  \ 
petite  quantité  de  ce  composé,  on  pouvait  craindrez 
le  ferment  ne  fût  resté  sur  le  filtre  à  Tétat  de  combinanJ 
son  insoluble.  On  pouvait  d'ailleurs  craindre  aussi  quel 
Témulsine  ne  fût  simplement  fixée  sur  le  tissu, 
cela   paraît  exister  dans  les  Lichens,    ainsi    que  Ti 
observé  l'un  de  nous  (1),  ce  qui  eût  conduit  au  mê 
résultat. 

On  a  donc  pilé  aussi  parfaitement  que  possible  la] 
feuilles  de  laurier-cerise  avec  deux  fois  leur  poidtl 
de  sable  lavé  et  séché,  et  c'est  la  poudre  ainsi  obte- 
nue qui  a  été  employée.  Rappelons  que  rémulsineJ 
même  en  présence  du  tannin,  ne  cesse  pas  d'être  ac- j 
tive  (2). 


^qofll 


Feuille  piléo 3ffr 

Solution   de    lactose 

à  20  p.  iOO 30«»» 

Eau 30'-3 

Toluène 


2.  Feuille  pilée 3*^ 


Eau. 

On  porte  à  100*  et  Ton 
ajoute  après  refroi- 
dissement : 

Solution  de  lactose 
à  20  p.  100 

Toluène 


»^ 


30«i 


(1)  H.  Hbrissby.  Sur  la  présence  de  l'émulslne  dans  les  Lichens  «C 
dans  plusieurs  Ohampi gnons  non  encore  examinés  à  ce  point  de  rae; 
Bull.  Soc,  mycol.  de  France,  XV,  44,  1899. 

(2)  L.  GuioNARD.  Sur  la  localisation,  dans  les  amandes  et  le  Lan- 
rier-cerise»  des  principes  qui  fournissent  Tacide  cyanhydriqQe;  Josra. 
de  pharm.  et  de  chim.  [5],  XXI,  289,  1890. 


r' 


—  157  — 


I.  Feuille  pilce 3«r  4.  Feuille  piiée S»' 

Sau 60««*  Ean GOo"»» 

Tolaène On  porte  à  100%  on 

laisse  refroidir. 
Toluène 


On  a  mis  ces  mélanges  à  l'étuve  à  30-31  "*  pendant 
I  jours  ;  puis  on  les  a  filtrés  après  avoir  ajouté,  à  chacun 
reux,  i«^  de  noir  animal.  On  a  obtenu  au  polarimètre 
^=0-,  2). 

N*  1 «  =  -H  9-52' 

N»  2 a  =  +  9*56' 

N*  3 a=:+       V 

N*  4 a  =  4-       4' 

I  II  y  n*a  donc  pas  eu  d'augmentation  de  la  rotation 
ians  le  mélange  n""  1  et,  par  conséquent,  pas  d'bydro- 
qfse.  Ce  mélange  n'a  d'ailleurs  pas  fourni  d'osazone 
Insoluble  à  chaud. 

I  En  prévision  de  ce  résultat,  et  pour  que  les  expé- 
riences fussent  en  tous  points  comparables,  on  a  cru 
levoir  vérifier,  dans  le  même  temps,  l'activité  de  Témul- 
iKne  sur  un  glucoside.  On  l'a  fait  sur  Tamygdaline 
somme  il  suit  : 

k.  Feuille  pUée 3?'         2.  Feuille  pilée Ssi* 

''    Solotion  d'amygdaline  Eau 30«n3 

!       à  4  p.  100 aO©»»  On  porte  à  100°,  et  l'on 

Eau 30«™3  ajoute  après  refroi- 

Toluène dissement  : 

Solution  d'amygdaline 

à  4  p.  100 30««s 

Toluène 

Au  bout  de  7  jours  à  30-31%  ces  mélanges  ont  donné 
au  polarimètre  (1  =  0,2). 

n-  1  :  a  =  —  50',  n-  2  :  a  =  —  1-16'. 

La  rotation  a  donc  baissé  de  26'.  Un  essai  à  la  liqueur 
cuivriqueaccusait,d' autre  part, la  formation  de  0«%10de 
glucose  dans  le  n**  1 .  Les  feuilles  de  laurier-cerise  ren- 
fermaient donc  bien  de  l'émulsine,  mais,  comme  on  le 
voit,  en  faible  quantité. 

II.  — Nos  recherches  sur  le  second  point  ont  été  faites 


-  158  — 

avec  les  grains  de  képhir,  sorte  de  levure  employée, 
comme  Ton  sait,  par  certaines  peuplades,  à  la  fabrica- 
tion d'un  lait  fermenté,  et  qui,  d'après  Em.  Fischer^ 
renfermerait  un  ferment  solubie  hydrolysantdu  lactose 

On  a  opéré  à  l'aide  de  ce  produit  broyé  au  mortier,  de 
on  a  étudié  l'action,  comparativement,  sur  le  lactose 
solution  à  10  p.  100  (5*'  de  grains  de  képhir  pour  5*' 
lactose)  et  sur  Tamygdaline  en  solution  à  2  p.  100(5*' 
grains  de  képhir  pour  i^'  d^amygdaline)  ;  le  toi» 
étant  toujours  employé  comme  antiseptique. 

Les  essais  ont  été  effectués  après  2  jours  d'expositia 
à  Tétuve  à  30-32\  Ils  ont  confirmé  les  données  de  K»* 
cher.  Il  y  avait,  en  effet,  augmentation  de  rotation 
mélange  lactose-képhir,  et  production,  par  conséqueni^ 
dans  ce  mélange,  des  produits  de  dédoublement  dulao^ 
tose  ;  ce  qui  a  encore  été  vérifié  par  le  procédé  à  la  phé- 
nylhydrazine.  Par  contre,  le  képhir  a  été  sans  action 
aucune  sur  Tamygdaline. 

Conclmions,  —  En  résumé,  il  ressort,  de  Tensemble 
des  expériences  qui  viennent  d'être  exposées,  que  Foft 
peut  rencontrer  :  l"*  la  lactase  accompagnant  l'émulsine 
(amandes  diverses  de  Rosacées);  2"*  l'émulsine  sanslao^ 
tase  [Aspergillus  niger^  Polyporus  êulfuretis^  feuilles  de 
Laurier-cerise),  et  3**,  enfin,  la  lactase  sans  émulsine 
(levure  de  képhir)  :  tous  ces  faits  sont  d'accord  avec 
l'hypothèse  de  l'individualité  des  deux  fermants. 


Sur  un  procédé  pour  enlever  les  taches  cTacide  picrique; 
par  M.  J.  BooGAULT. 

Ce  procédé  est  basé  sur  une  réaction  connue  dt 
l'acide  picrique  :  celle  des  sulfures  alcalins,  qui  réduitt 
au  moins  partiellement,  les  groupements  AzO*  enÂzIl*. 

J'ai  pensé  que  le  nouveau  composé,  ainsi  formé, 
serait  peut-être  un  colorant  moins  tenace  que  l'acide 
picrique.  C'est  ce  qui  a  lieu,  en  effet,  et  les  sulfures 
alcalins  deviennent  un  excellent  adjuvant  pour  enle- 
ver les  taches  produites  par  cet  acide. 


r 


—  159  — 


Il  suffit  de  frotter  la  tache  pendant  quelques   ins- 
lants,  une  minute  environ,  avec  une  solution  de  mono- 
nlfare  ou  de  polysulfure  alcalin  (solution  pour  bain  de 
Barèges,  par  exemple),  et  ensuite  de  laver  au  savon  et 
Feau.  La  tafche  disparait  ainsi  très  rapidement. 
Nota.  —  Il  faut  avoir  soin  d'enlever  l'excès  de  sui- 
es alcalins  par  des  lavages  suffisants,  car  ces  sul- 
s  donnent,  au  contact  des  métaux  usuels,  des  sul-  * 
s  noirs  qui  tachent  fortement  la  peau.  Si  ce  fait  se 
iduisait,  l'emploi  de  quelques    centimètres     cubes 
'eau  oxygénée  (à  40  volumes)  acidulée  parHGl,  enlève- 
pii  aussitôt  ces  sulfures  en  les  transformant  en  sulfates 
ables. 


t 


àxAoclave  à  /onctions  multiples;  par  M.  A.  Pârmëmtier, 
;   correspondant  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris. 

!  Cet  appareil  a  été  combiné  par  Tauteur  sur  des  indi- 
batioDs  d'un  confrère,  M.  Léchappé,  de  Montolieu. 
I  II  peut,  sous  un  volume  restreint,  servir  comme  alam- 
kc,  en  même  temps  que  comme  autoclave  stérilisateur, 
|olvérisateur  et  vaporisateur  d'antiseptiques  :  de  là  le 
pom  d'  a  Utile  Protée  »  donné  par  l'auteur. 
i  11  se  compose  :  d'une  chaudière  close,  pourvue  de 
lllvers  accessoires  :  tuyau  de  vidange,  soupape  de  su- 
l«té,  manomètre,  niveau  d'eau,  et  de  deux  ouvertures 
pouvant  se  fermer  par  des  bouchons  à  écrou.  Dans  cette 
iehaudière,  qui  repose  directement  sur  un  fourneau, 
^onge  une  autre  chaudière  cylindrosphérique  sur- 
montée d'un  chapiteau  amovible.  Ce  chapiteau  porte  au 
sommet  une  ouverture  fermant  par  un  bouchon  à  écrou  ; 
I  l'intérieur  de  ce  chapiteau  on  peut  placer  à  volonté 
un  chapiteau  rectificaleur  à  plateaux  contrariés  et  dont 
la  base  repose  dans  une  collerette  formant  joint  hydrau- 
lique en  haut  et  sur  le  pourtour  de  la  chaudière. 

Il  comporte  un  robinet  aiUomatique,  qui  s'adapte  sur 
fe  tuyau  partant  >de  l'ouverture  supérieure  du  chapi- 
teau, un  ou  plusieurs  réfrigérants  communiquant  entre 


—  160  — 

eux  et  un  ou  plusieurs  cylindres  clos  pouvant  résistera 
cinq  atmosphères  et  munis  d*ouvertures  se  fermant  à 
volonté  pour  des  tampons  écrous.  Ces  cylindres  ser- 
vent comme  récipients  de  passage  ou  comme  étuveors 
et  renferment  des  organes  amovibles  qui  seront  décrits 
quand  nous  rendrons  compte  de  leurs  fonctions 

Tout  le  système  peut  être  installé  à  demeure  fixe,  (m 
monté  sur  chariot.  | 

Applications.  StériliBation  par  vapeur  sèche.  —  Les 
objets  à  stériliser  sont  placés  dans  la  chaudière  inté- 
rieure hermétiquement  close,  la  chaudière  extérieuit 
génératrice  de  vapeur  ayant  sa  soupape  de  sûreté  gra- 
duée pour  la  température  à  obtenir;  la  pression  corres- 
pondante  sera  d'ailleurs  surveillée  par  le  manomètre 

Stérilisation  par  la  vapeur  sous  pression.  —  Les 
objets  de  moyenne  dimension  à  étuver  sont  placés  dans 
la  chaudière  intérieure  qui  communique  par  un  tube 
en  point  d'interrogation  avec  la  chaudière  extérietut 
génératrice  de  vapeur  surchauffée.  Les  objets  volumi- 
neux sont  placés  dans  les  étuveurs  ou  dans  une  étnn 
de  grandeur  appropriée  oiî  Ton  dirige  la  vapear  su^ 
chauffée  qui  se  dégage  des  deux  chaudières  mises  ea 
communication. 

Désinfection  par  antiseptiques  volatils.  —  Soit  par 
exemple  la  désinfection  au  moyen  de  l'aldéhyde  fo^ 
mique.  L'aldéhyde  en  solution  à  40  p.  100  additionnée 
de  200»'  de  chlorure  de  sodium  ou  de  calcium  par  lilrt 
de  solution  formique,  est  placée  dans  la  chaudière  inté- 
rieure. Quand  le  manomètre  marque  trois  atmosphères 
on  ouvre  le  robinet  de  dégagement  pour  lancer  dans' 
le  laboratoire  à  travers  une  cloison,  ou  dans  les  étu- 
veurs, Taldéhyde  régénéré. 

Désinfection  par  antiseptiques  volatils  combinés  à  b 
vapeur  d*eau  sous  pression.  —  On  procède  comisc 
dans  la  désinfection  par  antiseptiques  volatils  seuls, 
mais  en  même  temps  on  fait  passer  du  générateur  daoi 
les  étuveurs  la  vapeur  d'eau  sous  pression. 

Cuisson  à  haute  température  et  sous  pression.  - 


r 


—  161  — 


Les  objets  à  cuire  sous  pression  ou  les  conserves  ali- 
mentaires sont  rdpartis  dans  la  chaudière  intérieure  et 
lans  les  étuveurs  où  la  vapeur  sous  pression  est  en- 
royée  de  la  chaudière  extérieure  génératrice. 

Pulvérisation  d'antiseptiques.  —  En  utilisant  le  jet 
^e  vapeur  de  la  chaudière  génératrice»  on  peut  adapter 
k  la  chaudière  intérieure  garnie  d*un  antiseptique,  un 
^Ivérisateur  à  angle  droit  ou  tout  autre  système. 

El  Distillation.  —  Les  chaudières  étant  reliées  aux  ré- 
|kigérants,  la  distillalion  s'eiïectue  dans  TUlile  Protée 
ommc  dans  un  alambic  ordinaire  susceptible  d'être 
isposé  pour  les  distillations  fractionnées,   rectifica- 
tions, etc. 

I  Déplacement  et  lixiviation  à  chaud  et  à  froid.  —  Les 
iabstances  ou  objets  à  lixivier  sont  mis  sur  un  plateau 
nerforé  place  au  fond  de  la  chaudière  intérieure  où  le 
liquide  lixiviateur  arrive  par  en  haut;  un  tube  de  vi- 
dange placé  au  fond,  sert  a  l'évacuation  du  liquide,  les- 
sive ou  teinture.  Dans  la  lixiviation  h  chaud,  la  chau- 
dière extérieure  fait  bain-marie. 

Stérilisation  de  Teau.  —  Par  une  disposition  spé- 
jciale  originale  qui  permet  le  remplissage  et  la  vidange 
automatiques  de  la  chaudière  intérieure,  l'appareil 
réalise  la  stérilisation  de  Tcau  et  la  pasteurisation  des 
vins  d'une  manière  continue  et  presque  sans  surveil- 
lance. 

Les  deux  chaudières  communiquent  ensemble.  Le 
Chapiteau  est  traversé  par  un  tube  plongeur  qui  porte 
ittn  robinet  à  manette.  Celle-ci  est  commandée  par  la 
lige  d*un  piston  logé  dans  un  corps  de  pompe  auquel 
aboutit  la  vapeur  de  la  chaudière  génératrice.  Lorsque 
la  tension  qu'on  a  prévue  ({lans  le  réglage  du  ressort  du 
piston  est  atteinte,  le  piston  chassé  pousse  lamanette,  le 
robinet  s'ouvre,  la  pression  fait  monter  Teau  dans  le  tube 
plongeur  d'où  elle  passedansdes  serpentins  réfrigérants. 
Quand  la  tension  de  vapeur  diminue,  le  piston  revient 
en  arrière,  le  robinet  se  ferme,  l'eau  arrive  de  nouveau 
à  l'appareil  par  une  tubulure  fermée  par  une  soupape, 

Journ.  de  Phurm.  et  de  Chift.  A*  kéR'K.    t.  .WIII.  ^15  août  1903.J  H 


162  — 


"1 


quand  le  niveau  de  l'eau  est  suffisant  dans  la  chaudière.: 
La  vapeur  atteint  de  nouveau  la  tension  prévue  pour 
le  fonctionnement  du  piston  à  robinet,  l'appareil  sa 
vide  pour  se  remplir  encore  automatiquement,  et  aiosu 
de  suite  d*une  manière  continue.  j 

L'appareil  d'essai,  chaude  pendant  deux  heures  avei 
2****  de  charbon  de  bois,  a  produit  10  litres  d'e;iu  stéri- 
lisée avec  une  chaudière  de  1  litre  de  capacité. 

Appareil  à  concentrer  dans  le  vide  par  raréfactki 
des  vapeurs.  —  Les  chaudières  sont  disposées  comau 
pour  la  stérilisation  de  l'eau.  La  tubulure  du  ploogeor 
est  en  communication  avec  un  tuyau  réservoir,  l'autre 
tubulure  du  chapiteau  communique  avec  le  récipient 
dans  lequel  se  trouve  la  substance  à  concentrer.  Li 
tuyau  déversoir  peut  aboutir  h  une  chaudière  formaol 
bain-marie  autour  du  récipient  si  la  substance  napasi 
redouter  l'action  de  la  chaleur. 

Quand  la  pression  est  suffisante,  le  robinet  autom»* 
tique  s'ouvre,  l'eau  contenue  dans  les  chaudières 
s'échappe  par  le  déverseur.  Puis  le  robinet  automi^ 
tique  se  ferme,  un  vide  relatif  se  fait  et  un  appel  d'ii 
et  de  vapeurs  se  fait  par  l'autre  tubulure  qui  aboulil 
au  récipient. 

Pasteurisation  des  vins  et  des  liquides  fermentes. - 
Le  chapiteau  de  l'autoclave  est  remplacé  par  une  bou- 
teille métallique  munie  d'un  régulateur  enfermé  dans 
une  boite  à  minces  parois  et  dont  la  branche  libre 
actionne  deux  clapets.  La  chaudière  extérieure  con- 
tient de  l'eau,  la  chaudière  intérieure  reçoit  le  liquide 
à  pasteuriser. 

Quand  le  thermomètre  marque  le  degré  voulu, on 
desserre  légèrement  les  clapets  par  la  vis  de  rappel.  Li 
température  se  maintenant  aux  environs  du  degrj 
désiré,  le  débit  compensera  l'arrivée  du  vin.  L'arrivée 
du  vin  serait  elle-même  modérée  parle  régulateur  qui» 
par  abaissement  de  température,  fermerait  les  clapets. 


-r-- 


163  — 


REVUES 


Pharmacie. 

Essai  deThuile  de  foie  de  morue  ;  par  M.  W  iebrlitz  (1). 
—  Uans  cet  article,  Tautenr  passe  en  revue  un  certain 
nombre  de  réactions  inscrites  dans  la  Pharmacopée 
l^Uemande  (4*"  édition),  pour  l'essai  de  l^huile  de  foie  de 
^«lorue,  ce  qui  lui  donne  Toccasion  d'émettre  à  ce  sujet 
quelques  remarques  intéressantes. 

Parmi  les  procédés  d'identification,  la  Pharmacopée 
donne  la  réaction  de  Kremel  :  XV  gouttes  d'huile 
mélangées  avec  III  gouttes  d'acide  azotique  fumant 
donnent  lieu  à  la  formation  d'une  teinte  rose  feu  qui, 
plus  tard,  passe  au  jaune  citron  :  d'après  M.  Wiebelitz, 
le  temps  nécessaire  pour  le  changement  de  teinte  est 
assez  long,  souvent  quelques  heures,  d'autant  plus  long 
que  l'huile  est  plus  ancienne;  avec  des  produits  pré- 
parés depuis  plus  d'un  an  la  teinte  reste  jaune  brun  et 
ne  passe  pas  au  jaune. 

D'après  la  Pharmacopée  germanique^  si  on  mélange 
2*"*  huile,  l'^"'  acide  nilrique  fumant  et  l^"'  eau,  l'huile 
ne  doit  pas  se  solidifier  môme  au  bout  de  un  ou  deux 
jours;  cette  réaction  exclut  la  présence  d'oléine  et  par 
suite  l'addition  d'huiles  étrangères  riches  en  oléine 
(olive,  sésame,  etc.).  L'auteur  a  observé  que  cet  essai 
était  trop  rigoureux;  des  huiles  parfaitement  authen- 
tiques subissent  un  commencement  de  solidification. 

Les  limites  assignées  pour  l'indice  d'iode  (i40  à  152) 
sont  trop  étroites;  des  huiles  absolument  pures  avaient 
un  indice  d'iode  égal  à  156  :  ce  nombre  pourrait  être 
admis  comme  limite  supérieure. 

L'indice  de  saponification  maximum  196,  tel  qu'il  est 
inscrit  dans  la  Pharmacopée  germanique  paraît  justifié 
d'après  les  recherches  faites  à  ce  sujet.  h.  c. 

(1)  Zur  PriifuDg  des  Lebertrans.  Phannaceulische  Zeitung^  1903, 
p.  3«3. 


—  164  — 

Réaction  permettant  de  distinguer  rhéroine  del» 
morphine;  par  M.  Maxseau  (4).  —  L'auleur  a  fait  con- 
naître diverses  réactions  de  rhexaméthylène-tétramine 
[urotropine]  en  solution  sulfurique,  vis-à-vis  des  alca- 
loïdes de  Topium,  permettant  de  distinguer  entre  eux  et 
très  aisément  ces  divers  alcaloïdes. 

Il  annonce  que  la  dissolution  de  Turotropine  dans 
Tacide  sulfurique  permet  également  de  différencier 
l'éther  diacétique  de  la  morphine  [héroïne)  de  la  mor- 
phine elle-même. 

On  sait  qu'on  obtient  : 

\NQ(^\9i  morphine,  une  coloration  violette  passant  ao 
bleu; 

Avec  Vapomorphine^  une  coloration  brun  violacé  » 
fonçant  avec  le  temps; 

Avec  la  codéine^  une  coloration  bleu  de  Prusse  pas* 
sant  au  vert  foncé  ; 

Avec  la  na?^céiney  une  coloration  jaune  safran,  tirant 
au  brun; 

Avec  la  papavérine,  une  coloration  lilas,  passant  au 
violet  foncé  ; 

Avec  la  narcotine,  une  coloration  jaune  d'or  assez 
persistante  ; 

Avec  la  thébaîne,  une  coloration  jaune  verdâtre. 

Si  Ton  prend  2^°^  d'une  solution  d'urotropine  dans 
l'acide  sulfurique  à  10  p.  iOO  et  qu'on  ajoute  une  par- 
celle d'héroïne,  on  obtient  immédiatement  une  colora- 
tion bouton  d'or,  passant  au  jaune  safran  et  finalement 
au  bleu  foncé. 

Cette  réaction  est  intermédiaire  entre  celle  produite, 
dans  les  mêmes  conditions,  par  la  narcéine  et  par  la 
narcotine,  mais  suffisamment  différente  pour  ne  pas 
confondre  ces  diverses  substances;  en  outre,  elle  varie 
si  à  la  place  de  Thexaméthylène-télramine  on  emploie 
Taldéhyde  formique. 

Dans  ces  conditions,  en  effet,  les  réactions  obtenues 

(1)  liiUlelin  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bordeaux,  1S03,  p.  l^î* 


r 


165  — 


«oit  avec  Théroïne,  soit  avec  la  morphine,  se  con- 
fondent. 

A.  R. 

Préparations  à  Textrait  de  Cannabis  indica;  par 
11.  OscÂR  VAN  ScHOOR  (1).  —  Ayant  eu  à  préparer  la 
potion  suivante  : 

R.  Extrait  de  chanvre  indien Is** 

Eaa  distillée 180»' 

Sirop  simple 25^'" 

il  a  d'abord  opéré  de  la  façon  suivante  :  on  a  dissous  Tex- 
itraitdechanvre  indien  danslO<)^'^d'éthersuIfurique,ajouté 
le  sirop,  puis  au  moyen  de  Teau  et  de  gomme  arabique 
fait  un  mucilage,  dans  lequel  on  a  incorporé  la  solution 
éthérée  de  l'extrait  ;  on  a  ensuite  évaporé  Téther  au  bain- 
marié.  La  potion  était  parfaitement  homogène. 

Une  autre  fois,  il  a  essayé  le  procédé  suivant  plus  expé- 
iditifetqui  lui  a  donné  les  mêmes  bons  résultats.  Il  a 
dissous  Textraitdans  Téther  et  il  a  mélangé  la  solution 
éthérée  à  la  quantité  nécessaire  de  poudre  de  gomme 
pour  obtenir  un  mucilage.  L'éther  étant  évaporé,  il  a 
achevé  la  potion  delà  façon  ordinaire,  sans  qu^il  fût 
nécessaire  de  passer  par  le  bain-marie. 

Depuis  longtemps  l'auteur  fait  une  trituration  au  10® 
d'extrait  de  chanvre  indien  préparée  comme  suit  : 

R.  Extrait  de  chanvre  indien i  partie 

Ether  salfariqae 10  parties 

Sacre  de  lait 9      » 

Dissolvez  l'extrait  dans  l'éther,  ajoutez  peu  à  peu  le 
sacre  de  lait  en  triturant  bien  etlaissez  évaporer  les  der- 
nières traces  d'éther  en  étendant  la  masse  sur  une 
assiette. 

11  prépare  delà  même  façon  la  trituration  au  10'  de 
cannabine  et  il  obtient  toujours  des  triturations  d'une 
homogénéité  irréprochable. 

A  propos  de  trituration  au  10"  et  au  400®  de  produits 

(i)  Commuoication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie  d'Anvers,  séance 
^  mai  1903,  d*aprës  Journ.  de  Pharm.  d* Anvers. 


—  166  — 

extrêmement  toxiques,  tels  que  digitaline,  aconiline, 
strophantine,  etc.,  que  l'on  emploie  couramment  dans 
les  officines,  il  attire  l'attention  des  praticiens  sur  li 
nécessité  de  faire  ces  triturations  d'une  façon  très  soi- 
gnée.  A  toutes  les  triturations  d'alcaloïdes,  il  mélange 
i  à  3  p.  100  de  carmin,  et  il  pousse  la  trituration  aa; 
mortier  jusqu'au  moment  où  à  la  loupe  la  irituratioa  ' 
présente  une  coloration  rosée  homogène,  sans  points 
blanchâtres  ni  rosés. 

A.  R. 

L'extrait  frais  de  bile  de  bœuf  ;  par  MM.  E.  Halle  et 

A.  TouBET  (1).  —  Les  auteurs  de  ce  travail,  l'un  phar* 
macien,  l'autre  vétérinaire,  frappés  de  la  façon  rudi* 
mentaire  dont  on  prépare  Vexti^ait  de  fiel  de  hœuf^  une 
des  rares  préparations  d'origine  animale  qui  figurent 
au  codex,  ont  pour  but  de  montrer  Timportance  do 
choix  de  la  bile,  et  la  nécessité  d'une  préparation 
rationnelle  et  moins  barbare;  ils  étaient  mieux qua« 
lifiés  que  n'importe  qui  pour  résoudre  le  problème. 

Voici  quel  est,  en  effet,  le  procédé  indiqué  par  le  for- 
mulaire légal  :  c(  Vésicules  biliaires  de  bœuf  très  récen- 
tes... Q.  V.  Faites  une  ouverture  aux  vésicules,  laisseï 
tomber  la  bile  qu'elles  contiennent  sur  une  étoffe  de 
laine  ;  recueillez  le  liquide  qui  passe  et  faites-le  évapo- 
rer au  bain-marie  en  consistance  d'extrait  ferme.»  On 
ne  s'occupait  donc,  ni  de  savoir  quels  étaient  les  états 
pathologiques  possibles  du  foie  de  Tanimal,  ni  si  l'ou- 
verture des  vésicules  n'introduisait  pas,  dans  le  liquide 
des  matières  organiques  étrangères,  ou  si  Tévaporalion 
au  contact  de  Tair  ne  modifiait  pas  la  composition  de 
la  bile,  ni  si  cette  filtration  à  travers  une  étoffe  de  laine 
n'enlevait  pas  de  principes  actifs. 

Un  premier  principe  posé  parles  auteurs  est  :  qyiil  t^ 
absolument  nécessaire  que  le  préparateur  soit  présent  «* 
moment  où  la  bête  est  abattue^  et  examine  avant  de  la  déta- 
cher y  non  seulement  la  vésicule  elle-même  mais  encore  If 

(I)  Office  central  de  Vëdilion, 


r^ 


—  167  — 


ne  de  ranimai.  Oq  recherche  si  Torgane  est  normal  ou 
ien  s'il  porte  la  trace  d'une  des  différentes  affections 
épatiqnes  :  Victèrey  assez  rare  chez  le  bœuf  ;  la  congés- 
im,  Yhépatite  avec  abcès  consécutifs  et  augmentation 
B  volume  du  foie;  la  cirrhose^  assez  rare;  la  dégéné- 
tteence  amy laide, consécuii\e  à  un  état  cachectique,à  un 
lauvais  régime,  à  Tusage  trop  prolongé  de  Talimenta- 
ion  parles  drèches  ;  la  tuberculose,  qui  n'envahit  gêné- 
aleuient  le  foie  que  lorsque  Torganisme  est  tout  à  fait 
iris;  les  calculs  biliaires  contenus  soit  dans  la  vésicule, 
ioit  dans  le  tissu  hépatique,  en  si  grand  nombre  dans 
ts  foies  pierreux.  On  s'assurera  de  Tabsence  des  para- 
itcs  :  Distoma  hepaticum  (grande  douve)  ;  Distoma  lan- 
Kv/a^i^m  (petite  douve)  ;  Echinococcus  polymorphu^  (état 
trvaire  ou  hydatique  du  tœnia  échinocoque  du  chien)  ; 
ïe  parasite  peut  exister  en  grande  quantité. 

Dès  qu'on  a  constaté  que  le  foie  ne  présentait  aucune 
lare,  on  détache  la  vésicule  de  la  façon  suivante  :  liga- 
turer le  canal  cystique  à  trois  ou  quatre  travers  de  doigt 
de  la  vésicule,  avec  un  catgut  ou  une  soie  aseptique, 
fuis  sectionner  le  canal  à  quelque  distance  delaliga- 
hireavec  un  bistouri  flambé.  Cette  opération  doit  èlre 
tûte  aussitôt  après  la  mort  de  l'animal. 

La  vésicule  est  ensuite  portée  au  laboratoire  où  elle 
est  lavée  à  l'eau  savonneuse,  puis  à  l'eau  bouillie.  Une 
incision  de  3  à  4*^  de  longueur  est  faite,  avec  un  bistouri 
flambé,  à  2*"  environ  du  fond  de  la  poche  et  le  liquide 
qui  s'écoule  est  reçu  direclementdans  le  ou  les  vases  où 
devra  se  faire  Tévaporation  et  qui  auront  été  préalable- 
ment stérilisés.  Aussitôt  vidée,  la  vésicule  sera  ouverte 
complètement  et  on  recherchera  si  elle  ne  contient  pas 
de  calculs,  libres  ou  incrustés  dans  la  muqueuse  :  dans 
cecas rejeter  la  bile.  On  procède  alors  à  l'évaporation  de 
la  façon  suivante  :  la  bile  est  divisée,  au  moyen  de  pi- 
pettes stérilisées,  dans  de  larges  verres  à  fond  plat  qui 
ont  été  eux-mêmes  stérilisés.  La  couche  du  liquide  ne 
dépassera  pas  3™™  d'épaisseur  ;  puis  ces  vases  seront 
rangés  sur  les  divers  étages  d'un  support  et  placés  sous 


—  168  — 

une  cloche  à  acide  sulfurique.  Une  fois  le  vide  fait,  b 
lemps  nécessaire  à  Tévaporation  varie  de  six  à  huit 
heures.  Les  avantages  de  ce  procédé  sont  tropmuih 
festes  pour  qu'il  soit  utile  de  les  préciser  davantage. 

Cet  extrait  se  prêtera  très  bien  à  la  forme  pilulaireel 
les  pilules  pourront  être  toluisées  ou  kératinisées  pour 
les  soustraire  au  contact  de  l'air.  Mais  on  peut  aussi 
pousser  jusqu'au  bout  la  dessiccation  dans  le  vide  salfii* 
rique  et  obtenir  une  «  poudre  de  bile  »  parfaitemeul 
desséchée  sans  le  concours  de  la  chaleur.  Cette  poudre 
est  de  couleur  variable  et  va  du  jaune  gris  au  jaune 
vert,  toujours  moins  colorée  que  la  bile  ou  l'extrait  ; 
elle  est  complètement  soluble  dans  Peau  ;  sa  saveur  est 
amère,légèrement  sucrée  ;  répandue  dans  Tair  elle  pro» 
voque  Téternuement. 

G.  P. 


Chimie  appUqnée. 

L'émeri  en  Grèce  et  en  Turquie  (i).  —  Il  y  a  deux  ans 
une  Compagnie  américaine  avait  proposé  au  gouverne* 
ment  grec  de  lui  acheter  7.000  tonnes  d'émeri  par  an, 
pendant  dix  ans  à  i06  fr.  50  la  tonne,  mais  l'arrange- 
ment ne  s'est  pas  conclu. 

La  consommation  totale  annuelle  d'émeri  deKaxos 
est  de  5.000  à  6.500  tonnes.  Sur  celte  quantité  les  États- 
Unis  prennent  de  4.500  à  2.000  tonnes  et  l'Europe,  de 
4.000  à  5.000  tonnes.  Les  mines  de  Naxos  n'ont  jamais 
été  affermées. 

La  Turquie  possède  des  mines  d'émeri  dans  le  voisi- 
nage de  Smyrne.  Quelques  mines  appartiennent  au  gou- 
vernement, mais  beaucoup  sont  des  propriétés  locales. 

Le  total  des  exportations  annuelles  de  pierre  d'émeri 
de  Smyrne  varie  entre  17.000  et  20.000  tonnes  dont 
10.000  tonnes  vont  en  Amérique  et  le  reste  en  Europe. 

La  proportion  de  corindon  constatée  dans  l'émeri  turc 
varie  entre  40  et  57  p.  100,  à  l'exception  de  la  pierre 

(1)  U,  s.  Cons.  Heps,  janvier  1902;  d'après  MoniL  scienlif. 


—  169  — 

|KuIuk  qui  passe  pour  en  renfermer  environ  37  p.  100» 
)ans  la  pierre  de  ?]axos,  la  proportion  de  corindon 
indraif  60  p.  100. 

prix  de  la  pierre  de  Smyrne  varient  suivant  la 
Jité  entre  2  livres  sterling  16  shillings  et  4  livres  ster- 
g  la  tonne. 

la  sortie  de  la  mine,  la  pierre  d'émeri  turque  ne 
ni  pas  de  traitement;  tout  se  borne  au  triage  à  la 
in;  elle  n'est  jamais  ni  lavée  ni  broyée. 

jC  platine  dans  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  (1).  —  Quoi- 
le  platine  soit  connu  pour  être  plus  ou  moins 
ondant  dans  la  Nouvelle-Galles  du  Sud,  on  n'en  retire 
16  des  quantités  limitées;  en  effet,  en  1900,  la  produc- 

n  totale  s'est  élevée  à  330  onces  d'une  valeur  de 
,007  livres  sterling;  la  grande  difficulté  réside  dans  la 

été  de  l'eau  dans  les  districts  où  Ton  trouve  le  métal, 
riui-ci  est  presque  blanc  d'argent  et  ne  se  rencontre 
Tétat  natif  qu'allié  au  fer,  à  l'iridium,  à  l'osmium  et 

très  métaux  rares.  Il  se  présente  habituellement  sous 
rme  de  grains  ou  d'écaillés,  quelquefois  en  morceaux 
réguliers  ou  pépites  et  rarement  en  cristaux  ;  cepen- 
^nt  un  cristal  cubique  de  platine  trouvé  àFifîeld,et 
Dtuellement  au  musée  géologique  de  Sydney,  mesure 
resque  trois  seizièmes  de  pouce. 

On  rencontre  exclusivement  le  platine  sous  forme 

arséniure  dans  la  sperrytite;  celle-ci  se  présente  sous 
^rme  de  très  petits  cubes  ou  de  cristaux  cubo-octaédri- 
ues  de  couleur  blanche  et  striés  de  noir. 

Le  platine  compact  ne  s'amalgame  pas  à  froid  avec  le 
mercure,  de  sorte  qu'on  peut  le  séparer  facilement  de 
or  au  moyen  du  mercure. 

Ce  métal,  si  employé  dans  les  laboratoires  sous 
t>rme  de  creusets,  capsules,  cuillers,  spatules,  en  fil  et 
>n  feuilles,  tend  à  devenir  de  plus  en  plus  industriel  en 
^ison  de  Félévation  de  son  point  de  fusion,  de  son  in- 


'^,  Journal  of  ihe  Society  ofArts,  mai  4902  ;  d'après  Monit.  scientif , 
«ntier  1902. 


1 


i70 


solubilité  dans  les  acides  et  de  sa  résistance  aux  agents 
atmosphériques. 

Le  coefficient  de  dilatation  du  platine  est  presque  le 
même  que  celui  du  verre;  de  sorte  que  ce  métal  est  très 
employé  dans  la  construction  des  lampes  électriques  à 
incandescence  pour  relier  le  fil  de  cuivre  extérieur  au 
filament  de  carbone. 

Le  platine  est  aussi  d*un  usage  des  plus  répandas 
dans  la  fabrication  des  clés  de  contact  télégraphiques. 

Un  autre  usage  important  du  platine,  surtout  aux 
Ëlats-Unis,  se  rattache  à  Tart  dentaire;  les  crochets 
par  lesquels  les  dents  artificielles  sont  fixées  à  la  plaque 
sont  faits  en  platine;  c'est,  en  efTet,  le  seul  métal  connu 
qui  convienne  à  cet  usage  et  qui  résiste  à  la  température 
à  laquelle  les  dents  sont  soumises. 

Dans  la  fabrication  deTacide  sulfurique,  les  alambics 
employés  pour  la  concentration  de  l'acide  brut  sont  le  plus 
souvent  aujourd'hui  en  platine  allié  à  3  p.  100  d'iridium. 

Le  platine  s'emploie  aussi  en  bijouterie;  il  est  devenu 
très  à  la  mode  depuis  plusieurs  années  et  il  est  utilisé 
malgré  son  prix  élevé  dans  la  joaillerie  pour  faire  res- 
sortir l'éclat  des  pierreries. 

Les  autres  usages  sont  la  préparation  du  papier  pla- 
tinoty pique  pour  la  photogravure,  la  fabrication  des 
poids  légers  pour  les  balances  de  chimistes,  les  instru- 
ments de  chirurgie  et  autres  instruments  scientifiques, 
les  rouages  des  balances,  les  ressorts  capillaires  des 
montres  non  aimantées,  pour  obtenir  la  couleur  de  l'ar- 
gent sur  la  porcelaine,  le  placage  au  platine,  l'argent 
oxydé  et  les  fusées  pour  Texplosion  électrique  des  car- 
touches de  dynamite 

Quoiqu'on  soupçonne  l'existence  du  platine  dans  la 
Nouvelle-Galles  du  Sud  depuis  bien  des  années,  sa 
récente  découverte  en  quantité  suffisante  pour  qu'on 
puisse  l'exploiter  avantageusement  ne  remonte  qu'à 
1893  et  il  est  fort  à  désirer  que  cette  industrie  s'étende 
par  suite  du  prix  élevé  du  platine  qui  atteint  et  dépasse 
même  la  valeur  de  l'or. 


r~ 


—  171  — 


Le  platine  de  la  Nouvelle-Gaiks  du  Sud  est  extrait 
surtout  dans  le  district  de  Fifield,  à  environ  322  milles 
Ouest  de  Sydney  où  on  le  trouve  associé  à  Tor. 

Les  principales  exploitations  sont  à  Platina,  terri- 
toire situé  à  deux  milles  environ  de  la  ville  de  Fifield, 
où  se  trouvent  des  gisements  profonds  d'un  minerai 
alluvial  renfermant  de  For  et  du  platine  et  s'étendant  à 
peu  près  depuis  Tancienne  place  sur  une  longueur 
de  un  mille  et  sur  une  largeur  variant  entre  60  et 
150  pieds. 

Il  faut  creuser  jusqu'à  60  ou  70  pieds  dans  la  glaise 
où  se  rencontrent  des  dépôts  de  diiuvium  de  quartz. 

L'or  et  le  platine  se  présentent  sous  forme  de  grains 
assez  grossiers  usés  par  les  eaux  et  ne  se  trouvaient  en 
général  que  dans  les  cavités  de  lu  couche  rocheuse  et 
dans  le  limon  boueux  situé  quelques  pouces  au-dessus 
d'elle.  On  a  rencontré  parfois  des  pépites  de  platine  ; 
la  plus  grosse  trouvée  jusqu'ici  pèse  27  pennyweight  (1) 
ela  été  achetée  pour  le  musée  géologique  de  Sydney. 
11  existe  au  musée  deux  autres  pépites  pesant  respecti- 
vement H  et  8  p^^nnyweight.  Le  limon  contient  de  3  à 
i2  pennyweight  de  platine  par  tonne.  Le  rendement  de 
269  chargements  pris  dans  un  certain  nombre  de  mines 
de  platine  creusées  dans  l'étendue  de  la  couche  plom- 
bifère  a  été  de  6  pennyweight,  21  grains  de  platine  et 
i  pennyweight  23  grains  d'or  par  tonne. 

On  a  aussi  trouvé  du  platine  dans  le  district  de 
Broken  Hill  et  en  bien  d'autres  endroits,  ainsi  que  dans 
les  sables  aurifères  de  la  cote  septentrionale. 

C'est  par  suite  de  l'action  des  vagues  que  l'or  et  la 
platine  se  déposent  dans  les  sables  des  grèves  pendant 
les  temps  d'orage;  ils  proviennent  d'un  ancien  gise- 
ment de  formation  analogue,  situé  à  une  hauteur  de 
6  pieds  environ  et  qui  a  reçu  le  nom  local  de  «  Roche 
noire  »  (Black  rock). 
Ce  gisement  consiste  en  une  couche  ou  lit  de  roche 


(1)  1  pennyweight  =  l8^355. 


—  172  — 

sablonneuse  noire,  composée  pour  la  plus  grande  par- 
tie  de  petits  «  Zircons  »  avec  quelques  grains  A^Hh- 
ménite  (fer  titanifère),  de  quartz,  de  grenat  et  de  mineni 
d'étain. 

Elle  renferme  aussi  du  platine  et  des  métaux  ds 
platine  en  proportion  faible,  mais  variable  et  de  Tôt. 
très  finement  divisé. 

La  couleur  sombre  de  la  roche  sablonneuse  est  doei 
des  matières  organiques  provenant  de  végétations  maré- 
cageuses. A.  R. 

Hygiène. 

Sur  la  substitution  des  peintures  à  base  de  anc 
aux  peintures  à  base  de  plomb;  par  M.  J.-L.  Bretfon  (I). 
—  Les  recherches  de  l'auteur  le  conduisent  aux  remar- 
ques suivantes  : 

La  céruse  résiste  mieux  que  ses  succédanés  à  Taclion 
de  certains  acides  concentrés,  et,  dans  certains  cas  par- 
ticuliers à  la  pénétration  des  eftlorescences du  salpêtre; 
elle  se  montre,  en  revanche,  très  inférieure  vis-à-vis  de 
l'action  de  la  chaleur,  des  variations  brusques  de  tem- 
pérature, des  émanations  sulfhydriques  et  de  certains 
oxydants  énergiques,  comme  Thypochlorile  de  soude. 

De  plus,  les  peintures  à  la  céruse  sont  sensiblemeot 
moins  adhérentes  que  les  autres  aux  supports  sur  les- 
quels elles  sont  appliquées  et  ont  une  tendance  à  se 
boursoufler. 

L'adjonction  de  siccatif  à  l'oxyde  de  zinc,  dans  la  pro- 
portion nécessaire  pour  donner  aux  peintures  une  sicca- 
livité  équivalente  à  celle  de  la  céruse,  ne  nuit  en  rien  à 
la  résistance  de  la  peinture  et  parait,  au  contraire,  dans 
certains  cas,  tout  au.  moins,  augmenter  cette  solidité. 

La  céruse  forme,  avec  l'huile  de  lin,  non  pas  une 
combinaison,  mais  un  simple  mélange,  moins  homo- 
gène que  celui  formé  par  l'oxyde  de  zinc. 

A  poids  égal,  le  pouvoir  couvrant  de  l'oxyde  de  zinc 

(1)  Comptes  rendus  de  VAcad.  d.  Se,  l.  CXXXVI,  p.  1483;  1903. 


r 


—  173  — 


ist  à  peu  près  le  double  de  celui  de  la  céruse.  Â  volume 
igaly  le  pouvoir  couvrant  de  Toxyde  de  zinc  reste  très 
ttpéricur  à  celui  de  la  céruse;  mais,  comme  à  quan- 
ités  égales,  le  premier  de  ces  corps  forme,  avec  l'huile, 
les  mélanges  beaucoup  moins  fluides,  il  est  nécessaire, 
lans  la  pratique,  de  tenir  plus  épaisses  les  peintures  au 
Aanc  de  zinc  pour  obtenir  le  même  résultat. 

Enfin,  l'oxyde  de  zinc  présente  encore,  sur  la  céruse, 
l'avantage  très  précieux  de  ne  pas  être  toxique. 

J.  B. 

Etude  des  agents  de  désinfection  notamment  à  bord 
les  navires  ;  rapport  de  M.  le  P'  Proust  et  de  M.  le 
D' Paul  Faivre  (Extrait)  (Fin)  (1). — Le  navire  qui  a 
lervi  de  champ  d'expériences  est  le  vapeur  Renéy  de 
i,200  tonnes,  de  M.  iSoël  Dubuisson,  de  Dunkerque. 

La  cale  arrière  et  le  salon  du  navire,  communiquant 
par  une  trappe  qu'on  avait  ouverte,  ont  été  choisis 
pour  y  déposer  les  diiïérents  échantillons  destinés  aux 
expériences. 

Ces  échantillons  ont  été  divisés  comme  suit  : 

1*  Un  échantillon  type;  2**  un  échantillon  sec;  3**  un 
échantillon  humide.  Cette  façon  de  procéder  est  desti- 
née à  s'assurer  que  racîde  sulfurique  qui  peut  se  pro- 
duire, à  Tétat  humide,  est  ou  n'est  pas  en  quantité 
«ttffisante  pour  détériorer  la  marchandise  ou  pour 
n'avoir  aucun  efTet  sur  elle. 

Les  échantillons  types  ont  été  placés  en  dehors  des 
atteintes  des  vapeurs  de  soufre  et  à  l'abri  de  toute  humi- 
dité; quant  aux  échantillons  secs  et  humides,  séparés, 
les  uns  des  autres,  ils  ont  été  déposés  dans  la  cabine. 

On  a  opéré  sur  des  étoffes  diverses,  teintes  ou  non^ 
du  caoutchouc  ;  des  cuirs,  des  aliments,  viandes,  pois- 
sons, légumes,  biscuits,  pâtes,  sucre,  sel,  poivre,  café^ 
^ïié,  céréales,  tabac,  cigarettes,  bois  doré,  cuivre, 
acier,  etc. 

L'opération  a  duré  de  10  h.  55  à  1  h.  10. 

WJourn.  de  Pharm.  et  de  C/iim..  n"  du  1-f  août  ia03,  p.  132. 


1 


—  174  — 


Aussitôt  qu'il  est  possible  de  descendre  dans  la  cale 
arrière  à  4  heures  trois  quarts,  on  rainasse  13  rats 
crevés.  Douze  autre  cadavres  de  rats,  plus  celui  d'un 
chat  qu*on  n'avait  pu  faire  remonter,  sont  découverts  le 
lendemain*  Le  sol  de  la  cabine  est  jonché  de  mouches 
mortes. 

En  pénétrant  dans  la  cabine  on  ne  trouve  rm 
d^abimé,  à  l'exception  d'un  tapis  de  table  légèremeot 
décoloré;  les  cuivres  supportant  les  tables  de  roulis  et 
courant  le  long  des  boiseries  sont  intacts  ;  les  velours^ 
les  cuirs  des  banquettes  et  des  fauteuils  ne  sont  nolI^ 
ment  altérés;  des  tentures  brunes  séparant  le  fond  de 
la  cabine  ne  sont  aucunement  décolorées  et  cependant 
elles  n'ont  été  encore  que  fort  peu  aérées. 

Les  mêmes  constatations  sont  faites  le  30  septembre 
(3  jours  après)  lors  d'une  seconde  visite  à  bord  du  navire. 

Les  pommes  de  terre  soumises  aux  expériences  précé- 
cédentes  sont  restées  absolument  intactes  de  quelque 
façon  qu'on  les  sectionne  et  en  présence  des  différents 
procédés  de  laboratoire. 

Les  légumes  très  aqueux  (navets,  carottes)  absorbent 
une  grande  quantité  d'acide  sulfureux  qui  toutefois  ne 
peut  être  nuisible,  puisque  ces  légumes  doivent  êfrt 
soumis  à  l'ébuUition  dans  une  eau  toujours  légèrement 
calcaire  qui  sature  l'acidité.  L'équipage  qui  a  mangé 
les  deux  types  de  légumes  soumis  aux  vapeurs  sulfu- 
reuses ne  leur  a  trouvé  aucun  mauvais  goût. 

Biscuits,  —  Echantillon  sec  :  pas  d'altération.  Échan- 
tillon humide  :  forte  odeur  sulfureuse.  Trois  jours 
après,  l'odeur  a  disparu  et  ils  sont  intacts. 

Pâtes.  Sucre.  Sel  (type  sec).  Poivre  en  grains.  TU- 
Café  en  grains.  Chocolat.  —  Les  échantillons  secs  et 
humides  (sauf  pour  le  sel)  ne  sont  nullement  altérés  ni 
décolorés;  ils  présentent  tous  une  très  forte  odeur  de 
soufre  qui,  au  bout  de  trois  jours,  a  disparu  à  peu  près 
complètement. 

Blê,  avoine^  orge^  riz.  —  Les  échantillons  secs  et 
humides  de  ces  différents  produits  ne  sont  nullemeot 


—  175  — 

altérés  ;  ils  préseptent  une  très  forte  odeur  sulfureuse  qui 
disparaît  très  rapidement  quand  on  les  étend  pour  les 
aénT. 

Farine  de  froment,  —  L'échantillon  sec  et  l'échan- 
lilloa  humide  ne  sont  pas  altérés.  Ils  présentent  une 
forte  odeur  de  soufre.  Après  l'aération  du  type  sec,  on 
ne  peut  percevoir  aucune  odeur  sulfureuse.  Pour  se 
rendre  compte  de  l'action  du  soufre  sur  la  diastase,  un 
échantillon  du  type  sec  a  été  soumis  à  la  panification 
après  passage  au  blutoir  et  on  a  eu  un  ps^in  de  qualité 
ordinaire. 

De  toutes  ces  expériences  qui  ont  été  contrôlées 
^ientifiquement,  il  résulte  (1)  : 

1'  Que  l'appareil  Clayton  tue  les  rats  et  les  insectes, 
même  avec  un  titre  de  5  p.  100  ; 
2"^  Que  les  vapeurs  sulfureuses  pénètrent  partout  ; 
S"*  Qu'au  point  de  vue  de  l'altération-  des  tissus,  l'ac- 
tion des  vapeurs  sulfureuses  parait  nulle,  si  l'on  a  soin 
d'aérer  rapidement  l'endroit  où  ils  se  trouvent  ; 

4**  Qu'au  point  de  vue  de  Taction  sur  la  couleur, 
eelle-ci,  d'après  les  essais  faits  sur  des  tissus  teints  aux 
.couleurs  d'aniline,  semble  très  faible  et  peut  dépendre 
-de  la  nature  des  colorants  ; 

.  5*  Que  les  produits  alimentaires  ne  paraissent  pas 
altérés,  en  se  conformant  aux  précautions  d'aération  ; 
6"*  Que  les  graines  oléagineuses,  les  céréales,  les 
jutes,  les  cotons,  les  laines  ne  paraissent  nullement 
altérés,  en  se  conformant  aux  précautions  d'aération; 
7^  Que  les  objets  et  ustensiles  d'ameublement  ne 
paraissent  nullement  altérés,  en  se  conformant  aux 
prescriptions  énoncées  ci-dessus  ; 

8^  Que  les  métaux  ne  paraissent  nullement  altérés, 
en  se  conformant  comme  plus  haut; 

!1}  Cet  expériences  ont  été  faites  par  le  D^"  Duriau,  directeur  de  la 
Saoté  de  Daakerque,  avec  le  concours  de  M.  David,  chimiste  en  chef 
des  Finances,  en  présence  de  M.  Calmette,  directeur  de  l'Institut  Pas- 
teur de  Lille.  L'action  nocive  sur  certains  produits,  les  étoAes  nolam- 
Bont,  est  possible  en  raison  de  la  difficulté  d'aérer  les  tissus,  lorsqu'ils 
(ont  en  baUoU. 


—  176  — 

y^  Que  le  gaz  sulfureux  présente  un  avantage  consi- 
dérable sur  d'autres  gaz  (acide  carbonique,  par  exempt 
parce  que  son  odeur  le  fait  reconnaître  de  suite;  uns 
aération  de  quelques  heures  le  fait  disparaître  et 
permet  le  travail  dans  les  cales  sans  présenter  aucon 
danger  pour  les  ouvriers. 

En  ce  qui  concerne  les  métaux  au  sujet  desquels  les 
compagnies  de  navigation  ont  à  diverses  reprise* 
exprimé  des  craintes,  M.  Rosenstiehl  est  très  aftirmalifj 
Ni  Tacide  sulfureux  ni  l'anhydride  sulfurique  n'agissent 
à  la  température  ambiante.  Le  fer  reste  absolument 
brillant,  indéfiniment,  au  contact  de  ces  acides  éner- 
giques, à  tel  point  que  l'anhydride  sulfurique  est  em- 
ballé et  expédié  dans  des  vases  en  tôle.  Quant  à  racidsj 
sulfureux,  on  sait  que  le  gaz  liquéfié,  dont  M.  Raool 
Pictet  se  sert  dans  ses  appareils  frigorifiques,  circule 
dans  des  machines  en  fer  et  que  le  métal  reste  brillant 
et  n'est  nullement  attaqué  à  la  longue.  Il  n'y  a  clone 
rien  à  craindre  pour  les  objets  en  métal  exposés  au  gtf 
provenant  du  four  Clayton.  Si  un  peu  d'eau  et  d'oxygène 
sont  en  présence,  une  altération  très  superficielle  se 
produit;  mais  elle  disparaît  par  l'astiquage.  M.  le  pro- 
fesseur Proust  et  M.  le  D*"  Paul  Faivre,  ajoutent  que  les 
très  nombreuses  sulfitations  pratiquéesdans  les  cales  des 
navires  déchargés  n'ont  pas,  à  leur  connaissance,  all^r^ 
les  tôles,  contrairement  à  l'objection  qui  avait  étéfaile 
à  l'égard  de  ce  procédé  par  diverses  compagnies  de 
navigation. 

M.  Calmetle  affirme  que  tous  les  bacilles  de  la 
peste,  du  choléra  et  de  la  fièvre  typhoïde  avaient 
été  détruits.  Des  échantillons  de  staphylococci,  deoi 
avaient  été  détruits,  un  avait  résisté.  Les  trois 
cultures  d'anthrax  avait  résisté  sans  avoir  été  affectées 
par  l'agent  gormicide.  L'expérience  est  satisfaisante 
dans  ces  limites  et  démontre  que  le  gaz  sulfureux 
produit  de  cette  façon  a  des  qualités  germicides  qui 
détruisent  les  bactéries  sans  spores,  mais  que  soo 
action  ne  suffit  pas  pour  détruire    les  germes   avec 


—  177  — 

K>res.  L'aDthrax  avec  ses  spores  est  un  organisme  très 
distant.  Dans  la  pratique  cependant  il  est  peu  pro- 
ible  qu'on  rencontre  des  bactéries  nuisibles  avec 
pores  dans  les  cales  des  navires. 

AciDB   CARBONIQUE 

Des  expériences  pour  la  destruction  des  rats  au 
ftoyen  de  l'anhydride  carbonique,  à  bord  des  navires 
barges,  ont  été  faites  à  Marseille  par  la  Société  «  la 
liarbonique  lyonnaise  »,  sous  le  contrôle  de  MM.  les 
y*  Catalan,  directeur  de  la  santé,  et  Jacques,  médecin 
te  la  santé. 

On  a  opéi*é  avec  T acide  carbonique  enfermé  sous 
pression  dans  des  bouteilles  en  acier.  Le  rapport  du 
14  avril  1902  de  MM.  Gatelan  et  Jacques  conclut  ainsi  : 
]  1^  La  proportion  de  25  p.  100  d  acide  carbonique  en 
jade  vide  et  bien  close  suffit  pour  tuer  à  coup  sûr,  en 
JDoins  de  quatre  heures,  tous  les  rats  en  quelque 
mdroit  qu'ils  se  trouvent  dans  la  cale.  Ce  gaz  se 
jlêpand  partout;  il  est  expulsé  facilement,  et  il  n'altère, 
kie  colore  ou  ne  détériore  aucune  des  substances 
placées  comme  témoin  ; 

'  2*  Sur  les  paquebots,  dans  Tétat  actuel  des  construc- 
tions navales,  on  ne  peut  considérer  comme  cavité 
itlose  que  les  cales  ;  les  autres  compartiments  commu^ 
iniquent  souvent  entre  eux  et  il  ne  faut  pas  comprendre 
à  la  fois  dans  les  parties  à  carboniquer  les  faux  ponts, 
soutes  à  bagages,  etc.  ; 
3°   L'opération  pratiquée  sur  les   cales  pleines  de 

marchandises  donne  lieu  aux  remarques  suivantes  : 
La  nature  des  marchandises  est  un  obstacle  à   la 

répartition  égale  du  gaz  dans  tous  les  points  de  la  cale  ; 

aussi  faut-il  augmenter  le  pourcentage  du  mélange  à 

30  p.  100  et  laisser  les  cales  fermées  pendant  quatre 

heures; 
La  nature  des  marchandises  influe  assez  sensiblement 

^Tir  l'homogénéité  du  mélange  et  il  faut  tenir  compte 

des  écarts  de  température  déterminés  par  le  voisinage 

Jimn^  de  Pharm.  %t  de  Chim.  6*  sftniB,  t.  XVIII.  (15  août  1003.)  1^ 


—  178  — 

de  substances  diverses  (balles  de  peaux,  tempén» 
ture  21^;  saumons  de  cuivre,  température  iG"")  potr 
renforcer  le  mélange  lorsque  ces  conditions  existent; 

On  obtient  plus  sûrement  Tasphyxie  de  tous  les  roa« 
geurs  des  cales  en  envoyant  l'acide  carbonique  en  deux 
temps  :  1^25  p.  100  ;  2"une  demi-heure  après,  5  p.  100 

Il  importe,  pour  assurer  la  formation  du  mélangi 
asphyxiant,  que  l'on  fasse  arriver  dans  la  cale  le  gaz  1 
une  température  voisine  de  la  température  ambiante 
la  pression  ordinaire; 

Le  gaz  carbonique  est  expulsé  totalement  et  trèsrajH? 
dément  à  l'aide  d'un  venlijateur  à  tuyau  plongeant 
fond  de  la  cale  et  de  manches  à  vent  placées  à  lafflaiH 
rement  des  panneaux; 

Certaines  marchandises,  telles  que  les  laines,  les 
peaux  fraîches,  les  peaux  en  suint,  renferment  très 
rarement  des  rats  ;  ceux-ci  se  réfugient  dans  d'autr» 
compartiments  du  navire  (1). 

M.  Apéry  a  expérimenté  à  Constantinople,  vers  la  lii 
de  1901,  le  gaz  carbonique  pour  la  désinfection  da 
cales  de  navires;  il  a  donné  des  résultats  satisfaisants. 

MM.  Proust  et  Faivre  concluent  par  cette  phrase  : 

(c  Au  triple  point  de  vue  de  la  puissance  d'action,  (k 
la  facilité  et  de  la  sécurité  de  son  emploi  le  gaz  Claytott 
nous  semble  incontestablement  supérieur  à  Tanhydride 
sulfureux  produit  par  la  combustion  à  Tair  libre  età 
l'anhydride  carbonique.  Ce  gaz  nous  parait  le  procédé 
le  plus  efficace  que  nous  ayons  actuellement  à  notre 
disposition  pour  la  destruction  des  rats  et  la  désinfec- 
tion des  marchandises  à  bord  des  navires.  »  A.  R. 

Sur  Tabsorption  de  Tantitoxine  tétanique  par  les 
plaies;  action  immunisante  du  sérum  antitétanique  sec, 
employé  au  pansement   des  plaies    tétanigènes;  par 


(1)  D'après  MM  David  et  Duriau  (dô  Dunkerquc),  l'acide  carbonique, 
à  ia  dose  recommandée  par  M.  le  docteur  Jacques,  ne  semble  aTaîr*a- 
cune  action  sur  les  puces,  punaises,  cancrelats  et  autres  insectes  connus 
sous  le  nom  de  vermine. 


—  179  — 


»  A.  Calmette  (i).  —  On  peut  facilement  conférer  aux 
bayes  l'immunité  contre  le  tétanos,  en  faisant  absorber 
ces  aniaiaux  de  petites  quantités  de  sérum  antitéta- 
que  par  une  petite  plaie  de  3°^™  ou  4*°'°  de  longueur, 
ibouionnière,  intéressant  toute  l'épaisseur  du  derme. 
'expérience  ne  réussit  ordinairement  pas,  si  Ton  se 
mien  te  de  badigeonner  la  plaie  avec  un  pinceau  trempé 
IDS  du  sérum  liquide.  Au  contraire,  elle  réussit  tou- 
WTs,  si  Ton  saupoudre  la  plaie  avec  une  très  petite 
Uantité  de  sérum  sec^  finement  pulvérisé.  Quelques 
Âlligrammes  de  sérum  suffisent  ainsi  à  vacciner  les 
iiimaux  contre  des  doses  de  ioxine  tétanique  dix  fois 
lortelles. 

Cette  constatation  a  déterminé  l'auteur  à  rechercher 
Userait  possible  d'empêcher  l'infection  tétanique  de 
e  produire  en  employant  le  sérum  antitoxique  à  Vétat 
te  au  pansement  des  plaies  tétanigènes. 

Les  expériences  faites  sur  des  cobayes  permettent  de 
|épondre  affirmativement;  à  condition  toutefois  que  le 
pansement  au  êérum  sec  soit  fait,  au  plus,  6  heures 
Iprès  l'infection  tétanique.  Après  7  heures,  les  résultats 
Rviennent  inconstants  :  quelques  animaux  prennent  le 
létanos  et  succombent  plus  ou  moins  tardivement. 
Iprès  12  heures,  le  pansement  au  sérum  se  montre 
toujours  inefficace. 

Ces  résultats  autorisent  à  penser  que  le  même  traite- 
Hent  pourrait  être  appliqué  à  l'homme  lorsqu'on  se 
Irouve  en  présence  de  plaies  souillées  de  terre  ou  de 
iéjcctions  animales  susceptibles  d'être  infectées  par  le 
bacille  de  Nicolaïer. 

Le  sérum  antitétanique  à  Tétat  sec  conserve  indéfini- 
ment son  activité  préventive.  Son  emploi,  pour  le  pan- 
sement des  plaies,  ne  présente,  s'il  est  bien  préparé, 
incun  inconvénient  d'aucune  sorte  et  n'exige  aucune 
îûstnimentalion  spéciale.  11  peut  être  mis  entre  les  mains 
ps  plus  inexpérimentées. 

J.B. 

U)  Comptes  rendus  de  l'Acail.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  1150;  1903. 


^"^ 


180  — 


BIBLIOGRAPHIE 


Le  Saturnisme;  étude  historique,  physiologique,  clinique  et  pv^hft 
lactique;  par  M.  G.  Meillère  (1). 

Les  statistiques  ofTicielles  basées  sur  les  rubriques  banales 
registres  hospitaliers  pourraient  faire  supposer  que  le  s 
nisme  tend  à  disparaître. 

Une  enquête  consciencieuse  s'étendant  non  seulement  a 
consultations  externes,  aux  cliniques  ou  dispensaires,  mais 
poursuivant  également  chez  les  praticiens  qui  exercent  endelMl 
du  milieu  hospitalier,  montre, que  le  safturnisme  est  toujours 
des  principaux  facteurs  de  la  morbidité  d'origine  profe>.-:oii- 
nelle. 

Longue  est,  en  effet,  la  liste  des  professions  qui  exigent  J<» 
part  de  ceux  ({ui  les  exercent,  la  manipulation  du  pIomL  oai 
ses  dérivés,  et  cette  liste,  loin  de  diminuer,  s'allonge  chaque  ja 
par  suite  des  exigences  de  notre  civilisation  outrancière. 

C'est  à  l'étude  historique,  chimique  et  prophylactique  i 
saturnisme  que  M.  Meillère  a  consacré  ses  efforts  dans  un  traiiS 
considérable  qui  sert  en  quelque  sorte  de  cadre  à  ses  nombreuHf 
recherches  personnelles  sur  la  toxicologie  du  plomb. 

Dans  une  première  partie  réservée  à  Tétude  historique  H  phf» 
Biologique  du  saturnisme,  Fauteur  passe  une  revue  critique d« 
documents  concernant  les  trois  variétés  de  colique  de  Poitoo» 
primitivement  considérées  comme  trois  affections  à  ôtiolupfll' 
distinctes  rapprochées  simplement  par  l'identité  fortuite  dei 
symptômes  et  l'homonymie  accidentelle  de  leurs  appelatîoai 
{colica  pictorum,  colica  pictonum).  Cette  élude  s'étend  d«ptn», 
Citois,  médecin  du  Poitou,  donnant  en  1616,  la  première  descnp* 
tion  rigoureuse  de  la  colique  végétale  jusqu'à  Backer  (lT6Ti,  dé- 
montrant l'origine  plombique  de  ladite  colique  et  à  Lefèvre  éta- 
blissant d'une  façon  définitive,  en  1860,  Tidentité  de  la  coliqoe 
sèche  des  marins  avec  la  vulgaire  colique  de  plomb. 

Dans  le  chapitre  suivant,  Taction  des  eaux  sur  le  plomb  ei  la 
recherche  toxicologique  de  ce  dernier  métal  sont  expos«»es  avec 
tout  le  soin  que  comporte  un  pareil  sujet.  L'auteur  insiste  ar 
les  précautions  à  prendre  pour  la  destruction  complète  des  ma- 
tières organiques  et  pour  l'isolement  ultérieur  du  plomb  par 
entraînement  au  moyen  du  sulfure  de  cuivre,  tour  de  main  qoi 
simplifie  la  technique  et  ramène  le  problème  primitif  à  celui 
beaucoup   plus   simple  qui  consiste  à  séparer  l'un  de  l'autre /»• 

(i)  Thèse  de  doctorat  es  sciencesj  1  fort  vol.  in-8*. 


r 


181 


livre  et  le  plomb.  Pour  cette  dernière  opération,  Télégante  mé- 
lodie électrolytique  du  professeur  Riche  est  mise  à  profit  ;  elle 
Dnne  des  résultats  d*une  rigueur  mathématique. 
Le  chapitre  troisième  est  consacré  à  Tétiologie  du  saturnisme 
Dvisagée  à  divers  points  de  vue.  Cette  méthode  d'exposition 
ermet  de  mettre  en  lumière  les  divers  aspects  sous  lesquels  le 
atuniisme  peut  être  un  danger  pour  la  santé  publique.  L'auteur 
asse  successivement  en  revue,  dans  une  première  partie  de  cet 
x^sé,  les  diverses  formes  sous  lesquelles  le  plomb  et  ses  dérivés 
leavent  être  utilisés  ;  il  envisage  ensuite  ce  que  l'on  pourrait 
^peler  les  modalités  économiques,  sociales,  et  même  physiolo- 
^ues  de  l'étiologie  saturnine  en  traitant  successivement  le 
ffttnrDÎsme  professionnel,  alimentaire  ou  médicamenteux  ;  le 
bturnisme  chez  la  femme  et  chez  l'enfant  ;  le  saturnisme  dans 
rhygiène  domestique,  enfin  le  saturnisme  et  l'hygiène  navale. 

L'histoire  physiologique  du  saturnisme  (ch.  iv),  comprend 
tout  ce  qui  concerne  l'absorption,  la  localisation,  l'élimination 
ia  toxique  et  son  action  sur  l'organisme,  c'est-à-dire  la  physio- 
logie proprement  dite  du  saturnisme.  La  question  du  a  Plomb 
bormal  »,  toujours  controversée  depuis  Devergie  et  Orfila,  est 
ioalysée  dans  ce  chapitre  au  cours  duquel  Fauteur  expose  la  plu- 
part de  ses  recherches  personnelles. 

}•  La  deuxième  partie  de  l'ouvrage  est  plus  particulièrement 
Ifonsacrée  à  l'étude  clinique  et  prophylactique  du  saturnisme. 
Les  différents  tissus  et  les  divers  appareils  ou  systèmes  pul- 
jncnaires,  cardiorénal  digestif  ou  nerveux,  lésés  par  le  satur 
iliisme,  sont  successivement  passés  en  revue  dans  une  série  de 
imoDOgraphies  cliniques  suivies  chacune  d'un  index  détaillé. 
i  A  la  suite  de  ces  descriptions  cliniques,  se  trouvent  exposées 
les  influences  qui  peuvent  modifier  l'évolution  de  l'intoxication. 
I  Quelques  pages  sont  également  consacrées  aux  intoxications 
similaires  fréquemment  associées  au  saturnisme  ou  confondues 
tiec  lui,  tels  sont  :  le  Bismuthisme,  le  Cuprisme,  l'Argyrisme,  le 
Manganisme,  le  Stannisme,  le  Zincisme,  etc. 

L'ouvrage  se  termine  par  quelques  considérations  générales 
sur  la  pathogénie,  la  thérapeutique  et  la  prophylaxie  générale 
ou  individuelle. 

Les  statistiques,  lois,  arrêtés  et  ordonnances  de  police  ainsi 
que  les  travaux  des  conseils  d'hygiène  se  trouvent  groupés  dans 
tiu  chapitre  additionnel  consacré  à  la  police  sanitaire. 

Dans  ses  conclusions,  Tauteur  regrette  que  la  prophylaxie  de 
certaines  intoxications  professionnelles  ne  soit  pas  assurée  par 
le  môme  mécanisme  —  la  déclaration  obligatoire  —  qui  enraye 
si  efficacement  le  développement  dos  maladies  infectieuses;  les 
aleliors  dangereux  devant  être  assimiles  à  des  foyers  d'épidé- 
mies  professionnelles. 


182  — 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  S  août  4903. 
Présidence  de  M.  Landrin,  vice-président. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend:  2  numé* 
ros  du  Journal  de  Plmrmaeie  et  de  Chimie;  le  Bvdletm 
commercial  et  1*  Union  Pharmaceutique  ;  2  numéros  da 
Bulletin  des  Sciences  Pharmaeologiques  ;  le  Bulletin  dê^ 
r Association  des  Docteurs  en  Pharmacie;  2  numéros  do 
Bulletin  de  la  Société  de  Pharwjade  de  Bordeaux;  2  nu- 
méros du  Bulletin  de  Pharmacie  de  Lyon  ;  le  Bulletin  A- 
la  Chambre  Syndicale  et  Société  de  Prévoyance  des  Phsr* 
maciens  de  Paris  et  de  la  Seine,  le  Bulletin  de  VAfo»; 
5  numéros  du  Pharmaceutical  Journal;  1  volunw  <te 
M.  E.  Leclair  :  Histoire  de  la  Pharmacie  de  Ulle,  de 
1301  à  l'an  XI,  accompagné  de  22  brochures  du  même 
auteur;  2  volumes  de  M.  Carette:  Etude  sur  Vessem 
de  rue  et  sur  la  méthylnonylcétone  ;  i  volume  :  31*  sesiion^ 
de  V Association  ftav4}aise  pour  V avancement  des  Scienea. 

Correspondance  écrite.  — Klle  comporte  :  4*  des  lettres 
de  remerciement  de  MM.  Amozan,  Gilbert,  Goris  et 
Sigalas,  nommés  membres  correspondants  nationaux; 
2''  des  lettres  de  MM.  Constant  David,  &ray,  Kohi  el 
Leclair  qui  posent  leur  candidature  au  titre  de  membre 
correspondant  national  ;  3""  des  lettres  de  MM.  GnilbD- 
min,  Hébert,  Lerat,  Liénard,  6.  Weil  qui  demandent  à 
prendre  part  au  concours  des  thèses.  A  l'appui  de  leur 
demande,  ils  envoient  des  exemplaires  de  leurs  tra- 
vaux, savoir  :  Contribution  à  l'étude  des  Plombâtes  et  l» 
Plombâtes  de  Plomb,  du  premier;  Etude  sur  les  prépa- 
rations officinales  des  Loganiacées,  du  second  ;  MétMi 
générale  de  préparation  des  éthers  oxydes  phénoUqy^ 
symétriques  et  dissy métriques ,  du  troisième;  Etude  dei 
hydrates  de  carbone  de  réserve  de  quelques  graines  depd- 


r 


—  183  — 


wûrs^  du  quatrième;  Recherches  histologiquea  sur  la 
kmillê  des  hypéricacéea,  du  cinquième. 

M.  le  Secrétaire  général  fait  remarquer  que  les  can* 
lidats,  désireux  de  prendre  part  au  concours  des  thèses, 
ioivent  faire  parvenir  les  exemplaires  de  leurs  travaux, 
au  plus  tard»  pour  la  séance  d'octobre. 

Communications.  — M.  Patein  communique  un  travail 
de  M.  E.  Dufau  sur  \^,recherche  de  V albumine  dans  Vurine, 
^  L'auteur  a  étudié  les  propriétés  des  albuminoïdes 
^naires  précipitables  à  froid  par  Tacide  acétique  et 
keeonnu  qu'ils  précipitent  également^  par  la  plupart  des 
l^ctions  proposées,  pour  caractériser  Talbumine  pro- 
Iprement  dite  ou  serine. 

^  L'auteur  indique  le  moyen  d'éluder  cette  cause  d'er- 
ïeor  et  propose  l'emploi  du  citrate  d'ammoniaque  pour 
éviter,  sous  l'action  de  la  chaleur,  la  précipitation  des 
-phosphates  que  l'on  redissout  généralement,  par  des 
lacides  nuisibles  à  la  bonne  marche  de  la  réaction. 

M.  Portes  présente,  au  nom  de  M.  Desmouliëre,  une 
i^ote  sur  le  dosage  de  V ammoniaque  dans  les  mistelles  et 
dans  les  vins. 

L'auteur  rappelle  les  récents  travaux  de  MM.  A.  Gau- 
tier et  Halphen  et  conseille,  pour  le  dosage  de  l'azote 
ammoniacal,  le  procédé  de  MM.  Hilntz  et  Rousseau, 
légèrement  modifié. 

M.  Marty  présente  une  note  de  M.  Rousseau  :  In- 
Jtuence  des  sels  de  chaux  sur  la  solidification  de  la 
gélatine  stérilisée  à  120**. 

MM.  Bourquelot  et  Crinon  font  quelques  observations 
sur  ce  travail. 

M.  Choay  a  analysé  diverses  préparations  commer- 
ciales vendues  sous  le  nom  de  quinium.  Il  a  reconnu 
qtie,  par  l'ensemble  de  leurs  caractères  physiques  et 
organoleptiques,  ainsi  que  par  leur  composition,  ces 
produits  différaient  considérablement  du  type  primitif 
de  MM.  Delondre  et  Labarraque. 

8^  basant  sur  les  résultats  de  ses  analyses  et  sur 
j'examen  polarimétrique,  il  conclut  qu'il  se  trouvait  le 


—  184  — 

plus  souvent  en  présence  de  sous-produits  de  la  fabri- 
cation du  sulfate  de  quinine,  ou  de  quinines  brutes, 
voire  même  de  simples  extraits  de  quinquina. 

M.  Choay  présente  à  la  Société  le  quinium  qail 
obtient  en  modifiant  le  procédé  de  Deiondre  et  Labar- 
raque  de  telle  façon  que  les  principes  fébrifages  et 
toniques  ne  soient  pas  altérés. 

Centenaire  de  la  Société.  —  Les  nombreuses  adhé- 
sions parvenues  déjà  à  M.  le  Secrétaire  général,  aosâ 
bien  de  nos  correspondants  nationaux  que  des  corres- 
pondants étrangers  et  des  Sociétés  invitées  à  se  faire 
représenter  à  cette  solennité,  assurent,  dès  à  présent,  le 
succès  de  la  célébration  du  centenaire.  Cette  heureuse 
constatation  sera  évidemment  de  nature  à  décider 
retardataires  et  hésitants. 

MM.  Van  Itallie,  d'Utrecht;  Greshofi,  de  Harlem; 
Hans  Eger,  de  Vienne,  en  s'associant  à  notre  mani- 
festation, expriment  leurs  regrets  de  ne  pouvoir  se 
rendre  à  Tinvitation  qui  leur  a  été  adressée. 

Rapport  sur  les  Candidatures  :  M.  Sonnerat  donne  \ 
lecture  du  rapport  de  M.  Grimbert  sur  les  titres  da 
candidats  à  la  place  de  membre  résidant. 

M.  Colin  fait  connaître  les  titres  des  candidats  corres- 
pondants nationaux. 

M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Thibaoit, 
récemment  élu,  qui  assiste  à  la  séance. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Séance  DU  6  juillet  1903  (C\  jB.,  t.  CXXXVII). 

—  De  V action  du  sérum  humain  sur  les  Trypano^a^ 
du  Nagana^  du  Caderas  et  du  Surra;  par  M.  A.  Uvkras 
(p.  15).  —  Le  sérum  humain  injecté  à  des  animw^ 
atteints  de  Nagana,  de  Surra  ou  de  Caderas,  fait  dispa- 
raître temporairement,  parfois  même  d^une  façon  défi- 
nitive, les  Trypanosomesqui  sont  les  agents  pathogèu^. 


r 


—  485  — 


le  ces  maladies.  Aucune  espèce  animale  ne  fournit  un 
sérum  ayant  des  propriétés  analogues  à  celles  du  sérum 
humain  (Voir  ce  Journal,  [6],  t.  XVIII,  p.  139). 

—  Sur  les  acides  gras  de  la  lécithine  de  Vceuf;  par  M.  II. 
Cousin  (p.  68).  —  L'auteur  montre  qu'il  existe  dans  la 
lécithine  de  Tœuf,  en  outre  des  lécithines  déjà  détermi- 
nées (stéarique,  oléique  et  palmitique),  un  produit  du 
même  ordre  dérivé  de  Tacide  linoléique  (1). 

—  Infection  intraveineuse  de  glycérine  :  dosage  de  la 
flycérine  dans  le  sang;  élimination  par  Vurine;  par  M.  M. 
iliCLOux  (p.  70).  —  La  glycérine  injectée  dans  le  sang 
disparaît  avec  une  très  grande  rapidité.  Elle  est  élimi- 
née par  Turine  en  proportion  notable,  et  cela  en  un 
temps  relativement  court.  Il  se  fait  au  niveau  du  rein 
une  sélection  de  la  glycérine  d'une  intensité  très  grande 
(Voir  ce  Journal,  [6],  t.  XVII,  p.  352). 

—  Les  hydrates  de  carbone  de  Vorge  et  leurs  transforma^' 
tiens  au  cours  de  la  germination  industrielle;  par  M.  L. 
LwDET(p.  73).  — Voir  un  prochain  numéro  de  ce  Journal, 

—  Sur  la  rétrogradation  de  V empois  d'amidon;  par 
M.  L.  Maquenne  (p.  88).  — En  maintenant  pendant  quel- 
ques jours  en  milieu  aseptique  une  gelée  homogène 
d'amidon,  on  voit  se  déposer  des  grumeaux  d*amylocel- 
lolose  non  colorable  par  l'iode,  inattaquable  par  le  malt, 
très  lentement  hydrolysée  par  les  acides  minéraux 
étendus  et  bouillants.  Cette  transformation  est  progres- 
sive; sa  vitesse  décroît  avec  le  temps,  sans  devenir  nulle 
après  vingt  jours  de  conservation. 

—  Sur  une  bactérie  oxydante,  son  action  sur  Valcool  et 
fe  glycérine;  par  M.  R.  Sazerac  (p.  90).  —  Il  existe  dans 
certains  vinaigres,  une  bactérie  oxydatite,  différente  de 
la  bactérie  du  sorbose,  et  capable  d'oxyder  la  glycérine 
en  dioxyacétone.  Cette  bactérie  n'a  qu*un  faible  pou- 
voir acétifiant. 

—  Sur  la  production  d'hydrogène  sulfuré  par  les 
txtraiu  d* organes  et  les  matières  albuminoïdes  en  général; 

(l)Ce  traTail  a  été  pnblié  dans  le  numéro  précédent  du  Journal  (p.  102). 


—  186  — 

par  MM.  J.  Abklous  et  H.  Ribaut  (p.  95).  —  Lapro* 
duction  de  H'S  par  les  extraits  d'organes  seuls  onaddi* 
tionnés  de  soufre  ne  saurait  être  considérée  comme 
un  phénonoiène  de  nature  diastasique  (contrairement  à 
la  théorie  an  philothian,  de  Rey^Pailhade).  Les  matières 
albuminoïdes  possèdent  à  des  degrés  divers  le  pouvoir 
de  dégager  H*S  quand  on  les  chauffe  soit  seules,  soit  et 
présence  de  soufre. 

Séance  du  13  juillet  1903  [C.  R.,  t.  CXXX\TI). 

—  Combinaison  du  sulfate  ferriqtie  avec  Vacide  sdfm- 
que;  par  M.  A.  Recoura  (p.  118  et  189).  — Cette  c^mkl- 
naison  appelée  acide  ferrisulfurique  (par  analogie  ayee 
Tacide  chromosulfurique)  est  formée  d'une  molécule  de 
sulfate  ferrique  et  d'une  molécule  d'acide  sulfuri^oe. 
Elle  est  immédiatement  dissociable  par  l'eau.  (Test 
cependant  un  acide  bibasique  bien  défini,  donnant,  am 
l'alcool  éthylique,  un  éther  neutre. 

—  Préparation  des  amides  secondaires;  par  M.  Ta»* 
BouBiECH  (p.  128).  —  La  méthode  consiste  à  faire  réagir 
les  chlorures  d'acides  sur  les  amides  primaires  en  tobe 
scellé.  L'auteur  a  préparé  ainsi  le  dibutyramide,  le 
diisobutyramide  et  le  diisovaléramide. 

—  Action  du  brome  sur  lepinène  en  présence  de  Vwm; 
par  MM.  P.  Gekvresse  et  P.  Faivrk  (p.  130).  —  Les 
auteurs  ont  obtenu  un  dibromure  de  pinène  (fondant  à 
167-168''),  dont  la  formation  parle  en  faveur  de  la  diva* 
lence  du  pinène. 

Séance  du  20  juillet  1903  [C.  R.,  t.  CXXXVII). 

—  Sur  une  nouvelle  méthode  de  recherche  et  de  (hsaft 
des  traces  les  plus/aibles  d'arsenic:  par  M.  A.  GAcma. 
—  \oir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  la  spartéine.  Caractères  généraux;  action  é 
quelques  réducteurs;  par  MM.  Ch.  Moureu  et  A.  Valeci 
(p.  194).  — Les  auteurs  confirment  la  formule  C**fl"*A2*. 
Ils  montrent  que  la  spartéine  est  une  diamine  dite^ 
tiaire,  nettement  monoacide  au  tournesol  et  à  la  phti- 


I 

j 


r 


187  — 


iéine,  et  diacide  à  rhélianthine.  Elle  ne  contient  pas  de 
igroapement  méthyle  lié  à  Tazote.  Contrairement  aux 
expériences  d'Ahrens,  elle  ne  paraît  pas  susceptible 
d^hy  drogénation . 

—  Sur  la  matière  phospho-organique  de  réserve  des 
plantée  à  chlorophylle.  Procédé  de  préparation  ;  par  M.  S. 
PosTERNAK  (p.  202).  —  Le  composé  en  question  est  un 
acide  phospho-organique,  auquel  l'auteur  donne  la  for- 
mule CHTO^  Il  se  trouve  dans  tous  les  tubercules, 
bulbes,  rhizomes,  c'est-à-dire  dans  les^  organes  où  sont 
emmagasinées  les  matières  de  réserve;  pour  les  graines, 
il  est  localisé  dans  les  grains  d'aleurone. 

—  Une  Pasai/lorée  à  résine;  par  M.  H.  Jumelle  (p.  206). 
—  Cette  Passiflorée,  appelée  ola-boay  par  les  Sakalaves 
dans  le.Boina,  est  VOphiocaulon  FiringalavensCy  D.  d.  C. 

I  La  tige,  très  renflée  à  la  base,   est  recouverte  d'une 
I  couche  de  résine  verdâtre  qui  peut  avoir  1*^™' d'épais- 
seur. 

—  Sur  les  gaz  organiques  de  la  respiration  dans  le 
I  Haiète  micré;  par  M.  J.  Le  Goff  (p.  216).  —  Dans 
I  fhaleine  des  personnes  atteintes  de  diabète  sucré  grave, 

on  a  signalé  une  odeur  attribuée  à  l'acétone.  Dans  le 
cas  qu'il  a  étudié,  l'auteur  a  caractérisé  définitivement 
ce  composé  et  Ta  dosé.  La  quantité  trouvée  variait  de 
l«'à2«',7  par  24  heures. 

—  Sur  V entretien  de  VirritaUlité  de  certains  organes 
réparés  du  corps,  par  immersion  dans  un  liquide  nutritif 
artificiel;  par  MM.  E.  Hédon  et  C.  Fleig  (p.  217).  —  Voir 
un  prochain  numéro  du  Journal. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  30  mai  1903. 

Acticn    saponifiante  du   sérum  sur    les   étkers;   par 
MM.  M.  DoTON  et  A.  Morel.  —  Le  sérum   sanguin  en 


n 


—  188  — 


saponitie  pas  Voléine,  mais  il  saponifie  la  monolnUynne, 
ainsi  que  certains  éthers  tels  que  V acétate^  le  eaproaU 
(T'éthyle  la  dibutyrine^  et  la  tribuiyrine  ;  les  éthers  aro- 
matiques oxydés,  tels  que  lephénétol  ne  sont  pas  sape»- 
nifiés  par  le  sérum. 

Diminution  de  r extrait  étkéré  dans  le  sang  laqué  f^r 
Veau  distillée;  par  MM. M.  Doyon  etil.  Morel. — L'extrait 
éthéré  disparait  dans  le  sang  laqué  avec  Teau  dislilli^ 
stérilisée,  même  si  on  ajoute  plus  de  20  volumes  d'eau 
par  volume  de  sang. 

Résistance  hibernale  du  hérisson  à  la  marpkine  ;  par 
M.  Joseph  Noé.  — En  novembre,  la  dose  toxique  minima 
de  morphine  est  100  fois  environ  plus  forte  qu'eu  été; 
la  résistance  de  Tanimal  augmente  encore  en  no- 
vembre. 

Action  py^otéohjtique  du  sérum  sanguin  préalaiUmenl 
traité  par  le  chloroforme;  par  MM.  C.  Delezek>'e  et 
E.  PozEusKï.  —  Le  sérum  de  chien,  traité  par  le  chloro- 
forme pendant  quelques  heures  à  Tétuve  à  39®,  et  com- 
plètement débarrassé  ainsi  de  Tanliferment  qu'il  con- 
tient normalement,  possède  la  propriété  d'attaquer 
directement  \di  gélatine  ^iX^.  caséine  mais  non  Vavali^- 
mine  coagulée  ;  celle  action  protéolytique  du  sérum  dis- 
parait par  Taddition  de  très  faibles  doses  de  séram 
normal  correspondant.  Le  sérum  sanguin  contient  de 
même  et  dans  les  mêmes  conditions  xm^kinase^  confé- 
rant au  suc  pancréatique  inaclif  un  pouvoir  protéo- 
lytique, et  une  antikinase.  Cette  dernière  masque  à  Télal 
normal  les  propriétés  de  la  kinase,  mais  disparaît  dans 
le  sérum  traité  par  le  chloroforme;  le  sérum  se  com- 
porte alors  comme  le  suc  intestinal,  les  filtrats  micro- 
biens,  les  extraits  leucocytaires,  les  venins,  etc. 

Séance  du   6  juin  1903. 

NatU7*e  des  couleurs  urinaires  chloroformigues;  f^ 
M.  L.  Maillard.  —  Ce  sont  les  couleurs  qu'on  ue  peut 
enlever  au  chloroforme  par  aucun  lavage  aqueui. 
quelle  que  soit  la  réaction  alcaline,  neutre  ou  acide; 


—  189  — 

le  pigment  bleu  esiVindiçotiîie ;  le  rouge  esiVindirubine ; 
le  brun  est  encore  inconnu  dans  sa  constitution,  mais 
dérive  sûrement  de  Vindoxyle, 

Sur  le  mécanisme  de  la  saecharification  des  mannanes  du 
corrozo  par  la  séminase  de  la  luzerne;  par  MM.  Em.Bolr- 
QCixoT  et  H,  Hérissey.  —  Le  corrozo  cru  contient 
on  ferment  soluble  complémentaire  de  la  séminase, 
ferment  qui  doit  agir  avant  cette  dernière  pour  hydro- 
liser  la  mannane  et  qui  est  détruit  par  la  chaleur. 

Essai  sur  la  technique  microchimique  comparative  de  la 
Ueithine  et  des  graisses  neutres  ;  par  M.  Gustave  Loisel.  — 
Pour  conserver  et  pour  reconnaître  la  lécithine  dans 
les  tissus  que  l'on  veut  inclure,  dans  la  paraffine,  par 
exemple,  il  faut  :  1^  laisser  les  pièces  peu  de  temps  dans 
le  formol,  si  on  a  choisi  ce  fixateur;  2**  les  faire  passer 
dans  un  mordançage  tel  que  Talun  ;  S""  les  laisser  le 
moins  de  temps  possible  dans  l'alcool  ;  4"*  les  éôlaircir 
par  l'acétone,  Téther  ou  la  benzine  ;  5"*  colorer  avec 
rhématoxyline,  le  violet  de  gentiane,  le  vert  de  méthyle, 
le  bleu  de  toluidine,  la  fuchsine  acide  ou  l'orange  G  qui 
teignent  fortement  la  lécithine,  tout  en  laissant  les 
graisses  incolores  ;  6®  contrôler  les  données  fournies  par 
les  colorants  au  moyen  des  dissolvants  de  la  lécithine 
tels  que  le  chloroforme  et  l'alcool  chauds. 

De  la  thalassiTiêy  toxine  onstallisée  pruritogène  ;  par 
M.  Charles  Richet.  —  Ce  corps,  retiré  des  tentacules 
d'actinies,  produit  un  prurit  intense  chez  les  chiens  qui 
l'ont  reçu  en  injection  intraveineuse.  Tous  les  chiens  ne 
sont  pas  également  influencés,  et  il  y  a  là  un  phéno- 
mène remarquable  d'idiosyncrasie. 

Sur  V  existence  dans  V  œuf  de  poule  d^un  ferment  soluble 
réduisant  les  nitrates;  par  MM.  J.-F.  Abelous  et  Aloy.  — 
L'œuf  de  poule  normal  a  un  très  faible  pouvoir  réduc- 
teur; si  on  le  fait  couver,  ce  pouvoir  augmente  et  la 
quantité  de  nitrate  qu'il  peut  transformer  en  nitrite  est 
de  plus  en  plus  considérable  jusqu'à  Téclosion  ;  c'est 
au  moment  où  le  foie  du  poussin  est  formé  que  le  pou- 
voir réducteur  devient  manifeste. 


—  190  — 

Action  du  liquide  gastrique  sur  la  mùJtobuyrine  ;  par 
MM.  E.  Bénech  et  L.  Guyot.  —  Cette  action  permet  de 
conclure  que  la  lipase  de  M.  Hanriot  existe  normalement 
dansle  liquide  gastrique  au  même  titre  que  la,  pepsine  d 
le  ferment  la6. 

Séance  du  13  juin   1903. 

Fo?'mule  hémoleucocytaire  de  la  Syphilis;  par  M.  F.  J. 
Bosc.  —  La  maladie  syphilitique  en  activité  est  carac- 
térisée surtout  par  une  mononucléose  qualitative  d'une 
forme  spéciale  due  à  l'augmentation  par  rapport  au 
chiffre  global  des  mononucléaires  et  à  la  fusion  des 
grands  lymphocytes,  des  moyens  et  des  grands  mononu- 
cléaires. 

Le  virus  rabique  traverse  la  bougie  Berkefeld  ;  par 
MM.  les  D"  Remlinger  et  Riffat-Bey. — Le  virusrabiqae 
n'est  pas  arrêté  par  toutes  les  bougies  filtrantes  et  peut 
traverser  Berkefeld  V,  argument  en  faveur  de  la  nature 
ultramicroscopique  du  microbe  de  la  rage. 

Sur  la  nature  chimique  de  la  substance  agglutinanU  ^ 
sérum  typhique  ;  par  M.  Alexis  Werner  et  Mme  S.  Ismjî- 
LovA.  —  L'a^^^w^2«m«  présenterait  des  analogies  frap- 
pantes avec  les  composés  y«rnyM«3. 

La  sécrétion  gastrique  dans  la  tuberculose  pulmonaire 
chronique;  par  MM.  Albert  Robin  et  du  Pasquier.  —  Sans 
pouvoir  établir  une  formule  absolue  de  l'état  de  la  sécré- 
tion gastrique  aux  différentes  périodes  de  la  tubercu- 
lose pulmonaire  chronique,  on  peut  constater  une  sorte 
de  cycle  gaslriquc  allant  de  l'excitation  jusqu'à  Tabo- 
lition  de  la  fonction. 

Production  expérirnentale  de  Vépilepsie  et  ^ particulière' 
ment  du  coma  épileptique  par  les  courants  de  Leduc;  par 
MM.  A.  Zlmmern  et  G.  Dimier.  —  La  durée  du  com« 
dépend  de  Texpérimentateur  ;  les  accidents  disparais- 
sent après  la  fin  de  l'expérience. 

Intoxication  par  C oxyde  de  carbone;  disparition\dï 
gaz  toxique  du  sang  des  victimes;  par  M.  L..  GarnieR-  — 
Les  faits  relatés  attirent  l'attention  du  toxicologue  sur 


r 


—  191 


a  possibilité  de  ne  plus  trouver  aucune  preuve  chi- 
fiique  (le  Tintoxication  par  GO  même  quand  la  mort  a 
tuivi  de  près  Taccident. 

Séance  du  20  juin  1903. 

Ablation  des  organes  thyroïdiens  au  cours  de  la  gesta- 
tion  {Eclampsie);  par  M.  Moussu.  —  Cette  ablation,  qui, 
chez  les  chèvres  à  Tétat  normal,  ne  paraît  pas.  provoquer 
d'accidents,  amène  de  Téclampsie^  et  même  la  mort 
lorsque  l'animal  est  en  gestation. 

Mécanisme  de  transfo?*mation  de  LHndoxyle  urinaire  en 
couleurs  indigotiques ;  par  M.  L.  Maillard.  — L'oxyda- 
lîon  de  l'indoxyle  donne  directement  un  corps  bleu 
spécial  très  instable  V/iémiindigotine;  celle-ci,  en  milieu 
acide,  se  polymérise  peu  à  peu  en  indirubine  ;  en  milieu 
alcalin  ,  elle  se  polymérise  instantanément  en  indi- 
goline. 

AnestAésiede  ladentine  jjar  une  injection  d'un  mélange  de 
eoca'ine  et  d adrénaline  dans  le  périoste  ahéolo-dentaire ; 
par  M.  L.  Graujon.  —  On  injecte  IV  à  X  gouttes  d'un 
mélange  contenant:  solution  de  chlorhydrate  de  cocaïne  à 
K  p,  100  :  r'"^  ;  solution  d'adrénaline  à  \  p.  1000  ; 
7  gouttes. 

Loi  de  V action  de  la  trypsine  sur  la  gélatine;  par 
MM.  Victor  Henry  et  Larguier  des  Bancels.  —  La 
méthode  de  conductibilité  électrique  permet  de  suivre 
quantitativement  avec  beaucoup  de  précision  Taction 
delà  trypsine  sur  la  gélatine;  l'activité  du  ferment  resle 
constante  pendant  une  digestion  d'une  heure  ;  les  pro- 
duits de  la  digestion  ralentissent  la  vitesse  de  la  réac- 
tion; ce  mode  d'investigation  se  prête  très  bien  à  Tétude 
de  la  digestion  de  la  caséine. 

Influence  des  variations  de  la  pression  atmosphérique 
«w  la  pression  sanguine  ;  par  M.  Lucien  Camus.  — 
Aucun  changement  de  la  pression  sanguine  n'est  à 
redouter  du  fait  d'une  décompression  brusque  dans 
une  ascension  rapide,  ou  inversement  du  retour  ins- 


—  192  — 

tantanéà  la  pression  normale  dans  une  descente  brusque 
d'une  attitude  considérable. 

Sur  la  glycérine  du  sang  au  cours  :  i*  du  Jeûne  y  2^dek 
digestion  des  graisses;  par  M.  Maurice  Niclocx.  —  La 
constance  du  chiffre  de  la  glycérine  dans  le  sang  est 
remarquable;  environ  2°"»''  5  pour  5*^"'  de  sang  ;  Télal 
déjeune  et  Tétat  de  digestion  d'un  repas  de  graisses  ne 
semblent  avoir  aucune  influence. 

Du  pouvoir  labogénique  du  sang;  par  M.  Maurice  A»- 
THus.  —  Le  lait  introduit  dans  Testomac  d'un  mammi- 
fère adulte,  à  jeun,  possède  la  propriété  de  provoquer 
la  sécrétion  d'un  suc  gastrique  riche  en  lab/erment  ;  il 
n'en  est  pas  de  même  pour  l'eau  potable,  l'eau  salée  ou 
une  solution  aqueuse  de  lactose  à  10  p.  4  00. 

Sur  la/orme  dic  placenta  de  plusieurs  mammiféres;  par 
M.  le  Professeur  Chapman.  —  Les  placentas  diffèrent 
chez  les  édentés  ainsi  que  chez  les  tatous;  l'ordre  des 
édentés  est  donc  plutôt  un  mélange  d'animaux  diffé- 
rents qu'un  ordre  naturel. 

Iri/luence  de  V exercice  musculaire  sur  l'élimination  di 
l'alcool  éthglique  introduit  dans  le  sang;  par  M.  M.  GaÉ- 
HANT.  —  L'exercice  musculaire  favorise  l'éliminalion 
de  Talcool,  mais  moins  qu'on  pourrait  le  supposer 
a  priori. 

Extraction  de  divers  ferments  solubles  existant  dans  le 
rein  humuin;  par  MM.  Battesti  et  Barraja.  —  Le  rein 
humain  contient  de  nombreux  ferments  solubles  tous 
actifs,  tels  que  l'amylase,  la  sucrase,  la  caséase  et  les 
oxydases  diverses. 


Lb  Oérant  :  0.  Doin. 


PARIS.    —  IMPRIMERIE  P.    LBYÂ,  RUS   CASSBTTB,   17. 


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—  193  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


^^nce  des  sels  de  calcium  sur  la  solidification  de  la 
gélatirifi  stérilisée  à  120"  ;  par  M.  Emile  Rousseau,  pré- 
parateur à  TEcole  de  Pharmacie  (1). 

Dans  une  communication  faite,  au  mois  de  juin  der- 
icr.  à  l'Académie  de  Médecine,  M.  le  P^  Chauffard  a 
tésenté  un  cas  de  tétanos  suivi  de  mort,  survenu  à  la 
Dite  d*injection  sous-cutanée  de  sérum  gélatine.  Il  a 
%QaIé  en  outre  22  cas  de  décès  produits  dans  les 
iû^mes  circonstances.  Il  était  rationnel  d'incriminer  la 
Idatine  puisque  les  injections  de  sérum  physiologique 
lérilisén'ont  jamais  produitde  décès  tétanique.  Les  gela- 
ioes  commerciales,  qui  peuvent  non  seulement  con- 
lenirle  bacille  de  Nicolaïer,  mais  aussi  des  pyogènes 
featle  rôle  de  symbiose  infectieuse  est  un  facteur  que 
ton  ne  peut  négliger,  doivent  être  stérilisées,  suivant 
les  indications  de  M.  le  D'  Roux,  à  110^  par  la  méthode 
^sique.  Si,  comme  Ta  déclaré  M.  le  D'  Pouchet,  il  ne 
Ibit  pas  craindre  de  stériliser  une  solution  gélatineuse  à 
|S0^  ou  130°,  on  obtient  alors  un  sérum  ne  possédant  plus 
|ft  propriété  de  se  solidifier  par  refroidissement.  Nous 
lYOQsdonc  repris,  dans  le  laboratoire  de  M.  le  P'  Radais^ 
pétudede  la  nouvelle  propriété  acquise  par  les  solutions 
Kélatineuses  au  cours  de  leur  stérilisation  à  120^. 
L'expérience  nous  a  appris  que  la  solidification  d'un 
aiiliea  gélatineux,  stérilisé  à  120^  suivant  la  méthode 
classique,  dépendait  de  la  quantité  de  sels  de  calcium 
figurant  dans  la  composition  du  liquide.  Si  en  effet  on 
dialyse  la  gélatine  dans  des  conditions  déterminées  et 
jusqu'à  ce  que  cette  dernière  ne  contienne  plus,  à  Tinci- 
iiération  au  rouge  vif  pendant  une  demi-heure,  que  lia 
12^*  d'oxyde  de  calcium  pour  LOGO**"  de  gélatine,  cette 
dernière, stéril isée  à  420''  pendant 20  ou  30'  à  Tautocla ve, 
«e solidifie  par  refroidissement. 

(1)  Présentée  en  sêauce,  le  5  août  1900. 

JovH^dt  Pharm,  et  de  Chim.  6*  béais,  t.  XVllI.  («<'  septembre  1903.)  13 


—  194  ~ 

La  gélatine  est  un  dérivé  très  rapproché  de  Tosséin 
et  n*en  diffère  que  par  la  quantité  de  soufre  qu'di 
contient  (0,15  p.  100).  Hofmeister  la  considéi 
comme  un  produit  de  déshydratation  de  rosséine, 
n'est  peut-être  pas  superflu  de  revoir  ici  les  analy 
d'os  frais  des  herbivores,  faites  par  Garnot,  Frencki 
Vibra  et  Armand  Gautier.  Nous  nous  placerons  sartoi 
au  point  de  vue  des  sels  calcaires  et  de  Tosséine  que 
os  contiennent. 

Les  os  frais  contiennent,  suivant  l'os  considâ 
(fémur  ou  tibia  des  herbivores)  de  60  à  70  p.  100 
substances  minérales  dans  lesquelles  Tosséine  eob 
pour  25,7  à  31,5  p.  100.  Dans  ces  mêmes  subslani 
les  sels  de  calcium  figurent  pour  53,6  p.  1 00  à  58,7  p.  1 
de  phosphate  tribasique  de  calcium  et  7<%3  à  40,1  p. 
de  fluorure  et  de  carbonate  de  calcium.  Ces  matièn 
minérales,  très  unies  à  Tosséine,  se  retrouvent  donc 
grande  partie  dans  les  gélatines.  On  s'expliquera  d'^ 
tant  mieux  la  présence  de  ces  sels  de  calcium  dans  h 
gélatines  commerciales,  que  l'hydrate  de  calcii 
(Ca(OH)-)  et  le  phosphate  tribasique  correspondanl 
dissolvent  beaucoup  mieux  dans  la  gélatine  que  di 
l'eau  et  qu'enfin  la  teneur  en  sels  de  calcium  d'à 
gélatine  considérée  dépendra  du  lavage  acide  plus 
moins  prolongé  que  Von  fait  subir  aux  gélatines  impuni 
En  résumé,  les  gélatines  du  commerce  renferment 
proportion  variable  mais  assez  grande  de  sels  de  chaui 
Par  contre,  les  gélatines  en  plaque,  employées  daitf 
les  laboratoires  de  bactériologie  et  les  pharmacies  à 
hôpitaux,  sont  plus  pauvres  en  phosphates  et  selsiè 
calcium  divers  par  suite  du  lavage  acide  prolongé  qu^ 
leur  fait  subir  dans  l'industrie.  Les  solutions  de  c« 
gélatines  dans  l'eau  distillée  ont  une  réaction  légèremefl 
acide  au  papier  tournesol.  Ces  dernières,  employéei 
dans  la  confection  des  milieux  de  culture,  après  afci* 
Unité  suffisante,  doivent  être  stérilisées  à  105*,  car  on*; 
température  supérieure  est  préjudiciable  à  la  solidifi- 
cation du  milieu  par  refroidissement. 


F 


—  195  — 


;  Si  on  fait  l'analyse  des  différentes  marques  de  gela- 
me  en  plaque,  on  trouve,  comme  résidu  à  Tincinéra- 
ion,    de  l'oxyde    de  calcium  GaO.  Les    proportions 
wcillent  en  effet  entre  IS^S  18«%  25»'  et  même  plus. 
^  donc  on  les  débarrasse,  comme  nous  le  verrons  plus 
l^în,  d'une  partie  de  leur  sel  calcaire,  ces  gélatines 
cuvent  en  solution  supporter  impunément  la  stérilisa- 
^n  à  120"*  pendant  vingt  à  trente  minutes  à  l'auto- 
dave.  Pour  arriver  à  ce  but,  on  peut  avoir  recours  à  la 
béthode  préconisée  par  Hofmeister  et  qui  consiste  à 
■ire  digérer  plusieurs  jours  la  gélatine  dans  de  Teau 
jpoide,  la  dissoudre  ensuite  dans  de  l'eau  chaude  et 
voir  cette  solution  dans  de  Talcool  à  90°.  En  la  sou- 
ttant  ainsi  deux  ou  trois  fois  au  même  traitement 
obtient  une  gélatine  ne  contenant  plus  que  0^%60  p.  100 
phosphate  tribasique  de  calcium.  Mais  comme  le 
édé  est  assez  onéreux  et  qu'il  n'est  pas  nécessaire 
l'atteindre  une  semblable  limite  pour  pouvoir  stériliser 
gélatine  à  120''  en  lui  conservant  la  propriété  de  se 
^lidifier,  on  pourra  avoir  recours  à  la  dialyse. 
Dans  le  commerce  il  existe  une  marque  de  gélatine 
yermiculée  capable  de  supporter  la  même  température 
8e  stérilisation  que  la  gélose.  L'analyse  nous  a  donné 
içomme  résidu  calcaire  (exprimé  en  CaO)  H«^52.  Nous 
avons  pu,  d'autre  part,  nous  rendre  compte  qu'une  mai- 
son de  produits  chimiques  de  Paris  livre  aux  labora- 
toires bactériologiques,  peut-être  à  son  insu,  une  géla- 
tine en  plaque  supportant  également  bien  à  l'autoclave 
k  température  de  120^.  L'analyse  nous  a  montré  que 
ton  résidu  calcaire  était  de  9s%25.  Ces  gélatines  sont 
probablement  débarrassées  en  partie  de  leurs  sels  de 
calcium  par  des  lavages  acides  répétés. 

Dialyse  de  la  géleUine,  — ^  Les  solutions  gélatineuses 
ne  traversent  que  faiblement  le  septum  d'un  dialyseur 
et,  si  l'on  ajoute  pour  iW  de  solution  à  10  à  15  p.  100 
de  gélatine  0«%  50  d'HGl,  les  sels  de  chaux  passeront  à 
la  dialyse,  et,  au  bout  de  vingt-quatre  à  trente-six  heures, 
suivant  la  rapidité  du  courant  dialyseur,]  on  aura  une 


—  196  — 

solution  gélatineuse  neutre  ne  contenant  plus  qoe 
2«%o0  à  3«'  d'oxyde  de  calcium  pour  1.000»'  de  gélatine. 
L'appareil  dont  nous  nous  sommes  servi,  pour  cette, 
expérience,  est  le  suivant  (i)  : 

Il  se  compose  d'une  ampoule  de  verre  soufBé  S  pos-< 
sédant  deux  tubulures  latérales  C  et  D. 

A  l'intérieur  de  cette  ampoule  on  introduit  un  man-; 
chon  de  cellulose  A  fixé  à  sa  partie  supérieure  à  im 
bouchon  de  caoutchouc  B  à  trois  trous.  Ce  bouchoo 
reçoit  un  tube  de  verre  coudé  F,  plongeant  jusqu'au 
fond  du  manchon,  puis  un  thermomètre  T  et  un  second, 
tube  coudé  G.  L'ampoule  S  est  destinée  à  recevoir  la 
solution  de  gélatine  à  dialyser.  Le  fonctionnement  da 
dialyseur  est  le  suivant  : 

On  prépare  d'abord  la  solution  de  gélatine  que  Tod 
additionne  de  0,50  d'HCl  pour  100»*^  de  liquide  et  on  la 
verse  dans  un  récipient  placé  au-dessus  de  la  tubulure 
C.  Ce  récipient,  qui  peut  être  légèrement  chauffé  pour 
entretenir  la  fluidité  de  la  solution  gélatineuse,  possède 
un  robinet,  à  sa  partie  inférieure,  que  l'on  relie  par  ua 
tube  de  caoutchouc  à  la  tubulure  C.  L'ampoule  S.poor 
recevoir  le  liquide,   est  plongée  dans  un  bain-marieà" 
60**.   On  arrête  l'arrivée  de  la  solution    au    moment 
où  son  niveau  atteint  à  peu  près  les  2/3  du  volume 
de  Tampoule  S.  Ceci  fait,  on  intercepte  la  communici-; 
tion  entre  l'appareil  à  dialyser  et  le  récipient  àgélatine 
et  cela  au  moyen  d'une  pince  de  Mohr  ;  puis  on  fait  arri- . 
ver  doucement  parle  tube  F  le  liquide  dialyseur.  Quand  ; 
le  manchon  est  rempli  d'eau,  on  tègle  l'arrivée  de  cel]^ 
ci.  Le  gonflement  du  septum  en  cellulose  fait  monter  la 
solution  gélatineuse  à  1  a  partie  supérieure  de  l'ampouleS. 
Les  conditions  expérimentales  restant  bien  les  mêmes, 
on  entretient  le  bain-marie  à  une  température  de  60*- 

Le  thermomètre  T  ne  doit  pas  descendre  au-dessous 
de  15^  pendant  la  durée  de  l'opération. 

(1)  Pour  la  consiraction  de  cet  appareil  nous  nous  sommes  adressé  à 
la  Maison  Leane  qni  depuis  longtemps  a  mis  à  la  disposition  des  \»^ 
ratoires  un  dialyseur  rapide  avec  manchon  de  cellulose. 


197  — 


Dans  cet  appareil,  la  dialyse  se  fait  de  l'extérieur 
^ers  l'intérieur;  dialyse  assez  rapide,  car  la  surface  du 
eptum,  quoique  cylindroïde,  est  cependant  grande. 


Laquantité  de  liquide  gélatineux  introduit  dans  l'ap- 
pareil  est  environ  de  250''"^;  l'ampoule,  privée  de  son 
inanchon,  contient  400""'  d'eau.  Au  bout  de  dix-huit  à 
vingt-quatre  heures,  suivant  les  proportions  de  gélatine 
employées,  la  dialyse  est  terminée  et  le  liquide  possède 
une  réaction  neutre  au  papier  tournesol.  On  peut  d'ail- 


—  198  — 

leurs  suivre  la  marche  de  la  dialyse  en  se  basant  sur  la 
réaction  de  la  solution  gélatineuse.  Pour  cela  il  sufV 
d'ouvrir  la  pince  de  Mohr,  fermant  le  raccord  du  tube  ft^ 
et  comme  le  liquide  monte  en  haut  de  la  conduite,  pae 
suite  de  l'excès  de  pression,  il  est  facile  de  passer  \ 
baguette  de  verre  dans  le  tube. 

Avec  cette  baguette  imprégnée  de  liquide  on  fouchl 
un  papier  de  tournesol,  ce  qui  donne  la  réaction  du  mi* 
lieu  et  par  suite  indique  la  marche  de  l'opération,  ' 
dialyse  se  terminant  avec  la  disparition  de  l'acidité  ià 
la  solution  gélatineuse.  A  ce  moment  on  relie  le  tube 
à  un  tube  recourbé  et  plongeant  dans  un  récipieÉ 
placé  en  contre-bas  de  Tampoule  S.  Si  par  la  tubuluri 
C  on  insuffle  de  l'air  la  gélatine  s'écoule  par  le  tuh 
courbé,  celui-ci  fonctionnant  alors  comme  un  siphon. 

Le  liquide  écoulé,  on  ferme  à  nouveau  le  tube  D 
moyen  de  sa  pince  et  on  relie  le  tube  C  avec  le  récipient 
contenant  le  restant  de  la  gélatine  à  dîalyser.  L'appa- 
reil est  ainsi  prôt  pour  une  nouvelle  opération. 

La  solution  de  gélatine  dialysée  est  stérilisable  à  \^' 
pendant  20  ou  30'  ;  elle  se  solidifie  par  le  refroidisse- 
ment. 

On  pourrait  craindre  que,  sous  l'influence  de  la  dia- 
lyse, la  gélatine  ne  vienne  à  se  putréfier  en  se  tran»*, 
formant,  comme  l'a  montré  Brieger,  en  neuridineetcA 
sous  Faction  de  certaines  bactéries.  Il  est  facile  d'être 
rassuré  à  cet  égard  si  l'on  se  rappelle  que  la  solulioB 
dialysée  est  très  acide  et  que  les  bactéries  ne  peuvent 
vivre  dans  un  milieu  possédant  une  semblable  réâc 
tion.  D'autre  part  la  stérilisation  à  120%  suivant  imnié- 
diatement  la  dialyse,  détruira  les  micro-organismes  qui 
ont  pu  commencer  à  se  développer  au  moment  où  la  so- 
lution gélatineuse  dialysée  tend  à  devenir  neutre.  U 
petite  quantité  de  neuridine  qui  a  pu  se  former  est  sans 
action  sur  la  solidification  du  milieu  gélatine. 

En  résumé,  pour  stériliser  une  gélatine  à  120"*,  sans  lai 
retirer  la  propriété  de  se  solidifier  par  le  refroidisse- 
ment, il  faut  la  priver  de  ses  sels  calcaires  jusqu'à  ce 


r^ 


—  499  — 


l'elle  ne  contienne  plus  comme  résidu  fixe  (exprimé  en 
lO)  que  de  10  à  14«''  d'oxyde  de  calcium  pour  1.000»'^ 
(gélatine. 

n  est  bien  entendu  que  ces  expériences  ont  rapport  à 
L  dialyse  des  gélatines  en  feuille  employées  dans  les 
dboratoires  de  bactériologie  et  que  celles-ci  sont  addi- 
onnées,  en  solution,  de  0,50  d'HGl. 

Les  gélatines  impures  de  l'industrie  G,  qui  contien* 
mt  beaucoup  plus  de  sels  calcaires,  auraient  besoin 
fètre  additionnées  d'une  proportion  plus  élevée  d'acide 
Uorhydrique;  mais  elles  doivent  être  proscrites  de 
usage  chirurgical. 

Nous  nous  sommes  assuré  d'autre  part  que  la  pré- 
ience  d'une  quantité  de  résidu  calcaire  supérieure  aux 
pantités  données  ci-dessus  enlevait  à  la  gélatine  la  pro- 
jeté de  se  solidifier  après  stérilisation  à  120''.  En  res- 
itaant  en  effet  à  une  gélatine  dialysée  des  quantités  va- 
riables de  phosphate  monocalcique,  ou  de  tout  autre 
lel,  nous  avons  pu  remarquer  que  la  limite  était  bien 
comprise  entre  celles  indiquées  plus  loin.  C'est  donc 
kien  une  proportion  trop  élevée  en  sels  de  calcium  qui 
empêche  le  phénomène  de  la  solidification. 

Bien  que  les  spores  du  bacille  de  Nicolaier  ne  résis- 
tent pas  à  une  stérilisation  d'autoclave  à  105  ou  à  110'' 
{tendant  vingt  minutes,  le  fait  de  pouvoir  stériliser  à  120*^ 
une  gélatine  dialysée  et  contenant  des  spores  tétaniques 
italt  peut-être  intéressant  à  signaler  puisque  cette  gé- 
latine garde,  dans  ces  conditions  expérimentales,  le 
pouvoir  de  se  solidifier  par  le  refroidissement. 

Préparation  du  sérum  gélatine]  par  M.  E.  Viel, 
pharmacien  à  Rennes. 

Les  injections  du  sérum  gélatine  ont  donné  lieu  à 
de  nombreux  cas  de  tétanos  mortel,  et  le  rapport  très 
documenté  de  M.  Chauffard  (1)  a  montré  le  danger 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Chim.,  [6],  t.  XVIII,  122,  1"  août  1903,  et 
ttlicle  précédent. 


—  2oa  — 

d'introduire  dans  Torganisme  ce  bouillon  de  ciiUqr. 

Nous  ne  voulons  nullement  combattre  ropinioade 
ces  maîtres  de  la  thérapeutique,  nous  indiquons  seule» 
ment  un  procédé  rationnel  d'obtention  du  sénira  gela* 
tiné  et  les  conditions  dans  lesquelles  il  peut  être  iojedi 
sans  donner  lieu  h  aucun  accident  tétanique  ou  aotre^ 

Nos  expériences  ont  duré  deux  années  et  jamais  M 
sérum  préparé  d'après  cette  méthode  n'a  occasionné 
le  plus  petit  accident  (les  injections  pratiquées  sontat 
nombre  de  5  à  600). 

Pour  préparer  le  sérum  nous  opérons  comme  il  sort 

Gélatine  pure là      H  p.  ICO 

Sérum  de  Hayem 100      — 

Le  sérum  de  Ilayem  doit  être  au  préalable  nealralisé 
avec  le  carbonate  de  soude. 

Faire  dissoudre  la  gélatine  au  bain-marie  à  la  tempé- 
rature de  80  à  100"*,  filtrer  au  moyen  d'un  entonnoir  i 
filtralions  chaudes.  Remplir  les  ampoules  stérilisées, 
soit  à  l'autoclave  à  vapeur  tluente,  soit  au  fourPaslear 
et  les  sceller  au  chalumeau. 

La  grosse  difficulté  réside  dans  la  stérilisation,  /« 
gélalinene  pouvant  être  chauffée  au-dessus  de  105* ^aœ 
perdre  ses  propriétés  coagulantes  (1). 

Si  Ton  chauffe  à  V20\  on  liquéfie  très  souvent  la  géla- 
tine et  l'on  a  un  sérum  inactif.  D'ailleurs  une  seule 
stérilisation  ne  suffit  pas,  serait-elle  d'une  heure  à  120*. 
car  il  suffit  de  porter  les  ampoules  ainsi  préparées  à  Téluve 

à  32**  pendant  un  ou  deux  jours  pour  obtenir  de  très  belles 
cultures  de  bacille  de  Nicolaier. 

Nous  avons  tourné  la  difficulté  en  opérant  par  li 
méthode  des  températures  successives  uniformément 
graduées. 

Les  ampoules  sont  portées  à  l'autoclave  (nous  opé- 
rons toujours  en  vapeur  fluente  avec  un  appareillées 

(1)  Journ.  de  Pharm,  et  Chim.,  [6],  t.  XVIII,  123.  La  soluUonpeulwoff 
perdu  la  propriété  do  se  prendre  en  gelée  par  le  refroiditsemeai,  w^ 
on  ayant  conservé  la  faculté  de  fournir  la  coagulation  du  gang  (Redic- 
tion). 


r 


—  201  — 


précis  muni  de  manomètres  et  de  thermomètres  très 
sensibles). 

l*'  joar. .  -. chauffage  à  80*  pendant  2  heures 

3*    —     —           85*        —      i      — 

5»     —     —            90*        —      1      — 

!•     —     —            93-        —      1       — 

9*     —     —          100*        —      1       — 

11-13  et  !5«  jour»..  —          \Q5*       —      1      — 

Par  ce  procédé  nous  avons  assuré  une  stérilisation 
rigoureuse  tout  en  conservant  Tactivité  au  sérum  géla- 
tine, puisque  nous  avons  opéré  à  une  température  à 
laquelle  la  gélatine  ne  perd  pas  ses  propriétés  coagu- 
lantes. 

Les  expériences  de  laboratoire  ont  pleinement  jus- 
tifié nos  prévisions;  ce  sérum  injecté  à  doses  massives 
h  des  lapins  n'a  donné  lieu  à  aucune  manifestation 
tétanique  ou  autre. 

Nous  avons  poussé  plus  loin  cette  étude.  On  amis  des 
ampoules  pendant  vingt  jours  dans  Tétuve  à22®,  tempé- 
rature la  plus  favorable  au  développement  du  bacille  de 
Nicolaier.  Le  contenu  des  ampoules  a  été  injecté  à  des 
lapins,  on  les  a  examinés  chaque  jour,  jamais  il  n'y  a  eu 
la  moindre  infection  bactérienne.  Une  prise  du  sang  de 
ces  animaux  a  servi  à  faire  des  ensemencements  sur 
gélose  par  le  procédé  de  Liborius;  ces  cultures  ont 
donné  un  résultat  négatif. 

Après  ces  résultats  nous  nous  croyons  autorisé  à 
dire  que  cette  méthode  donne  un  sérum  rigoureuse- 
ment stérile.  Restait  à  voir  s'il  était  actif;  en  un  mot  la 
pratique  médicale  justifierait-elle  nos  expériences. 

Un  certain  nombre  de  médecins  ont  bien  voulu  nous 
prêter  le  concours  de  leur  expérience  et  tous  ont  été 
satisfaits  des  résultats  obtenus. 

Les  injections  ont  été  pratiquées  dans  les  meilleures 
conditions  aseptiques  au  moyen  du  dispositif  que  nous 
allons  décrire  : 

1*  Asepsie  rigoureuse  de  la  cuisse  au  moyen  d'une 
solution  alcoolique  de  sublimé  à  1/2000. 


—  202  — 

2*  Injection  du  sérum  à  Vabri  de  Vair,  afin  d'éviter  la 
contamination  par  les  poussières  atmosphériques.  Faire 
liquéfier  la  gélatine  de  38  à  50®  et  laisser  refroidir  à  38*; 
briser  une  des  pointes  de  Tampoule  avec  une  lime 
flambée  et  y  adapter  la  soufflerie  munie  de  son  filtre  à 
air  (tampon  de  coton);  briser  l'autre  pointe  et  y  adapter 
le  tube  porte-aiguille,  faire  écouler  un  peu  de  liquide 
pour  chasser  Tair  contenu  dans  le  tube  et  introduire 
l'aiguille  dans  le  tissu  musculaire,  presser  sur  la  soaf- 
flerie  jusqu'à  ce  que  tout  le  liquide  soit  injecté. 

Retirer  Taiguille,  Idver  à  la  solution  aicoolo-mercu- 
rielle  et  recouvrir  d'une  feuille  de  ouate  stérilisée  ou  de 
collodion  afin  d'éviter  tout  accès  de  Pair. 

L'appareil  injecteur  avait  été  au  préalable  stérilisé 
ou  bouilli. 

Cette  méthode  a  toujours  donné  d'excellents  résul- 
tats, les  doses  injectées  ont  été  100  à  250^^  et  plos, 
le  pourcentage  en  gélatine  étant  de  1  à  5  p.  100.  Les 
hémorragies  traitées  par  ces  injections  ont  presque 
toujours  cédé  à  la  première  injection  alors  même  que 
tous  les  autres  hémostatiques,  y  compris  l'adrénaline, 
avaient  échoué.  Nous  pouvons  conclure  que  nous 
avions  un  sérum  stérile,  et  actif. 

A  titre  de  confirmation  voici  quelques  observations 
telles  qu'elles  nous  ont  été  transmises  par  les  médecins. 

D'  Philouse,  de  Rennes. 

M"*  C...,  22  ans.  Ulcère  de  l'estomac.  Hémaiémèse 
grave;  le  23  juin  1902,  injection  de  100«^  sérum  gélatine 
à  5  p.  iOO.  L'hémorragie  s'arrête  pour  reprendre  le 
26  juin.  Nouvelle  injection  de  sérum  suivie  dun  arrèl 
jusqu'au  29  où  l'hémorragie  se  reproduit  et  cède  au 
même  traitement. 

M.  D...  Ulcère  de  Pestomac.  Hématémèse  le 
26  juin  1902,  injection  de  sérum  gélatine  à  5  p.  100 
lOO»»"  ;  arrêt  de  l'hémorragie.  Les  6  et  15  janvier  1903, de 
nouvelles  hémorragies  très  abondantes  ont  cédé  a« 
même  traitement. 


r 


—  203  — 


M"*  R...,  25  ans.  Ulcère  de  Testomac;  vomit  le 
I2janvier  1902  environ  1"*  de  sang;  l'hémorragie  cède 
&  une  injection  de  sérum  gélatine  pour  reprendre  le 
15au  soir.  Nouvelle  injection  suivie  d'arrêt.  Le  27  mars, 
le  41  avril  elle  12  juin  de  la  même  année,  nouvelles 
hématémèses  sérieuses  qui  ont  cédé  au  même  traitement. 

Dans  ces  divers  cas  les  injections  de  sérum  gélatine 
ont  été  très  bien  supportées  et  n'ont  déterminé  de  com- 
plication d'aucune  sorte. 

D'  Lemercier  (Rennes). 

M.  X...  Fièvre  typhoïde  grave, existant  depuis  quinze 
jours  lors  de  ma  première  visite  le  15  novembre  1902. 
Le  lendemain  je  constate  une  petite  hémorragie  intesti- 
nale que  je  traite  par  des  injections  d'ergotinine. 
Le  17  au  matin  je  le  trouve  exsangue,  le  pouls  petit  à 
120,  un  peu  de  délire.  Une  injection  de  sérum  gélatine, 
125«^  à  3  p.  100,  est  pratiquée  immédiatement.  L'hémor- 
ragie s'arrête,  le  pouls  augmente  de  force,  la  maladie 
suit  son  cours.  L'hémorragie  ne  se  reproduit  pas. 

M™*  V...,  25  ans.  Fièvre  typhoïde  grave.  Au  21**  jour 
légère  hémorragie  que  je  traite  par  l'ergotinine  cris- 
tallisée en  injections  sous-cutanées;  le  lendemain,  nou- 
velle hémorragie  :  chlorure  de  calcium  et  adrénaline 
sont  administrés  à  l'intérieur.  Le  surlendemain  hémor- 
ragie grave.  Injection  de  125»''  sérum  gélatine  à 
3  p.  100.  L'hémorragie  s'arrête  pour  ne  plus  réappa- 
raître. La  maladie  suit  son  cours. 

Dans  tous  les  cas  la  piqûre  n'a  été  suivie  d'aucune 
infection  microbienne. 


Sur  le  dosage  de  V azote  ammoniacal  dans  les  mistelles  et 
dans  les  vins  ;  par  M.  A.  Desmoulière  (1). 

Dans  un  article  fort  intéressant  (2),  MM.  A.  Gautier  et 

(1)  Commanication  faite  à  la  Société  de  Pharmacie,  séance  du  5  août. 

(2)  Journ.  de  Pharmacie  et  de  Chimie,  i5  juillet  1903,  p.  49. 


—  204  — 

G.  Halphen  ont  établi  les  caractères  différentiels  des 
mistelles  et  des  vins  de  liqueur  en  se  basant  entre  autres 
sur  les  variations  dans  ces  produits  de  Tazote  sous  s»  ' 
divers  états.  —  Dans  cette  étude  Tazote  a  été  dosé  dans  - 
les  vins  sous  ses  quatre  formes  :  azote  total,  azote  al- 
buminoïde,  azote  basique  volatil, azote  ammoniacal. 

En  ne  considérant  que  les  variations  de  Tazote  et  en 
se  plaçant  au  point  de  vue  pratique,  le  dosage  qui  est 
appelé  à  donner  le  plus  d'indications  dans  la  différen- 
ciation des  mistelles  et  des  vins  de  liqueur,  est  le  dosage 
de  Tazote  ammoniacal.  Il  résulte  en  effet  du  travail  de 
MM.  A.  Gautier  et  Halplien  et  des  travaux  antérieurs 
que,  si  dans  les  moûts  on  rencontre  à  l'origine  des  sels 
ammoniacaux  dont  la  proportion  peut  s'élever  à  0^^2oO 
d'ammoniaque  par  litre,  après  fermentation  complète 
l'ammoniaque  tombe  à  quelques  milligrammes  et  même 
à  des  fractions  de  milligrammes  par  litre  de  prodmi 
fermenté. 

Le  procédé  de  dosage  de  l'azote  ammoniacal  indiqué 
par  les  auteurs  précédemment  cités  repose  sur  le  prin- 
cipe suivant  :  Le  vin  (300  '^°')  privé  d'alcool  est  addi- 
tionné d'acétate  neutre  de  plomb  en  très  léger  excès, 
ramené  au  volume  primitif  et  filtré.  Distillée  avec  la 
magnésie,  cette  liqueur  laisse  échapper  les  bases  vola- 
tiles qu'on  recueille  dans  l'acide  chlorhydrique  titré. 
On  dose  par  la  soude,  en  présence  d'orangé,  l'ensemble 
des  bases  volatiles  passées  à  la  distillation,  on  réaci- 
difie par  Tacide  chlorhydrique  et  on  dose  l'ammoniaque 
par  le  chlorure  de  platine.  Le  précipité  est  lavé  à 
1  alcool  à  80**  C.  pour  enlever  les  chloroplalinales 
solubles,  et  transformé  en  platine  métallique  par  calci- 
nation.  On  tient  compte  de  la  solubilité  du  chloropla- 
tinate  d'ammoniaque  dans  l'alcool  à  80**,  soit  1  p.  15.000 
environ. 

Or  si,  pour  les  mistelles,  ce  dosage  de  l'ammoniaque 
par  pesée  du  platine  ne  présente  guère  de  difficultés 
étant  donné  que  la  proportion  d'ammoniaque  oscille  en 
général  entre  1  à  2^8''  par  litre,  le  procédé  devient  d'une 


r 


—  205  — 


application  fort  délicate  pour  les  vins  de  liqueur  dans 
lesquels  la  teneur  on  ammoniaque  pour  1000*™'  peut  se 
chiffrer  par  des  milligrammes  ou  des  ^^  de  milligramme. 
Ayant  été  amené  par  des  études  antérieures  à  nous 
occuper  du  dosage  de  Pammoniaque  dans  les  vins,  nous 
avons    refait  récemment  un  certain    nombre  d'essais 
en  opérant  d'une  part  sur  des  mélanges  artificiels  con- 
tenant des  bases  azotées  diverses  et  des  proportions 
déterminées  de  sels  ammoniacaux,  d'autre  part  sur  des 
mistelleset  des  vins  de  liqueur.  D'après  ces  essais,  nous 
croyons  pouvoir  conseiller  pour  le  dosage  pratique  de 
l'azote  ammoniacal,  même  en  présence  des  bases  azotées 
(et  en  particulier  les  bases  pyridiques,  quinoléiques, 
i'hexaméthylènetétrachine),  un  procédé  qui  n'est  autre 
que  celui  deMiintz  et  Rousseaux  (1)  légèrement  modifié. 
Notre  mode  opératoire,  indiquant  ainsi  pour  les  vins  la 
teneur  en  azote  ammoniacal  seul  est  le  suivant  :  300  à 
500*"'^  de  vin  sont  placés  dans  un  ballon  avec  quelques 
gouttes  d'huile  pour  éviter  la  mousse,  et  un  excès  de 
magnésie  récemment  calcinée.  Un  thermomètre  placé 
dans  l'intérieur  du  ballon  permet  de  surveiller  la  tempé- 
rature du   liquide,  qui  ne  doit  pas  dépasser   33**.  Le 
ballon  est  relié  par  un  tube  coudé  à  une  sorte  d'éprou- 
vette  profonde,  élargie  en  forme  de  ballon  à  sa  partie 
supérieure    et  dans  laquelle  on  place    50*^°"^  environ 
d'acide  sulfurique  à  -|^.  Le  tube  de  verre  communiquant 
avec  le  ballon  plonge  jusqu'à  peu  de  distance  du  fond 
de  cette  éprouvette.  L'éprouvette  est  maintenue  froide 
par  un  courant  d'eau,  et  reliée  à  une  trompe  h  eau. 
L'appareil  étant  ainsi  installé,  on  chauffe  doucement 
au  bain-marie  le  ballon  contenant  le  vin  et  le  vide  est 
fait  à  l'aide  de  la  trompe.  La  distillation  s'effectue  assez 
rapidement;  on  arrête  l'opération  lorsque  le  volume  de 
liquide  distillé  est  égal  à  la  moitié  au  moins  du  volume 
de  viu  mis  en   expérience.  Il   ne  reste    plus    ensuite 
qu'à  distiller  la  liqueur  acide  avec  un  excès  de  soude  en 

11)  Hevue  de  Viticulture,  !897,  p.  173. 


—  206  ^ 

se  servant  d*un  app^eil  de  Schlœsiog  et  recueillant  le 
distillaium  dans  un  volume  déterminé  d'acide  sulfu* 

rique  au  ^  normal. 

Finalement,  cette  dernière  solution  est  soumise  à 
Tébullition  pour  chasser  Tacide  carbonique  qui  peut 
s'y  trouver  et  on  titre  l'acide  en  excès.  Pour  ce  dernier 
titrage,  nous  nous  servons  de  préférence,  comme  indi- 
cateur, du  tournesol  sensible  ou  mieux  du  tournesol d^or- 
cine. 

L'emploi  des  liqueurs  à  j  normales  permet  d'at- 
teindre toute  la  sensibilité  désirable,  puisque  1""  de 
ces  liqueurs  correspond  à  0^^00034  d^ammoniaque. 


Nouvelles  réactions  colorées  de  VabrcMol  (asaprolj; 
par  M.  Et.  Bàrral. 

Les  réactions  colorées,  déjà  connues,  sont  :  l' le 
perchlorure  de  fer  colore  en  bleu  les  solutions  aqueuses 
d'abrastol;  2**  l'azotate  mercurique  donne  une  coloration 
rouge;  3*  l'acétate  d'urane  les  colore  en  ponceau; 
4**  l'acide  chromique  produit  un  précipité  brun;5*racidc 
azotique  les  colore  en  jaune;  6**  les  acides  minéraux 
régénèrent  le  naphtol  g  qui  se  précipite  et  se  dissout 
dans  la  soude  en  se  colorant  à  chaud,  en  bleu. 

J'ai  obtenu  les  nouvelles  réactions  suivantes  : 

1*^  Le  réactif  Ymonnier  donne  un  précipité  branâire 
avec  un  liquide  orangé  ; 

2"*  Le  réactif  de  Berg  produit,  à  froid,  une  coloration 
bleue,  devenant  peu  à  peu  jaune  à  rébuUition; 

3*  Le  réactif  de  Frœkde  se  colore,  à  froid,  en  jaune 
brun  noirâtre; 

4°  En  ajoutant  quelques  gouttes  de ybrw^i  et  deTiwA 
mtlfurique  à  un  peu  d'abrastol^  il  se  développe  une 
magnifique  fluorescence  verte,  disparaissant  par  une 
grande  quantité  d'eau  ; 

5^  Le   persulfate  de  sodium  produit,  à  chaud,  uoe 


r 


—  207  — 


coloration   jaune  verdâlre,  virant  au  brun    verdâtre, 
puis  au  brun  orangé  ; 

6*  Le  réactif  sulfomolybdiqtie  donne,  à  chaud,  une 
coloration  jaune  verdâtre,  virant  au  bleu  sale,  puis  au 
bleu  foncé,  au  bout  de  quelque  temps. 

Réactions  de    Vhermophényl    {mercuriodisulfopfiénate   de 
sodium),  C^H\O.Hg(SO»Na)';  par  M.  Et.  Barral. 

L'hermophényl  est  une  poudre  blanche,  amorphç, 
soluble  dans  l'eau  (22  p.  100),  insoluble  dans  l'alcool, 
de  saveur  salée,  sans  goût  métallique  de  mercure,  ren- 
fermant 40  p.  100  de  mercure  dissimulé^  c'est-à-dire 
dont  les  caractères  sont  complètement  masqués. 

Ses  solutions  ne  présentent  pas  directement  les 
réactions  du  mercure;  elles  ne  précipitent  pas  par 
Thydrogène  sulfuré,  par  la  soude,  le  sulfure  d'ammo- 
nium, etc. 

Cependant,  l'hermophényl  est  décomposé  par  l'acide 
chlorhydrique  bouillant;  à  chaud,  par  le  sulfure  d'am- 
monium, qui  donne  un  précipité  noir. 

Les  solutions  peuvent  être  stérilisées  à  120". 

La  seule  réaction  indiquée  est  la  coloration  violette, 
produite  par  le  perchlorure  de  fer. 

J'ai  obtenu  les  réactions  suivantes  : 

1*  là' acide  sulfurique  concentré  n'est  pas  coloré  à 
froid;  en  chauiïant,  il  se  produit  une  coloration  jaune, 
virant  au  jaune  orangé  ; 

2*  Le  réactif  de  Berg  se  colore,  à  froid,  en  rouge 
améthyste;  en  chaujfFant,  la  coloration  devient  orangé 
rougeâtre,  avec  précipité  brun  ; 

3"  Le  réactif  de  Frœhde,  chauffé  avec  un  peu  d'her- 
mophényl,  se  colore  en  jaune,  virant  au  jaune  orangé, 
au  jaune  brun,  au  brun,  enfin  au  rouge  améthyste; 

4*  Le  peraulfate  de  sodium  donne,  à  froid,  une  légère 
coloration  rose;  en  chauffant,  le  liquide  devient  jaune. 
Au  liquide  froid,  l'addition  de  soude  caustique  produit 
un  précipité  jaune  d'oxyde  mercurique  ; 


—  208  -^ 

5"*  Le  réactif  de  Mandelin^  auquel  on  ajoute  des  Iraces 
de  poudre  d'hermophényl,  donne,  en  dissolvant  la 
poudre,  des  stries  indigo  foncé;  le  liquide  devient  blea 
vcrdâtre,  très  foncé.  En  chaulTant,  Tintensité  de  la 
coloration  diminue;  elle  vire  au  bleu  verdâtre,  puis 
au  vert  émeraude,  au  voisinage  de  la  températare  < 
d*ébullilion  du  liquide.  Cette  réaction  est  très  sensible 
et  caractéristique; 

G""  L'acide  sulfurique  formolé  produit,  à  chaud,  uQe 
coloration  rouge  brun,  très  intense. 


REVUES 


Pharmacie. 

Sur  quelques  propriétés  physiques  de  Thnile  de 
croton;  par  M.  G.  Sigala^s  (1).  —  M.  L.  Barthe  a  appelé 
l'attention  sur  les  propriétés  physiques,  chimiques  et 
physiologiques  qui  lui  ont  permis  d'identifier  Thuilede 
croton,  à  l'occasion  d'un  cas  d'empoisonnement.  Pour 
établir  ses  conclusions,  il  a  préparé  lui-même,  d'après 
le  Codex,  de  l'huile  officinale  de  croton  tiglium,  dont 
une  portion,  mise  à  la  disposition  de  M.  Sigalas,  a 
servi  d^huile-type  dans  ses  essais  comparatifs. 

Un  des  premiers  essais  pAysiqties  préliminaires  à  effec- 
tuer dans  le  cas  présent,  parce  qu'il  a  pour  l'huile  de 
croton  une  importance  particulière,  consiste  à  laisser 
tomber,  de  2  à  3  millimètres  de  haut,  une  goutte  de 
l'huile  examinée  h  la  surface  et  au  centre  de  Teau  con- 
tenue dans  un  verre  à  pied  ou  dans  une  soucoupe  en 
porcelaine  :  on  observe  un  étalement  brusque,  avec  for- 
mation, à  partir  du  point  de  contact,  de  cercles  concen- 
triques brillamment  irisés,  analogues  comme  aspect 
aux  anneaux  colorés  de  Newton  observés  en  lumière 
blanche. 

Ce  caractère  est  constant,  mais  il  n'est  pas  spécifique 

(1)  Bulletin  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bordeaux,  jaia  1903. 


r 


—  209  — 


e  l'huile  de  croton.  L'huile  de  ricin  le  présente  aussi 
noique  de  façon  différente,  l'étalement  à  la  surface  de 
eau  étant  plus  lent  que  dans  le  cas  précédent  (Chatin). 
1.  Sigalas  a  absorbé  des  apparences  semblables  avec  les 
intres  huiles  d'euphorbiacées  [Aleurites  triloba^  Curcas 
nirgans).  Néanmoins  il  constitue  une  propriété  phy- 
ique  d'une  réelle  valeur,  parce  qu'urie  seule  goutte 
toffit  pour  réaliser  cet  essai. 

Température  critique  de  dissolution.  —  La  détermi- 
lation  de  l'indice  de  Crismer  ne  nécessite,  non  plus, 
|o'une  quantité  minime  de  substance  (un  demi-centi- 
aiètre  cube).  II  importe  donc  d'être  renseigné  sur  la 
râleur  de  cette  constante. 

M.  Crismer  (1)  avait  admis  la  valeur  58^4  attribuée  à 
la  température  critique  de  dissolution  de  l'huile  de 
crolondans  l'alcool  de  densité  0,8193  à  15**,5. 

Dans  un  travail  très  documenté  ayant  pour  titre  : 
Contribution  à  Vétude  de  Vkuile  de  croton  (2),  M.  W.  Du- 
Kère  indique  le  chiffre  34", 8  pour  la  température  cri- 
tique de  dissolution  de  l'huile  de  croton  dans  l'alcool 
absolu. 

Les  résultats  des  mesures  de  M.  Sigalas  sont  consi- 
gnés dans  le  tableau  suivant  : 

TEMPÉRATURE    CRITIQUE 
DE  DISSOLUTION    DANS   L'aLCOOL   A  99<^,8  O.  L.  A    +    Ij» 

[^Alcool  absolu  du  Laboratoiro) 

1.  —  Huile  type,  préparée  d'après  le  Codex 40** 

Huile,  provenance  P.  C,  i*^  échantillon 42.5 


—  Huile,  provenance  P.  C,  2*  échantillon 43 

—  Huile,  provenance  pharmacie  C...,  de  Bordeaux.  39.5 

—  Huile,  provenance  Pharmacie  des  Hospice»  civils.  42 

—  Ëchanlillon,  Droguerie  R 43 

—  Échantillon,  provenance  anglaise,  n*  1 39 

—  Échantillon,  provenance  anglaise,  n"  2 39 

—  Huile  P.  C,  dite  Saint-Denis 43 

Moyenne 4l»22 


Dans  l'alcool  marquant  95**  G.  L.  à  +  15%  Tindice  de 

(.1)  BuUetin  de  V Association  des  chimistes  belges,  1895,  p.  i4o. 
(2)  Journal  de  phatmacie  d'Anvers,  1899,  p.  263. 

Joum.dt  Pkarm.  et  dt  Chim,  «•  RiRiB.  t.  XVHl.  (!•' septembre  1903.)  14 


—  210  — 

Crismer  est  plus  élevé  et  oscille  pour  les  divers  échsH 
tillons  ci-<lessus  entre  8V  et  84^. 

Ce  dernier  chiffre — Si"" — est  la  moyenne  des  valem» 
très  rapprochées  qu'a  fournies  Thuile  type  dont  1|| 
température  critique  de  dissolution  dans  Talcool  abscdi 
est  40*. 

Indice  de  réfraction,  — M.  \V.  Dulière  attribue  à 
constante  la  valeur  suivante  : 

35**  à  Toléoréfractomètre  de  Amagat  et  Jean  à  22*  (L 
ou  75%5  au  réfractomètre  de  Zeiss  à  25""  C. 

MM.  Amagat  et  Jean  (1)  donnent,  comme  déviatioa 
oléoréfractométrique  :  +  3â  à  -f  ^* 

M.  Sigalas  a  mesuré  directement  l'indice  de  réfrae*' 
tion  avec  le  réfractomètre  de  Abbe  qui  n'exige  qa 
goutte  de  liquide  pour  une  détermination. 

Le  tableau  suivant  résume  les  résultats  obtenus  i  it 
température  de  IS^'.S  ;  ils  sont  rapportés  à  la  raieD. 

INDICE  DE  RÉFRACnOXI  DE  L^OUILB  DE  C&OTON  A  15*5 

Huile  type ii«    l »i*  *  =  1,4181 

—            n«    2 1,4198 

—            n'    3 Ml» 

—           n"    4 M» 

—            n*    5 1.47» 

—            n*    6 1,4185 

—            !!•    7 l.ilM 

—            n*    8 1,4191 

—           n*    9  (P.  C.  dite  Saint-Denis) .  1 ,4198 

—           n*  10  (Drogaier  de  la  Faculté).  1,4183 

Moyenne 1,4793 

Pouvoir  rotataire.  —  L'huile  de  croton  est  une  des 
huiles  pour  lesquelles  le  pouvoir  rotatoire  est  le  pins 
utile  à  déterminer,  car  si  la  plupart  des  huiles  sont  fai- 
blement actives,  ici  Tactivité  optique  est  telle  qoe,  par 
son  sens  et  son  intensité,  elle  permet  de  fix^  l'analyste 
sur  l'existence  et  la  nature  de  certaines  falsificationi- 

On  l'exprime  généralement  par  le  nombre  de  degrés 
saccharimétriques  représentant  la  rotation  imprimée 

(1)  Revue  de  Chimie  pure  et  appiiquie,  1901,  p.  163.  —  G.  Haln^. 
Analyse  des  matières  gt^asêes,  p.  43. 


—  211  — 


r 

pplan  de  polarisation  par  Thuile  prise  à  la  tempéra- 
are  ordinaire  et  examinée  dans  un  tube  de  20^". 

On  recommande,  lorsque  Thuile  est  trop  colorée,  de 
I  filtrer  avec  ou  sans  traitement  au  noir  animal  (à  50 
o  60*)  et,  si  rhuile  est  trop  visqueuse  pour  filtrer  à 
raversle  noir,  de  l'étendre  préalablement  de  3  à  4  fois 
on  volume  d'éther  dont  on  se  débarrasse  par  la  chaleur 
^ès  filtration. 

Afin  d'éviter  toute  modification  possible  du  pou- 
R»r rotatoire  parle  noir  ou  par  Téther,  Taateur  a  tou- 
Mrs  pratiqué  directement  Fexamen  polarimétrique, 
m  saccharimètre  Laurent,  après  simple  filtration,  soit 
kuis  an  tube  de  20^",  soit  dans  un  tube  de  lO^*"  quand 
Tabsorplion  était  trop  considérable  sous  la  première 
ipaisseur. 

Voici,  d'après  divers  auteurs,  les  déviations  saccha- 
^étriques  produites  par  l'huile  de  croton,  dans  un 
lobe  de  20''-  : 

Pbtbks.  +9*15  (degrés  d'arcs)..    +42*5  (degrés  saccharimétriqaes) 
P.GuuRD +46 

Ces  déviations  sont  voisines  de  celles  indiquées  dans 
ies  traités  spéciaux  pour  Thuile  de  ricin  : 

-|-40,7  degrés saccharimétriques  (Pbtbrs). 
+43      —  —  (Girard). 

+  38,5  à  +  48  —  (Tbxibr). 

4-40,1  à +41,8  —  (Tortklli). 

Les  résultats  de  M.  Sigalas  diffèrent  notablement  des 
précédents. 

DtVIATlON  OU   PLAN   J>11  POLARISATION   DR   l'bUILK  DB   CROTON 

BN   DBORBS   SACCBARIMBTRIQUBS 

A  -|-i5*  tous  UNB  iPAlSSBUR  DB  SO  CBNTIMKTRB8 

Huile  tjpe n*  1 +79*6 

-  n*2 +18,5 

-  n*  3 +68,0 

-  n*  6 +75,0 

-  n*7 +72,0 

-  n*8 +74,0 

-  n*  9 +-78,5 

HaUeP.  C.  (dite  Saint-Denis) +75,0 


^ 


—  212  — 
La  moyenne  est  : 

p  =  +  Tù'. 

Dans  les  mêmes  conditions  opératoires  il  a  trouvi 
pour  Vhuile  de  ricin  : 

chifTre  conforme  aux  valeurs  classiques  adoptées  po0 
cette  huile. 

11  a  essayé  une  huile  de  croton,  de  Singapour,  très 
blanche  et  très  fluide,  dépourvue  de  toute  activilt 
optique.  Elle  a  donné  wî,*'  =1,4705,  chiffre  notable- 
ment inférieur  à  la  moyenne  «"'=  1,4793.  D'aolreJ 
part,  le  pouvoir  rubéfiant  s'est  montré  sensiblement 
nul. 

Il  s'agit  probablement,  d'après  les  caractères  phy- 
siques  et  physiologiques  de  Thuile  de  gros  pignons 
d'Inde  [Curcai  purçans) y  souvent  employée  à  falsifier 
les  huiles  de  croton  fabriquées  dans  les  pays  tropicaux. 

Les  huiles  d'Aleuriùes  triloba  ou  Bancoulier  el  de 
Curcas  purgans  ou  Pignon  d'Inde  se  sont  montrées 
toutes  les  deux  inactives  sur  la  lumière  polarisée. 

Llndice  de  refraction  de  la  première  était  n"'  =  !,11S3 
—  —        de  la  seconde       —    nj)**  =  1,47  tO. 

La  valeur  de  l'indice  de  réfraction,  l'absence  de  pou- 
voir rotatoire,  lé  défaut  de  pouvoir  rubéfiant  sont  com- 
muns à  cet  échantillon  d'huile  de  pignons  d'Inde  eli 
Phuile,  provenance  Singapour,  reconnue,  à  l'examea 
polarimétrique,  faussement  étiquetée  huile  de  croton.- 

A.  R 

Recherche  du  jaune  d'œuf  dans  la  margarine;  paf 
M.  Fendler  (1).  —  Le  beurre,  quand  on  le  chauffe,  pos- 
sède certaines  propriétés  caractéristiques;  il  devienl 
brun,  forme  de  l'écume  et  ne  donne  que  peu  de  projec- 
tions; la  margarine,  dans  les  mêmes  conditions, se«)m* 

(')  NachweisTOQ  Eigelb  in  Mtrgarino.  Phannxcsniische  CenlralKilk^. 
1903,  p;  371.  


r 


—  213  — 


)orte  d'une  façon  toute  ditférente,  de  sorte  qu'on  s'est 
efforcé  d'ajouter  à  la  margarine  des  substances  qui  lui 
^mmuniquent  des  propriétés  analogues.  Parmi  les 
)lus  efficaces  de  ces  produits,  nous  citerons  l'addition  de 
auned'œuf  et  de  sucre,  d'après  le  procédé  indiqué  par 
Dernegau.  Le  corps  le  plus  intéressant  dans  ce  cas  est 
ie  jaune  d'œufqui,  mélangé  au  sucre  de  lait  provenant 
Ju  lait  ajouté  à  la  margarine,  donne  à  ce  dernier  pro- 
luit des  propriétés  analogues  à  celles  indiquées  ci-des- 
sas  pour  le  beurre. 

A  l'origine  on  additionnait  la  margarine  de  10  p.  100 
lie  jaune  d^œuf,  mais  le  mélange  était  très  altérable; 
iussi  actuellement  on  n'ajoute  que  1/2  à  1  p.  100  au 
maximum. 

Plusieurs  procédés  ont  été  indiqués  pour  caractériser 
cette  addition,  mais  aucun  ne  donne  de  résultais  abso- 
lument certains;  l'auteur  ayant  repris  la  question,  pro- 
pose l'une  des  méthodes  suivantes  : 

!•  M.  Fcndler  cherche  à  retrouver  la  malière  colo- 
rante du  jaune  d'œuf,  la  margarine  pure  ne  contenant 
aucun  principe  colorant.  300^'  de  margarine  sont  intro- 
duits dans  un  verre  de  Bohême  et  maintenus  de  2  à 
3  heures  au  bain -marie  à  une  température  de  50"  envi- 
ron ;  on  verse  le  liquide  fondu  dans  un  entonnoir  à  sépa- 
ration chauffé,  on  ajoute  150*^"^  d'eau  salée  à  2  p.  100, 
on  agite  fortement  en  maintenant  au  bain-marie  et 
on  laisse  reposer  2  heures  à  une  température  de  50**. 
Le  liquide  aqueux  est  recueilli  et,  après  relVoidissement, 
filtré  sur  un  filtre  mouillé.  C'est  sur  la  solution  salée 
ainsi  obtenue  que  sont  effectués  les  différents  essais 
proposés  par  M.  Fendler  :  10'"^  sont  portés  à  ébullition 
et  traités  par  1^'"^  d*acide  sulfurique  à  1  p.  100  ;  après 
refroidissement,  on  agite  avec  2'^'"'  d'éther  et  on  laisse 
reposer;  s'il  y  a  eu  addition  de  jaune  d'œuf,  Télher  se 
colore  en  jaune.  Cette  réaction  ne  donne  qire  des  indica- 
tions, car  la  margarine  peut  être  colorée  artificiellement 
par  d'autres  produits  que  le  jaune  d'œuf. 
90  jQcmj  jg  |j^  liqueur  salée  obtenue  comme  il  a  été 


^ 


-  214  — 


indiqué  ci-dessus  sont  portés  à  ébalHiion  avec  un 
volume  égald'aôide  chlorhydrique  pur.  S'il  y  a  addition 
de  jaune  d'œuf  et  par  conséquent  de  lécilhine,  il  se 
forme  un  troublée  caractéristique  dû  aux  produits  de 
décomposition  de  la  lécithine. 

3*  La  réaction  suivante  est  décisive,  d'après  M.  Fen^: 
dler  :  la  vitelline  du  jaune  d'œuf  est  une  combinaison^ 
d'une  albumineet  de  lécithine,  qui  est  soluble  dans  l'eau' 
salée  à  1  p.  100,  mais  insoluble  dans  des  solutions  plus 
diluées.  On  verse  le  liquide  salé  obtenu  dans  le  traite- 
ment de  la  margarine  dans  un  dialyseur  placé  dans 
Peau  distillée;  s'il  y  a  addition  de  jaune  d'œuf,  le  se! 
passant  en  grande  partie  dans  l'eau  extérieure,  laliqueur 
se  trouble  au  bout  de  quelques  heures;  Taddition  d'une 
solution  concentrée  de  chloi*ure  de  sodium  fait  dispir 
raltre  le  trouble.  Cette  dernière  réaction  est  absolument 

certaine,  d'après  les  recherches  de  l'auteur. 

H.  C. 

Chimie. 

Rétention  de  rarsenic  par  le  charbon  animal;  par 
MM.J.  Marshall  et  A.Ryan  (1). —  On  s'explique  très bi3i 
la  fixation  par  le  charbon  animal  desmétaux  qui  forment 
des  phosphates  insolubles  avec  les  phosphates  que  ces 
charbons  renferment,  mais  on  comprend  plus  difficUe* 
ment  la  fixation  de  l'arsenic.  Si  on  fait  passer  de  Tean 
distillée  à  travers  une  couche  de  charbon  animal,  on 
trouve  qu'en  ajoutant  au  liquide  filtré  de  l'acétate  de 
plomb  il  se  forme  un  précipité  de  phosphate  de  plomb: 
avec  l'acide  arsénieux,  au  contraire,  on  n'observe  aucun 
changement. 

Les  auteurs  ont  voulu  confirmer  expérimenlal^nent 
l'assertion  de  M.  Ed.  Noyés,  qui  prétend  que  le  charbon 
animal  est  susceptible  de  retenir  une  proportion  notable 
d'acide  arsénieux. 

Les  expériences  instituées  sont  les  suivantes  : 

^o  7g9(rr  4  ^3  charbon  animal  sont  desséchés  à  lit* 

(1)  The  Amer,  Journ.  of  pharmacy,  t.  LXXV,  p.  251. 


—  215  — 

fosqn'à  poids  constant.  La  perte  de  poids  consiatée  esl 
icll«',5l5,  soiH,485p.  100. 

D'autre  part, on  dissout  0*^%4455  d'acide  arsénieux 
dans  3.000^"'  d'eau  distillée  et  on  fait  passer  cette  solu- 
tion sur  ce  charbon  animal  desséché.  Cette  iiltration 
^lemande  trois  heures.  On  ne  recueille  que  2.670*''*'  du 
fiqaide  filtré  et  la  différence,  soit  330*^""*,  est  retenue 
fmr  le  charbon. 

On  prélève  100'^"*  du  filtrat,  on  y  ajoute  un  peu 
'^acide  sulfureux  pour  réduire  les  traces  d'acide  arsé- 
liiteux  qui  auraient  pu  se  former;  on  chasse  l'excès 
^acide  sulfureux  par  Tébullition  et  dans  le  liquide 
J)ouillant,  acidulé  par  l'acide  chlorhydrique,  on  fait 
.passer  un  courant  d'hydrogène  sulfuré  pendant  quelques 
geares,  on  laisse  déposer  pendant  une  nuit.  Le  sulfure 
J'arsenic  est  recueilli,  lavé  à  Teau,  puis  à  l'alcool,  à 
Téther  et  enfin  au  sulfure  de  carbone.  On  le  dessèche  et 
on  pèse. 

La   moyenne    de    deux   dosages    successifs    est    de 
0*'.0066  de' sulfure  d'arsenic,  correspondant  à  O**", 005 3 
:danhydride  arsénieux.  Chaque  100*^°'  de  la  solution 
[primitive,  avant  la  fiitration  sur  le  charbon,  contient 
'(K'OliSo  d*As*0^;   par  suite,  la  quantité  d'anhydride 
t arsénieux  retenu  par  le  charbon,  pour  chaque  lOO'^"', 
lest  de  0»%00955  soit  64,30  p.  100.  En  admettant  que 
les  330**"'  de  liquide,  retenus  mécaniquement  par  le 
charbon,  contiennent  la  môme  quantité  d'acide  arsé- 
nieux que  le  liquide  filtré,  on  peut  vraisemblablement 
affirmer  que  64,30  p.  100  d'acide  arsénieux  ont  été  fixés 
parle  charbon.  En  un  mot,  I^**  de  charbon  animal,  préa- 
lablement desséché,  retient  0^,0006  d'acide  arsénieux. 
2*  Dans  une  seconde  expérience,  les  auteurs  emploient 
*Î63?^70  de  charbon  animal  non  desséché  et  dissolvent 
3*^3972  d'anhydride   arsénieux  dans    3.000^^"'    d'eau. 
Après  fiitration  de  trois  heures  sur  le  charbon,  on  ne 
recueille  que  2.630*^%  ce  qui  fait  que  charbon  absorbe 
310^-»  de  la  solution. 
On  détermine,  comme  précédemment,  dans  100^"'  du 


n 


216  — 


filtrat  la  quantité  d'arsénieux  dissous,  soit,  —  moyeuift 

de  trois  dosages,  —  0«%06903.  Chaque  100'-*  de  lasoh- 

tion  primitive,  avant  son  passage  sur  le  charboD,  cot* 

tenait  0^%11324,  de  composé  arsenical.  Laproportioa 

d'acide  arsénieux retenue  est  donc  de0*%0441 9,  soit39/ 

p.  100,  c'est-à-dire  que  l*^*"   de  charbon  non  desséch 

retient  0«%00278  d'acide  arsénieux. 

Er.G. 

Sur  le  dosage  du  vanadium  dans  les  alliages;  ptr 
M.  P.  NicoLARDOT  (1).  —  Le  mode  opératoire  varie  sui- 
vant que  les  alliages  s*attaquent  facilement  ou  non, 
par  HCl. 

i^  Alliages  qui  s  attaqnent  facilement  par  HCL  —  Alto* 
quer  l'alliage  en  copeaux  avec  HCl  {D=  1,17)  étenda 
5  fois  son  poids  d'eau,  ou  par  du  chlorure  douUe 
de  cuivre  et  de  potassium.  Pour  1»'  d'alliage,  prendre 
5*^"'  d'acide  ou  5«'  de  sel.  En  deux  ou  trois  heares, 
l'attaque  est  terminée. 

Filtrer.  Laver  à  fond  pour  séparer  lout  le  fer. 
Sécher,  calciner  dans  une  capsule  de  platine  tarée. 
Chasser  la  silice  par  quelques  gouttes  d'acide  floorhy- 
drique.  Chauffer  ensuite  à  350*  jusqu'à  poids  constant. 
A  cette  température,  le  vanadium  est  complètemeot 
transformé  en  acide  vanadique.  Si  on  chauffait  à  une 
température  élevée,  l'acide  vanadique  perdrait  d« 
l'oxygène. 

Le  poids  obtenu  peut  être  considéré  comme  de  Tacide 
vanadique  pur,  si  l'opération  a  été  bien  faite.  On  s'assu- 
rera de  l'absence  de  fer  dans  le  résidu. 

2"*  Alliages  qui  ne  s'attaquent  pasfacilement  par  HCi  — 
Traiter  l'alliage  en  copeaux  par  Tacide  nitrique.  Sépa- 
rer le  cuivre,  s'il  y  a  lieu,  par  électrolyse  en  solulioB 
nitrique. 

La  solution,  dans  laquelle  on  a  dosé  le  cuivre,  est 
évaporée  à  sec,  redissoute  par  quelques  gouttes  d'acide 
sulfurique    étendu    et  traitée    par    fl*S.  On  ajoule, 

(1)  C.  R.  de  VAcad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  1548;  1903. 


r 


217  — 


^quelques  minutes  après  avoir  fait   passer  le  courant 
de  (PS,  et  tout  en  continuant  à  faire  passer  ce  gaz,  de 
^ammoniaque  en  quantité  juste  suffisante  pour  préci- 
-piter  le  fer,  Talumine...  On  filtre  rapidement  et  on  éva- 
pore à   sec  le  sulfovanadate  que  Ton  amène  à  poids 
constant  à  350®  dans  une  capsule  tarée.  A  cette  tempéra- 
ture le  sulfovanadate  est  transformée  complètement  en 
acide  vanadique. 

J.  B. 

Recherche  des  peroxydes  dans  Téther  ;  par  M.  A.  Jo- 
HissEN  (1).  — Le  réactif  à  employer  doit  être  préparé 
comme  suit  :  on  introduit  dans  une  petite  capsule  0^^10 
•  d'acide  vanadique  pulvérisé  et  2*^™^  SO*H^  On  chauffe 
î-au  bain-marie  pendant  10  à  io\  on  laisse  refroidir, 
1  ajoute  un  peu  d*eau  et  Ton  verse  le  contenu  de  la  capsule 
dans  un  flacon  de  50*^'°^  en  ayant  soin  de  détacher  de  la 
capsule  les  portions  d'acide  vanadique  non  dissoutes. 
On  porte  au  volume  de  SO*'"'  par  addition  d'eau  et  on 
agile  à  diverses  reprises.  Après  quelque  temps,  l'acide 
vanadique  est  entièrement  dissous  et  le  liquide  est  bleu 
verdâtre.  Il  conserve  ses  propriétés  pendant  très  long- 
temps. 

Pour  rechercher  Teau  oxygénée  dans  Téther  au  moyen 
de  ce  réactif,  on  verse  dans  un  tube  à  réaction  1  à  2*^°^ 
de  cette  solution  sulfurique,  puis  S  à  lO*"""^  d'éther  à 
essayer,  et  on  agite  fortement. 

Si  Téther  renferme  du  peroxyde  d'hydrogène,  le  réac- 
tif qui  se  rassemble  au  fond  du  tube  prend  une  colora- 
lion  variant  du  rose  au  rouge- sang  suivant  que  le  pro- 
duit est  plus  ou  moins  riche  en  peroxyde. 

j.  B. 

La  résine  «  Rimu  »;  par  MM.  II.  Easterfield  et 
C.  AsTox  (2).  —  Le  Rimu  [Dacridium  cupresainum)  de  la 
famille  des  conifères  est  un  des  arbres  les  plus  impor- 

(1)  Joum.  de  Pharm,  de  Liège,  t.  X,  février  1903. 

(2)  Chem,  News,  t.  LXXXVllI,  p.  20. 


^ 


—  218  — 

tants  de  la  Nouvelle-Zétande,  il  présente  cette  parti 
larité  que  Ton  observe  dans  les  fissures  du  bois  une 
résine  de  couleur  rosée  et  d'apparence  nettement  cria- 
talline. 

Cette  résine  est  surtout  constituée  par  un  composé 
acide  cristallin  auquel  les  auteurs  donnent  le  nom  ' 
diacide  rimuique;  celui-ci  fond  à  192-I93'  et  distille» 
sous  une  pression  de  21"'°,  entre  296  et  300*  en  se 
décomposant  légèrement,  Cet  acide  est  facilement 
soluble  dans  l'éther  et  Tacool,  peu  soluble  dans  Teau  et 
l'éther  de  pétrole.  Il  répond  à  la  formule  C"H"0'.  Son 
sel  de  baryte  cristallise  facilement  en  cristaux  rectan- 
gulaires dont  la  composition  est  Ba  (C**H"OT,ii  H-0. 
Ses  sels  alcalins  sont  très  solubles  dans  l'eau.  L'acide 
rimuique  est  lévogyre,  son  pouvoir  rotatoire  est  de  : 
a»  =  —  150**  en  solution  alcoolique  à  10  p.  100;  il 
donne  un  dérivé  benzoylé  et  acétylé  e^  sa  formule  peut 
être  représentée  par  C"H"(OH)(CO*n).  Gomme  la  plu- 
part des  résines  des  conifères,  il  ne  donne  pas  d'éttiers 
quand  on  le  traite  par  Talcool  et  Tacide  chlorhydriqae. 

Er.  G. 

Constitution  de  la  cytosine  ;  par  MM.  Kossel  et  Stec- 
DEL  (1).  —  On  sait  que  des  recherches  récentes  ont 
permis  à  Kossel  de  fixer  d'une  façon  définitive  la  for- 
mule de  la  cytosine  (2);  l'étude  de  celte  base  a  été  con- 
tinuée de  sorte  qu'actuellement  la  constitution  de  b 
cytosine  paraît  à  peu  près  établie. 

Cette  base  a  pour  formule  C*H"Az'0  ;  traitée  en  solu- 
tion sulfurique  par  le  nitrite  de  soude,  elle  est  transfor- 
mée en  uracile  et  il  y  a  en  môme  temps  dégagement 
d'azote. 

C*H*Az30+HAzO«  =  C*H*A2«0«+A2«+HîO. 
Cytosine  UracUe 

C'est  donc,  comme  Turacile,  un  dérivé  de  la  pyrimi- 
dine  et  de  plus  ellecontient  un  groupement  C-AzH';  on 

(1)  Zeitschrift  fur  physiologische  Chemie,  t.XXXVin.  p.  19. 

(2)  Journal  de  Pharmacie,  1903,  t.  XVII,  p.  336-331. 


—  219  — 

peut  l'envisager  comme  étant  l'uracile  ou  le  2-6  dioxy- 
pyrîmidîne  dans  lequel  un  groupement  GO  est  remplacé 
par  C-Â2H\ 

Quel  est  maintenant  la  position  du  groupement 
C-Azfi*?  pour  fixer  ce  point  Kossel  a  étudié  les  pro- 
fils d'oxydation  de  la  cytosine  et  dans  l'action  du  per- 
manganate de  baryte  sur  cette  base  il  a  isolé  le  biuret 
AzH'CO-AzH-CO-Azff  et  l'acide  oxalique  C^H'^0*. 

La  formation  de  ces  deux  corps  dans  l'oxydation  de 
la  cytosine  a  conduit  M.  Kossel  à  admettre  la  formule 
suivante  : 

Aï,  =  6C— AzH2  AzH— CO-AzH» 

I  [  I 

OC,       fcCH  OC 

I  II  I 

HAZ8-4CH  H«Az 

Cjtosino  Biuret 

qui  rend  compte  de  la  formation  du  biuret. 

La  cytosine  est  donc  une  6  amino-2  oxypyrimidine  et 
se  rapproche  ainsi  de  la  thymine  et  de  l'uracile. 

H.  C. 

Préparation  et  constitution  de  Thistidine  ;  par  M.  Sig- 
MCND  FaâNKEL  (i).  —  L'histidine  (2)  est  une  base  qui  se 
forme  dans  l'hydrolyse  des  albuminoïdes  par  les  acides 
et  qui  a  été  peu  étudiée  jusqu'ici,  car  elle  n'avait  été  ob- 
tenue qu'en  très  faible  proportion.  Lawrow  a  constaté 
récemment  que  dans  la  décomposition  de  l'hémoglo- 
bine par  les  acides  il  se  formait  des  produits  basiques 
en  proportion  notable  et  en  particulier  de  Thistidine; 
laoteurest  parti  de  cette  observation  pour  préparer  une 
quantité  notable  de  cette  base  et  de  5^  d'hémoglobine,  il 
a  pu  retirer  180*'  de  chlorhydrate  d'histidine.  Les  re- 
cherches de  M.  Frankel  ont  eu  surtout  pour  but  d'éta- 
blir la  constitution  de  l'histidine  et  nous  résumerons 
iei  les  résultats  acquis. 

(1)  Dorstellung  und  KonslituUon  des  Histidins  Monasthefle  fur  Chemie, 
t.  XXIV,  p.  229. 

(2)  Journal  de  Pharmacie,  1900,  t.  XI,  p.  123. 


—  220  — 

1^  L'hislidine  ne  renferme  ni  groupement  OCH'  iL 
groupement  Az-CH^;  en  effet  chauffée  avec  Tacide 
iodhydrique  même  à  haute  température,  elle  ne  doi 
pas  d'iodurc  de  méthyle. 

2""  Chauffée  au-dessus  de  son  point  de  fusion,  elto^ 
donne  de  Tanhydride  carbonique;  elle  possède  donc 
groupement  carboxyleCOOH  :  de  sorte  que  sa  formi 
C«H^\z»0'  peut  être  écrite  C-ffAz'-COOH. 

S"*  Traitée  par  Thypobromite  de  soude  ou  Tacide  azo- 
teux, elle  donne  un  dégagement  d'azote,  ce  c|ui  exige  la 
présence  d'un  groupement  AzH*:  on  peut  donc  écrire  la 
formule  de  Thistidine  AzH*-C'H»Az'-CO*H. 

M.  Friinkel  désigne  le  groupement  C^H'Âz*  soas  le 
nom  à'histine  :  Thistidine  est  donc  un  acide  aminobis* 
tinecarbonique. 

La  formule  de  Thistine  n'est  pas  établie  avec  certi- 
tude :  Tauteur  s  appuyant  sur  ce  fait  que  l'hislidine 
traitée  par  Tacide  chlorhydrique  et  le  chlorate  de  po- 
tasse laisse  un  résidu  qui  se  colore  en  rose  vif  par  les 
vapeurs  d'ammoniaque,  en  rouge  violet  par  la  lessivede 
soude,  admet  que  l'histine  est  un  noyau  dans  lequel  les 
deux  atomes  d'azote,  sont  disposés  comme  dans  h 
pyrimidine.  Il  propose  pour  l'histidine  une  des  deux 
formules 

Az-Cin  HAz— CHî 

H— C       C-CH-î— AïH*      ou      CH3— C        C—AzH« 
Il        II  II         II 

Az-C-COOH  Ar.  -  C-COOH 

soit  la  formule  d'un  acide  aminomélhyldihydropyriini- 
dique. 

Ces  recherches  montrent  que  l'histidine  contient  le 
noyau  de  la  pyrimidine,  noyau  qui  joue  un  rôle  si  im- 
portant dans  les  dérivés  de  la  purine;  Thistidine  se 
sépare  donc  nettement  des  autres  bases  hexoniques  la 
lysine  et  Targinine  qui  sont  des  acides amidés. 

H.  C. 


-  221  — 

Les  enzymes  dans  les  fermentations  produites  par  des 
ûcroorganismes ;  par  MM.  E.  Buchner  et  J.  Meisenhei* 
DER  (1).  —  On  sait  que  Tun  des  auteurs  a  depuis  long- 

emps  démontré  la  possibilité  de  déterminer  la  fermen-  Vfl 

^tion  alcoolique  en  dehors  de  la  présence  de  la  levure  -j. 

rivaalc,  au  moyen  d'un  ferment  soluble  contenu  dans  J 

selle    levure,   ferment    qu'il    a   désigné   du   nom  de  v| 

tymase  (2).  l^ 

Les    premières  recherches  étaient  faites   dans  des  :^ 

eouditions  très  démonstratives,  mais  assez  difficiles  à  « 

réaliser  dans  la  pratique  courante  des  laboratoires.  Plus  ;.; 

récemment,  R.  Albert,  E.  Buchner  et  R.  Rapp  (3)  ont  i 

indiqué  un  procédé  assez  simple,  permettant  d'obtenir  '^ 

une  levure  ayant  perdu  toute  faculté  vitale,  mais  pos-  Y 

sédant  encore  ses  propriétés  fermentaires.  Ce  procédé  '] 

consiste  essentiellement  à  traiter  par  l'acétone,  puis  par  '.i 

l'éther,  la  levure  préalablement  soumise  h  une  pression  J 
capable  d'amener  sa  teneur  en  eau  à  66-72  p.  100.  Le 

produit  fortement  essoré  et  desséché  à  une  température  i 

qui  ne  dépasse  pas  45**  possède  la  propriété  de  faire  fer-  ^: 

menter  les  sucres.  1' 

Les  résultats  de  telles  recherches  amènent  à  cette 
hypothèse  que  les  diverses  fermentations  que  l'on  attri- 
bue au  développement  de  microorganismes  déterminés  1 
pourraient  bien  en  réalité  avoir  pour  agents  des  sub-  r>i 
stances  analogues  à  la  zymase,  des  ferments  solubles,  "' 
distincts  et  séparables  de  l'activité  vitale  de  Torganisme  l 
qui  les  produit.  :; 
Dans  le  présent  travail,  les  auteurs  ont  envisagé  à  ■] 
ce  point  de  vue  deux  fermentations  dont  l'importance 
industrielle  est  considérable,  à:  savoir  la  fermentation  'i 
lactique  et  la  fermentation  acétique.  t 

Le  ferment  lactique  qu'ils  ont  étudié  était  le  Bdcilltis 
Delbrûcki  (Leichmann).  Le  microorganisme  était  cul- 

(I)  Enzyme  bei  SpaUpiUgahrungen  (ber.  d.  d.  Chem.  Ges.,  XXXVI, 
p.  634.  1903);  voir  aussi  Phai^.  Centralh,,  XLIV,  p.  391,  1903. 
(il  Jouni,  de  Vharrh.  et  Cliim.,  [6],  Vil,  p.  26,  1898. 
(3)  »er.  d.c/.  C/iem.  Ces.,  XXXV,  p.  2376,  1902. 


L 


—  2i2  — 

tivé  à  40-45"*  daas  des  moûts  stérilisés  riches  eo  matières 
dissoutes;  la  culliure  bien  développée  était  scamiseà 
une  centrifugatioa  énergique;  les  bacilles  ainsi  ras- 
semblés étaient  traités  d'une  fei^çon  analogue  à  ceik 
décrite  pour  la  levure  de  bière  :  ils  étaient  agités  avee^ 
de  Tacétone,  puis  avec  de  Téther  et  finalement  des- 
séchés dans  le  vide.  On  obtenait  ainsi  environ  i*'  de 
produit  par  litre  de  culture. 

La  poudre  ainsi  préparée  était  broyée  en  prés«ice 
d'eau  et  de  sable  quartzeux  et  le  mélange  était  addi- 
tionné de  sucre  de  canne  et  de  toluène.  Dans  ces  coa- 
ditions,  les  auteurs  ont  constamment  observé  qu'il  j 
avait  formation  d'un  acide  qui  a  pu  être  identifié  avec 
Tacide  lactique  par  l'analyse  de  son  sel  de  zinc  et  la 
façon  de  se  comporter  avec  le  réactif  d*Uffelmann;il 
n'a  pas  été  possible  de  déterminer  exactement  qael 
était  l'isomère  produit.  Des  expériences  de  contrôle  ont 
montré  que  les  mélanges  fermentaires  étudiés  ne  coa- 
tenaient  aucun  germe  vivant,  car  leur  ensemencemeiit 
en  moût  stérile  a  donné  des  résultats  négatifs,  même 
après  cinq  jours  à  42"^.  L'addition  de  carlxmate  de 
chaux  destiné  h  saturer  Tacidité  produite  contribsea 
augmenter  considérablement  l'activité  fermentaire. 

Dans  des  recherches  effectuées  avec  le  BacUrmm 
xylinum^  les  auteurs  ne  sont  pas  parvenus  à  mette  en 
relief  l'existence  d'un  enzyme  possédant  la  proprî^ 
de  déterminer  la  fermentation  acétique.  Au  contraire, 
ils  sont  arrivés  à  un  résultat  positif  en  expérimeatant 
avecdes  bactéries  utiliséesdans  ia  fàbricationdu  vinaigre 
de  bière.  Les  cultures  traitées  comme  l'avaient  été 
celles  du  ferment  lactique  ont  fourni  une  poodre  fer- 
mentai re  qui  a  été  broyée  avec  du  sable  et  mélangée 
avec  de  l'alcool  à  4  p.  100  additionné  de  toluène.  Les 
mélanges  conservés  pendant  trois  jours  à  30""  ont  été 
distillés  en  présence  d'acide  sulfurique.  Le  produit  dis- 
tillé contenait  un  acide  dont  on  a  préparé  le  sel  d'argent 
et  qui,  comme  tel,  a  été  identifié  avec  l'acide  acétique. 
Gomme  dans  le  cas  précédent,  la  transformation  de 


r 


>T7:fN 


—  223  — 


'alcool  en  acide  acétique  est  grandement  favorisée  par 
idditioii  de  carbonate  de  chaux. 

Si  l'on  veut  bien  se  rappeler  que  Tacide  lactique  se 
rencontre  toujours  dans  les  résidus  de  distillation  pro- 
renaxit  de  fermentation  alcoolique,  et  que,  d'autre  part, 
Bachner  a  pu  démontrer  sa  présence  dans  la  fermen-  "^ 

Wion  du  sucre  par  la  zymase,  on  en  arrive  à  cette  t^ 

hypothèse  que  cet  acide  est  un  produit  intermédiaire  M 

delà  fermentation  alcoolique,  cette  dernière s'accom-  1 

glissant  en  deux  phases  :  l""  dédoublement  du  sucre  en  'M 

Écide  lactique;  2""  dédoublement  de  l'acide  lactique  en  ''^ 

iidde  carbonique  et  alcool.  ^^ 

On  remarquera  que  le  ferment  soluble  qui  transforme  -M 

le  sucre  en  acide  lactique  agit  tout  autrement  que  celui  J 

qui  fait    de  Tacide  acétique  aux  dépens  de  Talcool,  ^ 

puisque  Faction  suit  un  processus  d'hydrolyse  dans  le  p 

premier  cas,  tandis  qu'elle  aboutit  à    une   oxydation  J 

dans  le  second.  Buchner  propose  pour  l'un  des  ferments 
le  nom  de  zymase  bactérienne  lactique  (Milchsuure- 
Vftkterienzymase)  et  pour  Tautre  le  nom  d'oxydase  bac- 
térienne acétique  (Essigsiiurebakterienoxydase)  (1). 

H.  H. 

Composition  des  vins  de  liqueur  ;  par  M .  X .  Rocques  (2) . 
(Extrait.) — Les  vins  de  liqueur  sont  ceux  dont  la  richesse 
en  sucre  et  en  alcool  est  supérieure  à  celle  des  vins  de 
consommation  courante;  ce  sont  des  vins  de  luxe  ou  de 
dessert.  Ils  ne  sont  pas  obtenus  comme  les  vins  propre- 
ment dits,  u  uniquement  par  la  fermentation  du  jus  de 
rûsîn  frais  (3)  ». 

Voici  comment  on  peut  les  classer  d'après  ^eur  mode 
de  fabrication  : 

Classification.  —  l""  Vins  doux  mutés  à  V alcool.  —  On 

(1)  Lm  mois  allemands  ne  sauraient  guère  être  ttradnits  exactement 
que  par  des  périphrases  assez  longues  :  zymase  des  bactéries  de  la  fer- 
mentation lactique,  ozydase  des  bactéries  de  la  fermentation  acétique. 

(3)  Kevue  générale  des  Sciences,  1902.  — Voir  Journ.  de  Pharm.  et  de 
Cfcm.,  (S),  XVI,  836,  601. 

(3)  Définition  légale  dn  vin. 


—  224  — 


^ 


les  obtient  en  ajoutant  de  l'alcool  au  moût  immédiate- 
ment après  l'extraction  de  celui-ci.  La  totalité  de  Ttl- 
cool  de  ces  vins  provient  donc  du  vinage.  Les  migteUa 
sont  obtenues  de  cette  façon. 

2^*  Vins  doux  semi-mtUés.  —  Ils  diffèrent  des  précé- 
dents en  ce  qu'une  partie  de  leur  alcool  provient  de  U 
fermentation  du  moût,  l'autre  partie  ayant  été  ajoutée 
pour  arrêter  cette  fermentation  et  porter  le  litre  alcoo* 
lique  à  IS**  environ. 

Pour  préparer  ces  vins,  on  emploie  des  raisins  aussi 
sucrés  que  possible;  afin  d'augmenter  leur  riches» 
saccharine,  on  les  laisse  partiellement  se  dessécher  sur 
les  ceps. 

3®  Vins  dotix  passerillés.  —  Ces  vins  sont  préparfe 
avec  des  raisins  très  riches  en  sucre.  Le  raisin  destinéà 
les  préparer  est  passerillé,  c'est-à-dire  desséché  soît 
sur  le  cep,  soit  au  soleil,  soit  dans  les  locaux  spéciaux, 
soit  au  four.  Le  moût  très  sucré  est  abandonné  à  la  fer- 
mentation; on  obtient  ainsi  un  vin  ayant  de  13  à 
15  p.  100  d'alcool,  tout  en  conservant  encore  une  forte 
proportion  de  sucre.  On  n'alcoolise  pas  ces  vins. 

4"  Vins  mutés  avant  la  fin  de  la  fermentation.  —  Ces 
vins  sont  obtenus  en  ajoutant  de  Talcool  après  la  fer- 
mentation tumultueuse,  lorsque  le  moût  contient  encore 
une  certaine  quantité  de  sucre.  Le  Porto  est  le  type  de 
ces  vins. 

5"  Vins  secs,  —  Ces  vins  de  liqueur,  dont  le  Xérês&\ 
le  type,  sont  complètement  fermentes.  Ils  ne  diflfereiit 
des  vins  ordinaires  que  par  les  vinages  qu'on  leur  fait 
subir  et  par  les  soins  qu'ils  reçoivent  pour  assurer  leur 
vieillissement. 

6°  Vins  à  base  de  vins  secs.  —  Le  Madère,  le  Manak 
sont  à  base  de  vins  secs  analogues  au  Xérès,  mais  ils 
sont  mélangés  à  des  vins  doux  avant  d'être  livrés  a  la 
consommation. 

7°  Vins  cuits.  —  Enfin,  on  peut  faire  une  classe  spé- 
ciale des  vins,  tels  que  le  Malaxa  brun,  dans  lesquels^ 
entrent  des  moûts  cuits  et  caramélisés. 


r 


—  225  — 


Etant   donné   le  mode  de    préparation   des    vins   de 
iqueur,  on  voit  que  l'analyse  doit  porter  principalement 
iir  les  points  suivants  : 
Proportions  d'alcool  et  de  sucré  ; 
Nature  des  sucres  ; 
Nature  de  Talcool. 
Examinons  successivement  chacun  do  ces  points  :  k- 

Proportions  d'alcool  et  de  sucre.  —  Le  Comité  con-  U 

lultatif  des  Arts  et  Manufactures  a  donné  en  1888  la  \l 

règle  suivante  :  '^ 

Lorsque,  dans  un  vin  contenant  à  la  fois  du  sucre  et  -j 

dcTalcool,  la  quantité  de  sucre  totale  (que  Ton  obtien-  ? 

dra  en  calculant  la  quantité  de  sucre  correspondant  à  - 

l'alcool,   et  en  ajoutant  à  ce  nombre  le  poids  de  sucre 
dosé  directement)  sera  supérieure  à  325*^'"  par  litre,  le  vin  U 

devra  être  considéré  comme  ayantétéadditionné  d'alcool. 
On  admet  pour  appliquer  cette  règle  qu'un  degré 
>d* alcool  correspond  à  16'^'*  de  sucre  par  litre,  de  sorte  que 
les  325*^*'  de  sucre  correspondent  à 20*^  d'alcool.  Ce  chiffre 
de  16^  de  sucre  est  trop  faible.  Le  chiffre  théorique  est 
(iel68',39,  et,  en  pratique,  on  admet  qu'il  faut  17»''  de 
sucre  pour  faire  1**.  C'est  sur  ce  chiffre  que  sont  calcu- 
lées les  indications  d*un  instrument  nommé  le  mus- 
limèlre;  pratiquement,  ce  chiffre  de  l?»*"  est  encore 
trop  faible,  et  dans  la  majorité  des  cas  on  ost  plus  près 
delà  vérité  en  comptant  qu'il  faut  18^'"  de  sucre  par 
litre  pour  obtenir  1  p.  100  d'alcool. 

La  règle  fixée  parle  comité  consultatif  peut  se  trouver 
en  défaut.  Dans  les  cas  les  plus  fréquents,  il  est  rare 
qu  un  moût  atteigne  la  richesse  saccharine  de  325^'"  par 
litre;  la  plupart  du  temps  cette  richesse  ne  dépasse  guère 
200«'',  il  reste  donc  une  marge  de  123»''  de  sucre,  ce  qui 
permet  un  vinage  de  près  de  8  p.  100  d'alcool. 

Par  contre,  on  prépare  des  moûts  ayant  une  teneur  en 
sucre  très  élevée;  ces  moûts  abandonnés  à  la  fermenta- 
tion donneront  des  vins  de  liqueur  qui,  si  on  leur 
applique  la  règle  ci-dessus,  seront,  à  tort,  considérés 
comme  alcoolisés.  Ce  sont,  par  exemple,  les  vins  grecs, 

Journ.  de  Pharn*.  et  de  Chim.  6«  skrib,  t.  XVIII.  (!•'  septombre  !003.)    15 


—  226  — 

Patras,  Samos  ;  les  vins  Santi  italiens  ;  certains  vins 
d'Espagne,  de  la  France.  Ces  vins  sont  obtenus  par 
divers  procédés  :  la  dessiccation  sur  souche»  sur  des 
claies,  sur  le  sol,  de  raisins  déjà  riches  en  sucre,  la 
dessiccation  partielle  à  Tétuve,  etc. 

Voici  les  résultats  obtenus  par  M.  Rocques  avec 
quelques  types  de  vins  appartenant  à  chacune  des 
classes  précédentes  : 

Sacro  Sucre 

coQtena  d'après    eustant      îvur» 
Alcool  Talcool  duxslevin     lotat 

Vins  mutes ^  Banyul»  muté .       14  224  2O0  424 

v;«..o«»i  r««.A.I  Banyuls 14  224  150  374 

Yinn semi-mutés  |  ^^^^^ ^^  ^^^  ^^  ^ 

Vins   passerillés    Muscat 13,.j  S16  130  34^ 

Vins  mutés  ayant  la  fin  de  la  fer- 
mentation, Porto 19  304  60  3M 

Vins  secs,  Xérès 19  305  5  31» 

Vins  à  base       (  Madère 18  :;88  60  34S 

de   Tins  secs  ^  Marsala 18  288  50  33h 

Nature  des  sucres.  —  Proportions  relatives  de  ffluem 
et  de  lévulose.  —  D'une  manière  générale,  dans  les  rai- 
sins parvenus  à  maturité,  les  matières  sucrées  sont  for- 
mées de  glucose  et  de  lévulose  en  quantités  sensible- 
ment égales,  et  pendant  la  fermentation  le  glucose  dis- 
paraît plus  rapidement  que  le  lévulose.  On  peut  donc, 
en  dosant  le  glucose  et  le  lévulose  dans  les  vies  de 
liqueur,  se  rendre  compte  si  Ton  a  affaire  &  un  vit 
obtenu  par  simple  mutage  du  moût  avant  que  celui-ci 
ait  fermenté  {mstelles)^  ou  si  le  moût  a  subi  une  fermeo* 
tation  plus  ou  moins  avancée. 

1**  Ifî^îience  du  cépage.  —  MM.  Gayon  et  Dubourg  [t),  (^ 
ont  étudié  les  variations  des  proportions  de  glucose  cl 
de  lévulose  dans  les  raisins  ont  analysé  les  raisins  de 
12  cépages  français,  cueillis  à  maturité.  Les  moûts 
obtenus  en  pressurant  ces  raisins  contenaient  une  quan- 
tité de  sucre  variant  de  1038^40  [Petit-Bouseket)  à  204^ 

par  litre  iSauvignan).  Le  rapport  p — ; —  a  varié  entre 

lévulose 

(i)  Rev.  de  Vitic,  1896,  t.  V,  p.  385,  427. 


J 


—  227  — 

'2  et  1,04  :  il  a  donc  été  très  sensiblement  voisin  de 

ité. 

mêmes  auteurs  ont  examiné  au  même  point  de 
t  de  nombreux  cépages  américains,  et  ils  ont  constaté 
e,  pour  quelques-uns,  le  rapport  du  glucose  au  iévu- 

s'éloigne  très  sensiblement  de  l'unité  :  il  descend  à 
5  et  même  à  0,67  dans  VElvira  et  dans  le  Noah^  soit, 
r  100  parties  de  glucose,  133  et  149  de  lévulose.  Ce 

ne  parait  pas  devoir  être  attribué  à  des  circon- 
mces  accidentelles,  car  il  se  reproduit  sur  des  raisins 
oltés  à  des  époques  et  dans  des  lieux  différents. 

Rocques  a  analysé  un  certain  nombre  de  moûts 
Tunisie  qu'il  avait  fait  muter  à  l'alcool  aussitôt  après 
r  extraction;  voici  quelles  étaient  les  proportions  de 
icose  et  de  lévulose  qu'ils  contenaient  : 

Moûts  mutés  à  VaXcool  préparés  avec  divers  cépages 


gnan. 


t. 


Icante 

iTMtel 

Hot 

tirette 

Kelb 

:at  à  gros  grains 

eat  à  gros  grains 
ucat  à  petits  grains 
cépage  de  Fronti- 
5?") 

irette 

icante  (moût  rosé 
*goutlé) 


1893 

1894 

1895 

1896 

1899 

1901 

1901  (1) 

S  896 

1896 

1896 

1896 

1896 

1896 

1896 

1901 

1901 (2) 


1901 
1901 


Sucre 

réductear 

total 

210,09 
211,87 
181,65 
217,68 
187,97 
199,27 
187,16 
168,94 
189,11 
196,89 
208,78 
181,68 
181,79 
187.73 
210,17 
233,96    . 


317,93 
200,00 


Glacose 

107,80 

109.50 
93,32 

111,24 
88,80 
96,92 
88,44 
88,16 

100,47 
98,98 

107,69 
94,56 
94,59 
95,60 

104,23 

112,83 


155,61 
92,70 


Quantité 
de  lévolose 
p.  100 
Lévulose    de  glacose 


102,29 

102.37 
88,33 

106,44 
99,17 

102,35 
92,72 
80,78 
88,64 
97,91 

102,09 
87,12 
87,20 
92,15 

105,96 

121,13 


162,34 
907,30 


1901        208,47  101,28  107,19 


95 

94 

95 

96 

111 

105 

111 

92 

88 

99 

96 

92 

92 

96 

102 

107 


104 
115 

106 


(i)  Le  Carignan  1901  a  été  fait  en  mutant  par  l'alcool  une  partie  du 
lût  simplement  égontté  ;  pour  l'autre  partie  on  a  fait  macérer  dans 
icool  le  raisin  foulé,  c'est-à-dire  le  moût  et  les  pellicules. 
\^)  Les  raisins  de   1901  ont  été  récoltés  à   un  éut  de  maturité  très 
Irsncé. 


^ 


228  — 


2°  Influence  de  la  maturation,  —  M.  Bocffard  (l)aétttdié 
rinfluencc  de  la  maturation  sur  des  raisins  du  cépa^ 
Aramon.  Il  a  constaté  que,  dans  les  raisins  verts,  ilya 
beaucoup  plus  de  glucose  que  de  lévulose,  et  qae  Téqui* 
libre  des  deux  sucres  tend  à  s'établir  au  fur  et  à  mesorei 
que  la  maturation  se  produit. 

Voici  les  résultats  obtenus  : 

Epoque  à  lauuelle  a  été  examiné      Sucre  total 

le  raisin  par  litre  Glucose  liéralo^e 


5  août , 
8    — 
14     — 

n   — 

20    — 


31     —     

3  septembre. 
6        — 


9,67 

7,90 

1,70 

21,00 

16,90 

4,10 

39,80 

26,30 

!3,3U 

54,50 

32,70 

2l,«€ 

97,10 

57,70 

39.0« 

105,00 

58,40 

46,60 

115,00 

63,90 

5i,lU 

143,00 

75,60 

67.4iJ 

168,00 

89,30 

7S,8l 

MM.  Gayon  et  Dubourg  (2)  ont  trouvé  égalemeal  que 
les  raisins  incomplètement  mûrs  renfermaient  plus  de 
glucose  que  de  lévulose. 

Voici  les  résultats  qu'ils  ont  obtenus  : 


Sucre  total 

frlcsM» 

par  litro 

Glncoso 

lévulose 

Malbec . 

vert 

o9,50 

31,40 

28,10 

l,li 

mûr 

.  . .       109,90 

54,70 

55.20 

0,99 

Grapert 

vert 

27,00 

16,80 

10,20 

1.64 

mûr 

168,40 

84,70 

83.70 

1.01 

IsabeUe. 

vert 

92,00 

52,70 

39,30 

1.34 

mùr 

..       147,00 

67,80 

79,80 

0.8$ 

3°  Influence  de  la  dessiccation.  —  La  dessiccation  n'apas 
une  influence  appréciable  sur  les  rapports  des  deux 
sucres,  comme  il  résulte  d'expériences  faites,  à  ce  sujet, 
par  MM.  Gayon  et  Dubourg. 

4°  Influence  des  moisissures,  —  MM.  Gayon  et  DreorKir 
ont  étudié  Taction  de  diverses  moisissures  sur  des  solo* 
lions  conlcnant  du  glucose.  Ils  ont  constaté,  avec  toules 
celles  qu'ils  ont  employées,  le  Botrytis  cinetea,  le  Peni- 

(1)  Annales  de  V École  d'agriculture  de  Montpellier,  1889,  t.  IV,p.5:i 

(2)  V.  loc.  cil. 


F 


-~  229  — 


eiilium  glaucum,  VAspergillus  nigei\  VEurolkium  orizœ^ 
que  le  glucose  disparaissait  plus  rapidement  que  le 
lëvuiose. 

On  sait  que  certains  cépages,  notamment  le  Semillon^ 
destiné  à  la  préparation  des  vins  de  Sauternes  et  le  Ries- 
iinç^  des  vins  du  Rhin,  ne  sont  récoltés  que  lorsqu'ils 
sont  envahis  par  Va  pourriture  noble  {Botrytis  cinerea). 

Dans  des  raisins  fortement  envahis  par  le  Botrytis 
dnerea^  MM.  Gayon  et  Dubourg  ont  trouvé  : 

gluGoao 


Sacre  total 

Glucose 

Lévulose 

"*'*'"' Mévulce 

i  iain.... 

200.00 

97,0 

103,0 

0,94 

t  pourri.. 

194,00 

88.8 

105,2 

0,84 

\   sain. . . . 

204,00 

101,2 

102,8 

0,98 

f  [ïourri. . 

.       212,80 

103,6 

109,2 

0,95 

\  aaÎQ 

l  pourri. . 

,       181.8 

87,2 

94,6 

0,92 

.       202,0 

90,.j 

111,5 

0,81 

Semillnn. 

Résimotte 

5*  Influence  des  bactéries.  —  M.  Gayon  a  étudié  l'in- 
fluence des  ferments  mannitiques  sur  les  deux  sucres  du 
raisin.  Ils  attaquent  ces  deux  sucres,  mais  le  glucose 
disparaît  moins  vite  que  le  lévulose,  comme  l'indique 
Texpérience  suivante  : 

glucose 
Sucre  fei-EDtDté  par  litre  ^^^^   lévulose 


i 


08f  1,00  î 

10  1,12 

sa  1,26  f 

ao  1,45  i 

m  2,26 

50  3.70 

U  8,28 

Les  produits  engendrés  aux  dépens  du  glucose  et  du  ; 

lévulose  sont  approximativement  :  i 

Avec  Avec  !' 

le  lévulose      le  glucose 

Manaîte..... 65,7                  0                                                         ; 

Acide  lactique  ,. 12,9  33,4 

Alcooï 0          "        24,2 

Acide  carboniqti^ 6.2  22,3 

Acid©  acétique 14,3                 9,1 

Gljcérine.. 0,6  10,3 

Acide  aoccinique 0,3                 0,7 

100,0  100,0 

i| 
\\ 


—  230  — 

6**  Influence  de  la  greffe.  —  MM.  Gayon  et  Dcbocm 
ont  trouvé  que  la  nature  du  porle-greffe  n'avait  aucune 
influence  sur  la  proportion  absolue  et  relative  dessncres. 
Un  raisin  de  vigne  greffé  renferme  les  mêmes  sucres  dans 
les  mêmes  proportions  que  les  raisins  de  vigne  non 
greffée.  (4  suivre.)  A.  R. 

Sur  une  falsification  du  café;  par  M.  Jabun  Goknet(I). 
—  Les  cafés  perdent,  pendant  la  torréfaction,  une  par- 
tie de  leur  poids.  Cette  perte  est  constituée  en  grande 
partie  par  de  Teau  que  les  négociants  sans  scrapnk 
compensent  en  ajoutant  au  café  torréfié  de  la  mélasse, 
du  sucre,  des  matières  grasses,  etc. 

L'auteur  a  eu  l'occasion  de  constater  l'addition  ao 
café  torréfié  d'un  mélange  de  sucre  et  d'un  produit 
minéral  à  forte  densité  qui  est  de  l'hématite.  Sa  densité 
est  de  5,3  à  5,7.  Sa  dureté  est  de  5,5  à  6,5. 

Voici  comment  on  peut  constater  cette  adultération, 
si,  dans  le  dosage  des  cendres,  on  obtient  un  résultat 
trop  élevé  : 

On  prend  2008*^  de  café  en  grains  et  on  le  fait  bouillir 
dans  un  récipient  en  porcelaine.  L'eau  désagrège 
l'oxyde  de  fer,  et  celui-ci  se  précipite  au  fond  du  réci- 
pient. Après  repos  d'une  demi-heure,  on  enlève  le  café; 
on  lave;  on  décante.  Une  reste  plus  qu'à  calciner  pour 
trouver  l'oxyde  de  fer,  qu'on  dose  s'il  y  a  lieu. 

A.  R. 


BIBLIOGRAPHIE 


Tableaux  synoptiques  pour  les  analyses  médicales  (sang,  suc  gas- 
trique, calculs  biliaires);  par  M.  L.  Broquin,  phannacien  ^« 
4"  classe  (2). 

Ce  petit  volume  fait  partie  d'une  collection  de  Tableaux  spiop- 

{i)Ann,  chim,  analyt.,  15  juillet  1903. 

(2)  1  vol.  in-16  carré  de  64  pages,  avec  figures  cartonné  :  l  fr-5*- 
(Librairie,  J.-B.  Bailliére  et  fils,  19,  rue  Hautefenille,  à  Paris.) 


—  231  — 

Hques  dont  la  librairie  J.-B.  Baillière  et  fils  a  entrepris  la  publi- 
catioD. 

Voici  un  aperçu  des  matières  traitées  : 

I.  GÉNÉRALITÉS  :  Solutions  et  réactifs.  —  Appareils  néces 
saires.  —  Précautions  à  prendre. 

II.  Sang. 

III.  Suc  GASTRIQUE. 

IV.  Calculs  biliaires. 


•I 


Technique  des  analyses  chimiques  ;  i^slt  M.-J.  Tarbouriech,  chef 
des  travaux  pratiques  de  chimie,  pharmacie  et  toxicologie  à 
rÉcole  supérieure  de  Pharmacie  de  Montpellier. 

L'auteur  a  cherché  à  faire  un  livre  essentiellement  pratique. 
Son  ouvrage  est  destiné  aux  pharmaciens  désireux  d'effectuer  les 
essais  des  produits  pharmaceutiques  qu'ils  emploient  journelle- 
ment et  les  quelques  analyses  médicales  et  industrielles  qu'on 
est  en  droit  de  demander  à  leur  science. 

D'une  manière  générale,  l'auteur  n'a  indiqué  qu'un  seul  pro- 
cédé pour  chaque  opération  à  effectuer;  les  méthodes  préconisées 
sont  celles  qui,  tout  en  nécessitant  seulement  un  outillage 
modeste,  joignent  autant  que  possible  la  simplicité  de  la  pratique 
à  l'exactitude  des  résultats. 

Le  premier  chapitre  contient  l'indication  des  opérations 
diverses,  pesées,  mesurage  des  liquides,  filtration,  évapora- 
tion, etc.,  susceptibles  d'être  effectuées  au  cours  des  diverses  ana- 
lyses chimiques.  L'auteur  y  a  inscrit  en  outre  un  certain  nombre 
de  données  numériques,  ainsi  que  les  modes  de  préparation  des 
réactifs  les  plus  courants  et  des  liqueurs  titrées. 

Dans  le  chapitre  II,  on  trouve  un  rapide  exposé  de  l'analyse 
qualitative  générale,  comprenant  l'étude  des  réactions  carac- 
téristiques des  bases  et  des  acides  minéraux  ainsi  que  celle  des 
réactions  différentielles  de  quelques  composés  organiques  impor- 
tants au  point  de  vue  pharmaceutique  et  toxicologique. 

Le  chapitre  III  s'occupe  des  essaie  industriels  courants,  acidi- 
métrie, alcalimétrie,  analyse  des  engrais  et  des  terres,  essai  des 
minerais  et  des  monnaies,  analyses  des  sucres,  de  l'alcool,  des 
savons,  essai  des  matériaux  de  construction,  des  pétroles,  etc. 

Le  quatrième  chapitre  traite  des  procédés  destinés  à  vérifier 
ridentité  des  produits  alimentaires  avec  la  substance  de  compo- 
sition normale  et  à  s'assurer  de  leur  conservation. 

Dans  le  cinquième  chapitre,  on  trouve  réunis  l'analyse  des 

urines,  l'examen  des  calculs  urinaires  et  l'essai  du  suc  gastrique. 

Dans  le  sixième  chapitre,  l'auteur  a  groupé  l'essai  d'un  assez 

grand  nombre  de  produits  pharmaceutiques  chimiques  ou  galé- 

Qiques. 


I 


J. 


—  232  — 

.  On  ne  saurait  demander  à  Fauteur  d'avoir  coiilrèlé  l'exactiiiide 
de  tous  les  procédés  décrits  au  cours  de  son  Manuel,  mais  il  fam 
le  féliciter  d'avoir  rendu  la  tache  de  l'opérateur  aussi  facile  que 
possible  en  fournissant  à  ce  dernier  tous  les  documenu 
techniques  et  numériques  nécessaires  à  la  pratique  des  analyset 
chimiques  les  plus  usuelles.  H.  H. 

Traité  de  Toxicohgie;  \iaiV  M.  le  D'  FoN ZE s- Diacon,  professeur 
agrégé  à  l'École  supérieure  de  pharmacie  de  Montpellier  iii. 

Voici  un  petit  livre  qui  sera  favorablement  accueilli  par  1» 
étudiants  en  pharmacie  et  par  les  pharmaciens.  Spécialement 
écrit  par  eux,  il  remplit  son  but  de  la  façon  la  plus  heureuse, 

La  Toxicologie  est  une  science  qu  on  ne  peut  apprendre  dao5 
tous  ses  détails  que  par  un  stage  prolongé  dans  un  laboratoire 
approprié.  L'auteur  présente,  sans  une  forme  concise  et  absolu- 
ment limpide,  les  notions  fondamentales  qui  forment  commek 
substratum  de  nos  connaissances  relatives  aux  empoisonnemenu. 
Il  se  borne  à  «  Tétude  des  principaux  poisons,  les  plus  conDos^i 
vulgaire,  ceux  que  leurs  propriétés  médicamenteuses  uu  leur* 
usages  industriels  mettent  à  la  portée  de  tout  le  monde  i*.  Il  ia- 
siste  avec  raison  sur  les  doses  toxiques  de  certains  médicameots 
très  actifs,  rappelant  ainsi  aux  pharmaciens  la  posologie  de  ces 
substances  dangereuses,  si  intéressante  à  connaître  pour  Texercictf 
de  leur  profession.  Le  mode  d'action  du  poison  dans  rêconomîe, 
autrement  dit  le  mécanisme  de  l'intoxication,  est  toujours  claire- 
ment et  sobrement  indiqué.  Le  lecteur  peut  d'ailleurs  se  reporter, 
s*il  veut  suivre  pas  à  pas  la  marche  du  poison,  à  un  dessin  sché- 
matique colorié  de  l'empoisonnement,  où  les  principaux  viscères 
sont  mis  enjeu.  Enfin,  n'oubliant  pas  que  le  pharmacien  est  soo- 
vent  appelé  d'urgence  à  prodiguer  ses  soins  aux  victimes  âm- 
toxications  professionnelles  accidentelles  ou  criminelles,  Tanteor 
décrit  rapidement  les  symptômes  les  plus  caractéristiques  de  ces 
empoisonnements,  en  insistant  surtout  sur  la  conduite  à  trair 
pour  soulager  et  souvent  môme  guérir  le  malade. 

Les  poisons  ont  été  classés  d'après  leur  nature  chimique.  O 
sont  d'abord  les  toxiques  minéraux,  puis  les  toxiques  organiques, 
qui  sont  étudiés  successivement.  Parmi  les  méthodes  de  dosaff, 
seules  les  plus  précises  et  les  plus  faciles  à  exécuter  ont  été  in- 
diquées. 

Ce  qui  frappe  et  séduit  dans  cet  ouvrage,  c'est  la  simplicités 
la  clarté  de  l'exposition  :  qualités  essentielles  que  le  public  ap- 
précie par-dessus  tout,  et  qui  assureront  son  succès. 

Ch.  M. 

(1)  420  pages;  de  la  «  Bibliothèque  de  l'Étudiant  ea  pharmacie».  A.  Sto»:^ 
et  C*«,  imprimeurs-éditeurs,  Lyon,  1903. 


r 


—  233  — 

Vad^-mccMm  du  chimiste  (1). 

Cet  ouvrage,  publié  sous  les  auspices  du  Syndicat  des  Chimistes 
de  Belgique,  n'est  pas  un  travail  de  compilation  présentant  au 
choix  de  l'expérimentateur  perplexe  des  méthodes  d'analyse  re- 
cueillies çà  et  là.  et  consignées  telles  quelles.  Il  résulte  de  la  col- 
laboration de  dix  chimistes  profondément  versés  dans  les  diverses 
branches  de  la  chimie  analytique  et  industrielle. 

Il  n'est  indiqué  pour  chaque  analyse  qu'un  seul  procédé,  mais 
c'est  celui  dont  on  est  en  droit  d'attendre  les  meilleurs  résultats. 
La  majeure  partie  des  méthodes  suivies  sont  celles  adoptées  par 
les  laboratoires  officiels  ou  bien  par  les  sociétés  industrielles  pour 
leurs  transactions  commerciales.  La  description  de  chaque  mé- 
thode est  présentée  d'une  façon  si  précise  qu'elle  suffirait  à  rendre 
habile  le  chimiste  le  moins  expérimenté. 

A  la  suite  des  descriptions  de  procédés,  l'ouvrage  renferme,  dans 
le  plupart  des  cas,  les  appréciations  à  retirer  des  résultats  obtenus. 
Ces  bases  d* appréciation  concordent,  soit  avec  les  conventions 
généralement  adoptées  entre  producteurs  et  acheteurs,  soit  avec 
les  règlements  édictés  en  vue  de  réprimer  la  fraude  et  la  falsifica- 
tion des  produits  alimentaires  ou  agricoles,  soit  enfin,  mais  plus 
rarement,  avec  les  seuls  usages  établis. 

A  la  fin  de  l'ouvrage,  sous  forme  de  tableaux,  on  trouve  des 
documents  physiques  et  chimiques  d'emploi  journalier,  notamment 
*  en  ce  qui  concerne  les  conversions  de  mesures,  la  thermométrie, 
les  densités,  les  propriétés  des  corps,  etc. 
C'est  là  un    livre  extrêmement    bien  conçu  qui  rendra  les 
;  plus  grands  services  à  tous  ceux  qui  s'occupent  de  matières  agri- 
:  coles,  de  sucrerie,  de  distillerie,  de  brasserie  et  de  denrées  ali- 
mentaires. 

H.  H. 


4 

■     'À 


■A 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  27  juillet  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVII). 

—  Séparation  et  dosages  simultanés  de  la  baryte^  de 

la  strontiane  et  de  la  chaux;  par  M.  L.  Robin  (p.  238).  — 

L'auteur  dit  avoir  obtenu  des  résultats  satisfaisants  en 

opérant  de  la  façon  suivante  :  la  baryte  est  pesée  à 

(4)  Recueil  de  méthodes  d'analyse  avec  bases  d'appréciation  concer- 
nant les  matières  fertilisantes,  les  aliments  pour  le  bétail,  la  sucrerie, 
la  distillerie,  la  brasserie  et  les  denrées  alimentaires;  1  volume  de 
508  pages,  Paris,  J.-B.  Baillière  et  fils.  1903 


L 


—  234  — 

l'état  de  chromate,  après  précipitation  par  Cr*0'K-en 
liqueur  acétique  ;  la  strontiane  est  ensuite  isolée  à  Télat 
de  sulfate  par  SO*(AzH*)'  en  liqueur  ammoniacale:  enfin 
la  chaux  restant  est  précipitée  à  Tétat  d*oxalate. 

—  Sur  la  condensation  des  éthers  acétyléniquei  avec  lu 
alcools;  par  M.  Ch.  Modreu  (p.  259).  —  Le  phénvlpro- 
piolale  de  méthyle  C*H'^C^C-CO»CH^  peut  fixer,  sous 
l'action  du  méthylate  de  sodium,  2  mol.  ou  1  mol. 
d'alcool  méthylique,  par  saturation  totale  ou  partielle 
de  la  fonction  acétylénique. 

—  Les  matières  albumnoldes  du  ffrain  de  mais;  par 
MM.  DoNARD  et  Labbé  (p.  264).  —  L'albumine  du  grain 
de  maïs  est  un  mélange  d'au  moins  trois  matières  albo- 
minoïdes  distinctes  :  la  maîsine  ol,  soluble  dans  Talcool 
amylique  ;  la  maîsine  0,  insoluble  dans  l'alcool  amylique, 
mais  soluble  dans  Talcool  éthylique  à  90^  ;  la  maisine  7 
insoluble  dans  ces  deux  dissolvants.  Toutes  se  dissolvent 
dans  l'alcool  potassique  étendu. 

—  Emploi  de  la  bombe  calorimétrique  pour  démcntrer 
Inexistence  de  Varsenic  dans  V organisme;  par  M.  G.  Ba- 
TRAND  (p.  266).  —  Pour  éviter  l'emploi  de  réactifs  ton- 
jours  plus  ou  moins  arsenicaux,  l'auteur  préfère  brûler 
complètement  les  substances  en  expérience  dans  la 
bombe  de  M.  Berthelot,  et  verser  directement  dans  l'ap- 
pareil de  Marsh,  le  résidu  de  la  combustion  repris  par 
l'eau  et  débarrassé  de  l'acide  azotique  provenant  delà 
combustion  partielle  de  l'azote. 

—  Recherche  sur  Vimmunité  naturelle  des  vipères  etdeê 
couleuvres;  par  M.  C.  Phisalix  (p.  270).  —  L'immunité 
naturelle  des  vipères  et  des  couleuvres  n'est  pas 
absolue  ;  si  elle  est  très  élevée  (500  à  600  fois  plo^ 
grande  que  celle  du  cobaye)  quand  le  venin  pénètre  par 
la  voie  cutanée  ou  péritonéale,  elle  est  beaucoup  plo^ 
faible  (25  à  30  plus  grande  que  celle  du  cobaye)  qnanJ 
le  venin  est  mis  directement  en  contact  avec  le  cerreaa 

Séance  du  3  août  1903  {C,  R.,  t.  CXXXVII). 

—  Transformation    des  aldéhydes  et   des  cétonei  ^ 


r 


—  235  — 


\lcaols  par  At/droffénation  eatalytigtie  ;  par  MM.  P.  Saba- 

n£R  et  J.-B.  Semderens  (p.  301).  > —  En  faisant  passer  sur 

la  nickel  réduit  à  basse  température,  les  vapeurs  de 

liverses  aldéhydes  ou  acétones  entraînées  par  i'hydro-  p 

^ne,  on  obtient  facilement  les  alcools  correspondants  ;  f 

le  nickel  doit  être  maintenu  à  une  température  un  peu  | 

mpérieure  au  point  d'ébuUition  de  Talcool  à  engendrer.  ^ 

—  Dosage  de  la  pyridine  en  soltdion  aqtieuse;  par  i 
B.  M.  François  (p.  324).  — Le  pyridine  est  précipitée  à  ',| 
réUt  de  chloraurate  C^H^^zHCl.AuCl'  stable  en  liqueur  ' 
shlorhydrique.  Après  évaporation  et  dessiccation,  on 

sépare  l'excès  de  chlorure  d'or  par  l'éther.  On  calcine 

le  chloraurate  et  on  pèse  l'or  métallique.  -^ 

—  Sur  les  propriétés  et  la  composition  chimique  de  la  ; 
wuUère  phospho-organique  de  réserve  des  plantes  à  chloro-  ;^ 
fkylle;  par  M.  S.  Posternak  (p.  337).  —  L'auteur  dit  ■ 
avoir  isolé  l'acide  phospho-organique  signalé  dans  une 

note  précédente  (voir  ce  Journal  [6],  XVIII,  p.  187); 
il  n'indique  pas  la  préparation,  et  modifie  la  formule 
qui  devient  C*HT^O^  Il  décrit  un  certain  nombre  de 
fies  propriétés  et  signale  un  seul  dérivé  cristallisé,  un 
sel  double  de  chaux  et  de  soude. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  27  juin. 

Hyperglobulie  périphérique  sous  Cin/luence  du  froid; 
par  MM.  Louis  Lapicque  et  André  Mayer.  —  Chez  le 
«>baye  il  s'est  manifesté  une  hyperglobulie  du  sang 
périphérique  par  l'action  du  froid  dans  trois  expérien- 
ces sur  quatre. 

Vitalité  des  tissus  séparés  de  l'organisme;  par  M.  H. 
Chwstiani.  —  Des  petits  morceaux  de  tissu  thyroïdien 
détachés  de  l'organisme  et  exposés  à  l'air  ne  restent 
vivants  que  pendant  une  dizaine  de  secondes. 

Fixation  de  V oxyde  de  carbone  sur  Vhémoglobine  du 


—  236  — 

mtùêcle;  par  MM.  Jean  Camus  et  Pagmez.  —  Le  musck 
con  lient  une  hémoglobine  différente  de  celle  du  globule 
rouge  et  qui  traverse  le  rein  avec  beaucoup  plus  de  faci- 
lité; inversement,  Thémoglobine  musculaire,  tout  et; 
fixant  Toxyde  de  carbone,  le  fixe  un  peu  moins  que 
rhémoglobine  globulaire. 

Maladie  du  sommeil  et  Mouche  Tsé-Tsé;  par  M.  L 
Brumpt.  —  Un  certain  nombre  d'arguments  nouveaux 
confirment  le  fait  que  cette  mouche  est  la  cause  de  la 
maladie  du  sommeil. 

Sur  le  pouvoir  albuminolytique  de  la  proiéase  ckarh^ 
neuse;  par  M.  G.  Malfitano.  —  Uneémulsion  de  bacté- 
ridies  charbonneuses  centrifugée  peut  fournir  une  pro- 
^^a«^  capable  d'opérer  Talbuminolyse  :  l'action  de  cette 
diastase  ne  s'exerce  sur  Talbumine  que  si  celle-ci  a  étf 
modifiée,  par  une  température  de  120*^,  plus  profondé- 
ment que  dans  les  conditions  ordinaires.  Les  prépara- 
tions de  protéase  agissent  également  sur  la  gélatine 
pour  la  liquéfier;  traitées  par  le  chloroforme,  elles  per- 
dent leur  pouvoir  albuminolytique  mais  conservent 
leurs  propriétés  gélatinolytiques.  Comparée  à  Tacliondu 
suc  pancréatique,  celle  de  la  protéase  s'est  montra 
plus  énergique  vis-à-vis  de  la  gélatine  mais  moins  vis- 
à-vis  de  Talbumine. 

Recherches  comparatives  sur  la  ckolémie  pAysioloçij^ 
chez  la  mère  et  te  nouveau-né;  par  MM.  A.  Gilbert,  P. 
Lereboullet  et  M"^  Stein.  —  Au  moment  de  la  nais- 
sance, le  sang  du  nouveau-né  contient  1/3  en  plus  de 
pigments  biliaires  que  celui  du  cordon,  et  celui-ci  est 
environ  trois  fois  plus  riche  que  le  sang  de  la  mère. 

J^ote  sur  Tindoxyle  urinaire;  psiV  MM.  Gh.  PoBCHfliri 
Ch.  Her vieux.  —  Les  recherches  sur  l'urine  de  cheval, 
très  riche  en  indican,  confirment  le  fait  que  ToxydatioB 
instantanée  de  l'indoxyle  donne  du  bleu,  tandis  qw 
l'oxydation  lente  donne  du  rouge. 

Mécanisme  des  actions  caiaiytiques;  par  MM.  Viao» 
Henri,  Larguier  des  BANCELset  S.  Lalou.  —  Dansf^h»'' 
des  actions  catalytiques,  et  des  ferments  solubles  en 


r 


'^^■ 


—  237  — 


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^rticulier,  il  y  a  lieu  de  se  demander  :  l**  L'action  cata- 
ylique  étudiée  est-elle  due  à  un  catalysateur  ou  à  plu- 
lieurs?  2**  Quel  est  le  mécanisme  intime  de  la  catalyse,  'M 

i'esl-k-dire  est-ce  une  catalyse  pure  ou  bien  se  produit-  "'% 

îlle  avec  formation  de  combinaisons  intermédiaires,  ce  vf5 

jui  sera  appelé  catalyse  médiate?  L'expérience  montre 
jue  l'action  de  la  trypsine  sur  la  gélatine  et  la  caséine  se  ;^^ 

produit  avec  formation  de  combinaison  intermédiaire 
ivec  chacun  de  ces  corps,  et  c'est  cette  combinaison 
intermédiaire  qui  se  décompose  en  régénérant  le  fer- 
ment et  en  donnant  lieu  aux  produits  de  la  réaction.  'jj 
De  même,  dans  l'action  de  Yémulsine  sur  la  salicine 
«t  l'amygdaline,  il  se  forme  entre  le  ferment  et  le  gluco- 
«ide,  une  combinaison  intermédiaire  qui  se  décompose 
en  donnant  lieu  aux  produits  de  la  réaction. 

Séance  du  4  juillet.  >, 

Injection  intraveineuse  de  glycérine  ;  dosage  dans  le  sang  ; 
élimination  par  Vurine;  par  M.  Maurice  iNiclolx.  —  La 
^glycérine  injectée  dans  le  sang  disparaît  avec  une  rapi- 
dité très  grande.  A  supposer  qu'à  Torigine,  la  glycérine 
reste  entièrement  dans  le  torrent  circulatoire  pendant  le 
temps  très  court  que  dure  l'injection,  etque  sa  proportion 
dans  le  sang  soit  de  3  p.  100,trente  minutes  après  la  fin  de 
l'injection,  elle  ne  sera  plus  que  de  O^'jSO  p.  100.  La  gly- 
cérioe  est  éliminée  par  Turine,  et  cela  en  proportion  qui 
est  loin  d'être  négligeable;  dans  cette  élimination,  l'épi- 
thélium  rénal  se  comporte  vis-à-vis  de  la  glycérine 
comme  il  le  fait  pour  l'urée. 

Sur  quelques  conditions  de  V  activité  d'un  ferment  oxy- 
dant; par  MM.  J.-E.  Abelous  et  G.  Aloy.  — La  présence 
de  loxygène  diminue  considérablement  l'action  du  fer- 
ment soluble  capable  d'oxyder  l'aldéhyde  salicylique  ; 
cette  action  nocive  de  l'oxygène  est  une  nouvelle  preuve 
en  faveur  de  la  conception  de  la  vie  anaérobie  des  élé- 
ments anatomiques. 

Action  du  chlorure  et  du  bromure  d'iode  sur  les  matières 
dlbuminoides ;  par  M.  A.  Mounevrat.  —  Le  chlorure  et  le 


n 


238  — 


bromure  d'iode  précipitent  entièrement  l'albumine,  les 
albumoses  et  les  peptones  ;  la  combinaison  semble  se 
faire  par  l'intermédiaire  d'un  noyau  pyridique  contenu 
dans  la  molécule  de  Talbuminoïde. 

La  Mouche  de  r asperge  [Platyparea  pœcihptera)  et  m 
ravages  à  Argenteuit;  par  M.  Alfred  Giard.  —  LaiDoa- 
che  pond  sur  l'asperge  lorsque  celle-ci  sort  de  terre^  ea 
sorte  que  les  plantes  en  plein  rapport  n'ont  rien  à  crain- 
dre ;  Tœuf  est  bien  introduit  dans  les  tissus  du  végétal, 
mais  les  asperges  sont  cueillies  avant  que  la  larve  ait 
eu  le  temps  d'éclore.  Il  n'en  est  pas  de  même  des  jeu- 
nes plants  sur  lesquels  on  ne  fait  pas  de  cueillette  les 
trois  premières  années  après  le  semis  :  leur  tige  estroD- 
gée  et  plus  ou  moins  détruite  par  les  larves.  Il  est  néces- 
saire d'enlever  soigneusement  les  turions  à  l'automne 
ou  même  après  la  récolte  et  de  les  brûler  pour  détruire 
les  pulpes  qu'ils  contiennent.  On  évitera  ainsi  l'éclosion 
des  diptères  et  la  contamination  des  jeunes  plants  aa 
printemps  suivant. 

Etude  expérimentale  d'une  éruption  médicamenteiue.dm 
à  l'antipyrine;  par  MM.  Leredde  et  L.  Pactribr.  —  Dy 
a  lieu,  dans  ce  cas,  de  noter  la  rapidité  du  début  de 
l'éruption  cutanée,  apparaissant  neuf  minutes  après 
l'ingestion  du  médicament ,  ainsi  que  l'existence  de 
lésions  sanguines,  apparaissant  en  même  temps  et  con- 
sistant essentiellement  en  une  très  légère  leucocy- 
tose,  en  une  éosinophilie  assez  marquée,  mais  surtout 
dans  l'apparition  de  globules  blancs  de  forme  nor- 
male. 

Sur  les  acides  gras  de  la  lécitkine  de  V(Buf\  par  M.  H. 
Cousin.  — Lalécithine  de  l'œuf  est  formée  d'au  moins 
quatre  lécithines  dérivées  des  acides  linoUiqite,  oUi^^ 
palmitiquej  stéarique,    ' 

Recherches  sur  la  toxine  du  microbe  de  la  maladie  i^ 
chiens;  par  M.  C.  Phisalix.  — Les  cultures  de  laPfl^«" 
relia  canis  contiennent  une  toxine  agissant  spéciale- 
ment sur  le  système  nerveux;  ce  poison  est  l'agent 
pathogénique  essentiel  de  la  maladie  du  jeune  âge  et 


—  i39  -^ 

Il  par  inoculai  ion  reproduire  la  plupart  des  formes 
sUe  maladie. 

técit/dne  pure  ingérée  se  retrouve  inaUêrée  dans  la 

t»Â£  provenant  des  chfflifèrês  ;  par  MM,  II.  Stas&ano  et 

tiLLON.  — ^La  l*^cilhine  ingérée,  dégagée  de  sa  com- 

Mson   albuminoïdc,   échappe   à  l'alteinte   des  sucs 

stifs  el  parvient  sans  modilication  au  sang  eirculant 

lia  voie  lymphatique  ;  au  contraire^  la  lécUhine  in- 

à  Tetat  de  jaune  d'oeuf,  de  vitelline,  si  elle  ne  se 

)mpose  pas  dans  le   tube  dif^eslif,  doit  suivre  une 

.  autre  voie  pour  parvenir  à  la  circulation. 

)«  r  Mi  minât  iôn  du  chlorure  de  sodium  par  les  fèces  ; 

[M*  Al>olhiiiî  J  iVKL.  —  A  l'état  normal  la  quantité  de 

)rure  éliminée  par  les  fèces  peut  être  négligée  lors- 

n'y  a  pas  de  diarrhée;  en  cas  de  diarrhée,  au  con- 

Ire,  elle  peut  être  supérieure  a  l'élimination  urinaire, 

Il  y  a  lieu  d'en  tenir  compte  lorsqu'on  établit  le  bilan 

I  chlorures. 

Séance  du  \  1  juillet. 

ictiôn  empéchmite  de  V  w  ovalbumine  crue  *>  sur  lu  €li(/êS' 
Mr^pêi^^m  de  t  tr  ovalbumine  coagulée  »  ;  par  MM.  C.  De- 

^i^f:  et  E.  PozERSKi.  —  Cette  propriété  d  empocher  ou 
[retarder  à  faible  dose  la  digestion  Èrypsique  de  Tal- 

line  coagulée  est  due  aux  propriétés  antikinasiques 
rVovalbumine  crue. 

ÎUide  [expérimentale  du  cùllargol;  par  M.  P.  Jocsset. 
[L'action  du  coUargol  se  localise  principalement  sur 
Eitestin,  le  foie,  le  rein;  laclion  est  beaucoup  plus 
ergique  par  la  voie  stomacale  que  par  la  voie  hypo- 
rmique:  les  urines  sont  albumineuses. 
Whscrixition  sur  la  Jaune  des  emix  chaudes;  par  M,  II, 
^\.>ii:HARD.  —  Il  y  a  lieu  de  signaler  la  grenouille  qui 
Ut  séjourner  sans  être  incommodée  dans  des  eaux 
^nt  la  température  est  de  43  el  44°. 
^^ur  la  cimservation  du  sang  au  mù}/en  du  fluorure  de 
iium en  pur  de  VextracHùn  élùignée  des  gaz;  par  M,  L.- 
tSAl?*T-MAiiriN»  —  Dans  le  sang  fluoré  à  1.33  p.  100 


—  240  — 

on  peut  doser  Toxygène  sans  perte  cinq  jours  après  \i 
prélèvement  des  échantillons,  pourvu  qu'ils  aient   é 
conservés  à  basse  température. 

L*autolyse  des  champignons  basidiomycètes ;  par  M. 
Mouton.  —  La  macération  de  champignons  contient 
moment  de  sa  préparation,  une  certaine  quantité  d* 
buminoïdes  qui  disparaissent  lorsqu'on  aban'hnne 
liquides  à  Tétuve  à  40°  en  présence  de  chlorofornae 
de  toluol.  Le  chauffage  à  100**  fait  disparaître  loui 
action  au toly tique.  G.  P. 

FORMULAIRE 


Glycérolé  aromatique. 

Il  y  a  déjà  nombre  d'années  que  l'on  se  sert  H 
glycérolés  aromatiques,  antipsoriqueetchloroformiqn 
L'appellation  de  glycérolé  n'est  donc  pas  neuve; 
commence  à  recourir  davantage  à  ces  préparations  | 
recommandables  comme  onguents.  Comme  base  de 
produits,  on  emploie  souvent  un  glycérolé  aromatiç 
d'une  composition  un  peu  autre  que  le  glycérolé  ar 
matique  autrefois  usité. 

Il  se  compose  de  : 

Gomme  adragante 4  parties 

Acétone 60      — 

Glycérine 46      — 

Eau i8      — 

Essence 4      — 

Ce  glycérolé  est  transparent,  clair,  plus  dur  que  Toi 
guent  de  glycérine,  d'une  consistance  plus  gélatineol 
et  plus  élastique,  se  laissant  étendre  facilement  sur  | 
peau,  incorporant  bien  les  médicaments  de  natures  I 
plus  diverses,  qu'ils  soient  solubles  ou  insolubles  da 
l'eau. 

En  général,  on  parvient  à  y  introduire  facilerae^ 
10  p.  100  des  médicaments   les  plus  usités  dans! 
maladies  cutanées. 

Le  Gérant  :  0.  Doiw. 

PARIS.    —  IMPRIMBRIB  P.    LRVÉ,   RUB   CA8SBTTB,    17. 


r 


—  241  — 


TRAVAUX  ORlGIiNAUX 


Le  sucre  de  canne  daTis  les  végétaux  ;  .  j 

par  M.  Em.  Bourquelot.  i| 

Dans  la  noie  que  j'ai  publiée,  en  1901 ,  sur  un  procédé  ^ 

M  recherche  du  sucre  de  canne  dans  les  végétaux,  à  [\ 

l'aide  de  l'invertine,  je  me  suis  borné  à  montrer,  par  i\ 

trois  exemples,  qu'il  pouvait  être  utilisé  avec  avantage  *^i 

dans  l'analyse  immédiate  des  principaux  organes  des  J 

plantes  (racine,   graine   et    péricarpe   succulent    d'un  j 

fruit)  (1).  ; 

Depuis  lors,  ce  procédé  a  été  fréquemment  appliqué  | 

dans  mon  laboratoire,  et  il  me  semble  que,  des  recher-  ! 

ehes  nombreuses  qui  ont  été  faites  par  mes  élèves  ou  i 

par  moi-môme,  on  peut  déjà    tirer  quelques   notions 
d'ordre  général. 

Mais  avant  d'exposer  ces  recherches  et  les  résultats 
qu'elles  ont  fournis,  je  crois  nécessaire  de  revenir  sur 
la  valeur  du  procédé  lui-même. 

Si  l'invertine  était  un  réactif  absolument  spécifique, 
le  seul  fait  de  constater  dans  un  liquide  organique  une 
production  de  sucre  réducteur  au  contact  de  ce  ferment 
suffirait  pour  qu'on  puisse  affirmer  que  le  liquide  en 
question  renferme  du  sucre  de  canne.  Mais  on  sait  que 
legentianose  et  le  raffinose  sont  également  hydrolyses 
par  elle,  et  je  puis  ajouter  que,  d'après  mes  expériences, 
il  existe  d'autres  polysaccharides  encore  inconnus  qui 
sont  dans  le  même  cas.  Il  faudra  donc  toujours  s'assu- 
rer, en  cas  d'action  de  Tinvertine,  que  les  changements 
optiques  qui  se  sont  produits,  sous  son  influence,  sont 
identiques  à  ceux  que  donnera  le  calcul,  en  admettant 
que  tout  le  sucre  réducteur  formé  est  à  l'état  de  sucre 
iulerverii.  Alors,  seulement,  on  pourra  conclure,  en 
toute  certitude,  à  la  présence  du  sucre  de  canne. 

(1)  Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6J,  XIV,  p.  481,  1901. 
Joitru.  de  Pharm.  «f  de  Chim.  %•  série,  t.  XVIII.  (15  septembre  1003.)    16 


—  242  — 

S'il  en  était  autrement,  c'est-à-dire  s'il  y  avait  actid 
de  rinvertine  et  défaut  de  concordance  entre  les  donné 
de  robservation  optique  et  les  données  fournies  par  I 
calcul,  il  y  aurait  pourtant  une  conclusion  iniéressanl 
à  en  tirpr  :  c'est  que,  dans  Forgane  essayé,  existeraiel 
un  on  plusieurs  polysaceharides,  à  poids  molécala 
plus  élevé  que  celui  du  sucre  de  canne  (hexotriosj 
Ixexotéirosev  etc.),  renfermant,  da&s  leur  molécule^ 
lévulose  et  du  glucose  reliés  entre  eux  comme  ils 
sont  dans  le  sucre  de  canne  lui-même.  Eh  d'aat 
termes,  Torgane  renfermerait  des  polysaccharides  co 
ti tués  par  une  molécule  de  sucre  de  canne  combinée^ 
une  ou  plusieurs  molécules  d'hexoses. 

Nous  avons  montré,  en  effet,  M.  Ilérissey  et  » 
là  où  agit  rinvertine»  il  y  a  toujours  déerocheme 
d'une  molécule  de  lévulose  ;  fait  qui  se  troave  mis  ( 
relief,  ainsi  que  la  constitution  des  poiysaccharid 
dédoublés,  par  le  tableau  suivant  : 

Sacre  do  canne 

Sacre  de  canne  =  lévulose  +  gincose 
Gentianose . . . .  =  lévulose  -|-  glucose  -f-  glucose 

Railinose =a  lévulose  -j-  glucose  +  galactose 

Hexotriose =  lévulose  -f-  glucose  4-  hexoso 

HezotéCrose . . .  =  lévulose  +  glucose  +  hexose  +  hexose. 

Et  cela  nous  montre,  malgré  la  restriction  qui,  lo 
à  rheure,  était  nécessaire,  que  l'on  peut  admettre  qo 
rinvertine  est  bien  un  réactif  spécibque  du  sacre 
canne,  à  la  codidition  d'ajouter  ces  deux  mots  :  l^m 
combiné. 

Les  organes  auxquels  on  a  appliqué  le  procédé  à  Im 
vertine,  et  cela  qu  suivant  les  indications  que  j'ai  don-^l 
nées  dans  ma  note  de  1901,  étaient,  sauf  quelqueal 
exceptions,  des  organes  renfermant  des  réserves 
mentaires  (racine,  rhizome,  écorce,  graine).  11  se  trouve^ 
d'ailleurs,  que  ces  réserves  étaient  de  nature  variée.- 
C'est  ainsi  qu'on  a  expérimenté  sur  des  organes  ren- 
fermant : 


—  Ma  — 

i*  de  Vamidon  :  racines  de  Tamier  commun  et  de 
lYoine  ;  bulbe  de  Colchique,  Lentille  ; 
2?  de  Vamyloïdé  [xylogalaetant^  d'après  Winterstein)  : 
raines  de  Pivoine  el  de  Capucine  ; 
3*  de  Vinuline  :  tubercule  de  Topinambour; 
4^  des  mannaTies  et  des  dextromannanes  :  graines  d'As* 
erge et  de  Pelit-Houx;  bulbe  de  Loroflossum  kirmmim\ 
5*  des  vuinnogalactanes  :  graines  de  Strycknos  potatorum 
Lde  Luzerne; 

6*  des  matières  grasseê  :  graines  de  Côcew  Yatay  et  de 
ierculia/tetida^  etc.,  etc. 

Dans  tous  les  cas,  sauf  deux  [Selaginella  dentieulata 
i  Fucus  serratus)y  le  ferment  a  déterminé  Ja  formation 
le  sucres  réducteurs;  et,  dans  la  grande  majorité  de  ces 
Ml  Tobservation  polarimétrique,  effectuée  quand  Tin- 
FOrtine  avait  terminé  son  action,  a  accusé  un  change- 
Mat  optique  égal  à  celui  que  fournissait  le  calcul  en 
idmeltant  que  tout  le  sucre  réducteur  formé  était  à 
^état  de  sucre  interverti,  c'est-à-dire  provenait  desucre 
le  canne. 

J  ai  réuni,  dans  le  tableau  suivant,  toutes  les  espèces 
Bt  tous  les  orgdnes  dans  lesquels  le  sucre  de  canne  a  été 
liasi  mis  en  évidence.  J'y  joins  la  proportion  de  sucre 
rédocteur  (calculé  en  sucre  interverti  et  pour  100^),  que 
contenaient  les  organes  au  moment  de  l'essai,  ainsi  que 
bproportionde  sucre  de  canne  trouvée.  Comme  l'action 
le  l'invertine  a  toujours  été  poussée  jusqu'au  bout, 
celle  dernière  proportion  doit  être  considérée  comme 
celle  de  sucre  de  canne  contenue  dans  les  organes 
essayés. 

Sucre      Sucre  de 
réducteur    caune 
Nom  de  l'espèce  Nom  de  l'organe  p.  100       p.  100 

i.  Medicago  satina  L Raciae  fraîche  (été)  ij  i2  0,88 

t  Pmonia  officinalis  L.  (1).  —          (mars)  0,42  3,88 

^' Tamu9  communié  L —          (automne)  n.  cal.  n.  c. 

^- GftUiana  lutea  L.  {2). . . ,  —          (automae)          »  » 

U)  Le  sacre  de  canne  a  été  également  isolé  à  l'état  cristallisé  et  pur. 
;(2}  Le  sucre  de  canne  a  été  obtenu  à  l'état  cristallisé  :  Bourquelot  et 


—  244 


n 


Sacra    SQcr«  4« 
rédaetear   eaa»e 
Nom  do  l'espèce  Nom  de  Torgane  p.  IM     p.   tiQ 

6.  Neoitia  Nidus-avis  Rich.  Racine  fraîche  (été)  0,13 

6.  Colchicum  autumnale  L.  Bulbe  frais  (printemps)  0,80 

7.  Of*obanche  cruenta  Bert.  —  (été)  2.14 

8.  Cai'um    Bulbocastanum, 

Koch  (1) Tabercnle  frais  0.25 

9.  Scrophularia  nodosa  L..  Rhizome  frais  (printemps)  0,18 

10.  Belula  alba  L Ecorce  fraîche  (mars)  1,4i 

M.  Fraxinus  excelsior  h —  (printemps)    0,28 

12.  Pellia  epiphylla Plante  fraîche  (mars)  0,09 

iZ.  Alnus  glutinonts  QtKQTln.  Chatons  mâles,  frais  1,34 

14.  Cocos  Yatay  Mart Péricarpe  frais  5,10 

15.  Amygdalus  communia, 

L.  (2) —  (24  mai)      5,6" 

16.  Phellandnwn  aqualicum 

L.  (3) Fruit  sec  0,50 

11.  Coriandrum  sativum   L.  Fruit  sec  0,11 

18.  Carum  Carvi  L —  0,16 

19.  Petroailenum  sativum  L.  —  n,  cil. 

20.  Asparagus  offlcinalis  L.  Graine  sèche  0 

21.  UtiscuskypoglossumLtdXï,  —  U,2i 

22.  Ruscus  acuieatus  L.  (4).  —  0,19 

23.  Ccnvallaria  maialis  h, . .  —  1,S0 
2».  Schœnocau'on  officinale, 

A.Gr -  0,71        2,43 

23.  Allium  Cepa  h —  traces     2,81 

2Q.  Alliu7n  Porrum  L —  traces     2,55 

tl.  Asphodelus  ramosus   L. 

v&T.luteus —  0 

28.  Tamus  cotnmunis  L —  0,19 

29.  Cocos  Yatay  Mart —  0,19 


0,23 

3.1.-% 

OJM 
0,43 
•45 
1.^ 

0.42 
0,51 
l;2 
ii.e. 
1.52 
3,© 


1.5* 


Uérissey  ;  Présence  simultanée  de  saccharose  et  de  gentianose  daos  b 
racine  fraîche  de  gentiane  {Journ,  de  Pharm,  et  Cfiim.,  [6],  Xlll,  p.3^' 
1901). 

(1)  V.  Harlat  :  Sur  la  présence  du  saccharose  dans  les  ubercoi» 
de  Carum  Bulbocastanum^  Koch  {Journ.  de  Pharm.  et  Chim.,  [6],  XV, 
p.  49, 1O02).  —  Le  sucre  de  canne  a  été  également  isolé  à  Téut  criitolii»^ 

(2)  C.  Vallée  :  Sur  la  présence  de  saccharose  dans  les  graines  kii- 
leuses  et  sur  son  rôle  dans  la  formation  de  l'huile  {Journ.  de  Pher». 
et  de  Cfiim.,  [6],  XVII,  p.  272,  1903).  —Même  indicaUon  pour  lesn"» 
42,31,  52,54,  56  et  57. 

(3)  G.  Champenois  :  Etude  des  hydrates  de  carbone  de  réserve  if 
quelques  graines  d'Ombellifères  et  de  Cornées.  Thèse  doci,  usiff^ 
(Pharmacie),  Paris,  1902.  —  Môme  indication  pour  les  n**  17, 18, 19  si  â^ 

(4)  G.  Dubat  :  Etude  des  hydrates  de  carbone  de  réserre  de  qoekioo 
graines  de  Liliacées.  Thèse  doct.  univers.  (Pharmacie),  Paris,  iSOi* 
Même  indication  pour  les  n*'23. 24,  25, 26  et  27.  —Sucre  de  caane  obteea 
à  l*état  cristallisé  pour  les  n*'  22  et  24. 


^* 

-  245  — 

^ 

^m 

^^B 

Suor«      Suore  dô                                         H 

^^^^v 

Tddiiot€iir      CADtte                                       fl 

^"îCorn  dç  IVspl^M 

Noie  dff  l'organo 

p.  ioo        F 

.    ioc» 

Chamxr&pi  e^ewUa, 

Thwnb.  (l)...,, 

Gr&ino  sèche 

0 

0,91 

Ar'^i^  eai^chti  L. 

_. 

0,3t> 

dM 

Mftjihtfî  eduHs  S,  Wals. 

— 

0,22 

1,06 

j4ili*©r^ir^Hïn  vnlff.   Mari, 

" 

0 

1,61 

tC«  of f j  rp  tf  s  fin  caba  M  îi  r  t . 

— 

0 

oja 

Sn^u»  Humphii  Wîld .... 

— 

0 

1,10 

Ph^tel0pfy^i^   mitûtocarpii 

— 

a  et  P 

0 

1,02 

f^monia  ùffîtrifittits  L. .  * . , 

— 

Û,â4 

3,20 

Myrintica    jn  ose  ha  ta 

Tbunb,  {%) ,  *  ♦ 

— * 

traces 

0,56 

$,Hfcnli۔  ^{ptida  L 

RicinuM  eùmmunîjs  L. .«. 

-^ 

0,12 

1,06 

Ujfdnocarpus     Hetero- 

phf/lln  Blurae.  ..,,...* 

— 

0,10 

ï,3T 

Jrùpaeo  lum    ma  jus  L.  » . . 

— 

(I.ÏÏ5 

2,75 

Piatacia  vem  L, ,,,.... . 

^ 

03 

3,26 

Erpttm  Leri^  L. . . . . .  > . . , 

— 

trsiC4)â 

0,14 

Cffafonût  Silitfim  L.  {3) . 

— 

0,11 

i,sa 

,  Trigontilu  Fœnum  Gi*^- 

CHTJl  L.*.  ,....*.»*,... 

-^ 

Iracet 

1,58 

i  Cîê*ithchki  TriacanlhùsL 

— 

Ir&ces 

2,n 

t  Medkago  MUtim  L 

^ 

tnces 

iM 

Mêhht  ii3  itu  ca  rt  {  h  n  Koch , 

— 

0,11 

(>,83 

M^dicftfjo  htpuUna  L.., 

— 

traces 

41,63 

»  àm^ffdaiiit  comrnufiis  L. 

T.  diilcis.  .,*,...*..... 

— 

^M 

2,97 

,4irjj/f/rf'iiï*  commun  il   Lé 

T.  ûTï^arr** 

_ 

0J3 

2,94 

.  *i«c«^a  jftpomca  L,  (4). 

— 

o,âo 

27,00 

1,  Amtmirfn     CùQCiiluê    W. 

et  A. ......... ., 

_^ 

*,05 
Û.Ui 

0,61 
1.31 

,  StrtfcftHOx p4îtuiofriiui  Lh.  , 

,  Caeufhifu  majtima  Duch* 

^ 

O.lâ 

1,37 

r  5eaiamMiïï   tîf^/tcum    1),  C. 

— 

0,14 

0,64 

{(1  K,  LtitM/^RD  :  WAmde  do» 

hjdraics  de  caï^ 

bone  de  réserve  de 

quel^ 

&ei  gràinet  do  Ptlmi<îr8.  Thèse  dovL  univers 

(ï*hflrmaci<s),  Pm'I» 

,  1903. 

^Memo  mdiCiiilûii  pour  les  ti 

i-  31, 35.  aa,  3K 

:io  et  36, 

(?}  A,  BïLAOflm  :  Les  hydrates  de  carbone  de  réserve  de  la  nyii  mus*                                 | 

iâ«  ©Idu  m&c\A  iJoHi'ii.  de  Phiifm.  etdeChim 

.,  [il],  XVIlI.p.  16 

19W3). 

\t\  tî    EîttïiïssEY   .'   Recherches  chimiques 

61  phjsjolugiqy».'» 

sur  H 

^|hUoti  ilinê  miinn&ae!i  ot  d«s 

galjL€tanes  par 

la  sémineae,  Thèst 

do£t. 

gMiu;&ï  iKïfï/rrii^o,  Pïiris.  1903.  ~  iï*i?we  généraie  de  bôtamgm 

vm^. 

^^Bbno  imlIcHiion  pour  le*  n"  i6,  47,  i8,  49  6t  ^0,  —  Sucr^  de 

cunne 

HIKft  à  fèiat  criftaUlsè  pour 

lô  no41. 

V  (4)  Le  »ucre  d^  caimo  &  âià  obt«tiu  ivèt  hdlémimi  iréUt  criai 

sxnu. 

'^■■w 


di6  — 


Dans  les  organes  suivants,  Tinvertine  a  donné  lieis  à 
la  formation  de  quantités  notables  de  sveres  réiacteors, 
sans  que  les  changements  optiques  observés  cfmoo^ 
d&ssent  avec  ceux  que  fonmissait  le  caleul,  en  admet» 
tant  que  ces  sucres  réducteurs  fussent  du  sucre  inter» 
vcrti  : 

Smre  prafcit 


Nom  do  ir«tpèce  Nom  de  Torgana     initial  p.  IM        ^104 

Belianthus  tuherosus  L.  Tubercule  fraû, 

février.  0,U  t,S€ 

LêanogloBwm     hircinum.  Tubercule  frais, 

Rich 24  janvier.               1«28              MS 

Allium  Cepa  L Bulbe.                           4,27              î,*» 

Ficcria  raaunculdides  Tubercule  frais, 

Mœnch 26  février.               û,50              ^M 

Mibiscus  e$culentu8  L...  Grainei.                        0.12             1^ 

En  ce  qui  concerne  ces  cinq  cas,  les  résultats  peu- 
vent s'expliquer  de  différentes  façons.  Assurément  ib 
pourraient  tenir  à  la  présence,  au  lieu  de  sucre  <le 
canne,  d'un  ou  plusieurs  polysaccfaarides  dédoubiable 
par  rinvertine;  mais  ils  peuvent  tenir  aussi  à  la  pré- 
sence simultanée  de  cespolysaccharideset  du  sucrerie 
canne  lui-même.  À  Tappui  de  cette  dernière  hypoth^ 
je  rappellerai  que  Dubrunfaut  a  précisément  obtens 
d«  sucre  de  canne  pur  avec  les  tubercutes  de  VUéua^ 
thuê  tuberosus  (i). 

Ce  qui  est  certain  pour  ces  mêmes  tubercules,  c'est 
qu'ils  renferment  un  mélange  de  plosieurs  polysaochft- 
rides  (2),  et  que  ces  polysaccharides  sont  inégalcm«l 
résistants  à  Taction  de  Tinvertine.  Les  obsenratioos«ii- 
vantes,  que  je  rapporte  pour  montrer  combien  rem- 
ploi d'un  ferment  soluble  peut  parfois  donner  d'otites 
indications,  en  sont  aœ  preinre  assez  curiense  : 

(1)  Sorlft  préience  «t  U  împaataum^xïmooà  crittaUiMMe  àa^^ 
UAf9Tcalwd'Uélianihu9iaUferomii(Compia  mdus^LXlV^  p.  1€i.ti^* 

(2)  C'est  oe  qu'a  d'aiUenn  irowé  dizvoianMBt  M.  TmaMi  :  Stt^ 
hydrates  de  carbone  du  Topinambour  (/•um.  iUPàmrm.eldëCkm'^IfP 
XXVIII,  p  107,  isn). 


r 


—  247  — 


On  a  traité  les  tubercules  {tW^)  selou  le  pro 
céëé  général,  c'est-à-dire  par  ^alcool  JDouillant.  Apièa 
âimination  de  ralcool,  on  a  fait  avec  le  résidu  et  dt 
feau  une  solution  (1)  dont  on  a  dosé  les  sucres réduc- 
tenrs  et  déterminé  la  rotation  polarimétrique  (Z  =  2)^ 
A  qu^ona  ensuite  additionnée  d^invertine.  L'expérience 
a  duré  1 0  jours,  pendant  lesquels  on  a  dosé,  à  plusieurs 
•éprises,  les  sucres  réducteurs  et  pris  la  déviation. 
Voici  les  résultats  4 

Sacre  Déviation         Virage 

rédmceur  obaeniée        à  f^uofae 

Arant  l'action 0,14  -f  1»2' 

Après  3  jours 1,35  —  7*40'  8*42' 

»     10      >     10,00  — 10M8'  1^20' 

n  est  bien  évident  que  si  Ilnvertine  n^ avait  agi  que  sur 
un  seul  polysaccharide,  donnant  lieu,  par  conséquent, 
aux  mêmes   produits  d'hydrolyse,  les  effets   optiques 

,  OBBsent  été,  à  tout  marnent  4e  t*expérienoe,  firopottion- 
■els  à  la  quantité  de  sucres  réducteurs  formés.  Or^il 

^  ft*en  e9t  pas  ainsi.  Dans  les  trtHs  premiers  jours,  il  s*est 
fet  7^^l  de  sucres  réducteurs  (exprimés  en  sucre  iater- 
ferti)  {>oor  un  elTet  optique  de  S'^iâ  ou  522  minutes. 
Dans  les  10  jours,  il  s'e^  fait  9f^9%  de  sucres  réduc- 
teurs qui  devraient   correspondre  à  un  effet  optique 

de  ^^?1^^^  =714  minutes.  L'observation  n'a  donne 
que  680  minutes,  soit  une  différence  en  moins  de 
34  minutes. 

En  y  réfléchissant,  on  voit  qu*il  yade  grandes  analogies 
entre  ces  faits  e^t  ceux  que  Ton  a  décrits  autrefois  sous 
le  tiitre  de  ce  fermentation  élective  ».  11  est  manifeste 
({ue  ces  derniers  doivent  se  comprendre  de  la  même 
façon,  puisque,  ainsi  que  cela  est  établi  aujourd'hui, 
Taotion  fermentative  de  !a  levure,  en  tant  que  produc- 
trice 4'4i]cool,  est  4iue  eUe-mème  î  un  ferment  soluble. 

Quoi  qu'il  en  soil,  et  pour  en  rev^enir  au  ^ujet  de  cette 

(1)  Les  rétoltats  sont  xi^portéi  à  100  centimètres  cubes  représentant 
les  100  grammes  de  tubercoles. 


-    24H  — 

note,  il  ressort  des  faits  qui  viennent  d'être  exposés  que 
le  sucre  de  canne  doit  être  un  des  composés  les  pU 
répandus  dans  les  végétaux  ptianérogames.  Tantôl 
accompagne  les  matières  de  réserve  de  quelque  aatu 
qu'elles  soient;  tantôt  il  constitue  lui-même  ralimenl 
de  réserve  principal;  tantôt  enfin,  il  fonctionne  comov 
une  sorte  d*aliment  circulant.  Contrairement  à  ce  qu'oi 
a  pu  supposer  jusqu*ici,  il  est  plus  répandu  que  li 
glucose  lui-môme.  Aussi  est-il  permis  de  penser  quel 
sucre  de  canne  est  un  principe  nécessaire  aux  échangea 
nutritifs  dans  les  plantes  à  ctilorophylic. 


Sur  quelques  condiments  des  colonies  françaises  [AnisctoiU, 
Cannelle^  Cardamome^  Curcuma^  Gingembre,  Girop] 
par  M.  Balland  (1). 

Anis  étoile.  —  Le  Badianier  [Illicum  ani^etum),  qoi 
fournit  Tanis  étoile  du  commerce,  est  originaire  de 
Chine  :  il  est  abondamment  cultivé  en  Annam  et  ao 
Tonkin.  Le  fruit,  employé  comme  condiment,  a  le  goût 
et  l'odeur  de  Tanis  ordinaire  [Pimpinella  anisum]^  mais 
avec  beaucoup  plus  de  finesse 

Poids  de  20  fruits  du  Tonkin,  26»'  .  Poids  moyen  de 
100  graines,  4«%70.  Les  matièrcs'grasses  extraites  par 
Téther  comprennent  des  matières  résineuses  et  enviroo 
5,2  p.  100  d*essence  volatile  localisée  dans  les  capsules. 
Il  y  a  traces  de  manganèse  dans  les  cendres. 

Fruit  cniior       Carpelles  GnîMi 

Eau 

Matières  azotéos 

—  grasses 

—  extractives 

Cellulose 

Cendres 

100    »  100    •  100  > 

Cannelle.  —  Le  Cannelier  {Cinnamomum  zeylatm^]^ 

(1)  Tous    les   échantillons  examines  proviennent  de   rExposiôoQâc 
P^ris  de  1900. 


13.30 

16.00 

7.60 

5.53 

4.34 

54. iS 

12.45 

9.40 

3<.i0 

39.;Î2 

31.21 

32.4Î 

26.60 

31.00 

20.40 

2.60 

2.05 

4.i0 

r 


—  249  — 


lont  Técorce  des  jeunes  rameaux  constitue  les  cannelles 
io  commerce,  existe  à  l'état  sauvage  dans  les  forêts  de 
Ceyian.  Il  n'a  été  mis  en  culture  régulière  à  Ceylan  que 
rers  1765.  Depuis,  les  plantations  se  sont  étendues 
Sans  de  nombreuses  régions  tropicales  et  produisent 
des  variétés  dont  les  écorces  diffèrent  plus  ou  moins 
mivant  la  provenance.  Les  écorces  de  Gannelier  sauvage 
et  d'autres  Ginnamomum  non  cultivés  produisant  des 
écorces  moins  fines  [Cannelle  de  Malabar^  Cannelle  de 
Chine^  etc.)  ont  été  l'objet  d'un  commerce  important  dès 
les  temps  les  plus  reculés. 

1.  Cannelle  delà  Guadeloupe  :  grosse  écorce  aplatie 
de  6""  d'épaisseur  et  de  saveur  peu  aromatique.  — 
2.  Cannelle  de  la  Guyane  :  épaisseur,  un  tiers  de  milli- 
mètre; couleur  orange  clair,  odeur  agréable,  saveur 
très  aromatique,  chaude  et  piquante.  —  3.  Cannelle  de 
Madagascar  :  écorces  aromatiques  roulées  sur  elles- 
mêmes,  ayant  une  épaisseur  au-dessous  du  millimètre. 
— 4.  Cannelle  de  Mayotte,  provenant  d'essais  de  culture 
entrepris  récemment  :  écorce  brute,  non  travaillée, 
d'environ  2°**°  d'épaisseur. 


i 
Gaadeloape 

2 
Guyane 

S 
Madagascar 

4 
Mayotte 

Kau 

Madères  azotées 

—  grasses. . . . 

—  extractiven. 

Cellulose 

Cendres 

10.60 

2  10 

1.30 

34.95 

47.73 

3.30 

11.30 

3.41 

2.05 

45.79 

33.  «5 

3.60 

11.30 

4. H 

2.10 

43.89 

36.10 

2.50 

11.30 

3.50 

1.10 

45.25 

36.25 

2.60 

100    » 

100    » 

100    » 

100    0 

Essence  volatile,  env. 

0.5 

1.3 

0.9 

0.3 

Les  matières  grasses  extraites  par  l'éther  contiennent 
des  produits  résineux  et  de  l'essence  volatile  qui  donne 
aux  écorces  leur  saveur  spéciale.  Les  matières  cxtrac- 
lives  comprennent  sucre,  amidon,  tannin,  etc. 

11  y  a  des  traces  de  manganèse  dans  toutes  les  cendres. 

Cannelle  des  Indes.  —  i .  Ecorces  moins  roulées  que 
celles  de  Ceylan,  épaisseur  plus  forte  (en  moyenne,  1*""*), 


^ 


—  23Ô  - 


odeur  et  saveur  iiKxiospéaéiniiiie&.  — l/ÉchantiUonsdfi 

qualité  un  peu  infërieure;  les  éoorces  soat  plus  épaisia^ 

2  à  S^\  moins «romaliques,  moios  rouléea.  —  3.  Flens 

de  cannelier  ou  ^Jous  die  *cossîa.  Ce  sont  les  fleofs  des* 

séchées  du  CiTmawumum  eûêsea  :  eDes  sont  eiiipio|éfli. 

comme  coudiment  et  se  npiàrocheat,  par  leor  asped» 

des  clous  de  gîraAe^  <»deMr  et  saveur  de  camieUe; 

iOO  dous  pèsent  en  moyenne  ^^1^  au  ■"«"«»"■"  i^^ 

eA  sa  minimum  2'%40. 

1  f  s 


Eau 

11.80 

14.20 

13.00 

10.11 

Matières  azalées. . . . 

4.45 

z.n 

S.M 

9.B 

—        graises 

3.20 

2.80 

2.23 

i.T» 

^.55 

^5.88 

58  àS 

é3.tf 

Celloloso 

19.10 

19.90 

19.10 

31.8 

Gendras 

3.M 

2.00 
100    » 

a.ao 

<»00    p 

t.» 

dOO    » 

Hl   > 

Essenoe  yolatdlB  oon- 

.tenue  dans  les  ma- 

tières gvaMes,  eirr. 

l.TO 

1.30 

1.25 

tjm 

Cardamome.  —  Le  Cardamome  {Cardamomum  qffà- 
nalé)  pousse  naturellement  dans  les  terrains  bas  de  nos 
possessions  de  llndo-Chîne.  Le  fruit  est  une  capsole 
contenant  de  nombreuses  graines  irrégulières,  plâs  oo 
moins  comprimées  et  soudées  les  unes  aux  autres.  Sous 
le  nom  d'Épices,du  Tonkin  figuraient  à  TExposition  de 
Paris  de  1900  des  fruits  différents  de  ceux  du  Cardamo- 
mum officinal,  mais  appartenant  an  même  ^enre  in#- 
mtcnu  Toutes  ces  graines  ont  une  saveur  aromatiqae  et 
piquante;  elles  sont  employées  comme  condiment,  à 
l'instar  du  poivre. 

Les  graines,  sans  les  enveloppes,  ont  donné  à  Vzsor 
lyse  : 


Eaa 

Hatièras  azotées 

—  grasses. . . . 

—  extnactireB 

Cellulose 

Gendres 


A  morne 

Cardtaa 

jlttXonkia 

anCainte 

14.80 

H.U 

11.51 

10.03 

1.10 

3.» 

S2./14 

53.45 

14.45 

13.90 

5.80 

i.aD 

i«o  n  lie  ■ 

TobrtîlB,  «eaTÎmD IL«  2.10 


r 


._2S1  — 


Curcuma.  — LeCurenma,  dont  on  connaît  plusieurs 
TBrîélës,  a  une  originein^kniiie.  Le  rhizome  de  Curcuma 
:]09ya  entre,  comme  confiaient,  dans  plusieurs  prépara- 
lions  culinaires  (Kari)^  «m  raison  de  sa  saveur  forte  et 
rpoiyrée.  Il  présente,  à  llntérieur,  une  belle  couleur 
|auiie  safran  :  àt  là,  le  msxm  vulgaire  de  Safran  donné 
au  Curcuma  dans  nos  colonies  fSafran  de  la  Guyane, 
^Safran  des  Indes,  Safran  de  Gholon,  Safran  de  la 
Réunion,  etc.). 

Le  Safran  «de  la  Guyane  et  4e  9a  Réunion  £tait  en 
fnkr^\  l'analyse  éaSftfran  de€holoD  (Indo-Ohiwt)  a 
4K  faîte  «sur  un  rfiiaorne  pesant  11^.  Les  matiftores 
frassesL,  en  scAvtion  dans  réttmr,  lui  donnent  une  teinte 
jaune,  fluorescente.  Les  «ratière»  eidtracftives  oom* 
éprennent,  entre  autres  proéuîts,  4e  Taraidon  et  nne 
WHe  matière  oeterantejanne.  Il  y  aitraces  demangsa- 
iièae  liane  les  «endres. 


Eau 

ilatièrea  asotiée» . 

—  grasses 

—  -extpaetiiWB 

CeUulow , 

Cendres 

lÛO    »  iOO    »  ICO    » 

CUmeaJre.  —  La  plante  qjû  produit  le  Gingembre 
[Zingiher  o/ficinaiê)  est  originaire  de  l'Afrique  tropicale. 
On  la  cultive  aujourd'hui  dans  plusieurs  de  nos  colonies 
oà  les  rhiaMnes  «oui  utilisés  oomme  condiment.  Les 
lUzomes  exonépés  vienAenft  4'Aiépé  .(Côle  d'Ivoire)  et 
la  poudre  vient  de  Tahiti»  Les  rhizomes  de  Gingembre 
^e  l'on  trouve  dans  Jle  ocmmerce  renferment  géfnérale- 
neiU  iaoias4e  <S  p.  lAO  d'eau. 

i^B  nLniièi^es  grasses  ^omA  formées  en  jp^rtie  par  une 
^Kîle  essentielle  janoe ,  très  arooiatique.  il  y  a  des 
traces  de  manganèse  dans  les  cendres. 


Gt^yane 

Indo-Chine 

Réanioi 

il.  60 

12.80 

13.00 

6.82 

11.70 

8.82 

8.25 

10.85 

«.40 

<€i.S6 

51.38 

52.98 

4.65 

.3.85 

5.85 

1.40 

8.40 

6.00 

—  232  — 


1 


Eau 

Matières  azotées 

—  grasses,... 

—  extractives. 

Cellulose 

Cendres 


Etat  normal 

Eut  sec 

Talûtî 

64.50 

O.Of 

n.36 

3.94 

41.99 

4.15 

2.25 

6.33 

3.15 

22.81 

64.25 

72.26 

3.80 

10.13 

3.78 

2.70 

7.60 

1.84 

100    »  100    »  100 


Grirofle.  —  Le  Giroflier  [Caryophyllu»  aromaticus)  est 
originaire  des  Moluques.  On  le  trouve  dans  quelques- 
unes  de  nos  colonies;  il  couvre  presqu«3  cntièremenl 
l'île  Sainte-Marie-dé-Madagascar.  La  partie  que  Tob 
emploie  comme  condiment  sous  le  nom  de  clw  à 
girofle  est  constituée  par  le  calice  surmonté  du  booloa 
de  la  fleur.  Les  fruits  sont  connus  dans  le  commerce 
sous  les  noms  ai  ÂntofU^  Mère  de  girofle^  Matrice  degir^: 
ils  ont  la  forme  d'une  baie  allongée,  terminée  eu  pointe 
à  la  partie  inférieure  et  couronnée,  à  son  sommet,  par 
les  quatre  dents  du  calice.  La  surface  est  coosliluéc 
par  une  enveloppe  très  brune  recouvrant  deux  cotylé- 
dons inégaux,  de  consistance  cornée,  qui  s'engrènent 
l'un  dans  l'autre.  Ces  fruits,  beaucoup  moins  aroma- 
tiques que  les  boutons  desséchés  des  fleurs,  sont  égale- 
ment employés  comme  condiment. 

Les  Romains  ne  connaissaient  pas  les  produits  da 
Giroflier  et  il  ne  parait  pas  qu'on  en  ait  reçu  en  Europe 
avant  la  découverte  des  Moluques  par  les  Portugais 
(A.  De  Candolle). 

Les  clous  de  girofle  que  l'on  rencontre  dans  le  com- 
merce contiennent  généralement  moins  de  46  p.  100 
d'eau. 

1.  Clous  de  girofle  de  la  Guadeloupe.  —  2.  Clous  de 
girofle  des  Indes  françaises.  —  3.  Fruits  entiers,  — 
4.  Cotylédons  seuls,  provenant  des  mêmes  fruits  : 
73,7  p.  100  des  fruits.  —  5.  Enveloppe  des  cotylédons: 
26,3  p.  100. 


—  253  — 

GUADBLOUPK  IXDB8   FRANÇAISES 

San 24.80  25.00  14.50  16.30  13.20 

ll&Uères  azotées.      5.57  6.60  4.91  3.22  6.60 

—  grasses.     19.80  19.90  4.30  0.90  4.50 

—  extracmes.     36.58  36.40  65.13  14.03  53.80 

C«Ualose 8.25  7.35  7.50  4.00  17.70 

Cendres  (traces  de 

manganèse) 5.00  4.75  3.66  1.55  4.20 

100    »  100    »  100    »  100    »  100    » 

Bssence      volatile 

contenue  dans  les 

matières  grasses, 

•nriron 14.00  4.60  1.50  0.35  1.70 

(Viids    moyen    de 

100  clous    ou  de 

iOO  fruits 7.09  5.80  86.20  »  » 

6.  Clous  de  girofle  de  100  fruits,  Madagascar  (Sainte- 
Marie).  —  7.  Fruits  de  même  provenance.  —  8.  Clous 
de  girofle  de  la  Martinique.  —  9.  Clous  de  girofle  de 
Mayotte  (Grande  Comore).  —  10.  Clous  de  girofle  de  la 
Réunion. 

Madagascar  Martinique       Mayotte        Réunion 

San 26.60  17.00  18.90  24.20  25.40 

Maûères  azotées.       5.78  3.65  7.15  6.54  6.71 

-  grasses.     21.20  2.30  14.00  18. «0  17.95 

—  extractives.     34.86  67. 2i»  43.90  39.76  34.74 

Cellulose 7.36  7.60  10.83  6.60  10.20 

Cendres  (traces  de 

manganèse) 4.20  2.25  5.20  4.10  5.00 

100    »  100    »  100    »  100    »  100    )> 

Kssence     volatile 

contenue  dans  les 

matières  grasses, 

•nTiron 15.25  0.40  9.00  14.00  13.00 

Poids   moyen    de 

100  cloa^   ou  de 

100  fruiU 5.82  96.00  12.20  7.15  6.99 


Sur  la  recherche  de  /'«  albumine  »   dans  les  urines  (1); 
par  M.  Em.  Dufau. 

Il  y  a,  dans  la  recherche  de  Yalbumine  vraie,  une  cause 

11)  Comnianication    faiie    à  la   Société    do    Pharmacie,    séance  du 
5  août. 


—  2S4  — 

d'erreurs  fréq^uentes  sur  laquelle,  %  HOlre  avis,  on  n*a 
jamais  assez  insisté  ;  c'est  la  présence  presque  cons- 
tante dans  Turine  des  diverses^  matières  albuminoîdc» 
longtemps  groupées  sous  la  dénomination  unique  ef 
inexacte  de  <«  mucine  urinaire  v. 

Nous  allons  montrer  que  ces  substances  possèdent  u 
certain  nombre  de  propriétés  eommotMsqui  les  rendeiA 
fort  gênantes  dans  Tinterprétation  des  réactions  servant 
à  caractériser  Talbumine  proprement  dite  ;  novsferMi 
ensuite  connaître  les  essais  que  nous  avons  faits  en  fV 
de  les  éliminer  ;  enfin,  nous  proposerons  un  moyes  <li 
tourner  la  difficulté  résultant  de  leur  présence. 

Remarquons  d'abord  que  dans  Turine  naêurdiemai 
acide^  ces  protéides  ne  sont  pascoagulés  par  lacbaieiff; 
si  bien  qu'après  une  ébullition  même  soutenue,  on  les 
retrouve  dans  Turine  filtrée  séparée  des  phospàales 
terreux  ou  de  (albumine,  insolubilisés  dans  ces  condi- 
tions; nous  allons  voir  qu'il  n'en  est  plus  de  mémefon- 
qu'on  additionne  Turine  d'acides  étrangers,  comme  cela 
se  pratique  couramment. 

Les  acides  acétique  et  tricbloracétique  méritent  à  ce 
point  de  vue  une  attention  particulière,  cesacideséM 
les  plus  recommandés  dans  la  recherche  de  V^iëmim 
paria  chaleur. 

Tous  deux  précipitent  facilement  à  froid  les  dibmair 
lioïdes  incriminés  et  les  précipités  formé»  jouissent  des 
propriétés  suivantes  :  ils  sont  d'une  légèreté  extrême  et 
ne  se  déposent  que  très  difficilement,  même  parcentri- 
fugation  ;  leur  grande  ténuité  leur  permet  de  passer  1res 
facilement  au  travers  des  papiers  à  filtrer  ;  enfin  —  ^ 
c'est  la  remarque  la  plus  importante  —  ces  précipités 
s'accentuent  sous  l'action  de  la  cAaleur. 

Voyons  maintenant  quelle  peut  être  l'influeDce  des 
albuminoïdes  qui  nous  occupent  lorsqu'^on  recherche 
Valbumine  par  l'action  de  la  chaleur  en  présence  d'un 
de  ces  deux  acides. 

Soit  une  nviuQ  franchement  acide ^  ne  formant  aucun 
précipité  sous  l'action  seule  de  Tébullition  et  donoanl 


—  256  — 

cr  l'épreuve  de  Helter,  non  pas  on  anneau  bien  limité 
l  formé  sur  le  p!an  deséparationde  Facide  et  deFurine, 
mis  un  simple  ]oitehe  généralisé  dans  l'nrine  super- 
Mée. 

Il  est  bien  entendu  qu'une  telle  urine  ne  renferme  pas 
ÏMumiTte,-  cependant  appliquons-lai  la  méthode  classi- 
pie:  quelques  gouttes  dFa^eide  aeélique  produisent  on 
Mche  faeileme»!  visible  sur  on  fond  noir  ;  filtrons  et 
MtoBS  à  Fébollitionla  partie  supérieure  du  liquide  con- 
lenu  dans  un  tube  à  essai;  dans  ces  conditions,  il  se 
nrme  totyawrèy  dans  la  partie  chauffée,  un  trouble  bien 
jAus  accentué  que  dans  la  partie  inférieure  du  liquide. 

SiFaddition  de  Facide  ne  se  fait  qu'après  Faction  de 
la  chaleur,  le  contraste  est  encore  plus  net  et  il  se  forme 
lans  la  partie  chauffée  des  slries  nuageuses  gagnant  len- 
tement le  fond  du  tube. 

Or  il  n'est  pas  douteux  que^  dans-  la  majorité  des  cas^ 
et  cela  sur  la  foi  des  ouvrages  spéciaux,  pareils  faits 
soient  attribués  uniquement  à  la  présence  d^albumine 
vraie. 

Les  albuminoïdes  incriminés  sont  encore  précipités 
far  la  plupart  des  acides  ;  tous  les  acides  minéraux,  sauf 
ï'âcide carbonique^  les  acides  tartrique,  citrique,  lactique, 
lormique,.  sulfophénique,  suifosalicylique,  succinique, 
ficrique,  etc.,  donnent  des  précipités  plus  ou  moins  mar- 
iés, se  comportant  de  manières  différentes  sous  Faction 
de  la  chaleur.  Ajoutons  que  ces  substances  précipitent 
encore  par  le  tannin,  les  sels  de  mercure,  le  phénol  et 
donnent  la  réaction  de  Millon,  la  réaction  xanthoprotéi- 
que  et  du  biuret. 

En  résumé,  les  albuminoïdes  urinaires  précipitables 
à  froid  par  Facide  acétiqjue  (pseudomucines,  nucléo- 
ilbumines,  etc..)  constituent  une  des  plus  sérieuses 
causes  d'erreur  dans  la  recherche  de  Falbumine  propre- 
Beat  dite,  soib  que  Fon  emploie  la  chaleur  en  présence 

d'acide  acétique  ou  trichloracétique,  soit  que  Fon  fasse 

^sage  des  réactifs  :  é'Esback^  de  Tanret({),  à!Hofmeièter 

Uj  MM.  Bouchard  ei  Cadier,  qui  ont  étudié   l'action   du   réactif  de 


—  256  r^ 

(acéto-ferrocyanhydrique),  de  if^Au  (acéto-pbénique),  de 
Boureau  (acides  sulfophénique  et  sulfosalicylique),  de 
Spiegle?'  (sublimé  et  acide  tartrique),  Jolies  (acide  socci- 
nique  et  sublimé),  Amman  (acides  succinique,  acétique 
et  sublimé). 

11  était  donc  intéressant  de  chercher  soit  à  les  élimi^ 
ner  sans  toucher  à  l'albumine  proprement  dite,  soU  k 
paralyser  leur  influence  par  des  moyens  propres  à  du- 
cun  des  réactifs  qui  viennent  d'être  signalés.  Cela  feit 
l'objet  d'une  prochaine  communication. 


RKVUKS 


Pharmacie. 


Essai  de  ripécacuanha  ;  par  M.  A.  G.  C.  Pato- 
SON  (1).  —  Les  ipécas  du  commerce  se  rattachent  à  deox 
sortes  principales  :  l'ipéca  du  Brésil  et  celui  deCarlhs* 
gène. 

MM.  Paul  et  Cownley  ont  montré  que  ces  deuxsorte 
contiennent  les  mômes  alcaloïdes  :  émétine,  cépbaflioe 
et  psychotrine.  La  teneur  en  alcaloïdes  totaux  est  pe» 
différente,  mais  il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  pro- 
portions relatives  d'émétine  et  de  céphaeline,  comme  le 
montre  le  tableau  ci-dessous,  indiquant  la  proportioo 
des  différents  alcaloïdes  pour  100  p.  des  alcaloïdes  to- 
taux: 

Bréftil  Cartha^e 

Émétine 12.14  40.50 

Céphselin.; 25.81  56.80 

Psychotrine 1 .99  2.10 

Les  recherches  physiologiques  ayant  montré,  d'aaiK 
part,  que  les  deux  variétés  d'ipéca  ont  des  propriété 

Tanret  dans  ces  conditions,  font  remarquer  qae  le  précipité  n'eaip* 
blanc,  pas  immédiat  et  qu'il  apparaît  tardirement  sous  forme  de sussai 
nuageuses   {Soc.  Biologie,  21  oct.  1876). 

(1)  The  epsay  o f  ipecacuanha  (PAarm.yoMivi.,  [4],  t.  XVII,  pag»^*^ 
101  ;  1903). 


r 


257  — 


nettement  différentes,  on  ne  saurait  les  employer  indif- 
féremment Tune  pour  l'autre.  De  là,  la  nécessité  de 
doser  non  seulement  les  alcaloïdes  totaux,  mais  aussi 
les  proportions  relatives  des  deux  alcaloïdes  princi- 
paux :  Témétine  et  la  céphaeline  (1). 

Uq  certain  nombre  de  procédés,  assez  peu  différents 
du  reste,  ont  été  proposés  pour  arriver  à  ce  but.  L'au- 
teur les  étudie  minutieusement,  et,  de  cette  étude,  con- 
clut au  naode  opératoire  suivant,  qui  doit  être  suivi 
rigoureusement  dans  tous  ses  détails. 

A  i2e'  de  poudre  d'ipéca,  on  ajoute  lO"^"*  d'ammo- 
niaque diluée  à  un  tiers,  puis  120^™^  du  mélange  :  chlo- 
roforme, 1  p.;  alcool  amylique,  1  p.;  éther,  3  p.  Le 
tout  est  placé  dans  une  bouteille  bien  bouchée  ;  on  agite 
à  diverses  reprises,  pendant  une  heure;  on  ajoute  alors 
10^"*  d'eau,  pour  agréger  la  poudre.  On  sépare  alors  . 
100^"'  du  liquide  éthéré,  on  évapore  à  moitié  au  bain- 
marie  pour  chasser  l'ammoniaque,  et  on  en  extrait  les 
alcaloïdes,  d'abord  par  agitation,  avec  15*'"'*  (un  excès) 

'       .  N 

i  d'acide  chlorhydrique  — -,  décantation  de   la  liqueur 

acide,  puis  lavage  de  la  solution  éthérée,  à  trois  reprises 
avec,  chaque  fois,  5*^"'  d'eau.  A  tous  ces  liquides  aqueux 
réunis  on  ajoute  un  excès  de  solution  norpiale  de 
potasse  (environ  2^™'),  et  on  lave  le  mélange,  à  quatre 
reprises,  avec  de  l'éther  :  15'"\  40^"S  10""'  et  enfin 
5*"^  Ces  diverses  liqueurs  éthérées  sont  mélangées  et 
lavées,  à  trois  reprises,  avec  une  solution  de  potasse 
N' 

"2Ô"  "  *^'""''  ^'"*'  ^^  ^'™*'  ^^^  *^^'^  solutions  de  potasse 
réunies  sont  agitées  une  seule  fois  avec  lO*'"*  d'éther. 
On  mélange  cet  éther  avec  la  liqueur  éthérée  précé- 
dente (résultant  du  mélange  de  15  + 10  +  10  +  5*^™'),  et 
on  évapore  avec  précaution  ;  on  a  ainsi  par  pesée,  ou 
titrage  avec  le   méthyl-orange  comme  indicateur,   le 

(1)  La  psychotrioe  fest  jusqu'alors  peu  connue,  et  sa  yaleur  théra- 
peutique non  déterminée. 

Jwirn.  de  Pharm.  et  de  Chim.  6*  sArib,  t.  XVllI.  (15  septembre  1903.)  17 


n 


—  258  — 


poids  d'éinétine(l""»  d'acide  ^=  0^,0248  d'émélinc). 

Les  diverses  liqueurs  alcalines,  employées  poar  le 

lavage  des  solutions  éthérées,  contiennent  la  cépha^lioe. 

On  les  réunit,  on  les  acidulé  par  HCl,  et  on  les  rend 

de  nouveau  alcalines  par  rammoniaque;  Talcaloîde,  mis 

en  liberté,  est  enlevé  par  agitation  avec  un   mélange 

éther-chloroforoie  (1  p.  du  premier  pour  6  du  second!; 

on  emploie  successivement  20''™',  10''"',  lO'"'  et  5°** 

de  dissolvant.  On  évapore  ensuite  tous  ces  liquides 

extracteurs  et  on  pèse  le  résidu  de  céphseline,  ou  on 

N 
le  titre,  comme  Témétine  (1"°'  d'acide  -1  =  0«\0234de 

céphœline. 

J.  B. 

Essai  de  Téther  ordinaire  et  derétheranesthésiqQe; 
par  M.  WiLLY  WoBBE  (4).  —  L'auteur  passe  en  revue 
les  nombreux  procédés  indiqués  jusqu'à  ce  jour  pour 
l'essai  de  Téther  ;  il  les  compare  entre  eux,  en  déter- 
mine la  sensibilité  et  donne  la  préférence  aux  détermi- 
nations suivantes  : 

i**  A  15**  la  densité  de  l'éther  anestbésique  peut  varier 
entre  0,718  et  0,720; 

2"*  Son  point  d'ébuUition  ne  doit  pas  être  infériearà 
34^  ni  supérieur  à  35**; 

3**  Pour  rechercher  dans  l'éther  la  présence  del'eâu, 
on  peut  employer  indifféremment  la  poudre  de  launin 
desséché  à  11^**,  qui  s'attache  alors  aux  parois  du  fla- 
con contenant  Véther  aqueux,  le  sulfate  de  cuivre  des- 
séché qui  devient  bleu,  la  benzine  ou  le  sulfure  de  car- 
bone dont  le  mélange  avec  Téther  aqueux  donne  un 
liquide  trouble.  Toutes  ces  réactions  sont  encore  sensi- 
bles avec  un  éther  renfermant  1  p.  100  d'eau. Un  papier 
imprégné  d'une  solution  de  chlorure  de  cobalt, puis  des- 

(1)  Ueber  die  Prufung  von  Aether  und   Narkose  aether.  —  ^P^ 
Zeii.  Reperi.,  1903,  p.  438,  465,  487. 


—  259  — 

séché,  esl  un  réactif  deux  fois  plus  sensible  :  il  passe 
du  bleu  au  rose  dans  un  éther  ne  renfermant  que 
0»',50p.  100  d'eau; 

4**  Pour  rechercher  TalcoolyOn  peut  agiter  Téther  avec 
deTeau,  décanter,  additionner  la  solution  aqueuse  de 
quelques  gouttes  d'une  solution  d'iode  au  dixième  dans 
Fiodurede  potassium,  puis  de  quelques  gouttes  de  les- 
sive de  soude  :  il  se  produit  de  l'iodoforme  reconnais- 
sable  à  son  odeur. 

En  agitant  20'^"'  de  Tétherà  essayer  avec  5*^°*'  de  réac- 
tif de  Nessler,  celui-ci  se  colore  en  présence  de  traces 
d'aldéhyde  ou  d'alcool  amylique. 

S""  On  peut  encore  mettre  en  évidence  ces  deux  impu- 
retés en  agitant  l'éther  avec  une  solution  alcaline  de 
DÎlrate  d'argent  préparée  en  dissolvant  S^*"  de  ce  sel 
dans  30"' d'ammoniaque  (D  =  0,923), puis  en  ajoutant 
S''  de  soude  caustique  dissous  au  préalable  dans  30^"^ 
d'eau.  Cette  solution  est  réduite  par  la  moindre  trace 
d'aldéhyde; 

6'  Pour  rechercher  l'eau  oxygénée  ou  le  peroxyde 
d'éthyle  C'H*0— OC*H%  que  renferme  souvent  l'éther. 
on  en  agite  20*^"*  avec  S*^™'  d'un  réactif  obtenu  en  mé- 
langeant volumes  égaux  d'une  solution  à  50  p.  iOO 
d'iodure  de  potassium  avec  une  solution  à  1  p.  100  de 
phtaléine  du  phénol. 

En  présence  de  l'eau  oxygénée,  il  se  fait  la  réaction 
suivante  : 

HSOS4-2KI  «  1»+2K0H 

et  le  mélange  rougit.  La  réaction  est  encore  sensible 
avec  un  éther  renfermant  seulement  0,00125  p.  100  de 
son  volume  d'eau  oxygénée. 

Si  l'on  voulait  être  sûr  que  l'éther  essayé  renferme 
bien  de  l'eau  oxygénée  et  non  du  peroxyde  d'éthyle,  qui 
donne  aussi  la  réaction  précédente,  on  aurait  recours 
au  réactif  suivant  insensible  au  peroxyde  d'éthyle  :  une 
solution  très  étendue  et  fraîchement  préparée  renfer- 
mant un  mélange  de  ferricyanure  de  potassium  et  de 


--  260  — 

chlorure  ferrique  passe  au  vert  ou  au  bleu  sousTin- 
fluencede  Teau  oxygénée  qui,  réduisant  aamiQÎmam 
le  sel  ferrique,  donne  du  bleu  de  Prusse. 

La  réaction  serait  encore  sensible  avec  un  millio- 
nième d'eau  oxygénée.  Le  réactif  se  prépare  ea  versant 
II  gouttes  de  solution  officinalede  perchlorure  de  fer 
bien  neutre  dans  100^™^  d'eau  et  en  ajoutant  goutte  à 
goutte  assez  d'une  solution  étendue  et  fraîchement  pré- 
parée de  prussiate  rouge  pour  avoir  un  liquidée  peine 
jaune  ; 

7**  En  laissant  évaporer  dans  une  petite  capsnle  20*^ 
d'éther  anesthésique,  il  ne  doit  rester  aucun  résidu  ni 
aucune  odeur; 

8**  Si  on  laisse  évaporer  spontanément  20'"'  d'éthcr 
anesthésique  additionnés  de  V  gouttes  d'eau,  le  résidu 
ne  doit  ni  rougir  ni  décolorer  le  tournesol  (absence  des 
acides  sulfurique,  sulfureux,  acétique  et  de  Teau 
oxygénée)  ; 

9*"  Les  vapeurs  d'éther  bleuissent  le  papier  rouge  de 

tournesol  préalablement  mouillé. 

M.  G. 

Méthode  rapide  pour  enlever  les  taches  d'encre;  par 
M.  Graham  Bott  (1).  —  Le  tissu  est  d'abord  humecté  avec 
de  l'eau  chaude,  essoré  et  étendu  sur  un  linge  bien 
propre  ;  on  laisse  tomber  sur  la  tache  quelques  gouttes 
de  solution  ammoniacale  (D=0,891)  ;  ensuite,  on  prend 
un  tampon  de  colon  imbibé  d'acide  phosphorique  dila^ 
(8à9«'^de  PO*H'  p.  100^»')  et  on  l'applique  à  plusieurs 
reprises  sur  la  tache  d'encre.  On  répèle  l'opération  deux 
ou  trois  fois,  et  finalement  on  lave  bien  à  Teau  chaude, 
puis  on  fait  sécher  au  soleil  lorsque  toute  trace  d'encre 
a  disparu. 

La  méthode  s'applique  aux  taches  d'encre  anciennes 
aussi  bien  qu'aux  récentes  ;  elle  est  très  rapide,  donne 
de  bons  résultats  et  ne  cause  aucun  dommage  aux  tissus 
même  les  plus  délicats.  J-  ^' 

(\)Pfiarm.Journ.,  (ij.  t.  XVII, p.  102;  1903. 


j 


F' 


261  — 


Peroxydes  médicinaux  :  rhopogan  et  rectogan  ;  par 
H.  Frenkel  (1).  —  Les  médicaments  ainsi  désignés,  dont 
Tautenr  ne  nous  donne  pas  la  préparation,  seraient  des 
produits  de  peroxydalion  de  la  magnésie  et  de  Toxyde 
de  zinc.  Ces  corps  contiendraient  donc  de  Toxygène 
ozonique,  facilement  libérable;  cet  oxygène  serait  lié, 
dans  rhopogan,  à  l'oxyde  de  magnésium,  dans  Tectogan, 
à  Toxyde  de  zinc.  Pour  100  parties,  Thopogan  contien- 
drait de  15  à  30  parties  de  peroxyde  de  magnésium, 
MgO*,  et  l'ectogan  de  20  à  56  parties  de  peroxyde  de 
zinc,  Zn  0*. 

Au  contact  des  acides  les  plus  faibles,  les  corps 
étudiés  dégagent  de  l'eau  oxygénée,  dont  la  production 
est  facile  à  régler  quantitativement.  Il  en  résulte  que 
ces  produits  possèdent  des  propriétés  antiseptiques 
indiscutables.  * 

L'hopogan  présente  un  grand  intérêt  comme  sub- 
stance antifermentative  et  comme  antiseptique  gastro- 
intestinal. L'ectogan  constitue,  pour  la  dermatologie, 
un  moyen  de  faire  naître  directement  et  à  volonté, 
sur  Tendroit  malade,  des  quantités  variables  d'eau 
oxygénée.  Il  suffit,  dans  ce  but,  d'appliquer,  sur  la  plaie 
ou  sur  la  peau  humide,  un  mélange,  fait  à  sec,  de 
poudre  d'ectogan  et  d*un  acide  organique  faible. 

Les  deux  peroxydes  offrent  le  moyen  d'utiliser  Tiode 
à  l'état  naissant,  soit  pour  l'usage  interne,  soit  pour 
l'usage  externe.  Pour  l'usage  interne,  il  suffit  de 
délayer  la  poudre  d'hopogan  dans  une  solution  très 
étendue  d'iodure  de  potassium  ou  d'iodure  de  sodium  ; 
le  contact  du  suc  gastrique  provoque  alors  la  mise  en 
liberté  de  l'iode.  Pour  l'usage  externe,  on  utilise  un 
mélange  d'ectogan  avec  de  i'iodure  de  potassium  et 
un  acide  organique  faible  en  poudre. 


(1)  Ueber  medizinischo  Superoxyde.  —  Hopogan  und  Ectogan 
{Ber.  d.  d,  pharm.  Ges.,  XXX,  p.  256,  1903;  Compte  rendu  du  V  Con- 
grès international  de  Chimie  appliquée). 


n 


—  262  — 


Chimie. 


Sur  Targent  colloïdal;  par  M.  B[a?(riot;  par  MM.  A. 
Chàssevant  et  S.  Posternak  —  Nous  avons  fait  coq- 
nallre  (1)  les  premières  expériences  de  M.  Hanrîot  sur  le 
collargol.  Il  a  continué  ses  recherches  et  jusqu'à  ce  jour 
il  a  examiné  trois  «  argents  coUoïdaux  »,  le  collargol, 
l'argent  colloïdal  de  Lea  et  le  silicargol. 

Le  premier  serait  un  sel  soluble  renfermant  un  acide 
insoluble,  Tacide  coUargolique  soluble  dans  les  alcalis 
et  déplaçant  l'acide  carbonique.  La  matière  al buminoîde 
ne  serait  pas  une  impureté,  mais  ferait  partiede  la  molé- 
cule parce  qu'on  ne  peut  pas  la  séparer  sans  détruire 
l'argent  colloïdal. 

L'argent  colloïdal,  préparé  par  M.  Schneider  soivanl 
la  méthode  de  G.  Lea,  s'obtient  en  précipitant  par  ie 
sulfate  ferreux  une  solution  ammoniacale  de  nitrate 
d'ai^ent  en  présence  du  citrate  d'ammoniaque.  Le  pré- 
cipité, épuisé  un  très  grand  nombre  de  fois  par  de  petites 
quantités  d'eau,  puis  essoré,  est  redissous  dans  l'eau  et 
dialyse. 

Il  retient,  malgré  tous  ces  traitements,  de  l'oxyde  de 
fer  qui  est  considéré  par  M.  Hanriot  comme  faisant  par- 
tie de  la  molécule. 

Ce  savant  a  utilisé  une  réaction  signalée  par  Kus- 
pert  (3),  dans  laquelle  on  obtient  des  solutions  brunes 
d'argent  colloïdal  en  réduisant  par  l'aldéhyde  formique 
le  nitrate  d'argent  en  présence  du  silicate  de  soude.  Il  a 
obtenu  un  corps  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  les 
alcalis,  dégageant  de  l'hydrogène  par  la  chaleur  comme 
les  deux  autres  produits  :  ce  serait  l'acide  silicai^olique, 
renfermant  delà  silice  faisant  partie  intégrante  de  sa 
molécule,  comme  la  matière  albuminoïde  et  l'oxyde  de 
fer  font  partie  de  la  molécule  des  deux  premiers. 
Tous  ces  corps  dégagent  de  l'acide  carbonique  et  de 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  Chim,,  [6J,  XVII,  478. 15  mai  1903. 

(2)  Bull,  de  la  Soc.  Chim.,  5  août  1903. 

(3)  D.  Ch.  C,  XXV,  2815  et  4066. 


r 


—  2Ô3  — 


rhydrogène.  Si  Ton  peut  admettre  que  Tacide  carboni- 
que provient  des  réactifs  employés  parce  que  ces  corps 
sont  préparés  en  présence  des  carbonates;  si  l'on  peut 
supposer  pour  les  premiers  que  l'hydrogène  provient  de 
la  matière  organique  ou  de  la  réduction  de  l'eau  par  le  sel 
ferreux,  il  parait  difficile,  pour  ce  dernier  au  moins,  de 
ne  pas  admettre  que  Thydrogèneétaitcombinéau  métal. 
M.  Hanriot  a  obtenu  dans  la  décomposition  de  l'acide 
silicargolique  par  la  chaleur  4^"*  deCO*  et  4*"*',5  d'H,  ce 
qui  conduirait  à  peu  près  à  la  formule  Ag'^H*. 

M.  A.  Ghassevant,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
Médecine  de  Paris,  et  M.  S.  Posternak  (1)  ont  préparé  de 
l'argent  colloïdal,  par  une  méthode  analogue  à  celle  de 
Carey  Lea,  au  citrate  de  fer.  Leur  produit  renferme 
98,08  p.  100  d'argent,  un  peu  de  fer  et  d'acide 
citrique  ;  il  ne  contient  pas  de  matières  albuminoïdes. 
Les  auteurs  donnent  ses  propriétés  et  insistent  sur  ce 
point  que  les  phénomènes  d'électrolysesont  différents, 
saivant  que  le  courant  passe  dans  une  solution  alca- 
line ou  dans  une  solution  acide.  Dans  le  premier  cas, 
largent  colloïdal  se  transforme  vers  le  pôle  positif  et  le 
dépôt  brun,  formé  sur  Télectrode,  se  redissout  dans 
Feau  ammoniacale,  en  donnant  une  solution  brune. 
Dans  le  second  cas,  avec  une  solution  acétique,  le  dépôt 
se  fait  sur  le  pôle  négatif. 

Les  auteurs  concluent  de  leurs  recherches  que  ces 
phénomènes  de  transfert  des  particules  physiques  qui 
se  fait  alternativement  au  pôle  positif  (anode)  dans  une 
solution  alcaline,  et  au  pôle  négatif  (cathode)  dans  une 
solution  acide,  sont  analogues  aux  faits  observés 
par  divers  auteurs  pour  d'autres  substances  col- 
loïdales (2). 

L'argent  colloïdal  se  comporte  comme  les  flocons  d'al- 
bumine dans  une  expérience  de  M.  Hardy  (3)  et  comme 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  Chim.,  5  jain  1903,  p.  543. 
(^)  PosTB&iiAK.  Annales  de  l'iTutitut  Pasteur,  1900,  p.  400  et  erra- 
tom,  p.  451.     . 
(3)  Zeit.  Physik.  Ch.,  t.  XXXIII,  p.  285. 


«il 


—  264 


les  flocons  d'hydrate  de  peroxyde  de  fer,  dans  des 
expériences  de  MM.  Linder  etPicton(i). 

La  direction  différente,  imprimée  par  le  courant 
électrique  aux  particules  physiques  de  l'argent  colloï- 
dal en  solution  acide  ou  alcaline,  n'est  pas  due  aux 
propriétés  chimiques  de  ce  corps,  mais  aux  charges 
électrostatiques  communiquées  par  les  ions  les  plas 
mobiles  en  présence  dans  ces  solutions. 

Les  auteurs  concluent  que  le  produit  préparé  par 
eux  possède  les  propriétés  d'un  colloïde  et  qu'on  ne 
peut  pas  lui  attribuer  une  fonction  chimique  définie, 
puisqu'il  est  reconnu  que  la  solubilité  des  colloïdes, 
dans  les  acides,  ne  suffit  pas  à  affirmer  la  nature  acide 
ou  basique  de  leurs  fonctions. 

A.R. 

Sur  Tessence  d'une  sorte  d'andropogon  du  Cameroun; 
par  M.  Mannich  (2).  —  La  plante  qui  fournit  celle  essence, 
d'après  ses  caractères  et  d'après  la  composition  même  de 
l'essence,  semble  être  à  l'auteur  VAndropogon  citratus. 

L'essence  analysée  est  fluide,  jaune  rougeàlre;  elle 
présente  une  odeur  de  citron.  Sa  densité  est  0,885;  elle 
se  trouble  par  l'addition  d'alcool  à  80®.  Si  on  verse  de 
Talcool  absolu,  le  mélange  reste  limpide  tant  qu*on  n'a 
pas  ajouté  un  volume  et  demi  d'alcool  ;  mais  une  noa- 
velle  addition  de  ce  liquide  trouble  la  liqueur.  Ce  carac- 
tère appartient  aussi,  comme  on  sait,  à  l'essence  de 
Lemon  grass  du  Brésil. 

L'analyse    de    Tessence    montre   qu'elle    renferme 

78  p.  lOOdecitral. 

M.  G. 

Composition  des  vins  de  liquem*;  par  M.  X.  Rococes 

[Fin)  (3). 

7**  Influence  (fe  la  fermentation.  —  Quand  on  fait  fer- 
Ci)  LiwDER  et  PiCTON.  Chemic,  Soc,  1897,  t.  LXXI,  p.  568. 
(2)  Ueber  das  setherische  Gel  einer  Andropogoo  Art  aut  Cimeni 

(Bericht.  d.  deulsch.  Phainnaceut.  GesellschafU  1903,  p.  86). 
(8)  Journ,  de  Phai^.  tt  de  Ckim.,  n»  du  r'  septembre    1903,  p.  22^ 


r 


Den ter  le  sucre  interverti  ou  le  mélange  de  glucose  et 
le  lévulose,  on  constate  que  les  deux  sucres  ne  dispa- 
ussent  pas  avec  la  même  rapidité.  C'est  le  phénomène 
le  la  fermentation  dite  élective  qui  a  été  signalé  pour  la 
première  fois  par  M.  Dubbunfaut  (1),  mis  en  doute  par 
H.  Maumené,  observé  à  nouveau  par  M.  Bourquelot  (2), 
pois   par  M.  Leplay  (3),  MM.  Gayon,  Dubourg  et  par 

H.  HiEPE. 

Avec  les  levures  de  brasserie,  le  Saccharomyces  pasto- 
rianuê  et  surtout  leMucar  altemanSy  le  glucose  fermente 
d'abord  plus  vite  que  le  lévulose. 

C'est  le  contraire  qui  se  produit  avec  le  Saccharomyces 
exiffuus  et  certaines  espèces  de  levures  non  inversives; 
ces  levures  commencent  par  attaquer  le  lévulose  sans 
toucher  au  glucose.  MM.  Gayon  et  Dubourg,  en  opérant 
sur  des  solutions  concentrées  (25  p.  100)  et  à  basse  tem- 
péra dire,  ont  pu  voir  ainsi  le  lévulose  disparaître  en- 
tièrement avant  que  le  glucose  ail  commencé  à  fer- 
menter. 

Dans  tous  les  cas,  sauf  avec  le  Saccharomyces  exiguus^ 
le  glucose  a  fermenté  plus  vite  que  le  lévulose. 

Quantité  de  glocoee  fermentée  par  jour.    1,21  à  22,88  p.  100 
Quantité  deléTulose  fermentée  par  jour.    0,19  à  14,04  p.  100 

D'après  BucHi^iER  et  Rapp,  les  deux  sucres  fermentent 
avec  la  même  vitesse  sous  Faction  de  la  zymase  extraite 
par  pression  des  cellules  de  levure. 

Si  Ton  se  place  au  point  de  vue  pratique,  on  peut  dire 
que,  dans  la  presque  totalité  des  cas,  le  glucose  dispa- 
raît plus  rapidement  que  le  lévulose. 

Dans  le  tableau  suivant,  M.  Rocques  a  résumé  les 
résultats  de  l'examen  de  divers  moûts  dont  la  fermenta- 
tion a  été  arrêtée  avant  d*être  terminée,  soit  par  un 
soufrage  énergique,  soit  par  un  vinage  : 


(I)  C,r,  de  VAcad.  d.  Se,  XXV,  307. 
(2)i6W.,  0,1404. 
(3)/Atd.,  CI,  479. 


—  266  — 


Sacre 

par  litre 

de  moût 

mis 

Sncre  total 

UtsIsm 

en  fermen- 
tation 

restant 
dansloYin 

Glucose 

LéTolose 

âeghMMi 

Ctrignan  (TanUie). 

205»' 

84^6 

25,00 

59^16 

m 

Carignan  (Tanisie). 

211 

74,58 

21,43 

53,15 

241 

Pinot  (Tonisie) 

190 

125,58 

45,81 

79,77 

174 

Caberoet  (TanUie). 

203 

93,58 

31,46 

62,12 

191 

Semillon   (Algérie). 

265 

43,12 

9,27 

33,85 

U» 

Cépage  Marsala 

202 

40,48 

4,22 

36,26 

m 

—    .Xôrèi 

231 

27,80 

3,20 

24.66 

"M 

—      Madôpe.... 

23,94 

fi,30 

17.64 

m 

—          — 

49,19 

8,64 

40,55 

m 

Barsac  1818 

9,06 

3,63 

5,43 

i49 

Château  Guiraad  1883 

5,44 

2,12 

3,32 

ISI 

Sauternes 

45,03 

18,30 

26,73 

14f 

„_ 

22.08 

8,54 

13,54 

IS$ 

^        [ 

24,82 
82,08 

6.77 
19.38 

18,05 

m 

Château  Yqaem  1874. 

62,70 

m 

—             1880. 

22,92 

6,98 

13,94 

m 

-             1889. 

7,33 

2,32 

3,01 

217 

-             1893. 

82,70 

26,05 

56,65 

217 

—             1894. 

13,22 

4.86 

8,36 

176 

—             1896. 

64,70 

14,86 

49,84 

33S 

—             1889. 

9,82 

2,34 

7,48 

Sff 

On  voit  que,  dans  ces  vins  sucrés,  de  provenance  el 
de  cépages  variés,  il  n^est  pas  possible  d'établir  dera(h 
port  entre  la  quantité  de  sucre  non  fermenté  et  les 
proportions  relatives  de  glucose  et  de  lévulose  ;  mais, 
dans  tous  les  cas,  il  y  a  une  proportion  plus  grande  do 
dernier  sucre  que  du  premier. 

Nature  de  Talcool.  —  Il  est  très  intéressant,  quand  ob 
cherche  à  se  rendre  compte  par  l'analyse  du  mode  de 
fabrication  d'un  vin  de  liqueur,  de  distiller  ce  vin  et 
d'analyser  le  liquide  alcoolique  ainsi  obtenu. 

Le  dosage  des  aldéhydes,  éthers  et  alcools  supérieon 
donne  des  résultats  très  différents  suivant  la  nature  de 
l'alcool.  Les  chiffres  seront  très  faibles  si  la  totalité  df 
Talcool  du  vin  de  liqueur  provient  d'un  vinage  effectué 
au  moyen  de  l'alcool  d'industrie  neutre,  ce  qui  est  fif 
quemment  le  cas  des  mistelles. 

On  obtiendra  des  chiffres  plus  élevés  si  le  vinage  a 
été  effectué  au  moyen  de  trois-six   de   vin.  On  re- 


-^  267  — 

larqaera,  à  ce  propos,  que  les  fabricants  de  vin  de 
|aeur  ne  peuvent  guère  employer  que  des  trois-six 
}'  vin  bien  rectifiés,  sans  quoi  ils  s'exposeraient  à 
Menir  des  vins  possédant  un  bouquet  désagréable  et 
renoncé  qui  les  rendrait  d'une  vente  difficile. 
Enfin,  si  l'alcool  du  vin  de  liqueur  a  été  produit  tota- 
ment  on  pour  la  plus  grande  partie  par  la  fermenta* 
on  du  moût,  la  teneur  en  produits  volatils  sera  assez 
évée,  comme  le  montrent  les  chiffres  suivants  dans 
•quels  les  résultats  sont,  exprimés  en  milligrammes 
ir  litre  de  vin  : 

Vin»  rouges 

Idéhjdet traces           3           3  11  7  5  4 

km 260          233        473  83  151  129  160 

teoolsiapérienrfl.         295          344        260  289  141  276  205 

Total 355  68Ô        736        383        299        410        369 

Vins  blancs 

liéhydes 43  45         40         19         18 

ihen 246         191        292        180        454 

ieooU  supérieurs.         200  105        185        129        129 

Total 489  SÏT       5TT       3^"      SÔT 

Caractères  des  divers  types  de  vins  de  liqueur. 
.!•  Vins  donx  mutés  : 

Teneur  en  sacre  snpérieare  à  ISO*'; 
Teneur  en  sucre  total  supérieure  à  300«'  ; 
Proportion  égale  de  glucose  et  de  léTulose  ; 
Alcool  distillé  très  peu  chargé  en  matières  volatiles. 

Ces  divers  caractères  se  rencontrent  AKa%\^%mistelles. 
2*  Vins  doux  semi-tmiiés  : 

Teneur  en  sucre  asses  élerée  (généralement  120  à  180^')  ; 
Teneur  en  sucre  total  supérieure  à  3001^; 
Teneur  en  lévulose  dépassant  celle  en  glucose  ; 
Alcool  distillé  contenant  une  notable  proportion  de  produits  yo- 
latUs. 

3*  Vins  doux  pdsserillés  : 

Teneur  en  sucre  assez  élcTée  ; 

Teneur  en  sucre  total  supérieure  à  300^'  ; 

Teneur  en  lévulose  dépassant  celle  en  glucose  ; 

Proportion  notable  d'aldéhydes,  éthers  et  «Icools  supérieurs. 


—  268  — 
4®  Vins  mutés  avant  la  fin  de  la  fermentation  : 

Teneur  en  sucre  généralement  comprise  entre  50  ei  lO*'; 
Teneur  en  sucre  total  supérieure  à  300irr; 
Teneur  en  lérulose  dépassant  celle  en  glucose  ; 
Proportion  notable  de  substances  yolatiles. 

5°  Vins  secs  : 

Très  peu  de  sucre  ; 

Teneur  en  alcool  comprise  en  général  entre  18  et  20*; 

Proportion  très  notable  d'aldéhydes,  éthers  et  alcools  sapérieaa 

6?  Vins  à  base  de  vins  secs  : 

Sucre  compris  généralement  entre  40  et  SO*'; 

Teneur  en  sucre  total  supérieure  à  300?''  ; 

Teneur  en  lévulose  dépassant  celle  en  glucose; 

Proportion  très  notable  d*aldéhydes,  éthers  et  alcools  supémszi^ 

A  titre  d'exemple,  voiôi  les  résultats  obtenus  en  ani- 
lysant  quatre  échantillons  de  Banyuls  rouge  : 

Banyals  obtenus  Banjizlt  obimitt 

par  matagd  à  Talcool    par  f  ermeai^tic 

N- 1  N*2  N*8        N*4 

Degré  alcoolique 14*5  14»6  14*  IH 

Extrait  à  100- (dosé  sur  5"  de  vin)  209,40  200,00  200,40  lii» 

Extrait  dans  le  vide 238,80  226,20  â30,80  liMI 

Sucre  réducteur  total 199,27  187,16  183,07  1«J» 

Pouvoir  roiatoire  (20cm) — -  9»24'  —  8«44*  — 11*10'  - 1*^ 

i^«16-)  (^=1T5)  {^=!T5)  (M7< 

Glucose 96,92  88,44  78,54  ».* 

Lévulose 106.35  98,72  106,53  TMl 

Acidité  (  totale 1,96  2,16  3,35  MI 

en         fixe 1,83  2,06  2,84  3^ 

S0*HM  volatile 0.10  0,10  0,51  M» 

Les  deux  premiers  de  ces  échantillons  ont  été  obleBi 
par  mutage  à  l'alcool  avant  que  le  moût  ait  fermefltfs 
les  deux  autres  Banyuls  ont  été  récoltés  à  un  état  ' 
maturité  très  avancée;  on  les  a  laissés  fermenter  et  ilt 
n'ont  subi  qu'une  légère  addition  d'alcool. 

Pour  contrôler  le  dosage  du  sucre  et  pour  avoirk 
dosage  des  matières  extractives  autres  que  le  sao^ 
M.  Rocques  a  chassé  l'alcool  de  ces  vins  par  évapo* 
ti on,,  ramené  le  vin  privé  d'alcool  à  son' volume  pn* 


r 


0 


iiitîf  et  fait  fermenter  à  la  température  de  +  ^^  ^  28 
tvec  un  peu  de  levure  de  bière. 

Le  vin,  ainsi  privé  de  son  sucre  par  la  fermentation, 
ui  a  donné  : 

Alcool 10-5  10-  9*8  6* 

Extrait   À  100* 21,00  21,80  28,52  28,12 

Extrait  dans  ]eTide...  28,60  29,00  37,80  34,00 

Sucre 3,45  5,02  6,09  3,60 

Si  Ijon  admet  que  1*  d'alcool  correspond  à  IS»*^  de 
lucre  par  litre,  on  obtient  une  dose  de  sucre  qui,  jointe 
t  la  petite  quantité  de  sucre  non  fermenté,  donne  respec- 
&vement  pour  les  quatre  vins  : 

Sacre  dosé  Sncro  dosé 

par  par 

réduction  fermentation 


N*  1 199,27  191,43 

—  2 187,16  185,02 

—  3 185,05  182,49 

—  4 106,89  111,60 

Si  Ton  examine  dans  ces  vins  le  rapport  du  glucose 
In  lévulose,  on  voit  que  ce  rapport  est  très  voisin  de  1 
^ur  les  deux  premiers  vins,  mais  s'en  éloigne  sensi- 

jUement  pour  les  deux  autres,  surtout  pour  le  dernier  : 

i 

Lévaloae 
p   1 UO  parties 
i  de  giacose 

i  N-  1 109 

—  2 111 

—  3 136 

~  4 274 

Les  matières  extractives  non  sucrées,  obtenues  en 
retranchant  le  sucre  total  de  l'extrait  à  100'',  sont  de  : 

Vin  Vin 

non  fermenté       fermenté 

N*  1 107l3  17,55 

—  2 12,84  16,78 

—  3 15,33  22,43 

—  4 17.91  24,92 

On  ne  peut  considérer  comme  exacts  les  chiffres 
obtenus  en  opérant  sur  le  vin  sucré.  En  effet,  le  dosage 
du  sucre  par  réduction  n^offre  pas  de  garanties  absolues 
d'exactitude. 


—  270  — 

Si,  au  lieu  de  comparer  les  extraits  à  iOO*,  on  compt 
les  extraits  dans  le  vide,  on  obtient  des  chiffres  pré! 
tant  un  peu  plus  de  concordance. 

Pour  obtenir  les  matières  extractives  non  sacrée 
il  ne  suffit  pas  de  retrancher  le  sucre  de  l'extrait, 
M.  Rocques  a  vérifié  expérimentalement  que  le  gloco 
et  le  lévulose  conservent,  par  la  dessiccation  à  froi 
dans  le  vide,  une  molécule  d'eau,  soit  10  p.  lOOdeli 
poids. 

On  a  ainsi  pour  l'extrait  non  sucré  : 

Vin  r» 

non  fermenté        feraentÀ 

N*  1 igiTeO  *5,15 

—  2 20,32  23,« 

—  3 27,32  31.11 

—  4 27,02  30.40 

On  voit,  en  résumé,  que  les  différences  entre  les  vii 
obtenus,  par  mutage  à  l'alcool,  se  manifestent  neti 
ment  par  les  proportions  relatives  de  glucose  et  de  lé^ 
lose,  et  par  les  différences  d'extrait  non  sucré. 

On  peut  aussi  remarquer  que  les  vins,  obtenus  p 
fermentation,  ont  une  teneur  en  acides  volatils  ph 
élevée  que  les  vins  obtenus  par  motage,  car  on 
employé,  pour  ce  dernier,  des  alcools  neutres  et  bi« 
rectifiés. 

Enfin,  si  on  distille  les  vins  et  qu'on  dose  dans  h 
liquides  alcooliques  distillés  les  diverses  impuretés 
on  obtient  des  différences  manifestes  : 

Produits  volatils  ozprimés 
en  milligrammes  par  litre  de  yin  N*  1  N*  4 

Aldéhydes , 2  M 

Ethcrs 30  260 

Alcools  supérieurs traces  210 

Furf  urol traces  2 

L'analyse  des  vins  de  liqueur  peut  donc  donner  i^ 
indications  très  intéressantes  sur  le  mode  de  fabric» 
tion  de  ces  vins  et  peut  être  utilisée  pour  les  caracW- 
riser. 


—  271  — 

Assimilation  de  l'oxyde  de  carbone  par  le&  plantes 
Wrtes;  par  MM.  B.  Bottomley  et  H.  Jackson  (i).  —  A  la 
mite  de  travaux  poursuivis  depuis  quelques  années  sur 
es  effets  physiologiques  de  l'oxyde  de  carbone,  l'un  des 
mteurs  avait  remarqué  que  la  jacinthe,  qui  commence  à 
irottre,  continue  à  vivre  sous  une  cloche  dans  laquelle 
Taira  été  remplacé  par  un  mélange  de  80  p.  100  d'oxyde 
le  carbone  et  de  20  p.  100  d'oxygène.  Gomme  ce  fait 
§tait  contraire  aux  idées  courantes,  MM.  Bottomley  et 
lackson  ont  entrepris  récemment  de  nouvelles  expé- 
riences pour  voir  jusqu'à  quel  point  Toxyde  de  carbone 
pouvait  remplacer  Tacide  carbonique  comme  source  de 
earbone  pour  les  plantes  vertes.  On  ne  pouvait  con- 
sidérer comme  un  fait  concluant  Texpérience  de  la 
jacinthe  poussée  dans  une  atmosphère  d'oxyde  de 
earbone  en  raison  des  réserves  abondantes  que  contient 
ie  bulbe. 

Des  jeunes  pousses  de  Tropœolum  majus  sont  alors 
ttiltivées  dans  du  sable  stérilisé  imbibé  d'une  solution 
nutritive  exempte  de  carbonates  et  on  les  place  dans  une 
atmosphère  dont  l'acide  carbonique  a  été  remplacé 
far  une  volume  égal  d'oxyde  de  carbone  ;  les  plantes  ne 
vivent  pas  dans  ces  conditions.  Elles  croissent,  au  con- 
traire, très  facilement  dans  une  solution  où  l'oxyde  de 
carbone  et  l'acide  carbonique  sont  dissous  et  on  voit 
qoe  les  deux  gaz  diminuent  proportionnellement  à  leur 
degré  de  solubilité. 

Si  on  cultive  les  plantes  dans  une  atmosphère 
exempte  d'acide  carbonique  et  dans  laquelle  les  propor- 
tions d'oxyde  de  carbone  varient  de  1  à  70  p.  100 
tandis  que  les  quantités  d'oxygène  y  sont  en  même 
volume  que  dans  l'air  normal,  les  Tropœolum  poussent 
facilement. 

Dans  d'autres  expériences,  les  auteurs  ont  montré 
<{vece8  jeunes  plantes,  croissant  en  présence  d'oxyde  de 
tarbone,  sont  susceptibles  de  former  de  l'amidon. 
^ —  —^ 

(1)  Chem.  Newê,  t.  LXXXVIII.  p.  1. 


—  272  — 

Les  semences  de  Lepidium  sativum^  semées  dansda 
sable  stérilisé  et  mises  dans  une  atmosphère  composte 
de  65  p.  iOO  d'oxyde  de  carbone  et  de  35  p.  400  d'oij- 
gène,  germent  et  donnent  des  plantes  bien  portant» 
croissant  normalement  pendant  trois  semaines. 

Les  dosages  de  carbone  dans  les  semences  germéii 
et  les  plantes  dont  la  source  de  carbone  ne  poumil 
venir  que  de  l'oxyde  de  carbone  montrent  bien  que  k 
gaz  est  réellement  assimilé. 

Les  auteurs  nous  avertissent  que  cette  commanict* 
tion  n'est  qu'une  note  préliminaire  à  leurs  expériences 
quUls  continuent  et  qui  feront  l'objet  d^un  travail  cosh 
plet. 

Eh.  G. 

Observations  sur  le  clochage  employé  pour  détnÉt 
la  Pyrale  de  la  vigne  ;  par  M.  J.  Perraud  (1).  —Le clo- 
chage ou  sulfurisation  est  un  traitement  appliqué  à  la 
vigne  pour  détruire  les  larves  de  Pyrale  réfugiées,  sooi 
les  écorces,  pendant  l'hiver.  Il  consiste  à  recouvrir  la 
souches,  après  la  taille,  avec  des  cloches  en  zinc  ou 
tôle  galvanisée,  sous  lesquelles  on  fait  brûler  du  soufre^ 
L'acide  sulfureux  produit  assure  la  mort  des  chenillei 
emprisonnées  dans  cette  atmosphère  confinée.  On  fait 
brûler  20  à  25^''  de  soufre  par  souche  et  on  maintieit 
cette  dernière  sous  cloche,  pendant  une  durée  de  hait 
à  quinze  minutes. 

En  étudiant  ce  procédé,  l'auteur  a  porté  son  attentios 
sur  l'élévation  de  la  température  sous  la  cloche, pendant 
la  combustion  du  soufre,  et  d'autre  part,  sur  la  dooUa 
action  du  gaz  sulfureux  et  de  la  température  sur  l'in- 
secte parasite  et  sur  la  végétation  de  la  vigue.  Il  eo  t 
tiré  les  conclusions  suivantes  :  i 

Pendant  le  repos  complet  de  la  végétation,  le  clo- 
chage, pratiqué  dans  les  conditions  indiquées  p)ti 
haut,  n'a  pas  d'action  nuisible  sur  la  végétation  dfi 

(1)  Comptes  rendus  deVAcad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.   1443;  1903. 


r"- 


—  273  — 


plants  Gamay,  Aligoté  et  Corbeau/ à  une  température 
Biférieure  à  70**.  Depuis  le  début  de  la  circulation  de  la 
sève  jusqu'au  moment  précédant  le  bourgeonnement, 
la  température,  sous  la  cloche,  ne  doit  jamais  atteindre 
60^  Appliqué  peu  de  temps  avant  le  débourrement, 
tiers  que  les  bourgeons  soAt  gonflés,  le  traitement  a 
Ipour  effet  de  retarder  de  quelques  jours  la  poussée  de 
bes  derniers.  On  doit  cesser  le  clochage  dès  Touver- 
tare  des  premiers  bourgeons. 

Les  dimensions  des  cloches  seront  en  rapport  avec  le 
développement  des  ceps  à  traiter;  comme  la  tempéra- 
tore  est  beaucoup  plus  élevée  dans  la  partie  supé- 
rieure que  près  du  col,  on  leur  donnera  la  plus  grande 
hauteur  possible.  Pour  obtenir  la  combustion  de  20»'^  de 
soufre  et  une  atmosphère  asphyxiante,  leur  capacité 
variera  entre  82  et  125  litres  environ. 

Le  soufre  devra  brûler  lentement  pour  éviter  une 
trop  grande  élévation  de  température;  pour  cela,  la 
première  précaution  sera  d'enterrer  le  bord  de  la  cloche 
'pour  empêcher  l'échange  de  gaz.  Les  mèches  soufrées, 
d'une  combustion  rapide  lorsqu'elles  sont  suspendues, 
seront,  de  préférence,  placées  dans  des  godets,  comme 
le  soufre  concassé. 

On  évitera  de  clocher  quand  la  température  sera  au- 
dessous  de  zéro  et  immédiatement  après  une  pluie. 

J.  B. 

Sur  un  Diptère  (Degeeria  funebris  Mg.)  parasite  de 
ÎAltise  de  la  vigne  [Ilaltica  ampelophaga^  Guer.)  ;  par 
MM.  C.  Vaney  et  A.  Conte  (1).  —  L'AItise  est  un  ennemi 
des  plus  redoutables  pour  les  vignobles  des  régions  mé- 
ridionales. Son  aire  d'extension  géographique  tend  à  se 
développer  de  plus  en  plus  vers  le  Nord. 

Ayant  eu  à  examiner  quelques-uns  de  ces  insectes, 
les  auteurs  remarquèrent,  en  les  ouvrant  sous  la  loupe, 
qu'un  grand  nombre  d'entre  eux  contenaient  une  grosse 

(1)  c.  n.  de  l'Acad,  des  Se,  t.  CXXXVÏ,  1903,  p.  1275. 

/ottm.  de  Pkarn.  et  de  Ckim,  6«  siRic,  t.  XVIII.  (15  septembre  1003.)  iB 


—  271  — 

larve  apode,  blanc  jaunâtre,  très  mobile,  rappelant  ptr 
tous  ses  caractères  une  larve  de  Tachinaire.  Cette  larve 
est  placée  dans  la  région  antérieure  de  l'abdomeD,  au 
milieu  du  tissu  adipeux  dont  elle  se  nourrit.  Les  plm 
grandes,  à  un  stade  proche  de  la  pupation,  ont  une  lon- 
gueur de  0",004  sur  0°,00n  de  largeur. 

Une  Altise  ne  renferme  ordinairement  qu'une  larve; 
dans  un  seul  cas,  il  en  a  été  trouvé  deux,  à  des  stades 
d'ailleurs  très  différents.  La  sortie  du  parasite  se  fait, 
soit  à  l'état  de  larve,  soit  à  l'état  de  pupe  ;  elle  s'effectue 
par  l'éclatement  de  l'abdomen  sur  les  côtés.  L' Altise  vit 
presque  jusqu'à  ce  moment. 

Ce  parasite  de  l' Altise  est  le  Degeeriajunebriê  Mg. 

On  connaît  actuellement  deux  ennemis  de  TAltiseila 
Punaise  bleue  {Zicrona  cwrulea  L.)  et  le  Perilituê  hrm- 
collis  Haliday ,  hyménoptère  signalé  en  Algérie  per 
Kunckel  d'Herculais  et  Langlois. 

Le  Degeeriafunebris^  en  tant  que  parasite  de  TAllise, 
acquiert  une  importance  considérable  de  ce  faitqfse, 
d'une  part,  sa  présence  occasionne  une  castration  para- 
sitaire totale  do  rhôte,  suivie  de  mort,  et  que,  d'antre 
part,  la  proportion  d'individus  parasités  est  assez  coDfi- 
dérable,  3S  p.  100  chez  les  insectes  examinés.  Celte  pro- 
portion pourra  encore  être  accrue,  sans  doute,  si  on 
peut  arriver  à  faciliter  à  cette  mouche  ses  conditions^^ 
développement. 

J.  B. 

Un  nouveau  parasite  de  la  betterave  ;  par  M.  BRi»L^> 
—  L'auteur  fait  connaître  les  ravages  causés  dans  te 
champs  de  betteraves  sucrières  par  un  insecte  jusque- 
là  inconnu  des  cultivateurs  du  rayon  de  Paiîs.  liaos 
deux  fermes  voisines,  30  hectares  de  jeunes  betteraves 
ont  été  entièrement  détruits.  Des  insectes  ont  été 
envoyés  au  laboratoire  de  M.  Bouvier,  professeur  «ï 
Muséum,  et  un  de  ses  assistants,  M.  Lane,  a  pu  te 
déterminer. 

L'insecte  qui  cause  des  dégâts  dans  les  betteraves  est 


—  275  — 

YAlUcatibialis,  petit  coléoptère  de  2  ou  3""  de  long,  de 
eouieur  noirâtre,  admirablement  organisé  pour  sauter. 
U  exerce  ses  ravages  à  Tétat  de  larve  et  surtout  à  Tétat 
d*insecte  parfait  ;  il  s'attaque  aussi  aux  feuilles  de  choux, 
de  radis;  il  les  crible  de  trous,  et  la  feuille  ressemble  à 
une  sorte  d'écumoire. 

On  ne  l'avait  signalé  jusqu'à  ce  jour  que  sur  les  bords 
de  la  Méditerranée  et  en  Bretagne.  M.  Bouvier  invite  les 
jirofesseurs  d'agriculture  à  faire  des  observations  et  des 
expériences  pour  arriver  à  connattre  les  remèdes  qu'il 
y  a  lieu  d'employer  pour  le  détruire. 

M.  Bouvier  a  recommandé  à  la  Société  d'Agriculture 
le  traitement  suivant  : 

Jo8  de  Ubac  concentré 10^^ 

Alcool  méthyliqne 10 

SaTon  noir 40 

Carbonate  de  soude.. 2 

Ban 1000 

On  fait  des  pulvérisations  avec  ce  liquide,  le  soir, 
afin  d'éviter  la  brûlure  des  feuilles. 

M.  Henneguy  pense  qu'on  pourrait  aussi  faire  usage 
de  naphtaline  brute  broyée. 

A.  R. 

La  phosphorescence  des  viandes  avariées.  —  Ce  phé- 
nomène, anciennement  connu^  vient  d'être  étudié 
avec  soin  par  M.  flans  Molisch,  de  Prague.  La  viande 
itait  placée  dans  un  double  récipient  stérilisé  et  recou- 
verte d'une  cloche  de  verre,  à  une  température  variant 
entre  9  et  12*.  D'octobre  à  décembre,  il  fit  ainsi 
16  essais,  avec  des  échantillons  prélevés  sur  les  diffé- 
rents genres  de  viandes  et  chez  différents  marchands. 
Il  obtint  une  luminosité  spontanée,  dans  les  proportions 
de  52  p.  100  pour  le  bœuf,  SO  p.  100  pour  le  veau, 
39  p.  100  avec  le  foie  et  25  p.  100  seulement  avec  la 
viande  de  cheval.  Il  nota  en  outre  Tinfluence  manifes- 

(i)  BéUuniichê  Mtung,  1903;  d'après  Rev.  scientif.,  4  jniUet  1903. 


—  276  — 

tement  favorable  à  la  production  du  phénomène  de 
l'addilion  d'une  certaine  quantité  de  sel  de  cuisine.  Il 
obtint  la  phosphorescence  dans  89  p.  100  des  cas  avec 
le  bœuf,  65  p.  100  avec  le  cheval  ;  et  le  chiffre  mojen de 
ses  expériences  avec  les  différentes  viandes  n'a  jamais 
été  inférieure  à  87  p.  100. 

En  laissant  h  la  viande  le  temps  de  colorer  en  brun  ou 
en  rouge-sang  la  solution  dans  laquelle  on  lavait  pla- 
cée, puis  en  la  retirant  et  expérimentant  avec  le  liquide 
ainsi  teinté,  celui-ci  se  montra  phosphorescent  dans 
87  p.  100  des  cas  avec  le  bœuf,  54  avec  le  cheval  — le 
chiffre  moyen  des  expériences  étant  68  p.  100.  La 
lumière  ainsi  produite  n'est  que  rarement  uniformé- 
ment répandue  à  la  surface  de  la  viande  ;  elle  se  dis- 
pose en  petites  taches,  et  la  viande  est  pour  ainsi  dire 
lardée  de  points  lumineux. 

Dans  tous  les  cas  examinés  par  l'auteur,  l'agent  pro- 
ducteur de  celle  phosphorescence  a  toujours  été  le 
Micrococcus  phosphoreus  Cohn.  D'autres  bactéries  phos- 
phorescentes existant  avec  lui  sur  certains  poissons, 
l'auteur  a  fait  de  la  morphologie  et  de  la  biologie  de  ce 
microorganisme  une  étude  dont  voici  les  traits  princi- 
paux :  C'est  un  bacille  strictement  aérobie,  ne  liquéfiant 
pas  la  gélatine,  cultivant  sur  pomme  de  terre,  gélose  ou 
gélatine  peptonisée  ;  dans  ce  dernier  milieu, il  développe, 
au  bout  de  24  heures,  par  addition  de  sucre  de  cannet 
des  gaz  et  principalement  du  CO*.  La  température  la  pte 
favorable  à  son  développement  varie  entre  16  et  18*; 
néanmoins  il  peut  encore  cultiver  au-dessous  de  0', 
tandis  qu'une  température  de  30°  et  au-dessus  le  tue 
infailliblement.  C'est  même  aux  températures  basses 
(5**  C.)  qu'on  obtient  le  plus  de  lumière.  Il  faut  aussi 
avoir  soin  d'opérer  toujours  en  milieu  alcalin  et  addi- 
tionné de  NaCI.  Avec  des  cultures  jeunes,  on  peut  même 
obtenir  une  lumière  visible  en  plein  jour  dans  un  coifl 
un  peu  sombre. 

Ce  bacille,  dit  l'auteur,  est  beaucoup  plus  répaarfû 
qu'on  ne  le  croit  habituellement.  On  le  trouve  dans  te 


f^' 


-  277 


cuisines,  les  marchés,  les  boucheries  et  m6me  dans  les 
viandes  conservées  en  cave  dans  la  glace.  Néanmoins 
sa  nocivité,  après  introduction  dans  l'organisme,  doit 
ëlre  nulle,  parce  qu'il  y  trouve  une  température  de  7 
ou  8^  supérieure  à  celle  qui  lui  est  fatale. 

La  maladie  des  Platanes  ;  par  M.  J.  Beauverie  (1).  — 
Par  suite  de  la  succession  de  printemps  froids  et  humi- 
des, la  maladie  du  Platane,  relativement  bénigne  jus- 
qu'à ce  jour,  tend  à  devenir  de  plus  en  plus  grave.  L'au- 
teur de  la  maladie  est  un  champignon,  le  GlœospoHum 
nervisequum^  appartenant  aux  Ascomycètes  Sphaeriacées. 
Il  forme  sur  les  feuilles  des  taches  brunes  qui  suivent 
les  nervures  et  envahissent  le  limbe  autour  d'elles  ;  le 
pétiole  lui-même  est  atteint,  et  la  feuille  tombe  sur  le 
sol  alors  qu'elle  est  encore  partiellement  verte  et  saine. 
Quand,  pendant  plusieurs  années  de  suite,  les  conditions 
de  température  et  d'humidité  ont  été  favorables  au 
champignon,  celui-ci  passe  des  feuilles,  où  il  est  habi- 
tuellement confiné,  aux  jeunes  rameaux,  puis  aux 
grosses  branches,  et  continuant  sa  marche  lentement 
envahissante,  il  peut  arriver  jusqu'au  tronc.  Il  pénètre 
dans  les  tissus  délicats,  cambium  et  liber,  qu'il  détruit. 

Comme  moyen  préventif,  il  faudra  s'assurer  que  les 
boutures  employées  pour  multiplier  les  Platanes  en 
pépinière  ne  sont  pas  attaquées  par  le  champignon;  il 
serait  bon  aussi  de  rechercher,  parmi  les  nombreuses 
variétés  que  Ton  peut  obtenir  de  semis,  celles  qui 
offrent  le  plus  de  résistance  au  parasite,  et  de  les  propa- 
ger exclusivement. 

Il  n'y  a  qu'un  seul  moyen  curatif,  c'est  Télagage  des 
rameaux  atteints  pratiqué  à  temps,  car,  lorsque  le  cham- 
pignon a  pénétré  dans  rintérieurdu  tronc,  il  est  évident 
que  la  taille  elle-même  devient  illusoire, 

J.  B. 

(1)  C.  R.  deVAcad,  des  Se,  t.  CXXXVI,  1586;  1903. 


-  Î78  ~~ 
BIBLIOGRAPHIE 


n 


Poisons  et  sortilèges  ;  par  MM,  les  D"  Cabanes  etNA£«. 

Aux  diverses  phases  de  la  vie  des  peuples,  souvent  à  leurs 
époques  les  plus  brillantes  —  témoias  la  Renaissance  etto 
xvin*  siècle  pour  les  temps  modernes,  —  on  a  vu  surgir  de  véri- 
tables fièvres  d'empoisonnements  en  relation  directe  avec  d« 
épicfémies  de  magie  et  de  sorcellerie. 

Il  est  de  mode,  depuis  quelques  années,  d*ea  exhumer  Vht»i 
toire  où  la  légende  prend  une  grande  place  à  côté  de  la  vérité. 

M.  Cabanes,  qui  a  d'abord  appartenu  au  corps  pharmaceu- 
tique, et  M.  Nass,  son  collaborateur,  étaient  dans  les  meillearei 
conditions  pour  élucider  ces  questions  en  raison  de  leurs  étudei 
antérieures,  et  ils  traitent  dans  leur  livre  du  poi$on  daos  It 
monde  aux  points  de  vue  politique,  social  et  scientifique. 

De  leurs  recherches  il  résulte  que  la  réalité  n'est  pas  ansâi 
dramatique  qu'on  s'est  plu  à  le  conter  ;  que  ce  n'est  pas  le  poi- 
son qui  a  créé  et  renversé  les  dynasties;  que  la  plupart dt» 
crimes  imputés  aux  empereurs  romains,  à  Catherine  deMédidi, 
à  l'entourage  de  Louis  XIV,  au  Régent,  à  Louis  XVI,  sont  dei 
crimes  imaginaires  dont  il  convient  de  laver  leur  mémoire ;]Daii 
nous  ne  pouvons  pas  suivre  les  auteurs  dans  le  développementde 
cette  discussion  intéressante. 

Les  auteurs  examinent  la  nature  des  poisons,  dans  la  mytho- 
logie, aux  temps  primitifs  et  chez  les  sauvages  de  nos  joun;  eo 
Orient,  en  Grèce.  Nicandre  a  signalé  cent  ans  avant  Tèro  chré- 
tienne le  suc  de  pavot,  la  jusquiame,  la  mandragore,  l'acooit  et 
d'autres  poisons  végétaux. 

Puis,  ils  font  connaître  l'état  de  la  science  toxi<5ologique  am 
différentes  phases  delà  domination  romaine  et  le  lecteur  trou- 
vera des  chapitres  captivants  sur  la  Rome  impériale, 

Les  expériences  de  Mithridate  ont  été  les  premiers  exemples 
d'immunisation  artificielle  et  de  sérothérapie.  L*électuaire  cé- 
lèbre de  Mithridate  et  la  thériaque  d'Andromaque  n'auraient- 
ils  pat  la  môme  origine?  Ne  se  serait«il  pas,  à  travers  le^ 
siècles,  établi  une  confusion  entre  le  médicament  et  le  poison? 

Ils  donnent  des  renseignements  sur  la  classification  dea  sulr 
stances  vénéneuses  par  Galien  et  par  Dioscoride  qui  renouent  11 
tradition  grecque  en  reprenant  la  division  en  poisons  végétAuiet 
minéraux  :  l'arsenic  blanc,  l'arsenic  jaune  et  le  rouge,  lacénise 
poison  et  son  contrepoison  l'huile  d'olive,  le  cinabre»  sont  eiD- 
ployés  et  discernés. 

Au  témoignage   de  Pline,   Rome  serait  restée  pendant  six 


r 


—  279  — 

senU  ans  privée  de  tout  secours  médical  et  ce  n'est  qu^au  temps 
Ae  CicéroQ  qn'à  Rome,  Asclépiade,  Grec  de  naissance,  mit  en 
honneur  la  médecine.  Il  n'était  guère  partisan  des  remèdes  et 
rhygiène  était  la  base  de  ses  prescriptions  :  frictions,  bains, 
promenades  au  grand  air;  la  musique  était  pour  lui  un  des  meil- 
leurs calmants  dans  les  affections  nerveuses.  Mithridate  voulut 
rattacher  à  sa  cour;  il  répondit  à  ses  avances  par  un  refus  et 
par  renvoi  de  ses  ouvrages-  sur  la  médecine. 

Ce  fut  César  qui  donna  aux  médecins  et  à  ceux  qui  enseignaient 
ks  arts  libéraux,  le  droit  de  cité,  le  titre  de  dvis  romanus;  c^est 
aussi  César  qui  a  été  le  premier  personnage  notable  soumis, 
après  sa  mort,  à  l'exploration  médicale.  Peu  d'années  après,  sous 
Tibère,  fut  organisée  la  médecine  militaire. 

8ous  Auguste,  les  médecins  jouirent  de  grands  avantages  par 
mite  de  la  faveur  de  Musa,  médecin  de  ce  prince  qu'il  avait  guéri 
par  une  médication  à  l'eau  froide,  intus  et  extra,  bains,  boissons, 
manœuvres  hydrothérapiques. 

Les  auteurs  traitent  ensuite  de  la  science  toxicologique  au 
moyen  âge;  ils  examinent  le  Traité  des  poisons  de  Maimonides  au 
xn»  siècle,  celui  d'Arnaud  de  Villeneuve  qui,  au  xiiP  siècle,  le 
premier,  aurait,  bravant  les  préjugés  de  son  temps,  procédé  à 
l'ouverture  du  corps  humain.  Pour  lui,  toutes  les  substances 
putréfiées  sont  très  dangereuses,  et  il  conseille  nettement  l'anti- 
fiepsiedes  plaies  de  mauvaise  nature. 

Des  chapitres  très  intéressants  sont  consacrés  aux  poisons  des 
Borgia,  aux  empoisonneurs  des  puits  et  des  fontaines,  à  l'empoi- 
sonnement des  plaies  au  xv«  siècle,  aux  procès  d'envoûtement 
chez  les  Chinois,  à  la  cour  des  Valois,  devant  le  Parlement. 

Ce  livre  éclaire  des  lumièies  de  la  science  de  nombreux  points 
dénaturés  par  la  crédulité  humaine  ou  dramatisés  par  l'imagina- 
tion des  romanciers  ;  sa  lecture  en  est  aussi  attrayante  qu'instruc- 
tive. 

A.  R. 

Hiouvelle  Méthode  d'analyse  pour  reconnaître  la  falsification  [des 
huiles;  par  M.  Tambon,  pharmacien  de  !'«  classe  de  la  ma- 
rine (1). 

Après  avoir  montré  l'insufûsaDce  de  la  méthode  de  M.  Milliau 
pour  reconnaître  la  falsification  des  huiles,  depuis  surtout  que  la 
fraude,  par  mélange  de  plusieurs  huiles,  souvent  démargarinées, 
est  devenue  en  quelque  sorte  scientifique,  et  après  avoir  indiqué 

(1)  TraTftil  publié  dans  les  Archives  de  médecine  navale,  juin  1903, 
résomé  et  présenté  à  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  séance  du 
1*'  juillet  1903,  par  M.  A.  Barillb,  pharmacien  principal  de  Parmée.  — 
Ce  tratail  a  été  honoré  du  prix  de  médecine  navale  décerné  en  1903. 


—  280  — 

les  imperfections  de  la  technique  opératoire  pour  la  recherche  de 
rhuile  de  coton  par  le  nitrate  d'argent,  M.  Tambon  expo&e,  dans 
les  Archives  de  médecine  navale,  une  méthode  nouvelle  et  génénle 
d'essai  des  huiles  d'olive. 

Partant  de  ce  principe  que  chaque  huile  est  caractérisée  pir 
une  estampille,  pour  employer  le  mot  heureux  de  Fauteur,  qui 
exceptionnellement  est  un  éther  (arachidine),  et  plus  souvent  oo 
corps  non  saponifiable  :  aldéhyde,  résine,  essence,  etc.,  M.  Tarn- 
bon  saponifie  à  froid  la  graisse  par  la  soude  alcoolique,  en  pi^ 
sence  d^éther  sulfurique  qui  agit  comme  délayant  et  dissolvaot: 
100  p.  d'éther  pour  60  p.  d'alcool  à  90®.  Après  plusieurs  macéra- 
tions (trois  généralement  sont  suffisantes,  suivies  de  décautatioa 
et  de  filtration),  on  obtient  ainsi  : 

l»  Un  liquide  éthéro-alcoolique,  contenant,  outre  la  partie 
insaponifîable,  tous  les  sels  à  acides  gras  liquides,  les  matières 
colorantes,  aldéhydes;  résines,  essences,  etc.  ; 

2°  Un  savon  insoluble,  constitué  par  les  sels  de  soudeà  acid» 
gras  concret  de  l'huile  examinée,  que  Ton  utilisera  pour  le  dosage 
de  la  margarine  dans  les  beurres  et  saindoux  et  la  recherche  df 
l'huile  d'arachide  par  la  présence  du  produit,  complexe  saœ 
doute,  désigné  sous  le  nom  d'acide  arachidique. 

Le  liquide  éthéro-alcoolique  est  traité  par  l'acide  sulfurique 
dilué  au  10«  afin  de  décomposer  les  savons,  puis  lavé  largemem 
avec  de  l'eau  distillée.  Le  résidu  que  l'on  obtient  est  désigné  pir 
l'auteur  sous  le  nom  d'extrait  A. 

C'est  dans  ce  groupe  que  l'on  pourra  caractériser  les  huiles 
étrangères  à  l'huile  d'olive,  sauf  l'huile  d'arachide  : 

1®  Huile  de  sésame.  Elle  se  caractérise  par  la  réaction  df 
Tacide  chlorhydrique  sucré  (à  froid)  ou  de  l'acide  chlorhydriqu? 
glucose  (à  chaud),  ce  dernier  réactif  étant  proposé  par  l'auteur. 

Il  se  produit  dans  ces  conditions  une  coloration  rouge,  quel'oû 
peut  d'ailleurs  obtenir  par  l'action  directe  de  Tacide  chlorfiy- 
drique  glucose  sur  l'huile  examinée,  sans  avoir  à  redouter  to 
causes  d'en^eurs  inhérentes  aux  huiles  de  Tunisie. 

2°  Huile  de  coton.  Sa  recherche  est  particulièrement  délicate, 
depuis  qu'on  l'emploie  démargarinée,  car  la  détermination  des 
constantes  qui  identifient  une  huile  d'olive  pure  est  rendue 
difficile.  —  On  la  décèle  généralement  par  l'azotate  d'argent» 
réaction  que  l'on  produit,  par  le  procédé  Milliau,  sur  l'ensemlie 
des  acides  gras.  Mais  ce  procédé,  qui  est  d'ailleurs  officiel,  con- 
duit souvent  à  des  mécomptes,  car,  comme  il  est  indispensable 
de  n'opérer  que  sur  des  acides  gras  non  fondus,  lavés  à  l'eai 
jusqu'à  disparition  d'acidité,  ces  lavages  copieux  enlèvent  mdi 
doute  une  grande  partie  de  la  substance  réductrice  qui  àeraii 
soluble  dans  l'eau.  Aussi  M.  Tambon  propose-t-il  d'effecuier  la 
même  réaction  sur  l'extrait  A  dissous  dans  Talcool  absolu  et 


r" 


—  281 


traité  à  SS»  par  la  solution  alcoolique  de  nitrate  d'argent.  C'est 
ID  mode  opératoire  qui,  d'après  Fauteur,  permet  do  déceler  jus- 
|a'à  1  à  5  p.  100  d'huile  de  coton. 

a""  Huile  de  colza.  L'extrait  A  contient  la  totalité  de  l'essence 
lulfiirée  qu'on  caractérisera  par  la  formation  de  sulfure  d'argent 
(oand  on  chauffe  cet  extrait  dans  un  creuset  en  argent. 

4*  EuUe  cPœillette.  Délaissée  en  raison  de  son  prix  assez 
ûevé,  elle  est  caractérisée  par  la  réaction  de  Cailletet  (acide 
uotique  et  acide  sulfurique)  sur  l'huile  à  essayer  ou  sur  l'extrait  A. 

5"  Huile  de  lin.  Ajoutée  rarement  à  l'huile  d'olive  en  raison  de 
ion  odeur  et  de  sa  saveur,  se  recherche  pour  les  huiles  indus- 
bielles  dans  l'extrait  A,  qui  renferme  sous  un  faible  volume 
t acide  linoléique  et  les  arômes  de  l'huile  de  lin. 

^Huiles  de  résines.  Se  caractérisent  dans  les  huiles  indus- 
trielles par  leur  insolubilité  dans  l'acide  acétique  cristallisable. 
ou  par  le  trouble  plus  ou  moins  marqué  que  donne  l'extrait  A 
qaand  on  l'additionne  du  même  acide. 

T  Huile  de  foie  de  morue.  On  effectuera  la  réaction  de  l'acide 
jnilfunque  donnant  une  coloration  violette  sur  l'extrait  A  dissous 
dans  la  ligroîne. 

Le  savon  insoluble,  désigné  par  l'auteur  sous  le  nom  de  groupe  B, 
Knira  à  caractériser  l'huile  d'arachide.  La  méthode  préconisée 
par  M.  Tambon  repose  sur  l'insolubilité  absolue,  à  la  température 
de  10  à  15<»,  de  l'arachidate  de  soude,  obtenu  par  la  saponification 
à  froid,  dans  une  liqueur  éthéro-alcoolique  composée  de  100  parties 
d'étber  pour  90  p.  d'alcool  à  90».  Cette  môme  liqueur  dissout  au 
contraire,  à  l'exception  du  margarate,  tous  les  autres  sels  de 
soude  à  acides  concrets  des  huiles  d'olive.  Le  savon  obtenu  est 
décomposé  par  l'acide  sulfurique  dilué  à  1/iO  ;  les  acides  mar- 
garique  et  arachidique  sont  mis  en  liberté.  On  caractérisera  ce 
dernier  par  sa  cristallisation  dans  l'alcool  à  90^,  dans  des  condi- 
tions d'expérience  déterminées,  par  son  point  de  fusion  et  par 
Vexamen  des  cristaux  (fines  aiguilles,  feuilles  dentelées,  etc.). 

Telle  est,  assez  brièvement  résumée,  la  méthode  de  recherche 
des  huiles  étrangères  dans  l'huile  d'olive  à  l'aide  de  la  saponifi- 
cation à  froid  des  corps  gras  par  la  soude  caustique.  Avec  non 
moins  de  succès,  l'auteur  a  appliqué  sa  méthode  à  la  recherche 
«t  au  dosage  des  huiles  minérales  dans  les  huiles  d'olive  indus- 
trielles, dites  à  graissage,  et  autres  huiles  commerciales  ;  à  la 
recherche  d'huiles  de  graines  dans  l'huile  de  foie  de  morue,  d'hui- 
les de  graines  et  d'oléo-margai'ine  dans  les  beurres  et  saindoux. 

Ëofiu,  M.  Tambon  a  pu  appliquer,  avec  quelques  variantes, 
mais  en  s'inspirant  des  mômes  idées  qui  l'avaient  guidé  dans  son 
travail  précédent,  sa  méthode  originale,  en  substituant  la  potasse 
à  la  soude.  Les  résultats  auxquels  il  est  arrivé  ont  été    tout 

attiisi  satisfaisants  et  l'opération  est  plus  expéditive.        A.  B. 


^ 


—  282  - 

Traité  de  ToxieologU  ;  par  M.  L.  Le win,  professeur  àTUniveraté 
de  Berlin  ;  traduit  et  annoté  par  M.  G.  Pouchet,  profeueor  à 
la  Faculté  de  médecine  de  Paris;  avec  figures  dans  le  texte  H), 

La  Toxicologie  est  une  science  d'application  tributaire  de 
sciences  très  distinctes,  et  les  aspects  sous  lesquels  on  peut  l'eo- 
visager  sont  multiples.  Suivant  les  goûts  personnels  de  chaqi 
auteur  ou  suivant  le  public  auquel  il  s'adresse,  un  ouvrage  tr&itiQt 
cette  matière  peut  être  orienté  dans  deux  sens  nettement  difle- 
rents,  quoique  ayant  de  nombreux  points  de  contact  :  Tua  disant 
surtout  le  côté  biologique  de  la  question,  et  l'autre  plus  particu- 
lièrement le  côté  chimique. 

Nous  avons  déjà  quelques  bons  livres  de  Toxicologie  suscepti- 
bles d'éclairer  l'expert- chimiste.  Nous  manquions,  par  contre, d'u 
ouvrage  pouvant  servir  de  guide  à  ce  que  j'appellerai  l'expen- 
phy Biologiste.  Le  présent  traité  comble  cette  grave  lacune. 

Ce  n'est  pas  que  la  Chimie  soit  totalement  bannie  de  l'ouvrage. 
Certes,  pour  fixer  les  idées,  si  les  symptômes  physiologiques  de 
l'empoisonnement  par  les  composés  du  plomb  ont  une  allure 
générale  qui  leur  est  propre,  combien  plus  grande  pour  l'expert 
sera  la  sécurité  due  à  l'isolement  en  nature  du  métal  ou  d'uo  de 
ses  sels  !  Ce  sera  la  probabilité  devenue  certitude.  Et,  d'autre  part, 
pour  parler  encore  de  l'intoxication  saturnine,  l'administratloQ 
du  sulfate  de  soude  comme  contrepoison  n'implique-t-elle  pas  la 
connaissance  d'un  tait  purement  chimique,  l'insolubilité  du  sulfata 
de  plomb?  Il  était  donc  impossible  de  ne  pas  laisser  à  la  Chiwii 
et  à  l'Analyse  chimique  une  place  honorable  dans  Touvrage.  La 
Chimie,  à  la  vérité,  y  est  au  second  plan  —  c'était  le  droit  de 
Tauteur,  sans  doute  plus  physiologiste  que  chimiste  —  mais  elle 
n'en  est  point  absente,  et  il  nous  fallait  tout  d'abord  metue  ce 
point  en  évidence. 

Si  le  livre  du  professeur  Lewin  est  loin  de  suffire  à  larechercbe 
chimique  des  poisons  dans  l'économie,  il  sera,  en  revanche,  u 
guide  précieux  pour  le  physiologiste  chargé.d'une  expertise  légale. 
Il  y  trouvera  décrits,  avec  une  précision  et  un  luxe  de  détails  qm 
satisfont  immédiatement  l'esprit,  les  effets  parfois  caractéristiqof^ 
et  toujours  utiles  à  connaître  des  différents  poisons  sur  l'or- 
ganisme, ainsi  que  les  signes  distinctifs  observés  à  l'autopsie. 

L'ordre  adopté  est  cependant  Tordre  chimique,  sans  contredit 
le  plus  rationnel.  Après  les  poisons  minéraux  viennent  les  poi- 
sons organiques.  Ces  derniers  ont  été  divisés  en  composés  de  U 
série  grasse  et  de  la  série  aromatique  :  poisons  végétaux,  poisoos 
animaux,  poisons  de  la  putréfaction,  etc. 

Une  part  importante  a  été,  dans  chaque  cas,  réservée  aux  sta- 

fi)  Grand  in-8«  de  il20  pages.  Paris,  Octave  Doin,  éditeur,  8,  plaaie 
rOdéon. 


r 


—  283  — 


MqnM  criminelleB,  et  nombre  de  faits  anecdotiqueg  piquants 
Imaâlent  çà  et  là  l'inévitable  austérité  d'une  question  qui,  en 
téfioitive,  n'a  rien  que  de  fort  lugubre. 

L'auteur  s'est  efforcé,  dans  la  mesure  du  possible,  de  préciser 
es  doses  toxiques  causant  des  troubles  graves  et  les  doses  mor- 
fiOes.  Il  n*a  eu  garde  d'oublier,  à  ce  propos,  que  tel  organisme 
tolérera  sans  inconvénient  plusieurs  grammes  d'antipyrine,  par 
isemple,  alors  que  tel  autre  s'intoxiquera  avec  quelques  déci- 
pammes  seulement,  mettant  ainsi  en  relief  la  question  si  sug- 
gestive et  toute  mystérieuse  des  idiosyncrasies.  Enfin,  les 
nnpoisonnements  chroniques  ont  été  nettement  séparés  des 
empoisonnements  aigus,  encore  que  les  symptômes  et  les  lésions 
les  uns  ne  soient  souvent  que  Texagération  des  lésions  et  symp- 
iftmes  des  autres.  On  lira  avec  intérêt  un  beau  tableau  du  mor* 
^hinisme  et  de  Talcoolisme. 

Il  est  impossible,  dans  un  traité  de  Toxicologie,  de  parler  de 
KHis  les  poisons,  pour  la  raison  péremptoire  que  toute  substance, 
liinoffensîve  soit-elle,  peut  empoisonner,  quand  la  dose  en  est 
kiiffisante;  et  il  n'est  pas,  chose  curieuse,  jusqu'à  l'inoffensive  eau 
fistillée,  qui  ne  soit  susceptible  d'entraîner  la  mort  quand  elle  est 
Hijectée  par  quantités  massives  dans  le  système  veineux.  Mais, 
lOQS  cette  réserve,  il  est  certain  qu'aucune  substance  nocive,  au 
sens' que  tout  le  monde  attribue  à  ce  mot,  n'a  été  omise,  quelles 
fœ  soient  d'ailleurs  sa  nature  et  son  origine.  C'est  ainsi  qu'un  im- 
portant chapitre  est  consacré  à  l'étude  des  poisons  qu'on  ren- 
contre à  l'état  normal  ou  pathologique  chez  certains  animaux, 
depuis  les  mollusques  et  les  crustacés  comestibles  jusqu'aux 
poissons  et  serpents  venimeux.  Les  empoisonnements  par  les 
cbampignons  vénéneux  font  de  même  l'objet  d'une  étude  appro- 
fondie, où  le  lecteur  averti  sera  heureux  de  se  reporter  à  l'occa- 
iion.  La  question  des  poisons  morbides  (auto-intoxications)  et 
Mlle  des  virus  bacillaires  ont  même  été  esquissées  dans  quelques 
piges  courtes  et  substantielles.  Le  sujet  si  délicat  des  ptomaines 
et  des  leucomaînes  a  été  traité,  il  va  sans  dire,  avec  toute  Tam- 
pleur  et  tous  les  développements  qu'il  comportait. 

Notre  devoir,  en  terminant,  est  de  dire  la  part  importante  qui 
levient  au  traducteur  dans  la  composition  de  cet  ouvrage.  Il  ne 
s'agit  point  d'une  traduction  pure  et  simple  de  l'édition  allemande. 
Outre  que  le  professeur  Lewin  a  revu  toute  la  traduction  en 
Venrichissant  d'additions  nombreuses,  le  professeur  Pouchet  y  a 
ajouté,  de  son  côté,  une  multitude  d'annotations  et  de  commen- 
taires très  étendus  qui  figurent  en  petit  texte,  tant  pour  exposer 
805  idées  personnelles  sur  certains  points  que  pour  reproduire 
les  résultats  de  travaux  effectués  en  vue  d'élucider  certaines 
questions  encore  indécises. 

La  lecture  de  ce  livre  nous  a  vivement  intéressé  et  a  été  pour 


^m 


—    284r- 


nous  particulièrement  instructive.  Nous  sommes  persuadé  qa*it 
rencontrera  auprès  des  médecins  et  des  pharmaciens  une  grante 
faveur. 

C.  M. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Séance  du  10  août  1903  (C.  22.,  t.  CXXXVD). 

—  Description  (Tun  nouvel  appareil  pour  la  prépara 
tion  des  gaz  purs;  par  M.  H.  Moissan  (p.  363).  — Dans, 
cet  appareil,  l'auteur  utilise  les  basses  températures 
( —  30®  à  —  âOO'')  produites  au  moyen  de  liquides  réffi- 
gérants  que  Ton  obtient  facilement  aujourd'hui.  Le 
gaz  passe  dans  plusieurs  flacons  à  températures  conve- 
nables et  abandonne  successivement  les  impuretés  plos 
facilement  liquéfiables.  On  le  liquéfie,  puis  on  le  con- 
gèle, et  on  fait  le  vide.  Ou  le  laisse  ensuite  se  réchauffa 
et  reprendre  l'état  gazeux. 

Le  même  procédé  peut  être  utilisé  pour  dessécher 
les  gaz  sans  emploi  de  corps  étrangers  (SO^H-,CaCISe(c.); 
la  condensation  de  la  vapeur  d'eau,  à  température  suf- 
fisamment basse,  suffit  à  obtenir  une  dessiccation  cou* 
venable. 

—  Une  Acrasiée  bactériophage ;  par  M.  P.  VciLuaui 
(p.  387).  —  Dans  les  conditions  de  l'expérience,  m 
Mycétozoaire  du  groupe  des  Acrasiées,  le  Dictyosteliw 
mucoroïdeSy  ne  s'est  développé  que  parallèlement  à  des 
bactéries  déterminées.  Celles-ci  n'agissent  pas  indirec- 
tement en  modifiant  le  milieu  ;  elles  servent  d^alimcni 
aux  corps  amiboïdes  qui  les  englobent  et  les  digèrent. 

Séance  DU  17  août  1903  (C.  i2.,  t.  CXXXVU). 

—  Un  liquide  fixateur  isotoniqtie  avec  Veau  de  mer;  par 
M.  M.  C.  Dekhuyzen  (p.  415).  —  Pour  préparer  ce 
liquide  on  mélange  :  250^"'  d'une  solution  à  2,5  p.  <M 
de  bichromate  de  potassium  dans  l'eau  de  mer  filtrfe» 


r 


—  285  — 


5«^»  de  solution  N  d'acide  nitrique  (63«'AzO'H  p.  1000) 
1 54"™'  d'une  solution  d'acide  osmique  à  2  p.  100. 
' —  De  la  présence  de  V acide  lactiqtie  dans  les  muscles  des 
ntertébrés  et  des  vertébrés  inférieurs;  par  M.  J.  Gac- 
«ELET  (p.  417).  —  L'auteur  a  établi  la  présence  de 
'acide  lactique  dans  les  hémolymphes  de  Maia^  de 
Jomarus^  de  CareinuSy  dans  le  liquide  cavitaire  de  SaccU" 
im^  dans  les  sangs  de  Raja^  Scyllium^  Mustelus^  Tes- 
itdo  et  EmySy  ainsi  que  dans  les  muscles  de  Scyllium^ 
Mustelus  et  Maia. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  18  juillet  1903. 

Ingestion  de  glycérine;  par  M.  Maurice  Nicloux.  —  La 
glycérine  ingérée  passe  dans  le  sang  et  de  là  dans 
Purine,  preuve  d'un  pouvoir  de  sélection  très  intense  de 
Tépithélium  rénal  pour  la  glycérine;  la  proportion 
éliminée,  l'absorption  commençant  immédiatement 
après  Tingeslion,  est  d'environ  23  p.  100. 

Une  diastase  protéolytique  extraite  des  infusoires 
ciliés;  par  MM.  F.  Mesnil  et  D.  Mouton.  —  Il  existe 
chez  les  Paramécies  une  diastase  nettement  gélatino- 
lytique  et  faiblement  iibrinolytique,  tout  à  fait  compa- 
rable, comme  action,  aux  amibodiastase  et  actinodias- 
lase. 

Sur  Vimportance  quantitative  et  sur  la  composition  du 
^non  dosé  »  organique  de  Vurine  normale;  par  MM.  G. 
DoNzÉ  et  E.  Lambling.  —  En  dosant  dans  dix-huit  urines 
normales  de  vingt-quatre  heures  l'urée,  Tacideurique, 
les  corps  xanthiques,  la  créatinine  et  l'ammoniaque, 
substances  dont  l'ensemble  représentait  en  moyenne 
93,5  p.  100  de  Tazote  total,  on  a  laissé  en  dehors  de 
l'analyse  un  poids  des  matières  extractives  représen- 
tant de  16,7  à  38,4,  en  moyenne  28,2  p.  100  du  total  des 
niatières  organiques;  les  matières  extractives,  qui  ne 


—  Î86  — 

contenaient  qne  de  2,56  à  9,96,  en  moyenne  6,76  p.  Il 
de  Tazote  total,  représentaient,  au  contraire,  de  Si,' 
à  80,1,  soit  40,5  p.  100  du  carbone  urinaire  total. 

Nùiwellé  méthode  pour  reehereher  Varsme;  pi 
M.  Armand  Galtibr.  —  Le  principe  est  le  soitant 
lorsque  dans  une  solution  arsenicale  quelconque  « 
ajoute,  après  neutralisation,  du  sulfate  ferrique  pfl 
d'arsenic,  et  qu'on  porte  à  rébullition,  l'arseaic  de! 
liqueur  est  entraîné  en  totalité  par  le  sel  polyfemfi 
qui  s'iQsolubilise  à  chaud;;  et  cet  entraînement  eit 
parfait  que  Ton  peut  retrouver  et  doser  ainsi,  pi 
exemple,  1  millième  de  milligramme  ajouté  àanlitn 
d'eau  pure  ou  salée  et  contenant  même  des  matière 
organiques,  puis  enlever  très  simplement  cet  arsenic 
sel  de  fer  en  le  dièsolvant  dans  F  acide  êul/urique  et 
9ant  directement  dans  Vappareil  de  Marsh. 

Influence  des  sels  de  lithium  sur  la  solubilité  de  V{ 
urique  et  dssurates;  par  M.  Moitbssier.  —  Le  chlonmtl 
le  salicylate  de  lithium,  à  des  doses  voisines  de  ceilesqs'i 
peut  trouver  dans  les  liquides  de  l'organisme  après  admi- 
nistration médicamenteuse  de  carbonate  et  de  salicylata 
de  sodium,  n'empêchent  pas  la  précipitation  de  rtciéi 
urique  et  des  urates  ;  on  ne  peut  donc  admettre  qn'ik 
puissent  exercer  directement  une  action  dissolvaiiti 
notable  sur  les  dépôts  uriques  formés  dans  rorgaûisDe. 

Action  suspensive  du  courant  continu  sur  Vemprisow^ 
mcfitstrychnique;  par  MM.  A.  CHARPEimKa  et  Ta.  Gno* 
—  La  strychnine  peut  être  introduite  dans  l'organis!» 
par  voie  électrolytique  ;  mais  son  effet  est  masqofel 
suspendu  tant  que  dure  le  courant.  Le  courant  contina 
permet  de  soustraire  le  cobaye  à  l'empoisonneineDl '0 
la  strychnine  introduite  par  voie  sous-cutanée.  Ainsi  Qi 
cobaye  de  250»'  qui  a  reçu  par  cette  voie  2*«^  de  cblo^ 
hydrate  de  strychnine  s'est  trouvé  indemne  au  boit 
de  deux  heures  un  quart  de  passage  d'un  couraot  h 
10  milliampère  par  l'intermédiaire  d'électrodes  de  fetitie 
de  20^""*  chacune,  appliquées  sur  les  flancs  rasés* 

La  lipase  dans  les  urines  pathologiques;  par  M.  Chaiui 


r 


287  — 


bkRNiKR.  ^^  L'urine  normale  ne  renferme  que  des  traces 
e  lipase;  les  urines  albumineuses  également;  dans  les 
irines  diabétiques, [la  teneur  en  lipase  semble  très  légè- 
ement  augmentée,  quoique  restant  très  minime.  L'urine 
etérique,  renfermant  des  pigments  biliaires,  contient 
kans  tous  les  cas  une  quantité  notable  de  substance  dé- 
bablant  la  monobutyrine  (lipase?);  le  pouvoir  dédou- 
Aant  de  ces  urines  est  certainement  proportionnel  à 
^elui  du  sérum  sanguin;  il  lui  est  toujours  très  légè- 
rement inférieur. 

Séance  du  25  Juillet  1903. 

De  la  thalassine,  considérée  comme  antitoxine  cristal- 
Uêée;  par  M.  Charles  Richet.  —  La  thalassinci  poison 
pruritogène  et  corps  cristallisable,  extrait  des  tenta- 
cules des  actinies,  possède  un  notable  pouvoir  anti- 
toxique contre  Vautre  poison  tentaculaire  qui  a  reçu  le 
nom  de  conçestine.  On  distingue  la  congestine  a  peu 
lexique  et  la  congestine  0  extrêmement  toxique,  mais 
ne  produisant  plus  la  mort  qu'à  dose  plus  élevée  si 
Fanimal  a  reçu  préalablement  de  la  thalassine. 

Varsenic  existe-t^il  dans  tous  les  tissus  de  l'économie 
ênifnale;  par  M.  Armand  Gautier.  —  Rien,  jusqu'à  pré- 
sent, ne  permet  de  Tafflrmer. 

Sur  la  production  £  hydrogène  sulfuré  par  les  extraits 
9rgarùques  animaux  et  les  extraits  de  levure  de  bière  en 
présence,  du  soufre;  caractère  non  diastasique  de  cette 
réaction;  par  MM.  J.-E.  âbëloub  et  H.  Ribaut.  —  Les 
expériences  établissent  que  le  philotion,  en  tant  que 
(fniQ  ferment  soluble  hydrogénant,  n'existe  pas. 

Existence  j  chez  les  végétaux^  d  un  ferment  soluble  rédui^ 
sant  les  nitrates;  par  MM.  J.-Ë.  ÂsELouset  J.  âloy.  — 
Il  existe,  dans  les  pommes  de  terre,  un  ferment  soluble, 
réduisant  les  nitrates;  la  présence  d'une  atmosphère 
d'oxygène  pur  entrave  la  réduction. 

LHmmunité  naturelle  des  vipères  et  des  couleuvres;  par 
M.  G.  Phisaux.  —  L'immunité  de  la  vipère  pour  son 
propre  venin  n'est  pas  absolue,  et  la  mort  de  l'animal 


peut  survenir  si  on  lui  introduit  une  dosé  suffisame  de 
venin  de  vipère  par  la  voie  péritonéale  ou  par  la  Toie 
intracranienne. 

L'action  cataleptique  de  la  morphine  chez  Us  raU;  par 
M.  Mavrojaunis.  —  La  production  de  la  catalepsie  pars 
une  substance  toxique  permet  de  faire  rentrer  les  acci- 
dents cataleptiques  d^ns  Tordre  des  maladies  par  aaio- 
intoxication;  les  poisons  narcotiques,  fabriqués  pari» 
cellules  organiques,  se  trouvant  accumulés  dans  1  orga* 
nisme,  impressionneraient  les  cellules  cérébrales  et 
seraient  capables  de  provoquer,  chez  des  individus  pré* 
disposés,  des  phénomènes  cataleptiques. 

Sur  le  passade  de  Vagglutinine  de  la  mère  au  fatu 
dans  les  cas  de  tuberculose  maternelle;  par  MM.  Lèak^ 
FouL  et  Pages.  —  Le  sérum  des  nouveau-nés,  issus  de 
mères  tuberculeuses,  n'agglutine  pas,  en  général,  1« 
bacille  de  la  tuberculose;  quand  Tagglutinine  existe ea 
abondance  dans  le  sang  de  la  mère,  une  certaine  quan- 
tité de  cette  agglutinine  peut  pénétrer  dans  lorga- 
nisme  fœtal  ;  il  peut  y  avoir  formation  autonome  d'ag- 
glutinine  par  le  fœtus. 

Expériences  et  obsertmtions  sur  la  marmotte  en  hiber- 
nation; action  des  toxines  microbiennes;  par  M.  RAraifl 
Blanchard.  —  La  marmotte  en  hibernation  ne  présente 
pas  de  différence  notable  avec  l'état  de  veille. 

Sur  les  principes  décomposant  Veau  oxygénée  eofdevM 
dans  les  hématies;  par  MM.  J.  Ville  et  Moitessii».  —  C^ 
sont  les  globules  rouges  qui  contiennent  une  substanw 
diastasique  capable  de  décomposer  Teau  oxygénée;  il 
est  probable  que  c'est  cette  diastase  |qui  accompagite 
toujours  la  fibrine,  qui  communique  exclusivement  ï 
cette  dernière  sa  propriété  de  décomposer  également  ce 
liquide.  G.  P. 

Erkatum.  Numéro  précédent  :  page  206,  ligne  10,  lisez  —  an  lieud«  y 
^_^__ L$  Gérant  :  0.  Doiw. 

PARIS.    —   IMPRIMBRIB  P.   LBV*,   RUS   CASSBTTB,    il. 


r 


—  'im  — 


TRAVAUX   OUIGLNAUX 


Sur  le  dosage    de    V ammoniaque    dans    les  urines   (1); 
par  M.  C.  Démon. 

Depuis  quelque  temps,  le  dosage  de  l'ammoniaque  a 
pris  en  urologie  une  importance  considérable.  Son  aug- 
mentation est  un  des  signes  de  Tinsuffisance  hépa- 
tique et  elle  coïncide  généralement  avec  une  diminution 
d'urée.  On  constate  aussi  un  accroissement  du  chiffre  de 
cet  élément  dans  l'inanition,  les  fièvres,  le  cancer,  cer- 
tains états  dyspnéiques  et  le  diabète  avant  ou  pendant 
le  coma.  Généralement,  le  dosage  de  l'ammoniaque 
s'effectue  sur  l'excrétion  nrinairc  des  vingt-quatre 
heures  et  nous  nous  sommes  demandé  si,  dans  une 
urine  en  apparence  non  altérée,  la  proportion  d'ammo- 
niaque n'était  pas  supérieure  au  bout  de  ce  temps,  com- 
parée â  ce  qu'elle  est  au  moment  de  l'émission. 

D'autre  part,  il  arrive  le  plus  souvent  que  Ton  pro- 
cède à  l'analyse  seulement  10  ou  12  heures  et  quelque- 
fois plus,  après  avoir  recueilli  le  produit  du  nychthé- 
mère.  De  sorte  que  le  temps  écoulé  entre  les  premières 
émissions  et  Tanalyse  est,  à  notre  avis,  assez  considé- 
rable pour  qu^l  y  ait  formation  d'ammoniaque  ulté- 
rieurement à  l'émission.  Nous  avons  en  effet  observé 
que  les  urines,  môme  encore  limpides  et  à  réaction 
acide,  dans  lesquelles  nous  avions  dosé  Tammoniaqne 
à  l'émission  et  ensuite  après  24  heures,  donnaient  fina- 
lement des  chiffres  supérieurs,  comme  en  témoignent 
nos  expériences,  dont  on  verra  le  délail  plus  loin. 

Nous  avons  adopté  pour  doser  Tammoniaque  le  pro- 
cédé de  0.  Folin(2),  dont  le  principe  est  le  suivant  : 

Si  Ton  distille  de  Turine  pendant  un  temps  déterminé 

(i)  Trarail  du  laboratoire  de  pharmacie  de  la  Faculté  de  Médecine  de 
de  Lille,  M.  E.  Gérard,  professeur. 
[i\  0.  FoLis.  Zeilschr.  physiol.  Chein.,i.  XXXII,  p.  Sl.i. 

Jwtm.  de  Pharm.  et  de  Chim.  6*  hérik.  t.  XVIII.  (!«' octobre  1903.)        1^ 


—  290  — 

avec  de  la  magnésie,  tout  Tammoniaque  des  sels  am- 
moniacaux passe  dans  la  liqueur  distillée  avec,  en 
plus,  un  peu  d'ammoniaque  résultant  de  l'hydrolyse 
d'une  petite  quantité  d'urée. 

On  procède  ensuite  à  une  seconde  distillation  sur  te 
liquide  ramené  au  volume  initial  en  prolongeant  Tébal* 
lition  pendant  un  temps  exactement  égal  à  celai  de  la^ 
première  distillation.  Comme  MM.  Berthelot  et  André 
ont  montré  que  la  décomposition  de  l'urée  en  solutioa 
aqueuse  et  à  l'ébuUition  en  présence  de  la  magoéne 
est  sensiblement  proportionnelle  au  temps,  il  sufSt, 
pour  connaître  l'ammoniaque  préformée,  de  retrancher 
de  la  proportion  d'ammoniaque  trouvée  dans  la  pre- 
mière opération  celle  qui  a  été  fournie  à  la  deuxième 
distillation. 

En  appliquant  ce  procédé  au  dosage  de  rammoniaqae 
dans  nos  expériences,  nous  avons  eu  soin,  pour  que  nos 
résultats  soient  bien  comparables,  d'opérer  toujours 
dans  les  mêmes  conditions.  C'est  pourquoi  nous  avons 
constamment  distillé  en  présence  de  quantités  tôajoun 
identiques  de  magnésie  et  d'eau,  et  la  chauffe  a  été 
dirigée  de  façon  à  recueillir  toujours  à  peu  de  chose 
près  le  même  volume. 

Manuel  opératoire.  —  Dans  le  ballon  de  l'appareil 
d'Aubin,  nous  introduisons  2^"^  de  magnésie  récem- 
ment calcinée,  440^"*'  d'eau  distillée  et  10^"*  d'urine. 

Nous  observons  le  moment  précis  où  comment 
l'ébuUition,  et  nous  prolongeons  cette  dernière  pen- 
dant 45  minutes.  Le  distillatum  est  recueilli  dans  on 
vase  conique  de  500*^""  contenant  io''"'  d'acide  sulfa- 
rique  normal  décime,  additionné  de  100*^*  d'eau  dis- 
tillée et  de  dix  gouttes  de  teinture  de  tournesol. 

L'ammoniaque   produit  est  dosée  par  différence  à 

l'aide  de  la  soude—. 

On  détache  aloi*s  le  ballon  et,  par  addition  d'eau,  on 
ramène  le  liquide  restant  à  son  volume  primitif.  Os 
procède  à  une  deuxième  distillation  de  45  minutes  en 


r 


—  294  — 

N 

recueillant  le  produit  dans  io'""^  d'acide  sulfurique-» 
comme  il  est  dit  plus  haut.  L'ammoniaque  recueillie 
est  titrée  de  la  même  manière  que  précédemment. 

La  différence  des  chiffres  obtenus  dans  les  deux 
expériences  nous  fait  connaître  le  chiffre  de  l'ammo- 
ftiaque  préformée,  c'est-à-dire  correspondant  unique- 
uent  aux  sels  ammoniacaux. 

Nos  expériences  ont  porté  sur  un  certain  nombre 
l'urines.  Le  tableau  ci-après  fait  connaître  quelques 
résultats,  exprimés  en  milligrammes  d'ammoniaque  et 
pour  4.000'°*'  d'urine  : 


URINES 

AMMONIA.QUB      PRÉFORMÉB                  I 

à  rémission 

après  24  heures 

NM 

408  milligr. 

646  milligr. 

N»  2 

790 

816 

N-  3 

238 

212 

N-  4 

51 

119 

N«  y 

123 

259 

N*  6 

85 

153 

M.  Ch.  Sallerin  (1)  estime  que  le  procédé  de  Folin 
|>our  le  dosage  de  l'ammoniaque  préformée  donne  de 
lK>ns  résultats.  En  admettant  même  que  cette  méthode 
loit  susceptible  de  ne  pas  donner  le  chiffre  absolument 
3xact  de  l^ammoniaque  des  sels  ammoniacaux,  notre 
manière  constante  d'opérer  à  la  fois  dans  Turine  à 
['émission  et  dans  l'urine  des  24  heures  nous  autorise 

(i)  Ch.  Sallbrin.  Thèse  de  doctorat  en  pharmacie,  1902. 


202  — 


n 


à  conclure  que  l'excès  d'ammoniaque  trouvé  dans  les 
dernières  urines  est  bien  dû  à  un  commencement 
d'hydrolyse  de  l'urée. 

Nous  avons  du  reste  procédé  également  à  des  dosages 
de  l'ammoniaque  par  la  méthode  de  Schlœsing  ;  les' 
chiiïres  obtenus  ne  concordent  pas  toujours,  mais  les 
différences  observées  entre  la  quantité  d'ammoniaque 
trouvée  à  l'émission  et  celles  qui  y  sont  contenu» 
au  bout  de  24  heures  sont  identiques  dans  les  deux 
méthodes. 

Il  nous  a  paru  intéressant  de  comparer,  dans  une 
deuxième  série  dressais,  les  résultats  obtenus  sur  Tarine 
24  heures  après  l'émission,  à  ceux  que  Ton  obtiendrai! 
après  le  même  laps  de  temps,  sur  la  même  urine  addi* 
tionnéed'un  produit  susceptible  d'arrêter  lafermenlatioB 
ammoniacale.  Notre  choix  s'est  arrêté  sur  le  fluorureds 
sodium,  et  dans  les  expériences  qui  suivent,  nous  avons 
chaque  fois  divisé  nos  urines  en  trois  parties. 

Dans  la  première,  nous  avons  dosé  l'ammoniaque  au 
moment  de  rémission  ; 

Dans  la  seconde,  nous  avons  effectué  le  même 
dosage  après  24  heures  ; 

Enfin,  sur  la  troisième  partie,  additionnée,  as, 
moment  de  l'émission,  de  5  p.  100  de  fluorure  de 
sodium,  nous  avons  également  effectué  le  dosage  de 
l'ammoniaque  après  24  heures. 


IX. 


XI. 


AMMONIAQUE     PIIBPOILMSB 


à  rémission 


68  milligr. 


255 


102 


après  24  heures 


85  milligr. 


306 


136 


après  24  hfiines 

aTec  3  p.  100 

deNaFl 


68  milligr. 


â55 


il9 


—  293  —  . 

On  peut  donc  se  rendre  compte  que,  dans  les  urines 
ioorées,  Tammoniaque  préformée  n'augmente  pas  au 
oui  de  24  heures,  qu'elle  est  sensiblement  la  môme  ou 
[u'elle  est  complètement  identique,  comme  résultat,  à 
(bIuî  que  fournit  l'urine  récemment  émise,  ce  qui 
lémontre  que  l'excès  d'ammoniaque  trouvé  dans 
'urine  des  24  heures  résulte  de  la  décomposition 
le  l'urée  par  Taction  diaslasique  des  microbes  uro- 
ihages. 

Tout  d'abord,  nous  avions  essayé  de  fluorer  l'urine 
lans  la  proportion  de  1  p.  100.  Mais  nous  avons 
feconnu  que,  dans  certaines  urines,  l'addition  du  tUio- 
fore  déterminait  la  formation  d'un  précipité  de  fluo- 
rure de  calcium  et  qu'alors  l'urine,  insuffisamment 
riche  en  NaFl  dissous,  n'échappait  pas  à  la  fermenta- 
lion  ammoniacale.  C'est  ainsi  que,  dans  deux  de  nos 
expériences,  nous  avons  obtenu  les  résultats  suivants  : 


URINBS 

AMMONIAQUE     PKBPORMÉR 

A  rémission 

après  24  heures 

après  24  heures 

a?ec  i  p,  iOO 

de  NaFl 

VU 

306  milligr. 

340  mUligr. 

344 

VIII 

136 

2fi5 

253 

- 

En  résumé,  lorsqu'on  fait  un  dosage  de  l'ammoniaque 
dans  un  produit  des  24  heures  non  additionné  d'un 
antiseptique  énergique  Jes  chiffres  obtenus  sont  toujours 
supérieurs  à  ceux  de  Tammoniaque  des  sels  ammonia- 
caux au  moment  del'émission.  Cette  remarque  peut  être 
quelquefois  importante  lorsqu'il  s'agit  de  décider  d'un 
cas  d'ammoniurie.  Nous  nous  proposons,  à  cette  occa- 
sion, d'indiquer,  par  des  recherches  ultérieures,  Tanti- 
^eptique  le  plus  avantageux  à  employer  pour  la  con- 
servation des  urines  destinées  à  l'analyse. 


n 


—  294  — 


Sur  quelqties  condimentè  des  colonies  Jrançaisêê  (Muscade^ 
Piments,  Poivre,  Vanille)  ;  par  M.  Ballaxb. 

Muscade.  —  Le  Muscadier  (A/ym^iVra/royaw)  est  on 
petit  arbre  originaire  des  Moluques.  Les  Hollandais ost 
eu  pendant  longtemps  le  monopole  de  sa  culture.  De& 
Moluques,  il  s'est  répandu  dans  certaines  colonies 
anglaises,  puis  à  Madagascar,  à  la  Réunion  et  daitf 
FAmérique  tropicale.  Le  fruit  du  Muscadier  est  m 
drupe  ovoïde,  contenant  une  seule  graine  enveloppée 
d'un  arille  charnu,  lacinié,  d'une  couleur  rougeâfre 
connue  sous  le  nom  demacis.  La  noix  muscade,  emf\osk, 
comme  condiment,  en  raison  de  son  odeur  aromatique 
et  de  sa  saveur  épicée,  est  la  graine  du  Muscadier 
dépourvue,  après  dessiccation,  de  son  enveloppe ligneose 
extérieure  (testa). 

Les  Européens  ont  reçu  la  noix  muscade  par  le  com- 
merce de  l'Asie,  depuis  le  moyen  âge  (A.  De  Candolle\ 

Le  vers  souvent  cité  : 

Aimez-TOUB  la  muscade?  On  en  a  mis  partout. 

(BOILBAU,  5tf/..  fli) 

prouve  que  ce  condiment  est   aujourd'hui  beaucoup 
moins  recherché  qu'autrefois. 

1.  Fruit  du  Muscadier  des  Indes  françaises  sans  la 
drupe  :  poids  7»%55,  dont  amande  8«%40  et  testa 2»'.<-5- 
—  2.  Macis  de  même  provenance.  —  3.  Fruit  du  Musca- 
dier de  la  Réunion  sans  la  drupe  :  poids  4*^Û5,<^o»^ 
2B%70  pour  l'amande  etl«%35  pour  l'enveloppe  ligneuse. 


Amande'         Testa  Macia  Amande 


Eau 11.00  11.00 

Matières  azotées  5.10  2.16 

—  grasses  23.85  1.30 

—  extractiTes  47.25  55.34           

Cellulose 10.10  28.60              5.10             6.25        »J 

Cendres 2.70  1.00 


100    »  100    » 

Essence  volatile 
comprise  dans  les 
matières  grasses 
(beurre  de  mus- 
cade) euTiron...  3.S0  0.95  1.80 


20.00 

17.00 

7.31 

7.15 

36,10 

27.55 

:>9.23 

39.55 

.=1.10 

6.25 

2.20 

2.50 

UO     » 

100    » 

3 
3(1.3 


Tir» 


r^" 


—  295  — 

Les  matières  grasses  extraites  par  Téther  sont  très 
aromatiques;  elles  sont  rouges  pour  le  macis  et  jaunes 
pour  les  amandes. 

D'après  M.  Brachin  (1)  les  matières  extrac tives  de  la 
noix  muscade  comprendraient  de  l'amidon  et  du  sac- 
leharose. 

Piments.  —  Les  piments  (CapsicMmannuunif  Capsicu)n 
fruteseens)  paraissent  originaires  du  Brésil.  On  les  trouve 
dans  le  commerce  sous  différents  noms  :  poinre  du  Brésil 
fdvre  de  Cayenne^  poivre  de  Guinée^  poivre  <ÏInde^ 
poivre  cPEspa^ne^  poivre  de  Turquie^  poivre  rotiffe, 
piment  des  Jardins,  etc. 

Le  piment  vient  parfaitement  dans  quelques-unes  de 
nos  colonies,  où  les  indigènes  le  mêlent  à  presque  tous 
leurs  aliments.  Il  pourrait  devenir  un  important  article 
d'exportation.  Les  fruits  ont  une  forme  conique, 
allongée;  ils  sont  de  couleur  rouge,  verdâtre.  Les 
graines  sont  nombreuses,  plates,  jaunâtres  et  pèsent  en 
moyenne  S°*«'. 

La  poudre  à  kari  du  pîTnent  de  Salem  est  une  poudre 
assez  terne,  de  couleur  rougefttre,extr6mement  piquante 
et  présentant  à  peu  près  la  même  composition  que  les 
froits  entiers. 


Bau 

MatiÀres  azotées .... 

—  grasses.... 

—  eztractiTes. 

Cellulose..^ 

Cendres    (traces    de 

maoganèse) 

leo  »        100  n        100  »        100 . 1» 

Les  matières  grasses  extraites  par  Téther  sont  colo- 
rées en  rouge  et  ont  une  saveur  forte  et  très  persistante. 

Piment  Acre.  —  Le  piment  acre  désigné,  aux  Antilles, 
sous  les  noms  de  Cannelier  sauvage^  Quatre  épices^  Bois 

(l)  Joum.  de  Pharm,  et  de  Chim,  du  1"  juillet  1903. 


ITR  d'IVOIRB 

OUINÉB 

INDB8 

Fruit 

Fruit 

Fruii 

Poudre  a  kari 

9.90 

7.90 

6.50 

9.00 

12.77 

12.90 

10.50 

13.66 

8.45 

9.20 

13.45 

18.90 

35.58 

34.40 

46.20 

36.94 

29.50 

28.60 

13.55 

13.55 

3.80 

7.00 

9.80 

7.95 

1 


—  296  — 


ctindey  est  le  pimenta  ou  myrtus  acris,  de  la  famille  des 
Caryophyllées.  Le  fruit  et  les  feuilles,  en  raison  de  leur 
odeur  et  de  leur  saveur  spéciales,  sont  employés  comme 
condiments. 


Eau 

Matières  azotées 

—  grasses 

—  exiractivcs. 

Cellulose 

Cendres 


MABTITîMiUl 

"^i^ 

^     *  —^^^^•~- 

Baies 

PeaiUes 

il. 60 

11.00 

10.19 

4.IS 

5.80 

3.25 

43.01 

35.27 

24.20 

n.jo 

5.20 

H.âO 

100     »  100 


Cent  baies  pèsent  en  moyenne  6^%10,  au  maximum 
9b%40  et  au  minimum  3«'^20. 

Les  matières  grasses  comprennent  moins  de  1  p.  100 
d'essence  volatile. 

Poivre.  —  Le  Poivrier  [Piper  nigrunCj  est  originaire 
de  rinde;  il  s'est  répandu  de  là  dans  beaucoup  et 
régions  intertropicales.  Le  fruit  desséché  de  cet  arbris- 
seau constitue  le  poivre  du  commerce;  le  poivre  Ntiie 
n'est  autre  chose  que  le  poivre  noir  décortiqué.  Cesl 
un  précieux  condiment,  très  recherché  depuis  long- 
temps. 

1 .  Poivre  noir  de  la  côte  du  Dahomey  :  Grains  de 
dimensions  très  variables,  lourds,  sphériques,  trèspeo 
ridés,  accusant  une  maturité  avancée.  Les  matières 
grasses,  extraites  par  Téther,  de  nuance  rouge  marron, 
contiennent  une  résine  acre,  une  huile  volatile  et  un 
principe  azoté  particulier  (pipérine)  qui  donne  au 
poivre  sa  saveur  caractéristique  et  ses  propriétés  stimo- 
lantes.  —  2.  Poivre  noir  de  la  Guadeloupe  :  Grains  pro- 
fondément ridés,  ayant  été  desséchés  avant  d'avoir 
atteint  leur  maturité  complète.  Grosseur  uniforme.  Les 
matières  grasses  ont  une  teinte  verte,  très  différente  de 
celle  que  donne  le  poivre  du  Dahomey.  Au  micros- 
cope, la  pipérine  apparaît  nettement  cristallisée  sous 


—  297 


foraie  de  fines  aiguilles. 
GraÎQs  fortement  ridés. 


3.  Poivre  noir  des  Indes: 


Poidi  de  100  grains 


moyen . . . 
maximum 
minimum 


1 


Eau 11.10 

Matières  azotées 9.98 

—  grasses 10. lo 

—  amyl.  et  oxtractiTcs...  51.67 

Cellalosa 6.60 

Cendres  (traces  de  manganèse).  4.40 


100 


4.50 
7.20 
2.80 


li.OO 
12.82 

8.70 
^6.73 
15.85 

4.90 

100    » 

4.46 
5.00 
3.65 


13.30 
11.51 

5.50 
52.12 
12.65 

4.92 

100    » 

4.67 
6.85 
2.90 


POIVRE    DE    L  IKDO-CHINE 

Le  Poivrier  vient  remarquablement  en  Gochinchine, 
au  Cambodge  et  dans  les  plaines  basses  situées  au  sud 
d'Hué.  Les  exportations  de  poivre  pour  la  France  vont 
en  augmentant  progressivement,  d'année  en  année. 
Les  six  échantillons  analysés  représentent  des  produits 
que  Ton  trouve  habituellement  dans  le  commerce. 


COCBIKCHIMB 


CAMBODCrB 


Poivre      Poivre 
blanc         noir 


Kau 11.40 

Matières  azotées  12.01 

—  gérasses  7 .  30 

—  amylac. 

et  extrac.  57.79 

Cellulose 9.50 

Cendres   (traces 

de  manganèse)  2.00 

100    » 

Poids  >  moyen.  3.70 

do  100  I  maxim.  5.00 

Snd&s  (  minim  .  2.40 


Poivre 
noir 

12.70 

11.86 

5.15 

55.24 
11.35 

3.70 

100    »       100     » 

4.54  5.12 

6.10  6.20 

2.60  4.60 


10.80 

12.46 

7.60 

50.49 
14.75 

3.90 


Poivre 
blanc 

11.40 

13.05 

6.40 

61.65 
6.20 

1.30 

100  » 
3.54 
4.60 
2.50 


Poivre  bl.  Poivre  n. 
(Kainpot)  (Kampot) 


12.40 

12.75 

6.85 

61.20 
5.05 

1.75 
100  » 
6.06 
6.90 
4.40 


13.60 

11.57 

7.35 

53.18 
10.55 

3.75 

100    y» 

3.78 
6.90 
1.60 


POIVBE   DU    SÉNÉGAL 


Le  produit  vendu,  sous  ce  nom,  au  Sénégal,  est  le 
poivre  d'Ethiopie  [Xylopia  JEthiopiâsi)^  qui  a  été   ré- 


—  298  — 

cemment    l'objet   d'une   belle    étude   de  H.  PEaROi, 
professeur  à  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Paris  (l). 

Ce  poivre  est  constamment  employé  par  les  indi* 
gènes  de  toutes  les  peuplades  de  l'Afrique  occidentale 
pour  assaisonner  le  comcouê.  On  l'utilise  seul  ou  mé- 
langé au  piment  rouge  [Capsicum  frutes€en$\^  et  ce 
condiment  est  tellement  apprécié  qu'un  mets  qai  n'es 
renfermerait  pas  serait  regardé  comme  indigne  d'être 
mangé.  Les  noirs  le  considèrent,  en  outre,  comme 
aphrodisiaque.  Les  fruits  se  vendent  9ur  tous  les  mu^ 
chés  du  Soudan  et  l'on  en  rencontre  d'importanis 
approvisionnements  dans  les  villages  indigènes  da 
Sénégal,  jusque  dans  la  région  de  Tombouctou. 

L'arbre  qui  produit  le  poivre  d'Ethiopie  appartient  à 
la  famille  des  Anonacées;  il  peut  atteindre  une  hauteur 
de  15™.  Les  gousses,  d'aspect  cylindrique,  mesurent  de 
2  à  3"^"  de  longueur  sur  4  à  6™  de  diamètre  et  con- 
tiennent de  5  à  10  graines  très  dures. 

Dix  gousses  entières,  contenant  43  graines,  pesaieot 
4«^%30  dont  1^%90  pour  les  graines  et  2&S40  pour  les 
cosses.  Les  matières  grasses  extraites  par  l'éther  oof 
une  saveur  acre  et  brûlante  que  l'on  retrouve  d'ail- 
leurs en  mâchant  le  fruit.  Elles  sont  accompagnées 
d'huiles  essentielles  :  2  p.  100  environ,  dans  les 
gousses  entières  ;  1,30  dans  le  fruit  et  6  p.  100  dans  la 
cosses. 

Gousse  Graines  Comm 

entière  seules  videt 

Eau 11.10  9.30  13.W 

Matières  azotées 9 .  94  12 .  88  1.98 

—  grasses 29.00  19.60  34.50 

—  extractives 24.36  29.69  23.32 

Cellulose 21.20  25.20  15.80 

Cendres 3.80  3.33  5.40 

100    »         100    »  100   ■ 

Vanille.  —  Le  Vanillier  est  originaire  du  Mexique; 
l'une  des  meilleures  espèces  [Vatiilla  planifoUa)  est 
cultivée,  avec  succès,  dans  quelques-unes  de  nos  co/o- 

(1)  Bulletin  dei  Sciences  pharmacologiquee  de  septembre  1900. 


r 


299  — 


nies  et  en  particulier  aux  Comores,  à  la  Réunion  et  à 
Tahiti  qui  exportent  de  plus  en  plus  des  vanilles 
préparées,  sur  les  marchés  d'Europe  et  des  Etats- 
Unis. 

Un  Vanillier,  à  Mayotte,  vit  environ  sept  ans  et 
donne  cinq  récoltes.  Les  gousses,  qui  n'ont  aucun  par- 
fum au  moment  où  elles  sont  récoltées,  sont  mises  à 
Tétuve  pendant  douze  à  seize  heures,  suivant  leur 
grosseur,  puis  déposées  dans  une  couverture  de  laine 
et  exposées  au  soleil,  pendant  trois  ou  quatre  jours. 
Les  gousses  sont  ensuite  essuyées  et  mises  sur  des 
claies,  dans  un  bâtiment  bien  aéré.  11  faut  environ 
deux  mois  de  séjour  sur  ces  claies,  où  elles  sont  visi- 
tées chaque  jour  et  essuyées  avec  une  fine  flanelle  de 
laine,  pour  leur  communiquer  Taspect  qu'elles  ont 
dans  le  commerce.  A  ce  moment,  les  vanilles  sont  clas- 
sées d'après  leur  longueur  et  mises  dans  des  malles 
métalliques,  fermant  bien,  où  elles  demeurent  en  obser- 
vation, pendant  un  mois  au  moins.  On  les  expédie  en 
France,  par  paquets  de  50  gousses,  fin  de  septembre  et 
fin  d'octobre.  Le  givre  n'apparaît  sur  les  gousses  que 
trente  ou  quarante  jours  après  leur  arrivée. 

Pour  obtenir  1*^  de  gousses  préparées,  il  faut  de  3  à 
4*«  de  gousses  vertes. 

Grande  Çomore      Réanion  Tahiti 

Eau 19.80 

Matières  azotées 5.94 

—  grasses 10.80 

—  sucrées 14.20 

—  eztractiTcs 30.41 

Cellolose 16.00 

Cendres 2.85 


20.70 

13.70 

5.74 

4.96 

14.70 

11.30 

17.80 

18.50 

17.66 

38.64 

20.20 

8.20 

3.20 

4.70 

100     ))  100    »  100    » 


Les  matières  extraites  par  l'éther  contiennent  de  la 
vanilline  et  des  matières  cireuses.  Il  y  a  des  traces  de 
manganèse  dans  les  cendres. 


~^ 


—  300  — 


REVUES 
Pharmacie. 

Analyse  de  Tessence  de  santal  provenant  de  capsules 
gélatineuses  de  diverses  provenances;  par  M.  R. 
Peter  (1).  —  L'essence  de  santal  des  Indes  Orientales 
est  souvent  falsifiée  avec  de  Tessence  de  cèdre  ou  avec 
de  l'essence  de  santal  des  Indes  Occidentales. 

Les  recherches  de  MM.  Ghapoteaut,  Chapmana  et 
Burgess,  Parry,  Guerbet,  ont  montré  qu'elle  renfer- 
mait avec  certitude  :  deux  carbures  sesquilerpéniqoes, 
les  santalènes  a  et  g  G^'^H'*;  un  aldéhyde,  le  santakl 
G"H**0  ;  deux  alcools  sesquiterpéniques,  les  santahh 
a  et  gG*'ff«0;  enfin,  les  acides  santalique  C"H"0- el 
térésantalique  G*®H**0*.  On  admet  d'ordinaire  quune 
essence  pure  possède  les  constantes  suivantes  : 

Densité  à  15*  :  0,915  à  0,985. 

Solubilité  :  une  partie  d'essence  pure  se  dissout  dans 

cina  parties  d'alcool  à  70*. 
Rotation  dans  un  tube  de  10»»  :  —  17  à  —  19°. 
Teneur  en  santalols  :  au  moins  90  p.  100. 

L'auteur  a  fait  ces  déterminations  sur  Tesscnce  de 
diverses  marques  de  capsules.  Voici  les  résultats  obtenus: 


I 

II 

m 

IV 

V 

VI 

vn 

Densité   à 
15- 

0,963 

0,975 

0,975 

0,973 

0.975 

0,975 

0,9TS 

SolubiUté. 

insoluble 

solubie 

solubie 

solubie 

solubie 

solable 

solubli 

Rotation.. 

--17- 

—18- 

-4*30' 

—9-25' 

— 16*50' 

-Ig-îO' 

-18-30 

Santalol 
p.  100 . . 

57,4 

92 

71,4 

77,3 

90,1 

90,4 

n 

On  voit  que  les  marques  II,  V,VI,VII  sont  seules  ac- 
ceptableSjles  capsules  n*I  en  particulier  renferment  une 
essence  grossièremen  t  falsifiée .  M.  G. 

(!)  Ueber  Oleum  SantalL  Ostindicum  in  gelatinekapseln  (PhanMCt» 
Zeilung,  1903,  p.  573). 


r" 


—  301  — 

Essai  de  Tessence  de  santal  et  de  Tessence  de 
menthe  poivrée  ;  parM.  van  DERWiELENJ(i).  —  Pour  l'essai 
de  Tessence  de  santal, railleur  conseille  le  dosage  du  san- 
talol,  déjà  décrit  au  Journal,  et  la  détermination  de  la 
solubililé  dans  l'alcool  :  tandis  que  Tessence  de  santal 
se  dissout  dans  cinq  fois  son  poids  d'alcool,  Tessence 
de  cèdre  en  réclame,  pour  sa  dissolution  complète,  10 
à  20  fois  son  poids. 

D'après  Fauteur,  Tessence  de  menthe  poivrée  a  une 
densité  variant  entre  0,900  et  0,910,  celle  d'origine 
américaine  étant  plus  dense  que  l'essence  anglaise. 
Quant  à  l'essence  du  Japon,  sa  densité  est  tantôt  supé- 
rieure, tantôt  inférieure  à  0,90  ;  elle  possède  un  goût 
amer  qui  la  fait  moins  rechercher  que  les  précédentes. 

Mélangée  avec  l'acide  acétique  cristallisable,  l'es- 
sence américaine  donne  un  liquide  présentant  une 
belle  couleur  bleue  par  transparence  et  une  magnifique 
fluorescence  verte  par  réflexion;  avec  l'essence  an- 
glaise, cette  réaction  est  à  peine  perceptible  ;  enfin  l'es- 
sence du  Japon  ne  la  donne  pas  du  tout.  La  pharma- 
copée anglaise  exige  que  l'addition  d^un  cristal  de 
menthol  à  l'essence  de  menthe  refroidie  à  8**  3  déter- 
mine une  abondante  cristallisation  de  ce  composé  ; 
dans  les  mêmes  conditions,  l'essence  américaine  se 
prend  en  une  masse  cristalline. 

M.  G. 

Nouvelles  réactions  colorées  du  pyramidon;  par  M.  le 
P'  Etienne  Barral  (2).  — L'auteur  a  obtenu  les  réac- 
tions suivantes  : 

1*^  Le  pe7*sul/ate  de  sodium^  ajouté  en  très  petite  quan- 
tité à  une  solution  aqueuse  de  pyramidon,  produit  une 
coloration  d'un  bleu  violacé,  virant  au  violet,  au  rouge 
améthyste,  puis  au  rose,  finalement  au  jaune.  Les  chan- 
gements de  couleur  sont  plus  ou  moins  rapides,  suivant 
la  proportion  de  persulfate  ajouté. 

(1)  Die  Untersuchung  Ton  Oleum  Santali  und  Oleum  Menthse  pipe- 
nt» [Àpotheker  Zeitung,  1903,  n-  39,  p.  322). 

(2)  Bulletin  de  la  Société'  Médicale  des  Hôpitaux  de  Lyon,  31  mai  1903. 


—  3(fâ  — 

2°  Le  bioxydede  sodium^  ajouté  à  une  solution  neutre 
ou  alcaline  de  pyramidon,  ne  produit  pas  d'abord  de 
réaction  ;  en  versant  goutte  à  goutte  de  Tacide  sulfuri- 
que  étendu,  on  voit  apparaître  la  série  des  colorations 
développées  par  le  persulfate. 

3°Une  goutte  A' eau  bromée  ou  à' eau  iodée  développe  une 
coloration  violette,  virant  rapidement  au  rose  et  aa 
jaune. 

Ces  trois  réactions  sont  analogues  aux  réactions  déjà 
connues  ;  mais,  par  l'action  ménagée  du  persulfate  de 
sodium  ou  du  bioxyde  de  sodium,  on  voit  nettement  la 
série  des  teintes  se  succéder  dans  Tordre  suivant  :  Men, 
bleu  violacé,  violet,  améthyste,  rose,  jaune. 

4**  Le  réactif  dé  Mandelin  (solution  suif  urique  de  vana- 
date  d'ammonium  à  1  p.  200)  développe  peu  à  peu  une 
coloration  d'un  brun  acajou,  virant  au  vert  olive,  puisao 
vertclair,  teinte  stable.  Enchauifant  le  réactif  avec  quel- 
ques cristaux  de  pyramidon,  le  1  iquide  devient  rapidement 
vert  émeraude,  puis  jaune  brun,  brun  avec  formation 
d'un  précipité  brun. 

S'*  he  réactif  de  Flûckiger  (bichromate  de  po tassiom 
2  gr.,  acide  sulfurique  10  ce,  eau  10  ce.)  donne  une 
coloration  brune,  virant  peu  à  peu  au  vert  oûn 
stable. 

Nouvelles  réactions  de  la  cryogénine  ;  par  M.  leP'Et. 
Baural. —  Plusieurs  réactions  ont  été  indiquées  pour  la 
cryogénine  (métabenzamidosemicarbazide) .  Le  sulfate  de 
cuivre  développe  lentement  une  coloration  rouge.  U 
chlorure  d'or,  l'azotate  d'argent  ammoniacal,  la  liqueur 
de  Fehling,  le  permanganate  de  potassium,  l'iodate  de 
potassium,  sont  réduits.  Le  bichromate  de  potassium 
donne  très  lentement  un  précipité  brun.  En  ajoutant  à 
une  solution  de  cryogénine  de  l'azotile  de  potassium, 
puis  de  Tacide  chlorhydrique,  on  obtient  un  précipité 
formé  par  des  paillettes  nacrées. 

M.  Barrai  a  obtenu  les  réactions  colorées  suivantes: 
1®  la  acide  sulfurique  formoU  àéyQÏo^ipe  une  belle  colo- 


—  303  — 

■ation  rouge  violet  intense,  avec  fluorescence  verte  plus 
m  moins  prononcée. 

2**  Là'ticide  azotique  fumant  dissout  les  cristaux  decryo- 
^nîne;  en  ajoutant  de  l'eau  au  liquide  rouge  foncé 
obtenu,  il  se  forme  un  précipité  brun.  On  doit  faire 
tomber  seulement  quelques  cristaux  de  cryogénine  dans 
un  excès  d'acide  azotique  fumant,  et  non  verser  l'acide 
&iir  la  cryogénine,  car  il  y  aurait  inflammation  ou  explo- 
sion. 

3**  En  ajoutant  quelques  gouttes  d*eau  oxygénée  à  une 
solution  de  cryogénine,  puis  peu  à  peu  de  Tacide  sulfu- 
rique  concentré,  il  se  produit  une  coloration  jaune  orangé, 
virant  au  brun  Iorsqu*on  a  ajouté  au  liquide  un  volume 
égal  d'acide  sulfurique  concentré. 

4^  Le  bioxydede  sodium  donne  une  coloration  jaune  ; 
en  ajoutant  de  l'acide  chlorhydrique,  le  liquide  (devient 
rouge  de  sang  foncé. 

5**  Le  persulfate  de  sodium^  en  présence  de  l'acide 
chlorhydrique,  développe  une  coloration  rouge  orangé, 
se  fonçant  lentement  pour  devenir  rouge  de  sang. 

6*  Le  réactif  de  Mandelin  donne  une  coloration  rouge 
orangé,  devenant  rouge  groseille,  puis  rouge  carmin. 

7"*  Veau  br ornée  ou  Vhypobromite  de  sodium  produisent, 
dans  une  solution  aqueuse  de  cryogénine,  un  précipité 
jaune  légèrement  orangé  ;  les  cristaux  de  cryogénine 
deviennent  rouges  en  présence  de  ces  deux  réactifs. 

8**  Le  réactif  de  Frcehde  (sulfo-molybdate  de  sodium), 
agité  avec  quelques  cristaux  de  cryogénine,  se  colore 
lentement  en  rose,  devenant  de  plus  en  plus  rouge.  En 
chauffant,  cette  coloration  se  développe  plus  rapidement  ; 
mais  elle  vire  bientôt  au  vert  olive  et  au  vertémeraude. 
9'*Lerd'(wr^i/'dediazotation  à!Ekrlich^  chauffé  avec  une 
solution  de  cryogénine,  produit  une  belle  coloration 
rose  orangé. 

10^  Le  réactif  phospho-molybdique ,  ajouté  à  une  solu- 
tion de  cryogénine,  produit  une  belle  coloration  bleue  ; 
au  bout  de  quelque  temps,  il  se  fait  un  précipité  brun 
noir,  le  liquide  reste  bleu  clair. 


—  304  — 

Incompatibilités  de  certaines  teintores;  anidoi  de 
Tacide  citrique  pour  y  remédier;  par  M.  Badel  (l  .— 
Lorsque  les  teintures  d*hydrastis  canadensis  et  d*bama* 
meiis  virginica  sont  prescrites  ensemble  dans  une  polioa, 
l'addition  d^une  quantité  de  glycérine  à  30*  égale  a« 
poids  des  deux  teintures  permet  d'obtenir  une  solalioa 
limpide  et  d'une  conservation  parfaite;  mais  il  et 
résulte  une  trop  grande  dilution  à  laquelle  on  t 
remédié  par  l'emploi  de  quelques  gouttes  d'acide  cblo- 
rhydrique. 

M.  Badel  lui  substitue  Tacide  citrique,  préconisé  déjà 
par  Fr.  Gay  pour  empêcher  la  précipitation  dumélange 
de  teinture  de  kola  et  de  teinture  de  coca. 

On  ajoute  au  mélange  des  teintures  quelques  gouttes 
de  la  solution  concentrée  suivante  : 

Acide  citrique !  p. 

Alcool  à  90- l  ]). 

qui  ne  dilue  pas  le  liquide. 

L*addition  d'acide  citrique  peut  être  utilisée  encore 
dans  d'autres  circonstances  :  c'est  ainsi  qu'elle  assure 
la  limpidité  du  mélange  cité  plus  haut  si  on  y  ajoute 
delà  teinture  de  viburnum  prunifolium,  médicament 
scruvent  associé  aux  deux  premiers. 

L'emploi  de  l'acide  citrique  est  à  recommander 
encore  dans  le  mélange  des  teintures  suivantes,  associées 
d'ailleurs  de  façons  diverses  : 

Teinture  de  rhubarbe.  Teinture  de  badiane. 
»        de  quinquina.  »        de  gentiane. 

—  »        de  noix  vomiqne- 
Teinture  de  rhubarbe.                             »        de  Baume. 

»        de  Colombo.  — 

—  Teinta re  de  badiane. 
Teinture  do  gentiane.  »       d'ipéca. 

»        de  noix  Tomique.  n        de  noix  romiqae. 

de  Colombo.  »        de  Boldo. 


de  quinquina. 


Teinture  de  grindelia  rob. 
»        de  drosera. 
»        d*ipéca. 


Toutes  ces  teintures  donnent  par  leur  mélange  des 
précipités  abondants  contenant  des  principes  actifs  que 

(1)  Journ,  de  Pharmacie  d'Anvers. 


r 


—  305  — 


Ton  ne  saurait  séparer  par  le  filtre  ;   l'addition  d'acide 
citrique  suffit  à  donner  unepréparation  limpide. 

A.  R. 

L*acide  borique  et  son  emploi  dans  la  conservation 
des  aliments;  par  M.  Rost;  —  Depuis  1867,  on  se  sert 
beaucoup  de    Tacide    borique    pour   la    conservation 
des  aliments.  Les  commerçants  allemands   emploient 
Tacide  borique  pour  conserver  le  jambon,  le  lard,  la 
viande  sèche,    les   saucissons,  les  boudins,  les  pois- 
sons, le  caviar,  les  crustacés,  le  lait,  le  beurre,  la  mar- 
garine, le  jaune  d'œuf,  le  blanc  d'œuf.  M.  Rost  (1)  a 
trouvé  que,  même  en  lavant  ces  produits,  un  homme 
adulte  peut  arriver  quelquefois  à  avaler  avec  eux  3gram- 
mes  d'acide  borique  par  jour...  Or,   les   expériences 
qu*il  a  entreprises  sur  l'homme  (5  personnes  adultes)  et 
sur  les  animaux  (2  chiens)  lui  ont  montré  que  l'absorp- 
tion d'une  telle  dose  est  loin  d'être  sans  conséquence. 
Un  demi-gramme  d'acide  borique  pris  journellement 
provoque  sous  peu  la  diarrhée;  si  on  continue  malgré 
cela  à  absorber  ledit  antiseptique,  le  poids  du  corps 
subit  une  diminution   progressive  qui  se   transforme 
enfin  en  diminution  brusque.  De  Tavis  de  M.  Rost,  cette 
diminution  provient  principalement  de  ce  que  lu  diges- 
tion des  albuminoïdes  est  entravée  par  l'acide  borique: 
à  la  suite  de  quoi  la  graisse  de  réserve  de  l'économie  est 
détruite  progressivement  par  l'organisme. 

Comme  l'action  néfaste  du  borax  est  identique  à 
celle  de  l'acide  borique,  M.  Rost  conclut  que  l'emploi 
de  ces  deux  substances  dans  la  conservation  des  vivres 

devrait  être  interdit. 

Chimie. 

Préparation  des  alcools  primaires  au  moyen  des 
acides  correspondants;  par  MM.  L.  Boiveailt  et 
Ci.  Blanc  (2).  —  Cette  préparation  repose  sur  la  réduc- 

(1)  Arbeiten  ans  den  kaiserlichen  Gesundfieitsamte  ;  d'apn'-s  Bull.  gén. 
de  Thérap.y  fasc.  1. 

(2)  C.  R.  del'Acad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  161Ô,  et  l.  CXXXVII,  p.  60  ;  iWS 
Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim.  6*  steiB,  t.  XVllI.  (l*'octobro  1903.)       ^0 


—  806  — 

tlc^  deséthera  méthyliques  et  élhyli^oes  par  le  sodiom 
en  présence  d'alcool  absolu. 

On  diasoul  1  mol.  de  Téther  en  question  dans  3  à 
4  fois  son  poids  d'alcool  absolu  et  on  fait  tomber  par 
petites  portion»  cette  sohriîon  i  VdAêe  d'on  tnkc  à 
brome,  dans  un  balloi»,  relié  à  tra  puissant  réfngéranf 
ascendant  et  contenamt  6  at.  de  sodium  en  gros  inor* 
ceaux.  La  réaction  est  très  rire,  la  température  s'élèfe 
au  point  de  faire  foadre  tout  le  sodinaî.  Onmaintieat 
Tébullition  an  mélange  jusqu'à  ce  que  towt  lesodiim 
art  disparu,  en  rajoutant  au  besoin  del'alcoof  absotn.Oii 
ajoute  ensnite  de  Feau,  qui  proToque  la  formatioir  de 
soadie  caustique,  laquelle  saponifîe  Tétiier  qwî  n'a  pas 
réagi.  A  Taidc  d'un  courant  de  vapeur  d'ean,  on 
entrafîne  d'abord  l'alcool  ordinaire,  puis  le  nouvel  alcool 
qu'on  sépare  de  l'eau  par  agitation  avec  Téther.  On  des- 
sèche et  on  distille. 

L'octanoate  de  méthyîe  (caprylate  de  métbyle)  four- 
nit ainsi  l'alcool  eaprjlique  (octanol.  4).  Dsins  la 
série  grasse,  le  procédé  s'applique  aussi  bien  aux  acidei 
de  poids  moléculaire  faible  qu'à  ceux  de  poids  molécu- 
laire élevé. 

Mais  les  acides  aromatiques  analogues  à  l'acide  ben- 
zoïque  n'ont  donné  aucun  résultat.  Les  autres  acides 
aromatiques,  à  carboxyle  non  immédiatement  lié  au 
noyau,  se  comportent  comme  les  acides  gras,  c'est-à- 
dire  fournissent  les  alcools  correspondants. 

Avec  l'acide  hexahydrobenzoîqne  C*H"-CO*H,  les 
auteurs  ont  également  obtenu  l'alcool  C*H"-CH*OH. 

J.  B. 

Préparation  des  éthers  nitriques  et  nitreux;  pf 
MM.  L.  BouvEAULT  et  A.  Wahl  (i).  —  Pour  la  prépara- 
tion des  éthers  nitrifies,  les  auteurs  emploient  l'acide 
réel  de  M.  Franchimont.  On  laisse  tomber  goutte  à 
goutte  1  p.  d'alcool  dans  3  p.  d'acide  nitrique  réel, 
refroidi   de   manière  que   la  température  du  milien 

(i)  C.  R.  de  VAcad.  d.  Se.»  t.  CXXXVI,  p.  1563, 1903. 


--  307  — 

resle  comprise  entre  0®  et  5**  ;  le  dégagement  de  chaleur 
est  médiocre.  Les  alcools  inférieurs  donnent  une  solu- 
tion homogène  ;  avec  les  termes  supérieurs,  le  produit 
se  sépare  en  deux  couches.  On  verse  le  tout  sur  de  la 
glace,  on  rassemble  à  Téther,  on  lave  à  Teau  ou  au  car- 
bonate de  soude,  et  de  nouveau  à  Peau.  Puis,  après  avoir 
chassé  Téther  au  bain-marie,  on  distille  sous  pression 
réduite. 

En  opérant  ainsi  avec  les  alcools  secondaires,  on 
obtient  des  acétones;  avec  les  alcools  tertiaires,  la  réac- 
tion est  très  complexe. 

Les  éthers  nitreux  s*obtiennent  aisément  en  fai- 
sant passer  un  courant  de  chlorure  de  nitrosyle  en 
excès  dans  un  mélange  équimoléculaire  de  pyridine 
bien  sèche  et  deValcooIà  éthérifier,  le  tout  étant  refroidi 
dans  de  laglace.  On  obtient  ainsi  les  éthers  nitreux  avec 
tous  les  alcools  sans  exception. 

J.  B. 

De  Faction  de  Tacide  abiétique  sur  les  ferments  ;  par 
M.  J.  Effront  (1).  —  L'acide  abiétique,  à  la  dose  de 
1  p.  1000,  paraît  n'avoir  aucune  action  surledéveloppe- 
ment  des  cultures  pures  de  ferment  lactique,  butyrique, 
de  levure  de  bière,  etc.  Mais  si  le  milieu  nutritif  contient 
plusieurs  micro-organismes,  celui  qui,  au  début,  était 
le  plus  abondant,  se  développe  seul.  C'est  ainsi  que, 
quand  on  ensemence  avec  une  forte  dose  de  levure  et 
un  peu  de  ferment  lactique  un  moût  additionné  d'acide 
abiétique,  on  obtient  une  reproduction  très  abondante 
de  levure,  sans  développement  du  ferment  lactique  ;  un 
résultat  contraire  est  obtenu  quand  on  renverse  les  pro- 
portions de  levure  et  de  ferment  lactique. 

L'acide  abiétique  peut  être  remplacé  par  la  colophane, 
^  condition  que  cette  substance  soit  exempte  de  produits 
volatils. 

Par  remploi  de  la  colophane,  on  supprime,  dans  les 
distilleries  de  mélasses, la  stérilisation  ainsi  que  Tacidi- 

(l;  C.  R.  de  VAcaiL  des  Se,  t.  CXXXVI,  p.  lo36,  1903. 


■-^-^ 


—  308  — 


fication  des  moûts;  on  fermente  avec  une  quantité  de 
levure  très  réduite,  on  augmente  le  rendcmenten  alcool 
et  on  accroît  considérablement  la  teneur  des  salins  ea 
carbonates. 

J.  B. 

Recherches  chimiques  sur  les  rhubarbes  ;  parM.  Gii 
SON  (1).  —  Parmi  les  différents  groupes  de  principes 
immédiats,  il  n'en  est  guère  dont  l'histoire  soit  aussi 
confuse  et  aussi  obscure  que  celui  des  tanins.  Il  n'esl 
môme  pas  possible  de  donner  de  ces  corps  une  défini- 
tion absolument  précise.  La  suivante,  qui  est  due  à 
Husemann-Ililger  et  a  été  modifiée  par  Waage,  parait 
correspondre  assez  bien  à  l'idée  qu'on  se  fait  générale- 
ment aujourd'hui  des  tanins  :  (c  C'est  un  groupe  de 
substances  très  répandues  dans  le  règne  végétal,  plus 
riches  ou  carbone  et  en  oxygène  que  les  hydrates  de 
carbone,  possédant  les  caractères  d'acides  faibles  et 
devant  être  considérées  le  plus  souvent,  eu  égard  à  leur 
consli  tu  lion,  comme  des  combinaisons  éthéréesdelacide 
gallique  ou  d'un  autre  acide  analogue  avec  un  membre 
i\\\  groupe  des  sucres,  avec  la  phloroglucine  ou  avec  on 
second  acide  spécifique.  » 

Le  nom  de  «  tannoïdes  »  a  été  employé  d'abord  par 
Chatin.Ilest  à  peu  près  généralement  admis  aujour- 
d'hui pour  désigner  les  tanins  et  leurs  congénères,  cW 
à-dire  les  corps  présentant  avec  eux  de  grandes  analo- 
gies de  composition. 

Sans  faire  l'histoire  générale  des  tannoïdes,  l'auteur, 
après  avoir  signalé  brièvement  les  travaux  antéricui'S 
aux  siens  sur  les  tannoïdes  de  la  rhubarbe,  expose  avec 
détail  les  nombreux  résultats  de  ses  expériences  sur  le 
même  sujet. 

(1)  Contribution  à  l'étude  des  tanuoïdes.  Les  tannoïdes  do  U  rhu- 
barbe de  Chine;  UhJL  Académie  roijale  de  médecine  de  Belfjùi^' 
décembre  1902.  —  Sur  un  nouveau  glucoside,  la  ponlicine.  Contriboti<>" 
à  Télude  chimique  des  rhubarbes;  Bull,  Académie  rof/nle  demidff^^ 
de  Ite/(/i(juet  mars  dUL-S.  Voir  déjà  Journ.  Pharm.  et  Chimie,  |6|  XWl. 
p.  257,  19U:{.    . 


r 


—  309  — 

Le  point  de  départ  a  été  la  recherche  des  acides  gal- 
lique,  cinnamique  et  paracoumarique  (paraoxycinna- 
mique)  dans  la  rhubarbe  de  Chine.  On  sait  en  eiïetque 
l'acide  cinnamique  et  paracoumarique  ont  été  signalés 
dans  les  aloès,  qui  contiennent,  comme  la  rhubarbe  de 
Chine,  des  dérivés  du  méthylanlhraquinone.  Il  y 
avait  lieu  de  se  demander  si  l'analogie  entre  ces  deux 
produits  n'allait  pas  plus  loin  et  si  la  rhubarbe  ne  con< 
tenait  pas  également  l'un  des  deux  acides  qu*on  avait 
retrouvés  dans  les  aloès,  ce  qui  tendrait  à  prouver  qu'il 
y  a  une  relation  entre  les  dérivés  de  Tanlbraquinone  et 
les  acides  cinnamique  et  paracoumarique. 

En  fait,  la  présence  des  acides  gallique  et  cinnamique 
a  pu  être  démontrée  dans  la  rhubarbe  de  Chine.  Comme 
ces  corps  s'y  trouvent  principalement  à  l'état  de  com- 
binaison, Fauteur  a  cherché  et  est  parvenu  à  isoler  les 
composés  aux  dépens  desquels  ils  se  forment;  afin 
d'éviter  dans  la  mesure  du  possible  toute  cause  d'alté- 
ration, il  s'est  astreint  à  n'employer  dans  ce  but  que  des 
dissolvants  neutres. 

La  méthode  générale  d'extraction  des  tannoïdes  de  la 
rhubarbe  de  Chine,  décrite  avec  le  plus  grand  soin  dans 
le  mémoire  original,  est  trop  complexe  pour  qu'elle 
puisse  être  utilement  exposée  ici;  elle  consiste  essen- 
tiellement dans  la  préparation,  au  moyen  de  l'acétone, 
d'une  liqueur  extractive  qui,  dans  des  conditions  déter- 
minées de  concentration,  est  soumise  à  des  traitements 
convenables  par  l'éther,  la  benzine  ou  l'eau.  On  obtient 
ainsi  une  série  de  liqueurs  et  de  précipités  dont  Tauteur 
a  pu  isoler  les  principes  qui  vont  maintenant  attirer 
notre  attention.  Remarquons  toutefois  —  et  c'est  là 
une  observation  qui  n'étonnera  aucun  expérimen- 
tateur s'occupant  de  chimie  végétale  —  que  certains  de 
ces  principes,  bien  qu'extraits  originairement  par  l'acé- 
tone, deviennent  insolubles  ou  tout  au  moins  très  peu 
solubles  dans  ce  solvant,  quand  ils  ont  été  une  fois 
obtenus  à  l'état  cristallisé.  C'est  le  cas,  par  exemple,  du 
composé  que  l'auteur  a  désigné  du  nom  de  gliLCogalline. 


—  310  — 

La  glucogalline  est  un  glucoside  cristallisé»  inco- 
lore, soluble  dans  Talcool  à  80"*,  l'alcool  méthytiqae 
et  Teau  ;  il  est  très  peu  solnble  dans  Talcool  absolu, 
Tacétone  el  Téther  acétique.  Il  est  insoluble  dans  le 
chloroforme,  la  benzine  et  l'éther  de  pétrole.  H  fond 
en  se  décomposant  vers  200*.  • 

Traitée  par  l'acide  sulfurique  étendu  et  bouillant,  h 
glucogalline  se  dédouble  en  donnant  de  Tacide  gatliqoe 
et  du  dextrose.  Le  dosage  des  produits  de  dâooble- 
ment,  l'analyse  élémentaire  et  la  cryoscopie  lui  assi- 
gnent la  formule  C*^H**0*°.  Le  dédoublement  se  fait 
d'après  l'équation  suivante  : 

Ci3Hi60«o+H»0  =  C6H'«0«-hC7H60*. 

L'existence  d'un  glucoside  de  l'acide  gallique  avait 
été  soupçonnée  dans  divers  végétaux,  mais  jasqalci 
on  n'était  pas  parvenu  à  l'isoler  à  l'état  pur.  La  sola- 
tion  aqueuse  de  glucogalline  ne  précipite  ni  la  gélatine, 
ni  Talbumine.  Ce  n'est  donc  pas  un  tanin  au  sens  res- 
treint du  mot.  Les  réactions  de  coloration  sont  de  na- 
ture à  le  faire  confondre  avec  l'acide  galliqoe  et  le 
tanin  de  la  noix  de  galle  ;  elle  donne  en  effet  une  colo- 
ration bleu  noirâtre  avec  les  sels  ferriques. 

L'auteur  a  retiré  de  la  rhubarbe  de  Chine  de  la  tfài- 
chine  de  formule  C*-^H**0'+4H*0,  identique  à  celle  que 
Ton  rencontre  dans  les  cachous  et  les  gambirs  ;  il  a  pu 
isoler  en  outre  à  Tétat  de  pureté  un  second  glucoside, 
très  bien  cristallisé,  qu'il  a  appelé  tétrarine  et  qui  pos- 
sède la  formule  C"H'*0*^ 

La  tétrarine  est  facilement  soluble  dans  l'alcool  àSO", 
l'alcool  mélhylique  et  l'acétone.  Elle  est  moins  solaWe 
dans  l'alcool  absolu  et  dans  Téther  acétique.  Elleestin- 
soluble  dans  l'eau,  l'éther,  le  chloroforme, le  benïène*^ 
Téther  de  pétrole.  Elle  se  dissout  dans  les  solutions  de 
soude  caustique  et  dans  l'ammoniaque.  Elle  fond  en  se 
décomposant  vers  204-205°.  Traitée  par  l'acide  sulfe- 
rique  étendu  et  bouillant  en  milieu  aqueux,  ou  nûeux 
en  solution  dans  l'alcool  inéthylique,  la  tétranne  «si 


r 


—  311  — 


^U5co«D posée  en  <k>nQant  naiasamoe  à  qaatre  prodatlts 
•éifférenlB)  qtii  tous  ont  été  obtenus  à  TétaC  ^rstalifsé, 
àsaw^oir  du  dextrose,  de  l'acide  ^ilique,  de  l'acide 
«innamique  et  de  la  ràéôsmne.  La  rhéo9iaîi»e  fond  à 
TO'^^S  ;  elle  peut  distiller  si  on  la  chauffe  à  uBe  temfté- 
raïare  plus  élevée  ;  sa  molécule  contient  sûrement  un 
groupenaent  aldéfaydique  et  peut  être  aussi  un  ^oa- 
peinent  phénolîque.  Elle  a  poiiw  formule  C**^H**0'.  La 
décomposition  de  laiéirarinese  fait  donc  d'après  l'équa- 
tion : 

Cn|i3S03S4.3H»0  =  C«H»0«+'C7B«O»4-C9H»Oîi^-C'0HJaoa. 

La  glucogalline  et  la  tétrarine  n^ont  pu  être  retrouvées 
dans  la  racine  de  rhapontic  ;  mais  par  contre  cette 
dernière  espèce  contient  un  glucoside  non  encore  si- 
gnalé qui  n^existe  pas  dans  les  rtiubarbesde  Chine.  Ce 
glucoside  a  été  désigné  du  nom  de  ponticine;  il  a  pour 
lurnule  C^WO\ 

La  ponticine  x^nsJjdJise  en  fines  aiguilles  parXaite- 
ment  blanches,  mais  prenant  facilement  une  freinte 
jaunâtre  ou  rose.  Elle  est  insoluble  dans  l'eau»  l'alcool 
absohi,  Talcool  méthylique,  racétone  et  l'acide  acé- 
tiqne  à  froid,  un  peu  solubleà  chaud.  Elle  est  complè- 
tement insoluble  dans  l'éther,  le  chloroforma,  le  ben- 
zène et  l'éther  de  pétrole.  Elle  se  dissout  facilement, 
surtout  àctiaud,  dans  un  mélange  de  40  parties  d*eau  et 
de  60  parties  d'acétone.  Elle  est  facilement  soluble 
dans  la  soude  caustique  et  dans  l'ammoniaque,  moins 
facilement  dans  le  cacbonai?^de  sonde.  Elle  fond  en  se 
décomposant  vers  231''.  L'acide  sulfurique  à  5  p.  100, 
bouillant,  la  dédouble  rapidement  en  dextrose  tlpooi- 
tiçénine  suivant  Téquation  : 

La  pontigénine  est  à  peine  «oluMe  dans  Feati  froide, 
\m  peu  soluble  dans  Teau  tshawde.  Elîe  est  très  soluble 
dans  les  alcools  méthylique  et  éthylique,  ainsi  que  dans 
Vacétone,  l'éther  ordinaire,  Téther  acétique  et  l'acide 
acétique  cristallisable.  La  pontigénine  n'appartient  pas 


"'^'^''^WH 


—  312  — 


au  groupe  des  oxyméthylanthraquinones.  Elle  (possède 
des  propriétés  qui  rappellent  les  phénols  polyiraleate 
ou  les  acides-phénols  qui  donnent  naissance  aux  taniits. 

La  ponticine  trouvera  donc  probablement  sa  place 
parmi  les  fflucotannoîdes. 

Les  faits  qui  viennent  d'être  rapportés  montreot  qu'il 
existe  des  diirérences  considérables  entre  les  diverses 
variétés  de  rhubarbes  au  point  de  vue  des  taanoîdes 
qu'elles  contiennent.  Les  résultats  acquis  par  rautear 
sont  appuyés  sur  des  analyses  et  des  déterminations 
irréprochables.  L'étude  de  glucosides  cristallisés  dé- 
rivés de  Toxyméthylanthraquinone  dont  la  découverte 
est  annoncée  dans  les  présentes  recherches  permettra 
sans  doute  d'éclaircir,  dans  les  rhubarbes,  les  relations 
de  formation  qui  doivent  exister  entre  les  tannoîdes 
et  les  dérivés  du  méthylanthraquinone.  H.  H. 

Les  hydrates  de  carbone  de  Forge  et  leurs  trans- 
formations au  cours  de  la  germination  industrielle;  par 
M.  L.  LiNDET  (1).  —  La  plus  grosse  difficulté  que  Ton 
rencontre  dans  une  étude  d'ensemble,  sur  les  transfor- 
mations que  les  hydrates  de  carbone  de  l'orge  subisjjcnt 
au  cours  de  la  germination  industrielle,  vient  de  ce 
que  l'orge,  et  surtout  le  malt,  renferment  des  diastascs, 
Tamylase  et  la  sucrase,  qui,  au  cours  des  épuisements 
par  l'eau,  modifient  la  nature  de  ces  hydrates  de  carbone. 

L'auteur  obtient  d'excellents  résultats  en  épuisant 
l'orge,  à  la  température  ordinaire,  par  l'eau  additionnée 
de  sulfate  de  mercure.  Celui-ci  précipite  les  matières 
azotées  et  spécialement  les  diastases  qu'il  immobilise. 
La  liqueur  filtrée  est  sursaturée  par  la  baryte,  filtrée, 
puis  saturée  par  l'acide  sulfurique.  On  peut  alors,  sans 
crainte,  concentrer  les  liquides  pour  pratiquer  ensuite 
les  précipitations  fractionnées  par  l'alcool. 

En  opérant  ainsi,  on  constate  que  l'orge  crue  ren- 
ferme deux  gommes  :  la  première,  identique  à  laj-amy- 
lanede  O'SuUivan  («d  =  —  146^),  dépourvue  de  pooroir 

(1)  Comptes  rendus  de  rAcad.  d.  Se,  i.  CXXXVll.  p.  13, 1?03. 


—  313  — 

«réducteur,  et  dédoublable  en  sucres  en  G^  non  déter- 
■minés;  la  seconde,  identique  à  Ta-galactane  de  Mûntz 
:{pto  =  +  Si'^G),  pouvoir  réducteur  30  à  35,  fournissant 
i-à  rhydrolyse  du  galactose  et  probablement  aussi  du 
flévulose.  Au  cours  de  la  germination,  la  galactane 
:laugmente  progressivement  tandis  que  le  poids  d*amy- 
Ilane  reste  stationnaire. 

i  Le  dosage  des  sucres  indique  qu'à  aucun  moment 
tde  la  germination  Torge  ne  renferme  de  maltose. 
;;Ii*orge  crue  renferme  de  0,5  à  1  p.  100  de  saccharose, 
.^et  celui-ci  augmente  au  germoir,  dans  la  proportion  de 
^i  à  3.  Le  sucre  réducteur  s'y  rencontre  en  quantité 

•  extrêmement  faible,  0,1  p.  100.  Bientôt  la  sucrase 
t-entre  en  jeu,  fournissant  du  glucose  et  du  lévulose;  ces 
..  deux  sucres  semblent  être  utilisés  inégalement  et  de 

•  façons  différentes. 

L'amidon,  au  cours  de  la  germination,  diminue  dans 

^  la  proportion  de  j  environ.  Les  grains  d'amidon  s'alta- 
^  quent  progressivement  par  la  surface.  j.  b. 

Applications  diverses. 

Contribution  à  Tétude  de  Topium  à  fumer  et  à  celle  des 
substances  actives  que  renferme  la  fumée  ;  par 
;MM.  C.  Uartwich  et  Simon  (1).  —  L^babitude  de  fumer 
Topiam  est  très  répandue  en  Orient.  En  Turquie  et  dans 
les  pays  limitrophes,  on  ajoute  pour  cela  un  peu 
d'opium  au  tabac  que  Ton  fume;  mais  bien  plus  fré- 
quemment on  fume,  dans  des  pipes  spéciales,  un  extrait 
d^opium  expressément  préparé  à  cet  effet.  On  procède 
ainsi  en  Chine,  et  partout  où  les  Chinois  ont  importé 
leur  manière,  par  exemple  dans  l'Amérique  du  Nord, 
au  Pérou,  en  Australie,  etc. 

Préparation  de  C  opium  à  fumer  ou  Tschandu.  —  L'opium 
brut  de  l'Inde  qui  sert  à  préparer  le  Tschandu  se  pré- 

;l)  B«iiraege  zur  Kenntniss  des  Hauchopiuni  und  der  beiixi  Opiam- 
ntochcn  wirksameo  Stoffe  (Apotek.Zeit.  Repert.,  1903,  pp.  505  et  512). 
~  Voir  sor  le  loéme  sujet  :  Lalande,  Archives  de  thédecine  navale  et 
coloniale  (1890),  fasc.  1  et  8. 


—  314  — 

sente  en  pains  du  poids  de  l.llS^  environ, 
d*«ne  eoucbe  épaisse  de  feuilles  de  pavot.  Oa  ledîv 
en  menus  fragments  après  l'avoir  séparé  de  son 
loppe  dont  les  parties  internes  sont  mises  à  maoé 
dans  Teau;  les  monceaux  il'opium  et  le  liquide  de 
ratkm  sont  ensuite  chauffés  dans  un  poêlon  de  Isti 
jusqu'à  ce  que  la  masse  ne  renferme  plus  que  S  à  6  p. 
d'ean.  La  matière  est  alors  pétrie,  puis  éfendee 
eoucfa«  de  iS  à  W^  d'épaisseur  dans  un  platqael 
porte  sur  le  feu.  Les  parties  périphériqaes  penieat 
l'eau,  se  boursouflent,  puis  'émettent  des  vapous  o 
rantes  ;  on  retire  alors  le  plat  du  feu  et  l'on  façoane 
parties  en  un  gâteau  aplati  et  boursouflé.  La  même  c 
ration  est  répétée  sur  l'opium  qui  reste  dans  le  plit 
Ton  transforme  ainsi  en  gâteaux  tout  le  contenadopi 
Pendant  cette  sorte  de  torréfaction,  ia  tempénte 
monte  à  SOO  ou  210*  ;  les  gâteaux  obtenus,  noirs,  boi 
souflés,  ressemblent  à  de  la  croûte  de  pain.  On  les  j< 
de  nouveau  dans  le  poêlon  avec  de  l'eau  et  on  abaBdoo 
au  repos  jusqu'au  jour  suivant.  On  dispose  alors 
paquet  de  moelle  d'unesorte  de  jonc,  qui  plonge  dans 
liquide  et  pend  à  l'extérieur  du  poêlon.  Par  capillarti 
le  liquide  filtre  peu  3i  peu  à  travers  le  paquet  et  acW 
de  se  clarifier  sur  une  couche  de  papier  à  filtrer, 
liquide  est  alors  évaporé  avec  soin  en  consislaDce  sii 
peuse  ;  puis,  retirant  le  vase  du  feu,  on  achève  Tévapoi 
tion  en  battant  le  liquide  avec  une  large  spatule  de  bc 
et  agitant  vigoureusement  Tair  ambiant  avec  un  gni 
éventail.  On  obtient  de  cette  manière,  avec  120  pai 
d'opium  de  1.773»%  de  136  à  140*»'  de  Tschandu. 

Mais  l'opium  ainsi  préparé  n'est  pas  encore  prètH 
fumé  ;  il  faut  encore  l'abandonner  quelques  mois  l 
fermentation  dans  des  pots  en  terre  incomplèfema 
fermés. 

Pour  savoir  quelles  transformations  subît  Topiumpâ 
daut  ces  manipulations,  les  auteurs  ont  transformé* 
Tschandu  un  pain  d'opium  de  Patna  sur  le  Gange.  & 
opium,  un  peu  falsifié  par  l'addition  d'amidon  elde^ 


r 


—  315  — 

ières  grasses,  donnait  à  l'analyse  les  résultats  sui- 
vants p.  100  de  produit  analysé  :  eau,  7,193;  alcaloïdes 
otauXy  12,9;  morphine,  5,1S;  cendres,  3,70.  On  en 
ètint,  avec  200'%  61^  de  Tschandu  sec  et  91«'  de 
iiatîères  insolubles  dans  Teau,  soit  en  tout  152l^^  Il 
f  avait  donc  eu,  pendant  la  torréfaction,  une  perte 
Ee  33«%  soit  17,8  p.  100.  Par  cette  opération,  les 
Siinois  éliminent  de  l'opium  des  matières  volatiles 
idorantes  et  certains  alcaloïdes  qu'une  température 
le  200-210''  détruit;  tels  sont  vraisemblablement  la 
lapavérine  qui  fond  à  147%'  la  thébaïne  (F  =  193^),  la 
iddéine  (F  =  155*»),  la  narcotine  (F  =  176^),  la  nar- 
iéine  (F  =  170*).  Quant  à  la  morphine  qui  fond  à  245% 
ile  reste  intacte,  ainsi  que  la  cryptopine  (F  =213*'), 
a  protopine  (F  =  203°),  la  xanthaline  (F  =  206'»),  la 
^osco^ae  (F=  228"")^  £a  outre,  le  Tschandu  ne  peut 
contenir  aucune  des  substances  insolubles  dans  Teau 
[ue  renferme  l'opium  :  caoutchouc,  composés  résineuK 
rt  antres,  narcotine  pour  la  plus  grande  partie. 

Opium  de  P(i.tna  transformé  en  Tschandu 


S. 


Alcaloïdes  totaux. 
Morphine 


12,91, 
5,15 


|2 


13,34 
5,91 


1 
3,72 


58.2 


6.9S 
traces 


S      -2 


11,94 
10,85 


^3 

s    «3 
Cl    © 

^42 


Opium  de  l'Inde  acheté  à  Hong-Kong 


Akaloldefl  totaux i   14,581    15,97 

Morphine |     5,ll|     6,«6 


9,21 
4^3 


6,51 
traces 


Alcaloïdes  totavx. 
Morphine 


Opium  de  Turquie 

20,17 

20,74 

10,30 

7,70 

18,-6 

11,35 

11,43 

•ï,72 

traces 

16,16 

11,94 
10,84 

1 12,12 
I   9,78 

18,74 
16,14 


11  résulte  de  ce  tableau  que  le  pétrissage  augmente 


—  3i6  — 

légèrement  la  teneur  en  alcaloïdes,  à  cause  du  dé(HUE 
d'un  peu  d'eau;  la  torréfaclîon  détermine  la  deslinoi 
tion  d'une  notable  quantité  d'alcaloïdes,  mais  tandis  <[ii 
la  morphine  reste  à  peu  près  intacte,  la  destructidi 
porte  sur  la  narcotine  et  surtout  sur  la  papavérine, 
codéine,  la  narcéine,  que  l'analyse  permet  à  peine 
mettre  en  évidence  dans  le  produit  torréfié.  Quant  à 
thébaïne,  on  peut  en  retrouver  des  traces,  même  dansi 
Tschandu  terminé.  Les  produits  de  cette  destructioi 
ainsi  que  la  presque  totalité  de  la  narcotine  restent  di 
les  produits  insolubles  dans  Teau. 

On  peut  aussi  voir  que  la  fermentation    n'a  gaèn 
d'influence  sur  la  teneur  du  Tschandu  en  alcaloïdes. 

Voici  maintenant  quelques  analyses  d'opiums  à  fa 
achetés  dans  le  commerce  : 


Tschanda   acheté  à  Macao  dans  de  petits 

pots  d'argile 

Tschandu  de  Patna  acheté  en  Chine  dans 

des  boites  de  corne 

Tschandu    de    Yunnan    acheté  à  Canton 

dans  des  boîtes  de  laiton 

Tschanda  de  Yunnan  acheté  à  San-Fran- 

cisco  comme  importé  de  Chine 

Tschandu  de  Yunoan  en  boites  de  corne. 
Tschandu  soi-disant   de  Tinko,    acheté  à 

San- Francisco  dans  des  boites  de  corne. 
Opium  de   la  régie  nationale  hollandaise, 

à  Java,  dans  des  tubes  de  zinc 


Alcaloïdes 
totaux  p.  100 

MorphiM 

p.ivâ 

1.49 

6.01 

6,53 

4.1S 

10,39 

9,1^3 

8,20 
15,27 

6,9 

Ml 

16,13 

9,5S 

15,00 

12,34 

Ces  trois  dernières  sortes  sont  remarquables  par  leur 
richesse  en  alcaloïdes  et  particulièrement  en  morphine. 
Quand  le  fumeur  emploie  ces  sortes  d'opium,  il  se  con- 
dense dans  le  fourneau  et  dans  le  tuyau  de  sa  pipeane 
matière  que  l'on  recueille  sous  le  nom  de  Dro$s,  Oi 
en  fait  un  extrait  que  Ton  mélange  au  Tschandu  oai 
l'opium  brut  pour  le  fumer.  La  valeur  du  Drasê  est 
encore  assez  élevée  :  12S  francs  le  kilo,  tandis  que  le 
Tschandu  est  vendu  couramment  220  francs.  Beaucoup 


w 


—  317  — 

i  famcurs  endurcis  préfèrent  même  au  Tschandu  ce 
lélange  que  Ton  nomme,  à  Java,  Dijtjing  ou  Tahi^ 
mdat.  Un  échantillon  de  «  Dross  »  acheté  à  San-Fran- 
Isco  se  présentait  sous  forme  d'une  masse  poreuse, 
igère^  enfermée  dans  un  cornet  de  papier,  portant  des 
iscriptîons  chinoises.  En  partie  soluble  dans  Tcau,  sa 
ineur  en  morphine  était  de  4,93  p.  100;  il  ne  contenait 
Is  de  narcotine. 

Substances  actives  de  la  Journée  d! opium.  —  L'étude  de 
i  fumée  d'opium  a  été  faite  en  1892  par  M.Moissan  (1). 

D'après  ce  savant,  sa  composition  est  différente  sui- 
ant  que  Ton  fume  un  opium  de  bonne  qualité  ou  du 

Dross  »y  et  surtout  suivant  la  température  à  laquelle 
opium  est  porté  dans  la  pipe  du  fumeur.  Normalement, 
ftlte  température  est  de  230"  et  la  fumée  renferme 
lors,  en  outre  de  matières  volatiles  d'odeur  agréable, 
toe  petite  quantité  de  morphine  à  laquelle  il  faut  attri- 
iuer  ses  effets.  Mais  si  Topium  est  de  mauvaise  qualité, 
\  faut  atteindre  la  température  de  300"  et  l'on  ne 
^trouve  plus  de  morphine  dans  la  fumée,  qui  contient 
dors  une  notable  quantité  de  bases  pyridiques  et  hydro- 
^ridiques  essentiellement  toxiques. 

L'auteur  est  d'accord  avec  M.  Moissan,  sauf  qu'il  n'a» 
l^u  retrouver  la  morphine,  dans  la  fumée  d'opium,  sans 
loute  parce  qu'il  a  dépassé  la  température  de  230". 

M.  G. 

Lindustrie  de  la  laque  dans  l'Inde  (2).  — L'emploi  de 
la  résine  et  de  la  teinture  produi  tes  par  l'insecte  à  laque, 
Tackardia  lacca,  parmi  les  indigènes  de  Tlnde,  remonte 
kune  époque  très  reculée;  on  trouve,  en  effet, mention 
de  ces  substances  dans  la  littérature  sanscrite  d'il  y  a 
m  moins  quatre  mille  ans.  Autrefois  la  teinture  était 
le  produit  le  plus  important;  à  un  certain  moment,  elle 
a  supplanté  la  cochenille  dans  une  très  large  mesure, 

(I)  Comptes  rendus  de  VAcad.  des  sciences^  1892,  t.  CXV,  p.  98i. 
,i)  Impérial  Instilule  Journal^  mars  1002;  d'après  Monil.  Scienlif., 
ftyrier  1003,  (extrait). 


_3i&  — 

mèiae  dans  les  teintureries  européennes;  mus  depoîi, 
l'apparition  des  teintures  de  goudron  de  houille, 
deux  matières  colorantes  naturelles  ont  cessé  pratiqM» 
ment  d'être  employées  et  la  teinture  de  laque  n'esa 
actuellement  qu'un  simple  produit  secondaire  de  11 
fabrication  du  lac-lack  (laque  en  écailles). 

Tous  les  renseignements  qu'on  a  pu  se  procurer 
cernant  le  mode  d'existence  de  Tinsecte,  la  chimie  de 
résine  qu'il  produit  et  les  statistiques  du  commerce  i 
cette  substance  ont  été  réunis  dans  un  numéro  spé* 
cial  de  V Ayrietdttircd  Ledger^  dont  a  été  tiré  le  résoaé 
suivant  (1901)  : 

L'insecte  qui  produit  la  laque  appartient,  en  zoologk» 
à  l'ordre  des  hémiptères,  et  est,  par  conséquesli 
proche  parent  de  la  cochenille.  Comme  ce  deroierv! 
il  se  fixe»  de  préférence,  sur  certains  arbres  conmv 
le  Butâa  /rondosa  (palas),  VAeoôia  arabica  (babul,,  k 
Pterocarpus  marsupium  (kins),  le  SAarea  rabusta,  1*^ 
Sizyphtis  jujuha  et  diverses  variétés  de  Ficus, 

Les  larves  se  déposent  sur  les  jeunes  rameaux  de  ee» 
végétaux  et  s'y  fixent  en  insinuant  leurs  trompes  daift 
l'écorce  dont  elles  aspirent  la  sève;  au  cours  de  la  diga- 
lion,  celle-ci  subit  un  changement  considérable  et  se 
transforme  en  une  sécrétion  résineuse  dans  laquelk 
chaque  larve  se  trouve  rapidement  et  complètement 
incrustée. 

Pendant  ce  temps,  les  larves  qui  paraissaient  d'aborl 
appartenir  toutes  à  la  même  espèce  se  développent  en 
insectes  des  deux  sexes,  les  mâles  pourvus  d'ailes  et  le$ 
femelles  sans  ailes. 

Les  premiers  s'échappent  de  leurs  incrustations 
résineuses,  tandis  que  les  autres  donnent  des  œuis  A 
terminent  leur  existence  dans  l'état  où  ils  l'ont  com- 
mencée. 

Chaque  femelle  produit  environ  1.000  œufs  dont  la 
formation  est  précédée  de  l'apparition  d'une  matièrt 
colorante  rouge  vif,  qui  sert  probablement  de  nourri- 
ture aux  jeunes  larves,  car  celles-ci  demeurent  in  ^tâ 


r- 


319 


Hqu*à  ce  qu*elle&  aient  atteint  lenr  complet  dévelafH 
BHieiii  et  qu'elle»  puissent  ae.  glis&er  sur  une  nimveUe 
■rtie  de  la  branche  oii  elles  recommeneent  le  cycle 
pi  a  été  indiqué  dans  le  paragraphe  précédent 
iferaqu'on  propa^  Tinseete  à  laque  pour  avoir  sa  résine, 
laeoupe  les  rameaux  immédiatement  ayant  que  lea 
ivres  soient  arrivées  à  lemr  développement  et  ces 
pmmaux  coupés  sont  placés  sur  des  rameaux  nouveaux 
^les  insectes  pullulent  rapidement,  il  y  a  deux  pooLeâ 
b  larve»  par  an,  la  première  en  juillet  et  la  seconde  au 
Maoïeacement  Ae  décemlMre. 

Les  ennemis  les  plus  sérieux  de  rinaecLe  à  laque  sont 
Bsfourmis et  les  papillons  :  Les  premières  attaquent  les 
amelles  afin  d'avoir  le  jus  sucré  dont  les  lai*ves  se 
Mirrissent,  et  certaines  espèces  de  papillons  dévoreat 
es  femelles  ainsi  que  les  j^uies  larves.  Il  est  difficile 
rexternaîner  ces  ennemis  redoutables^  car  rapplication 
le  n'importe  quel  inâeeUeide  ordinaire  détruirait  à  la 
ois  la  victime  et  Tagresseur. 

On  ne  sait  pas  encore  ai  la  propagation  continue 
le  rinseete  à  laque  sur  les  arbres  portait  préjudice 
i  ceux-ci  :  selon  sir  William  Jones  (1),  les  arbres 
(ont  souvent  détruits  de  cette  manière  ;  mais  Mckée  (2) 
lat  d'a.vis  que  les  arbres  ne  souffrent  guère,  bien 
pie  l'arbre  soit  élagué,  taillé  régulièrement,  afin  de 
avoriser  la  formation  de  nouvelles  branches,  et 
lUdley  (3)  a  montré  que,  dans  bien  des  cas,  le  dommage 
sausé  à  l'arbre  est  dû  non  à  Tinsecte,  mais  à  la  négli- 
gence des  indigènes  qui  recueillent  la  laque. 

On  recueille  la  laque  aux  saisons  de  pullulement  des 
insectes  en  coupant  les  rameaux  qui  portent  les  incrus- 
tations résineuses  qu'on  vend  souvent  dans  les  bazars, 
uins  au  Ire  préparation,  sous  le  nom  de  «  laque  en 
bâtons  ». 

Dans  les  usines  indigènes,  la  substance  est  broyée 

(1)  Asialic  Resioiches,  II,  1789,  p.  361. 

(2)  Indian  Fortsier^  ml.  I,  p.  269^. 

(3)  Ibid^  XXIIr  p.  449. 


—  320  — 

dans  des  moulins  à  grains  où  la  résine  est  réduite  ra 
une  poudre  grossière  qu'on  tamise  pour  la  débarrasser 
des  parties  ligneuses  et  des  matières  de  rebut  :  c'esl 
ainsi  qu'on  obtient  la  «  laque  en  grains  ». 

Cette  dernière  est  ensuite  mise  à  macérer,  pendant 
une  journée,  dans  Teau  et  finalement  broyée  sous  leao 
d'une  manière  excessivement  primitive.  La  liqueur 
ainsi  obtenue  est  d'un  pourpre  vif,  c'est  le  principe 
colorant  de  la  teinture  de  laque  qui  était  autrefois  un 
article  de  commerce.  La  laque  en  grains  lavée  est 
ensuite  mélangée  avec  une  petite  quantité  déterminée 
d'orpiment  afin  de  donner  à  la  laque  en  écailles,  oi 
lac-lack,  une  couleur  jaune  pâle  ;  puis  on  ajoute 
3  p.  100  environ  de  résine  ordinaire  pour  abaisser  le 
point  de  fusion  et  mettre  la  substance  en  état  de  sabir 
les  diverses  opérations  du  traitement  ultérieur.  Le 
mélange  est  ensuite  introduit  dans  un  sac  de  drap, 
étroit,  de  10  à  15  pieds  de  longueur  qu'on  tient  devant  ao 
foyer  de  coke  long  et  peu  profond,  où  la  résine  se  fond 
lentement.  Le  sac  de  résine  est  manipulé  par  deoi 
hommes  qui  le  tordent  dans  le  sens  opposé  pour  exprimer 
la  substance  qu'on  recueille  à  mesure  sur  les  feuilles 
de  plantain  dont  le  plancher  de  la  pièce  est  couvert. 

Les  masses  de  résine  molle  qui  adhèrent  aux  feaiiles 
de  plantain  sont  de  nouveau  chauffées  et  on  attache  i 
une  extrémité  une  partie  de  feuille  d'aloès  au  moyende 
laquelle  l'opérateur  peut  étendre  la  résine  dans  tous  les 
sens  de  façon  à  obtenir  une  large  couche  d'épaisseur 
uniforme. 

Dans  les  usines  mieux  installées,  la  feuille  de  plan- 
tain a  été  abandonnée  en  faveur  des  tuiles  polies  el  w» 
étend  les  masses  chaudes  de  laque  en  les  attachant  a 
la  proportion  la  plus  élevée  de  résine. 

L'article  de  VAgriculturaL  Ledger  contient  la  descrip- 
tion  du  mode  de  blanchiment  de  la  laque  en  écailles  au 
moyen  du  chlore,  de  l'acide  sulfureux,  du  carbone  et 
autres  agents  et  donne  un  aperçu  des  procédés  proposés 
par  différents  fabricants.  Une  grande  partie  de  la  laque 


—  321  — 

:  en  écailles  blanchies  qu'on  trouve  dans  le  commerce  est 
ordinairement  insoluble  dans  Talcool  et  par  conséquent 
inutile  pour  la  fabrication  du  vernis. 

La  laque  en  écailles  du  commerce  renferme  ordinai- 
rement une  petite  quantité  de  la  cire  que  Tinsecte  a 
-  produite  simultanément.  Benedikt  et  Ulzer  ont  étudié 
cette  substance  en  4888  et  ont  reconnu  qu'elle  était  sur-  . 
tout  composée  des  éthers  stéariques  et  palmiliques, 
de  cérine  et  de  myricine;  elle  présente  donc  quelque 
*  analogie  de  composition  avec  la  cire  d'abeille;  mais 
jusqu*ici  on  ne  Ta  pas  employée  aux  mêmes  usages. 
Hooper  estime  que  sa  dureté  et  sa  stabilité  en  font  une 
substance  excellente  pour  apposer  des  cachets  sur  des 
documents. 

On  ne  sait  rien  sur  la  chimie  de  la  laque  en  écailles 
et  l'article  de  Y Agricultural  Ledger  se  borne  à  donner 
un  résumé  des  résultats  obtenus  par  John,  Unver- 
dorben  et  par  Tschirch  et  Farner.  Parmi  ces  chimistes, 
les  travaux  des  deux  premiers  remontent  à  un  grand 
nombre  d'années,  avant  que  Ton  ait  élaboré  des 
méthodes  pour  résoudre  des  problèmes  aussi  difli- 
cilcs  que  la  constitution  des  résines,  et  les  recherches 
faites  par  Tschirch  et  Farner  n'ont  pas  éclairé  complè- 
tement la  question. 

Ces  auteurs  ont  trouvé  que  le  spécimen  de  lac-lack 
sur  lequel  ils  opéraient  renfermait  74  p.  100  de  véri- 
table matière  résineuse  et  de  petites  quantités  de  tein- 
ture de  laque,  d'humidité  et  d'impuretés  inorganiques. 
La  résine  était  constituée  par  deux  substances  dis- 
tinctes, l'une  soluble  et  l'autre  insoluble  dans  l'éther. 
Ils  ont  attribué  à  la    première  la    constitution    d'un 
éther  de  résinotannol  et  d'acide  aleuritique   et    ont 
envisagé  la  seconde  comme  une  substance  inerte  qu'ils 
ont  nommée  érythréolaccine,  parce  qu'elle  formait  des 
paillettes  jaunes,  qui,  à  la  chaleur,  se  sublimaient  et  se 
condensaient  en  aiguilles  ronges.  L'acide  aleuritique 
était  regardé  comme  paraflinoïde  et  les  auteurs  en  con- 
cluaient que  la  laque  en   écailles   et  l'ambre   diflé- 

Jwirn.  de  Pharm,  et  de  Ckim.  f  skrib,  t.  XVIII.  (l"  oclobro  1903.)         21 


—  sau- 
raient sous  ce  rapport  des  autres  résines,  coDclasm 
que  ne  justifient  guère  nos  maigres  connaissances  tâ- 
chant la  constitution  des  diiTérents  acides  résineux. 

M.  liooper  a  publié  une  série  d'analyses  de  laqae  eo 
grains  d'Assam,  dont  les  résultats  montrent  que  lainro- 
portion  de  résine  contenue  dans  cette  «atière  varie 
selon  le  soin  qu'on  a  apporté  aux  opérations  de  broyage 
et  de  tamisage  ;  c'est  la  poudre  la  plus  fine  qui  contient 
la  proportion  la  plus  élevée  de  résine. 

On  emploie  cette  résine  pour  une  surprenante 
variété  d'usages,  mais  particulièrement  poar  i'orae- 
mentation  des  objets  en  bois  et  en  aaétal  sm*  les<(Heis 
on  l'applique  sous  forme  de  vernis  eu  bien  fo&doe. 
Dans  ce  dernier  cas,  l'ouvrier  habile  peut,  en  employant 
la  laque  colorée  au  moyen  de  couleurs  d'aniline  en  de 
pigments  inorganiques,  arriver  à  produire  des  décora- 
tions compliquées  et  artistiques  avec  un  matériel  très 
primitif. 

Le  principal  débouché  de  la  résine  dans  rinde  rési4e 
dans  son  emploi  par  les  artisans  indigènes  pour  mar- 
teler l'or  et  l'argent;  les  lapidaires  l'emploient  aussi 

Les  ornements  et  les  jouets  sont  entièrement  bx\s 
avec  cette  résine,  ou  bien  sont  revêtus  d'ane  mince 
couche  extérieure  de  matière  plus  précieuse. 

!La  laque  est  encore  employée  par  les  tanneurs  e*  les 
teinturiers  en  bois;  les  dames  hindoues  Teraploicot 
souvent  pour  se  teindre  la  plante  ées  pieds  et  la  panne 
des  imains. 

En  Europe  et  en  Amérique,  la  résine  sons  foime  de 
laque  en  écailles,  est  un  des  ingrédients  les  plus  ordi- 
naires des  vernis  à  l'alcool,  employés  dans  Tébénisterie 
et  la  fabrication  des  chapeaux  ;  des  solutions  coDceo- 
trées  de  laque  dans  l'esprit-de-bois  sont  souvent  em- 
ployées comme  ciments. 

Les  statistiques  suivantes  extraites  des  rapports  offi- 
ciels montrent  l'importance  du  commerce  d'importation 
de  ce  produit  dans  l'Inde  : 


r 


—  323  — 


ANNÉES 

• 

LAQUE    EN     ÉCAILLES 

TEINTURE 
DB  IJkOVE 

0 

î  i 

.1 

II 

M 

Ex: 

9 
> 

Aux 
Etats-Unis 

■A 

î 

1876-1817. 

Quintaux 
89.880 

Roupies 
4.220.497 

Quintaux 

Quintaux 

Quintaux 

Quintaux 
19.061 

1884-1885 

106.749 

4.536.326 

68.654 

21.152 

15.413 

106 

i897-lÔ08. 

189.320 

9.286.795 

82.291 

53.693 

51.069 

Néant 

1W9-1900. 

195.239 

9.264.600 

60.257 

• 

79.615 

52.102 

1 

f  Ces  chiffres  présentent  un  intérêt  particulier  en  ce 
qu'ils  montrent  la  baisse  remarquable  dans  Texportu- 
tion  de  la  teinture  de  laque  qui  a  suivi  Tintroduction 
des  teintures  synthétiques  et  les  variations  de  prix  de 
laque  en  écailles. 

Note  sur  les  graisses  de  «  Pinot  »,  de  «  IBaripa  »  et 
de  «  Comou  »,  fournies  par  des  Palmiers  delà  Guyane 
irançaise  (1).  —  M.  Bassière,  directeur  du  jardin  de 
Baduel,  a  envoyé  à  TOfiice  français  du  commerce  exté- 
rieur trois  graisses  fournies  par  les  graines  des  palmiers 
Pinot,  Maripa  et  Comou. 

Graisse  de  Pinot.  —  Le  palmier  Pinot  ou  Ouassay 
de  la  Guyane  française  est  généralement  rapporté  (2)  à 
yEuterpeoleracea  MARTius,qui  fournit  au  Brésil  1'  «  huile 
de  palme  ».  du  Para  ou  «  beurre  du  Para  »,  graisse 
étudiée  par  Sch£dler. 

Le  Pinot  est  un  palmier  à  stipe  grêle,  élancé,  annelé, 
couronné  d'un  bouquet  de  frondes  terminales,  disposées 

(i)  Moniteur  officiel  du  Commercei 

(2)  De  Lanessan,  Les  plantes  utiles  des  colwiies  françaises,  1M6, 
?.  416.  —  G.  Devez,  Notices  sur  les  produits  de  la  Guyane  française^ 
1900,  p.  94.  —  E.  Bassière,  Notice  sur  la  Guyane^  1900,  p.  111.  — 
E.  Hbckbl,  Catalogue  des  plantes  médicinales  de  la  Guyane  française^ 
1897,  p.  40. 


—  324  — 

en  éventail,  pennées,  entre  lesquelles  apparaissent  des 
grappes  de  fleurs  monoïques,  sessiles;  les  fruits  sont  des 
baies  globuleuses,  noires-violelles,  à  mésocarpe  fibreux, 
à  endocarpe  membraneux,  dont  les  graines  ont  1  albii< 
men  ruminé. 

A  la  Guyane,  les  Pinots  abondent  à  tel  point  dans  les 
prairies,  qui  occupent  les  marais  desséchés  des  région» 
basses  où  ils  remplacent  les  Mangliers,  hôtes  des  marais 
inondés  parles  eaux  salées,  qu'on  donne  à  ces  prairies 
le  nom  de  «  pinotières  ». 

Àublet  indiquait  déjà  Tabondance  de  ce  palmier  dans 
les  marais  et  sur  les  bords  des  rivières  inondées  parles 
marées;  il  en  aurait  observé  trois  variétés,  distinctes 
les  unes  des  autres,  par  leurs  feuilles  et  la  grosseurdc 
leurs  fruits. 

L'amande  oléagineuse  du  Pinot  donne,  lorsquonlt 
broie  dans  Tcau,  une  émulsion,  colorée  en  pourpre  el 
rafraîchissante;  traitée,  comme  il  est  dit  plus  loin  pour 
le  Maripa  et  le  Comou,  ces  graines  donnent  une  huile 
claire,  comestible,  légèrement  parfumée,  d'un  goût 
agréable. 

Ces  qualités  paraissent  malheureusement  disparaître 
très  rapidement  dans  Phuile  conservée  depuis  quelque 
temps,  et  telle  qu'elle  peut  nous  parvenir  en  Europe, 

L'échantillon  reçu  àrOflice  du  commerce  extérieur  r, 
se  présentait,  en  effet,  six  mois  après  sa  préparation  et 
son  embouteillage,  comme  une  huile  verdàlre,  non 
homogène,  d'un  goût  détestable. 

On  a  déterminé  trois  de  ces  indices  caractéristiques: 

Chiflfre  d'acide 81.7 

—  de  paponilicatHui .    ..     î(>2,4 

—  d'iode  136 

L'ensemble  des  acides  gras  (isolés  par  saponificalion) 
a  son  point  de  fusion  à  12°.  Ces  acides  sont  composés, 
dans  la  proportion  de  52  p.  100,  d'acide  oléique,  et  de 
48  p.  100  d'acides  solides  (à  la  température  ordinaire), 
dont  on  n'a  pas  déterminé  la  nature  chimique. 

(1)  Office  établi  rue  Foydeau,  3. 


P"' 


—  323 


Cette  huile  est  peu  siccative;  mise  pendant  quatre 
jours,  en  présence  de  plomb  divisé,  elle  n'a  absorbé  que 
l;5  p.  100  de  son  poids  d'oxygène.  Son  acidité  (due, 
Bans  doute,  à  un  rancissement  rapide)  s'opposerait  vrai- 
semblablement à  son  emploi  comme  huile  d'éclairage. 
Elle  se  saponifie  aisément,  en  dopnantun  savon  mous- 
seux. Telle  qu'elle  nous  est  parvenue,  l'huile  de  Pinot 
serait,  du  fait  de  sa  coloration,  de  son  odeur,  de  sa 
saveur  détestable,  totalement  impropre  à  tout  usage  ali- 
mentaire. Sa  teneur  en  acides  gras  solides  est  trop 
bible  pour  qu'il  y  ait  lieu  de  songer  à  séparer  avanta- 
geusement ceux-ci  de  l'acide  oléique. 

.  Graisse  de  Marzpa.  —  Il  est  probable  que  l'on  con- 
fond, à  la  Guyane,  sous  le  nom  de  Maripa  deux  espèces 
distinctes  de  palmiers  du  genre  Attalea  :  A.  Maripa 
Hart.  [Palma  Maripa  Aubl.)  et  A.excelsa  Mart.  [Maxi^ 
vnliana  Maripa^  Drude)  ;  peut-être,  même,  une  troisième 
espèce,  A.  spectabilis,  porterait-elle  aussi  le  même  nom 
vulgaire? 

A.  Maripa  présente  un  stipe  de  2", 50  à  3  mètres,  des 
irondes  dressées,  ascendantes,  de  2  à  3  mètres  de  lon- 
gueur, une  spathe  ligneuse,  un  spadice  très  grand, 
des  fleurs  dioïques;  ses  fruits  sont  des  drupes  de  la 
grosseur  d'un  œuf,  oblongues  ou  rendues  anguleuses 
par  pression  réciproque. 

A,  excelsa  présente  un  stipe  élevé,  anuelé,  des  frondes 
dressées,  élalées-pennées,  une  spathe  ligneuse,  des  fleurs 
femelles  solitaires  sur  le  rachis;  ses  drupes  sont  obo- 
vées,  oblongues,  inégalement  pentagones,  à  sarcocarpe 
peu  épais,  fibreux. 

La  matière  butyreuse,  blanchâtre  ou  jaunâtre,  que 
fournit  le  fruit,  est  très  recherchée;  nous  ignorons  sa 
composition. 

Au  siècle  dernier,  Aublet  indiquait  déjà  que  ses  fruits 
étaient  servis  sur  les  tables^  mais  il  ne  faisait  pas  allu- 
sion à  la  graisse  extraite  des  graines. 

La  graisse  fournie  par  l'amande  est  obtenue  de  la 
façon  suivante  : 


^ 


—  328 


La  graine  est  cassées  on  en  extrait  L^amande,  que  Ton 
fait  bouillir  dans  Teaiiy  après  l'avoir,  au  préaiabk 
éora^ée  :  la  graisse  vient  smmager  et  est  reeueillie  par 
écBfnage. 

Cette  graisse  blanche*,  pasfomée,  est  employée,  ea 
Guyane,  aux  mêmes  usages  que  Le  beorre  de  ceco,  et 
très- vantée  comme  limment,  eoAtreles  douleurs  rha^ 
matismales;  c'est  une  tuiile  à  la  température  moyenae 
delà  Guyane,  un  beurre- k  la>  température  moyenne  ife 
nos  régions. 

L'échantillon  examinéétaitdevej&u  légèrement  ranee; 
son  point  de  fusion  est  à  23**. 

Son  indice  d'iode  est  de  9,49^;  soa  indice  de  sapo- 
nification, de  259;  5. 

L'ensemble  des  acides  gras,  séparés  par  saponifica- 
tion, a  un  point  de  fusion  de  âS'*;  la  proportion  d'acide 
oléique  y  est  de  ti,3  p.  fOO;  cette  des  acides  p»^ 
solides  à  la  température  ordinaire,  de88,5  p.  100. 

Le  beurre  de  Maripa  peut  être  considéré  commeido* 
tique,,  dans  toutes  ses  propriétés  essentielles,  au  bearre 
de^oco.  Il  pourrait  certainement,  comme  lui,  fournir, 
par  la  purification  à  l^aide  de  la  vapeur  d'eau,  aa 
beuiTe  végétal  comestible;  il  se  saponifie  aisément,  (9 
donnant  nn  savon  d'empâtage,  retenant  une  très^  forte 
proportion  d'eau,  et  moussant  avec  autant  de  faciiili 
que  d^abondance. 

Le  tableau  ci -dessous  met  en  évide^ice  son  extièas 
analogie  avec  le  beurre  de  coco  : 

Beurre  dé  coco. 
(D'aprâi  les  chiffres  do  Milliaa,  Allen,  Bobit» 

ThOrner,  Hûbl.  Valenta  )  de  Hiript 

Point  de  fusion  de  la  graisse  brnte 26«  23« 

Point  de  fusion  de  rensemble  des  acides  gras. .  26<^  25* 

Indice  de  saponification 26t*3  ^9*5 

Indice  d'iode 8»9          WJ 

Graisse  de  Coma».  —  On  désigne,  dasis  rAmérifK 
tropicale,  sous  le  nom  de  Comou  au  moins  dMX 
espèces  de  palmiers,  du  genre  Œnmmrpu»  Maxt,  :  (?. 
Bataua  M  art.  et  0,  Bacaba  M  art. 


r 


—  327  — 


O.  Batmua  fournit,  dans  les  régions  brésiliennes  du 
Maranhon  et  d'Orinoco^  l'huile  de  Gomou  signalée  par 
dÎTers  botanistes  (i).  L'huile  du  fruit  de  Comou,  sou*- 
yentaussi  désignée  sous  le  nom.de  Patava,est  une  huile 
peu  colorée,  de  saveur  douce,  utilisée  non  seulement 
pour  Téclairage,  mais  pour  les  usages  culinaires  ;  son 
emploi,  assez  fréquent,  au  Para,  pour  la  falsification  de 
rhuile  d'olive,  est  une  preuve  de  sa  qualité.  On  utilise, 
d'ailleurs,  le  fruit,  au  Brésil,  pour  la  préparation  d'une 
boisson  désignée  par  les  Indiens  du  Rio-Negro  sous  le 
nom  de  «  Yukisse  »,  qui  se  clarifie  par  la  montée  de 
Vhuile,  à  la  surface  de  la  liqueur  laissée  au  repos. 

Tandis  que  le  Comou  du  Brésil  doit  être  botanique- 
meni  classé  dans  le  sous-genre  Eur-Œnocarpus  Dr.,  le 
Comou  de  la  Guyane,  0.  Bombay  est  le  type  du  sous- 
geDre  Baeaba  Dr.  Cette  espèce  existe  également  au 
Brésil  (2).  Son  huile  a  été  signalée  depuis  loDgtemps  (3)  ; 
elle  se  trouve,  comme  celle  de  l'espèce  précédente,  men* 
tionnée  par  Scff^DLER.  C'est  un  palmier  à  stipe  élevé, 
lisse,  annelé,  à  frondes  terminales,  pennées,  un  peu 
crispées,  à  spathe  ligneuse,  à  fleurs  d'un  blanc  ocracé, 
monoïques;  à  fruits drupacés,  de  la ^oàseur d'une  olive, 
ovoïdes»  d'un  violet  rougeàtre,  fibretix,  à  une  seafe 
graine.  La  partie  charnue  du  fruit  est  alimentaire  ;  on 
prépare,  avec  elle,  un  breuvage,  en  jetant  les  fruits 
dans  l'eau  bouillante,  les  broyant  légèrement,  puîs 
remuant  le  magma  de  noyaux  et  de  pulpe,  jusqu'à  ce 
qu'une  émulsion  de  la  graisse  se  produise  dans  l'eau  ; 
(m  passe  alors  le  tout  a»  tamis,  et  on  obtient  un 
liquide  laiteux,  de  saveur  douce,  agréable,  que  l'on  boit 
additionné  de  sucre  ;  ce  breuvage  rappellerait  assez  le 
chocolat. 

Gomme  le  Haripa,  le  Comou  figure  au  frontispice  de 

(!)  Sprucb,  Hook,  Journ  ofHot.,  VI,  p.  334.  —  Seemanh,  diePalmen, 
^P»g»  1867,  p.  187.  —  Wa&burg,  in  Semler,  Trophcke  AgricuUur,  I, 
P-  745),  et  étuÂée  sommairemont  par  Schabdlkr  (Technologie  der.  FeUi 
u.  QeU,lAjiA.,  1892}. 

(2)  V.  SXBMANN,  /.    c,  p.   187. 

(3)  Cat,  des  colonies  françaises  à  VExposilion  de  1867,  p.  88. 


—  328  — 

la  flore  d'AuBLET,  qui  'signale  Tusage  qu'on  faisait,  au 
siècle  dernier,  de  son  fruit,  pour  la  préparation  d'une 
boisson  agréable  ;  à  cette  époque,  aucun  usage  ne  parais- 
sait  être  fait  de  la  graine. 

De  la  graine,  traitée  comme  celle  du  Maripa.  on 
extrait  une  huile  d'un  jaune  pâle,  limpide,  dont  les 
indices  sont  : 

Chiffre  d'acidi^ 8,6 

—  de  saponificatioQ 169,! 

—  d'iode 96.5 

—  do  Hehner 95,1 

—  d'acétyle 3,4 

—  de  Reicherl 1,2 

Le  poids  moléculaire  moyen  des  acides  gras  est  : 
281 ,9  ;  le  rendement  calculé  en  glycérine,  de  10,4  p.  iOO. 

L'essai  de  coloration  par  Tacide  sulfurique  y  fait  appa- 
raître des  tons  jaunâtres;  celui  par  le  mélange  sulfo- 
nitrique,  urxe  coloration  jaune  clair  passant  assez  rapi- 
dement au  brun;  celui  parle  mélange  mercuro-nitrique, 
une  coloration  peu  appréciable,  accompagnée  d'ane 
solidification  très  incomplète,  même  au  bout  de 
60  minutes  d'action. 

Le  mélange  des  acides  gras,  isolés  par  saponification, 
fond  à  19^.  Ces  acides  sont  constitués,  dans  la  proportion 
de  19  p.  100,  par  de  Tacide  oléique.  C'est  une  huile  peu 
siccative.  L'échantillon  qui  a  été  étudié  exhalait 
une  odeur  de  rance,  mais  il  avait  été  embouteillé  depuk 
plusieurs  mois.  On  peut  conclure  de  là  à  la  facililéde 
son  rancissement;  mais  il  est  fort  probable  que,  fraîcb^ 
ment  préparée,  elle  est  susceptible  de  servir  dans  l'ali- 
mentation comme  celle  de  Patava  du  Brésil;  son  acidité 
après  quelques  mois  de  conservation  et  sa  siccalivilé 
sont  assez  faibles  pour  qu'elle  puisse  être  utilisée  comme 
huile  de  graissage;  elle  se  saponifie  facilement  en  don- 
nant un  savon  blanc,  mousseux,  qui  ne  retient  qu'une 
assez  faible  quantité  d'eau. 

Cette  huile  ne  paraît  guère  avoir  été  utilisée  jusqnà 
ce  jour  à  la  Guyane;  le  Comouy  est  cependant  abondant 
et   l'extraction   de   l'huile  facile.  Comme   toutes  les 


r 


—  329  -^ 


espèces  d'Œnocarpus  paraissent  se  plaire  dans  les  ter- 
'ains  secs,  à  des  altitudes  moyennes  de  SOO  mètres,  la 
nultiplication  du  Gomou,  dans  ces  stations  peu  favo- 
"ablcs  aux  palmiers  communément  exploités,  semble 
ligne  d'être  conseillée,  vu  Tulilisalion  facile,  par 
l'industrie,  de  l'amande  décortiquée  ou  de  l'huile  pré- 
parée sur  place. 

A.  R. 

BIBLIOGRAPHIE 


Trailé  des  Vnnes.  V Analyse  des  Urines,  considérée  comme  un  des 
éléments  de  diagnostic;  par  M.  E.  Gérard,  professeur  à  la 
Faculté  de  Médecine  et  de  Pharmacie  de  Lille  (i). 

Le  titre  de  cet  ouvrage  :  Traité  des  Urines  et  son  sous-titre 
V^malyse  des  urines  considérée  comme  un  des  éléments  de  diagnostic, 
indiquent  suffisamment  l'esprit  dans  lequel  il  a  été  conçu. 

L'auteur  a  voulu  faire  une  œuvre  pratique  et  répondant  à  un 
réel  besoin  en  publiant  un  livre  d'urologie  indispensable  à  la  fois 
aux  médecins  et  aux  pharmaciens. 

Le  Professeur  E.  Gérard  a  tenu  à  présenter  sous  une  forme 
simple  et  concise  la  technique  analytique  des  urines,  oX  il  s'est 
attaché  à^montrer  l'importance  de  Texamen  urologique  comme 
moyen  d'investigation  clinique  pour  l'établissement  d'un 
diagnostic. 

En  s'appliquant  à  montrer  les  relations  qui  existent  entre  les 
états  morbides  et  les  variations  de  composition  des  urines,  l'au- 
.teur  a  rendu  facile  pour  les  médecins  l'interprétation  des  résul- 
tats de  l'analyse. 

Les  pharmaciens,  de  leur  côté,  auront  l'avantage  d'y  trouver 
les  méthodes  d'analyse  les  plus  récentes  et  ils  y  puiseront  les 
notions  indispensables  pour  éclairer  le  médecin  sur  la  caracté- 
ristique clinique  des  urines  examinées.  —  M.  E.  Gérard  a  eu  le 
soin,  en  effet,  de  réserver  une  partie  de  son  Traité  à  l'urologie 
clinique  des  diverses  maladies,  où  il  fait  ressortir  les  anomalies  de 
composition  des  urines  dans  chaque  aftection  considérée. 

Nous  pensons  donc  ne  rien  exagérer  en  disant  que  ce  Ti^aité 
des  Urines  doit  être  entre  les  mains  de  tous  les  médecins  et  de 
tous  les  pharmaciens,  pour  qui  il  devient  un  vade-mecum  indis- 
pensable. Ch.  M. 

[\)  In-18  Jésus  cartonné  avec  39  flgares  et  une  planche  en  couleur. 
Vigot  frères,  éditeurs,  23,  placo  do  rËcole-de-Médecine  ;  7  francs. 


1 


—  330  —  i 

Bulletin  de  la  Station  Agronomique  de  la,  Aoére^JnAôieure,  pu  ! 
MM.  A.  Andouard,  p.  Andouahd  ôt  Lajdbt,  pour  1901  et  j 
1902. 

Ge  Bulletin  est  toujours  importaat  par  le  travail  effectué  et  les 
résultats  obtenus. 

Nous  citerons,  parmi  les  questions,  traitées,  celles  de  k 
mélasse  de  sucre  de  cannes  et  des  phosphates  dans  ralimentilioo 
du  bétail. 

Les  mélasses  de  canne  contiennent  75  p.  400  de  sucre  environ, 
tandis  que  celles  de  betteraves  ont  rarement  une  richesse  suj»- 
rieure  à  45  p.  100.  Les  plus  inférieures  laissent  à  peine  5  p.  iW 
de  sels  fixes  à  l'incinération  ;  c'est  le  tiers  ou  le  quart  de  ce  qne 
contiennent  les  autres,  qui  sont  très  riclies  en  potasse;  or,  à 
dose  un  peu  élevée,  les  sels  potassiques  sont  nuisibles. 

Les  auteurs  ne  font  cependant  pas  le  procès  de  la  mélasse  de 
sucre  de  betteraves  qu*ils  regardent,  à  dose  peu  élevée,  comiiK 
un  aliment  des  plus  utiles  aux  herbivores.  La  digestibilité  et  le 
pouvoir  énergétique  de  la  première  sont  supérieurs,  mais  elle  fât 
rare  et  de  prix  élevé. 

Après  une  étude,  dont  la  préparation  et  l'exécution  les  ont  obli- 
gés, pendant  six  mois,  à  un  travail  de  tous  les  jours  et  n*ont  ^ 
demandé  à  l'analyse  moins  de  900  résultats  numériques,  ces  sa- 
vants agronomes  se  croient  autorisés  à  affirmer  que^sous  la  forme 
de  poudre  d'os,  l'acide  phosphorique  est  susceptible  d'exercer  une 
action  très  favorable  sur  la  nutrition  des  jeunes  ruminants.  Il 
accroît  La  quantité  de  matière  azotée  qui  se  fixfi  journellemem 
dans  leurs  tissus  et,  en  même  temps,  il  donne  une  ifripulâioa 
notable  aux  métamorphoses  chimiques  d'où  procède  la  chaleur 
animale. 

Dès  le  plus  bas  âge,  le  ruminant  est  en  état  de  digérer  b 
majeui*«  partie  de  Tazote  et  de  Tacide  phosphorique  conteous  et 
probablement  combinés  dans  cette  poudre  d'os.  L'organisme  ne 
se  décide  ensuite  qu'avec  lenteur  et  comme  à  regret  à  ^ 
séparer  de  l'excès  d'acide  phosphorique  dxmi  il  s'était  ainâ 
enrichi. 

Ils  ont  trouvé  l'acide  phosphorique  libre  et  le  phosphate  rnoofl^ 
calcique  très  sensiblement  inférieurs  a. la  poudre  d'os.  Leur  emploi 
n'est  pas  exempt  d'inconvénients  et,  comme  leur  prix  est  Lafifli- 
ment  plus  élevé  que  celui  des  os,  ils  sont  dépourvus  diatérét 
pratique  pour  l'agriculture.  La  poudre  d'os  peut  être  donnée  i 
dose  massive,  sans  aucun  risquja;  l'azote  qu'elle  contient,  et  dont 
la  digestibilité  est  grande,  y  existe  en  proportion  assez  forte 
pour  la  classer  au  rang  des  aliments.  Quant  à  l'acide  phospho- 
rique, la  totalité  de  celui  que  les  animaux  ne  retiendront  pas  se 
retrouvera  dans  le  fumier  avec  toute  aa  valeur,  peut-être  méisa 
avec  une  valeur  accrue.  A.  R. 


—  3a*  — 

^réparation  d$sproduits  cfdmiquespar  Pélectrolysey  par  M  .le  D'  Kabl 
Elbs.  Traduction  de  l'allemand,  par  M.  E.  Leriche,  ancien  élève 
de  TEcole  de  Physique  et  de*  Chimie  de  la  ville  de  Paris  (i). 
Ouvrage  intéressant  pour  tous  ceux  qui  s*occupent  d'ôlectro* 
[yse.  En  un  style  clair  et  condensé,  Fauteur,  après  avoir  donné 
laelques  indications  essentielles  sur  les  appareils  nécessaires  à 
la  production  du   courant,  au  réglage  de  Tintensité    et  à  ses 
mesures,  passe  en  revue  la  plupart  des  corps  qui  peuvent  être 
préparés    au  moyen  des  réactions  électrolytiques,  soit  dans  la 
chimie   minér-ale,  soit  dans  la  chimie  organique.  Il  donne  les 
indications  nécessaires  pour  réussir  les  expériences,  avec  le  choix 
des  électrolytes,  des  anodes;  la  densité  du  courant,  etc.  C'est 
ainsi    qu'il  indique  les  méthodes  pour  préparer   Tacide   chro- 
mîqae,  Thypochlorite  de  soude,  les  chlorates,  bromates,  iodates, 
alcalins,  les  perchlorates,  persulfates,  etc.  En  chimie  organique, 
il  donne  les  meilleurs  procédés  pour  obtenir  certains  carbures, 
pour  réduire  les  composés  nitrés,  et  avoir  des  aminés  ;  pour  pré- 
parer les  composés  azoïques,  hydrazoïques,  etc.  Toutes  ces  pré- 
parations  sont  nouvelles,  et  la  bibliographie  de  chacune    est 
soigneusement  indiquée. 

Précis    de  médecine.  Hydrologie,  par  M.  H.  Causse,  chargé  du 
cours  d'hydrologie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon. 

Ce  livre  (2)  est  le  troisième  de  la  publication  d'une  série  de 
volumes  destinés  à  mettre  à  la  portée  des  étudiants  et  des  prati- 
ciens, sous  un  format  commode,  les  notions  essentielles  des  con- 
naissances  scientifiques. 

î^otre  collaborateur  M.  Grimbert  en  a  un  sous  presse,  ainsi 
que  d* autres  jeunes  savants  :  nous  souhaitons  bon  succès  à  cette 
publication . 

Nos  lecteurs  connaissent  les  travaux  scientifiques  importants 
publiés  parM.  Causse,  pharmacien  supérieur,  docteur  es  sciences. 
Le  but  de  l'ouvrage  est  indiqué  dans  la  préface.  L*eau  ana- 
lysée est-elle  potable?  Peut-elle  être  l'origine  de  telle  ou  telle 
épidémie? 

La  chimie  et  la  bactériologie  séparées  ne  conduisent  souvent 
qu'à  une  notion  imparfaite  de  la  valeur  d'une  eau;  réunies,  elles 
permettent,  dans  la  majorité  des  cas;  de  fournir  une  réponse 
satisfaisante,  favorable  ou  défavorable  à  ces  questions. 

Les  chapitres  l*''  et  II  sont  consacrés  à  la  partie  chimique  de 
ranalyse  : 
Composition  de  l'eau  potable; 
Analyse  chimique. 

(1}  Un.  Tolume,  chea  M.°^*  Vva  Doaod. 

(^  1  Tol.  în-18  colombier  de  317.  pages,  a^ee  46  fignres.  Ches  F.-R.de 
RndeTal,  4,  rue  Antoine- D abois,  Paris.  Prix  :  5  francs. 


1 


-  332  — 

Le  chapitre  III  traite  de  la  bactériologie  limitée  auxbesoinç^ 
de  l'hydrologie. 

Le  chapitre  IV  a  pour  titre  :  «  Contamination  des  eaux».  L'au- 
teur y  donne  les  procédés  généraux  de  recherche  et  de  dosafi»» 
des  produits  de  la  contamination. 

Les  uns  s'appuient  sur  des  phénomènes  de  coloration;  les  au- 
tres représentent  les  applications  d'une  méthode  qui  consi>t](^  a 
engager  la  matière  organique  dans  une  combinaison  barvtiqw 
insoluble  qui,  après  dépôt,  séparation  et  lavage,  est  traitée  par 
une  solution  de  carbonate  alcalin. 

Le  chapitre  V,  qui  a  pour  titre  «  Eaux  minérales  •,  contient 
une  méthode  d'analyse  qui  peut  aussi  bien  servir  de  guide  pour 
les  eaux  douces,  avec  des  modifications  de  détail.  Puis  Tauiear 
donne  la  classification  des  eaux  minérales  et  termine  par  de$ 
renseignements  sommaires  sur  les  eaux  minérales  de  France  et 
de  ses  colonies.  Ce  livre  sera  lu  avec  profit  par  les  éiudiantâ  ei 
par  ceux  qui  s'intéressent  aux  questions  d'hvgiène. 

A.  R. 

Précis  de  Chimie  analytique;  par  M.  G.  Dexigès,  professeur  de 
Chimie  biologique  à  l'Université  de  Bordeaux,  correspondani 
de  l'Académie  de  Médecine  (1).  2«  édition. 

Voici  la  préface  de  l'auteur  : 

<  Ce  livre,  publié  il  y  a  trois  ans,  sous  ce  titre,  a  rencontré  ua 
accueil  si  favorable  que  nous  n'hésitons  pas  à  en  donner  aujour- 
d'hui une  édition  très  augmentée  et  mise  au  courant  des  progrès 
de  l'analyse  chimique. 

A  la  première  partie,  nous  avons  surtout  ajout«^  les  caractères 
essentielsdes  alcaloïdes  usuels,  les  principales  réactions  microchi' 
miques  et  de  nouvelles  applications  de  la  méthode  volumétrique. 

La  seconde  partie  s'est  notamment  augmentée  de  nombreui 
exemples  numériques  et  de  nouvelles  applications  de  la  méthode 
volumétrique. 

Enfin,  la  troisième  partie  a  été  complétée  par  l'addition  de 
nouveaux  chapitres  relatifs  aux  analyses  spéciales,  et  ses  indica- 
tions concernant  les  produits  biologiques  ont  été  remaniée  et 
étendus. 

Nous  espérons  avoir  ainsi  ajouté  à  l'ouvrage  primitif  quelques 
documents  utiles  et  donné,  autant  qu'on  peut  le  faire  en  un  petii 
volume,  une  vue  suffisante  de  la  science  analytique  pour  en 
développeur  le  goût  et  permettre  aux  praticiens  de  faire  rapide- 
ment face  aux  innombrables  problèmes  que  cette  science  est 
appelée  à  résoudre.  » 

(1)  Un  volume  in-i»,  do  915  pages,  chei  A.  Siork  et  C'%  iraprimeon- 
éditeurs,  rue  de  la  Méditerranée,  8,  à  Lyon;  rue  de  Condé,  i^ 
(VI*  arrondissement).  Paris. 


w 


—  333  — 

Le  Crise  agricole  dans  ses  rapports  avec  la  baisse  des  prix  et  la 
question  monétaire;  par  M.  D.  Zolla,  lauréat  de  l'Institut,  pro- 
fesseur à  l'Ecole  de  Grignon  et  à  l'Ecole  libre  des  sciences 
politiques  (1). 
Ce  livre,  très  bien  pensé  et  très  bien  écrit,  sera  lu  avec  intérêt 

parce  que,  après  avoir  exposé  les  faits,  il  remonte  aux  causes  et 

montre  les  conséquences  diverses  des  phénomènes  économiques 

qui  constituent  ou  provoquent  la  crise  agricole. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  24   août  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVII.  Fin). 

—  Sur  la  constitution  de  Vacide  phospho-organique  de 
réserve  des  plantes  vei^tes  et  sur  le  premier  produit  de 
réditction  du  gaz  carbonique  dans  Vacte  de  Vassimilation 
chlorophyllienne;  par  M.  S.  Posternak  (p.  439).  — 
L'acide  C^H*P^O^  retiré  des  graines,  tubercules,  rhi- 
zomes, etc.  (2),  chaulfé  avec  les  acides  minéraux  éten- 
dus, se  dédouble  quantitativement  en  inosite  et  acid^ 
phosphorique.  Ce  n'est  cependant  pas  un  éther  phos- 
phorique  de  l'inosite;  l'auteur  lui  donne  la  formule 
d'un  acide  anhydro-oxyméthylène-  diphospliorique 
0[CH^O.PO(OH)-j-.  Cette  formule  de  constitution  otîre 
un  grand  intérêt   au  point  de  vue   de    Tassimilation 

chlorophyllienne. 

J.  B. 

Le  cinquième  Congrès  international  de  chimie  appliquée  ; 
par  M.  G.  Patein. 

L'idée  de  ces  congrus  est  due  à  l'Association  des  chi- 
mistes de  sucrerie  qui  se  réunirent  pour  la  première 
fois  à  Bruxelles  en  1894;  le  succès  de  celte  première 
réunion  ne  fit  que  s'accentuer  dans  les  suivantes,  et 
dans  celle  qui  eut  lieuià  Berlin,  au  mois  juin  dernier, 

(1)  bibliothèque  généraie  des  ScienceSt  prix  :  .*>  francs.  (C.  Naud, 
«diteur,  3,  rae  Racine,  Paris.) 

(2)  Voir  ce  Journal  [6],  l.  XVIII,  p.  187  et  23j. 


—  334  — 

nous  étions  pltis  de  3.600  dont  prè«  de  2M  Pranisiis 
ayant  à  leur  tête  le  P'  Moissan,  et  comptant  parmi 
eux  un  certain  nombre  de  nos  distingués  coofrères.  La 
franche  cordialité  qui  règne  généralement  dans  ces 
manifestations  scientifiques  ne  s'est  pas  atténuée  âne: 
seule  fois,  et  les  Allemands,  qui  avaient  fail  tous  1^ 
efforts  pour  le  succès  de  leur  réception,  y  ont  pleine*: 
ment  réussi  :  fêteg  officielles  ou  fêtes  privées  ne  mé- 
ritent que  des  éloges. 

En  dehors  des  travaux  de  ces  différentes  sections  Jl), 
il  y  a  eu  un  certain  nombre  de  conférences  faites  par 
MM.  Moissan,  Crookes,  Van  HHoff,  Solvay,  Engler«r 
les  sujets  d'actualité. 

Ce  sont  surtout  les  travaux  de  la  huitième  seclion 
qui  intéressent  les  lecteurs  de  ce  journal;  aussi  allons- 
nous  leur  en  donner  un  rapide  aperçu.  M.  Grimbert 
décrit  son  procédé  de  recherche  du  maltose  en  préseace 
du  glucose  et  rappelle  qu'il  a  constaté  la  présence  de 
ce  dernier  sucre  dans  le  liquide  céphalorachidien. 

M.  Porcher  expose  ses  travaux  sur  la  recbereîie 
du  lactose  au  moyen  de  la  phénylhydrazine  et  la 
recherche  du  lactose  en  présence  de  glucose.  Tandis 
que  la  glucosazone  donne  des  cristaux  bien  carac- 
térisés, il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  lactosazone; 
celte  dernière  se  distingue  surtout  par  sa  solubilité  i 
chaud  et  son  insolubilité  à  froid. 

M.  K.  Von  Buchka  (de  Berlin)  propose  rétablisse- 
ment d'un  code  international  des  méthodes  d'aoalj^ 
des  denrées  alimentaires,  par  expertises  légales. 

M.  Gasselin  fait  une  communication  sur  le  dosage  el 
la  destruction  des  matières  organiques  dans  les  eaui 
potables.  Les  questions  des  enzymes,  des  peptones,  de 
l'essai  des  produits  chimiques  utilisés  en  thérap«i- 
tique,  font  également  l'objet  de  nombreuses  et  intéres- 
santes discussions. 

On  approuve  le  rapport  dont  avait  été  officiellemenl 

(1)  Journal  de  Pharm.  el  \Ckim.,  [6],  t.  XVII,  XXV,  !«"  atnl  ^^ 


—  335  — 

chargé  M.  le  P'  Denigès.  Ce  rapport  était  relatif  au 
dopage  du  sucre  urinaire.  L'aoteur  a  vérifié  expérimenta- 
lement ce  qui  avait  été  écrit  6ur  la  question  et  confirme 
absolument  l'opinion  de  Le  Go£f,  que  le  sucre  urinaire 
est  bien  constitué  par  àud-ffliùcose  et  non  par  un  mélange 
tle     sucres;     il    confirme   également   les    travaux  de 
MM.  Patein  et  Dufauet  conclut  à  l'adoption  du  nitrate 
acide  de  mercure  pour  la  défécation  des  liquides  sucrés. 
Il  propose  simplement  les   modifications    suivantes  : 
1^   dans  la  préparation  du  réactifs  remplacer  Toxyde 
jaune  de  mercure,  par  le  même  poids  d'oxyde  rouge. 
2^  Pour  la  neutralisation  par  la  soude,  opérer  de  la  façon 
suivante  :  mettre  dans  un  vase  de  Bohême  40*^"^  d'urine 
et  20^"^  de  réactif  nitromercurique  et  agiter  d'un  rapide 
mouvemement  giratoire.  Verser  p«r  mince  iilet,  en  agi- 
tant vivement,  20*'"'  de  lessive  des  savonniers  au  quart, 
puis,  par  VI  à  VIII  gouttes,  à  la  fois,  de  cette  lessive 
diluée,  jusqu'à  ce  qu'une  goutte  de  mélange  bien  agité 
ne  rougisse  plus  ou  bleuisse  à  peine  le  papier  de  tour- 
nesol sensible;    introduire  dans  un  matras  jaugé   de 
lOQcms  jg  contenu  du  vase  de  Bohême  et  des  eaux  de 
lavage,  compléter  à    iOO*''"^  agiter  et   filtrer;   ajouter 
une  goutte  d'acide  chlorhydrique  poui'  assurer  la  trans- 
parence du  filtrat,  sM[  doit  être  conservé  quelque  temps 
et  examiné  au  polarimètre.  3**  Pour  Vélimination  du  mer- 
cure^ porter  la  quantité  de  poudre  de  zinc  à  4  ou  S"*"  pour 
50'"'  de  filtrat  acidulé    de  1/10  de  centimètre  oube 
d'acide  chlorhydrique. 

MM.  André  et  Rocques  émettent  un  certain  nombre 
de  vœux  relatifs  aux  denrées  alimentaires. 

Si  l'effet  de  ces  congri^s  ne  se  manifeste  pas  de  suite, 
il  finit  toujours  par  se  faire  sentir  et  les  résolutions 
prises,  après  avoir  longtemps  attendu,  entrent  un  jour 
dans  la  pratique;  ils  provoquent  en  outre  l'étude  de  nom- 
breuses questions. 

Le  prochain  congrès  de  Chimie  appliquée  aura  lieu 
à  Rome  en  1906. 

(4  suivre,) 


—  336  — 
FORMULAIRE 


Mixture  contre  la  douleur  des  oreilles  i  >. 

On  introduit  dans  l'oreille  un  tampon  d'ouate 
imbibé  de  la  mixture  suivante  : 

Chloral  camphre '.=»• 

Glycérine Z^i^ 

Huile  d'amande  douce ii"^ 

On  frictionne  aussi  avec  cette  mixture  le  pourionr 
de  l'oreille. 

La  douleur  est  soulagée  rapidement,  et  s'il  yainOaiD- 
mation,  elle  est  souvent  enrayée. 

Potion  contre  Tinsomnie  chez  les  agités  : 

Hydrate  d'amylène '^ 

Sirop  d'écorce  d' orange    .Tmôrc 3i*- 

Eau  distillée idûcf 

En  prendre  2  cuillerées  à  soupe  le  soir. 

L'hydrate  d'amylène  s'administre  également  en  cap- 
sules ou  en  cacliels  d'un  gramme  le  soir  d'heure  en 
heure.  Dose  maxima  :  i^\ 

Remède  contre  la  chute  des  cheveux,  par  M.  Twissa- 

MANN   (2). 

L'auteur  conseille  de  laver  soigneusement  le  cuir 
chevelu  avec  du  savon  doux  additionné  d'un  peu  Je 
graisse  comme  la  lanoline,  de  tamponner  avec  un  linge 
sec,  puis  d'imbiber  la  peau  encore  humide  avecla mix- 
ture suivante  : 

Tannin î*^ 

Eau  de  Cologne 2<' 

Esprit  de  mouurdo ^^ 

Alcool OUf' 

[{)  Bull,  génér.  Thérapeutique,  t.  CXLV,  18*  livraison,  15  mâii^^r 
page  720. 

(2)  Annales  de  pharmacie,  n»  da  1«»  janvier  1903,  9*  «««^ 
page  38.  __ 

Lb  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.    —   IMPRIMBRIB  P.   LBYB,  RUB   CASSBITI,  17- 


r 


—  337  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Dosage  de  la  pyridine  en  solution  agi/euse; 
par  M.  Maurice  François. 

H  n'existe  pas  de  méthode  précise  permettant  de 
doser  hi  pyridine  dans  une  solution  aqueuse  étendue; 
on  arrive  à  des  résultats  très  satisfaisants  en  isolant 
la  pyridine  à  Uétat  de  chloraurate  C'FPAz.HCI.AuCP  et 
pesant  l'or  laissé  par  la  calcination  de  ce  sel  double. 
A  496,6   d'or  correspond  79  de  pyridine. 

En  effet,  les  diverses  combinaisons  de  pyridine  et  de 
chlorure  d'or  que  j'ai  décrites  étant  transformées  en 
chloraurate  ordinaire  par  un  excès  de  chlorure  d'or  et 
d'acide  chlorhydrique,  on  obtient  C°FPAz.HGI.AuCP  si 
l'on  réalise  ces  conditions.  Ce  chloraurate,  n'étant  pas 
altérable  à  tOO*",  peut  être  obtenu  sec  par  évaporation  au 
bain-marie;  il  est  sensiblement  insoluble  dans  l'éther 
pur,  tandis  que  le  chlorure  d'or  y  est  très  soluble  :  ce 
qui  permet  de  le  séparer  de  ce  dernier  par  lavage.  On 
obtient  donc  toute  la  pyridine  sous  forme  de  chlorau- 
rate que  l'on  soumet  à  la  calcination  avec  les  précau- 
tions voulues. 

Marche  du  dosage.  —  La  pyridine  étant  supposée 
amenée  h  l'état  de  solution  aqueuse  diluée  ou  à  l'état 
de  chlorhydrate  dissous,  on  mesure  de  cette  solution 
une  prise  d'essai  contenant,  d'après  les  prévisions,  en- 
viron O^'^lOO  de  pyridine;  on  la  place  dans  un  verre 
cylindrique  de  Bohème  de  123'^"^  on  y  ajoute  XX  à  XXX 
gouttes  d'acide  chlorhydrique,  puis  un  excès  de  chlo- 
rure d'or  pur  dissous.  Il  se  forme  un  précipité  et  l'on 
est  assuré  qu'il  y  a  un  excès  de  chlorure  d'or  si  la 
liqueur  surnageante  est  fortement  jaune.  On  porte  alors 
sur  un  bain-marie,  de  préférence  en  faisant  plonger  la 
partie  inférieure  du  verre  dans  la  vapeur  ;  on  évapore  à 

Jottrn.  de  Pharm.  et  de  Chim.  6«  kérir.  t.  XVIII.  (15  octobre  1903.)       ^^ 


—  338  — 


n 


siccilé;  aussitôt  que  Tévaporation  est  complète  el  qu'on 
ne  perçoit  plus  Todeur  d'acide  chlorhydrique.  on  porte 
dans  un  exsiccateur  pour  éviter  que  la  matière  dessé- 
chée absorbe  Thumidité.  On  lave  alors  le  dépôt  rapide- 
ment par  décantation  avec  de  Téther  pur  exempt 
d'aldéhyde,  et  on  reçoit  les  liquides  de  lavage  sur  un  filtre 
sans  plis;  finalement,  on  fait  passer  le  précipité  sur  le 
filtre  au  moyen  d'un  jet  d'éther  et  on  lave  le  filtreàrétlier. 
La  présence  d'un  excès  de  chlorure  d'or  se  reconnaît  au 
début  à  ce  que  l'éther  s^est  coloré  en  jaune  et  la  fin  da 
lavage  à  ce  qu'il  passe  incolore. 

Le  verre  retenant  un  peu  de  chloraurate  adhérent,  on 
le  lave  avec  de  l'eau  distillée  bouillante  qui  dissout  le 
chloraurate,  on  réunit  ces  eaux  de  lavage  dans  une  petite 
capsule  de  Saxe  tarée  et  on  les  évapore  au  bain-marie; 
dans  la  môme  capsule  on  ajoute  alors  le  filtre,  on  recouvre 
d'un  couvercle  et  chauffe  très  modérément.  La  capsule 
est  ensuite  découverte  et  la  calcination  peut  se  faire  sans 
crainte  de  pertes.  On  pèse  l'or  laissé  comme  résidu. 

La  pyridine  se  laissant  entraîner  par  la  vapeur  d'eau, 
il  est  généralement  possible  de  Tisoler  de  ses  combi- 
naisons et,  en  la  recueillant  dans  l'acide  chlorhydrique, 
de  l'obtenir  à  l'état  de  chlorhydrate  dissous  sur  lequel 
on  pratiquera  le  dosage  ci-dessus  indiqué. 

Ce  procédé  a  été  vérifié  en  faisant  subir  la  série  des 
opérations  à  des  poids  connus  d'azotate  et  de  tartrate 
acide  de  pyridine  purs;  les  poids  d'or  obtenus  par  cal- 
cination ont  été  aussi  voisins  que  possible  de  la  théorie. 


Note  sur    le    beurre  de  coco  épuré;  par   M.  Lahache, 
pharmacien-major. 

Dans  un  travail  publié  il  y  a  quelques  mois,  en  colla- 
boration avec  M.  le  médecin-major  Iversenc,  nous  ex- 
posions nos  recherches  sur  le  beurre  de  coco  en  tant 
que  graisse  comestible.  L'industrie  de  ce  produit  étant 


—  339  -. 

en  ce  moment  menacée  par  des  projets  législatifs,  qui, 
s'ils  étaient  adoptés,  pourraient  causer  de  véritables  ca- 
tastrophes, nous  revenons  aujourd'hui  sur  une  question 
qui  nous  a  déjà  occupé  en  nous  plaçant  au  point  de  vue 
purement  chimique  de  la  reconnaissance  des  mélanges 
de  corps  gras. 

Préoccupé,  avec  juste  raison,  de  la  défense  des  pro- 
duits agricoles  français  de  qualité  supérieure,  tels  que 
le  beurre  de  vache,  le  législateur,  pour  empêcher  sa  fal- 
sification, pour  pouvoir  la  réprimer  tout  au  moins,  veut 
obliger  le  fabricant  de  beurre  de  coco  comestible  à  dé- 
naturer dès  Tusine  son  produit,  sous  prétexte  que,  tel 
qu'il  est  livré  au  commerce,  il  peut,  en  toute  sécurité 
pour  le  fraudeur,  être  mélangé  au  beurre  de  vache  dans 
de  fortes  proportions,  sans  que  sa  présence  puisse  y 
être  décelée  d'une  façon  certaine. 

Il   serait  question  d'obliger  le  raffineur  d'huile  de 
coco  à  additionner  son  produit  d'huile  de  sésame,  par 
exemple,  qui  est  facilement  miscible  et  feconnaissable 
dans  im  mélange  de  corps  gras. 
Le  législateur  a-t-il  raison  ? 

Rappelons  d'abord  que  la  première  fois  que  Ton  ana- 
lysa un  mélange  de  beurre  de  vache  et  de  beurre  de 
coco,  on  ne  se  trouvait  pas  en  présence  du  produit  vé- 
gétal, tel  qu'il  est  épuré  actuellement,  mais  d'huile  de 
coprah  raffinée,  telle  que  la  livraient,  il  y  a  quelques 
années,  les  usines  allemandes,  huile  si  peu  comestible 
que  les  premiers  fabricants  virent  leur  industrie  tomber 
rapidement.  Les  corps  gras  préparés  à  cette  époque 
s'obtenaient  en  traitant  l'huile  de  coprah  brute  par 
Valcool  et  le  noir  animal  (procédé  Sclink  de  Mannheim). 
Le  produit  obtenu  conservait  encore  manifestement 
Todeur  sut  genèris  du  coprah  (éthers  cocciniques)  que 
ne  possèdent  plus  les  produits  marseillais  actuels 
raffinés  par  le  procédé  Bang  et  Ruffin  ou  par  tout  autre 
I  procédé.  Comme  le  beurre  de  vache,  ils  renfermaient 
des  acides  libres,  des  éthers  à  acides  volatils,  de  l'hu- 
midité. 


—  340  — 

Depuis  quelques  années  seulement,  les  spécialisles 
sont  parvenus  à  fabriquer  le  produit  concret,  qui  s>m- 
ploie  aujourd'hui,  produit  complètement  dépourvu 
d'eau,  d'acides  gras  libres,  d'élhers  de  la  glycérine  à 
acides  volatils,  des  éthers  caproïque,  myristique,  buty- 
rique, etc.,  et  de  composition  parfaitement  délenninée. 
C'est  en  effet  un  mélange  d'oléo  et  de  laurostéarines,  et 
ce  mélange  peut  lui-même  par  des  procédés  purement 
mécaniques  être  séparé  en  deux  parties  :  l'une  liquide, 
formée  surtout  d'oléolaurines;  l'autre  solide,  compos^ 
en  grande  partie  de  stéarolaurines.  Le  mélange,  qui 
constitue  le  beurre  de  coco  épuré  forme  une  maàsfr 
blanche  entièrement  cristallisée  à  la  température  ordi- 
naire, et  cçtte  constitution  spéciale  change  un  peu, 
croyons-nous,  les  conditions  de  recherche  du  beurre  de 
coco  épuré  dans  un  mélange  de  corps  gras  comme  le 
beurre  de  vache. 

Les  résultats  de  l'examen  microscopique  des  mélan- 
ges de  corps  gras  ont  toujours  été  très  contestés,  eu 
particulier  lorsqu'il  s'est  agi  de  beurre  de  coco. 

D'après  MM.  Muntz,  Girard,  etc.,  le  microscope  ne 
fournirait  que  des  renseignements  peu  sûrs,  tandis  que 
MM.  Rabot,  Pouchet,  etc.,  prétendent  tirer  un  meilleur 
parti  du  microscope.  Leurs  expériences  n'ont  pas  porté, 
croyons-nous,  sur  les  oléo  et  stéarolaurines  qu'on  pré- 
pare depuis  peu,  du  moins  n'ont-elles  pas  été  publiées. 

Nous  avons  fait  quelques  essais  avec  des  échantillons 
de  beurre  de  vache  pur,  additionné  de  ces  produits 
purs,  concrets  et  nous  avons  constaté  ce  qui  suit  : 

L'huile  de  coco  ou  beurre  de  coco  épuré  se  raélange 
moins  facilement,  avec  le  beurre  de  vache,  que  l'hu"^ 
de  coprah  brute.  Toutefois,  avec  le  temps,  elle  se  dis- 
sout peu  à  peu  dans  le  beurre  de  vache  et  perd  ses 
formes  cristallines  à  la  température  ordinaire. 

Toutefois,  dans  un  mélange  de  3  parties  de  beurre  de 
vache  avec  1  partie  de  beurre  de  coco  épuré,  on  dis- 
tingue encore,  au  microscope,  les  aiguilles  caractéris- 
tiques des  laurostéarines. 


—  341  — 

Un  tel  mélange  a  été  dissous  dans  Téther  officinal. 
L'éther  a  été  évaporé  et  le  résidu  examiné  au  micros- 
cope. 

Des  sphéro-cristaux,  résultant  de  la  combinaison  de 
la  margarine  du  beurre  de  vache,  avec  les  taurines  du 
beurre  de  coco  épuré,  ont  appa^^u  nettement.  Ces 
sphéro-cristaux  diffèrent  de  ceux  du  beurre  de  vache 
pur  par  leurs  aiguilles  plus  longues,  plus  nettes,  non 
sinueuses,  mais  droites,  rigides. 

Avec  le  beurre  de  vache  pur,  on  n'obtient  que  des 
globales  graisseux,  irréguliers;  jamais  on  ne  trouve  de 
cristaux. 

Les  mêmes  expériences  ont  été  faites  avec  le  beurre 
fondu.  Le  beurre  de  vache  fondu,  pur,  donne,  par  refroi- 
dissement, des  cristaux  en  petites  masses  radiées  ou 
des  sphéro-cristaux  sinueux. 

L'introduction  de  1/5  de  beurre  de  coco  purifié 
donne  des  houppes  beaucoup  plus  longues  où  se  fait 
sentir  manifestement  Tinfluence  des  stéarolaurines  par 
le  groupement,  en  houppes,  des  aiguilles  rectilignes. 

La  commission  chargée  de  la  réglementation  de  la 
vente  des  corps  gras  refuse,  parait-il,  d'admettre, 
comme  suffisamment  probantes,  les  épreuves  chi- 
miques auxquelles  les  mélanges  pourraient  ùtre  soumis. 

Si  nous  plaçons  en  regard,  dans  un  tableau  compara- 
tif, les  diverses  caractéristiques  des  deux  corps  qui 
nous  occupent,  nous  trouvons  qu'elles  diffèrent  suffi- 
samment pour  queTexpert  puisse  être  éclairé  par  un  en- 
semble de  constatations. 

Beurre  de  coco 

éparé  Beurre  do   vache 

(Végétaline}  (Jean) 

Densité  à  +  lo- 0,924îi  0,920 

Point  de  fosion +26°  +31- 

—  solidification 4-22,5  -f20 

—  fusion  des  acides  gras.  +2t>,5  +37—38 

—  solidification  des  aci- 

des gras +23  +35,8 

Indice  d'iode 9  28  à  -f>35 

Indice  de  Reichen 3.7  14 

Degrés  à  roléoréfracioinôtre.  —59'  —30* 
SolobiUté    de    C^H^Qs    dans 

iOO  parties  de  corps  gras. . .  100  63 


—  342  — 

On  peut  admettre  que,  par  d'habiles  mélanges,  les 
falsificateurs  pourront,  en  partie,  enlever  aux  détermi- 
nations chimiques  leur  valeur  et  considérer  que  TElat 
est  en  droit  d'exiger  de  l'expertise  des  procédés  plus 
parfaits;  néanmoins,  nous  attirons  Tattention  sur  les 
points  suivants  : 

i^  L'absence  d'acidité  du  beurre  de  coco  épuré,  qui 
peut  rester  de  longs  mois  sans  présenter  de  réaclion 
acidtt  sensible,  tandis  que  celle  du  beurre  est  manifeste 
et  va  en  augmentant,  avec  le  temps.  Les  beurres  frais 
que  nous  avons  examinés  ici  titraient,  en  movenne, 
0,25  à  0,28  p.  100  en  SO*H'.  Il  est  clair  quef  addi- 
tionnés de  \  /4  ou  même  de  1  /5  de  beurre  de  coco  épuré, 
ils  verront  leur  acidité  tomber  à  0,20  à  0,22.4  p.  100; 

2"  L'absence  d'acides  volatils  dans  le  produit  de  la 
saponification  des  beurres  de  coco  alimentaires.  Les 
beurres  de  vache  exigent  de  26  à  33*^™'  de  solution  de 
potasse  normale  décime  par  la  saturation  des  acides 
volatils  provenant  de  S»""  de  beurre  mis  en  expé- 
rience (M.  Jean.  M.  Burcker).  L'addition  de  quelques 
dixièmes  de  beurre  de  coco  épuré  donnera  des  chiffres 
qui  mettront  l'observateur  à  môme  de  suspecter  la 
pureté  du  produit  vendu  comme  beurre  de  vache; 

3"  Autrefois,  M.  Bellier,  du  Laboratoire  municipal 
de  Lyon,  avait  songé  à  la  recherche  de  la  falsiBcatioo 
du  beurre  de  vache  par  l'huile  de  coco,  en  examinaiit 
l'acidité  du  produit. 

11  y  avait  vite  renoncé,  car  les  graisses  végétales,  à 
cette  époque,  avaient  souvent  plus  d'acidité  libre  que  le 
beurre.  Les  produits  actuels  sont,  de  par  leur  mode  de 
préparation,  privés  complètement  d'acidité  et  de  corps 
gras  à  acides  volatils. 

D'autre  part,  la  falsification  du  beurre  de  vache  avec 
le  beurre  de  coco  non  épuré  est  facile  à  déceler  par 
l'odeur  spéciale  que  développe  la  matière  grasse,  mise 
en  contact  avec  l'alcool  et  l'acide  sulfurique  et 
chauffée. 

Mais,  si  l'ensemble  des  constatations  provenant  de 


—  343  — 

toutes  ces  expériences  n'est  pas  encore  suffisant,  il 
nous  parait  amplement  complété  par  Texamen  micros- 
copique que  nous  avons  résumé  plus  haut. 

Ajoutons  encore  que,  si  on  lait  agir  à  basse  tempéra- 
ture et  avec  ménagement  Teau  de  chaux  sur  du  beurre 
de  vache  additionné  de  beurre  de  coco,  on  peut  arriver 
à  restituer  au  beurre  végétal  sa  forme  cristalline  en 
longues  aiguilles,  qui  ne  peuvent  être  confondues  avec 
celles  de  la  margarine  du  beurre  de  vache. 

Il  y  a  dix  ans,  M.  F.  Jean  disait  :  ce  Un  voit  que  si  les 
fraudeurs  trouvent  moyen  d'utiliser  le  beurre  végétal 
pour  falsifier  le  beurre  de  vache,  l'oléoréfractomètre, 
Tépreuve  à  l'acide  acétique,  le  titre  des  acides  volatils 
libres,  celui  des  acides  saturés,  l'indice  de  saponifica- 
tion permettent  de  déceler  la  falsification.  Cette  facilité 
n'a  fait  qu'augmenter,  si  on  considère  les  produits 
raffinés  actuellement  retirés  de  Thuile  de  coprah. 

Il  ne  nous  paraît  donc  pas  opportun  de  transformer 
toute  une  classe  d'industriels  en  falsificateurs,  sous 
prétexte  que  l'on  veut  empocher  une  falsification  beau- 
coup plus  grave,  et  de  les  obliger  à  dénaturer  un  pro- 
duit pur,  d'une  valeur  hygiénique  bien  établie  et 
d'une  asepsie  parfaite. 

Dans  l'industrie  du  beurre  de  coco  épuré,  la  France 
tient  le  premier  rang,  exportant  à  l'étranger  les  trois 
quarts  de  sa  production,  ce  qui  représente  l'entrée  en 
France  de  plusieurs  millions  de  francs  par  année. 

La  mesure  projetée  tarirait,  en  grande  partie,  cette 
source  de  revenus  et  arrêterait  l'essor  des  plantations 
de  cocotiers  dans  nos  colonies.  Enfin,  comme  complé- 
ment de  cette  mesure,  ne  faudrait-il  pas  exiger  une 
chose  qui  nous  paraît  impossible  :  l'interdiction  de 
nourrir  les  vaches  avec  des  tourteaux  de  coprah. 

S'il  est  un  lait  falsifié  h  ce  compte,  c'est  bien  le  lait 
fourni  par  les  vaches,  nourries  au  coprah.  Dans  ce 
liquide  on  trouve  non  seulement  les  laurooléines  et 
les  laurostéarines,  mais  les  élhers  odorants  qui 
n'existent  plus  dans  le  beurre  de  coco  épuré. 


—  344  — 


Tant  qu'il  y  aura  des  savonneries  à  Marseille,  on  y 
recevra  des  noix  de  coco  et  les  vaches  de  la  région 
seront  nourries  avec  des  tourteaux  de  coprah,  et  ceci 
ne  pourra  jamais  être  interdit  —  personne  ne  s'en 
plaint  —  et  pourtant,  si  on  veut  être  logique!... 


REVUES 


Pharmacie. 

Huile  camphrée  morphinée  pour  injections  hypoder- 
miques. —  Dans  certains  cas,  il  est  souvent  indiqué  de 
prescrire  de  l'huile  camphrée  pour  tonifier  le  malade  ei 
de  la  morphine  pour  calmer  les  douleurs.  Il  y  a  avan- 
tage à  combiner  les  deux  substances  pour  une  seule 
injection. 

L'association  du  camphre  el  de  la  morphine  en  injec- 
tions hypodermiques  présente  quelques  difficultés  par 
ce  fait  que  les  sels  de  morphine  ne  sont  pas  solublfs 
dans  les  huiles.  La  combinaison  de  l'acide  oléique  à  la 
base  morphine  remédie  à  cet  inconvénient  et  permet 
d'obtenir  une  solution  injectable,  parfaitement  limpide. 
On  peut  employer: 

Camphre l?*" 

Morphine  ci'istallisée 0»»'tiO 

Acide  oléique  pur q.  s. 

à  dissoudre  dans 

Huile  d'olives  Uvée  à  l'alcool  et  stérilisée q.  s. 

soit  10*'"\ 

1^"'  contient  donc  :  0«^10  de  camphre,  0«%01  de  mor- 
phine. 

Dosage  de  la  formaldéhyde  dans  le  lait(l);  P>^ 
M.  Bernard  H.  Smith.  —  L'usage  du  formol  comme  pn!- 

(1)  Travail  fait  à  1'  «  Insecticide  and  agricullural  WaterLaboiatorr»- 
Bureau  of  Chemistry,  Département  de  l'Agriculture,  Euts-Unis.  Com- 
muniqué par  M.  H.  W.  Wilby  au  Congrès  de  Berlin,  1903. 


r 


345  — 


ervatif  est  plus  fréquent  dans  le  lait  que  dans  tout  aulre 
diment.  Aussi  sa  détermination  quantitative  est-elle 
le  la  plus  grande  importance. 

Le  formol  distille  très  lentement  de  ses  solutions 
iqueuses.  Quand  il  est  ajouté  au  lait  et  s'est  combiné 
plus  ou  moins  intimement  avec  les  matières  albumi- 
iioïdes,  la  durée  de  la  distillation  est  naturellement  beau- 
coup plus  longue  encore.  La  distillation  doit  être  con- 
tinuée jusqu'aux  4/5*  du  volume  pour  que  l'opérateur 
soit  assuré  d'entraîner  tout  le  formol.  Le  distillatum 
est  d'ailleurs  trouble  par  suite  de  la  mousse  du  lait  qui 
passe  fréquemment  avec  lui.  L'auteur  évite  cet  incon- 
vénient par  l'emploi  d'un  ballon  à  azote  de  Kjeldahl 
de  50'™*  et  d'un  brûleur  plat  et  rond  à  évaporations. 

Au  lieu  de  faire  une  aussi  longue  distillation,  Léo- 
nard et  Smith  ont  signalé  que  quelques  gouttes  d'acide 
sulfurique  facilitent  beaucoup  le  départ  du  formol  dans 
le  début  de  la  distillation,  et  dans  leurs  expériences,  ils 
recueillaient  seulement,  sur  100*^™'  de  liquide,  les 
20«"3  premiers  de  distillât  qui,  d'après  leurs  essais, 
doivent  renfermer  à  peu  près  exactement  i/3  du  for- 
mol total. 

En  mettant  à  profit  ce  conseil,  l'auteur  de  cette  note 
a  trouvé  que  la  quantité  d'acide  sulfurique  ajouté  pos- 
sède une  grande  influence  sur  la  proportion  de  formol 
qui  distille  dans  les  premiers  20*^°*%  ainsi  qu'il  est  facile 
de  le  voir  parles  chiffres  ci-dessous  : 

Proportion 
de  formol 
dans 
SO*H*  ajoutô  !os  20  premiers «•* 

0<^ni33  (dilué  I  :  3^ 24,0  p.  100 

l  —      1:3 32,u      — 

:>•  —       1:3 18  — 

20        (non  dilué) Néant 

^-c  qui  prouve  que  Tacidc  sulfurique  est  un  facteur 
important  pour  obtenir  les  résultats  maxima  et  qu'un 
excès  d'acide  doit  être  évité. 

Dans  les  essais  suivants,  Tauleuraopéré  sur  100*^°'*  de 
lait  additionnés  de  i^-^M'SO^H- dilué  (l::i);  20*^-^2,  soitj, 


—  346  — 

ont  été  recueillis  à  la  distillation  et  analysés  d'après  U 
méthode  au  cyanure.  Ces  essais  avaient  pour  butdedéter- 
miner  la  proportion  de  formol  qui  passe  dans  les  pre- 
miers 20"^""%  soitsur  du  laitfrais,  soitaprès  24  ou48heares 
de  conservation,  et  de  déterminer  Tinfluence  de  la  dosi 
de  formol.  Quatre  échantillons  de  lait  furent  employés 

contenant  respectivement  ^,  j^.  ^  ^^  ï^  ^^ 
formol.  La  conservation  des  échantillons  pendant  24  oi 
48  heures  fut  faite  dans  un  lieu  frais.  Voici  lesi-ésol 
tats  : 

!_       _j_      _i_        1       ^^ 

Proportion  de  formol  5.a00  10.000  i^.OOO        50.bO«) 

déterminé  p.  100  p.  100  p.  100        p.  100        p  1H 

Immédiatement 31, .il)        33,»0         36,10        41,00       Sl'a 

Après  24  heures 30,60        32,00         32,80        37,.>0       33,22 

Après  48  heures 30,75        31,50         35,00        36.00       5iJi 

On  voit  par  ces  chiffres  que  le  lait  qui  a  été  conserrf 
quelques  heures  fournit  très  sensiblement  33,33  p.  100 
de  sa  formaldéhyde  dans  les  premiers  20*"'  distillés. 
On  voit  aussi  que  les  échantillons renfermanl  le  moins 
de  formaldéhyde  donnent  la  plus  haute  proportion  dans 
cette  distillation  fractionnée.  En  outre,  on  constate  que, 
si  le  lait  est  conservé  au  frais,  pendant  un  ou  deux 
jours  les  résultats  analytiques  ne  varient  pas  sensible- 
ment. Un  autre  essai  a  prouvé,  au  contraire,  que  si 
le  lait  est  soumis  à  une  certaine  chaleur  et  à  des  varia* 
tions  de  température,  la  quantité  de  formol  récupéréà 
la  distillation  des  premiers  20*^*^  décroît  graduellement 
et  que,  après  48  heures,  on  ne  trouve  plus  que  18  à 
20  p.  100  environ  au  lieu  de  33,33  p.  100. 

En  résumé,  il  est  nécessaire  d'ajouter  au  lail(100^*^ 
1""*  d'acide  sulfurique  dilué  (1:3)  pour,  dans  le  cas 
d'une  conservation  normale  au  frais,  obtenir  à  la  dis- 
tillation des  premiers  20*^'  43,33  p.  100  de  la  totaliléda 
formol.  En  n'ajoutant  pas  d'acide,  on  a  des  chiffres  trop 
faibles  ;  en  en  ajoutant  trop,  on  n'a  pas  du  toul  de  for- 
mol. 


—  347  — 

Dosage  de  Tindican  dans  l'urine;  par  M.  A.  Ellin- 
ER  (1).  —  L'auteur  passe  en  revue  les  nombreuses 
déthodcs  décrites  jusqu'à  ce  jour  pour  rechercher  ou 
[Oser  rindican  dans  Turine.  Tour  à  tour  on  a  indiqué 
ooame  réactifs  :  les  hypochlorites  et  l'acide  chlorhy- 
Irique  avec  ou  sans  addition  de  chloroforme  pour  dis- 
soudre le  précipité  d'indigo  (Jaffé,Salkowski,Stockvis), 
m  le  perchlorure  de  fer  et  l'acide  chlorhydrique  (Ober- 
aaayer,  Baumann),  ou  bien  encore  Teau  oxygénée  (Lou- 
bion),  les  persuifates  (Âmann),  le  chlorate  de  potasse  et 
Tacide  chlorhydrique  (Slryzowski).  Plus  tard  Bouma  (2) 
a  préconisé  l'emploi  de  l'isaline  qui  précipite  Tindoxyle 
de  rindican  h  l'état  de  rouge  d'indigo. 
►  L'auteur,  après  avoir  étudié  toutes  ces  méthodes,  donne 
la  préférence  à  celle  d'Obermayer  en  la  modifiantcomme 
il  sera  dit  plus  loin.  Il  en  a  fait  un  grand  nombre 
d'essais,  soit  sur  des  solutions  d'indican,  soit  sur  de 
l'urine  additionnée  d'indican  et  il  est  arrivé  à  cette  con- 
clusion que,  si  l'on  se  conforme  à  ses  indications 
décrites  plus  bas,  on  retrouve  toujours  83  p.  100  de 
rindican  mis  en  expérience.  Pour  avoir  le  résultat  exact, 
ilsuffii*a  donc  d'ajouter  au  chiffre  donné  paV  le  dosage  le 
4/6^  de  sa  valeur. 

Voici  comment  il  convient  d'opérer  : 
L'urine  est,  au  besoin,  faiblement  acidifiée  par  l'acide 
acétique,  puis  additionnée  de  1/10®  de  son  volume  de 
sous-acétale  de  plomb.  Toutefois,  si  sa  densité  est  très 
élevée  (supérieure  à  1,040),  on  doit  l'étendre  au  préa- 
lable de  son  volume  d'eau.  L'urine,  ainsi  déféquée,  est 
mise  dans  une  ampoule  à  décantation  et  additionnée  de 
son  volume  de  réactif  d'Obermayer,  puis  immédiate- 
ment on  ajoute  du  chloroforme  et  l'on  agite  pour  dis- 
soudre rindigo  à  mesure  qu'il  se  produit  par  l'oxydation 
de  rindican.  On  renouvelle  le  dissolvant  tant  qu'il  se 
colore  en    bleu.  Les  solutions    chloroformiques  sont 

(1)  Zur   Methodik     der     ladican  Bestimmung     im     Uara   {Hoppe 
Seyler*8  ZeiUchrift  f.physiol.  Chim.,  t.  XXXVIII,  p.  178,  1903). 

(2)  Journ,  de  Pharm.  et  Chim.,  |6|,  t.  XIV,  p.  113. 


—  348  — 

réunies  et  filtrées  h  travers  un  filtre  bien  sec,  paisda- 
lilléesau  bain-marie;  enfin  on  dessèche  le  résidu  et 
le  lave  deux  ou  trois  fois  à  l'eau  chaude,  tant  quec^ 
eau  se  colore.  Il  est  très  rare  que  des  particules  d'indigoaf 
détachent  des  parois  du  vase;  mais  dans  le  cas  où 
accident  viendrait  à  se  produire,  on  recueillerait  cesp» 
celles  sur  un  filtre,  que  Ton  dessécherait  et  qu*( 
laverait  avec  du  chloroforme  :  l'indigo  ainsi  récnpérj 
serait  joint  au  précédent.  L'indigo  ainsi  obtenu  est  aJo» 
dissous  dans  Tacide  sulfurique  concentré  et  pur,  « 
-chauffant  au  bain-marie  pendant  cinq  ou  dix  minutes. 
On  étend  la  solution  de  100*^'  d'eau  et  Ton  obtient  une 
liqueur  limpide  et  bleue.  Si  elle  était  un  peu  trouble, 
on  pourrait  cependant  achever  l'opération  et  obtenir 
un  bon  résultat. 

A  la  solution  chaude,  on  ajoute  alors  peuàpeauM 
solution  de  permanganate  de  potasse  jusqu'à  obtenir 
une  coloration  jaune,  provenant  de  la  destruction  de 
l'indigo  par  le  réactif.  Celui-ci  se  prépare  en  étendant, 
à  200*=°\5''"^  d'vne  solution  de  permanganate  à  3?'  par 
litre.  Avant  l'essai,  il  est  nécessaire  de  le  titrer  avec 
une  solution  sulfurique  titrée  d'indigo. 

Le  réactif  d'Obermayer  se  prépare  endissolvant2^de 
perchlorure  de  fer  solide  (1)  dans  un  1"*  d'acide  chlor- 

hydrique  pur  de  densité  1,19. 

M.  G. 

Ether  pour  Tanesthésie;  par  M.  Willy  Wobbe(2).- 
L'éther  destiné  à  cet  usage  doit  satisfaire  à  des  condi- 
tions de  pureté  plus  rigoureuses  que  le  produit  ordin«- 
rement  employé  et  sa  conservation  doit  être  l'objet  ite 
soins  spéciaux.  Sous  l'influence  de  la  lumière,  del'aff 
et  de  l'humidité,  l'éther  subit,  en  effet,  des  modifica- 
tions dans  sa  composition.  A  l'état  anhydre,  il  absorbe 

(1)  On  peut  remplacer  les  2?»*  de  perchlorure  de  fer  solide  parl^t^ 
de  solution  officinale.  (N,  D.  L.  R.) 

(2)  Pkarmaceutische  Weekblad  ;  d'apr.  Journ.   de  Pharm.  dAnttn- 
août  1903. 


F^ 


—  349  — 


lumidité  et  dissout  Tair  dans  la  proportion  de  7  p.  100. 
ans  ces    conditions,  l'oxygène  de  Tair  dissout  l'oxyde 
cîlemenl  et  peut  donner  naissance  à  de  Tacétaldéhyde^ 
a  peroxyde  d'hydrogène,    du  peroxyde  d'éthyle,  de 
Bicide  acétique  et  des  combinaisons  vinyliques. 
D'après  ses  recherches,  Téther  doit  satisfaire  aux  exi- 
iances  suivantes  : 
Poids  spécifique  :  0,718  à  0,720  à  ^o^ 
Son  degré  d'ébuUition  ne  peut  ôtre  inférieur  à  34°  ni 
opérieur  à  35*". 

Il  ne  peut  donner  de  réaction  avec  le  réactif  de 
Sessler.  —  Absence  d'aldéhyde  et  d*alcool  vinylique. 
3et  essai  est  très  sensible  et  accuse  jusqu'à 0,0005  p.  400 
le  ces  impuretés,  sans  permettre  toutefois  de  les  distin- 
guer Tune  de  l'autre.  Le  peroxyde  d*hydrogène,  dans 
une  proportion  supérieure  à  0,0063  vol.  p.  100,  est  éga- 
lement décelé  par  cet  essai. 

2Qcmz  d'éther,  mélangés  par  agitation  dans  un  flacon 
bouché  à  Témeri  avec  20*^°"^  d'une  solution  alcaline  de 
nitrate  d'argent  (solution  ammoniacale  d'azotated'argent, 
addition  de  soude)  et  abandonnés  au  repos  à  Fabri  de  la 
lumière,  ne  peuvent  produire  aucune  réaction.  En  pré- 
sence d'aldéhyde,  il  se  produit  au  bout  de  peu  de  temps 
une  coloration  noire.  Limite  de  sensibilité  0,0005  p.  100. 
20*^""'    d'éther,    traités   comme    ci-dessus    avec  5*^"^ 
d'une  solution  fraîchement  préparée  de  ferricyanure  de 
fer(l),  puis  abandonnés  au  repos  dans  un  endroit  obscur, 
ne  peuvent  communiquer  au  réactif  aucune  coloration 
verte  ou  bleue.  —  Absence  de  bioxyde  d'hydrogène  qui 
réduit  le  sel  ferrique  à  l'état  de  sel  ferreux.  Limite  de 
sensibilité  0,00001  p.  100. 

20^'''  d'éther  mélangés  dans  un  flacon  à  Témeri 
avec  5*""'  d'une  solution  d'iodure  potassique  et  de 
phénolphtaléine  ne  peuvent  produire  aucune  coloration 
Touge.  —  Absence  de  bioxyde  d'hydrogène  et  de  pero- 

(i)  PercMorure  de  fer  D.  1,280  II  gouttes,  eau  90,  solution  fraîche  de 
lerricyanure  potassique  lavé  à  différentes  reprises,  gouttes  q.  s.  jusqu'à 
coloration  jaune  vin  du  Rhin,  eau  q.  s.  pour  compléter  lOO'™^. 


—  350  — 

xyded*éthyle.  En  présence  de  ce  bioxyde,  il  se  produit  de 
l'iode  et  de  la  potasse  caustique  qui  colore  la  phénol* 
phtaléine  en  rouge.  Limite  de  sensibilité  0,00125  voL 
p.  iOO  de  bioxyde  d'hydrogène. 

20*^"^  d'éther,  abandonnés  à  l'évaporation  spon- 
tanée dans  une  petite  capsule  de  verre,  ne  peuveet 
dégager  une  odeur  particulière  ni  laisser  un  résidu 
appréciable. 

âO'^"'  d'éther,  additionnés  de  V  gouttes  d'eau,  aban- 
donnés à  l'évaporation  spontanée,  laissent  un  résidt 
qui  ne  peut  rougir,  ni  décolorer  le  papier  bleu  de  tooN 
nesol.  A.  R. 

Contribution  à  Tétude  des  moyens  propres  à  empê- 
cher les  altérations  de  la  teinture  d'iode  et  à  modérer 
son  action;  par  M.  A.  Claret(I).  (Extrait.) — Lateinlupe 
d'iode  du  Codex  est  un  des  révulsifs  les  plus  employés, 
que  les  pharmaciens  délivrent  même  sans  ordonnance. 
Ce  médicament  n'est  pourtant  pas  inoffensîf,  suTïoui 
lorsque,  s'altérant  par  une  conservation  prolongée,  il  est 
arrivé  à  contenir  de  notables  proportions  d 'acide  iodiqoe. 
Son  application  produit  alors  une  vive  douleur;  puis, 
dans  les  jours  qui  suivent,  la  peau,  profondément  at- 
teinte, se  desquame,  s'excorie:  porte  ouverte'à  des  in- 
fections, dont  une  poussée  furonculeuse  fournit  parfois 
la  preuve  tangible. 

On  a  proposé,  pour  empêcher  les  altérations  du  pro- 
duit, d'employer  à  sa  préparation  l'alcool  à  96**. 

L'auteur  a  pensé  que  le  problème  de  la  conservation 
de  la  teinture  d'iode  serait  résolu,  si  Ton  pouvait  y 
ajouter  un  corps  dont  les  propriétés  soient  telles  qne, 
sans  affinité  pour  le  métalloïde  dissous,  il  s'empare  de 
l'acide  iodique  au  fur  et  à  mesure  de  sa  formation,  pour 
donner  naissance  à  des  composés  dont  la  présence  ne 
modifie  pas  les  propriétés  du  médicament. 

Le  borax  ou  tétraborate  de  soude  a  paru  répondre  le 

(1)  Société  (Je  Pharm.  de  Bordeaux,  août  1903. 


—  351  ~ 

aïeux  théoriquement  à  ces  desiderata;  le  métalloïde 
ode  ne  pouvant  déplacer  l'acide  de  la  combinaison 
J*O^Na*  ;  en  revanche,  Tacide  iodique,  acide  énergique, 
ievant  éliminer  B*O^H*  selon  la  formule  : 

B*07Na«(tétraborate)4-2HI  =  2NaI+B*07H2(aQ.  tétraborique). 

L'expérience  a  semblé  confirmer  sur  ce  point  la  théo- 
rie. Une  teinture  d'iode  ancienne,  donnant  au  tournesol 
une  réaction  fortement  acide,  essayée  de  nouveau  après 
addition  de  borax,  n'a  plus  donné  au  tournesol  bleu 
qu'une  faible  coloration  vineuse,  indiquant  la  présence 
de  Tacide  borique  conformément  à  la  réaction  ci-des- 
sus. Enfin,  malgré  l'addition  d'un  excès  de  borax,  sa 
leiieur  en  iode,  à  en  juger  par  sa  coloration,  n'a  paru 
nullement  modifiée. 

L'auteur  propose  de  formuler  ainsi  la  teinture  d'iode 
du  Codex,  pour  en  assurer  la  conservation  : 

lodo 1  çr 

Alcool  à  90* iaçf 

Borax  officinal 2p«' 

M.  Caries  a  proposé,  pour  atténuer  les  effets  d'une 
application  trop  forte  de  teinture  d'iode,  d'employer  le 
monosulfure  de  sodium.  Un  produit  que  l'on  peut  avoir 
p?».rlout  sous  la  main,  l'amidon,  ou  à  défaut  la  farine, 
peut  rendre  le  môme  service;  il  fait  passer  l'iode  à 
Vélat  d'iodure  d'amidon,  inoffensif  pour  les  téguments  ; 
il  suffit  d'en  faire  une  pâte  avec  de  l'eau  et  de  l'appli- 
quer loco  dolenti. 

Chimie. 

Sur  Tacide  formique  atmosphérique  ;  par  M.  Henriet, 
chimiste  des  Laboratoires  de  la  Ville  de  Paris  (1).  —  Si 
Von  mélange  de  l'air  atmosphérique  avec  de  la  vapeur 
d'eau  et  que  l'on  condense  ensuite  cette  vapeur,  on 
trouve  dans  les  produits  condensés  un  corps  neutre, 

%  Ville  do  Paris.  Annales  de  l'Observatoire  de  Montsowis, 
année  1903,  !•'  fascicule. 


—  352  — 

formé  d'une  base  azotée  et  d'un  acide  qui  présente  le» 
caractères  de  l'acide  formique. 

L'air,  mélangé  de  vapeur  d'eau,  filtré  sur  une  coloime 
de  laine  de  verre,  pénètre  au  centre  d'un  ballon  de  4  à 
5**\  entouré  d!eau  froide,  en  circulation  continue. 

Le  produit  condensé  est  neutre;  il  réduit  le  nitrate 
d'argent  à  l'ébullition,  les  sels  d*or,  le  permanganate  de 
potassium,  en  solution  alcaline;  il  transforme, h  chaud, 
le  bichlorure  de  mercure  en  calomel;  il  colore  ea 
rouge  une  solution  très  étendue  et  neutre  de  perchlo- 
rure  de  fer. 

On  opère  sur  80  à  100"'  d'eau  de  condensation  ;  où 
concentre  et  on  évapore  à  sec,  au  bain-marie,  en  pré- 
sence de  soude  chimiquement  pure.  Le  résidu  est 
repris  par  Teau,  puis  distillé  trois  fois  avec  un  excès 
d'acide  sulfurique  pur  dans  un  courant  de  vapeurd'eau. 

La  liqueur  acide  est  saturée  par  la  baryte  et  évapora 
à  sec,  pour  carbonater  l'excès  de  baryte.  On  reprend  par 
l'eau,  on  filtre  et  Ton  évapore  dans  un  creuset  de  pla- 
tine taré  ;  le  sel,  desséché  à  l'étuve  à  130**,  est  pesé,  puis 
calciné  et  analysé. 

Cet  acide  existe  dans  les  eaux  météoriques,  parlicu 
lièrement  dans  celles  qui  proviennent  de  la  condensa- 
tion des  brouillards,  et  dans  les  gaz  du  sol. 

A.  R. 

Acide  carbonique  dans  Tair;  par  M.  Alb.  Léw,  chef 
des  travaux  de  chimie  analytique  aux  Laboratoires  de 
la  Ville  de  Paris  (1).  —  Il  existe,  dans  l'air,  un  gaz  qui 
est  susceptible,  en  se  transformant,  de  carbonater  one 
solution  alcaline. 

Plusieurs  dispositifs  ont  permis  à  l'auteur  d'obtenir  les 
deux  acides  carboniques;  sil'on  maintient,  au contacld'an 
alcali,  de  l'air  enfermé  dans  un  ballon  d'une  dizaine  de 
litres,  on  obtient  un  volume  d'acide  plus  grand  qu  enfeù* 
sant  passersimplementcemêmeaira  travers  une  solution 

[[)  Ville  de  Paris.  Annales  de  VObservaloite  de  Montmrit. 
aunéo  11)03,  l"''  fascicule. 


-  353  — 

alcaline.  Dans  un  second,  on  fait  passer,  une  quaran- 
taine de  fois,  un  même  volume  d'air  dans  une  solution 
de  soude  ou  de  baryte.  Dans  un  troisième,  on  dirige 
l'air,  soit  dans  une  solution  alcaline,  soit  dans  un  tube 
en  U  contenant  de  l'oxyde  de  mercure  et  renfermé  dans 
une  étuvc  maintenue  à  la  température  de  250*^,  puis 
dans  la  solution  alcaline  :  la  difTérence  des  volumes 
mesurés  dans  ces  deux  opérations  représente  Tacide 
carbonique  combiné. 

Cet  acide  représente  une  moyenne  quotidienne  de 
2'*S5  pendant  le  premier  trimestre  de  1903.  On  opère 
avec  un  aspirateur  de  120*"  environ;  Terreur  possible 
ne  dépasse  pas  0'",2.  A.  B. 

Dosage  du  soufre  organique  dans  Furine  au  moyen 
dabioxyde  de  sodium;  par  M.  G.  Modrakowski  (1).  — 
Cette  méthode  d'oxydation  du  soufre  organique  par  le 
bioxyde  de  sodium  est  calquée  sur  celle  que  Glaser 
d'abord  (2),  puis  Hœnel  (3),  ont  employée  pour  le  dosage 
du  soufre  dans  les  pyrites»  et  sur  celles  qui  ont  été  em- 
ployées par  Asboth  (4j  pour  doser  le  soufre  dans  les 
substances  organiques,  par  Dûring  (5)  pour  le  doser 
dans  les  cornes  et  dans  les  poils,  et  par  Lang  (6)  pour 
le  dosage  du  soufre  urinaire. 

Asboth  opérait  de  la  façon  suivante  :  On  évapore 
SC"*' d*urine  avec  5*^  de  carbonate  de  sodium  jusqu'à 
consistance  sirupeuse  ;  on  ajoute  de  nouveau  5^'  de  car- 
bonate de  sodium,  puis  5^'  de  bioxyde  de  sodium,  et  on 
chauffe  jusqu'à  ce  que  la  combustion  des  matières  or- 
ganiques soit  complète.  On  chauffe  avec  uùe  lampe  à 
alcool,  pour  ne  pas  introduire  de  soufre  (du  gaz  d'éclai- 

(1)  G.  Modrakowski.  Ueber  dio  Schwefelbestimmung  im  Hara 
miueli  Natriumperoxyd  {Hoppe  Seyler  Zeitschrift^  t.  XXXVIIl,  p.  562, 
1903). 

(2)  Ckem.  Zeii.,  1894,  p.  1448. 

(3)  Ihid. 

(4)  Chem.  Zeit.,  1895,  p.  599. 

(5)  Hoppe  Seyler  Zeit.,  t.  XXII,  p.  281. 
i6)  Boppe  Seyler  Zeil.,  t.  XXIX,  p.  305. 

J»wrn,  de  Pharm.  et  de  Chim.  6*  steiB,  t.  XVI II.  (15  octobre  1903.)       ^3 


—  354  — 

rage,  par  exemple)  dans  la  matière  ;  oa  eiïectue  la  com- 
bustion finale  dans  une  capsule  de  nickel.  Oa  traite  la 
masse  refroidie  par  de  l'eau,  on  filtre  pour  séparer 
Toxyde  de  nickel  provenant  de  l'attaque  de  la  capsule. 
On  acidulé  la  liqueur  filtrée  avec  de  Tacide  chlorhydri- 
que,  on  ajoute  un  peu  de  brome,  on  fait  bouillir  pour 
chasser  le  brome  ;  enfin,  on  dose  le  soufre,  qui  est  passé 
à  Télat  d'acide  sulfurique,  sous  forme  de  sulfale  de 
baryum  par  les  méthodes  connues. 

G.  Modrakowski  a  contrôlé  cette  méthode  avec  celle 
qui  consiste  à  oxyder  la  matière  organique  au  moyeD 
d'un  mélange  de  carbonate  de  sodium  1 6  àT*^*")  et  d'azotate 
de  sodium  (3  à  4*^'')  pour  la  quantité  d'extrait  sec  donoé 
par  50'" '  d'urine.  Il  a  trouvé  que  les  résultats  concor- 
daient parfaitement  avec  celle  d'AsbiUh.Il  a  alors  mo- 
difié la  méthode  de  ce  dernier  de  la  façon  suivante: 

Dans  une  capsule  de  nickel,  on  met  de  I  à  2*^  de 
bioxyde  de  sodium  et  on  laisse  couler 50*^"*  d'urine;  le 
liquide  mousse.  OnTévapore  alors  au  bain-marie  jus- 
qu'à consistance  sirupeuse  ;  on  y  projette  à  ce  momenl, 
avec  précautions  et  par  petites  quantités,  de  2à3«'  de 
bioxyde  de  sodium;  on  chauffe  doucement  jusqu'à  éli- 
mination complète  de  la  vapeur  d*eau  ;  enfin  on  chaude 
jusqu'au  rouge  naissant  (sur  une  lampe  à  alcool  pour 
le  môme  molif  que  dans  la  méthode  d'Asbôth),en  ajou- 
tant encore  2'^'  environ  de  bioxyde  desodium.  On  laisse 
refroidir,  on  traite  par  l'eau,  on  filtre  pour  séparer 
l'oxyde  de  nickel, on  acidulé  la  liqueur  filtrée  au  moyen 
d'acide  chlorhydrique,  enfin  on  dose  Tacide  sulfnrique 
sous  forme  de  sulfate  de  baryum  par  la  méthode  classi- 
que; il  est  inutile  d'ajouter  du  brome,  l'oxydation  du 
soufre  de  la  matièreorganique  est  complètement  réalisée 
par  le  bioxyde  de  sodium.  Le  dosage  des  sulfates  ayant 
été  eiïectue  d'autre  part  directement,  la  différence  enlr« 
les  deux  poids  d'acide  sulfurique  permet  de  calculer  le 
poids  du  soufre  (?r^a7?/yM^. 

Remarque  [{),  —  L'action  de  l'eau  sur  le  bioxyde  de so- 

(1)  Noie  du  traducteur. 


—  355  — 

dium  (dans  la  première  partie  de  Topération)  donne 
naissance  à  de  la  soude.  Or  la  présence  de  la  soude 
offre  les  avantages  suivants  :  d'abord  son  point  de 
fusion  étant  situé  plus  bas  que  celui  du  carbonate  de 
sodium,  Tattaque  delà  capsule  de  nickel  est  beaucoup 
atténuée;  enfin,  et  surtout,  elle  dilue  la  masse  en  fu- 
sion et  évite  qu'il  n'y  ait  des  projections,  car  l'attaque 
d'un  sulfure  par  le  bioxyde  de  sodium,  en  présence  de 
carbone,  pourrait  être  dangereuse. 

E.  L. 

Des  principes  immédiats  du  cresson  de  Para  (1)  ; 
par  M.  E.  Gerbkr.  —  Le  Spilanthes  oleracea  Jacq.  est  une 
herbe  de  la  famille  des  Composées,  qui  est  arrivée  en 
Europe  dans  le  courant  du  xviii''  siècle  et  a  été  appelée 
Cresson  du  Brésil  ou  de  Para,  du  nom  de  son  pays  d'origine. 
Ses  propriétés  antiscorbutiques  ont  été  vantées  par  Rous- 
seau en  1825,  et,  vers  la  même  époque,  Chaix  et  Roux 
ont  spécialisé,  sous  le  nom  de  Paraguay- Roux,  une  pré- 
paration dont  il  faisait  la  base.  Les  feuilles  et  les  capi- 
tules ont  été  inscrits  au  Codex  de  1866.  Les  données  sur 
sa  composition  sont  vagues  et  ses  propriétés  ont  été 
attribuées  tour  à  tour  à  une  essence  par  Lassaigne  qui 
a  donné  une  analyse  de  la  plante  dès  1 825»à  une  résine  par 
BucHNËR,  à  un  principe  cristallin  non  déterminé  par 
Walz,  à  un  alcaloïde  enfin,  lapyréthrine,  qui  constitue- 
rait le  principe  acre  du  pyrèthre,  d'après  Buchheim. 

L'éther  enlève  tous  les  principes  actifs  et  de  l'extrait 
éthéié  qui  s'élève  à  32  p.  1.000  du  poids  de  la  plante. 
Gerber  u  pu  isoler  une  essence  dont  la  partie  principale 
est  constituée  par  unsesquiterpène,le«/7i7a;iM^;z^,  bouil- 
lant à  220'*-22o*^,  à  la  pression  normale  et  qui  fournit 
un  composé  bibroméC*4^®Br^  L'activité  paraî t apparte- 
nir à  un  corps  azoté  que  Tauteur  n'apu  obtenir  qu'à  l'état 
amorphe  et  auquel  il  donne  le  nom  de  spilanthol.  Sa 
composition  répond  à  la  formule  empirique  C"ir*N'^0'. 

(1)  Ueber  die  cbemischen  Bestandtheile  der  Parakresse  (Arch,  der 
Harm.,  Bd.  241,  p.  270). 


—  356  — 

Par  décomposition,  il  fournit  un  alcaloïde  qui  offre  cer- 
taines analogies  avec  Visobuty lamine.  L'auteur  en  a  pré- 
paré un  chlorhydrate  fusible  à  163°,  un  chloroplatinate 
fusible  à  232-235''  et  un  chloroaurate  dont  le  point  de 
fusion  à  ISi^'-lSe®  s'écarte  de  celui  du  sel  correspon- 
dant de  l'isobulylamine  (fusible  à  131*^-135»).  L'alca- 
loïde C*H**Nestuni  à  un  acide  qui,  d*aprfts  l'analyse 
des  sels  d'Ag  et  de  Ba,  aurait  la  formule  C'*H*"0*  et 
appartiendrait  à  la  série  des  acides  gras  C"H*"0*. 

L'extrait  éthéré,  privé  de  matières  grasses,  laisse 
déposer  un  corps  cristallin  qui  paraît  être  celui  isolé 
par  Walz  et  auquel  il  est  difficile  d'enlever  des  traces 
de  spilanthol  qui  lui  communiquent  une  saveur  acre. 
Fusible  à  132^-133%  ce  corps  offre  les  caractères  d'une 
phytostérine  (C"H**0). 

La  matière  grasse  est  constituée  en  majeure  partie 

par  un  glycéride  de  Vacide  cérotiqtie  (C-®H**0*). 

L.  B< 

Des  principes  immédiats  de  la  globulaire  (1):  par 
M.  R.  TiEMANN.  — Purgatif  cholalogue  employé  depuis 
l'antiquité  (2)  jusque  vers  le  milieu  du  siècle  dernier(3), 
la  globulaire  turbith  {Globularia  Âlypumh.)  a  été  de 
nouveau  tirée  de  l'oubli  relatif  dans  lequel  elle  était 
tombée,  par  Vétude  monographique  des   Globulariées  de 

E.  IIeCKEL,  F.  SCHLAGDENHAUFFEN  et  MoURSOU. 

En  1857,  Walz  avait  retiré  des  feuilles  de  cette  plante 
un  glucoside  amer,  la  çlobtclarine^  dont  Tétude  a  été 
reprise  ilyadixansparF.  Schlagdenhauffen (fctf.  m.). Ce 
dernierchimiste  assigneau  glucoside  la  formule  C*'H**0' 
et  admet  que  son  produit  de  dédoublement,  le  globularé- 
Une  (C'H^O),  traitée  parles  alcalis,  se  transforme  en  acide 
cinnamiquequi  préexisterait,  dans  les  différentes  parties 
de  la  plante  et  des  espèces  voisines,  à  l'état  libre  decin* 

^1)  Ueber  dio  chemiscben  Bestaadtheile  Yon  Globularia  AlypnmL 
{Arch.  der  Pharm.,  Bd.  241,  p.  289). 

(2)  DioscORiDB,  lib.  IV,  cap.  180  ireoi  M'kom.  Codex  medicamenlariui' 
p.  CCXXV,  J818. 

{',])  Iii-4*,  fi  pi.  Masson,  Paris,  1894. 


F^ 


—  357  — 

namales  alcalins.  Ces  données  n'ont  pas  été  confirmées 
par  TiEMANN.  Ilapréparé  l'extrait éthéré,  qui,  traité  parla 
magnésie  calcinée,  estépuisé  par  Peau;  la  solution  donne 
avec  l'acide  suif urique  un  précipité  dont  l'auteur  a  retiré 
un  corps  cv\sieLl\in,Vacide globularique  (Globulariasâure) 
et  un  principe  amer  amorphe,  \a,  picro^lobularine» 

Fusible  à  228^-230*^,  Vacide  globularique  est  très 
soluble  dans  l'alcool,  l'acétone,  Tacide  et  l'éther  acéti- 
ques, moins  soluble  dans  le  chloroforme  et  l'éther  sulfu- 
rique,  insoluble  dans  Teau.  Il  donne  des  solutions  inco- 
lores avec  les  alcalis;  Tacide  acétique  l'en  sépare  sans 
altération. 

Sans  action  sur  la  lumière  polarisée,  il  décolore  le 
permanganate  et  absorbe  le  brome.  Sa  solution  alcoo- 
lique n'est  pas  colorée  par  le  chlorure  ferrique.  H  donne 
avecTacide  sulfurique  concentré  une  solution  jaune  qui 
passe  peu  à  peu  au  brun  sale.  Il  répond  à  la  for- 
mule C*^  H'*0\ 

liVL picrofflobuline  se  présente  sous  forme  d'une  poudre 
jaune  blanchâtre,  facilement  soluble  dans  l'alcool, 
le  chloroforme,  Tacélone,  Tacide  et  Télher  acétiques, 
difficilement  soluble  dans  l'éther  sulfurique  ctla  benzine, 
moinsencoredansreau.D'uneamertumecxtrème,ellese 
ramollit  vers  60°  et  fond  vers  iOO®  avec  dégagement 
gazeux.  L'acide  sulfurique  la  colore  en  rouge,  le  perchlo- 
rure  de  1er  donne  à  la  solution  alcoolique  une  coloration 
brun  rougeâtre.  Sa  formule  empirique  est  C'*îP*^0\  Il  a 
été  impossible  delà  dédoubler  et  elle  ne  doit  pas  être 
considérée  comme  glucoside. 

Dans  l'extrait  alcoolique,  privé  des  substances 
solubles  dans  l'éther,  Tiemann  a  pu  séparer  une  résine 
verte  et  une  matière  colorante  jaune  cristallisable  :  la 
globulariacitrine.  Cette  substance,  peu  soluble  dans  l'eau 
froide,estfacilementsolublcdansreauchaude,lesalcools 
éthylique  et  amylique,  l'acide  acétique  chaud  ;  elle  est 
insoluble  dans  L'éther,  la  benzine  et  le  chloroTorme. 
Elle  se  dissout  en  jaune  foncé  dans  les  alcalis,  en  jaune 
d'ordans  l'acide  sulfurique  ;  elle  se  colore  en  rouge-sang 


n 


—  358  — 


par  l'acide  nitrique,  en  vert  par  le  sulfate  de  cuivre  et 
par  le  perchlorure  de  fer.  Sa  solution  alcoolique  donoe 
avec  Tacétate  basique  de  plomb  un  précipité  orange  qui 
se  dissout  dans  l'acide  acétique. 

Hydrolysée  par  Tacide  sulfurique  étendu,  lagloburia- 
citrine  se  dédouble  en  une  quercétine  de  formule  C"H**0' 
et  en  deux  sucres  :  du  glucose  et  du  rkamjwsej  d'après 
l'équation  : 

C27H30O164-2H2O  =  C«H420«4-C«Hi2054.ci.^H»<K)'. 

A  signaler  encore  la  présence  d'une  certaine  quantité 
de  choline  identifiée  par  l'analyse  de  son  choropla- 
tinate. 

L.  B. 

Etude  chimique  des  semences  de  Eo-sam  {Brma 
Sumatrana^  Roxb.);  par  MM.  F.  G.  Power  et  F.  H. 
Lees  (1).  —  Les  auteurs  ont  repris  l'élude  des  principes 
immédiats  de  ces  semences  qui  ont  été  déjà  l'objet  de 
quelques  recherches  de  la  part  de  MM.  Hecfcel  et 
Schlagdenhauffen,  et  de  M.  Bertrand  d'autre  part  i2;. 
Les  principaux  résultats  de  leur  travail  peuvent  se 
résumer  ainsi  : 

Les  semences  de  Ko-sam  ne  contiennent  pas  d'alca- 
loïde. La  quantité  de  tannin  est  d'environ  4,8  p.  100. 
Elles  contiennent  une  petite  quantité  d'un  ferment 
hydrolysant.  Les  extraits  obtenus  en  épuisant  les 
semences  à  l'alcool  et  à  la  ligroïne  renferment  une 
petite  quantité  d'un  mélange  d'éthers,  dérivant  proba- 
blement de  l'acide  butyrique,  ayant  l'odeur  des  semences 
broyées,  et  aussi  une  faible  proportion  d'acide  formique 
libre. 

On  y  trouve  environ  20  p.  100  d'huile  grasse,  formée 
principalement  de  glycérides,  des  acides  oléique,  linoléi- 
que,  stéarique  et  palmitique,  associés  à  un  carbure  d'hy- 

(1)  Chemical    examinalion  of  Ko-sam    seeds   {Pharm.  Jûurn.f  [*!■ 
t.  XVII.  p.  183;  1903). 

(2)  Revue  des  Cultures  coloniales,  n»»  47,  48  et  50;  4900. 


—  339  — 

drogène  saturé,  l'hentriacontane  C'iV  (Pf.  67-68"),  et  à 
une  substance  cristallisée  C'^^H'^O.  Cette  dernière  fond  à 
130-133*etaunpouvoirrotatoireaD  = — 37^7;  elleparaît 
se  rattacher  aux  cholestérines. 

Deux  principes*  amers  ont  pu  être  extraits  de  ces 
semences.  L'un  d'eux  est  complètement  extrait  par  le 
chloroforme  de  la  solution  aqueuse  qui  a  servi  à  l'épui- 
sement des  semences;  cette  solution  aqueuse  contient 
en  outre  une  certaine  quantité  de  sucre  réducteur,  et 
une  très  faible  quantité  d'un  produit  donnant  avec  le 
Fe*Cl*  une  coloration  vert  foncé.  Ce  premier  principe 
amer  est  un  peu  soluble  dans  l'éther  et  a  été  obtenu 
sous  forme  d'une  poudrelégèrementcolorée.  Ledeuxième 
principe  amer,  insoluble  dans  le  chloroforme,  se  pré- 
sente comme  un  extrait  brunâtre.  Dans  tous  les  cas,  ni 
l'une  ni  l'autre  de  ces  deux  substances  ne  sauraient 
être  assimilées  à  la  quassine. 

Les  résultats  de  ces  recherches  infirment  par  consé- 
quentles  conclusions  deMM.HeckeletSchlagdenhauffen 
(loe.  cit.)y  qui  disent  avoir  trouvé  de  la  quassine  dans  les 
semences  de  Ko-sam.  Elles  ne  paraissent  pas  non  plus 
confirmer  l'opinion  de  Bertrand  [loc.  cit.)^  concernant  la 
nature  glucosidique  du  principe  amer,  qu'il  a  appelé 
Kosamine, 

J.  B. 

Sur  reuphorbone  ;  par  M.  W.  M.  Onow  (1).  —  La  ré- 
sine d'euphorbe  a  déjà  été  étudiée  par  un  certain  nombre 
de  chimistes  :  DrageadorfTet  Alberti,  Flûckiger,  Buch- 
heim^  Hesse,  Henke  ;  mais  les  principes  cristallisés 
qui  en  ont  été  retirés  et  qui  tous  ont  été  désignés  sous 
le  nom  A'eupkorbone  ont  été  décrits  par  ces  savants 
avec  des  propriétés  et  des  formules  fort  diverses. 

L^auteur  a  repris  cette  étude  et  conclut  de  ses  recher- 
ches que  les  dillérences  observées  sont  dues  à  ce  que 
Veuphorbone,  principe  cristallisé  de  la  résine  d'euphorbe, 

(1)  Ueber  das  Euphorbon  [Archiv  der  Ptiarmazie^  t.  (XX LI, 
p.  223,  1903). 


—  360  — 

est  très  altérable  et  présente  des  propriétés  différentes 
suivant  qu'elle  a  été  cristallisée  dans  l'élher  de  pétrole 
ou  dans  ralcool  méthylique.  Ce  dernier  dissolvant  per* 
met  seul  de  Tobtenir  pure. 

Préparation,  —  Pour  préparer  l'euphorbonc, 
M.  Ottow  suit  la  méthode  décrite  par  M.  Henke  (1) 
pulvérise  finement  1^^  de  résine  d*eupborbe  et  Tépuise 
au  percolateur  avec  de  Téther  de  pétrole,  bouillant  en- 
tre 6(V  et  70^  Il  distille  à  moitié  le  liquide  obtenu  et 
recueille  les  cristaux  qui  se  déposent  dans  le  résidn  de 
la  distillation.  Ceux-ci  sont  ensuite  purifiés  par  cristal- 
lisation dans  Téther  de  pétrole  ou  dans  Taicool  méthy- 
lique. 

Propriétés.  —  L'euphorbone,cristallisée  dans  Télher 
de  pétrole,  se  présente  en  légères  aiguilles  ou  en  feuil- 
lets souvent  réunis  en  rosettes,  retenant  énei^iquement 
le  dissolvant.  Après  dessiccation  et  sous  Tinfluencede 
la  chaleur,  elle  se  ramollit  à  BT*",  GS""  et  fond  à  74^mais 
le  liquide  de  fusion  ne  devient  transparent  qu'à  7S^ 

Cristallisée  dans  l'alcool  méthylique,  elle  forme  des 
croûtes  cristallisées  dures  et  cassantes,  se  ramollissant 
à  ltO°  et  fondant  à  Hi^-H5"  en  donnant  un  liquideqai 
ne  devient  transparent  qu'à  116**. 

Ces  deux  variétés  d'euphorbone  sont  très  solubles 
dans  les  alcools  méthylique  et  éthylique,  dans  l'acé- 
tone, l'éther,  l'élher  acétique,  le  chloroforme. 

Tandis  que  la  première  retient  toujours  une  certaine 
quantité  d'éther  de  pétrole  qu'il  est  impossible  de  lui 
enlever  par  dessiccation  sans  l'altérer,  la  seconde  peut 
être  obtenue  tout  à  fait  pure. 

En  solution  chloroformique  à  1,1  p.  100,  l'euphor- 
bone  a  pour  pouvoir  rotatoire,  à  20%  ao  =  +  15*2. 
Celui-ci  s'accroît  avec  la  concentration  de  la  disso- 
lution [a©  =  +  16*54  pour  une  cpncenlration  de' 
4  p.  100]. 

Elle  répond,  d'après  l'auteur,  à  la  formule  C*'H"0  et 

(1)  /6id.,  1886,  p.  729. 


—  361  — 

xe  une  molécule  de  brome  en  donnant  le  composé  cris- 
allisé  C"H**Br*0  fondant  à  81  ^ 

Sous  rinfluence  de  la  chaleur  et  déjà  vers  70®,  les 
leux  variétés  d'euphorbone  cristallisée  s'altèrent  rapi- 
tement  en  se  résinifiant. 

L'euphorbone  pure  est  dénuée  de  saveur  ;  elle  est 
>resquc  insoluble  dans  l'eau. Contrairement  à  ce  que  l'on 
ivait  dit,  ses  solutions  aqueuses  ou  alcooliques  ne  sont 
pas  précipitées  par  le  tannin  et  ne  se  colorent  pas  par 
l'addition  de  perchlorurede  fer. 

L'acide  sulfurique  concentré  la  dissout  en  donnant 
un  liquide  jaune  devenant  rapidement  rouge-brique, 
puis  rouge-sang  après  une  ou  deux  heures  à  froid  ou 
immédiatement  à  chaud.  Après  vingt-quatre  heures,  ce 
liquide  est  brun  avec  une  légère  fluorescence  que  l'addi- 
tion d'eau  rend  plus  évidente. 

Le  mélange  des  acides  sulfurique  et  nitrique  donne 
avec  l'euphorbone  une  coloration  jaune  rouge,  sans 
Irace  de  violet  ou  de  brun  sale,  comme  on  Pavait  dit. 

Si,  à  la  solution  chloroformique  d'euphorbone,  on 
ajoute  de  Tacide  sulfurique,  ce  réactif  se  colore  en  jaune 
rougeàtre,  puis  en  brun  rouge  après  vingt-quatre 
heures,  tandis  que  la  solution  surnageante  reste  inco- 
lore,  même  si  on  la  concentre  par  évaporation. 

Ajoute-t-on, en  refroidissant,  quelques  gouttes  d'acide 
sulfurique  concentré  à  une  solution  d'euphorbone  dans 
Vanhydride  acétique,  on  voit  apparaître  une  coloration 
jaune,  puis  rouge,  devenant  rouge  sombre  après  quel- 
ques heures,  en  même  temps  que  se  développe  une 
belle  fluorescence  verte.  Après  quatre  ou  cinq  heures, 
la  solution  est  devenue  d'un  beau  vert  très  stable  et 
cette  coloration  ne  disparaît  qu'après  deux  ou  trois 
jours  en  demeurant  jaune.  Verse- 1- on  dans  l'eau  la 
solution  verte,  on  obtient  une  liqueur  vert  émeraude, 
qui  ne  passe  au  jaune  qu'après  plusieurs  heures. 

Ces  propriétés  rappellent  un  peu  celles  de  la  phyto- 
slériue;  cependant  celle-ci,  dans  les  mêmes  conditions, 
donne  une  liqueur  bleue  demeurant  verte  après  quatre 


—  362  — 

ou  cinq  heures,  puis  jaune  après  sept  heures,  enfin 
jaune  rougeâlre,  rouge  et  rouge  brun.  Si  Ton  verse  dam 
Teau  la  solution  pendant  qu'elle  est  verte,  on  obtient  hd 
liquide  non  pas  vert,  mais  jaune  ;  de  plus,  on  n*obsenre 
jamais  de  fluorescence. 

M.  G. 

Sur  Tadrénaline  (1)  ;  par  M.  Fûrth.  —  L'adrénaline  iâi 
a  été  depuis  quelque  temps  l'objet  d'un  certain  nombre 
de  travaux  dont  les  plus  intéressants  sont  dus  à 
M.  Fur  th.  Les  recherches  entreprises  par  ce  chimiste, 
sans  fixer  d'une  façon  définitive  la  constitution  de  l'a- 
drénaline, ont  mené  à  quelques  résultats  précis  et  nous 
résumerons  ici  les  travaux  de  cet  auteur. 

M.  Fiirth  s'est  proposé  tout  d'abord  de  préparer 
Tadrénaline  dans  un  état  de  pureté  absolue,  de  façon  à 
déterminer  sa  formule  exacte. 

Celle-ci,  en  effet,  est  différente  suivant  les  auteurs  el 
on  a  proposé  les  formules  suivantes  :  CU^^AzO*  (  Aldricb;, 
C^^H^^^zO^  (Takamine),  C^^r^AzO'  (Abel). 

Dans  le  but  d'arriver  à  un  produit  pur,  M.  Fùrlh  em- 
ploie la  méthode  suivante  :  Il  fait  un  extrait  de  capsules 
surrénales  fraîches  au  moyen  d'eau  légèrement  acide  en 
opérant  en  présence  d'un  peu  de  zinc  en  poussière ;réva- 
poration  est  faite  à  50°  dans  le  vide  et  dans  un  courant 
d'acide  carbonique  ;  le  résidu  de  Tévaporation  est  d'abord 
précipité  par  10  volumes  d*alcool  méthylique,  puis  par 
Tacétate  de  plomb  ;  le  liquidé  filtré,  débarrassé  derexcès 
de  plomb  par  l'acide  sulfurique,  est  évaporé  daus  k 
vide  toujours  en  présence  d'acide  carbonique;  Tadréna- 
line  est  enfin  précipitée  par  l'ammoniaque,  recueilIie^ 
lavée  à  l'eau,  l'alcool,  l'éther  et  desséchée  sur  l'acide 
sulfurique  dans  Je  vide.  Le  produit  est  purifié  par  une 
dissolution  dans  l'acide  chlorhydrique  suivi  d'une  pré- 
cipitation par  l'ammoniaque:  on  obtient  finalement  (ies 

(1)  Zur  Kentniss  des  Suprarenin»  (Adrénaline)  {Monalshefte  f<SrC^ 
mie,  t.  XXIV,  p.  261). 

(2)  Journal  de  Pharm.  et  de  Chim,^  1902,  t.  XVI,  p.  301. 


—  363  — 

'istaux  parfaitement  blancs.  Le  rendement  en  adréna- 
ae  que  M.  Fûrth  désigne  également  sous  le  nom  de 
upraréntne  est  de  2e'^2  en  moyenne  pour  1  kilogramme 
e  capsules,  et  cela  avant  la  dernière  purification. 

Les  analyses  confirment  les  nombres  donnés  par 
Jdrich  et  l'auteur  admet  la  formule  C^H*'AzO^ 

Abel  le  premier  observa  que  l'adrénaline  cristallisée 
le  Takamine  s'altère  au  bout  de  peu  de  temps,  quels  que 
oient  les  soins  pris  pour  la  conservation  ;  il  se  dégage 
me  petite  quantité  d'une  substance  basique.  M.  Fûrth  a 
rérifié  l'exactitude  de  cette  observation;  la  perte  d'azole 
K>ur  un  produit  conservé  dans  le  vide  peut  atteindre 
tou  3  p.  100.  La  conservation  est  d'autant  plus  assurée 

Se  le  produit  est  dans  un  plus  grand  état  de  pureté  et 
Itération  pour  l'adrénaline  chimiquement  pure  est 
presque  nulle:  la  décomposition  dépend  de  la  tempéra- 
ture, de  l'humidité  et  de  l'état  de  pureté;  il  paraît  se 
dégager  de  petites  quantilés  d'ammoniaque  pendant 
l'altération. 

Parmi  les  différentes  réactions  essayées,  les  alcalis  ont 
donné  quelques  résultats  assez  nets.  L'adrénaline  trai- 
ta avec  ménagement  par  la  potasse  fondante  fournit 
Vacide  protocatéchique  qui  a  été  identifié  par  son  point 
de  fusion,  l'analyse  du  sel  de  plomb  et  les  réactions 
colorées  avec  le  perchlorure  de  fer. 

Les  conclusions  du  travail  de  M.  Fûrth  sont  les  sui- 
vantes : 

4°  L'adrénaline  possède  pour  formule  C'H*'AzO'  ;  il 
n'y  a  aucune  raison  pour  admettre  une  formule  poly- 
mère de  la  précédente. 

2''  Elle  contient  un  groupement  cyclique 

OH— c      C-OH 

— c    c-c— 

avec  deux  oxhydryles  OH  en  ortho  (coloration  verte  par 
^e  perchlorure  de  fer  passant  au  rouge  violet  par  une 
trace  d'alcali,  formation  d'acide  protocatéchique);  de 


•^'^^■^ÎWIM 


—  364  — 


plus,  elle  contient  un  troisième  groupement  OHi 
dehors  du  noyau  aromatique,  car  elle  donne  un  déni 
triacétylé. 

3^  C'est  une  combinaison  hydroaromatique  perdu 
facilement  4  atomes  d'hydrogène. 

i""  Elle  contient  un  groupement  méthylimîde  Ai-CM 
(formation  de  méthylamine  dans  certaines  décompoaî 
tions  et  dosages  de  méthylimide  par  la  méthode  II 
Herzig  et  Meyer). 

On  peut  lui  donner  provisoirement  la  formale 
constitution    [(CH')AzC»H(OH)]C*H«(OH)*   que  rautcor 
espère  justifier  par  voie  synthétique.  H.  C. 

Surrolivile;  par  MM.  KoBNERet  VANzgTxifl). — L'olifil 
découvert  par  Pelletier  dans  la  gomme  d'olivier  a  éi 
étudié  récemment  par  MM.  Kôrner  et  Vanzelti.  LoH- 
vile  a  la  propriété  de  se  combiner  avec  un  grand  nomkii 
de  ses  dissolvants  (eau,  alcools  primaires  ou  sccot- 
daires)  en  formant  les  dérivés  cristallisés.  Ces  combi- 
naisons,  chauffées  dans  un  courant  d'anhydride  carbo- 
nique sec  à  430®  et  pendant  quelques  heures,  laissent 
l'olivile  anhydre,  sous  forme  d'un  corps  incolore,  transe 
parent,  très  réfringent;  après  purification  par  des  cris- 
tallisations dans  l'acétone,  le  triméthylcarbinolou  Fil*' 
cool  benzylique,  l'olivile  fond  à  142*5.  Sa  formulée* 
C"«H**0^  ;  le  poids  moléculaire,  376. 

Deux  atomes  de  carbone  sont  reliés  à  deux  groupe* 
ments  0CI1%  ainsi  que  cela  résulte  du  dosage  des  mé- 
thoxyles  par  la  méthode  de  Zeisel.  L'olivile  cootierf 
deux  groupements  OH  phénoliques  libres  qui  peuve»l 
(Hrc  niélhylés  ;  le  dérivé  méthylé  oxydé  par  le  permit 
ganate  donne  SO  p.  100  d'un  mélange  diacide  véralriq». 
(l'acide  vératrylformique  et  d'acide  oxalique.  D'âpre 
les  auteurs,  l'olivile  diméthylé  renferme  deux  noyau 
benzéniques  réunis  par  une  chaîne  latérale  ;  chacun  J*^ 
noyaux  renferme  deux  méthoxyles  en  .3-4  comme  daas 

(1)  rebei-  d.is  Olivil  {Chemiker  ZeiftWQ,  1903,  p.  220,  et  i'/ifl/«  f»* 
I r(f thalle,  1903,  p.  334}. 


—  365  — 

série  de  l'acide  protocatéchique  ;  les  deux  noyaux  de 
livîle  ont  une  structure  analogue  à  ceux  de  la  série 
nillique;  la  chaîne  latérale  a  pour  formule  C^H^^O^ 
oUvile  est  formé  vraisemblablement  par  la  soudure 
!  deux  molécules  d'alcool  coniférylique  unies  par  un 
orne  d*oxygène. 

L'olivile  bouilli  avec  de  Teau  et  de  Tacide  acétique 
Il  transformé  en  isoolivile;  ces  deux  corps  ne  diffèrent 
on  de  Tautre  que  par  le  pouvoir  rotatoire:  le  premier 
rt  lévogyre,  le  second  dextrogyre.  H.  C. 


Médecine.  Physiologie. 

Les  résultats  de  la  photothérapie  et  la  technique  de 
pm  application  dans  le  lupus;  par  M.  Finsein  (1).  ^  La 

rivité  du  lupus  tuberculeux  est  liée  à  sa  localisation  à 
face,  qui  soustrait  les  malades  à  toute  vie  normale, 
bepuîs  rinvention  de  la  photothérapie,  aucune  autre 
brmc  de  tuberculose  n'est  devenue  aussi  curable. 
-  La  statistique  qui  a  été  recueillie  àllnslitut  Finsen, 
%  Copenhague,  de  novembre  1895  au  l®""  janvier  1902, 
IpoTle  sur  i)04  cas.  Dans  695  cas,  soit  94  p.  100,  des 
irésultats  favorables  ont  été  obtenus  ;  412  malades  ont 
été  guéris. 

La  technique  de  photothérapie  a  une  excessive  impor- 
tance, et  on  ne  peut  obtenir  de  résultats  si  l'on  ny 
prête  une  extrême  attention.  Le  traitement  était  fait 
aulrcfois,  à  ilnstitut  Finsen,  au  moyen  de  la  lampe 
à  arc  de  40  ampères;  depuis  qu*on  emploie  des  lampes 
de  60  a  80  ampères,  la  rapidité  du  traitement  a  presque 
triplé.  En  outre,  il  convient d*ajouter  que  les  cas  traités 
d'emblée  par  une  lumière  faible,  puis  par  une  lumière 
forte  guérissent,  toutes  ^Proportions  gardées,  moins  vite 
que  ceux  traités  d'emblée  par  une  lumière  forte,  en  rai- 
son du  développement  du  pigment  qui  arrête  les  rayons 
chimiques.  Il  est,  pour  la  même  raison,  nécessaire 
de  faire,  dans  tous  les  cas,  des  séances  longues. 

(*)  c.  R,  de  rAcad.  d.  Se,  t.  CXXXVI,  p.  1B95;  1903. 


—  366  — 

Un  point  auquel  on  ne  saurait  attacher  trop  d'impor- 
tance est  la  nécessité  d'obtenir  en  grand  nombre  des 
rayons  qui  pénètrent  profondément  les  tissus.  Les  appt- 
reils  dans  lesquels  on  ne  fait  pas  de  concentratioa  de 
lumière  ne  produisent  pas  de  rayons  pénétrants  et: 
quantité  suffisante. 

Les  appareils  dans  lesquels  on  emploie  des  électrode, 
en  fer  et  qui  produisent  un  très  grand  nombre  de  rayoïS' 
ultra- violets  ne  donnent  pas  de  rayons  pénétrants  et 
ne  peuvent  convenir  à  la  cure  du  lupus. 

J.  B. 

Sur  Tentretien  de  rirritabilité  de  certains  organei 
séparés  du  corps,  par  inunersion  dans  un  liquide  wùM 
artificiel;  par  MM.  E.  HÉDONCtC.  Fleig  (1).  —L'expé- 
rience de  Locke  nous  a  appris  que  l'irritabilité  du  cffur 
des  mammifères  persiste  fort  longtemps  par  circulation, 
dans  les  coronaires,  d'un  liquide  nutritif  artificiel  ne  coa- 
tenant  que  des  sels,  un  peu  de  glucose  et  saturé  d'oxygène. 
D'autre  part,  Conlieim  ayant  montré  que,  pour  l'iu- 
testin,  la  simple  immersion  de  l'organe  dans  du  saof 
défibriné  suffit  pour  entretenir  les  contractions  péristal- 
tiques  pendant  plusieurs  heures,  il  y  avait  lieu  de  se 
demander  si  le  même  résultat  pouvait  être  obtenu  avec 
le  liquide  de  Locke  ou  un  autre  liquide  mieux  appro- 
prié. 

Un  segment  d'intestin  grêle  de  lapin,  sacrifié  par  sai- 
gnée, est  excisé  et  plongé  dans  le  liquide  de  Locke  àli 
température  de  37°.  Immédiatement  les  contractioBS 
péristal  tiques  apparaissent  très  énergiques,  etTonpeol 
en  observer  les  ondes  avec  la  plus  grande  facilité  grâo? 
à  la  transparence  du  liquide;  ces  contractions  s'affai- 
blissent peu  à  peu  et  disparaissent  au  bout  4  à  5  heures. 

Les  auteurs  ont  trouvé  avantageux  de  modifia 
comme  suit  la  composition  du  liquide  de  Locke  :  poor 
i  .000«'-  d'eau,  NaCl,  6;  KC1,0,3  ;  CaCl*,  0,1  ;  SO*Mg,  0,3; 
PO^HNa*,  0,5;  CO'NalI,  1,5;  glucose,  1  ;  oxygèneàsat»- 

(1)  C.  R.,  deVAcad,  des  Se.  t.  CXXXVII,.p.  217  :  1903. 


r^' 


—  367 


ration.  Un  fragment  d'intestin  grêle  de  lapin,  plongé 
dans  ce  liquide,  continue  à  se  mouvoir  pendant  9  à 
12  heures  à  37°. 

Avec  ce  liquide  et  cette  technique  simple,  on  peut 
maintenant  rechercher  l'influence  d'un  élément  chi- 
mique déterminé  sur  l'irritabilité.  La  présence  du  glu- 
cose n'est  pas  nécessaire,  non  plus  que  celle  de  SO*Mg 
et  PO'IINa*,  qui  cependant  augmentent  notablement  la 
durée  de  la  survie.  Au  contraire,  CO^NaH  et  CaCl*  sont 
absolument  indispensables.  Lorsqu'on  a  préparé  un 
liquide  nuivitif  absolument  dépourvu  de  calcium,  Y  iniesiinj 
après  une  période  d'activité  généralement  très  courte, 
devient  complètement  immobile.  Si  alors  on  ajoute 
au  liquide  le  sel  de  calcium,  les  mouvements  péristalti- 
ques  apparaissent  instantanément  et,  à  partir  de  ce 
moment,  continuent  comme  dans  le  liquide  complet. 

La  conservation  de  l'irritabilité  avec  ce  liquide 
nutritif  se  manifeste  aussi  pour  d'autres  organes  que 
l'intestin  grêle.  Le  gros  intestin,  le  rectum,  la  vessie, 
Vutérus  gravide,  et  en  général  tous  les  organes  à  fibres 
lisses  et  pourvus  de  ganglions,  présentent  des  contrac- 
Vions  rythmiques  spontanées  au  contact  du  liquide. 

La  durée  de  la  survie  dépend  d'ailleurs  de  la  tempé- 
rature du  liquide. 

J.  B. 


BIBLIOGRAPHIE 


Bulletin  de  Pharmacie   de  Lyon;  juin,  juillet  1903. 

Depuis  quelque  temps  la  Société  de  Pharmacie  de  Lyon  est 
entrée  dans  une  voie  nouvelle,  plus  scientifique  que  par  le 
passé,  par  suite  de  Tentonto  des  pharmaciens  exerçants,  dont  un 
certain  nombre  constitue  des  hommes  de  science,  avec  nos  dis- 
tingués confi  ères,  les  professeurs  de  la  Faculté  de  Médecine  et 
<ie  Pharmacie  de  Lyon.  Il  y  a  lieu  d'espérer  que  ses  bulletins 
mensuels  prendront  l'intérêt  si  remarquable  et  si  soutenu  de 
ceux  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Bordeaux. 

Les  deux  derniers  numéros  contiennent  la  fin  des  recherches 
fie  M.  le  professeur  agrégé  Moreau,  sur  la  stérilisation  dans 


—  368  — 

ses  applications  pharmaceutiques;  la  suite  des  feuilles  de  mam- 
pulations  de  minéralogie  de  M.  le  professeur  agrégé  Barrai;  use 
étude  expérimentale  des  divers  inpecticides,  par  MM.  R 
Gérard  et  G.  Chabanne;  divers  articles  sur  les  intérêts  profes- 
sionnels ;  la  Pharmacie  en  France  sous  le  règne  des  demirrs  YMt^ 
par  M.  Emile  Gilbert  (de  Moulins). 

A.  H. 


Le  Journal  a  reçu  une  brochure  de  M.  Je  P'  Lagatu,  direcîetr 
de  la  Station  de  recherches  chimiques  et  d* analyses  agricole!»  di 
Montpellier,  sur  Vétude  des  terres  et  les  cartes  agronomique»:  et 
une  autre  de  M.  Lagatu  et  de  M.  Sicard,  chimiste  à  cette  Sta- 
tion, sur  l'utilisation  pratique  de  l'analyse  des  terres. 


SOCIËTË  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  7  octobre  4903. 

Présidence  de  M.  Léger,  vice-président. 

Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend  :  4  numé- 
ros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie;  2  numéros 
du  Bulletin  des  Sciences  pkarmacoloçiques;  le  Bulktin 
mensuel  de  V Association  des  Docteurs  en  PAarmadt; 
2  numéros  d\x  Bulletin  commercial  et  de  V  Union  Phar- 
maceutique; 2  numéros  du  Bulletin  de  la  Société  it 
Pharmacie  de  Bordeaux;  les  Bulletins  de  Pharmacie  ii 
Lyon,  du  Sud-Est  ;  2  numéros  du  Bulletin  de  la  Ckankt 
Syndicale  et  Société  de  Prévoyance  des  Pharmaciens  d^ 
Paris  et  de  la  Seine  ;  9  numéros  du  Pharmaceutiesl 
Journal;  le  tome  IV  de  la  2*  édition  du  Cours  de  Phar- 
macie de  M.  Ed.  Dupuy  comprenant  la  Pharmacie  chi- 
mique organique  ;  une  note  de  M.  Paonetier  sur  un  axt^ 
clave  à  /onctions  multiples  ;  2  brochures  de  M.  Frei 
Hoffman;  diverses  brochures  de  MM.  Fred.  B.  Power, 
Fred.  H.  Lees,  Frank  Shedden,  Perrédès,  JowetU  Pot- 
ter;  il  brochures  de  M.  Walter  Dolière. 

Correspondance  écrite,  — Elle  comporte  :  {^  des  lettres 
de  MM.  F.  Chauvel,  A.  Col  et  B.  Reyes  qui  demandent  à 


—  369  — 

prendre  part  au  concours  des  prix  de  thèses  et  qui  an- 
noncent l'envoi  des  exemplaires  de  leurs  travaux,  savoir, 
pour  le  premier  :  Recherches  sur  la  famille  des  Oxalidées  ; 
pour  le  second  :  Recherches  sur  V appareil  secrétaire 
interne  des  Composées  \  pour  le  troisième  :  Sur  quelques 
eétones  dérivées  du  métacymène;  2°  une  lettre  de  M.  At- 
Idns,  traduisant  son  vif  plaisir  d'assister  aux  fêtes  du 
Centenaire  en  qualité  de  représentant  de  la  Pharmaceu- 
tieal  Society  de  Grande-Bretagne. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Colin,  empêché  par 
une  indisposition  que  tous  ses  collègues  espèrent  très 
passagère,  n'a  pas  pu  se  rendre  à  Londres  pour  recevoir 
la  médaille  Hanbury,  récompense  de  ses  importants 
travaux.  Cette  distinction  lui  est  décernée  par  rentre- 
mise  de  notre  ambassadeur. 

Communications.  —  MM.  Bourquelotet  Hérissey  étu- 
dient le  mode  de  formation  de  l'odeur  de  girofle  pré- 
sentée par  la  racine  de  Benoîte  broyée.  Ces  auteurs  dé- 
montrent que  l'huile  essentielle  de  Geum^  signalée  par 
Trommsdorff  en  1818,  puis  rapprochée  deThuile  volatile 
de  girofles  par  A.  Buchner  en  1844,  contient  de  Teugénol 
et  que  ce  corps  ne  préexiste  pas  dans  la  plante,  mais  qu'il 
résulte  de  l'action  d'un  ferment  soluble  sur  un  gluco- 
side  particulier. 

La  plante  fraîche,  broyée,  mise  à  macérer  pendant 
12  heures,  fournit  une  eau  distillée  à  laquelle  l'éther 
prend  une  petite  quantité  d'essence.  De  celle-ci 
les  auteurs  ont  enlevé  par  la  soude  un  composé  phéno- 
lique  qui  a  pu  être  identifié  avec  l'eugénol. 

Un  extrait  alcoolique,  obtenu  en  traitant  la  racine 
par  Talcool  à  95°  bouillant,  permet  de  faire  une  solution 
aqueuse  inodore.  Cette  solution,  additionnée  d'un  fer- 
ment, ne  tarde  pas  à  prendre  l'odeur  d'essence  de  giro- 
fle. L'émulsine,  toutefois,  ne  fait  pas  apparaître  l'odeur, 
môme  après  deux  jours.  Une  môme  solution,  soumise 
à  la  fermentation  par  la  levure  de  bière,  perd  du  sucre, 
mais  le  produit  fournissant  l'eugénol  est  respecté  par  la 
levure.  En  y  ajoutant  ensuite  une  solution  fermentaire, 

JourtL  dt  Pharm.  et  de  Chim.  6*  sâRiB.  t.  XVIII.  (f6  oclobre  1003.)         24 


1 


—  370  — 


on  provoque  Tapparition  de  l'eugénol,  en  même  temps 
que  l'on  constate  que  le  dédoublement  du  glocoside 
amène  des  changements  polarimétriques  allant  de  gau- 
che à  droite, 

H.  Barillé  présente  un  important  mémoire,  ayant  pour 
titre  :  De  V action  de  V acide  carbonique  sous  presmn  ur 
les  phosphates  métalliques.  —  Combinaison  {earbonophot- 
phates)  ou  dissolution.  Applications  diverses. 

Dans  ce  mémoire,  M.  Barillé  démontre  expérimen- 
talement que  l'acide  carbonique  sous  pression  et  en 
présence  de  Teau  agit  sur  les  phosphates  métalliquesde 
deux  façons  différentes.  —  Avec  la  plupart  des  phos- 
phates minéraux  il  y  a  simple  dissolution^  sans  aucane 
transformation  chimique;  mais  avec  les  phosphates 
dont  les  bases  possèdent  des  bicarbonates,  on  obtient 
une  combinaison  chimique  avec  formation  d'une  caté- 
gorie de  corps  peu  stables,  que  l'auteur  dénomme  oeir- 
bonophosphates  tribasiques,  et  qui  semblent  ne  poavoir 
exister  sous  cet  état  qu'en  dissolution;  ils  se  dissocient, 
en  effet,  au  contact  de  l'air,  plus  ou  moins  rapidement, 
en  donnant  comme  produits  de  décomposition  du  phos- 
phate bibasique  et  du  bicarbonate. 

Les  carbonophosphates  bibasiques  régénèrent  par  dis- 
sociation les  phosphates  mis  en  expérience  en  per- 
dant une  molécule  d'acide  carbonique.  Ces  corps,  non 
encore  signalés,  ont  été  obtenus  seulement  avec  les 
phosphates  de  potassium,  de  sodium,  d'ammoniaqoe, 
de  calcium,  de  baryum  et  de  magnésium,  mais  n'ont  pn 
être  isolés  des  dissolutions  salines  où  ils  ont  été  étudiés. 

Des  tableaux  indiquent  le  degré  de  solubilité  carbo- 
nique, sous  la  pression  de  10  kilos,  des  34  phosphates 
métalliques  mis  en  expérience. 

Bien  des  phénomènes  géologiques  et  physiologiques 
pourraient  être  expliqués  par  la  facilité  de  dissociation 
de  ces  carbonophosphates.  C'est  ainsi  que  M.  Barillé  en 
a  tiré  parti  pour  obtenir  des  cristaux  mesurables  de 
phosphates  bibasiques,  pour  distinguer,  dans  certains 
cas,  le  phosphate  bicalcique  naturel  du  phosphate  tri- 


r^- 


371 


ealcique.  En  s'appuyant  sur  la  dissociation  du  carbono- 
phosphate  tricalcique  en  phosphate  bicalcique  et  bicar- 
bonate ealcique,  il  donne  une  hypothèse  rationnelle  de 
la  formation  des  gisemenls  naturels  de  brushite  et  de 
craie  et  explique  également  un  curieux  phénomène 
à'autaminéralimtion  se  rapportant  à  la  formation  de 
cristaux  de  phosphate  bicalcique  aux  dépens  d'un  ca- 
davre inhumé  en  1630  dans  un  cercueil  de  plomb.  Il 
montre  le  rôle  important  que  les  carbonophosphates 
paraissent  jouer  soit  dans  le  maintien  de  la  tension  de 
lacide  carbonique  dans  le  sang^  soit  pour  permettre 
d'expliquer  Faction  des  eaux  bicarbonatées  dans  la 
phosphaturie.  Enfin  quelques-unes  de  ces  combinai- 
sons nouvelles  paraissent  susceptibles  d'applications 
thérapeutiques. 

M.  Patein  communique  une  note  de  M.  E.  Dufau, 
faisant  suite  à  celle  qu'il  a  présentée,  antérieurement. 
Sur  la  recherche  de  Valbumine  dans  Vurine.  L'auteur 
préconise  l'emploi  d'une  solution  de  citrate  d'ammo- 
niaque ainsi  préparée  :  acide  citrique,  250*'  ;  ammo- 
niaque, Q.  S.  pour  neutraliser;  alcool  à  90®,  SO**";  eau 
distillée,  Q.  S.  pour  1000*"'.  On  s'assure  de  la  réaction 
acide  de  l'urine  examinée,  on  l'additionne  ensuite  de 
1/10* de  solution  citro-ammoniacale,  puis  on  lui  fait  subir 
l'action  de  la  chaleur  comme  de  coutume.  Dans  ces  con- 
ditions, le  moindre  louche  peut  être  considéré  comme 
de  l'albumine  coagulée  sous  la  seule  action  de  la  chaleur. 

Élections.  —  1®  D*un  membre  résidant.  M.  Dufau, 
ayant  réuni  la  majorité  des  suffrages,  est  élu  membre 
résidant; 

2^  De  membres  correspondants  nationaux.  Sont  nom- 
més :  MM.  Blarez,  professeur  à  Bordeaux  ;  Col,  profes- 
seur h  Clermont-Ferrand  ;  Constant  David,  de  Com  - 
piègne;  Gamel,  de  Nîmes;  Grelot,  professeur  à  Nancy; 
L.  Grès,  de  Noisy-le-Sec  ;  Javillier,  professeur  à  Tours: 
Klobb,  professeur  à  Nancy;  Monal,  de  Nancy;  Maynier 
de  Villepoix,  professeur  à  Amiens;  C.  Vallée,  professeur 
à  Lille; 


—  372  — 


n 


3*  D\n  membre  correspondant  étranger.  Est  élu 
M.  Dulière,  de  Bruxelles. 

Nomination  de  commissions.  —  Sont  nommés  membres 
de  la  Commission  d'examen  des  thèses  présentées  au 
concours  :  1°  dans  la  section  des  sciences  physico- 
chimiques, MM.  Georges,  Gasselin  et  Bougault:  S'^dans 
la  section  des  sciences  naturelles,  MM.  SchmidtYiron 
et  Thibault. 

Centenaire  de  la  Société  de  Pharmacie.  1803-1903.— 
La  Société  célébrera  son  Centenaire  le  samedi  17  oc- 
tobre, à  une  heure  et  demie,  à  TEcole  de  Pharmacie.  Le 
programme  de  la  cérémonie  comporte  :  A  une  heure  et 
demie,  réception  des  invités  par  les  membres  do 
bureau,  dans  la  salle  des  pas-perdus,  décorée  pour  la 
circonstance  ; 

A  2  heures,  séance  solennelle  :  1**  Discours  de 
M.  Léger,  président;  2°  lecture  des  adresses  à  la  Société; 
3"*  lecture  de  M.  le  professeur  Bourquelot,  secrétaire 
général  :  Les  origines  de  la  Société  de  Pharmacie  de 
Paris.  Histoire  de  ses  vingt  premières  antwes. 

Un  lunch  sera  ensuite  servi  dans  la  salle  des  pas- 
perdus. 

Le  soir,  banquet  à  l'hôtel  Continental. 


Unification  des  procédés  d^analyse  ba^tériologijtte 
des  eaux. 

Rapport  présenté  à  la  première  section  du  XIIP  Congrii 
international  d'hygiène  et  de  démographie  de  Bruxella 
(2-8  septembre  1903);  par  M.  L.  Grimbert  (1). 

La  question  de  l'unification  des  méthodes  d'aoalyse 

(1)  Le  Congrès  d'hygiène  tenu  à  Paris  en  1900  avait  émis  le  îœo  de 
▼oir  unifier  les  méthodes  d'analyse  bactériologique  des  eaux. 

Le  Comité  d'organisation  du  Congrès  d'hygiène  de  Bruselles  (IWÎ 
inscrivit  cette  question  à  son  ordre  du  jour  et  demanda  un  rapport 
sur  ce  sujet  à  MM.  Lœffler  pour  l'Allemagne,  Malvoz  pour  la  Belgiqat 
et  Grimbert  pour  la  France.  C*est  ce  dernier  rapport  que  doos 
publions  aujourd'hui. 


W' 


-    373  — 

bactériologique  des  eaux,  soulevée  au  Congrès  d'hygiène 
de  4900,  a  rencontré  une  certaine  opposition  de  la  part 
de  quelques  membres.  «  Fixer^  disaient-ils,  d'une 
manière  définitive  un  mode  opératoire,  c'est  supposer 
que  la  technique  adoptée  n'est  plus  susceptible  de 
perfectionnements,  c'est  par  là  même  fermer  la  voie 
aux  progrSs  futurs.  » 

Cependant,  nous  voyons  que  les  chimistes,  quand  il 
s'est  agi  de  déterminer  les  conditions  dans  lesquelles 
devaient  être  effectuées  les  analyses  d'eau,  de  vin,  de 
produits  alimentaires,  n'ont  pas  hésité  à  s'entendre  sur 
un  mode  opératoire  unifié,  à  seule  fin  de  rendre  les 
résultats  comparables.  Est-ce  à  dire  que  leurs  procédés 
ne  peuvent  plus  être  améliorés? 

Le  vœu  formulé  par  le  dernier  Congrès  n'a  d'autre 
but,  à  mon  avis,  que  d'offrir  aux  bactériologistes  une 
marche  générale  uniformisée  permettant  de  rendre 
également  comparables  les  résultats  obtenus.  Cette 
marche,  si  elle  est  adoptée, ne  peut  être  que  provisoire; 
elle  devra  céder  la  place  à  d'autres  méthodes  plus  par- 
faites quand  elles  auront  fait  leurs  preuves,  et  qu'un 
nouveau  Congrès  les  aura  sanctionnées.  A  côté  du' 
procédé  officiel,  rien  n'empêchera  le  bactériologiste  de 
se  servir  de  la  technique  qu'il  jugera  préférable  pour 
son  édification  personnelle. 

L'unification  des  méthodes  d'analyse  bactériologique 
des  eaux  implique  l'unification  des  milieux  de  culture 
et  l'unification  des  procédés  de  diagnostic  des  bactéries. 

L  —  Unification  des  milieux  de  culture. 

Si  l'emploi  de  milieux  chimiquement  définis  était 
possible,  la  question  serait  vite  tranchée;  malheureu- 
sement, les  milieux  chimiques  ne  conviennent  qu'à 
un  petit  nombre  de  bactéries  et  ne  peuvent  guère 
servir  que  comme  élément  de  diagnostic,  et  nous 
sommes  forcés  d'avoir  recours  aux  milieux  usuels  tels 
que  bouillons,  peptone,  gélatine,  etc.  Pour  ces  derniers, 
une  unification  idéale  est  impossible  à  réaliser  à  cause 


—  374  — 

des  substances  complexes  qui  entrent  dans  leur  com- 
position et  dont  la  connaissance  exacte  échappe  à 
l'analyse  la  plus  minutieuse.  La  constitution  d*un 
bouillon,  d'une  gélatine,  d'une  peptone,  encore  qu'elle 
nous  soit  à  peu  près  inconnue,  varie  d'un  échantillon 
à  l'autre,  et  il  ne  viendra  à  l'esprit  de  personne  d'exiger 
dans  leur  préparation  une  identité  impossible  à  obtenir. 
Mais  on  peut,  au  moins,  s'entendre  sur  la  manière  de 
les  préparer  et  ce  serait  déjà  un  grand  pas  de  fait.  Pour 
atteindre  ce  but,  il  faudrait  que  des  expériences  pré- 
cises fussent  entreprises  dans  les  laboratoires  sur  U 
valeur  des  méthodes  en  usage,  sur  la  raison  d*étre  de 
telle  ou  telle  pratique  imposée  par  la  routine,  sur  le 
choix  des  matériaux  à  employer.  Et,  si  ce  n'était  pas 
trop  exiger,  je  voudrais  voir  le  bactériologiste  apporter 
lui-même  tous  ses  soins  à  cette  partie  de  la  technique 
au  lieu  de  l'abandonner  le  plus  souvent  à  son  garçon  de 
laboratoire. 

Gomme  il  s'agit  ici  de  recherches  ayant  un  but  bien 

déterminé  et  limité,  je  ne  verrais  pas  d'inconvénients 

à  simplitier  nos  milieux  usuels,  et  je  commencerais 

,par  supprimer  le  bouillon  classique  pour  le  remplacer 

par  une  simple  solution  de  peptone. 

Peptone,  —  Je  sais  d'avance  qu'on  va  m' objecter  que 
les  peptones  du  commerce  ne  sont  pas  des  corps 
défini^,  que  deux  échantillons  de  provenances  diffé- 
rentes ne  sont  jamais  identiques. 

Ce  sont,  en  effet,  des  mélanges  en  proportions 
variables  d'albumoses  précipitables  par  le  sulfate  d'am- 
moniaque et  de  peptone  vraie,  celle-ci  ne  Vy  rencon- 
trant parfois  qu'en  très  faible  quantité.  Les  unes  sont 
neutres,  les  autres  acides,  d'autres  alcalines.  Leurs 
propriétés  se  ressentent  naturellement  de  ces  variations. 
Mais  la  peptone  ne  joue  pas  seulement  le  rôle  d'aliment 
en  bactériologie,  elle  sert  encore  de  réactif  en  mettant 
en  évidence  la  production  d'indol  par  les  bactéries,  et 
cette  propriété  varie  aussi  suivant  la  nature  de  la 
peptone.  Avec    certaines    marques  commerciales,  la 


—  375  - 

réaction  pourra  même  être  négative.  Et  il  ne^  faut 
pas  songer  à  appeler  l'analyse  chimique  à  son  aide 
pour  faire  un  choix,  car  il  n'existe  aucune  relation 
entre  la  quantité  de  peptone  vraie  contenue  dans  une 
peptone  commerciale  et  sa  propriété  de  donner  de 
Vindol,  celle-ci  étant  sous  la  dépendance  du  procédé  de 
peptonification  employé  (1).  C'est  ainsi  que,  d'après 
Péré,  les  peptones  pancréatiques  l'emportent  de  beau- 
coup sur  les  peptones  pepsiques,  celles-ci  à  leur  tour 
laissant  loin  derrière  elles  les  peptones  chimiques. 

Or,  que  demandons-nous  à  une  peptone  ?  D'être  nu- 
tritive et  de  donner  la  réaction  de  Tindol.  J'ai  remarqué 
d'ailleurs  que  ces  deux  qualités  marchaient  en  général 
de  pair.  Dans  ces  conditions,  il  ne  nous  reste  qu'un  seul 
moyen  pratique  d'essayer  une  peptone.  C'est  de  Tense- 
menjcer  avec  une  culture  pure  de  Bacille  coli  type  et  de 
rechercher  la  présence  de  l'indol  au  bout  de  quarante- 
huit  heures. 
Voici  la  technique  que  je  propose  : 
2^  de  peptone  sont  dissous  dans  1 00*^"' d'eau  distillée, 
sans  addition  d'aucune  autre  substance. 

La  solution  est  neutralisée  ou  légèrement  alcalinisée, 
portée  à  l'ébuUition,  puis  filtrée  et  répartie  dans  des 
tubes  à  essai  qu'on  stérilise  à  l'autoclave  à  120"^  pen- 
dant quinze  minutes.  Un  tube  ensemencé  avec  une  cul- 
ture récente  de  Bacillus  coli  est  maintenu  à  l'étuve  à 
37*  pendant  quarante-huit  heures.  On  y  verse  alors 
X  gouttes  d'une  solution  de  nitrite  de  potasse  à  0,020»' 
p.  100  et  XXX  gouttes  d'acide  sulfurique  pur.  On 
devra  obtenir  une  coloration  rouge-groseille  intense. 
Toute  peptone  qui  ne  répondra  pas  à  cet  essai  devra 
être  rejetée. 

Je  persiste  à  croire  qu'on  pourrait  sans  inconvénient 
remplacer  le  bouillon  nutritif  classique  par  une  solution 
de  peptone  répondant  à  l'essai  précédent,  solution  qui 
servirait  de  base  à  la  préparation   de  la  gélatine  et  de 

(i)  L.  Grimbbrt.  Diagnostic  des  bactéries  par  leurs  fonctions  bio- 
chimiques (Archives  de  Parasitologie,  VII,  n«  2,  p.  254,  1903). 


—  376  — 

Tagarcidont  on  pourrait  fixer  la  teneur  en  peptone  k 
2  p.  100  par  exemple. 

Gélatine.  —  La  gélatine  occupe  dans  les  procédés 
d'analyse  bactériologique  de  l'eau  une  place  importante, 
puisque  c'est  sur  elle  que  repose  la  numération  des 
bactéries  et,  la  plupart  du  temps,  la  séparation  des  es- 
pëces.  Malheureusement,  les  gélatines  commerciales, 
ouli'e  leurs  qualités  marchandes,  présentent  de  très 
grandes  différences  dans  leur  composition  et  dans  la 
manière  dont  elles  se  comportent  à  Tautoclave.  Les 
unes  perdent  vers  HO^  la  propriété  de  faire  prise  par 
refroidissement;  d'autres  résistent  à  des  températures 
supérieures  à  120'*. 

La  première  chose  à  faire,  si  l'on  veut  établir  la  for- 
mule rationnelle  de  la  préparation  d'une  gélatine  nutri- 
tive, serait  d'entreprendre  une  série  de  recherches  sur 
les  gélatines  du  commerce,  d'étudier  pour  chacaoe 
d'elles  :  l**  la  résistance  aux  températures  élevées; 
2""  l'état  de  consistance  de  la  gelée  qu'elle  fournil  pour 
une  concentration  donnée,  en  un  mot  son  pouvoir  géli- 
fiant; 3*"  son  acidité  qui  parfois  est  considérable,  et  par 
là  la  quantité  de  soude  nécessaire  à  sa  neutralisation. 

Ces  données  permettront  de  faire  un  choix  parmi  les 
meilleures  marques  connues  ;  puis,  on  iixera  la  marche 
à  suivre  pour  la  préparation  du  milieu  nutritif;  on  no- 
tera exactement  la  durée  de  chaque  passage  à  Tauto- 
clave  ainsi  que  la  température  à  observer  ;  on  détermi- 
nera, enfin,  le  degré  final  d'alcalinité  qu'elle  doit  con- 
server. 

Cette  question  de  la  préparation  de  la  gélatine  a  déjà 
préoccupé  les  bactériologistes  des  Etats-Unis.  Le  rap- 
port, publié  en  1898  par  le  comité  de  VArnerican  Pétic 
Health  Association^  propose  de  n'accepter  qu'une  géla- 
tine dont  une  solution  à  10  p.  100  resterait  solide  à 
24*"  après  avoir  subi  une  stérilisation  à  115"*  pendant 
quinze  minutes. 

On  pourrait,  en  attendant  mieux,  adopter  ces  indi- 
cations comme  base  d'une  gélatine  type.  Reste  à  savoir 


—  377  — 

si  dans  la  préparation  des  milieux,  avec  une  telle  géla- 
tine, la  concentration  de  10  p.  100  ne  devrait  pas  être 
portée  à  12  p.  100,  comme  on  le  fait  dans  un  grand 
nombre  de  laboratoires. 

J'aborde  maintenant  la  question  de  Talcalinité  finale 
dont  rimportance  est  considérable. 

Je  suis  persuadé  que  la  plupart  des  écarts  qu'on  ob- 
serve dans  la  numération  des  bactéries  proviennent  de 
diiïérences  dans  la  réaction  des  gélatines  employées, 
différences  qui  ont  aussi  leur  retentissement  dans  Tas- 
pect  des  colonies  développées. 

Le  comité  américain,  dont  je  viens  de  parler,  prescrit 
de  neutraliser  le  bouillon  et  les  autres  milieux  en  se  ser- 
vant de  phénol phtaléine  comme  indicateur  et  d'ajouter 
ensuite  15*""',  de  soude  normale  par  100*^"^'  pour  lui  don- 
ner le  degré  d'alcalinité  convenable,  ou  plutôt  de  Tad- 
dîlionner  d'une  quantité  de  soude  telle  qu'après  stéri- 
lisation il  soit  nécessaire  d'employer  IS*'"'  d'acide 
chlorhydrique  normal  par  100*="^  pour  le  neutra- 
liser. 

Ici  encore  on  pourrait  adopter  le  titre  proposé  par  le 
comité  américain,  quoique  le  chiffre  de  15  me  paraisse 
un  peu  fort. 

En  résumé,  et  à  titre  de  simple  indication,  voici  la 
technique  que  je  proposerai  pour  la  préparation  de  la 
gélatine  nutritive  destinée  à  l'analyse  bactériologique  de 
Veau  : 

Faire  dissoudre  au  bain-marie  dans  un  litre  d'eau 
distillée  20»^  de  peptone  et  100  ou  120'^'^  de  gélatine  ré- 
pondant aux  essais  précédents;  laisser  refroidir  à  la 
température  de  50®;  neutraliser  le  milieu  par  addition 
d'une  quantité  suffisante  de  solution  normale  de  soude, 
déterminée  par  un  titrage  préalable  à  la  phénolphtuléine. 
Ajouter  ensuite  par  100*"'  de  liquide  IS'^"'  de  solution 
normale  de  soude,  chauffer  le  tout  au  bain  de  vapeur 
pendant  vingt-cinq  minutes.  Filtrer  et  répartir  dans  les 
tubes  et  les  vases  appropriés;  stériliser  ensuite  à  110® 
pendant  quinze  minutes. 


^^^^™^w 


378 


Parmi  les  milieux  de  culture  sur  lesquels  renienteesl 
à  désirer,  il  me  reste  à  parler  des  milieux  colorés  ser- 
vant à  différencier  le  Bacille  coli  du  Bacille  d'Ëberth. 

L'emploi  de  ces  milieux  repose  sur  ce  fait  qne 
Tattaque  du  lactose  par  le  Goli-bacille  donne  naissance  ] 
à  des  acides;  par  conséquent,  tout  milieu  renfermant  i 
la  fois  du  lactose  et  un  réaclif  coloré,  capable  de  virer 
sous  l'action  des  acides,  pourra  servir  de  réactif  in 
Bacille  coli  et  servira  ainsi  à  le  distinguer  du  Bacille 
d'Eberth  qui  est  absolument  sans  action  sur  le  lactose 
pur  (1). 

II.  —  Unification  des  méthodes  i>*analysr. 

Celles-ci  se  divisent  en  deux  groupes  : 

1*^  Numération  des  bactéries  ; 

2"*  Recherche  des  microbes  pathogènes. 

Numération  des  bactéries.  —  La  numération  des 
germes  contenus  dans  une  eau  d*alimentation  est  la 
partie  de  l'analyse  bactériologique  qui  a  le  plus  besoia 
d'être  soumise  à  des  règles  bien  déterminées. 

La  numération  peut  fournir  d'utiles  indications  sar 
le  régime  d'une  eau  à  la  condition  d*ètre  répétée  i  des 
époques  variées,  tandis  qu'il  est  rare  qu'une  seule  nu- 
mération effectuée  à  un  moment  quelconque  puisse 
être  de  grande  utilité,  à  moins  qu'elle  ne  décèle  dans 
cette  eau  une  quantité  tout  à  fait  considérable  de 
germes. 

Telle  qu'on  la  pratique,  la  numération  des  bactéries 
est  une  opération  de  pure  conveption  puisqu'elle  ne 
tient  compte  que  des  germes  qui  peuvent  pousser  à  la 
température  cie  la  chambre,  laissant  ainsi  de  côté  les 

(1)  Cette  question  a  été  développée  il  y  a  qaelqae  temps  dans  le  Jounul 
de  Pharmacie,  [6],  t.  XIV,  p.  500  (1901),  sous  le  titre  de  :  Sur  un  tmliit 
lactose  destiné  à  remplacer  le  petit-lait  ioumesolé  de  Petruchshf  ;  ptf 
MM.  L.  Qrimbert  et  G.  Legros.  Je  ne  crois  donc  pas  atile  de  rt^ 
duire  ici  cette  partie  de  mon  rapport,  qui  n'est  que  le  résnmé  de  Tirt^b 
cité.  Je  dirai  seulement  que  je  propose  de  remplacer  les  dirers  milietf 
employés  dans  certains  laboratoires  par  une  solation  peptonée  de  lac- 
tose pur  parfaitement  neutre  et  additionnée  de  teinture  de  tonrseiot 
sensible. 


-  379  — 

spèces  pour  lesquelles  la  température  de  Téluve  est 
ddispensable  et  aussi  les  espèces  anaérobies. 
Je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  intérêt  à  vouloir  remplacer 
I  gélatine  par  un  autre  milieu  supportant  une  tempé- 
ifure  plus  élevée. 

Les  germes  de  Teau  habitués  depuis  longtemps  à  une 
m&pérature  relativement  basse  trouvent  dans  la  géla- 
ine  un  milieu  de  culture  particulièrement  favorable  ; 
h  plus,  la  gélatine,  à  cause  de  son  point  de  fusion  peu 
Bevé,  se  prête  mieux  que  d'autres  milieux  à  la  réparti- 
tion des  germes  après  dilution. 

Je  propose  donc  de  continuer  à  se  servir  de  la  géla- 
tine pour  la  numération  des  germes  de  Teau. 
Cette  opération  comporte  diverses  phases  : 
!•  Le  prélèvement  de  l'échantillon,  comprenant  :  a) 
les  conditions  locales  dans  lesquelles  l'eau  est  recueillie 
an  moment  du  prélèvement;  b)  les  soins  avec  lesquels 
les  échantillons  prélevés  sont  transportés  et  conservés 
jusqu'à  leur  utilisation  ; 
2''  La  dilution  convenable  de  Teau; 
3""  Le  milieu  dans  lequel  on  doit  l'ensemencer  pour 
faire  la  numération  des  colonies; 

V  Le  temps  après  lequel  on  doit  compter  les  colo- 
nies. 

Nous  allons  passer  successivement  en  revue  ces 
divers  points. 

!•  Prélèvement  des  échantillons.  —  Il  me  semble  que, 
sur  ce  point,  il  suffit  de  dire  qu'il  faut  prélever  l'eau 
dans  des  vases  stérilisés  en  s'entourant  de  toutes  les 
précautions  nécessaires  pour  éviter  une  contamination 
accidentelle  ;  car  il  n'est  pas  possible  de  prévoir  tous 
les  cas  qui  peuvent  se  présenter  et  un  bactériologiste 
saura  toujours  s'inspirer  des  circonstances  pour  opérer 
dans  les  conditions  les  plus  convenables.  Aussi  faut-il 
décider  que  nul  prélèvement  ne  pourra  être  fait  que  par 
des  personnes  compétentes. 

La  numération  devra  être  effectuée  sur  place,  toutes 
les  fois  que  cela  sera  possible;  dans  le  cas  contraire,  le 


^ 


—  380  — 


transport  de  réchantiJlon  devra  avoir  lieu  dans  une 
glacière  ad  hoc. 

2®  Dilution  convenable  de  Veau.  —  'loules  les  fois 
qu'on  ignorera  le  degré  de  pollution  possible  de  Veau  k; 
examiner,  comme  il  y  a  intérêt  à  faire  la  numération  le  i 
plus  vite  possible  et  sans  attendre  qu'un  essai  préliniî-  ' 
naire  puisse  donner  quelques  indications  sur  ce  poinl, 
on  pourra  faire,  pour  chaque  eau,  trois  numérations 
en  dilution  croissante  et  prendre,  si  possible,  la 
moyenne  des  résultats. 

Par  exemple,  une  eau  de  source  serait  ensemencée  : 
1«  sans  dilution  ;  2^  diluée  au  1/10  ;  3^  diluée  au  1/1(1Ô, 

Une  eau  de  rivière  :  1"  au  1/100;  2'  au  1/300;  3^  aa 
1/1000,  et  ainsi  de  suite. 

3°  Milieu  dans  lequel  on  peut  ensemencer  Veau,  —  Je 
propose  de  s'en  tenir  à  la  gélatine  préparée  telle  que  je 
l'ai  indiqué  plus  haut,  et  d'adopter  une  température 
voisine  de  20**. 

Quant  à  la  technique  à  employer,  j'estime  que  le 
procédé  qui  consiste  à  répartir  1  centimètre  cube  d'eau 
diluée  ou  non  dans  une  série  de  fioles  à  fond  plat  conte- 
nant la  gélatine  est  préférable  à  l'emploi  des  boîtes  de 
Pétri  (1).  Ces  fioles  peuvent  être  remplacées  simplement 
par  des  tubes  à  essai  dans  lesquels  on  introduit  une 
quantité  assez  faible  de  gélatine  pour  qu'elle  ne  forme 
qu'une  couche  mince  lorsque  le  tube  est  couché  pres- 
que horizontalement.  On  a  ainsi  sous  la  main  un  mali- 
riel  peu  coûteux  et  facilement  maniable.  L'avantage 
du  procédé  consiste  en  ce  qu'on  évite  l'en  valusse  meal  : 
total  de  la  plaque  par  les  colonies  liquéfiantes.  On  pour- 
rait fixer  à  dix  le  nombre  de  fioles  ou  de  tubes  dans 
lesquels  serait  réparti  le  centimètre  cube  d'eau  à  ana- 
lyser. 

4°  Temps  après  lequel  on  doit  compter  les  coloniei" 

(1)  Celles-ci  sont  avantageusement  remplacées,  dans  certains  Ubon- 
toires,  par  de  Jarges  fioles  aplaties  en  Terre  mince,  monlea  d*im  gooioi 
par  lequel  so  fait  Tensemenoement.  On  évite  ainsi  le  transTaf eai«ilt  de 
la  gélatine  et  les  chances  de  contamination  extérieure. 


—  381  — 

!n  France,  la  majorilé  des  bactériologistes  est  d'accord 
our  fixer  ce  temps  à  quinze  jours.  Peut-être  cependant 
yune  durée  de  huit  jours  serait  suffisante  dans  la  plu- 
art  des  cas. 

Miquel,  en  effet,  se  basant  sur  une  moyenne  de  plus 
le  60.000  observations,  a  montré  que  le  huitième  jour 
rS  p.  100  des  bactéries  qui  poussent  en  quinze  jours 
iont  déjà  développées. 

Les  coefficients  donnés  par  cet  auteur  (1)  sont  des 
^las  intéressants  et  pourraient  certainement  être  adop- 
tés par  les  bactériologistes  et  appliqués  dans  les  cas  où 
une  numération  rapide  serait  exigée. 

Les  colonies  liquéfiantes  et  les  moisissures  seront 
comptées  à  part.  {A  suivre.) 

Le  cinquième  Congrès  international  de  chimie  appliquée  ; 
Résolutions  adoptées.   [Fin)  (2). 

Nomenclature  des  matières  azoïques.  —  Les  dési- 
gnations doivent  être  choisies  de  manière  que  les  mots 
f  azo  »  ou  «  diazo  »  soient  reculés  entre  «  amin  »  et 
le  2*  ou  3'  composant. 

Nomenclature  des  dérivés  de  la  naphtaline.  —  Les 
désignations  doivent  être  faites  de  manière  que  Ton 
commence  en  haut,  par  1 ,  avec  le  noyau  benzol  de 
droite  et  que  l'on  aille  jusqu'à  8  dans  le  sens  des 
aiguilles  d'une  montre.  Pour  les  dérivés  deTanthracène, 
la  nomenclature  sera  établie  de  manière  analogue,  les 
désignations  2  et  iO  pour  les  deux  positions  centrales 
étant  appliquées  de  façon  que  9  soit  entre  \  et  8. 

Graduation  des  instruments  de  chimie.  —  a.  On  peut 
employer,  comme  unité  de  volume  pour  les  appareils 
jaugés,  aréomètres,  etc.,  le  centimètre  cube  vrai,  c'est-à 
dire  le  volume  occupé  par  1  gramme  d'eau  distillée  à 
4*  G.  et  dans  le  vide.  Il  faudra  toutefois  que  tous  les  ré- 

(1)  P.  Miquel  et  R.  Cambibr,  Traité  de  bactériologie.  G.  Naud,  édi- 
toor,  Paris,  1902. 
(%Journ,  de  Pharm.  et  de  Chim.,  n-  du  !«'  octobre  1903,  p.  333. 


-  382  — 

sultats  obtenus  dans  le  laboratoire  à  la  température  etb 
pression  ambiantes  soient  transformés  à  4*  G.  et  au  vide. 

Dans  ce  cas,  il  faudra  indiquer  sur  les  vases,  ete.« 
qu*ils  sont  gradués  à  4^  C.  et  dans  le  vide  (par  exemple, 
4®  G.  vide),  mais  pas  une  autre  température,  afin  d'évi* 
ter  toute  erreur  ; 

b.  Il  doit  être  permis,  dans  la  pratique  (nolam- 
ment  pour  la  détermination  de  la  densité  des  liquides), 
de  graduer  les  vases,  aréomètres,  etc.,  d'après  la  mé* 
thode  de  Mohr,  mais  à  la  température  de  20""  C.  Dans 
ce  cas,  on  utilisera  l'unité  de  Mohr,  c'est-à-dire  le  volume 
occupé  par  1  gramme  d'eau  distillée  à  20^et7i>0. 

Législation  de  rarsenic.  —  Le  Congrès  émei  le  vomi 
que  la  Suède  diminue  la  sévérité  de  sa  législation,  qui 
n'est  plus  en  rapport  avec  Tétat  actuel  de  nos  connais- 
sances, sur  les  bases  suivantes  :  les  tissus  et  filés  traités 
en  vue  de  la  teinture  ou  de  Timpression  par  des  fixa- 
teurs ou  mordants  arsenicaux  ne  doivent  pas  renfermer 
d'arsenic  sous  forme  soluble  à  l'eau  ou  en  proportions 
telles  qu'il  n'y  ait  pas  plus  de  2  milligrammes  d'arsenic 
dans  lOO*^"^*  de  tis.su  ou  dans  un  poids  correspondant 
de  filé. 

Ces  conditions  ne  sont  pas  applicables  dans  le  cas  où 
les  tissus  et  filés  ne  renferment  pas  Tarsenic  comme 
matière  constituante,  mais  seulement  à  Tétat  d'impu- 
retés en  faibles  quantités  que  l'on  ne  peut  éviter  dans 
les  méthodes  de  fabrication  usuelle. 

Fabrication  et  emploi  des  gaz  liquéfiés  et  com- 
primés. —  Les  mesures  de  sûreté  suivantes  seront 
transmises  aux  divers  pays  en  vue  d'un  règlement 
international  pour  la  sécurité  de  la  fabrication  et  ie 
l'emploi  des  gaz  liquéfiés  et  comprimés  : 

1°  Il  est  désirable  que  les  divers  pays  adoptent  des 
règlements  uniformes  pour  le  transport  des  récipients 
dans  les  véhicules,  wagons  et  bateaux  ; 

2""  Il  est  désirable  de  chauffer  au  rouge  les  récipients 
neufs  après  leur  fabrication  pour  éviter  les  effets  du 
travail  ;  . 


—  383  — 

3"  Il  est  désirable  que  les  pressions  d'épreuve  pré- 
vues par  les  règlements  de  transport  soient  diminuées  ; 
4*^  Les  épreuves  de  compression  doivent  être  renou- 
velées à  intervalles  réguliers,  les  intervalles  étant  dé- 
terminés d'après  la  nature  des  gaz.  A  chaque  épreuve, 
on  déterminera  le  volume  et  le  poids  à  vide  des  réci- 
pients ; 

5^  Les  récipients  doivent  être  munis  de  calottes  de  sû- 
re té  avec  soupape  en  acier,  fer  forgé  ou  fonte  malléableet 
d*un  dispositif  empêchant  le  roulement  des  récipients  ; 
5"*  Les  tubulures  à  soupapes  doivent  porter  un  pas  de 
vis  à  rotation  à  gauche  pour  les  récipients  à  gaz  com- 
bustible, à  droite  pour  les  autres.  Des  indications  plus 
détaillées  sur  le  diamètre  et  le  pas  de  vis  ne  paraissent 
pas  nécessaires  ; 

7"*  Les  règlements  de  transports  sur  les  chemins  de 
fer  du  continent  des  récipients  à  gaz  liquéfiés  ont  donné 
de  bons  résultats. 

Si  Ton  expédie  vers  les  tropiques  de  Tacide  carbo- 
nique ou  du  bioxyde  d'azote  en  récipients  non  munis 
d'an  système  de  sûreté,  il  ne  faut  pas  dépasser  un  em- 
plissage  de  un  kilo  pour  environ  15  litres  de  volume. 

Si  Ton  remplit  les  récipients  de  gaz  liquéfiés,  il  fau- 
dra faire  deux  pesées  indépendantes  des  récipients  pleins 
et  vides; 

8"*  Il  est  recommandable  d'organiser  des  essais  en  vue 
de  déterminer  quelle  teneur  en  oxygène  et  autres  gaz 
oxydants  peut  être  tolérée  dans  Texpédition  de  gaz  com- 
bustibles comprimés. 

Analyse  des  nitrates.  —  La  détermination  du  nitrate 
de  soude  par  différence  (dosage  de  résidu  insoluble  de 
Thumidité  et  du  chlore  calculé  en  NaCl)  doit  être  écar- 
tée. Il  faut  opérer  le  dosage  direct  par  l'une  des  métho- 
des suivantes  : 

a.  Transrormation  en  ammoniaque  que  l'on  dose  à  la 
manière  usuelle  ; 

i.  Méthode  volumétrique  (d'après  Lunge,  Schlœsiag, 
Grandeau)  ; 


—  384  — 

c.   Chasser   Tacide  nitrique    en   présence  du 
quartzeux    (d'après    Reich,  ou  en   chauffant  avec 
bichromate  de  potasse,  d'après  Pcrsoz). 

Analyse  des  eaux  Hiinérales. 

a.  Dans  l'indication  des  résultats  d'analyse,  il  faol 
mettre  les  formules  à  côté  des  noms  composants  ; 

b.  En  vue  de  l'uniformité,  indiquer  les  résultats  en 
grammes  par  litre  au  lieu  de  rapporter,  comme  on  Fa 
fait  jusqu'ici  à  1 .000  ou  10.000  grammes  d'eau  ; 

<7.  Indiquer  pour  chaque  analyse  la  température  de 
l'eau  et  de  l*àir,  avec  lé  poids  spécifique  —  corrigé  ou 
non  —  ainsi  que  la  date. 

Addition  de  fécule  à  la  bière.  —  L'addition  de  farine 
de  fécule  dans  la  bière  doit  être  interdite. 

Unités  et  symboles  à  employer  dans  les  mesures 
électriques.  —  Le  tableau  proposé  par  la  section  X 
(électro-chimie)  est  adopté  par  le  Congrès  et  la  Société 
allemande  Bunsen  de  physique  appliquée  est  chargée  de 
faire  des  propositions  à  la  commission  permanente  in- 
ternationale en  vue  de  l'application  ultérieure  de  ces 
propositions. 

CoDunission  des  analyses.  —  La  commission  inter- 
nationale d'analyses  créée  à  Paris  a  eu  son  mandat 
prolongé  ;  M.  Lunge  reste  président,  les  mêmes 
membres  sont  nommés  à  nouveau.  La  commission  a 
élaboré  des  statuts  qui  ont  été  approuvés  par  le  Congrès 
qui  y  a  joint  un  article,  proposé  par  le  D""  Herzfeld,  ré- 
servant les  droits  de  la  commission  internationale  d'uni- 
fication des  analyses  de  sucre.  Une  somme  de  i.OOOfr. 
a  été  allouée  h  cette  commission. 

Codex  alimentarius.  —  Une  troisième  commission 
a  été  créée  pour  poser  les  bases  d'un  Codex  alimentarius 
international  qui  sera,  jusqu'à  un  certain  point,  un 
complément  de  la  pharmacopée.  Cette  nouvelle  com- 
mission pourra  émettre  des  vœux  concernant  la  limi- 
tation des  impuretés  dans  les  eaux-de-vie. 

A  R. 

Le  Gérant  :  0.  Doiw. 

PARIS.    —   IMPRIMBRIB  P.    LBYB,  RUB   CA88BTTB,    17. 


—  385  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Sur  detix  réactions  colorées  de  CYokimbine; 
par  M.  G.  Meillère. 

L'Yohimbine  donne  avec  le  sucre  de  canne  et  l'acide 
sulfurique  une  coloration  analogue  à  celle  que  les  acides 
biliaires  fournissent  dans  les  mêmes  conditions. 

Pour  donner  à  cette  réaction  toute  la  netteté  dési- 
rable, il  convient  de  dissoudre  un  petit  cristal  de  l'alca- 
loïde dans  quelques  gouttes  d'acide  sulfurique  étendu 
d'un  volume  égal  d'eau  et  d'ajouter  ensuite  une  trace 
de  saccharose,  de  glucose  ou  de  furfurol.  L'essai  est 
chauffé  au  bain-marie,  dans  une  petite  capsule  en  por- 
celaine, jusqu'à  ce  que  la  coloration  rose   vineux  se 
développe.  On  retire  du  feu  et  l'on  refroidit  au  besoin 
pour  arrêter  l'action  de  l'acide,  puis  on  examine  l'essai 
au  spectroscope,  de  préférence  dans  une  cuvette  prisma- 
tique triangulaire  qui  permet  de  choisir  l'épaisseur  de 
liquide  le  plus  convenable.  On  constate  la  présence 
d'une  large  bande  d'absorption  dans  la  partie  bleue  du 
spectre.  Cette  bande  s'étend  des  divisions  120  à  135  du 
spectroscope  de  Salet  réglé  pour  D  =  100. 

Une  autre  réaction  colorée  —  commune  avec  d'autres 
alcaloïdes —  est  obtenue  on  traitant  l'Yohimbine  par  un 
excès  d'acide  nitrique,  au  bain-marie.  On  obtient  par 
ëvaporation  un  résidu  jaune  picrique,  prenant  par 
l'ammoniaque  une  teinte  terre  de  Sienne  brûlée. 


Dosage  colorimétrique  du  bismuth;  par  M.  Paul  Planés. 

On  sait  que,  lorsqu'on  traite  une  solution  aqueuse 
acide  d'un  sel  de  bismuth  par  une  solution  aqueuse 
d'iodure  de  potassium,  on  obtient  un  précipité  brun 
d'iodure  de  bismuth. 

Votmi.  de  Pharm,  et  de  Chim,  6«  sAbu,  t.  XVllI.  (!"  novembre  1903.)  2î> 


—  386  — 


n 


Si,  inversement,  on  ajoute  la  solution  bismuthique  i 
la  solution  d'iodure  de  potassium,  on  n'obtient  d'abord 
aucun  précipité,  mais  bien  une  coloration  jaaoe 
orangé  plus  ou  moins  foncée,  et  ce  n'est  qu'en  ajoutant 
un  excès  de  solution  bismuthique  qu'on  voit  se  former 
un  précipité  de  BiP. 

Nous  avons  constaté  que  si,  en  opérant  comme  daas 
le  premier  cas,  on  a  soin  d'ajouter  à  la  solutioo  bis- 
muthique son  volume  de  glycérine  à  30^,  Taddilion 
d'iodure  de  potassium  ne  détermine  aucun  précipité, 
mais  seulement  une  coloration  orangée  :  BiP  est  resté 
en  dissolution  à  la  faveur  de  la  glycérine;  qu'enfin 
l'addition  de  glycérine  à  30^  dans  le  deuxième  cas, 
empêche  toute  précipitation  de  BiP,  quel  que  soit 
l'excès  de  solution  bismuthique. 

La  glycérine  joue  un  double  rôle  : 

a)  Elle  empêche  la  précipitation  de  BiP; 

P)  En  proportion  suffisante,  elle  annule  la  disso- 
ciation des  sels  de  bismuth  par  la  dilution  aqaeuse, 
ce  qui  permet  d'opérer  avec  des  solutions  bismulhiques 
très  faiblement  acides  et  réduit  au  minimum  les  chances 
de  dissociation  des[iodures  par  l'acide  azotique. 

Nous  avons  en  outre  remarqué  que  la  coloration 
jaune  orangé,  obtenue  dans  les  conditions  oplima 
ci-dessus,  était  proportionnelle  : 

i""  A  la  quantité  de  Kl  ajoutée  à  la  solution  bismu- 
thique en  excès; 

2""  A  la  quantité  de  solution  bismuthique  ajoutée  i 
la  solution  de  Kl  en  excès. 

Ces  diverses  conditions  remplies  : 

a)  Mise  en  expérience  de  deux  solutions  séparément 
incolores  ; 

^)  Obtention,  par  leur  mélange,  d'une  liqueur  colorée 
parfaitement  limpide  ; 

y)  Proportionnalité  entre  les  quantités  de  substances 
en  présence  et  les  intensités  de  coloration  correspon- 
dantes; ces  éléments  suffisent  pour  un  dosage  colon- 
métrique: 


—  387  — 

Dosage  du  bismuth  sous  une  forme  quelconque.  — 
Il  est  indispensable  d'avoir  à  sa  disposition  : 

1**  Une  solution-étalon  de  bismuth,  fortement  gly- 
cérinée  ; 

2*  Une  solution  titrée  d'iodure  de  potassium,  forte- 
ment glycérinée. 

Pour  calculer  le  titre  de  la  solution  bismuthique 
étalon,  nous  avons  considéré  la  réaction  dans  laquelle 
devait  être  employé  le  maximum  d'iodure  de  potassium 

(Az03)3BH-6KI  =  3AzOSK  +  BiI3,  3KI 

et  d'après  laquelle  à  une  molécule  d'azotate  neutre  de 
bismuth  correspondent  six  molécules  de  Kl;  autrement 
dit,  à  208^*"  de  Bi  correspondent  9968^''  de  Kl,  ou  encore 
à  i*'  de  Bi  correspondent  sensiblement  4^%79  de  Kl. 
Nous  avons  donc  adopté  : 

Une  solution-étalon  de  bismuth  à  -^^ 
Une  solution  titrée  de  Kl  à  ^. 

Préparation  de  la  solution-étalon  de  bismuth  à  \^^ 
—  Notre  première  préoccupation  a  été  d'opérer  avec 
du  bismuth  pur.  Pour  cela,  nous  avons,  suivant  les 
indications  de  Descamps,  dissous  le  bismuth  du  com- 
merce dans  AzO^H  (qui  a  transformé  l'étain  en  acide 
métastannique  insoluble),    décanté,  ajouté   un   excès 
d'ammoniaque  (qui  a  précipité  l'oxyde  de  bismuth  et 
dissous   Ag*0  et   CuO),   chauffé    l'oxyde  de  bismuth 
avec  une  solution  à  2  p.  100  de  soude  (qui  a  enlevé 
Pb  et  As),  dissous  l'oxyde   (4  parties)   dans  1  partie 
d'AzO'H  et  précipité  par  l'eau  d  istillée  à  l'état  d'azotate 
basique  de  bismuth.  Le  sous-nitrate  ainsi  obtenu  a  été, 
après  les  divers  essais  corroborant  l'absence  d'impu-^ 
retés  (appareil   de  Marsh,  SO*H*,  AzH',  etc.),    réduit 
parle  charbon,  après[mélange  intime,  et  c'est  le  culot 
ainsi  obtenu  que  nous  avons  utilisé,  après  avoir  une 
dernière  fois  vérifié  sa  pureté. 
Mode  opératoire.  —  On  dissout  l^"*  (très  exactement) 

de  bismuth   purj  [dans   un    mélange  de'  3*^™'  d'acide 


—  388  — 

azotique  officinal  et  de  2'^°'^8  d*eau  distillée,  en  suivant 
les  indications  du  Codex,  et,  après  dissolution  intégrale, 
on  complète  à  lOO*'"'  avec  de  la  glycérine  à  SO',  La 
liqueur-étalon  ainsi  obtenue  est  inaltérable. 

Préparation  de  la  solution  titrée  d'iodure  de  po- 
tassium à  -~ .  —  Dissoudre  5^'  de  Kl  pur  (obtenu  par 
le  procédé  du  Codex,  mais  en  utilisant  CO'K*  au  lieu 
de  KOH,  lequel  CO^K'  doit  être  préparé  lui-même  pir 
calcination  du  tartrate  acide  de  potassium  purifié) 
dans  5*""*  d'eau  distillée  et  compléter  à  100"**  avec  de 
la  glycérine  à  30"  (conserver  en  verre  jaune,  à  Tabri  de 
la  lumière). 

Applications.  —  Nous  prendrons  comme  exemple  le 
titrage  d'un  sous-nitrate  de  bismuth  du  commerce. 

Il  est  logique,  afin  de  faciliter  les  comparaisons,  de 
chercher  à  obtenir,  après  solubilisation  du  sous-nitrate, 
une  liqueur  qui  contienne  une  proportion  de  bismath 
voisine  de  celle  que  contient  un  égal  volume  de  liqueur- 
étalon. 

Or  un  sous-nitrate  de  bismuth  normal  doit  ren- 
fermer 76,78  p.  100  de-Bi'O'  (Dupuy),  c'est-à-dire 
68«^',83  p.  100  de  bismuth  pur,  d'où  il  résulte,  par  un 
calcul  bien  simple,  que,  pour  avoir  la  solution  en 
question,  il  faut  opérer  sur  1«%45  de  sous-nitrate  dissous 
dans  un  véhicule  approprié  q.  s.  pour  100*°'. 

Modus  operandi.  —  Dans  un  premier  matras  jaugé  de 
50'°»',  verser  10""' de  solution-étalon  de  bismuth  + 10*"' 
de  solution  titrée  de  Kl  et  compléter  à  50*^"*  avec 

Glycérine  à  30» )    -* 

Eau  distillée j  aa  q.  s. 

Dans  un  deuxième  matras  de  S0*"%  dissoudre  O'S'S, 
de  sous-nitrate  de  bismuth  en  expérience  daus 

.   rd^fc:;;;;;;;;;;:.;::::;::::::  \  "q.i««-»««-' 

ajouter  10""'  de  glycérine  à  30^,  puis  10*"'  de  solution 
titrée  de  Kl  et  compléter  à  50*^'  avec 

Glycérine  à  30o )   '^ 

Eau  distillée )  **    ^*  *' 


r^ 


—  389  — 


Il  ne  reste  plus  alors  qu'à  [procéder  à  Texamen  colo- 
rimétrique  soit  par  variation  d'épaisseur  (colorimètre 
de  Dubosc),  soit  par  dilution  (tubes  gradués). 

Le  bismuth  y  sous  une  forme  quelconque,  pouvant 
toujours  être  amené  à  Tétat  d'azotate  bismuthique,  la 
méthode  ci-dessus  est  applicable  à  tous  les  dérivés 
minéraux  ou  organiques  du  bismuth. 

On  conçoit  qu'inversement  il  soit  possible  d'effectuer 
le  titrage^d'uniodureen  dissolution,  à  l'aide  d'une  solu- 
tion titrée  de  bismuth,  à  la  condition  de  se  placer  en 
milieu  fortement  glycérine,  de  façon  à  éviter  la  précipi- 
tation de  Bil%  ainsi  que  nous  l'avons  indiqué  au  début 
de  cet  exposé. 

D'ailleurs  certains  corps  offrant  des  relations  pré- 
cises avec  les  iodures  pourront  être  indirectement 
dosés  par  cette  méthode. 

Dans  une  prochaine  note,  nous  indiquerons  la 
technique  opératoire  relative  au  dosage  de  chaque 
dérivé  bismuthique  en  particulier,  et,  inversement, 
des  iodures  et  des  corps  ayant  avec  eux  des  relations 
précises. 


Sur  la  recherche  de  V albumine  dans  les  urines; 
par  M.  Em.  Dufâu  (1). 

Dans  une  note  précédente  (2),  nous  avons  montré 
l'intérêt  qu'il  y  aurait  à  séparer  des  urines  les  albumi- 
Doîdes  précipitables  à  froid  par  l'acide  acétique,  de  ma- 
nière à  éviter  les  erreurs  auxquelles  expose  leur 
présence. 

A  en  croire  certains  auteurs,  rien  ne  serait  plus 
simple  et  Vurine,  additionnée  d'acide  acétique,  puis 
filtrée,  se  trouverait  dépouillée  de  la  <(  mucine  »  qu'elle 
contient. 

En  réalité  la  difficulté  est  plus  grande,  car,  d'une  part, 

(1)  Noto  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  (séance  du  7  octobre). 

(2)  Journ,  de  Pharm.  et  de  Chim.,  t.  XVIII,  p.  253. 


1 


390  — 


la  filtration  au  papier  est  absolument  insoffisante, 
d'autre  part  une  filtration  plus  sérieuse  présente  des 
inconvénients  qui  méritent  d'être  rappelés. 

On  arrive  bien  à  retenir  ces  albuminoîdes  en  filtrant 
Turine  à  travers  une  couche  de  poudre  inerte  :  poudre 
de  talc,  sable  fin,  charbon  pulvérisé,  sans  même  qn'il 
soit  nécessaire  de  les  précipiter  préalablement  par 
Facide  acétique;  malheureusement  on  fixe  en  même 
temps  de  la  sérum-globuline  et  même  de  la  sérvm-M^ 
mine^  ainsi  que  M.  Boymond  Ta  déjà  signalé  (1).  Les 
bougies  poreuses  ne  donnent  pas  de  meilleurs  résul- 
tats; de  plus,  on  sait  quelles  modifications  profondes 
elles  font  subir  aux  albuminoîdes  qui  les  traversent  (2}. 

Nous  n'avons  pas  été  plus  heureux  dans  nos  essais  de 
précipitation  par  les  sels  métalliques  neutres  employés 
habituellement  à  la  séparation  des  divers  albuminoîdes; 
d'ailleurs  l'action  spécifique  de  ces  sels  est  modifiée  par 
la  réaction  acide  des  urines. 

On  restait  donc  exposé  aux  causes  d'erreur  que  nous 
avons  signalées,  surtout  lorsque,  pour  mieux  percevoir 
l'action  des  réactifs  mis  en  usage,  on  procède  par  saper- 
position  des  liqueurs  en  se  basant  sur  la  formation  d*on 
trouble  annulaire  sur  le  plan  de  contact  du  réactif  et  de 
l'urine  (3). 

Il  y  a  cependant  une  réaction  qui  échappe  aux  cri- 
tiques que  nous  avons  formulées;  c'est  Vépreute  de 
Heller.  Cette  réaction  précipite  bien  aussi  diverses  sub- 
stances albuminoîdes  (4),  mais  les  précipités  formés  se 
trouvent  différenciés  par  leur  aspect  et  surtout  parla 
place  qu'ils  occupent  par  rapport  au  plan  de  séparation 
de  Turine  et  de  l'acide  (5)  ;  on  sait  que  1'  «  albumine  » 
est  ainsi  caractérisée  par  la  formation  d'un^disque  pl^ 

(1)  Boymond.  Jouim.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  t.  XX,  p.  481,  (1M9). 

(2)  A.  Gautier.  Bull.  Soc.  CAtm.,[2],  t.  XLII.p.  150. 

(3)  Méthode  conseillée  par  le  P*  Bouchard. 

(4)  Nous  laissons  de  côté  la  précipitation  d*acide  urique  ou  U  fût"»*" 
4ion  de  nitrate  d'urée  qu'on  peut  éviter  par  dilution  de  Turine  examis^ 

(5)  Sans  doute  à  cause  de  leur  différence  de  solabilité  dans  1'*^ 
Ditriqne  en  Toie  de  diffusion. 


—  391  ~ 

au  moins  opaqicSy  bien  limité  à  ses  deux  surfaces  et  situé 
juste  au  plan  de  contact  des  deux  lipides. 

Malgré  l'excellence  de  ce  procédé  dont  la  sensibilité 
atteint  1/40000  (Almen),  il  est  cependant  indispensable, 
pour  avoir  toute  certitude,  d'en  confirmer  les  indications 
à  Taide  d*une  deuxième  réaction. 

Aucune  des  autres  méthodes  employées  jusqu^ici  ne 
nous  paraissant  satisfaisante,  pour  les  raisons  que  nous 
avons  données  précédemment,  nous  avons  cherché  à 
modifier  les  conditions  dans  lesquelles  on  emploie  l'ac- 
tion de  la  chaleur  de  manière  à  mieux  utiliser  Vépreuve 
de  rébullition. 

Cette  épreuve  est  la  réaction  classique  par  excellence 
et  il  faut  reconnaître  que  les  critiques  dont  elle  a  été 
l'objet  s'adressent  surtout  aux  acides  employés  con- 
curremment ;  ceux-ci,  en  effet,  peuvent  tantôt  empêcher 
la  coagulation  de  1'  «  albumine  »,  la  redissoudre  même 
parfois  lorsqu'elle  est  déjà  coagulée  (1),  tantôt  provo- 
quer la  précipitation  d'albuminoïdes  qui,  sans  leur 
intervention,  seraient  restés  en  solution.  Or,  on  sait  que 
cette  addition  d'acide,  si  elle  est  indispensable  pour  les 
urines  alcalines,  neutres,  amphotères,  n'a  d'autre  but, 
dans  les  urines  acides,  que  d'éviter  le  précipité  (2)  résul- 
tant de  la  dissociation  des  phosphates  terreux  sous 
l'action  de  la  chaleur  (3). 

Il  était  donc  intéressant  de  chercher  un  moyen  plus 
avantageux  d'éviter  cette  précipitation  ;  pour  cela  nous 
nous  sommes  adressé  aux  citrates  alcalins^  dont  l'action 

(1)  Albumine  acéto-solable  de  Patein  ;  action  <lis8olTante  des  acides 
nûnérauz  (Beale,  Bence-Jones). 

(2)  Certains  auteurs*  attribuent  à  Tacide  carbonique  un  rôle  plus  ou 
moins  important  dans  la  production  de  ce  phénomène  :  c'est  ainsi  que 
le  précipité  serait  formé  do  carbonates  et  phosphates  terreux,  maintenus 
primitivement  en  dissolution  par  Vacide  carbonique  libre,  la  précipitation 
n'étant  due  qu'au  départ  de  ce  dernier  sous  Faction  de  la  chaleur.  H  est 
bien  probable  que  ce  rôle  est  nul  ou  à  peu  près,  car,  d'une  part,  la 
liqaenr  baignant  le  précipité  formé  est  toujours  acide,  d'autre  part  on 
ne  réussit  jamais  à  produire  cette  précipitation  en  chassant  l'acide 
CirboDiqne  à  froid  sous  l'action  du  Tide.  (Em.  D.) 

(3)  Càrlbs.  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  (1886),  t.  XIII,  p.  49. 


—  392  — 

dissolvante  sur  les  phosphates  est  bien  connue  et,  apris 
nous  être  rendu  compte  que  ces  sels  ne  précipitaieiA 
aucun  des  éléments  de  l*urine  normale  acide  ;  nous  avons 
usage  de  la  solution  suivante  qui  a  donné  toute  satis- 
faction : 

Citrate  de  sodium...    250s' 

Alcool  à  90» 50ff' 

fiaa  distillée q.  s.  pour  1000'^ 

On  s'assure  de  la  réaction  acide  de  Turine  examinée,  on 
l'additionne  ensuite  de  1/10*  de  solution  de  citrsU, 
puis  on  lui  fait  subir  l'action  de  la  chaleur  dans  les 
conditions  habituelles. 

La  précipitation  des  phosphates  terreux  n'est  pins  à 
craindre  dans  ces  conditions:  aussi  le  moindre  louche  on 
le  moindre  précipité  formé  pourra-t-il  être  considéré 
comme  de  Valbumine  coagulée  sous  la  seule  action  de  k 
chaleur;  d'ailleurs  l'exactitude  de  cette  interprétation  se 
trouvera  toujours  confirmée  parles  indications  fournies 
par  l'épreuve  de  Heller. 

La  concordance  de  ces  deux  réactions,  caractéristiqnes 
des  albumines  du  sérum^  permettra  alors  de  répondre 
d'une  manière  précise  sur  la  présence  ou  l'absence 
d*  «  albumine  »  dans  les  urines. 


REVUES 


Pharmacie. 

Sur  Fessai  de  Thuile  de  foie  de  morne;  par 
M.  E.  H.  Gane  (i).  —  La  disette  de  l'huile  de  foie  de 
morue  de  Norvège  a  provoqué  une  augmentation  de 
prix  de  cette  drogue,  et  comme  la  récolte  de  Tannée  ne 
suffit  pas  pour  satisfaire  toutes  les  demandes,  il  en  est 
résulté,  sur  le  marché,  des  offres  de  produits  falsifiés. 
Aussi  l'auteur  recommande-t-il  aux  pharmaciens  les 

(1)  Amei\  Joum,  of  pharmacy^  t.  LXXV,  p.  430. 


r" 


—  393  — 

Lvers  essais  suivants  qui  peuvent  facilement  être  faits 
ans  une  officine  : 

4®  On  met,  dans  un  tube  à  essai,  15*'  d'huile  à  exa- 
amer  que  Ton  place  dans  la  glace  fondante  pendant 
[eux  heures.  L*huile  de  foie  de  morue  pure  ne  doit  pas 
le  congeler  et  elle  doit  rester  complètement  transpa- 
rente ; 

2*^  On  fait  bouillir  38^50  environ  d'huile  avec  1S«' 

l'une  solution  alcoolique  de  potasse  à  5  p.  100,  jusqu'à 

ce  que  la  solution  soit  totale.  On  dilue  ensuite  avec  30*' 

d'eau  et  on  chauffe  pour  évaporer  Talcool.  Le  mélange 

est  additionné  d'un  excès  d'acide  chlorhydrique  et  on 

note  alors  l'odeur  des  acides  gras  mis  en  liberté.  Une 

odeur  prononcée  analogue  à  celle  du  hareng  ou  une  odeur 

putride  indique  une  altération  par  l'huile  de  phoque  ou 

par   d'autres  huiles.  L'huile  de  foie   de   morue   pure 

donne    un    savon  et  des    acides    gras    ne    dégageant 

qu'une  faible  odeur  de  poisson  ; 

3**  On  met  XX  gouttes  d'huile  dans  un  verre  de  montre 
et  on  ajoute  V  gouttes  d'acide  azotique  concentré.  On 
mélange  avec  soin  et  on  note  la  coloration  obtenue. 
L'huile  pure  donne  une  belle  coloration  rose-rouge  qui, 
au  bout  d'une  demi-heure,  devient  jaime  citron.  Une 
teinte  noirâtre  ou  brun  sale  est  l'indice  d'une  falsifica- 
tion par  des  huiles  étrangères  (1). 

Er.  g. 

Quelques  réactions  nouvelles  de  Fantipyrine  et  du 
salophène;  par  M.  G.  M.  Bérenger  (2).  —  Lorsqu'on 
agite  une  petite  quantité  d'antipyrine  avec  un  peu 
d'une  solution  d'hypochlorite  de  soude,  le  mélange  perd 
son  odeur  chlorée  et  dégage,  au  bout  de  quelques  ins- 
tants, une  odeur  analogue  à  celle  de  Tessence  d'amandes 

amères.  De  plus,  si  l'on  traite  de  l'antipyrine  avec  de 

^■^^— 

(i)  Cette  réaction  est  celle  de  Kremel,  adoptée  par  la  Pharmacopée 
allemande  (4«  édition),  pour  l'identification  de  l'huile  de  foie  de  morue. 
(Voir  Joum.  de  Pharm,  et  de  Chim,,  n©  du  15  août  1903,  p.  163.)  — 
(Br.  g.) 

(2)  Amer,  Joum.  of  pharmacy,  t.  LXXV,  p.  435. 


—  394  — 


'    41M 


i'eau  de  chlore,  l'odeur  du  chlore  disparaît  rapideraest 
et  il  se  forme  un  précipité  blanc,  abondant,  constiisf 
très  vraisemblablement  par  un  produit  de  sobstitati» 
chloré. 

On  peut  identifier  facilement  le  salophène  de  la  façoa 
suivante  :  on  fait  bouillir,  pendant  une  minute,  1»'  dff 
celte  substance  avec  une  solution  aqueuse  de  soude  a« 
tiers  ;  on  laisse  refroidir  et  on  ajoute  ensuite  5^'  d'one 
solution  d'hypochlorite  de  soude:  on  obtient  immédia- 
tement une  belle  coloration  verte  qui  devient,  au  boot 
de  quelque  temps,  brun  acajou.  Ce  changement  de 
teinte  est  lent  h  se  produire  à  froid,  mais  il  s'effectue 
rapidement  lorsqu'on  fait  bouillir  le  mélange.  Si  Ton 
sursature  par  un  acide  minéral  la  liqueur  verte  ou 
brune,  la  coloration  devient  rouge  écarlate  et  passe  len- 
tement ensuite  au  rouge  orangé.  Er.  G. 

Note  sur  quelques  usages  de  Tacide  picrique;  par 
M.  F.-V.  MiLWARD  (1).  —  Les  bons  effets  que  les  appli- 
cations d'acide  picrique  produisent  dans  le  traitement 
des  brûlures  ont  engagé  M.  Milward  à  étendre  l'usage 
de  cette  substance  à  un  certain  nombre  d'autres  lésions 
chirurgicales.  L'emploi  de  l'acide  picrique  semble 
particulièrement  indiqué  dans  les  cas  oii  la  perte  de 
î'épithélium  laisse  subsister  une  ulcération  doalou- 
reuse,  donnant  lieu  à  un  suintement  séreux  ou  séro- 
purulent.  Cet  état  de  choses,  que  l'on  observe  surtout 
dans  les  manifestations  eczémateuses  aiguës,  se  pré- 
sente aussi  à  la  suite  d'ablations  traumatiques.  Ed 
pareille  occurrence,  Tacide  picrique  est  tout  indiqué  à 
la  fois  comme  coagulant  et  comme  analgésique:  les 
applications  d'une  solution  saturée  (1  partie  à'^ciàe 
picrique  pour  95  parties  d*eau  distillée)  amèneraient 
rapidement  la  guérison,  en  contribuant  à  former,  surit 
surface  ulcérée,  une  pellicule  de  substances  albumi- 
noïdes  coagulées,  qui  protégerait  les  lymphatiques 
ruptures  et  les  terminaisons  nerveuses  mises  à  nu.  Gela 

(1)  La  Semaine  Médicale  ;  d'aLpréB  Brit,  med,  Jowm.^  10  féTiierlMS. 


—  395  — 

anty  OTi  doit  s'abstenir  d'employer  l'acide  picrique 
int  qu'il  existe  des  phénomènes  inflammatoires  aigus, 
ir,  dans  ces  cas,  la  pellicule  protectrice,  formée  par  la 
>liitioii  médicamenteuse,  pourrait  favoriser  la  réten- 
on des  microorganismes  et  déterminer  une  aggrava- 
ion  de  la  phlegmasie. 

L'acide  picrique  a  aussi  donné,  entre  les  mains  de 
auteur,  d'excellents  résultats  dans  le  traitement  de 
onyxis.  M.  Milward  commence  par  séparer,  à  l'aide 
i^nne  grosse  aiguille,  les  parties  molles  d'avec  l'ongle, 
K>ur  introduire  ensuite,  dans  la  fente  ainsi  formée, 
le  petites  mèches  de  gaze  ou  des  filaments  d'ouate, 
mbibés  d'une  solution  saturée  d'acide  picrique.  Sous 
rin&uence  de  ces  applications,  répétées  trois  fois  par 
jour,  la  douleur  et  l'inflammation  ne  tarderaient  pas  à 
disparaître,  en  même  temps  que  l'on  empêcherait  les 
microbes  pyogènes  d'exercer  une  action  destructive  sur 
Tongle  jeune. 

Le  remède  dont  il  s'agit  pourrait  également  rendre 
de  bons  services  dans  le  traitement  de  l'ongle  incarné  : 
en  insensibilisant  et  en  durcissant  les  parties    molles 

ulcérées,  il  serait  souvent  susceptible  de  rendre  inutile 
l'intervention  chirurgicale.  Er.  G. 


Matière  médicale. 

Le  Casimiroa edulis  ;  par  M.  W.  Bickern  (1).  — Petit 
arbre  des  Rutacées-Toddalicés,  le  Casimiroa  edulis  est 
appelé   c  Zapote  blanco  »  au  Mexique  et  «  Mata  sano  » 
au  Guatemala.  Répandu   dans   toute  l'Amérique  cen- 
trale, il  est  cultivé  dans  la  vallée  de  Mexico  pour  ses 
fruits  dont  la  pulpe  blanche  possède  une  saveur  exquise 
et,  s'il  faut  en  croire  une  tradition  populaire,  des  pro- 
priétés soporifiques.  Ces  fruits  sont  inscrits  dans  la 
Pharmacopée    mexicaine  comme  antihelminthiques, 
ainsi  que  les  amandes  des  graines  usitées  comme  vul- 
néraires. 

(1)  Beitrag  sur  Kenntniss  der  Casimiroa  edulis  La  Llave  {Archiv  der 
i*Wm.,Bd.  24i,p.  166). 


—  396  — 

En  1893,  José  Sânchez  a  isolé  de  ces  amandes  on  prin- 
cipe cristallisable  qui  offre  les  caractères  généranidn  , 
alcaloïdes.  Les  auteurs  des  DcUos  para  la  materia  me3> 
cana  (1)  contestent  Texistence  d'un  principe  alcaloîdiqoe 
et  ont  obtenu  un  glucoside  auquel  ils  ont  donné  le  dob 
de  easimirose.  Il  résulte  des  recherches  deBiCKcs^qw 
ces  données  ne  sont  contradictoires  qu^en  apparence. 
Les  essais  préliminaires  indiquent  l'existence  d'un  al- 
caloïde, et  cet  auteur  a  pu  isoler  un  corps  cristallin,  très 
soluble  dans  Teau  et  dans  l'alcool  à  tous  les  degrés  de 
concentration,  difficilement  soluble  dans  Téther  solfo- 
rique,  le  chloroforme,  l'éther  acétique,  insoluble  dans 
la  benzine  et  l'éther  de  pétrole.  Avec  l'acide  sulfuriqne 
et  les  oxydants  (bichromate,  vanadate  ammonique*,  il 
se  produit  une  coloration  d'un  beau  vert  au  bout  de 
12  heures.  Sa  composition  répond  à  la  formule  empi« 
rique  C'W*Az*0*;  par  hydrolyse,  il  fournit  un  sacre 
réducteur  qui  offre  les  caractères  du  dextrose.  Ce  corps, 
la  castmirose,  vient  s'ajouter  à  la  liste  peu  nombreuse 
des  glucosides  alcaloïdiques. 

Les  graines  en  renferment  plus  de  6  p.  1.000  et  la 
pulpe  du  fruit  près  de  9  p.  1.000. 

Les  essais  physiologiques  pratiqués  par  le  professear 
Cloetta,  de  Zurich,  avec  les  extraits  alcoolique  et  éthéré 
des  graines  n'ont  pas  confirmé  les  propriétés  hypno- 
tiques que  leur  attribuaient  les  anciens  auteurs. 

Les  graines  renferment  aussi  une  phylostérine,  fnsi- 

sible  à  +  207%  de  formule  C"H**0%  et  à  laquelle  Tau- 

teur  a  donné  le  nom  de  easimiroL 

L.B. 

La  résine  Caragne  (2) ;  par  MM.  A.Tschirch  et O.Saal 
—  La  résine  analysée  a  été  recueillie,  sur  le  Pr^««« 
Carana  March.,  aux  environs  de  San-Fernando  de  Ata- 
bapo,  au  confluent  du  Rio  Guaviare  et  de  rOrénoque, 
sur  les  confins  du  Venezuela  et  de  la  Colombie. 

(1)  II,  p.  137  (Mexico,  1898). 

(2)  Ueber  das  Carana-Blemi  Ton  Protium  Carana  March.  {Ardus  itf 
Pharmazie,  Bd.  241,  p.  149,  (1903). 


—  397  — 

La  masse  de  couleur  jaune  verdâtre  est  assez  dure 
Laus  sa  partie  externe,  d'une  consistance  plus  molle 
m  centre.  Son  odeur  rappelle  à  la  fois  celle  du  fenouil, 
le  Vache  et  du  citron. 

Une  petite  quantité  de  résine,  traitéesur  le  porte-objet 
Bouvert  par  de  Talcool,  s'y  dissout  en  partie  et  aban- 
donne de  nombreuses  aiguilles  cristallines.  Complète- 
ment  insoluble  dans  l'eau ,  elle  se  dissout  entièrement  dans 
i'éther  sulfurique.l'étheracétique,  le  chloroforme,  le  sul- 
fure de  carbone,  le  benzène,  le  toluène  et  Talcool  chaud; 
elle  est  partiellement  soluble  dans  Talcool  froid,  Téther 
àe  pétrole,  l'alcool  méthylique,   le  tétrachlorure    de 
carboneyet  la  solutionàSO  p.  100  d'hydrate  de chloral. 
Pour  séparer  les  impuretés,  qui  s'élèvent  à  12-45 
p.  100,  on  dissout  la  résine  brute  dans  l'éther,  on  filtre  et 
on  distille.  Les  85  p.  100  de  résine  purifiée  se  composent 
d'environ  :  1®   20  p.  100  d'acides  résineux  libres;  2**  20  à 
25  p.  100  de  résinais  (amyrines);  3**   10  p.  100  d'essence 
et  4^  30  à  35  p.  100  de  résène. 

1°  Acides  résineux,  — La  solutionà  1  p.  100  de  carbo- 
nate ammonique  dissout  environ  2  p.  100  d'un  acide 
amorphe,  fusible  à  75%  répondant  à  la  formule  C*^H"0* 
auquel  les  auteurs  ont  donné  le  nom  d'acide  isocarélé- 
minique  (Isocareleminsuure).  Dans  la  soude  caustique 
à  1  p.  100  se  dissolvent  deux  acides:  1"^  l'un  cristallisable, 
fusible  à  215**,  isomère  avec  le  précédent,  V acide  carélé- 
minique  (Careleminsâure)  (C*W®0*),  sa  proportion 
s'élève  à  8  p.  100;  et  2**  Vacide  carélémique  (Carelemi- 
sàure)  (C"H'*0*),  amorphe,  fusible  à  120^  et  de  môme 
composition  centésimale  que  Yacide  ct-manélémique  de 
l'élémi  de  Manille. 

2'*La  caramyrine  ^si  identique  àl'amyrine  retirée  des 
élémis.  Elle  est  fusible  à  175"*  ;  optiquement  inactive, 
elle  se  sépare  en  a-amyrine  et  0-amyrine  de  môme  for- 
mule :  C'°H°°0,  mais  qui  se  distinguent  parleurs  points 
de  fusion  :  a  à  181%  g  à  192% 

Z^^li essence  est  incolore,  d'odeur  agréable;  elle  dis- 
tille, en  majeure  partie,  à  1 70^-172^. 


—  398  — 


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4*  Le  résène  (carélérésêne)  (C*"H**0*)  est  amorphe  ;  il 
fond  à  75«-^7^ 

La  résiDe  caragne  offre  tous  les  caractères  d*n 
élémi  (1).  L.B. 

Applications  diverses. 

Composition  des  ananas  frais  et  des  ananas  cob- 
serves  en  boites  (2)  ;  parMM.L.-S.  Munson  et  L.-M.Tol- 
mânn.  —  Les  auteurs  décrivent  l'origine  des  échantil- 
lons soumis  à  l'analyse,  au  nombre  de  38.  AataDt  qm 
possible  on  a  fait  choix  de  fruits  en  bon  état  de  mata- 
rite.  Les  quelques  échantillons  qui  n'étaient  pas  mûrs 
ont  été  exclus  des  moyennes. 

Les  acides  renfermés  dans  Tananas  sont  exprimés 
en  SO*fl*  ;  on  y  trouve  de  Taclde  citrique  en  majeure 
partie. 

Des  résultats  de  l'analyse  des  ananas  frais  on  conclat 
qu'il  n'y  a  pas  de  différences  sensibles  dues  à  la  p^o?^ 
nance,  ni  à  la  variété  ;  l'extrait  sec  insoluble,  Ifê 
cendres,  l'acidité  et  les  matières  albuminoïdes  n'accu- 
sent pas  de  grandes  variations,  tandis  que  le  sucre 
peut  varier  beaucoup  plus:  ce  qui  tient  à  ceqaele 
sucre  se  développe  très  rapidement  pendant  la  période 
de  mûrissement,  tandis  que  les  autres  constituants 
existent  à  peu  près  dans  la  môme  proportion  dans  le 
fruit  non  mûr  et  dans  le  fruit  mûr.  Dans  presque  tous 
les  cas,  le  sucre  de  canne  est  largement  en  excès  sur  le 
sucre  réducteur;  la  teneur  moyenne  en  sucre  réducteur 
est  de  3,90  p.  100,  tandis  qu'elle  est  de  7,39  pour  le 
sucre  de  canne,  presque  le  double. 

La  quantité  de  jus  renfermée  avec  les  ananas  con- 
servés est  d'environ  30  p.  100  du  contenu  total  des 
boîtes  ;  dans  les  boîtes,  les  proportions  relatives  de  sucre 
interverti  et  de  sucre  de  canne  sont  tout  à  fait  différent 

(1)  En  1868,  G.  Planchon  {Bull,  Soc,  Bot.  Fr.,  XV,  p.  16}  i  monri 
que  la  résine  caragne  vraie  n'est  pas  autre  chose  que  lV/êiRidit« 
pains  ou  en  roseaux  de  la  Nouvelle-Grenade,  et  fourni  par  Iciea  Carm 
H.  B.  K.  (Protium  Carana  M arch.) 

(2)  Congrès  de  Berlin ,1903.  (Extrait.) 


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de  celles  du  fruit  frais  ;  ceci  est  dû  à  l'action  des  acides 
organiques  pendant  les  manipulations  :  dans  beaucoup 
de  cas,  la  quantité  de  sucre  de  canne  restant  est  très 
faible  tandis  que  la  quantité  totale  de  sucre  est  la  môme 
que  dans  les  fruits  frais. 

On  reconnaît  à  la  teneur  élevée  en  sucre  que  toutes 
ces  conserves  sont  conservées  avec  du  sucre  de  canne. 
En  outre,  l'examen  de  tous  ces  chiffres  détruit  cette 
croyance  que  les  ananas  provenant  des  contrées  équa- 
toriennes  soient  plus  riches  en  sucre  que  ceux  prove- 
nant des  contrées  plus  septentrionales. 

Quantité  de  sucre  qui  peut  ôtre  regardée  comme 
normale  et  autorisée  dans  les  ananas  importés  aux 
Etats-Unis  (1);  par  M.  H.  W.  Wiley,  de  Washington. 
—  La  quantité  de  sucre  que  Ton  trouve,  aux  douanes, 
dans  les  ananas  conservés  qui  s'importent  aux  Etats- 
Unis,  est  variable  et  souvent  très  élevée.  Dans  le  but 
d'établir  quelle  est  la  quantité  qui  doit  être  considérée 
comme  admissible,  on  a  procédé  à  l'analyse  d'ananas  de 
différentes  provenances  :  Floride,  Cuba,  Porto-Rico, 
Singapour,  etc.  Cesfruits  étaient  en  bon  état  de  maturité 
et  de  provenance  directe.  La  teneur  en  sucre,  quoique 
variable,  oscillait  toujours  aux  environs  de  il  p.  100. 
C'est  la  moyenne  des  chiffres  qui  doit  être  prise  en  con- 
sidération, avec  une  tolérance  au-dessus  et  au-dessous; 
l'auteur  estime  que  le  chiffre  maximum  de  14  p.  100, 
pour  chaque  boîte  d'ananas  conservé,  prise  isolément, 
est  tout  à  fait  suffisant,  et  que  pour  l'ensemble  de  la 
cargaison  le  chiffre  13  p.  100  est  la  moyenne  maximum 
à  tolérer. 

En  conséquence,  il  a  été  décidé  que  les  ananas  conser- 
vés dans  leur  propre  jus,  qui,  isolément,  ne  renferme- 
raient pas  plus  de  14  p.  100  de  sucre,  et  dans  l'ensemble 
d'une  cargaison  pas  plus  de  13  p.  100  en  moyenne, 
seraient  admis  à  Tentrée  des  ports  en  payant  les  droits 

(1)  Rapport  do  la  Commission  internationale  pour  l'unification  des 
méthodes  d'analyse  des  sucres,  Congrès  de  Berlin,  1903.  (Extrait.) 

/oKTN.  dt  Pharm,  et  dé  Chim,  8*  utmn,  U  XVIII.  (i»  novembre  1003.)  26 


—  402  — 

des  fruits  simplement  ;  mais  que  les  ananas  qui,  dans 
les  conditions  précitées,  dépasseraient  les  chiffres  indi- 
qués pour  le  sucre  paieraient  des  droits  en  conséquence. 
Le  sucre  total  est  estimé  en  sucre  réducteur  et  non  en 
sucre  de  canne. 

Préparation  des  vins  de  liqueur  en  Grèce.  —  H  y  a 
encore  une  vingtaine  d^années  tous  les  raisins  récollés 
en  Grèce  étaient  séchés  sur  place  et  transformés  en 
raisins  secs;  tous  les  vins  de  liqueur  qu'on  préparait 
alors  étaient,  à  proprement  parler,  des  moûts  de  raisins 
secs  alcoolisés. 

Diverses  causes  sont  venues  depuis  lors  modifier  les 
procédés  employés.  La  principale  a  été  l'excès  de  pro- 
duction des  raisins  secs  dès  que  le  marché  français  leur 
a  été  fermé.  Vainement  le  gouvernement  grec  a-l-il,  an 
moyen  d'une  retenue  en  nature,  obligatoirement  desti- 
née à  la  production  de  l'alcool,  essayé  d'atténuer  Tavilis- 
sement  des  prix  des  raisins  secs  offerts  à  l'exportation: 
le  marché  s'encombrait  chaque  année  au  grand  déses- 
poir des  viticulteurs. 

C'est  alors  que  quelques  gros  propriétaires  des  alen- 
tours des  grands  ports,  Kalamata,  Pyrgos,  Fatras, 
Athènes,  eurent  Tidée  de  transformer  en  vins  de 
liqueur  —  à  l'instar  de  ce  qui  se  fait  dans  les  îles  de 
l'Archipel  —  les  vendanges  fraîches,  et  d'utiliser  pour 
cela  Talcool  produit  par  la  distillation  des  raisins  rete- 
nus par  le  gouvernement. 

La  prospérité  qui  récompensa  les  novateurs  leur  créa 
de  imitateurs;  et  maintenant,  la  région  des  ports  se 
livre  en  grand  à  cette  industrie  de  préférence  à  celle 
des  raisins  secs  qui  se  localise  dans  les  régions  centrales 
oîi  les  difficultés  de  transport  ne  permettent  pas  le  tra- 
vail des  vendanges  à  l'état  frais. 

Les  procédés  de  cette  industrie  sont  des  plas 
simples. 

Les  vins  de  liqueur  connus  peuvent  se  diviser  en  trois 
catégories^  d'après  leur  mode  d'obtention  : 


—  403  — 

!•  Ceux  dont  l'alcool  provient  en  partie  d'une  addi- 
tion et  pour  le  surplus,  de  la  fermentation  incomplète 
de  leur  propre  moût  :  type  Porto  ; 

2**  Ceux  dont  l'alcool  est  en  totalité  le  résultat  d'une 
addition,  c'est-à-dire  dont  le  moût  n'a  pas  subi  la  fer- 
mentation :  type  Samos  ; 

S""  Ceux  dont  le  moût,  préalablement  à  toute  addi- 
tion d'alcool  et  à  toute  fermentation,  a  subi  une  cuisson 
ou  concentration,  d'où  un  commencement  de  caramé- 
lisation du  sucre  de  raisin  qui  donne  au  produit  un  goût 
spécial  :  typeMalaga. 

Par  la  combinaison  de  ces  trois  procédés  fondamen- 
taux, on  obtient  tous  les  vins  de  liqueur  connus. 

Les  vins  de  liqueur  de  Grèce  sont  de  la  deuxième  caté- 
gorie, du  type  Samos.  Le  but  poursuivi  par  le  f^ricant 
est  en  eflFet  de  conserver  au  moût  de  raisin  toute  sa  frîa- 
cheur  et  d'y  prévenir  toute  fermentation  par  une  effu- 
sion d'alcool;  mais  il  y  atteint  rarement.  La  tempéra- 
ture au  moment  de  la  vendange  est  toujours  assez 
élevée  et  favorable  à  la  fermentation  qui  se  déclare 
presque  toujours  avant  que  les  raisins,  entassés  dans 
des  bennes,  aient  été  transportés  au  cellier. 

D'autre  part,  l'effusion  d'alcool  doit  être  faite  en  pré- 
sence des  agents  de  l'autorité  fiscale  pour  que  les  quan- 
tités employées  puissent  être  exonérées  des  droits  de 
consommation  intérieure.  Les  opérations  de  mutage 
n'ont  lieu  qu'une  fois  par  jour  et,  parfois,  seulement 
tous  les  deux  jours,  suivant  Téloignement  de  la  pro- 
priété. Dans  ces  conditions,  une  légère  fermentation 
du  moût  peut  rarement  être  évitée  malgré  l'emploi  de 
Tacide  sulfureux  gazeux. 

Ces  vins  de  liqueur,  quoique  théoriquement  exempts 
d'alcool  de  fermentation,  en  contiennent  donc  presque 
toujours  un  ou  deux  degrés.  Pourtant  quelques  proprié- 
taires soigneux  parviennent  à  muter  avant  toute  fer- 
mentation et  obtiennent  ainsi  des  vins  qui  sont  fins  et 
plus  recherchés. 
Les  raisins  aussitôt  cueillis  sont  dirigés  vers  le  cellier 


—  404  — 

et  pressés.  Le  jus  est  entonné  dans  des  futailles  fo^l^ 
ment  soufrées  et  attend  l'arrivée  des  employés  du  fisc. 

Quand  ceux-ci  se  présentent,  on  verse  dans  chaque 
tonneau  de  Talcool  rectifié  provenant  de  la  distillation 
des  raisins  retenus  par  le  gouvernement  pour  cet  usage 
exclusif.  La  quantité  d'alcool  versée  correspond  à  If 
environ  quand  les  vins  sont  destinés  à  la  France. 

Le  mélange  d'alcool  et  de  moût  abandonné  au  repos 
laisse  déposer  une  grande  quantité  de  crème  de  tartre, 
de  matières  mucilagineuses  et  la  clarification  s*opère 
seule  en  grande  partie.  Un  collage  ou  une  filtration 
suffit  à  rendre  le  vin  propre  à  l'exportation. 

En  été,  on  soufre  les  fûts  qui  vont  contenir  le  vin 
pendant  le  voyage  afin  de  prévenir  toute  fermentalion 
en  cour^de  route;  aussi  le  négociant  français,  dès  qu'il 
a  recule  vin  de  liqueur,  a  pour  premier  soin  de  faire  dis- 
paraître cet  acide  sulfureux  et  le  goût  désagréable  qui 
masquerait  la  finesse  du  vin,  en  aérant  celui-ci  pardes 
soutirages  répétés  sur  des  disques  troués. 

Ces  vins  de  liqueur  une  fois  en  France  sont  encore 
encore  l'objet  d'un  vinage  qui  porte  leur  richesse  alcoo- 
lique totale  à  13  ou  18**  centésimaux;  ils  acquièrent 
avec  le  temps  une  finesse  de  goût  très  grande. 

Ce  mode  de  préparation  des  vins  de  liqueur  avec  les 
raisins  frais  tend  à  se  généraliser  en  Grèce  et  se  pour- 
suit consécutivement  au  progrès  de  construction  des 
routes  qui  permettent  le  transport  des  futailles  aussi 
facilement  que  celui  des  sacs  de  raisins  secs. 

A.R. 

Coloration  des  pâtes  alimentaires  ;  par  M.  J.  Ogier  (1). 
—  Le  président  de  TUnion  des  Syndicats  de  l'alimenta- 
tion, appuyé  par  102  fabricants  de  pâtes  alimentaires, 
demande  que  les  dérivés  jaunes  sulfoconjogués  du 
naphtol  soient  autorisés  pour  la  coloration  des 


(i)  Travaux  du  Comilé  consultatif  d*hygiène  de  France^  année  19W. 
(Vient  de  paraître.) 


—  405  — 

alimentaires,  ce  qui  est  permis  pour  la  coloration  des 
confiseries  et  des  liqueurs  (1). 

Ces  fabricants  ont  à  leur  disposition  les  colorants  de 
nature  végétale  suivants  : 

1**  Le  safran:  c*est  le  seul  de  ces  produits  auquel  on 
pourrait  avoir  recours  ;  mais  la  teinte  qu'il  communi*- 
que  aux  pâtes,  son  odeur  et  son  goût  caractéristique, 
son  prix  très  élevé  et  la  quantité  relativement  importante 
dont  il  faut  faire  usage,  notamment  pour  les  pâtes  ordi- 
naires, sont  autant  d'obstacles  à  son  emploi. 

2**  La  racine  de  curcuma  :  elle  doit  être  rejetée  en 
raison  de  son  goût,  de  son  odeur  désagréable  et  de  la 
quantité  considérable  qui  est  nécessaire  pour  obtenir 
une  teinte  à  peine  satisfaisante. 

3**  Laberbérine,  matière  extraite  de  Tépine-vinette  : 
elle  est  d'un  jaune  trop  verdâtre,  d'une  amertume  con- 
sidérable. 

4**  Le  jaune  de  graines  de  Perse  :  il  est  de  teinte  rou- 
geâtre  rendant  la  pâte  invendable. 

Ces  trois  derniers  produits  sont  d'un  rendement  très 
faible  et  nécessitent  une  dose  d'au  moins  50  grammes 
de  colorant  pour  100  kilos  de  pâtes. 

Quant  à  la  coloration  au  moyen  de  jaunes  d*œufs 
naturels,  nous  n'en  parlerons  que  pour  mémoire,  le  ré- 
sultat étant  très  insuffisant  et  extrêmement  variable. 
En  outre,  le  prix  élevé  des  œufs  ne  permet  pas  d'en  géné- 
raliser l'emploi  pour  un  produit  d'un  prix  de  vente  aussi 
modique  que  les  pâtes.  (Il  faut  500  œufs,  représentant 
une  valeur  de  50  francs,  pour  teinter  100  kilos  de  pâtes 
vendues  60  francs  les  100  kilos.) 
M.  Ogier,  rapporteur  du  Comité,  s'exprime  ainsi  : 
«  Le  jaune  de  naphtol  employé  dans  la  confiserie  n'a 
donné  lieu  à  aucun  accident.  » 


(1)  Les  sabstances  autorisées  dans  ces  deux  industries  sont,  outre  ces 
jaunes,  dos  couleurs  rouges,  éosine^  érythrosine^rose  bengaU^phloxine^ 
rouge  de  Bordeaux,  ponceau,  fuchsine  acide;  des  couleurs  bleues,  bleu 
de  Lyon,  bleu  lumièrej  bleu  Çoupier;  des  couleurs  vertes,  mélange  de 
f>leu  et  de  jaune^  vert  malachite  ;  des  couleurs  violettes,  violet  de  Paris. 


-i-  406  — 

Les  doses  nécessaires  à  la  coloration  des  pâtes  ali- 
mentaires seront  fort  minimes;  car  les  teintes  qu'il  s*agil 
d'obtenir  sont  de  faible  intensité. 

M.  Ogier  a  refait  récemment  quelques  expérience 
sur  la  toxicité  du  jaune  de  naphtol  ;  des  lapins  ont  re^ 
dans  Tœsophage  journellement  pendant  cinq  à  sii  jours 
des  doses  de  sulfo -naphtol  s' élevant  à  0«',t,  0«',3,  O^'.S, 
c'est-à-dire  capables  de  colorer  10,  30,  50  kilos  de  ma- 
caroni; aucun  symptôme  d'empoisonnement  n*aélé cons- 
taté et  l'autopsie  n'a  révélé  aucune  lésion.  Il  conclut  que 
ces  substances  paraissent  inoffensives. 

A.  R. 

Empoisonnement  par  application  d'acide  phâoîqne 
sur  la  peau  intacte  (1)  ;  par  le  D"  J.-W.  Wainwright. 
—  La  Lancette  a  déjà  publié,  dans  son  numéro  au 
6  avril  1901,  quelques  cas  d'empoisonnement  par  appli- 
cation de  compresses  imbibées  d'acide  phénique  surh 
peau  intacte.  Voici  un  nouveau  cas  :  un  homme  de  cin- 
quante ans,  vigoureux,  avait  employé  avec  succès 
contre  un  prurit  des  compresses  imbibées  de  solution 
phéniquée  à  2  p.  100.  Peu  après,  sortant  du  bain  vers 
midi,  son  prurit  s'étant  renouvelé,  il  employa  une  solu- 
tion à  4  p.  100  dont  il  appliqua  des  compresses  m 
la  région  lombaire,  les  cuisses  et  Tabdomen.  A  7  h.  30, 
le  lendemain  matin,  comme  il  s'habillait,  il  éprouva 
brusquement  une  vive  douleur  dans  la  région  de  la 
vessie,  la  douleur  augmenta  et  s'accentua  dans  Tabdo- 
men,  il  ne  put  achever  sa  toilette  et  on  dut  lui  faire 
une  injection  de  morphine  d'un  centigramme  qui  fut 
répété  peu  après. 

Il  eut  des  frissons,  des  sueurs  profuses  grandes,  des 
vomissements  et  des  besoins  de  défécation. 

Pendant  dix-huit  heures,  il  n'y  eut  pas  d'urine 
sécrétée.  On  pensa  à  une  appendicite»  une  colique 
néphrétique,  une  ptomaïnencie. 

(1)  Revue  d'htjgiène,  août  1903;  d'après  The  Lancety  31  mii  M 
p.  1515. 


! 


—  407  — 

Quatre  heures  et  demie  après  le  début  des  symp- 
tômes, il  put  s'assoupir,  mais  fut  rapidement  éveillé  par 
les  douleurs.  Ce  ne  fut  que  vers  minuit  que  le  calme  se 
rétablit.  L*examen  de  l'urine  révéla  Tempoisonnement 
par  Tacide  phénique. 

Pendant  trois  jours,  il  y  eut  de  la  dépression  et  des 
symptômes  de  néphrite  aiguë. 

La  guérison  ne  fut  complète  qu'après  dix  jours. 

Le  pouvoir  bactéricide  des  rayons  de  radium  (1).  — 
Dès  que  les  rayons  Rœntgen  ont  été  connus,  on  a  voulu 
se  rendre  compte  de  leur  pouvoir  thérapeutique;  mais 
il  semble  bien  résulter  de  toutes  les  expériences  tentées 
jusqu'ici  que  ce  pouvoir  est  très  minime,  si  toutefois 
il  existe  ;  d'après  de  récents  travaux,  notamment  ceux 
de  M.  Danysz,  ceux  de  MM.  Pfeiffer  et  Friedberger,  il 
n'en  serait  pas  de  même  du  radium.  L'intensité   de 
radiation  de    ce  métal  est   considérable;  avec    25>% 
MM.  Pfeiffer  et  Friedberger  ont  réussi  à  éclairer,  dans 
l'obscurité,  un  écran  de  platino-cyanure  de  baryum  de 
grandes  dimensions.  Avec  la  même  quantité,  ces  expé- 
rimentateurs ont  réussi  à  traverser  leur  main,    une 
plaque  de  bronze  de  5  à  G*"""  d'épaisseur,  une  pièce  de 
5  marks  en  argent  et  trois  coupes  de  platine,  appliquées 
l'une  sur  l'autre. 

Dans  une  première  expérience,  MM.  Pfeiffer  et  Fried- 
berger ont  exposé,  dans  une  chambre  obscure,  des 
plaques  de  gélatine,  ensemencées  de  bacilles  typhiques 
et  de  bacilles  du  choléra,  aux  radiations  du  radium; 
mais,  malgré  qu'on  les  eût  laissées  vingt-quatre  heures, 
le  résultat  a  été  négatif.  Ce  premier  échec  doit  être  attri- 
bué à  la  fois  à  la  résistance  des  bacilles  et  à  la  quantité 
trop  petite  du  radium  employé. 

Une  deuxième  série  d'expériences  fut,  au  contraire, 
positive  :  les  auteurs  placèrent  une  boite  de  Pétri,  con- 
tenant une  culture  de  bacille  typhique  à  1''°'  du  radium; 
quarante-huit  heures  après,  on  remarquait  une  zone, 

(i)  La  Médecine  moderne. 


1 


—  408  — 


en  forme  de  croix,  claire  et  transparente,  qui  alieignait 
2''"  de  diam&tre.  Cette  zone  persista  après  plasieon 
jours  d'observation;  à  sa  périphérie,  on  ne  voyait  que 
des  colonies  clairsemées,  elles  se  rapprochaient  de 
plus  en  plus  à  mesure  qu'on  s'éloignait  de  la  zone 
claire  et  finissaient  par  être  très  nombreuses. 

Mais  quelle  était,  au  juste,  l'action  du  radiumt 
S'exerçait-elle  directement  sur  le  microbe  on  portail- 
elle  sur  le  milieu  qu'il  rendait  impropre  à  leur  dévelop- 
pement? Pour  résoudre  cette  question,  MM.  Pfeifferc/ 
Friedberger  ensemencèrent  la  zone  en  forme  de  croix, 
rendue  stérile  par  une  première  exposition  et,  au  boni 
de  vingt  heures,  ils  obtinrent  de  nombreuses  cultorcs 
de  bacilles  d'Eberth  ;  il  n'y  avait  donc  plus  à  en  douter, 
c'était  bien  sur  le  microbe  et  non  sur  le  milieu  qu'agis- 
saient les  rayons  de  Becquerel.  Des  résultats  analogues 
ont  été  obtenus,  par  les  auteurs,  avec  le  bacille  du  cho- 
léra; ils  exposèrent,  pendant  seize  heures,  aux  radia- 
lions  du  radium,  des  boites  de  Pétri,  renfermant  des 
colonies  visibles  microscopiquement  et  macroscopique- 
ment,  et,  au  bout  de  ce  temps,  ils  trouvèrent  leswncs 
éclairées  macroscopiquement  et  microscopiquement 
stériles. 

MM.  Pfeiffer  et  Friedberger  ont  également  réussi  à 
tuer,  au  moyen  du  radium,  des  spores  de  charboD 
séchées;  mais  il  a  fallu  72  heures. 

Il  résulte  de  ces  recherches  que  le  radium  a  une 
action  certaine  sur  plusieurs  microbes.  Sont-ils  vérita- 
blement tués  ou  ne  s'agit-il  que  d'un  arrêt  moxnentasé 
dans  leur  développement,  c'est  ce  que  des  études  ulté- 
rieures nous  apprendront.  La  pratique  et  les  expé- 
riences sur  les  animaux  pourront  également  décider 
seules  si  le  radium  est  applicable  à  la  thérapeutique 
ou  si  l'action  nocive  de  ses  radiations  sur  les  tissus 
s'oppose  à  son  emploi. 


—  409  — 


BIBLIOGRAPHIE 


^àaxyde  de  carhone\  par  M.  N.  Gréhant, professeur  de  physiologie 
générale  au  Muséum  d'histoire  naturelle  (1). 

Le  professeur  Gréhant,  bien  connu  de  nos  lecteurs,  publie  ce 
rolunie  comme  suite  à  un  autre  de  la  même  Encyclopédie,  inti- 
fcolé  les  «r  Gaz  du  sang  ». 

Il  s'applique,  dans  celui-ci,  à  signaler  divers  faits  nouveaux 
àonl  plusieurs  sont  dus  à  M.  Gley  son  assistant,  à  M.  Nicloux 
BOn  préparateur  et  à  lui-même;  il  s'attache  notamment  à  dé- 
truire ridée  erronée,  généralement  admise,  que  l'oxyde  de  car- 
bone forme  avec  les  globules  rouges  du  sang  une  combinaison 
fixe  très  stable. 

Il  donne  dans  une  première  partie  la  technique  physiologique 
et  chimique  :  préparation  de  loxyde  de  carbone,  son  dosage, 
marche  de  son  empoisonnement  dans  la  série  animale,  recher- 
ches de  l'auteur  sur  les  limites  de  l'absorption  de  ce  gaz  par  le 
sang  des  mammifères  vivants. 

Il  traite  en  détail,  dans  la  seconde  partie,  de  la  dissociation  de 
rhémoglobine  oxycarbonée  —  historique,  causes  modifiant  la 
fcsociation  et  l'élimination. 

Une  troisième  partie  est  consacrée  à  des  recherches  physiolo- 
giques et  chimiques  sur  plusieurs  carbures  d'hydrogène  :  acétylène, 
gaz  de  l'éclairage,  formène  et  grisou  où  il  décrit  une  modifica- 
tion plus  simple  de  son  grisoumètre. 

Les  derniers  chapitres  sont  consacrés  à  la  recherche  médico- 
légale  de  l'oxyde  de  carbone,  à  l'analyse  de  l'air  confiné,  notam- 
ment à  celle  de  Pair  du  Métropolitain  de  Paris  :  il  a  trouvé  l'air 
du  tunnel  moins  vicié  que  celui  des  wagons,  ce  qui  a  conduit  à 
établir  des  ouvertures  dans  les  parois  des  wagons  ;  la  proportion 

d'acide  carbonique  contenue  dans  l'air  étant  de  jj-^,  il  a  trouvé 

dans  l'air  du  tunnel  une  quantité  deux  fois  plus  grande  le  matin 
et  quatre  fois  plus  grande  le  soir  ;  il  conclut  d'expériences  phy- 
siologiques sur  des  chiens  que  si,  pendant  le  court  séjour  que 
l*on  fait  dans  le  Métropolitain,  il  n'y  a  pas  de  modification  nui- 
sible dans  la  composition  des  gaz  du  sang  artériel,  il  est  ce- 
pendant très  important  d'établir  une  ventilation  aussi  active 
que  possible  entre  les  wagons  et  l'atmosphère  du  tunnel  ainsi 
qu'entre  celle-ci  et  l'atmosphère  extérieure. 
Cette  courte  analyse  suffit  à  montrer  que  ce  livre  intéressera 

(1)  encyclopédie  des  Aide^Mémoire,  1  vol.  Gauthier-Villars,  Masson 
et  Ci»,  Paris. 


—  410  — 

rhomme  du  monde  comme  le  savant;  je  dois  dire  ea  lersi- 
nant  que  M.  Gréhant  a  bien  voulu  plusieurs  fois^àmademnée, 
donner  des  renseignements  très  utiles  à  des  personnes  qui  c 
gnaient,  quelquefois  avec  raison,  que  Tair  de  leur  habitation  mt 
fût  vicié  par  des  fuites  dans  le  calorifère  ou  des  émanations  oxj* 
carbonées  provenant  des  poêles  sans  fumée,  par  l'intermédÊûc 
des  cheminées  voisines. 

A.R. 

Aide-Mémoire  de    photographie   pour    1903,     2S^   année; 
M.  C.  Fabre,  docteur  es  sciences  (I). 

Cet  Annuaire  photographique ^  Tun  des  plus  anciens  qui 
existent,  constitue  un  vade-mecum  précieux  pour  les  amateurs  et 
les  professionnels.  Il  rend  compte  de  tous  les  perfectionnements 
et  de  toutes  les  découvertes  survenues  en  1902  ;  il  constitue  m» 
sorte  de  dictionnaire  de  poche  qui  sera  consulté  avec  fruit.  Une 
table  très  détaillée  des  matières  permet  de  trouver  rapidemem 
les  renseignements  dont  on  peut  avoir  besoin. 

Ch.  m. 

Le  Rhum  et  sa  fabrication;  par  M.  E.-A.  Pairàult,  pharmacica 
principal  des  troupes  coloniales,  chargé  de  mission  scientifique 
aux  Antilles  parle  ministère  des  Colonies (2). 

Ce  livre  a  le  grand  mérite  d'avoir  été  écrit  par  un  savant  qui  a 
vu  et  touché  du  doigt  les  sujets  dont  il  entretient  le  lecteur.  L'oo- 
vrage  n*est  pas  destiné  seulement  à  initier  le  public  aux  métho- 
des de  fabrication  du  rhum  actuellement  en  usage;  il  a  surtout 
pour  but  d'améliorer  et  d'éclairer  une  industrie  qui,  sans  tenir 
compte  des  progrès  acccomplis  dans  la  connaissance  des  ferments, 
utilise  malheureusement  encore  des  procédés  routiniers,  suran- 
nés et  défectueux. 

La  première  partie  de  ce  livre  est  consacrée  à  Thistorique  et  i 
la  statistique  de  l'industrie  rhummière. 

La  deuxième  et  la  troisième  parties  traitent  de  la  fabricatioa 
du  rhum  dans  les  divers  pays  où  elle  s'exerce,  aussi  bien  dans 
les  colonies  françaises  que  dans  les  colonies  étrangères. 

La  quatrième  partie  contient  de  nombreuses  recherches  per- 
sonnelles de  l'auteur;  elle  s'occupe,  en  effet,  de  Tapplication des 
méthodes  scientifiques  à  la  fabrication  du  rhum. 

Enfin  l'ouvrage  se  termine  par  la  description  complète  et  IV 
nalyse  des  matières  premières  et  des  moûts  de  rhummeries. 

(1)  Broché  :  1  fr.  13  ;  cartonné  :  2  fr.  25.  librairie  Gautlùer-ViUtfSi 
55,  quai  des  Grands- Augustins. 

(2)  1  vol.  de  292  pages.  C.  Naud,  éditeur,  Paria,  1903. 


F- 


—  4H  — 

Ajoutons  que  le  livre,  écrit  dans  un  style  clair  et  précis,  con- 
tent de  nombreuses  gravures  qui  contribuent  à  en  rendre  la  lec- 
ore  aussi  agréable  que  possible.  Il  ne  sera  pas  utile  seulement 
ux  fabricants  pour  lesquels  il  est  plus  spécialement  écrit;  il  sera 
a  et  consulté  avec  le  plus  grand  profit  par  tous  ceux  qui  doi- 
rent  se  tenir  au  courant  des  progrès  réalisés  dans  les  diverses 
ndustries  de  fermentation. 

H.  H. 

les  dérivés  tartriques  duvin;  parle  D' P.  Cables  (1),  professeur 
agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Bor- 
deaux. 

La  rapidité  avec  laquelle  les  deux  premières  éditions  de  ce^livre 
ont  ètè  épuisées  a  encouragé  notre  distingué  confrère  à  éten- 
dre son  travail  et  à  le  compléter. 

Cette  troisième  édition  renferme  60  pages  de  plus  que  la  pré- 
cédente ;  elles  sont  employées  en  partie  à  faire  connaître  le  moyen 
de  conserver  pendant  une  année  les  marcs  de  vendanges  afin  de 
les  épuiser  aux  moments  opportuns  de  toutes  les  parties  utiles» 
soit  par  la  vapeur,  soit  par  l'eau  ou  les  acides. 

W  indique  un  moyen  de  détartrer  les  cuves  en  recueillant  les 
dépôts  sans  détériorer  les  cuves  en  verre  et  en  ciment  qui  sont 
d'usage  courant  aujourd'hui. 

Sa  méthode  à  l'acétate  a  été  à  la  fois  simplifiée  et  rendue  plus 
précise.  Un  chapitre  a  été  consacré  à  la  préparation  du  noir  ani- 
mal lavé  et  pur,  et  tel  qu'il  doit  être  pour  la  décoloration  avanta- 
geuse des  tartres  et  des  vins. 

A.  R. 

Actualités  vinicoles,  — Dans  notre  pays,  un  ouvrage  sur  la  pro- 
duction des  vins  fait  par  un  homme  qui  connaît  la  théorie  et  la 
pratique  est  chose  rare  et  de  grande  utilité  (2). 

C'est  le  cas  d'un  petit  livre  de  140  pages,  iniiiulé  Actualités  vini- 
cotes,  par  M.  L.  Mathieu,  agrégé  de  l'Université,  directeur  de  la 
Station  œnologique  de  Bourgogne  à  Beaune. 

J'ai  lu  avec  un  intérêt  plus  spécial  les  articles  :  Les  feuilles  de 
^gne  et  le  bouquet  des  vins;  Faut-il égrapper?  Les  fermentations 
languissantes.  Vin  à  odeur  d'œufs  pourris.  Choix  d'un  tannin. 
Conservabilité  des  vins.  Amélioration  delà  qualité  des  vins.  Stéri- 
lisation des  vins.  A.  R. 


(1)  Troisième  édition.  Féret  et  fils,  éditeurs,  cour  s  de  rintendance,15, 
à  Bordeaux. 
(^)  Chez  Dujardin,  rue  Pavée-au-Marais,  24,  Paris. 


—  412  — 

Centenaire  de  VEcole  de  Pharmacie  de  Montpellier,  —  M.  Masnl, 
directeur  de  l'ËcoIe  Supérieure  de  pharmacie  deMoQtpelU«.« 
prononcé,  le  27  juillet  1903,  dans  les  fêtes  du  centenaire  de  ceUi 
école,  un  important  discours  sur  les  origines  de  la  pharmade  «i 
de  renseignement  pharmaceutique  à  Montpellier. 

Cette  brochure  contient  des  renseignements  sur  les  fêtes  it 
ce  centenaire  qui  ont  été  publiés  dans  le  Bulletin  de  Pharmask 
du  Sud-Est,  lequel,  depuis  huit  ans,  traite  de  la  pharmacie  au 
points  de  vue  scientifique  et  professionnel.  A.  R. 


ACADÉMIE  DES  SGENCES 

Séance  du  7  septembre  1903  (CE.,  t.  CXXXVIIÎ. 

—  Sur  la  production  du  glycogène  chez  les  champigwm 
cultivés  dans  des  solutions  sucrées  peu  concentrées;  par 
M.  E.  Laurent  (p.  451).  —  La  production  de  réserves 
hydrocarbonées  est  liée  généralement  à  une  alimen- 
tation abondante  en  substances  sucrées  et  analognes. 
L'auteur  a  observé  que  l'addition  d'une  petite  qoaBÛi 
de  HCl  (1  p.  1000)  permet  d'obtenir  les  mêmes  résultats, 
tout  en  diminuant,  très  fortement,  la  proportion  de 
sucre  dans  le  milieu  nutritif. 

—  Sur  une  maladie  bactérienne  du  tabac,  le  «  ehancrt  • 
ou  anthracnose;  par  M.  G.  Delacroix  (p.  454).  —  Voir 
un  prochain  numéro  du  Journal. 

Séance  du  14  septembre  1903  [C.  R.,  t.  CXXXVII). 

—  Action  d'une  trace  cCeau  sur  la  décomposition  fUt 
hydrures  alcalins  par  Vacétylène;  par  M.  H.  Moissâi 
(p.  463).  —  Le  gaz  acétylène  sec  ne  réagit  sur  l'hydnire 
de  potassium  qu'à  la  température  de  +  42**.  Si  le  ga 
contient  une  trace  d'eau,  cette  dernière  modifie  lescoo- 
ditions  de  la  réaction  qui  peut,  dès  lors,  se  produire  i 
la  température  ordinaire.  Ce  fait  est  attribué  au  dég^ 
gement  de  chaleur  qui,  une  fois  commencé  en  un  polit 
détermine  une  élévation  de  température  et  cette  de^ 
nière  amène  l'hydrure  à  +  42®  et  détermine,  par  con- 
séquent, une  combinaison  totale. 

—  Sur  la  résistance  des  épinocAes  aux  cAangemenU  à 


—  413  — 

t  pression  oamotique  du  milieu  ambiant  ;  par  M.  Michel 
XEDLECKi  (p.  469).  —  Le  fait  que  Tépinoche  de  l'eau 
oace,  transportée  en  eau  de  mer,  peut  vivre  d'une 
Biçon  tout  à  fait  normale  pendant  plusieurs  semaines, 
uggère  l'idée  que  cet  animal  est  très  réfractaire  aux 
ihangements  de  la  pression  osmotique  du  milieu 
imbiant.  L'auteur  montre,  en  effet,  par  des  expériences 
m  milieu  glycérine,  sucré,  salin,  etc.,  que  la  pression 
>smotique  n'a  que  très  peu  d'influence  sur  les  fonctions 
vitales  des  épinoches,  grâce  à  leur  surface  protégée  par 
me  couche  pourvue  de  certaines  qualités  des  mem- 
branes hémiperméables. 

Séance  du  21  septembre  1903  (C.  iî.,  t.  CXXXVII). 

—  Sur  la  production  du  sucre  dans  le  sang  pendant  le 
passage  de  ce  dernier  à  travers  le  poumon;  par  MM.  R.  Lé- 
piNE  ET  BoDLUD  (p.  475).  —  Dans  le  sang  qui  traverse  le 
poumon,  il  faut  admettre  non  seulement  un  processus 
glycolytique,  mais  un  processus  glycogénique,  qui  a 
passé  jusqu'ici  inaperçu,  et  qui  l'emporte  le  plus  sou- 
vent sur  le  processus  glycolytique,  dans  les  conditions 
normales. 

—  Sur  la  germination  des  Orchidées;  par  M.  Noël 
Bernard  (p.  483).  —  Voir  un  prochain  numéro  du 
Journal.  J.  B. 


Unification  des  procédés  d'analyse  bactériologique 
des  eaux. 

Rapport  présenté  à  la  première  section  du  XIIP  Congrès 
international  d^ hygiène  et  de  démographie  de  Bruxelles 
(2-8  septembre  1903);  par  M.  L.  Grimbert  {Fin)  (1). 

Recherche  des  microbes  pathogènes.  —  Le  nombre 
des  microbes  pathogènes  que  l'on  peut  retrouver  dans 
Veau  est  fort  restreint.  Le  plus  souvent,  c'est  le  Bacille 
d'Eberlh  qu'il  s'agit  de  déceler. 

(1)  Joum.  de  Pharm,  et  de  Chim,,  45  octobre  1903,  p.  372. 


—  414  — 

Dans  l'état  actuel  de  la  question,  je  crois  que  le  Cob- 
grès  ne  peul  prendre  une  décision  ferme  touchant  la 
méthode  de  choix  à  suivre  pour  la  recherche  du  bacifit 
de  la  fièvre  typhoïde»  Malgré  les  perfectioDnemenW^ 
apportés  dans  ces  derniers  temps,  nous  ne  possédou' 
pas  encore  le  procédé  définitif.  Tout  ce  qu'on  pourrai 
faire,  ce  serait  de  conseiller  l'emploi  de  tel  ou  tel  pio» 
cédé  ayant  donné  jusqu'ici  les  meilleurs  résultats,  et 
parmi  ceux-ci  je  n'hésite  pas  h  citer  le  procédé  de  Glias- 
temesse  basé  sur  l'agglutination,  qui  permet  également 
de  rechercher  le  vibrion  cholérique  et  le  bacille  de  la 
dysenterie. 

Mais  ce  sur  quoi^la  commission  a  le  devoir  de  se 
prononcer,  c'est  sur  la  définition  même  du  Bacille 
d'Eberth  et  du  Colibacille. 

Tant  de  confusion  existe  dans  la  description  des 
espèces  microbiennes,faute  des'entendre  sur  la  manière 
démettre  leurs  caractères  biologiques  en  évidence,  qui) 
n*est  pas  rare,  quand  on  vient  à  répéter  une  expérience 
décrite,  d'obtenir  des  résultats  en  désaccord  avec  l'ad- 
teur,  tout  simplement  parce  que,  faute  de  détails  suffi- 
sants, on  n'a  pu  se  placer  dans  des  conditions  rigooreo- 
sement  identiques.  Aussi  voit-on  souvent  le  même 
organisme  découvert  plusieurs  fois  par  des  bactériolo- 
gistes différents  et  affublé  par  chacun  d'eux  d'un  nom 
nouveau.  De  là  ces  innombrables  variétés  de  baciUes 
para-coli  ou  éberthiformes. 

Je  demande  donc  de  fixer,  conventionnellemenf  si 
Ton  veut,  les  caractères  d'un  Bacille  coli  et  d'un  Bacille 
d'Eberth  types,  en  s'appuyant  surtout  sur  leurs  pro- 
priétés biochimiques. 

Je  demande  que  le  nom  de  Badllus  Coli  eamnuaai 
soit  exclusivement  réservé  au  microbe  qui,  en  dehor* 
des  caractères  généraux,  tels  que  la  non-liquéfaction  de 
la  gélatine,la  non- coloration  par  la  méthode  de  Gram, 
etc.,  etc.,  possède  la  double  propriété  de  donner  deTin- 
dol  en  solution  peptonée  et  d'attaquer  le  lactose,  et  le 
nom  de  Bacille  d'Ëberth  à  celui  qui  n'attaque  famais  le 


—  413  — 

tetose,  qui  ne  donne  jamais  d'indol  et  qui  est  agglu- 
né  parle  sérum  spécifique. 

Je  laisse  à  la  commission  du  Congrès  le  soin  de  déter- 
liner  dans  quelles  limites  doit  s'effectuer  celte  agglu- 
ination. 

Si  une  bactérie  présente  seulement  quelques-unes 
les  propriétés  attribuées  au  type  primitif,  cherchons 
l*abord  à  lui  faire  recouvrer  les  fonctions  qui  lui  font 
léfaut,  et  si  nous  n'y  arrivons  pas,  donnons-lui  sans 
hésiter  un  nom  nouveau. 

Mieux  vaut,  à  mon  avis,  multiplier  les  dénomina- 
Lions  que  de  faire  entrer  dans  le  même  cadre  une 
mullilude  de  microbes  qui  n'ont  souvent  de  communs 
que  des  caractères  secondaires  sans  importance.  Une 
bactérie  qui  change  de  fonctions  d'une  façon  durable 
est  un  être  nouveau  qui  adroit  à  un  nom  nouveau  ;  peu 
nous  importe  qu'il  s'agisse  ici  d'espèce,  de  race,  de 
variété  ou  de  sous-variété. 

Enfin,  l'expert  est  souvent  bien  embarrassé  quand  il 
se  trouve  en  présence  d'une  eau  renfermant  le  Coli- 
bacille. Doit-il  la  condamner  sans  appel? 

Deux  cas  sont  à  considérer  suivant  qu'il  s'agit  d'une 
eau  de  source  ou  d'une  eau  de  rivière  ou  de  puits. 

Dans  Teau  de  source,  la  présence  du  Bacille  coli  ne 
peut  s'expliquer  que  par  deux  hypothèses  :  ou  bien  la 
source  est  mal  captée  et  exposée  ainsi  à  une  contami- 
nation accidentelle,  ou  bien  le  terrain  d'où  elle  jaillit 
est  trop  perméable. 

Dans  le  premier  cas,  des  travaux  convenables  peu- 
vent remédier  à  la  situation  ;  dans  le  second,  l'eau  doit 
être  rejetée. 

Dans  les  eaux  de  puits  ou  de  rivière,  le  Coli-bacille 
se  rencontre  constamment,  on  ne  saurait  donc  les  reje- 
ter sans  un  examen  plus  approfondi.  Il  faut  ici  faire 
intervenir  la  question  de  quantité  et  peut-être  aussi  de 
virulence.  L'analyse  chimique  viendra  apporter  un  pré- 
cieux concours  à  l'analyse  bactériologique. 
Si  l'eau  renfermant  du   Bacille  coli    est  en  même 


—  416  — 

temps  riche  en  matières  organiques^  en  azote  ammo- 
niacal, albuminoïde  et  nitreux;  si  elle  renferme 
excès  de  chlorures,  la  présence  du  Bacille  coli  prendn 
une  signification  sérieuse  et  indiquera  une  contamist- 
tion  possible  par  les  matières  fécales,  le  purin  ou  Tea 
souillée  des  lavoirs. 

Le  programme  d'unification  que  je  viens  de  vous 
soumettre  ne  s'applique,  bien  entendu,  qu'à  Tana]?» 
bactériologique  courante,  à  celle  que  l'expert  est  appelé 
à  pratiquer  le  plus  souvent.  A  côté  de  ces  procédés,  sar 
lesquels  il  est,  je  crois,  facile  de  s'entendre,  une  étade 
complète  et  vraiment  scientifique  devra  porter  eocon 
sur  d*autres  points  que  je  ne  veux  pas  aborder  en  ce 
moment,  tels  que  la  recherche  des  anaérobies,  la  déter- 
mination du  pouvoir  pathogène  des  microbes  suspecte 
isolés,  enfin,  elle  devra  toujours  être  précédée  d'aa 
examen  géologique  approfondi  des  conditions  locales. 

Conclusions.  —  En  résumé  et  dans  le  but  d'unifierles 
milieux  de  culture  destinés  à  l'analyse  bactériologique 
des  eaux,  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  rappréciatioa 
du  Congrès  les  résolutions  suivantes  : 

A.  —  Milieux  de  culture. 

1"  La  peptonc  destinée  à  la  préparation  des  milieux 
de  culture  devra  répondre  à  Tessai  suivant: 

Une  solution  à  2  p.  100  dans  l'eau  distillée,  neutn- 
Usée  et  stérilisée  sera  ensemencée  avec  un  Bacille  cdi 
type  et  portée  à  Tétuve  à  37^.  Après  quarante-httii 
heures,  la  culture  additionnée,  pour  lO"*',  de  dix 
gouttes  de  solution  de  nitrite  de  potasse  à  O*^020  p.lM 
et  de  XXX  gouttes  d'acide  sulfurique  concentré  et  pur, 
devra  donner  une  coloration  rouge-groseille  intense 
(réaction  de  Tindol)  ; 

2®  Le  bouillon  de  viande  sera  remplacé  par  une 
solution  de  peptone  à  2  p.  i  00  dans  Teau  distillée  et 
alcalinisée,  comme  il  sera  dit  plus  loin  ; 

3""  On  adoptera  comme  gélatine  celle  qui,  en  solution 
à  10  p.  100,  dans  l'eau,  donnera  une  gelée  solide  à  la 


—  417  — 

température  de  24^,  après  avoir  été  chauffée  à  ilS""  pen- 
iant  quinze  minutes; 

4*^  La  gélatine  nutritive  destinée  à  la  numération  et  à 
la  séparation  des  espèces  sera  préparée  avec  la  gélatine 
précédente  dissoute  dans  une  solution  de  peptone  à 
2  p.  100  en  employant  une  concentration  de  10  à 
42  p.  iOO  et  en  suivant  les  indications  données  plus 
haut  ; 

5**  L'alcalinité  de  ces  divers  milieux  sera  obtenue  par 
une  addition  de  soude  telle  que  100*"°^  du  milieu  exige 

1^"',5  d'acide  normal  pour  être  neutralisé,  en  se  servant 

de  phénolphtaléine  comme  indicateur; 

G""  Le  milieu  lactose  et  tournesolé  de  Grimbert  devra 

%lre  préféré  à  tout  autre  pour  déterminer  l'action  des 

bactéries  sur  le  lactose. 

B.  —  Numération  des  bactéries. 

7**  Le  prélèvement  des  échantillons  d'eau  destinés  à 
l'analyse  bactériologique  ne  pourra  être  effectué  que 
par  des  personnes  compétentes  ; 

8^  Si  la  numération  ne  peut  être  faite  sur  place, 
l'échantillon  devra  être  transporté  au  laboratoire  dans 
une  glacière  appropriée  ; 

9^  Quand  on  ne  possédera  aucun  renseignement  sur 
le  degré  possible  de  pollution  de  l'eau,  on  fera  trois 
dilutions  croissantes  et  l'on  prendra  la  moyenne  des 
résultats; 

10*  L'ensemencement  de; l'eau  se  fera  dans  la  géla- 
tine nutritive,  adoptée  plus  haut  ; 

Les  plaques,  fioles  ou  tubes  seront  maintenus  en 
observation  à  une  température  voisine  de  20°; 

11**  La  durée  de  Tobservalion  est  fixée  à  huit  ou 
quinze  jours. 

C.  —  Microbes  pathogènes. 

12®  Le  nom  de  Bacillus  coli  communis  est  réservé  à 
une  bactérie  ne  liquéfiant  pas  la  gélatine,  ne  se  colo- 
rant pas  par  la  méthode  de  Gram,  donnant  la  réaction 

Joum.  de  Pharm.  tt  de  Chim.  6*  sÉivii,  t.  XVIII.  (!•'  novembre  1003.)     21 


-^  418  — 


^.'"« 


de  l'indol  dans  la  peptone  adoptée  et  altaquaûl  le 
lactose  (milieu  de  Grimbert)  ; 

13"*  Le  nom  de  Bacille  d'Ëberth  est  réservé  à  nne 
bactérie  ne  ae  colorant  pas  par  la  méthode  de  Gram,  ne 
liquéfiant  pas  la  gélatine»  ne  donnant  pas  d'indol  dans 
la  solution  de  peptone,  n'attaquant  jamais  le  lactose 
pur  (milieu  de  Grimbert)  et  étant  agglutinée  par  le 
sérum  spécifique. 

CENTENAIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS  jfi 


La  Société  de  Pharmacie  de  Paris  a  célébré  le  Cente- 
naire de  sa  fondation,  le  samedi  17  octobre  1903.  Li 
commission  chargée  de  l'organisation  de  cette  fêle  avait 
convié  à  la  cérémonie  non  seulement  tous  ceux  qoi 
font  partie  de  la  Société  à  un  titre  quelconque,  membres 
résidants,  membres  honoraires,  membres  associés, 
correspondants  nationaux  et  étrangers,  mais  aasa 
un  assez  grand  nombre  d'invités  qu^intéressent,  & 
divers  titres,  le  développement  et  la  prospérité  de  la 
Société  de  Pharmacie.  C'est  ainsi  qu'on  avait  eu  garde 
de  ne  pas  oublier  le  personnel  enseignant  et  admloistratif 
deTÉcole  de  Pharmacie,  les  pharmaciens  deshôpUaui. 
le  corps  des  pharmaciens  militaires,  les  représentants 
autorisés  de  nombreuses  associations  scientifiques  ou 
professionnelles,  françaises  et  étrangères  ;  les  internes 
en  pharmacie  de  Paris  avaient  été  conviés  à  envoyer 
des  représentants  de  tous  les  hôpitaux  et  Ton  avait  fait 
une  place,  dans  la  fête,  aux  membres  de  l'Association 
générale  des  Étudiants  et  de  l'Association  amicale  des 
Etudiants  en  Pharmacie  ainsi  qu'aux  rédacteurs  de 
quelques  journaux  politiques  et  professionnels. 

Le  grand  vestibule  de  l'École  de  Pharmacie  était 
élégamment  décoré  de  fleurs  et  de  plantes  vertes.  Les 
serres  de  l'École  avaient  été  mises  ,à  contribution  pour 
orner  le  grand  portail  central  de  la  cour  d'honneur  et 

(1)  Le  Journal  publiera  le  7  novembre  prochain  an  numéro  lupp^' 
mentaire  à  propos  de  ce  centenaire. 


—  419  — 

i'oii  pouvait  admirer,  au  milieu  d'autres  arbustes  moins 
délicats  sous  nos  climats,  d'admirables  caféiers  ver* 
doyants  et  chargés  de  fruits. 

La  séance  solennelle  s'est  tenue  à  deux  heures  de 
l'après-midi,  dans  la  salle  des  Actes  de  l'École  de  Phar- 
macie, où  la  Société  a  l'habitude  de  s'assembler.  Les 
invitations  avaient  été  faites  en  nombre  tel  que  chacun 
devait  pouvoir  facilement  trouver  place,  conduit  par  les 
commissaires  de  la  fête  qui  avaient  été  recrutés  parmi 
les  membres  résidants  de  la  Société  les  plus  récemment 
élus. 

La  séance  a  été  ouverte  à  deux  heures  de  l'après- 
midi,  sous  la  présidence  de  M.  Léger,  pharmacien  en 
chef  de  l'hôpital  Beaujon,  président  actuel  de  la  Société 
de  Pharmacie.  Autour  de  M.  Léger  étaient  groupés 
les  membres  du  bureau  de  la  Société  et  un  certain 
nombre  de  membres  associés,  en  particulier  M.  le  pro- 
fesseur Guignard,  directeur  de  TËcole  de  Pharmacie, 
M.  Cayentou,  membre  de  l'Académie  de  Médecine, 
M.  Haller,  professeur  de  chimie  organique  à  la  Sor* 
bonne,  M.  le  professeur  Riche,  à  l'enseignement  duquel 
ont  puisé,  avec  attrait,  tant  de  générations  pharmaceu- 
tiques. Les  délégués  des  Sociétés  pharmaceutiques  fran- 
çaises et  étrangères  avaient  également  trouvé  place  aux 
premiers  rangs. 

Le  coup  d'œil  de  la  salle  des  Actes  méritait  bien  alors 
de  tenter  le  crayon  du  dessinateur,  à  défaut  de  l'objectif 
du  photographe  peu  favorisé  par  la  lumière,  et,  en  fait,  les 
dessinateurs  n'ont  pas  perdu  leur  temps  à  ce  moment. 
Dans  une  allocution  (1)  dont  on  sent  se  dégager  tout 
le  contentement  de  la  réussite  de  cette  belle  cérémonie, 
M.  Léger  adresse  ses  remerciements  à  tous  ceux  qui,  de 
près  ou  de  idin,  soit  par  leur  présence,  soit  par  leurs 
adresses  aimables  et  leurs  encouragements,  ont  bien 

(1)  Les  ditcoars  de  M.  Léger  et  de  M.  le  profeisear  Guignard,  ainsi 
que  la  lecture  de  M.  fiourquelot  sur  les  Origines  de  la  Société  dePhar- 
nucie  et  l'Histoire  de  ses  vingt  premières  années,  trouveront  leur  place 
in  txttmo  ailleurs  que  dans  ce  compte  rendu. 


—  420  — 

voulu  répondre  à  l'invitation  qui  leur  a  été  faite  parla 
Société  de  Pharmacie.  Esquissant  rapidementle  tableau 
de  l'évolution  scientifique  grandissante  surtout  à  partir 
de  la  fin  du  xviii"  siècle,  il  montre  le  rôle  immense  qui 
revient  aux  pharmaciens,  dans  l'acquisition  de  nos  con- 
naissances actuelles,  en  même  temps  qu'il  insiste  sur 
la  nécessité  qui  incombe  à  ces  derniers,  pour  ne  pas 
démériter,  de  maintenir,  plus  que  jamais,  leur  éduca- 
tion scientifique  au  niveau  des  progrès  réalisés. 

La  Société  de  Pharmacie  de  Paris  peut  revendiqua 
sa  bonne  part  de  la  tâche  accomplie,  et  Tactivilé  de  ses 
membres,  trop  à  l'étroit  dans  son  sein,  a  souvent 
débordé  au  dehors. 

M.  Léger  constate  mélancoliquement  que  la  société 
civile  est  souvent  bien  exigeante  pour  le  pharmacien 
duquel  elle  réclame  tous  les  devoirs,  sans  lui  donner 
beaucoup  de  droits  en  récompense.  L'augmentation  du 
nombre  des  officines,  en  développant  outre  mesure  le 
côté  commercial^  a  créé  dans  le  corps  pharmaceutique 
un  malaise  que  dissipera,  espérons-le,  l'avènement 
d'une  législation  plus  libérale  et  plus  tutélaire  que  celle 
qui  nous  régit  actuellement.  Maîtres  et  élèves  doivent 
s'abriter  sous  les  plis  du  même  drapeau.  Au  milieu  de 
toutes  les  vicissitudes,  la  Société  de  Pharmacie  restera 
toujours  la  gardienne  jalouse  des  traditions  de  science 
et  d'honneur  que  lui  ont  léguées  ses  ancêtres. 

M.  le  professeur  Guignard  prend  la  parole  après 
M.  Léger.  Il  expose  les  origines  communes  de  TEcoIe 
de  Pharmacie  et  de  la  Société  de  Pharmacie.  Il  rappelle 
le  dévouement  de  ces  savants  sortis  de  l'ancien  Collège 
de  Pharmacie  qui,  sans  économiser  leur  peine  et  leurs 
fatigues,  mettaient  délibérément  leur  savoir  au  service 
de  la  cause  publique,  soit  pour  préparer  des  armes  à  U 
victoire,  soit  pour  améliorer  le  bien-être  de  leurs  con- 
citoyens. Il  montre  les  avantages  incomparables  de 
l'Union  de  l'Ecole  et  de  la  Société,  pour  le  plus  grand 
bien  de  la  science  et  du  progrès.  Il  évoque  enfin  l'àme 
de  ceux  de  nos  ancêtres  dont  les  images,  fixées  par  la 


FT 


—  421  -~ 

peinture,  sont,  en  ce  moment,  présentes  à  nos  yeux  et 
qui,  s'ils  étaient  susceptibles  de  senlir  et  de  com- 
prendre, encore,  ne  manqueraient  pas  d'être  émus  au 
spectacle  de  leurs  descendants  en  train  d'évoquer  leur 
souvenir  et  de  s'efforcer  de  suivre  leurs  traces. 

M.  le  professeur  Bourquelot;  secrétaire  général  de  la 
Société  de  Pharmacie,  procède  ensuite  à  l'appel  et  à  la 
lecture  des  adresses  qui  ont  été  envoyées  par  les 
diverses  Sociétés  de  Pharmacie,  à  l'occasion  du  Cente- 
naire. Ces  Sociétés,  rangées  dans  Tordre  alphabétique 
des  nations  auxquelles  elles  appartiennent,  sont  les 
suivantes  : 

Allemagne  : 

La  Société  pharmaceutique  allemande.  Président  : 
M.  le  professeur  Thoms. 

Par  une  délicate  attention  dont  M.  Bourquelot  la 
remercie  publiquement,  cette  Société  nous  apprend 
que  la  décision  de  son  comité  de  direction  u  de  nommer, 
k  l'occasion  de  la  fête  du  Centenaire,  deux  membres 
méritants  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  son  pré- 
sident et  son  secrétaire  général,  MM.  Léger  et  profes- 
seur Bourquelot,  comme  membres  honoraires  de  la 
Deutsche  Pharmazeutische  Gesellschaft,  a  été  prise  à 
la  satisfaction  unanime  dans  la  séance  du  1"  octobre 
courant». 

L'Association  des  pharmaciens  allemands.  —  Prési- 
dent :  M.  le  D'  Salzmann. 

AOTRICHE-HONGRIE  : 

L'Association  générale  des  pharmaciens  autrichiens. 
—  Président  :  M.  le  H'  R.  Grûner. 

La  Société  pharmaceutique  autrichienne.  —  Prési- 
dent :  M.  Schlegel  ;  vice-président  :  M.  Kremel;  secré- 
taire général,  M.  Hans  Heger. 

La  Société  pharmaceutique  de  Trente.  —  L'adresse 
est  signée  du  secrétaire  général,  M.  G.  Pasini. 

La  Société  des  pharmaciens  tchèques.  -  Président  : 
M.  0.  Schreiber;  secrétaire  général  :  M.  J.  Stastny. 


—  4M  — 

La  Société  des  pharmadens  de  la  Galicie.  —  Pré»- 
dent  :  M.  Walerian  Wlodrimirski. 

Belgique  : 

L'Association  pharmaceuticiae  de  Belgique,  repré- 
sentée par  M.  Derneville.  Président  :  M.  Martin. 

La  Société  royale  de  Pharmacie  de  Bruxelles.  ** 
Président  :  M.  Derneville.  L'adresse  est  lue  par  M.  Der- 
neville lui-même,  qui  a  dû  regagner  la  Belgique  par  un 
train  de  nuit  pour  pouvoir  assister  le  lendemain  aoi 
élections  communales  de  son  pays,  pour  lesquelles  le 
vote  est  obligatoire.  Cette  fâcheuse  coïncidence  a  été  un 
obstacle  à  la  venue  des  délégués  des  nombreuses  so- 
ciétés belges  dont  le  concours  avait  été  chaleurease- 
ment  promis. 

L'Association  pharmaceutique  de  la  province  de 
Liège.  —  Président  :  M.  Delante. 

La  Société  de  pharmacie  d'Anvers.  —  Président  : 
M.  Val.  Haazen. 

Le  Cercle  pharmaceutique  de  Lonvain.  —  Président  : 
M.  Hnset. 

L'Union  pharmaceutique  des,Flandres.  —  Président: 
M.  Gesché  ;  vice-préâident  :  M.  Oœremynck;  secrétaire 
général  :  M.  P.  Stopman. 

Danemark  : 

L'Association  des  pharmaciens  dn  Danemark.  - 
Président  :  M.  A.  Benzon. 

Etats-Unis  d'Amériquk  : 

L'Ecole  de  Pharmacie  de  TUniversité  de  Michigan. 
—  Doyen  :  M.  le  professeur  A.  B.  Prescott, 

Le  Collège  de  Pharmacie  de  New-York.  —  Prési- 
dent :  M.  le  professeur  G.  F.  Chandler. 

France  : 

La  Société  de  Pharmacie  de  Bordeaux.  —  L'adresse 
est  lue  par  son  délégué,  M.  le  professeur  Barthe. 

La  Société  de  Pharmacie  dtt  Snd-^OuMt.  —  L'adresse 
é$l  lue  par  son  délégué,  M.  le  D*"  Mordtgne. 


-  423  — 

Grande-Bretagne  : 

La  Société  pharmaceutique  de  la  Grande-Bretagne. 
—  Son  président,  M.  Atkins,  exprime  les  vœux  et  les 
compliments  de  cette  Société. 

La  Conférence  pharmaceutique  britannique.  —  Cette 
Société  est  représentée  par  son  président,  M.  Idria,  qui 
donne  lecture  de  l'adresse. 

La  Branche  écossaise  de  la  Société  pharmaceutique 
de  la  Grande-Bretagne.  —  Président  :  M.  B.  Dott. 

La  Société  pharmaceutique  dlrlande.  —  Président  : 
M.  Beggs. 

Italie  : 

L'Association  chimico-pharmaceutique  lombarde.  — 
Président  :  M.  le  D'  G.  Giongo. 

Norvège  ^ 

L'Association  des  pharmaciens  de  Norvège.  ~  Pré- 
sident :  M.  A.  Koren. 

Pays-Bas  : 

La  Société  néerlandaise  pour  Tencouragement  de  la 
Pharmacie.  —  Président  :  M.  Guldensteeden  Egeling 

ROT'MANIE  : 

L'Association  générale  du  corps  pharmaceutique  de 
Roumanie  :  M.  le  professeur  S.  Hinovici. 

Russie  : 

La  Société  de  Pharmacie  de  Moscou.  —  L'adresse 
est  signée  parle  président,  M.  Woldemar  Ferrein,  et 
par  M.  le  professeur  Wladimlr  Tikomirof. 

La  Société  de  Pharmacie  de  Saint-Pétersbourg.  — 
Président:  M.  Jourgens;  secrétaire  :  M.  Klingue. 

La  Société  pharmaceutique  de  Varsovie. 

Suède  : 

La  Société  pharmaceutique  de  Suède.  —  Président  : 
M.  Wilhelm  Sebardt. 


—  424  — 

Sdiss£  : 

La  Société  suisse  de  Pharmacie.  —  Président: 
M.  Hans  Jenny. 

La  plupart  des  membres  correspondants  étrangers 
qui,  par  suite  de  leur  éloignement  ou  d'exigences  pro- 
fessionnelles, n'avaient  pu  prendre  part  à  la  fête  da  Cen- 
tenaire, avaient  envoyé  leurs  vœux  et  leurs  féliciU- 
tions.  C'est  ainsi  que  la  Société  de  Pharmacie  a  reçu  des 
lettres  de  tous  les  correspondants  dont  les  noms  suivent  : 

Allemagne  : 

MM.  Beckurts  (H.),  &  Braunschweig;  Thoms,  à  Ber- 
lin; Schmidt  (E.),  à  Marbourg. 

Autriche-Hongrie  : 
Heger  (Hans),  à  Vienne. 

Belgique  : 

Ranwez,  à  Louvain;  Dulière,  à  Bruxelles;  Dn]rk,à 
Bruxelles. 

Danemark  : 

Mœller  (H.  J.),  à  Copenhague;  Reimers,  à  Aarhus. 

Egypte  : 

Khouri,  à  Alexandrie. 

Etats-Unis  : 

Remington  (J.)»  à  Philadelphie. 

Italie  : 

Balbiano,  à  Rome  ;  Luigi  d'Emilie,  à  Naples. 

Pays-Bas  : 

Greshoff ,  à  Harlem  ;  van  Rallie,  à  Rotterdam. 

Roumanie  : 

Altan(A.),  àBucharest. 

Russie  : 

Tikomirof,  à  Moscou  ;  Davydof  (D.),  à  Varsovie. 

Suisse  : 

Buhrer,  à  Clarens;  Tschirch,  à  Berne. 


w 


—  425  — 

La  plupart  des  correspondants  français  non  présents 
à  la  séance  se  sont  également  associés  par  lettre  ou  par 
télégramme  à  la  solennité  du  Centenaire.  Des  lettres 
aimables  ont  été  envoyées  par  MM.  les  professeurs 
A.  Gautier  et  J.  Chatin,  membres  de  l'Institut,  retenus 
loin  de  Paris,  et  par  M.  Gapgrand-Hothes,  ancien  pré- 
sident de  la  Société  de  Prévoyance  des  Pharmaciens  de 
Paris  et  du  département  delà  Seine. 

Après  le  dépouillement  de  cette  longue  correspon- 
dance, M.  Boorquelot  donne  lecture  de  son  mémoire  sur 
les  origines  et  l'histoire  des  vingt  premières  anné3s  de 
la  Société  de  Pharmacie  de  Paris.  Nous  ne  pouvons 
donner  ici  qu'un  résumé  bien  imparfait  de  cet  important 
travail  dont  l'exposition  pleine  de  netteté  s'appuie  sur 
une  irréprochable  documentation. 

Au  commencement  de  la  Révolution,  le  Collège  de 
Pharmacie  comptait  douze  ans  d'existence.  Il  avait 
institué  pour  l'instruction  des  élèves  des  cours  publics 
et  gratuits  des  diverses  sciences  physiques  et  naturelles 
et  faisait  passer  des  examens  de  maître  en  pharmacie 
dans  les  conditions  fixées  par  l'ordonnance  royale  du 
10  février  1780.  Le  décret  du  2  mars  1791,  qui  portait  la 
suppression  de  toutes  les  anciennes  corporations,  maî- 
trises et  jurandes,  amenait,  par  le  fait,  la  disparition 
du  Collège  en  même  temps  qu'il  proclamait  la  liberté 
de  l'exercice  de  la  pharmacie.  Devant  le  danger  public 
qui   résultait  de   pareilles    dispositions,   l'Assemblée 
nationale,  sur  la  proposition^  de  Livré,  n'hésitait  pas, 
un  mois  après,  à  revenir  partiellement  sur  sa  décision, 
en  rétablissant  les  lois,  statuts  et  règlements  qui  régis- 
saient antérieurement  l'exercice  et  l'enseignement  de 
la  pharmacie. 

L'existence  du  Collège  de  Pharmacie  devait  se  trouver 
de  nouveau  menacée  au  moment  de  la  suppression  des 
Académies  (8  août  1793)  et  lors  du  projet  de  décret  de 
rétablissement  d'une  Ecole  de  santé  à  Paris  (27  no- 
vembre 1794);  mais,  sur  l'instigation  de  Fourcroy,  le 
Collège  de  Pharmacie  resta  «  tacitement  »  maintenu 


—  426  — 

par  la  Convention,  comme  il  J 'avait  été  proyisoiremeat 
par  l'Assemblée  nationale.  Néanmoins,  pour  se  mettn 
à  Tabri  des  surprises  que  pouvaient  lui  réso^er  les 
projets  en  voie  d'élaboration  dans  les  assemblées,  \h 
membres  du  Collège  de  Pharmacie  jugèrent  pmdent  de 
se  mettre  sous  le  couvert  de  la  loi  du  premier  vendé- 
miaire an  IV  (23  septembre  1795)  et  ils  se  constituèrent 
en  société  libre  qui  reçut  le  nom  de  Société  libre  des 
Pharmaciens  de  Paris  (20  mars  1796).  Le  22  mai  1797, 
le  Directoire  confirmait  leur  établissement  d'instrao- 
tion  sous  le  titre  d'École  gratuite  de  Pharmade.  Le 
Collège  de  Pharmacie  était  ainsi  devenue  une  société 
savante,  sans  cesser  pour  cela  de  demeurer  une  école 
d'enseignement. 

Dès  cette  époque,  la  Société  libre  des  Pharmaciens 
de  Paris  s'efforça  de  concourir  au  développement  des 
sciences  et  nous  retrouvons  la  trace  de  ses  nombreuses 
publications  dans  les  journaux  scientifiques  de  l'époque. 
Mais,  quelque  grand  que  fût  le  zèle  des  défenseurs 
tacites  et  des  conseillers  désintéressés  du  Collège  de 
Pharmacie  parmi  lesquels  M.  Boorquelot  croit  surtout 
avoir  deviné  Fourcroy,  cet  état  de  choses  ne  pouvait 
éternellement  durer.  Il  était  manifeste  que  les  idées  se 
tournaient  peu  à  peu  vers  la  remise  entre  les  mains  de 
l'Etat  de  toute  espèce  d'enseignement  supérieur.  Il  était 
dès  lors  bien  difficile  d'admettre  que  seul  renseigne- 
ment de  la  Pharmacie  resterait  confié  à  une  corpon* 
tion.  A  la  suite  du  vote  de  la  loi  de  germinal  de  1803, 
la  Société  libre  des  Pharmaciens  de  Paris,  à  laquelle 
l'usage  avait  conservé  la  dénomination  de  Collège  de 
Pharmacie,  se  trouvait  définitivement  supprimée.  Etie 
avait  été  à  la  fois  une  société  enseignante,  une  société 
scientifique,  une  société  de  prévoyance  et  même  entre 
temps  une  société  commerciale. 

Les  membres  de  l'ancien  Collège,  dépossédés  de 
leurs  locaux  au  profit  de  la  nouvelle  École  que  Is 
loi  avait  créée,  décidèrent  de  ne  plus  s'occuper  qw 
de  science  et  changèrent  le  titre  de  Tancienne  Société 


rr 


—  427  — 

m  celui  de  Société  de  Pharmacie  de  Paris;  elle  devait 
conserver  le  droit  de  se  réunir  dans  la  salle  des  Actes 
le  la  nouvelle  école»  dans  le  local  même  où  elle  avait 
antérieurement  poursuivi  ses  travaux. 

M.  Boorquelot  retrace  Thistoire  active  des  premières 
années  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  qui,  dési* 
reuse  de  se  renfermer  exclusivement  dans  Tétude  des 
«piestions  scientifiques,  donnait  bientôt  naissance  à  une 
branche  nouvelle,  complètement  séparée,  dont  les  des- 
tinées devaient  aboutir,  en  182jr,  à  la  création  de  la 
Société  de  Prévoyance. 

La  Société  de  Pharmacie  de  Paris  a  brillé,  à  cette 
époque,  d'un  éclat   scientifique   incomparable.    C'est 
Derosne  dont   les   recherches  sur  Topium  préparent 
Féclosion  des  travaux  décisifs  de  Robiquet  et  de  Ser- 
taemer  sur  le  même  sujet.  C'est  Vauquelin  découvrant 
dans  le  tabac  un  «  principe  nouveau,  méritant  un  nom 
et  une  place  particulière,  parmi  les  matériaux  immé- 
diats des  plantes  »  ;  toutes  les  propriétés  de  ce  nouveau 
corps  décrites  par  Vauquelin  identifient   d'ailleurs  le 
composé  décrit  avec  la  nicotine.  Puis  viennent  succes- 
sivement les  découvertes  de  l'asparagine,  de  la  glycyr- 
rhizîne,  de   la  canlharidine.  BouUay  isole  la  picro«- 
toxine,  principe  actif  cristallisé  de]  la  coque  du  Levant. 
Hagendie   et   Pelletier  trouvent   Témétine.   Pelletier 
et  Caventou  découvrent  la   strychnine,   la    brucine, 
la  vératrine,  la  cinchonine,  la  quinine.  Et,  à  côté  de 
ces  noms  illustres,  il  faudrait  citer  un  grand  nombre  de 
savants  dont  les  recherches,  plus  modestes  et  restées 
dans  l'ombre,  n'en  sont  pas  moins  marquées  de  Tar- 
dent désir  d'être  utiles  à  leurs  concitoyens  et  de  servir 
au  progrès  de  la  science. 

La  Société  de  Pharmacie  encourage  aussi  les  travaux 
qui  se  font  en  dehors  d'elle.  Les  sujets  de  concours 
qu'elle  propose  indiquent  ses  préoccupations  de  ton*- 
jours  marcher  de  l'avant;  on  peut,  à  un  siècle  de  dis* 
tance,  examiner  les  jugements  qu'elle  a  portés  et  ces 
jugements  n'offrent  pas  matière  à  revision. 


—  428  — 

M.  Bonrquelot  trace  ensuite  les  portraits  de  quelques- 
uns  des  fondateurs  de  la  Société  de  Pharmacie  en  s'v* 
rètant  plus  particulièrement  sur  ceux  de  Parmentier  et 
de  Yauquelin.  Le  bureau  provisoire  qui  procéda  ï 
l'élaboration  du  règlement  de  la  Société  de  Phamac» 
était  composé  de  :  Parmentier,  président  ;  VanqoélÎB, 
vice-président;  Bouillon-Lagrange,  secrétaire  général; 
Truason»  trésorier;  Delunel,  secrétaire  de  correspoo- 
dance.  Trois  des  membres  de  ce  bureau  appar- 
tenaient à  l'jcicole  récemment  fondée:  Vanquelia, 
comme  directeur;  Trusson,  comme  directeur  adjoint, 
et  Bouillon-Lagrange,  comme  professeur  de  ckimie. 
On  voit  ainsi  combien  était  grand  l'accord  entre  les 
deux  institutions. 

La  Société  de  Pharmacie  ne  devait  pas  rester  in- 
grate vis-à-vis  de  ses  deux  plus  illustres  fondateurs, 
Parmentier  et  Yauquelin.  Elle  organisa,  après  lear 
mort,  une  séance  publique,  consacrée  a  à  payer  i 
leur  mémoire  un  juste  tribut  d'hommage  et  de  véné* 
ration  ».  Ces  deux  hommes  furent  d'ailleurs  admira- 
blement secondés  par  tous  les  membres  de  la  Société  et 
Ton  vit  rarement  pareil  concours  d'hommes  «  de  bonne 
volonté  »  s'unir  dans  le  but  désintéressé  de  fonder 
une  œuvre  durable,  utile  à  leur  pays,  à  la  science,  ai 
progrès. 

L'attention  de  Tauditoire  ne  s'est  pas  démentie  as 
seul  moment  pendant  tout  le  temps  qu'a  duré  la 
longue  lecture  de  M.  Bourquelot.  La  conclusion  an 
travail  a  été  marquée  par  les  applaudissements  prch- 
longés  des  assistants,  heureux  d'avoir  entendu  évoquer 
du  passé  l'élévation  et  la  noblesse  de  caractère  de  ces 
ancêtres  fameux. 

A  la  sortie  de  la  séance  solennelle,  un  lunch  attendait 
les  invités  dans  la  salle  des  pas^perdus.  Gela  a  été,  pour 
beaucoup  de  pharmaciens  membres  correspondants, 
l'occasion  de  retrouver  d'anciens  camarades  d'école  el 
de  revivre  quelques  minutes  le  bon  temps  de  la  jeunesse 
disparue. 


—  429  — 

La  plupart  des  assistants  de  la  séance  de  Taprès- 
midi  se  sont  trouvés  de  nouveau  réunis,  le  soir,  au 
banquet  servi  dans  les  salons  de  THotel  Continental. 
Un  bon  vent  de  fraternité  soufflait  sur  tous  les  con- 
Tives  unis  dans  le  môme  désir  de  voir  la  Pharmacie 
glorieuse  et  prospère. 

M.   le  président  Léger  ouvre  la  série  des  toasts  et 
remercie  tous   ceux  qui  ont  contribué  au  succès  du 
Centenaire  en  répondant  à  Tappel  de  la  Société.  Il 
lève  particulièrement  son  verre  à  la  santé  de  M.  le  pro- 
fesseur Riche,  membre  associé,  le  dévoué  rédacteur 
principal  du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie^  qui  est, 
comme  on  sait,   Torgane  scientifique  de   la   Société. 
MM.  AtkinB  et  Idris  prononcent  leurs  toasts  en  anglais; 
mais  si  le  sens  littéral  de  leurs  allocutions  a  échappé  à 
quelques  convives,  tous  du  moins  ont  été  entraînés  par 
leur  accent  convaincu  et  communicatif.  Des  toasts  ont 
été  également  portés  par  M.  Derneville  et  par  M.  Mal- 
levai,  de  Lyon,   par  M.  Gilbert,  de  Moulins,  Thistorien 
bien  connu  de  la  pharmacie.  Au  nom  de  TAssociation 
générale  des  Pharmaciens  de  France,  M.  Riéthe  pro- 
nonce une  vibrante  allocution  dans  laquelle  il  rend  un 
hommage  éclatant  à  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris, 
qui  est  la  digne  représentante  du  corps  pharmaceu- 
tique soucieux  de  son  honneur  et  de  sa  bonne  renom- 
mée. L'auditoire  tout  entier  a  été  vivement  impres- 
sionné des  bonnes  paroles  que  M.  Riéthe  a  prononcées 
avec  une  si  éclatante  conviction.  M.  Desvignes,  prési- 
dent de  la  Société  de  Prévoyance,  apporte  le  témoignage 
d'inaltérable  sympathie  qui  lie  cette  dernière  à  sa  sœur 
aînée,  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris.  M.  Haller, 
membre  associé,  qui  a  bien  voulu  se  souvenir  de  ses 
débuts  tout  pharmaceutiques,  rend  justice  à  l'initiative 
des  pharmaciens  qui  ont  su  diriger  leurs  efforts  vers  la 
mise  en  œuvre  des  progrès  réalisés  en  chimie  orga- 
nique, afin  de  fonder  une  brillante  industrie  de  Theure 
actuelle,  celle  des  produits  chimico-pharmaceutiques. 
M.  Marty,  ancien  pharmacien-inspecteur  des  armées, 


—  430  — 

apporte  rhommage  du  corps  des  pharmaciene  m3î- 
tairea;  ces  deraiers  ont  toujours  su  se  souvenir  di 
leurs  origines  et  placer  sans  cesse  au  premier  rang  Ici 
intérêts  sacrés  de  leur  pays  et  de  la  science.  M.  S<ÀMr* 
de  Strasbourg^  paraphrase,  en  la  replaçant  dans  k 
milieu  scientifique,  la  devise  trinitaire  qui  est  inacrita 
au  frontispice  de  nos  monuments  publics;  il  retroare, 
dans  cette  belle  cérémonie,  la  liberté  pour  tous  ceux 
qui  ont  su  s'affranchir  par  le  travail  et  par  le  savoir, 
Tégalité  morale  du  professeur  le  plus  haut  placé  et  de 
Tétudiant  consciencieux  et  assidu,  —  égalité  qui 
n'exclut  cependant  pas  la  vénération  de  ce  dernier  pour 
le  mattre  qui  Péduque,  —  enfin  la  fraternité  qui  règne 
entre  tous  ceux  qui  appartiennent  à  la  même  professioD 
et  qu'assemblent  les  mômes  tendances.  L'histoire  delà 
Société  de  Pharmacie  de  Paris,  dit  M.  Schao*,  coo»* 
titue  l'une  des  plus  grandes  et  des  plus  belles  paf» 
de  l'Histoire  de  la  Pharmacie  universelle. 

M.  le  professeur  Guignard  montre  combien  de  tellei 
réunions  rapprochent  étroitement  tous  les  membres  do 
grand  corps  pharmaceutique.  Il  insiste  sur  la  nécessiié 
de  cultiver  pieusement  la  dignité  professionnelle  en 
maintenant  élevé  le  niveau  scientifique  de  tous  les 
membres  de  la  profession.  La  Société  de  Pharmacie  de 
Paris,  à  la  fois  savante  et  professionnelle,  comprend 
ainsi  merveilleusement  le  rôle  qu'elle  doit  remplir 

La  présence  de  M.  Guignard  à  la  fête  du  Centenaire 
et  surtout  les  paroles  pleines  de  réconfort  qu'il  y  a  pro- 
noncées sont  la  preuve  de  la  continuation  de  cette 
tradition  heureuse,  inaugurée  au  début  même  de  II 
Société,  à  savoir  que  le  corps  enseignant  et  le  corp« 
professionnel  ne  sont  pas  deux  entités  distincles  et 
destinées  à  exister  séparément,  mais  doivent,  au  con- 
traire, se  pénétrer  mutuellement  pour  le  grand  bien  de 
la  Pharmacie.  11  ne  doit  pas  y  avoir  une  pharmacie  qui 
enseigne  et  une  autre  pharmacie  qui  vend  ;  il  y  a  des 
maîtres  qui  ont  souvent  sacrifié  leurs  intérêts  maté- 
riels pour  être  des  hommes  de  science,  el  il  y  a  des 


—  43i  — 

élèves  qui  recueillent  renseignement  que  leur  dis* 
pensent  ces  derniers  pour  le  faire  valoir,  dans  la  mesure 
de  leurs  moyens,  sur  le  terrain  pratique  des  utilités  de 
la  vie* 

Un  grand  nombre  de  télégrammes  de  félicitations 
étaient  arrivés,  après  la  séance  solennelle  de  Taprès- 
midi  ;  M.  Bourquelot  en  donne  lecture  à  l'assemblée. 
Nous  nous  contenterons  de  donner  la  liste  des  Sociétés 
ou  des  correspondants  dont  ils  provenaient: 

L'Association  générale  des  Pharmaciens  autrichiens; 
la  Société  pharmaceutique  autrichienne;  M.  le  profes- 
seur A.  Belohoubek,  de  Prague;  M.  Hans  Heger,  de 
Vienne;  le  Pharmaceutische  Post,  de  Vienne;  la  So- 
ciété de  Pharmacie  d Anvers;  M.  Duyk,  de  Bruxelles; 
1  Association  pharmaceutique  de  la  province  de  Liège; 
M.  H.  J.  MœUer,  de  Copenhague;  lAssociation  chi- 
mico-pharmaceutique  Lombarde;  l'Association  chi- 
mico-pharmaceutique  de  Florence;  M.  Luigi  d'Emilio, 
de  Naples;  là  Société  pharmaceutique  norvégienne; 
M.  le  professeur  Wefers  Bettincêc,  d'Utrecht;  la  So- 
ciété néerlandaise  pour  Fencouragement  de  la  Phar- 
macie; M.  van  Itallie,  de  Rotterdam;  M.  Greshoff,  de 
Harlem  ;  M.  A.  Altan,  de  Bucharest  ;  lAggociation  géné- 
rale du  corps  pharmaceutique  de  Roumanie;  M.  le 
professeur  D.  Davydof,  de  Varsovie. 

La  Société  de  Pharmacie  a  regu  également  par  télé- 
gramme  les  sympathies  d'un  habitant  de  Paris  descen- 
dant de  Fil  lustre  Parmentier. 

Homère  parle  quelque  part  des  Lotophages,  peuple 
béni  des  dieux  qui  a  trouvé  la  plante  sacrée  qui  verse 
l'oubli  de  la  fatigue  et  de  la  douleur.  M.  Bourquelot 
souhaite  aux  convives  d'être  plus  heureux  qu'un  de  leurs 
confrères  disparu  depuis  longtemps,  qui  poursuivit  vai- 
nement l'identification  de  la  plante  citée  par  le  chantre 
d'Ulysse.  Puissent-ils  avoir  rencontré  la  feuille  du  lotus 
homérique  qui  leur  fera  oublier  la  fatigue  d'être  venus 
à  la  fêle  du  Centenaire,  et  puissent-ils  garder  seule- 
ment le  souvenir  de  la  douce  reconnaissance,  dont  la 


—  432  — 

Société  de  Pharmacie  de  Paris  est  redevable  àtouks 
les  sympathies  qui  l'ont  entourée  ! 

Les  convives  se  sont  séparés  vers  minuit,sans  pcavur 
raisonnablement  se  donner  rendez- vous  pour  le  second 
Centenaire.  C'est  une  mission  qu'il  nous  faut  confier  à 
nos  descendants.  H.  H. 


FORMULAIRE 


Le  chloroforme  en  potion  dans  les  gastralgies. 

Eau  chloroformée  saturée lôO?' 

Eau  de  fleurs  d'oranger SO 

Eau 100 

Eau  chloroformée  saturée 80 

Eau  de  menthe 20 

Sirop  d'opium 50 

1  cuillerée  à  dessert  tous  les  quarts  d'heure. 

Codéine 0"» 

Eau  de  laurier-cerise 15 

Eau  distillée 75 

Eau  chloroformée  saturée 100 

Chloroforme <  ^    • 

Teinture  d'iode I 

V  gouttes  sur  un  morceau  de  sucre  deux  fois  par  joar 
chaque  repas. 

Chlorhydrate  de  cocaïne 0«1>5 

Eau  chloroformée  saturée }  .,  ,. 

Eau  distUlée f  '^^ 

Par  cuillerées  à  soupe  toutes  les  deux  heures. 

Chlorhydrate  de  cocaïne 0ftl3 

Menthol 0.  !• 

Alcool  q.  s.  pour  dissoudre. 

Eau  chloroformée  saturée , . . .   i 

Eau  de  fleurs  d'oranger j  **  '' 

Par  cuillerées  à  soupe  toutes  les  deux  heures. 

(1}   Bulletin  général  de    Thérapeutique    (M.  de  Benrm&ao). 


Lé  Gérant  :  0.  Dout. 

PARIS.    —     IMPRIMSRIB  P.  LBVt,  RUB  CA8SSTTS,  i^^ 


CENTENAIRE 

DE   LA 

SOCIÉTÉ  DE  PHARMAQE  DE  PARIS 

17   OCTOBRE  1903 


DISCOURS  PRONONCES  EN  SEANCE 


Discours  de  M.  E.  Léger, 
président  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris. 

Messieurs, 

Lorsque,  au  mois  de  janvier  dernier,  la  Société  de 
Pharmacie  de  Paris  me  fit  le  grand  honneur  de  m'appe- 
ler  à  la  présidence,  j'avais  négligé  de  consulter  nos 
archives.  Je  savais  notre  Société  très  ancienne,  mais 
j'ignorais  exactement  son  âge.  Il  a  fallu  que  notre 
dévoué  et  vigilant  secrétaire  général,  M.  le  P""  Bour- 
quelot,  vînt  un  jour  nous  annoncer  qu'en  1903  notre 
Société  aurait  un  siècle  d'existence.  En  môme  temps,  il 
nous  proposait  de  commémorer  ce  Centenaire.  Sa  pro- 
position fut  acceptée.  C'est  une  grande  joie  pour  nous 
de  voir  quel  empressement  vous  avez  mis  à  vous  rendre 
au  rendez- vous  que  nous  donnions  dans  cette  belle  salle 
qu'a  bien  voulu  mettre  à  notre  disposition  le  distingué 
et  sympathique  P'  Guignard,  directeur  de  cette  Ecole. 

Au  nom  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris, 
j'adresse  mes  plus  vifs  remerciements,  j'exprime  ma 
profonde  gratitude  aux  grands  dignitaires  de  la  science, 
aux  membres  de  l'Institut  et  de  TAcadémie  de  méde- 
cine, à  nos  savants  maîtres  des  Ecoles  de  Pharmacie 
qui,  par  leur  présence,  n'ont  pas  voulu  seulement  con- 
tribuera donnera  cette  cérémonie  un  éclat  particulier, 

Joum,  de  Pharm.  et  de  Chim,  ft«  bèmib,  t.  XVI II.  (7  novembre  1003.)    ^B 


—  434  — 

mais  ont  tenu  surtout  à  nous  témoigner  Tinlérèl  qu'ik 
portent  à  notre  association  ;  à  vous  tous,  mes  chers  oà- 
lègues  ou  confrères,  représentants  des  nombreuses 
associations  scientifiques  ou  professionnelles,  venus  àc 
tous  les  points  du  territoire  de  la  patrie,  à  vous  sur- 
tout, nos  correspondants  et  confrères  étrangers,  qui 
n'avez  pas  hésité  à  suspendre  vos  propres  travaux,  qm 
n'avez  pas  reculé  devant  les  fatigues  d'un  long  voya^ 
dans  le  but  unique  de  nous  apporter  ici  le  précieui 
témoignage  de  votre  sympathie. 

M.  Bourquelot  vous  dira  tout  à  l'heure  dans  quelles 
conditions  fut^  fondée  en  1803  notre  Société;  puis  il 
vous  fera  assister  à  son  développement.  Cette  date 
de  1803  mérite  qu'on  s'y  arrête;  1803,  n est-ce  pas 
l'époque  où  la  France  commençait  à  subir  Tinfluence 
de  celui  qui  devait  tHre  peu  de  temps  après  l'empereur 
Napoléon?  Ce  puissant  génie  militaire  ne  devait  passe 
laisser  absorber  entièrement  par  les  choses  de  la 
guerre  et  l'histoire  nous  dit  qu'il  fut  aussi  grand  par 
son  talent  d'organisateur,  par  ses  œuvres  de  paix,  dunl 
plusieurs  nous  intéressent  particulièrement,  que  par 
ses  conquêtes  guerrières. 

1803,  c'est  aussi  pour  la  science  le  début  d'une  èrt» 
nouvelle,  c'est  le  commencement  d'une  période  qui  va 
se  poursuivre,  laborieuse  et  féconde,  à  travers  tout  U 
xix**  siècle  pour  arriver  jusqu'à  nos  jours.  Pour  reste/" 
dans  notre  domaine,  rappelons  que  la  Chimie,  sor- 
tant à  peine  de  ses  langes,  venait  de  substituer  aui 
antiques  recettes  des  alchimistes  les  méthodes  exactes 
de  recherches  inaugurées  par  Lavoisier.  Le  langage  de 
cette  science,  jusque-là  si  obscur,  venait  d'être  rénové 
sur  l'initiative  de  Guyton  de  Morveau. 

Trente  années  s'étaient  à  peine  écoulées  depuis  la 
découverte  mémorable  de  l'oxygène  par  Prie^tlef 
(1"  août  177  i)  et  il  n'y  avait  que  dix-sept  ans  qu'était 
mort  notre  grand  ancêtre  Scheele,  dont  les  décou- 
vertes capitales  sont  si  connues  qu'il  n'est  pas  utile  àt 
les  rappeler  ici. 


—  435  — 

De    telles  transformations  dans  la  science  chimique 
levaient  trouver   leur  répercussion  dans  le  domaine 
de  la  pharmacie.  Baume,  en  1797,  ne  nous  dit-il  pas  : 
«  Aucune  pharmacopée  ne  fait   l'application  des  prin- 
cipes de  la  chimie  :  cependant,  sans  la  connaissance  de 
ces  principes,  on  ne    travaille  qu'au   hasard   dans   la 
pharmacie.  »  11  est  vrai  qu'un  peu  plus  loin  il  s'élève 
avec  force  contre  la  nomenclature  chimique  qui  venait 
d'apparaître.  «  Une  nouvelle  nomenclature,  dit-il,  telle 
que    celle  que   Ton  nous  propose,    nous   parait   plus 
propre  à  retarder  les   progrès  de   la  science   qu'à   y 
répandre  la  lumière.  »    Baume  était  pour  les  anciens 
noms,    mais   devons-nous   à  cause  de   cela  lui    tenir 
rigueur?  Est-ce  qu'aujourd'hui^môme,  en  dépit  de  cette 
mi^me  nomenclature,    les  noms  de  précipité  blanc,  de 
Utharge,  d'émétique,  de  calomel,  de  sublimé  corrosif, 
ne  sont  pas  encore  d'un  usage  courant?  J'ajouterai  que 
l'emploi  de  ces  noms  présente,  dans  certains  cas,  des 
avantages  réels;  car  si  le  calomel  et  le  précipité  blanc, 
par  exemple,  sont  tous  deux  des  chlorures  de  mercure 
de   m«>me  composition,  ils  sont  différents  au  point  de 
vue  de  leur  action  thérapeutique.  Du  reste,  la  nouvelle 
nomenclature  ne  tarda  pas  à  (^tre  adoptée  par  les  phar- 
■  maciens,  puisque  Bouillon- Lagrange  en  fait  l'applica- 
tion  dans  son  Manuet  du  Pharmacien  paru,  il  y  a 
juste  un  siècle,  en  1803. 

Jusqu'au  commencement  du  xix*  siècle,  c'est  sur- 
tout la  pharmacie  galénique  qui  règne  en  maîtresse, 
on  pourrait  dire  la  polypharmacie  :  c'est  l'Age  des  con- 
serves, électuaires,  confections,  onguents,  emplAtres, 
etc.  ;  les  médicaments  chimiques  énergiques  sont  sur- 
tout représentés  par  les  composés  du  mercure,  de  l'an- 
timoine et  de  l'arsenic. 

Cependant,  au  fur  et  à  mesure  des  progrès  de  la 
Chimie,  nous  verrons  se  développer  de  plus  en  plus  ce 
que  l'on  a  appelé  la  pharmacie  chimique.  La  pharma- 
cie galénique  elle-même  subira  des  transformations 
importantes,  elle  se  simplifiera  et   nous  verrons   les 


—  436  — 

réactions  si  complexes  qui  accompagnent  la  préparatba 
des  médicaments  recevoir,  dans  bien  des  cas.  im 
explication  satisfaisante.  La  Chimie,  conformémeut  k 
Topinion  de  Baume,  apparaîtra  donc  comme  une  des 
sciences  les  plus  utiles  au  pharmacien,  mais  ce  neser» 
pas  la  seule.  L'homme,  dans  sa  lutte  contre  la  maladie, 
doit  aller  chercher  des  remèdes  dans  les  trois  rbp/ts 
de  la  nature  :  le  règne  minéral  lui  fournira  surtout  d« 
matières  premières  que  Tart  transformera,  c'est  surtout 
dans  le  règne  végétal  qu'il  trouvera  ses  principales 
ressources.  Il  est  peu  de  plantes  qui  ne  soient  pasdouées 
ou  auxquelles  on  n'ait  pas  attribué  de  propriétés  médi- 
cinales ;  mais  l'emploi  des  plantes  en  nature  nécessite 
l'absorption  de  grandes  quantités  de  matière  inerte; 
aussi  les  pharmaciens  chercheront-ils  à  concentrer  le 
médicament  en  un  petit  volume.  Ils  y  parviendront 
d'abord  à  l'aide  des  teintures,  des  extraits,  etc.  Ik 
chercheront  ensuite  à  [débarrasser  le  médicament  de 
tout  ce  qui  n'a  pas  d'action  jusqu'à  ce  qu'ils  arrivent  ; 
enfin  à  l'obtention  du  principe  actif  pur  cristallisé: 
acide,  alcaloïde,  glucoside. 

Le  règne  animal,  après  avoir  fourni  un  certain  nom- 
bre de  médicaments,  parait  aujourd'hui  un  peu  délaissé; 
et  si  nous  lui  demandons  encore  le  miel  de  nos  melli- 
tes,  la  cire  de  nos  onguents,  Taxonge  de  nos  pommadas 
(et  encore  ces  produits  ont  trouvé  des  succédanés, 
l'usage  des  sangsues  et  même  des  cantharides  a  beau- 
coup diminué  et  il  y  a  longtemps  que  les  vipères,  te 
cloportes,  les  fourmis  et  le  corail  ont  à  peu  près  dis- 
paru de  nos  officines.  Ne  nous  hâtons  pas,  cependanl, 
de  sourire  à  l'énumération  de  ces  drogues  singulières. 
Rien  n'est  plus  variable  que  la  thérapeutique.  «  Adore 
ce  que  tu  as  brûlé  et  brûle  ce  que  tu  as  adore  »  est 
souvent  son  adage. 

L'emploi  des  préparations  opothérapiques  n'esl-ilpas 
la  résurrection  scientifique  de  pratiques  qui  remonteai 
à  plusieurs  siècles?  Les  animaux  ne  sont-ils  pas  nus 
pourvoyeurs  de  ces  sérums  dont  nous  ne  faisons  qu'en- 


—  437  - 

revoir  la  puissance  et  qui,  néanmoins,  ont  donné  de 
j  remarquables  résultats? 

Le  savoir  du  pharmacien  doit  donc  être  aujourd'hui 
rès  étendu,  renseignement  de  nos  écoles  doit  présen- 
er  une  immense  variété,  puisqu'il  doit  s'attacher  à 
»ut  ce  que  renferme  l'univers:  «  Quidquid  in  orbe 
*uceL  hic  datur  studio  »,  lisait-on  sur  les  murs  de 
notre  vieille  école  de  la  rue  de  TArbalète.  Jamais  ce 
irers  du  poète  latin  n'a  trouvé  mieux  son  application 
^u'à  notre  époque. 

Ce  n'est  pas  tout.  I^a  chimie  organique  synthétique, 
en  créant  des  méthodes  qui  permettent  d'obtenir  des 
corps  en  quantité  illimitée,  a  contribué  singulièrement 
à  augmenter  le  nombre  des  médicaments.  Ces  produits 
appartiennent  à  toutes  les  familles  de  composés.  Il  n'est 
pas  jusqu'à  ces  brillantes  matières  colorantes,  triomphe 
de  la  chimie  moderne,  dont  l'emploi  semblait  seulement 
réservé  à  faire  valoir  la  beauté  de  nos  femmes,  qu'on 
n'ait  essayé  de  transformer  en  pilules;  et,  comme  si  la 
nature  matérielle  eût  été  insuffisante,  les  agents  mys- 
térieux, ces  fluides  impondérables  qui  ont  nom  :  cha- 
leur, électricité,  lumière,  sont  devenus  des  agents  thé- 
rapeutiques. 

Pour  accomplir  cette  œuvre  immense  qui  comprend 
tout  un  siècle,  pour  amener  la  science  pharmaceutique 
à  l'état  où  nous  la  trouvons  aujourd'hui,  il  a  fallu  la 
collaboration  de  savants  appartenant  à  toutes  les 
nations  civilisées.  Me  sera-t-il  permis,  cependant,  de 
faire  remarquer  que  dans  notre  pays  et,  en  particulier 
parmi  les  membres  de  notre  Société  de  Pharmacie,  les 
artisans  de  cette  grande  œuvre  ne  font  défaut  ni  par 
leur  nombre,  ni  par  leur  valeur,  ni  par  leur  renommée 
qui,  pour  certains,  est  aujourd'hui  universelle. 

Le  résumé,  m(^me  succinct,  des  travaux  des  mem- 
bres de  notre  Société  constituerait  un  travail  considé- 
rable, dont  la  lecture  exigerait  plusieurs  heures.  Parmi 
l'œuvre  de  ceux  qui  ne  sont  plus,  citons  seulement  la 
découverte  du  chloroforme,   faite  simultanément  par 


—  438  — 

Soubeiran  et  Liebig,  de  riodoforme,  de  ralizarine,  <k 
la  purpurine,  du  magnésium,  de  Tamygdaline,  do 
myronate  de  potassium,  et,  comme  conséquence,  la 
formation  des  essences  d'amandes  amères  et  de  mou- 
tarde noire  expliquée,  celle  d'un  grand  nombre  d  aloh 
loïdes  végétaux  :  ésérine,  strychnine,  aconitine,  émé- 
tine,  codéine,  cinchonine,  et  enfin  celle  de  la  quinine, 
qui,  ainsi  qu'on  Ta  dit,  a  sauvé  plus  de  vies  humaines 
que  la  mitraille  n'en  a  fauché  sur  les  champs  de 
bataille.  A  l'exemple  des  disparus,  un  grand  nombre 
de  nos  collègues  actuels  ne  se  sont  pas  contentés  de 
prendre  part  à  nos  travaux.  Ils  ont  répandu  leuracti» 
vite  en  dehors  de  notre  Société.  Les  Comptes  Rendus 
et  Bulletins  de  nos  Académies  ou  Sociétés  savantes  en- 
registrent à  chaque  instant  leurs  travaux  et  leurs 
noms  apparaissent  souvent  soit  dans  les  procès-ver- 
baux des  séances,  soit  dans  la  liste  des  récompenses 
que  les  Académies  ou  Sociétés  de  France  et  de 
l'étranger  décernent  aux  travailleurs  de  la  Science. 

Les  connaissances  acquises  par  lui,  le  pharmacien 
ne  se  contentera  pas  de  les  utiliser  pour  l'exercice  de 
sa  profession.  Nous  le  verrons  devenir,  dans  bien  Ae^ 
cas,  le  conseiller  scientifique,  souvent  gratuit,  de  ses 
concitoyens.  Qu'il  s'agisse  d'un  empoisonnement  cri- 
minel ou  accidentel,  d'un  aliment  frelaté  ou  avarié, 
d'un  champignon  douteux  ramassé  dans  quelque  bois, 
d'un  produit  intéressant  l'industrie  d'un  pays,  c'est 
souvent  au  savoir  du  pharmacien  que  l'on  fera  appel. 
Dans  nos  colonies  et  nos  possessions  lointaines  et 
même  dans  la  métropole,  n'est-ce  pas  à  nos  confipères 
de  l'armée  ou  de  la  marine  que  s'adresse  rAutorité 
pour  la  surveillance  des  aliments,  la  recherche  et 
l'essai  des  eaux  potables  en  campagne,  etc.?  Longtemps 
avant  l'établissement  des  laboratoires  municipaux  dans 
les  grandes  villes,  les  pharmaciens  avaient  déjà  créé 
les  méthodes  de  recherche  des  falsifications  des  ali 
ments.  Enfin  le  médecin,  pour  éclairer  son  diagnostic, 
ne  s'adresse-t-il  pas  chaque  jour  au  pharmacien  ana 


—  439  — 

lyste,  micrographe,  bactériologiste?  Ces  questions  de 
cbîmie  appliquée  à  l'analyse  ont  toujours  fait  Tobjet 
des  constants  efforts  des  pharmaciens.  Les  procès-ver- 
baux de  nos  séances  sont  remplis  d'observations  sur  ce 
sujet  et  nos  journaux  professionnels  sont  des  guides 
consultés  à  chaque  instant  par  les  chimistes  analystes. 
Je  viens  de  vous  rappeler,  Messieurs,  à  quel  degré 
devait  atteindre,  à  notre  époque,  le  savoir  du  phar- 
macien digne  de  ce  nom.  La  société  civile  s'est  mon- 
trée très  exigeante  pour  nous. 

Enserrés   dans    un   réseau  de  lois  très  étroit,  nos 

devoirs  sont  grands  et  nos  droits  bien  minimes.  Les 

médicaments  composés,  les  drogues  médicinales,  c'est 

laie  domaine  du  pharmacien,  j'allais  dire  sa  prison,  il 

ne  peut  en  sortir  ;  mais  tout  le  monde  peut  venir  non  seu- 

leoaent  glaner,  mais  encore  moissonner  sur  ses  terres. 

Souhaitons  que  la  législation  nouvelle,  destinée  à 

remplacer  la  loi,  elle  aussi,  centenaire  qui  nous  régit, 

se  montre  pour  nous  un  peu  plus  tutélaire;  et  qu'en 

échange  des  obligations  qu'elle  nous  imposera,  elle  nous 

apporte  un  peu  de  cette  liberté  qui  appartient  à  tous. 

La  grande  diffusion  de  l'instruction  pendant  ces  vingt 

ou  trente  dernières  années  a  contribué  à  augmenter, 

dans  une  limite  hors  de  proportion  avec  les  besoins  du 

public,  le  nombre  des  officines.  Le  côté  commercial 

s'est,  du  moins  dans  les  grandes  villes,  développé  d'une 

façon  inquiétante  pour  l'avenir  matériel  et  moral  de 

la  profession.  Cet  état  de  choses,  créé  par  la  pléthore 

des  pharmaciens,  ne  durera  peut-être  pas  toujours  : 

certains  indices  semblent  annoncer  qu'un  mouvement 

de  recul  important  se  dessine  et,  de  mc^me  que  la  mer 

descend  d'autant  plus  bas  qu'elle  a  monté  plus  haut, 

de  même  le  flot  montant  des  pharmaciens  se  retirera 

peut-être  plus  loin  qu'on  n'aurait  pu  le  supposer. 

Vous  me  permettrez,  je  l'espère.  Messieurs,   cette 
incursion  dans  le  domaine  professionnel. 

Bien  qu'association    exclusivement  scientifique,  la 
Société  de  Pharmacie  de  Paris  a  toujours  pensé  que 


—  440  — 

savants  et  disciples,  maîtres  et  élèves  devaient  s'abriter 
sous  les  plis  du  même  drapeau,  qu'il  n'était  pas  plus 
possible  de  séparer  la  science  de  la  pratique  quil 
n'était  possible  de  séparer  Tenfant  de  sa  nourrice. 
Aussi  est-ce  une  grande  joie  pour  nous  de  voir  réunis 
aujourd'hui,  en  un  seul  faisceau,  tout  ce  qui  fait  la 
grandeur  et  la  force  de  notre  chère  profession.  Li 
Société  de  Pharmacie  de  Paris,  Messieurs,  marchaDt 
sur  les  traces  de  ses  devanciers,  continuera  à  être  la 
Société  illustrée  par  son  premier  président  Parmentier. 
Elle  continuera  à  être  la  gardienne  jalouse  des  traditions 
de  science  et  d'honneur  que  lui  ont  léguées  ses  ancêtres. 


Discours  de  M.  Guignard 

Messieurs, 

La  solennité  qui  nous  réunit  aujourd'hui  me  vaul, 
en  même  temps,  l'honneur  de  vous  recevoir  dans  notre 
École  et  la  satisfaction  de  joindre  mes  souhaits  de  cor- 
diale bienvenue  à  ceux  qui  viennent  de  vous  être 
adressés  par  M.  le  Président  de  la  Société  de  Phar- 
macie de  Paris. 

L'École  et  la  Société  de  Pharmacie  ont  une  origine 
commune  ;  elles  descendent  l'une  et  l'autre  de  Tancien 
Collège  de  Pharmacie,  constitué  par  la  déclaration 
royale  de  1777,  qui  mit  fin  à  la  lutte  mémorable  des 
épiciers  et  des  apothicaires,  en  séparant  définitivement 
les  deux  corporations. 

Accepté  et  maintenu  par  l'Assemblée  nationale  en 
1789,  supprimé  en  1791,  en  même  temps  que  toute 
espèce  de  corporations  et  de  maîtrises,  puis  rétabli 
presque  aussitôt  à  la  suite  des  abus  sans  nombre 
qu'avait  entraînés  cette  mesure,  le  Collège  de  Phar- 
macie fut,  parmi  les  établissements  du  même  genre, 
le  seul  qui  traversa  presque  sans  encombre  la  période 
révolutionnaire. 

La  France,  déchirée  par  les  discordes  civiles,  luttait 


—  44i   — 

contre  elle-même  et  contre  Tennemi  du  dehors.  Les 
armes  font  défaut,  la  poudre  manque  :  le  Comité  de 
Salut  public  fait  appel  aux  chimistes.  On  écrit  à  Vau- 
qiielin  :  «  Pars,  fais-nous  du  salpi^tre  ou  je  t'envoie  à 
la  guillotine.  »  Et  Vauquelin  parcourt  les  départe- 
ments et  en  fait  sortir  des  tonnes  de  salpêtre  qu'il 
envoie  dans  la  capitale.  Le  Collège  de  Pharmacie 
institue  des  leçons  sur  la  préparation  de  ce  corps  :  il  y 
invite  les  membres  du  Comité  de  Salut  public,  dont  il 
reçoit  les  félicitations. 

La  Révolution  suit  son  cours.  Mais,'  après  avoir 
détruit,  elle  doit  réédifier  :  elle  doit,  pour  sa  gloire, 
remplacer  par  des  institutions  pleines  de  jeunesse 
celles  que  l'ancien  régime  avait  laissées  dépérir.  La 
Convention  a  besoin  de  médecins  et  de  chirurgiens 
pour  ses  armées;  elle  crée,  en  1794,  les  trois  Écoles  de 
santé  de  Paris,  Montpellier  et  Strasbourg. 

Les  pharmaciens  n'étaient  pas  compris  parmi  les 
élèves  de  ces  Ecoles.  «  Là  pharmacie,  disait  alors  le 
rjapporteur,  l'illustre  Fourcroy,  possède  à  Paris  une 
École  toujours  ouverte  et  beaucoup  mieux  organisée 
que  celles  de  médecine  et  de  chirurgie.  Très  peu  de 
changements  sont  nécessaires  pour  rendre  l'instruction 
pharmaceutique  plus  complète  et  le  Comité  de  l'Instruc- 
tion publique  sVn  occupera  avec  la  célérité  que  le  bien 
public  exige.  » 

C'est  alors  que  les  pharmaciens  de  Paris,  pénétrés  de 
l'importance  qu'il  y  avait  à  donner  une  impulsion  nou- 
velle à  l'enseignement  du  Collège,  fondèrent,  en  1795, 
\bl  Société  libre  de  Pharmacie^  puis  organisèrent  V École 
gratuite  de  Pharmacie^  dont  l'institution  fut  confirmée 
par  un  décret  du  Directoire. 

En  créant  quelque  temps  après  notre  École  actuelle, 
la  loi  du  21  germinal  an  XI  n'a  fait,  en  somme,  que  la 
substituer  à  l'Ecole  gratuite.  Cette  loi  était  le  corollaire 
de  celle  qui  avait  organisé  antérieurement  les  Écoles  de 
médecine;  elle  répondait  aux  idées  directrices  du 
comité  de  l'Instruction  publique. 


1 


—  442  ^ 


N'ayant  plus  désormais  à  s'occuper  de  IVnsei^e- 
ment,  la  Société  libre  de  Pharmacie  changea  de  rôle  et 
se  reconstitua  sur  de  nouvelles  bases.^  Ainsi  prit  nais- 
sance, presque  en  même  temps  que  rÉcole  actuelle,  là 
nouvelle  Société  dont  nous  fêtons  aujourd'hui  le  cen- 
tième anniversaire. 

Il  ne  m'appartient  pas,  Messieurs,  de  rappeler  ici  son 
histoire;  je  n'ai  pas  non  plus  Tintentron,  pour  le  ani- 
ment, de  vous  exposer  celle  de  FEcole,  dont  le  cente- 
naire coïncide  avec  celui  qui  nous  réunit  actuellement. 

J'espère  du  moins  que,  dans  quelques  mois,  nous 
pourrons  marquer  aussi  cette  date  par  la  publication 
d'un  livre  dans  lequel  les  professeurs,  en  retraçant  la 
biographie  de  ceux  qui  les  ont  précédés  dans  leurs 
chaires,  essayeront  de  faire  revivre  un  passé  qui  na 
pas  été  sans  gloire. 

L'Lcole  et  la  Société  de  Pharmacie  ont  vécu  frater- 
nellement le  premier  siècle  de  leur  existence.  Chacune 
d'elles  a  suivi  sa  voie  et  rempli  son  rôle  ;  toutes  deux 
ont  associé  leurs  efforts  pour  le  bien  commun  et  le 
progrès  de  la  science. 

Pour  marquer  les  liens  qui  n'ont  cessé  de  les  unir,  il 
suffirait  de  parcourir  la  liste  des  Membres  de  la  Société. 
On  y  verrait,  à  toutes  les  époques,  l'tiCole  représentée 
par  la  plupart  de  ses  professeurs  ;  ils  en  ont  occupé  la 
présidence  à  maintes  reprises  et  rempli  les  fonctions  du 
secrétariat  général  presque  sans  interruption. 

Messieurs,  les  solennités  comme  celle  d'aujourd'hui 
sont  salutaires.  Il  est  bon  d'honorer  la  mémoire  deceui 
qui  nous  ont  frayé  la  voie,  de  rappeler  leurs  travaux, 
leurs  découvertes,  les  exemples  qu'ils  nous  ont  laissés. 

Si,  en  ce  moment,  et  par  quelque  miracle,  les  illus- 
tres et  vénérés  ancêtres  dont  les  portraits  nous  envi- 
ronnent, venaient  tout  à  coup  à  reprendre  vie  pour  un 
instant,  je  suis  sûr  qu'ils  ne  verraient  pas  sans  unf 
douce  émotion  cette  manifestation  d'un  culte  filial  el 
qu'ils  applaudiraient  aux  efforts  de  ceux  qui  ont  conti- 
nué leur  œuvre  et  enrichi  leur  glorieux  héritage. 


—  443  — 

LES  ORIGINES 
DE  Ll  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 

SON  HISTOIRE 
JUSQU'A  LA  CRÉATION  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PRÉVOYANCE 

(1803  à  18243  (1) 

Lecture  de  M.  Em.  BOURQUELOT,  Secrétaire  général. 


INTRODUCTION 

L'article  premier  du  règlement  voté  par  la  Société 
de  Pharmacie  de  Paris  dans  la  séance  du  15  thermidor 


(!)  Au  cours  de  mes  recherches  historiques,  j'ai  dû  consulter  quelques 
ouvrages  aUzqtiels  il  me  faudra  renvoyer  fréquemment.  Ce  sont  surtout  : 
J.  Guillaume  :  Procès- verbaux  du  Comité  d'instruction  publique  de  la 
Convention  nationale.  Paris. 
Ad.  Laugier  et  V.  Duruy  :  Pandectes  pharmaceutiques.  Paris,  1837. 
A.   DB    Beauchamp  :  Enquêtes  et   documents  relatifs  à  l'enseignement 
supérieur,  XXWUl,  Médecine  el  Pharmacie,  1. 1(1789  à  1803).  Paris,  1888. 
Pour  abréger,  je  les  désignerai  seulement  par  les  noms  des  auteurs.  Il 
en  sera  de  même  lorsque  j'aurai  à  citer  la  «  Collection  des  lois  t»  de  J.«B. 
DuvBRoiEn,  qui  m'a  été  très  utile  pour  établir  l'ordre  chronologique  des 
lois  et  décrets  concernant  la  pharmacie,  qui  ont  été  promulgués  pendant 
la  Révolution. 

Outre  ces  ouvrages  qui  m'ont  servi  à  constituer,  en  quelque  sorte,  le 
squelette  de  la  première  partie  de  mon  travail,  j'ai  consulté  encore  :  la 
réimpression  de  la  Gazette  nationale  ou  Moniteur  universel  {Mon.  u/tio.)  ; 
le  Recueil  périodique  de  la  Société  de  Santé  de  Paris,  journal  fondé  par 
la  Société  de  santé  en  1796  et  qui  devint  bientôt  le  Recueil  périodique  de 
la  Société  de  médecine  de  Paris  {Recueil  périodique);  les  Annales  de 
Chimie,  publication  dans  laquelle  la  Société  de  Pharmacie  a  d'abord  fait 
paraître  les  plus  importants  de  ses  travaux  {Ann.  de  Chimie)  ;  le  Bul^ 
litin  d€  Pharmacie  qui,  fondé  en  1809,  changea,  six  ans  plus  tard,  son 
titre  en  celui  de  Journal  de  Pharmacie  et  des  sciences  accessoires,  et 
devint,  en  1822,  Torgane  de  la  Société  de  Pharmacie  {Bull,  de  Phai^m,  ou 
Joiim.  dePhai*m,). 

Comme  on  peut  le  supposer,  j'ai  puisé  largement  dans  nos  Archives  et, 
tout  spécialement,  dans  les  procès-verbaux  des  séances.  Malheureusement 
un  volume  de  ces  procès-verbaux  a  disparu;  il  se  rapporte  à  la  période 
comprise  entre  1814  et  1824,  à  coup  sûr  l'une  des  plus  intéressantes  de 


.  444  — 

an  XI  (3  août  1803),  qui  fut  sa  première  séance,  est 
ainsi  conçu  :  «  Sont  membres  de  la  Société  tous  ceur 
qui  ont  été  admis  jusqu'à  ce  Jour » 

Cet  article  nous  renvoie  dans  le  passé.  Les  membres 
résidants  qu'il  mentionne  comme  constituant  déjà  la 
nouvelle  Société  étaient  ceux  de  la  Société  libre  dts 
pharmaciens  de  Paris ^  dont  la  loi  de  germinal  venait 
de  provoquer  la  dissolution.   La  Société  libre  avait, 
elle-même,  remplacé  en  1796  le  Collège  de  Pharmacie 
institué  par  la  Déclaration  du  23  avril  1777  (1),  laquelle 
consacrait  officiellement  les  efforts  poursuivis  depuis 
longtemps  par  la   Corporation  des  apothicaires  pour        I 
régulariser  renseignement  et  Texercice  de  la  phar- 
macie, j 

Une  histoire  des  origines  de  la  Société  de  Pharmacie 
devrait  donc  remonter  à  l'époque  reculée  où  les  apo-       | 
thicaires  ont  commencé  à  chercher  à  se  réunir  en  une 
corporation  autonome.  A   tout  le  moins,  elle  devrait       \ 
remonter  au  temps  de  Nicolas  HouCl,  marchand  apo- 
thicaire épicier,  qui,  vers  la  fin  du  xvi*  siècle,  créa  un       ! 
jardin  pour  la  culture  et  Tétude  des  simples  dans  le 
faubourg  Saint-Marcel,  et  conçut,  le  premier,  le  projet       I 
d'un  enseignement  oral  de  la  pharmacie  | 

Ces  origines  anciennes  ont  déjà  été  décrites  par  le       ! 
regretté  Gustave  Planchon  (2).  Aussi  ne  m'occuperai-je 
que  des  origines  les  plus  immédiates,  c'est-à-dire  des       | 
événements  qui,    pendant  la  Révolution,   ont  amené 


l'histoire  de  notre  Société.  J'ai  comblé  cette  lacune,  autant  que  cela  a  été 
possible,  à  l'aide  des  rapports  et  des  lettres  datés  de  cette  époque,  qui  oot 
été  conservés. 

Parmi  les  documents  manuscrits  que  fai  eus  sous  les  yeux,  il  en  est  qui 
m'ont  paru  présenter  un  intérêt  particulier;  je  les  ai  reproduits  en  pirâe 
ou  en  totalité,  mais  on  ne  les  trouvera  que  dans  notre  livre  jabilaire, 
sous  le  titre  :  Pièces  justificatives. 

(1)  Ad.  Laugier  et  V.  Duruï-,  p.  99. 

(2)  Le  Jardin  des  Apothicaires  de  Paris  :  Joum,  de  Pharm.  et  di 
Chim.,  [5],  XXVIII,  pp.  250,  289,  342,  412  (1893);  XXIX.  pp.  197,261, 
326  (1894);  XXX,  pp.  254,  317.  353  (1894);  [6],I.  pp.  61,  367,  398  (1895). 
—  Les  Apothicaires  dans  les  cérémonies  de  parade  :  Joum.  de  P/uirai. 
et  de  Chim,,  [6],  I,  pp.  217  et  273  (1895). 


—  445  — 

peu  à  peu  et  définitivement  le  remplacement  de  Tancien 
Collège  des  Apothicaires  par  un  établissement  d'ensei- 
gnement d'citat,  TCiCole  de  Pharmacie,  et  une  Société 
scientifique,  notr^  Société  de  Pharmacie  de  Paris. 

La    connaissance   de   ces  événements    surtout  est 
nécessaire  pour  comprendre  l'histoire  de  nos  premières 
années.  En  réalité,  les  derniers  qui   se  produisirent 
n'amenèrent  pas  grand  changement  dans  les  esprits. 
Le  Gouvernement  conservait  les  professeurs]  de  TEcole 
gratuite  ;  la  nouvelle  Société,  à  laquelle  ils  apparte- 
naient tous,  tenait  ses  séances  là  où  s'étaient  réunis 
les  membres  de  la  Société  libre.  C'étaient  donc  les  mômes 
hommes  ;    et  tous  ces  hommes,  qui  avaient  lutté   en 
commun    pendant    les   dix   années    qui  venaient   de 
s'écouler,  restèrent  unis    pour   défendre   les   intérêts 
moraux  et  matériels  de   la  Ck)rporation,  comme    au 
temps  où  le  corps  enseignant  était  élu  par  la  Corpora- 
tion elle-môme. 

I.  —  LES  ORIGINES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE 
DE  PARIS   (1790-1803) 

1.  —  Lb  Collège  de  Phjirxacik. 

Au  commencement  de, la  Révolution,  le  Collège  de 
Pharmacie  existait  depuis  douze  ans.  Il  avait  institué, 
pour  l'instruction  des  élèves,  des  cours  publics  et  gra- 
tuits de  chimie,  de  pharmacie,  de  botanique  et  d'his- 
toire naturelle.  Il  faisait  passer  des  examens  de  mai  Ire 
en  pharmacie  dans  les  conditions  fixées  par  l'ordon- 
nance royale  du  10  février  1780  (1).  Il  veillait  à  la 
défense  des  prérogatives  et  privilèges  de  la  profession. 
En  sa  qualité  de  Corporation^  il  fut  d'abord  atteint  par 
le  décret  du  2  mars  1791  (2),  dont  deux  des  articles^ 
rarticle2  et  l'article  7,  s'appliquaient  à  lui. 

Art.  2.  —  «  A  compter  du  1*"^  avril  prochain,  les 

(1)  Ad.  Laugier  et  V.  J)ubuy,  p.  112. 

(2)  2  mars  1791  =  17  mars  1791  :  Décret  portant  suppression  de  tous  les 
<lroit8  d'aides,  de  toutes  les  maîtrises  et  jurandes,  et  établissement  dt» 
patentes.  —  J.-B.  Duvergibr,  U,  p.  281. 


1 


—  446  — 


«  offices  de  perruquiers-barbiers,  baigneurs  éluvistes 
«  ceux  des  agents  de  change,  et  tous  autres  offi«> 
«  pour  l'inspection  et  les  travaux  des  arts  et  du  con- 
«  merce,  les  brevets  et  les  lettres  do  maîtrise,  les  droits 
«  perçus  pour  la  réception  des  maîtrises  et  jurandes. 
«  ceux  du  Collège  de  Pharmacie  et  tous  privilèges  de 
«  professions,  sous  quelque  dénomination  que  ce  soit 
«  sont  supprimés.  » 

Art.  7.  —  «  A  compter  du  i*^  avril  prochain,  il  sera 
«  libre  à  toute  personne  de  faire  tel  négoce  ou  d'exer- 
«  cer  telle  profession,  art  ou  métier,  qu'elle  trouTera 
«  bon  ;  mais  elle  sera  tenue  de  se  pourvoir  auparavaDt 
«  d'une  patente,  d'en  acquitter  les  taux  ci-après  déter- 
«  minés,  et  de  se  conformer  aux  règlements  de  polite 
<îc  qui  sont  ou  pourront  être  faits,  etc.  » 

Ce  langage  était  parfaitement  clair  :  rarticle2.parle 
fait,  supprimait  le  Collège,  et  Tarticlc  7  proclamait  la 
liberté  de  Texercice  de  la  pharmacie.  Aussi  vit-on,aus- 
sitôt,  nombre  d'individus  sans  diplôme  s'installer  phar- 
maciens. 

Il  y  avait  là  un  danger  public  que  les  membres  du 
Collège  ne  manquèrent  pas,  sans  doute,  de  signalera 
r Assemblée  nationale,  car  un  mois  à  peine  après  la 
promulgation  du  décret  précédent,  celle-ci  n'hésita  pas 
à  revenir  sur  ce  qu'elle  venait  d'adopter. 

C'est  le  44  avril  1791  que  Livré,  député  du  Maine  1\ 
au  nom  du  Comité  de  salubrité,  porta  la  question  à  la 


(l)  Livré  (Noôl-Eustache),  échevin,  législateur  et  magistrat,  aé  »£ 
■Mans  (Sarthe),  le  11  avril  1728  de  «  Noèl-Eustache  Livré,  maî/re-ap«<*»- 
cuire  au  Mans  et  de  Aune  Jardin  »,  mort  au  Mans  le  15  janvier  1861: 
était  échevin  et  ancien  juge  consul  de  sa  ville  natale  quand  il  fat^Uf  1' 
30  juin  1789,  suppléant  du  Tiers  aux  États-Généraux.  11  fut  admt^  i 
siéger,  le  11  juillet  suivant,  à  la  place  d'HéUaud,décédé;  devint  secrétairedc 
l'Assemblée.  Son  mandat  expiré,  il  fut  nommé  juge  suppléant  au  triboi»' 
criminel  du  Mans.  (Extrait  du  Dictionnaire  hisloi^queet  biographiqiti^ 
la  Révolution,  par  le  D'  RoBiitET,  t.  II,  p.  442,  Paris,  1899.) 

Livré  n'est  cité  au  Moniteur  que  dans  cette  circonstance.  Sur  U  H^ 
des  membres  composant  la  Société  libre  des  phatmaciens  de  Paris  (W- 
nous  trouvons,  parmi  les  correspondants,  un  Livre,  au  Mans,  sans  aaw 
indication. 


—  447  — 

tribune  de  l'Assemblée  nationale.  Après  quelques  mots 
sur  les  projets  que  préparait  le  Comité  relativement  à 
l'organisation  de  renseignement  et  de  l'exercice  de 
la  médecine  et  de  la  pharmacie,  Livré  s'exprime 
ainsi  (1)  : 

u  Par  une  fausse  interprétation  de  l'article  2  du 
K  décret  du  2  mars  dernier  sur  les  patentes,  des  gens 
u  sans  connaissances,  comme  sans  autorisation  quel- 
le conque,  s'immiscent  dans  l'exercice  de  la  phar- 
«  macie,  préparent  et  vendent  impunément  toutes 
«  sortes  de  drogues  et  médicaments,  tant  simples 
«  que  composés.  Cet  abus,  pernicieux  sous  tous  les 
«  rapports,  mérite  votre  attention  et  votre  vigilance. 
«  Le  mal  est  pressant  et  les  malheurs  qui  en  résultent 
«  sont  très  fréquents.  Votre  Comité  ne  saurait  vous 
«  exprimer  combien  il  est  instant  de  le  réprimer.  » 

Et  Livré  termine  en  disant  qu'il  espère  que  l'Assem- 
blée n'hésitera  pas  à  rétablir  Tordre  et  la  confiance  dans 
la  pharmacie,  «  profession  uniquement  dévouée  à  l'uti- 
lité publique  ». 

En  conséquence,  il  propose  «  que  les  lois,  statuts  et 
«  règlements  existant  au  2  mars  précédent,  relatifs  à 
«  l'exercice  et  à  l'enseignement  de  la  pharmacie,  pour 
a  la  préparation,  vente  et  distribution  des  drogues  et 
«  médicaments,  continuent  d'être  exécutés  suivant 
«  leur  forme  et  teneur,  sous  les  peines  portées  par  les 
«  dites  lois  et  règlements,  jusqu'à  ce  que,  sur  le  rap- 
tt  port  qui  en  sera  fait  à  l'Assemblée,  elle  ait  statué  dé- 
«  finitivement  à  cet  égard  ». 

Le  projet  de  décret  fut  adopté  sans  discussion  (2). 
Mais  la  porte  avait  été  ouverte  aux  infractions  ;  les  in- 
dividus qui  s'étaient  installés  médecins  ou  pharmaciens 
ne  cessèrent  pas  pour  cela  d'exercer  et  les  abus  conti- 
nuèrent. 

(1)  Mon.  Univ.,  n»  du  lo  avril  1791,  t.  VUI,  p.  1Î8. 

(2)  14  =  17  avril  1791  :  Décret  relatif  à  l'exercice  de  la  pharmacie  et  & 
U  vente  et  distribution  des  drogues  et  médicaments.  —  J.-B.  Duvbrgiek, 
t.  II,  p.  369. 


r — 


—  448  — 

La  situation  du  Collège  restait  d'ailleurs  toujoms 
exposée.  Rappelant  les  corporations  qu  on  venait  di 
supprimer;  dirigeant  un  établissement  d'enseignement, 
alors  que  le  Comité  d'instruction  publique  cherchait  i 
organiser  l'enseignement  public  sur  de  nouvelles  bases; 
tenant  des  Académies  que  ce  même  Comité  regardait 
comme  des  «  institutions  inutiles  »,  il  ne  pouvaitman- 
quer  de  voir  bientôt  son  existence  remise  en  question. 

Le  Collège  fut  de  nouveau  en  danger  lors  de  la  sup- 
pression des  Académies.  Le  rapport  de  Grégoire,  luàh 
Convention  le  8  août  1793  (1),  concluait  à  un  projet  de 
décret  en  sept  articles,  dont  deux  seulement  forent 
adoptés  :  l'article  1  •*"  (suppression  des  Académies)  et  Tar- 
ticle  7  (confiscation,  par  la  Nation,  des  jardins  botani- 
ques, bibliothèques,  collections,  etc.).  Or,  d'après 
Guillaume  (2),  le  Comité  d'instruction  publique,  dont 
Grégoire  fut  le  rapporteur  en  cette  affaire,  avait  résolu 
de  proposer  que  les  cours  de  sciences  et  d'arts  et  mé- 
tiers dépendant  de  quelques-unes  des  Académies  et 
Sociétés  à  supprimer  (Acad.  de  Chirurgie,  Collège  de 
Pharmacie^  Société  d'Agriculture)  fussent  conservés, 
comme  par  le  passé,  jusqu'à  l'organisation  de  l'ins- 
truction publique.  C'est  ce  qu'exprimait  précisément 
l'article  6  du  projet  de  décret  de  Grégoire,  et  cet  «urlicle 
ne  fut  pas  adopté.  On  doit  donc  supposer,  même  à 
défaut  d'autres  documents,  qu'à  ce  moment  le  Collège 
fut  sérieusement  menacé. 

(1)  Mon,  Univ.,  n»  du  9  août  1793,  t.  XVII,  p.  344.  Comme  le  ùA  «t- 
marquer  J.  Guillaume,  I.  II,  p.  249,  le  Moniteur  ne  donne,  ^ur  ctU 
question,  qu  un  compte  rendu  à  la  fois  inexact  et  incomplet.  Voici,  a 
effet,  ce  compte  rendu  :  «  Grégoire,  au  nom  du  Comité  d'instructioo  f» 
blique,  a  fait  un  rapport  sur  les  Académies  ;  il  les  regarde  comme  des 
institutions  inutiles  et  en  demande  la  suppression.  Le  premienrticle^ 
projet  de  décret  est  adopté  en  ces  termes  :  Toutes  les  Académie  el  S*' 
ciétés  littéraires  patentées  ou  dotées  par  la  Nation  sont  supprimées.  L« 
autres  articles  ont  été  ajournés.  »  En  réalité,  comme  nous  le  disons  plus 
haut,  d'après  le  procès-verbal  de  la  séance  du  8  août  que  nous  ne  pouro^f 
reproduire,  l'article  7  du  projet  de  Grégoire  fut  aussi  adopté. 

(2)  J.  Guillaume,  t.  II,  p.  244.  Faisaient  partie  du  Comité  d'instructifli 
publique  :  Arbogast,  Baudin,  David,  Grégoire,  Lakanal,  Romme,  Fo«r 
croy,  etc.,  ce  dernier  depuis  le  30  juillet  seulement. 


—  449  — 

Quelques  jours  plus  tard,  le  17  août  (1),  en  exécution 
d'un  décret  spécial  du  12  août  (2),  les  scellés  furent 
apposés  sur  la  porte  du  local  de  rAcadémie  des  Sciences, 
et,  ajoute  Guillaume,  sans  doute  aussi,  sur  celles  des 
appartements  des  autres  Académies  et  Sociétés  suppri- 
mées. Qu'advint-il  alors  du  Collège  et  subit-il  momen- 
tanément le  sort  commun?  Cela  est  très  probable,  et, 
peut-être,  doit-on  rapporter  à  cette  époque  les  démar- 
ches que  Trusson  fit,  dit-on,  auprès  de  la  Convention 
pour  obtenir  la  réouverture  de  TEtablissement  des 
pharmaciens,  démarches  qui  auraient  été  couronnées 
de  succès. 

On  put  croire  encore  le  Collège  menacé,  lorsque 
Lakanal  un  mois  plus  tard,  le  15  septembre  (3),  pro- 
posa et  fit  adopter  un  projet  d'instruction  à  trois  degrés, 
Au  décret  relatif  à  ce  projet,  se  trouvent  annexés  des 
tableaux  donnant  le  classement  des  matières  à.  ensei- 
gner et,  dans  le  tableau  n®  3,  sont  mentionnés,  en  effet, 
des  cours  de  matière  médicale  et  de  pharmacie. 

Celte  nouvelle  alerte  dissipée,  il  ne  fut  plus  question 
du  Collège  jusqu'au  jour  où  Fourcroy  présenta,  au  nom 
des  Comités  de  Salut  public  et  d'Instruction  publique, 
son  rapport  et  son  projet  de  décret  sur  l'établissement 
d'ime  École  de  santé  à  Paris  (4)  Ce  rapport  fut  lu  à  la 
Convention  le  7  frimaire  an  III  (27  novembre  1794)  et 
discuté  le  12  frimaire  (2  décembre).  Le  célèbre  chimiste 
conventionnel  obtint  plus  qu'il  ne  demandait,   car  le 

(1)  J.  Guillaume,  t.  II,  p.  318. 

(2)  Ce  décret,  voté  sur  la  proposition  d'un  membre,  Ch.  Delacroix,  est 
le  suivant  :  a  La  Convention  nationale  décrète  qu'à  la  diligence  du  mi- 
nistre de  l'Intérieur,  les  scellés  seront  apposés  sur  les  portes  des  appar* 
tements  occupés  par  les  Académies  et  Sociétés  supprimées  par  son  décret 
du  8  du  présent  mois  et  qu'il  sera  procédé  sans  délai  à  la  levée  desdits 
scellés  et  à  l'inventaire,  etc.  » 

Le  1.J  août,  l'apposition  des  scellés  n'étant  pas  encore  efTecluée,  la  Con- 
vention nomma  quatre  commissaires  (David,  Romme,  Haussmann  et 
Ojsez),  pour  s'assurer  de  Tezécution  de  son  décret.  —  J.  Guillaume, 
t.  n.  p.  318. 

(3)  Mon.  univ.,  n»  du  jeudi  19  septembre  1193,  t.  XVII,  p.  679. 

(4)  Man.univ.  Le  rapport  de  Fourcroy  est  imprimé  dans  le  numéro  du 
16  frimaire  an  III  (6  décembre  1194),  t.  XXII,  p.  663. 

Journ,  dé  Pharm.  et  d«  Chim,  6*  ■érib.  t.  XYIII.  (7  novembre  1903.)     29 


—  430  — 

décret  promulgué  le  14  firimaire  (4  décembre)  porb 
création  de  trois  hcoles  de  santé  :  à  Paris,  à  Mon^wi- 
lier  et  à  Strasboui^  (1).  Ces  ëtablissements  étaient  de»* 
tinés  à  former  les  médecins  qui  manquaient  alors  à  oc» 
hôpitaux  et  à  nos  armées,  les  écoles  de  médecine  étant 
fermées  depuis  la  suppression  des  Universités.  Quant 
aux  pharmaciens,  Foupcroy  ne  proposa  point  de  \f^ 
comprendre  parmi  les  élèves  des  Écoles  de  santé  et  il 
en  donne  les  raisons  :  «  Cette  profession  i»,  dil-il  daa* 
«on  rapport,  «  a,  à  Paris,  une  Ecole  toujours  ouverte, 
«  et  qui,  depuis  longtemps,  est  plus  complète  que 
<(  celles  qui  étaient  destinées  à  la  médecine  età  lachî- 
«  rurgie,  La  botanique  usuelle,  l'histoire  naturelle  de? 
«  drogues,  la  chimie  pharmaceutique  et  la  pharmacie 
«  proprement  dite  y  sont  enseignées  avec  toute  rél»- 
a  due  et  tout  le  soin  convenables  à  cette  étude. 

«  L'élève  en  pharmacie  joint  à  ces  leçons  la  pratiq» 
oc  dans  les  laboratoires  des  pharmaciens  chez  lesquels  il 
«  demeure,  et  dont  il  partage  les  travaux  ;  il  ne  luimaa- 
«  que  donc  rien  de  ce  qui  est  nécessaire  pour  le  for- 
ce mer. 

«  Très  peu  de  changements  sont  nécessaires  pwir 
«  rendre  Tinstruction  pharmaceutique  plus  complètc,el 
«  le  Comité  d'instruction  publique  s'en  occupera  arec 
a  la  célérité  que  le  bien  public  exige  ». 

Fourcroy  fut  encore  suivi  sur  ce  point,  en  sorte  que 
le  Collège  de  Pharmacie,  qui  avait  été  maintenu  provi- 
soirement par  TAssemblée  nationale,  Tétait  «  tacil^ 
ment  »  par  la  Convention  (2). 


(1)  J.-B.  DuvERGiBR,  t.  VII,  p.  42S  :  Décret  portant  qu'il  sen  éuU>* 
Paris,  à  Montpellier  et  à  Strasbourg  des  écoles  destinées  à  forocf  ^ 
officiers  de  santé. 

(2)  C'est  ce  que  la  Sociéli  libre,  qui  a  remplacé  le  Collège  de  Fhu^ 
macie,  n'a  jamais  manqué  de  rappeler  dans  le  court  aperçu  historiqie 
qu'elle  joignait,  chaque  année,  -à  la  liste  de  ses  membres  insérée  daf^ 
VAlmanacfi  national  :  «  L'utilité  reconnue  de  cet  établissement  (le  Colièft 
lui  mérita  d'être  maintenu  provisoirement  par  la  loi  du  17  avril  1191, csa 
cernant  l'enseignement  et  l'exercice  de  la  pharmacie,  et  taciteiseot  pc 
celle  du  li  frimairean  III,  portant  création  4' Écoles  centrales  dt  n^i- 


—  451  — 

2.  —  La  SociiÎTÉ  LIBRE  DES  Phabuacîbns  de  Paris. 

Mais  c'était  toujours  du  provisoire,  et  le  décret  lui- 
même  le  rappelait  en  ces  termes,  dans  son  article  16  : 
«  Le  Comité  d'instruction  publique  fera  incessamment 
«  un  rapport  sur  la  manière  d'organiser  Tenseigne- 
«  ment  de  lart  de  guérir  dans  les  communes  de  la 
«  République  où  étaient  établies  les  Ecoles  de  méde- 
«  cîne  et  de  chirurgie,  et  sur  Vétude  de  la  pharma- 
«  c£e,  etc.  » 

,Nul  doute  que  les  pharmaciens,  ainsi  tenus  constam- 
ment en  alarmes,  n'aient,  dès  cette  époque,  cherché  à 
donner  à  leur  association  et  à  leur  enseignement  une 
organisation  qui  fût  à  l'abri  des  surprises  que  pouvaient 
leur  réserver  les  projets  en  voie  d'élaboration  dans  les 
Assemblées. 

Ils  crurent  en  trouver  le  moyen  dans  l'article  300  de 
la  Constitution  de  l'an  III  (1).  Cet  article,  déjà  en  partie 
compris  dans  le  décret  du  19  novembre  4790  (2)  sur 
les  Sociétés  libres,  est  ainsi  conçu  :  <c  Les  citoyens  ont 
le  droit  de  former  des  iJablissements  d'éducation  et 
d'instruction,  ainsi  que  des  Sociétés  libres,  pour  con- 
courir aux  progrès  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts.  » 
En  conséquence,  le  30  ventôse  an  IV  (20  mars  1796), 
les  pharmaciens  composant  le  Collège  de  Pharmacie  de 
Paris  se  constituèrent  en  une  Société  libre,  qui  reçut 
le  nom  de  Société  libre  des  Pharmaciens  de  Paris. 
L'acte  qui  fut  rédigé  à  cette  occasion  est  signé  par 
80  membres  de   l'ancien  Collège  (3).  Il  porte  que  la 

(1]  Mon.  univ.^  Sapplément  da  10  fructidor  an  111(21  août  1795).  L'ar- 
ticle 300  est  sous  le  titre  X,  intitulé  :  Instruction  publique.  La  Consti- 
tution est  datée  du  5  fructidor;  elle  fut  soumise  à  l'approbation  du  peuple 
français  qui  la  vota  à  la  presque  unanimité  ;  elle  fut  proclamée  loi  fonda- 
mentale de  l'Etat  le  !•'  vendémiaire  an  IV  (23  septembre  1795). 

(2)21  octobre  =  19  novembre  1790  :  Décret  relatif  au  droit  de  former  des 
Sociétés  libres,  et  L'Assemblée  nationale,  après  avoir  entendu  son  Comité 
f  des  rapports,  déclare  que  les  citoyens  ont  le  droit  d'assembler  paisible- 
«  ment  et  de  former  entre  eux  des  Sociétés  libres,  à  la  charge  d'observer  les 
«  lois  qui  régissent  tous  les  citoyens.  »  (A  propos  d'un  incident  survenu  à 
Dai.) 

(3)  Parmi  les  signataires,    citons  :   Trusson,   Moringlane,   Demachy, 


—  452  — 

Société  libre  a  pour  objet  «  de  concourir  aux  progra 
des  sciences  et  spécialement  de  la  Pharmacie,  de  h 
Chymie,  de  la  Botanique  et  de  l'Histoire  naturelle  ». 
«  Nous  déclarons,  ajoutent  les  signataires,  que  note 
«  intention  est  de  perpétuer  rétablissement  d'instruc- 
«  tion  fondé  par  les  Pharmaciens  de  Paris  (le  Collège^, 
«  et  nous  nous  engageons  mutuellement  à  continuer  à 
((  faire  dans  notre  laboratoire  et  jardin  sis  rae  de 
«  L'Arbalètre  {sic)^  des  cours  et  démonstrations  publics 
«  et  gratuits  de  Chymie,  de  Pharmacie,  de  Botanique 
tt  et  d'Histoire  naturelle.  » 

La  nouvelle  Société  rencontra  probablement, 
d'abord,  quelques  difficultés.  L'ouverture  de  ses  coun 
n'eut  lieu  qu'une  année  après,  le  28  ventôse  an  F 
(18  mars  1797)  (1),  et  ce  n'est  même  que  deux  mm 
plus  tard,  le  3  prairial  (22  mai)  que,  sur  le  rapport  (h 
Ministre  de  Tlntérieur,  le  Directoire  exécutif,  qui  avait 
sans  doute  attendu  que  les  pharmaciens  eussent  fait 
leurs  preuves,  confirma  leur  Etablissement  d'instruc- 
tion sous  le  titre  d'Ecole  gratuite  de  Pharmacie. 

La  transformation  de  Tancien  Collège  de  Phar- 
macie en  Société  libre  ne  fut  pas  qu'un  simple 
changement  de  nom  effectué  pour  le  mettre  sous  le 
couvert  de  Tarticle  300  de  la  Constitution.  L'acte  d« 
30  ventôse  ajoutait  aux  attributions  du  Collège,  pub- 
qu'il  en  faisait  une  Société  scientifique.  Ses  signa- 
taires, en  effet,  s'engageaient,  comme  on  Ta  vu, 
à  concourir  par  leurs  travaux  aux  progrès  des  sciences. 
De  plus,  conformément  au  règlement  qui  fut  adopté 
par  la  suite,  la  nouvelle  Société  admit  dans  son  sein, 
comme  associés  et  correspondants,  les  savants  français 
et  étrangers. 

Mais  une  Société  savante  ne  peut  guère  exister  si 

Quinquet,  Sureau,  Bouriat,  Morelot,  Delunel,  Boudet,  Guiart  père  ^ 
Guiart  fils,  Chéradame,  Parmentier,  Charlard  (neveu),  Pelletier  (Btf^ 
trand,  de  Tlnstitut,  mort  en  1797),  Bajen  (de  l'Institut),  Cadet-Gassk<»>^ 
Charlard  oncle,  Cadet  de  Vaux,  Vauquelin,  Nachet,  Pia  troisième. 

{\)  Journ.    de  la  Soc.  deapharm,  de  Pari»,  1"  numéro,  on  Reaifii 
périodique,  t.  II,  p.  125. 


—  453  — 

lie  ne  dispose  d'un  recueil  périodique  dans  lequel  elle 
oublie  ses  travaux.  Lés  membres  de  la  Société  libre  se 
Téoccupèrent  bientôt  de  ce  point  important. 

Tout  d'abord,  il  y  eut  quelques  hésitations.  Presque 
»  même  temps  que  la  Société  libre  des  Pharmaciens 
le  Paris  —  exactement  deux  jours  après,  le  2  germinal 
m  IV  (22  mars  1796),—  s'était  fondée  une  Société  dite 
le  Santé  de  PariSy  mais  qui,  un  an  plus  tard,  devint  la 
Société  de  Médecine  de  Paris.  C'était  uniquement  une 
Société  scientifique,  et  selon  l'article  3  de  son  règle- 
tneat,  «  elle  cultivait  la  Médecine,  la  Chirurgie,  la 
Pharmacie,  TArt  vétérinaire  et  toutes  les  autres  Scien- 
ces physiques  dans  leurs  rapports  avec  Tart  de  guérir. 
La  plupart  des  pharmaciens  distingués  d'alors  :  Par- 
mentier,  Bouillon-Lagrange,  Vauquelin,  Sureau,  More- 
lot,  Delunel,  Bouriat,  Trusson,  Baume,  Chéradame, 
Pelletier,  Nachet,  etc.,  etc.,  entrèrent  dans  cette  So- 
ciété (i);  et  comme  ils  appartenaient  aussi  à  la  Société 
libre  des  Pharmaciens,  il  dut  en  résulter  des  relations 
assez  étroites  entre  les  deux  Sociétés.  Comme  la  Société 
de  Santé  avait  tout  de  suite  créé  un  journal  :  le  Recueil 
périodique  de  Santé^  qui  devint  Recueil  périodique 
de  la  Société  de  MédecinCy  puis  Journal  général  de 
Médecine^  de  Chirurgie  et  de  Pharmacie^  la  Société 
libre  pensa  à  publier  ses  travaux  dans  ce  Journal.  En 
vendémiaire  an  V  (octobre  1796),  elle  écrivit  à  Sédillot 
jeune  une  lettre  dont  voici  le  commencement,  curieux 
à  plus  d'un  titre  : 

i<  Au  citoyen  Sédillot 
secrétaire  général  de  la  Société  de  Santé. 

«  La  communication  et  la  publicité,  sur-tout  {sic) 
«  dans  les  sciences  qui  ont  pour  objet  la  santé  des 
«  hommes,  deviennent  indispensables  :  de  là  naissent 
«  la  sûreté  publique  et  l'avantage  de  tous. 

%  Ces  considérations  ont  engagé  TEcole  de  Pharma- 
«  macie  à  vous  demander  quelquefois  une  petite  place 

(i)  On  compte  une  trentaine  de  membres  communs  aux  deux  Sociétés. 


—  4U  — 

«  dans  votre  intéressant  recneil,  afin  de  faire  connattre 
«  ses  travaux,  et  de  se  réunir  à  la  Société  de  Santé, 
«  comme  au  centre  des  lumières  médicales  (1).  » 

La  faveur  demandée  fut  accordée  et,  par  le  fait,  le 
premier  volume  et  les  suivants  renferment  plasiears 
mémoires  dus  &  des  pharmaciens  membres  de  la  Société 
libre. 

Mais  d'autres  idées  l'emportèrent.  Le  RecueU  pério- 
dique ne  pouvait  disposer  de  beaucoup  d'espace  pour 
les  pharmaciens  et  plusieurs  de  leurs  articles  ne  s> 
trouvaient  pas  &  leur  place.  11  fut  décidé  qu'on  créerait 
un  organe  spécial.  Celui-ci  fut  intitulé  :  Journal  de 
la  Société  des  Pliarmaciens  de  Paris,  ©u  RecueU  de 
découvertes  et  d'observations  sur  la  Pharmacologie.  La 
rédaction  en  fut  confiée  à  Fourcroy,  assisté  des  citoyens 
Demachy  et  Bouillon-Lagrange  (2). 

Ce  Journal,  dans  lequel  furent  publiés  bien  des  tra- 
vaux intéressants,  dura  près  de  trois  années,  du  f5 
prairial  an  V  (3  juin  1797),  date  que  porte  son  premier 
numéro,  jusqu'au  15  frimaire  an  VIII  (5  décembre 47991. 
Il  fut  fondu  alors  avec  les  Annales  de  Chimie^  dans  les- 
quelles paraissaient  déjà  les  travaux  tenant  plusspécta* 
lemcnt  à  la  chimie,  efFectués  par  des  membres  de  la 
Société  libre. 

Cependant  l'Ecole  gratuite  fonctionnait  à  peu  près 
régulièrement.  Elle  avait  institué  des  prix  d'émulaticm 
pour  récompenser  ses  meilleurs  élèves;  et,  chaque 
année,  elle  tenait  une  séance  publique  où  ces  pris 
étaient  distribués  et  où  ses  professeurs  venaient  expo- 
ser quelques-unes  de  leurs  découvertes.  Ces  séances 
furent,  à  deux  reprises,  présidées  par  le  Ministre  de 

(1)  Recueil  périodique^  t.  I,  p.  2S5. 

(2)  Cette  organUatioo  futchangée  an  comiaencenMOt  de  la  troiflièmigt 
dernière  année.  Chaque  numéro  porte,  dés  lors,  1* indication  suivante  :  «  Li 
rédaction  de  ce  Journal  est  confiée  aux  citoyens  Fourcroy^  Farmeniitr, 
Vauquelin,  BouiUon-Lagrange  et  Dèyeux.  »  Remarquons  qne  ces  dsq 
membres  de  la  Société  libre  étaient,en  même  temps^rédacteurs  anx  Anméa 
de  Chimie, 


—  455  — 

rintérieur,  Chaptal  (1).  On  y  vit  souvent  Fourcroy  (2); 
on  y  vit  aussi  le  préfet  de  la  Seine,  Frocbot  (3),  qui 
slntéressa  à  ce  point  à  la  profession,  qu'il    s'occupa 
très  activement  de  faire   respecter  dans  son  départe- 
ment les  lois  et  règlements  concernant  Texercice  de  la 
pharmacie,  et  que,  même,  il  fit  voter,  par  le  Conseil 
général,  une  somme  de  300  francs  pour  un  prix  qui 
serait  décerné  par  TEcole  (4).  Celle-ci,  d'ailleurs,  offrit 
au   préfet  »  d'ajouter  annuellement  à  ses  cours  ordi- 
naires, qu'elle  professe  gratuitement,  un  cours  particu- 
lier de  trois  mois  de  durée,  et  également  gratuit,  de 
chimie  élémentaire  applicable  aux  arts  et  métiers  »  : 
offre  qui  fut  acceptée  (&). 

On  pouvait  donc  croire  à  une  longue  durée  du  nou- 
vel établissement.  L'existence  de  la  Société  libre, 
comme  corporation  enseignante,  n'était  pourtant  rien 
moins  qu'assurée.  D'une  part,  la  réorganisation  de 
l'enseignement  de  la  médecine  n'avait  pas  cessé  d'être 
h  Tordre  du  jour  et  il  était  difficile  que  cette  réorgani- 
sation, quelle  qu'elle  fût,  n'entraînât  pas  de  change- 
ment dans  l'enseignement  et  Texercice  de  la  Pharma- 
cie. D'autre  part,  et  cela  surtout  devait  donner  à 
réfléchir,  il  était  manifeste  que  les  idées  se  tournaient 
vers  la  remise  entre  les  mains  de  l'Etat  de  toute  es- 

(!)  Séances  du  19  brumaire  an  X  (^4»».  de  CAtin.,  [1],  t.  XL,,  p.  920) 
et  du  21  vendémiaire  an  XI  {Ann,  de  Chim.,  [i],  t.  XLIV,  p.  96).  A  la 
première  de  ces  séances,  dit  le  rédacteur,  le  ministre  prononça  «  un  dis- 
cours plein  de  cette  éloquence  douce  et  sensible  qui  lui  est  si  naturelle,  et 
où  Ton  remarque,tout  à  la  fois,  l'homme  savant  qui  aime  avec  passion  les 
sciences  et  les  arts,  l'homme  de  génie  qui  sait  les  apprécier,  et  l'homme 
d*État  qui  emploie  avec  diaceraememt  et  avec  habileté  les  moyens  les  plus 
propres  à  les  faire  fleurir.  » 

(2)  Notanunent  aux  séances  du  8  frimaire  an  VI  et  du  21  vendémiaire 
an  XI. 

(3)  Prochot  (iVtc.-rA.-fi.),  né  à  Dijon  en  11M,  mort  à  Etuf  (Haute- 
Marne)  en  1819,  notaire  à  Aignaj-le-Duc,  fut  député  du  Tiers  aux  Etats 
GèBéraux,  et  plus  tard  député  de  la  Côte-d'or  au  Corps  législatif.  Il  fht 
nommé  préfet  de  la  Seine  le  H  ventése  an  VII]  {DicL  oa  Robinst). 

(i)  Arrêté  préfectoral  du  4  ventése  an  IX  (23  février  iSM),  art.  11 
(Ad.  LAnoiEE  et  V.  DuRinr,  p.  141).  L*Ecole  gratuite  est  désignée,  dan» 
cet  arrêté,  sons  l'ancien  nom  de  Collège  de  Fkarmaeie, 

(5)  Même  arrêté,  art.  8. 


—  456  — 

pèce  d'enseignement  supérieur.  Comment  admettre 
alors  que,  seul,  renseignement  des  sciences  pharma- 
ceutiques resterait  confié  à  une  corporation? 

La  Société  libre  ne  fut  d'ailleurs  pas  toujours  habile. 
C'est  ainsi  que,  peu  après  son  institution,  elle  s'avisa 
de  fonder  une  Société  par  actions,  pour  la  préparation 
et  la  vente  de  certains  médicaments  :  les  magasins  et 
laboratoires  nécessaires  à  ce  commerce  étant  ceux  do 
ci-devant  Collège  (1).  Ses  attributions  étaient  déjà  bieo 
assez  importantes  pour  qu'elle  ne  contractât  pas  des 
charges  nouvelles  qui  ne  pouvaient  manquer  de  nuire 
à  son  enseignement  et  de  provoquer  des  critiques  et 
des  réclamations  dans  le  monde  pharmaceutique  ou 
médical. 

Quoi  qu'il  en  soit,  durant  lesdix-huitmoisqui  suivirent 
la  confirmation,  par  le  Directoire,  du  Collège  de  Phar- 
macie sous  le  titre  d'Ecole  gratuite^  les  législateurs  ne 
proposèrent  pas  moins  de  cinq  projets  de  loi  concer- 
nant la  médecine,  et  dans  lesquels  il  était  question  de 
l'enseignement  de  la  pharmacie. 

Dès  le  12  prairial  (31  mai  1797),  Cales  (2),  au  nom 
de  la  Commission  d'instruction  publique,  lit,  au  Con- 
seil des  Cinq-Cents,  vm  rapport  relatif  à  Forganisation 
des  Ecoles  de  Santé.  11  y  propose  que  l'enseignement 
soit  donné,  dans  les  mcmes  écoles,  aux  médecins,  chi- 
rurgiens et  pharmaciens  (3).  Le  projet  de  Calés  fui 
renvoyé  à  la  Commission,  puis  abandonné. 


(1)  Il  est  ju9te  d'ajouter  cependant  que  la  Société  libre  ne  fit,  en  cdt. 
qu'imiter  Tancien  Collège  et  même  la  Compagnie  des  apothicaires  de 
Paris  qui,  longtemps  auparavant,  avaient  fondé  des  sociétés  analogoee- 
Mais  les  temps  étaient  changés,  et  la  nouvelle  Société  industrielle  n'eut  pi' 
de  succès.  Voir  G.  Planchon  :  Sur  la  confection  publique  de  la  thériaqoc 
à  Paris  [Journ.  de  Pharm.  et  de  CAtm.,  [5],  t.  XXV,  pp.  441  et  4W 
1892.) 

(2)  Calés  (Jean-Marie),  né  à  Cassalé?  (Haute-Garonne)  en  1751«  mort 
à  Liège  (Belgique)  en  1834,  médecin  à  Toulouse  k  l'époque  de  la  Révolu* 
tion,  fut  député  à  la  Convention  et  au  Conseil  des  Cinq-Cents,  fot 
banni  du  territoire  français  en  1816,  comme  régicide  (D'  Robinit). 

(3)  A.  DE  Brauchamp,  p.  271.  Les  articles  32  et  33  du  projet  de  CaK* 
concernent  les  pharmaciens. 


—  457  — 

Le  46  thermidor  suivant  (3  août  1797),  Pastoret  (1) 
présente  à  la  môme  Assemblée  un  projet  de  loi  plus 
restreint  (2),  portant  seulement  sur  un  mode  provisoire 
d'examens  pour  les  officiers  de  santé.   Son    but  était 
d'empêcher   les  individus  sans  diplôme   d'exercer  la 
médecine  ou  la  pharmacie,  comme  cela  se  faisait  de 
plus  en  plus  grâce  à  la  fameuse  loi  sur  les  patentes.  Il 
demandait  que  les  élèves  en  médecine,  chirurgie  et 
pharmacie,  ainsi  que  ceux  qui  s'étaient  installés  sans 
diplôme,  fussent  astreints  à  passer  des  examens  de- 
vant Tune  des  trois  Ecoles  de  Santé  ou  devant  des 
jurys  spéciaux  institués  à  cet  effet.  Ce   projet  de  loi, 
adopté  par  le  Conseil  des  Cinq-Cetits,  fut  transmis  au 
Conseil  des  Anciens.  Là,  il  fut  soutenu,   le  13  vendé- 
miaire an  VI  (4  octobre  1797),   par  Boussion  (3)  qui 
eut  soin,  en  passant,  de  faire  remarquer  que  les  récep- 
tions, au  Collège  de  Pharmacie,   ne  se  faisaient   pas 
conformément  à  la  loi  (4).  Combattu  par  Porcher  (5), 
le  projet  de  Pastoret  fut  d'ailleurs  rejeté. 

Le  17  ventôse  an  VI  (7  mars  I798i,  Vitet(6)  présente 
à  son  tour,  et  toujours  au  nom  de  la  Commission  d'ins- 
truction publique,  un  nouveau  projet  intitulé  cette  fois  : 
Projet  d'écoles  spéciales  de  médecine  (7).  Il  demande 

(1)  Pastobet  (Claude-Emmanuel-Joseph-Pierre,  marquis  de),  né  à  Mar- 
seille en  1755,  mort  à  Paris  en  1840,  membre  de  l'Assemblée  législative, 
député  du  Var  au  Conseil  des  Cinq-Cents,  membre  du  Sénat  conserva- 
teur: fut  membre  de  l'Académie  française  (D^  Robinet). 

(2)  A.  DE  Beauchamp,  p.  293.  L'article  3  du  projet  mentionne  les  matières 
sur  lesquelles  devront  être  examinés  les  élèves  en  pharmacie. 

(3)  Boussion  (Pierre),  1753-1818;  fut  membre  de  la  Convention,  puis 
député  au  Conseil  des  Anciens;  était  médecin  à  Laugnac  (Lot-et-Garonne), 
son  pays  natal,  à  l'époque  de  la  Révolution  (D^  Robinet). 

(4)  M«  Jacquinot,  l'avoué  de  la  Société  libre  des  Pharmaciens  de  Paris, 
avait  remis,  au  nom  de  celle-ci  et  pour  défendre  les  lois  anciennes,  deux 
imprimés  à  chaque  représentant  (A.  oe  Bbaucbamp,  p.  304). 

(5)  Porcher  de  Lissonay  (Gilles),  comte  de  Richebourg,  1752  à  1824; 
né  à  la  Châtre  (Indre);  d'abord  médecin,  abandonna  cette  profession 
lorsque  commença  la  Révolution  ;  fut  membre  de  l'Assemblée  législative, 
de  la  Convention  et  du  Conseil  des  Anciens  (D'  Robinet)» 

(6)  Vitbt  (Louis),  1736-1809,  docteur  en  médecine  de  Montpellier,  fut 
maire  de  Ljqu,  député  à  la  Convention  nationale  et  au  Conseil  des 
Anciens. 

(7)  A.  DE  Beauchamp,  p.  336.  Le  projet  de  Vitet  fut  discuté  au  Conseil 


—  458  — 

la  création  de  cinq  écoles  spéciales  de  médecine  :  à 
Paris,  à  Montpellier,  à  Nancy,  à  Bruxelles  et  à  hor- 
deaux.  Les  pharmaciens  sont  compris  dans  le  projet. 
ils  devront  passer  leurs  examens  dans  ces  écoles.  Le 
projet  de  Vitet  fut  renvoyé  à  la  Commission. 

Le  4  messidor  suivant  (22  juin  1798j, Cabanis  rlison- 
met  à  Texamen  du  Conseil  des  Cinq-Cents  un  nouveau 
projet  de  loi  :  pour  un  mode  provisoii^e  de  récepliou 
des  candidats  dans  Vart  de  guérir  et  pour  la  police 
médicale  (2j.  Ce  projet,  qui  laisse  de  côté  la  question 
de  création  de  nouvelles  écoles  de  médecine,  conclal, 
comme  les  trois  projets  précédents,  à  ce  que  les  élèves 
dans  l'art  de  guérir,  médecins  ou  pharmaciens,  soient 
tenus  provisoirement  de  passer  leurs  examens  dans  les 
trois  écoles  de  médecine  existantes.  Ce  projet  ne  ftit* 
pas  adopté,  non  plus  qu'un  projet  analogue  préseatë  el 
soutenu  par  Cabanis  et  Hardy  (3)  le  29  brumaire  li  el 
le  1*^'  frimaire  (5)  de  Tan  VII  (19  et  21  novembre  1798. 

Après  ces  vaines  tentatives,  survint  une  période  de 
tranquillité  qui  dura  deux  années,  jusqu'en  février  1801. 

Depuis  un  an,  la  Constitution  de  Tan  VIII  avait  été 
promulguée,  et  selon  cette  Constitution  'art.  5Î 
les  lois  devaient  être  préparées  par  un  Conseil  d'Etal 
sur  Tordre  des  Consuls.  C'est  là,  assurément,  ce  qui 
explique  la  démarche  que  fît  au  commencement  de 
1801,  la  Société  de  Médecine  auprès  de  Bonaparte,  pre- 

des  Cinq-Cents  dans*  les  séances  du  14  germinal  (3  avril),  16  genniail 
(5  avril),  17  germinal  (6  avril),  28  germinal  (17  avril)  et  S9  germiu' 
(18  avril). 

(1)  CABAiris  (Pierre-Jean- Georges),  1757-1808,  médecin,  philosophe  et 
littérateur  ;  député  de  la  Seine  au  Conseil  des  Cinq-Cents,  fut  profctsctf 
aux  Ecoles  centrales  de  Paris,  membre  de  l*Institat,  professeur  à  l*Booie 
(le  Médecine  {Dictionnaire  du  D'  Robinbt). 

(2)  A.  DB  Bbauchamp,  p.  428. 

(3)  Hardy  (Antoine-François),  l7i8-i82S,niédecin  à  Rouen  avant  la  R^ 
volution. Député  à  la  Convention  et  au  Conseil  des  Cinq-Ceal8,fatiM0i^ 
du  Corps  législatif  après  le  18  brumaire,eosuite  directeur  des  Droits  ^èa0i^ 
jusqu'à  la  Restauration,  puis  reprit  la  pratique  médicale  (Robihbt).. 

(4)  A.  DB  Beauchamp,  p.  441. 

(5)  Id.,  p.  462. 


—  459  — 

mier  consul,  démarche  qui  nous  intéresse,  car  elle  jette 
quelque  lumière  sur  ce  que  pouvaient  alors  désirer, 
non  seulement  les  médecins,  mais  aussi  les  pharma- 
ciens, relativement  h  renseignement  et  à  lexercice  de 
leur  art. 

L'occasion  de  cette  démarche  fut  lattentat  du  3  ni- 
vôse  an  IX   (2i    décembre    1800).    Bonaparte    venait 
d'échapper  à  la  machine  infernale.  La  Société  de  Mé- 
decine, admise  auprès  de  lui,  a  pour  lui  témoigner  son 
indignation  v,  profita  de  la  circonstance  «  pour  lui 
représenter,  en  mt^me  temps,  la  nécessité  très  urgente 
de  réprimer  les  charlatans  qui  infestent  la  République, 
et  d'organiser  incessamment  lexercice  et  l'enseigne- 
ment de   Tart  de  guérir  ».   Le  Premier   Consul   lui 
demanda  de  lui  exposer  ses  projets  et  ses  vues  à  cet 
égard  et  la  Société,  quelques  semaines  plus  tard,  lui 
.  envoyait  une  adresse  accompagnée  de  ses  projets  de 
règlement  (1). 

De  la  lecture  de  l'adresse,  il  ressort  que  ses  auteurs 
ne  voyaient  encore  de  salut  que  dans  le  rétablissement 
des  anciennes  corporations  médicales.  «  Le  Collège  de 
«  Pharmacie  de  Paris,  disent-ils,  a  eu  seul  le  bonheur 
«  de  oonserver  ses  insiitutions  à  travers  tous  les  orages 
«  de  la  Révolution;  et  les  anciennes  lois  régissent 
«  encore,  dans  la  République,  cette  branche  de  Tart  de 
tt  guérir.  »  Et  ils  ajoutent  : 

a  Citoyen  premier  Consul^  que  les  Collèges  de 
«  Médecine,  de  Chirurgie  et  de  Pharmacie  renais- 
«  sent..  ,  etc.,  etc.,  et  bientôt  vous  verrez  la  plus  utile 
((  des  professions  reprendre  la  considération  qu'elle 
«  comporte,  la  dignité  qui  lui  est  essentiellement  né- 
«  cessaire;  le  médecin  philosophe  séparé,  par  Topinion, 
«  de  Taveugle  empyrique  (sic);  le  chirurgien  éclairé, du 
«  rhabilleur  meurtrier  ;  le  pharmacien  instruit,  du  char- 
«  latan  éhonté.  » 
Nous  ignorons  si  Bonaparte  fut  convaincu  (2).  Ce  qui 

(1)  Recueil  périodique,  t.  X,  p.  191,  1804. 

(2)  Le  Recueil  périedigue  ne  publie  pas  la  réponse  de  Bonaparte,  qa*il 


—  460  — 

est  certain,  et  la  démarche  y  a  sans  doute  contribu^f 
c'est  que  le  Conseil  d'i:itat  s'occupa  dès  lors  activement 
des  lois  sur  la  médecine  et  la  pharmacie. 

Parmi  les  projets  qui  furent  d'abord  étudiés,  il  en  est 
deux  qui  intéressaient  les  pharmaciens.  Tous  deux  con- 
servent le  Collège  de  Paris,  et  le  second,  le  plus  réceat, 
qui  fut  imprimé  six  à  sept  mois  après  TenToî  de 
l'Adresse  de  la  Société  de  Médecine  (6  vendémiaire  an  X  : 
28  septembre  1801),  porte  création  de  vingt-deux  col- 
lèges de  pharmacie  et  applique,  à  tous  ces  collèges, 
l'organisation  de  l'ancien  Collège  de  Paris  (1). 

On  voit,  par  là,  que  Fourcroy,  le  rapporteur  de  ces 
projets,  avait  eu  d'abord  Tintention  de  ne  rien  innover 
en  matière  de  pharmacie,  mais  seulement  de  rendre 
obligatoires,  dans  toute  l'étendue  de  la  République,  les 
lois  et  règlements  qui.  jusqu'alors,  n'avaient  été  appli- 
qués qu'au  Collège  de  Pharmacie  de  Paris. 

Ces  deux  projets  ne  sortirent  pas,  d'ailleurs,  du  Con 
seil  d'Etat,  pas  plus  que  ceux  que  Fourcroy  présenta,  à 
la  mt^me  époque,  sur  la  médecine. 

L'explication  de  tous  ces.  insuccès,  pour  peu  qu'on  y 
réfléchisse,  est  fort  simple.  On  ne  pouvait  faire  de  lois 
définitives  sur  des  enseignements  spéciaux  —  et  les 
Conventionnels  l'avaient  bien  compris  —  tant  qu'on 
n'en  aurait  pas  terminé  avec  la  loi  générale  sur  l'ins- 
truction publique  qui  était  en  suspens  depuis  fort 
longtemps. 

On  revint  donc  à  cette  loi  qui  fut  discutée  en  ger- 
minal an  X  (avril  1802)  et  votée  enfin,  après  un  dis- 
cours de  Fourcroy  au  Corps  législatif  (loi  du  H  floréal 

serait  intéressant  de  retrouver.  Il  Tait  seulement  suivre  l'Adresse  de  U 
note  suivante  :  «  Le  Premier  Consul  a  répondu  dans  des  termes  qui  moD- 
«  trent  combien  il  désire  débarrasser  la  France  de  la  horde  assassine  d« 
<c  empiriques  qui  l'infestent.  »  Parmi  les  signataires  de  l'Adresse,  désigné* 
comme  commissaires  de  la  Société  de  Médecine^  et  au  nombre  de  douze 
citons  :  Morelot.  Trusson,  Descemet,  Roussille,  Chauveau.  qui  faisaieo 
partie  de  la  Société  libre  des  Pharmaciens. 

(1)  A.  DE  Beauchamp,  pp.  489  et  505.  Le  premier  projet  est  intitulé 
Projet  de  loi  sur  renseignement  et  la  police  de  la  médecine;  et  le 
second  :  Projet  d'aiTélésur  V organisation  et  la  police  de  la  pharmacie. 


—  461  — 

an  X  :  !•'  mai  1802).  Cette  loi  comporte,  comme  celle 
de  Lakanal,  du  15  septembre  1793,  trois  degrés  d'ins- 
truction. Pour  le  troisième  degré  (qui  correspond  à 
notre  Enseignement  supérieur),  sont  prévus  des  lycées 
et  des  écoles  spéciales,  dont  des  écoles  de  médecine, 
entretenues  aux  frais  du  Trésor  public. 

L'existence  du  Collège,  c'est-à-dire  de  TÉcole  gratuite 
de  Pharmacie,  se  trouvait  donc,  cette  fois,  sérieusement 
menacée.  On  allait  certainement  appliquer  à  rensei- 
gnement de  la  pharmacie  ce  qu'on  annonçait  par 
avance,  et  qui  fut  voté  définitivement  quelques  mois 
plus  tard,  pour  renseignement  de.  la  médecine. 

Les  membres  de  la  Société  libre  le  comprirent  par- 
faitement.   Un    moment,    semble-t-il,    ils   essayèrent 
d'éviter  la  catastrophe  imminente.  Dans  le  numéro  de 
ventôse    an   X    (mars    1802)    de    chacun    des    deux 
organes  scientifiques  qui  leur  étaient  ouverts  :  Annales 
de  Chimie  (1)  et  Recueil  périodique  de  la  Société  de 
Médecine  de  Paris  (2),  on  trouve  Tentrefilet  suivant  : 
«  La  Société  de  Pharmacie  (Société  libre)  a  arrêté  qu'il 
«  serait  rédigé  chaque  mois  un  bulletin  de  séance  (3). 
«  Dans  un  moment  où  elle  s'occupe  de  la  confection 
«  d  un  code  pharmaceutique,  elle  a  pensé  qu'il  serait  in- 
«  téressant  de  donner  à  ses  correspondants  et  à  tous 
a  ceux  qui  cultivent  les  sciences  relatives  à  lart  de 
«  guérir,  une  analyse  succincte  des  mémoires  lus  dans 
«  chaque  séance  et  les  résultats  des  observations  des 
«  membres  de  la  Société  sur  les  formules  décrites  dans 
«  les  diverses  pharmacopées.  » 

Vient  ensuite  le  Compte  rendu  de  la  séance  de  ven- 
tôse, qui  relate  des  communications  de  Planche  :  Sur 
la  décomposition  de  Vacétite  de  plomb  parle  zinc  \  de 
Cadet  :  Sur  une  bière  au  quinquina;  de  Proust,  cor- 
respondant :  Sur  le  tanin  et  ses  espèces  y  et  finalement, 


(1)  T.  XLI,  p.  329. 

(2)  T.  XIII,  p.  356. 

(3)  L«  Société  se  réunissait  tous  les  mois. 


—  462  — 

les  travaux  de  la  Société  sur  les  vinaigres  médicinain, 
en  vue  de  la  préparation  du  nouveau  Codex. 

La  Société,  qui  annonçait  que  dorénavant  ces  bul- 
letins seraient  publiés  régulièrement,  voulait  vraiseï»- 
blablemeni  ainsi  montrer  au  public  sa  vitalité  et  atti- 
rer l'attention  sur  les  services  qu'elle  pouvait  rendfe. 

Mais  ce  beau  zèle  s'arrêta  là  :  aucun  procès-verbal 
ne  parut  par  la  suite.  La  Société,  convaincue,  saniî 
doute,  de  l'inutilité  de  ses  efforts,  attendit  patiemmeDt 
la  discussion  de  la  loi  sur  la  pharmacie,  laquelle  eut 
lieu  l'année  suivante.  Fourcroy  présenta  le  projet  do 
Conseil  d'Etat  au  (brps  législatif;  Garret  (du  Rhône)  '  I 
le  soutint  devant  le  Tribunal,  puis  devant  le  Corp*  lé- 
gislatif. Tous  deux  se  plurent  à  rendre  hommage  an 
dévouement  qu'avait  montré  Tancien  Collège  pour  le 
bien  public,  mais  tous  deux  convinrent  qu'il  ne  pou- 
vait plus  exister  de  corporations,  et  la  loi  de  yenniaal 
fut  votée  par  202  boules  blanches  contre  i  boules 
noires. 

La  Société  libre  des  Pharmaciens  de  Paris,  telle 
qu'elle  avait  été  reconnue  parle  Directoire,  et  à  laquelle 
l'usage  avait  conservé  la  dénomination  de  Collège  de 
Pharmacie,  se  trouvait  ainsi  définitivement  supprimée. 

3.   —  FOORCHOV. 

Lorsqu'on  parcourt,  comme  j'ai  dû  le  faire,  les 
documents  qui  nous  sont  restés  sur  la  pharmacie  pen- 
dant la  Révolution,  on  acquiert  la  conviction  que  la 
Corporation  des  pharmaciens  a  dû  être  protégée  et 
même  conseillée  par  quelque  personnage  politique 
influent,  qui  sut  lui-môme,  en  ces  temps  troublés,  con- 
server intacte  son  autorité.  On  ne  s'expliquerait  pas 
autrement  que  cette  corporation  n'ait  pas  fini  par  subir 
le  sort  qui  fut  commun  à  toutes  les  autres  corporations. 

(1)  Catjret  (Michel  Claude),  1743-1818,  exerçait  la  chirurfirie  à  Ltod, 
au  moment  de  la  Révolution,  fut  député  au  Conseil  des  Cioq-CeQi& 
membre  du  Tribunal,  et,  après  la  disparition  du  Tribuoat,  conseillers  b 
Cour  des  compUs  {Dictionnaire  do  D'  Robiiiet). 


—  463  — 

On  objectera  l'utilité  reconnue  des  pharmaciens  ;  mais 
les  Ecoles  de  médecine,  le  Collège  de  Chirurgie  étaient, 
au  même  titre  des  établissements  utiles,  et  cependant 
ils  forent  supprimés. 

Quel  a  pu  Hre  ce  personnage?  On  n'écrit  malheu- 
reusement pas  les  dessous  de  l'histoire  avec  des  docu- 
ments officiels  !  Il  nous  faudrait,  pour  cela,  les 
mémoires  de  quelque  pharmacien  qui  ait  été  mêlé  aux 
intrigues  des  Assemblées  ;  ou  bien  les  correspondances 
échangées  entre  les  négociateurs  qui  prirent  en  main 
les  intérêts  du  Collège.  De  mémoires,  il  n'en  a  pas  été 
publié  ;  quant  aux  correspondances,  on  sait  que,  du 
temps  de  la  Convention  surtout,  on  n'en  conservait 
guère.  On  était  si  facilement  suspect  et  les  perquisi- 
tions étaient  si  fréquentes!  Aussi  en  est-on  réduit, 
sur  ce  point,  k  des  conjectures. 

Pour  ma  part,  j'incline  à  penser  que  le  protecteur  du 
Collège  fut  Fourcroy,  poussé  et  renseigné  lui-même  par 
les  amis  qu'il  comptait  dans  la  Corporation. 

Il  ressort,  en  effet,  des  correspondances  que  j'ai 
eues  sous  les  yeux,  que  les  pharmaciens  contempo- 
rains du  célèbre  chimiste  lui  avaient  voué  uae  sorte 
de  culte  :  non  pas  ce  culte  admiratif  qu'on  peut  avoir 
pour  un  grand  savant,  mais  ce  culte  discret  qu'on  a 
pour  rhomme  influent  qui  vous  a  rendu  service,  sur- 
tout quand  il  peut  vous  en  rendre  encore.  Ce  culte 
apparaît  en  maintes  circonstances  :  Fourcroy  n'était 
pas,  à  proprement  parler,  de  la  Corporation;  cepen- 
dant, dans  toutes  les  séances  on  tient  à  l'avoir  et  il  y 
vient  volontiers.  C'est  im  brillant  orateur:  il  viendra 
exposer  ses  recherches  scientifiques  et  ses  vues  philo- 
sophiques sur  la  chimie  (1).  Mrme  après  la  loi  de  ger- 


(1)  Dans  la  séance  publique  d'ouverture  des  cours  de  la  Société  libre 
(28  ventôse  an  V),  il  vint  lire,  en  son  nom  et  au  nom  de  Vauquelin,  un 
mémoire  intitulé  :  Action  spontanée  de  l'acide  sulfurigue  fvoid  et  con- 
centré iur  tes  matières  organiques.  Dans  la  séance  publique  du  8  fri- 
maire an  VI,  il  lut  un  mémoire  :  Sur  la  nature  et  la  préparation  de  la 
graisse  oxygénée. 


—  464  — 


1 


minai,  on  le  verra  assister  à  des  séances  publiques  de 
l'Ecole  et  de  la  Société  de  Pharmacie  (1). 

Nous  possédons  deux  lettres  de  Fourcroy.  Dans  k 
première  endate(14  frimaire  an  V  :  4  décembre  1796  ï, 
Fourcroy  remercie  la  Société  libre,  qui  est  en  train 
de  s'organiser,  de  l'avoir  nommé  membre  associé. 
Dans  la  seconde,  qui  fut  écrite  sept  jours  plus  lard 
(21  frimaire)  (3),  il  la  remercie  de  l'avoir  nommé 
membre  résidant,  et  la  liste  des  membres  de  la 
Société  le  porte  avec  cette  dernière  qualité.  H  y  a  là 
une  apparente  contradiction  qui  ne  se  peut  expliquer 
que  par  les  relations  amicales  qu'entretenait  Four- 
croy avec  certains  membres  de  la  Société.  Tout 
d'abord,  celle-ci  avait  attribué  à  Fourcroy,  ainsi  qu^ 
d'autres  savants  illustres  (4),  le  titre  purement  honori- 
fique de  membre  associé;  au  cours  des  conversations 
qui  survinrent,  le  chimiste  a  dû  laisser  entendre  qu  il 
lui  serait  plus  agréable  d'être  un  membre  actif  et,  dans 
la  séance  du  13  frimaire,  la  Société,  déclarant  nulle  la 
première  désignation,  le  nomma  résidant. 

Que  Fourcroy  ait  pris  ou  accepté  les  avis  de  quel 
ques  membres  de  la  Société,  cela  n'est  guère  douteux 
non  plus.  Il  est  au  moins  deux  hommes  auxquels  il  me 
paraît  difficile  de  refuser  un  rôle  dans  l'éclosion  des 
idées  que  soutint  Fourcroy  durant  la  Révolution.  Ces 
hommes  sont  Chéradame,  qui  fut  deux  fois  directeur  de 
TEcole  gratuite,  et  Vauquelin,qui,  sur  la  présentation 


(1)  Séance  publique  du  10  fructidor  an  XII  (28  août  1804).  L'Ecole  et 
la  Société  s'étaient  réunies.  —  a  Les  élèves  ont  reçu  leurs  médailles  i<ic 
M.  Fourcroy,  conseiller  d'Etat  chargé  de  l'Instruction  publique.  *  (Procès- 
verbal  de  la  séance.) 

(2)  Archives  de  la  Société,  cote  37,  pièce  n»  8. 

(3)  Ibid.,  pièce  n*  9. 

(4)  Nous  possédons,  dans  nos  Archittes,  les  lettres  de  remefciemeots 
adressées  à  cette  époque  par  Lk  Camus,  administrateur  de  l'Ecole  polj- 
technique;  Bourru,  ex-doyen  de  la  ci-devant  Faculté  de  médecine'»* 
Paris  ;  Van  Mons,  de  Bruxelles  ;  Lacépsde  ;  Haûy  ;  Laverme,  ex-professeur 
de  pharmacie  ;  Daubenton  ;  Vb.memat,  qui,  tous,  avaient  été  nommés  Des- 
bres  associés. 


—  465  — 

de  Fourcroy,  fut  nommé  directeur  de  l'Ecole  de  Phar- 
macie à  sa  création. 

Chéradame,  pharmacien  rue  Saint-Denis,  était  appa- 
trente  à  la  famille  de  Fourcroy  et  il  existait  entre  eux 
des  relations  d'autant  plus  fréquentes  que  Tune  des 
sœurs  de  Fourcroy,  à  la  suite  de  circonstances  doulou- 
reuses, avait  trouvé  asile  dans  sa  maison. 

Vauquelin  fut  élève  de  Chéradame.  Lorsqu'il  entra 
chez  ce  dernier,  il  sortait  de  THôtel-Dieu  où  il  était 
Testé  deux  mois  très  gravement  malade.  Il  n'était  pas 
encore  rétabli,  et  les  soins  affectueux  qu'il  reçut  dans 
la  famille  de  son  maitre,  en  particulier  de  la  sœur  de 
Fourcroy,  créèrent  d'intimes  relations  entre  les  trois 
hommes.  C'est  à  cela,  ainsi  qu'à  l'intelligence  que  cha- 
cun avait  reconnue  en  lui,  que  Vauquelin  dut  d'être 
accepté  comme  le  préparateur  de  Fourcroy,  dont  il 
-devint  bientôt  le  collaborateur  et  l'ami. 

Ces  liens  se  resserrèrent  encore  lorsque,  plus  tard, 
Vauquelin  étant  devenu  pharmacien,  et  tenant  la  phar- 
macie de  Goupil,  rue  Sainte-Anne,  tomba  une  deu- 
xième fois  gravement  malade.  Il  fut  alors  soigné  par 
les  deux  sœurs  de  Fourcroy  qui,  depuis  quelques  années, 
•avaient  pris  en  pension  l'ami  de  leur  frère.  «  Ces 
dames  »,  disent  Chevallier  et  Robinet,  les  biographes 
de  Vauquelin,  «  s'étaient  habituées  à  le  traiter  comme 
s'il  eût  été  leur  propre  fils.  » 

Est-il  donc,  après  cela,  déraisonnable  de  penser  que 
la  loi  de  germinal  ait  pris  naissance  au  moins  autant 
dans  les  conversations  de  ces  trois  hommes  que  dans 
les  discussions  du  Conseil  d'État  ? 

Quant  à  la  loi  elle-même,  assurément  elleest  de  celles 
qu'il  faut  remplacer  aujourd'hui,  et  l'on  y  travaille,  je 
crois,  depuis  quelque  temps  ;  mais  que  Ion  se  reporte 
à  cent  ans  en  arrière,  et  l'on  verra  qu'elle  était  la  so- 
lution la  plus  acceptable  dans  l'état  d'anarchie  qui 
régnait  alors  dans  notre  profession.  Quelques-uns  re- 
grettèrent le  Collège,  un  peu  comme  on  regrette  tout 
ce  qui  s'en  va.  Fourcroy  lui-môme  essaya  un  moment 

Jourtu  4m  PKarn,  $t  de  Chim.  6*  sÉHis.t.  XVIII.  (7  novembre  1003.)       30 


n 


~  466  — 


de  le  conserver;  mais  il  pcévit  la  défaite.  Et  puis  il  a 
senti  que,  quand  VL,isA  confie  une  mission  à  un  homme, 
celui-ci  ne  peut,  sans  trahir  son  pays,  sacrifier  les  inié- 
Téts  généraux  à  des  intérêts  de  coterie,  ni  même  au 
;intérêts  d*une  corporation,  si  respectables  qu'ils  soient 

II.  —  LA  SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  1803  A  1824 

1.  —  Intérêts  professionnels. 

On  comprend  maintenant  la  genèse  de  la  Société  de 
Pharmacie.  La  Corporation  des  apothicaires  était  (l^ 
venue  peu  à  peu  une  sorte  de  société  trini taire.  C'était 
h  la  fois  une  société  enseignante,  une  société  scienti- 
lique  et  une  société  de  prévoyance.  Elle  fut  même,(iâD5 
un  temps,  une  société  commerciale.  Survient  la  loi  de 
germinal  :  tout  se  désagrège. 

L'Etat  se  substitue  à  la  Société  enseignante.  11  s'enh 
pare  des  bâtiments  et  dépendances  du  Collège  qui,  par 
un  arrêté  du  3  frimaire  an  XII  (23  novembre  180Î; 
signé  Bonaparte,  sont  attribués  à  l'Ecole  que  la  loi  a 
créée  «  pour  y  placer  son  administration  et  y  faire  les 
cours  prescrits  ». 

Les  membres  de  Fancien  Collège,  dépossédés,  déci- 
dent néanmoins  qu'ils  continueront  à  se  réunir.  Pour 
■pouvoir  le  faire,  ils  déclarent  dans  un  règlement  non- 
veau  qu'ils  ne  s'occuperont  plus  que  de  science,  et  ils 
changent  le  titre  de  l'ancienne  Société  en  celui  de 
Société  de  Pharmacie  de  Paris.  Une  seule  questioD 
reste  un  moment  en  suspens,  qui  est  celle  de  savoir  où 
se  feront  les  réunions.  Jusqu'ici  la  Corporation  dc5 
apothicaires,  puis  le  Collège,  puis  la  Société,  libre,  se 
sont  toujours  réunis  dans  la  salle  des  Actes.  Tant  que 
l'Ecole  n'est  pas  confisquée,  la  nouvelle  Société  peaj 
toujours  y  tenir  ses  séances.  Mais  on  sait  que  l'arrêta 
de  confiscation,  déjà  décidé,  est  imminent. 

C'est  alors  qu'intervient  une  délibération  des  mem- 
bres de  la  nouvelle  Ecole,  qui  mérite  d'être  reprinluite. 
Dans  sa  concision,  elle  dit  assez  les  vœux  que  chacun 


—  467  — 

faisait  pour  que  runion  se  maintînt* dans  le  corps  pharr 
maceutique  : 

«  L'Administration,  sur  la  proposition  d\m  de  ses 
-a  membres,  arrête  qu'il  sera  donné  connaissance  à  la 
«  première  séance  de  la  Société,  de  son  désir  pour  qu'elle 
«  continue  à  tenir  ses  séances  dans  le  local  choisi  par 
^<  elle  dans  le  ci-devant  Collège  de  Pharmacie  (I).  » 

L'arrêté  est  du  H  brumaire  an  XII  (3  novembre  1803)  ; 
il  fut  communiqué  à  la  Société  de  Pharmacie,  dans  la 
séance  du  15  du  môme  mois  et  le  procès-verbal  relate 
le  fait  en  ces  termes  : 

«  L'organisation  de  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Paris 
«  ayant  été  terminée  par  le  Ministre  de  l'Intérieur, 
«  l'Administration  représentée  par  plusieurs  de  nos 
«  Membres  communique  un  arrêté  qui  accorde  à  notre 
«  Société  la  liberté  de  se  réunir  dans  le  même  lieu  où 
«  elle  s'est  déjà  occupée  de  ses  travaux.  » 

C'est  à  cet  arrêté,  ainsi  qu'à  la  bienveillance  des 
directeurs  de  l'Ecole  qui  se  sont  succédé  durant  les 
cent  ans  qui  viennent  de  s'écouler,  que  nous  devons  de 
nous  assembler  dans  cette  salle,  transportée  en  1881,  de 
la  rue  de  l'Arbalète,  ici  même,  et  où  nous  trouvons 
accumulés  tant  de  souvenirs. 

Une  seule  des  attributions  du  Collège  fut  à  peu  près 
délaissée  :  j'entends  celle  qui  en  faisait  une  sorte  de 
Société  de  défense  professionnelle  s'occupant  de  re- 
chercher et  de  poursuivre  les  infractions  à  la  loi. 

A  la  vérité,  on  dut  croire,  et  avec  raison,  que  cette 
attribution  revenait  à  Thtat.  Il  a  créé  une  loi  sur 
lexercice  et  sur  la  police  de  la  pharmacie  :  c'est  bien 
le  moins  qu'il  en  surveille  l'exécution  ;  c'est  bien  le 
moins  qu'il  la  modifie  s'il  apparaît,  à  l'usage,  que  cer- 
tains de  ses  articles  doivent  être  modifiés. 

Mais  le  fabuliste  l'a  dit:  Ne  t'attends  quà  toi  seul^ 
c*€st  un  commun  proverbe.  Les  pharmaciens  ne  tar- 

(1)  Archives  dt  VEcoU  de  Pharmacie.    •  • 


—  4R8  — 

dèrent  pas  à  reconnaître,  à  leurs  dépens,  la  sagesse  de 
cette  maxime. 

Nombre  d'abus  cojxtinuèrent;  d^atitres' prirent  nais- 
sance en  Tabsencre  d'une  surveillance  effective.  Des 
charlatans  furent  autorisés  à  vendre  des  remèdes 
secrets.  C'est  ainsi  que  le  fameux  Mettemberg  obtint ob 
décret  de  TEmpereur  (1),  daté  du  palais  impérial  des 
Tuileries,  le  6  février  1810,  qui  Tautorisait  •  à  an- 
noncer- et  à  vendre  publiquement  sa  quintessence 
antipsorique  »,  qui  guérissait  la  gale  «i  en  dépurant 
l'économie  ».  Et  cependant,  on  avait  fait,  en  1808,  des 
expériences  à  l'hôpital  du  Val-de-Grâce,  dans  les- 
quelles l'inventeur  avait  dû  abandonner  14  malades, 
après  70  jours  d'un  traitement  infructueux. 

On  se  plaignit  amèrement  des  jurys  départemen- 
taux, qu'avaient  créés  les  articles  11  et  13  de  la  loi  de 
germinal  et  •  qui,  disait-on,  accordaient  trop  facile- 
ment des  diplômes.  On  se  plaignit  des  bureaux  de 
bienfaisance,  dans  lesquels,  par  suite  de  modifications 
apportées  à  leur  organisation,  les  pharmacies  étaient 
tenues  par  des  Sœurs  qui  faisaient  et  vendaient,  au 
public,  des  médicaments  et  même  des  remèdes  secrets, 
contrairement  aux  articles  25  et  26  de  la  même  loi  (2. 


(1)  M  cUcinberg  adressa  à  la  Société  de  Pharmacie,  le  15  mars  iSiO,  uw 
copie  de  ce  décret.  Nous  possédons  cette  copie  dans  nos  archives,  aii» 
que  la  lettre  d'envoi  et  une  petite  plaquette  fort  curieuse,  relatant  les 
inervei  lieuse»  guérisons  obtenues  au  VaI-de*Grâce,  à  Taide  de  ladite  quin- 
tessence (cote  52,  pièces  6,  7  et  8). 

(2)  Sur  celte  dernière  question,  nous  possédons  dans  nos  archives  deai 
pièces  intéressantes. 

La  première  est  une  lettre  adressée  par  une  Commission  de  la  Société 
de  Pharmacie  :  a  A  Messieurs  les  Membres  composant  l'Ecole  spéciale  de 
Pharmacie  .de  Paris.  »  Elle  ne  porte  pas  de  date;  mais  elle  est  de  la  Os 
de  janvier  ^u  du  commencement  de  février  1818. 

Dans  cette  lettre  sont  exposés  les  doléances  des  pharmaciens  de  Paris, 
relativement  à  la  nouvelle  organisation  des  Bureaux  de  bienfaisance.  Nos» 
ne  pouvons  la  reproduire  ici  en  entier;  maison  voici  le  premier  alinéa  qui 
montre  bien  que,  comme  nous  le  disons  plus  loin,  l'Ecole  et  la  Société 
unissaient  leurs  efTorts  pour  défendre  les  intérêts  de  la  profession  : 

«  Messieurs,  la  Société  de  Pharmacie,  séante  au  sein  de  votre  établie 
(Tsement,  nous  a  chargës,''dans  sa'Séance'ihi45  janvier  ltlt8,ti'attirer votre 
«  attention  sur  un  nouvel  abus  introduit  dans  l'exercice  delaphar0iacie,à 


—  469  — 

Toutes  ces  plaintes  affluèrent  à  la  Société  de  Phar- 
macie, comme  si  elle  eût  été  encore  gardienne  des 
prérogatives  de  la  profession. 

Malheureusement,  rarticle  4.  du  titre  V  de  sou 
règ'leinent  est  formel  :  «  Tout  '  entretien  étranger  aux 
«  sciences  que  la  Société  cultive  est  sévèrement 
fc  interdit.  » 

Le  règlement  fut  observé  jusqu'en  1810.  A  partir  de 
cette  époque,  les  plaintes  devinrent  si  nombreuses, 
qu'il  fallut  bien  s'en  occuper.  La  Société  et  TEcole 
décidèrent  d'agir  en  commun  pour  défendre  les  inté- 
rêts de  la  pharmacie. 

Mais,  d'une  part,  l'introduction  de  ces  questions 
dans  les  travaux  de  la  Société  de  Pharmacie  mena- 
çait de  nuire  à  l'objet  pour  lequel  elle  avait  été  fondée; 
d'autre  part,  le  nombre  de  ses  membres  étant  limité 
à  60,  cela  excluait  les  autres  pharmaciens  de  Paris  et 
de  la  Seine  de  la  défense  des  intérêts  profession- 
nels. 

On  eût  alors  l'idée  de  créer  une  Société  spéciale,  ou- 
verte, celle-là,  à  tous  les  pharmaciens,  et  qui  ne  s'oc- 
cuperait que  de  ces  intérêts.  C'était  la  reprise  de  la 
troisième  attribution  du  Collège. 

Un  premier  essai  fut  fait  en  1820.  La  nouvelle  So- 
ciété reçut  le  nom  de  a  Société  des  Pharmaciens  du 
département  de  la  Seine  »..  Elle  eut  pour  président 
Derosne  et  pour  secrétaire  général  Fée.  Pour  des  rai- 
sons qu'il  serait  trop  long  d'exposer  ici,  ce  premier 

c  Toccasion  des  fournitures  de  médicaments  destinés  aux  indigents  de  la 
c  Ville  de  Paris,  et  de  vous  prier  de  les  dénoncer  k  l'autorité  compétente.  » 
(Cote  49,  pièce  n*2i.) 

L'Ecole  dénonça  les  abus  qui  lui- étaient  signalés,  au  préfet  qui  lui 
répondit  le  8  mars  1819.  Dans  sa  réponse  (la  seconde  pièce),  qui  est  adres- 
sée a  A  Messieurs  de  l'Ecole  de  Pharmacie  de  Paris  d,  le  préfet  informe 
ceux-ci  que  le  Conseil  général  des  hospices  a  examiné  la  question  et  qu'il 
a  décidé  que,  «  pour  obvier  désormais  à  tout  désordre  et  pour  prévenir 
toute  plainte,  le  chef  de  la  Pharmacie  centrale  ferait  des  visites  tous  les 
trois  mois  dans  les  bureaux -de  charité,  pour  reconnaître  la  nature,  la 
qualité  et  le  mode  de  préparation  des  médicaments  destinés  aux  pau- 
vres y>  (cote  49,  n*  22). 


—  470  — 

essai  ne  réussit  pBiS  (1)  et  cette  Société  fut  dissoute  le 
18  décembre  1821  (2). 

Mais  le  projet  fut  repris  bientôt  après  (3),  sous  Fim- 
pulsion  de  Robiquet,  alors  secrétaire  général  de  la 
Société  de  Pharmacie,  et,  cette  fois,  aboutit  en  1824  a 
la  création  de  la  Société  de  Prévoyance. 

A  partir  de  cette  époque,  la  Société  de  Pharmacie  de 
Paris  ne  siortit  plus  qu'exceptionnellement  de  ses 
attributions  et  ne  s'occupa  plus  qu(*  de  questions 
scientifiques. 

2.  —  Recherches  scisNTiprouBs. 

Bien  que  la  Société  de  Pharmacie,  comme  on  TÎenl 
de  le  voir,  ait  dû,  pendant  ses  vingt  premières  années, 
c'est-à-dire  jusqu'à  la  création  de  la  Société  de  Pré- 
voyance, s'occuper  de  la  défense  des  intérêts  de  la  pro- 
fession, cela  ne  parait  nullement  l'avoir  écartée  du  but 
qu'elle  s'était  imposé.  On  peut  même  dire  qu'à  aucune 
autre  époque  de  son  existence,  sa  vitalité,  comme 
société  scientifique,  ne  s'est  affirmée  par  autant  d'uti- 
les et  importants  travaux.  Il  faudrait  un  volume  pour 
les  exposer  tous,  surtout  si  l'on  voulait  ne  rien  omettre 


(i)  Le  Règlement  que  la  nouvelle  Société  avait  élaboré  d'abord,  àtitn 
provisoire,  fut  très  attaqué,  surtout  par  Chéreau,  pharmacien  de  Pari^  et 
membre  de  cette  Société.  Les  objections  de  ce  dernier  sont  résumées  dus 
une  lettre  qu'il  adressa  en  mai  1820  «  aux  membres  de  la  Commissioii 
établie  par  la  Société  des  Pharmaciens  du  .département  de  la  Seine  ■,  et 
dont  la  copie  est  dans  nos  archives  (cote  49,  pièce  n*  24). 

i.'hércau  aurait  voulu  que  la  nouvelle  Société  se  fondit  avac  la  Sodélè 
de  Pharmacie.  U  en  donne  les  raisons  dans  une  deuxième  lettre  égalemcst 
conservée  dans  nos  archives  (cote  49,  n*  25).  Mais  une  ("ommitfioo 
nommée  par  la  Société  de  Pharmacie,  k  l'efTet  d'examiner  la  propositioi 
Chéreau,  conclut  à  son  rejet  (Commission  composée  de  Henrr,  Booilloi- 
Lagrange,  Labarraque,  Parract  Couverchel.  Rapport  de  Henrj,  co(e49, 
pièce  DP  27)  et  la  Société  vota  ses  conclusions. 

Il  est  très  possible  que  cette  discussion  ait  beaucoup  contribué  à  U  dii- 
solution  de  la  Société  des  Pharmaciens  du  département  de  la  Seine. 

(2)  Journ,  de  Pharm.,  t.  VIII,  p.  471,  1822. 
•   (3)  Voir  sur  ce  point  :  Henbi  db  Mazibhes,  Notes  sur  les  origines  de  la 
«  Société  de  Prévoyance  »  {BulL  de  la  Chambre  syndicale  et  Société  de 
Prévoyance,  t.  VU,  p.  648,  1901). 


-^  471  — 

des  circonstances  intéressantes  qui  les  ont  k  plus  sou-' 
vent  provoqués. 

Au  moins  puis-je  m'arr^ter  un  instant  sur  les  plus 
coniixis  d'entre  eux  :  ceux  qui  amenèrent  la  découverte 
de  tant  de  ces  principes  immédiuts  organiques  dont  ' 
la  plupart  ne  tardèrent  pas  à  être  appliqués  en  méde-  • 
cine.  Il  n'est  pas,  d'ailleurs,   d'étude  plus   instructive  ; 
et  plus  captivante  pour  celui  qui  pense.  On  y  saisit  la  • 
marche,  parfois  capricieuse,  mais  jamais  ininterrom-^ 
pùe    de  la  science.  Ce  sont  d'abord  les  surprises,  les 
tâtonnements  ;   puis   tout  s'éclaire  à  la   lueur  d'une 
idée'«t  les  découvertes  se  précipitent. 

Eli  1803,  quelques  mois  avant  que  la  Société  libre  • 
ne    fût  devenue   la  Société  de  Pharmacie  de  Paris,  • 
Derosne,  en  analysant  l'opium  selon  les  procédés  élé-  ' 
mentaires    de    l'époque,  en  sépara    fortuitement    un- 
produit  cristallisé,  ou  plutôt  deux  produits  cristalli- 
sés, mais  qu'il  confondit  en  un  seul,   bien  qu'il  eût- 
constaté   qu'ils    différaient  par   certaines  propriétés.  î 
C'est  l'un  de  ces  produits  que  Robiquet,  quatorze  ans 
plus  tard,  démontrera    être  un  principe   particulier, 
distinct  de  la  morphine,  et  qui  fut  appelé  narcôtine. 
Quanta  l'autre,  il  est  certain,  pour  moi,  étant  don- 
nées ses  propriétés  et  la  façon  dont  il  fut  obtenu,  que 
c'était  la  morphine  elle-même  (1). 

Avec  les  idées  qui  régnaient  de  son  temps,  Derosne 
donna  à  son  produit  le  nom  de  sel,,  mais  il  ne  lui 
échappa  pas  qu'il  dût  être  un  nouveau  principe  immé- 
diat. 11  fit,  avec  lui,  quelques  essais  sur  des  animaux 
qui  en  furent  fortement  incommodés  et  il  en  tira  — 

(1)  Le  mémoire  de  i)ero:ine,  d'aprcs  Boullay  {Journ.  de  Pharm.^  t.  III, 
p.  436,  1817),  fut  lu  à  la  Société  de  Pharmacie.  II  s*agit  sans  doute  de  la 
Société  libre  non  encore  transrormée.  Il  parut  dans  les  Annales  de  Chimie^ 
t.  X|jV,  p.  257.  Le  second  produit  dont  je  parle  ici,  et  que  Derosne  con« 
fondit  avec  le  premier,  il  l'obtint  en  traitant  la  solution  aqueuse  d'opium' 
pûTe'  carbonate  de  potasse,  puis  en  dissolvant  le  précipité  formé  dans 
l'alcool  bouillant.  Far  refroidissement,  il  se  déposa  une  poudre  confu* 
sèment  cristallisée,  à  '  laquelle  des  -purtlicationH  successives  ne  purent 
enlever  la  propriété  qu'elle  possédait  d*ôtre  alcaline.  Cette  propriété,  ' 
Deroilfae  Fattribua  k  U  potasse. 


—  472  — 

très  timidement,  il  est  vrai  —  la  conclusion  que  les 
propriétés  de  Topium  devaient  tenir  en  grande  partie 
à  cette  substance  saline. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  découverte  du  sel  de  Derosne, 
comme  on  l'a  appelé,  venait  à  Tappui  de  Topinion  sou- 
tenue déjà  par  quelques  chimistes,  par  Vauquelin  en 
particulier,  que  les  médicaments  végétaux,  réellement 
actifs,  devaient  leur  activité  à  quelque  principe  encore 
inconnu. 

Cette  doctrine  des  principes  actifs  ne  tarda  pas  à 
inspirer  les  recherches  des  membres  de  la  Sociâé» 
surtout  lorsque  Vauquelin  eût  exposé,  devant  elle, 
ses  travaux  sur  la  composition  du  tabac  (15  mai  1809) 
et  sur  l'analyse  de  la  belladone  (16  août  1809)  (IK  I-e 
premier  de  ces  travaux,  surtout,  mérite  de  fixer  on 
moment  notre  atlention. 

On  attribue  généralement  la  découverte  de  la  nico- 
tine à  Posselt  et  Reimann  qui  l'auraient  isolée  les  pre- 
miers en  1828.  Il  me  paraît  que,  en  ce  point,  on  na 
pas  assez  rendu  justice  à  Vauquelin.  Le  travail  de  ce 
chimiste,  dont  nous  avons  le  manuscrit  dans  nos 
archives  (2),  est  intitulé  :  Mémoire  sur  un  principe 
nouveau  contenu  dans,  le  tabac^  et  il  débute  ainsi  : 
«  En  faisant  l'analyse  du  Nicotiana  Tabacum,  j'ai 
«  trouvé  une  substance  qui  m'a  paru  différente  de 
«  toutes  celles  qui  ont  été  reconnues  jusqu'ici  dans  les 
«  végétaux  et  qui  me  semble,  d'après  cela,  mériter  un 
«  nom  et  une  place  particulière  parmi  les  malériaBX 
a  immédiats  des  plantes.  » 

Pour  obtenir  ce  principe,  il  exprime  le  suc  de  la 
nicotiane,  Tévapore  en  consistance  sirupeuse,  tfaite  le 
sirop  par  l'alcool,  évapore  à  sec  la  solution  alcoolique, 
dissout  le  résidu  dans  un  peu  d'eau,  sature  par  de  la 
potasse  et  distille  avec  ménagement.  Ce  principe  est 

(1)  Premier  volume  tic»  procès-verbaux. 

(2)  Cote  53,  pièce  n*  8.  En  marge,  on  trouve  ]a  note  suivante  :«  J'si 
été  secondé  dans  les  expériences  nombreuses  .qui  seront  rapportées  daM 
un  mémoire,  par  M.  Kobiquet,  pharmacien  ,très  distingué  de  Paris.  ■ 


\ 


—  47a  — 

an  liquide  volatil,  incolore  quand  il  est  pur,  soluble 
dans  Teau  et  Talcool,  doué  d'une  odeur  irritante  et 
d'une  saveur  acre,  précipitant  par  une  infusion  de 
noix  de  galle.  Est-ce  que  ce  n'est  pas  là  la  nicotine? 

Et  qu'on  ne  dise  pas  que  Vauquelin  ne  lui  a  pas 
reconnu  les  qualités  d'une  espèce  chimique  ?  Le  titre 
du  mémoire  et  son  début  sont  déjà  la  preuve  du  con- 
traire; ses  conclusions  ne  sont  pas  moins  significa- 
tives :  «  Le  résultat  de  cette  analyse,  dit-il  en  termi- 
«  nant,  doit  nous  faire  espérer  qu'en  examinant  avec 
«  soin  les  végétaux  qui  sont  en  usage  dans  les  phar- 
«  macies,  dans  les,  arts  et  dans  l'économie  domes- 
«  tique,  l'on  trouvera  beaucoup  d'autres  principes  que 
«  nous  ignorons  encore;  car  en  ce  genre,  la  nature  est 
<i  inépuisable  et  nous  pourrons  expliquer  une  foule 
«c  d'effets  dont  les  causes  sont  inconnues.  » 

Vauquelin  eut  même,  à  la  suite  de  ce  travail,  la 
pensée  que  des  plantes  actives,  que  leurs  caractères 
botaniques  réunissent  dans  une  même  famille,  devaient 
renfermer  des  principes  immédiats,  sinon  identiques, 
du  moins  analogues.  C'est  ce  qui  l'amena  à  étudier  la 
belladone.  A  la  vérité,  il  n'en  isola  pas  le  principe 
actif,  Vatropine;  mais  il  établit  que  l'activité  de  la 
plante  était  due  à  une  matière  amère,  nauséabonde, 
soluble  dans  l'alcool,  donnant  avec  le  tanin  une  com- 
binaison insoluble  qui  fournissait  de  l'ammoniaque 
sous  l'action  de  la  chaleur...  C'était  bien  encore 
quelque  chose  (1). 

Presque  à.  la  même  époque,  Robiquet  qui,  en  colla- 
boration avec  Vauquelin,  avait  antérieurement  (15  jan- 
vier 1806)  découvert  l'asparagine  dans  l'asperge, 
annonçait  la  découverte  d'un  principe  sucré,  différent 
du  sucre,  dans  la  racine  de  réglisse,  la  glycyrrhizine 
(16  août  1809)  (2),  puis  celle  du  principe  vésicant  des 

cantharides,  la  cantharidine  (16  février  1810). 

I ...  I  i    I      .1       I.  I ..,     ^      .    I  ■    1 1 .  ■  I        ■    Il 

(1)  Ce  travail  est  résumé  par  BouUay,  dans  le  BuU.  de  Pharm,^  t.  I, , 
p.  473..  1809. 

(2)  Lé  mémoire  de  Bobiquetf.sur  (a  racine  de  ré$li$8t^  est  dans  nos 


r 


—  474  — 

Deux  ans  plu&  tard,  le  15  décembre  1811,  BouUaj 
présentait  à  la  Société  le  principe  actif  de  la  coque 
du  Levant,  la  picrûto^ine.  Cette  dernière  découverte 
marque  encore  une  étape,  en  ce  sens  que  Boullay  fait 
la  remarque  que  ce  corps  ne  renferme  pas,  comme  le 
sel  de  Derosne  et  Tasparagine,  les  éléments  de  Tarn- 
moniaque  (nous  dirions  qu'il  ne  renferme  pas  d'aiole . 

Boullay,  lui  aussi,  est  pénétré  de  l'importance  et  de 
l'avenir  de  ces  sortes  de  travaux  et,  à  roccasion  de  sa 
découverte,  il  exprime  ainsi  ses  sentiments: 

«  Je  crois,  dit-il,  la  picrotoxine  intéressante  et  parce 
«  qu'elle 'est  un  corps  nouveau,  et  parce  qu'elle  pré- 
ce  sente  un  principe  vénéneux  isolé,  pur  et  tel  qu'il 
«  serait  à  désirer  qu'on  pût  obtenir  non  seulementtous 
ff  les  principes  qui  constituent  les  poisons  des  végê- 
«  taux,  mais  môme  ceux  qui  ont  une  action  salutaire 
«  sur  l'économie  animale,  afin  que,  ces  principes  étant 
<i  parfaitement  connus,  on  pût  trouver  des  moyens 
«  faciles  de  combattre  les  uns  et  d'employer  les  autres 
(c  avec  plus  d'efficacité  (1);  » 

Ainsi  le  nombre  des  principes  immédiats  va  sans 
cesse  en  s'augmentant  :  Vauquelin  y  ajoutera  enc4)re  la 
daphnine  en  1812  (17  août),  Pelletier  Voliidlem  4816, 
Magendie  et  Pelletier  Véniétine  en  1817. 

Alais  jusqu'alors,  ces  recherches  ont  été  faites  un  peu 
au  hasard.  On  n'a  eu  recours,  pour  ainsi  dire,  qu'à  de5 
méthodes  physiques.  Les  dissolvants  neutres,  la  cha- 
leur, le  repos  ont  été  les  agents  presque  exclusife  des 

Archives^  cote  55,  pièce  n"  6.  Outré  le  principe  sucré,  Robiqnet  a  relire 
do  cette  racine  un  corp«  cristal lii«é,  sur  lequel  il  s'exprime  ainsi  :  c  M.  Havr 
a  déterminé  ces  cristaux  :  octaèdres  rectangulaires,  dont  les  deux  arêtes  1& 
plus  courtes  sont  remplacées  par  des  facettes.  Saveur  presque  nulle,  joli* 
substance...  J'avais  cru  d'abord  avoir  affaire  au  même  corps  que  M.  V»b- 
quelin  et  moi  avions  trouvé  dans  le  suc  d'asperge.  Dans  le  fait,  il  a  J  * 
jusqu'à  présent  que  la  détenuioation  différente  de  la  forme  donnée  pv 
M.  Haiiy,  qui  suspend  mon  jugement.  » 

(1)  HuH.  de  Pharm.,  t.  IV,p.  4.  Plu^tard^  en  1818.  BottUaj  {P.-f-G.) 
compléta  son  travail  et  en  fît  le  sujet  d'une  thèse  tle  doctorat  es  scieacei 
qui  fut  soutenue  devant  la  Faculté  des  sciences  de  l'Université  (Sur  rhi> 
tôire  naturelle  et chfmiquedd  la  coqae  du  Levant,  Menispetmmm Coeeuùa}- 


\ 


—  475  — 

séparations.  La  découverte  d'un  chimiste  allemand  va 
changer  Torientation.  ' 

En  d8<7,'eii  effet,  Sertuetner,  qui  s'était  déjà  occupé 
4e  Topium  à  peu  près  en  m^me  temps  que  Derosne, 
annonce  qu'il  a  retiré,  de  ce  produit,  un  principe  nou- 
veau, —  c'était  la  morphine  —  et  il  établit,  ce  qui 
était  jusque-là  sans  exemple,  que  ce  principe  possède, 
par  Ivii-méme,  des  propriétés  alcalines  et  peut  donner^ 
avec  les  acides,  des  sels  définis  (<).  Le  fait  fut  vérifié 
presque  aussitôt  en  France  par  Robiquet(2),  à  Munich 
par  Vojrel  (3)  :  tous  deux  membres  do  la  Société  de 
Pharmacie. 

Dès  lors  quoi  de  plus  naturel  que  d'appliquer  à  la 
recherche  des  principes  analogues  à  la  morphine  les 
méthodes,  déjà  employées  en  chimie  minérale  pour  la 
séparation  des  bases  ?  C'est  ce  que  Ton  comprit  immé** 
diatement. 

Deux  membres  de  notre  Société,  deux  hommes  qui 
travaillèrent  en  commun,  et  qui  ont  été  réunis,  il  n'y- 
a  pas  longtemps,  dans  une  mémo  apothéose,  se  sont 
acquis  dans  cette  voie  une  gloire  impérissable.  J'ai 
nommé  Pelletier  et  Caventou.  Coup  sur  coup,  ils  sont 
V€nus  apporter  la  découverte  do  cinq  alcaloïdes  dont 
l'un  est  devenu  un  des  médicaments  les  plus  utiles  à 
l'humanité. 

En  1818,  ils  découvrent  la  strychnine  (i)  ;  en  1819,  la 

•  (\)  GilhtrVs  Annulen  der  Pkyuik  (ncue  Falge),  XXV,  56.  Sertuerner 
avait  déjà  annoncé  la  découverte  d*un  principe  immédiat  dans  l'ofiium  et 
ptx>c)amé  la  nature  alcaline  de  co  principe  en  1805  et  en  1806;  mai»  son 
traivail  d'alors  avait  pa.s8é  à  peu  prêt»  inaperçu.  (Jouini.  de  i*harm.  de 
TrùmmédorfT,  Xlll  et  XIV.) 
-  (2)  Joui^n,  de  Phann.,  t.  III,  p.  442,  18i7. 

(3)  Ibid.,  p.  4n,  1817. 

(4)  Cet  alcaloïde  avait  d'abord  été  appelé  vauqucline.  on  l'honneux  de 
Vauquelin,  et  il  est  désigné  sous  ce  nom  dans  le  Traité  élémentaire  de 
pharmacie  théorique  do  J.-B.  Caventou,  paru  en  1819  (p.  i97j*  Mais 
lorsque  le  mémoire  de  Pelletier  et  Caventou  fut  lu  à  l'Institut,  ud  raenxbre, 
lebaron  d*  Beauvois,  fit  observer  k que  le  nom  de  vauqueline^  pour dési- 
goeruae  substance  aussi  délétère,  n'était  pas  convenable  »,  et  il  demanda 
qu'il  fût  changé. 

Le  président  engagea  la  Commission  qu'il  nomma  pour  reodre  compU 


ï' 


—  476  — 

brucine  et  la  vératrinç.  En  1820,  ils  établissent  Iaiu- 
ture  alcaline  du  principe  qu'avait  entrevu  Duncan 
dans  le  quinquina  (gris,  et  pour  lequel  ils  conser- 
vent le  nom  cinchonine,  qui  lui  avait  été  donné 
par  Gomez  (1  )  ;  ils  en  décrivent  en  outre  toutes  les 
combinaisons  salines. 

,  En  1821,  enfin,  ils  découvrent  la  quinine  et  enfoui 
une  étude  complète- 
Toutes  ces  découvertes  de  Pelletier  et  Caventou  ont 
jeté  un  si  grand  éclat  sur  cette  période,  que  celles  qui 
ont  été  faites  à  côté  d'eux  se  trouvent  rejetées  dans 
l'ombre.  Il  s'en  faut  cependant  qu'elles  soient  sans 
importance.  Citons,  en  1817,1e  beau  travail  de  Robi- 
quet  sur  la  narcoiine  dont  il  établit  la  nature  :  en  1820, 
la  découverte  de  la  solanine  par  Desfosses, pharmacien 
à  Besançon  (2)  et  membre  correspondant;  en  1821, 
celle  du  gentianin  par  Henry  et  Caventou  t3);  et, 
encore,  dans  cette  même  année  1821,  la  découverte 
du  pipérin^  qui  fut  faite  en  même  temps  par  Pelletier 
et  par  Poutet  de  Marseille  (4),  membre  correspondant 
Les  membres  de  la  Société  ne  se  bornèrent  pas  d'ail- 
leurs  à  s'occuper  de  la  recherche  et  de  la  séparation  des 
principes  immédiats.  Bien  d'autres  travaux,  les  uns  de 

à  l'Académie  du  mémoire,  et  qui  fut  composée  de  Berthollet»  Vanqsfitia 
et  Thénacd,  de  prendre  en  considération  l'observation  faite  par  le  baros 
de  Beauvois.  Sur  le  rapport  de  cette  Commission,  il  fut  décidé  que  le 
nom  de  vauqueline  serait  remplacé  par  celui  de  strychnine, 

(1)  J.  Pelletier  prit  date,  dans  le  numéro  de  mai  1820.  du  Jounu  dt 
Pkarm.y  p.  252,  de  la  découverte  de  cette  substance  alcaline,  en  soomb 
et  aux  noms  de  Labillardière  et  de  Caventou.  «  C'est  peut-étie,  écrit4L, 
<c  nous  l'avouons,  la  substance  que  M.  Gomès  a  obtenue  le  premier  et  qall  t 
«  nommée  cinchonin,  la  résine  pure  de  M.  Lanbert;  mais  ces  chiflùstci 
«  n'avaient  pas  reconnu  la  véritable  nature  de  la  matière  dont  l'akiIioÀc 
<c  restait  &  découvrir,  et  la  plupart  des  propriétés  à^étudier.  » 

(2)  Lettre  de  M.  Desposses,  pharmacien  à  Besançon,  à  M.  Rohqot 
(Joum,  de  Pharm.,  t.  VI,  p.  374, 1820). 

(3)  Joum,  de  Pharm,,  t.  VII,  p.  173,  1821. 

(4)  Analyse  du  poivre  {Piper  nigrum),  par  J.  Pelletier;  Aoaljaede 
la  même  substance,  par  M.  Poutet,  de  Marseille.  Joum,  de  Phem., 
t.  VU,  p.  373,  1821.  A  la  suite  des  titres  ci-dessuset  en  petits  ctnctèns: 
Extraits  des  Ann.  de  Physique  et  de  Chimiet  et  de  VOUerwitiwr  frù- 
vençal  des  sciences  médicales^  par  M.  J.  Pelletier. 


T 


—  477  — 

chimie  pure,  les  autres  de  chimie  pharmaceutique  et 
de  pharmacie  proprement  dite,  furent  présentés  et  dis- 
cutés dans  ses  séances.  Mais  je  ne  puis  pas  insister 
davantage. 

3.  —  Les  Concours  et  lks  prix  fondés  par  la  Société  de  Pharmacie. 

La  Société  de  Pharmacie  n'a  pas  seulement  contribué 
aux  progrès  des  sciences  par  les  travaux  de  ses  mem- 
bres ;  elle  y  a  contribué  aussi,  et  en  dehors,  d'elle,  par 
les  prix  qu'elle  décernait  à  peu  près  chaque  année, 
et  qui  ont  provoqué  des  recherches  intéressantes  et 
utiles. 

Son  premier  règlement  ne  donne  pas  d'indications 
sur  les  conditions  de  ses  concours;  nous  y  trouvons 
seulement,  h  propos  des  séances  publiques,  la  phrase 
suivante  :  «  Il  y  a,  à  la  fin  de  Tannée,  une  séance 
a  publique  dans  laquelle  on  fait  des  distributions  de  prix 
«  et  des  mentions  honorables.  » 

Mais  les  rapports  qui  nous  restent  et  les  notes  insé- 
rées de  temps  en  temps,  soit  dans  les  Annales  de 
Chimie^  soit  dans  le  Journal  général  de  Médecine^  soif, 
à  partir  de  1809,  dans  le  Bulletin  de  Pharmacie^  nous 
renseignent  suffisamment  à  ce  sujet. 

Dans  les  deux  années  qui  suivent  sa  fondation,  la 
Société  de  Pharmacie  continue  les  traditions  de  la 
Société  libre  :  elle  n'a  rien  dépouillé  de  ses  origines  ; 
elle  n'envisage  ses  concours  que  comme  des  concours 
d'Ecole,  analogues  à  ceux  qui  existent  encore  de  nos 
jours.  Il  n'y  en  eut  d'ailleurs  qu'un  seul  de  cette  sorte, 
le  24  thermidor  an  XIII  (12  août  1805).  Le  procès-verbal 
en  a  été  conservé. 

Ce  concours  a  duré  de  9  heures  du  matin  à  9  heures 
du  soir.  Les  concurrents  ont  été  soumis  d'abord  à  un 
examen  public,  puis  —  et,  ici,  je  transcris  le  procès- 
verbal  —  «  pour  procurer  aux  concurrens  plus  de 
«  moyens  de  développer  leurs  connoissances,  chacun 
«  d'eux  a  été  invité  de  répondre  par  écrit  sur  l'histoire 


/ 


1 


478  — 


«  du  mercure,  sur  ses  diverses  combinaisons  et  son 
«  usage  dans  la  pharmacie  (1)  n. 

C'était,  comme  programme,  la  répétition  du  coboour 
de  fin  d'études  de  TEcole  de  Pharmacie  elle-même.  On 
en  devine  assez  les  inconvénients. 

Aussi,  dès  le  commencement  de  Tannée  1806,  fut-ii 
décidé  que,  dorénavant,  les  prix  seraient  accordés 
aux  meilleurs  travaux  effectués  sur  des  questions 
posées  par  la  Société.  Voyons  quelques-unes  de  ces 
questions  / 

Aux  deux  concours  suivants  (1806  et  1807),  ce  sont 
des  questions  simples  se  rattachant  à  la  pratique  de 
la  pharmacie,  dont  quelques-unes  peuvent  nous  faire 
sourire  aujourd'hui,  mais  qui  alors  avaient  leur  impor- 
tance et  présentaient  leurs  difficultés.  Ainsi  : 

«  Quel  est  le  meilleur  procédé  pour  obtenir  Témé- 
«  tique  le  plus  pur,  le  plus  identique  et  le  plus  cons- 
€  tamment  énergique?  etc.  (15  juin  1806). 

«  Existe-t-il  un  procédé  pour  obtenir  constamment 
«  du  kermès  de  la  même  couleur  et  de  la  même  na- 
«  ture?»  (15  juin  1806). 

^i  Préparer  Tacétate  de  potasse  de  manière  à  l'obtenir 
«  blanc  et  saturé  sans  employer  le  vinaigre  radical  > 
(15  avril  1807). 

Mais  ensuite  les  questions  prennent  plus  d'ampleur: 
elles  se  rapportent  à  des  sujets  plus  généraux,  qu'il 
s'agisse  de  science  pure  ou  de  science  appliquée.  Le 
niveau  s'élève  :  il  est  à  la  hauteur  du  progrès. 

L'une  des  questions  dont  la  solution  préoccupa  beau- 
coup do  savants  de  cette  époque  est  celle  de  Tcx- 
tractif. 

Lorsqu'on  fait  l'extrait  aqueux  d'une  plante,  qu'on 
le  reprend  par  l'alcool,  qu'on  évapore  la  solution  alcoo- 
lique jusqu'à  siccité  et  qu'enfin  on  épuise  le  résidu  par 
Tétlier,  il  resto  un  produit  que  nous  appelicrious  ni» 

\t)  Le  concours  a  été  terminé  par  uo  scrutin,  d'après  lequel  M.  P^yM"^ 
a  obtenu  le  premier  prix,  M.  Bernadel  le  second  et  M.  Atalhiasvm  omb- 
tien  honorable. 


—  479  — 

extrait  hydro-alcoolique  lai^  à  Véther.  Les  anciens 
pharmacologistes  :  Rouelle,  Fourcroy,  Parmaatier,  etc., 
rappelaient   extractif  et   ils    se   demandaient  si   cet 
«c    extractif  »  n'était   pas   le   même   pour  toutes  les 
plantes  ou,  du  moins,  si,  par  des  purifications  conve* 
nables,  on  n'aboutirait  pas  toujours  au  même  produit. 
C'est  une  conception  qui  peut  nous  paraître  singu- 
lière. Cependant  —  alors  que  nous  sommes  presque 
assurés  aujourd'hui  que  les  phénomènes  de  nutrition, 
par  exemple,  sont  les  mêmes  chez  tous  les  êtres  vi- 
vants —  est-ce  qu'il  n'est  pas  permis  de  se  demander 
s'il    n'existe  pas  aussi,   chez  tous,  un  fond  commun 
d'agents  présidant  à  l'accomplissement  de  ces  phéno- 
mènes ? 

Mais  il  y  a  tout  lieu  de  penser  que  ce  n'est  pas  dans 
ce  sens  que  les  anciens  chimistes  comprenaient  l'ex- 
tractif. 

La  question  de  l'extractif  fut  d'abord  posée  en  1809  et 
1810,  sans  même  être  abordée  par  les  concurrents.  En 
1814,  elle  fut  remise  au  concours;  on  en  précisa  les 
termes  et  on  en  fit  le  sujet  du  prix  Parmentier,  auquel 
on  attribua  les  600  francs  que  celui-ci  avait,  en  mou- 
rant, légués  à  la  Société. 

Maintenue  en  1815  et  en  1816,  elle  fut  enfin  retirée 
en  1817  (1),  où  l'on  décida  que  le  prix  Parmentier  serait 
décerné  à  l'auteur  de  la  meilleure  analyse  immédiate. 
Ce  nouveau  sujet  resta  sur  le  programme  pendant 
les  années  1817  et  1818  ;  après  quoi,  il  fallut  encore  le 
changer.  Et,  en  vérité,  on  eût  dû  le  prévoir.  A  cette 
époque,  les   découvertes  ^es   membres    de  la  Société 


(1)  Il  avait  été  envoyé  deux  mémoires  pour  1817;  mais  la  Commission 
jagea  qu'aucun  d'eux  ne  méritait  de  prix.  A  noter  les  observations  sui- 
vantes du  rapporteur  Robiquet  concernant  cette  question  de  Textractif  : 
<i  Tant  qu'on  ne  fera  que  se  livrer  &  des  dissertations  plus  ou  moins  vagues, 
à  des  vues  plus  ou  moins  spéculatives,  on  n'arrivera  point  Ji  la  solution 
d  un  problème  de  ce^te  nature.  Il  faut,  de  toute  nécessité,  avoir  recours  à 
l'expérience.  Ce  sont  des  faits,  et  des  faits  seuls,  qu'on  peut  substituer 
avec  avantage  aux  idées  déjà  reçues.  »  {Journ.  de  Pharm.,  t.  III,  p.  265, 
1817.) 


—  480  — 

dans  cet  ordre  de  recherches  étaient  si  fréquentes  (jne 
les  concurrents  ne  pouvaient  guère,  sans  s  exposer  ï 
être  devancés,  entreprendre  des  recherches  semblables. 

En  cette  dernière  année  1818,  le  programme  com- 
prenait encore  —  car  il  y  avait  toujours  plusieurs  ques- 
tions —  une  question  que  je  me  reprocherais  de  passer 
sous  silence,  tant  elle  présentait  ators  d'importance  et 
tant  elle  me  parait  faire  ressortir  les  aspirations  scien- 
tifiques élevées  de  la  Société.  Elle  est  d'ailleurs  si 
clairement  exposée  par  les  rédacteurs  du  programme. 
Cadet  et  Robiquet,  que  je  n'aurai  qu*à  les  suivre  dans 
-leurs  explications. 

Kirchoff,  en  18H,  avait  réussi  à  transformer  la- 
midon  en  sucre  fermentescible  à  Taide  de  l'acide  sul- 
furique  étendu  bouillant,  et  Ton  continuait  à  discuter 
pour  savoir  si,  dans  cette  réaction,  Tacide  agissait  en 
hydratant  ou  en  déshydratant  Tamidon. 

Le  môme  Kirchoff,  en  1814,  avait  annoncé  que  la 
formation  du  sucre,  dans  les  graines  amylacées  en 
germination,  était  indépendant  de  Pacte  de  la  végéta- 
tion, et  était  due  entièrement  à  la  réaction  du  gluten 
sur  Tamidon.  Il  avait  annoncé  également  que  pareille 
chose  avait  lieu  lorsqu'on  ajoutait  du  gluten,  surtout 
du  gluten  de  malt,  à  de  Tempois  de  fécule,  et  enfin 
que  le  sirop  obtenu  subissait  la  fermentation  vineuse. 

Le  gluten  devenant  acide  pendant  la  réaction,  Kir- 
choff pensait  que  c'était  probablement  par  cet  acide 
qu'il  agissait  sur  lamidon. 

En  conséquence,  la  Société  proposait  pour  sujet  d'un 
deuxième  prix  :  -      

1.  De  déterminer  ce  qui  a  lieu  dans  la  transforma- 
tion de  la  fécule  en  sucre,  soit  par  la  réaction  des 
acides,  soit  par  celle  du  gluten; 

2,  D'établir  sur  des  faits  une  explication  satisfai- 
sante de  la  fermentation  alcoolique  des  substances  qui 
ne  fournissent  point  de  matières  sucrées  par  les  agents 
ordinaires  ; 


—  481  — 

3.  D'indiquer  les  circonstances  les  plus  favorables  à  la 
production  de  cette  espèce  de  sucre,  et  à  la  fermentation. 

Nous  savons  aujourd'hui  que  la  saccharification  de 
l'amidon  par  le  malt  est  due  non  pas  à  un  acide,  non 
pas  au  gluten,  mais  à  un  ferment  soluble  qui,  dans  les 
expériences  de  Kircboff,  était  adhérent  au  gluten.  Ce 
ferment  est  la  diastase  ;  il  ne  fut  connu  que  quinze  ans 
plus  ♦ard  à  la  suite  des  recherches  de  Payen  et  Persoz. 

La  Société  de  Pharmacie  était  donc  en  avance  sur 
son  temps.  Le  sujet  ne  fut  pas  abordé  et  dut  être 
retiré  en  1821. 

Il  ne  me  paraît  pas  douteux,  cependant,  que  le  seul 
fait  d'avoir  proposé  et  nettement  posé  ces  questions 
comme  sujet  d'un  prix,  encore  qu'elles  n'aient  pas  été 
résolues  à  cette  époque,  ait  contribué  à  leur  solution 
ultérieure.  Payen,  qui,  avec  Persoz,  découvrit  la  dia- 
stase, fut  lauréat  de  la  Société  l'année  mêmejqui  suivit 
le  retrait  du  sujet  susdit;  il  en  fut  ensuite  un  membre 
assidu  et  actif.  C'est  certainement  là  qu'il  puisa  l'idée 
du  travail  qui  fut  fait  en  1833,  et  qui  devait  conduire  à 
la  connaissance  du  premier  des  ferments  solubles  (1). 

Beaucoup  d'autres  questions  furent  posées  par  la 
Société  durant  son  premier  quart  de  siècle,  qui,  pour 
la  plupart,  ont  été  traitées,  sinon  résolues.  Les  mé- 
moires dont  elles  furent  l'objet,  les  rapports  des  Com- 
missions qui  examinèrent  ces  mémoires,  ont  été  con- 
servés dans  nos  Archives.  Au  moment  de  les  parcourir, 
je  me  suis  demandé  si  le  jugement  d'aujourd'hui  serait 
celui  d'autrefois.  Il  y  a  tant  de  circonstances  qui 
influent  sur  les  jugements  des  hommes! 

Le  héros  de  Cervantes,  ayant  appris  un  jour  que  le 
fils  de  son  hôte  avait  du  penchant  pour  la  poésie,  lui 
demanda  de  voir  quelques-unes  de  ses  œuvres  ;  et  lui 
parlant  de  celle  que  le  jeune  homme  avait  alors  par 

(1)  Payen  bt  Pbrsoz  :  Mémoire  sur  la  diastase  {Ann,  de  Chim.  et  de 
Phys,,  [2],  t.  LUI,  p.  73,  1833). 

Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.  6«  mArib,  t.  XVUI.  (7  novembre  1903.)      31 


—  482  — 

hasard  entre  les  mains,  il  lui  dit  :  «  Si,  par  fortune. 
«  cette  pièce  a  été  mise  en  avant  pour  quelque  joute  lit- 
«  téraire,  tâchez  de  gagner  le  second  prix,  parce  que 
«  la  faveur  ou  la  grande  qualité  de  la  personne 
((  emporte  toujours  le  premier  prix,  au  lieu  que  la 
«  pure  justice  donne  toujours  le  second.  » 

Ces  paroles  doucement  ironiques  ne  s'appliquent 
pas  à  notre  Société,  et  ses  jugements  d'il  y  a  quatre- 
vingts  ans  n'offrent  pas  matière  à  revision. 

Au  surplus,  voici  quelques-uns  des  savants  qu'elle 
a  couronnés  dans  son  premier  quart  de  siècle. 
C'est  d'abord  Cluzel  (1),  dont  le  procédé  de  pré- 
paration du  kermès  est  toujours  classique;  c'eîii 
ensuite  Frémy  le  père,  Siret  de  Reims,  Poutet  de 
Marseille,  SéruUas,  ces  trois  derniers  pour  leurs  belles 
recherches  sur  un  procédé  industriel  de  préparation 
du  sirop  de  raisin  avec  lequel  on  songeait  à  remplacer 
alors  le  sucre  de  canne;  Bussy,  qui  fut  deux  fois  lau- 
réat, la  première  fois  pour  son  travail  sur  le  charbon 
animal,  et  la  seconde  pour  ses  recherches  sur  l'acide 
sulfurique  de  Nordhausen;  Payen,  Desfosses.  Ce  sera  im 
peu  plus  tard  Frémy  le  lîls,  pour  ses  recherches  sur 
les  composés  pectiques,  Pasteur  dont  la  Société  réi*om- 
pensaun  mémoire  au  début  de  sa  carrière  scientifique. 

4.  —  Les  fondateors  de  la  Sociâté. 

Parmentier  et  Vauquelin.  —  Après  avoir  exposé  les 
travaux  de  la  Société  de  Pharmacie  pendant  ses  pre- 
mières années,  il  me  reste  à  vous  parler  des  hommes 
qui  l'ont  fondée,  et  plus  particulièrement  de  ceux  qui, 
dans  leur  volonté  d'accomplir  une  œuvre  utile  à  leur 
profession  et  à  leur  pays,  y  ont  employé  tous  leurs 
elVorts  et  tous  leurs  talents. 

Selon  le  règlement  de  l'an  XI,  la  Société  de  Phar- 
macie se  composait,  à  sa  fondation,  de  t4)us  les  mem- 
bres (le  la  Société  libre,  et  il  ne  devait  y  avoir  d'élec- 

(1)  Gluz£l  (Jeau-Aotoine),  pharmacien,  devint  répétiteur  de  chimie  a 
l'Ecole  polytechnique  ;  mort  eu  i813  à  peine  âgé  de  30  ans. 


--  483  — 

tien  qu'à  partir  de  l'époque  où,  par  suite  des  décès  ou 
des  démissions,  le  nombre  de  ses  membres  serait  réduit 
à  moins  de  60,  chiffre  fixé  pour  l'avenir. 

La  Société  libre  a  compté,  pendant  son  existence,  de 
120  à  160  membres,  en  y  comprenant  quelques  phar- 
maciens habitant  la  province  et  quelques  autres  que 
VAlmanach  national  nous  signale  simplement  comme 
«  absents  ». 

Le  règlement  porte  74  signatures  (1)  ;  mais  en  lisant  les 
procès- verbaux  jusqu'à  l'époque  de  la  première  élection 
qui  eut  lieu  seulement  en  1807,  on  relève  encore  une  di- 
zaine d'autres  noms  parmi  les  membres  qui  intervinrent 
dans  les  discussions  ou  qui  furent  chargés  de  rapports. 
On  peut  juger,  d'après  cela,  qu'il  y  eut  de  80  à  90 
pharmaciens  de  Paris,  c'est-à-dire  un  peu  plus  de  la 
moitié  des  membres  de  la  Société  libre,  qui  participè- 
rent d'une  manière  effective  à  la  fondation  de  la  Société. 
Le  bureau  provisoire  qui  présida  à  l'élaboration  du 
règlement,    et   qui   fut    maintenu  aux    élections   du 
15  fructidor  (2  septembre),  était  ainsi  composé  : 

Président  :  Parmentier  ; 

Vice-Président  :         Vauquelin  ; 
Secrétaire  général  :  Bouillon-Lagrange  ; 
Trésorier  :  Trusson; 

Secrétaire  de  correspondance  :  Delunel. 

(1)  En  réalité,  ces  74  signatures  se  trouvent  à  deux  endroits  : 

1»  Sur  le  registre  des  procès-verbaux,  à  la  suite  du  réglenieat  élaboré 
dans  la  première  séance  (55  signatures)  ; 

2»  A  la  suite  de  la  copie  dudit  règlement,  conservée  dans  nos  Archives, 
cote  49,  pièce  n^  10  (également  55  signatures). 

Mais  certains  membres  ont  signé  sur  le  registre  et  sur  la  copie  (36)  ; 
d'autres  n'ont  signé  qu'une  fois,  soit  sur  le  registre,  soit  sur  la  copie  (38). 
En  tout,  par  conséquent,  74  signatures  différentes. 

Parmi  les  pharmaciens  qui  n'ont  pas  signé  et  qui  pourtant  ont  été,  dès 
l'origine,  des  membres  très  influents  et  très  actifs  de  la  nouvelle  Société, 
je  citerai  Nachbt,  Cadet  de  Vaux  et  Cadet  de  Gassicourt. 

Bien  que  ce  nombre  soit  déjà  assez  élevé,  il  semble  cependant  que  les 
fondateurs  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  avaient  compté  sur  un 
plus  grand  empressement.  C'est,  en  tout  cas,  ce  que  dit  très  nettement 
Boullay  (P.-F.-G.)  dans  un  rapport  sur  quelques  changements  à  apporter 
au  règlement,  rapport  qu'il  lut  à  l'Assemblée  générale  du  16  août  1820 
(Archives^  cote  49,  pièce  n*  28). 


—  484  — 

Remarquons  que  trois  des  membres  de  ce  bureau 
appartenaient  à  l'Ecole  récemment  fondée  :  Vauquelin 
comme  directeur,  Trusson  comme  directeur  adjoint 
et  Bouillon-Lagrange  comme  professeur  de  Chimie. 
L'accord  était  donc  absolu  entre  les  deux  iastîlu- 
tions. 

De  ces  cinq  hommes,  deux,  Parmentier  et  Vauque- 
lin, méritent  d'être  placés  au  premier  rang  parmi 
les  fondateurs  de  notre  Société,  car  c'est  à  eux,  sur- 
tout, qu'il  faut  en  rapporter  la  prospérité  presque  immé- 
diate. 

En  1803,  Parmentier  avait  66  ans:  il  était  arrivé  à 
l'apogée  de  sa  gloire  scientifique.  Ses  nombreux  tra- 
vaux sur  les  plantes  alimentaires,  sur  les  farines,  sur 
les  maladies  des  céréales;  ses  efforts  pour  vulgariser  la 
pomme  de  terre,  et  tout  récemment,  ses  travaux  sur 
les  vins  :  toutes  recherches  empreintes  du  désir  d'être 
utile  à  ses  concitoyens,  l'ont  rendu  populaire.  H  ap- 
porte à  la  réussite  de  cette  œuvre  nouvelle  un  re- 
gain de  jeunesse.  Il  assiste  à  toutes  les  séances,  et 
presque  toujours,  il  y  fait  d'intéressantes  communica- 
tions. 

Sa  réputation  autant  que  ses  fonctions  de  «  premier 
pharmacien  des  armées  »  lui  donnent  de  l'autorité  sur 
les  jeunes  pharmaciens  militaires  qui,  à  cette  époque, 
sont  épars  aux  quatre  coins  de  l'Europe.  Il  leur  com- 
munique son  feu  sacré,  il  les  encourage,  il  leur  per- 
suade que,  même  loin  de  leur  pays,  ils  peuvent  encore 
servir  la  science. 

Et  cela  vaut  à  la  Société  de  Pharmacie  d'entendre  la 
lecture  de  lettres  et  de  communications  des  plus 
curieuses,  dont  je  ne  puis  citer  ici  que  quelques-unes  : 
de  Payssé,  pharmacien  en  chef  de  l'armée  de  Dalmalie, 
sur  les  ateliers  de  fer  et  de  laiton,  sur  les  salins,  sur 
les  mines  de  charbon  qu'il  a  visités  (1806);  de  Boudet, 
pharmacien  en  chef  du  3®  corps  de  la  Grande  Armée, 
sur  l'analyse  des  eaux  de  Gaildorf  en  Allemagne,  loca- 
lité   où  campaient  des   troupes  françaises  (1806);  de 


—  485  — 

Charpontier,  pharmacien  principal  au  3®  corps  d'ar- 
mée à  Sarratrosse,  sur  la  fermentation  vineuse  ; 
de  Rouyer,  pharmacien  ordinaire  de  l'Empereur, 
sur  les  médicaments  usuels  des  Egyptiens,  et  de  tant 
d'autres... 

En  raison  des  guerres  du  premier  Empire,  le  sucre 
de  canne,  qui  nous  venait  des  colonies,  avait  atteint  un 
prix  inabordable  pour  les  pauvres  gens.  L'esprit  tou- 
jours en  éveil  qua*nd  il  s'agit  du  bien  public,  Parmen- 
tier  s'attache  à  lui  trouver  un  succédané.  Relevant 
une  observation  du  pharmacien  Proust,  qui  a  retiré  du 
raisin  une  sorte  de  sucre  (le  glucose),  il  étudie  le  sirop 
de  raisin,  en  proclame  l'excellence  et  publie,  en  1807, 
une  instruction  sur  la  manière  de  l'utiliser  en  méde- 
cine et  en  économie  domestique. 

Il  fait  plus  :  de  ses  propres  deniers,  il  fonde,  en  1810, 
un  prix  pour  récompenser  celui  qui,  au  jugement  de 
la  Société  de  Pharmacie,  présentera  le  meilleur  sirop 
et  la  meilleure  manière  de  le  préparer  (1).  Il  fait  plus 

(i)  Celte  année-là,  lu  Société  mit  au  concours  Irois  questions  pour  trois 
-prix  diiïérents.  Le  programme  en  fut  adopté  à  la  séance  du  lo  décembre 
1810.  La  question  relative  au  sirop  de  raisin  était  la  troisième;  voici  ce 
qu'on  lit,  à  son  sujet,  dans  le  procès-verbal  : 

3*  question  :  «  Trouver  un  procédé  qui,  à  la  faveur  d'une  seule  opéra- 
tion préliminaire  ù  la  cuisson,  puisse  muter,  neutraliser  et  clarifier  à  la 
fois  le  moût  ilu  raisin,  de  manière  à  fournir  un  sirop  incolore,  transparent 
et  ayant  le  goût  Ju  fruit. 

■  Le  prix  k  distribuer  en  1812  sera  une  médaille  d'or  de  la  valeur  de 
100  francs.  La  Société,  voulant  donner  à  M.  Parmentier  une  preuve  de  la 
déférence  qu'elle  lui  porte,  accepte  la  proposition  qu'il  lui  a  faite  d'en 
faire  les  frai».  » 

~  Le  ministre  des  Manufactures  et  du  Commerce  informa  la  Société  de  la 
décision  qu'il  avait  prise  de  porter  ce  prix  k  600  francs,  le  26  juin  1812. 
La  lettre  est  conservée  dans  les  Archives  (cote  49,  pièce  n*  15). 

—  La  Société,  elle-même,  ajouta  plus  tard  600  francs,  ce  qui  permit  de 
distribuer  deux  prix  et  un  accessit.  Ces  récompenses  furent  accordées  de 
la  façon  suivante  :  deux  premiers  prix,  consistant  chacun  en  une  médaille 
d'or  de  la  valeur  de  500  francs,  à  MM.  Sirel  et  Poutel\  un  accessit  con- 
sistant en  une  médaille  d'or  de  200  francs,  à  Sérullas;  deux  mentions 
liooorables,  à  MM.  Uesjardins  et  Fournie*'.  (Procès-verbal.) 

Le  compte  rendu  do  la  i^éance  publique,  paru  dans  le  Bulletin  de 
Pharmacie^  t.  V,  p.  381,  indique  600  francs  pour  la  valeur  do  chacune 
des  deux  premières  médailles. 


—  486  — 

encore,  et,  en  cela,  il  atteint  les  limites  du  possible  :  il 
intéresse  à  son  idée  un  ministre,  le  ministre  des  Mimu* 
factures  et  du  Commerce,  qui,  en  1812,  élève  à  la 
somme  de  600  francs  le  prix  Parmentier,  très  modfôte 
à  l'origine,  puisqu'il  n'était  que  de  100  francs. 

Le  prix  fut  décerné  en  séance  publique  le  15  juillet 
1813.  Parmentier,  qui  mourait  quelques  mois  après,  le 
17  décembre,  avait  donc  vu  le  succès  de  sa  dernière 
œuvre. 

Vauquelîn  était  plus  jeune;  au  moment  de  la  fonda- 
tion de  la  Société,  il  avait  à  peine  40  ans.  Les  travaui 
qu'il  avait  publiés  avec  Fourcroy  l'avaient  fait  nom- 
mer, dix  ans  auparavant,  membre  de  TAcadémie  des 
sciences.  Successivement  professeur  à  l'Ecole  poly- 
technique, à  l'Ecole  des  minés,  au  Collège  de  France, 
au  Muséum,  il  venait  d'être  nommé  directeur  de  l'Ecole 
de  Pharmacie.  Déjà  illustre  parmi  les  plus  granè 
chimistes  de  son  temps,  il  était  encore  dans  toute  la 
plénitude  de  son  activité  scientifique. 

Cette  activité,  il  la  fit  servir,  lui  aussi,  pour  la  pins 
grande  partie,  à  la  prospérité  de  notre  Société,  dont 
il  fut  trois  fois  président  au  cours  de  ses  dix  pre- 
mières années  (1).  Il  lui  apporta  ses  découvertes  et 
celles  des  élèves  nombreux  que  sa  réputation  amenait 
en  son  laboratoire.  Il  lui  resta  toujours  attaché,  n'hé- 
sitant même  pas,  lui  personnage  officiel,  à  joindre  sa 
signature  à  celles  de  ses  collègues,  au  bas  des  péti- 
tions, cent  fois  justifiées,  qu'ils  adressaient  au  gouver- 
nement. 

La  Société  n'a  pas  été  ingrate  envers  ses  deux  fon- 
dateurs (2).  Elle  a  fait  pour  eux  ce  qu'elle  n'a  fait 
pour  aucun  autre  de  ses  membres.  Elle  a  organisé,  après 
leur  mort,  une  séance  publique  qui  a  été  consacrée 

.  (1)  La  première  fois,  du  1  octobre  1804  au  l»»"  janvier  1805;  ladeuiiéw 
en  1808  et  la  troisième  en  18U.  Parmentier  fut  deux  fois  président  :  U 
première  année  et  en  1810. 

(2)  Il  est  à  remarquer,  d'autre  part,  que  les  deux  seules  statues  én'géff 
dans  l'Ecole  de  Pharmacie  sont  celles  de  Parmentier  et  de  Vauquelin. 


—  487  — 

«  à  payer  à  leur  mémoire  un  juste  tribut  d'hommage 
et  de  vénération  ». 

Cette  séance  eut  lieu,  pour  Parmentier,  le  16  mai  1814. 
Elle  fut  présidée  par  Vauquelin.  C'est  dans  cette  séance 
que  fut  inauguré  le  portrait  de  Parmentier,  qui  fut 
offert,  comme  un  gage  d'union,  h  l'Ecole  de  Phar- 
macie, par  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris. 

Elle  eut  lieu,  pour  Vauquelin,  six  mois  après  sa  mort, 
le  21  avril  1830.  Son  buste,  exécuté  de  souvenir  par 
Robinet,  un  de  ses  élèves,  avait  été  placé,  dit  le 
procès-verbal,  dans  le  lieu  le  plus  apparent  de  la  salle. 
11  appartient  aujourd'hui  à  TEcole  et  se  trouve  dans 
la  salle  du  Conseil  des  Professeurs. 

J.-P.  Boudet  (Boudât  oncle).  —  Les  généraux  ne 
peuvent,  à  eux  seuls,  gagner  les  batailles.  Il  faut  qu'ils 
commandent  h  des  soldats  disciplinés  et  enthousiastes. 

Les  deux  hommes  dont  je  viens  de  parler  et  qui 
étaient,  au  commencement  du  xix"  siècle,  les  chefs  in- 
contestés de  la  Pharmacie  française,  furent  admirable- 
ment secondés  par  tous  les  membres  de  la  Société. 

Je  ne  puis  citer  tous  ces  humbles,  —  qui  furent 
d'ailleurs,  pour  la  plupart,  des  savants  modestes  et  mé- 
ritants, —  dont  la  contribution  à.  l'œuvre  commune 
était  :  tantôt  un  rapport  sur  le  travail  envoyé  par  un 
membre  correspondant,  tantôt  le  compte  rendu  des 
travaux  d'une  autre  Société,  tantôt  l'éloge  ému  d  un 
collègue  disparu.  Je  ne  veux  en  citer  qu'un  seul  au- 
jourd'hui :  il  mérite  de  sortir  de  l'oubli. 

Les  Sociétés  savantes  fondées  après  la  Révolution  — 
et  la  coutume  s'en  est  conservée  plus  d'un  demi-siècle 
—  envoyaient,  les  unes  chez  les  autres,  des  commis- 
saires qui  assistaient  aux  séances,  prenaient  note  des 
communications  les  plus  intéressantes  et  venaient  en- 
suite en  rendre  compte  dans  leur  propre  Société. 

C'est  ainsi  que  la  Société  de  Pharmacie,  dès  sa 
deuxième  séance,  «  dans  le  désir  d'une  instruction  ré- 
ciproque et  d'une  fraternité  mutuelle  »,  comme  le  rc- 


—  488  — 

late  le  procès- verbal,  désigna  des  commissaires  pour  la 
Société  philomathique,  la  Société  de  Médecine,  la 
Société  médicale  d'émulation  et  l'Athénée  des  Arts. 

Elle  en  reçut  elle-mt^me  dès  sa  quatrième  séance 
(15  brumaire  an  XII  :  7  novembre  1803),  et  le  procès- 
verbal  le  rappelle  en  ces  termes  :  «  La  Société  a  le 
«  plaisir  de  recevoir  la  première  visite  des  commis- 
«  saires  de  la  Société  de  Médecine  et  de  ceux  de 
a  r  Athénée  des  Arts.  »     • 

Les  commissaires  près  de  Tlnstitut  furent  successi- 
vement le  chimiste  allemand  Vogel  (1),  qui,  après  avoir 
habité  Paris,  où  il  fut  membre  résidant  de  notre  Société, 
retourna  à  Munich  (vers  4815),  Robiquet,  puis  Jean- 
Pierre  Boudet  qu'on  appelait  Boudet  oncle  pour  le  dis- 
tinguer de  son  frère  et  de  Boudet  jeune,  son  neveu, 
que  plusieurs  d'entre  nous  ont  peut-être  encore  connu. 

Boudet  avait  été  pharmacien  en  chef  de  l'armée  en 
Orienty  en  Allemagne  et  en  Pologne  ;  il  était  membre  de 
l'Institut  d'Lgypte  et  de  l'Académie  royale  de  médecine. 

Une  fois  investi  des  fonctions  de  commissaire,  il  les 
remplit  avec  un  zèle  et  une  ponctualité  qui  ne  se 
démentirent  jamais.  Dans  tous  les  procès- verbaux,  sans 
exception,  on  peut  lire  cette  phrase  :  «  M.  Boudet 
oncle  rend  le  compte  suivant  des  séances  de  TAcadémie 
des  Sciences,  »  phrase  qui  est  suivie  d'un  exposé  clair 
et  précis  des  communications  faites  à  cette  Académie. 

Mais  la  vieillesse  arriva,  et,  avec  elle,  les  maladies. 
Un  jour,  Boudet  oncle  ne  parut  pas  à  sa  place  accou- 
tumée. Dès  le  commencement  de  la  séance,  un  collègue 


(1)  A.  Vogel  fut  d'abord  membre  correspendAnt  le  15  fémer  1806,  fwis 
résidant  le  15  janvier  1809.  Nous  relerons  ce  qui  suit  dans  le  rapport  Ib 
en  1806,  à  l'occasion  de  sa  candidature  (Commission  :  Bouillon- Lagrmg^ 
et  Sureau)  :  «  Henri-Auguste  Vogel,  âgé  de  21  ans'  et  demi,  né  dans  leptn 
d'Hanovre,  fit  son  apprentissage  dans  la  capitale  de  ce  pays,  où  il  resu 
quatre  ans,  puis  à  Brome,  deux  ans:  puis  k  Cassel,  où  il  dirigea  l'établis- 
sement de  pharmacie  de  M.  Schaub,  médecin  et  professeur  de  chimie. B 
vint  ÙL  Paris,  entra  dans  le  laboratoire  de  Bouillon-Lagrange,  dont  il  «t 
le  préparateur  depuis  trois  ans  et  demi.  »  {Archives,  cote  55,  pièce  n*5i} 
—  Vogel  fut  l'un  des  fondateurs  du  Bulletin  de  Pharmacie  en  18<K^. 


—  489  — 

se  leva  pour  parler  en  son  nom.  Je  ne  puis  mieux  faire 
que  d'emprunter  au  procès-verbal  le  récit  de  Tinci- 
dent  (1)  : 

«  M.  Boudet  oncle  fait  demander  à  la  Société,  par 
l'organe  de  M.  BouUay,  qu'  «  attendu  son  grand  âge 
«  (il  avait  alors  78  ans)  et  Tétat  de  maladie  dans 
«  lequel  il  se  trouve,  on  veuille  bien  le  considérer 
«  comme  présent  à  toutes  les  séances,  son  intention 
«  étant  de  continuer  à  remplir  les  engagements  con- 
«  tractés  par  ses  membres  ». 

«  M.  le  Président,  après  avoir  consulté  l'assemblée, 
prie  M.  BouUay  d'annoncer  à  M.  Boudet  oncle  toute  la 
part  que  prend  la  Société  à  son  état  et  que  sa 
demande  a  été  accueillie  d'une  manière  unanime.  En 
conséquence,  le  nom  de  M.  Boudet  sera  porté  à  l'ave- 
nir sur  toutes  les  feuilles  de  présence  des  assemblées 
de  la  Société  (2).  » 

En  prenant  une  décision  aussi  exceptionnelle,  les 
membres  de  la  Société  montrèrent  en  quelle  estime 
ils  tenaient  leur  vénérable  collègue,  qui  venait  de 
donner  un  si  noble  exemple  de  dévouement. 

Cet  exemple,  j'ai  voulu,  au  moment  où  notre 
Société  commence  son  deuxième  siècle,  le  transmettre 
aux  générations  qui  vont  bientôt  nous  remplacer.  Il 
leur  rappellera  que,  pour  fonder  une  œuvre  durable,  il 
faut  surtout  des  hommes  de  bonne  volonté. 


(1)  Séance  du  i5  juin  1826,  présidence  de  Robiquet. 

(2)  Boudet  oncle  vint  encore  plusieurs  fois  aux  séances  de  la  Société  ; 
mais  quand  il  n'y  vint  plus,  il  ne  cessa  pas,  pour  cela,  d'envoyer  son 
compte  rendu  des  séances  de  l'Académie.  Celui-ci  était  lu  habituellement  par 
Bassj  qui  lui  succéda  dans  ses  fonctions  de  commissaire.  Ainsi  son  der- 
nier compte  rendu  fut  lu  à  la  séance  du  15  décembre  1828  et  Boudet  mou- 
rut le  18  décembre  suivant  à  l'&ge  de  80  ans  et  2  mois. 


—  490  — 
ALLOCUTIONS  PRONONCÉES  AU  BANQUET  (lî 


Allocution  de  M.  Rièthe, 
président  de  l'Association  générale  des  Pharmaciens 
de  France. 

Messieurs, 

Permettez-moi  de  vous  remercier  très  vivement 
d'avoir  invité  TAssociation  générale  à  cette  fête. 

Je  vous  suis  d'autant  plus  reconnaissant  de  celle 
attention  que  vous  avez,  dès  le  premier  jour,  proclamé 
la  stricte  intimité  de  cette  solennité;  vous  avez  ainsi 
particulièrement  rehaussé  la  valeur  de  votre  invita- 
tion, si  bien  que  nous  nous  sentons  ici  au  milieu  d'une 
grande  famille  professionnelle,  heureuse  de  célébrer  le 
centenaire  de  sa  constitution. 

Je  me  fais  tout  d'abord  un  devoir  de  saluer,  au  nom 
des  4.500  pharmaciens  dont  l'Association  générale  est 
la  synthèse,  les  confrères  étrangers  venus  pour  assister 
à  ce  centenaire  d'une  illustre  compagnie  qui  fut,  de 
tout  temps,  la  vivante  incarnation  de  ce  que  la  Phar- 
macie française  a  compté  de  gloires  et  de  nobles  tradi- 
tions. 

Ils  emporteront  de  cette  belle  journée  une  impres- 
sion durable  des  services  si  brillants  qu'a  rendus,  à 
travers  le  siècle  dernier,  à  la  science  et  à  rhumanité, 
la  vieille  et  toujours  jeune  Société  de  Pharmacie  de 
Paris. 

Toujours  jeune,  oui,  Messieurs;  car  il  semble,  en 
vérité,  qu'à  l'ombre  de  ce  drapeau  glorieux  qui  abrita 
sous  ses  plis  tant  de  grandes  figures,  il  semble  qu»' 


(1)  Nous  ne  reproduisons  que  les  allocations  qa*U  nous  a  été  possibk 
de  nous  procurer.  Pour  les  autres,  se  reporter  au  compte  rendu  pus 
dans  le  numéro  du  l*"*  novembre. 


—  491  — 

vous  ayez  trouvé  dans  vos  cadres  et  jusque  dans  votre 
recrutement  la  source  intarissable  de  talents  et  de 
compétences  qui  escortent  le  progrès  et  constituent 
souvent  le  progrès  lui-môme. 

C*est  que,  cantonnés  dans  le  domaine  scientifique 
qui  reste  votre  seul  objectif,  vous  avez  su  garder  cette 
cohésion  de  forces  vives  qui,  à  elle  seule,  définit  votre 
programme. 

C'est  qu'à  côté  de  professionnels  ayant  donné  à  la 
science  pharmaceutique  des  gages  de  leur  incontes- 
table valeur,  vous  comptez  une  pléiade  de  maîtres 
éminents  et  de  pharmaciens  des  hôpitaux  qui,  loin  de 
la  vie  d  officine  si  absorbante  et  si  souvent  décevante, 
contribuent  avec  un  incomparable  éclat  au  rayonne- 
ment de  vos  travaux. 

C'est  que  vous  avez  aussi,  dans  vos  rangs,  les  repré- 
sentants les  plus  autorisés  de  la  Pharmacie  militaire, 
de  cet  admirable  corps  d  officiers  dont  on  ne  connaît 
pas  assez  le  dévouement  et  les  inappréciables  services, 
voilés  qu'ils  sont  par  une  irréductible  modestie. 

Ce  sont  ces  éléments  divers,  c'est  ce  faisceau  solide 
et  compact  de  valeurs  individuelles  qui  ont  placé  la 
Société  de  Pharmacie  de  Paris  à  la  tète  du  monde 
professionnel. 

Elle  y  brille  d'un  incomparable  éclat  en  personnifiant 
à  nos  yeux  le  labeur  scientifique  dans  son  complet  épa- 
nouissement. 

Elle  symbolise  encore  cette  union  dont  je  parlais  tout 
à  l'heure  que  l'Association  générale  poursuit  sans  cesse 
et  dont  nous  voudrions  tant  proclamer  la  généralisa- 
tion, cette  union  des  professeurs  et  des  pharmaciens 
concourant  ardemment  au  relèvement  matériel  de  la 
Pharmacie,  concourant  encore  au  maintien  de  la  tra- 
dition dans  ce  qu'elle  a  de  digne,  de  civilisateur,  d'hu- 
main. 

Car,  si  ceux  à  qui  incombe  le  périlleux  honneur  de 
diriger  les  sociétés  ou  syndicats  pharmaceutiques,  si 
ces  hommes  de  bonne  volonté  sont  parfois  divisés  sur 


—  492  — 

les  moyens  à  employer  pour  apporter  un  peu  de  jusli» 
et  d'équité  dans  notre  législation  et  pourdonner  à  leurs 
confrères  un  peu  d*apaisement  dans  l'exercice  de  leur 
profession  avec  un  peu  de  sécurité  dans  leur  vieilles?»;. 
ils  sont  unanimes  à  revendiquer  hautement  cet  aposU»- 
lat  du  progrès  et  de  civilisation  que  la  Pharmacies 
toujours  été  fière  d'exercer,  malgré  les  légendes  gr«>- 
tesques  qui  ont  sottement  accueilli  son  rôle  trop  stui- 
vent  méconnu. 

C'est  pour  l'accomplissement  de  celle  tâche  que  non* 
faisons  appel  au  concours  de  nos  maîtres,  que  nous 
leur  demandons  de  se  mêler  à  nous,  de  seconder  m> 
efforts,  de  nous  apporter  l'appoint  de  leurs  avis  d'autant 
plus  écoutés  qu'on  les  sait  désintéressés,  de  ne  pa.^ 
abandonner,  enfin,  ceux  dont  ils  ont  été  les  éducateur*. 
dont  nous  voudrions  qu'ils  restassent  les  amis. 

A  côté  de  ce  sentiment  de  solidarité  si  louable  eu 
soi,  il  y  a  pour  vnis.  Messieurs,  il  y  a  pour  noustou? 
uu  honneur  et  un  orgueil  de  demeurer  les  conseillera 
d'une  profession  sagement  exercée,  s'appuyant  résolu- 
ment sur  le  mtuivement  scientifique  et  sur  les  verliif 
traditionnelles  que  nous  ont  léguées  nos  grands  ancien?, 
vertus  dont  la  Société  de  Pharmacie  a  toujours  été  la 
.  gardienne  incontestée. 

Au  nom  des  Pharmaciens  français,  je  bois  à  la  pros- 
périté et  à  la  grandeur  de  la  Société  de  Pharmacie  if 
Paris. 


—  493 


Allocution   de  M.  Desvigîses, 

président  de  la  Chambre  syndicale 

et  Société  de  Prévoyance 

des  Pharmaciens  du  département  de  la  Seine. 

Messieurs, 

C'est  avec  un  sentiment  de  légitime  fierté  que  je 
viens,  au  nom  de  la  Chambre  syndicale  et  Société  de 
Prévoyance  des  Pharmaciens  de  la  Seine,  apporter  à  la 
Société  de  Pharmacie  de  Paris  le  témoignage  de  notre 
inaltérable  sympathie. 

La  belle  manifestation  h  laquelle  il  nous  est  donné 
d  assister  aujourd'hui  est  empreinte  pour  nous  d  un 
charme  particulier.  Si  nous  consultons  le  passé,  nous 
voyons  que  nos  deux  Sociétés  ont  eu,  au  début  de  leur 
existence,  le  même  berceau.  En  effet,  en  1824,  notre 
Chambre  syndicale,  alors  désignée  sous  le  simple  nom 
de  Société  de  Prévoyance,  fut  définitivement  organisée 
sous  les  auspices  de  la  Société  d  »  Pharmacie.  Son  pre- 
mier président,  Robiquet,  fut  un  des  vôtres  et  non  des 
moins  illustres.  A  ce  titre,  Messieurs,  nous  sommes 
unis  par  les  liens  de  la  plus  étroite  parenté,  et  vos  joies 
comme  vos  peines  trouvent  un  écho  dans  nos  cœurs. 

Comme  deux  sœurs  étroitement  attachées  Tune  à 
l'autre,  nos  Sociétés  ont  suivi  chacune  leur  route  sans 
jamais  se  perdre  de  vue,  animées  d'un  môme  sentiment 
de  solidarité  et  ayant  comme  objectif  suprt^me  le  bon 
renom  de  la  Pharmacie. 

Laissant  à  la  Chambre  syndicale  le  souci  des  intérêts 
matériels  de  notre  profession  et  son  rôle  sublime  de 
prévoyance  et  de  charité,  votre  Société,  Messieurs,  pla- 
nant dans  des  sphères  plus  élevées,  accomplissait  une 
non  moins  noble  mission  :  elle  donnait  à.  la  Pharmacie 
d'illustres  savants  qui,  par  de  patientes  recherches  et 
des  travaux  ininterrompus,  dotaient  toutes  les  sciences 
de  nouveaux  trésors.  En  ce  jour  mémorable,  il  nous  est 


—  494  — 

particulièrement  agréable  d'adresser  un  souvenir  ém 
à  la  mémoire  de  tous  vos  illustres  devanciers  qui  ont 
prouvé  au  monde  entier  que  les  pharmaciens  avaient, 
eux  aussi,  à  remplir  un  rôle  social  des  plus  importants 
et  des  plus  féconds.  A  chaque  page  du  grand  livre  à 
la  science,  nous  voyons  figurer  leur  nom,  et  combien 
doit  être  grande  notre  admiration  pour  ces  hommes 
courageux  qui,  au  milieu  de  leurs  occupations  journa- 
lières et  si  absorbantes,  savaient  encore  trouver  le 
temps  d'arracher  à  la  nature  ses  plus  intimes  secrets. 

Nous  savons.  Messieurs,  que,  comme  eux,  vous  ne 
faiblirez  pas  dans  votre  noble  tâche  et  que  vos  trauux 
sans  cesse  plus  nombreux  et  plus  importants  feront 
briller  du  plus  vif  éclat  le  grand  renom  scientifique  de 
votre  belle  Société.  Aux  membres  de  notre  Chambre 
syndicale  que  vous  accueillez  parmi  vous,  vous  pro- 
curez la  plus  saine  des  satisfactions  qui  puissent  être 
accordées  à  des  hommes  intelligents  et  soucieux  de 
concourir  aux  progrès  de  la  science. 

Permettez-moi,  Messieurs,  de  lever  mon  verre  en 
votre  honneur  et  de  proclamer  qu'en  vos  aînés  nous 
glorifions  le  passé,  et  qu'en  vous  nous  saluons  l'espé- 
rance et  l'avenir. 


Allocution  de  M.    Schaer, 
professeur  de  V  Université  à  Strasbourg. 

Monsieur  le  PnÉsmENT, 

Messieurs, 

Les  très  estimés  prélocuteurs  ont  si  aimablement 
mentionné  les  membres  correspondants  de  la  Société 
de  Pharmacie  de  Paris,  que  je  voudrais  me  permettre 
de    vous    adresser   quelques    paroles. 

Ce  matin,  en  m'approchant  de  l'Ecole  de  Pharmacie, 
j'ai  eu  quelques  moments  de  contemplation  silencieuse 


r 


—  495  — 


pour  la  devise  bien  connue  des  édifices  de  la  Répu- 
blique :  Liberté,  Egalité,  Fraternité,  car  je  me  disais  que 
c'était  bien  aussi  la  devise  de  la  science  :  une  liberté  qui 
nous  libère  tous  dans  iin  sens  moral  et  spirituel,  une 
égalité  qui  rend  égaux  tous  ceux  qui  se  vouent  à  la 
science  avec  sincérité  et  dévouement,  du  professeur 
le  plus  haut  placé  jusqu'à  l'étudiant  zélé  et  assidu, 
la  fraternité  enfin  qui  réunit  par  des  liens  d'amitié  et  de 
solidarité  les  hommes  de  science  et  de  professions 
scientifiques  de  tous  les  peuples  ! 

Et  après  être  entré  dans  FEcole,  j'ai  été  salué 
par  votre  très  distingué  président,  qui  me  remercia, 
très  aimablement,  d'ôtre  venu  prendre  part  à  ce 
jubilé.  C'est  bien  ce  remerciement  qui  m'engage  à  vous 
dire  ces  quelques  mots,  en  confessant,  en  toute  sincérité, 
que  le  premier  but  n'était  pas  pour  moi  de  faire  acte  de 
politesse  vis-à-vis  de  votre  Société  de  Pharmacie,  tout 
en  me  réjouissant  de  serrer  la  main  à  plusieurs  de  ses 
membres;  j'ai  bien  plutôt  agi  à  cette  occasion  en  égoïste 
pur  sang  et  en  simple  pharmacien  ayant  fait  tous  les 
stages  depuis  l'élève  jusqu'au  professorat.  J'ai  été  égoïste 
tout  d'abord  en  ne  voulant  pas  me  laisser  échapper  cette 
fête  solennelle  du  Centenaire  dont  je  conserverai  un 
souvenir  excellent,  édifiant  et  durable  pour  le  reste  de 
ma  vie.  Puis,  en  ma  qualité  de  pharmacien,  je  tenais,  en 
venant  m'associer  à  vous,  à  rendre  hommage  à  la  phar- 
macie pure,  la  pharmacie  scientifique.  Car  en  vérité  il 
ae  s'agit  pas  dansce  jour  d'un  jubilé  d'une  société  locale 
d'une  grande  ou  d'une  petite  ville  ayant  son  histoire 
comme  toutes  les  autres  sociétés.  Quiconque  est  appelé, 
n'importe  dans  quel  pays  du  monde  entier,  à  professer 
la  pharmacie  scientifique,  à  tâcher  de  faire  progresser 
les  sciences  pharmaceutiques  qui  sont  en  m^me  temps 
des  sciences  naturelles,  quiconque  s'occupe  d'études 
historiques  sur  le  domaine  de  la  pharmacie,  devra  à 
tout  moment,  à  chaque  pas  pour  ainsi  dire,  revenir  au 
premier  siècle  de  l'existence  de  la  Société  de  Pharmacie 
de  Paris  etaux  travaux  de  ses  fondateurs,  ses  premiers 


--TTT« 


—  496 


membres  et  fonctionnaires.  Je  dirai  donc  que  Thistoire 
de  la  Société  de  Paris  est  en  même  temps  Thistoiit 
d'une  période  aussi  importante  que  mémorable  de  la 
pharmacie  pure  et  scientifique!  Et  si  nous  pensons 
qu'une  intelligence  suprême  tient  compte  des  bienfei- 
teurs  de  l'humanité,  de  ceux  qui  par  leur  science,  leur 
patriotisme  et  leur  énergie  morale  ont  réussi  à  am^ 
liorer  les  moyens  de  vivre,  les  conditions  de  Texistence 
humaine,  il  sera  tenu  compte  aussi  de  quelques  mem- 
bres les  plus  distingués  de  votre  Société. 

J^émets  des  vœux  sincères  pour  que  cette  Société, 
dans  des  siècles  à  venir,  puisse  toujours  voir  dans  son 
milieu  des  hommes  dévoués  à  la  science  ayant  droit  an 
titre  de  bienfaiteurs  de  Thumanité.  C'est  dans  ce  sens 
que  je  voudrais  porter  mon  toast  à  la  prospérité  de  la 
Société  de  Pharmacie  de  Paris. 


Lé  Gérant:  0.  Doui. 


PARIS.   -«-     IMPRIMBRIB  F.  LBVB,  RUB  CA88BTTS,  17. 


r 


—  497  — 
TRAVAUX  ORIGINAUX 


Rhizome  de  Panna  {Aspidium  atkamanticum);  étude, 
par  M.  Anton  Altan,  pharmacien  à  Bucarest. 

Ayant  eu,  à  maintes  reprises,  Toccasion  de  constater 
les  effets  certains  du  rhizome  de  Panna  comme  t^ni- 
fuge,  un  grand  nombre  de  médecins,  d'après  mes  con- 
seils, l'ont  prescrit  avec  succès  contre  le  ténia.  C'est 
pourquoi  je  me  suis  proposé  de  me  livrer  à  une  étude 
plus  approfondie  de  ce  rhizome  (I)  à  peu  près  oublié 
dans  la  thérapeutique,  bien  que  les  propriétés  en  soient 
plus  précieuses,  supérieures  môme -aux  ténifuges  les 
plus  vantés. 

La  Panna  (Aspidimn  atkamanticum)  est  une  plante 
cryptogame  de  la  famille  des  Fougères  et  croît  dans  la 
Cafrerie  (Afrique)  où  les  indigènes,  qui  la  nomment 
t7/w:(?»2^c^w(?,  se  servent  du  rhizome  comme  anthelmin- 
tique. 

Morphologie  externe.  —  Le  rhizome  de  Panna,  la 
seule  partie  employée,  se  trouve  dans  le  commerce  sous 


Fig.  1. 

forme  de  morceaux  coniques  ayant  une  longueur  de 
8-13  centimètres  et  un  diamètre  de  2-5,  d'une  couleur 
rouge  brun,  couverts  de  fibres  radicales  et  d'écaillés 

(fig-  i)- 

(1)  Cette  élude  Je  l'ai  laite  avec  un  rhizome  sec,  n'ayant  pu  me  procurer 
la  plante  fraîche. 

Jowm,  de  Pharm.  et  de  Chim,  6*  sâaiic,  t  XVIII.  (15  novembre]  1908.)  .32 


Fig.  3. 


—  499  — 


Auprès  l'avoir  débarrassé  de  ces  fibres  et  de  ces  écailles, 
le  rhizome  de  Panna  se  présente  sous  une  forme  on- 
dulée avec  un  certain  nombre  de  cicatrices  (fig.  2). 

Structure  interne.  —  La  section  transversale  du  rhi- 


l 


Fig.  4. 

zome  desséché  de  la  Panna  présente  les  structures  sui- 
vantes (fig.  3)  :  1**  parenchyme  cortical  avec  cellules 
d'amidon  ;  2**  cercle  de  cellules  qui  constituent  le  pé- 
ricycle;  3°  protoxylème;  4'  métaxylème;  5°  cellules 
oléo-résineuses. 

Dans  la  section  longitudinale  de  ce  rhizome,  on  dis- 
tingue (fig.  4)  :  1**  le  parenchyme  avec  cellules  d'ami- 


—  500  — 

don;  2^ les  cellules  oléo-résineuses ;  3*  le  liber;  4*  les 
vaisseaux  scalari  formes. 
Le  rhizome  donae  à  l'analyse  : 

Hamidilé 8,650  p.  IM 

Cendre , 4,500     - 

Analyse  immédiate.  —  100  grammes  de  rhizome  de 
Panna  desséché  et  pulvérisé,  traités  par  différents  dis- 
solvants, ont  donné  les  résultats  suivants: 

a)  Textraction  par  Téther  éthyliqne  a  donné  un   résida  de 3^,91) 

b)  —         avec  Talcool  absolu 5,725 

e)  —         avec  Feau  distillée 1045* 

d)  —         avec  la  solalion  sodique  2  p.  100 4,4£ 

D*après  les  résultats  ci*dessus  indiqués  et  grâce  à  des 
dosages  particuliers,  j*ai  pu  déterminer  la  compositioD 
centésimale  suivante  du  rhizome  de  Panna  : 

Huile  grasse 3,365 

Matière  résineuse 8,»05 

Tanin 1150 

Maiières  colorantes 2,1^3 

Substances  albuminoïdes I,li3 

Substances  amylacées 9,936 

Suber,  bois,  cellulose 64,U56 

Substances  minérales 8,122 

100,000 

Huile  grasse.  —  L'huile  grasse,  d'une  couleur  jannf 

erdâlre,  est  soluble  dans  Télher  et  le  chloroforme. 

mais  insoluble  dans  Talcool,  et  possède  une  densité  de 

0,917  à  15°C.  Le  point  de  fusion  est  ll%oC.  ;  le  point  de 

solidification  est  2'',3  C. 

Résine.  —  La  résine,  de  couleur  rouge  brun,  se 
compose  de  deux  parties.  Tune  soluble  dans  Télher,!» 
seconde  dans  Talcool  à  95  p.  100,  et  toutes  les  deux  sont 
solubles  dans  Falcool  à  95  p.  iOO,  Tacétone  et  le  chloro- 
forme. Ces  matières  résineuses  ont  donné  les  indices 
suivants  : 

In'lices  d'iorle fW 

Indices  «ie  î*H|M.niûciilion Itt 

lnlice«  d  acidité 142 

La  solu  tion  éthérée  du  rhizome,  une  fois  évaporée,  laisse 


w 


—  501  — 

un  résidu  résineux  demi-dur,  de  couleur  rouge  brun, 
soluble  dans  l'acélone,ralcooletrbydroxyde de  sodium. 

La  solution  alcoolique,  évaporée  jusqu'à  consistance 
sirupeuse  et  traitée  avec  de  Teau,  précipite  un  dépôt 
résineux  complètement  soluble  dans  Talcool  à 
95  p.  100. 

Cette  solution,  décolorée  au  charbon  animal,  éva- 
porée et  laissée  en  repos^  donne  quelques  cristaux  d'un 
jaune  rouge,  en  forme  de  prismes  rectangulaires.  Ces 
cristaux,  d'après  mes  recherches,  constituent  l'acide 
pannique  complètement  solubledans  Talcool.  La  solution 
a  une  réaction  acide.  Traitée  par  le  chlorure  de  cal- 
cium,  elle  donne  un  précipité  blanc  jaunâtre,  le  pan- 
Date  de  chaux,  insoluble  dans  l'alcool,  soluble  dans 
Tacide  chlorhydrique;  dilué  avec  le  perchlorure  de  fer, 
elle  prend  une  coloration  vert-pomme  ;  avec  Tacide 
sulfurîque,  elle  prend  une  couleur  jaune  rouge. 

Analyse  élémentaire  de  Tacide  pannique.  —  Pro- 
cédant à  la  combustion  de  l'acide  pannique,  j'ai  obtenu 
les  résultats  suivants  : 

l'*  épreuve      2*  épreuve 

Substances  sèches 0,4365  0,4311 

Ont  donné  naissance  à  CO» 0,9995  0,9595 

Ont  donné  naissance  à  H«0 0.2164  0,2725 

En  parlant  de  ces  analyses,  on  peut  fixer  la  formule 
de  l'acide  pannique,  qui  est  C*'H*^0*.  Cet  acide  oxydé 
par  l'acide  azotique  donne  naissance  à  l'acide  phtalique 
C'I1*0*.  Ce  dernier  peut  être  retiré  des  produits  de  la 
réaction  par  Téiher;  ce  dissolvant  évaporé  laisse  un 
résidu  cristallin  qui,  chauffé  avec  de  la  chaux,  donne 
l'acide  benzoïque  C'H*0'. 

Tanin.  —  Le  tanin  est  de  nature  glucosidique;  car, 
après  l'hydrolyse  par  Tacide  sulfurique  dilué,  il  réduit 
la  solution  cupro-potassîque;  calciné  avec  KOII,  il 
donne  naissance  à  la  phloroglncine  et  à  l'acide  proto- 
catéchique.  11  est  soluble  dans  l'eau,  Talcool,  la  glycé- 
rine à  chaud  :  par  le  perchlorure  de  fer,  il  donne  un 
précipité  noir  verdâtre.] 


—  502  — 

Matières  colorantes.  —  Il  y  a  deux  matières  colo- 
rantes. L'une  est  de  couleur  jaune  pâle,  complètement 
soluble  dans  Téther,  peu  soluble  dans  Talcool  et  Teau; 
la  seconde,  jaune  vert  foncé,  est  soluble  dans  Talcool et 
Teau. 

Substances  minérales.  —  Les  substances  miaérale^ 
extraites  des  cendres  sont  :  des  phosphates  et  oxalates 
de  chaux,  des  sulfates  de  chaux,  des  sulfates  de  potasse 
et  de  l'oxyde  de  fer. 

Posologie.  —  Des  expériences  faites  sur  les  malades, 
il  résulte  que  la  dose  de  rhizome  pulvérisé  est,  pourics 
adultes,  de  12°'  divisée  en  3  paquets  que  l'on  prend  de 
S  minutes  en  5  minutes,  à  jeun.  Un  quart  d'heureaprès 
la  troisième  dose,  il  faut  donner  SO**"  d'huile  de  ricin. 

Pour  les  enfants  de  7-14  ans,  la  dose  est  de  3*^  divisée 
en  3  paquets  administrée  comme  pour  les  aduHes. 

L'extrait  éthéré  ou  alcoolique  de  Panna  n'a  pas 
autant  d'activité  que  le  rhizome  pulvérisé  ;  c'est  pour- 
quoi, afin  d'obtenir  l'effet  désiré,  il  vaut  mieux  admi- 
nistrer le  rhizome  fraîchement  pulvérisé. 


Sur  la  spartéine  :  caractères  généraux  ;  action  de  quel^pn 
réducteurs;    par   MM.    Charles    Moubeu    et  Arnaud 

Valeur  (1). 

Depuis  sa  découverte  par  Stenhouse  en  1831  dans 
le  genôt  à  balais  [Spartium  scoparium)  (2),  la  spar- 
téine a  été  étudiée  par  divers  chimistes,  notamment  par 
Mills,  Bernheimer,  Bamberger,  Peratoner,  Ahrens, 
Houdé,  Herzig  et  Meyer.  Malgré  leurs  nombreuses  re 
cherches,  on  ne  sait  encore  que  fort  peu  de  chosesar 
la  structure  intime  de  cet  alcaloïde;  certains  résullals 
sont  même  demeurés  contradictoires.  Nous  avons  com- 
mencé une  étude  méthodique  de  la  base,  en  vue  de  jeter 
quelque  lumière  sur  sa  constitution  chimique. 

(1)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  dans  sa  séance  do  4  ^> 
vembre  1903. 

(2)  Lieb.  Annal.,  t.  LXXVIII,  p.  15. 


—  503  — 

La  matière  première  qui  a  servi  à  nos  recherches 
n'est  autre  que  le  sulfate  officinal.  Au  moyen  de  la  les- 
sive de  soude  on  en  déplace  Talcalôïde,  qu'on  sèche  en- 
suite, en  solution  élhérée,  sur  du  carbonate  de  potasse 
sec  et  sur  de  la  potasse  fondue,  et  qu'on  distille  finale- 
ment dans  le  vide. 

I.  Constantes  physiques.  —  La  spartéine  distille  à 
188"*  (corr.),  sous  18'"™5,  sous  la  forme  d'une  huile 
épaisse,  incolore,  possédant  une  saveur  très  amère  et 
une  odeur  spéciale  analogue  ii  celle  de  la  pipéridine. 
Sous  la  pression  de  7&4"""  et  dans  un  courant  d'hydro- 
gène sec,  elle  distille  sans  décomposition  à  la  tempéra- 
ture de  325"  (corr.). 

.D|,=  1,034,  etDoo  =  l,0196;[a]D  =  — i6*»42en  solu- 
tion dans  lalcool  absolu  ;  Uo  =  1 ,5293  à  19°.  100«^  d'eau 
n'en  dissolvent,  à  la  température  de  22°,  que  0k'',304;  la 
base  est,  au  contraire,  très  soluble  dans  Talcool,  l'éther 
et  le  benzène.  Elle  est  facilement  entrainablepar  la  va- 
peur d*eau.  Au  contact  del'air,  elle  s'altère  en  brunis- 
sant lentement. 

IL  Formule  brute.  —  Il  résulte  d'une  série  d'ana- 
lyses et  de  déterminations  cryoscopiques  effectuées  par 
nous  que  la  spartéine  est  exempte  d'oxygène,  et  que  sa 
formule  brûle  est  C**H^*Az*,  celle  môme  qui  lui  fut  at- 
tribuée parSlenhouse  et  à  laquelle  Gerhardt  {Traité  de 
chimie  organiquey  t.  lY,  p.  236)  préférait  à  tort  une  for- 
mule en  G*'. 

IIL  La  spartéine  possède  deux  fonctions  basiques. 
Titrage  acidimétrique.  —  La  spartéine  est  une  base 
forte,  à  réaction  franchement  alcaline,  capable  de  neu- 
traliser les  acides  les  plus  énergiques.  M.  Âstruc  a  mon- 
tré dernièrement  qu'il  était  possible  de  la  titrer  par  la 
méthode  acidimétrique,  en  présence  de  la  phtaléine  du 
phénol,  de  l'acide  rosolique  et  de  l'hélianthine  (1).  Nous 

(1)  Thhse  de  Doctorat  en  Pharmacie,  Montpellier  (1901).  Nous  rap- 
pellerons, en  cuire,  que  M,  Léger  et,  après  lui,  M.  Plugge  et  M.  L. 
Barthe  avaient  déjà  appliqué  les  mêmes  principes  au  titrage  de  quel- 
ques alcaloïdes. 


—  oOi  — 


1 


avons  reconnu  que  le  tournesol  pouvait  également  bien 
servir  dMndicateur.  Les  conclusions  qu'on  peut  lîrer  de 
ces  titrages  fournissent  de  précieux  renseignements 
sur  la  nature  chimique  de  la  spartéine.  Aussi  ne  croyons- 
nous  pas  inutile  d'exposer  notre  mode  opératoire,  d'au- 
tant que  M.  Astruc  ne  donne  à  ce  sujet  aucun  détail  ex- 
périmental. 

1"  Titrage  à  Vhéliantkine,  —  On  dissout  la  hase  dans 
un  peu  d*alcool,  on  étend  d'eau  la  solution  jusque 
l'apparition  d'un  trouble  persistant,  on  ajoute  quelques 
gouttes  d'.hélianthine,  et  on  titre  directement  avec  de 
l'acide  chlorhydrique  demi-normal,  en  agitant  fréquem- 
ment pendant  l'opération.  L'addition  d'alcool  a  pour 
but  de  favoriser  la  dissolution  de  la  base  libre  dans 
l'eau  et  d'accélérer  ainsi  notablement  sa  neutralisation. 
Avec  0^^9018  de  spartéine,  on  constate  qu'il  faut  em- 
ployer 15'™\3  de  liqueur  acide  pour  obtenir  le  virage  ^à 
ce  moment,  la  liqueur  est  parfaitement  limpide);  en  ad- 
mettant qu'une  molécule  de  spartéine  exige  deux  molé- 
cules d'acide  chlorhydrique,  on  trouve  par  le  calcul 
i5<^™3  4    La  spartéine  est  donc  bi-acide  à  l'hélianthine. 

2"  Titrage  à  laphtaléine  du  ph:nol^  puisa  Vhélianikint. 
—  On  titre,  comme  précédemment,  en  milieu  hydroal- 
coolique. Avec  4e'",i574  de  base,  il  a  fallu  ajouter,  eo 
présence  de  la  phtaléine,  9"°%6  d'acide  demi-normal 
pour  observer  la  disparition  de  la  coloration  rouçe.  Si 
l'on  admet  qu'une  molécule  de  spartéine  a  agi  sur  une 
molécule  d'acide  chlorhydrique,  le  chiffre  théorique 
serait  9*^"  ^9.  La  sparléine  est  donc  monoacide  à  la 
phtaléine  du  phénol.  — Ajoutons  àla  liqueur  décolorée 
quelques  gouttes  d'hélianthine,  et  titrons  de  nouveau. 
Nous  observons  que  le  virage  se  produit  après  une 
nouvelle  addition  de  10'^"\i  de  la  solution  chlorhy- 
drique. Ce  nombre  étant  très  rapproché  du  nombre 
théorique  9'''"^9,  c'est  une  deuxième  molécule  d'acide 
chlorhydrique  qui  a  été  ainsi  neutralisée.  D'ailleurs  le 
volume  total  de  liqueur  acide  employé  pour  amener  la 
neutralisation  de  la  spartéine  en  présence  de  ThéHaa- 


—  505  — 

thine  a. été  de  9^'"',6  + 10'=™\1,  soit^9"«^7,  et  le  vo- 
lume théorique  serait  de  19^™\8,  le  calcul  élant  fait  en 
supposant  qu'une  molécule  de  spartéine  agit  sur  deux 
molécules  d'acide  monobasique. 

3**  Titrage  au  tournesol^  puis  à  Vhélianthine.  —  La 
technique  est  identique  à  celle  du  cas  précédent.  Avec 
0,84 i2  de  base,  on  a  employé  7^™\2  d'acide  demi- 
normal  pour  obtenir  le  virage  au  tournesol  ;  ce  volume 
est  identique  à  celui  que  donne  le  calcul,  en  suppo- 
sant que  là  spartéine  et  l'acide  chlorydrique  se  corres- 
pondent molécule  à  molécule.  La  sparléine  est  donc 
monoacide  au  tournesol.  —  Si,  après  le  virage  du 
tournesol,  on  ajoute  à  la  liqueur  de  Thélian thine, 
on  constate  que  ce  colorant  vire  à  son  tour  après 
l'addition  de  T^^^2  de  liqueur  acide,  nombre  qui  se 
confond  avec  le  précédent  :  14*^"*', 4  ont  donc  neutralisé 
à  l'hélianthine  Ob',8442  de  sparléine;  le  volume  théo- 
rique, en  supposant  la  sparléine  bi-aci<ie,  est  précisé- 
ment 14*^°»%  4. 

Nous  ajouterons  que  les  résultats  observés  sont  les 
mêmes  lorsqu'on  efTectue  les  titrages  indirectement, 
c'est-à-dire  en  ajoutant  un  excès  d'acide  et  titrant 
ensuite  cet  excès. 

Il  ressort  clairement  de  ces  expériences  que  la  spar- 
téine possède  deux  fonctions  basiques  :  c'est  une  dia- 
mine.  Une  seule  des  deux  fonctions  est  révélée  par  le 
tournesol  et  la  phtaléine  du  phénol  ;  mais  les  deux  appa- 
raissent nettement  à  Thélianthine. 

IV.  Sels  de  spartéine.  —  La  spartéine,  étant  bi- 
acide,  peut  former  des  sels  neutres  et  des  sels  acides, 
A  part  quelques  sels  doubles,  ils  sont  en  général  très 
solublesdans  l'eau,  et  les  deux  sels  dérivant  d'un  même 
acide  sont  le  plus  souvent  dirficiles  à  préparer  à  Télat 
pur. 

Le  monoiodhyflrate  et  le  diiodbydrate  ont  pu  être 
obtenus  Tun  et  Paulre  par  llamberger  à  Tétat  cristallisé. 
On  connaît  le  sulfate  neutre  C*^fl"A2*S0*H'+5H'0, 
qui  est  le  sulfate  officinal. 


I     ■■■ 


—  506  — 
Le  chloroplatinate  répond  à  la  formule 

C»6H««Az».2HClPtClH2H20. 

Les  cristaux  sont  des  prismes  très  réguliers,  analogues 
à  ceux  du  phosphate  ammoniaco-magnésium. 

Le  picrate  C**H"Az*.2C«fl*(AzO*){OU)»  cristellise  en 
longues  aiguilles  jaunes,  fusibles  avec  décomposition 
h  208"  (corr.).  Leur  aspect  rappelle  très  exactement  les 
aiguilles  de  picrate  de  potasse. 

V.  La  spartéine  est  une  diamine  bi-tertiaire.  —  Les 
faits  qui  précèdent  prouvent  surabondamment  que  les 
deux  alomes  d'azote  de  la  spartéine  sont  basiques  et 
que  la  spartéine  est  une  diamine. 

De  quelle  nature  sont  les  deux  fonctions  amioe  ? 

Mills  (1),  d'une  part,  et  Bamberger  (2),  de  l'autre,  ont 
clairement  établi,  en  étudiant  Taction  des  iodures 
alcooliques,  que  l'une  au  moins  des  deux  fonctions 
aminé  était  tertiaire.  Les  composés  obtenus  par  eux 
possèdent,  en  effet,  toutes  les  propriétés  des  iodures 
d'ammonium  quaternaires. 

lodométhylate  C^H'^^Az^CWI.  Titrage  aeidimétriqw. 
—  Ce  corps  se  prépare  aisément  par  simple  mélange 
de  la  sparléine  avec  un  excès  (environ  2  volumes) 
d'iodure  de  mélhyle.  Au  bout  de  quelques  minutes, 
on  observe  un  dégagement  très  sensible  de  chaleur,  et 
le  mélange  se  remplit  peu  à  peu  d^une  masse  cristal- 
line blanche.  Après  quelques  jours  de  contact,  on 
reprend  le  tout  par  Teau,  on  chasse  au  bain-marie 
Piodure  de  méthyle  non  entré  en  combinaison,  et  on 
évapore  dans  le  vide,  à  siccité.  En  dissolvant  à  chaud 
le  résidu  solide  dans  un  mélange  de  5  vol.  d'acétone  et 
de  1  vol.  d^eau,  on  obtient,  par  refroidissement,  de 
belles  lamelles  blanches,  qui  sont  très  solubles  dans 
l'eau  et  l'alcool,  beaucoup  moins  dans  l'acétone,  et  fort 
peu  dans  Téther. 

(1)  Lieb,  Annal.,  t.  CXXV,  p.  71. 

(2)  Ibid.,  (1886),  p.  368. 


—  507  — 

Le  produit,  d'après  nos  observations,  fond  en  se 
décomposant  à  partir  de  240''  environ. 

Nous  avons,  en  outre,  mesuré  son  pouvoir  rotaloire. 
En  solution  aqueuse  et  pour  une  concentration  voisine 
de  12  p.  100,  nous  avons  trouvé  [a]o  =  —22^75. 

£n  traitant  ce  composé  par  l'oxyde  d'argent  fraîche- 
ment précipité,  et  en  évaporant  ia  liqueur  filtrée  dans  le 
vide,  Bamberger  a  obtenu  l'hydrate  C^^H^'^Az^-CH'OH 
sous  forme  de  masses  cristallines  fortement  alcalines, 
déliquescentes   et  se  carbonatant  à  Tair. 

Dans  l'iodomélhylate  de  spartéine,  une  fonction 
aminé  demeurée  libre  devrait  pouvoir  fixer  à  son  tour 
une  deuxième  molécule  d'iodure  de  mélhyle.  Cepen- 
dant, sous  l'action  d*un  grand  excès  d'iodure  de  méthyle 
k  chaud,  la  spartéine  n'a  donné  à  Bamberger  que  le 
monoiodométhylale ci-dessus  décrit  C^*H"AzM];H'1.  Par 
contre,  nous  avons  pu  très  simplement  mettre  en  évi- 
dence et  même  titrer  avec  précision  la  fonction  basique 
de  riodométhylate,  de  la  façon  suivante. 

L^iodométhylate  est  franchement  alcalin  à  l'hélian- 
thine. —  I  0«^36^8  de  produit  dissous  dans  20'"'  d'eau 
ont  donné  le  virage  par  l'addition  de  9*'"^5  d'acide 
chlorhydrique  demi-normal,  le  chiffre  théorique  est 
9^-%6.— D.0«',3898ont  exigéi0*=^"',2delu  même  liqueur 
acide;  le  volume  calculé  serait  10'"', 3. 

Par  ces  résultats,  et  par  les  expériences  du  même 
ordre  que  nous  avons  déjà  décrites,  on  voit  que  les  deux 
fonctions  basiques  de  la  spartéine  sont  nettement  dis- 
tinctes. 

Quant  à  la  seconde  fonction  aminé  de  la  spartéine, 
nos  expériences  nous  permettent  d'affirmer  d'une  façon 
presque  absolue  qu'elle  est  aussi  tertiaire.  Nous  avons 
constaté,  en  effet,  que  la  spartéine  ne  forme  ni  dérivé 
benzoylé  par  l'action  du  chlorure  de  benzoyle  en  pré- 
sence de  soude  caustique,  ni  dérivé  nitrosé. 

VI.  La  spartéine  nest pas méthylée  à  l'azote. — Dire 
que  les  deux  fonctions  basiques  de  la  spartéine  sont  ter- 
tiairesy  c'est  spécifier  que  ses  deux  atomes  d'azote  sont 


n 


—  508 


l'un  et  Tautreunis  au  carbone  par  leurs  trois  valences. 
D*après  Ahrens,  l'un  des  deux  azotes  serait  méthylé.Eû 
chauffant  la  spartéine  à  200®  avec  de  Tacide  iodhydriqne, 
il  aurait  obtenu  des  traces  d'iodure  de  méthyle  et  la  base 
déméthylée  C^*H**Az*.  Herziget  Meyer  ^4),  au  coniraire, 
en  appliquant  leur  méthode  générale  de  déœélhylatioD 
par  Tacide  iodhydrique,  ont  abouti  à  un  résultat  négatif. 
Nous  avons  soigneusement  répété  sur  notre  base  pure 
les  expériences  de  ces  deux  savanis,  et,  comme  eux, 
nous  concluons  que  la  spartéine  n^est  pas  mélhyiée  à 
Tazote. 

VIL  Essais  d'hydrogénation.  —  Selon  ÂhreQs(2j, 
en  traitant  la  spartéine  par  Tétain  et  l'acide  chlorby- 
drique,  on  obtiendrait  une  base  secondaire,  la  dihydro- 
sparléine  C*'IP*Az^.  Nos  expériences  nous  permettent 
d'arfirmer  que  la  spartéine  n'est  pas  attaquée  dans  ces 
conditions,  et  que  le  corps  décrit  sous  le  nom  dedihy* 
drospartéinedansla  littérature  classique  n'existe  pas. 

Deux  antres  essais  de  réduction,  effectués  l'un  avecle 
sodium  et  l'alcool  absolu,  l'autre  avec  le  sodium  et  l'al- 
cool amylique,  nous  ont  donné  le  même  résultat.  Aussi 
bien,  cette  résistance  de  la  spartéine  aux  réducteurs 
concorde-t-elle  avec  ce  fait  qu'elle  ne  décolore  pasie 
permanganate  en  solution  acide,  réactif  généralement 
considéré  comme  une  excellente  pierre  de  touche  pour 
les  doubles  liaisons  dans  les  molécules. 

Nous  avons  voulu  ainsi  préciser  les  constantes  physi- 
ques de  la  sparléine  et  donner  quelques  indications géoé* 
raies  sur  sa  nat  ure  chimique.  Sa  grande  stabilité  àl'égard 
des  agents  réducteurs  permet  d'affirmer  presque  à  coup 
sûr  que  la  base  est  saturée,  autrement  dit,  que  toutes  les 
liaisons  entre  ses  atomes  sont  des  liaisons  simples.  Il 
n'est  d'ailleurs  pas  douteux,  d'après  la  seule  inspection 
de  sa  formule  brute,  que  lu  molécule  de  spartéine  ren- 
ferme deux  et  peut-être  trois  chatues  fermées. 


(1)  Monatscheftey  t.  XVI,  p.  606. 

(2)  Berichte,  t.  XX,  p.; 2218. 


—  809  — 


Sur  le  kermès;  par  M.  J.  Bougault. 

Parmi  les  nombreux  produits  composés  que  la  chimie 
minérale  fournit  à  Tart  de  guérir,  il  en  est  peu,  je  crois, 
qui  aient,  autant  que  le  kermès,  excité  Tintérftt  des  clii- 
misles.  Ce  corps  a  été,  en  effet,  l'objet  d'un  nombre 
considérable  de  travaux  de  la  part  de  nombreux  chi- 
mistes parmi  lesquels  je  citerai  :  Robiquet,  Berzélius, 
Soubeirân,  Liebig,Gay-Lussac,Rose,Milscherlich,  etc., 
sans  parler  de  ceux  qui,  comme  Cluzol  et  Méhu,  se  sont 
occupés  surtout  de  sa  préparation.  Et  cependant,  malgré 
tant  de  recherches,  sa  composition  est  mal  connue  et  la 
théorie  de  sa  préparation  bien  obscure. 

Quoique  je  n'aie  pas  l'intention  de  refaire  ici  toute 
rhistoire  chimique  du  kermès,  je  crois  cependant  utile, 
pour  la  compréhension  de  cette  note,  d'en  résumer  briè- 
vement les  principaux  points. 

Il  y  a  fort  longtemps,  près  d'un  siècle,  que  Ton  cor^- 
sidère  le  kermès  comme  un  oxysulfure,  mélange  ou 
combinaison  d'oxyde  et  de    sulfure  d'antimoine;   en 
1809,  en  effet,  Wahren  en  parle  déjà  dans  ce  sens.  Les 
travaux  de  Robiquet  (1)  marquent  une  étape  dans  l'his- 
toire chimique  du  kermès,  parce  qu'ils  ont  paru  fournir 
la  preuve  définitive  de  l'existence  de  l'oxyde  anlimo- 
nieux  .associé  au   sulfure.    Robiquet,   ayant  trailé    le 
kermès  par  une  solution  aqueuse  d'acide  tarlrique  ou 
l'acide  chlorhydrique  dilué,    montra   que  ces   acides 
enlèvent  une  proportion  très  notable  d'oxyde  autimo- 
nieux;  il  conclut  que  le  kermès  était  formé  d'un  mélange 
de  sulfure  d'antimoine  hydraté  et  d'oxyde  anlimonieux. 
Berzélius  et  Rose  continuèrent  cependant  à  douter  de 
la  présence  de  l'oxyde  antimonieux;  mais  à  la  fin  l'ac- 
cord se  fit,  Robiquet  ayant  objecté  avec  raison  que  les 
conclusions  de  ces  deux  savants  pouvaient  s'appliquer 
à  leur  kermès  qu'ils  préparaient  avec  du  carbonate  de 


(1)  Ann.  de  Chim,  et  d9  Phyê.,  X.  LXXXI,  p.  317;  1812. 


—  510  — 

potassium,  mais  ne  préjugeaient  en  rien  la  question 
pour  le  kermès  (iluzel,  corps  différent,  préparé  avec  le 
carbonate  de  sodium. 

Depuis  lors  personne  ne  constata  plus  Texistencede 
Toxyde  antimonieux  dans  le  kermès. 

Bien  plus,  en  1866,  ïerreîl  (1)  non  seulement  con- 
firma la  présence  de  Toxyde  antimonieux,  mais  il  pré- 
cisa encore  davantage  en  disant  que  cet  oxyde  antimo- 
nieux existe  à  Tétat  d'antimonites  de  sodium,  lesquels, 
selon  lui,  forment  les  cristaux  qu'on  observe  dans  le 
kermès.  Il  isola  et  décrivit  deux  de  ces  antimonites  et 
étaya  sur  ces  données  une  théorie  de  la  formation  du 
keimès,  théorie  reproduite  aujourd'hui  dans  la  plupart 
des  ouvrages  classiques. 

Citons  encore  en  dernier  lieu  un  travail  récent  de 
M.  Feist  (2),  qui  a  montré  que,  contrairement  aux  idées 
de  Terreil,  les  cristaux  du  kermès  doivent  être  du 
pyroantimoniate  de  sodium,  car  ils  sont  bien  ideo- 
tiques  cristallographiquement  aux  cristaux  qui  se 
déposent  des  eaux-mères  du  kermès  par  un  repos  suf- 
fisant, et  qui  sont  bien  le  composé  Sb^O^Na^H^  +  6H*^- 
Pour  être  complet,  je  dois  ajouter  que  .Mitscherlich  3:, 
dès  1840,  annonça  que  le  kermès  contient  très  fréquem- 
ment des  cristaux  d'antimoniate  de  sodium,  mais  per- 
sonne, à  cette  époque,  ne  parait  avoir  remarqué  Tobser- 
vation  de  ce  savant. 

En  résumé,  la  composition  admise  aujourd'hui  pour 
le  kermès  est  la  suivante  :  sulfure  d'antimoine  tiydraié 
formant  la  majeure  partie,  oxyde  antimonieux  ou  anti- 
monites de  sodium  (Terreil),  une  trace  de  sulfure  de 
sodium  admise  par  quelques  auteurs,  et  enfin  le  pyro- 
antimoniate de  sodium  qui,  d'après  M.  Feist,  constitue 
les  cristaux  du  kermès. 

La  présence  du  sulfure  d'antimoine  ne  fait  de  doute 
pour  personne,  je  ne  m'y  arrête  pas.  Je  ne  m'occupe 

(1)  Ann,  de  Chiin.  et  de  Phys.,  \i],  t.  VII,  p.  350. 

(2)  Archiv  der  Pharmazie,  t.  CCXL,  p.  241  ;  1902. 

(3)  Journ,  fUr  prackt.  Ckemiet  t.  XIX,  p.  455. 


—  511  — 

pas  davantage  des  traces  possibles  de  monosulfure  de 
sodium,  vu  leur  peu  d'importance  et  la  difficulté  de 
prouver  leur  existence.  Je  m'occuperai  surtout  des 
composés  oxygénés,  antimonites  et  antimoniates. 

I.  Insuffisance  des  preuves  de  la  présence  de  Toxyde 
antimonieux  dans  le  kermès.  —  La  présence  de  Toxyde 
anfimonieux  est  étayée  sur  la  preuve  qu'en  a  donnée 
Bobiquet  (/.  c.)  et  que  j'ai  rappelée  plus  haut.  Mais  cette 
preuve  est-elle  suffisante?  Suffit-il  qu'une  solution 
aqueuse  d'acide  tarlrique  enlève  de  Toxyde  antimo- 
nieux à  un  mélange  de  composés  d'antimoine,  pour 
affirmer  que  dans  ce  mélange  préexiste  de  Toxyde  anti- 
monieux? Nullement. 

Voici  comment  j'ai  été  amené  à  cette  conclusion 
inattendue. 

En  traitant  le  kermès  par  Tacide  tartrique,  j'ai  été 
frappé  de  ce  fait  que  Tactlon  se  prolongeait  très  long- 
temps, plus  de  15  jours  à  froid,  6  à  8  heures  à  l'ébul- 
lition.  Voici  quelques  chiffres  : 

Un  même  kermès  a  été  traité  pendant  des  temps 
variables  dans  les  proportions  suivantes  : 

Kermès 2^* 

Acide  Urlriqno 2ff«' 

Eaa 301^ 

AU  bout  du  temps  convenable,  on  a  filtré  et  titré, 
par  l'iode  |en  présence  d'un  excès  de  bicarbonate  de  po- 
tasse, la  quantité  d'oxyde  antimonieux  entrée  en  so- 
lution : 

Sb«03p.lOO 

o)  A  froid  après  24  heures 14,10 

—  après  15  jours 22,60 

b)  Au  bain-marie  bouillant,  après  35' 23,52 

_  —  —     2»»30' 28,43 

—  —  —     7h3D' 33,05 

Ces  résultats  m'ont  paru  d'autant  plus  surprenants, 
qu'une  combinaison  d'oxyde  antimonieux  et  de  sulfure 
d'antimoine,  que  je  décrirai  dans  une  prochaine  note, 
traitée  par  l'acide  tartrique  dans  les  mêmes  conditions, 


—  512  — 

lui  cède  tout   son  oxyde   antimonieux  en   quelques 
minutes. 

Cette  action  progressive  de  l'acide  tartrique  sur  le 
kermès  avait  du  reste  été  remarquée  depuis  longtemps, 
et  on  savait  qu'on  ne  pouvait  ainsi  séparer  quantita- 
tivement l'oxyde  antimonieux;  on  attribuait  ce  fait  à 
l'attaque  du  sulfure  d'antimoine  par  l'acide  tartriqae. 
En  réalité,  celte  dernière  action  a  été  beaucoup  exa- 
gérée, sans  doute  parce  qu'on  ne  Ta  pas  étudiée  iso- 
lément comme  je  l'ai  fait;  elle  est  tr^s  faible  et  ne  sau- 
rait expliquer  la  différence  que  Ton  constate  enlre  les 
résultats  obtenus  après  35'  ou  7  h.  30' de  chauffage  au 
bain-marie  bouillant. 

Voici,  en  effet,  les  résultats  trouvés  avec  le  sulfure 
d'antimoine  hydraté  traité  dans  les  mêmes  conditions 
que  ci-dessus  pour  le  kermès  : 

SbîO'  p.  m 

Au  bain-marie  bouillant,  après  4  h,  1/2 1,20 

—  —  —         7  h.  1/4 1,80 

Mais  de  plus,  si  Ton  admet,  comme  il  est  vraisem- 
blable, que  le  sulfure  d'antimoine,  chauffé  avec  la  dis- 
solution d'acide  tartrique,  est  dissocié  en  H'S  et  Sb'O'. 
cette  action  devra  être  nécessairement  très  réduite  eu 
opérant  en  tube  scellé.  Or  les  résultats,  obtenus  avec  le 
kermès  dans  ces  nouvelles  conditions,  ne  diffèrent  pas 
sensiblement  des  premiers  : 

Sb^o»  p.  m 

Au  bain-marie  bouillant,  après  1/2  heure 24,8i 

—  --  -  2  h.  1/2 29,15 

—  —  —  8h.  !/4 32,10 

Comment  alors  expliquer  ce  fait? 

J'en  ai  trouvé  l'explication  dans  la  présence  de  Tanti- 
moniate  de  sodium  signalé  d'abord  par  Mitscherlich  et 
plus  récemment  par  M.  Feist. 

Supposons,  en  effet,  que  le  sulfure  d'antimoine  subisse 
à  chaud,  en  présence  d'acide  tartrique,  une  faible  disso- 
ciation, le  W6  dégagé,  se  trouvant  en  présence  du 


—  513  — 

pyroantimoniate,  [sera  oxydé  et  déposera  du  soufre, 
tandis  qu'une  quantité  équivalente  du  pyroantimoniate 
passera  à  rétat^d'oxyde  antimonieux.  La  tension  de  dis- 
sociationîse [rétablira  aux  dépens  d'une  nouvelle  quan- 
tité  de  sulfure  d'antimoine,  et  ainsi  de  suite.  L'expé- 
rience montreîqu'il  en  est  bien  ainsi  : 

a)   On  chauffe  pendant  8  heures  en  tube  scellé  au 
bain-marie  bouillant. 

PyroaQtimoniate  de  sodium 0,20 

Sulfure  d'antimoine  hydraté 0,50 

Acide  tartrique ^   * 

Eau  distillée ^"    ^ 

Le  titrage  indique  22,60  p.  100  d'oxyde  antimonieux 
entré  en  solution. 
6)   On  fait  macérer  à  froid  pendant  3  jours. 

Pyroantimoniate  de  sodium 0,50 

Sulfure  d'antimoine   hydraté 0»50 

Acide  tartrique ^   " 

EaudistiUée *0    » 

Le  titrage  donne  11,74  p.  100  d'oxyde  antimonieux. 
c)  On  met  en  contact  à  froid  : 

Pyroantimoniate  de  sodium 0,25 

Sulfure  d'antimoine  hydraté 0,20 

Acide  chlorhydrique  au  1/5 24°"»» 

Après  deux  jours,  on  trouve  26,60  p.  100  d*oxyde 
antimonieux. 

On  voit  donc  qu'à  froid,  comme  à  chaud,  l'acide  tar- 
trique et  l'acide  chlorhydrique  dilué  enlèvent  de  l'oxyde 
antimonieux  à  un  mélange  de  sulfure  d'antimoine  et 
de  pyroantimoniate  de  sodium,  bien  que  cet  oxyde  n'y 
préexiste  pas. 

La  preuve  donnée  par  Robiquet  de  la  présence  de 
l'oxyde  antimonieux  dans  le  kermès  est  donc  tout  à 
fait  insuffisante. 

Que  penser  alors  des  antimonites  de  sodium  de 
Terrei  l  ? 

Ces  antimonites,  s'ils  existaient,  constitueraient  à 
eux  seuls  une  preuve  encore  plus  forte  que  celle  de 

Joum,  dt  Pharm.  et  de  Chim,  6"  iiiRii.  t.  XVIII.  (15  novembre  1903.)     33 


n 


—  514  — 


Robiquet.  Malheureusement,  leur  existence  n'est  guère 
vraisemblable. 

Dans  sou  travail,  Terreil  [L  e.)  dit  qu'il  a  préparé  sa 
antimonites  par  l'action  de  la  soude  et  des  carbonates 
alcalins  sur  l'oxyde  antimonieux;  il  ne  donne  do  reste 
aucun  détail  sur  les  proportions,  ni  sur  la  façon 
d'opérer,  ce  qui  ne  permet  pas  de  répéter  ses  expé- 
riences dans  les  mêmes  conditions.  Mais  à  ces  affirmi- 
tions  j'opposerai  d'abord  les  résultats  obtenus  par 
Mitscherlich  [L  c),  qui  dit  ce  qui  suit  :  «  Par  voie 
humide,  on  n'obtient  pas  de  combinaisons  de  Toxyde 
antimonieux  avec   les  alcalis,  comme  Rose  la  déjà 

démontré.      . 

tt  A  l'abri  de  l'air,  l'oxyde  antimonieux  se  dépose  inal- 
téré des  solutions  de  soude,  mais  au  contact  de  l'air,  il 
se  dépose  en  même  temps  des  cristaux  d'antimoniate  de 
sodium.  Ces  mêmes  cristaux  se  forment  lorsqu'on  fait 
passer  un  courant  d'air  dans  une  solution  de  salfnre 
d'antimoine  dans  le  carbonate  de  soude;  ils  sont  fré- 
quemment mélangés  au  kermès.  » 

Des  expériences  tout  à  fait  analogues  faites  par 
M.  Feist  (/.  c.)  concordent  avec  celles  de  Mitscherlich; 
enfin  mes  expériences  personnelles  les  confirment  plei- 
nement. 

Il  en  résulte  que  Terreil  a  fait  une  erreur,  dae  sans 
doute  à  ce  qu'il  s'est  contenté  de  doser  l'antimoine 
total  de  ses  antimonites,  antimoine  qu'il  a  converti  pv 
le  calcul  en  oxyde  antimonieux,  sans  se  demander  si  le 
degré  d'oxydation  n'avait  pas  varié  pendant  Texpé- 
rience.  En  réalité,  ses  soi-disant  antimonites  ne  sont 
que  des  mélanges  d'oxyde  antimonieux  qui  n'a  pas 
réagi  et  de  pyroantimoniate  de  sodium  provenant  de 
l'oxydation  de  l'oxyde  antimonieux  au  contact  de  l'air 
et  de  l'alcali. 

En  résumé,  la  présence  de  l'oxyde  antimonieux  dans 
le  kermès  est  de  plus  en  plus  douteuse  :  aucun  fait  ne 
tend  plus  à  l'établir.  H  parait  au  contraire  plus  naturel, 
étant  donné  l'insolubililé  de  l'oxyde  antimonieux  dans 


—  515  — 

le  carbonate  de  soude  et  son  oxydation  en  solution 
alcaline,  de  penser  que  le  kermès  n'en  contient  pas  du 
tout.  Toutefois  la  preuve]  absolue  me  semble  difficile  à 
faire.  {A  suivre.) 

REVUES 

Revue  cC urologie-,  par  M.  Ernest  Gérard,  professeur 
de  pharmacie  à  la  Faculté  de  médecine  et  de  phar- 
macie de  Lille. 

L'urologie  acquiert  chaque  jour  une  importance  de 
plus  en  plus  grande  au  point  de  vue  séméiologique  : 
aussi  les  méthodes  analytiques  se  perfectionnent-elles 
sans  relâche,  et  il  est  utile  que  le  pharmacien  et  le  chi- 
miste aient  connaissance  des  travaux  français  et  étran- 
gers parus  sur  ce  sujet.  C'est  dans  ce  but  que  nous  met- 
tons sous  les  yeux  du  lecteur  une  revue  des  principales 
recherches,  faites  en  urologie,  depuis  le  commencement 
de  4902.  On  verra  combien,  dans  ce  court  espace  de 
temps,  le  nombre  des  travaux  publiés  sur  l'examen  des 
urines  est  considérable,  ce  qui  témoigne  de  Timpor- 
tance  que  Ton  attache  à  Pétude  des  échanges  nutritifs 
dont  les  résultats  viennent  éclairer  de  plus  en  plus  la 
physiologie  pathologique. 

I.  —  Urinbs  normales. 

Acidité.  —  En  1897,  M.  Joulie  avait  proposé  l'emploi 
du  sucrate  de  chaux  pour  doser  Tacidité  urinaire  en 
mettant  à  profit  ce  fait  que  les  phosphates  acides,  et 
aussi  les  acides  organiques  libres,  qui  communiquent 
Vacidité  à  Turine  sont  saturés  par  la  chaux  et  que  le 
moindre  excès  de  celle-ci  amène  la  précipitation  d'un 
peu  de  phosphate  de  chaux  insoluble  qui  trouble  le 
liquide.  Le  titre  alcalin  du  sucrate  de  chaux  (dissolution 
de  chaux  pure  dans  l'eau  sucrée)  était  établi  au  moyen 
d'une  solution  titrée  d'acide  sulfurique.  Ce  procédé 
semblait  rationnel,  puisque  le  point  de  saturation  était 


—  516  — 

indiqué  par  le  commencement  de  la  précipitation  do 
phosphate  calcique  et  qu'il  n'était  pas  nécessaire  d'em- 
ployer un    réactif  colorant.  Mais   MM.  de   Girard  et 
Vires  (1)  ont  étudié  successivement  l'action  du  sucrate 
de  chaux  sur  les  phosphates  monométalliques  alcalins, 
et  ils  sont  arrivés  à  cette  conclusion  que   ce  composé 
ne  peut  servir  à  déterminer  l'acidité  d'un  phosphate 
monométallique,  et  par  suite  Tacidité  urinaire,  car  la 
réaction  est  incomplète,  et  elle  varie  avec  la  nature  du 
métal  pour  une  même  quantité  d'acide  phosphoriqae. 
MatiëreB*  fixes.  Substances  organiques  et  minérales. 
—  M.  Ph.  Vadam  (2)  a  fait  construire  un  dcnsimètre 
spécial  qu'il  appelle  extracto-denaimètre,  qui  permet  de 
prendre  une  densité  irréprochable,  la  correction  de  tem- 
pérature élant  faite  grâce  au  thermomètre  fixé  dans  la 
carène  de  l'instrument  et  accompagné  d'une  table  de 
correction,  et  d'indiquer  le  poids  des  matières  fixes. 
L'auteur  s'est  servi  des  chiffres  que  donne  une  table 
dressée,  en  1897,  par  Âmann,  dans  laquelle  il  a  repré- 
senté le  poids  des  solides  dissous  en  fonction  de  la  den- 
sité pour  toutes  les  valeurs  de  celte  dernière.  S'il  est  vrai 
qu'il  existe  une  relation  entre  la  densité  de  l'urine  et  le 
poids  des  solides  dissous,  il  est  démontré,  pour  ce  qui 
est  de  l'urine,  que  le  coefficient  qui  représente  cette 
relation  varie  avec  la  concentration.  M.  Yadam  estime 
que  le  rapport  de  Turée  aux  matières  fixes  peut  donner 
des  indications  susceptibles  de   renseigner  plus  utile- 
ment le  médecin  sur  une  nutrition  plus  ou  moins  par- 
faite. M.  G.  Donzé  (3)  a  accessoirement  utilisé  lesrésuf- 
tals  de  nombreuses  analyses  d'urines  pour  étudier  éga- 
lement le  rapport  moyen  qui  peut  exister  entre  les 
matériaux  solides  de  l'urine  et  la  densité.  Le  coefficient 
moyen,  obtenu  en  divisant  respectivement  le  poids  des 
matières  solides  par  le  nombre  dont  chaque  densité 
(prise  au  picnomètre  de  Sprengel)  surpasse  1000,  est  de 

(1)  Bull.  Soc,  Chim.,  [3|,  t.  XXVII,  p.  892. 

(2)  Bulletin  des  Se.  Pharmacol.,  t.  V,  p.  295. 

(3)  C.  R.  Soc.  Biolog.y  t.  LV,  p.  537. 


—  517  — 

2j2i.  Ce  chiffre  s'éloigne  notablement  du  rapport  2,3 
établi  par  flaeser  et  Neubauer  et  que  M.  Donzé  trouve 
un   peu  trop  élevé,  et  il  ajoute  très  judicieusement  qu'il 
faudrait,  avant  de  conclure  définitivement,  réunir  un 
plus  grand  nombre  de  résultats.  MM.  G.  Donzé  etË. 
L«ambling(l)  montrent  que,  lorsqu'on  détermine  dans 
Turine  normale  de  l'homme,  d'une  part,  le  total  des 
matières  organiques  obtenu  par  différence  entre  l'ex- 
trait sec  et  les  matières  minérales,  et,  d'autre  part,  l'en- 
semble des  matières  organiques  habituellement  dosées 
dans  l'urine,  on  obtient  par  différence  le  «  non  dosé  » 
organique,  c'est-à-dire  un  poids  de  matières  extractives 
beaucoup  plus  considérable  qu'on  ne  l'admet  générale- 
ment. U  semble  résulter  des  travaux  de  ces  auteurs  que 
ce  n^est  plus  l'acide  urique  ou  la  créatinine  qui  viennent 
en  seconde  ligne,  comme  déchets  azotés,  après  l'urée, 
mais  l'acide  oxyprotéique  de  Bondzynski  et  Gottlieb  et 
les  hydrates  de  carbone  que  l'on  supposait  exister  seu- 
lement en  petites  quantités  dans  l'urine  normale. 

MM.  Donzé  et  £.  Lambling  (2)  ont  étendu  leurs 
recherches  à  un  plus  grand  nombre  d'urines  normales, 
et  ils  ont  vu  que,  [dans  l'analyse  la  plus  complète,  on 
laisse  en  dehors  de  tout  dosage  28,2  p.  100  du  total  des 
matières  organiques  et  que  les  deux  cinquièmes  et,  dans 
certains  cas,  jusqu'à  la  moitié  du  carbone  total  de  l'urine 
peuvent  rester  engagés  dans  les  matières  extractives. 

Urée.  —  Dans  un  travail  étendu  sur  le  dosage  de 
Turée,  M.  Ch.  Sallerin  (3)  a  montré  que  le  procédé  de 
Môroer  et  Sjoqvist  (4],  employé  avec  la  modification 
décrite  par  Braunstein  (5),.  donne  des  résultats  très 
constants  et  qui  sont  affectés  au  maximum  d'une 
erreur,  le  plus  souvent  en  moins,  d'environ  0«%30  pour 
20  à  SO»*"  d'urée  par  litre  d'urine.  Rappelons  briève- 

(4)  Joum.  dePhys.  et  de  Path,  génér.,  t.  V,  p.  225. 

(2)  C.  R,  Soc.  de  Biolog.,  t.  LV,  p.  1023. 

(3)  Bull.  Soc.  Chim,,  |3|,  t.  XXVII,  p.  620, 

(4)  Skand.  Arch.  f.  Phys.,  t.  II,  p.  440. 

(5)  Zeit.  pfiys,  Chem.,  t.  XXXI,  p.  381. 


—  518  — 

ment  que  la  méthode  de  Môrner  et  Sjoqvist  consiste  à 
précipiter  l'urine  en  milieu  éthéro-alcoolique  par  one 
solution  aqueuse  de  chlorure  do  baryum  et  de  baryte. 
Toutes  les  matières  azotées,  à  Texception  de  Turéê  et 
de  Tammoniaque,  sont  précipitées.  Dans  la  liqueur  fil- 
trée, on  évapore  l'alcool  et  Téther  sous  pression  réduite 
en  ne  dépassant  pas  la  température  de  50-55',  on  con- 
centre toujours  dans  les  mêmes  conditions,  en  ajoatant 
un  peu  de  magnésie  qui  chasse  l'ammoniaque  des  sels 
ammoniacaux.  Le  résidu  est  ensuite  soumis  en  présence 
de  Tacide  sulfurique  concentré  à  un  dosage  d*azote  par 
Kjeldahl:  cet  a/ote  corresponde  l'urée.  La  modification 
que  Braunstein  a  apportée  consiste,  après  le  déplace- 
ment par  la  magnésie  de  Tammoniaque  préformée,  à 
chauffer  le  résidu  avec  de  l'acide  phosphorique  cristal- 
lisé dans  une  étuve  chauffée  à  40-45"  pendant  quatre  à 
cinq  heures.  L'urée  est  hydrolisée;  on  dissout  le  résida 
dans  l'eau,  on  distille  en  présence  d'un  excès  de  soude; 
la  quantité  d'ammoniaque  produite  correspond  à  l'urée. 
M.  Ch.  Sallerin  (1)  a  fait  justement  observer  que, 
malgré  celte  dernière  modification,  la  pratique  du  do- 
sage est  encore  une  opération  longue  et  délicate,  sur- 
tout lorsqu'il  s'agit  de  faire  une  série  d'analyses,  et  il  a 
soumis  au  contrôle  de  la  méthode  de  Braunstein  divers 
procédés  plus  commodes,  et,  en   particulier,  celui  de 
Folin  (2),  dont  voici  le  principe  :  on  hydrolise  l'urée  par 
le  chlorure  de  magnésium  cristallisé  qui  fond  à  412- 
113°  et  qui  bout  à  160".  A  cette  température,  l'urée  est 
rapidement  transformée  en  acide  carbonique  et  ammo- 
niaque, et  on  procède  à  un  dosage  d'ammoniaque  par 
distillation  et  titrage.  Cette  distillation,  faite  en  pré- 
sence d'un  excès  de  soude,  met  également  en  liberté 
l'ammoniaque  des  sels  ammoniacaux  préexistant  dans 
l'urine;  il  faut  déterminer  la  proportion  de  cette  base 
préformée  et  la  déduire  de  la  quantité  d'ammoniaque 
totale  recueillie  pour  avoir  celle  qui  résulte  de  Thydro- 

(1)  Journ.  de  P/iys.  et  de  Pnth.  ffénér,,  t.  V,  p.  259. 
(2}  Zeil.  phys.  Chem.,  t.  XXXlli  p.  504. 


—  519  — 

lyse  de  l'urée.  Pour  cela,  Foliu  distille  Turine  pendant' 
quarante-cinq  minutes  avec  de  la  magnésie,  l'ammo- 
niaque passe  à  la  distillation  avec  une  certaine  quan- 
tité de  cette  base  fournie  par  Turée  partiellement  dé- 
composée. Une  seconde  distillation,  faite  dans  les  mômes 
conditions  de  température  et  de  volume  du  liquide  sur 
le  résidu  de  la  première  distillation,  donne  l'ammo- 
niaque provenant  de  l'urée  partiellement  hydrolisée. 
Par  différence,  on  a  l'ammoniaque  des  sels  ammonia- 
caux. Le  procédé  de  Folin  donne  à  peu  près  les  mêmes 
résultats  que  celui  de  Braunstein,  mais  il  est  en  outre 
plus  rapide  et  plus  commode. 

Cette  dernière  technique  de  Folin  n'a  pas  été  à  Tabri 
de  toute  critique:  c'est  ainsi  que  MM.  Arnold  etMent- 
zel  (1)  ont  prétendu  que  le  mode  opératoire  préconisé 
ne  donnait  pas  la  totalité  de  l'ammoniaque  produite  par 
la  décomposition  de  Turée  dans  l'urine.  Folin  (2)  estime 
que  les  chiffres  inexacts  obtenus  par  ces  auteurs  résul- 
tent d'un  défaut  de  technique,  et,  pourôtre  bien  sûr  que 
l'urée  a  été  complètement  décomposée,  il  recommande 
de  chauffer  l'urine  avec  le  chlorure  de  magnésium  à 
Tébullition  pendant  quarante-cinq  minutes  en  ayant  soin 
de  relier  l'appareil  à  un  condensateur  ii  reflux  pour  con- 
denser les  vapeurs.   La  distillation  de  l'ammoniaque 
formée  demande   une  heure  un  quart  environ,  car  une 
partie  de  l'urée  se  transforme  en  acide  cyanurique  qui 
ne  se  décompose  que  lentement  pendant  la  distillation 
en  acide  carbonique  et  ammoniaque. 

A  propos  de  la  question  toujours  en  suspens  de  la 
séparation  dans  l'urine  des  autres  éléments  azotés  qui 
peuvent  être  décomposés  lors  du  dosage  de  l'urée, 
MM.  Donzé  et  Lambling  (3)  ont  cherché  à  élucider  le 
fait  signalé  par  M.  Sallerin,  à  savoir  :  que  l'ai^ide  plios- 
photungstique  semble  précipiter  une  certaine  quantité 
d'urée.  Ces  auteurs  montrent  qu'une  solution  d'acide 

(1)  ZeU.  phys.  Chem.,\.  XXX VI,  p.  4U. 

(2;  Ibid.,  p.  333. 

(3)C.  R.  Soc.  de  Biolog.,  t.  LV.  p.  539. 


-  520  — 

phospholungstique  à  40  p.  100  ne  P'-^«|.P't«.  P*^,  1^ 
lutions  d'urée  à  2  p.  100  en  présence  d'acide  cWorhy 
drique  à  10  p.  100,  et  que  les  dosages  d'urée  effcc^fe 
sur  une  urine  ainsi  déféquée  étaient  presque  constants 
par  les  différents  procédés  de  dosage  eniployés. 
.  Pour  le  dosage  de  l'urée  dans  l'urine,  M.  »-«,\f'°^J^ 
obtient  la  décomposition  totale  de  l'urée  par  1  hj-pobro- 
mite  naissant  agissant  en  milieu  alcalin.  Comme  reacnu, 
on  emploie  une  solution  aqueuse  de  soude  caustique  a 
20  p.  100  et  une  solution  bromo-bromurée  conleMni, 
pour  100«'  d'eau  distillée,  5^'  de  brome  et  l|Ffle 
bromure  de  sodium.  Pour  faire  le  dosage,  l  auteur  intro- 
duit successivement  dans  l'uréomètre  d  ïvon  -s 
de  l'urine  déféquée,  4'»»  de  solution  alcaline  el.  aprte 
agitation,  4"=""  de  solution  bromo-bromurée.  Du  volume 
d'azote  dégagé,  après  les  corrections  relatives  à  la  tem- 
pérature et  à  la  pression,  onobtient  réellement  la  quan- 
tité d'urée  de  l'urine.  . 

Dérivés  xanthiques,  composés  piuiques,  acide  unqro. 
—  Le  procédé  de  Denigès  pour  le  dosage  des  dénvw 
xantho-uriques  est  devenu  classique.  On  sait  qu  ap  ^ 
avoir  précipité  l'urine  par  le  réactif  argenùco-magne- 
siendeLudwig.  on  dose  l'excès  d'argent,  non  uti"» 
dans  la  réaction,  par  la  méthode  cyanimétrique  deia 
teur  et  on  transforme  les  résultats  en  acide  unque,  s  - 
chant  que  le  précipité  mixte  renferme  un  atome  d  ar- 
gent pour  une  molécule  d'acide  urique.  On  oblientaina^ 
exprimé  en  acide  urique,  l'ensemble  des  corps  P""*I°^ 
urinaires,  c'est-à-dire  l'acîde  urique  réel  et  les  bas 
xanthiques.  M.  L.  Garnier  (2)  a  utilisé  à  la  fois  le  pw- 
cédé  de  Denigès  et  la  méthode  de  Folin  et  ScbaiïerlJ. 
pour  le  dosage  séparé  des  deux  groupes  constituant  Ife 
corps  puriques;  voici  commentii  opère:  L'urine  est  p 
cipitée  par  le  réactif  de  Folin  et  Schaffer,  formé  par 
une  solution  aqueuse  de  sulfate  d'ammoniaque,  rt  acé- 

(1)  Jown.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  |fî],  t.  XVII,  p.  411. 

(2)  C.  B.  Soc.  de  Biolog..  t.  LV,  p.  643. 
(3)Zet7.  phyi.  Chem.,  t.  XXXII,  p.  532. 


—  521  — 

f  ate  d'urane  et  d'acide  acétique.  Cette  opération  entraine 
dans  la  précipitation  des  phosphates  par  Turane  une 
substance  mucoïde,  signalée  dans  Turine  par  Morner, 
el  qui   agit  sur  le  permanganate  de  potasse.  Dans  le 
filtrai,  on  dose  ensuite  les  corps  puriques  suivant  la 
méthode   de  Denigès  et,  dans  une  seconde  opération, 
M.  Garnier  procède  sur  une  partie  du  liquide  filtré  à  un 
dosage  de  Tacide  urique  réel,  qui  est  précipitée  Tétat 
d*urate  d'ammoniaque,  lequel  est  redissous  dans  de  la 
soude  chaude.  La  solution  alcaline  est  de  nouveau  sou- 
mise au  titrage  de  Denigès. 

La  différence  entre  les  deux  dosages  correspond  aux 
bases  alloxuriques  que  Ton  peut  traduire  en  valeur 
exacte,  sachant  que  Tatome  d'argent  correspond  à  l'**, 68 
d'acide  urique  et  à  0^%7381  de  bases  alloxuriques.  Ce 
dosage  doit  être  effectué  sur  les  urines  privées  de  toutes 
traces  d'albumine. 

M.  Ladislaus  Niemilowicz  (1)  a  observé  que  si  une 
solution  de  permanganate  de  potasse  était  ajoutée  à  un 
liquide  contenant  des  substances  ne  jouissant  pas  de  la 
môme  stabilité  vis-à-vis  de  ce  réactif,  on  pouvait,  dans 
certains  cas,  assurer  seulement  la  destruction  du  com- 
posé le  moins  stable  et  ne  perdre  seulement  que  des 
traces  du  produit  le  plus  résistant.  Pratiquement,  ce 
fait  peut  être  réalisé  en  présence  d'un  corps  colorant 
dont  la  stabilité  vis-à-vis  du  permanganate  de  potasse 
est  intermédiaire  entre  les  différents  produits  en  pré- 
sence. L'auleur  a  basé  sur  ce  principe  un  procédé  de  do- 
sage des  dérivés  xantho-uriqucs  de  l'urine  en  détruisant 
L'acide  urique  et  conservant  les  produits  xanthiques. 

Acide  oxalique.  —  De  toutes  les  méthodes  décrites 
pour  le  dosage  de  l'acide  oxalique,  la  méthode  de 
Salkowski,  modifiée  par  MM.  Autenrieth  et  Barth  (2). 
reste  la  plus  précise,  mais  elle  est  longue  et  elle  néces- 
site  de  nombreux  traitements  à  Téther  pour  onlever 

(1)  ZeiL  phys.  Chem,,  i.  XXXV,  p.  264. 

(2)Zei7.  phys,  Chem.,  t.  XXXV,  p.  325.  et  Journ.  dePharm.  etChim., 
[6],  t.  XVI,  p.  348. 


1 


—  522  — 

tout  Tacidc  oxalique;  de  plus,  elle  est  susceptible,  par 
l'emploi  de  Tacide  chlorhydrique  agissant  sur  certaines 
combinaisons,  de  donner  de  l'acide  oxalique  non  pré- 
formé. La  méthode  de  M.  Albabary  (1)  est  simple  el 
rapide;  elle  consiste  à  alcaliniser  Turine  par  le  carbo- 
nate de  soude  et  à  la  concentrer  au  bain-marie  jusqu'au 
tiers  de  son  volume  ;  puis,  on  en  précipite  une  quantité 
donnée  par  un  mélange  de  chlorure  de  magnésium  et 
de  chlorhydrated'ammoniaque,  qui  insolubilise  les  phos- 
phates et  l'acide  urique;  on  additionne  en  même  temps 
le  mélange  de  noir  animal,  on  agite  et  on  continuée 
concentrer.  Au  bout  d'une  heure,  le  liquide  réduit 
environ  au  quart  du  volume  primitif  est  filtré  à  la  trompe, 
alcalinisé  par  l'ammoniaque  et  abandonné  à  lui-même 
pendant  douze  heures.  On  filtre,  on  ajoute  du  chlorure 
de  calcium  en  léger  excès  et  de  Tacide  acétique  jusqu à 
acidité.  Le  dépôt  d'oxalate  de  chaux  est  recueilli  et  dosé 
soit  en  redissolvant  le  précipité  dans  Tacide  sulfuriqoe 
dilué  et  titrant  le  filtrat  par  le  permanganate  de  potasse 
ou  calcinant  le  liltre  pour  le  transformer  en  chaux. 

Azote  total.  —  M.  Denigès  (2)  préconise  un  procédé 
du  dosage  de  l'azote  oi*ganique,  en  opérant  directement 
sur  le  liquide  do  destruction  par  la  méthode  de  Kjeldahl, 
suivant  les  méthodes  acidimétriques  ordinaires.  Le 
mode  opératoire  qu'il  emploie  repose  sur  les  principes 
suivants  : 

1**  Une  solution  de  sulfate  d'ammoniaque  ne  renfer- 
mant qu'un  excès  d'acide  sulfurique  ou  des  sulfates 
alcalins  peut  ôtre  exactement  neutralisée  par  un  alcali 
en  présence  de  résuzurine  ou  de  tournesol  comme  indi- 
cateurs. 

2°  Une  telle  solution,  ainsi  neutralisée,  additionnée 
d'une  quantité  connue  d'une  liqueur  alcaline  titrée, 
plus  que  sufiisante  pour  déplacer  l'ammoniaque  com- 
binée,  étant  soumise  h  l'ébuUition  durant  un  temps 


(!)  C.  H.  Acad.  des  Se,  de  Paris,  t.  CXXXVI.p.  4681. 
(2}  BulL  Soc.  de  phai*m,  de  Bordeaux ,  4903,  p.  84. 


r 


—  5i3  — 

voulu,  perd  tout  son  gaz  ammoniac  pendant  que  l'acide 
qui  lui  était  combiné  sature  une  proportion  équivalente 
d'alcali. 

3**  En  ajoutant  alors  au  liquide  refroidi  autant 
d'acide  titré  qu'on  avait  mis  primitivement  d'alcali,  de 
la  phtaléine  du  phénol,  puis  de  la  soude  titrée,  jusqu'à 
coloration  rose  persistante,  la  quantité  de  soude  finale- 
ment employée  correspond  exactement  à  l'acide  com- 
biné initialement  à  Tammoniaque  et  permet  de  déduire 
le  poids  del'azole'qui  l'a  fourni.  Pour  que  le  procédé  soit 
applicable,  il  faut  détruire  la  matière  organique  en 
employant,  comme  adjuvant,  l'oxalate  de  potassium. 

Carbone  total.  —  Pour  le  dosage  du  carbone  total 
dans  les  urines,  MM.  G.  Donzé  et  E.  Lambling  ont 
apporté  quelques  modifications  au  procédé  proposé  par 
M.  Desgrez  (2).  Les  résultats  obtenus  pour  la  détermi- 
nation du  carbone  peuvent  rivaliser  avec  ceux  que  donne 
la  méthode  ordinaire  par  combustion  avec  l'oxyde  de 
cuivre. 

Ammoniaque.  —  M.  0.  Folin  (3)  a  soumis  à  un  nou- 
veau contrôle  le  procédé  de  dosage  de  l'ammoniaque  qu'il 
avait  préconisé  en  1901  (4).  Il  estime  qu'il  ne  donne  pas 
toujours  des  résultais  exacts.  Cet  auteur  recommande 
une  nouvelle  méthode  qui  consiste  à  ajoutera  Turine  un 
Silcali  faible,  comme  le  carbonate  de  soude,  et  à  enlever 
Tammoniaque  libérée  par  un  courant  d'air,  à  la  tempé- 
rature ordinaire.  Cette  ammoniaque  est  absorbée  par  de 
l'acide  sulfurique  décinormal  et  on  titre  en  présence  du 
Touge  d'alizarine. 

M.  Ph.  Schaffer  (5)  emploie  un  procédé  quelque  peu 
identique  è  celui  de  M.  0.  Folin.  — Après  avoir  fait  la 
critique  du  procédé  Schlœsing,  auquel  il  reproche  des 
résultats  souvent  inexacts,  l'auteur  propose  de  détermi- 

■  11)  C.  n.  Soc.  de  Bioîorj..  l.  LV,  p.  968. 
(2)  Bull,  deê  Sciencesi  pharmacoiog.,  t.  III,  p.  345* 
(Z)  Zeit,  phys.  Chem.,t.  XXXVII, 'p.  161. 

(4)  Jbid.,  p.  515. 

(5)  The  Amer.  Journ.  of  Phys,,  t.  \III,p.  330. 


—  5i4  — 

ner  rammoniaquc  préformée  des  urines  en  meltaDlk 
profit  une  observation  faite  par  Boussingault,  en  ISSU, 
à  savoir  :  que  si  on  distille  dans  le  vide  de  Turine  addi- 
tionnée de  carbonate  de  soude,  à  la  température  de  50*, 
on  obtient  toute  l'ammoniaque  des  sels  amoniacaux  sans 
qu'il  y  ait  décomposition  de  l'urée*  Pour  la  descriptioo 
de  l'appareil  et  la  technique  à  suivre,  nous  renvoyons  1« 
lecteur  à  une  analyse  du  travail  faite  par  nous  et  païue 
da^s  le  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  (1). 

Relativement  à  Texcrétion  journalière  de  Tammo- 
niaque  à  l'état  normal,  M.  Schwarz,  en  iSÎW,  avait  pré- 
tendu que  la  proportion  d'ammoniaque  dans  rorine 
généralement  admise  était  trop  élevée  et  qae,  si 
Ton  avait  soin  d'empêcher  la  décomposition delurine 
par  le  chloroforme,  la  quantité  normale  excrétée  par 
jour  était  en  moyenne  de  0*',15  au  lieu  de  0^,TO. 
M.  G.  Landsberg(2)  vient  d'obtenir  dans  une  série  d'ana- 
lyses une  moyenne  de  O'^ST,  chiffre  plus  élevé. 

M.  Deman  (3)'a  montré,  par  des  dosages  d'ammoniaque 
préformée  dans  les  urines,  effectués  suivant  le  procédé 
de  Folin,  quelorsqu*on  fait  la  détermination  de  cette 
base  sur  le  produit  d'excrétion  des  24  heures  non  addi- 
tionné d'un  antiseptique  énergique,  les  chiffres  obtenus 
sont  toujours  supérieurs  à  ceux  de  rammoniaqœ 
des  sels  ammoniacaux  existant  au  moment  de  rémis- 
sion. 

Soufre.  —  Pour  le  dosage  du  soufre  total  dans  les 
urines,  M.  0.  Folin  (4)  adopte  une  technique  rapide 
qui  donne  d'excellents  résultats.  Il  détruit  les  matières 
organiques  de  Turine  par  le  chlorate  de  potasse  et  l'acide 
chlorhydrique.  La  liqueur  décolorée  est  précipitée  par 
une  solution  de  chlorure  de  baryum,  le  précipité  est 
lavé  à  l'eau,  puis  avec  une  solution  de  chlorhydrate 
d'ammoniaque  à  5  p.  100  et  finalement  à  l'eau  bouil- 
li) Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim,,  [6],  t.  XVII,  p.  523. 

(2)  Zeil.  phys.  Chem.,  t.  XXXVII,  p.  457. 

(3)  Journ.  de  Phann,  et  de  Chim,,  [6],  t.  XVIII,  p.  289. 

(4)  The  Amer.  Jotirn.  o/  Phys.,  t.  VII,  p.  152. 


—  525  — 

lante.    On  incinère  le  sulfate  de  baryte  et  on  pèse. 

Le  procédé  suivant  indiqué  par  M.  G.  Modrakowski  [i)- 
n'est  pas  moins  rapide,  ni  moins  exact.  Dans  une  cap- 
sule de  nickel  contenant  1  à  2^^''  de  bioxyde  de  sodium^ 
on  verse  lentement  50^™'  d'urine.  Après  évaporation 
au  baîn-marie,  à  consistance  sirupeuse,  on  ajoute  de 
nouveau  2  à  S^*"  de  bioxyde  par  petites  portions.  La 
masse  est  ensuite  graduellement  chauffée  sur  une  lampe 
à  alcool  jusqu'à  fusion.  Le  produit  fondu  est  dissous 
dans  Teau,  le  filtrat  est  acidifié  par  Tacidechlorhydrique 
et  le  sulfate  est  précipité,  suivant  la  méthode  ordinaire, 
par  le  chlorure  de  baryum. 

Magnésium  et  calcium.  —  M.  L.  de  Jager  (2)  a  in- 
diqué un  procédé  original  pour  doser  le  magnésium  et 
le  calcium  dans  les  urines  :  il  titre  tout  d'abord  Turine 

avec  une  solution  ^  de  soude  en  présence  de  phénol- 
phtaléine  :  le  liquide  vire  au  rouge  dès  que  le  phos- 
phate acide  de  soude  est  transformé  en  phosphate  diso- 
dique  ;  à  ce  moment,  tout  le  calcium  et  le  magnésium 
sont  précipités  à  Tétat  de  phosphates  tribasiques.  Il 
ajoute  ensuite  du  chlorure  de  calcium  et  il  continue  le 
titrage  alcalimétrique  ;  le  liquide  vire  de  nouveau  au 
rouge  dès  que  tout  Texcès  d'acide  phosphorique  est 
éliminé  à  l'état  de  phosphate  tricalcique.  Sur  une  autre 
portion  d'urine,  il  procède  à  un  nouveau  titrage  après 
avoir  enlevé  tout  le  calcium  avec  l'oxalate  de  soude.  En 
tenant  compte  de  la  proportion  d'acide  phosphorique 
présent  et  des  données  précédentes,  on  peut  calculer  la 
quantité  de  calcium  et  de  magnésium  contenue  dans 
l'urine. 

Potassium  et  sodium.  —  MM.  Aulenrieth  et  Bern- 
heim  (3)  dosent  la  potasse  dans  les  urines  par  le  pro- 
cédé suivant  :  On  prépare  une  solution  de  nitrite  de 
cobalt  et  de  soude  en  dissolvant  30^*^  de   nitrate  de 


(1)  Zeil.  phys.  C/tcm.,  t.  XXXVIII,  p.  562. 
(i)  Cenlr.  Med.  Wiss.,  t.  XL,  p.  641. 
(3)  Zeil.  phys.  Chem.,  t.  XXXVII,  p.  29. 


—  526  - 

coball  cristallisé  dans  60*^"'  d'eau  et  ajoutaot  W 
d'une  solution  concentrée  de  nilrite  de  soude  et  10*^ 
d'acide  acétique.  Au  bout  de  12  heures,  on  filtn. 
50*^'"''  d'urine  sont  agités  avec  6  à  10^°*'  du  réactif;  ou 
abandonne  au  repos  toute  la  nuit.  Le  précipité  formé 
est  recueilli,  lavé  et  desséché  à  110°-120%  on  le  dissout 
dans  Tacide  chlorhydrique  et  la  solution  est  évaporée  à 
siccité.  Le  résidu,  mouillé  avec  de  Teau,  est  traité  par 
10*""^  d'une  solution  d'acide  perchlorique  à  48  p.  !Ofl; 
on  évapore  à  nouveau  h  siccité  et  on  épuise  par  10"*^ 
d'alcool  à  96''  contenant  0,2  p.  100  d'acide  perchlo- 
rique. 

Le  perchlorate  insoluble  estjfillré  dans  un  creuset  de 
Gooch,  lavé  à  l'alcool  et  à  l'éther,  desséché  à  120' et 
pesé.  La  petite  proportion  des  sels  ammoniacaux  pré- 
sents dans  l'urine  ne  trouble  pas  le  résultat  final. 

M.  G.  Garratl  (1)  a  décrit  une  méthode  assez  pra- 
tique pour  doser  à  la  fois  la  potasse  et  la  soude  dans 
l'urine.  Une  revue  de  ce  travail  a  été  faite  dans  le  J^- 
nal  de  Pharmacie  et  de  Chimie  (2). 

[A  suivre. 


Pharmacie.  —  Chimie. 

Dosage  du  fer  métallique  dans  le  fer  réduit;  par 
M.  A.  Marquardt  (3).  — Le  fer  réduit  est  un  médicament 
employé  depuis  longtemps  dans  la  thérapeutique,  et 
bien  que,  dans  ces  temps  derniers,  on  ait  proposé  un 
grand  nombre  de  ferrugineux,  le  fer  réduit  est  encore 
d'un  emploi  très  fréquent.  L'auteur  se  propose,  dans 
cette  note,  de  passer  en  revue  les  méthodes  qui  ont  été 
proposées  pour  l'essai  de  ce  médicament  et  spécialement 
pour  le  dosage  du  fer  métallique. 

Les  meilleures  données  à  ce  sujet  se  trouveront  dans 

(1)  The  Journ.  of  Physiology.  1902,  p.  507. 

(2)  Journ.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  t.  XVII,  p.  247. 

(3)  BestimmuDg  des  metaliischen  Eisens  im  Ferrum  hydrogenio  redac- 
tum  {Archiv  der  Pharmazie,  i903,  p.  308). 


—  527  — 

les  pharmacopées  qui  presque  toutes  s'occupent  du  fer 
réduit.  Tout  d'abord  quel  est  le  titre  en  fer  métallique 
exigé?Les  titres  varient  généralement  de  60  à  90  p.  100, 
suivant  les  pays.  La  nouvelle  Pharmacopée  allemande 
exige  91  p.  100;  en  Autriche,  il  n'y  a  pas  de  procédé  de 
dosage  indiqué,  mais  la  teneur  doit  être  de 98,8  p.  100; 
en  France,  le  Codex  spécifie  que  1  ^*"  de  fer  réduit  traité  par 
Tacide  chlorhydrique  dilué  doit  dégager  400*^"^  d'hydro- 
gène à  la  température  et;  à  la  pression  ordinaires,  ce  qui 
correspond  à  99,6  p.  100  de  fer  métallique.  Si  on  est 
d'avis,  avec  Partheil  et  la  Pharmacopée  néerlandaise, 
que  le  fer  réduit  est  un  mélange  de  fer  et  de  protoxydede 
fer,  la  quantité  de  fer  métallique  sera  de  93,7  p.  100. 

Les  modes  d'essai  proposés  peuvent  se  ramener  à  deux 
principaux  : 

1°  On  met  en  contact  un  poids  donné  de  fer  réduit 
avec  une  solution  de  bichlorure  de  mercure  :  le  fer 
métallique  enlève  du  chlore  et  donne  du  protochlorure  de 
fer  ;  il  se  forme  en  même  temps  un  mélange  de  calomel 
et  de  mercure.  On  opère  cette  réaction  en  chauffant  un 
temps  plus  ou  moins  long  au  bain-marie  à  l'abri  de  Tair 
et  ou  titre  le  protosel  de  fer  avec  une  solution  de  per- 
manganate décinormale. 

2^  D'autres  pharmacopées  prescrivent  de  mettre  un 
poids  déterminé  de  fer  réduit  en  contact  avec  une 
liqueur  contenant  une  quantité  d'iode  connue  et  en 
excès.  Quand  l'iode  n'est  plus  absorbé,  on  titre  l'excès  au 
moyen  de  l'hyposulfite.  Cette  méthode  est  indiquée  en 
Suisse,  en  Norvège,  en  Allemagne  et  au  Japon. 

La  méthode  au  sublimé  est  employée  en  Italie,  Hon- 
grie, Danemark,  Russie  et  aux  États-Unis.  Nous  ferons 
remarquer  qu'il  faut  employer  un  excès  de  sublimé  par 
rapport  au  poids  théorique  {4«',83  pour  l**"  de  fer,  si  on 
admet  que  tout  le  mercure  est  sous  forme  de  mercure 
métallique). 

En  fait,  il  faut  un  très  grand  excès  de  sel  mercurique  ; 
si  on  ne  met  en  réaction  que  le  poids  théorique,  comme 
ceiaest  indiqué  aux  Etats-Unis  (4«f^46  pour  l'**'  de  fer),  on 


—  528  — 

trouve  avec  un  même  échantillon  des  chiffres  Ir^ 
variables,  surtout  quand  le  titre  en  fer  métallique 
dépasse  80  p.  400. 

La  méthode  à  Tiode  donne  des  résultats  très  précis: 
cependant  il  est  nécessaire  de  bien  agiter  ou  defm 
digérer  2  ou  3  heures  à  une  douce  chaleur  (Japon, en 
ayant  soin  naturellement  d'opérer  dans  un  vase  fermé. 
Il  est  bon  également,  d'après  Merck,  d'employer  une 
liqueur  plus  concentrée  que  celle  recommandée  par  la 
Pharmacopée,  allemande,  c'est-à-dire  de  mettre  en 
contact  0«%3  fer  réduit,  l^'^jSO  iode,  l^^'iodure  de  potas- 
sium et  eau  4^"3  au  lieu  de  10*^"*  prescrits  par  la  Phar- 
macopée. En  réalité,  l'auteur  trouve  la  modification  de 
Merck  inutile;  il  critique  également  le  poids  de 
S"**"^  comme  prise  d'essai,  quantité  trop  faible  et  qui 
exige  des  pesées  trop  minutieuses. 

Comme  résumé  de  ses  recherches,  il  recommande  le 
procédé  donné  par  le  nouveau  Codex  suédois  (1903). 

On  chauffe  10  minutes  au  bain-marie  dans  un  flacon 
fermé,  et  en  opérant  à  l'abri  de  l'air,  0«%50  de  fer  réduit, 
S**"  sublimé  et  SO''"'  d'eau;  après  refroidissement,  on 
complète  lOO'^™'  et  on  laisse  reposer.  On  prélève  alors 
25''"^  et  après  addition  de  10'"'  d'acide  sulfurique 
au  dixième,  on  titre  avec  le  permanganate  décinormal. 
On  doit  exiger  90  p.  100  de  fer  métallique. 

H.  C. 

L'acide  cyanhydrique  dans  les  plantes  fourragères; 
par  M.  J.-C.  Brûnmch  (1).  — Ladécouverte  parMM.Dun- 
stan  et  Henry  (2),  dans  les  tiges  de  sorgho,  dungluco- 
side,  la  dhurrine^  qui  se  décompose  en  présence  de  l'eau 
en  donnant  de  l'acide  cyanhydrique,  est  d'une  impor- 
tance capitale,  car  elle  explique  les  nombreux  cas  de 
mort  subite  observés  chez  les  animaux  nourris  avec  du 
sorgho  imparfaitement  mûr.  Il  est  utile  de  savoir 
quelles  sont  les  plantes  fourragères  du  genre  du  sorgho 

(1)  Journ,  of  the  Chem,  Societ ,  t.  LXXXIII,  p.  188. 

(2)  Phil.  Trans.,  1902.  Séries  A,  p.  399. 


—  529  — 

qui  sont  dangereuses  pour  ralimentation  du  bétail^et  à 
quelles  périodes  de  leur  développement  elles  deviennent 
inoffensives. 

W.-C.  Quinnell  a  déjà  énuméré  les  théories  diverses 
émises  à  ce  sujet  sous  le  titre  :  Circonstances  dans  les- 
quelles le  sorgho  peut  devenir  toxique.  Ces  conditions 
sont  les  suivantes  : 

l""  Lorsque  le  sorgho  est  donné  en  alimentation  avant 
complète  maturité; 

2""  Lorsqu'il  croit  rapidement  après  une  saison  plu- 
vieuse ; 

S""  Lorsque  la  plante  est  arrêtée  dans  sa  croissance 
par  le  manque  de  pluie  ou  la  gelée  ; 

V"  Lorsqu'elle  est  attaquée  par  les  insectes  pendant 
une  saison  exceptionnellement  sèche  ; 

5**  Le  toxique  se  développe  sous  l'influence  d'un 
champignon  ou  d'une  moisissure  : 

6"*  La  substance  toxique  aurait  pour  origine  le  nitrate 
de  potasse  décomposé  dans  la  tige. 

Pour  s'assurer  de  la  valeur  de  ces  théories,  l'auteur 
a  cultivé,  dans  un  champ  d'expériences,  diverses 
variétés  de  sorgho.  La  culture  eut  lieu  à  la  fois  dans  un 
sol  non  amendé  et  dans  de  la  terre  additionnée  de 
nitrate  de  soude,  afin  d'étudier  l'influence  de  Tengrais 
azoté. 

Dans  chaque  expérience,  on  prélève  les  plants  d'une 
surface  donnée;  après  les  avoir  pesés,  on  les  divise  avec 
soin. 

Pour  doser  Tacide  cyanhydrique,  on  mélange] 200^' 
de  la  plante  divisée  avec  le  même  poids  d'eau  et  on 
laisse  macérer  pendant  vingt  heures  dans  un  flacon 
bien  bouché  et  à  la  température  ordinaire.  On  passe 
ensuite  le  produit  de  la  macération  dans  un  linge  de 
toile  et  dans  100'^"'  du  liquide,  additionné  de  2  à  S'^'"' 
d*acide  sulfurique  dilué,  on  sépare  l'acidejcyanhydrique 
par  distillation  en  recueillant  le  liquide  distillé  dans 
une  petite  quantité  d'eau  contenant  5^°"^  de  solution 
de   soude  décinormale.  L'acide  cyanhydrique    a  été, 

^ovm.  iU  Pharm.  el  de  Chim.  ft*  rArik,  t.  XVIU.  (ISnovombre  1903.)      34 


—  530  — 

pour  chaque  essai,  dosé  à  la  fois  par  la  méthode  voh 
métrique  et  par  la  méthode  pondérale.  Les  proporlu 
de  cet  acide,    pour   100*""'  de  liquide,  varient  enlri 
0«%00275etU8%Û117. 

L'addition  de  suhstances  antiseptiques  à  la  macél 
ration  arrête  complètement  la  décomposition  du  glu 
coside.  Ainsi,  d'après  l'auteur,  1'"^  de  formol  sufl 
pour  qu'aucune  trace  diacide  cyanhydrique  ne 
forme  ;  le  chloroforme  semblerait  agir  de  même. 

L'auteur  relate  dans  son  mémoire  les  proporlioD 
d'eau,  d'azote  total,  de  cendres,  d'acide  cyanhydriqa 
que  donnent  les  diverses  variétés  de  sorgho. 

Pour  certains  sorgho,  la  proportion  d'acide  cyanhy 
drique  diminue  graduellement  avec  la  maturité,  mais 
on  ne  peut  préciser  à  quel  moment  la  plante  deviMlj 
absolument  inoffensive  pour  l'alimentation  du  bétail.^ 
On  peut  néanmoins  admettre  que,  dès  que  les  graineâj 
sont  complètement  formées,  la  proportion  d'aeideî 
cyanhydrique  diminue  considérablement  au  point  que  j 
la  plante  n'a  plus  aucune  nocuité. 

La  division  ou  la  dessiccation  au  soleil  ne  diminueot  j 
pas  sa  toxicité,  comme  on    Tadmet   généralement  à 
tort. 

Une  saison  favorable  et  un  engrais  riche  en  aa)le  1 
augmentent  la  proportion  du  glucoside  toxique. 

Le  maïs,  dans  lequella  présence  de  ce  glucoside  o'a  I 
pas  encore  été  signalée,  en  contient  une  petite  quan- 
tité qui  augmente  au  moment  de  la  floraison  et  diminae 
rapidement  dès  que  les  épis  commencent  à  se  former 
et,  a  ce  moment,  la  proportion  qui  y  existe  neslpas 
dangereuse  pour  ralimentation. 

Il  ne  semble  y  avoir  aucune  relation  entre  la  quan- 
tité d'azote  total  et  la  quantité  d'acide  cyanhydrique. 

D'autres  plantes  fourragères,  comme  le  Panicuu 
maximum  et  le  Panicum  muticum,  poussées  dans  diffé- 
rentes localités,  contiennent  également  im  glucoside 
susceptible  de  donner  de  l'acide  cyanhydrique. 

L'auteur  termine  son  mémoire    en  résumant  dafiJ 


—  531  — 

les  deux  propositions  suivantes  les  résultats  obtenus  : 
Toutes  les  plantes  fourragères  se  rapprochant  du 
sorgho  doivent  être  employées  avec  circonspection, 
qu'elles  soient  fraîches  ou  sèches  ;  on  ne  doit  pas  en 
donner  de  grandes  quantités  aux  animaux  qui  ont 
jeûné  pendant  quelque  temps. 

Les  sorgho  pour  Talimentation  doivent  être  com- 
plètement mûrs  et  il  ne  faut  les  donner  que  lorsque 
les  épis  sont  bien  développés. 

Er.  g. 

Addition  de  fluorure  de  sodium  au  beurre;  par 
M.  J*  Ogler  (1).  —  La  valeur  antiseptique  des  fluorures 
alcalins  a  été  signalée  en  1887  par  Thomson,  qui  a  con- 
clu à  l'innocuité  absolue  de  ces  produits.  Le  fluorure  de 
sodium  a  été  employé  depuis  1892  à  la  conservation  du 
beurre  et  on  Ta  vendu  sous  le  nom  de  <(  crysoléine  ». 
D'après  les  expériences  d'Ârthus,  le  pouvoir  antisep- 
tique de  ce  corps  est  réel,  et  à  des  doses  faibles  il 
arrête  les  fermentations  alcoolique,  butyrique  et  lac- 
tique. M.  Perret,  qui  a  fait  une  étude  sur  son  action 
physiologique,  est  conduit  à  croire  qu'il  n'exerce  pas 
d'effets  fâcheux  sur  l'économie. 

D'autre  part,  M.  Pouchet estime  que,  mêmeàl'étatde 
pureté  absolue,  le  fluorure  de  sodium  ordinaire,  tel 
qu'on  le  trouve  généralement  dans  le  commerce,  est 
fortement  acide,  à  tel  point  que  ses  solutions  concen- 
trées attaquent  le  verre;  il  n'est  pas  étonnant  dès  lors 
que  ce  corps  détermine  une  vive  irritation  du  tube  di- 
gestif :  c'est  ce  qui  résulte  d'expériences  faites,  il  y  a 
quelques  années,  sur  des  lapins  auxquels  on  faisait 
absorber  des  solutions  de  fluorure  de  sodium  ordinaire 
qui  seratt  employé  pour  la  conservation  du  beurre.  Il 
est  vrai  que,  par  un  lavage  soigneusement  exécuté,  on 
ferait  disparaître  l'acidité  et  que  le  produit  deviendrait 
ainsi  moins  nuisible;  mais  ce  lavage  sera-t-il  toujours 
bien  fait? 

(l)Com.  consulL  tJPhyg,  publ,  de  France,  1900.  (Vient  dd  paraître.) 


—  53i  — 

L'ingestion  de  petites  quantit<^s  de  beurre  additionné 
de  fluorure  de  sodium  ne  peut  causer  des  accidents  bieo 
sérieux  :  la  dose  ajoutée  ne  sera  jamais  suffisante  poar 
déterminer  en  une  fois  des  accidents  môme  faibles  d'in- 
toxication. En  sera-t-il  toujours  de  même  si  celle  pra- 
tique se  généralisait?  Sans  exagérer  la  toxicité  propre 
du  fluorure  de  sodium,  on  peut  envisager  la  questioaà 
un  point  de  vue  plus  étendu,  celui  de  i*addilioQ  des  sub- 
stances antiseptiques  aux  matières  alimentaires  en  gé- 
néral. 

L'auteur  rappelle  ce  que  disaient  à  ce  propos,  to 
XIIP  Congrès  international  de  médecine,  MM.  Brouar- 
del  et  Pouchet  : 

((  Il  est  indiscutable  que  Faction  d'une  substance  aoli- 
septique  sur  un  aliment  ne  peut  s'exercer  qu'en  le  met- 
tant dans  l'impossibilité  de  subir  les  transformations 
que  provoquent  les  agents  de  la  putréfaction,  et  qai 
sont,  pour  ainsi  dire,  les  témoins  de  la  possibilité,  pour 
un  aliment,  d'être  utilisé  comme  substance  nutritive: 
l'instabilité  de  la  matière  organique  étant  la  condition 
essentielle  des  échanges  nutritifs. 

«  L'addition  aux  substances  alimentaires  de  prodaits 
antifermentescibles,  quelle  qu'en  soit  la  nature,  est 
absolument  irrationnelle  au  point  de  vue  de  la  nutri- 
tion... 

«  L'alimentation  finirait  par  se  composer, pour  la  plus 
faible  partie,  d'aliments  rendus  encore  indigestibles  par 
leur  association  à  des  composés  absolument  étrangers 
à  l'organisme  et  ne  pouvant  qu'entraver  ses  fondions 
normales. 

«  Nous  pensons  qu'il  y  aurait  un  grand  avantage,  en 
môme  temps  qu'un  réel  intérêt  pour  l'hygiène  publique, 
à  faire  adopter  par  les  tribunaux  cette  opinion,  qui  nous 
parait  absolument  démontrée,  que  des  aliments  addi- 
tionnés de  matières  antiseptiques,  quelles  qu'elles 
soient,  constituent  des  produits  de  valeur  nutritive 
amoindrie,  on  pourrait  presque  dire  des  aliments  indi- 
gestes et  dont  l'usage  continuel  pendant  un  temps  assez 


—  533  — 

considérable  ne  laisse  pas  que  d'être  préjudiciable  à  la 
santé  du  consommateur,  i» 

M.  Ogier,  plaçant  surtout  à  ce  point  de  vue  général, 
estime  nuisible  Taddition  du  fluorure  de  sodium  au 
beurre. 


BIBLIOGRAPHIE 


Cours  de  pharmacie;  par  MM.  E.  Dupuy  et  II.   Ribaut. 

Le  quatrième  et  dernier  volume  delà  2»  édition  du  Cours  de  phar- 
macie de  M.  le  professeur  Dupuy  vient  de  paraître.  Ce  volume, 
consacré  à  Tétude  des  médicaments  chimiques  appartenant  à  la 
chimie  organique,  forme,  avec  le  premier  volume,  la  partie  la  plus 
intéressante  de  cette  œuvre  de  longue  haleine  que  notre  infa- 
tigable collègue  a  pu  mener  à  bonne  fin,  grâce  à  la  précieuse 
collaboration  de  M.  Ribaut.  Les  lecteurs  y  trouveront  décrits  les 
nombreux  médicaments  nouvellement  introduits  dans  la  théra- 
peutique et  qui  se  disputent  la  faveur  des  praticiens.      H.  M. 

Analyse  chimique  et  bactériologique  des  eaux  potables  et  minérales. 
Epuration  des  eaux.  —  Législation;  par  M.  F.  Baucher,  phar- 
macien principal  de  la  marine  en  retraite  (1). 

Ce  livri)  envisage  la  question  des  eaux  potables  et  des  eaux 
thermo-minérales  au  point  de.vue  le  plus  large  et  le  plus  complet. 
On  n*y  trouve  pas  seulement  exposées  les  méthodes  d'analyse  et 
les  procédés  d'épuration,  avec  les  critiques  qu'une  longue  pra- 
tique personnelle  a  permis  a  l'auteur  de  formuler  en  toute  com- 
pétence. Le  lecteur  y  rencontrera,  en  outre,  d'utiles  et  amples 
renseignements  sur  le  régime  des  eaux  d'après  les  lois  en  vigueur. 
Aussi,  l'ouvrage  s'adresse  non  seulement  aux  chimistes  et  bacté- 
riologistes de  profession,  mais  encore  aux  médecins,  pharma- 
ciens, vétérinaires  et  ingénieurs,  appelés  à  siéger  dans  les  conseils 
d'hygiène,  où  le  problème  des  eaux  tient  toujours  le  premier  rang 
des  préoccupations. 

Egalement  recommandable  par  le  côté  analytique  et  par  ce 
que  nous  appellerons  les  documents  extra-scientifiques,  le  livre 
de  M.  Baucher  résume  d'une  façon  très  heureuse  tout  ce  qui  con- 
cerne les  eaux  potables  et  les  eaux  minérales. 

Ch.  M. 

(1)  1  vol.  in-18  avec  16  figures,  ii:j  pages,  cartonnée.  V.  Vigot,  frères, 
éditeur,  23,  place  de  l'Ecole-de- Médecine,  Paris. 


534  — 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  solennelle  du  M  octobre  1903. 

Célébration  du  Centenaire  de  la  Société. 

Présidence  de  M.  Léger. 

La  séance  solennelle  s'est  tenue  à  deux  heures  de 
l'après-midi,  dans  la  salle  des  Actes  de  l'Ecole  de  Phar- 
macie, sous  la  présidence  de  M.  Léger,  président  actuel, 
autour  duquel  étaient  groupés  les  membres  du  bureau 
de  la  Société,  quelques  membres  associés  et  les  repré- 
sentants des  Sociétés  pharmaceutiques  étrangères.  De 
nombreuses  invitations  avaient  été  adressées  aux  mem- 
bres honoraires,  associés,  correspondants  nalionauxel 
étrangers,  aux  professeurs  de  l'École  de  Pharmacie, 
aux  pharmaciens  des  hôpitaux  civils  et  militaires,  aux 
représentants  de  nombreuses  associations  scientifiques 
ou  professionnelles. 

M.  Léger  adresse  ses  remerciements  à  tous  ceux  qui 
ont  répondu  à  Finvitation  de  la  Société  de  Pharmacie. 
Il  montre  le  rôle  qui  revieflt  aux  pharmaciens  daos 
l'acquisition  des  connaissances  actuelles  et  la  part  que 
la  Société  de  Pharmacie  peut  revendiquer  dans  la  tâche 
accomplie. 

M.  le  professeur  Guignard,  directeur  de  l'Ecole  de 
Pharmacie,  expose  les  origines  communes  de  rbcole 
et  de  la  Société,  met  en  relief  les  avantages  résultant 
de  leur  union  pour  le  plus  grand  bien  de  la  science  et 
du  progrès. 

M.  le  professeur  Bonrquelot,  secrétaire  général,  pro- 
cède à  l'appel  et  à  la  lecture  des  adresses  qui  ont  été 
envoyées,  à  Toccasion  du  Centenaire,  par  les  Sociétés 
de  Pharmacie  ci-dessous  :  la  Société  pkarmaceutiq^ 
allemande^  qui  annonce  la  nomination  de  MM.  Léger  et 
Bourquelot  au  titre  de  membres  honoraires;  VAisociû' 


—  535  — 

tion  des  pharmaciens  allemands;  Y  Association  générale  des 
pharmaciens  autrichiens  ;  la  Société  pharmaceutique  autri- 
chienne  ;  la  Société  pharmaceutique  de  Trente-;  la  Société 
des  pharmaciens  tchèques:  la  Société  des  pharmaciens  de 
Galicifi;  V Association  pharmaceutique  de  Belgique;  la 
Société  royale  de  pharmacie  de  Bruxelles  représentée, 
comme  la  précédente,  par  M.  Demeville,  président  de 
cette  dernière,  qui  donne  lui-même  lecture  de  l'adresse  ; 

Y  Association  pharmaceutique  de  la  province  de  Liège  ;  la 
Société  de  pharmacie  d'Anvers  ;  le  Cercle  pharmaceu- 
tique de  Louvain;  Y  Union  pharmaceutique  des  Flandres; 

Y  Association  des  pharmaciens  du  Danemark:  Y  Ecole  de 
pharmacie  de  r  Université  de  Michigan;  le  Collège  de  phar- 
macie de  New-  York;  la  Société  de  pharmacie  de  Bordeaux, 
dont  l'adresse  est  lue  par  son  délégué,  M.  le  professeur 
Barthe;  la  Société  de  pharmacie  du  Sud- Ouest,  dont 
l'adresse  est  lue  par  son  délégué,  M.  le  D'  Mordagne; 
\^  Société  pharmaceutique  de  la  Grande-Bretagne,  repré- 
sentée par  son  président,  M.  Atkins,  qui  donne  lecture 
de  l'adresse;  la  Conférence  pharmaceutique' britannique^ 
représentée  par  son  président,  M.  Idris,  qui  donne  éga- 
lement lecture  de  l'adresse  ;  la  Branche  écossaise  de  la 
Société  pharmaceutique  de  la  Grande-Bretagne  :  la  Société 
pharmaceutique  cC Irlande^  YAssociation  chimico- pharma- 
ceutique lombarde;  YAssociation  des  pharmaciens  de  Nor- 
vège; la  Société  néerlandaise  pour  V encouragement  de  la 
pharmacie;  YAssociation  générale  du  corps  pharmaceu- 
tique de  Roumanie;  la  Société  de  pharmacie  de  Moscou  ; 
la  Société  de  pharmacie  de  Saint-Pétersbourg  ;  la  Société 
pharmaceutique  de  Varsovie;  \b.  Société  pharmaceutique  de 
Suède;  la  Société  suisse  de  pharmacie, 

M.  le  Secrétaire  général  annonce  qu'il  a  reçu  égale- 
ment un  grand  nombre  de  lettres  de  correspondants 
étrangers  ou  nationaux  qui,  n'ayant  pu,  pour  des  causes 
diverses,  prendre  part  à  la  fête  du  Centenaire,  envoient 
vœux  et  félicitations  à  la  Société.  Parmi  les  premiers  : 
MM.  Beckurts  de  Braunschweig,  Thoms  de  Berlin, 
Schmidt  de  Marbourg,  Hans  Heger  de  Vienne,  Ranwez 


—  536  — 

de  Louvain,  Dulière  et  Duyk  de  Bruxelles,  Mceller  de] 
Copenhague,  Reimers  de  Âarhus,  Ehouri  d'Alexandrie., 
Remington  de  Philadelphie,  Balbiano  de  Rome,  Lu^l 
d'Emilio  de  Naples,  Greshoff  de  Harlem,  van  Itallie  <i«| 
Rotterdam,  Altan  de  Bucharest,  Tikomirof  de  Moscou* 
Davydof  de  Varsovie,  Buhrer  de  Clarens,  Tschirdi  de  I 
Berne.  Parmi  les  seconds  :  MM.  les  professeurs  A.  Gao- 1 
tier,  J.  Chatin,  Capgrand-Hothes. 

M.  Bourquelot  donne  ensuite  lecture  de  son  mémoire  j 
sur  les  origines  et  Ckiatoii^e  des  vingt  premières  années di  \ 
la  Société  de  Pharmacie  de  Paris, 

M.   le  Président,  avant  de  lever  la  séance,  invite  les 
membres  présents  à  s'arrêter  dans  la  salle  des  pas-per- 
dus, où  un  lunch  a  été  préparé  ;  il  leur  donne  également  j 
rendez-vous  au  banquet  qui  doit  être  servi  le  soir  dans  j 
les  salons  de  l'Hôtel  Contimental. 

Banquet.  —  Des  toasts  ont  été  portés  par  MM.  Léger, 
Atkins,  Idris,  iDemeville,  Halleval,  Gilbert,  Rièthe. 
Desvignes,  Haller,  Marty,  Schaer,  Guignard,  Bonrqodot 

M.  le  Secrétaire  général  donne  lecture  de  nombreoi 
télégrammes  de  félicitations  arrivés   après   la  séaoce 
solennelle  de  l'après-midi  et  provenant  de  :  VAssodation 
générale  des  pharmaciens  autrichiens  ;  de  la  Société p^- 
maceutique  autrichienne  ;  Aq  M.   le  Professeur  A.  Bdo- 
houbek,  de  Prague  ;  de  M.  Hans  Heger,  de  Vienne;  do 
Pharmaceutische  Post;  de  la  Société  de  pliarmacie  éCAxr 
vers;  de  M.  Duyk,  deBruxelles;  de  V Association pkarmu- 
centique\de  la  provincede  Liège;  de  M.  H.  J.  Modler,  de  ' 
Copenhague  ;    de    V Association  chimico-pharmaeentique  ^ 
lombarde  ;    de  ï  Association    chimico-pAarmaceutique  et  i 
Florence; de  M.  Luigi  d'Emilio,  de  Naples;  de  la  &-; 
ciété  pharmaceutique  norvégienne^  de  M.  Wefers  BettillC»  | 
d^Utrecht  ;  de  la  Société  néerlandaise   pour  Vencouraft-  \ 
ment  de  la  Pharmacie  ;  de  M.  Van  Rallie,  de  Rotterdam: 
de  M.  Greshoff,  de  Harlem;  de  M.  Altan,  de  Bucharest; 
de  V Association  générale  du  corps  pharmaceutique  de  Jîw- 
manie  ;  de  M.  Davydof,  de  Varsovie. 


—  537  — 

Séance  du  4  novembre  4903. 
Présidence  de  M.  Léger. 
Correspondance  imprimée.  —  Elle  comprend:  2  numé- 
ros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie;  les  Bulletins 
de   V dissociation  de^  Docteurs  en   Pharmacie^  de  la  So- 
ciété    de  Pharmacie  de  Bordeaux^  de  Pharmacie  du  Sud- 
Est  j   de  Pharmacie  de  Lyon,  de  la  Chambre  Syndicale  et 
Société  de  Prévoyance  des  Pharmaciens  de  Paris  et  de 
la  Seine  ;  V  Union  pharmaceutique  et  le  Bulletin  commer-- 
eial ;  4  numéros    du  Pharmaceutical  Journal;  60  nu- 
méros du  Chemist  and  Dru^gist  ;  le  Phartnaceutische  Post; 
un  volume  envoyé  par  TAcadémie  royale  suédoise  des 
Sciences  :  Berzelius  [Reseanteckningar]  ;  3  brochures  de 
M.  Schaer,  de  Strasbourg. 

Correspondance  écrite.  — Elle  comporte  :  4**  une  lettre 
de  M.  HermannSchelenz,  de  Cassel,  qui,  à  l'occasion  du 
Centenaire,  exprime  ses  meilleurs  souhaits  pour  l'ave- 
nir de  la  Société  de  Pharmacie  ;  2**  une  lettre  de  M.  Pan- 
netier,  de  Commentry,  qui  s'excuse  de  n'avoir  pu  as- 
sister jusqu'à  la  fin  aux  fêtes  du  Centenaire  ;  i"  une 
lettre  du  professeur  Perret  qui,  dirigeant  en  province  les 
excursions  de  la  Société  mycologique  de  France, 
exprime  ses  regrets  de  n'avoir  pu  assister  aux  fêtes  du 
Centenaire  ;  4**  une  lettre  du  professeur  Villiersqui,  ne 
pouvant  assister  aux  réunions  de  la  Société,  prie  M.  le 
Président  d'accepter  sa  démission  de  membre  résidant  ; 
5"*  des  lettres  de  remerciement  de  M.  Dufau  élu  membre 
résidant,  de  MM.  Constant  David,  Gamel,6relot,  Vallée, 
Klobb  et  Hagnier  de  Villepoix  élus  membres  correspon- 
dants nationaux,  le  dernier  s'excusant  de  n'avoir  pu 
assister  aux  cérémonies  du  Centenaire  ;  6^  une  lettre  de 
M.  Baldy  qui  pose  sa  candidature  au  titre  de  membre 
correspondant  et  qui  envoie  quelques-uns  de  ses  travaux 
&  l'appui  de  cette  candidature. 

Communications.  —  M.  Bougault  reprend  l'étude  de  la 
composition  du  kermès,  surtout  au  point  de  vue  des 
composés  oxydés  de  Tantimoine,  qui  jusqu'à  présent 


—  338  — 

étaient  considérés  comme  étant  Sb'O*  ou  des  antimo- 
nites  (Terreil). 

Il  montre  qu'il  n'existe  aucune  preuve  concluante  de 
la  présence  de  Sb*0^  :  1"*  celle  donnée  par  Robiquet  et 
basée  sur  l'action  de  l'acide  tartrique  qui  enlève  Sb'O^ 
au  kermès  est  insuffisante,  puisqu'un  mélange  de 
Sb^S^  et  de  pyroantimoniate  de  sodium  cède  également 
Sb'O^  à  l'acide  tartrique  ;  2**  les  antimonites  de  Terreil 
n'existent  pas,  ce  ne  sont  que  des  mélanges  de  Sb"0*  et 
de  pyroantimoniate  de 'sodium. 

Il  démontre  que  le  pyroantimoniate  de  sodium  est  un 
constituant  important  du  kermès,  et  sans  doute  le  seul 
composé  oxydé  de  l'antimoine  existant  dans  ce  pro- 
duit. Il  l'isole  à  l'aide  de  Na'Squi  dissout  Sb'S'  et  laisse 
le  pyroantimoniate  indissous. 

Il  indique  les  procédés  de  dosage  de  Sb^S'  et  du  pyro- 
antimoniate de  sodium  mélangés. 

Enfin,  il  ajoute  quelques  remarques  sur  la  formation 
du  kermès  et  les  circonstances  qui  favorisent  la  pro- 
duction du  pyroantimoniate. 

M.  Houreu  entretient  la  Société  des  premières  re- 
cherches qu'il  a  effectuées  sur  la  spartéine,  en  collabo- 
ration avec  M.  Valeur,  en  vue  d^élucider  sa  constitution 
chimique.  La  formule,  vérifiée  par  les  auteurs,  est 
bien  C*"H"Az*  :  c'est  une  diamine  bitertiaire.  Il  esta 
peu  près  certain  que  la  spartéine  répond  à  un  composé 
saturé.  Les  auteurs  montrent  que  le  sulfate  de  spartéine 
possède  bien  cinq  molécules  d'eau  de  cristallisation;  ils 
font  connaître  un  procédé  de  dosage  de  ce  sulfate. 

M.  Carette  fait  un  résumé  des  travaux  qu'il  a  effec- 
tués au  laboratoire  du  P^  Jungfleisch,  notamment  sur 
l'essence  de  rue. 

M.  Cousin  présente,  au  nom  de  M.  Altan  de  Bucha- 
rest,  membre  correspondant  de  la  Société,  une  note  sur 
le  rhizome  de  Panna  [Aspidium  atkamaniicum)  (!).  Ce 
rhizome  diffère  complètement,  par  sa  structure  et  sa 

(1)  Voir  page  497. 


—  539  ~ 

composition  chimique,  du  rhizome  de  fougère   mâle 
avec  lequel  on  Ta  souvent  confondu. 

M.  Altan  a  étudié  la  structure  anatomique  et  la  com- 
position chimiquedelaPanna.  lia  pu, entre  autres  prin- 
cipes, en  extraire  Tacide  pannique  qui  paraît  se  ratta- 
cher à  la  série  benzénique,  une  huile  grasse,  des 
substances  résineuses,  un  tanin  de  nature  glucosi- 
dique,  deux  matières  colorantes,  etc.  Le  rhizome  de 
Panna  a  donné  de  bons  résultats  comme  ténifuge. 

M.  Schmidt  fait  observer  que  Boehm,  en  1891,  a 
retiré  de  l'extrait  de  Panna  africana,  produit  \>hTYAspi' 
dium  athamanticum  de  Kunze,  un  acide  auquel  il  a 
donné  le  nom  d'acide  pannique  actif,  pour  le  distinguer 
de  l'acide  pannique  retiré  antérieurement  par  Kûrstein. 
11  serait  intéressant  de  savoir  si  l'acide  de  M.  Altan  a  des 
rapports  ou  des  points  de  ressemblance  avec  l'acide 
actif  de  Boehm  ou  avec  l'acide  pannique  de  Kûrstein. 
M.  Patein,  dans  une  communication  préliminaire 
sur  la  cryogénine,  signale  la  réaction  suivante  :  Si  l'on 
ajoute  à  une  solution  alcoolique  de  l^*"  de  cryogénine 
quelques  gouttes  de  solution  de  formol,  de  l'eau  et 
quelques  gouttes  d'acide  chlorhydrique,il  y  a  formation 
d'un  composé  insoluble  dans  l'eau,  très  peu  soluble 
dans  l'éther,  l'alcool,  le  chloroforme,  fusible  à  205**,  se 
colorant  en  se  décomposant  à  une  température  plus 
élevée.  L'auteur  avait  pensé  utiliser  cette  réaction  pour 
étudier  l'élimination  de  la  cryogénine  chez  les  malades 
auxquels  on  administre  ce  médicament;  mais  il  a 
observé  que  les  urines  de  ces  malades  ne  fournissaient 
pas  la  réaction.  A  ce  propos,  il  rappelle  que  la  liqueur 
de  Fehling  donne  avec  ces  urines  :  à  froid,  une  colora- 
tion verte  ;  à  chaud,  une  réduction. 

MM.  Crinon  et  Léger  échangent  quelques  observa- 
tions sur  le  même  sujet. 

Présentation,  — M.  Bourquelot,  aunomdeM.  Barillé, 
présente  un  travail  de  M.  Sarthou  sur  la  Géologie  et 
l'Hydrologie  du  bassin  d'Orléansville. 


1 


—  540  — 

ACADÉMIE  DES  SCIENCES 

Séance  DU  5  octobre  1903  (C.  iJ.,  t.  CXXXYIl). 

—  Action  de  Vacide  'phosphoreux  sur  la  manniU. 
Remarque  sur  le  mannide;  par  M.  P.  Carré  (p.  5iTj.  —  Il 
se  forme  d'abord  un  éther  phosphoreux  de  la  mannite, 
puis  un  éther  phosphoreux  du  mannide.  Le  mannide, 
d'après  l'auteur,  doit  avoir  deux  fondions  alcool  secon- 
daire. 

—  Action  des  soltUions  des  sels  alcalins  et  alcaline- 
terreux  sur  les  épinoches;  par  M.  M.  Siedlecri{p.  525;.— 
Les  sels  de  potassium  sont  très  toxiques  pour  les  épino- 
ches; mais  ils  peuventêlrerendusinoffensifs  par  la  seule 
présence  des  sels  de  calcium  dans  la  même  solution. 

Séance  du  12  octobre  1903  [C.  R.,  t.  CXXXVU). 

—  Sur  la  température  d^ inflammation  et  sur  la  cambin- 
tion  lente  du  soufre  dans  V oxygène  et  dans  Pair;  par  M.  H. 
MoissAN  (p.  S47).  —  La  température  d'inflammation  du 
soufre  est  de  282**  dans  l'oxygène  et  de  363**  dans  l'air  à 
la  pression  atmosphérique.  Déplus,  la  combustionou 
la  combinaison  lente  du  soufre  avec  l'oxygène  se  pro- 
duit bien  avant  la  température  d'inflammation.  Même  à 
la  température  ordinaire,  le  soufre  exposé  à  Tair  y 
brûle  très  lentement  en  donnant  des  traces  de  SO*. 

—  De  V action  de  Vacide  carbonique  sous  pression  swr  Ui 
phosphates  métalliques;  par  M.  A.  Barillé  (p.  566).  — 
L'auteur,  outre  le  carbonophosphate  de  calcium  étudié 
antérieurement,  décrit  cinq  nouveaux  carbonophos- 
phates.  Il  remarque  que  seuls  les  phosphates,  dont  les 
bases  peuvent  donner  des  bicarbonates,  sont  suscepti- 
bles de  fournir  des  carbonophosphates. 

—  Sur  une  série  de  composés  du  bismuth;  par  MM.  G. 
Urbain  et  H.  Lacombe  (p.  568).  —  L'azotate  de  bismuth 
forme  avec  les  azotates  de  magnésium,  de  zinc,  i^ 
nickel,  de  cobalt,  de  manganèse^  des  sels  doubles  de 
formule  générale  :  3M"(AzO»)^2Ri(AzO')^24H*0. 


—  541  — 

Sur  le  dosage  du  vanadium  dans  les  produits  mêtal^ 

lurffiques;  par  M.  E.  Campagne  (p.  570).  —  Voir  un  pro- 
cliain  numéro  du  Journal, 

Sur  les   éthers   nitriques   des   acides^alcools ;  par 

M.  H.  DuvAL  (p,  571).  —  L^acide  finement  pulvérisé  est 
dissous  dans  l'acide  azotique  (D  =  l,45),  puis  addi- 
tionné, en  refroidissant,  d'acide  sulfurique  concentré. 
Après  quelques  instants,  on  verse  sur  la  glace  et  on 
extrait  à  l'élher.  L'auteur  étudie  le  nitrate  d'acide  gly- 
colique,  le  nitrate  d'acide  malique  et  le  dinitrate  de 
l'acide  glycérique. 

—  Fixation  anormale  du  trioxy méthylène  sur  certains 
clérivés  organo-ma^rtésiens-aromatiques;  par  MM.  M.  Tif- 
FENEAu  et  R.  Delanoë  (p.  573).  —  L'alcool,  obtenu  par 
M.  Grignard  [Bull,  delà  Soc. ckim.,  [3],  t.  XXIX,  p.  953) 
dans  l'action  du  trioxyméthylène  sur  le  chlorure  de 
benzyle-magnésium,  n'est  pas  l'alcool  phényléthylique, 
comme  le  voudrait  la  réaction  normale,  et  comme  le 
croyait  M.  Grignard;  c'est  l'alcool  orlhotoluylique 
CH\C'H*.CH-OH.  Cette  réaction  anormale  est  particu- 
lière au  trioxyméthylène;  elle  n'a  pas  lieu  avec  les 
autres  aldéhydes  et  cétones. 

—  Nécessité  dune  symbiose  microbienne  pour  obtenir  la 
culture  des  Myxomycètes;  par  M.  Pinoy  (p.  580).  —  Les 
spores  pures  de  Myxomycètes  ensemencées  dans  des 
milieux  stériles  ne  se  développent  pas.  Elles  ne  ger- 
ment qu'à  partir  du  moment  où  on  leur  adjoint  une 
espèce  bactérienne  convenable.  Le  développement  est 
plus  ou  moins  abondant,  suivant  l'espèce  de  bactérie 
*  mise  en  symbiose.  j.  b. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  11  octobre  1903. 

Le  cuivre  hématique  des  invertébrés  et  la  capacité  respi- 
ratoire de  Vhémoeyanine;  par  M.  Charles  Dhéré.  —  La 


—  542  — 

proportion  du  cuivre  contenu  dans  le  sang  de  poulpe^ 
ainsi  que  de  Toxygènc  absorbé  par  ce  sang,  est  indiquée 
dans  un  tableau.  Est  également  mentionnée  la  résistance 
de  l'hémocyanine  à  la  putréfaction. 

Sur  la  teneur  en  hémoglobine  du  sang  de  planorbe  corné; 
par  M.  Charles  Dhéré.  —  100*^™'  de  ce  sang  contiennent 
environ  l^^S  d'hémoglobine. 

Sur  un  nouveau  protozoaire.,  parasite  ectoglohdairt  rfs 
sang  de  V homme;  par  MM.  Edmond  et  Eties>e Sergent. 
—  On  Ta  rencontré  dans  le  sang  d'Algériens  présentant 
les  symptômes  d'un  accès  larvé  de  paludisme. 

U évolution  du  chlore  organique  d'' origine  gastrique  après 
sa  sortie  de  Vestomac;  par  M.  J.  Péhin.  —  Uestamac 
déverse,  au  cours  de  chaque  digestion,  une  certaine 
quantité  de  chlore  combiné,  organique,  dans  rinlestin 
grêle  ;  de  là,  il  traverse  la  muqueuse  et  arrive  au  foie  par 
la  veine  porte  ;  le  foie  l'arrête,  car  on  n'en  trouve  jamais 
au  delà. 

L'urine  normale  ne  contient  pas  de  soufre  neutre;  par 
M.  L.  MoNFET.  —  Le  soufre  neutre  n'est  autre  que  celui 
de  l'acide  sulfurique  conjugué  au  groupe  phénol  stable 
en  présence  de  l'acide  chlorhydrique  ;  le  coefficient  de 
Baumann  traduira  le  rapport  à  l'acide  sulfurique  total, 
de  l'acide  conjugué  au  groupe  indol-scatol  ;  le  coeflîcient 
de  Salkowski  traduira  le  rapport  à  l'acide  sulfuriqne 
total  de  l'acide  conjugué  au  groupe phénol-crésol ;  1  litre 
d'urine  normale  renferme  environ  !«'  de  dérivés  sulfo- 
conjngués  à  l'état  de  sels  alcalins  ;  dans  ce  total  le  groupe 
indol-scatol  ligure  pour  un  tiers,  le  groupe  phénol-cré- 
sol  pour  les  deux  autres  tiers;  l'indoxyl-sulfate  de 
potasse  n'est  pas  Vindican  ;  celui-ci  est  un  dérivé  glyco- 
conjugué  anormal  et  non  constant  de  l'urine. 

Les  parasites  de  la  clavelée  et  celui  de  la  vaccine;  par 
M.  F.-J.  Bosc.  —  Tous  deux  sont  des  protozoaires  de 
même  ordre,  se  reproduisant  par  division  directe  et 
suivant  un  stade  à  mérozoïtes  bien  caractérisé. 

Cause  d^erreur  pour  Vévaluation  du  pouvoir  lipasigue 
dans  les  cas  d'ictère;  par  M.  Charles  Garnier.  —  Cette 


—  513  — 

ea.use  d'erreur  doit  être  attribuée  au  pouvoir  saponifiant 
de  certains  éléments  de  la  bile,  probablenaent  des  pig- 
ments; c'est  un  facteur  dont  il  faudra  tenir  compte 
lorsqu'on  voudra  évaluer  la  part  exacte  qui  revient  à  la 
lîpasedans  la  détermination  du  pouvoir  lipasique  des 
liquides  organiques  chez  les  sujets  ictériques. 

Séance  du  24  octobre. 

Sur  un  nouveau  principe  phospho-organique  cC origine 
végétale^  la  pkytine;  par  M.  S.  Posternak.  —  La  phy- 
tine  est  un  corps  déposé,  comme  matière  de  réserve 
phosphorée  indépendante,  dans  toutes|les graines,  tuber- 
cules, rhizomes  et  bulbes,  où  elle  est  destinée  au  déve- 
loppement de  Tembryon  végétal  ;  elle  renferme  de  70  à 
90  p.  100  du  phosphore  total;  elle  répond  à  la  formule 
Q«H8p2Q9  et  possède  la  constitution  chimique  d'un  acide 
anhydro-oxyméthylènediphosphorique. 

Action  de  la  chaleur  sur  le  développement  ;Jlorai8on  cT au- 
tomne déterminée  par  un  incendie;  par  M.  J.  Jolly.  —  On 
sait  que,  pour  un  certain  nombre  d'arbres  fruitiers,  il  est 
démontré  que  les  bourgeons  floraux  sont  déjàabsolument 
constitués  à  la  tin  d'août.  Un  incendie  s'étant  produit  au 
mois  de  septembre  dans  un  verger,  an  delà  de  la  zone 
détruite,  malgré  des  atteintes  sérieuses  dans  les  rangées 
d'arbres  suivantes,  une  seconde  floraison  s'est  produite. 
Sous  l'influence,  de  la  chaleur  les  pommiers  se  sont  cou- 
verts de  fleurs,  quoiqu'un  certain  nombre  de  leurs 
branches  soient  assez  roussies  par  le  feu  pour  que  leur 
destruction  soit  assurée;  on  peut  voir,  sur  la  môme 
branche,  des  feuilles  roussies  et  des  feuilles  vertes,  nou- 
velles, avec  des  fleurs. 

Influence  de  la  température  sur  la  survie  de  certains 
organes  séparés  du  corps  et  leur  reviviscence  dans  un 
liquide  nutritif  artificiel  ;  par  MM.  E.  Hédon  et  E.  Fleig. 
—  Lorsque  l'intestin  a  été  maintenu  plusieurs  jours 
h  0^,on  peut  réveiller  ses  contractions  en  le  réchauffant 
progressivement  dans  un  bouillon  nutritif;  l'abaisse- 
ment de  la  température  à  0**  peut  donc  maintenir  cer- 


—  544  — 

tains  organes  contractiles  en  état  de  vie  latente  pendant 
un  temps  très  long. 

Mode  d'action  chimique  des  savons  alcalins  sur  la  sécré- 
tion pancréatique  ;  par  M.  C.  Fleig.  —  Une  solution  de 
savon  introduite  dans  une  anse  des  parties  supérieures 
de  l'intestin  gr6le  et  retirée  après  un  moment  de  séjour 
est  capable  de  provoquer  la  formation  d'un  extrait  actif 
vis-à-vis  du  pancréas.  La  substance  à  effet  sécrétoire 
qui  se  forme  au  contact  des  savons  et  de  la  muqueuse 
intestinale  parait  différente  de  la  sécrétine,  bien  qu  elle 
présente  avec  celle-ci  de  grandes  analogies  dans  ses 
propriétés;  elle  n'est  pas  détruite  à  Tébullition  en  milieu 
alcalin  ou  acide;  on  pourrait  lui  donner  le  nom  de 
sapocrinine  pour  la  distinguer  et  marquer  Pidée  de 
sécrétion.  L'action  de  la  sapocrinine  parait  calquée  sur 
celle  de  la  sécrétine,  puisqu'elle  est,  comme  celle-ci, de 
nature  sécrétoire  et  qu'elle  se  traduit  par  une  excitation 
intrapancréatique,  portant  probablement  sur  les  élé- 
ments excito-sécrétoires. 

Y  a-t'il  de  la  glycérine  libre  dans  le  sang  normal?  par 
M.  A.  MouNEYRAT.  —  Le  fait  ne  parait  pas  suffisamment 
démontré,  selon  l'auteur. 

L'indican^  nature  et  théorie;  par  M.  L.  Monfet.  — 
Pour  l'auteur,  l'indican  urinaire  est  un  glycocoryufué, 
apparaissant  dans  l'urine  lorsque  la.  sul/oconjugaison  est 
insuffisante  ;  sa  formation  traduit  un  acte  de  défense  de 
l'organisme  à  l'égard  de  Vindol.  Contre  les  phénols 
provenant  des  putréfactions  intestinales  et  spéciale- 
ment contre  l'indol,  l'organisme  dispose  d'une  double 
ligne  de  défense;  dans  l'intestin,  la  sulfoconjugaison; 
en  dehors  de  l'intestin,  l'oxydation,  puis  la  glycoconja- 
gaison.  Le  pronostic  de  l'indicanurie  sera  d'autant  plus 
sombre,  qu'une  forte  proportion  d'indican  coïncidera 
avec  une  faible  proportion  de  dérivés  sulfoconjugués. 

G.  P. 

Le  Gérant  :  0.  Doin. 

PARIS.   —  IMPRIMBEUB  F.   LIVÉ,    HUE    CASSBTTB,   17. 


545  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


jSur  le  aul/ate  de  spartéine  :  composition  ;  doêoge  volume' 
trique;  par  MM.  Ch.  Mourec  et  Amand  Valeur  (1). 

La  matière  première  qui  a  servi  à  nos  expériences 
sur  la  spartéine  (voir  le  mémoire  précédent)  (2)  était  le 
sulfate  officinal.  Nous  avons  tenu,  avant  toutes  etioses, 
à.  en  faire  un  essai  rigoureux. 

Ce  sel  est  lévogyre.  En  solution  aqueuse  (concentra- 
lion  3  à  6  p.  100),  on  trouve  en  moyenne  à  la  tempe* 
rature  de  15-20*»  [a]^  =  22M2. 

Lorsqu'on  le  chauffe  dans  une  étuve  vers  100*,  il  perd 
rapidement  de  Teau,  mais  en  se  colorant  fortement  en 
brun. 

La  dessiccation  s'effectue  au  contraire,  dans  le  vide  sul- 
furique  à  froid,  sans  altération  du  produit.  —  I  3*%3475, 
maintenus  pendant  plusieurs  jours  dans  Texsiccateur 
jusqu'à  poids  constant,  ont  perdu  0'%5864,  soit 
n,52  p.  100  ;  —  II  5«f%522t  ont  perdu,  dans  les  mêmes 
conditions,  0^%9675,  soit  17,70  p.  100.  —  La  moyenne 
des  deux  expériences  est  de  17,61  p.  100.  Pour  le  sulfate 
officinal,  C*^U"Az-S0*U*  +  5H*0,  la  théorie  exige 
'  21,33  p.  100  de  perte  ;  et  si  Ton  fait  le  calcul  en  suppo- 
sant que  le  sel  renferme  seulement  4H*0,  on  trouve 
17,8  p.  100,  chiffre  très  voisin  du  nombre  expérimental. 

Il  semble,  d*après  ces  expériences,  que  le  sulfate  offi- 
cinal contienne  4  et  non  5  molécules  d'eau  de  cristalli- 
sation. Mais  la  teneur  du  sel  en  acide  sulfurique  est 
incompatible  avec  cette  hypothèse  :  —  I  08^%5284  de  sel 
ont  fourni  0<^%2920  de  sulfate  de  baryte;  ce  qui  fait 

(1)  Note  présentée  à  la  Société  de  Pharmacie  dans  la  séance  du 
4  novembre. 

(2)  Joum.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  n9  du  13  norembre  1903,  p.  502. 

y<mni.  d«  Pharm.  et  de  Chim,  6*  sébib,  t.  XVJII.  (t"  déoombre  1903.)  35 


—  546  — 

23,24  p.  100  d'acide  sulfurique  SO^fl%-  —H  1«%1994 
ont  donné  0^,6626  de  sulfate  de  baryte,  soit  23,21  p.  100 
d'acide  sulfurique.  Avec  la  formule  à  4H'0,  la  tenenr 
en  acide  sulfurique  serait  de  24,25  p.  100,  tandis  que 
pour  le  sel  à  5IP0,  elle  doit  être  de  23,22,  chiffre  ausâ 
voisin  que  possible  de  ceux  de  Texpérience. 

Il  y  a  donc  réellement  5  molécules  d'eau  de  cristalli- 
sation dans  le  sulfate  de  spartéine.  On  doit  en  conclure 
que  le  sel  ne  se  déshydrate  pas  complètement  dans  le 
vide  sulfurique  à  froid  (1). 

Dosage  volumétrique.  — On  a  vu  dans  le  mémoire 
précédent  que  la  spartéine  est  une  base  monoacide  à  la 
phtaléine  du  phénol.  Gomme,  d'autre  part,  l'acide  sul- 
furique est  bibasique,  le  sulfate  C**H-*Az*SO*H*  doit 
posséder  une  fonction  acide  libre  vis-à-vis  du  même 
indicateur.  Nous  avons  reconnu  qu'il  en  était  bien 
ainsi,  et  nous  avons  fondé  sur  cette  observation  un  pro- 
cédé de  dosage  aussi  rapide  que  simple  et  exact  du  saf- 
fate  de  spartéine  officinal. 

On  dissoute»',  422  de  sel  (1/1000  de  molécule)  dans 
10"""'  d'eau,  et,  après  l'addition  de  quelques  gouttes  de 
phtaléine  du  phénol,  on  fait  couler  lentement  dans  la 
solution  une  liqueur  de  soude  déci-normale.  Le 
volume  de  liqueur  alcaline  nécessaire  pour  amener  la 
neutralisation  (légère  coloration  rosée  persistante)  doit 
être  exactement  de  lO*""'  (ou  un  chiffre  très  voisin)  :  il  a 
été  trouvé  dans  deux  expériences  9''"',9  et9^',95). 

Rappelons^  en  terminant,  que  c'est  sur  des  considé- 
rations du  môme  ordre  qu'est  basé  un  excellent  pro- 
cédé de  dosage  et  d'essai  du  sulfate  de  quinine  indiqué 
il  y  a  quelques  années  par  M.  L.  Barthe  (2). 


(i)Nou8  pouvons  ajouter  que  les  5  molécules  d'eau  s'éliminent  Im- 
qu'on  chauffe  le  sel  à  120°  pendant  4  heures  dans  un  courant  d'acide 
carbonique  sec  sous  une  faible  pression  (40  à  50>^™)  ;  mais  le  produîi 
reste  dans  ces  conditions  fortemeut  coloré  en  brun. 

(2)  Bull,  des  travaux  de  la  Soc,  de  Pharm.  de  Bordeaux^  féTtier  i89î- 


—  547  — 


Sur  le  kermès;  par  M.  J.  Bougault  [Fin)  (1). 

II.  —  Le  kermès  contient  du  pyroantimoniate  de 
sodium.  —  On  a  vu  qu'un  mélange  de  pyroantimoniate 
de  sodium  et  de  sulfure  d'antimoine  se  comportait 
comme  le  kermès  vis-à-vis  de  Tacide  tartrique  ou  de 
l'acide  chlorhydrique  dilué. 

J*ai  observé,  d'autre  part,  au  cours  de  ce  travail, 
diverses  particularités  sur  lesquelles  on  n'avait  pas 
insisté  jusqu'ici,  bien  qu'elles  me  paraissent  capitales, 
et  qui  m'ont  amené  à  penser  que  le  pyroantimoniate  de 
sodium  devait  former  une  partie  importante  du  kermès. 

Voici  les  quelques  faits  qui  m'ont  fortifié  dans  cette 
opinion  : 

a)  Lorsqu'on  dissout  le  kermès  (môme  exempt  de 
soufre  libre  et  de  pentasulfure)  dans  HCl  concentré,  on 
observe  toujours  un  dépôt  de  soufre  plus  ou  moins 
abondant.  D'où  vient  ce  soufre  ?  Du  pyroantimoniate 
qui  a  oxydé  une  partie  de  l'hydrogène  sulfuré; 

b)  Lorsqu'on  recueille  l'hydrogène  sulfuré  qui  se 
dégage  dans  cette  expérience,  on  trouve  qu'il  est  en 
quantité  inférieure  à  ce  que  représente  le  sulfure  exis- 
tant dans  le  kermès.  L'explication  se  confond  avec  la 
précédente. 

c)  Lorsqu'on  dose  l'antimoine  total  et  qu'on  le  con- 
vertit par  le  calcul  en  Sb*S',  on  trouve  un  chiffre  très 
inférieur  à  100  p.  100,  nu>me  en  tenant  compte  de  l'eau 
d'hydratation.  Il  faut  donc  que  le  kermès  renferme  un 
composé  à  poids  moléculaire  plus  élevé  que  le  sulfure, 
pour  la  même  quantité  d'antimoine:  tel  le  pyroantimo- 
niate. 

Mais  on  peut  faire  plus  et  donner  une  preuve  directe 
de  la  présence  de  ce  pyroantimoniate,  en  Tisolant  du 
kermès  (ce  que  n'ont  fait  ni  Mitscherlich  ni  M.  Feist 
qui  l'ont  signalé,  mais  sans  Tisoler). 

(1)  Journ,  de  Phai-m.  et  de  Chim,,  n»  da  15  noTembre  1903,  p.  509. 


—  548  — 

En  effet,  le  monosulfure  de  sodium  dissoal  tièsi 
lement  le  sulfure  d.'aniimoine  et  l'oxyde  antimomeiix^ 
tandis  qu'il  ne  dissout  pas  sensiblement  le  pyroantimc»- 
niate.  Or,  en  traitant  le  kernaès  par  une  solation 
de  Na^S  employée  en  quantité  suffisante  pour  décolorer 
complètement  le  produit,  il  reste  toujours  un  résida 
cristallisé  plus  ou  moins  volumineux  que  TanilyBe 
montre  formé  de  pyroantimoniate  de  sodium  ;le  piov 
souvent  coloré  en  jaune  par  du  fer). 

m.  —  Dosage  du  sulfure  d'antimoine  et  dn  pjroan- 
timoniate  de  sodium  mélangés  dans  le  kermès.  —  D 
importe  maintenant  de  pouvoir  déterminer  la  propor- 
tion des  deux  principaux  constituants  du  kermès. 

Le  pyroantimoniate  peut  être  dosé  grossièrement  par 
séparation  au  moyen  de  Na^S,  comme  nous  venons  de 
le  voir;  mais  c'est  plutôt  une  méthode  de  renseigne- 
ment qu'un  dosage  rigoureux. 

On  peut  y  arriver  plus  exactement  en  dosant  :  l^'Tan- 
timoine  total  et  le  calculant  eu  sulfure;  2^  l'antimoine 
à  l'état  de  sulfure,  faisant  alors  la  différence  et  confer- 
tissant  cette  différence  en  pyrophosphate  par  le  calcul. 
Ceci  n'est  exact  que  si,  comme  je  le  pense,  le  kermès  ne 
contient  que  les  deux  seuls  composés  d'antimoine  ea 
question. 

Tous  les  dosages  d*antimoine  ont  été  faits  par  la  mé- 
thode volum»' trique  en  ramenant  d'abord  le  composé  à 
Tétatantimonieux.  Le  principe  de  La  méthode  est  bien 
connu  :  en  présence  d'un  excès  de  bicarbonate  de 
potasse,  l'iode  oxyde  Sb*0*  en  Sb*0*;  l'équation  est 

Sb'03  +  2H«0  +  4I  =  Sb»0*  +  4HI, 

Soit  à  doser,par  cxemple,rantimoine  dans  le  sulfure.  On 
traite  la  prise  d'essai  (0,10  à  0,20)  par  2*^-'  de  HCl  con- 
centré dans  un  petit  ballon.  On  porte  à  une  douce  ébul- 
lition  pour  chasser  tout  H'S.  On  ajoute  un  peu  d'acide 
tartrique,  on  dilue  avec  40  ou  SO*^"'  d'eau,  on  sature 
par  un  excès  le  bicarbonate  de  potassium  et  on  titre  par 
l'iode.  Le  soufre  doré  se  titre  de  même  ;  il  y  a  simple- 


—  549  ^ 

aeni  en  plus  un  résidu  de  soufre  qui  ne  gène  pas. 
Si  oa  a  affaire  à  un  composé  anlimoniqne,  le  pyro- 
Aiimoniaie  de  sodium  par  exemple,  on  le  dissout  dans 
'auDide  tartrîque;  après  acidulation  par  HGl,  ou  préci- 
>ite  par  H^S.  Le  précipité  est  recueilli  sur  un  filtre, 
essoré  et  redissous  avec  le  filtre  dans  HCl  concentré,  et 
m  continue  le  dosage  comme  ci-dessus. 

Pour  le  dosage  des   deux   principaux   éléments  du 
kermès,  on  procède  alors  comme  suit  : 

Dans  une  première  opération,  on  dose  rantimoine  to- 
tal. On  opère  sur  une  prise  d'essai  de  0«%1 0  à  0«',20  qu'on 
dissout  dans  HCl  concentré,  et  on  continue  comme  ci-des- 
sns.  ToutTantimoine  est  passé  à  l'état  antimonieux  par 
suite  de  l'action  réductrice  deH*S  dégagé  par  le  sulfure. 
Dans  une  deuxième  opération,  on  dose  l'antimoine 
contenu  à  l'état  de  sulfure  dans  le  kermès  en  s'appuyant 
sur  le  fait  suivant  : 

Si  à  une  prise  d'essai  on  ajoute  un  excès  de  pyroan- 
timoniate  de  sodium  et  de  IlCl,  le  sulfure  existant  four- 
nira d'une  part  Sb*0'  et  d'autre  part  3H*S.  Cet  hydro- 
gène sulfuré  réduira  en  oxyde  antimonieux  unequantité 
de  pyroantimoniate  correspondant  à  I72  Sb^O",  de  telle 
sorte  que  la  quantité  de  Sb^O^  dissoute  par  HCl  sera 
detix  fois  et  demie  aussi  grande  que  celle  fournie  par  le 
sulfure. 

Afin  de  ne  pas  perdre  de  H^S,  on  opère  en  tube  scellé. 
Dans  un  tube  à  essais,  on  pèse  0^^10  de  kermès,  et 
0*^,30  et  0*^ 40  de  pyroantimoniate;  on  y  introduit  en- 
suite un  petit  tube,  ouvert  à  sa  partie  supérieure  et  con- 
tenant 3  à  4*™*  de  HCl  concentré,  en  ayant  soin  de  n'en 
pas  répandre  sur  la  poudre.  On  ferme  alors  le  tube  à  la 
lampe.  Après  refroidissement,  on  incline  le  tube  pour 
opérer  le  mélange  et  on  chauffe  au  bain-marie  bouillant 
jusqu'à  dissolution  du  kermès.  On  ouvre  alors,  on  dilue 
avec  une  solution  d*acidc  tartriqne,  on  sature  par  le  bi- 
carbonate de  potasse,  et  on  titre  à  l'iode.  La  quantité  de 
Sb*0'  trouvée  est  multipliée  par  r  et  converlie  ensuite 
enSb*S». 


—  530  — 

Pour  évaluer  le  pyroantimoniate,  on  retranche  <k 
rantimoine  total,  exprimé  en  Sb'S',  la  quantité  de 
Sb^S'  existant  réellement  et  trouvée  dans  le  dosage  pré- 
cédent, et  on  exprime  le  reste  en  pyroantimoniate  de  so- 
dium en  multipliant  par  ^  (Sb*O'NaW  +  6B*O=508). 

IV.  —  Composition  de  divers  kermès.  —  J'ai  appli- 
qué cette  méthode  à  l'analyse  de  plusieurs  kermès  dans 
le  but  d'étudier  la  variation  de  composition  suivant  le 
mode  opératoire. 

En  général,  comme  il  fallait  s'y  attendre  d'après  ce 
qui  a  été  dit  dans  cette  note,  la  proportion  de  pyroan- 
timoniate  a  été  trouvée  d*autant  plus  forte  que  rébulli- 
tion  a  été  plus  longtemps  prolongée  au  contact  de  1  air, 
ou  que  le  kermès  est  resté  plus  longtemps  au  con- 
tact de  Teau-mère,  c'est-à-dire  toutes  les  fois  que  l'oiy- 
dation  a  été  favorisée. 

Toutes  les  préparations  ont  du  reste  été  faites  en 
respectant  les  proportions  du  Codex. 

Un  kermès  préparé  en  évitant  autant  que  passible 
l'action  de  l'air  (ébullition  dans  un  ballon  ne  comma- 
niquant  avec  l'air  que  par  un  tube  effilé  et  fermé  pen- 
dant le  refroidissement)  m'a  donné  1,20  p.  400  de  py* 
roantimoniate.  Un  deuxième  kermès  préparé  comme 
le  Codex,  mais  le  kermès  recueilli  lorsque  la  tempéra- 
ture a  atteint  32"",  contenait  8,30  p.  100  de  pyroaalimo- 
niate.  Un  troisième  échantillon,  préparé  avec  un  quart 
d'heure  d'ébuUition  et  refroidissement  complet,  a  donné 
12,70  p.  100.  Un  quatrième  kermès  pour  lequel  les 
prescriptions  du  Codex  ont  été  rigoureusement  obser- 
vées, 17  p.  100  de  pyroantimoniate.  Enfin  deux  autres 
kermès,  pris  dans  le  commerce,  contenaient  l'un  27,30 
et  l'autre  35  p.  100  de  pyroantimoniate. 

On  voit  quelles  variations  importantes  peut  subir  la 
composition  du  kermès,  avec  les  mêmes  proportions 
de  réactifs,  mais  en  variant  les  détails  de  la  prépara- 
tion. 

Voici  la  composition  complète  d'un  kermès  préparé 


—  551  — 

suivant  les  indications  du  Codex  et  séché  à  la  tempéra- 
ture ordinaire  : 

Sulfure  d'antimoine 70.20 

Pyroantimoniate  de  sodium 17.62 

Eau 11.50 

99.32 

V.  —  Théorie  de  la  formation  du  kermès.  —  A  ia 
suite  des  travaux  de  Terreil  dont  j'ai  parlé  plus  haut,, 
ce  chimiste  avait  établi  une  théorie  de  la  formation  du 
kermès,  théorie  assez  compliquée,  qui  supposait,  entre 
autres  choses,  la  double  décomposition  entre  le  sulfure 
d* antimoine  et  le  carbonate  de  sodium,  avec  formation 
par  conséquent  d'antimonite  de  sodium  et  de  sulfure 
de  sodium.  Les  expériences  de  Mitscherlich,  Rose,  con- 
firmées par  celles  de  M.  Feist  et  les  miennes,  ayant 
démontré  l'impossibilité  de  la  préparation   des  anti- 
monites  par  voie  humide,  la  théorie  de  Terreil  perd 
toute  vraisemblance. 

Gomment  peut-on,  en  tenant  compte  des  faits  nou- 
veaux que.  j'apporte  aujourd'hui,  expliquer  la  forma- 
tion du  kermès  ?  Sans  chercher  à  entrer  dans  tous  les 
détails  d'une  réaction  peut-être  compliquée,  je  me  bor- 
nerai à  retracer  les  faits  observés. 

Quand  on  prépare  le  kermès  d'après  les  indications 
du  Codex,  pn  remarque  d'abord  que  tout  le  sulfure 
d'antimoine  se  dissout,  s'il  est  bien  porphyrisé  et  puf\  et 
il  ne  reste  aucun  résidu  d'oxysulfure  noir  dont  parlent 
certains  pharmacologistes.  Si  l'air  n'intervient  pas,  tout 
l'antimoine  qui  se  dépose  par  refroidissement  est  à 
Tétat  d^  sulfure  hydraté.  Il  ne  reste  rien  ou  presque 
rien  dans  les  eaux-mères,  en  dehors  du  carbonate  de 
sodium;  elles  ne  contiennent  pas  non  plus  de  Na^S,  car 
elles  ne  dégagent  pas  ou  dégagent  seulement  des  traces 
de  H*S  par  les  acides  :  ceci  est  une  nouvelle  preuve  que 
la  double  décomposition  indiquée  par  Terreil  ne  se  pro- 
duit pas. 

Si  l'air  intervient  pendant  TébuUition,  il  y  a  oxyda- 
tion, et  il  se  dépose  du  pyroantimoniate  de  sodium,  en 


1 


--  552  — 

même  temps  que  les  eaux^-mères  se  chargent  de  solfare 
d'antimoine  dissous  à  la  faveur  du  sulfure  de  sodian 
formé  en  même  temps  que  le  pyroaotimoniate  de 
sodium. 

Si  le  refroidissement  est  poussé  jusqu'à  la  tempéra- 
ture ordinaire  avant  la  séparation  du  kermès,  le  pyro- 
antimoniate,  plus  solubleà  chaud  qu'à  froid,  se  dépose 
en  plus  grande  quantité  ;  du  reste,  l'oxydation  se  ponr- 
soit  également  pendant  le  refroidissement. 

Il  en  résulte  que  le  kermès  recueilli  à  35*  contient 
moins  de  pyroanlimoniate,  pour  une  préparation  faite 
dans  les  mômes  conditions,  que  celui  recueilli  à  15*. 

Tout  ceci  n'est,  du  reste,  que  l'expression  des  résul- 
tats des  dosages  de  pyroantimoniate  donnés  plus  haof. 

Ces  faits  avaient  été  également  observés  par  Méhu, 
dans  sa  belle  étude  sur  la  préparation  du  kermès  ;  mais 
ce  savant,  partageant  les  idées  de  son  temps,  xonsidé- 
rait  ce  produit  d'oxydation,  non  comme  du  pyroanti- 
moniate de  sodium^  mais  comme  de  l'oxyde  antimo- 
nieux. 

YI.  —  En  terminant,  je  crois  devoir  appeler  l'atten- 
tion sur  la  réaction,  dont  j'ai  parlé  au  début,  de  l'acide 
tartrique  sur  le  mélange  de  sulfure  d'antimoine  et  de 
pyroantimoniate  de  sodium,  c'est-à-dire  sur  le  kermès; 
il  me  semble  qu'elle  présente  quelque  intérèl  au  point  de 
vuetherapeulique.il  est  fort  possible,  en  effet, queToxydc 
antimonieux,  quoique  ne  préexistant  probablement  pas 
dans  le  kermès,  soit  cependant  l'agent  actif  de  ce  pro- 
duit, et  que  Faction  spéciale  du  kermès  soit  due  à  la 
formation  progressive  et  à  l'état  naissant  de  l'oxyde 
antimonieux  sous  l'influence  des  acides  de  l'estomac. 
L'acide  tartrique  d'ailleurs  n'est  pas  le  seul  acide  orga- 
nique qui  soit  susceptible  de  produire  cette  réaction, 'j'ai 
essayé  au  même  point  de  vue  l'acide  lactique  et  j'ai  cons- 
taté que  cet  acide  produit  aussi  de  l'oxyde  antimonieox, 
en  moins  grande  quantité  il  est  vrai.  Il  n'est  donc  pas 
déraisonnable  de  faire  reposer  sur  l'oxyde  antimonieux 
formé  dans  ces  conditions  l'action  thérapeutique  dn 


-  553  — 

l&ei^mës  :  les  effets  émétiques  de  ce  médicament  parlent 
exk   faveur  de  cette  hypothèse. 

An  point  de  vue  pharmaceutique,  il  importera  de  tou- 
jours pulvériser  avec  le  plus  grand  soin  le  kermès  à  in- 
troduire dans  les  potions,  afin  de  favoriser  autant  que 
possible  Faction  dissolvante  des  acides. 


(1); 


CoiztribiUion  à  Vétude  des  oxycyamcres  de  mercure 
par  M.  Richard. 

Ayant  eu  l'occasion  de  faire  l'essai  de  nombreux  pro- 
duits, vendus  dans  le  commerce  sous  le  nom  d'oxycya- 
nores  de  mercure,  j'ai  cherché  à  mettre  en  évidence 
l'oxyde  de  mercure  qu'ils  devraient  renfermer  d'après 
leur  dénomination. 

J*ai  essayé  sur  ces  composés  l'action  des  alcalis,  de 
Tammoniaque,  etc.  ;  puis  j'ai  tenté  de  les  dissocier  en 
faisant  agir,  à  différentes  températures,  la  chaleur 
sèche,  la  chaleur  humtde,  l'alcool,  etc. 

Dans  tous  les  cas,  mes  recherches  ont  été  infruc- 
tueuses. 

Ayant  remarqué  une  assez  grande  ressemblance 
dans  l'aspect  extérieur,  entre  divers  échantillons  de  ces 
produits  et  le  cyanure  de  mercure  HgCy*,  j'ai  vérifié 
cette  analogie,  en  dosant  dans  chacun  d'eux  le  cyano- 
gène et  le  mercure. 

Les  analyses  ont  porté  sur  de&  échantillons  de 
diverses  provenances;  voici  quelques  résultats  : 


% 

GAz  p.  100 

Hg  p.  100 

Théorie  avec  HirCv*.... 

20,635 
20,592 
2U,592 

20,280 

79,36.ï 

19,11 

19,17 

79,61 

l    Produit  netlement  cristallisé.  Trouvés...   . 

II.  —               —                      —       ..    .. 

III.  Produit  paraissant  avoir  été   pulvérisé. 
Trouvés 

(1)  Travail  fait  au  laboratoire  des   essais  à  la  Pharmacie  centrale 
des  hôpitaux  civils. 


—  554  — 

D'après  ces  résultats,  je  me  crois  autorisé  à  conclnre 
que  la  majorité  des  produits  commerciaux,  sinon  tous, 
dénommés  oxycyanure  de  mercure,  sont  complètement 
ou  presque  complètement  composés  de  cyanure  de 
mercure  HgCy*. 

Certains  d*entre  eux,  incomplètement  sécbés  sans 
doute,  ont  paru,  au  premier  abord,  faire  exception; 
mais  après  un  séjour  prolongé  à  Téluve  40-50*,  ils  ont 
donné  des  résultats  identiques  à  ceux  rapportés  dans  le 
tableau  précédent. 

11  est  alors  tout  à  fait  probable  que  les  propriété* 
thérapeutiques  attribuées  en  ces  dernières  années  à 
Toxycyanure  de  mercure  sont  dues  au  cyanure  de  mer- 
cure HgCy*,  corps  connu  et  employé  en  médecine  de- 
puis fort  longtemps. 

Il  ne  faut  cependant  pas  conclure  à  la  non-exislence 
d'oxycyanure  de  mercure  en  proportions  définies. 

En  suivant  les  conseils  de  M.  le  P' Prunier,  j'ai  essayé 
de  préparer  des  composés  répondant  réellement  à  cette 
dénomination. 

Tout  d'abord,  j'ai  vérifié  la  possibilite.de  la  combi- 
naison en  dissolvant  de  Toxyde  jaune  de  mercure  dans 
une  solution  de  cyanure  mercurique. 

A  cet  efl'et,  j'ai  maintenu  à  l'ébuUition  avec  réfrigé- 
rant à  reflux  : 

Cyanure  de  mercure 201'  environ. 

Eau  distillée 400'»»    — 

J'ai  ajouté,  par  fractions  de  O^SoO,  de  l'oxyde  jaune 
dans  la  solution  bouillante;  4«'',50  environ  d'oxyde  se 
sont  dissous. 

Après  addition  d'une  nouvelle  quantité  d'oxyde,  de 
façon  à  en  avoir  un  excès,  TébuUition  a  été  maintenue 
trois  heures. 

J'ai  alors  filtré  la  liqueur  bouillante.  En  Tévaporant 
à  siccité,  au  bain-marie  d'abord,  puis  terminant  à 
l'éluve  40-50**,  j'ai  obtenu  un  produit  amorphe,  blanc, 
titrant  16»S64  p.    100  de  cyanogène,  en  CAz  (100»' 


—  555  — 

de    HgCy*   en   contiennent  théoriquement  208%635). 

Gommé  le  corps,  ainsi  obtenu,  n'était  pas  cristallisé^ 
j*ai  renouvelé  l'expérience  de  la  façon  suivante  : 

J'ai  maintenu  à  l'ébullition  pendant  trois  heures, 
avec  réfrigérant  à  reflux  : 

Cyanure  de  mercure 100«m3 

Oxyde  jaune  de  mercure 70*' 

Eau  distillée 2000«"« 

Il  est  resté  un  excès  d'oxyde  jaune  de  mercure. 

J'ai  filtré  la  liqueur,  en  prenant  la  précaution  de  la 
repasser  bouillante  sur  le  filtre  jusqu'à  ce  que  le  iiltrat 
soit  clair  et  incolore. 

Par  refroidissement,  il  s'est  déposé  un  produit  blanc, 
paraissant  amorphe  à  Tœil  nu,  mais  nettement  cristal- 
lisé au  microscope. 

Après  l'avoir  lavé,  à  la  trompe,  avec  un  litre  d'eau 
distillée,  j'ai  obtenu  un  corps  qui,  maintenu  deux  jours 
dans  le  vide  sulfurique,  a  titré  10*%50  p.  100  de  cyano- 
gène. Le  même,  après  15  heures  à  Tétuve  à  40-50**,  a 
donné  11«%076  de  cyanogène,  proportion  très  voisine 
de  la  quantité  contenue  dans  la  formule  HgCy^HgO 
(ll^MH  p.  100). 

Le  dosage  du  mercure  a  donné  85«%3  p.  100  (avec 
HgCy'HgO,  85«%47  p.  100). 

Des  autres  essais  quej'ai  tentés,  j'extrais  les  résultats 
suivants  : 


CAzp  .  100 

Hgp.lOO 

OXYGENB 
P    lOOpARDIFP. 

Théorie  avec  HgCy'»,  HgO 

Produit  A  HgCy^Hg0.T^ouyé8 

~        C            ~               "" 
-        D           - 

11,1111 

11,21 

10,80 

11,32 

12,00 

85,47 
85,01 
85,4  V 
85,00 
85,10 

3,4188 

3,18 
3,76 
3,68 
2.90 

Ces   produits  étant  cristallisés  et  leur  composition 
répondant  à  la  composition  théorique  donnée  par  la 


1 


—  556  — 


formule  HgCy'.HgO,  je  pense  pauvoû*  conclare  à  l'exis- 
tence de  cet  oxycyannre. 

Ce  composé  équimolécalaire  parait  être  assez  in- 
stable, au  moins  aux  températures  supérieures  à  80^. 
Des  essais  de  recristallisation  faits  en  reprenant  les 
échanlillons  obtenus  plus  haut  par  de  l'eau  distillée 
à  80-90**,  en  l'absence  d'un  excès  d'oxyde  jaune  de  mer- 
cure, ont  abouti  à  des  corps  confusément  cristallisés  et 
différant  sensiblement,  à  Tanalyse^des  produits  primitifs. 

La  chaleur  sèche  le  décompose  au  moins  partielle- 
ment entre  80  et  100*.  Le  produit  devient  complète- 
ment noir  et  brillant;  il  renferme  alors  un  excès  de 
mercure  qui  augmente  lorsqu'on  prolonge  raction  de 
la  chaleur.  Jusqu'ici  je  n'ai  pas  déterminé  d'une  façon 
certaine  si  cet  excès  de  mercure  existait  à  l'état  métal- 
lique ou  à  Tétat  de  sous-oxyde.  Je  prépare  one  pias 
grande  quantité  de  composé  noir  pour  poursuivre  cette 
détermination. 

L'oxycyanure  de  mercure  est  moins  soluble  dans 
l'eau  et  dans  l'alcool  que  le  cyanure  mercurique.  L  ean, 
qui  dissout,  à  la  température  ordinaire,  5**^,50  p.  IW 
environ  de  cyanure,  dissout  seulement  dans  les  mêmes 
conditions  1*%10  p.  100  d'oxycyanure.  Le  cyanure  de 
mercure  est  soluble,  à  la  température  ordinaire,  dans 
environ  20  parties  d'alcool  à  90";  l'oxycyanure  lest 
dans  110  parties  seulement. 

La  potasse  et  la  soudç  ne  le  colorent  pas.  Mais 
Tammoniaque  concentrée,  qui  dissout  facilement  le  cya- 
nure IlgCy\  laisse,  avec  l'oxycyanure  HgCy*.HgO,  un 
dépôt  jaune  où  existe  une  forte  proportion  d'oxyde 
jaune  de  mercure. 

11  est  peut-être  possible  d'obtenir,  par  l'action  de 
l'ammoniaque,  aussi  bien  sur  le  cyanure  que  sur 
l'oxycyanure  de  mercure,  des  composés  ayant  de  nom- 
breuses analogies  avec  ceux  qu'on  obtient  par  l'action 
du  même  réactif  sur  les  chlorures  de  mercure. 

L'alcool  à  90*  bouillant  laisse  aussi  un  résidu  jaune 
où  domine  l'oxyde  jaune  de  mercure. 


.     —  557  — 

Les  eaux-mères  des  cristaux  d'oxycyanure  concen- 
trées ont  donné  des  produits  titrant  en  cyanogène  des 
quantités  inférieures  à  20«%«i35  p.  100,  proportion  cor- 
respondant à  la  formule  HgCy^,  mais  supérieures 
à  ll«%lil  correspondant  à  HgCy*.HgO.  Ces  produits, 
qui  sont  intermédiaires  entre  le  cyanure  mercurique  et 
l^oxycyanure  équimoléculaire,  se  rapprochent  des  corps 
qu'on  obtient  en  essayant  de  faire  recristalliser  l'oxy- 
c^anure,  en  se  servant  d'eau  à  80-90''  et  en  l'absence 
d'un  excès  d'oxyde  jaune  de  njiercure. 

Je  poursuis  les  recherches  sur  la  composition  de  ces 
<M>rps  et  continue  l'étude  du  corps  IlgCy'.HgO,  qui  jus- 
qu'ici est  le  principal  produit  obtenu. 


REVUES 
Revue  d'uroloyie;  par  M.  Ernest  Gérabd  [Fin)  (1). 

URINES  PATHOLOGIQUES 

Albumines  urinaires.  —  M.  Ë.  Pollacci  (2)  a  donné 
pour  la  recherche  de  l'albumine  un  nouveau  réactif  qui 
n'est  qu'une  modification  de  celui  de  Spiegler.  1^*^  d'a- 
cide tartrique,  5**^  de  sublimé  et  10*^  de  chlorure  de 
sodium  sont  dissous  dans  lOO*"""^  d'eau,  on  filtre  et  on 
ajoute  5^"*  de  formaldéhyde  à  40  p.  100.  Pour  déceler 
l'albumine,  on  fait  tomber  avec  soin  3  à  4^"'  d'urine 
dans  2^°"'  de  réactif  ;  un  anneau  blanc  formé  au  contact 
des  deux  liquides  indique  l'albumine  pathologique, 
mais  cette  réaction  est  si  délicate  que,  même  avec 
l'urine  normale,  un  léger  anneau  se  montre  au  bout  de 
8  à  15  minutes. 

D'après  Matsumoto  (3),  la  plus  grande  partie  des  ma- 
tières albuminoïdes  précipitables  par  l'acide  acétique 

(1)  Joum.  de  Pharm.  et  de  Cfiim.,   n"  du  15  novembre   1903,  p.  515. 

(«)  Boll.  Chim,  Farm.,  t.  XL,  p.  789. 

(3)  Deulsch,  Arch,  KUn,  Ued.,  t.  LXXV,  p.  398. 


-  «8  — 

de  certaines  urines  pathologiques  «misistent  en  fibrino- 
globuline,  en  globuline  et  quelquefois  «o  nucléo-alba* 
mines,  toujours  en  petites  quantités. 

MM.  Bernard  (1)  recherche  les  différentes  albvmines 
urinaires  delà  façon  suivante  :  Un  trouble  ou  un  préei* 
pité  à  froid  par  Facide  acétique  indique  la  présence  de 
la  pyine  ou  de  la  mucine  (pseudomucine).  Le  liquide  est 
décanté  et  le  dépôt,  traité  par  l'ammoniaque,  devient 
visqueux  dans  le  cas  de  la  mucine;  on  peut  encore 
supposer  Texistence  de  la  mucine  quand  le  sédiment 
urinaire  contient  peu  de  leucocytes,  mais  beaucoup  de 
cellules  épithéliales.  Le  filtrat,  séparé  de  la  pyine  et  de 
la  mucine,  est  mélangé  avec  quelques  gouttes  de  réactif 
de  Tanret  :  un  précipité  ou  un  trouble  indique  lagloba- 
line  ou  la  sérum-albumine;  la  globuline  peut  être 
recherchée  en  ajoutant  à  l'urine  primitive,  neutralisée 
avec  soin,  une  solution  saturée  de  sulfate  de  magnésie 
et  la  sérum-albumine  peut  être  précipitée  dans  le  fil- 
trat par  la  chaleur  et  addition  d'un  peu  d'acide  trichlo- 
racétique.  Au  filtrat  de  la  sérum-albumine  est  ajoutée 
une  solution  de  ferrocyanure  de  potassium  dans  Tacide 
acétique  :  un  précipita,  disparaissant  par  la  chaleur, 
mais  reparaissant  par  le  refroidissement  et  soluble  dans 
le  bicarbonate  de  soude,  indique  la  présence  des  albu- 
moses;  un  précipité,  obtenu  à  froid  avec  le  ferrocya- 
nure (après  avoir  séparé  les  matières  albuminoïdes  par 
le  réactif  de  Tanret),  et  qui  disparaît  à  chaud  pour  se 
reformer  à  froid,  est  dû  aux  peptones. 

Pour  le  dosage  de  l'albumine  dans  Turine,  M.  A. 
Jolies  (2)  coagule  l'urine  en  liqueur  légèrement  acé- 
tique et  avec  addition  de  chlorure  de  sodium.  Le  préci- 
pité lavé  est  ensuite  oxydé  par  le  permanganate  de 
potasse  et  l'acide  sulfurique,  on  alcalinise  par  la  soude 
la  solution  refroidie  avec  soin  à  15""  pour  qu'il  ne  se 
dégage  pas  d'ammoniaque  et,  dans  la  solution  obtenue, 
on  dose  volumétrîqnement  l'azote  dans  un  azotomèlrc 

(i)  Pharm.  Zeiturtg,  t.  XLVII,  p.  631. 
(2)  Zeil.  f.  Analyl.  Chem.,  t.  XLI,  p.  589. 


—  5n9  — 

par  l'hypobromite  de  soude.  Pour  obtenir  le  poids  d'al- 
bumine, il  suffit  de  multiplier  par  7,68  le  poids  d'azote 
trouvé. 

Matières  sucrées.  —  L  Glucose.  —  Il  arrive  souvent 
que,  pour  les  dosages  de  glucose  dans  les  urines  sucrées, 
les  résultats  donnés  par  le  polarimètre  sont  plus  faibles 
que  ceux  obtenus  par  la  liqueur  de  Fehling.  D'après 
MM.  Patein  et  Dufau,  cette  différence  tient  à  ce  que 
l'urine  renferme  certaines  matières  lévogyres  dimi- 
nuant l'action  dextrogyre  exercée  par  le  glucose  sur  la 
lumière  polarisée  et  qui  ne  sont  pas  précipitées  par 
l'acétate  neutre  de  plomb.  Ces  auteurs  recommandent, 
pourla  défécation  au  nitrate  acide  de  mercure,  certaines 
précautions  et,  à  ce  sujet  et  aussi  bien  pour  la  technique 
employée,  nous  renvoyons  le  lecteur  à  ce  mémoire  très 
intéressant  (1). 

M.  Patein  (2)  a  donné,  plus  récemment,  un  nouveau 
moyen  d'éliminer  le  mercure  resté  en  solution  dans 
l'urine  déféquée;  cette  modification  rend  le  dosage 
absolument  rigoureux  et  pratique.  L'élimination  du 
mercure  dans  les  recherches  de  MM.  Patein  et  Dufau 
se  faisait  par  l'addition  d'hypophosphite  de  soude  ; 
M.  Patein  recommmande  maintenant  la  poudre  de 
zinc. 

M.  E.  Denigès  avait  été  chargé,  lors  du  IV"  Congrès 
de  chimie  appliquée  de  1900,  de  présenter  au  V*  Con- 
grès, qui  s'est  tenu  à  Berlin,  un  rapport  sur  le  dosage 
du  sucre  urinaire.  Voici  les  conclusions  de  ce  remar- 
quable travail  (3)  qui  ont  été  formulées  sous  forme  de 
vœux  adressés  à  la  VHP  section  de  ce  Congrès  : 

«c  a)  Le  sous-acétate  de  plomb  doit  être  rejeté  comme 
agent  de  défécation  de  Turine.  On  le  remplacera  par 
l'acétate  neutre  de  plomb  suivant  la  formule  de  Cour- 
tonne  ou  beaucoup  mieux  par  le  nitrate  mercurique, 
en  observant  les  précautions  recommandées  par  Patein 

(!)  Joum,  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  t.  XV,  p.  221. 

{2)  Jbid.,  [6],  t.  XVII,  p.  5. 

(3)  Bull.  Soc.  de  Pharm.  de  Bordeaux,  juin  1903. 


—  560  — 

et  DufaUy  avec  les  modiiications  de  détail  indiquées 
dans  le  rapport. 

<(  b)  On  adoptera  pour  la  valeur  en  glucose  anhydre  du 
degré  saccharimétrique  le  chiffre  2''',06  résultant  des 
déterminations  de  ToUens  et  Grimberl  et  qui  cadre 
mieux  avec  les  concentrations  ordinaires  du  glucose 
dans  l'urine. 

<(  c)  La  liqueur  de  Fehling  sera  titrée  en  glucose 
anhydre;  si  on  fait  le  titrage  en  sucre  interverti,  on  fera 
la  correction  nécessaire  :  5»'  de  sucre  interverti  corres- 
pond à  4«%80  de  glucose. 

^  d)  Il  est  nécessaire  de  faire  le  dosage  de  sucre  un- 
naire  à  la  fois  par  les  méthodes  optique  et  volumétrique; 
on  doit  trouver  le  même  chiffre  par  les  deux  méthodes 
avec  un  écart  maximum  de  0*%50  par  litre,  si  Turine  ne 
renferme  que  du  d-glucose. 

a  e)  Le  procédé  de  Gausse  est  le  procédé  clinique  de 
choix  pour  le  dosage  du  sucre  urinaire:  il  est  surtout 
recommandable  quand  les  urines  sont  peu  chargées  en 
sucre.  On  l'emploiera  avec  les  modifications  indiquées 
par  Denigès  et  Bonnans.  » 

M.  G.  Ruini(l)  recherche  la  glucose  dans  Turine  to 
moyen  d*une  dissolution  de  0'%30  d'acide  orthophényU 
propionique  dans  lOO^**  de  solution  de  soude  à  6  p.  lÔO. 
L'urine  sucrée  bouillie  avec  ce  réactif  donne  une  colo- 
ration violacée  plus  ou  moins  intense  due  à  l'indigotioe 
formée. 

Pour  la  recherche  du  sucre  par  formation  de  losa- 
zone,  M.  F.  Eschbaum  (2)  recommande  la  technique 
suivante  :  V  gouttes  de  pbénylhydrazine,  XX  gouttes 
d'acide  acétique  et  L  gouttes  d'urine  suspecte  sont  sou-  > 
mises  à  l'ébuliition  d'une  minute  dans  un  tube  à  essai.  | 
On  ajoute  une  quantité  de  soude  aqueuse  légèrement 
moindre  que  celle  qui  est  nécessaire  pour  la  neutrali- 
sation ;  on  chauffe  à  nouveau  à  l'ébuliition,  on  laisse 
ensuite  refroidir.  Au  bout  de  quelque  temps,  le  liquide 


(1)  Gaz.  Chim,  Ital.,  t.  XXXI,  p.  445. 
(i)  Chem,  Centr.,  t.  I,  p.  1253. 


—  561  — 

olair  est  décanté  et  le  dépôt  est  examiné  au  microscope 

pour  la  recherche  des  cristaux  de  phényglucosazone. 

II.  Lactose,  —  Pour  caractériser  la  lactose  dans  les 

\irines,   M.  Porcher  (1)  précipite  la  lactosazone  dans 

l'urine  déféquée  par  l'acétate  de  plomb  et,  en  raison  de 

la  difficulté  que  l'on  a  à  caractériser  au  microscope 

comme  lactosazone  un   précipité   d'osazone,  Tauteur 

attache  la  plus  grande  importance  à  la  propriété  qu'a 

la  lactosazone  de  précipiter  à  froid  pour  se  redissoudre 

à.  chaud. 

m.  Pentoses,  —  Lorsqu'on  suppose  la  présence  de 
pentoses  dans  l'urine,  M.  Mandfred  Bial  (2)  mélange,  à 
2  ou  3*="'  d*urine,  4  à  5""'  d'une  solution  de  1»'  à  l^SSO 
d'orcine  dans  300*^°**  d'acide  chlorhydrique  fumant  et 
XXV  gouttes  d'une  solution  à  10  p.  100  de  perchlorure 
de  fer.  Après  avoir  chauffé  jusqu'à  commencement 
d'ébullition,  si  le  liquide  dépose  une  matière  colorante 
verte  ou  s'il  vire  au  vert  après  15  ou  20  secondes,  c'est 
qu'il  renferme  des  pentoses. 

Acide  p-oxybutyrique.  —  M.  Bergell  (3)  doàe  l'acide 
0'Oxybutyrique  dans  les  urines  des  diabétiques  en  éva- 
porant Turine  alcalinisée  par  le  carbonate  de  soude  et 
traitant  le  résidu  par  l'acide  phosphorique  sirupeux  et 
le  sulfate  de  cuivre  desséché.  La  poudre  oblenue, 
mélangée  à  du  sable,  est  épuisée  à  l'éther  et  on  déter- 
mine la  rotation  au  polarimètre  de  la  liqueur  éthérée, 
évaporée  et  décolorée. 

M.  Darmstaedter  (4)  dose  l'acide  ^-oxybutyrique  en  le 
transformant  en  acide  crotonique  par  ébullition  avec  de 
l'acide  sulfurique  à  SO  p.  100.  Le  produit  de  la  réaction 
est  agité  avec  de  l'éther.  La  liqueur  éthérée  est  distillée 
et  le  résidu  est  chauffé  sur  un  bain  de  sable  à  IftO''  pour 
enlever  les  acides  gras;  on  le  redissout  dans  Teau  el  on 

N  N 

titre  avec  de  la  soude  ^.  100*^"**   de   soude  -^  corres- 

(!)  C.  R.  Soc.  de  Biolog,,  t.  LV,  p.  500. 

(2)  Chem.  Cenlr.,  t.  II,  p.  295. 

(3)  ZeiL  phys,  Chem.,  t.  XXXIII,  p.  310. 

(4)  Zeit.  phys.  Chem.,  t.  XXXVII,  p.  355. 

./oum.  de  Pharm.  «l  de  Ckim.  6*  mArib,  t.  XVIII.  (!•' décembre  1903.}      36 


—  562  — 

pondent  à  0^,86  d'acide  crotonîque  ou  {■'«OiOG  d'acide 
^oxybulyrique. 

Sang.  —  M.  0.  Rossel  (1)  recherche  la  matière  colo- 
rante du  sang  en  actdiBant  Turine  par  l'acide  acétique 
et  agitant  avec  de  l'élher.  La  liqueur  éthérée,  addi- 
tionnée de  quelques  gouttes  d'eau  oxygénée  et  de 
quelques  gouttes  d*une  solution  alcoolique  à  2  p.  100 
de  barbaloïne,  donne  une  coloration  rouge  si  TuriDe 
contient  du  sang. 

Pigments  biliaires.  —  La  réaction  de  Iluppert  pour 
la  recherche  des  pigments  biliaires  est  une  des  pins 
sensibles.  M.  Nakayama  (2)  a  encore  augmenté  .sa  sen- 
sibilité en  opérant  de  la  façon  suivante  :  5*"*  d'urine 
sont  mélangés  avec  un  é^al  volume  d*une  solution  i 
10  p.  100  de  chlorure  de  baryum  et  on  centri/nge.  Le 
liquide  clair  est  décanté  et  le  précipité  est  traité  par 
2cms  j»yj^  réactif  formé  de  9  parties  d'alcool  à  95'  et  de 
i  partie  d'acide  chlorhydrique  fumant  contenant  4^**  de 
perchlorure  de  fer  par  litre.  On  mélange  par  agitation 
et  on  chauffe  à  TébuUition.  Le  liquide  surnageant 
devient  vert  ou  bleu  vert,  et  vire  au  violet  et  au  rouge 
par  l'acide  azotique  fumant. 

Indoxyle.  —  M.  Julius  Gnezda  (3)  fait  observer  que  si 
on  examine  Turine  des  pneumoniques,desscarlalineax 
ou  des  érysipélateux,  dont  l'urine  est  riche  en  urobiline, 
on  ne  trouve  pas  l'indican  ;  on  obtient  seulement  dans 
Textrait  chloroformique,  àla  place  de  la  solution  d'indigo 
cherchée,  un  précipité  gris-ardoise.  Si  on  traite  alors  la 
liqueur  chloroformique  par  de  la  lessive  de  potasse 
concentrée  en  excès,  l'indigo  apparaît  sous  sa  forme 
régulière. 

Celte  entrave,  apportée  à  la  recherche  de  l'indoxylc 
par  la  présence  de  substances  précipitables  par  les  sels 
de  plomb  et  parmi  lesquelles  les  matières  colorantes 
jaunes  ou  orangées  semblent  jouer  un   rôle  prépon- 

(1)  Schweiz.  Wochschr.  Pharm.,  t.  XXXIX,  p.  557. 

(2)  Zeil.  phys.  Chem.,  t.  XXXVI,  p.  398. 

(3)  C.  R.  Acad.  des  Sciences,  t.  CXXXVI,  p.  1406. 


—  563  — 

dérant,  avait  déjà  été  signalée  par  M.  L.  Maillard  (1). 
M.  A.  Ellinger  (2)  a  passé  en  revue  les  différentes 
méthodes  de  recherchée!  de  dosage  de  l'indican  dans 
les  urines;  il  donne  la  préférence  à  celle  d'Obermayer 
qu'il  modifie.  Nous  renvoyons  le  lecteur  à  une  analyse 
de  ce  travail  parue  dans  ce  recueil  (3). 

Er.  G. 

Pharmacie. 

Solutions  officinales  d'alcaloïdes;  par  M.  Gaston 
Pégurier  (4).  —  Les  pharmaciens  ont  souvent  à  préparer 
des  médicaments  contenant  des  proportions  minimes 
d'un  alcaloïde  quelconque,  un  ou  plusieurs  centi- 
grammes, ou  môme  des  milligrammes,  et  les  pesées 
constituent  une  véritable  plifficullé.  On  remédie  à  ces 
difficultés  en  préparant  à  l'avance  des  solutions  titrées. 

L'auteur  propose,  pour  le  chlorhydrate  de  mor- 
phine, la  formule  suivante,  qui  donne  une  préparation 
ne  s'altérant  pas,  grâce  à  l'alcool  et  à  l'acide,  et  con- 
servant les  propriétés  chimiques  et  physiologiques  de 
la  morphine  : 

Solution  de  chlorhydrate  de  morphine. 

Chlorhydrate  de  morphine i^' 

Acide  chlorbydrique  diJué g^ms 

Alcool  à  90» 25 

Eau  distillée,  q.  s.  pour  faire 100 

i**'ou  mieux  l*^"^  jg  cette  solution  correspond  à  1^' 
de  chlorhydrate  de  morphine  ;  II  gouttes  en  renferment 

Solution  de  chlorhydrate  ou  de  sulfate  de  strychnine. 
Pour  préparer  cette  solution,  M.  Pégurier  prend  : 

Chlorhydrate  ou  sulfate  He  strychnine Igr 

Alcool  à  90<» 23"n3 

Eau   distillée,  q.  9.  pour  faire 100 

(1)  BulL  Soc.  Chim.,  t.  XXIX,  p.  539. 

(2)  Zeit,  phys.  Chem.,  t.  XXXVIII,  p.  178. 

(3)  Jonrn.  de  Pharm.  et  de  Chim.,  [6],  t.  XVJII,  p.  347. 

(4)  Bulletin   commercial ^  juin  1903,  et  Répertoire  de  Pharmacie^  oc- 
tobre 1903. 


—  564  — 

Après  dissolution  du  sel  de  strychnine,  on  conserve 
la  solution  dans  un  flacon  stérilisé  et  bien  bouché. 

Le  litre  de  cette  solution  est  le  même  que  celui  de  k 
précédente. 

Solution  de  sulfate  d'atropine. 

L'auteur  prépare  une  solution  officinale  de  sulfate 
d'atropine  de  la  façon  suivante  : 

Sulfate  d'atropine î^ 

Acide  salicylique 02%12 

Eaa  distillée,  q.  s.  pour  faire 100 

On  dissout  le  sel  d'atropine  et  l'acide  salicylique  dans 
l'eau  distillée  bouillie  et  refroidie;  la  dose  d*acide  sali- 
cylique est  faible  et  la  solution  peut  servir  comme  col- 
lyre. 

Sur  l'essai  des  préparations  de  digitale  ;  par  M.  Mosch- 
KOwiTscH  (1).  —  On  peut  se  rendre  compte  de  h 
valeur  des  feuilles  ou  des  préparations  de  digitale  par 
deux  procédés  différents  : 

1**  Par  le  dosage  de  la  digitoxine  au  moyen  de  la 
méthode  de  Keller  ou  d'une  méthode  analogue; 

2^  Par  l'expérimentation  physiologique. 

Dans  ce  cas,  on  injecte  dans  les  sacs  lymphatiques 
situés  à  la  partie  supérieure  des  cuisses  d'une  gre- 
nouille une  solution  contenant  une  quantité  déterminée 
soit  de  digitoxine,  soit  de  digitale;  le  cœur  de  la  gre- 
nouille a  été  mis  au  préalable  à  découvert  avec  toutes 
les  précautions  nécessaires;  on  note  alors  rapparition 
des  premiers  phénomènes  dus  aux  principes  de  la  digi- 
tale et  surtout  le  temps  nécessaire  pour  que  le  cœur  de 
ranimai  s'arrête  en  systole. 

Cette  méthode  souvent  employée  dans  ces  dernières 
années  repose  naturellement  sur  ce  principe  que  le 
temps  d'arrêt  sera  d'autant  plus  court  que  la  préparation 
sera  plus  active. 

.  (1)  Zur  Weribestimmung  der  Prfiparate  der  Folia  digitalw.)'.^'*'^' 
^er  Pharmazie,  1903,  p.  359). 


I 


f 


—  565  — 

Nous  citerons,  parmi  les  travaux  les  plus  intéressants 
faits  à  ce  point  de  vue,  ceux  de  MM.  Frânkel,  Zingen- 
bein  (1),  Focke  (2). 

Il  y  avait  donc  un  grand  intérêt  à  constater  si  les  deux 
méthodes  (dosage  de  la  digitoxine  et  expérimentation 
physiologique)  donnaient  des  résultats  comparables,  et 
dans  ce  but  M.  Moschkowitsch  a  institué  toute  une 
série  d'expériences. 

Pour  cela,  il  fit  d'abord  des  expériences  physiolo- 
giques au  moyen  d'une  solution  de  digitoxine  cristal- 
lisée d^un  titre  connu  injectée  en  proportion  déterminée 
à  des  grenouilles  qui  avaient  été  pesées  :  dans  chaque 
expérience,  il  notait  l'apparition  des  premiers  symp- 
tômes, puis  le  temps  nécessaire  pour  l'arrêt  du  cœur. 

Dans  une  autre  série  d'expériences,  il  dosa  d'abord  la 
proportion  de  digitoxine  contenue  dans  un  lot  de 
feuilles  de  digitale,  puis  au  moyen  de  cette  digitoxine 
il  recommença  la  série  d'essais  faits  avec  la  digitoxine 
cristallisée. 

Dans  une  troisième  série,  il  opéra  avec  des  prépara- 
tions galéniques  faites  avec  les  feuilles  de  digitale 
dosées,  de  sorte  qu'il  injectait  une  quantité  de  digi- 
toxine déterminée. 

De  ces  expériences  il  résulte  que  la  méthode  physio- 
logique ne  peut  donner  aucun  résultat  précis  et  que  les 
facteurs  qu'il  est  impossible  de  déterminer  (tels  que  sen- 
sibilité spéciale  de  certains  individus  de  la  même 
espèce)  empêchent  toute  comparaison  sérieuse.  L'appa- 
rition des  premiers  troubles  se  fait  au  bout  d'une 
période  relativement  constante  (de  2  à  6  minutes), 
mais  il  n'en  est  pas  de  même  de  Tarrêt  du  cœur  qui  est 
soumis  à  des  irrégularités  nombreuses;  il  est  arrivé  sou- 
vent que,  chez  des  grenouilles  de  poids  à  peu  près  les 
mêmes,  l'arrêt  survenait  plus  vite  avec  une  dose  faible 
qu'avec  une  dose  notablement  supérieure  :  dans  la  plu- 

(1)  Archiv  der  Pharmazie^  1902.  p.  454. 

(2)  Archiv  der  Pkarmazie,  1903,  p.  128.  Voir  Joum.  de  Pharm.  et  de 
Chim.y  1903,  t.  XVIII,  p.  2i. 


^ 


566  — 


part  des  cas,  les  temps  d*arrét  offrent  des  diiïérences  peu 
importantes  même  avec  des  doses  assez  <^loignées  les 
unes  des  autres  et  il  n'y  a  aucune  proportionnalité 
entre  la  proportion  de  digitoxine  et  le  temps  nécessaire 
pour  Taction  finale. 

L'espèce  de  la  grenouille  ainsi  que  les  conditions  dans 
lesquelles  vivent  ces  animaux,  Tépoque  de  Tannée  amè- 
nent les  plus  grandes  divergences  :  notamment  dans 
une  série  d'expériences  faites  en  hiver  avec  des  gre- 
nouilles {Rana  temporaria)  prises  dans  un  aquariom 
où  elles  avaient  été  placées  depuis  quelque  temps,  les 
résultats  ont  été  des  plus  irrégutiers.  Avec  des  animaux 
recueillis  depuis  peu,  les  essais  sont  moins  inconstants, 
sans  que  toutefois  il  soit  impossible  d'arriver  à  des 
conclusions  précises. 

Cependant  il  est  possible,  d'après  l'auteur,  de  tirer 
quelque  enseignement  de  ces  examens  physiologiques. 
M.  Moschkowitsch  a  fait  une  longue  série  d'expériences 
avec  trois  lots  de  feuilles  qui  contenaient  respective- 
ment0«%213,  O^'^SO,  0^%2o8  de  digiloxine  p.  <00.  En 
faisant  la  moyenne  des  temps  nécessaires  pour  TaiTèt 
systolique,  d'expériences  faites  sur  un  grand  nombre 
d'animaux  et  avec  les  mêmes  feuilles  il  est  arrivé  aux 
résultats  suivants  : 

Proportion    do   digitoxine  Temps  nécessaire  pon 

danB les  feuilles  1  p.  100.  larréi  da  cœur. 

Oif,  123 29  minutes. 

OR',  180 21       — 

0»r,  258 i 18      - 

Il  y  a  donc  une  certaine  proportionnalité  entre  la 
dose  de  principe  actif  et  le  temps  d'arrêt;  mais  il  faut 
avouer  que  ces  expériences  très  longues  et  très  miuu- 
tieuses  doivent  céder  le  pas  à  la  méthode  chimique. 

M.  Moschkowitsch  ne  met  pas  en  cause  le  principe 
de  ces  méthodes,  mais  plutôt  les  procédés  expérimen- 
taux :  il  faudrait,  d'après  lui,  opérer  avec  des  grenouilles 
de  môme  espèce,  de  même  poids,  prises  dans  des  con. 


—  567  — 

ditions  de  milieu  identique,  à  la  même   période  de 
Tannée,  et  tout  cela  est  bien  difficile  à  réaliser. 

En  résumé,  ce  travail  est  en  opposition  complète 
avec  les  conclusions  de  Frânkel,  Zingenbein,  Focke,  et 
de  nouvelles  recherches  sont  nécessaires. 

H.  C. 

Préparations  de  digitale  dosées  physiologiquement; 
par  M.  A.  Wolff.  —  On  a  constaté  depuis  longtemps  de 
grandes  variations  dans  l'activité  des  préparations  de 
certains  produits  très  actifs  (digitale,  strophanthus  par 
exemple)  et  cet  état  de  choses  a  préoccupé  bon  nombre 
de  pharmacologistes.  C'est  ainsi  que  Frankel,  suivant 
en  cela  les  idées  de  Robert  et  de  Gottlieb,  voudrait  voir 
établir  l'essai  pharmacodynomique  des  préparations  de 
digitale  délivrées  dans  les  pharmacies  d'une  façon  ana- 
logue à  ce  qui  est  exigé  pour  les  sérums  thérapeutiques. 
Le  professeur  Robert  voudrait  que  TEtat,  qui  a 
reconnu  la  nécessité  d'établir  un  contrôle  sur  l'activité 
des  sérums,  créât  également  les  laboratoires  d'essai 
pour  toutes  les  substances  ou  préparations  ofiicinales, 
dont  l'essai  ne  peut  être  fait  que  difficilement  dans  le 
laboratoire  du  pharmacien. 

On  s'est  donc  efforcé,  de  différents  côtés,  d'obtenir 
des  préparations  de  digitale  d'un  titre  déterminé  et 
constant. 

Parmi  les  procédés  proposés,  nous  citerons  le  suivant  : 
les  feuilles  de  digitale,  recueillies  par  un  temps  sec, 
sont  desséchées  dans  le  vide  à  une  température  modérée, 
et  cela  aussi  rapidement  que  possible  :  on  empêche  de 
cette  façon  l'action  des  ferments  contenus  dans  la 
plante  sur  les  glucosides  et  par  conséquent  la  formation 
de  produits  de  décomposition  qui  prennent  naissance 
quand  la  dessiccation  est  trop  prolongée.  Les  feuilles 
ainsi  préparées  sont  réduites  en  poudre.  L'activité  de  la 
préparation  ainsi  obtenue  est  considérable  ;  cependant 

(i)  Physiologisch  dosierte  Digitalispr&parate  {Pharmaceuttache  Cen- 
tralhalU,  1903,  p.  585). 


—  568  — 


1 


au  bout  d'un  an  elle  est  réduite  de  50  p.  100  environ^ce 
qui  montre  qu'il  faut  tenir  compte  également  d  udc 
action  oxydante  de  Tair  dépendant  très  probablement 
des  oxydases  contenus  dans  la  feuille.  Aussi  lautear, 
d'accord  en  cela  avec  le  professeur  Kobert,  conseille  de 
préparer  des  comprimés  contenant  une  proportion 
déterminée  de  principes  actifs  comprimés  obtenus  en 
mélangeant  la  poudre  de  digitale  avec  une  pondre 
inerte,  sucre  de  lait  ou  amidon  ;  il  faut  éviter  Temploi 
de  la  gomme  arabique  à  cause  des  oxydases  contenues 
dans  cette  substance. 

L'usage  de  ces  comprimés,  d'un  emploi  très  com- 
mode pour  la  préparation  des  macérations,  infu- 
sions, etc.,  est  préférable  à  celui  des  glucosidcs;  ils 
renferment  en  eflfet  tous  les  constituants  de  la  digitale; 
parmi  ceux-ci,  quelques-uns  peuvent  jouer  un  certain 
rôle  et  ajouter  leur  action  propre  à  celle  des  glucosides. 

H.  C. 

Remarques  sur  le  dosage  des  alcaloïdes  dans  les 
tubercules  d'aconit  et  les  feuilles  de  belladone;  par 
M.  G.  Fromme  (1).  —  Dans  ce  travail  publié  dans  leBtd- 
letin  de  la  maison  Gœsar  et  Loretz,  de  Halle,  Taulenr 
adresse  quelques  critiques  au  procédé  de  dosages  con- 
tenus dans  la  dernière  Pharmacopée  allemande  dosages 
ayant  pour  but  de  déterminer  les  alcaloïdes  totaux  dans 
les  tubercules  d'aconit  ou  les  feuilles  d'aconit.  Cette 
méthode  consiste  essentiellement  à  agiter  un  poids 
donné  de  poudre  avec  une  solution  alcaline  et  un  poids 
déterminé  d'un  dissolvant  neutre  (éther  ou  mélange 
d'éther  et  de  chloroforme)  :  on  prélève  un  certain  poids 
de  dissolvant  qui  est  distillé  à  moitié  :  le  résidu  est 
agité  avec  un  excès  d'acide  titré  centinormal  et  dans  une 
partie  déterminée  de  la  solution  acide  on  titre  racidité 
en  excès  au  moyen  de  potasse  centinormale.  Le  dosage 
est  donc  etfectué  sans  que  les  alcaloïdes  aient  été  des- 

{i)Apotheker  Zeitung,  1903,  p.  650. 


—  569  — 

séchés.  Il  n'en  est  pas  de  même  dans  la  méthode  de 
K.el]er  dans  laquelle  on  fait  le  dosage  des  alcaloïdes 
soit  en  pesant  le  résidu  sec,  soit  en  faisant  un  titrage 
alcalimétrique  sur  le  résidu  desséché  au  bain- 
marie. 

On  a  déjà  critiqué  cette  méthode  et  montré  qu'elle 
donnait  des  résultats  trop  élevés,  car  la  distillation  de  la 
moitié  du  liquide  ne  suffit  pas  toujours  pour  éliminer 
les  bases  volatiles,  qui  peuvent  exister  dans  la  plante  en 
xnème  temps  que  les  alcaloïdes. 

M.  Fromme  a  fait  une  série  de  recherches  sur  ce 
point  en  variant  les  conditions  de  dosage,  c'est-à-dirè 
en  évaporant  plus  ou  moins  la  solution  alcaloïdique,  en 
chassant  complètement  le  dissolvant,  en  maintenant 
quelque  temps  le  résidu  des  alcaloïdes  à  80°. 

Les  chiffres  obtenus  sont  très  variables  et  il  est  en 
réalité  très  difficile  de  chasser  complètement  les  bases 
volatiles. 

C'est  ainsi  que  des  tubercules  d'aconit  contenant 
réellement  0,600  p.  100  d'alcaloïdes  donnent,  d'après  le 
procédé  de  la  Pharmacopée  allemande  1,610  à 
1,677  p.  100.  Même  en  évaporant  à  sec,  les  chiffres  sont 
trop  élevés,  0,710  à  1,677  suivant  la  forme  du  vase 
employé.  Quand  on  chauffe  le  résidu  à  80**,  il  peut  y 
avoir  décomposition  des  alcaloïdes  ;  cependant  les 
chiffres  se  rapprochent  plus  de  la  vérité;  mais  il  peut 
rester,  dans  certains  cas,  une  certaine  proportion  de 
bases  volatiles  (belladone). 

L'auteur  a  constaté  de  plus  que  le  carbonate  de 
soude  employé  comme  alcali  donnait  des  chiffres  plus 
faibles  que  la  soude  ou  l'ammoniaque  (peut-être  à  cause 
de  la  formation  de  carbonates). 

Comme  conclusion,  M.  Fromme  recommande  la 
méthode  de  Keller  ou  une  méthode  analogue  qui  donne 
des  résultats  plus  certains. 

H.  C. 


—  570  — 

Dosage  des  bases  xanthiqaes  dans  le  cacao  et  dans  k 
chocolat;  parM.  J.  FROMME(i).  — L'auteur  passe  en  revue 
les  différentes  méthodes  qui  ont  été  proposées  pour  k 
dosage  des  bases  xanthiques  dans  le  cacao  ou  dans  k 
chocolat  et  critique  la  plupart  de  ces  procédés,  spéciale- 
ment la  méthode  de  Deecker  (2). 

M.  Fromme  propose  d*opérer  de  la  manière  sui- 
vante :  6*'  de  poudre  de  cacao  ou  12'''  de  chocolat  tri- 
turé sont  mis  à  bouillir  dans  un  ballon  d*un  litre,  muni 
d'un  réfrigérant  à  reflux,  avec  19V^  d'eau  et  3^  d'acide 
sulfurique  dilué  pendant  une  demi-heure.  On  ajoute 
alors  400«''  d*eau,  8*''  de  magnésie  calcinée  en  poudre 
et  on  fait  bouillir  encore  une  heure.  Après  refroidisse- 
ment, on  complète  exactement  avec  de  Teaule  poids  des 
liquides  ajoutés,  le  ballon  ayant  été  préalablement  t8ré. 
On  laisse  reposer  quelque  temps,  on  filtre  500""  corres- 
pondant à  5^*^  de  cacao  ou  10^*^  de  chocolat,  puisonéva- 
pore  le  liquide  à  consistance  d'extrait  sec.  On  obtient 
ainsi  un  résidu  R. 

On  peut  de  ce  résidu  extraire  les  [bases  au  moyen  du 
chloroforme,  soit  par  agitation,  soit  par  perforation, 
c'est-à-dire  par  un  appareil  désigné  sous  le  nom  de  per- 
forateur :  cet  appareil  est  une  sorte  d'appareil  à  épni- 
sèment  de  Soxhlet  permettant  d'épuiser  un  liquide  par 
le  chloroforme.  (Voir  le  texte  original,  page  595.) 

Pour  l'extraction  par  agitation,  on  triture  le  résida  B 
avec  40*^°*'  d'eau,  on  place  le  liquide  trouble  oblcBD 
dans  un  entonnoir  à  robinet  et  on  agite  huit  fois  avec 
g0c"»3  de  chloroforme  chaud.  Le  chloroforme  est  filtré 
sur  un  filtre  sec,  puis  distillé  dans  un  ballon  taré  par 
portions  de  100*^"'.  Le  résidu  est  desséché  à  100%  puis 
pesé.  Dans  le  cas  du  chocolat,  les  bases  obtenues  après 
distillation  du  chloroforme  peuvent  contenir  des  traces 
de  sucre  et  de  matières  exlractives.  On  les  purifie  en 
les  traitant  parTeau  froide  5**"'  qu'on  enlève  avecpr*- 

(1)  Zur  quanti utiyen  Bestimmnng  der  Xanthiobasen  ia  Cacao  Joà 
Schokolade  (Apoiheker  Zeitung,  1903,  p.  593). 

(2)  Voir  Journal  de  Pharmacie,  1903,  t.  XVII,  p.  34. 


—  571  — 

caution  avec  du  papier  à  filtrer,  puis  on  dessèche  et  on 
pèse. 

Quand  on  opère  par  perforation,  on  reprend  le 
résidu  R  par  25"""^  d'eau  et  on  épuise  la  mixture  obtenue 
par  le  chloroforme  dans  un  perforateur.  On  achève 
comme  précédemment.  J 

11  est  inutile  de  séparer  les  bases  qui  sont  formées 
presque  exclusivement  de  théobromine  avec  une  trace 
de  caféine. 

Les  chiffres  obtenus  par  l'auteur  sont  : 

Pondre  de  cacjLO. —  Bases  xanthiques    2,15  à  2,32  p.  100. 
Chocolat  par 0,42  p.  100. 

H.  C. 


*  j 


Chimie  pure  et  appliquée.  \v 

Nouveau  procédé  de  dosage  du  mercure  ;  par  M.  Lit-  ^ 

terscheid(I).  — L'auteur  propose  pour  le  dosage  du  j 

mercure  dans  le  sublimé  une  nouvelle  méthode  basée  .| 

sur  la  réaction  suivante  :  quand  à  une  solution  de  bi- 
chlorure  de  mercure  on  ajoute  un  léger  excès  de  bi- 
chromate de  potasse,  puis  d^ammoniaque  de  façon  à 
rendre  la  réaction  légèrementalcaline,  il  se  forme  tout  de 
suite  un  précipité  de  couleur  rouge  qui  se  rassemble 
rapidement,  surtout  si  on  agite.  Au  bout  de  20  minutes 
la  précipitation  est  complète  et  on  ne  peut  déceler  de 
mercure  ni  par  Thydrogène  sulfuré  ni  par  tout  autre 
réactif.  Le  précipitéa  pour  formule  (AzHg')  *CrO*+2H'0: 
c'est  donc  un  chromate  du  dimercurammonium 
Hg'Az;  il  est  insoluble  dans  l'eau,  soluble  dans  Tacide 
chlorhydrique  étendu, légèrement  soluble  dans  l'ammo- 
niaque ou  les  sels  ammoniacaux  :  d'où  la  nécessité  d'o- 
pérer en  liqueur  diluée  et  d'éviter  un  excès  de  ces  réac- 
tifs. Il  n'est  pas  altéré  à  lOO"".  On  peut  utiliser  cette 
réaction  pour  le  dosage  du  mercure,  soit  par  pesée,  soit 
parles  liqueurs  titrées. 


(1)  Uober  eine  g-'wichts-  und  massanalyûsche  BestimmuDgamethode 
des  Quecksilbers  {Archiv  der  Pharmazie^  1903,  p.  307). 


—  572  — 

1^  Dosage  par  pesée.  A  la  solution  étendue  de  snblimé 
on  ajoute  à  froid  une  solution  de  bichromate  dépotasse, 
un  léger  excès  d'ammoniaque  et  on  agite  vivement 
pour  faciliter  la  formation  du  dépôt  :  au  bout  de  6  heures, 
on  recueille  le  précipité,  qui  est  lavé  à  l'eau  très  l^re- 
ment  ammoniacale,  on  le  dessèche  à  100"*  et  on  le  pèse  : 
du  poids  obtenu  on  déduit  la  proportion  de  mercure. 
Les  résultats  sont  suffisamment  exacts. 

2*  Dosage  par  liqueurs  titrées.  Un  volume  délerminé 
de  liqueur  mercurielle  est  additionné  d'un  volume  me* 
sure  de  solution  de  bichromate  de  potasse  à  4^%90  par 
litre,  puis  d'ammoniaque  à  10  p.  iOO  versée  goutte  à 
goutte  jusqu'à  réaction  alcaline  persistante  ;  la  solution 
de  bichromate  est  celle  qui  est  utilisée  dans  riodomé- 
trie  pour  le  titrage  de  l'hypsosulfile  décinorraal.  On 
filtre  au  bout  de  6  heures  au  moins  et,  sur  un  volume 
déterminé  du  liquide  clair  (d'habitude  moitié  du  vo- 
lume total),  on  détermine  la  proportion  de  bichromate 
qui  n'a  pas  réagi  :  pour  cela,  on  ajoute  un  petit  excès 
d'acide  sulfurique,  de  l'iodure  de  potassium  et  on  dé- 
termine au  moyen  de  l'hyposulfite  de  soude  la  propor- 
tion d'iode  libre,  proportion  qui  est  en  rapport  avec  le 
bichromate  non  employé  :  1^"'  de  bichromate  de  potasse 
employé  pour  la  précipitation  correspond  à  0'^,0276de 
mercure. 

L'auteur  en  particulier  propose  cette  méthode  pour 

le  dosage  du  sublimé  dans  les  comprimés. 

H.  C. 

Sur  rélectrolyse  appliquée  au  dosage  du  mercure  en 
toxicologie  ;  par  M.  L.  Barthk  (1).  —  Les  traités  de  toxi- 
cologie sont  en  général  peu  explicites  sur  les  résultats 
qu'on  peut  attendre  de  Télectrolyse  employée  à  la 
recherche  du  mercure  en  toxicologie,  et  surtout  au  do- 
sage de  ce  métal.  Les  expériences  de  l'auteur  montrent 
que  rélectrolyse  du  mercure  contenu  dans  les  liquides 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  de  Pharm,  de  Bordeaux,  septembre  11103. 


—  573  — 

albiiminoïdes  fournit  des  résultats  défectueux  et  qu'elle 
est  quelquefois  impossible  à  réaliser.  Le  dosage  du  mer- 
cure dans  les  liquides  albuminoïdes  qui  en  renferment, 
ne   doit  jamais  être  effectué  directement^  quelles  que 
soient  les  modifications  que  l'on  cherche  à  apporter  à 
Vélectrolyte    (addition   de    cyanure  de   potassium    ou 
d'acide  nitrique).  D'autre  part,  les  matières  organiques 
se  présentant,  en  toxicologie,  sous  des  aspects  bien  dif- 
férents, il  devient  impossible  de  donner  une  technique 
invariable,  comme  on  a  pu  le  faire  pour  Turine,  les 
fèces  et  le  vin.  Aussi  l'électrolyse  de  liquides  albumi- 
noïdes renfermant  du  mercure,  dans  le  but  d'y  doser  ce 
métal,  doit-elle  être  précédée  de  la  destruction  de  la 
matière  organique  par  Tune  des  méthodes  classiques. 

A.  R. 

Sur  le  dosage  des  bromures  en  présence  des  chlo- 
rures (i);  par  MM.  Imbert  et  Dumolard.  —  Les  auteurs, 
après  avoir  décrit  les  principaux  procédés  employés 
et  montré  leurs  inconvénients,  décrivent  le  suivant. 

Un  poids  déterminé  d'un  mélange  de  chlorure  et  de 
bromure  est  précipité  par  le  nitrate  d'argent,  ce  qui 
donne  un  poids  p  d'un  mélange  de  bromure  et  chlorure 
d'argent.  On  décompose  ensuite  le  même  poids  du  mé- 
lange de  sel  alcalin  par  le  persulfate  d'ammonium.  La 
majeure  partie  du  brome  est  mise  en  liberté,  le  reste 
passe  à  l'état  d'acide  bromique,  ne  précipitant  plus  par 
AzO'Ag.  La  liqueur  ainsi  obtenue  donnera  un  poids  jt>' 
de  chlorure  d'argent,  correspondant  au  seul  chlorure, 
p  — p'  représentera  le  bromure  d'argent. 

Pour  que  la  méthode  soit  exacte,  il  fallait  s'assurer 
que  :  V  aucune  trace  de  chlorure  n'était  mise  en  liberté 
*  par  le  persulfate  d'ammonium  ;  2^  aucune  trace  de 
chlore  ne  passait  à  l'état  de  chlorate.  Ils  ont  donc  reçu 
les  vapeurs  dégagées  par  un  mélange  de  chlorure  et  de 
persulfate  d'ammoniaque  chauffé,  dans  une  solution 
alcaline.  Celle-ci  a  été  essayée  avec  l'eau  d'aniline,  qui 

(1)  Bull,  de  Phat-m.  du  Sud-Est,  jaillet  1903. 


—  574  — 

n'a  donné  aucune  coloration.  Il  ne  se  dégage,  par  aoite, 
aucune  trace  de  chlore.  D'autre  part,  le  liquide  résiduri 
ne  donne  pas  la  coloration  verte  qui  fournit  une  sola- 
tion  très  étendue  de  chlorate  avec  la  résorcine  snlfo- 
rique.  Enfin,  le  dosage  pondéral  du  chlorure  de  la 
solution  a  donné  des  résultats  aussi  satisfaisants  qae 
possible.  Toutefois,  il  faut  tenir  compte  d'une  légère 
cause  d'erreur,  provenant  du  persulfate  d'ammoDiam 
lui-même.  Lorsqu'on  chauffe  5^  de  ce  sel  en  solution, 
pendant  le  temps  nécessaire  à  la  décomposition  du  bro- 
mure une  demi-heure  environ,  la  solution,  même 
acidulée  par  l'acide  azotique,  additionnée  de  nitrated'ar- 
gent,  donne  un  très  léger  précipité  noir,  dû  à  la  forma- 
tion du  peroxyde,  qui  démontre  la  persistance  d'une 
très  faible  quantité  de  persulfate.  Il  faut  donc,  lors  do 
dosage,  après  la  décomposition  du  bromure,  faire 
bouillir  le  liquide  avec  un  peu  d'acide  azotique,  poar 
détruire  le  persulfate  non  décomposé.  L'addition  d'azo- 
tate d'argent  donne  ensuite,  si  la  solution  contient  des 
chlorures,  un  précipité  blanc,  sans  trace  de  peroxyde. 

A.  R. 

Les  laits  écrémés;  par  MM.  OciERet  Bordas  (1).  — 
La  question  a  été  soumise  au  Comité  consultatif  d'hy- 
giène à  la  suite  d'une  réglementation  sévère  ordonnée 
par  les  maires  de  Lyon  et  de  Bordeaux. 

Les  rapporteurs,  pour  déterminer  si  le  lait  écrémé  offre 
des  inconvénients  au  point  de  vue  de  la  santé  publique, 
s*expriment  ainsi  : 

Le  lait  normal  contient  de  3  à  4,5  p.  100  de  matière 
grasse  qui  est  un  mélange  en  proportions  variables  de 
triglycérides  des  acides  butyrique,  caproïque,  capryli- 
que,  caprique,  laurique,  myrislique,  palmitique,  sléa- 
rique,  oléique;  on  peut  dire  que  cette  matière  grasse  est 
essentiellement  formée  de  palmitine,  de  stéarine  el 
d'oléine. 

(1)  Rec.des  trav.du  Com.consult.d'hyg.jmbl.,  1901.  (Vient de  paraitre.) 


—  575  — 

dette  composition  varie  suivant  la  saison,  l'âge  et 
Valimentation  de  l'animal. 

£n  moyenne,  le  lait  de  vache  renferme  par  litre  : 

Eau 865«' 

Ertrait  sec 135«' 

L*écrémage  est  effectué  par  deux  procédés  distincts  : 

L«e  repos, 

la  centrifugation. 

Dans  le  premier,  on  laisse  reposer  le  lait  au  moins 
12  heures;  les  globules  gras,  très  petits,  de  densité 
moindre  que  le  sérum,  montent  à  la  surface. 

Le  second  n'oblige  pas  à  conserver  le  lait  pour  at- 
tendre la  levée  de  la  crème;  on  évite  les  fermentations 
qui,  en  modifiant  le  sucre  de  lait  et  la  caséine,  donnent 
au  beurre  un  goût  peu  agréable.  Le  rendement  est  plus 
grand;  il  ne  reste  que  0^^226  p.  100  de  crème,  au 
lieu  de  O^SSO  et  plus. 

Le  lait  écrémé  sert  à  la  nourriture  des  veaux  et  des 
porcs  et  à  la  fabrication  des  fromages  gras. 

Le  lait  de  femme  contient  en  moyenne  : 

Eau 871S' 

Extrait  sec 123»' 

Des  travaux  effectués  en  Allemagne,  en  Hollande,  en 
Danemark  par  Wolf,  Stecher,  Scheven,  C.  Boyten, 
Fleiscbmann,  Testorph,  il  résulte  que  le  rapport  entre  les 
substances  nutritives  azotées  et  les  produits  non  azotés 
dans  le  lait  de  vache  s'exprime  par  le  rapport  suivant: 

Lait  non  écrémé 1  à  4,4 

—    écrémé 1  à  2,4 

11  n'est  donc  pas  rationnel  de  chercher  à  engraisser 
les  animaux  avec  du  lait  écrémé,  et  cela  même  peut 
n'être  pas  avantageux  à  la  longue.  L'éleveur  doit  cher- 
cher à  remplacer  la  matière  grasse  du  lait  qui  a  une  va- 
leur marchande  très  grande  par  des  matières  alimen- 
taires de  valeur  nutritive  égale,  mais  d'un  prix  plus 
faible. 

Si,  sur  135»'  d'extrait,  on   enlève  50»'   de   beurre 


—  576  — 

(moyenne  delà  richesse  en  beurre  des  laits  consommés 
à  Paris),  on  voit  que  1  litre  de  lait  écrémé  ne  contiendra 
plus  que  95**^  d'extrait  sec  pour  863  d'eau. 

L'équilibre  est  rompu  et  la  présence  de  3  à  5  p.  IM 
de  sucre  de  lait  sans  matière  grasse  favorise  la  diurèse 
exagérément  et  d'autre  part  la  caséine  privée  de  crèoie 
se  coagule  dans  l'estomac  en  masse  compacte  qui  la  rend 
difficilement  attaquable  par  le  suc  gastrique.  II  en 
résulte  que  le  lait,  qui  doit  être  l'aliment  exclusif  de 
l'enfance,  le  type  de  l'aliment  complet,  n'a  plus,  en  raison 
de  l'écrémage,  sa  valeur  alimentaire  et  ses  qualités 
remarquables  de  digestibilité. 

Les  expériences  du  D"  Budin  ont  montré  que,  lors- 
qu'on donne  à  l'enfant  du  lait  coupé  d'eau,  il  s'accroil 
moins  ;  mais  cependant  avec  le  mouillage  les  éléments 
actifs  conservent  entre  eux  leurs  proportions  et  il 
peut  y  avoir  des  cas  où  cette  addition  d'eau  puisse  avoir 
des  avantages,  mais  c'est  au  médecin  et  non  au  marchand 
qu'il  convient  d'en  décider.  Tout  autre  est  le  cas  de 
l'écrémage  par  suite  de  la  disparition  plus  ou  moins 
complète  d'un  des  éléments  constitutifs  du  lait. 

En  conséquence,  le  lait  écrémé  est  un  lait  dénaturée! 
l'hygiène  no  saurait  en  admettre  l'usage  dans  les  con- 
ditions ordinaires  de  l'alimentation  de  l'enfant. 

En  présence  de  la  dépopulation  de  la  France,  on  doit 
prendre  toutes  les  mesures  possibles  pour  arrêter  rem- 
ploi du  lait  écrémé;  et  l'on  doit  avoir  à  la  pensée  les 
paroles  du  regretté  Bergeron  :  ce  N'est-il  pas  humiliant 
pour  notre  temps  et  pour  notre  pays  qu'en  dépit  des 
progrès  de  l'hygiène,  la  mortalité  des  nouveau-nés  soit 
assez  élevée  pour  qu'on  ait  pu  dire,  chiffres  en  main, 
qu'un  enfant  qui  naît  a  moins  de  chance  qu'un  homme 
de  90  ans  de  vivre  une  semaine  et  moins  de  chance  qu'an 
octogénaire  de  vivre  un  an  !  »  a.  R. 

Commission  chargée  de  runification  internationale 
des  méthodes  d'analyse  des  matières  agricoles  (i*.  — 

(1)  Annales  de  la  Science  agron.,  t.  11,  !•'  fa«c.,  p.  21. 


—  577  — 

Au  mois  de  juin  dernier  a  eu  lieu  à  Bruxelles  la  sixième 
assemblée  des  délégués  des  laboratoires  belges,  des 
stations  agronomiques  néerlandaises^  de  la  station 
agricole  du  grand-duché  de  Luxembourg.  Un  délégué 
du  gouvernement  français,  M.  Grandeau,  y  assis- 
tait. 

Ce  dernier  a  fait  remarquer  que  sa  présence,  n'ayant 
pas  un  caractère  diplomatique,  ne  peut  engager  le 
gouvernement  français,  et  que  son  adhésion  aux  réso- 
lutions prises  ne  pourra  avoir  pour  le  moment  qu'un 
caractère  personnel,  le  gouvernement  se  réservant  de 
statuer,  le  cas  échéant,  après  le  rapport  de  son  représen- 
tant et  Tavis  du  comité  consultatif  des  stations  agrono- 
miques françaises. 

Voici  quelques-unes  des  méthodes  proposées  : 
Recherche  tnicroscopique  du  perchlorate  de  potoêse  dans 
le  nitrate  de  soude  (Breukeleveen)  : 

Dissoudre  10*'  de  nitrate  dans  10*^"'  d'eau  chaude, 
ajouter  50*^"'  d'alcool  à  95  p.  100,  chauffer  jusqu'à  com- 
mencement d'ébullition,  laisser  refroidir  une  à  deux 
heures,  décanter  la  solution  alcoolique,  l'évaporer  au 
bain-marie,  dissoudre  le  résidu  dans  le  moins  d'eau 
possible,  en  mettre  une  goutte  sous  le  microscope, 
ajouter  une  goutte  de  chlorure  de  rubidium  concentré. 
En  présence  du  perchlorate,  il  se  forme  après  quelque 
temps  des  cristaux  de  perchlorate  de  rubidium,  et 
en  ajoutant,  après  leur  formation,  une  goutte  de  per- 
manganate dilué,  ils  se  colorent  en  rouge  violacé. 
Cette  réaction  découvre  jusqu'à  0,2  p.  100  de  perchlo- 
rate. 

Dosage  du  perchlorate  (SjoUema)  : 
On  dose  d'abord  dans  le  nitrate  le  chlore   existant 
comme  chlorure. 

5^^  de  nitrate  sont  introduits  dans  un  creuset  en  cuivre 
de5'^^5de  diamètre  et  8  de  haut,  puis  calcinés  douce- 
ment durant  une  dizaine  de  minutes.  Dissoudre  dans 
l'eau,  neutraliser  par  l'acide  azotique  exempt  de  chlore, 
faire  bouillir,  titrer  le  chlore  total.  La  différence  repré- 

Jwm.  de  Pharm.  et  dt  Chim,  6*  atsii,  t.  XVIII.  (!•'  d4c«mbro  1003.)    37 


.  "1 


—  578  — 


sente  le  chlore  du  perchlorate,  qui  X  3,90  =  perchlo- 
rate  de  potasse. 

Observations.  —  Pour  que  le  haut  du  creuset  re^te  re- 
lativement froid,  on  le  place  sur  une  plaque  en  cuivre 
percée  d'un  trou.  Ce  procédé  ne  peut  être  appliqué  au 
caliche  qu'après  destruction  des  iodates  parlacide  sul- 
fureux ou  rhydrogène  sulfuré. 

Dosage  du  peroxyde  de  fer  et  de  V  alumine  dans  les  phos- 
phates (Crispo)  : 

Peser  dans  une  capsule  en  platine  5^'  de  phosphate, 
faire  une  masse  demi -fluide  avec  de  l'acide  sulfurique, 
chauffer  deux  heures  en  remuant  souvent  pour  chasser 
le  fluor,  dissoudre  dans  l'eau  régale,  porter  à  500™'. 
Prélever  SO*^"^,  neutraliser  par  quelques  gouttes  d'ammo- 
niaque, ajouter  50^°''  de  chlorure  d'ammonium  demi- 
saturé,  faire  bouillir;  si  le  liquide  se  trouble,  redis- 
soudre dans  acide  azotique  goutte  à  goutte.  Ajouter  lO'"^ 
d'acétate  d'ammoniaque  saturé,  faire  bouillir  quelques 
instants,  laisser  complètement  refroidir,  pour  redis- 
soudre le  manganèse,  filtrer,  laver  deux  ou  trois  fob 
avec  une  solution  de  chlorure  d'ammonium  (ao 
dixième)  froide.  Etendre  le  filtre  sur  un  verre  de  montre 
et  faire  tomber  le  précipité  dans  un  verre  de  Bohème, 
le  dissoudre  dans  2*^°*'  d'acide  nitrique  et  éliminer 
l'acide  phosphorique  par  50^°*'  de  nitro-molybdate.  Fil- 
trer et  laver  avec  acide  nitrique  à  1  p.  100.  Au  filtrai 
ajouter  50*^"*'  de  chlorure  d'ammonium  demi-saturé,pré- 
cipiter  le  fer  et  l'alumine  par  l'ammoniaque  goutte  à 
goutte  à  l'ébullition,  filtrer,  laver  à  l'eau  bouillante. 
Redissoudre  le  précipité  dans  l'acide  nitrique  et  le 
reprécipiter  dans  les  mêmes  conditions.  Calciner,  peser. 

Pour  doser  le  fer  séparément,  on  dissout  les  oxydes 
pesés  dans  l'eau  régale  et  on  les  sépare  par  la  potasse 
pure. 

Dosage  de  V acide  phosphorique  : 

Méthode  de  Pemberton  de  Molinari  modifiée  et  adaplée 
aux  phosphates,  scories  de  déphosphoration,  sup^^ 
phosphates,  engrais,  etc. 


—  579  — 

Réactifs,  l""  Molybdate  d'ammoniaque  :  On  dissout 
OO'"*  de  molybdate  d'ammoniaque  cristallisé  dans  un  peu 
moins  d'un  litre  d'eau,  on  ajoute  quelques  gouttes 
d'ammoniaque,  complète  le  volume,  laisse  déposer 
douze  heures  et  filtre  ; 

2"*  Nitrate  d'ammoniaque  :  On  emploie  une  solution 
saturée  et  prend  10^°'  pour  chaque  essai; 
3"*  Acide  nitrique  :  Densité  voisine  de  1,4; 
4"  Acide  sulfurique  :  Il  doit  avoir  le  même  titre, 
volume  à  volume,  que  la  potasse  caustique.  On  le  prépare 
en  étendant  326'"',S  d'acide  normal  à  1  litre; 

5**  Potasse  caustique  :  Cette  solution  s'obtient  en  éten- 
dant 326^'"%5  de  potasse  normale  (bien  débarrassée  de 
toute  trace  de  carbonate  par  l'eau  de  baryte)  à  1  litre, 
l*^"'  correspond  à  1  milligramme  de  P^O"*  ; 

6®  Indicateur  :  On  dissout  l«^  de  phénolphtaléine 
dans  100^°*'  d'alcool  à  60  p.  100  et  on  emploie  au  moins 
0'^"',5  de  cette  solution  pour  chaque  titration. 

Superphosphate.  —  Prise  d'essai  12^"',5  de  la  solu- 
tion. On  ajoute  10^"'  d'acide  nitrique  pur  additionné 
de  son  volume  d'eau,  15"^"*^  de  nitrate  ammonique 
et  on  dilue  de  manière  à  obtenir  un  volume  de 
70^"'  environ.  On  fait  bouillir  dix  minutes,  retire  du /eu 
et  précipite  l'acide  phosphorique  à  une  température  voi-» 
sine  de  95**  par  20^"'  de  molybdate  d'ammoniaque  ajouté 
en  deux  fois  par  fraction  de  10*^"'.  On  laisse  déposer  une 
dizaine  de  minutes,  filtre,  lave  deux  à  trois  fois  par 
décantation  au  moyen  d'eau  distillée.  On  jette  le  préci- 
pité sur  le  filtre  et  continue  à  laver  jusqu'à  ce  que  le 
filtrat  n'ait  plus  de  réaction  acide. 

On  place  ensuite  le  filtre  et  son  contenu  dans  le  verre 
qui  a  servi  à  la  précipitation  et  on  verse  la  solution  alca- 
line (potasse  caustique)  jusqu'à  ce  que  le  précipité  soit 
totalement  dissous.  On  délaie  parfaitement  le  filtre  avec 
un  peu  d'eau,  ajoute  XII  gouttes  de  phénolphtaléine 
et  titre  au  moyen  de  l'acide  sulfurique  en  laissant 
couler  celui-ci  goutte  à  goutte.  On  retranche  le  volume 
d'acide  employé  du  volume  de  potasse  :  la  différence 


—  580  — 

donne  directement  la  teneur  en  acide  phosphorique, 
chaque  centimètre  cube  représentant  1  p.  lOO  d'anhy- 
dride phosphorique  lorsqu'on  opère  sur  0«*,1  de 
matière. 

Scories  de  déphospkoration.  —  On  prélève  40"'  de  la 
solution  préparée  comme  d'habitude  (S»""  à  500"*^,  neu- 
tralise par  l'ammoniaque  jusqu'à  formation  d'un  préci- 
pité constant,  ajoute  iO*""'  d'acide  nitrique  additionné 
de  son  volume  d'eau,  15^°^^  de  nitrate  d'ammoniaque  et 
une  quantité  suffisante  d'eau  pour  avoir  un  volame 
de  70*^"'  environ.  On  chauffe  jusqu'à  ébullilion,  rrfire 
du  feu  et,  après  quelques  minutes  (vers  95"),  on  ajoute 
5*^"'  de  solution  molybdique,  agite  légèrement,  laisse 
déposer  environ  une  minute  et  verse  de  nouveau  lO*** 
de  molybdate;-  on  agite,  laisse  déposer  une  dizaine  de 
minutes  et  continue  comme  précédemment. 

Phosphate.  —  La  précipitation  se  fait  dans  les  mèmei 
conditions  que  pour  les  scories.  On  ajoute  en  plus  10** 
de  citrate  d'ammoniaque  (formule  Pelermann)  [\]  et 
précipite  Tacide  phosphorique  au  moyen  de  iO*"*  de 
molybdate  d'ammoniaque  par  fraction  de  20*^*^ 

Acide  phosphorique  soluble  dans  l'eau.  —  La  pré- 
cipitation se  fait  dans  les  mêmes  conditions  que  pour 
les  phosphates. 

Engrais  composés.  —  Même  méthode  que  pour  les 
superphosphates. 

Cette  méthode  donne  des  résultats  plus  sûrs  eo 
précipitant  à  froid  par  agitation  mécanique  et  eu 
lavant  le  précipité  avec  de  l'eau  saturée  de  pbos- 
phomolybdate  (Nyssens). 

A.  B. 


(i)  3<>  Citrate  d'ammoniaque  alcalia  : 

500?''  d'acide  citrique  pur  sont  dissous  dans  l'ammoniaque  à  20  p-  IM 
(0,92)  jusqu'à  réaction  neutre.  (Il  faut  environ  70Ûons.) 

On  amène  la  concentration  du  liquide  refroidi  à  la  densité  de  1,09  i 
15*  centigrades  en  ajoutant  de  l'eau.  On  ajoute  par  litre  50«»'  d'irnoo- 
niaque  à  20  p.  100  (0,92),  agite,  laisse  reposer  quarante-huit  heures  al 
on  filtre.  (La  densité  du  réactif  acheyé  est  de  1,082  à  1,083.)  Volow 
total,  euTiron  1,500«»3. 


r 


—  581  -~ 

Sur  nn  cas  de  diathèse  cystinique  familiale  ;  par 
M.  Abderhalden  (1).  —  Dans  Tautopsie  d'un  enfant  de 
vingt-un  mois,  enfant  mort  de  consomption  progressive, 
M.  le  professeur  Kaufmann,  de  Bâle,  observa  que  les  or- 
ganes intérieurs  étaient  infiltrés  de  concrétions  se  pré- 
sentant soit  en  masses  arrondies  blanchâtres,  soit  sous 
forme  de  points  blancs  microscopiques.  Ces  concrétions 
étaient  constituées  par  la  cystine  et  M.  Kaufmann  ne 
croit  pas  qu'un  cas  analogue  ait  été  observé  ou  décrit 
jusqu'ici. 

M.  Abderhalden  eut  l'occasion  d'examiner  un  frag- 
ment de  la  rate  dont  il  put  très  facilement  extraire  la 
cystine.  Il  suffit  de  traiter  les  tissus  par  l'ammoniaque 
et  la  liqueur  laisse  après  évaporation  des  tables  cris- 
tallines, hexagonales,  caractéristiques  de  la  cystine. 
Ce  corps  fut  du  reste  identifié  par  ses  différentes  réac- 
tions. 

Il  était  d'un  grand  intérêt  de  rechercher  si  d'autres 
membres  de  la  famille  n'étaient  pas  sous  l'influence 
d'une  diathèse  analogue. 

Deux  enfants  sont  déjà  morts  en  présentant  les 
mêmes  phénomènes,  une  fille  à  l'âge  de  neuf  mois  et 
demi,  un  garçon  à  dix-sept  mois;  deux  garçons  sont  vi- 
vants, et  dans  l'urine  de  ces  enfants  il  a  été  facile  de 
caractériser  la  cystine  :  dans  le  premier  cas  (enfant  de 
cinq  ans  et  demi),  la  proportion  de  cystine  isolée  est  de 
0*',22  pour  500^™'  d'urine;  dans  le  second  cas  (enfant 
de  quatorze  mois),  0*%H  pour  500*^"'.  L'urine  du  père 
(âgé  de  trente-quatre  ans)  a  fourni  0*^046  de  cystine 
pour  500^^"'  ;  l'épreuve  a  été  négative  pour  la  mère  ; 
pour  le  grand- père  âgé  de  soixante-quatre  ans  (ligne 
paternelle),  0*',07  de  cystine  ;  rien  dans  l'urine  de  la 
grand-mère  (ligne  paternelle). 

Il  semble  résulter  de  ces  constatations  que  la  diathèse 
est  héréditaire  du  côté  paternel;  les  cas  de  phtisie  sont 

(1)  Familiare  Cystindiathese  {Zeitschrift  fur  phyaiologische  C hernie, 
t.  XXX VIII,  p.  557). 


—  582  -^ 

très  fréquents  dans  la  famille.  Le  père  est  atteint  d'une 
affection  pulmonaire  et  de  troubles  digestifs,  le  grand- 
père  est  rhumatisant.  Du  côté  maternel,  onaconslalé 
également  plusieurs  cas  de  phtisie. 

Cette  diathôse  cystinique  provient  évidemment  d'une 
anomalie  dans  la  décomposition  des  substances  albn- 
minoïdes,  anomalie   extrêmement  rare  et  particulière 

aux  membres  de  cette  famille. 

H.  C. 

Sur  une  maladie  bactérienne  du  tabac  :  le  chancre 
ou  Tanthracnose  ;  par  M.  G.  Delacroix  (1).  —  L'auteur 
décrit  comme  suit  les  symptômes  de  cette  maladie,  ob- 
servée depuis  trente  ans  au  moins  et  souvent  confondue 
avec  une  autre  affection  mal  définie,  la  rouille. 

Les  premières  apparences  du  mal  se  montrent  lors- 
que les  pieds  de  tabac  repiqués  ontatteint  de  0",2  àO".3. 
Sur  la  tige  et  la  nervure  principale  des  feuilles  moyen- 
nes prennent  alors  naissance  des  taches  oblongues,  où 
le  tissu  se  déprime  irrégulièrement.  La  coloration  de 
ces  taches  vire  bientôt  au  jaune,  puis  au  brun 
fauve. 

Les  taches  âgées,  sur  tiges  et  nervures,  se  décolorent 
un  peu  avec  l'âge.  Dans  Tes  parties  superficielles  de  la 
tache,  les  cellules  mortes  ont  perdu  leur  contenu  brun 
qui  est  remplacé  progressivement  par  de  l'air.  A  ce  mo- 
ment, le  centre  déprimé  se  déchire  irrégulièrement 
même  dans  la  profondeur  des  tissus,  ce  qui  a  fait  sup- 
poser à  tort  l'action  d'un  insecte. 

Au  début,  le  parenchyme  cortical  est  seul  intéressé; 
le  protoplasma,  les  leucites  chlorophylliens,  le  noyau 
forment  une  masse  coagulée  brunâtre,  autour  de  la- 
quelle fourmillent  de  nombreuses  bactéries  visible- 
ment mobiles.  Un  peu  plus  tard,  la  lésion  gagne  en 
profondeur. 

L'infection  peut  se  propager  au  limbe  et,  dans  ce  cas, 
c'est  dans  le  voisinage  immédiat  de  la  nervure  atteinte 

(i)C.  R.  de  L'Acad.  dei  Se,  t.  CXXXVII,  p.  454;  1903. 


r 


—  583 


que  le  mal  débute.  Le  limbe  envahi  montre  les  altéra- 
tions des  nervures  avec  des  bactéries  dans  les  cellules. 
Les  infections  faites  par  Fauteur  montrent  la  nature 
bactérienne  de  la  maladie,  Il  propose  de  nommer  la 
bactérie  Bacillus  œruginosus^  à  cause  de  la  coloration 
qu'elle  imprime  à  certains  milieux  de  culture,      j.  B. 

ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  DU  19  octobre  4903  [C.  iJ.,  t.  CXXXVII). 

—  Sur  le  dosage  de  V argon  dans  Vain  atmosphérique; 
par  M.  H.  Moissan,  p.  600.  —  L'air  passe  sur  un  mé- 
lange de  chaux  et  de  magnésium  chauffé  au  rouge  qui 
absorbe  tout  l'oxygène  et  laplusgrande  partie  del'azote; 
puis  sur  du  calcium  porté  au  rouge  qui  arrête  le  reste 
de  l'azote,  l'hydrogène  provenant  de  la  décomposition 
de  traces  d*eau  par  le  premier  tube  et  toutes  les  impure- 
tés gazeuses  de  l'air.  La  teneur  en  argon  de  l'air  est 
d'une  grande  constance  ;  elle  est  de  0,93  p.  100. 

—  Sur  V acclimatation  et  la  culture  des  pintadines,  ou 
huUres  perlières  vraies  ^  sur  les  côtes  de  France  y  et  sur  la 
production  forcée  des  perles  fines;  par  M.  R.  Dubois  (p. 
611). — 11  résulte  de  cette  note  que  :  1**  les  pintadines  peu- 
vent supporter  de  longs  voyages  sans  périr;  2**  qu'elles 
peuvent  s'acclimater  et  se  cultiver  sur  les  côtes  de 
France,  et  môme  y  acquérir  des  qualités  nacrières  su- 
périeures; 3*  que  l'auteur  a  pu  obtenir  avec  ces  pinta- 
dines la  production  forcée  des  perles  fines  vraies. 

—  Sur  la  composition  du  peroxyde  de  zinc;  par  M.  Ku- 
RiLOFF  (p.  618).  —  La  composition  du  peroxyde  de  zinc 
est  Zn  O'Zn  (OH)-  ;  le  peroxyde  de  cadmium  a  la  même 
formule.  De  tous  les  peroxydes  de  ces  métaux,  c'est  le 
seul  type  bien  établi. 

Séance  du  27  octobre  1903  [C.  iZ.,  t.  CXXXVII). 

—  Action  de  Vacide  borique  sur  les  iodures  ;  son  emploi 
pour  la  séparation  de  Viode  des  iodures  en  présence  de  bro- 


—  584  — 

mures  et  chlorures;  par  MM.  H.  Baubignt  et  P.  Rivale 
(p.  650).  — L'acide  borique  pur  décompose  déjà  à  froid 
les  iodures  en  dissolution  en  donnant  HI,  tandis  qu'il 
n'agit  qu'à  chaud  sur  les  solutions  saturées  des  chlo- 
rures et  bromures.  Une  action  oxydante  met  I  en  liberté 
et  permet  de  le  séparer  des  bromures  et  chlorures  : 
Mn  est  employé  à  cet  effet. 

—  Recherches  sur  Visoglucosamine;  par  M.  L.  Maqcesbe 
(p.  658).  —  Sous  l'influence  de  H  naissant,  en  solution 
alcaline,  Pisoglucosamine  se  convertit  en  un  mélange 
de  deux  bases  stéréoisomëres,  appartenant  à  la  série 
des  glucaminea:  la  6^-glucamine  et  la  âf-mannamine. 

Séance  du  2  novembre  1903  (C.  R.,  t.  CXXXVII). 

—  Sur  la  séparation  et  le  dosage  du  fer  et  de  racide 
phosphorique  dans  les  eavx;  par  M.  H.  Cacsse  (p.  708).  — 
Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  une  méthode  de  synthèse  des  dérivés  dihalogénéê 
symétriques  de  la  benzophénone ;  par  M.  F.  Bodroux.  — 
CO'  réagit  sur  les  bromures  de  parachloro  et  parabro- 
mophénylmagnésium,  en  donnant  à  la  fois  un  acide 
benzoïque  monosubstitué  et  un  dérivé  dihalogéné  sy- 
métrique de  la  benzophénone.  A  la  température  d'ébul- 
lition,  c'est  ce  dernier  qui  prédomine. 

—  Sur  remploi  de  V amalgame  de  magnésium  en  eUmie 
organique;  par  M.  L.  Meunier  (p.  714).  —  L^action  des 
organo-magnésiens  mixtes  sur  le  malonate  d'éthyle 
CH*  (CO'C^H'^)*  porte  d'abord  sur  le  groupement  CH*,puis 
sur  les  fonctions  éthersel  tandis  que  l'action  du 
magnésium,  à  l'état  d'amalgame^  n'atteint  que  le  grou- 
pement CH^ 

—  Sur  l'aldéhyde  ortho-toluique;  par  M.  H.  Focrkier 
(p.  716).  — Cet  aldéhyde  a  été  obtenu  enoxydant  Talcool 
o-toluiquepar  le  bichromate  de  potassium  et  l'acide  sul- 
furique.  Liquide  bouillant  à  197^ 

—  Sur  la  coagulation  de  ïamidon  ;  par  MM.  J.  Wolffk 
et  A.  Fernbach  (p.  718).  —  Les  auteurs  signalent  la 
présence,  dans  les  graines  de  céréales  vertes,  d'une 


—  585  — 

sabstance  possédant  la  propriété  de  précipiter  Tamidon 
soluble  de  ses  solutions.  Cette  précipitation  présente 
tous  les  caractères  d'une  coagulation  diaslasique,  et  ils 
proposent  pour  la  diastase  nouvelle  le  nom  à'amylo^coa- 
ffuldse,  J.  B. 


SOCIÉTÉ  DE  THÉRAPEUTIQUE 


Séance  du  ii  octobre  1903. 

H.  Fiessinger  présente  une  note  relative  au  traitement 
des  a^ections  cardiaques  par  de  très  petites  doses  de  digi- 
taline  cristallisée. 

On  peut,  avec  M.  Huchard,  prescrire  la  digitaline 
cristallisée  de  trois  manières  :  1*  à  dose  antiasysto- 
lique,  ou  massive  :  XL  à  L  gouttes  de  la  solution  à 
i  p.  1000,  soit  un  milligramme  de  digitaline  cristallisée 
à  prendre  en  une  fois;  —  2"*  à  dose  tonique  sédative, 
X  gouttes  de  cette  même  solution,  soit  un  cinquième 
de  milligramme,  à  prendre  pendant  trois  à  cinq  jours 
de  suite;  —  3'  à  dose  cardio-tonique  d'entretien,  IV  ou 
Y  gouttes,  soit  un  dixième  de  milligramme  par  jour,  à 
prendre  pendant  dix  jours. 

Les  gouttes  peuvent  être  prescrites  diluées  dans  une 
certaine  quantité  d'eau,  par  exemple  : 

Solation  alcoolique  de  digitaline  cristallisée  à  1  p.  1000  =  L  gouttes 
Eau  distillée 150  ou  300S' 

Une  cuillerée  à  soupe  à  10  heures  et  à  4  heures.  La 
solution  à  ISO^*"  d'eau  répond  à  la  dose  n®  2  tonique 
sédative,  qui  sera  prise  pendant  cinq  jours  ;  la  solution 
à  300^'  répond  à  la  dose  n""  3  et  représente  un  médica- 
ment cardio-tonique  d'entretien  dont  on  prolongera 
l'usage  pendant  dix  jours.  Pour  éviter  Taltération  qui 
se  produit  parfois  au  bout  de  quelques  jours  dans  les 
solutions  très  diluées  de  digitaline,  on  peut  prescrire 
des  granules  à  un  dixième  de  milligramme. 

Les  indications  ne  sont  pas  les  mêmes  pour  ces  trois 


—  586  — 

modes  d'administration  de  la  digitaline.  La  dose  mas- 
sive ne  rend  guère  de  services  que  dans  les  diiatatioDs 
du  cœur  dues  à  une  fatigue  passagère  du  myo- 
carde, par  exemple  au  début  des  afTections  valvulaires 
chez  les  jeunes  gens^  ou  pendant  les  troubles  de  la 
ménopause.  Le  plus  souvent  la  dose  n*"  2,  dose  toni- 
sédative,  donne,  même  dans  ces  cas,  les  meilleurs  ré* 
sultatSy  surtout  quand  on  ne  néglige  pas  les  moyens 
adjuvants  :  repos  au  lit,  régime  lacté,  purgatif  dras- 
tique, qui  lui  assurent  toute  son  action.  C'est  à  cette 
dose  que,dans  lamajorité  des  cas, on  devra  avoir  recours, 
en  particulier  dans  les  affections  valvulaires. 

Mais  il  est  certains  malades  chez  lesquels  cette  dose 
moyenne  semble  encore  trop  active  :  il  s'agit  alors 
d'altérations  réelles  et  avancées  de  la  fibre  cardiaque, 
qu'une  excitation  trop  forte  risque  d'épuiser  :  parmi 
ces  affections  très  prononcées  du  myocarde,  dans  les- 
quelles la  dose  n^  3  trouve  son  indication,  la  plus  im- 
portante est  la  cardio-sclérose,  unie  ou  non  à  la  sclérose 
rénale.  Chez  des  malades  atteints  de  néphrite  inter- 
stitielle assez  avancée  pour  que  le  régime  lacté  et  la 
théobromine  restent  sans  effet,  la  digitaline  à  très 
petites  doses,  continuées  pendant  dix  jours,  puis  re- 
prises au  bout  de  dix,  quinze  ou  trente  jours,  donne 
parfois  des  résultats  excellents. 

M.  Chevalier  fait  une  communication  sur  la  caféine  et 
la  tkéopkylline. 

Contrairement  aux  conclusions  de  plusieurs  travaux 
récents,  M.  Chevalier  démontre  que  la  théophylline  ou 
théocine  n'est  pas  un  diurétique  dénué  de  toxicité.  L'ac- 
tion de  la  théocine  rappelle  celle  de  la  caféine,  la  théo- 
cine agit  sur  le  cœur,  dont  elle  respecte  l'appareil  mo- 
dérateur :  après  une  série  d'accidents  dyspnéiques,  la 
mort  se  produit  en  état  de  contracture  myocardique 
permanente;  on  constate  des  lésions  du  parenchyme 
rénal  (néphrite  glomérulaire  avec  chute  de  l'épithélium}. 

H.  Chevalier  lit  une  note  sur  l'action  phamuLcodyna- 
mique  de  la  spartéine  et  du  genêt  à  balai9. 


—  587  — 

Tandis  que  la  spartéine,  à  doses  non  mortelles, 
n'exerce  aucune  influence  sur  la  pression  sanguine,  le 
suc  extrait  des  fleurs  de  genêt  à  balais  ralentit  les  batte- 
ments cardiaques  et  abaisse  la  pression.  Ce  suc  brun, 
d'odeur  aromatique,  de  saveur  amère,  contient  un  peu 
de  spartéine,  beaucoup  de  scoparnine,  résine  encore 
mal  connue,  et  une  petite  quantité  d'huile  essentielle 
aromatique.  C'est  un  diurétique  à  action  prolongée,  peu 
irritant  pour  le  rein. 

M.  Chassevant  rappelle  que  la  fleur  de  genêt  à  balais, 
remède  diurétique  populaire,  a  été  autrefois  étudiée  par 
Dujardin-Beaumetz,  qui  a  consigné  dans  ses  leçons  le 
résultat  de  ses  expériences. 

Séance  du  28  octobre  1903. 

M.  Danlos  adopte  les  conclusions  que  M.  Triboulet  a 
formulées  dans  son  rapport  sur  Valcool  dans  l^alimenta- 
tion,  mais  il  ne.  reconnaît  pas  comme  démontré  que 
Talcool  soit  dans  l'organisme  un  intermédiaire  néces- 
saire entre  les  hydrates  de  carbone  et  les  produits  ul- 
times de  leur  combustion,  l'eau  et  l'acide  carbonique  : 
on  n'a  pas  mis  en  évidence,  chez  les  animaux  nourris 
aux  hydrates  de  carbone,  l'apparition  d'un  stade  alcoo- 
lique résultant  d'un  dédoublement  de  ces  substances 
alimentaires.  La  théorie  favorable  à  l'emploi  de  l'alcool 
dans  Talimentation  ne  repose  donc  pas  encore  sur  une 
base  incontestable. 

L'alcool-aliment  ne  doit  être  conseillé  qu'à  titre  pu- 
rement exceptionnel,  lorsqu'on  veut  donner  à  l'orga- 
nisme un  coup  de  fouet  en  vue  d'une  dépense  anormale 
de  chaleur  et  d'énergie. 

L'alcool-médicament,  au  contraire,  peut  rendre  de 
nombreux  services.  Sans  parler  des  avantages  de  l'al- 
cool au  point  de  vue  pharmacologique  pour  l'incorpo- 
ration de  certaines  substances,  ses  propriétés  stimu- 
lantes sont  utilisées  journellement,  sans  inconvénient, 
en  cas  d'hémorragies  profuses,  de  syncope  imminente, 
d'algidité,  d'adynamie,  et  autres  affections  dans  les- 


—  588     - 

quelles  il  faut  relever  brusquement  l'énergie  organiqoe. 

La  question  du  vin  doit  rester  distincte  de  celle  de 
l'alcool.  Aussi  bien  comme  aliment  que  comme  médi- 
cament, le  vin  a  une  action  beaucoup  plus  complexe 
et  il  convient  de  le  recommander  en  quantité  modérée 
comme  boisson  ordinaire  aux  repas. 

M.  Le  Gendre  étudie,  d'après  ses  observations  per- 
sonnelles, les  résultats  de  V emploi  de  V alcool  en  tkéra- 
peutiqîie. 

Le  grand  succès  de  Talcool,  sous  forme  de  potions  de 
Todd,  il  y  a  trente-cinq  ans,  était  légitime,  parce  qu'il 
succédait  à  une  série  de  médications  déprimantes,  aux 
saignées,  aux  éméto-cathartiques,  aux  loochs  et  aux 
tisanes,  et  que  les  malades  d'alors  avaient  besoin  d'être 
réellement  stimulés  dans  leurs  énergies  nerveuses  et 
leurs  réactions  vasomotrices. 

La  génération  actuelle  présente,  au  contraire,  une  pa- 
thologie dans  laquelle  prédominent  l'arthritisme,  la 
névropatbie,  les  processus  scléreux,  les  affections  da 
tube  digestif,  de  l'appareil  circulatoire  et  des  reins. 
L'action  physiologique  de  l'alcool  s'oppose  à  son  emploi 
logique  comme  médicament  dans  tous  ces  cas.  Seules 
les  maladies  infectieuses  et  fébriles  semblent  justifier 
son  usage.  Mais  les  réactions  favorables  que  l'alcool 
peut  provoquer,  l'hydrothérapie  avec  les  bains  à  toutes 
températures,  les  enveloppements  généraux  ou  partiels, 
est  capable  de  les  faire  apparaître  chez  les  fébricitants, 
de  même  que  certains  alcaloïdes,  tels  que  la  caféine  et  la 
strychnine,  permettent  de  galvaniser  le  cœur  et  de  faire 
rendre  k  la  cellule  nerveuse  tout  ce  qu'elle  peut  donner 
pour  une  lutte  passagère. 

Chez  les  enfants  notamment,  on  a  cessé  de  considé- 
rer l'alcool  comme  un  médicament  fondamental  contre 
certaines  infections.  Chez  les  vieillards,  qu'on  ne  peut 
que  difficilement  soumettre  à  l'hydrothérapie,  ralcool 
sous  forme  de  vins  généreux,  de  grogs  et  surtout  de 
Champagne  rend  au  contraire  de  grands  services  dans 
les  maladies  aiguës  et  plus  particulièrement  celles  de 


—  589  — 

l'appareil  respiratoire,    la   grippe.    Chez  l'adulte,  les 
pneumonies  et  la  grippe  se  trouvent  bien  d'un  usage 
modéré  de  boissons  alcooliques   assez  diluées  :    vin 
chaud  aux  vins  d'Espagne  dilués,  grogs,  eau-de-vie  dans 
du  lait,  Champagne.  Dans  la  fièvre  typhoïde,  un  peu  de 
vin  pendant  ou  après  les  bains  permet  de  combattre  la 
dénutrition  fébrile,  avec  le  bouillon,  les  décoctions  de 
céréales,  le  lait,  les  peptones,   la  glycérine.  Chez  les 
dyspeptiques  l'usage  de  l'alcool,  même  comme  véhicule 
des  médicaments,  doit  être  abandonné.  De  même  chez 
les  diabétiques,  auxquels  on  peut  autoriser  le  vin  seu- 
lement et  en  quantité  modérée.  Chez  les  tuberculeux, 
ralcool  ne  peut  être  admis  si  le  tube  digestif  et  le  foie 
ne  sont  pas  intacts. 

L'alcool  rend  les  plus  grands  services  dans  les  gran- 
des hémorragies. 

M.  Rougon  insiste  sur  la  nécessité  de  préciser  la  quan- 
tité et  la  durée  de  l'ingestion  thérapeutique  de  l'alcool. 
A  défaut  de  cette  précaution,  on  peut  voir  des  malades 
passer  de  l'emploi  thérapeutique  de  l'alcool  à  l'alcoo- 
lisme alimentaire. 

On  a  tort  de  proscrire  complètement  l'alcool  du  trai- 
tement de  certaines  dyspepsies.  Dans  plusieurs  cas, 
M.  Rougon  a  obtenu  d'excellents  résultats  en  substituant 
au  régime  lacté  le  vin  coupé  d'eau  et  même  l'alcool  en 
petites  quantités  à  la  fin  du  repas. 

M.  Pautrier  fait  une  communication  sur  le  traitement 
du  lupus  tuberculeux  à  formes  ulcéreuse  et  végétante. 

Des  deux  méthodes  susceptibles  d'amener  la  guéri- 
son  définitive  du  lupus,  l'ablation  et  la  photothérapie, 
la  seconde  présente  une  grande  supériorité  sur  la  pre- 
mière, non  seulement  au  point  de  vue  esthétique,  mais 
par  le  fait  môme  de  son  efficacité  bien  plus  considérable. 
Tandis  que,  d'après  la  statistique  de  Lang.  l'ablation, 
même  faite  largement,  donne  encore  58  p.  100  d'insuc- 
cès, la  photothérapie,  d'après  la  dernière  statistique  de 
Finsen  portant  sur  plus  de  800  cas,  donne  80  p.  100  de 
guérisons. 


—  590 


Séance  du  31  octoWe  1903. 

V origine  parasitaire  des  perles  diaprés  les  recherchez  d€ 
M.  G.  Seurat;  par  M.  A.  Giard.  —  Il  semble  que  les 
principaux  producteurs  de  perles  chez  les  méléagrines, 
tant  à  Ceylan  qu'aux  îles  Gambier,  sont  les  scolex  de 
Gestodes  et  non  des  Trématodes  :  on  n'a  aucune  raison 


1 


Néanmoins,  comme  MM.  Leredde  et  Pautrier  Font 
montré,    quelques-unes  des  anciennes  méthodes    de       | 
traitement  ont  conservé  des  indications  particulières. 
Ces  méthodes  peuvent  être  considérées  comme  adju- 
vantes dans  le^traitement  par  la  photothérapie. 

C'est  ainsi  que,  dans  les  formes  végétanteset  ulcérées 
du  lupus,  il  y  a  avantage  à  commencer  le  traitement  i 
par  des  scarifications  et  des  applications  en  permanence 
de  compresses  imbibées  de  solutions  fortes  de  perman- 
ganate (à  3  et  même  à  5  p.  100).  Le  septième  jour,  on 
interrompt  le  permanganate  et  on  applique  de  la  pâte 
de  Lassar  pour  décongestionner  les  tissus  :  j 

Oxyde  de  zinc j 

LanoUne [  ai  parties  égale». 

Vaseline \ 

Le  huitième  jour  on  refait  une  séance  de  scarifica-       i 
tions,  suivie  d'applications  de  permanganate. 

D'une  semaine  à  l'autre  on  voit  les  masses  végé- 
tantes s'affaisser,  les  parties  ulcérées  se  combler,  et  au 
bout  de  quatre  à  cinq  semaines,  les  lésions  s'étant 
aplanies,  on  peut  facilement  faire  intervenir  la  photo-  | 
thérapie  pour  stériliser  les  tissus  et  détruire  les 
lupomes  en  profondeur. 

M.  Danlos  n*est  pas  d'avis  de  renoncer  définitivement 
aux  méthodes  anciennes,  qui  ont  souvent  permis  d'ob- 
tenir laguérison  du  lupus. 

Ferd.  Vigier, 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


—  391  — 

de  supposer  qu'il  en  soit   autrement  pour  les  huîtres 
perlières  de  la  mer  Rouge. 

Propriété  athermale  de  Caluminium;  par  M.  Gellé.  — 
Une  lame  très  mince  d'aluminium  constitue  un  écran 
suffisant  pour  que  Tobservaleur,  dans  l'examen  des  cavi- 
tés de  la  face,  ne  soit  en  rien  gêné  par  la  chaleur  de  la 
source  lumineuse. 

Activité  de  croissance  comparée  dans  les  fœtus  mâles  et 
femelles  de  V espèce  humaine  ;  par  M.  Gustave  Loisel.  — 
La  vitalité  est  plus  grande  chez  les  organismes  femelles, 
mieux  servis  que  les  mâles,  grâce  à  un  développement 
plus  grand  du  foie,  du  cœur,  des  capsules  surrénales  et 
des  reins.  Il  y  a  bien  chez  le  mâle,  du  3®  au  6"  mois 
de  la  vie  fœtale,  une  suractivité,  mais  celle-ci  ne  con- 
duit pas  pour  son  organisme  à  un  bénéfice  réel  pour  son 
développement  ;  il  semble  que  cette  suractivité  propre  au 
sexe  mâle  est  due  à  des  substances  stimulantes  en  excès 
que  son  organisme  détruit  ou  élimine  insuffisamment. 
Méthode  de  dosage  de  Vindican  ;  par  M.  L.  Monfet. — On 
commence  par  dédoubler  Tindican  et  mettre  en  liberté 
Vindigotine.  Pour  cela,  lOO*"""'  d'urine  sont  additionnés 
d'un   égal  volume  d'acide  chlorhydrique   et  de  50"^"' 
d'eau  oxygénée  :  on  chauffe  vers  50%  on  ajoute  40  à 
50*^™' de  chloroforme;  on  introduit  le  mélange  dans 
une  boule  à  décantation  que  l'on  retourne  une  vingtaine 
de  fois,  de  façon  à  diviser  le  chloroforme  sans  l'émul- 
sionner.  On  sépare  ce  dernier  ;  on    ajoute  à  nouveau 
du   chloroforme    et    Ton    continue    l'agitation    tant 
que  celui-ci  se  colore.  Les  solutions  chloroformiques 
sont  évaporées    et  le  résidu  qui  tapisse  les  parois  de 
la  capsule  traité  par  50*^"*'  d'eau  et  5^"'  d'acide  nitri- 
que. On  maintient  cinq  minutes  au  voisinage  de  TébuUi- 
tion,    puis,    après  refroidissement,    on  alcalinise  par 
une  solution  concentrée  de  carbonate  de  potasse;  on 
complète   iOO'"'"^  avec    de  l'eau  distillée  et  Ton  dose 
colorimétriquement  le   picrate  de   potasse  formé;    le 
résultat,  ainsi  obtenu   en  pliénol^  sera  traduit  en  eWe- 
gotine  en  le  multipliant  parle  facteur  1,4. 


—  592  — 

Toxicité  du  benzène  et  de  quelques  hydrùnarhurei  aroma- 
tiques komoloffues ;  psifUM.  A.  CnAssEVAi^Tet  M.  Gabsieb. 
—  hes  dérivés  monosubstitués  :  toluène,  élhylbenzèae. 
sont  plus  toxiques  que  le  benzène  ;  le  eu  mène  est,  aa 
contraire,  moins  toxique.  Plus  le  poids  moléculaire  dti 
radical  gras  substitué  est  élevé,  plus  la  toxicité  est 
diminuée,  non  seulement  en  poids,  mais  aussi  en  molé- 
cules. La  toxicité  des  dérivés  monosubstitués  est  tou- 
jours supérieure  à  celle  des  dérivés  bisubsiitués  ;  les 
dérivés  trisubstitués  ont  une  toxicité  voisine  de  celle 
des  dérivés  bisubstitués.  Lorsqu'il  y  a  le  môme  nombre 
de  substitutions  faites  au  noyau,  c'est  le  dérivé  ortAQ 
qui  semble  doué  de  la  toxicité  la  moins   considérable. 

G.  P. 


I 


M.  LEIDIE 

Au  moment  de  mettre  sous  presse,  nous  avions 
la  douleur  d'apprendre  la  mort  de  notre  ami  et 
collaborateur  Leidié,  décédé  subitement  dans  la 
nuit  du  24  au  23  novembre  à  Tàge  de  48  ans. 

Arrivé  Ift  deuxième  au  concours  de  Tlnlernat 
en  pharmacie  en  1817^  Leidié  avait  été  nommé 
pharmacien  eu  chef  des  hôpitaux  le  20  avril  1881 
et,  depuis  cette  époque,  il  exerçait  en  cette  qua- 
lité h  L'hôpital  Necker. 

Pendant  plus  de  20  années,  Leidié  fut  en  même 
temps  attaché  à  T École  de  pharmacie  de  Paris, 
d^abord  comme  préparateur,  puis  comme  chef  des 
travaux  pratiques  de  chimie,  et  enBn  comme  pro- 
fesseur agi'épé.  Il  s'était  acquis  une  grande  noto- 
riété scientifique,  surtout  par  ses  travaux  sur  les 
métaux  du  groupe  de  platine.  Leidié  fut  président 
de  la  Société  de  pharmacie  en  i899. 

Dans  le  prochain  numéro,  nous  rendrons 
compte  de  ses  obsèques  qui  ont  eu  lieu  le  ven- 
dredi 27  novembre  à  i  h.  i/2,  au  milieu  d'un 
grand  concours  d'amis  et  d'étudiants. 


Le  Gérant  :  0.  Doin. 


PARIS.   —  lUPRDfBRIB  F.    LBYÉ,    RUB     CASSSTTB,   17. 


—  593  — 


TRAVAUX  ORIGINAUX 


Une  réaction  de  la  cryoffénine;  par  M.  G.  Patbiw. 

La  thérapeutique  vient  de  s'enrichir  d*un  nouveau 
médicament  que  ses  propriétés  antithermiques  ont  fait 
nommer  cryogénine  et  qui,  chimiquement,  est  la  métaben- 
3:ylamidosemicarbazide  répondant  à  la  formule 

^AzH  —  AeH  —  (C«fl4  —  CD  —  AzH») 
\AzH3 

Nous   nous  sommes  livré  depuis  quelque  temps  à 
l'étude  de  ce  composé  et  nous  indiquerons  prochaine- 
ment l'action  des  aldéhydes  en  général  et  de  l'aldéhyde 
formique  en  particulier,  élude  dirigée  dans  une  voie 
différente  de  celle  de  M.  Barrai  recherchant   des  réac- 
tions colorées.  Notre  but  n'est  aujourd'hui  que  de  pren- 
dre date  en  indiquant  la  combinaison  qui  se  produit 
entre  la  cryogénine  et  l'aldéhyde  formique.  On  prend 
un  gramme  de  cryogénine  que  Ton  fait  dissoudre  dans 
le  moins  d'alcool  à  90""  possible,  additionné    d'environ 
1*"' de  la  solution  de /(7rm(?/ à  40  p.  100  et  on   étend 
d'eau  ;  on  ajoute  I!  à  III  gouttes  d'acide  ehtorkydrique  et 
on  agite  ;  au  bout  d'un  instant  le  liquide   se  trouble  et 
en  quelques  minutes  toute  la  cryogénine  est  précipitée 
à  l'état  de  poudre  blanche  qu'on  n'a  qu'à  recueillir  sur 
un  filtre  et  laver  à  l'eau  :  la  réaction  est  quantitative  et 
pourrait  servir  au  dosage  de  la  cryogénine  contenue 
dans  une  solution  aqueuse.  Le  corps  formé,  dont  nous 
donnerons  prochainement  la  composition  ella formule  de 
constitution,  est  caractérisé  par  une  solubilité  très  faible 
dans  l'alcool,  l'éther,  le  chloroforme;  le  sulfure  de  car- 
bone parait  avoir  une  action  particulière;  il  est  insoluble 
dans  Teau  etcommence  à  fondre  vers  205*en  se  colorant. 
Nous  avons  cherché  à  étudier  quantitativement  l'éli- 
mination par  l'urine,  chez  les  malades  qui  avaient  ab- 
sorbé de  la  cryogénine  ;  notre  réaction  ne  nous  a  pas 

Jown.  de  PKarm.  et  de  Chim.  6*  nÈaam,  t.  XVm.  (15  déoembr»  1903.)     38 


—  594  — 

encore  donné  de  résultats  complètement  satisfaisants; 
d'ailleurs  nous  y  reviendrons.  Même  au  point  de  vue 
qualitatif,  la  réaction  nous  a  paru  moins  caractéristique 
qu'avec  les  solutions  de  sulfate  de  cuivre  ou  la  liqueur 
de  Fehling  :  on  sait  qu'avec  celle-ci  il  se  produit  une 
coloration  verte  à  froid  et  une  réduction  à  rébullititm 
dans  une  solution  de  cryogénine. 

Etude    des    variations   cT action   de    la  pepsine  sur  la 
fibrine^  en  milieu  acide^  à  la  température  de  50*  ;   par 

M.  DiSDiER  (1). 

On  sait,  depuis  longtemps,  que  les  ferments  solubles 
sont  détruits  lorsqu'on  les  porte  à  une  température  relati- 
vement peu  élevée. A  l'état  de  poudre  bien  sèche, ils  peu- 
vent supporter,  pendant  un  certain  temps,  une  tempéra- 
ture de  100  à  1 20'*,et  cela  même, comme  Ta  démontré  Har- 
lay(2),sansqueleurprocessusdigestifsoiten  rien  modifié. 

Mais  quand  ces  agents  sont  en  solution  aqueuse. 
Faction  destructive  de  la  chaleur  se  fait  sentir  beaucoup 
plus  bas  :  ainsi,  Harlay  a  constaté,  notamment,  que, 
déjà  à  60^,  les  solutions  de  pepsine  perdent  de  leur 
activité,  le  ferment  étant  totalement  détruit  à  68*. 

La  présence  de  produits  étrangers  dans  la  solution  fait 
varier,  d'ailleurs,  ces  températures  d'affaiblissement  et 
de  destruction.  Mayer  (3),  en  particulier,  a  observé  que. 
en  présence  d'une  proportion  d'acide  chlorhydrique 
fumant,  égale  à  6*"°^  par  litre,  la  température  de  destruc- 
tion de  la  pepsine  était  comprise  entre  55**  et  60*. 

On  sait,  d'autre  part,  que  la  digestion  des  albuminoîdes 
parlapepsine  se  fait  en  plusieurs  phases,dontlapreniière 
estla  syntonisation  que  détermine  l'acide  chlorhydrique 
qui  l'accompagne  dans  les  solutions  physiologiques. 

La  syntonisation  desmatières  albuminoîdes  parl'acide 

(1)  Note  remise  à  la  rédaction  le  10  novembre. 

(2)  Harlay.  De  l'application  de  la  tyrosinase   àl'étade  des  fermena 
protéolyliques,  Thèse  doct.  Univ.  {Pharm.),  Paris,  1900. 

(3)  Maybr.  Z>ie  Le/ire  von  den  chemiscken  Fermenfen   (Enzf/molope). 
Heidelberg,  p.  27,  1882. 


—•595  — 

chlorhydrique  exigeant  toujours  un  certain  temps  pour 
s'effectuer,  il  est  intéressant  de  connaître  à  quel  moment 
de  la  syntonisation,  on  doit  ajouter  la  pepsine  pour 
qu'elle  subisse  avant  d'agir  le  minimum  d'altération 
possible,  du  fait  de  l'action  combinée  de  l'acide  chlorhy- 
drique et  de  la  chaleur. 

On  peut  se  demander  par  conséquent,  lorsqu'on  veut 
faire  une  digestion  à  50°,  lequel  vaut  mieux  d'ajouter  la 
pepsine,  au  moment  où  on  allume  Tétuve,  ou  bien 
d'attendre  que  celle-ci  soit  à  50**. 

J'ai  essayé  de  déterminer  le  moment  d'addition  de  la 
pepsine  le  plus  favorable  pour  la  digestion  de  la  fibrine 
en  milieu  chlorhydrique  à  50°. 

Pour  cela,  j'ai  mis  à  Tétuve  7  ballons,  renfermant 
chacun  60*^™'  de  solution  chlorhydrique  à  1«'",50  p.  1000. 
J'ai  chauffé  l'éluve  jusqu'à  50°  et  j'ai  maintenu  cette 
dernière  température  pendant  une  heure. 

A  partir  de  ce  moment,  il  a  été  ajouté  une  dose  cons- 
tante de  pepsine  successivement  à  chaque  ballon,  à  des 
intervalles  de  temps  notés  par  le  tableau  suivant  : 

Dans  le  ballon  n**  7,  la  pepsine  et  la  fibrine  ont  été  ajoutées  en  même 
temps.  Je  le  désigne  par  p  +  0^. 

N»  6,  la  pepsine  a  été  ajoutée  15™  av.  la  fibrine.  Je  la  désigne  par  p-f-15™ 
N*5,  —  —         30»  —  —  p+aom 

N-4,  —  —  45»  --  ^4-45» 

N-3,  —  —      Ih  --  —  P-fl** 

N*2,  —  —      i»»30""  —  —  p+l*»30 

N*l,  —  —  à  l'allumage  p+« 

En  même  temps  que  la  dernière  dose  de  pepsine  J'ai 
introduit  simultanément  dans  tous  les  ballons  une 
même  quantité  de  fibrine,  de  mamière  à  faire  commencer 
la  digestion  au  même  moment. 

Le  poids  de  la  pepsine  titre  100  était  de  0k%05;  et 
celui  de  la  fibrine  desséchée,  ^^^25.  La  pesée  a  été  faite 
à  la  balance  sensible  au  milligramme.  La  fibrine  dessé- 
chée, employée,  se  présente  sous  forme  d'une  poudre 
fine,  très  facilement  attaquable  par  une  solution  chlor- 
hydrique étendue.  Introduite  dans  une  solution  à  1*%50 
p.  1000  d'acide  chlorhydrique,  elle  se  gonfle  immédia- 
tement et  se  convertit  en  une  masse  gélatineuse,  qui  ne 


—  596  — 

tarde  pas  à  se  liquéfier;  il  ne  reste  qu'un  faible  résidu 
brunâtre  constitué  par  des  dyspeptones.  Si,  au  lien  d'opé- 
rer à  la  température  ordinaire,  on  ajoute  la  fibrine  à  50*, 
elle  se  liquéfie  presque  immédiatement.  A  celte  tempé- 
rature la  syntonisation  de  la  fibrine  que  j'employais 
était  donc  très  rapide  ;  néanmoins  j'avais  soin,  au  bout 
d'un  quart  d'heure,  d'agiter  à  nouveau  les  ballons,  je 
laissais  ensuite  la  digestion  se  poursuivre  pendant  une 
heure  et  quart. 

Ace  moment  je  prélevais  dans  chaque  ballon,  apt-ès 
l'avoir  agité,  30  """"^  de  liqueur,  qui  était  ensuite  filtrée 
et  soumise  à  l'épreuve  azotique. 

Quant  aux  liqueurs  restantes,  elles  étaient  retirées  de 
Tétuve  trois  quarts  d'heure  après  le  premier  prélève- 
ment. Elles  avaient  subi  par  consé'quent  une  digestion 
de  deux  heures.  Elles  étaient  également  soumises  à 
l'épreuve  azotique,  comme  les  précédentes. 


Pep 

Fibr 

sine.. . 

0^,05 

ine  desséchée 

i^.n 

r 

s 

ai 

M 

Aï» 

ESSAIS  PAR  Azum  :                          1 

RÈS    i^'la'    DE  DIOESTrÛff 

APRÈa  T*  DE  DIGEïnOSr 

7 

6 

» 

» 

4 
»} 

1 

n 

2 
» 

1 

p  +  0' 

XXX 

gouttes  =s  trouble  tr.  léger. 

D.  G. (digeit.com pi*  1*1 

p  4-  15' 
ï> 

XXVI 
XXX 

»        =s  appar.de  troubl. 
»        =  trouble  léger. 

D.  C. 

9 

P+  30' 

XXV 
XXX 

»        =  louche. 

»        =  trouble  léger. 

D.  C. 

P  +   45' 
» 

XXIV 
XXX 

»        =  louche. 

»        =s  trouble  léger. 

B.C. 

XX 
XXX 

»        =  louche. 

»        =  trouble  net. 

D.  C. 

p-\-{^W 

XVT 
XXX 

»        =  trouble. 

»        =  trouble  fort. 

XXX  g.=  tr,  très  légtr 
» 

P  +  n 

XI 
XXX 

))        =  trouble. 

H        =  prctipilé  léger. 

XXX  g.=  trouble. 

Il 

\ 

On  remarque  que  c'est  le  liquide  du  ballon  n""  7,  où  la 


—  397  — 

pepsine  a  été  ajoutée  en  même  temps  que  la  fibrine,  qui 
renferme  le  moins  d'albumose  et  le  plus  de  peptones. 
C'est  lui  qui  présente  la  digestion  la  plus  avancée.  Ensuite 
vient  le  n**  6,  dont  la  pepsine  a  subi  pendant  15"  le  con- 
tact de  Teau  chlorhydrique  à  50**. 

Les  ballons  1  et  2  présentent  un  relard  assez  sensible 
dansleur digestion;  en  effet,  leur  liqueur  trouble  encore 
par  Tacide  azotique  après  deux  heures  de  digestion. 

En  comparant  les  résultats,  on  voit  qu'il  suffit  d'une 
heure  et  quart  à  la  pepsine  du  n*"  7,  pour  digérer  entiè- 
rement la  fibrine,  tandis  qu'il  faut  plus  de  deux  heures 
à  celles  des  numéros  1  et  2  pour  transformer  la  même 
quantité  de  fibrine  enpeptone. 

D'autres  essais  faits  dans  les  mêmes  conditions  m'ont 
donné  des  résultats  analogues. 

Il  résulte  de  ces  expériences  que  la  pepsine  en  pré- 
sence d'une  solution  physiologique  d'acide  chlorhydrique 
à  SO""  subit  une  diminution  d'activité  d'autant  plus 
grande  que  le  contact  est  plus  prolongé. 

Il  y  a  donc  intérêt,  lorsqu'on  fait  une  digestion  pep- 
sique,  à  n'ajouter  la  pepsine  à  la  liqueur  chlorhydrique 
qu'au  moment  où  celle-ci  se  trouve  amenée  déjà  à  la 
température  h  laquelle  on  veut  opérer  la  digestion. 

Recherches  de  la  quantité  optima  d'HCl  dans  la  diges- 
tion de  la  fibrine  à  50\  —  On  sait  que  la  pepsine 
n'agit  qu'en  milieu  acide.  Elle  ne  doit,  du  reste,  son 
activité  dans  le  suc  gastrique  qu'à  l'acidité  de  celui- 
ci.  Cette  acidité  correspond  normalement  à  une  propor- 
tion de  l^^SOà  2  p.  1000  d'acide  chlorhydrique. 

La  majeure  partie  des  acides  minéraux  et  orga- 
niques sont  susceptibles  de  jouer  le  même  rôle  que 
l'acide  chlorhydrique.  Mais  leur  influence  ne  paraît  pas 
égale  à  poids  égal  d'acide.  Ad.  Mayer  (1)  a  étudié  leur 
action  comparative,  en  se  servant  de  l'albumine  cuite. 
Il  a  remarqué  que  le  temps  employé  par  la  pepsine  à 
digérer  un  même  poids  d'albumine  était  très  différent, 
suivant  l'acide  employé. 

(1)  Ad.  Maybr,  Die  Lehre  von  den  chemischen  Fotnenten,  p.  6, 1882. 


—  598  — 

Au  point  de  vue  de  leur  activité,  on  peut  classer  les 
acides  dans  l'ordre  suivant,  en  commençant  par  celui 
qui  favorise  le  plus  l'action  du  ferment  pepsique  (1)  : 

Acides   :    chlorhydrique,   bromhydrique,    azotique,  | 

oxalique,  sulfurique,  lactique,  tartrique,  formique,  suc- 
cinique  et  acétique. 

M.  Petit  s'est  également  occupé  du  rôle  des  différents 
acides  dans  la  digestion  pepsique.  Pour  lui,  les  acides 
succinique  et  acétique  sont  inactifs,  contrairement  à  ce 
que  prétend  Ad.  Mayer.  Mais  ces  deux  chimistes  n'ont 
pas  opéré  dans  les  mêmes  conditions  :  tandis  que  le  pre- 
mier se  servait  d'albumine  cuite,  le  deuxième,  au  con- 
traire, employait  la  fibrine.  C'est  probablement  à  cette 
différence  dans  le  choix  de  la  matière  albuminoïde  mise 
à  digérer  qu'il  faut  attribuer  ce  désaccord. 

Dans  ses  expériences,  M.  Petit  (2)  opérait  sur  un 
mélange  de  23*^°''  de  liqueur  acide,  S*^*"  de  fibrine  fraîche 
et  O^^Oo  de  pepsine. 

La  durée  de  l'essai  était  de  12  heures,  à  la  température 
de  50°.  Après  avoir  cherché  la  dose  optima  de  l'acide 
chlorhydrique. 

M.  Petit    étendit   son  étude  à  différents  acides.  Il  | 

trouva  pour 

Acide  chlorhydrique  (en  HCl} 3  à    4  p.  1000  ! 

—  bromhydrique  (en  H  Br) 5  à  10      — 

—  azotique  (en  AzO^H) 2,30  —  1 

—  lactique 20  —  I 

Me  plaçant  dans  des  conditions  un  peu  différentes, 
très  rapprochées  de  celles  du  Codex,  j'ai  essayé  de 
rechercher  la  dose  optima  d'acide  chlorhydrique  néces-  i 

sairc  pour  que  la  digestion  se  fasse  le  plus  rapidement 
possible.  Dans  mes  essais,  je  n'ai  laissé  le  ferment  en  j 

contact  avec  la  liqueur  acide  que  durant  un  espace  de  1 

temps  relativement  court;  car,  ainsi  qu*on  l'a  vu  précé-  i 

demment,  les  solutions  chorhydriques  diminuent  rapi-  ! 

dément  à  50^  l'activité  de  la  pepsine. 

J'ai  plnn(^  h  l'étuve,  au  moment  de  l'allumage,  neuf 

(1)  Em.  Bouuquelot,  Les  ferment ations^  p.  33. 

ri)  A.  Petit,  Recherches  sur  la  pepsine,  1881.  Masson,  éditeur. 


—  599  — 

ballons  renfermant  60"^"*  de  solution  chlorhydrique 
d'acidité  différente.  L'étuve  ayant  été  maintenue  une 
heureàSO*,  j'ajoutai  en  même  temps  à  chaque  liqueur: 

0>%03  de  pepsine 
et  18% 25  de  fibrine  sèche  granulée. 

Les  ballons  étaient  agités  toutes  les  demi-heures  jus- 
qu'à dissolution  complète  de  la  fibrine.  Je  notais  le 
moment  où  les  dernières  parcelles  de  iibriire  disparais- 
saient dans  les  liqueurs  digestives,  c'est-à-dire  le 
moment  où  la  fibrine  était  entièrement  transformée  en 
syntonine.  La  syntonisation  ou  durée  de  syntonisation 
est  donc  marquée  par  le  temps  qui  s'écoule  depuis 
Taddition  de  la  fibrine  jusqu*à  sa  dissolution  dans  la 
liqueur  chlorhydrique. 

Pour  me  rendre  compte  de  Tétat  de  la  digestion,  je 
prélevais  de  temps  à  autre,  une  fois  la  syntonine  for- 
mée, une  certaine  quantité  de  liqueur  digestive,  que  je 
soumettais  ensuite  à  l'épreuve  azotique. 

Essai  n*  1  de  la  reolierolie  de  la  dose  optlma  d'aoide 
olilorhydriqne  (Pepsine  0»',0o,  fibrine  sèche  1»%25). 


HCl 

DURÉE 

DE  LA 

SYNTONISATION 

ESSAI    PAIT 
2b  APRÈS 

l'introduction 
de  la  fibrine 
et  la  pepsine 

PAR 

Az03H 
2»»30' 

4^30' 

8hl5' 

I2h 

IpJOOO 

4hl0 

tr.  fort 

D.C. 

D.C. 

1,25 

1^45 

Dig.  incompl. 

trouble 

D.  C. 

D.C. 

» 

1,30 

1^30 

D.C.(Dig.com.) 

D.  G. 

D.  C 

D.C. 

» 

2p.l000 

» 

trouble  léger 

D.  C. 

D.C. 

D.C. 

)) 

2,50 

» 

trouble 

trouble 

D.C. 

D.C. 

1) 

3p. 1000 

1^35 

trouble  fort 

trouble 

D.C. 

D.C. 

» 

ôp.lOOO 

2^20 

tr.  fort 

trouble 

D.C. 

» 

7p.l000 

:jh5 

trouble 

tr. 

» 

9p.l000 

4h30 

tr. 

ir. 

—  600 


Dans  cet  essai,  on  remarque  que  la  syntonisaiion  est 
la  même  pour  1,50,  2,  2,50  p.  1000  d'HCl.  Lapeptonisa- 
tion  semble  pencher  en  faveur  de  1,30  p.  1000. 

J'ai  fait  un  nouvel  essai  avec  1^*^,50  de  fibrine  dessé- 
chée au  lieu  de  1»%25. 


Essai  7ï9  2  (Pepsine  OC'^OS,  fibrine  sèche  Iv'^SO). 


HCl 

DORiB 

DB   LA 

STNT0NI8ATI0N 

B8SAI  PAR  l'AzO^H  aprbs  : 

5*      1 

3«»15' 

A  heures 

1,25 

3^5 

trouble  fort 

trouble  léger 

D.C. 

1,50 

2t»45 

D.  C. 

D.  C. 

1.75 

» 

trouble  très  léger 

D.  C. 

2p.l000 

» 

trouble  loger 

D.  C. 

2,25 

2»»50 

trouble 

trouble  très  léger 

t 

2,50 

» 

» 

trouble 

3p.l000 

» 

> 

» 

D'autres  essais,  faits  en  ajoutant  la  fibrine  à  l'allu- 
mage de  l'étuve,  m'ont  donné  des  résultais  analogues. 

Si  l'on  examine  les  résultats  foui*nis  par  les  expé* 
riences  précédentes  au  point  de  vue  de  la  syntonisation 
et  de  la  peptonisation,  on  observe  que  la  durée  de  syn- 
tonisation, quoique  différente  dans  les  deux  cas,  est 
minimum  avec  les  acidités  allant  de  1,50  à  3  p.  1000 
d'HCl. 

Elle  augmente  rapidement  au-dessous  de  i  ,50,  notam- 
ment à  partir  de  1  p.  1000;  et,  plus  le  titre  de  Tacide 
diminue,  moins  il  se  forme  de  syntonine.  Il  arrive  un 
moment  où  celle-ci  ne  se  produit  plus  du  tout  :  c'est 
lorsque  la  liqueur  digestive  devient  neutre  ou  alcaline. 

A  partir  de  3  p.  1000  et  au-dessus,  la  syntonisation 
devient  d'autant  plus  lente,  que  Tacidité  est  plus  forte. 

En  résumé,  pour  que  la  syntonisation  se  fasse  dans 


—  601  ~ 
de  bonnes  conditions,  il  faut  une  acidité  moyenne  de 
1,50  à  3  p.  1000  d'HCl.  Le  défaut  comme  l'excès  sont 
également  défavorables. 

Si  l'on  envisage  maintenant  la  peptonisation,  on  voit 
que  ce  sont  encore  les  liqueurs  renfermant  1,50  p.  1000 
d'HCl,  qui  arrivent  en  tête;  puis  viennent  avec  un  léger 
retard  1,75,  2,  finalement  2,50  et  1,25  p.  1000. 

La  peptonisation  avec  3  p.  1000  exige  presque  deux 
fois  plus  de  temps  qu'avec  1,50  p.  1000. 

On  voit  donc  que  la  peptonisation,  de  même  que  la 
syntonisation,  devient  d'autant  plus  lente  que  l'acidité 
est  plus  forte. 

Le  résultat  que  j'obtiens  ne  concorde  pas  avec  celui 
de  M.  Petit  ;  mais  cela  n'a  rien  de  surprenant,  car  nous 
n'opérons  pas  dans  les  mêmes  conditions  de  temps,  et 
les  fibrines  employées  ne  se  présentent  pas  sous  le 
même  état. 

Essais  faits  avec  d'autres  pepsines.  —  Nous  venons 
de  voir  qu'avec  la  pepsine  précédente  la  dose  optima 
d'HCl,  nécessaire  pourproduire  la  digestion  à  50®,  est  de 
1,50  p.  1000. 

Mais  comme  cette  pepsine  est  légèrement  acide,  on 
peut  se  demander  si,  en  employant  ce  ferment  avec  une 
acidité  plus  forte,  les  conditions  resteraient  les  mêmes. 
A  cet  effet,  je  me  suis  procuré  deux  pepsines  d'origine 
et  d'acidité  différentes.  Je  les  ai  soumises  aux  mêmes 
expériences  que  la  précédente. 

La  première  pepsine  possédait  un  titre  50.  Une  solu- 
tion de  20*'  dans  un  litre  d'eau  distillée  donnait  une 
liqueur  correspondant  au  titre  pepsique  de  l'élixir  du 
Codex. 

L'acidité  de  cette  solution  équivalait  à  0«',298  flCl 
p.  1000.  Soumise  à  la  digestion,  elle  a  donné  les  résul- 
tats suivants  : 

Fibrine  pulrériséc 16',50 

Pepsine. 0,20 


602  — 


HCl 

ESSAI 

APRàs  1»»15- 

AFAÉ2»   i    QEaaJld 

1  p.  1000 

I  =  plé  qui    se    redissoui 
jusqu'à  la  8'. 

ï*  goutte  =  pié  qui  K  Tt^s-  ' 
SOUL  jusqu*i  la  lu*. 

1,25 

XIII  gouttes  =  louche. 

D.  C, 

1,50 

D.  C. 

M 

1,75 

XXX  =  louche. 

1 

2  p.  1000 

XXVI  =  louche. 

«1 

2,50 

XIII  =  louche. 

XXVI  =  loaelie, 

1 

Dans  cet  essai,  c'est  encore  la  liqueur  titrant  iM 
p.  lOOOdlICl  qui  présente  la  digestion  la  plus  avancée. 

Enfin,  je  me  suis  adressé  à  une  pepsine  amylacée 
titre  20,  beaucoup  plus  acide  que  les  précédentes.  Une 
solution  à  50*'^  p.  1000  d'eau  distillée  possédait  une  aci- 
dité équivalente  à  0,675  d'acide  chlorhydrîque  p.  10f»û> 
Je  Tai  soumise,  comme  les  autres,  a  des  digestioas 
semblables. 

Fibriae  desséchée .     1  «f.fi& 

Pepsine  amylacée ..».*,,.......     Û.  iO 


HCl 

KSdM  PAR  l*AkO*H  APRÈa  :                           1 

iM.r 

2    HELRXS 

1  p.  1000 

I  goutte  =  pté  sol.  jusq.  X  g. 
X      »      =  trouble. 

i  KOiitt«  =  ptésoLju6q.XUjr. 
Xll   1*    =  trouble. 

1,25 

)> 

XVIII  gouttes  =  trouble. 
XXX          »      =strouble  tr.net 

i,r.o 

D.  c. 

D.C. 

1,15 

XXIX  gouttes  =  léger  louche. 

D.  C. 

2  p.  1000 

» 

XX  g^outtes  =  louche. 
XXX      j)       =  trouble  léger. 

D.  C. 

2,50 

XI    gouttes  =  trouble. 
XXX      »      =  précîpilé. 

XXI II  gouttes  ai  louche. 

—  603  — 

Comme  précédemment,  c'est  encore  la  liqueur  ren- 
fermait 1,50  p.  1000  d'acide  chlorhydrique,  qui  est  la 
plus  favorable. 

En  résumé,  quelle  que  soit  la  pepsine  employée,  elle 
ne  modifie  nullement  le  titre  optima  de  Tacide  chlo- 
rhydrique. Toutefois,  si  Ton  se  servait  d'une  pepsine 
alcaline,  le  titre  pourrait  varier,  dans  le  cas  Jseulement 
où  l'alcalinité  de  la  dose  du  ferment  employé  serait 
équivalente  à  0,25  p.  1000  d'acide  chlorhydrique.  Le 
litre  de  la  liqueur  digestive  descendrait  alors  de  1,50  à 
1,25  p.  1000  d'acide  chlorhydrique.  Or  les  tableaux 
précédents  nous  indiquent  qu'une  liqueur  renfermant 
1 ,25  p.  1000  d'acide  chlorhydrique  digère  presque  aussi 
vite  qu'une  autre  à  .2  p.  1000;  néanmoins  elle  est  loin 
d'être  aussi  favorable  qu'une  solution  à  1,50  p.  dOOO 
d'acide  chlorhydrique. 

Quant  aux  pepsines  acides,  leur  acidité  ne  paraît 
jouer  qu'un  rôle  tout  à  fait  secondaire.  En  effet,  si  l'aci- 
dité de  Ja  dose  employée  correspond  à  25  p.  1000 
d'acide  chlorhydrique,  la  liqueur  pourra  monter  de 
1,50  à  1,75  p.  1000.  Avec  cette  dernière  liqueur,  la  diges- 
tion sera  presque  aussi  rapide  qu'avec  1,50.  Et  par 
suite  le  retard  digestif,  occasionné  par  l'acidité  de  la 
pepsine,  sera  insignifiant.  D'autre  part,  les  tableaux  pré- 
cédents nous  montrent  qu'une  acidité  de  0,50  p.  1000 
d'acide  chlorhydrique  est  moins  défavorable  qu'une 
alcalinité  équivalente  à  0,25  p.  1000  d'acide  chlorhy- 
drique. Par  conséquent,  il  est  préférable,  dans  un  essai 
digestif,  d'employer  toujours  une  pepsine  acide,  et, 
quelle  que  soit  son  origine,  elle  ne  peut  modifier  que 
très  rarement  le  titre  de  la  liqueur,  les  digestions  étant 
généralement  faites  avec  de  très  faibles  doses  de 
pepsine,  dont  l'acidité  ne  peut  avoir  d'effet  appré- 
ciable. 

Recherche  de  la  dose  optima  de  quelques  acides.  — 
Connaissantla  dose  optima  1 ,50  de  l'acide  chlorhydrique, 
je  me  suis  demandé  si  la  quantité  optima  d'un  autre 
acide  [déterminé  ne  serait  pas,  à  1,50,  dans  le  même 


—  604  — 

rapport  que  les  poids  moléculaires  de  cet  acide  et  de 
Tacide  chlorhydrique. 

La  quantité  d'un  acide  monobasique  quelconque 
correspondant  à  4,50  d'acide  chlorhydrique  s'obtient 
facilement  en  multipliant  le  poids  moléculaire  de  cet 
acide  par  le  rapport  constant,  K  =  1^.  Dans  le  cas 

d'un  acide  bibasique  ou  d'un  acide  tribasique,  il  fau- 
drait multiplier  par  K  la  moitié  ou  le  tiers  seulement 
du  poids  moléculaire. 

J'ai  effectué  quelques  essais  avec  d'autres  acides  qne 
l'acide  chlorhydrique,  en  me  plaçant  dans  les  mèm« 
conditions  d'expérience  qu'avec  ce  dernier. 

Au  lieu  d'employer  une  fibrine  sèche  granulée,  je 
me  suis  servi  d'une  fibrine  pulvérisée,  ce  qui  diminueli 
durée  de  Tépreuve  de  syntonisalion. 

Pepsine ©^",05 

Fibrine 1«'.M 

1^20'  APBÂs  : 

Acide  bromhydrique  (en  HBr)  :  1,50  p.  1000  XII   gouttes  =  troBbk 

—  —  3  —       D.  C. 

—  —  4  —       XXI  goattes  =  troobk. 

2o.Essal  fait  aveo  l'aolde  azotiqne. 

Pepsine ©8»,05 

Fibrine 1»',50 

1>>20'  APRÈS  : 

Acide  azotiqne  (en  AzO^H)  :  1,50  p.  1000  VIII  gouttes  =  troable. 

—  — •  2,o0       —      XX    gouttes  =  trouble. 

—  —  4,  —     XIV   gouttes  =  trouble. 

30  Essai  fait  aveo  l'aoide  snlfariqno. 

Pepsine 0^,05 

Fibrine 18t,50 

Acide  sulfurique  en  SO^H''<  :  1  p.  1000  X       gouttes  =  trouble. 
__  —         2      -       XVII  gouttes  «=  trouble. 

_  -_         3      _      XV     gouttes  «=  troable. 

La  proposition  que  j'émettais  semble  exacte  pour 
les  acides  minéraux  ci-dessus.  En  effet,  les  nombres 
correspondants  à  1,50  d'acide  chlorhydrique  sont  : 

pour  HBr 3,42 

—  AzQSH 2.50 

—  S0*H» • 2 


—  605  — 

Les  liqueurs  les  plus  favorables  pour  la  digestion 
oscillent  autour  : 

de  3  p.  1000  pour  HBr 
de  2,50  —    AzQSH 

de  2  —    SO*H«. 

Je  dois  ajouter  que  des  essais  faits  avec  des  acides 
organiques,  acides  lactique,  oxalique,  formique,  m'ont 
fourni  des  résultats  différents  de  ceux  qui  viennent 
d'être  obtenus  avec  les  acides  minéraux. 


MÉDICAMENTS  NOUVEAUX 


Revue  des  médicaments  récemment  introduits 
en  thérapeutique. 

Il  est  tout  à  fait  impossible  de  donner  ici  la  liste  com- 
plète des  produits  définis  ou  des  mélanges  nouveaux 
dont  rintroduction  a  été  préconisée  en  thérapeutique  au 
cours  de  cette  année.  Nous  ne  mentionnerons  ici  que 
ceux  de  ces  corps  qui  sont  susceptibles  d'être  demandés 
aux  pharmaciens  et  sur  lesquels  il  convient,  par  con- 
séquent, que  ces  derniers  soient  renseignés,  %\x  moins 
d'une  façon  sommaire.  Il  est  probable  d'ailleurs  que 
quelques-uns  de  ces  nouveaux  agents  guérisseurs  ne 
sortiront  guère  de  l'ombre  du  laboratoire  plus  ou  moins 
intéressé,  qui  les  a  vus  naître.  Nous  ne  reviendrons  pas 
sur  les  médicaments  signalés  déjà  dans  ce  Journal  pen- 
dant le  premier  semestre  de  Tannée  1903,  tels  que  le 
mésotaney  Vhelmitol^  la  théocine,  le  septo/orme  et  plusieurs 
autres. 

Antisclérosine  (1).  —  Ce  mélange  présenté  sous  forme 
de  tablettes  possède  la  composition  suivante  pour 
100  tablettes  :  chlorure  de  sodium  40'%  sulfate  de 
soude  4*',  carbonate  de  soude  1*%60,  phosphate  de 
magnésie  1«% 60,  phosphate  de  soude  1*%20,  et  glycéro- 

(1)  Pharm.  Centralh.,  XLIV,  p.  528,  1903. 


—  606  — 

phosphate  de  chaux  4^^  La  dose  moyenne  est  de  3  à 
4  tablettes  par  jour. 

Bomyval  (1).  —  Le  bornyval  est  l'éther  isovalé- 
rique  du  bornéol.  Il  possède  par  conséquent  la  for- 
mule C*°fl*'0.C0.CH*.CH<^g3-  C'est  un  liquide  lim- 

pide  présentant  une  odeur  faible,  mais  non  désagréable 
de  valériane;  il  est  soluble  dans  l'alcool  et  dans 
Téther,  insoluble  dans  Teau.  La  densité  est  de 
0,951  à  20°;  oL^=+2TiO'.  D'après  les  recherches  clini- 
ques, ce  médicament  posséderait  à  un  haut  degré  les 
propriétés  thérapeutiques  de  la  racine  de  valériane.  II 
s'emploie  sous  forme  de  perles  gélatineuses  contenant 
0<^',25  de  principe  actif.  La  dose  est  de  une  à  deux  perles 
par  jour. 

BrométhyUormine  (2).  —  Ce  produit  s'obtient  par  l'ac- 
tion du  bromure  d'éthyle  sur  l'aldéhyde  formique  préa- 
lablement dissous  dans  Talcool  étendu.  Ce  serait  nn 
succédané  des  divers  bromures  employés  en  thérapeu- 
tique. 

Bromhydrate  de  méthylatropine.  —  CH^AzO^Br.  — 
Ce  composé  cristallise  sous  forme  de  petites  tables  blan- 
ches solubles  dans  l'eau  et  dans  l'alcool  dilué.  II  s'em- 
ploie comme  calmant,  soit  en  injections  sous-cutanées, 
en  solution  à  0,02  p.  100,  soit  à  l'intérieur  à  la  dose 
de  O^^OOl.  Il  peut  aussi  servir  à  Tanesthésie  de  la  cornée 
et  de  la  conjonctive,  ainsi  qu'au  traitement  des  déman- 
geaisons provenant  d'eczéma  ou  d'affections  nerveuses 
de  la  peau. 

Cecropia  obtusa.  — MM.  Gilbert  et  Carupt  ont  reconnu 
que  l'extrait  alcoolique  de  cette  plante  qui  appartient  à 
la  famille  des  Ulmacées  possède  les  propriétés  d'an 
tonique  énergique  du  cœur.  Comme  la  toxicité  de 
l'extrait  est  très  faible,  la  dose  ingérée  peut,  sans 
danger,  être  assez  considérable. 


(1)  Pharm.  Zeit.,  XL VIII,  p.  772,  1903. 

(2)  Amer.  Drugg.,  XXXXIl,  p.  344,  1903. 


—  607  -^ 

Chlorol  (l).  —  On  désigne  ainsi  une  solution  anli- 
septique  contenant  par  litre  1^'  de  sublimé,  1^'  de  chlo- 
rure de  sodium,  1»'  d'acide  chlorhydri^uc  et  'd^'  de  sul- 
fate de  cuivre. 

Cuprocitrol.  —  Sa  composition  répond  à  la  formule 

Cu^C*'H*0^-f-2^H*0.  C'est  une  poudre  verte,  très  peu 
soluble  dans  Teau,  contenant  35,2  de  cuivre  p.  100.  On 
l'utilise  en  particulier  dans  le  traitement  du  trachome. 

Ether  menthylcamphorique.  —  Préconisé  dans  le 
traitement  de  la  tuberculose,  ce  médicament  se  présente 
sous  forme  d'une  masse  blanche,  insoluble  dans  l'eau, 
le  chloroforme  et  le  sulfure  de  carbone,  soluble  dans 
Talcool,  Téther  et  les  huiles  grasses.  Il  fond  à  86'.  Il 
est  indécomposable  par  Peau  froide,  mais  l'eau  bouil- 
lante en  sépare  du  menthol. 

Eugénol  iodé.  —  Ce  composé  est  obtenu  par  l'action 
de  l'iode  sur  l'eugénol  en  solution  alcaline.  C'est  une 
poudre  jaunâtre,  possédant  une  faible  odeur  d'eugénol, 
insoluble  dans  l'eau,  peu  soluble  dans  l'alcool,  plus 
soluble  dans  l'éther,  les  huiles  grasses  et  la  lessive  de 
soude.  Elle  fond  à  78®  en  mettant  de  Tiode  en  liberté. 
L'eugénol  iodé  serait  susceptible  d'être  employé  comme 
succédané  de  Taristol, 

Faguline  (2).  —  Cette  préparation  est  une  solution 
de  15  p.  de  paragayacolsulfonate  de  potassium,  1  p. 
de  sulfate  de  potasse  et  48  p.  de  sucre  dans  36  p. 
d'alcool  à  36,5  d'alcool  absolu  pour  100.  On  l'emploie 
dans  lés  affections  des  organes  respiratoires. 

Gayacide.  —  On  désigne  ainsi  le  sel  de  calcium  de 
l'acide  gayacylsulfonique. 

Hétraline.  —  C'est  la  dioxybenzolhexaméthylène- 
tétramine.  Elle  se  présente  sous  forme  d'aiguilles  conte- 
nant 60  p.  100  d'hexaméthylène-tétramine,  solubles 
dans  4  p.  d'eau  bouillante  et  dans  14  p.  d'eau  froide. 
Elle  est  très  stable  à  l'air  et  fond  à  160"*  en  se  décompo- 

(1)  Pharm,  Centralh,,  XLl\\  p.  725, 1903. 

(2)  Apoth.  Zeit.,  XVIII,  p.  746,  1903. 


—  608  — 

sant.  Elle  s'emploie  dans  le  traitement  des  diverses 
formes  de  cystite,  seule  ou  associée  à  un  traitement 
local  approprié.  La  dose  journalière  est  de  0»',5  à  2^, 

Hypnoacétine.  —  C'est  Tamide  acétique  du  para- 
aminophénol     contenant    un    reste    acétopbénoniqne 

C^H  ^  A   r,  n2a8o      •  Il  est  susceptible  d  être  employé 

comme  hypnoptique  et  fébrifuge. 

lodhydrate  de  codéine  (1).  —  Ce  corps  se  présente  en 
aiguilles  jaunes  solubles  dans  60  p.  d'eau  froide  et 
60  p.  d'eau  bouillante.  Le  chloroforme,  la  benzine,  le 
sulfure  de  carbone  ne  sont  pas  colorés  à  son  contact.  Il 
s'emploierait  sous  forme  de  sirop  à  la  dose  de  0*^,08  à 
0^%15,  le  soir,  dans  Temphysème,  la  tuberculose  et  la 
bronchite  aiguë.  Ajouté  aux  solutions  aqueuses 
d'iodure  de  potassium,  il  en  rend  indolore  Tinjection 
sous-cutanée. 

iBopral  (2).  —  On  désigne  ainsi  l'alcool  trichloroiso- 
propylique.  L'isopral  cristallise  en  prismes  fondant  à 
49*"  ;  il  est  sublimable  même  à  la  température  ordinaire, 
ilestsoluble  dans  l'eau  (3,33  p.  100  à  19°),  l'alcool  et 
l'éther.  Il  possède  une  odeur  camphrée  et  une  savear 
aromatique.  L'isopral  remplirait  les  mêmes  indications 
thérapeutiques  que  le  chloral  ;  il  aurait  sur  ce  dernier 
l'avantage  d'être  notablement  moins  toxique,  tout  en 
possédant  une  activité  deux  fois  plus  grande. 

Lactagol.  —  C'est  un  extrait  sec  de  semences  de 
coton  préconisé  à  la  dose  de  10  à  12*'  par  jour  pour 
favoriser  la  sécrétion  lactée  des  nourrices. 

Lactyltropéine  (3).  C'H^^AzO.CO.CHOH.CH'.  —  Ce 
médicament  agirait  en  favorisant  la  respiration  et  Tac- 
tivité  cardiaque. 

Orphol  (4).  —  On  désigne  ainsi  une  combinaison  de 
bismuth  et  de  naphtol-j3  qui  s'emploie  à  la  dose  de 

(1)  Apoth.  Zeit..  XVIII,  p.  477,  1903. 

(2)  Ibid.,  XVIII,  p.  641,  1903. 

(3)  Pharm.  CenUalh.,  XLlV,p.  439,  1903. 

(4)  Apoth,  ZeiL,  XVIII,  p.  747.  1903. 


—  609  — 

O«*\10  à  18'*  dans  la  gastrite,  la  diarrhée,  le  choléra 
infantile  et  les  diverses  auto-intoxications  provenant 
du  tube  digestif. 

Peroxyde  d'hydrogène  acétylé  (1).  —  Ce  composé,  qui 
serait  un  antiseptique  puissant  et  non  toxique,  se  pré- 
pare en  solution  en  mettant  en  contact  avec  de  Teau  le 
peroxyde  de  benzoyiacétyle.  Il  se  fait  du  peroxyde  de 
dîbenzoyle,  de  l'acide  acétique  et  du  peroxyde  d'hydro- 
gène acélylé  dont  la  formule  correspond  à  celle  de 
l'acide  acétique  avec  un  atome  d'oxygène  en  plus  : 

2  C6H5.  CO.O.O.CO  CH3  +  H20  = 
C«Hîi  C0.02.COC6H6  -f  CH3.C02H  +  CH3.C0.0.0H 

Phytine.  —  C'est  un  nouveau  principe  phospho-orga- 
nique  isolé  par  Posternak  de  toutes  les  graines  végé- 
tales qu'il  a  étudiées.  Sa  composition  est  celle  d'un 
acide  anhydro-oxyméthylène-diphosphorique.  La  phy- 
tine serait  appelée  à  tenir  une  place  importante 
parmi  les  médicaments  phosphores;  elle  possède  en 
effet  une  forte  teneur  en  phosphore  et  elle  est  facile- 
ment digestible.  Elle  pourrait  être  utilisée  avec  profit 
dans  rhumanisation  du  lait  de  vache. 

Purgatine  (2).  —  Ce  produit,  qui  est  le  diacétate 
d'anlhrapurpurine,  est  im  purgatif  organique  obtenu 
artificiellement,  pour  la  préparation  duquel  on  a  mis  à 
profit  les  connaissances  acquises  récemment  sur  la 
constitution  des  purgatifs  végétaux.  C'est  une  poudre 
complètement  dépourvue  de  saveur  et  d'odeur  qui  se 
prend  à  la  dose  d'une  demi-cuillerée  à  thé.  Son  action 
est  douce  et  se  manifeste  en  général  7  à  8  heures  après 
Tadministration.  Elle  constituerait  un  purgatif  particu- 
lièrement recommandable  pour  les  nouvelles  accou* 
chées. 

Salibromine.  —  Ce  corps,  de  formule 

/COQ  CH5 


C«HSBr2(^ 


(1)  Chem.  ZeiL,  XXVlI.p  .  688, 1903;  Apoth.  2ct7.,XVIll,  p.  476, 1903. 

(2)  Pharm.  Cenlmlh.,  XLIV,  p.  685,  1903. 

/ovni.  de  Pharm.  et  dt  Chim,  6«  Rfois.  t.  XVIII.  (tS  décembre  1903.)   39 


—  610  — 

insoluble  dans  Teau  et  les  acides,  est  préconisé  comme 
antiseptique,  anlirhumalismal  et  fébrifuge,  à  la  doscd»» 
2  à  5^*^  par  jour,  par  prises  de  O'^'.SO.  ' 

Sanoforme  (!).  —  C*est  i'élher  méthylique  «le 
l'acide  diiodosalicylique;  il  pourrait  ôtre  employa 
comme  succédané  de  l^iodoforme. 

Somnoforme.  —  11  s'obtient  en  mélangeant  60  p.  «lo 
chlorure  d'éthyle,  35  p.  de  chlorure  de  méthylc  cJ  .'  p. 
de  bromure  de  méthyie. 

Sublamine  (2).  —  Ce  produit,  déjà  signalé  en  1903. 
constitue  des  aiguilles  blanches  facilement  solnLIes 
dans  Tean  et  la  glycérine  ;  il  représente  une  combi- 
naison de  t  molécule  de  sulfate  mercurique,  de  2  molé- 
cules d*éthylène-diamine  et  de  2  molécules  d*eao. 
S0*Hg,2C-H'A2*.2H*0.  Ce  serait  un  antiseptique  pub- 
sant  pouvant  remplir  les  indications  thérapeutiques  do 
sublimé,  mais  qui  aurait  en  outre  l'avantage  de  pos- 
séder une  toxicité  cinq  fois  plus  faible  que  celle  de  ce 
dernier. 

IVigémine  (3).  —  Ce  médicament  résolte  de  l'aclioa 
du  butylchloral  sur  le  pyramidon.  Il  constitue  de 
longues  aiguilles  blanches  facilement  solubles  dans 
l'eau,  fondant  à  85*".  Il  s'emploie  comme  analgésique  à 
ladosede0«^,50ài«^50. 

Yalérobromine.  —  Ce  produit  n'est  autre  que  le  bro- 
movalérianate  de  sodium. 

H.  H. 


REVUES 


Pharmacie. 


Pharmacologie  de  la  valâriane  ofiiciaale;  par  M.  P. 

Carlks(4). —  L'auteur  a  cherché  à  consliluer  des  pré- 

(1)  Apoth.  Z9it.,  XVIII,  p.  619,  1903. 

(?)  Pharm.  Ctnlralb.,  XLIV,  p.  813, 1W3. 

(3)  Âpôfh,  ZBit.y  XVni,  p.  747.  1903. 

(4)  Bull,  des  trav,  de  la  Soc.  de  Pkarm.  de  Boréêomx^  1991. 


~  «Il  — 

paraliolis  rationnelles,  susceptibles  de  consei-ver  inlé- 
gralement  et  en  totalité  les  propriétés  thérapeufiqucs 
de  ce  précieux  médicament. 

Les  principaux  principes  immédiats  de  cette  racine; 
sont  constitués  par  une  essence,  des  acides  volatils, 
une  résine,  un  camphre,  du  sucre  qui  est  vraisembla- 
blement du  glucose  et  des  éthers. 

L'essence,  dont  les  proportions  indiquées  par  les  uîr- 
tem's(0,50à2p.  100  déracine)  seraient  fortement  exagd*- 
rées,  possède  la  propriété  de  sedissoudre  asse2  facilement 
dans  les  solutions  concentrées  d'extrait  de  valériane. 

L'acide  valérianique  existe  dans  la  racine  de  valé 
rianeà  la  fois  h  Télat  libre  et  à  Tétat  de  valérianates.  Lus 
racines  additionnées  d'eau  et  d'acide  tartrique  ne  four- 
nissent guère  k  la  distillation  que  de  Tacide  valéria- 
nique pur.  Mais  si  on  emploie  de  Tacide  sulfurique  à  la 
place  d'acide  tartrique,  le  rendement  en  acides  volatils 
se  trouve  considérablement  augmenté;  il  s'élève  h 
30«'  environ  par  kilogramme  de  racines  sèches.  Dans 
ce  nombre,  Kacide  valérianique  figure  pour  1/6,  l'acide 
propionique  pour  4/6  et  les  acides  acétique  et  formîque 
pour  1/6  environ. 

La  résine  de  valériane,  qu'on  peut  obtenir  en  épui- 
sant par  l'eau  un  extrait  de  valériane  préparé  avec 
Falcool  fort,  est  un  mélange  complexe  qui  se  dissout 
d^aufant  plus  dans  les  médicaments  qu'ils  sont  plus 
exfractifs,  plusscrcrés,pIusalcoolisés,plus  étbérés.  Quant 
an  camphre  de  valériane,  c^est  un  camphol  qui  serait 
combiné  sous  forme  d^éther  non  sealement  avec  la 
résine,  mais  aussi  avec  les  acides  propionique,  acétique 
ef  formicfere.  Les  éthers  de  la  valériane  éminemment 
snhlils  ne  peuvent  se  trouver  que  dans  des  extraits  pré- 
parés à  froid  et  sans  évaporation. 

L*étude  systématique  des  divers  principes  dont  il 
vient  d'être  fait  mention  a  conduit  tout  naturellement 
!*aafear  à  discuter  la  valeur  thérapeutique  den  inverses 
préparations  de  valériane  inscrites  &  l'heure  aetuelfe  au 
Codex  français. 


—  612  — 

La  poudre  de  valériane,  peu  employée  et  difficile  à 
conserver,  devrait  être  rejetée  de  la  thérapeutique.  Il  en 
serait  de  môme  de  Teau  distillée  de  valériane,  de  conser- 
vation éphémère  et  le  plus  souvent  plombifère.  Le  mode 
de  préparation  le  plus  rationnel  de  la  tisane  de  valériane 
est  la  macération  aqueuse  prolongée  pendant  12  heures. 
La  teinture  alcoolique,  contrairement  à  Topiniou  de 
Soubeiran,  ne  contiendrait  pas  toutes  les  parties  actives 
de  la  drogue  ;  à  cet  égard,  la  teinture  éthérée  serait  plus 
riche  en  combinaisons  essentielles  et  campho-propio* 
niques,  mais  manquerait  totalement  des  combinaiscos 
valérianiques.  Quant  à  l'extrait  alcolique  de  valériane,  il 
estbien  au-dessous  de  saréputation,  surtoutsion  Tadoii- 
nistre  en  solution  aqueuse. 

M.  Caries  propose  deux  nouvelles  préparations  de 
valériane  plus  rationnelles  que  les  anciennes  et  destinées 
à  remplacer  ces  dernières.  La  drogue  choisie  est  la  racine 
de  valériane  de  deux  ans,  soigneusement  mondée, 
privée  de  terre  et  de  radicelles.  L'une  des  préparations, 
valériane  liquide^  est  obtenue  par  macérations  successives 
de  la  racine  pulvérisée  dans  l'alcool  à  18**;  la  prépara- 
tion obtenue,  contenant  20  p.  100  d'extrait,  correspond 
à  son  poids  de  drogue,  primitive.  C'est  un  véritable 
extrait  fluidequi,  entre  autres  usages,  peut  servir  àprépa- 
rer  le  sirop  de  valériane.  L'autre  préparation,  la  pan- 
valériane^  est  préparée  comme  la  précédente,  mais  en 
ajoutant  au  dissolvant  5  p.  100  d'ammoniaque  liquide. 
Ctiie  pan-valériaTie  est  beaucoup  plus  riche  que  la  talé-' 
riane  liquide  en  produits  aromatiques,  en  acide  valéria- 
nique  et  surtout  en  combinaisons  camphrées.  L'essai 
thérapeutique  décidera  si  cet  extrait  fluide  ammoniacal 
doit  être  préféré  aux  autres  formes  pharmaceutiques  de 
la  valériane. 

H.  H. 

Pondre  soluble  d'adrénaline,  et  solution  citro-boriqoée 
d'adrénaline;  par  M.  Mansier  (1).  —  A  cause  de  l'excès- 

(!)  Rép.  de  Pharm.,  [3],  t.  XV,  p.  481  ;  1903. 


—  613  — 

sive  altérabilité  des  solutions  d'adrénaline,  M.  Mansier 
pense  qu'il  serait  avantageux  de  posséder  une  poudre 
soluble  et  facilement  maniable,  permettant  au  pharma- 
cien de  délivrer  toujours  des  solutions  irréprochables  en 
les  préparant  au  moment  du  besoin. 

Il  propose  la  formule  suivante  :  Pondre  citro-boriçuée 
cC adrénaline  au  centième  : 

Adrénaline 0  gr,Oo 

Acide  citrique 0  ff^lO 

Acide  borique  pulvérisé 4  K»",8r> 

On  triture  l'adrénaline  avec  l'acide  citrique  et  environ 
quatre  fois  son  poids  d'acide  borique;  on  ajoute  peu 
à  peu  le  reste  de  l'acide,  et  Ton  passe  au  tamis  fin  à  dif- 
férentes reprises  pour  assurer  une  répartition  régulière. 

Un  centigramme  de  cette  poudre  correspond  exacte* 
ment  à  II  gouttes  de  la  solution  au  millième,  qui  est  le 
plus  souvent  prescrite. 

Cette  poudre  boriquée  au  centième  est  soluble  dans 
Teau  et  peut  être  utilisée  toutes  les  fois  qu'il  s'agit  de 
très  faibles  quantités  de  substance  active  à  ajouter  à 
une  solution  ou  à  une  pommade. 

Lorsque  le  titre  de  la  solution  devra  être  supérieur 

à  ^^,  on  aura  recours  à  la  solution  citro-boriquée  au 
dixième,  parce  qu'alors  la  quantité  d'acide  borique  con- 
tenue dans  la  poudre  au  centième  dépasserait  le  maxi- 
mum de  solubilité  dans  l'eau  à  la  température  moyenne. 
11  faut  observer  que,  pour  que  l'acide  borique  puisse 
être  ainsi  employé,  le  pharmacien  ne  pouvant  prendre 
sur  lui  de  faire  une  pareille  addition,  bien  qu'il  la  sache 
parfaitement  inoffensive,  le  médecin  devra  prendre 
l'habitude  de  spécifier  sur  ses  formules  :  Solution  citro- 
'  boriquée  d^ adrénaline  au  millième. 

J.  B. 

Sur  les  huiles  au  biiodure  de  mercure  ;  par  M.  L. 

SouLARD  (1).  (Extrait.)  —  I.  Dosage  du  mercure  dans  les 

(1)  Bull,  de  la  Soc.  de  Pnarm.  de  Bordeaux,  juillet  1903. 


—  614  — 

huiles  baodurées,  —  L'auteur,  se  basant  sur  ce  que  U 
solulion  cl*iodure  de  potassium  dissout  très  facilemeat 
le  biiociure  de  mercure,  utilise  cette  propriété  pour 
enlever  le  biiodure  à  sa  solution  huileuse.  Ce  procédé 
conduit  rapidement  à  d'excellents  résultats. 

Il  conseille  le  modus  optrandi  suivant  : 

Mettre  dans  un  pelit  ballon  de  ^25*■"^  environ  10'** 
(ou  une  quantité  différente,  suivant  la  teneur  du  médi- 
cament en  biioduredemercure)  deriuiilebiiodurée  avec 
10  ù  15*''"''  d'une  solulion  an  dixième  d^iodurede  potas- 
sium. Placer  Je  mélange  au  bain-marie  ot  favoriser  par 
agitation  Témulsion  de  la  masse.  Au  bout  de  dix  mi- 
nutes environ,  ajouter  20**'°'  d'eau  tout  en  maintenaot 
au  bain-marie  pendant  dix  minutes  et  en  agitant  fré- 
quemment. Laisser  ensuite  refroidir  complètement. 

Verser  alors  le  liquide  sur  un  petit  filtre  sans  plis 
préalablement  mouillé;  puis,  quand  toute  la  partie 
aqueuse  a  liltré,  rincer  le  ballon  et  verser  les  eaux  de 
lavage  sur  lo  filtre.  Après  écoulement  complet  de  celte 
eau,  au  moyen  d'une  pissette  à  jet  fin  laver  les  bords 
du  liltro  et  le  liquide  huileux  de  façon  à  obtenir  un  vo* 
lume  lolal  d'environ  100""'.  Le  mercure  dissous  est  dosé 
par  le  procédé  volumétrique  Denigès.  Placer,  dans  un 
vase  à  saturation  de  300"'"',  10""'  de  la  solution  de  cya- 
nure de  potassium  correspondant  à  AzO'Ag  ^-,  lO'^"* 
d'ammoniaque  et  verser  les  100*^™'  de  liquide  filtré. 
Ajouter  goutte  à  goutte  AzO*Ag~  jusqu'à  trouble  per- 
sistant. Soit  q  le  nombre  de  centimètres  cubes  employé. 
Le  mercure  mis  en  expérience  a  pris  une  quantité  de 
cyanure  de  polassium^égale  à  (<  0  —  y)  =  a.  Ce  nombre 
est  corrigé  en  le  multipliant  par  0,96  s'il  est  compris 
entre  0  et  5* "^5  ou  bien,  s'il  est  plus  élevé,  en  le  multi- 
pliant par  1,04  et  retranchant  0,4S  du  résultat.  Le 
nombre  ainsi  corrigé  multiplié  par  le  coefficient  0,045i 
donne  le  poids  de  biiodure  de  mercure  mis  en  expé- 
rience. 

Cette  manipulation  nécessitant  une    filtration  d'un 


—  615  — 

liquide  à  titrer  ultérieurement,  il  était  indispensable 
de  s'assurer  si  le  filtre  ne  retenait  pas  une  portion  du 
mercure.  M.  Mansier,  après  M.  Duclaux,  a  dernière- 
ment signalé  le  papier  ^  filtrer  comme  cause  d'erreur 
en  chimie  analytique,  par  suite  de  la  fixation  des  sub- 
stances chimiques   sur   le   papier.   M.    Soulard   s'est 
assuré  par  les  expériences  suivantes  que  les  filtres  em- 
ployés ne  troublaient  en  rien  le  dosage.  Il  s'est  servi  de 
filtres  Prat-Dumas  blancs,  d'un  diamètre  de  9  centi- 
mètres. Un  volume  connu  d'une  solution  titrée  d'io- 
dure  mercurico-potassique  (solution  pour  dosage  de  la 
caséine  dans  le  lait)  a  été  additionné  d'eau  distillée  de 
façon  à  faire  30*^"'^   puis  versé  sur  un  filtre  mouillé. 
Après  écoulement  complet  du  liquide,  le  filtre  a  été 
lavé  avec  de  l'eau  distillée  de  façon  à  compléter  le  vo- 
lume de  ^00*'™^  puis  le  mercure  aété  dosé.  L'expérience 
a  été  répétée  avec   des  quantités  variables    d'iodure 
mercurico-potassique  et  les  résultats  suivants  ont  été 
obtenus  : 

Volume 
do  cyaouro  pris 
Solation  par  Morcure  Mercure 

mercurielle    le  mercure  trouvé  en  expérience       Différence 

2cm3  4om3  0»'0192  0«''02  —0,0098 

4  2,03  0.039  0.04  —0,001 

6  3,2  0,0614  0,06  +0,014 

10  5,2  0,10  0,10  0 

15  7,7  0,1311  0,15  4-0,0011 

18  9,1  0,118  0,18  +0,001 

Les  différences  observées  sont  de  Tordre  de  grandeur 
des  erreurs  provenant  du  dosage. 

Les  essais  suivants  ont  été  faits  comme  il  aété  indi- 
qué avec  une  huile  renfermant  exactement  : 

Biiodure  de  mercure 08'^,40 

Huile  d'olive 100»"»» 

Quantités  Uf^l*  KCy  prie 

d'huile         correspondant     par  Hg         Hgl*  trouvé  Différence 

10«n»3  0,04  0,9  0,0392  —0,0002 

20  0,08  1,7  0,0828  +0,0028 

30  0,12  2,8      .         0,122  +0,002 


—  616  — 

On  peut  considérer  ces  résultats  comme  exacts,  la 
différence  étant  toujours  inférieure  à  l'erreur  provenani 
de  la  méthode  de  dosage. 

Essai  de  médicaments  huileux  biiodurés  —  L'au- 
teur a  appliqué  sa  méthode  au  dosage  du  principe 
actif  dans  des  huiles  biiodurées  livrées  par  la  droguerie, 
étiquetées  au  titre  de  20"«^^par  centimètre  cube.  II  s'est 
procuré  trois  échantillons  de  ces  produits  qui  ont 
été  soumis  à  Tessai  précédent.  L'échantillon  A  était 
un  produit  épais,  coulant  difficilement  ;  les  échantillons 
B  et  C,  au  contraire,  étaient  plus  fluides. 

Les  résultats  ont  été  les  suivants  : 

Volume 

de  KCy  pris  Hgl 

liquide  traité       par  H  g        correspondant      Hgl*  par  *^ 

A flc-.;î  3em»  08'1432  15=^,4 

B ^0  3,3  0,1432  14.3 

C 8,2  1,8  0,0784  9,5 

Ces  médicaments  ne  renferment  donc  pas  la  dose 
annoncée.  On  comprend  par  suite  l'importance  do 
titrage  des  huiles  biiodurées. 

II.  —  Solubilit'i  du  biiodure  de  mercure  dans  leshmUs, 
—  La  solubilité  de  biiodure  de  mercure  a  été  essayée 
sur  le«  huiles  suivantes,  appartenant  à  toutes  les  caté- 
gories d'huiles  liquides  à  la  température  ordinaire  : 

Ricin,   amande    douce,   olive,    noix,   arachide,   lin, 

chènevis,   faîne,  œuf,  l'oie  de  morue,    pied   de  bœuf, 

vaseline,  résine. 

A.  R. 

[A  suivre,) 

Extrait  de  quinquina  et  antipyrétiques;  parM.J. 
Robert,  pharmacien  à  Narbonne  (1).  —  M.  Robert, 
poursuivant  Y  étude  pharmaceutique  des  inco?npatibilit^s 
des  préparatiofis  de  quinquina  (2) y  a  été  amené  à  faire 
quelques  observations  surl'union   que  Ton  fait  quel- 

(1)  Bull,  de  Pkarm.du  Sud-Est.imW^x  1903. 

(2)  A.  AsTROc  et  J.  UoBEUT.  —  Sur  le  sirop  do  Gibort  an  qainquina; 
incompatibiliié  {Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie,  [6J,  l.  XVII,  p.  âsô». 


—  617  — 

quefoîs  des  antipyrétiques  avec  l'extrait  de  quin- 
quina. Cette  association  parait,  à  priori,  très  logi» 
que,  et  si  on  ne  la  fait  pas  plus  souvent,  c'est  qu'il  existe 
ordinairement  entre  ces  produits  des  incompatibilités. 

Depuis  longtemps  a  été  signalée  celle  de  l'antipyrine 
avec  l'extrait  de  quinquina.  L'auteur  s*est  assuré  que 
divers  antipyrétiques  solubles  se  comportent  générale- 
ment comme  Tantipyrine. 

Ses  essais  ont  porté  sur  l'anilipyrine,  le  pyramidon 
(dont  l'emploi  tend  à  se  généraliser  aujourd'hui),  le 
camphorate  de  pyramidon,  l'exalgine,  lakairine,  le  sul- 
fate de  Ihalline  et  la  cryogénine. 

A  part  la  cryogénine  qui  donne,  avec  l'extrait  de 
quinquina  dissous,  un  liquide]  limpide,  les  autres  subs- 
tances précipitent  abondamment;  peu  à  peu  le  préci- 
pité blanchâtre  se  sépare  et  la  préparation  présente 
naturellement  un  aspect  fort  désagréable. 

Ce  précipité  est  constitué  par  une  combinaison  du 
tannin  du  quinquina  avec  les  divers  antipyrétiques  ;  il 
est  d^autant  plus  abondant  que  l'extrait  de  quinquina 
est  plus  riche  en  principes  astringents:  très  volumineux 
avec  l'extrait  de  quinquina  Loxa  (riche  en  tannin),  il 
l'est  beaucoup  moins  avec  l'extrait  de  quinquina  Hua- 
nuco  ou  les  divers  extraits  de  quinquina  gris  cultivés 
que  l'on  trouve  dans  le  commerce.  L'alcool,  la  glycé- 
rine, les  acides  faibles  (citrique,  tartrique),  l'acide 
chlorhydrique  dilué,  le  dissolvent  facilement;  ce  qui 
permet  de  supposer  que  les  préparations  obtenues  trou- 
bles n'en  sont  pas  moins  actives  ;  le  précipité  de  tannate 
doit  se  dissoudre  dans  l'organisme. 

Il  est  évident  que  ces  préparations  ne  doivent  pas  être 
filtrées.  Si  le  précipité  est  peu  abondant,  le  pharmacien 
peut  le  dissoudre,  soit  par  addition  d'un  peu  d'alcool,  de 
glycérine  ou  d'acide  citrique. 

M.  Ollivier  a  signalé  que  le  mélange  d'antipyrine  et 
d'extrait  de  quinquina,  fait  en  certaines  proportions, 
pouvait  laisser  déposer  tous  ses  principes  actifs-  D'après 
M.  Robert,  le  dépôt  formé  est  dû  exclusivement  aux  prin- 


—  618  — 

cipes  astringents,  et  les  alcaloïdes  restent  en  solation. 
Ainsi  certains  extraits  de  quinquina  Huanuco,  fort 
riches  en  alcaloïdes,  mais  pauvres  en  tannin,  donnent 
avec  i'antipyrine  un  précipité  à  peine  apparent; 
il  peut  arriver  que  toute  Tantipyrine  soit  préci- 
pitée en  entraînant  tous  les  principes  tanniques  de 
l'extrait  de  quinquina.  L'antîpyrine  qui  est  précipitée 
par  le  tannin  de  ses  dissolutions  facilite  d'autre  part  la 
solution  des  sels  de  quinine. 

Il  ajoute  que  les  différents  sels  de  quinine,  associés 
parfois  avec  l'extrait  de  quinquina,  donnent»  en  solution 
aqueuse,  un  abondant  précipité.  Ce  dernier  est  encore 
dû  ici  aux  substances  astringentes  du  quinquina;  il  est 
soluble  dans  la  glycérine,  Talcool,  les  acides  faibles,  etc. 
De  sorte  que  si,  pratiquement,  on  ne  constate  pas  de 
précipité  dans  l'association  d'un  sel  de  quinine  avec 
l'extrait  de  quinquina,  cela  tient  à  ce  que  ce  sel  de 
quinine  (sulfate,  bromhydrate,  etc.)  est  dissous  à  la 
faveur  d'un  peu  d'acide  tartriqueoude  l'eau  de  Kabel; 
dès  lors,  la  petite  quantité  d'acide  en  excès  suffit  pour 
éviter  la  précipitation,  lorsqu'on  mélange  la  solution  â 
l'extrait  de  quinquina. 

A.  R. 


Incompatibilité  de  Fantipyrine  et  du  tannin  dans  les 
préparations  pharmaceutiques;  par  M.  Ed.  CRODZEL(i). 
—  L'auteur  a  fait  connailre,  le  premier,  Taction  ioso- 
lubi lisante  de  Vantipyrine  (analgésine,  phényldiméthyl- 
pyrazolone)  sur  le  tannin.  Il  a  basé  sur  cette  réaction  un 
procédé  de  dosage  de  celui-ci. 

Il  a  continué  ses  expériences  sur  des  préparations 
pharmaceutiques  diverses  renfermant,  en  solution,  da 
tannin  libre  ou  combiné,  et  il  a  constaté  que  dans  la 
plus  grande  généralité  des  cas,  pour  ne  pas  dire  tou- 
jours, Tantipyrine  y  provoque  un  précipité,  avec  plus 
ou  moins  de  rapidité. 

(1)  BulL  de  la  Soc.  de  Pharm,  dû  Bordeaux^  septembre  1903. 


—  619  — 

Les  préparations  renfermant  du  tannin  sont  très  nom- 
breusesy  notamment  tous  les  vins  composés,  les  sirops  de 
cachoUy  de  ratan/da,  de  quinquina^  à'écorces  d'oranges 
arriéres^  à' opium ^  etc. 

Dans  ces  cas,  il  faut  donc  éviter  celte  association  qui 
ue  pourrait  que  produire  des  mécomptes,  au  point  de 
vue  curatif. 

Les  formes  des  préparations  pharmaceutiques  doi- 
vent nécessairement  se  ressentir  de  cette  propriété. 
L'action  thérapeutique  de  Tantipyrine  précipitée  par  le 
tannin  (tannate  d'analgésine)  doit  être,  sans  nul  doute, 
profondément  modifiée.  Ce  sel  doit  se  comporter  avec  le 
suc  gastrique  et  les  autres  principes  de  la  digestion  de 
façon  différente  que  Tantipyrine  pure,  et  l'état  d'insolu- 
bilité du  tanu'ite  d^antipyrine  fait  qu'il  doit  passer,  en 
grande  partie,  dans  l'intestin. 

La  médecine  doit  donc  tenir  compte  de  ce  nouvel 
état  physique  et  chimique  dans  l'emploi  de  ce  médica- 
ment et  dans  le  traitement  à  instituer. 

A.  R. 

Cocame  et  calomel;   incompatibilité;  par  M.  René 

GuYOï  ri /.  —  L'auteur,  ayant  à  préparer  une  pommade 
à  base  de  calomel  et  de  chlorhydrate  de  cocaïne,  a  été 
surpris  de  la  teinte  d'abord  jaune,  puis  grise,  que  prit 
successivement  le  mélange.  A  la  loupe  et  au  micro- 
scope, on  n'aperçoit  pas  de  globules  brillants  analogues 
à  ceux  du  mercure,  mais  une  poudre  terne,  noirâtre, 
ressemblant  à  celle  qu'on  obtient  en  traitant  l'azotate 
mercureux  par  de  l'ammoniaque  dans  la  préparation 
des  Qanelles  mercuriclles  :  c'est  du  mercure  précipité. 
Si  on  pulvérise  séparément  le  calomel  et  le  chlorhy- 
drate de  cocaïne,  et  qu'à  l'aide  d'une  carte  on  effectue 
le  mélange,  la  poudre  obtenue  est  et  reste  d'une  couleur 
blanche,  au  bout  même  de  quelques  jours.  C'est  même 
là  le  procédé  qu'il  faut  suivre  pour  obtenir  une  pom- 
made non  altérée. 

(1)  Bull,  de  la  Soc,  de  Pharm,  de  Bordeaux,  septembre  1903. 


—  620  — 

*  On  pulvérise  séparément  les  deux  substances,  oq 
incorporesuccessivement  l*une,  puis  l'autre  àTexcipient 

Le  noircissement  du  mélange  résulte  de  réchauffe- 
ment dû  à  la  pulvérisation. 

Cet  échaufTement  est  capable  de  produire  la  décom- 
position partielle  ou  totale  de  la  cocaïne  en  ses  élé- 
ments, alcool  méthylique,  acide  benzoîque,  ecgonine; 
et  l'un  ou  l'autre  des  produits  libérés  agit  sur  le  calo- 
mel  en  libérant  une  fraction  de  mercure. 

En  expérimentant  successivement  avec  le  calomel  et 

chacun  des  produits  de  décomposition  supposée  ou  leurs 

produits  d'oxydation  méthanal  et  aldéhyde  benzoîque, 

on  n'observe  point  de  réduction. 

A.  R. 

Les  inconvénients  de  l'emploi  simultané  de  Tiodo- 
forme  et  des  préparations  mercurielles  ;  par  M.  le  IK 
Gh.  AuDRY  (i).  — Les  éruptions  que  l'on  voit  souvent 
survenir  à  la  suite  de  l'emploi  de  Tiodoforme  seraient 
dues  à  l'usage  simultané  de  ce  médicament  et  de  prépa- 
rations mercurielles,  notamment  du  sublimé.  L'auteor 
a  vu,  en  effet,  les  exanthèmes  iodoformiques  devenir 
beaucoup  plus  rares  dans  son  service  depuis  qu'il  a 
renoncé  à  faire  précéder  le  pansement  à  l'iodoforine 
d'un  lavage  avec  la  solution  de  bichlorure  de  mercure. 
Aussi  estime-t-il  qu'on  doit  s'abstenir  d'utiliser  con- 
curremment ces  deux  médicaments  chez  le  même  indi- 
vidu ou,  tout  au  moins,  pour  la  même  région  do 
corps. 

Différenciation  des  chlorhydrates  de  cocaïne,  d'en- 
caïne  a  et  d'eucaine  3;  par  M.  C.  Eigel  (2).  —  Ces 
composés  sont  assez  souvent  employés  pour  les  mêmes 
indications  thérapeutiques  et  le  pharmacien  peut  être 


(1)  La  Semaine  médicale. 

(2)  Zur  Unterscheidung  von  Gocaïa,  a-Eucain,  und  p-ESncain-hydro- 
chloricum;  Apoth.  Zeit.,  XVUI,  p.  603,  1903. 


—  6i>l  — 

appelé,  étant  donné  ces  trois  aueslhésiques,  à  les  diffé- 
rencier rapidement.  On  opère  comme  il  suit  : 

On  mélange,  sur  une  plaque  de  verre,  I  goutte  de 
solution  du  composé  à  1  p.  iOO,  avec  I  goutte  de  solu- 
tion de  sublimé  à  i  p.  20.  Il  ne  se  fait  aucune  réaction 
apparente  avec  l'eucaïne  0;  Teucaïne  a  et  la  cocaïne 
donnent,  au  contraire,  un  précipité  blanc. 

Pour  distinguer  le  chlorhydrate  d'eucaïne  a  du  chlo- 
rhydrate de  cocaïne,  on  ajoute  I  goutte  de  solution 
d'iodurede  potassium,  à  1  p.  10,  à  I  goutte  de  la  solu- 
tion du  sel,  à  1  p.  100,  En  présence  d'eucaïne  a  seule- 
ment, on  obtient  un  précipité  cristallin. 

H.  H. 

Nouveau  mode  de  stérilisation  du  catgut;  par 
M.  R.  Rapp  (1).  —  Le  procédé  préconisé  par  Tauteur  est 
à  la  fois  un  procédé  de  préparation  et  de  contrôle. 

Le  catgut  brut  est  dégraissé  par  Téther,  puis  enroulé 
sur  des  bobines  de  verre  qu'on  introduit  dans  des  fioles 
fermées  par  un  bouchon  que  traversent  deux  tubes  de 
verre.  Les  tubes  et  le  bouchon  ont  été  auparavant 
soigneusement  stérilisés,  et  le  flacon  a  été  presque 
rempli  d'eau  phénolée,  à  3  p.  100.  Après  un  contact 
d'une  journée,  on  fait  écouler  le  liquide  antiseptique  et, 
sans  sortir  les  bobines  du  flacon,  on  les  lave  avec  de 
l'eau  stérilisée  de  manière  à  enlever  toute  trace  de 
phénol.  La  dernière  eau  du  lavage  est  finalement  rem- 
placée par  un  bouillon  nutritif,  préparé  avec  de  la 
peptone  et  de  l'extrait  de  viande.  Le  tout  est  porté  dans 
une  étuve  à  culture.  S'il  se  produit  un  développement 
microbien,  on  recommence  le  traitement  précédent  qui 
d'ailleurs  suffit  seul  dans  quelques  cas. 

On  vérifie  ensuite  s'il  ne  se  développé  aucun  microbe 
anaérobie  en  faisant  passer  un  courant  d'hydrogène 
dans  le  .milieu  nutritif  et  scellant  le  flacon  qui  contient 
les  bobines.  Il  ne  doit  pas  se  produire  de  culture;  dans 

(i)  Ein  Beitrag  zar.  Catguts  starilis&tion  ;  Apoth.  Zeit.,  XVIII,  p.  63?, 
1903.  .      .     .  ' 


_       I 


—  622  — 

le  cas  contraire,  il  faudrait,  comme  précédemmenf, 
soumeltre  le  produit  à  une  nouvelle  macération  dans 
Teau  phénolée. 

Le  produit  détinitivcment  stérilisé  est  lavé  à  Icau.à 
l'alcool  absolu,  puis  conservé  dans  de  Téther  saturé  de 
glycérine  stérile  et  additionné  de  0,3  p.  100  de  phénol. 

L'auteur  a  vérifié  Texcellence  de  sa  mélhode  en  opé- 
rant à  dessein  sur  des  catguts  préalablement  infectés 
par  des  spores  de  tétanos. 

H.  H. 


Chimie. 


Le  perchlorure  de  fer  comme  réactif  des  acides  tar- 
trique,  oxalique  et  citrique  [i];  par  M.  L.  Rosenthalhi. 
L'auteur  signale  quelques  réactions  intéressantes 
permettant  de  distinguer  l'acide  tar trique  des  acides 
oxalique  et  citrique. 

Le  perchlorure  de  fer  détermine  dans  les  solulions 
même  très  étendues  des  tarlrates  alcalins  neutres  h 
formation  d'un  précipité  de  couleur  jaune,  très  soluble 
dans  les  acides  ou  les  alcalis. 

Les  oxalates  et  les  citrates  alcalins  ne  précipitent  par 
ce  réactif  que  si  leurs  solutions  sont  très  étendues,  et 
les  précipités  qu'ils  donnent  ont  la  couleur  du  sesijai- 
oxyde  de  fer  hydraté. 

Si  Ton  ajoute  du  ferrocyanure  de  potassium  aux 
solutions  netUres  de  tartrates».d'oxalates,  de  citrates 
alcalins,  préalablement  additionnées  de  perchlorure  de 
fer,  on  obtient,  dans  le  premier  cas,  un  trouble  de 
couleur  violette,  dans  le  second  cas  une  solution  verle 
et  limpide  et  dans  le  troisième  cas  une  solution  limpide 
jaune  verdâtre. 

M.  G. 


(1)  Bisen  chlorid  aïs  ReAgens  auf  W^saéore,  OxalsMura  ami  ZitM* 
nensaeuree  {Àrchiv  der  Pharm.,  t.  CCXU,  p.  479). 


—  623  — 

Sur  la  cystine;  par  M.  A.-J.  Patten  (4).  —  Le  Journal 
a  déjà  rendu  compte  des  travaux  de  M.  Moerner  (2)^t  de 
M.  Embden  (3)  sur  le  dédoublement  des  albnmi- 
noïdes  par  Tacidc  chlorhydrique.  D'après  le  premier 
de  ces  savants,  le  soufre  des  albuminoïdes  serait  tou- 
jours séparé  du  reste  de  la  molécule  à  l'état  de  cystine, 
tandis  que,  d'après  le  second,  les  albuminoïdes  pauvres 
en  soufre  fourniraient  d'abord  de  la  cyaléine,  pouvant  se 
transformer  sous  l'action  des  réactifs  en  cystine,  sui- 
vant l'équation 

2  CO»H  —  CH  (AzH-M  —  CH'-'SH  -f  0  = 
Gystéine 

COaH  -  CH  (AzH2^  —  CII^  —  S2  _  CH-*  —  CH  ( A/H'-^)  —  COm  +  H20 

Cysiine 

M.  Palten  s'est  proposé  de  lever  celte  controverse.  II 
a  étudié  pour  cela  le  dédoublement  par  l'acide  chlorhy- 
drique  de  la  matière  composant  la  crinière  du  cheval, 
qui  lui  a  fourni  une  grande  proportion  de  cystine 
(5  p.  100)  sans  trace  de  cystéine.  L'auteur  s'est  assuré 
par  l'expérience  que  les  divers  traitements  employés 
ne  transforment  pas  la  cystéine  en  cystine,  et  il  conclut 
de  ses  recherches  que  la  cystine  est  bien  le  produit 
sulfuré  initial  du  dédoublement  des  albuminoïdes. 

Si  l'on  admet,  ce  qui  est  très  vraisemblable,  que  le 
soufre  des  albuminoïdes  est  tout  entier  compris  dans 
on  groupement  cystique,  la  production  exclusive  et  ini- 
tiale de  la  cystine  G^H^^\z*S*  démontre  dans  la  molé- 
cule de  ces  composés  complexés  la  présence  d'au 
moins  deux  atomes  de  soufre. 

M.  G. 


(i)  Einige  Baner  Kaagea  uabec  dat  CjsUq  {Hopp^  Seyhr's  Zeil-^ 
sckriftfûrphysioL  Chemie,  t.  XXIX,  p.  350). 

(2)  Joum.  de  Pharm.  et  Chim.,  (6),  t.  XI,  p.  329  (1980).  tt  Happe  S«y- 
itr't  Zeitsehrifl  fur  phynoL  Chemie,  i.  XXV  II! ,  p.  $9.#  et  I.  XXl'X, 
j».207. 

(3)  ihîd.y  U  XXXIU  p.  94,  et  Joum.  <U  Pharm.  ei  Chim.,  (6),  t  XIV, 
p.  121  (1901). 


—  624  — 

Contribution  à  Tétude  des  hémicelluloses,  n  ;  par 
MM.  E.  ScHULZE  et  N.  Castoro  (1).  —  On  sait  qu'il  existe 
des  hémicelluloses  dans  un  grand  nombre  de  graine. 
Pour  beaucoup  de  ces  hémicelluloses,  on  a  même 
déterminé  avec  sûreté  la  nature  des  sucres  qu'elles 
sont  susceptibles  de  fournir  par  hydrolyse.  On  possède 
par  contre  peu  de  données  sur  les  principes  analogues 
qui  se  trouvent  dans  les  organes  végétatifs  des  plantes. 
Les  auteurs  ont  été  amenés  à  effectuer  les  recherches 
présentes  à  la  suite  d'une  observation  faite  par  C.  Schel- 
lenberg  sur  Tentre-nœud  inférieur  de  la  tige  deMoUnia 
câBî'ulea,  Cet  entre-nœud  possède  une  structure  toute 
particulière  ;  contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour  le 
reste  de  la  tige,  il  ne  possède  pas  de  lacune  médullaire, 
celle-ci  étant  remplacée  par  un  parenchyme  à  grandes 
cellules-  Cet  entre-nœud  fonctionne  comme  un  véri- 
table organe  de  réserve.  Pendant  Tété,  il  est  très  riche 
en  amidon  ;  les  cloisons  cellulaires  sont  alors  minces  et 
sans  caractères  particuliers.  A  la  fin  de  l'automne,  on 
voit  les  cloisons  s*épaissir  graduellement,  pour  atteindre 
à  l'hiver  leur  maximum  d^épaississement,  en  même 
temps  que  Tamidon  disparaît  peu  à  peu  en  totalité.  Si 
des  bourgeons  se  développent  au  printemps  à  la  base  de 
Tentre-nœud,  les  membranes  cellulaires  de  ce  dernier 
reprennent  leur  minceur  primitive  et  l'amidon  apparaît 
de  nouveau  en  abondance.  Les  réactions  microchi- 
miques  que  présentent  les  épaississements  de  la  mem- 
brane doivent  faire  rattacher  au  groupe  des  hémicellu- 
loses la  substance  ternaire  qui  double  ainsi  les  cloisoos 
primitives.  L'étude  macrochimique  de  Schulze  et 
Castoro  complète  les  données  microscopiques  fournies 
par  Schellenberg. 

Les  recherches  ont  porté  d'une  part  sur  la  racine  de 
Molinia  et  d'autre  part  sur  les  entre-nœuds  de  réserve 
qui  viennent  d'être  décrits.  Les  entre-nœuds  séchés  à 

(1)  Beitràsre  zar  Kenntniss  der  Hemicellnlosen  :  ZeiUcti.  f.  phgf 
Chem.,  XXXIX,  p.  318,  4903.  Voir  aussi  Joum.  Pharm^  et  CMm.,  (€^. 
XVII,  p.  33 J.  1903). 


—  625  — 

60**-70**  ont  été  finement  pulvérisés,  puis   épuisés  par 
Téther.  La  poudre  dégraissée  a  été  traitée  à  froid  par  la 
lessive  de  soude  à  0,05  p.  iOO,  de  manière  à  enlever 
les    matières   albiiminoïdes  ;    ce    traitement    entraine 
d'ailleurs  un  peu  d'hémicellulose.  Après  lavage  à  l'eau, 
la  poudre  a  été  chauffée  avec  de  l'eau  à  la  température 
de  Tébullition,  puis  traitée  à  GO""  par  une  solution  de 
dîastase  :  on  était  ainsi  assuré  d'opérer  dans  la  suite  sur 
un  produit  complètement  exempt  d'amidon.  Le  résidu 
a  été   finalement  lavé  à    l'eau,  à  l'alcool,  à  l'éther  et 
séché.  Il  contenait,  p.  100,  0,63  d'azote  et  0,  57  de  cen- 
dres. Traité  par  Tacide  sulfuriqueà  1  p.  100  à  l'ébul- 
lilion  pendant  2  heures,  il  perdait  à  l'état  d'hémicellu- 
lose  41  p.  100  de  son  poids.  Les  sucres  formés  dans 
cette  réaction  étaient  du  xylose,  qui  a  été  isolé  à  Tétat 
cristallisé,   du    glucose   caractérisé   à  l'état    de    sac- 
charate   de    potasse,  et  vraisemblablement    du  lévu- 
lose. Les  hémicelluloses  contenues  dansFentre-nœud  de 
la  base  de  la  tige  de  Molinia  câsrulea  sont  donc  consti- 
tuées par  une  xylane,une  dextrane  et  probablement  une 
lévulane. 

Les  racines  delà  même  plante  traitées  par  une  méthode 
analogue  à  celle  employée  pour  les  entre-nœuds  ont 
fourni  un  sirop  dont  le  sucre  principal  a  été  sommaire- 
ment identifié  avec  Tarabinose  à  l'état  d'arabinose 
benzylphénylhydrazone.  H.  H. 

BIBLIOGRAPHIE 


Real'Enzyklopaedie  der  gesamten  Pharmazie  {Encyclopédie  des  Con- 
naissances pharmaceutiques).  —  Deuxième  édition  publiée  sous 
la  direction  des  professeurs  J.  Moeller,  directeur  de  l'Institut 
pharmacologique  de  l'Université  deGratz,  et  H.  Thoms,  direc- 
teur de  rinstitut  pharmaceutique  de  rUniversité  de  Berlia 
(Steglitz)  (1). 

Le  pharmacien,  dans  l'exercice  de  sa  profession,  a  besoin,  à 

(1)  Premier  Toiome,  de  il  à  Antidyspepiicum,Qv,ïa-S  avec  117  Aguret, 
120  pages.  Prix  an  vol.  broché  :  18  marks.  Urban  et  S&hwarzenberg,  à 
Berlin  et  à  Vienne. 

Joum.  df.  Pharm.  et  de  Chim,  6«  sArib,  ^  XVI II.  (15  décembro  t903.)  -iO 


—  G26  - 

tout  instant,  de  renseignements  précis  sur  des  sujets  ressortissam 
aux  sciences  les  plus  variées  :  sciences  physiques,  telles  que  U 
physique,  la  chimie  pure  ou  appliquée  ;  sciences  naturelles,  telles 
que  la  botanique,  la  zoologie,  la  matière  médicale,  la  micrc^n- 
phie  et  la  bactériologie. 

Assurément,  s'il  a  à  sa  disposition  une  bibliothèque  dans 
laquelle  existent  à  la  lois  des  traités  complets  oi  les  collectioos 
des  principaux  périodiques  scientifiques,  il  pourra  trouver  bon 
nombre  de  ces  renseignements,  à  la  condition  toutefois  de  savoir 
chercher.  Mais  ces  bibliothèques  sont  rares  et  1  on  n'a  pas  tou- 
jours le  temps  d'aller  les  consulter. 

C'est  ce  qui  explique  le  succès  de  la  première  édition  de  celle 
Encyclo])édie  qui  a  été  épuisée  dansTespace  d'une  douzaine  dan* 
nées.  Elle  comprenait  10  volumes  de  700  pages  chacun  environ; 
et  le  pharmacien  était  assuré  d'y  trouver  rapidement  ce  qui  [«ou- 
vait  lui  être  nécessaire  ou  seulement  utile. 

La  deuxième  édition  n'aura  pas  moins  de  succès,  car  les  direc- 
teurs ont  compris  que  ce  n'est  pas  simplement  avec  des  addiiions 
ou  des  suppléments  qu'on  fait  une  édition  vraiment  nouvelle 
d'une  encyclopédie  ou  d'un  dictionnaire  scientifiques;  il  fauiua 
remaniement  complet  de  tous  les  articles.  C'est  ainsi  que,  dans  le 
premier  volume  qui  vient  de  paraître,  je  puis  citer,  en  ce  qui  con- 
cerne la  chimie  pharmaceutique,  les  articles  :  Acides  atr('''jue^ 
benzoique,  borique,  bromhydrique,  citrique,  cyanhydrtqite,  iactiqw. 
oxalique  et  salicylique,  Ar.onitine,  Acridine  et  couleurs  d'acrith^. 
Alizarine  et  couleurs  d'alizarine,  Albumoses,  Anis  étoile,  Anthraquî- 
nonc^  etc.,  dont  la  rédaction  est  entièrement  neuve  et  dans  lesquels 
on  a  résumé  tout  ce  qui  a  été  publié  durant  ces  vingt  dernières 
années. 

Do  môme,  pour  la  pharmacie  proprement  dite,  les  pharmaav- 
pées  récemment  publiées  ont  été  mises  à  profit  (exemple  :  Aceta 
medicata^  Vinaigres  médicinaux),  de  sorte  que  le  lecteur  y  trouvera 
toutes  les  formules  consignées  dans  cçs  pharmacopées. 

Les  auteurs  n'ont  pas  omis  non  plus  tous  les  nouveaux  médi- 
caments dont  il  a  paru  un  si  grand  nombre  dans  ces  dernier» 
temps  et  sur  lesquels  il  est  si  difficile,  parfois,  de  trouver  de> 
renseignements.  Citons  :  Acètopyrlne,  Acétotoluide,  Hydracrtont, 
Acoine^  Agathine,  Amidoantipyrine,  Anesthèsine,  etc. 

On  y  trouvera  aussi  des  articles  sur  des  questions  toutes  mo- 
dernes et  que  le  pharmacien  ne  peut  ignorer,  même  si  ces  ques- 
tions n'intéressent  pas  directement  sa  profession  :  Accumulateun, 
Agglutination^  Anophèles^  etc. 

Enfin  signalons  une  innovation,  très  heureuse  à  notre  avis,  par 
rapporta  la  première  édition  :  la  représentation  des  feuilles  modi- 
cinales  par  autophotogrammes,  ce  qui  fournit  une  roproductiou 
d'une  fidélité  parfaite  de  ces  feuilles. 


—  G27  — 

La  première  édition  a  paru  en  cinq  ans.  La  nouvelle,  qui  com- 
prendra également  10  volumes  environ,  doit  paraître  en  quatre  ans 
(1  vol.  tous  les  trois  ou  quatre  mois).  96  collaborateurs  concourent  à 
cet  œuvre  considérable,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  les  profes- 
seurs EuLENBURG,  E.  GiLG,  VAN  t'Hoff  de  Berlin,  R.  Boehm, 
HOFMANN  de  Leipzig,  B.  Fischer  de  Breslau,  E.  Ludwig  et  v. 
Wettstein  de  Vienne,  Hartwich  de  Zurich,  Kobert  de 
Rostoky  W.  LOEBISCH  d'Innsbruck,  Partheil  de  Bonn,  E.Schaer 
de  Strasbourg,  Tschirch  de  Berne  etc.,  ainsi  que  les  docteurs  ou 
pharmaciens  Beckstroem,  Fendler,  Mannich  et  Vogtherr  de 
rinstitut  pharmaceutique  de  Steglitz,  C.  Bedall  de  Munich, 
K.  Dieterich  d'Helfenberg,  Hans  Heger  rédacteur  de  la  P/iar- 
maceutische  Post  à  Vienne,  E.  Mylius  de  Leipzig,  Ritsert  de 
Frankfort,  H.  Salzmann  de  Berlin,  Schelenz  de  Cassel,  Sicha 
de  Vienne,  G.  Vulpius  d'Heidelberg,  etc. 

Em.  B. 


SOCIÉTÉ  DE  PHARMACIE  DE  PARIS 


Séance  du  2  décembre  1903. 
Présidence  de  M.  Léger. 

Correspondance  imprimée,  —  Elle  comprend  :  3  numé- 
ros du  Journal  de  Pharmacie  et  de  Chimie^  le  Bulletin 
des  Sciences  pharmacologiques^  le  Bulletin  commercial  et 
r  Linion  pharmaceutique^  les  Bulletins  de  la  Chambre  Syn- 
dicale et  de  la  Société  de  Prévoyance  des  Pharmaciens  de 
Paris,  de  Pharmacie  de  Lyon,  de  Pharmacie  du  Sud- 
Est;  5  numéros  du  Pkarmaceutical  Journal-,  le  pro- 
gramme de  la  dernière  assemblée  générale  de  la  Sociclc 
pharmaceutique  autrichienne;  une  brochure  de  M.  P. 
Apéry  sur  la  Destruction  des  rats  des  navires. 

Correspondance  écrite,  —  Elle  comporte  une  lettre  de 
remerciement  de  M.  le  professeur  Javillier,  élu  membre 
correspondant  national;  une  lettre  de  M.  Leclair,  de 
Lille,  annonçant  Tenvoi  de  deux  brochures  sur  les 
thèses  présentées  à  V École  supérieure  de  Pharmacie  de 


—  62n  — 

P\»ris  pendant  Vannée  scolaire  1902-1903  ;  une  lettre  «k 
M.  le  professeur  Reyes,  pharmacien  militaire  lîe  la 
République  Argentiae,  qui  pose  sa  candidature  au  lîlre 
de  membre  correspondant  étranger,  sous  le  patronage 
de  MM.  Béfaalet  Bourquelot. 

M.  le  Président  annonee  le  d^cès  de  M.  Leidié,  dont 
il  rappelle,  en  une  improvisation  émue,  le  rude  labeur 
scionlifique  cl  les  grandes  qualités  qui  lui  valureat 
l'estime  et  les  regrets  sincères  de  tous  ses  callègue& 

Commimicatioïis.  —  M.  Boorquetot  présente,  au  nom 
de  M.  Lerat,  une  note  sur  Xoxydation  de  la  vamiliu 
par  le  ferment  oxydant  des  champignons  et  de  la  gomm 
arabique.  Le  composé  cristallisé,  insoluble  dans  Teau, 
résultant  de  celte  oxydation  qui  avait  été  signalée  en 
1896  par  M.  Bourqueiot,  a  été  identifié  avec  le  corps 
désigné  par  Tiemann  sous  le  nom  de  déhydrodivanil- 
line  et  prépaie  par  ce  diôpnier,  en  faisant  agir  le  per- 
chlorure  de  fer  sur  une  solution  de  vanilline  à  rébulli- 
tion.  Le  corps  engendré  par  Toxydation  due  aux  fer- 
ments possède  toutes  les  propriétés  du  corps  décrit  par 
Tiemann;  l'identité  est  encore  appuyée  par  la  simili- 
tude de  propriétés  des  dérivés  dicôéthyliques. 

M.  Bourqueiot  a  essayé  Faction  de  la  gomme  ara- 
bique sur  la  morphine  :  il  a  obtenu  de  ToxymorpiiiDe. 
produit  dont  M.  BougauR  avai^constatéla  foroiatioR  en 
présence  du  ferment  des  champignons.  En  conséquence, 
il  y  aurait  lieu  de  tenir  eomple  de  Tincompatibilité  de  la 
gomme  avec  certains  principes  médicamenteux,  bien 
que  toutes  les  gommes,  ainsi  que  le  fait  remarquer 
M.  Bourqueiot,  n'aient  pas  la  même  activité. 

A  ce  propos,  M.  Guinocfcet  conseille,  pour  évilvr 
pareilbis  réactions,  de  ftii?e  les  solniions  de  gomme  à 
chaud. 

M.  Grimbert  signale  Taction  de  certaines  bactéries 
sur  le  chlorhydrate  de  morphine,  déterminant,  a»  bo«t 
de  quelques  jours,  la  formation  d'oxyniorphine. 

Des  observations  qui  précèdent,  M.  Glteuiiyigay  arrive 
à  conclure  que  ces   modiiicatioits    chimîqves   doivent 


—  629  — 

s'accompagner  do    vaiiulioiis  clans  le   pouvoir  méclica- 
monlonx'.  M.  Patein  donne   le  mécanisme    de  l'action 
physiologique  dein  lOiorphin'e  et  de  roxymorphine. 
M.  Pannetier  envoie  une  note  Jiur  un  sirop  de  'foin  de 

J'antaUi*'.  piéparé  par  addition  d'une  goulle  d'<*ss(Mîce 
concenlrée  à  un  lilro  de  sirop  simple,  (^e  sirop,  agité 
avec  d-e  l'éther,  abandonne  à  ce  solvant  une  h  ace  de 
vernis  à  odeur  de  loin  ;  mais  <;c  résidn,  traité  par  l'etui 
oxygénée  et  le  permanganate  de  potasse,  dégage  une 
odeur  de  styrax  a'u  lieu  de  l'orfe«ur  habiliioMe  d'amandes 
annères. 

/^'7>//<9r/:  ,%ur  les  tkèseê  j^réêentree  fia  conco^irs.  — 
M.  Sougsndt  (tonne  lecture  du  rapport  sur  les  thèses 
classées  dans  lase<*Jion  Aes  Soi?ences  phj^sico -chimiques. 
Conformément  à  f?es  conclusions,  la  Société  accorde 
une  médaille  d'or  à  M.  Lerat,  w«ie  médaille  d'«rgo»ntà 
M.  Hébert  «et  une  menlion  honotablo  à  M.  GuîllaiifiiBin. 
M.  E.  Thibault  do'Biw^  égalcTwe'nt  leclnn^  de  son  rapport 
sur  les  thèses  classées  dans  ia  Keclion  <!es  Sciences 
naturelles  :  la  Soci>é'té  accord'e  nne  ni'^daillo  d'argent  à 

'M.  GImwvvI,  une  médaill-e  d'argent  à  M.  Liénard  et  une 
mention  honorable  à  M.  Weill. 

Reno?iveUefnent  du  Bureau,  —  Sont  élus  pour  Tannée 
1904:  M.  le  Prof.  Bébal,  vice- président;  M.  Lépinois, 
secrétaire  ^innf»e!l. 


LKIDIÉ 

Los  obsèques  de  noire  regretté  collègue,  Leidi»\  ont 
en  lieu  à  Chrilillo.n-sur-Seinft,  De  nombreux  amis  ri 
élèves  ont  tenu  à  Taccomipagner  en  corps  jusqu'à  hi 
garedu  Chemin  de  Fer  où  quatre  discours  ont  été  pro- 
noncés :  «par  M.  Lége^'.  présidient  <le  la  Société  de  fMiar- 
snacie  de  Paiii-^;  par  M.  Moonin.  nn  de  ses  amis;  par 
M.  Villejean,  président  de  la  Société  des  pharmacien*^ 
des  hôpitaux;  par  M.  Damart,  au  nom  des  internes  de 
rhôpital  Necker. 


—  630  — 

Discours 
prononcé  par  M.  Léger. 

Il  y  a  quelques  semaines,  la  Société  de  Pharmacie  de 
Paris  était  en  fête.  A  Toccasionde  la  célébration  desoD 
centenaire,  elle  recevait  la  visile  des  représentants  les 
plus  autorisés  de  la  profession  dans  notre  pays  et  à 
l'étranger,  de  nombreuses  manifestations  de  sympathie 
nous  arrivaient  de  tous  les  points  du  globe.  Aujourd'hui, 
c'est  autour  d'un  cercueil  que  nous  nous  trouvons  mêlés 
aux  parents  et  aux  amis  nombreux  de  notre  cher  col- 
lègue Leidié.  Dans  les  sociétés,  comme  dans  les  fa- 
milles, les  joies  et  les  douleurs  sont  trop  souvent  al- 
liées. Cette  année  1903  aura  été  particulièrement 
attristée  pour  nous.  Après  Duquesnel,  voici  Leidié  qoi 
disparaît  à  son  tour,  qui  disparaît  à  48  ans^  à  Tâgeoù 
l'homme  sorti  de  la  jeunesse  et  mûri  par  rexpérience 
est  capable  de  fournir  son  maximum  d'efforts. 

Après  des  études  classiques  consacrées  par  les  di- 
plômes de  bachelier  es  lettres  et  de  bachelier  es 
sciences,  Leidié  obtint  successivement  les  grades  de 
licencié  puis  de  docteur  es  sciences  physiques.  Devenu 
de  bonne  heure  pharmacien  des  hôpitaux  de  Paris,  ilse 
destinait  à  l'enseignement.  Il  parcourut  une  à  une 
toutes  les  étapes  qui  mènent  au  professorat.  Prépara- 
teur, maître  de  conférences  et  enfin  agrégé  de  chimie 
et  de  toxicologie  à  l'Ecole  supérieure  de  Pharmacie 
de  Paris,  classé  le  premier  à  la  suite  du  concours 
de  1889. 

Dans  le  cours  de  sa  trop  courte  carrière,  il  recueillil 
de  nombreuses  récompenses;  c'est  ainsi  que  nous  le 
voyons  lauréat  de  l'Ecole  supérieure  de  Pharmacie,  des 
hôpitaux  de  Paris,  de  notre  Société  de  Pharmacie,  puis 
officier  d'Académie  en  1888  et  officier  de  rinslruclioD 
publique  en  1895.  La  Société  de  Thérapeutique  l'ac- 
cueillit en  1895. 

La  Société  de  Pharmacie  de  Paris   le  comptait  au 


—  631  — 

nombre  de  ses  membres  résidants  depuis  1883.  Il  fut 
secrétaire  annuel  en  1892  et  président  en  1899. 

Les  fonctions  de  la  présidence  furent  pour  lui  assez 
pénibles.  C'est  à  celte  époque,  en  effet,  que  notre  Société 
se  livra  à  un  travail  préparatoire  destiné  à  servir  à  la 
revision  du  Codex.  Les  séances  ordinaires  mensuelles 
étaient  trop  peu  nombreuses  pour  pouvoir  mener  k  bien 
ce  travail.  11  fallut  tenir  des  séances  extraordinaires 
auxquelles  Leidié  ne  manqua  jamais  de  se  rendre,  en- 
courageant tout  le  monde  par  la  parole  et  surtout  par 
l'exemple. 

Quelques-uns  de  ses  travaux  sont  bien  de  ceux  qui 
attirent  le  pharmacien  et  surtout  le  pharmacien  d'hô- 
pital. Ayant  eu  à  examiner,  pour  les  besoins  de  la  cli- 
nique, des  urines  purulentes,  il  ne  se  contente  pas  d'une 
analyse  que  tout  chimiste  pourrait  faire,  il  recherche 
l'origine  des  produits  pathologiques  qu'il  observe  et  ar- 
rive à  cette  conclusion  que  la  pyine  et  la  mucine, 
décrites  depuis  trente  ans  comme  des  éléments  consti- 
tutifs des  urines  purulentes  n'y  préexistent  pas,  mais 
ne  sont  que  des  produits  de  transformation  d'autres  élé- 
ments. Il  défmit  enfin  la  véritable  nature  de  ces  deux 
corps. 

  part  cet  important  travail  de  chimie  pathologique, 
c'est  surtout  la  chimie  minérale  qui  retint  Tattention de 
notre  collègue.  Son  activité  scientifique  se  concentra 
surtout  sur  une  classe  particulière  de  métaux,  ceux  de 
la  mine  du  platine,  métaux  si  rares  que  si  on  les  com- 
pare à  l'or,  c'est  ce  dernier  qui  apparaît  comme  une 
matière  vulgaire.  Le  palladium,  l'iridium  et  surtout  le 
rhodium  furent  étudiés  par  Leidié.  Il  ajouta  à  Télude 
de  ce  dernier  corps  d'importantes  contributions,  puis 
il  créa  seul  ou  avec  M.  Quennessendes  méthodes  analy- 
tiques qui  permettent  la  séparation,  jusque-là  si  difficile, 
sinon  impossible,  de  ces  différents  métaux.  Par  la  na- 
ture de  ses  études,  Leidié  devint  donc  le  continuateur  de 
ces  savants  illustres  nommés  Sainte-Claire  Deville, 
Debray  etJoly  dont  [il  fut  le  collaborateur. 


—  632  — 

Pour  bien  apprécier  la  valeur  des  travaux  de  notre 
collègue,  il  suffit  de  se  rappeler  certaine  séance  de  la 
Société  chimique  de  Paris  où  Leidié  faisait  une  com- 
munication sur  la  séparation  des  métaux  de  la  mine  do 
platine.  A  peine  eut-il  terminé  que  des  applaudisse- 
ments nourrisjui  montrèrent  en  quelle  estinae  on  tenait 
ses  travaux.  Cet  hommage  pouvait  avoir  à  ses  jeiix 
d'autant  plus  de  prix  qu'il  émanait  d'une  assemblée 
hautement  compétente  et  que  de  semblables  manifesta- 
tions sont  extrêmement  rares  au  sein  de  cette  savante 
compagnie.  Vous-mêmes,  à  la  Société  de  Pharmacie,  il 
y  a  quelques  semaines,  vous  accueilliez  par  vos  applau- 
dissements un  exposé  de  Leidié  sur  un  sujet  analogoe. 

Leidié  fut  aussi  un  écrivain  scientifique  :  c'est  à  lui 
que  fut  confiée  la  rédaction  de  tout  ce  qui  concerne  la 
plupart  des  métaux  de  la  mine  du  platine  dans  la  grande 
encyclopédie  chimique  de  Frémy,  ce  qui  ne  Tempècha 
pas  d'écrire,  dans  la  môme  publication,  un  volume  de 
près  de  900  pages  sur  les  éthers. 

Je  vous  ai  dit  que  Leidié  se  destinait  au  professorat. 
11  n'a  pu  atteindre  son  but.  Il  dut,  comme  tant  d'autres. 
rester  blotti  au  fond  de  cette  impasse  qu'est  soavent 
l'agrégation  des  sciences.  Son  échec  avait  eu  une  réper- 
cussion sur  son  caractère.  Il  était  devenu  misanthrope. 
Que  de  fois  l'ai-je  entendu  dire  :  «  Je  ne  finirai  peut- 
être  pas  mes  jours  h  Paris.  »  il  songeait  à  tout  quitter 
pour  aller  vivre  paisiblement  dans  son  pays  natal,  loin 
des  tracas,  loin  des  luttes  journalières.  Un  autre  qae 
lui  aurait  pu  chercher  un  refuge  dans  quelque  faculté, 
en  province;  mais  n'était-il  pas  retenu  à  Paris  par  se? 
fonctions  de  pharmacien  des  Hôpitaux  et  aussi  par  h 
nature  même  de  ses  travaux!  Il  n'y  a,  me  disait-il, 
qu'un  seul  laboratoire  en  France  où  je  puisse  trouver 
les  matériaux  qui  sont  nécessaires  à  mes  études  :  celui 
de  l'Ecole  Normale  Supérieure. 

Dans  ces  derniers  temps,  Leidié  s'était  remis  au  tra- 
vail et  nous  pouvioiis  penser  qu'il  allait  trouver  dans 
les  recherches  du  laboratoire  la  tranquillité  et  Tonbli; 


—  633  — 

mais  la  mort  impitoyable  veillait  et  aujourd'hui  elle 
vient  de  nous  ravir  cet  excellent  collègue,  à  beaucoup 
d'entre  vous  et  à  moi  un  ami  sincère  et  fidèle.  Leidié, 
au  moment  où  lu  vas  reposer  pour  toujours  dans  cette 
terre  bourguignonne  qui  t'a  vu  naître,  la  Société  de 
Pharmacie  de  Paris  t'adresse  par  ma  bouche  un  suprême 
adieu.  Elle  ne  sera  pas  ingrate  pour  toi.  Elle  a  déjà 
inscrit  ton  nom  sur  son  livre  d'or  à  côté  de  celui  de  ses 
illustres  ancêtres. 


ACADÉMIE  DES  SCIENCES 


Séance  du  9  novembre  1903  [C.  i2.,  t.  CXXXVII). 

—  Conditions  de  séparation  de  Viode  sous  forme 
cTiodure  cuivreux,  dans  un  mélange  de  chlorures  ^bromures 
et  iodnres  alcalins;  pnr  MM,  H.  Baubigny  et  P.  Rivals 
(p.  753).  —  En  ajoutant  à  la  solution,  du  sulfate  de 
cuivre,  de  Tarsénite  de  potassium  et  une  petite  quantité 
de  sulfate  ferreux  et  laissant  en  contact  pendant  dix  à 
douze  heures,  tout  l'iode  est  séparé  à  l'état  d'iodure 
cuivreux  ;  les  bromures  et  chlorures  ne  sont  pas  touchés. 

—  Sur  r oxydation  de  la  glucose  dans  Ce  sang;  par 
M.  L.  JoLLY  (p.  771).  —  D  existe  naturellement  de 
Talcool,  en  très  minime  proportion  dans  le  sang.  — 
Les  globules  ont  dédoublé  une  certaine  quantité  de  glu- 
cose en  alcool  et  ont  transformé  une  partie  de  cet 
alcool  en  acide  acétique. 

Séance  du  16  novembre  1903  [C.  M.,  t.  CXXXVII). 

—  Nouvelle  préparation  de  V argon;  par  MM.  II.  Mois- 
SAN  et  A.  RiGAUT.  Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  l'extraction  de  Voxygènepar  la  liquéfaction  par- 
tielle  de  Vair  avec  retour  en  arrière  ;  par  M.  G.  Claude 
(p.  783).  —  L'auteur  a  déjà  montré  q»e  l'air,  appelé  à  se 
liquéfier  progressivement,abandonn€  en  premier  lieu  des 
portions  liquidestrès  riches  en  oxygène.  Grâce  à  un  arti- 
fice très  simple,  il  est  aisé  de  mettre  à  profit  cette  pro- 


—  634  — 

priété  pour,  en  ne  liquéfiant  qu'une  portion  relative- 
ment faible  de  VRir^ohieniv directement ^  sans  évaporation 
préalable,  un  liquide  très  oxygéné  détenant  la /?r«jw 
totalité  de  l'oxygène  mis  en  circulation.  L'arlilice  en 
question  consiste  essentiellement  à  faire  en  sorte  qu'à 
mesure  de  leur  liquéfaction  progressive,  les  portions 
liquéfiées  de  Tair  traité  soient  astreintes  à  circuler 
en  sens  inverse  et  au  contact  du  courant  gazeux  aux 
dépens  duquel  elles  se  forment. 

—  Sur  les  acétones  acétyléniques.  Nouvelle  méthode  de 
synthèse  des  isoxasols;  par  MM.  Ch.  Mol'reu  etM.Biu- 
CHiN  (p.  793).  —  Celte  synthèse  est  réalisée  en  combi- 
nant les  acétones  acétyléniques  avec  riiydroxylamine; 
les  oxiniesqui  en  résultent  donnent  des  isoxasols  par 
isomérisation. 

—  Sur  la  rétrogradation  de  V empois  d'amidon;  par 
M.  L.  Maqlenne  (p.  797).  —  La  rétrogradation  esl 
d'autant  plus  rapide  et  plus  profonde  que  la  tempéra- 
ture est  plus  basse.  Ce  phénomène  est  favorisé  par  la 
présence  des  acides  minéraux,  même  à  la  dose  de  — 
seulement.  Il  tend  vers  une  limite  qui,  en  milieu  neutre 
et  à  0%  paraît  être  voisine  de  30  p.  100. 

—  La  résistance  électriçtce  du  corps  humain  :  par 
M.  St.  Leduc  (p.  814).  —  La  résistance  électrique  do 
corps  humain  est  surtout  la  résistance  de  la  peau,  et 
colle-ci,  comme  celle  de  tout  électrolyte,  dépend  de  la 
nature  et  de  la  concentration  des  ions  qu'elle  contient. 
Dans  les  mômes  conditions  des  lieux  d'application, 
de  grandeur  des  électrodes,  de  nature  des  ions  et  de 
voltage,  on  obtient  tovjours  des  résultats  identique  à 
eux-mêmes.  Les  mesures  de  la  résistance  électrique 
du  corps  humain,  faites  dans  ces  conditions,  sont  donc 
comparables  et  utilisables  pour  le  diagnostic. 

Séance  du  23  novembre  1903  {C.  R.,  t.  CXXXVIl). 

—  hifluence  des  gaz  sur  la  séparation  des  métaux  par 
électrolgse  :  séparation  du  nickel  et  du  zinc;  par  MM.  Hoi- 
LARD  et  Bertiaux  (p.  853).  —  Le  bain  doit  sa  grande 


—  635  — 

résistance  surtout  aux  dégagements  d'hydrogène  à  la 
cathode  et  d'oxygène  à  l'anode.  Une  solution  de  SO^  est 
employée  pour  empocher  Taccumulalion  d'oxygène  à 
l'anode;  dans  ces  conditions,  la  séparation  du  nickel  et 
du  zinc  est  totale. 

-  Sur  l'acide  oxalacétique  CO'H-CH*-CO-CO-H  ;  par 
M.  L.-J.  Simon  (p.  855).  —  Cet  acide  peut  être  obtenu 
par  saponification  de  son  éther  au  moyen  de  Tacide 
chlorhydrique  concentré. 

—  Synthèse  de  la  nicotine;  par  M.  Amé  Pictet  (p.  860). 
—  Voir  un  prochain  numéro  du  Journal. 

—  Sur  la  jaunisse  de  la  betterave;  par  M.  G.  Dela- 
croix (p.  871).  —  Un  traitement  préventif,  suffisant  et 
actif  est  le  suivant:  l'*  employer  un  assolement  au  moins 
triennal;  2°  éviter  de  porter  aux  fumiers  les  feuilles 
malades  et  les  enfouir  directement  ;  3'  ne  semer  que 
des  graines  âgées  de  quatre  ans  ;  4'*  exclure  absolu- 
ment les  porte-graines  du  voisinage  des  champs  où 
l'on  cultive  la  betterave. 

—  Sur  r existence j  dans  V organisme  animal^  d^une  dia- 
stase  à  la  fois  oxydante  et  réductrice  ;  par  MM.  J.  Abelous 
etJ.  Aloy(p.  885).  —  Le  ferment  en  question,  disso- 
ciant les  combinaisons  oxygénées,  agit  comme  réduc- 
teur, et,  portant  l'oxygène  libéré  sur  des  substances 
oxydables,  il  agit  comme  oxydant.  Ce  double  rôle  nous 
le  fait  apparaître  comme  l'agent  des  échanges  respi- 
ratoires élémentaires. 

—  Sur  la  fermentation  forménique  et  le  ferment  qui  le 
produit;  par  M.  MAZÉ(p.  887).  — L'auteur  attribue  la  fer- 
mentation forménique  à  une  pseudo-sarcine;  quoique, 
à  l'état  de  culture  pure,  elle  ne  puisse  produire  cette  fer- 
mentation, une  association  avec  d'autres  bactéries  est 
nécessaire.  La  fermentation  forménique  semble  se 
greffer  sur  les  fermentations' butyriques  et  s'alimente 
aux  dépens  des  produits  fournis  par  ces  dernières. 

J.  B. 


—  636  — 
SOCIÉTÉ  DE  THÉRiVPELTlQCE 


Séance  du   \\  novemh'e  1903. 

M.  Bardet  présente  vltlq  série û' appareils  tÂermopiort s, 
destinés  à  conserver  et  à  fournir  de  la  chaleur.  Ces  réci- 
pients métalliques,  déformes  et  d'applications  irès  va- 
riées, renferment  un  mélange  de  sels  à  base  d'acétate 
de  soude,  avec  une  quantité  calculée  de  glycérine. 
Chauiïé  dans  1  eau  bouillante,  oe  mélange  fond  et  rend 
ensuite  lentement  sa  chaleur  de  fusion  ea  recristallisaot. 

Ces  appareils  fournissent  ainsi  de  la  chaleur  pendaat 
au  moins  douKe  heures.  Ils  poun*ont  dégager  brusque- 
ment toute  leur  chaleur  de  fusion  et  devenir  brûlants 
au  moment  désiré,  si,  après  les  avoir  surchautfés /en  le> 
laissant  par  exemple  «ne  demi-heure  dans  leau  bouil- 
lante, quand  quinze  minutes  suffisent  à  amener  ordinai- 
rement la  fusion  de  la  masse  de  sel),  on  fouirait  à  la  so- 
lution sursaturée  et  refroidie  un  cristal  qui  provoquera 
instantanément  la  cristallisation  du  mélange.  Il  sufiil 
pour  cela  de  dévisser  de  quelques  tours  la  vis  qui  serldt? 
bouchon  et  dont  le  pas  conserve  toujours  de  petits  cris- 
taux non  dissous. 

M.  Gatillon  explique  les  contradictions  entre  les  faitsslh 
serves  et  la  notion  de  l*  alcool -aliment  en  mofitrant  que 
Talcool  n'est  pas  un  aliment,  mais  un  excitant.  Il  pro- 
duit une  action  favorable  de  couiie  dut^  sur  le  travail 
musculaire,  un  coupdefouet  momentané,  bientôt  suivi 
d  une  dépression  qui  compeiiise  lexcitalion  première  de 
telle  sorte  que,  pour  un  travail  de  quelque  durée,  le 
rendement  obtenu  après  Temploi  d  alcool  est  inférieur  à 
celui  qu'on  obtient  si  l'on  n'en  emploie  pas. 

Les  expériences  de  Duroy,  qui  datent  de  plus  de  qua- 
rante ans,  ont  démontré  Téliminatiou  lente  de  lal- 
cool  en  nature  dans  Turine  et  les  autres  excréta.  Ces 
observations  ont  été  confirmées  par  Gréhant  et  Nicloux, 
qui  ont  retrouvé  Talcool ingéré  dans  le  sang,  les  tissus. 


—  oan  — 

le  lait,  et  son<  élioiination  en  nature  par  les  ponmcMas, 
la  peau  et  les  reins,  mie  petite  peatà»  seulement  dispa- 
raissait p»r  cocnkiistioii. 

il  ost  alors  peraiis  de  douter  die  la  pvoportion  de  98 
p.  20O  df' alcool  brûlé  adimise  par  Atwater  et  Beoedict, 
d*aQtant  plus  qu'il  serait  difficile  de  coueilier  avec  une 
combustion  intraorganique  de  l'alcool  l'abaissement  de 
température  (Dujardin-Beaumetz)  et  la  diminution  de 
l'acide  carbonîq^ue  (CbauTean)  qui  suivent  Tingôstion  de 
ce  produit. 

Tous  les  faits  observés  prouvent  au  contraire  que  l'al- 
cool n'est  pas  un  aliment,  mais  un  excitant. 

Le  vin  agit  autrement  par  les  sels  organiques  de  po- 
tasse, la  glycérine,  le  tannin  et  les  éthers  œnanlhiques 
qu'il  contient.  C'est  avec  le  vin  qu'on  combattra  l'al- 
coolisme et  non  avec  Teau  ou  le  lait,  en  dehors  des  cas 
pathologiques  bien  entendu. 

M.  Banlet  oppose  la  tempérwnee  à  V abstinence  qu'il  ne 
faut  impoeer  qu'à  certaines  catégories  de  sujets:  l'usage 
de  l'alcool,  c'est-à-dire  des  boissons  fermentées,  doit 
être  interdit  aux  dyspeptiques,  aux  nerveux  de  tout 
ordre,  aux  enfants,  aux  cardiaques  et  aux  hypertendus. 

L'alcool  est  utile,  sous  forme  dépotions  de  Todd,  dans 
nombre  de  maladies. 

Le  vin  doit  être  toléré cbea  les  sujets  qui  ne  rentrent 
pas  dans  les  catégories  précédentes.  Mais  il  convient  de 
se  préoccuper  de  la  valeur  des  différents  vins.  Tous  les 
vins  plâtrés  sontBocifs.  Les  vins  blancs,  contrairement 
à  l'opinion  courainte^  soat  moins  bien  supportés  par  les 
dyspeptiques  que  les  vins  rouges,  quand  on  sait  les 
choisir. 

MM.  LaumoBMr,  Barbier,  D«  Castel^Bkmdd  insistent 
sur  la  distinction  qu'il  convient  d'établir  entre  les  al- 
cools toxiques,  les  liqueurs  à  essence,  d'une  part,  et  le 
vin  naturel,  d'autre  part.  L'alcootisme  date  de  la  pro- 
duction des  mauvais  alcools. 

M.  J.  Dauby  envoie  une  note  ewr  le»  changer»  de  la  digi- 
tale admimstrée  dmn»  les  rmdcMê»^  de  eomr. 


—  638  — 

M.  Dauby  conclut  de  deux  observations  de  mort  su- 
bite, survenue  au  cours  du  traiteaient  par  la  digitale,  de 
deux  cardiaques  âgés  d'une  soixantaine  d'années,  que 
la  prudence  commande  de  se  montrer  réservé  danslad- 
ministration  delà  digitale  chez  les  sujets  présentant  les 
signes  de  la  dégénérescence  athéromateuse  des  vais- 
seaux, chez  ceux  qu'on  pourrait  supposer  atteints  d'une 
lésion  des  artères  cérébrales,  ou  chez  lesquels  on  a  des 
raisons  de  soupçonner  l'existence  d'une  endocardite  vé- 
gétante récente  ou  ancienne.  Ferd.  Vigier. 


SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 


Séance  du  7  novembre  1903. 

Lithiase  mammaire;  par  M.  Gabriel  Delamabe  et 
P.  Lecène.  —  Signalée  chez  la  vache  et  chez  la  chienne, 
la  lithiase  mammaire  existe  également,  quoique  très 
rare,  chez  la  femme.  Les  calculs  sont  formés  par  de  la 
cholestérine. 

Floraison  d^ automne  déterminée  par  la  destruction  du 
feuilles  par  les  cantkarides;  par  M.  E.  Apert.  —  Les  florai- 
sons automnales  se  produiraient  lorsque  les  feuilles  ont 
été  détruites  par  une  cause  quelconque. 

Sur  un  sérum  actif  vis-à-vis  du  bacille  de  Pfeiffer\  par 
M.  A.  Latapie.  —  Ce  sérum,  inoffensif  par  lui-même, 
possède  des  propriétés  préventives  et  curatives,  non 
seulement  vis-à-vis  du  bacille  qui  a  servi  à  immuniser 
la  fièvre,  mais  aussi,  et  à  un  égal  degré,  vis-à-vis  d'un 
bacille  isolé  d'un  cas  de  coqueluche. 

Diazoréaction  d^Ehrlich^  sa  catise  déterminante  dans 
Curine;  par  M.  L.  Monfet.  —  Toutes  les  fois  que  la  dia- 
zoréaction est  positive,  cela  veut  dire  que  Turine  ren- 
ferme en  proportion  exagérée  des  dérivés  conjugués  de 
l'indol  et  du  scatol  et  par  suite  qu'il  y  a  aussi  exagéra- 
tion du  processus  des  fermentations  putrides. 

Evaluation  approximative  de   la  quantité   minima  de 


—  639  — 

potasse  urinaire  et  de  la  quantité  miniina  de  cette  sub- 
stance nécessaire  à  l'organisme  dans  les  conditions  de  la 
ration  moyenne  (F entretien  ;  par  M.  E.  Maurel.  — 
L'adulte,  dans  les  conditions  auxquelles  correspond  la 
ration  d'entretien,  peut  sûrement  se  suffire  avec  0*%06 
de  potasse  par  kilogramme  de  son  poids  normal;  la 
quantité  de  h^\Vl  paraît  pouvoir  suflire  au  nourrisson, 
non  seulement  pour  assurer  son  entretien,  mais  même 
sa  croissance,  et  il  en  est  de  môme  chez  Tadulte  pendant 
les  convalescences. 

Sur  Vindoxyle  urinaii^e;  par  M.  C.  Hervielx.  —  L'in- 
dican  existe  dans  l'urine,  non  pas  sous  forme  de  glyco- 
conjugué,  mais  bien  sous  une  autre  forme  de  conju- 
gaison (sulfoconjugaison). 

G.  P. 


640 


TABLE  DES  AUTEURS 


iV.  B.  —  Les  (c  liEMssiG:<SMBNTS  »>,  oompria  entre  les  deux  feuUies  iè 
couverture  de  chaque  livraison,  soal  indiqués  dans  les  tables  qui  suivait 

Les  chiffres  araires  renvoient  aux  pages  du  volume  ;  les  chif^^e^  ro- 
mains, aux  pages  des  feuillets  de  «  Renseignements  ». 

Abderhalden.    —    Snr   un     cas    de    dîathèse    cjed'niqiie 

familiale 581 

Adrian.  —  Sar  le  rôle  de  Talcool  dans  la  conserrarion  du 

chloroforme 5 

Altan  (Anton).  —  Rhizome  de  Panna 497 

Anselmino.  —  Citrophène  et  Apolysine 125 

Arnold  (C.)  et  Mentzel  (C.).  —  Recherche  de  Peau  oxygénée 

dans  le  lait lifii 

Aston  (C).  —  Voir  H.  Easterfield  et  C.  Aaton ?I7 

Audry  (Chj.   —  Inoonvénients  de  Temploi  simultané  de  Tio- 

dof  orme  et  des  préparations  mercurielles 62i) 

BadeL  —  Incompatibilités  de  certaines  teintures 301 

Balland.  —  Sor  quelques  condiments  des  colonies  fran- 
çaises      248,  294 

Barthe  (L.).  —  Sur   Télectrolyse  appliquée  aa  dosage  du 

mercure  en  toxicologie 57i 

Barrai  (E.).  ~  Nouvelles  réactions  colorées  de  Tabrastoh. . .  ^ 

—  Réactions  de  Thermophényl 2ti7 

—  Nouvelles  réactions  de  la  cryogénine ^ 

—  Réactions  colorées  du  pyramidon 301 

Baubigny  et  Ghavanne  (G.).  —  Nouveau  procédé  pour  le 

dosage  des  corps  halogènes  dans  les  composés  organiques —  31 

Beauverie  (J.l.  —  La  maladie  des  Platanes 277 

Bérenger  (G.  M.).  —  Réactions  nouvelles  de  Tantipyrine  et 

du  salophène 393 

Bickern  (W.).  —  Le  Casimiroa  edulÎK 395 

Blanc  (G.).  —  Voir  Bouveault  (L.)  et  Blanc  (G.) 305 

Bordas.  —  Voir  Ogier  et  Bordas 574 


—  641  — 

Bott  (Graham).  —  Méthode  rapide  pour  enlever  les  taches 

d'encre 260 

Bottomley  (B.)  et  Jackson  (H.).    —  Assimilation  de 

Toxyde  de  carbone  par  les  plantes  yertes 271 

Bongpault  (J.)-  —  ^^^  la  solubilité  de  Tacide  picriqne  dans 

Tôther 116 

—  Sur  un  procédé  poor  enlever  les  taches  d'acide  picriqne. .  158 

—  Sur  le  kermès ., 609,  547 

Bourquelot  (Em.).  —  Le  sucre  de  canne  dans  les  végétaux.  241 

—  Les  origines  de  la  Société  de  Pharmacie  de  Paris  ;  son  his- 
toire jusqu'à  la  création  de  la  Société  de  Prévoyance 443 

Bourquelot  (Em.)  et  Hérissey  (H.).  —  Sur  la  lactase. . .     151 

Bouveault  et  Blanc  (Gr.).  —  Préparation  des  alcools  pri- 
maires au  moyen  des  acides  correspondants 305 

Bouveault  (L.)  et  Wahl  (A.).  —  Préparation  des  éthers 
nitriques  et  nitreux 306 

Brachin  (A.).  —  Hydrates  de  carbone  de  réserve  de  la  noix 
muscade  et  du  macis 16 

Brandin.  —  Un  nouveau  parasite  de  la  betterave 274 

Breton  (J.-L.)*  —  Sur  la  substitution  des  peintures  à  base  de 
zinc  aux  peintures  à  base  de  plomb 172 

Brûnnich  (J.-C).  —  Acide  cyanhydrique  dans  les  plantes 
fourragères 528 

Buchner  (E.)  et  Meisenhelmer  (J.).  —  Les  enzymes  dans 
les  fermentations  produites  par  des  microorganismes 221* 

Burke.  —  Voir  Traphogène  et  Burke 75 

Galmette  (A.).  —  Absorption  de  Tantitoxine  tétanique  par  les 

plaies 178 

Caries  (P.)*  —  Boues  et  barégines  des  eaux  sulfureuses 112 

—  Pharmacologie  de  la  valériane  officinale 610 

Castoro  (N.).  —  Voir  Schulze  E.  et  Gastoro  (N) 624 

Ghassevant.  —  Voir  Chassevant  |et  Postemak  (S.) 262 

Chauffard.  —  Emploi  de  la  gélatine  comme  hémostatique; 

tétanos  consécutif 122 

Chavanne  (G.).  —  Voir  Baubigny  (H.)  et  Chavanne  (G.). .  31 

Choay .  —  Note  sur  le  Quinium 145 

Glaret  (A .).  —  Altérations  de  la  teinture  d'iode 350 

Conte.  —  Voir  Vaney  et  Conte  (A.) 273 

Cousin  (H.).  —  Sur  les  acides  gras  de  la  lécithine  de  Tœuf . .  102 
Crouzel    (Ed.).  —  Incompatibilité    de  Tantipyrine    et  du 

tsDia  dans  les  préparations  pharmaceutiques 618 

JwrH,  de  Pkarm,  et  de  Chim.  0<  iton,  t.  XVin.  (19  déeembro  1903.)     41 


—  642  — 

Delacroix  (6.).  —  Sur  ane  maladie  bactérienne  da  tabac  :  le 

chancre  ou  Tanthracnoee 582 

Démon  (0.).  —  Dosage  de  Tammoniaque  dans  lee  urines 289 

Desmoullère  (A.)«  —  Dosage  de  l'azote  ammoniacal  dans 

les  mistelles  et  dans  les  vins 203 

Desvi^nes.  —  AIlocotioD  k  roccasion  da  Centenane  de  U 

Société  de  Pharmacie 493 

Disdier.  —  Étude  des  variations  d'action  de  la  pepeine  ser 

la  fibrine 591 

Dott  (B.).  —  Sur  la  résine  des  rhizomes  de  podophylle 74 

Dufau  (E.).  —  Recherche  de  l'albumine  dans  les  urines.     253,  389 

Dumolard.  —Voir  Imbertet  Dumolard 573 

Easterfield  (H.)  et  Aston  (0.).  —  La  résine  «  Rimu  »...  217 
Eliront    (J.).  —  De  Taction  de  Tacide  abiétique   sur   lee 

ferments 307 

Bigel  (C.)-  —  Différenciation  des  chlorhydrates  de  cocaïne, 

d'encaïne  «  et  d'eucalne  ? 620 

Bllinger  (A.).  —  Dosage  de  Findican  dans  l'urine. 347 

Faivre  (Paul).  —  Voir  Proust  et  Famé  ;(P.) 132,  173 

Fendler.  -^  Recherche  du  jaune  d'œuf  dans  la  margarine. . .  212 
Filisen.  —  Phototliérapie  et  la  technique  de  son  applicatif» 

,  dans  le  lupus 365 

Fleîff  (C).  —  Voir  Hédon  (B.)  et  Fleig  (C.) 366 

Focke.  —  E68aî  physiologique  des  fouillée  de  digitale 24 

François  (Maurice).  —  Sur  quelques  combinaisons  de  pyridine 

et  de  chlorure  d'or 110 

—  Dosage  de  la  pyridine  en  solution  aqueuse 337 

Frankel  (Sigmund) . — Préparation  et  constitution  derhistidine.  219 
Frankforter  (G.-B.).  —  Alcaloïdes  de  la  racine  disopyrum 

thaliotroides 34 

Frenkel.  —  Peroxydes  médicinaux  :  Thopogan  et  l'ectogan.  261 

Frignani.  —  Voir  Eleist  et  Frignani 27 

Fromme.  —  Remarques  sur  le  dosage  des  alcaloïdes  dans  les 

tubercules  d'aconit  et  les  feuilles  de  belladone 568 

—  Dosage  des  bases  xanthiques  dans  le  cacao  et  le  chocolat. .  570 
Fûrth.  —  Sur  l'adrénaline 362 

Gane  (E.-H.).  —  Sur  l'essai  de  l'huile  de  foie  de  morue 392 

Garmau.  —  Parasites  du  chanvre  et  du  tabac XXXVI 

Gautier  (Armand).  —  Fabrique  d'acide  lactique 75 


—  643  — 

Grautier,  (Armand)  et  Halphen  (G.).  —  Caractères  des 
liqueurs  fermentées.  DietinctioD  des  mistelles  d'avec  lés  viûs 

de  liqueur  et  vins  assimilables ^9,  117 

Gérard  (Ernest).  —  Revue  d'urologie 615,  657 

Oerber  (B.).  —  Principes  immédiats  du  cresson  de  Para 355 

Gilson.  —  Recherches  chimiques  sur  les  rhubarbes 308 

Glaeszner.   —  Analyse  du  suc    pancréatique    normal    de 

l'homme 126 

Gonnet  (Jablin).  —  Sur  une  falsification  du  café 230 

Gotthelf  (  A .  ) .  —  Bioxyde  de  manganèse  pour  l'usage  médical .  28 
Grimbert  (L.).  —  Uniûcation  des  procédés  d'analyse  bacté- 
riologique des  eaux 372,  413 

Guignard  (L.).  —  Discours  à  Toccasion  du  Centenaire  de  la 

Société  de  Pharmacie 440 

Guyot  (René).  —  Cocaïne  et  calomel  ;  incompatibilité 619 

Halphen  (G.).  —  Voir  Gautier  (A.)  et  Halphen  (G.). .     49,  117 

Halle  et  Touret  (A.).  —  L'extrait  frais  de  bile  de  bœuf. . .  166 

Hanriot.  —  Sur  l'argent  colloïdal 262 

Harlay  (V.)*  —  Analyse  de  concrétions  provenant  d'une 

tumeur  sous-cutanée 9 

—  Calcul  salivaire  du  canal  de  Wharton 11 

Hartwich  (C.)  et  Simon.  —  Contribution  à 'l'étude  de 

l'opium  à  f  amer  çt  à  celle  des  substances  acides  que  renferme 

la  fumée 313 

Hédon  (E.)  et  Fleig  (C).  —  Sur  Tentretien  de  Tirritabilité 

de  certains  organes  séparés  du  corps 366 

Henriet.  —  Sur  l'acide  f ormique  atmosphérique 351 

Hérissey  (H.).  —  Voir  Bourquelot  (Em.)  et  Hérissey  (H.). .  151 

Imbert  et  Dumolard.  —  Sur  le  dosage  des  bromures  en 

présence  des  chlorures 673 

Jackson  (H.).  —  Voir  Bottomley  (B.)  et  Jackson  (H.) 271 

Jorlssen  (A.).  —  Sur  une  réaction  de  Thydrastinine 69 

—  Recherche  des  peroxydes  dans  1  ether 217 

Kleist  et   Frignani.   —  Action  physiologique  de  l'acide 

anthranilique  et  du  pipéronal 27 

Kollo  (Constantin).  —  Réactions  d'identité  des  médicaments 

organiques  basées  sur  l'analyse  immédiate 21 

Korner  et  Vanzetti.  —  Sur  l'olivile 364 

Kossel  et  SteudeL  —  Constitution  de  la  cytoeine 218 


—  644  — 

KraflTt  (F.).  —  Sur  la  filmarone,  principe  actif  de  la  fougère 
mftle 73 

Konz-Krause.  —  Séparation  de  cristaux  de  iarfcrate  de  chaux 
dans  un  vin  de  colchique 129 

Lahache.  —  Note  sur  le  beurre  de  coco  épuré 33S 

Lees  (F.-H.).  —  Voir  Power  (F.-G.)  et  Lees  (F.-H.) 358 

Léger  (E.).  —  Notes  sur  Fessai  des  drogues  simples 57 

—  Discours  à  l'occasion  du  Centenaire  de  la  Société  de  Pharmacie.  443 
Leldié  et  Quennessen.  —  Nouvelle  méthode  d'analyse  des 

osmiores  d*iridîum 91 

Lévy  (A.).  —  Acide  carbonique  dans  Tair 352 

Lindet  (L.).  —  Les  hydrates  de  carbone  de  l'orge  et  leurs 

transformations  au  cours  de  la  germination  industrielle 312 

Littersoheid.  —  Noureau  procédé  de  dosage  du  mercure. . .  571 

Loir  (Adrien).  —  La  rage  dans  1* Afrique  du  Sud XVIII 

Mannich.   —  Sur  l'essence  d'une  sorte   d'andropogon  du 

Cameroun 264 

Manseau.  —  Réaction  permettant  de  distinguer  Phéiome  de 

la  morphine 164 

Mansier.  —  Poudre  soluble  d'adrénaline,  et  solution  oitro- 

boriqnée  d'adrénaline 612 

Marqnardt  (A.).  —  Dosage  du  fer  métallique  dans  le  fer 

réduit 526 

Marshall  (J.)  et  Ryan  (A).  —  Rétention  de  l'arsenic  parle 

charbon  animal 214 

Matmchot  (L.).  —  Sur  les  caractères  botaniques  du  mycé- 
lium truffier 72 

MeiUère  (G^.)-  —  Sur  deux  réactions  colorées  de  l'yolûmbine.  385 
Meisenhelmer.  —  Voir  Bnchner  (£.)  et  Mejsenhelmer  (J.).     221 

Mentzel  (C).  —  Voir  Arnold  (C.)  et  Mentzel  (C.) ! .     128 

MU'ward  (F.  V.)  —  Note  sur  quelques  usages  de  Facide 

picrique 394 

MltChell  (C.-A.).  —  Sur  quelques  réactions  du  vanadium. ...  30 
ModrakOl^Ski  (G.).  —  Dosage  du  soufre  oi^anique  dana 

l'urine  au  moyen  du  bioxyde  de  sodium 353 

MoschkOWitSCll.   —    Sur   l'essai    des    préparations    de 

digitole 564 

Moureu  (Ch.)  et  Valeur  (Arm.).  —  Sur  le  sulfate  de  spar- 

téine  :  composition  ;  dosage  volumétrique 545 

Moureu  (Ch.)  et  Valeur  (Armand).  —  Sur  la  spartéine 502 


—  645  — 

Munson  (L.-S.)  et  Tolmann  (L.-M.)  —  Compoeition  des 

ananas  frais  et  des  ananas  conservés  en  boîtes 398 

NiCOlardot  (P.).  — Dosage  du  yanadium  dans  les  alliages. .  216 

Ogier  (J.).  <-  Coloration  des  pfttes  alimentaires 404 

—  Addition  de  flaomre  de  sodium  an  beurre 531 

Ogier  (J.)  et  Bordas.  —  Les  laits  écrémés 574 

Orient  (J.).  —  Sur  le  lygosinate  de  soude 34 

Osbome  (W.-A.).  ^  Nouvelle  synthèse  de  Tacide  homogen- 

tîsique 32 

Ottow  (W.-M).  —  Sur  reuphorbone 359 

Pairault.  —  Vins  d'oranges XXXVII 

Parmentler  (A.).  —  Autoclave  à  fonctions  [multiples 159 

Pateln  (G.).  —  Congrès  international  de  chimie  appliquée.  « .  333 

—  (Jne  réaction  de  la  cryogénine 593 

Paterson.  —  Essai  de  la  poudre  d*ipéca  basé  sur  la  propor- 
tion des  cendres 68 

—  Essai  de  l'ipécacuanha 256 

Patten  (A.-J,).  —  Sur  la  cystîne 623 

'Pégurier  (Gaston).  —  Solutions  officinales  d'alcaloïdes 563 

Perraud  (J.).  —  Observations  sur  le  clocbage  employé  pour 

détruire  la  Pyrale  de  la  vigne 272 

Peter  (R.)  —  Analyse  de  l'essence  de  santal  provenant  de 

capsules  gélatineuses  de  diverses  provenances 300 

Planés  (Paul).  —  Dosage  colorimétrîque  du  bismuth 385 

Poisson  (Jules).  ^  La  vitalité  des  graines XXXII 

Posternak  (S.).  —  Voir  Chassevant  et  Postemak  (S.) 263 

Polluer   (F.-G.).  et   Lees  (F. -H.).  —  Étude  chimique  des 

semences  de  Eo-Sam 358 

Proust  et  Faivre  (Paul).  —  Étude  de  désinfection  notam- 
ment à  bord  des  navires , 182-173 

Quennessen.  —  Voir  Leidié  et  Quennessen 97 

Rapp  (R.).  —  Nouveau  mode  de  stérilisation  du  catgut 621 

Richard.  —  Contribution  à  Tétudc  des  ozycyanures  de  mer- 
cure   553 

Riéthe.  —  Allocution  à  l'occasion  du  centenaire  de  la  Société 

de  Pharmacie 493 

Robert  ('J')'  —  Extrait  de  quinquina  et  antipyrétiques 616 

RocqUOS  (^O-  *~~  Composition  des  vins  de  liqueur 223-264 


—  646  — 

Rosenthaler  (L.).  —  Perchlornre  de  fer  comme  réactif  des 

acides  tartriques  oxalique  et  citrique 622 

Rost.  —  Acide  borique  et  son  emploi  dans  la  consenration  des 

aliments 3t»5 

Rousseau  (Emile).  —  Sels  de  calciam  sur  la  solidification 

de  la  gélatine  stérilisée 193 

Ryan  (A.).  —  Voir  Marshall  (J.)  et  Ryan  (A.) Î14 

Saal  (0.).  —  Voir  Tschirch  (A.),  et  Saal  (0.) 396 

Sapox^ta  (de).  —  Méthode  gazométriqne  nonyelle  en  vne  do  I 

titrage  des  tartres  commerciaux.  —  Dosage  de  la  potasse  par 

yolumétrie  gazeuse 61             | 

Sohaer .  —  Allocution  (centenaire  de  la  Soc.  de  Pharmacie) .  494 
Schmidt  (£•)•. —  Action   de  la  filicine  bnite  sur    le  tsenia 

soliam .......! 13 

Schoor  (Oscar  van  y.  —  Préparations  à  Textraît  de  Cannabis 

indica 165 

Schuize  (E.)  et  Gastoro  (N.).  —  Contribution  à  Tétude  des 

hémicelluloses 624 

Sigalas  (C).  —  Propriétés  physiques  de  Thuile  de  croton ...  208 

Simon.  —  Voir  Hartwich  (C).  et  Simon 313 

Smitll  (Bemard-H.).  —  Dosage  de  la  formaldéhyde  dans  le 

lait 344 

Soulard  (L.).  —  Sur  les  huiles  au  biodure  de  mercure 613 

Steudel.  —  Voir  Kossel  et  Steudel 218 

StiCh  (C).  —  Sur  la  solubilité  du  phosphore 73 

Tiemann  (R.).  —  Des  principes  immédiats  de  la  globulaire.  356 

Tolmann  (L.-M.).  Voir  Munson  (V.-L.-S.)  et Tolmann  (L.-M.)  398 

Touret  (A.).  —  Voir  Halle  (B.).  et  Touret  (A.) 166 

TraphOgène  et  Burke.    —  Présence  diacide  salicjlique 

dans  les  fruits 75 

Tschirch  (A.),  et  Saal  (0.).  —  La  résine  Garagne 396 

T^^SSelmaun.  —  Remède  contre  la  chute  des  chereux. . .  336 

Valeur  (Amand).  —  Voir  Moureu  (Ch.)  et  Valeur  (A.).   502.  545 
Vaney  (C.)  et  Conte  (A.).  — Sur  un  diptère,  parasite  de  Tal- 

tise  de  la  vigne 273 

Vanzetti.  —  Voir  Kômer  et  Vanzetti 364 

Viel.  —  Préparation  du  sérum  gélatine 199 

Vincent  (L.).  —  La  maladie  du  sommeil  chez  les  noirs. .     XXXIII 

Vozarik.  —  Procédé  de  dosage  de  la  guanidine 131 


—.647  — 

TVahl  (À.).  —  Voir  Bouveault  (L.)   et  Wahl  (A.) 306 

TVainvtrright  (J.- W.).  —  Empoisonnement  par  application 

d'acide  phénique 406 

"Walker  (James).  —  Séparation  qualitative  de  Farsenic,  de 

Tantîmoine  et  de  Fétain 126 

'Walter-MuUer.  —  Solubilité  des  alcaloïdes  les  plus  impor- 
tants dans  divers  dissolvants 66 

*Welgel  (G.).  —  Sur  le  banme  de  Cativo 70 

"Wlebelltz.  —  Essai  de  Tbuile  de  foie  de  morne 16^ 

^Wlelen  (Van  der).  —  Essai  de  l'essence  de  Santal  et  de  l'es- 
sence de  menthe  poivrée 301 

—  Dosage  de  la  narcotine  et  de  la  codéine  dans  Topinm 71 

TViley  (H.-W.).  —  Snore  dans  les  ananas  importés  aux  États- 
Unis  401 

TTV'llly  TVobbe.  ^  Éther  pour  F^nesthésie 348 

—  Bisai  de  Téther  ordinaire  et  de  l'éther  anesthésiqne 258 

Wolir  (A.).  —  Préparations  de  digitale  dosées  physiologiqne- 

ment 567 


—  fiiS.  — 


TABLE   DES  MATIÈRES 


Abrastol  (Réactions  colo* 
réeedeT) 206 

Académie  de«  SdenoeB,  36, 
88,  139,  184,  233,  284, 

333,  412,  540,  583,    633 

Acide  abiétiqne  sur  les  fer- 
ments       307 

—  anthraniliqne  (Action 
physiologique  de  Y)  et  dn 
pipéronal 27 

—  borique  dans  la  conaer- 
servation  dee  aliments . . .     305 

—  carbonique  dans  Tair. . .     352 

—  citrique.  Incompatibi- 
lités de  oertainee  tein- 
tures ;  emploi  de  V — ponr 

y  remédier 304 

—  cyanhydriqne  (L')  dans 

les  plantes  fourragères  .     528 

—  f  ormique  atmosphérique .    35 1 

—  gras  (Sur  les)  de  la 
lécithine  de  l'œuf 102 

—  homogentîsique  (  Nou  - 
▼elle  synthèse  de  T) 32 

—  lactique  (Fabrique  d*). .       75 

—  phénique  (Empoisonne* 
ment  par  application  d*) .    406 

—  picrique  (Solubilité  de  1*) 
dans  réther 116 

—  picrique  (Procédé  pour 
enleyer  les  taches  d') . . .     158 

^  picrique  (Usages  de  F).     394 
"^  salicylique     dans      les 
fruits 75 


Acide  tartrique,  oxalique  et 
citrique  (  Perchlorure  de 
fer  comme  réactif  des) . .    622 

Aconit  (Tubercules  d') 568 

Adrénaline  (Sur  n 362 

—  (Poudre  soinble  d*|  et 
solution  citro  •  boriquée 
d'adrénaline 61S 

Albumine  dans  les  urines, 

253,    389 

Alcaloïdes  (Dosage  des) 
dans  les  tubercules  d*aoo- 
nit  et  les  feuilles  de  bel- 
ladone     568 

—  (Solubilité  des)  les  plus 
importants  dans  diTers 
dissolyants 66 

—  (Solutions  officioales  d*)    563 

—  de  la  racine  d'Ieopyrum 
thalictroides 34 

Alcool  dans  la  conservation 
du  chloroforme 5 

Alcools  primaires  (Prépara- 
tions-de§)  au  moyen  des 
acides  correspondants. . .    305 

Alliages  (Dosage  du  vana- 
dium dans  les) 216 

Allocution  prononcée  aux 
obsèques  d*Emile  Leidié.    629 

Altise  de  la  Tigne  (Sur  un 
diptère,  parasite  de  1*). . .     273 

Ammoniaq[ne  (Dosage  de  T) 
dans  les  urines 289 

Analyse  bactériologique  des 


-    tiW  — 


eaux  (Unification  des  pro- 

cédéBd') 372,    413 

Analyse  de  concrétions  pro- 
venant d^une  tnmear  sous- 
cutanée  9 

—  des  osminres  d'iridium 
(Nouvelle  méthode  d') . .      97 

—  du  suc  pancréatique  nor- 
mal de  rhomme 126 

—  des  matières  agricoles 
(Commission  chargée  de 
l'unification  internatio  - 
nale  des  méthodes  d'). . .     576 

—  de  Tessence  de  Santal 
provenant  de  capsules 
gélatineuses 300 

Ananas  (Tissu  d')..   .    XXXIX 

—  (Sucre  dans  les)  importés 

aux  Etats-Unis 401 

—  frais  et  ananas  conservés 
en   boites    (Ck)mposition 

des 398 

Anesthésie  (Ëther  pour  T).    348 
Andropogon  du  Cameroun .     264 

Anis  étoile 248 

Antimoine  (Séparation  qua- 
litative de  Tarsenic,  de  V) 

et  de  rétain 126 

Antipyrine  (Réactions  nou- 
velles de  T) 393 

—  (Incompatibîtité  de  V) 
et^du  tanin  dans  les  pré- 
parations pharmaceuti  - 
ques 618 

Antisclérosine 605 

Apolysine  (Citrophéne  et) .     129 
Argent  colloïdal  (Sur  T). .    262 
Arsenic  (Séparation  quali- 
tative de  V)  de  Tantimoine 
et  de  rétain 126 

—  (Rétention  de  1')  par  le 
charbon  animal 214 


AutoclaYe  à  fonctions  ninl- 
tiples 169 

Azote  ammoniacal  (Dosage 
de  r)  dans  les  mistelles  et 
les  vins 203 

Barégines  (Boues  et)  des 

eaux  sulfureuses^ 112 

Bases  xanthiques  (Dosage 
des)  dans  le  cacao  et  dans 

le  chocolat 570 

Baume  de  Cativo 70 

Belladone  (feuille  de). . . .     568 
Betterave  (Parasite  de  la).    274 
Beurre  de  coco  épuré ....     338 
Bibliographie,81,134,180, 
230,  278,  329,  367,  409, 

633,    625 
Bile  de  bœuf  (Extrait  frais 

de) 166 

Biozyde  de  manganèse  pour 

l'usage  médical 28 

—  de  sodium 353 

Bismuth  (Dosage  col ori mé- 
trique du) 385 

Boues  et  barégines  des  eaax 

suif  arenses 112 

Born3ryal 606 

Brométhylf  ormine 606 

Bromydrate  de  métbylatro- 

pine 606 

Bromures  (Dosage  des)  en 
présence  des  chlorures. .     673 

Cacao  (Dosage  des  bases 
xanthiques  dans  le) 570 

Gafé  (Falsification  du) ....     230 

Calcium  (Sels  de)  sur  la 
solidification  de  la  gé^n  - 
tine  stérilisée 193 

Calcul  salivaire  du  canal  de 
Wharton Il 


—  «50  — 


Calomel  et  cocaïne 619 

Camphre  (Fabrication  du)  XVIII 
Cannabis  indica  (Prépara- 
tions k  Textraît  de) 165 

Cannelle 248 

Caragne  (Résine) 396 

Carbone  (Assimilation  de 
Toxyde  de)  par  les  plantes 

▼ertes 271 

Cardamome 248 

Caséine  (Fabrication  et  ap- 
plication de  la) 76 

Casimiroa  edulis  (Le) 395 

Catgnt  (Stérilisation  do) . . .     621 

CatiYO  (Baume  de) 70 

Cecropia  obtnsa 606 

Census  de  1900  aux  États- 
Unis  XXXV 

Centenaire  de  la  Société  de 

pharmacie  de  Paris,  418,  433 
Chancre  des  arbres . . .  XLVII 
Chanvre  (Parasites  du)  et 

du  tabac XXXVI 

Charbon  animal  (Rétention 

de  l'arsenic  par  le) 214 

Chevenx  (Contre  la  chute 

des) 336 

Chlorhydrates  de  cocaïne 
(Différenciation  des), d'eu- 
caïne  a  et  d*eucaîne  p. . .     620 

Chlorol 607 

Chloroforme  (Alcool  dans 

la  conservation  du) 5 

—  en  potion  dans  les  gas- 
tralgies      432 

Chlorures  (Dosage  des  bro- 
mures en  présence  des)..     573 
Chlorure  d'or  (Combinai- 
sons de  pyridine  et  de) . .     110 
Chocolat  (Dosage  des  bases 

xanthiquee  dans  le) 570 

Citrophône  et  apolysine. .     129 


Ceoiliie  «t  calomel 619 

Codéine  (Donse  de  la  nar- 
cotine  et  de  la)  dans 
ropium.../ 71 

~  (lodhydrate  de) 606 

Coloration  des  pites  ali- 
mentaires      404 

Composés  organiques  (Do- 
sage des  corps  hai<^géneB 
dans  les) 31 

Concours  pour  les  prix  à 
décerner  aux  internes  en 
pharmacie  des  hôpitaux 
de  Paris V 

Congrès  international  de 
chimie  appliquée.     333,    381 

—  international  d'hygiène 
et  de  démographie  de 
Bruxelles X7 

Coqueluche  (Contre  la) . . .    144 
Corps   halogènes    (Dosage 
des)  dans   les  compoeés 

organiques 31 

Coryza  (Poudre  contre  le).    144 

Cresson  de  Para 365 

Cristaux  de  tartrate  de 
chaux(Séparation  de)dans 

un  vin  de  colchique 129 

Cryogénine  (Réactions  de 
la) 302 

—  (Réaction  de  la) 593 

CniTre  (Production  du)  de- 
puis un  siècle XXIV 

Curcuma 24B 

Cuprocitrol 607 

Cystine  (Sur  la) 623 

Cyt08ine(ConBtitntiondela)    218 

Dépopulation  des  campa- 
gnes en  Allemagne.     XXYIII 

Désinfection  k  bord  des 
navires 132-173 


651  — 


Diathdse  cystinique  fami- 
liale (Sur  un  cas  de) 581 

Digitale  (Préparations  de)/   564 

—  (Préparations de)  dosées 
physiologiqnement 567 

—  (Essai  physiologique  des 
feuilles  de) "24 

Douleur  des  oreilles  (Mix- 
ture contre  la) 336 

Drogues  simples  (Sur  l'es- 
sai des) 57 


Eau  oxygénée  (Recherche 
de  Y)  dans  le  lait 128 

Eaux  sulfureuses  :  boues  et 
barégines  des). . , 112 

Ectogan(L') 261 

Electrolyse  appliquée  au 
dosage  du  mercure  en  to- 
xicologie      572 

Emeri  en  Grèce  et  en  Tur- 
quie      168 

Empoisonnements  et  sui- 
cides en  Angleterre  pen- 
dant Tannée  1902 ....     XLII 

—  par  application  d'acide 
phénique 406 

Enzymes  dans  les  fermen- 
tations produites  par  des 
mioroorganismes 22 1 

Essence  d'une  sorte  d'an- 
dropogon  du  Cameroun..     264 

—  de  santal  et  de  menthe 
poivrée  (Essai  deP') 301 

—  de  santal  (Analyse  de  V) 
provenant  décapsules  gé- 
latineuses      300 

Etain    (  Séparation    quali-g 
tative    de    l'arsenio,  de 
Tantimoine  et  de  V), 126 

Ether  (Peroxydes  dans  V).    217 


Ether  (Solubilité  de  raoide 
piorique  dans  1') 116 

—  pour  Fanesthésie 348 

—  ordinaire  (Essai  de  V)  et 

de  réther  anesthësique. .     258 

—  menthylcamphorique . . .     607 
Ethers  nitriques  et  nitreux 

(Préparation  des) 306 

Eugénoliodé 607 

Euphorbone  (Sur  1*) 359 

Examens  probatoires  de  l'É- 
cole supérieure  de  phar- 
macie de  Paris..     I  VI  XIII 
XXXVII  XLII 
Extrait  frais    de   bile  de 
bœuf 166 

—  de  Cannabis  indica  (Pré- 
paration à  V) 165 

—  de  quinquina  et  antipy- 
rétiques         616 


Faguline 607 

Falsification  du  café 230 

Falsifications  des  vins  en 
Allemagne VIII 

Fer  métallique  (Dosage  du) 
dans  le  fer  réduit 526 

-—  (Perchlorure  de)  comme 
réactif  des  acides  tar- 
trique,oxaliqueet  citrique.    622 

Ferments  (Acide  abiétique 
sur  les) 307 

Fibrine  (Etude  des  varia- 
tions d'action  de  la  pep- 
sine sur  la) 594 

Filicine  brute  sur  le  tœnia 
solium 13 

Filmarone,  principe  actif 
de  la  fougère  mâle 73 

Fluorure  de  sodium  (Ad- 
dition de)  au  beurre 531 


—  652  — 


Formaldéhyde  (Dosage  de 
la)  dans  le  lait 344 

Galle  snr  un  champi- 
gnon      XLVII 

Gastralgies    (Chloroforme 

en  potion  dans  les) 432 

Gastrotomie XXVIII 

Gayacide 607 

Gélatine  (Emploi  de  la) 
commo  hémostatique;  té- 
tanos  consécutif 122 

Globulaire  (La) 356 

Gingembre 248 

Girofle 248 

Glycérolé  aromatique 240 

Graines  (La  vitalité  des).  XXXIl 
Graisses  de  Pinot,  de  Ma- 
ripa  de  Comou,  fournies 
par  des  palmiers  de  la 

Gnyanne 323 

Gnanidine  (Dosage  de  la).     131 

Hémicelloloses  (Contribu- 
tion à  Tétude  des) 624 

Hémostatique  (Emploi  de 
la  gélatine  comme) 122 

Hermopbényl  (Réactions 
de  r) 207 

Héroïne  (Réaction  permet- 
tant de  distinguer  1")  de 
la  morphine 164 

Hétraline 607 

Histidine  (Préparation  et 
constitution  de  T) 219 

Hopogan(L') 261 

Huile  camphrée  morphîuée 
pour  injections  hypoder- 
miques..      344 

—  de  coton  (Fabrication 
de  V)  aux  Etats-Unis. . .       80 


Huile  de  croton  (Propriétés 
physiques  de  P) SQg 

—  de  foie  de  morne.    163,   392 

—  au  biiodure  de  mercure.    613 
Hydrastinine  (Réaction 

deP) 69 

Hydrates  de   carbone   de 
l'orge 312 

—  de  réserve  de    la   noix 
muscade  et  du  macis IS 

Hydrogène   acétylé   (Pe- 
roxyde d*) 609 

Hypnoacétine 608 

Indican  (Dosage  de  P)  dans 

Porine 347 

Injections   hypodermiques 
(Huile  camphrée  morphi- 

née  pour) 314 

Insomnie  (Potion  contre  P).    336 
Iode  (Altérations  de  la  tein- 
ture d*) 350 

lodhydrate  de  codéine. . .    606 
lodoforme    (Inconvénients 
de  Pemploi  simultané  de 
P)  et  des  préparations  mer- 

carielles 620 

Ipéca  (Poudre  d')  basé  sur 

la  proportion  d  es  cendre.     66 
Ipécàcuanha  (Essai  de  V) .    266 
Irritabilité  de  certains  or- 
ganes  séparée   du  corps 
(Snr  l'entretien  de  1*). . .     366 

Isopral 608 

Isopyrum  thalictroîdes(  Al- 
caloïdes de  la  racine  d*).      34 

Jaune  d*œnf  dans  la  mar- 
garine     212 

Kermès  (Sur  le) 509, 547 

Lactagol 606 


y'M 


653  — 


Lactase  (Sar  la) 151 

Lactyltxopéine 608 

Lait  (Doeage  de  la  f  ormal- 
déhyde  dans  le) 344 

—  (Recherche  de  Tean  oxy- 
génée dans  le) 128 

Laits  écrémé? 674 

Laque  (Industrie  de  la)  dans 

rinde 317 

Lavement  créosote 96 

Lécithine  de  Tœaf  (Sur  les 

acides  gras  de  la) 102 

Liqueurs  fermentées  (Ca- 
ractères des).  Distinction 
des  mistelles  d'avec  les 
vins  de  liqueur  et  vins 

assimilables 49,    117 

Loi  sur  la  protection  de  la 
santé  pabliqne II 

—  sur  l'hygiène  de  sécu- 
rité des  travailleurs  dans 
les  établissements  indus- 
triels       XVII 

—  relative  aux  unités  fon- 
damentales du  système 
métrique XXV 

Lupus  (Photothérapie  dans 
le) 366 

Lygosinate  de  soude  (Sur 
le) 34 

Maladie  des  platanes 277 

—  bactérienne  du  tabac  : 
chancre  ou  anthrac  - 
nose 682 

—  du  sommeil  chez  les 
noirs XXXIII 

Manganèse  (Préparation  du 
bioxyde  de)  pour  Tusage 
médical 28 

Margarine  (Jaune  d'œuf 
dans  la) 212 


Médicaments  huileux  biio- 
durés  (Essai  de) 616 

—  nouveaux  récemment  in- 
troduits   enj  thérapenti- 

que 605 

Menthe   poivrée  (Essence 

de) 301 

Mercure  (Dosage  du) 671 

—  (électrolyse  appliquée  au 
dosage  du)  eu  toxicologie.    672 

—  (Contribution  à  l'étude 

des  oxycyanures  de) 663 

—  (Huiles  au  biiodure  de). .     613 
Méthylatropine  (Bromhy- 

drate  de) 606 

Monument   Pelletier- Ca- 

ventou X 

Morphine  (Réaction  per- 
mettant de  distinguer  l'hé- 
roïne de  la) 164 

Mon8tiqne8(Le papayer  uti- 
lisé contre  les) XLVII 

Muscade 294 

Mycélium  truffier  (Carac- 
tères botaniques  du) 72 

Narcotine  (Dosage  de  la) 
et    de  la  codéine  dans 

l'opium 71 

Nécrologie 692 

Noix  de  Galles XLV 

OUvile  (Sur  1») 364 

Opium  à  fumer 313 

Oranges  (Vins  d'). . .    XXXVII 
Osmiures  d'iridium  (Nou- 
velle méthode  d'analyse 

des) 97 

Opium  (Dosage  de  la  narco- 
tine et  de  la  codéine  dans 

Y) 71 

Orphol 608 


634  — 


Ozycyanores  à»  mexcure 
(Contribution  à  Vétaét 
des) &58 

Oxyde  de  carbone  (Aseimi- 
Iationder)par  les  plantes 
vertes 271 

Panna  (Rhizome  de) 497 

Papayer  utilisé  contre  les 
moustiques XLVII 

Parasite  de  la  betterave. .    274 

Parasites  du  chanvre  et-dn 
tabac XXXVI 

Pâtes  alimentaires  (Colora- 
tion des) 404 

Peintares(8ab8titntion  des) 
à  base  de  zinc  aux  pein- 
tures à  base  de  plomb. . .     172 

Pepsine  (Etude  des  varia- 
tions d^aotion  de  la)  sur 
la  fibrine 694 

Peroxydes  dans  Téther. . .    217 

—  médicinaux  :  Thopogan 

et  l'ectogan 261 

—  d'hydrogène  acétylé ....     609 

Pétrole XLIII 

Phosphore  (Solubilité  du)        73 
Phosphorescence  des  vian- 
des avariées 276 

Photothérapiedans  lelupus    365 

Phytine 609 

Pierre  précieuse  (Une  nou  - 

velle) XLVI 

Piments 294 

Pipéronal  (Action  physio- 
logique de  l'acide  anthra- 

nilique  et  du) 27 

Plantes  fourragères  (Acide 

cyanhydrique  dans  les) . .     628 
Platanes  (La  maladie  des).    277 
Platine  dans  la  Nouvelle- 
Galles-du-Sud 169 


Podophylle  (  Résine  de) . . ,      74 

PoiTre m 

Potasse  (Dosage  de  la)  par 

volumétrie  gazeose 61 

Pondre  d*ipéca 68 

Porgatine 609 

Pyrale  de  la  vigne  (Obser- 
vations sur  le  clochage 
employé  pour  détruire  la).    272 
Pyramidon  (Réactions  co- 
lorées du) 301 

Pyridine  (Dosage  de  la)  en 
solution  aquense 337 

—  (Combinaisons  de)  et  de 
chlorure  d'or 110 

Qniniom  (Note  sor  le) 145 

Quinquina  (Extrait  de)  et 
antipyrétiques 616 

Radium  (Pouvoir  bactéri- 
cide des  rayons  de) tt7 

Rage  dans  l'Afrique  du 
Sud XVIII 

Réactions  colorées  de  Ta- 
brastol 206 

—  colorées  du  pyramidon.    301 

—  colorées  de  ryohimbine.    365 

—  nouvelles  de  l'antipy- 
rine  et  du  salophène 393 

—  permettant  de  distinguer 
rhéroïnedela  mcnrphîoe.    164 

—  de  l'hermophényl 207 

—  do  rhydrastinine 69 

—  du  vanadium 30 

—  d*identité  des  médica- 
ments organiques  basées 

sur  l'analyse  immédiate.  21 

—  de  la  cryogénine 693 

Résine  Caragne 396 

—  de  podophylle 74 

—  de  Rimu 217 


—  655  — 


Rbizome  de  Panna 497 

RhnbarbesiSarles) 308 

Rima  (Résine  de) 217 

Salibromine 609 

Salophône  (Réactions  nou- 
velles   du) 393 

Sanoforme 610 

Santal  (Essence  de) 301 

—  (  Analyse  de  l'essence  de) 
provenant  de  capsules  gé- 
latineuses       300 

Semences  de  Ko-Sam ....  358 

Sérum  antitétanique  sec. .  178 

—  gélatine  (Préparation  du)  199 
Société  de  Biologie,  41,  92, 

187,235,286,641,690,    638 

—  de  Pharmacie  de  Paris. 

83,  137,  182,  368,  634,     627 

—  deThérapeutique,38,90, 

141,  686,    635 
Sodium  (Addition  de  fluo- 
rure de)  au  beurre 631 

Sommaires  des  journaux 
pharmaceutiques  étran- 
gers,    IV,    XVI,   XIX, 

XXIV,  XXXIX 

Somnoforme 610 

Soufre  organique  (Dosage 
du)  dans  Turine  au  mo- 
yen du  biozyde  de  so- 
dium       363 

Spartéine  (Sur  la) 602 

—  (Sulfate  de)  :  composi- 
tion; dosage   volamétri- 

que 546 

Stérilisation  du  catgat. . .     621 

Sublamine 610 

Suc  pancréatique  (Analyse 

du)  normal  de  Phomme. .     126 
Sucre  de  canne  dans  les 
végétaux..-.. 241 


—  dans  les  ananas  im- 
portés aux  États-Unis..     401 

Sulfate  de  spartéine  :  com- 
position ;  dosage  volomé- 
trique 545 

Tabac  (Maladie  bactérienne 
du)  :  le  chancre  ou  Tan- 
thracnose 582 

—  (Parasites  du  chanvre  et 

du) XXXVI 

Taches  d*encre  (Méthode  ra- 
pide pour  enlever  les) . .     260 

Tannin  (Incompatibilité  de 
Pantipyrine  et  du)  dans 
lee  préparations  pharma- 
ceutiques      618 

Tartres  commerciaux  (Mé- 
thode gazométrique  nou- 
velle en  vue  du  titrage 
des) 61 

Teintures  (Incompatibili- 
tés de  certaines) 304 

—  d*iode    (Altérations   de 

la) 360 

Thé  (Culture  et  commerce 

du)  au  Japon XLII 

Tmnia    solium     (Filicine 

brute  sur  le) 13 

Trigémine 610 

Tumeur  sous-cutanée  (Ana-         « 
lyse  de  concrétions  pro- 
venant d^une) 9 

Urines  (Dosage  de  Tam- 
moniaque  dans  les) 289 

—  (Dosage  de  Pindican 
dans  r) ;'?...     347 

—  Dosage  du  soufre  orga- 
nique dans  r)  an  moyen 

du  bioxyde  de  sodium . .     353 


—  656  — 


Urines  (Albumine  danBles) 

253,  389 
Urologie  (Revue  d').     515,  557 

Vaccine  (Réorganisation  da 
service  de  la) XXI 

Valériane  officinale  (Phar- 
macologie de  la) 610 

Valérobromine 610 

Vanadinm  (Dosage  da) 
dans  les  alliages 216 

—  (Sur  quelques  réactions 
du) 30 

VaniUe 294 


Végétaux    (Le    sacre    de 

canne  dans  les) 241 

Vernis  (Succédané  du) . .     XXIT 
Vins  d'oranges XXXVII 

—  de  liqueur  (Composition 

des) 223-264 

—  de  liqueur  (Prépaiatiofi 

des)  en  Grèce 402 

—  français  (La  prodnctîon, 
rimportation  et  Texpor- 
Utiondes) XLVIII 

Yohimbine  (Réactions  colo- 
rées de  1') 385 


Le  Gérant:  0.  Doin. 

PARIS.   —   IMPRIMBRIB  F.   LBTB,  RUB   GASSaTTB,    17. 


4.-  ANNÉE.  6"  SÉRIE,  TOME  XVIII  N»  13.     15  DÉCEMBRE  1903 


JOURNAL 

DE 

PHARMACIE  ET  DE  CHIMIE 

(Fondé  en    18O0). 

Comité  de  Rédaction  :  MM.   RICHE,  JUN6FLEISGH,  PETIT,  VILLEJEAN, 
,  '  BOURQUELOT,  MARTT,  MOUREU  et  PRUNIER; 

Collaborateurs:  MM.  J.  Bougault,  L.  Br.emer,  L.  Brunel,  E.  Collin,  H.  Cousm, 
Er.  Gérard,  L.  Grimbert,  M.  Guerbet,  Ed.  Guinochet, 
V.   Harlay,   II.  IIÉRISSEY,  E.  Leidié,   g.  Patein,  F.  Vigier; 

RÉDACTEUR  PRINCIPAL  i  M.  RICHE  ; 

Contenant  les  travaux  de  la.  Société  de  Pharmacie  de  Paris 

ainsi  que  les  procès-vei^baux  de  ses  séances    {Secrétaire  pour   i903,   M.    Choay) 

et  une  revue  médicale  y  par  M.  Charrin. 


SOMMAIRE 

Travaux  originaux.  >—  Une  réaction  de  la  cryogônine  ;  par  M.  G.  Patein, 
593.  —  Etude  des  variations  d'action  de  la  pepsine  sur  la  fibrine,  en 
milieu  acide,  à  la  Lempôrature  de  bO";  par  M.  Disdier,  59i. 

Médicaments  noweaux.  —  Revue  dos  médicaments  récemment  introduits  en  thérapeutique, 
piir  M.  llérissoy,  tfO'6. 

Revues  : 

PhfuTiiacie.  —  Phannacclogio  de  la  valériane  officinale;  par  M.  P.  Caries,  610.  —  Poudre 
solublo  d'adrénaline  et  solution  citro-boriquée  d'adrénaline  ;  par  M.  Mansier,  012.  —  Sur 
les  huiles  au  biioduro  de  mcrcui-o  ;  par  M.  L.  Soulard,  C13.  —  Extrait  de  quJntjuina  et 
anii[j\réiiquos  ;  par  M.  J.  Kobert,  6!»i.  —  Incompatibilité  do  l'antijiyrine  et  du  tannin  dans 
It'S  préparations  phannai-.euliquosi;  par  M.  Ed.  Crouzcl,  61S.  —  Cocaïne  ei  calomel,  inconipa- 
libiUté  ;  par  M.  U.  (îii.voi,  i»l'J.  —  Les  inconvénients  de  l'emploi  simultané  do  l'ioiloforme 
et  d»?s  préparations  nieVcunolles  ;  par  M.  le  D'  Ch.  Audry,  010.  —  Ditterenciatiou  des  chlo- 
rhydrates de  cocame,  d'eucaino  a  et  d'<Micaiiie  [i  ;  par  M.  C.  Kigel,  020.  —  Nouveau  mode 
de   gténiisation  du  catgut  ;  par  M.  R.  Rapp,  621. 

Chimie.  —  Lo  porchloruro  de  l'or  comme  réactif  des  acides  tartricpie,  oxalique  et  citriqtic  ;  par 
M.  L.  HostMiibaler.  012.  —  Sur  la  cysfino  ;  par  M.  A.-J.  l'atton.  623.  —  Contribution  à 
f  étude  des  hémicelluloscs  ;  par  MM.  É.  Schulze  et  N.  Ca.storû.  62  i. 

Jiihîiographif.  —  Kncyrlopédie  des  connaissancr*s  j)]uirmaceutiques,  sous  la  direction  des  pro- 
fesseurs J,  Moeller  et  U.  Thoms,  -2«  édition,  025. 

Société  de  Pharmacie  de  Paris.  —  Séance  du  î  décembre  iii03  ;  bii. 

Nécrologie.  —  Leidié,  629  ;  discours  de  M.   Léger,  président,  630. 
Académie  des  Sciences.  —  Séances  dos  O,  lO  et  23  novembre  1903  ;  o:i3.       ' 
Société  de  Thérapeutique.  —  Séance  du  u  novembre  I'J03;  6J6. 
Société  de  Biologie.  —  séance  du  7  novembre  19U3;  6JS. 

Table  des  auteurs  du  2^  semestre  1903.  —  oiu. 
Table  des  matières  du  2'  semestre  19u3.  —  64^». 


OCTAVE    DOIN,    Editeur 

Paris,  8,  place  do  l'Odôon 


Le  Journal  de  Phannacic  paraît  le  1«^  et  le  15  de  chaque  mois. 
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JOURNAUX  DE  MÉDEGIl 

Gazette      des     Hôpitaux,      Bulletin      Médical 
Bulletin  Général  de  Thërapeuiiq- 
Journal   de    Pharmacie    et  de  C: 

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Journal  de  Pharmacie 

N^  13.  —    XLV    —  15  Décembre  1903. 


RENSEIGNEMENTS 


Concours  pour  la  nomination  à  une  place  de  pharmacien  des  hdpitaux  et  hospices 
civils  de  Paris.  —  Un  Concours  pour  la  nomination  à  une  place  de  pharmacien  des  hôpi- 
taux et  hospices  civils  de  Paris  sera  ouvert  le  lundi  i*'  février  190i,  à  dix  heures  du 
malirij  dans  TAmphithèâtre  de  la  Pharmacie  centrale  des  Hôpitaux,  quai  de  la  Tour- 
nelle,  47. 

Les  candidats  devront  se  faire  inscrire  à- i'i4dmm»//'a/ion  (3,  avenue  Victoria),  service 
du  Personnel^  de  onze  heures  à  trois  heures,  depuis  le  lundi  4  /anrt'er  jusqu'au  samedi  16 
du  même  mois  inclusivement. 


Nominations  dans  le  corps  de  santé  de  la  guerre.  —  Au  grade  de  pharmacien 
aide-major  de  2*  classe  :  MM.  Heintz,  hôpital  militaire  Saint-Martin;  Vannier,  hôpital 
militaire  de  Marseille;  Bernard,  hôpital  militaire  de  Belfort. 


Nominations  dans  le  corps  de  santé  des  troupes  coloniales.  —Ont  été  nommés  dans 
le  corps  de  santé  des  troupes  coloniales  : 

Au  grade  de  pharmacien  aide-major  de  2«  classe  :  MM.  Laurent  et  Gombert. 


Élèves  du  service  de  santé  militaire.  —  A  la  suite  du  concours  ouvert  le  3  novem- 
bre 1903,  les  étudiants  en  pharmacie  dont  les  noms  suivent  ont  été,  par  décision  ministé- 
riello  du  12  novembre  courant,  nommés  élèves  en  pharmacie  du  service  de  santé  mili- 
taire, savoir  : 

M.  Douris  (Roger-François- Albert),  candidat  sans  inscription. 

M.  Bélair  (Jean-Franc ois-Numa-Roger),  candidat  sans  inscription. 

M.  Savary  (Pierre-Marie),  candidat  sans  inscription. 

M.  Languepin  (Jean-Nicolas-Louis),  candidat  sans  incription. 

M.  Dévie  (Gustave),  candidat  sans  inscription. 


Distinotion  honorilique.  —  A  l'occasion  de  TRiposltion  d'Hanoï  et  par  décret  du 
22  novembre  1903,  M.  Famelart,  de  Paris,  a  été  nommé  Chevalier  du  Mérite  agricole. 

Le  Concours  pour  la  nomination  à  la  place  de  sous-chef  des  laboratoires  de  la  Phar-n 
macie  centrale  des  hôpitaux  et  hospices  civils  de  Paris,  que  nous  avions  annoncée  dans 
le  numéro  du  1«'  novembre,  a  pris  fin  le  12  couranc  par  la  nomination  de  M.  Richard, 
interne  des  hôpitaux,  antérieurement  délégué  aux  fonctions  d'aide  de  laboratoire  à  la 
Pharmacie  centrale. 

Le  jury  était  composé  de  :  MM.  Prunier,  président;  Moureu,  Meillère,  Richaud  et  Choay. 

Les  questions  posées  étaient  les  suivantes  : 

Écrit.  —  1«  Aréométrie  et  alcoométrie.  Applications  pharmaceutiques  ; 

2*  Ëther  et  chloroforme;  Chimie  et  Pharmacie. 

Dissertation  orale.  —  Caféine  et  théobromine  ;  Chimie  et  Pharmacie. 

Épreuve  pratique.  —  !<>  Analyse  d'un  mélange  de  calomel,  d'émétique  et  d'acétate  de 
plomb  ; 

2«  Essai  qualitatif  d'un  phosphate  de  chaux  mélangé  de  carbonates  de  magnésie  et  de 
lithine,  et  dosage  de  la  chaux  dans  le  mélange. 


—       XLVI      — 

Les  noix  de  Galles •  —  La  prochaine  récolta.  —  Les  noix  de  Galles  de  la  régsaa  àa 
Smyrne,  dont  le  poarcenta(2fe  en  tanin  atteint  et  sonvent  dépasse  60  p.  190,  srat  Mi 
appréciées  par  les  marchés  consommateurs  où  elles  sont  expédiées  sons  les  trois  espèeet: 
noires,  vertes  et  blanches  ;  souvent,  cependant,  des  expéditions  sont  faites  en  maràu* 
dises  vertes  et  blanches  mélangées. 

Le  commerce  des  noix  de  Galles  a  beaucoup  perdu  de  son  importance  à  Smynie  dspei 
que  Mossoui  et  Alep  se  sont  mis  en  relations  directes  arec  les  anciens  clients  de  SByrse; 
Trébizonde  et  la  Grèce  produisent  aussi  cet  article  dont  l'ordre  de  Talenr  ett  le  satntt  : 
Alep,  Mossoui,  Trébizonde,  Smjrne,  Grèce. 

C'est  aux  deux  premières  proYenances  que  la  France  s'adresse  de  préférence  penr  m 
achats  ;  les  galles  vertes  et  blanches  de  Smyrne  s'écoulent  principalement  en  AlieBis|ai 
et  les  noires  en  Amérique  et  en  Angleterre. 

La  prochaine  récolte  des  noix  de  Galles  de  Smyrne  se  présente  cette  année  sons  ss 
aspect  peu  favorable,  et  les  arbres  n'ont  pas  donné  le  résulut  anqoel  on  s*atfieii(tiit, 
malgré  les  temps  favorables  qu'il  y  a  eu  pour  toutes  les  récoltes  en  général.  On  atCEftes 
cette  mauvaise  réussite  à  la  surproduction  qui  s'est  produite  il  7  a  trois  ans,  partidJaiité 
qui  a  fatigué  les  arbres. 

Ce  qui  confirme  encore  cette  opinion,  c'est  que  les  arrivages  qui,  d'ordinaire,  à  cctti 
époque-ci,  étaient  en  pleine  activité,  sont  nuls  jusqu'à  ce  jonr  et  les  prémlcaa  font  égsls- 
ment  défaut. 
Voici  le  chiffre  approximatif  des  trois  dernières  récoltes  *. 
1900-1901  :  1,500  tonnes. 
1901-1902  :  400  tonnes. 
1902-1903  :  120  tonnes. 

Pour  ce  qui  est  de  la  nouvelle  récolte,  1903-1904,  on  peut,  sans  trop  s'écarter  ds  U 
vérité,  l'évaluer  approximativement  au  chiffre  de  celle  de  l'année  pa.ssée.  Le  stock  « 
vieilles  marchandises  comporte  environ  40  tonnes  en  toutes  aortes,  contre  100  1 
Tannée  passée  et  200  tonnes  Tannée  1901-1902  à  pareil  jour. 

La  moyenne  de  Texportation|annuelle  est  de  500  à  600  tonnes,  et  il  est  facile  de  < 
que,  dans  ces  conditions,  les  prix,  durant  celte  campagne,  se  maintiendront  an  niveaa  ée 
ceux  de  Tannée  passée,  soit  : 
Les  noires.  130/135  francs; 
Les  vertes  et  blanches,  115/120  francs, 
et  si  la  demande  est  bonne  pour  Texportation  et  surtout  pour  la  consommation 
des  prix  plus  élevés  sont  à  prévoir. 

D'après  les  renseignements  reçus  de  la  Syrie,  la  récolte  de  ce  pays  sera  égala 
petite. 

[Bulletin  de  la  Chambre  de  ComtMrce  françaiee  de  Sm^^rne.) 


Une  nonyelle  pierre  précieuia  (1).  •—  La  pierre  prédeuse  portant  le  nom  de  spods- 
mène  se  présente  généralement  sous  la  forme  de  cristaux  d'un  blanc  opaque,  qnelqnefois 
cependant  très  richement  colorés  ;  telles  sont  les  gemmes  de  spoduméne  dn  Brésil  pré- 
sentant une  coloration  jaune  clair,  les  «  petites  émerandes  »  de  la  Caroline  dn  Nord,  et 
les  rares  spécimens  trouvés  à  Brauchville,  ayant  une  coloration  lilas  00  améthyste. 

Ce  cristal  est  extrêmement  sujet  aux  altérations  et  perd  généralement  sa  transparenee 
et  la  beauté  de  ses  couleurs.  Dans  Science^  du  28  août  1903  M.  Kunz  annonce  qn*il  viesl 
de  découvrir  à  San^Diego  (Caliiornio)  un  gros  cristal  de  spoduméne,  nullement  altéré  et 
d'une  splendide  couleur  lilas;  ce  cristal  était  mélangé  avec  d'autres  minéraux. 

San-Diego  est  situé  à  2  kil.  1/2  au  nord-est  de  Pala  et  à  moins  de  1.500  mètres  des 
fameuses  mines  de  rubellite  et  de  lépidolite  de  cette  ville.  Pala  est  déjà  nne  des  plat 
remarquables  localités  connues  pour  ses  pierres  ;  on  y  trouve,  en  effet,  Tamblygonite  par 

(1)  Rev.  êcienlif,,  31  octobre  1903. 


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PAPIERS     MÉDICINAUX 


[tey  !ipinadiop$  i^oyit  caoutchoutes  ou  non) 

Emplâtre  ronge  (form.  Wâal,  Minium  ei  Cinabre)  à  llodoforme 
au  aaloL  à  la  résoroine.  à  l'ichtyol,  etc.,  ^to. 

NOUVEAUX  TAFFETAS  MÉDICAMENTEUX  DEBICHT 


DESNOIX  ET  OEBUCHY, 

F.i[posUion  Universelle  de  -lOOO.  —  Membre  du  Jury.  —  Hor?»  C#nm 


17,  me  Viellle-dn-Tomple.  i: 

FAttlS 


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TRAITEMENT  desAFFECTIONSdeiESTOMAC 

SURALIMENTATION  des  DÉBIUTÉS       ^  ^ 
CONVALESCENTS  et 

TUBERCULEUX 


Suc  Gastrique  Physiologique  naturel 

Extrait  de  l'estomac  du  Porc  vivant  par  les  procédés  du  Docteur  HEPP 

CHEVRETIN-LE  M  ATTE,24.RtteCaumartln-Té/ép/i.24S-S6-«t<MiteHM»"-''' 


MLULES  ET  GRANULES 

IMPRIMÉS 

€/e  la  maison  L.  F  RE  HE  ^  A.  Champigo|  &  C^  S^J9,ro8  Jacob,  Paris. 

Les  Orantdês  imprimés  de  notre  maison  sont  préparés  au  pilulier,  dosés 
ane  façon  mathématique  et  colorés  en  nuances  diverses. —  Le  nom  et  la  dose 
L  médicament  sont  imprimés  très  lisiblement  sur  chaque  granule.  —  Le 
élange  de  granules  de  composition  différente  est  donc  complètement 
ipossible.  —  Toutes  les  causes  d*erreur  sont  ainsi  évitées  avec  les  Granules 
^primés  de  la  maison  FRERE. • 

Nous  avons  l'honneur  de  prévenir  MM.  les  Pharmaciens  qui  veuient  spé- 
laliser  leurs  formules  de  pilules  ou  de  granules  que  nous  mettons  à  leur 
îsposition  nos  procédés  d'enrobage^  de  colttration  d  d'impression,  pour  une  quantité 
linimum  de  deux  kilos  de  pilmes  ou  granules  habillés 

Nos  confrères  peuvent  ou  nous  confier  leurs  formules,  et  dans  ce  cas  la  plus 
rande  discrétion  leur  est  assurée,  ou  nous  envoyer  séparées  ou  mélangées  les 
ubstances  entrant  dans  leur  composition. 

Lorsque  nous  fournissons  les  matières  premières,  celles-ci,  toujours  de  pre- 
Dkier  choix,  sont  facturées  aux  prix  portés  sur  les  Prix-Courants  des  maisons 
,e  droguerie. 

Nous  rappelons  à  M  M .  nos  Confrères  qux.  les  avantages  de  notre  procédé  sont  : 

i°  Donner  un  produit  parfait  au  triple  point  de  vue  de  l'aspect,  de  la  rigueur 
lu  dosage  et  de  la  solubilité  dansTestomac  ; 

2"  Assurera  l'inventeur  la  propriété  exclusive  do  la  marque  ou  de  la 
lènomination  qu'il  a  choisie,  par  la  raison  que  noiis  évitons  toujours,  avec  le 
>lus  grand  soin,  d*employer  pour  un  autre  Client  une  inscription  déjà  choisie  par 
*un  de  nos  confrères,  ou  même  une  inscription  voisine  pouvant  prêter  à  confusion; 

3"^  Fournir  des  pilules  ou  granules  qui,  n'étant  point  recouverts  de  sucre, 
n'adhèrent  jamais  entre  eux,   conservent  indéfiniment  l'activité  des  matières 
premières  qu'ils  renferment  et  restent  inaltérables  sous  tous  les  climats, 
^'adresser  pour  les  renseignements  et  envois  d'échantillons  à  notre  Maison 

19,    RUE    JACOB,    PARIS 

En  terminant,  nous  appelons  spécialement  raltention  de  MM.  les  Pharmaciens  sur 
les  pilules  dout  la  nomeuclature  suit  : 

l^lluleM  Aiitf  blIU^uMeii  icoloquinte  composée  Codex) dO  fr 

—  iViiilcllMrrliéU|u«^^>»  (dia^cordium  et  bismuth) 2)0 

AiitiKouiieuiit^»  isaiicylate  de  soude  à  0.10)  -. OO 

i%.ntliié%'i-tilKlMueis  (J.  Vïéglin-Codex) V4l 

—  AiitirliuiutftUiitnHles  (salicylate  de  soude  à  0,10) 40 

AutlnpciMinocllque»  (valéhanate  de  zmc  à  0,10) 2&2S 

—  Apérltives  (extrait  de  rhubarbe  à  0,10} «O 

—  Calnittote»  (Cyno*£lo8se  à  0,10) [ tttf 

—  DépurAlIve»  (extrait  salsepareille  à  0,15) BO 

I        -       DIfçestIve»  (pepsine  à  0,10) SO 

—  Diurétique»  ^nitre,  camphre)  (ancien  Codex) »0 

—  Fébrt  rufçei»  (sulfate  quinine  à  0, i 0)  [variable] >0 

~        Ferrugineuses  (tartrate  de  potasse  et  fer  à  0,20) ^K 

—  L«x»tlve»  (podophyllin  à  0.025) SO 

HuriH^atl ves  (piiales  écossaises  (^odex) ^O 

—  Vermlt^Kes  (sanLonine  à  O.Oo) »0 

Pour  une  quantité  de  'i  kilos  de  chaque  sorte,  ces  pilules  peuvent  porter  telle  ins 

criptioQ  et  telle  couleur  choisies  par  le  Client. 


—  6  — 


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9^Vk  DES  DIVERS  MODÈLES  • 

N«  1 1  ue  seule  UK  etitt  10 i  15 gr- ...  i' 20 

N«2 U eoHtt20à25gr«....  \  25 

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Spanulrap  «aontolioiité  Vigier,  inaltérable^  très  adhésif,  AHtiteptiame,  très  soafls.  ~  9p» 
radraps  eaoatohoatés  de  Yifiro.  —  Poix    de  BomrgogBe.  —   BelladoBe.  ^  ezyée  es  li» 
etc.  -  Toile  Tésioante.  —  Thapsia.  —  Monekes  d*opiam,  —  de  Mlilam.  —  EmplÊân  fmeKL 
—  Snppositoirea.  —  Taffetas  d'ABgletarre  (Croix  d'asvr).  —  Con  Plaaters  pariiÉWi 
Meroare  éteint.  —  On^^ent  mereariel.  —  Lainiae.  —  Aleptiae.  »  Baadai^e 
savons   médleanentenz  (Marque  Croix  d'axnr).  —  MerTeilleax  Dettraewr.  — 
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très  bien  introduite  depuis  15  ans  en  Alle- 
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Italin,  Belgique.  Hollande  et  Luxembourg,  on 
cherche  des  représentants  sur  toutes  les 
places  franca  ses.  l!.rn*»t  II«*ss,  Paris, 
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IISTALLATIOI  COIPUTE  DE  UB8RAT0IIES 

Tables  de  dimensions  ooiiraiit«s  livrables  touiédiatemil 


—      XLVII      — 

onnes,  la  lépidolithe  s'y  rencontre  par  centaines  de  tonnes  ;  on  y  a  rencontré  des  cristaux 
«  rabellite  rose  qui  sont  un  ornement  courant  des  collections  de  minéralogie. 

Dans  cette  nou?elle  locaUté,  les  cristaux  de  spodumône  atteignent  la  taille  d'une  main 
l'homme;  ils  sont  parfaitement  clairs  et  d*une  teinte  lilas  rosé,  Tariant  arec  le  dichroïsme, 
L'on  ion  très  pâle  à  une  riche  teinte  améthyste. 

Jamais  on  n'arait  trouvé  un  pareil  cristal  de  spodumène  et  cette  découverte  est  d'un 
rèa  grand  intérêt.  Une  diiïérence  très  notable  existe  entre  les  cristaux  venant  de  la  pro- 
fondeur du  roc  et  ceux  de  la  surface;  les  premiers  ont  une  teinte  plus  foncée.  Cette  dif- 
'^rence  est  due,  sans  aucun  doate,  aux  effets  de  Teau,  de  l'air  et  de  la  lumière  qui  affec- 
mnt  si  fréquemment  la  couleur  des  minéraux  se  trouvant  à  une  faible  profondeur  dans 
e  roc. 

I^a  matière  est  excessivement  pure  et  d'un  poids  spécifique  de  3.183  (moyenne  de  trois 
Brisiaox).  Les  cristaux  sont  quelque  peu  corrodés  ai  se  groupent  deux  à  deux,  comme 
Les  hiddenites. 

Oa  a  trouvé  aussi  de  la  tourmaline  colorée,  quelques  cristaux  ayant  environ  30  centi- 
mètres de  lougsur  8  de  large,  de  couleur  rose  rubelllie  avec  une  couche  extérieure  d'in- 
dicolite  bleu  loncé. 

Ces  cristaux,  étant  d'une  gemme  entièrement  nouvelle  et  d'une  beauté  particulière,  un 
nom  générique  leur  doit  être  conféré  aussitôt  que  leurs  caractères  seront  définitivement 
déterminés. 


La  chancre  des  arbres  (i).  —  On  sait  que  le  chancre  des  arbres,  qui  s'attaque  assez 
souvent  aux  arbres  fruitiers  âgés,  par  exemple,  au  pommier  en  particulier,  est  commu- 
nément attribué  à  un  parasite,  le  Neclria  ditissima.  Cette  étiologie  serait  erronée,  d'après 
nn  botaniste  polonais,  M.  J.  Brzczinski.  qui  a  publié  sur  ce  sujet  on  travail  dans  le  Bul^ 
letin  de  V Académie  des  Sciences  de  Cracovie.  Le  champignon  dont  il  s'agit  se  trouve 
bien  dans  les  plaies  des  arbres  atteints  de  chancre,  mais  il  ne  serait  là  qu'un  simple 
saprophyte  vivant  sur  les  parties  mortes  de  l'écorce.  Les  inoculations  de  cultures  pures 
Neotria  sont  hors  d'état  de  produire  la  maladie.  La  véritable  cause  du  mal  se  trouverait 
dans  certaiues  bactéries  que  l'auteur  a  reconnues  et  isolées  :  les  Bacterium  maliy  pyri, 
et  coryli  du  pommier,  du  poirier  et  du  noisetier.  Ces  trois  espèces  ne  diffèrent  d'ailleurs 
que  de  manière  peu  importante.  L'inoculation  de  ces  bactéries  produit  des  lésions  locales, 
des  aires  de  décoloration  qui  s'étement  d'année  en  année.  Pour  le  botaniste  de  Cracovie, 
le  chancre  ne  serait  qu'une  des  manifestations  extérioures  de  la  bactériose  dont  soufire 
l'arbre.  Celle-ci  peut  aussi  se  traduire  par  une  apparence  maladive  générale  et  par  de  la 
chlorose,  aussi  par  la  formation  de  nœuds  irréguliers  sur  les  tiges  et  branches,  et  sur 
les  racines.  Il  sera  bon  de  reprendre  et  d-étendre  l'étude  entreprise  par  M.  Brzczinski  qui 
change  totalement  l'opinion  qui  avait  cours  hier  encore. 


Le  papayer  utilisé  contre  les  moustiques  (2).  -^  M.  Shipley  avait  signalé  dernière- 
ment Tinfluence  destructrice  conire  les  moustiques  du  parfum  exhalé  par  VOcj/mum 
viride,  M.  Percy  Groom  a  eu  l'occasion  de  reconnaître  les  mêmes  propriétés  aux  arbustes 
de  l'espèce  Carica  papaya  dont  les  gros  fruits  jaunes  ressemblent  beaucoup  au  melon. 
L'auteur  habitait  en  Chine  une  maison  située  dans  une  régiou  infestée  de  moustiques,  et 
une  haie  de  papayers  séparait  la  maison  du  rivage  contaminé.  Op,  ainsi  que  le  rapporte 
Promelheus  n»  123),  l'auteur  a  pu  remarquer  que  seule  son  habitation  était  épargnée  de 
la  présence  incommode  des  moustiques,  qui  pullulaient  dans  les  maisons  voisines.  Mais 
si  un  orage  venait  a  ouvrir  une  brèche  dans  le  plant  protecteur,  aussitôt  une  invasion 
d'insectes  se  produisait. 

(i)  Aeo.  sdentif.,  31  octobre  1903. 
(S)  /6td.,  3  octobre  1903. 


—      XL  VIII      — 

L'aatear  estime  que  cette  propriété  est  due  à  une  émanation  particoUére  de :'iÀre, ^n 
aurait  le  pouvoir  de  chasser  les  moustiques. 

On  sait  d'ailleurs,  que  cette  action  importante  exercée  contre  les  moastîqaeïn'Mtpiik 
seule  propriété  de  ces  arbustes  tropicaux.  Us  ont  aussi  le  pouvoir  de  ranioUir  trèi  n)i» 
dément  la  chair  d'un  animal  fraîchement  tué  et  déposé  au  milieu  des  feailles  £aci  <ii«i  ' 
proprement  parler  des  plantes  carnivores.   D'ailleurs  même  chose  se  produit  Aptènat 
courte  cuisson  de  cette  chair  dans  le  suc  de  la  plante;   mais  Taction,  après  simple dipèt 
sur  les  feuilles,  parait  due  à  une  évaporation  spéciale  qui  est  probablemeni  U  m«fes  qit 
colle  qui  détruit  les  moustiques. 

Cette  action  sur  la  chair  fratche  a  été  également  attribuée  aux  feailles  da  Ftcut  i 


La  prodaction  llmportation  et  l'exportation  des  vini  français.  —  L'étendae  ictat 
du  vigiifble  trançais  a  fl>'chi,  en  1902,  d'un  pt-u  plus  de   2.0O0  hectares.  U«ompt»haU<t 
i.133  338  hectares.  En  1900,  la  récolte,  qui  avait  éie  la  plus  belle  des  dix  dernières  asi^ 
atteignit  67.353.00(>  hectolitres.  On  peut  se  deinander  comment  il  se  fait  que  la  Fnan»  ^ 
avec  une  production  qui  peut  atteindre  70  millions  d'hectolitres,  ne  réassit  pas  à  du 
lopper  ses  exportations  à  l'étranger.  Le  tableau  ci- dessous  montre  qu'elle  ne  réassu  gai»  J 
qu'à  diminuer  ses  importations. 

Vins  de  toutes  sortes  ordiBaîru 
Vins  de  vendange  et  de  liqaear. 

Production.  Importation.  Exporiatio». 


1902. 
1903. 
1894. 
1895. 
189^. 
1897. 
1898. 
1899. 
1900 . 
1901  . 
1902 . 


hectolitres. 

29.082.000 
50.010.000 
39. 05.*.  000 
26.688.000 
44.65r..000 
32.351  000 
32.282.000 
47.908  000 
67  353. OUO 
57. 961.000 
39.884. UOO 


hectolitres. 

9.400.000 
5.89.i.000 
4.495.000 
6.3J1  000 
8.814.000 
7.531.000 
8.603.000 
8.46«.000 
5.217.000 
3.708.000 
3.752.000 


hectolitres 

i.845.00« 
I. 569.000 
1.7^:4  00« 
1.697.000 
1.784.000 
1.775.000 
i.63n.000 
1.7i7.0<IO 
1.905.m.O 
2.012.000 
1.717.O00 


Les  chiffres  de  1902  ne  comprennent  que  les  dix  premiers  mois  de  l'année. 
Dans  les  totaux  ci-des»us  sont  comprises  les  exportations  de  vins  de  Champagne  ^ 
depuis  1898,  ont  oscillé  de  la  façon  suivante  : 


1898. 
1899. 
1900. 
19U1. 
1902. 


hectolitres. 

200.312 
180.348 
196.090 
18J.648 
191.051 


En  1901,  la  France  a  exporté  :  en  Angleterre,  25  millions  50.939  litres,  valant  64  ral- 
lions 1,2  de  francs;  et  en  Belgique,  23.234.500  litres. 

Mais,  pour  l'exportation  en  Angleterre,  la  France  a,  comme  redoutables  concarreati 
le  Portugal  et  TKspagne,  qui  en  ont  expédié  à  nos  voisins  respectivement  poar  f^  ii£- 
lions  et  16  millions  de  francs;  et  pour  la  Belgique,  la  vente  des  vins. allemands  a  ;>ii« 
de  11.371  hectolitres  en  1890  à  19  904  hectolitres  en  1900. 

Il  faut  noter  d'ailleurs  que  la  production  mouiliale  du  vin  s'accroît  chaque  an  »e,i( 
que  des  pays  qui,  naguère,  étaient  consommateurs  de  vins  français,  sont  en  paaa  9» 
seulement  de  ne  plus  en  avoir  besoin,  mais  encore  de  les  concurrencer  par  lears  p  )pm 
produits  sur  les  marchés  étrangers. 


ncpaniKRiK  p.  liyb,  rub  OAssarra,  l"?. 


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du  personnel  —   Accidents   de    toute    nature    — 
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Les  pastilles  au  sublimé  sont  préparées  sous  le  contrôle  direci  de  Monsieor  le 
Professeur  D'  von  Anf^erer.  Chevalier. 

En  vertudes  jugements  rendus  par  le  trib.du  pays  les  26  oct.et  30  déc.1901  et  de  celui  rendu 
Ie6nov.i902  parle trib.  suprême  du  Koy.de  Bavière  cité  en  appel,  aucune  maison  autre  que 
la  maison  Julius  Asthausen  —  n'a  le  droit  — do  donner  aux  pastilles  au  sublimé  qu'il  fabrique 
ou  vend  le  nomdc  Monsieurle  Prof.  D' Chevalier  von  Ant;erer. — Je  donne  par  la  présente,  avis 
de  ne  point  acheter  ou  vendre  des  pastilles  au  sublimé  sur  l'étiquette  desquelles  il  est  fait 
allusion  d'une  façon  quelconque  au  nom  de  Monsieur  le  Prof.  D'  Chevalier  von  Angerer. 

Les  pastilles  au  suDlimé  du  Prof.  D^  von  Angerer  ne  sont  véritables  et  leur  fabrication 
contrôuie  que  si  l'emballage  porte  ma  marque  protectrice  déposée. 


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L'Eau  de  Table  sans  Rivale         u 

t-^^lus  Légère    à   l'Estoxaao     ixirr<„  .,„ 


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MAY  16  1905 


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