This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's books discoverable online.
It bas survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the
publisher to a library and finally to y ou.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.
We also ask that y ou:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web
at|http : //books . google . corn/
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer r attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse] ht tp : //books .google . corn
i
I
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
«fXiAME S-ftRIB
TOME DIX-SEPTIÈME
PARIS. — IMPRIMERIE F. LBVé, RUB CAS8BTTB, M
r
JOURNAL
DE
PHARMACIE ET DE CHIMIE
(FONDÉ EN 1809)
Comité de Rédaction : MM. RICHE, JUN6FLEISGH, PETIT,
VILLEIEAN, BOURQUELOT, MARTT, MOUREU et PRUNIER
CoUaboratenrs : MM. J. Bougault, L. Bil^mer, L. Brunel,
E. Ck)LUN, H. Cousin, Er. Gérard, L. Grimbert, M. Guerbet,
Ed. Guinochet, V. Harlay, H. Hérissey, E. Leidié,
G. PaTEIN, F. ViGIER.
RéDACTBUR PRINCIPAL : M. RICHE
Contenant les travaux de la Société de Pharmacie de Paris ainsi que les
procèS'Verbaux de ses séances
et une revue médicale, par M. Gharrim.
Sixième Série
TOME DIX-SEPTIEME
PARIS
OCTAVE DOIN, ÉDITEUR
8, PLACE DE L*ODÉON, 8
1903
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
VI« SÉRIE. — TOME XVU. — ANNÉE 1903, 1" PARTIE.
TRAVAUX ORIGINAUX
ÉUminaUon du mercure (kais les liquides^ sucrés traités
par le nitrate mercurique; application au liquide ce-
pkalaraeàidie%; par M. G. Patein (1).
Dans plusieurs notes que nons ayons eu Thonneur de
présenter ici, senl on en collaboration avec M. Dnfan,
nous avons montré que le nitrafe acide de mercure est
souvent le seul réactif capable d'éliminer, dans les
liquides physiologiques ou pathologiques, les matières
azotées douées de pouvoir rotatoire qui accompagnent
les sucres et faussent le dosage de ceux-ci par le saccha-
rimètre ; nous avons montré également que, lorsque les
précautions voulues sont observées, cet agent est inca-
pable d'agir sur les différents sucres, soit pîiysiquement,
soit chimiquement. Nous donnons aujourd'hui un nou-
veau moyen d'éliminer le mercure qui reste en solution,
et de rendre ainsi le procédé absolument rigoureux et
pratique quand on vent opérer le dosage par les mé-
thodes optique et volumétrîque à l'aide de ta liqueur
(1) Note poeéientée à la Société de Phamiiwie (séance da 3« décembre).
136326
— 6 —
de Fehling : cette élimination se fait par la poudre de
zinc. Voici le manuel opératoire pour l'urine : 50^*^ d'u-
rine sont additionnés de 25*^^ de notre réactif, puis,
goutte à goutte, de soude étendue jusqu'à réaction neutre
au tournesol ; on complète le volume de lOO^*' et on
filtre; le liquide filtré, absolument incolore et limpide,
privé de toute matière albuminoïde, peut être examiné
au polarimètre. Pour le rendre propre au dosage par le
Fehling. on en prend environ 50" qu'on additionne de
2^"^ de poudre de zinc^ on agite à différentes reprises et
on filtre au bout de 2 ou 3 heures ; il ne reste plus trace
de mercure en solution ; on rend alors le liquide filtré
alcalin à l'aide de lessive de soude : le précipité d'oxyde
de zinc que produit d'abord cette soude se redissout
dans l'excès de celle-ci et on se trouve dans le cas d'une
solution sucrée ordinaire qu'on peut doser directement
à la liqueur de Fehling. // est bien entendu quHl fau^
tenir compte, dans le calcul du résultai, de V augmentation
de volume produite par la soude, si cette augmentation
est sensible.
11 y a donc, en somme, trois temps dans notre procédé
de défécation : 1** on ajoute le réactif nitromercurique ;
2^ on neutralise par la soude et on ramène le liquide à
un volume déterminé; 3** on élimine le mercure resté
en solution par la poudre de zinc et on rend le liquide
alcalin. Le deuxième temps a pour but de donner toute
sécurité pour la précipitation des matières albumi-
noïdes, les dernières traces des peptones elles-mêmes
étant précipitées; dans bon nombre de cas, cependant,
il n'est pas indispensable : une neutralisation partielle
suffit et on peut de suite passer au troisième temps.
Ce procédé devient ainsi des plus rapides, mais il ne
faut avoir recours à cette simplification qu'après un
contrôle sévère démontrant que la précipitation des
matières albuminoïdes est complète.
Nous avons appliqué le mode de traitement précé-
dent au liquide céphalorachidien dans lequel l'existence
de ffliu:ose a été affirmée par les uns et niée par les
— 7 —
autres; nous-mème avons dit autrefois qu'elle était au
moins exceptionnelle. On sait que ce liquide, générale-
ment alcalin au tournesol et de faible densité, contient du
ddortire de sodium avec une petite qieantité d'albumine. En
additionnant de quelques centimètres cubes de réactif
nilromercurique le liquide céphalorachidien extrait
chezrhomme par ponction lombaire, filtrant, éliminant
par la poudre de zinc le mercure resté en solution, nous .
avons obtenu un liquide limpide qui, rendu alcalin par
la soude« réduit notablement la liqueur de Fehling.
Nous n'avons pas encore fait d'essais assez nombreux
pour affirmer que la substance réductrice est bien et
uniquement du glucose et que, lorsqu'on opère comme
nous l'avons fait, on la retrouve toujours parce que le
nitrate de mercure détruit le ferment glycolytique qui
existerait dans le liquide céphalorachidien comme dans
le sang ; mais nous sommes disposé à croire que les ré-
sultats négatifs obtenus dans la recherche du glucose
dans le liquide céphalorachidien proviennent d'une
glycolyse qui se produit dans ce liquide comme dans le
sang et qui est complète au moment de la recherche, si
celle-ci n'a lieu qu*au bout de quelques heures et sans
qu'on ait entravé l'action du ferment. Nous communi-
querons prochainement le résultat de nos expériences à
ce sujet.
Action du chlore et du brome sur les vératrols mononitrés;
par M. H. Cousin.
Dans un travail inséré au Journal de Pharmacie (1)
j'ai décrit un vératrol mononitré trichloré et un véra-
trol mononitré tribromé, obtenus dans l'action de
l'acide nitrique fumant sur les vératrols trichloré et tri-
bromé; dans le but de déterminer la constitution de ces
corps ainsi que celle de certains dérivés hologénés de
la pyrocatéchine et du gaïacol, j'ai étudié l'action du
{{) Joum. de Pliarm. et Chimie, [tij, XV, 167, 1902.
— 8 —
ohlore et do brome sur les vératrols mononitrés. Ceux-
ci sont au nombre de deux^ l'un a qui a pour formule :
a-0»H3-OCH3-OOH»— A20«,
1 2 3
l'autre :
p-C«H*-0CH«— OCH»-AïO«.
4
J'ai fait réagir le chlore et le brome sur chacun de ces
corps.
Action du brome but lé vératrol miré a. — Dans un
travail antérienr (1), j'ai obteou dass cette réaction un
dérivé mononitré dibromé, ayant pour formule :
. C«H*(0CH3)«— AtO«— Br« .
3
J'ai cherché à fixer un troisième atome de brome sur le
vératrol nitré-3 en traitant le dérivé dibromé par le
brome en présence d'acide sulfurique. 10«' de vératrol
monobromé dinitré sont triturés avec 20*^ d'acide sulfu-
rique pur ; au bout de 24 heures, j'ajoute 5^^ de brome et
chauffe 10 heures & la température du bain-marie; le
produit de ]a réaction est versé dans du bisulfite de
eoude étendu et il se dépose une masse cristalline qui
est desséchée et traitée par Talcool absolu ; le dissol-
vant laisse comme résidu le vératrol mononitré dibromé
non attaqué et enlève un produit qui est précipité par
Teau et purifié par plusieurs cristallisations dans l'alcool
à 90"*. 11 reste finalement des aiguilles blanches à peine
jaunes, constituées par des prismes allongés et aplatis,
insolubles dansTéau, solubles dans Talcool, Téther, le
chloroforme.
Le point de fusion est 116''-117''.
Les analyses ont donné :
Calculé pour Trouvé
^^(OCHa)»— AzO« -Bi» —
Br =» 61,n Br = 'M
Al 8. 3,33 Az = 3,o6
C'est donc un vératrol tribromé mononitré dont la
formule de constitution ne peut être que
(i) Annales de physique et de chimie^ 1^ sériOi t. XIII, p. o05.
B^-C
Bp— C
- 9-
C-0CM8
C-AzO«
Ce corps a élé comparé au dérivé obtenu dans l'action
de Tacide nitrique fumant sur le vératrol tribromé, et il
en résulte qu'il y a identité complète au point de vue
de la composition et des propriétés; les points de fusion
sont les mêmes. On arrive donc au corps même, soit en
faisant réagir le brome sur le vératrol nitré-3, soit en
nitrant le tribromo-vératrol.
Les trois atomes de brome dans le vératrol tribromé
occupent doncies positions 4, 5, 6.
Le gaïacol tribromé, qui, traité par Tiodure de mé-
thyle et la potasse, donne le vératrol tribromé et qui
se forme dans l'action directe du brome sur le gaïacol,
possède une des deux formules de constitution suivantes:
C-OH
BiwC
BrC
/'\c-
c— 0CH«
C— H
Gàlacol tribromé
on
C-0CH3
/"\c-<
BiwC-^^ ^C-OCH»
Br— C
5 3
C-H
C
Vératrol tribromé
— 10 —
Brome et vératrol nitré-4. — Je n'insisterai pas sur
celte réaction qui m'a donné peu de résultats intéres-
sants. J'ai décrit antérieurement (1) un dérivé mono-
brome mononitré que j'ai obtenu dans l'action du brome
à froid sur le vératrol nitré-4. En faisant réagir le
brome à chaud^ soit seul, soit en présence d'acide sul-
furique, j'ai isolé :
1** Le dérivé monobromé mononitré, sous forme d'ai-
guilles jaunes. Une analyse a donné :
CalcuM pour Trouvé
C«H»0*BrAz —
Br = 30,63 Br = 30,82
2^ Des aiguilles blanches, exemptes d'azote et cons-
tituées par du vératrol tétrabromé.
Action du chlore. — Vératrol nitré-a. — Quand,
dans une dissolution de vératrol nilré-3, on fait passer
un courant de chlore, il n'y a pas de réaction même à la
température de 60"; il n'en est pas de môme en présence
d'acide sulfurique. 3*''''de véralrol nilré sont mis en con-
tact avec 10" d'acide sulfurique el 20*"** d'acide acé-
tique; dans la dissolution, je fais passer un courant de
chlore en grand excès et le produit de la réaction est
versé dans une solution étendue de bisulfite de soude;
il se précipite une masse pâteuse qui se solidifie au
bout de quelque temps. Le produit desséché est cons-
titué par un mélange de deux corps qu'il est facile de
séparer au moyen de l'éther de pétrole. L'un de ces
corps est soluble dans l'éther de pétrole et après puri-
fication se présente en aiguilles blanches fusibles à 88"^.
Il est exempt d'azote et possède toutes les propriétés du
vératrol tétrachloré.
Le second, insoluble dans l'éther de pétrole, est pu-
rifié par cristallisation dans Talcool. Le corps pur est
constitué par des cristaux prismatiques de couleur
blanc jaunâtre insolubles dans l'eau, solubles dans l'al-
cool, l'éther, la benzine, insolubles dans l'éther de pé-
trole. Le point de fusion est 110"*- 111°.
(1) Annales de physique et de chimie^ V série, t. XllI, p. 504.
— Il —
Les analyses montrent que ce corps est un dérivé di-
chloré du vératrol mononitré :
Caicalé pour Trouvé
C»H7G12AzO 4 —
Cl = 28,n Cl = 27,61
Az = 5,5ô Az = 5,67
Sa formule est par conséquent :
C6H— (0CH»)2— Az02— C12.
3
Action du chlore sur le vératrol nitré-4. — L'action
da chlore sur ce vératrol nitré en solution acétique ne
m'a donné qu'un liquide huileux d'où rien ne cristal-
lise. En présence d'acide sulfurique, la réaction est plus
nette. 20»*^ de vératrol nitré sont triturés avec 20*^*"
d'acide sulfurique et le mélange coloré en rouge est dis-
sous dans 40^^ d'acide acétique. Dans la solution, je fais
passer un courant de chlore en excès, jusqu'à décolora-
tion du liquide. Le produit de la réaction versé dans du
bisulfite étendu laisse déposer un liquide huileux qui se
solidifie lentement. La masse cristalline est purifiée
par une dissolution dans l'alcool à 90** en présence de
noir animal. Cette solution alcoolique évaporée sur
l'acide sulfurique laisse de longues aiguilles aplaties, de
couleur jaune pâle, groupées en une masse cristalline.
Ce corps est insoluble dans Teau, soluble en toute pro-
portion dans l'alcool et l'éther, d'où il cristallise diffi-
cilement. Son point de fusion est 46**-47^ C'est un dé-
rivé dichloré du vératrol mononitré, ainsi qu'il résulte
des analyses :
Calculé pour Trouvé
C»H7Cl»AzO* —
Cl = 28,17 Cl = 28,39—28,41
Aï = 5,55 Az = 5,72
Sa formule est donc !
C«H— (0CH3)S— Az02— 012.
L^action du chlore sur les vératrols mononitrés ne
m'a pas donné le dérivé mononitré trichloré que j'au-
— 12 —
rais pu comparer a» corps obtenu daus Taetion de
Tacide nitrique fumant sur te vératrol triekloté. 11 est
néanmoins extrêmement vraisemblable que les for-
mules de constitution des dérivés mononitré trichloré
et mononitré tribromé sont les mêmes, c'est-à-
dire que les atomes de chlore et de brome occupent
les positions 4-5-6, et cela pour les raisons sui-
vantes :
Ces corps sont obtenus tous deux dans Faction de
Tacide nitrique fumant s«r les vératrols trichloré et tri-
bromé formés eux-mêmes par méthylatioa des gaïa-
cols trichloré et tribromé. Ces derniers sont obtenvs
dans Taction directe do chlore et du brome sur le gaïa*
col, et c'est une règle à peu près générale que les déri-
vés formés dans les mêîoies conditions par le chlore et
par le brome possèdent des constitutions analogues. U
est donc extrêmement vraisemblable que le vératrol
mononitré trichloré et le vératrol trichloré sont repré-
sentés par les schémas suivants :
C— OCH» C— 0CH3
Cl— Cj^ l'C-OCH» ^^--^116 It^^^^^^
CI-<
V./*"""' "A./
C-H
J'ai décrit une pyrocatéchine trichlorée (1) qui, traitée
par riodure de méthyle et la potasse, est transformée en
vératrol trichloré. Cette pyrocatéchine trichlorée a pour
formule : C«H-(0H)*-C1.C1.C1.
1*2 4 5 6
Le gaïacol trichloré que j'ai préparé par Taction di-
recte du chlore sur le gaïacol (2) est représenté par les
schémas suivants :
(1) Annales de physique et de chimie, t. XIII, p. 483.
(2) Comptas rendus, t. CXXVII, p. 769.
-13-1
C— OH C— OH
Cl-CjJ^ 2^C-0CH» ^-^'e 2^^^^*^'
Cl— I
C— H Cl-^
5 3
C— Cl
c— Cl
Eo résumé. J'ai obtenu dans ce travail deux corps
nouveaux, deux vérairols mononitrés dichlorés/etj'ai
fixé la Ibrmule de constitution d un certain nombre de
dérivés trisubstitués de la pyrocatécbine et de ses éthers
méthyliques.
Sur les (Uûîneê de raloès de Naiul;
far M. £. Légeb [i]^
En 1871, Flûckiger (2) retira de l'aloès de Natal une
aloîne jouissant de propriétés particulières, différentes
de celles des autres aloïnes. H lui donna le nom de
Noialoîne. Plusieurs auteurs s'occupèrent ensuite de ce
composé : Tilden (3), qui le représenta par la formule
C«H"0*S Treumann (4), Grœnwold (5) qui lui attribua
la formule C**fl«0'\
Il y a quelques années, j'eus entre les mains un
échantillon d'aloès «qui m'avait été envoyé comme aloès
des Baibades. Cet aloès avait une coloration noire,
légèrement verdâtre et un aspect luisant, mais l'aloîne
qu*il m'a fourni différait complètement de la barba-
loine, tandis qu'elle présentait les caractères de la
nataloine : faible solubilité dans Falcool, insolubilité
presque complète dans Teau, coloration verte de sa
sohition snlforique par AzOli fumant. Cette circon-
stance m^engagea à reprendre f étude de la nataloîne,
(1) j0êÊm.iUPémrm.et éêCkim.,l€]yXYl, 51»,l«'etl5déedmbre iWi.
{H^Archw d. Morm., 1812, p. il.
(1) Chemical News, 1872, p. 229.
{%) rhèêe Dorpat, 1880.
(5) Arekiv iL Motm., (5], t. XXVill, p. 115 (1890).
— 14 —
étude jusqu'ici très incomplète. Voyons d'abord com-
ment il est possible d'extraire les principes cristallisés
de Taloès de Natal.
L'aloès pulvérisé grossièrement est mis à macérer,
pendant plusieurs jours, avec de Tacétone qui s'empare
des matières résinoïdes. Le résidu, épuisé par l'acétone,
renferme les aloïnes à Tétat brut. On le traite par
l'alcool méthylique bouillant. La solution, convena-
blement concentrée, laisse déposer des cristaux en
lamelles jaunes. En soumettant le produit à des cris-
tallisations fractionnées dans l'alcool méthylique, on
sépare d'abord des croûtes cristallines dures, adhérant
aux parois du ballon où s'effectue l'opération. Ce com-
posé est constitué par un homologue inférieur de la
nataloïne que je nommerai homonatalolne. En concen-
trant les eaux mères alcooliques, il se dépose des
lamelles courtes, d'un jaune plus pâle, anhydres, soli-
difiant toute la masse; c'est la nataloïne.
Nataloïne C^^H"0*^ — Comme nous le verrons au
cours de celte étude, la formule C**H**0", proposée par
Rochleder, formule que j'ai adoptée jusqu'ici, ne peut
plus être admise, car elle ne concorde pas avec les faits
que j'ai récemment observés. Sans vouloir affirmer
l'exactitude absolue de la nouvelle formule, je dirai
que c'est l'expression la plus simple qui, en même
temps qu'elle s'accorde au mieux avec les analyses,
permette d'expliquer les propriétés et les dédouble-
ments de cette aloïne.
Calculé pour Trouvé
C"H"0«OC= o9,74; H = 5,62 59,33; 59,46. H « 5,78; 5,89
La nataloïne est moins soluble dans l'alcool méthy-
lique que la barbaloïne. Elle est presque insoluble dans
l'eau, môme à l'ébullition, ou dans l'éther; mais elle
se dissout bien dans l'éther acétique. Elle présente le
caractère d'un phénol; c'est ainsi qu'elle se dissout
dans les alcalis caustiques, ces solutions étant préci-
pitées par C0\ Elle se dissout également, comme la
— 15 -
barbaloîne, dans AzH^, la pyridine, les acides HCl et
IIBr concentrés. La nataloïne, chaufTée dans un tube
avec SO*H* dilué, fournit des vapeurs qui rougissent le
papier à l'acétate d'aniline (réaction du furfurol). En
solution dans Téther acétique, elle est lévogyre
a 1,= — 1070,7; p „ 0,5580; / = 2O0.
Action des chlorures d'acides. — En ajoutant du
chlorure de be.nzoyie à la solution de nataloïne dans la
pyridine, on obtient la tétrabenzoyl nataloïne
CS3H«(C'H''0)<0»o
sous forme d'un composé jaune amorphe, dépourvu
d'amertume, très soluble dans l'alcool et l'éther, inso-
luble dans l'eau, les solutions alcalines diluées et Teau
chargée de pyridine. Si l'on chauffe en tube scellé à 100°
le composé benzoylé précédent avec un excès de chlo-
rure de benzoylé, on le transforme en hexabenzoylna-
laloïneC*^fl*^(C"H=0)«0*^ qui se dépose de l'alcool absolu
en grains jaunâtres non cristallins, très solubles dans
Télher, peu solubles dans l'alcool froid.
Action du bioxyde de sodium. — Le bioxyde de
sodium agiX à chaud sur la nataloïne en solution
aqueuse alcaline pour donner l'éther méthylique d'une
émodine nouvelle que j'appellerai nataloémodine. Ce
composé C"H**0^ cristallise de l'alcool méthylique en
aiguilles jaune-orangé pâle, fusibles à 238° (corrigé),
peu solubles dans l'alcool méthylique, plus solubles
dans le toluène, sublimables sous forme d'aiguilles
jaunes. Ce composé est caractérisé par les deux réac-
tions suivantes :
1* Une trace de matière, placée dans une capsule
de porcelaine, est ^rrosée de II à III gouttes de SO^H'^
concentré. 11 se développe aussitôt une magnifique
coloration violette;
2^ Avec la lessive de soude, on obtient une coloration
rouge orangé.
Chauffée avec la poussière de zinc, la méthylnatalo-
émodine donne un carbure possédant les propriétés
~ 16 —
d'un méthylanthracène, sublimable en lamelles minces
à reflets verdftlres. 'La méthylnataloémodine, chauffée
en tube scellé à 170^ avec HGl concentré, se change en
une émodine fusible à 220^,5 (corrigé) : la nataloémodine
cristallisable de l'alcool méthylique en aiguilles
longues et minces, rouge-orangé foncé, solubles en
rouge-groseille dans S041^ concentré et en violet dans
NaOH.
Homonatalome.C"H'*0'®. — Ce corps se trouve dans
les premières fractions de la cristallisation du mélange
des aloïnes. 11 se dépose de Talcool méthylique en masses
jaunes mamelonnées, formées de lamelles anhydres.
De l'acétone contenant 20 p. 100 d'eau ou de Télher
acétique, il cristallise en lamelles jaunes, toujours
anhydres. Sa composition reste invariable, quel que
soit le dissolvant employé à la cristallisation; ce qui
indique qu'il s'agit bien d'une aloîne différente de la
nataloïne et non d'un produit incomplètement purifié.
Trouvé
1 Corp» crisUUIsé dans l'alcool ( p _ ro «> . «cno « k ne. k ^^
méthylique ( ^ = ^^'^î ^^'^^ - H = 5,75; 5,1$
n Corps crisiallisé dans lacé- / ^ ^^ ^. „ ^ ^^
une à 20 % d'eaa 1 ^ = ^^'^^ " ** ^'^^
III Corps cristallisé dans Télher i n ko an v k rk
•acétique I ^ ■" 5^»**^ ^ =* ^'^
La théorie exige C s= 58,44 H « 3,19
L'homonataloïne présente toutes les propriétés de la
nataloïne, elle donne les mêmes réactions colorées
avec SO*fl' et AzO'H. Son pouvoir rotatoire dans
l'éther acétique est un peu supérieur à celui de la
nataloïne a» = — H2%6; p = 0,5053; t = 21*.
Chauffée dans un tube avec SO*H* dilué, elle donne
des vapeurs qui rougissent le papier à l'acétate d'aniline.
Avec Na^O^, on obtient la même méthylnataloémodine
que donne la nataloïne. Les deux 'réactions suivantes
sontcommunesà la nataloïne et à son homologue : l^^La
solution sulfurique additionnée d'un grain de bioxydede
manganèse ou de bichromate de potassium prend une
belle coloration verte; 2"* Si à la solution sodique on
— 17 —
ajoute un grain de persulfate d'ammoniaque, il se pro-
duit peu a peu une coloration violette. La matière
colorante teint la soie en lilas, mais ne se fixe pas sur le
eoton mordancé.
L'homonataloïne donne, avec le chlorure de benzoyle,
les deux composés suivants: 1® la tétrabenzoylhomo*
nataloïne C*'H**(C^H*0)*0*% corps amorphe, jaune, très
soluble dans l'alcool et Téther ; 2' ThexabenzoyJhomo-
nataloïne C"H"(C'H^O)«0*% se déposant de l'alcool
absolu en grains rouge-brique non cristallins, solubles
dans l'éther. On les obtient comme les dérivés corres-
pondants de la nataloïne.
De la stérilisation des fils pour ligatures et sutures ;
par M. E. Debuchy.
L'importance du catgut, dans la chirurgie actuelle,
est telle, que nous avons étudié ce fil spécialement tant
dans ses préparations successives que dans les procé-
dés si divers de stérilisation; il importe, pour terminer
ce qui a traita ce matériel de sutures et ligatures chi-
rurgicales, de dire quelques mots des substances qui
ont été proposées comme succédanées du catgut ou qui
trouvent leur emploi à côté de celui-ci dans des cas
déterminés. Gomme nous le disions brièvement, l'on a
cherché depuis longtemps et Ton cherche toujours
d'autres fils pouvant se substituer facilement au catgut.
C'est ainsi que Sneguireff a préconisé l'emploi des fils
de tendons de renne, auxquels il a reconnu les qualités
nécessaires de résistance, de confection facile des nœuds,
ainsi qu'une résorption lente et une stérilisation rapide
et sans difficultés. Cet auteur, avant remploi, les plonge
dans la teinture d'iode elles rince à l'alcool.
Linhart, Kiistner et quelques autres opérateurs se
sont servis avantageusement du chanvre, stérilisé de la
façon suivante : le chanvre, préparé en paquets de fils à
courte longueur, est placé dans un baiii de cumo) dont
on élève là température jusqu'à 160"*; après une heure
yoMm. de Pharm. et de Chim. A* Umir, t. XVIT. (!•' janvier 1903.) 2
— 18 —
de contact, on transporte avec les précautions néces-
saires ces paquets de fils, dans un bain d'essence de
pétrole, on les y laisse durant 3 heures et ensuite on les
conserve dans de l'alcool à 95**.
Jones s'est servi des tendons de la queue du rat pour
préparer des fils fins et résistants, paraît-il, spéciale-
ment destinés à la chirurgie des yeux. Ces fils seraient
antiseptiques naturellement et résorbables.
Suivant MM. Schlutius de Krefeld et Goùbarouff
de Dorpat-Youriew, on peut employer des fils de
celluloïd constitués en prenant du fil anglais, préalable*
ment dégraissé dans une solution de soude à 1 p. 100.
Après avoir lavé, séché à l'éluve, on imprègne ces fils
d'une solution de collodion; on stérilise ensuite à la
vapeur humide, puisa l'air chaud. Ces fils, diaprés ces
expérimentateurs, sont résistants, élastiques, imper-
méables, et leur présence sans danger dans les tissus.
En réalité, de cette manière on prépare un véritable
crin de Florence artificiel auquel nous ne voyons pas
d'autre avantage sur le crin naturel que celui de per-
mettre une échelle plus facile dans la série des gros-
seurs, et une mobilité variable au gré de l'opérateur.
Enfin vers 1901 on a signalé un nouveau fil à base de
viscose — ce fil présenterait toutes les qualités de la
soie, finesse, souplesse et asepsie. — Il est fort difficile,
sinon impossible, de se procurer ces fils; aussi nous ne
pensons pas que Texpérience en ait été faite en France.
Aucun des fils précédents n'a fait sa place à 1* heure
actuelle, et le fil destiné à supplanter définitivement le
catgut est encore à trouver. Quant à la soie et au cria
de Florence, ils sont toujours d'un emploi courant,
quoique limité.
Entre toutes les préparations proposées pour la soie,
nous citerons pour mémoire celle dans laquelle on
stérilise simplement par immersion dans une solution
aqueuse à 5 p. 100 de formol du commerce avec conser-
vation dans alcool ordinaire.
Les préparations phéniquées sont d'un usage assez
I
— 19 —
firéquent. Lister s'en est servi évidemment le premier.
U plongeait la soie dans un mélange de cire fondue
(16«0et d'acide phénique (2»'). On étirait en&uite le fil
au moyen d'un linge qui complétait l'imprégnation en
enlevant en même temps l'excès de matière. Cette pré-
paration très simple a été modifiée, soit dans le dosage
en acide phénique, soit par l'addition d'un liquide de
coDservation, solution d'alcool et de glycérine phéni-
quéeàlOp. 100.
Habert fait bouillir la soie dans une solution phéni-
quée à 5 p. 100 et conserve jusqu'au moment de l'emploi
dans de l'eau phéniquée au 20^.
M. le D*^ Schwartz prépare de la façon suivante les
fils de soie : laver h Teau de savon, puis avec une solu-
tion à 1 ou 2 p. 100 de soude, porter ensuite dans un
bain de glycérine à la température de 135-140^. Après re-
froidissement, on lave avec de l'eau phéniquée à5 p. 100,
et Ton conserve dans solution phéniquée.
Les préparations au sublimé sont assez souvent uti-
lisées. Le D*" Merlin ainsi que le D^ Ânnequin se servent
de soies qui ont été baignées et conservées dans une
solution éthérée à 1 p. 100 de sublimé.
Le D' Hagler, de Bàle, procède de la même façon, mais
en ayant recours à l'ébullition. Enfin on prépare quel-
quefois de la soie iodoformée. Il suffit, pour cela, de la
tremper dans une solution de : iodoforme 1 pouréther9.
On laisse deux jours et conserve dans flacons jaunes.
Toutes ces préparations sont bonnes à la condition de
ne se servir que de solutions préalablement stérilisées
et d'avoir stérilisé U soie elle-même.
D'une façon générale, pour obtenir une soie rigoureu-
sement stérilisée, voici comment on peut procéder : on
lave, dégraisse et désinfecte d'abord la soie en la traitant
par une solution alcaline de soude à 3 p. 100. Après
ravoir rincée et avoir chassé l'excès d'alcali, on stérilise
à l'autoclave à la vapeur humide à 3^'' de pression. On la
conserve ainsi dans les tubes de stérilisation, soit encore
dans une solution phéniquée à 25 p. 1000 qui a été stérili-
— 20 —
sée de même, soit dans une solution toujours stérilisée de
Alcool 90O
Glycérine 100
Sublimé 1
Dans ces conditions, on peut être assuré que la soie est
et demeure stérilisée, souple et résistante.
On sait que le crinjde Florence n'est autre chose que la
sécrétion des glandes séricigènes du ver à soie, étirée et
séchée à l'air. Le diamètre en est généralement assez
faible et ne varie guère en dehors de 35 centièmes de
millimètre et 50 centièmes. Sa préparation se réduit à
la stérilisation à l'autoclave faite dans les mêmes condi-
tions que pour la soie.
Gomme accessoire, nous pouvons ajouter que les
drains, tubes de caoutchouc vulcanisé, après nettoyage
et lavage se stérilisent et se conservent comme la soie
et le crin de Florence.
Aluminate de manganèse; par M. Em. Dufâu (1).
En 1847, Ebelmen réalisait la combinaison de l'alu-
mine avec l'oxyde de manganèse en chauffant, dans un
four à porcelaine, un mélange des deux oxydes addi-
tionné d'anhydride borique.
Après plusieurs heures de chauffe, ce savant obtenait
une matière brun noir, huileuse, présentant dans les
cavités de larges lames brunes^ triangulaires ^ striées pa-
rallèlement aux côtés et paraissant appartenir au sys-
tème régulier (2).
L'étude de ce produit ne fut pas faite, et c'est sur la
seule considération des proportions d'oxydes mis en
présence qu'Ëbelmen le considéra comme répondant à
la formule (APO'MnO).
L'emploi du four électrique nous a permis de repro-
duire facilement cette combinaison et d^en faire une
étude détaillée.
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie (3 décembre), reçae le
6 décembre.
(2) Ebblmbn (1847), Ann. Phys. Chim., (3), t. XXII, p. 225.
— 21 —
Nous avons chauffé pendant trois minutes, dans un
creuset de charbon, un mélange intime de 100 parties
d'alumine et 230 parties d*oxyde salin de manganèse,
avec un arc de 1.000 ampères sous 60 volts.
On obtient ainsi une masse boursouflée d'un brun
noir à reQet métallique. La cassure, très irrégulière,
est d'un beau vert clairet montre de nombreuses géodes
brunes tapissées de cristaux brillants à pointement
octaédrique.
Pour purifier ce produit, on le concasse et on le traite
par l'acide chlorhydrique chaud; il se produit un déga-
gement de chlore et de gaz carbures, en même temps
que l'acide prend une teinte brune.
Enprolongeant ces traitements à Tacide chlorhydrique
bouillant, la coloration primitive du produit disparaît
peu à peu faisant place à une teinte définitive jaune clair.
La pondre cristalline ainsi obtenue est encore souil-
lée par des parcelles de graphite que Ton sépare facile-
ment, grâce à la différence de densité des deux corps,
en versant la poudre dans Piodure de méthylène.
Analyse, — Pour en déterminer la composition, le
produit, finement pulvérisé, a été attaqué, dans un
creuset de platine par un mélange de carbonates de
potassium et de sodium en fusion; l'attaque est lente
et donne lieu à la formation d'aluminate et de manga-
nate alcalins.
En reprenant par l'eau et faisant bouillir quelques
instants en présence d'une petite quantité d'alcool, tout
le manganèse se trouve précipité. Après lavages, l'oxyde
dissous dans l'acide chlorhydrique est précipité à Tétat
de carbonate et pesé en oxyde salin.
L'aluminate alcalin est décomposé par le chlorhydrate
d ammoniaque, Talumine précipitée lavée et pesée.
L'analyse ainsi conduite a donné les chiffres suivants :
I
11
III
THEORIB POUR
Ar^O«Mn
A1«0»
58,18
58,02
40,62
58.13
41,03
58,98
MnO
...••. »
41,02
— 22 —
L'aluminate de manganèse se présente |sous la forme
de petits cristaux jaune clair et transparents ayant Tas-
pect d'octaèdres réguliers modifiés sur les arêtes et sur
les angles.
Sa densité est de 4,12 (+ 20") ; il est plus dur que le
quartz; sa poudre est jaune très clair.
Chauffé au contact de Tair, il s'oxyde avec facilité ;
c'est ainsi que, au rouge, il se colore progressivement
en brun foncé pour reprendre l'aspect du produit tel
qu'on le retire du four. Cette oxydation n'est que su-
perficielle et il suffit d'un traitement à l'acide chlor-
hydrique chaud pour lui rendre sa teinte propre. Le
soufre est sans effet sur cet aluminate.
Le fluor l'attaque avec incandescence au rouge, mais
le brome et Tiode sont sans action marquée à la tempé-
rature de fusion du verre.
Insoluble dans Tacide chlorhydrique, il se laisse atta-
quer lentement par les acides nitrique et fluorhydrique
et très facilement par l'acide sulfurique.
Enfin les oxydants : chlorates, nitrates et surtout les
oxydes et carbonates alcalins, le désagrègent assez
facilement.
En résumé : sous l'action d'une température suffi-
samment élevée, Talumine se combine directement
avec l'oxyde de manganèse pour donner un aluminate
monométallique paraissant cristallisé dans le système
cubique; le produit décrit par Ebelmen est cet alumi-
nate superficiellement oxydé.
Sur les combinaisons de V acide mmométhylarsinique avec
V hydrate de peroxyde de fer ; par M. M. Leprince (1).
Ayant remarqué que les produits, livrés dans le com-
merce comme arsinate de fer, étaient très différents
(1) Communication faite à la Société de Pharmacie (séance da 3 dé-
cembre), reçue le 6 décembre.
r
- 23 —
entre eux, au point de vue surtout de leur teneur en fer
el en arsenic (1), nous avons recherché, avec Taide de
notre préparateur, M. Berthaud, si Tacide monomé-
thylarsinique se combinait à l'hydrate de peroxyde de
fer el si de cette combinaison naissaient des sels
définis.
Nous avons ajouté à une dissolution aqueuse d'acide
monométhylarsinique chauffée au bain-marie de l'hy-
drate ferrique pur ; nous avons vu tout d'abord la colo-
ration brune de la rouille disparaître peu à peu, puis la
masse former une bouillie claire colorée seulement en
rougefltre par le liquide baignant ; la matière solide (I)
en suspension, isolée, était complètement blanche et
d'aspect amorphe.
En ajoutant de nouvelles quantités d^hydrate ferrique,
nous sommes arrivés à des produits de plus en plus
colorés (II) et dont la solubilité augmentait à mesure
que la quantité de fer Incorporé était plus grande; nous
avons eu alors une liqueur de couleur rouge-brun
intense dans laquelle restaient en suspension de
rhydrate ferrique non attaqué et une matière rougeâtre
amorphe peu soluble.
Ayant séparé par filtration une partie de la liqueur,
nous l'avons évaporée à sec et nous avons obtenu un
résidu solide (III) de couleur rouge-brun, d'aspect
amorphe, peu soluble à froid dans Teau, plus soluble à
chaud.
Après avoir ajouté encore un large excès d'hydrate
ferrique et avoir chauffé encore au bain- marie pendant
quelques jours, nous avons obtenu une nouvelle liqueur
rouge-brun foncé, qui, séparée par filtration du mélange
insoluble résiduaire, donnait par évaporation à sec un
résidu rouge brun (IV) d'aspect amorphe, se mettant
facilement sous forme d'écaillés brillantes, soluble à
froid et à chaud dans Teau.
(1) L'un de ceux que nous aTons eus entre les mains renfermait
2,59 p. 100 de fer et 39,10 p. 100 d'arsenic.
— 24 —
Analyses des produits obtentis
Désignation des produits et description Fer p. iOO Arsenic p, lOO
I. Produit amorphe blanc insoluble 12.26 40.44
II. Produit rouge-ocreax amorphe insoluble 16.53 42.24
III. Produit rouge-brun, aspect amorphe so-
lublc à chaud 20.42 32.76
. IV. Produit rouge-brun, aspect brillant, so- / 23.60 30.40
lubie à froid et à chaud ( it3.85 31.62
Si nous envisageons les composés ferriarsi niques en
partant des plus acides, nous pouvons concevoir les
suivants, dans lesquels le rapport R entre le nombre
des atomes de fer et celui des atomes d'arsenic varie
comme le montre le tableau suivant :
Formulé^ Valeurs de R
Fc2 6(AsO^HGH3) i = 0.333
o
Fe«(As03CH3) 4(A803HCH3) V = 0- ^ '^ Co'^P» acides
o
Fe2 2iAsO'^CH3) 2(A803HCH3) ^ = 0.5
2
Fe'^ 3^As03CH3) - = 0.666 corps neutre
Fe2(OH)2 2(A803CH3) 1 ( ^ ...
Fe2(OH)4 (AS03CH3) 2 1 ^^^P« ^"^^"«*
En calculant le rapport R pour les produits que nous
avons analysés, nous avons :
Pour I R = 0.403
II R = 0.524
III R = 0.834
IV R = 1.02 et 1.01.
. Remarquons que I et II sont acides et III et IV basi-
ques et que les corps basiques seuls sont solubles; la
coloration passe graduellement du blanc, pour le corps
le plus acide, au rouge brun intense pour le corps
le plus basique; au point de vue chimique, notons
que ces composés donnent avec d'autant plus de netteté
la réaction caractéristique des sels ferriques avec le
ferrocyanure de potassium, que la solution renferme
plus d'acide méthylarsinique; c'est pourquoi les sels
basiques ne donnent cette réaction que si on acidifie
leur solution (au moyen d'un acide quelconque) et que
— 25 —
les corps acides la donnent sans addition d'acide.
Malgré les rapprochements qui peuvent être faits
entre les valeurs du rapport R dans quelques composés
pouvant exister et les valeurs de R constatées dans les
produits quft nous avons isolés (I et IV), nous ne croyons
pas à l'existence de sels définis proprement dits, pour
les raisons suivantes :
i' Nous avons vu, au cours de la préparation de ces
produits, leurs propriétés se modifier graduellement à
mesure que nous y incorporions plus de fer, comme en
témoignent les deux corps intermédiaires II et III.
T En raison des résultats que nous avons obtenus au
moyen du dialyseur.
Nous avons placé sur un dialyseur l8' environ
du produit lY; ayant maintenu à la température
de 40" l'appareil pendant une journée, nous l'avons
laissé à la température ambiante pendant la nuit sui-
vante et nous avons recueilli au bout de 24 heures la
matière dialysée qui renfermait :
Fer OKr,0157
Arsenic 0k%0307 yaleur de
R = 0,686
Au bout d'une semaine et sous l'influence quoti-
dieoDe d'une température de 40*. la dialyse s'est pour-
suivie et nous avons recueilli sur le dialyseur un résidu
moins soluble que le produit primitif et renfermant :
Fer 08^028^
Aricnic O«''.027O valeur de
R = l,i2
Dans une partie de la liqueur nous avons trouvé :
Fer dialvsé O^îMIS?
Arseaic dialyse 0»>'r,2383 valeur de
R = 0,98
Nous voyons que le fer est (passé plus lentement que
l'arsenic à travers le dialyseur, d'autre part le résidu
non dialyse est plus riche en fer que le produit primitif
et correspond à un f.orps très basique (R = 1,42), que
nous n'avons pu obtenir par saturation directe de l'acide
\
— 26 —
par la base; nous ne sommes donc pas en présence d'un
composé défini.
En résumé, nous n'avons pu obtenir de monomé-
thylarsinate ferrique défini par l'action de l'acide sur
rhydrate ferrique, mais seulement une suite continue
de composés dont les propriétés chimiques et physi-
ques se modifient d'une manière continue à mesure que
varient graduellement les proportions relatives de leurs
éléments.
Nous poursuivons les mômes recherches sur les com-
binaisons ferreuses de l'acide monométhylarsinique.
MÉDICAMENTS NOUVEAUX
Hésotane. — Le mésotane est un dérivé oxyméthylé
du salicylate de méthyie ou essence de Gaultheria. Il a
pour formule OH-C^H^-COOCH*- OCH\
On obtient le mésotane en traitant le salicylate de
soude par Téther diméthylique chloré
.OH
C6H< +ClCH»-0-CH8 = NaCH-OH— C6H*--C0«CH»-0CH».
^CO«Na
Le salicylate de méthyie possède une odeur forte et
persistante qui est des plus désagréables; c'est là un
grave inconvénient dans Tusage de ce produit; aussi on
a déjà essayé de le remplacer par des salicylates d'al-
cools à poids moléculaire élevé (salicylate d'amyle,
ulmarène), mais ces produits très stables sont en même
temps peu actifs
Le mésotaue n'a qu'une odeur très faible, plutôt
agréable : il est très facilement absorbé, car sa stabilité
est faible. L eau en vapeur le détruit facilement et l'hu-
midité de l'air l'altère en partie. Sa décomposition s'ef-
fectue d'après la formule suivante :
.OH ,oa
C8H*C + H»0 = C«H*C + CH«0-|- CH30H.
\co.ocH3.ocH3 ^tiom
— 27 —
Cest un liquide huileux, jaunâtre, d'odeur faible, in-
soluble dans Teau, soluble dans l'alcool, l'éther, le chlo-
roforme. Son emploi est le même que celui du salicylate
deméthyle, surtout dans les affections rhumatismales ;
on l'utilise en frictions, faites avec un mélange de méso-
tane et d'huile d'olive ou de ricin.
H. C.
Helmitol. — Ce produit est une combinaison de
l'hexaméthylènetélramine avec un acide anhydrométhy-
lène citrique. Cet acide se décompose facilement dans
Toi^anisme avec formation d'aldéhyde formique, de
sorte que Thelmitol réunit les propriétés de l'aldéhyde
formique à celles de l'hexaméthylènelétramine. L'hel-
mitol se présente en beaux cristaux qui se décomposent
vers 463''; il est soluble dans l'eau, insoluble dans Tal-
cooleiréther; on l'emploie dans les maladies infectieuses
âe l'appareil urinaire.
H. C.
Théocine. — La théocine n'est autre chose que la
théopbylline, alcaloïde isolé en 1888 par Kossel dans les
leuilles de thé où elle accompagne la caféine. La Ihéo-
phylline est un corps extrêmement rare qui n'existe
dans le thé qu'en très faible proportion ; aussi ses pro-
priétés thérapeutiques n'avaient pas été étudiées (1).
La théocine estla théophylline préparée par synthèse:
à la suite des travaux de Fischer sur le groupe de la pu-
rine et les recherches particulières de Traube, la maison
Bayer a pu réaliser la synthèse de la théophylline (2).
On a déjà reproduit synthétiquement plusieurs bases
naturelles, mais généralement on part d'autres alca-
loïdes ou produits de décomposition de la base qu'on
(i) C«tle «ftsertioQ de M. Eicheagriin irest pas exacte : MM. Scbmiede-
^ et Âch en 1900 ont déjà tignalô les propriétés diurétiques de la
tki^phyUtne.
(2) La synthèse de la théophylline avait été réalisée industriellement
<I^i 1893-1896. K TExposition de 1900, il y avait des échantillons toIu-
ninenx de ce prodnit préparés par la maison Bœhringer et fils, de
Maonheim-Waldhof.
— 28 —
veut reconstituer; dans le cas de la th^^ocine, au con-
traire, on n'utilise que des produits très simples (acides
carbonique, cyanhydrique, acétique, formique, ammo-
niaque, etc.).
Au point de vue chimique, la théophylline est la
1-3 diméthylxanthine isomère de la théobromine ou
3-7 diméthylxanthine. L'étude de ses propriétés physio-
logiques a montré que la théocine était un diurétique
puissant, le plus puissant peut-être de tous les diuré-
tiques.
H. C.
Septoforme(l). — D'aprèsM.Sternberg, leseptoforme
est une combinaison de Taldéhyle formique avec des
corps du groupe des terpènes, de la naphtaline ou des
phénols ; ces combinaisons sont en dissolution dans une
solution aqueuse d'oléate de potasse. Le septoforme
est un liquide jaunâtre, presque sans odeur, non caus-
tique, se dissolvant complètement dans Teau distillée.
On l'emploie comme désinfectant et antiseptique en so-
lution à 3 ou 5 p. 100; pour désinfecter le linge ou les
locaux habités, on se sert de solutions à 10 p. 100.
H. C.
REVUES
Pharmacie.
Détermination de la valeur des feuilles de digitale ;
par M. II. ZiEGENBEiN (2). — Nous ne pouvons guère
qu'énoncer les conclusions principales qui se dégagent
des nombreuses séries d'expériences rapportées par l'au-
teur au cours de son mémoire, en renvoyant à ce der-
nier le lecteur soucieux d'être mis au courant des
détails expérimentaux.
(t) Apotheker Zeilung, 1902, p. Ç16.
(2) Wertbestimmung der Digitalis blàtter [Archivd, Pharm., t. CCXL,
p. 434, 1902).
— 29 —
L activité de la digitale a été mesurée par son action
sur le cœur de la grenouille, en même temps qu'on a
déterminé la teneur de la drogue en digi toxine par le
procédé Keller-Fromme. L'auteur a trouvé que la quan-
tité de digitoxine trouvée n'avait aucun rapport avec la
valeur physiologique du médicament; c'est ainsi que
des feuilles de digitale contenant 0,163 pour 100 de
digitoxine se sont montrées beaucoup plus actives que
des feuilles dont la teneur en glucoside s'élevait à
0,226 p. 100.
Si Ton injecte comparativement à des grenouilles,
d'une part une solution de tous les principes de la
feuille de digitale, d'autre part des quantités de digi-
toxine exactement correspondantes à celles contenues
dans un même poids de feuille, on trouve qu'il faut
de 2,6 à 5 fois plus de digitoxine que la quantité cal-
culée» pour produire un effet identique à celui de
l'extrait de feuilles.
Les méthodes chimiques, seules, peuvent donc se
trouver complètement en défaut quand il s'agit déjuger
de la valeur d*un médicament et il y aurait souvent
lieu de les remplacer par des méthodes physiologiques
qui ne sauraient d'ailleurs permettre de tirer des con-
clusions sûres d'une seule expérience, mais bien de
tonte une série d'expériences concordantes.
H. H.
Sur Topium de Perse; par M. Siedler (1). — Après
avoir rappelé les recherches successives des divers
anteursqui se sont occupés de l'opium de Perse, l'auteur
attire l'attention sur l'intérêt qu'il y aurait à employer,
dans la pratique pharmaceutique, cet opium, dont la
teneur en morphine, qui dépasserait d'une façon cou-
rante li p. 100, peut même s'élever à 15 p. 100. Il suf-
firait, par addition de substances indifférentes, d'ob-
tenir un produit renfermant les 10 p. 100 de morphine
exigés par diverses pharmacopées.
(0 Ueber persichet Opiom. — Vorsammlang d. Natorf. and Aerzte in
Kirisbad {Pharmaceutische Zeiiung, t. XLVII, p. 786, 1902).
— 30 —
L'opium peut se présenter sous deux aspects : ou bien
sous forme de baguettes de O^^l à l'^" d'épaisseur à
cassure et à surface lisses, ou bien sous forme de masses
ou de bâtons irréguliers à surface rugueuse et à cassure
irrégulière. Les deux sortes présentent du reste une
homogénéité remarquable.
La production annuelle de l'opium de Perse est d'en-
viron 3.000 caisses de chacune 60^'''; mais la plus
grande partie de cet opium reste dans le pays même, où
ii est consommé par les fumeurs.
Si les fluctuations qu'on observe, à l'heure actuelle,
dans la valeur des opiums fournis par les maisons
de Smyrne et de Constant] nople devaient longtemps se
prolonger, on devrait certainement encourager les
exportateurs à lancer dans le commerce l'opium de
Perse, susceptible de remplacer avantageusement les
sortes courantes à T heure actuelle.
H. H.
Sur la durée d'activité du sérum antidiphtérique;
par M. Chiadini (1). — L'auteur a fait des recherches,
à l'institut pharmacologique de Bologne, sur du sérum
de provenance très diverse. Les essais ont montré que
l'antitoxine du sérum était devenue complètement
inactive après quatre années de conservation; après
trois ans, l'activité est déjà notablement diminuée. Un
sérum de deux ans peut conserver son pouvoir anti-
toxique. Ce dernier peut très bien être modifié, sans
qu'intervienne aucun changement physique tel qu'un
trouble. L'addition d'antiseptiques n'a aucune influence.
Les actions dues à la lumière ou aux variations de
température, dans les conditions où elles s'exercent
ordinairement, ne produisent pas d'effet nuisible sur le
pouvoir antitoxique du sérum.
H. II.
(1) Gazzella degli ospedali, n^ 60, 1902 (d'après PharmaceutUche
Zeilung, t. XLVII, p. 847, 1902).
— 31 —
Chimie.
Dosage du carbonate de soude dans le sulfite de soude ;
fMir M. C. E. Caspari et M. R. Moffatt (1). — Les auteurs
décrivent une méthode basée sur celle qui a été propo-
sée par Giles et Schearer pour le dosage des sulfites.
Si on considère la réaction suivante :
Na«S0s+I«+Hî0 = Na«S0*-f-2HI,
on voit qu'une proportion donnée d'iode est employée à
Toxydation du sulfite et qu'elle donnera lieu à la for-
mation d*une quantité donnée d'acide iodbydrique qui
peut être calculée d'après la quantité d'iode disparue.
Si le sulfite renferme du carbonate, on trouvera une
quantité d'acide iodbydrique moindre et qui aura été
saturée par le carbonate de soude. Par suite, la différence
entre la proportion d'acide iodbydrique calculée suivant
le poids considéré de sulfite et la proportion trouvée est
équivalente au poids de carbonate présent dans le sul-
fite.
Un dose d'abord l'iode resté en solution, suivant
J'équation précédente, au moyen de l'byposulfite de
soude et dans cette solution on fait un titrage acidimé-
trique direct avec une solution normale de soude et le
méthylorange comme indicateur pour connaître la
quantité d'acide iodbydrique libre. 11 est préférable
d ajouter à la solution un excès de liqueur normale de
soude et de doser cet excès avec la solution normale
d'acide sulfurique en employant le même indicateur.
La fin de la réaction apparaît plus facilement que par
un dosage acidimélrique direct.
La différence entre la quantité d'acide iodbydrique
qui devrait être formé aux dépens de l'iode disparu
et celle qui est trouvée par dosage acidimétrique corres*
pond à la quantité de carbonate de soude présent dans
le sulfite.
Er.G.
{i)Amet\ Joum. ofPharmacy, \, LXXIV, p. 500.
— 32 —
Réaction sensible de la dextrose et d'antres aldéhy-
des; parM.EM. RiEGLER(i). — Une solution de dextrose^
additionnée de petites quantités de chlorhydrate de
phénylhydrazine et d*acétate de soude, est soumise à
Tébullition, puis on alcalinise par la soude. On agite le
mélange pendant quelque temps et on le laisse reposer
jusqu'à ce qu'il se développe une coloration rouge
violet. Cette coloration apparaît immédiatement si la
solution contient plus de 5 p. 100 de sucre, mais, dans
tous les cas, elle se fait toujours en moins d'un quart
d'heure et elle est encore très visible dans les solutions
contenant 08',003 de glucose p. 100. Une urine renfer-
mant du sucre doit donner la coloration rouge violet en
moins d'une minute.
La formaldéhyde et l'aldéhyde acétique peuvent être
facilement recherchées par ce procédé; il suffit d'ajou-
ter à leurs solutions de la soude et du chlohydrate de
phénylhydrazine. La coloration rouge violet se déve-
loppe soit à l'ébuUition, soit par l'agitation prolongée.
Cette réaction permet également de déceler l'existence
de formaldéhyde dans le lait.
Er. g.
La dhurrine, nouveau glucoside de l'acide cyanhy-
drique ; par MM. Dunstan et Henry (2). — Ce glucoside a
été découvert dans le Sorghum vulgare. La plante
employée comme fourrage dans les contrées tropicales
est, à l'état jeune, très funeste aux animaux. Si on la
broie avec de l'eau, on trouve de l'acide cyanyhydrique
dans la solution, dans une proportion qui peut atteindre
2 p. 100 de la plante sèche. L'acide cyanhydrique
n'existe pas tout formé dans la plante, car on ne peut
l'en extraire ni par l'eau chaude ni par l'alcool. Sa
formation est due à l'action d'un ferment, vraisembla-
blement Témulsine, sur un glucoside de Tacide cyan-
(1) Ann, Se. Vniv, Jassy, t. I, p. 236; d'après Journ. of the Cfiem.
Society, t. LXXXII, p. 585.
(2) Chemiker Zeitung, p. 504, 1902; d'après Pharmaceuiische
Centralhalle, XLIII, p. 405, 1902.
— 33 —
hydrique, que les auteurs ont pu séparer des plantes
jeunes. Ce glucoside possède la constitution d'un nitrile.
Sa formule est :
CAz
Sous l'action de l'émulsine ou de l'acide chlorhydrique
élendu, le dédoublement se fait en p-oxybenzaldéhyde,
dextrose et acide cyanhydrique. Chauffé avec des
alcalis, le glucoside donne de Tammoniaque et de l'acide
dhurrinique, C**fPO'.
H. H.
Sur la saponine du Lycknis Jlos cuculi L. ; par le
D'F. Sûss (1). — L*auteur a été conduit à s'occuper de
celle question par des accidents survenus chez une
femme âgée, qui pendant huit jours avait pris une
décoction de Lycknis Jloè cuculi L. .(plante fleurie),
qu'elle employait contre une rétention d'urine. Il s'en-
suivit une néphrite hémorragique assez grave.
Une saponine ayant déjà été signalée dans la racine
de cette plante, lauleur chercha à l'isoler des parties
aériennes.
Pour l'obtenir, il traite, à deux reprises, 300»' de la
plante fraîche et fleurie, par 1'** 1/2 d'alcool à 96% par
digestion au bain<marie. Le liquide obtenu est ensuite
précipité par un demi-litre d'éther. Il obtient ainsi un
volumineux précipité, qu'il purifie par lavage à Télher,
redissolution dons très peu d'eau et reprécipitation
par Taléool et Téther.
Le produit, représentant après dessiccation environ
*î20 p. iOO de la plante fraîche, possède les carac-
lères généraux d'une saponine ; la solution aqueuse
mousse abondamment par agitation; elle a une saveur
acre, irritante; elle présente les réactions d'un gluco-
side hydrolysable par Tacide sulfurique.
i) PAarm. Po*U XXXV, 5 oct. 1902.
^«««. (/« Pharm. et de Ckim, 6« sékib, t. XVII. (1" janvier 1903 ) 3
— 34 —
Il l'appelle Lycknidine.
Ses propriétés physiologiques ont été étudiées par
le Prof. D' Curt Wolf, de Dresde.
Inoculée aux cobayes, elle est très toxique, et les
lésions qu'elle produit la rapprochent de la cyclamine.
J. B.
Dosage de la théobromine dans les cacaos; par
M. Decker (1). — Dans un travail récent, M. Decker, phar-
macien de l'armée des Indes néerlandaises, a repris
plusieurs points intéressant les analyses des cacaos ou
des chocolats, en particulier le dosage de la théobro-
mine. Il a d'abord examiné la question de la solubilité
de la théobromine dans différents dissolvants, car les
données sur ce point sont très contradictoires : les
meilleurs dissolvants sont l'alcool à 96"*, l'alcool
amylique et surtout Teau bouillante. Après avoir criti-
qué les méthodes données jusqu'ici pour le dosage de la
théobromine, M. Decker propose d'opérer de la façon
suivante : 10^' de poudre de cacao sont additionnés de
S'^' de magnésie calcinée et BOO»*^ d'eau; on fait bouillir
une heure au réfrigérant ascendant, on filtre à chaud,
avec expression, puis le résidu est traité de la même
façon par 150''*' d'eau. Les liqueurs sont évaporées au
bain-marie et le résidu divisé avec du sable est épuisé
trois fois avec 100" de chloroforme dans un appareil à
reflux; le chloroforme est distillé, et le résidu desséché
à 100® est pesé. Ce résidu est constitué par la théo-
bromine, la caféine et une petite quantité de substances
minérales; il est d'abord traité par la benzine, qui enlève
la caféine sans dissoudre la théobromine; cette base
est pesée, puis q^lcinée, et le poids des cendres
(1 p. 100 environ) étant déduit, on a la proportion
de théobromine. M. Decker admet une moyenne
de 1,70 p. 100.
D'après M. Welmans (2), la méthode de Decker ne
(1) Ueber einige Besiandtheile des Kakao und ihre Besûmmang
{Pharmaceutische Zeitung, 1902, p. 798).
(2) Pharmaceutische Zeitung, 1902, p. 858.
— 35 —
donne des résultats exacls que si l*on opère avec soin les
épaisemenls par Peau et le chloroforme : la théobro-
mine n*est extraite que très difficilement et il est néces-
saire de renouveler plusieurs fois les traitements.
On falsifie souvent la poudre de cacao en ajoutant des
coques de cacao. M. Decker propose, pour découvrir
cette addition, le dosage des pentosanes et surtout des
mélhylpentosanes dont l'amande de cacao ne contient
pas de trace.
Enfin Decker a dosé la proportion de bases xanthiques
dans les feuilles de l'arbre à cacao et de l'arbre à noix de
kola. Il a trouvé pour le Théobroma 0,53 p. 100 de
bases dans les feuilles fraîches, formées surtout de
théobromine; les feuilles sèches ne renferment qu'une
(race d'alcaloïdes. Dans les feuilles du Sterculia, il a
trouvé 0,150 p. 100 de bases formées de 0,101 théo-
bromine et 0,049 caféine. Dans les feuilles du Sterculia,
la proportion de théobromine est donc relativement
plus élevée que dans la graine.
H. C.
Etudes gur rurine de cheval ; par M. Ch. Porcher (1).
— Les animaux qui ont fourni les urines examinées
étaient tous sains; leur alimentation consistait en foin,
paille, avoine et son; Turine des 24 heures était
recueillie au moyen d'un urinai en toile caout-
choutée. Elle est trouble, épaisse, filante, ressemblant
Ht la boue dans de rhuile, conséquence de sa richesse
en mudne. Fortement lévoçyre après la défécation par
Vacétate neutre de plomb, le calcul indique que la quan-
tité de glucose nécessaire pour annuler la forte rotation
lévogyre imprimée par l'urine de cheval peut être de 6,
7» 8. 10 et même 13«%50 par litre. Une grande partie
de cette rotation gauche est due à l'existence dans l'urine
de composés glycuroniques qui y sont particulièrement
Codants. Ces composés peuvent être considérés
comme des glucosides de Tacide glycuronique, qui est,
(i) Jouni. de Méd. vétérinaire ei zootechnie.
— 36 —
lui, comme on sait, dextrogyre. Par conséquent, si on
les dédouble, Tacide glycuronique mis en liberté doit
tendre à ramener vers le zéro polarimétrique l'urine
qui les renferme. Dans l'analyse de telles urines, le po-
larimètre est à rejeter^ car il existe une discordance pro-
fonde entre les indications fournies par les méthodes
optiques de dosage et celles que donnent les méthodes
de réduction. Pour la défécation du liquide, les sels de
plomb ne donnent pas de résultat satisfaisant et le do-
sage par la liqueur de Fehling, qui est ici le seul pos-
sible, ne se fait avec toute la netteté désirable qu'alors
que l'urine a été déféquée par les sels mercuriqiies^
MM. Ch. Porcher et Ch. Hervieux ont vérifié le fait en
additionnant l'urine de cheval de quantités connues de
glucose et de lactose. Leurs conclusions finales sont que :
dans le dosage cTun sucre^ gltùcose ou lactose, contenu dans
une urine de cheval, de vache^ de chèvre^ d'herbivores en
général^ on ne doit pas se servir du polarimètre, La liqueur
de Fehling doit être uniquement employée après défécation
préalable de l'urine au moyen de Vazotate mercuriqtie.
Le procédé suivi a été celui qu'ont indiqué MM. Patein
et Dufau avec élimination consécutive du mercure.
G. P.
Delà lactosurie chez les femelles pleines au moment
du part; par MM. Ch. Porcher et P. Leblanc (1). — La
présence du lactose a été signalée dans l'urine des^m-
mes en couches il y a une trentaine d'années; les obser*
valions récentes des auteurs du présent travail ont trait
à des vaches entrées au service d*accouchement de
l'Ecole de Lyon pour faire leur veau, à des cobayes fe-
melles et à une lapine, La différence profonde qui existe
entre l'urine de l'homme et celle de la vache ou du che-
val oblige à modifier à chaque instant la technique
suivie dans l'examen de la première, car les méthodes
qui conviennent à celles-là peuvent très bien donner
de mauvais résultats pour celles-ci. Pour le dosage, par
(1) Bull, de la Soc. Cent, de Méd. vétérinaire.
— 37 —
exemple du suere^ dans une urine de vache ou de che-
val, une seule méthode résiste à la critique : c'est celle
qui réclame la défécation de Turine par les sels mercu-
riques^ azotate ou chlorure.
Porcher et Leblanc ont reconnu que, si on examine
rurine des femelles quelque temps avant l'accouche-
ment, od constate que l'urine a acquis la propriété de
réduire la liqueur de Fehling; du jour où l'urine de-
TÎent réductrice, son pouvoir réducteur augmente pro-
gressivement pour atteindre son maximum le jour de la
parturition; à partir du jour de Taccouchement, la
quantité du sucre présent dans l'urine "diminue rapide-
ment; il y a, à cet égard, un saut brusque entre le jour
de la mise-bas et le lendemain; lorsque l'urine n'a plus
qu'an pouvoir réducteur très faible ou nul, si on enlève
à la mère les petits qu'elle allaite, dès le lendemain on
voitTarine redevenir fortement réductrice; le sucre que
Ton rencontre ainsi momentanément dans l'urine est le
lactose.
G. P.
Composition de la graisse humaine ; par M. Hermann
Jaecklb (1). — On ne possédait jusqu'ici sur cette ques-
tion que quelques données isolées, d'où on pouvait tou-
tefois déduire que la composition de la graisse humaine
est assez variable. L'auteur a effectué de nombreuses
analyses sur des graisses provenant soit d'adultes,
soit d'enfants; ces recherches ont eu aussi pour objet
i'examen des graisses provenant d'un certain nombre de
M. Jaeckle s'est attaché à n'opérer que sur des graisses
provenant d'individus sains, morts par suite d'acci-
dents ou de maladies aiguës, de façon que les résul-
tats fussent autant que possible rapprochés de la nor-
male. Il a déterminé les données suivantes :
(1) Ueber die Znsammenseizung des menschlichen Fettes. Ein Bei-
trig tut Analyse der Fette (Zeitschrift fur physiologische Chemie,
lXXVI, p. 53).
— 38 —
1° La densité ;
2** L'indice de réfraction ;
3^ L'indice de saponification ;
4® L'indice d'acides volatils ou nombre de Reichert-
Meissl;
S*" L'indice d'acidité ;
6^ L'indice d'iode par la méthode de HubI;
V La proportion de corps non saponifiables consti-
tués surtout par de la cholestérine; la méthode suivie
consiste essentiellement à saponifier un certain poids
de graisse par la soude alcoolique et à épuiser le savon
formé par Téther de pétrole : le résidu de ce dissolvant
est formé de cholestérine impure qu'on évalue sous
forme d'éther benzoïque par la méthode de Bœmer et
Winter;
8** La proportion de lécithines : pour cela, on dose le
phosphore dans un certain poids de graisse au moyen
de la méthode de Bénédikt ; cette détermination est par-
ticulièrement délicate vu la faible proportion de léci-
thines;
9° La nature des acides gras et leur proportion rela-
tive dans la graisse humaine. L'auteur a suivi pour ces
déterminations la méthode ordinaire, mais en apportant
un certain nombre de modifications aux procédés clas-
siques. Les acides gras isolés après saponification sont
transformés en sels de plomb ; de ce mélange on retire
d'abord les dérivés plombiques des acides gras non
saturés (oléi(jue, etc.).
On emploie d'habitude dans ce but la méthode
de Warrentrapp, c'est-à-dire qu'on traite le mélange des
savons de plomb, par l'éther qui ne dissout que Toléate
de plomb ; l'auteur reproche à cette méthode d'ôtre peu
rigoureuse, c'est-à-dire de ne donner qu'un acide oléique
très impur contenant jusqu'à 12 p. 100 d'acides satu-
rés. 11 a réalisé la séparation del'oléatepar la méthode de
Farnsteiner en remplaçant l'éther par la benzine à chaud.
Les acides gras solides sont séparés au moyen de préci-
pitations fractionnées sousjforme de sels de magnésie,
— 39 —
puis les acides isolés des différentes fractions sont iden-
tifiés, d'après la méthode de Krafft, sous forme de sels
d'ai^Dt,et non sous forme desels debarytc, le dosage de
l'argent étant, d'après M.Jaeckle, plus facile et plus
précis que le dosage du baryum.
Il a constaté ainsi que la graisse humaine ne conte-
nait que des acides oléique, palmitique et stéarique.
Les résultais obtenus sont consignés dans deux
tableaux que nous résumerons ainsi :
Graisse Graisse
d'adultes Enfant de lipomes
Densité 0.9119
Indice de saponification . 193 à 199 204 180—199
Indice d'iode 62—73 4T— B8 59—17
Acide oîéique 70— 81 p. i 00 55-67 68—71
Aàde jialmitique 17—21 — 7,8 à 25
Acide stéarique 5—6,3 — 1,5 à 6
U'eithines 0,073 0,0l3à 7,21 p. 100
Choiestérine 0,2442 (brute) 0,34 à 1,70 —
Il résulte de ces chiffres que la composition de la
graisse humaine ne diffère pas sensibleihent de celle
des autres mammifères ; elle offre les différences
notables d'un individu à un autre. La graisse des enfants
(dans ce cas, il s'agit d'enfants de quelques jours) est
moins riche en acide oléique que celle des adultes. La
graisse des lipomes diffère de la graisse ordinaire et
possède aussi une composition très variable.
H. G.
Su* la composition du fromage d'Emmenthal ; par
MM.WiifTERSTEiwet Thônt (1). — Pendant la maturation,
la pâte fraîche du fromage d'Emmenthal (sorte de fro-
mage de Gruyère) subit d'importantes modifications au
point de vue des éléments constituants. Cette question
est étudiée depuis longtemps dans le laboratoire de
H. Schuize à Zurich et a déjà été l'objet de plysieurs
mémoires. On a constaté notamment que les matières
grasses étaient peu modifiées, tandis que la substance
(1) Beilrâge zur Kentniss der Besiandlheile des Emmenthaler Kdses
[ZeiUchri/i fUr physiologische Chemie, t. XXXVI, p. 28).
— 40 —
protéique, la paracaséine, subissait des transformations
profondes. Ces transformations sont de véritables décom-
positions de la substance protéique ; il se forme d'abord
une albumine soluble dans Talcool^la caséoglutine^ puis
des produits de décomposition plus avancée, entre
autres de Tammoniaque et des acides amidés; parmi
ces derniers, on a signalé la leucine, la tyrosine et la
phénylalanine. Le travail de MM. Winterstein et Thôny
a pour but principal de déterminer s'il se formait des
bases hexoniques (arginine, lysine, histidine) dans la
maturation du fromage de Gruyère.
Nous ne pouvons donner ici la méthode longue et
compliquée qui a permis à ces auteurs de déterminer
la nature des produits basiques retirés de la pâte de fro-
mage et nous ne mentionnerons que les résultats
obtenus.
Le fromage est réduit en poudre, desséché, épuisé
par l'éther pour enlever les graisses, puis par ralcool
bouillant et finalement par Teau. Les extraits alcooli-
ques et aqueux réunis ont donné : de la caséoglu-
tine, des peptones, de Thistidine identifiée par son
chlorhydrate, de la cadavérine ou pentaméthylènedia-
mine, de la putrescine ou 4étraméthylènediamine, de
la lysine en très faible quantité, et de la guanidine.
Remarquons que les auteurs n'ont pas jisolé d'arginine,
mais qu'ils ont pu caractériser la guanidine et la tétra-
méthylènediamine qui apparaissent dans la putréfaction
de l'arginine ; la pentaméthylènediamine elle-même
est un produit de décomposition de la lysine (1).
Dans tous les produits examinés, il y a enmôme temps
formation de dérivés ammoniacaux; dans un seul cas
(fromage très ancien), ils ont pu isoler de la tyrosine.
Somme toute, les substances protéiques pendant la
maturation subissent des décompositions analogues à
celles provoquées par les ferments digestifs, les acides
étendus et les bactéries de la putréfaction.
H. C.
(1) Voir Joum. de Pharm. et de Chim., [6], XVI,262, 1902.
— 41
BIBLIOGRAPHIE
Précis de matière médicale; par M. E. Collin (1).
Uautenr de cet ouvrage est bien connu de tous ceux qu'inté-
resse Tétude des drogues dans leurs rapports avec les sciences
naturelles ou chimiques. Il y a quelques années, il nous a déjà
donné, en collaboration avec le regretté P' G. Planchon, un très
important traité de matière médicale : les Drogues simples d'ojngine
végétale, dans lequel un développement considérable a été
accordé aux caractères d'anatomie microscopique, ce qui du reste
le fait sortir du cadre des études ordinaires de l'étudiant en
pharmacie.
Le Précis actuel est, au contraire, destiné principalement aux
étudiants ; ses dimensions et le développement donné aux
diverses parties ont été choisis dans ce but, qui, nous le cons-
tatons avec plaisir, est parfaitement rempli.
La classification adoptée est celle de Bentham et Hooker, déjà
saivie dans le Jardin botanique et dans la collection de matière
médicale de l'École de Pharmacie de Paris.
En tête de chaque famille sont résumés les caractères bota-
niques généraux, et au point de vue anatomique, la description
de l'appareil sécréteur seulement, parce que c'est celui qui offre
le plus de constance dans sa forme, sa disposition et sa locali-
sation.
Suit Tétude détaillée de chaque plante ou partie de plante.
Après avoir établi l'origine de la drogue, il la décrit avec beau-
coup de soin, signale ce qui est connu sur sa composition chi-
mique en insistant sur le principe qui constitue l'élément actif,
ou sup[K)sé tel. Il indique en outre la manière de constater la
préseuce de ce principe actif, sa localisation et même son dosage.
Viennent ensuite les usages et le mode d'emploi de chaque
substance et en dernier lieu les falsifications qu'on lui fait subir
et le moyen de les constater.
Quant à la description des caractères anatomiques, l'auteur
&'esl borné aux particularités remarquables, ou même l'a négligée
complètement toutes les fois qu'elle n'était pas indispensable,
c'est-à-dire lorsque la drogue est suffisamment caractérisée par
son aspect extérieur ou l'examen microscopique de sa section.
Cependant, dans le cas de produits se présentant habituellement
sous forme de poudre, les caractères anatomiques ont conservé
(1) Un Tolume grand in-8<» de 720 pages, avec 413 figure» dans le
texte. — Editeur : 0. Doin, Paris.
— 42 —
leur place tout indiquée; et des dessins, dus pour la plupart à
l'auteur, facilitent encore l'identification du produit et la
recherche de ses falsifications.
En outre, une cinquantaine de pages sont consacrées aux prin-
cipales drogues d'origine animale.
Malgré sa condensation, que l'auteur s'est imposée à dessein,
cet ouvrage est fort complet et résume fidèlement les derniers
progrès de la science. Il sera certainement consulté avec fruit,
tant par les étudiants en pharmacie qui préparent des concours
ou des examens que par les praticiens eux-mêmes. J. B.
Tableaux synoptiques de minéralogie ; Détermination des minéraux,
par le B^ Et. Barral, professeur agrégé à la Faculté de méde-
cine et pharmacie de Lyon; avec préface de 0. Dépéret,
doyen de la Faculté des Sciences (1).
Ce livre élémentaire permet de déterminer les minéraux par
des procédés faciles, fondés principalement sur les caractères
extérieurs, ou du moins à la portée de tous, ceux que ne rebute pas
l'emploi des méthodes les plus élémentaires de la chimie et de la
cristallographie. La plus large part dans ces tableaux est faite
aux propriétés organoleptiques (couleur, éclat, dureté, struc-
ture, etc.) ; mais l'auteur n'a pas manqué de faire appel, dans une
certaine limite, à des propriétés chimiques et cristaliographiques
très simples, destinées plutôt à confirmer une première déter-
mination provisoire faite avec les caractères d'observation
extérieure. Ch. M.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 26 novembre 1902.
M. Dignat expose les raisons qui, selon lui, démon-
trent rm/?()MeWWtéef^7tfèKr/?<?wrriwrfîPîrfM sain un régime
alimentaire en quantité, exclusivement basé sur la notion du
poids du corps.
Il reconnaît avec M. Bardet que nombre d'affections
chroniques ont pour cause l'exagération alimentaire et
surtout l'exagération de la consommation d'albumine.
Mais on ne peut, comme le prétend M. Bardet, imposer
(1) Un Tolame in-iS de 96 pages, cartonné : 1 fr. 50 (librairie J.-B.
Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, Paris).
— 43 —
un régime uniforme à tous les hommes sains de même
poids. La ration d'entretien varie en effet non seule-
ment suivant le poids, mais suivant Tâge^le travail
effectué et le milieu dans lequel vit Tiudividu. Il faut
tenir compte également de certaines influences parti-
culières liées à rhérédité, à Tétat diathésique du sujet.
De semblables variations dans les besoins de l'orga-
nisme ont été signalées parM. Bouloumié à propos des
chevaux des régiments de cavalerie qui, bien qu'étant
deméme race, bien qu'ayant à peu près la même taille et
le même poids, ne s'accommodent pas également de la
même ration journalière.
Donc, même chez des individus absolument sains, il
est impossible d'établir une formule invariable per-
mettant de déterminer, d'après la seule donnée du poids
ducorpSf la quantité d'aliments nécessaire. Chez les
malades, il y a lieu également de tenir compte des diffé-
rences individuelles.
Comme M. Bardet,M. Dignat voudrait néanmoins
que le médecin s'habituât k doser l'aliment comme il
dose le médicament, mais en prenant d'autres bases
que le poids du sujet. L'emploi d'une formule invariable
exposerait le public à réagir, d'une façon qui pourrait
n'être pas inoffensive, contre les habitudes actuelles.
M. Bardai a voulu simplement prouver que tout indi-
vidu, pour s'alimenter, n'est pas obligé d'ingérer de
grandes quantités d'aliments. Les chiffres de ration ali-
mentaire cité dans les traités de physiologie sont en
général excessifs. La viande notamment serait avanta-
geusement remplacée par le sucre, bien préférable
comme producteur de chaleur et d'énergie.
H. Hachard considère comme des plus importantes
la question soulevée par M. Bardet et il s'associe à ses
conclusions. Le plus grand nombre des maladies chro-
niques, en première ligne l'artério-sclérose, sont engen-
drées par le mauvais régime alimentaire actuel, qui est
un régime d'empoisonnement lent, progressif et con-
lina.
— 44 —
M. Camescasse fait une communication sur le traite^
ment des hématomes par V huile comestible. Pour f sire rapi-
dement disparaître les bosses sanguines, il suffit d'en-
duire la région d'huile d'olive. L'onction doit être faite
le plus tôt possible après l'accident. Il est inutile de
faire un massage quelconque. La douleur se calme et
on voit fondre l'hématome en quelques heures.
M. Camescasse traite avec succès les dermites irifec-
tieuses et les lymphangites par le cataplasme phéniqtié^ cata-
plasme de farine de lin préparé avec de l'eau contenant
j}»*^ d'acide phénique par litre. Ainsi préparé, le vieux
cataplasme est toujours émoilient, mais il est anti-
septique.
M. Schoull envoie une note sur la photothérapie de la
scarlatine et la longue durée de la contagiosité de cette
affection. Quand le malade est placé dès le début de
l'éruption dans une chambre rouge, on constate la
sédation rapide de tous les symptômes et l'absence
de desquamation. Mais le malade ne doit sortir de la
chambre rouge qu'après disparition complète de l'exan-
thème.
M. Schoull a constaté à Tripoli un cas de scarlatine
dont l'étude minutieuse permet de faire remonter Tori-
gine à la transmission de squasmes provenant d'un cas
antérieur de 13 mois.
Ferd. Vigier.
SOQËTË DE BIOLOGIE
Séance du 8 novembre 1902.
M. A. Briot a étudié l'action hémolytique du venin de
vive ; les venins de serpent dissolvent les globules rouges
du sang des animaux sensibles. Mais si les globules ont
été lavés à l'eau physiologique, l'hémolyse par le venin
n'a plus lieu. Il faut restituer du sérum normal.
Galmette a montré qu'il faut restituer du sérum normal
45 —
chauffé à 62* pour que Thémolyse se produise, car le
sérum normal renferme une anti-hémolysine naturelle
capable de protéger les hématies contre l'action dissol-
vante du venin. On constate, avec le venin de vive, la
même série de phénomènes.
M. F.-J. Bo8c(de Montpellier), en injectant du cla-
veau virulent pur dans le tissu périmammaire d'agneaux
femelles de trois à quatre mois, a obtenu des lésions
variables de la glande mammaire dont il donne la des-
cription.
M. le D' Gandil signale l'action curative des courants
de haute fréquence sur un cas de diabète arthritique
héréditaire.
Il semble à M. E. Maurel que Ton peut considérer
comme probable que la mort des leucocytes sous l'in-
fluence de la quinine joue un certain rôle dans la mort
de l'organisme sous l'influence de cet agent; il est
possible que l'action de la quinine sur les leucocytes
intervienne dans son action thérapeutique.
MU. F. Battelli et 6.-B. Boatta ont reconnu que, sous
l'influence de la fatigue, la quantité d'adrénaline
diminue d'une façon considérable dans les capsules
surrénales. Chez l'homme normal, la quantité d'adré-
naline existant dans les capsules surrénales est la même
que chez les animaux, proportionnellement au poids du
corps; dans les cachexies, la quantité d'adrénaline
subit une élimination qui peut devenir considérable.
M. leD'E. Ga88aet(de Bordeaux) a constaté l'action
du suc hépatique contre le prurit et l'urticaire, plus
particulièrement post-sérothérapiques.
M. Charles Nicolle (de Rouen) indique un procédé
très simple de culture des microbes anaérobies.
M. Victor Henri montre qu'il n'y a pas lieu d'admettre
que les lois de l'action des diastases font exception aux
lois de la chimie générale.
Pour M. le D^ Wlaeff» la rate participe non seulement
à l'élimination des globules sanguins détruits et à la
lutte contre les maladies infectieuses, mais encore à la
— 46 -
formation des globules rouges et blancs; si les hommes
et les animaux survivent à Tablation de la rate et si
leur sang redevient normal un certain temps après
cette opération, c'est grâce aux organes qui remplissent
les fonctions de la rate disparue.
M. F.-X. Gouraud indique les variations de la produc-
tion d'urée par le foie sous Tinfluence de la glycosurie
alimentaire provoquée. Le dosage de l'urée au cours de
la glycosurie provoquée a donc le très grand avantage
de nous révéler les réserves, le potentiel de la cellule
hépatique.
Séance rfw 15 novemhe,
M. L. Azoulay indique les moyens d'obtenir des
moulages des phonogrammes, par fusion, compression
et chaleur combinées, pour musées phonographiques.
A propos de l'existence normale de Varsenic chez les
animaux et les plantes, M. Armand Gautier montre que
ce métalloïde, comme Tazote et le phosphore, parait
jouer dans la nature un rôle important et universel. On
le trouve dans la mer, les végétaux, les animaux
terrestres ou marins; et dans ceux-ci, il semble se loca-
liser surtout dans les organes d'origine ectodermique
qui président, on le sait, à la sensation, à la reproduc-
tion et aux fonctions cérébrales.
M. F. Batelli a reconnu que : i^ chez le cobaye et le
lapin, les injections à*adrénaUne dans la veine jugulaire
sont toujours mortelles à la dose de 0^^0002 par kilo-
gramme d'animal; T chez le lapin, les injections dans
la veine fémorale sont toujours mortelles à la dose de
de 0«',0006 par kilogramme d'animal; 3** la mort est due
àTœdème aigu du poumon; 4® la toxicité de l'adrénaline
par injection dans la jugulaire est quarante fois environ
plus grande que par injection hypodermique.
M. Gaston Gatouillard décrit un Streptoihrix chromo-
gène auquel il a donné le nom dHOospora chromo-
gènes,
M. E. Couvreu)* communique ses recherches sur le
— 47 —
sang des mollusques gastéropodes marins et le méca-
nisme respiratoire de la torpille.
M. J. Lefèvre indique que chaque fois qu'il y aura lieu
de relever une série de températures rectales, dans le
cours d'une même expérience, il faudra, pour rendre les
résultats comparables, s'assurer par un point de repère
que les explorations ont toujours été faites à la même
profondeur.
MM. Horel et DolériB ont apporté à la méthode de
coloration par le mélainge iriacide d'Ehrlich une modifi-
cation heureuse consistant en addition d'une solution
AtformoL
MM. L. Fomnier et 0. Beaufumé ont trouvé le bacille
de Koch dans l'urine, dans tous les cas de tuberculose à
évolution rapide ou franchement aiguë qu'ils ont exa-
minés; ils considèrent cette recherche comme très
importante au point de vue clinique, parce qu'elle
permet d^établir un diagnostic formel dans les cas
douteux.
M. Edmond Sergent a trouvé une coccidie nouvelle,
parasite du caméléon vulgaire et qu'il a nommée Isa-
ipùra Mesnili.
M. G. Leven, recherchant la durée du séjour des
liquides dans l'estomac, a reconnu, chez les chiens, que
dans les douze premières minutes le sang n'a pas franchi
le pylore, que vers la quinzième l'évacuation commence
et qu'elle est terminée vers la trentième minute.
Les expériences de MM. H. Roger et P.-Emile Weil,
portant sur quinze singes, montrent que la variole est ino-
culable au lapin, et, contrairement à l'opinion admise,
elles établissent que le virus variolique ne confère
qu'assez difficilement une immunité bien nette contre
le virus vaccinal.
MM. Bierry et P. Portier ont dosé le sucre du sang en
Qlilisant le mode de défécation indiqué par MM. Patein
elDufau, qui leur a donné les résultats les plus satis-
faisants.
— 48 —
Séance du 22 novembre.
M. G. Harinesco a trouvé dans les cellules nerveuses
des granulations spéciales, se colorant par les couleurs
acides et par les mélanges neutres, qu'il appelle granu-
lations oxyneutrophiles.
MM. Stéphane Leduc, Albert Malherbe et Alfred
Rouxeau ont produit l'inhibition cérébrale chez l'homme
par les courants électriques.
Il résulte des expériences de MM. A. Gilbert et A. Ghas-
sevant que le kéfir écrémé séjourne dans l'estomac moins
longtemps que le kéfir ordinaire. La digestion du kéfir
écrémé est complète trois heures et demie après son inges-
tion, alors que le kéfir ordinaire séjourne dans l'estomac
pendant quatre heures et demie environ. Le kéfir se di-
gère donc plus facilementque le lait et constitue l'aliment
de choix pour les dyspeptiques astbéniques.
M. JeanLépinea reconnu que l'hyperglobulie provo-
quée par l'ingestion ou l'injection de corps thyroïde cor-
respond à des atteintes assez sévères de l'organisme
sous l'influence des produits thyroïdiens.
M. C. Gessard a trouvé de la tyrosinase chez les seiches
et les calmars, ainsi que dans le produit commercial
désigné sous le nom de sépia en vessie j et qui n'est autre
chose que la poche du noir desséchée avec son contenu
telle qu'elle est livrée à l'industrie chimique pour la pré-
paration de la couleur fine du même nom. La tyrosinase
animale présente certaines difl'érences avec la tyrosinase
végétale.
M. Gh. Livon indique les modifications des gaz du
sang sous l'influence du chlorure d'éthyle, du croton-
chloral et du chloralose.
M. A. Raybaud a observé que le pouvoir hémolytique
des cultures de peste est en rapport avec leur action
pathogène. G. P.
Le Gérant : 0. Dow.
PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17.
r^
49
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur les gaz dequelques eaux minérales; par M. Gh. Moureu.
I. — Jusqu'à ces dernières années, en fait de corps
gazeux, on n'avait guèresignalé, dans leseauxminérales,
que l'oxygène, l'azote, l'acide carbonique, l'acide sul-
phydrique, Thydrogène et quelques hydrocarbures.
Depuis la brillante découverte de l'argon par lord
Rayleigh et Ramsayen 1894, l'attention des physiciens
et des chimistes a été appelée sur les diverses sources
gazeuses qu'on rencontre dans la nature. Il convient de
rappeler, à cet égard, les recherches de M. Bouchard
sur les eaux de Cauterets (1895), nos propres expé-
riences pratiquées la même année sur le gaz de Mai-
zières (Côte-d'Or), et celles de MM. Bouchard et Desgrez
sur la source de Bagnoles-de-rOrne (1896).
Ce mémoire a pour objet l'ëtude de cinq nouvelles
sources de gaz minérales. Elles appartiennent toutes à la
région pyrénéenne. Quatre sont du versant français :
ce sont les sources Peyré, d'Ogeu (Basses-Pyrénées);
Nehe ou Fontaine-Chaude, de Dax (Landes) ; Trou des
Pauvres, de Dax (Landes); Vieille, d'Eaux-Bonnes
(Basses- Pyrénées). La cinquième est la source Saint-
Augustin, de la célèbre station de Panticosa, située
à LGoO*" d'altitude sur le versant espagnol, en
Aragon. Dans toutes, le mélange gazeux, très riche en
azote, s*échappe spontanément, par bulles plus ou
moins volumineuses, au griiïon de la source thermale.
Les échantillons ayant été recueillis (1) et trans-
portés avec toutes les précautions nécessaires pour
(1) Les gaz des deux sources de Dax ont été recueillis et transportés
avec le plus grand soin par notre ami M. Vielle, pharmacien distingué
de eette rille, à qui nous adressons tous nos remerciements. Nous
■oaunes également reconnaissant à MM. Cazaux, Espina y Gapo et
Bdnardo Gorucharri y Echauri, de l'obligeant concours qulls nous^ont
prêté à Eaux- Bonnes et à Panticosa.
Jnm. d€ Pharm, et de Chim. «« siRiB, t. XVIT. (15 janvier 1903.) 4
— 50 —
éviter leur mélange avec l'air, nous avons étudié les
divers gaz, dans le laboratoire de M. Moissan, d'après
la marche suivante.
II. — Une analyse sommaire est d'abord faite sur la
cuve à mercure. On absorbe l'acide carbonique par la
potasse et l'oxygène par le pyrogallate de potasse. Ces
deux gaz sont toujours en faible proportion, et le résidu
présente les caractères généraux de l'azote.
L'argon et ses congénères ne peuvent se trouver que
dans l'azote résiduel. On combine l'azote au calcium, et
le nouveau résidu est soumis à l'analyse spectrale. Ed
pratique, le gaz naturel brut était d'abord laissé en con-
tact prolongé successivement avec de la potasse
hydratée et de la potasse fondue ; ainsi débarrassé d'acide
carbonique et parfaitement desséché, il était ensuite
chauffé au rouge sombre, conformément à la méthode
de M. Maquenne, en présence d'un mélange intime de
chaux anhydre (5 p.) et de magnésium bien sec (3 p.),
mélange qui fixait à la fois l'azote et l'oxygène. On faisait
enfin l'examen spectroscopique dans des tubes de
Plucker à électrodes d'aluminium, sous une pression
de 2 à 3"" de mercure.
III. — Les cinq gaz naturels examinés nous ont tous
donné des résidus non absorbables, et chaque résidu
nous a montré, au spectroscope, les raies caractéris-
tiques de l'argon. M. Deslandres a bien voulu com-
pléter cette étude spectrale; le savant astronome a pu
mettre en évidence, dans la source Vieille d'Ëaux-
Bonnes, une certaine proportion d'hélium, ce gaz rare
qu' on savait depuis longtemps exister dans la photo-
sphère solaire, et que M. Ramsay isola en 1895 de la
clévéite et de quelques autres minéraux (i).
Voici la composition, en volumes et exprimée en
centièmes, des divers mélanges gazeux naturels que
nous avons examinés. Nous faisons précéder chaque
(i) Relaiivement à la même source, noas devons ajouter que diverses
raies spectrales ont été vues, qui ne paraissent appartenir ni k l'argon
ni à rhélinm ; elles seront identiÛées ultérieurement.
— 51 —
analyse de quelques renseignements sommaires sur
Teau thermale correspondante .
Source Peyré, dOgeu (Basses -Pyrénées) (1). — Eau
lithinée; miaéralisation 0i^%225 par litre; tempéra-
ture {9^5. Azote 90,6; oxygène 5,7; acide carbo-
nique 2,8 ; argon 0,9.
Source Nehe ou Fontaine-Chaude, de Dax '^Landes). —-
Eau sulfatée calcique et chlorurée sodique faible;
minéralisation l''',024; température 64"". Azote 96,6;
oxygène 1,0; acide carbonique 0,8 ; argon 1,6.
Source Trou des Pauvres, de Dax (Landes). — Eau
similaire de la précédente. Azote 96,2; oxygène 0,7;
acide carbonique 1,9; argon 1,2.
Source Vieille, d'Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées). —
Eausulfareuse; minéralisation 0«*',576; température 32**.
Azote 98,2; argon et hélium 1,8. (L'analyse de ce gaz
arait été faite, avant la découverte de l'argon et de
l'hélium, parM. Garrigou, qui avait naturellementconclu
à de l'azote pur.)
Source Saint-Augustin, de Panticosa (Aragon). —
Eau siliceuse et riche en matières organiques ;
minéralisation 0«',126; température 30^ Azote 97;
oxygène 1,6; acide carbonique 0,2; argon 1,2 (cette
source gazeuse avait déjà été analysée par MM. Saenz
Diez et Bonet; à partTargon, qui n'était pas connu
au moment de leurs expériences, les résultats obte-
nus par les deux savants espagnols sont voisins des
nôtres).
On voit, en résumé, que les cinq sources de gaz
examinées, très riches en azote, renferment de Targon,
et que la source d'Eau x«-Bonnes contient, en outre, de
rhélium.
Il est intéressant de comparer èes analyses avec celles
qui ont été déjà publiées de divers gaz naturels. Ce
[\) Cette foorce est connue depais longtemps dans le pays pour ses
prapriètétdinrétiqaee. C'est la première fois qu'il en est fait mention
<isas une pubUeation scientifique. Nous communiquerons prochaine-
oMntl'ynalyte complète de Tean minérale.
— 52 —
rapprochement met immédiatement en relief la source
de Maizières (Gôte-d'Or), étudiée par nous en 1896 : le
gaz qui s'échappe par grosses bulles au griffon de cette
source renferme, en effet, une énorme proportion (envi-
ron 80 p. 100) d'un mélange d'argon et d'hélium^ et se
trouve être actuellement la source d'hélium la plus
riche qui soit connue (1).
Remarquons que l'intérêt de cet ordre de recherches est
loin d'être épuisé. Le crypton, le néon et le xénon, trois
autres gaz que M. Ramsay vient de découvrirdans l'air
atmosphérique, doivent se rencontrer ailleurs ; et, sous
ce rapport, il y aura lieu, dans l'avenir, d'étudier minu-
tieusement les diverses sources gazeuses naturelles.
La question mérite d'ailleurs d'être envisagée à un
autre point de vue. On sait combien est complexe le
problème du mode d'action des eaux minérales sur
l'économie. Nous pensons qu'aucun facteur ne doit être
négligé et que, dans l'état actuel de la science, il serait
pour le moins risqué de refuser à un élément quel-
conque une part dans l'action thérapeutique globale.
Sur la constitution des aloïnes; par M. E. Léger.
J*ai montré dans deux notes antérieures que la bar-
baloïne et Tisobarbaloïne, soumises à l'action de Na^O^,
donnent le même produit d'oxydation : la méthyl-
isoxychrysasine, et que les dérivés chlorés de ces mêmes
aloïnes ne fournissent qu'une seule méthylisoxychrysa-
sine tétrachlorée. Ceci montre clairement, que les deux
aloïnes isomères renferment un noyau commun. Leurs
propriétés sont aussi très voisines. Toutes deux donnent
de l'acide chrysammique quand on les traite par AzO'H.
Chauffées dans un tube à essai, elles donnent des va-
peurs qui rougissent le papier à Tacétate d'aniline .
(1) Noos rappelons que le gaz de Maizières nous avait été signalé
par M. René Matton, stagiaire des eaux minérales à l'Académie de
médecine, actuellement médecin-consultant à Salies-de-Béarn.
— 63 —
La méthylisoxychrysasine n'est d'ailleurs pas le seul
produit qui se forme dans Taction de Na*0* sur là bar-
baloïne et sur son isomère. Du liquide brun d*où ce
corps a été précipité par HGl, j'ai pu extraire un corps
sirupeux incolore présentant toutes les propriétés des
aldopentoses ou de leurs dérivés et notamment le pou-
voir rotatoire qui, dans ce cas, est lévogyre. J*ai Tin-
lention de poursuivre l'étude de ce second produit de
dédoublement des aloïnes, mais sa production permet
déconsidérer, dès maintenant, la barbaloïne comme un
produit de condensation, avec perte de H^O, de la mé-
thylisoxychrysasine avec un aldopentose qui serait un
méthylaldopentose, comme l'indique Tanalyse de la
barbaloïne. On pourra donc représenter cette barba-
loïne par la formule suivante :
OH
CH CO C
HC
OH-C
CH
CH CO C CH»
0 CH-CHOH-CHOH-CHOH-COH
qui expliqae tous les faits connus, y compris le pouvoir
lotatoire. Dans la barbaloïne, composé plus stable que
son isomère, la chaîne sucrée se fixerait sur l'un des
deux atomes de carbone 1 ou 4 ; quant à Tisobarbaloïne,
pour laquelle on peut, a priori, admettre le même poids
moléculaire, cette fixation se ferait en 6, laissant libres
les deux OH placés en i-4. Ceci expliquerait la grande
oxydabilité de l'isobarbaloïne et les colorations rouges
obtenues par M. G. Bertrand (1) sous l'action de la lac-
case. Selon cet auteur, seuls les phénols renfermant
deux OH en ortho ou en para sont influencés par ce fer-
(1) Communication particolière.
- 54 —
ment ; or, la position de TOH placé en 1 ne pouvant être
douteuse^ puisqu'il se retrouve dans la chrysasine qui
est un dérivé des aloïnes obtenu artificiellement à partir
de Tanthracène, un autre OH ne peut se trouver en 2
(position alizarique de Liebermann), car, dans ce cas, la
méthylisoxychrysasine se fixerait sur le coton mor-
dancé en alumine, ce qui n'a pas lieu. Tous les dérivés
hydroxylés de Tanthraquinone renfermant des OH
en i — 2 sont, en effet, des matières colorantes ; il n'y a
pas d'exception à cette règle.
La barbaloîne et l'isobarbaloïne apparaissent donc
comme des isomères de la franguline retirée de l'écorce
àe hour ABLiixe{IiAammiê/rançula); mais, tandis que cette
dernière, véritable glucoside, est dédoublable par les
acides dilués, les aloïnes ne le sont pas. Elles se com-
portent comme de véritables éthers- oxydes, c'est ce
qu'exprime la formule précédente. Pour la formation
de la franguline, on peut admettre que la molécule
sucrée réagira par son côté aldéhyde. Il y aura départ de
1 molécule d'eau pour la formation de laquelle l'oxygène
aldéhydique sera éliminé avec un H emprunté à un OH
de Témodine, le deuxième H étant fourni par un des
groupes alcool secondaire, ce qui donne
C»»H70ï(0H)«0— CH— CH— CHOH-CHOH-CHOH— CH3
Y
Cette formation rappelle celle des acétals, corps qui,
comme les glucosides, sont facilement dédoublables. On
remarquera que celte interprétation, un peu différente
de celle que Ton admet, conduit cependant à la même
manière de formuler.
Nous avons vu que la nataloïne et rhomonataloïne,
chauffées avec SO^H* dilué, donnent des vapeurs qui
rougissent le papier à Tacétate d'aniline (réaction du
furfurol et de ses homologues). D'autre part, soumises à
l'action du bioxyde de sodium, ces aloïnes fournissent
un corps qui présente la composition et les propriétés
de Téther méthylique d'une émodine (trioxyméthyl-
— S5 —
anlhraquinone). On peut admettre que dans la molécule
de ces deux aloioes on devra retrouver le reste de ce
dernier groupement uni au reste d'une molécule pento-
siqae. De ce fait que le furfurol ou un de ses homo-
logues prend naissance dans l'action de SO^IP sur ces
deux aloînes tandis que ce même furfurol ne se forme
avec la barbaloïne et l'isobarbaloïne que par distillation
sèche, on peut admettre que le groupement pentosique
dans les aloînes de Taloès de Natal est fixé moins soli-
dement sur le groupement anthraquinonique que dans
les autres aloînes. D'autre part, le groupement anthra-
qainonique dans la nataloïne et dans son homologue
ne semble exister qu'à l'état latent et ne se révéler que
sous rinfluence de Na*0*. En effet, si Ton traite ces
deux aloînes par AzO'II, on n'obtient pas, comme avec
la barbaloïne, un dérivé nitré d'une oxyanthraquinone,
mais seulement beaucoup d'acide oxalique avec une
petite quantité d'acide picrique, ainsi que Tout observé
divers auteurs (Flûckiger, Tilden, Tschirch et Klaveness)
et que j*ai pu l'observer moi-même. Les formules les
plus simples qui permettent de tenir compte des faits
connus sont C*'H"0*' pour la nataloïne et C"H'H)*'
pour Thomonataloïne.
Mes recherches sur ces composés ne sont pas assez
avancées pour que je puisse les représenter par des for-
mules développées ; cependant, il est évident que les
considérations précédentes devront fournir d'utiles
renseignements pour l'établissement de ces formules.
Sur la préparation des ampoules stérilisées pour injections
hypodermiques; par M. G. Rodillon.
Nous pensons rendre service en indiquant un tour de
main permettant au pharmacien dépourvu d'autoclave
de préparer lui-même des ampoules absolument stériles.
On se procure dans le commerce des ampoules vides
fermées ou non ; celles que l'on trouve fermées aux
Heux extrémités sont préférables, car elles sont stériles.
— 56 —
Si elles sont fermées aux deux extrémités, on en brise
une; si au contraire les deux extrémités sont ouvertes,
on en ferme une à la flamme d'un Bunsen dont on a
bien dégagé les appels d'air afin d'obtenir une flamme
à température élevée. A défaut de gaz, un chalumeau et
une lampe à alcool conviendraient aussi bien. L'am-
poule fermée à une extrémité est saisie par celle-ci au
moyen d'une pince et passée 3 ou 4 fois dans la flamme
pour dilater l'air qu'elle renferme,sans cependant élever
la température au-dessus de 450* environ afin d'éviter
la rupture de l'ampoule par l'immersion ultérieure dans
leau. L'extrémité encore ouverte est de suite plongée
verticalement dans de l'eau très chaude afin d'en assu-
rer l'asepsie. On laisse ainsi refroidir quelques minutes
les ampoules, une légère quantité d'eau (environ le
quart de la capacité Totale) y pénètre par suite de la
diminution de pression déterminée par la contraction
de Tair due au refroidissement. Durant ce temps on
prépare la solution titrée destinée à être répartie en
ampoules, on la porte à Tébullition tranquille que l'on
maintient pendant tout le temps du remplissage. Afin
d'éviter que l'ébuUition prolongée ne vienne, par éva-
poration du dissolvant, modifier le titre de la liqueur
active, on devra n'opérer que sur de petites quantités à
la fois (25" par exemple, pour des ampoules de T^ 1/4).
Chaque ampoule est ensuite saisie par son extrémité
obturée, puis inclinée dans le sens de l'ouverture afin
d'amener le liquide restant à proximité de celle-ci. On
remarquera qu'à ce moment une faible quantité d'eau
reste encore, par le fait de la capillarité, adhérente à
l'extrémité opposée. On chauffe alors dans la flamme
Tampoule par sa région médiane. L'eau entre en ébul-
lition, la vapeur émise chasse le liquide voisin de l'ou-
verture; à ce moment,en imprimant une légère secousse
à l'ampoule, le reste de l'eau adhérant à l'extrémité
fermée s'échappe, puis, arrivant au contact de la paroi
chaude, se vaporise brusquement en déterminant un
jet 4e vapeur. A cet instant précis, et c'est là que
- 57 -
réside la partie délicate de l'opération, Tampoule est
plongée verticalement par son extrémité ouverte dans
le liquide actif; le refroidissement qui s'ensuit déter-
mine une brusque contraction qui, par un mécanisme
déjà expliqué, provoque le remplissage complet et
immédiat de Tampoule. II ne reste plus qu'à retirer
Tampoule et à la fermer à la flamme; mais comme
lextrémité effilée encore ouverte est pleine de liquide,
il faut placer Tampoule dans la partie mince de la
flamme de telle façon que celle-ci arrive sur la région
encore effilée qui précède immédiatement Tépaulement
de l'ampoule : il se produit une projection du liquide
en excès accompagnée d'un bruit sec semblable à celui
dû à la détonation d'une amorce. 11 suffit alors de
fermer Tampoule à la flamme et de la laver extérieu-
rement.
Si ces indications ont été bien observées, on est assuré
de posséder des ampoules absolument stériles, ainsi
que nous avons pu nous en assurer. Ce procédé supé-
rieur, au point de vue rapidité et asepsie, à celui du
remplissage par aspiration, les deux extrémités de
l'ampoule étant ouvertes, ne saurait égaler au point de
vue de la rapidité la méthode de remplissage par quan-
tité au moyen de l'autoclave.
Ce procédé n'est pas applicable pour la préparation
des ampoules renfermant des produits altérables à
chaud.
Sur la préparation des suppositoires à base de beurre
decacao; par M. G. Rodillon.
Ayant eu à consulter dans différents périodiques les
articles relatifs aux suppositoires, nous avons été frappé
de voir que ces remèdes dont la préparation nous paraît
d'une grande simplicité étaient classés parmi les prépa-
rations les plus délicates à effectuer. Nous croyons
rendre service en indiquant la façon dont nous procé-
dons pour obtenir rapidement et sans aucune difficulté
I
— 58 —
des suppositoires dont rhomogénéité et la rapidité de
préparation ne le cèdent en rien aux procédés par com-
pression à froid. On place dans une capsule à bec, quel-
conque, le beurre de cacao additionné d'un 1/10° de cire
blanche vierge et on chauffe à environ 90 ou 100°. Pen-
dant que s'opère la fusion, on pulvérise très finement au
mortier la substance à incorporer, on retire du feu la
masse liquéfiée, puis on place sur une feuille de papier
la poudre à incorporer. Ensuite on remplit le mortier
avec de Teau froide, on plonge le fond de la capsule
dans cette eau jusqu'à ce qu'en raclant le fond avec une
spatule on enlève des lambeaux de masse solidifiée. On
relire alors la capsule du bain réfrigérant et au moyen
du pilon qui a servi à la pulvérisation on agite la masse;
celle-ci est alors à environ 60**, elle liquéfie par fusion le
beurre de cacao solidifié qui adhère aux parois. Dès que
celui-ci est fondu, les parois venant au contact direct de
la masse s'échauflFent en absorbant une bonne partie de
son calorique et en la ramenant à environ 30 ou 40*^. A
ce moment le liquide devient opaque, il se produit alors
une espèce de surfusion 'qui se maintient encore quel-
ques instants avant que la masse ne se solidifie. On pro-
fite de cet instant pour ajouter brusquement la totalité
de la substance à incorporer (pulvérulente ou liquide) et
au moyen du pilon on triture la masse pour la rendre
homogène; après 2 ou 3 minutes il y a solidification.
On enlève alors le pilon en le débarrassant au moyen
d'une carte de la masse qui lui reste adhérente. Il ne
reste plus qu'à reporter la capsule à une douce chaleur
en agitant au moyen d'une spatule jusqu'à ce que la
masse ait atteint un état semi-fluide, sans cependant
cesser d'être opaque. On la coule ensuite dans les
moules en réchauffant légèrement, si besoin, le bec de la
capsule pour faciliter l'écoulement de la masse.
Les avantages de cette façon d'opérer, plus longue à
décrire qu'à mettre en pratique, sont les suivants :
1^ L'addition de cire blanche donne de la consistance
au suppositoire tout en abaissant son point de fusion :
— 39 —
On sait que le mélange de plusieurs corps de propriétés
voisines fond, en général, à une température inférieure
au point de fusion de celui de ces corps fondant à la
plus basse température.
2' La température peu élevée à laquelle se fait l'in-
corporation du corps actif évite toute altération de
celui-ci. Ainsi le bromhydrate de quinine, par exemple,
s*il est mélangé à une masse à plus de 100^ voit son eau
de cristallisation s'évaporer et il se grumelle en s'atta-
chant aux parois du vase, rendant ainsi tout mélange
impossible. D'autre part, la cocaïne et d'autres alcaloïdes
ajoutés aune masse portée aune température supérieure
à lOO*" se voient transformés et rendus moins actifs,
sinon tout à fait inactifs.
3^ La faible température à laquelle est coulée la masse
permet d'éviter la surfusion, qui parfois dure si long-
temps avec une masse coulée trop chaude, et détermine
un prompt refroidissement.
4" Avantage essentiel : il n'y a pas à craindre de voir
rassemblée à la pointe du suppositoire la presque tota-
lité de la substance active, ce que Ton a, malheureuse-
menl, roccasion de voir trop souvent.
KKVUKS
Pharmacie.
L'Institut pharmaceutique de T Université de Ber-
lin!!;.—Le 27 octobre dernier a été inauguré le nou-
vel institut pharmaceutique de l'Université de Berlin.
Celinstitul, placé sous la direction de M. le professeur
Thoms, comprend un bâtiment massif, à plusieurs étages,
de construction extérieure très simple e1 situé au milieu
d'un vaste jardin botanique.
LWénagement intérieur parait répondre à toutes
les exigences de la science pharmaceutique actuelle. En
entrant, on trouve d^abord la bibliothèque, très claire et
(*) Pharmaceutische Zeitung, lî)u2, p. 85 J.
— 60 -
bien aménagée, puis une véritable usine comprenant tous
les appareils usités dans l'industrie des produits phar-
maceutiques (alambics, appareils extracteurs, filtres-
presse, machines à agiter, à pulvériser, presses hydrau-
liques, etc.). Les étudiants pourront de cette façon se
familiariser avec les moyens mécaniques dont dispose
rindustrie pharmaceutique. Puis viennent les labora-
toires de préparations chimiques, avec des installations de
gaz, vapeurs d'eau, appareils à vide, etc., les laboratoires
d'analyse avec chambres spéciales pour analyses élé-
mentaires, électrochimiques, etc. Dans une autre partie
sont disposés le laboratoire particulier du professeur
Thoms, k proximité d*un amphithéâtre contenant
240 places, des salles de travail pour recherches et ana-
lyses quantitatives; à ces derniers laboratoires sont
adjointes des salles pour l'analyse spectrale,salles pour
balances, chambres pour analyses volumétriques,
installations spéciales pour dégagement d'hydrogène
sulfuré, chlore, hydrogène, etc.
Le troisième étage est consacré aux laboratoires de
micrographie, bactériologie, essai des substances alimen-
taires, à des salles spéciales pour l'examen des produits
coloniaux, chambres noires, salles de balances, etc.
Tout a été prévu au point de vue de l'hygiène et de la
commodité des étudiants (lavabos à eau froide et à eau
chaude, salle de bain, vestiaire, réfectoire, le tout par-
faitement disposé).
Le nouvel institut pharmaceutique est, d'après les
journaux allemands, le mieux aménagé et le plus
grand des instituts allemands consacrés à l'étude des
sciences pharmaceutiques et il est probable qu'aucune
autre école en Europe ne peut lui être comparée.
H. C.
Sur une modification de la réaction de Huppert pour
la recherche de la bile; par M. Nakayama (1). — La
(1) Uebereine Modiflcation der Hupperst's chen Gallenfarbstoffreaklion.
Zeitschrifl /. physiol, Chem., t. XXXVI, p. 398.
wr^
61 —
réaction de Huppert, modifiée par M. Saikowski, per-
met déjà de mettre facilement en évidence 1 partie de
bilirubine dans 200.000 parties d'urine; mais elle n'est
plus visible à la dilution de 1/600.000.
L'auteur obtiendrait encore la réaction à la dilution
de i/i .200.000, en opérant de la manière suivante :
5" d'urine ictérique acide sont additionnés de S^*"
dW dissolution de chlorure de baryuni à 1/10, puis
passés à la centrifugeuse. Le liquide est alors rejeté et le
précipité recueilli est mis à bouillir avec 2" d'une solu-
tion alcoolique de perchlorure de fer, préparée en dis-
solvant 4^^ de perchlorure de fer dans un mélange de
!«' d'acide chlorhydrique et 99«'' d'alcool à 98^
La liqueur, dans laquelle se dépose un précipité de
sulfate de baryte, prend alors une belle coloration verte
ou vert bleuâtre, que l'acide azotique fumant fait passer
au violet, puis au rouge.
M. G.
Sur la préparation d'un peptonate de fer et de
lûanganèse ; par M. Jlngclaussen (1). — L'auteur a étudié
un moyen simple et pratique pour préparer un pepto-
nate de fer et de manganèse soluble, à caractère acide,
mais non styptique.
Il critique, d'après les travaux de £. Dieterich (2) et
d'après ses expériences personnelles, le mode de prépa-
raliou einployé pour les ferro-mangano-peptonates de
la fabrique de flelfenberg; ses observations portent sur-
tout sur la constance de la composition de la liqueur en
fer, manganèse et acide chlorhydrique, et sur la varia-
lion du rapport qui existe entre ces éléments ; des dif-
férences ont été constatées après la terminaison de la
préparation de ces peptonates qui sont obtenus par
dialyse.
Pour obvier à la longueur de la préparation de ces
(i) JuNocLAUssBN. Vorfahren zur HersteUung eines Eisen-Mangan-
P«PtonaU ; Apolheker Zeiiung, t. XVII, p. 755, n* 87.
W Uelfenberg Annalen, 1889. p. 7i. ;, . ,.
^
— 62 —
médicamenls qui s'effectue par dialyse, il opère de la
^ façon suivante :
pV / 1*^ On commence par préparer une solution limpide
II' de peptonate de fer aussi riche que possible en fer, et
^.yj aussi pauvre que possible eu acide chlorhydrique. Pour
cela, on emploie la liqueur de fer dialyse préparée sui-
|\V vant les indications du Supplément à la Pharmacopée
'^^z allemande, publié par les soins de la Société des Phar-
^ maciens allemands (1). Celle-ci ne contient au plus que
08',328 deHCl libre pour 100" et 0«%312 pour 100»',
c'est-à-dire le tiers environ de la quantité contenue
: . dans la liqueur d'oxychlorure de fer de la Pharmacopée
allemande (4* éd.), qui en renferme 0,9 p. 100; elle
possède une densité de 1,05 et renferme 3,50 p. 100 de
fer.
Liqueur de fer dialyse de la Pharmacopée allemande. ISOb'
Peptone pure 7«'
Kau distillée 63»'"
Dissoudre la peptone dans Peau distillée, verser cette solution dans
r' le fer dialyse chauffé au bain-marie, continuer de chauffer au bain-marie
'/ jusqu'à ce que la solution soit deyenue limpide.
2^ On prépare d'un autre côté une solution de peptone
et de chlorure mangàneux.
Peptone pure Igs'
Eau distillée 162s'
Solution de chlorure manganeux : MnCl*.4H20
au dixième 37p',50
Paire dissoudre au bain-marie.
3"* On verse alors la solution encore chaude de pep-
tonate de fer, petit à petit et en agitant constamment,
dans la solution de peptone et de chlorure manganeux ;
on chauffe le mélange au bain-marie jusqu'à ce qu'un
échantillon de la solution reste absolument limpide quand
on l'étend de vingt/ois son volume d'eau. On complète
enfin le poids de 1 kilo.
La solution de peptonate ferro-manganeux ainsi pré-
(1) Arzneimittel velche in dem Arzneibuch fUr da^ Deutsche Reic h...
nicht enhalten sind. Zweite Ausgabe. Bearbeitet und herausgegeben
Ton dem Deutschen Apoteker-Verein, p. 190. Berlin, 1897.
— 63 —
parée renferme : 0«',60 p. 100 de fer et O^^IO p. 100 de
manganèse.
E. L.
Chimie.
Snrrexistence derarsenic dans la série animale; par
M. Gabriel Bertrand (1). — Le problème se pose do
savoirsi Tarsenic est un élément primordial de la cellule
vivante, ou bien s'il répond seulement au besoin d'une
fonction particulière, apparue à un certain degré de
l'échelle animale.
Pour résoudre ce problème, il était indispensable
d'opérer dans des conditions aussi rigoureuses que pos-
sible, c'est-à-dire sur des animaux vivant dans un
milieu normal, éloignés, par conséquent, de toutes ces
causes de contamination qui résultent du contact plus
on moins direct avec l'industrie moderne.
Les Cétacés, certains Oiseaux, des Poissons et
d^autres animaux qui fréquentent les abîmes de l'Océan,
présentent, à ce point de vue, les meilleures garanties.
Toutes les captures, et même une partie des recher-
ches chimiques de l'auteur (destruction de la matière
organique et séparation du métalloïde) ont été effectuées
au cours d'une croisière scientifique entreprise cette
année, du 18 juillet au 17 septembre, à bord du yacht
Prineesse-Alice du prince de Monaco.
Al'exception d'un Mouton, qui provient des pâturages
du mont Pico, et d'une Orque, harponnée en Médi-
terranée, les autres matériaux d'étude ont été recueillis
en plein Atlantique, quelquefois à 1.800 mètres de pro-
fondeur, dans une zone comprise entre Gibraltar, les
Açores et l'ouverture de la Manche.
Toutes les expériences faites pendant la croisière ont
été reproduites au retour dansle laboratoire de llnstitut
Pasteur. Aussi avait-on prélevé de chaque animal, ou
partie d'animal, un échantillon de poids connu, qu'on
(l) Ae. d. Se, CXXXV, 809, noTombre 1902.
— 64 -
a conservé dans une quantité à peu près égale d'alcool
exempt d'arsenic.
L'acide nitrique , employé pour la destruction des
matières organiques, était encore plus pur que celui
ayant servi dans les précédentes recherches. Il en fal-
lait SGO**" pour donner, avec SO»*" d'acide sulfurique et
25^*^ de zinc, un anneau d'un demi-millième de milli-
gramme, c'est-à-dire pour atteindre la limite de sensi-
bilité de la méthode, telle qu'il Ta modifiée. Dans
aucune expérience, d'ailleurs, on n'a employé une aussi
grande quantité de réactifs pour rechercher Tarsenic.
L'auteur résume dans le tableau de la page 65 les
principaux résultats.
Comme on le voit, tous les animaux examinés, depuis
les Vertébrés supérieurs jusqu'aux Spongiaires, ren-
ferment de petites quantités d'arsenic.
La présence de ce métalloïde n*est donc pas, comme
celle d'autres éléments, en quelque sorte caractéris-
tique de certains groupes d'êtres. Tandis que l'acte
respiratoire, par exemple, s'accomplit avec le concours
du cuivre chez des Crustacés et des Mollusques, avec
celui du fer chez les Vertébrés, la différenciation mor-
phologique et fonctionnelle s'est poursuivie, chez les
animaux, sans s'accompagner, en ce qui concerne Tar-
senic, d'aucune différenciation chimique élémentaire.
Il ressort en outre de ces recherches qu'au lieu d'être
localisé dans certains organes, où il peut toutefois,
dans certains cas, exister en plus grande proportion,
l'arsenic se retrouve, au contraire, dans tous les tissus.
Ce métalloïde serait donc, au même titre que le car-
bone, l'azote, le soufre et le phosphore, un élément fon-
damental du protoplasme.
M. Armand Gautier, à propos de cette note, fait remar-
quer que ces intéressantes observations de M. G. Ber-
trand établissent la généralité delà présence et du rôle de
l'arsenic chez les animaux sauvages et marins, comme
il Ta déjà fait lui-même pour les domestiques et terres-
— 65 —
a» « «2
co ««• «2 — ■
^ o o ^ I
^ o o o <
eo JS> (Si C4 ui
o o o ^ ^
o o o o o
S -^ — -^ "^
a.O^ o «ft o o
an «o"» o »o co •
^ oo ^ •* «r co
o^o o o o o
^^ ^^ ** *• ■■"
o o o ^ o o
^ T^ ^ vi^ 55
se r~ GO !^ •«-< QO
o o ïO ï.'^ o ao
5g art «n 05 t- r-^
o o lo ï.-^ o art
2 r- en **>• ^ «O
fSl
) o ^1 i«
"Sî PO «o
I o* "«n ÎO
-'«mi. ite Pkmrm. *t de Chim, 6» séaib, t. XVII. (15 janvier 1903 )
— 66 —
1res; mais il ne croit pas que cet élément soit, chez eux,
uniformément répandu. Il pense avoir démontré» au
contraire, par de très nombreuses expériences, qu'il
n'existe pas ou n'existe qu'en quantités infinitésimales
dans beaucoup de tissus.
D'ailleurs, l'arsenic n'est pas exclusivement propre
au règne animal : il l'a rencontré aus$i dans toutes les
algues à chlorophylle, terrestres ou marines. Enfin, il
s'est assuré que l'eau de mer elle-même est arsenicale.
De son côté, M. Garrigou a publié (1) des recher-
ches sur ce sujet et il croit pouvoir en conclure que
l'arsenic est un des métalloïdes les plus répandus dans
la nature ; qu'il est souvent absorbé par l'homme
dans ses aliments et ses boissons.
M. Gautier répond à cette note qu'il serait regret-
table de laisser croire que l'arsenic se trouve dans tous
nos organes et que les milliers de recherches négatives
faites à. ce sujet par les chimistes experts sont erro-
nées. A. R.
Localisation de l'arsenic normal dans quelques or-
ganes des animaux et des plantes. Ses origines ; par
M. Armand Gautier (2). — L'auteur a repris récemment
l'étude de cette question; il rappelle qu'après avoir,
en 1899, reconnu que l'arsenic existe normalement
chez les animaux domestiques et chez l'homme, il a
essayé de déterminer les localisations de ce métal-
loïde dans l'économie. 11 a observé qu'il se rencontre
surtout dans les organes d'origine ectodermique : la
peau et ses annexes, la glande thyroïde, le thymus, la
glande mammaire, le cerveau, ainsi que dans les os,
mais qu'on n'en trouve pas, ou des quantités inférieures
au ^Q QQQ QQ^ du poids de la substance examinée, quand on
s'adresse aux autres organes : muscles^ rate, foie, pan-
créas, rein, tissus cellulaire et adipeux, glandes les plus
(1) Ac. d. Se, CXXXV. décembre 1902.
(2) Ac. d. Se, CXXXV, 833, noTembre 1902.
— 67 —
diverses, y compris l'ovaire et le testicule, sang,
. urines, etc. En même temps il établissait que l'arsenic
s'élimine surtout par les poils, les cheveux et les
cornes, ainsi que par le sang menstruel chez la femme.
Il n*a pas borné ses recherches aux mammifères. Dès
le début, il a examiné divers organes et tissus des
organes des oiseaux et des poissons : œufs de poule, œufs
etlaitancesde poissons, chair de poissons, sans y trouver
d'arsenic. S'il y existe, c'est en quantité très inférieure
à celle des organes moyennement arsenicaux et infé-
rieure au vingt-millionième du poids de l'organe frais.
Depuis il a cherché l'arsenic dans les plumes de
I Toisean semblant correspondre aux poils et cornes des
mammifères. L*arsenic existe en effet dans les plumes,
mais il y est très particulièrement localisé.
Il existe bien dans le duvet de Toiseau, qui est plus
particulièrement en rapport avec le fonctionnement de
la peau et qui semble seul correspondre au poil des
mammifères, tandis qu'il est ordinairement absent des
plumes banales des ailes ou de la queue, simples organes
de locomotion. Celles au contraire qui servent d'orne-
ment au m&le et font sa parure au printemps, telles
qae les belles plumes delà queue du paon, contiennent
de Tarsenic. Toutefois, même dans ces plumes, l'arsenic
n'existe pas dans le canon ; il est entièrement localisé
dans les barbes colorées chatoyantes de l'œil qui les
termine. Après la saison de la reproduction, l'arsenic
S'élimine par la chute de ces plumes ornementales.
Ce fait que l'arsenic est absent des canons de la plume
du paon, et des plumes banales des oiseaux, alors qu'on
le retrouve dans les barbes colorées qui ornent le mâle,
ou dans le duvet qui recouvre leur peau, suffirait à
démontrer que ce métalloïde est bien localisé dans
certains organes ou parties d'organes, et non pas uni-
formément répandu dans tous. Chez les animaux, il est
^n corrélation étroite avec le fonctionnement de la peau,
du cerveau et des organes de la reproduction.
L'arsenic existe dans les algues, surtout les algues
— 68 —
marines comme Tiode. M. Gautier Ta décelé dans l'eau
de mer; pour le prouver, il a concentré à 1 litre H 750 cen-
timètres cubes d'eau de mer filtrée sur du biscuit : il a
obtenu un anneau caractéristique très faible.
L*auteur conclut ainsi :
L'arsenic paraît donc jouer un rôle universel, comme
l'azote et le phosphore. Il existe en petite proportion
mais sans exception, dans les roches primitives, les
terres, la mer, les végétaux et particulièrement les
algues, les animaux terrestres et marins. Chez ceux-ci,
il se localise surtout dans les organes qui président aux
sensations et à la reproduction. Il semble jouer dans les
cellules où on le trouve un rôle analogue à celui du
phosphore, mais à un degré éminent.
A. R.
Sur la préparation de Toxy de de plomb; par M. E. Mac
IvoR (1). — L'auteur, ayant eu besoin de sous-oxyde de
plomb, eut recours au procédé de préparation indiqué
par Dulong, Boussingault et Pelouze. Celte méthode
consiste à chauffer avec soin et en l'absence de Tair de
Toxalate de plomb; on opère généralement dans une
cornue. M. Ivor a trouvé que le produit obtenu' conte-
nait toujours une proportion plus élevée de plomb que
ne rindique théoriquement la composition de ce sous-
oxyde. L'examen analytique de quatre échantillons a
donné une quantité de plomb comprise entre 90, 89 et
98,36 p. 100, alors que le chiffre théorique est 96,28.
Ces irrégularités de composition tiennent très vraisem-
blablement à la réduction de sous-oxyde par l'oxyde de
carbone de l'atmosphère de la cornue.
Pelouze avait fait observer que l'oxalate plomb. que
ne devait pas être chauffé aune température supérieure
à 300"* et qu'on devait continuer l'action de la cha-
leur jusqu'à cessation de dégagement gazeux. D'après
lui, les gaz formés sont un mélange d'oxyde de carbone
(1) Ckem, New8, t. LXXXVI, p. 192.
— 69 —
el d'acide carbonique dans la proportion de 1 à 3 sui-
vant la réaction :
2(PbC«0*) = Pb80-fCO+3C02.
Toutefois, vers la fin de la réaction et particulière-
ment lorsque Ton vient à chauffer plus fortement pour
compléter la décomposition, le mélange gazeux est
surtout riche en acide carbonique. Cette augmentation
dans la proportion d'acide carbonique provient de la
réduction du sous-oxyde.
M. Ivor a trouvé que si on fait passer dans la cornue
on courant assez rapide d'acide carbonique chaud pen-
dant la décomposition de Toxalate, on obtient du sous-
oxyde de plomb pur exempt de plomb et d'oxyde de
plomb. Le courant d'acide carbonique a pour but de
chasser l'oxyde de carbone dès qu'il est formé. L'au-
teur recommande de chauffer même un peu au-dessous
de 300^
Le sous-oxyde de plomb est une poudre terne, noir
grisâtre qui ne s'altère pas même après une exposition
prolongée à l'air sec.
Chauffée vers 350*, elle devient grise et elle est cons-
tituée par un mélange de plomb et d'oxyde. Elle n'est
pas décomposée par l'eau. Les acides elles alcools dilués
la transforment en métal et oxyde.
Er. g.
SurVadde cétrarique ; par M. 0. Simon (1). — Les pre-
mières recherches sur la composition chimique du
lichen d'Islande sont dues à Knopp et Schnederman (2)
qui ont isolé un corps cristallisé qu'ils appelèrent acide
cétrarique. Plus tard Lopf (3), reprenant cette ques-
tion, put démontrer l'exactitude des assertions de Knopp
et Schnedermann. En 1898, Hesse (4) prétendit que
(l) Archh der Pharmazie, 1902, p. 521.
P) Uebigt Annalen, t. LV, p. 146.
(3/ ibid,, t. CGC, p. 123.
[i)Joum, far praklische Chem., 2« série, t. LVH, p. 293; t. LXÏI
P.S34.
I
— 70 —
racide cétrarique obtenu par les auteurs cités ci-dessus
n'existait pas dans le lichen d'Islande en tant que prin-
cipe immédiat et qu'on devait le considérer comme un
produit de décomposition d'un autre corps, l'acide pro-
tocétrarique, qui se dédoublerait en acide cétrarique et
acide fumarique.
Celte question a été reprise récemment par M. 0. Si-
mon et nous résumerons ici les principaux faits obser-
vés par cet auteur.
11 a confirmé tout d'abord les résultats obtenus par
Knopp et Schnedermann d'une part, par Lopf de
l'autre, et il a pu isoler du lichen Tacide cétrarique qui
existe à l'état libre dans cette plante. Cet acide cristal-
lise en aiguilles blanches, soyeuses, de saveur amère,
se décomposant avant de fondre vers 200"-230**; il
cristallise anhydre et n'agit pas sur la lumière pola-
risée. Sa composition est représentée par la formule
C«^H"0».
M. Simon décrit ensuite quelques sels de l'acide cé-
trarique; c'est un acide bibasique, donnant avec la po-
tasse et la soude les sels acides de formule C*°£r "KO*^ et
C'^H^^NaO®; avec l'ammoniaque etla chaux, au contraire,
il forme des sels neutres. L'auteur décrit ensuite les
combinaisons avec la pyridine, la picoline, la quîno-
léine, l'acrilide, etc.
Dans le but de déterminer la constitution de cet acide,
il a fait quelques réactions qui lui ont donné les résul-
tats suivants :
1** L'acide cétrarique contient un groupement carbo-
nyle CO et possède une fonction aldéhyde ou acétone;
en effet, il se combine avec la phénylhydrazine en for-
mant une hydrazone cristallisée en aiguilles jaunes; il
a préparé aussi une semicarbazone.
2"* L acide cétrarique contient un groupement mé-
thoxyle OCH\
3* Sous l'influence des réducteurs (lessive de potasse
et poussière de zinc), Tacide cétrarique est détruit et
dans les produits de décomposition il a pu isoler l'or-
IPIIII> ^
71
cîne, fait déjà signalé par Lopf. Les autres réactions ne
loi ont pas donné de produits bien définis.
Enfin M. Simon a cherché à vérifier les assertions de
flesse au sujet de Tacide prolocétrarique.
Dans les résidus de la préparation de l'acide cétra-
riqne il a pu isoler l'acide fumarique, qui existe en pro-
portion notable dans le lichen d'Islande; l'acide fuma-
. rique préexiste dans le lichen et ne doit pas être consi-
déré comme un produit de décomposition.
De l'extrait éthéré de lichen il a isolé un acide de
formule C'*H"0*. Cet acide, auquel il conserve le nom
d'acide prolocétrarique, présente quelques-unes des
propriétés signalées par Hesse pour son acide prolocé-
trarique, mais en réalité n'est nullement identique à
Facide de Hesse.
11 ne contient pas de méthoxyle. Quand il est conve-
nablement purifié, il ne se décompose nullement en
acide cétrarique et en acide fumarique. L'extrait éthéré
parait renfermer, il est vrai, une combinaison très ins-
table d'acide fumarique et d'acide prolocétrarique; mais
cette combinaison que M. Simon n'a pu isoler est dé-
truite par les alcalis même les plus faibles (bicarbonates
en solution).
D'après l'auteur, Tacide prolocétrarique do Hesse ne
serait qu'un mélange du véritable acide prolocétrarique,
d'acides cétrarique et fumarique.
H. C.
Sur l'éphôdrine ; par M. E. R. Miller (4). — L'Ephedra
vulgaris, plante très peu employée de nos jours, con-
tient un alcaloïde qui a été isolé par Nagaï en 1878 et
appelé par lui bjpliédrine.
Merck caractérisa plus tard cette base en tant qu'al-
cali secondaire et il put isoler un second alcaloïde, iso-
mère de la base de Nagaï et qu'il appela pseudoéphé-
drine.
S'appuyant d'une part sur ce que ces deux principes
[\)Arckiv lier Pharmazie, 1902, p. 481.
f*
^~ sont des bases secondaires, d'autre part sur les produits
U:\' de décomposition par Tacide chlorhydrique (dérivé
benzoïque et méthyiamine), Nagaï d*une part, Laden-
burg et Oelschlâgel (1) de l'autre, admirent pour les deux
alcaloïdes les formules de constitution suivante :
C«H'>— CH«— CH~CH«. OH C«H*- CH(0H)-CH— CH»
t I
AzH-CH3 AzH-CHs
Ephédrine PêeudoéphédiHne
L'auteur, dans le but de vérifier la formule de Téphé-
drine, a entrepris une série de recherches résumées ici.
De l'Ëphedra vulgaris, il n'a pu isoler que de petites
quantités de pseudoéphédrine et il a pris pour point de
départ de ses recherches Téphédrine préparée par la
maison Merck. Après avoir étudié les propriétés et
constaté la pureté du chlorhydrate d'éphédrine d'où il est
parti, il a déterminé quelques constantes physiques : le
pouvoir rotatoire du chlorhydrate est a^' = — 36',66,
le point de fusion de la base libre 40®.
L'éphédrine ne se combine ni avec la phénylhydrazine
ni avec l'hydroxylamine: elle ne contient donc ni fonc-
tion aldéhyde ni fonction acétone. Le chlorhydrate d'é-
phédrine chauffé avec Toxhydride acétique donne un
dérivé monoacétylé dontle chlorhydrate fond à 175M76^
Avec le chlorure de benzoyle, la base libre forme un
dérivé dibenzoylé fusible à 11 S"*-!! 6®. Ces deux réac-
tions indiquent d'une partlaprésenced'unoxhydryle OH
dans l'alcaloïde, d'autre part la présence d'un groupe-
ment AzH : ce dernier fait et de plus la formation d'une
nitroéphédrine démontrent que c'est une base secon-
daire.
L'action de l'iodure de méthyle a donné aussi quel-
ques résultats intéressants; dans cette réaction il se
forme deux dérivés méthylés :
1** Une méthyléphédrine, base tertiaire de formule
.CH3
C»Hio(OH)— Az<
(t) Berichte, t. XXll, p. 1823.
— 73 —
2'' L'iodométhylate de méthyléphédrine. Cetiodomé-
thylate, traité par l'oxyde d'argent humide, donne une
base quaternaire de formule
Cmi»OH-Az
OH
Celte base quaternaire forme un dérivé monoacétylé,
ce qui prouve que Toxhydryle est bien fixé sur un atome
decarbone ; traitée parla chaleur, elle est décomposée, et,
d'après une réaction bien connue, il se forme de la trimé-
méthylamine, de Teau et un corps de formule C'H**^0.
Cecorps est, d'après M. Miller, un alcool aromatique, iso-
mère par conséquent de l'alcool cinnamique, et possède
une chaîne latérale non saturée; l'étude de sa constitu-
tion n'est pas terminée.
H. C.
Nouvelle méthode de préparation et de dosage de la
cantharidine ; par M. Pcran SiNG{i). — Après avoir fait
rhistorique de la découverte de la cantharidine et la cri-
tique des méthodes d'extraction proposées jusqu'alors,
l'auteur donne les deux procédés suivants :
!• Procédé Nagall^). — Cette méthode a comme carac-
tère original d'employer la solution d'alun pour dis-
soudre le cantharidate de sodium.
25^' de poudre de cantharides, acidulés avec HCl,
sont épuisés par le chloroforme dans l'appareil Soxhlet.
De l'extrait obtenu, après évaporation du chloroforme,
on sépare les cristaux de cantharidine par lavage à
l'éther.
L'éther enlève avec les corps gras une petite quantité
de cantharidine. On évapore alors l'éther et on saponifie
le résidu par un peu de soude, puis on traite le savon
• 1, Journ. of ihe Phatnn. Soc, of Japan, n»* 239 et2U, 1902.
(2) L'aDteur dénomme ainsi ce procédé en l'honneur de son matlre le
D' Nagai,
— 74 —
avec une solution d'alun qui dissout seulement la can-
tharidine et l'abandonne quand on concentre la solution
à chaud.
2^ Procédé, — 25^*" de poudre de cantharides sont
délayés dans un mélange de iO^^ acide nitrique et 200*^*"
d'eau. On évapore à siccité en présence d'un peu de
plâtre, et on épuisele résidu par le chloroforme.
La solution chloroformique évaporée abandonne la
cantharidine cristallisée, mélangée à une substance
huileuse jaunâtre, que Téther ou l'alcool enlève très
facilement.
Dans ce procédé, le rôle de Tacide nitrique serait
d'oxyder la matière grasse, eif la rendant plus soluble
dans les dissolvants employés pour sa séparation d'avec
la cantharidine.
J. B.
Préparation des osones à l'aide des osazones des
sucres; par MM. E.Fischer et E.FRANKLANDARMSTRONG(i).
— On sait que les phénylosazones des différents sucres
sont dédoublées par l'acide chlorhydrique concentré et
froid en phénylhydrazine et en osones. Mais dans ces
conditions, en présence de grandes quantités d'acide
chlorhydrique, il est très difficile d'isoler ces dernières;
et s'il s'agit d'osones de disaccharides , on a à craindre
qu'elles ne soient dédoublées par l'acide. Les auteurs ont
cherché un nouveau procédé de décomposition des
osazones et ils l'ont trouvé dans l'emploi de la benzal-
déhyde, composé qui, depuis les recherches d'IIerzfeld,
est utilisé fréquemment pour régénérer les sucres de
leurs hydrazones.
Quand il s'agit des osazones des monosaccharides
courants, le procédé n'est pas applicable parce que ces
osazones sont trop peu solubles dans l'eau. Il en est tout
autrement pour les dérivés des disaccharides et il suffit
d'une courte ébullition dans l'eau, en présence d'al-
(1) Darsiellang der Osone aus dea Osazonen der Zuckcr {Ber, d. d.
chem. Ge«., XXXV, p. 3141, 1902).
n
75
déhyde benzoïque, pour déterminer le dédoublement
total des osazoues mises en expérience. La méthode
peut être employée aussi pour les osazones de l'arabi- .
nose et du xylose qui sont solubles dans l'eau chaude,
et Ton peut dire d'une façon générale que le caractère
de la solubilité ou de la non-solubilité dans l'eau chaude
détermine essentiellement l'emploi ou le rejet de la
méthode.
Les auteurs ont ainsi obtenu en solution la maltosone
et la mélibiosone. En présence de la p-bromophényl-
hydrazine, ils ont obtenu la bromophénylmaltosazone .
et la bromophénylmélibiosazone correspondantes.
La maltosone est dédoublée par les enzymes de la
levure. Si on ajoute en effet une macération de le-
vure basse à une solution de maltosone, et si on aban-
donne le mélange pendant 24 heures à 35^ en pré-
sence d'un peu de toluène, on constate que Tacétate de
phényihydrazine détermine alors dans le produit la
formation d'un précipité de phénylglucosazone, indice
du dédoublement. La solution de maltosone additionnée
de levure fraîche contient au bout d'un certain temps
une notable quantité de glucosone.
L'émulsine dédouble la mélibiosone en glucosone et
en galactose. Il en est de même de la levure basse qui, à
Tétat frais, accomplit rapidement ce dédoublement; le
galactose formé entre en fermentation, tandis qu'il reste
dans la liqueur une grande quantité de glucosone.
La phényllactosazone donne facilement la lactosonc
en présence d'aldéhyde benzoïque. La réaction se fait
moins commodément avec les osazones des pentoses,
plus difficilement solubles dans l'eau. Avec la phényl-
arabinosazone, les auteurs ont dû employer 150 parties
d'ean et la quantité d'alcool nécessaire à la dissolution
complète du produit, avant d'entreprendre le dédouble-
ment par la benzaldéhyde.
II. H.
'^
— 76 -
Synthèse de quelques nouveaux disaccharides ; par
MM. E. Fischer et E. Franrland Armstrong (1). — Le
plus ancien disaccharide artificiel, Tisomaltose, a été
obtenu par l'action de l'acide chlorhydrique froid et
concentré sur le glucose. Cette action de l'acide chlo-
rhydrique est applfcable à la vérité aux isomères du
glucose, mais elle a ce grave inconvénient de ne fournir
qu'une très petite quantité de disaccharide, à côté de
fortes proportions de produits dextriniformes. Aussi les
auteurs se sont-ils efforcés de trouver une méthode de
synthèse des disaccharides véritablement utilisable, en
mettant à profit l'action de l'acétochloroglucose et des
composés analogues sur les combinaisons sodées des
hexoses;on sait que cette réaction a déjà été utilisée
dans plusieurs tentatives de fabrication artificielle de
sucre de canne.
Les auteurs ont réussi, en fait, à obtenir trois sucres
du type du maltose. Ces sucres se produisent dans l'ac-
tion de l'acétochloroglucose sur la combinaison sodée
du galactose ou dans la réaction de l'acétochloro-
galactose avec le glucose et le galactose. En raison de
ce fait qu'ils présentent une structure analogue à celle
des glucosides, ils ont été désignés des noms de glu-
cosidogalactose^ galactosidoglucose et galactoaidogaldc-
tose.
Ils forment avec la phénylhydrazine des osazones
qui, comme celles du maltose et du lactose, sont assez
facilement solublcs dans Teau chaude et, par suite,
peuvent être séparées des osazones des monosaccharides.
C'est grâce à cette circonstance que la découverte et la
détermination des nouveaux sucres ont été rendues
possibles.
La réaction de l'acétochloroglucose avec le glucose
n*a donné jusqu'ici que des résultats peu satisfai-
sants. Les auteurs ont bien obtenu une substance four-
nissant une osazone soluble dans l'eau chaude, mais, à
(1) Synthèse einiger nouer Disaccharide {Ber. d. d. chem. Ges., XXXV,
p. 3144, 1902).
— 77 —
eanse de l'insuffisante quantité de la matière obtenue ,
ils n'ont pu en poursuivre l'exacte détermination.
Jasqu^à présenties trois nouveaux disaccharides n^ont
pu être préparés à l'état pur, mais ils ont été étudiés
dans leurs rapports avec la levure et quelques enzymes
en utilisant des solutions aqueuses qui, à côté du sucre,
eontenaient comme impuretés une certaine proportion
de sels.
Poar deux des sucres, les observations ont été con-
trôlées par l'essai des osones, obtenues de leurs osa-
lones par la méthode à l'aldéhyde benzoïque. Les résul-
tais obtenus ont concordé de tout point avec ceux des
expériences faites sur les solutions impures de sucres.
Aucun des trois sucres ne fermente d'une façon
appréciable en présence de la levure haute ; cette pro-
priété permet l'élimination facile des monosaccharides
mélangés. Par contre, la levure basse détruit le gluco-
sidogalactose et le galactosidoglucose , mais non le
galactosidogalac tose .
L*émulsine,qui, comme on sait, dédouble Ies0-gluco-
sides et le sucre de lait, provoque aussi l'hydrolyse de
trois disaccharides.
Legalactosidoglucose se comporte absolument comme
le mélibiose, au point de vue de sa composition, des
propriétés de sa pbénylosazone et de sa bromopbényl-
osazone et enfin au point de vue de la façon de réagir
vis-à-vis des enzymes. Les auteurs, sans avoir pu
expressément le prouver, considèrent comme très vrai-
semblable son identité avec le mélibiose.
Après avoir fait agira 35*, en présence de toluol, une
macération aqueuse de graines de kéfir sur une solution
concentrée de glucose et de galactose à parties égales,
les aatem*s sont parvenus à isoler du mélange, sous forme
dWzone, un disaccharide nouveau dont les propriétés
ne concordent ni avec celles du lactose, ni avec celles
du mélibiose. Ils ont nommé ce composé isolactose,
H. H.
— 78 —
Sur les alcaloïdes de la racine de Colombo ; par M. J.
Gadamkr (1). — D'après les recherches de Gordin (2),
contrairement à ropinion classique longtemps émise,
il n'existerait pas de berbérine dans le Cocculus pal-
matuSy le Pareira brava^ le Menispermum canadense et le
Jefersonia diphylla. Ce premier travail préliminaire de
M. Gadamer confirme à peu près complètement l'opi-
nion de Gordin, en môme temps qu'il met dès à présent
en lumière deux faits nouveaux : en premier lieu hi
racine de colombe contiendrait au moins deux alca-
loïdes analogues à la berbérine, mais non identiques
avec cette dernière. En second lieu, ces alcaloïdes,
colorés en jaune, sont susceptibles de donner, par réduc-
tion, des composés hydrogénés incolores. Les formules
des nouveaux alcaloïdes à l'étude n'ont pas encore été
déterminées.
II. H.
Sur la recherche et le dosage de l'extrait de châtai-
gnier en mélange avec l'extrait de chêne ; par M. Ferdi-
nand Jean (3). — L'auteur a constaté que si l'on agite à
froid une solution d'extrait de bois de châtaignier avec
une solution d'acideiodique,une certaine quantitéd'iode
est mise en liberté, tandis qu'avec l'extrait de bois de
chêne on n'observe rien de semblable. La réaction est
également négative avec les solutions de québracho,
palétuvier, mimosa, sumac, canaigre, lentisque, fustel,
épine-vinette; le campêche fait exception et met en
liberté une faible quantité d'iode.
Les extraits de bois de chêne, destinés à la tannerie,
étant fréquemment falsifiés avec de l'extrait de châtai-
gnier, il était intéressant d'arriver à déceler cette fraude,
qui est pratiquée impunément ; car on n'avait pas de
procédé chimique permettant de la reconnaître.
(1) Ueber die Alkaloïde der Columbowurzel (Jateorrhiza Columbas.
Cocculus Palmatus D. C.) ; Archiv d. Pharm., t. CCXL, p. 450, 1902.
(2) V. Joum. Pharm. et Chim., (6), t. XV, p. 597, 1902.
(3) Ac. d. Sc.,CXXXV, 536, 6 octobre, 1902.
r
— 79
M. F. Jean a appliqué la réaction de Tacide iodique à
la recherche et au dosage de l'extrait de châtaignier en
mélange dans l'extrait de chêne. On procède à la
recherche qualitative en mélangeant par retournements
successifs dans une boule à robinets la solution d'ex-
trait suspect avec une solution d'acide iodique et du
sulfure de carbone ; si le sulfure de carbone présente
une coloration violette, c'est l'indication de la présence
de châtaignier, dans l'extrait examiné. Le sulfure de
carbone peut être remplacé par le tétrachlorure, la
benzine, le chloroforme, etc.
Pour déterminer la teneur d'un extrait tannique en
châtaignier, on opère sur 2*"*' ou 3*^'' d'extrait dissous
dans .50'''' d'eau distillée, que Ton passe dans une boule à
robinets ; on agite avec S*^*^ d'une solution d'acide iodique
à 3 pour 100 et .4*^*^ à S''** de sulfure de carbone ; après
repos, on soutire le sulfure de carbone dans le flacon
bouché à Témeri et Ton renouvelle l'opération dans la
boule, jusqu'à ce que le sulfure de carbone ne se décolore
plus. L'iode dissous dans le sulfure est ensuite titré
par agitation dans le flacon avec une solution titrée
d^hyposulfile de soude, qu'on ajoute jusqu'à disparition
complète de la coloration rose. On peut aussi faire le
titrage en ajoutant dans le flacon un peu de solution
d'Iodure de potassium ; le point final est indiqué par la
décoloration complète de sulfure de carbone.
Sachant que I d'iode, mis en liberté, correspond
en moyenne à 6,25 d'extrait sec de châtaignier, à 19
d extrait à 20*» Baume et à 16 d'extrait à 25^ Baume, il
est facile de calculer approximativement la teneur d'un
extrait tannique en extrait de châtaignier.
Sur une matière albuminoïde extraite du grain de
mais; par MM. E. Donard et H. Labbé (1). — Seul,
parmi les matières albuminoïdes des céréales, le gluten
des froments a fait, jusqu'à présent, l'objet d'études ap-
profondies. Ritthausen a considéré le gluten comme un
[\)Ae.d. Se. CXXXV, 744, 3 novembre 1902.
— 80 —
produit complexe formé de trois matières protéiques
distinctes : \b, ffluten- fibrine ou gluténine, laffliadine et la
mucédine. Ces matières se différencient surtout les unes
des autres par leurs inégales solubilités dans Talcool
éthylique à diverses concentrations. M. Fleurent a lire
un heureux parti de ces propriétés pour réaliser le do-
sage des proportions relatives de gluténine et de glia-
dine dans les diverses farines.
Par de l'alcool convenablement dilué et à Taîde
d'épuisements méthodiques, on peut aussi, suivant
Ritthausen, retirer du maïs un mélange visqueux et
gluant de matières albuminoïdes jouissant de propriétés
chimiques différentes de celles du gluten de blé.
Les auteurs ont opéré de la façon suivante pour ex-
traire leur produit.
Du maïs réduit en farine est préalablement desséché
et privé de son huile par un épuisement à la benzine
cristallisable ; on le soumet ensuite à Tépuisement à
chaud par son poids environ d'alcool amylique anhydre.
Au bout de 8 heures, la solution amylique est précipi-
tée par un excès (environ trois fois son volume) de ben-
zine cristallisable. La matière albuminoïde, à peu près
complètement insoluble dans ce mélange, forme un
précipité floconneux que Ton jette sur un filtre et qu'on
lave à la benzine jusqu'à ce que les liquides de lavage
ne contiennent plus trace d'alcool amylique. On sèche
ensuite la matière dans le vide sec à basse température
ou on l'étend sur du papier à filtre. Par évaporation de
la benzine qui l'imprègne, il reste finalement une subs-
tance pulvérulente que l'on achève de priver de benzine
dans l'étuve à ^00^
Si l'on extrait, par le procédé de Ritthausen,la masse
impure des albuminoïdes du maïs, et qu'on traite celle-
ci par l'alcool amylique, on la sépare en deux parties :
l'une rigoureusement insoluble, l'autre soluble à chaud
dans cet alcool. La dernière s'identifie complètement
avec la matière extraite du maïs lui-même par le pro-
cédé décrit ci-dessus.
-- 81 —
La matière, obtenue par Tune et l'autre méthode, qui
est désignée par eux sou8 le nom de maïêtnê^ se présente
sous l'aspect d'une poudre blanche, extrêmement fine
et légère, ayant la composition centésimale suivante :
C : 54,72 ; H : 7,63 ; Az : 15,90 ; S : 0,80,; cendres : 0,06.
Du poids du soufre on déduit, pour la molécule, un
poids minimum de 4.000 qui correspondrait à une com-
position : C*'*H'^'Ar^O^* S. Celte formule exige les
pourcentages suivants des éléments :
c : 54,80 ; H : 7.5 ; Az : 16,00 ; S : 0,8.
La maîsine est insoluble dans l'eau à froid comme à
chaud, ainsi que dans les diverses solutions salines. Ce-
pendant, par une longue ébuUilion avec l'eau, elle
s'hydrolyse faiblement et donne à Tévaporation un
léger résidu soluble.
Elle est soluble dans les alcools méthylique et éthy-
lique et dans l'acétone. Sa solubilité est beaucoup plus
graoJeà chaud et ses solutions dans ces divers solvants
précipitent par refroidissement. La maîsine précipite
également de ces solutions parTéther hydraléou absolu,
la benzine, les hydrocarbures, mais dans un état d'hy-
dratalionqui la transforme en une matière gluante se
collant aux vases et donnant, par dessiccation, une
matière jaune translucide et cornée. La maîsine est éga-
lement soluble dans l'acétate d'amyle bouillant en très
petite quantité, et ce dernier la laisse déposer à froid en
poudre blanche.
Insoluble dans les solutions aqueuses acides (acide
acétique à 2 et 5 p. 100), elle développe une odeur spé-
ciale par ébullition au sein de ces dernières. Elle est
soluble, au contraire, dans les solutions aqueuses de
soude ou de potasse à t ou 2 p. 100 ou même plus faibles
(îMi)* Les solutions alcoolopotassiques extrêmement
étendues la dissolvent aisément.
Dans les alcools supérieurs, propylique, isobutylique,
la maîsine est soluble comme dans l'alcool amylique..
/Mm. d9 Pkarm, et de Chim. •• sten, t. XVII. (iS JAaTi«r iMt.) t
— 82 —
Ce dernierne dissout, à froid, que des traces de maïsine ;
à chaud, au contraire, les quantités d'albuminoïde dis-
soutes atteignent 11 à 11,5 p. 100 du poids de l'alcool
employé.
La teneur des maïs en maïsine est de 4 à 4,5 p. 100
environ.
Observations sur la recherche de Thuile grasse et
sur sa formation, spécialement dans roHve; par
MM. C. Hautwich et W. Uhlmann (1). — Après avoir
passé en revue les divers réactifs usités dans l'étude
micro-chimique des matières grasses, les auteurs décri-
vent un procédé qui, dans de certaines limites, permet-
trait non seulement de déterminer avec sécurité la pré-
sence de rhuile dans une coupe végétale, mais aussi
d'acquérir des connaissances assez précises sur la nature
de la matière grasse examinée.
On prépare une solution aqueuse saturée de potasse
caustique exempte de carbonate; et on mélange cette
solution avec un égal volume d'ammoniaque à 20 p. 100.
Le réactif ainsi préparé, on en dépose une goutte sur la
coupe à étudier ou sur une fine gouttelette de l'huile à
déterminer et on recouvre avec une lamelle. Après un
temps plus ou moins long, les sels de potasse des acides
gras se séparent nettement à Tétat cristallisé, ils sont
solubles dans l'eau. L'addition de potasse peut détermi-
ner la précipitation de certaines substances étrangères,
mais ces dernières peuvent être facilement discernées.
C'est ainsi que Tacide tartrique donne de beaux cris-
taux de tartrate de potasse ; on peut observer aussi des
précipitations d*aIcaloïdes, mais dans tous ces cas, les
cristaux étrangers sont répandus dans toute l'étendue
de la cellule, tandis que dans le cas des matières grasses,
les cristaux se forment exactement à la place de la
gouttelette d'huile.
(1) Beobachtangen iiber den Nachweis des fetten Oeles and leine
BilduDg, besonders in der Oliye {Archiv der Pharmazie^ CCXL, p. 411,
J902).
■P»^^'-
-83-
Les auteurs ont étudié l'action de leur réactif sur
toDteune série de matières grasses les plus diverses ;
et, de cette étude qu'ils continuent, ils pensent pouvoir
tirer des résultats assez précis sur la différenciation des
matériaux examinés, d'après la forme et l'assemblage
des cristaux produits sous Tinfluence du réactif.
L'huile grasse de la racine de gentiane, qui a été
étudiée entre temps, doit être considérée comme un
étber de la cholestérine.
La partie la plus intéressante du travail porte sur la
formation de l'huile dans le péricarpjB de l'olive. Les
auteurs distinguent trois périodes dans cette formation.
La première période s'étend jusque vers la mi-août; la
proportion de l'huile est encore relativement faible.
Elle était au i6 août, d'après leurs expériences, de
5,02 p. 100 de poids total du fruit. La deuxième
période s'étend jusqu'à fin octobre, elle correspond à un
accroissement rapide de la quantité d'huile (2 1,33 p. 100
le 28 octobre). Dans la troisième période, d'octobre à
jauTieret même février, la teneur en huile augmente
extrêmement peu et subit même à la fin une très légère
diminution (22,73 p. iOO le 15 décembre, 22,85 le 16 jan-
vier et 20,84 le 8 février).
Ces diverses périodes coïncident sensiblement avec
celles indiquées précédemuient par Gerber dans
CO'
lesquelles le quotient respiratoire -rr-passe successive-
ment de 0,72 à 1,4 pour tomber ensuite à 0,9 :
Première période : quotient croissant vers 1 (jusqu'à
Gn août) ;
Deuxième période : quotient tendant de 1 à son
maximum 1,4 (septembre et octobre);
Troisième période : quotient tombant dans son
maximum à 0,9 (après novembre).
On a souvent admis que la matière première destinée
à la formation de Thuile est la mannite, dont on peut
facilement déceler la présence dans les feuilles de
l'olivier. Les auteurs qui n'ont jamais trouvé de mannit>é
dans I0 péricarpe du fruit rattachent la formation de
l'huile à la disparition du glucose préalablement accu-
mulé dans ce fruit. Les recherches qui conduisent à ces
conclusions ont tUé faites par voie micro*chimique, en
se servant surtout comme réactif du sucre, de la solu-
tion alcoolique de naphtol-a, en présence d'acide sulfu-
rique.
H. H.
Sur une cause de perforation des creusets de platine
pendant les analyses de phosphates; par M. W. C.
Hëraeus (l). — C^est un fait bien connu des chimistes
que lorsqu'on calcine à haute température des phos-
phates dans un vase de platine, il faut éviter la présence
des substances réductrices, celles-ci pouvant donner
naissance à du phosphore ou à des phosphures et, par
suite, à un composé assez fusible que l'on, considère
comme un phosphure de platine. *
Malgré toutes les précautions prises, il arrive souvent
que, môme en l'absence de toute substance réductrice,
lorsqu'on calcine dans un creuset de platine du phos-
phate ammoniaco-magnésien pour le transformer en
pyrophosphate de magnésium, le creuset est perforé
dans le fond, quelquefois même dans la paroi latérale;
les cassures sont cristallines et souvent leurs bords
sont soulevés en bourrelets avec des traces distinctes de
fusion.
L'auteur, avec M. R. Haagu, a institué diverses expé-
riences systématiques dans le but de donner nne expli-
cation scientifique de ce phénomène.
Le pyrophosphate de magnésium est réduit par le
charbon dès la température de 950°. Les gaz réducteurs,
surtout l'hydrogène, le réduisent au-dessous de 900®. Le
gaz ammoniac qui se dégage pendant qu on chauffe
au rouge le phosphate ammoniaco-magnésien est aussi
m " Il 1. I ■ I ■ I ■ — — — »
(1) W, c. Hbraeus. Ueber die Ursache der ZerstôruDg der Platio-
tîegel bei Phosphotanalysen {Apoteker Zeitung, t. XVII, p. 658, n« 76,
fi^plemb»!' iM)2). Sx. : Ztil /Mr mngew. C/um, 190S, p. 017.
— 88 -
im réducteur énergique, car, au rouge, il se décompose
en doDuant de l*azote et de Thydrogène; Paction du gaz
ammoDiac est plus énergique quand le précipité con-
lient du phosphate d'ammoniaaue libre, La composition
do platine qui constitue la matière du vase n'a aucune
influence essentielle sur la résistance plus ou moins
grande du creuset.
Il faut donc attribuer la cause de perforation des
creusets à la composition du précipité de phosphate
ammoniaco- magnésien (ou à la manière dont on pro-
cède pour la précipiter), ainsi qu'à la manière d'opérer.
11 est possible que le fait de porter au rouge vif le
précipité pendant qu'il se décompose soit la cause de
la perforation des creusets. L'auteur appuie sur ce fait
que lorsqu^on pratique dans le même creuset, plusieurs
fois de suite sans le vider, des calcinations de phos*'
phateammoniaco-magnésien, chaque précipitéimprègne
la masse du pyrophosphate précédent : les gaz réduc-
teurs qui se dégagent à la température oti peut s'effec-
tuer la réduction des précipités accumulés peuvent
donner lieu à la formation d'une plus grande quantité
(le phosphure de platine.
11 est difticile, étant donnée la pratique admise pour
cette sorte d'analyse, de formuler une règle générale en
Fue d'éviter Taccident. Il est probable que c'est en
changeant la manière d'opérer la décomposition du
phosphate ammoniaco-magnésien — c'est-à dire en mé-
Qâgeant peut-être la gradation de la température néces*
saire pour arriver à la transformation complète du pré-^
cipité en pyrophosphate de magnésium, en chassant,
par exemple, tout le gaz ammoniac avant que la tem-
pérature de réduction ne soit atteinte — que Ton trou*
vtra It remède cherché.
B. k.
BIBLIOGRAPHIE
Notre collaborateur M. L. Grimbert, professeur agrégé à
rÉcole supérieure de Pharmacie de Paris, vient d'obtenir le prix
Barbier à TAcadémie des Sciences.
Voici le rapport de M. Marey sur ses travaux :
« Après avoir déterminé d'abord certaines propriétés encore mal
définies des sucres les plus importants, il a été amené à recher-
cher les transformations que ces hydrates de carbone, ainsi que
d'autres corps de môme nature, subissent sous l'action fermen-
taire des microorganismes.
« En étudiant la fermentation anaérobie produite par le bacille
orthobutylique et ses variations sous certaines influences biolo-
giques, il a montré, un des premiers, que la durée de la fermen-
tation, la réaction du milieu, l'âge et l'éducation de la semence
amènent des changements profonds dans le rapport et la nature
des produits formés. Il en résulte qu'il est illusoire de vouloir
représenter le phénomène par une formule unique et simple.
« Une conclusion analogue se dégage de l'étude des produits de
décomposition qui prennent naissance par l'action du pneumoba-
cille de Friedlânder sur les hydrates de carbone. Les nombreuses
recherches de M. Grimbert sur ce microbe ont eu en outre pour
résultat de montrer tout le parti que Ton peut tirer de la con-
naissance des fonctions biologiques d'une bactérie pour établir
la notion d'espèce et de race. Il a montré, en effet, qu'il existe
diverses variétés du pneumobacille de Friedlânder morphologi-
quement semblables, mais se différenciant par la nature des
produits auxquels elles donnent naissance. Plus tard, en s*ap-
puyant sur le même ordre de recherches, il est arrivé à identifier
complètement le Bacilltis lactis aerogenes avec le pneumobacille
de Friedlânder.
u La fermentation du tartrate de chaux, déjà étudiée par Pasteur,
à fourni à M. Grimbert l'occasion d'isoler une bactérie nou-
velle, le Bacilltis tartricus, point de départ d'une série d'observa-
tions sur la biologie de la cellule vivante. Il a découvert ainsi,
parmi les produits des fermentations provoquées par cet orga-
nisme, un corps que l'on était loin de s'attendre à rencontrer à
cette place, l'acétylméthylcarbinol, obtenu seulement jusqu'ici
par synthèse au moyen des méthodes si délicates de la Chimie
organique.
« La décomposition des nitrates par les êtres vivants est un
point de Physiologie générale que l'on ne peut analyser qu'en
— 87 ■-
s'adreutnt à des cellules de même nature et pour ainsi dire
isolées. Ces conditions se trouvent réaliséejs en pratique par
remploi des bactéries. En faisant agir sur le nitrate de potasse,
âoit le bacille coli, soit le bacille d'Ëberth, M. Grimbert a montré,
le premier, qu il fallait distinguer deux sortes de ferments déni*
triàants : les unç, ferments directs, attaquent directement les
nitrates en mettant leur azote en liberté; les autres, ferments
indirects, n'arrivent à ce résultat qu'en présence des matériaux
amidés contenus dans les milieux de culture.
« Parmi les autres travaux les plus intéressants du même
auteur, nous remarquons en particulier les suivants : un Mé-
moire, devenu classique, sur la recherche du bacille typhique en
présence du bacille coli ; une étude critique sur la préparation du
milieu d'Elsner ; une série d'expériences sur Pabolition ou la
persistance de certaines fonctions biologiques chez un coli-bacille
soumis à des conditions dysgénétiques ; une étude d'ensemble,
très documentée, sur les sérums thérapeutiques ; un travail
très remarqué dans lequel M. Grimbert a jeté les bases d'une
entente entre les bactériologistes pour unifier les méthodes
de culture et a tracé du même coup le plan d*unc marche métho-
dique pour l'étude des fonctions biochimiques des bactéries,
marche qui commence à être suivie dans les laboratoires en
France et à Tétranger.
« En résumé, par leur originalité et leur précision, comme par
leurs importantes applications en Chimie biologique, en Bacté-
riologie et en Hygiène, l'ensemble des travaux de M. Grimbert
présente un haut intérêt. »
M. le D' Lesage, professeur suppléant à l'École de Médecine et
de Pharmacie de Rennes, a obtenu le prix Buignet à TÂcadémie
de Médecine pour un travail intitulé : Etudes sur les conditions
dttiu Usquell^ peut se réaliser la germination des spores de'- cer-
tainei Mucédinées,
Cwrs de Pharmacie; par M. Edmond Dupuy, professeur de phar-
macie à l'Université de Toulouse, membre correspondant de
TÂcadémie de Médecine, et Henri Ribaut, agrégé à la Faculté
de médecine et de pharmacie, lauréat de rinstitut(l). 2* édition.
Le Journal de Pharmacie et de Chimie a déjà présenté à ses lec-
teurs les deux premiers volumes de la 2** édition du Cours de
Pkarmaeie de M. E. Dupuy, publiée avec la collaboration de
M. H . Ribaut. Le troisième volume qui vient de paraître, à peu
d'intervalle des deux premiers, témoigne de l'empressement des
auteurs à compléter cet ouvrage qui a été accueilli avec une
(4) Paris, 4903. — A. Maloine, éditeur.
"^
— 88 —
grande faveur. Il est consacré à l'étude des médicaments chimi-
ques minéraux. M. le professeur Dupuy a suivi, avec raison.
Tordre adopté dans les traités de chimie : les combinaisons
définies qui se rapportent aux métalloïdes, puis celles qui se
rapportent aux métaux. Les auteurs insistent particulièremc^nt
sur les méthodes qui permettent de reconnaître les caractères spé-
cifiques et les caractères de contrôle des médicaments employés
dans Toffîcine.
Ce troisième volume est à la hauteur des deux premiers ; il fait
bien augurer du quatrième volume qui sera consacré aux médi-
caments chimiques organiques et terminera cette publication.
Guide formulaire de Thérapeutique générale et spéciale:
par le D' Herzen (1).
Cette nouvelle édition, qui garde de la première les qualités de
concision et de clarté, a subi de notables changements qui ont été
dictés à Tauteur par la rapide et remarquable transformation de
la thérapeutique. Il y est tenu le plus grand compte de la réno-
vation qui s'accomplit de nos jours dans les méthodes de Tari
de soigner et de guérir : thérapeutique pathogênique, compen-
satrice, préventive, balnéothérapie, sérothérapie, opothêrapie.
Le lecteur y trouvera même des indications opératoires, sou-
vent absentes d'un formulaire médical et particulièrement impor-
tantes; étant donné le mouvement qui entraîne actuellement la
médecine vers la chirurgie, dans le traitement de nombreuses
affections considérées jusqu'à ces dernières années comme de son
ressort exclusif. ,
L*auteur a adopté Tordre alphabétique des maladies qui permet
facilement de s'orienter dans un cas donné sans perdre de temps
en recherches. Tenant compte dans une large mesure des indica-
tions variées qui peuvent se présenter dans le cours d'un même
état morbide, la thérapeutique de chaque maladie embrasse dans
ce formulaire les diverses phases qui demandent un traitement
spécial, les diverses formes, les complications, symptômes domi-
nants.
Enfin, la plus large place a été donnée dans cet ouvrage aux
médicaments nouveaux introduits en thérapeutique pendant ces
dernières années.
BulUtin scientifique et industriel de la maison Roure-Bbrtaakd
fils, de Grasse, l" série, n*»» 5 et ô, mars et octobre 1902 (8).
Ces bulletins, qui paraissent semestriellement, sont divisés en
trois parties.
(1) â» éditioa. — Librairie J.-B. Baillîère et fils.
(2) Deux brochures. Imprimerie de Charles Hérissey, à Evreux.
— 89 —
La première est consacrée aux travaux et rocherches effectués
«ous les auspices de la maison Roure-Bertrand : cette année, ce
chapitre est surtout consacré aux recherches de MM. Charabot
et Hébert sur la végétation de la menthe poivrée dans différentes
conditions; les auteurs ont étudié rinfluence de Taddition du
chlorure de sodium et du nitrate do soude sur le développement,
la composition chimique de la plante, ainsi que l'influence de ces
agents sur le rendement et la composition de l'essence. Viennent
ensuite les recherches sur la nature de l'essence de feuille de
mandarinier, essence qui contient environ 50 p. 100 de méthyl-
antbranilate de méthyle et sur la composition de l'essence de
roses de Russie.
La deuxième partie comprend un certain nombre de renseigne-
ments industriels ou commerciaux sur quelques essences exo-
tiques ainsi que sur des flt»urs ou des produits aromatiques.
Enfin la troisième partie est un résumé des principaux travaux
français et étrangers, se rapportant à l'étude des huiles essen-
tielles ou des produits se rattachant aux essences.
Les bulletins do la maison Roure-Bertrand sont des publica-
tions des plus intéressantes, soit au point de vue des recherches
originales qui y sont insérées, soit comme source de renseigne-
ments, industriels, commerciaux ou scientifiques. Ils démon-
trent que l»'s craintes émises au sujet de l'inertie des producteurs
de parfums et au sujet de l'industrie française des essences
étaient exagérées et en grande partie non justifiées.
H. C.
Guide scolaire et administratif de l* Étudiant en Pharmacie civil,
mUitairf, fie la marine et des colonies^ pour Vannée 1902 1903 ;
par M- E. Madoulé, secrétaire de l'École supérieure de phar-
macie de TL'niversité de Paris (l).
Ch. m.
(1) %• éditioa, revue et augmentée. 1 volame broché ia-8*de 121 pages.
— Librairie Cotillon, F. Pichon successeur, imprimeur-éditeur.
ii, rju SooAot, Paria.
m^^
— 90 —
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance annuelle du 1 janvier 1903.
Présidence de M. Guighabd.
M. Greorges énumère les travaux de la Société pen-
dant Tannée écoulée; ce compte rendu, aussi brillant
que consciencieux, vaut à l'auteur de chaleureux
applaudissements.
MM. Hooreu et Vaudin donnent lecture des rapports
sur les prix de thèses. Des médailles sont décernées à
MM, Tardy (médaille d'or), Ducatte (médaille d'argent),
Dubat (médaille d'or).
M, Guichard prononce le discours de clôture; puis il
cède le fauteuil de la présidence à M. Léger et in vile
MM. Landrin, vice-président, et Ghoay, secrétaira, à
prendre place au bureau.
Séance ordinaire du 1 janvier 1903.
M. Léger inaugure sa présidence par une allocution
très remarquée.
M. Landrin remercie la Société.
Correspondance imprimée. — Elle comprend : 4** la
série des périodiques suivants : 2 numéros du Journal
de Pharmcune et de Chimie^ 5 numéros du Pharmaceu^
tical Journal^ le Bulletin des Sciences Pkarmacologtques^
V Union Pharmaceutique, les Bulletins des Sociétés de
Pharmacie de Bordeaux^ du Sud-Est , de Lyon^ des Doc^
teurs en Pharmacie^ deVAssociation/rançaise pour l'avan-
cernent des Sciences^ de la Chambre syndicale des Phar-
maciens de Paris^ 2 numéros des Archives de Médecine
et de Chirurgie spéciale ;
2'' Une brochure de M. Girolamo Dian intitulée : Genni
Storici sulla /armacia Veneta al tempo délia republica ;
3*" Une thèse de M. Amédée Ghaumeil sur le dosage de
la glycérine par l'acide iodique (Doctorat de l'Université
de Lyon).
— 91 —
Correspondance manuscrite. — Elle comprend : 1^ une
lettre de M. François remerciant la Société de Tavoir
élu membre résidant ;
2* Des demandes de candidature : de M. Carette
comme membre résidant, de M. Ghaumeil comme
membre correspondant national, enfin de M. Rœmers
comme membre correspondant étranger.
Cette dernière candidature est appuyée par MM. Bour-
qaelot et Colin.
M. Guichard offre à la Société un nouveau fascicule
du Dictionnaire de Chimie industrielle.
M. Barillé présente la seconde édition du Précis de
Pharmacie chimique de MM. les professeurs Grolas et
loreau. A la première édition, qui ne date que de 1898,
les auteurs ont ajouté, outre l'élude d'un grand nombre
de médicaments nouveaux, deux chapitres traitant Tun
des corps extraits des huiles essentielles, l'autre des
matières albuminoïdes.
MM. Thibaut, Prudhomme et François sont désignés
comme membres de la Commission de vérification des
comptes.
Une nouvelle place de membre résidant est déclarée
vacante.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du^O décembre 1902.
Sur la proposition de M. Huchard, le bureau reconnaît
l'opportunité d'une discussion relative d'abord à la
ration normale d'entretien, ensuite à l'étude des divers
r^mes particuliers dans les états morbides.
M. Barbier fait une communication sur la ration
i entretien chez les enfants dyspeptiques et le besoin d* albu-
mine en génh'aL
Il est singulièrement difficile d'établir les bases fixes
d'un régime alimentaire ; car il faut à la fois tenir
compte de Vutilisa^on alimentaire (qui repose sur un
^
— 9Î
ensemble de conditions relatives à l'intégrité fonction-
nelle du tube digestif et des glandes annexes, en parti-
culierdu foie, ainsi que du système nerveuxquî modifie
les échanges cellulaires) et du besoin alimentaire (qui
dépend des conditions dans lesquelles vit le sujet, du
travail qu'il fournit, de son âge, de son sexe, de sa race,
de ses habitudes alimentaires, etc.).
En ce qui concerne les dyspeptiques, les faits qu'a
signalés M. Bardet sont des plus intéressants, et son
opinion sur les dangers de l'alimentation excessive est
confirmée pardesobservations de tousiesjoursen clinique
infantile. Les troubles gastro-intestinaux dus à la surali-
mentation par le lait de vache allèrent profondément
la santé des enfauts et provoquent des crises d'infection
ou d'intoxication. En pareil cas, la quantitédesaliments,
surtout des aliments azotés, doit être très limitée.
Chez les gens bien portants, au contraire, si l'excès
d'aliments azotés peut être cause de certaines maladies,
de l'artériosclérose en particulier, la quantité d'azote
ingéré peut néanmoins varier dans de grandes propor-
tions sans qu'ilen résulte forcément des troubles graves.
Car lorsque la ration d'albumine est supérieure & celle
qui est nécessaire au fonctionnement de la vie, à la
réparation des pertes dues àl'activité cellulaire dans des
conditions données, le surplus est éliminé : la désassi-
milation azotée est proportionnelle à l'apport de Talimen-
talion en albumine. Les expériences de C. Voit, de
Maurel et de Lehmann ont montré le parallélisme régu-
lier qui existe entre l'alimentation azotée et l'élimina-
tion d'urée ; elles montrent également la difficulté de
faire fixer de l'albumine par l'organisme.
La connaissance du chiffre de l'équilibre azoté, c'est-
à-dire delà ration grâce à laquelle l'azote alimentaire est
égala razoteexcrété,seraitcertainement la plus précieuse
pour l'établissement d'un régime; mais c'est une donnée
absolument variable. Aussi doit-on laisser aux hommes
bien porlants une certaine latitude dans le choix et la
quantité de leurs aliments azotés.
M. Barbier fait d'ailleurs remarquer que la question
des déchets dans ralimentation azotée excessive est
encore pleine d'incertitudes; il n'est même pas prouvé
qae la toxicité urinaire augmente quand l*azote alimen*
taire est supérieur à celui qui serait nécessaire pour
maintenir l'équilibre azoté. Contrairement à M. Bardet,
qui croit que ces déchets, composés de corps amidés,
alcalinisent nos humeurs, il pense que ces produits,
qui sont des acides, sont obligés, pour s'éliminer à
Tétat des sels alcalins ou terreux, d'emprunter des bases
àl'organisme, qu'ils désalcalinisent.
11 ajoute que le calcul des aliments en calories ne suffit
pas pour satisfaire aux besoins d'un organisme. Il faut
en effet faire une part très importante à l'alimentation
minérale, qu'on néglige dans cette méthode. Certaines
oxydases, par exemple, n'agissent qu'en présence de
certains métaux.
Il importe avant tout de ne pas modifier brusquement
un régime alimentaire. Il existe une accoutumance,
qu'il s'agisse de races, de familles ou d'individus, grâce
à laquelle la vie normale est possible avec des régimes
fort dissemblables.
On peut seulement admettre, comme des moyennes
servant de termes de comparaison, les chilTres de
igramme d'albumine environ par kilogramme du poids
du corps et de 40 à 45 calories. Pour les enfants en voie
de croissance, ces chiffres atteignent 2«' à 2^'50 et
80 calories.
M. Linossier cite les chiffres fixés pour la ration
d'entretien normale par Munk et Ëwald. Ils correspon*
dent à l^'oO d'albumine et à 37 à 4U calories par kilo-
gramme et par jour, pour un homme au repos.
Bien des sujets peuvent se contenter de moins:
cesont les ralentis de la nutrition, surtout les obèses
et les iliabétiques. Chez ces derniers, la ration d'entre-
tien peut s'abaisser dans des proportions incroyables ;
l'amélioration de tous les symptômes est souvent la con-
séquence de cette diminution du régime alimentaire.
I
n
r- 94
Chez les accélérés de la nutrition, dontle type le plus
frappant est le tuberculeux héréditaire, la suralimenta^
tion devient nécessaire ; elle n'est en réalité qu'une
alimentation réparatrice de combustions excessives. '
Pour beaucoup de tuberculeux, un régime très riche,
correspondant à plus de 60 calories par kilogramme, ne \
dépasse guère la ration d'entretien. Il en est de même I
pour certain^ neurasthéniques, qui gaspillent leurs ali-
ments sous l'influence d'un système nerveux déréglé.
Chez les individus sains, il faut tenir compte des pré*
dispositions héréditaires. L'hérédité est la déterminante
principale delà formulede la nutrition. On nepeutdonc,
dans tous les cas, établir un régime qu'après une étude
individuelle des besoins de l'organisme.
Dans la classe aisée de la population, il existe une
tendance générale à la suralimentation albuminoïde,
tendance plus dangereuse que ne le croit M. Barbier :
l'élimination excessive qui en résulte fatigue à la lon-
gue les organes et engendre les différentes maladies
arthritiques.
M. Mathieu montre Vimportance de la réalimentcUion
suffisante chez les dyspeptiques. Beaucoup de dyspeptiques
qui s'inquiètent, souffrent, ne dorment pas, maigrissent
parce qu'ils ne veulent pas ou ne peuvent pas manger
assez. Leur état dyspeptique s'aggrave par suite de leur
alimentation insuffisante.
Le meilleur traitement consiste alors dans le gavage
à la poudre de viande. En Suisse, on prescrit beaucoup
chez ces malades, et avec succès, l'alimentation inten-
sive parles pâtes, les laitages et les œufs. La réalimen-
tation doit être faite progressivement et ne pas devenir
de la suralimentation.
FeRD. ViGlER.
— 95 —
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 29 novembre 1902.
H. Nevea-Lemaire propose une classification des
Culictdes,
L'examen desCulicidos de Cochinchîne et de TAnnam
a montré à M. A. Laveranque l'abondance plus ou moins
grande des anophèles est bien en rapport avec le degré
d'insalubrité des localités d'origine.
MM. P. Camot et P. Josserand ont reconnu que Tin-
Iroduction intraveineuse d'adrénaline, h. dose non toxi-
que, ne paraît pas provoquer d'hémostase viscérale, tout
en provoquant une élévation de pression extrêmement
énergique ; les inhalations et injections locales au ni-
veau des différents viscères abdominaux, malgré une
légère action sur les muscles lisses des vaisseaux et des
cavités» ont des effets hémostatiques minimes et peu
utilisables, tout au moins à doses non toxiques; l'action
hémostatique de l'adrénaline paraît donc assez variable
suivant l'organe sur lequel on se propose d'agir; très
remarquable sur certaines muqueuses (nez, etc.), elle
Test beaucoup moins sur les viscères (foie, poumons,
reins, etc.), tout au moins à des doses inoffensives. Les
injections sous-cutanées paraissent sans action.
M. Jean Lépine a observé que, chez les différents ani-
maux, Tabsorption de SO^' de corps thyroïde, de mouton
a toujours provoqué une augmentation, dans le sang, du
nombre des mononucléaires.
Il résulte des expériences de M. Trénel qu'au point
de vue pathogène, le bacille du rhinosclérome, de
même que le bacille de Lœwenberg, ne présente pas de
caractère différentiel qui permette de le dijsitinguer du
bacille de Friedlânder.
MM. Paul Conrmont et A. Descos (de Lyon) proposent
le nom d'aeido-rémtafUs ^ourles nombreux bacilles qui
oot la propriété de résister à la décoloration par les
- 96 -
acides, après coloration parles méthodes proposées pour
les bacilles tuberculeux; ils ont étudié l'agglutination
des cultures homogènes de ces bacilles acido-résistants.
MM. Leredde et L. Pautrier sont parvenus à faire le
diagnostic de la lèpre par l'examen bactériologique du
mucus nasal dont Thypersécrétion est provoquée par
l'ingestion d*iodure de potassium.
M. A. Marie a constaté que des animnux peuvent être
immunisés contre la rage par uve seule injection d'un
mélange de virus iixe et du sérum antirabique, mélange
qui se comporte comme étantdépourvu de virulence, puis-
qu'il se montre inoffensif pour les animaux qui en reçoi-
vent dans le cerveau.
MM. A. Rodet et Lagriffoul se sont occupés de la pro-
priété agglutinative, à Tégard du bacille d'^Eberth^ du
sérum des animaux immunisés coniv^ \q bacillus coli^ et
réciproquement.
M. G. Patein indique \dL poudre de zinc comme moyen
rapide et parfait de Télimination du mercure dans les
liquides sucrés traités par le nitratemercurique ; il donne
les résultats de Tapplication de son procédé à Tunalyse
dix liquide cépkalorachidien, G. P.
FORMULAIRE
Pommade contre les crevasses du sein.
Menthol. . 1 gr. 50
Salol 2 »
Uuile d olire 2 »
Lanoline 58 »
En onctions, 2 fois par jour.
Aphtes. — Toucher les parties, toutes les 2 heures,
avec un tampon d'ouate trempé dans le collutoire :
Borax 4 gp.
Teinture de benjoin 2 »
Sirop de framboises 30 »
Le Gérant : 0. DoiN.
PARIS. — IMPRIMBRtB P. LBvA, RUB CA8SBTTB, 17.
— 97 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur une réaction de V acide ca^odylique et des cacodylates;
par M. J. BouGAULT (1).
On ne connaît guère de réactions positives de l'acide
cacodylique et des cacodylales : la plupart des réactifs
ordinaires ne les précipitent pas, sauf l'azotate mercu-
reux, qui donne avec lescacodylates un précipité, d'abord
blanc, devenant presque immédiatement jaune (2). La
réaction nouvelle que je vais indiquer est très caracté-
ristique, très sensible et aussi très facile à effectuer.
Elle permet de retrouver des traces de cacodylates,
même mélangés aux méthylarsinates qui s'en rappro-
chent le plus par leur composition.
Le réactif employé est la dissolution chlorhydrique
d'acide hypophosphorenx, que j'ai déjà indiquée (3)
comme très sensible pour la recherche de l'arsenic, à
Tétat d'arsénites ou d'arséniates, dans les produits les
plus divers.
Si dans un tube à essais on met une petite quantité de
cacodylate de sodium dissous dans 1*"' d'eau environ,
puis qu'on ajoute 10*^™' de réactif et qu'on bouche le
tube, il se développe, au bout d*un temps variable sui-
vant la proportion de cacodylate, une odeur cacodylique
très nette. Même, avec un demi-milligramme de caco-
dylate, cette odeur devient parfaitement sensible après
on contact de 12 heures : aucun dépôt d^ arsenic ne se
forme dans le liquide. Mais, avec de plus fortes quan-
tités de cacodylate, on observe sur les parois supérieures
du tube à essais, au-dessus du liquide, un dépôt
d'arsenic qui se produit lentement et continue à aug-
menter pendant plusieurs jours. J'indique seulement
(1/ Note remise k la rédaction le 8 janvier 1903.
(2; Je dois signaler aussi la réaction de fiarthe et Péry indiquée dans
les Uanipulatxovs de Pharmacie de E. Gérard, p. 222.
(3) ioum. de Ph. et de Chim., [6], XV, 1902, p. 528.
J^um. de Pharm. et d€ Chim. «• Biais, t. XVII. (1" février 1903.} 7
"1
ce dernier fait sans y insister, parce que Todeur est un
caractère plus sensible et plus constant.
Les méthylarsinates se comportent d'une tout autre
façon. Ils ne donnent pas lieu au dégagement d'odeur
cacodylique, et tout l'arsenic qu'ils contiennent est
mis en liberté et se précipite.
La présence du méthylarsinate ne gène pas les réac-
tions propres au cacodylate. Mais Tinverse n'est pas
exact, laréduction du méthylarsinate est moins sensible
en présence du cacodylate que lorsque le sel est pur.
Dans tous les cas, ces faits montrent que le réactif
à Tacide hypophosphoreux peut être utilisé :
1** Pour caractériser Tacide cacodylique et les caco-
dylates, et en particulier, pour leur recherche dans le
méthylarsinate disodique.
On met dans un tube à essais 09*',20 de méthylarsinate qu'on dissont
dans là 2^^^ d'eau, on ajoute lOons de réactif, et on laisse en contacta
froid 12 heures dans le tube bouché. Au bout de ce temps, on perçoit
une forte odeur cacodylique, si la matière contient du cacodylate,
même à la dose d'un demi- milligramme.
2** Pour déceler dans les cacodylates la présence
d'autres composés arsenicaux :
Dans nn tube à essais, on met 0s^20 de cacodylate de sodium, qu'on
dissout dans i à 2cm8 d'eau, et lO^ms de réactif. Le cacodylate pur ne
donne lieu à aucune coloration, ni dépôt d'arsenic dans le liquide ; la
moindre trace d'arsenic (moins d'un dixième de milligramme d*acide arsé-
nieux ou arsenique) produit une coloration brune ou un précipité (IJ.
Dosage des phénols dans les médicaments; par M. Et. Bar-
râl, professeur-agrégé à la Faculté de médecine et
de Pharmacie de Lyon (2).
Ayant eu à analyser des médicaments dans la com-
position desquels entrent plusieurs phénols libres ou
combinés, j'ai employé une méthode qui me parait
susceptible d'être utilisée dans la plupart des cas. Elle
(1) Il est utile de s'en tenir à la dilution indiquée, savoir : 1 à 2«bis de
solution aqueuse pour 10«i>^3 de réactif.
(2) Note remise à la rédaction le 8 janyier.
r
— 99 --
est basée sur trois faits : l"" les phénols libres, distillés
avec de Teau, sont entraînés par la vapeur d'eau;
2* un grand nombre de phénols h poids moléculaire
élevé sont solides et insolubles dans l'eau ; 3*" les phé-
nols en dissolution dans Teau ou liquides donnent, avec
l'eau bromée en excès, des bromophénols insolubles
dans l'eau; en dosant le brome, on déduit le poids de
ces phénols.
Dans une cornue tubulée de 150 à 200'^"', on met un
poids du médicament (solide ou liquide) tel qu'il con-
tienne environ 0«%20 à 0*^30 de phénols; en dépassant
ce poids, on aurait un précipité trop volumineux de
bromophénols. On introduit dans la cornue envi-
ron 75"" d'eau distillée et 2 à3*'"' d'acide chlorhydrique;
on adapte un réfrigérant de Liebig ou simplement une
allonge et un ballon bitubulé refroidi; on distille au
bain de sable de façon à recueillir 40 à SO*"""' de liquide ;
celui-ci est versé dans un vase à précipiter.
On introduit dans la cornue 40 à SO'^"' d'eau distillée
et on distille de nouveau un volume égal. Souvent, ces
denx distillations sont suffisantes pour entraîner tout le
phénol. Pour plus de certitude, il est préférable d'en
faire une troisième, après avoir séparé le distillatum.
Le liquide provenant de cette troisième est additionné
d'eau de brome; s'il se forme un précipité, on fait une
quatrième distillation.
Lorsque le médicament contient des phénols à poids
moléculaire élevé, en général solides, insolubles ou peu
solubles dans l'eau, ils se condensent dans le réfrigé-
rant ou dans Tallonge; à Taide du jeu de la pissette, en
employant aussi peu d'eau que possible, on fait tomber
les parcelles solides dans le vase à précipiter contenant
le liquide distillé. On recueille les phénols solides sur
un filtre taré après dessiccation sur l'acide sulfurique;
on lave avec un peu d'eau froide; le filtre et son contenu
sont desséchés sur l'acide sulfurique jusqu'à ce qu'il n'y
ait plus perte de poids. On a un poids Pi de phénols
insolubles dans l'eau.
— 100 —
Le liquide filtré, dont les phénols solides ont été
séparés, est additionné d'un excès d'eau bromée : les
phénols en dissolution se précipitent à Tétat de bro-
mophénols insolubles. Après un repos de douzeà vingt*
quatre heures, le précipité est recueilli sur un filtre
taré après dessiccation sur l'acide sulfurique; on le lave
avec très peu d'eau distillée froide, on sèche sur l'acide
sulfurique. On obtient un poids P» de bromophénols.
Ce poids Pb comprend le phénol soluble Pg et le poids
de brome B; or, 80 de brome a remplacé 1 d'hydrogène,
on a pour le poids des phénols solubles :
P. = P3_B + iB = P.-2B.
On dose le brome des bromophénols à l'état de bro-
mure d'argent, après chauffage au rouge avec de la
chaux, par la méthode ordinaire.
Le poids total des phénols est :
P=Px+Ps=:Px+Pb-^B.
Lorsque le phénol est à l'état d'éther, il faut sapo-
nifier au préalable par la potasse alcoolique, éliminer
l'alcool dans le vide sur l'acide sulfurique et distiller
après addition d'un excès d'acide chlorhydrique.
La distillation des phénols avec de l'eau permet, dans
plusieurs cas, de reconnaître qualitativement quelques
phénols soit par le point de fusion des phénols lorsqu'ils
sont solides, soit par les réactions colorées.
REVUES
Pharmacie.
Feuilles de séné sans résine; par M. A. Kremel (1).
— Les feuilles de séné débarrassées de résine sont offi-
(1) UeberFolia Seiuiae sine résina; Pharmaceutische Post, t. XXXV,
p. 661, 1902.
— 101 —
cînales dans un certain nombre de pharmacopées
élrangères (1). Les procédés permettant d'obtenir ce
médicament sont variables et même parfois assez
sommairement indiqués. Les recherches de l'auteur
ont porté sur la quantité et le degré de l'alcool à em-
ployer dans le traitement du séné. La méthode prati-
quement utilisable d'après ses études est la suivante :
faire macérer les feuilles de séné pendant trois jours,
dans cinq fois leur poids d'alcool à 90**, exprimer forte-
ment, puis faire sécher.
Il est assez délicat de distinguer les feuilles de séné
qui ont subi le traitement précédent, des feuilles de séné
naturelles. Ces dernières donnent bien, il est vrai, des
infusions aqueuses susceptibles de se troubler par re-
froidissement, mais c'est là un caractère (out à fait in-
constant. L'essai suivant répond mieux au but : les
feuilles de séné finement divisées sont mises à macérer
pendant deux jours dans 10 parties d'alcool à 90®; on
évaporeà sec, au bain-raarie, une quantité déterminée du
liquide filtré; l'extrait obtenu représente en moyenne 5 à
6p. iOO des feuilles de séné correspondantes ; il ne doit
pas s'élever à plus de 7 p. 100. Des feuilles de séné non
débarrassées de leur résine fournissent couramment
une quantité d'extrait double. H. H.
Argent coUoïdal ; CoUargol; par M. Brocadet, interne
en pharmacie des hôpitaux de Paris (2). — L'argent
colloïdal est une modification allotropique de l'argent
métallique.
Découvert par Carey Lea, ce corps a été introduit en
1897 dans la thérapeutique par Cresdé, chirurgien en
chef de la clinique de l'hôpital Carola, à Dresde.
'Xj Asseï souvent les médecins français prescrivent la même drogue
MU une intre désignation : « feuilles de séné lavées à Talcool » .
(3) M. Netter vient de publier des observations nombreuses et pré-
ôiet qui établiraient une très grande efficacité de ce corps dans le trai-
ttawnt des maladies infectieuses, et une multiplicité d'indications pour
•00 emploi. Nous empruntons cet article à YUnion pharmaceutique ^
a* do 15 janvier 1903. A. R.
— J02 —
On obtient l'argent colloïdal par la réduction d'une
solution d'azotate d'argent au moyen du citrate ferreux.
MM. Danios et Cothereau opèrent de la manière
suivante :
Prendre 300*'' d'acide citrique, les dissoudre dans
2 litres d^eau distillée et ajouter de Fammoniaque jusqu'à
neutralisation.
D'autre part, faire dissoudre à froid 558^"" de sulfate
ferreux ammoniacal dans 2 litres d'eau distillée.
Mélanger les deux solutions et verser dans la liqueur
par petites parties en agitant constamment :
Azotate d'argent eO»'
Eau distillée 500
Laisser déposer à l'abri de Tair et de la lumière.
Décanter la liqueur surnageante et filtrer. Le précipité
est lavé avec soin sur le filtre et ensuite desséché dans
un dessiccateur à acide sulfurique ou à l'étuve à une
température comprise entre 40 et 50**.
En traitant les eaux-mères par du sulfate de magné-
sium, on récupère Targent qui reste en dissolution.
L'argent colloïdal est constitué par de petits mor-
ceaux noirs à reflets métalliques contenant 97 p. 100
d'argent avec traces de fer. Il est soluble dans 23 parties
d'eau. Ses solutions ne traversent pas le septum du
dialyseur, et les acides, ainsi que la plupart des sels, en
précipitent de l'argent métallique ordinaire.
Sa densité est égale à 9,58. Il se combine au chlore,
au brome et à l'iode en donnant du chlorure, du bro-
mure et de l'iodure d'argent.
L'argent colloïdal, qui a un pouvoir bactéricide très
faible, puisqu'une solution à 30 p. 100 met 10 heures à
tuer le staphylococcus aureus, a été employé avec
succès dans toutes les affections d'origine microbienne.
Peut-être y a-t-il accroissement du pouvoir défensif de
l'organisme.
Cette propriété de mettre l'organisme en mesure de
mieux résister aux poisons bactériens est partagée, non
— 103 —
seulement par l'argent métallique ordinaire, mais encore
par différents composés métalliques, tels que les sels
mercuriels. Le professeur Ch. Bouchard disait derniè*
rement (1) : « Rien ne prouve que les médicaments
spécifiques autres que les sérums n'ont pas, à côté de
leur fonction bactéricide, une action antitoxique. Je
his allusion à ces faits de Patella qui, après Tinjection
de sels mercuriels dans le sang, voit apparaître une
leacocytose polynucléaire. Si les leucocytes pénètrent
dans le sang en plus grande abondance, on conçoit qu'ils
y accomplissent d'une façon plus complète leur fonction
Datarelle qui est de se saisir des microbes ou de sécréter
des ferments qui sontune sauvegarde pour l'économie. »
Phabjiacologie. — L'argent colloïdal est surtout
employé, sous forme de pommade, de soluté et de
pilules.
Pommade :
Argent colloïd&l 13»'"
Lanoline 35
Axonge benzoïnée 50
I On triture l'argent colloïdal avec un peu d'eau dis-
tillée froide, car il ne faut pas le pulvériser à sec pour
Tincorporer à l'excipient.
I Après lavage de la peau, d'abord au savon, ensuite à
I Téther, on fait, en prenant gros comme une noisette de
cette pommade, deux ou trois frictions par jour d'une
dorée de 20 minutes sur une région riche en vaisseaux
lymphatiques (aine, aisselle).
On recouvre ensuite la partie frictionnée de taffetas
chiffon.
Soluté pour injections intraveineuses :
Argent coUoïdal l»'
San diitiilée stérilisée 100<«
Humecter Taisent colloïdal avec de Teau distillée
(i) Les ttTuianees nouvelles de la thérapeutique. Mémoire présenté au
Congrès du Caire.
I
— 104 —
jusqu'à ce que les morceaux se soient ramollis; achever
sa dissolution en agitant avec la quantité d'eau prescrite.
3 à y^^^ dans les 24 heures, en une ou deux injections
dans la veine céphalique ou dans une des grosses veines
superficielles de la jambe.
Ce soluté, s' altérant rapidement, doit être préparé au
moment du besoin et mis dans des flacons en verre
jaune.
Par voie stomacale, l'argent colloïdal se prescrit à Ja
dose de 0«',05 à 08%10 dans les 24 heures, soit en solu-
tion, soit sous forme de pilules.
Soluté pour usage interne :
Argent colloïdal 1*'
Albumine d'œuf frais 3
Glycérine 3
Eau distillée 300
3 OU 4 fois par jour une cuillerée à café dans un peu
de lait, i/2 heure avant les repas.
Pilules :
Argent colloïdal !«'
Lactose 5
Eau distillée )
Glycérine ) ^*
s.
Faire pilules n® 100. 4 à 6 par jour.
En pratique chirurgicale, Targent colloïdal peut être
appliqué dans les cavités, fistules ou profondeurs d'or-
ganes lésés, sous forme d'ovules.
Ovules :
Argent colloïdal Ob'SO
Eau distillée I sfoutte
Beurre de cacao SO»*"
Diviser en 10 ovules.
Enfin, l'art vétérinaire utilise l'argent colloïdal pour
combattre les diverses maladies infectieuses du bœuf et
du cheval.
— 105 —
Soluté pour usage vétérinaire :
Argent colloïdal 2Brr
Eaa distillée stérilisée 200«m»
23 à 50^"' par jour en une ou deux injections dans la
veine jugulaire.
Sur la préparation et la conservation de Féther anes-
thésicpie; par M. R. Stollé (1). — Le traitement de
Téther par le sodium, que Ton emploie d'ordinaire à la
préparation de l'éther anhydre, suffirait, d'après Tauteur,
aie priver entièrement des impuretés qui nuisent à son
emploi en anesthésie.
Pour obtenir de l'éther anesthésique répondant à
toutes les exigences, il suffirait d'ajouter à 1"^ d'éther
da commerce 10*'' de sodium en menus fragments, en
ayant soin de munir le flacon à réaction d'un tube à
chlorure de calcium, par lequel se dégagera Thydro-
gène produit et qui préservera l'éther de l'humidité de
1 atmosphère. Après trois jours de contact, il n'y aurait
plus qu'à filtrer.
Pour conserver à l'éther anesthésique ainsi obtenu
toute sa pureté, il suffirait d'y ajouter quelques mor-
ceaux de sodium. On filtrerait de nouveau au moment
du besoin. M. G.
Chimie.
Réactions colorées de la narcéine; par M. A. Wan-
GERw (2). — 1*» M. Arnold a montré, en 1882, que la
narcéine, chauffée avec un mélange de phénol et d'acide
sulfurique, donnait une belle coloration rouge, caracté-
ristique pour cet alcaloïde; d'après M. Wangerin, on
peut substituer à l'acide phénique la résorcine, le
pyrogallol, le thymol; il recommande surtout la résor-
cine.
vil Ueberdie DarsteiluQg uad Aufbewahrung von/Etherpro narcosi
;«ericA/<î rf«- deutsch. pkarm. Ge«., 1902, fasc. 7).
(2) Pharm, Zeitung, 1902» p. 916.
— 106 —
Dans un verre de montre, placé au bain-marle, on
chauffe de 0«',01 à 0^',02 de résorcine, 10 gouttes diacide
sulfurique et quelques milligrammes de narcéine; le
liquide se colore bientôt en rouge vif; la coloration est
persistante et passe à l'orangé au bout de 12 heures.
2** Si on chauffe au bain-marie, dans un verre de
montre, une petite quantité de narcéine et de tannin en
présence d'acide sulfurique concentré, le mélange se
colore en vert. Après refroidissement, on ajoute de
Veau, la coloration disparait et repasse au vert par
addition d'ammoniaque en excès.
La narcotine et Thydrastine, dont la constitution est
voisine de celle de la narcéine, donnent la même réac-
tion avec le tannin et l'acide sulfurique. Les autres
alcaloïdes se colorent en brun noir dans ces conditions,
à l'exception toutefois de la véralrine qui donne une
belle coloration rouge due à l'acide sulfurique seul.
H. C.
Présence de strophanthine, choline et trigonelline
dans la racine de Strophanthus hispidus; par
M. Karsten (1). — L'auteur, ayant eu occasion d'exa-
miner la racine fraîche du Strophanthus hispidus, a pu,
de cette racine, isoler les principes suivants :
Strophanthine: Il a employé, pour cela, la méthode
indiquée par M. Thoms; la strophanthine isolée se pré-
sente sous forme d'un produit amorphe, neutre, hygros-
copique, facilement soluble dans l'eau et l'alcool, inso-
luble dans l'éther, le chloroforme. Le rendement est de
0,6 à 0,7 pour 1000.
Cette strophanthine, hydrolysée par l'acide chlorhy-
drique, a donné la strophanthidine ordinaire et un
sucre cristallisé qui n'a pu être identifié.
La strophanthine de la racine parait identique à la
strophanthine amorphe de M. Thoms; cependant, cette
. .(1) Ueber dus Vorkommen von Strophanlkin, Cholin und Trigonel-
lin in der Wûrzel von Strophanthus hispidus {Berichte der deut,
Pharm. Gesellsehaft, 1902, p. 240).
— 107 -
dernière, hydrolysée par Tacidc chlorhydrique, donne
nn sacre incristallisable : peut-être le sucre cristallisé
obtenu par M. Karsten est-il un produit d'une hydro-
lyse plus complète.
Dans les liqueurs séparées de la strophanthine,
riodure de bismuth et de potassium donne un précipité
ronge abondant ; de ce précipité, formé par des combi-
naisons de bases organiques, M. Karsten a pu isoler :
!• La ckoline identifiée sous forme de chloroplatinate ;
2^ La irigonelline isolée à l'état de chlorhydrate, puis
de chloraurate.
La présence de choline et de trigonelline dans les
semences de Strophanthus Kombe et hispidus avait
déjà été signalée par M. Thoms.
H. C.
Sur le gratiole; par M. F. Retzlaff (1). — L'auteur
a repris Vétude de la gratiole abordée déjà par Yauque-
lin, Marchand et Walz, dont il résume brièvement les
recherches à ce sujet. Il a eu surtout pour but d'isoler,
à l'état cristallisé et pur, le ou les glucosides signalés
antérieurement dans la plante.
La drogue pulvérisée a été additionnée de son poids
d alcool à 50*, puis d'hydrate d'oxyde de plomb fraîche-
ment précipité, de manière à former une pâte épaisse.
Le mélange humide a été introduit dans un percolateur
recouvert d'alcool à 50** et abandonné à lui-môme pen-
dant 24 heures; on l'a ensuite complètement épuisé
avec le même dissolvant, jusqu'à disparition complète
d'amertume.
Les liqueurs obtenues ont été distillées de façon à
chasser complètement l'alcool. Dans la liqueur aqueuse
résiduelle, il s'est déposé en moins d'un jour un gluco-
side impur qui a été lavé avec un peu d'eau et séché
snr l'acide suirurique. Le glucoside a été dissous en-
suite dans la plus petite quantité possible d'alcool
absolu; la liqueur a été traitée par le noir animal, filtrée
«) Uebcr Herba GraUolœ (Arch. de Pharm., t. CCXL, p. 561, i902).
— 108 —
et additionnée d^éther. Le glucoside ainsi précipité par
l'éther, recristallisé à deux ou trois reprises différentes
dans de l'alcool à SO"", a pu être obtenu cristallisé en
fines aiguilles complètement incolores. C'est ce gluco-
side qui a été désigné sous le nom de gratioline,
La gratioline est insoluble dans l'éther, très peu so-
luble dans l'eau, facilement soluble dans l'alcool fort.
Elle fond en se décomposant à 235-237^. L'acide sulfu-
rique concentré la colore d'abord en jaune clair, puis
en rose, et finalement en rouge-cerise après quelques
heures; il se produit en même temps une magnifique
fluorescence jaune qui peut persister presque 24 heures,
La gratioline est un peu hygroscopique ; elle cris-
tallise sans eau; l'analyse élémentaire lui assigne la for-
mule C"ff °0*\ Le rendement de la drogue en glucoside
est assez faible; dans un cas, Fauteur a obtenu environ
0*',15 de gratioline p. 400 de plante; avec une drogue
vraisemblablement ancienne, la méthode de préparation
indiquée n'a absolument rien donné.
Si l'on chauffe pendant une heure, au bain-marie
bouillant, 1»' de gratioline dans un mélange de 20*^"'
d'alcool, 17^'"" d'eau et 3*^»' d'acide chlorhydrique à
25 p. 100, on obtient, après refroidissement de la liqueur,
des cristaux très nets constitués par un mélange de
deux principes immédiats, \9, gratioligénine et la ^ra^zo-
génine,
La gratioligénine peut être obtenue pure par recristal-
lisation dans l'alcool absolu. Elle fond à 283'' ; elle est
sans saveur, presque insoluble dans l'éther et dans
l'eau, assez difficilement soluble dans l'alcool; elle cris-
tallise anhydre et répond à la formule C'"H^"0*°.
LdL gratiogénine elle-même est, en réalité, un produit
de dédoublement de la gratioligénine, car on peut l'ob-
tenir en partant de cette dernière isolée à l'état de pu-
reté : on chauffe pendant 4 à 5 heures, au bain-marie
bouillant, i**" de gratioligénine avec 50 parties d'alcool,
30 parties d'eau et 5 parties d'acide chlorhydrique à
25 p. 100. La liqueur moyennement concentrée fournit,
I
— 109 —
par un traitement convenable, la gratiogénine cristal-
lisée en tables rhombiques anhydres, fondant à 198^,
de formule C'»H»*0\
Le sucre qui se produit à côté de la gratioligénine et
de la gratiogénine dans ces divers dédoublements,
fournit une osazone fondant à 205^; l'auteur en conclut
qu'il s'agit de glucose ordinaire ou dextrose.
En somme, le dédoublement de la gratioline s'effec-
tuerait en deux temps, de la façon suivante :
I. C^IFOQiû ^ H«0 = C^HcoQiO 4. c«Hi206
Gratioline Gratioligénine Glucose
II. C37H*0Oî0 4- H«0 = C»iH*0O* -f C6H»206
Gratioligénine Gratiogénine Glucose
La gratioline pure ne possède aucune action sur les
animaux; au contraire, les extraits aqueux ou alcooli-
ques de la drogue peuvent provoquer des accidents,
même à faible dose ; cette activité doit être vraisembla-
blement rapportée à un autre glucoside qui^ à l'inverse
de la gratioline, serait soluble dans l'eau.
L'extrait éthéré de gratiole contient en notable quan-
tité un principe spécial qui peut en être isolé par des
traitements convenables à Talcool et que 1 auteur a
appelé gratiolone. Ce corps se présente sous forme d'ai-
guilles incolores, sans odeur et sans saveur; il est assez
difficilement soluble dans Talcool, Téther, le chloro-
forme, l'acide acétique et l'éther acétique ; il est inso-
luble dans l'éther de pétrole, l'eau, ainsi que dans les
lessives alcalines. Il se décompose sans fondre à une
température élevée. L'auteur lui attribue la formule
C'^H^^O'. H. H.
Composition et essai de l'essence de calamus ; par
M. Beckstrokm (1). — L'auteur rappelle que M. Kurba-
tow (2] a isolé de cette essence un carbure de formule
(1, Ueber die Bestandteile und Wertbestimmung des Kalmusoeles
\Biricht. der dtutêch. Pkarm, Ges., 1902, p. 257). Voir, sur le même
sujet : Joum. Pharm. et Chim., [6], t. XIII, pages 573 et 574.
(2, Liebig's Annal., t. CLXXIII, p. 4.
— iiO —
C*'H»% bouillant à 158-159% que MM. Schimmel
et C^" (1) ont vu s'y déposer un composé cristallin fon-
dant à 167* et auquel MM. Soden et Rojahn (2) ont
attribué la formule C'*H**0*. Les recherches ont porté
sur les fractions de l'essence de calamus du Japon qui
bouillent à une température élevée.
L'essence a été d'abord agitée avec une solution de
carbonate de soude à 2 p. 100 qui en sépara les acidtè
heptylique normal eipalmitique. Puis, l'agitation avec la
potasse à 2 p. 100 permit d'en retirer un phénol qui fut
caractérisé comme étant de Veugênol
CH2— CH = CH»
C«H3^0CH3
Son dérivé benzoïlé fond en effet à 70^5-71^
L'essence fut ensuite traitée par le bisulfite de soude
et la solution aqueuse, séparée de l'huile surnageante,
fut décomposée par le carbonate de soude; l'auteur
obtint ainsi une huile odorante, très instable, laissant
bientôt déposer des cristaux fondant à 114"" d'aldéhyde
asaryliqzie ou aldéhyde 2. 4. ^-triméthyloxybenzolque
CHO-C«H^-(OCff)».
L'essence, ainsi privée de composés aldéhydiques,
fut saponifiée par la potasse alcoolique, ce qui permit
d'en séparer un peu d'acide palmitiqtie et d*acide acé-
lique qu'elle renfermait à l'état d'éthers.
Enfin, on la soumit à la distillation fractionnée.
L'auteur retrouve ainsi le composé C"H"0* qu'il
nomme calaméone. Ce corps cristallise dans l'alcool en
prismes rhombiques fondant à 168"*, très solubles dans
l'acide acétique, l'alcool, le chloroforme, moins soluble
dans Téther, le sulfure de carbone, très peu soluble
dans l'éther de pétrole. Il est dextrogyre a© = — 8** à
26'', en solution alcoolique. Les propriétés chimiques de
ce composé le rapprochent du cinéol; comme lui, il fixe
(1) BericM. der deuisch, Pharm, Ges., 1899, p. 8.
(2) Pharm, ZeiL, 1901, p. 243.
r"^
— 111 —
HCl ou 2Br : le dérivé brome C"H"0*Br' se décom-
pose, déjà à la température ordinaire, comme le fait le
bromure de cinéol, en donnant le bromure C"H'*Br.
Comme au cinéol, Tacide sulfurique étendu ou le chlo-
rure d'acétyle lui enlèvent 2H^0 en le transformant en
nn carbure que l'auteur appelle le calamène C"fl". Ce
carbure est liquide ; il bouta 144** sous 15™°* de pres-
sion; sa densité à 23'' est 0,9i24; il est lévogyre
a» = — 11%31 à26^ Son chlorhydrate C"H"HCl fond
à 108*.
La calaméone, traitée par le permanganate de potasse,
se transforme en acide calaméonique C"H**0*, qui fond à
138*; son hydrate C"H**0*.H*0 fond à 153^
En solution éthérée, la calaméone donne, avec le
sodium, une combinaison pulvérulente, répondant à la
formule C'*H**0*Na, qui pourrait lui faire attribuer une
fonction alcoolique, si l'anhydride acétique ou l'iso-
eyanate de phényle ne donnaient pas, avec elle, des
réactions négatives.
Les parties de l'essence bouillant plus haut que la cala-
méone, additionnées d'éther ou d'éther de pétrole, puis
refroidies fortement, laissèrent déposer des cristaux
ii*<uarone ovipropényl 2. 4. ^'triînétkoxybenzine
C(0CH»)CH
CH»— CH = CH^C<f^>C(0CH3)
CH C{0CHS)
L'auteur put enfin isoler de l'essence de calamus un
carbure C**H", bouillant à 151** sous 22"" de pression,
dont les propriétés sont différentes de celles du
calamène.
Comme, en dehors des petites quantités d'eugénol et
d'aldéhyde asarylique, l'essence de calamus ne ren-
ferme que de Tasarone dont la constitution comporte la
présence de trois groupements méthoxyle (OCH'), on
peut, approximativement, doser ce composé en déter-
minant, par la méthode de M. Zeisel, la quantité
diodure de méthyle que fournit l'essence sous l'action
— 112 —
de l'acide iodhydrique. Cette méthode permettra de se
rendre compte de la valeur d'une essence de calamus,
en comparant les résultats obtenus avec ceux de
l'auteur :
Indico
Densité de méthylc Asarone
Essence de calamus 0,9620 15,34 7,08 p. 100
— 0,9615 15,97 7.38p. 100
M. G.
Sur 1 essence de rue et sur les réactions des acétones î
qui la composent; par M. C. Mannich (i). — On sait j
depuis longtemps que la partie principale de Tessence j
de rue d'Europe est formée de méthylnonylcétone nor^ \
maie CH^-CO-G^H*« et M. Thoms a montré (2) qu'elle
renferme en outre de la méthylheptylcétone nor-
male Cfl'-CO-C/H*' déjà rencontrée dans l'essence de
rue d'Algérie par MM. Soden et Heule (3). Tandis que
l'essence européenne renferme environ 90 p. 400 de
méthylnonylcétone et de 1 à 5 p. 100 de méthylheptyl-
cétone, l'essence algérienne est formée principalement
de méthylheptylcétone. Cette dernière présente un
intérêt particulier parce qu'elle était inconnue avant les
recherches de MM. Soden et Henle; aussi M. Mannich
en a-t-il préparé un certain nombre de dérivés. Il fait
connaître en même temps quelques réactions de la
méthylnonylcétone .
L'auteur a transformé ces acétones en alcools corres-
pondants en les réduisant par le sodium et l'alcool. Le
méthylnonylcarbinol CIP-CHOH-C'H*' bout à 120^
sous 14"°* de pression; son éther acétique bout
à 147°-149** sous 42"" de pression, son éther benzoïque
à 198^-200** sous 15"" de pression; son éther oxalique
fondà34%5.
Le méthylheptylcarbinol CH'-CHOH-C^H*^ bouta 87%5
sous 10"" de pression.
(1) Ueber Rautenoel nnd Reactionen der Ketone desselben (Bei^ichle
der deutsch. pharm. Gea,, 1902, fasc. 7, p. 267).
(2) Journ. Pkarm. et Chim., (6), t. XIII, p. 483,
(3) /6id.,l.XIV, p. 170.
— 113 —
Eq faisant bouillir le méthylaonylcarbinol avec
l'acide sulfurique à 60 p. 100, on obtient à la fois Téther
oxyde C**H**0 elle carbure élhylénique correspondants.
L'éther oxyde bout à 198'*-200° sous 10°*" de pression; le
carbure C**ll" est un liquide incolore, très mobile, qui
bout à 192'*-193**; l'auteur pense qu'il est principale-
ment formé d'un undécylène ayant pour constitu-
tion CH*=CH-C'H"; Toxydation par le permanganate
de potasse le transforme en effet en acide carboniqtie et
ueide capHque CH»-(CB^)»-CO*H.
La réduction par l'hydrogène naissant des oximes des
méthylheptylcétone et métïiylnonylcétone n'a fourni à
Taoteur qu'une petite quantité des aminés correspon-
dantes.
Ces acétones se condensent sous l'influence de l'acide
chlorhydrique : laseconde fournit ainsi YacétoneÇ^^W^O,
(juiboutà214**-216**sous 10°*°* de pression, et quel'ébulli-
tion avec l'acide sulfurique à 60 p. 100 dédouble en deux
molécules de l'acétone primitive. L'oxime, l'hydrazone,
la semicarbazone de ce composé sont liquides; sa com-
binaison avec l'amidoguanidine
.AzH
AzH«— AiH— Cf
\AzH«
fournit au contraire un picrate cristallisé qui fond à
^25•-126^
La méthylheptylcétone, traitée de même, donne une
acétone C"B"0, qui n'a pas encore été obtenue absolu-
ment exempte de chlore. Celle-ci bout à 1 84^-1 85*"
sous 14"" de pression. Le picrate de sa combinaison
avec l'amidoguanidine fond à 130"*-! 31^,
M. G.
Transformation de ratropine en d- et /-hyoscyamine;
par M. T. Ameno3Uya (1). — L'atropine est inactive sur
la lumière polarisée, Thyoscyamine est lévogyre et Ton
<1) U«berfoehraDg des Alropina in e/- aad Z-Hyoscyamia {Archiv der
i**arm., t. CCXL, p. 498, 1902).
^nmi. 4e Pkarm^ tt de Chim, S* lia», t. XVn. (!•' février 1903.) 8
I
— 114 —
sait que ces deux alcaloïdes sont faciles à dédoubler en
acide tropique et tropine. Gandamer a montré (i) que
la tropine provenant du dédoublement, soit de l'un, soit
de l'autre de ces alcaloïdes, est tout à fait inactive sur la
1 umière polarisée. Tandis que Tacide tropique provenant \
de rhyoscyamine est actif, celui que donne Tatropine est \
un racémique, dédoublable en acide tropique droit et |
acide tropique gauche. !
Si Ton parvient plus tard à dédoubler Tatropine en
ses deux composants actifs, il est très probable que ces
deux derniers seront identiques aux deux hyoscyamines
droite et gauche déjà connues; mais ce dédoublement n'a
pas encore été effectué. ]
A son défaut, l'auteur montre que l'on peut faire la ^
synthèse de ces deux hyoscyamines en partant de l'acide
tropique racémique et de la tropine inactive préparés l
au moyen de Tatropine. ;
Pour cela, il dédouble cet alcaloïde par les méthodes
connues ; puis il sépare l'acide tropique racémique en
ses composants, Tacide droit et l'acide gauche, en sou-
mettant à la cristallisation fractionnée leurs sels do
quinine. Il combine ensuite chacun de ces deux acides
actifs à la tropine et obtient des chloraurates dont les
propriétés sont identiques respectivement aux mêmes
sels de l'hyoscyamine droite et del'hyoscyamine gauche.
L'auteur a donc bien transformé l'atropine en d- et
i-hyoscyamines. M. G.
Transformation de l'acide d- glycuronique en /-xylose ;
par MM. Salkowski et Neuberg (2). — On sait depuis
longtemps que, sous l'influence de fermenls figurés ou
non figurés, certains composés à fonction acide perdent
les éléments de l'acide carbonique en donnant des com-
posés plus simples. C'est ainsi que la lysine
AzH«— (CH«)*—CH(AzH«)-C0«H
(1) Archiv d. Pharm., t. CCXXXIX, p. 294 (1902).
(2) Die Verwandlung von (f-glycaronsaeare in /-xylose {Zeitschrift f.
pkysiol. Chem.j t. XXXVI, p. 261).
- 115 —
se transforme en cadatérine AzH'-(CH*)*^-AzH* , que
Yomitiine AzH*-(CH'j^-CH(AzH*)-CO^H donne naissance
à la putrescine (1) AzH*-(CH*)*-AzH% sous Tinfluence
des bacléries de la putréfaction. C'est ainsi encore que
\Ktyrimne OH4-C»H*-CH»-CH(AzH*).CO'H2, soumise à
l'action de la trypsine^ se transforme en paraoxyphé-
nylamine Oni-C*H*-CH'GH-AzH\.
MM. Salkowski et Neuberg viennent d'obtenir, avec
Vaeide à-glycuraniqite ^ une réaction du même genre:
soas rinfluence des ferments de la putréfaction, cet acide
se transforme, par perte d'acide carbonique, en \-xylose,
COH~(CHOH)*— CO«H = COa+COH— (CHOH)»— CHSQH
Acide glycuronique Xjiose
L'acide rf-glycuronique est le premier produit d'oxy-
dation du ci-glucose ; sa transformation en 2-xylose est
le premier exemple du passage, par les moyens biolo-
giques, de la série </ à la série l des hydrates de carbone.
M. G.
Sur un nouvel anhydride du glycocoUe ; par MM. Bal-
MAîio et Trasciatti (2). — En chauffant le glycocoUe
HO-CH«-CII*-AzHVà 1500-170^ en tube scellé avec de la
glycérine, MM. Balbiano et Trasciatti ont obtenu une
substance cornée dont la composition répond à la for-
mule :C*H'OAz)". Ce serait un anhydride du glycocoUe,
En chauffant ce composé à 160''-170'' pendant 8 heures
avec de l'eau ou bien à 100°-110* pendant quelques ins-
tants avec de l'acide chlorhydrique ou de l'acide
aolfurique à 38 p. 100, on le dédouble en glycocoUe
(C«H»0Az)« + 7iH»0 = nC2H«'0«Az.
L*eau mère de la préparation de cet anhydride corné
renferme l'anhydride de Curtius,
>C0— AzHv
(C«H80Ai)« ou CH«C >CH«.
\AzH-C0/
M. G.
(1) JQum. de Pharm, et de CAtm.,(6), t. XVI, p. 263.
(î) GazHtta chim. italian., t. XXXII, !'• partie, p. 218.
1
— 116
Sur la détermination des principes azotés, qui existent
dans Turine, au moyen du chlorure mercurique;
par M\I. Ernest Freund et Richard Fellner (1). —
On tend acluellement à accorder une grande impor-
tance au rapport qui existe entre les différents maté-
riaux azotés éliminés de l'organisme par Turine ; aussi
a-t-on imaginé de nombreux procédés plus ou moins
indirects pour résoudre ce problème compliqué. Les
auteurs ont cherché à isoler ces divers principes azotés
en se basant sur ce fait bien connu que le chlorure mer-
curique précipite les dérivés ammoniés sous des formes
diverses, il est vrai, mais les précipite tous, pourvu que
Ton se place dans des conditions voulues; ce sont ces
conditions qu'ils ont déterminées dans le travail sui-
vant.
Leur méthode peut se résumer ainsi : tous les com-
posés azotés de Turine peuvent être précipités en bloc
par le chlorure mercurique employé en quantité suffi-
sante en présence d'un excès de carbonate de soude;
mais on peut les précipiter successivement et fraction-
nellement à condition de se placer, soit dans des condi-
tions déterminées d'acidité ou d'alcalinité, soit en pré-
sence de tel ou tel sel minéral.
ACIDE URIQUB ET BASES XANTHIQUES
Le chlorure mercurique précipite totalement l'acide
urique et les bases xanthiques dans certaines condi-
tions. 11 ne faut pas que la solution soit trop acide, la
précipitation n'aurait pas lieu; ni qu^elle soit alcaline,
lacréatinine serait entraînée; enfin il faut un excès de
chlorure mercurique.
On prend 50"^"' d'urine, on les additionne de \ gouttes
d'une solution à 1 p. 100 de sulfoalizarinate de sodium,
puis on y verse : 1*^ de Tacide chlorhydrique jusqu'à
faible réaction acide; 2"* d'une solution aqueuse ren-
(1) ËRNBSTFRBUNDund Richard FELLNBR.UeberBestiminangder stick-
toffhaltigen Urinbestandtheile mit Sublimât. Hoppe-Seyler's ZeiUckrift
fur Physiologische Chemie, t. XXXVl, p. 401 (1902^.
— 117 —
fermant ia quantité voulue de chlorure mercurîque
[on a préalablement fait l'essai sur 5^™^ d'urine; on
doit mettre assez de chlorure mercurique pour que le
carbonate de soude ajouté à l'urine ainsi traitée donne
ua précipité jaune et non pas blanc ou rouge brun) ;
3* de Tacétate de soude additionné d'acide acétique
[solution faite comme pour le dosage de l'acide phos-
phorique par le procédé à Turane) ; on s'aperçoit qu'il y
a assez d'acétate de soude dont la présence est néces-
saire pour faire disparaître l'acide chlorhydrique mis
en liberté par Taddition de sublimé, quand une goutte
dane solution de diméthylamidobenzol ne donne plus
de coloration rouge orangé.
Le précipité formé dans ces conditions renferme la
totalité de Tacide urique et des bases xanthiques.
CRÉATI.M?(E KT AMUOiNIAQUE
Dans la liqueur séparée par (iltration du précipité
précédent on verse un volume égal d'une solution à
50 p. iOO d'acétate de soude. On obtient un précipité
que Ton recueille et que Ton dissout dans l'acide chlo-
rhydrique ; on fait de cette dissolution un volume dé-
terminé.
Dans une partie de la dissolution on fait le dosage
total de Tazote par le procédé Kjeldahl, ce qui donne
Tazote de la créatinine et celui des sels ammoniacaux.
Dans une autre partie on ajoute de Tiodure de potas-
sium et on alcalinise par la potasse; on obtient ainsi un
précipité d*iodure d'oxydimercurammonium dans lequel
on titre le mercure, ce qui donne par suite le poids de
Tazote des sels ammoniacaux. La différence entre ce
poids et celui de l'azote total donne le poids de l'azote
dû à la créatinine.
URÉE
Lesauteurs ont reconnu qu'un mélange de S*'"'' d'acide
chlorhydrique fumant et de lO'^"* d'une solution saturée
de chlorure mercurique est un réactif très sensible de
— 118 —
l'urée quand, après l'avoir ajouté à Turine, on alcali-
nise finalement le mélange par du carbonate de sodium;
il peut déceler 1 à 2 millièmes d'urée. Mais il faut con-
naître alors la quantité de mercure renfermée dans
l'urine pour garder les proportions d'acide chlorhy-
drique et de mercure quand, dans l'opération suivante,
on ajoutera de l'acide chlorhydrique à Turine renfer-
mant déjà du chlorure mercurique. On fait donc sur
une portion du liquide filtré (débarrassé d'acide urique)
un dosage de mercure par la méthode .du cyanure
de potassium et de l'azotate d'argent; on ajoute à une
autre portion du liquide la quantité calculée d'acide
chlorhydrique de façon à réaliser les proportions du
réactif précité; enfin on neutralise par du carbonate de
soude en poudre et, finalement, on ajoute à la solu-
tion son volume d'une dissolution de carbonate de
sodium à 10 p. 100.
On obtient dans ces conditions un précipité blanc qui
est une combinaison mercurielle de l'urée et que l'on
recueille sur un filtre.
ACIDE HIPPURIQUS ET AUTRES PRINCIPES AZOTÉS
A la liqueur précédente, séparée du précipité, on
ajoute du chlorure mercurique. On obtient un aibondant
précipité brun, et Ton peut s'assurer que la liqueur est
complètement privée de principes azotés. Le précipité
est mis à barboter dans de l'eau avec de l'hydrogène
sulfuré : il se forme du sulfure de mercure et deux
autres principes quel'on caractérise de lafaçon suivante.
Le mélange renfermant le sulfure de mercure et ces
deux principes est recueilli, séché et traité par l'éther
acétique froid ; celui-ci dissout et abandonne par éva-
poration des cristaux blancs qui ont été caractérisés
comme de l'acide hippurique. On le traite ensuite par
de l'alcool qui dissout et abandonne par évaporation un
corps blanc d'apparence cristalline, qui renferme de
l'azote, mais qui ne présente aucune des réactions de
l'urée, de l'acide urique ou de l'acide hippurique, ni
119 —
des bases xanthiques; c'est un dérivé encore inconnu
de Tazote extractif.
Les urines albumineuses doivent être préalablement
privées d'albumine en les coagulant par la chaleur en
présence, non pas d'acide acétique, mais d'acide chlo-
rhydrique.
Les sucres ne gênent pas les réactions sur lesquelles
sont basées les séparations précédentes.
Les peptones, les albumoses, l'urobiline, sont entraî-
nées dans la précipitation des bases xanthiques.
Les auteurs se proposent d'appliquer ces recherches
préliminaires à l'analyse des urines pathologiques, en
titrant, soit par un dosage de mercure, soit par un dosage
d'azote, les différents produits qu'ils ont ainsi réussi à
séparer. E. L.
'Les ferments solubles dans le lait; par M. L.-M. Spol-
VBiiiM (1). — L'auteur est parti de la théorie d'Escherich
d'après laquelle le lait ne serait pas seulement un ali-
ment, mais aussi une source de ferments; il a entrepris
une série de recherches qui l'ont conduit aux conclu-
sions suivantes :
On trouve dans le lait de femme et de divers animaux
un ferment trypsique, très actif dans les laits de vache,
de chèvre et de chienne, moins actif dans ceux de
femme et d'ânesse. Il existe aussi dans ces laits un fer-
ment pepsique, mais ce dernier est doué d'une faible
activité. L'amylase, qu'on trouve toujours dans les laits
de femme et de chienne, manque dans ceux de chèvre et
de vache et ne se rencontre que d'une façon intermit-
tente dans celui d'ânesse. On trouve dans les laits de
femme et de chienne un ferment capable de dédoubler
le salol en phénol et acide salicylique ; très actif dans le
lait d'ânesse, cet enzyme n'existe pas dans ceux de
(1) Ueber PoUflche Milchfermente und geeigneteMcthuden, Fermente,
die im normalen Zastande fehlen, in der Milch einigcr Tiere, zu erzeu-
g«T»; Zentr. f. Bakt. «. Paras., réf., t. XXXII, p. 321; d'après Apo-
ihtktrZtitung, XVII, p. 760, 1902.
— 120 —
vache et de chèvre. Dans tous les laits examinés, on a
trouvé une lipase d'activité variée. Les laits de vache
el de chèvre, totalement dépourvus d'amylase, renfer-
ment une oxydase énergique; par contre, les laits de
femme et de chienne ne contiennent que des traces de
ce ferment. Tous les laits examinés contiennent un
ferment glycoly tique.
Le lait ne saurait donc être considéré comme un
simple mélange de principes nutritifs, mais comme une
solution d'éléments doués d'activités biochimiques di-
verses.
Au point de vue fermentaire, les laits peuvent être
classés en deux catégories, ceux des carnivores (femme,
chienne) et ceux des herbivores (vache, chèvre); les
premiers contiennent tous les ferments qui ont été re-
cherchés, alors que quelques-uns de ces ferments font
défaut dans les seconds. •
Les ferments solubles du lait ne doivent pas être con-
sidérés comme spécifiques, ou, pour mieux dire, comme
caractéristiques de chaque espèce d'animal ; on peut, en
effet, par une alimentation appropriée, chez la chèvre
par exemple, faire apparaître dans le lait tous les fer-
ments trouvés dans les laits de femme et de chienne. La
présence de ces divers ferments est donc liée d'une
façon étroite au mode de nourriture de l'animal qui
fournit le lait.
La conclusion pratique de tous ces faits, c'est que
l'enfant doit être nourri de lait cru trait aseptiquement,
et que le seul mode utilisable de conservation du lait est
la méthode frigorifique'qui a, sur la stérilisation par la
chaleur, le grand avantage de ne pas faire perdre au lait
une grande partie de ses principes actifs.
H. H.
Procédé de dosage de la glycérine dans le vin ; par
M. A. Trillat (i). — Ce procédé repose sur la pro-
(1) Ac. d. 8c., CXXXV, 903, 24 novembre 1902.
— 121 —
priélé que possède l'éther acétique, débarrassé de ses
impuretés, de dissoudre la glycérine dans une propor-
lion d'environ 9 p. 100 à la température ordinaire, à
l'exclusion des autres éléments contenus dans l'extrait
sec d'un vin.
La glycérine extraite par le mélange éthéro-alcoo-
Uquc est très impure : c'est ainsi qu'un vin, traité avec
tous les perfectionnements apportés à cette méthode, a
donné une glycérine qui, à l'analyse, a fourni les
chiffres suivants :
Glyc<Srino extraite Théorie
Carbone 42 39,13
Hydrogène 9,10 8,70
Oxygène (par diff.) 48,90 52,17
100,00 100,00
Cette glycérine ainsi extraite laisse un résidu minéral
relativement considérable, qu'on peut évaluer de 5 à
12 p. 100 de son poids.
Il est facile de se rendre compte, par expérience, de
la cause de ces résultats. L'alcool, même absolu, dis-
sout, kla faveur d'une très petite quantité de glycérine,
certaines matières extractives et une notable propor-
tion de sels minéraux : la présence de l'éther ne fait
qu'amoindrir ces inconvénients sans les supprimer. Il
en résulte que, quelles que soient les proportions du
mélange éthéro-alcoolique, on obtient toujours un pro-
duit impur, d'aspect jaunâtre, et dont la composition
est très éloignée de celle de la glycérine. L'emploi de
Téther acétique dans certaines conditions déterminées
supprime ces inconvénients.
On mesure oO^n : ^^ vin et on les yerse dans une petite capsule en
VfQQt placée au bain-marie. On érapore ayec précaution, à nne tem-
péntQre d'cnfiron 10«, les deux tiers à peu près du liquide. A ce mo-
ment, oa ajoute dans la capsule 5sc de noir animal pulférisé, on mé-
lange intimement arec le résidu et l'on continue d'éraporer jusqu*à sic-
cité complète. Le résidu, après refroidissement, est broyé dans un
mit\itt àTec 5st de chaux Tire. Le mélango se présente alors sous
forme d'ane poudre grise ne s*agglutinant pas et n'adhérant pas aux
doigu. Cette poudre est placée dans un flacon et fortement agitée pen-
122 —
1
dant quelques minutes &Yec ZO*^^^ d'éther acétique desséché et débar-
rassé d'alcool. On filtre en décantant et en ayant soin de repasser les
premières portions du liquide qui entraîne un peu de chaux au début
et Ton recommence une deuiiôme fois le même traitement. On obtient
ainsi un liquide clair contenant en dissolution la totalité de la glycé-
rine qu'il s'agit maintenant de séparer. Dans ce but, l'éther acétique
est évaporé en plusieurs fois dans une capsule tarée semblable à celle
dont on se sert pour les extraits de vin, d'abord au bain-marie pour
chasser la plus grande partie de Téther acétique, puis à l'étuve à 60<^
jusqu'à poids constant {i^ 30"^ environ).
11 reste à peser la capsule munie de son couvercle et à évaluer par
différence le poids de la glycérine, en prenant des précautions que
nécessite la grande hygroscopicité du résidu.
La glycérine ainsi obtenue est à peine colorée en jaune paille, elle a
un goût franchement sucré : ce résultat n'est donné par aucune autr^
méthode.
La combustion d'une glycérine extraite d'un vin traité par la méthode
précédente a donné les chiffres suivants :
Carbone 38,86
Hydrogène 8,62
Oxygène (par différence) .' 52,52
Le résidu minéral n'atteint pas 1 p. 100 du poids do la glycérine : on
peut le négliger dans les cas ordinaires.
L'éther acétique doit être soigneusement déshydraté et débarrassé
par distillation de l'alcool qu'il contient presque toujours comme
impureté.
La chaux en poudre a pour but d'enlever les dernières portions
d*humidité et de neutraliser l'acidité de l'extrait.
L'auteur se sert, depuis plusieurs années, de cette
méthode pour évaluer la glycérine dans les vins et
même dans le cas de vins glucoses à SO*"" par litre (1).
A. R.
Composition d'un vin altéré par le mycoderma vini;
par M. X. RocQUEs (2). — L'auteur a eu l'occasion, au
(1) Ce travail est très intéressant; mais, puisque M. Trillat dit en ter-
minant que ce procédé réussit pour les vins à 30ff' de sucre par litre,
cela semble montrer qu'il ne donne pas de bons résultats avec des vins
très sucrés. Or, il y aurait grande utilité à posséder un procédé de
dosage de la glycérine dans les vins très sucrés. Les autres moyens, celui
de M. Laborde notamment, bien exécutés, fournissent des résultats satis-
faisants avec les vins ordinaires.
(2) Ann. de chim, analyt., 15 juin 1902.
— 123 —
cours d'une expertise, d'analyser un échantillon de vin
range qui avait été fortement envahi par le mycoderrmi
mi, La bouteille qui contenait cet échantillon avait été
légèrement cassée au goulot, et, comme elle était cou-
chée, la moitié du liquide s'était répandue. Le vin qui
restait dans la bouteille offrait une grande surface à
Fair; le myccderma vint s'y était développé dans des con-
ditions très favorables, puisque cette bouteille était
placée dans une cave à une température de 10 à 15 de-
grés. Les conditions étaient, au contraire, défavorables
au développement du mycoderma aceti, et l'examen mi-
croscopique n'en montrait pas la présence.
Âa moment où le vin a été analysé, il avait un mois
de séjour dans la cave où il était déposé; l'auteur pos-
sédant un échantillon du même vin n'ayant subi aucune
altération a pu. en analysant comparativement les deux
échantillons, se rendre compte des modifications que le
développement An' mycoderma vint avait fait subira la
composition du liquide.
Voici les deux analyses :
Vin envahi
par le
Vin non mycoderma
altéré vini
Alcool p. 100 en ▼olumo 9«3 5*7
Kxtnit sec à 100 degrés 18,45 16,57
Extrait dans le Tide 24,10 21,80
Sucre réducteur 1,70 2,23
Sulfate de potasse 1,10 1,07
Tartre (dosage direct) 2,39 2,22
Tartre correspondant à l'acide tar-
trique toUl 3,08 2,93
Addilél totale 5,18 4,80
en axe 3,23 2,80
80*H» ! TolatUe 1,93 2,00
On voit que l'alcool a été fortement attaqué par le
mycoderma vini. Cet organisme oxyde l'alcool en don-
nant de Tacide carbonique et de l'eau. L'auteur a voulu
vérifier s'il s'était formé, dans le vin envahi par le
mycoderma tini, une quantité notable d'aldéhyde. Pour
cela, il a distillé 100*^"' de chacun des deux vins, et il a
— 124 —
recueilli 10*^™', dans lesquels il a dosé colorimétrique-
ment l'aldéhyde au moyen du bisulfite de rosaniline.
L'analyse a donné :
Aldéhyde par litre •
Vin non altéré 0»M08
Vin altéré 0s%295
Il y a donc eu production d'une quantité sensible
d'aldéhyde.
Les matières exlractives ont subi une légère dimi-
nution; celle-ci a porté, en partie, sur la matière colo-
rante, qui a été retenue sous forme de laque par les
cellules du mycoderma vint. L'intensilé colorimétrique
du vin alléré a diminué d'environ 10 p. 100 ; le vin non
altéré est plus violacé que le vin altéré.
Les matières réductrices ont légèrement augmenté.
L'acide tarlrique n'a pas été attaqué par le mycoderma
vint. Enfin, on a observé une légère diminution de l'aci-
dité fixe. Quant à l'acidité volatile, elle n'a presque pas
augmenté. A. R.
Dosage du fusel dans les liquides alcooliques; par
M. E. Bechmann (1). — L'auteur a indiqué, il y a deux
ans^ un procédé pour doser le fusel dans les liquides
alcooliques.
Il a perfectionné et simplifié le mode opératoire qu'il
avait primitivement indiqué. Il opère de la manière
suivante :
a) Extraction du fuseL — Dans une boule à décan-
tation d'une capacité de 200^™' environ, on introduit
20»*^ de chlorure de calcium granulé pur, puis SO*""** de
l'eau-de-vie à essayer. Cette eau-de-vie doit marquer
au maximum 30°. On agile pour dissoudre le chlorure
de calcium, puis on refroidit sous un courant d'eau.
On ajoute 30^'"^ de tétrachlorure de carbone; on agite
pendant 10 minutes au moyen de Tugitateur Reckling-
hausen.
(1) Zeits. f. Untersuch. der Nahrungs u. Genuss., 1901, p. 1039;
d*apr. Ann, de Chim» analyt.t 15 juin 1902.
w^r^^-
— ^25 —
On laisse reposer, puis on transvase le tétrachlorure
dans une autre boule à décantation contenant 20 à 25""^
d'eau.
On agite une seconde fois le liquide avec 20*^™^ de
téfarachlorure pendant 10 minutes. On décante le dissol-
vant et on rajoute à celui qui a servi au premier épui-
sement. On fait encore deux autres extractions, cha-
cune avec 20^"' de tétrachlorure, qu'on agite pendant
i3 minutes.
La boule à décantation, contenant 20 à 25"^*"' d'eau et
le tétrachlorure provenant des quatre épuisements de
Teaude-vie, est agitée pendant 5 minutes, de manière
à dissoudre dans l'eau la petite quantité d'alcool éthy-
lique entraînée par ]e dissolvant. Les petites portions
d'alcools supérieurs entraînés par l'eau en sont enle-
vées en ajoutant lO*?' de chlorure de calcium sec et en
traitant deux fois par 40^' de tétrachlorure de carbone.
b] Ethérification du fv^eL — La solution de tétrachlo-
rure de carbone, qui est légèrement trouble, est addi-
tionnée d'une petite quantité de chlorure de calcium
fondu, et Ton agite jusqu'à ce que le liquide soit lim-
pide. On filtre dans un flacon bouché à Témeri, en ver-
saut sur un entonnoir à courte douille garni de coton
de verre; on lave avec du tétrachlorure sec. Pour faire
Véthérification, on ajoute environ S»*" de bisulfate de
soude pulvérisé et 3**^ de nitrite de soude. Le dégage-
ment d'acide nitreux commence aussitôt ; on laisse en
contact pendant une demi-heure, puis on filtre dans un
autre flacon sur du coton de verre; on lave avec du
tétrachlorure. On ajoute à la solution '^^^ de bicarbonate
de soude pulvérisé. Lorsqu'après agitation le dégage-
ment d'acide carbonique a cessé, on ajoute de l'eau
pour dissoudre le bicarbonate en excès et l'on sépare
le tétrachlorure dans un entonnoir.
c) Saponification de Véther nitreux et dosage du nitrite,
— L'auteur opérait primitivement le dosage de l'éther
nitreux par le traitement au moyen d'un protosel de
fer et d'HCl; il mesurait le volume d'azote ainsi pro-
— 126 —
duit. II a simplifié le procédé en saponifiant l'éther
nitreux au moyen de SO*H* et titrant l'acide nitreux
par le permanganate de potasse.
La solution de tétrachlorure de carbone est agitée
fortement et à plusieurs reprises avec 10''*' de SO*H*
concentré; on verse ensuite le contenu du flacon dans
environ iOO^^ d'eau dans laquelle on a mis quelques
fragments de glace ; on rince avec un peu d'eau glacée
et l'on titre en versant dans le tout une solution de
permanganate au 1/1000.
Séparation des aldéhydes. — Si l'eau-de-vie renferme
des aldéhydes, il est nécessaire de les séparer. Pour
cela, on agite la solution de tétrachlorure avec du
bisulfite de soude. On sépare celui-ci et on lave avec
de l'eau.
Les vins concentrés ; par M. X. Rocques (1). — La
concentration des vins a été l'objet de récents travaux.
L'auteur a eu l'occasion de concentrer, au moyen de
l'appareil de MM. Baudouin et Schribaux, plusieurs
sortes de vins rouges et blancs (2). Afin de rendre les
analyses pluscomparables, il ad'abord effectué le dosage
de Talcool sur le vin témoin et sur le vin concentré. II
a ensuite ramené par dilution le vin concentré au titre
alcoolique du vin témoin, et ce sont les deux vins pré-
sentant le même titre alcoolique qui ont été soumis à
l'analyse.
Dans les diverses opérations faites, il n'y a pas eu de
perte appréciable d'alcool. Le vin a été concentré à peu
près de moitié : voici les rendements obtenus :
Rendement obtenu
p. 100 de vin employé
sF
55,5
44
54
Taux de concentration
calcnlé d'après le degré alcooliqae
5M
56,1
43,8
54,9
(1) Ann, de chim, analyt.^ noTombre 1902.
(2) Joum, de Pharm. et Chim., [6], XVI, 541, 1902.
— 127 —
L'auteur se borne à donner les analyses d'un vin
rouge du Hidi, titrant d^'S d'alcool et amené par con-
centration au titre alcoolique de ITi. Les autres vins
lui ont donné des résultats à peu près analogues.
Vin concentré
ramené par dilution
Vin Vin an degré alcooliqne
type concentré du vin type
Alcooi 9<»3 ITl 9*3
Sitnit sec à i 00 degrés 16,80 28,09 15,36
Kitrait dans le ride 22,00 , 37,80 20,44
Sucre rédacteur 1,38 2,62 ],43
Tiztxe (dosage direct) 2,08 1,11 0,64
Tartre correspondant à Tacide
tartriqne total 2,73 2,34 1,28
Tiitre correspondant & Palca-
liniié des cendres 2,20 1 ,77 0,95
Ceadres totales 2,64 3,16 1,88
Cendres insolables dans l'eau 0,54 1,04 0,57
Alcalinité des cendres (en car-
bonate de potasse) 0,81 0,64 0,35
Qdomre de sodium 0,05 0,11 0,06
Sulfate de potasse 0,91 1,65 0,90
. totale.... 4,2« 6,31 3.45
Acidité en S0«HS \ fixe 3,14 5,35 2,87
/ TolaUIe . 1,12 0,96 0,58
Les matières colorantes ne semblent subir aucune
altération; les vins témoins, ainsi que les vins con-
centrés ramenés au titre alcoolique des vins témoins,
présentent au colorimètre la même teinte et la même
intensité colorimétrique.
La concentration a eu, comme résultat, de produire
ODe précipitation de tartre et d'éliminer une partie des
acides volatils.
La précipitation du tartre était facile à prévoir ; elle
est très notable ; l'élimination du tartre se manifeste, à
l'analyse, non seulement par la diminution du chiffre
du tartre, mais aussi parla diminution de l'extrait, des
cendres et de l'acidité.
Quant aux acides volatils, ils ont été éliminés dans
la proportion de 50 p. 400.
La dégustation est favorable aux vins concentrés.
Ceux-ci sont droits de goût et bien fruités ; ils ont de
Tanalogie avec les beaux vins corsés d'Espagne et
d'Italie. Lorsqu'on déguste comparativeraent les vins
témoins et les vins concentrés, ramenés par dilution
au degré des vins témoins, on ne constate pas une très
grande différence entre deux sortes de vins. Néanmoins,
les vins préparés avec les concentrés sont plus plats ; on
y perçoit un très léger goût de cuit.
Si Ton se borne, comme le conseillent MM. Baudouin
et Schribaux, à utiliser la concentration pour enrichir
les vins faibles, on obtiendra des résultats excellents.
A. R.
Sur le dosage de Turée dans Turine; par M. Ch. Sal-
LERiN (1). — Différentes méthodes ont été proposées
pour remplacer l'emploi de Vkypohromite de soude lors-
qu'on veut établir d'une manière précise la répartition
de l'azote entre les divers matériaux de l'urine.
I. — MOrner et Sjœqvist trgiitent l'urine en milieu
éthéro-alcoolique par une dissolution aqueuse de chlo-
rure de baryum et de baryte, qui précipite les matières
azotées autres que l'urée et l'ammoniaque. Après vingt-
quatre heures de contact, on filtre, on évapore l'alcool
éthéré sous pression réduite et au bain-marie à oO o5',
puis on continue la concentration dans les mômes con-
ditions, en ajoutant un peu de magnésie qui élimine
l'ammoniaque des sels ammoniacaux. Finalement, on
chauffe le résidu avec de l'acide sulfurique selon [la
méthode Kjeldahl. Le défaut de ce procédé est de ne
pas précipiter V acide hippurique qui, dosé comme urée,
donne pour celle-ci un chiffre trop fort. •
II. — Pour remédier à cet inconvénient, Salaskin et
Zaleski, après évaporation avec la magnésie, ajoutent
de l'acide chlorhydrique au résidu et chauffent en tube
scellé, à 140®, pendant trois heures ; dans ces condi-
tions, Turée seule est dédoublée : l'acide hippurique et
d'une manière générale les amido-acides ne sont pas
(1) Bulletin de la Société chimique ^ t. XX VII, p. 6*20.
HottûfiS fondamentales de^ chimie organique; par M. Ch. Moureu,
professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie de l'Uni-
versilé de Paris (1).
Leoseigaeinent de la chimie organique est à peu près complè-
temeot délaissé dans le cours des études secondaires, de sorte
que le jeu ne étudiant, qui possède en chimie minérale des notions
assez étendues, se trouve un peu dérouté en face des cours com-
plets de chimie organique des Facultés et Écoles supérieures.
Celle science, dont le domaine s'accroît chaque jour, comprend
(l; 1 Tol ia-8». Gauthier-ViUaL\4, éditeur. Paris, 1902.
iéwn, ie Pkvm. et dé CAi». 6* BÉRIS t. XVII. (t" février 1903.) 9
— 129 — I
touchés; on ajoute de la magnésie et on distille Tam-
moniaque formée.
m. — Braunstein a apporté la modification suivante :
la première partie de Topéralion est la même, mais, i
après avoir chassé, au moyen de la magnésie, l'ammo-
niaque des sels ammoniacaux, on ajoute au résidu
10** d'acide phosphorique cristallisé, et on chauffe à
Téluve à 140-445* pendant quatre à cinq heures; on
évilc ainsi Temploi du tube scellé; après refroidisse-
ment, on dissout le résidu dans de Teau, on sursature
par de la soude et on distille l'ammoniaque formée avec
les précautions ordinaires.
C. Sallerin a vérifié que, dans le procédé précédent,
d'une part, l'élimination des matériaux azotés que doit
précipiter la baryte est bonne, et, d'autre part, que la
décomposition des corps tels que l'acide hippurique, si
elle se produit pendant l'hydrolyse de l'urée, ne charge
pas le résultat d'une erreur sensible. En conséquence,
il conseille comme méthode de choix la méthode de
Braunstein, en recommandant seulement d'opérer l'hy-
drolyse de l'urée, à Taide de l'acide phosphorique, par
un chautfage de sept heures à la température de
150.155^
G. P.
BIBLIOGRAPHIE
— 130 —
en effet un nombre considérable de composés, bien fait pour
effrayer un débutant.
Le petit livre de M. Moureu rendra à Tétudiant les plus grands
services en lui exposant sommairement mais clairement les
principales théories actuelles de la chimie organique, en lui
montrant comment on peut grouper les multiples composés
qu'elle étudie suivant leur fonction chimique, et comment ces
divers groupes se relient les uns aux autres. Ces notions géné-
rales y sont toujours appuyées d'exemples heureusement choi.<is,
qui fournissent l'occasion d'établir la constitution chimique des
composés les plus importants. Aucun de ces composés n'est
cependant étudié en détails, et cet ouvrage ne fournit que la
charpente de l'énorme édifice qu'est la chimie organique.
Avec son aide, Télève suivra sans peine un cours complet et
abordera sans effroi Tétude des traités de chimie organique, qui
deviennent forcément de plus en plus volumineux.
Dans un premier chapitre, M. Moureu passe rapidement en
revue les lois qui régissent la chimie ; il montre comment s'éta-
blissent les formules de constitution, définit Visomérie, les diverses
fonctionHy et donne des notions relativement étendues sur la
stéréochirnie.
Le chapitre II traite des carbures d'hydrogène acycUques :
forméniques, éthyléniques, acétyléniques, alléniques et cycliques :
paraffines, carbures aromatiques se rattachant au benzène, au
naphtalène, à l'anthracène, terpènes. Il donne les principales
méthodes générales de préparation de ces carbures, indique les
propriétés qui distinguent entre eux les différents groupes et les
réactions qui permettent de passer de la fonction carbure aux
autres fonctions chimiques.
Le chapitre III est consacré à Tétude des fonctions oxygénées :
alcools, phénols, aldéhydes, acétones, acides, acides-alcools, etc.
L'étude des sucres en forme un paragraphe important : leur
synthèse, leur stéréochirnie, les réactions qui permettent de pas-
ser de l'un à l'autre sont décrites sommairement, mais avec le
plus grand soin.
Le chapitre IV comprend l'étude des fondions azotées : aminés,
nitriles, amides, oximes. L'auteur donne en passant la constitu-
tion de la névrincy de la choline, des lécithines, des bétaïnes^ des
uréides les plus importants, des corps appartenant au groupe de
la purifie; acide urique, xanthine, caféine, théobromine; enfin il
décrit les méthodes générales de préparation et les propriétés
principales des composés azotiques et diazoïques, si importants pour
l'industrie des matières colorantes.
Les composés organominéraux forment le chapitre V.
Enfin, le chapitre VI comprend l'étude sommaire des composés
hétérocycliques : groupes du furfurane et du thiophène; du pyrrol.
— 131 —
auquel se rattache Vindigo; du pyrrazol, qui comprend Vantipy-
rûK; de la pyrone; de la pyridine dont le noyau se rencontre
dans la eonicine, la nicotine, la pipéridine; de la quinoléine qui
renferme la plupart des alcaloïdes des solanées et des strychnées;
delà paroxazîae; de la paradiazine, enfin de la quinoxaline.
M. G.
Le lait et son industrie; par M. A. TouRET, médecin-vétérinaire (1).
Dans ce petit volume l'auteur a fait sur le lait une étude com-
plète où chacun pourra puiser de précieux renseignements.
M. A. Touret s'est attaché d'une façon particulière à montrer
({ueile importance a le lait dans Talimentation des enfants et des
convalescents et donne sur la façon de l'employer des indications
dont l'utilité n*échappera à personne. Certaines questions d'hy-
giène y sont magistralement exposées et les conclusions con-
tiennent des vœux que l'administration devrait prendre en sé-
rieose considération.
H. 0.
UacidUé urinaire; par M. H. JouLiE (2).
Cette conférence, recueillie par M. le D' Jean Nicolaïdi,
forme un opuscule de 70 pages. Le premier chapitre est consacré
à quelques considérations historiques et générales sur la compo-
âiion normale de l'urine et la valeur des rapports azoturiques et
wtres. Dans le second chapitre, l'auteur passe en revue les diffé-
rents procédés employés pour déterminer l'acidité urinaire et les
résultats différents qu'on obtient selon qu'on opère en présence
dn tournesol, de Thélianthine ou de la phtaléine ; il recommande
a nouveau la méthode au suerate de chaux qu'il a indiquée de[)uis
un certain temps déjà. Un appareil qu'il a imaginé rendlamani-
polation très simple et très rapide. Pour l'interprétation physio-
logique des résultats, il faut faire intervenir ensuite la densité de
l'urine. Le troisième chapitre répond à certaines objections et
expose les idées physiologiques, médicales et thérapeutiques
de l'auteur. Elles ont donné lieu, en leur temps, à des discussions
nombreuses et fait verser des flots d'encre : nos lecteurs les ont
encore certainement présentes à la mémoire.
G. P.
(1) 1 Tol. iQ-18. Vigot frères, éditenrs, place de l'Ëcole-de-Médecine,
Ptris.
(2) Conférence faite ft l'Institut Pasteur, le 19 mars 1901.
-- 132 —
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 24 décembre 1902.
MM. P. Gallois et Courcoux font connaître un nouveau
mode d'emploi de Viode comme médicament abortif des
furoncles. Ils préconisent une solution concentrée d'iode
dans l'acétone à 4 p. 10. La dissolution se fait presque
instantanément. Le liquide a sensiblement Taspecl de
la teinture d'iode ordinaire. Mais au bout d'une quin-
zaine de jours, la solution devient noire et sirupeuse {
et prend l'apparence de la liqueur de cassis. Ce chan- \
gement d'aspect est dû à la production de monoiodacé-
tone et de diiodacétone.
Contrairement à la teinture d*iode ordinaire, la solu-
tion fraîche parait moins nianiable et plus irritante que
la solution vieille. Quand on applique sur la peau un
petit tampon d'ouate trempé dans la solution fraîche»
celle-ci produit une tache comparable à celle de la
teinture d'iode, et présentant parfois un dépôt de cris-
taux d'iode ayant un peu l'apparence du givre. La solu-
tion vieille au contraire se transforme sur la peau en
un vernis noir uniforme. Si l'épiderme est intact, l'appli-
cation d'iodacétone n'est pas douloureuse; elle provoque
une cuisson assez vive, si le furoncle est déjà ouvert.
En raison de sa concentration plus de quatre fois
supérieure à celle de la teinture d'iode, l'iodacélone
fait avorter très facilement la plupart des furoncles :
une seule application suffit le plus souvent. Mais cette
solution est plus caustique que la teinture d'iode et il
faut la manier plus prudemment : dans les régions où la
peau est fine, elle peut provoquer une petite phlyctène,
d'ailleurs sans gravité; on doit se contenter, d^ns ces
cas, d'effleurer à peine les furoncles avec la pointe du
pinceau. Enfin Tiodacétone peut produire une douleur
extrêmement vive sur les bourgeons charnus d'un fu-
roncle ouvert.
pBPi»f?w—
~ 133
M. Catillon a reconnu que, conlrairement aux idées
admises, la solubilité de Viode dans la glycérine est con-
sidérable. On peut effectuer la dissolution de {^^ d'iode
daiis2«' de glycérine à 30S densité 1.260.
On n'obtient pas une solution aussi concentrée par
simple macération. On peut soit ajouter à la glycérine
riode dissous dans l'alcool ou l'acétone et évaporer ces
dissolvants à basse température, soit opérer la disso-
lution directement en chauffant le simple mélange
diode et de glycérine pure, en vase clos, entre 120**
et 150*.
Cette solution présente la couleur et l'odeur franche
de Viode; il ne se dégage pas de vapeurs irritantes
d'acide iodhydrique et autres, comme il arrive quand on
fait dissoudre l'iode dans Tacétone; aucune réaction ne
se manifeste et l'iode semble subsister en nature, car il
se sépare abondamment, en cristaux par sublimation,
ottàTétat pulvérulent pai' addition d'eau.
On peut donc obtenir, sans intervention d'iodure de
potassium, des solutions glycérinécs d'iode à tous les
degrés de concentration.
Peut-être ces solutions sont-elles utilisables. La gly-
cérine facilite à la fois la tolérance de Tiode et son
absorption par la peau. Elle s'oppose à Tévaporation et
n est pas irritante comme l'alcool.
M. Gallois fait remarquer que, dans le cas particulier
de la furonculose, la glycérine iodée ne pouvant sécher
risquerait d'être enlevée au moindre frottement.
MM. Hallion et Garrion présentent deux produits
nouveaux, Veukinase aiXvi panoréatokinase. Ils désignent
sous le nom d'eukinase une poudre jaunâtre extraite
de la muqueuse duodénale du porc et contenant Tcnté-
rokinase, ferment intestinal sans lequel, ainsi que l'ont
montré les recherches de Pawlow et de Delezenne, la
trypsine du suc pancréatique est incapable de digérer
ralbumine. Us appellent pancréalokinase une associa-
lion d'eukinase et de pancréatine.
Pour que ces produits ne soient pas altérés par la
— 134 —
traversée de Testoiuac, ils peuvent être inclus dans des
capsules de gluten ou incorporés dans une pâte de
gluten qu'on réduit en une sorte de granulé.
Ces ferments sont indiqués dans les cas de dyspepsies
intestinales.
MM. Danlos et Cothereau présentent une note sur la
préparation de l'argent colloïdal (h).
Le produit qu'ils ont préparé semble posséder les
mêmes propriétés que le collargol récemment préco-
nisé contre un grand nombre de maladies infectieuses.
M. Deléage montre quUl est impossible de fixer tme
ration d'entretien uni/orme. Même pour l'homme bien
portant, on ne peut se baser sur des données immua-
bles. Il est nécessaire de tàter la susceptibilité indivi-
duelle, d'examiner les excrétions, d'établir le bilan des
échanges nutritifs et de tenir compte du genre de vie.
La ration alimentaire doit être modifiée suivant un
trop grand nombre de conditions pour qu'on puisse éta-
blir des règles fixes.
M. Danlos a eu l'occasion de constater que V/iuile de
chaulmoogra administrée en lavements est parfaitement
tolérée et absorbée. L'émulsion se fait très bien en bat-
tant avec une fourchette, à chaud, 75*^"' de lait et 12^'
d'huile de chaulmoogra. Le lavement est conservé. Le
malade n'éprouve aucune sensation douloureuse ; par
précaution, il reste allongé deux ou trois heures.
M. Danlos n'a pas encore assez prolongé ce traite-
ment pour affirmer que l'effet thérapeutique sera le
même que par ingestion gastrique. Mais l'huile de chaul-
moogra étant à peu près le seul médicament qui, dans
le traitement de la lèpre, donne quelques résultats, ce
mode d'administration paraît recommandable, lors-
qu'il existe de l'intolérance gastrique.
Le bureau de la Société sera ainsi constitué en 1903 :
Président : M. Du Castel ;
Vice -présidents: MM. Mathieu, Y von;
(1) Voir ce numéro, page 101.
■Pi«>j ■..
J35 —
Secrétaire ffénéral : M. Barde r ;
Trésorier : M. de Molènes :
Secrétaire général adjoint : M. Blondbl ;
Secrétaires: MM. Vogt, Joanin ;
Archiviste: M. Patein. Ferd. Vigier.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 6 décembre 1902.
MM. J.-P. Langlois et J. Pellegrin ont déterminé les
pertes d'eau que les batraciens anoures subissent à l'air
par la transpiration, ainsi que les variations corrélatives
de la densité du sang.
M. J.-P. Langlois prend la densité du sang de la façon
suivante : il laisse tomber une goutte de sang dans un
mélange de chloroforme et de benzine de densité 1.060
ou 1.070; le tube contenant le mélange est plongé dans
on milieu de température supérieure ou inférieure et
on note le moment où la goutte de sang monte ou
descend, comme dans le ludion. La densité du sang
examiné est celle du' mélange de chloroforme et de
benzine à la température à laquelle se produit le phé-
nomène.
M.\l. A. Gilbert et P. Gamot décrivent une lésion que
la cocaïne provoque exclusivement sur les cellules endo-
théliales du foie.
M. 6. Weiss étudie l'influence de la température sur
la conductibilité électrique du nerf.
M. F.-J. Bo8C (de Montpellier) conclut de l'étude de la
formule leucocytaire de la clavelée que le processus
pustuleux vrai, c'est-à-dire dans son stade d'édification,
doit être considéré comme la véritable réaction de
défense de l'économie, aidée par une mononucléose
modérée dans le sang et les tissus.
Il résulte des expériences de M. le D' Maurel qu'il
serait dangereux d'injecter le hromhydrate neutre de
quinine dans les veines à un titre leucocyticide, et que,
— 136 —
pour les titres leucocytîcides, la voie veineuse est trois
ou quatre fois plus dangereuse que la voie artérielle.
M. Jean Lépine a constaté que la faradisation du
sciatique provoque constamment rhyperleucocylose.
M. C. Gessard a obtenu, par injection aux animaux
de tyrosinaae animale^ un sérum capable d'empêcher
l'action de cette diastase; il faut, pour cela, recourir à
la lyrosinase animale à Texclusion de la végétale.
MM. Léon Bernard et Bigard ont constaté que le sur-
menage musculaire obtenu par faradisation détermine
une modification structurale des capsules surrénales.
D'après les expériences de MM. Nobécourt et Bigard,
la fonction uropoiétique du foie n'est que peu dimi-
nuée immédiatement après une première injection de
naphtol dans une branche d'origine de la veine porte
malgré l'intensité des lésions constatées histologique-
ment; l'injection de glucose stimule la fonction uro-
poiétique du foie et cette stimulation persiste plusieurs
jour?.
M. G. Denigès signale la présence d'une peroxydase et
de produits ckoUniques Anxi9> le liquide de la noix de coco.
M. J. Abadie applique Tépreuve de la tuberculine an
diagnostic des affections tuberculetises du système
nerveux.
M. Tribondeau fait un certain nombre d'objections à
la théorie filarienne de l'éléphanliasis.
Séance du iZ décembre.
D'après MM. Vaquez et Clerc, la filaire du sang peut
déterminer, ainsi que le font les autres helminthes, une
éosinophilie sanguine notable, mais celte intensité ne
paraît rien offrir de caractéristique.
M. Fernand Ârloing a reconnu que plus un sérum se
montre capable d'agglutiner les bacilles de Koch, plus
forte aussi est son action chimiotaxique, c'est-à-dire
plus il attire un nombre considérable de leucocytes; il
existe donc un rapport évident entre le pouvoir chimio*
taxique des divers sérums et leur pouvoir agglutinant
— 137 —
avec le bacille de la tuberculose en cultures liquides
homogènes.
MM. Vaschide et Cl. Vurpas montrent que chez
rhurome normal, comme chez Taliéné, la musique agit
en excitant Félément mental moteur; elle est comme
un tonique et un stimulant de la motricité.
M. Stéphane Leduc (de Nantes) montre la possibilité
d'introduire dans les tissus vivants toutes les substances
solflblcs et conductrices de l'électriciié, à doses suffi-
santes pour déterminer la mort chez les animaux, ou
faire apparaître des accidents toxiques chez Thomme;
c'est ainsi que chez celui-ci on peut facilement intro-
duire la in(^r;E;^in^ jusqu'aux doses toxiques. La strychnine
introduite électrolytiquement dans un nerf moteur
chez l'homme diminue d'abord très notablement Texci-
tabilité au lieu de l'introduction ; celle-ci reprend, après
cinq minutes environ, sa valeur normale et la dépasse
ensuite.
M. F. Batelli a reconnu que : l** Y adrénaline est
transformée en milieu alcalin en présence de Toxygène;
2* la rapidité de la transformation dépend du rapport
existant entre la quautité d'adrénaline et le degré d^al-
calinité de la solution ; 3"" le produit de transformation
n'est pas toxique, ou du moins il présente une toxicité
de beaucoup inférieure à celle de l'adrénaline.
M. Charles Richet indique l'action accélératrice des
Bels de m'tgncsivm dans \dL fermentation lactique; la dose
optima pour Faction accélératrice répond à environ
i2<^50 de chlorure de magnésium par litre.
M. Charles Richet a retiré des tentacules des actinies
une substance toxique et pruritogène à laquelle il a
donné le nom de t/ialassine,
M. H. Garnier a constaté que V adrénaline, qui est
incapable de produire la gangrène des tissus dans les-
quels elle est injectée seule, provoque le sphacèle si
elle est injectée en même temps qu'un liquide conte-
nant des streptocoques.
M. E. Maurel considère comme probable que le plus
— 138 —
grand danger de la quinine injectée à un titre teucocy-
ticide dans les veines provient des embolies causées par
les leucocytes d^un diamètre supérieur à celui de cer-
tains capillaires du poumon.
Séance du 20 décembre.
MM. Paul Coormont et A. Descos ont produit chez
le chien des lésions tuberculeuses par inoculation, par
voie sous-cutanée, du bacille « acido 'résistant » du
beurre de Binot.
MM. Leredde et L. Pautrier ont pu établir le dia-
gnostic du lupus tuberculeux du nez par l'examen du
mucus nasal après ingestion d'iodure de potassium.
MM. G. Billard, L. Dieulafé et V. Mallezont observé,
avec des urines d'ictères ou des urines additionnées de
bile ou de sels biliaires, que l'abaissement de la tension
superficielle est beaucoup plus facile à réaliser, en ajou-
tant NaCl; l'action de celui-ci se manifeste le plus sou-
vent à un titre quelconque de dilution, mais il existe
encore un maximum d'abaissement toujours plus ac-
centué qu'avec les urines normales.
D'après M. Brissemoret, le lactose^ éther glucosique
AngalactosCy est plus laxatif que ce dernier; Vacétyllactose
l'est plus encore. C'est là un nouvel exemple du rôle
coexistant de la /onction éther que de pouvoir, avec la
môme molécule de galactose, par le seul intermédiaire
de son éther, graduer son action exonératrice, en pro-
voquant, soit un effet eccoprotique avec le galactose,
soit une action laxative avec son éther glucosique, le
lactose, soit une véritable purgation avec Téther acé-
tique de son éther glucosique.
MM. P. Carnot et P. Josserand ont reconnu que
rinjection intravasculaire de doses faibles d'adrénaline
dans les différents réseaux vasculaires donne des éléva-
tions de pression artérielle très différente; ces diffé-
rences s'atténuent lorsqu'on augmente les doses de
substance active.
MM. E. Couvreur et L. Rougier ont reconnu que
— 139 —
Ykémocganine^ principe organométallique à base cui-
Triqae contean dans le sang des gastéropodes, possède
les plus grandes analogies avec Thémoglobine.
Pour M Doyen, le fait que Tadrénaline provoque
parallèlement la décantraction d'un organe et la contrac-
tm d*un autre organe semble indiquer que cette
substance n*agit pas sur la fibre musculaire et vient à
Tappui des expériences qui démontrent l'existence de
nerfs inhibiteurs.
H. 6. Leven a appliqué le radioscope gastrique à
l'étude du séjour des liquides dans Testomac.
MM. Ch. Achard et Lœper montrent qu'après la liga-
ture du pédicule des reins, la masse du sang augmente,
ainsi que la proportion d'eau contenue dans le sang et
lei tissus, et la quantité d'eau exhalée par les poumons.
En injectant aux animaux aux reins liés des solutions
salines, tantôt sous la peau^ tantôt dans le sang, on
démontre le balancement compensateur entre l'eau des
tissus et celle du sang; le sang trop concentré attire
l'eau des tissus et les tissus chargés d'un liquide trop
concentré attirent l'eau du sang.
MM. L. Launay et H. Leroux ont constaté que, chez
des sujets atteints d'irritation méningée parfaitement
nette et soumis à un traitement mercuriel au moyen
d'un sel insoluble (calomel) dont l'élimination est, on
le sait, très lente, la membrane arachnoïdo-piemé-
I rienne reste imperméable à cette substance.
\ M. Victor Audibert estime que le leucocyte éosino-
I phile sert à combattre les poisons que contient le sang
et que contiennent même les tissus, à neutraliser dans
Téconomie les substances nuisibles au bon fonctionne-
ment des organes. G. P.
Cmtiuii (numéro du 15 janvier 1903). — P. 52, 5« ligne, à propos du
mémoire de M. Ch. Moureu Sur les gaz de quelques eaux minérales^
ta lieu de n 80p. 100», « lire 8 p. 100 d'un mélange d'argon et d'hélium ».
— 140 —
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
SÉANCE ANNUELLE
Compte rendu des travaux de la Société de PharmorCie
pendant Vannée 1902; par M. Georges, secrélaire
annuel des séances.
Messieurs et chers Collègues,
Depuis plus d'un siècle, notre Société poursuit avec
une ardeur constante la lâche que s'étaient imposée les
hommes éminents qui en ont été les fondateurs. Unis
dans un amour profond de leur art, ces premiers maî-
tres voulaient la grandeur de notre profession par le
perfectionnement de toutes les sciences dont elle est
tiîbutaire. Leur énergie fut si grande, leurs travaux si
habilement conduits, que les luxuriantes récoltes se
succédèrent ininterrompues dans le domaine métho-
diquement et habilement cultivé. Les générations qui
suivirent, appuyées sur des traditions de conscience,
de persévérance, d'ingéniosité dans TefTort, continuèrent
avec la môme ténacité l'œuvre magistrale des anciens
et les moissons restèrent toujours abondantes, sinon
toujours aussi riches. Aujourd'hui vous m'avez réservé
l'honneur, tout de satisfaction pour moi, de vous
rappeler, en un exposé succinct, la part active que vous
avez prise celle année à ce développement régulière!
incessant de nos sciences spéciales. Dans le tableau que
je vais vous présenter, vous verrez que, pendant ces
douze mois écoulés, notre Société n'a pas failli à son
passé brillant et si méritant de Thumanilé.
Dans la série des travaux que j'ai à vous remémorer,
les uns, peu nombreux, ne semblent pas avoir en appa-
rence de liens directs avec la Pharmacie, les autres au
contraire ont une utilité marquée pour la marche en
avant dans le progrès professionnel.
Parmi les premiers je vous citerai ceux que nous
- 141 — ^
devons à M. Leidié. M. Lcidié, qui a une connaissance
approfondie des métaux du platine et s'est fait une spé-
cialîtt^ de leur étude depuis plusieurs années, vous a
commuDiqué une marche régulière et complète qui
permet de les différencier et de les caractériser en par-
lant d'un échantillon unique de matière à analyser.
Celle méthode, approfondie en coUahoration avec
M. Quenessen, ivpose sur Tactiondu bioxydede sodium
à la température du rouge naissant. Tous les métaux
saroxydés donnent des sels à base sodique, excepté le
rhodium qui reste à l'état de bioxyde. De là, deux
§:roupes, Tun soluble dans l'eau, Tautre insoluble, dès
lors facilement séparables, et sur chacun desquels l'es-
sai qualificatif systématique peut être ensuite appliqué.
Les réactions analytiques nouvelles simplifient d'une
façon toute particulière l'étude des dérivés ammoniés
des métaux de platine.
. Reprenant aussi les travaux de Gibbs etLang sur les
azotiles d'iridium, M. Leidié a passé en revue les
azotites doubles d'iridium et de divers métaux, et spé-
cialement les azotiles doubles alcalins. Il a démontré
qoeTazotite double d'iridium de Gibbs était un chloro-
azotate et celui de Lang une sorte de laque de compo-
sition mal définie renfermant des quantités variables
d'azolite double et de chlorure de potassium unis à des
traces de chloroazotate. II a indiqué un mode de pré-
paration de l'azotate double d'iridium et de sodium et
celle d'un sel double d'ammonium inconnu jusqu'ici.
Enfin, ses tentatives pour reproduire les autres azotites
doubles de Gibbs et Lang, tels que ces chimistes les ont
décrits, sont restées vaines.
Les recherches de M. Cousin touchent à une autre
partie de la chimie. Notre collègue vous avait initié
autrefois aux résultats de l'action de Tacide nitrique
sar les dérivés halogènes du gaïacol. Il vous avait
montré que, l'acide nitrique réagissant soit sur les
dérivés tétrachlorés ou tétrabromés, soit sur les dérivés
trichlorés ou tribromés» il ne se forme dans aucun cas
_ 142 —
des dérivés nitrés, mais bien les orthoquinones corres-
pondantes ou des quinones complexes dérivées du di-
phényle, cette vérité s'appliquant également aux dérivés
tétrahalogénés du vératrol. Cette année, M. Cousin a
poursuivi, avec sa dextérité et sa rigueur scientifique
habituelle, ce genre d'étude sur les vératrols trichloré
et tribromé, et il est arrivé à des résultats différents.
L'action de l'acide nitrique sur ces produits conduit à
des vératrols trichlorés et tribromés mononitrés. La
connaissance de ces faits complète d'une façon heureuse
rbistoire des produits de substitution des élhers mono
et diméthyliques de la pyrocatéchine.
En dehors de ces travaux de chimie pure, et pour
présenter un tableau d'ensemble des études de M. Cou-
sin, je vous rappellerai ses deux communications sur
les aristols dont les conclusions touchent plus direc-
tement à nos intérêts professionnels.
Dans la première, il a montré que, d'une façon géné-
rale les aristols ou dithymols iodés du commerce con-
tenaient des proportions plus ou moins grandes de
chlore sous forme de dérivés organiques. La présence
de ce chlore est due au mode de préparation industrielle
du composé iodé, dans lequel un hypochlorite alcalin
intervient. L'hypochlorite réagit non seulement sur
l'iodure destiné à donner l'iode à Télat naissant, mais
aussi sur le thymol. De là, production de dérivés chlorés
ou chloroiodés en même temps que d'aristol.
Incomplètement satisfait de ces résultats, M. Cousin
a voulu savoir quelle était la nature du composé chloré
qui se formait dans la préparation du dithymol diiodé.
Après avoir séparé par lavages successifs au moyen de
Palcool absolu l'aristol iodé plus soluble du produit
chloré moins soluble, il fit l'analyse élémentaire de ce
dernier et lui trouva la composition du dithymol di-
chloré. Cette découverte l'engagea à essayer l'action de
Phyprobromite de soude sur une solution alcaline de
thymol. Il obtint le dithymol dibromé.
La conclusion pratique et la plus appréciable de
— 143 —
cette série de recherches, pour nous, est que le di thymol
diiodé de Messinger et Yortmann ne saurait être obtenu
plus pur et plus exempt de produit chloré que par le
procédé opératoire du supplément du Codex.
Parmi les médicaments dont la thérapeutique s'en-
richit tous les jours, les composés organiques de cons-
titution dé&nie tiennent assurément la première place.
Il semble que nous suivons aujourd'hui une voie qui
Doas éloigne de plus en plus de l'empirisme. Au nombre
de ces produits nouveaux, nés au delà de nos frontières
on chez nous, il en est dont l'inQuence heureuse sur la
santé publique ne répond pas longtemps aux espérances
résultant d'un début facile; il en est d'autres qui, dès
leor apparition, jouissent d'un succès qui va toujours
grandissant, justifié par l'expérimentation rigoureuse- .
ment scientifique et des effets incontestables. Dans
cette catégorie rentre certainement l'acide glycérophos-
pborique et les glycérophosphates dont nous devons la
connaissance à M. Portes. Continuant ses recherches
sar les éthers phosphoriques des alcools polyatomi-
qoes, M. Portes en collaboration avec M. Prunier nous
a fait connaître une nouvelle série de ces composés :
l'acide phosphomannitique et les phosphomannitates.
Pour obtenir l'éther phosphorique de la mannite et
surtout pour obtenir un rendement satisfaisant, il ne
suffit pas de placer en présence les deux corps réagis-
sants à une température quelconque. Il faut soumettre
pendant sept jours à l'action d'une température de 123'*
le mélange d'une molécule d'acide phosphorique siru-
peux et d'une molécule de mannite. La séparation de
Tacide phosphomannitique formé et de l'acide phos-
phorique restant se fait au moyen du sous-acétate de
plomb. Les sels plombiques recueillis sont décomposés
par Thydrogëne sulfuré. Finalement, les acides ainsi
isolés sont séparés par le carbonate de barium qui les
transforme Tun en phosphate de barium insoluble,
Tautre en phosphomannitate de barium soluble. La
solution de ce dernier, décomposée par une quantité
1
— 144 —
exactement suffisante d'acide sulfurique étendu, met
Tacide phosphomannitique en liberté. Il peut dès lors
servir à la préparation de tous les phosphomannitates,
sels solubles dans Teau. Tel est, en quelques mots, le
cycle des opérations nécessaires pour obtenir cet éther
et ces sels nouveaux. MM. Portes et Prunier ont con-
duitce travail avec un esprit d'observation remarquable
qui ne peut qu'ajouter à leur juste renommée.
Avec la précision qu'il apporte dans tous les sujets
auxquels il louche, M. Jungfleisch est venu vous faire
connaître le moyen d'obtenir à volonté les acides lac-
tiques droit et gauche. Frappé do la variabilité des
lactates de quinine présentés à l'Exposition de 4900, il
voulut s'éclairer sur les causes de ce défaut d'unifor-
mité. Dans ce but, il prépara du lactate de quinine par
neutralisation d'acide lactique débarrassée des anhy-
drides par Tébullition, puis titré, par la quantité théo-
rique de quinine hydraté ou anhydre. Les solutions
dans l'alcool ou dans l'eau du sel ainsi obtenu, con-
centrées, abandonnent par cristallisation le lactate de
quinine à acide droit, les eaux mères restant chargées
du lactate de quinine à acide gauche. De là, une source
facile d'acide droit ou gauche absolument purs.
Abordant un sujet d'ordre différent, M. Guerbet.
auquel nous devons déjà des travaux d'un très grand
intérêt en chimie organique, surpris de l'inégale solu-
bilité des lactates de mercure employés en pharmacie, a
repris leur préparation. Il est arrivé à obtenir un lactate
mercureux bien défini par l'uïiion d'oxyde mercureux
pur avec de l'acide lactique étendu de dix fois son
volume d'eau et bouilli. Ce sel est facilement dissociable
par l'eau, mais est complètement soluble en présence
d'une petite quantité d'acide lactique. Il obtint égale-
ment, pai une méthode semblable, un lactate mercurique
très soluble. Les solutions de ce sel soumises à l'ébulli-
tion offrent une particularité remarquable. En présence
de Teau bouillante, en effet, le lactate mercurique
se dédouble en donnant du lactate mercureux, de
— 145 —
l'acide lactique, de l'acide carbonique et de l'aldéhyde.
Eogelhardt et Maddrel, en 1847, avaient découvert
deux laclales de mercure qu'ils crurent, Tun du lactate
mercureux, insoluble dans l'eau, l'autre du lactate
mercurique, soluble. Bruning, en 1857, ayant examiné
ces sels, pensa établir d'une façon irréfutable que le
lactate mercurique précédent était un lactate mercu-
reux. Fort de la pureté des composés qu'il avait obtenus
et de la connaissance approfondie de leurs caractères,
M. Guerbet reprit les expériences d'Engelhardt, Maddrel
et Bruning, en suivant à la lettre leurs indications. Il
nWriva qu'à des mélanges variables de lactate mercu-
reux et de lactate mercurique plus ou moins solubles
suivant la proportion des deux sels simultanément
formés. Grâce à M. Guerbet, la thérapeutique se trouve
donc en possession aujourd'hui d'un lactate mercurique
soluble dans moins dç la moitié de son poids d'eau,
et qui peut être particulièrement utilisé en injections
hypodermiques.
Si nous passons des travaux de chimie analytique et
de chimie pharmaceutique à ceux qui touchent plus
particulièrement à la physiologie végétale et à la phar-
macie proprement dite, nous trouvons en première
ligne une étude de M. Bourquelot sur la présence du
sucre de canne dans les réserves alimentaires des
végétaux phanérogames. Dès 1862, M. Buignet, dans
ses recherches sur les sucs de fruits, avait soupçonné
la présence du saccharose dans les éléments nutritifs
des plantes. Mais pour le démontrer, il fallait mieux
que les réactifs chimiques^ aidés des instruments d'op-
tique. Quand le sucre de canne était abondant, seul
ou en présence de petites quantités de glucose ou de
sucre interverli, la chose était possible et Buignet dé-
montra qu'il était suffisamment armé pour cela. Mais
dans les autres cas, il y avait grosse difficulté pour ré-
soudre le problème à cette époque. A M. Bourquelot
était réservé l'honneur d'établir lu vérité des prévisions
de M. Buignet. Passant en revue les réserves de toute
/onm. it Phmrm. et de Chim. 6- kébib. t. XVII. (i" février «303.) 10
^
-.146
nature où les végétaux dans leur développement pui-
sent leur nourriture, il y a mis en évidence la présence
du sucre de canne. Ce sucre existe toujours, que
les réserves soient consliluées par des matières grasses,
de l'amidon ou de Tamyloïde, qu'elles le soient par de
la mannane ou de la mannogalactane. Une seule excep-
tion jusqu'ici est à signaler : elle existe chez les cham-
pignons où le saccharose est remplacé par le tréhalose.
Entre temps, M. Bourquelot nous a apporté une
série de réactions dites d'identité : ainsi, les semences
de Strychnoè potatorum comme celles de noix vomi que
donnent, en faisant réagir sur le produit d'évaporation
de leur teinture quelques gouttes diacide sulfuriqueaa
tiers, la coloration rouge violacé, caractéristique de la
ioganine; ainsi, la réaction deKlunge surTisobarbaloïne
s'obtient également avec les ferments oxydants et en
particulier avec l'oxydase du Russula delica en solution
glycérinée; ainsi enfin, l'action oxydante du réactif
d'Hirschsohn qui se manifeste sur Taloïne par Tappari-
tion d'une belle coloration rouge-cerise, se produit aussi
avec la tyrosine. Ici, la teinte est brun cachou.
M. Bourquelot nous a donné aussi le moyen d'obtenir
sûrement la réaction du perchlorure de fer sur Tacidc
méconique des préparations opiacées en partant de
liquides même très colorés et nous a exposé en détail la
marche à suivre pour produire la coloration rouge-
cerise, caractéristique du cachou, avec la teinture de ce
nom, en employant la solution de chromate jaune de
potasse au vingtième.
A ces travaux toujours intéressants, notre infati-
gable secrétaire général a ajouté la découverte d'un
nouveau glucoside, l'aucubine, qu'il a retiré des graines
à'AiLCuba japontca, et étudié avec M. Hérissey. Ce glu-
coside, soluble dans l'eau et dans l'alcool, a été isolé au
moyen de ce dernier dissolvant, le sucre de canne qui
l'accompagne ayant été détruit par l'action de la levure
de bière. L'aucubine purifiée est un corps solide, cris-
tallisable, fusible à 180**, lévogyre et dont le pouvoir
r
— 147 —
eslaD= — 173'i. Elle est dédoublable soit par Témul-
sioe, soit par l'acide sulfurique étendu en dextrose et
en un produit jaune foncé insoluble qui ne renferme
pas d'azote.
L*aacubine, glucoside nouveau, me conduit à vous
parler de Tanalyse du fruit d'une pipéracée récemment
introduite en Europe, originaire de Kissi, et classée par
M. le professeur Heckel sous le nom de Piper Famechoni-
Heckel. Ce fruit, pédicellé comme le poivre cubèbe,
un peu plus petit que lui, d*odeur aromatique prononcée
et très spéciale, de saveur acre et piquante, vous a été
présenté par M. le pharmacien principal Barillé, qui en
a fail une étude complète au point de vue chimique.
C'est chose hardie, vous le savez, Messieurs, d'aborder
aujoard'hui pratiquement, en chimie, les sujets les
plus divers. Nous devons reconnaître que M. Barillé a
su apporter dans l'analyse du poivre de Kissi une com-
pétence égale à celle qu'il avait montrée les années
précédentes dans ses différentes éludes, telles que celles
da phosphate bicalcique et des carbonophospbates. Le
dosage de la pipérine était en effet ici d'une très grosse
difGcalté, car tous les procédés actuels y compris celui
deClusius, basé sur l'emploi du salicylate de soude, ne
condoisait qu'à des résultats inexacts par défaut, dé-
montrant clairement que cette substance était en com-
binaison insoluble dans les dissolvants habituels. De-
vant les insuccès de ses premières tentatives, M. Barillé
eut ridée ingénieuse d'appliquer la saponification alca-
line au dosage poursuivi. Sous l'influence de tapotasse
alcoolique la pipérine se dédouble en pipéridine volatile
et acide pipérique qui donne un sel insoluble avec la
potasse. Ces deux produits se séparant ainsi facilement,
il devenait possible de les doser, de les identifier et de
remonter par eux au poids de la pipérine initiale. Tel
«lie problème original qu'a résolu M. Barillé. En
dehors de cette pipérine et des principes ordinaires
contenus dans les grains de dicotylédones, le poivre de
Kssi renferme une forte proportion d'huile essentielle,
— 148 —
5 p. 100 environ, dont M. Béhal a jugé intéressant
d'étudier la composition. Cette huile est formée de
linalol, de géraniol et, pour les 9/10 environ, d'un ses-
quiterp^me particulier, peut-êtrenouveau.
Continuant à s'attacher avec une ardeur toujours
nouvelle à son sujet favori, les aloës, M. Léger vous a
communiqué à différentes reprises le résultat de ses
recherches, intéressantes pour le chimiste, toujours
utiles pour le praticien. Après vous avoir indiqué com-
ment la réaction rouge-cerise de la barbaloïne sous
rinfluence du bioxyde de sodium, et celle de Klunge
pour risobarbaloïne, pouvaient être obtenues, il vous a
précisé les précautions à prendre pour la recherche des
aloës dans les médicaments en se basant sur la première
de ces réactions. Il vous a signalé les causes d'erreur
pouvant provenir de la présence de la rhubarbe, de
l'émodine, de la rhéine, du cascara sagrada et de la
bourdaine, le moyen d'y remédier par l'emploi d'une
petite quantité de soude caustique et par la défécation.
Portant soji attention sur les teintures d'aloës, il vous a
montré, à l'aide des réactions précédentes, que. ces
teintures se conservaient mal et que la forme pilulaire
pour l'aloës était la forme pharmaceutique de choix.
Dans un autre mémoire, M. Léger, revenant à son
ancien procédé d'extraction des aloïnes légèrement
modifié dans les proportions de son mélange dissolvant,
chloroforme et alcool méthylique, a recherché la bar-
baloïne et risobarbaloïne dans les différents aloës. Les
réactions dont je vous ai parlé plus haut ont servi de
base à ses recherches. Il a rencontré la barbaloïne dans
tous les aloès, excepté celui du Natal, risobarbaloïne
dans les aloès des Barbades, de Curaçao et dans le
socotrin. L'aloès du Natal renfermerait deux aloïnes
spéciales : la nataloïne et^l'homonataloïne.
Enfin M. Léger s'est occupé de la constitution chi-
mique de la barbaloïne et de risobarbaloïne. La for-
mation d'aloémodine identique à celle de Tschirch et
Œsterlé, de pentose lévogyre par l'action du bioxyde
— 149 —
de sodium sur la barbaloïne, la production d'un composé
chloré très particulier aux dépens de la barbaloïne
chlorée sous l'influence du même réactif, le pouvoir
rotatoire de la barbaloïne, ne lui permettant plus de la
considérer comme un dérivé immédiat de Tanthra-
qoinone, ni de maintenir la formule de Grœnvold, il en
fait désormais un isomère de la franguline dontl'iso-
barbaloïne serait elle-même un autre isomère. L'œuvre
de M. Léger arrive donc à son terme, et en dehors des
retouches qu'il pourra peut-être y apporter encore, on
peut d'ores et déjà dire qu'il a élevé de ses mains pa-
tientes un monument digne de la science
Si M. Léger n'abandonne pas le sujet de ses affec-
tions, M. Collin poursuit avec une ténacité égale des
travaux d'une autre nature toujours remarquables par
la tinesse de son esprit d'observation, et ne compte pas
son temps employé à la protection de la santé publique.
11 vous a soumis cette année une étude complète des
pyrèthres et des poudres insecticides. C'est aux particu-
larités saillantes des ovaires des fleurs épanouies de
pyrèthre qu'il engage les micrographes et les experts à
s'adresser pour déceler la fraude. Là plus particulière-
ment se manifestent les caractères fondamentaux des
pyrèthres de Dalmatie, du Monténégro et du Caucase,
très différents de ceux des Chrysanthemum qu'on leur
substitue le plus souvent.
En raison de son rôle dans la commission de notre
formulaire officiel, M. Yvon a voulu particulièrement
éclairer certains points obscurs de quelques prépara-
tions officinales importantes, au nombre desquelles je
vous rappellerai le sirop simple, le vin de quinquina et
la gaze phénolée.
Au sujet du sirop, il a cherché à fixer approximati-
vement les limites entre lesquelles peut varier la pro-
portion de sucre réducteur qu'il renferme toujours.
Dans ce but, il a examiné les sucres raffinés et autres
qui peuvent servir à sa préparation, étudié le moyen
le plus simple de doser le sucre réducteur qu'il
— 150
1
peut contenir, établi les proportions de sucre et d'eau
nécessaires pour faire un sirop pur suivant le mode de
préparation, eteniin contrôlé les caractères physiques
et chimiques du sirop de sucre. Je ainsisterai pas sur
les détails de ce travail de longue haleine, et ne m'ar-
rêterai qu'aux conclusions importantes :
1** Tout sirop de sucre récemment préparé ne doit
pas renfermer plus de l*"" p. 1000 de sucre réducteur
dosé par la liqueur de Fehling.
2'* lO^"" de sirop de sucre amenés au volume de lOO'*'
par addition d'eau distillée, examinés au polarimètrc
dans un tube de 20*^" et à la température de 15** doivent
donner une déviation à droite de 8°34\
Les recherches de M. Tvon sur le vin de quinquina
ont été également très nombreuses. Son désir était
d'arriver à trouver un mode de préparation de choix de
ce médicament, afin de faire cesser sa variabilité si
grande en alcaloïdes comme le démontre la première
partie de son travail^ S'inspirant de la formule de
préparation de l'extrait de quinquina de la Pharmacopée^
néerlandaise, il a étudié le produit que donne la pré-
paration faite suivant le Codex de 1884 en ajoutant G'^"*
d'acide chlorhydrique par litre et en prolongeant la
macération six jours, l'influence de la durée du contact
de Talcool acide sur la dissolution des alcaloïdes, les
effets de proportions croissantes d'acide sur la quantité
d'alcaloïdes dissous. Enfin il a complété ces recherches
par deux nouvelles séries d'expériences, les unes pour
connaître l'action du traitement acide sur l'ensemble
des principes, les autres pour étudier les effets de
l'agitation.
Les résultats acquis lui démontrèrent que l'emploi de
l'alcool acidulé conduit à un vin de quinquina plus
riche et plus régulièrement riche en alcaloïdes que
celui obtenu par lamélhode du Codex, plus rapidement
fait, plus coloré, aussi odorant que le vin employé, plus
riche en matières extraclivcs.
• Le dernier sujet dont s'est occupé M. Yvon est la
— loi —
gaze phénolée. Celle gaze préparée suivant les indica-
tions du supplément du Codex n'est pas exempte de
critique, pas plus que n'est rigoureux le mode de dosage
de l'acide phénique renfermé dans ce produit. M. Yvon,
après des essais niulliples, s'est arrêté à une formule
de préparation qui donne plus entière satisfaction et à
un mode de dosage de l'acide phénique aussi simple
que rigoureux. Tous ces divers documents, dus à la
patience énergique et à la sûreté de main d'un savant
et habite praticien, faciliteront singulièrement la tâche
delà Commission du Codex dans le choix des décisions
à prendre.
À la tète des nombreux membres de notre Société
qui apportent le contingent de leur zèle et de leur
lumière à Tétude des liquides physiologiques et patho-
logiques, se trouve M. Patein. Vous n'ignorez pas com-
bien il est difficile de débarrasser certains liquides des
matières colorantes ou des corps organiques qui nui-
sent au dosage rigoureux des sucres qu'ils peuvent con-
tenir. M. Patein vous a signalé, comme réactif précieux
de défécation, l'azotate mercurique préparé au moyen
d'oxyde jaune de mercure et d'acide nitrique, jusqu'à
saturation de ce dernier. Une controverse deMM. Lépine
et Boiilud Ta conduit à une étude plus complète de
Vaclion et du maniement de ce défécant nouveau. Il en
résulte qu'après addition du réactif au liquide sucré,
celui-ci doit être neutralisé aussi exactement que pos-
sible, filtré, puis soumis à l'examen optique. Dans le
cas d'un dosage par la liqueur deFehIing, la solution
claire doit être débarrassée de l'excès de mercure soit
par l'hyphosphophite de soude, soit plutôt par la
limaille de zinc. Dé tous les sucres, le glucose serait le
plussensible à l'action de l'azotate mercurique, et encore
n'est-il pas atteint dans les vingt-quatre heures qui
suivent la défécation.
A M. Patein nous devons encore une analyse, faite
&vec M. Bronant, de calculs intestinaux d'origine médi-
camenteuse renfermant du soufre, des phosphates de
— 152 —
chaux et de magnésie et du carbonate de chaux. Ces
calculs étaient probablement dus à des cachets de sou-
fre et de magnésie non délités par les liquides de l'es*
tomac ou de Tinteslin. Ne pas associer ces substances
destinées à être prises sous forme sèche est la conclu-
sion qui s'impose d'après cette observation.
Telle est la liste déjà longue, quoique incomplète
encore, des travaux que vous ont communiqués vos
membresrésidants. Il me reste à vous parler de ceux que
nos collègues, correspondants ou non, vous ont soumis
par la voix de quelques-uns d'entre nous.
Depuis peu de temps, le méthylarsinate ferrique est
employé en thérapeutique. Ce sel varie malheureuse-
ment d'aspect et de composition suivant son origine
commerciale. M. Leprince s'en est préoccupé et en a
étudié la préparation. L'action de l'acide méthylar-
sinique sur l'hydrate ferrique ne l'a pas conduit à un sel
défini, mais à une suite de composés variables par leur
constitution suivant les proportions des éléments mis en
présence.
M. le pharmacien-major Rœser a expérimenté et fait
choix d'un mode de dosage de l'essence de moutarde,
qui est une modification du procédé de Gadamer. Il
consiste à doser le soufre de la thiosinamine par voie
indirecte en recourant à la méthode cyanoargentimé-
trique de Denigès. La marche est simple, les résultats
sont exacts et le temps nécessaire à l'opération beau-
coup moins long que dans les autres procédés.
Au laboratoire de M. Bourquelot, M. Hébert a con-
trôlé les modes de préparation de l'extrait de noix
vomique, suivis dans les différentes Pharmacopées, et
le procédé de dosage de leurs alcaloïdes dont ne parle
pas la Pharmacopée française. Le résultat de ce con-
trôle est que le procédé des Etats-Unis légèrement
modifié ne laisse rien à désirer.
M. Dufau, outresa collaboration avec M. Patein dans
l'étude de la défécation des liquides sucrés par le nitrate
acide de mercure, vous a adressé l'analyse du corps
r
( vitré de l\
— 153 —
vitré derœil du bœuf assez différent dans sa composi-
tion de celui de l'œil deThomme, un procédé pouroble-
Dir l'oxyde rouge de mercure par voie humide, et enfin
un aluminate de maganèse qui comble une lacune
dans la série des spinelles artificielles.
M. André s'est attaché à vous montrer les inconvé-
nients du dosage de l'acide urique par le procédé
Ilaycraft-Deroide, quand le malade prend de la Ihéo-
bromine, de la caféine ou des produits alimentaires
en renfermant. Le procédé de choix auquel il s'adresse
aJors est le procédé Denigès, qu'il abandonne cepen-
dant pour celui de Salkowski-Ludwig, dans les cas où
le dosage du cuivre devient impossible par la présence
de produits colorés masquant la fin de la réaction.
La morphine et Toxymorphine ont été l'objet d'un
travail très intéressant de M. Bougault. Transfor-
mant la morphine en oxymorphine, M. Bougault vous
a fait connaître les propriétés de cette dernière, le
moyen de la séparer de la morphine en faisant passer
les deux alcaloïdes à Télatde sulfate, Tun soluble dans
l'eau, l'autre à peu près insoluble, et enfin les réac-
tions qui permettent de les distinguer.
MM. Manget, pharmacien-major, et Marion, ingé-
nieurdesartsct manufactures, vous ont faitprésenter un
butyrodoseur, instrument destiné au dosage du beurre
dans le lait. Ce butyrodoseur, dont l'usage repose sur un
principe analogue au lactobutyromètre de Marchand,
iiBère complètement de ce dernier par sa forme et son
mode d'emploi comme vous avez pu vous en rendre
compte.
MM. Manget et Harion vous ont signalé également
dcnx réactifs très sensibles de l'aldéhyde formique
dans le lait et dans d'autres liquides, Tamidol et le
diamidophénol.
M. Bréchin vous a fourni les résultats intéressants
d'nne analyse d'urine albumineuse.
A M. Ecalle vous devez un travail délicat sur
U teneur en aconitine de quelques préparations d'à-
— 154 —
conit, et à M. Tardy une analyse complète des essences
de fenouil, de badiane et d'anis. M. Tardy a trouvé, dans
les essences de fenouil, du cymèiie, de Testragol, de la
thyrao-hydroquinone, de Tacétone anisique et un corps
dérivé de cette acétone; dans l'essence de badiane il a
caractérisé Testragol, le terpinéol et l'acétone anisique ;
dans l'essence de badiane du Japon, le cinéol et un car-
bure térébenlhénique. Il a constaté l'absence defénone
dans l'essence d'anis.
M. Paillât nous a présenté une note ayant pour
objet la conservation du sérum de Trunecek par l'addi-
tion de traces d'acide citrique.
Enfin M. Sarthou vous a transmis une étude sur
l'azote contenu dans les eaux de citerne et sur les laits
d'Orléansville.
Je ne dois pas oublier de vous mentionner également
une sérift d'ouvrages ou de noies toujours intéressantes,
touchant à des sujets multiples, qui nous ont été
adressés par Tintcrmédiaire de notre président, de notre
secrétaire général ou de nos sociétaires. Entre tous, je
vous rappellerai : une note de MM. A. et P. Andouard sur
le White Spiril, pétrole destiné à falsifier l'essence de
térébenthine; la Chimie Alimentaire dans Tœuvre de
Parmenticr où M. Balland, notre correspondant, passe
en revue les travaux de ce savant si justement popu-
laire; Touvrage de M. Toraude sur les Cadet, analysé
par M. Barillé dans notre journal mensuel; l'urologie
de M. Alfred Pajot, d'Amiens; la « Pharmacologie de la
valériane » de M. Caries, de Bordeaux, etc. Mais je
m'arrête : vos souvenirs suppléeront facilement aux
oublis que je suis obligé de commettre.
Après ces témoignages de vitalité si grande de notre.
Société, nous devrions tous nous réjouir, et notre joie
serait complète si la mort avait épargné nos rangs cette
année. Malheureusement, elle a encore frappé aveuglé-
ment à notre porte et a enlevé Tun de nos membres les
plus anciens. M. Charles Bougarel.
Depuis 1878, M. Bougarel était des vôtres. Ses com-
— 155 —
mencements furent brillants et pleins d'espérances,
mais les hasards de la vie le forcèrent bientôt à aban*
donner les préoccupations scientifiques pour des soucis
d*un autre ordre. Interne et lauréat des hôpitaux en
1873 et en 4875, il fut reçu pharmacien en 1877 après
nae thèse soutenue sur Tamygdaline et sur un principe
Tégétal nouveau, l'acide phyllique. Aide de clinique de
laFaculté de Médecine, membre delà Société Chimique,
secrétaire général de la Société d'émulation pour les
sciences pharmaceutiques, il exerça avec distinction et
dignité la pharmacie à Paris, puis à Fontainebleau,
et de nouveau à Paris. Du jour de son retour, il fut un
des membres assidus de nos séances, et s'il prenait
rarement une part active à nos travaux, il ne s'en désin-
téressait jamais. Les caractéristiques de sa vie furent
son dévouement à sa profession et son attachement à la
Société de Pharmacie. C*est au nom de cette affection si
grande que je rends hommage à sa mémoire et que
j'exprime en votre nom et au mien les regrets sympa-
thiques que nous inspire sa mort prématurée.
Les membres correspondants que nous avons perdus
sont assez nombreux, et leur nombre ne nous est peut-
être pas complètement connu. Tous, je les salue respec-
tueusement danç la mort. Parmi ces pionniers de la
science disparus, je vous citerai : MM. Schneegans, de
Strasbourg; Redowod, de Londres; Wetterhoitz, dç
Saint Pétersbourg; Griffith, de Dublin; John Faber et
Jenkins, de New- York, et M**° Eloïse Figueroa, de
Cuba. Deux d'entre eux par leur haute notoriété mé-
ritent de ma part un tiommage particulier ce sont
MM. Schneegans et Wetterhoitz.
M. Schneegans, pharmacien en chef de l'hôpital de
Strasbourg, était membre du conseil d'hygiène de l'em-
pire d'Allemagne, membre de la Commission de la
Pharmacopjéc allemande, et avait été rédacteur en chef
àw Journal ff'e pharmacie cT Alsace- Lor7*aine. On lui doit
eo particulier un travail très important, en collaboration
avec Geroch, sur la gaullhérine qu'il retira à l'état cris-
■1
156 —
tallisé de Técorce de bouleau d'Amérique vers 1894.
M. Schneegans est décédé à Tàge de 42 ans, c'est-à-dire
à Tâge où rhomme instruit et expérimenté vit dans la
période des efforts utiles et heureux.
M. Wetterholtz était ancien président de la Société de
Pharmacie de Saint-Pétersbourg. Sa valeur profession-
nelle et son mérite scientifique ressortent des fonctions
mêmes qu'il avait été appelé à remplir. Aussi regar-
dons-nous comme un devoir de confondre, à son sujet,
nos condoléances avec celles de nos confrères de
Russie.
Trois de vos membres résidants vous ont demandé
récemment d'agréer leur démission pour entrer dans
l'honorariat. MM. Marcotte, Yvon et Boymond jouiront
des droits que donnent vos règlements aux longs services
rendus. Grâce aux prérogatives attachées à leur nouvelle
situation, non seulement nous ne les perdrons pas, mais
certainement la Société de Pharmacie aura encore à se
féliciter souvent de leur présence, et des lumières dont ils
voudront bien l'éclairer dans toutes les questions qui
s'agiteront dans cette enceinte. De jeunes collègues
seront appelés prochainement à les remplacer d'une
façon effective dans nos rangs. Puissent-ils être les
égaux de leurs prédécesseurs en science, en travail et
en dévouement, et perpétuer parmi nous les qualités et
les mérites que nous connaissons à nos nouveaux
membres honoraires !
M. Leroy vous a adressé également une demande.
Pendant huit années il a été votre trésorier et a occupé
la charge que vous lui aviez confiée avec un zèle et une
habileté qui, à maintes reprises, justifièrent vos applau-
dissements les plus nourris. Dans votre dernière séance,
il vous a prié de le relever de ses fonctions qu'il avait
toujours si parfaitement remplies. S*il vous aété pénible
de lui donner satisfaction, la cause de sa détermination
vous a été plus pénible encore, car c'était la maladie
longue et cruelle contre laquelle il avait lutté si coura-
geusement et pour lui et pour vous, qui le mettait dans
— 157 —
l'obligation de cesser de vous être utile à son gré. Ce
n est pas seulement le secrétaire annuel qui lui exprime
aujourd'hui, en votre nom, le regret profond que cause
à tous sa décision, et qui lui traduit vos sentiments
intimes en formulant le vœu que sa santé, depuis si
longtemps chancelante, retrouve bientôt sa vigueur
d'autrefois et lui permette de revivre au milieu de vous
les jours du passé; c'est aussi l'élève d'un temps, bien
éloigné déjà, qui a le souvenir vivace des heures labo-
rieuses écoulées sous sa direction, toutes de soUicitude,^
de justice et de cordialité.
Si le deuil et les cruautés de la vie sont venus l'attris-
ter trop souvent, la Société de Pharmacie a compté
aussi des heures de joie dans les récompenses et les
satisfactions particulières de quelques-uns de ses
membres, cependant peu nombreuses cette année.
Dans le renouvellement de la représentation natio-
nale, deux des nôtres furent au nombre des élus :
M. Villejean, qui a reconquis son mandat pour une
seconde période, et M. Cazeneuve, l'un de nos corres-
pondants de Lyon. Qu'ils veuillent bien agréer de nou-
veau tous deux nos plus cordiales félicitations !
M. Grimbert a obtenu le prix Barbier à l'Académie
des Sciences. La lecture des raisons motivées qui lui ont
valu cette haule récompense suffira à vous redire le
passé de travail, la continuité de TetTort du jeune
mailre dont votre Société a lieu d'être tout particulière-
ment fière. Le prix, en effet, lui a été décerné « pour
l'ensemble de ses travaux, leur originalité, leur préci-
sion et leurs importantes applications en chimie bio-
logique, en bactériologie et en hygiène ».
M. Patein, dont l'activité scientifique vous est
bien connue, a été nommé officier de l'Instruction
publique.
Je suis particulièrement heureux de vous rappeler
aussi que M. Crinon qui compte plus de vingt ans d'un
attachement tout filial à notre Société et toute une vie
de dévouement désintéressé à la cause professionnelle,
V
— 158
a été l'objet d'un hommage particulier des membres du
Comité d'organisaliou du Congrès international de
Pharmacie del900. M. le pharmacien-inspecteur Marty,
toujours en avant pour la défense des bonnes causes,
s'en est fait le promoteur, cherchant, avec Tappui
des membres du Congrès, à effacer dans la mesure du
possible un oubli regrettable, mais non irréparable
encore. C'est avec enthousiasme que nous saisissons
l'occasion de notre fête annuelle, pour prendre part à
ce témoignage intime et si mérité de reconnaissance
de la grande famille pharmaceutique.
En terminant, permettez-moi de souhaiter une cor-
diale bienvenue à M. François que vous venez d'appe-
ler à prendre place dans vos rangs après l'avoir choisi
entre plusieurs concurrents particulièrement méri-
tants.
Messieurs, voilà les actes de votre vieintérieuro, si
calme dans son cours, si active dans son calme ! Voilà
les événements variés qui en ont marqué les différentes
étapes ! Il en est encore un dont je ne vous ai rien dit et
qui cependant vous intéresse au premier chef. 11 s'est
produit, il est vrai, loin de vos séances, mais il ne s'est
pas produit sans vous, ou du moins sanà l'action des
plus qualifiés d'entre vous. C'est d'ailleurs à ce titre
que je ne puis le pass(îr sous silence. Il s'agit, vous
l'avez tous compris, de la Conférence internationale de
Bruxelles pour l'unification de la formule des médica-
ments héroïques. L'historique de l'idée, qui a eu un
commencement de réalisation cette année seulement,
est long cependant. Nous pouvons remonter à plus de
trente ans en arrière pour lire dans la préface du
Codex de 1866 une proposition émise ou plutôt déjà
mûrie par notre grand chimiste Dumas. Il y demande
que les nations s'entendent pour adopter un formulaire
pharmaceutique universel en raison des communica-
tions incessantes établies entre tous les pays du monde.
Commentée projet lui paraissait-il exécutable? Je ne
saurais le dire. Il semble bien cependant que l'héri-
-p— -
— 159 —
lage i]u'il convoitait pour nous, pour nos successeurs
était difficile à conquérir rapidement. Gène pouvait être
Tœavred'un seul homme môme grand comme Dumas!
?léaomoins le bon grain était semé; il allait lever, se
développer et mûrir. Tous les Congrès pharmaceu-
tiqaes reprirent l'idée émise. Mialhe, au deuxième Con-
grès inlernational des Associations et Sociétés de Phar-
macie, chargé d'un rapport sur les moyens de compo-
ser an formulaire légal universel, démonlraitla nécessité
de ce nouveau Codex par les relations quotidiennes des
nations civilisées, par la*similitiide des maux dont les
hommes sont partout atteints, par le besoin d'une inter-
prétation unique des prescriptions médicamenteuses et
l'identité de leur exécution. Ces raisons, si précises, si
générales, si constantes, demeurèrent cependant sans
effets appréciables. Les notabilités pharmaceutiques les
plus marquantes les appuyèrent encore longtemps en
vain. Il fallait, pour arriver a la réalité du fait, frapper
pins haut qu'aux portes des Congrès spéciaux et res-
treindre l'étendue du sujet. C'est ce que fit ressortir
avec autant de précision que de clarté M. Bourquelot
aaCongrèsde 1900, oiiil déclarait quecen'étaient pas les
pharmaciens, tous convaincus, qu'il fallait convaincre,
mais les médecins dans les Académies, et les ministres
compétents. Peu certain pourtantd*unsuccèsrapidedans
ce sens, il faisait voter une adresse à toutes les com-
missions pharmaceutiques officielles destinée à insister
sur la mise à exécution des vœux renouvelés du Con-
grès de Moscou.
Cependant, le gouvernement belge, à la suite d'un
vœu de M. le professeur Rommelaêre, déposé à l'Aca-
démie Royale de Médecine le 29 octobre 1898 et voté
au mois d'avril 1899, avait déjà pris Tinitiative de pres-
sentir les gouvernements étrangers, sur leur adhésion
éventuelle à une Conférence internationale pour l'uni-
fication de la formule des seuls médicaments actifs.
Les négociations étaient déjà engagées lors du Congrès
international de Pharmacie de Paris qui y applaudit
— 160 —
avec d'autant plus d'empressement que les rapports de
MM. Bourquelot et Tschirch étaient plus concluants.
Deux ans se passèrent encore et après une adhésion
presque unanime des gouvernements, la Conférence
s'est réunie le 15 septembre dernier. Sans m'étendre
sur les détails de son fonctionnement, dont M. Bourque-
lot vous a entretenus ici, je vous rappellerai que trois
délégués y représentaient la France : MM. Gariel, Bour-
quelot et Yvon; que la discussion porta sur 72 naédi-
caments héroïques dont 42 furent unifiés; que le
compte-goutte normal français a été adopté.
Et maintenant, laissez-moi vous lire les dernières
paroles de M. Bourquelot à son cours d'ouverture :
« N'y a-t-il pas dans les résultats de la Conférence de
Bruxelles comme un acheminement à la Pharma-
copée universelle, comme un espoir d'atteindre à sa
réalisation dans un avenir plus ou moins lointain? Si
Ton a trouvé un terrain d'entente pour les médica-
ments héroïques, il faut bien croire que ce terrain n*a
pas de limites étroites, et qu'il sera permis aux pharma-
ciens de l'avenir d'en agrandir un peu l'étendue pour y
donner place à l'entente plus large qu'exige l'élabora-
tion d'une Pharmacopée universelle. »
A ces paroles d'espérance succédera sans doute, un
jour, la réalité, telle que nous Tenvious. Alors les géné-
rations futures n'oublieront pas les premières et dures
difficultés d'édification d'une grande œuvre de progrès.
Elles se souviendront du zèle infatigable, de l'énergie
si soutenue, de la science si féconde de M. Bourquelot
A son nom elles associeront celui de son collaborateur
dévoué, M. Yvon, et les applaudiront tous deux, comme
nous, en raison de leurs succès dans l'établissement des
premières assises d'un monument érigé pour le bien-être
de l'humanité tout entière.
{A suivre.)
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRXMBRIB F. LBYÊ, RUB CASSBTTB, 17.
— 161 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Euai rapide de la créosote officinale au moyen
de la glycérine et de Veau; par M. R. Michonneâu (1).
Un essai pratique et rapide de la créosote reste \.o\i'
Y^ss^ma desideratum pharmaceutique. .
Déjà Taltention a été attirée, sur ce point, par divers
antenrs, et MM. Adrian et Trillat, en particulier, ont
proposé un procédé colorimétrique visant plus spécia-
lement le dosage approximatif du gaïacol.
Dans un autre ordre d'idées^ essentiellement pratique
et simplement approché, car la séparation réelle et
rigoureuse des éléments de la créosote est longue et
délicate (ainsi que l'ont montré MM. Béhal et Choay),
H. Prunier (dans le 2* volume de son ouvrage Lee
Médicaments chimiqueSy page 587) a proposé de s^ap-
puyer, en dehors de la densité et du point d'ébullition,
sur remploi de la glycérine comme dissolvant, et de
Teau comme précipitant, pour caractériser d'une
manière suffisante une créosote pouvant servir aux
usages pharmaceutiques.
Toutefois les proportions relatives d eau et de glycé-
rine n'étaient pas encore suffisamment précisées. C'est
celle recherche que j'ai entreprise sur le conseil de
M. Prunier, et dont on trouvera plus loin les résultats.
Comparons, d'abord, les procédés usités jusqu'à ce
jour:
i* Essai au perchlomre de fer. — Il ne donne pas
de résultats satisfaisants.
En opérant comme il est indiqué au Supplément du
^M^, c'est-à-dire en milieu alcoolique, ce que l'on
cherche à mettre en évidence, c'est le gaïacol, la réac-
lion du phénol étant masquée par l'alcool; il n'est
!l Noie remise à la rédaction le 8 janvier 1903. — Travail (ait aa
^rttoire des etaais de la pharmacie centrale des fadpitaoz.
'•■m. 4ê Pkarm, et de Chim, 6« tfon, t. XVII. (15 février 1903.) il
— 162 —
donc pas étonnant que des créosotes additionnées
de 10, 20, 30 et 40 p. 100 de phénol ou de créo-
sote de houille donnent des colorations sensiblement
égales.
Si on opère en milieu aqueux, en agitant un petit
volume de créosote avec de l'eau, filtrant pour éliminer
l'excès, et ajoutant du perchlorure de fer dilué, goutte à
goutte, les résultats ne sont pas meilleurs.
2*" Essai au collodion. — Les créosotes examinées
ont été mélangées avec un égal vblume de collodion. Il
a été fait quatre essais :
N* 1 Créosote pure
N"» 2 — additionnée de 10 p. 100 de phénol
N- 3 — -- 20 —
N* 4 — — 40 —
Un cinquième essai a été fait avec du phénol pur
liquide. Il n'y a pas eu de coagulation, même avec la
créosote à 40 p. 100 de phénol. Le phénol pur coagule,
au contraire, le collodion, ainsi que cela a déjà été
dit.
Cet essai est donc complètement insuffisant. On sait,
du reste, que le gaïacol gêne sensiblement la coagula-
tion du collodion par le phénol.
S** Essai à Tanimoniaque. — 10*^""' de créosote ont été
agités avec 40"^™' d'ammoniaque officinale. On laisse
déposer, et on note la diminution de volume :
N" i Créosote pure ( . ♦ • ) ^'"^^
N* 2 — additionnée de «0 p. 100 de phénol ) aPJ<î>s ag^alion ê ^ j
N- 3 - 20 - \ ®^ séparation, \ ^
N- 4 - 40 - ( Il ^e»^ = ) 8,5
La diminution de volume permet ici, jusqu'à un
certain point, de contrôler la pureté de la créosote.
Toutefois il est juste de constater que, par suite de
l'insolubilité plus grande des homologues du phénol
dans Tammoniaque (notamment des crésy lois), ceux ci
restent dans la créosote. Cet essai fournit donc des
résultats d'une portée moins générale que celui à la
glycérine dont nous allons parler maintenant.
— f 63 —
• V Essai à la glycérine. — La créosote, qui se
sépare par addition d'eau à un mélange de créosote et
de glycérine, est purifiée : et cette purification porte
notamment sur le phénol.
>os estais ont été conduits de la façon suivante :
Dans un tube gradué, IS*^'"' de créosote sont mélangés
à 5'"' de glycérine ordinaire. On agite; la dissolution
effectuée, on ajoute de l'eau pour compléter S0^°*',
soit Sy^. Le tube étant fermé, il les secoue vigou-
reusement pour obtenir une émulsion parfaite. On
laisse reposer. On lit le volume de créosote qui se
sépare. Puis, le liquide surnageant étant décanté, il est
remplacé par de Teau distillée jusqu'à obtenir à nou-
veau SO*^"'. On agite derechef et on recommence la
même opération, de façon à enlever à la créosote toute
la glycérine qu'elle relient. On note la diminution de
volume après chaque lavage.
Au bout de trois décantations, la créosote ne retient
plus de glycérine, car le liquide qui se sépare a une
densité égale à celle de Feau agitée avec de la créosote
pare : soit D = 1 .003 environ.
Voici maintenant les résultats obtenus :
!L SE SBPARB
Âprôs Après
!•' lavago 2» lavage
N* 1 Cféoioto pure 13«"S faibles i4«nsr>
!i' 2 Créosote additionnée
de !Dp. 100 do phénol. . !5«™' faibles 14«™' forts
5* 3 Créosote additionnée
de 20 p. 100 de phénol. . ISc"»' faibles llcm» faibles
N' I Créosote additionnée
àê 40 p. lUO de phénol.. 15<^»3 faibles 13«m3 ^
Apre»
3» lavago
flflinS
i3cm33
i3cm3 forts
12cn»3
Si maintenant nous ne considérons que les résultats
foorais par la troisième opération, c'est-à-dire lorsque
tonte la glycérine est éliminée, nous pouvons les tra-
duire dans le tracé suivant. Les abscisses représentent
les centièmes du phénol [ajouté à la créosote. Les or-
— lel —
1
données indiquent les diminutions de volume cous*
tatées.
Centièmes de. phenvL afoxités,
ip zo 3o ^o
La courbe se rapproche sensiblement de la ligne
droite. Une addition de 10 p. iOO de phénol est déjà
perceptible et 20 p. 100 parfaitement nette.
Les indications fournies par ce procédé ne peuvent
évidemment être qu'approchées : les solubilités réci-
proques pouvant faire varier les résultats d'une ma-
nière notable.
Tel qu'il est cependant, il permet de déceler les falsi-
fications de la créosote par le phénol ou mélange de
phénols et créosote de houille, à partir de 20 p. 100.
Sur la présence de faibles qtéantités de trypsine dans les
pepsines commerciales ; par MM. Em. Bourquelot et
H. Hérisset (1).
Lorsqu^on fait agir la pepsine en milieu physiolo-
gique, c'est-à-dire convenablement acidulé, sur la
fibrine, on voit d'abord celle-ci se gonfler, puis se
fluidifier à l'exception d'un faible résidu. Cette dispa-
rition de la fibrine, qui correspond à sa transformation
en syntonine, constitue la première phase de sa diges-
(i) Note remise à la rédaction le 28 janTier.
— 165 —
tion pepsique. Les phases suivantes s'accomplissent au
sein du liquide, el Ton n'en peut suivre les progrès
qu'en examinant celuî-ci au polarimëtre : le produit
esty comme l'on sait, lévogyre, et son pouvoir rotatoire
va diminuant peu à peu, pendant Tacte digestif, jusqu'à
un minimum déterminé.
L'accomplissement de la première phase n'est même
pas dû à l'action de la pepsine, car on peut la provoquer
à l'aide de l'acide seul, quoiqu'un peu plus difficile-
ment. Ainsi, si Ton plonge de la fibrine dans un liquide
renfermant de l'acide chlorhydrique ou de Tacide
oxalique, el si on maintient le tout à une température
de 50 ou 60*, cette fibrine se gonfle et dispamit, comme
nous l'avons dit plus haut.
Ces faits conduisent à se demander si la présence
d'un acide est vraiment indispensable pendant tout le
cours- de la digestion pepsique; si, par exemple, la
fibrine une fois transformée en syntonine, la digestion
ne pourrait pas se continuer dans le milieu neutra-
lisé
Pour étudier celte question qui ne nous paraît pas
avoir été examinée méthodiquement jusqu'ici, nous
avons opéré en milieu chlorhydrique et en milieu
oxalique. Nous avons toutefois préféré ce dernier milieu
par la raison que l'acide oxalique peut être éliminé
d*UQe liqueur avec facilité. Ajoutons que, au point de
vue fermentatif, sa substitution à l'acide chlorhydrique
dans l'acte digestif est sans inconvénient, car il a été
reconnu par plusieurs expérimentateurs que les deux
acides sont, à cet égard, à peu près équivalents.
La transformation de la fibrine a été obtenue en
maintenant le mélange suivant :
Fibrine laréo et essorée 1 iO»'
BaudUtUlée 1.400
Acide oxulique critUllisé i2>^3, ou acide- chlo-
rhydrique (HCl) 7,41
à la température de 45-50® pendant plusieurs jours.
Dans ces conditions, la masse s'est bien liquéfiée, et
— 166 —
l'on a obtenu, surtout en milieu oxalique, une liqueur
faeile à filtrer. Les proportioœ de chacun des acides
sont équivalentes en poids.
^ous appellerons ces liquides, pour abréger : liquide
oxalique et liquide chlorhydrique.
Ils ont été soumis à l'action de trois sortes de pep-
sines commerciales très actives, renfermant l'une une
proportion faible et les deux autres une forte proportion
dé matériaux solubles. Nous désignerons la première
par le n"" 1 et les autres par les n®* 2 et 3. Les expé-
riences ont été faites dans des conditions variées qui
sont suffisamment définies par ce qui va suivre. Dans
tous les cas, on a ajouté de l'eau de façon à ramener
le titre acide à un titre physiologique.
A B
Liquide oxalique ......... lOO""^ Liquide oxalique 100**^
Eau distillée 50«3 Eau distillée 50»:'
Fepsinen° 1 i»',5 CO'Ca précipité 2^
On a^ite jusqu'à neutrali-
sation, puis on ajoute :
Pepsine 1*',50
G D
lÂquide oxalique lOO-»* Bau distillée 4W-»
San distillée 50— ^ Pepsine 1^,50
Co^Ca 28»
Lorsqu'on ajoute le carbonate de calcium en B, de
façon à neutraliser le mélange, la syntonine, qui n'est
pas soluble en milieu neutre, se précipite, de sorte
qu'en réalité le ferment se trouve en présence d'un
produit qui est presque tout entier à Tétat solide.
Les mélanges ont été maintenus à 50"" pendant six
heures. Le liquide A ne précipitant plus par addition
d'acide azotique, on pouvait considérer, comme ter-
minée, la digestion telle qu'on a l'habitude de la com-
prendre dans les essais de pepsine. A ce moment, afin
que tous les essais fussent dans les mêmes conditions,
les liquides A et D ont été additionnés chacun de
2''^ de carbonate de chaux, et tous les mélanges ont été
fM)rtés h 100%
— 167 —
Après refroidissement, les liqueurs filtrées examinées
au polarimètre (^ = 2) onl donné :
A B G 9
- 2^6' — 58' — 18' — 20'
S'il ne s'était produit aucune action en B, la somme
des rotations de C et D aurait dû être égale à la rotation
de B, ce qui n'est pas le cas. D'autre part, la détermi-
nation de la matière en solution dans les divers essais
adonné pour 100*^"' :
A B G D
2^^,36 0»r,93 0Kr,37 0K^35
Soit, en faveur de B, une différence de 0«%21 pour 100^''^^
Des expériences analogues ont été faites avec les
solations de fibrine préalablement maintenues au bain-
marie bouillant pendant un temps qui a varié suivant
les essais, de deux à six heures, de façon à déterminer,
s*il était possible, des transformations plus profondes
de la fibrine par l'acide.
Les résultats, tout en étant, par suite, numérique-
ment différents, se sont trouvés de même sens que
ceux qui viennent d^être relatés, ainsi que cela ressort
des tableaux suivants qui représentent quelques-unes
de ces expériences.
II. Expérience faite avec liquide oxalique maintenu
deux heures au bain-marie bouillant (pepsine n^ 2) :
A B G D
Bolation
— 3-32'
— 3»
-58'
OB',63
— 1«46'
RéôdnMcp. 100'-3. .
Off',90
Soit, en faveur de B, une différence de rotation de 16*
einne différence de résidu de 0s%{4.
lU. Expérience faite avec liquide oxalique maintenu
8ix heares au bain-marie bouillant (pepsine n^ i) :
A B G D
Rotation — î*28' — — 1M2' —18'
Risidaiecp. 100*»» — 1^^,27 OK',79 Ok',37
1
— 168 —
Soity en faveur de B, une différence de résidu de
IV. Expérience faite avec liquide chiorhydrique main-
tenu deux heures au bain-marie bouillant (pepsine t%? 3) z
A B G D
Rotation ,
— 3-32'
— 3*2C'
2«S44
— 1H2'
i»^4^
— !•!»■
Résidu sec p. 100»'....
0Kr,85
Soit» en faveur de B, une différence de rotation de 16'
et une différence de résidu de 0s^^l2.
On aurait donc pu conclure de là que la pepsine
pouvait agir, quoique faiblement, en milieu neutre, à
la condition que la fibrine ait déjà subi de la part des
acides des modifications préalables. Il était cependant
indispensable de voir si la digestion ainsi produite
correspondait réellement à une digestion pepsique.
Nous avons eu recours pour cela à la tyrosinase qui,
comme Harlay l'a démontré, colore en vert tous les
liquides neutralisés de digestion pepsique (1). Or, tandis
que la réaction s*est toujours nettement produite avec
les mélanges A, il a été impossible de l'obtenir avec
les autres mélanges. Les mélanges B, au contraire, se
coloraient en brun noirâtre comme le font les liquides
de digestion trypsique.
On se trouvait donc conduit à se demander si la
digestion observée dans les mélanges B n'étaient pas
dus à un ferment trypsique.
Pour étudier ce point, nous avons mis à profit le fait
connu et étudié d'une façon particulière par Har-
lay (2), à savoir que les ferments trypsiques sont détruits
dans la digestion normale pepsique, et même dans les
milieux acides où peut s^effectuer cette digestion.
Dans une nouvelle série d'expériences, la pepsine,
avant d'être employée, a été maintenue en solution
acide physiologique pendant six heures à 48-50^. C'est
(1) V. Harlay. De l'application de la tyrosinase à l'étade des fermenU
protéolytiques ; Thèse Doct, Univ. {Phat^macie)^ Paris, 1900, p. 56.
(2) Mémoire cité, p. 73.
r
monlAfnpnl: al
— 169 —
•eolement alors qu'avec cotte pepsine on a repris les
I esBais exposés aniérieuremeot et cette fois on a trouvé
I ies résultats de l'ordre ci-après (pepsine n"" 3) :
A B CD
RotitbA —3-48' —2-56' —MO* -1*44
Résidu p. lOOc»» — 1»',67 0«^81 0»%87
On voit nettement ici qu'il n'y a eu en B aucune
action dîgestive.
En effet» le poids du résidu de B égale la somme des
résidus de G et de D, et il en est de même pour les
rotations.
Il faut donc conclure : V que la pepsine est incapable,
en milieu neutre, de peptoniser la fibrine déjà modifiée
pkr les acides; 2"* que les pepsines commerciales, ou
tout au moins bon. nombre d'entre elles, renferment
de faibles quantités de ferment trypsique.
Reste la question de savoir quelle est l'-origine de
eette trypsine. On ne peut guère supposer qu'elle soit
sécrétée en même temps que la pepsine. Il nous parait
beaucoup plus probable qu'elle provient du sang dont
il est impossible de débs^rrasser complètement les
moqueuses stomacales qui servent à la préparation
de la pepsine. Le sang, qui est, sans aucun doute, le
siège de phénomènes complémentaires de la digestion
intestinale, renferme, en effet, différents ferments solu-
bles parmi lesquels on a signalé un ferment protéoly-
tique. C'est précisément à ce dernier qu'il faudrait,
d'après Qarlay, rapporter la digestion spontanée de la
fibrine coagulée et conservée en milieu antiseptique (1).
DiUnmnatian de f indice d'iode dans les essences ; par
MM. Sanglé-Fërriâre .et L. Guniasse.
Dans le but de généraliser le procédé de dosage des
boiles essentielles que nous avons indiqué dans notre
(i) Mémoire cité, p. 90.
_ 170 —
méthode d'analyse des absinthes (1) et de l'appliquer àl
la détermination de la richesse aromatique desliqueurs|
à base d'essences, nous avons établi, d'une façon rigoa-
reusement exacte, le chiffre d'absorption de l'iode pour |
un certain nombre d'essences dont la pureté et la pro- !
venance, tout en nous étant garanties, ont été au préa- i
lable vérifiées d'après les constantes physiques de ces
essences : solubilité dans l'alcool, densité ou déviation i
polarimétrique.
Nous avons ensuite appliqué le mode opératoire an- ;
térieurement décrit et qui ne diffère que par de légères
modifications de la méthode indiquée parHûbl pour la I
détermination de l'indice d'iode des corps gras.
L'essence exactement pesée est mise en solution dans |
l'alcool à 83". On ajoute 45 à 25*^"' d'une liqueur alcoo-
lique iodo-mercurique contenant :
Iode par 25«' i
Bichlorure de mercure 30»'' '
Alcool par à 80^ 1»"
On laisse en contact 3 heures exactement. On titre
alors comparativement à un titrage semblable effectué
sur de l'alcool à 80" environ et dans des conditions
identiques, au moyen de la solution normale décime 1
d'hyposulfite de soude.
Dans ces conditions,nous avons obtenu une constance
absolue dans les nombreuses déterminations que nous
avons été à môme de faire sur une même essence et
dont les résultats sont exposés ci-dessous :
Iode absorbé en grammes par gramme deseenoe
Esftenco de térébenthine ancienne. 3,2105
— térébenthine récente 3,1191
— néroli ancienne 2,8356
— ancienne 2,9464
— — récente 3,0394
— coriandre de Russie 1901 2,5806
— — de Russie 1901, disiiUée à Paris. . 2,5958
— — duTarnl897 2,6416
(1) Sanolé-Ferxuèrb et L. Cuniassb. Nouvelle méthode d'analyse des
absinthes présentée à PAcadémio de Médecine. Dunod, éditeur, 1902.
r^
— 171 —
Enence de coriandre récente 2,1184
- bergamote récente 2,9260
- laT&nde, fleurs 1899 2,6619
- d'angélique, racine 1902 1,8542
- d'angéliqne, raoine, 1901 1,8842
- mélisse de France (citronnelle) 1 ,8288
- santal ancienne 1,7373
- rose de Paris 1,6662
- menthe poirrée 0,5435
- menthe anglaise 0,5848
Essence d'orange de Portugal récente 3,3506
- d'orange de Portugal Tieille 3,4442
- d'orange récente 3,4747
- mandarine très Tieille 2,9975
- — Tieille 3,1060
- — récente 3,0175
- citron récente 3,0600
- — 3,1293
— 3,3020
- bigarade récente 3,5179
- cédrat récente 3,1292
- reine des prés récente 2,3977
- cannelle de Ceylan vieille 2,2250
- — Cejrlan récente I,57i8
- — Chine récente 1,5748
- d'amande amére Tieille sans HCy 0
- d*amande amère récente avec HCy 0
SiKBce de carvi récente 2,4190
- fenouil 1901 1,4579
- — très vieille •. . . . 1,2700
~ - vieille 1,1633
- petite abslnt]ie de Paris 1900 0,9347
- — — très vieille 0,8686
- — — vieille 0,9906
- — — vieille 0,9652
- marjolaine vieille 0,8331
- grande absinthe de Paris (plantes sèches 1888) 0,5080
- — — très vieille 0,5831
- — — (avant maturité).. 0,7874
- - d'Algérie 1901 0,5784
- — d'Espagne 1898 0,4673
— d'Espagne 1900 0,4572
— du Midi 1897 0.8737
— dn Midi 1899 0,9855
- Unaisie de Paris 1891 0,1066
- tanaisie de Paris 1900 0,1117
de sariette vieille 2,0218
- girofle 1901 2.6314
- thym récente 2,4282
— 172 —
Essence de badiane du Tonkin 1900 1.6103
— -- du Tonkin 1901 i,yi9%
— — très tieille 1,5100
— — fieille 1,4935
— d*anis de Aloravie 1898 1.1648
— — Russie 1901 . distillé à Paris 1 ,661 1
— — Russie. 1901 MHO
— — du Tarn 1901 1,3665
d'Espagne 1901 l,320i
— — trèsTieille 1,4274
— — (plus de dix années) 1,3970
Essence de camomille romaine jaune vieillo ordinaire,
de chez Merck 1,0363
— — ordinaire bleue neille, de chez
Merck 2,5095
— ~ romaine rectifiée incolore récente 0,4368
Essence de cardamome récente 1 ,2293
— cajeput récente 0,79i4
Essence de calamus Tieille 1 ,2192
— calamus récente 1,5951
— dTiysopc de Paris 1900 0,9906
— — Paris très vieille 0,7162
— — Provence 1900 0,5486
— — Provence très vieille 0,4775
Ces chiffres peuvent être utilisés pour le dosage des
essences dans les liqueurs et les solutions alcooliques,
comme nous l'avons indiqué dans notre Méthode d'ana*
lyae des absinthes du commerce. Ils peuvent aussi ser-
vir à l'identification des huiles essentielles et à la
recherche de leurs falsifications (1).
Sur une réaction d^ identité du pyramidon;
par M. G. Rodillon.
La diméthylamidodiméthyloxyquinizine, désignée
plus simplement dans le commerce sous le vocable
déposé de <c Pyramidon », présente en solution aqueuse
la propriété de bleuir par Taddition d'un soluté de
gomme arabique.
Kétude de cette réaction a montré qu'elle ne s'effectue
(1) Travail t'ait au Laboratoire municipal de la Ville de Pans.
— 173 —
I qu'au contact de Tair et que, d'autre part, elle n'a
lieu si la solution de gomme a été portée à une
mpérature supérieure à 85^. Le professeur Denigès
a logiquement conclu à la présence d'une oxydase.
De CCS remarques îl ressort que le pyramidon* par
le oxydation ménagée, donne naissance à un corps
1 se dissout dans l'eau en lui communiquant une
loration bleue.
On pourra donc identifier le pyramidon en traitant
sa solution aqueuse par un oxydant incolore tel que
l'eau oxygénée, les hypochlorites alcalins, ou par le
bioxydede manganèse, l'oxyde puce de plomb, etc., en
prenant soin toutefois de ménager l'action de cet oxy-
dant, car le composé bleu ainsi formé est détruit si on
pousse trop loin l'oxydation.
Pratiquement on prendra 10'^^'' de pyramidon que
l'on dissoudra danso""™* d*eau, on ajoutera une goutte de
|)a solution d'un hypochlorite courant (extrait de Javel
00 liqueur de Labarraque) et Ton verra se former rapi-
dement une belle coloration bleue. Un excès d'hypo-
chlorite est nuisible : aussi peut-on le remplacer par
quelques gouttes d'eau oxygénée, il est alors nécessaire
de chauffer à 60 ou 70*. On pourrait appliquer cette
réaction au dosage du pyramidon par colorimétrie.
Koas compléterons cette note en disant que le perchlo-
rure de fer donne avec la solution de pyramidon une
coloration violette très intense analogue à celle des
phénols.
=^~~~~'— ^ ■ ' ' ■,,.-■ , ■■■■■. — ,»—--^— ^
Sur Us réactions du ffaïacol; par M. G. Guérin, professeur
à rÉcole supérieure de Pharmacie de Nancy.
On sait que les solutions alcooliques de gaïacol trai-
tées par une goutte de perchlorure de for officinal se
colorent en bleu pur; une plus pure quantité du réactif
donne une coloration d'un vert émeraudc.
Les solutions aqueuses donnent, dans les mêmes
conitilions, une coloration et un trouble brunfttres.
— ■ 174 —
Si Ton ajoute de Tammoniaque, puis un hyopcUo-
rite alcalin, à une solution aqueuse de gaïacol, il se
produit une coloration verte lorsqu'on applique la cha-
leur.
Une solution aqueuse de gaïacol, additionnée de
quelques gouttes de nitrite de soude^ à 10 p. 100, puis
d'une goutte d'acide sulfurique ou nitrique, se colore en
rouge orangé (Adrian).
A ces réactions nous pouvons ajouter les deux sui-
vantes :
A. — Les solutions aqueuses de gaïacol traitées par
par une solution d'acide chromique, ù 1 ou 2 p. 100,
donnent une coloration et un précipité brunâtres.
jB. — Ces mêmes solutions aqueuses de gaïacol addi-
tionnées d'acide iodique, à 1 ou 2 p. 100, se colorent eu
orangé brun et laissent déposer un précipité de couleur
kermès.
MÉDICAMENTS NOUVEAUX
Gujasanol (1). — MM. Einhom et Hûtz ont étudié
récemment Tacliondeséthersacétiques monochlorés de
plusieurs phénols sur les aminés secondaires de la série
grasse : cette réaction leur a donné un certain nombre
de corps nouveaux, dérivés du glycocoUe et dont le plus
important est le gujasanol^ formé par l'union de l'éther
acétique monochloré du gaïacol et de la diélhylamine.
Pour faciliter l'intelligence de ce qui suit, rappelons
que l'ammoniaque réagissant sur l'acide acétique
monochloré donne le glycocoUe
COOH— CH2CJ+AzH3 = COOH.CH-^-AzHs+HCl.
Si on remplace Tacide monochloracétique par un
éther phénol ique de cet acide et l'ammoniaque par une
aminé secondaire, on arrivera à des glycocolles dialky-
(!) EiNHORN et HtiTz. Avçhiv der Pharmazie, 1902, p. 631.
mm II
— 175 —
lés et contenant un radical phénolique : le gujasanol
est un de ces glycocolles.
Pour l'obtenir, on prépare d'abord l'éther acétique
monochloré gaïacol en traitant par roxychlorure de
phosphore un mélange de gaïacol, acide monochlor-
acétique et pyridine : l'éther qui a pour formule
C<H*— 0CH3-0— CO— CH«Cl
est en aiguilles blanches, fusibles à 58*'-60'*. Cet éther
secombine directement à la diéthylamine pour donner
ane base dont le chlorhydrate a pour formule
C«H*— 0CH3— 0— ce— CH2— Az(C2H»)s.HCl;
c*est le gujasanol.
Le gujasanol cristallise en aiguilles prismatiques,
fusiblesà ISi'^-lSB^, solubles dans l'eau. Sa propriété la
plus remarquable est d^ètre décomposé par les alcalis,
mèoie les plus faibles, avec formation de gaïacol ; la
présence de ce dernier corps peut être déeelée dans les
urines d'animaux qui ont absorbé du gujasanol, et cela
très peu de temps après l'ingestion du médicament.
Le gujasanol présente au point de vue de sa facile
décomposition un avantage marqué sur d'autres éthers
du gaïacol, qui ont été proposés antérieurement (car-
bonate, benzoate, etc.).
Les auteurs ont préparé une combinaison du même
ordre en remplaçant la diéthylamine par la diisobuty-
i lamine. Ils décrivent aussi des dérivés analogues obte-
' nus en remplaçant le gaïacol par d'autres phénols (créo-
sol, phénol ordinaire, crésylols, thymol, etc.).
I II. C.
Cryogénine. — Sous le nom de Cryogénine^ MM.Lu-
ndère, de Lyon, ont mis dans le commerce un nouvel
antithermique qui est au point de vue chimique la
I ienzamidosemicarbazide .
La cryogénine se présente sous forme d'une poudre
cristalline blanche, peu soluble dans l'eau, soluble dans
ralcool.
— 176 —
 la suite des essais thérapeutiques faits avec la cryo-
génine par MM. Dumarest et Gilibert (1), il résulte que
ce produit est un antithermique sans action tostique.
Elle a donné de très bons résultats chez des tubercu-
leux et son emploi dans ce cas est préférable à celui
des autres antithermiques,car elle ne provoque pas de
troubles digestifs.
La cryogénine est administrée sous forme de cachets
contenantde 0«^20 à0«',60 :1a dosemaximaeatde 1«^20
pour 24 heures.
H. C.
REVUES
Pharmacie.
Conservation des sangsues (2) ; par M. Trautmam«.
— Les recommandations de l'auteur portent sur les
trois points suivants : nature du récipient, tempéra-
ture de l'eau, lumière ; elles peuvent se résumer ainsi :
— l*" Conserveries sangsues dans un bocal à conserves,
en verre blanc, rempli aux trois quarts d*eau, à la tem-
pérature de la chambre, et fermé par une loi le ou une
gaze. — 2° Exposer le bocal à la lumière dîiïuse, mais
éviter la lumière directe du soleil. — 3** Ne renouveler
Veau qu'en cas de besoin, et non pas régulièrement tous
les jours ou tous les deux jours. Pour cela, décanter
avec précaution et remplacer l'eau par de Teau nou-
velle à 15*17''. Après plusieurs décantations, remplir de
nouveau le bocal aux 3/4. — 4** Ne pas nettoyer les parois
du récipient, et laisser s'y développer des algues dont la
présence parait favorable à la conservation des sang-
sues. — 5** Troubler le moins souvent possible le repos
des sangsues.
(1) Voir Lyon Médical, noT. et déc. 1902.
(2) Ueber fiehandlung und Aufbewahruog der Blutegr^I ; Phat^maccuL
Zlg„ 1902, p. 677; d'après Schw., Wochench, f. Chem, h* Phtit-m., XL,
p. 594, 1902.
— 177 -
Eo observant ces précautions, on réduit les pertes au
minimum; on évite, en tout cas, celles qui proviennent
do brusque changement de température, des chocs et
des blessures faites aux sangsues que Ton détache de
force des parois du vase, lors du nettoyage quotidien.
V. H.
Houveauprocédé pour évaluer l'action de la pepsine (1) ;
{Mu-M. Spriggs. — L'auteur a suivi les variations de visco-
àléde solu lions albu minoïdes (syn tonine) sous Fin fluence
delà digestion pepsique. La solution à essayer est con-
tenue dans l'appareil mèmequi sert àmesurerla viscosité.
Cet appareil plonge dans un bain-marie à température
fixe. IjtviscosimtHre est un tube en U dont une branche
est constituée par un tube capillaire sur une certaine
longueur. Le liquide est aspiré à travers la branche
capillaire, puis, au moyen d'un dispositif qui permet
I d'exercer à la surface du liquide une pression constante,
on chasse de nouveau le liquide dans l'autre sens, h
I travers la partie capillaire. La viscosité est mesurée par
le temps que met le ménisque à franchir toute la partie
! capillaire. Le tube capillaire avait 0'"°,35 de diamètre,
I et 68"" de longueur. Le passage de Teau dans ce tube,
I sous une pression de 450"'" de benzol, exigeait
; 73M à 38*5.
I Déjà sous l'inQuence de HGl seul une solution de
i syntonine voit sa viscosité diminuer peu à peu, pour
devenir sensiblement constante au bout d'un temps
variable selon la température à laquelle on la main-
tient. De 220", la viscosité s'est abaissée en trois
jours, pour une température de 40°, à 160" envi-
ron. On constate en même temps une diminution
de la quantité d'albuminoïde coagulable.
En présence de pepsine, la chute est beaucoup plus
rapide. Dans les quinze premières minutes, le temps
d'écoulement s'est abaissé de 180 à 120" environ,
(i) Eiae neae Méthode zar Bestimumung der Pepsinwirkung; Z/«c/i.
r. physioi Chem., XXXV, 465-494, 1902.
•/•^. ée Pharw. tt de Ckim. 6» série, t. XVII. (15 février 1903.) 12
— 178 —
pour atteindre après trois jours un chiffre voisin
de 83 et sensiblement constant. La viscosité est alors
voisine de celle de Teau. — Des essais semblables avec
la vitelline ont donné des courbes tout à fait compa-
rables. La diminution de viscosité est surtout due à la
transformation des albuminoïdes coagulables en incoa-
gulables ; car, lorsque la viscosité est devenue à peu
près constante, on trouve encore très peu d'albumi-
noïde coagulable. La transformation ultérieure en albu-
moses n'a pas grande influence sur la viscosité. Si l'oD
trace une courbe de la quantité d'albuminoïde coagu-
lable aux divers moments de l'opération, elle suit pa-
rallèlement la courbe de diminution de la viscosité.
Des essais ont été faits comparativement avec des
quantités de pepsine différentes : quelle que soit la
quantité de pepsine, pour une viscosité égale des dif-
férents mélanges (viscosité qui n'est atteinte que suc-
cessivement pour chacun d'eux), on a trouvé la même
proportion d'albuminoïdes coagulables et incoagu-
tables.
Enfin les différentes courbesobtenuesontpuêtre repré-
sentées par une formule algébrique qui permet d'éva-
luer les rapports entre les quantités de pepsine et la
rapidité de la digestion. v. H.
Chimie.
Sur la présence de l'argon dans les gaz delà source
Bordeu à Luchon, et sur la présence du soufre libre
dans l'eau sulfureuse de la grotte et dans les vapeurs
de humage ; par M. Henri Moissan (1). — Les eaux sulfu-
reuses de Luchon ont fait le sujet de nombreux travaux
parmi lesquels on peut citer ceux de Bayen, d'Anglada,
de BouUay et Henry, de Fontan, de Filhol, et enfin les
recherches du D*" Garrigou, qui a fait remarquer que
les sources d'un même groupe d'eaux sulfureuses peu-
vent être très différentes.
(1) Ac. d, 8c., CXXXV, 1278, 29 décembre 1902. "
— 179 —
Source Bordeu, — La source Bordeu, n" i , possède un
véritable griffon, présentant plusieurs fissures longitu-
dinales par lesquelles on voit arriver Teau sulfureuse
chaude et se dégager quelques bulles de gaz. L'eau sort
de la rocbe à une température de 44^ au milieu de cou-
ches schisteuses, plus ou moins attaquées. La tempéra-
ture de l'eau augmente de un degré lorsque l'on enfonce
le thermomètre dans la faille traversée par l'eau. Le
griffon se trouvant au fond d'une vasque naturelle, il a
été facile de disposer sur des entonnoirs retournés des
flacons remplis d'eau sulfureuse prise au fond même
de cette vasque de façon à éviter Taction et le contact
des gaz de l'air. L^eau produite en notable quantité par
cette source est conduite par un caniveau dans un
grand réservoir réunissant le débit de plusieurs
sources.
Les gaz recueillis n'étaient pas très abondants et les
différentes fissures du griffon en dégageaient des quan*
tités variables, bien que toujours assez faibles.
Lorsque les flacons de 250*''^' étaient remplis de gaz,
ce qui demandait deux à trois jours, on les fermait au
moyen d*un bouchon de verre rodé enduit de paraffine,
puis on coulait de la paraffine fondue dans l'espace
annulaire du goulot de la bouteille.
Ce gaz transvasé sur la cuve à mercure attaquait très
légèrement la surface de ce métal. Il ne renfermait pas
trace d^hydrogène sulfuré, car un papier à l'acétate de
plomb n'a pas noirci à son contact. Ce fait semble indi-
quer que Teau sulfureuse de la source Bordeu ne ren-
feraie pas de sulfhydrate de sulfure au moment de
Témei^ence : sans quoi, ce composé, par simple disso-
ciation^ devrait fournir de Thydrogène sulfuré. Dès
queTeaude la source Bordeu est en présence de Tacide
carbonique de l'air, l'émanation de l'hydrogène sulfuré
«si due H Taction secondaire de l'acide carbonique de
l'air sur le sulfure de sodium.
Ce gaz ne renfermait pas d'acide carbonique, il ne
contenait pas trace d'oxygène, car il ne colorait même
— 180 —
pas la solution de pyrogallate de potassium. Il était
entièrement formé d'une petite quantité de méthane,
de beaucoup d'azote et d'un peu d^argon.
Son analyse quantitative a fourni :
Forméne 1,22
Argon 2,56
Azote 96.22
L'étude spectrale de cet argon n'a pas indiqué la pré-
sence de l'hélium.
Source de la Grotte. — Cette source est une des plus
anciennes parmi les eaux sulfureuses de Luchon; sa
température prise au griffon est de 59^ Elle présente
un intérêt particulier, parce qu'elle est utilisée pour le
humsge. Au moyen d'appareils installés en 1890 par le
D^ Frébault, on fait passer sur une surface de cette eau
thermale un courant d'air qui monte dans les appareils
de humage et qui possède, au point de vue thérapeu-
tique, des propriétés particulières.
Lorsque l'on hume ce mélange de gaz et de vapeurs
d'eau, on ne perçoit pas l'odeur d'hydrogène sulfuré.
De plus, un humage prolongé, excessif, n'a jamais
amené les phénomènes toxiques de l'empoisonnement
par l'hydrogène sulfuré.
Cependant des objets en argent laissés dans les salles
de humage se recouvrent, en 24 heures, d'une patine
noire de sulfure d'argent. Cette sulfuration rapide de
l'argent doit être attribuée à une autre cause.
Si l'on place, en effet, du papier à l'acétate de plomb
devant l'un de ces tubes ^ humage, il est facile de
reconnaître q"u'il ne se colore en marron très clair
qu'avec une extrême lenteur, et ce ne sont pas les
émanations qui donnentles colorations les plus intenses
au papier à l'acétate de plomb qui sont les plus actives
au point de vue thérapeutique.
Pour rechercher les composés qui pouvaient prendre
naissance dans ces conditions, l'auteur a condensé sur
un récipient en verre rempli de glace, la vapeur qui
sortait des tubes de humage. On obtient ainsi un
— 181 —
liquide incolore qui fournit un très léger dépôt. Ce
liquide possède une faible odeur d'acide sulfureux, et
présente les réactions d'une solution très étendue de ce
gaz : décoloration instantanée à froid d'une solution
étendue de permanganate de potassium et décoloration
d'empois d*amidon bleui par une petite quantité d'eau
iodée. Il contient aussi une très petite quantité d'hydro-
gène sulfuré et des traces d'acide sulfurique, il n'y
existe pas d'arsenic.
Le dépôt provenant de la condensation des vapeurs
d'un appareil de humage a été étudié au microscope. Il
était formé de quelques iilaments et poussières prove-
nant de l'air atmosphérique, et, en plus, de fragments
irréguliers faiblement colorés, de couleur jaune, à indice
de réfraction différent de celui de l'eau On y a ren-
contré aussi quelques petites masses agglomérées ayant
l'apparence de l'ambre claire, et quelques filaments
recouverts par place de petits cristaux jaunes. Ces
poussières sèches, placées entre deux lames de verre et
portées à une température de ISO**, laissent voir la
fosion d'un grand nombre de ces petites particules en
un liquide jaune, et, si l'on chauffe davantage, on
reconnaît que les parcelles fondues se vaporisent : ce
sont les caractères du soufre; en chauffant ce résidu
à iOO\ on perçoit nettement Todeur de la vapeur de
soufre. Il existe une quantité de soufre beaucoup plus
grande condensée dans les tubqs de porcelaine en col
de cygne qui terminent ces appareils. En effet, il suffit
de recueillir la poussière qui tapisse l'intérieur de ces
tubes pour voir qu'elle est entièrement formée d'une
poudre d'un blanc jaunâtre formée de petits octaèdres
possédant tous les caractères du soufre. Si la vapeur de
soufre ne s'oxyde que faiblement dans ces conditions,
cela tient à ce qu'elle est noyée dans un grand excès de
vapeur d'eau.
Une notable partie de ce soufre peut provenir de
l'oxydation par l'oxygène en présence de la vapeur
d'eau du gaz hydrogène sulfuré dégagé du monosulfure
— 182 —
de sodium sous Taction de l'acide carbonique de l'air.
£t celte oxydation est assez complète pour qu'il ne se
dégage que des traces d'hydrogène sulfuré aux appa-
reils de humage; une autre partie provient de la vapo-
risation du soufre qui se trouve en solution dans l'eau
sulfureuse.
Le soufre, en effet, est légèrement soluble dans ce
liquide ; il est même un peu soluble dans Teau distillée
à la température de 50°.
Si l'on place dans un tube scellé un fragment solide
de soufre et une petite quantité d^eau, puis si l'on
maintient le bas du tube à une température constante
de 60* pendant plusieurs jours, on voit se former de
petits cristaux blancs de soufre h la partie supérieure,
c'est-à-dire dans la partie froide du tube.
De même, si Ton fait passer d'une façon continue un
courant d'eau distillée privée d'air, dans un tube
horizontal contenant des fragments de soufre solide
maintenu à + 60"*, puis que l'on dirige cette eau dans
un récipient refroidi, on voit se condenser dans la
partie froide de l'appareil un léger dépôt de soufre de
couleur ambrée.
Du reste, il suffit de prendre de Teau exempte
d'oxygène et de la maintenir à l'ébullition en contact
avec quelques morceaux de soufre solide, puis de la
filtrer rapidement pour voir se former, par refroidisse-
ment, dans un verre conique, un dépôt de petits cris-
taux microscopiques jaunes qui possèdent les propriétés
du soufre.
Si l'on répète les expériences précédentes avec une
solution aqueuse à 1 p. 1000 de monosulfure de
sodium, la solubilité du soufre devient plus grande.
L'eau de la Grotte renferme donc du soufre en solu-
tion et la vapeur sortant des tubes de humage contient
une très petite quantité d'hydrogène sulfuré et d'acide
sulfureux, ainsi que de la vapeur de soufre. Cette der-
nière provient de trois sources différentes : l^combustion
lente de l'hydrogène sulfuré; 2° réaction d'une petite
— 183 —
quantité d'acide sulfureux suri 'hydrogène sulfuré ; enfin
3*Taporisation du soufre en solution dans Teau.
Cette vapeur de soufre peut jouer un rôle dans Tac-
tion thérapeutique de humage soit comme antisep-
tique, soit parla facilité de son assimilation. On com-
prend dès lors pourquoi le humage ne peut se faire qu'à
ane petite distance du griffon, lorsque la température de
Teau est aussi élevée que possible, c'est-à-dire lors-
qu'elle est très chargée de vapeurs de soufre.
A. R.
La destraction des matières organiques en toxico-
logie; par M. G. Bruylants (1). — De tous les procédés
piéconisés pour la destruction des matières organiques,
lors d'une recherche toxicologique, c'est celui de Fré-
sénius et von Babo qui est le plus employé. Il présente
cependant, dans la pratique ordinaire, un inconvénient
assez grave. Les cristaux de chlorate de potassium, en
plaques ou en lamelles, sont immédiatement attaqués,
par l'acide chlorhydrique chaud ; peu denses, ils sont
décomposés déjà dans les couches supérieures du li-
quide ; en sorte qu'une grande quantité de chlore se
dégage sans avoir agi sur les matières organiques. Il
s'ensuit une perte très forte en acide chlorhydrique et
une acumulation parfois nuisible de sel potassique dans
le produit traité.
Cet inconvénient peut être écarté par l'emploi de
comprimés de chlorate, tels qu'on les fabrique pour
Tusage en pharmacie.
Très dense et plus difficilement attaquable que les
cristaux, le chlorate comprimé tombe au fond du li-
quide et est décomposé lentement, régulièrement, de
façon que tout le chlore puisse être actif.
Les viscères convenablement divisés sont introduits
dans des matras Ërlenmeyer, additionnés d'acide chlor-
à 5 ou 7 p. 100, et chauffés au bain-marie
V) Annal, de Pharm, de Louvain, août 1902.
~ 184 —
jusqu'à liquéfaction. On laisse la température tomber
jusque vers 80^ et on y introduit quatre ou cinq com-
primés à la fois; on les renouvelle après décomposi*
tion, en ayant soin de ne pas laisser s*éle ver la tempéra-
ture. Lorsque le liquide est devenu jaunâtre, on arrête
Tadditionet on chauffe au bain-marie jusqu'au brunisse-
ment; puis on ajoute de nouveau des comprimés et
ainsi de suite jusqu'à ce que la coloration jaunâtre per-
siste. En opérant avec soin, on peut arriver à ne point
percevoir de dégagement de chlore.
Il a été employé environ 400'^'' de comprimés pour les
proportions suivantes de viscères.
Estomac et soq contenu 245*^
Intestin ! .100
Cœur et poumons 180
Ceryeao 250
Foie, rein, raie 715
Soit un total de 2.490»'
Le chlorate de potassium comprimé, pris par quan-
tités, n'est guère plus coûteux que le chlorate cristal-
lisé. A. R.
Dosage volumétrique de l'acide phosphorique; par
M. de MoLiNÂRi (1). — Cette méthode est employée par
Tauteur depuis 1895.
Réactifs. — 1* Molybdate (T ammoniaque : on dissout
90^'' de molybdate d'ammoniaque cristallisé dans un
peu moins d'un litre d'eau; on ajoute quelques gouttes
d'ammoniaque; on complète le volume; on laisse
déposer pendant 12 heures et Ton filtre;
2° Nitrate d'ammoniaque : on emploie une solution
saturée ;
3** Acide nitrique, de densité voisine de 1,4;
4" Potasse caustique : on étend à 1"' 326",5 de po-
tasse normale, bien débarrassée de toute trace de carbo-
nate par l'eau de baryte; 1" correspond à l"**^ de Ph*0*;
(1) Ann. de chitn, analyt., novembre 1902.
— 185 —
5* Acidesulfurique: il doit avoir le même titre, volume
à volume, que tapotasse caustique; on le prépare en
étendant 326",5 d'acide normal à i "'.
6'' Indicateur : on dissout 1'^ de phénol phtaléine dans
lOO** d'alcool a 60% et Ton emploie 0",5 de cette solution
pour chaque titrage.
Méthode, — Superphosphates. — Or. prépare d'abord
les solutions en traitant 2'*' de superphosphate par Teau,
et Ion amène le volume à 250*^*"; le résidu de l'épuise-
ment par Teau est traité par 100^^ de citrate d'ammo-
niaque alcalin (Formule Petermann) (1), et l'on amène
ensuite le volume de la liqueur à2S0"; on prend 12''',5
de chacune des solutions ci-dessus; on ajoute 10^^
d'acide nitrique additionnée de son volume d'eau, 15''*^
de solution de nitrate d'ammoniaque et Ton dilue de
manière à obtenir un volume de 70^^ environ; on fait
bouillir pendant 10 minutes; on retire du Jeu et Ton
précipite l'acide phosphorique par 20" de molybdate
d'ammoniaque, ajouté en 2 fois, par fraction de 10";
on laisse déposer pendant 10 minutes, on filtre : on lave
2 à 3 fois par décantation avec de l'eau distillée, on
jette le précipité sur le liltre, et l'on continue à laver
jusqu'à ce que le filtratum n'ait plus de réaction acide
(il ne faut jamais toucher les parois du verre avec
l'agitateur pendant la précipitation); on place ensuite
le filtre et son contenu dans le verre qui a servi, et l'on
Terse la solution alcaline (potasse caustique), jusqu'à ce
(|ue le précipité soit totalement dissous; on délaie par-
faitement le filtre avec un peu d'eau; on ajoute l'indi-
cateur, et l'on titre au moyen de l'acide sulfurique, en
laissant couler celui-ci goutte à goutte : on retranche
le volume d'acide employé du volume de potasse; la
différence donne directement la teneur en acide phos-
(1) Ce cilrtte s'obUoDt en dissolvant 500^*' d'acide citrique dans Tarn-
moDiaqae à 0,92, JDsqa'à réaction neutre (il faut enyiroD lOO®*:) ; on
tmène la coneeotratioD du liquide refroidi à la densité de 1,09 k 15o, en
postant de l'eau; on ajoute ensuite, par litre, SO*)» d'ammoniaque à 0,92;
on agite et l'on filtre.
— 186 -
^
phorique, chaque centimètre cube représentant 1 p. 100
d'anhydride phosphorique lorsqu'on opère sur 0«',i de
matière.
Scories de dépkospkoration. — On prélève 10" de la
solution (S»*" dans 500*^*=); on neutralise par l'ammo-
niaque, jusqu'à formation d'un précipité persistant; on
ajoute lO''*^ d'acide nitrique additionné de son volume
d'eau, IS*""" de nitrate d'ammoniaque et une quantité
d'eau suffisante pour avoir un volume d'eau de 70*=*
environ; on chauffe jusqu'à l'ébuilition; on retzte du feu,
et, après quelques instants, on ajoute 5^*^ de solution
molybdîque; on agite légèrement; on laisse déposer
pendant une minute; on verse de nouveau 10" de
molybdate ; on agite; on laisse déposer pendant 10 mi-
nutes, et Ton continue comme précédemment.
Phosphates. — La précipitation se fait dans les mêmes
conditions que pour les scories ; on ajoute, en plus, 10*^
de citrate d'ammoniaque, et l'on précipitie l'acide
phosphorique au moyen de 40" de molybdate d'am-
moniaque, par fraction de 20".
Superphosphates {acide phosphorique soluhle dans F eau),
— La précipitation se fait dans les mêmes conditions
que pour les phosphates.
Engrais composés. — Même méthode que pour les
superphosphates. A. R.
Origine de l'arsenic contenu dans certaines bières ;
par M. A. Petermann (1). — Il y a bientôt deux ans, la
presse anglaise s'était émue de nombreux cas d'empoi-
sonnement qui s'étaient produits dans diverses villes
d'Angleterre et dus, d'après le D^ Reynolds, à l'usage
de certaines bières renfermant de 2 à 70"'^' d'arsenic par
litre ; l'avis général fut que l'introduction de cet arsenic
provenait d'additions, dans le cours de la fabrication
de la bière, de glucose et de sucre interverti obtenu par
(1) Journal d'agriculture pratique^ t. III, 1902, p. 501; d'après Anna*
les agronomiques, 25 octobre 19C2.
— 187 —
aiction de Facide sulfurique du commerce, souvent
arsenical, sur la fécule.
On chercha à rejeter ces accidents sur la présence
d'arsenic dans les superphosphates employés comme
eograis pour l'orge de brasserie. M. Petermann a suc-
cessivement étudié les trois points suivants :
V Recherche de Tarsenic dans les superphospha-
tes;
2* Le superphosphate arsenical doit-il être considéré
comme nocif?
3* L'orge récoltée sur des champs fumés au super-
phosphate et les malts renferment-ils de Tarsenic?
La première question fut résolue par le dosage de
l'arsenic dans un certain nombre d'échantillons de
superphosphates de fabrication belge qui servirent par
la suite comme engrais dans Tétude des deux dernières
questions. On a trouvé dans ces superphosphates des
quantités très notables d'acide arsénieux variant de
M22à0,i80p. 100.
Cette proportion, en prenant comme exemple la
quantité maximum d'acide arsénieux et en supposant
un emploi à l'hectare de 1.000^" de superphosphate,
provoquerait l'introduction dans le sol de 1"^8 d'acide
arsénieux, soit 0,0008 par kilo de terre. Or, d'après
Sorauer, lacide arsénieux ne deviendrait toxique dans
le sol qu'à la teneur de 1 p. 1000, ce qui supposerait
an apport annuel répété pendant dix siècles de 1 .000"'
de superphosphate, en sorte que la réponse à la
seconde question doit être négative.
Au sujet de la troisième question, le fait que les biè-
res fabriquées uniquement à l'aide de malt et de hou-
blon sont exemptes d'arsenic et que les végétaux refu-
sent d'absorber des quantités sensibles d'acide arsénieux,
même par addition directe de ce corps ou de ses congé-
nères, permet a priori de répondre négativement. La
démonstration directe a été fournie par l'examen des
vingt-cinq échantillons divers : orges, betteraves,
caltivés sur des sols fumés au superphosphate arseni-
^
— 188 -
cal; on n'a rencontré que deux malts donnant une très
faible réaction de l'arsenic, inférieure à un dix-millio-
nième.
L'auteur conclut de ses recherches que « s'il est par-
faitement vrai que les superphosphates du commerce
renferment presque toujours de l'arsenic, les orges
fumées avec cet engrais et les malts en sont complète-
ment exempts ou en renferment de si faibles traces que
la responsabilité de la présence de quantités apprécia-
bles de ce toxique dans certaines bières retombe sur
Teniploi de glucose ou de sucre interverti impurs.
Dosage de la caféine dans le thé; par M. André (1).
— On pulvérise finement 10*'' de thé et on les mélange
intimement au mortier avec un lait de magnésie préparé
avec 10«' d'eau et lO**" de magnésie; après un contact de
quelques instants, on ajoute 100'''' d'alcool à 85"*; on
introduit le mélange dans un ballon, qu'on place au
bain-marie; après quelques minutes d'ébuUition, on
décante et Ton fait trois nouveaux traitements avec 50"
d'alcool à 85^ bouillant; les liqueurs sont réunies et
évaporées; lorsque le liquide est réduit à 60", on filtre;
on évapore ensuite le filtratum en consistance d'extrait;
on traite cet extrait par Tacide bromhydrique étendu
de son volume d'eau; cet acide bromhydrique s'empare
de la caféine; on filtre; on ajoute au filtratum 50" d'une
solution ainsi composée :
Brome 508»
Bromure de potassium 100
Eau distillée 850
11 se forme un précipité jaune orangé, constitué par
le bromhydrate de tribromocaféine qui s'est formé
(C«H*^Br=Àz*O^HBr) ; on redissout le précipité dans l'eau
et l'on amène le volume de la solution à 500"; on en
prend 50*^*^ dans lesquels on détermine le volume de
brome libre jusqu'à ce que le papier ioduré [amidonné
ne se colore plus.
(1) Bulletin de pharmacie de Lyon, juin 1902.
— i89 —
Soit r ce volume; le volume du brome libre contenu
ans les 500" de solution de caféine sera t? X 10.
D autre part, on détermine le volume de brome libre
[contenu dans un mélange de W d'eau et de SO'''' de la
lulion bromo-bromurée ci-dessus formulée; soit V ce
volume; le volume sera V X 10 pour SOO".
La différence entre V X 10 et t? X 10 représente le
volume de brome combiné à la caféine.
(V — r) X iO X 0,007159 (facteur de transformation
de 1" de liqueur de Penot en brome) donne le poids de
))romeuni à la caféine, et ce poids, multiplié par 0,8083
(facteur de transformation de 1^** de brome en caféine),
donne la teneur en caféine.
Plus simplement (V — t?) X 0,05786 représente la
quantité de caféine cherchée.
Dosage des bases xanthiques. dans le cacao (1) ; par
|M. J. Dekker. — L'auteur passe successivement en
[revue quinze méthodes diverses de dosage des bases
xanthiques dans le cacao, et fait la critique de chaque
méthode. Il propose finalement le procédé suivant, qui
donne un rendement plus considérable de produits plus
purs: 10*' de poudre de cacao et 5^' de magnésie calci-
née sont chauffés avec 50^"^ d'eau, pendant une heure,
dans un ballon de 250"^°"^ avec réfrigérant à reflux. On
filtre chaud, de préférence à la trompe: Le résidu est
bouilli un quart d'heure avec 150^°"^ d'eau et le liquide
est filtré.
Les liquides filtrés sont évaporés à sec, en présence
de sable ; et le résidu est finement pulvérisé. Celte
poudre est bouillie trois fois avec chaque fois 100*""' de
chloroforme, au réfrigérant à reflux. Le chloroforme
est filtré chaud et distillé. Le résidu, séché à 100<*
une demi-heure, est pesé : il représente les bases xan-
thiques. L'auteur a fait plusieurs essais concordants
(1) Zar quantitaven Bestimmung dor Xanthinbasen im Kakao;
ScBWBis., Wockenschr. f. Chem. u.Pharm,, XL, p. 527,544, 554 (1902).
— 190 —
1
avec ou I
avec une même sorte de cacao commercial,
sans addition préalable de quantités connues de théo-
bromine.
On peut séparer la caféine et la théobromine, soit par
le procédé de Kunze, qui repose sur la précipitation de
la théobromine par le nitrate d'argent ammoniacal, soit
plus simplement, d'après Tauteur, en traitant le mé-
lange des bases par oO*""' de benzine, quantité ne dissol-
vant que 4/2"*' de théobromine, mais suffisante pour
dissoudre toute la caféine de la prise d'essai. On laisse
en contact vingt-quatre heures, en agitant de temps
en temps, et on évapore 25'^°'* du liquide filtré. On pèse
le résidu, qui représente moitié de la caféine de la prise
d'essai.
V. H.
Les bases xanthiques dans les feuilles de cacao et
de kola (1) ; par M. J. Dekrer. — Feuilles de cacao. —
Les feuilles, réparties en plusieurs lots, suivant leur
état de développement, ont été desséchées en présence
de chaux vive aussitôt la récolte, puis essayées par le
procédé de l'auteur (2). Le produit obtenu a été recris-
tallisé dans l'eau, pour le purifier. On a trouvé :
Feuilles âgées Traces de théobromine ?
Feailles moins âgées 0,29 p. 100 de théobromine
Feuilles jeunes 0,55 p. 100 de théobromine, arec
traces de caféine.
Il s'ensuit que la théobromine s'accumule dans les
jeunes feuilles, et que dans les feuilles âgées, elle dis-
parait, par utilisation, ou par transport en d'autres
points de la plante. Une analyse de Péckolt donne le
chiffre de 0,16 p. 100 de théobromine (rapporté au
poids sec); l'analyse portait, sans doute, sur des feuilles
âgées.
(1) Untersuchuog der Blattcr Yon Theobroma Kakao und Stercolia
Cola auf darin enthaltene Xanthinbasen; Scbwbiz., IVocAen^cAr. f, Chem.
u. Pharm., XL., 569, 190S.
(2) Voir Tarticle précédent.
— 191 —
Feuilles de kola. — Même procédé de dessiccation et
i de dosage.
Feuilles jeunes 0,049 p. 100 de caLféioe
I — 0,101 p. 100 de théobromino
I Fenillea àg^es Traces de bases xanthiques.
On constate ici encore la disparition de bases xan-
thiques, à mesure que iesfeuilles vieillissent. On voit de
plus que, dans les feuilles de kola^ le rapport des bases
entre elles, est exactement l'inverse de ce qu'il est dans
les graines ; celles-ci^ en effet, ne contiennent que des
traces de théobromine à côté de la caféine.
V. H.
Sur remploi des nitrates pour la caractérisation des
vins de sucre; par M. Gurtel (1). — L'abaissement des
droits sur les sucres, en mettant à bas prix le degré
d'alcool, inquiète le monde viticole, qui redoute la pro-
duction des vins artificiels. L'auteur s'est proposé de
rechercher un moyen qui permit de reconnaître l'emploi
du sucre en vinification, dès que les doses employées
dépasseraient celles que l'usage a consacrées et que la
loi tolère. Son procédé consiste à conserver dans le
sucre ou à y introduire après purification, dans les pro-
portions de j^ environ, le nitrate de potasse existant
dans le sucre Je betterave. Ces proportions suffiraient à
révéler le sucrage du moût, dès qu'il dépasserait les pro-
portions de 4*^ à S** environ par hectolitre, car le produit
fait complètement défaut aux vins naturels et on ne le
rencontre qu'exceptionnellement dans les vins large-
ment mouillés à l'aide d\^.aux de puits riches en nitrate.
11 semble d'ailleurs que l'on puisse sans inconvénient
englober vins de sucre et vins mouillés dans une même
réprobation. Un millième de nitrate ou moins encore,
selon la tolérance accordée au sucrage, n'augmenterait
pas sensiblement la teneur du sucre en impuretés natu-
relles. D'ailleurs le nitrate de potasse existe dans la
(t) Ae.d. Se, CXXXYI, 98, 12 janrier 1903.
n
— 192 -"
betterave, comaie dans beaucoup d'autres végétaux
alimentaires. Sa présence dans le sucre ne constituerait
donc pas une dénaturation du produit. Enfin la recon-
naissance des nitrates est excessivement simple.
Il y avait à rechercher si les organismes de la fermen-
tation ne les utilisent pas comme tant d'autres subs-
tances azotées. Les avis sur ce point étaient assez parta-
gés.
M. Curte.l a opéré : 1* sur 12'** de vendange vinifiée à
la façon ordinaire ; 2* sur une série de fermentations de
moûts stérilisés et ensemencés de levures diverses ;
3° sur des vins faits, stérilisés et ensemencés des prin-
cipaux organismes des maladies des vins.
Vendange, moûts et vins étaient additionnés de nitrate
de potasse et Ton recherchait, au bout d'un temps
plus ou moins long, avec le sulfate de diphénylamine,
si ce corps avait ou non disparu. Il emploie pour
cette détermination le sulfate de diphénylamine. Le
réactif révélait sans difficulté, dans un vin rouge,
la présence du nitrate, dès que la teneur était d'en-
viron 30™« à 40°"» par litre ; avec les vins blancs ou
peu colorés, la réaction est plus sensible qu'avec les vins
très colorés.
Les ferments de la tourne et de Tacescence semblent
capables de détruire les nitrates et, par suite, d'empê-
cher la réaction qui doit caractériser les vins de sucre,
si ce sucre contient des nitrates. Mais les vins piqués
et les vins tournés sont déjà suffisamment disquali-
fiés pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en rechercher
l'origine.
Il est possible cependant qu'au cours des fermentations
secondaires qui se poursuivent lentement dans les grands
vins, sous rinfluence d'organismes analogues ou identi-
ques, il y ait h la longue utilisation et, par suite
disparition des nitrates ; mais ce qui est redoutable
pour le viticulteur, ce n'est pas le sucrage, même exagéré,
de ces grands vins, mais la production intensive de vins
artificiels destinés à la consommation immédiate. Le
procédé conviendrait tout particulièrement à la carac-
térisatioa de ces vins.
La présence du nitrate de potasse dans le sucre à la
dose de ^ou moins encore, suivant la tolérance accor-
dée au sucrage, suffirait à révéler celui-ci dans les vins
normalement fermentes et restés marchands, dès que la
teneur en sucre dépasserait 3** à 5*^ par hectolitre.
A. R.
BIBLIOGRAPHIE
F^^muîain des médicaments nouveaux pour 1903; par M. H. Boo
QLiLLON-LiMOUSiN, (locteur en pharmacie rie l'Université de
Ptris. Introduction par le D' Huchard, médecin des hôpitaux.
15» édition (1).
Cette édition contient un grand nombre d'articles sur les
médictinents introduits récemment dans la thérapeutique ; beau-
coup n'ont encore trouvé place dans aucun formulaire, même
dans les plus récents.
Noos citerons : Adrénaline, Anesthésine, Arrhénal, Chiéline,
ùtprol, Cymol, Dermoxapoly Eosolate de calcium, Eprosine, Engu-
fonne, Gazu-Basu^ Glycéro-Arséniate de chaux, Glycosal, Histo-
9tnol, Ht/pnopyrine, lodopîiène, Lactanine, Lactate de mercure^Léci-
thîM, îtaphtalan, Purgatine, Rétinol, Rheumatine, Satoquinine,
Stnolol, Vlmorène, Valyl, Vioforme, etc,
L'auteur y a joint des notices sur les médicaments, annoncés
dtns ces dernières années, qui ont acquis de l'importance : Ben-
zncftine, Caeodylate de soude, Caféijie, Chloralose, Cocaïne, Eucatne,
finipyrine. Formol, Glycérophosphate, Ichtyol, lodol^Kola, Levure
\ ^ Wére, Menthol, Pipérazine, Résorcine, Salophène, Salypirine, So-
I ^atose, Strophanthus, Trûmal, Uratropine, Vanadate de soude, Xé-
reforme, etc.
Chaque article est divisé en alinéas distincts intitulés : syno-
^ymie, description, composition, propriétés thérapeutiques,
modes d'emploi et doses. Par ce moyen, on trouve immédiate-
ment le renseignement cherché.
I !!} 1vol. ÎQ-ISde G22 pagei, carU : 3 fr. (Librairie J.-B. fiaillière et
ftUM9,ttie Hautefeaille, Paris).
Jtm, et Pharm. tt dt Chim. «• «Éaii. t. XVII. (t5 février 1903.) 13
|?y ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 5 janvier 1903 {C. jB., t. 136).
— Remarques sur F origine des phénomènes volcaniques;
par M. A. Gautier (p. 16). — Voir le prochain numéro
de ce Journal.
— Activité de quelques sels de terres rares comme exci-
tateurs d* oxydation; par M. A. Job (p. 45). — L'acétate ^
céreuxjoue le rôle de convoyeur d'oxygène vis-à-vis de ;
rhydroquinone avec une activité au moins égale à celle
signalée pour Tacétate de manganèse (Bertrand). Ce
phénomène est en concordance avec l'existence d'un
peroxyde de cérium.
L'acétate de lanthane se comporte de même; par
analogie, on peut supposer l'existence, incertaine jus-
qu'ici, d'un peroxyde de lanthane.
— Sur deux nouvelles méthodes de synthèse des acides
oxyphosphiniques ; par M. C. Marie (p. 48). — On obtient
les acides oxyphosphiniques en chauffant un aldéhyde
soit avec l'acide hypophosphoreux, soit avec Tacide
phosphoreux; la première méthode est préférable. On
oxyde ensuite par le brome, on enlève l'acide phospho-
rique par la mixture magnésienne et on précipite Tacide
cherché, Tacide éthylphosphinique, CH^— choh— po(OH«),
par exemple, à l'état de sel de plomb en liqueur légère-
ment acétique.
— Acide bromo'isopyromucique ; par M. G. Chavan>e
(p. 49). — L'action du brome sur l'acide isopyromu-
cique donne un dérivé monobromé. Son étude conduil
à attribuer u Tacide isopyromucique une formule con-
tenant un groupement lactonique et un groupement
XOH = C-CO
énolique, ^<^ , I •
— 195 —
— Oxydation de l'ammoniaque et des aminés par action
aUalytique; par M. A. Trillat (p. 53). — L'action de
l'oxygène sous l'influence cataly tique du platine donne :
I" avec Tammoniaque : nitrites, nitrates et un peu
d'azote; 2^ avec les aminés grasses primaires : nitrites,
nitrates et aldéhydes correspondants; 3** avec l'aniline :
pas d'action notable; 4" avec la dimélhylaniline :
aldéhyde formique et produit de condensation de cet
aldéhyde avec le résidu de Tamine et la dimélhylaniline.
— Diminution du taux des Ucitkines dans les laits
davffês; par MM. Bordas et S. deRaczkowski (p. 56). —
La teneur du lait en lécithines diminue par la chaleur:
LaitchaaGTé au bain-marie, à 95% pendant 30'... 12 p. 100 de porte
— à fea nu à 95* pendant 30' 28 — —
— à 103-1 iOo en autoclave pendant 30'. 30 -— —
— Sur un nouvel ergomètre; par MM. Th. Simon et
l.-Cu. RoL'x (p. 39). — Description d'un appareil per-
metlanl de déterminer le travail mécanique ou l'elForL
toorni par un muscle bien isolé de Torgauisme humain.
— Sur la reviviscence du cœur. Rappel des battements
du cœur humain trente heures après la mort; par M. A.
KcuAxo (p. 63;. — Voir le prochain numéro de ce
JmtnoiL
Séance or 12 janvier 1903 (C. B., t. 136).
— Sur de nouveaux dénvis halogènes des benzylidène-
et benzylcamp/tres droits; par MM. A. Haller et J. Min-
ci is [p. 09). — Par Taclion du brome sur le benzyl-
camphre, il se forme suivant les proportions de
brome :1° deux benzylmonobromocamphres, composés
lûyaul entre eux que des différences d'ordre sléréo-
cbimique \ / ; 2^ deux B-bromobenzyl-
C*Hn^C= CH-CCH*Br
mènecamphres, \/ .différant entre eux
par la poî>llion du brome dans le noyau benzénique.
— 196 —
1
— Sur la glycolyse dans le sang « in vitro » ; par
MM. R. Lépine et Boulud {p. 73). — Expériences sur les
variations que subit le ferment glycolytique soas
diverses influences exercées soit sur Tanimal vivant,
soit sur le saog « in vitro i>.
— Des tariations dans V activité de réduction de roxyke"
moglobine au cours d!une ascension en ballon; par M. Tri-
pet (p. 76). — Aux grandes altitudes, la réduction de
roxyhémoglobine est activée; la proportion d'oxyhémo-
globine augmente.
— Sur deux silieiures de manganèse; par M. P. Le-
BEAU (p. 89). — Etude de deux silieiures de manganèse,
Si Mn» et Si Mn, obtenus tous deux dans l'action du
manganèse sur le cuivre silicié.
— Sur le chlorure de cinnamylidène ; par MM. E. Cha-
RON et E. Dlgoujon (p. 94). — Le chlorure de cinna-
mylidène, c^H»— CH«;CH— CHCi», est obtenu par action du
perchlorure de phosphore sur Taldéhyde cinnamique.
La préparation du composé pur est assez délicate à
cause de son instabilité. Cristallisé, fond à 54^ se
décompose par Teau à froid en uci et aldéhyde cinna-
mique (différence avec les composés analogues dérivés
des aldéhydes saturés).
— Action du sodium sur le phénoxy propane iodé;
i.^.diphénoxyhexane; par M. Tabbé J. Hamonkt (p. 96).
— Le phénoxypropane brome, traité à l'ébullition par
riodure de sodium en solution dans l'alcool, donne le |
phénoxypropane iodé, c«h*och«.ch«.ch«i. Ce dernier,
soumis à Taction du sodium dans Téther anhydre, donne
le diphénoxyhexane, c«H60(CH«)«oc«h» (P.f. 83**).
— Sur l'emploi des nitrates pour la caractérisation des
vins de sucre; par M. Curtel (p. 98). — L'auteur propose
l'addition de 1/1000 de nitrate de potasse au sucre de
betterave, afin de pouvoir reconnaître son emploi en
— 197 —
vinification. Il a reconnu que la fermentation normale
ne détruit pas le nitrate.
— Les phénomènes de jtyrénolyse dans les cellules de la
fkindehépcUo-pancréatiqtie de V Eupagurus Bernardus ; par
M. L. Launot (p. 109). — Le nom de pyrénolyse est
doiméparrauteur àTensemble des faits suivants : divi-
sion du nucléole sans division nucléaire consécutive»
polvérisation d'un ou des nucléoles de division, exode
dans le caryoplasma des granulations internucléolaires
ou dissolution de ces granulations dans la substance
fondamentale acidophyle du nucléole.
— Sur la présence du saccharose dans les amandes et sur
son rôle dans la formation de l^ huile; par M. G. Vallée
[p. 115). — Les amandes arrivées à maturité contien-
Dent d'une manière constante du saccharose. L'ensemble
des résultats expérimentaux permet de supposer qu'il y
a, dans le péricarpe^ une formation ou un afflux cons-
tant de sucres réducteurs et de saccharose ; puis, que
ces hydrates de carbone vont s'accumuler dans la graine
où ils concourent à la formation de Thuile.
--Sur la formation de la pourpre de Purpura lapil-
ha; par M. R. Dubois (p. 117). — Le mécanisme
intime de la formation des matières purpurigènes, dans
le genre Purpura^ aussi bien que dans le genre Murex ^
résulte de l'activité d'une zymase : Id^purpurase,
— Etude comparative de F activité productrice deglycose
par les muscles striés^ le myocarde et les muscles lisses ; par
MM. Cadéac etMAiGNON(p. 120). — Le cœur est l'organe
de réconomie qui produit le plus de sucre après le foie.
Viennent ensuite les muscles striés, puis les muscles
lisses.
— Sur le calcul de Vécrémage et du mouillage dans les
Mofyaea du lait; par MM. Louïse et Gh. RiQUiER(p. 122).
—Les auteurs rappellent les formules qu'ils ont données
^
J98 —
dao3 une communication précédente et critiquent celle
de M. Génin.
Séance du 19 janvier 1903 (C. R,, t. 136J.
— Recherches sur les alcaloïdes des quinquinas : quinine
et quinidine ; par MM. Uerthelot et Gaudechon (p. 128).
— Des recherches thermo-chimiques effectuées sur ces
doux alcaloïdes et un certain nombre de leurs sels, il
résulte qu'ils ont la même fonction, les mêmes chaleurs
de formation et de neutralisation.
— Sur une matière colorante des figures de la grotte de
la Mouthe {Dordogné) ; par M. H. Moissan (p. 143). — La
matière colorante en question est entièrement formée
d'oxyde de manganèse.
— Sur une soi-disant réduction électrolytique du chlorate
d^ potassium ; par M. A. Brochet (p. 155). — MM. Ban-
croft et Burrows avaient signalé la réduction électroly-
triquedu chlorate de potassium en chlorure. M. Brochet
montre que le chlorate de potassium est irréductible
dans ces conditions, et que sa prétendue réduction est
le résultat de l'action intermédiaire de l'anode de cui-
vre sur le chlorate de cuivre formé à son contact.
— Sur unmodede formationdes phénols ; parM. Bodroux.
(p. 158). — Un composé benzénique brome, R— Br, est
converti en organo-magnésien, R—MgBr, puis oxydé en
solution éthérée par un courant d'air, R— OMgBr, et
enfm décomposé par HCi :
R - OMgBr 4- HCl = MgClBr + R — OH.
— Sur le dinitroacétate déthyle; par MM. L. Boo-
vt:ault et A. Wahl (p. 159). — 1 p. d'acide nitrique
fumant réagissant sur 3 p. de malonate acide d'étbyle
donne un peu de bisanhydronitroacétate d'éthyle et
du nitroacétate d'éthyle (AiO«)»— ch-C08C«h». Liquide,
— 199 —
D]= i .369, non distillable sans décomposition ; acid«
fort.
— Influence de la nature du milieu extérieur sur l'état
tFkjfdratation de la plante; par MM. E. Charabot et
A. Bébert (p. 160). —La conclusion de ces recherches
est que i^addition au sol d'un sel minéral a . pour effet
d'accélérer la diminution de la proportion d'eau chez
la plante.
— Observations sur la théorie du cloisonnement; par
M. A. Dangeard (p. 163). — L'auteur formule comme
soit les lois primitives du cloisonnement : i*" Taxe
Ducléaire se place perpendiculairement à Taxe cellu-
laire ou au plan cellulaire, s'il en existe un ; 2"" le plan
de division passe par l'axe ou le plan cellulaires; ceux-ci
sont déterminés par la morphologie générale de la cel-
lule et la position de ses éléments permanents.
— Sur la présence dune kinase dans quelques champi'-
ponsboêidiomyeètes; par MM. G. Dëlëzenne et H. Mou-
T03i (p. 167). — Certains champignons contiendraient
une diastase, analogue à Tentérokinase, susceptible de
conférer à des sucs pancréatiques totalement inactifs des
propriétés digestives manifestes. h'Amanita muscaria
s*est montrée beaucoup plus active, à ce point de vue,
que le Psalliota campestris et le Boletus edulis.
— In/luence de la configuration stéréockimque des f/luco-
iwfei swr V activité des diastases kydrolytiques ; par
M. H. PoTTEViN (p. 169). — L'auteur a soumis au con-
trAledeTexpérienceet confirmé la loi de Fischer ainsi
formalée : Chaque diastase limite son action aux déri-
vésd'un même sucre, et parmi ceux-ci aux homologues
d'imenième série a ou 0.
— L aldéhyde acétique dans le vieillissement et les alté^
rotiww du vin; par M. A. Trillat (p. 171). — L'aldéhyde
acétique semble jouer un rôle important dans les diver-
M modifications du vin. Le vieillissement correspond
— 200 —
aune oxydation normale des alcools du vin, c'est-à-|
dire à la formation d'aldéhydes, à leur acéliiisalion età
leur élhérificalion. Sous l'influence de certaines mala-l
dies, la proportion d'aldéhydes augmente: selon les.
circonstances, elles forment une combinaison insolu*
ble avec la matière colorante du vin, ou sont résinifiées
par les sels minéraux du vin.
— Recherches sur la toxicité du ksopo ou tanghin de
Menabé {poison des Sakalaves); par M. L. Camus [p. 176].
— L'extrait alcoolique de ksopo est un poison violent,
notablement plus toxique chez le chien que chez le
lapin; il agit d'une façon prédominante sur le système
nerveux et sur le cœur.
— L origine des perles chez le Mytilus gallo-promncicdis;
par M. H. Dubois (p. 478). — Chez ce Mytilus^ les perles
sont manifestement produites par un distôme, différent
du reste de celui de Mytilusedulis.
Séance du 26 janvier 1903 (C. 72., 1. 136).
— Recherches sur les alcaloïdes du quinquina : cincho-
nine^ cinchonidine et cinchonamine; par MM. Berthelot lt
Gaudechon (p. 181). — Détermination des chaleurs de
combustion, de formation et de saturation des alcaloïdes
ci-dessus.
— Sur V emploi d^unjil télégraphique pour l'inscription
des tremblements de terre et la mesure de leur vitesse de
propagation; par M. G. Lippmann (p. 203). — L'auteur
propose de faire usage de stations A, B, G séparées par
des intervalles de plusieurs kilomètres. La station A,
atteinte la première par le tremblement de terre, déclaD-
che électriquement les appareils enregistreurs de B et
C, qui se trouvent ainsi en fonction lorsque arrive le
mouvement sismique, dont la vitesse est moins grande
que celle de l'électricité.
— Sur la quatrième campagne de la « Princesse Alice II» ;
— 201 —
par S. A. S. lb prince de Monaco (p. 211). — Résumé
des résultats obtenus, priDcipalement au point de vue
océanographique et zoologique.
— Sur la radioactivité induite et sur Vémanation du
radium; par H. P. Curie (p. 223). — La disparition de
la radioactivité induite par le radium dans une enceinte
fermée que Ton soustrait à Faction du radium, se pro-
doit suivant une loi exponentielle I = Iq « e , qui reste
la même entre les températures de — 180** à + 450**.
M. Rutberford a admis que le radium émet une émana-
tm radioactive qvL\\^^mh\^ croire de nature matérielle;
M. Carie emploie aussi cette expression A*émanation et
lui fait désigner Vénergie radioactive émise par les corps
radioactifs sous la forme spéciale sous laquelle elle est
mmaçasinée dans les gaz et dans le vide.
— Sur V existence de superoxydes électrolytiques de
plmb, de nickel et de bismuth; par M. A. Hollard (p. 229).
— Le bioxyde de plomb déposé à l'anode contient des
oxydes plus oxygénés, et en proportion d'autant plus
grande que la concentration du plomb dans le bain est
plus petite. Le nickel et le bismuth forment également
dans les mêmes conditions des peroxydes d*un ordre
élevé.
— Sur les équilibres qui se produisent entre le cuivre,
le iilicium et le manganèse, et sur le siliciure de manganèse
Si*Mn; par M. P. Lebeau (p. 231). — Les résultats de
cette étude conduisent à admettre Texistence des trois
nliciures définis de manganèse : SiMn«, siMa et sisMn :
ils précisent leurs conditions de formation.
— Sur deux acides phosphores dérivés de laméthyléthyl^
dtone; par H. G. Marie (p. 234). — Ces deux acides sont
l'acide monocétonique po»h».ch3.co.c«h* et son produit
d'oxydation l'acide oxyphosphinique, po»H8CH».co.c«H6.
— Sur un nouveau phénol diiodé; par M. P. Brenans
— 202 —
(p. 236). — L*auteur a étudié précédemment les trois
phénols diiodés (1.2. 4), (1. 2. 6), (1.3. 6). Il fait con-
naître un 4' isomère (4. 3. 5), obtenu en partant de
rorthonitranilinediiodée(i. 2. 4. 6).
Sur le pouvoir rotatoire dans les éthers homologues du
boméoly de Visohoméol et de Vacide caîapkocarboniqiu ;
par MM. J. Minguin et G. de Bollemont (p. 238). — Les
pouvoirs rotatoires trouvés confirment la loi de
Tschtigaeff ainsi conçue: Le pouvoir rotatoire molé-
culaire Mo = an X M reste constant dans une même
série homologue, à partir d'un certain terme de cette
série.
— Sur la chloruration des carbures aromatiques steisti--
ttiéSf par le chlorure plombique ammoniacal; par MM. A.
Seyewetz et P. Trawitz (p. 240). — Le benzène mono-
chloré est à peine attaqué. Les benzènes brome et iodé
donnent des dérivés chlorobromés et chloroiodés. Les
homologues du benzène se chlorent dans la chaîne laté-
rale. La présence des groupes nitrés semble empêcher
la chloruration.
— Recherche sur les acides ix'^'diméthylglutariques ; par
M. E. Blaise (p. 243). — La condensation du cyanacé-
tate d'éthyle sodé avec le bromopivalate d'éthyle con-
duit à un acide C^Hi^os différent de l'acide ax-dimélhyl-
glutarique, et différent également d'un acide a0-dimé-
thylglutarique obtenu en condensant le cyanacétate
d'éthyle, soit avec le tiglate, soit avec l'angélate
d'éthyle.
— Préparation et propriétés de Vhexanediol 1.6, ou
glycol hexaméthylénique et de ses principale dérivés ; par
M. Tabbé J. Hamonet (p. 244). — Le diphénoxyhexane
c«H60(CH«)«.0G«H6, traité par Hi, donne l'hexane diiodé
{(CH<)«i; celui-ci est transformé en diacétine, puis en
hexanediol, dont la constitution est encore démontrée
par sa transformation en acide subérique.
— 203 —
— CoTUritutionà la physiologie de V oreille interne; par
iM. Marage (p. 246). — Les vibrations, en arrivant au
4ympaD, conamuniquent à Tétrier des déplacements de
Tordre du 1/1000 de millimètre ; ces déplacements,
transmis par la périlymphe, impriment au sac endo-
lymphatique des variations de pression, sans vibrations
ni translation de liquide en totalité.
— Cycle évolutif des tissus privés de leurs rapports
intimes avec les nerfs; par M. Alberto Barbieri (p. 249).
— Il semble résulter de ces recherches que les neris
jouent un rôle actif et considérable dans l'évolution
; morphologique et dans l'évolution chimique de tous les
tissas.
— Sur r ovule et la fécondation des Asclépiadées ; par
: M, P. Dop (p. 250). — La symétrie par rapport à deux
plans n'est qu'apparente dans le sac embryonnaire
! addle des Asclépiadées : les antipodes n'étant pas com-
parables entre eux. ni leur ensemble comparable au
groupe des synergides et de l'oosphère. Dans cette
; famille existe la double fécondation de l'oosphère et du
noyan secondaire du sac.
J. B.
— 204 —
SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS
SÉANCE ANNUELLE
{Suite etjin) (1).
Rapport de la Commission des Prix (section des Sciences
physiques) de la Société de Pharmacie de Paris (1902)
M. Barillé, président; m. Lafont;]M. Moureu, rap-
porteur.
Messieurs,
Votre Commission a eu à'examiner quatre mémoires,
qui ont déjà valu à leurs auteurs MM. Albert Desmoa-
lière, Fernand Ducatte, Ernest-Jacques Tardy et Paul
Thibault, le titre de Docteur en Pharmacie de TUniver-
sité de Paris.
M. Desmoulière a répété sur un certain nombre de
substances végétales les recherches qu'il avait déji
faites en commun avec M. Portes sur les fraises, où il
avait découvert, vous vous en souvenez, la présence
normale de Tacide salicylique. Ses expériences person-
nelles ont établi l'existence dans les fraises, les fram-
boises, les mûres, les cyuorrhodons et la racine de
réglisse, de traces d'un composé possédant les carac*
tères du salicylate de méthyle. Cette étude a conduit
Tauteur à insister sur une cause d'erreur lors de la
recherche de l'acide salicylique dans diverses matières
alimentaires, confitures, gelées ou marmelades. Il a
confirmé et étendu les faits signalés par plusieurs chi-
mistes touchant la question du salicylage naturel des
vins, et indiqué un nouveau procédé de défécation
excluant toute cause d'erreur. Mettant enfin à profit la
propriété que possède le chloroforme, l'éther, l'étherde
pétrole et la benzine, de décolorer le salicylate de mé-
thyle coloré par le chlorure ferrique, M. Desmoulière
(1) Joum. de Pharm. et Ch., t. XVII» p. 140, l»*" février 1903.
a a déduit un procédé simple de séparation du sali-
ylate de méthyle et de Tacide salicylique dans une
olulion aqueuse.
Le travail de M. Ducatte est intitulé : « Essais de re«
roduction artificielle par voie sèche de quelques mi-
éraux naturels du bismuth (sur les dérivés halogènes
salfobismuthites). » En faisant agir à chaud les
biorare, bromure et iodure de plomb sur le trisuUure
e bismuth, Tauteur a obtenu trois séries parallèles de
nlfobismnthiteshalogénés-suirurés. Les mêmes expé-
ieoces, répétées avec les chlorure, bromure et iodure
eoivreux et les chlorure, bromure et iodure de cadmium,
'ont conduit à des résultats analogues. Les divers
composés ainsi produits ont été isolés à Tétat cristallisé
et très exactement analysés; ils constituent, pour la plu-
part, de nouvelles espèces chimiques* M. Ducatte a en
oatre réalisé la synthèsede trois espèces minéralogiques :
TEmplectite et la Wittichénite, qui sont deux sulfures
doubles de bismuth et de cuivre, et la Patrinite, qui est
DR sulfure triple de cuivre, de plomb et de bismuth.
Le mémoire de M. Tardyapour titre : « Etude de quel-
ques essences du genre anisique. » Après avoir décrit
tvecprécision une excellente marche générale à suivre
pour Fanalyse des essences, M. Tardy fait une étude
approfondie des essences d'anis de Russie, de fenouil
de Fraoce, de fenouil d'Algérie, d'un fenouil étranger
particulier, de badiane de Chine et de badiane du Japon,
lia révélé, dans Tessence de fenouil de France, Texis-
teucedu cymène, de Testragol, de l'acétone anisique
eld un corps cristallisé de formule C*®H"0' ; dans l'es-
sence de fenouil d'Algérie, celle de l'estragol et de la
Ihymohydroquinone; dans Tessence de badiane de
Cbiue, il a mis en évidence l'estragol, le terpilénol et
TacétoDe anisique et, dans l'essence de badiane du
lapon, le linéol et un carbure terpilénique. Ces
importants résultats étaient en majeure partie aupara-
vant inconnus; il en est de même de ceux qu'a fournis
à l'auteur l'élude spéciale de l'aldéhyde et de l'acétone
— 206 —
anisiques et de la fénonc, dont les combinaisons molé^
culaires avec les deux naphtols ont été obtenues parfai-
tement cristallisées.
M. Paul Thibault nous a présenté une « Contribution
à Tétude des composés du bismuth inscrits au Supplé-
ment du Codex (1895) ». L'auteur nous donne tout
d'abord la préparation d'un oxyde de bismuth hydraté
toujours identique à lui-même et exempt de toute im-
pureté, qu'il emploiera le plus souvent dans la suite.
Ayant reconnu que le benzoate de bismuth officinal
n'est pas un composé défini, il propose un nouveau mode
d'obtention fort avantageux et facile à appliquer. Pas
plus que le ben/oate, les différents salicylates de bis-
muth connus ne présentent une composition constante.
M. Thibault a réussi à obtenir un composé salicylique
de bismuth bien défini, qui est cristallisé en prismes et
possède le pouvoir rotatoire. La combinaison gallique
du bismuth a été préparée par réaction directe de
l'acide sur l'oxyde ; l'action de la potasse a fourni un
corps bismutho-potassique spécial, qui n*est, chose
curieuse, ni un sel vrai, ni un sel basique. Enfin,
M. Thibault a fait voir que, dans la préparation du lac-
tate de bismuth, corps nettement cristallisé, on peut se
servir indifféremment d'oxyde anhydre ou d'oxyde
hydraté.
Telle est, Messieurs, la substance des travaux que
nous avions à juger. Chacun des quatre mémoires est
une œuvre sérieuse, digne de tous nos éloges.
Le travail de M. Tardy sur. les essences a paru à votre
Commission particulièrement important par le nombre,
rinlért>tetlanouveautédesrésuUats,etnousestimonsqiie
lamédaille d'or de notre Société lui revient sans contestci
M. Ducatte, qui a eu le mérite d'isoler plusieurs séries
de corps minéraux, presque tous inconnus avant lui, et
de triompher des réelles difficultés que présentait leur
analyse, nous a semblé mériter la seconde place. Dans
des voies toute différentes, MM. Desmoulière et Thi-
bault nous ont également apporté des faits et des ob-
^
— 207 —
servations pleines d'intérêt; aussi, est-ce avec regret
qae nous nous voyons réduits à vous prier de leur attri-*
boer la seule et trop faible récompense laissée dispo-
nible par nos statuts.
En résumé^ Messieurs, votre Commission est d'avis
de décerner la médaille d'or à M. Tardy, la médaille
d'aiigent à M. Ducatte, et une mention honorable à
S(M. Desmonliëre et Thibault.
Ces conclusions ont été ratifiées par la Société.
Rappûrtde la Commission des prix (section des Sciences
naturelles) de la Société de Pharmacie de Paris (1902) :
M. CoLUN, président; M. Ymox; M. Vaudik, rappor-
teur.
Messieurs,
La Société de Pharmacie a reçu cette année un tra*
vaôl seulement pour le prix des sciences naturelles ; le
nombre des concurrents est donc réduit à son extrême
limite, et il me faut, comme les rapporteurs des années
précédentes, exprimer le regret qu'un trop petit nombre
d'étudiants prennent part aux concours de notre
Société.
Le travail présenté par M. Georges Dubat a pour titre :
Élude des hydrates de carbone de réserve de quelques
jraintsde Liliacées. lia été fait dans le laboratoire de
M. le Professeur Bourquelol et a été présenté à l'Ëcole
de Pharmacie pour Tobtention du titre de docteur de
rUniversité de Paris.
Dans son introduction, l'auteur, après avoir rappelé
qu'avant lui, des travaux avaient été publiés sur la
composition des hydrates de carbone contenus dans
diverses plantes de la famille des Liliacées, nous indi-
que qu'il a étudié particulièrement les graines de Petit-
Houx, de Muguet, de Cévadille, de Poireau, d'Oignon
et d'Asphodèle. Les recherches antérieures avaient
montré que dans la plupart des graines à albumen
corné de la famille des Légumineuses, on trouve
— 208 —
d'une façon presque constante deux sucres, le mannose
et le galactose; il était intéressant de voir si dans les
graines que nous venons de citer on rencontrerait les
mêmes sucres.
Pour arriver à extraire facilement les hydrates de
carbone de ces graines, M. Dubat, après avoir essayéle
procédé de Mûntz à Tacétate de plomb, et celui de
M. Bourquelot à la soude caustique, a adopté une mé-
thode qui consiste à hydrolyser les graines grossière-
ment pulvérisées soit directement avec l'eau addition-
née de 4 p. 100 d'acide sulfurique^soit après une macé-
ration préalable de vingt-quatre heures dans Tacide
sulfurique à 75 p. 100; finalement, c'est à ce dernier
procédé qu'il donne la préférence, comme pouvant
donner la quantité totale de sucres que peuvent four-
nir les graines mises en expérience. La recherche et
l'identification des sucres obtenus sont décrits avec
détails; c'est ainsi que, dans la graine de Petil-Houx«
M. Dubat a pu caractériser nettement le mannose après
avoir préparé Thydrazone, séparé ensuite le sucre de
cette dernière et finalement déterminé le point de
fusion, et le pouvoir rotatoire des cristaux desséchés
à^00^
La proportion de mannose contenue dans les grai-
nes de Petit-Houx est élevée ; elle est de 28 p. 100
environ du poids de la graine et constitue 40 p. 100 du
sucre total obtenu. M. Dubat a recherché la nature des
sucres qui accompagnent le mannose ; il a vu qu'il n'y
avait point de galactose, et que les pentoses n'exis-
taient dans ses liqueurs d'hydrolyse qu'en propor-
tion très faible ; il a donc recherché si, parmi le ou les
sucres réducteurs restant à connaître, ne se trouvait pas
le lévulose ou un sucre contenant le lévulose dans sa
molécule. Après un certain nombre d'expériences très
bien conduites que je ne rapporterai pas, M. Dubat
arrive à faire lapreuveque les liqueurs d'hydrolyse du
Petit-Houx renferment du lévulose; au moyen du
procédé à rinvertine de M. Bourquelot, il montre que
— 209 —
! sucre provient du saccharose contenu danslesgraines
i un taux voisin de 4 p. 100. Mais il existe encore une
Jforle proportion de sucre non caractérisé ; M. Dubat
L cherché à déterminer sa nature de la façon suivante :
lèpres avoir débarrassé les graines de leur sucre de
iGanne par un traitement à l'alcool à SO"* bouillant, il
ries hydrolyse, et les liqueurs obtenues sont débarrassées
là froid de lamannose par l'acétate de phénylhydrazine.
[Après séparation, on obtient à chaud avec un excès
de phénylhydrazine une osazone dont le point de fusion
lest voisin de celui île Tosazone du glucose. D'autre
• part, Texamen polarimétrique de liqueurs d'hydrolyse
'dont le titre en mannose était connu donne un résultat
tel que Tauteur arrive à la conclusion suivante : « Il est
donc permis de supposer l'existence du glucose dans
les liydrolyses des graines de Petit-Houx. »
Dans le troisième chapitre de sa thèse, Tauteur nous
indique les conclusions auxquelles il est arrivé en
traitant les autres graines de la famille des Liliacées;
elles sont les mêmes que celles se rapportant au Petit-
Houx.
En résumé, M. Dubat nous a fait voir dans son travail
que les hydrates de carbone de réserve des Liliacées
sont constituées : 1" par une très faible quantité de su-
cre réducteur.qui peut même parfois faire complètement
défaut ; 2** par une faible proportion de saccharose et
3*pardes mannanes et des dextranes.
Ces recherches sont intéressantes à plus d'un titre ;
elles sont exposées avec beaucoup de netteté, dans un
style clair et précis, elles ont été conduites avec mé-
thode, ce qui n'est pas pour nous surprendre, étant
donné qu elles ont été effectuées dans le laboratoire de
M. Bourquelot. Le seul regret que j'exprimerai, c'est
qneVauteur n'ait pu faire disparaître le point d'inter-
rogation au sujet du glucose.
VotreCommission aété d'avis de décernera M. Dubat
la médaille d'or de la section des Sciences naturelles.
Ces conclusions oui été adoptées par la Société.
J»n. it Pk^rm. et dé Chim. «• «éhik t. XVII. (15 février 1903.) i^
— 210 —
M. le président Goichard distribue aux lauréats les
médailles des prix de thèse et, après une allocution
pleine d'humour et d'esprit, il invite M. Léger, prési-
dent élu pour Tannée 1903, à prendre place au bureau.
M. Léger procède à l'installation du vice-président,
M. Landrin, du trésorier, M. Vaudin, et du secrétaire
annuel, M. Choay. Il prononce ensuite le discours sui-
vant:
Allocution de Jf. E. Léger, président.
Messieurs,
Dans le domaine politique, quand un candidat solli-
cite les suffrages de ses électeurs, Tusage veut qu'il éta-
blisse les mérites qui le recommandent, qu'il fasse ce
que Ton nomme sa profession de foi. Ici, rien de sem-
blable. Vous m'avez choisi comme vice président Tan
dernier, un peu malgré moi. Aujourd'hui, me voici
devenu votre président. Bien qu'un peu troublé par un
tel honneur, mon cœur se réjouit en présence de la
marque de haute estime que vous avez bien voulu
m'accorder. Je ferai tout mon possible pour m'en rendre
digne. Sûr de votre bienveillaute, indulgence, je serai
soutenu, du reste, parle vif attachement que j'ai tou-
jours eu pour notre profession. On a dit avec raison que
l'homme porte pendant toute sa vie l'empreinte de ses
premières années ; ceci s'applique également bien aux
années passées dans l'exercice d'une profession; et,
pour nous autres pharmaciens, les années de stage dé-
cident souvent de l'orientation à donner à notre vie.
J'en ai fait sur moi-même Texpérience. C'est en 1871
dans l'officine de Charles Maître, à Auteuil, que je fis mes
débuts. J'avais eu la chance de tomber sur un praticien
joignant h une science parfaite une grande dignité et
un vif amour de son art, de telle sorte que le stage fut
pour moi une véritable initiation aux études futures. A
l'époque que je viens de rappeler, la lutte pour l'exis-
— 211 —
tence n'était pas aussi rude qu'elle Test aujourd'hui, le
côté commercial de la pharmacie n'avait pas encore
l'importance qu'il a prise depuis. Est-ce à dire que le
pharmacien doive renoncer complètement à être homme
de science pour n'être plus qu'un simple commerçant,
ondes plus humbles commerçants, si l'on ne considère
qae le chiffre de ses affaires? Je ne le crois pas. Ne
Toyons-nous pas le haut enseignement donné dans cette
École servir non seulement à former des praticiens de
pins en plus instruits, mais aussi à faire éclore de véri-
tables vocations scientifiques.
Parmi les sciences qui intéressent le pharmacien, la
chimie doit ôtre placée au premier rang. Du reste, ne
l'at-on pas dit : la pharmacie est le berceau de laehi*
mie. Que de produits sortirent du laboratoire du phar-
macien pour servir ensuite de matériaux d'étude à nos
plus illustres chimistes, leur fournissant souvent les
éléments de leurs plus remarquables travaux. C'est
ainsi que la glycérine, ce principe doux des huiles de
Scheele, devint entre les mains de notre grand maître
Beiihelot le premier alcool polyatomique connu. De
même, les deux principales matières colorantes de la
garance : Talizarine et la purpurine découvertes par
Pierre Robiquet et Colin, furent dans la suite l'objet des
pbs importants travaux qui conduisirent MM. Grœbe
et Liebermann à la synthèse de l'alizarine et de La-
lande à la transformation de celle-ci en purpurine. La
lécithine, entrée depuis peu dans la thérapeutique, dé-
couverte par Gobley dans le jaune d'œuf, ne servit-elle
pas de thème aux recherches de Strecker et de Wurtz?
11 est à peine besoin de rappeler que PieiTe Robiquet et
Gobley faisaient partie de notre Société.
Dans le développement de la chimie, le pharmacien
a donc joué le rôle du voyageur arrivant dans une con*-
trée inexplorée et y découvrant des richesses que d'au-
tres exploiteront ensuite^: il s'est montré un 'véritable
prospecteur. Trouvant dans l'arsenal thérapeutique un
Snind nombre de substances à portée de sa main, il s'in-
^
212 —
génia surtout à extraire les principes actifs de plantes
qu'il maniait chaque jour. De ces recherches sont nés
ces alcaloïdes végétaux dont la découverte est une véri-
table gloire pour notre profession et pour notre patrie.
La nature longtemps mystérieuse de ces alcaloïdes dis-
parait de plus en plus, à chaque instant un coin du voile
se lève et le jour n'est pas éloigné où tous pourront
être obtenus par synthèse ; c'est ce qui a déjà été réalisé
pour quelques-uns tels que la conicine, la caféine et
dernièrement pour l'atropine. La quinine, la morphine
seront de même bientôt classés à leur rang dans la série
des espèces chimiques.
Longtemps encore, la nature végétale continuera à
fournir à la médecine ses médicaments héroïques;
longtemps encore, le'pharmacien continuera à cultiver
cette science aimable qu'est la botanique; cette science
au langage doux et harmonieux comme le latin dont
elle se sert, formant ainsi un peu contraste avec les
mots souvent durs et quelque peu barbares de la chimie
moderne. Néanmoins, on ne peut nier que les médica-
ments purement chimiques prennent chaque jour une
plus grande importance; mais ceux-ci viennent plutôt
s'ajouter aux médicaments tirés du règne végétal qu'ils
ne les remplacent en réalité. Deux grandes classes em-
brassent surtout ces nouveau-nés de la thérapeutique :
les antiseptiques, grâce auxquels la chirurgie moderne
peut se permettre toutes les hardiesses qu'excuse sou-
vent le succès final, et les hypnotiques, les analgésiques,
lesquels arrivent bien à point pour calmer les cerveaux
en ébullition et rétablir l'équilibre dans les organismes
névrosés des humains du xx" siècle.
Dans le développement gigantesque de la science
chimique, me sera-t-il permis de rappeler quelle part
importante revient aux savants sortis de cette École,
c'est-à-dire aux pharmaciens? Quelques-uns de ceux-ci,
ronipant avec les traditions, quittant le domaine de
l'analyse immédiate, si cher à nos ancêtres, ont abordé
avec succès la chimie pure et ses savantes conceptions.
— 213 —
lie évolution que je tiens à constater nous fait pré-
iger pour l'avenir Texistence de toute une pléiade de
vants sortis des rangs de la pharmacie.
L'année 4903 verra probablement l'apparition du
ODveau Codex. Plusieurs d'entre vous, mes chers col-
lées, accueilleront peut-être cette prophétie avec un
lalicienx sourire : je ne la crois cependant pas irréali-
le. Que sera ce nouveau Codex? je ne saurais vous le
ire, mais il est bien certain que nous y trouverons le
jTcflet des longs travaux que s'est imposés notre Société
cette occasion.
11 y a dix ans, dans une séance analogue à celle-ci,
notre regretté secrétaire général, le professeur Plan-
ehon, dans une de ces captivantes lectures dont il avait
le secret, nous faisait revivre quelques-unes des
anciennes années de notre Société. Il nous montrait les
séances occupées, en partie, à faire une revue des tra-
vaux publiés sur des sujets susceptibles d'intéresser le
pharmacien. Cet aspect de nos séances a disparu depuis
longtemps. Aujourd'hui leur intérêt réside surtout dans
les communications qui nous sont présentées. Je ne
saurais trop vous engager, Messieurs et chers collègues,
à continuer cette tradition. Le domaine des sciences
pharmaceutiques est assez vaste pour que chacun puisse
sy mouvoir à l'aise. Ne craignez même pas de nous
entretenir de sujets qui pourront paraître, tout d'abord ,
étrangers à ce domaine ; en effet, telle substance, au-
jourd'hui curiosité scientifique sans application, pourra
devenir le médicament héroïque de demain. iN'est-ce
pas à propos de ce chloroforme, resté longtemps sans
emploi, que Wtirlz disait ; « La recherche du vrai con-
'loit tôt ou tard à la découverte de l'utile. »
— 214 —
Séance du k février 1903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance impriTnée, — Elle comprend : 2 nu-
méros du Journal de Pharmacie et de Chimie^ le jBulletin
des Sciences PAarmacoloffiçueSy ï Union Pharmaceutique
et le Bulletin comm^rcialy les Bulletins des Sociétés de
Pharmacie de Bordeaux ^ du Sud- Est ^ de Lyon^ de la
Chambre syndicale des Pkar moyens de la Seine^ de l'-^*-
sociation des Docteurs en Pharmacie \ 2 numéros du
Pharmaceutical Journal; le tome XLIII des Travaux du
Conseil d* hygiène publique et de salubrité du départetnent
de la Gironde^ par M. Ch. Blarez; enfin un ouvrage sur
le Centenaire de la Société libre des Pharma/nens de Rouen
et de la Seine- Inférieure,
Correspondance manuscrite. — Elle comporte : 1* des
demandes de candidature de MM. Tardy, Desmoulière,
Eugène Thibault et Bougault comme membres résidants;
de M. Warin comme membre correspondant; 2** une
lettre de M. Dubat qui remercie la Société de lui avoir
décerné une médaille d'or dans la section des Sciences
naturelles.
Communications. — M. Bourquelot fait remarquer que
la fondation de la Société de Pharmacie remonte bien-
tôt à un siècle.
Sa première séance date, en effet, du 45 thermidor
an XI (3 août 1803). 55 membres, sous la présidence
deParmentier, signèrent le procès-verbal de cette séance
qui fut entièrement consacrée à l'élaboration du règle-
ment. M. Bourquelot demande s'il ne serait pas oppor-
tun de commémorer ce fait historique en célébrant
cette année le centenaire de la fondation de la Société.
Cette proposition est acceptée en principe et il est décidé '
qu'une commission sera nommée pour la faire abou-
tir.
M. Bourquelot présente, au nom de M. Ecalle, une
note sur le dosage de la digitaline dans les préparations
officinales de digitale. L'auteur a appliqué à ses recher-
— 215 -
ches le procédé de dosage de Keller, procédé auquel il a
apporté quelques modifications. Il a pu constater:
l^que des trois préparations liquides du Codex, alcoo-
lature, teinture et teinture éthérée, la plus chargée en
digitaline est la teinture ; 2** que des extraits, c'est Tex-
trait alcoolique qui est également le plus riche en glu-
coside actif. Il a pu confirmer, en outre, ce fait connu
depuis longtemps que les feuilles de digitale de seconde
année contiennent plus de digitaline que celles de pre-
mière année.
Ce travail est l'objet d'un échange d'observations de
la part de MM. Petit, Landrin, Viron, Léger et Bour-
qoelot.
M. Grimbert décrit la technique qui lui permet de
caractériser jusqu'à un millième de maltose dans un
mélange de maltose et de glucose. Son procédé est basé
sur la solubilité de la maltosazone dans l'acétone
étendue d'eau et sur l'observation de la forme cristalline.
M. Guerbet prend la parole au sujet de cette commu-
nication.
MM. Grimbert et Coulaud ont cherché à déterminer
la nature du corps réducteur existant dans le liquide
céphalo-rachidien. Pour cela, ils ont employé la
méthode de défécation donnée récemment par M. Patein,
puis traité le liquide filtré et déféqué par Tacélate de
phényihydrazine : l'osazone obtenue et purifiée pré-
sente tous les caractères de solubilité el le point de fusion
(an bloc de Maquenne) de la glucosazone.
Ils ont rencontré 19 fois ce sucre dans 22 cas.
M. Tvon présente à la Société un appareil destiné à
déterminer rigoureusement le poids des gouttes, parti-
culièrement dans le cas des liquides volatils. Cet appa-
reil est l'objet d'une discussion à laquelle prennent part
MM. Petit, Crinon, Bourquelot, Guinochet et Guichard.
M. Portes communique une note de M. A. Desmou-
liére, ayant pour titre : « Sur le ferment du salol contenu
dans certains laits. » Cette note n'a pas pour but d'infir-
mer les faits publiés récemment, mais démontrer qu'il
^
— 216 —
est possible d'expliquer les résultats de MM. Nobéconrtj
Merklen et Spolverini par des réactions d'ordre chimie
que, sans qu'il soit besoin d'invoquer les actions diasU-
siques. M. Vaudin prend la parole sur ce sujet.
M. Bocquillon présente un travail de M. Lahache sur
les eaux de Tidikelt.
Nomination de commissions. — Sont nommés mem-
bres : l^'de la Commission des candidatures : MM, F. Vi-
gier, Cousin et François: 2° de la Commission du Geo
tenaire: MM. Crinon, Petit, Marty, Portes, Lépinois et
les membres du Hureau.
Déclaration de vacance. — Une place de membre rési
dant.
FORMULAIRE
Potion à la quinine sans amertume.
Sulfate de quinine Os^SO
Essence de menthe V gouttes
Solution saturée de saccharine X »
Eau distillée 9 ff»"
(LUTZ.)
Formules épilatoires.
Teinture d'iode 3«'
Essence de térébenthine 6
Huile de ricin 8
Alcool 50
CoUodion 100
Badigeonner 3 ou 4 jours la surface velue : tous les
poils restent adhérents en enlevant la croûte collo-
dionnée qui reste.
Autre formule :
Iode pur is^
Essence de térébenthino i
Teinture de castorcuin 2
Alcool 20
Collodion 30
Appliquer 2 à 3 jours consécutifs, une fois par
24 heures. [Journ. de méd. de Paris,)
A^^éronT: 0. Doin. ^
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LEVÉ, KUU CA8SBTTB, 17.
— 247 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Analyse des « apéritifs amers y> ;
par MM. Sanglé-Ferrière et L. Cuniasse.
Comme suite à notre récent travail sur l'analyse des
absinthes du commerce (1), nous avons pensé quMl serait
peuMtre possible d'appliquer aux spiritueux dénommés
% apéritiTs amers » notre méthode de dosage des
essences basée sur leur indice d'iode, ainsi que notre
procédé d'absorption des essences à Taîde du noir déco-
lorant, procédé qui permet d*effectuer l'analyse de
lalcool employé dans la fabrication de ces boissons
dites apéritives.
Les apéritifs amers du genre de l'amer africain sont
pour la plupart préparés avec des alcoolats parfumés
obtenus par macération et distillation de plantes aroma-
tiques, ou par simple infusion de ces plantes. Il arrive
quelquefois que l'on mélange les produits de distilla-
tion avec ceux d'infusion ou encore que Ton emploie
I uniquement un mélange tout préparé d'essences.
! Les formules de préparation peuvent donc varier à
Imfini, mais elles se rapportent presque toujours au
\ type suivant que nous empruntons au Traité de lafabri^
cation des liqueurs j par M. J. Fritsch (2).
Amer, dit Pieon,
CaUmns «ronuticiu 80sr
Ecorce» d'oranges amères 2^,^00
Quinquina gris lOOs'
Colombo {08'
Cardamoaie 5s'
.\loé« 5«r
Zeitcs do citrons frais (nombre) 4
▲kool kd^ 201U
Eaa commune 5ii(
Mettre le tout dans ralambic, chauffer pour le tran«>
(I) Sii!ioLé-PBR&iBKB et L. CuNusas. Nouvelle méthode d'analyse
duabânthêt présentée à VAcadémie de médecine, Ounod, éditeur, 1902.
fi)lfassMi, è4itew(lS91, p. 3S1).
/mm. ée Phmrm, tt de Chùn. 6« aÉaii, t. XVII. (t«r mars 1908.) 15
— 218 —
chage, laisser refroidir; à l*infusion ainsi obtenue
ajoutez :
Infusion de gentiane 1"»
Amertame do cacao 3
lufusion d'oranges fraîches 2
Liqueur curaçao ordinaire 5
Esprit d'oranges fraîches 2
Infusion do coing 3
Caramel dédoublé 3
Ajouter l'alcool et Teau nécessaire pour faire 100^'^
d^amer; celui-ci doit peser comme l'amer Picon, 27*
(apparent) d'alcool;
Les extraits composés servant à préparer instantané-
ment les « amers » contiennent plusieurs variétés
d'essences ; nous donnons ci-dessous la composition do
l'un de ces types d'extrait assez répandu dans le
commerce :
Essence d'orange 1188r8
— do citron 120«'"
— de curaçao 168s%5
Alcool à 96- '. l»i»,400
Teinture de quinquina gris 800^'
— gentiane 462k''
— rhubarbe SOOk»"
Extrait de cacao 300k**
Cet extrait s'emploie à raison de 3 à 10»' par litre
dans un sirop alcoolisé coloré au caramel.
Dans les amers préparés par distillation ou par in-
fusion, la dose d'essences en dissolution est en général
moins forte que dans l'absinthe, la proportion des pro-
duits aromatiques employés dans la fabrication étant
relativement minime et le degré alcoolique des amers
ne dépassant presque jamais 40^. Mais lorsque ces spi-
ritueux sont obtenus par simple macération de certains
végétaux dans l'alcool, il y a lieu de considérer, indé-
pendamment de Teffet physiologique de Talcool et des
fîssences, l'action que peuvent également exercer les
alcaloïdes et certains glucosides tels que l'aloïne, pro-
venant des plantes employées.
D'autre part, l'emploi direct de mélanges d'essences
HBrr-«vr^
— 219 —
préparés par certains commerçants présente l'in-
convéoient, comme nous Tavons constaté du reste,
d'introduire une dose d'essences supérieure à celle
susceptible de s'y dissoudre et de laisser surnager à la
surface du liquide alcoolique une couche huileuse d'es-
sences.
Toat en étant en proportions assez faibles, les
essences contenues dans les amers sont douées d*un
pouvoir aromatique assez puissant qui permet de mas-
quer le mauvais goût de certains alcools du commerce
provenant de distillations défectueuses ou le plus sou-
vent de l'emploi de flegmes alcooliques très chargés en
impuretés par suite de distillations successives et anté-
rieures, ou encore de mélanges contenant des alcools
dénaturés et en partie désodorisés.
Etant donnée la composition des amers, il nous a paru
que l'analyse de ce spiritueux devait ôtre complétée par
les recherches suivantes :
i* Examen de l'alcool au point de vue de ses impu-
retés. — Dans le but de déterminer le titre alcoolique
du produit et de séparer ensuite les essences, on distille
iOO""' aussi complètement que possible.
Après distillation, on ramène au volume primitif, on
prend le degré alcoolique et on conserve le distillatum
qui doit servir au dosage-des essences.
Quand on connaît ce titre alcoolique, on applique le
procédé que nous avons décrit pour l'analyse de l'al-
cool dans les absinthes,c*est-à-dire que l'on dilue l'amer
de façon à obtenir 600*^"* de liquide à 25* et on ajoute
40*" de noir spécial Poulenc PW.
On laisse en contact 24 heures au moins en agitant
de temps en temps, puis on filtre. Cette opération est
parfois un peu longue par suite de la nature du produit;
il peut arriver que le liquide passe avec une légère
coloration jaune due au caramel. Dans tous les cas, i(
^tsans odeur appréciable et sa faible coloration ne
gène en rien, puisqu'une distillation élimine définiti-
vement les matières fixes.
n
— 220 —
On distille 500 '^"^ comme pour les absinilies et on
recueille 300""^'.
Sur cet alcool on dose les impuretés par fonctioua
chimiques. Les aldéhydes sont exprimées en éthanal» le
éihe^s en acétate d'éthyle, les alcools supérieurs enl
alcool isobulylique ; on dose le furfurol. L^acidilé esU
tUfée directement sur le spiritueux non distillé et
exprimée, selon rusag:e en acide acétique (t). Ob|
recherche Talcool méthylique.
2"" Dosage des huiles essentielles. — Les huiles essen- j
tielles contenues dans les apéritifs amers ou amers afri*J
cainssont surtout l'essence d'orange partugaleyressenee.j
de citron ou leurs succédanés de la famille des Hespé- 1
ridées.
Ces essences appartiennent au groupe des essences àl
fonction aldéhydique ayant pour constituant principal
le citral ; on y rencontre aussi le citronellal et le lima-|
nène.Pour les doser, nous employons un procédé iden-.
tique à celui que nous avons adopté pour le dosage |
des essences dans l'absinthe.
Les lOO*"""' d'amer distillés pour l'obtention du degré 1
alcoolique sont très exactement mesurés. On en prélève
fO^"^ que Ton place dans une fiole conique bouchée à
l'émeri. — Dans une fiole semblable on met 50^' d'alco<ri
à 40° environ, on verse dans, les deux fioles et très
exactement 15 ou 25*^™' d'une solution iodo-mercoriqae
composée :
Iode pur 251?^
BichloTaro de mercare 3*^
Alcool pur à 80o iHi
Ou laisse en contact trois heures. On lave le bouchon
et les parois de la fiole avec xme sollfffion con^editrée
d'iodore de potassium pour rassembler tout Fiode et on
titre, à l'aide de la solution normak-décime d'hyposul-
file de sodium, jusqu'à décoloration.
(i]CH GriRARD et DupRB. Anolysê des matières alimentaires, Duood
édiMsF. — Cb. GnuLRDetL. CuOTASBa. Manuel pratique de Vanalyssdts
alcools et des spiritueux. MassoD, éditeor.
— 221 —
La différence de centimètres cubes employés pour les
deux titrages X 0,0753 donne, dans ces conditions, la
tnenr &i essences par litre.
L'essence de P(M*tagal étant de beau<x)up celle qui
ilofftine dans les liqueurs apéritivesamères, nous avons
pris, comme facteur permettant d'établir la proportion
totale d essences, le pouvoir d'absorption de Tiode de
cette essence qui est eu moyenne de 3,42 et pour sim-
plifier les calculs, sachant que notre liqueur d*hypo-
sulfite de sodium est normal-décime correspondante à
la liqueur normal e-<léci me d'iode, nous avons déter-
miné le facteur 0,0753 qui donne directement, dans les
conditions d'expériences indiquées, la teneur en
grammes par litre (1).
Nous avons du reste vérifié et constaté, par de nom-
breux dosages effectués snr des solutions titrées conte-
nant des mélanges de ces essences, que ce facteur don-
nait des résultats très satisfaisants.
3* Etade des matières fixes. — Ces spiritueux con-
tiennent une quantité relativement grande et très
variable de matières fixes en dissolution dont la propor*
lion varie entre 40 et 150*' par litre.
Aans cet extrait complexe,c'est généralement le sncre
qni domine, puis le caramel qui sert à colorer et enfin
les substances extractives des végétaux employés dans
l'infosion et dans lesquelles on trouve des principes
amers, des glncosîdcs, des alcaloïdes, etc.
Dù9aye de t'extrait eee. — Le poids de l'extrait soc
est obtenu d'aoïe façon suffisamment exacte en évapo-
raat.à Tétuve i*églée à 100% lO"""^ de «spiritueux dans
nae capsule de verre plate ; après 8 heures d'exposition
dans rétnve,on peut considérer le poids obtenu comme
oenslant.
Da8%çe du sucre. — Le sucre se trouve dans les
amers à l'état de saccharose en partie interverti ; pour
le doser, on prend 10*^"' d'amer, on chasse l'alcool et on
(i) SASMué-AniRiàini oi L. 0onxa.8SB. Journal de Pharmacie et de
Chimie, 15 fémcr 1903.
— 22Î —
ajoute 5^'"' de perchlomre de fer en solulion concenlrée,
on chauffe 10 minutes au bain-marie, on laisse rerroidir
et on sature Tacidilé en ajoutant avec précaution une
solulion de carbonate de sodium concentrée. On met
une petite pincée de noir décolorant et on complète aa
volume de lOO*'"' avec de leau distillée.
Après (iltration, on dose sur 10^°*' de liqueur de Feh-
ling. Ces matières réductrices trouvées peuvent être
indifféremment exprimées en glucose ou en saccharose.
Recherche du caramel. — A 25*^™' d'amer on ajoute
au moins deux volumes d'alcool à OG"". On filtre pour
séparer les gommes et les dextrines. On évapore Tal-
cool et on ajoute une solulion concentrée de chlorhy-
drate de phénylhydrazine dansTacétate de sodium, qui
à froid donne après une heure ou immédiatement à
chaud un précipité floconneux rouge-brique.
Recherche des colorante de la houille. — Ces colo-
rants sont peu employés dans les amers; néanmoins cer-
tains marchands de colorants et de produits pour distil-
lateurs vendent un colorant brun spécial pour amer
qui contient un rouge-ponceau, du jaune de naphtolS
et une petite quantité d'indigo.
Après s'être assuré de la présence de l'un des colo-
rants de la houille ponccau ou jaune de naphtol pas-
sant dans l'alcool amylique ammoniacal, on peut sépa-
rer ces trois couleurs à Taide du tour de main suivant:
On évapore à sec dans une capsule plate la solution
diluée, on reprend à froid par l'élher acétique bien lavé
et desséché qui enlève le rouge et le jaune en laissant le
bleu. La liqueur décantée est évaporée à sec au bain-
marie et reprise par une petite quantité d'eau dans
laquelle on ajoute une goutte de chlorure de baryum
pour précipiter le ponceau. Il suffit de filtrer pour sépa-
rer la matière colorante jaune qui reste en solution.
Les autres colorants de la houille peuvent être recher-
chés par les méthodes générales connues (i).
(1) Ch. Girard et Dupré. Analyse des matières alimentaires, Dunod,
éditeur.
— 223 —
Reehere/ie des alcaloïdes et des glucosides. — Nous
tavons vu que le mode de préparation des amers par in-
[fasion présentait l'inconvénient d'enlever aux plantes
[aromatiques employées une certaine quantité de sub-
I stances extractives pouvant contenir des alcaloïdes et
I des glucosides, il y a donc lieu de rechercher ces corps
[ dont la présence, même à faible dose, est susceptible de
I causer de sérieux inconvénients.
Dans ce but, nous conseillons de suivre la méthode
i indiquée par M. Ogier dans son Traité de Chimie toxico-
[logique sous le nom de Modification cC Otto (page 506).
I Mais lorsque Ton veut simplement constater la présence
de ces corps nocifs, ce qui est le ca» général, et qu'on
De dispose que d'une faible quantité d'échantillon, on
peut opérer de la façon suivante :
On prend 1 00 à 200''"*' d'amer, on chasse l'alcool au
bain-marie après avoir acidifié par un peu diacide tar-
trique. On laisse refroidir, on sature par du carbonate
de sodium, puis on épuise deux fois avec 50*^"' d'éther.
Ce dissolvant, séparé de la couche aqueuse, est filtré et
mis à évaporer ; quand il ne reste plus que très peu
d'éther, on en prélève une petite portion pour recher-
cher les aloïnes à l'aide du procédé donné par M. Ogicr
dans l'ouvrage déjà cité (page 698) et qui consiste à
ajouter à la solution éthérée quelques gouttes d'eau et
une faible quantité d'une solution concentrée de potasse,
<{ui, dans le cas do la présence de Taloès, donne une
coloration rouge très sensible. Cette réaction peut être
complétée par l'essai au sulfovanadate d'ammoniaque
qui, avec Taloïne, donne une coloration brune et par
le chlorure d'or, avec lequel on obtient un précipité
rouge-pourpre, etc..
Pour la recherche des alcaloïdes, on évapore complè-
tement l'éther et on en traite le résidu par un peu
d^&cide chlorhydrique faible. Cette solution est soumise
aux réactifs généraux des alcaloïdes : réactif de Rou-
chardat, réactif de Tanret, acide picrique, etc...
Nous donnons ci-contre quelques analyses des prin-
H
^^
^^"
■
^*
■
^
t p ,'
'■si
3ï i »
è
<
i
r.
<
i^
r-
î
S
<
î4 >'■'' O f —
1-5
5Ï
il
■ ■!■
1
= i ^ ■■=
■e
m
^ i
O Cï. =r. « o
5 s
II
1
•- S i
s s,-
|:-:-:-|
T4
il
9
1
lii -
^4= !
H
1
! g £ „
^4S
e; se r- fN "5
-T7
s-
il
rt
e « -^
lis ".
aï s> ^ g i •*
:S 3t ïO « «
il
2 1
ta— 1
È É 1
ît; 7. n r- g ^ 30
lis ^r^ïo ■^
30
li:., . KiJJI
-je*yiijo^t-[.M.j[iiv
!?!»*«»- ^
=«'*"-!
-3 =
^J .-^ îc i-ï cc^
«î ^ 'M ^ «
C
« s
ï
Us
4 I^
^1 O Cl 1^ _2
1* iTj -«* ^r^ 1—
4p>
1
^niî| nu flJEilpjtl
1^
1
li!l!fi :
i. ^.îi
c
s i
^
p
= =:
« :e : : ^g
• ' = d. iS *
n
8 :
l!
^5
- L
si!
lit
■
J
i
eipavx <r ^érilifeaiB<ers n du commerce et des amers pré-
parés par noos avec des alcools de puretés différent'es.
Jisciercie de petites quantités (fe maltose en présence
du çliicose; par M. L. Grimrert.
La détermination d'un mélange de glucose et de mal-
tose n*offre pas de grandes difficultés quand ces deux
sacres existent en proportions telles que la déviation
pofarimétrique et l'action réductrice peuvent être mesu-
rées avec certitude. Il n'en est pas de même quand Tun
des deux corps n'occupe dans le mélange qu'une place
mfime. Leur transformation en osazone peut rendre
dans ce cas de grands services.
J'avais pensé mettre k profit, dans ce but, la technique
pablîée par MM. R. Lépine et Boulud dans les Comptes
rendus de la Société de biologie du 7 décembre 4901.
Leur procédé consistait h traiter rosazone formée par de
l'élher; la maltosazone seule entrait en dissolution.
Léther évaporé laissait un résidu qu*on faisait cristal-
liser dans de l'eau chaude; les cristaux desséchés
fondaient à 206\
J'ai voulu d'abord vérifier la valeur du procédé en
opérant sur une maltosazone provenant de maltose pur,
ayant subi deux cristallisations dans Talcool à 96° et, à
mon grand étonnement, j'ai dû constater que la maltosa-
zone est aussi insoluble dans Véther que la glucosazone^ ce
qni rendait toute idée de séparation impossible.
Je fais également les plus gi'andes réserves sur le
point de fusion obtenu, par les auteurs précités, car ils
ne nous donnent aucun détail sur la manière dont ils
ont opéré. Or, comme le dit fort bien Maquenne (1), « le
point de fusion des osazones n'est pas net et peut même
varier de plus de 20** suivant le temps que la matière
met à fondre».
C'est ainsi qu'en employant la méthode classique du
,1.1 L. Ma4)cbnnx. Les sucres et leurs principaux dérivés, p. 257.
Parii, Csxrh et Naad, 1900.
— 226 —
bain d*huile et en chauffant rapidement, comme
recommande Fischer, j'ai vu la maltosazone commencer
à se décomposer vers 180^ tandis que sur le bloc de
Maquennc, par la méthode dite de. la fusion insian
tanée de Bertrand, on obtient un point de fusion cons-
tant de 196-198\
Le glucose dont le point de fusion classique est fixé
à 205° ne fond en réalité qu'à 230-232*» (Bertrand).
J*ai donc repris Tétude de la maltosazone et comparé
ses propriétés à celles de la glucosazone dans un but de
séparation possible.
Maltosazone. -r- Des solutions de maltose pur de
plus en plus étendues sont additionnées pour 20"*' de
1*^"' de phénylhydrazine fraîchement rcdistillée et de
1*^"' diacide acétique, puis chauffées au bain-marie pen-
dant 1 heure. Aucune cristallisation n'apparaît à chaud,
Tosazone ne se forme que par refroidissement.
La réaction est encore nette dans une solution ne reo-
fermant 1/1000 de maltose; au delà/je n'ai obtenu
qu'un résultat négatif. En cela la recherche du maltose
par la phénylhydrazine est moins sensible que celle
du glucose dont on peut déceler par ce procédé
jusqu'à 1/20000.
Examinée au microscope lorsqu'elle vient d'être pré-
parée, la maltosazone se présente sous forme de larges
cristaux tabulaires allongés, colorés en jaune. Ces cris-
taux sont plus petits, tout en conservant leur forme
générale, lorsqu'ils proviennent de solutions diluées.
Recristallisée dans l'eau, la maltosazone donne les
mêmes cristaux plus courts et groupés en rosace ou en
cocarde.
La maltosazone est insoluble dans le benzène et dans
l'éther. Elle se dissout rapidement dans l'eau chaude,
et à froid dans l'alcool méthylique, dans l'alcool à 50*
et dans un mélange à parties égales d'acétone et d'eau.
Purifiée par traitement au benzène et desséchée
à 100^ elle fond à 196-198- au bloc de Maquenue
(procédé de la fusion instantanée de Bertrand).
— 227 —
Glueasazone. — Le glucose traité de la même manière
doDQft une osaxone cristallisée qui se précipite à chaud
même dans les solutions ne renfermant que 1/15U0 de
sucre; au delà de cette limite, la précipitation ne se fait
plus que par refroidissement et la réaction est encore
netle pour une dilution do 1/20000.
La gtucosazone se présente au microscope sous forme
de longues aiguilles groupées eu branche de genêt, ou
bien dans les solutions étendues en faisceaux caracté-
I. ris tiques.
Elle est, comme la maltosazone, insoluble dans le
benzène et dans l'éther; elle est de plus insoluble dans
Veau chaude et à froid dans Talcool méthylique et dans
racétone étendue. Son point de fusion au bloc de
Maquennc est de 230-232** (Bertrand).
Séparation (tun mélange de glucose et de maltose, — La
solution renfermant les deux sucres est additionnée,
par 20*"', de 1*"' dephénylhydrazine et de \'^^ d'acide
acétique cristal lisable. On porte le tout au bain-marie
bouillant pendant 1 heure et on laissse refroidir com-
plètement. On recueille Tosazone formée, on la lave à
Teau froide, puis après dessiccation, au benzène jusqu'à
ce que celui-ci cesse de passer coloré, finalement on la
dessèche à 100". On a alors le choix pour la séparation
de la maltosazone entre les deux modes opératoires sui-
vants :
1* L^osazone purifiée est triturée dans un mortier de
verre avec la plus petite quantité possible d'acétone
étendue de son volume d'eau. On filtre. Le liquide
filtré abandonné à lui-même laisse bientôt déposer des
cristaux de maltosazone. Si Ton a employé trop d'acé-
tone pour la quantité de maltosazone existant duns le
mélange, la cristallisation ne se produit pas. Il faut, dans
ce cas, laisser le liquide s'évaporer à Tair dans une
capsule de verre jusqu'à disparition de l'odeur d'acé-
tone, verser le résidu trouble dans un petit tube à essai
et le chauffer légèrement au bain-marie jusqu'à éclair-
cissement, puis le laisser i-efroidir lentement.
— 228 —
2* L'osazone purifiée est délayée dans une très petit
quantité d'eau et chauffée au bain-marie bouillant
daut 5 minutes. Filtrer rapidement Le liquide fiU
donne par refroidissement des cristaux de maltosazoMl
que Ton peut faire recristalliser comme il vient d'êtiel
dit plus haut.
En employant concurremment ces deox naéthodes]
j'ai pu caractériser nettement le maltose dans une soin-
tîon au 1/1000 contenant également 1/1000 de glit-j
cose, et dans une autre solution renfermant 1/2000 de
maltose pour 1 p. 100 de glucose.
Dosage de la digitaline dans les préparations o^cinales
de digitale et de digitaline ; par M. Ecalle (1).
Dans toute cette étude, la dénomination de digitaline
s'appliquera, exclusivement, à la digitaline cristallisée
du Codex français obtenue, pour la première fois, par
Nativelle. Celte digitaline est enlièrement soluble dans
le chloroforme et identique à la digitoxine allemande de
Schmiedeberg.
Le produit que ce dernier auteur appelle digitaline
est un glucoside de la digitale dont l'action physio-
logique est très diGEérente de celle de la digitalise
française.
Il est donc nécessaire d'élablir neltemenl la diffé-
rence des deux produits désignés si malencontreuse-
ment sous le même nom, alors surtout que KiJiani (2) a
pu obtenir la digitaline allemande à l'état cristallisé.
La digitaline crislallisée française présente les
caractères suivants : Elle est insoluble dans Teau, faci-
lemcnt soluble dans Taicool et le chloroforme, moins
soluble dans l'éther, insoluble dans l'éther de pétrole.
La digitaline allemande est insoluble dans l'eau, soluble
dans l'alcool et insoluble dans le chloroforme.
La digitaline cristallisée française et la digitaline aile-
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie, le 4 féTricr.
(2) KiLiANi: Joum. rfe Pharm. ei de Chim., [6], t.TX, p. 57, 1899.
! — 2^9 —
ÉDande présenleni d'ailleurs des réactions parlicalières
qm permeLlent de le? différencier l'une de l'autre,
krsqu oa les dissout dans l'acide sulfurique concentré
«I qu'on agoate à la solulion un oxydant, brome, acide
uolique on perchlorure de fer.
Kiliani a, le premier, donné un mode opératoire pra-
tique. €'est ce procédé, légèrement modifié par Keller,
puis par Kiliani lui-même, que nous avons suivi.
On prépare, comme réactifs, les deux solutions sui-
▼iBles :
Solution n* 1
FO*H« par. i00cn»3
SoLation d'alaa de fer à 5 p. 100 1»°^^
Solution n» 2
I Acide acétique cristallisable 100«"^
Solution d alan de fer à 5 p. 100 !«»''
I Iode opératoire. — On verse, dans un tube à essai,
! envirou 4 à 5*'"' de la solution n** 1.
I D'autre part, on fait dissoudre, dans un autre tube à
i essai, ou mieux dans un vase à expérience, une trace
de digitaline dans un demi-centimètre cube environ de
I la solulion n" 2 ; on y fait tomber ensuite une goutte de
! perchlorure de fer, puis on fait glisser doucement cette
I dernière solution le long des parois du tube contenant
la solution n® 1 et on laisse quelques minutes en
I contact.
Avec la digitaline française, il se forme, à la limite
des denx couches de liquide, une zone foncée et au-
dessus, par conséqueat dans l'acide acétique, un anneau
Meu vert absolument caractéristique.
Arec la digitaline allemande, cette coloration bleu-
^wl Ae la partie supérieure ne se produit pas, mais la
partie inférieure (acide sulfurique ferrique) se colore en
ronge violet.
La présenoe simultanée des deux réactions permet de
i reconnaître un mélange des deux digitalines (1).
WKxuim.Jattm. de Pharm. et de Chim., [6], t. IV, p. 29,. i8»6.
— 230 —
D'après les travaux de Keller (1), la difçitaline cris-
tallisée française étant de beaucoup le plus aclif de
tous les glucosides trouvés et isolés dans la digitale,
on peut admettre que la valeur d'une digitale ou de ses
préparations doit èlre proportionnelle à la quantité de
digitaline cristallisée qu'elle contient. Effectuer ce
dosage serait donc un moyen de fixer cette valeur.
C'est ce que nous avons essayé de faire.
Le procédé de dosage que nous avons adopté est ce-
lui de Keller (2). Après plusieurs essais, nous avons
cependant cru bon d*y apporter quelques modifications
qui, à notre avis, donnent une plus grande précision
aux résultats. Le mode opératoire auquel nous nous
sommes définitivement arrêté a été contrôlé sur une
solution de digitaline, mélangée à un extrait inactif
dissous (extrait de chiendent).
0^%236 de digitaline cristallisée sont dissous dans
o'^"^ d'alcool a 90', puis mélangés à une solution de 2»^
d'extrait de chiendent dans q. s. d'eau distillée, le
volume total étant porté à environ 150^"*. Celte solu-
tion est additionnée de 25*^"" de solution au 1 :iO d'acé-
tate neutre de plomb, puis le volume complété à 200**'.
Après agitation et iillration, on prélève 100*^"' du
liquide filtré. Ces lOO'^"' sont traités par 10*"' de solu-
tion de sulfate de soude h partie égale, pour les débar-
rasser de l'excès de plomb. Après 48 heures de repos, on
décante 90*"^ du liquide clair. C'est sur ces 90""', qui
représentent par conséquent les ^^ du liquide total, que
va s'effectuer réellement le dosage de la digitaline.
(Cette quantité de gO'^™* n'a rien de fixe, on se contente
de décanter la plus grande partie possible du liquide
clair et on opère sur ce liquide après en avoir exacte-
ment pris le volume.)
Pour cela, on ajoute au liquide décanté :
AmmoDiaqae à JO p. 100 2»»'
Chloroforme 30*^™=»
(1) Journ, de Pfiarm. et de Chim., (6), t. VI, p. 16:. 1897.
(2) Ibid., p. 168. 1897.
— 231 —
Le tout est versé ensuite dans une ampoule à robinet
d*environ 230^""' agité modérément. (25 à 30 secousses),
et mis à reposer. Le liquide chloroformique décanté est
filtré sur un BItre préalablement mouillé de chloro-
forme.
On recommence cinq fois l'opération avec une même
quantité de chloroforme. Il est quelquefois nécessaire,
pour épuiser plus complètement les liqueurs, d'accen-
tuer les secousses dans une ou deux de ces opérations.
Ud commencement d'émulsion peut alors se produire;
' dans ce cas, on laissera reposer le mélange pendant
48 heures. Tous les liquides chloroformiques, étant
réunis dans le même vase à précipité, sont mis à
évaporer au-dessus de la vapeur d'eau et séchés par un
courant d'air chaud.
L*évaporation complètement achevée, le résidu est
redissous dans environ 3*^"' de chloroforme et la solu-
tion chloroformique recueillie dans un second vase à
précipité en verre de Bohême, préalablement taré et
d'une contenance d'environ 100'"'.
A cette solution on ajoute :
!• Ether sulforîqae de 0,720 de densité lOcms
*• Elhep de pétrole 70cm»
Ce mélange est agité avec précaution et mis à déposer
pendant 48 heures, après avoir eu soin de recouvrir
le vase d'un verre de montre, afin d'éviter une trop
grande évaporation du liquide.
Le Kquide clair est ensuite décanté aussi loin que
possible, puis le liquide restant mis à évaporer, d'abord
aa-dessus de la vapeur d eau, puis au bain-marie et
enfin, lorsqu'il ne reste plus que très peu de liquide,
environ 1«°*', séché par un courant d'air chaud.
Le vase est ensuite placé dans un dessiccateur et pesé
après refroidissement.
La quantité de digitaline obtenue a été de 0«',0098,
soit pour la quantité totale Îï:22îîl2<il2 x 2 = 0«S0239 au
lien des 0>',0236 employés.
C'est par ce procédé que nous avond dosé la digitaline
dans plusieurs préparations de digitale.
Résultats. — Voici les résultats que m>us avons ob-
tenus •
i® Dans une teinture de digitale du commerce {fçt^
mtùledu Codex) :
Le dosage a été effectué sur 100^' de teinture qui ont
été évaporés au bain-marie jusqu'à réduction à lO'**,
Ces 40*^"' ont été repris par 100*^"" d'eau distillée et le
dosage effectué comme précédemment.
Nous avons trouvé 0«%0398 de digitaline pour les
100«*^ de teinture de digitale, soit : 0«%398 p. 1.000.
La digitaline se présente alors, ainsi que Keller Ta
constaté, sous forme de vernis en partie cristallisé. Elle
n'est pas absolument pure, lorsqu'on opère sur une
teinture, un extrait ou des feuilles et contient alors des
traces très faibles de digitaline allemande.
Ce dosage terminé, une trace des 39"«',8 de la digita-
line obtenue a donné la réaction caractéristique d'iden-
tité.
La même vérification a été faite pour chacun des
dosages effectués dans le cours de ce travail.
2** Dans une teinture êthérée de digitale du commerce
{Jormule du Codex) :
lOO»*" de teinture éthérée de digitale ont été évaporés
avec les précautions nécessaires, le résidu repris par
l'eau distillée et l'évaporation continuée comme précé-
demment. Résultai : 0»',02337 pour 100«' de teinture,
soit : 0»',2337 p. 1060.
{A suipre.)
Sur lejerment du salol contenu dans certains laits;
par A. Desmoluères (1).
MM. Gh. Nobécourt et Merklen ont récemment pubUé(2)
une série de travaux concernant les ferments au lait et
(t) Note présentée à la Société de Pharmacie (séance du 4 férricr).
(2) Presse médicale^ 1902, p. 1229 et 1242.
■p^sr^
T^*'
— 233 —
ayant trait en particulier à l'existence dans certains
hits, ies laits de femme et d'ânesse, d'un ferment possé-
dant la propriété de dédoubler le salol en ses compo-
sants, acide salicylique et phénol. Les auteurs ont em-
ployé le procédé suivant pour caractériser le ferment
hydratant du salol: on ajoute à 20*^"' de lait i^' do salol
et on place à l'étuve à 37"^, puis on traite par Téther h
plusieurs reprises; on décante, on évapore et on ajoute
ta résidu une solution titrée de perchlorure de fer. Le
dosage se fait par le procédé colorimétrique. La réaction
caractéristique n'apparatt qu'après un séjour de 1 à
2heures à Tétuve, elle est toujours nette après un sé-
jour de 20 à 24 heures. Pour 20^"* de lait de femme, la
^ quantité d'acide salicylique formé a varié entre i**%8 et
lO**', pour les laits d'ânesse entre 6"8' et 7"8%5.Le fer-
ment du salol manque toujours dans les laits de chèvre
I et de vache. MM. Nobécourt et Merklen ont de plus
I remarqué que le dédoublement du salol se produit éga-
I temenl à la température de 20'' et faiblement et tardive-
' ment à la glacière; Texposition du lait à une tempéra-
ture de 55 k 60^ pendant une heure atténue son activité;
celle-ci disparait à une température de Go"* pendant une
heure, de 400'' pendant une demi-heure de 115" pen-
: daot dix minutes. L'acidification du lait, même quand
I elle est faible, empêche l'action 4u ferment.
Ces données ont été pleinement confirmées par Luz-
xattel Biolchini et par Spolverini.
* Nous allons exposer un certain nombre de recherches
que nous avons faites au point de vue chimique seul ; et
ces recherches, nous avons été amené à les effectuer
après avoir constaté le fait suivant:
Si à du lait de femme ou môme à du lait de vache on
ajoute une certaine quantité d'acide salicylique, pai*
, exemple 15 à 20"«' pour 50^™' de lait, que l'on agite
soigneusement, et que Ton abandonne quelques instants
au repos, il semblerait à première vue, après avoir lu la
communication ci-dessus, qu'il doive être possible d'en-
lever cet acide salicylique par agitation du liquide avec
^<Mrm. éê Pkgrm, et 4m Chim, «« séb», t. XVII. (!•' mars 1903.} 16
""^
— 234
un dissolvant approprié. 11 n*en est rien cependant:
l'éther ou la benzine n'enlèvent qa'une très petite por-
tion surtout dans le cas du lait de femme de l'acide saii*
cylique précédemment ajouté.
Ya>t-il là un fait réellement bien étonnant? NoOf
ainsi que nous allons le voir. Disons d'abord que l'acide
salicylique ajouté au lait peut être entraîné intégrale*
ment par l'éther ou la benzine, à condition d'aci*
duler fortement au préalable, par exemple à Taide de
quelques gouttes d'acide chlorhydrique ou solfa*
rique.
Maintenant reprenons la question d'un peu plus loia
On sait que la réaction des laits est variable et qu'elle a
été attribuée surtout : aux phosphates (A. Gautier), aax
matières proléiques (Vaudin).
Oràquelétatse trouvent les phosphates dans le lait?
D'après Duclaux, la partie soluble du laif contientdes
nombres à peu près égaux de molécules de phosphate
Iricalcique, phosphate bisodique et citrale de soude.
M. Vaudin, dans un travail fort intéressant, est arrivé
sensiblement aux mômes conclusions. L'acide phospho*
rique existerait donc dans le lait à l'état de phosphates
bibasiques et tribasiques. D'aulre part, Berthelot a mon-
tré que dans la saturation de l'acide phosphorique par
la soude les trois molécules de soude qui interviennent
ne dégagent pas la même quantité de chaleur en se com-
binant à l'acide orthophosphorique. La première molé-
cule dégage autant de chaleur (14*^,7) qu'en s'unissant
aux acides monobasiques les plus énergiques; la
deuxième en dégage seulement autant (41'',6) qu'en si^
combinant avec les acides faibles comme l'acide bori-
que; la troisième n'en dégage qu'une quantité encore
moindre (7%3), comparable à celle qu'elle dégagerait
en réagissant sur les phénols ou sur les alcools.
Or, si à une solution de phosphate disodique (neutre à
la phtaléine), ou à une solution d'acide phosphorique
neutralisée par la soude jusqu'à neutralité au tournesol
(ce qui sature une acidité et demie), on ajoute de l'acide
— 235 —
salicyliqne en proportion déterminée, puis qu'on agite
les liqueurs avec de la benzine, on remarque que la ben-
line n'extrait qu'une partie de l'acide salicylique ajouté.
Si même on a dosé préalablement la quantité d'acide
phosphorique contenue dans les liqueurs, on verra que
l'acide salicylique non enlevé parla benzine correspond,
à peu de chose près, à la base combinée à la deuxième
acidité de l'acide phosphorique.
Et en effet, tandis que la deuxième acidité de Tacide
phosphorique, en se combinant à la soude, dégage 11%7,
l'acide salicylique neutralisé par la soude dégage 12,8
pour le premier équivalent.
11 est donc à supposer que de l'acide salicylique
ajouté à du lait doit s'emparer au moins en partie des
bases saturant dans le lait la 2' et la 3* acidité de l'acide
phosphorique, et si de plus on tient compte des autres
bases contenues dans le lait et combinées à des acides
fables sasceptibles d'être déplacées par l'acide salicyli-
que, le fait que nous avons constaté et signalé au début
do ce travail se trouve expliqué.
Nous avons dit précédemment que la réaction des
laits était variable:
D'ane manière générale, le lait de vache a une réac-
tioB amphotère au tournesol et une acidité très nette à
la phtaléine. Nous avons constaté qu'à la phtaléine
Tacidilé du lait de vache oscillait entre 1«',485 et i»'",530
CD acide lactique par litre (Denigès et Vaudin ont trouvé
Jeschiffres semblables). Le lait de femme normal au con-
braireesttoujoursalealin an tournesol et présente une aci-
dité très Faible vis-à-vîs de la phtaléine. Ainsi nous avons
eo roccasion d'examiner récemment deux laits de
femme dont l'alcalinité au tournesol était de 0^%342 de
soude par litre pour Tun des laits, de 0»'',200 pour Tau-
Ire. L'acidité à la phtaléine exprimée en acide lactique
par litre a été trouvée égale à 0«',180 pour les deux
ichaatillons de lait.
Quant au lait de chèvre, il se rapproche comme com-
position et comme réaction du lait de vache, tandis que
— 236 —
le lait d'ànesse est celui qui se rapproche le plus du
lait de femme.
Celte réaction du lait ne pourrait-elle pas jouer un
rôle dans la saponification du salol? Dans ce sens, nous
avons fait quelques expériences que nous allons rapi-
dement passer en revue.
Nous avons préparé la solution suivante que nous
désignerons par A :
Phosphate disodique cristallisé pur i^^ôQ
Acide citrique is'
Sucre de lait 4 Os*"
Eau disitillce q. s. pour dissoudre
On a neutralisé exactement la dissolution au tournesol
sensible, à l'aide d\ine solution diluée de soude, com-
plété ensuite à 1000*^°*' avec de Teau distillée»
Cette solution A a été additionnée de 10^'' de salol
pur et le tout a été placé h Tétuve à S?"". Après 24 heures,
le dosage de Tacide salicylique a fourni la. teneur de
6'°»' pour les 1000*^"' de solution, et après 36 heures
20"»' toujours pour 1000'°^ de solution.
— Autre expérience : solution A neutralisée non pas
au tournesol, mais à la phtaléine : ajouté 10^' de salol
pour 1000^"' de solution et placé à Tétuve à 37^ Après
24 heures, la liqueur contient 16"«' d'acide salicylique.
Enfin nous avons vu précédemment que le lait de
femme était toujours alcalin au tournesol et que celte
alcalinité était voisine de 0^%342 de soude par litre.
I^ous avons dès lors fait Tessai suivant :
4000^"* de solution A (neutre au tournesol) ont élé
additionnés de 0»%342 de soude et de 10»' de salol.
Le produit a élé placé à Tétuve à 37""; au bout de
15 heures seulement, le dosage de Tacide salicylique a
fourni pour les 1000*^"* de solution : 200"»% et après
39 heures : 360■8^
Toutes ces expériences montrent fort nettement qu'à
37'' la saponification de salol s'effectue assez facilemeat,
sans qu'il soit besoin d'une alcalinité bien grande des
liqueurs.
— 237 —
Nous citerons maintenant la note suivante de M. No-
bécourt (toc. cit., p. 1243) : « Ce n'est pas ici le lieu
d'insister sur le mécanisme des actions diastasiques et
sur leurs rapports avec les actions chimiques. Nous
signalerons seulement les expériences en cours de l'un
de nous. Lo lait de vache, qui est sans action sur le salol
à la température de 37^, le dédouble si on ajoute de
0^\03 à 0*^"',10 d'ammoniaque pour 20*^"' de lait, La
réaction de Tacide salicylique apparaît après un séjour
de 5 à 7 heures à 37', de 3 heures à 55**, mais ne peut
être décelée après 24 heures h 10^. Le chauffage du lait
pendant 15 minutes à 115'' n'empêche pas le dédouble-*
ment de se produire. »
Le D' Spolverinî écrit également : « Nous avons
constaté qu'une réaction sensiblement acide du milieu
retarde beaucoup Taction du ferment et va même jus-
qu'à l'enrayer. Cela est si vrai que, si l'on ajoute seule-
ment une goutte diacide acétique h 5*^*"' de lait de femme
ou de chienne, la réaction de l'acide salicylique ne s'ob-
tient même pas au bout de 24 heures, tandis que si
l'on alcalinise légèrement le lait de chienne^ la réaction
s'effectue plus manifeste et plus intense qu'à l'ordi-
naire. »
Est-il possible, dans ces expériences fuites sur des
laits alcalinisés, de séparer l'action du ferment, si fer-
ment il y a, de l'action saponifiante des alcalis? Evi-
demment non. De plus, dans la dernière expérience
citée de M. Nobécourt, Taction diastasique est bien
problématique» car actuellement, croyons-nous, on ne
connaît pas de ferment qui, en solution aqueuse, puisse
résister 15 minutes à 115"*. Ëntin, il est une chose im*
portante dans les expériences qui ont été faites pour
rechercher le ferment du salol, c'est la présence ou
(absence de ferment lactique, puisque toute acidité du
milieu s'oppose à la saponification du salol. MM. No-
bécourt et Merklen n'en parlent pas; quant au D' Spol-
verini,il a opéré m sur des laits recueillis aseptiquement
dans des récipients préalablement stérilisés », et pour
— 238 —
la même raison, il mettait, dans les éprouveites conle-
nanl le lait soumis aux expériences, quelques gouttes
d'une solution alcoolique de thymol. A moins de pré-
lever le lait dans la mamelle (car Dnclaux a montré
qu'ainsi il ne contenait aucun germe susceptible de
rendre le lait acide), il nous semble bien [difficile d'être
à l'abri du ferment lactique. Évidemment l'addition
d'antiseptiques atteindra le but, mais alors il faudm
les employer à doses élevées. Nous avons pu vérifi<*r
que l'addition à 30*''"^ de lait de vache de 10 gouttes de
solution alcoolique à 1 p. 100 d'acide thymiqtie n'en-
travait pas sensiblement la fermentation lactique, à 37*
bien entendu.
Voyons maintenant et pour deux laits seulement, le
lait de vache et le lait de femme, ce qui se passerait en
faisant abstraction un instant de Texislence d'un fer-
ment. Le lait de vache mis à 37** subit très rapidement
la fermentation lactique, ctau bout do très peu de temps,
l'acidité du milieu sera suffisante pour empêcher la
saponification du salol. Au contraire, le lait de femme
ne subit pas facilement la fermentation lactique; étant
donné son alcalinité, il pourra forcément y avoir sapo-
nification de salol; puis, peu à peu la fermentation lac-
tique s'établissant, l'acide salicylique se trouvera à Tétai
de liberté et susceptible d'être totalement enlevé par
agitation du lait avec de l'élher. Et en effet le ferment
saponifiant du salol n'a pas été trouvé dans le lait de
vache et on l'a constaté toujours actif dans le lait de
femme.. A lappui de ce que nous venons de dire, nous
citerons rexpérience suivante qui nous paraît intéres-
sante, puisqu'on ne peut invoquer l'action d'un ferment:
Nous avons pris du lait de vache normal possédant à la
phlaléine une acidité de l^^iSS en acrde lactique par
litre; ce lait a été soumis à Tébullition dans un mairas
soigneusement fermé par un tampon de coton. Après
l'efroidissement, nous avons vérifié quelacidité n avait
pas sensiblement changé ; nous avons alors ajouté dans
le matras quelques grammes de salol pur, remis le tam-
I — i39 —
pondecoloD etplacéàrétuveà37''. Au boutde 24 heures
Taeidité était toujours la même et le lait agité directe*
ment avec de Téther n'abandonnait à ce dissolvant que
des traces infinitésimales d'acide salicylique ; au con-
traire, nous avons constaté qu'aprèsacidulation du lait
par l'acide sulfurique, agitation avec Téther, et évapO'^
ration de Tétlier filtré, on obtenait un résidu se colorant
eo violet intense par addition de quelques gouttes de
perchlorure de fer dilué.
Si,dansle laitde femme, ilsemble réellement exister un
fermenldecefait mëmequeie phénomène disparailaprès
chauffage préalable du lait 1 heure à60-65*, 1/2 heure à
)00* ou 10 minutes à 115'', desdéductions d'ordre pure-
ment chimique peuvent cependant encore intervenir.
Dans le lait de femme, le ferment lactique est tou-
jours peu actif, et les températures ci-dessus suffisent
pour entraver ou même empêcher totalement son ac-
tion. Par suite, Tacide salicylique du salol saponifié par
la seule alcalinité du milieu so trouvera h l'état de sel
et ne pourra pas être enlevé par l'éther.
Découle-t*il de toutes nos observations qu'il n'existe
pas un ferment dédoublant du salol? Nous ne pouvons
Vafûriner, car la présence d'un tel ferment n'aurait rien
deilraordinaire. Notre but est simplement d'appeler
Vatlention sur les nombreuses causes d'erreurs qui
peuvent amener à des conclusions encore incertaines.
REYDSS
Chimie.
Sur la présence de l'argon, de Foxyde de carbone
M des carbures d'hydrogène dans les gaz des fume-
rolles du Mont Pelé à la Martinique; par M. Henri
MoissAs (1). — Les échantillons de gaz ont été rerais
» Vauleur par M. Lacroix. Ces gaz ont été recueillis dans
S) ic. de Se., CXXXV, 1085.
— 240 —
une fumerolle de la rivière Blanche entre Téruption du
8 mai 1902 et avant Téruption du 30 août de la niôm^'
année. Cette fumerolle laissait échapper d'abondante*
émanations à température élevée. Les Fragmi^nts de
plomb placés à l'entrée de cette fiimeroUe fondaienl
avec rapidité, tandis que le zinc restait à Tétat solide.
La température était donc environ de 400 *. Le gaz étyit
recueilli grâce à une aspiration détermiriée par un écou-
lement d'eau, et au moyen d'un tube de porcelaine qui
plongeait au milieu de la fumerolle. Les gaz étaient
noyés dans une grande quantité de vapeur deau, et, sur
les bords de l'ouverture de la fumerolle qui s'élail pro-
duite au milieu d'un conglomérat, se trouvaient en
abondance du soufre et du chlorhydrate d'amnioniaque.
Lorsque les flacons ont été remplis, on les a fermés
rapidement au moyen d'un bouchon de verre très bien
rodé enduit de cire blanche.
Ces flacons ont été ouverts sur la cuve à mercure
avec facilité et se sont remplis àmoiLié ou au tiers par
suite de la diminution de pression provenant de la con-
densation d'un grand excès de vapeur d*eau. Ils renfer-
maient de la vapeur d'eau, des traces de vapeur de
soufre, une très petite quantité d'acide chlorhydrique,
des gaz absorbables par la potasse sans hydrogène sul-
furé et formés surtout d'acide carbonique, de l'oxygène,
de l'azote, de l'argon et enfin des gaz combustibles ne
contenant pas d'acétylène, mais riches en oxyde de car-
bone, en hydrogène et en méthane.
Les quatre échantillons de gaz ont fourni les chiffres
suivants :
12 3 4
GazabsorbableparKOH. 16,80 13,58 16,42 15,38
Oxygène 11,60 11,11 12,14 13,61
Azote et argon 59,20 61,10 60,33 55,65
Gaz combustibles 11,60 11,00 10,61 13,30
Il est facile de démontrer, au moyen d'une goutte de
sous-chlorure de cuivre ammoniacal, qu'il ne contient
pas trace d'acétylène.
— 241 —
Ces gaz ne contiennent pas non plus de carbures éthy-
léniques. Ils renferment de l'hydrogène, de Toxyde de
carbone^ du méthane. On y a rencontré une quantité
fargon de 6^^\H p. 100 et, après la séparation de
cet argon, qui ne renfermait pas d'hydrogène, d'après
soa analyse eudiométrique, on en a fait un tube de
Plucker, qui a donné le spectre caractéristique de ce
eorps simple. Cette teneur, élevée par rapport à la quan-
tité d'oxygène ou d*azote qui se trouve dans ce gaz,
éloigne complètement Pidée d'une absorption acciden-
telle d*air au moment de la prise d'échantillon. Le
résidu gazeux n'a pas fourni le spectre de Thélium.
D après ces analyses, on peut établir, de la façon
suivante, la composition de Téchanlillon de gaz n^4 :
B»u gaz saturé
Acide cbiorhydrique trace»
Vipeup de sonfre traces
Hydrogène suUaré néant
Acide carboDique 13,38
Oiygéne 13,61
Aïole 34,94
Argon 0,11
Acétylène néant
Kihylcno néant
Oxyde de carbone ! ,60
Melhtoo 5,46
Hydrogène 8.12
w teneur élevée de ces gaz en oxyde de carbone les
rend très toxiques. Il n'est que trop certain que cet
oxyde de carbone a dû faire un grand nombre de vic-
titneg lorsque les éruptions gazeuses du Mont Pelé ont
^t^enlraÎDées à la surface du sol.
Sdg de nickel réactifs des sucres réducteurs ; par
M.DuYK (1). — On sait que les sucres réducteurs exer-
çât leurs propriétés réductrices, non seulement sur
Ȕ liqueur cupropotassique, mais aussi sur d'autres sels
Ws que ceux d'argent, de bismuth, de nickel. L'auteur,
^ basant sur ce fait, propose le réactif suivant pour
^^!gP}^ la liqueur de Fehling :
^*'^^-rf.Sc.,i.CXXXlV. p. 1163.
— 24Î —
A 25*^'^ d'une solution de sulfate de nickel à 20 p. 100,
on ajoute 25*""' d'une lessive de soude de densité 1,*33,
et 50°"^ d'une solution aqueuse renfermant 3*^' d'acide
tartrique. On obtient ainsi une liqueur verdàtre, lim-
pide et très stable à froid et à chaud. Les sucres réduc-
teurs traités par ce réactify déterminent, à l'ébullition, la
formation d'un précipité d'oxj/de nickeleux.
Sur Tacide ozonique; par MM. Adolphe Bjeter et
Victor ViLLiGER (1). — La potasse caustique sèche mise
au contact de l'ozone prend une coloration rouge
orangé intense. Cette coloration persiste longtemps en
l'absence d'humidité, elle disparaît par addition d'eau
et il y a en même temps un fort dégagement de bulles
gazeuses.
Le corps orangé auquel les auteurs donnent le nom
d'ozonate de potasse peut cependant se former en pré-
sence de Teau : en effet, si on fait passer un courant
d'air ozonisé dans une lessive de potasse à 40 p. 100
placée dans un mélange réfrigérant, la liqueur se colore
en rouge orangé, mais la coloration disparaît par l'élé-
vation de la température. La réaction est la même avec
l'oxyde de rubidium; avec la soude, il n'y a qu'une
faible coloration jaune.
L'ozonate de potasse ne parait du reste posséder
aucune action oxydante et les auteurs, dans la solution
aqueuse, n'ont pu caractériser l'eau oxygénée.
Il est vraisemblable que le corps orangé est identique
au tétroxyde de potassium qui se forme comme produit
de la combustion du potassium et dont la composition
a été établie d'une façon définitive par les recherches
d'Erdmann et Kœlhner sur le tétroxyde de rubidium.
La formation d'ozonate de potasse explique aussi cette
observation faite par Schœne (2), que la potasse addi-
tionnée d'eau oxygénée donne par évaporation dans le
vide une masse jaune.
{1} Berichle, t. XXXV, p. 3038.
(2) Annales de Liebig, t. CLXXXXIII, p. 241.
■PT""
— 243 —
Si on admet ridcnlité de Tozonate de potasse et du
tétroxyde de potassium K*0^, l'aciilo ozonique doit être
L*onsidéré comme une combinaison d^eau et d'ozone
H. C.
Sur la constitution de la cystéine; par M. Cari Neu-
JBERf. ^f). — La cystéine est un dérivé obtenu par Bau-
mann dans la réduction de la cystine, corps sulfuré qui
•exble dans certaines concrétions de l'organisme. La
cystéine a pour formule C'irAzSO^ et on lui donne
d'habitode la formule de constitution suivante
AxH<
CH^-C— COUÏ,
SH
admise par Baumann et Kiilz.La cystéine qui serait ainsi
un dérivé de Tatîide thiopyruvique COOH-CS-CH*,
donne effectivement quand on la traite par les alcalis
bonillaots de l'ammoniaque, de Tacide sulfhydrique et
«ne petite quantité d acide pyruvique Cir-CO-COOH.
Cependant jusqu'ici on n'a pu réaliser la synthèse de
Il cystéine en partant de la formule de Baumann et
M. .Neuberg met en doute l'exactitude de cette consti-
Intion.
Il fait remarquer que la thioisosérineCOOH-CH.SH
-CH\AzH* et la thiosérine COOU CH AzH*-CH'SH
peuvent aussi donner l'acide pyruvique comme produit
de dédoublement, de sorte que la formation d'acide pyru-
vique ne peut être considérée comme caractéristique.
Laction de l'acide azotique mène à des résultats qui
sont en contradiction avec la formule admise par
Baumann pour la cystéine. En effet, quand on oxyde
la cystéine par l'acide nitrique, il y a formation d'acide
isélhiooique CH»OiI-CH*-SO*H et cette réaction dé-
montre, d'après M. Neuberg, que les groupements AzH*
^} Sfl ne peuvent être fixés sur le même atome de car-
\h Berichte, t. XXXV, p. 3161.
— 244 —
bone. La formation d'acide isélhionique prouve que la
cystéine possède la formule, soit de la thiosérine, soit
de la Ihioisosérine, et il est vraisemblable que la cystéine
est une forme active de la thiosérine, la serine étant un
corps très répandu, ainsi qu'il résulte des récents Ira-
vaux de Fischer. La formule de la cystéine serait donc,
dans cette hypothèse : COOH-CH.AzH*-CH*SH.
H. C.
Glycérides complexes dans les corps gras naturels;
par MM. Holde et Stange (1). — On admettait généra-
lement jus(Ju'à ces dernières années que les corps gras
d'origine animale ou végétale étaient constitués presque
exclusivement par des mélanges de triglycérides du
type de la trioléine, de la tripalmitine ou de la tristéa-
rine; cependant, enl889,Blith et Roberlson montrèrent
que cette opinion était trop exclusive, car ils purent
retirer du beurre un glycéride complet de formule
C=»H«(C*H'0»)(C*«H^»0')(C"H'^0'), c'est-à-dire une oléo-
butyropalmitine. Depuis, des corps analogues ont été
isolés dans un grand nombre de graisses (beurre, beurre
de cacao, suif, etc.) et MM. Holde et Stange se sont
proposé de déterminer s'il était possible de retirer des
huiles, des glycérides à acides mélangés; les recher-
ches ont porté surtout sur l'huile d'olive.
Dans ce but, une solution élhérée d'huile d'olive est
soumise à un refroMissement de — 48** à — 50° au moyen
d'un mélange d'alcool et d'acide carbonique liquide; la
partie cristallisée est recueillie, lavée au moyen d'un
dissolvant refroidi à — 30**, — 35**, précipitée de nouveau
de sa solution éthérée à une température de — 20% puis
après plusieurs traitements analogues, purifiée par
cristallisation dans l'alcool éthéré à la température
ordinaire.
Le glycéride purifié se présente sous forme d'une
masse blanche fusible à une température de +30'
(1) Gemischte Glycéride in nalUriichen FeUe. Berichie, t. XXXIV,
p. 2402 ; — t. XXXV, p. 4306.
— 245 —
à +31*"; les auteurs ont étudié ses différentes pro-
priétés ainsi que sa composition : il en résulte que le
corps isolé a pour formule C^H«(C*'H"0^)^(C^^H"0^);
ce serait donc un oléodimargaroglycéride, Tacide mar-
garique ayant pour formule C*"H^*0*. On connaît deux
acides répondant à cette formule, Tun Tacide marga-
rique obtenu synthétiquement par Kraiït, l'autre l'acide
daturique retiré par M. Gérard de Thuile de semences
de Datura Stramonium. Les recherches de M. Holde
ne lui ont permis d'ideniitier Tacide margarique de
rhuilc d'olive ni avec l'acide de Krafft ni avec Tacide
dalariqne; il est môme probable que l'acide margarique
de l'huile d'olive est un mélange de deux isomères.
Enfin, en soumettant h un refroidissement plus éner-
gique ( — 60**) la solution éthérée d'oti avait été retirée
roléodimargarine, M. Ilolde a isolé un autre glycéride
contenant deux molécules d'acide oléique avec un acide
solide qui est soit Tacide palmitique C*^H"0% soit un
acide margarique C*'H'*0*.
Ces recherches montrent que l'huile d'olive contient
d'une part un acide gras solide différent des acides
palmitique ou stéarique, d'autre part que la compo-
sition des huiles est plus complexe qu^on ne l'admettait
jusqu'ici. , ' H. C.
Présence dune peroxydase et de produits choliniques
dans le liquide de la noix de coco; par M. Demgès (1).
— L'auteur a communiqué verbalement à la Société de
Pharmacie les premiers résultats de ses recherches sur
le liquide, parfois très abondant, qu'on peut retirer des
noiidecoco telles que le commerce les livre en Europe
et il a annoncé la présence d'une peroxydase dans ce
liquide.
11 a constaté que cette peroxydase se trouvait d'une
manière constante, non seulement dans le liquide,mais
aussi dans l'amande des noix de coco et qu'elle était
d'une très grande activité,
J) Bull, de la Soc* de Pharm. de Bordeaux^ décembre 1902.
— 246 — •
Il suffit, pour la déceler, de mettre dans un tube une
petite quantité d'eau de coco, quelques centimèlres
cubes d'une solution aqueuse de gaïacol à 1 p. 100
(réactif de Dupouy) et une goutte d'eau oxygénée à 3
ou 4 volumes. Même à la température ordinaire, mais
bien plus rapidement vers 40'', le contenu du tube prend
une coloration jaune rougeâtre, puis grenat, corres-
pondant à la formation d'une quinhydrone gaïacoiique.
Celte oxydase colore aussi le pyramidon en présence
d'eau oxygénée.
Comme la peroxydase découverte par Dupouy dans le
lait et la salive, cette substance perd ses propriétés
vers 78'*-79'' : le liquide qui la contient ne présente le
plus souvent que des traces d'albumine.
Les matières sucrées, qui constituent environ
60 p. 100 de l'extrait sec de l'eau de coco et dont le
poids peut atteindre plus de 80^ par litre, sont de
nature diverse suivant le degré de maturité de la noix.
Ainsi, dans un liquide provenant d'une noix ouverte
au printemps, M. Denigès a trouvé, avec une déviation
lévogyre de 9**7 saccharimétriques, en tube de 20'".
48^% 20 d'un mélange de glucose et de fructose (sucre
interverti).
Un liquide, analysé au début de l'hiver, déviait à
droite de 21'' 20 saccharimétriques et renfermait 37^' de
saccharose avec seulement 2»*" de sucre interverti.
Enfin, à côté d'une forte dose de produits phosphores
ou phosphatés, ces liquides renferment une quantité
très notable de choline dont on peut cxtemporanément
démontrer la présence en mettant sur une lamelle de
verre une goutte d'eau de coco avec une goolle d*un
liquide iodo-ioduré préparé en prenant :
Iode 6r
lodure de potassium 8
Kau disUllôe 150'^-*
Après quelques instants de repos, on couvre une
lamelle et on aperçoit de très nombreux cristaux bru-
nâtres d'iodo-cboline (cristaux de Florence).
— 247 —
Butylchloralantipyrine ; par M. Calderato (1). — C'est
le produit de la condensation du butylchloral et de
l'antipyrine, et il a pour formule C*"H*'0'Az'Cl*. Pour
la préparer, on triture un mélange de 10^' d'hydrate de
batylchloral et 9*',7 d'anlipyrine jusqu'à ce que le tout
ait pris une consistance pâteuse; on ajoute alors
19*^7 d'eau, quelques goul les d'acide chlorhydrique con-
centré et on chauffe jusqu'à dissolution complète. Par
le refroidissement, il se sépare des cristaux jaunâtres
fusibles à 70-71^. La même combinaison se dépose au
bout de quelque temps dans le mélange des solutions
des deux corps, pris en proportions moléculaires, en
solutions suffisamment concentrées et chaudes. Le
butylchloralantipyrine est soluble dans l'alcool, Télher,
le chloroforme et dans 15 parties d'eau à2o®. La solu-
tioo alcoolique se colore en rouge par les selsde fer; elle
ne réduit pas la liqueur de Fehling et n'est pas décom*
posée par la lessive de potasse, même à chaud.
H. C.
Dosage de la potasse et de la soude dans l'urine ; par
M. G. Garratt (2). — L'auteur propose, pour le dosage
de la potasse et de la soude dans Turine, la méthode
suivante :
Dans un vase d'Iéna de 300'*"'' de capacité, on mesure
!0(K'' d'urine et SO'^"' d'eau, on ajoute environ 2«f de sul-
fate de chaux sec, on agile bien, et on verse une goutte
ue phénolphtaléine et de la chaux éteinte en agitant
jusqu'à coloration rouge permanente, et on met, en
oalre, une nouvelle quantité de 5**" de chaux éteinte ; on
chiiuiïe au bain-marie à 55^ pendant un quart d'heure
en remuant avec un agitateur de verre. On enlève du
bain-marie et on abandonne à froid toute la nuit. On
décante le liquide que Ton filtre sur un filtre sec dans un
flacon gradué de 100^"' portant un trait au 102*. On
recueille 100*"* du liquide, on ajoute t'^'' de carbonate
(1) ^tdhêkâr Zeilung^ 1V02, p. 8j0.
12/ TheJourn. of physiology , 1902, p. 507.
— 24<S —
d*ainiuoniaque en poudre et on complète à 102^"* avec
de l'ammoniaque. On agite^ on laisse reposer, et on
filtre.
On prend 76'"''5 du filtrat (correspondant à 50'**
d'urine), on ajoute 3*^' de sulfate d'ammoniaque, on
évapore à siccité dans une capsule de platine, puis on
incinère doucement jusqu'à ce que les cendres soient
grises; on les humecle après refroidissement d'acide
sulfurique, et on incinère de nouveau. On pèse les sul-
fates obtenus. Ensuite, on ajoute i^"' d'acide chlorhy-
drique et on épuise par de Teau chaude On fait environ
230''°* de liquide et on précipite par le chlorure de
baryum en excès et on laisse déposer. On recueille le
précipité de sulfate de baryte sur un filtre, dont le poids
de cendres est connu.
Après lavage et dessiccation, on incinère séparément
le filtre, on humecte les cendres de quelques gouttes
d'acide sulfurique et d'acide azotique, on évapore, on
ajoute le précipité et on, chauffe au rouge. On pèse le
sulfate de baryte après refroidissement.
Du poids des sulfates totaux connus par ta première
pesée, on soustrait 0«',001 pour le sulfate de chaux et
0«',000o pour le sulfate de magnésie : on obtient x.
Du poids du sulfate de baryte, on soustrait 0«',0025 :
on obtient y.
Alors on a
[(y X 0,1476) — .rj X 1,4174 = Na^SO*
et
. X— Na2S0* = S0iK«.
En. G.
Dosage de la strychnine dans les mélanges de
strychnine et brucine; par M. Gordin (1). — De toutes
les méthodes proposées pour doser la strychnine dans
des mélanges de strychnine et de brucine la plus simple
(1) Div quantitative Beslimnung des Strychnins und Brucins in
Gemiachen von Strychnin und Bnicin {Avchiv dev Pharmazie, 1902,
p. 6ii).
r
— 249 —
et la plus commode est la méthode de Keller ; cette
méthode consiste à dissoudre 0^,3 du mélange des deux
bases dans lO*'"' d'acide sulfurique à 40 p. 100; on
chauffe légèrement pour achever la dissolution; après
refroidissement, on ajoute 1""^ d'acide azotique fort
;D= 1,42), puis on fait digérer 1 heure et demie à une
douce température. Dans ces conditions, la brucine est
détruite et il ne reste que la strychnine qu'on extrait du
liquide par addition d'ammoniaque et agitation avec
un mélange d'élher et de chloroforme. Cette méthode a
été reprise par M. Gordin qui a constaté qu'elle ne per-
mettait de retrouver que 96 p. 100 de la strychnine. Il
I attribue cette perte de 4 p. 100 à une altération par-
tielle de l'alcaloïde sous l'influence de l'acide nitrique
I dont l'action est trop prolongée ; M. Gordin conseille
également de remplacer l'ammoniaque par la lessive de
soude et le mélange d'éther et chloroforme par le chlo-
roforme seul. Il propose la méthode suivante qui a
donné de très bons résultats.
Deux à trois décigrammcs du mélange de strychnine
I et brucine sont dissous à chaud dans 15*^°*' d'acide sulfu-
I rique à 3 p. 100; après refroidissement, on ajoute S*"^
I d'un mélange à parties égales d'acide nitrique fort
i (D= 1,42) et eau. On chauffe exactement 10 minutes
' au bain-marie, puis on verse le liquide dans un enton-
noir à robinet, on rend alcalin par la lessive de soude
et on agite à trois reprises différentes avec du chloro-
forme. Ce dissolvant est recueilli, filtré dans un petit
ballon taré, et distillé après addition de 2"°' d'alcool
amylique, ce qui a pour but d'empêcher les cristaux de
strychnine de décrépiter vers la fin de la distillation ; on
eatraîne les dernières traces d'alcool amylique par un
courant d'air, on dessèche le ballon vers 130-140** et
on le pèse. L'excès de poids donne la proportion de
strychnine contenue dans le mélange.
H. C.
^MTM. de Phmmu €t de Chim. 6« siniB, t. XVU. (1" mars 1908.) 1*7
— a» —
Dosage de la strychnine et de la bmcine dans la noii
vomiqne; par M. E. Dowzard (1). — Pour doser la
fttrychninei le mélange des alcaloïdes csE dissous da&i
50*"' d'acide suifurique à 2 p. 100, puis on y ajoute
5^*' d'acide azotique, on abandonne le mélange à
lui-même pendant un quart d'heure. Ati bout de ce
temps, la solution est mise dans une boule k décantation
avec IS*""' d'ammoniaque de densité 0,890 et lu^"** de
chloroforme. On agite pendant 5 minutes, puis on laisse
reposer, on sépare le chloroforme, et on agite k nou-
veau le liquide alcalin avec 10"^*^ do chloroforme. Les
liqueurs chloroformiques sont lavées à deux reprisa
différentes avec IB*'*^ d'ammoniaque diluée (ammo*
niaque 1^"^; eau 40^*"^). Enfin le chloroforme esl décanti?,
on le soumet à Tévaporation, et le résidu est desséche
à 100** jusqu'à poids constant.
Si on veut doser la brucine, on fait une solutioo
titrée de brucine pure, en dissolvant 0,16 de brucine 1
anhydre et 0,16 de strychnine dans de Tacide sulfu-
rique à 2 p. 100, et on complète au volume de 100'^^
On dissout alors 0,10 du mélange des alcaloïdes à
examiner dans 50"^"' d'acide sulfuriqiie Si 2 p. 100. On
place cette solution et 50*^"' de la liqueur titrée précé-
dente dans deux vases en verre de môme dimension, et
on ajoute en même temps, dans les deux, 5^°"^ d'acide
azotique de densité 1,42, et au bout de 5 minutes, on
fait un dosage colorimétrique en prenant la solution
titrée de brucine comme point de comparaison.
Eh. G.
Recherche de Tapomorphine dans le chlorhydrate de
morphine; par M. H. Helch (2). — La 4"^ édition delà
Pharmacopée allemande donne le procédé suivant pour
vérifier l'absence de l'apomorphine dans le chlorhydrate
de morphine : 5^"' d'une solution à 1/30 de chlorhydrate
(1) Chem. News, t. LXXXVI, p. 292.
(2) Ueber den Nachweis des Apomorphins in Morphiuin hydrochloii-
Jum [Pharm, Post, 1902, n» 51, loi).
de morphine sont additionnéi do I goutte de «oltttîon
de carbonate de potasse. 11 doit »e produire immédiate-
ment ou après quelques instants un précipité cristallin
d'un bianc pur, ne se colorant pas à la longue et le tté-
laoge, agité avec du ohloroformet ne doit pai colorer ce
dissolvant en rose*
L'aoteur s'est assuré qu'en présence d'une très petite
({aantilé d'apomorphine (1/10 ou 2/4 Ode milligramme^
soit 0^,01 à 0<% 1 2 d'apomorphine p« 100 de chlorhydrate
denorphine), la solution et le précipité se colorent en
vert, si Ton a eoin d'abandonner quelque temps l'essai k
la lumière et au contact de l'air. Le chloroformei dUê
Von ajoute ensuite, se colore très faiblement en violet.
Il trouve un réactif encore plus sensible et surtout
plus rapide de Tapomorphine dans le bichromate de
potasse. Si, en effet, dans Tessai précédent, on substi-
Uieane solution de ce sel à la solution de carbonate de
potasse, Toxydation de Tapomorphine est immédiate
i elle chloroforme prend une coloration violet^rouge,
qui est encore apparente avec 5/100 de milligramme
d'apomorphine, soit 0«',03 d'apomorphine pour lOO^^'^du
chlorhydrate de morphine essayé. M. G.
Séparation quantitative de la leudne et de la tyro'
^ ; pointa de fusion de ces deux composée ; par
M. J. HÀseaniii!! et EtiRtsNFELD (1). ^ La leuciue et la
tyrosine se forment toujours simultanément dans le
dédoublement des albuminoïdês et Ton avait cherché
bien «ouïrent, mais en vain jusqu'ici, une méthode qui
P^n< de les séparer facilement et complètement l'une
d^rantre.
MM. Hflbermann et Ehrenfeid viennent de décou^
^r dans l'acide acétique un dissolvant de la leudûe,
qni laisse la tyrosine à peu près insoluble i
|><^ dicide acét. k 16« dissolvent <O«^0 de leucine et 0K^i6 de tyrosine.
|J*[ -- bonUlaût — 29«',2 — O^MS —
j<) KtM^MfltKàtif ê lUdiode tat Trtmioag def UiMins ttad TytosiSi
«'•m Seykr'i ZeUsehnfl f. physiol. Chem., t. XXXVIÎ, ^. Il (iSSS).
— 252 —
Les. auteurs montrent qu'en adjoignant à ce dissol-
vant l'alcool à 95®, on peut arriver facilement à séparer
ces deux corps.
Il suffit pour cela de chauffer leur mélange avec
20 fois son pqids d'acide acétique additionné de sod
volume d'alcool à 95° jusqu'à commencement d'ébulli-
tion et de laisser refroidir. Toute la tyrosine se dépose
au fond du vase : on la sépare en filtrant la solution.
Celle-ci renferme toute laleucine,que Ton peut obtenir
pure en décolorant au besoin avec du charbon animai,
puis en chassant lefdissolvant, d'abord par distillation,
puis par évaporation au bain-marie.
Les auteurs ont pu obtenir ainsi la leucine et la tyro-
rosine tout à fait pures. Elles ont alors des points de
fusion différents de ceux admis jusqu'ici.
La leucine pure fond à 270° (non corrigé) en se dé-
composant complètement, en tube fermé, comme en
tube ouvert. :
La tyrosine fond en tube ouvert à 272° (non comgé)
et à 265* (non corrigé) en tube fermé.
M. G.
Recherche de petites quantités d'a-Naphtol dans le
6-Naphtol; par M, Arzberger (1). — On sait que
l'a-naphtol est un corps beaucoup plus toxique que son
isomère le g-naphtol et toutes les Pharmacopées se
préoccupent de la pureté du p-naphtol au point de vue
de sa teneur en a-naphtol.
La pureté du jâ-naphtol est d'autant plus nécessaire
que ce médicament; est très souvent employé comme
désinfectant du tube intestinal. L'auteur résume d'abord
dans un tableau les différentes réactions qui permettent
de distinguer les deux phénols isomères, puis dans un
second tableau il donne les caractères dïdentité et de
pureté exigés par les Pharmacopées étrangères.
. (1) Zur Unterscheidung von a- und jî-Naphtol und uber den Nachweis
▼on geringen Mengen a-Naphtol in p-Naphtol {Pharmaceutischt
Poffi, 1902, p. 153). •
— 253 -
Pour déceler de faibles quantités d'a-naphtol diins le
^-naphtol, il donne la préférence à la réaction deJorissert
qui, d'après M. Arzberger, doit être effectuée delà façon
suivante : 0^%3 du ^-naphtol suspect sont dissous dans
2 à 3^' d alcool, puis additicJnnés de 10 à 15^"' d'eau; on
agite de temps en temps pendant un quart d'heure, on
filtre, on ajoute 10 à 12 gouttes d'une solution de
potasse à 10 p. 100 et finalement de 1 à 4 gouttes d'une
solution concentrée d'iode dans Tiodure de potassium
(1,1^; Kl, 2'^; eau, ôO»*"); si le g-naphtol contient uiie
quantité même très faible d'a-naphtol, il se forme une
coloration violette.
D suffit de deux millièmes d'a-naphtol pour avoir
une réaction très nette ; le p-naphtol tout à fait pur est
d'une coloration jaune pâle.
Les essais donnés par les Pharmacopées, et spéciale-
ment Fessai au perchlorure de fer, ne permettent pas,
d*après Tauteur, de déceler moinsdel p.lOOd'a-naphtoK
H. G.
Sur la présence de pyrocatéchine dans les produits
de distillation de la houille; par M. E. Bôrnstein (1). —
L'auteur, dans le cours de recherches faites sur les pro-
doits de distillation de la houille, distillations faites à
des températures aussi peu élevées que possible, a
obtenu des eaux goudronneuses qui, au contact d'une
solution de perchlorure de fer, prenaient une belle colo-
ration verte.
Dans ces produits, il a pu isoler, par une série de trai-
tements convenables, la pyrocatéchine qu'il a caracté-*
risée par ses différentes réactions : point de fusion, pré-
cipitation de la solution aqueuse par l'acétate de plomb,
coloration verte par le perchlorure de fer, virant au
violet rouge par une trace d'alcali.
Dans toutes les variétés de houille étudiées, il a pu
isoler le même produit.
Il est à remarquer que la pyrocatéchine a été cons-
[\) BencA/c der deulsche chemisch. Gesellschaft, t. XXXV, p. 4324.
^
- «64 -
tamment caractérisée en tant qu'élément ou dérivé des
subitancea végéUlei fraîches ou fossUei. GW ainsi
qu on Ta obtenue en partant de la catécbine, de Tacide
niorJDtannique» du kino, des goudrons de bois, du sucre
brut de canne, des eaux goudronneuses, provenant
de la distillation de roches bitumineuses, etc. On voit
qu on peut la retirer aussi des plantes fossiles, qui cepen-
dant ont subi des transformations chimiques si conii*
dérables. La présence de pyrocatéchine dans les pro*
duits de distillation d'une substance peut donc être
invoquée h Tappui de Torigine végétale de cette
substance. H. C.
Toxicologie,
Intoxication saturnine dans la fabrication des fausses
perles; par MM. E. Gaucher et H. Bernard (1). — Elle a
éié constatée sur deux ouvriers travaillant dans une
fabrique de perles fausses. Le procédé employé est le sui-
vant : on moule une pâte dont la composition es( secrète
et on passe la matière au four. La masse très dure obte-
nue dit polie sur des meules d'acier: il se forme d'abon-
dantes poussières.
La cause ne serait pas l'absorption de ces poussières
Qii tant que poussières, mais elleserait due à un composé
plombique. En effet, d'une part, on a constaté les symp-
tômes du saturnisme : coliques caractéristiques, liséré des
gencives; d*autre part, l'attaque des perles par l'eau
régale fournit un liquide qui offre très nettement les
réactions du plomb. On a remarqué, il est vrai, que les
lapidaires en pierres Unes deviennent fréquemment sa*
turnins; mais ce fait est dû à ce qu'on emploie des roues
en plomb recouvert d'émeri; dans l'usine en perles
fausses où travaillaient les deux malades dont il est
question ici, les meules sont en acier qui ne s'use pas
sensiblement.
A, B.
(Il Ann, ^Hyg. publ,, juin 1902.
— Î55 —
Intoxication professionnelle par le benzol et ses oom-
pofte; par M. L. Mohr (1). — Les observations ont été
faites sur une dizaine d'ouvriers employés dans les fa-
briques de benzol et de ses composés chlorés et nitrés.
Les symptômes cliniques sont: céphalalgie, vertiges,
accélération superficielle du pouls et de la respiration ;
tremblements ; cyanose ou ictère de la peau.
Dans le sang un grand nombre d'hématies fragmen-
tées, variables en forme et en volume ; absence de colo-
ration ou coloration faible du stroma de beaucoup d*hé<-
maties ; présence de mélhémoglobinedans le sang. Dans
I urine est constamment de Thématoporphyrine.
A. R.
Itme sujet; par MM. Solpallt et François (3). — Les
auteurs ont constaté, sur deux malades travaillant dans
aoe teinturerie au nettoyage des gants avec la benzine
elTélherde pétrole, de la polynévrite caractérisée par
des troubles paralytiques des membres supérieurs et in-
férieurs.
Ces troubles paraissent dus aux impuretés de la
benzine; ils ont été déjà constatés dans des fabriques
spéciales de benzine et dans des usines oix l'on vulcanise
le caoutchouc par de la benzine et du chlorure de soufre.
A. H.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance uc 2 févbier 1903 {C. R., t. CXXXVI).
Sur le^ Oçhnacées; par M. Ph. Van Tieghem(p. 265). —
L'auteur présente un Mémoire comprenant l'étude de
^73 espèces de celte famille, 213 déjà décrites et
260 nouvelles.
S) Ann, (THyg. pwW., julQ 1902; d'après DeuL Med. Wochen^chr.,
p. 73. 1903.
't] Ann, (tHyg.y janv. 4903, p. 19.
— 256 —
Contribution à t histoire des hommesfos&ilm ; par iL A,
Gaudry (p. 266). — L'étude comparative de la dentition
de crânes fossiles, découverts à Menton par le prince de
Monaco, montre qu'ils se rapprochent beaucoup plus
du crâne de l'Australien que de celui de TEuropéen
actuel.
Sur Véthérification de la mannite par Vaeide phoëphù-
riçue; par M. P. Carré (p. 306). — Reprenant le tra-
vail récent de MM. Portes et Prunier (1), Tauteur
arrive à des conclusions un peu différentes. Il obtient,
entre autres, un sel de baryum, d'un étber de la man-
nite, de formule PO*BaC*fl^O»+H*0.
Sur la structure comparée du bourrelet dans len plantes
greffées; par M. L. Daniel (p. 323). —Le bourrelet de
la greffe, même entre plantes aussi semblables que
possible, présente une structure tr^s variable. Ceii
montre que Ton n'est jamais sûr, dans le greffage, (fe
reproduire avec certitude un résultat donné.
Sur la végétation dans des atmosphères riches en add^
carbonique; par M. E. Demoussy (p. 325). — La conclu-
sion est que les plantes peuvent profiter à un très haut
degré de la présence de faibles excès d'acide carbonique
dans l'atmosphère qui les baigne. *
Séance du 9 février 1903 [C, i2., t. CXXXVI).
Sur le déplacement par Veau de Valide sulfurique des
bisulfates alcalins; par M. A. Colson (p. 360). — L'eau
dissocie les bisulfates alcalins; la composition chi-
mique des bisulfates dissous change donc avec la dilu-
tion.
Sur une nouvelle synthèse de V orthodiazine ; par
M. R. Marquis (p. 368). — Par réaction de Thydrazine
sur Taldéhyde fumarique.
Oxydation des acétates de cobalt et de manganèse par le
chlore; par M. H. Copaux (p. 373). — Les acétates de
cobalt et de manganèse sont oxydés par le chlore, de
(1) Jour. dePh, et de Ch., [6], t. XV, p. 457.
— 257 —
fai^DS différentes. Dans le premier cas, on obtient une
combinaison chloro-acétique complexe de Toxyde GO^O^,
et dans le second, un acétate de Mn^O'.
Etude de raction du chlorure de sélényle sur la mannite ;
par MM. G. Châbrié et A. Bouchonnet (p. 376). — On
obtient un composé cristallisé de formule G*fl*0'Se'
qai représente de la mannitane dont les 4 H des groupes
alcool secondaire sont remplacés par deux Se 0.
Synthèse de V acide anisique et de l'acide paraéthoxy-
ienzoîque; par M. F. Bodroux (p. 377). — Les dérivés
monobromés dans le noyau, des oxydes phénoliques
réagissent facilement sur le magnésium en présence
d'élher anhydre. Les composés ainsi obtenus absor-
bent CO^ en donnant des sels doubles de magnésium
que les acides décomposent en mettant en liberté des
étbers-oxydes d'acides phénols. Le parabromanisol
donne ainsi l'acide anisique; le parabromophénétol,
lacide p. éthoxybenzoïque.
Doublement et dédoublement moléculaires dans la série
dupjfrane;fBT M. R. Fosse (p. 379). — Le bis-dinaphto-
pyryle se dédouble par le brome en 2 molécules de
bromare de dinaphtopyryloxonium. Inversement, en
parlant du bromure précédent, on peut retourner au
bis-dinaphtopyryle par simple ébullition dans l'acide
acétique en présence de poudre de zinc.
Migration du groupe méthyle sovs V influence de V acide
io^drique; pBr M. E. Bla.ise (p, 381). — Sous l'influence
de l'acide iod hydrique, un groupement méthyle de
l'acide diméthylglutaconique a émigré de la position 2 à
la position 4, fournissant ainsi un exemple simple et
caractéristique de la migration d'un groupement carboné
dans une molécule acyclique.
5ttr un nouvel orthocyclohexanediol et ses dérivés ; par
M.L.Brunel(p. 383). — Get orthocyclo-hexanediol et
ses éthers sont obtenus par saponification desmonoiod-
^drines correspondantes (voir Joum. de Pharm. et
C4i«., [6], XVII, 15 février 1903).
Sur deux nouveaux glucotannoîdes ; par M. £. Gilson
— 258 --
(p. 388). — * Ces deux corps sont extraits de la rhubarbi
de Chine et àénomméh plucoffaltine et tétrarine. La prépi*
ration n*est pas donnée. Toub les deux sont cristallisé>. ;
Le premier se dédouble, par les acides, en rf-glucose et
acide gallique, le second fournit du rf-glucose, de V%^\h
gallique, de l'acide cinnamique et de lar^^'<7*?w^7î^C^'H**0^
Ce dernier composé présente Jos réactions généralfti
d'un aldéhyde.
Sur Veêêence û^« Calamintha Nepeta, dite de Marjolaine
dans le midi de la France; par MM. Gknvresse et Cha-
BLÀY (p. 387). — Cette essence conlient du pinène, delà
pulégone et une cétone nouvelle non saturée, la cala*
minthone C*^fl*^0.
Sur la nutrition du Sterigmatocystis nigra; par M. H.
CoupiN (p. 392). — Voir le prochain numéro de c^
Journal.
Sur une maladie de» rameaux du figuier * par M. A.
Prijnet (p. 395). — Cette maladie est produite par un
Botrytis qui se développe d'abord &ur les figues restfe
sur Tarbre à la fin de la saison; de là il gagne 1^^
rameaux. Un excellent moyen préventif consiste, à Ia
fm de la saison, à débarrasser Tarbre de tous les fruiU
qui ne peuvent arriver à maturité.
Sur la Pkthirioae, maladie de la vigne camée par U
Dactylopius vitis et le Bornetina Corium; par MM, L
Mangin et P. VuLA (p. 397). --'Voir le prochain numéro
de ce Journal.
Sur une liane à caoutchouc du Bae^ Congo; par M. E. De
WiLDEMAN (p. 399), -— Cette plante appartient au genre
Clitandraj famille des Apocynées. L'auteur le décrit
sous le nom de Cl, Arnoldiana,
Sur la réduction d'oligiste m magnétite par les hydfo*
carbureê; par M. L. DK Laujsay (p, 406). — L'auteor
montre que la présence du magnétite dans certains
gisements de minerai de fer peut être expliquée p^rla
réduction de Toligiste par les hydrocarbures.
i
-889 -
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 28 janvier 1903.
M. ¥ogt présente uae note de M. Claret $ur un nouvel
miploi thérapeutique de Vhypo$ulJite de sodium.
Les pansemenU à l'acide phénique ou h la créosote
tout quelquefois sans effet dans des cas de carie den>
teîie, au quatrième degré, avec sécrétion de pus d'une
odeur putride. Des pansements quotidiens de la cavité
dentaire, avec un petit tampon d'ouate, imbibé de solu-
tion saturée d'hyposulfite de soude et recouvert d'un
autre tampon bien tassé, font au contraire disparaître,
en quelques jours, l'odeur et la saveur qui inoommo-*
daient grandement les malades. Ce remède a, de plus,
Vavanlage de n'être ni toxique ni caustique.
M, Bardet présente, au nom de M. Collet (de Lyon),
triM ûàêâr^atioHê d'hémorragies viscérales graves arrêtées
: par Cinjectim de sérum gélatine.
On reproche aux injections gélatmées, dont on con-
naît les propriétés coagulatrices et hémostatiques,
d'être douloureuses, ce qui n'est pas sans fondement,
et d'être dangereuses, ce que n'a pas eu l'occasion de
vérifier M. Collet, dans les quelques cas d'anévryames
où il les a employées. Il est évident que la stérilisation
de la solution doit être absolument parfaite.
Dans trois cas d'hémorragies graves, les injections
soas^;ulanées de sérum gélatine ont arrêté l'écoulement
sanguin alors que tous les autres modes de traitement
avaient échoué (ipéca, ergotine, ventouses, glace, révul*
«OD, lavements chauds}. Dans le premier cas (hématé-
mèses par ulcération gastrique), la guérison fut
obtenue après une injection de sérum gélatine à 1 p. 100.
Dans le second (hémoptysie), on injecta SO*"""^ de solu*
tion gélatinée à 2 p. iOO. Dans le troisième (hémo-
ptysies fréquentes et abondantes), on dut faire cinq
injections soos-cutanées de 300 jt aOO^""' de solution k
— 260 —
2 p. 100, en sept jours, puis plusieurs injections
300*^»' de sérum gélatine à 4 p. 100, avant d arrêt
définitivement l'hémorragie.
Cette dernière observation montre la nécessilé d'ar»
river à des doses élevées et renouvelées {^300'*^ 1
4 p. 100 par jour) en cas d'insuccès de doses plu*
faibles. M. Collet n'a d^ailleurs observé aucun accident
pouvant faire craindre l'emploi répété de ces injeclioos.
MM. L. Rénon et E. Géraudel ont étudié l'action dw
bleu de méthylène sur les ulcérations de la longue et du
voile du palais, chez cinq tuberculeux arrivés au derDier
degré de la tuberculose pulmonaire.
Dans tous les cas, ils ont observé une sédâtion tr^
marquée des douleurs, qui rendaient ralîmcntation
presque impossible, et une cicatrisation plus ou moins
rapide des ulcérations, qui disparurent complètement e(
définitivement chez trois malades.
Ils étudient, en ce moment, raction du bleu de
méthylène, donné par la voie gastrique, sur Tentérite
ulcéreuse des phtisiques. Ils ont toujours observé, jus-
qu'à présent, la diminution et parfois la cessation
complète de la diarrhée.
M. Maurel présente une note intitulée* : De Vincorpû-
ration de certains médicaments dans la cire pour qu'ils u
soient mis en liberté que dans V intestin.
Lorsqu'on veut éviter l'action des médicaments mx
l'estomac ou leur modification par le suc gastrique, m
peut y parvenir, aussi bien que par la médication kéra-
tinisée, en les incorporant, à chaud, dans de la cire.
Par exemple, pour Tingestion du copahu, on peut
prescrire des bols d'après la formule suivante :
Cire jaune 10^
Oléo-résine de copahu 20**
Poudre de poiyre de cubèbe q. «• .
pour faire à chaud un opiat de bonne consistance, à
diviser en bols, selon les indications.
Dans les cas de paresse intestinale, on peut prescrire,
de la même façon, la poudre d'ipéca à la dose de 0^,10
— 261 —
<%20 par jour» en plusieurs fois, ou la poudre de
jlygala à une dose double.
^ orsqu'on veut préparer de même de la pancréatine,
ération est un peu plus délicate : afin de ne pas
érer la pancréatine, on doit faire l'incorporation à
ke température à peine suffisante pour ramollir la cire.
(. Cantru a fait des expériences qui démontrent rin-
àté absolue de F acide phoaphorique,
[Contrairement au phosphore, l'acide phosphorique
st pas toxique et est incapable de produire la stéatose
1 foie. Il est toujours saturé dans le tube digestif et
orbe sous forme de phosphates acides, qui n'ont
is eu la propriété de stéatoser le foie.
Depuis quatre ans, un éleveur de chevaux donne à
^jeunes poulains, chaque jour, 25 à 50^' d'acide phos-
boriqae officinal ; il se déclare enchanté des résultats,
les cobayes, pesant 350'^ prennent, pendant plus d'un
bois, i^ d'acide phosphorique officinal par jour, dose
Qonne qui, pour un homme de 70**% correspondrait à
'*' d'acide par jour ; on constate seulement qu'ils ont
pu peu maigri. L'urine de ces animaux est devenue d'aï-
aline, neutre, puis légèrement acide. Un chien de 8**'
^Idemiapris, pendant 20 jours, de 1 à 3^' d'acide phos-
phorique; son poids est monté à 9**^,400; ses urines
oBt devenues acides.
L'acide phosphorique n^est donc pas toxique. Mais il
llaul le donner suffisamment dilué, car il est très caus-
Itiqne. On doit égalenent tâter la susceptibilité nerveuse
Ides malades et leur tolérance gastro-intestinale.
M. Ghassevant signale l'intérêt qu'il y aurait à
rechercher le phosphore dans Turine des herbivores
soamis à ce traitement, ces animaux éliminant nor-
j Paiement l'acide phosphorique par les fèces et non par
l'orine.
Il* Bardet, avant la clôture de la discussion sur la
[ hdiion de la ration alimentaire j répond aux critiques Af^
aébil qui ont été faites à sa communication.
Il résume son opinion en disant que le médecin doit
^
- 388 -
désormais s'attacher à prescrire (non seulemeBt
régime qualitatif, mais un régime quantitatif limitai
la quantité d*aliments nécessaire à l'entretien da ssa;
lade. Les calculs de M< Barde t, corrigés par lea a«^
mentatîons diverses, fixent la ration normale d^
aduUe à 30 à 40 calories par kilogramme de poids
0»',75 à i^' d'albumine.
M. Maurel ajoute que, pour les nourrissons, la ration
doit être de 75 calories (soit lÛO^' de lait) par kilo-
gramme.
Quant à la quantité d'aliments azotés nécessaire i
l'organisme de Thomme adulte, elle correspond à envi*
ron t^'' par kilogramme^ Mais, pour être sûr de satiaEaire
ce besoin, on peut adopter^ sans inconvénient, la dose
de i«^%25 à 1«%50 d'albumine par kilogramme.
Pour M. Barbier, la quantité de lait de femme capabls
<ie produire les 75 calories nécessaires au nounisaon par
kilogramme de son poids est de 120^' et non de iO(P,
comme l'admet M. Maurel. Ce dernier chiffre est, par
contre, exact pour le lait de vache. Mais, en raison de
la différence de composition de ces laits, il ne peut j
avoir équivalence entre 120<^'' de lait de femme et iOO*'
de lait de vache: d'où la nécessité de favoriser, autant
que possible, l'allaitement maternel.
Ferd. Vioier.
^QËTË DE BIOLOGIE
Séance du 21 décembre 1902.
Appréciation dea poids du plasma et des éléments Jigwit
à Uur état d^ humidité naturelle dans une quantité détsr*
îfiinéedesang ; par M. O.-V. Mayet.
La fonction adipo^pexique du foie dans Mes rapp&rU
avec la nature des graisses ingérées ; par M. P. CAïuii^ et
M^'* Deflandre. — Le foie fixe, après ingestion de diffé'
rents cOrpsgras, une assez forte proportion de graisses,
— s«« —
^i|ui parait ea indiquer le degré d'assimilation : la quan*
^tité de graisse ainsi fixée est beaucoup plus grande
^après absorption d'huiles animales qu'après absorp-
tion d'huiles végétales ; les matières grasses du lait
ou do beurre, qui sont principalement destinées à Tali-
mentation du jeune animal^ sont très supérieures à
i toates les antres à ce point de' vue.
Transfarmation de l'adrénaline dans Vorganisme ; par
I M. V. Batelli. — Celui-ci admet que l'adrénaline, dans
I son passage à travers les organes, se transforme en
I cxyadrénaline; Toxygêne qui se trouve dans les glo-
I boles rouges parait nécessaire à cette transformation
dans l'organisme. M. Batelli suppose qu'à l'état normal,
Torganisme et surtout les muscles ou le système ner-
veux produisent une substance qu'il appelle protôodré-
naUite, qui est continuellement déversée dans le sang et
augmente pendant le travail musculaire; transformée
en adrénaline dans les capsules surrénales^ elle est
éliminée par celles-ci proportionnellement au travail
mascttlaire, en sorte qu'elle arrive à faire défaut dans
ces capsules quand le travail est poussé jusqu'à l'épuise-
ment.
lid firopUiëmose otine « carceag y> ; par M. Motas (de
Bacaresl). — Le carceag^ nom donné en Roumanie à
une maladie très grave du mouton, est dû à un piro^
plasma spécifique que l'on trouve dans les globules
bouges; celte maladie est propagée par les tiquea.
Cirrhose de Hanoi f.t leucémie à « Mastxellen » ; par
M. BïGAKT. — On trouve constamment la moé^;?^//^ dans
le sang des sujets atteints de la cirrhose de Hanot.
A^'ité *ur les propriétés fixatrices de la substance céré-
^kdméckéé; par MM. V. Morax et A. Marie. — Les
«périences tendent à prouver que, dans Taclion neu-
tralisante du cerveau vis-à-vis de la toxine tétanique,
interviennent au moins deux propriétés différentes :
'one, de beaucoup la plus importante, puisqu'elle repré-
sente les 97 pour 100 du phénomène, est essentielle-
ûïenl labile et ne résiste pas à la dessiccation ; l'autre
— 264 —
parait absolument fixe, persiste après dessiccation et
n'est pas modifiée par des températures élevées.
Examen de la perméabilité méningée ; par M . J.- A. Sigard.
— Ses résultats concordent avec ceux de MM, Launoy
et Leroux, qui ont noté l'imperméabilité ménÎDgée as
mercure chez des malades traités par des injections
sous-cutanées de calomel.
Séance du 10 janvier 1903.
Sur les premières phases de V empoisonnement aigu par
V oxyde de carbone; définition du coefficient d^empoisanne"
ment; parM.JNfiSToaGRÉHANT. — M. Gréhant donne le nom
A% coefficient d^ empoisonnement BXiTdi^^ovi^m existe entre
le volume d'oxyde de carbone absorbé par le sang et
le volume de l'oxygène que ce liquide peut absorber.
Sur les substances toxiques des sérums normatcx; par
MM. H. Carré et H. Vallée (d'Alfort). — Ils estiment
qu'on peut tirer de leurs expériences la conclusion que,
si la toxicité d'un sérum n'est pas le fait seul de son
pouvoir globulicidcy elle relève presque entièrement, au
moins en ce qui a trait aux accidents immédiats, de
l'action de Yalexine sur l'organisme et surtout de la
macrocytase. Un liquide d'épanchement à»ia{T<?pAag^^*tue
comme le sérum frais de l'animal qui l'a fourni, tandis
qu'un liquide d'épanchement à microphages ne provoque
jamais d^accidents, à quelque dose quW Tinocule.
Sur la présetice d'une kinase dans quelques champignons
basidiomycêtes ; par MM. G. Delezenne et H. Mouto>.
— Us signalent la présence, dans quelques champi-
gnons basidiomycêtes, d'une kinase qui, ajoutée à des
sucs pancréatiques totalement inactifs vis-à-vis de
l'albumine, est capable de leur conférer, de même que
le ferait l'entérokinase, un pouvoir digestif des plus
évidents. G. P.
{A suivre.)
— - - ■ - ■ — — —
Le Gérant : 0. DoiN.
PARIS. -* IMPanCBRIB p. LBVi, RUBCA88BTTB, 17.
r
— 265 —
TRAVAUX ORIGINAUX
; Trataux de pharmacie galénique effectués à V occasion de
la nouvelle édition du Codex : Extraits fluides;
par M. Em. Bourquelot (1).
; Les extraits ^Miflfe*, c'est-à-dire les extraits repré-
sentant poids pour poids la drogue employée à les
I préparer, sont entrés depuis longtemps, comme formes
i fflédicamenteases, dans la pratique médicale du monde
; entier. On en trouve un certain nombre d'inscrits dans
I la plupart des pharmacopées : autrichienne (1889), hol-
I kidaue (1889), américaine (1890), italienne (1892),
I mue ^1893), danoise (1893), etc., etc. Il n'y en a pas
moins de 81 dans la Pharmacopée américaine (2).
La Pharmacopée française, presque seule, n'en fait
pas mention; et c'e&t là, pour nos confrères, une
source d'embarras quotidiens. En l'absence de formules
officielles, ils sont obligés de recourir à celles des phar-
macopées étrangères, quand ils n'en imaginent pas eux-
mêmes. De tonte façon, il en résulte des produits
variables d'une officine à l'autre, sinon comme activité,
du moins comme apparence.
La Commission de revision ne pouvait, cette fois,
refuser de les accueillir. C'était le seul moyen d'en
unifier la préparation dans notre pays. Après consulta-
tion des diverses Sociétés pharmaceutiques de France,
son choix s*est arrêté définitivement sur les suivants :
Bimrdaine^Cascara^ Coca^ Condurango^ Cola^ Grindelia^
U)?oat les articles précédents, voir : [6], t. XII, p. 466 et 508, 1900;
t. XIV, p. 516 et 5«3, 1901 ; t. XVI, p. 161, 1902. Dans ce dernier
utide, à 11 page 163, ligne 4, nn membre de phrase a été omis. Il faut
rétablir comoie il suit : Ajoutez quelques Routtes de solution de phénol-
phialéiM r/, à l'aide dCune burette graduée, laissez tomber goutte à
^mUte de la solution demi-normale d'acide, etc. ,
,i. Dans cette Pharmacopée et dans la Pharmacopée anglaise,
l<a3 d'extrait correspond à 19'' de la drogue.
Jnn, de Pkarm. tt de Chim, 6* siâiB, t. XVII. (15 mars i903.) 18
— 266 —
Hamamelis, Hydrastis^ Salsepareille et Viburnum (1),
Leur préparation et leurs propriétés ont été étudiées
avec le plus grand soin dans mon laboratoire par M. J«
Warin, qui en a fait le sujet de sa thèse de DoctonI
universitaire (2).
La Commission a adopté deux types de préparatioB;
suivant que l'évaporation de la seconde partie dei
liquides d'épuisement est poussée jusqu'à TobtentioB
du poids complémentaire delà portion mise en résenre
{Bourdaine)^ ou jusqu'à l'obtention d'un extrait qui est
redissous dans celte dernière portion, le poids de k
solution étant complété ensuite par addition d'imej
quantité suffisante du liquide alcoolique employé à|
l'épuisement {Grindelia). Nousreproduisons.du reste,k
mode opératoire prescrit pour chacun de ces types.
L Extrait fluide de Bourdaine. — Extractum Frangul»
ftuidum,
Eoeroe de Boa»! aine en pondre demi-fine (a» 25)/. iOOO*'
Alcool à 30» q. •.
Humectez nniformément la pondre avec SOOflrr d'alcool à 30*. ApHs
2 heures de contact en yase clos, introduisez-la dans un perotlatev.
Ajoutez de nouvel alcool en tous conformant anz règles de la iizifit* {
tiou, et quand celui-ci commencera à s'égoutter, fermes l'orifice infô- 1
rieur et recouvrez l'appareil.
Laissez macérer pendant 24 heures. Procédez à la liziviation ; recueSki
•t mettez à part les 800^' de liquide écoulés en premier lieu.
Achevez l'opération. Distillez les nouvelles liqueurs poar en rstirv
*alcool. Concentrez le résidu au bain-raarie jusqu'à rédactioni 200i'
que vous ajouterez à la portion mise à part, de façon à obtenir es
tout lOOOff' d'extrait fluide.
Laissez reposer deux jours dans un Ueu frais et filtrez.
M. Warin a essayé la lixivialion avec des alcools de
concentrations diverses (40^, 35*" et 30*^); il a constaté
que l'alcool à 30"" est celui qui donne les meilleurs
(1) n faut 7 joindre encore l'extrait fluide d'er^o/ d€ seigle; maisl»
préparation de cet extrait est un peu j>articuUére : nous n'en parisrons
pas dans cet article.
(2) J. WasinC: Etude comparative sur la préparation de quelgn»
extraits fluides. Thèse de Doctoral tmi»cr«tYairc (Pharmacie). Paiii, iW*
— «7 —
résultats, Textrait fluide étant le plus riche en prin*
ctpes dissous.
Lorsque la lixiviatton est hietk conduite, 10'^^ de dis*
solvant sufii&ent pour atteindre un épuisement à pBU
près complet, — et cette quantité peut être considénée
également comme suffisante pour la préparation des
wtres extraits fluides.
Devront être préparés oommc l'extrait fluide deBour-
daifie, sauf e.n ce qui concerne le titre de Talcool et
piques détails qui seront spécifiés pour chacun, daos
notre Pharmacopée, les extraits fluides de Casoara
tagrada (alcool à BOf), de Cùla (alcool à 60^), de Coca
(alcool à 50^), de Condurango (alcool à 45°) et A'ffyérW'
«»« (alcool à TO"").
11. Extrait Jiuide iie Grindelia. — Tlxtractum Grùi-
Jeliœ /luidum.
FenilleB et fleurs de Grindetia en poudre grossière
!!• 15) ttOOe»»
Aleool à 75* q* s.
Buneetez uniformément 1% poudre aTedfSOOir' d'alcool à 15®. Après
1 IttONs de contact en Ta«^e dos, ,introdui«ez-la dans un percolateur.
Ajoutez de douyoI alcool en tous conformant aux règles de la lizivia-
tkm et laissez macérer pendant 48 heures.
Procédez alors à la lixiyiation. Recueillez et mettez à part les SQOffr de
Hqvîde écoulés en premier lieu.
Achevez l*opérmtion. Distillez les ^nouTellos liqueurs pour en retirer
f«fcooL £taporez le résidu au bain-^marie en consistance d'extrait et
ndistohes le produit dans la partie • mise en réserve. Com,plétez
«Dfoltele poids à 10009' arec de l'alcool à 75*.
Laiiiez reposer deux jours'tn lieu frais et filtres.
M. Warina essayé la lixiviation avec des alcools de
concentrations diverses ,(96*, 50* et 75"); il a constaté
que ee dernier est celui qui donoe l'extrait fluide le
^8 riche en principes dissous.
Les extraits fluides qui devront être préparés en sui-
vant ce mode opératoire aenty outre celui de Grindelia^
les extraits à'Bamamelis (alcool à^S""), de SaUepareiUe
(ilcool àSOr) et de Vaurnwm^{BAcool à 80"?).
Gonformément aux décisions générales de la Gom-
— 268 —
mission, chacun des extraits fluides sera l'objet d'un
.article spécial dans lequel seront relatées les propriélél
principales de cet extrait. Pour deux d'entre eux s
extraits fluides de Cola et A'Hydraatis^ Tarticle sera
complété par un procédé de dosage du principe acti
(caféine dans le premier et hydrastine dans le secondl.
Au reste, nous allons reproduire ce qui dans ces ar«
ticles peut intéresser le lecteur, en y joignant quelqm
données qui présentent de l'intérêt au point de vue docu-
mentaire, mais ne sauraient trouver place dans le Codex.
1. Extrait fluide de Bourdaine. — Liquide noir, à
saveur légèrement amère et astringente, qui, addi-
tionné de 10 parties d'eau, précipite abondamment.
Si on agite 10*"^ d'éther avec un mélange de 1*^"' d'ex-
trait et de 4^"' d'eau, si on laisse reposer et si à Téther
décanté on ajoute 2*^°"^ d'eau et 4 à5 gouttes d'ammo-
niaque, le liquide aqueux qui se sépare est coloré en
rouge-cerise (réaction des oxyméthylanthraquinones).
M. Warin a trouvé pour un extrait fluide de Bour-
daine, préparé comme il a été dit plus haut, une den-
sité de 1,069 à 15"; lOO'^^Mecet extrait ontfourni29«^l2
d'extrait sec (dessiccation à Tétuve à 100"*).
2. Extraitjluide de Cascara sagrada. — Liquide brun
foncé, d*une saveur très amère, précipitant par addi-
tion de 10 parties d'eau. Le nouveau liquide filtré pré-
cipite abondamment par le tannin, ce que ne fait pas
Textrait de Bourdaine dans les mêmes conditions.
L'extrait de Cascara donne également la réaction des
oxyméthylanthraquinones.
Densité d'après M. Warin : 1,073; rendement en
extrait sec : 34,90 pour 100^»'.
3. Extraitjluide de Coca, — Liquide brun jaunâtre, à
saveur amère et aromatique. Etendu de 10 parties
d'eau, il trouble abondamment.
Densité d'après M. Warin: 1,067; rendement en
extrait sec : 31,35 pour 100«"*.
Le même expérimentateur a trouvé pour 100^ d'ex-
trait une teneur en alcaloïdes de 0»^296• La Commission
r
7W "-■ — ^-
269 —
n*apas cru devoir encore faire état de cette dernière
donnée et a écarté tout procédé de dosage des principes
actifs.
4. Extraie /luide de Cola, — Liquide de couleur
ronge foncé, à odeur de Cola, à saveur amère et astrin-
gente. Etendu de 10 parties d*eau, il donne un préci-
pité brun jaunâtre. Par iiltration, on obtient un liquide
jaane rougeâtre, précipitant abondamment par s^ddition
de tannin.
Densité d'après M. Warin : 0,976; rendement en
extrait sec : 12,82 p. 100""'.
bwigt de la caféine, — Pesez dans une petite capsule tarée ISsi" de
Veitmt fluide k essayer. Eraporez aa bain-marie jusqu'à porte de %9f.
Venez l'extrait ainsi réduit dans un mortier assez large; lavez la cap-
fole avec 2c»3 d'eau distillée employée en quatre fois; ajoutez 10?'' de
nagfiéiie calcinée et triturez longtemps la masse de façon à obtenir un
méUoge homogène et bien pulvérulent que vous abandonnerez à lui-
m^me pendant 1 heure. ^
Placez ensnite le mélange dans un ballon bien sec, de 230«"^3 de
captcité, ajoutez 150?' de chloroforme; tarez le ballon auquel vous
adapterez un réfrigérant à reflux. Faites bouillir doucement au bain-
muie pendant 45 minutes. Laissez refroidir ; pesez de nouveau le bal-
lon; rétablissez an besoin le poids primitif par addition de chloro-
fonne. Agitez et filtrez lOOS'' de la solution chloroformique (correspon-
àaat Mnsiblement à lOf^^ d'extrait fluide) dans un vase conique de
fiohéma préalablement taré, en ayant soin de couvrir le flltre pour
empicher Tévaporation du chloroforme.
Eraporez avec précaution au baln-marie. Desséchez complètement le
résido dans Tétuve à eau bouillante jusqu'Jt poids constant. Pesez après
refroidissement. Vous devrez obtenir au moins 0i?i',12S de résidu, cons-
titué par de la caféine blanche et presque pure.
Cette quantité correspond à 1«'",25 de caféine brute
pour 100"^ d^extrait fluide. 11 est prudent de s'assurer
qu'on a bien affaire à de la caféine. Pour cela, on ajou-
tera au résidu de l'eau bromée ou quelques gouttes
d'acide azotique fumant; on versera la solution dans
une petite capsule et on évaporera avec précaution à la
flamme d'une lampe à alcool : il devra rester un
enduit rouge brun se colorant, par addition d'une goutte
d'ammoniaque, en violet pourpre.
— 2r7« —
1
La caféine étant partiellement à Tétat combiné dans
fes stgmences de Cola et, par suite, dans l'extrait, on
comprend qu'il soit nécessaire de faire intervenir un
alcali, lorsqu'on veut obtenir la totalité de l'alcaloïde.
Divers expérimentateors, Dieterich entre autres 1)^ se
sont servis de la chaux. Les expériences de M. WarÎB
ayBnt établi que la magnésie calcinée donne des
résultats sensiblement identiques (2), la Comnii»-
sion a pensé qu'il valait mieux prescrire l'emploi de
cette dernière que le pharmacien a toujours soos la
main.
Avec dos noix de Cola renfermant 1,84 p. 100 de
caféine brute, M. Warin a obtenu un extrait iluide qui
en contenait 1,80 p. 100. Le même extrait a donné à
M. Hérissey 1,73 p. 100. Ce sont là des résultats suffi-
samment rapprochés. Un autre lot de noix de Cola ren-
fermait 1,69 de caféine brute p. 100 et son extrait
fluide 1,375. Dans le cas où l'extrait fluide serait nota-
blement moins riche en caféine, il faudrait, pour plus
de précision, opérer le dosage sur" une quantité double
dé cet extrait, c'est-à-dire sur 30*''.
5* Extrait fluide de Conduranffo. — Liquide brun,
aromatique, de saveur très amère. Additionnéde 10 par-
ties d'eau, il donne un précipité résineux s'agglomé*
rant par la chaleur. Le nouveau liquide, filtré après
refroidissement, est jaune et précipite abondamment
par addition de tannin.
Densi té à 1 5^- 1 ,0122 ; rendement en extrait sec : 47,27
pour lOO*'"'. M. Warin a constaté, en outre, que cet
extrait renfermait pour 100**' : 0«',56 de résine et une
proportion de condurangine donnant, avec le tannin^uB
précipité pesant après dessiccation 3*'',65.
ff. Extrait Jluide d^Hydrastis. — Liquide jaune brun,
à odeur vireuse rappelant celle de la teinture d'opium,
à saveur très amère. Il se trouble fortement lorsqu'on
(1) Uber die Wertbesfcimmang der Kolanuss and des KoUextmUat;
Helfenherger Annalen, p. 181, 1898.
(2) Journ. de Pharm. et de Chim., [6], t. XV, p. 315, 1902.
r
— 271
Fétend de 10 parties d'eau et donne alors par filtration
un liquide limpide jaune.
Stfoit didentUé, — A 2«»3 d'extrait ajoutez k^^^ d*acide sulforique
£kié officinal (aa 1/10) et laissez reposer. Il devra se faire, au bout de
S<ûns de 13 mioates, ua dépôt de cristaux jaunes (sulfate de berbérine) .
Daoez !•"» d'extrait à 20«»» par addition d'eau dij«tillée. A 5«»» de la
tolatioa ajoutez 2en3 d'acide chlorhydrique, puis 2e>n3 d'eaa chlovée :il
éerra s« produire aussitôt un» coloration rouge.
Dotagede Vhydrastine. — Pesez ezactemoat 1502 d'extrait fluide dans
«M capsule tarée. Evaporez an bain-marie jusqu'à réduction à ^«^.
a&prenez le résidu par environ iQ«^ d'eau distillée et versez la solu-
ttDaàam un flacon de 150«'as de capacité.
ijeiiief SMceasireoaeat lOff' da benzime de pétrole, 50b<^ d'éther offt*
âaal et 3'*' d ammoniaque liquide. Abandonnez le mélange pendant
1 heure, en ayant soin d'agiter vivement et fréquemment.
Séparez la solution éthérée qui surnage et filtrez-la sur un filtre sec.
i Intredùsez 5Cvr de cette solution dans une ampoule à décantation et
Sfiiei fortement pendant quelques minutes avee lO»"*' d'un mélange
I ceoiyoté d« 1 partie d'acide chlerhydrique officinal et de 4 parties^
! 4:tin.
Apréi séparation, faites écouler le liquide acide et limpide dans un
i fliceu.
Â^lei encore à deux reprises arec 5*^^^ d'eau additionnée de quel-
ques gouttes d'acide chlorhydrique. Réunissez ces liquides aqueux au
, premier.
Ajoutez alors nn excès d*àmmoniaque et agitez fortement avec 50S'
; d'éther. Laissez reposer 1 heure. Versez le liquide éthéré séparé de la
pirtie aqueuse sur nn filtre sec. Pesez 40sr du liquide filtré dans nn
I pstàtSacoQ conique en verre de Bohême préalablement taré.
Evaporez an bain-marie jusqu'à poids constant. L<s résidu de^a
peser au moins Os«',20 (hydrastino correspondant sensiblement à lOs'
d'extrait fluide).
Ce procédé de dosage est celui de la Pharmacopée
allemande. Appliqué par M. Warin à Texlrait fluide
adopté par la Commission, il a donné 0<^^2i5; soit 2,45
poariOO»'.
Densité de Texlrait de M. Warin : 1,029; rendement
en extrait sec : 23,83 p. lOO^-'.
7. Extrait fiaide de Grindelia rohmta. — Liquide
brun verdàlre, résineux, poissant les doigts, à odeur
aromatique, à saveur très amère. Additionné de 10 par-
lies d'eau, il donne un trouble blanc.
- 272 —
Densité à 15* d'après M. Warîn : 0,972; rendemeat
en extrait sec : 28,83 pour 100*^"^'.
8. Extrait fluide cT Hamamelis. — Liquidebrun foncé, à
saveur astringente. Etendu de 10 parties d*eaa, îl
précipite assez abondamment et donne alors, par fil-
tration, un nouveau liquide jaune ne précipitant pas
par le tannin.
Densité à 15*» d'après M. Warin : 1,064; rendement
en extrait sec : 30,11 pour 100*'■^
9. Extrait fluide de Salsepareille. — Liquide rouge
brun, à saveur légèrement amère. Etendu de 10 par-
ties d'eau, il donne un liquide limpide, moussant for-
tement par agitation et précipitant par addition de
tannin.
10. Ext7'ait fluide de Viburnum. — Liquide brun
rouge, à odeur désagréable rappelant celle de la valé-
riane, à saveur amère et styptique. Etendu de 10 par-
tiesd'eau, il donne un précipité couleur chair. Le liquide
filtré est jaune et se colore en jaune orangé passant peu
à peu au rouge rubis, par addition d'ammoniaque.
Sur la présence du saccharose dans les graines huileuses et
sur sonrôledanslaformationdeV huile ; parM. C. Vallée,
professeur-agrégé à la Faculté de médecine et de
pharmacie de Lille (1).
I. — Présence du saccharose dans les graines huileuses.
Lorsqu'on passe en revue les analyses réunies parles
auteurs sur la composition des graines huileuses, on
est frappé de ce fait que le saccharose n'est que très
rarement signalé ; tout au plus voit-on indiqué le poids
global des sucres, c'est-à-dire les sucres dosés avant et
après interversion par les acides. Or, nous savons que
cette façon de procéder expose à des erreurs, car les
acides sont aussi capables de dédoubler les glucosides,
les inulines, les amidons.
(1) Note remise à la rédaction le 9 février.
r
— 273
Nous nous sommes donc proposé d'examiner un cer-
tain nombre de graines en employant la méthode à
Hovertine de M. Bourqueiot (1). Nous exposerons briè-
rement comment nous avons appliqué cette méthode
en prenant comme exemple une des graines que nous
avons étudiées ; nous résumerons ensuite dans un tableau
lesrésultats obtenus avec les graines suivantes : amandes
douces^ amandes amer es ^ graines de ricin ^ semences de
emirge\ pistaches^ graines de sésamSy coques du Levant.
Disons de suite quedans toutes ces graines nous avons
rencontré du saccharose.
Prenons comme exemple les amandes douces :
2Mt* d'unandes douces pulrérisées sont jetées peu à pea dans 400'~3 d'al-
cool à 85* bouillant ; on maintient l'ébullltion pendant 1 heure, on laisse
nfroidir et Ton filtre. Sur le filtrat on prélèTO lOO*"»' que l'on soumet
à l'érapcration après addition de quelques décigrammes de carbonate
decbaoz, de façon à saturer les acides yégétauxqui pourraient interverb
tir le sucre de canne. L'alcool chassé, le résidu est étendu à 100<»>B3|^Yec
d«l'eao thjmolée, et l'on en fait deux parts : dans l'une on ajoute Os'^io
d'ianitioe, et dans les deux une pincée de thymol. Les deux flacons
Mot mis à rétuTe à 33« et, après un séjour de 21 heures, on prend les
rotations des liquides ainsi que leur pouvoir réducteur par rapport à la
fiqaear de Pehiing.
Si nom désignons par A le liquide additionné de thymol et d'inrer-
tÎDs, par B le liquide additionné simplement de thymol, les résultats
obnrrés sont les suivants :
Dë%'iation Sucres réductears
A ; — ^•20' l'=',6l2
B + 2«18' 0»%048
Il l'est donc formé iff',564 de sucres réducteurs (exprimés en sucre
interrerti) représentant pour [ajn = — 19«5 une déviation de — 0*^366
«tofs que les ls',i85 de saccharose dont ils proviennent représentent
■n« déviation de 1*59 pour [ajo -^ 66«6. Si notre solution contenait du
ncchaiote, la déviation polarimé trique, après l'action de l'invertine,
dersit diminuer d'après nos calculs de 2°35'6 ; or l'expérience a donné
vaedéTiation de 2038'.
Il résulte de cette expérience que les amandes douces
arrivées à maturité — c'est-à-dire avec une teneur en
{\) Joum. de Pharm, el de Chim., 6» série, t. XIV, p. 481. — Nous
nous étions antérieurement familiarisé avec cette méthode dans le
Ubontoire même de M. Bourquelot.
— 274 —
eau d'environ 5 p. 100 — contiennent 2«',97 p. 100 de
saccharose et C^^OO p. tOO de sucres réducteurs. Nous'
nous sommes aussi appliqué à isoler le saccharose en
épuisant 500«^ d'amandes par de l'alcool à 85*. L'alcool
d'épuisemeut est évaporé après filtration et le résidu est
repris par l'alcool absolu. Après quelques jours de repos,
des cristaux se forment sur les parois du vase, on les
déiache, on les lave à l'alcool absolu, on les sèche à 35*
et on les soumet aux essais suivants :
Point de fusion au bloc MaqaeQDO.., ISO".
Pouvoir rotaloipe... 4- 66052 (a=2»32', Z=2, p = l,0785, © = 5ir).
La liqueurde Fehling n'est pas réduite.
Voici maintenant résumés en un tableau les difiTérents
résultats que nous avons obtenus :
DÉSIGNATION DES GRAINES
SACCHABOSB
p. 100
8UCRB8
RÉDUCTBOaS
P. 100
Amandes douces
2,97
2.94
1,06
3,26
0,^4
0,61
0,(t9
Amandes amères
0,ii
Ricins
0,12
" Courges
0.12
Pistaches
0,20'
Sésame
0,1^
Coques du Levanl. . ^ .....
1,03
II. — Sur le rôle du saccharose dans la formation
DE l'huile.
Nous nous sommes demandé, en outre, si, par des
dosages successifs faits dans des amandes en voie de
maturation, il ne sérail pas possible de saisir quelque»
relations entre l'apparition des sucres réducteurs, du
saccharose et de Thuile.
Les fruits nécessaires ont été prélevés aux environs
de Montpellier (1), tous provenaient d'un même arbw
(1) Nous adressons ici nos bien sincères remerciements à M. E. Co^-
bemale, ex-pharmacien de la marine, qui a bien voulu nous envoyer lef
fruits nécessaires pour ce travail.
■ •■■fc-
— 275 —
Il <c Amandier à la Dame ly ; les fruits de cette variété
it ane coque demi-tendre et sont mûrs en juillet.
: Ces fruits étaient pesés sitôt reçus, puis on détachait
Imande du péricarpe pour examiner ces deux parties
Iparémenl. Plus tard, au début de mai, le péricarpe
entant deux parties nettement différenciées, l'une
bargée de chlorophylle et l'autre n'en contenant pas^
* les avons aussi séparées pour Texamen analytique.
Rajouterai en effet qu'en examinant au microscope une
ipe transversale du fruit, on trouve, au point de vue
biologique, des différences très nettes, entre la partie
erteet la partie blanche.
Le tableau suivant résume les résultats obtenus.
iquantités des différents sucres sont rapportées à 100
i fruit tel qa'il m'est parvenu aussitôt après la cueil-
Mte. Nous n'avons pas cité séparément les résultats
Ibtenus avec le péricape blanc et le péricarpe vert pour
pas compliquer outre mesure le tableau. Notons
limplement que la partie blanche s'est toujours montrée
llus riche en sucres réducteurs et en saccharose.
Dé«giiaiion
Poids
PÉRICARPE
AMANDE H
des
moyen
o
t
III
O O
w»
o
«
pruM
da
h
o g.
|i
«'«chtttiUoDa
fniit
r
9 9 •
...
60
•2
Tiamars...
0«'60
0,48
5,11
»
0,00
5,57
»
3atril...
1,50
0,70
2Jl
i>
0,33
2,72
»
U - ...
^M
0,59
3,00
i>
0,43
2 92
»
» - ...
1,5»
0,67
3,8»
»
»
3,25
»
«"oi»i
9.9e
0,81
3,91
»
1,14
2.80
u
Mniti
12,10
0^
5.67
B
1,«9
2,97
»
«juin....
11,50
0,61
4,90
»
l,6->
0,92
traces
ii JQin....
>
»
»
traces
0.93
0,33
traces
SjmUeL..
10,10
0,51
4,61
0,42
0 5i
0,19
6 97
S* juillet ..
9,20
0,T7
3,95
0,3U
0.51
0,28
14,35
!•' octobre.
1,65
»
»
3,36
0,U8
54,19
*< L^examen des données fournies par ce tableau
montre que le péricarpe contient des proportions rela-
— 276 —
tivement constantes de sucres réducteurs et de saccha-
rose pendant la maturation.
Dans Tamande, au contraire, les sucres réducteun
diminuent progressivement au fur et à mesure qu'appa-
raît soit le saccharose, soit la matière grasse.
Le saccharose va en augmentant jusqu'à Tappari*
tion de l'huile, puis on le voit diminuer peu à peu pour
remonter finalement lorsque la formation de l'huile sera
moins active.
Remarquons enfin que le péricarpe ne contient
jamais que des traces d'huile.
Nous nous sommes demandé toutefois si ces résul-
tats, rapportés à la matière sèche, et non plus à la
substance humide, ne prendraient une autre significa-
tion. C'est pourquoi nous avons eu soin de déterminer
pour chaque échantillon le poids de matière sèche, en
employant comme moyen de dessiccation le videsulfu-
rique. Nous donnons ci-après parallèlement les quan-
tités de sucres réducteurs et de saccharose calculées
suivant les deux méthodes :
Sucj'es réducteurs
Dans la matière hamide,p. 100... 0,92 0,33
Dans la matière sèche, p. 100. .. 8,38 2,90
0,19
1.18
0,28
1,00
.0,08
0,08
Saccharose
Dans la matière humide, p. 100. . . 1,65 0,93
Dans la matière sèche, p. 100. . . 15,03 8,13
0,52
3.20
0,54
1,89
3,36
3.35
On voit que les quantités des différents sucres ont
été en diminuant, tant par rapport à la matière humide
que par rapport à la matière sèche.
L'ensemble de ces résultats permet donc de suppo-
ser qu'il y a, dans le péricarpe, une formation ou un
afflux constant de sucres réducteurs et de saccharose ;
puis, que ces hydrates de carbone vont s'accumuler
dans la graine, où ils concourent à la formation de
l'huile.
Il nous parait difficile d'aller plus loin actuellement
et de dire quels sont, du saccharose ou des sucres réduc-
teurs, les précurseurs immédiats de Thuile.
— 277 —
Dans un travail récent, Hartwich et Ullmann (1),
en étudiant Tapparition de l'huile dans les olives, en
même temps que les variations quantitatives des sucres
rédacteurs, ont conclu que l'huile se forme aux dépens
du glucose ; mais cette conclusion nous paraît d'autant
plus prématurée que les auteurs n'ont guère suivi les
variations du sucre que par des réactions de coloration
au microscope (2).
Dopage de la digitaline dans les préparations officinales
de digitale et de digitaline ; par M. Ecalle [Fin] (3).
3* Dans la poudre de feuilles de digitale du com-
merce :
20*' de poudre de feuilles de digitale ont été intro-
duits, dans un ballon ordinaire de 300 à 350""°^^ de con-
tenance, avec environ 200^"' d'eau distillée. Le mélange
a été chauffé au bain-marie pendant au moins deux heu-
res, en agitant fréquemment et filtré dans un vase à
précipité. Le résidu a été repris par une nouvelle
quantité de 200''°'^ d'eau distillée, chauffé à nouveau
pendant une heure et filtré.
Les deux liquides filtrés ont été réunis, mis à évapo-
rer jusqu'à réduction à environ 150*°' et additionnés,
après refroidissement, de 25*°'' de solution d'acétate neu-
tre de plomb au 1/10, le mélange étant agité avec
soin.
Une petite quantité de ce liquide filtrée et traitée par le
sulfate de soude ne donnant pas de précipité, nous en
avons conclu que nous n'avions pas d*acétate de plomb
en excès et avons ajouté une nouvelle quantité de 20""^
de notre solution.
Le précipité par le sulfate de soude ayant été, cette
(1) ArchUf d€r Pharmazie, t. CCXL, fasc. tf.
[t, Laboratoire de chimie biologique de la Faculté de médecine de
UUc.
(3) Jûnm, de Pkarm. et de Cfiim.f t. XVII, [6], n® du 1»^ mars 1903,
p. 228.
— 278 —
fois, très caractéristique, nous avons complété noire
liquide à 200'''°' et continué l'opération comme précé»
demment.
Nous avons obtenu 0^%05362 de digitaline pourâfts'
de poudre, soit 28'.684 p. 1000.
(( Il sera donc nécessaire, dans les dosages de la digi-
taline dans les extraits et les feuilles de digitale, dehra-
jours s'assurer, avant d'ajouter le sulfate de soude au
premier filtratum, que ce filtratum contient bien un
excès d'acétate de plomb. »
4^ Dans des feuilles de digitale, grossièrement pulvé*
risées par nous, mais provenant du commerce, nous
avons trouvé 0«^064625 de digitaline pour 20«' de
feuilles, soit 3«%231 p. 1000.
Ces différences de richesse en digitaline de la poudre
et des feuilles de digitale du commerce peuvent s'ex-
pliquer par les expériences de Van Itallie qui a cons-
taté que la partie parenchymateuse de la feuille est
beaucoup plus riche en glucoside que le pétiole et les
nervures de cette même feuille.
Les feuilles de digitale qui nous ont servi % faire
notre poudre ont, en effet, été soigneusement mondées^
grossièrement écrasées entre les mains et débarrassées
de leurs pétioles et de leurs nervures.
Van Itallie (1) a trouvé dans les feuilles de digitale
des Vosges, débarrassées de leurs pétioles, de 3«*,636à
S8%772 de digitaline p. 1000, et seulement l'^,01 à
18%51 p. 1000 dans les pétioles et les nervures des
mêmes feuilles.
Les feuilles desséchées de la plante cultivée ont don-
né au même auteur de le^51 à 3K^86 de digitaline
p. 1000.
Madsen (2) a trouvé dans les feuilles de digitale de
Norvège de 2«^',560 à 2»%880 de digitaline p. 1000.
— ^*
(1) Van Itallie. Pkarm. Çentralh,, p. 734, 1897; d'après Joum. de
Pharm. et de Chim.
(2) Apatheker Zeitung, p. 787, 1897; d'après Uum, de Pkarm. et de
Chim2
— 279 —
La moyenne des essais fait par Keller sur des feuilles
de digitale a oscillé entre 2«%60 et 3«%20 p. 1000; un
échaatillon lui a cependant fourni un résultat maximum
de e^^^O p. 1000.
D'après Kiliani, lessemences de digitale^ si elles con-
tienneot de la digitaline cristallisée, en même temps
^e d autres glucosides, n'en renferment que des traces
extrêmement faibles.
Contrairement à l'opinion de ce dernier, Keller pré-
tend que les glucosides contenus dans les semences de
la digitale sont absolument identiques à ceux qui se
trouvent dans les feuilles de la même plante.
Les précédents dosages ayant porté sur des préparar-
tioDs de digitale prises dans le commerce ou préparées
avec des feuilles provenant du commerce, iln'étaitdonc
pas possible d'établir de comparaison sérieuse entre les
différents résultats obtenus.
Nous avons alors préparé des teintures et des alcoo-
latares avec des feuilles de digitale de première et de
deuxième années que nous avons récoltées, au mois de
mai, dans les bois de Meudon-Bel-levue.
3* Tableau comparatif des résultats obtenus dans des
teintures et al^oolatures de digitale, récemment prépa-
rées par nous :
Alcooîatures
Préparation : Alcoolalares obtenues par macération, pendant 10 jours,
im féûiles fraichet de digitale dans partie égale en poids d'alcool à 95**.
Alooolatare
Résultat! p. 1000
Peuilles de l** année 0«%4204
Pfiilles de 2* amée 0<%4888
Teintures
Mpuration : Teintnres obtenuos par macération, pendant fO jours,
des feuilles de digitale séchées à Tair libre, dans 5 fois leur poids d'al-
cool à 60».
Teinture
RéftoUats p. 1000
FeaiUos de 1^* année 0«',4400
Peuilles de 2* année 0«'",508*
Nota. — On remarquera la faiUedîfiéFe&oederickeB0e
— 280 —
en digitaline qui existe entre les alcoolatures et les tem-
tures.
6® Dans une alcoolature de feuilles de digitale, datant
de dix ans, et préparée par nous, par macération, dans
partie égale en poids d'alcool à 90°, des feuilles de digi-
tale de deuxième année récoltées un peu avant la florai-
son, nous avons trouvé 0^^0426 de digitaline pour 100*'
d'alcoolature, soit08S426 p. 1000.
7** Dans un extrait aqueux de digitale du commerce :
2^'^ d'extrait ont été dissous dans quantité suffisante
d'eau distillée, versés dans un ballon d'environ 200***
et l'opération continuée comme précédemment, en ayant
soin de prendre les précautions indiquées, quant à ce
qui est de la solution d'acétate de plomb à ajouter.
Nous avons obtenu 0«',00806 de digitaline pour 2^
d'extrait, soit 08^403 p. 100.
8® Dans un extrait alcoolique de digitale de commerce:
L'opération précédente répétée sur l'extrait alcoolique
de digitale nous a donné O^^Oil de digitaline pour
28^*^ d'extrait ou 0^%S5 p. 100.
9^ Dans des granules de digitaline faits à la main:
100 granules de digitaline au ^ de milligramme ont été
délayés dans environ 12®"'^ d'eau distillée, auxquels on
a ensuite ajouté 50*^"^ d'alcool à 90® pour dissoudre la
digitaline.
Le tout a été mis dans une éprouvette graduée et bou-
chée, puison a complété à 150*^"' avec de l'eau distillée,
et l'opération continuée comme précédemment.
100 granules au -^ de milligramme et préparés seu-
lement depuis une semaine ont donné 0^^,0236 de digi-
taline aulieu de 0ë^'*,025 que, théoriquement, ils devraient
contenir.
Le même dosage, effectué trois mois après, nous a
donné 0«%02385 au lieu de 0b'-02S.
Ces granules n'ont donc subi aucune altération^sous
l'influence du temps et leur titrage peut être considéré
comme suffisamment exact.
r^
281 —
r KHDans une sololion de digitaline faite dans un mé-^
bnge d'alcool, de glycérine et d'eau.
i La présence de la glycérine nous met ici en face d'une
ïifficnlté opératoire qui s'est déjà présentée lors de nos
losages de l'aconitine dans le même véhicule.
1 Ledosage delà digitaline s'appuyant surtout surla solu-
Klitédeceglucosidedansle chloroforme, il est important
iesavoir comment le chloroforme se comporte vis-à-vis
le la glycérine contenue dans le véhicule etdont on ne
Ipeal se débarrasser aussi facilement que de l'alcool.
; Pour cela, nous avons fait différents essais : 20^'°' de
|chloroforme ont été mélangés dans une ampoule à robi-
net avec20*"' de glycérine chimiquement pure à 30? et le
tout fortement agité à plusieurs reprises. Le chloroforme
iécanté retient toujours quelques traces de glycérine,
suffisantes pour empêcher un dosage exact.
Il ea est de même si on substitue l'éther au chloro-
ferme.
Nous avons essayé de remédier à cet inconvénient de
la mauière suivante : ^i^^^0 de notre solution de digi*^
laline au ^555 ont été évaporés dans une capsule de verre
jusqu'à presque complète disparition de Talcool et addi-
lioonés, après refroidissement, d'environ 60^™' d'eau
distillée, afin de précipiter la digitaline.
Le tout a été mis ensuite dans une ampoule à robinet
avec environ 70 à SO'^^'de chloroforme pour redissoudre
ladigitaliue, onaagité fortement (150 à 200 secousses), et
laissé pendant une demi-heure à déposer. Le chloro-
forme a alors été décanté et le mélange d'eau et de gly-
x^rine repris deux autres fois par une nouvelle quantité
de chloroforme.
Les trois liquides chloroformiques réunis ontété mis à
éviiporer, au-dessus de la vapeur d'eau, dans une grande
capsule de verre et Tévaporation complètement ache-
vée, le résidu a été repris par 2 à S"^*"' de chloroforme.
Le chloroforme décanté (la glycérine restant s'attache
aux parois de la capsule) est mis à évaporer à nouveau
^«va. rfe PWm. et 4i Chùn, 6* siui. t. XVII. (45 mara 1903.) 19
1
dt le résida repris qaatre autres fois par lamème quih
tité de chloroforme.
ie chloroforme de la dernière reprise est recuBlî
dans uae petite capsule, préalablement tarée, et la cap*
suie précédente lavée, à deux ou trois reprises^ a«n
quelques gouttes de chloroforme que Ton a soin d'ajouter
au ohloiroforme de la petite capsule.
Le tout est mis à évaporer comme précédenmeiiietp
févaporation achevée, la capsule mise dans un deisie^
cateur et pesée après refroidissement.
J(eus avons ain» obtenu •^,0141 de digitaline aa lien
L'opération^ recommencée avec 21<%50 de solution
nous a ésmné 0b%022. de digitaline au lieu de O*^,0il5.
Enfin, une troisième opération, faite sur IS^'^SI
d'une solution datant de cinq mois, nous a donaéO*',01tt
ded%ilaline au lieu de 0>*,0I8S.
Le temps n'a donc aucune influence sur la digitalim
en eolution dans ua mélange d'alcool, de (^ycérinc et
d'eau», but de ces dernières recherches.
Conclusions. — Par ce procédé de dosage de lai
digitaline donné par Keller, il est donc très possible,
snrtout en lui faisant subir les quelques modificationf
que nous avons adoptées, de doser )a digitaline dans les
différentes préparations pharmaceutiques de la digitale.
Etant donnée la grande activité de ces préparations
et eu égard aux diverses causes qui peuvent influer sur
leur valeur, âge de la plante, lieu et moment de la
iécolte, épuisement plus ou moins complet de la partie
employée, il y a lieu de se demander si, sans se con-
tenter d^unifier les modes de préparation, précaution
souvent insuffisante pour donner des produits à action
constante, il ne serait pas préférable d'unifier complè-
tement les préparations officinales de digitale en fixant
un titre de digitaline pour ces diverses préparations.
On pourrait, par exemple, adopter les titres sni-
vants :
f Pour raîcoolature ou la teinture de digitale, 0«',25
— M3 —
èe digitaline p. iOOO (chaque centimètre cube corres-
pondant à -^ de milligramme de digitaline).
2* Pour la poudre de feuilles de digilale, 2<^%50 p. 1000
(an gramme de poudre correspondant à 2*^^ et demi de
digitaline).
3* Un extrait alcoolique de digitale ramené au titre
aaique de O^.SO p. 106 (un gramme d'extrait corres*
pottdant à 5"*' de digitaline).
4* Une solution à un gramme pour 1000.
5* Des granules au — ou au qy de milligramme.
La solution &u ^ se trouvant dosée par le seul fait
de sa préparaiion, le point important est l'emploi d'un
Tébicttle de densité constante et se rapprochant le
plas possible de la densité de l'eau distillée et dont la
goutte, au compte-gouttes calibré, correspondrait à un
poids fixe, bien déterminé.
Le mélange suivant répond assez exactement à ce
juste desideratum : sa densité est sensiblement la même
que celle de l'eau distillée et il donne, au compte-
goattes calibré, à peu près exactement 50 gouttes au
gramme.
Ea volumes En poids
Alcool à93« (D. 0,820) 528'»^ 433»'
Qljcérine omraiquement pure à 30*
(I>. 1,210) 280 355
Bau disUUôo q. 5. p. 1000 212 212
1,020««5 1,000»'
On fait dissMidre la digitaline dans l'alcool^ on ajoute
la i^yeérine et enfin Teau distillée. Il faut avoir soin,
lorsqu'on opère en volumes, de tenir compte de la con-
(action des liquides*
Pour les granules, la bonne préparation peut tenir
lieu de titrage.
Cependant, pour la solution et pour les granules, le
titrage peut encore devenir une garantie d'exactitude,
lorsque le pharmacien ne peut faire lui-même ces
préparations ou qu'il veut s'assurer de leur bonne
conservation.
— Î84 —
Sur la présence du glucose dans le liquide cépkalora^
ehidien; par MM. L. Grimbert et V. Coulaud.
Les auteurs sont d'accord pour admettre dans le
liquide céphalo-rachidien de rhomme la présence d*un
corps réducteur que les uns ont attribué sans preuves
au glucose, et d'autres à la pyrocatéchine. Les expé-
riences décisives de Guerbet(l) ont montré que Thypo-
thèse de Texistence de ce dernier corps devait être
rejetée.
Dans le but de déterminer la nature de la substance
réductrice, nous avons soumis à Tépreuve de la phényl-
hydrazine un grand nombre de liquides céphalo-rachi-
diens provenant soit du service de M. Widal, soit de
l'hôpital Broca, et n'appartenant pas à des glucosu-
riques. Nos échantillons étaient préalablement déféqués
à l'aide du réactif de Patein et en suivant la technique
publiée par cet auteur (2).
Dans 19 cas sur 22, nous avons obtenu une osazone
se formant le plus souvent par refroidissement. Cette
osazone présentait deux formes cristallines assez dis-
tinctes : petits faisceaux en aiguilles analogues à ceux
que Ton obtient dans des solutions de glucose étendues,
ou bien longs cristaux flexueux partant d'un centre
commun et donnant à la préparation comme un aspect
chevelu. Ayant réuni à part l'osazone provenant de
plusieurs échantillons offrant cette dernière particula-
rité, lions l'avons soumise, après dessiccation et purifica-
tion au benzène, à l'action de l'eau chaude, de Talcooi
amylique à froid et de l'acétone étendue. Elle est restée
ijDSoluble dans ces divers réactifs. Enfin, desséchée à
400"*, nous avons déterminé son point de fusion au bloe
de Maquenne par la méthode de la fusion instantanée
<ie Bertrand, en opérant parallèlement avec une gluco-
— 1
(1) QuuBBT. Sur la com^sttion du liquide céphalo-rachidian. Journal
de Pharmacie et de Chimie^ [6], X, p. 59, 1899.
(2) G. Patbin. ibid., [6], XVII, p. 5, 1903.
r
^ ■^■f
sBioae pure, et nous avons obtenu le point de fusion
de229*-234'.
Enfin, dissoute à chaud dans une petite quantité
d'alcool à 60"*, elle a laissé par refroidissement se dépo-
ser des cristaux en branches de genêt, caractéristiques
de la glucosazone.
La substance réductrice de nos liquides céphalo-
rachidiens est donc bien du glucose.
Sur le nrop de Gihert au quinquina. Incompatibilité ;
par M. M. A. Astrlg, chargé des fonctions d'agrégé^ et
J. Robert, pharmacien de 1" classe.
Il arrive fréquemment de constater çà et là, dans la
pratique pharmaceutique journalière, d'assez nom-
breuses incompatibilités médicamenteuses. Tantôt ces
incompatibilités n*ont que peu d'importance au point
de vue thérapeutique ; la préparation est-elle trouble,
par exemple, on met une étiquette « Agiter )), et puis
tout est dit. Tantôt, au contraire, les propriétés des
corps en présence sont tellement modifiées que Pacti-
vité de la préparation est bien différente de ce que le
médecin avait prévu ; il est alors du devoir du pharma-
cien de prévenir ce dernier, avant d'exécuter la prépa-
ration.
Une étude ultérieure, plus complète, faite par Tun de
DOQs sur les incompatibilités en général^ et celles des pré^
varations de quinquina en particulier^ indiquera avec
détail la conduite à tenir par le pharmacien, en présence
des incompatibilités anodines, dangereuses pour le pré-
parateur, pour le malade, etc. Nous désirons simple-
ment, aujourd'hui appeler l'attention des pharmaciens
et médecins sur une association médicamenteuse
résultant, comme tant d'autres, de Tabus immo-
déré des changements dans les formules officinales
et constituant des préparations, tout à fait irration-
nelles.
— tt6 —
f ^ \]n de nos confrères a eu il y a quelque temps à
exécuter rordonnance suivante :
sirop de Gibert SW»'
(Efceoiplacer le sirop simple par le sirop de quinquina.)
• D^ X..-
2** Un journal médical (1) (l'"^ janvier 1899) a publié
la formule :
Sirop de Gibert ou potion mercurielle iodurée,
Biiodure d'hydrargyre 0**30
iodure de potassium « 30
Eaa distilMe !50
8n»p ûe. qmnqpmm J 490
Deux cuillerées 5 soupe, etc.
Outre que pour Tauteur de cette dernière prescrip-
tion, potion et sirop semblent être synonymes^ la for-
mule donnée s'écarte légèrement, il faut bien le dire,
de celle du sirop de Gibert habituel (2). Mais ces
ceiaarqu^ préalables n'ont, en somme, que peu
d'importance.
Autrement grafves sont les observations suggérées par
l'union fantaisiste du biiodure de mercure ioduré et du
sirop de quinquina. Le premier de ces corps, réaiîlif
général des alcaloïdes (Valser), donne, avec le sirop de
qmnquina officinal obtenu d'après le procédé du Codex
(au moyen du quinquina calisaya), une préparation
blanc jaunâtre sale, d'aspect peu engageant ; et cela,
surtout à cause de la précipitation des alcaloïdes da
quinquina à l'état d'iodomercurates.
Or, ce précipité est insoluble dans les acidea faibles
^tarlrique, citrique, etc.,) de m.6me que dans l'acide
chlorhydrique dilué; il a donc fort peu de chance de se
{i)' Quinzaine médicale, £899^.
(2] Sirop de Gibert (Soubeiran et Regnaiild),t. Il, p. 785 :
Biiodure de mercure 1*^
lodare de potassium 50
Sâu distillée 50
Sirop simple, q. s. pour obtenir 2000
r
£smmàre dira» l'estomac du malade, ei par suite,
l'action spécifique des detix comipcffants du mâangE: ert
«Budérablement amoifidfie.
Ba ae tenant cocapte f ae da prodait le plk» aetii,
^eit-à-dire du biiadore de mercure, od conçoit que^ la
ipintité de ce corps, laetaiit en aol-ation, varie «veerta
nàttmt du sirop de qainqaiiia en alcaloïdes : plus
eelle-ci est grande, plus abondante est la Ibrmatioi^dk
fridptté.
De sorte que neos arrivons à cette conclusion aassE
ounease et inattendue ^ laquelle n'ont certainsmant
pai songé les aoteora des formules citées^ : non sauli^
aieat le sirop de Gibert au quinquina ciiange d'aspast
d'uae pharmacie à l'autre, ik cause des divecsea qua»-
lilé^ eotamerciales d'écorces de quinquina employées
(bas la pratique, mais da plus, un aîrop de quinquina
méHiocre, panvre en alcaluides^ donne un> prodniA
final iodomercuré plus actif qu'un sirop scrupuleuse-
ment préparé d'après le formulaire légal.
N'esUil pas possible d^obtenir, grâce à un intermède
approprié, un sirop de Gibert au quinquina limpide?
Aatremeot dit, le précipité aleale'idique peut-il ttre
ivité aa moins en partie ? Il résulte de nos essais q^
l'alcool et la glycérine;, dans certaines proportions,
ttnpèchent cette formation. iûO''' de sirop de quinquina
^Codex, auxquels onajoute environ 1S><' d'alcool à 911^^
<ni 40*' de glycérine.,, ne donnent pas de précipité, sen-
sible, par addition de la solution de biiodare iodurtf.
^ft ces quantités n'oat rien d'absolu, précisément
H'ceque, ainsi que nous l'avons rappelé plus haut^las
s^n>96 de quinquina des pharmacies peuvent avoir ane
tcneir variable en alcaloïdes. Ainsi, 5 p. iOO.- d'alcMrl
^ 8b(& pour empècber la précipitation dans. un< sicop
obtenaavec un extrait fluide du commerce.
Kntout cas,, nous ne pensoois pas que le pharmacien
Fausse, de son chef, substituer au sirop de quinquina une
^ relativement considérable d'alcool ou dé glycérfne^
^8 en référer à l'auteur de l'ordonnance. D'ailleart,
— 888 —
les si]*ops ainsi obtenus limpides précipitent à nouveii
lorsqu'on les étend de 2 ou 3 volumes d'eau.
La conclusion pratique à retenir de tout ce qui pré*
cède, c'est que le sirop de Gibert préparé avec le sirop
de quinquina officinal perd certainement de ses pro-
priétés thérapeutiques. Cette association doit, à notre
avis, être évitée. D'autres expériences en cours éten-
dront bientôt ces. observations.
Nous ne verrions pas d'inconvénient à substituer, ainsi
que! l'a proposé M. Vigier, le sirop de café au sirop
simple. Le sirop de Gibert modifié de cette façon pos-
sède, d'après Fauteur, un goût agréable, ne provoque
pas de troubles digestifs et se conserve très bien. En
tout cas, il est d'une limpidité parfaite : la caféine, en
effet, ne précipite, en solution aqueuse, par le biiodare
de mercure ioduré, qu'en présence d'acide chJorhy-
drique et en liqueur suffisamment concentrée.
REVDES
Dosage de la dureté des eaux au moyen d'une boIu*
tion aqueuse de savon; par M. Gawalowski (1). —
L'auteur propose de remplacer dans l'hydrotimétrie la
solution alcoolique de savon généralement employée,
par une solution aqueuse d'oléate banque de soude.
L'oléate neutre de soude se dissout dans une petite
quantité d'eau ; mais si on étend cette solution, il se
précipite des particules extrêmement fines d^m oléate
acide, tandis qu'un oléate basique reste en solution; il
est facile de séparer l'oléate acide qui cause l'opales-
cence du liquide par agitation avec du papier à filtrer
très divisé, suivie de filtrations sur du coton hydrophile.
La liqueur aqueuse d'oléate basique donne une mousse
plus persistante que celle obtenue avec les solutions
(1) Tilrimelrische HârtbesUtnmung in Trink und Nutzwcuser mUlelst
wâsseriger Seifenlâsung {ZeiUchrifl fur analytische Chemie, 1901
p. 7i8).
r
alcooKqnes de savon, ca|* il n'y a pas dans la bouteille
hydrotimétriqne de vapeurs d'alcool qui font rapidement
tomber la mousse. De plus, elle ne varie pas de titre,
car il n'y a pas de perte d'alcool par évaporation. Elle
se conserve parfaitement dans des fioles de couleur
verte.
On peut préparer la liqueur hydrotimétrique soit
avec de Toléate de soude pur, soit avec le savon de
coco qoi est parfaitement blianc et neutre. On découpe
le savon en fines lanières qu'on fait macérer avec 40 ou
SO fois son poids d'eau et on décante la partie claire.
Cette solution de savon est titrée au moyen d'une
solution de chlorure de calcium contenant 0,0012 de
chaux (GaO) par centimètre cube; on la dilue de façon
cpie l*"* de liqueur hydrotimétrique corresponde à 1'"*
de solution calcique.
L'addition d'une petite quantité de solution de carmin
k l'eau à titrer facilite la fin de l'opération, car la cou-
leur blanche de la mousse se voit facilement au-dessus
du liquide coloré en rose, de sorte qu'on aperçoit la
plus faible épaisseur de mousse ; on doit opérer dans
des fioles de couleur vert pâle et placées au-dessus
d'une surface blanche.
L'auteur propose des flacons de 200^'*^ environ de
capacité et portant 4 divisions correspondant à 25^°^%
50*"', 75*""', lOO*"'; suivant la dureté de l'eau essayée,
on opère sur un volume plus ou moins grand. Il propose
également une burette spéciale dont le bouchon ajusté
à l'émeri peut servir soit à verser la liqueur de savon,
soit à fermer l'orifice de la burette.
H. C.
Sur l'iodométrie des phosphites, hypophosphitea et
liypophoBphates ; par MM. E. Rupp et A. Fjnck (i). —
l*" Pkosphites. — L'iode ne réagit que très lentement
sur Tacide phosphoreux ou les phosphites. En présence
(1) tkrichUd. d. chem. GtstlL, XXXV, p. 3691, {^02 — et Archiv
der rharmazie, CCXL, p. 663, 1902.
— 290 —
du bicarbonate de soude, roxydation est beaaooof phis
rapide et quantitative; de ] à an procédé de dosage]» |
l'iode basé sur la réaction suivante : .
PO«fl« + 1« + H«0 «= PO«H« + 2HI.
Mode opératoire. — Le produit à doser, pris en quan-
tité convenable (0«',10 à 0^*^,20), est dissous dans Fean,
additionné de 0,50 à 1,50 de bicarbonate de soude et
N
d*ini grand excès de 9olat&Q j^ d'iode. Le tout, placé
dans un flacon bouché à Téméri, est laissé en
contact à l'abri de la lumière directe pendant
2 heures. L'excès d^iode est ensuite titré avec la sola-
N
tion T^ d'byposuUite de sodium.
Le trichlorure et le tribromure de phosphore sont sus-
ceptibles du même dosage.
2* Hypopkosphites. — Les hypophosphiCes, contrai-
rement aux p h osphites, ne sont oxydés par l'iode qu'en
milieu acidifié par un acide minéral; dans ces condi-
tions, Poxydation va jusqu'au terme phosphite:
HSO + P02H3;+ 21 = F03H» + 2HI.
Ce terme est cependant légèrement dépassé, les phos-
phites réagissant un peu sur Tiode en milieu acide. Si
alors on rend le milieu alcalin par un petit excès de
bicai-bonate, l'oxydation par l'iode va jusqu'aux phof-
phates.
Mode opératoire. — Dans un vase bouché à rémeri*
on met une prise d'essai de 0*^,40 environ d*bypopho»>
pbite, on ajoute 5^' d'acide sulfurique dilué à i/KK
N
puis un excès de solution r^ d'iode. Après 42 à
15 heures de repos dans un endroit scmibre à la tem-
pérature de Tété, on titre l'iode en excès. On safnre
ensuite la liqueur par du bicarbonate de soude, dont
on ajoute un excès (0«',56 à l'** environ), puis un excès
N
de solution 7^. d'iode^ et on titre après 2 beuiesde
10
mftv
ipos. Od a}oate les deiix quanthés d'iode alksorbé
lu» le 1** et le 2* dosage, et on calcule la qnantîlé
niypoqphoflf^te d's4)rèaréquation :
PO«H« + 41 + 21ï«0 = PCHH» + 4m.
Bjfpaphûsphatêè. — L'acide hypaphosphorique est
WDsidéré comme formé par la combinaison d'une
Bolécnle d* acide phosphoreux et d'une molécule d'acide
ftiiOBpborîque. D'après l'auteur, rébullition avec J9CI
k dédouble, et le dosage est ramené à celui de l'acide
phosphoreux.
I llûde opératoire, — Une prise d'essai de 0*^,20
lliypophosphate est bouilli 1 heure avec iO^'^HGl
l23p. 100. Après refroidissement, on neutralise par le
licarbonate de soude et on continue comme pour les
iphosphites.
J. B.
I Ooiige étt giycocolle dans les proéaks de Thydrolyse
^ attraflûnoïdes; par M. Emile Fischer (1). — Dans
l'action des acides ssr les albuminoïdes, c'est^à-dine
jAuif Thyàrolyse de ees substances, il se forme, eatre
intres produits, des acides moitoamidés et des acides
l^kaoïidés; tandis que pour ees derniers (lysine, par
I exemple) on connaît des procédés de séparation suffi-
Ittmmeot exacts, il n'en est pas^de même pour les dé-
mes moQoamidés et spécialement pour le giycocolle.
H. Fischer propose pour ce dernier corps le procédé
imvant qui Jui a permis d'isoler et d'évaluer approxi-
■ttàvement le giycocolle; il a déjà été appliqué daos
n certain nombre de cas (hydrolyse de la gélatine, de
'ela Ebroine, etc.) et les résultats ont été satisfaisants.
€e procédé n'est qu'une partie de la méthode générale
donnée par M. Fischer pour la séparation des acides
MBoamidés résutfant de l'hydrolyse des albumines (2).
Wow rappellerons que dans cette méthode M. Fischer
\^^M»chrifl fur Phyiiologischê Chemie, t. XXXV, p. 229. Voir
«ww t. XXXV, p. 10; — t, xxxin, p. m.
91 Voir Jottm. de Pharm., 6* série, ^ XVI, p. 265.
I
transforme les acides monoamidés en chlorhyi
d'éthers éthyliques, met les éthers en liberté par
alcali et les sépare par distillation fractionnée
pression très faible. Mais avant de procéder à la di
position des chlorhydrates M. Fischer isole le chloi
drate de Télher du glycocolle eh maintenant queli
temps à basse température la solution alcoolique
chlorhydrates.
Prenons par exemple Thydrolyse de la gélatii
hydrolyse dans laquelle il se forme une proportii
assez forte de glycocolle.
1^ de gélatine est chauffé six heures an réfrigérant
reflux avec 3'** d'acide chlorhydrique (D= 1,19), puis
tout est évaporé dans le vide jusqu'à consistance
pense ; on ajoute alors 3"^ d'alcool absolu et dans
dissolution on fait passer un courant rapide de
chlorhydrique ; sous l'influence de l'acide chlorhydriqi
il y a d'abord éthérification des acides monoamidéli
puis transformation en chlorhydrates : le glycocolk
par exemple, donne C4PC0*-CH*AzH»HCl.
La liqueur alcoolique maintenue quarante-huit heorej
dans une glacière laisse déposer des cristaux de cUoi
rhydrate d'éther glycocollique peu soluble à froid:*
autres chlorhydrates restent en solution.
La plus grande partie du glycocolle se dépose som
cette forme; cependant une partie du chlorhydrate resit^
en solution grâce à la petite quantité d'eau qui reste
dans la liqueur ; c'est pourquoi il est bon de recommen-
cer plusieurs fois les mêmes opérations en évaporaot
dans le vide la solution alcoolique» redissolvanl dans
Palcool absolu, traitant par un courant de gaz chlorby*
drique et faisant cristalliser dans la glace; on obtient
dans ces conditions la presque totalité du glycocolle.
Avec du glycocolle pur, M. Fischer a pu isoler
95 p. 100 delà proportion introduite. Dans les mélang;^
d'acides monoamidés, la proportion de glycocolle isolée
est plus faible et on retrouve une petite quantité de ce
corps dans les séparations ultérieures.
— 293 —
Pour juger du degré d'exactitude, M. Fischer a ajouté
poids donné de giycocolie aux produits d'une hydro-
de caséine, albumine avec laquelle il ne se forine
des traces de giycocolie; en appliquant la méthode
mée ci-dessus, il n*a retrouvé que 78,5 p. 100 du
fcocolle introduit. Mais c'est là un cas particulier et
Eralement la proportion isolée est bien plus élevée.
H. C.
Contenu en giycocolie des gélatoses ; par M. L£vëme(1).
^L'auteur s'est proposé dans ce travail de déterminer
la méthode indiquée par M. Fischer pour le dosage
giycocolie dans les produits d'hydrolyse des albn-
les (2) donnait des résultats exacts dans le cas de la
ine et des gélatoses, produits obtenus dans Taction
ferments digestifs sur la gélatine.
Poar cela il a séparé le giycocolie dans les produits
Thydrolyse de 50'' de gélatine, et dans les eaux mères
De donnaient plus de cristaux de chlorhydrate
éther glycocollique il a dissous 8''^,5 de giycocolie :
e séparation effectuée par la méthode de Fischer lui
Ipennis de retrouver 91,64 p. 100 du giycocolie intro-
hit Les résultats sont donc plus exacts que dans le
cas de la caséine.
Il a dosé ensuite le giycocolie dans les gélatoses obte-
Mes par l'action de la pepsine, de la trypsine ou de la
ftpaîne sur la gélatine. Les produits des digestions
effectuées à la manière ordinaire sont d'abord séparés
€11 deux portions au moyen de précipitations fraction
nfcs par le sulfate d'ammoniaque :
I i' Les protogélatoses précipitent d'abord par le sul-
I fale d*ammoniaque ;
^ Les deuterogélatoscs sont isolées des eaux mères
des précédentes par addition de sulfate d'ammoniaque
à saturation.
Les gélatoses sont purifiées comme d'habitude par
(i) ZeiUehrifl fur phynol. Ckem., t. XXXVII, p, 8i.
(S) Voir Jaum. de Phtwm,^ même numéro, article précèdent.
(Kalyse, rediwotutioa dans l'eau et précipitatian
Vaicool.
Gbacune des giéfattosea obtennaa est hydrolysée
TacMe ctilorhydriqHe et dans les produits d'bydn>lji
on dose le glycocoUe par la méthode de Fiseber.
Le tablera suivaat résume les résultats obt
en glrcoeoUe
p. 100
aéiailne 16^
ProtogAlatose pepsique. . . • fS,3$
— trypatque f7,*l
^ |Mpaïq|ie 2Û,S9
^ DenterogéUtOM pepsique 19,M
— trypsiquo 20,tf
— papaS^oe ^. . i9,3S
Les gélatoses sont donc plus riches en glycoco
que la gélatine. Les écarts obtenus avec les protogât
toses sont dus aux dliTérences des durées de digestion
H. C.
Sur qoelqms éfliera de giycocoUe BfritHBftituéB avec
menthol et le boniéol; par MM. EiNHORNet Jahn (1)
Les auteurs se sont proposé de préparer des dérivés d
menthol et du boniéol, soiubles dans Teau, propriA
manquant à tous les composés mentholiques proposa
jusqu'ici en tant que médicaments. Pour cela ils ont
étudié des corps analogues au jfujasttnol (2) et dans les-
quels le gaîacol e£rt remplacé seit par le menihol, soii
par le bornéol. Les principes basiques ainsi obienas for-
ment avec l'acide chlorhydrique des chlorhyrlTaic»
soiubles,
Ether menthyliqme du diéthylglycocvlle. — La prépara-
lion de ce corps repose sur les mêmes réactions qti«
celle du gujasanol. Le menthol ou alcool menthyli^iuc
C**H"0, chauffé avec l'acide monochloracétique,enpr^
sence d'acide sulfurique, donne un élher de formal<s
(1) Ueber tubstiluierte Glykokollester daa Menthols and Boiaooli.
Archiv der Phartnazie, 190t, p. 644.
(2) Voir Jûurttal de Pharmacie, 6* airie, t. XYU, p. 174.
I
i
C'*H'*0-C0-CE[''C1; eet aher dérivé de Vacide numo-
ehloracétîfiie se combine à la diéthylaminc pour
ioBiier l'éUier menthyliqae da diéthylglyeocolle, éther
ayant pour formule C*'H**0-CO-CH* .\z(C*HV; cet
éther possède des propriétés bafiiqaes et forme avec
l'aeide chlorhydrîqiie oa sel cristallisé en aiguilles blan-
ches fastUes à 108^, soluble dans Teaa. Il exerce^ sur-
tovt en injeelions intraveinettses, ime action très mar-
quée sur le coeur et sur le rein.
Ether bomylique du diétkylglycocolle, C*^H*^0-CO-
CVAi(€'Il^)\ — La préparatioQ eet identique à celle du
dérivé précédent ; cet éther forme des sels avec Facide
chlorhydrique, Tacide citrique; ces sels ne sont pas
toxiques et possèdent une action physiologique plutôt
inverse de celle du camphre.
Ether mentkylique et éther borrtylique eu camphorylgly^
cocotte. — Ces corps sont obtenus dans Taction de
ramidocamphre C**H**0-Azfl* sur les éthers mono-
cbloracétiques du menthol et du bornéol. Ils forment
des chlorhydrates so lubies dans Falcool, très peu solu-
blesdansUeun. Le dériTédu menthol est un poison du
sang, celui du bornéol est pour ainsi dire dénué de
propriétés physiologiques.
H. G.
Huile de coton se figeant difficilement ( Winter Oit) ;
par M. U. Pollatsgh£jl(1). — On fabrique en énorme
quantité aux Etats-Unis d'Amérique une huile de coton
dépourvue de la plus grande partie de sa stéarine et
connue sous le nom de Winter^Oil, en abandonnant au
frais Thuile brute pendant deux ou trois mois dans de
grands réservoirs où la stéarine se dépose. Cette indus-
trie nécessite donc une grosse mise de fonds.
L'auteur arrive à séparer la stéarine beaucoup plus
rapidenent et par conséquent plus économiquement en
profitant de la propriété que possèdent les glycérides
des acides gras solides (stéarine^ palmitine) d'être sapo-
(i) Ueber winterhartes CoUonoel. — .CAetru flràiny, 190S,ii»58,p. 664.
— 296 —
nifiés beaucoup plus facilement que les glycérides des
acides gras liquides (oléine, linoléine). Pour cela, il
agite l'huile brute de coton avec 10 à 14 p. 100 de son
poids de lessive de soude à 25 p. 100, de manière à
avoir une masse homogène: quelques minutes suffisent.
Il laisse ensuite déposer pendant 48 heures le mélange,
qui se sépare en deux couches. L^huile surnageante est
alors décantée et lavée avec de Teau salée chauffée à
SO"" ou 60''. On obtient ainsi un rendement de 72 à
78 p. 100 de l'huile employée.
L'huile traitée de la sorte possède les mêmes qualités
de fluidité et se fige aussi difficilement que Thuile de
coton américaine connue sous le nom de Winter OU.
M. G.
Culture de la canaigre; par M. Raymond Rogeb (1). —
La racine de la canaigre peut être utilisée comme matière
tannante pour la fabrication des cuirs de luxe en leur
donnant une belle préparation et une belle couleur
orange ; on peut également s'en servir pour faire les
basanes et les cuirs forts à semelles. L'Allemagne en
consomme déjà une certaine quantité et on ne pourrait
que gagner à répandre cette culture.
La canaigre se plaît dans les régions tempérées
chaudes, dont l'hiver est assez doux ; elle aime les sols
sablonneux et légers.
La plantation se fait en août-septembre sur un labour
de 20 à 25 centimètres par de petites racines de la récolte
précédente pourvues de bons yeux au collet ; on les
dispose à 15 centimètres de profondeur en lignes dis-
tantes de 60à 70 centimètres avec un espacement de 30 à
35 centimètres entre les pieds.
La canaigre demande les mêmes soins culturaux que
la pomme déterre : buttage au début de la végétation et
binages pour détruire les mauvaises herbes. La floraison
se fait en février-mars, la maturité a lieu en mai, puis
(1) Journal cTagrieulture pratique ; 1902, t. III, p. 547. — D'apréi
Ann, agronon.^ leptembre 1902»
— 297 —
feaUIes se dessèchent et la plante entre pendant l'été
[Vn période de repos. On doit Tarracher environ un mois
iprès la dessiccation des feuilles ; les racines sont
nettoyées et conservées en couches minces en endroits
Wrés pour favoriser leur dessiccation.
Chaque pied donne de trois à dix racines tubéreuses,
ressemblant à des patates, et dont le poids varie de 50 à
SOO grammes ; le rendement moyen à l'hectare est
Ide J5à 20.000 kilos de racines fraîches, soit à 5.000 kilos
jé^tubercules séchés. Leur teneur en tannin est de 18 ou
SOp.lOO.
A. R.
I Sur la destrnction de certains insectes nuisibles en
lagricQltare et notamment de la chenille fileuse du pru-
nier; par M. J. Laborde (1). — Les pruniers dans le
département du Lot-et-Garonne ayant été envahis par
kchenille fileuse, l'auteur a expérimenté de nouveau
un liquide insecticide dont il avait déjà préconisé l'em-
floi contre Tenvahissement des vers de la grappe de la
vigne {Cochylis f Evdemis botrana^ Alttse). Cet insecticide
possède la composition suivante :
Gemme de pin i^t^
Soade caustique 0 2
Ammoniaque à 22» B 1 litre
Eao 1 00 —
Il agit en stupéfiant d'abord Tinsecte grâce àTammo-
niaque, puis en le recouvrant d'une couche de vernis
visqueux qui obstrue les organes respiratoires et qui
provoque lasphyxie.
La destruction a été aussi satisfaisante que possible
an moyen de deux applications de ce liquide.
Pour la destruction des vers de la vigne, on y ajoute
du verdet ou acétate de cuivre, à raison de 100^' par
hectolitre préalablement dissous dans l'ammoniaque.
On peut ainsi lutter en même temps contre les rots de
la grappe.
(1) Ac. d. Se., t. CXXXIV, p, 1149.
'Mm. éê Phmrm, •( dâ Chim, 6« bûbje, t. XVII. (15 mars 1903.) ^0
— 298 —
BIBLIOGRAPHIE
Revue des médicaments nouveaux et de quelques médications mw»
veJles; par M. C. Crinon, directeur du Répertoire de Pharmaàé
et des Annales de Chimie analytique (1).
Les médicaments nouveaux les plus importants dont trail^
cette édition, sont : VAdrénaline, VAnesthésine, la Bismuthase, h
Cryogénine^ le Cypridol, VHistogénol, VHypnopyrine, Ylchtoforme^
le Lipiodol, le Lipobromol, la Mésotane, le Méthylarsinate de soude
ou Arrhénal, les Phosphomannitates, notamment le Phosphomaxn^
tate de fer ou Eugéine, la RJteumatine, la Saloquinine et VUlma--
rêne.
Il revient sur certains médicaments déjà indiqués, ne figurant
pas au Codex : TAp/o/, le Képhyr^ le Koumis, la Lithine, la Lo6êlu;
le Maté^ le Myrtol, le PauUinia, le Podophyllin, etc. Les déve-
loppements dans lesquels l'auteur entre sont proportionnés t
l'importance réelle ou présumée des médicaments.
Le plan de l'ouvrage est celui des éditions précédentes : Mode
de préparation, propriétés physiques et chimiques, caracté/ei
distinctifs, action physiologique, action thérapeutique, formes
pharmaceutiques qui se prêtent le mieux à son administration,
doses à prescrire.
Cette édition aura le succès des précédentes.
Chimie organique appliquée à la Pharmacie ; par M. B. Bonet, pro-
fesseur à l'Université de Madrid. — Série acy clique, 893 pages,
in 8o (2).
Ce traité, écrit en langue espagnole, contient tout ce qui peut
intéresser les étudiants en pharmacie et les pharmaciens dans le
domaine de la Chimie organique. Les questions théoriques, les
détails pratiques des préparations et les propriétés des corps y
sont clairement exposés.
Ch. m.
Glossaire médical : 9.500 mots, noms ou expressions, 426 gra-
vures; par MM. L. Landouzy et F. Gayle (3).
Le nombre chaque jour croissant des appellations par nom
propre, l'emploi, devenu courant, de centaines de néologismes en
science biologique et médicale ont engagé les auteurs à dresser
(1) 10* édition (1903), chez M. Rueff, éditeur, 106, boulevard Saiot-
Germain, Paris. Prix : 4 francs.
(2) Imprimerie moderne, Galle de los Gafios, 4, Madrid, 1902. |
(3) G. Naud, éditeur, 3, rue Racine, Paris. |
— 299 —
recueil comprenaat les uns et les autres afin, disent-ils, que
liologues, médecins, étudiants, chercheurs, puissent couram-
ment parler la langue médicale actuelle.
Ce glossaire indique :
!• La expressions médicales courantes ayant trait à l'anatomie,
i la physiologie, à la médecine, à la chirurgie, à la physique, à
tàchinie appliquée, à la matière médicale, etc.;
2* Les mots nouveaux dont Téolosion indispensable devait suivre
rarénement de Tasepsie, de Tantisepsie, de la bactériologie, de
rh sérothérapie, de Topothérapie, etc.
3* Les noms (Tkùmmes que Tusage applique aux maladies, aux
méthodes thérapeutiques, aux procédés opératoires, aux techni*
qocs de clinique ou de laboratoire, aux instruments et aux appa*
reils usités en médecine clinique ou en médecine expérimentale.
On trouvera aussi dans ce livre des indications touchant les
uni minérales, les stations marines et climatériques ; des cartes
q^éciales ont été dressées dans le but de rendre les indications
, tossi commodes que précises; de nombreuses figures complètent
tes descriptions et des portraits accompagnent les biographies.
Ainsi compris, ce livre donnera au travailleur un fond solide de
renseignements sur nombre de mots qu*il chercherait vainement
dans les plus complets des dictionnaires de médecine.
loyeiu pratiques pour placer un tuberculeux; par le D*" Sersiron,
médecin consultant à La Bourboule(i), avec la carte de Tarme-
ment antituberculeux, par le P' Landouzy et le D' Sersiron.
Petit opuscule de 46 pages. Ch. M.
SOGIËTË DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 4 mars d903.
Présidence de M. Léger.
Ccrrespcndance imprimée. — Elle comprend : 2 nu-
méros du Journal de Pliarmacie et de Chimie, le Bulletin
des Sciences PharmacoloffiqtieSy V Union Pharmaceutique j
les Bulletins des Sociétés de Pharmacie de Bordeaux,
du Sud-Est, de la Chambre syndicale ei de \^ Société de
frétoyance des Pharmaciens de la Seine^ de V Association
des Docteurs en Pharmacie \ le Bulletin comniercial;
i numéros du Pharmaceutical Journal; 1 volume AssO"
(1) CheiC. Nand, éditeor, 3, me Racine.
— 300 —
dation française pour r Avancement des Sciences {3V ses-
sion, i 902) ; des brochures relatives à divers travaux de
H. Less, de Power et Less, de Jowett et Potter, sur le
prochain Congrès international de Chimie de Berlin, sur
Berzélius.
Correspondance manuscrite. — Elle comporte : 1® anej
demande de candidature de M. Dufau comme membre
résidant; 2"* une lettre de M. Olivier appelant rattentiott|_
de la Société sur un projet d'exploration d'une région
peu connue de l'océan Glacial, lettre à laquelle il joint
une note sur le plan de travail du voyage ainsi que des
bulletins de souscription ; 3"* une lettre de M. Prothiëre
demandant la liste des membres honoraires et résidants
de la Société.
Communications, — M. Bourquelot présente une note
de M. Warin sur l'extrait fluide de quinquina rouge
obtenu par le procédé de Vrij. Pour la préparation de
cet extrait, on peut, selon de Vrij, effectuer l'évapora-
tion des liquides d'épuisement au bain-marie et an
contact de Tair, ou bien encore, d'après Giles, concen-
trer les liqueurs dans le vide. Il résulte des recherches
de M. Warin que l'emploi du vide ne présente pas
d'avantage : Textrait fluide obtenu dans le vide ne ren-
ferme pas plus d'alcaloïdes que celui qui provient de
l'autre procédé.
M. Guerbet signale une cause d'erreur dans la recher-
che de l'iode dans les urines. Cette erreur provient de
ce que la calcination de l'extrait urinaire en présence
d^alcali caustique donne toujours lieu à la formation
d'une petite quantité de cyanure alcalin qui transforme,
dans les traitements ultérieurs, une partie de l'iode en
iodure de cyanogène.
M. Léger étudie le dosage de la cantharidine dans les
cantharides. Il propose l'emploi de la benzine comme
dissolvant, avec addition d'acide chlorhydrique pour
décomposer les cantharidates. Ce dissolvant permet
d'obtenir une cantharidine très pure après simple lavage
à l'éther de pétrole.
— 301 —
M. Boorqaelof fait remarquer que la séparation de la
eantharidine libre et de la cantharidine combinée a été
l'objet d'un travail publié dans les Annales de Die-
irieh.
M. Portes, à propos de cette même communication,
donne quelques renseignements concernant les propor-
tions de cantharidine libre et de cantharidine combinée
fue peuvent contenir les divers insectes vésicants uti-
lisés par le commerce, soit pour Textraction de la can-
tharidine, soit pour la préparation des divers médica-
ments vésicants. Il a eu l'occasion d'analyser à diverses
reprises des cantharides officinales et des mylabres ; il a
pu constater que si, dans les cantharides, la proportion
de cantharidine combinée varie d'ordinaire entre 0,50
eH,50 pour 1000, celte proportion peut, dans les my-
labres toujours plus riches que les cantharides, atteindre
le tiers delà cantharidine totale : un essai qui lui avait
fourni 15«' p. 1000 de cantharidine totale lui a donné
3*^ de cantharidine combinée. Il n'est donc pas indiffé-
rent d'employer un procédé ne tenant pas compte de
ces deux états. Le procédé adopté par M. Portes, à
cause de sa grande facilité et de la pureté du produit
obtenu, est celui de M. Baudin [Journal de Pharm, et de
Ckim., 1888, tome II, page 391).
M. Léger propose, pour le dosage de la morphine dans
l'opium, le procédé G. Loof, d'une exécution rapide et
qui donne une morphine contenant 97 p. 100 de pro-
duit pur. Toutefois il conseille de remplacer, dans ce
procédé, l'eau distillée par une solution de salicylate
de soude à 2 p. 100.
M. Bourquelot rappelle à ce propos l'explication don-
née par Schneegans sur le rôle joué par le salicylate de
soude.
Belativement au mode de dosage d'opium proposé
par M. Léger, M.Portes.lui trouve le défaut, déjà re-
proché d'ailleurs à tous les procédés dans lesquels on
ajoute une quantité fixe d'ammoniaque, de ne pas tenir
compte de la proportion de morphine qui sera déplacée
— 302 —
par ce volume d'ammoniaque, alors que la composî
de l'opium n'est pas constante et qu'il est, par suitei^
impossible de connaître la quantité d'ammoniaque de-
meurée libre.
Dans le procédé à la chaux et au chlorhydrate d'am*
moniaque que la Société a adopté, cet inconvénient est»
au contraire, évité puisqu'il n'y a de mise en liberté
qu'une quantité d'ammoniaque à peu près équivalents
à la morphine précipitée.
M. Portes ne voit pas pourquoi on abandonnerait un
procédé qui, avec la modification de M. Gannepin, donne
des résultats très exacts et dont les manipulations, à la
portée de tous les pharmaciens, l'ont fait adopter par
quelques pharmacopées, notamment par la Pharmaco-
pée britannique.
Nomifuition de Commission. — Sont nommés membres
de la Commission de candidature : MM. Sonnerai, -RoQS'
seau et Guerbet.
Déclaration de vacance. — Une place de membre rési-
dant.
ACADËMIE DES SCIENCES
Séance du 16 février 1903 [C. -R., t. CXXXVI).
— Loi relative aux forces électromotrices des piles
fondées sur V action réciprocité des dissolutions salines et
électrolytes solubles ; par M. Berthelot (p. 413). — Lors-
qu'on fait agir une base sur un acide, la force électro-
motrice développée est la somme des forces électromo-
trices développées par Faction du sel correspondant sur
Tacide, d'une part, et sur la base, d'autre part. Les dis-
solutions réagissantes sont supposées étendues, de titre
équivalent, et ne donnant lieu à aucune séparation de
— 303 —
i
jyrodiiits gazeux oa insolubles, ni à aucun changement
jffogressif, antre que la neutralisation , dans leur
constitution intérieure.
— Sur le rayonnement du polonium et du radium;
par M. H. Becquerel (p. 431). — Expériences sur la
déviabilité par un champ magnétique des rayons du
|K>lomum et du radium, d'où il résulte que les rayons
Au polonium paraissent identiques aux rayons a du
radium.
— Sur de nouvelles synthèses effectuées au moyen des
molécules renfermant le groupe méthylène associé à un
on deux radicaux négatifs. Action de Vépichlorhydrine
\ sur les éthers acétonediearboniques sodés; par MM. A.
, Haller et F. March (p. 434). — Le produit obtenu avec
Tacétonedicarbonate d'éthyie répond à la formule
(C"fl"0*Cl)'Gu, et est le sel d'un éther composé céto-
lactoniqne. L'acétonedicarbonate de méthyle donne
des résultats analogues.
— Conditions de dosage du manganèse en liqv£ur acide
par les persulfates; par M. H. Baubigny (p. 449). — La
séparation du métal oxydé se fait le mieux en liqueur
sulfnrique.
— Chaleurs déformation de quelques composés sulfurés;
par H. M. Delépine (p. 451). — Les corps étudiés sont
des éthers imidodithiocarboniques substitués à Tazote,
des dithiouréthanes bisubstituées à Tazote, deux thial-
dines, deux carbothialdines.
— Action de F hydrogène sur le sulfure d'argent en pré^
senee des sulfures d'antimoine et d'arsenic; par M. H.
Péuboîî (p. 454). — Le rapport de la pression par-
tielle de B'S à la pression totale du mélange gazeux
augmente avec la proportion de Sb*S' ou de As*S' dans
le mélange avec Ag*S.
— Action de l'acide phosphorique sur Férythrite;
par M. P. Carré (p. 456). — L'acide phosphorique agit
d'abord comme déshydratant, puis il forme avec ce
produit de déshydratation, d'abord un monoéther, puis
an diéther.
— 304 —
— Préparation de quelques combinaisons de l'oài
cL-méthyl ct-isopropyladipique; par M. G. Martine (p. 438jJ
— L'auteur cite le chlorure de l'acide, le diamide, le dia-
nilide, le diparatoluide, et les éthers diéthylique cil
diméthylique.
— De la température de calé/action; son emploi e»!
alcoométrie; par M. Bordier (p. 459). — L'auteur décrit
un appareil pour déterminer la température de caléfac-;
tion, et l'applique à divers mélanges d'eau et d'alcool.
— De faction pathogène des rayons et des émanations émi
par le radium sur différents tissus et différents organismes;
par M. J. Dantsz (p. 461). — Voir un prochain numéro
de ce Journal.
— Mécanisme de faction de la sécrétine sur la sécré'
tion pancréatique ; ^^v M., C. Fleig (p. 464). — L'action
de la sécrétine porte sur le pancréas lui-même; elle
agit en excitant ou bien directement la cellule pancréa-
tique, ou bien les éléments excitosécrétoires.
— Action sur f oreille ^ à V état pathologique^ des vibra^
tions fondamentales des voyelles ; par M. M arage (p. 466).
— Les vibrations fondamentales des voyelles, trans-
mises à l'oreille par une membrane vibrante, ne sont
ni douloureuses ni dangereuses. L'auteur a pu, par ce
moyen, améliorer beaucoup de cas de surdité dus à des
otites catarrhales ou scléreuses.
— Sur l'implantation de l'os mort au contact de Vos
mvant;pB.T MM. V. Cornil et P. Coudray (p. 469).—
L'os mort reste à peu près tel qu'il a été implanté,
entduré d'une capsule fibreuse. 11 est possible qu'il se
fragmente à la longue; mais sa résorption, même au
bout de six mois, est insignifiante.
— Sur la maladie du châtaignier causée par le Mycelo-
phagus Castaneae; par M. L. Mangin (p. 470). — Voirie
numéro de ce Journal.
r
305 —
Séance du 23 février 1903 {C. iZ., t. GXXXVI).
— Lois des /orées électromotrices des dissolutions
salines : infiuence de la température; par M. Berthelot
(p. 481). — La loi énoncée dans un précédent mémoire
(voir ce même numéro du Journal, G. R., séance du
i6 février), parait indépendante de la température, au
moins entre ii"* et 50^.
— Décarburation spontanée des aciers; par M. G.
BcLLOc (p. 500). — La décarburation est liée intime-
ment à là présence des gaz occlus, qui sont les agents
de sa production. Un chauffage préalable à S50®, qui
chasse les gaz, s'oppose à la décarburation lorsque
ensuite on chauffe au delà de 800^.
— Sur quelqties produits de la réduction des sels de
cuivre par V hydroxy lamine ; par M. E. Péchard (p. 504).
— La réduction des sels de cuivre en liqueur ammo-
niacale par l'hydroxylamine peut servir de point de
départ à la préparation de nouveaux composés cui-
vreux à acides oxygénés. L'auteur décrit l'acétate cui-
vreux, le sulfate cuivreux ammoniacal.
— Action de Vurée sur V acide pyruvique, Triuréide
dipyruvique; par M. L.-J. Simon (p. 506). — Le triuréide
dipyruvique est obtenu par l'action de HGl concentré
sur Turée et l'acide pyruvique, ou sur l'acide homoal-
lantoîque, premier terme de Tactionde l'urée sur l'acide
pyruvique.
— Sur quelques acides phosphores dérivés de la benzo-
phénone et de la méthylpropylcétone ; par M. G. Marie
(p. 508). — Ces acides sont obtenus par l'action de
1 acide PO'H' sur les acétones : on a ainsi les acides
PO'H'CO.R*. Par oxydation au moyen du brome, on ob-
tient ensuite les acides oxyphosphiniques PO'H'GO.R*.
— Sur les résultats obtenus par application en distil-
Isrie de saccharomyces acclimatés aux principes volatils
U^ziques des mélasses de betteraves; par M. H. Alliot
(p. 510). — Voir un prochain numéro de ce Journal,
J. B.
306 —
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du ii février 1903.
M. Leredde présente quelques considérations géné-
rales 9ur la méthode en thérapeutique. Il accuse Finsuffi-
sance des méthodes de travail ordinairement employées
de rincertitude qui domine encore actuellement sur
bien des points delà thérapeutique, malgré l'abondance
des documents publiés. Il en donne plusieurs exemples
relatifs au traitement des affections syphilitiques. La
meilleure méthode susceptible de démontrer la vérîtéet
l'erreur parait être la méthode de comparaison, qui
seule permet d'éliminer le rôle du hasard et des effets
curatifs naturels et d'apporter une démonstration évi-
dente aux yeux de tous. Il conviendrait de comparer les
résultats d'un traitement aux résultats du non-traite-
ment ou d'un autre traitement, observés simultané-
ment sur un grand nombre de malades aussi semblables
que possible.
M. Désesquelle, à propos d'une récente communica-
tion faite à la Société médico-chirurgicale du Brabant,
rappelle que, depuis 1897, il préconise Viodoforme en
dissoltition dans le napthoU^ camphré dans le trattemeni
des tuberculoses locales,
La solution employée esta 1/15. On l'injecte jusqu'à
la dose de VIII gouttes, qui correspond très approxima-
tivement à 0«^,20 denaphtol-p camphré et à 0*^,015 d'io-
doforme. Les excellents résultats obtenus dans le traite-
ment des adénites tuberculeuses sont dus à l'exaltation
de la puissance antiseptique des trois substances ainsi
associées et à l'action sclérogène du naphtol.
M. Courtade présente une note sur Vanesthésine en
rhino-laryngologie .
L'anesthésine, éther para-amidobenzoïque, fut dé-
couverte en 1890 par Ritsert. Elle fut peu employée à
W^'-'
— 307 —
cause de sa faible solubilité dans Teau (i p. 800 dans
l'eau froide). Elle est facilement soluble dans l'alcool,
Téther, le chloroforme, l'acétone, les graisses et les
huiles. Elle se dissout dans la glycérine chaude^ mais se
précipite quand la température de la solution s*abaisse;
cependant celle-ci est encore limpide lorsque la tempé-
rature est tolérable à la main.
M. Court ade a employé avec succès Tanesthésine à
Télat pulvérulent, comme anesthésique local, dans un
cas de cautérisation des amygdales et dans plusieurs
cas d'ulcérations douloureuses du pharynx et de laryn-
gite tuberculeuse. Les malades, chez lesquels la dys-
phagie était si intense qu'ils redoutaient d'avaler et dé-
périssaient, faute de nourriture, furent soulagés immé-
diatement et pour plusieurs jours, par une insufflation
d'aoesthésine en poudre.
Ce mode d'administration parait préférable à celui
que préconise Kessel et qui est le suivant : attouche-
ments de la muqueuse à anesthésier avec une solution
huileuse ainsi formulée :
Ânesthésine 20*'
MenUiol 10 à 20
HoUe d'oUves 160
Le menthol peut être supprimé s'il est mal toléré ou
mutile.
M. Sardon (de Nice) envoie une note sur les effets thé-
rapeutiques de V extrait intestinal total dans diverses moda-
Vtésiinêuffisanee intestinale.
Dans ce travail, présenté par M. Hallion, l'auteur
relate les effets qu'il a obtenus de l'emploi de l'extrait
intestinal total dans 140 cas, parmi lesquels le nombre
des insuccès peut être évalué à 20. Les affections trai-
tées étaient les suivantes : constipation simple ou avec
entérite muco-membraneuse, entérite aiguë, auto-intoxi-
cations d'origine intestinale, certaines diarrhées
chroniques et dyspepsies intestinales, appendicite con-
sécutive à la constipation et à l'entérite.
— 308 -
L'extrait sec en ingestion agit moins puissamma
que l'extrait liquide en injection sous-cutanée,
quantités ont varié entre O^^SO d'extrait sec et 12 de
de 0^',40, entre une ampoule d'extrait liquide de S^"' toii
les deux ou trois jours et trois ampoules de 5*^"' pi
jour. Le seul inconvénient observé fut, dans un se|
cas, un éry thème fugace autour du point d'inje
tion.
Le traitement amène au bout d'un temps variable dd
rétablissement progressif de la sécrétion intestinale et id
retour des selles normales. II n'a pas d'action directe
sur la musculature de Tintestin, mais il modifie heu
reusement la fonction digestive des sécrétions intesti«j
nales : les poussées aiguës d'entérite avec selles liquide
sanguinolentes, lientériques, sont arrêtées en peu d(|
jours. Les peaux et les glaires qui caractérisent Tenté
rite muco-membraneuse diminuent peu à peu et dispa«j
raissent dans un ordre variable. Il est intéressant de
noter que, dansquelques cas de diarrhée chronique,rad*|
ministration de l'extrait a produit manifestement und
diminution du nombre des selles, et de constater ainsil
que le médicament agit contre des phénomènes patho-|
logiques opposés, tels que la constipation et la diar^
rhée.
M. Barbier a observé une amélioration considérablal
chez une malade atteinte d'entérite muco-membraneuse^
et traitée par l'eukinase. En huit à dix jours la consti-
pation a cédé. Mais la guérison sera-t-elle définitive?
M. Hallion a constaté qu'on peut, au bout de quelque
temps, réduire les doses, supprimer même la médica-
tion, sans que les résultats se modifient.
M. Barbier ajoute qu'il faudrait alors admettre une
restauration de la fonction fermentative des glandes
intestinales, phénomène qu'on n'observe pas pour cer-
taines autres glandes, comme la thyroïde, traitées par
l'opothérapie.
M. Hallion dispose actuellement de deux cas, où les
effets de l'eukinase ont persisté.
w . ~
— ;î09 —
M. A. Robin présente une note sur le traitement de la
farab/siegénéraleparViodure de potassium.
Dans nombre de cas, l'iodure de potassium a donné
des résultats désastreux; dans aucun, il n'a heureuse-
ment modifié les symptômes. Il faut donc se montrer
très réservé dans son emploi, même quand l'origine
syphilitique de la maladie n'est pas douteuse.
MM. Jullien et Leredde citent également quelques
mauvais effets de la médication iodurée (néoplasmes
ulcérés de la bouche, syphilis du larynx).
Aq cours de la séance, M. Fiessinger a été élu membre
de la Société dans la section de médecine, et M. Debuchy
dans la section de pharmacie.
Ferd. Vigier.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du iQ janvier 1903. (Suite.)
La msO'Constriction déterminée par l'adrénaline n'est
pas due aux centres sympathiques; par M. 0. Josué. —
M. 0. Josué a reconnu que l'injection d'adrénaline,
dans les veines détermine la vaso-constriction en
dehors de toute intervention des centres vaso-moteurs ;
le spasme vasculaire est d'origine périphérique.
Le sang et la rate après néphrectomie ou ligature des
pédicules rénaux; par MM. Ribadeau-Dumas et Lecène. —
Ils pensent que Thypoglobulie obtenue en créant des
obstacles à Texcrétion des urines ou en supprimant la
sécrétion urinaire tient, d'une part, à la dilution du
sang et, d'autre part^ à une destruction réelle des
bématies que prouve l'étude dé la rate.
Recherche des bacilles tuberculeux^ dans le sang^ par
iomogénisation du caillot; par MM. V. Bezançon, V. Grif-
Fos etPmuBERT. — Ils indiquent la lessive de soude pour
rhomogénisation du caillot.
Sénstance du hérisson à l'atropine; par M. Joseph Noà.
— 310 —
— Les expériences sur le hérisson montrent que les
iMectivores sont, comme les rongeurs^ réfractaires à
Xatropine.
Le groupement fonctionnel eccoproticophore de quelques
purgatifs organiques; par M. A. Brissehoret. — Il pense
que les propriétés eccoprotiques de quelques purgatifs
organiques sont dues au groupement chimique cétone-
quinoniqtce.
In^uence du travail musculaire sur Pactitité de Fadré'
naline; par MM. P. Carnot et P. Josserand. — Il semble
que la traversée du muscle suffise pour neutraliser, en
partie, Taction de Vadrénaline, et que cette neutralisa-
tion est beaucoup plus nette encore lorsque le muscle a
été préalablement soumis à un certain travail.
Leucocytose dans V urémie expérimentale; par
MM. DoPTER et V. GoDRAUD. — Ils concluent de leurs
expériences sur des lapins que Tempoisonnement com-
plexe, provoqué par l'insuffisance rénale, amène, du
côté des leucocytes, une réaction intense, comparable
en tous points à celle qui accompagne les intoxications
connues par poisons, soit minéraux, soit biologiques.
Séance du VI janvier.
De V influence de la castfution sur le développement du
squelette. — M. le P*" Antonin Poncet a reconnu que la
castration provoque l'allongement du squelette, ce qu'il
attribue à un retard dans l'ossification des épiphyses.
Sur la présence ds faibles quantités de trypsine dans les
pepsines commerciales. — MM. Em. Bourquelot et H. Hé-
rissey ont reconnu : l*" que I^l pepsine est incapable, en
milieu neutre, de peptoniser la fibrine déjà modifiée
par les acides; 2"" que les pepsines commerciales, on
tout au moins bon nombre d'entre elles, renferment de
faibles quantités de ferment trypsique.
De Faction de la bile sur les germes hydatiques. —
D'après M. Ch. Féré, le fœtus peut être réellement
secoué par les émotions de la mère; il réagit, sans
doute, à' des changements brusques de la pression
- 311 —
utérine. Ces secousses sont vraisemblablement accom-
pagnées d'autres phénomènes de réaction qui laissent
des traces et peuvent rendre compte des troubles qui
se manifestent chez l'enfant, après sa naissance.
Note relative aux réactions du fœtus aux émotions de
la mère. — M. E. Dévé pense que l'injection d'une
solution de stèblimé à 1 p. 100 ou Aq formol à 1 p. 100,
maintenue pendant cinq minutes en contact avec la
surface interne d'un kyste hydatique (de la variété uni-
vésiculaire), détruira la vitalité des grands échinococ-
ciques contenus dans sa cavité. L'action parasiticide
de la bile a été beaucoup exagérée.
Sur le venin de la glande à pourpre des murex; par
M. Raphaël Dubois. — La glande à pourpre des murex,
({uoique ce ne soit pas là probablement son rôle unique,
est une glande à venin servant soit à la capture des
proies, soit à la défense, peut-être à ces deux objets à
la fois.
I Une localisation de la lécithine dans les capsules surré-
nales du cobaye; par M. Paul Mulon.
Les globules rouges et V hémoglobine chez les malades
atteints cTafection laryngée dyspnéisante, — M. Marcel
Labbé montre ^ue Thyperglobulie est un réactif très
sensible de la gène apportée à Fhématose par un obstacle
même léger, situé au niveau du larynx. Elle apparaît
comme un processus de défense destiné à augmenter la
surface respiratoire offerte par la masse des globules
au-devant desquels l'oxygène se porte avec plus de
difficulté.
Toxicité de la pilocarpine. — M. Joseph Noé a vu que
pour la dose mortelle minima de nitrate de pilocarpine^
on peut rapprocher d'une part le cobaye et le hérisson,
d*autre part le rat et le lapin. Ces derniers sont environ
dix fois plus résistants et présentent vis-à-vis de la
; pilocarpine un état réfractaire, analogue à celui qui a
été signalé pour l'atropine. La rapidité de la sialorrhée
{ n'est pas un indice du degré de toxicité.
Localisation de la sécrétion du sulfoindigotate de soude
- 312 —
danè les tubes intermédiaires des rein» chez le serpent,
— MM. Tribondeau et Bongraud concluent de leurs
expériences que le rein est une glande et non un filtre.
Le bleu ne filtre pas à travers des glomérules, mais
est sécrété par les cellules des tubes contournés qui le
puisent électivemeut dans le sang, puis le déversent
dans l'urine. G. P.
FORMULAIRE
Traitement de la coqueluche (1). —- M. Ausset (de
Lille) recommande dans la coqueluche :
1® D'irriguer la bouche avec de la liqueur de Labar-
raque en solution à 25 p. 1 .000 ; de faire dans le nez des
instillations d'huile mentholée à 200 degrés; de faire
évaporer dans la chambre la mixture suivante^ et de
placer de temps en temps l'enfant au-dessus d'elle :
Acide thymique 1»'
Teinture d'eucalyptus f . . ,^
Teinture de benjoin \ ** ^"
Aliîool à 95» 100
Eau quantité suffisante pour l^t
2^ Contre la toux convulsive, le grindelia (supérieur
au bromoforme infidèle).
Teinture de grindelia robusta (selon l'âge) .... X à XX goattM
Sirop de belladone 5»'
Looch blanc, quantité suffisante pour 90
A prendre dans les vingt-quatre heures.
3*^ Contre le catarrhe des premières voies :
Ipéca (si les mucosités sont abondantes et s'il n*y a
pas fièvre); — fumigations ci-dessus mentionnées et la
potion suivante, à prendre en vingt-quatre heures :
Benzoate de soude 2^
Sirop de tolu 15
Looch blanc, quantité suffisante pour 90
(1) Journ, de méd, interne, 1902, n^ 5.
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMSRIB F. LEVé, RUB CA8SBTTB, 17.
— 313
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur une cause (Terreur dans la recherche de Viode dans les
urines; par M. Marcel Guerbet (1).
Après Tingestion de médicaments contenant de Tiode,
ce métalloïde s'élimine par les urines, soit àTétat d*io-
dores, soit à l'état de combinaisons organiques iodées.
La recherche des iodures n*offre aucune difficulté et
se fait directement dans l'urine ; mais pour retrouver
l'iode des combinaisons organiques, il est nécessaire
d'évaporer lurine et de calciner le résidu avec de la
potasse caustique.
Tous les traités d^analyse conseillent alors de repren-
dre par l'eau et de mettre Fiode en liberté, dans la solu-
tion filtrée et acidulée diacide sulfurique, en addition-
nant celle-ci d'un réactif oxydant (nitrite, persulfate,
hypochlorite alcalin, acide nitrique nitreux, etc.). L'agi-
tation de la liqueur avec du sulfure de carbone permet
ensuite de mettre l'iode en évidence et de le doser par
rhyposulfite, ou par comparaison colorimétrique.
En opérant ainsi, on peut s'exposer à laisser échapper
de petites quantités d'iode. L'extrait urinaire est, en
effet, très riche en matières carbonées et azotées et, pen-
dant sa calcination avec la potasse, il se produit tou-
jours une petite quantité de cyanure de potassium, qui
se dissout dans Teau, servant à reprendre le résidu cal-
ciné. L'addition d'acide sulfurique à la solution obtenue
met en liberté l'acide cyanhydrique en môme temps
que l'acide iodhydrique, et lorsqu'on vient à ajouter le
réactif oxydant, Tacide cyanhydrique transforme une
partie de l'iode, mis en liberté, en iodure de cyanogène
incolore et inattaquable par un excès de réactif.
Si la quantité d'iode en expérience est très faible, elle
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie dans la séance du
^man.
ivnm, de Pharm. et de Chim. «• séaiB, t. XVII. (!•' avril 1003.J 21
— 314 —
peut èlre entièrement transformée en iodure de cyano-
gène : elle échappe dès lors complètement.
Pour remédier à cette cause d erreur, il suffit de
chauffer pendant quelques instants à l'ébullition la
solution acidulée par Tacide sulfurique : Tacide cyan-
hydrique est chassé, tandis que l'acide iodhydrique
reste entièrement dans la liqueur si elle est suffisam-
ment étendue. On peut alors, en opérant sur celle-ci,
mettre l'iode en évidence de la manière habrtuelle.
Note sur le quinqirina liquide de Vrij; par M. J. WARnv(i).
Parmi les extraits fluides de quinquina rouge, il en
est un particulier, consigné à la Pharmacopée néerlan-
daise (Supplément, édition 1891) sous le nom de quin-
quina liquide et plus connu sous le nom d'Extrait de
quinquina de Vrij.
Cet auteur,— et probablement tout le monde comme
lui à cette époque, — pensait que les extraits de quin-
quina préparés à l'aide de Tacide chlorhydrique ren-
fermaient les alcaloïdes à l'état de chlorhydrate. £n
conséquence, de Yrij estimait que, les alcaloïdes du
quinquina étant bibasiques, il suffisait, pour les faire
passer dans Textrait, d'employer deux niolécules
d'acide chlorhydrique pour une molécule des alcaloïdes
contenus dans le quinquina. L'expérience lui démontra
qu'il n'en était rien et que l'extrait préparé avec cette
proportion d'acide chlorhydrique ne contenait qu'envi-
ron moitié des alcaloïdes du quinquina employé.
L'émincnt quinologiste hollandais constata par la
suite que les alcaloïdes ne se trouvaient pas dans
l'extrait à l'état de chlorhydrate, mais bien de cincho-
tannates dissous à la faveur de l'acide chlorhydrique
dilué et que, pour faire passer ainsi la totalité des
alcaloïdes du quinquina dans l'extrait, il fallait
(1) Note présMiiée à la Sjciété de Pharinjicie dans la séance du
4 mars.
— 315 —
employer quatre molécules d'acide chlorhydrique pour
une d*alcaloïde.
Dans sa préparation, de Vrij concentrait les liquides
provenant de la percolation au bain-marie; un Anglais,
son élève, Giles, opéra cette concentration dans le vide,
au moyen de ballons en verre de Bohème, les récipients
en métal ne pouvant être employés à cet effet. Ce mode
devait présenter l'avantage d'éviter l'oxydation de
Tacide cinchotannique au contact de Tair.
Je ne sais si Ton a étudié comparativement les pro-
duits obtenus par l'emploi de chacun de ces procédés.
J'ai pensé qu'il était intéressant à la suite de mes
recherches sur les extraits fluides de quinquina rouge,
d'examiner ce point.
J'ai traité d^abord un quinquina rouge contenant
5,76 p. 100 d'alcaloïdes, en suivant le procédé de Vrij
tel qu'il est indiqué par la Pharmacopée néerlandaise.
Les liqueurs provenant d'une première opération,
effectuée avec 200 grammes de quinquina, ont été con-
centrées à l'étuve, à une température ne dépassant
pas 70*.
Le produit obtenu présente une densité de 1,128 et
abandonne par évaporation & 100° un résidu de
31,80 p. 100. Il renferme 5,513 p. 100 d'alcaloïdes.
Dans une deuxiè.me opération, portant également
sur 200 grammes de poudre de même quinquina et
conduite de la même façon, Tévaporation a été faite
dans un ballon soumis au vide de la trompe à eau.
Nous avons ainsi obtenu un extrait de densité = 1 ,088,
abandonnant à la température de 100° un résidu de
28,50 p. 100 et d'une teneur en alcaloïdes égale à
5,22 p. 100.
Nous avions donc ainsi deux extraits de valeur sensi-
blement égale; mais, contrairement à nos prévisions,
c'est celui soumis à Févaporation dans le vide qui est
an peu moins riche en extractif et en alcaloïdes.
Ce résultat pourrait être attribué, malgré tous les
soins apportés à l'obtention de produits identiques, à
— 316 —
un épuisement différent de la substance. Kn oulre^
comme nous avions fait traverser le bouchon du balloa
soumis au vide de la trompe par un tube effilé capillaire
plongeant dans le liquide, il s'était produit ainsi une
rentrée d'air au sein du liquide.
Nous avons entrepris une nouvelle expérience en
nous plaçant dans des conditions supprimant les incon-
vénients signalés.
Nous avons traité 200 grammes de poudre d'écorce
de quinquina titrant 4,805 p. 100 d'alcaloïdes totaux.
Nous avons divisé les liquides d'épuisement en deux
parties égales, dont Tune a été soumise à révaporation»
en étuve, à une température ne dépassant, pas 70*;
l'autre, contenue dans un ballon de verre, a été évaporée
dans un appareil spécial à la préparation des extraits
dans le vide.
Nous opérions ainsi sur des produits absolument
identiques et notre évaporation dans le vide s'effectuait
dans des conditions normales.
Le quinquina liquide obtenu après évaporation à
l'air présente une densité de 1,091 ; son résidu par éva-
poration au bain-marie est égal à 27,90 p. 100, et sa
richesse en alcaloïdes totaux égale 4,619 p. 100.
Le produit résultant de Tévaporation dans le vide est
d'une densité de 1 ,085 ; il abandonne par évaporation au
bain-marie un résidu fixe de 27,30 p. 100 et son titre ea
alcaloïdes totaux est de 4,534 p. 100.
D'après les expériences ci-dessus, il n'y aurait donc
pas, tout au moins avec les quinquinas que nous avons
employés, d'avantage àopérer l'évaporation dans le vide.
Produits alimentaires retirés du manioc \ par M, Balland.
Le manioc {Manihot utilissima] est une euphorbiacée
originaire d'Amérique. Porté par les navigateurs por-
tugais à la côte occidentale d'Afrique, il s'est rapide-
ment propagé à l'intérieur du continent africain. La
— 317 —
«ulture en est commune dans les régions équatoriales^
surtout en Amérique, du Brésil aux Antilles où le ma-
Dioc est vulgairement désigné sous le nom de Yucca ^
En Afrique, elle est moins générale et paraît moins
ancienne. Dans certaines colonies asiatiques, elle est
d^introduclion moderne (A. de CandoUe). Le manioc est
actuellement très répandu dans plusieurs de nos colo-
nies: au Dahomey, sa culture semble augmenter d'an-
née en année, au détriment de celle du maïs.
On connaît de nombreuses variétés de manioc dont
les tubercules servent à préparer des produits alimen-
taires très recherchés (couacs, cassaves, farines, fécules,
tapiocas, etc.)*
Le coiuic est en granulations plus ou moins grosses,
tantôt blanches, tantôt jaunes. Pour le préparer, on dé-
lîkche par simple frottement la pellicule extérieure qui
recouvre les racines de manioc; on les lave et on les
râpe. On porte à la presse qui en sépare un liquide véné-
neux tenant en suspension de la fécule, que Ton recueille
ultérieurement, lavée à grande eau et séchée. On étend
la pulpe pressée sur une plaque de fer modérément
«hauffée; on remue continuellement jusqu'àdessiecation
complète; on passe ensuite le produit" sec au tamis, et
Ton a finalement des couacs à grains plus ou moins gros
représentant plusieurs qualités commerciales désignée
sous les noms de farine de manioc, couac blanc, couac
jaune, etc. La nuance jaune est donné avec le curcuma
qae Ton ajoute à la pulpe avant le séchage.'
La cassate, qui est une véritable galette, provient,
comme le couac, de la pulpe exprimée; cette pulpe est
triturée dans des mortiers de bois, de façon à obtenir
une pâte uniforme, puis étalée, sous forme de petites
galettes rondes, sur des plaques de fer chauffées. Lors-
que la cuisson est opérée sur Tune des faces, on retourne
la galette avec soin pour ne pas la briser. La cassave
4le Cuba dont l'analyse suit ressemblait plutôt à une
crêpe qu'à une galette; son épaisseur était de 5 à
w
Composition centésimale de produits alimentaires
provenant de 1 Exposition de Paris de 1000
COLONIES
FRANÇAISES
MATXÀR]
BS
S
«
l'^au
"^
fc^ ^ •"
"^
'9
Âzotém
Grasses
Amy-
lacées
5
5
CÔTE d'ivoire
l
Farine «le manioc
9.80
l.H
0.25
85.39
2.45
1.00
DAHOMEY
Farine de manioc
9.50
2.68
0.25
83.62
2.6:i
1.30
G i: Y ANE
Amidon de manioc
(Cayenne) . .
H.SO
0 94
0.40^
86 36
0 Oti
0 50-
Poudre de manioc
13.50
1.84
e.5o
83.16
0.60
O.40
Couac l>luMC (Macouria).
9.00
1.26
0.20
85.99
2.25
1.30
Couac jimne (Oyapoc). . .
m. 70
2.05
U.25
83.10
2.60
1..301
Tapioca (Cayenne)
U.HO
1.38
0.45
82.87
0.20
O.20
—
14.10
0.77
0.43
84.43
0.10
0.15
INDO-CHISE
Fécule do manioc (Tonkin)
15.80
0.44
0.22
83.34
0.00
9.20
MADAGASCAR
Tubercule de manioc
14.30
2.38
0.65
78.93
2.45
1.291
—
i2.3(.
2.59
(►.85
79.«1
2.3G
2.70
Manioc haché
13.80
14.90
1.S2
2.38
0.70
1.3ÎÎ
80.33
75.27
2.25
4.30
1.10
1.90
— desséché
— —
14.10
2.38
0.85
78.56
2.85
1.26
Fécule demaniocj •*"• quai.
15.80
0.84
0.20
82.96
0.00
0.20II
MARTINIQUE
II
Farine de manioc
8.80
0.30
0.20
86.85
2.3.%
1.50 1
—
10.10
0.45
0.40
86.30
1.25
1.50 [
Tapioca de manioc
9.3U
0.30
0.45
88.95
0.00
1.06
NOU VELLE-CALEDONIE
Couac
7.00
13.80
2.37
0.45
0.85
0.15
84.73
S5.ÏII
3.2.5
0.0»
1.80
0.40
Tapioca de manioc
—
13.60
0.30
0.25
85.60
0.00
0.25
—
ri. 50
0.7t)
0.25
86.35
0.00
0.20
REUNION
Fécule de manioc ^
14.r>n
0.44
0.10
84.66
0.00
0.30
Poudre de manioc
13.90
1.23
0.25
83.42
0.85
0.35
Tapioca
10.60
1 68
0.40
86.82
0.00
0.50
SOUDAN
Fécule de manioc
11.20
0.30
0.23
87.98
0.60
0.30
TAHITI
Poudre de manioc
14.30
1.26
0.10
84.04
6.10
0.20
PA
YS El
[•RANG
ERS>
CKYLAN
Fleur de cassave
13.30
1.08
0.20
85.02
0.00
0.20
CUBA
Galette de cassave
12.50
3.07
0.25
79.58
3.10
1.50
GUATEMALA
^
Amidon de yucca
13.70
0.46
0.36
84.09
0.75
O.70
Farine de yucca
13.20
14.20
13.40
1.07
1.23
1.53
0.10
0.10
0.25
84.78
84.17
83.87
0.55
0.20
0.75
0.30
0.1«
0.20
SAINT-NICOLAS (CAP YERT)
Farine de manioc
12.20
1.3<î
o.ir.
83.77
2.30
o.sn
—
13.80
1.69
0.10
81.06
3.25
0.10
— :ji9 —
La fécule de manioc «si obtenue en délayant dans
l'eau la racûie rafée; «a laisse reposer et on décante
l^eau laiteuse qui surnage pour la laisser déposer à uou-
veaa. Par dessiccation au soleil, on a de 1 amidon en
petites plaques plus on moins fendillées. Cet amidon,
soigneusement pulvérisé et bluté, donne la mouBsache
qui, daas le commerce de la parfumerie, peut rivaliser
avec les plus belles poudres de riz.
Le tapioca se prépare en prenant de la fécule humide
que Ton dessèche rapidement au four et que Ton soumet
^ensuite au broyage. Par le criblage on a des tapiocas de
différentes grosseurs. La fécule humide, mélangée avec
du sucre, donne aussi, sur place, des pâtisseries très
recherchées.
Lesanalyses qui précèdent prouvent que tous ces pro-
duits alimentaires sont presque entièrement constitués
par de Famidon avec 10 à 14 p. 1000 d*eau. Il y a peu
d'azote et des traces de matières grasses. On ne trouve
la cellulose en quantité notable que dans les produits
obtenus par des procédés par trop primitifs. Les cendres
en faible proportion sont toujours blanches, non fusi-
bles.
Anmiyêe dun liquide provenant d*un kyste du pancréas^
par MM. J. Alay, chargé du cours de chimie biolo-
gique, et itisi>A(^ agrégé à la Faculté mixte de méde-
cine et phoMinacie de Toulouse.
Nous avons eu l'occasion d'obsei^v^er, chez une femme
de trente-cinq ans, un kyste développé aux dépens de
la queue du pHivcréas. La tumeur se présentait sous la
forme d*une poche arrondie mulliloculaire, contenant
environ 2100*'"' de liquide. Le liquide présentait les
caractères physiques et la composition suivante :
Caractères phycnques. — Liquide trouble, visqueux,
Bhmt, de coloration jaune verdàirc, de saveur fade et
sans odeur. Mousse par agitation et ne coagule pas.
Densité : 1011.
!
— 320 —
Réaction très faiblement alcaline,
2" Composition rapportée à un litre de liquide.
Matières I Serine S-''!
albuminoïdes ) Globaline .... 0t6
totales j Albumine ac 1^10-30 lu b le 3.0
H^n ( Peptones Néant
Chlorures (en NaCl) 3,*
Acide phosphorique ...*..,,,- 0,16
Sulfates Traces
Chaux et magnésie . . , , . O^ftrï
Urée (i,U
Graisse et cholestérine ^. , , 0 J f»
Glucose Nctant
Acide urique .......,..],,...... Traces
Acétone , 0,05 eOTif on
Les cendres contiennent en outre da fer et des traces
de Luiivre.
Examen histologique. — L'examen liistologique de la
paroi montrait l'existence d'une membrane (ibro-con-
jonelive tapissée par une couclie de ccUnles épithé-
iiales cylindriques muqueuses. Le tlépol était constilin?
par des débris de leucocytes granuleux, par quelques
cellules épithéliales ayant !?ubi la dégénérescencî*
muqueuse et par de rares hématies.
Conclusions. — Le liquide examiné diiïèrt^ notabte-
monL,par sa réaction faiblement alcaline et par sa coai-
posilion, du suc pancréatique normal II est en outre
peu riche en albumine et en urée, mais contient une
forte proportion d'albumine aeéto-soluble qui n'existe
pas habituellement dans les sérosités. Enfin il ren-
ferme une quantité appréciable d'acélone.
médicamen'ts nouveaux
Le lécithol; par M. Aufrîïcht (1). — Sous le nom de
léeithol la maison Riedel, de Berlin, a mis dans le
commerce une préparation obtenue en partant du jaune
(1) Ziir Priifung und WerthbestimmuDg des Lcciihoh, Pharmaceu-
tuvhe Z€ilung.i903^ p. 1.
d'œuf frais : celle substance,qui, somme loule,esl à base
de lécithine,esi employée danb les mêmes maladies que
ce produil.
Le lécilhol se présente sous forme d'une masse jau-
nâlre^de consistance cireuse, d'odeur particulière et de
saveur douce; sa réaclion est neutre; elle est insoluble
dans l'eau, peu soluble dans l'alcool à froid, soluble à
chaud, soluble dans Téther, le chloroforme, la benzine.
Quand on le soumet à la calcination, le lécilhol laisse
des cendres alcalines, riches en carbonates alcalins et
en acide phosphorique : on peut y déceler également de
petites quantités de fer, de potasse, de sulfates et de
chlorures. Le lécilhol traité parles alcalis est décom-
posé en acide glycérophosphorique, acides gras ayant
pour indice d'iode 77, et une base, très probablement la
choline.
La solution alcoolique est dextrogyre.
! Le lécilhol a donné à l'analyse les nombres suivants :
I Caroone 68.72 p. 100
Hydrogène 9.66
Azote 4,02
I Soufre 0.28
' Oxygène 9,91
I Hhoaphope 3.17
Cendres 3,58
Somme toute, le lécilhol par sa composition se rap-
proche de la lécilhine pure sans être identique à ce pro-
duil : la proportion d'azolc notamment est beaucoup
plus forte que dans la lécilhine qui contient de 1,70 à
1,80 p. 100 de cet élément. II. c.
Protyline; par M. C. Schaerges (1). — Sous le nom de
Protéides^ Hoppe Seyler a désigné des albuminoïdes
complexes qui sous rinfluence des agents hydrolysanls
se dédoublent d'une part en albumines vraies, d'autre
pari en un groupement de nature différente (hydrates
decarb^ire, acides nucléiniques, etc.); ce second grou-
(l) Uebcr Protylin und organische Phosphorprœparate. Pharmaceu-
^whtCenlralkaUe, 1903, p. 1.
— 322 —
pement est désigné d'habitode sous ie nom de groupe
prosthétique.
Parmi ces protéides, Tune des classes les plus impor-
tantes est constituée par les nucliines qni se dédovibleot
en albumines vraies et en un groupement prosthétique
phosphore, les acides nucléiniques.
Kossel, à qui est due surtout Tétude des nucléines,
admet que dans les acides nucléiniques le phosphore
est contenu sous forme d'anhydrides d'acides phospho-
riques résultant de Tunion de plusieurs molécules
d*acides phosphoriques avec élimination d'eau.
En partant des considérations résumées ci-dessus, on
a été conduit à réaliser la préparation de protéides
artiliciels, et c^est ainsi que la Société Hoffmann La
Hoche, de Bâle,a mis dans le commxsrce, sous le nom de
ProtylineSy des produits obtenus en unissant des albu-
mines avec des anhydrides d'acides phosphoriques : ce
sont donc des corps qui se rapprochent des nucléines
jusqu'à un certain point.
La seule protyline qui ait été utilisée jusqu'ici est la
protyline phosphorée : elle se présente sous forme
d'une poudre jaune blanchâtre, sans odeur ni saveur.
Elle est insoluble dans Teau; traitée à ébuUition par
l'acide chlorhydrique,elle est décomposée avec forma-
tion d'acide phosphorique ; elle est soluble dans les
alcalis; la proportion de phosphore qu'elle renferme est
de 2,7 p. 100.
L'auteur ne donne aucun renseignement sur la pré-
paration ainsi que sur les propriétés physiologiques de
celte nouvelle substance. h. c.
RKVUKS
Pharmacie.
Procédé simple d'essai des objets de pansement au
sublimé ; par M. G. Frerichs (1 ). — La méthode proposée
(1) fiinC&ciies Verfahren zar Prtifung von SublimatrerbaDdfiDffen;
Apolheker Zeitung, XVIT, 83i, 1902.
— 383 —
par M. Denner pour doser le sublkné dans les objets de
pansement ccmsîske à épuisev un poids déterminé du
produit à essayer par ée Teau eonienant du chlorure
de sodium, à préeipiter à Tétat de sulfure le mercure
entraîné en solution, à traiter le sulfure de mercure
préalablement bien lavé par une solution d'iode, etfina*
lement à doser Tiode en excès au moyen de l'hyposul-
fite de soude.
On peut ainsi calculer la quantité de sublimé conte-
nue dans la prise d'essai, en se rappelant que d'après la
réaction
HgS -f 21 = HgP + S
ua atome d'iode correspond à une demi-molécule de
sublimé, et que, par suite, un centimètre cube de solu-
tion d*iode j^ correspond à 0*',01355 de bichlorure
de mercure.
Ou peot très facilement simplifier la méthode, en
I éfîtant Tépuisement de l'échantillon par la solution du
chlorure de sodium et en dosant directement le sublimé
sar le tissu même qoi en est imprégné.
On prend, par exemple, 5»' de gaae ou d'ouate. On
place réchantilloR dans un entonnoir, on le comprime
assez fortement et on Tarrose peu à peu de solutioii de
snllure d'ammoniom de manière à Timprégner lente-
ment. On lave avec une assez grande quantité d eau
oréinaire, on ajoute ensuite un peu d*acide chlorhy-
driqae à l*eau de lavage, et finalement on termine Topé-
ratio» avec de Peau pure. L'a^^ide chlorhydrique enlève
les dernières traces de sulfure d'amoKHiium qui impré-
frnent le tissu et qui seraient susceptibles de gêner la
suite des opérations. La prise d'essai, devenue grise ou
noire, par suite de laprésence du sulfure de mercure, est
exprimée entre les doigts et introduite au moyen d'une
baguette de verre dans un ballon à col large, d'environ
300"** de capacité; on verse dans le ballon une quan-
tité déterminée (15 à 25'°*') de [solution d'iode ^^ ; puis,
au moyen d'une baguette de verre» on prend soin de
— su —
bien imprégner la prise d'essai avec cette solution.
Après quelque temps de contact en vase clos, on ajoute
environ 200^"^ d'eau, et on titre Tiode en excès aa
moyen d'une solution ^ d'hyposulfite de soude, en
présence d'eau amidonnée comme indicateur, en ayant
soin d'assurer le contact des réactifs, par des agitations
énergiques du mélange. En multipliant par O*f^0135S
le nombre de centimètres cubes de liqueur d'iode qui
ont été employés à la transformation du sulfure de
mercure, on a la quantité de sublimé contenue dans
S**" de pansement essayé.
Le sulfure de mercure précipité par le sulfure d'amnao-
nium adhère si fortement aux fibres du pansement
examiné qu'il n'y a aucune perte à redouter dans le
lavage à Teau; cette dernière opération est d'ailleurs
considérablement facilitée par l'emploi de la trompe.
On peut essayer qualitativement les objets de panse-
ment au sublimé de la façon suivante : La gaze fu
l'ouate sont étendues à plat sur une assiette, en couches
modérément épaisses, puis imprégnées avec de l'eau con-
tenant de l'acide sulfhydrique ou encore avec une solu-
tion fortement étendue de sulfure d'ammonium. Après
ce traitement, la couleur grise ou noire que présente
Téchantillon doit être aussi uniforme que possible;
d'une façon générale, il en est bien ainsi pour les
gazes; mais, avec certains cotons, il arrive fréquem-
ment que des endroits restent complètement blancs
et que la répartition du sublimé soit ainsi très inégale.
L'examen qualitatif seul permet immédiatement de
déconseiller l'emploi de tels cotons. ii. h.
Physiologie.
Sur la reviviscence du cœur. Rappel des batte-
ments du cœur humain 30 heures après la mort; par
M. A. KuLiAKo (1). — On sait que le cœur d'un ani-
mal conserve ses battements quelque temps après la
(1) Ac, d. Se, i. CXXXVI, p. 63 ; 1903.
— 325 —
morf; on a observé ce fait chez des suppliciés, près de
30 heures après la mort. Quand ces mouvements sont
arrêtés, on a pu les rappeler par des Injections de sang
artériel, dans les artères coronaires.
Toutefois, dans les recherches antérieures, le cœur,.
pris à Tétat complètement frais, provenait d'animaux
sains. On n'aurait pas supposé que le cœur d'animaux
morts à la suite d'une maladie quelconque, au lieu
d'être tués, pût être ainsi ranimé. Cependant, l'auteur a
pu ranimer le cœur d'un lapin à l'aide de la circulation
artificielle plus ou moins prolongée, 2, 3 et môme
4 jours après la mort spontanée, et ce cœur, isolé du !
corps, a fonctionné plusieurs heures.
Une expérience, faite sur le cœur d'un enfant, âgé de
'{ mois, mort à la suite d'une pneumonie double, a été
aussi concluante: 1
Lecœor a été enlevé sar le cadavre, 20 heures après la mort, porté
VI laboratoire sans précautrons spéciales et soumis à une circulation
artificielle, d'après la méthode de Langendorff et avec le liquide de
Locke, chaad et saturé d'oxygène. Le cœur resta longtemps immobile ;
c'est après 20 minutes seulement que de faibles contractions rythmiques
sont apparne5, d'abord dans les tissus, puis dans le ventricule droit ;
finalemeot, le cœur entier a donné des pulsations régulières pendant
une heure.
Des expériences analogues ont été répétées plusieurs- l
fois. j. B.
Chimie théorique et appUquée.
Snr les conditions déquilibre entre le maltose et le
glucose en présence de la maltase ; par M. Pomeranz (1).
— SiToii faitréagirla maltase sur des solutions ^^^wrfw^d
de mallose, la molécule de ce sucre est dédoublée entiè-
rement en deux molécules de glucose
Cï*H«0»» +HiO = C«H>«0«+ CflHl20«
Maltose Glucose Glucose
Mais si Ton emploie des solutions renfermant plus de
1 p. 100 de maltose, on constate, comme Ta montré
(1) Zur Kcnntnis des Gleichgewichtes zwischcn Maltose und Dextrose
[Monaltkefte f, Chemie, t. XXIU, p. 750, 1902).
I
— 326 —
M. Hill (1), que la réaction s'arrête avant que tout le
maltose ait été dédoublé, quelle que soit d*ailleors la
durée du contact entre le sucre et le ferment.
En suivant les progrès du dédoublement avec la
liqueur de Fehling et le polarimètre, on peut consta-
ter que la proportion de maltose, qui reste inaltérée, est
d'autant plus forte que la concentration de la solutioD
sucrée est plus considérable.
M. Hill a pen«é que ce fait était dû à ce que cette
réaction du dédoublement du maltose en deux molé-
cules de glucose était réversible :
Maltose hydraté ^ Glucose + Glucose.
Elle cesserait lorsKjue la teneur de la solution en mal-
tose et en glucose est telle que l'enzyme dédouble ^
un temps donné autant de maltose qu'il en forme aux
dépens du glucose.
Pour le démontrer, il a soumis simultanément à
l'hydrolyse, dans les mêmes conditions expérimentales,
deux solutions également concentrées (40 p. 100), l'une
de glucose, Tautrede maltose hydraté (C"H"0" +11*0).
-Quand le terme de la réaction fut atteint^ il put consta-
ter que les deux solutions renfermaient une égale pro-
portion de maltose et du glucose : environ 15 du
premier pour 85 du second.
M. Pomeranz apporte aujourd'hui une nouvelle
preuve de la réversibilité de cette réaction.
MM. Guldberg et Waage ont en effet démontré que
l'état d'équilibre de deux systèmes de plusieurs
substances, susceptibles de subir des transformations
réversibles, dépend du nombre des substances dont la
concentration est variable, et qu'il est réalisé lorsque la
relation suivante est satisfaite :
p.p'.p'...
^-—^, — «= constant.
Dans cette équation p^ p\ ?'•'-, sont les concentra-
(1) Journ, oflhe Chem, Soc, LXXm, p. 649, 1898.
— 327 —
tions des substances du premier système, et q, q\ 7"...,
les concentrations des substonces du second système.
Dans le cas de la transformation réversible du mal-
tose en glucose, si p représente la concentration du
glucose et q la concentration du maltose, puisqu'ure
molécole de maltose donne deux molécules de glucose,
OQ doit avoir, au moment où l'équilibre e^t établi,
=-- = coaatant.
Or M. Pomeranz a fait un certain nombre de déter-
minations avec des solutions de maltose de concentra-
tions diverses. Ses résultats sont consignés dans le
tableau suivant :
Mftllne cootena
M débat
da.08
!»-• désolation
Proportion
de glucose,
par rapport
an ancre initial,
quand l'équilibre
est atteint
concentration
da glucose
an
moment
de l'équilibre
n
concentration
du maltose
an
moment
de l'équilibre
'I
39,23
80,00
iO«00
4.00
2,00
80
90,5
94,5
98
99
1,83
1,006
•0,525
0,2176
0,1099
0,163
0,052
0,015
0,0032
0,0006
20.9
19,8
18,4
21,3
20,11
On voit par ce taitleau que le dédoublement du mal-
tose est poussé d'autant plus loin que la concentration
est plus faible, comme l'avait vu M. Hill.
On voit de plus que, conformément à la règle de
Galdberg et Waage, les valeurs du rapport - sont à très
pea près égales, bien que les expériences aient été
faites sur des solutions de maltose de concentrations
très diverses. Le dédoublement du maltose en glucose
parlamaltase est donc bien un phénomène réversible.
M. G.
- 328 —
Remarques sur T origine des phénomènes volcani*
ques; par M. A. Gautier (1). — M. Gautier fait remar-
quer que 'la composition des gaz volcaniques des fume-
rolles du mont Pelé, analysés par M. Moissan, répond,
aux proportions près, à celles des gaz qu'il a obtenas
en chauffant dans le vide les roches cristalloïdes des
terrains primitifs (granités, porphyres, etc.), à la tem-
pérature du rouge naissant. Appliquée aux granités,
porphyres, etc., cette chaleur de 500"* à 600** suffit pour
mettre en liberté leur eau de constitution, qui, agissant
à cette température sur les matériaux de ces roches el
en particulier sur leurs sels ferreux, en dégage un en-
semble de gaz riches en hydrogène, accompagné d'hy-
drogène sulfuré, d'acide carbonique, d'oxyde de carbone,
d'azote et d'argon, en un mot les gaz mêmes que Ton a
signalés dans la plupart des éruptions volcaniques.
Or dans les parties profondes du sol ce réchauffement
des strates rocheuses se produit lorsque, par le tasse-
ment, l'effondrement ou la fracture des couches sous-
jacenles, un nouvel équilibre tend à s'établir.
M. Gautier a calculé qu'un kilomètre cube de granit
(et c'est le granit qui émet le moins de gaz et d'eau),
chauffe au rouge naissanb, produira ainsi, soit à l'état de
vapeur se dégageant du sol, soit à l'état d'hydrogène
brûlant dans l'air, 31 millions de tonnes d'eau C'est la
masse d'eau qui coule en 12 heures, à Paris, dans le lit
de la Seine, avec le débit moyen de 694™* à la seconde.
On voit que, pour expliquer l'origine de l'eau des volcans,
la nature des gaz qu'ils rejettent, et la violence des phé-
nomènes éruptifs, il n'est nécessaire, ni de faire inter-
venir la pénétration des eaux de la mer jusqu'au feu
central, ni d'invoquer les réactions internes qui peuvent
encore s'y produire, réactions fort hypothétiques, car
elles ont probablement atteint leur état d'équilibre
définitif, depuis des millions d'années que les matières
terrestres sont portées à l'incandescence. j. b.
(1) Ac. (L Se, t. GXXXVI, p. 16; 5 janvier
1903.
— 329 —
Sur la préparation du calcium; par MM. 0. Ruff et
W. Plato (i). — M. Moissan (2), le premier, a préparé le
calcium à l'état de pureté absolue et cristallisé, en fai-
sant réagir le sodium en excès sur Tiodure de calcium
fondu: le calcium, mis en liberté, se dissout d'abord
dans le sodium, puis cristallise par refroidissement. En
reprenant la masse métallique par Talcool absolu, on dis-
sout le sodium, et le calcium cristallisé peut être séparé.
Ce même savant (3) a encore obtenu le calcium en
électrolysant au rouge sombre Tiodure de calcium fondu,
«n employant comme cathode une tige de nickel pur et
comme anode un charbon de cornue.
Les auteurs, recherchant un procédé industriel de
préparation du calcium, ont substitué à Tiodure de cal-
cium très coûteux un mélange préalablement fondu et
pulvérisé de 400 parties de chlorure de calcium anhydre
avec 16,5 parties de fluorure de calcium. Ils décrivent
deux appareils de production, Tun industriel, l'autre
pour le laboratoire. Ce dernier consiste en un creuset
de porcelaine dans lequel on fond le mélange des deux
^Is et on les soumet à l'électrolyse avec un courant de
S ampères sous 8 volts. L'anode est un bâton de charbon
de cornue de 14"" d'épaisseur et la cathode un fil de fer
de 2"" de diamètre. Le calcium se réunit autour de la
cathode en un globule fondu dontTaccroissement aurait
pour résultat d'augmenter l'intensité du courant, si l'on
n'avait soin de remonter graduellement le charbon de
cornue. Lorsque le globule métallique est suffisamment
gros, on retire la cathode du sel en fusion, le globule
métallique s'en détache et vient nager à la surface du
bain d'où on peut l'extraire. On reprend ensuite l'élec-
trolyse. Après une heure de fonctionnement, la matière
du creuset de porcelaine est attaquée au point qu'on doit
interrompre Topération.
(1) Zar Dantellnng d68 Calcium. Dericht. d. deuUch. chem. Ges.,
L XXXV, p. 3612, 1902.
(2) Ac. d. Se, t. CXXVI, 1153.
P) /6ûf.. U CXXVII, p. 584.
^Bvm. dt Pharm. <t et Chim, 6* siniB, t. XVII. (1" avril 1903.) 22
— 330 —
L'appareil industriel fonctionne d'une numière ana-
logue, sauf que les parois du creuset de fer où se fait
l'opération sont constamment refroidis extérieurement,
Elles se recouvrent intérieurement d'une couche conti-
nue de sel solidifié, qui les protège contre l'action
corrosive des sels en fusion,
M. G.
Action de l'ammoniac sur le sulfure de phosphore, pré-
paration de Tazoture de phosphore; par MM. A. Stock
et B. Hoffmann (1). — Le pentasulfure de phosphore se
combine au gaz ammoniac dès la température ordinaire
en donnant le produit d'addition P*S^6AzH'; si Ton
opère à la température de — 20**, on obtient une matière
blanche répondant à la formule P^S'^TAzH^
Cette combinaison, chauffée peu à peu à 230**, perd
du sulfure d'ammonium ; et si on la porte au rouge dans
un courant d'hydrogène ou d'azote, elle perd en outre
du phosphore et du soufre et Ton obtient comme résidu
Vazoture de phosphore P'Az^.
Ce composé est blanc, dépourvu d'odeur et de saveur.
Chauffé au rouge vif dans le vide ou dans l'azote, il se
décompose en ses éléments; chauffé dans l'hydrogène,
il donne du phosphore et de Tammoniac- Exposé à l'air
humide, l'azoture de phosphore prend une réaction
acide par suite de la formation d'un peu d'acide phos-
phorique. et cette réaction est complète si l'on vient à
le chauffer à ISO** en tube scellé avec de l'eau :
P3Az5-fi2H*0 = 3PO'H8+5AzH3.
M. G.
Les enzymoïdes; par M. Maurice Arthus (2). —
M. Arthus propose de donner le nom à'' enzymoïdes à un
groupe essentiellement hétérogène de substances que
(1) Die EîQwirlLung von Ammoniak auf Phosphorpe&tasulâd uDd dor
Phosphorstickstoff P3Az3. Berichie d. deutsch, chem. Ges„ t. XXXVI,
p. 314 (1903).
(2) Revue générale des Sciences, année 1903, p. 60.
— 331 —
les biologistes rattaeheni jusqu'ici au groupe des dia-
Hmses ou ^nzymeê; telles sont les tûxmes microbiennes et
les wsimê^ les antitoxinee, les ag^lutininesy les préeipi-
Unes, les hémolysines et les bactériolysines.
Les enzymoïdes possèdent quelques propriétés qui
leur sont communes avec les enzymes : comme ces
dernières, elles sont détruites par la chaleur humide à
sue température inférieure à 100^; elles sont soiubles
dims Teau et la glycérine, insolubles dans l'alcool, pré-
cipitées par celui-ci de leurs solutions aqueuses ou gly-
cérinées, soiubles dans l'eau après traitement alcoo-
lique et dessiccation à basse température. Enzymes et
eazymoîdes sont douées de propriétés colloïdes, ne
dialysent que très lentement et très imparfaitement, et
se laissent englober et entraîner par les précipités flo»
eonneux qu'on détermine dans les liquides où elles sont
dissoutes.
I>'autres caractères, an contraire, les distinguent net-^
temcBt. Tandis que les enzymes provoquent des trans-
formations cAmi^z<^« d'ordre catalytîque, se retrouvent
inaltérées qualitativement et quantitativement à la fin
de l'opération, sont capables, en quantité infiniment
petite, de provoquer des transformations infiniment
grandes, il en est autrement des enzymoïdes. Le»
toxines, venins, etc., provoqnent dos effets pTiysiolo-
giqves, et, en supposant même que ceux-ci soient d'ori-
gine chimique, on ignore si une quantité infiniment
petite d'antitoxine serait capable de produire des trans-
formations chimiques'infiniment grandes. Le venin est
bien modifié par l'agent actif du sérum antivenimeux,
mai^ cet anti venin disparaît dans son action même, et
p&r conséquent se distingue des enzymes qu'on re-
trouve non modifiées à la fin de la réaction.
Antre différence : pour les enzymes, la vitesse de
lotion dépend essentiellement, toutes choses égales
d'aiHenrs, -de la quantité de Hiastase agissante; elle
croît avec cette quantité, qui n'a pas d'influence sur
l'équilibre chimique terminal. Au contraire, dans Tac-
— 332 —
tîon des antitoxines sur les toxines, l'état d'équilibre
terminai est rapidement atteint et la toxicité finale
diminue proportionnellement à la quantité d'antitoxine
employée.
En ce qui concerne les agglutinines, précipitines,
bactériolysines et hémalysines, l'ignorance dans la-
quelle on se trouve à leur égard permet seulement de
dire que ce ne sont pas des enzymes vraies et qu'il y a
lieu de les distinguer de celles-ci. Leur place se trou-
vera parmi les enzymoïdes.
G. P.
Contribution à Fétude des hémicelluloses; par
MM. E. ScHCLZE et N. Castoro (1). — Dans une série de
travaux antérieurs, Schulze a montréque lesmembranes
cellulaires des cotylédons de Lupinus luteus et de
Lupinus angustifolius sont riches en substances facile-
ment sacchariiiables par les acides minéraux étendus
et bouillants, donnant, dans ce traitement, du galac-
tose et un pentose. Schulze a donné à ces anhydrides
de galactose et de pentose le nom d'hémicelluloses.
En étudiant les bémicelluloses du Lupinus Airsutus,
les auteurs, en dehors du galaclose qui avait déjà été
obtenu avec les autres hémicelluloses, ont pu, des pro-
duits d'hydrolyse, isoler de l'arabinose à l'état pur. Ils
ont utilifié dans ce but la méthode à la benzylphénylhy-
drazino préconisée antérieurement par 0. Ruff et
G. 011endorff(2).
La matière première nécessaire aux essais était pré-
parée de la façon suivante : les semences, préalable-
ment ramollies dans l'eau, étaient d'abord débarras-
sées de leurs enveloppes, séchées, broyées au moulin,
dégraissées par l'éther, puis réduites en poudre impal-
pable. La poudre obtenue était traitée par une solution
de soude froide contenant 0^^1 d'alcali p. 100, puis par
(ij Beiiràge zur Kenntniss der Hemicellulosen. Zeiisch. f. phys.
Chem., XXXVII, p. 41, 1902.
(2) Journ. Pharm. et Chim., [6], Xll, p. 77, 1900.
- 333 —
des solutions alcalines plus diluées et finalement par de
l'eau, jusqu'à disparition de toute alcalinité; on prati-
quait les lavages en opérant par décantation. Le résidu,
traité par l'alcool étendu, était recueilli sur un filtre,
broyé avec de l'alcool fort, maintenu quelques jours en
contact avec de l'alcool, lavé à l'alcool absolu, à l'éther
et séché dans le vide sulfurique. 100 p. de semences
sèches, débarrassées de leurs enveloppes, fournissaient
ainsi 32,4 de résidu contenant sensiblement 90 pour 100
d'hémicelluloses. C'est ce résidu qui a été étudié.
Traité par l'acide sulfurique à 2 p. 100, pendant
deux heures, à la température de TébuUition, le produit
adonné du galactose et de l'arabinose qui, comme on
la dit plus haut, ont été isolés à l'état cristallisé. La
matière, ainsi soumise à Thydrolyse accusait, à l'ana-
lyse, un contenu en arabane de 14,02 p. 100 et de
o3,34 p. 100 en galactane.
Ce produit, si riche en paragalactoarabane, est très
peu résistant vis-à-vis des acides même très dilués et à
une température même peu élevée. C'est ainsi qu'après
six jours de contact à 40** avec de l'acide chlorhydrique
à 0,1 p. 100, 91,5 p. 100 de la substance primitive
étaient entièrement solubilisés; on est donc autorisé à
admettre que la digestion stomacale seule suffit pour
faire passer à l'état soluble une partie des hémicellu-
loses ingérées dans l'organisme. En faisant agir sur
leur produit divers ferments, diastase, taka-diastase,
ptyaline, pancréatine, les auteurs ont vu que, d'une
façon générale, il se faisait une solubilisation de la
matière mise en œuvre. Cette solubilisation, très peu
avancée avec la pancréatine, allait beaucoup plus loin
avec les autres enzymes. Mais dans tous les cas, comme
avec l'acide chlorhydrique à 0,1 p. 100, la digestion
était à peine à ses premiers termes, car il n'a pas été
possible de déceler dans les liqueurs de traces appré-
ciables de sucres réducteurs. Ce fait est extrêmement
intéressant, car il montre une fois de plus la nécessité
de rintervention de plusieurs ferments dans la diges-
— 334 —
tion totale d^s hydrates de carbone à molécole con-
plexe(l).
H. H.
Préparationde Tapomorphine cristallisée, constitution
de cet alcaloïde; par MM. R. Pschorr, B. JŒc&fxel
Fecht(2). — L'apomorphineC*"H*'AzO*ne diffèredela
morphine C*' H*^ AzO^ que par une molécule d'eau ; elle
se prépare, comme on sait, en chauffant à 120'' -140'' la
morphine avecTacide chlorhydrique, l'acide sulfurlque
ou le chlorure de zinc.
Jusqu'ici on ne Ta vait obtenue qu'à l'état d'une masse
amorphe, s'altérant rapidement à Tair par oxydation ;
aussi a-t-elle été fort peu étudiée.
Les auteurs Tobtiennent cristallisée de la manière
suivante : une solution aqueuse à 2,50 p. 100 de chlo-
rhydrate d'apomorphine est précipitée par le bicarbo-
nate de soude ; on extrait Tapomorphine à l'aide de
Téther et Ton évapore la solution éthérée, préalable-
ment desséchée sur le carbonate de potasse. Si Ton
a eu soin d'effectuer toutes les opérations précédentes
dans une atmosphère d'acide carbonique ou d'hydre-
gèue, Tapomorphlne cristallise incolore avec une
molécule d'éther C*"H*'AzCH, (C-ir)-O. On peut
ensuite chasser complètement Téther en chauffant les
cristaux à 100' dans le vide.
Ainsi obtenue, l'apomorphine s'altère à la longue ; eUe
est soluble dans l'alcool, Téther^ le chloroforme.
On admettait jusqu'ici que l'un des atomes d'oxygène
de cet alcaloïde appartenait à un groupe oxhydryle
.(OH), l'autre faisant partie d'une fonction éthérée,
comme dans la morphine. Les auteurs montrent qu'il
n'en est rien et que ses atomes d'oxygène appartien-
nent tous deux à des oxhydryles phénoliques.
(1) Em. Boobqublot. Sur l'hydrolyse, par les formentS' soinblM,
des hydrates de carbone à poids raolécubires éleréft. Bull, Sûc. BiêLy
•LIV, p. 1111, 1902.
(2) Uebcp die KonstUutioa des Apomorphins. Beridite d. deutsch.
€hêm, Ges.A. XXXV, p. 4377, 1902.
— 33« —
Ds ont préparé à l'état de pureté un grand nombre de
dérivés de l'apomorphine et sont arrivés, en discutant
leurs résultats, à lui attribuer une formule de constitu-
tion à noyau phénanthrénique.
M. ij.
Sur la présence de Furacile dans le corps des ani^
maux; par MM. A. Kossel et H. STEUDEL(i). — Vura-
die (1} ou 2-6 dioxypyrimidine a été isolé pour la pre-
mière fois par Ascoli (2) parmi les produits du
dédoublement hydrolylique de la nucléine de la levure
de bière; puis MM. E. Fischer et Roeder f^3; l'ont
obtenu synthétiquement et ont préparé l'acide urique (III)
en passant par l'un de ses dérivés, le ^-métkyluracile (4) :
AiH - CD AzH— CD A«H— CD
I • «I II II
C0« *CH CO C— CH» ce C-AzHv
I s 4 H lu I II >C(
AiH— CI! AzH — CH AzH— CH-AzR/
1. Uracile. il. Thymine. III. Acide urique
Un autre de ses dérivés, la tkymine (II), résulte aussi
de l'hydrolyse des acides nucléiniques, ainsi que Tont
montré MM. Kossel et Neumann(o); enfin la cytosine
C*H'Az^O, dont la constitution n'est pas encore élucidée
et qui se rattache certainement à la pyrimidine, se forme
aussi daus le même dédoublement.
L'uracile lui-même n'avait été obtenu jusqu'ici par le
dédoublement des albumiuoïdes qu'en partant d'un
végétal, la levure de bière; MM. Kossel et Steudel
moDtrent qu'on peut aussi le retirer des produits du
dédoublement hydrolytique des acides nucléiniques
issus du thymus de veau ou de la laitance de hareng.
(1 Ueiwr das Vorkommen des Uracils im Thierkoerper. — Uoppe
St^U^s Zeiischrift fur phyaiol. Ckem., t XXXVII, p. 245, 4903.
iî rtW., i. XXXI, p. 461, et Journ. Pharm. et Chim., 6- série, t. XVI,
P- 268, mt.
[h Btricht. d. dêutsch. chemisch, Gts., t. XXXIV, p. 3734.
'4; Journ. Pharm, et Chim., 6<» série, t. XII, p. 334, 1900.
,5; Ibid., 6« série, t. XVI. p. 267, 1902.
— 336 —
L'importance de ruracile et de ses dérivés provientde
leur parenté évidente et prochaine avec l'acide urique
d'une part et les bases ou acides nucléiniques d'autre
part. Ils sont probablement les termes de passage entre^
les albuminoïdcs cl les dérivés de la purine (xanlhine,
acide urique, etc.), qui proviennent de leur désassimi-
lation.
M. G.
Sur un composé basique des cellules animales; par
MM. KossEL et Steudel(I). — Il s'agit dans ce travail
de la cytosine (2) qui a été isolée en 1894 par Kosselet
JNeumann(3) dans les produits de décomposition de
l'acide thymonucléinique. Ces auteurs avaient attribué
à la cytosine la formule C"ir®Az**0\ que du reste ils
ne considéraient pas comme définitive.
Dans un travail récent sur les albuminoïdes de la
laitance d'esturgeon, MM. Kossel et Steudel ont isolé,
à côté de rhistidine, une base de formule C^H'^Az'O qui
leur a paru avoir de très grandes analogies avec la
cytosine du thymus. L'aspect des cristaux est le même,
les deux bases contiennent la même proportion d'eaa
de cristallisation. Les réactions sont à peu près iden-
tiques; cependant les auteurs n'osent conclure d'une
façon délinitive à l'identité de la base du sperme d'es-
turgeon et de la cytosine du thymus. Ils se proposent
de revenir sur ce point.
Si, ce qui est extrêmement invraisemblable, ces deux
bases sont identiques, la cytosine, le seul produit de
décomposition des acides nucléiniques dont la consti-
tution ne soit pas connue,^ posséderait la formule d'une
aminooxypyrimidine et se rattacherait ainsi à lathymine
qui est une mélhyldioxypyrimidine.
(i) Zeitscfirift fur pfiysiologische Chemie^ t. XXXVII, p. i77.
(2) Voir Journal de Pharm. et Chim., 6« série, t. XII, p. 22a.
(3) Berichte a. deul. Chem. Ges., t. XXVII, p. 2215.
— 337 —
Action du peroxyde de sodium sur la paraformal-
déhyde; par M. L. Vanjno (1). — Quand on met en contact
la paraformaldéhyde ou paraforme avec le peroxyde de
sodium, le mélange s'enflamme, et cela sans qu'il soit
Décessaire de chauffer ou d'ajouter de l'eau ; il suffit de
saupoudrer du paraforme avec du peroxyde de sodium,
pour que l'aldéhyde soit oxydée avec production de
Oamme.
La solution de formol traitée par le peroxyde de
sodium solide est décomposée avec une explosion plus
ou moins forte, et l'auteur a constaté que, de toutes les
aldéhydes, laldéhyde méthylique, soit liquide, soit
solide, était celle qui réagissait le plus violemment avec
le peroxyde de sodium.
U.C.
Sur la métaldéhyde; par M. .W. Bcrstyn (2). — La
métaldéhyde (C*H*0)" est à peu près insoluble à froid
dans tous les dissolvants : l'éther, le sulfure de carbone,
Teau ne la dissolvent pas, même à Tébullition. Le
phénol et le thymol fondus en dissolvent au contraire
3 p. 100 de leur poids.
La métaldéhyde se dédouble très facilement, surtout
à chaud, en donnant de l'aldéhyde ; aussi ne peut-on en
prendre le poids moléculaire par la méthode ébuUios-
copique. Les auteurs ont pu faire au contraire cette
détermination par la cryoscopie en employant comme
dissolvants le phénol et le thymol.
Les poids moléculaires observés oscillent entre ceux
correspondant aux deux formulés [Cm'Oy et (C*H*0)*;
la dernière est la plus vraisemblable.
Chauffée à 100** en tube scellé avec un excès de zinc-
méthyle, la métaldéhyde n'est pas attaquée : les auteurs
en concluent que sa molécule ne renferme ni hydroxyle
Bîcarboxyle.
_ M. G.
[V, Pharmaceutiscfie Zeitung, 1902, \k 1)j1.
(2j L'eber den Meuddehyd. — Monatshefle fur Chemie, t. XXIII,
p. 731, 1902.
338
Diminution du taux des lécithines dans les laits
'Chauffés ; par MM. Bordas et Sig. de Baczowski (1). — Oa
admet généralement qu'il n'y a pas de différences ap-
préciables entre la digestibilité d'un lait cru et celle
d'un lait bouilli; certaios auteurs prétendent même
qu'il n'y a rien de changé dans la composition chimiqBe
d'un liquide organique comme le lait, lorsqu'il se troure
porté à Tébullition.
En ce qui concerne les lécithines, cette conclusîonne
semble pas justifiée. Les dosages de lécithine effecr
tués sur un lait chauffé à feu nu pendant trente minutes
ont donné les résultats suivants :
LÉCITHINE
En grammes DîminntWD
par litre p. ICO
Lait non chauffé 9,252 «
Lait chauffé pendant 30 minutes à 60°. . 0,216 14
_ __ àSOo.. 6,180 i8
— — à 95*. . 0,180 28
Le chauffage du lait pendant trente minutes àSS^'à
feu nu produit une diminution de 28 p. 100 de la léci-
thine.
Si, au lieu de chauffer à feu nu, on élève la tempéra-
ture au moyen d'un bain-marie, la perte observée est
moins élevée.
LéciTHÏN'R
En grammes
par litre
Diminatioii
p. IM
m-m
—
0,365
u
0,310
12
Lait non chauffé
Lait chauffé pendant 30 minutes à 95»,
au bain-marie.^ •«
Enfin, si Ton chauffe de lait à 105^-110° dans un auto-
clave, pour le stériliser, on obtient une diminution sen-
siblementplus élevée que par le chauffage à95°àfeunu,
perte notable puisqu'elle atteint 30 p. 100 de la totalité
de la lécithine.
(1) Ac. d. Se, CXXXVI, 50, 5 janvier 1903.
— 339 —
LÉCITHIMR
Kn (^nranimos DiminatiOn
par iilre p. 100
1 II T^TP
Lait non chaiaffé 0,232 0,365 » »
Lait stérilisé ptur chauffage pendant
30 minutes à 105*-110o dans un
anfiodawe 0.160 0,255 30 30
On voit donc quMl sera toujours préférable, lorsqu'il
s'agira de pasteuriser du lait, de faire cette opération en
cbaufTant le lait au bain-marie, mai^que néanmoins le
laitainsi chauffé perdra environ 12 p. 100 de salécithine.
La décomposition d'une partie de la lécithine dans les
laitsstérilisésàlOo*-HO*pernïetdec'omprendre, dans une
cerlaÎDC mesure, lemécanisme des troubles digestifs qui
ont été signalés chez certains nouveau-nés soumis au
régime exclusif d'un aliment ainsi appauvri.
A. R.
Les sobetances noH sapomfiables du beurre; par
X. KiRSTEX (1 ).— Les matières non saponifiables du beurre
sont surtout la cholestérine, et de petites quantités de
lécithine et de matière colorante jaune. Le meilleur
procédé pour doser la cholestérine est celui de Bômer :
on prend 10«* de beurre que l'on saponifie par une salu-
i tion alcoolique de potasse, et la solution savonneuse,
j diluécavecdeFeau, est épuisée complètement par l'éther.
Après distillation de la liqueur éthérée, le résidu est dfe
nouveau traité par de la potasse, puis par Téther. La
solution éthérée est agitée avec une solution de potasse
ào p. 100; on décante, on agite avec de Teau, et finale-
ment cete liqueur éthérée est distillée et évaporée. Le
résidu est desséché à 100* et on pèse. Ce poids donne la
proportion de cholestérine bnute contenue dans le
beurre. L'auteur donne les résultats de nombreuses
analyses et ses chiffres montrent que la proportion de
cboleslérine varie avec la période de lactation : c'est
ainsi qu'au commencement la proportion de cette subs-
1) Joum. of the chemical Society, t. LXX£II; d'après ZeiU nahr
^îfiiMim., t. V, p. 833.
— 340 —
tance est en moyenne de 0,375 p. 100, pour augmenlcr
graduellement jusqu'à une quantité de U»50 p. iOO.
Er. g.
Sur r essence de cannelle de Ceylan ; par MM. H. Wu*
BAUM et 0. HuETHiG (1). — Les différents auteurs qui ont
étudié l'essence de cannelle de Ceylan n'en avaientguère
isolé avec certitude que Valdéhyde cinnamique^ Veugml
et le phellandrène.
MM. Walbaum et Huethig sont arrivés à y démontrer
la présence de toute une série d'autres composés : la
méthylamylcétone normale^ la benzaldéhyde, ïaldéhfde
cuminiquey le linalol^ le térébentkène gauclie^ le cyrnènit^ le
caryophyllrne.
Leurs recherches démontrent également la présence
d'une aldéhyde élevée de là série grasse, probablement
Valdéhyde rionylique normale; enfin on doit admettre
comme probable la présence A\x furfurol et des aeidtî
hydrocinnamique et isobutylique, qui s'y trouvent sans
doute à l'état d'élhers du linaiol.
M. G.
Sur la composition chimique du caoutchouc de Para:
par M. C. HARRiEs(2)et par M. Weber(3). — M. Webera
montré qu'en déshydratant par l'acétone des feuilles
minces de caoutchouc de Para, puis en les épuisant au
moyen du chloroforme, on en dissout la plus grande
partie. Il ne reste comme résidu que 6,5 p. 400 de la
quantité initiale. La partie soluble dans le chloroforme
est principalement formé d'un carbure (C*"H**)", que
l'on obtient à l'état de pureté en soumettant la solution
chloroformique à la précipitation fractionnée par l'ad-
dition d'alcool. La partie insoluble dans le chloroforme,
comme aussi dans l'éther, la benzine, le sulfure de car-
(1) Ueber das Ceyiou Ziiiimtoel [Journ. fur praklische Chemie,
t. LXVl, p. n, 190*2).
(2) Zur Chemie dos Parakaatschuks [Berichl, d, deutsch, Chem. Ges.i
t. XXXV, p. 3256 et 4i29, 1902.
(3) Ibid., t. XXXIII, p. 719, 1900.
— 341 —
hone, répond approximativement à la formule C'°E1**0'*'.
M. Weber a analysé un grand nombre d'espèces
différentes de caoutchouc, et toujours le carbure
soluble dans le chloroforme a montré la même com-
position centésimale. Il a pu en préparer un dérivé
brome (C'^H'^'Br*)" et une combinaison chlorhydrique
<C"H**CP)" : il en conclut que le carbure du caoutchouc
renferme au moins deux doubles liaisons et doit être
regardé comme un carbure acyclique.
M. Harries arrive à la même conclusion en étudiant
les combinaisons que donne le carbure du caoutchouc
avec Tanhydride azoteux. Cet agent donne d'abord un
nitrosîte de formule (C*'^H**'Az-0*)" que son action pro-
longée transforme en nitrosite b {Ù^W^Xz^O^^) ou en
nitrosite c C-®H^**Az*0** suivant qu'elle s*effectue en
l'absence ou en présence de la vapeur d'eau. Le nitro-
site e serait identique au nitrosite que Ton obtient en
faisant agir Tacide azoteux sur le dimyrcène (C*°H'®)%
qui résulte de la polymérisation du myrcène (C*^H*"), car-
bure acyclique.
Or, on sait depuis longtemps, par les recherches de
M. G. Bouchardat (1), que le caoutchouc et les carbures
qu'il donne par décomposition pyrogénée doivent être
regardés comme des polymères de Visoprène C^H*. Par-
mi ceux-ci le terpilène serait un carbure cyclique, le
caoutchouc lui-même étant \in carbure acyclique.
M. G.
Sur la formation du parfum de la vaniUe; par
M. Henri Lecomte (2). — Au moment de la cueillette,
les fruits du vanillier ne dégagent aucunement l'odeur
caractéristique delà vanille; ils n'acquièrent cette odeur
qu'à la suite d'une préparation spéciale qu*on leur lait
subir. M. Lecomte a étudié les conditions dans les-
quelles se produit la vanilline qui communique son
odeur spéciale aux fruits.
{\)Journ. deHhann. et Chimie, [6], I, 162.
^) Annales agronomiques, 25 octobre 1902.
— 3^ —
L'auteur a reconnu tout d'abord, dans les divc»
organes du vanillier, la présence constante d'un ferment
oxydant analogue à ceux que Ton désigne sous le nom
d'oxydases; on a constaté la présence de ces ferments
solubles dans la tige et les feuilles, dans le liqoide
extrait de ces mêmes organes, dans des fruits verts
et dans des fruits mûrs non préparés, enfin dans U
vanille préparée du commerce. Ces divers organes
provenaient de vanilliers des sources les plus diverses*
et la présence de Toxydase a été démontrée par les
réactions recommandées par M. G. Bertrand. On a
également constaté dans ces différents produits l'exis*
tence de sels de manganèse, corrélative de celle des
oxydases.
L'intervention de ces ferments solubles dans la pro-
duction de la vanilline semble cependant contradic
toire avec le mode de préparation de la vanille; en effet,
ce dernier consiste à plonger les fruits pendant vingt
secondes dans de l'eau à 85^, ce qui semblerait au pre-
mier abord devoir tuer le ferment; mais Fauteur s'est
assuré que, dans ces conditions, l'intérieur des fruits
n'atteint pas une température supérieure à 50*, favorable
à l'action des oxydases.
En recherchant la nature de la substance capable de
se transformer en vanilline, dans les fruits du vanillier,
sous l'influence de l'agent oxydant, M. Lecomte s'est
assuré que le suc de vanillier contient également un
ferment hydratant, transformant l'amidon en glucose
comme la diastase, et qui, agissant sur une sohi-
tion de coniférine, provoque la formation d'une sub-
stance possédant les mêmes réactions que celle dont
on a reconnu la présence constante dans les tissus
du vanillier.
Il existe donc simultanément dans cet arbre deux
ferments distincts, l'un hydratant, l'autre oxydant,
dont la présence paraît intimement liée à la produc-
tion de la vanilline. Celle-ci se formerait vraisemblable-
ment de la façon suivante : pendant la préparation, le
— 343 —
fament hydratant transformerait la coniférine nais*
saate esi alcool coniférylique et glucose; la présence du
giacose est, en effet, constante dans la vanille. D'autre
part, Talcool coniférylique serait transformé en vanil-
Une par Taclion de Toxydase.
A. R.
Sosase da gluten humida; par M. ârpiis. — L'auteur
a publié dans les Annales de Chimie analytique de nom-
breuses expériences qui l'ont conduit aux conclusions
suivantes :
La température des mains de l'opérateur, leur degré
de siccité, produisent des écarts qui peuvent atteindre
2 p. 100. D'autre part, les mains très sèches donnent
toujours des résultats moins réguliers que des mains un
peu humides.
La température de Teau employée pour le malaxage
du pâton a une action très marquée. Le pourcentage du
gluten humide augmenté au fur et à mesure que la
température de Teau s'élève; le gain est de 2,S p. 100
{mur les températures extrêmes de 5 et de 35"*.
Le temps de repos du pâton fournit une augmentation
de gluten humide qui va croissant pendant 4 heures,
limite à laquelle elle atteint son maximum, 1,5 p. 100
pour le cas actuel. Dans la première demi-heure, elle
est déjà de 0,5 p. 100 environ.
Le poids du gluten sec ne varie pas.
La composition de Teau modifie également le pour-
centage, suivant qu'on utilise une eau plus ou moins
chargée de sels. L'écart est de 4,5 p. 100 en plus entre,
les chiffres provenant de l'emploi de l'eau distillée et.
ceux fournis par l'eau à 141*" hydrotimétriques. Le.
gluten humide augmente parallèlement avec la richesse
saline de Teau. De 21 & ÏW hydrotimétriques, le poids
du gluten sec reste constant. Le gain en g4u4en ^t
donc fictif et n'est en réalité qu'une âimpie hydratation
de la matière azotée.
La durée du malaxage influe aussi sur le pourcentage
— 344 —
du gluten humide. Si Ton prolonge cette durée de 5 mi-
nutes après le moment précis où l'on aurait dû Tarrêter,
il se produit une diminution de 2,5 p. 100 dans la
teneur en gluten humide.
Le dosage du gluten sec présente de grands avantages
sur celui du gluten humide, mais il n'est pas exempt de
défauts.
Le dosage de l'azote est le seul procédé scientifique el
vraiment exact qui permette de fixer les limites rigou-
reuses pour Tachât ou la vente des farines suivant la
richesse en gluten.
Sur le dosage de ralcool en solutions très étendues;
par M. G. Argenson (1). — Le principe delà méthode est
le suivant : la solution alcoolique (toujours très faible)
dont on veut connaître le titre est traitée par mélange
de bichromate de potassium et d'acide sulfurique et
distillée; dans des conditions convenables, l'alcool est
en majeure partie oxydé à l'état d'aldéhyde qui se
trouve dans les premières portions recueillies à la dis-
tillation. Si l'on ajoute au distillât quelques gouttes
d'une solution aqueuse de fuchsine décolorée par
l'anhydride sulfureux, on obtient une coloration vio-
lette dont l'intensité dépend de la quantité d'aldéhyde
contenue dans le liquide soumis à la distillation. Cette
coloration étant très voisine de celle des solutions éten-
dues de permanganate de potassium, on apprécie de la
façon suivante son intensité : on ajoute goutte à goutte
à un volume déterminé d'eau une solution titrée de per-
manganate jusqu'à ce que la coloration ainsi obtenue
soit de même intensité que celle que l'on veut appré-
cier ; du volume de solution de permanganate employé,
on peut déduire, après essais préliminaires sur des solu-
tions de titreconnu, la teneur en alcool du liquide en
expérience.
La sensibilité de la méthode dépend de celle du réac-
tif employé; pour l'obtenir très sensible, il faut opérer
(1) Bull, de la Soc. Chim., 3* série, t, XXVII-XXVIH, p. lOOO.
— 345 —
de la manière suivante : on dissout 25^^.'' de fuchsine
dans un peu aïoins de 500*""^ d'eau soigneusement
purgée d'air par rébullilion — la dissolution lente se
fait plus rapidement à chaud — après refroidissement
on complète à 500*^"' et on fait passer un courant très
lent d'anhydride sulfureux. On arrête l'action du gaz
bien avant que la décoloration soit complète; celle-ci
progresse en effet avec le temps. Au bout de quelques
heures, si la solution est encore colorée, on fait passer
quelques bulles de gaz, on attend de nouveau quelques
heures et ainsi de suite, en ayant soin de s'arrêter quand
le liquide présente encore une faible teinte rosée. Si Ton
poursuivait plus loin l'opération, on obtiendrait une
solution de coloration paille dont la sensibilité serait
considérablement moindre. Ainsi préparé, ce réactif
donne une coloration appréciable en opérant sur des
liquides renfermant 1/10000000** de leur volume
d'alcool.
En flacons pleins à l'abri de la lumière, ce réactif
peut se conserver intact pendant plusieurs mois.
Une fois en possession du réactif, on fait une première
détermination en opérant sur une solution d'alcool de
litre connu, 1/500000' en vol. par exemple. Pour cela
on prélève 20*""' de cette solution que l'on introduit
dans une fiole ; on y ajoute 5"°' d'une solution saturée
de bichromate de potassium et l^^^M'acide sulfurique
concentré et bouilli. La fiole est mise en communication
avec un petit réfrigérant de Liebig par un tube coudé
dont la portion verticale porte deux ou trois renflements
sphérîques ou tout autre dispositif destiné à arrêter les
projections pendant la distillation ; celle-ci est conduite
lentement et toujours de la mêmemanière. On recueille
les cinq premiers centimètres cubes dans un tube à
essai A jaugé à cet effet par un trait circulaire et on y
ajoute 0«*'5 du réactif. La coloration se produit peu à
peu et au bout d'une heure elle ne varie plus sensible-
nient. C'est le moment qui convient pour le repérage de
la teinte que l'on effectue de la façon suivante : dans
^Mni. it Fkarm, éi de CKim. 6* aftaiB. t. XVII. {\" avril 1903.) ^3
— 346 —
un tube à essai de même diamètre que le tube jaugé, on
introduit 5*^"' d'eau; puis à Taide d'une burette on y
ajoute d'abord goutte à goutte, puis par fractions de
goutte une solution centinormale de permanganate,
jusqu'à ce que la coloration soit de même intensité que
celle du tube Â. Les deux tubes sont examinés par
transmission en interposant entre eux et le jour une
glace dépolie ou un papier huilé ; on note le volume de
la solution de permanganate employé. La même série
d'opération est répétée sur le liquide dont on veut
connaître la teneur en alcool : celle-ci est sensiblement
proportionnelle au volume de solutiondepermanganate
nécessaire pour établir l'égalité de teinte pour des
teneurs en alcool comprises entre 1/2O0000'
et 1/100000% dans les conditions de Texpérience. Dans
bien des cas, étant donné l'extrême dilution des solu-
tions sur lesquelles on opère, on pourra se contenter de
l'approximation obtenue en appliquant la règle de pro-
portionnalité, bien qu'alors l'erreur relative puisse
atteindre un tiers. Si on a besoin d'une approximation
plus grande, on répétera l'expérience sur une solution
d'un titre très voisin de celui que la première détermi-
nation a fourni pour le liquide à titrer et le nouveau
nombre exprimant le volume de permanganate servira
à corriger le premier, la proportionnalité de ce volumeà
la teneur en alcool pouvant être considérée comme ri-
goureuse pour des solutions de composition très voisine.
Dans le cas de solutions renfermant plus de 1/200000*
d'alcool en vol., le réactif donnera après traitement une
coloration d'une intensité égale ou supérieure à celle
delà liqueur centinormale de permanganate. Dans ce
cas, on recommencerait l'expérience après avoir dilué la
solution dans une proportion connue pour Tamener
entre les limites convenables.
La solution centinormale de permanganate^ doit être
préparée au moment de l'emploi en étendant convena-
blement une solution de titre plus élevé et récemment
vérifié.
— ;î47 —
Il est avantageux de se servir d'une burette de petit
diamètre permettant la lecture du 1/100 de centimètre
cube.
On peut avoir à doser l'alcool dans une solution ren-
fermant en même temps de Taldéhyde, ce dont on
s'assurera à l'aide du réactif avant le traitement par le
mélange chromique : cette aldéhyde s'ajoutant à celle
qui prend naissance par oxydation de l'alcool ferait
trouver pour celui-ci un chiffre trop élevé. On tiendra
compte de cette cause d'erreur en soumettant à la dis-
tillation dans l'appareil 20*'™^ de la solution à titrer sans
addition de mélange chromique et en conduisant l'opé-
ration comme il a été dit plus haut. Le volume de
liqueur de permanganate sera retranché de celui trouvé
lors de la première opération et la différence donnera
le nombre correspondant à Talcool seul.
Il convient de remarquer ici que l'alcool contient le
plus souvent des traces d'aldéhyde qui donnent avec le
réactif une coloration quelquefois très intense. L'auteur
a essayé, sans y réussir, d'éliminer ces traces en faisant
agir sur l'alcool pendant longtemps le nitrate d'argent
ammoniacal, la potasse etla baryte; il a également tenté
d'obtenir de l'alcool exempt d'aldéhyde en saponifiant
par l'acide sulfurique étendu le sulfovinate de soude
desséché par un séjour de plusieurs jours à l'étuve et
en ayant soin d'effectuer la saponification dans un appa-
reil purgé d'air par un courant d'anhydride carbo-
nique.
En général, la quantité d'aldéhyde est assez faible
pour que les solutions très étendues qui servent au
titrage ne donnent aucune coloration appréciable avec
le réactif le plus sensible, ce qui suffit dans la pratique.
Snrlaphthiriose, maladie de la vigne causée par le
Dactylopitisvitis eileBornetinacorium ; par MM. L. Mangin
et P. ViALA (1). — La phthiriose exerce des ravages
assezcousidé râbles dans la Palestine. Cette maladie est
M) Ae. d. Se, CXXXVI, 397, 1903.
— 348 —
produite par l'association très remarquable d'ua insecte
hémiplère, unecochenille, le Dactylopitisvitis f^Zî\ehk^,
et d'un champignon, probablement une urédinée, que
les auteurs dénomment Bornetina corium Mangin el
Viala.
Voici de quelle façon s'établit cette sorte de sym-
biose. La cochenille est un parasite de la vigne, qui vil
sur les parties aériennes dans les régions tempérées el
sur les parties souterraines dans les contrées plus
chaudes, en Palestine par exemple. Le D. vitis, en
vivant sur les racines, produit, par ses piqûres, une
exsudation considérable de liquide, aux dépens duquel
se produit bientôt le développemc.ni du Bornetûia corium^
dont le mycélium forme un manchon, qui enveloppe
entièrement les racines, mais ne pénètre jamais leurs
tissus. Le manchon laisse toujours un vide, et c'est
dans ce couloir annulaire à mycélium floconneux que
les Dactylopius circulent et piquent les racines. Mais les
racines épuisées par ces piqûres répétées finissent par
mourir ; la cochenille émigré alors sur de nouvelles
racines. A ce moment, le manchon mycélien se rétré-
cit en se desséchant elles spores apparaissent sur sa face
interne. Les cochenilles, couvertes de ces spores qu'elles
retiennent par leurs ornements, les emportent avec
elles; cette dissémination des spores est encore
facilitée par les fourmis, qui vivent souvent à côté des
Dactylopius sous le feutrage mycélien.
Le remède consiste à injecter du sulfure de carbone
dans le sol avant la formation du feutrage mycélien,
qui s'opposerait à la pénétration des vapeurs destruc-
tives dans les couloirs habités par les cochenilles.
J. B.
Sur la nutrition du Sterigmatocystia nigra ; par
M. Henri Coupin (1). — En 1870, Raulin a publié sur
la nutrition d'une raucédinée, le Sterigmatocystis nigra
{Aspergillus niger van Tigh.), un travail qui est devenue
(1) Ac, d. Se, CXXXVI, 392, 1903.
— 349 -^
^uste titre célèbre et classique. Se basant sur ce fait que
les expériences de Raulin n'étaient pas faites en milieu
stérile, et que par suite il est naturel de se demander si
les conclusions qu'il en a tirées sont bien légitimes.
M. Coupin a répété ces expériences en milieu sté-
rilisé.
Les résultats obtenus présentent quelques diver-
gences assez remarquables avec ceux de Raulin.
Comme ce dernier savant, il reconnaît que C, H, 0,
j\z, Pb, S, Mg et K ontété utiles au Sterigmatocystis\
mais, contrairement aux conclusions de Raulin, le sul-
fate de zinc, le sulfate de fer et le silicate de potassium
B'ont été d^aucune utilité. Un pareil résultat est bien fait
pour.étonner surtout en ce qui concerne le zinc, dont la
présence, dans les expériences de Raulin, décuplait par-
fois le poids de mycélium. On sera moins surpris si
Von remarque que le sulfate de zinc est un antisep-
tique qui, dans les expériences faites en milieu non sté-
rilisé, empêche le développement des organismes étran-
gers et par suite favorise grandement celui du Sterig-
matoeystis : celui-ci ne lui résiste que grâce à sa vigou-
reuse constitution.
Antre différence importante : dans le liquide privé
d'acide tartrique, par suite à réaction légèrement alca-
line, Raulin n'observait pas trace de mycélium par si^ite
de l'absence d'acidité et l'envahissement par les
microbes. M. Coupin, dans les mômes conditions,
mais en milieu stérilisé, observe une culture d'abord
insignifiante, mais qui prend tout à coup un dévelop-
pement énorme; et il constate à ce moment que le
liquide de culture, alcalin au début, devient nettement
acide.
En résumé :
l*Le fer, le silicium et le zinc ne sont d'aucune uti-
lité dans la nutrition du Sterigmatocystis nigrax
2* Le zinc, même, retarde le développement du mycé-
lium quand la nourriture est abondante, et le tue quand
il est mal nourri ;
— 350 —
. S** Le mycélium est susceptible de fournir lui-même
l'acidité nécessaire à son entier développement.
J. B.
Sur les résultats obtenus par application en distillerie
de saccharomyces acclimatés aux principes volatils
toxiques des mélasses de betterave; par M. H. Alliot (1.
— L'auteur a réussi, par des milieux de culture conve-
nablement modifiés, à accoutumer certains saccharo-
myces [aux principes primitivement nuisibles, qui se
trouvent normalement contenus dans les mélasses de
betterave.
Parmi ces principes, on peut citer les acides organi-
ques et les produits nitreux rentrant dans la composi-
tion chimique des mélasses, et aussi les produits issus
de l'évolution des germes bactériens au sein desdites
mélasses. Celles-ci, en effet, contiennent diverses bac-
téries, dont le développement a lieu parallèlement à la
levure, et s'effectue d'une façon d'autant plus gênante
pour cette dernière que le milieu se rapproche de Tal-
calinité.
Or les saccharomyces acclimatés, ensemencés dans
des moûts non chauffés de densité 1080 à 1095, ont
donné une fermentation parfaite avec un rendement
aussi bon que par l'ancienne méthode, réalisant ainsi
les avantages suivants :
l*' Economie de calories;
2° Economie de l'eau nécessaire à la réfrigération de
grandes masses de mélasses portées à 90** ou 100"*;
IV Economie de main-d'œuvre et de temps, par sup-
pression de manipulation ;
4** Accélération de la fermentation avec réduction de
temps de 5 à;;
T)** Il a été possible de réduire Tacidité initiale en
grande cuve jusqu'à 0«',20 par litre (enSO^H^).
J. B.
(I) Ac. d. Se, CXXXVI, 510, 1903.
— 351
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 2 mars 1903 [C. fl., t. CXXXVI).
Préparation et propriétés des deux téti^aalcoyldiamido-
dipkénylanthrones ; par MM. A. Haller et A. Guyot
(p. 335). — Letéiraméthyldiamidodiphénylanthroneaété
préparé par condensation du chlorure d'anthraquinonc
avec la diméthylaniline, en milieu sulfocarbonique et
en présence de APCl^ Rendement 8 p. 100. Le
dérivé lélraélhylé se prépare d'une façon analogue.
Sur la chaleur de comdustion du phosphore et sur les
anhydrides pkosphoriques ; par M. H. Giran (p. 550). —
Les résultats Ihermochimiques obtenus prouvent que,
conformément à ce que Ton admet, les dissolutions
récentes des trois variétés d'anhydride phosphorique
conliennent à peu près uniquement de l'acide meta-
phosphorique.
Swr quelques nouveaux acides acctyléniques ; par
MM. Ch. Moi'REu et R. Delaxge (p. 552). — Prépara-
lion et description de douze acides acétyléniques de
formule générale R — C^C — CO'II, appartenant à la
série grasse. Ces acides ont été obtenus par fixation
de CO* sur les dérivés sodés des carbures acétylé-
niques R— C-«=CNa.
Contribution à V étude des thioacides R — COSH; par
MM. Y. Acger et M. Billy (p. 555). — En suivant la
méthode de Kékulé expliquée par l'équation suivante
R-C0'Cnp+NaHS=R-COSNa+C«H^OH, MM. Au-
ger et Billy ont préparé l'acide thiomyristique et l'acide
thiopalmitique à l'éclat libre, les acides thiooxalique
et Ihiomalonique, à Télat de sels de sodium seulement.
Surl^aldéhyde paraéthylbenzoïque; par M. H. Fournier
.j. 557). — Liquide incolore, bouillant à 221% à odeur
rappelant l'aldéhyde cuminique; a été préparé par la
méthode de Bon veau It.
— 3S2 —
Méthode de dosage de la ghjaérine dans le sang; par j
M. M. NicLoux (p. 559). — La méthode comprend le? I
opérations suivantes : 1® précipilalion el séparalion des
matières albuminoïdes du sang; 2^ séparation de la
glycérine par entraînement par (a vapeur d*cau à lûû
dans le vide; 3** dosage par la méthode au bichromate.
— Etude biologique sur le parasitisme; par M, J. Rat
(p. 567). — Recherches ayant pour but de déterminer
les rapports physiologiques du parasite et de l'hôte, d
^rétablir la part des diverses condîtions déterminantes
du parasitisme, en les isolant ou en les faisant varier:
expériences sur V Ustilago magdis.
Séance du 9 mars 1903 {C. fl., t. CXXX VI).
— Préparation et propriétés des hjdrures rfe rubidii^m d
de césium ; par M. H. Moissan (p. 587). — Le césium et
le rubidium fournissent par leur union directe avec tf
des hydrures analogues à ceux de K, !Sa et Li, déjà étu-
diés par le même savant. Ils ont comme formule géné-
rale RH et sont tous des réducteur* énergiques. Us ne
conduisent pas l'électricité, ce qui va contre Tassiini-
lation de l'hydrogène à un métal.
— Sur un thermostat d chauffage et régulation élec-
triques; par MM. G. Marie et R. Marquis (p. 614). — Des-
cription d'un thermostat très simple avec thermorégulfl-
leur assurant la constance delà température à 2 ou 3 cen-
tièmes de degré près.
— Sur le sulfate cuivreux ; par M. A. Joannis (p. 615).
— L'auteur décrit une combinaison de sulfate cuivreux
et d'oxyde de carbone SO^Cu',CO,H-0.
— Sur quelques dérivés de V acide oxy-i-naphtoique-K ;
par M. F.' Bodroux (p. 617). — Préparation des
acides méthyléthyl- et propyl-oxy-2-naphloïque-l, d'a-
près le procédé indiqué précédemment (voir ce j^tf'"-
7^a^,[6], t. XVII,p.257).
— Sur V influence du sujet sur le greffon ; par
M. Leclerc du Sablon (p. 623). — Des expériences faites
sur des poiriers greffés sur coignassiers, il semble résul-
— 353 —
ter que les porte-greffes les plus avantageux sont ceux
dont les racines emmagasinent le moins de matières de
réserve.
Sur le développement du Cicer arietinum L. après des
Sictionnenunts de Vembi-yon-, par M. P. Ledoux (p. 624).
— Les principales conclusions de ce travail sont : 1** la
gemmule sectionnée n'est jamais régénérée; la tige
principale est remplacée par deux vigoureux rameaux
cotylédonaires ; 2^ les feuilles qui apparaissent sur la
plante après des sectionnements de Tembryon ont géné-
ralement des formes plus simples que les premières
feailles des témoins.
Sur le nouveau genre Protascus; par M. P. A. Dan-
GEARD (p. 627). — L'auteur décrit une nouvelle espèce
de champignon, parasite d'anguillules ; il le nomme Pro-
tascus subuliformisy à cause de la forme de ses spores.
La formation d* anthérozoïdes chez les hépatiques \
par M. S. Ikeno (p. 628). — D'observations faites sur le
Marckantia polymorpha, l'auteur conclut que le blépha-
roplaste de M. Webber, qui intervient dans la formation
des cils des anthérozoïdes, dérive en réalité du centro-
some.
Sur les oxydases des Seiches; parM. C. Gessard(p. 631).
— Les glandes du noir de la Seiche contiendraient
trois diastases oxydantes : la tyrosinase, la laccase, et
une troisième diastase, agissant seulement à la faveur
d'un composé peroxyde.
Sut la présence d*une érepsine dans les champignons
ioêidiamycêtes ; par MM. C Delezenne et H. Mouton
[f. 633). — Les champignons étudiés sont les Amanita
musearia et citrina^ le Hsalliota campestris^ VHypholoma
fatciculare. Tous contiennent de Térepsine, c'est-à-dire
one diastase, inactive vis-à-vis de Talbumine coagulée,
mais dédoublant les peptones et les albumoses en molé-
cules plus simples, en produits cristallisables.
J. B.
— 354 —
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 2k janvier 1903.
Toxicité du ksopo. — M. Lucien Camus a reconnu que
Textrait alcoolique de hsopo ou tanghin de MénabéesX
à la fois un poison nerveux et cardiaque, aussi bien
pour la grenouille que pour le chien et le lapin.
Inhibition de mouvements observée sous rin/luence du
chloralose, — Les expériences de MM. E. Hédon et
C. Fleig montrent que lechloralose, à côté desa propriété
d'exagérer les mouvements réflexes, paraît également
posséder celle d'exagérer certains phénomènes d'inhi-
bition.
Sur la sécrétion de lécithim dans les capsules surré-
nales. — D'après MM. Léon Bernard, Bigart, et Henri
Labbé la glande surrénale paraît être un des organes oii
se fabriquent des lécithines.
Inoculations échinococciques au cobaye. — M. F. Devé,
en faisant des inoculations échinococciques à des
cobayes, a reconnu que l'organisme de ces derniers
détruit les scolex, tandis qu'il'permetaux vésicules filles
de poursuivre leur évolution. Peut être parvien-
drait-on, par des injections d'un sérum obtenu avec
le cobaye, à rendre le lapin réfractaire à l'inoculation
desscolex.
Du diagnostic chimique deV hyper chlorhydrie. — M.Léon
Meunier conclut de ses recherches : 1° que le dosage des
acides libre etchlorhydrique est insuffisant pour carac-
tériser seul un suc gastrique hyperchlorhydrique;
2°qu'ilestnécessaired'yjoindrelesrecherchessuivantes,
après repas d'Ewald : a) recherche de densité du suc gas-
trique, qui devra être inférieure à 1020 chez un hyper-
chlorhydrique ; b) dosage du glucose provenant àes
matières amylacées, qui devra cire inférieur à 10*'
par 1000**°*' chez un hyperchlorhydrique.
La proportion de V hémoglobine réduite dans le sang o
— 355 --
t état normal et chez les car diopathes. — M. Marcel Labbé
a comparé la proportion de rhémoglobine réduite dans
le sang, à Tétai normal et chez les cardiopathes.
Existence d/une antikinaae chez les parasites intestinaux.
— Les expériences de MM. A. Dastre et Stassano mon-
trent que c^esl à l'existence à'xnL^ antikinase ({\x'\\ faut
attribuer l'immunité des parasites intestinaux (taenias,
ascarides), leur faculté d^échapper à l'action des sucs
digestifs.
Sur V action antikinasique du sérum sanguin. —
M. 6. Delezenne a reconnu que le sérum sanguin, qui
empêche ou tout au moins refarde très notablement la
digestion trypsique doit cette propriété à une antiki-
iMWtfetnon à une antitrypsine. Une dose relativement
faible de sérum peut neutraliser ou atténuer très forte-
ment une quantité notable de suc intesHnal.
Sut la présence du manganèse et du fer chez les éponges;
parM. Jules Cette.
Leè gaz du sang dans Vanesthésie par Vamylène. —
D'après M. CK. Livon, dans l'anesthésie par Vamylène^
les gaz que l'on extrait du sang renferment une pro-
portion assez importante d'amylène : contrairement au
chloroforme et à l'éther, cet anesthésique n'arrête pas
les phénomènes de la combustion intime.
Séance du 31 janvier.
S«r Us Culicides de Diégo-Suarez et du Sénégal. ^-
M, A. Laveran constate que, parmi les mesures d'assai-
nissement qui s'imposent dans les villes de Saint-
Louis, de Dakar et de Gorée, il faut citer, en première
ligne, la destruction des Culicides.
Action de la kinase sur le suc pancréatique hors d^ la
présence des matières à digérer ; emploi de Vantikinase
pour apprécier la valeur des trypsines et des sucspancréa-
tiquu du commerce. — M. A. Dastre et Stassano font
l'expérience suivante : un cube d'albumine est placé
dans un tube à suc pancréatique isolé ; il est resté intact
iprèslS heures d'étuve. Au contraire, dans un tube où
— 356 -
on a mis le suc pancréatique, de la fnnase intestinale
et au même moment un cube d'albumine, celui-ci a dis-
paru et la digestion est complète. Dans un troisième
tube préparé comme le second, mais recevant en plus
quelques gouttes de macération de tœnia^ la digestion
est entravée et le cube d'albumine n'est que légèrement
entamé. Le mélange kinase -|- suc pancréatique inactif
perd ses propriétés protéolytiques après 5 heures de
contact à la température de Tétuve s il n'y a pas dalhu-
mine, de corps à digérer en présence] au contraire, ce
contact n'a pas d'effet destructif s'il y a un corps à
digérer. La valeur d'un suc artificiel quelconque, pro-
duit expérimentalement ou industriellement, étant
d'autant plus grande qu'il exerce mieux les actions
qu'exerce le suc naturel, pour apprécier la valeur
d'un produit commercial vendu comme pancréatine, on
fera deux tubes : l'un qui contient la substance addi-
tionnée d'un cube d'albumine, l'autre contenant la sub-
stance, le cube d'albumine et en plus quelques gouttes
de la macération de taenia ou d'ascarides. On meta
Tétuve. La digestion doit se faire complètement, entre
12 à 18 heures, dans le premier tube; elle doit être plus
ou moins complètement empêchée dans le second. En
opérant ainsi, on constate qu'une partie des produits
commerciaux est franchement inactive et ne possède
aucune propriété digestive. Ils doivent être écartés.
Le microbisme biliaire normal. — MM. A. Gilbert et
A. Lippmannont étudié l'abondante flore microbienne
anaérobie dont les voies biliaires sont le siège, sur la
presque totalité de leur parcours extra -hépatique.
Suc gastrique de porc. — M. le D' Maurice Hepp pré-
sente un flacon de suc gastrique de porc extrait de
l'estomac de cet animal dans un but thérapeutique; ce
suc est d'une conservation parfaite et n'a pas subi
d'altération au bout d'une année.
Séance du 7 février.
Action du suc pancréatique et du suc intestinal sur Us
— 357 —
hématuries] par M. C. Delezenne. — Les premières re-
cherches sur Faction du suc inteslinai dans la digestion
tryptique des matières albuminoïdes montrent que Ton
peut établir un parallélisme entre l'action conjuguée de
la diastase inaciive du suc pancréatique et de Tentéro-
kinase el Tact ion de Talexine et de la sensibilisatrice
des sérums bactéricides et cytotoxiques. De même que
la sensibilisatrice ou substance intermédiaire ou ambo-
cepteur possède la propriété de se tixer énergiquement
sur les globules rouges et de permettre l'action dissol-
vante de Talexine, de même le suc intestinal sensibilise
les globules rouges qui peusrent être ensuite hémolyses
par le suc pancréatique, alors que le suc pancréatique
seul n*a aucune action hémolytique et que le suc intes-
tinal seul ne parvient qu'à agglutiner les globules.
Recherches relatives à la question des antiferments ; par
MM. £im. BouRQLELOT et H. Hérissëy. — La chaux en
dissolution peut jouer vis-à-vis de Vintertine le rôle
d antiferment et arrêter son action ; le ferment reprend
ses propriétés dès qu'on précipite la chaux par l'acide
carbonique.
Étude bactériologique ; par M. Pissox. — Le mélange
suivant : chlorure de zinc, 4 p. 100 ; chlorure de sodium^ ^vl-
taré; a/tf;i, 10p. \Q(S\eau distillée, îonii non seulement
des propriétés bactéricides, mais d'un pouvoir désodo-
risant merveilleux.
La kucocytose qui accompagne et suit les pertes de sang ;
par MM. Henri Stessano et V. Billon. — La saignée
provoque toujours une augmentation du nombre des
leucocytes, sauf lorsqu'elle est effectuée dans un cas
d'hyperleucocytose due à des causes fortuites. Dans la
majorité des cas, le nombre des polynucléaires, étant le
mfemeque celui des mononucléaires avant la saignée, en
devient le double ou même 1«) triple dans le stade de
l'byperleucocytose post-hémorragique.
Recherche de maltose en présertce du glucose ; par
M.L. Grimbert. — Uéther est absolument incapable de
séparer les osazones du maltose et du glucose et il doit
— 358 —
être remplacé par un mélange à parties égales d'acétone
et d'eau.
Présence du glucose dans le liquide cépkalo-rackidten ;
par MM. L. Grimbert et V. Coulaud. — La présence de
glucose a été démontrée par la formation de son osazone.
Sur la glycolyse des différents sucres ; recherches sur
la glycolyse des liquides filtrés sur bougie de porcelaine ;
par M. P. Portier. — L'auteur donne la liste des sucres
subissant la glycolyse et celle de ceux qui ne la subis-
sent pas : ni les macérations fluorées de pancréas, ni les
macérations dans Peau chloroformée, filtrées sur bougie
de porcelaine, n'ont montré de pouvoir glycolytique,
Il semble que la présence des éléments figurés soit in-
dispensable à la production de la gljKîolyse.
Sur un nématode nouveau [Angiontoma helicis), parasita
de {'appareil génital d'Hélix aspersa ; par MM. A. Conte
et A. Bonnet. — On l'a rencontré exclusivement daos
les Hélix recueillis sur le territoire de la commune
d'OulIins au sud de Lyon ; mais là presque tous les
Hélix aspersa étaient infestés.
Action comparée des microbes et des toxines micro-
biennes sur le sang défibriné; par M. Marcel Labbé. — L'ac-
tion des microbes sur l'hémoglobine du sang est double :
l**Ils exercent des phénomènes de réduction, car ils
empruntent à Toxyliémoglobine une partie de l'oxygène
dont ils ont besoin pour leur développement. Ces phé-
nomènes sont liés à la vie du microbe. 2** Ils exercent
des phénomènes de réduction et de transformation au
moyen des produits solubles qu'ils sécrètent; ainsi,
sous l'influence de la toxine microbienne, l'oxhémo-
globine passe à l'état d'hémoglobine réduite ou de
méthémoglobine.
Cause d^ erreur dans le diagnostic du bacille tuberculeux
recherché dans lès caillots par V examen microscopique ; par
MM. V.IiEZANÇON, V. Griffon et Philibert. — Nombreuses
sont les difficultés et causes d'erreur avec lesquelles il
va falloir compter, si, du terrain de l'expérimentation,
on veut passer dans le domaine pratique.
— 359 —
Valeur de la ehlorurie expérimentale comme élément de
pronostic dans les néphrites ; par MM. Th. Mongour et
Courbtte-Aknaude. — Cette méthode expérimentale,
longue et pénible, ne donne que des résultats sans
valeur.
Séance du 14 février.
Râle des éléments figurés du sang dans la glycolyse ; par
MM. Maurice Doyon et Albert Morel. — L'expérience
démontre que le ferment glycolytique ne préexiste pas
dans le plasma ; la glycolyse n*a pas lieu dans le sérum
débarrassé des globules.
Uémulsine^ telle quon Vobtient avec les amandes, est un
mélange de plusieurs ferments ; par MM. Em. Bourquelot
et H. Hérissey. — L'émulsine renferme : 1° un ferment
qui est Vémulsine proprement dite, dont Taclion n'a été
observée jusqu'ici que sur les glucosides lévogyres don-
nant du dextrose par hydrolyse ; 2" une lactose ; 3® vrai-
semblablement une gentiobiose ; 4** souvent de Y invertira.
Dosage et analyse organique de très petites quantités de
glycérine pure ; par M. Maurice Nicloux. — Une modifi-
cation du procédé de dosage par Tacide sulfurique et le
bichromate de potasse permet de recueillir et doser
Vacide carbonique produit par Toxydation, ce qui corres-
pond à une véritable combustion.
Sur l'activité optique de V hémoglobine et de la globine ;
\ par M. le D' A. Gemgee. — Ces recherches ont démontré
que, contrairement aux autres matières albuminoïdes,
V*émay/oiin^ est dextrogyre. Ilparaît légitimed'admettre
que les nueléoprotéides et les nucléines qui en dérivent
forment une classe de substances albumineuses dextro-
g)Tes.
Toxicité de F alcool éthylique\ par M. N. Gréhant. —
Un mélange d'alcool et d'eau injecté dans l'estomac à
l'aide d'une sonde œsophagienne produit l'empoisonne-
ment aigu ; on retrouve de l'alcool dans les différents
liquides de l'organisme.
A^niÀlaccase ; par M. G. Gessard. — En injectant de la
i
— 360 —
laccase au lapin, on peut obtenir un sérum empêchant
de la laccase.
Réflexe acide de Pavlofet sêcrètine. Méçanisum hum&rd
commun; par MM. Enriquez cl Hallios. — L^expérieoce
démontre que Tinjeclion d'une solution d'acide chlorky-
drique dans le duodénum provoque dans le sang l'exiâ*
tence d'une substance excitô*secrétoire spécilique, c'est-
à-dire de « sécréline » ; et le sang transfusé a un aulre
animal provoque chez celui-ci un écoulement de suc
pancréatique.
De C action d'un mélange de coaame et d'adrénaline sur
les tissus en/lammés ; par M. K. Fojsv. — Les résultats
obtenus avec le mélange sont bien meilleurs, au point
de vue opératoire, que lorsqu'on a recours à la cocaïne
seule.
Action de r ozone sur le bacille diphtérique et sur $û
toxine ; par MM. Fernand Aulolno et Marc Trotdk. —
L'ozone ne possède guère quun pouvoir atlénuant sur
le bacille de Loffler; à dose suffisante, il peut détruire
les propriétés toxiques de la toxine diphtérique?.
Recherche de la nature tuberculeuse d^un exsudai par
l'inoculation dans la mamelle d'un cobaye en lactation ; pal"
MM. L. Nattan-Larrier et V. Griffon. ~ En injectant
Texsudat dans la mamelle d'une femelle ayant mis bais
depuis cinq jours, on constate bientôt la présence des
bacilles dans le lait. On n'est pas obligé d'attendre la
mise à mort de Tanimal, comme dans l'inoculation pé-
ri tonéale. G. P.
FORMULAIRE
Lotion contre la chute des cheveux
Eau de Cologne Min^
Glycérine , , , 25
Teinture de cantharide , ! U
Nitrate de pilocarpine 0,îïl
Le Gérant : 0. DôIN.
PARIS. — IMPRIMXRIB P. LEVk, KXÎM CA9SBTTX, il.
— 361
TRAVAUX ORIGINAUX
Tourteau de ricin ; ses dangers, ses caractères anatomi-
ques; par M. Ëug. Gollin.
Les tourteaux de graines oléagineuses,dont quelques-
uns élaieni déjà utilisés au temps des Romains, ont pris
dans l'industrie agricole une importance extrême qui
ii*afait que s'accroître dans la seconde moitié du siècle
dernier. Leur commerce se représente par plusieurs
millions de quintaux et leur valeur se chiffre par plu-
sieurs dizaines de millions de francs. Ils sont aussi
nombreux que les graines oléagineuses et constituent
les résidus de l'extraction des huiles alimentaires, ofli-
cinalesou industrielles; leur importance commerciale
varie naturellement avec celle des graines qui les four-
nissent. Quelques-uns de ces produits, qui pendant
longtemps étaient considérés comme des déchets de
îabrication et étaient jetés à la voirie, incinérés ou aban-»
I donnés à la putréfaction, sont devenus aujourd'hui Tob^
jeld'un commerce extrêmement important : tel est le
tourteau de cotonnier, qui, chaque année, donne lieu à un
Vrafic repréâenté,en France seulement, par 35 millions de
kilogrammes. Depuis que Ton a fait ressortir la valeur
alimentaire et fertilisante de ces résidus de préparation,
loin de les jeter, on se préoccupe d'en tirer le meilleur
fK^Tli.En Allemagne.on utilise même pour la nourriture
des bestiaux les résidus de la distillation des fruits d'om*
Wlifères, dont quelques-uns, tels que les tourteaux
d*anis,d'ajowan, de coriandre, de fenouil, renferment de
iSàl9p. 100 de protéine et 20 à22p. 100 de matière
grasse.
Les tourteaux de graines oléagineuses sont utilisés
dans ragriculture soit comme fourrage, soit comme
^grais : les uns, désignés sous le nom de tourteaux ali'*
^Mûres, sont constitués par le résidu des graines
^Nn. é« Phûrm. et de Chim. 6* iteiB, t. XYII. (15 avril 1903.) 24
— 362 —
entières ou décortiquées, soumises à plusieurs pressions;
ils conservent toujours une faible proportion d'haile
fixe, dont la valeur alimentaire ne doit pas être négli-
gée ; les tourteaux utilisés comme engrais sont obtenus
aussi par plusieurs pressions, dont on a toutefois corn-
piété l'action par un traitement au sulfure de carbone
qui les prive de la presque totalité d*huile fixe.
Parmi les tourteaux, les uns comme les tourteaux de
lin et (T arachides constituent des aliments de premier
ordre : d'autres tels que le tourteau de ricin ont des pro-
priétés éminemment toxiques et ne peuvent être utilisés
que comme engrais.
L'usage de produits possédant quelque analogie dans
leurs caractères extérieurs et des -propriétés aussi diffé-
rentes exige de la part du producteur et du consomma-
teur des précautions spéciales. L'industriel qui prépare
indistinctement tous les tourteaux doit tenir ses étrin-
delles et ses presses dans un grand état de propreté:
l'agriculteur qui utilise les tourteaux de ricin comme
engrais et les tourteaux de lin ou d'arachide comme
aliment doit éviter de laisser ces produits dans le même
local ou à proximité l'un de Tautre. C'est à quelque
irrégularité ou quelque imprudence commise dans Tune
ou l'autre de ces circonstances qu'il faut attribuer les
accidents mortels que nous trouvons signalés chaque
année dans les annales agronomiques des différents
Etats de l'Europe, et qui presque tous sont occasionnés
par l'absorption de tourteau de ricin.
Comme les aliments destinés à la nourriture de
l'homme, les tourteaux alimentaires aussi bien que les
tourteaux d'engrais, sont l'objet de nombreuses et
diverses falsifications dont les pouvoirs publics se sont
préoccupés,dans ces derniers temps^d'enrayerlamarche
toujours croissante. Ils ont été l'objet dans tous les pays
d'études chimiques très sérieuses, auxquelles des chi-
mistes de grande valeur tels que MM. Grandeau, Mûntz
et Girard, en France, ont attaché leur nom. Si ces tra-
vaux permettent d'être fixé sur la composition moyenne
I
- 363 —
de ces produits, sur leijir teneur en azote, en acide phos*
pboriqne, en huile fixe,en cellulose et eneau;s*iiS per-
mettent, dans certains cas, de soupçonner une fraude,
ils sont tout à fait insuffisants pour amener un expert
à se prononcer sur l'identité, la pureté absolue d'un
tourteau, et sur la nature des divers éléments qu'on a
pu lui mélanger dans un but de spéculation fraudu-
leuse. Pour être résolue, cette question, parfois très
délicate, exige la connaissance approfondie de la struc-
ture des graines oléagineuses entières et des divers élé-
ments anatomiques qui caractérisent ces graines quand
elles ont été dissociées par la contusion et la pression.
Les nombreuses contestations survenues entre produc-
teurs et consommateurs, et sur lesquelles les tribunaux
sont fréquemment appelés à se prononcer, justifient
l'utilité d'un travail entrepris dans cet ordre d'idées.
L'importance de la question n*a pas échappé à nos con-
frères de Belgique, de Suisse et d'Allemagne, qui ont
publié des monographies très intéressantes sur ce point
et OQ a quelque raison d'être étonné qu'en France, qui
est le pays producteur des tourteaux par excellence, les
journaux agricoles soient si sobres de documents et que
labibliographie de cette question soit limitée à quelques
monographies incomplètes, péchant trop souvent par
l 'exactitude. C'est pour répondre à ce desideratum que
nous avons entrepris, avec M. Perrot, professeur de ma-
tière médicale à l'Ecole de Pharmacie, de publier une
étudecomplète des* caractères extérieurs et anatomiques
?ù permettent non seulement de constater l'identité de
tous les tourteaux consommés en Europe, mais encore
de reconnaître les falsifications qu'on leur fait subir.
C'est de cet ouvrage, actuellement sous presse, que
noQs avons détaché le présent article qui permettra à
l'expert ou au pharmacien, généralement choisi pour
^gttire d'analyse, d'apprécier les divers points de vue
auxquels nous nous sommes placés. Nous avons choisi
fetewteau de ricin^ parce qu'il en a été souvent question
*«û8ce journal et que c'est celui à propos duquel la
— 364 —
compétence du pharmacien a été le plus souvent invo-
quée ; car^ en cas d'empoisonnement par un tourteau
alimentaire, c'est la présence du ricin qui doit être
suspectée ou tout au moins recherchée.
Graine de ricin. — Caractères extérieurs. Les graines
de ricin (tig. 1) sont ovales, arrondies, ou légèremenl
comprimées sur leur face dorsale,aplatiesou fortement
anguleuses sur leur face ventrale; elles mesurent de 6
à 12"*° de long sur 8°"" d'épaisseur environ. Elles por-
tent à leur extrémité inférieure une caroncule charnue,
grisâtre, qui recouvre l'impression peu apparente do
hile. De ce hile part un raphé qui longe Tangle mousse
Fi g. 1.— Graine de ricin entière et coupée longiludinalement.
de la face ventrale et se termine en un point du tégu-
ment indiqué par une petite protubérance. La surface
extérieure des graines est lisse, brillante,d'une couleur
grise, mouchetée et bigarrée de taches brunes. Celle
enveloppe recouvre un endosperme huileux, blanc, au
milieu duquel se trouve Tembryon. Quand elle esl
récente, l'amande du ricin possède une saveur douce
huileuse, accompagnée d'une âcreté peu sensible.
Caractères anatomiques. Le spermoderme de lagraine
de ricin comprend 5 enveloppes bien distinctes {fig.2).
1** Une enveloppe extérieure (e), formée d'une assise
de cellules tabulaires, aplaties,recouvertes par une cuti-
cule garnie de crêtes fines. Vues de face,ccs cellules sont
polygonales, sans direction bien déterminée, munies de
parois droites ou faiblement ondulées, finement ponc-
tuées. Elles sont incrustées dun réseau cellulosique 9^i
leur donne une apparence toute spéciale : les unes sonl
incolores ; d*autres, qui sont généralement réunies en
— 365 —
Ilots plus ou moins larges, sont remplies d'une matière
colorante briine plus ou moins foncée. C'est la présence
de cette matière qui contribue à donner à V enveloppe exté-
rieure de la graine de .
ricin Vaspeet moucheté
qui la caractérise.
2* Une enveloppe la-
cuneuee (A), formée de
plusieurs assises de cel-
lules aplaties. Vues de
face, ces cellules, qui
sont polygonales, pré-
sentent entre leurs pa-
rois des lacunes trian-
gulaires ou arrondies.
3' Une assise de cel-
lules en palissade (B),
formée d'une seule ran-
gée de cellules cubiques,
allongées toutes dans le
même sens et disposées
en forme de palissade.
Vues deface, ces cellules
ont une section arrondie
ou polygonale, des di-
mensions un peu varia-
bles et présentent sou-
vent cnfro lonrs parois,
qui sont très minces,
détroits méats intercellulaires. Ces trois assises se sépa-
rent nettement de la couche suivante quand on fait
bouillir pendant quelque temps les graines de ricin
dans une solution alcaline. Ces trois enveloppes cons-
tituent le tégument externe de la graine.
4' Une assise scléreuse (C), formée d'une seule rangée
de cellules cubiques juxtaposées en forme de palissade,
eH2 à 15 fois plus longues que larges. Ces cellules^(?r-
^ment colorées en brun très foncé, sont munies de parois
Pig. 2. — Section transversale
de la graine de ricin.
A, Enveloppe lacuneuse. — a/6, Albu-
men. — B, Cellules en palissade. —
C, Assise scléreuse. — D, Enveloppe
interne. — e, Enveloppe externe. —
fe, Tégument externe. — /i, Tégument
n terne.
— 366 —
très épaisses j dont les couches cTépaississement sont silloih
nées de plissements transversaux caractéristiques et bian
apparents. La cavité de ces cellules est an peu élargie
à son extrémité supérieure. Vues de face, ces cellol»
sont polygonales et présentent une petite cavité arron*
die,
5** L'enveloppe interne (D), qui se sépare assez facile-
ment des autres enveloppes et qui est constituée par
plusieurs assises de cellules aplaties, étroitement appli-
quées les unes contre les autres, munies de parois bien
minces et très réfringentes. Vue de face, cette enveloppe,
qui est sillonnée par de nombreux faisceaux fibro-vascu-
laires, est nettement caractérisée par la présence de cris-
taux très confluents (Poxalate de cAatiXy en forme de rosette
ou de frambroisCy et par la présence de houppes aiguillées^
dont les filaments plus ou moins recourbés s'irradient en
dxfférerds sens.
L'amande est formée d'un albumen copieux qui
entoure deux cotylédons foliacés. Le tissu de l'albumen
est formé de larges cellules polygonales, isodiamé-
triques contenant de l'huile fixe et des gros grains
d aleurone, dans lesquels on distingue nettement un
gros cristalloïde accompagné d'un petit globoïde. L'en-
veloppe des cotylédons est formée d'un tissu de cellules
polygonales qui sont allongées dans une direction
parallèle au grand axe de la graine; en certains points
de cette enveloppe correspondant aux nervures de la
feuille primordiale, les cellules s'allongent très réguliè-
rement et deviennent parallèles, comme cela s'observe
habituellement dans l'épiderme des nervures des
feuilles.
La caroncule qui existe à la partie inférieure des
graines de ricin est formée d'un tissu de larges cellules
polygonales, nettement caractérisées par leurs parois
épaisses et ponctuées.
{A suivre,)
— 367 —
Sur quêlqties réactions du sirop de baume du tolu;
par MM. A. Astruc et J. Câmbe.
Les nombreux procédés préconisés par les auteurs
pour la préparation du soluté destiné à obtenir le sirop
de tolu semblent pouvoir être rangés sous trois chefs
principaux : on peut opérer par digestion du baume
(Codex, Dieterich), par précipitation d'une teinture plus
ou moins concentrée (Julliard, Fructus), ou par distil-
lation (Amy). Ces modes se partagent la faveur des pra-
ticiens qui adoptent l'un ou Tautre, selon qu'ils se préoc-
cupent de suivre la pharmacopée légale, d'obtenir un
produit à arôme ou à titre acidimétrique plus ou moins
forts, ou simplement selon qu'ils considèrent la commo-
dité de préparation.
Ainsi obtenus, les sirops présentent avec certains
corps des réactions qui, ainsi qu'on va le voir, difTèrent
suivant le produit mis en œuvre.
M. Ijermigeaux(l) a indiqué, il y a quelques années,
qu'un mélange de sirop de tolu et d'iodure de potas-
sium exempt d'iodate prend une coloration jaune, duc,
d'après lui, non à l'iode mis en liberté, mais bien à
raclionsurle sirop du carbonate de potasse souillant
1 Tiodure employé. M. Muller (2) a également signalé que
! le sirop de tolu additionné de sirop de codéine prend
1 une teinte jaune, attribuable encore à l'alcalinité de ce
dernier.
Les deux auteurs précédents ayant indiqué que cette
coloration jaune disparaît par addition d'acide, il semble
qu'il faut l'attribuer à l'action des alcalis sur un prin-
cipe constitutif du sirop. Une telle opinion paraît d'ail-
leurs confirmée par les expériences de M. Daclin (3j et
de M. Braille (t). D'après eux, l'eau de chaux, Tarsénite
dépotasse, etc., se comporteraient de la même façon ;
U; D'tpréi Andouard, Traité de Pharmacie, 5« édiiion, p. 8ô9.
(î) BulL Pharm. Lyon, 1897, p. 50.
' WÎ^n.pAflrm., 1898, p. 203.
W B««. des «ynd. des ph. deFr., 1900, p. 237.
— 368 —
ces substances coloreraient en jaune le sirop de tola
préparé d'après le Codex, et non celui obtenu avec on
extrait fluide..
Cependant, M. Ferrand (1) a constaté que Tiodurede
potassium pur, exempt de carbonate, jaunit également
le sirop de tolu. Si ce fait est exact, il y ^ lieu de penser
que la réaction à l'iodure de potassium diffère quelque
peu de celle obtenue avec les alcalis.
Dansun travail prochain, l'un de nous, dans une étMdt
pharmaceutique j aussi complète que possible, du, sirop de
baume de tolu, reviendra avec détail sur la critique el
l'explication probable de ces réactions. Nous voulons sim-
plement indiquer, dès à présent, que l'action de l'iodure
de potassium sur le sirop de tolu diffère de celle d'un
alcali ; que ces deux corps agissent d'une façon variable
suivant que le sirop a été préparé par l'une ou l'autre
des méthodes rappelées au début ; que les réactions
obtenues peuvent même, jusqu'à un certain point, servir
à caractériser le mode de préparation d'un sirop donné.
Action des alcalis. — Une solution alcaline (potasse,
chaux, codéine), ajoutée à du sirop de tolu obtenu par
digestion du baume, donne une coloration jaune vcr-
dâlre assez intense, disparaissant par addition d'acides.
Le môme essai effectué avec un sirop provenant de
la précipitation d'une teinture amène aussi une colo-
ration analogue, disparaissant encore lorsque, par un
acide, on sature l'alcali ajouté.
Aucun phénomène semblable n'est observé avec le
sirop obtenu par distillation ; l'addition d'alcali donne
un mélange incolore.
Cette coloration de certains sirops de tolu par les
alcalis mérite d'êlre étudiée de plus près. En addition-
nant peu à peu le sirop de liqueur alcaline faible, on
observe que les premières portions d'alcali n'amènent
aucune coloration du mélange ; la teinte jaune, dont
nous avons parlé, ne se produit qu'après avoir ajouté
une certaine quantité d'alcali, quantité d'ailleurs fort
il) D'après Andouard, /oc. cil.
— 369 —
fiable suivant le sirop examiné. Gela tient à ce qu'elle
se produit seulement lorsque les acides contenus dans
\sL préparation ont été neutralisés. Or, l'acidité du sirop
de lola variantavec le mode de préparation, on conçoit
facilement que la quantité d'alcali nécessaire pour
amener cette teinte: jaune ne soit pas identique dans
tous les cas.
Le moment précis de l'apparition nette de la colora-
tion jaune correspond à la neutralité du sirop vis-à-
vis de la teinture de tournesol. La neutralité en pré-
sence de phénol phlaléine exige une quantité d'alcali
légèrement supérieure. Ainsi, 20®"' de sirop de tolu
virent au jaune par addition de 9""' de KOH ^; la neu-
tralisation au tournesol exige aussi 9*^"' de KO II 1^; la
coloration rose de la phénolphtaléine n'apparaît
qu'aprèsavoir ajouté 9*'°''5 de la même solution basique.
Action de Tiodure de potassium. — Conformément
aux expériences de M. Ferrand, il résulte de nos essais
que l'iodure de potassium ctiimiquement pur, exempt
d'iodate et de carbonate, donne une coloration jaune
avec le sirop de tolu obtenu par digestion du baume.
Cette coloration persiste après addition d'acide. Elle
est due, contrairement à l'opinion de M. Lermigeaux, à
del'iodemisen liberté, décelable avec la plus grande
facilité au moyen d'empois d'amidon récemment pré-
paré.
Le sirop provenant d'un soluté obtenu par précipi-
ialion d'une teinture fournit, avec l'iodure de potas-
sium pur, un mélange incolore. La teinte jaune ne
s'observerait qu'au cas où l'iodure contiendrait une
quantité suffisante de carbonate alcalin, pour saturer
l'acidité du sirop ; mais alors l'addition d'acide amè-
nerait une décoloration complète.
Aucune coloration n'est observée avec le sirop de
lolu préparé au moyen d'un distillatum, que l'iodure
soit pur ou carbonate.
Il semble donc que le sirop de tolu préparé par diges-
— 370 —
tion du baume contienne, outre le produit verdissant par
les alcalis, une substance spéciale, qui n*est ni Tacide
benzoîque ni Tacide cinnamique, et agissant sur Tiodure
de potassium ; une étude ultérieure nous permettra
probablement de la mieux définir.
De ce qui précède il résulte que :
l"" La coloration obtenue par mélange de sirop de
tolu et dlodure de potassium paraît distincte de celle
fournie par les alcalis dilués sur le même sirop.
2'' L4odure de potassium n'agit pas seulement par le
carbonate alcalin qu'il peut contenir; Tiodure chimi-
quement pur donne, en effet, une coloration jaune, par
mise en liberté d'iode.
3° Cette réaction (mise en liberté d'iode) ne se produit
qu'avec le sirop préparé avec un digeste de baume
tolu (Codex, etc.).
4^ Les alcalis ne colorent les sirops de tolu obtenus
par digestion et par précipitation qu'après saturation
des acides au tournesol.
5^ La coloration parles alcalis s'observe aussi bien
avec les sirops obtenus en partant d'un digeste que
d'un liquide provenant de la précipitation d'une teinture.
On ne peut dès lors, comme on l'a préconisé, baser
sur cette réaction une méthode de caractérisation du
sirop de tolu du Codex. En effet, une grande partie des
extraits fluides commerciaux pour sirop de tolu sont
obtenus par précipitation d'une teinture.
6° Nous proposons donc, comme réaction plus géné-
rale de distinction des divers sirops de tolu, Temploi
sucessif d'une solution d'iodurede potassium à 10 p. 100
et d'une solution de potasse à 5 p. 100.
Le tableau ci-après résume la marche à suivre pour
l'essai :
Coloration jaunâtre (bleue en présence
b"^^ l d'empois d'amidon) Sirop pardigestion-
de sirop! , ^ gc-s > Colorât, verdâtre. Sirop par précipiU
de tolu ; Pas \ de sirop /
sol.] de
de Kl. /coloration J2*m» de sol.
-{. ^cmSgol,] ^ de , ajoater
2*™»desol
de KO H ) Pas de coloration. Sirop par distillât
— 371 —
Ces réactions colorimétriques doivent être effectuées
» présence d*an tube témoin renfermant da sirop sans
lacun réactif ; on juge mieux ainsi des changements
le teinte des mélanges.
Notons, en terminant, que les procédés mixtes ou
combinés ne pourront être décelés exactement par
Mite méthode.
A propos de Vindice de Hûbl; par M. L. Teychené, phar-
macien aide-major de V* classe des troupes co-
loniales (Saint-Denis, la Réunion).
Certes les indices ne manquent pas pour arriver à
déceler les diverses falsifications des matières grasses.
Ghaqae nouveau traité des falsifications en apporte une
variété qui n'est pas sans être un éloge pour l'esprit
inventif des chercheurs. Mais de la théorie à la mise en
pratique de ces divers procédés, il existe un monde.
Les difficultés surgissent à chaque instant et ont bien
vile (ail de décourager l'expérimentateur novice.
C^est ce qui arrive dans l'application de l'indice de
Hûbl pour la recherche des falsifications des subs-
tances grasses. On a beau consulter de nombreux livres
(lonl les auteurs sont cependant d'une compétence
avérée, on a beau appliquer les uns après les autres les
diverses modifications, on n'arrive souvent qu'à des
résultats peu satisfaisants, quand ils ne sont pas néga-
lits.
Très brièvement l'indice de Hiibl consiste à doser la
quantité d'iode absorbée par un corps gras. De ce dosage
on peut déduire si un corps est bien identique à lui-
mfime dans une certaine mesure.
Hûbl recommande l'emploi d'une solution de HgCP
q«i favorise l'absorption et d'une solution de Kl qui
permet d'empêcher la précipitation de l'iode, et en
Diéme temps, je crois, d'enlever les traces d'iode sur le
goulot et le bouchon, ce qui est une petite perte.
r^
— 372 —
En effet, si Ton examine le goulot du tlacon dont on
se sert et en même temps son bouchon, on remarque des
traces rouges que l'analyse nous a fait reconnaître ^tre
de riodure mercurique ; ce qui e^t une perle, attendu
qu'il se dissout fort peu dans rhyposuHite dt» soude,
Donc, Ton a préparé les solutions avec le plus grand
soin et la liqueur alcoolique d'iode a été titrée avec la
solution N/10 de S'O^Na".
Ici, à ce sujet, je me permettrai d'ouvrir une paren-
thèse pour recommander de faire la solution d'hyposul-
fite avec 24«'",80 correspondant à la formule
S203Na2 -i- 5H20 = 248
et non avec 15«^80 correspondant à la formule
S20»Na« = 158.
L'on a pesé 0^^50 de matière grasse que Ton dissout,
en prenant de grandes précautions dans 10'^°'^ de chlo-
roforme ; puis l'on ajoute le mélange à parties égales
de solution d'iode et de sublimé dans l'alcool. On attend
le temps voulu (variable avec divers auteurs) et on
ajoute 20*='"^ de la solution de KL
On est tout étonné alors de voir se former un beau
précipité rouge d'iodure mercurique, qui quelquefois at-
tend pour apparaître l'addition de 4 OO*'™' d'eau, prescrit
par Hiibl.
Il est inutile d'aller plus loin. De nombreuses expé-
riences m'ont permis de reconnaître que, dans ces con-
ditions, il est impossible de doser l'iode.
Cet accident peut provenir de plusieurs causes; l'aci-
dité du HgCl* notamment est propice à cette combi-
naison. En outre, l'humidité favorise dans le bichlorure
de mercure la production de calomel. D*autre part, enfin,
le sublimé a la tendance de céder aux autres métaux
du chlore qui peut déplacer ainsi d'autres éléments.
En effet, dès que l'on ajoute Kl, le précipité
dellgP se produit à la suite des diverses combinaisons,
substitutions dont la résultante finale est la réaction :
Hg Cl» + 2KI = HgI3 + 2KC1.
— 373 —
Il est nécessaire d'ajouter ici que les matières grasses
dissolvent très bien l'iodure, et notamment l'axonge en
absorbe environ 0,49 p. 100.
Mais cet iodure mercurique forme à son tour avec le
chlorure mercurique deux sortes de combinaisons : des
chloroiodures :
HgP.2HgGl«
HgI«.HgClî.
et des iodomercurates :
HgP.2KI
HgI».KI.
G est donc là encore une source probable d'erreurs.
Mais écartons toutes ces causes d'erreurs et suppo-
sons que le dosage se soit fait dans des conditions nor-
males.
11 suffit alors de calculer la quantité d'iode mise en
présence avec la liqueur d'iode et de soustraire de. cette
quantité la quantité d'iode saturée par S*0'Na*, en rec-
tifiant en outre, au moyen du témoin, la perte d'iode
qne fait subir le chloroforme.
Mais on est grandement étonné lorsque le dosage de
l'iode restant donne à lui seul un résultat accusant plus
d'iode qu'on n'en a mis dans le flacon.
On cherche d'abord l'erreur dans le calcul qui, plu-
sieurs fois recommencé, ne donne rien. On recommence
alors le dosage, puis une autre fois et encore bien des
fois. C'est toujours le môme résultat désespérant avec
quelques variantes.
Cela provient tout simplement de la mise en liberté de
l'iode de Kl qui vient s'ajouter et fausser ainsi le ré-
sultat.
Aussi, si Ton veut suivre exactement la méthode
de Uûbl, il est nécessaire' de doser très] exactement la
liqueur d'iode en présence de HgCP, en ayant bien soin
d'ajouter une quantité proportionnelle d'iodure de
potassium. En se mettant entièrement dans les condi-
tions du dosage, on peut arriver dans une certaine
mesure à remédier aux inconvénients que peuvent causer
— 374 —
ns citées plus I
toutes les combinaisons et décompositions
haut.
En résumé, il existe deux causes d'erreur bien définies
qui peuvent passer souvent inaperçues, lorsqu'on n'est
pas en garde. Dans ces conditions, ce résultat faussé
peut arriver adonner de mauvaises indications et lancer
ainsi une analyse dans une voie défectueuse, si on a le
malheur de commencer par cet indice.
Dans un prochain article, nous indiquerons une
méthode capable d'obvier à tous les inconvénients.
Nouvelle réaction de certaine alcools et de corps voisins;
par M. Gavard, préparateur de chimie à l'Ecole de
Médecine et de Pharmacie de Marseille.
Si, sur de l'acide sulfurique à 66® contenant 5 à
20 p. 100 d'azotite de potasse, on ajoute avec précau-
tion, sans mélanger les liquides, une petite quantité
d'éther, on voit se développer, au bout d'une à quelques
minutes, une intense couleur bleue qui envahit tout le
liquide, disparait par agitation en dégageant du
bioxyde d'azote, réapparaît par le repos et peut dispa-
raître et revenir jusqu'à dix fois.
La température la plus favorable pour obtenir cette
réaction est de IS** à 30**. A — 20**, aucune réaction ni
coloration ne se manifeste, même après 2 heures de
contact.
Les liquides chauds ne présentent aucune coloration,
mais il se forme une vive effervescence ; il en est de
même si les liquides étan * à a température ordinaire,
on les agite dès le mélange effectué.
La réaction ne devient pas explosive, quoique la tem-
pérature s'élève fortement ; le mélange de 500*^"' deréac-
tif et 200*^"^ d'éther a donné lieu à un violent dégage-
ment de bioxyde d'azote.
L'éther était rectifié au moment de l'expérience ; pl»-
sieurs autres rectifications ont été sans résultat sur la
coloration obtenue.
— 375 —
Les corps qui ont présenté cette couleur avecTacide
sont:
Trioiyméthjlëno.
Alcool benziliqae.
LeTulose.
Poimol.
Acide formiqne.
Glucose.
Acétone.
— trichloracétique.
Xylose.
Aldéhyde élhyliqae.
— lactique.
Arabinose.
Akod méthyUque.
Oxyde d'éOiyle,
Raffinose.
- élhyUque,
Ether acétique.
Saccharose
— amjlique
Acétate d'amyle.
— ptopjliqTie.
Oxalate d'éthyle.
— isopropjliqae.
AcéUl.
~ bntylique normal.
— isobutylique.
Sorbite.
Dnldte.
Erythiite.
Lesréaclions les plus nettes sont données par les corps
liquides vers 45*; avec les autres, il faut mettre un frag*
ment an-dessus de là 2^°"' de réactif, puis tout de suite,
et,avant le charbonnement qui ne tarderait pas à sepro*
dure, ajouter sans mélanger 1 à 2^"' d'eau ; alors quel-
ques bulles se dégagent, et au bout de quelques
minntes à quelques secondes, la coloration apparaît,
quoique beaucoup plus faible qu'avec les autres corps
cités.
La réaction est encore possible, mais peu colorée
avec une solution aqueuse contenant 4 p. 100 d*alcool
élhyliqne ou 4 p. iOO de formol. Il ne m'a pas été possible
de|dëlerminer exactement la composition de ce corps
bleu stable dans certaines conditions, mais qui se dis-
socie par simple agitation. Il y a lieu *d'y admettre
l'existence d'acide ou d'anhydride azoteux, auxquels
serait due cette intense et belle couleur bleue.
- 376 —
REVUES
Pharmacie.
Sur Tessai du jalap; parM. A.-B. Lyons(I). — Enl891
H. Alcock a proposé la méthode suivante pour le dosage
de la résine total dans le jalap : on met, dans un flacon
sec, 1*' de jalap finement pulvérisé et 20*^* d'alcool
amylique et on agite de temps en temps pendant
4 heures. Le liquide est ensuite filtré à travers un
tampon de coton et on reçoit le filtrat dans une ampoule
à décantation. On lave le flacon, dans lequel on a
effectué la macération, avec 5*^"*' d'alcool amylique et
on verse ce liquide sur l'entonnoir qui a reçu le marc.
Lorsque toute la solution ainsi liquide est filtrée, on
lave encore le résidu avec une nouvelle provision
de 5*^*°^ d'alcool amylique. Les liqueurs alcooliques sont
agitées à plusieurs reprises avec de petites quantités
d'eau pour dissoudre certaines substances non rési-
neuses et les solutions amyliques sont évaporées dans
une capsule tarée contenant 10^"' d'eau pour empêcher
Talcool de monter le long des parois de la capsule.
Après évaporation à siccité, on pèse. On obtient le poids
total de la résine.
Lorsqu'on veut doser dans le jalap la résine inso-
luble dans l'éther, on épuise tout d'abord la drogue
par l'éther et ensuite par l'alcool amylique.
A.-B. Lyons a objecté que le pharmacien a rarement,
dans son officine, de l'alcool amylique et il propose de
remplacer ce dissolvant par un mélange de chloroforme
et d'alcool en opérant comme il suit :
On met, dans un entonnoir de 8*^" de diamètre dont la
douille est garnie d'un tampon de coton, 5'' [de jalap
pulvérisé. On humecte la poudre avec de l'éther et on
fait une lixiviation avec ce dissolvant de façon à
(1) Pharm. Review, t. XXI, p. 61.
— 377 —
obtenir 25 ou 30*"' de lixivié. Pendant cette opération,
l'entonnoir doit être recouvert d'une plaque de verre. La
liqueur éthérée est évaporée dans un vase taré et on
pèse le résidu qui est formé par la résine soluble dans
i'élher. Ensuite, on découvre l'entonnoir, le marc se
débarrasse de Téther par évaporation à Tair libre et on
fait une nouvelle lixiviation avec un mélange de
3 volumes d'alcool et de 2 volumes de chloroforme
jusqu'à ce que l'on obtienne 50*^"^ de lixivié. Celui-ci
est agité, dans une ampoule & décantation, avec
25*'* d'eau distillée. On laisse déposer; on décante la
couche inférieure dans un vase taré, on ajoute à nou-
veau dans l'ampoule un mélange de 3^*"^ de chloroforme
et de 2'*' d'alcool; on fait subir un mouvement gira-
toire à l'ampoule sans Tagiter. On décante la nouvelle
solution chloroformique dans la capsule et toutes les
liqueurs chloroformiques sont évaporées à siccité. On
obtient, après pesée, le poids de la résine de jalap inso-
I lubie dans l'éther.
Il reste dans le liquide hydro-alcoolique un peu de
résine ; mais, d'autre part, la solution chloroformique
dissout une petite quantité d'une substance soluble
dans l'eau, ce qui vient, dans les résultats quantitatifs,
compenser la perte de résine.
Cet essai se fait rapidement et les chiffres obtenus ne
diffèrent pas de ceux d'Alcock.
Er. g.
Nouvelle réaction colorée de l'acide borique; par
MM E. Cassal et H. Gerrans (1). — D'après ces auteurs,
si on traite un mélange d'acide borique et d'acide oxa-
lique par de la curcumine ou même par du curcuma,
on obtient, après dessiccation du mélange au bain-
marie, une coloration rouge Magenta très intense
Celle coloration est différente de celle qui se forme par
laction de l'acide borique seul sur le curcuma. La
\ (I) Ch^, Sews, t. LXXXXII, p. 27 ; d après The Britisk Food Journal,
\ octobre 1902.
^«ni. tfc Pkarm, et de Chim. 6' s£rib, t. XVII. (15 avril 1903.) ^5
— 378 —
réaction de MM. Cassai et Gerrans est beaucoup plas
sensible; elle permet de déceler les minimes quantités
d'acide borique. Cette coloration reste stable pendant
plusieurs heures, au moips 10 à 12 heures; après un
temps plus prolongé, elle disparait graduellement. La
matière colorante formée est facilement soluble, sans
altération, dans Talcool et Téther, mais elle est détruite
par Teau.
Cette teinte rouge Magenta vire au bleu intense par
l'action des alcalis; cette nouvelle coloration est bien
diflPérente de celle obtenue par le traitement, avec les
alcalis, de la teinte rose rougeâtre formée dans l'essai
avec le curcuma ordinaire.
On peut appliquer cette réaction à la recherche de
Tacide borique libre ou combiné dans le lait ou les
autres produits alimentaires, à la condition d'opérer
sur les cendres. A cet effet, les cendres sont traitées
par quelques gouttes d'acide chlorhydrique dilué, puis
par une solution saturée d'acide oxalique ; on ajoute
une solution alcoolique de curcumine ou une macéra-
tion alcoolique de curcuma et le mélange est desséché
au bain-marie, puis il est repris par un peu d*alcool.
Dans le cas où la proportion d'acide borique est peu
élevée,^ il est préférable, avant de procéder à l'évapora-
tion et à l'incinération, d'alcaliniser la substance ali-
mentaire avec un peu d'hydrate de baryte.
La potasse, la soude et les sels de potassium et de
sodium en quantités assez grandes empochent la forma-
tion de la matière colorante.
Les auteurs ont appliqué cette réaction à un procédé
de dosage colorimétrique de l'acide borique.
Ek. G,
Dosage de l'alcool dans les essences et les prépara-
tions médicinales; par MM. E. THORP£etJ.tloLUEs(l).—
Ces auteurs ont donné un procédé de dosage de l'alcool
dans les essences et les préparations médicinales ren-
(l) Chetn. News, t. LXXXVII, p. 82.
— 379 —
fermant des huiles essentielles et des corps volatils,
comme Téther, le chloroforme, la benzaldéhyde, le
camphre ou divers composés éthérés. Cette méthode,
qai est d'une application générale, est la sui^
vante :
25'*' de la préparation sont additionnés, dans une
ampoule à robinet, d'eau et de sel marin en quantité
suffisante pour saturer le liquide. Ce mélange est agité
rigoureusement, pendants minutesavec50à80''"''d'éther
de pétrole bouillant à 60'' et, après un repos d'une
demi-heure, la couche inférieure est décantée, et, si cela
est nécessaire, on Tagite à nouveau dans une autre
ampoule avec de Téther de pétrole. Finalement, le
liquide aqueux est mis dans un appareil à distiller.
D'autre part, les solutions éthérées sont lavées avec
2S'"' d'eau salée et les eaux de lavage sont ajoutées au
liquide aqueux principal. On distille, après avoir neu-
tralisé si c'est utile, on amène le distillât au volume
de 100*"' et on détermine sa densité à la température
de 15". En se reportant aux tables des densités des
mélanges d'eau et d^alcool, on obtiendra la quantité
d'alcool contenu dans la prise d'échantillon.
Er. g.
Chimie.
Nomenclature des enzymes; par M. Edm. 0. von
LippMAKN (1).* — L'auteur propose de désigner chaque
ferment soluble par l'assemblage de deux mots, le pre-
mier rappelant la substance sur laquelle agit le fer-
ment, le second étant tiré du nom du produit de la
î^cUoQ. La maltase prendrait ainsi le nom de malto-
glacase.
^Ue nomenclature, séduisante au premier abord,
présente, quand on l'examine de près, de si grands dé-
(i) Zar NomeDclatar der Enzyme (fier. d. d. chem. Ges.. XXXVI,
î- 331, 1903).
— 380 —
savanlages, que nous ne pensons pas qu^elle prenne de
longtemps droit de cité dans la terminologie scienti-
fique. En dehors des difficultés de son application, elle
amènerait à coup sûr des confusions regrettables dans
un sujet déjà très complexe; c'est ainsi que Tamylo-
maltase de Lippmann n'est pas l'ensemble des fer-
ments susceptibles d'hydrolyser l'amidon et de dédou-
bler ensuite en deux molécules de glucose le maltose
formé d'abord, mais bien le ferment qui transforme
Tamidon en maltose.
On ne conçoit pas pourquoi l'auteur appelle la lac-
tase : lacto-glucase, plutôt que lacto-galactase; il serait
de même tout aussi justifié de désigner la mélibiase du
nom de mélibio-galactase que de l'appeler mélibio-glu-
case, comme l'indique Lippmann. Ce dernier paraît en
outre considérer comme définis chimiquement certains
principes qui sont en réalité des mélanges de principes
immédiats, telle, par exemple, la caroubine, qui, sous
l'influence des ferments, comme dans l'hydrolyse, par
les acides dilués, fournit à la fois du mannose et du
galactose. Il est inutile d'insister sur l'absence totale,
dans la note que nous discutons, d'indications relatives
aux ferments coagulants et aux ferments protéolytiques.
H. H.
Sur rhuile de datura; par M. Holde (i). — L'huile de
semences de datura a déjà été l'objet d'un travail dA à
M. Gérard qui a découvert dans cette huile l'acide data-
rique C*^H^*0^ M. Holde a repris récemment l'étude de
cette huile qu'il prépare en traitant les semences de
datura par la benzine; il obtient 16,7 p. 100 de corps
gras ne contenant pas trace d'alcaloïdes.
L'huile de datura est verte ou brunâtre ; elle laisse
déposer au bout de peu de temps des flocons bruns en
partie résineux, de sorte qu'il faut la filtrer plusieurs
fois pour l'obtenir claire. Quand on la refroidît, elle
. (i) Ueber daa Daturaol {Mitt. d. Kôniglick. techn. Versuckanstall.
1902, p. 66, et Pharmaceutische Cenivalhalle, 1903, p. 46)..
— 381 —
devient de plus en plus épaisse et à — iS"* elle est très
visqueuse. Les constantes sont :
Poids spécifique 0,916 à 15°
IncUce d'iode 113 •
Indice de saponification 186
En séparant les acides solides au moyen de précipi-
tations fractionnées par Tacétate de magnésie^M.Holde
a obtenu Tacide daturique fusible à 55®, un autre acide
de poids moléculaire 261 et fondant à 60''-62®, un troi-
sième acide fondant de 53** à 54® ayant un poids molé-
culaire supérieur à 286 et qui du reste n'a pas été dé-
terminée exactement.
H. C.
Recherche de la morphine par la réaction de Lloyd ;
par M. Albert Wangerln (1). — On sait que la strychnine
traitée par Tacide sulfurique concentré et le bichromate
de potasse donne une belle coloration violette. M. Lloyd
a montré que dans les mêmes conditions un mélange
d'hydrastine et de morphine donnait une coloration à
peu près analogue ; plus tard Seward a constaté que, dans
ce dernier cas, il était inutile d^ajouter du bichromate de
potasse, c*est-à-dire que le mélange de morphine et
d'hydrastine se colorait par l'acide sulfurique pur : cette
réaction, ainsi modifiée, a reçu le nom de réaction de
Lloyd.
Cette méthode ayant été proposée pour la recherche
toxicologique de la morphine ou de Thydrastine,
M. Wangerin a voulu déterminer si la réaction de Lloyd
était utilisable dans ce cas et si elle possédait quelques
avantages sur les autres procédés. Pour cela, il a fait
réagir l'acide sulfurique sur un mélange contenant des
proportions de morphine provenant d'un poids de chlo-
rhydrate variant de 08*^,001 à O^'^Ol avec un poids d'hy-
drastioe allant aussi de 0«%001 à 0«^01.
Avec des doses très faibles d'alcaloïdes, la réaction
(1) Beitrag lar Lioydscheo Reaction auf Morphium {Pharmaceutische
ZeUung, 1903, p. 57).
- 382 —
de Lloyd est incertaine et ne donne qu^une faible colo-
ration rose ou violet pâle ; elle devient plus nette si on
fait croître la dose d'alcaloïdes, cependant la teinte
obtenue est variable; suivant les cas, la coloration est
rose, rose sale, violet brun, violet bîeu ou violet rouge
foncé. M. Wangerin donne un tableau indiquant les
teintes obtenues dans les différentes conditions; il en
résulte que la réaction est nette surtout avec des propor-
tions de morphine variant de 0«^^005 k O^^Ol et des pro-
portions d'hydrasline de 0^'',005 à ft8^01 : dans ce cas, la
réaction est absolument comparable à ce qu'on obtient
avec l'acide sulfurique et le bichromate de potasse sur
la strychnine. Au point de vue loxicologique, la réaction
de Lloyd n'est pas à recommander, car elle exige des
quantités assez fortes d'alcaloïdes; déplus, les essais ci-
dessus ont été fails avec des produits purs, condition
qu'il est souvent difficile de réaliser dans une recherche
toxîcologique. On connaît, soit pour la recherche de la
morphine, soit pour celle de l'hydrastine, des méthodes
plus sensibles et plus précises et avec lesquelles il est
facile d'obtenir des résultats plus nets. Si, au contraire,
on veut identifier l'hydrastine ou la morphine dans des
préparations contenant ces alcaloïdes, on pourra sans
inconvénient utiliser la méthode de Lloyd.
H. G.
Sur une nouvelle réaction colorée de la cholestérine;
par M. G. Deimgès (1). — Parmi les réactions colorées de
la cholestérine, deux des meilleures sont, sans conteste,
celles de Liebermann (2) et de Salkowski (3).
La première consiste à mélanger goutte à goutte, en
refroidissant, une solution de cholestérine dans l'anhy-
dride acétique avec de l'acide sulfurique concentré : on
obtient ainsi une teinte rose rouge, puis bleue assez
stable.
(1) Bull, de la Soc. de Pharm. de Bordeaux.
(2) C. Liebermann, fier, deutsch. Chem. Gesellsch., 1885, XVIII, p. 1M4.
(3) Salkowski, PflUgers Archiv, VI, p. 207.
— 383 —
On obtient d'excellents résultats en ajoulairt, à 2*^"^
de solution chloroformique cholestérique, X gouttes
d'anhydride acétique et une goutte d'acide sulfurique
concentré. Dans ces conditions, on obtient rapidement
nne teinte bleue qui va s'accentuant et est encore per-
ceptible avec O"^,! de cholestérine dans la prise dressai.
Le spectre du mélange coloré, non encore étudié,
présente vers le milieu du rouge une fine bande d'ab-
sorption très apparente dès que la teinte bleue est assez
marquée.
Pour réaliser la réaction de Salkowski, on agite, dans
un tube k essais, une solution chloroformique de cho-
lestérine avec un égal volume d'acide sulfurique con-
cenlré, ou mieux, d'après Hesse, d'acide de densité
1,76 (1 volume d'eau et 10 volumes d'acide sulfurique
concentré). On constate que la solution de chloroforme
se colore, suivant la dose de cholestérine, du jaune au
rouge sang et que la coloration est longtemps persis-
tante.
En même temps, l'acide sulfurique qui surnage le
chloroforme présente une fluorescence verte.
Si Ton verse dans une soucoupe un peu de la solution
chloroformique ainsi colorée, elle prend successive-
ment, par hydratation du produit chromophore, une
teinte bleue, puis verte, enfin jauue.
Krukenberg, qui a étudié les propriétés spectrosco-
piques du produit de la réaction de Salkowski, comme il
a examiné celles du colorant formé dans la réaction
d'Adamkiewicz, pour les albuminoïdes, a constaté
qu'aussi longtemps que la solution restait rouge elle
Montrait une large bande d'absorption entre C et D et
que, lorsqu'elle se dégradait vers l'améthyste, elle pré-
sentait une forte raie sur D, une plus faible entre D et E
et une forte entre B et F.
On peut combiner, en quelque sorte, les deux réac-
tions colorées précédentes et identifier la cholestérine
par deux caractères bien distincts, spécifiques et très
sensibles, en agitant d'abord quelques centimètres
r
}
4
— 384 —
cubes (2 par exemple) de solution de cholestérine dans
le chloroforme avec la moitié de son volume d'acide
sulfurique (de P = 1,76). L'agilalion s'effectue en
secouant vivement le tube pendant au moins une demi-
minute : si la cholestérine est à dose supérieure à O^^30
par litre, on observe, en premier lieu, la réaction de
Salkowski.
Quoi qu'il en soit, on fait tomber dans la couche chlo-
roformique surnageante de I à V gouttes d'anhydride
acétique, la quantité à ajouter étant proportionnelle à
la dose de cholestérine, c'est-à-dire à l'intensité de
teinte prise par le chloroforme. On secoue légèrement
le tube et il se développe une magnifique teinte carmin,
tirant aisément sur le violet lorsqu'on augmente la pro-
portion d'anhydride acétique. Quant à l'acide sulfu-
rique sous-jacent, il prend une teinte rouge sang qui
tranche manifestement sur celle de la couche chloro-
formique.
Lorsque la coloration de cette dernière est un peu
intense, elle absorbe, même sous une faible épaisseur,
toute la région verte du spectre; si Ton dilue suffisam-
ment avec du chloroforme et si l'on examine au spec-
troscope, après avoir de nouveau agité, on aperçoit une
large et forte bande d'absorption couvrant une partie du
jaune et du vert, une autre bande au commencement du
bleu et, entre les deux, une raie fine moins apparente
que les précédentes.
La nature de ce spectre démontre que la matière co-
lorante qui a pris naissance dans les conditions indi-
quées n'est nullement celle qui se forme dans la réac-
tion de Liebermann.
Il n'en est pas ici comme dans la réaction d'Âdam-
kiewicz, dans laquelle Tagent actif du phénomène co-
loré est non l'anhydride acétique, comme on l'a cru
longtemps, mais l'acide glyoxylique, impureté trèsfré-
quente de cet anhydride. Avec la cholestérine, c'est
l'oxyde d'acétyle lui-même qui joue le rôle essentiel
dans la coloration obtenue; les composés aldéhydiques,
— 385 —
sauf peut-être le formol et le furfurol, ne modifiant pas
sensiblement les résultats donnés par la seule agitation
avec Tacide sulfurique.
La réaction qui vient d'être développée l'emporte
nettement en sensibilité sur celle de Liebermann et de
Saikowski : elle permet de caractériser sûrement deux
centièmes de milligramme de cholestérine en dissolu-
lion dans 1^"^ de chloroforme, et, en outre, de mettre
en évidence, avec la même prise d'essai, deux pro-
priétés caractéristiques de ce produit biologique.
Lysol et lykrésol ; par MM. Arnold et Mentzel (1). —
Sous le nom de lysol et de lykrésol on désigne des pré-
parations obtenues en mélangeant des crésylols bruts
avec des savons mous : ces préparations sont solubles
dans Teau et sont employées comme antiseptiques.
Les auteurs, ayant eu Toccasion d'analyser un cer-
tain nombre de ces produits, communiquent les résul-
tais de leurs analyses. La méthode suivie est le procédé
donné par Raupenstrauch (2) : on soumet le lysol à la
distillation en recueillant ce qui passe au-dessous
de 210*'; Teau distille d'abord, entraînant une certaine
quantité des phénols; les crésylols passent ensuite et il
reste comme résidu le savon et la glycérine. Cette
méthode est simple, pratique et donne la totalité des
crésylols.
Les crésylols employés pour la préparation du lysol
sont des mélanges contenant les trois phénols isomères
ortho, para, mêla : ils peuvent contenir aussi une cer-
taine quantité de principes neutres (carbures d'hydro-
gène); pour évaluer ces derniers, on dissout les phénols
dans une solution de soude à 8 p. d 00 et on agite la
solution alcaline avec un volume donné d'éther de
pétrole : les huiles neutres passent dans l'éther et
augmentent le volume de ce dissolvant d'une quantité
proportionnelle à la teneur en principes neutres.
(1) Lyiol ei Lykrésol (Apotheher Zeitung^ 1903, p. 134).
(2) Architdtr P^fmazi«, 1893, 3« fascicale.
I
— 386 —
Quand on distille un lysoU il passe jusqu'à 405" un
mélange d'eau et de phénols d'où on peut retirer les
crésylols par un dissolvant ; de 105 à 187"*, il passe très
peu de chose et les phénols distillent de 187'' à 210"; on
les recueille et on les mesure; le volume multiplié
par 1.042 (densité des crésylols bruts) donne le poids
de ces corps : on peut, si on veut, fractionner l'opération
entre 187^ et 210°, mais cela a peu d'intérêt; caries
crésylols ont des points d'ébullition rapprochés.
Le tableau suivant résume les résultats des analyses
effectuées :
Ljsol p. 100 L>-k.ré8ol p. ffo
Eau 10,2 24,70
CpcsyloU 48,46—48,21 35,08
Huiles neutres 0,99—0,99 3,9
Savons et glycérine 40,35 36,32
Une bonne préparation doit de plus posséder les solu-
bilités suivantes : être miscible à l'eau et à Talcool
à %** en toute proportion, de même pour la benzine et
l'éther de pétrole; la solubilité dans ces dissolvants
indique qu'il n'y a pas un excès d'eau ou d'alcali. Le
lysol ne doit pas colorer la phtaléine du phénol, il doit
contenir de 48 à 49 p. 100 de crésylols et au maximum
15 p. 100 d'huiles neutres.
Les crésylols employés ne doivent pas contenir
d'acide phénique.
On recherchera le phénol dans la portion qui dis-
tille à 105^ et dans la fraction 108°-187«. D'après les
auteurs, la meilleure réaction pour caractériser le
phénol dans ces conditions est la suivante :
L'eau agitée avec du phénol C®H*0 prend, par addition
d'aniline, de 3 à 4«™* de lessive de soude et de Va
VI gouttes d'eau oxygénée, une coloration rouge. Dans
les mômes conditions et avec les crésylols, soit isolés,
soit mélangés, il se fait une coloration bleue; on pourra
donc facilement caractériser le phénol soit dans le
mélange d'eau et de phénols passant à 105% soit dans
la portion qui distille de 105"" à iSV; ces deux parties
— 387 —
toivent donner une coloration bleue si les crésylols
lontbien débarrassés d'actde phénique.
II. c.
Sur le carbollysof orme ; par M. Anselmino(I). — Sous
le Dom de lysojorme on a proposé, H y a deux ans
environ, un antiseptique qui est une solution de savon
additionnée de formaline et d'un produit ajouté pour
modifier Todeur : la préparation du lysoforme n'est du
reste pas connue. A la suite d'un certain nombre d'ex-
périences entreprises pour déterminer le pouvoir anti-
septique du lysoforme, on a constaté que le pouvoir bac-
téricide, spécialement pour les bactéries de la suppura-
tion, laissait à désirer et n'était pas toujours aussi
héroïque que celui de T.acide phénique. Aussi on a
cherché à augmenter l'activité du lysoforme en Taddi-
tionnant d'acide phénique, et sous le nom de carbollyso-
j forme^ on a mis dans le commerce un mélange de deux
I parties de lysoforme avec une partie d'acide phénique
j brut. Les solutions à 5 p. 100 de carbollysoforme ont la
même activité que des solutions phéniquées à 3 p. 100.
■ M. Anselmino s'est occupé de l'analyse de ces pro-
i dmlsau point de vue de leur valeur; la mélhode,la plus
! simple en apparence, consiste à soumettre le liquide à
j une distillation modérée qui met en liberté l'aldéhyde
formique, à recueillir celle-ci dans l'ammoniaque et à
: déterminer la proportion par les méthodes habituelles;
ensuite on rend acide par un peu d'acide sulfurique qui
sépare les phénols et les acides gras du savon ; les phé-
nols sont chassés par une distillation en présence d'eau
recueillis et pesés, puis les acides gras sont évalués à la
façon habituelle.
En réalité, cette méthode est ici inapplicable et les
proportions d'aldéhyde et de phénol obtenues sont de
I beaucoup inférieures à la proportion réelle : cela tient à
I (1) Dcber Karbollysoforme {BerichU der deulsche Pharmnceutiache
^lUchafl, 1903, p. 1).
— 388 —
ce que, sous rinfluence des alcalis, Taldéhyde formii[ue
se condense avec le phénol pour donner delà saligéiime
ou alcool orthoxybenzoïque C4P-0H-CH*0H ; cet akuii.
sous TinQuence de TébuUition avec les acidtïs étendus,
est transformé en un produit résineux^ la salirbétine.tie
sorte qu'une forte proportion du phi^nol est retenue soui
cette forme. Il est à la rigueur possible de déterminer
la proportion de phénol en partant ^lu poids de saliriu-
tine formée, mais les analyses sont alors 1res im-^r-
laines. En remplaçant Tacide sulfurique soit par racidë
acétique, soit par Tacide carbonique, on n'évite qu'iinr
partie des inconvénients ci -dessus.
En réalité, l'examen d'un carbollysoforme par lesprc*
cédés chimiques est à peu près impossible et le seuï
moyen de déterminer la valeur de ces préparations esi
d'employer les méthodes bactériologiques, c'esl-à-^bre
de déterminer le pouvoir antiseptique.
H, a
De raction pathogène des rayons et des émanations
émis par le radium sur différents tissus et différents
organismes; par M. J. Danysz (1). — Quand on appli-
que sur la peau un sel de radium enfermé dans un tube
ilii verre ou de caoutchouc, il se produit au point d'ap-
plication une plaie d'autant plus profonde que l'appli-
cation a été plus longue et la substance employée plus
active.
Sur la peau, la réaction n'est jamais immédiate; au
moment de l'application, on ne ressent absolument
rien, la congestion ne commence à apparaître que 8, 15
ou môme 20 jours plus lard.
Un composé de chlorure de baryum et de radium
dans lequel il y a environ 50 p. 100 de radium pur, et
dont l'activité, d'après les évaluations de M. Curie, serait
îiOO.OOO fois plus forte que celle de l'uranium métalli-
que, produit sur la peau humaine une congestion
appréciable après une apposition de quelques minutes.
i) C. R. de l'Acad. d, Se, t. CXXXVI, p. 461, 1903.
— 389 —
^ même composé, maintenu sur la peau des lapins ou
les cobayes pendant 24 heures, provoque une destruc-
ion complète de l'épiderme et du derme. La peau est
ïouée et le tissu conjonctif fait saillie au dehors.
Les tissus conjonctifs et musculaires sont moins sen-
sibles que Tépiderme.
Les intestins et les séreuses semblent être aussi très
peu sensibles. Des ampoules contenant un composé de
wlfatc de baryum et de radium, maintenues pendant
ià4 mois dans la cavité péri tonéale de plusieurs cobayes,
d'obI produit aucune lésion comparable à celle de la
peau.
Le système nerveux central, au contraire, est infini-
ment plus sensible que l'épiderme.
Les larves d*insectes, et notamment les chenilles d'un
papillon des farines [Ephertia Kuehniella) enfermées,
dans un tube de verre, avec un tube de radium conte-
nant {^^ du sel de radium très actif décrit plus haut,
iionl paralysées dans leur mouvement après un séjour
de2i heures et meurent 2 ou 3 jours plus tard.
LaclioQ sur les microbes est variable, en intensité,
snivant les espèces. Toutes sont empêchées dans
leur développement, mais quelques-unes seulement, et
notamment celles qui produisent des diastases protéo-
lyliques auto-digestives, comme le charbon, peuvent
^Ire tuées dans certaines conditions.
J. B.
Etude microbiologique du rouissage aérobie du Un ;
par M. L. Halman (1). — L'auteur a constaté la présence
des espèces suivantes sur des tiges de lin roui en prai-
rie:
BaciUus eoli communw. Streptolhrix Forsleri.
B' muentericus fuscus. Micrococcus Roseus.
B. Huorescenê Uquefaciens. Pénicillium glaucum.
fi. mycdides, Mucor mucedo.
fi. sublilii. Cladosporium herbarum.
i*J ^nn. agron,, t. V, p. n.'i.
— 390 —
11 a pu réaliser des rouissages aérobies avec des aA-\
tures pures de Botrytis cinerea^ Selerotinia Libertiawi el
Aspergilluê niger^ en introduisant les tiges de lin dans
de larges tubes contenant un peu de bouillon, en stéri<
Usant le tout, puis en ensemençant avec les variétés
désignées.
Les agents atmosphériques n'interviennent pas direc-
tement dans le rouissage, car deux lots de lin exposés
sur prairie Tun à côté de l'autre et restant dans les con-
ditions ordinaires du rouissage pour le premier, et
subissant pour le second tous les deux ou trois jouis
une stérilisation périodique par Taldéhyde formiqae
afin d*y empêcher tout développement microbien, se
sont montrés totalement différents, le premier étant
complètement roui, le second n ayant pas même subi
un commencement de rouissage.
Les corps pectiques du lin solubles ou insolubles
sont détruits par les microbes rouisseurs ou parleurs
diastases, ainsi qu'on s'en est assuré par des essais
directs sur des pectines et des pectates de chaux pré-
parés spécialement. L'analyse morphologique avait
confirmé ces conclusions.
A. R.
Sur un nouveau procédé typographique : la catatypie;
par MM. W. Ostwald et G. Gros (1). — Les auteurs ont
découvert un nouveau procédé de tirage des épreuves
photographiques, qui permet d'obtenir des épreuves
positives par simple contact, sans le secours de la
lumière.
Ce procédé, qu'ils nomment catatypie, repose sur la
propriété catalytique de certains corps, comme l'argent
ou le platine très divisés, dont la seule présence permet
à certaines réactions, très lentes d'ordinaire, de s'effec-
tuer très rapidement.
Par exemple, une solution de pyrogallol, additionnée
de broraatc de potasse, se colore peu à peu en brun. Or.
(1) Die Kalatypie {Cheinischer Zeitung, 1903, n» 12, p. 117J.
— 391 —
ù l'on met en contact intime avec une épreuve au pla-
tine un papier imprégné d'un tel mélange, on voit
^'achever la réaction en 45 ou 60 minutes et, si Ton a
employé une épreuve positive, on obtientune copie posi-
tive de couleur rouge brun. Cette méthode ne peut, il
est vrai, être employée dans la pratique parce que le
platine de l'épreuve employée se recouvre bientôt d'une
matière brune qui met obstacle à son action cata-
lylique.
On obtient au contraire d'excellents résultats prati-
ques en employant l'eau oxygénée, dont les solutions
aqueuses et éthérées sont décomposées très rapidement
parle platine ou l'argent très divisés, tels qu'ils exis-
tent dans les épreuves photographiques. Si l'on recou-
vre, par exemple, un négatif au platine d'une solution
éthérée d'eau oxygénée et si l'on évapore l'éther, toutes
les parties de la couche d'eau oxygénée, en contact
avec l'image négative,se trouveront soumises à l'action
calalytiquc du platine, qui forme cette image : elles
seront décomposées en eau et oxygène, tandis que les
autres parties de la couche d'eau oxygénée resteront
inallérées. On aura ainsi une véritable image aqueuse
négative sur fond d'eau oxygénée, ou, ce qui revient au
môme, une image positive faite d'eau oxygénée. On
peut alors transporter cette image par simple contact
sur papier gélatine. Yient-on alors à plonger cette image
sur papier gélatine, qui est invisible, dans une solution
sensible à l'eau oxygénée (solution révélatrice), on voit
apparaître une image positive de l'épreuve primitive.
On peut employer comme révélateurs des solutions
alcalines de chlorure ou de sulfate de manganèse, qui
donnent des images brunes de bioxyde de manganèse,
ou bien une solution alcaline d'oxyde d'argent, qui
donne une image noire d'argent réduit, ou encore une
solution d'un sel de plomb que l'eau oxygénée trans-
forme en oxyde puce.
^^ peut aussi plonger l'image invisible sur papier
gélatine dans une dissolution de sulfate ferreux ou de
— 392 —
sulfate ferreux ammonical : elle apparaît alors légère-
ment teintée de jaune par suite de la formation d'un sd
ferrique basique; elle apparaît enfin en noir violet, si
Ton vient à la passer ensuite dans une solution d'acide
gallique.
La décomposition cataiytique de Teau oxygénée peut
encore être mise à profit d'une autre manière :
Si Ton plonge un papier dans une solution aqueuse
de permanganate de potasse, ce sel est rapidement
réduit à Tétat de bioxyde de manganèse qui colore le
papier en brun. On peut alors écrire sur ce papier au
moyen d'une solution d'acide oxalique qui, détruisant
le bioxyde de manganèse, fait apparaître les caractères
en blanc sur fond brun.
Si Ton recouvre cette épreuve négative d'une
solution éthérée d'eau oxygénée, ce réactif est décom-
posé par les parties imprégnées de bioxyde de man-
ganèse, tandis qu'il reste inaltéré par les parties
blanches de l'image, formant ainsi une image positive
faite d'eau oxygénée. Celle-ci peut alors être transpor-
tée et révélée comme précédemment sur des papiers
imprégnés de gomme ou de gélatine. On obtient ainsi
en quelques minutes, sans avoir besoin de l'action de
la lumière ; la reproduction de dessins ou de plans que
les méthodes habituelles de reproduction photographi-
que, au moyen des papiers à copier, ne permet d'obte-
nirqu'après une très longue exposition à la lumière.
M. G.
Sur la maladie du châtaignier causée par le Mycelo-
phagus Castaneœ^ par M. L. Maxgin (1). — La maladie
du châtaignier désignée encore sous le nom de Maladie
de l'enc7^e, Pied. noir y Phylloxéra^ exerce ses ravages en
France et à l'étranger depuis une trentaine d'années.
Elle sévit dans tous les sols, cultivés ou non, épuisés
par le ramassage des feuilles ou nourris par la couver-
(l) C. R. de l'Acad. d. Se, t. XCXXVI, p. 470, 1903.
— 393 —
nre; dans les pentes rocheuses peu fertiles, aussi bien
pie dans les plaines à sol riche et profond. Frappant
tans distinction tous les arbres, vieux et décrépis, jeu-
les et vigoureux, cette maladie forme des taches par-
bis étendues qui s*irradient plus ou moins rapidement
la point d'attaque ; ces taches sont si semblables aux
lâches phylloxériques que les cultivateurs de certains
aintons de l'Ardèche ont désigné la maladie sous le
lom de Phylloxéra.
La maladie a son siège dans les mycorhizes qui sont
iétruites au fur et à mesure de leur apparition ; cette
destruction provoque une nécrose qui gagne peu à peu
les racines les plus grosses jusqu'à la base du tronc.
Le parasite, cause de cette destruction, est un cham-
pignon à mycéliun délicat, dont l'observation a été
rendue possible, malgré son extrême ténuité (1 à 2 (jl de
liamèlre), à cause de la présence de la cellulose dans sa
^embrane. Il est le plus souvent immergé dans les
jttycorhizes, végétant rarement à l'état de liberté dans
ksol. Toutefois il peut s'étendre à une grande distance
id'nn massif de mycorhizes à un autre, mais il emprunte
Alors, pour cheminer, un support ou un canal formé par
lesrhizomorphes d'autres espèces. C'est seulement dans
ces rhizomorphes qu'il fructifie, rarement du reste, et
ses fractifications sont semblables ù celles des Pérono-
«portes. L'auteur en fait un genre nouveau des Oomy-
cèles et le dénomme Mycslop/taffus Castaneœ^ Mangin.
On ne peut guère songer à détruire le parasite qu'au
moyen de substances gazeuses, les vapeurs de sulfure
de carbone par exemple. Si l'emploi de ce produit
parait trop onéreux, il ne reste d'autre ressource, pour
protéger les parties saines, que de détruire les arbres
malades.
J. B.
^•tn.itPktam. êî de CKim. fi* «ébib. t. XVII. (15 avril 1903.) ^6
— 394 —
BIBLIOGRAPHIE
De la glycérine. Physiologie, thérapeutique, pharmacologie;
par M. A. Catillon.
Notre distingué confrère vient de faire paraître sous ce titre (l)
une excellente monographie de la glycérine à l'étude de laquelle
il a contribué pour une si grande part. La première partie, qui eK
une histoire médicale de cette substance, renferme les notions
générales sur ce composé si important aujourd'hui La deuxième
partie, physiologique, contient les travaux de l'auteur. La troi-
sième est une analyse des principaux travaux de thérapeutique.
La quatrième, intitulée Pharmacologie, est une revue critique des
recherches pharmacologiques sur ce composé, dans laquelle il
résume ses expériences personnelles sur l'association de la glycé-
rine au fer et au quinquina, et sur la préparation de la pepsine
par la glycérine ; il y a joint une table de la solubilité d'un cer-
tain nombre de médicaments dans la glycérine pure.
A. R.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du V avril 1903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance imprimée. — Elle comprend : 2 nu-
méros du Journal de Pharmacie et de Chimie ; les BulU-
tins des Sociétés de Pharmacie de Bordeaux et de Lyw,
de V Association des Docteurs en Pharmacie^ de la Cham-
bre syndicale: V Union Pharmaceutique; 4 numéros du
Pharmaceutical Journal; les brochures suivantes:
Comère : De V action des eau^ salées sur la végétation de
quelques algues d^eau douce; Frederick B. Power : La eon-
férence internationale pour V unification des formules des
médicaments héroïques; la composition chimique du Denis
uliginosa; Perrédès: Anatomie du Derris uliginosa.
Correspondance manuscrite, — Elle comporte une let-
(1) Naud, éditeur, 3, rue Racine, Paris. Un rolume in-8<> de 184 pages.
— 395 —
tre de candidature de M. Jaboinpour le titre de membre
résidant.
Communications. — M. Bourquelot expose les lois qui
ressent Y hydrolyse des polysaccharides par les ferments.
^ Examinant d'abord le cas des glucobioses, il dégage
cette première notion que, pour revenir aux deux molé-
cules de glucose constitutives, il faut autant de ferments
différents qu'il existe de combinaisons. C'est ainsi que
le maltose, le tréhalose, le gentiobiose et le touranose
exigent respectivement la maltase, la tréhalase, la gen-
tiobiase et la touranase.
Passant ensuite aux combinaisons du glucose avec un
autre hexose, il constate que chacune d'elles se réclame
duD ferment particulier; ainsi le saccharose, le lactose
et le mélibiose sont hydrolyses par Tinvertine, la lactase
et la mélibiase.
Dans le cas des hexotrioses, les ferments précédents
dédoublent l'hexobiose en détachant une molécule
d^hexose. Enfin, pour les molécules plus complexes et,
d'une façon générale, pour les polysaccharides, Thydro-
^ lyse intégrale demande autant de ferments moins un
que le polysaccharide renferme de molécules d'hexo-
ses. En d'autres termes, il faut autant d'actes fermen-^
iaires différents qu'il y a d« molécules d'hexose moins
une. De plus, les fermetts doivent agir successivement
et dans un ordre déterminé. De l'ensemble de ses obser-
vations, l'auteur conclut que: 1"* il existe beaucoup de
ferments solubles; S'^que l'intervention de ces ferments
est soumise à des lois simples.
M. Grimbert fait hommage à la Société d'un travail
qu'il vient de publier sous le titre : Dioffnoétic des Bac-
téries par leurs /onctions biochimiques. « Le but que je
« me suis proposé,' dit-il, est de montrer tout le parti
« qu'on peut tirer de l'étude des fonctions biochimi-
« ques des bactéries pour la détermination de l'espèce.
« Je ne veux pas dire que la connaissance des produits
« formés par les microbes dans les milieux où ils
" vivent peut suffire seule à établir un diagnostic. Je
— 396 —
(( sais trop bien que la formule chimique d'une fermen-
« tation n'est pas une équation aussi simple qu'on pour-
« raitle croire; qu'un facteur important intervient qui
(( est l'être vivant lui-même soumis à toutes les in-
« fluences du milieu où il vit, milieu qu^il transforme
ce incessamment pendant toute la durée de son exis-
« tence. Mais ces influences n'apportent à la marche
d générale du phénomène que des modifications secon-
« daires ne lui ôtant rien de sa signification générale,
« et l'expérience a montré que les qualités fermentati-
« ves d'un microbe sont sujettes à moins de variations
« que sa forme, sa mobilité ou sa virulence. De plus,
« la facilité qu'on a de le faire vivre dans un grand
« nombre de milieux permet d'étendre très loin le
ce champ des investigations et de varier à l'infini les
ff éléments de diagnostic.
« C'est ce que démontreront suffisamment, je l'espère,
« les documents personnels que j'ai rassemblés. En les
(( exposant, j'insiste surtout sur la technique employée,
« car pour tirer de l'étude chimique des microbes tout
« le bénéfice qu'on est en droit d'en obtenir, il est .
« indispensable que. chaque opérateur soit certain, en
« répétant une expérience, de se trouver dans les mêmes
« conditions que celui qui l'a décrite le premier.
« Aussi serait-il à souhaiter de voir une entente s'éta-
« blir entre les bactériologistes en vue d'une unîfica-
(X tion pratique des méthodes de culture.
« Ce vœu," je l'ai formulé au Congrès de Médecine et
« au Congrès de Pharmacie de 1900, après en avoir
« émis l'idée dans les Archives de Parasitologie (1898, 1,
« n^2, p. 191).
« Je reviens encore une fois sur cette question en lui
c( donnant plus de développement dans le présent tra-
« vail que je divise en quatre parties :
« Dans la première, j'étudie les milieux de culture et
« les moyens d'arriver à leur unification.
ce Dans la seconde, je donne le plan d'une marche
« méthodique permettant de passer en revue les
— 397 —
« principales fonctions biochimiques des bactéries.
« Dans la troisième, je décris les procédés d'analyse
« el de dosage des produits bactériens formés dans les
«I cultures.
« Enfin, dans la quatrième, j'expose les résultats que
« m'ont donnés les méthodes précédentes dans l'étude
« de quelques espèces microbiennes.* »
M. Léger présente un réfrigérant de Liebig modifié
dételle façon que le tube destiné à recevoir la vapeur
du liquide à distiller renferme lui-même un second
tube pour le courant d'eau froide. La vapeur, admise
par un tube latéral^ circule dans l'espace annulaire situé
cotre les deux surfaces refroidies; il en résulte une
condensation parfaite des vapeurs, même lorsqu'il
8*agit de liquides très volatils comme l'acétone ou
l'éther. L'appareil, de longueur moitié moindre que les
réfrigérants ordinaires, se démonte facilement et peut
I servir de condensateur à reflux.
Elections, — M. Carette est élu membre résidant à
la majorité des voix.
Sont élus membres correspondants nationaux :
MM. Chaumeil, à Ânnonay; M. Pinard, à Angoulôme;
M.Warin,à VilIiers-sur-Marne; M. Astruc, à Montpellier.
Sont également élus membres correspondants étran-
gers: MxM. le P** Bruylants, à l'Université de Louvain;
C. Buhrer, pharmacien, à Glarens (Suisse) ; Codina y
Langlin, docteur-pharmacien, à Barcelone; le P** Dam-
bergis, à Tlnstitut pharmaceutique d'Athènes; le
P' Donald Mac Alister, à l'Université de Cambridge; le
P' H. Greenish, à l'Ecole de Pharmacie de Londres ; le
P'Greshoff, à Harlem; Poulhon, à Christiania; Rœmers,
pharmacien à Aarhus (Danemark); Waller, pharma-
cien, à Vexio (Suède).
Centenaire de la Société. — M. Lépinois, en sa qualité
de rapporteur de la Commission du centenaire, soumet
» l'approbation de la Société le programme élaboré
parcelle commission. La date de célébration du cente-
naire est fixée au 47 octobre prochain.
-^ :m —
M, Bourquelot fait connaître ses recherches surVori-
gine et les transformations de la Société. Il donne les
noms et adresses des 55 membres présents àla première
séance du 3 août t80S.
Rapport su?' les candidatures, — M . Guerbet expose 1^
titres des candidats à la place de memhre résidant, pour
laquelle une élection aura lieu dans la séance prochaine.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance dl IGmabs i903 (C. fi., t. CXXXVI}.
— Sur la solidification duflmr et sur la combinaisûn a
— 252^5 du fiuùr solide et de Vhydrogène liquider par
MM. H. MoissAx et J. Dewab (p. 641), — Le fluor a m
solidifié et son point de fusion fixé à environ — 223* C.
Même à la tempétatnre de — 252'',5, Thydrogène liquide
réagit encore tr6s viuSemment sur le fluor solide,
— Sur la piroplasmose bovine bacilliforme; par
M, A, Laver AN (p, 648). — Desciiption de formes aty-
piques du Piroplasma bigeminum observées dans le sang
des bovidés de Rhodesia, atteints par Tépizootie qui
sévit dans cette région.
— Sur la production de la radioactivité induite par
Vactinium; par M. A. Debierne(p. 671). — Expériences
montrant qu'il existe un rayonnement nouveau carac-
térisé essentiellement par la propriété de rendre radio-
actifs, d'une façon temporaire, les corps qu'il frappe.
Ces nouveaux rayons sont déviés par un champ magné-
tique, comme le seraient des particules chargées positi-
vement et animées d'une grande vitesse.
— Sur la chaleur dégagée spontanément par les sels de
radium; par MM. P. Curie et A. Laborde (p. 673). —
Voir un prochain numéro de ce Journal.
— Sur la combinaison de Vacide plombiçue avec les
acides organiques; par M. A. Colson (p. 675). — Par
action des acides organiques sur PbO*, on obtient des
— 399 —
anhydrides, tels que Pb(C^H'Oy, Pb(C^H=0^)*, décom-
posables par l'eau en régénérant PbO^ et l'acide orga-
nique corespondant.
— Sur la chaleur de transformation du phosphore
Uane en phosphore rouge\ par M. H. Giran (p. 677). —
ITaprès ces nouvelles déterminations, la transforma-
tion du phosphore blanc en phosphore rouge amorphe
dégage environ 4 calories. On admettait jusqu'ici
19 cal. 2.
— Sur le eollargol'y par^MM. Hanriot (p. 680). — Voir
on prochain numéro de ce Journal.
— Action des métaux à chaud sur les acides gras; par
M. À. Hébert (p. 682). — A haute température, et avec
les métaux les plus oxydables, il y a d'abord formation
de cétones, lesquelles sont ensuite décomposées en
B,CO* et carbures éthyléniques élevés.
— Propriétés de la solution de sulfate de soude; par
MM. C. Marie et R. Marquis (p. 684). — La courbe de
solubilité du NaCl dans la solution saturée de sulfate
de soude, entre 14'*8 et 34**3, ne présente aucune ano-
malie. Ce fait indique que le sulfate de soude n'a pas
subi de déshydratation et que, par suite, il n'y a pas
lien de penser qu'en solution le sel conserve les molé-
cules d'eau de sa molécule cristalline.
'^ Sur un nouveau procédé de préparation du chlorure
plombico- ammoniacal; par MM. A. Seyewetz et P. Tra-
WTTz (p. 686). — En ajoutant peu à peu du persulfate
d'ammoniaque à du chlorure de plomb additionné
d'acide chlorhydrique, on obtient un rendement presque
théorique en PbCP,2(AzH*Cl).
— Combinaisons diaminoéthéniques du cadmium; par
M- Ph. Barrier (p. 688). — Par action de solutions
concentrées de CdP et d'hydrate de diamino-éthène, on
obtient, suivant les circonstances, CdP,4C*H*(AzH*)% ou
un corps analogue deux fois plus riche en CdP.
— Sur de nouveaux dérivés des éthers acylcyanacé-
^içues; par M. Ch. Schmitt (p. 687). — Descriptions de
plusieurs dérivés d'éthers acylcyanacétiques, obtenus
— 400 —
par l'action des chlorures d/acîdes sur les sels d'argenl
de ces éthers.
— MMk^lation et condensation du glutaconate d^éthyk;
par M. E, Blaise (p, 692). — La raéthylalion du gluli-
conale d*éthyle est 1res complexe; la saponification Au
produit donne en effet un mélange des acides dimélhyl-
glutaconique 2-2 cis et transet de Tacide dimétliylglu*
taconique 2-i.
— Sur le tétrapMnylèutanediùl et sêà produits de déshy-
dratation; par M. A. Valkih (p. 694). — L'action dn
bromure de phénylinagni^sium sur le succinate d'étliyte
donne le tétrapliénylbutanedîol
(C«Hï^)3C0H — CH^ ^ CHS — con{Qm^Y-.
Celui-ci, par perte de IPO, donne le tétraphényltélra-
hydrofuriurane, et ce dernier, perdant H^O, donne le
télraptiénylbutanediène,
— De la distribution ilansV organisme et de Céliminatm
de Varsenic médicamenteux à Pétat de méthjflarsinate di
soude ; par M. A, MoiNKVRvnp, 696). —Le méthylarsinate
de soude n'a pas de tendance à s'emmagasiner dans les
organes, et quelle que soit la dose absorbée, rorgaaisme
n'en retient qu'une quantité très faib(e« laquelle ne
s'élimine complètement qu'au bout du 30"* jour qui suit
ringestion,
— Action du zinc sur les microbes de Veau; par M. F.
DiiiNERT (p. 707). — Si on ajoute du zinc à de Feau
souillée par le bacille d'Eberth, le bacillus coli, ouïes
microbes banaux retirés de Feau, et si on agile ivé-
qiiemment) l'eau se trouve stérilisée en quelques
heures.
Séance du 23 mars 1903 [C, R., t. CXXXVI).
— Etude de la combinaison de l'acide carbonique et dt
llufdrurc de potassium; par M. H, Moissan (p. 723). —
Entre — 83" et + 54*", le gaz carbonique aésoluments^
n'attaque pas l'bydrure de potassium; mais une trace
d'eau suffit pour provoquer la réaction.
— Dêeùmposition eatah/tique de Valcool étkyliqm par
les métaux divisés ; formation régulière d'aldéhyde ; par
MM. P. Sabatier et J.-B, Sicndebens (p, 738), — A lem-
(léraUire peu élevée, le cuivre dédouble facilement
ïalcool éthylique en hyd^og^ne et aldéhyde, peut-
être avec formalion intermédiaire frhydrure métal-
lique.
— Sur tes sous-sels de baryum; par M, Giktz (p. 749),
— Entre SOO^ et I 000^ le sodium, agissant sur BaP,
donne Bai.NaF. Réaction analogue avec chlorure,
Vromure.
— Sur le méthylmonahromocamphrê^ le bromométkyl-
mmphrt et le métkyUnecamphre\ par M. J. Minguin
(p- 7!ïll. — Le méth y 1 camphre en solution sutfocai-
bonée donne» avec le brome, le mélhylbromocamphre,
lequel» par la potasse alcoolique, donne le méthyléne-
camphre.
— Sur C hydratation des acides acétylé niques, Nouvelle
mêthùdê de ^ynth^se des acides ei dea éthers '^-cét uniques
x&ji'»ubttitués ; par MM. Cu, Mochki et \\. Dklange
1p. 753), — La potasse en soluliou dans Talcool à 95*
hydrate les acides acétyléniques K-C^C-CO-H et four-
miles acides ^-cétoniques R COCII^CO^H.
^ Actian de PCP sur le glycol\ par M. P. Cahré
lp.T56). — On obtient principalement (70 à 75 p. 100)
le composé P*(0CH*)*C1\
— Action des com&inaisons ôrganô^mayné^ienne» mixtes
iur ks corps à /onctions azotées; par M. L. Meunier
(p*738). — Avec Tiodure d'éttiyle-magnésium, il y a
dégagement d'éthane et remplacement d*un H lié à
laiotepar-Mg!, ex. :
^ Sur lêâ acides pyrogallol-sulfoniques ; par M. M. De-
Uge (p. 760). — Description du pyrogalluî-monosulfate
Pt dupyrogallol'disulfate de strontium.
— Généralités sur les ferments aolubles qui détermi-
^^i Vhydrolysé des polysaccharidesi, par M. Em. Bour-
— 402 —
QUELOT (p. 762). — Voir un prochain numéro èk
Journal,
— Existence de la glyeérine dans le sang normal \ pir
M. M, NicLorx ^p, 764). — La glycérine existe normale-
ment dans le sang (du chien ou du lâpin), en quantité, !
il est vrai, fort petite.
— Sur le mécanisme des actions lipôly tiques \ par M» B-
PûTTEviK (p. 767). — Le sérum du sang paraît exerciîr
une action favorisante sur la lipasa pancréatique.
SOCIETE DE THERAPEUTIQUE
Séance du 2"^ février 1903.
A Toccasion du procès-verbal, M. Linossler critique
la méthode de comparaison proposée par M. Leredde
comme la méthode la plus sûre en Itiérapeutique. Il se
refuse notamment à répartir les malades au hasard m
deux séries, dont Tune sera traitée par le médicament
à étudier et Tautre sera mise en simple observation*
Une telle méthode n'aurait que la valeur d'une statis-
tique restreinte et pourrait amener à des conclusions
fausses. Il faudrait au contraire que les malades fussent
répartis avec sagacité en un certain nombre de groupes
de deux malades aussi semblables que possible^ et
traiter par le médicament à étudier un des malades de
chaque groupe. A défaut d'un critérium incontestable
du succès ou de Téchec d'un médicament, lejugemenl
de Pexpérimentateur doit forcément entrer en jeu;
aussi, dans toute recherche de thérapeutique, faut-il
tenir compte d'un coefficient personnel de valear
variable avec celle de Texpérimentateur.
M. Chevalier présente une note sur raneslAésine.
L'anesthésine est l'élher éthylique de l'acide para-
amidobenzoïque. Ce corps, très peu soloble dans TeaUi
plus soluble dans ralcool, la glycérine, les huiler,
^ 403 —
demeure inaltéré en présence deâ divers excipients
employés pour Iei préparation des pommades. Il est
toxique, par iajeclion in tra- veineuse chez le chien, à lâ
dose de 0^%40 par kilogramme, et par injection dans
Te^lomac chez le lapin, h. la dose de ^*^lo par kilo-
jsn^mme. L'action toxique de Tanesthésine est surtout
aiarqiiée sur le sang, dont les globules sont rapidement
dlaqués et dont roxyhémoglobine est transformée en
mélhémoglobine.
L'anesthésine est un anesthésique local à employer
dans les cas où on a utilisé Torthoforme, Il présente sur
ce dernier Tâvantage d'un pouvoir anesthésique plus
intense, d'une stabilité plus grande; de plus, il n'est pas
in-itant pour la peau et les muqueuses. En raison de
son action toxique sur les hématies, son emploi àl'in-
ïérieur devra toujours être surveillé,
M.Bardet présente, au nom de M. Bricard. une nou-
uik itringuc êtérilisablê pour l'usd^e des ampoules stéri-
Uêêei.
MM, E. Berger et R. Loewy proposent, comme moyen
p0^ éviter la confusion des médicaments^ Temploi d'éti-
({uettes de grandes dimensions rappelant les signaux
colorés des chemins de fer.
Ces étiquettes, qui devraient être apposées sur tout
Qacon ou boîte de médicament, seraient de trois cou*
leurs. L'étiquette blanche signifie : substance inolTen-
sive, emploi direct par le malade ; réliquelte verte in-
clique : précaution, emploi par le garde-malade ou le
malade lui-même s'il est intelligent et conscient; l'éti-
(juette rouge : substance toxique, défense absolue d'em-
ploi, usage réservé aux médecins,
MM, S. Beroheim et Quentin ont expérimenté, d'après
la méthode du D' Maréchal (de Hruxetles), le traitement
<li k tuberculose par remploi combiné de la tuberculine et
des tels étkérés de eréosate.
On fait quotidiennement, pendant trois jours, une
injection de 1,2 et 3""^ de phosphate de créosote, et le
^lutlnème jour une injection de tuberculinc, en com-
t
- -404 —
mençant par un quart de centimètre cube et en pou>]
sanl graduellement, après de nouvelles injections dt
phosphate de créosote,cette dose de tuberculine JDsqal
un demi-gramme. Chaque centimètre eube de ttibercn-
line de Maréchal contient un milligramme de produil
actif.
A la suite des injections de tuberculine» la tempéra-
ture n'augmente que de 3 à 5 dixièmes de degré; la
piqûre est un peu douloureuse, mais le malade ne
ressent ni céphalalgie, ni malaise. Le lendemain Tei-
pectoration est plus abondante et on constate une légère
exagération des signes à rauscultation; puis lout rentre
dans Tordre.
Dès la première injection de tuberculine, les malades
accusent tous une augraentaliou considérable de Tap-
petit, qui devient souvent de la voracité. Les forces se
doublent, la toux diminue, le poids augmente. Les
bacilles disparaissent de l'expectoration chez cerlains
malades. On constate Faugmentation de l'acidité des
urines et des urates éliminés.
Sur 26 malades à la deuxième ou à la troisième
période^ 17 se sont améliorés avec une rapidité telle
qu'on ne peut gu(^re attribuer celte amélioration qu'à
Inaction de la UibercuUne. Les injections de phosphate
de créosote n'ont jamais donné, a elles seules, de résul-
tats aussi rapides.
M. Gallois fait une communication sur le traitement
de la fflossîte eûcfaliatrice margime par la liqueur de Van
Swieten employée en bain local . Cette aftection, fréquenle
chez les enfants élevés au biberon, peut se rencontrer
aussi chez Tadulte, plus souvent chez la femme. Bien
qu'elle soit considérée comme incurable jusqu'ici, on
peut, en une semaine environ, en obtenir la guérisoo
par le traitement suivant, que M. Gallois n'a essayé que
chez des adultes. On fait prendre au malade une cuil-
lerée de liqueur de Van Swieten qu il ne doit pas
avaler. Il se penche en avant de façon à faire baigner sa
langue dans la liqueur antiseptique. Lorsque le malade
— 405 —
ne pent plus supporter la cuisson désagréable que pro-
voque le médicament, il le crache. Le traitement est
recommencé tous les jours jusqu'à guérison,
L'étiologie de cette affection est des plus obscures*
L'efficacité des bains locaux de sublimé est un argu-
ment en faveur de sa nature parasitaire.
. Ferd, ViGÏEn,
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 2i /ém^er' 1903.
Sur deux kippobosques du Transvaal smeeptible» de pro-
\ pager U Trypanosomti Tkeileri; par M- A, Laverân. —
On sait que le nagana est propagé par la mouche tsétsé ;
le surra paraît être inoculé par les taons ; à ces diptères
déjà connus comme étant les agents de propagation de
maladies à trypanosomes, il faut joindre les hippobos-
ques ou du moins certains d*entre eux.
Cdûration des kêmatôzùaireè\ par M, GitLOT (d'Alger)-
— Il s'agit toujours^ pour l'étude du sang sec, du mé-
lange de Véosine avec un bleu, mais celui ci est \ebleu
azur.
Sur un nouvel infusoire parasile de r homme; par
M. J. GriART, — C'est le Chilùdon dentatus décrit en
IS33 et retrouvé aujourd'hui dans des selles dysenléri-
fcrmes,
DiE poison» contenus dans les tentacules des actinies;
par M. Charles Richet. — On a pu retirer deux produits
de propriétés bien difiérentea; Tun, {Rcongesiine, provo-
que la mort avec douleurs abdominales, diarrhée
violente et vomissements sanguinolents; Tautre, la
^imsine^ détermine à très faible dose des éternue-
ments et des démangeaisons extrêmement vives,
Vakur de t influence du régime sur la longueur de Vin-
ti8tin; par M. Joseph NoÉ. — Le déterminisme delà
longueur de Tintestin est primitivement subordonné k
— 406 —
des facteurs, qu'on peut qualifier de primaires, et doof
les principau>c soûl l'âge» la taille et Fespèce. Lk-
flu^ncc du régime, contrairement à Topinion admise,
parait secondaire et n'intervient pas nécessaire oicni
dans tous les cas»
Antikinase des jnacératiom d'ascaris et de l^nia; par
MM. A* D%STHE et H, Stassako, — Si on mélange du sac
pancréatique inactif, de la kinase et de la raucératiOD
d'ascaris broyé, cette dernière empêchera la digestion
de Talburaine pour une quanlilé donnée de kinase; si
la kinase est en plus forte proportion^ la digestion i
lieu. Les rapports réciproques de la macération d'ascariî
et du suc pancréatique inactif n'ont pas d'inlVuence.
De rki/perteucûCf/tose qui suit les pertes san^um4;
par M. E, Maihel, — La saignée peut encore *:in
utile: 1" par Thyperleucocytose qui la suit, 2" en débar-
rassant l'organisme des produits toxiques coûteuu^
dans le sang évacué; 3"* en diminuant le titre de ctnx
qui y restent, puisquela quantité de liquide est augmeu
tée ; 4° en facilitant la rénovation sanguine.
Influence de la castration otarique sur la nutritim\
par M- M. LAMnKFT, — On a constaté chez une chienne
que la castration a amené une diminution de l'excré-
tion d'acide phosphorique et une augmentation de
poids.
Séance du 2S/émer,
Action de quelques composés phosphores sur la nutrition;
par MM, V. HitLo.% et H. Stassawo, — Les expériences
faites sur des animaux avec la lécithîne, Tacide nucMi-
nique, la méthylphosphinate de soude, montrent que j
l'influence favorable des composés phosphores sur la |
nutrition n'est pas proportionnelle à la quantité de |
phosphore qu'ils contiennent-
Dû l'action du bromomlêrianate de soude; par M, Ch, 1
Féré. — L'effet de ce sel est à peu près celui qu'on
observe avec l'extrait de valériane ou avec des bromu-
res, mais avec des doses moins fortes.
— 407 —
Sur V entraînement de Ut glycérine par la vapeur d^eau ;
wiétAode de dosage de la glycérine dans le sang; par
M. Maurice Niclolx. — ^ Grâce à certaines précautions
dans la distillation du liquide glycérine dans le vide,
on obtient un liquide distilla contenant toute la glycé-
rine qu*il est possible de doser à Taîde de l'acide sulfuri-
<iue et du bichromate de potasse,
Aniitoxine rénale et albuminurie; par M. Raphaël Du*
Bijis, — Il s agit de Tobservation d'uu malade en proie
aux accidents urémiques les plus violents et qu'aucun
moyen ne pouvait atténuer. On lit prendre au malade
uae macération de rein de porc pulpe (deux à trois
relus frais pulpes 6nemcnt dans 750*^ d'eau avec macé-
ralioD et agitations répétées pendant 2 heures), La
macération a été administrée en quatre fois dans
les 24 heures et le traitement poursuivi pendant une
diiaiue de jours. Il s'est produit une amélioration im-
médiate et persistante*
G, P.
FORMULAmE
Pommade du 0' Reclus (1).
todofotme ijulTénté , i**
Salnl 2
Âdde buiique pulf ériaé .. ................. ï TL ^
pure. , , . 40
Ab lî pyrint p îll Té rUée .
Vaselin? pure.
Celle pommade convient au pansement de toutes les
plaies et particulièrement de celles qui suppurent ou
WQt d'une asepsie douteuse. £tle est à la fois antisep-
tique, antiputride et analgésique.
EUxir de bromoforrae chloroformé (2).
Bromofarme . . _......,....,.,...,« i** (XL gouttei)
Chlort^forme >^^... . 0.ëË(XL gouUei)
Aîcool 4 60" 100
{i'i Buiktin général de thérapeidif^ue.
{^)Sfn4icat diê pharmaciens de la Charente- In fërîeurê.
408 —
Cette formule est d'une application très pratique, car
ce mélange est soluble dans Teau en toutes proportioas
et peut être facilement introduit dans une potion :
15 grammes renferment ©«""ÎS do bromoformo (VI gouttes j
15 grammes renferment O.IU de chloroforme (VI goutter)
Formules pour la préparation des ovules, suppositoires
et bougies à base de gélatine et glycérine à 30" ; par
M. Vossius, pharmacien à Anvers (1),
Ovulea.
Gélatine ,-,...,. .„.,.,. 7*^
Eaa distillée , 7|5
Glycérine à 30<» ,.... 83
Suppositoires,
Gélatine 15«^
Eaa distillée 10
Glycérine à 30« ,..,.- 7S
Gélatine .,.. 'M^
Eau distillée -, 10
Glycérine à 30» - . . 70
Faire fondre la gélatine à une douce chaleur au bain-
maric dans le mélange de glycérine et d'eau; filtrerl
travers un linge serré en exprimant ; reporter le liquide
filtré sur le bain-marie et y mélanger en agitant forte-
ment le médicament indiqué.
Chaque ovule pèsera 15*'.
Chaque suppositoire pour enfant 1*^^/2 et 2^' 1/2 î
pour adultes, 3 ou 5«^
Chaque bougie sera longue de 6 ou 12 centimètres.
(1) Jouim. de Pharm. d'Anvers.
Lé Oèrant : 0. Doin.
PARIS. — IMPFIMKRIB P. TJtvit, RUB 0A88BTTB, 17.
méralites sur les ferments êolublea qui déterminent
V hydrolyse des polysaccharides ; par M. Em. Bour-
QCELOT (1).
Depuis quelque temps, des tentatives ont été faites
de divers côtés pour préciser les relations qui existent
entre les ferments solubles hydrolysants et les composés
r lesquels ils exercent leur action. Jusqu'ici ces ten-
ives ont assez peu réussi parce que, pour beaucoup
composés hydrolysablesjes albuminoïdes par exem-
e, la constitution chimique n'est pas connue et que,
r les autres, les polysaccharides en particulier, les
néralisateurs avaient trop peu de faits bien observés
leur disposition.
11 semble cependant, en ce qui concerne Thydrolyse
entaire de ces derniers, et sans sortir du domaine
périmental, que quelques propositions générales
peuvent être énoncées, tout au moins à titre provisoire,
Dc fût-ce que pour essayer de mettre un peu d'ordre
une question dont la complexité parait augmenter
e jour en jour.
I Dans ce qui suit, je vais examiner la question, en
[m'en tenant uniquement aux dérivés hydrolysables du
■Uucose droit, dont l'hydrolyse fermentaire a été
Bbservée.
^ 1* On sait que le glucose peut se combiner à lui-
même, avec élimination d'eau, pour donner naissance
à plusieurs composés isomériques différents que l'on
considère comme des éthers oxydes. Des faits connus
découle cette première donnée générale : Pour hydro-
lyêer ces combinaisons de façon à revenir atcx 2 molécules
(1) Commanication faite à la Société de Pharmacie (Séauce du
^" Atiil). ~ Voir d'autre part : Em. Bourquilot : Sur l'hydrolyse des
HyMccharides par les ferments solubles {Journal de Pkarm. et de
Chim., [6], XVI, p. 518, 1902).
Mm. dt Phta-m. et dt Chim. 6' séRiR, t. XVil. (!•' mai 1003.| 27
— 410 —
de glucose^ il faut autant de ferments différents qu'il y s
de combinaisons (1).
Ainsi, le maltose est hydrolyse par la mallase ;
— le tréhalose — par la tréhalase ;
— le gentiobiose — par la gentiohiase ;
— le touranose — parla touranase.
Cela se conçoit d'ailleurs aisément. Dès Tinstant où
un composé donne lieu, en se combinant à lui-même, à
plusieurs combinaisons isomériques, le mode de liai-
son est forcément différent pour chaque combinaison,
cela en dehors de toute hypothèse. Et, par conséquent,
étant donné ce que nous savons de Tindividualité des
ferments solubles, il parait naturel que des agents diffé-
rents de dédoublement soient nécessaires.
2'' Le glucose peut également se combiner, de la
même façon, c'est-à-dire en formant des éthers oxydes,
avec un autre hexose, tel que le lévulose ou le galac-
tose. Pour dédoubler chacun de ces éthers, il faut aussi un
ferment particulier :
Le saccharose est dédoublé par ïinvef'tine ;
Le lactose — par la lactase ;
Le mélibiose — par la mélibiase.
Tous les éthers dont il vient d'être question, et qui
sont des hexobioses^ peuvent, à leur tour, se combiner
à du glucose ou à tout autre hexose de façon à former
des hexotrioses. On conçoit que les mêmes ferments,
qui les dédoublent lorsqu'ils sont libres, puissent les
décbubler aussi dans ces nouvelles combinaisons. Mais
ils les dédoubleront en séparant seulement l'une des
deux molécules de rhexobiose, l'autre restant combinée
avec la troisième.
Voici le sucre de canne que l'invertine dédouble en
glucose et en lévulose; dans les hexotrioses qui en déri-
vent, le gentianose par exemple, l'invertine décrocbe
une molécule de lévulose, laissant les deux autres molé-
cules sous forme d'unhexobiose, le gentiobiose.
(1) La nécessité d*un ferment particulier pour hydrolyser chacun de
ces quatre glucobioses a été établie par les recherches que j*ai publiées
foit seul, soit en collaboration avec M. Hérissey.
IP"
— 411 —
Pour qu'il y ait hydrolyse complète, il faut faire inter-
venir un deuxième ferment qui est un des ferments déjà
prévus des hexobioses. Dans le cas du gentianose, ce
ferment est la gentiobiase, II suit de là que dans le gen-
tianose on peut dire que Tune des molécules de glucose
est, d'une part, unie avec le lévulose comme elle Test
dans le sucre de canne et, d'autre part, unie au glucose
comme elle l'est dans le gentiobiose.
En partant maintenant des hexotrioses, on peut faire
des combinaisons plus complexes, des hexotétroses ou
plus généralement des polysaccharides de plus en plus
condensés. On doit raisonner à l'égard de l'hydrolyse
férmentaire de ces nouvelles combinaisons comme on
vient de faire pour les hexotrioses. Il faudra^ dans tous
le» eoB^pcur C obtenir intégralement, autant de ferments
moins un que le polystzccharide renferme des molécules
ikexoses. U n'est pas impossible cependant qu'un
même ferment puisse intervenir deux ou plusieurs fois;
ce sera dans le cas où le polysaccharide renfermera
plusieurs groupements d'un même hexobiose(maltose,
par exemple). Mais la notion n'en doit pas moins être con-
sidérée comme générale. On pourrait d'ailleurs la mo^
difier ainsi : L*hydrolyseintégrale d'un polysaccharide exige
(uUant cP actes fermeniair es différents que ce composé ren-
ferme de molécules sucrées moins une.
Avec les hexotrioses elles polysaccharides plus con-
densés apparaît une autre notion importante que
l'on peut formuler ainsi : Dans l'hydrolyse dunpolysac-
eharideyles ferments doivent agir successivement et dans un
ardre déterminé. S'il s'agit d'un composé insoluble, on
comprend que le premier acte férmentaire doive être
celui qui amène la liquéfaction de ce composé. Mais,
même pour les composés solubles, il semble qu'il en
est ainsi : c'est en effet ce que nous avons constaté,
M. Hérissey et moi, pour le gentianose.
En résumé, les considérations qui précèdent nous
conduisent d'abord à cette conséquence, sur laquelle
i'ai déjà attiré depuis longtemps l'attention : c'est que
f^.
— 412 —
le nombre des agents que nous appelons ferments sola-
bles ou enzymes est plus grand qu'on ne Tarait soup-
çonné et qu'il en reste encore beaucoup à découvrir.
En outre, elles nous font entrevoir que l'intervention
des enzymes dans les phénomènes naturels d'hydrolyses
est soumise à des lois relativement simples que de nou-
velles recherches permettront sans doute de préciser
davantage.
Le saltcylatê de mercure « dissimulé » et ses injeetûm
hypodermiques; par M. H. Lajoux, professeur à l'École
de médecine de Reims.
Il existe quatre salicylates de mercure : deux salicy-
lates mercureux et deux salicylates mercuriques.
M. Grandval et moi avons, les premiers, réussi à pré-
parer ces quatre sels que la théorie nous avait permis
de prévoir et que nous avons fait connaître dans une
série de mémoires dont le premier remonte à l'an-
née 1880.
De ces sels, l'un surtout se recommande à Tattention
des médecins; c'est le salicylate mercurique basique :
/C0\
C«H< ^ >Hg.
Ce composé renferme, en effet, le mercure à un état
de dissimulation parfaite^ propriété qu'il doit à sa cons-
titution : le mercure réunit la fonction acide de l'acide
salicylique à la fonction phénolique.
Le salicylate basique possède une stabilité remar-
quable; il se dissout dans les solutions de potasse et de
soude, froides ou chaudes, étendues ou concentrées,
sans que sa molécule soit altérée. Les acides, même
Tacide carbonique, le précipitent absolument intact de
ces dissolutions.
Il se dissout, en plus ou moins grandes proportions,
dans les chlorures et les iodures alcalins, en conservant
toutes ses propriétés.
■F
— 413 —
L'hydrogène sulfuré ne le noircit qu*au bout d'un
temps très long.
Il se dissout dans le sulfure d'ammonium et ce n'est
qu'à la longue également que la solution laisse déposer
dtt sulfure de mercure (1).
Seul, le cyanure de potassium décompose immédia-
tement le salicylate de mercure basique, caria solution
obtenue, traitée par l'hydrogène sulfuré, laisse déposer
du sulfure de mercure. Je me suis assuré que la décom-
position est complète ; j'ai basé, sur cette réaction, un
procédé de dosage du mercure dans le salicylate basi-
que, procédé que je publierai très prochainement.
Le salicylate mercurique neutre ou normal^
également découvert par nous, est un véritable sel de
mercure. Il présente tous les caractères des sels mercu-
I riques et, par conséquent, diffère complètement du %el
I Ifuxque avec lequel, pour l'usage médical, il faut bien
i se garder de le confondre, comme on le fait trop sou-
vent encore. Pour éviter cette confusion, nous avons
donné au salicylate basique le nom de salicylate mercu-
rique dissimulé^ nom sous lequel nous conseillons aux
médecins de le prescrire.
Les poids moléculaires et les pourcentages en mer-
cure des deux salicylates sont biçn différents :
Poids Merouro
moléculaire p. 100
Salicylate mercurique basique ou dissimulé, 336 59,52
Salicylate normal ou neutre 474 42,19
Dans un travail tout récent (2), le D*^ Desesquelle
attribue au salicylate de mercure, dont il ne spécifie pas
[\) Poor plus de détails, voir notre ouvrage : Mcdicamenls chimiques
organiques du Supplément du Codex, Paris, Maloine, 1897.
(î) Sur le mode de dosage des préparations mercurielles employées
tn injections hypodermiques, par le D^" Ed. Dbsbsqubllb (Bulletin des
^fiences pharmacologiqueSf décembre 190Î).
- 414
1
du reste la nature, 450 pour poids moléculaire et 44,4
pour teneur centésimale en mercure. Ces nombres sont
inexacts et ne se rapportent ni à Tun ni à l'autre de nos
sels.
Le salicylate de mercure dissimulé possède une indivi-
dualité thérapeutique en rapport avec sa structure mo-
léculaire. Il a été le sujet de nombreuses recherches
thérapeutiques et a été introduit dans la quatrième édi-
tion de la Pharmacopée germanique qui le désigne sous
le nom de salicylate de mercure officinal et lui attribue[i)
une teneur en mercure de 59,52 p. 100, c'est-à-dire
précisément celle que nous avons indiquée plus
haut.
Sa composition en fait un antiseptique énergique. H
a été employé avec succès contre la syphilis, la blen-
norrhagie, la teigne. Il est bien supporté par l'estomac
et, par cette voie, peut être administré & doses beaucoup
plus élevées que les sels de mercure ordinaires, c'est-à-
dire que les sels dans lesquels le mercure est sensible
aux réactifs. Ainsi, on l'emploie, en pilules, à la dose
de 0*^05 à O^'jlO et même, dans les cas graves, de 0«',30
par jour. On l'administre aussi en injections hypoder-
miques. Eich et Jadassohn ont reconnu que, sous celle
forme, le salicylate dissimulé a une action rapide et
que la durée du traitement est plus courte qu'avec les
autres sels de mercure.
Mais, jusqu'à présent, notre sel n'a guère été injecté
qu'en suspension dans l'huile de vaseline ; même à
l'état insoluble, ses injections déterminent rarement
des douleurs ou des infiltrats .
Cependant, si certains médecins sont partisans des
injections de sels insolubles, d'autres, plus nombreui
peut-être, préfèrent les injections de sels solubles.
Aussi m'a-t-on souvent exprimé le regret que l'on n'ait
pu préparer des solutions de salicylate dissimulé,
(i) Ueber die quecksilberbetsimmung im offîâneUem, Yi^&mfjtm
salicvlium (i4rcAtD der Pharmaziey 1901, p. 114). — Jaum.de PharmM
de Chim., (6), t. XIV, p. 77.
— 415 —
capables d*ètrê injectées par voie hypodermique. Je
viens de combler cette lacune.
Je suis parvenu à préparer deux solutions de ce sel,
aa même titre, dans lesquelles ses caractères chi-
miques (considération essentielle) ne sont nullement
modifiées.
J'ai reconnu que le salicylate dissimulé se dissout
dans le double de son poids de salicylate d'ammoniaque
ou de benzoate d*ammoniaque, à la condition que la
liqueur contienne un excès très faible, mais déterminé,
d'ammoniaque.
La préparation des solutions de salicylate mercu-
rique nécessite, au préalable, celle d'une solution
ii p. 100 de benzoate ou de salicylate d'ammoniaque.
Au lieu d'employer les sels du commerce, je préfère
préparer une solution avec l'acide benzoïque ou l'acide
salicylique et une quantité d'ammoniaque suffisante
pour neutraliser ces acides au tournesol.
Solution de benzoate (T ammoniaque à i p. 100.
Acide benzoïque pur 3k%510
Ammoniaque à 22», diluée à 1/10 q. s.
La solution à 1/10 d'ammoniaque à22'' est titrée alca-
limétriquement ; on en prendle volume renfermant exac-
lement 0«?%489 d'AzH'. (Ce volume est voisin de 25*^»*.)
On introduit l'acide benzoïque dans une fiole jaugée
à 100^"'; on ajoute la solution ammoniacale et environ
50^"' d'eau distillée. On ferme la fiole avec un bouchon
de liège et on agite; l'acide benzoïque se dissout; au
besoin, on facilite la dissolution en chauffant légère-
ment au bain-marie. Si, l'opération terminée, la liqueur
est un peu acide, on lui ajoute goutte à goutte la solu-
tion ammoniacale jusqu'à parfaite neutralisation. Enfin,
avec de l'eau distillée, on complète le volume de 100*="'.
Solution de salicylate d'ammoniaque à ip. 100.
Aâde salicylique 3'',561
Ammoniaque pure à 22^, diluée à 1/10, q. s.
Elle se prépare comme la précédente en ajoutant à
— 416 —
Tacide le volume d'ammoniaque diluée contenant
0»%439 d'AzH\
INJECTION HYPODERMIQUE A 1/100 DE SALIGTLATB
MERCURIQUB DISSIMULÉ
No I
Salicylate mercurique dissimulé 1^'
Solation de benzoate d'ammoniaque à 4 p. 100. 50**^
Ammoniaque à 22^, diluée à 1/iO q. s.
Eau distillée ad. lOOe»»
On met le salicylate dans un mortier de verre cl on
verse peu à peu, en triturant avec un pilon, les 50""^ de
solution de benzoate d'ammoniaque. On ajoute ensuite,
goutte à goutte, avec une pipette, et en agitant sans
cesse, la solution d'ammoniaque jusqu'à dissolution
complète du sel mercurique. Quelquefois, il reste un
léger trouble grisâtre dû à une trace de matière inso-
luble. Sa proportion étant insignifiante, il ne faut pas
chercher à le faire disparaître, afin de ne pas augmenter
inutilement l'alcalinité de la liqueur.
On verse la solution obtenue dans une fiole jaugée
àlOO*""^; on lave le mortier avec de l'eau distillée que
l'on ajoute à la solution; on complète le volume
à 100^"\ On agite et on filtre.
La quantité d'ammoniaque diluée, nécessaire pour
parfaire la solution du salicylate de mercure dans le
benzoate d'ammoniaque, varie selon que ces sels sont
neutres ou acides ; les sels du commerce possèdent
souvent cette réaction. Pour i«^ de salicylate de mer-
cure soigneusement lavé à l'éther, il m'a fallu em-
ployer 64 gouttes d'une solution ammoniacale (soit en-
viron 3^""^) contenant 0p%06 d'AzH^ Cette quantité
d'ammoniaque, diluée dans lOO*'"', est tout à fait négli-
geable.
La solution supporte, sans aucune altération, la tem-
pérature de 120**; on peut donc la stériliser à l'auto-
clave, opération qui ne me paraît pas nécessaire, élanl
donné le grand pouvoir antiseptique du salicylate de
mercure.
— 417 —
i l^*^Me cette injection hypodermique renferme 1^''' de
fgUeylate de mercure dissimulé^ quantité correspondant
kO^',59S de mercure métallique et tenue en dissolution
|^r2^ de benzoate d'ammoniaque.
IlfJSGTlON HYPODERMIQUE A l/iOO DE SALIGYLATE
I MERGORIQUE DISSIMULÉ
I No II
Saticylate mercuriqne dissimulé W
Solaiion de salicylate d'ammoniaque à 4 p. 100. bO"^^
A-mmoniaque à 22«, diluée à 1/10 q. a.
Sau distUlée ad. lOO»™»
L'injection n® 2 se prépare absolument comme l'in-
jection n** i . Pour le salicylate mercurique pur et une
isolation neutre de salieylate d'ammoniaque, on recon-
airil qu'il faut employer exactement le même nombre
dégouttes de la solution ammoniacale qui nous a servi
à préparer l'injection n"^ 1 .
1^^ de cette solution contient encore i^^'de salieylate
mercurique dissimulé,quantité correspondant à O^'^^SSS
de mercure métallique.
Il faut remarquer que le benzoate de mercure, sel si
en vogue aujourd'hui, est moins riche en mercure que
le salieylate de mercure dissimulé; il n'en renferme, en
effet, que 45,2 p. 100, tandis que le salieylate en con-
tient 59,52. Il n'y a, de plus, aucune analogie chimique
entre ces deux sels; le benzoate est un sel mercurique,
le salieylate un véritable composé organométallique;
il y a entre eux une différence analogue à celle qui
existe entre l'acide arsénieux et le cacodylate de soude
ou le mélhylarsinate disodique.
Notre collègue M. le P*^ CoUeville emploie, depuis
quelque temps, mes injections de salieylate de mer-
cure (i); prochainement, il publiera le résultat de ses
expériences. Ces injections sont peu douloureuses,
moins que celles de cyanure mercurique. On peut les
rendre indolores en les additionnant de chlorhydrate
U) Quelques mots sur le traitement des plaies en dermatologie^ par lo
!>' CoLLETiLLi (Union médicale du Nord-Est, 1902, p. 281).
^
418 —
de cocaïne ou, préférablement, en les faisant précédi
à l'exemple de M. GoUeville, d'une injection de
anesthésique.
Le mercure injecté s'élimine rapidement ; j'ai
constater sa présence dans l'urine 24 heures après!
ministration d'une injection de salicylate mercuriqi
dissimulé.
Le médecin et le pharmacien pourront identifier li
solutions de salicylate mercurique dissimulé par )i
réactions suivantes :
L'hydrogène sulfuré, agissant à froid, ne les noirci
qu'au bout d'un temps assez long, variable avec
température ambiante; si l'on fait bouillir les solutiooi
saturées d'hydrogène sulfuré, elles jaunissent, brunis^
sent, puis abandonnent un précipité de sulfure de mer^
cure.
Le sulfure d'ammonium, employé avec ménage-
ment, ne modifie pas ces solutions; quand on en ajout*
un excès, à froid, elles jaunissent. Les liqueurs, portéci
à Tébullition, brunissent, puis abandonnent un préci-
pité noir de sulfure de mercure.
Dosage de V oxyde de carbone et de V acide carbonique dm
les airs viciés ; par M. Ferdinand Jean.
A côté d'intoxications aiguës et mortelles, causées par
l'oxyde de carbone et l'acide carbonique, dont les
exemples répétés et récents ont ému le public, les intoxi-
cations lentes, résultant d*un manque de ventilation, (ie
foyers de chauffage défectueux, de fissures ou de cre-
vasses dans le corps des cheminées, ne sont pas moins
dangereuses pour la santé ; car, ces gaz n'affectant pas
Todorat, on n'en peut déceler la présence que par nnt
analyse compliquée de l'air suspect ou par une expéri-
mentation physiologique très délicate.
L'auteur a pensé que le corps médical ferait bop
accueil à un appareil simple et pratique, qui permettrait
de faire rapidement, au point de vue de l'oxyde de car-
— 419 —
Due et de l'acide carbonique à dose anormale, Texamen
s airs confinés, viciés ou suspects.
Son appareil permet, non seulement de déceler la
nce de traces d'oxyde de carbone, mais encore de
erminer quantitativement la dose d'oxyde de carbone
d'acide carbonique contenue dans Tair vicié, et cela
itomatiquement, sans exiger de l'opérateur des con-
naissances scientifiques, ni l'habitude des manipu-
lations.
L'appareil est constitué par trois flacons laveurs en
^erre, A, B, C, raccordés par un tube de caoutchouc à
Dn aspirateur double, à renversement, de 10 litres de
capacité, muni d'un niveau gradué par demi-litres, et
uont le débit est réglé de façon à faire passer lentement
' air dans les laveurs, à raison de 10 litres par heure.
Le flacon A renferme 50^°*' d'une solution de
— 420 —
chlorure de palladium au milliëme, aussi neutre
possible. Sous Taction d'une certaine quantité d'o:
de carbone, il se forme du palladium, reconnaissable
dépôt noirfttre qui se produit, d'abord, sur les parois
tubes, à la partie supérieure du laveur ; on obi
ensuite, si Ton pousse l'opération, la formation d*i
poudre noire et la décoloration partielle du réactif.
Le chlorure de palladium peut être remplacé, dans
laveur Â, par une solution de nitrate d'argent ami
niacal au centième, qu'on prépare en ajoutant du nil
d^argent dans une solution ammoniacale de niti
d'argent, jusqu'à formation d'un commencement
précipité d'oxyde d'argent. L'auteur a constaté qu
semblable solution, filtrée et employée à froid, poi
à l'égard de l'oxyde de carbone, exactement le mêi
degré de sensibilité que le chlorure de palladium. "
Taction de l'air contenant de l'oxyde de carbone,
réactif prend une légère coloration violacée, puis foi
un précipité noir, si l'on fait passer un plus gri
volume d'air contenant des traces d'oxyde de carbone^j
M. F. Jean a déterminé expérimentalement la seosi
bilité initiale de ces deux réactifs, en faisant passefii
dans le flacon laveur, de l'air mélangé avec des volumes
déterminés d'oxyde de carbone, et il a constaté que les
réactifs en question indiquaient la présence de l'oiydc
de carbone lorsque 8 à 10*^"' d'oxyde de carbone dilués
dans l'air avaient traversé le flacon laveur.
Le deuxième flacon B contient 8*'"'* de soude ou de
potasse demi-normale, additionnée de 45*^""^ d'eau A
colorée assez fortement avec du bleu C4B. Pour faire
virer au bleu franc la teinte rouge violacé de Tindic*-
teur, il faut faire passer dans le laveur 88*"°*' d'acide
carbonique mélangé dans n'importe quel volume d'air.
C'est à dessein que Ton a diminué la sensibilité do
réactif, afin de ne pas avoir à tenir compte de Tacide
carbonique contenu normalement dans Tair, ou qui peut
s'y trouver à petite dose ; l'air confiné ne devenanl
impropre à la combustion des bougies qu'à la dose de
— 421 —
pour 100 en volume, il était, en effet, inutile de
liner des doses d'acide carbonique inférieures h
1100.
I laveur C porte un petit tube de verre, garni d'ouate
Prophile destinée à retenir les poussières en suspen-
1 dans l'air, sur lequel on fixe le tube de caoutchouc
[sert à puiser l'air, par aspiration, dans la pièce dont
it d'étudier Pair. Il contient de l'acide sulfurique
Baume qui est destiné à retenir les carbures
jrdrogène et autres composés organiques volatils que
' vicié par la respiration ou la combustion renferme
Iveot en petites quantités ; la présence de ces corps
lindiquée par la coloration jaune plus ou moins fon-
que prend l'acide sulfurique au cours du barbotage
'Vair dans le laveur.
L'appareil étant monté et mis en communication,
part, avec l'aspirateur d'air et, d'autre part, au
[>yeD d'un tube en caoutchouc, avec la pièce dont on
{propose d'analyser l'air, il suffit d'ouvrir le robinet
1 l'aspirateur et de noter, d'après le nombre de litres
an écoulés, le volume d*air ayant passé dans les
^eurs, pour que le réactif A indique la présence de
bxyde de carbone et le volume d'air qui a été nécessaire
* faire virer au bleu le réactif B.
^Sachant que 8 à 10*"' 'd'oxyde de carbone et 88«°*
facide carbonique sont nécessaires pour influencer les
laclifs A et B ; connaissant» d'autre part, les volumes
rqui ont traversé le système de laveurs, il devient
simple de calculer la teneur de l'air analysé en
*yde de carbone et en acide carbonique.
Si, par exemple, il a fallu, pour influencer le réactif A,
^ire passer 20 litres d'air, on saura que cet air renferme
r 5S ^ 10550 d'oxyde de carbone. Si, pour faire virer
réactif B, il a fallu 3 litres d'air, c'est que l'air
wlysé renferme 2,9 p. 100 d'acide carbonique en
^ essais qui ont permis d'établir la sensibilité
— 422 —
initiale des réactifs ayant été faits avec de Ta
18 degrés, on peut ramener les données analytiq
fournies par l'appareil au volume d'air à 0 de^é oa,|
application de la formule de dilatation de Pair,
l'analyse a porté sur de l'air, à une température did
rente de 18**, au volume d'air à 18'.
Cet appareil permet donc de doser des quantités
faibles d'oxyde de carbone et d'acide carbonique
les airs viciés, et cela par simple mesure du volume à\
ayant traversé l'appareil, résultats qu'on ne peut obte
par les méthodes compliquées d'analyse gazométriq
Tourteau de ricin; ses dangers^ ses caractères an
miques; par M. Eug. Collin {Fin) (1).
Tourteaux de ricin. — Caractères extérieurs. Il exis
dans le commerce trois sortes de tourteaux de ricin.
La première qualité, obtenue par la pression
graines décortiquées, se présente en galettes carrées, cou
péessur les angles, mesurant 2 à 3^™ d'épaisseur et [
3 à 4^^. Sa teinte varie notablement selon que les graine
ont été plus ou moins soigneusement mondées de leu
testa crustacé. Si le mondage a été complet, le tourteavl
est d'un blanc sale ou gris ; si les graines n'ont pas été!
soigneusement décortiquées, . le tourteau est plus oal
moins nuancé de mouchetures grises ou brunes qail
peuvent faire varier sa teinte du gris au brun. La cas*l
sure de ce tourteau est généralement rugueuse, lameUJ
leuse, assez irrégulière; il se désagrège assez facilement 1
dans l'eau.
La qualité courante est celle que Ton obtient en mélan- 1
géant, lors de la deuxième pression, les coques séparées
aux tourteaux provenant de la première pression. Le
tourteau ainsi obtenu est d'un brun noirâtre ou gris noi-
râtre, à structure lamelleuse, assez dur quand on l'exa- j
mine à la loupe ou même à l'œil nu, et présente, au l
milieu d'une gangue grise ou noirâtre, une multitude
~ (1) Joum. de Pharm. et de Chim., XVII, p. 361. 15 avril 1903. ~
— 423 —
idébris du testa, qui offrent une teinte différente selon
k^variété des graines employées et selon que les frag-
ts se présentent sur leur face convexe ou sur leur
concave. Quand on fait bouillir ce tourteau dans de
M alcalinisée, celle-ci prend rapidement une teinte
rune.
La troisième qualité est un tourteau repassé qui a été
lité au sulfure de carbone. Il affecte des apparences
h variables. Tantôt il est constitué par une poussière
fossière d'une teinte grise, formée d^éléments de
hrerses grosseurs parmi lesquels on distingue des frag-
lents plus ou moins volumineux de la coque : tantôt il
ità peine pulvérulent et constitué par un mélange de
oques de ricin brisées ayant conservé leur teinte natu-
A\t et de débris volumineux aplatis, blanchâtres ou
pisâtres de Tamande qui a été soumise à une pression
lodérée. Ce produit semble être composé de graines de
icin qui auraient été grossièrement coutusées et faible-
i comprimées, puis traitées par le sulfure de car-
Dans ce mélange de coques et d'amandes, on
Mroave parfois des graines entières simplement écra-
ou déformées. Sous ce dernier état, le tourteau de
kin est très facile à distinguer et ne peut être con-
bndu avec aucun autre.
Caractères mcroseopiques. Pour examiner le tour-
teau de ricin au microscope, il suffit d'en prélever une
tertaine quantité, en certains points de la masse, et de
^Cûre bouillir dans l'eau alcalinisée les parcelles ainsi
Tianies. On décante avec soin Teau qui surnage
le tourteau, on lave le dépôt à grande eau jusqu'à ce
^Be celle-ci soit tout à fait limpide, puis on examine
successivement au microscope les divers éléments inco-
lores qui proviennent de l'amande, et les parcelles
colorées qui représentent les débris du spermoderme.
Dans le tourteau de première qualité qui a été pré-
pvé avec les graines décortiquées, l'élément le plus
^vactéristique consiste dav^ la présence des débris de
fmeloppe interne de la graine. Ces débris (D), généra-
i
Prg. 3. — Elément du tourteau de riùin.
A, enTeJoppe Ucuneuse vue de face* —al, aleuraoe. ^- alày tlbunit
B, celltiroses en palissade Tue» de face* — C, cellules sdéraosei n.
de profil. — C\ les mêmes vues de face. — car, cellulea d* licaf"
cille. ^ cr, crisUuï aiguillés. — D, enTeloppo interao de la graiii
— eœ, eco', enTeloppe des cotylédons. — m, crisUUi &n ro*&t!e, —
i, trachée».
i
— 425 —
lemeDt très minces, transparents, se reconnaîtront de
mite à IsLpréseTiee des nombreux cristattx en rosette (m),
[#< des houppes aiguillées [cr) qui sont renfermés dans un
Usêu de cellules à parois presque imperceptibles^ sillonné
par de nombretix faisceaux JUro-vasculair es [t). Les débris
^de Talbumen n'offrent pas d'éléments de détermination
bien nels,à moins que l'on n'utilise le caractère fourni par
les grains d'aleurone qui contiennent un gros crislal-
loide accompagné d'un petit globoïde.
Il est bien rare que ce tourteau, si bien préparé qu'il
soit, ne renferme pas de débris du testa crustacé, dont
les éléments anatomiques compléteraient et facilite-
raient la détermination de son identité.
Le tourteau courant est au contraire extrêmement
facile à déterminer à cause de la multitude des débris du
spemioderme. En recueillant ceux-ci, qui sont toujours
colorés, dans une capsule de porcelaine et en les lavant
à grande eau, on arrive facilement à isoler et à caracté-
riser les éléments qui les constituent. Ce sont (fig. 3) :
!• Les débris de t enveloppe externe {e) nettement carac-
' tiriêée par des cellules polygonales incrustées de cellulose^
mitnies de parois faiblement ponctuées^ tantôt incolores,
tantôt remplies cTune matière colorante brune. Les cellules
cohréessont toujoursréunies engroupesplus ou moins larges,
2* Le parenchyme lacuneux (k), incolore, qui cons-
titue la deuxième enveloppe de la graine.
. 3' Les cellules scléreuses (C), qui sont toujours très
longueSf fortement épaissies et colorées, disposées sur une
êeule rangée et allongées dans la même direction qui est
légèrement oblique ou incurvée,
4"" Enfin, \^^ fragments de la caroncule [car), qui est
formée de cellules polygonales assez larges, munies de
parois épaisses et ponctuées.
M. Benecke a constaté, dans la plupart des tourteaux
de ricin qu'il a examinés, Texistence d'une très notable
proportion d'un champignon, auquel il faudrait,
selon lai, rapporter une partie des phénomènes toxiques
ptoduits par ces tourteaux. Ces champignons agiraient
Journ, ie Phûrm, ti de Chim. 0< tÉftii. t. XVII. (1*' mai 1903.) ^
— 426 —
à la façon de ceux qui, végétant sur le maïs, provoquent
raffection désignée sous le nom de Pelagre. La préseod
presque constante de ce champignon dans le tourteai
de ricin pourrait même, selon M. Benecke, complète
la série de ses éléments de détermination, qui sont d^k
tout à fait caractéristiques et des plus précis. Pour
déceler sa présence, il recommande d'employer le pro«
cédé suivant.
On triture dans un mortier une cuillerée à café
tourteau pulvérisé avec un peu d'eau de façon à obtenir
une bouillie claire qu'on passe avec expression à tri-
vers une mousseline dans un petit récipient. On y ajoute
environ 10 gouttes de lessive de soude concentrée: o&
agite, on chauffe légèrement sans faire bouillir et on
laisse reposer. A Taide d*un tube, on porte une goutte
du dépôt sur un porte-objet et on examine au micros-
cope au grossissement de 400 à 600 diamètres.
On trouve, avec des restes indistincts de cellules el
des débris de champignons, des spores ovales elliptiques
souvent isolées, souvent aussi groupées et adhérant les
unes aux autres.
Composition chimique. — Le tourteau de ricin pré-
sente la composition suivante :
JOHNSTON DBCU0I8 '
ricin d'Amérique ricin brat ricin décortiq* ♦
Eau 2.54 9.85 10.38
M&tiôres grasses.. 18.20 5.25 8.75
— azotées.. 27 20.44 46.37
CeuTlor."^!''' î ^^•♦^ *»•** 24
Ceadres 6.14 15.02 10.50
Usages. — La graine de ricin, outre l'huile fixe,
renferme un principe éminemment toxique, désigné
sous le nom de Ricine, qui, étant insoluble dans Tbaile,
reste dans le tourteau : aussi ne peut-on songer à utiliser
ce tourteau pour l'alimentation des bestiaux. Chaque
année, on signale tant en France qu'à l'étranger des ac-
cidents mortels^survenus chez des chevaux ou des mou-
tons à la suite de l'absorption de doses relativement
— 427 —
fiaibles de ce tourteau. A plusieurs reprises on a cons-
taté aussi la mort d'un grand nombre de poissons nour-
ris avec du pain de chènevis qui avait été falsifié avec
da tourteau de ricin. Bien que le D"^ Buchanan Hamil-
ton ait écrit qu'une décoction de ce tourteau donné, aux
Indes, à des buffles, avait pour effet d'augmenter la
quantité de lait fournie par ces animaux, cette opinion
ne doit être accueillie qu'avecla plus grande réserve et ne
s explique que parce que le principe toxique des graines
de ricin et de leur tourteau serait insoluble dans Teau.
Si le tourteau de ricin ne peut être utilisé comme
aliment, il est au contraire très communément employé
comme engrais. Sa richesse en azote (3,67 à 7,42) et en
acide phosphorique (1,62 à 2,26), sa teneur en potasse
(1,12 p. 100) lui communiquent des qualités fertilisantes.
Aussi Temploie-t-on depuis longtemps déjà comme en-
grais aux Indes, mélangé avec la poudre d^os pour la
culture de la canne à sucre : dans la culture du blé, il
est également efficace. Au Bengale, on l'utilise soit seur,
soit mélangé avec la poudre d'os pour fumer les champs
de pommes de terre et de bétel. A l'heure actuelle, toute
la production marseillaise de tourteau de ricin est ab-
sorbée par la région de Pertuis et de Cavaillon pour la
culture des primeurs, des pommes de terre et des aulx.
Aux Indes, on l'utilise aussi pour la fabrication du gaz
d'éclairage et comme combustible pour les machines.
Dans le cas d'empoisonnement par un tourteau ali-
mentaire, l'attention de l'expert doit être éveillée par
les propriétés toxiques du tourteau de ricin qui passe
pour être le plus vénéneux de tous ces produits. Aussi
devra-t-il, dans l'examen microscopique qu'il sera appelé
à faire, s'attacher à isoler tous les éléments cornés et
colorés en brun foncé et à examiner s'ils ne présentent
pas les caractères si tranchés sur lesquels nous avons
insisté. Il convient de rappeler ici que d'autres graines
d'Euphorbiacées, telles que les graines de croton, de
pignon d'Inde, de bancoulier soumises à la pression,
peuvent aussi fournir des tourteaux qui sont utilisés
— 428 —
comme engrais, et qui ne sont guère moins ioxiques que
■celui de ricin ; mais leur production est infiniment
plus restreinte que celle du tourteau de ricin. Le tour-
teau de pignon dinde, cependant, se prépare en grande
quantité dans la région marseillaise où il est désigné
sous le nom de tourteau de Pulghère ou Purgère.
Si la graine de pignon dinde présente dans l'en
semble de sa structure anatomique une grande res-
semblance avec la graine de ricin, elle offre cependant
quelques particularités qui permettent de la distinguer.
Dans ces deux graines, les cellules scléreuses en palis-
sade offrent la même disposition, la même longueur,
les mêmes épaississements ; mais Tenveloppe externe
du pignon dinde est toute différente de celle qui existe
dans le ricin : elle est constituée par une rangée de cel-
lules fort allongées dans la direction radiale et dont les
parois épaisses et ponctuées sont fortement incrustées
de matière colorante brune. En outre, si Tenveloppe
interne renferme des cristaux en rosette comme celle
du ricin, elle contient aussi des cristaux prismatiques :
elle est dépourvue de houppes aiguillées et sillonnée par dit
vaisseaux laticifères qu*on nobserve pas dans la graine de
ricin.
Examen de calculs prostatiques ; par M. Puaux, pbar-
macien-major de l" classe.
M. le médecin-chef de Thôpital militaire de BizeHe
nous a remis trois calculs qu'il a retirés, à Tautop-
sie, de la prostate d'un Arabe décédé à Thôpital. Dans
le cours d'une longue pratique chirurgicale, il n'avait
jamais rencontré de calculs aussi volumineux, attei-»
gnantun poids total aussi considérable. Il aconservéles
deux plus gros comme pièces de musée, réservant, pour
l'analyse, le moins volumineux.
Dans les ouvrages spéciaux que les ressources locales
nous ont permis de consulter, nous ne trouvons aucun
renseignement précis sur la nature de ces concrétions.
— 429 —
Il n en est même fait aucune simple mention, soit dans
le Trcùté de chimie physiologiqiie de Garnier et Schlag-
denhauffen, soit dans la collection du Journal de Phar-
macie et de Chimie depuis Tannée 4884. Dans le Traité
de chirurgie de Duplay et Reclus, nous ne trouvoiïs
que quelques vagues indications.
La publication des résultats de cette analyse nous
parait donc présenter un certain intérêt.
Description des calculs. — Ces calculs, au nombre de
trois, sont blanchâtres, avec légère teinte jaune brun,
hérissés de pointes mousses, aspect mûriforme, sauf
une surface plane^ lisse, qui parait être la surface
d'application sur les tissus. Ils sont sonores, et la
partie corticale se laisse facilement rayer par l'ongle.
La densité prise sur le moins volumineux est
de 1,87.
Les données numériques se rapportant à chacun
d'eux sont les suivantes :
N' 1 No 2 N» 3
Poids 62.40 8,115 3,724
Grand axe 58— 31— ai-
Petit axe 37— 23— 10»*
Forme pirlforme disque bombé disqueplus api.
Composition. — L'analyse a été faite avec le calcul
n* 3. Scié en deux, il montre des couches concentriques
blanches, friables, se séparant facilement par la percus-
sion : elles sont disposées autour d'un noyau central
ellipsoïde plus foncé, ne se laissant pas rayer par Tongle.
Les axes du noyau sont de 12""' sur 5°".
L'analyse chimique, avec une prise d'essai de 1'% a
donné les résul tats ci-dessous :
Bao ; 0.090
Cendres 0.502
Chaux da carbonate 0. 051
— de Toxalate 0.180
— du phosphate 0.089
Acide phosphorique 0 . 078
Magnésie 0.040
Présence du potassium
Ammoniaque 0.022
1
— 430 —
Les résultats rapportés à 100«' de calcul correspon-
dent sensiblement à la -composition suivante :
Eau 9
Oxalate de chaux 40
Carbonate de chaux 8
Phosphate de chaux il
Phosphate axnmoniaco -magnésien 12
Matière organique et potassium (par différence) 14
La matière organique présente les réactions de l'acide
urique, réaction de la murexide. A côté de l'acide
urique, il nous paraît exister un deuxième corps que
nous n'avons pas pu caractériser, la quantité de ma-
tière dont nous pouvions disposer» n'étant pas suffi-
sante.
En résumé, les calculs prostatiques examinés sont
des calculs mixtes, principalement formés des sels miné-
raux se déposant dans les urines alcalines. Autour do
noyau initial formé par les urates se sont déposées les
couches concentriques des sels de chaux et de phos-
phate ammoniaco-magnésien.
Le noyau central, formé d'urates, contient égale-
ment un corps à odeur élhérée que nous n'avons pa
identifier.
Les kinases de V intestin; entérokinase ; sécrétine;
érepsine; par M. G. Patein.
On admettait, jusqu'à ces temps derniers, que le sue
m^^^^maZ ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire dans
la digestion, et que, s'il contient une diastase inversive,
ainsi qu'une petite quantité à*amylase et de maltase, son
action est nulle sur les matières albuminoïdes. Mais
Pavloff et son élève Chépowalnikoff ont démontré
récemment que la sécrétion intestinale intervient acti-
vement, au contraire, dans les processus digestifs et que
la sécrétion entérique du chien possède la propriété
d'augmenter l'activité des trois ferments du stic pan^
créatiçue. Si son action favorisante est peu marquée
— 431 —
-à-vis de Vamylase et de la lipase, elle peut atteindre
degré vraiment extraordinaire lorsqu'elle s'exerce
la trypsine. Adoptant la conception d'Heidenhain
le zymogène pancréatique et sa transformation en
fpsine, Pavloff admet que le suc entérique exerce son
ttion sur les sucs pancréatiques dont le ferment est
crété sous forme de zymogène, en provoquant très
^pidement la transformation de ce dernier en trypsine;
] comme cette action disparaît sous l'influence de
ÊbuUilîon, il conclut qu'elle est due à une diastase
aur laquelle il propose le nom d'entérokinase.
Delezenne s'est livré à un grand nombre d'expériences
n'ont fait que confiinner les conclusions énoncées
l-dessos. Les sucs entériques, dont il se servait, pro-
benaient de chiens auxquels on avait pratiqué, depuis
llosieurs mois, l'isolement d'une anse duodénale ou
|éjunale; ajoutés à des sucs pancréatiques de chien qui,
déme à forte dose, n'agissaient pas sur la fibrine ou sur
gélatine, ils communiquaient à ceux-ci la propriété
î digérer les albuminoïdes en quelques minutes et
il'attaquer rapidement l'albumine d'œuf. Le principe
f de ce suc entérique est déjà sensiblement atténué
un chauffage d'une demi-heure, à 60"*; chauffé à
, pendant le même temps, il perd la plus grande
rtie de son activité, et à 70 et 75"", il est complète-
détruit. C'est donc bien une diastase qu'on
Ipent, d'ailleurs, isoler par la méthode générale d'en-
Itrainement des ferments solubles et conserver à l'état
sec, après purification et précipitation par l'alcool.
C'est alors un produit capable de manifester son action
.favorisante sur le suc pancréatique à des doses extraor-
dinairement faibles ; de conférer, par exemple, un pou-
voir digestif, très manifeste, à du suc pancréatique
inactif, lorsqu'il est ajouté à ce dernier, à la dose de
moins de -^ de milligramme pour iO'^"* de suc.
Celte diastase, cette entérokinase se fixe, avec facilité,
sur la fibrine et celle-ci peut débarrasser la sécrétion
— 432 —
intestinale de toute la diastase quelle contient. Siloiij
transporte, dans un suc pancréatique inaetify de Itj
fibrine ainsi plongée, pendant quelque lemps, dans du.!
suc intestinal et lavée ensuite à grande eau, cette fibrine]
se digère sans retard. La digestion s'opère également, :
si la fibrine, impressionnée par l'entérokinase, puisj
transportée, pendant quelque temps, à la glacière, daos^
du suc pancréatique, est mise, après un nouveau'
lavage, à Tétuve, dans une solution de carbonate de-
soude à 0i^%5 p. 100. Il est permis d'admettre que la :
fibrine, en s'emparant de Tentérokinase, subit une
sorte de mot^dançage qui lui permet de fixer également
la diastase protéolytique du pancréas et d'être ainsi
digérée. Delezenne établit un parallélisme étroit entre
Faction conjuguée de la trypsine et de la kinase et celle
de Talexineet du fixateur (sensibilisatrice) des sérums
bactéricides ou cytotoxiques. Dans les deux cas» on se
trouve en présence de deux diastases inactives, lors-
qu'elles sont employées isolément, mais qu^il suffit de
réunir pour obtenir, d'un c6lé y \a.protéoly se; de l'autre,
IdL bactériolyse ou la cytolt/se; et on peut considérer l'en-
térokinase comme un homologue de la substance (fixa-
teur de Metchnikoff, sensibilisatrice de Bordet, ambo-
cepteur d'Ërhlich) qui donne aux sérums des animaux
préparés leurs propriétés spécifiques. On peut égale-
ment rapprocher l'action complémentaire de l'entéro*
kinase sur la sécrétion pancréatique de l'action com-
plémentaire de Vacide chlorhydrique sur la sécrétion
stomacale et particulièrement sur la pepsine.
Les premières expériences relatives à l'entérokinase
avaient été faites sur le chien; Delezenne les a étendues
aux autres vertébrés et a montré que le suc intestinal
d'une espèce animale déterminée, celui du chien par
exemple, est non seulement capable d'activer le suc ou
les macérations pancréatiques des animaux de même
espèce ou d'espèce voisine, mais encore d'espèces très
éloignées, et cela, souvent à un plus haut degré que ne
le fait le suc entérique correspondant. Quant à la distri-
r
— 433
bntion et Torigine de Fentérokinase, Texpérience
Bontre que, chez ie chien, la muqueuse intestinale est
particulièrement riche en kinase, dans la portion duodé-
lojéjunale ; la muqueuse de la première partie de Tiléon
sn contient déjà beaucoup moins, et Textrémîté infé-
fîeare de l'intestin grêle en est presque dépourvue.
Poussant Tinvestigation plus loin, on voit que ce sont
lis follicules clos de l'intestin qui interviennent le plus
bergiquement dans la production de la kinase; la
macération des plaques de Peyer dans Teau chloro-
formée se montre des plus actives. Il convient
d'ajouter qu'en dehors de l'intestin, les ganglions lym-
phatiques et les leucocytes eux-mêmes fournissent une
diasiase présentant des caractères et propriétés des plus
identiques avec ceux de Tentérokinase; et différents
ex(>érimentateurs ont pu vérifier que l'afflux provoqué
de leucocytes et Thyperbémie physiologique de la
digestion produisaient l'augmentation, dans la mu-
Iqoeuse intestinale, du pouvoir favorisant de la digestion
jtrypsique. Même in vitro, l'action des leucocytes, des
; exsudais sur le suc pancréatique est qualitativement
comparable à l'action favorisante de Tentérokinase,
ipoique bien inférieure çuantiiativement. Les microbes
également sécrètent des ferments solubles, ayant les
mêmes propriétés que l'entérokinase et pouvant con-
férer à des sucs pancréatiques inactifs une action
digestive évidente de l'albumine.
L'entérokinase n'est pas le seul corps d'origine intes-
tinale exerçant une action sur le rôle du pancréas.
Tandis que cet organe, sous l'influence de certains
composés, la pilocarpine par exemple, sécrète, chez
! l'wimal à jeun, un suc pancréatique protéolytique et
contenant, par conséquent, de la trypsine^ il sécrète,
an contraire, chez les mêmes animaux, ayant reçu une
injection adde dans le duodénum, un suc à peu près
ûénné d'action protéolytique, mais recouvrant immé-
diatement celle-ci sous Tinfluence de suc intestinal ou
4'titrait aqueux de la muqueuse de l'intestin grêle.
— 434 —
Pavloff donnait, pour cause de celte sécrétion,
action réflexe due à la présence de Tacide dans le dw
num ; en réalité, cette action, si elle peut être accepi
ne paraît qu'accessoire. En effet, Bagliss et Slarlii
ayant fait macérer la muqueuse de l'intestin grêle d'i
chien à jeun dans de l'eau acidulée par l'acide chlorh]
drique, ont obtenu un extrait qui, injecté dans ui
veine, détermine immédiatement une sécrétion pj
créatique abondante, non protéolytique, mais le dei
nant par l'addition de suc intestinal; ]a nature
l'acide paraît secondaire et on obtient les mêmes réi
tats avec les aeideè nitrique^ sulfurique^ phoèpi
rique^ etc. Les injections intraveineuses de sucinl
tinal ne provoquent pas un tel effet sécrétoire ; il s'<
suit que le liquide qui provoque cet effet, à la suil
d'injection ou de macération duodénale acide est diff<
rent du suc intestinal et doit cette propriété à un cq\
qui a reçu le nom de aécrétine^ différent de l'entérol
nase et ne paraissant pas résulter d'une transformàtioa^
de cette dernière par les acides. D'ailleurs, entre le swi
intestinal et cet extrait acide de muqueuse intestinale,
il y a encore cette différence importante que celui-â
peut être neutralisé et bouilli sans perdre son efficacité.
Si donc l'entérokinase et la sécrétion ont une origine
commune, l'intestin, elles sont entièrement indépen»
dantes l'une de l'autre et peuvent exister l'une sans
l'autre; la sécrétine ne dépend que de la transformation
de prosécrétine sous l'influence des acides. Cette prosé-
crétine est un produit de la vitalité propre de certaines
parties de la muqueuse intestinale; on la rencontre
même dans l'intestin du fœtus, à savoir, dans un intes-
tin oii aucun aliment n'a encore pénétré.
Cette prosécrétine se transforme en sécrétine sous
certaines influences, en particulier celle des acides;
mais la sécrétine produite, au lieu de se verser dans,
l'intestin, est entraînée par les voies circulatoires^ se rend
ainsi au pancréas et provoque la sécrétion de suc
inactif, par lui-même, sur les matières albuminoïdes.
— 435 —
lia sécrétine n'agit pas seulement sur le pancréas;
|b est capable d*exercer son action sur le foie et de
(DToquerune accélération, très notable, de la sécrétion
^re; sur les glandes salivairea elles-mêmes et de
JDvoqaer une sécrétion de salive en rapport avec la
lerétion de suc pancréatique.
A côté de Tenlérokinase et de la sécrétine, il y a lieu
\ meniionneT Y érepsine, diastase isolée par 0. Con-
^m de la muqueuse intestinale des mammifères, tout
[fait incapable d'attaquer l'albumine ou la fibrine,
bis transformant, avec une très grande activité, la
Iptoneet les albumoses en produits de désintégration
pDs simples, en produits cristallisables. Les solutions de
Btone, soumises à l'action de ce ferment, ne donnent
8 la réaction du biwet et contiennent les mêmes
jloduits que ceux qui se forment dans Thydrolyse *
|m matières albuminoïdes par les acides : ammoniaque,
Ddesamidés, bases bexoniques,cystine, etc. L'érepsine
iste également dans le suc intestinal pur, mais en quan-
(beaucoup moindre quedansla muqueuse, ce qui per-
etde la considérer comme un ferment endocellulaire
lont l'action s'effectue dans l'épaisseur de la muqueuse
btestinale, au moment de la résorption des peptones.
! Quoiqu'elle soit incapable d'attaquer la fibrine et
"albumine, l'érepsine détruit assez facilement la caséine
fa lait. Elle n'existe pas non plus exclusivement dans
Mûtestin des mammifères. Delezenne et Mouton ont
ppalé sa présence, ou celle d'un corps analogue, dans
fcs champignons basidiomycètes ; ils avaient déjà ren-
j^W, chez quelques-uns de ceux-ci, une diastase
toalogue, sinon identique, à l'entérokinase.
I Dastre et Stassano se sont livrés, sur les sucs pancréa-
!j<pe et intestinal, à un certain nombre d'expériences
ijoûlils ont déduit les conclusions suivantes : D'abord,
«mélange de kinase et de suc pancréatique inactif joe?rrf
l^J^^riétéêprotéoly tiques, après cinq heures de con-
«ct, à la température de Tétuve s^iln*y a pas d'albumine,
«corp«(i digérer en présence\^\x contraire, ce contact
n
— 436 —
n'a pas d'effet destructif, s'il y a un corps à digéra
Cherchant ensuite l'explication de la résistance dessai
intestinaux aux ferments protéolytiques de la digei
tion, ils ont reconnu que les ascarides et les \9Jil
contenaient une antikinase^ capable de neutralii
Tentérokinase et d'empêcher celle-ci de rendre prolé(
lytique le suc pancréatique inactif.
Les données précédentes ont conduit Dastre et S'
sano à un procédé d'essai des trypsines et sucs pan
créatiques du commerce. Ils partent de ce princip
que la valeur d'un suc artificiel quelconque, prodi
expérimentalement ou artificiellement, sera d'autaa
plus grande qu'il s'approchera davantage d'exercer i
actions qu'exerce le suc naturel. Or, ces propriété
sont au nombre de deux: il digère complètement I(
cubes d'albumine dans un intervalle de douze à dix-hui
heures; il est entravé, plus ou moins complèlemeot
par la macération detaBuias ou d'ascarides. Pourappr*
cier la valeur d'un produit commercial, on fera doi
deux tubes : l'un, qui contient la substance additionna
d'un cube d'albumine; lautre, contenant la substance,
le cube d'albumine et quelques gouttes de macératioo
de taenias ou d'ascarides. On met à l'étuve. La digestiop
doit se faire complètement entre douze et dix-huit
heures, dans le premier tube; elle doit être p'
ou moins complètement empêchée, dans le second.
A notre époque d'opothérapie à outrance, ce mode de
thérapeutique devait fatalement profiter de l'élude do
suc inteslinal; l'extrait intestinal a été essayé et parait
avoir donné de bons résultats contre la constipation..-
et même contre la diarrhée, jouant ainsi un rôle remar-
quable, comme régulateur des fonctions de l'intestin.
Cet extrait a été administré par la bouche, mélangea
des aliments ou par la voie sous-cutanée. On a préparé,
pour ce dernier mode d'administration, une macération
glycérinée, suivant la méthode de MM. Brown-Séquatd
et d'Arsonval, macération qui est ensuite étendue d'eau
salée physiologique.
— 437 —
REVDE8
une nouvelle méthode de titrage des iodures
s;parM.P. Felgenauer (1). — L'auteur estime que
[diverses méthodes detitragequi consistent à oxyder
lure alcalin par un excès de permanganate de potas-
i et à doser l'excès de ce dernier par une solution
lyposulfite de sodium ne donnent pas des résultats
exacts ou toujours concordants.
. méthode qu'il préconise est la suivante :
[i*Uiodure alcalin est transformé en iodate par un
ces de permanganate de potassium,
Kl + 2KMnO« + H«0 = KI03+ 2Mn02 -f 2K0H.
jOa dissout 0«',0774 de Tiodure à essayer et 0*',50 de
rbonate de potassium dans 200*^"' d'eau; on verse
i dissolution chaude dans une autre dissolution éga-
lent chaude de 0^%20 de permanganate de potassium
kns 100^*' d*eau, et on porte à Tébullition ; le liquide
bit rester coloré en rouge. L'addition du carbonate de
E>tassium a pour but d'empêcher qu'il ne se précipite
Repartie de l'iode de Tiodate sous forme d'iodate man-
Deax Mn(IO')* qui est insoluble.
Pour détruire l'excès de permanganate, on ajoute
la liqueur ci-dessus, portée à TébuUition, un peu
ralcool, jusqu'à ce qu'elle soit complètement décolorée ;
fn laisse refroidir, on filtre, et on fait un volume de
3*0n prend lOO*"* de laliqueur, ony ajoutedel'iodure
le potassium, puis on la rend légèrement acide au moyen
Tacide sulfuriqne étendu. L'acide iodique et l'acide
odbydriqae mis en liberté réagissent l'un sur l'autre
ta donnant de riode suivant les réactions bien connues :
KIO> + 5KI + SiSO^H* = HI03 + 5HI + 3S0*K».
HI03 + 5HI =61 4 3HS0.
il) P. Fblobnaubr. Bine laicht ausfiir bare und genaue Melhode
lAlkaliodid la Utriren (Phat^maceutische Zeilung, t. XLVU, p. 988).
— 438 —
L'iode reste dissous à la faveur de Texcès d'io
alcalin, on le dose avec une solution titrée d*hyposu
de sodium.
Mais la quantité d'iode trouvée représentant 6 i
celle qui a été transformée en iodate, il faut, pour an
le titre de Tiodure que Ton veut doser, diviser par 61
résultats obtenus.
D'après Tauteur, cette méthode permet d'opérer
seulement en présence des chlorures et des bromo
alcalins qui ne sont point oxydés par le permangana
mais encore en présence des corps organiques ou
substances réductrices ; il faut simplement, dans
dernier cas, employer une plus grande proportion i
permanganate de potassium.
Ë. L.
Sur un carbonate de potassium arsenical;
M. C. E. Carlson (1). — L'auteur a trouvé dans leçon
merce un carbonate de potassium très blanc, titi
90 p. 100, qui renfermait une forte proportion d'arsenid
Comme ce sel tire en partie son origine du suint de|
moutons^ et que ces animaux peuvent avoir été s
mis à un traitement arsenical, il estime que les pha
macopées devraient introduire la recherche de l'a
nie dans Tessai du carbonate de potassium brut. Il a (
devoir attirer l'attention sur ce fait, en raison dej
emplois multiples du carbonate de potassium bri
(bains, usages domestiques, etc.).
E. L.
Recherche qualitative et quantitative du plomb e
d'autres métaux lourds dans les eaux par un procédi
simple et rapide ; par M. G. Frerighs (2). — L'auteur i
observé que lorsqu'on filtre sur du coton des liquides
qui renferment à l'état de combinaisons soiubles des
(1) c. E. Pharmaceutisc/u Cenlralhalle, t. XLIII (Neui Folft.
t. XXIII). p. 717.
(2) G. Frbrichs. Ein einfaches Verfahren zum Nachweis nnd ^\
qaantitativea Bestimmung von Blel und anderen Schwer meUHeflùB
Wasser [Apotheker Zeitung, t. XVII, p. 884).
— 439 —
Itaax tels que le plomb, le cuivre, le fer, alors même
le la proportion de ces métaux serait assez faible pour
^*ils ne puissent être décelés directement, ces métaux
JK>nt intégralement absorbés par le coton. La cellulose
loue ici le même rôle que le charbon vis-à-vis de cer-
iaîns sels métalliques dissous. La solution filtrée sur le
coton est complètement dépouillée de métal si la filtra-
iion est effectuée lentement, et si la colonne de coton
A suffisamment longue.
Pour les analyses qualitatives, on dissout la combi-
aison insoluble fixée sur le coton au moyen d'un
^acide approprié, on évapore à siccité, on reprend par
\VeBX) bouillante ou par Teau acidulée et, après avoir
ainsi rassemblé le métal sous un petit volume de disso-
lation, on peut le caractériser directement par ses réac-
tifs habituels.
Pour les analyses quantitatives, on fait passer len-
tement 15 à 20"' d'eau à travers un appareil formé
d'une série de cinq petites allonges en verre placées
: verticalement les unes au-dessus des autres; les deux
premières renferment 5«' de coton, les deux dernières
2*' : en opérant lentement (2 heures pour 16"' d'eau), le
métal est absorbé presque entièrement par les deux
premières allonges. Le coton est épuisé avec de l'acide
chlorhydrique concentré, puis avec deTeau bouillante;
on continue l'opération comme pour l'analyse qualita-
tive.Dans la dissolution, on dosele plomb sous forme de
sulfate, le cuivre et le fer (s'ils sont en trop petites
({uanlités) par des méthodes colorimétriques. Dans
toutes ces opérations, il faut vérifier que le coton dont on
\ se sert ne se colore pas par immersion dans une solu-
tion d'hydrogène sulfuré. Il faut aussi filtrer préalable-
I ment sur des filtres d'amiante Teau sur laquelle on
I opère, pour arrêter les métaux qui pourraient être en
I suspension.
L'auteur a contrôlé l'exactitude de sa méthode dans
j le cas du plomb, en réduisant à 20^"^ un volume d'eau
^gal à celui qu'il avait fait passer sur le coton (16'^%
— 440 —
et en dosant dans chaque cas le plomb sous forme t
sulfate. Il a pu déceler sur des eaux ayant séjour
dans des conduites en plomb une proportion de met
représentantO^'/OOl dans 10'** d'eau, soit ^o ooo.ooo-
D'aprëslui, cette propriété du coton serait susceptiUfl
de plusieurs applications. Dans le cas du plomb: pari
fication des eaux destinées à Tusage domestique (pi
sont toujours amenées par des conduites de plomb. Dam
le cas du cuivre : purification des eaux distillées daa
des alambics imparfaitemennt étamés. Dans le cas
du fer : enlèvement du fer entraîné par les machiuei
hydrauliques élévatoircs.
E, L.
Étude microscopique de papiers anciens ; par M. Ei
Hanauser (1). — L'auteur insiste sur rimportance coih
sidérable que présente, au point de vue historique et
paléographique l'emploi des méthodes microscopiqnel
utilisées en sciences naturelles. Il résume, à Tappui dt
cette opinion, les résultats du plus haut intérêt obteDits'
par J. Wiesner (2) dans Tétude microscopique de pa-i
piers anciens provenant de TAsie et en particulier da
Turkestan oriental. Wiesner n'a commencé Texaiaw
des manuscrits, qui lui avaient été remis par le profes*
seur Hoernle, qu'après avoir soigneusement étudié un
grand nombre de matières premières susceptibles d'avoir
été employées dans la préparation des papiers anciens.
Les recherches microscopiques ont démontré dans ces
derniers la présence de fibres utilisées comme textiles,
comme le lin, le chanvre, la ramie, ainsi que la pré-
sence de fibres brutes provenant de plantes du genre
MoTMè et de certaines Thyméléacées. La provenance
(1) Zar mikroskopischen Uatersuchang aller Papiere {f^hm^
Zeitung, XXVII, p. 118, 1903).
(2) MLkroskopische Unteraachung aller outturkestanischer and andertf
asiatischer Papiere nebst histologischen Beitr&gen sur inikrotkopisch«o
PapieruntersuchaDg {Denkschr. d. math, natw^o. Klasse d. haiserl.
Akad. d. Wissenchaft,, Vienne, LXXII, 1902).
— 441 —
■otanîque de certaines fibres libériennes n^a pu être
péterminée.
I Les plus anciens papiers arabes examinés remontent
|k790; ils ont incontestablement été préparés avec des
t^îiTons, mais il parait bien démontré que ce sont les
Chinois qui, dans cette fabrication, dès les iv® etv* siè-
^s, ont ouvert la voie aux Arabes. Les Chinois sont
fealement les premiers qui auraient imaginé d'isoler
ks libres textiles par macération prolongée des tissus
^gétaux et qui auraient trouvé Tapprèt du papier au
Vioyen de l'empois d'amidon. H. H.
Réactions de rhéroïne ; par M. F. Zernik (1). — L'hé-
roïne ou diacétylmorphine a déjà été le sujet d'un cer-
tain nombre de travaux, cependant certains points
jn'avaient pas été fixés d'une façon absolument défini-
tive. Il y avait notamment une certaine indécision sur
|e point de fusion exact de la base et du chlorhydrate.
L'auteur, en partant de corps absolument purs, a obtenu
no* pour le point de fusion de l'héroïne, 232^.233**
pour le chlorhydrate.
M. Zernik a repris ensuite l'étude des réactions de
! l'héroïne; certaines de ces réactions (celles dans les-
quelles la diacétylmorphine est saponifiée) sont com-
munes à rhéroïne et à la morphine. Citons par
exemple :
La réaction d'Husemann : l'une ou l'aulre des bases
est chauffée un quart d'heure au bain-marie en présence
d'aciâe sulfurique; l'addition d'une goutte d'acide
nitrique fait naître une coloration rouge violette, puis
bleu rouge, puis orangée.
La réaction de Pellagri : une solution d'héroïne
évaporée au bain-marie en présence d'acide chlorhy-
drique concentré laisse comme résidu une huile rou-
geàlre : cette huile est d'abord reprise par l'acide
chlorhydrique dilué; on ajoute du bicarbonate de soude
(I) Zur Nachweij des Uevoim. lierichle der deutsche Pharmaceutische
GtteUêchafi, 1903, p. 63.
JtmrtL de Pkarm. et de Ckim, »• sArib, t. XVII. (l" mai 1903.) ^9
— 442 —
jusqu'à réaction faiblement alcaline, puis deux gouUi
d'une solution alcoolique étendue d'iode : il se fora
une coloration verte et le liquide agité avec l'élb
colore ce dissolvant en rouge pourpre. Avec la mo
phine, la réaction est identique.
Le réactif de FrOhde (acide sulfurique contenant ai
trace diacide molybdique) colore également l'héroïne
la morphine; avec cette dernière base la teinte initia
est plutôt violette, avec l'héroïne la coloration tire si
le rouge.
Les propriétés réductrices sont moins marquées di
l'héroïne que dans la morphine; cependant les dei
bases réduisent la solution ammoniacale de nitral
d'argent et le nitrate de bismuth. L'héroïne, contrair<
ment à la morphine, ne réduit pas l'acide iodique;
même le mélange ferricyanure de potassium et per
chlorure de fer ne donne qu'au bout d'un certain temp
un précipité bleu de turnbuU, dans le cas de
diacétylmorp hine .
Les réactions suivantes différencient les deux corps
l"" L'héroïne, dans laquelle la fonction phénoliqa
de la morphine est éthérifiée ne se colore plus en blei
par le perchlorure de fer;
2^ Une trace d'héroïne traitée par quelques goutte
d'acideazotique de densité 1,4 (acide azotique à 65 p. 100
se dissout en donnant une liqueur jaune ; au bout d(
quelque temps, de suite si on chauffe légèrement,
se développe une coloration bleu vert, partant di
centre vers le bord du liquide; cette coloration
bientôt et devient finalement jaune. Cette réaction, duc
à M. Zernik, est caractéristique et rien d'analogue n'es!
observé avec la morphine ou la codéine.
3"" Enfin, ainsi que l'a indiqué Goldmann, si on chauffer
une petite quantité d'héroïne avec l'acide sulfurique
étendu et de Talcool, il se développe bientôt une odeur
d'éthcr acétique.
Ces deux dernières réactions permettront facilemcD*
de déceler la diacétylmorphine. H. C.
— 443 —
Dûiage de Tacide ^-oxybutyrique dans rorine ; par
li. Dabiistaedt£R '(1). — Les méthodes indiquées jus^
l^'ict pour doser dans l'urine Tacide ^«oxybutyrique
CB**CHOH-CH*-CO'H reposent sur la propriété qu'il
^ssède de tourner le plan de polarisation de la lumière
fokrisée« Elles seraient toutes inexactes ou trop ion-
nés et l'auteur propose de leur substituer un procédé
hùié sur le dédoublement que subit l'acide ^«oxybu-
iyrique au contact des acides concentrés : on sait qu'il
le produit alors de l'acide oc-cro tonique suivant la réac-
tion :
CH»— CH0H-CH»-C0«H « CH3— CH = CH— 00«H-hH«0.
Aoide p-oxybatyriqQA Âeide erotoniqae
Or, Tacide crotoniqueboutà 181'' et il serait facile de
leséparer delà petite quantité d'acides gras, que ren-
ferme l'urine» par simple chauffage h 160^
Mode opératoire. — On alcalinise par le carbonate de
soude lOO**"* d'urine et Ton évapore presque à siccîté. On
dissout le résidu dans ISO*^"»'* à 200*^"' d'acide sulfurique
150 ou 55 p. 100 et Ton distille. Le ballon distillatoire
est muni d'un entonnoir à robinet par, lequel on intro-
duit de l'eau goutte à goutte pour remplacer l'eau qui
distille. On recueille ainsi, en 2 heures ou 2 heures 1 /2, de
300^ à 350*="' de distillât. Celui-ci est alors épuisé
deux ou trois fois avec de Téther; on évapore Téther
etToQ chauffe le résidu au bain d'huile à 160"^ pour
chasser la petite quantité diacides gras qu'il renferme.
Ouïe dissout alors dans 50*^"*' d'eau, on filtre pour éli-
miner quelques impuretés, telles que du crésylol, qui
se sont précipitées et l'on titre ; l'acide crotonique au
moyen d'une solution déci-normale de soude. lOO*'*' de
cette solution correspondent à 0*%86 d'acide crotonique,
c*est-à-dire à 1«',46 d'acide ^-oxybutyrique.
Ce procédé de dosage serait fort exact.
M. G.
(1) Die quantitatÎTo Beslimmung des ^-oxybuttorsaeare im, Harn
{Hoppe Sêgkr'ê Zeiischrifl /• physiùl. Chtm., t. XXXII p« 355, 1903;.
— 444 —
Sur la nature des produits qui se forment dansTactiot
de l'iode sur les albuminoïdes ; par M. Schmidt (1). —
L'auteur a montré antérieurement (2) que Tiode, en réa*
gissant sur les albuminoïdes dissous dans l'eau, amène
leur dédoublement avec formation d'acide iodhydriqoe
et d'acide iodique. Il se produit en outre de l'acide car»
bonique, de l'iodoforme, les acides acétique et formique:
enfin on observe toujours la formation d'un phénol
iodé que l'auteur croit être la paraiodopyrocaléchine.
La production de ces composés commence dès 3?;,
elle s'accroît avec la température, et Tauteur pense qu'ff
faut la rattacher à l'oxydation de la tyrosine, qui fait-
partie de la molécule albuminoïde. Les proportioDf
relatives de ces divers produits de dédoublement cor»,
respondent en eifet, à peu près, à la transformation de
la tyrosine d'abord en pyrocatéchine iodée et alanioe,
puis à la destruction consécutive de celle-ci en acide
carbonique, acide iod hydrique, iodoforme, acides for
mique et acétique suivant les réaclions :
. I. C6H*(0H)-CHa— (;H(AzH«)— C02H+H«0+2I =
Tyrosine
C«H3(0H)2 . 14 CH3 -CH— CH( AzHS)-C02H -j- HI
p.iodopyrocatéchine Alanine
II. 6CH3-CH(AzH«)— C0«H+6I+9H«0
AUniiio
= AzH<108+5AzHn+6CH3--CH(OH)— CQîH
Ac. lactique
III. 2CH3-CH(OH)-CO»H+ 12I+2H20
Ac. lactique
= 2C03+9HI+CHI3 +C02H« +C2H*02.
Ac. formique Ac. acétique
Si l'on prolonge suffisamment l'action oxydante de
l'iode sur la vitelline du jaune d'œuf, on arrive à «ne
destruction profonde de la molécule avec formation de
phénol, de paracrésol, d'acide benzoïque et d'acide hip-
purique. M. G.
(1) Zur Kenntnis der lodirungs producte der Albumlnstoffe {Hoppe
Seyler's Zeitschri/t f. pkysiol. Chem., t. XXXV, p. 386, et t. XXXYI,
p. 343),
(2) Journ, de Pharm. et Chim., 6« série, t. XV, p. â91 et 293.
m? ^
~ 445 —
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séajice du 30 MARS 1903 IC. R., t. CXXXVI).
— Sur V affinité à basse température ; réactions du Jluor
Hquide à — 187**; par MM. II. Moissan et J. Dewar
(p. 785). — L'affinité du fluor liquide à —187** est
UDcore assez puissante pour enflammer, sans le secours
iîaucune énergie étrangère, le soufre, le sélénium, le
phosphore, l'arsenic; pour décomposer violemment
)|irec incandescence Toxyde de calcium, enfin pour
donner avec Tanthracène un véritable mélange
explosif.
— Sur les alcoyl- et acylcyanocamphres et les éthers
deoj/lcamphocarboniques. Influence de la double liaison du
noyau renfermant le carbone asymétrique sur le pouvoir
rotaioire de la molécule ; par M. A. Haller (p. 788). —
Les éludes poursuivies sur les camphres cyanoalcoylés
et cyanoacylés ont conduit à les représenter sous les
deux formes cétonique et énolique, cette dernière com-
portant une double liaison dans le noyau du camphre.
Celle double liaison produit une exaltation du pouvoir
rotaloire nettement accusée dans tous les dérivés énoli-
ques, comparativement aux dérivés cétoniques corres-
pondants.
— Sur un calculateur mécanique appelé Arithmo^
frapk; par M. Troncet (p. 807). — Description d'un
«ppareil destiné à efl^ectuer mécaniquement toutes les
opérations arithmétiques.
^ Action de V hydrogène sur les sulfures d^arsenic en
présence d'antimoine et sur le trisulfure d'antimoine en
frémce darsenic; par M. H. Pélabon (p. 812). — Con-
clusions:!* L'antimoine déplace complètement Tarsenic
ie ses sulfures si les deux corps sont liquides; 2** le
gaz hydrogène, chauffé en présence du sulfure d'anti-
tttoine et d un mélange d'arsenic et d'antimoine, forme
^
— 446 —
de l'hydrogène sulfuré, dont la proportion croît vm
celle de l'arsenic dans le mélange.
— Sur r acide pyrophosphoreux P'O'H*; par M. V. Ac-
GER (p. 814). — Se prépare par l'action de PO'fl* sur
PCP en excès. Fond à 38*", très déliquescent ; au contact
de l'eau, se transforme immédiatement en PO'H*.
— ' Action du phoêgène sur les combinaisons orgatamor
gnésiennes mixtes; par M. V. Gbignakd (p. 815). —Il M
forme l'alcool secondaire R\ CHO H, l'alcool tertiain
R^ COH, quelquefois accompagné de son produit dl
désbydration ; mais on n^obtient pas de cétone.
-*- Nouvelles recherches sur la décomposition des aeidtê
organiques; par MM. Oechsner de Coningk et RirsACt
(p. 817). — Un certain nombre d'acides organiques ont
été traités à 300"" par un grand excès d*acide sulfuriqoi
ou de glycérine. Quelques-uns résistent, d'autres soat
décomposés avec perte de CO*.
-* Constitution des nitrocelluloses ; par M. Lâo Yignoi
(p. 818). — Les nitrocelluloses, réduites en liqueur acidi
par FeCP, donnent de roxycellulose ; la cellulose M
différencie ainsi de la mannite et autres alcools poly*
atomiques analogues.
— Sur les composés azotés que contient la terre arabU;
par M. G. André (p. 820). — Voir un prochain numéro
de ce Journal.
— Les défenses de Vorganisme chez les nouveau-m;
par MM. A. Charrix et G. Delâmàrre (p. 829). — Cbei
les nouveau^nés, soit au niveau des portes d'entrée,
soit dans les viscères, les conditions de la résistance
aux agents pathogènes sont défectueuses à plusieurs
égards ; il n'est donc pas surprenant de constater à cet
âge, relativement à une série de processus morbides,
un certain degré de fréquence et de gravité.
— Influence de Vétat chimique sous lequel on prés^
un élément à l'organisme^ sur la rapidité du passage de cet
élément dans le sang ; par M, A. Mouneyrat (p. 832). —
Le sang des chiens qui avaient reçu de l'arsenic soss
forme minérale (arsénite ou arsémato de soude) renfer*
— 447 —
Jt deux fois plus d'arsenic que le sang de ceux qui
aient reçu ce métalloïde, sous forme organique
léthylarsinate de soude).
Séance du 6 avril 1903 {C. 22., t. CXXXVI).
[^ Anophèles et paludisme; par M. A, Lavsran
853). — Voir un prochain numéro de ce Journal.
[— Sur les changements de couleur qu^éprouvent les
res mercuriques aux diverses températures; par M. D.
; (p. 889). — Les deux variétés de HgP se com-
ty sous Tinfluence des réfrigérations les plus éner-
Iques, comme le feraient deux corps différents, et
fodure rouge quadratique ne se transforme pas en
inre jaune orthorhombique. Elles présentent destein-
de plus en plus claires à mesure qu'on les refroidit.
Sur les dérivés de V acide plombique ; par M. A. Col-
i^N (p. 891). — La réaction du chlore sur les sels de
lomb en liqueur acide parait se faire conformément à
équation :
2Pb(C«H«0«)« + CP = PbCl» H- Pb(C«H»0«)*
— Sur une préparation du sulfure de zinc et du sulfure
\eadmum cristallisés; par M. G. Yiard (p. 893). •** On
il passer au rouge» sur du protosulfure d'étain, de la
ftpeur de chlorure de zinc ou de cadmium diluée dans
\ gaz CO».
-^ Action des bases alcalino-terreuses sur les sels alca-
ïjMhUrreux des acides pyrngallolsulfoniques; par M. M.
|)eu6b (p. 893). — On obtient ainsi, au contact de l'air,
m substances colorées, amorphes, dues à une oxyda-
I et qui paraissent résulter du remplacement d'un
orne d'hydrogène par un atome d'oxygène.
— Cellulose nitrée; par M. Léo Vignon (p. 898). — Au
imum de nitration de la cellulose on fixe 3AzO'^
ont l mol. en G^ Le dérivé nitré ainsi obtenu est un
jlérivé Qxycellulosique.
- Eâle des bactéries dans la production des périthèces
Aêcobolus; par M. Moluard (p. 899). **-*La produc-
l'ioa ds la forme ascosporée des Ascobolus exige un en-
^ 448 —
: semble de conditions, qui se trouve être réalisé par
présence d'une bactérie, que l'auteur a isolée de laboai
de vache.
— Su?' le rôle de Voxalate de calcium dans la nutritii
des végétaux; par M. Amar (p. 901). — Les crista
d*oxalate de calcium rencontrés chez les végétaux doi-
vent être considérés comme un produit d'excrétion,
— Sur la localisation de Vesculine et du tanin clans i
marronnier; pai* M. A. Goris (p. 902). — L'esculine
été localisée en s*aidantde la réaction deSonnenschein:
coloration rouge par action successive d'acide azotiqi
et d'ammoniaque. L'esculine et le tanin se rencon-
trent dans les mêmes éléments cellulaires.
— Recherches sur les néphrotoxines ; par M. H. Bmwt
(p. 909). — Voir un prochain numéro de ce Journal,
J. B.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du ii mars 1903.
M. Vogt présente, au nom de M. A. Glaret, une note
intitulée : Contribution à V étude des moyens propres a
empêcher les altérations de la teinture d'iode et à modérer
son action.
La teinture d'iode, altérée par une conservation pro
longée, peut, on le sait,n'être pas inoffensive. M. Claret
a recherché un corps capable de s'emparer de l'acide
iodique au fur et à mesure de sa formation et de donner
naissance à des composés dont la présence ne modifie
pas les propriétés du médicament. Le borax ou tétra-
borate de soude répond théoriquement et pratiquement
à ces desiderata, le métalloïde iode ne pouvant déplacer
l'acide de la combinaison H* O'Na', et l'acide iodique,
acide énergique, éliminant au contraire B*O^H*, selon
la formule : B*O^Na*+2HI=2i\aI+B*O^H\
L'acide borique ainsi mis en liberté ne modifie en
rien l'efficacité (de la teinture d'iode. On pourra donc
I^parer celle-ci d'après la formule suivante, pour as-
mirer sa conservation :
Iode l»'
Alcool à 90O 12
Borax officinal 2
Pour atténuer les effets d*une application trop forte
de teinture d'iode. Caries a proposé d'employer le
noDOsulfurede sodium. On obtient le même résultat en
appliquant sur la région malade une pâte faite avec de
îeau et de Tamidon ou, à défaut, de la farine.
M. Lafay présente, au nom de M. Henry (deBourges),
aa ajutage destiné à vider les ampoules dans toutes les
seringues hypodermiques.
M. Faure communique, d'après l'observation de 126
malades, dont 84 ataxiques, soignés à l'Institut de réé-
ducation motrice de La Malou en 1902, les résultats de
la rééducation dans le traitement des troubles du mouve-
ment. En ce qui concerne les ataxiques, on constate
[ 32 p. 100 de succès complet.
M. Danlos préconise deux nouvelles formules de pré-
; pirations arsenicales classiques.
Préférant les pilules asiatiques à la liqueur de
I Fowler, qui est généralement moins bien tolérée par
Tcslomac, M. Danlos remplace la formule classique des
pilules par la suivante :
Acide arsénleuz Ob'50
Glycérine 3
Poivre noir porphyrise ■. 5
Pondre de gentiane, q. s. pour donner la consistance
pilnlaire.
La masse est divisée en 100 pilules.
On fait dissoudre à chaud l'acide arsénieux dans la
: gWcérine,puis on incorpore les poudres à la masse pilu-
! Uire.
I L'acide arsénieux, dissous dans la glycérine, se pré-
sente ainsi à l'organisme dans un état d'extrême
I division et par conséquent doit être facilement absorbé.
En outre la dissolution dans la glycérine diminue l'ac-
^^<^û irritante de l'arsenic sur la muqueuse de Testo-
[.
- 450 ^
mao, la glycérine rendant moins caustiques la pi
des corps, et en particulier l'acide arsénieux, que Ton
dissout. Enfin ces pilules restent beaucoup plus loDg^
temps molles et facilement absorbables que celles <fà
sont préparées avec la gomme arabique, selon la f(»<-
mule ordinaire.
M. Danlos a également modifié la poudre caustiqoii
arsenicale, destinée au traitement des cancroîdes nlcéf
rés de la peau. Il a remplacé les substances inertes qiia
contiennent la formule du frère Gôme et celles qui ea
dérivent, par des substances capables de diminuer U
douleur, souvent très vive, de ce mode de traitement
La douleur est très atténuée par Temploi de la poudre
suivante, délayée avec quelques gouttes d'eau pour loi
donner la consistance pâteuse :
Acide arséaieax porphyrisé l''
Chlorhydrate de cocaïne 4
Orthoformo. , . . , ,. ^ 8
M. Lafay rappelle que depuis longtemps, à Tl
Saint-Louis, on fait usage de la glycérine comme exci-
pient, en particulier pour les pilules de protoiodure.
M. Bardet fait une communication sur le trcUtenM
des accès d^ asthme par le pyr amidon.
Ce succédané de l'antipyrine présente des avantages
remarquables dans le traitement des névralgies. So»
action se porte sur le système nerveux spécialemeat,
ce qui explique les insuccès.que l'on a observés chez cer-
tains asthmatiques, présentant non pas des accès d'as-
thme pur, mais des accès à caractère asthmatique gref-
fés sur un état local inflammatoire.
Le pyramidon est nettement indiqué et peut (Art
avantageusement prescrit chez tous les malades à
asthme nerveux pur. Mais on n'aura aucun avantageàefl
tirer, quand on aura reconnu que les accès sont com-
pliqués de phénomènes inflammatoires ou congés^'
Séance du 25 mars 1903.
M, Triboulet présente un inhaUxieur en verre facile*
l — 4l5i —
nient stérîlisable. L'appareil a la formejd'une pipe: dans
he fourneau on met de Touate chargée, par exemple,
Iil'essence d'eucalyptus, dont le malade aspire les vapeurs
far le tuyau.
^ M. Bardet présente un siphon pour anesthéëie par le
eklarure d'ét^le^ basé sur le môme principe que le
«phon d'eau de Seitz.
M. Dupont présente un appareil électrique destiné à la
nekereAe du réjkxe lumineux,
H. Fiessinger lit un travail intitulé : Traitement de
t obésité avec surcharge graisseuse du cœur.
Parmi les obèses, il convient de distinguer, au point de
vue thérapeutique, les hypotendus et les hypertendus.
Chez ces derniers, on obtient d'excellents résultats en
prescrivant le régime carné, qui fait maigrir les mala*
des et les soulage beaucoup mieux que le régime lacto-
végétarien. Mais il faut avant tout s'assurer du bon
fonctionnement des reins, ce que ne permettent pas
toajours de préciser les recherches de laboratoire. Pour
résoudre cette question, les meilleurs signes sont ceux
qne fournit la clinique ; dès que Ja dyspnée et la cépha-
lée se manifestent, le régime carné est contre-^indiqué.
C'est au régime carné de Robin que l'auteur donne la
préférence : 75 grammes de pain, environ i litre de thé,
viandes et légumes verts cuits à Teau à volonté ; ni fari--
neox, ni graisse, ni sucre; les boissons chaudes facili-
tent la digestion et calment la soif à petites doses.
Qaand au contraire il existe de l'œdème, de rinauffi*
sanoe rénale, le régime lacté est préférable.
M. Mathieu présente une note sur le tympanisme aàdo^
mnal de cause aérophagique et son traitement.
Le tympanisme abdominal qu'on rencontre chez de
nombreux dyspeptiques, peut être, comme le tympa-^
aisme hystérique, attribué à la déglutition de l'air
atmosphérique. M. Mathieu a observé plusieurs cas
où il a suffi de persuader aux malades qu'ils devaient
cesser leurs mouvements de déglutition, pour les guérir
de leur tympanisme,
— 452 —
Bien des praticiens, attribuant ces accidents à deï
fermentations gastriques, prescrivent inutilement dei
antiseptiques variés.
M. Bardât pense que Taérophagie est due à de véri-
tables spasmes de la déglutition, dont la cause est sans
doute un réflexe d'origine gastrique ; car ropium à
toutes petites doses supprime ces accidents.
Ferd. Vigier.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 7 mars 1903.
Sécrétine et acide dans la sécrétion pancréatique; par
M. C. Fleig. — La sécrétion pancréatique provoquée
par l'introduction d'acide chlorkydrique dans l'inteslia
relève d'un double mécanisme : une action directe delà
sécrétine normale sur le pancréas et une action réfleie
due à l'acide en tant qu'acide.
Procédés de coloration des protozoaires parasites du
sang; par M. A. Laveran. — On prépare, au moment de
s'en servir, le mélange suivant : Solution d^éosine à
1 p. 1000, 2'°^\-<?aM distillée, 8^°»'; solution aqueuse
d'Azur II à Ip. 100, 1*^"\ On mélange avec soin et on
plonge dans le bain colorant la préparation de sang
desséché et fixé à l'alcool absolu. Au bout de dix mi-
nutes, on lave à Teau et on verse sur la lame quelques
gouttes d'une solution de tanin à 5 p. 100 qu'on laisse
agir deux à trois minutes, après quoi on lave de nou-
veau et on sèche.
Action de la peptone sur la sécrétion et Vexcrétion de la
bile; par M. Doyen. — Si on injecte de la peptone dans
les veines d'un chien porteur d'une fistule biliaire, la
quantité de bile qui s'écoule par l'orifice de la fistule
augmente considérablement. Gela tient à ce que la pep-
tone fait contracter énergique sur la vésicule tout en
exerçant une action d'arrêt sur la sécrétion biliaire.
Sur la présence d*une éi^epsine dans les champignon*
— 453 —
tidicmycètes ; par MM. C. Dklezemne et H. Mouton. —
outre d'une diastase analogue à V enter okinase^ il
. possible d'extraire d*un certain nombre de ces chaoï-
gnons un autre ferment soluble qu'il y a lieu de rap-
[>cher de la diastase isolée par 0. Gonheim de la
jqueuse intestinale des mammifères et à laquelle il a
l^nné le nom d'érepsine. Celle-ci, qui est tout à fait
capable d'attaquer l'albumine ou la fibrine, transforme
kpendant avec une très grande activité la peptone et
albumoses en produits de désintégration plus
iples, en produits cristallisables.
I Action du sérum sanguin sur la gélatine en présence du
^loroformê; par MM. G. Delezenne et E. Pozerski. —
l^rtains sérums sanguins qui exercent une action em-
^chante extrêmement marquée vis-à-vis des ferments
l'otéolytiques de la gélatine sont cependant capables
bilaqucr eux-mêmes cette substance lorsqu'ils sont
|outés en présence du chloroforme. Cette action, de
ature diastasique, disparait complètement lorsque le
ivnm a été porté à la température de 60-62'' pendant
De demi- heure.
L'électroly»e des salicylates comme moyen de pénétration
Iwn salicyliçue en thérapeutique locale; par MM. J.
Iergonié et C. Roques. — Dans les conditions des expé-
Êiences, la pénétration de l'acide salicylique au niveau
l'une articulation malade et au moyen d'intensités de
Durant et d'une durée d'application très acceptables se
dans des proportions suffisantes pour permettre
l'utiliser couramment ce mode de pénétration en théra-
peutique locale.
Séance du ii mars.
Béaction rapide et certaine de la matière colorante du
^ng; par M. 0. Rossel. — Le réactif employé est une
olntion préparée extemporanément d*aloine dans Tal-
tool à 90* étendu de son volume d'eau. Pour constater
3a présence du sang dans l'urine, on ajoute XIX à
[XX gouttes d'acide acétique concentréà 4 à 6*^""' d'urine;
— 464 —
on ajoute de 6 à 8*""' d'éther sulfurique et on
vivement. Quelquefois il se produit une émulsion (
fait disparaître en refroidissant le mélange ou en
tant quelques gouttes d'alcool ; il se forme alors
couches ; Téther acidulé se sépare et contient en
tion les principes colorants du sang, tandis que toul
les substances qui pouiTaient gêner la réaction
séparées. On décante une partie de la solution étl
et on y ajoute XV à XX gouttes d'essence de térél
thine qui a été exposée à Taclion de l'air atmosphi
rique et XXX à XL gouttes de la solution d'aloïne qui
colore en rose après une à cinq minutes suivant h'
quantité d'hématine en présence. On ajoute lemèi
volume d'eau; celle-ci dissout le colorant quipassenti
rouge-cerise intense.
Modification de la méthode de Qram par ëubstituiim
d'une solution bromo-bromurée à la solution iodoiodurk]
ordinaire; par M. Charles Nicollb. — Cette substitih
tion n'a qu'un intérêt théorique et ne présente aoeui
avantage dans la pratique.
Sur la présence du bacille cPEberth dan» Vurine dti
typhoidiques pendant et après leur maladie; par M. H.|
ViNCEîST. — La persistance de ce bacille dans ruriai
après la guérison ne résulte pas d'une filtration à tra-
vers le rein, mais de ce fait qu'il s'entretient et se cul*
tive dans la vessie, comme en vase clos.
Hypoleucocytose quinique ; pHr M. E. Macrel. — U
quinine à certaines doses diminue le nombre de leuoo*
cytes du sang; les expériences sont en faveur de l'hypo-
thèse que si, sous l'influence de la quinine, les leuco*
cytes deviennent moins nombreux dans la partie circu-
lante du sang, c'est que probablement un certain
nombre d'entre eux, devenus sphériques, sont retenus
par les capillaires ou par les petits vaisseaux.
Séance du 21 mars.
Des effets antitoxiques de l'kypercàloruratiim; ptf
MM. Edmond Lesné et Charlks Righst fils. — L'expé-
— 466 —
6 démontre en toute certitude que les substances
iqnes le sont moins quand il y a excès de sel dans le
phénomène en tous points comparable à celui
Gh. Richet et Toulouse ont constaté, en montrant
certains sels (le bromure dans Tépilepsie, par
pie) étaient efficaces à dose moins élevée, quand
y avait hypochloruration.
MM. Charles Richet et Déjerine rappellent, à cette
lecasion, les bons résultats qu'on peut obtenir des bro-
iores chez les épileptiques qu'on soumet k un régime
riimentaire non additionné de chlorure de sodium.
Démonstration du passage dans V estomac contenant de
fssu de V alcool étAyliqtie injecté dans le sang ; par M. N.
fiRBHiNT. — L'intérêt pratique de cette démonstration
cstqae, pour accélérer chez l'homme ivre l'élimination
4e Palcool qui se fait par les poumons, par la peau, par
les reins, et qui disparait en partie par combustion, il
^t utile de pratiquer en outre plusieurs lavages de
Festomac avec de l'eau pure.
Glycosurie et hypophyse^ par MM. P.-E. Launois et
FiERRE RoY. — Dans 16 observations d'acromégaliques
diabétiques, accompagnées d'autopsie, il existait une
biineur de la pituitaire ; la compression exercée par
cette tumeur sur les parties de l'encéphale situées
dans son voisinage peut être une cause de la glyco-
turie.
Généralités sur les ferments solubles qui déterminent
thfdrolyse des polysaccharides et des glucosides ; par M. Em.
BocRoiELOT. — Le nombre des agents connus sous le
nom de ferments ou d'enzymes est plus grand qu'on ne
Tavait soupçonné» et il en reste encore beaucoup à
découvrir. Leur intervention dans les phénomènes
naturels d'hydrolyse est soumise à des lois relativement
«impies.
Ejoistence de la glycérine dans le sang normal ; par
, ». MàCRicE NicLoux. — La glycérine existe normale-
ment dans le sang en quantité fort petite, mais variable
I <l^us des conditions déterminées.
i
— 456 —
Les gaz du sang dans Vaneètkésie par le bro
d^éthyle; par M. Ch. Livon. — Cet aneslhésique pr
voque, ainsi que le chloroforme, l'élher, un arrêt des]
combustions intimes qui se traduit par une diminutioA.!
de 00^ et une augmentation de 0. S^il y a danger;
prolonger Tanesthésie avec le bromure d'élhyle, lei
danger est bien moindre lorsque Ton répète les séances j
avec intervalles pendant lesquels se produit le réveil, 1
De Vaction hémolytiqtie « in vitro » des cultures ait
babilles tuberculeux sur le sang de cobaye sain et de cchwfA
tuberculisé; par MM. A. Raybaud et Ed. Hauthor5. —4
L'hémolyse, absolument nulle avec le sang de cobayes |
sains, se produit nettement avec le sang de cobayesj
infectés de tuberculose.
G. P.
FORMULAIRE
Formulaire des cacodylates (1).
Pour les maladies consomplives, oii il est urgent de
conserver l'intégrité des fonctions digestives, on em-
ploie de préférence les injections hypodermiques.
Cacodylate de sodium pur C^'W
Eau distillée. ^ 100
Alcool phéniqué X gouttes
Chaque centimètre cube de cette solution répond à
0^',05 d'acide cacodylique pur: chaque jour une ou
deux injections hypodermiques de 1'°^* chacune. Ne pas
dépasser 0^', 10 d'acide cacodylique par jour.
{{) Bull, de Thérap., 30 mars 1903.
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — UIPRIMBRIB P. LBVB, RUB CA8SBTTB, 17.
— 457 —
TRAVAUX ORIGINAUX
^2f0U9 sur Cessai clés drogues simples [Cantharides);
\ par M. E. Léger.
Le Codex de 1884 ne donne aucun mode d'essai des
^ërogaes simples. Il indique seulement que les cantha-
rides doivent contenir O^'jSO p. 100 de cantharidine et
Topium, séché à 100**, 10 à 12 p. 100 de morphine. La
commission de revison de la pharmacopée a jugé qu'il
conviendrait d'insérer, dans le nouveau formulaire légal,
un mode d'essai pour toutes les drogues douées d'une
certaine activité. Je me suis livré à un grand nombre
d'expériences dans le but de comparer entre elles les
méthodes proposées, j'ai dû souvent modifier ces
méthodes et quelquefois en créer de nouvelles. Ce sont
- ces expériences qui seront résumées dans cette note et
dans celles qui suivront. Je me suis efforcé surtout de
choisir des modes d'essai simples et rapides, faciles à
exécuter avec le matériel restreint des laboratoires de
pharmacie, tout en fournissant des résultats aussi
exacts que possible.
Cantharides. — Le dosage de la cantharidine dans les
cantharides est une opération délicate, en raison de la
bible quantité de produit contenue dans les insectes.
Les pharmacopées, suisse, anglaise et américaine ne
donnent pas de procédé de dosage. La pharmacopée
allemande utilise pour cela le chloroforme additionné
de HCl. Elle exige 0«%80 p. 100 de cantharidine. Cette
quantité est manifestement trop élevée. Tous les
auteurs qui se sont occupés de cette question indiquent
des nombres beaucoup plus bas. C'est ainsi que Mor-
treux indique 0*',30, Lissonde (1) 0«',46 (moyenne de
16 analyses effectuées sur 16 échantillons différents).
PourFumouze (2), le nombre O^^^SO p. 100 serait égale-
(i) Thèse de Paris 1869.
'?) Thèse de Paris 1867.
/«mi. de Pharm, et d€ Chim. 6« néaiR. t. XVII. i(! 5 mai 1903.) . 30
— 458 —
"^
ment trop élevé. Avec Boiraux, j'ai dosé (1) 0*',40daa|
une sorte commerciale et 0k%50 dans des cantharidei
récoltées par nous dans le Loiret. Bien que ces chiffres
ne se rapportent qu'à la cantharidine libre, il est permift
de supposer qu'ils sont plus voisins de la vérité que let
chiffres plus élevés. Dietrich (2), en utilisant la mélhoded»
la pharmacopée allemande, a dosé, dans 10 échanlilloi
de cantharides : 1° la cantharidine totale, 2" la canlhari-i
dine existant à l'état de combinaison. Pour la première,
ses nombres varient de 0,382 à 0,857 p. 100. Deuxdosagel
seulement ont fourni des nombres supérieurs à 0,70 el
un seul 0,857. La cantharidine combinée existerait danf
la proportion de 0,033 à 0,309 p. 100, le plus souvent
0,10 à 0,12. Ses conclusions sont qu'il vaudrait mieux
exiger 0,50 et au plus 0,60 p. 100. Le même auteur ^3)
remarque que les canthardines ne donnent le plus sou*
vent que 0,35 à 0,45 p. 100 de cantharidine totale. Pool
toutes ces raisons, il me semble plus rationnel d'admettre
0,40 p. 100 comme minimum. J'ai trouvé, dans deux
échantillons commerciaux, 0,41 et 0,45 p. 100 eu sui
vant le procédé indiqué plus loin.
Pour le dosage de la cantharidine, il est nécessaire»
dans le choix du dissolvant, de s'arêter à celui qui four-
nira la cantharidine la plus pure ; car les faibles quan
tités de cette matière que fournira un essai portant sur
un poids dUnsectes relativement élevé ne permettent
pas de se livrer à des purifications qui auraient pour
effet d'entraîner des pertes, peut-être minimes, mais
qui, proportionnellement à la quantité de matière dosé^
deviendraient considérables. Ceci explique pourquoi
j'ai renoncé à l'éther acétique utilisé par M. Galippe el
au chloroforme qu'emploie la pharmacopée allemande.
Ce formulaire reconnaît que la cantharidine fournie
par le chloroforme et lavée à l'éther de pétrole est
impure, puisqu'il recommande de la laver avec une
(1) Répertoire de pharmacie y nouveUe série, 1. II, p. 612.
(2) Pharmaceutische Zeitung, 1901, p. 835.
(3) Uelfenberger Annaleriy 1891, p. 4.
r
— 459
liqueur faiblement ammoniacale, dans le but de lui
^lever les matières résineuses qu'elle retient. Ce
lavage avec une solution aqueuse ne me parait pas
yecommandable ; car, la cantharidine étant entraînable
par la vapeur d'eau, il est à craindre qu'une partie du
Jffoduit ne se volatilise pendant la dessiccation à Tétuve.
rour toutes les raisons que je viens d'indiquer, j'ai fait
Aoix comme dissolvant de la benzine qui ne dissout
que la cantharidine mélangée de matière^ grasses et
^colorantes qu'un lavage à Téther de pétrole suffit à
finlever. Le pouvoir dissolvant de la benzine pour la
cantharidine, bien que notablement inférieur à celui du
ehloroforme, est cependant plus que suffisant pour dis-
^soudre toute la cantharidine contenue dans les insectes
rfioumis à Tessai. D'autre part, la distillation de la benzine
a'entraîne pas de perte en cantharidine, ainsi que
Dietrich s'en est assuré (1).
Voici le procédé auquel je me suis arrêté. La cantha-
: ridine qu'il fournit est complètement incolore et entiè-
rement cristallisée.
Dans un flacon à large ouverture pouvant être
> Bouché avec un bouchon de liège, on introduit 25^*^ de
cantharides en poudre, puis 125^°^^ de benzine et
'2**' d'acide chlorhydrique. On bouche le flacon et on le
maintient pendant trois heures dans une étuve chauffée
à 60-65" en ayant soin d'agiter de temps en temps. On
laisse refroidir, on verse le contenu du flacon dans
une allonge à déplacement garnie d'un tampon de coton
mouillé de benzine et disposée au-dessus d'un ballon.
Quand l'écoulement du liquide aura cessé, on mettra
de côté cette fraction (I) du produit. On placera sous
l'allonge un autre ballon et on continuera la lixiviation
jusqu'à épuisement en ayant soin de laver le. flacon
avec la benzine devant servir à cet épuisement. On
obtiendra ainsi une fraction (II). Les liqueurs benzé-
niques seront distillées au bain-marie en commençant
il) flelfenberger Annnalen^ 1901, p. 74.
— 460 —
par la fraction II et en opérant dans un ballon ti
Quand rien ne passera plus à la distillation, on ch
1 es dernières traces de benzine en plongeant le b
jusqu'au col dans l'eau du bain-marie et en y insu!
de Tair. Après refroidissement du ballon, on ajout
au résidu constitué par une huile verte au milii
de laquelle nageront des cristaux de cantharidii
jQcms (i'éther de pétrole distillant entièrement au-di
sous de50\ Après avoir bouché le ballon, onTabandi
nera pendant douze heures. Le liquide sera décanté
un filtre taré (après dessiccation à 60-65") de 7*^" de
mètre et préalablement mouillé de benzine. On évitertj
de faire tomber les cristaux sur le filtre. Les cristai
restés dans le ballon seront lavés avec 24*^"' d'éther
pétrole employés en quatre fois; et chaque fois l
liquides seront versés sur le filtre, qui, finalement,
lavé complètement à Téther de pétrole.
Après quelques instants d'exposition à Tair, on por
tera le filtre et le ballon dans l'étuve à 60-65* en rnaîo*]
tenant ce dernier incliné. Au bout d'une heure, otj
pèsera. En déduisant du poids obtenu la somme di
poids du filtre et du ballon, le reste représentera le poids
de la cantharidine. Ce poids ne devra pas être inférieur
à 0»^^0, ce qui correspond à 0,40 p. 100.
L'emploi d'éther de pétrole à point d'ébullition pca
élevé permet d'obtenir la dessiccation de la cantharidine
à la température de 60-65", ce qui réduit au minimam '.
la perte par volatilisation; de plus, il est important
d'incliner le ballon pendant son séjour à l'étuve de façon
à faciliter les mouvements gazeux dans son intérieur.
Enfin, la durée d'exposition à l'étuve est limitée à
une heure, temps suffisant pour parfaire la dessiccation.
Un échantillon de 25*' de cantharides, essayé de cette
façon,a fourni,après une heure de dessiccation, O**", i Oio de
cantharidine; après la deuxième heure, ce poids était de
0»^0991 ; après la troisième heure de 08%0973 ; après la
septième heure de 08*^,0957. Entre la première et la
deuxième heure, la matière a donc perdu O«%0054;
I la deuxième et la troisième heure, O'^OOIS; entre
troisième et la septième heure, 0^%0016. On voit
m début la perte est plus rapide, puis s'abaisse au
at de devenir très lente. Néanmoins on n'arrive pas
poids constant, même à la température de 60-65'',
jui indique bien que, même à cette température, la
itharidine est légèrement volatile. Il y a donc néces-
I à limiter la durée du séjour à Fétuve : c'est pourquoi
propose tle fixer cette limite à une heure.
Vdesur le compte^gouttes normal; par M. P. Yvon (1).
conférence internationale pour l'unification de
formule des médicaments héroïques a proposé
lopter, comme compte-gouttes normal, celui de la
ïrmacopée Française. En même temps, elle a modifié
[formule des teintures de ces mêmes médicaments qui
ont, à l'avenir, dosées au dixième et préparées avec
Talcool à 70** centésimaux. Il en résulte que le
brede gouttes, correspondant à l**" de ces nouvelles
^ntiires, sera modifié et quMl était utile de procéder à
ar évaluation exacte.
H.-J. Môller, délégué du Danemark, a, dans un
pport très documenté, passé en revue quelques-uns
bs divers travaux, et ils sont nombreux, publiés sur la
Instruction et l'emploi des compte-gouttes; ce sont,
ni les auteurs étrangers : F. Guthrie, J. Traube,
Eschbaum, E. Harnach ; et, parmi les chimistes et
barmaciens français : MM. Duclaux, Réveil, Lebaigue,
Baichard, Boymond, Duhomme, Limousin, etc.
Depuis la réunion de la conférence, M. G. Bûhrer,
élégué de la Suisse, a publié, dans le n" 5 du Journal
|fidw« de Chimie et de Pharmaeie^ 1903, un intéressant
avait de re vision sur ce sujet, travail auquel nous
envoyons le lecteur et qui résume parfaitement la
gestion, au point de vue pratique.
(1) Ce IraTail a été fait au laboratoire de chimie biologique de Tins-
ttat Pistoar.
— 462 —
L'adoption, par la Conférence, du compte-goutlei
la Pharmacopée Française, aété critiquée parle D'Ei
baum; mais, comme le fait remarquer très judiciei
mentM.Buhrer, quel que soit le compte-gouttes adopté,
que le diamètre extérieur du tube d'écoulement pré*]
sente un diamètre de 3, 5 ou6™°*36, donnant respective-:
ment XX, XIII 8/10 ou X gouttes pour l^'' d'eau dis-i
tillée, les causes d'erreur seront les mêmes pour tous'
les instruments et le poids des gouttes sera toujoais
variable. Les causes qui font varier ce poids sont, en]
effet, très nombreuses, et M. Fr. Guihrie(1864) a pufo^
muler 15 lois qui régissent la formation des gouttes,
s'écoulant par un tube capillaire. D'autres lois avaient
été également indiquées par MM. Duclaux, Le-
baigne, etc., etc. Plus récemment, M. Dufour, de Lau-
sanne, a constaté que la pureté de l'air, exerce une
influence sur le volume et, par conséquent, sur le poids
des gouttes. Des traces de vapeur d'alcool, d'éther et de
chloroforme le font varier d'une manière très notable;
M. Bûhrer a pu le constater et cite dans son travail
des chiffres très probants.
Mon intention n'est pas de passer en revue tous les
travaux publiés jusqu'ici sur les compte-gouttes et de
citer tous les auteurs qui se sont occupés de la ques-
tion. Je me place au point de vue pratique et en utilisant
toutes les observations faites antérieurement, celles
que je viens de faire et qui certainement ne sont pas
toutes nouvelles, j'ai voulu rechercher s'il n'était pas
possible d'obtenir du compte-gouttes une précision plus
grande que celle qu'il possède actuellement.
Le Codex Français de 1818 indiquait, pour compter
les gouttes, l'emploi d'un flacon à col étroit, à bord
plat et renversé, que l'on inclinait de façon à faire
tomber les gouttes lentement; celui de 1837 ne donne
aucune indication sur la manière d'opérer. Le Codex
de 1866 est plus explicite : il dit que de nombreuses
conditions influent sur le volume des gouttes et propose
un compte-gouttes très simple, dont l'emploi permet
— 463 —
ftfarriver, non pas à une précision absolue, mais à un
degré d'exactitude suffisant. Il consiste en un petit
^lallon, muni d'une tubulure latérale, dont le diamètre
\hUérieur est convenablement réglé et qui permet au
rliqtiide, moyennant une légère inclinaison, de couler
l'goutte à goutte et avec une grande régularité. On côn-
^ sidère l'appareil comme bien réglé lorsque, à latempé-
j rature de +15*, XX gouttes d'eau distillée pèsent 1«' à
moins de 0^% 05 près : L'approximation est de i.. Vingt
. gouttes peuvent peser 0^%95 ou 1^%05. L'écart entre deux
bstruments peut être de 0«',10.
La Pharmacopée Française de 1884 dit que « le
compte-gouttes normal consiste en un tube de verre,
terminé gar un ajutage capillaire, dont le diamètre
extérieur doit mesurer exactement trais millimètres.
Les liquides doivent s'écouler par ce tube de leur propre
poids et avec régularité.
On considère l'instrument comme bien réglé lorsque, à
la température de + 15**, XX gouttes d'eau distillée
pèsent !«' à moins de deux centigrammes près.
L'approximation est donc de g-^.
Vingt gouttes peuvent peser l8',02 ou 0»%98; l'écart
entre deux instruments peut donc être de 0*^,04.
Il est facile de voir que les indications du Codex de
1884 ne concordent pas avec celles du Codex de 1886 et
qu'elles ne sont pas suffisamment précises ni les unes
ni les autres. Le compte-gouttes adopté par le Codex de
1866 est celui de Salleron construit sur les indications
de Réveil. Or Réveil dit que le diamètre extérieur doit
être fixe (sans en indiquer les dimensions), mais que le
diamètre intérieur peut varier sans inconvénient : le
Codex dit au contraire que le diamètre intérieur doit être
convenablement réglé et ne parle pas du diamètre exté-
neur. Le Codex de 1884 fixe le diamètre extérieur et ne
parle pas du diamètre intérieur; les autres conditions
qui peuvent influer sur le poids des gouttes ne sont pas
suffisamment définies. Les gouttes» dit le livre officiel,
L
— 464 —
doivent tomber de leur propre poids, alors la hauteurdil
chute (distance verticale entre le niveau libre du liquide]
et Textrémité du tube capillaire) devrait être nulle; or, I
cela n'est pas dans Tinstrument décrit. Dans tous les]
instruments existant aujourd'hui, sauf ceux construits]
par Salleron (4) sur les indications de Réveil en 1862, lai
hauteur de chute est sans cesse variable. La réçulariiii
dans la succession des gouttes n'existe pas plus que btj
fixité de la pression, et dans tous les compte-gouttes il
tube l'intervalle de temps qui sépare la chute de demi
gouttes consécutives va en augmentant à mesure quel* j
hauteur de chute diminue. Il ne suffit pas qu'un instni- '
ment donne exactement ou avec une approximation ■
fixée XX gouttes au gramme, il faut que le poids decha- ^
cune de ces gouttes soit égal ; or cela n'a li«u qu'avec
une hauteur de chute nulle (écoulement libre) ou cons-
tante.
Cela est possible, et pour déterminer exactement les
conditions dans lesquelles doit fonctionner ce compte*
gouttes normal, j'ai dû étudier à nouveau toutes les
causes de variation signalées par les auteurs et princi-
palement par Réveil et Lebaigue et rechercher s'il n'en
existait pas d'autres. Les indications formulées par ces
auteurs ont servi de base aux rédacteurs des Codex de
1867 et 1884, mais nous avons vu que les conditions né-
cessaires pour construire un compte-gouttes normal
n'avaient été ni nettement ni complètement formulées
par les uns ou les autres.
Réveil (1862) dit que ce qui fait du flacon compte-
gouttes un véritable instrument de précision, c'est la
Jixité du diamètre extérieur du tube d'écoulement qui
doit être tel que les gouttes détachées pèsent exacte-
ment 0^',0S; mais il ne fait pas connaître ce diamètre.
Quant au diamètre intérieur, dit-il, il peut varier, carii
(1) Ces instruments sont : l» le compte-gouttes baUon à tubalare Uté-
raie dans lequel la hauteur de chute Tarie dans des limites assez res-
treintes; 2« un compte-gouttes ayec tube Mariotte, dont le maniement
n'est pas facile.
r
— 465 —
fft'mfluence que la rapidité de Técoulement. Il ne fait
IfBs mention de la hauteur de chute qui du reste ne
ftarie pas ou varie peu dans les deux instruments cons-
;lroils par Salleron à cette époque et qui sont encore
>juijourd*hui les meilleurs lorsqu'ils sont bien réglés.
i Lebaîgue en 1868 a publié un travail très important
•or les conditions auxquelles doit satisfaire un compte-
gouttes; il a fixé à 3™°^ le diamètre extérieur du tube
capillaire et étudié l'inQuence de diverses conditions
sur l'écoulement des gouttes; il a déterminé successive-
ment celle de la pesanteur, de la capillarité^ de la den-
pté et de la cohésion du liquide, de la température, de la
pression^ de \^ forme et des dimensions du tube d'écoule-
ment. La nature de la substance qui constitue ce tube
est sans influence sur le poids des gouttes, pourvu que
celte substance puisse être mouillée par le liquide.
Comme Réveil, il admet que le diamètre de l'orifice du
tube d'écoulement (diamètre intérieur) est sans in-
floeace sur le poids des gouttes et modifie seulement la
▼ilesse d'écoulement. Au contraire, le diamètre total
(diamètre extérieur) du tube d'écoulement orifice et pa-
rois compris fait seul varier le poids des gouttes^ et cela
d'une manière régulière et proportionnelle à ce dia-
mètre. Ce tube peut être plein et alors l'écoulement est
extérieur.
En résumé :
1® Réveil dit que le diamètre extérieur du tube d'écou-
lement doit être constant (sans indiquer ce diamètre) et
tel que les gouttes pèsent exactement 0^',05 ; le diamètre
intérieur peut au contraire varier sans inconvénients.
2* Le Codex de 1866 reproduit les indications de
Réveil relativement au diamètre extérieur; mais sans
le fixer davantage, il ajoute, contrairement à Réveil,
qu'il /ûtM^ régler convenablement le diamètre m^em^r.
S'^Lebaigue dit, comme Réveil et le Codex de 1866,
Vo le diamètre extérieur du tube d'écoulement doit
être constant; il précise et le Jixe d 3"". Mais il
admet, avec Réveil, que la grandeur de l'orifice inté-
i
^
— 466 —
rieur est indifTérenle et modifie seulement la vii
d'écoulement. En cela, il se sépare du Codex de 1868J
qui, sans donner d'indications précises, dit qu'il faol
régler convenablement ce diamètre. Nous verrons ploi
loin que les rédacteurs de ce Codex avaient rais<«
et que la vitesse d'écoulement influe sur le poids dei
gouttes; cette vitesse dépend non seulement du dit»
mètre intérieur du capillaire, mais aussi de la hautaor
de chute, et l'on peut obtenir la même vitesse d'écoale*
ment en diminuant le diamètre de l'orifice capillaire et
en augmentant la hauteur de chute; ou inversement ea
augmentant le diamètre et en diminuant ]a pression.
Lebaigue avait du reste constaté cette influence de la
pression, mais l'avait crue négligeable.
Les rédacteurs du Codex de 1884 ont adopté les con-
cl usions de Lebaigue.
On pourra donc obtenir un compte-gouttes normal en
faisant varier simultanément :
l"" Le diamètre total du capillaire ou diamètre exté-
rieur;
2** Le diamètre intérieur ou orifice d'écoulement;
3"" La hauteur de chute ou pression.
Lorsque le compte-gouttes sera réglé, il suffira de
maintenir constante la hauteur de chute pour que le
poids des gouttes qui se succèdent soit constant.
Cette dernière condition élimine d'emblée tous les
compte-gouttes fermés dans lesquels l'ascension da
liquide se fait par aspiration au moyen d'une poire de
caoutchouc, et la chute des gouttes est déterminée par
pression de cette même poire.
Pour obtenir un compte-gouttes normal d'études don-
nant exactement des gouttes de 0^%05 ayant toutes un
poids uniforme, j'ai adopté le dispositif suivant (fig. 1)
qui m'a permis de déterminer l'importance des diverses
causes d'erreurs signalées jusqu'ici.
Le tube d'écoulement présente un diamètre intérieur
d'environ 2"*" et un diamètre extérieur de 3""" ; il est ter-
miné par un capillaire c de 15"" de longueur (cette ^on-
— 467 —
^eur influe sur la vitesse d'écoulement et par suite, sur
le poids des gouttes) dont le diamètre extérieur est d'en-
ftiion 3"" et le diamètre intérieur d'environ 0"",80.
I Ce tube d'écoulement est maintenu vertical au moyen
i^'ime pince fixée sur un support S et est, par l'inlermé-
Idiaire d'un tube de caoutchouc. T relié h un réservoir A
I en verre, également maintenu par une pince à collier :
Pig. 1.
tube d^éconlcment et réservoir sont mobiles le long de
la tige da support S et l'on peut faire varier la distance
verticale qui les sépare et par conséquent la hauteur de
ehate. Le diamètre de ce réservoir mobile est assez
grand pour que la dénivellation produite par la chute de
XX ou XL gouttes d'eau ne soit pas très sensible ; mais
tomme il est nécessaire pour les déterminations de
compter parfois jusqu'à C et CC gouttes, on main-
Uent la hauteur de chute rigoureusement constante au
l
— 468 —
moyen d'un tube de Mariotte H. On peut à volonté di>
terminer, modérer ou arrêter l'écoulement des gouUfiij
en comprimant, au moyen d'une pince à vis P, le tube
de jonction qui réunit le réservoir au capillaire.
. Avec ce dispositif, il ne reste plus qu'à faire variera'
volonté les diamètres intérieur et extérieur du capil*
laire, et l'on pourra étudier leur influence sur le poids
des gouttes, la pression restant constante ; puis oa
pourra étudier l'influence de la pression. Il est fiuiile
de vérifier qu'avec un tube d'écoulement d*un dia-
mètre extérieur de S""", le poids d'une goutte d'eau
distillée n'est exactement de 0^\Q^ que pour une hau-
teur de chute déterminée, ou pour une vitesse d'écou-
lement (nombre de gouttes à la minute) également
déterminée.
On pourra obtenir des gouttes de poids normal (O'',05)
avec un capillaire de diamètre inférieur ou supérieure
3"°", pourvu qu'on règle convenablement la hauteur de
chute ou la vitesse d'écoulement. Cette vitesse, en
dehors de la hauteur de chute, dépend aussi du rfw-
Tnêtre intérieur du tube capillaire ; voilà pourquoi, à mon
avis, les rédacteurs du Codex de 1866 ont eu raison
d'attirer Tatteution des constructeurs sur la grandeur
de ce diamètre, mais ils ont eu tort de ne pas fixer les
dimensions du diamètre extérieur. En réalité, il doit
exister un certain rapport entre les diamètres inté-
rieur, extérieur et la hauteur de chute ou vitesse
d'écoulement et variées sont les combinaisons qui per-
mettent d'obtenir un compte-gouttes normal.
Le dispositif que je viens de décrire ne permet d'ex-
périmenter qu'avec l'eau et les liquides non volatils :
les gouttes sont reçues dans une petite éprouvetle
légère en verre soufflé E (fig. 1) bouchant à l'émeri et
tarée sur la balance à 1/2 "". Cette précision m'a paru
bien suffisante, étant donné les nombreuses causes
d'erreurs qui influent sur ces déterminations, causes
d'erreurs qu'on ne peut éviter et dont on ne peut appré-
cier l'importance.
— 469
Pour régler le compte-gouttes, j'ai toujours opéré
série en prenant successivement dans la même
ouvette le poids de XX, XL, XL gouttes, puis de
l gouttes en une fois, en tout quatre déterminations
bnt je prenais la moyenne. Les variations sont, du
»'esie, assez faibles et l'on arrive facilement à régler la
hauteur de chute, de manière à obtenir exactement
' XX gouttes pour !«' d'eau distillée.
] Pour opérer avec des liquides volatils (éther, chloro-
forme, bromoforme) et susceptibles d'attaquer le tube
Je caoutchouc, j'ai fait construire un appareil tout en
— 470 —
verre (fig. 2), avec un' récipient A de forme spéddftl
permettant d'éviter la cause d^erreur due à Tévaponfl
tion.
Ge récipient est constitué par un petit ballon A, kl
large col, traversé par un robinet, dont la luaùère pré«|
sente un diamètre d'égale grandeur : au-dessus du ro-|
binet est soudée une petite tubulure. Un réservoir eftj
verre R, terminé par un tube capillaire N', est destiné à j
recevoir le liquide volatil. Ce tube traverse un bouchoa]
et pénètre dans la tubulure du flacon, qui doit recevoir!
les gouttes. Au moyen d'un tube de caoutchouc, ajostéj
à la tubulure latérale, Tintérieur du récipient est mis]
en communication avec Tintérieur du réservoir, et cela |
au moyen d'un tube de Mariotte MN, qui plonge daosl
le liquide et assure la constance de la hauteur de chute*
Une tige en verre T, terminée par un pointeau rodé P,
permet d'établir, de supprimer et de régler l'écoule-
ment du liquide.
Avec ce dispositif, la chute des gouttes du liquide
volatil se fait dans une enceinte saturée de sa vapeur, et
lorsque l'on a compté un nombre dégouttes déterminé,
on arrête l'écoulement par la manœuvre du pointeau,
en même temps que par celle du robinet R, on ferme le
récipient dans lequel sont tombées les gouttes. On
isole alors ce récipient (qui a été préalablement taré sur
la balance), en détachant le tube de caoutchouc, et on
détermine l'augmentation de poids qui provient de
l'introduction d'un nombre connu de gouttes. On opère
par série, ainsi que je l'ai indiqué, et Ton peut ainsi dé-
terminer exactement le nombre de gouttes nécessaire
pour représenter l»"" de liquide ; il est bien entendu que
l'instrument a été au préalable réglé avec de l'eau dis-
tillée.
{A suivre.)
Wrr
— 471
de la décomposition complète de Vurée et des sels ammo-
niacaux au moyen de Vhypobromite de soude naissant en
mlieu alcalin ; par M. Octave Le Comte, pharmacien
aide-major de 1" classe.
L'urée mise en présence d'un excès d'hypobromite de
loade est décomposée en donnant de Tazote, du gaz
carbonique, du bromure de sodium et de l'eau :
xAiH»
^AiHî
C0<^ _ +3NaOBr+2NaOH = Az«+C03Na«H-3NaBr+3H«0.
D'après cette formule, 10''*'' d'urée devraient fournir
37"',12 d'azote sec, pris à 0^ et à 760 : en réalité, Ton
n'obtient, en opérant à froid, guère plus de 35^°'%4 de
gaz (Hûffner); Russel et West fixent le rendement
ï 33'*',75 au lieu de 37''-%12; Méhu évalue la perte
à8p.l00etYvonà7p. 100.
L'hypobromite de soude agit encore sur les sels
ammoniacaux et met en liberté les 98 à 99 centièmes
de Vazote qu'ils contiennent :
.AxH*
S0»( +3Na0Bp+2Na0H = Az'+SO^Naa+SNaBr+SH'O.
L*azote non dégagé dans les réactions précédentes a
été oxydé et fixé, sous forme d'azotate ou de cyanate,
en quantité variable avec la pression, la température,
l'âge et la concentration du réactif. Avec un hypobro-
mite ancien, plus de la moitié de l'azote peut être
retenu dans le milieu agissant.
Le dosage des sels ammoniacaux et surtout de Turée
se fait le plus souvent au moyen de la solution alcaline
d'hypobromite. La soude en excès retient l'acide carbo-
liique et la quantité d'urée ou de sel ammoniacal est
donnée par le volume d'azote dégagé ; il est donc néces-
saire, pour avoir un dosage exact, de mettre tout l'azote
en liberté.
Nous sommes arrivés à dégager la quantité théorique
[
— 472 —
de Tazote contenu dans l'urée et dans les sels ammo«
niacaux en faisant agir sur ces corps, mis en milieu aléa
lin, rhypobromite de soude naissant.
Gomme réactifs, nous avons deux solutions, Tune k
alcaline, l'autre B bromo-bromurée.
Solution A alcaline.
Soudo c&ustique NaOH 20''
Eau distillée 100»'
Solution B bromo-bromurée.
Brome Br 5'»'
Bromure de sodium NaBr 10-'
Eau distillée 100^
Ces deux solutions sont telles que, mélangées i
volumes égaux, elles donnent extemporanément une
dissolution d'hypobromite de soude semblable à celle
employée pour le dosage de l'urée; en flacons bienbou-,
chés, elles se conservent indéfiniment sans s'altérer,
ce qui est un avantage considérable.
Nous préparons deux solutions titrées, l'une d'urée,
l'autre de sulfate d'ammoniaque :
Solution (Vurée.
Urée cristallisée et desséchée !«'
Eau distillée q. s. p. lOO'"' à 15»
Solution ammoniacale.
Sulfate d'ammoniaque i*»
Eau distillée q. s. p. lOO^™^ ^ ig.
Et nous faisons les essais suivants :
I. — Action de l'hypobroxite naissant en miuko alc4UN.
Dans un uréomètre Yvon nous introduisons succes-
sivement : 1«2^"' delà solution d'urée au 1/00 ; 2" 4*"* de
la solution A alcaline ; et S'*, après agitation, l'^'dela
solution B bromo-bromurée. La réaction se produit.
Le brome se combine à la soude et l'hypobromite formé
agit à Tétat naissant sur l'urée en présence d'un grand
473 —
Ixcès d alcali. Nous agitons et nous attendons la fin de
il réaction, ce qui demande 15 minutes environ. Alors
lous portons l'appareil sur une cuve à eau, et quand
Téqailibre de température s'est établi, nous lisons le
rolume d*azote dégagé.
Nous recommençons cette opération un grand
lombre de fois et nous constatons que le dégagement
gazeux est toujours le même et égal à 8^"*',i .
Le gaz produit ne renferme pas d'oxygène, l'acide
j^yrogallique alcalinisé ne réduisant pas son volume.
Nous faisons les corrections de pression, de tension
le la vapeur d'eau et de température et nous trouvons que
lcs8^*',l d'azote dégagés correspondent à une solution
renfermant 1»"" d'urée pour 100'"\ ce qui est exact.
Tout Tazote de l'urée et rien que l'azote a donc été
mis en liberté par l'hypobromite de soude naissant et
agissant en milieu alcalin.
En opérant comme précédemment sur la solution
immoniacalc, nous trouvons que cette liqueur contient,
i'après l'azote fourni, !«' pour 100 de sulfate d'ammo-
niaque; tout l'azote du sel ammoniacal a donc été mis
en liberté.
II- — ACTTO.N DE l'hypobromite DE SOODB NAISSANT EN MILIEU
BROMO-BBOMURÉ.
Dans l'uréomètre nous introduisons 2^"^' de la solu-
tion d'urée, puis i*""' de la solution B bromo-bromurée
et finalement 4"""^ de la solution  alcaline. Nous
obtenons, en opérant ainsi, un dégagement gazeux
ne dépassant jamais V^^.b lequel correspond à
6^,92 d'urée pour 100^"' de solution : 8 p. 100 d'azote
ont donc été retenus.
Avecla solution ammoniacale nous trouvons, d'après
fazote dégagé, 0s%98 de sulfate d'ammoniaque pour
iOO^* de liqueur ; Terreur en moins atteint 2 p. 100.
Comme on le voit, tout l'azote de l'urée et des sels
unmoniacaux n'est pas mis en liberté par l'hypobromite
<ie soude naissant et agissant en milieu bromo-bromuré.
JnnL éé phnrm, %t de Chim. 6* ate», t. XVU. (15 mai 1903.) 31
— 474 —
111. — Action de l'hypobromite de soude sua l'urée kt les siu
AMMONIACAUX ALGALINISÊS PAR LA SOLUTION A DE SOUDE.
Nous commençons par alcalinîser 2^"' de la solutio
d'urée ou de sel ammoniacal avec i^"' de la solution .
alcaline et nous faisons agir Thypobromite de sou
récent. Dans ces conditions, nous obtenons presque I
Tazote théorique ; Terreur en moins n'est jamais sup
rîeure à 1 p. 100.
IV. — Essais sua des urines.
Avec des urines, nous constatons que la solulî
d'hypobromite de soude ordinaire, même récente,
donne moins d'azote que l'hypobromite naissant et
milieu alcalin ; la différence est de 7, 8 et même 10 p. 100.
V, — Conclusions.
D'après les essais précédents, nous voyons, que pour
obtenir le dégagement complet de Tazote contenu dans
Turéeetdans les sels ammoniacaux, il faut faire agir
sur ces corps l'hypobromite de soude naissant en milieu
alcalin :
.AzH«
!• C0< 4-8NaOH+6Br = Az24-COsNa«+6NaBr+6H80.
^AzH»
.AzH*
2» SOK +8NaOH+6Br = Az«+SO*Na«+6NaBr+8HiO.
\AzH*
Pour avoir un dosage exact de l'urée et des sels
ammoniacaux, nous opérons donc de la façon suivante :
Prenons le cas du dosage de Turée dans une urine :
Dans uti uréomètre Yvon nous introduisons succes-
sivement : 1*» 2^'"' d'urine déféquée au 1/2; 2"* 4*^*' de so-
lution A alcaline ; et, après agitation, 4*^"' de solution B
bromo-bromurée.
Le brome en présence de la soude donne de l'hypo-
bromite, lequel agit à l'état naissant sur Furée forte-
ment alcalinisée. Au bout de 5 minutes, le dégagement
gazeux se ralentit; nous agitons alors et nous attendons
— 475 —
afin lie la réaction, ce qui demande un quart d'heure
(Dviron. Nous lavons la chambre à gaz et nous portons
i'uréomètre dans une éprouvette de 1 litre pleine d'eau.
!{ous abandonnons le tout pendant 10 minutes pour
nettre le gaz provenant de la réaction à la température
ie Teau. Finalement nous établissons les niveaux en
loulevant l'uréomëtre et nous lisons le volume d'azote
dégagé V„ pris à la température V" donnée par le
thermomètre plongeant dans Teau de l'éprouvette.
Si H représente la pression atmosphérique à latin de
fexpérience et / la tension de la vapeur d'eau à t^^ le
Tolame d'azote dégagé, sec, à 0"" et à 760, sera donné
far la formule :
Vi(H-;0
Vo =
(1 + 0.003665 0 760
Comme l»*^ d'urée renferme 371^'°\2 d'azote sec, à
«•elà760, la quantité U d'urée pour 1000^™' d'urine
sera :
V<(H^/0JOOO
(1 + 0.003665 t) 760 X 371.2'
Pour doser les sels ammoniacaux au moyen de l'hypo-
bromite de soude naissant en milieu alcalin, nouscom*
mençons par neutraliser, s'il est nécessaire, la liqueur
qai les renferme, nous alcalinisons et nous terminons
Topération comme précédemment. En faisant les correc-
tions de pression, de tension de la vapeur d'eau et de
température, nous obtenons le volume V^ à 0"* et à 760 de
Tâzote dégagé. Comme 1'"*' de ce gaz pèse O^S 00125647,
ea multipliant ce chiffre par V^*^"*, nous avons le poids P
de l'azote contenu dans le sel ammoniacal mis en réac-
tion:
p = 0,00125647 Vo.
En résumé, Turée et les sels ammoniacaux, mis en
iprésence d'un excès d'alcali et soumis à l'action de
bypobromite de soude naissant, dégagent tout l'azote
^tt'ils renferment, ce qui permet de faire ainsi un
•dosage exact des corps.
— 476 —
Sur çuelques/arines ou, fécules exotiqueê employées à faU'
mentation; par M. Ballând.
Apé. La fécule désignée à Tahiti sous le nom HAfi
est extraite des rhizomes de Talocase à grande racioe
[Arum macrorkizum)^ qui est très répandue en Océanie.
On cultive la plante dans les terrains humides, de la
même façon que la colocase [Arum esculentum) dont les
tubercules sont particulièrement appréciés, dans les
îles Polynésiennes, sous le nom de taro.
Conophallus. La farine de Gonophallus dont on fait
un grand emploi dans Palimentation japonaise est re-
tirée des tubercules à'xxn Amorphophallus qui appartient
à la même tribu des Âroïdées que la colocase. Les tuber-
cules peuvent atteindre 3 à 4 kilog. La farine aucoD*
tact «le Teau froide donne après quelques heures une
masse très poisseuse, même à la dose de 1^*^ pour 50»'
d'eau.
Tavolo. Le Tavolo de Madagascar est une fécule dans
le genre du taro, provenant des tubercules du TaecaptR-
natifida^ de la famille des Taccacées, voisine des Âroî*
dées. Les Malgaches en font des galettes.
Arrow root. L'Arrow-root {Marantaarundinacea\on^-
naire d'Amérique, est une plante très cultivée aux An-
tilles, au Brésil, au sud des Etats-Unis, en Guinée, dans
rinde, etc. On retire des rhizomes une fécule très ap-
préciée. A la Réunion et à Tahiti, celte fécule sert à la
confection de gâteaux très employés dans Talimentation
des enfants.
Banane. La farine de banane est préparée avec le fruit
du Bananier [Musa sapierUium) récolté avant sa maturité,
c'est-à-dire avant que le sucre n'ait fait son apparition.
Le fruit, débarrassé de ses enveloppes, est coupé en
rondelles qui sont séchées à Tétuve ou au soleil. Ces
rondelles sont ensuite broyées et donnent une poudre
grossière qui est passée au tamis. Dans les pays de pro-
duction (archipel Indien, îles du Pacifique, côteocciden-
— 477 —
dale d'Afrique, Brésil, etc.), la farine de banane est très
employée dans Talimentation, à Tétat de bouillie, de
galette ou de gâteau. Depuis quelques années, on s'ef-
force de l'introduire en Angleterre, en Allemagne et
aussi en France, mais sans grand succès.
Caryot, Sagou, Talipot. La fécule de Caryot est ex-
traite du tronc du Caryot [Caryota urens)^ palmier de
rinde qui se distingue par ses feuilles très divisées. Le
produit est de qualité inférieure au Sagou ordinaire que
Ton retire du palmier Sagou {Sagus Rumpkii).
Le Talipot est également retiré d'un palmier, le Co-
rypka umàracuV/era. Pour l'obtenir, on abat les pal-
miers quand ils ont de dix à quinze ans, on laisse écouler
la sève, on enlève Técorce, on recueille la moelle que
Von délaie dans l'eau et on jette sur une toile qui retient
la partie ligneuse et ne laisse passer que la farine connue
à Geylan sous le nom de Rawpalmirak root Jlour.
Mapé. La fécule analysée vient de Tahiti; c'est une
, poudre blanche, très grossière. Le fruit du Mapé [Ino^
i earpus edulis)^ d'où on la retire, se mange cuit. Les cen-
I dres contiennent des traces de manganèse.
I Nété. La farine de Nété^ dont l'analyse suit, et qui
i figurait parmi les produits de la Guinée exposés à Paris
; ea 1900, était constituée par la pulpe qui entoure dans
I leurs gousses les graines du Nété [Parkia biglobosa)^
grand arbre de la famille des Légumineuses, très ré-
pandu dans toute la zone in tra- tropicale de TAfri-
' que.
Arbre à pain. Les farines analysées, de saveur fade,
non sucrée, viennent des fruits de VArtocarpus incisa^
[ récoltés avant maturité, séchés, pulvérisés et tamisés.
Le fruit de l'Arbre à pain, connu à Tahiti sous le nom
I de Maiore^ constitue, avec la banane et le poisson, la base
de l'alimentation. Il pèse de 1 à 3 kilos et se consomme
I en guise de pain, cuit avant maturité, alors qu'il est
encore ferme et que son amidon n'est pas converti en
I sucre. On en fait trois récoltes par an.
Fécale
d*Apé
Eau 10.60
Matières azotées . 1 . 26
— grasses. 0.55
— sacrées. 5.70
— amylacées. 80.14
Cellulose 0.85
Cendres 0.90
500
— 478 —
Farine de Féc«le
Conophallus de Tavolo
14.60
3.69
0.40
0.00
75.51
1.10
4.70
Ceylan
Eau 11.00
Matières azotées . 1 . 38
— grasses. 0.40
— amylacées. 86.87
CeUulose 0.13
Cendres 0.20
100 »
100
FécuLEa d'areo^t-root
Réunion
13.20 .
0.44
0.20
85.96
0.00
0.20
100 )»
Fécule Fécule Fécule
do de de
Caryot Sagou Talipot
Eau 15.90 12.10 12.90
Matières azotées. 1.07 2.15 4.76
— grasses. 0.15 0.15 0.50
— amylacées. 82.33 80.40 77.04
Cellulose 0.15 4.00 2.00
Cendres 0.40 1.20 2.80
100 » 100 » 100
FARIXB DE L IBBU
A PAIN
Cap-Verl Tahiti
13.80
2.61
0.85
80.64
0.10
2.00
lÔT
14.30
1.10
0.20
83.S5
0.13
0.40
lÔTT
REVUES
Pharmacie.
Sur le coUargol; par M. H. Hanriot (1). — Carey Lea
a annoncé que, dans la réduction du nitrate d'argent
par le sulfate ferreux, on obtient des corps solubles
dans Teau qu'il a envisagés comme des formes colloï-
dales de l'argent métallique. Il en a décrit un certain
(1) C. R, de VAcad. d. Se, t. CXXXVI, p. 681, 1903.
— 479 —
iiombre de variétés, sans pourtant que Tindividualîté
chimique de ces composés soit suffisamment établie. Le
produit commercial connu sous le nom de collargol est
use de ces variétés.
On attribue à tous ces corps un certain nombre de
caractères communs que Ton peut ainsi formuler : ils
«ont solubles dans Veau en donnant des solutions colo-
rées non dialysables; en leur qualité de colloïdes, ils
«ont précipités de ces solutions par les sels neutres,
tantôt sous forme soluble, le plus souvent sous forme
coagulée d'argent ordinaire, ne se rcdissolvant plus
dans l'eau; enfin, ces solutions électrolysées donnent
nn dépôt d'argent spongieux, au ^6\q positif .
Lorsqu'on cherche à purifier ces corps, ils se décom-
posent avec formation d'argent métallique, et, pour
leor donner de la stabilité, Lothermoser recommande
de les additionner d'un corps colloïdal, au moment de
leur préparation.
Le collargol, qui a servi aux expériences de M. Han-
riot, accusait à l'analyse 87,3 p. 100 d'argent. Il conte-
nait un peu d*ammoniaque, une trace d'acide azotique,
et une matière albuminoïde assez abondante. L'action
du nitrate d'argent est particulièrement intéressante.
Les solutions du collargol précipitent, en effet, le
nitrate d'argent en donnant un corps insoluble, entraî-
nant, avec lui, l'argent du collargol et l'argent du
nitrate; ce n'est donc pas un simple coagulum analogue
i ceux formés par certains sels neutres, dans les solu-
tions colloïdes. Le précipité obtenu est une masse
d'aspect métallique, friable, insoluble dans l'eau, la
potasse, le carbonate de soude et le mercure. L'acide
i^tique et le cyanure de potassium le dissolvent en un
-liquide incolore, tandis qu'avec l'ammoniaque on
reproduit la coloration rouge des solutions de collargol.
Le sulfate de cuivre et l'azotate de baryum agissent
d'une façon analogue à Tazotate d'argent.
Les réactions précédentes assimilent le collargol à un
sel soluble, capcible de former, par double réaction, des
— 480 —
précipités insolubles avec les sels métalliqaes. Al
moyen de l'acide acétique dilué, on isole, en efifet,
acide, Vacide collargoliquey insoluble dans Teau, mail
soluble dans les alcalis et décomposant même M
carbonates.
On s'explique alors aisément le dépôt pris pour Jfl
l'argent, au pôle positif, pendant Télectrolyse du coi«
largol; seulement ce dépôt est formé, non d'ai^esf
ordinaire, mais d'acide collargolique. Et finalement,
collargol commercial serait, d'après ces expérienci
du collargolate d'ammoniaque.
J. B.
Sur la réglementation des eaux minérales de Vichy;
par M. Hanriot. — Le ministre de Tlnlérieur ayant
demandé à l'Académie de médecine de faire une étude
spéciale de toutes les sources du bassin de Vichy,
M. Hanriot a été chargé de déterminer notamment les
conditions d'influence que les sources peuvent présenter
soit par rapport à l'ensemble du bassin, soit respective-
ment entre elles par groupes de forages.
Depuis quelques années les forages se sont énormé-
menl multipliés dans la région et ont fait découvrir un
grand nombre de sources alcalines que leur composition
rapproche de l'eau de Vichy, et cela en des points quel-
quefois fort éloignés de cette station. Certaines sources
jadis autorisées ont disparu, d'autres ont changé de
nom et il en est qui ont pris le nom de voisines dispa-
rues ou moins importantes.
Les eaux du bassin de Vichy ont une constance de
composition des plus remarquables qui ne permet guère
d'admettre qu'elles ne soient pas toutes de même ori-
gine ; leur seul caractère variable est la thermalité qui
varie de 12*'5 (Saint- Yorre) à 63^ (le Dôme) ; la ligne de
thermalité passe perpendiculairement a l'Allier par la
source du Puits Carré et la source du Dôme, la tempéra-
ture diminuant à droite et à gauche de cette ligne.
Les sources thermales paraissent être en étroites rela-
— 481 —
4ions entre elles, tandis qu'elles semblent indépendantes
lies sources froides, même quand elles sont très voisines.
Sources thermales, — C'est en 1886 qu'a été forée la
bttremière source thermale, la source Gannat, et depuis
les sources du Dôme et du Champ-des-Gornes.
Les sources chaudes de TEtat produisaient 260 litres
àla minute, soit 374.000 litres par24 heures; pendant la
:«aison balnéaire, ce chiffre était à peine suffisant; la
f Compagnie a fait construire des réservoirs contenant
3.600""' d'eau minérale.
La constance du débit était parfaite lorsque, en 1899,
aété forée la source du Dôme n^ 1 ; presque aussitôt les
eaux des sources de THôpital et de la Grande- Grille se
troublèrent, mais leur débit qui avait diminué pendant
f quelques jours se rétablit rapidement. En 1900, lors du
forage de la source du Champ-des-Cornes, les sources
chaudes furent atteintes dans leur débit qui reste
diminué.
Il y a aujourd'hui trois sources du Dôme ; deux seu-
lement sont autorisées, leur débit est de 47 litres à la
minute ; leur température s'élève à 63**, 39% 48°. La
quantité mise en bouteilles est insignifiante, le reste
forme une mare très étendue et se perd dans les prairies.
La source du Champ-des-Cornes ou Boussange débite
B2o litres à la minute, soit près de 900.000 litres; sa
température est de 40°; elle est inutilisable, parce qu'elle
est boueuse. Cette source jaillit à plusieurs mètres de
hauteur, elle dégage des masses d'acide carbonique
qu'on a évaluées à 3 millions de litres par jour.
Sources froides. — Le groupe des Célestins n'a subi
aucune atteinte lors des nouveaux forages. La source la
plus importante (Célestins, 1896) est pompée et donne un
débitde 13 millions de bouteilles par an ; le niveau de
la nappe est resté le même. Leur minéralisation et leur
alcalinité sont faibles, leur température basse (12°).
Dans la région de Saint- Yorrc, 28 sources sur 80 sont
taries. Cette diminution parait tenir uniquement à la
multiplication prodigieuse des forages effectués. Si l'on
— 482 —
fait exception pour les sources Larbaud situées sur
hauteur, qui sont restées abondantes Ja nappe miner
semble s'être retirée vers les régions basses voisines ^
l'Allier qu'elles traversent pour se joindre à la régia
d'Hauterive. La région d'Hauleriveest aussi forteme
atteinte. Le débit de la source de TEtatest très diminoéj
8 sur les 23 sources sont déjà taries.
Le groupe de Cusset,où Ton avait exécuté de nombre
forages, est gravement touché: 11 sur 29 sont taries;
les plus belles sources sont en baisse notable, et
minéralisation s'affaiblit.
Seul le groupe des Célestins s'est ' maintenu intaotl
parce que sa situation au centre du périmètre de protec-l
tion lui a permis d'échapper au gaspillage de Teau et^
du gaz.
Il est donc urgent de prendre des mesures énergiques.^
Le périmètre de protection, agrandi trop tardivement]
en 1901, est insuffisant.il est mal orienté, car il n'englobe j
pas la région de Saint- Yorre qui est un centre d'exploi-
tation très important, ainsi que pour la protection des <
sources chaudes de beaucoup les plus abondantes qai
sont presque sur la limite du périmètre agrandi.
M. Hanriot ne croit cependant pas qu'il y ait lieu
d'étendre à nouveau ce périmètre parce que la découverte
de sources alcalines d^une composition identique à celle
des eaux de Vichy dans les communes de Burghas, de
Saint-Sylvestre et deSaint-Priest rendrait très difficiles
à tracer les limites de la nappe d'eau de Vichy. D'autre
part, le remède serait insuffisant, parce que les forages
actuels, imprudemment multipliés, laissent échappera
pleins jets le gaz carbonique et l'eau thermale.
M. Hanriot croit qu'il faut recourir à la réglementa-
tion pour le bassin de Vichy, non compris les sources de
l'Etat; on peut évaluer à 1.380 litres par minute le débit
total des sources du bassin. Or, la quantité d'eau, uti-
lisée pour les bains, pastilles, embouteillage, buvettes,
ne dépasse pas 17 litres par minute; tout le reste coule
à la rivière, soit 2 millions de litres journellement.
— 483 —
i L*Etat est du reste armé par rarlicle 3 des autorisa-
Icms qu'il délivre :
« Le propriétaire de la source ou ses ayants-droit
(Vront se conformer aux lois, décrets, ordonnances et
lements existant ou à intervenir, touchant la posses-
•D ou l'exploitation des sources d'eau minérale» ainsi
aux mesures de police'ou de salubrité qui pourraient
r être ultérieurement prescrites pour la conduite de
r entreprise. »
M. Uanriot propose au Ministre d'introduire dans la
léglementation des sources minérales les trois articles
toiivants :
1* Tout forage donnant lieu à une source jaillissante
lievra être muni d'un régulateur ne laissant couler
iqu'une minime quantité d'eau à déterminer en dehors
^s heures de l'utilisation soit pour les bains, soit pour
l'embouteillage :
2* Toute source autorisée qui reste inexploitée pen-
dant deux années consécutives doit être fermée hermé-
'tiquement de façon qu'il ne puisse y avoir déperdition
d'eau ni de gaz ;
3* Il y a lieu d'inviter l'administration à obtenir la
fermeture hermétique des sources situées dans le péri-
mètre de protection, lors même qu'au moment du cap-
tage elles auraient été sises hors de ce périmètre, s'il est
établiqu'elles provoquent la baisse de sources reconnues
d'intérêt public.
Moyen de différencier le lait cru du lait bouilli; par
M. DcpouY (1). — L'Académie de médecine a émis le
▼œu que, pour empêcher l'inoculation du virus de la
fièvre aphteuse par le lait, les règlements sanitaires
n'autorisent la vente du lait provenant des vacheries où
sévit cette affection qu'après que ce lait aurait été
bouilli ou pasteurisé.
M. Nocard a proposé de recourir, pour distinguer le
lait cru du lait bouilli, à la réaction indiquée par
(1) BulUtin de la Société de Pharmacie de Bovdeavjc, octobre 1902.
— 484 —
M. Dupouyen 1897 (réaction désignée à lort so
nom de réaction de iS^^rc^], laquelle consiste en une
ration bleue qui se produit lorsqu'on ajoute à 10*
lait cru quelques gouttes d'eau oxygénée et 2
3 gouttes d'une solution de paraphénylène-diamine
2 p. 100.
M. Dupouy fait remarquer que ce réactif présente
défaut de s'oxyder facilement, au point que sa soIqi
se colore sous la seule influence de Toxygène de Y\
elle est seulement préparée de la veille.
Il est préférable de remplacer la paraphénylène-di
mine par le gaïacol cristallisé (1), qui est moias oxydai
et dont les solutions peuvent se conserver à peu
sans aUération,si elles sont renfermées dans des flai
en verre jaune. Ce réactif, dont M. Dupouy a, d'aillei
indiqué le premier l'emploi pour la caractérisation
lait bouilli, s'emploie de la manière suivante : on pn
un volume déterminé de lait, qu'on additionne d'aaj
volume égal de solution aqueuse de gaïacol crislallii
à 1 p. 100, et Ton ajoute une goutte d'eau oxygénée;
on obtient, avec le lait cru, une coloration rouge greni
qui ne se produit ni avec le lait bouilli, ni avec le l
pasteurisé à 80**.
M. Dupouy fait remarquer que les colorations pro-
duites par le lait cru, avec le gaïacol comme avec la
paraphénylène-diamine, sont dues à l'action d'une
oxydase particulière, que contient le lait et à laquelle
il a donné le nom de Lactanacroxydase ; cette oxydase,
qui se détruit, comme les autres diastases à la tenapé-
rature de 80'', décompose l'eau oxygénée et met loxy-
gène à un état moléculaire tel qu'il peut exercer une
action immédiate sur les substances facilement oxy-
dables, telles que le gaïacol et la paraphénylène-dia-
mine.
(1) L'emploi du gaïacol dans ce cas particulier est une appliciUoo
spéciale de la méthode générale antérieurement indiquée par M. Booi^
quelot. (Sur l'emploi du gaïacol comme réactif des ferments oij^iaO*
Société de Biologie, 1896, p. S96.)
r
— 485 -
Chimie.
Sur la chaleur dégagée spontanément par les sels de
dimn; par MM. P. Curie et A. Laborde (1). — Les
teurs ont constaté que les sels de radium dégagent
la chaleur d'une manière continue.
L'expérience a été faite avec deux petites ampoules
antiques, en mettant, dans Tune, i^^ de chlorure de
ryum radifère, contenant environ j de son poids de
ilorure de radium, et, dans l'autre, 1*' de chlorure
I baryum pur. Les soudures d'un couple thermo-
ectrique sont placées respectivement au centre de
taqae ampoule, au milieu de la matière qui les rem-
it. Ces ampoules sont isolées dans Tair, au milieu de
mx petites enceintes identiques, situées elles-mêmes
ins une troisième qui est isolée calorifiquement et
ns laquelle la température est sensiblement uniforme.
Ils ont constaté ainsi une différence de 1*5 entre le
[lorure de baryum radifère et le chlorure de baryum
ur, le sel radifère ayant la température la plus élevée,
lomme contrôle, ils ont répété l'expérience dans les
ièmes conditions avec deux ampoules renfermant,
>utes deux, du chlorure de baryum pur. Les différences
e température observées sont alors seulement de l'ordre
e grandeur de ^ de degré.
Ils ont ensuite cherché à évaluer quantitativement la
'haleur dégagée, dans un temps donné, par le radium.
Pour cela, ils ont d'abord comparé cette chaleur à
Ue dégagée par un courant électrique, d'intensité
^nnue, dans un fil de résistance connue. Dans une
leuxième série d'expériences, ils ont évalué la chaleur
(imagée par le radium en faisant directement des
imesures avec le calorimètre de Bunsen.
Il ressort, de ces expériences, ce résultat très inté-
"^^ssant que : i^^ de radium dégage une quantité de chaleur
.^uiest de C ordre de 100 petites calories par heure,
lie dégagement continu d'une telle quantité de cha-
T»J c. R. de VAcad. d. Se, t. CXXXVI, p. ÔTJ, 1903.
— 486 —
leur ne peut s'expliquer par une transformation ch
mique ordinaire. Si Ton cherche l'origine de la pr
lion de chaleur dans une transformation intime, ce
transformation doit être plus profonde et doit être àt
à une modification de Tatome de radium lui-mèo
Cependant, une pareille transformation, si elle exis
se fait avec une extrême lenteur. En effet, les propriéU
du radium n'éprouvent pas de variations notables,
plusieurs années et M. Demarçay n'a observé auca
différence dans le spectre d'un même échantillon
•chlorure de radium en faisant deux examens, à cii
mois d'intervalle Si donc l'hypothèse précédente éti
exacte, l'énergie mise enjeu dans la transformation de
atomes serait extraordinairement grande.
L'hypothèse d'une modification continue de ratomel
n'est pas seule compatible avec le dégagement de chi
leur du radium. Ce dégagement de chaleur peut encop
s'expliquer en supposant que le radium utilise une]
énergie extérieure de nature inconnue. j. B.
Recherches sur le plâtre ; par M. Ch. Cloez. — Avaor j
les travaux de M. Lacroix (1), on admettait que, dans la '
fabrication du plâtre, le gypse ne subit jamais une dés- j
hydratation complète et que, même au sortirdu four, il 1
contient encorede 7 à 8 p. 4 00 d'eau ; onen concluait qu'il
était surtout constitué par l'hydrate SO*Ca + 0,5H*0
contenant 6,2 p. 100 d*eau. M. Lacroixayant montréque
le gypse chauffé pendant longtemps à une température de
125-145'' se déshydrate complètement ^n donnant un sul-
fate de calcium anhydre différant absolument de l'anhy*
drite par ses propriétés minéralogiques ou chimiques, il
a semblé à l'auteur queTancienne théorie delà fabrica-
tion du plâtre ne pouvait plus être admise et il a com-
mencé une série de recherches. Toutes ses expériences
faites d'abord avec du gypse pur provenant de fers de
lance soigneusement débarrassés de toute matière
étrangère ont été répétées avec de l'albâtre de Lagoy*
(1) BulL de la Soc. chim,, 20 féyrier 1903.
— 487 —
^is avec des gypses ordinaires de première ou de
'^conde masse.
U ne cite que les expériences faites avec le gypse pur.
*" de ce corps contenant 15«%813 SO*Ca et 48%186
sont chauffés à l'élu ve à liS"".
En 1 heure la perte d'eau est de 2ff''d34
2 — — 3,344
3 — — 3,892
Âce moment le corps ne renferme plus que 0,294 d'eau
nrconséquent le rapport , qui dans le gypse pri-
toilif était égala 0,264, s'est abaissé en 3 heures à 0.018.
Si l'on chauffe 1 heure de plus, la déshydratation est
complète.
Mais dès la seconde pesée, lorsque le gypse a déjà
perdu 3,344 d'eau, on reconnaît que ce corps tend à
augmenter rapidement de poids pendant la durée de la
pesée, et que celle-ci devient de plus en plus difficile à
mesure que la déshydratation augmente. Il était donc
probable que ce plâtre obtenu à température relativement
basse était un corps éminemment avide d'eau.
Les expériences suivantes l'ont prouvé.
Le plâtre anhydre est abandonné à l'air du laboratoire
et à l'abri des poussières.
Eaa p. 100
En 1 heare il absorbe 3k''70
2 — 4,27
3 J< — 5,70
1» — 7,57
27 — 7,77
74 — 7,93
Ces expériences ont été faites à une température
de 14.16*.
En opérant à une température plus basse à 5-7®, Tab-
sorption d^eau est un peu ralentie, mais elle tend
toujours vers la même limite.
On arrive donc à cette conclusion qui a été vérifiée
W un plâtre à mouler obtenu industriellement dans un
four de boulanger :
L
— 488 —
Le plâtre au sortir des fours est anhydre ; mais,
donné à l'air, il absorbe rapidement une certaine qi]
iité d'eau qui tend vers la limite de 8 p. 100. Cette limil
ne correspond à aucun hydrate défini.
Dû reste, on admet dans l'industrie que le plâtre (
augmente peu à peu de poids et que celui-ci ne devic
constant qu^au bout de 36 heures environ.
Le plâtre anhydre, très facile à préparer dans les lab
ratoires, est un déshydratant excellent qui permet d'an
ner rapidement l'alcool de 90 à 98**.
Dans un travail antérieur (i), l'auteur amontréquel'i
pouvaitfacilementétudierla prisedu plâtre en legâch
avec de l'eau et suivant le phénomène à l'aide du Ihi
momèlrc.
Il a étudié de cette façon le plâtre anhydre, et 1
résultats obtenus sont assez curieux. Lorsque Ton verse
du plâtre anhydre dans une certaine quantité d'eau, Ift
température s'élève brusquement de 14 à 22* au-dessus
de la température initiale, puis en 10 minutes environ,
elle baisse de 4 à 6* et, pendant un certain temps, reste
stationnaire ; enfin elle monte de nouveau et atteint ea
général un niveau supérieur à celui que Ton avait pri- ■
mitivement observé.
Cette série de phénomènes est absolument indépen-
dante de la quantité d'eau qui a servi au gâchage. 11 l'a
observée en employant, pour 100*" de plâtre, soit 50, 100
ou même ISO»"^ d'eau.
La première et brusque élévation de température
correspond évidemment à un phénomène chimique : à
rhydratation du plâtre. La seconde phase, abaissement
notable de température, ne correspond pas, à sonavis,à
un simple refroidissement par rayonnement. La chute
de température dans cette seconde phase est beaucoup
plus brusque que lors du refroidissement et il se produit
là vraisemblablement un phénomène d'ordre physique:
(1) Congrès international de chimie appliquée, t. I, p. 345.
r
— 489 —
I dissolution du sulfate de calcium préalablement
iydraté dans la première phase.
' Pendant tout ce temps, le plâtre n'a pas fait prise ; il
lonne, si l'on n'avait pas le thermomètre pour guide, la
^sation d'un corps inerte : son aspect, sa manière
Pêlre lorsque l'on agite la masse, rappellent la façon
rètre du sable délayé dans l'eau. Puis tout à coup la
basse s'épaissit et la température monte peu à peu : ce
iemier phénomène ne peut s'expliquer que par la prise
amasse d'une dissolution sursaturée.
L'élévation énorme de température observée dès que
ton met du plâtre anhydre en contact avec de l'eau n'est
jias due à la formation première de l'hydrate à 0,5H*O,
Eiisque Ton observe encore une élévation brusque de
mpérature lorsquele plâtre a absorbé plus de 6,2 p. 100
if eau, quantité correspondant à cet hydrate. a. R.
I Étude chimique des feuilles de coca; par M. 0.
^cssE (1). — M. Hesse, poursuivant ses études sur la
imposition des feuilles de coca (2), Erytrhoocylon prucea-
mm, de Java, vient d'en retirer de nouveaux principes
définis de couleur jaune : le cocacitriny la cocajlavine^ la
tocaflavétine et la cocacétine. Tous ces composés se dis-
iaolveot dans l'alcool, ont une réaction acide et se colo-
rent en vert par le perchlorure de fer; leurs solutions
alcalines sont colorées en jaune.
Pour les obtenir, on épuise les feuilles de coca pulvé-
risées avec deTéther de pétrole, qui enlève des cires et
Oûe matière colorante verte, puis avec de l'alcool. La
«olulion alcoolique est ensuite évaporée et Ton reprend
le résidu par l'acide sulfurique étendu, qui enlève les
alcaloïdes (cocaïne, isococaïne, homococaïne, hygrine,
; elc...). Le nouveau résidu cède alors à l'élher, d^abord
une matière résineuse verte, puis la «ocaflavinc, la
cocafiavétine et la cocacétiue, tandis que le cocacitrin
reste en grande partie indissous.
^y, Zor Kenotois der Cocabiaeuer (Joum. fur prakt, Chem,, 2* série
«. LXVI, p. 401, 4902).
[ij Liebig's Annal, der Cfumie, t. CCLXXI, p. 180.
Jwm, dt Pfutrm. et de Chim. «• ateiB, t. XVII. (15 mat 1003.) 32
— 490 —
CocAciTRiN, C"IP*0»' + 3H*0. — Pour l'obtenir,
reprend le cocacitrin brut par l'eau de baryte bon
lante, qui le dissout, et on le précipite ensuite pan
acide. 11 cristallise dans Talcool en aiguilles prise
tiques extrêmement ténues, jaune clair, répondant àl
formule C*«H'*0*^ + 3IP0.
Si on chauffe le cocacitrin, il devient anhydre à 175',j
fond à 186**, puis se décompose à 190°. Il est
soluble dans Teau bouillante, très soluble dans l'acid
acétique.
Avec l'anhydride acétique, il donne rhcptacétylcc
citrin C^^H" (CO.CH^)-O*" ; les acides étendus le dédc
blent quantitativement à l'ébuUition en un sucre, le
cocaose, et une matière jaune, \s,cocacétine,
CS8H3S0i7+2H«0 = 2C«Ri«06 + CicHi^O?
Cocacitrin Cocaoso Gocacétine
Le cocaose, qui est peut-être identique au d-lalose^
cristallise à la longue en octaèdres de formule C*H**0*
+ H'O, fondant à 89°-90«, avec départ d'eau. Il est
dexlrogyre »»= + 18°, 8; son osazone forme de petites
aiguilles jaunes fondant à 179''-180°, très solublesdans
l'alcool bouillant.
Gocacétine, C^'H^'O' + 3H'^0. — On peut l'extraire
de la solution éthérée dont il a été parlé plus haut et
résultant du traitement des feuilles de coca ; mais od
l'obtient beaucoup plus facilement par le dédoublement
du cocacitrin.
Elle cristallise dans l'alcool en petites aiguilles
jaunes, répondant à la formule C*«H*^0' -f 3H*0. Chauf-
fée, elle devient anhydre à 130°, puis fond à 260°-265*.
Avec l'anhydride acétique, elle fournit un dérivé
tétracétylé; la fusion avec les alcalis la transforme
d'abord en un autre produit de couleur jaune, IsidecoM-
C»«H'20?-fH«0 = C02+C'6Hï*0«
Gocacéiino Décocacétine
puis en phloroglucine C®H*0' et acide protocatéchique
— 491 —
SocAFLAViNE, C^*H"0*® + 4H^0. — La cocaflavînecris-
lise dans l'alcool en aiguilles prismatiques jaunes,
fanant anhydres à 120^-130** et fondant alors à 463*-
Les acides étendus la dédoublent en cocaflavétine,
iicose et galactose :
CJ*H3«Oi»4-2H»0
CocaflaTÎne
C«'Hï*0« + C«Hi«0« + C22HÎ80»
Glacose Galactose Cocaflavétine
ICkKiAFLAvÉTiNE, C'^H^'O' -f- 3IP0. — En précipitant
kr Teau bouillante sa solution dans l'acide acétique
^uillant. on Tobtient en aiguilles jaune pâle fondant à
lo*, très solubles dans l'alcool, Tacide acétique, Tacé-
ine, peu solubles dans l'eau.
Chauiïé avec Tacide iodhydrique, la cocaflavétine se
kansformc en norcocaflavétine C*°H*^0% avec départ
riodurc de méthyle : sa formule peut donc s'écrire
f ir^O' (OCH')* + 3H^0.
M. liesse montre enfin que la substance extraite par
Eijkman des feuilles de coca de Java sous le nom
le quercitrinc n'est autre que le cocatrin, de même que
Taeide cocatannique de M. Warden serait un mélange de
cacîtrin et de cocaflavine. M. G.
Acide lichestérique ; par M. Bôhme (1). — L'acide
licheslérique a été retiré du lichen d'Islande, plante
lans laquelle il existe en même temps que Taeide
Icétrarique. Il a été l'objet d'un certain nombre de tra-
Ivaux, cependant certains faits relatifs à sa constitution
In'avaient pas été élucidés d'une façon définitive, et
IVautear a continué dans ce but des recherches commen-
jcées par Sinnhold en 1898 (2).
Tout d'abord existe-t-il plusieurs acides lichestéri-
I ques?flésse avait prétendu (3) que suivant la provenance
dulichen on pouvaitisoler trois acides différents, acides
qu'il désignait sous les noms d'acides a, p, y-lichestéri-
ques. Ces acides, d'après lui, auraient tous pour formule
(I) Archio dtr PhaiTnazie, 1903, p. 1.
12) Ibid., 1898, p. 504.
(3) Journal f. jn*akt. Chemie, 2* série, t. LVII, p. 303 ; t. LXII, p. 344.
— 492 —
QisgsoQs g| différeraient les uns des autres par def]
points de fusion (très voisins du reste) et par le poaroiri
rotatoire.
M. Bôhme a isolé Tacide lichestérique en partante
plusieurs échantillons de lichen dislande et dans tou
les cas il a obtenu un seul acide ; ce corps convenable-
ment purifié fond à 124'*-125'' et il a pour formohl
CH'*0% formule qui avait déjà été déterminée parpln-l
sieurs auteurs, Sinnhold entre autres.
Le pouvoir rotatoire est compris entre + 28'',97 dj
+ 29%30.
Les autres recherches de M. Bôhme se rapportent à]
la constitution dé ce corps.
Pedersen avait déjà observé que Tacide lichestérique]
chauffé dans le vide perd de Tanhydride carbonique et
laisse un résidu fusible à 41^-42®. L'auteur a repris cette
réaction en déterminant d'une part la proporlioD
d'anhydride carbonique formé, d'autre part la nature
du résidu. Pour cela, il chauffe vers 190" sous pression
réd uile (4*^™' de mercure) un poids donné d'acide,recueille
et pèse l'anhydride carbonique formé. Le résidu se prend
en masse par le refroidissement et est purifié par cris-
tallisations dans l'alcool. La réaction peut être ainsi
formulée:
Le corps C**H"0' se présente sous forme de croûtes
cristallines blanches, fusibles à 41^-42'*, insolubles dans
l'eau, très peu solubles dans les alcalis, solubles dans
les dissolvants neutres. De Texamen des propriétés il
résulte que ce corps est une lactone à laquelle l'auteur
a donné le nom de lactone lichestérylique. L acide li-
chestérique diffère de cette lactone par GO^ en plus;
c'est donc un acide lactone. M. Bôhme donne àces deux
corps les formules suivantes:
COOH
CUH2:-CH— CH2-CH«-C0 et C»iH»?— CH— CH>— CH-CO
-0
L&ctone lichestéryliqae Acide lichestérique
— 493 —
in traitant la lactone lichestérylique par la potasse
bndue bouillante, M. Bôhme a obtenu Tacide corres-
ddant, l'acide lichestérylique, sous forme d'aiguilles
liées, fusibles à 83''-84^
ICe corps avait déjà été obtenu par Sinnhold dans
Iction de la potasse sur l'acide licbestérique; il a pour
lulc C"H»*0', soit C**H".CH (OH).Cfl*-CH*.CO'H.
st un acide-alcool qui cependant ne donne pas de
ivé acétylé avec l'anhydride acétique.
I Enfin l'auteur a étudié l'action de l'acide iodhydrique
incentré sur l'acide lichestérylique.
Ces recherches, qui avaient été commencées par
Innhold, avaient pour but de transformer cet acide li-
liestérylique, d'abord en un dérivé iodé, puis de réduire
dérivé iodé de façon h obtenii- un acide stéarique
! Cette réaction est fort intéressante au point de vue de
constitution de l'acide lichestérylique, car elle mène
t)il à l'acide stéarique ordinaire C"H''0*, soit à un
dmère.
En chauffant l'acide lichestérylique vers 190'-210*
hvecde l'acide iodhydrique et du phosphore rouge, il a
Ibtenu un dérivé iodé mal défini ; le corps iodé réduit
' le zinc et Tacide acétique donne un acide qui, purifié,
ond à 49^5 - 50*,5. Ce corps est incolore, cristallisé en
bles rhombiques à 6 pans; son poids moléculaire et sa
formule sont les mêmes que celles de l'acide stéarique,
liais les propriétés sont dilTérentes et M Bôhme le
désigne sous le nom d'acide X-isostéarique.
L'acide licbestérique, traité d'abord par l'acide iodhy-
tdrique, puis par les réducteurs, donne le même acide
jisosléarique; mais il y a dans ce cas dégagement d'an-
Ikydride carbonique, pendant la première partie de la
Uéaclion.II se forme en môme temps une certaine pro-
I portion d'un carbure dont la formule probable estG*'H".
L'acide X-isostéarique est un acide nouveau, différent
0^8 acides stéaiiques connus jusqu'ici; l'auteur décrit
«lans son mémoire un certain nombre de dérivés (sel de
— 494 —
soude, sel d'argent, sel de baryte, chlorure acide, élher^
éthylique]. Il n'est attaqué ni par le permanganate dei
potasse en solution alcaline, ni par le brome.
H C.
Synthèses d'acides amidés; par MM. Emile Fischei
et Weigert (1), Fischer et Leuchs (2). — On doit k
M. Emile Fischer et à quelques-uns de ses collabora»
teurs une série de travaux remarquables sur les acides
amidés formés dans la décomposition des substances
protéiques; entre autres résultats importants, ces
auteurs ont pu fixer d'une façon définitive la formule
de certains de ces acides (par exemple, la serine et l'iso-
sérine) (3). Nous résumerons dans cet article les tra-
vaux qui ont permis d'établir la formule de la lysine et
de la glucosamine.
La lysine est un acide diamido-caproïque qui con-
stitue une des bases hexoniques de Kossel (4). On l'en-
visage d'habitude comme étant l'acide a-e-diamido*
caproïque et on lui donne la formule
AzH«.CHS-CH«— CH«— CH»-CH— Az.H«— CO*H;
K a
Cette formule, rendue très vraisemblable à la suite de
différents travaux, n'était pas cependant absolument
déterminée. MM. Fischer et Weigert ont pu obtenir une
lysine ou acide a-e-diamidocaproïque de propriétés
tout à fait identiques à la lysine naturelle, mais qoi
néanmoins diffère de ce produit par son inactivité sur
la lumière polarisée, tandis que la lysine naturelle esl
dextrogyre.
Ils partent de Téther Y-cyanopropylmalonique
CAz-CH«-CH«— CH»— CH{C00C«H*)« ;
cet acide traité par l'acide azoteux perd un groupement
(1) Berichte, t. XXXV, p. 3712.
(2) Ibid., t. XXXV, p. 3787; t. XXXVI, p. 2i.
(3) Voir Journal de Pharmacie, 1902, t. XVI, p. 75.
(4) /6W., 6- série, t. XI. p. U7.
r
— 495 —
CO.OC^H* el donne un élher a-oximido-ï-cyanovalé-
rianique
CAx— CH«— CH«-CH«-C(AzOH)-COOC«H6;
celte transformation est opérée par le nilrite de soude
réagissant sur l'éthcr cyanopropylmalonique en pré-
sence d'alcoolate de soude.
Si sur l'éther a-oximido-8-cyanovalérianique on fait
iréagir le sodium en présence d'alcool absolu, cet éther
est d'abord saponifié; sous l'action de l'hydrogène, les
groupements CAz et G.AzOH sont transformés en
AiU'CH* et — Cfl-AzH' et on obtient un acide «-e-dia-
midocaproîque
AxH« . CH«— CH«— CH2-CH«-CH . AzH«— C0«H.
Cet acide est isolé sous forme de picrate, d'après la
méthode donnée par Kossel et Kiitscher pour la purifi-
cation de la Iysi.ne.
L* acide a-e-diamidocaproïque possède toutes les pro-
priétés de la lysine naturelle active, sauf le pouvoir
rolatoire ; il donne comme la lysine un dérivé di-
benzoylé fusible à liB^-liô"* (144* pour la dibenzoyl-
; lysine active) ; les combinaisons obtenues avec le cya-
I mate de phényle, soit sur la lysine de synthèse, soit sur
la lysine naturelle, ont à peu près les mêmes propriétés.
La lysine active, chauffée avec l'eau de baryte vers
165''-170'',est transformée enun racémique, ainsi que l'a
montré M. Siegfried : la lysine ainsi racémisée donne
avec le cyanate de phényle une combinaison qui, par la
forme cristalline, le point de fusion, s'est montrée tout
à fait identique à la lysine de synthèse. Il n'est donc
pas douteux que l'acide a-e-diamidocaproïque de M. Fis-
cher représente la forme inacfive de la lysine naturelle.
MM. Fischer et Leuchs ont également pu reproduire
par synthèse la d-glucosamine, ou plus exactement
I Vacide d-glucosamique qui avait été préparé par Led-
derhose dans l'action du brome sur la d-glucosamine.
La glucosamine est une matière sucrée azotée qui a
^té obtenue dans l'hydrolyse d'un grand nombre de
— 496 —
substances protéiques et de la chitine ; la formule qu e
lui attribue est
CH«OH— (CHOH)«~CH . AtH«— CHO
Traitée par les oxydants (brome), la glucosamine
transformée en un acide
CH«0H-(CH 0 H)s - CH . AzH»— CO»H
qui est l'acide d-glucosamique. La position du groupe-l
ment ÂzH^ dans la glucosamine et dans Tacide gluco
mique n'était pas fixée avec certitude, et les reeliercheil
de MM. Fischer et Leuchs ont levé toute indécisioQ kf
cet égard.
La synthèse de Tacide d-glucosamique ayant élél
précédée par celle de son antipode optique, l'acide I-gla-l
cosamique, nous exposerons d'abord la méthode suivie |
pour réaliser la préparation de cet acide 1-gIucosaraique.
MM. Fischer et Leuchs partent de la 1-arabinose,
c'est-à-dire de l'arabinose qui se forme dans l'hydrolyse
de la gomme arabique ; cette arabinose en solution dans
l'alcool méthylique, traitée par Tammoniaque, donnela
1-arabinose-i mine, corps obtenu par M. Lobry deBruyn;
cette imine, chauffée en tube scellé à 40® avec un mé-
lange d'eau et d'acide cyanhydrique pur, donne un
nitrile ayant pour formule
CH»0H— (CH0H)3— CH. AzH«— CAz
qui, saponifié, donne l'acide 1-glucosamique
CH«OH— (CHOH)»— CH.AzH«-C0«H.
Cet acide 1-glucosamique possède toutes les pro- <
priétés de l'acide d-glucosamique de Ledderhose sauf
le pouvoir rotatoire qui a été trouvé égal à + 14%31,
tandis que celui de l'acide d-glucosamique est
aD = — ^4^65.
MM. Fischer et Leuchs ont abordé ensuite la synthèse
de l'acide d-glucosamique en partant de la d-araJbinose.
Par un ensemble de réactions tout à fait analogues à
celles indiquées pour l'acide 1-glucosamique, ils ont
obtenu un acide absolument identique au corps préparé
r
— 497 —
^r oxydation de la d-glucosamine naturelle. Ils ont
ïRsayé ensuite la réduction de cet acide dans le but
Tarriver à la ghicosamine; dans celte réaction, ils
ti'ontpu isoler le sucre azoté lui-même; cependant, en
imitant les produits de la réaction par le cyanate de
phéoyle, ils ont obtenu en petite quantité un dérivé
iont la composition et le point de fusion concordent
fnrecles propriétés correspondantes du dérivé obtenu
CrSteudel dans l'action du cyanate de phényle sur la
glucosamine.
Ce travail remarquable établit d'une façon définitive
la formule de constitution de la d-glucosamine, qui n'est
tatre chose que la glucose ou la mannose dans laquelle
foxhydryle alcoolique OH voisin du groupement
aldéhyde est remplacé par un groupement AzH* :
CH«OH— {CH0H)8-CH0H-CH0
âf. glucose ou </. mannose
CH»OH— (CH0H)3-.CHAzH«-CH0
d. glucosamine
Etant donné la grande diffusion de la glucose dans
les produits naturels, il est vraisemblable que la gluco-
samine dérive de ce sucre.
Dans tous les cas, on peut envisager la glucosamine
comme étant un terme de passage entre les hexoses et
les acides oxy-a-amidés, qui se forment dans la décom-
position des albuminoïdes d'une façon constante. La
glucosamine forme donc, jusqu'à un certain point, un
pont entre les hydrates de carbone et les substances
protéiques. H. C.
Dosage de l'azote organique sans appareil distilla-
tûireougazométrique; porM. G. Demgès (1). — Lors-
<Ju'on a transformé l'azote organique en azote ammo-
niacal à l'aide du procédé primitif de Kjeldahl ou
ie l'une des nombreuses modifications apportées à ce
procédé par divers auteurs, on effectue le dosage de
ummoniac,qui a ainsi pris naissance, soit en le décom-
(1) Ballet, de la Soc. de Pharm. de Bordeaux, marrfl903.
— 498 —
posant par rhypobromite de sodium, après neatralU
sation du milieu, recueillant le gaz dégagé dans un app»^!
reilgazomélrique approprié et déduisant de son volume/
par comparaison avec une solution tirée d'un sel d'aa
monium, traitée dans les mêmes conditions, le poid
d'azote correspondant ; soit en distillant le liquide ;
résiduel, fortement alcalinisé, après insolubilisation, s'î
y a lieu, des métaux, tels que le mercure, et dosant aci<U*1
métriquementlegaz ammoniac passé à la distillation.
Le mode opératoire de l'auteur repose sur les prin-j
cipes suivants : l"* Une solution de sulfate d'ammonium]
qui ne renferme pas d'autres corps étrangers qu'un]
excès d'acide sulfurique ou que des sulfates alcalins, peull
être exactement neutralisée par un alcali en présence dej
résazurine ou de tournesol comme indicateurs;
2^ Une telle solution, ainsi neutralisée, additionnée \
d'une quantité connue d'une liqueur alcaline titrée, plus
que suffisante pour déplacer Tammoniaque combiné, ,
étant soumise à Tébullition durant un temps voulu, perd ;
tout son gaz ammoniac pendant que l'acide qui lui était i
combiné sature une proportion équivalente d'alcali, sui-
vant la réaction :
SO*(AzH*)« + 2NaOH = SO^Na» + 2 AzH» + 2H«0.
3® En ajoutant alors, au liquide refroidi, autant d'acide
titré qu'on avait mis primitivement d'alcali, de la phta-
léinedu phénol, puis de la soude titrée, jusqu'à coloration
rose persistante, la quantité de soude finalement em-
ployée correspond exactement à l'acide combiné initia-
lement à l'ammoniac et permet de déduire le poids de
l'azote qui Ta fourni.
Pour que le procédé soit applicable, il faut proscrire
l'emploi de tout adjuvant dans lequel figurent des
métaux lourds (cuivre, mercure, par exemple). L'auteur
emploie, comme adjuvant, l'oxalate de potassium et il
cite à titre d'exemples les résultats qu'il a obtenus avec
une substance azotée pure et ceux que lui a fournis un
dosage d'azote total dans l'urine.
— 499 —
Voici ce dernier: — 10*^™' d'urine ont été chauffés
avec 5^™' d'acide sulfurique pur et 5*^™'^ d'oxalate de
j^tassîum : la décoloration complète a été obtenue
kprèsune demi-heure et le résidu final neutralisé vis-
^-vis de la résazurine a été étendu à 100*^™^
I Le dosage gazométrique a fourni 12^%6 d'azote total
j^r litre d^urine. Le titrage, après ébullition avec un
excès d'alcali, a donné, en employant 50"^°^^ du liquide
neutralisé et la soude normale :
ion
4,.";5 X 0S'O14 X r— • = I2«n d'azote p. 100.
En employant lO"^*"' de ce liquide et la soude déci-
ijiormale, on a obtenu :
9. l X Oir%0014 X ^ = 12ff%7 d'azote.
I L'exactitude et la constance de cette méthode sont
I donc très grandes.
I ËUe a l'avantage de pouvoir être appliquée avec des
solutions très étendues ou, ce qui revient au même, avec
une très faible quantité de matière azotée, puisque la
soade déci-normale fournit d'aussi bons résultats que
Valcali normal.
BIBLIOGRAPHIE
Le froment et sa mouture (1), Traité de meunerie, d'après un ma-
nuscrit inachevé de Aimé Girard, membre de l'Institut,
professeur au Conservatoire des Arts et Métiers et à l'Institut
national agronomique, et M. L. Lindet, docteur es sciences,
professeur à Ilnstitut national agronomique.
Préface (extrait). — Le regretté Aimé Girard avait, il y a une
quinzaine d'années, formé le projet d'écrire, sous le titre placé eu
lète de cet ouvrage, un Traité de Meunerie. En avril 1898, à la
mort de ce savant, le dossier de Touvrage ne renfermait que le
(1) Un beau volume grand in-S*, avec 85 figures et 3 planches; 1903.
12 fi*. Librairie Gauthier-Villars, quai des Grands-AugustinSfà Paris (6").
— 500 —
plan général et trois chapitres {I, II, VI), presque entière)
écrits de sa main.
M. Lindet, appelé par son enseignement à étudier continoel
ment les progrès accomplis en Meunerie, sachant quel iol
portait à ces questions celui qui avait été son maitre, conni
les idées qu'il possédait sur les différents points traités, a ea
bonne pensée d'achever l'œuvre commencée.
Aujourd'hui la meunerie est une véritable science, qoi
emprunte à Tanatomie végétale du grain de froment, à la com<
position chimique des différentes parties de ce grain, à la con«
naissance de leur valeur alimentaire, à leur résistance relatifs
aux actions des instruments de broyage, etc., les éléments qm
doivent servir de guide dans l'appréciation des résultats de la.
mouture.
Aimé Girard a montré que, des différentes parties du grain, il
convenait de rejeter l'enveloppe et le germe.
Le problème à résoudre consiste à produire le maximum (te
farine blanche, sans débris d'enveloppe et de germes, avec It
minimum de frais. Les différents éléments scientifiques doatil
vient d'être question, joints à l'expérience et à l'habileté profes-
sionnelles, permettent au meunier de juger la valeur des instra*
ments qui lui sont proposés pour résoudre ce double problème.
Tels sont les principes exposés dans ce livré.
Chap. I. Le froment au double point de vue de sa production et
de son commerce, — Chap. II. Détermination de la compcsUiM
chimique et de la valeur alimentaire des ttiverses parties du grain dt
froment. — Chap. III, Composition comparée des blés offerts àk
meunerie française par Vagriculture et Hmportntion, — Chap. IV,
Conservation et manutention des grains. — Chap. V. Nettoyage ifi
blé. Mouillage, — Chap. VI. Le broyage du grain à la meute."
Chap. VII. Le broyage du grain aux cylindres. — Chap. V/II. U
mouture du grain par les engins autres que les meules de pierre tt
les broyeurs à cylindres. — Chap. IX. Classement des produits
moulus ou division sur boulange. — Chap. X. Travail des semoules
et des gruaux. — Chap. XI. Marche générale du travail. Ilende-
ments. Partie historique. — Ch.\p. XII. Les farines et les issues.
Examen et analyse. Cojiservation. Commerce.
« J'espère, dit M. Lindet, que le monde de la meunerie, du com-
merce des grains et de la boulangerie fera bon accueil à ce livre,
commencé par un savant auquel meuniers et boulangers ont
gardé une grande reconnaissance, et achevé par nous, daos une
collaboration pleine de regrets et de souvenirs.
« Sans doute celui qui l'aura étudié ne devra pas avoir la pré-
tention de s'improviser meunier; on ne peut le devenir qu'après
avoir accompli un stage dans un moulin, comme on ne devient
chimiste qu'après avoir longtemps séjourné dans un laboratoire»
r
— 501 —
I aucun livre ne saurait lui indiquer comment on reconnaît que
k marchandise est également touchée tout le long des cylindres
ie broyage, qu*elle est mée, c'est-à-dire épuisée de farine, et
pi*il lui est inutile de la soumettre de nouveau au conver tissage.
fais il connaîtra, ainsi que je Tai dit plus haut, les principes qui
ni imposent un travail rationnel et les appareils qui lui permettent
lé le réaliser. »
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 6 mai 1903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance imprimée. — Elle comprend: le Jour-
nal de Pharmacie et de Chimie (2 numéros) ; le Bulle-
Un des Sciences pharmacologiques (2 numéros) ; les Bulle-
tins des Sociétés de Pharmacie de Bordeaux^ de Lyon, du
Sud-Est y de V Association des Docteurs en Pharmacie^ de
la Chambre syndicale et de la Société de prévoyance des
fkarmaciens de Paris^ de V Association française pour
Vatancement des Sciences: V Union Pharmaceutique ^ï le
Bulletin commercial; le PharmaceiUical Journal (5 nu-
méros); enfin une brochure de M. Juan A. Dominguez,
professeur de pharmacie à Buenos-Aires : Datos para
la Materia medica argentina.
Correspondance écrite. — MM. Amozan et Segalas
posent leur candidature au titre de membre correspon-
dant national.
MM. Astmc, Chaumeil, Warin, élus membres cor-
respondants nationaux;
MM. le P' Braylants, C. Buhrer, Codina y Langlin,
P' Dambergis, P*^ Donald Mac Alister, P' Greenish,
P* Greshoff et Rœmers, élus membres correspondants
ttraugers, ont envoyé des lettres de remerciement.
Communications, — M. Léger, continuant Ténuméra-
tiondes procédés analytiques qu'il propose à la Com-
mission du nouveau Codex, décrit le mode dressai des
drogues simples contenant de la caféine. Il dose ce
principe actif par la méthode de Warin légèrement
— 502 —
modifiée; il fixe le poids des prises d'essai à 15^^ pool
la kola, à O*** pour le guarana, à 13 à IS**" pour le thé;î
demande que le titre en caféiDe de la kola ne soit pd
inférieur à 1,25 p. 100.
M. Champigny exprime le désir que le degré de des-
siccation des poudres soit toujours indiqué dans les
méthodes d'essai.
M. Landrin fait remarquer que la teneur alcaloîdiqot
des ipécas est très variable dans les sortes commercia-
les ; il voudrait Tinscription, dans le formulaire légal^
d'un procédé d'analyse fixant un titre minimum.
M. Petit demande à M. Léger si les méthodes d^aoa-
lyses proposées à la Commission de revision du Godet.
seront publiées avant l'impression du nouveau formu-
laire. Il fait ressortir tout l'intérêt qu'il y aurait à étu-
dier les procédés en vue de les améliorer en temps
utile, si quelques modifications semblent nécessaires.
M. CarettB) élu membre résidant, présente ses remer-
ciements à la Société.
Election. — M. Bougault est élu membre résidant à
la majorité des suffrages.
Nomination de Commission. — Sont nommés mem-
bres de la Commission de candidature: MM. P. Vigier,
âéret et Carette.
Déclaration de vacance. — Une place de membre
résidant.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 14 avril 1903 [C. R., t. CXXXVI).
— Dédoublement cataly tique des alcools par les métaux
divisés : alcools primaires formé niques \ par MM. P. Saba-
TiER et J.-B. Sanderens (p. 921). — Les métaux divisés,
cuivre, métal, cobalt, platine, dédoublent les alcools
r^
r."»-*»^
— 503 —
Brimaîres forméniques en H et aldéhydes; le cuivre est
K plus avantageux. Le dédoublement commence à une
température d'autant plus basse que le poids molécu-
laire est plus petit : à 200° pour l'alcool élhylique; à
^0* peur Talcool amylique.
: — Sur les principales légumineuses alimentaires des
tolonie^Jra7içaises\ par M. Balland (p. 934). — Résultais
^udosage des matières azotées, grassesetamylacées dans
jrarachide, divers haricots, le soja, le voandzou, etc.
Séa>ce du 20 AVRIL 1903 (C. R., t. CXXXVI).
— Sur la spirillose des Bovidés \ par M. A. Laver an
(p. 939). — Description d'un spirille pathogène dans le
sang de Bovidés du Transvaal; l'auteur donne à cette
nouvelle espèce le nom de Spirillum Theileri, Laveran.
— NcLture du principe sulfuré de la source de Boyen à
Bagne rea'de-L7ichon\ par M. F. Garrigou (p. 968). —
L*eau Hayen, avant son contact avec Tair, contient du
sulfhydrate de sulfure, chose très importante à établir
en vue de Torganisation pratique des appareils de hu-
mage.
— Cellulose soluble; par M. Léo Vignon (p. 969). —
En agissant à froid sur roxycellulose, les solutions
' aqueuses de potasse régénèrent de la cellulose et dis-
solvent une cellulose soluble, précipitable par l'acide
chlorhydrique, les chlorures alcalins et alcalino-ter-
reux.
— Sur rexistence d'un filament axile dans la fibrille
conjonctive adulte; par M. P. -A. Zachariadès (p. 973). —
La fibrille conjonctive est un prolongement cellulaire
dont les parties périphériques se sont transformées en
substance coUagène. Â l'état adulte, elle est composée
d'une membrane, d'une substance collagène et d'un
filament axile.
J. B.
i
— 304 —
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 22 atril 1903.
M. Danlos présente une note intitulée : Modificatiou
au formulaire des injections de calomeL
Dans le but d'éviter les douleurs et la formation de
nodosités que provoquent les injections intra-rauscu**^
laires de calomel à la vapeur en suspension dans Thuil*
de vaseline, M. Danlos a employé comme excipient le
sirop de sucre, Teau simple ne tenant pas assez loog-
temps le calomel en suspension. Le sirop de sucre, plus
facilement absorbable que la vaseline liquide, ne pro-
duit pas de nodules persistants; les douleurs sont sensi-
blement moindres, surtout lorsqu'on substitue au calo-
mel a la vapeur le calomel précipité, qui est beaucoup
plus finement divisé. Mais il faut alors avoir soin de dé-
barrasser le précipité blanc par un lavage à Télher,
puis à Peau bouillante, des impuretés qu'il renferme
(acide chlorhydrique, sublimé).
Le sirop de sucre a l'inconvénient de réduire à 140*
le calomel, quand on stérilise le mélange. Aussi doit-on
stériliser à part le calomel et le sirop de sucre.
M. J. Regnault communique deux observations ré-
centes qui montrent, contrairement aux tendances
actuelles, les dangers réels de Vingestion de sel de cuisine
avec le calomel. Il n'est pas inutile d^attirer rattention
des malades sur cette incompatibilité qui peut avoir des
conséquences graves.
Dans ces deux cas, des symptômes d'intoxication —
douleurs gastriques et intestinales, convulsions, anxiété^
respiration difficile — se sont manifestés, à la suite de
ringestion de 0^',60 de calomel et, peu de temps après,
de quelques œufs très salés. Ferd. Vigier.
Le Gérant : 0. Dont.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LEYB, RUE CA88BTTB, 17.
— 505 —
TRAVAUX ORIGINAUX
fteekercke delà qmnine dans le^s liquides de C organisme
\tmde de ses propriétés fluorescentes \ par M. G. Denigès.
I La propriété que présente la quinine, salifiée par un
|nde oxygéné tel que SO*H^, de donner des solutions
Entant à la lumière solaire une belle fluorescence
. est une des plus caractéristiques et aussi des plus
bles que possède cet alcaloïde : en solution aqueuse
Src, après acidulation sulfurique, on peut ainsi dé-
er jusqu'à i^^^ de quinine par litre de véhicule.
I Celle fluorescence n'est malheureusement plus per-
pptible, quelle que soit la dose d'alcaloïde, à la lumière
jrtificielle, à moins qu'on ait recours à l'éclairage par
brc électrique.
J'ai constaté que la lumière obtenue en faisant brû-
un petit ruban de magnésium de 4 à 5"=" de lon-
leur, lumière si riche, comme on sait, en radiations
uniques, permettait d'observer la fluorescence, de
ir et de nuit, d'une manière extrêmement nette,
me dans des liquides présentant un certain degré de
Joralion, et de reculer notablement la limite de sen-
^ililé de cette méthode d'exploration au point de pou-
'irdéceler directement moins de 2°*»' de quinine dis-
is à l'état de sulfale dans 1 litre d*eau et des fractions de
Nligramme en se servant de la méthode desdissolvants.
J'ai utilisé ce fait pour rechercher des traces de cet
ifcaloïde médicamenteux dans les liquides de l'orga-
•isme afin de pouvoir en suivre le mode d'élimination
!bns ses moindres détails.
Voici la marche des opérations à effectuer dans les
iivers cas qui peuvent se présenter.
Urire. — On met dans un tube à essai 10*^"' d'urine,
A gouttes d'ammoniaque et on agite. Onajoute IS*"™' (1)
jO C'eti la dose minima d'étlier nécessaire pour ne poini turiuer
*«iiaUioii pepsislante.
•'«•m. it Pkarm. tt de Ckim. «• aiiiB, t. XVII. (!•' juin lOM.) 33
-- 306 -*
d*éiher à 65 ou &&'' et on agite violemment pendant
minute après avoir eu soin, au préalable, de di
doucement Turine dans le solvant organique ; dans
conditions, aucune émulsion ne se produit. On li
séparer, puis, avec une pipette, on enlève la pres4[i
totalité de la couche éthérée que l'on introduit dans
tube après l'avoir passée sur un petit filtre, si elle
fermait quelques gouttelettes aqueuses, ce qu'un
d'attention permet d'ailleurs d'éviter presque
jours. On ajoute 1*^°*' d'acide sulfurique à 5 p. 100,
volume, on agite vivement pendant une minute; pu
tenant le tube de la main gauche, on allume le ruban
magnésium tenu lui-même delà main droite, parTi
termédiaire d'une pince et dont on apporte vivemi
l'extrémité incandescente, un peu obliquement, à 6 ou
devant la partie inférieure du tube, en ayant soin d'
terposer un écran entre l'œil et la lueur vive du métii
on aperçoitalorslafluorescence,mèmelorsque l'urlne<
sayée ne renferme pas plus de 1 /2"*?'' de quinine par liti
Salivk. — lO*^""' de salive ou im volume v de
liquide amené au volume de 10"*^ sont traités comi
il vient d'être dit pour l'urine, mais en portant à 20°
la dose d'éther afin d'éviter i'émulsion ou de la réduif
à son minimum. L'éther surnageant est enlevé à la pi
pette; la partie émulsionnée, filtrée, permet une sépa?
ration complète de Téther qu'elle renfermait et qu'oi
réunit à la portion d'abord décantée. On agite alors cè|
éther avec l*""** d'acide sulfurique à 5 p. 100 et oi
cherche à percevoir la fluorescence à l'éclairage magné*
sien. La limite de sensibilité est d'environ i"«'d'alca-,
loïde par litre, lorsqu'on a employé 10*^°*' de salive.
Bile. — On opère avec la bile comme avec la salive.
Il est à remarquer, toutefois, quel'éther, agité avec de
la bile alcalinisée ou non^ lui emprunte une substance
sur laquelle je reviendrai, communiquant au dissolvant
éthéré une belle fluorescence bleu violacé. Mais, à ren-
contre de la quinine, qui d'ailleurs ne rend pas l'éther
fluorescent, cette substance ne passe pas dans l'eau sol-
— 807 —
e, de telle sorte que si, par le traitement qui vient
re indiqué pour la salive, la couche éthérée seule
laorescente, on peut conclure qu'il n'y a pas de qui-
^ dans la bile et qu'au contraire ce liquide renferme
alcaloïde lorsque la fluorescence est présentée parla
che éthérée et par la couche acide. Dans ce cas, il
[avantageux, pour avoir toute certitude, de séparer
dernière afin de pouvoir l'examiner à part, à la lu -
re du magnésium.
kSG. — 10^** de sang, oxalaté ou fluoré, sontaddi-
inés de 10 à 15*^"' d'une solution récente de méta-
isphate de soude à 5 p. 100 et de 3 à S*^™' d'acide sul-
îque à 1/20 en volume. Enfin on ajoute suffisam-
nt d^eau pour obtenir un volume de 20 à 23'="*' (les
^ de métaphosphate, d'acide et d'eau devant être,
s les limites minima etmaxima indiquées, propor-
Dnelles à la densité, c'est-à-dire à la teneur du sang
albominoïdes).
On agite, porte pendant quelques instants au bain
^au bouillante et filtre. Le filtrat, toujours très lim-
Je, est refroidi vers 15*, on l'alcalinise avec
à XII gouttes d'ammoniaque, on ajoute 15*^"*' d'éther
on achève l'opération comme avec l'urine. De même
le dans le cas de la bile, on retrouve encore ici jus-
l'â !"«' de quinine par litre.
Lait. — On met dans une capsule 20^°*' de lait, 10^"^
e métaphosphate de soude à 5 p. 100, lO""""' d'eau et
n porte à l'ébullition ; on ajoute alors 2*^"' d'acide
olfurique à 5 p. 100 en volume, on porte encore à
'ébullitionjusqu'à séparation complète des grumeaux de
aséine,puisonfiltrejusqu'àliquideabsolumentclair(l).
10^"* de ce filtrat refroidi, additionnés de X à XII
[Dotles d'ammoniaque sont ensuite traités comme
'orinc. J'ai ainsi obtenu la fluorescence avec l"»*^ d'al-
loîde par litre de lait.
Viscères et pièces anatomiques. — Après pulpage et
(1) Oa poat, à la rigueur, opérer avec des doses de lait, de réactifs
litd'eaa dânx fois plus faibles qae celles indiquées.
— 508 —
macération dans l'acide sulfurique à 1 p. 100» on
trera et traitera le liquide comme le sang.
Annexe. — Les préparations pharmaceutiques à
de quinquina sont aussi susceptibles d'être étudiées ]
cette méthode ; peut-être en utilisant la limite de
bilité de la fluorescence obtenue sous l'influence d'i
ditions d'eau suffisantes au liquide acide résulta
d'une extraction éthérée, pourrait-on rapidement
faire une idée de la teneur en quinine des produ
essayés. Dans tous les cas, il est très facile, en metta
en œuvre le phénomène de fluorescence provoqué |
la flamme du magnésium, de montrer rapidement àt
cours la présence de la quinine dans un vin, un extr
de quinquina, etc.
Pour un extrait, par exemple, on en ferait dissoud
30 à 40*^8*^ dans 25*=°*' d'eau chaude, on ajouterait T
XII gouttes d'ammoniaque, on laisserait refroidir, filti
rait jusqu'à liquide clair dont lO^"*' seraient agités av
15*^"^ d'élher, puis ce dernier, décanté à la pipetti
serait agité avec 5 à 6^"' d'acide sulfurique à 5 p. II
enfin on examinerait le contenu du tube au magnésiofl
incandescent. Bien que la couche acide soit généra
ment un peu colorée, elle laisse parfaitement percevo
la fluorescence.
Ajoutons que ces diverses opérations sont peu disp
dieuses; l'éther peut être récupéré en grande partiel
utilisé après agitation suffisante avec de l'eau sulfuriqa
et simple filtration.
Etude sur le compte-gouttes normal; par M. P. Yvo*.
[Suite) (1).
Le réglage des deux instruments doit être fait de la
manière suivante. Les deux éléments qu'on a rendus
constants étant la hauteur de chute et le diamètre inti^
rieur du tube capillaire ^ovl choisit le diamètre extérieur At
ce tube un peu supérieur à 3"" (3'""i3) et on le rode
(1) Journ. de Phann. et Chim., t. XVII, n" du 15 mai 1903,p.46l.
— 509 —
knt
'àcequeles gouttes pèsent exacteinenl0^%05. On
ainsi 'deux instruments d*étude parfaitement ré-
!■«' près. Toutes les pesées ont été faites au 4/2"«'.
moyen du premier dispositif (fig. 1)(1), j'ai pu, en
nt avec de Teau distillée, déterminer Tinfluence
i verses causes de variation qui n'avaient pas été
lées, ou avaient été négligées comme étant sans
rtance par Réveil et Lebaigue.
ibaigue avait dit que le diamètre extérieur du tube
lulement faisait seul varier le poids des gouttes,
d'une manière régulière. Il a môme déterminé
deur de ces variations, qui est en moyenne de
par augmentation ou diminution de 1°" du dia-
et pour C gouttes et dressé en 1868 le tableau
nous allons reproduire.
us récemment en 1895, Eschbaum a dressé un ta-
iU analogue. Nous les reproduisons comparalive-
t:
Poids de 100 grouttes d*ean distillée
ela
Ire
LEBAIGUE
ESCHBAUM II
I
]
[I
III
£
u
m
■"-
h
«0
RameDé
au mill.
1 1
0
C
. S
l 1
II
« s
§
e =
1.
M
e
1
3 1
II
©
Poid
do
100 gou
.2 M
Poids
de
100 goutt
^ a
^M
Sf-SO
»
0-«67
18^34
1
l«'-94
9
î
a,75
!8r23
1,39
2,62
2
3,59
18'65
3
5,00
1,25
2,89
3,07
4,92
' 5.22
3
5,01
1,42
\
6,20
1,20
4,17
6,90
6,71
1,70
à
•î.ftO
1,30
»
»
»
u
6
8.Sn
1,30
6,56
10,00
9,15
2,4i
É
10,20
1.40
»
»
»
»
8
s
»
8,32
12,60
12,10
2,95
S
13.90
2.10
D
»
u
tt
•
»
»
»
»
1)
M
15
1»
»
14.90
22,50
22,65
10,55
M» 1,30
M «1,48
11) Jmini. dePharm. et deChim., t. XVII, n* du 15 mai 1903, p. 467.
— 510 —
La concordance n'est pas suffisante entre ces
tableaux ; la différence doit provenir de ce que les i
expérimentateurs n'ont pas opéré avec des hauteurs!
chutes constantes, ni tenu compte du diamètre intérie
des tubes.
Pour comparer les chiffres donnés par Lebaigue j
ceux indiqués par Eschbaum (II), j^ai dû, dans
colonne (III), rapporter au millimètre les chiffres don
par ce dernier, et cela en prenant la moyenne du chiS
supérieur et du chiffre inférieur.
L'accroissement du poids de G gouttes par cba
millimètre d'augmentation du diamètre extérieur (
d'après Lebaigue, de 1«',30;
d'après Eschbaum, de l'^',48.
La divergence est donc de H ,38 p. 100 ; elle doit tcD
ainsi que je Tai dit, à ce que les deux auteurs n'ont]
expérimenté avec des pressions identiques ni avec(
diamètres intérieurs égaux : Tinfluence de ces deuxfK
teurs est loin d'être négligeable, ainsi qu'on peutlei
en consultant les tableaux suivants :
Tableau I
Influence de la hauteur de chute (pression) sur le poids des $otttii
Température = 18». Diamètre intér. 0"",38. Diamètre extér. 3~J
0-03
0,10
0,15
0,20
0,25
2 «2
21
45
15
100
130
S
S
m
E
g
<
24
30
25
30
M = 21
20 gouttes 100 gouttes Théorie
0«'991
0.985
0,924
0,839
0.760
4«'98o
4,925
4,620
4.195
3,800
NOMBRX
DB GOUTTES
POUR i ORAMUt I
20,06
20.30
21,64
23.84
26,32
Je n'ai pu accroître davantage la hauteur de chute ^
à partir de fl",30 les gouttes ne se séparent plus, et
F
511
br forme commence du reste k se modifier à partir
p 0",20. Ce tableau montre clairement qu'à mesure
pe la pression ou la hauteur de chute s'accroît, la
itessede chute s'accroît également; elle est en moyenne
b XXVII gouttes par augmentation de 5 centimètres
^ haqteur.
I Le poids des gouttes diminue à mesure que la pression
jila vitesse de chute augmentent, la différence est sur-
pot sensible à partir de O^'flS de chute.
J ai ensuite étudié l'influence de la vitesse de chute
|b8 gouttes sur leur poids, la hauteur de chute restant
ÎMistante. L'appareil a été disposé pour une hauteur de
ftute de 0°',25 et j'ai diminué successivement la vitesse
^écoulement en comprimant de plus en plus le tube de
Éoutchouc par le jeu de la pince. Le retard est dû à
accroissement du frottement dans le tube dont le
pamètreestde plus en plus rétréci.
lam
Tableau II
iienr de chute 0»25. Température = 15«. Diamètre intérieur 0™»38.
Diamètre extérieur 3™™15.
«i
NOMHKIl
II
?£ =
POIDS
DE OOUTTBS
>IOYB?INE II
|3 =
POUR 1
OKAMMB
rà"
■«
' ■'
■s— ^'^
- Il II -.
10
iO goatt«s
lOOgoattcs
Calcul
Pratique
Nombre
de gouttes
Poids
de 20 {gouttes
05'9885
4»'9423
20.23
20
-il)
«,9910
4.9X30
20,06
2.1
20
0,U945
30
1,000
5,00»
20,00
20
40
0,9930
4,9560
20,13
20
r>o
0,9610
4,8340
S'0(î8
21
f
60
»,95i0
4,noo
20,96
21
21
0,9560
70
0,9480
4,1410
21.09
21
80
0.9040
4.5210
22,12
22
22
0,9040
90
0.8150
4,37:ri
22,8;>
23
23
»,8750
100
<>,8;85
4.242îi
23,57
24
24
0,8485
110
11,8063
4,032.'i
24,79
25
25
0,8065
1 \^
o.ms
3,8775
2r..78
26
26
n,7775
h
o,?:ii5
3,772:J
26,:>0
27
27
0,7545
Ce tableau nous montre que la plus ou moins grande
— 512 —
rapidité de chute des gouttes exerce une influence
marquée sur leur poids.
Dans les conditions de l'expérience, le compte-goul
détachait exactement XX gouttes au gramme pour
hauteur de chute de 0",25, le nombre de gouttes
minute étant de XXX. Pratiquement, ce nombre
20 gouttes au gramme se maintient pour des vitesses
chute inférieures jusqu^à 40 et supérieures jusqu'à
Pour des vitesses de chute supérieures et allant de
LXX gouttes à la minute, le nombre de gouttes né(
res pour représenter 1 gramme d^eau s'élève à 21;
nombre s'accroît d'une unité par excès de X gouttes
la minute et devient égal à 22, 23, 24, 25, 26, 27
des vitesses d'écoulement correspondantes à 80,90, i
110, 120 et 130 gouttes à la minute.
Remarquons que le maximum de poids correspoi
à une vitesse de XXX gouttes à la minute, puis ce poi
diminue pour des vitesses moindres et des vite
supérieures. Ces deux séries de détermination établi
sent donc d'une manière certaine l'influence de
pression ou hauteur de chute et de la vitesse cHécouUmi
sur le poids des gouttes. Remarquons de suite qu ai
même vitesse d'écoulement peut être obtenue dans A
conditions variables, par exemple en augmentant li
hauteur de chute et en diminuant le diamètre intériei
du tube d'écoulement. Lebaigue avait bien constat
cette influence pour des hauteurs de chute allant de
O^jlO à 2" (!) et dit que la pression diminue le poids de»
gouttes, mais n'en a pas tenu compte dans la constroc*
lion de Tinstrument qui porte son nom, pas plus du
reste qu^ de la grandeur du diamètre de l'orifice d'écou-
lement. Il ne croyait pas du reste à son influence puis»
qu'il dit qu'il peut être indifféremment capillaire ou de
plusieurs millimètres et que la vitesse d'écoulement est
seule modifiée dans ces conditions ; il a expérimenté en
faisantvariercediamètre intérieurde0"",5 à8"{!).Nou8
avons vu que, contrairement à son opinion, la vitesse
d'écoulement, dépendant soit de la hauteur de chute
r
- 513 —
(tableau I), soit de l'accroissement du frottement (ta-
bleau II), faisait varier le poids des gouttes; le tableau.
suivant montrera quelle est l'influence des variations
Au diamètre intérieur du tube d'écoulement. Les expé-
riences ont été faites avec des Uibes capillaires dont le
diamètre extérieur variait de 3"" à 3"'",20 et le diamètre
intérieur de 0"°',o95 à 0"",459. J'ai rodé moi-même au
tour et à la pierre tous les capillaires et déterminé
exactement les diamètres extérieurs avec un pal mer
donnant le centième de millimètre : les diamètres inté-
rieurs ont été déterminés avec un microscope à oculaire
mierométrique; et comme l'orifice n'est jamais cylin-
drique, en prenant la moyenne du grand et petit axe de
Fellipse. Voir Tableaux III, IV, V.
Cette nouvelle série de déterminations confirme des
faits déjà connus et nous en fait connaître de nou-
veaux.
1 4" La vitesse de chute des gouttes diminue avec la
pression et s'accroît avec elle (Tableaux I, III, IV, V).
1 2*" Le poids des gouttes diminue à mesure que la pres-
sion augmente (Tableaux I, III, IV, V), et inverse-
I ment.
3^ Le poids des gouttes diminue en même temps que
' lediamètre extérieur du tube d'écoulement (Tableaux III,
IV, V).
4* Le poids des gouttes s'accroît à mesure que le
diamètre intérieur du tube d'écoulement diminue.
Mais cette dernière relation n'est vraie que jusqu'à
une certaine limite : lorsque le diamètre intérieur est
très petit et varie entre 0"",4 et 0™"',2 ; le poids des
gouttes diminue, les rapports qui existent entre les
diverses conditions d'écoulement étant considérable-
ment modifiés.
En consultant ce tableau, on trouve déjà des indica-
Uona utiles pour la construction des compte- gouttes,
indications relatives aux rapports qui doivent exister
^tre la hauteur de chute, les diamètres extérieur et
intérieur àxi tube d'écoulement.
Influence du diamètre intérieur du tube d'écoulemeat
sur le poids des gouttes, la hauteur de chute et te
diamètre extérieur resttnt fixes.
Longueur du capillaire : 0"02.
Tableau III. — Hauteur de chute : 0»15.
DIAMÈTRE EXTÉRIEUR 1
3"
,20
M
3"
228
224
M5_
ce
l
3"
â
o
228
M0_
3"
1
^05
•
1
S
o
y,
202
3=
«
l
0''8n
0— 59o
0,588
08-869
0,858
0«'837
»
204
200
08-908
0,904
0,513
96
0,948
95
0,940
92
0,938
96
0.903
0,486
85
0,980
0,964
86
0,933
88
0,908
0,4:)9
62
0,984
0,969
70
0,960
60
0.963
Tableau IV. — Hauteur de ch
tt^e:0n»10.
1
o-"c:9:i
0,o88
124
126
0=5-940
0,935
124
118
0«'906
0,940
120
118
0''931
0,9o2
115
120
08-925
0,933
114
0-'92l
0,513
62
1,018
59
1,015
60
1,004
58
0,986
59
0,982
0,48(î
53
1,021
VA
1,0?1
56
1,003
56
0.987
57
0,962
0,459
43
1,029
40
1.024
45
1,003
42
0,988
40
0.984
Tableau V. — Hauteur de ch
ute : 0'»05.
1
0-"595
0,588
56
59
!P'038
1,026
54
52
18^018
1,030
52
50
lB'014
1,013
50
52
18-008
1,015
1
( 5.
O^-S»!
0,513
29
1,035
27
1,022
28
1,015
28
0,995
25
0,986
0,486
25
1,029
24
1,032
25
1,013
26
0,999
25
0,97«
0,459
20
1,027
18
1,023
20
1,000
20
0,995
19
0,978
r
515 —
Dans la pratique, la hauteur de chute varie entre 2 et
I0** et les diamètres extérieurs des tubes d'écoulement
sont compris entre 3"° et S^^.iS; j'élimine de suite
ceux qui sont inférieurs à 3"**. Quant au diamètre
intérieur^ il est très variable dans les instruments
existant aujourd'hui.
Je me suis livré à une dernière série de détermina-
tionsen prenant des capillaires présentant une longueur
de 0*,02 et dont le diamètre intérieur était de 0"",59o.
J'ai fait varier le diamètre extérieur de 3"*", 30 à 3"™ et
la hauteur de chute de 0"*,02 à 0"*,10 ; les résultats
obtenus sont consignés dans le tableau suivant, n^ VI,
et peuvent servir de base pour la construction du
compte-gouttes normal, dans lequel la vitesse de chute
des gouttes n'est ni trop rapide ni trop lente.
J*ai donné dans ce dernier tableau et dans les précé-
dents les chiffres que l'expérience m'a fait trouver :
quelques-uns ne rentrent pas dans les séries qui
devraient être proportionnelles s'il n'y avait aucune
cause d'erreur expérimentale ; mais, je le répète, je n'ai
voulu donner aucun chiffre ^A^'t^raye^^ (Tableau VI).
L'examen de ce tableau nous montre que l'on peut
construire un compte-goutte normal, c'est-à-dire don-
nant avec de Teau distillée XX gouttes au gramme
exactement ou avec une exactitude variant dans des
limites très étroites. Suivant l'usage auquel l'instrument
sera destiné, on pourra obtenir le résultat désiré, soit
en diminuant ou augmentant tout à la fois la hauteur
de chute et le diamètre extérieur. Si le liquide est très
fluide et donne au gramme un nombre de gouttes élevé,
il sera préférable de choisir un diamèlre intérieur
plus petit; Tinfluence de la longueur du capillaire n'est
pas très marquée, ainsi que j'ai pu le constater expéri-
mentalement.
Les chiffres du tableau VI nous montrent que l'on
peut obtenir un compte-gouttes normal avec un dia-
mètre intérieur égal à0"",595 (O-^^jSQà O^^.BO) ; et avec
un diamètre extérieur variant de 3"° à 3"°, 15 et une
— 516 —
M
C?
'
3
>
C*9
C«9
w
w
oo co co
n-
s<
o
^
"i« "îo ,^,
po
M-
o
en
o
Ot
o o< ^
R
c
90
H
ÏO
P3
2
ss
to
o
a>
Nombre ^
o
S
o
o
o
^^
l-ik
->
Poids ;
■s
o
o
o
de i
20 goatt«»8 \
tb
s
s
00
s s s
Nombre j
o
p
»Jfc
.^
1-^
.* 1^ '^
l
B
o
o
o
p p c^
20 gouttes i
co
s
s
•Ix
*; s «^
-J ÇO ce
>
â
^
4»
4»
co
g
Nombre \
o
»*
IA
^
^
H».
/
o
§
§
s
o
00
-1
o
ce
20 gouttes \
s
s
en
0&
w
*"
Nom bre
o
»fc
Nlk
►*•
t^
§
<?
o
o
20 gouttes
es
o
CR
•4^
ce
G
s
s
s
-4
Nombre j
o
B
')
1*
1^
è
en
20 gouttes l
o
os
•-3
00
oo
00
s
oo
Nombre j
o
B
o
o
o
o
9Q
/
•^
<£>
<o
A
20 goutte» \
«c
^3
u
g
o
s
s
Nombre i
o
B
[
o
o
o
o
?
o
«o
«o
eO
20 gouttes V
c-î
1
^*
•^
lO
»*
tS
o
o
Nombre j
o
ro
o»
00
^B
b
o
o
o
o
>
«^
SP
çO
cS
20 gouttes 1
ce
c?
lo
-4
oo
}
J>f
o>
Uî
G*3
Ui
co
to
to
Nombre /
oc
oo
oo
o>
{
^B
o
o
o
o
(
oo
co
co
ÇO
20 gouttes 1
o
co
o
Ol
os
1
oo
1^
Vf
o»
=^=1
3 S.
|2-
a. s.
" §•
«s. *
(««SB
O «• 2
s-*
•^ K
§ 1
11
"s-
♦* O
•^ «s.
© c?
B •
T^"
— 517 —
hauteur de chute de 0™,02 à 0™,08. Dans ces conditions,
l'approximation varie de 0«^004 au-dessus à O^^^OOien
dessous, soit un écart de 0'^%008 entre les instruments :
nous avons vu que le Codex actuel tolérait un écart
plus considérable puisqu'il atteint 08f%040.
La coaiparaison des chiffres du tableau met en évi-
dence un fait curieux : Le diamètre intérieur restant
constant et le diamètre extérieur variant de S"*"*, 15 à
3~, on voit que le poids des goultes s'accroît, à
mesure que la pression augmente, de 0™,02 à 0°*,05 : il
est alors maximum, puis il décroit à mesure que la
pression grandit et va de 0™,05 à 0'°,10 et au-dessus.
La hauteur de chute de 0°*,05 constitue donc une sorte
de point critique^ correspondant au maximum de poids
des goultes dans certaines conditions déterminées et
il y aurait peut-être avantage à régler les compte-
goultes avec celte hauteur de chute. Il est intéressant
de rapprocher ce fait de celui que nous avons signalé
au tableau IL Le maximum de poids des gouttes pour
i. un même capillaire correspondant à une vitesse déter-
minée, XXX gouttes à la minute dans Texpérience
' décrite.
Comme conclusion de cette étude, on peut construire
an compte-gouttes normal détachant XX gouttes pour
l<^d'eaudistiIléeendonnantau diamètre intérieurdu tube
capillaire une dimension de0°"^,595(0"^"^,59 à Q'^'^fiQ) ; et
en faisant varier le diamètre total (diamètre -extérieur)
de 3"" à 3"»,05 et la hauteur de chute de 0^,02 à
Û'",04 (poids moyen de XX gouttes, 18^%0006) oudeO™,Oo
à0",06 (poids moyen de XX gouttes, 1»%005).
On obtient sensiblement la môme approximation
avec un diamètre extérieur de 3™'°, 10 et une pression
de 0",07 ou un diamètre extérieur de 3""", 15 et une pres-
; sionde0",08.
La forme du nouveau compte-gouttes peut être va-
riable suivant les usages auxquels on le destine ; mais
la hauteur de chute que Ton pourra régler pour obtenir
des gouttes pesant aussi exactement que possible 0«%05
— 518 —
devra être maintenue constante au moyen d*un tabedft
Mariotte» lorsque l'on veut atteindre la précision maxi-
mum.
Pour l'usage pharmaceutique, la quantité de liquide
dépasse bien rarement 1 à 2^^^ : on pourra supprimerle
tube de Mariotte et construire le réservoir assez large
pour que la dénivellation ne dépasse pas 1/2 àl'^^de
hauteur : dans ces conditions, la vitesse d'écoulement
restera suffisamment constante.
Voici pour terminer le tableau résumant le poids des
gouttes pour les nouvelles teintures internationales et
de quelques autres médicaments. Les déterminations
ont été faites avec un appareil donnant exactement Ats
gouttes du poids de O'^'^^OS, à la température de 15 degrés
en moyenne.
Poids Nombre
de de gouttes
iOO gouttes pour 1 gr.
Alcool absolu
Alcool à 95«
— 90°
— 80»
— 70«
— 60O
Teinture de digitale
— de belladone
— - de jasquiame
— de lobôlie
— de sLrophanthus
— de racine d'aconit ,
— de noir vomique
— de colchique (semences)..
— d'ipéca
— de cantharides
Elixir parégorique
Teinture d'iode 1/iO. Alcool à 93». .
Ether officinal
Chloroforme
Bromofonne
1.427
1,535
1,381
1.687
1,750
1,830
1.755
1,735
1,750
1,755
1,755
1,750
1,730
1,755
1,755
1,760
1,905
1,562
1,070
1,650
2,481
70
63
63
59
57
31
57
57
57
57
57
51
37
57
57
57
52
64
93
60
40
519 —
MÉDICAMENTS NOUVEAUX
Un nouvel hypnotique : le véronal (1). — On sait, à la
suite d'observations faites par Ttiierfelder et Fischer,
Baumann et Kast, Schneegans et Mering, que le pou-
voir hypnotique des alcools et des disulfones est forte-
ment influencé par le nombre des groupements éthy-
liques. En partant de ces observations, Emil Fischer et
J. von Mering ont essayé un certain nombre de corps
eonlenant un atome de carbone tertiaire ou quaternaire
relié à plusieurs groupements éthyliques ou propy-
liqoes et ils ont préparé ainsi quelques hypnotiques
nouveaux. Ces corps appartiennent au groupe des
aréides; et trois d'entre eux possèdent un certain
intérêt. Ce sont :
C«H\
la diéthjlacôtylurée, pCH-CO— AzH— CO-AzHs.
Cm\ XO— AeHv
la diétbylmalonylorée, >C<^ >C0.
C«H6/ \C0— AzH^
C3H\ .CO— AzH.
la dipropylmaloDylaréd, >C^ >C0:
C3H7/ ^CO-AzH-^
Des expériences faites avec ces produits, il résulte que
la diéthylacétylurée a une action comparable à celle du
sulfonal/ que la dipropylmalonylurée est quatre fois
plus active, mais que souvent son action est trop per-
sistante. Entre les deux se tient la diéthylmalony-
lorée que les auteurs ont désignée sous le nom de
vironal.
C'est un corps bien cristallisé, incolore, fusible à 191^,
de savear amère faible, soluble dans 12 parties d'eau
bouillante et 145 parties d'eau à 20^ Dans les cas
d^Dsomnie simple, une dose de 0'',50 suffit générale-
[1} Veronal ein neues Schlafmittel {Apotheker Zeitung, 1903, p. 193).
— 520 —
ment. Pour combattre Tagrypnie, on peut donner
dose de !«'; chez des personnes affaiblies, 0«%3 suffise
On peut l'administrer dans du thé chaud, ou en nati
sous forme de cachets.
H.C.
REVUE8
Pharmacie.
Contribution à Tétude des moyens propres à ei
cher les altérations de la teinture diode et à modéi
son action ; par M. A. Claret(4). — La teinture d'iode
Codex est encore un des révulsifs les plus employ<
tant par les praticiens que par le public. Ce médic
ment n'est pas inoiïensif, surtout lorsque s*altérant pai
une conservation prolongée, il est arrivé h contenir d<
notables proportions d'acide iodhydrique. Son applica
cation produit alors une vive douleur; puis, dans 1
jours qui suivent, la peau, profondément atteinte,
desquame, s'excorie, porte ouverte à des infectioosJ
dont une poussée furonculeuse fournit parfois la preuve]
tangible, comme j'ai eu l'occasion de l'observer.
On a proposé, pour empêcher les altérations du pro
duit, d'employer à sa préparation l'alcool à 96**. produii
moins répandu dans le commerce et d'un prix plus
élevé que l'alcool à 90\
Il a semblé à l'auteur que le problème de la conser-
vation de la teinture d'iode serait résolu, si Ton pou-
vait y ajouter un corps, dont les propriétés soient telles
que, sans affinité pour le métalloïde dissous, il s'empare
de l'acide iodhydrique au fur et à mesure de sa forma-
tion, pour donner naissance à des composés dont ia
présence ne modifie pas les propriétés du médica-
ment.
Le borax ou télraborate de soude lui a paru répondre
(1) Bplletin delà Société de Thérapeutique.
-- 521 —
e mieux théoriquement à ces desiderata ; le métalloïde
ode ne peut pas déplacer l'acide de la combinaison,
naisTacide iod hydrique énergique doit éliminer Tacide
lorique.
L'expérience a paru confirmer la théorie. Une tein-
tore d'iode ancienne, donnant au tournesol une réac-
ion fortement acide, a été essayée de nouveau après
iddition de borax, et n'a plus donné au tournesol bleu
ftt'une faible coloration vineuse, indiquant la présence
le Tacide borique. Enfin, malgré l'addition d'un excès
le borax, sa teneur en iode, à en juger par sa colora-
tion, n'a paru nullement modifiée.
Comme conclusion, il propose de formuler ainsi
b teinture d'iode du Codex pour en assurer la conser-
vation ;
Iode Iff'
Alcool à 90« 12
' Borax officinal 2
M. Caries a proposé, pour atténuer les effets d'une
|»pplicalion trop forte de teinture d'iode, d'employer le
jinonosalfure de sodium. Un produit que l'on peut avoir
parlout sous la main, l'amidon ou à défaut la farine,
peut rendre le même service, si l'application est récente,
en faisant passer l'iode à l'état d'iodure d'amidon
inoffensif pour les téguments; on en fait une pâte avec
de l'eau.
Delà valeur thérapeutique des injections sous-cuta-
nées d'huile camphrée gaïacolée dans certaines infec-
tions au début (1); par MM. le D'' Matignon, médecin-
major, et M. H. Bërnex, ex-interne des hôpitaux de
Bordeaux. — Pendant les mois de décembre, janvier et
février derniers, les auteurs ont traité plus de 150 ma-
lades au moyen d'injections d*huile camphrée gaïa-
colée, formulée comme il suit :
Gaïacol OïMO
Camphre 0,50
Hoild d'oUves 15
i l) Union pliannacvu iiijuc,
J«wii. de Phvm. et de C%tm. 6* tftuB. t. XVII.;(1" juin 1903.) 3 i
— 522 —
Les injections faites à la dose de 2^^ dans le
conjonclif sous-cutané n'ont jamais produit d'à
dents et les résultats thérapeutiques ont été salisfaisao
dans un grand nombre de cas.
Les auteurs arrivent aux conclusions suivantes ;
i** Les injections d'huile camphrée gaïacolée cons
tuent un très bon traitement de la courbature simple
accompagnant la grippe, Tangine ou la bronchite ;
début;
2® Les injections ont une action antipyrétique,
général, assez rapide et durable;
3** Cette médication peut rendre de grands servie
dans le milieu militaire; les courbatures, à l'arrivée (
recrues et au commencement de l'hiver, sont, en effel
communes et occasionnent un grand nombre de joa
nées d'indisponibilité.
Chimie.
Sur le dosage volumétrique du zinc ; par M. J.-E. Cles-J
nell(1). — Onemploiegénéralementpourle dosage vola-j
métrique du zinc deux méthodes, l'une dite méthode
sulfure, l'autre, au ferrocyanure ; elles exigent remploi]
d'un indicateur externe. Dans le cas du procédé au sul-
fure, on se sert ordinairement des sels de plomb ou du
nitroprussiate de soude, mais la fm de la réaction est
toujours difficile à déterminer. Dans le dosage au ferro-
cyanure, la limite de la réaction par l'acétate d'urane est
peut-être plus facile à percevoir, mais néanmoins le
résultat n'est pas encore parfait.
Dans le procédé de l'auteur, on précipite lezincparune
solution de sulfure de sodium de litre connu, on en
ajoute un léger excès que Ion dose en se basant sur la
réaction suivante :
NaSS-4-2KAgCy2 = Ag2S-f-2NaCy + 2KCy.
(1) Chem. News, t. LXXXVII, p. 121.
— 523 —
r Les solutions nécessaires sont :
1 !• Une solution de sulfure de sodium contenant
aviron 0«%20 de ce sel p. 100.
2*^ Une solution de cyanure double de potassium et
d'argent obtenue en ajoutant de Tazotate d'argent à
line solution de cyanure de potassium à 2 ou 3 p. 100
tisqu'à ce qu'il se forme un précipité permanent de cya-
ore d'argent, on laisse déposer et on filtre ;
3* Une solution d'azotate d'argent contenant 5^^215
îdece sel par litre : l''""' équivaut à 08'",001 de zinc.
; Les minerais ou les sels de zinc sont dissous suivant
les méthodes ordinaires et la solution est fortement aica-
iînisée par de la soude ou de l'ammoniaque. On porte à
iTébulUtiony puis on dilue et on filtre si c'est néces-
teire. On ajoute ensuite un volume connu de sulfure
de sodium de façon qu'il y ait un léger excès par rapport
àk^quantité nécessaire pour précipiter la totalité du
zinc. Le liquide est alors soigneusement agité dans un
flacon bien bouché. Le tout, ou une partie aliquote, est
filtré, on ajoute un excès de cyanure double de potas-
sium et d'argent. Le précipité de sulfure d'argent se
rassemble rapidement, on filtre, on lave le précipité
; et dans le filtrat on dose le cyanure formé suivant la
réaction précédemment indiquée ; à cet effet, la liqueur
filtrée est additionnée de o''"* de la solution d'iodure de
potassium et on verse la solution titrée d'azoiale d'ar-
gent jusqu'à ce que Ton obtienne un trouble jaunâtre
permanent. Un gramme de cyanure de potassium cor-
respond à 0«',30 de sulfure de sodium, lequel équivaut
àO«^25 de zinc.
En. G.
Sur le dosage de Tammoniaque dans l'urine; par
M. Ph. ScHAFFER (1). — L'auteur critique les différentes
méthodes de dosage de l'ammoniaque dans les urines;
il reproche à la méthode de Schlœsing de donner des
résultats souvent inexacts, il prétend que ces derniers
(i) TKe Amer, Journ, of physiology, i. VIU, y. 3j0,
ï
— 624 —
dépendent de certaines conditions expérimentales. (
ainsi, par exemple, que l'ammoniaque mettra on teu
plus ou moins long à se dégager suivant répaisseoi!
la cbuche du liquide soumis à l'action de la chaux, i
vant aussi la nature de l'alcali destiné à déplacer cd
ammoniaque et suivant la température à laquelle
opère.
Le procédé de Wurster, avec les modifications d'à
de Nencki et Zaleski, et ensuite de Soldner, donne \
chiffres exacts, mais il est d'une technique un peu (
ficile.
Plus récemment, Folin (1) a donné une nouve
méthode de dosage de Tammoniaque dont voici '
principe •:
On fait une première distillation, pendant un len
déterminé, d'un volume donné d*urine additionnéei
magnésie. On dose dans le produit distillé rammonl
que constituée à la fois par Tammoniaque préformée
par une petite quantité de cette base résultant del
décomposition partielle de l'urée. Puis, on ramèl
avec de Veau distillée le volume du premier liquid
soumis à la distillation, à ce qu'il était prîmitiveme
et on distille une seconde fois, toujours en présence
la magnésie, et pendant un temps égal à la premiè
opération. MM. Berthelot et André (2) ont vu que, da
ces conditions, il passe toujours dans ces distillatiod
successives une quantité égale d'ammoniaque provl
nant de la décomposition de l'urée. En retranchall
cette quantité de celle qu'a fournie la première distiC
lation, on a par difTérence l'ammoniaque des sels aoi^
moniacaux.
Le procédé de Folin est encore assez long à effectuerJ
surtout lorsqu'il s'agit de faire toute une série de dosa4
ges; aussi M. Schaffer propose-t-il de déterminer!
l'ammoniaque préformée des urines en mettant à profit!
une observation faite par Boussingault, dès 4830, M
(!) Zeitsch. fur phys. Chemie, 1901, t. XXXII,
(2) Bull. Soc. Chim., [2], t. XLVII, p. 481.
515.
-pn^-
525 —
voir: que si on distille dans le vide de Turine addition-
e de carbonate de soude, à la température de SO"", on
tient toute Tammoniaque des sels ammoniacaux sans
l'il y ait décomposition de l'urée.
L'appareil qu'il emploie se compose d'un ballon fermé
r un bouchon donnant accès, d'une pari, à un tube à
binet, d'autre part à un tube coudé relié à une éprou-
tte, laquelle communique à son' tour à l'aide d'un
bc de verre avec une autre éprouvette; cette dernière
t reliée à un vase d'Erlenmeyer épais muni d'une
bulure latérale par où l'on puisse faire le vide.
Dans le ballon, plongeant dans un bain-marie chauffé
50% on met 50'"' d'urine, 15 ou 20«' de chlorure de
Klium et environ 50'°' d'alcool méthylique. La pre-
âère éprouvette contient 25 à 50'"' d'acide sulfurique
écinormal et la seconde, 10°'' du même acide. L'ap-
arcil étant disposé, on ajoute à Turine 1»' de carbonate
e soude, on bouche rapidement et on fait le vide. Avec
ne bonne trompe, on peut réduire facilement la pres-
ion à 10°™ en peu de temps et le liquide bout. L'ébul-
ilion étant maintenue pendant 15 minutes, l'ammo-
iaque se dégage et elle est absorbée par l'acide sulfu-
ique titré; à latin de Topération, on fait rentrer len-
ement l'air dans le ballon parle tube à robinet. On n'a
>lus qu'à faire un dosage acidimétrique de l'acide déci-
iormal resté libre pour en déduire la quantité d'ammo-
ûaque combinée.
L'auteur emploie, comme réactif indicateur, une
iolulion au 1/1 00* d'alizarine.
Ce procédé est rapide et donne des résultats compa-
^les à ceux qui sont obtenus par la méthode de Folin.
Er. g.
Sortes composés azotés que contient la terre arable ;
P^tM. g. André (1). — L'auteur a déjà examiné (2) la
façon dont la terre végétale» prise à une même placCi
(i) C. R.del'Acad. des Sciences, t. CXXXVI, 1903, p. 820.
(2) i6ûf., t. CXXXV, 1902, p. 1353.
— 526 —
mais à des profondeurs croissantes, se comportait
l'action de Pacide chlorhydrique et de la potasse, et
fait remarquer que Tazote ammoniacal, dégagé d
solution chlorhydrique par ébuUition de celle-ci av(
magnésie, croissait avec la profondeur, dans lecasd
terre prélevée au début du printemps, alors que
azote donnait des chiffres sensiblement égaux lor:
le prélèvement était effectué à l'automne. Dans
nouvelle note, il étudie la répartition de l'azote dei
rant sous forme soluble non ammoniacale d'une pj
d'autre pari, celle de Tazote qui préexiste dans leî
sous forme ammoniacale proprement dite, indé
damment de toute action des réactifs sur la terre végé
Pour pouvoir doser séparément l'azote des
ammoniacaux et l'azote des amidés, l'auteur emploi
procédé préconisé par Longi (1) et qui repose sur '
faits suivants : si l'on chauffe dans le vide à 40* un i
ammoniacal avec un excès de magnésie calcinée,
totalité de l'ammoniaque du sel se dégage dans Tespi
de trois heures et peut être recueillie dans un aci
étendu. Sijl'on traite delà même façon des amidesvai
(urée, asparagine, acétamide,etc.), ceux-ci ne sedécoi
posent pas dans ces conditions et ne fournissent
trace d'ammoniaque.
Les résultats trouvés conduisent aux conclusions
après :
A la fin de l'hiver, la quantité d'ammoniaque v^
suivant la hauteur à laquelle est prélevé l'échantilloi
et augmente avec la profondeur. Ceci peut s'expliqu"
en admettant que la nitrification, peu intense à cell
époque de l'année, n'a pas encore changé en azot|
nitrique l'azote ammoniacal qui provient de la déco
position, surtout à la surface du sol, de la matière azo-
tée. Une partie de cette ammoniaque, très diffusible,
chemine donc dans les profondeurs et peut passer dans
les eaux de drainage, ainsi que la chose a été notée bieii
(1) Land. Vers.slal., t. XXXII,1886, p. 15.
r
527 —
fies fois. Une autre partie est sans doute retenue par la
biatière humiquo des couches supérieures du sol.
! Au contraire, la quantité d'ammoniaque que l'on
IVDContre, dans les différentes couches du sol, à la fin
ilela période chaude de Tannée, est beaucoup plus con-
sidérable qu'au début du printemps, la nitrification de
l'ammoniaque ayant eu lieu au fur et à mesure de la
broduction de celle-ci.
J. B.
I Perfectionnement du procédé de recherche de l'acide
^anhydrique par le papier réactif de Schonbein ; par
M. J.-C. Brunmch (1). — Le papier réactif de Schonbein
jrend de grands services pour la recherche de l'acide
jcyauhydrique dans quelques-unes de nos plantes fourra-
Igères, comme le sorgho, le maïs, etc. Pour déceler la
iprésence de cet acide, les plantes sont découpées en
morceaux, puis finement hachées; on les mélange avec
lear poids d'eau dans un flacon que Ton bouche hermé-
tiquement. Au bout de peu de temps, par suite d'une
action diaslasique, il se forme de l'acide cyanhydrique
tacilement mis en évidence en suspendant, dans
Talmosphère du flacon, des bandes de papier réactif de
Schonbein. L'intensité et la rapidité de la coloration
obtenue donnent une sérieuse indication pour la quan-
tité de cet acide formé. Dans le cours de ces recherches,
Vauleur a remarqué que si on ajoute au mélange de la
plante et de l'eau, de la formaldéhyde, il ne se dégage
aucune trace d'acide cyanhydrique libre et, pensant que
les vapeurs de formol pouvaient être un obstacle à la
réaction vis-à-vis du papier réactif, il a mis en présence
d'une trace de vapeurs d'acide cyanhydrique le papier
réactif imbibé de formol, et il a trouvé que l'aldéhyde
formique augmente considérablement la sensibilité du
papier de Schonbein. Des traces très faibles d'acide
cyanhydrique produisent sur le papier, imbibé de for-
mol au lieu d'eau, une couleur bleu foncé bien diffé-
[W Cfiem. News, t. LXXXVII, p. 173.
— 528 —
rente de la teinte bleu clair ordinairement obtenu
Cette coloration intense s'affaiblit pour disparaître (
plètementy si on laisse le papier exposé à Tair, mad
elle reparait de nouveau en présence de l'acid
cyanhydrique.
Les vapeurs d'acide azotique ou de brome donnent kj
même coloration, mais, au bout de quelque temp
d'exposition k l'air, la teinte bleue devient jaunàtreJ
puis verdâtre.
M. Briinnich a essayé d'humecter le papier réac
avec d'autres liquides : l'alcool et l'éther agisseiÂl
comme le formol, mais moins énergiquement ; le chlo-J
roforme et l'essence de térébenthine, au contraire,]
n'augmentent pas l'intensité de la réaction.
Er. g.
Nouvelle méthode de dosage du tannin; par M. Paolj
Feldmann (1). — Parmi les méthodes employées pour le 1
dosage du tannin, l'une des plus employées est la]
méthode de Neubauer-Lœwenthal qui repose sur les ]
réactions suivantes : si on fait couler une solution de i
permanganate de potasse dans un liquide contenant da
tannin et du sulfate d'indigo, le permanganate oxyde
d'abord le tannin, puis l'action oxydante se porte sur
l'indigo qui est décoloré ; la liqueur perd sa coloration
bleue, passe au vert, puis au jaune clair.
Il faut naturellement, dans le cas d'une solution de
tannin pur, déterminer au préalable la quantité de solu-
tion oxydante nécessaire pour décolorer l'indigo dont
on ajoute une proportion déterminée : la différence
entre les deux volumes de solution de permanganate
employée pour l'indigo seul et pour le mélange d'indigo
et de tannin correspond au poids de cette dernière subs-
tance.
Dans le cas oii la liqueur contient d'autres principes
susceptibles de réduire le permanganate, on agite un
(1) Ëine neue Méthode zur quanti tativen Bestimmung des Geibsioffe^
[Pha)*maceuti8che Zeitung, 1903, p. 135).
— 529 —
rolume donné du liquide avec quelques grammes de
ioudre de peau lavée et séchée : un deuxième essai
ponne le volume de solution de permanganate corres-
l^ndant à l'indigo et aux substances réductrices autres
|ae le tannin.
I Dans certaines analyses (dosage du tannin dans les
^ns), il est préférable d'agiter le liquide avec du noir
inimal lavé qui retient le principe astringent. Ënfm la
^lulion de permanganate est titrée au moyen d'une
Ikpieur renfermant un poids donné de tannin chimique-
[ment pur.
I M. Feldmann propose de remplacer dans ce dosage
|k solution de permanganate par une liqueur titrée de
[chlorure de chaux obtenue en épuisant par l'eau
12'%50 de chlorure de chaux commercial et en amenant
le liquide à un litre. D'après cet auteur, la décolora-
tion de l'indigo serait plus nette qu'avec le permanga-
nate, surtout si on a soin de n'ajouter que peu d'indigo
^' d'une solution à S*"" par litre) : il opère comme dans
la méthode de Neubauer-Lœwenthal, en solution acide,
*'est-à-dire en présence d'acide sulfurique. Les résul-
tats, d'après M. Feldmann, sont très satisfaisants.
Cet auteur s'est proposé surtout de doser le tannin
dans les vins : aussi il a étudié l'influence de quelques
constituants du vin (alcool, glycérine, sucre) sur le
chlorure de chaux : il résulte de ses expériences que ces
frois substances n'ont aucune action réductrice sur le
chlorure de chaux de sorte qu'il est possible d'opérer
BQr le vin non distillé : il est donc inutile d'éliminer
Talcool, ce qui est un grand avantage sur les autres
méthodes.
Le dosage du tannin dans un vin se fait, d'après celte
méthode, de la façon suivante : 10*^°"' de vin sont étendus .
de 190^-' d'eau, on ajoute 2«-* d'indigo à 5 p. 100 et
2*"* d'acide sulfurique à 1/5, on fait le titrage avec la
solution d'hypochlorite.
Dans un deuxième essai, on chauffe au bain-marie
lO"»* de vin avec 30*^"' d'eau, 3*^"^ de charbon animal; on
- 530 —
filtre et on traite sur le filtre par l'eau chaude, jusqnl
ce qu'on ait un volume de 20*^"' ; l'analyse est achevé
comme dans le premier essai en présence d'indigo é
d'acide sulfurique. La solution d'hypochlorite est tiW
au moyen d'une solution de tannin pur.
Les chiffres obtenus par M. Feldmann par sa mélhodl
sont notablement plus élevés que ceux trouvés dansid
mêmes vins par la méthode au permanganate. Il y i
donc lieu d'atleindre les résultats de nouvelles expé*i
riences avant de juger définitivement le procédé É
rhypochlorile.
^^ H.C.
Dosage de Tessence de moutarde dans les semencea
de moutarde; par M. Schlicht (1). — La Pharmacopée
allemande (4* édition) a adopté pour l'essai des semenc»
de moutarde une méthode donnée par Gadamer; celU
méthode consiste essentiellement à faire macérer deax
heures les semences pulvérisées avec de l'eau tiède el
à distiller la liqueur après addition d'alcool et d'huile
d'olive; le liquide distillé est reçu dans Tammoniaque
diluée, puis additionné d'un volume déterminé d'une
solution titrée de nitrate d'argent; au bout de vingt-
quatre heures, tout le soufre de l'essence de moutarde
est transformé en sulfure d'argent; on filtre et dans le
liquide filtré on détermine l'excès d'argent au moyen
du sulfocyanure d'ammonium titré.
M. Schlicht fait deux objections à cette méthode :
1** Le temps de macération est insuffisant pour assurer
la décomposition complète du gliicoside qui fournit
Tessence; il faut prolonger la macération pendant seize
heures après avoir additionné le mélange d'une petite
quantité d'acide tartrique (08%5 pour 25«^ de moutarde).
On peut aussi faire macérer quatre heures, maintenir
quinze minutes environ le mélange à ébullition, laisser
refroidir complètement, ajouter une solution demyro-
(1) Zur Besiimmung des Senfois in Senfsainen {Pkarmaceutischi
Zeitung, 1903, p. 18f; d'après ZeUschrift fur ôff. Chem., 1903, n» 3)-
r
— 531 —
ine et laisser de nouveau macérer seize heures. Ces
Ibnx méthodes assurent la décomposition complète du
Hyronate de potasse.
; D'autre part, dans la distillation du liquide, une cer-
sûne quantité d'essence peut rester adhérente aux
parois du réfrigérant et un simple lavage à Teau est par-
bis insuffisant pour enlever cette essence : il est donc
bdispensable de distiller autant de liquide que cela est
^sible. Au lieu de doser le soufre de l'essence sous
Ibrmede sulfure d'argent, on peut recevoir les produits de
distillation dans une solution alcaline de permanganate
dépotasse: le soufre passe sous forme de sulfate qu'on
dosfira à la manière habituelle, en ayant soin d'éliminer
l'excès de permanganate par addition d'alcool.
H. C.
Surlacytosine; par MM. KossELet Steudel (l). — Les
auteurs, poursuivant des recherches entreprises récem-
ment sur la cytosine, ont repris l'étude de ce principe
extrait du thymus : dans Thydrolyse d'une certaine quan-
tité d'acide thymonucléinique ils ont obtenu à l'état pur
nne petite quantité de cytosine et ils ont reconnu que
ce corps avait bien la formule C*H*Az^O, c'est-à-dire
one formule identique à la cytosine extraite de la lai-
tance d'esturgeon.
La formule C*H*Az'0 correspond à une aminooxy-
pyrimidine ou à une iminohydroxypyrimidine; de fait,
quand on oxyde la cytosine, soit par l'acide azotique,
soil par l'eau de chlore, il reste un résidu qui, traité par
1 ammoniaque, donne une coloration rouge analogue à
celle obtenue avec l'uracile : cette coloration (réaction
<le la murexide] indique que le corps peut être rap-
proché du groupe des dérivés de la purine, ainsi du reste
<iue beaucoup de dérivés de la pyrimidine.
H. C.
(1) ZeitschHft fur physiologiache Chemie, t. XXXVII, p. 377. — Voir
i9umalde Pharmacie et de Chimie, 1903, t. XVII, p. 336.
— 532 —
Recherches bot lesnéphrotoxines ; par M . H . BiERRiff
— L'auteur a montré antérieurement que, si l'o
injecte, dans le péritoine d^un lapin, du rein de chk
broyé, le sang de ce lapin devient fortement népli
toxique pour le chien. Une injection intravasculaire i
ce sang détermine une albuminurie intense et
même amener la mort.
Il s'est demandé ensuite si l'on pouvait obtenir i
poison actif en employant, non plus les reins broyé
mais des principes solubles extraits de ces organes.
En traitant des reins lavés, finement hachés,
macération avec une solution faible de carbonate
soude, et précipitant par l'acide acétique la liqueur
trée, il a obtenu un précipité qui a été mis en susp
sion dans une solution de NaCl, à 8 p. 1000, et injecft
sous cette forme, dans le péritoine des lapins. Il
recueilli ensuite le sang des lapins convenableme
préparés, et ce sang défibriné aseptiquement a éU
injecté dans le péritoine d'un chien. A partir du 3*^
l'animal a présenté de Talbuminurie qui a été en au
mentant jusque vers le 15' jour.
Des expériences faites comparativement avec le
total défibriné, le sérum et les globules montrent
ce sont les globules qui produisent les effets les plu
intenses.
Il résulte de ces recherches que les injections rép
tées au lapin, non plus des cellules du rein de chiens»!
mais de certains principes solubles de cet organe, per^l
mettent d'obtenir une néphrotoxine énergique pour lel
chien.
J. B.
Sur l'emploi du noir en œnologie, ses avantages et
ses inconvénients; par M. Cari-Mantrand (2) (extrait),
— On sait, depuis les travaux de Lowitz, que le charbon
d'os est l'élément indispensable, grâce à ses propriétés
(1) C. R. de l'Acad. des ScienceSy t. CXXXVI, 1903, p. 909.
(2) Monit, scient., décembre 1902.
— ^
— 533 —
^rbantes et décolorantes, aux industries du raffinage
M sucres, des glucoses et des tartres bruts. Le même
^nt est employé avec succès à la décoloration des
ans. A en juger par le nombre de tonnes qui se débitent
RurDellement dans nos grands centres vinicoles du
idi et de TAlgérie : Celte, Béziers, Narbonne, Nîmes,
5ne, Oran ; et par la facilité avec laquelle le négociant
I8se d'un vin rosé à un vin blanc, on est en droit de
mclure que cette nouvelle industrie occupe une place
Dporlante en œaologie. Les 2/3 des vins blancs qui se
I^Dsomment tant à Paris qu'en province ne sont en
hlité que des vins de faible valeur décolorés au noir.
Il résulte en effet que Paris boit de plus en plus de
in. Il est évident que ce résultat a été obtenu par le
on marché des vins des deux dernières récoltes, et,
Drtout, par la suppression presque complète des droits
foctroi.
Cette pratique est intimement liée au commerce des
fins. Loin d'être déconseillée, elle est au contraire
tDcouragée par les œnologues. M. Martinand, chimiste
Kuologae à Marseille, a fait breveter tout récemment
in procédé spécial de vinification en blanc par le noir.
; Les vins qu'on dérougit sont généralement des ara-
ttODsde plaine, titrant de 7 à 9° d'alcool, achetés à la
propriété aux prix de 3 à 5 francs l'hectolitre (récolte
le 1901-1902). On nomme vins jaunes, gris ou rosés,
fes vins fins faits avec de la vendange qu'on laisse sé-
journer de vingt-quatre à quarante-huit heures, suivant
b nuance qu'on veut obtenir, dans la cuve de fermen-
tation. On sépare au bout de ce temps la grappe du
lûovil à la tire et au pressoir, et ce dernier, continuant à
fermenter sans avoir de matière colorante à dissoudre,
donne une coloration intermédiaire entre le vin blanc
6lle vin rouge. C'est cette nuance rosée qu'il s'agit de
Iwre disparaître parle noir.
Ces vins — dits rosés — sont quelquefois employé»
(n nature au coupage des vins rouges alcoolisés dont
on veut abaisser le degré et masquer ainsi le vinage aux
— 534 —
yeux de la Régie. (Le mélange d'un vin rosé à acidii
élevée et à faible degré avec un vin riche en alcool <
en extrait sec, rend illusoire, pour déceler la fraod^
Tapplication de la règle alcool-acide et rapport alcool
extrait, institués par le Comité consultatif des arlsè
manufactures.) Leur principale destination est \eà
transformation en vin blanc à Taide du noir. La vtf
moutherie en fait également une grande consommati<Hii
Ces vins, une fois blanchis, sont vinés hïT avec de rd
cool du Nord, édulcorés avec 15 ou 20 p. 100 de mistellcy
aromatisés à l'aide d'une infusion quelconque de planta
appropriées et finalement livrés à la consommation aa
prix dérisoire de 2S ou 30 francs l'hectolitre. Ce genrt
d'industrie est actuellement très prospère à Cetleel
dans la région. C*est une concurrence sérieuse aux ver-
mouths de marque fabriqués exclusivement avec des
vins de raisins blancs.
Le noir qu'on emploie à cet usage est vendu par Tin*
dustrie à 80 p. 100 d'eau au prix de 90 à 100 francs les
100''*^ Il porte le nom de noir en pâte épuré.
S'il est bien fabriqué, il ne sera constitué que de ca^
bone et de 1 à 3 centièmes au plus de cendres. Il doit
être exempt de toute trace de phosphate de chaux indé-
composé et d'acide chlorhydrique ; ne plus dégager la
moindre odeur au contact de l'acide sulfurique dilué,
ni communiquer la moindre saveur au vin. Ce résultai
est presque toujours atteint. Dans ces conditions, il réa-
lise le décolorant'par excellence, puisqu'il n'agit que sur
la matière colorante seule sans toucher ni modifier les
éléments constitutifs du vin ainsi que le prouve l'ana-
lyse.
Dans cet état d'hydratation, sa puissance de décolora-
tion est considérable. La quantité de noir à employer
pour la décoloration d'un vin rosé varie nécessairement
avec la nature de celui-ci, sa durée de cuvaisoû, son
degré alcoolique, etc.
Le procédé de décoloration au noir ne nécessite aucun
outillage spécial. On fait un essai de décoloration préa-
rsTF^T-T-
— 535 —
^ble sur un litre de vin représentant l'ensemble du lot
k traiter. On délaie le noir à la main dans une comporte
Ipemplie aux 3/4 de vin, on le malaxe à plusieurs reprises
iMi s*aidant d'un balai de crin résistant et on l'incorpore
lu reste du vin contenu dans le foudre. Il est indispen-
lable de hâter l'incorporation de la totalité du noir au
vin parce que sa puissance décolorante diminue rapide-
ment. Dans ce cas, il est bon d'avoir en réserve sous la
(nain quelques hectolitres de vin nature destinés au
délayage. Lorsque la totalité du noir a été incorporée
Mans le foudre, on fait agir pendant un quart d'heure
^ pompe à air de façon à bien le répartir dans l'ensemble
Eu liquide et on laisse reposer. Le lendemain on pro-
icède au collage. Cette opération a pour but de précipi-
|ter le noir. On emploie le sang frais ou la colle de pois-
|son préparée pour cet usage. Les doses varient de 100 à
200*^ par hectolitre. Il faut avoir soin de faire dissoudre
préalablement dans le vin du tannin, de 15 à âO^** par
hectolitre, de façon à faciliter la coagulation de l'albu-
mine du clarifiant.
Cette opération est délicate ; la bonne conservation
dn vin dépend de la façon dont elle a été pratiquée.
Dans ces conditions, le vin est bien décoloré, une ad-
dition de quelques gouttes d'acide sulfurique ne doit
plus faire réapparaître de coloration rosée. Ce but est
imême intentionnellement dépassé. On y remédie par
addition d'un peu de caramel qui donne au vin une
teinte jaune paille rappelant celle des picpouls, picar-
dant, clairette, etc.
I MiSTELLES DE MOUTS DE VENDANGE ALCOOLISÉES. — On
nomme ainsi des moûts de vendange de raisins frais et
mutés à Talcool qui entrent dans la fabrication courante
des vermouths et des vins de liqueur. Les mistelles de
raisins blancs sont plus estimées que celles des raisins
noirs dérougées au noir. Les mistelles de Grèce et de
l'AsieMineure — improprement dénommées vins de Sa-
tûos— sont fabriquées exclusivement à l'aide de raisins
mascats, additionnées souvent de moûts de raisins secs.
— 536 —
Pour procéder à la décoloration d'une mistelle i
on opère de la même façon que pour un vin. La do
de noir à employer est d'autant plus élevée que le de
densimétrique du moût est plus fort. Lorsque cette do
est supérieure à un kilogramme par hectolitre pouri
mistelle titrant 12^ d'alcool sur 11* ou 12* Baume, i
procédé n'est pas à conseiller parce qu'à ces doses éle
vées le bouquet disparait et que l'on se trouve en pr'
sence d'eau sucrée alcoolisée. En outre les frais de ma
nipulation et le coût du noir ne compensent pas l'éca
de prix entre la mistelle de raisins blancs d'origine qui]
est d'environ 5 francs par hectolitre. Il faut donc sej
contenter d'une décoloration partielle.
Ces mistelles blanchies entrent dans la préparalioKj
des vermouths communs et de certains apéritifs blanc
qu'il est inutile de mentionner.
L'impureté principale d'un noir — la plus gênanU
lorsqu'il s'agit de procéder à la décoloration du Tial
rosé à acidité élevée — est la présence du phosphate de I
chaux indécomposé. Ce sel est facilement dissous à Iftl
faveur des acides libres du vin : il se forme des combî-j
naisons calciques plus ou moins solubles qui ont Tin- 1
convénient de s'opposer à la clarification du vin. En]
effet, il n'est pas rare de constater qu'un vin qui a été
décoloré au noir, collé et filtré, perd spontanément sa]
limpidité première pour devenir opalescent.
Analyse d'un noir d'os en poudre de la maison Pilon
frères, de Nantes :
Eau 9.22
Carbone 13,15
Phosphate de chaux 60,90
Insoluble dans HQ 3.25
Eléments non dosés 13,48
100,00
L'épuration du noir brut est fort simple. Dans une
série de grandes cuves en bois d'une contenance de 12
à 1 5*»'^*^*, on attaque à froid 200 à 2W^' de noir par 225 à
300**' d'acide chlorhydrique à 20* Baume qu'on étend de
— 537
|[6 volumes d'eau. On lave métliodiquement avec
rlies d^eau chaque fois jusqu'à complète désacidi-
|ion.
es quinze centièmes de charbon qui restent con-
ent, après essorage, quatre fois leur poids d'eau
100 d'eau, 20 p. 100 de noir).
Hponiion de quelques noirs en pâle :
85,90 78,50 79,00 84.80
pue 11. 13
ostoUles. 2,97
Sable
I et fer
*P<0& )
^3CaO \
17,30
i,20
( - -
H.26
6,74
6,40
12.60
2,60
2,08
83,80
13,00
1,20
78.00
14.22
7,7K
75.30
12,70
12,00
— 5.80 —
— — 6,64 0,:)2 — 1,98 —
80,8
15,70
3,45
2,70
0,75
rbone et résidu insoluble. — Dans un vase de
ême on arrose avec de Teau et ensuite avec 50*^"^
idechlorhydrique pur, 10*'" de noir fin. Lorsque le
tgement de CO* a cessé, on chauflTe pendant 10 mi-
s. Les substances solubles dans Tacide entrent
[dissolution. On rassemble le résidu sur un filtre
, on le lave à Teau bouillante jusqu'à ce que Teau
lavage n'offre plus de réaction acide et ne précipite
par le nitrate d*argent. On dessèche ensuite
S* le filtre avec le résidu et on pèse jusqu'à poids
slant.Le résidu représente le charbon augmenté des
ières insolubles. Pour en effectuer la séparation, on
duit celui-ci avec le filtre dans une capsule en pla-
tarée et on calcine au rouge. Le résidu de l'inciné-
iion doit être blanc ou légèrement rougeàtre, mais il
doit pas être gris. Il se compose de sable, d'argile
Iroduiie accidentellement dans la fabrication du noir,
retranchant le poids des cendres de celui trouvé
édemment pour le carbone et les autres substances
►lubies, on en déduit la teneur centésimale en car-
me.
Vour le noir hydraté épuré, on en dessèche rapide-
dHO»' dans une capsule en platine maintenue au-
ssus d'un bec de Bunsen dont la flamme est dispo-
en veilleuse et on incinère. Le résidu de Tincinéra-
^•w». iê Pktmn. et d* Chim. «• s£iiiR, t. XVJI. (1" juin 1903.)
35
— 638 —
tion est repris par quelques centimètres cubes
étendu de son volume d'eau. On chauffe donc
ment pour faciliter la dissolution du phosphate ind
posé ; on relire du feu, on étend d'eau, et recueil
matières insolubles siliceuses sur un filtre. 0
celui-ci, sèche et calcine. La différence de poids c
tée avec la première pesée représente le phosph
chaux inattaqué et l'oxyde de fer. Ce dernier él
est négligeable.
Pouvoir décolorant. — Pour cette déterminati
prépare :
1® Une solution de fuchsine dans l'eau distillée
1 .000 ^°^' = 0,250«^ de fuchsine ;
2** Un type de vin rosé par dilution au 1/40 de vil
Jacquez (cépage américain). On vérifie à Taide
essai colorimétrique fort simple l'intensité colo
du vin de Jacquez nature dans 2 tubes à essai
mômes dimensions (24''™ de hauteur sur 24"'" de
mètre). On verse dans l'un 50*""' de la solution noi
de fuchsine et dans l'autre tube 30*^*^ d'eau disl
additionnée de 1*^"^ d'acide sulfurique à 66**. On rei
ensuite une burette graduée au 1/10 de centimètre
du vin de Jacquez et l'on verse goutte à goutte ce
dans le tube contenant l'eau acidulée jusqu'à identif
teinte. On complète à 50*^"*^ avec de l'eau distillée ei
compare à nouveau les teintes.
Un deuxième essai permet d'établir Tidentilé àe
l'ation avec plus de précision. Il a fallu, par exem|
verser 10*^°^ de vin; donc W^^ de vin correspond;
50^"' de solution de fuchsine nécessitent 0,0123 di
sel; par suite 1.000*^"'^ de vin demandent 1,25'
fuchsine dans un litre.
Pour connaître la quantité de noir à employer p
arriver à la décoloration, on ajoute successivement
doses del, 2, 3^''jusqu'àdécoloration complète du vinroi
ce dont on s'assure en filtrant quelques centimètres cul
de vin dans un tube à essai. Il a fallu 3*^^ de noir en [n
à 17 p. 100 de carbone pour arriver à la décoloration
rw^
Par suite la dose par hectolitre de via à traiter sera
M. Cari-Mantrand a tenu à déterminer si le noir à
p. 100 d'eau n^avait réellement aucune action sur
éléments constitutifs du vin traité. Dans ce but, il a
it un mélange à volume égal de vin rouge du pays et
vin blanc, puis il a pratiqué la décoloration avec
par litre de noir à 17 p. 100 de carbone,, totale-
iBt débarrassé de son phosphate de chaux. Voici quel
éléle résultat des 2 analyses effectuées simultanément
iT les 2 vins :
Tm nature :
Alcool p. 100 en volume^ i0o,5
Extrait aec à 100» 22,30 ff^ p. 1 .000
Acidité totale exprimée en acide talfurique. 5,30 —
Acidité ToUtile exprimée en acide acétique, 1,48 —
Cendres 2.90 —
Alcalinité des cendres en carbonate de potasse 1,30 —
Bitartrate de potasse 3,00 — »
Solfate de potasse , 1,158 — -
Vin iécolaré êl fiUré i
Alcool p. 100 en Tolume lO'^.S
Extrait 886 à 100» 21,25 s»" p. 1.000
Acidité totale exprimée en acide sulfurique 5,40 —
Acidité Tolatile • 1,40 — "
Cendres 2,93 —
Alcalinité des cendres en carbonate de potasse i.24 —
Bitarirate de potasse 2,83 —
Sulfate de potasse 1,15 —
La différence principale porte sur le poids de l'extrait
iec = i,05** représentant le poids de la matière colo-
rante absorbée par le noir. La dose de lO*"* de noir par
Etre correspondant à celle de l***" par hectolitre de vin
1i*est jamais atteinte dans la pratique parce qu'à cette
iose élevée le vin traité contracte un goût particu-
lier, goût de noir, plus sensible à la dégustation qu'à
l'odorat.
A. R.
qa
— 540 —
Hygiène.
Anophèles et paludisme; par M. A. L^vveras {\). -^
La découverte du rôle des Anophèles dans la propaj^
tion du paludisme (2) devait provoquer, et a provoqd
en effet, une vaste enquête sur les Culicides. Il impof
lait de rechercher si, dans toutes les localités palustres!
il existait des Culicides et spécialement des Anopielai
il fallait aussi étudier les différentes espèces d'Anophdâ
et constater leur aptitude à la propagation des fièvm
palustres. L'auteur a fait de nombreuses recherche
à ce sujet, et il les résume dans un travail d'ensembh
Ces recherches ont porté sur des Culicides recueillisdaK
de nombreuses localités des différentes parties du mondai
Il a constaté l'existence des Anophèles dans tous la
lots de Culicides capturés dans les régions palustrei
l'abondance des Anophèles^ dans une localité doonéi
s'est trouvée presque toujours en rapport direct ave(
la fréquence des fièvres palustres.
Les Anophèles peuvent se rencontrer dans des locali-
tés salubres, ce qui s'explique facilement. Ces Culicidei
ne sont pas dangereux par eux-mêmes, ils ne peuverf
transmettre le paludisme qu'autant qu'ils ont l'occasioa
de s'infecter en suçant le sang de malades atteints de
fièvres palustres. Cette occasion fait défaut dans les
localités salubres de nos pays tempérés où l'existence
dAnopheles a été signalée. 11 faut noter aussi que toutes
les espèces à' Anophèles ne sont pas également aptes à
propager le paludisme, et que la même espèce y estplos,
ou moins apte, suivant les conditions climatériques.
L'existence de localités salubres k Anophèles n'est donc
pas en opposition avec les faits aujourd'hui très nom*
breux qui montrent que les Anophèles sont les agents
de propagation du paludisme.
La conclusion pratique à tirer de ces recherches Psi
{{) C. H. de l'Acatl. des sciences, t. CXXXVI, 1903, p. 853.
(2) Voir ce journal, [6], t. XIV, 1901, p. 5 : Laprophylaxiedupalu-
dismCy par M. Grimbert.
— 541 —
pie désormais la défense contre les moustiques doit
^ndreune place des plus importantes dans la prophy-
ixie du paludisme.
J. B.
VARIÉTÉS
Les procédés de désinfection au XVIP siècle.
An moment où la nouvelle loi relative à la protection
la santé publique va recevoir son exécution, il nous
paru intéressant de jeter un coup d'œil en arrière et
rechercher comment nos ancêtres se défendaient
Ire la contagion.
Sans remonter jusqu'aux Grecs ni aux Romains, dont
>U8 n'avons que faire, ni jusqu'au moyen âge où la
ecine, réfugiée dans les couvents, y voisinait d'une
n inquiétante avec la Théologie, nous trouverons
xvu* siècle une ample moisson [de documents sug-
tifsetnous ne serons pas peu surpris de constater
pe les moyens employés contre les épidémies diffé-
nient fort peu de ceux qui nous sont imposés par les
iécouvertes modernes. ,
Le fait est d'autant plus remarquable que la méde-
lûnc d'alors, qui en était restée à l'enseignement d'Aris-
fete et d'Hippocrate, se refusait systématiquement à
toute expérience et à toute innovation, ignorait Tana-
bmieetla physiologie la plus élémentaire, repoussait
k circulation du sang, proscrivait l'antimoine et le
fttinqnina, et n'avait à sa disposition, comme moyens
fiiérapeuliques, qu'un fatras de recettes de bonnes
fcmmesoùtout devenait remède, même les produits les
moins rassurants, si bien qu'on a pu dire que tout l'art
iu médecin à cette époque se réduisait à faire tirer la
langue au malade, à leur tâter le pouls et à... tendre la
main en se retirant.
Ajoutez à cela une hygiène publique et privée déplo-
rable; même à Paris, il n'était pas prudent de s'attarder
— 54Î —
dans les rues à la tombée de la nuit sous peine de
voir sur la tète des ordures innommables, car dans kl
maisons particulières, aussi bien que chez le roiiCellai
ci ne connaissaient d'autres chemins que la fenêtre.
Aussi les épidémies prennentelles rapidement lu
proportions d'un désastre public, et la plus fréquente^
toutes à cette époque, la peste, a-t-elle laissé chez la
populations décimées un souvenir si terrifiant que Ia
générations actuelles en gardent encore l'empreinte.
Cependant la lutte entreprise contre le fléau, maigri
rindigence des idées régnantes, n'a pas été stérill
puisque nous le voyons, pendant le règne de Louis XlVf
diminuer graduellement d'intensité à chacune de stl
visites et finir môme par disparaître.
Ces résultats sont certainement imputables auxptiH
cédés de préservation et de ^désinfection mis en œuvif
et qui semblent inspirés par une idée assez juste de II
contagion dont nous lisons une définition très ration*
nelle dans un opuscule de Marion Roland, pam
en 1626 (1):
« Ceux qui ont escrit delà contagion, dit l'auteur, ei
« ont faict trois espèces : la première, est celle qui est
« faicte par le mutuel et réel attouchement du corj*
« infecté, et de celuy qui est à infecter, ainsi voyons-
« nous que le fruict pourry et gasté corrompt renli«r
« s'ils s'entretouchent. La seconde espèce de contagioB
« est lorsque le mal se gaigne, non pas parattouche^
(( ment du malade, mais par maniement et attouche*
« ment d'une chose laquelle aura Thaleine ou vapeur
(1) Le Cadet d'Apollon, nay, nourry et eslevé sur les ramparti de 1«
fameuse citadelle do Metz, pendant la contagion de l'année passëe,i62S.
Endoctrinée des meilleurs préceptes des plus excellents médeelnlrt
plus experts chirnr^^idns, pour s'opposer à la furie de la plus QntHk
maladie du genre humain, qui est la peste.
Présenté à Messieurs de la Ville de Metz, pat raaifctre M. botAND, lew
très affectionné concitoyen, chirurgien stipendié du Roy et de Met»
Ville.
Très utile pour se préserver de peste ou s'en guérir en estant atlw»^
Imprimé à Vie» par Claude Fdif , imptltteuf di JÀtittéit^t^^
rfiTetque de Metz.
r
— 543
W lexcrément du malade, laquelle chose s'appelle
■es Latins semen morbi^ en qui' le mal se garde et se
^ave pour quelque temps; tels que sont les corps
Irares, et aucunement taxes, et qui ne sont ny froids,
^y trop chauds, comme sont la laine, la fourrure, le
|ftrap, la sarge, le lyn, le bois pourry, et autres tels :
[au contraire, ceux qui sont serrez, durs, et solides
^.çomme le fer, l'or et l'argent, ne reçoivent les semi-
liiaires de ce mal, s'ils ne sont tachez ou couverts de
L^elque crasse ou chose. qui les puisse recevoir.
t« La troisième espèce de contagion, est lorsque le
mal se gaigne de loing, par le moyen de Tair, qui
^transporte la cause de la maladie d'un suject à un
autre qui a causé aux Latins de la nommer addis-
ians. j>
^ De là une série de mesures que nous trouvons appli-
^ées un peu partout et que Ton peut résumer ainsi :
[ 1® Obligation de mettre le pestiféré dans Timpossibi-
né de communiquer avec les gens sains ;
f 2* Désinfection des objets qui ont été en contact avec
le malade, et des appartements qu'il a habités ;
\ S"" Précautions que doivent prendre les gens bien por-
tais pour éviter la contagion ;
i*" Quarantaine à faire subir aux malades guéris ou à
teux qui les ont approchés, avant de leur permettre de
(reprendre leur place dans la société ;
5" Mesures de police générale.
Occupons-nous d'abord de ces dernières.
Dès que la peste a fait son apparition dans une ville,
une sorte d*état de siège est proclamé, la vie publique
«si comme suspendue et les ordonnances les plus dra-
coniennes réglementent les rapports des citoyens entre
eux.
Des magistrats spéciaux sont créés pour la durée de
Upidémie sous le nom de « capitaines de la santé » (1),
(^) A ?trifl, on les nomme a prèTÔti de la santé »; ils sont yêtus
«tosGstaqae noire marqnée d'ane oroix blanche et soût tenns de loger
— 544 —
Ils ont sous leurs ordres des aides et des archers
sont chargés de faire exécuter les prescriptions
taires.
Défense est faite de circuler sans un «billet de santé
Les médecins et les prêtres qui ont approché d'un pes^l
tiféré ne doivent plus paraître dans les rues que tenaa
une baguette blanche à la main et doivent s'abstenâ
désormais du commerce des gens sains. Défense d'enl
mer aucune fouille ou construction, d'ouvrir let
fenêtres donnant sur la rue, (c de mettre ou faire mettre,
aucun drap ou bardes sur perches aux fenêtres », de
vendre les vieux meubles et de rien jeter sur la vok
publique. Les revendeurs sont condamnés à brûler leur
fond de guenilles. Les hôtelleries et tavernes, leséluver
publiques et les spectacles sont fermés ainsi que les col-
lèges et les églises pour les sermons et autres grande!
assemblées; dans celles qui restent ouvertes, défense
au clergé de tendre et de mettre de l'eau dans les béni-
tiers (I).
Ordre est donné de détruire les chevaux, les chiens e(
les chais des familles dont un membre est atteint par la
contagion et de laisser les autres errer par les rues.
« Si Ton pouvait faire mourir tous les rats, dit
Arnaud Baric, ce ne seroit que bon (2). »
Les mendiants sont aussi un sujet d'inquiétudes, a ïï
« faut faire en sorte, dit le même auteur, que tous les
« pauvres soient réduits à un quartier de la ville dans
(( un hospital ou autre maison où ils soient nettement
dans les cimetières Saint-Gervais, Saint-Sé vérin et des Saints-Inno-
cents.
(1) PiKKRi! Lalandb. La défense contre la peste au xvii* siècle. Revue
Bleue, ^\ XVl. no 3, 1901.
(•2) Les Rares Secrets, on Remèdes incomparables universels ,Sc parti-
culiers préservatifs & curatifs contre la Peste dos Hommes & des Ani-
maux dans l'ordre admirable intérieur cVr extérieur du désinfectemrat
des Personnes et des Maisons, des Animaux ^ dos Ë stables.
Communiquez au public par
Maistre Arnaud Baric Prestre,
A Toloso, par François Boude, devant le Collège des PP. de la Compa-
gnie de Jésus. 1646.
— 545 —
à el que là on leur donne Taumosne générale, afin qu'ils
m ne soient obligez de courir çà et là, pour demander
K leur pain de porte en porte. »
Le Parlement de Paris n'y met pas tant de formes.
« Ordre est donné à tous vagabonds, gens sans maîtres
|« et sans aveu, et à tout pauvre valide qui n'est de
« Paris d'en sortir sous 24 heures et de se retirer chacun
€ aux lieux de leur naissance, à peine d'être pendus et
k étranglés sans forme ni figure de procès (1). »
I Quant aux pestiférés, l'obligation de les séparer des
liens sains s'impose, mais la manière de le faire vaiûe
(«livaût que le malade est riche ou pauvre. Pour ce der-
Inier, l'hôpital est tout indiqué, mais il faut un hôpital
spécial, isolé et autant que possible situé hors de la
tille. C'est ainsi que furent établis à Paris les hôpitaux
[de Saint-Louis et de Sainte- Anne.
Le P. Maurice de Tolon va plus loin; il demande la
! création de trois sortes d'hôpitaux : 1° un hôpital des
pestiférés pour les malades actuels; 2° un hôpital de
i santé pour ceux qui, étant entièrement guéris, doivent y
I subir une quarantaine avant de reprendre leur vie nor-
male; 3* un hôpital des suspects, où doivent être mis en
observation les malades suspects ou ceux qui ont eu con-
I tact avec les pestiférés (2). On ne ferait pas mieux de
I nos jours.
1 Si le malade peut être soigné chez lui, voici, d'après
I Arnaud Baric, comment les choses se passent : « Le Capi-
I h taine de la Santé estant adverty doit procéder ou par
I * soy,sonsubstitutouparsesdizainiers:premièrement,à
i « fernaer la maison infecte, non avec des nouvelles ser-
I » rares, comme l'on fait en quelque part; car c'est un
« grand embarras & des dépenses inutiles, mais avec la
I
l*) PlIRRB LaLAÎCDB, loC. cU.
(2) Préservatifs ou Remèdes contre la Peste, ou le Capucin charitable^
«Meignaut la méthode pour remédier aux grandes misères que la Peste
coutume de causer parmy les Peuples» par le Père Maurice de Tolon,
prestre capucin.
A Paria, chez la veuvo do Denys Thierry, rue S.Jacques, à l'enseigne
wS. DeDyg, près S. Yves. M.DC.LXVIII.
— 546 —
■-—
« clef ordinaire de ta maison, clef que le dizainier sur-
« veillant sur la dizaine doit garder, pour empescher
« que personne n'entre ny ne sorte sans un grand ordre; .
« & il doit avoir soin que toutes choses nécessaires à U
(( santé & à la vie soient administrées aux infects parla
(( fenestre ; & il ne doit manquer à marquer la poiie de
« la maison infecte d'une grande croix rouge, pour
« advertir les passans que la main vengeresse de Dieo
(( frappe rudement en cette vie & en l'autre les pêcheurs
« qui ne se convertissent à luy (1). n
Le transport des pestiférés à l'infirmerie — ou au
cimetière — était confié à une catégorie de gens que le
public avait baptisés du nom de corbeaux. La nature de
leurs fonctions les avait fait retrancher de la société. Ils
étaient obligés de porter au pied une petite sonnette
pour être reconnus .facilement, sans préjudice de h
cloche qu'ils devaient sonner devant eux « quand ils
allaient quérir les malades ou faire quelque autre
négoce à la ville ou aux champs, pour avertir ceux
qu'ils rencontrent par les chemins de s'éloigner d'eux
afin qu'ils ne leur communiquent aucun mal (2) ».
Yoilà donc notre malade transporté à l'hôpital on
bien séquestré dans sa propre demeure; de quelle
manière sera-t-il soigné, nous n'avons pas à nous en
occuper ici. Ce qui peut lui arriver de mieux, c'est de
guérir. Mais qu'il en meure ou qu'il en réchappe, il va
falloir procéder à la désinfection des linges, vêtements
et objets divers avec lesquels il a eu contact pendant la
maladie, ainsi que des locaux qu'il a habités. Les gens
qui l'ont soigné ou qui font partie de son entourage,
considérés & juste titre comme suspects devront subir
une sorte de purification et être mis en observation.
N'est-ce pas précisément ce que demande laloi del902?
Un service public de désinfection fonctionnait donc
sous la direction du capitaine de la santé et était confié
à une corporation d'agents que le xvn"* siècle nomme
■ .. . ■■ ■ -I I . ■ I,. ,» Il ■— 1«— — ^^«^^
(1) Rareè Secrète ^ ch. V.
(2) Le Capucin charitabUt p. 117t
— -^.
— 547
des « parfumeurs », parce qde leur manière de pro*
céder consiste surtout à brûler des « parfums » destinés
à fl consommer les semences du venin pestilentiel dont
Vair èloilremply ».
Or, nous allons voir que ces parfums composés d'un
mélange de substances résineuses renfermaient toujours
du soufre, de sorte que nos parfumeurs pratiquaient
surtout des fumigations sulfureuses.
Uy avait trois sortes de parfums de force décroissante :
Un parfum violent pour c purifier les sépulchres pes-
tiférez et les hôpitaux après que les malades pestiférez
y sont demeurés longtemps » ;
Un parfum commun pour « purifier les maisons, les
meubles, les habits et généralement tout ce qui peut
avoir servy aux malades » ;
Un parfum doux « pour purifier l'air des maisons
quand il est généralement corrompu, afin de se con-
server en santé ; comme aussi pour se faire parfumer
lorsqu'on veut aller dans une ville infectée de peste afin
que le mauvais air ne s'attache pas si facilement sur les
habits, et lorsqu'on est de retour de la ville (1). »
Voici la formule de ces trois préparations :
' Parfum violent.
Soufre fi lÎTres
Poix résine 6 n
Aotimome 4 »
Orpiment 4 »
An«n\c 1 »
Cinabre 3 »
Sel ammoniac 3 »
Litharge. . : 4 livres
Asa fœtida
Gamin
Euphorbe
Poivre ,
Gingembre
Son
3
4
4
4
4
50
Parfum commun.
Sonfre 5 Jlvres
Poii-réiine 5 »
Antimoine 3 »
Orpimani 3 »
^jnhe 4 y,
Encen» 3 »
Storai 3 „
Uudanum 2 »
^>Wtt 4 »
Gingembre 4 livres
Ciperus rond 4 »
Calamus aromaticus .... â »
Aristoloche 2 »
Euphorbe 4 4
Cabobas 8 »
Grains de genièvre 2 »
Son 47 »
(0 U Captrctn eKariiabUs p. S71.
i
— 548 —
Encens...
Benjoin...
Storaz . .
suivre
'■)"
Parfum
5 livres
. 3 >>
. 4 »
5 V
. 4 »
2 )»
. 2 »
dotu.
Anis 6li
Iris de Florence fi
Laudanum 5
TRI
•
Myrrhe. . .
Canelle...
Muscade. .
Poivre 8
t
Soufre 4
Son 46
4
i
Girofles...
{A
L. Grimbert.
BIBLIOGRAPHIE
Annuaire de VAssociation amicale des étudiants en Pharmacie de
France pour 1902-1903. — Une brochure de 180 pages.
Cet annuaire, de même que les précédents, est divisé en deui
parties : on y trouvera d'une part des renseignements concerDaiit
l'association (liste des membres, avantages matériels, comptes
rendus divers, etc.) ; d'autre part, toute une série de renseigne-
ments d'un ordre plus général (Questions données aux divers
concours de l'Ecole de Pharmacie de Paris, ainsi qu'aux diffé-
rents concours des hôpitaux, législation scolaire et administrative
de l'école, service militaire, etc., etc.).
H, C.
V Acétylène. — Théorie, App/ica/iow.?, par M. Marie-Auguste Morel,
ingénieur, ancien élève de l'Ecole des Ponts et Chaussées.
— Brochure de 169 pages. Gauthier- Villars, éditeur, Paris, 1903.
L'acétylène, découvert depuis une cinquantaine d'années, était
resté jusqu'à ces derniers temps un produit de laboratoire; quoique
son importance au point de vue théorique fût considérable, l'acé-
tylène n'avait pas reçu d'applications industrielles, ce qui teaail
surtout aux difficultés présentées par la préparation. Il n'enBsl
plus de même actuellement, depuis l'importante découverte de
la fabrication en partant du carbure de calcium, et cette décou-
verle a fait entrer l'acétylène dans la catégorie des produits d'ua
usage courant, surtout sous forme de gaz éclairant.
La littérature concernant l'acétylène est déjà considérable,
mais la plupart des publications à ce sujet ont été faites au point
de vue purement industriel; il n'en est pas de même du livre de
M. Morel, livre dégagé de toute préoccupation industrielle et qui
a été écrit dans un but purement scientifique. La brochure de
M. Morel est divisée en sept chapitres dans lesquels sont étudiés
successivement : les carbures métalliques et en particulier le
— 549 —
carbure de caldum, l'acétylène d'abord au point de vue chimique
et théorique, puis au point de vue des applications à l'éclairage,
im\i chauffage **t à la force motrice.
BnGii le dernier chapitre est constitué par une série de consi-
Idéradons nouvelles sur les appareils producteurs dis gaz acéty-
fllênE?^, considérations fort importantes et théoriques sur ces appa-
'reils envisa^^és d*urie façon générale.
On voit par ce rapide exposé quel est l'intérêt du livre de
M. Morel qui est susceptible d'intéresser tous ceux qui s'occupent
de la question de l'acétylène soit au point de vue théorique, soit
au point de vue pratique.
II. C,
ï
I
ACADÊxMIE DES SCIENCES
Sé^^ck d! 27 AviuL 4%3 {C. H., t. CXXXVI).
— Dédoublement cataLytique des alcools par les métaux
ditists: alcools allylique etbenzylique^ alcools secondaires
et tertiaires ; par MM. P. Sabaïier et J.-B. Sekderens
(p. 983). — L'alcool allylique donne 50 p. 100 d aldé-
lyde propylique et un peu d'acroléine; Talccol ben-
zylique donne de Taldélyde benzoïque. — Les alcools
secondaires se dédoublent très régulièrement en H et
acétone. Les alcools tertiaires perdent une molécule
d'eau et donne le carbure éthylénique correspondant.
(Voiraussice Journal^ [6], t. XVII, p. 401.)
— Sur la cémentation du fer; par M. G. Charpy
(p. 1001). — La cémentation n'est pas limitée par le
solubilité du carbone dans le fer. Elle permet d'obtenir,
soit dans des conditions particulières et spécialement à
basse température la transformation du fer en carbure
de fer, soit, dans les conditions normales, la transfor-
mation indéfinie du carbone en graphite par l'inter-
médiaire d'une quantité limitée de fer.
— Sur une réaction donnant naissance à des pyrones
(liphenylées symétriques; par M. R. Fosse (p. 1006).—
Celte réaction consiste à traitera chaud les éthers phos-
phoriques des phénols par du carbonate de potassium.
— 550 —
Le phénol donne ainsi la dîphénopyrone, le naphtol, h
dinaphopyrone.
— Influence de la nature du milieu extérieur sur raciàU
végétale; par MM. E. Charabot et A. Hébert (p. 1009).
— D'une manière générale, Taddifion de sels minéram
au sol augmente Tacidité volatile des feuilles fraîches,
— Irifluence des rayons du radium sur les animaux ai
voie de croissance; par G. Bohn (p. 1012). — II suffit
que les rayons du radium traversent le corps d'un
animal pendant quelques heures pour que les lissas
acquièrent des propriétés nouvelles, qui pourront rester
à l'état latent pendant de longues périodes, pour se
manifester tout à coup au moment où normalement
l'activité des tissus augmente.
— Sur quelques ferments protéolytiques associés à la
présure chez les végétaux; par MM. Javillier (p. 1043).
— Outre la présure dont il a signalé Texistence dans de
nombreux végétaux, l'auteur a trouvé en outre une
caséaseet une gélatinase.
— Sur la production d'acide formique dans lafermstt-
tation alcoolique; par M. P, Thomas (p. 1015). — La
levure, cultivée en large surface dans un liquide
minéral sucré, peut fournir d'assez grandes quantités
d'acide formique, si on lui donne Tazote sous certaines
formes. La présence de l'acide ne paraît pas liée à une
alimentation défavorable.
Séance du 4 mai 1903 (C. i2., t. CXXXVI).
— Sur quelques propriétés physiques du trimithylcaf'
binol; par M. de Forcrand (p. 1035). — Chaleur spéc. à
l'état liq. 0,722; chai. spéc. à l'état sol. 0,580; chai, de
solidif. moléculaire 1 cal. 552; chai, de volatilisation
9 cal. 426.
— Sur les composés de chlorure d^ aluminium àfoncliûn
de ferment; par M. G. Gustavson (p. 1065). — Dans la
réaction de Friedel et Crafts, le chlorure d'aluminium
forme des combinaisons avec les carbures aromatiques.
Ces combinaisons sont comparées, par l'auteur, aux
• ï
r-
— 851
ferments non figurés : une quantité très faible peut, en
effet, produire la réaction entre une quantité relative-
ment grande d'un carbure aromatique et d'un chlorure
alcoolique.
— Action de r acide phosphoreux . sur Vérythrite ; par
M. P. Carré (p. 1067). — On a obtenu l'éther phos-
phoreux neutre de Térythran.
L'acide érythropbosphoreux et Téther phosphoreux
acide de l'érythran n'ont pu être isolés de leurs sels.
— Sur les chlorures de chlorocinnamylidène et de bro-
mocinnamylidène ; par MM. E. Charon et E. Dugoujon
(p. 1072). — Le groupement CHCl* est plus stable dans
CCS deux composés (surtout dans le brome) que dans
le chlorure de cinnamylidène CUP-CH^CH-CHCP.
I Hy a parallélisme entre cette stabilité et le caractère non
I saturé de la molécule : l'aldéhyde cinnamique fixant
\ facilement le brome, l'aldéhyde chlorée difficilement,
j l'aldéhyde bromée pas du tout.
1 — Transformations des éthers] diphénylcarboniques et
r wmophénylsalicyliques; par M. R. Fosse (p. <074). —
I En chauffant du carbonate de phényle avec du carbo-
I nate de sodium, on peut obtenir, suivant les propor-
tions, du phénoxybenzoate de phényle ou de l'acide phé-
noxybenzoïque.
— Sur un nouveau phénol diiodé; par M. P. Brenaiss
(p. 1077). — L'auteur, qui a déjà étudié les phénols
diiodés 1. 2. 4, 1. 2. 6, 1. 3. 6, 1. 3. 5, nous fait con-
naître un 5' isomère, le dérivé 1. 3. 4, obtenu en par-
tant de la paranitramiline monoiodée 1. 4. 2.
*• Sur de nouvelles bases dérivées des pentoses; par
M.E. Roux fp. 1079). — En employant la méthode de
réduction aécrite antérieurement [Comptes rendtis,
t.CXXXII, p. 980), l'auteur a obtenu Tarabinamine et
laxylamine.
— Action des alcalis sur la glycérine. Application de la
réaction au dosage de la glycérine; par M. A. Buisine
(p. 1082). — La chaux potassée chauffée avec la glycé-
rine donne de l'acétate, du formiate et de l'hydrogène.
— 552 —
Le dosage proposé est basé sur la mesure de Thydro-
gène dégagé à 320**, après une heure de chauffage.
— Sur r existence de r arsenic dans V œuf de poule; par
M. G. Bertrand (p. 4083). — Toutes les parties de
1 œuf de poule contiennent de Tarsenic; le jaune est de
beaucoup le plus riche. Un œuf contient en moyenne
^ de milligramme d'arsenic.
— Influence des rayons du radium sur les œufs tîergei
et fécondés, et sur les premiers stades du développement;
par M. G. Bohn (p. 1085). — Les rayons du radium
agissent sur la chromatinedu noyau ; suivant la durée
de Texposition, ils augmententson activité ou bien ils la
détruisent.
— Sur la formation du pigment mélanique dans lu
tumeurs du cheval; par M. G. Gessard (p. 1086). — Le
pigment serait due à l'oxydation de la tyrosine par une
tyrosinase.
— Un nouvel appareil sécréteur chez les Conifères ; par
M. G. Chauvicaud (p. 1093). — Ce nouvel appareil
sécréteur est constitué par de véritables laticifères, les-
quels sont de deux sortes : articulés ou continus.
— Développement et sti'ucture anatomique du téçument
séminal des Gentianées ; pSiV M. P.Guérin (p. 1094). — Les
observations faites au cours de cette étude confirment
Topinion des auteurs qui ont proposé de subdiviser les
Gentianées en Gentianoîdées et Ményant/ioïdées.
— Germifiation des spores de truffes; culture et carac-
tères du mycélium truffer; par M. L. Matrichot 'p. 1099).
— L'auteur a réussi à obtenir des cultures pures de
deux espèces importantes de truffes : la truffe de Péri-
gord [Tuber melanosporurri) et la truffe de Bourgogne
[Tuber uncinatum).
J. B.
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBRIR F. LKVâ, RUB CASSBTTB, 17.
r
553
TRAVAUX ORIGINAUX
Ls réactif de Wenzell et les réactions cTidentité
de la strychnine; par M. G. Guérin.
Le réactif de Wenzell (dissolution de 1 partie de per-
naoganale de potassium dans 200 parties d'acide sul-
Ihriquc) est considéré avec raison comme l'un des plus
lensibles de la strychnine ; mais son emploi exige géné-
ralement que Talcaloïde à identifier soit privé de toute
trace d'alcaloïdes^ étrangers et ne soit pas accompagné
fautrcs matières organiques, sans quoi la réaction
rîolet bleu est entravée ou ne se produit pas.
11 importe de savoir aussi que certains corps non
llcaloïdiques peuvent, avec ce réactif, donner lieu à
confusion. C'est ainsi que les acides tartriqueet citrique,
les tarlrates, citrates et sulfocyanates se colorent en
fiolel bleu au contact du réactif de Wenzell; toutefois
ia réaction est moins intense et moins persistante
lin'avcc la strychnine.
Les substances précitées sont sans action sur les
léaclifs de Mandolin et de Kundrat (dissolutions de
O^'.SO et de l»*" vanadale d'ammonium dans 100'^'" d'acide
sulfurique), ainsi que sur la solution sulfurique d'oxyde
de eérium préconisée par Sonnenschein.
Quant au réactif bichromate de potassium et acide
«ttlfurique, il ne donne rien avec les sulfocyanates et se
colore, aucontact des tartrates, citrates, acides tarlrique
elcilrique, en vert persistan t, qui ne saurait être confondu
lavec l'intense coloration violet bleu fugace que pro-
duit la strychnine.
I Ifoies sur r essai des drogues simples; par M. E. Légeu.
Opixun. — Les méthodes d'essai de Topium sont très
nombreuses, mais elles peuvent se grouper en un certain
Jnwn, ^e PA«rm. et de Chim. «• «*biic. t. XVII. (13 juin 1903.) *ifi
nombre de classes selon la nature du véhicule einpl(r|
pour épuiser l'opium : 1® celles dans lesquelles
emploie l'alcool faible; méthode de Guillermoad a^
ses modilications, J. Kegnauld, etc.; 2® celles oui
emploie la chaux avec ou sans addition d'alcool
méthode de Portes et Langlois (1), méthode de "
pharmacopée anglaise; 3" celles où l'eau seule est ul
lisée, méthode de G. Loof (2), méthode de la pharmi
copée suisse. L'emploi de Talcool, indispensable ave
les anciennes méthodes, si l'on veut obtenir la moq)hiB
avec un certain degré de blancheur et de pureté, pré
sente l'inconvénient d'augmenter la solubilité dcl
morphine dans les eaux-mères d'où elle est précipitée
d'autre part, la chaux n'est pas sans exercer m
influence destructive sur la morphine. La plupart A
auteurs emploient l'ammoniaque comme précipilaM
L'eau seule épuise parfaitement l'opium, mais la moi
phine précipitée par AzH' de la macération d'opium
toujours fortement impure. C'est pour obvier à d
inconvénient que nous voyons Fordos ajouter
l'alcool à la macération d'opium avant de précipiter h
morphine. M. Yvon (3), que cet inconvénient aéga*
ment frappé, réalise la purification de l'alcaloïde
ajoutant au liquide renfermant la morphine précipita
un mélange d'alcool et d'éther.
On se borne souvent à peser la morphine rccueilliif
sur un filtre taré. Cette morphine, dans les cas lesploi
favorables, renferme toujours, après enlèvement de It
narcotine, 2 à 3 p. 100 d'impuretés : aussi a-t-on recom-
mandé de déterminer la quantité de morphine vraie
renfermée dans le précipité donné par AzH*. Laphar-,
macopée allemande prescrit pour cela un dosage alcali-
métrique effectué en présence d'iodéosine. Reichard I})
(1) Répertoire de PharrKacie, i882, p. 1?0.
(2) Apotheker Ze'dung, 1896, p. 192 et Journ.de Phann. €tChm.il^l
t. IV, p 312.
(3; Journ. de Pkarm. et Chim., 1879.
(4) Ckem. Zeitung, 1901, n« 11.
— 8S5 _
llitise l'action réductrice de la morphine sur une solu-
tion ammoniacale de chlorure d'argent. H. M. Gordin
Il A. B Preacott (1) font agir sur la morphine un excès
lune solution titrée diode iodurée et titrent l'iode non
KHnbiné. En utilisant la méthode qui sera décrite
plus loin, ces opérations ne paraissent pas nécessaires •
k méthode fournit, en effet, un alcaloïde contenant
M moins 97 p. 100 de morphine,
i L'emploi de l'iode donne des chiffres trop forts
|I7,5 p. 100) alors que la méthode pondérale (pharma-
copée américaine) avait donné seulement 14 p. 100
I La plupart des anciens procédés permettent de réa-
herle dosage de la morphine avec une approximation
Nos ou moins grande; aucun cependant ne permet
r*ttemdrece but aussi sûrement et aussi rapidement
lue la méthode imaginée par G. Loof {loe. cit.). Celte
Mlhode est basée sur l'emploi du salicylatede sodium
W qui précipite de la macération d'opium les impure-
tés colorées ainsi qu'un peu de narcotine, de telle
J»rte que la morphine obtenue ensuite se trouve dans
JB très grand état de pureté. J'ai fait suhir à la méthode
toof quelques modifications de détail. Voici ce procédé
Dans un flacon h l'émeri à large ouverture de 100*"»
jn mtroduit 6«" de poudre d'opium préparée selon les
wicalions du Codex et séchée à 60», puis 48'"' d'une
poiulion aqueuse de salicylate de sodium à 2 p. 100 On
m le tout énergiquement pendant 5 minutes. On
JWBseen repos 1 heure pendant laquelle on agite fré-
gmment le mélange. Le tout sera alors jeté sur une
jwie. Un passe avec expression et on filtre le liquide
jr un filtre à plis de 14- de diamètre, filtre placé dans
Ijn entonnoir recouvert d'une lame de verre. Quand
roulement aura cessé, on introduira dans un flacon
1 Tfi. ^ ^^^ ouverture de 60<=»' bien sec 36*"» de
'Wfiltréexactement mesurés auxquels on ajoutera
^.1; PAam. fletieu,, 1899. p. 6, eUom-n. dePharmet Chim..l6], t. XI,
i
— 556 —
4*^™^ d'éther et !«' d'ammoniaque officiDale mesuré
Taide d'un compte-gouttes. On agite énergiqueme
pendant 10 minutes et on abandonne 24 heures \
repos. Au bout de ce temps, la morphine se seradépo
sée blanche et non adhérente aux parois du fiacoD
Dans un entonnoir à longue tige de 4 à 5*^"| de di
mèlre, on place l'un dans l'autre deux tîltres exao
tement de même poids, filtres formés de disques
papier plies en quatre et disposés de façon que b
surface du filtre intérieur où le papier est triple
superpose à la surface du filtre extérieur où le papier est
simple.
L'ensemble des deux papiers étant mouillé réguliè
rement avec de l'eau distillée, on décante sur ce filtre le
liquide limpide d'où la morphine a été précipitée.
Sur la morphine restée dans le flacon, on verse 8*"*
d'eau distillée, on agite et on jette le tout sur le filtre-
On recueille à part le liquide provenant de cette
seconde filtration. En le versant à nouveau dans le
flacon et agitant on fera passer toute la morphine sur h
filtre. On bouche la douille de l'entonnoir avec un bout
de tube de caoutchouc garni d'une pince à vis, on rem
plit le filtre d'eau distillée, on laisse en contact 5 minutes
après lesquelles on fait écouler le liquide en desserrant
la vis. En recommençant deux autres fois la mên»
manipulation avec deux nouvelles doses d'eau distillée,
la morphine et les filtres seront parfaitement laves.
L'entonnoir muni des deux filtres sera porté dans une
étuvechauffée à 100**. Quand la dessiccation sera com-
plète, les cristaux seront lavés sur le filtre avec 24'^''" de
benzine employés en trois fois. On reporte rentonnoirel
les filtres dans l'étuve à 100' et on achève la dessicca-
tion.
On sépare le filtre intérieur du filtre exlérieureton
pèse en se servant de ce dernier pour équilibrer le pre-
mier qui contient la morphine. On devra obtenir au
moins 08%4S0 et au plus 0«%495 de morphine correspon-
dant à une teneur voisine de 10 p. 100 à H p. 400.
r
— 557 —
! Un essai m'a donné 0*',463 correspondant à 10,28
p, 100 de morphine hydratée; un autre dosage effectué
snr le même opium a donné 10,37 p. 100.
Observations générales. — On peut poser en prin-
cipe que toutes les méthodes de dosage de la morphine dans
f^ium comportent des causes d'erreur et que le résultat
^'eiles fournissent représente toujours un minimum :
11^ la morphine n*est précipitée qu'incomplètement de
iiBes solutions par AzH% même en liqueur aqueuse et
«près 48 heures; 2" les dissolvants employés pour
enlever la narcotiue à la morphine : éthcr, chloroforme,
benzine, enlèvent également de lamorphine; bien plus,
; la présence de la narcolino dans ces dissolvants aug-
^ mente l'^ur pouvoir de dissolution sur la morphine;
iS^l'eaude lavage-descristauxdemorphine enlève un peu
I de cet alcaloïde. Ces trois causes amènent des erreurs
par défaut. Il existe aussi une cause d'erreur par
I excès; celle-ci lient à ce que la morphine précipitée
; entraîne toujours des traces d'impuretés. Pour obtenir
I des résultats toujours comparables, il est donc néces-
; sairc de suivre exactement et dans leurs moindres
! détails les divers modes d'essai. Ceci s'applique égale-
! ment à l'essai décrit plus haut.
! Observations relatives au mode d'essai décrit plus
haut. — L'opium devra être séché à 60** (convention
internationale de Bruxelles). Ainsi desséché, il renferme
encore environ 4 p. 100 d'eau. La dessiccation de la
morphine ne devra pas être opérée à une température
supérieure à 100*". L'alcaloïde séché à cette température
renferme une molécule d'eau de cristallisation qui
commenceà s'échapper de HO à 113°.
En ne recueillant la morphine qu'après 48 heures au
lieu de 24 heures, on obtiendrait un pourcentage plus
élevé C'est ainsi que M. G. Weigel (1) a pesé après
24 heures (méthode de la pharmacopée allemande, ana-
logue au procédé décrit plus haut) 10,12 p. 100 et après
(1) Pharm. Centralhalle, J903, p. 13.
— 558 —
48 heures 11,01 p. 100, soit une différence de Ov
p. 100; mais l'avantage de recueillir une plusgrani
quantité de morphine u*est pas compensé par Tincoo
vénient qu'il y a à retarder de 24 heures robteolioa da
résultat de l'analyse. Il vaut mieux, selon nous, recueil-'
lir après 24 heures et exiger un pourcentage moios
élevé.
On a reproché ù la méthode que nous préconisons de
faire intervenir toujours une quantité fixe d'ammoniaque
pour précipiter la morphine. Selon M. Portes (1], la
méthode à la chaux (méthode Portes et Langlois) (2. ne
présenterait pas cet inconvénient, la quantité d'ammo-
niaque mise en réaction devant être proportionnelle à
la quantité de morphine contenue dans Topium. Ceci
n'est vrai qu'en partie, j'ajouterai, que pour une très
faible partie. Il suffit de constater que le liquide d'où la
morphine se précipite quand on utilise cette méthode
présente une odeur ammoniacale manifeste ; c'est que
la quantité d'ammoniaque mise en liberté dépend exclu-
sivement de la quantité de chaux contenue dans la
liqueur. La chaux, dans cette liqueur, n'existe pas seu-
lement à l'état de combinaison avec la morphine, mais
elle forme avec divers matériaux de l'opium des combi-
naisons instables, capables de déplacer ÂzH^ de sessek
comme le ferait le sucrate de chaux par exemple. C'est
surtout sous cette forme que la chaux est contenue
dans la macération d'opium opérée en présence de celle
base (3), et c'est surtout cette quantité de chaux, qui ne
peut guère varier, qui déterminera la quantité d'am-
moniaque mise en liberté de son chlorhydrate. Voici
une expérience destinée à prouver l'exactitude de ces
faits.
On triture légèrement au mortier 6*' d'opium pulvé-
(i) Jouni. de Pharm, et de CAtm., 16J, t. XVll, p. 301.
(2J Loc. cit.
(8) Il n*y a pas lieu de tenir compte de la chaax ayant servi à saturer
les acides de l'opium, les sels de chaux ainsi obtenus ne réagissant pts
sur le chlorhydrate d'ammoniaque.
r
— 551)
pisé avec 2«'40 de chaux éteinte et 60""^ d'eau distillée.
Un verse le tout dans un Hacon à Témeri et on laisse
JDacérerdeux heures enagiianlde temps en temps. Le
jirodoit est passé avec expression et filtré sur un filtre
k plis contenu dans un entonnoir couvert. Dans 43*^""^
[imne peut en obtenir davantage) de ce liquide, placés
dansun flacon à Témeri, onajoute0s%86 de chlorhydrate
daDïmoniaque pur et on laisse déposer 12 heures. On
sépare la morphine impure par fillration et en dose
rammoniaque en excès dans le liquide. Pour cela, on
place dans un flacon à Témeri à large ouverture, de
500'-\ 10*^"*deHCl^, 200^-' d'eau distillée et une solu-
tion de quelques grains dMiématoxyline dans quelques
centimètres cubes d'alcool, puis on fait couler Teau-
mèrc ammoniacale à Taide d'une buretle graduée jus-
qu'à apparition d'une coloration rouge- cerise. On a
employé exactement 8*^'"' de celle eau-mère. La quantité
I dWzH* en présence de laquelle la morphine a été
précipitée sera donnée par l'équation
0*^017 est la quantité d'ammoniaque équivalente à
W"»' de HCl décinormal.
En opérant de même avec l'eau-mère ammoniacale
AeVessai proposé, on Irouve que 3i*''"*,4 de cette eau-
Mère, correspondant, Comme dans l'essai précédent, à
V*',30 d opium environ, contiennent 0«%1 403 d'ammo-
niaque. Les deux nombres 0«%0913 et 0«%1103 sont,
comme on le voit, assez voisins l'un de l'autre et nous
|>ourrions nous dispenser d'insister davantage. Cepen-
Aaal la morphine, dont la formule C^^H*"AzO(OH) (OH)
renferme 2 OH, n'est susceptible de se combiner qu'avec
vm seul atome d'un métal monoatomique. La combinai-
son calcique renferme donc seulement un atome de
Ca dialomique pour deux molécules de morphine. Une
molécule de morphine de poids moléculaire 285 exigera
— r>co —
donc seulement une molécule d'ammoniaque = 17 à
Tétat d'AzH^Gl pour ôtre mise en liberté de sa combi^^
naison calcique.
Dans Tessaî qui nous a servi d'exemple, avec un.
opium à 10,28 p 100 de morphine, 4^*^,30 de cet opium
devront fournir 0^^442 de morphine, laquelle exigera
pour être libérée de sa combinaison calcique 0«%026i
d'AzH'. Or nous venons de voir que le liquide d'où cette
morphine s'est déposée renfermait 0*'.0913 «l'AzA*,
c'est-à-dire plus de trois /ois la quantité théorique. Ceci
infirme donc Topinion de M. Portes (1) qui veut qu'il
n'y ait, dans Tessai à la chaux, de miseen liberté <r qu'une
quantité d'ammoniaque à peu près équivalente à la
morphine précipitée ».
L% Rose des sables; par Octave Le Colite, pharmacien
aide-major de '1" classe.
La Hose des sables est une pierre assez connue daos
le Sud et dans TExtrôme-Sud algérien. On la rencontre
surtout dans les dunes au sud-ouest d'EI Goléa, où on
la trouve, en rognons isolés, à une profondeur comprise
entres et 50*^'.
Cette Rose des Sables est constituée par un amas de
lentilles aplaties, rugueuses, rougeâtres et enchevêtrées
de la façon la plus bizarre. Ces lentilles, dont le dia-
mètre peut varier de quelques millimètres à un déci-
mètre, se détachent assez facilement les unes des
autres et se clivent irès bien en petites lamelles trans-
parentes.
La cassure, faite dans le sens du clivage, est brillanle,
rougeâtre et striée parallèlement aux faces de la lentille,
ce qui laisserait supposer que ces amas crislallins
auraient été formés par sédimentation.
Beaucoup de personnes nous ayant demandé si nous
(1) Journ. de Pharnu et de Chim., [6], t. XVII, p. 302.
r
I
— 561 —
N>nDaissions les élémenls constituant la Hose des
libles, nous avons pensé qu'il serait intéressant de
lélerminer la composition de cette pierre.
A l'analyse chimique nous avons trouvé p. 100 :
Eau (H*0) 13.20
Aride sulfuriquc (80') 3«M0
Chlore (en NaCi) 8,01
Silice combiné (SiO-, 3,0 i ... . . , ^^ oa
Silice libre (SiO«) ....... 26;2 S "'^^^ ^^^^^° -'^'^^
Chaux (CaO) 20.50
Ver (Peso») 4,00
AlQtnine (Al«03) 2,40
Maagmnèse Traces
Phosphates Ncanl
Baryte, strontianc, magnésie Néant
Association des éléments.
Solfate de chaux hydraté ou gypse (SO<Ca, 2H'0}. G2,9G
Sulfaie d'alumine (S0*)3A12 1,17
Silicate d'alumine (Si03)3Al« 5,66
SiUce (SiO«) 26,20
Sesquioxyile do lei U**«-^^) ^^00
Chlorure de sodium (NaCl) 0,01
Manganèse Tiacoa
Total 1U0,01>
En somme^ la Bose des sables est formée par un
imas de lentilles de gypse, lesquelles contiennent,
comme impuretés, de la silice, de Targile et du sesqui-
oxyde de fer; ce n'est donc pas de la silice crislallisée,
comme beaucoup de personnes le pensent.
REVUES
Pharmacie.
Emulaion de salol pour Tusage interne (i). — Dans
les cas où il est indiqué de recourir à la médication
interne par le salol, on peut employer avec avan-
(1) Progru médical.
— 562 —
tage rémulsion suivante (Jouisse), qui se prend pur oi
dans du lait :
Salol /^ ^^
Gomme arabique s
Gomme adra$ranthc O.io
Teinture de Tolu 10
Sirop simple ou de Tolu 3o
Eau distillée 100
Il faut d'abord mélanger la teinture de Tolo avec
Teau, puis, après précipitation partielle, passer
travers un linge et émulsionner.
Chaque cuillerée à bouche de cette émulsion ren-
ferme 0^',50 de salol; rien n'empêche d'ailleurs d'aug
menter cette dose.
Conservation du hachis de viande ; par M. A. Stros-
CHER (i). — Le commerce fait fréquemment usage de
certains sels soi-disant conservateurs pour donner
bon aspect aux hachis de viande dont on consomme
en Allemagne une si grande quantité : ces sels soni
censés maintenir la belle couleur naturelle de
viande et entraver son altération par des procès
fermenlatifs. Mais, d'une part, les sels employés
(des sulfites en général) ne sont pas toujours en eux-
mêmes complètement inoffensifs pour les consomma-
teurs, et d'autre part, ils ne semblent pas susceptibles
de gêner beaucoup la pullulalion des germes de la pu-
tréfaction dont un hachis de viande peut si aisément se
trouver ensemencé. Gartner vient encore de faire na-
guère bon nombre de constatations confirmant celle
inefficacité antiseptique des sulfites aux doses usuelles;
les résultats des examens auxquels s'est livré Slroscher
prouvent dans le môme sens. On a observé en revanche
que les sulfites donnaient à la viande une belle couleur
rouge fort appétissante, capable de dissimuler les indi-
ces d'un début d'altération de Taliment. L'emploi des
sulfites pour conserver soi-disant la viande en hachis
(1) Rev. d*hyy.i novembre 19U2; d'après {Arehiv fUr Uygient, XL 1*01.
— 563 —
lerait donc en fin de compte une manœuvre fraudul-
euse et de nature à faire courir des dangers à la santé
ks consommateurs.
Slroscher rappelle les travaux principaux sur la
locivité de l'acide sulfureux, et notamment les recher-
èesde Kion-Ka. A vrai dire, la mort des animaux en
apérience, auxquels on faisait absorber des sulfites par
k voie stomacale, ne survint qu'avec des doses relative-
neot considérables ; mais il semble bien que si de peti-
tes doses ne sont pas toxiques, du moins elles sont sou-
reat susceptibles de déterminer des lésions irritatives,
le la muqueuse stomacale entre autres, du moins chez
Beriains individus.
Parsuite, il convient de proscrire l'emploi des sulfi-
tes pour la conservation du hachis de viande : cette
conservation sera obtenue par la propreté rigoureuse
|ai devra être observée dans les diverses phases de la
iDonfection de ce hachis, comme dans la confection de
ic toute espèce de préparation analogue qui ne serait
pas toujours destinée à être consommée dans le plus
kef délai. La viande ne doit être manipulée que dans
des conditions de propreté parfaite depuis l'abattoir
jusqu'au moment où elle parait sur la table des consom-
maleurs. Il faut lui éviter toute souillure, soit par des
contacts quelconques, soit par les poussières de Pair,
soit par Tintermédiaire des insectes, au premier rang
lesquels sont les mouches.
Ghimie.
Fabrication de la soude électrolytique au Canada (1);
i— Depuis quelques années, l'attention s'est portée sur
l'application des méthodes électrolytiques à la produc-
tion des produits chimiques et des métaux, surtout dans
kspays qui possèdent d'abondantes sources de pouvoir
: hydraulique, tels que la Suisse et l'Allemagne du Sud,
' 10 impérial IntlUuie Jourkal, juin 1002; d*apr6s Monii, Scienii, .
— 564 —
ou la fabrication élecirolytique de Palcali a élé établi
avec succès.
En Amérique fonclionne depuis plusieurs annéd
une fabrique d'alcali qui utilise Télectricilé développés
par les chutes du Niagara et tout récemment un nou^
établissement s'est créé à Sault Sainte- Marie, d
l'Ontario, pour utiliser le pouvoir moteur fourni parli
chutes du fleuve Sainte-Marie.
Les méthodes actuellement en usage pour Télectro-
lyse du chlorure de sodium sur une grande échelle sont
de deux sortes, à savoir: celles qui emploient uneéleo»
trode de mercure qui sert aussi à séparer le sodium
métallique dès que celui-ci se forme, ce qui empêche
la recombinaison; et celles qui sont basées sur la diffé-
rence des poids spécifiques de la solution de chlorure
de sodium introduite dans l'appareil à décomposition 4
la solution de soude formée par son électrolyse qui
empêche le mélange des deux produits.
Le procédé canadien essaye, et selon toute apparence
avec un véritable succès, de combiner les avantages
de ces deux systèmes; il emploie une cathode de mer-
cure et une série de piles à écoulement dans lesquelles
la solution de soude parvient à une certaine densité
déterminée et l'on obtient, comme c'est généralement
le cas pour le procédé au mercure, une soude complu
tement exempte de chlorure de sodium.
L'installation consiste en 120 piles dont le rendement
est de 9 tonnes 241 livres de chlorure de chaux et 4 ton-
nes 565 livres de soude caustique par jour, soit me
quantité suifisante |iour répondre actuellement à toute
la demande de ces produits au Canada.
On ne donne pas de détails sur le prix des matières
premières à l'usine, mais le prix àe Véleclr\cilédéve'
ïoplpée par les chutes s'élève à 0,068 deniei-s pour une
livre de soude fabriquée.
Au cours de la discussion qui a suivi la lecture de
cette communication, le professeur Lang et M. Bainoni
attiré l'attention sur les avantages que présentaient les
r
565 —
procédés Leblanc et Solway pour la fabrication de Tal-
eali sur les méthodes électrolyliques, parce que les
premiers produisaient beaucoup moins de chlore et,
par conséquent, ne tendaient pas à dépasser la demande
.de chlorure de chaux sur le marché. Ce serait le cas si
lies méthodes électrolyliques venaient à être employées
i(i*une Taçon courante, supprimant ainsi une source de
t profits au fabricant d'alcali dont les bénélices sont déjà
[bien réduits.
[ Prodaction du sodium métallique par électrolyse du
[nitrate de sodium fondu (1). — J. D. Darling décrit la
fabrication ciii sodium métallique et de Tacide nitrique
telle qu*elle est conduite aux usines de Harrison Bros
elC*% à Philadelphie.
L'anode est constituée par un pot en fonte renfermant
le nitrate à décomposer; il est entouré d'un revêtement
de briques. Le fond du pot est recouvert d'une couche
de lo*^*" d'une terre réfractaire sur laquelle vient
reposer une coupe creuse; le nitrate occupe la place
vide enlre la coupe et le pot, et la coupe est remplie
de soude fondue. La cathode constituée par un tube
de fer est suspendue dans la coupe et en touche presque
le fond. Lorsqu'on chautfe le four par l'extérieur, l'é-
lectrolyte fond, pénètre dans les parois de la coupe et
permet alors au courant de passer; l'électrolyte est
décomposé en sodium, oxygène et bioxyde d'azote; ces
gaz s'échappent par une ouverture spéciale. La pre-
oiière partie du sodium libéré s'unit à la soude pour
former probablement de l'oxyde de sodium; au bout
de quelque temps, le sodium métallique vient nager
à la surface de l'électrolyte où on le recueille. Les gaz
sont envoyés dans des tours à eau et transformés en
acide nitrique.
Détermination de rarsenic dans le fer et l'acier;
.1 loup-n, Franklin Insfil., janvier i90?.
— 566 —
par M. G.-L. Norris (1). — Gomme il est pratiquem<
impossible de se procurer du chlorure de fer et de 1
chlorhydrique exempts d*arsenic, il est nécessaire
purifier ces réactifs avant de s'en servir. lOO*'' dechli
rure de fer sont dissous dans <50^*^ d'acide chlorhy*
drique concentré, puis additionnés de 2^"* de zinc pur
pulvérisé. Aussitôt que le zinc est dissous, on fait
bouillir la solution pendant environ 10 minutes, et
qui suffit pour éliminer l'arsenic. Le zinc remplit im
double but : 1® il purifie le chlorure de fer et l'acide
chlorhydrique; et 2^ il sert à l'état de chlorure de zincà
élever le point d^ébullition de la solution.
On prend un flacon d'Erlenmeyer de 500*"*, muM
d'un entonnoir séparateur et d'un tube d'écoulemeol
qui trempe dans un gobelet contenant environ 300*^
d'eau distillée froide. Le tube d'écoulement est disposé
de manière à arrêter ou à restituer au flacon la plus
grande partie du chlorure de fer et de l'acide chlorhy-
drique qui a été distillée en excès. iO'*'" de fer ou d'acier
sont pesés et introduits dans le flacon; puis on ajoote
la solution de chlorure de fer purifiée, comme on Ta
indiqué plus haut. On chauffe doucement jusqu'à ce
que tout l'échantillon soit dissous; on élève alors la
température et on fait vivement bouillir la solution
pendant environ quinze minutes.
Le chlorure arsénieux est précipité à l'état de sulfure
à mesure qu'il se forme, soit au moyen d'un courant
d'hydrogène sulfuré qu'on fait passer dans le gobelet
plein d'eau, soit au moyen de la réaction par le sulfure
de zinc qu'on aura introduit dans le gobelet avant de
commencer Tessai.
On peut peser comme tel le sulfure d'arsenic, ou le
faire bouillir avec 400 ou 500^°*' d'eau ; puis, une foi»
dissous, titrer à l'iode l'acide arsénieux obtenu.
On peut aussi, si on préfère, dissoudre le sulfure
d'arsenic, précipiter à l'état d'arsénîalc double, d'am-
(l) Journal of the Society of Chemical Indusinj, mars 1902; d'ipré»
Monit. Scientif., février 1903.
r
567 —
IDomam et de magnésium et, finalement, pèsera Tétai
le pyro-arsénîate de magnésium. Le temps demandé
pour la dissolution et la distillation d'un échantillon
le fer ou d'acier de 10^ est d'environ^une heure au plus
rt Ton obtiendrait, par celte méthode, des résultats
très exacts.
A. R.
Dosage de Tacide sulfureux dans les conserves de
frmts sulfitées; par MM. W. Fresenius elL. Grunhlt (1).
— Dans ce travail, les auteurs montrent les inconvé-
nients que peut présenter la conservation des fruits au
moyen de l'acide sulfureux. Les auteurs ont examiné
différentes conserves, et voici les méthodes analytiques
qa^ils ont employées :
Pour le dosage de l'acide sulfureux, on peut utiliser
le procédé de distillation de B. Haas, modifié par Bey-
Ihien et Bohrisch.
50'^'' de substance, finement divisée, sont introduits
dans une fiole à distillation de i litre et arrosés avec
500^'' d'eau ; la fiole porte un bouchon à trois trous, qui
laissent passer un tube coudé relié à un réfrigérant, un
tube d'arrivée d'acide carbonique, qui descend jusqu'au
fond de la fiole, et enfin un tube à entonnoir pour l'in-
troduction de l'acide phosphorique. L'extrémité infé-
rieure du réfrigérant est reliée à un tube de Peligot con-
tenant une solution d'iode dans Tiodure de potassium.
Après avoir fait passer dans l'appareil, pendant une
demi-heure, un courant d'acide carbonique lavé dans
une solution de sulfate de cuivre, puis dans Teau, on
distille pendant 2 à 3 heures dans un courant de CO* ;
on introduit alors 40-50*^"' de solution d'acide phospho-
rique à 25 p. 100, et l'on distille encore pendant une
^eure; dans le distillatum, on détermine S()*H* par
pwée, après avoir chassé l'iode en excès. Contraire-
ïttenl à ce que prétendaient Beythien et Bohrisch, la
quantité d'acide sulfureux qui est entraînée par l'acide
{)) ZeiU. f. analytische Chemie, 1903, p. 33; d'après Annal, de
»w. analyt., 15 arril !90S.
— 568 —
carbonique seul, c'est-à-dire avant l'introductioa
l'acide phosphorique, ne correspond pas à la partie
gagée dans des combinaisons organiques. Cette diffi
rencialion est importante au point de vue physiob
gique; les travaux de M. Kipper(l)ont montré qoi
Tacide sulfureux qui est introduit dans le vin parti
soufrage des fûts n'y reste que pour une faible partie
l'état libre, tandis que la plus importante forme, ave
Taldéhyde, une combinaison relativement stable, doi
la présence dans le vin est connue depuis longlem|^
On dose séparément l*acide sulfureux sous ses deux
formes en opérant de la manière suivante : SO*^*" de con-
serve, finement divisée, sont placés dans un ballon
avec 400""^ d'eau distillée bouillie froide; on agite
mécaniquement pendant une demi-heure; on com-
plète le volume à 300'^°*'; on agite et l'on filtre. Pour
doser Tacide sulfureux total, on introduit dans une
fiole de §00""' de lessive sodique normale et 100**"^ de
la solution précédente; on laisse reposer le mélange
pendant 15 minutes; on ajoute alors au liquide alcafitt
20"^'"^ de S041*, dilué au 1/5, et de Tempois d'aniidon;ou
titre le liquide avec une solution d'iode conlenantl*'
d'iode par litre, qu'on ajoute jusqu'à ce que la colora-
lion bleue de l'iodure d'amidon persiste après une
demi-minute. Pour doser l'acide sulfureux libre, on
ajoute, à iOO^"'' de la solution de fruits obtenue à froid,
ib"""^ de SO*H* au i/5 et Ton titre aussitôt par l'iode.
Les auteurs ont appliqué cette méthode à différentes
conserves ; les doses d'acide sulfureux total concordent
suffisamment avec les dosages obtenus par la méthode
gravimélrique et la disliilalion; en général, on ne
trouve que très peu d'acide sulfureux libre.
Dosage volumétrique de Tacide sulfuricpie et des
sulfates; par M. Frerichs (2). — Ce mode de dosage est
(1) Journ. f. prakl. Chemie [N. F.j, 46, p. 428.
(2) Kin tilrimctrisches Ver ahren zur Bealimnung von freier Bfl^
gebundener Schwefelsacuro \^Archiv der Pharmazie, t. CCXLI, p. 139).
— 569 —
lise sur Tinsolubililé dans Falcool du sulfate d*argenl,
ladis que Tazotate d'argent y est très soluble.
Pour doser un sulfate alcalin dans une liqueur, on
idditionne celle-ci d'un excès d^azolale d'argent, on
irapore à siccilé et Ton reprend le résidu pulvérisé par
|BeIques centimètres cubes d'alc6ol à 95^. Les lavages
le font par décantation sur un filtre et on les prolonge
imt que la liqueur filtrée précipite par l'acide chlorhy-
kique. Le sulfate alcalin est passé, par double déeom-
^ition, à Télat de sulfate d'argent, qui reste comme
ifeida du lavage avec un peu d'azotate alcalin, tandis
pe l'azotate d'argent mis en excès a été éliminé.
Ce résidu est dissous dans lOOc"^' d'eau additionnée
lel""^ ou 2*"'^ d'acide azotique; on porte à Tébullition
^ar dissoudre le sulfate d'argent, puis, après refroidis-
INDent, on ajoute quelques gouttes de solution d^alun
^ fer et on titre l'argent avec une solution de sulfo-
cyanure de potassium décinormale. Le terme de la
Réaction est indiqué par la coloration rouge que produit
ie sulfocyanure de potassium au contact de l'alun de fer
passitôtquc tout l'argent est passé à l'état de sulfocya-
nure d'argent.
Chaque centimètre cube de la solution de sulfo-
cyanure correspond à 0«^%004 de SO' ou Oss0049 de
Cette méthode peut utilement servir au dosage du
loutre dans les matières organiques^ môme en présence
4tt halogènes. Pour cela, on détruira les matières orga-
niques en les chauffant en tube scellé avec l'acide azo-
tique et l'azotate d'argent; on séparera et on pèsera de
U manière ordinaire les chlorure, bromure, iodure
d'argent formés et la liqueur filtrée pourra servir au
^sage du soufre en y dosant le sulfate d'argent comme
il vient d'être dit.
M. G.
Transformationg intermédiaires de l'acide carbo-
oiqae en amidon, dans les plantes; par M. T. Bo-
'««r.. rf« Pharm, tt de Chim, 6« sArib, t. XVII. (15 juin 1903.) 37
— 570 —
KORNY (1). — A l'heure actuelle, un s*accorde générale
ment à considérer que Tamidon n'est pas le prodi
primilif et direct de l'assimilation clilorophylUenD^
mais que sa formation est précédée de celle de prodai
solubles, de sucres comme le glucose et le lévulose
Une hypothèse séduisante, qui a été déjà souvent fop
mulée, consiste à admettre que le premier terme
l'assimilation du carbone, n'est autre que raldéh]fi
formique CH'O; ce dernier, par des condensations sm^
cessives, produirait les hydrates de carbone qu^on res
contre dans les végétaux.
A vrai dire, on n'a jamais pu déceler, dans tel
organes végétaux, la présence de Taldéhyde formique;
mais ce fait ne saurait nous surprendre, car cet aldé<
hyde est tellement toxique pour les êtres organisa
qu^il ne saurait exister à Tétat libre, dans les tissai
vivants. L'auteur, qui a pu précisément se convaincredi
cette toxicité par des expériences directes sur les v^
taux les plus variés, a cherché à vérifier seulement il
seconde partie de Thypothèse énoncée ci dessus, i
savoir que les hydrates de carbone dérivent de l'aidé
hyde formique préalablement formé.
Si cette hypothèse est juste, on doit observer II
formation du glucose et de Tamidon dans les planter»
même en dehors de l'acide carbonique, lorsqu'on four**
nit à ces plantes de l'aldéhyde formique. A cause de 11
toxicité de ce dernier, l'auteur a dû aborder iudirecle^
ment le problème en utilisant des dérivés non toxiquei;
.0.CH3
de cet aldéhyde, tels que le méthylal CH^(^ ^ et h
/OH
méthanolsulfonate de sodium CH«( i
Les expériences ont été faites avec des algues do|
genre Spirogyra^ préalablement débarrassées damidoo. i
à la suite d'un long séjour à l'obscurité. La plante élait |
exposée à la lumière, à Tabri do Taride carbonique *o
^1) Zwiscliciiglitfder bei dcr durch Pflanzen bewirktcn Cmwandelaog |
ton Kohlensieure in Suerke; Pharm, Post^ t. XXXVI. p. 153, 1M3.
—.
— 57i —
fréseoce de solutions très diluées des composés
^cités.
i Dans de tels essais, l'auteur a pu constater la produc-
ion d'amidon en quantité notable, alors que, dans les
aèmes conditions, la plante, maintenue seulement en
^nlact avec de l'eau distillée, ne fabriquait pas ou
^sque pas d'amidon.
I 11 parait donc bien démontré que les parties vertes
jks plantes sont susceptibles de produire de l'amidon
lorsqu'on leur fournit de l'aldéhyde formique sous une
Ibrme appropriée (1).
I H. H.
VARIÉTÉS
les procédés de désinfection au XV IP siècle. [Fin) (2)
D'autres formules sont données par Arnaud Baric (3)
ians lesquelles rentrent du salpôlre, du sublimé et
^èmede la poudre à canon, mais le soufre s'y retrouve
^QJours.
! Des étuves publiques bâties hors de la ville servaient
ie quartier général aux parfumeurs. Leur installation
^permettait de faire varier les procédés suivant la nature
|4e la désinfection à opérer.
\. Pour les personnes suspectes ou ayant été en contact
iivec les malades et pour les étuvistes eux-mêmes
|(loand ils revenaient de tournée étaient installées des
iéluves proprement dites, consistant soit on dos cham-
.1} Tout réccmmcDi, MM. fiouilbac et Giustioiani sont parvenus à
I iBOttirer que laidéhyde formique lui-même, offert à des plantules de
Bouurde blanche en quantité extrêmement faible, peut servir d'aliment
I kydrocarboné au jeune végétal et lui permettre do prospérer lorsque
i ^conditions de milieu rendent dilTicile l'assimilation chlorophyllienne.
; (Cowp/ef rendus de V Académie des Sciences, t. CXXXVI, pp. llol,
1903.)
'Xi Journal de Pharmacie et de Chimie, n» du 1^' juin 1903, p. :i4l.
3} Hores Secrets, p. 21.
— 572 —
bres entièrement closes, soit en des sortes de tenli
toile dans lesquelles on faisait entrer le patient peu
qu'un parfumeur y allumait dans une poêle que
poignées de parfum doux ou commun.
Pour les lits, « matelats» coèttes )» et couverlur
autres objets trop volumineux pour passer à la le
et pas assez fragiles pour ne pouvoir supporter la
leur, on avait établi de' vaste fours qu'on chaii
modérément et dans lesquels les objets eo qned
étaient introduits et laissés ainsi pendant 24 heu
Enfin, pour Jç linge et certains vêtements, les I
nisles de Tépoque estimaient avec juste raison qu
lessive était bien suffisante pour les débarrasser de |
germe.
« Un des moyens le plus prompt, le plus como
<( et le plus efficace pour purifier les linges et
« habits et tout ce qui a servy aux malades pesliféjl
c( est de les faire bouillir dans l'eau commune resf
« environ d'un quart d'heure. Pour cetefTetily)
<( dans l'Hôpital des Malades un grand chaudron 1
u chaudière placée dessus un fourneau, qui ne serl
tt qu'à cet usage (1). »
C'est une vérité dont devraient bien se pénétrer
tains de nos hygiénistes modernes qui font eaci
passer à l'étuve à 120® des linges qui viennent de siï
une ébullition de plusieurs heures dans une solution
carbonate de soude ! Leurs ancêtres étaient plus
ques.
Une buanderie fonctionnait donc à coté des étu^
et des fours.
Quant aux objets qui ne pouvaient supporter m j
température des fours, ni le passage à la lessive, ni I
fumigations, on les exposait à l'air et au soleil peodil
40 jours, pressentant ainsi l'action antiseptique dei
lumière si bien démontrée par de récents travaux.
Les parfumeurs avaient aussi pour mission de pfl
céder sur place h la désinfection de** hahîtntîon*^.
(1) Le Capucin charitable^ p. 179.
r
— 573
I A cet effet, le capiiame de la santé ou son substîtu
Dait quérir les parfumeurs, et portant un bâton blanc à
inain, il les conduisait par la ville jusqu'à la maison
rfeetée.
; Les parfumeurs emmenaient avec eux un « écrivain »
llargé de dresser l'inventaire et un cheval pour porter
b bardes aux fours et le liage sale à la lessive.
I « Tous ces gens icy estant arrivez devant la porte de
lia maison qui doit être désinfectée, celuy qui les con-
duit doit aller quérir la clef chez le dizainier du quar-
tier, pour ouvrir la porte; cependant les voisins don-
oeot un peu de bois et du feu pour allumer devant la
porte... Le feu estant donc allumé devant la porte
r celuy qui doit entrer le premier prendra la poésie,
\ la remplira quasi de Parfum commun et brisé, la
r mettra sur le feu pour le faire un peu fondre et y
i fera prendre la flamme du feu avec un baston qu'il
I aura à l'autre main pour remuer ledit parfum; ce
t parfum estant allumé dans la poésie il fera le signe
\ de U sainte Croix et entrera pour fricasser cette Mé-
i gère de peste venue de Tenfer du péché, o
; Cette première fumigation préparatoire semble avoir
bourbulde purifier Tair pour permettre aux étuvistes
le pénétrer en sécurité dans la maison et de procéder
lune désinfection plus sérieuse.
I Les parfumeurs commencent donc par réunir dans
^e chambre à part les objets particulièrement sus-
pects. Cette chambre ne doit avoir ni fenêtre ni chemi-
pée, « que s'il y en a on les doit fermer et boucher et
« même toute autre ouverture afin que la fumée n'ayant
« point de sortie agisse plus fortement sur les dites
• choses». De plus, ils y tendent des cordes sur les-
quelles ils placent les couvertures, les tapis de table et
lutres choses semblaJoles. Quant aux matelas ayant
8«rvi au malade, « on doit les découdre tout autour
■ et au milieu et puis les mettre sur des cordes ou les
« élever sur des dossiers de chaises afin que la fumée
■ les pénètre plus intimement ». D'autres fois on les
~ 574 —
envoie simplement aux fours avec les autres objets dl
literie.
Pendant ce temps, le linge sale est mis en paqueta
pour être porté à la buanderie des étuves sous la son
veillance de Técrivain qui en fait le relevé.
La plume des lits de plumes et des oreillers aiosiqQt
la paille des paillasses sont jetées à la rue devant laporti
pour êtrebrûléescommeétantchosede peu d'împortanccj
La maison est nettoyée de fond en comble, les (NU^
quets grattés et les ordures jetées à la rue pour être
également brûlées avec la paille et les plumes. « Etit
(( ne faut pas appréhender que la fumée de ce feu porte
<( aucun dommage, car ce qui sort du feu ne peutjamak
« infecter. »
Les tables, les coffres et autres meubles sont frotléi
avec de bon vinaigre, puis les portes des armoires etleS
tiroirs sont ouverts pour laisser pénétrer la fumée dei
parfums.
La vaisselle et Targenterie sont plongées dans nn
chaudron d'eau bouillante. Quant aux tableaux, aui
glaces, aux objets d'orfèvrerie, aux habits « où il y aurai!
du passement ou broderies d'argent » qui pourraient se
détériorer sous l'action du parfum, on les transporte ao
grenier où ils restent exposés à l'air pendant vingt
jours.
Enfin le linge blanc est tiré des armoires et étendu sur
des cordes disposées dans les chambres.
D'autres fois, lorsqu'il n'y a pas de tentures, par exem-
ple dans les logis pauvres, les murs sont recrépis ou ao
moins lavés, comme aussi les boiseries, avec « Eau de]
« chaux où on aura mis saulge, rosmarin, thym, lavande
(( et autres bonnes herbes; le semblable sera fait des
d autres meubles de bois (1). »
Les choses étant ainsi disposées, les parfumeurs se
mettent à l'œuvre.
 cet effet, ils disposent dans les différentes chambres
{\) Le Cadet d'Apollon.
r
TX^
— 575 —
ï oa 5 livres de foin sec en forme de rond « à peu près
I d*uD pied et demi de diamëlre, que Ton foule et ap-
I planit autant que Ton peut avec les deux mains; puis
I on répand légèrement en toute la surface de ce rond
i Hc foin, plein deux escuèles de drogues préparées.
I Ces drogues ainsi répandues on les couvre avec une
I poignée de foin que Ton étend par dessus et que l'on
n foule derechef avec les deux mains; et puis on as-
I perge le tout avec du vinaigre afin que le foin ne brûle
k pas si vite et que les drogues aient le temps de se
fi consommer comme il faut. »
r Dans le cas où il y a des parquets, on a soin de dispo-
^r le foin sur un lit de sable ou de cendres ou de terre
i potier.
Ceci fait, le parfumeur met le feu aux divers par-
ftims en commençant par les chambres des élages supé-
rieurs, ferme soigneusement les portes et s'en va allu-
mer dans la rue le tas de paille de plumes et d'ordures
nssemblé devant la maison.
! La maison ainsi désinfectée est marquée d'une croix
looge et reste fermée pendant trois jours, puis est large-
ment aérée et rendue à ses propriétaires.
Après leur besogne faite, les parfumeurs se rendent
wx éluves pour y porter le linge sale et les objets qui
doivent passer aux fours et subissent eux-mômes ainsi
que le cheval une désinfection au parfum doux ou com-
mun avant de reprendre leur service.
Ne pensez-vous pas que ces procédés de désinfection
pourraient être avantageusement mis en pratique de
nos jours et qu'ils ne seraient pas tout aussi efficaces
«lue ces pulvérisations illusoires de sublimé et ces
fnmigalions formolées qui ne pénètrent pas?
le passe rapidement sur la quarantaine imposée aux
gens suspects, parents ou serviteurs ayant assisté le
ï^a^ade. Cette quarantaine, après avoir été effectivement
ie 40 jours, fut réduite à 20 et même à 10 jours. Elle
porlail alors le nom de dizaine; elle avait lieu àTIIôpi-
lai des suspects.
— 5"îG —
Les gens qui avaient la chance de guérir étaie
envoyés en convalescence à l'Hôpital de la Santé, apr
passage de leur linge et de leurs habits à l'eau \m
lante.
Puis guéris et suspects, ayant subi une demi!
fumigation au parfum doux, obtenaient la permissi
de rentrer dans leurs demeures désinfectées.
Jusqu'ici nous ne nous sommes occupés que des p
tiférés et des moyens employés pour arrêter la con
gion par la destruction des germes, et nous n'avons
dit des procédés préconisés pour se préserver du flé^
« C'est une maxime quasi aussi ancienne que
« Peste même, dit le Capucin charitable (1), que lep
« seur pour se garentir de ce mal contagieux, est de
« retirer promplemcnt du lieu où il est, d'aller dans
« pays éloigné ou il n'est pas, et d'en revenir tout
« plus tard que l'on peut. Cito, longe fuge^ tarde redeas
Mais mômei\ la campagne, le mal peut être transn
par les nombreux objets usuels apportés du deh<
surtout de la ville contaminée, par exemple parlamo
naie et par les lettres, et les fugitifs ont lieu d'être i
quiets. Pour les rassurer, le Père Maurice de Tolon le
donne les conseils suivants :
« L'or, l'argent et toutes autres sortes de monno
« doivent ôtre jettées dans le vinaigre ou dans Tea
M bouillante pour les purifier, d'autant que passant p
« les mains de tant de monde, elles contractent toujoui
(( quelque crasse qui s'amasse dans la graveureet si
tt roient capables de donner la Peste ayant été touché!
« par un pestiféré sans cette précaution ».
« Les lettres, après qu'on les aura fait ouvrir p4
« celuy qui les apporte, on les luy fera attacher à m
« bâton fendu par le bout pour être parfumées avfl
(( quelque sorte de parfum que ce soit : ou bien on Ici
« luy fera jetter dans le vinaigre : après quoy on ta
« fera seicher au feu ou au soleil. »
(i) P. 303.
r
— 577
Toutes ces mesures sanitaires étaient très logiques,
I faut le reconnaître, et n*ont pas peu contribué à
'extinction du fléau; elles étaient surtout propagées
par certains ordres religieux, tels que les Capucins,
IDutenus par les magistrats qui veillaient à leur appli-
BatioD, mais les médecins de Tépoque n'y prirent qu'une
hible part.
Si quelques-uns d'entre eux, comme l'auteur du
CaJét d'Apollon^ conseillaient d'observer les règles de
Eliygiène en nettoyant les rues et les maisons contami-
léês, la plupart regardaient ces précautions comme
butiles, ne voyant dans la peste que le résultat de la
eonjonction maligne des astres et de certaines éclipses
it soleil ou de lune.
Leur conduite pendant les épidémies fut loin d'être
exemplaire. C'est à qui échappera au devoir de soigner
les pestiférés. Il est vrai que tout médecin ou chirur-
gien qui avait commerce avec un pestiféré devait re-
loncerà sa clientèle ordinaire. Ils préféraient se réunir
pour discourir sur la cause du fléau, et les longues et
iaslidieuses dissertations qu'ils nous ont laissées sur ce
sujet font plus d'honneur à leur facilité d'élocution qu'à
Iftur esprit critique.
Ceux qui, la mort dans Tâme, consentaient à visiter
les malades, prenaient contre la contagion un luxe do
précautions ridicules.
* Les uns, dit A. Lepage (i), se servent, lorsqu'ils
approchent leurs inquiétants malades, de bâillons
d'herbes aromatiques qu'ils appliquent le plus élroite-
meut possible sur leurs lèvres et leurs narines, d'autres
entrent au logis du patient, advisent de faire bon feu
partout, puis arrivant au lit font porter devant soy un
réchaud plein de braises rouges et toujours tenir celui-
ci entre eux et les pestez », d'autres font faire autour
dm, durant leur visite, de « grands arrosements de
Maigre et de parfums ».
^) loc. ciL
— 578 —
Mais que dire du costume imaginé par Cbarlesj
rOrme, médecin de Louis XIII, et qui se comj
d'une sorte de chemise portée par-dessus les vèteme
et qui avait été trempée dans une composition oh
traient des sucs, des huiles et sept poudres dilTérente
par-dessus cette chemise, un vaste habit de maroqjl
«que le mauvais air pi'înètre difficilement »? Ainsi al
blé, notre docteur se mettait dans la bouche une gou
d'ail, de la rue dans le nez, de Tencens dans les oreilli
couvrait ses yeux de besicles et monté sur une mi
allait visiter ses clients (1).
N'est-il pas assez symbolique, ce prince de la scien
qui s'achemine gravement sous un accoutrement]
tesque, les yeux et les oreilles bouchés? Et si
figures allégoriques étaient encore de mode, n*est-cef
sous ces traits qu'il conviendrait de représenter
science médicale d'alors, portée par la routine, aveu|
à l'expérience, sourde aux bruits du dehors, protég
contre toute innovation et tout progrès par l'épaisi
carapace de son orgueil et de sa suffisance?
L. Grimbert.
BIBLIOGRAPHIE
Bulletin scientifique et industriel de la maison Roure- Bertrand /
de Grasse.
Le numéro d'avril contient dans sa première partie des recherj
ches scientifiques de MM. Charabot et Hébert sur la végétation de
plantes à parfums ; les auteurs établissent qu'il existe une reUliot^
ontre Tactivité de Téthérification et la diminution de la propordoii
dVau chez les plantes, et que c'est en assurant la iranspiratioil
que la fonction chlorophyllienne, favorise réthérificaiion : uo<|
(i) Plus tard, ce coutume étrange fut perfectionné par de l'Onoa
lui-même par l'addition d*un masque en maroquin, enreloppant toota
la tête et muni d'une sorte de nez d'un demi-pied de long « aJSn de éé-
tourner la malignité de Tair » et dans lequel étaient disposés def ptf"
fums. Deux trous fermés par des ferres étaient réservés pour la ^^
Une yariante de cet accoutrement fut portée par certains mèàtà^
pendant la peste de Marseille, c'est-à-dire un siècle après.
■■P^T"*»?^ -
— 579 —
lote sur la distribution de quelques substances organiques
bos le géranium^ de laquelle il résulte que chez, le géranium
;icidité volatile diminue lorsqu'on va de la feuille vers la tige, et
n outre que les composés terpéniques sont entièrement localisés
hns la feuille ; une analyse de trois essences des colonies fran»
^es reçues par M. Dybowski : d'Ocymum canum (Labiées),
provenant de Mayotte, do Clausena Wildenowii, et de Menthe
^vage des Comores dont la détermination botanique n'est pas
pDcore faite.
La partie industrielle contient des renseignements généraux
pir celte industrie florissante, des notes sur les huiles essentielles
M le? produits des colonies, sur les récoltes des fleurs et des
^tes aromatiques. La troisième partie est une revue des tia-
Itni récents sur les parfums et les huiles essentielles.
Cette maison continue d*heureux efl'orts pour faire préparer
dans nos colonies de nombreux produits d'importation étrangère.
A. R.
lakoolomanie {intoxication alcoolique latente), son traitement par le
sérum antiéthylique ; par le D' Sapelier, ex-chef de clinique
médicale de la Faculté, médecin de la maison départementale
de Nanterre, et le D' Dromard, ex-interne de la maison dépar-
tementale de Nanterre, interne des asiles d'aliénés de la
Vine(l).
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 3 Juin ^903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance imprinKie. — Elle comprend: le Jour-
wl de Pharmacie et de Chimie (2 numéros); le Bulle-
tin des Sciences p&armacolof/iques : les Bulletins des
Sùeiétés de Pharmacie de Bordeaux^ de Lyon, du Sud-
'&^ de Y Association des Docteurs en Pharmacie^ de la
Ckamhre syndicale et de la Société de prévoyance des
pharmaciens de Paris, de la Station agronomique de la
^re-Inférieure ; V Union Pharmaceutique el le Bulletin
cmmercinl; le PharmaceuticalJournal (4 numéros).
Le Président souhaite la bienvenue à M. Boagaalt,
récemment élu, qui assiste à la séance.
1) OcUTc Doin, 8, place do POdéon, Hari8-6«. 1 vol. in-i8 jésus, de
215 pages : 3 francs.
— 580 —
Invité, en qualité de président de la Société de Phar-
macie de Paris, au dîner annuel de la Société de Phar-,
macie de la Grande-Bretagne, M. Léger s'est rendaà
cette invitation le 9 mai dernier. Il a été, de la part de
nos confrères anglais, l'objet de grandes manifestations,
de sympathie qui Tout vivement touché, mais dont une
part, dit-il, revient à notre Société. Il retrace la physio-
nomie de la réunion à laquelle il a assisté ainsi que sa
visite aux laboratoires et collections de la Pkarmaen-
tical Society.
Communications, — M. Bourqaelot communique un
travail de M. Brachin sur les hydrates de carbone de la
noix muscade et du macis. Avec la muscade l'auteur
effectue un traitement préalable à l'éther qui laisse
38 p. 100 de beurre fourni par les graisses et les essences
et 62 p. 100 de poudre. Celle-ci, examinée méthodique-
ment, selon la technique décrite antérieurement par
M. Bourquelot, a fourni O^^Sô p. 100 de sucre de canne,
mais pas de glucoside dédoublable par Tinvertine; par
conlre,rhydrolyse faible avec SO*H* a donné du glucose
cristallisé venant en grande partie de l'amidon; quanta
rbydrolyse forte avec l'acide concentré, elle a permis
de caractériser, à côté du glucose, un pentosc qui
semble être le xylose et, par suite, de conclure à la pré-
sence de la xylane.
La môme série d'opérations pratiquées sur le macis
a donné 36 p. 100 d'une huile (graisses et essences) el
6i p. 100 de poudre. Celle-ci ne contient ni sucre de
canne ni glucoside; par contre, elle fourdit un corps à
pouvoir rotatoire très élevé (+ 240"*), qui possède toutes
les réactions d'une pectine, savoir : coagulation parla
pectase du suc de carotte; absence de coagulation après
décalcification ; coagulation par l'eau de baryte; cnfifl
production d'acide mucique par AzO^H. Il en résulte
que la muscade et le macis, contrairement à ce ^fxe ïon
aurait pu supposer, diiïèrent essentiellement décompo-
sition.
M. Schmidt expose de nouvelles observations rela-
pr^'""
581 —
tives à ractiou de la filicine brute sur le tœnia solium^
Ces observations viennent confirmer celles que l'auteur
;a publiées an térieuremeut au cours de son [étude de
f extrait de fougère mâle.
I MM. Sonnié-Moret et Boctiuillon donnent quelques
iindications sur le mode d'action de ce produit.
M. Léger présente divers échantillons d'aloès.
Sur la proposition de M. Petit, la Société félicite cha-
leureusement M. Coliû qui vient de recevoir la médaille
IHanbory en récompense de ses nombreux et importants
I travaux.
I Rapport sur les candidatures, — M. Garette expose
;les titres des candidats à la place de membre résidant;
iM. Colin fait connaître ceux des candidats correspon-
I dants nationaux.
Membres associés. — Sont proposés, comme membres
associés : MM. E. Caventou^ J. Chatin, Haller et Riche.
LISTE SES MEMBEES
gui COMPOSFNT
LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARU
MEMBRES RÉSIDANTS
DATES
de la
nomiDatioD.
MM.
Noms et a«lro5sos.
1860 Adrian, 11, rue de la Perle, III.
1864 Vigier (Pierre), 70, rue du Bac, VII.
Juillet 1869 Jungfleisch, 7i, rue du Cherche-Midi, VI.
Juillet 1870 Petit, 8, rue Favart, II.
Avril 1872 Vigier (Ferdinand), 12, boulevard Bonne-Nouvelle, X.
Octobre 1876 Martj, 10, avenue Bosquet, VII.
Février 1879 Burcker, 40, rue Denfert-Rochereau, V.
Juin 1879 Prunier, Pharmacie centrale des hôpitaux civils, V
.\oût 1879 Champigny, 19, rue Jacob, VI.
Décembre 18'/9 Chastaiiig, hôpital de la Pitié, V.
Janvier ■ 1880 Landrin, 76, rue d'Amsterdam, IX.
Février 1880 Portes, hôpital Saint-Louis, X.
Mars 1880 Leroy, 3, rue de Cluny, V.
Juin 1881 Schmidt. 2i, boulevard du Temple, lil.
Juillet 1881 Crinon, 45, rue de Turenne, III.
Novembre 1881 Thibaut, 76, rue des Petits-Champs, I.
Janvier 1882 Lextreit, hôpital Saint-Antoine, XII.
Décembre 1882 Viiliers, 30, avenue de l'Observatoire, V.
Février 1883 Bourquelot, hôpital Ladnnec, VII.
Février 1883 Guinochet, hôpital de la Charité, VI.
Février 1883 Hogg, 62, avenue des Champs-Elysées, VIII.
Février 18H3 Leidié, hôpital Necker, XV.
Février 1883 Moissan, 7, rue Vauquelin, V.
Avril « 1883 Quesneville, asile Sainte-Anue, XIV.
Mai 1883 bouchardat, 108, boulevard Saint-Germain, Vf.
Avril 1884 Collin, 41 bis, rue de Pans, à Colombes.
Mai 1884 Sonnerat, 16, rue Gaillon, II.
Juin 1884 Preud'homme, 29, rue Saint-Denis, I.
Décembre 1884 Léger, hôpital Beaujon, VIII.
Mars 1883 A. Rousseau-Langwelt. 34, rue de Rome, VIII.
Mars 1886 Viron, hûpiial de la Salpétriére, XIlI.
Mari 1886 Bocquillon, 2 6t>, rue Blanche, IX.
Avril 1887 Patem, hôpital Lariboisiére, X.
Février 1888 Grimbert, hôpital Cochin, XIV.
Juillet 1888 Morellet, 3, boulevard Henri-Quatre, IV.
Juin 1889 Barillé, hôpital militaire Saint-Martin, X.
Juillet 1889 Dumoulhiers, 19, rue de Bourgogne, VII.
r
583 —
DATES
oomiDAiion. NoniB et adresses.
-^— - — MM.
!?ovembre 1889 Géha), liôpiul Boucicaut, XV.
péoembre 1880 Berlioz, 3, rue de la Tour-des- Dames, IX.
Mcembre 1891 Lafont, Maternité, XIV.
Décembre 1893 Iléret, hôpital Trousseau, XII.
Décembre 1894 Villejean, hôpital de THôtel-Dieu, IV.
Décembre 1895 Moureu, 84, boulevard Saint- Germain, V.
ÂTril 1896 Lafay, 54, rue de la Chaussée-d'Ântin, IX.
Décembre 18U6 Voirj, "î5, avenue de la République, XI.
Avril 1897 Sonnié-Moret, hôpital des Enfants-Malade-», XV.
Xorembre 1891 Moreîgne, 5;', boulevard Pasteur, XV.
Ittin 1898 Georges, hôpital militaire du Val-de-Grâcc, V.
Avril 1900 Guerbet, hôpital Bichat, XVIII.
Jaillet 1900 Lèpinois, 7, rue de la P'euillade, I.
.\oôt 1900 Choaj, 20, boulevard du Montparnasse, XV.
Octobre 1900 Cousin, hôpital Broussais, XIV.
Mars 1901 Vaiidin, 58, boulevard Saint-Michel, VI.
Xû 1901 Gasselin, Maison de Santé, X.
Novembre 1901 Patrouillard, 7, rue Sainte-Marie, à Courbevoie.
Décembre 1902 François (M.j, hôpital Broca, XIII.
Avril 1903 Carette, 89. boulevard du Montparnasse.
.Vai 1903 Bougault (J.), hôpital Ilérold, XIX.
MEMBRES HONORAIRES
MM.
Comar.
Hottot.
Vincent.
IWO Guichard, ai, rue de la Bourgo«?ne, à Meudon.
1900 DuquesncI, à Sousse (Tunisie).
1900 Schœurrcie, à Livry (Seine-ct-Oise).
1903 Delpech, 23. rue du Bac, VII.
l9o3 Marcotte, 90, rue du Fauhourg-Sainl-Honoré, VIII.
1903 Boymond, 15 >, boulevard Ilaussmann, VIII.
1903 Yvon, 26, avenue de l'Observatoire, XIV.
MEMBRES ASSOCIES
MM.
Berthelot, membre de l'Institut.
1891 Bornet, membre de l'Institut.
1891 Gautier, membre de l'Institut.
1900 Guignard, membre de Tlnstilut.
1903 Caventou, membre de TAcadémie de médecine.
1903 (.'haiin J., membre de l'Institut.
1903 llaller, membre de l'Institut.
I90J Riche, membre de TAcadémic de iiiôilccine.
584 —
MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX
MM.
Aiidouarcl, à Nanles.
Anlhoine, à Ch&teauroux, 1894.
Arnould, à Hain (Somme). 1893.
Araozan ((K), à Bordeaux, 1903.
Astruc, à Montpellier, 1903.
Halland, à Paris. 1811.
Bardy, à Saint-bié.
Barthe, à Bordeaux, 1893.
Battandier, à Alj^er, 1901.
Béchamp, n Paris, 1890.
Benoît, à Joigny, 1816.
Bernhard, à Elrepajçny (Eure), * 893.
Bernou, à Chàteaubriant, 1888.
Boudier (Em.), à Montmorency
(S.-et-O.).
Bouyssonie, à La Uaufie (Loi).
Bretet, à Vichy (Allier), 1S13.
Brsemer, à Toulouse, 1899.
Brunotte, à Nancy, 1901.
Capdeville, à Aix, 1887.
Caries, à Bordeaux, 1813.
Carpenlier, à Sainl-Quenlin, 1889.
Causse, k Lyon, 1894.
Gazeneuve, à Lyon, 1811.
Charbonnier, à Caen, 1901.
Chaumeil (Am.), à Annonay (Ar-
dèche), 1903.
Comère, à Toulouse, 1893.
Coreiljà Toulon, 189G.
Cotton, à Lyon, 1814.
David, à Montpellier, 1892.
Debionne (J.), & Amiens, 1901.
Demandre, à Dijon, 1901.
Denigès, à Bordeaux, 189o.
Domergue, à Marseille, 1892.
Duboys, à Limoges, 1818.
Dupain, à La-Mothe-Saint-Iléray
(Deux-Sèvres), 1900.
Dupuy (Edm.), à Toulouse, 1881.
Dupuy (B.). à Paris, 1888.
Ferrer, à Perpignan, 1881*
Fleury, a Nanles, 1816.
Fleury(E.), à Rennes, 1901.
Gascard, à Rouen, 1894.
Gautrelet, à Paris, 1893.
Georgetï, à Bohain (Aisne), 188i.
Gérard, à Lyon, 1881.
Gérard (Ern.), à Lille, 1892.
MM.
Gilbert, à Moulins. 1903.
Girard (Gilb.), à ParU, 1S92.
GodtVin, à Nancy, 190 L
Gondard, à Lizy-sur-Ourcq (I
et-Mame), 1882.
Goris, à Angicourt (Seine-et-Ou^
1903.
Grandval, à Reims, 1881.
Guillot, à LyoD, juin i»9S.
Guigues (P.), à Bejronth, 1901.
Harlay (Victor), à Cb arle ville, IM
Hérail, k Alger, 189(i.
Huguet, à Clermont-Perrand, IttS.
Jacquemin, à Nancy, 1888.
Jailin, à Montpellier, 1900.
KaufTeiseD, à Dijon, 1901.
Labessc, à Angers, 1901.
Lacour, à Versailles, 1881.
Lacroix (Antoine), à MAcon.
La Hache, à Marseille, 1899.
Lajoux, à Reims, 1881.
Lambert, asile de Bron ;Rfaûii«^
1901.
Lamothe, à Garlin (Basses-Pjre-
nées).
Lebeuf, à Rayonne, 1814.
Lenorniand, à Rennes, 1901.
Leprince, à Paris, 1889.
Lieutard, à Viucennes.
Malbot, à Alger, 1900.
Mallat, à Beauregard, 189a.
Magnes-Lahens, à Toulouse.
Malméjac (F.), à Sélif, 1901.
Mansier, à Gannat (Allier), 1901
Maronneau (G.), à l'hôpital militvK
de Mostaganem, 1901.
Masse, à Vendôme, 1886.
Ménier, à Nantes, 1901.
Monceaux, à Auxerre.
Mordagne, à Castelnaudar)*, I8S1
Nardin, à Besançon, 1893.
Pajot (Alfred), k Amiens, 1901.
Pannetier, à Commentrv (.\llicr..
1896.
Pinard, àAngouléme, 1903.
Planchon (Louis), à Montpellier.
1892.
Plauchud, à Forcalquier, 1871.
r
— 585 —
MM. MM.
^rothiére, à Tarare (Rh6ne), 1895. Sigalas, à Bordeaux, 1903.
Ubot, à Versailles. Simon, à Lyon, 1888.
Ubr, i Moulins, 1887. Tardieu, à Sisteron, 1898.
lambaad. à Poitiers, 1892. Thouvenin (M.), à Besançon, 1901.
tégis, à Carcassonne, 1896. Turie, 1895.
tNtech, à Marseille, 1901. Verne, à Grenoble, 1892.
tsMer, à Paris, i892. Viaud, à Nantes, 1901.
fcooan, à Lyon, 1894. Vidal, à Ecully (Rhône).
kbraidt, à Lille, 1815. Vizern, i Marseille, 1892.
fehlagdenhauflen, à Nancy, 1876. V^arin, à Villier8-s.-Marne, 1903.
lEIBSES CORRESPONDANTS ÉTRAN&ËRS
Allemagne. .
Bllf. MM.
lKkurte(H.), à Braunsweig, 1901. Schaer (Ed.), à. Strasbourg, 1893.
Mebrdch (O.), à Berlin, 4893. Schmidt (Ernest), à Marbourg, 1893.
Ibrggrafr, à Berlin, 1867. Thoms (Hermann), à Berlin, 1901
Amérique du Sud.
tttpalo, i Saint-Paul (Brésil), 1889.
Autriclie.
Biioboabeck (Aug.), à Prague, Heger (Hans), Vienne, 1901.
. «M. Mœller (J ), Graz, 1901.
Dittfkh (Jos.), à Prague. Vogl (Aug.), à Vienne.
Fiigner (Ch.), à Prague, 1892.
Belgique.
^Tlaots, à Louvains, 1903. Duyk, à Bruxelles, 1898.
Dersenlle, à Bruxelles, 1898. Ranwez (F.), à Lonvain, 1898.
Grande-Bretagne.
Mu Mister (Donald), à Cambridge, Creenish (H.). Londres, 1903.
^903. ' Griflith, à Dublin, 1876. '
J^tfield, à Londres, 1867. GrifTiths, à Londres, 1899.
Cdrteighe (J.), à Londres, 1867.
Danemark.
Kdller (H. J.), à Copenhague. Rœmers, à Aarhus, 1903.
Égsrpte.
lÛtouri, à Alexandrie, 1900.
^wm. di Phturm. et de Chim, 6« siaiB, t. XVII. (15 jain i003.J 38
"H
— 586 —
Espagne.
MM. MM.
Codina 7 Langlin, & 6arcelone,i903. Joaquim Olmedilla j Puig, Nadrif
Iniguez (Francisco), à Madrid, 1899.
1888. Vasquez, à Santiago, 187(î.
États-Unis.
Figueroa de (Dolorès), à Cuba, Remington (Joa.), à Phiiadelfil
1888. 1893.
Grèce.
Dambergis, à Athènes, 1903.
Guatemala.
Melgar, à Guatemala, 1901.
Hollande.
Greshoff, à Harlem, 1903. L. Van Itallie, à Rotterdam, 191
Italie.
Balbiano, à Rome, 1901. Mosca^ à Turin, 1861.
Luigi d'Emilio, à Naples, 1885. Vitali, à Bologne, 1894.
Portugal.
Estaccio, à Lisbonne, 1884. Ferrera da Silva, à Porto, 1891
Roumanie.
Altan (Ant.), à Bucharest, 1901. Torjescu, à Bucharest, 1892.
Russie.
Davidof (D.), à Varsovie, 1898. Trapp(D'von),àSaint-PétersboBf.
Ferein, à Moscou, 1901. Tikomirof, à Moscou, 1893.
Poehl (Al.), à Saint-Pétersbourg,
1898.
Suède et Norvège.
Poulsson, à Kristiania (Norvège), Waller, à Vexio (Suéde), 1903.
1903.
Suisse.
Buhrer, & Clarens (Vaud), 1903. Studer, à Berne, 1867.
Keller (G. G.,), à Zurich, 1898. Tschircb, à Berne, 1893.
Turquie.
Apery, à Gonstantinople, 1891. Panas, à Smjrne, 1887.
Bonkowski, à Gonstantinople, 1898.
— 587 —
COMPOSITIOlï DU BÏÏEEAÏÏ
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
depuis l*année 1824.
a*«. Préwdflïsu (1).
im HoLîquet.
ini Pelletier.
mê fi.judet neveu.
imsSérullas.
;i8M Vircy.
i831 Lodibert.
i^ Robinet.
;i833Bâjet.
^WW Chéreau.
; 1833 Reymond.
i 1836 Bussj.
[l831Dizé.
1 1838 Cap.
^1839 Fauché.
1 1840 Soubciran. Vée.
1 1841 Gaibourt.
\ 184Ï Polouze.
1843 Bontron-Char-
*^ Frémy père.
«nnneU.
Boutron.
BJondeau.
Robinet,
Guibouru
Dublanc jeune.
Soubeiran.
Henry fiJs.
Lecanu.
Chevallier.
J. Pelouze.
Cap.
F. Boudet.
Vallet.
Dubail.
Hottot.
Secrétairec
génëranz.
Robiquet.
Henry.
Robiquet.
Quévenne.
Desmarest.
Foy,
Bouc bardât père.
Mia^he.
Buignet.
Trésoriers (2).
Moringlane.
Martin.
Robiquet. Martin.
» )»
j Robiquet.
/ Soubeiran. **
» Taasard.
Soubeir&a.
(i)i
i Pfirtdioi WS^™. H *'''"'"*• '?"** *'*°' '« vice-président de l'année
fflPou?'<Znuf«,?*f''''"'^ !î°°' Ç"» «" •'«80''» <r«tre portés.
W l-our compléter le bureau il y a ïieu dindiquer les afchivUtes :
^mTuv B*T'- . D« 1891 à 1899 Schmidt.
— 588 —
An-
Secrétaires
Secrétaires
nées. Présidents.
annuels.
1841 Gaultier de Clau
bry.
Véron.
»
1848 Boutigny.
Deschamps.
1849 Blondeau.
Grassi.
»
1850 Hottot.
Huraut.
1851 Félix Boudet.
Robiquet fils.
1852 Vuaflard.
Mayet père.
»
1853 Bouchardat père
. Ducom.
»
1854 Cadet-Gassicourt. Réveil.
»
1855 Buignet.
Paul Blondeau.
9
1856 Dubail.
Lefort.
Buignet.
1857 Soubeiran.
Regnauld.
»
1858 ChatiD.
Baudrimont.
»
1859 Foy.
Hottot fds.
»
1860 Dublanc.
Léon Soubeiran.
»
1861 Goblej.
A. Vée.
»
1862 Poggiale.
Latour.
)»
1863 Schaeuffèle père
. Lebaigue.
»
1864 Boudet fils.
Hébert.
»
1865 Robinet.
Roussin.
Buignet.
1866 Tassard.
Marais.
»
1867 Guibourt.
Adrian.
»
1868 Bussy.
?
V
1869 Mayet père.
Coulier.
»
1870 Mialhe.
Méhu.
»
1871 Lefort.
Mortreux.
»
1872 Stanislas Martin. Bourgoin.
»
1873 Grassi.
P. Vigier.
»
1874 Regnauld.
Duquesnel.
»
1875 Planchon.
F. Wûrtz.
»
1876 Coulier.
F. Vigier.
Buignet.
Planchon.
1877 Marais.
Petit.
»
1878 Méhu.
Marty.
»
1879 Blondeau.
Vidau.
»
1880 Bourgoin.
Guichard.
»
1881 Petit.
Yvon.
»
1882 P. Vigier,
Delpech.
»
1883 JuDgfleisch.
Prunier.
»
1884 Marty.
Boymond.
»
1885 Sarradin.
Champigny
»
1886 Prunier.
Portes.
»
1887 Desnoix.
Thibaut.
»
1888 Delpech.
Bourquelot.
Planchon.
1889 G. Bouchardat.
Schmidt.
»
1890 F. Vigier.
Grimbert.
»
1891 Moissan.
Léger.
»
1892 Portes.
Leidié.
Planchon.
1893 Bûrcker.
Béhal.
»
1894 Boymond.
Leroy.
»
Trésorieit.1
Desooix.
Desnoix.
Dreycr.
Dreyer.
Leroy.
r
An-
aétt Présidents.
1895 Julliard.
1896 Villiere.
1897 Sonaerat.
1898 Bourquelot.
1899 Leidié.
1900 Plaochon.
1901 Yvon.
1902 Guichard.
1903 Léger.
— 589 -
Seorëtaires
aonaels.
Patein.
Viron.
Guinochet.
Bocquillon.
Voiry.
Barillé.
Moureu.
Georges.
Choay.
Secrétaires
généraux
Bourquelot.
Tréforiors
Vaudin.
BUREAU POUR 1903
Président :
Vice' Président :
Secrétaire général:
Trésorier :
Archiviste :
Secrétaire annuel:
MM.
Léger.
Lanobin.
BoimotTKLOT.
Vaudin.
guinochbt.
Choay.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du H mai 1903 {C. R., t. CXXXVI).
— Nouvelles éttides sur une loi relative aux forces élec-
tromatrices développées par les actions réciproques des dis-
solutions salines ;ipsLT M. Bekthelot (p. 1109). — Nom-
breuses expériences démontrant la relation E = 6i + 62
entre la force électromotrice (E) développée par l'action
d'un acide sur une base, et les forces développées par
l* action du sel correspondant, d'une part, sur Tacide (6|),
«t d'autre part sur la base (62).
— Sur Vexistence^ dans les radiations émises par un
^ Auer^ de rayons traversant les métaux^ le boiSy etc. ;
parM. R.Blondlot(p. H20). — L'auteur montre l'exis-
tence, par la mesure des indices de réfraction dans le
quartz, de quatre espèces de radiations^ susceptibles de
traverser les métaux, le bois, la fluorine, le soufre, etc..
— 890 —
n
pris sous des épaisseurs atteignant parfois plusieurs
millimètres.
— Sur réleetrolyse desmlfures alcalins; par HM.A«
Brochet et G. Ranson (p. 1134). — L'électrolyse d^Qt
sulfure alcalin donne à Tanode, suivant les conditiom
de concentration* soit du soufre, soit des composai
d'oxydation allant jusqu'à l'acide sulfurique .
— Sur V alcool benzène azo-orthobenzylique et sur m
transformation en phénylindazol et en azo-diphényln
thane; par M. P. Freundler (p. 1136). — L'alcool ai
question a été obtenu par condensation du nitroso-
benzène avec Talcool ()-aminobenzylique (Pf. 77*). Par
déshydratation il donne du phénylindazol (Pf. 82^) et de
l'azodiphénylméthane (Pf. 76°).
— Dérivés organo^métalliques des hydrocarbures aro-
matiques dihalogénés dans le noyau. Action de Viode; par
M. F. BoDRoux (p. 1138). — Le magnésium donne avec
le dibromobenzène un dérivé organo-métallique, qui
par action de Tiode fournit le bromoiodobenzène. Le
dibromonaphtalène donne de même le bromoiodo-
naphtalène.
— Sur la méthylation du ylutaconate €téthyle;pwr M. E.
Blâise (p. 1140). — Explication du processus de li
formation des acides 2,2 et 2,4 diméthylglutaconiques
et de l'acide triméthylé. (Voir ce Journal^ [6], t. XVIl,
p. 400.)
— De l'action successive des acides et des fermenU
solubles sur les polysaccharides à poids moléculaire élesé;
par MM. E. Bourquelot et H. Hérissby (p. 1143).—
Voir un prochain numéro de ce Journal.
— Dédoublement diastasique du salol; par M. E. Pozs-
EscoT (p. 1146). — Les lipases végétales ne dédou-
blent pas les éthers phénoliques; le salol notamment
n'est pas attaqué. (Voir ce Journal j [6], t. XVB,
p. 232.)
— Sur l'absorption de Vantitoxine tétanique par Ui
plaies ; action immunisante du sérum antitétanique sec^
employé au pansement des plaies tétanigènes; par M. A.
— 591 —
Calmette (p. il50). — Voir un prochain numéro de ce
JowmaL
*- Sur la réversibilité des actions lipoly tiques ; par
M. H. PoTTEviw (p. 1152). — Un extrait glycérine de
fsncréas employé en excès suffisant est susceptible de
produire Péthérification de Tacide oléique par la gly-
eérine.
— In/lueuee de la farmaldéàyde sur la végétation de la
mmtarde blanche; par MM. Bouilhac et Giustiniani
^« 1155). — L'aldéhyde formique peut servir d'ali-
ment hydrocarboné à la moutarde blanche et lui per-
mettre de prospérer lorsque, la plante étant insuffisam-
flient éclairée, Tassimilation chlorophyllienne devient
difficile.
— Peut^n modifier les habitudes des plantes par la
freffeF]^BV M. L. Daniel (p. 1157). — La greffe peut
farfois modifier notablement les caractères du greffon
jrt du sujet.
— Sur T incendie spontané de ballons pendant Vatter^
riêsaçe; par M. W. de Fonvielle (p. 1.159). — Cet acci-
ieat est attribué à Taccumulation d'électricité à la
partie supérieure du ballon et à la décharge brusque
avec étincelle qui s*ensuit, lorsque la distance explosive
est atteinte; ceci se produit le plus souvent au moment
de l'atterrissage quand le pilote, en communication
avec la terre, veut ouvrir la soupape pour donner libre
issue au résidu de gaz.
-— Sur la culture de la truffe; par M. E. Boulanger
[ouverture d'un pli cacheté déposé le 10 décembre 1900).
— L auteur a réussi à faire germer les spores delà
truffe, et il décrit le mycélium du Tuber melanosporum
et Tuber uncinatum. Il a fait des essais de culture sur
plusieurs hectares de bois de chênes.
Séance du 18 mai 1903 {C. fl., t. CXXXVI).
-- Conductibilité et ionisation résiduelle de la paraffine
tolitfe, sous V influence du rayonnement du radium; par
M. H. Becquerel (p. 1173). — La paraffine solide
— 592 —
devient conductrice lorsqu'elle est traversée
rayonnement du radium, et on observe en outre
après le momenl où l'influence radiante a cessé d
la paraffine conserve une conductibilité qui dimii
rapidement, mais reste cependant appréciable pendi
une demi-heure environ.
— Préparation et propriétés du césium-ammonium à
du rubidium-ammonium; par M. H. Moissan (p. 1(77).
— Pour la préparation, on fait arriver l'ammoniae
liquéfié au contact du métal brillant, passé au préalaUe
à la filière dans un courant de CO' sec.
— Electrolyse des sulfures alcaliruh-terreux; piiî
MM. A. Brochet et G. Ranson (p. H95). — Grande
analogie avec le sulfure de sodium; mais dans le eil
présent, les produits étant insolubles se déposent sur
l'anode. (Voir séance précédente, H mai 1903.)
— Sur un nouveau procédé pour le dosouge des corjs.
halogènes dans les composés organiques ; par MM. H. Bao^
BiGNY et G. Chavanne (p. 1497). — Voir un prochain
numéro de ce Journal.
— Action du chlorure (Téthyloxalyle sur Us comhttm*
sons organo-magnésiennes mixtes; par M. V. Grigsub
(p. 1200). — Celte réaction donne naissance à des
acides glycoliques substitués.
— Action des bases alcalino-terreuses sur Us sdt
alcalinO'terreux des acides pyrogaUoUsulfoniques; ptf
M. M. Delage (p. 1202). — L'auteur décrit six produite
d'oxydation colorés obtenus dans cette action.
— Nouveau procédé de dosage de la glycérine ; parM. A»
BmsiNE (p. 1204). — Action de la chaux potassée à SSO*
sur la glycérine, donnant naissance à un mélange d'hy-
drogène et de méthane.
— Recherche du plomb et du manganèse; par M. A.
Tbillat (p. 1205). — Basée sur la coloration bleue
stable que fournissent les oxydes PbO*, MnO*, en sok-
tion acétique, avec la base tétraméthylée du diphényl-
méthane CW [C«H*Az(CH')^'.
— Sur la physiologie comparée des deux rein; pw
r
— 593 —
M. J. Albarban (p. 1207). — Dans Tunité de temps,
es deax reins sécrètent des quantités d'urine diffé-
fentes ayant une composition dissemblable ; le rein qui
bomit le plus d'urine sécrète un liquide moins con-
J. B.
ÂCADËMIE DE MÉDECINE
Rapport sur un projet d'arrangement international,
relatif à Tunification de la formule des médicaments
kéroïques, au nom de la Commission des médicaments
fléroïques, composée de MM. Bourquelot, Brouardel,
Gariel, Marty, Pocchet, Riche et Yvon, rapporteur (1).
^ Dans la séance du 10 février 1903, M. le Ministre de
rinstniction publique a fait connaître à l'Académie que
M. le Ministre des Affaires étrangères venait de l'infor-
Ber qu'à la suite de la réunion, au mois de septembre
dernier, de la Conférence internationale pour Tunifica-
tion de la formule des médicaments héroïques, il avait
été signé à Bruxelles un protocole soumettant un avant-
projet d'arrangement international aux gouvernements
représentés à cette Conférence. A cet effet, le gouverne-
ment belge a fait dresser un projet destiné à donner le
caractère d'un engagement international aux résolutions
consignées dans le protocole précité.
M. le Ministre a soumis à TAcadémie les dispositions
du projet en question, et l'a priée de lui indiquer s'il
« parait y avoir lieu pour le gouvernement de la Répu-
Wiqnede conclure une convention sur cette matière, et
«ans le sens des propositions du gouvernement belge ».
Pour répondre à la demande de M. le Ministre
de Hnstruction publique, vous avez, dans cette
ïûème séance, nommé une Commission composée de
*M. Bourquelot, Brouardel, Gariel, Marty, Pouchet,
Riche et Yvon. Cette Commission a tenu trois séances,
(1) Journ, de Pharm, et Chim,, [6], t. XVl, p. 337,353.
— 594 —
dans le cours desquelles ont été successivement exanî^l
nés et discutés les divers points qui constituent le pi
d'arrangement élaboré par le gouvernement belge,
procès-verbaux ont été rédigés et annexés an dossier.
Le projet d'arrangement relatif à Tunification
mule des médicaments héroïques comprend sixarticiei:
Article premier. — Les substances médicamentensd
inscrites au tableau seront désignées, dans la Pharma-
copée publiée par chacun des Etats contractants, so«
les dénominations latines employées dans ce tableau, et
répondront aux prescriptions indiquées en regard. Soi
le tableau comprenant 49 substances et préparations qd
ont été unifiées.
Art. il — En ce qui concerne les substances autrei"
que celles figurant au tableau compris dans rarticlel^
et qui viendraient à être inscrites dans les Pharmaco*'
pées, les Etats contractants s'engagent à rendre appli-
cables les règles suivantes :
a) Il ne sera pas donné à un médicament héroïque la
forme de vin médicinal.
b) Les teintures des drogues héroïques seront prépa-
rées à 10 p. 100 et par percolation.
c) Les extraits fluides des drogues héroïques seront
préparés à 100 p. 100.
Art. III. — Les pays contractants adopteront ua
compte-gouttes normal dont le diamètre extérieur da
tube d'écoulement sera exactement de 3"" ; c'est-à-dire
qui, à la température de 15** centigrades et avec de Tcau
distillée, donnera 20 gouttes par gramme.
Art. IV. — Les Etats qui n'ont pas pris part au pré-
sent arrangement sont admis à y adhérer sur leur
demande. Cette adhésion sera notifiée par la voie diplo-
matique au gouvernement belge, et par celui-ci aux
autres gouvernements signataires.
Art. V. — Le présent arrangement sera ratifié, elles
ratifications en seront déposées à Bruxelles, au Ministère
des Affaires étrangères, le plus tôt possible, et au plo5
tard dans un délai de six mois, à compter du jour de la
— 595 —
itarc. Dès la clôture du procès-verbal de dépôt des
cations, rarrangement entrera en vigueur entre les
8 qui l'auront ratifié. II est entendu que les disposi-
sdes articles I, II et III ne deviendront obligatoires,
r chacun des Etats contractants, que lors de la publi-
OQ d'une nouvelle édition ou d'un supplément de sa
trmacopée.
BT. VI. — Dans le cas où l'une ou l'autre des parties
tractantes dénoncerait le présent arrangement, cette
nciation n'aurait d'effet qu'à son égard , et seulement
mois après le jour où cette dénonciation aura été
fiée au gouvernement belge,
^s divers articles ont été examinés successivement :
deux premiers ont donné lieu à l'échange de nom-
(uses observations, à la suite desquelles la Commis-
pensé qu'il y aurait lieu de faire quelques réserves
le dosage des préparations di^acomt^ de noix vomique
'opittm.
)ËUe a pensé que, lors de la réunion d'une nouvelle
inférence, les délégués devront appeler l'attention de
bTs collègues étrangers sur ces trois points; mais elle
lime que l'œuvre de la Conférence qui s'est réunie à
tixelles mérite entièrement votre approbation, et, à
laanimité, vous propose de voter le projet ci-dessus.
L'Académie a adopté les conclusions de ce projet
lurangement.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 13 mai 1903.
Qansgane note sur une préparation aqueuse de menthol^
• Brocadet critique la formule suivante recommandée
M.deCrésantignes :
Menthol 0«f,a3 à 0ir,05
Teiniure de qniUaia 5»'
Olycérine neutre 108'
Btn distillée > q. s. pour 125««.
— 596 —
Or, les deux glucosides, la sapotoxîne et Tacide qoile
lajique, contenus dans Técorce de quillaïa,sont toxiq
et, en raison de ce fait, la commission du Codex a proi
crit l'emploi de cette substance pour les préparations del
tinées à-l'usage interne.
M. Brocadet a expérimenté, pour émulsionner lemei
thol, les teintures de saponaire, de salsepareille et
polygala.
La teinture de salsepareille, obtenue en faisant n
cérer une partie de salsepareille concassée dans troi
parties d'alcool à 80"", est celle qui lui a donné les mtê
leurs résultats.
La potion suivante
Menthol 0^03
Teinture de salsepareille S**
Sirop de fleur d*oranger 2S^
Eau distillée 100»'
constitue une préparation stable et parfaitement liifr
pide, très bien supportée par les malades, et très efficart
contre les vomissements nerveux. Une cuillerée à potagi
toutes les heures.
M. Patein présente quelques remarques sur la Dot»
récente de M. J. Regnault intitulée : calomel et sel marin.
Les observations rapportées M. Regnault ne sontnal-j
lement concluantes; les accidents décrits ne démonlreri
pas la transformation du calomel en sublimé dans b
tube digestif sous l'influence du chlorure de sudii/iDf
transformation que les expériences chimiques ne pe^
mettent d'ailleurs pas de réaliser dans ces conditions. Il
s'agit bien plutôt de troubles d'hépatisme que d'intoxi-
cation par le sublimé.
En tout cas, si la transformation du calomel était
vraiment la cause des phénomènes observés, elle sem^
plutôt due aux jaunes d'œufs qu'au sel ingéré par Iw
malades.
M. Hendelssohn (de Moscou) lit un travailleur lataUnff
thérapeutique de la strychnine dans le traitement d€8mata(^
du système nerveux.
r
— 597 —
' Quand ]a physiologie eut fait connaître les effets
iniques et convulsivants de la strychnine, on prescrivit
It alcaloïde dans tous les cas de paralysie ; mais on
'•perçut que le remède était sans action sur les trou-
Ic^ de ce genre et on l'abandonna. Pourtant lastry-
hniDe mérite d'être utilisée en thérapeutique. Non seu-
Hnent elle possède un pouvoir excito-moteur et téta-
isant, mais elle exerce une véritable action régulatrice
|v la production des mouvements réflexes et une action
IDordinatrice sur les actes de la locomotion volontaire,
pie est donc indiquée surtout dans le traitement des
ilaxiques.
Depuis quinze ans, M. Mendeissohn prescrit le sulfate
m le nitrate de strychnine soit en injections hypoder-
iiqaes, soit en ingestion stomacale, à des doses quo-
Miennes faibles, de 1/2 milligramme à 1/2 centigramme.
Lesrésultats obtenus dans le traitement du tabès sontre-
Mrquables: Tincoordination motrice diminue dans de
krges proportions. La médication a pu être continuée
très longtemps sans symptômes d'accumulation et d*in-
loxication .
Dans la paralysie agitante au début, dans les trem-
Uements, les effets sont également salutaires.
Enfin, dans Tépilepsie commune, due à des troubles
Ârculatoires cérébraux, la strychnine diminue manifes-
tement le nombre et l'intensité des accès, elle relève les
forces et l'étal général du malade. Cette action, en ap-
parence, paradoxale, s'explique sans doute par une
végulation de la circulation cérébrale. La strychnine
ne donne d'ailleurs pas de résultat contre l'épilepsie
organique, due à des lésions de Pécorce.
M. Bardât présente, au nom de M. TrioUet, des am-
poules en étain destinées à contenir des liquides injec-
tables. On y fixe une aiguille et on injecte le liquide par
simple pression des doigts, comme s'il s'agissait de vider
UD tube de couleur.
M. Crinon fait remarquer que, ces ampoules n'é-
tant pas transparentes, on ne sait jamais, avant d'in-
— 598 —
jecter, dans quel état se trouve le liquide intérii
M. Lafay présente, au nom de MM. L. Jullien
F. Berlioz, un travail intitulé : Nouveaux seU
pour infections solubles.
Ces sels sont les suivants :
1® CacodyUhydrargyre. — Cacodylo-mercurale d'aiÉ^
monium obtenu en utilisant la propriété du cacodylaM
d'ammonium de se combiner avec l'oxyde de mercofs»:
La formule est :
(CH»)«
^ 0Az»Hg
Poudre blanc giisâtre, très soluble dans Teau. Teneur
mercurielle ; 56 p. 100. Dose 0«%01 à Ok%02 par injefr;
lion.
2* Chlorhydrargyre. — Chloromercurate d'ammo-
nium préparé en faisant dissoudre à chaud Toxydet
jaune dans une solution de sel ammoniac. Formule:
HgCP2(AzH*Cl).
Teneur mercurielle : 53 p. 100. Très peu toxique,
ce sel ne coagule pas l'albumine; aussi son action n'est-
elle pas douloureuse.
3** Oxychlorhydrargyre. — Formule : HgO. 2BgCl'.
Teneur mercurielle: 79 p. 100. Peu soluble et très
acide, ce sel devient maniable et propre aux injectioifô '
(à la dose de 0?' 01 à 0>' 02) par addition de chlorure
d'ammonium, selon la formule suivante :
Ozychlorhjdrargyre fr
Chlorare d'ammoniam 6»'
Eau 100»'
4* Oxyde jaune ammonique. — Teneur : 92 p. 100 de
mercure.
Cet oxyde est soluble dans les solutions chaudes de
chlorhydrate d'ammoniaque. A la dose de 5'^ àe ^
dernier sel pour 1^^ d'oxyde, toute coagulation d«
l'albumine est évitée.
M. Adrian a étudié le rôle de l'alcool dans la em»^'
r
— 599
^mtiandueàlorqfarme. En exposant à l'action delà lu-
buière des chloroformes présentant un degré de pureté
|liis ou moins grand et additionnés ou non d'alcool
^Ihylique, il a constaté :
1* Que les chloroformes non additionnés d'alcool
JioDnent tous, après trois mois d'exposition, un mélange
vacide chlorhydrique libre et d'oxychlorure de carbone,
modait d'altération auquel seraient dus les accidents
[plusieurs fois relatés ;
' 2* Qu'aucun des chloroformes additionnés d'alcool ne
^renferme d'acide chloroxycarbonique, même au bout
de douze mois, mais que cependant le point de distilla-
tion de la plupart des échantillons examinés subit des
perturbations notables, par suite de la formation de
^produits de nature aldéhydique ;
1"* Que les chloroformes additionnés d'une quantité
très faible d'alcool (1/4000 à 1/10000) contiennent,
-iprès une période variable selon l'intensité de la lu-
I mère,de l'acidechlorhydriquelibre et même finalement
de Pacide chloroxycarbonique.
; Ces expériences démontrent que l'alcool n'empêche
pas, à proprement parler, le chloroforme de se décom-
poser, mais qu'il ralentit cette décomposition et fixe
le chlore à l'état naissant en donnant, au lieu des pro-
\ duits dangereux, des dérivés chlorés qui n'ont pas d'ef-
fet nuisible sur l'organisme.
La dose de 1 ^^ d'alcool éthylique pour 1 . 000 suffit dans
L la plupart des cas pour fixer le chlore dégagé.
Ferd. Vigier.
— 600 —
TABLE DES AUTEURS
N. B. — Les a RENSBiaNEUsNTs », compris entre les deux feuilles h'
couverture de chaque livraison, sont indiqués dans les tables qui suÎTnt»
Les chiffres arabes renvoient aux pages du volume ; les chiffres ie«
mains, aux pages des feuillets de « Renseignements ».
Alay et Rispal. — Analyse d'an liquide provenant d*im
kyste du pancréas 31||
Albarran. — Sur la physiologie comparée des deux reins. . . fi8S|
Alllot. — Sur les résultats obtenus par application en distille-
rie de saccharomyces acclimatés aux principes volatils toxi-
ques des mélasses de betterave 305, 351
Amar. — Sur le rôle de Toxalate de calcium dans la natrition
des végétaux W
Amenomiya. — Transformation de l'atropine en d — et / —
hyoBcyamine 111^
André. — Dosage de la caféine dans le thé 188
— Sur les composés azotés que contient la terre arable.. 446, 53S
Anselmino. — Sur le carbollysoforme 387
Argenson. — Sur le dosage de Talcool en solutions très éten-
dues .• 344
Arloing: et Troude. — Action de Tozone sur le bacille
diphtérique et sur sa toxine 360
Armstrong. — Voir Fischer et Armstrong 74, 76
Arnold et Mentzel. — Lysol et lykrésol 385
Arpin. — Dosage du gluten humide 343
Arthus. — Les enzymoîdes 330
Arzberger. — Recherches de petites quantités d a-naphtol
dans le p-naphtol 2S2 !
Astruc et Gambe. — Sur quelques réactions du sirop de |
baume de Tolu 367 i
Astruc et Robert. — Sur le sirop de Gribert au quinquina. |
Incompatibilité 285
Auft*echt. — Le lécithol 820
Auger. — Sur l'acide pyropho&phoreax PK)5H* 446
— et Billy . ~ Contribution à l'étude des thioacideeR-^COSH. 351
Baeyer et Villig^er. — Sur l'acide ozonique Î42
— 601 —
Jblano et Trasciatti. — Sur an nouyel anhydride du
jyoooolle 116
iland. — Prodaits alimentaires retirés du manioc 316
Sor qnelqaea farines on fécales exotiqaes employées à Tali-
MDUtion 476
Sur les principales légamineases alimentaires des colonies
^çaises 503
Urbier. — Combinaisons diaminoéthéniqaes du cadmium. . . 399
urbieri. — Cycle évolutif des tissos privés de leurs rap-
ports intimes avec les nerfs 203
irral. — Dosage des phénols dans les médicaments 98
itelU. — Transformation de Tadrénaline dans l'organisme. 263
inbigny. — Conditions de dosage du manganèse en li-
|tc!ir acide par les persulfates 303
•abigny et Gliavanne. — Sur an nouveau procédé pour
is dosage des corps halogènes dans les composés organiques. 584
IMbmaim. — Dosage du fnsel dans les liquides alcooliques. 124
iBCkatroém. — Composition et essai de Tessence de cala-
mni ; 109
tocq[aerel. — Sor le rayonnement du polonium et du ra-
*nm 303
• Conductibilité et ionisation résiduelle de la paraffine solide,
«QQi l'influencé du rayonnement du radium 583
Mloc. — Décarbnration spontanée des aciers 305
tergonié et Roques. — L'électrolyse des ealicylates
eomme moyen de pénétration de Tion salicylîque en théra-
peutique locale 453
lomard, Blgart et Labbé. — Sur la sécrétion de léci-
ttÎM dans les capsules surrénales 354
Iwnapd. — Voir Gaucher et Bernard 254
hraex. — Voir Matignon et Bernez 521
Nrthelot (M.). — Loi relative aux forces électromotrices
^tt piles fondées sur Taction réciproque des dissolutions sa-
^ ot èlectrolytes solubles 302
- Lois des forces électromotrices des dissolutions salines . 305, 581
ttthelot et Gaudechon. — Recherches sur les alcaloïdes
m quinquinas : quinine et quinîdine 198
*^ Kecherches sur les alcaloïdes du quinquina : cinchonine,
aachonidine et cinchonamine 200
^'^iPHlld(Qabriel). — Sur l'existence de Tarsenic dans la
Wrie animale 63
■^Sor rezistence de l'arsenic dans Tosuf de poule 562
' '•^' * Ph»m, 9l d€ CAtm. V nés», t. XVII. («5 juin 1903:) 39
— 602 —
Bezançon, Griffon et Philibert. — Recherche des ht-
ciliés tubercuienx dans le sang par homogénisation du caillot.
Cause d'errear dans le diagnostic da bacille tuberea-
leax recherché dans les caillots par Texamen microscopique.
Bierry. — Recherches sur les néphrotoxines 448,
Bigart. — Cirrhose de Hanot et leaoémie à MastzeUen
— Voir Bernard
Billon et Stassano. — Action de quelques composée phos-
phores sur la nutrition
— Voir Stassano et Billon
Billy. — Voir Auger et Billy
Biaise. — Recherche sur les acides ap-diméthylglntariqoes..
— Migration du groupe méthyle sous l'influence de Tacide
iodbydrique
— Méthylation et condensation du glutaconate d'éthyle
— Sur la méthylation du glutaconate d'éthyle 61
Blondlot. — Sur Texistence, dans les radiations émises par
un bec Aner, de rayons traversant les métaux, le bois, etc. . .
Bodroux. — Sur un mode de formation des phénols
— Synthèse de l'acide anisique et de l'acide paraéthoxy-
benzoïque
— Sur quelques dérivés de Tacide oxy-2-naphtoïque-l
— Dérivés organo-métalliqnes des hydrocarbures aromatiques
dihalogénés dans le noyau. Action de l'iode
Bœhme. — Acide lichestérique
Bohn. — Influence des rayons du radium sur les animaux en
voie de croissance 561
— Influence des rayons du radium sur les œufs vierges et fé-
condés, et sur les premiers stades du développement
Bokomy. — Transformations intermédiaires de Tacide car-
bonique en amidon, dans les plantes M
Bollemont (G. de). — Voir Minguin 3Û(|
Bongrand. — Voir Tribondeau ei Bongrand Ztï
Bonnet. — Voir Conte et Bonnet 3S^>
Bordas et RaczoïVSki. — Diminution du taux des léci-
thines dans les laits chauffés 195, 39
Bordier. — De la température de caléfaction ; son emploi es
alcoométrie W
Bornstein. — Sur la présence de pyrocatécine dans les pro-
duits de distillation de la houille W
Bouchonnet. — Voir Chabrié et Bouohoonet 2^7
Bouffard. — Les casses des vins et leurs traitements. XXX.
r
— 603 —
Bouganlt. — Sur une réaction de l'acide cacodylique et dee
eteodylates 97
BouiUiac et Giustinianl. — Inflaence de la fonnaldéhyde
L.nr la végétation de la moutarde blanche 583
boulanger. — Snr la culture de. la truffe 583
lonlnd. — Voir Lépine et Boulud 196
toorqnelot. — Travaux de pharmacie galénique effectués à
I Voccwionde la nouvelle édition du Codex: Extraits fluides. 265
r Généralités sur les ferments solubles qui déterminent Phy-
[ îiroly8e des polysaccharides et des glucosidee 409, 455
limrqiielot et Hérlssey. — Sur la présence de faibles
[ qiQsntités de trypsine dans les pepsines commerciales. . 164, 310
•* — Recherchée relatives à la question des antiferments 357
^ — L'émulsine, telle qu*on Tobtient avec les amandes, est
F VM mélange de plusieurs ferments 359
^ — De l'action successive des acides et des ferments solubles
lor les polysaccharides à poids moléculaire élevé 582
iveanlt et "Walll. — Sur le dinitroacétate d'éthyle 198
mans. — Sur un nouveau phénol diiodé 201, 551
SSemoret. — Le groupement fonctionnel eccoprotico«
phore de quelques purgatifs organiques 310
it. — Argent colloïdal ; coUargol 101
Srochet. — Sur une soi-disant réduction électrolytique du
P chlorate de potassium 198
Crochet et Ranson. — Sur l'électrolyse des sulfures alca-
fins 582
— — Electrolyse des sulfures alcalino-terreux 584
iBnuiel. — Sur un nouvel orthocyclohexanediol et ses dérivés. 257
Iwfùiniell. — Perfectionnement du procédé de recherche de
I Tacide cyanhydrique par le papier réactif de Schonbein 527
Braylants. — La destruction des matières organiques en
toxicologie 183
Bnisine. — Action des alcalis sur la glycérine. Application
1» TéacUon au dosage de la glycérine. ..... i 651
"- Nouveau procédé de dosage de la glycérine • 584
Borstyn. — Sur la métaldéhyde 337
^éac et Maignon. — Étude comparative de Tactivité
pnxiQctrioe de glycose par les muscles striés, le myocarde et
I les moscles lisses 197
; CalderatO. — Butylchloralantipyrine. 247
Calmette. -- Sur l'absorption de l'antitoxine tétanique par
— 604 —
les plaies ; action immuDisante du sérum antitétanique sec
employé au pansement des plaies tétanigènes 5S
Gambe. — Voir Astrac et Cambe 361
Camus. — Recherches sor la toxicité du Ksopo on tanghin de
Menabé (poison des Sakalaves) 200,
Gari-Mantrand. — Sur remploi du noir en œnologie, ses
avantages et ses inconyénients SS
Garlson. — Sur un carbonate de potassium arsenical 491
Garnot et Deflandre. — La fonction adipo-pexiqne du
foie dans ses rapports avec la nature des graisses ingérée?.. . 261
Garnot et Josserand. — Influence du travail musculaire
sur Tactivité de ladrénaline 310
Garré. — Sur Téthérification de la mannite par l'acide phos-
phorique 251
— Action de FCi^ sur le glycol 4Q1
— Action de Tacide phoephoriqne sur Térythrite 303, SSL
Carré et Vallée. — Sur les substances toxiques des sérams
normaux 261
Casparl et Moflktt. — Dosage dn carbonate de soude dans
le sulfite de soude 31
Cassai et Gerrans. — Nouvelle réaction colorée de l'acide
borique ; 3H
Castoro. — Voir Schulze et Castoro 391
Ghablay. — Voir Genvresse et Chablay 2St
Chabrlé et Boaohonnet. — Étude de Faction dn chlorure
de sélényle sur la mannite 257
Gharabot et Hébert. — Influence de la nature du milieu
extérieur sur Tétat dliydratation de la plante 19)
Influence de la natnre du milien extérieur sur Tacidité
végétale 550
Gharon et Dugoujon. — Sur le chlorure de cinnamyli-
dène IW
Sur les chlorures de chlorocinnamylidène et de brome-
cinnamylidéne 561
Gharpy. — Sur la cémentation du fer 519
Gharrin et Delamarre. — Les défenses de Torganisme
chez les nouveau-nés 44$
Ghauveaud. — Un nouvel appareil sécréteur chez les coni-
fères 552
Ghavanne. — Acide bromo-isopyromncique 194
— Voir Baubigny et Ghavanne 584
Ghiadinl. — Sur la dorée d'activité du sérum antidiphtérique. 30
— 605 —
Claret. — Contribation à Tétude des moyens propres à em-
pêcher les altérations de la teinture d'iode et à modérer son
action 520
dennell. — Sor le dosage volnmétrique du zinc 522
Gloez. — Recherches sur le plâtre 486
CoUin (Eug.). — Tourteau de ricin ; ses dangers, ses carac-
; tères anatomiques 361, 422
Golson. — Sur le déplacement par Teau de Tacide sulfurique
des bisulfates alcalins 266
*- Sur la combinaison de Tacide plombique avec les acides or-
gmîqaes 398
^*— Sur les dérirés de Tacide plombique 447
Gonte et Bonnet. — Sur un nématode nouveau (Angiostoma
Aeitcis), parasite de l'appareil génital à*Helix aspera 358
IGopanx. — Oxydation des acétates de cobalt et de manga-
i ncee par le chlore 266
: Cornil et Gondray . — Sur l'implantation de Tos mort au
I contact de Tos vivant ^ 304
Cotte. — Sur la présence du manganèse et du fer chez les
éponges 356
I GOQdray. — Voir Comii et Coudray 304
I Conland. — Voir Grimbert et Coulaud 284, 358
I Goupin. — Sur la nutrition du Sterigmatocystis nigra. 258, 348
[' Courette- Arnaude. — VoirMongour et Gourette-Arnaude. 359
Cousin. — Action du chlore et du brome sur les vératrols
noDonitrés 7
Gaulasse. — Voir SangléFerrière et Cuniasse 169, 217
Carie. — Sur la radioactivité induite et sur Témanation du
radium 201
Carie et Laborde. — Sur la chaleur dégagée spontanément
par les sels de radium 398, 486
Cortel. — Sur l'emploi des nitrates pour la caractérisation des
vins de sucre 191, 196
Bugeard. — Observations sur la théorie du cloisonnement. 199
— Sot le nouveau genre Protascus 353
Baniel. — Sur la structure comparée du bourrelet dans les
plantes greffées 256
^ Pent-on modifier les habitudes des plantes par la greffe?. . 683
Banysz. — De Taction pathogène des rayons et des émana-
tions émis par le radium sur différents tissus et différents
organismes 304, 388
— 606 —
" -1^
Darmstaedter. — Dosage de l'aoide p-oxybutjrique datfs
Purine '
Dastre et Stassano. — Existence d*une antikinase chez
les parasites intestinaux 38
Action de la kinase sur le sac pancréatique hors de la
présence des matières à digérer ; emploi de Tantikinase pour
apprécier la valeur des trypsines et des sucs pancréatiques du
commerce . . %
Antikinase des macérations d'ascaris et de ténia
Debierne. — Sur la production de la radioactivité induite
par Tactinium 898
Debuchy. — De la stérilisation des fils pour ligatures et su-
tures il
Deflandre. — Voir Carnot et Deflandre V^
Dekker. — Dosage de la théobromine dans les cacaos M
— Dosage des bases xantbîques dans le cacao ISI
— Les bases xantbiques dans les feuilles de cacao et de kola. . 1*
Delag^e. — Sur les acides pyrogallol-eulfoniques ^
— Action des bases alcalino-terreuses sur les sels alcalino-ter-
reux des acides pjrogallolsalfoniqueB 447, 584
Delamarre. — Voir Charrin et Delamarre éiê
Delang^e. — Voir Moureu et Delange. 351, 401
Delépine. — Chaleurs de formation de quelques composés
sulfurés 3W
Delezenne. — Sur Taction antikinasique du sérum sanguin. Stf
— Action du suc pancréatique et du suc intestinal sur les hé>
maturies 851
Delezenne et Mouton. — Sur la présence d*une kinase
dans quelques champignons basidiomycëtes 199, S64
— — Sur la présence d'une érepsine dans les champignons
basidiomycètes 363, 458
Delezenne et Pozerskl. — Action du sérum sanguin sur
la gélatine en présence du chloroforme 453
Demoussy. — Sur la végétation dans des atmosphères li-
ches en acide carbonique ^
Denigès. — Présence d'une peroxydase et de produits choli-
niques dans le liquide de la noix de coco ^
— Sur une nouvelle réaction colorée de la cholestérine 88â
— Dosage de Tazote organique sans appareil distillatoire on
gazométrique ^
— Recherche de la quinine dans les liquides de Torganisme à
Taide de ses propriétés fluorescentes ^
— 607 —
Desmonlières. — Sur le ferment du salol contenn dans
cerUinB laits 232
Bévé. — Note relative anx réactions du fœtns aux émotions
de la mère 311
^- Inoculations échinococcîques an cobaye 354
DeiMrar. — Voir Moissan et Dewar 398, 446
De 'Wildeman. — Sur nne liane à caoutchouc du Bas-
Congo 268
Sienert. — Action du sine snr les microbes de l'eau 400
Donard et Labbé. — Sur une matière albuminoïde extraite
■ da grain de maïs 79
Dop. — Snr PoTule et )a fécondation des Asclépiadées 203
Dopter et Gouraud. — Leucocytoee dans Purémie expéri-
mentale : 310
BO'WZard. — Dosage de la strychnine et de la bmcine dans
la noix vomique 260
Doyen. — Action de la peptone sur la sécrétion et Texcrétion
de la bile 452
Boyon et Morel. — Rôle des éléments figurés du sang dans
la glycolyse 359
Dubois (R.)- — ^^^ ^^ formation de la pourpre de Purpura
lapiUus 197
— L'origine des perles chez le Mytilus gallo-provindalU 200
— Sur le yenin de la glande à pourpre du murex 311
— Antitoxine rénale et albuminurie 407
Dafao. — Alnminate de manganèse 20
Dagoujon. — Voir Charon et Dugoujon 196, 551
Dnnstail et Henry. — La dhurrine, nouveau glucoside de
Tecide cyanhydrique 32
Dupony. — Moyen de différencier le lait cru du lait bouilli. 483
Dnyk. — Sels de nickel réactifs des sucres réducteurs 241
BcaUe. — Dopage de la digitaline dans les préparations offi-
cinales de digitale et de digitaline 228, 277
Bhrenfeld. — Voir Habermann et Ehrenfeld 251
Slnhom et Jahn. — Sur quelques éthers de glycocolle
rab^titués avec le menthol et le bornéol 294
Snrlqaes et Haillon. — Réflexe acide de Pavloff et sécré*
tins. Mécanisme humoral commun 360
Pccht. — Voir Pschorr 334
Feldmann. — Nouvelle méthode de dosage du tannin 528
— 608 —
Felgenauer. — Sur une nouvelle méthode de titrage des
iodures alcalins
Fellner. — Voir Freund et Fellner
Féré. — De Taction de la bile sur les germes hyda tiques
— De Taction du bromovalérianate de soude
Finck. — Voir Rupp et Finck
Fischer. — Dosage du glycocolle dans les produits de lliy-
drolyse des albuminoîdes
Fischer et Armstrong. — Préparation des osones à Taide
des osazones des sucres
Synthèse de quelques nouveaux disaccharides
Fischer et Weigert, Fischer et Lenchs. — Synthèses
d'acides amidés • Ut'
Fleig. — Mécanisme de l'action de la sécrétine sur la sécré-
tion pancréatique M\
— Sécrétine et acide dans la sécrétion pancréatique 4S8
— Voir Hédon et Fleig 3»
Foisy. — De l'action d'un mélange de cocaïne et d^adrénaline
sur les tissus enflammés M
Fonvielle (W. de). •— Sur Tincendie spontané de ballons pen*
dant l'atterrissage 5©
Forcrand (de). — Sur quelques propriétés physiques du tri-
méthylcarbinol 5M
Fosse. — Doublement et dédoublement moléculaires dans la
série du pyrane 25Î
— Sur une réaction donnant naissance à des py roues diphéoy-
lées symétriques 54S
— Transformation des éthers diphénylcarboniques et monopbé-
nylsalicyliques 561
Fournier. — Sur l'aldéhyde paraéthylbenzoïque 361
François. — Voir Soupault et François ^
Frerichs. — Procédé simple dressai des objets de pansement
au sublimé 3S
— Recherche qualitative et quantitative du plomb et d'autres
métaux lourds dans les eaux par un procédé simple et rapide. ^
— Dosage volumétrique de l'acide sulfurique et des sulfates.. ^
Fresenius et Grunhut. — Dosage de l'acide sulfureux dans
les conserves de fruits sulfitées 570
Freund et Fellner. — Sur la détermination des prindpesazo-
tés qui existent dans l'urine, au moyen du chlorure mercuriqne . H^
Freandier. —Sur Talcool benzène-azo-orthobenzyliqueetsar
sa transformation en phénylindazol et en aE0-diphénylméthaD6. 582
— 609 —
idamer. — Sar les alcdlmdeEi de la racine de Colombo 78
rralt. — Dosage de la potasse et de la soade dans Ta-
nae ...,.._,.. 247
rigou^ — Nature du principe suif are de la aource de
y^D à Bagnères'de-Litichon 603
[Lcher et Bernard. — Intoxication saturnine dans la
['[ibncftiion dee faasses perles 254
&Udechon. — Voir Berthelot et Gaudechon 198, 200
|adry. — Conlnbntioi) k Thistoire des hommes fossiles 256
ier (Armand). — Localisation de l'arsenic normal dans
telques organes des animaux et des plantes. Ses origines. . . 66
qoes sur Torigine des phénomènes volcaniques. 194, 328
. — Noavelle réaction de certains alcools et de corps
374
^alowski. — Dosage de la dureté des eaux au moyen
) solution aqueuse de savon 288
ae. — Sur l'activité optique de l'hémoglobine et de la
Bobine 359
esse et Ghablay. — Sur Tessence de Calamintha
ffpeta, dite de marjolaine dans le Midi de la France 258
ÛPges. — Compte rendu des travaux de la Société de
nacie pendant l'année 1902 140
. — Sur les changements de couleur qu'éprouvent les
dores mercuriqnes aux diverses températures 447
— Voir Cassai et G^rrans 377
. — Sur les oxydases des seiches 353
ÎAnlilaccase 359
I^Sor la formation du pigment mélanique dans les tumeurs du
eval 552
ert et Idppmann. Le miorobisme biliaire normal 356
Ilot. — Coloration des hématozoaires 405
on. — Sur deux nouveaux glucotannoïdes 257
— Sur la chaleur de combustion du phosphore et sur
[\m anhydrides phoephoriques 351
* Sor la chaleur de transformation du phosphore blanc en
[yWphore rouge 399
DStiniaiii.— Voir Bouilhac et Giustiniani 583
— Dosage de la strychnine dans les mélanges de
[ «tïychnine et brucine 248
pris. — Sur la localisation de l'esculine et du tannin dans le
I mwonnier 448
ûttrand. — Voir Dopter et Qouraud 310
— 610 —
Gréhant. — Sor les premières phases de rempoisoQDeme&t
aiga par Toxyde de carbone; définition dn coefficient d'em-
poisonnement
— Toxicité de Talcool éthyliqne
— Démonstration dn passage dans l'estomac contenant de l'ean,
de Talcool éthyliqne injecté dans le sang
Griffon. — Voir Besançon, 309,
— Voir Nattan-Larrier et Griffon
Grignard. — Action du phosgène sur les combinaisons or-
ganoraagnésîennes mixtes
— Action dn chlomre d^éthyloxalyle sur les combinaisons organo-
magnésiennes mixtes
Grlmbert. — Recherche de petites quantités de maltose sa
présence du glucose 225,
— Les procédés de désinfection au xyii« siècle 541, 52
Grlmbert et Goulaud. — Sur la présence du glucose dans
le liquide céphalorachidien ^84,
Gros. — Voir Ostwald et Gros
Grimhut. -— Voir Fresenius et Grunhut
Guerbet (Marcel). — Sur une cause d'erreur dans la recher-
che de Tiode dans les urines
Guérin (G.). — Sur les réactions du gaîacol iî9
•^ Le réactif de Wenzell et les réactions d'identité de la
strychnine SI
Guérin (P.). — Développement et structure anatomique do
tégument séminal des Gentianées
Gulart. — Sur un nouvel infusoire parasite de l'homme ^,
Gtmtz. — Sur les sous-sels de baryum ^^
Gustavson. — Sur les composés de chlorure d*alnminium à
fonction de ferment M
Guyot. — Voir Haller et Guyot SU
Habermann et Ehrenfeld. — Séparation quantitative de
la leucine et de la tyrosine ; points de fusion de ces deox com-
posés ^
Haller. — Sur les alcoyl- et acylcyanocamphres et les éthers
alcoylcamphocarboniques. Influence de la double liaison du
noyau renfermant le carbone asymétrique sur le pouvoir rota-
toire de la molécule ^
Haller et Guyot. — Préparation et propriétés des deox té-
traalcoyldiamidodiphénylanthrones ^^
Haller et Marcb. — Sur de nouvelles synthèses effectuée
— 611 —
an moyen des molécales renfermant le groupe méthylène as-
locié à nn oo deux radicaux négatifs. Action de l'épichlorhy-
irîne sur les éthers acétonedicarboniques sodés 303
hller et Ifinsuin. — Sur de nouveaux dérivés halogènes
des beDzylidène- et benzylcamphres droits 195
taOlon. ~ Voir Enriquez et Hallion 360
hmoiiet. — Action du sodium sur le phénoxypropane iodé,
1.3. dipMnoxyhexane '. 196
^Préparation et propriétés de lliexanediol 1.6, ou glycol
Iwxunéthylénique et de ses principaux dérivés 202
bmausek. — Étude microscopique de papiers anciens 440
ifetnriot. — Sur le coUargol 390, 478
^ Sur la réglementation des eaux minérales de Vichy 480
l&rries et Weber. — Sur la composition chimique du
' «OQtchouc de Para 340
Bartwlch et Ullllliann. — Observations sur la recherche
|> de Yhmle graase et sur sa formation, spécialement dans l'olive. 82
jbuiXDan. — Étude microbiologique du rouissage aérobie du
Kn 389
bwthom. — • Voir Raybaud et Hawthom 456
bSbert. — Action des métaux à chaud sur les acides gras . . 399
- Voir Charabot et Hébert 199
pédon et Fleig^. — Inhibition de mouvements observée sous
FiDâneDce du chloralose 354
^Ich.. — Recherche de Tapomorphine dans le chlorhydrate
I de morphine 260
ptonry. — Voir Dunslan et Henry 32
Kepp. — Suc gastrique de porc 356
H^raens. — Sur une cause de perforation des creusets de
[ platine pendant les analyses de phosphates 84
lérissey. — Voir Bourquelot et Hérissey . 164,310,357,359, 582
Bcsse. — Etude chimique des feuilles de coca 489
Boffinann. — Voir Stock et Hoffmann 330
Bolde. — Sur rhuile de datura 380
Holde et Stange — Glycérides complexes dans les corps
gTaBMtnrels 244
Hollapd. — Sur Texistence de superoxydes électroly tiques de
plomb, de nickel et de bismuth 201
Holmes. — Voir Thorpe et Holmes 378
Huethig. — Voir Walbaum et Huethig 340
Ikeno. — La formation d^anthérozoïdes chez les hépatiques. . 353
— 612 —
Jaeckle. — Composition de la graisse bumaine
Jahn. — Voir Einhorn et Jahn
Javillier. — Sur quelques ferments protéolytiques associés à
la présure chez les végétaux
Jean (Ferdinand). — Sur la recherche et le dosage de l'extrait
de châtaignier en mélange avec l'extrait de chêne
— Dosage de l'oxyde de carbone et de Tacide carbonique dans
les airs viciés
Joannis. — Sur le sulfate cuivreux
Job. — Activité de quelques sels de terres rares comme exci-
tateurs d'oxydation
Joeckel. — Voir Pschorr
Josserand. — Voir Carnot et Josserand Sti
Josué. — La vaso-constriction déterminée par Tadrénaline
n'est pas due aux centres sympathiques
JungClaussen. — Sur la préparation d'un peptonate de fer
et de manganèse
Karsten. — Présence de strophantine, choline et trigonelline
dans la racine de Strophanthus hispidus Ml
Kirsten. — Les substances non saponifiabies du beurre 39|
Kossel et Steudel. — Sur la présence de Turacile dans le
corps des animaux 3SS|
Sur un composé basique des cellules animales 3311
Sur la cytosine 531 1
Kremel. — Feuilles de séné sans résine 100 1
Kuliako. — Sur la reviviscence du cœur. Rappel des batte-
ments du cœur humain trente heures après la mort. . . 195, 3SI |
Labbé (Henri). — Voir Bernard 354 J
— Voir Donard et Labbé 79 «
Labbé (Marcel). — Les globules ronges et Thémoglobine chei
les malades atteints d'affection laryngée dyspnéîsante 311
— La proportion de Thémoglobine réduite dans le sang à l'état
normal et chez les cardiopathes 355
— Ation comparée des microbes et des toxines microbiennes
sur le sang défibriné 358
Laborde. — Sur la destruction de certains insectes nuisibles
en agriculture et notamment de la chenille fileuse du prunier. 297
— Voir Curie et Laborde 398, 4S&
LaJOUX. — Le salicylate de mercure dissimulé et ses injec-
tions hypodermiques *W
— 613 —
Lambert. — InflueDce de la oastration ovarique sur la nu-
trition 406
Laun&y (de). — Sût la réduction d'oligiete en magnétite par
lee îiydrcKmrbures. , 268
LauQOlS et Roy. — Glycoeurie et hypophyse 466
LauBoy. ~ Les phétiomènes de pyrénolyse dans les cellules
de la glande hépato-pancrë&tîque de V Eupagurus Bemardus . 197
Lavaran. — Sur la piroplasmose bovine bacilliforme 398
r^ Anophèles et paludisme 447, 640
^ Sur la spirilloee des bovidés 603
^ 8ar les cnlicides de Diégo-Suarez et du Sénégal 366
Sut deux hlppoboeques du Transvaal susceptibles de propager
1» Trypanosoma Theileri 406
Procédés de coloration des protozoaires parasites du sang . . 462
fbeau. — Sur deux siliciures de manganèse 196
Sur les équilibres qui se produisent entre le cuivre, le sili-
cium et le manganèse, et sur le siliciure de manganèse 201
Leblanc. — Voir Porcher et Leblanc 36
Le cène. — Voir Ribadeau-Duraas et Lecène 309
^Leclerc du Sablon. — Sur Pinfluence du sujet sur le
gîttton 352
Lecomte (Henri). — Sur la formation do parfum de la va-
nille 341
iLe Comte (Octave). — De la décomposition complète de
I VuTée et des sels ammoniacaux au moyen de Phypobromite
de soude naissant en milieu alcalin 471
— La Rose des Sables 660
Ledouz. — Sur le développement du Cicer arietinum L.
après des sectionnements de l*embryon 363
Léger. — Sur les aloïnes de l'aloès de Natal 13
^ Sur la constitution des aloïnes 62
— Allocution à la Société de pharmacie 210
— Notes sur Fessai des drogues simples 467, 663
Lépine et Boulud. — Sur la glycolyse dans le sang in vitro 196
Leprlnce. — Sur les combinaisons de l'acide monométhylar-
nnique avec Thydrate de peroxyde de fer 22
LesnéetRicliet, fils. — Des effets antitoxiques de Phyper-
ckloraration 464
Leuchs. — Voir Fischer 494
Levene. — Contenu en glycocoUe des gélatoses 293
Uppmann (A.). — Voir Gilbert et Lippmann 366
Lippmann (G.). — Sur l'emploi d'un fil télégraphique pour
— 614 —
rinsoription des tremblemento de terre et la mesure de leur
yîteese de propagation
Lippmann (0. von). — Nomenclatore des enzymes
Livon. — Les gaz du sang dans Tanesthésie par Tamylène..
«— LeH gaz du sang dans Tanesthésie par le bromure d'éthylc.
Lonïse et Riquier. — Sar le calcul de Técrémage et du
mouillage dans les analyses du lait
Lyons. — Sur l'essai du jalap 33
Mac Ivor. — Sur la préparation de Toxyde de plomb î
Haignon. — Voir Cadéac et Maignon 13
Mangin. — Sur la maladie du châtaignier causée par le ÊÊyce-
lophagus Castanex 304, 89
Mangin et Viala. — Sur la phthirîose, maladie de la Tigne
causée par le Dactylapius vitis et le Boj'netina corium 258, 31
Mannich. — Sur l'essence de rae et sur les réactions des
acétones qui la composent It
Marage. — Contribution à la physiologie de Toreille interne. 3Q
— Action sur Toreille, à Tétat pathologique, des vibrations fon-
damentales des voyelles 3IN
March. — Voir Haller et March 303
Marie (A.). — VoirMorax et Marie 283
Marie (C.) — Sur deux nouvelles méthodes de synthèse des
acides oxyphosphiniques IW
— Sur deux acides phosphores dérivés de la méthyléthylcétone.
— Sur quelques acides phosphores dérivés de la benzophénone
et de la méthylpropylcétone 305
Marie (C.) et Marquis. — Sur un thermostat à chauffage
et régulation électriques 3^2
Propriétés de la solution de sulfate de soude ^
Marquis. — Sur une nouvelle synthèse de Forthodlazine.. . . ^
— Voir Marie et Marquis 352^ 399
Martine. — Préparation de quelques combinaisons de l'acide
a-méthyl a'-isopropyladipique ^
Matignon et Bernex. — De la valeur thérapeutique des
injections sous- cutanées d'iiuile camphrée gaîacolée dans oer
taines infections au début ^^
Matruchot. — Germination des spores de trufEes; caltnre
et caractères du mycélium truffier • ^
Maurel. — De Thyperleucocytose qui suit les pertes san-
guines ^
— Hypoleucocytose quinique ^
— 615 —
Kayet. — Appréciation des poids du plasma et des éléments
i igorés k leur état d' humidité naturelle dans une quantité
! détenninée de sang 262
Entzel. — Voir Arnold et Mentzel 385
Qnier (Léon). — Du diagnostic chimique de Thyperchlor-
^ hydrie 364
ntèimier (LouIh}. — Action des combinaisons organo-ma-
gnéeiennes mixtes sur les corps i fonctions azotées 401
pnehonneaa. — Essai rapide de la créosote officinale au
fflojea de la glycérine et de Teau 161
Wller. — Sur l'éphédrine 71
Hinguin. — Sur le méthylmonobromocumphre, le bromo-
méthylcamphre et le méthylènecamphre 401
*- Voir Haller et Minguin 195
iDngnin et de Bollemont. — Sur le pouvoir rotatoire
dans les éthers homologues du bornéol, de l'isobornéol et de
; Tacide camphocarbonique i 202
Voflàtt. — Voir Caspari el Moffatt 31
Kohr. — Intoxication professionnelle par le benzol et ses
p composés 265
Moissan. — Sur la présence de Targon dans les gaz de la -
source Bordeu à Lucbon, et sur la présence du soufre libre
dsnfi Tean sulfureuse de la grotte et dans les vapeurs de hu*
aiâge 178
— Sar la présence de l'argon, de Foxyde de carbone et des car*
bnres dl^ydrogène dans les gaz des fumerolles du Mont- Pelé. 239
— Sor une matière colorante des figures de la grotte de la
Mouthe (Dordogne) 198
— Préparation et propriétés des hydrares de rubidium et de
césium 352
— Etude de la combinaison de Tacide carbonique et de Thy-
droie de potassium 400
^ Préparation et propriétés du césium-ammonium et du rubi-
dinui-ammonium • 684
Moissan et Dewar. — Sur la solidification du fluor et sur
U combinaison à — 2d2<>,5 du fluor solide et de Thydrogène
liquide 398
Sur Taffinité à basse température ; réactions du fluor
liquide à — 187o 446
Kolinarl (de). ^ Dosage volumétrique de Tacide phosphorique. 184
KoUlarâ. — Rôle des bactéries dans la production des péri-
tiièces des Asco6o/tt5 447
— 616 —
Monaco (Prince de]. — Sur la quatrième campagne de Is
Princesse Alice IL..:
Mongour et Courette- Amaude. — Valeur de la chlo-
rurie expérimentale comme élément de pronostic dans les
néphrites
Morax et Marie. — Note sur les propriétés fixatrices de la
substance cérébrale desséchée M
Morel. — Voir Doyon et Morel
Mo tas. -— La piroplasmose ovine carceag 2S3
Mouneyrat. — De la distribution dans Torganisme et de
Télimination de Tarsenic médicamenteux à Tétat de méthyl-
arsinate de soude 400
— Influence de Fétat chimique sous lequel on présente un élé-
ment à l'organisme, sur la rapidité du passage de cet élément
dans le sang 44f
Moureu. — Sur les gaz de quelques eaux minérales 4S
— Rapport de ]a commission des prix (section des sciences
physiques) de la Société de pharmacie 201
Moureu et Delange. — Sur quelques nouveaux acides aoé-
tyléniques 351
~ -^ Sur rhydratation des acides acétyléniques. Nouvelle mé-
thode de synthèse des acides et des éthers p-cétoniques non
substitués ^i
Mouton. — Voir Delezenne et Mouton 199, 264, 353, 45S
Mulon. — Une localisation de la lécithine dans les capsulea
surrénales du cobaye 311
Nakayama. — Sur une modification de la réaction de Hap-
pert pour la recherche de la bile W
Nattan-Larrier et Griffon. — Recherche de la natura
tuberculeuse d'un exsudât par Tinoculation dans la mamelle
d'tm cobaye en lactation. SSÛ
Neuberg. — Sur la constitution de la cystéine W3
— Voir Salkowski et Neuberg lU
NiclOUX. — Méthode de dosage de la glycérine dans le sang. 35S
— Dosage et analyse organique de très petites quantités de
glycérine pure 359
— Sur Tentraînement de la glycérine par la vapeur d'eau ; mé-
thode de dosage de la glycérine dans le sang 4OT
— Existence de la glycérine dans le sang normal 402, 455
NiCOUe. — Modification de la méthode de Gram par substitu-
tion d'une solution bromo-bromurée à la solution iodoiodarée. 45i
r
— 617 —
toé. — Bésistance da hérisson à Tatropine 309
- Toxicité de la pilocarpine 311
- Valeur de Tinfluence du régime sur la longaenr de Pintestin. 405
Vprris. — Détermination de l'arsenic dans le fer et l'acier. . . 566
Dechsner de Goninck et Raynaud. — Nouvelles re-
ekerchee sur la décomposition des acides 446
Dttwald et Gros. — Sur un nouveau procédé typogra-
phique : la catatypie 390
Patein. — Elimination du mercore dans les liquides encrés
traités par le nitrate mercurique; application au liquide ce-
phalorachidien • 5
— Les kinases de l'intestin : entérokinase, sécrétine, érep-
, ime . 43
Péehard. — Sur quelques produits de la réduction des sels de •
': cuivre par l'hydroxylamine 305
Klabon. — Action de Thydrogéne sur le sulfure d*argent en
présence des. sulfures d*antimoine et d*arsenic w .- 303
— Action de Thydrogène sur les sulfures d'arsenic en présence
dutimoine et sur le trisuif ure d'antimoine en présence d'ar-
' Berne 445
Vetennaim. — Origine de rarsenic contenu dans certaines
! hières 186
Pliillbert. — Voir Bezançou 309, 358
Fl880t. — Etude bactériologique 357
nato. — Voir Ruff et Plato 329
Follatsebek. r— .Huile de coton se figeant difficilement :
Winter-Oil 295
Pomeranz. — Sur les conditions d'équilibre entre le mal-
tose et le glucose en présence de la maltase 325
Poucet. — De rinfluence de la castration sur le développe-
ment du squelette 310
Porcher. — Etudes sur l'urine de cheval 35
Porcher et Leblanc. — De la lactosurie chez les femelles
pleines au moment du part 36
Portier. — Sur la glycolyse des différents sucres; recherches
sur la glycolyse des liquides filtrés sur bougie de porcelaine. 358
Pottevin. — influence de la configuration stéréochimique
des glucosides sur l'activité des diastases hydroly tiques 199
— Sur le mécanisme des actions lipolytiques 402
-- Sur la réversibilité des actions lipolytiques 583
Jowii. de Pkmrm. et de Chim, 6* sébib, t. XYII. (15 juin 1903.) 40
— 618 —
Pozerski. — Voir Delezenne et Pozerski
Pozzi-Escot. — Dédoublement diastaaiqae du saloi
Prunet. — Sur une maladie des rameaux du figuier
Pschorr, Jœckel et Fecht. — Préparation de l'apomar-
phine cristallisée ; constitution de cet alcaloïde
Puanx. — Examen de calculs prostatiques
RaczovcTSki. — Voir Bordas et Raczowski 195,
Ranson. — Voir Brochet et Ranson 582,
Ray. — Etude biologique sur le parasitisme
Raybaud et HaMrthorn. — De Faction liémolytiqoe in
vitro des cultures de bacilles tuberculeux sur le sang de co-
baye sain et de cobaye tuberculisé
Rasniaud. — Voir Oechsner de Coninck et Raynaud
Retzlaff. — Sur la gratiole
Ribadean-Dumas et Lecène. ^ Le sang et la rate après
néphrectomie ou ligature des pédicules rénaux
Richet. — Des poisons contenus dans les tentacales des acti-
nies
— fils. — Voir Lesné et Rîchet, fils
Rle^ler. — Réaction sensible de la dextrose et d*aiitres
aldéhydes
Riquier. — Voir Louise et Riquier
RispaL — Voir Alay et Rispal
Robeirt. — Voir Astruc et Robert
Roccpies. — ' Composition d*un vin altéré par le mycoderma
vini
— Les vins concentrés
Rodillon. — Sur la préparation des ampoules stérilisées pour
injections hypodermiques
— Sur la préparation des suppositoires à base de beurre de cacso.
— Sur une réaction d'identité du pyramidon Il
Roger. — Culture de la canaigre
Roques. — Voir Bergonié et Roques
RosseL — Réaction rapide et certaine de la matière colo-
rante du sang
Roux. — Sur de nouvelles bases dérivées des pentoses
— Voir Simon et Roux ^?
Roy. — Voir Launois et Roy
Ruff et Plato. — Sur la préparation du calcium
Rupp et Finck. — Sur Tiodométiie des phosphites, hypo-
phosphites et hypophosphatee ^ |
— 619 —
batfer et Sendereus. — Décomposition catalytiqae de
tt^cool ^ihylique psr les métaux divisés ; formation régulière
faldébyde 401
DédouLlÊment catnlytique des alcools par les métaux di-
-, 602, 649
dWSld et Neuberg, — Transformation de Tacide
gljeDronique en /-xylose 114
llerîn. — Snr le dosage de Purée dans Turine 128
nglé^Ferrlère et Ouniasse. — Détermination de Tin-
Ito d'iode dans les essences. 169
Analyee des apéritifs amers 217
tiaerges, — Frotyline 321
tialTer. — Bur le dosage de l'ammoniaque dans Turine 623
sht. — Dosage de Teâsence de moutarde dans les se-
aces de moutarde 630
Idt. — Bar la nature des produits qui se forment dans
pictloQ de riode Bur les albuminoïdes 444
Itt. — Sur de nouveaux dérivés des éthers acylcyanacé-
399
tliilze et Gastoro. — Contribution à l'étude des hémi-
ftlluloses 332
aderens. — Voir Sabatier et Senderens 401, 602, 649
^ewetz et Trawltz. — Sur la chloruration des carbures
atiques substitués, par le ohlorure plombiqne ammoniacal. 202
Sur un nouveau procédé de préparation du chlorure plom-
flneo^ammoniacal 399
|Card. — Examen de la perméabilité méningée 264
|edler. — Sur l'opium de Perse 29
non (L.-J). — Action de l'urée sur l'acide pymvique.
ITnQTéide dipyruvique 306
on (0.). — Sur Tacide cétrarique 69
non (Tb.) et Roux. — Sur un nouvel ergomètre 196
lig(PQran). — Nouvelle méthode de préparation et de do-
' tàge de la cantharidine 73
onpanlt et François. — Intoxication professionnelle par
\t benzol et ses composés 266
Ipolverini. — Les ferments solubies dans lo lait 119
FPi^igRS. — Nouveau procédé pour évaluer l'action de la
" pepsine 177
lige. — Voir Holde et Stange 244
Btassano et Billon. — La leuoocytose qui accompagne et
roitles pertes de sang 367
— 620 —
Stassano. — Voir Billon et Stassano itt
— Voir Dastre et Stassano 355, 4(*
Steudel. — Voir Kowel et Stendel 335, 336, 531
Stock et Hoffmanil. — Action de Tammoniac sur le snl-
f are de phosphore, préparation de Tazotare de phosphore. . . ^
Stroscher. — Gonseryation da hachis de viande 5(9
SttSS. — Sur la saponine du Lychnis flos cwuli 33
Teychené. — A propos de Tindice de Hûbl 371
Thomas (P.)- — <^uf ^^ production d'acide formique dans la
fermentation alcoolique, 5ii0
Thony. — Voir Winterstein et Thôny 39
Thorpe et Holmes. — Dosage de Talcool dans les essences
et les préparations médicinales 378
Trasciâtti. — Voir Balbiano et Trasciatti 115
Trautmann. — Conservation des sanganes 17S
TraiT^itz. — Voir Seyewetz et Trawiiz 202, 3î>
Tribondeau et Bongrand. — Localisation de la sécrétion
du suif oindigotate de sonde dans les tubes intermédiaires des
reins chez le serpent 312
Trillat — Procédé de dosage de la glycérine dans le vin 120
— Oxydation de l'ammoniaque et des aminés par action cata-
lytique 1?5
— L'aldéhyde acétique dans le vieillissement et les altérations
du vin 199
— Recherche du plomb et du manganèse 584
Tripet. — Des variations dans Tactivité de réduction de
Toxy hémoglobine au cours d'une ascension en ballon 1S<
Troncet. — Sur un calculateur mécanique appelé arithmo-
graphe 445
Troude. — Voir Arloing et Troude 3ôJ
nhlmann. — Voir Hartwich et Uhlmann 82
Valeur. — Sur le tétraphénylbutanediol et ses produits de
déshydratation 400
Vallée. — Sur la présence du saccharose dans les graines hoi-
leuses et sur son rôle dans la formation de l'huiie 197, 272
— Voir Carré et Vallée 264
Vanino. — Action du peroxyde de sodium sur la paraformal-
déhyde 337
Van Tieghem. — Sur les Ochnacées 255
— 621 —
VaudiQ. — Rapport de la commission des prix (section des
vciences im tu relies) de k Société de Pharmacie 207
Vimla. — Voir Maagin eî Viala 258, 347
Tifiu*d. — Sur une préparation *du sulfure de zinc et du sul-
f ore de cadmium cristallisés 447
Vignon. — Constitation des nitrocelluloses 446
— Cellulose nitrée 447
— Cellulose boluble 603
Villiger. — Voir Baeyer et Villiger 242
Vincent. — Sur la présence du bacille d'Eberth dans l'urine
des typhoîdiques pendant et après leur maladie 454
Wahl. — Voir BoaveauU et Wahl 198
Walbaiim et Huethig^. — Sur Tessônce de cannelle de
Ceylan 340
^angex*in. — Réactions colorées de là narcéine 105
— Recherche de la morphine par la réaction de Lloyd 38 1
Warin. — Note sur le quinquina liquide de Vrij 314
Weber. — Voir Harries et Weber 340
Weigert. — Voir Fischer 494
Winterstein et Thony. — Sur la composition du fromage
d'Emmenthal 39
Tvon. — Etude sur le compte-gouttes normal 461, 508
— Bapport SUT un projet d'arrangement international relatif à
l'unification de la formule des médicaments héroïques 585
Zachariadès. — Sur l'existence d'un filament axile dans la
fibrille conjonctive adulte 503
Zernik. — Réactions de l'héroïne 441
Zlegenbein. — Détermination de la valeur des feuilles de
digiule 28
i
622 —
TABLE DES MATIÈRES
Académiedes sciences, 194,
266, 302, 361, 398, 602,
649, 681
Acétates de cobalt et de
mangaDèse (Oxydation
des) par le chlore 266
Acétonedicarboniqnes
(Bthera) uodés 303
Acide anisique (Synthèse
del') 267
' — borîqae (Réaction colo-
rée de P) 377
— bromo-isopyromuciqne. 194
— cacodylique 97
— carbonique 266
— carbonique (Combinai-
son de 1') et de Thydrure
de potassium 400
— carbonique (Dosage de
V) dans les airs viciés. . . 418
— cétrarique 69
— cyanhydriqne(Dhnrrine,
glacoside de 1') 32
— cyanhydriqne (Recher-
che de 1') 627
— ap-diméthylglutariqaes. 202
— formiqne produit dans
la fermentation alcoolique 660
— d-glycuronique 114
— iodhydrique 267
— lichestérique 491
— a-métbyl a-îsopropyla-
dipique 304
— monocétonique 201
Acide monométhylarsînique
(Combinaison de i') avec
rhydrate de peroxyde de
fer Si
— nucléinique IfiS
— p-oxy butyrique dans Fa-
rine 4IS
— oxy-2-naphtoîqQe-l ... 354
— oxyphosphinique 194, 2(M
— ozonique îti
— paraéthoxybenzoiqne
(Synthèse de T) 25?
— phosphoreux (Action de
V) sur l'érythrite 551
— phosphorique (Action de
V) sur réryUirite 3©
— phosphorique (Dosage
volumétrique de T) ISt
— plombique 398. 447
— pyrophosphoreux 4tt
— pyruvique 305
— salioylique en thérapeu-
tique locale 453
— sulfureux dans les con-
serves 567
— snlfurique (Dosage de
r) 568
Acides acétyléniques. 361, 401
— amidés (Synthèses d').. 494
— p-cétoniques 401
— gras 399
— organiques (Décomposi-
tion des) 446
— phosphores 306
— 623 —
Iddes pyrogallolBuIfoni-
qaee 401,447, 584
Acidité Tégétale 650
AcieT(Dét6Tmination de Tar-
lenic dans V) 566
Aj(ien(DécarbaTatioii spon-
tftDéedes) 305
AcUbîm (Poisons des ten-
tacnlesdes) 405
irtjiiinn^ 398
idrénaline. 263,309,310, 360
! iQrégation des Facultés de
j médecine XXXIV
liTTicié 418
I ADraminolde dn grain de
maù 79
âBnuninoldes (Hydrolyse
det) 291
inromiiinrie 407
Alcalins (lodures} 437
; Alcalis (Action des) sur la
! glycérine 661
[ Alcaloïdes de la racine de
\ Colombo 78
; Alcool et force mnscalaire..
XXXIX
— (Congrès de r) XLII
-(Dosage de r)... 344, 378
— (Dédoublement cataly-
tiqaedea).... 401,502, 549
— (Réaction de certains). . 374
— benzène-aso^orthoben -
ï^no 582
— itbyliqne (Passage de V)
dans Vestomac contenant
ieTean 455
— étbyliqno (Toxicité del' ) 359
Alcoolûiae (Fermentation). 550
Alcooliques (Dosage da fa-
sel dans les liquides) 124
Alcoolisme (Loi anglaise
•wV) XXIII, XLI
Alcoométrie 304
Alcoyl- et acylcyanocam-
phres 446
Aldéhyde 401
— acétique 199
— paraéthylbenzoïqne 351
Aldéhydes (Réaction sen-
sible des) 32
Alimentaires (Léguminen-
ses) 603
Alolnes 13, 62
Alnminate de manganèse. 20
Alnminiom (Chlorure d'). . 560
Amandes (Saccharose dans
les) 197
Amidon dans les plantes . . 570
Aminés (Oxydation des) . . 195
Ammoniac (Action de 1*)
sur le sulfure de phos-
phore 330
Ammoniacaux (Décompo-
sition complète des sels). 471
Ammoniaque (Dosage de
V) dans l'urine 523
— (Oxydation de 1') 196
Ampoules stérilisées 65
Amylène (Anesthésie par
r). 355
Analyses de phosphates. . . 84
Anesthésie par Famylène . 355
Angiostoma helim 358
Anhydrides phosphori-
ques 351
Anophèles et paludisme.
447, 540
Anthérozoïdes (Formation
d') 353
Antiferments 357
Antikinase chez les parasi-
tes intestinaux 355
— des macérations d'asca-
ris et de ténias 406
— 624 —
AnUkinase pour apprécier
les trypsines et les sucs
pancréatiques 355
Antikinasique (Action) du
sérum 355
Intilaccase 359
Antimoine (Sulfure d'). . . 303
— (TriBulture d') 446
Antitoxine rénale et albu -
minurie 407
— tétanique 582
Antitoziqnes (EfiEeta) de
rhyperchloruration 454
Apé 476
Apéritifs amers (Analyse
des) 217
Aphte8(Collutoireoontreles). 96
Apomorphine cristallisée. . 334
— (Recherche de V) dans le
chlorhydrate de mor-
phine 250
Arachide (Vertus de 1'). XXXI
Arbre à pain 477
Argent colloïdal 101
— (Sulfure d*) 303
Argon dans les gaz du
Mont Pelé 239
— dans les gaz de la source
Bordeu à Luchon 178
Arithmographe 445
Arrow-root 476
Arsenic chez les animaux
et les plantes 66
— dans la série animale. . . 63
— dans l'œuf de poule. . . 552
— dans Torganisme 400
— dans le sang 446
— dans la bière 186
— dans le fer et l'acier. . . 566
— (Sulfure d') 303, 445
Arsenical (Carbonate de
potassium) 438
Arsinate de fer
Ascarides (Antîkinaee chez
les) 355. M
Asclépiadées (Ovule et fé-
condation des) 3iB
Ascobolns 4tf
Atropine (TransformatioD
de 1') en (f-et /-hyoecya-
mine ilS
— (Résistance du hériMon
kV) M
Aner ( lUdiations d'un bec) . 581
Azo-diphénylmétliane ... 58i
Azote des eaux de ploie et
de drainage X\
— (Dosage de V) organi-
que 4sr
Azotés (Composés) de la
terre arable 446, 525
Azotnre de phosphore 330
Bacille diphtérique (Action
de Tozone sur le) M
— d'EbertLdans Turine . . 454
— tuberculeux 309, 358
Bactériologique ( Etude) . . 357
Ballons (Incendie sponta-
né des) 5»
Banane 476
Barjrom (Sous-sels de) 401
Benzamidosemicarbazide. 175
Benzol (Intoxication parle). 255
Benzophénone 305
Bezyliddne — et benzyl-
camphres droits (Noa-
veaux dérivée halogènes
des) 195
Berlin (L'Institut pharma-
ceutique de rUniversité
de) 59
Benrre (Substances non sa-
ponxfiables du) 339
r
— 625 —
Hères (Arsenic dans cer-
taÎDeel 186
Me (Action de la) sar les
gennes hydatiques 310
«— (Action de la peptone
BOT la sécrétion et Tex-
crétion de la) 452
— (Eechercke de la) 60
IQiaire (Microbisme) 356
lbiDlitlL(Saperozyde8 élec •
; trolytiqnés de) 201
bisulfates alcalins disso-
ciés par Fean 266
loinéol (Ethers de gly-
coooUe substitués avec
le) 294
Isiigies (Préparation des) . 408
lofidés (SpirUlose des) ... 503
Inme (Action da) snr les
Tératrols , 7
Iromoiorme (Ëiixir de)
chloroformé 407
ttomométhylcamphre ... 401
komoTalérianate deson-
de 406
ksmiire d'éihyle (Anes-
thésieparle) 466
Bmcine (Dosage de la)
dans la noix vomiqae. . . 260
^Ichloralantipyrine . . 247
Gftcao (Bases xanthiques
dans le) 189, 190
<^>i«m (Dosage de la théo-
bromine dans les) 34
^^«fiodylates (Formulaire
des) 466
-(Béiction des) 97
Cadmiom (Combinaisons
I. diamiikoéthéniqnes du).. 399
! --(Sulfure de) 447
I Caféiers (Maladie des). XXXVII
Caféine (Dosage de la) dans
le thé 188
Galamus (Essence de) 109
Calcium (Préparation dn). . 329
— (Oxalatede) 448
Galcnlateur mécanique . . . 446
Galcnls prostatiques 428
Caléfaction (Température
de) 304
Californie (Raisins secs
de) XLIII
Camphrée (Huile) gaïaco-
lée 621
Canaigre (Calture de la) . . 296
Cantharides (Essai des). . . 467
Cantharidine 73
Caoatchoac (Liane à) . . . . 258
— (Production du) au Brésil
en 1901 VIII
— en Indo^Chine XXVII
— de Para 340
CarboUysoforme 387
Carbonate de potassium
arsenical 438
— de soude (Dosage du)
dans le sulfite de soude. . 31
Carbone (Oxyde de). 264, 418
Carbures (Ohloraration des) 202
Carceag 263
Caryot 477
Castration ovarique 406
Catalytiqne (Dédouble-
ment) des alcools. 401,602,549
Catatypie 390
Cellnles animales (Composé
basique des) 336
Cellnlose nitrée 447
— soluble 603
Cémentation du fer 549
Céphalo-rachidien (Liqui-
de) 368
Cérébrale (Substance) .... 263
626
Cénuo (Emploi da blanc
1
Choliniqnes (Prodnitai dans
de; XXXV
le liquide de la noix de
Césium (Hydrore de)
352
coco 21
— ammonium
584
Chutes d'eau (LégislatîaD
Chaleurs de formation de
des) XXff
quelques composés sulfu-
Clcer arietinum (Dévelop-
rés
303
pement du) 3SI
Champignons (Erepeine
Cigares (Les) et la tuber- «.
dans les) 353,
463
culose XEA
— (Einase dans certains).
Cinchonamine 20
199.
264
Cinchonidine 20»
Charbon d^os en œnologie.
532
Cinchonine fûl
ChàUigoier (Extrait de). .
78
Cirrhose de Hanot 29
— (Maladie du).... 304,
392
Cloisonnement (Théorie i
Chdne (Ezindt de)
78
du) 19»
Chenille (Destiuction de la)
Cobalt (Acétate de) 2»
fileuse du prunier
297
Coca (Étude chimique des
Cheyenx (Lotion contre la
feuillesde) 4g|
chute des)
360
Cocaïne et adrénaline M
Chilodon dentatus
405
Coco (PeroaLydase et pro-
Ghloralose
354
duits choliniques dans le
Chlorate de poUssium (Ré-
liquidedelanoixde)... 2tf
duction électroîytîque du)
198
Codex (Travaux pour la
Chlore (Action du) sur les
nouvelle édition dn).... M
vératrols
7
Cœur (Reviviscence du).
Chlorhydrate de morphine
250
195. m
Chlororation des carbures.
202
CoUargol 101, 4^
Chlorure d*aluminium
550
Colombo (Alcaloïdes de la
— de chlorocinoamylidène
racine de) 7S
et de bromocinnamyli-
Colorante (Matière) des
dène
551
figures de la grotte de la
Mouthe 1»
— de cinnamylidène
196
— d'éthyioxalyle
584
— (Matière) du sang 45S
Coloration des protosoaiies
— mercurique
116
— plombico-ammoniaoal. .
399
parasites du sang 4^
— de sélényle (Action du)
Compte-gouttes normal. 46l,W
sur la mannite
257
Congrès de Palcool Xlil
Chlorurie expérimentale. .
359
— (5«) international de
Cholestérine (Réaction co-
chimie appliquée XîV
lorée de la)
382
Conifères (Appareil sécré-
Choline dans la racine de
teur chez les) 552
St rophanthus
106
C onophallus ^
— 627 —
I Californie.. XVI
de fruits sulfitées 567
L-de hachis de yiande 562
bfnelnche (Traitement de
b) 312
iDllMir tirée de la saute-
nUk VIII
Uoiote officinale (Essai dé
k) 161
ktiMts de platine perf o-
té» 84
lirasies dn sein (Pom-
nade contre les) 96
kyogénine 175
Urre (Bédnction des sels
de) 305
lirreu (Sulfate) 352
Ucides 165
Mbie(Gonstitutiondela). 243
tftotàJtB 336, 531
'laUira (Huile de) 380
MoQUement catalytiqne
des alcools.. 401, 502, 649
*- diastaaiqne du salol 582
MriTés organo-métalliques
des hydroearbores aroma-
tiques dihalogénés 582
Détinfection des mains par
les essences XIX
— (Procédés de) au xvii»
•iècle 541, 571
Bestmetion des matières
erginiqnes en toxicologie 183
J^wtrosa (Réaction sen-
ribledela) 32
Dhorrine 32
l^^aminoéthéniqiiies (Com-
binaisona) du cadmium . . 399
'^"«Uiea (Activité des)
Mrolytiques 199
^Ule (Détermination de
la yalenr des feuilles de). 28
Digitaline (Dosage de la).
228, 277
Dinitroacétate d'éthyio. . . 198
Diphénozyhexane . . ^ 1 96
Disaccl^aJrides 76
DiBtiUerie 305, 360
Dosage de Tammoniaque
dans Turine 523
— de Tacide suif nrique et
des sulfates 568
— des corps halogènes dans
les composés organiques . 584
— de l'essence de moutarde
dans les semences de mou-
tarde 530
— delà glycérine.. 551, 584
— du tannin 528
— volumétrique du zinc. 522
Doublement et dédouble-
ment moléculaires 257
Dysentériformes {Chilo-
don deniatus dans les sel^
les) 405
Dyspnée (Globules rouges
et hémoglobine dans la). 311
Eau (Action du zinc sur les
microbes de T) 400
Eaux (Dosage de la dureté
des) 288
— (Recherche du plomb
dans les) 438
— minérales (Gaz de quel-
ques) 49, 178
— minérales de Vichy 480
— sulfureuses de Luchon. 178
Echinococciques (Inocula-
tions) au cobaye 354
Electrolyse des salicylatee. 453
— des sulfures alcalino-ter-
reux 584
628 —
'^"'^^W^™
Electrolyse des snlfores
alcalins 582
Electroljrtique (Sodiam) . . 565
— (Soade) 563
Électromotric«8 (Loi des
forces).... 302, 305, 581
Emulsine 359
Endnit protecteur des coiis-
trnctions métalliques . .
XXXVIII
Entérokinase 430
Enzymes (Nomenclature
des) 379
Enzymoldes 330
Ephédrine 71
Ëpichlorhydrine (Action
de V) sur les éthers acé-
tonedicarboniques sodés. 303
Epilatoires 216
Éponges (Manganèse et fer
chez les) 366
Êrepsine 430
— dans les champignons.
353, 453
Ergomètre (Nouvel) 196
Erythrite (Action de l'a-
cide phosphoreux sur T) . 561
— (Action de Tacide phos-
phorique sur T) 303
Escnline dans le marron-
nier 448
Essai des cantharides 457
-- du jalap 376
— des objets de pansement
au sublimé 322
— de Topium 563
Essence de bois de rose. XLIV
— de Calamintha Nepeta. . 258
^- de calamus 109
— de cannelle de Ceylan . . 340
— de moutarde 530
— de rue 112
Essences (Déterminatioii de
Tindice iode dans les).
— (Désinfection des. mains
par les) XI
— (Dosage de Talcool dans
les)
Éther anesthésiqae
Ethérification de la man-
nite
Ethers acétonedicarbonî-
ques sodés
— acylcyanacétiques 391
— alcoylcamphocarboni -
ques 41
— P-cétoniques
— diphénylcarboniques et
monophénylsalicyliques . 5S
Extrait de châtaignier
— de chêne
— fluide de quinquina 314
ExtraiU fluides âfif
Farines exotiques 47( J
Fécnles exotiques AH
Fer chez les éponges 355
— (Détermination de Tar-
senic dans le) M
— (Cémentation du) 54$
— (Combinaisons de Taci-
de monométhylarsinique
avec rhydrate de peroxyde
de) 22
— (Peptonate de) et de man-
ganèse 61
Ferment du salol contenu
dans le lait 232
— protéolytiques associée à
la présure 560
— solubles . . . . 401,409, 582
— solubles dans le lait ... 11$
Fermentation alcoolique.. 550
Fibrille con jonctiye 503
r
— 629 —
des
(Maladie
:du) 258
Dament axile 503
ib (Stérilisation des) poar
ligatures et satures 17
twir 398, 446
tfloreacéine(Papieràla). XIX
Imrescence de la qui-
une 606
311
262
583
456
39
667
VII
(Réactions du)
Me (Fonction adipo-pezi-
que da}
ftonaldéliyde dans les
plantes 670,
ilmiilaire 96, 216,
312, 360, 407,
Kromage d'Emmenthal . . .
(hdts (CoBserves de) snl-
I filées
lunées (Utilisation des) . .
h«dTOTité XXIV
fiisel (Dosage du) 124
•tlacol (Réactions du) 173
l«hcolée(Hailecamphrée). 621
Gilactosidogalactose 76
fialactosidoglacose 76
Gai de quelques eaux miné-
rales 49, 178
— des fumerolles du mont
Pelé 239
-de houille XXXVIII
- dtt sang 365, 466
Mâtine (Action du sérum
enrla) 463
WUloaes (Contenu en gly-
cocolledep) 293
Goitianées (Tégument se-
aioaldes) 662
Qobine 369
Ûobolei rouges dans la
^JBpnée' 311
358
197
357
326
Glncogalline 268
Glucose dans Je liquide cé-
phalorachidien . . . 284,
— produit par les muscles.
— (Maltose en présence du).
225,
— (Conditions d'équilibre
entre le maltose et le) . . .
Glucoside (Dhurrine) de l'a-
cide cyanhydrique 32
Glucosides 199
Glncoaidogalactose 76
Glncotannoldes, ..... 257
GlnUconate d'éthyle. 400, 682
Glaten (Dosage du) hu-
mide 343
Glycérides complexes dans
les corps gras naturels. . . 244
Glycérine 369
— (Action des alcalis Bur
la)..
— (Dosage de la) . . . 651 ,
— dans le sang . 362, 402,
— du vin (Dosage de la). .
Glycocolle (Anhydride du).
— (Dosage du) 291
— (Contenu en) des géla-
toaes
— (Éthers de) substitués
avec le menthol et le bor-
néol
Glycol (Action de PC1> sur
le)
— hexaméthylénique 202
Glycolyse 358, 359
— dans le sang in vitro. . . 196
Glycosnrie et hypophyse . . 456
Graines huileuses (Saccha-
rose dans les) 272
Graisse humaine 37
Graisses (Fonction adipo-
pexique du foie dans ses
661
584
407
120
115
293
294
401
— 630
rapporte avec la natare
des) ingérées 262
Gram (MéthodjB de) 454
Gras (Acides) 399
— (Glycérides complexes
dans les corps) 244
Gratiole 107
Greffées (Plantes) . . 256 , 583
Greffon (Inflaence du sujet
sur le) 362
Grimbert (Prix Barbier dé-
ceméàM.) 86
Gnjasanol 174
Gayane française (Essence
de bois de rose de la). XLIV
Hachis de viande 562
Hélix (Parasite de V) asper-
sn 358
Helmitol 27
Hématozoaires (Coloration
des) 405
Hématnries 357
Hémicellnloses 332
Hémoglobine . . 311, 354,
358, 359
Hémolyse 456
Hépatiques 353
Hérisson (Résistance du) à
Tatropine 309
Héroïne (Réactions de 1') . . 441
Héroïques (Médicaments) . 585
Hexanediol 202
Hippobosqnes do Trans-
vaal 405
Homme fossile 256
HoniUe 253
Hûbl (Indice de) 371
Hnile (Formation de V) dans
les amandes 197
— (Recherche et formation
deT) dansTolive 82
Hnile (Rôle dn saccharose
dans la formation de V).
— camphrée gaîaoolée
— de coton se figeant diffi-
cilement
— de datara
Happert (Réaction de)
Hydratation de la plante. U
Hydrocarbures aromati-
ques dihalogénés
Hydrogène liquide
— (Action de F) sur le sul-
fure d'argent 30
Hydrolyse des albuminoî-
des mi
— des polysaccharides..
401, 409|
Hydroxylamine M
Hydrure de potassium 400
Hydrures de rubidium et
de césium 3il
Hyoscyamine IIS
Hyperchlorhydrie 35*
Hyperchloruration 4U
Hyperglobulie 311
Hyperleucocytose . 406, 454
Hypnotique (Véronal, nou-
vel) 519
Hypobromite do sonde... 471
Hypophosphites et hypo-
photphates (lodométrie
des) 3^
Incompatibilité : sirop de
Gibert au quinquina 28S
Indice de Hûbl 371
Indigo XXXIX
Injection hypodermique de
salicylate mercuriqne. . . 412
— hypodermiques ^
— sous-cutanées d'huile
camphrée gaîacolée .... 521
— 631
L'
UêdêB nttisibleB en agri*
whiire 297
MiUit phannacentiqne de
rUniTeiBité de Berlin. . . 59
tesmat en pharmacie, VI,
f X, XXIX
kftettiii (Longaeur de Y) . 405
pMastînal (Sac) 356
Me (Action de T) Bur les
albaminoîdes 444
(Détermination de Tin-
1 (&oe] dans les essences. . 169
L (Prodnction d') au Chili.
XXXVI
*- (Recherche de V) dans
ks urines 843
— (Teinture d') 520
biométrie desphosphites,
liypophoephites et hypo-
j^osphates 289
Mares (Titrage des) aloa-
finB 487
1 — msTcuriqaes 447
Miactese 77
Itlap (Essai du) 876
fiBise dans les champi-
( gnons 199, 264
I -- (Action de la) snr le suc
I Pancréatique 855
-deinntesUn ,. 430
! lola (Les hases xanthiques
\ ûinslesfeuiUes de).... 190
i X»po 200, 354
I ^ictosiiriecheslesfeniélles
1 pleines au moment du
Pirt 86
Uit (Analyse du) 197
^ (Diminution du taux des
lécithines dans le) chauffé 195
Lait (Ferment du salol con-
tenu dans le) 232
— (Ferments solubles dans
le) 119
— (Moyen de différencier
le) cru clu bouilli 483
— chauffés 338
Lécithine (Action de la) snr
la nutrition 406
— (Localisation de la) 311
— (Sécrétion de la) 854
— diminu dans les laits
chauffés 195, 388
Lécithol 820
Législation des chutes d*eau
XXII
Légumineuses alimen -
Uires '. 608
Lencémle à Mastzellen ... 268
Lencine (Séparation quan-
titative de la) et de la ty-
rosine 261
Leucocytose. . . 810, 857, 406
Lichen dislande 69, 491
Lin (Rouissage aérobie
du) 389
Lipolyticpies (Actions) 402 , 688
Liquide céphalo-rachidien.
284, 858
— d'un kyste du pancréas. 319
Lloyd (Réaction de) 381
Loi des forces électromo-
trices 302, 805, 681
Lnchon (Eaux sulfureuses
de) 178
— (Source Bayen à) 503
Lychnis flos cuculi 83
Lykrésol 386
Lysol 885
Magnésiennes (Combinai-
sons organe-). 401,446, 584
I
i
632 —
Magnésium (Poudres au).
XXXVII
Magnétite (Réduction d'o-
ligiste en) 268
Mais ( Aibuminoîde du grain
de) 79
Malsine 81
HalUse 326
Maltose en présence du glu-
cose 226, 367
— (Conditions d'équilibre
entre le) et le glucose. « . 326
Manganàse chez les éponges 366
— (Recherche du) ... . 684
— (Dosage du) 303
— (Acétate de) 266
— (Aluminate de) 20
— (Peptonatede fer et de). ' 61
— (Siliciure de) 196, 201
Manioc (Aliments tirés du) . 316
Mannite (Action du chlo-
rure de sélényle sur la) . . 267
— (Éthérification de la). . . 266
Mapé 477
Marronnier (Localisation
de Tesculine et du tanin
dans le) 448
Mastzelle 263
Matières organiques (Des-
truction des) en toxicolo-
gie 183
Médicaments (Dosage des
phénols dans les) 98
— (Arrangement interna-
tional au sujet des) hé-
roïques 585
Mélanique (Pigment) 662
Mélasses de betterave8.306, 360
Méningée (Perméabilité) . . 264
Menthol (Éthers de gly-
cocolle substitués avec
le) 294
Mercure (Élimination do)
dans les liquides sncréfl.
— (Salicylate de)
Merçnrique (Chlorure} ....
— (lodures)
Mésotane
Métaldéhyde
Métalliques (Enduit pro-
tecteur des constmctioDs).
Métaux( Action des) àchaud
sur les acides gras 319
— divisés 401,502, Ml
Méthylarsinate de soude.
400, 44
Méthylation et condensa-
tion du glutaconate d*é-
thyle 400.
Méthyle (Migration do
groupe) Hî
Méthylônecamphre ^
Méthyléthylcétone SOI
M é thylmonpbromocam-
phre «i
Méthylphosphinate do
soude 406
Méthylpropylcétone 3tf
Microbes de Teau 4(0
— (Action des) pur l'hémo-
globine
Microhiologie du rouissage
du lin, 389
Microbisme biliaire 356
Minérales (Ressources.) du
Yunnan XLII
Mont Pelé (Gaz des fume-
rolles du) 239
Morphine (Chlorhydratede) 250
— - (Recherche de la) 381
Moutarde (Dosage de l'es-
sence de moutarde dans
les semences de) 530
633 —
Dtarde blanche (Végé-
ilion de ia)
rez (Venin de la glande
pourpre des)
Bcles (Glycose produit
wlee)
toderma vini
phtol (Recherclie de pe-
tites quantités d* a-) dans
k ^naphtol
rcéine (Réactions colo-
rées de la)
iphrites (Pronostic dans
H
i^otoxmes 448,
Iris (Cycle évolutif des
Umus privés de leurs rap-
porta intimes avec les). .
S*
MSl (Superoxydes élec-
trolytiques de)
^(SeU de) réactifs des
•acres réducteurs
knte mercurique
^ pour caractériser les vins
.4e lucre 191,
Ifrocelluloseg
iir [Emploi du) en œno-
logie
to vomique
▼èaa-nés (Défenses de
ganisme chez les)
iUon (Influence de la
u&tration ovarique sur la)
lActioude quelques corn-
I phosphores sur la).
uuicén
^ (Arsenic dans ï) de
bule
^«^- dt Pkwn, et de Chim.
583
311
197
122
252
105
359
532
203
477
201
241
5
196
446
532
250
446
406
406
255
Oligiste (Réduction d') en
magnétite 258
Olive (Recherche et forma-
tion de rhuile dans T). . . 82
Ophim de Perse 29
— (Essai de r) 553
Oreille 203, 304
Orthocyclohexanediol
(Nouvel) 257
Orthodiazine (Synthèse de
256
304
74
74
408
Os (Implantation de T)
Osazones des Rucres
Osones (Préparation des)..
Ovules (Préparation des)..
Oxalate de calcium 448
Oxydases des seiches 353
Oxydation (Sels de terres
rares excitateurs d') 194
Oxyde de carbone. . . 264, 418
— de plomb (Préparation
deT) 68
Oxyhémoglobine ( Réduc-
tion de r) 196
Ozone (Action de V) sur le
bacille diphtérique 360
Paludisme (Anophèles et)
447, 540
Pancréas (Liquide d'an
kyste du) 319
Pancréatiq[ue (Sécrétion). .
304, 452
— (Suc) 355, 356
Pansement (Essai des ob-
jets de) au sublimé 322
Papayer (Les vertus du) XXIV
Papier réactif de Schonbein 527
Papiers enveloppant les
aliments XXXIII
— (Micrographie des) an-
ciens 440
41
552
«• SÉRIB t. XVII. (15 juin 1903.)
i
— 634 —
Paraffine (Conductibilité
et ionisation réaidnelle de
la) 683
Paraformaldéhyde 337
Parasitisme 352
PaTloff (Réflexe acide de). 360
Pentoses (Bases dérivées
des) 651
Pepsine (Evaluation de Tac-
tiondela) 177
Pepsines (Trypsine dans
les) 164, 310
Peptonate de fer et [de
manganèse 61
Peptone (Action de la) sur
la sécrétion et Texcrétion
de la bile 462
Perforation des crensets
de platine 84
Perles (Origine des) 200
— (Intoxication , saturnine
dans la fabrication des
fausses) 264
Perozydase dans le liquide
de la noix de coco 245
Peroxyde de sodium 337
Pharmacie (Examens pro-
batoires de) XXV
Phénol diiodé 201, 661
Phénols (Dosage des) 98
— (Formation des) 198
Phénoxypropane 196
Phénylindazol 582
Phosgène 446
Phosphates (Analyses de). 84
Pho8phite8(Iodométrie des) 2H9
Phosphore 399
— (Chaleur de combustion
du) 351
— (Azoture de). .. 330
— (Sulfure de) 330
Phosphores (Acides) 306
Phosphoriqne (Acide)....
Photographiques (Epreu-
ves)
Phthiriose 258,
Pigment mélanique
Piles (Forces électromotn-
ces des)
Pilocarpine (Toxicité de
la)
Piroplasmose bovine bacil-
liforme
— ovine carcèag '.
Plaies tétanîgènes
Platine en Sibérie
— (Perforation des crcu
sets de)
Plâtre
Plomb (Préparation de
Poxyde de)
— (Superoxydes électroly-
tiques de)
^ Intoxication satumioe
dans' la fabrication des
fausses perles
— (Recherche du) . . . 438,
Plombico - ammoniacal
(Chlorure)
Plomhiqne (Acide). 398,
Poisson cru (Dangers du) IXl
Poloninm (Rayonnement
du)
Polysaccharides ... 401,
409,
Pommade du D^ Reclus...
Porc (Suc gastrique de). . .
Potassium (Carbonate àe]
arsenical
— (Hydrure de) • *
Poudres au magnésium ^^
Ponrpre , (Formation de
la)
— (Glande à) des murex..
— 635 -
'éparations médicinales
(Dosage de Talcool daoç
iX 378
(Fermenta protéo-
Ijtiqned aaeociéa à la) . . . 550
Princeaae Alice II » (4«
pagne de la) 200
oaUtiqii^B (Calcule). .' . . 428
(Nouvean genre) 353
otylin^ 321
uiier (Destrootion de la
chenille filense du) 297
organiques 310
Tamidon (Réaction d'i-
dentité dn} 172
(Série du) 257
Ténolyae 197
ocatéchine dans les
prodoits de distUlation
delà houille 253
diphénylées symé-
triqnes 549
liaine et quinidine 198
(Podon à la) sans amer-
tame 216
(Recherche de la) dans
1m liquides de l'organis-
me 505
■inique (Hypoleucocy-
toee) 454
B (Toxicité de la) XXXIX
linquina (Alcaloïdes du).
198, 200
(Incompatibilité du) avec
leairopde Gibert 285
liquide de Vrij 314
ttdiationa émises par un
becAoer 581
^dioactivité induite 201
Radinm (Action pathogène
du) 304, 388
— (Emanation du) 201
— (Rayons du). 303,550,
552, 583
— (Selsde) 398, 485
Raisins secs de Californie.
XLIII
Rate (La) après néphrecto-
mie 309
Réactif de Wenzell 553
Réaction donnant naissance
à des pyrones diphénylées
symétriques 549
— de Huppert 60
— deLloyd 381
— de certains alcools 374
— colorée de Tacide bori-
que 377
— colorée de la cbolesté-
nne.
— colorée de la narcéine. . 105
— de la matière colorante
du sang 453
— de l'héroïne 441
— du sirop de baume de
Tolu 367
— de la strychnine 553
Réflexe acide de Pavloff . . 360
Rein (Le) est une glande. . 312
Reina [(Physiologie compa-
rée des deux) 585
Rénanx (Ligature des pédi-
cules) 309
Ricin (Tourteau de). 361, 422
Rose des sables 560
Rotatoire (Pouvoir) dans
leséthers 202
Rouissage du lin 389
Rubidium (Hydrure de) ... 352
— Ammonium 584
Rue:(Es8ence de) 112
— 636 —
Sables (Rose des) 560
Saccharine (Réglementa-
tatîon de la yente de la)
XXXIV
Saccharomyces 305, 350
Saccharose dans les aman-
des 197
— dans les graines huileu-
ses , 272
Sagon 477
Saignée 367, 406
Sakalaves (Poison des) . . . 200
Salicylate de mercure 412
Salicylates (Electrolyse
des) 453
Saloldansle lait 232
— (Dédoublement diasta-
sique du) 582
— (Emulsion de) pour Tu-
sage interne 561
Sang défibriné 358
— (Arsenic dans le) 446
— (Gaz du) 355, 456
— (Glycérine dans le)
352, 402, 407
— (Matière colorante du) . . 453
— (Parasites du) 462
— (Pertes de) 367, 406
— (Poids du plasma et
des éléments figurés dans
le) 262
— (Eléments figurés du)
dans la glycolyse 359
— (Glycolyse dans le) in
vitro 196
— ( Le) après néphrectomie. 309
Sangsues (Conservation
des) 176
Saponine du Lychnis flos
cuculi 33
Sauterelle (Couleur tirée
delà) VIII
Schonhein (Papier réactif
de) m
Sécrétine. 304,360,430, iS4
Seiches (Oxydases des). . .
Sel dans TAustralle da Sud.
XXXTI
Sels de terres rares exdta*
teurs d'oxydation
Séné (Feuilles de) sans lé-
Septoforme •
Sérothérapie de la dipbté
rie aux États-Unis. . . XIff
Sérum (Action da) sur k
gélatine <S
— (Action antikinasiqueda).
— antidiphtérique (Durée
d'activité du)
Sérums (Substances toxi-
ques des) normaux ^
Silicinre de manganèse. 1%M
Sirop de baume de Tda.. . 367
— de Qibert au quinquina
Incompatibilité ^
Société de biologie (Comp-
tes rendus de la), 44, 95,
136, 2Ô2, 309, 354, 405,
— de pharmacie (Compto
rendus de la), 90, 2U,
299, 394, 501, SU
— de pharmacie. Séance
annuelle 140, ^
— de thérapeutique (Comp-
tes rendus de la) 42,91,
321 , 259, 306, 402, 448,
Sodium (Peroxyde de) ... . 33Î
— (Production de) par elec-
trolyse ^
Soude (Dosage du carbo-
nate de) dans le sulfite de
soude
31
— 637 —
iHjrpobromite de).. 471
t^Pdfate de) 399
klFabrioation de) 6Iectro*
\ lytkjae) 663
jbâira libre dans l'ean sol-
I i fnreose de laQrotte à La-
chon 178
en Turquie. XXXV
des bovidéa 603
{ Dé velopp ement
4o) 310
itocystis nigra
^Nntrition du) 268, 348
des ampoules
pour injections hypoder-
miques 56
des fils pour ligatures et
iQtaies 17
iphantns hispidus (8tro*
phantine, cholineet tri-
^ gonélUne dans la racine
' àe) 106
[lltycluBiiie (Dosage de la)
> dans les mélanges de
248
itryehnîne et brucine. . .
— (Dûfiage de la) et de la
brocine dans la noix yo-
nuque
^ - (Réactioas d'identité de
î la)
I Sublimé (Objets de panse-
^ ment an)
[ fcc gagtrique de porc
; 8«cres (Glycolyse des) ... .
- (Osazones des) 74
î -* rédiictenw 241
I Sucrés (Elimination du
oiercore dans les liquides) 5
Wiate enivreux 352
— de sonde 399
Sulfatât (Dosage des) 568
Soliite de soude (Dosage
260
653
322
366
358
da carbonate de soude
dans le) 31
Sulfoindigotate de soude. 311
Sulfure d'argent 303
— d'arsenic 445
— de cadmium 447
— de phosphore 330
— de zinc 447
— d'antimoine et d'arsenic. 303
— alcalins ( Electrolyse des) . 582
— alcaline- terreux (Elec-
trolyse des) 584
Snlfuré (Principe) de la
source Bayen à Luchon. 503
Sulfurés (Chalems de for-
mation de quelques com-
posés) 303
Suppositoires à base de
beurre de cacao 57
— (Préparation des) 408
Surrénales (Capsules). 311, 354
Synthèse de disaccharides. 76
— des acides oxyphosphi-
niques 194
— d'acides amidés ^ 494
— des acides et des éthers
p- cétoniques non substi-
tués... 401
— effectuées au moyen des
molécules renfermant le
groupe méthylène associé
À un ou deux radicaux
négatifs 303
Talipot 477
Tangbin de Menabé . 200, 354
Tanin dans le marronnier. 448
— (Dosage du) 528
TaYOlo 476
Tégument séminal des Oen-
tianées 552
Teinture d'iode 520
— 638
Température de caléfao-
tion 304
Ténias (AntikinaBe chez
les) 366, 406
Terre (Composés asotés de
la) arable 446, 626
Tétanique (Antitoxine) . . . 682
— (Sérum) 682
Tétraalcoyldiamidodiphé-
nylanthrones 361
Tétraphénylbntanediol . . 400
Tétrarine 268
Thé (Consommation da) en
France III
— (Dosage de la caféine
dans le) 188
Théobromine (Dosage de
la) dans les cacaos 34
Théocine 27
Thermostat à chanffage et
régulation électriques . . . 362
Thioacides R— COSH.... 361
Tourteau de ricin. . . 361, 422
Toxicologie (Destruction
des matières organiques
en) 183
Tremblements de terre. . . 200
Trigonelline dans Ja racine
de Strophantus 106
Triméthylcarbinol 660
Trisulfure d^antimoine. . . . 446
Triuréide dipymvique 306
Truffes 662, 683
Trypanosoma Theileri.., 406
Trypsine dans les pepsines.
164, 310
— (Valeur des) 366
Tuberculenx(Bacille6) 309,
358, 466
— (Exsudât) inoculé dans
la mamelle d'un cobaye
en lactation 360
agarei
Tuberculose (Lee
et la)
Typholdiques (Urine desU
Tyrosine (Séparation, quan-
titative de la leocine et
delà)
Uracile dans le corps des
animaux î
Urée (Action de 1') sur Fa-
cide pyruvique 309
— (Décomposition oom{rfète
deT) 47Î
Urémie expérimentale 3]#
Urine de cheval
— (Bacille d'Eberthdansl')
des typhoïdiques 461
— (Dosage de l'acide ^
oxybntyrique dans F). . . 443
— (Dosagede l'ammoniaque
dans Y) .... 5»
— (Doeage de la potasse ei
de la soude dans 1'} 2lf
— (Dosage de l'urée dansl'). 128
— (Recherche de l'iode dans
les) 313
— (Lactose dans T) des fe-
melles au moment du part. 3S
— (Principes azotés de 1*). . lU
Vanille (Formation du par-
fum de la) 311
Végétale (Acidité) 550
Végétation dans des atmo-
sphères riches en acide
carbonique ÎU
Végétaux (Ferments ches
les) 550
— (Amidon dans les) 570
— (Hydratation des) 189
— (Nutritiondes) 448
Vératrols mononitrés 7
r
639 -
iroiial 519
Inde (HacliiB de) 562
kkj (Eanx mînéraleB de). 480
igae (Maladie de la). 258, 347
in (L'aldéhyde acétique
èum le vieillisBement et
lfl0 altérations da) 199
- (Dosage de la glycérine
dn. 120
-altéré par le Mycoderma
vini 122
- ISmploi da noir en œno-
logie 532
Ru (Casse des) XXX
- concentrés 126
*- de Bocre caractériBés par
leenitrates 191, 196
Mcaniqnes (Origine des
... 194,
328
HuaOi (Réactif de) 553
Winter-oii 296
Xanthiqaes. (Dosage des
bases) dans le cacao 189
— (Les bases) dans les
feuilles de cacao et de
kola 190
Xylose (Transformation de
l'acide d-glycnroniqae en
l') 114
Tnnnan (Bessonrces miné-
rales do) XLII
Zinc (Action dn) sur les mi-
crobes de l'eau 400
— (Dosage volumétriqne
du) 522
— (Sulforede) 447
— (Production du). . . XXXVI
— 640 —
BIBLIOGRAPHIE
Annuaire de rAssociation amicale des étudiants en phar-
macie 5ift
Barrai. — Tableaux synoptiques de minéralogie ^
Bocquillon-Limousin. — Formulaire des médicaments
nouveaux Itt
Bonet. -- Chimie oi^ganique appliquée à la pharmacie 2M
Bulletin scientifique et industriel de la maison RouRE-BBa-
TRAND 88, 571
Gatillon. — De la glycérine 394
GoUin (Eug.). — Précis de matière médicale 4(
Grinon. — Revue des médicaments nouveaux 291
Dupuy et Ribaut. — Cours de pharmacie 8'
Girard (Aimé) et Lindet. — Le froment et sa mouture,, . iM
Herzen. — Guide-formulaire de thérapeutique générale et
spéciale 81
Joulie. — Vacidité urinaire 131
LandOttzy et G^yle. — Glossaire médical 2«
Madoulé. — Guide scolaire et administratif de Vétudiant en
pharmacie 8^
Morel. — Vacétylène : théorie, applications 34S
Moureu. — Notions fondamentales de chimie org aniqut 1^9
Sapelier et Dromard. — Valcoolomanie (intoxication
alcoolique latente) y son traitement par le sérum antiéthylique, 579
Touret. — Le lait et son industrie 131
Le Oèrant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMSRIB P. LBYB, RUB OA88BTTB, 17.
J
r
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
SIXIÈME SÉRIE
TOME DIX-HUITIÈME
PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASS8TTB, \',
I
JOURNAL
HÂKMACIE ET DE CHIMIE
(FONDÉ EN 1809)
Comité de Rédaction : MM. RICHE, JUNGFLEISCH, PETIT,
VILLEJEAN, BOURQUELOT, MARTT, MOUREU et PRUNIER
Gonaborateors ; MM. J. Bougault, L. BRiCMER, L. Brunel,
L CoLLiN, H. Cousin, Er. Gérard, L. Grimbert, M. Guerbet,
I Ed. Guixochet, V. Harlay, H. Hérissey, E. Leidié,
G. PaTEIN, i F. VîGIER.
f RéDACTBUR PRINCIPAL l M. RICHE
^mtenant les travaux de la Société de Pharmacie de Paris àinfd que les
procèS'Verbaux de ses séances
et une revue médicale^ par M. Charrin.
Sixième Série
TOME DIX-HUITIÈME
PARIS
OCTAVE DOIN, ÉDITEUR
8, PLACE DE L*0DÉ0N, 8
1903
r
JOURNAL
DE PHARMACIE
ET DE CHIMIE
VI* SÉRIE. — TOME XVIII. — , ANNÉE 1903, 2" PARTIE.
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur le rôle de Valcool dans la conservation du càloro-
forme; par M. Adrian.
Bien longue est la liste des auteurs qui ont étudié
les produits d'altération du chloroforme, et plus consi-
dérable encore est le nombre des travaux et des expé-
riences publiés sur ce sujet. Aussi nous bornerons-nous
à rappeler les conclusions des savants qui sont unani-
mes à reconnaître que ces produits d'altération du chlo-
roforme sont des dérivés chlorés ; que ce sont eux qui
causent de- fâcheux effets sur l'organisme, enfin que la
quantité de ces dérivés chlorés augmente lorsque le
chloroforme primitif n'est pas parfaitement pur.
Parmi eux, on a signalé, outre le chlore libre, Tacide
chlorhydrique et l'acide hypochloreux, diverses com-
binaisons chlorées plus ou moins complexes et un corps
bien défini, l'oxychlorure de carbone, qui se forme
d'après la réaction suivante :
4CHC18+6Ô = 4C0C1« + 2H80+4C1
et qui fournirait ultérieurement l'acide chlorhydrique :.
ÎC0C1«+2H«0 - 2C02+4HCL
— 6 —
Ce serait surtout à la présence de roxychlorure de
carbone dans les chloroformes impurs que seraient dus
les accidents qui ont été plusieurs fois relatés.
II. — Les recherches pour obvier à la décomposition
spontanée du chloroforme par addition de certaines
substances, telles que la chaux, Thuile d'amandes dou-
ces, le soufre, l'alcool éthylique, le chloral, etc., onl
donné, jusqu'à ce jour, des résultats indiscutables; tou-
tefois le rôle de ces divers corps n'ayant pas encore été
bien établi, nous avons tenté, par une étude spéciale, de
combler cette lacune.
Dans le but d'examiner l'action de l'alcool comme
paralysant la décomposition du chloroforme.nous avons
d'abord soumis à l'action de la lumière une série de
chloroformes obtenus par les méthodes les plus connues
et possédant un degré de pureté plus ou moins grand:
1** Chloroforme du chloral;
2* Chloroforme purifié par cristallisation ;
3* Chloroforme du commerce plusieurs fois rectifie el
purifié par la potasse ;
V Chloroforme du commerce simplement distillé.
Les échantillons, au nombre de trente, ont été répar-
tis dans des flacons en verre blanc de 200''"'. D'autre
part, les mêmes expériences ont été faites sur une
quantité égale d'échantillons, additionnés d'alcool
éthylique.
L'exposition à la lumière a duré deux ans, période
pendant laquelle il a été fait des prélèvements réguliè-
rement espacés, soumis aussitôt à l'analyse compara-
tive.
Les résultats de ces observations se résument ainsi :
i;* Les chloroformes non additionnés d'alcool onl
tous donné un mélange d'acide chlorhydriqqe libre et
d'oxychlorure de carbone, après une période de trois
mois (juillet, août, septembre). Au bout d'un an d'ex-
position, la quantité de ces impuretés a augmenté et a
atteint 1 p. 100 du poids du chloroforriie. '
2"" Les mêmes chloroformes additionnés d'alcool
r
— 7 —
Ahylique, soumis à uoe épreuve absolument identique,
le subirent aucune altération, sauf les échantillons de
Uoroforme non rectifié qui donnèrent une petite
piaolité d'acide chlorhydrique libre (0,1 à 0,4 p. 100).
3^\u bout de douze mois, aucun des chloroformes
idditionnés d'alcool ne contenait d'acide chloroxycar-
bonique, et leur aspect extérieur n'avait subi aucune
modification. Cependant nous avons observé que dans
b plupart des échantillons examinés, le point de dis-
tillation subissait des perturbations notables. En frac-
donnant avec soin cette opération, et en séparant ce
qui passe avant et après la température voisine de 61'',
BOUS avons obtenu 2 à 5 p. 100 de produits qui ont été
soumis à l'analyse.
Or, le dosage du chlore, aussi bien dans les produits
qui ont passé avant le point de distillation du chloro-
forme que dans ceux qui ont distillé au-dessus de 61*", a
Idémontré nettement que leur constitution ne pouvait
[plus concorder avec celle du chloroforme.
D'autre part, les réactions effectuées sur ces combi-
naisons : réduction du nitrate d'argent précipité avec
l'eau d'aniline et formation d'éthylidène-aniline, réac-
tion du bisulfite de rosaniline, ont démontré leur na-
ture aldébydique. Il a môme été possible dans plusieurs
cas d*isoler une petite quantité d'aldéhyde acétique.
En répétant des essais analogues sur des chloro-
I formes qui étaient additionnés seulement d'une quan-
tité très faible d'alcool (4:355 »^ î^;^) , nous avons encore
constaté un relard de plusieurs jours sur l'apparition
de Vacide chlorhydrique libre dans les chloroformes
non additionnés d'alcool ; mais finalement, après une
i période variable selon l'intensité delà lumière, on a pu
déceler non seulement la présence de cet acide, mais
aussi celle de l'acide chloroxycarbonique.
La constatation de ces résultats est d'une grande im-
j portance; car elle est de nature à nous renseigner sur
le rôle joué par l'alcool éthylique dans le phénomène
— 8 —
apparent du retard de la décomposition du chlorofi
même lorsque celui-ci n'en renferme qu'une quant
infime.
En effet, les résultats de nos expériences démoni
que Talcool, à proprement parler, n'empêche pas
chloroforme de se décomposer ; il ralentit seolemi
cette décomposition et fixe le chlore à Tétat naissant
donnant, au lieu des acides chlorhydrique et chl
roxycarbonique, des dérivés chlorés, qui n^ontani
effet nuisible sur l'organisme.
La première phase de Taction du chlore est Toxyda
tion de l'alcool éthylique :
C*H&0H-f 2Cl = CHO.CH8+2Ha.
Or, on sait d'autre part que l'aldéhyde acétique fi:
le chlore avec une très grande facilité, pour arriver
étapes successives jusqu'à l'aldéhyde trichloré :
CCP CHO.
Les produits chlorés que nous avons retirés par disi
lation et présentant les caractères de combinaisons al(
hydiques ne sont autres que des acétals plus ou moins-
chlorés.
Quant à l'acide chlorhydrique formé au cours de ces
diverses réactions, il s'éthérifie avec Talcool lorsqu'il
se trouve en excès ; sinon on le trouve à Tétat libre,
comme Tindiquenl les expériences.
Si nous envisageons les poids moléculaires de l'al-
cool éthylique et des acétals chlorés, nous voyons que
l'alcool peut absorber plus que son poids de chlore libre.
Pour interpréter cette observation, nous avons cher-
ché à nous rendre compte de la quantité de chlore dé-
gagée par le chloroforme en voie d'altération.
Le dosage du chlore libre des chloroformes altérés
après six mois d'exposition à lalumière a donnéles chi(-
fres.suivants :
CBLOKB LIBRE
!•' écliantiUon (24 mois) 0.340 )
2« échantillon (6 mois) 0.150 [ p. l.OM.
3* échantillon (6 mois) O.llS )
- y —
des chiffres démontrent que la dose de 1*"^ d'alcool
élhylique suffit, dans la plupart des cas, pour fixer le
chlore à Tétat naissant.
I Si la quantité d'alcool est insuffisante pour fixer la
'lotalilé du chlore dégagé, on trouve dans lechloro-
[forme de l'acidephlorhydrique libre et de l'acide chlo-
iTOxycarbonique.
C'est ce que nous avons constaté dans les chloro-
I formes ne contenant que 7-i- d'alcool ou dans certains
chloroformes après vingt-quatre mois d'exposition à la
lumière.
Le soufre, Thnile d'amandes douces ont évidemment
des propriétés analogues à celles de l'alcool et c'est en
fixant le chlore que ces produits agissent comme para-
i lysants, plutôt apparents, de la décomposition du chlo-
roforme.
Les travaux dont nous venons de donner le résumé
i paraissent bien expliquer le rôle de l'alcool comme con-
I servateur du chloroforme et justifient pleinement son
i emploi.
I Analyse de concrétions provenant d'une tumeur sous-
"' cutanée; par M. V. Harlây.
La tumeur en question était une tumeur fibreuse,
sous-cutanée, mobile, adhérente au derme, mais non
, aux tissus sous-jacents (t).
De forme ovale, plate, elle mesurait environ
8« y^ ^c« 5 j^ygç yjjg épaisseur de l'^",.'). Elle était
constituée par du tissu fibreux entourant des concré-
tions, ou plutôt des amas ovoïdes irréguliers, réunis
entre eux par des ramifications et pouvant atteindre
chacun 1^**' et plus de diamètre. La substance de ces
amas était d'un blanc presque pur, de consistance de
fromage demi-sec, se laissant facilement couper au
(I) Cette tameur ni*a été remise par le O' Chatelîa, de CtiarleVille ; il
Tavait extraite de .la partie externe du genou droit d'uae femme de
60 ans, arthritique, mais bien portante d'ailleurs.
— 10 —
scalpel. Exposée à Tair, elle se desséchait assez rapide-
ment en devenant très dure et absolument blanche. Çà
et là, dans le centre de ces amas, on trouvait de véri-
tables concrétions pierreuses, irrégulières, jaunâtres,
de très petites dimensions ; la plus grosse, de fornu
ovoïde, mesurait environ 2""',5 X 2"™ et pesait C,023
après dessiccation à Tair. Le poids total de la substaoee^
blanchâtre contenue dans la tumeur peut être évalué à;
12^*" environ.
Examen microscopique. — Une petite portion, exa*
minée dans la glycérine, s'est montrée composée sur*
tout de granulations amorphes, accompagnées de nom-
breuses concrétions microscopiques irrégulières, très
réfringentes; de quelques débris de cellules, colorables
par l'éosine, et de quelques gouttelettes graisseuses
jaunâtres. Aucune forme cristalline. L'acide acétique
dissout toute la substance, sauf les cellules et la ma-
tière grasse, avec effervescence et sans former de cris-
taux d'acide urique.
Essai qualitatif. — La substance blanche était com-
posée entièrement de phosphate et carbonate de chaux,
avec une faible quantité de chlorures. Elle ne conte-
nait ni magnésie, ni acide oxalique, ni ammoniaque, ni
acide urique. Les petites concrétions pierreuses étaient
de même nature que la substance blanchâtre, moins
condensée, qui les entourait.
Analyse quantitative. — J'ai fait les déterminations
suivantes : eau, cendres; acide phosphorique et chaux
des cendres. En rapportant une partie de la chaux au
phosphate tricalcique,etcalculant l'autre partie comme
carbonate, j'ai pu établir pour les concrétions étudiées
la composition suivante :
p. 100 p. 100
de rabsunce do sabstaace
huniide sèebe
Eau 29 *"
Cendres 61,9 87,2
Matiôi es organiques (1) 9,1 14,8
(1] Lo résidu de dissolution d'un poidis déterminé de substance daas
l'acide chlorhydrique très dilué à chaud représente, après lavage à l'eto
H
p. 100 p. 100
<Ie substance de sab«tance
humide sèche
Phosphate de chaax 46.2 65,2
Carbonate de chaax 1!,7 16,4
Chlorureii et sabstances indéterminées
(par différence) 3,9 5,6
Il est intéressant de comparer cette analyse à celle,
mnée ici par M. Gascard (i), de concrétions sous-
rtanées contenant, pour 100 de substance sèche,
\,1 de phosphate de chaux, 6,8 de carbonate de chaux,
1,4 de matières organiques et une faible quantité de
hosphate de magnésie.
klcul salivaire du canal de Wharton; par M. V. Hârl4Y.
Le calcul que j'ai étudié provient d'un enfant de
i&ns; il siégeait dans le canal de Wharton (conduit de
I glande salivaire sous-maxillaire) gauche, et a été
xpulsé par l'orifice de ce canal à la suite à\\n abcès,
i comprenait une sorte de tôle ou partie ovoïde anté-
wure, de 6"" de diamètre, munie d'une rigole irrégu-
ièresur un côté de sa moitié antérieure; et une partie
wslérieure cylindrique, d'environ 4 à 5"° de long sur
y^ de diamètre. La longueur totale du calcul était
lel3"". Son extrémité antérieure était irrégulièrement
arrondie, son extrémité postérieure était tronquée, par-
îûUment circulaire, mais sans qu'il s'agit pour cela
l'une cassure, l'angle de jonction de la base circulaire
A de la surface latérale cylindrique étant émoussé. Son
poids, après un très long temps de dessiccation à Tair,
Stailde 0«%3795. Il était de consistance pierreuse. Sa
surface, nigueuse^ était de couleur blanc-jaunâtre; l'in-
lérieur était homogène d'un blanc pur.
Blir«lcooI boaillant et dessiccation, les poids des slbuminoïdes coagu-
(•blei et débris cellalairea contenus dans la prise d'essai : 8,20 p. 100
delà lubiiance humide. La diÛérence entre ce chiffre et celui des ma-
^iêT«s organiques totales, soit 0,9 p. 100, correspond aux matières
imset.
,1) /o«ni. de Pharm. et Chim., XIT, 262, 1900.
— 12 —
A la cassure, on pouvait voir des stries d'accroissa"
ment concentriques disposées autour d*uD eenire è
formation situé dans la partie ovoïde/ La partie cylii
drique était constituée par des couches successives coi
parables à une série de verres de montre empilés. Cetk
partie était évidemment de formation plus récente q«
62--^
la partie ovoïde, et les couches qui la composaieBl
n'avaient pu se déposer dans le canal, dilaté par il
salive accumulée, qu'après l'obturation complète de II
rigole marquée sur la partie antérieure du calcul.
L'analyse a révélé la présence de phosphate, avec
peu de carbonate de chaux, et Tabsence de magnésie e(
d'acide urique. Le calcul desséché à l'air retenaX
encore 4,4 p. 100 d'humidité. Sa composition, étabfil
d'après les résultats fournis par l'incinéra tion,ledo$igif
de l'acide phosphorique et de la chaux, était la sui-
vante :
p. i««
desobtluoe
Matières organiques 15,9
Phosphate de chaux 75,3
Carbonate de chaux 6,1
Eléments indéterminés et pertes S,*
r
— 13
leUon de la filicine brute sur le tœnia aolium. Nouvelles
I observations ; par M. E. Schmidt (1).
Nous avons relaie, dans un travail sur l'extrait de
imgère mâle, quelques essais physiologiques au point
le vue de la détermination du principe actif de l'extrait
st nous nous étions permis de tirer des observations
ules, observations trop peu nombreuses malheureuse-
lient, les conclusions suivantes : u La filicine brute,
I c'est-à-dire le mélange de tous les principes à carac-
c tère acide, joue un rôle important dans l'action tœni-
t fuge de l'extrait de fougère mâle ; l'acide flavaspi-
f dique a pour le moins autant d'action que l'acide
i fiUcique ; ni l'un ni Tautre de ces deux acides n'a
• d'action à lui seul, même à des doses fortes ; il en est
c de même du produit restant après séparation de ces
c deux acides. Tous ces principes agissent quand ils
« sont associés à l'huile de ricin seul ou à l'huile de
• fougère et au calomel : en tout cas, l'action n'est pas
ft due à un principe unique, mais à l'ensemble des
« éléments à caractère acide; l'huile grasse joue un
|« rftlenon négligeable et même important, d
I Nous avons résolu de lever les doutes qui auraient pu
j «obâisler à la suite de notre travail et de contrôler, par
de nouvelles observations, les résultats précédemment
I obtenus.
I Les quatre observations que nous présentons ont été
I Wles avec la filicine brute. Nous nous réservons de
! continuer les essais et sur la filicine brute et sur les
I principes qu'elle renferme, au fur et à mesure que l'oc-
casion s'en présentera.
Observation L — Jeune homme de 18 ans. Habite
la campagne. Souffrait de violentes douleurs d'estomac
^t avait été soigné, sans succès, pour une maladie de
cet organe. Faim normale, mais l'absorption des ali-
(0 Noto présoDtéc à U Société de Pharmacie (séance du 8 juin).
14 —
1
ses faibles a
menls ne pouvait avoir lieu qu'à des doses
souvent répétées. II ne s'était jamais aperçu de la peili
d'anneaux et avoue d^ailleurs n*y avoir jamais fi
attention ; c'est à la suite d^une purgation qu'il a i
marqué le départ d'assez nombreux anneaux.
Une administration d'extrait de fougère mâle en ci^
suies, avec addition de calomel, n'avait donné lieu
aucun résultat.
On administra, la veille du traitement, 0*^,75 <
jalap et 0>%50 de scammonée. Diète, sauf du lait. Lave^
ment de 500*^"^' d'eau tiède le soir.
Le lendemain, 1«%60 de iilicine brute, correspondanf
à 8^' de noire extrait des Vosges, à 20^,76 de filicine
brute p. 100, puis, la minutes après, 0^'',75 de calomd
Pas de vertiges. Fortes coliques une demi-heure
viron après l'absorption du calomel, suivies d'une selh
avec départ d'un assez long ruban de ver, mais à an*
neaux larges. Deux autres selles ont lieu dans lea
mêmes conditions.
Observation II. — Le même, six semaines plus tard.
Même traitement préliminaire la veille. Le lendemain^
môme dose de Iilicine que la première fois, c'est-à-diie
1^',60 et provenant du même extrait ; en même temps
3«%50 d'huile grasse de fougère correspondant à 8'
d'extrait, à 44 d'huile p. 100. L'huile grasse provenait
du môme extrait que la filicine. Calomel 0«%73 au bout
de 15 minutes. Vertiges assez acccentués au bout d'une
demi-heure ; puis coliques avec selles et départ d'un
gros paquet de ver, enroulé, à anneaux larges, sans la
tête. Vingt minutes plus tard, malaise avec très violentes
coliques ; une selle se produit et le ver part avec la tète.
Inerte au moment de l'expulsion, il ne tarde pas à
remuer quand on le met dans Teau tiède.
Observation III. — Homme de 38 ans. Habile la ville.
Souffre de crampes d'estomac surtout après l'absorp-
tion d aliments ; parfois des nausées se produisent. Sent
le besoin de manger souvent. Il a constaté la perie
d'aoneaux même en dehors des selles.
— 15 —
veille, toujours le même traitement. Le lendemain,
cine brute 1*%40 correspondant à S^"" d ^extrait des
sges. à n^^JQ de filicine brute p. 100. Huile de ricin
% 15 minutes plus tard. Quarante minutes environ
rès l'absorption de l'huile de ricin, vertiges accentués,
ries coliques. Deux selles ont lieu à 20 minutes d'in-
valle; à la dernière, le ver part d'un seul bloc, avec
tète. Il remue quand on le place dans de l'eau
de.
Observation lY. — Jeune homme de 23 ans. Habite
campagne. Faim capricieuse. Perte d'anneaux au
iment des selles. Même traitement préliminaire. Le
idemain , l''',60 de iilicine brute correspondant à
de l'extrait des Vosges, à 20«%76 de filicine p. 100.
lile grasse de fougère 3^^50 provenant du même
trait, à ii»*" d'huile grasse p. 100. Puis, 15 minutes
rès, 0«^75 de calomel.
, Vertiges peu accentués ; violentes coliques. A la troi-
^me selle, le ver part avec la tête ; il remue dans l'eau
ide.
En résumé, dans un cas : filicine et calomel seul, pas
résultat ; dans trois cas : filicine associée soit à
mile grasse de fougère et au calomel, soit à l'huile de
cin, résultats affirmatifs.
Ces résultats sont d'accord avec ceux de nos pre-
ières observations. Il faut bien avouer que, si ces
ils sont intéressants au point de vue de la détermina-
on du principe actif, ils n'offrent pas un grand intérêt
1 point de vue pratique, étant donné la difficulté que
rësente la préparation des divers principes contenus
ans l'extrait de fougère mâle, et attendu que, pour
btenir ces principes, on est forcé de préparer tout
'abord l'extrait lui-même.
— IH —
Lies hydratée de carbone de réserve de la Noix mttscade €
du Macis\ par M. A. Brachin, interne en pharmacie
des Hôpitaux (1).
Les ouvrages classiques ne nous fournissent que très
peu de données sur les hydrates de carbone que ren-
ferme la Noix muscade et son arillode communément
désigné sous le nom de Macis.
Tous les auteurs, se basant sur Texameo microchi-
miquede la drogue, s^accordent à admettre Texistence
d'amidon dans la Noix muscade.
Fiiickiger et Hanbury (2), qui ont étudié le Macis an
point de vue qui nous occupe, signalent, dans ce der»
nier, la présence d'un sucre incristallisable réduisant
laliqucur cupropotassique. En traitant par Teau bouil
lante le produit épuisé préalablement par l^alcool et
Téther, ces mêmes auteurs ont obtenu une substance
qu'ils considèrent comme intermédiaire entre le mnri
lage et Tamidon. Cette substance n'est pas soluble dans
une solution ammoniacale d'oxyde cuprique, elle se
colore en bleu sous l'influence de Tiode ou en violet
rougeâtre lorsqu'elle a été préalablement desséchée.
D'autre part, Tschirch (3) a reconnu, dans le Macis, la
présence de grains d'amidon riches en amylodextrine
« Amylodextrin-Stàrkekôrner », qui se colorent en
brun rouge au contact de l'iode. Cette amylodextrine,
comme la substance isolée parFlûckiger et Hanbury.
se gonfle au contact de l'eau bouillante.
J'ai repris Tétude des hydrates de carbone des
semences de Muscade en mettant à profit certaines mé-
thodes expérimentales imaginées depuis les recherches
dont il vient d*ètre question.
(1) Travail fait au laboratoire do M. le professe urBourqaelot et pré-
senté à la Société do Pharmacie (séance du 3 juin).
(2) Histoire des drogues d'origine végétale; traduction deLanessAO.
II, p. 222, 1878.
(3) Ueber die Inhaltstoffe der Zellea des Ârillos Toa Mjfristica fra-
grans, Hott (BericfUe d. d.[bot. Ges.y VI, p. 138,1888).
r
— 17 —
Hoix muscade. — La Noix muscade pulvérisée gros-
fcrement a été soumise à un premier épuisement à
Slher dans un appareil de Soxhlet. On a pu ensuite
loyer la drogue au moulin. La pulvérisation a été
Aevée au mortier, sans résidu, et la poudre obtenue a
lé passée au tamis n* 40 (40 mailles par 0'",027). Après
^nouvel épuisement à l'éther, on a obtenu, pour lOO*''
» Noix muscade primitive, 62^'' de poudre dégraissée
ï 38^ de matières solubles dans Téther.
\ Recherche du eaecharose. — La recherche du saccha-
ise, dans la poudre dégraissée, a été effectuée par le
locédé indiqué par M. Bourquelot (i).
On a traité ôO»* de poudre par 300*^°»' d'alcool à 80'
pillant, au réfrigérant à reflux, pendant vingt minu-
|s; après refroidissement, on a filtré et recueilli 270""™'
ftUqueur. Cette liqueur a été distillée en présence de
irbonate de calcium, et le résidu, repris par ÎOO'^"' d'eau
kymolée saturée,a servi après filtralion aux deux expé-
iences suivantes :
A. Liquide filtré 30—3
i B. Liquide filtré 60—*
Levure de bière tuée par l'alcool froid 0k%20
Après trois jours à 38"*, on a soumis à l'analyse les
iiélaDges préalablement déféqués par le sous-acétate
le plomb.
Voici les résultats obtenus, rapportés au volume pri-
ilitif;
Liquide A. Déviation + io8' l = 2
Sacre réducteur p. lOO*"»^^ en gucre intérveni U^yZZ
Liquide B. Déviation -f O^iS'
Sucre réducteur p. iOO«™3, en sucre interverti 1<>^,85
Il s*est donc formé une proportion de 0«%ô2 de sucres
rtducteurs qui sont du sucre interverti . En effet, 0«%52 de
«ucre interverti correspondent à 0«%494 de saccharose.
Or, pour a(D) = + 66%6, 0«',494 de saccharose au tube
(i) Recherche, dans les végétaux, du sucre de canne à l'aide do Tin-
'«rtine et des glucosides à l'aide de Témulsine (Journ. de Pharm. et de
Cfem., [6], XIV, p. 481,1901),
Jovn, dt Pkarm. et <U Chim, 6* sfois, t. XVIIL (!•' jaillei t003.J ^
— 18 —
de 20*^" correspondent à une déviation de +0*3
D*autre part, si Ton prend pour le sucre inter
a(o)= — 19*, 5, à la température de + *7*, 5, on a jhk
O^^*^ 52, une déviation de — O^'IS', ce qui fait une dif'
rence de 0^51', et Texpérience directe nous a do
L'augmentation du pouvoir réducteur était donc!
due à la présence de saccharose qui avait été dé
blé par Tinvertine. Diaprés les données ci-dessus, (
voit que ce dernier se trouvait, dans la Noix mo
essayée, dans la proportion de0*',56 pour 100•^
Recherche des glucosides. — La recherche des {
cosides a été également eSectuée en opérant sur|
liquide dans lequel Tinvertine avait terminé son ac
en ayant soin, d'ailleurs, de le porteràrébulIitionaT
d'y ajouter Témulsine. Le pouvoir réducteur et la dér
tion étant restés les mêmes au bout de cinq jours,
peut conclure ù l'absence de glucoside dédoublable
1 émulsine.
Hydrolyse ménagée, — 100»** de poudre, résultant!
traitement de la Noix muscade par Télher et Talci
bouillant, ont été soumis à l'hydrolyse par 10 fois le
poids d*acide sulfurique à 3 p. iOO, à l'autoclave
110**, pendant deux périodes de chacune trois qu
d'heure. Après refroidissement, le liquide filtré a
neutralisé par le carbonate de calcium, filtré à noof
et, dans ce dernier liquide, après défécation ausous-aà
tate de plomb, on a dosé le sucre réducteur par
liqueur eu propotassique et pris la déviation polarimé
trique au tube de 20^".
Sucre réductour pn «lextrose, pour lOOc"' 48%75
Dévialioa +4*5T.
Or la déviation calculée pour une solution de gla
cose à 4«%75 p. \ 00 est précisément de 4^ 58'.
La liqueur restante a été évaporée dans le vide, el kl
résidu a été soumis à des reprises successives par
cool à 93*^. Il s*est déposé dans les liqueurs alcooliques]
des cristaux, qui ont été recueillis, lavés, séchéset sou-
r
: - 19 -
nis à une nouvelle cristallisation. La détermination du
Ipoovoîr rotatoire des divers produits obtenus nous a
ionné :
L 4-52,3 -«-31,12 +49,3 + o2,l +53,7.
p On a donc bien affaire à du dextrose ; les osazones pré-
parées en partant de ces sucres fondaient, au bloc
jHaqnenne, h la même température qu'une glucosazone
^re prise comme témoin Le glucose ainsi obtenu ré-
liulte évidemment de Thydrolyse de l'amidon dont la
présence dans le fruit a été signalée au début de cetle
mote.
Hydrolyse énergiq'ue. — L'hydrolyse énergique du
résidu (i) effectuée au moyen de l'acide sulfuriquecon-
i€entré, sur 20**^ de produit résultant de l'hydrolyse pré-
icédente, nous a donné une liqueur réduisant le réactif
eupropotassique et contenant, après concentration à
400'-% 3«%1G6 de dextrose.
Or la rotation calculée pour une solution de dextrose
à cette concentration serait +3M9'; comme la rotation
I a été trouvée de + 1M6', il doit exister dans la liqueur
I un sucre de faible pouvoir rotatoire comme le mannosc
ou le xylose. Le mannose a été recherché au moyen de
la phényihydrazinc avec un résultat complëlement
négatif, car il ne s'était déposé aucune hydrazone au
bout de quarante-huit heures. Il serait donc assez vrai-
semblable d'admettre dans la Muscade la présence d'une
xylane.
lacis. — Le Macis soumis au même traitement pré-
liminaire que la Noix muscade a donné, pour 100^*^ de
Macis, 64'*' de produit dégraissé et 36<^' d'une huile
épaisse, présentant une couleur jaune-safran foncé.
Recherche du saccharose et des glticosides. — La re-
cherche du saccharose a été effectuée en suivant le
même procédé que pour la Noix muscade ; nos expé-
riences nous ont conduit à conclure à son absence aussi
(1) Eu. BouRQUKLOT et H. Hbhissby. Sur la composition de J*Hi-
bttmen de Phœnix cananensis {Journ. Pharm. et Chim., [6], X.'.
p. 193, mi).
— 20 —
bien qu*à celle de tout glucoside dédoublable par
Témulsine.
Hydrolyse, — La même méthode que celle qui a
été appliquée à la^Noix muscade nous a fourni^apris
l'hydrolyse, un liquide visqueux filtrant très difficile-
ment.
Le liquide d'hydrolyse correspondait à une teneur et
glucose égale à 5«', 937 p. 100 et à une déviation de
-|- S'^S^'; la déviation calculée en glucose serait de
+ 6M3\ ce qui fait une différence de OHl'.
J'ai cherché l'origine de la viscosité que présentait le
liquide après l'hydrolyse. £n chauffant comme lont in-
diqué MM. Bourquelotet Hérissey pour la gentiane (1),
le Macis dégraissé, avec de l'eau à l'autoclave à HO*, (m
a obtenu, par précipitation du liquide filtré au moyen
de l'alcool fort, un corps présentant nettement lesréac-
tions des pectines.
En effet, la solution à 2 p. 100 de ce corps séché dans
le vide présentait les caractères suivants :
S"" Coagulation après quelques heures au moyen da
suc de carottes cru ;
2"" Non-coagulation par le suc de carottes en préseaee
des oxalates alcalins ;
3"" Coagulation par l'eau de baryte.
La solution à 2 p. 100 agitée avec un peu de talc et
filtrée a pu être examinée au polarimètre, au tube de
o*'" : la déviation correspondait à un pouvoir rotatoire
de+240^
Sur l*'*de cette pectine on a fait la recherche desga-
lactanes en se conformant aux indications de Toi-
lens (2), on a obtenu 0^,15 d'acide nucique fondant à
212-214'' au blocMaquenne.
Sur une autre prise d'essai nous avons fait la recher-
che des pentosanes par la production de furfurol dans
la distillation en présence d'acide chlorhydrique de
(1) Sur la nature gélatineuse (pectine) de la racine de geotiane
[Journ. Pharm. et Chim,, [5], VH, p. 473. 1898).
(2) Les hydrates de carbone ; traduction Bourgeois, 1896, p. 373.
^
— 21 —
densité 1,06 et au moyen de la phloroglucine : les deux
procédés nous ont donné des résultats positifs.
D'aulre part, le liquide d'hydrolyse duMacis a été éva-
poré à siccité dans le vide ; après quoi, le résidu a été
soumis à des reprises successives par l'alcool à 95^. Les
liqueurs alcooliques ont laissé déposer des cristaux qui
ont été purifiés par une nouvelle cristallisation. Les
sacres ainsi obtenus présentaient les pouvoirs rotatoires
suivants :
+ 52,02 +50O +0O.6 -fo2,l.
Les osazones préparées avec ces sucres fondaient à la
même température qu'une glucosazone pure prise
comn^e témoin. On a donc bien affaire à du dextrose.
Coneltestons. — Au point de vue des réserves nutriti-
ves hydrocarbonées, la Noix muscade diffère donc assez
notablement du Macis qui se trouve cependant dans
une dépendance assez étroite avec cette dernière puis-
qu'il en constitue l'arillode.
La Noix muscade contient de Tamidon et, en plus, du
saccharose comme beaucoup de semences examinées au
cours de ces dernières années.
Le Macis, au contraire, ne contient pas ce dernier
sucre, mais renferme une pectine qui ne diffère de celles
étudiées par MM. Bourquelot et Hérissey(l) que par son
pouvoir rotatoire de même sens, mais beaucoup plus
élevée ; elle contient d'ailleurs à peu près la même
quantité de galactanes que certaines de ces dernières.
•^=^^^^— — ■ "i ■, ,, .1 . I..— i
REVUES
Pharmacie. — Physiologie.
Réactions d'identité des médicaments organiques
basées sur l'analyse immédiate; par M. Constantin
KoLLo (2). — ; L'auteur fait remarquer à juste titre que
(1) Em. fiouRQUKLOT. Sur les pectines {Joum. PkatTn, et Chim.,
|6], IX, p. 563, 1899).
(2} Der Ideatitàts Nachweis organischer Arzneimittel gastUtzt auf
diftImmediatanaJyse {Phannacêutische Post, 1903, p. 137-185).
3i
pour les médicaments minéraux Tidentité est relative-
ment facile à établir, car on peut dans ces produits ca«
ractériser chacun des éléments qui entrent dans la com*
position. Il n'en est pas de même pour les corps orgv
niques; le plus souvent, pour identifier ces corps, on
détermine des constantes physiques (point de fusion,
d'ébullition, solubilités), caractères qui souvent varieot
peu pour des homologues ou des isomères; dans d'aii-j
très cas, on se sert de réactions colorées qui sontson^
vent empiriques ou peu caractéristiques, il y aurait
donc intérêt, dans le cas des produits organiques si
nombreux actuellement, à employer des méthodes rap-
pelant celles utilisées en chimie minérale, c'est-à-dire
à décomposer la substance en un certain nombre de
groupements facile^ à caractériser, de sorte que par
Tensemble de ces réactions il soit facile d'identifier le
dérivé initial.
C'est ce que l'auteur a tenté de réaliser, et nous cite-
rons à titre d'exemple quelques modes d'essai institua
par lui.
Phénol C4P-0H. — On caractérise le groupemeot
C®IPen le transformant en benzine C®H*; pour cela on
chauffe quelques décigrammes de phénol dans un petit
appareil distillatoire avec de la poussière de zinc et de
l'acide acétique : il se dégage de la benzine qu^on reçoii
dans un peu d'acide nitrique; il se forme de la uitro-
benzine qu'on reconnaît à son odeur. Pour caractériser
le groupement OH, on chauffe S'^»'" de phénol avec du
sulfure de phosphore; il se dégage des vapeurs à odeur
désagréable de thiophénol C«H'^-SH.
Acide btnzoïque C®H''-CO'H. — Le groupements*
est mis en évidence par la distillation d'un peu d'acide
benzoïque avec la chaux : il y a dégagement de benzine
qu'on caractérise comme dans le cas du phénol.
Le groupement COOH (caractère acide) est identifié
en chauffant un peu d'acide benzoïque avec une solution
de carbonate de soude : il y a dégagement de CO' qui
trouble l'eau de chaux.
r
— 23 —
Acide salicylique c«H4<^ ^ — On distille une petite
Kntité d*aci(le salicylique avec de la chaux : il se
âge du phénol qu'on caractérise comme il a été dit
Messus.
I D'autre part on chauffe 1^^ d'acide salicylique avec
H^ d'alcool méthyliqueellS gouttes d'acide sulfurique,
P y a formation de salicylate de méthyle possédant une
Ueur parliculiëre. Cette formation d'éther est spéciale
I l'acide salicylique.
I /OH
1 Aspirine. — Acide acétylsalicylique C6H*<;
I ^ J ^ ^ \C0.0(C0CH3)
Le groupe acétyle COCH' est mis en évidence en chauf-
pot un peu d*aspirine avec de l'alcool et de l'acide sulfu-
(rique : il se dégage de l'éther acétique.
[ D*autre part, on saponifie l*** d'aspirine par la soude
|bouillante,on acidulé et on recueille l'acide salicylique,
jfui est caractérisée comme ci-dessus.
I Urotrapine (CH*)'-Az\ — Uurotropine par fixation
d'eau donne de l'aldéhyde formique CH'O et de l'ammo-
) Iliaque : pour caractériser l'aldéhyde, on chauflfe dans
I^U) petit appareil distiilatoire 0'%50 d'urotropine avec
'de l'eau et quelques gouttes d'acide sulfurique; le
[liquide qui distille est condensé; il contient de l'al-
^ déhyde formique et réduit une solution ammoniacale
de nitrate d'argent.
Le résidu de l'opération précédente chauflTé avec la
I soude en excès laisse dégager de l'ammoniaque qu'il est
facile de déceler.
AnHfébrine ou acétanilide C/H»-AzH-CH»CO. — On
' caractérisera le groupement acétyle comme dans le cas
de l'aspirine, c'est-à-dire en formant de l'éther acétique.
Quelques cristaux d'antifébrine chauffés dans une
capsule avec Tacide nitrique fumant laissent percevoir
Vodeur de nitrobenzine, qui est due à la présence du
groupement C^HV
Enfin on caractérise le groupement AzH par la trans-
formation en AzH' : il suffit de chauffer dans un tube
— 2* —
à essai quelques cristaux d'acétanilide avec quelque
centimètres cubes d'acide sulfurique pur, on ajasl
peu à peu du permanganate de potasse jusqu'à ce qn
le liquide soit éclairci : il y a formation d'ammoniaque^
ce que l'on constate par les méthodes habituelles.
.0C«H5
Phénacétine c«h\ . — On caractérise
groupement C^H^ en faisant bouillir dans un petit tube:
essai 0«%01 de phénacétine avec 1*^"' d'acide chlorhy
drique concentré, puis on ajoute 5*""' d'eau : il y a fop
mation de phénol C^H^-OH qu'on reconnaît en ajoutan
III gouttes d'une solution de chlorure de chaux
10 p. 100 : il se développe une couleur rouge paie, pas-
sant au violet par un excès d'ammoniaque.
Pour déceler le radical oxélhyle OC*H*, on chauffe
0*%20 de phénacétine avec lO*""* de lessive de soude
à 10 p. 100, puis on ajoute quelques gouttes d'une solu-
tion d'iode dans l'iodure de potassium : il y a formation
d'iodoforme qu'on reconnaît à l'odeur.
On caractérise le groupement AzH comme pour Van-
tifébrine, et le radical acétyle CH'CO comme pour Tas-
pirine.
11. G.
Essai physiologique des feuilles de digitale ; par
M. FocKE (1). — Dans l'essai des préparations dedigitale,
la détermination du pouvoir toxique au moyen d'expé-
rimentations physiologiques offre de grands avantages,
car cette méthode donne précisément la mesure de l'ac-
tivité de tous les éléments agissant sur le cœur. Ce pro-
cédé a du reste déjà été employé par un certain nom-
bre d'auteurs, entre autres par M. Focke, dans des
recherches sur l'activité des feuilles de digitale. L'au-
teur s'est arrêté au procédé suivant : 2«' de feuilles
sont desséchés à une douce température, pulvérisées
grossièrement et traitées par 248'' d'eau bouillante: où
(1) Die physiologUche Werthbestimmung der DigitallsbUtter (i4rMiv
dér Pharmazie, 1903, p. 128).
r
25 —
bisse infuser une demi-heure, on filtre et on exprime
Mgèrement de façon à recueillir 20""°^ de liquide, on
« donc ainsi une infusion à -^ : les expériences sont
Wles d'une part avec ce liquide, d'autre part avec une
certaine quantité du liquide réduit par évaporation àun
volume moitié moindre et possédant par suite une ac-
iUvité deux fois plus grande.
! Au mojen d'une seringue, on injecte un poids déter-
[miné de ces liquides dans les tissus lymphatiques du
[haut de la cuisse de grenouilles dont le cœur a été mis
:ànu. Onnote le temps au bout duquel le ventricule
s'arrête en systole : on connaît le poids;? de la grenouille
; mise en expérience, le poids d de liquide injecté, et on
détermine le temps / nécessaire pour l'arrêt du cœur ;
fen appelant V la virulence ou pouvoir toxique, on a
»
évidemment Y= -r-.
ai
Pour que les résultats soient comparables, il faut que
la dose injectée soit telle que l'arrêt du cœur se produise
entre 10 et 35 minutes ; on arrive du reste à déterminer
facilement la dose convenable au moyen d'expériences
préliminaires.
En employant cette méthode, M. Focke a étudié l'in-
fluence de plusieurs circonstances sur l'activité de la
digitale et il arrive à des conclusions que nous résume-
rons brièvement.
Les recherches ont porté sur les points suivanf s :
1* Influence du lieu (l'origine de la plante. — M. Focke
a constaté ce fait, déjà signalé, que dans une même
localité l'activité d'une plante cultivée était inférieure
à celle d'une plante sauvage : cette dernière est environ
denx fois plus active.
Dans une même localité, le pouvoir toxique varie
d*une année à l'autre et les chiffres obtenus peuvent
différer du simple au double : cette variation présente
des inconvénients dans le cas oti, dans une pharmacie,
on emploierait toujoui*s les feuilles d'une même pro-
— m —
venance; il n*enest pas de même dans les drogueries oà
les feuilles proviennent de localités très différentes et .
possèdent, en raison de ce fait, une activité moyenne.
2** Açe de la plante. — La digitale est une plante bis-
annuelle ne fleurissant que la deuxième année : doit-oo
préférer les feuilles de la première année à celles de '
l'année suivante? C'est là une question quia beaucoup
préoccupé les pharmacologistes, et sur laquelle l'accord ,
est loin d'être jfait. Il résulte des recherches de M. Focke
que pour les feuilles de la deuxième année au commen-
cement de juillet, époque de la floraison, l'activité est
supérieure de 4S à 20 p.' 100 à celle des feuilles de pre- ,
mière année : au mois d'août, au contraire, Tactivilé des
feuilles de première année dépasse celle des feuilles de
deuxième année et atteint à peu près le pouvoir toxique \
de ces dernières prises au commencement de juillet. Il
résulte de cela qu'on peut indistinctement recueillir les
feuilles sans se préoccuper de Tâge, pourvu toutefois que
la récolte ail lieu en juillet ou en août, mois pendant
lesquels la digitale a son maximum de propriétés.
3° Ivfluence du tempe sur Inactivité. — Les expériences
ont été faites avec des feuilles de digitale conservées
dans des conditions à peu près identiques à celles où on
les place dans la majorité des pharmacies, c'est-à*dirs
dans des récipients ne fermant pas hermétiquement.
Des feuilles dont le pouvoir toxique initial est repré-
senté par 8 perdent peu à peu leur activité, de sorte-
qu'au bout d'une année le pouvoir toxique est égal à 2,
c'est-à-dire le quart du chiffre primitif.
4** Influence de la lumière, — Un lot de feuilles a été
divisé en deux portions dont la première est placée dans
Tobscurité, la seconde à la lumière du jour mais non au
soleil ; l'activité reste à peu près la mëmedanslesdeox
deux cas, il est donc inutile de placer les feuilles dans
des vases colorés ou de les conserver dans un endroit
obscur.
5^ Influence de V humidité des feuilles et de V humidité de
Vair sur la conservation. — D'après M. Focke, qui a fait
— i7 —
ombreuses recherches sur ces deux points, il faut,
r assurer la conservation de l'activité, dessécher les
Iles à une température inférieure à 100'' et les con-
erà Tabri de rhumidité atmosphérique. Le mieux
ide transformer la digitale en une poudre grossière
e la disposer dans un certain nombre de petits fla<
s fermant hermétiquement ; les feuilles conservent
i pendant un an une activité presque constante.
H.C.
ction physiologique de l'acide anthranilique et du
§ronal ; par MM. Kleist et FuiGNâm ^1). — L'auteur,
les conseils de M. le professeur Robert, a entrepris
^ série de recherches physiologiques et pharmacolo-
ues sur certains constituants des huiles essentielles
n particulier sur l'acide anthranilique et sur le pipé-
al. Il est arrivé aux résultats suivants :
i'acide anthranilique ou acide orthoamido-benzoïque
l*-CO*H|-AzHî, n'a pas été jusqu'ici caractérisé dans
essences, mais on a isolé de ces liquides plusieurs
îvés de cet acide. 11 se présente en petites lames
stallines sohibles dans l'eau et Talcool, fusibles
U'^-liS^. Il a été expérimenté sous forme de sel de
ide. On a trouvé que chez les grenouilles il provo-
ait une paralysie du système nerveux central; au
itraire, chez les animaux à sang chaud, il est pour
isi dire sans action. L'éther méthylique de l'acide
thranilique existe dans l'essence de fleurs d'oranger:
dérivé acélylé, au point de vue physiologique, a les
êmes propriétés que l'acide. L'élher méthylique de
cideméthylanthranilique, quia été retiré des essences
rue et de feuilles de mandarinier, est dénué d'action
I jsiologique ; il possède cependant des propriétés bac-
ricides, surtout sous forme de sulfate ; si on neutralise
solation par un alcali, le pouvoir bactéricide est
faibli.
'j\) PlMnnakologiacb« MitteilungoD iiber Antranil»aiire und Pipei*ODal
^rmaceutischê Zeitung, !903, p. 289).
— 28 —
Le dérivé acétylé du méthylanthranilate de mélhj
est une huile jaune, de saveur amère.Chez lesaniman
sang froid, le dérivé acétylé se comporte comme Tadi
il n'en est pas de même dans le cas des animaux à s
chaud. Les chiens le supportent sans trouble appareo
chez des cochons d'Inde ou des lapins, au contraire,
agit comme narcotique léger, mais l'action est defaik
durée. Des doses élevées paralysent le système
veux central ; en outre, chez les lapins, il provoque
formation abondante de sucre ; il n'est pas anliseptiqoi
Lepipéronal ou héliotropineestl'éther méthyléniq]
de l'aldéhyde protocatéchique. On le trouve dans l'c
sence d*Ulmaire,5;?i>a?a ulmaria, et dans plusieurs sorte
de vanille. D'après des recherches de Kicardo Frign;
il possède des propriétés antiseptiques et antipyréliquei
Les propriétés antipyrétiques sont peu énergiques,
suffisantes dans beaucoup de cas ; on le donne à la do9l
de i*'' trois ou quatre fois par jour. Son pouvoir antisep-
tique est plus maraué et comme il est inottensiï.
même à haute dose, il peut rendre de réels services.
D'après 0. Wimmer, il paralyse l'action de la pep-
sine, du pancréas, il empêche la fermentation lac-
tique et les fermentations putrides; il n'a pas d'action:
sur la levure de bière. Heiïter a prétendu que c'était un
corps dénué de toute action physiologique ; d'après
Kleist, au contraire, cela n'est pas exact au moins pour
les animaux à sang froid, car le pipéronal admînistréi
des grenouilles provoque rapidement une paralysie du
système nerveux central.
H. C.
Chimie.
Préparation du bioxyde de manganèse pour Tasage
médical; par M. A. Gotthelf (1). — L'auteur a cbercW
un procédé de préparation du bioxyde de manganèse des-
tiné à l'usage médical qui jouisse d'une compos/tioiii
[{) Amer. Joutm, of Pharmacy, t. LXXV, p, 2i4.
J
r
— 29 —
n près constante. Toutes les méthodes qui ont été
oposées sont difficiles à exécuter par les pharmaciens
souvent les précipités obtenus sont longs à purifier,
rtout si on opère sur des quantités assez grandes de
itière.
H. A. Gotthelf emploie le procédé décrit par le
' Jannash (I ) pour le dosage du manganèse. La compo-
iion du précipité est, suivant ce dernier auteur, celle
bn bîoxyde de manganèse hydraté, MnO',2H*0*.
mot (2), qui est, l'inspirateur de cette méthode,
Iribue au produit obtenu la formule Mn®0'^ Freid-
im (3) prétend, au contraire, que si la précipitation
it faite en présence d'un grand excès d'ammoniaque,
i composition se rapproche beaucoup de MnO*.
D'après les expériences de l'auteur, le précipité
btenu n*est jamais du bioxyde de manganèse hydraté
or, mais il contient toujours une certaine quantité
^oxydes inférieurs dont la proportion dépend surtout
b la température à laquelle la dessiccation a été faite.
Celte méthode consiste à précipiter une solution de
nlfate de manganèse par un mélange d'ammoniaque et
l'eau oxygénée.
Pour cela, 250*""*' d'eau ammoniacale à 10 p. 100 et
BO**' d'eau oxygénée à 3 p. 100 sont dilués au volume
fe 1000*^"' et on additionne le mélange, en ayant soin
fagiier continuellement, d'une solution de SO^^' de suU
tte de manganèse (MnS0*,4IP0) dissous dans un litre
l^eau distillée. Le précipité est lavé pendant quelque
temps par décantation, on le jette ensuite sur un filtre et
wi continue les lavages jusqu'à ce qu'il ne renferme
plus de sulfates, et on dessèche à 150*.
Si, au contraire, on verse la solution de sel de man-
ganèse dans la solution alcaline, la proportion de
bioxyde produite tombe au-dessous de 43 p. 100 avec
une augmentation correspondante d'oxyde manganoso-
(i) Prakt. Uilfaden f. d, G^wichts analyse^ 1897.
(2) BvdL Soc. Chim. de Paris, 1889, t. III, p. 1275.
(3) Zéitsch. f. An. Chem., t. XXXVIII, p. 681, 1899.
— 30 —
manganique. Dans le produit desséché, on détermii
la quantité de bioxyde par une solution titrée d\àà
oxalique et de permanganate de potasse suivant lai
thode habituelle, tandis que le manganèse total est <
par transformation en sulfate sous Tinfluence de Ta
sulfurique et de la chaleur.
Il est impossible d'enlever toute Teau d*hydratatifl
du précipité d'oxyde, même h la température de 210*1
laquelle le produit commence à perdre de Toxygène:!
reste toujours un peu d*eau.
L'auteur a trouvé qu'une température dei50*él
suffisante pour éliminer la plus grande quantité de Te
sans crainte de décomposer le produit dont la eomp
sition est approximativement : iMnO,20MnO'
4MnO,25xMnO*.
Er. g.
Sur quelques réactionsdu vanadium ; par M. C.-A
CHELL (1). — L'auteur appelle Tattention sur Tactil
réductrice des acides organiques vis-à-vis du meta
nadate d'ammoniaque. Si presque tous les acides
nent avec ce sel une coloration jaune-citron, due pi
bablement àla formation d'acide métavanadique (H VO'I
quelques-uns seulement ont des propriétés rédiictri
très marquées, et le plus actif semble être Tacidl
oxalique.
Lorsqu'on additionne une solution d'acide oxalique
1 p. 100 d'une solutiçn de métavanadate d'ammoniaqi
de même concentration, le mélange devient jaune bril
lant et, si on chauffe, il se colore en bleu intense et,
concentration, il se dépose des cristaux bleus formi
très vraisemblablement, par de l'oxalate hypovanadiqui
combinaison de l'oxyde (V*0*).
Celte réduction s'effectue également avec Tacù
tartrique, l'acide citrique et, avec une intensité bi<
moindre, par l'acide malique : la coloration bleiu
obtenue dans ces différents cas est identique.
(1) TheAnalysl.t. XXVIII, p. 146.
r
— 31 —
^ Si une solution de métavanadate d'ammoniaque est
tout d'abord traitée par de Teau oxygénée acidulée
avec de l'acide chlorhydrique, puis par quelques
gouttes d'une solution d'acide oxalique, on perçoit
immédiatement une coloration rouge-rubis. Evidem-
ment, dans ces conditions, l'eau oxygénée oxyde le
^métavanadate, l'addition d'acide oxalique amène une
réduction ultérieure avec formation de sels vanadiques
(composés du pentoxyde de vanadium .V*0'^) qui sont
rouges .
Cette teinte rouge peut être également produite en
formant d*abord le composé bleu de réduction en pré-
sence de l'acide oxalique et oxydant ensuite par Teau
oxygénée.
En l'absence d'agentsréducteurs inorganiques, comme
l'acide sulfureux, cette réaction peut être utilisée pour
caractériser l'acide oxalique. Ainsi, enajoutant 2 gouttes
I d'eau oxygénée h l*""* d'une solution à 0,50 p. 100 de
I métavanadate d'ammouiaqueadditionnée deO'^^'jâ d'une
solution à 1 p. 100 d'acide oxalique, on a immédiate-
ment une coloration rouge-rubis. Si on opère avec Tacide
larlriquc, on obtient seulement une très faible teinte
rouge avec 2"*^' d'une solution de cet acide à 10 p. 100 ;
c'est-à-dire que le pouvoir réducteur de Facide oxalique
vis-à-vis du vanadate d'ammoniaque est mille fois plus
grand que celui de l'acide tartrique. L'action de l'acide
citrique est encore moindre que celle de l'acide tar-
trique, et enfin l'acide malique agit d'une manière
encore plus faible.
L'acide succinique et l'acide phtalique ne donnent
un composé rouge de réduction que si l'on emploie des
solutions saturées à chaud de ces acides.
Er. g.
Sot un nouveau procédé pour le dosage des corps
^ogènes dans les composés organiques ; par MM. H.
Baibignyet g. Chavanne (1). — Le procédé s'applique
(1) Comptes rendus de VAcad, des Se, t. CXXXVI, p. il97, 1903.
— 32 —
surtout au dosage de Tiode et repose sur Toxydaiion dn
composé iodé par le mélange sulfo-chromique, en pré-
sence d'azotate d'argent. Le chlore et le brome, s'il en
existe, se dégagent, et l'iode reste fixé à l'état d'iodate
que l'on réduit en Agi par S0-.
Modmfaciendi. — Dans une liole conique de 200**^, oo
met 40'"' de SO*H* (D =1.84) avec un léger excès
d'azotate d'argent que Ton fait dissoudre. On ajoute
alors i à S^*" de Gr^O'K^ en poudre, puis la substance
iodée. On chauffe alors avec précaution, suivant la rapi-
dité de Tattaque, en évitant dans tous les cas de
dépasser 130 à i70\
La masse refroidie est alors additionnée de 140 à
130*^"' d'eau et additionnée d'une solution concentrée
de SO', qui réduit les acides chromique et iodique; on a
ainsi Agi complètement insoluble dans ces conditions.
S'il se forme pendant le refroidissement de la liqueur
aqueuse des cristaux orangés de chromate d'argent, on
les redissout par addition de nitrate d'ammoniaque en
chauffant doucement ; on opère ensuite la réduction.
Dans le cas où le dépôt de Agi serait grisâtre, souillé
d'un peu d'argent réduit, on l'en débarrasserait par
lavage avec de l'acide nitrique (36^ B.) étendu de trois
volumes d'eau.
J. B.
Une nouvelle synthèse de l'acide homogentisique ; par
M.W.-A.Osborne(I). — On prépare tout d'abord la dimé-
thylhydroquinone C*H*(OCH^)* en chauffant, pendant
deux heures, à l'autoclave et à la température de iOft-
105^un mélange de 78»'^ d'hydroquinone, de 93«'de
potasse caustique et de 234*^'" d'iodure de méthyle dis-
sous dans deux fois son volume d'alcool méthyliqae.
Lorsque la réaction est terminée, on chasse l'alcool
méthylique par évaporation et on purifie les cristaux de
diméthylhydroquinone par distillation dans un courant
(1) The Journ. of Pkysiology ( Proceedings of the physiological Society;,
t. XXIX, p. 13.
t
— 33 -
vapeur d'eau. Cet éther sert h obtenir Tàcide dimé-
ylliamogenlisique; h cet eiïet, on prend un poids
nné de diméthylliydroquinone bien sec que Ton dîs-
Dl dans le sulfure de carbone, et on ajoute à la solu-
ffii la quantité théorique de monochloracétate d'éthyle,
fb du chlorure d^aluminium. Le mélange est soumis
fébuUition pendant 3 à o jours dans un ballon muni
HB réfrigérant à reflux. Le sulfure de carbone est en-
ile distillé, le résidu brun obtenu est traité par de
Miu glacée, on acidulé par l'acide chlorhydrique et on
[ite avec de Téther. La couche éthérée évaporée donne
I produit que Ton fait bouillir pendant 16 heures
rec une solution aqueuse de potasse concentrée. La
imélhylhydroquinone non altérée est enlevée par un
vageà Téther; on acidulé avec de Tacide sulfurique,
II perçoit une légère odeur de quinone et un précipité
ran se forme. On traite celui-ci par Téther; la liqueur
Ihérée donne, par évaporalion, l'acide diméthylhomo-
pnlisique.
Pour obtenir Tacide homogentisique, il suffit de
hauffer Tacide que Ton vient d'obtenir pendant une
leurc en tube scellé avec du phosphore rouge et de
'acide iodhydrique fumant. Le produit de la réaction,
iprès avoir chassé l'acide iodhydrique, est dissous dans
'eau chaude; on alcalinise par la potasse, on acidulé à
louveau et on épuise par Télher. Après évaporation de
la solution éthérée, on reprend le résidu par de l'eau el
)n sature à chaud la solution avec de l'acétate de plomb.
La liqueur filtrée, abandonnée dans la glace, laisse cris-
talliser un sel que l'auteur a analysé : ce sel contient
îB,33 p. 100 de plomb, le chiffre théorique pour le sel
plombique de l'acide homogentisique est de 38,26 p. 100.
Ce sel de plomb, mis en suspension dans l'éther, est
décomposé par l'hydrogène sulfuré et la liqueur éthérée
filtrée, soumise à l'évaporation spontanée, laisse dépo-
ser des cristaux arborescents présentant toutes les
réactions de l'acide homogentisique.
Er. g.
^own. de Pharm. el de Chim. 6« séRiB. t. XVIII. (1" juillet 1903.) 3
1
— 34 -
Alcaloïdes de la racine dlsopyrum thalictroides; piÉ
M. G.-B. Frankforter (1). — Harsten le premier a
découvert dans la racine à'Isopyrum thalictroitUs deid
alcaloïdes qu*il appela isopyriue et pseudoisopyrine. Gi
travail a été repris récemment par Frankforter qui isoli
les alcaloïdes de la façon suivante : la racine pulvérisa
est épuisée par Talcool contenant de Tacide chlorhy
drique : le liquide filtré est précipité par Tammoniaqni
puis le précipité redissous dans l'acide chlorhydrique ei
séparé de nouveau par l'ammoniaque :leliquide filtré ei
évaporé à siccité et le résidu épuisé par le chlorofomri
Dans la solution chloroformique additionnée d'acià
chlorhydrique, il se précipite au bout de quelque templ
des cristaux constitués par le chlorhydrate d'un aies*
loïde ; la base est obtenue par un traitement à la soade
L^auteur la désigne sous le nom d'isopyroine : elle al
présente sous forme d'une poudre cristalline blaoclil
fusible à 160% ayant pour formule C*'H*'AzO^ Le chto
rhydrate cristallise en aiguilles prismatiques fondant
de 255<>à 257% solubles dans Teau et Téther. La basa
libre traitée par Tiodure de méthyle donne un iodhv*
drate d^isopyroïne méthylée, poudre jaune de formule
H. C.
Sur lelygosinate de soude; par M. J. 0RIE^Tf2. -
On désigne sous le nom de lygosinate de soude le dérivé
disodique de Vacétone diorthocoumarique^
Na0-C«H4— CH = CHv
>C0
Na0-C«H*-CH = CH-^
que l'on peut obtenir au moyen de Vkélicine[^),
Le] procédé actuellement suivi pour sa préparalioB j
(1) Chemisckes Cenlralblat, 1903, i" partie, n» 11, et Pfuxrm. 2eila»§,
1903, p. 287.
(2) Chemischo Prufung der Natrium Lygosinatom (Pharm- P^'
1903, no 9, p. 101).
(3) Joum, Pharm, et Chim., 6« série, t. XII, p. 577, 1900).
r
— 35 —
msiâte à condenser l'aldéhyde salicylique avec l'acé-
me en présence d'une solution concentrée de soude
lustique :
2HO— C«H*— CHO + CH3-C0— CH3 + 2NaOH =
Aldéhyde salicylique Acétone
NaO— C6H*-CH = CH. *
» >CO+2H20.
NaO-C<5H*— CH = CH^
Lygosluate de soude
Le lygosinate de soude se dépose en cristaux prisma-
ques verts à éclat métallique, renfermant sept mole-
nies d^eau de cristallisation. On le recueille sur un
lire, on le lave avec de l'alcool à 90® et on le puiHie
ir cristallisation dans Falcool à 60®.
Ce sel est assez soluble dans l'eau (G»*" pour iOO«'
feau à 18®,4). Sa solution est rouge et légèrement alca-
fne. Il est très peu soluble dans l'alcool (i p. 100),
^ucoup plus soluble dans la glycérine (14 p. 100).
, Chauffé sur une lame de platine, il émet une odeur
iromatique qui rappelle la cannelle, puis laisse à la
salciuation 24,3 p. 100 de carbonate de soude.
î Les acides étendus produisent dans sa solution
Mjueuse un précipité jaune cristallisé de lygosinê ou
teétone-diorthocoumarique .
Le lygosinate de soude serait un puissant antisep-
tique et rendrait de bons services dans le traitement de
la gonorrhée ; il tue en effet immédiatement le gono-
coque et n'est pas du tout caustique.
Essai. — Le lygosinate de soude du commerce ren-
ferme souvent du lygosinate monosodîque, provenant
ie l'action de l'acide carbonique de l'air pendant aa pré-
paration. L^acide carbonique peut, en effet, s'eraparer
de la moitié du sodium qu'il renferme.
On pourra vérifier l'absence de ce sel en calcinant le
ly^rosinate et pesant le résidu de carbonate de soude*
M. G-
i
36 —
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 25 mai 1903 {C. R., t. CXXXVI).
— Action de V acétylène sur le eésium- ammonium et i
le rubidium-ammonium. Préparation et propriétés
acétylures acétyléniques C'CS^ C*HS — C-Rb% C'H^
des carbures de césium et de rubidium ; par M. H. Mou
(p. 1217). — Les acétylures acétyléniques s'obti
nent par l'action du gaz acétylène sur la solution]
métal-ammonium dans l'ammoniac liquéfié. Ces ac
lures, chauffés brusquement dans le vide vers
donnent les carbures des métaux correspondants. I
ducleurs énergiques.
— Influence qu'exerce^ sur le pouvoir rotatoire de n&
cules cycliques^ V introduction de doubles liaisons dans 1
noyaux renfermant le carbone asymétrique; par M.
Haller (p. 1222). — Des exemples variés et nombr
montrent que Tintroduction de la double liaison fi
duit une exaltation du pouvoir rotatoire.
— Sur de nouvelles sources de radiations susceptibles ds
traverser les métaux, le bois y etc., et sur de nouvelles
actions produites par ces radiations; par M. R. Blosdlot;
(p. 1227). — L'auteur montre que de nombreuses sour-i
ces lumineuses sont susceptibles d'émettre des radia-
tions analogues à celles qu'il a signalées aveclebecAuer
(voir ce Journal, [6], t. XVII, p. 585). Il leurdonnele
nom de rayons n.
— Sur la décomposition du carbonate de lithium ; p«r j
M. P. Lebeau (p. 1256). — La décomposition com- i
mence à 600°; l'oxyde de lithium produit se volatilise i
en môme temps.
— Electrolyse du sulfure de baryum avec diaphraytie;
par MM. A. Brochet et G. Ranson (p. 1258). — La
méthode décrite offre un procédé simple et économiqDC
de préparation de baryte hydratée.
f -■■"-
— Sur les acétone» d fonction acéty Unique, NcutdU
Hhode de synthèse tlea pi/razols; par MM. Cu, MouBHt: et
. Brachi?^ (p. 1202). — Les acétones acélylt^niques agis-
mi sur les hydrazines donnent aisément des pyrazols,
— Séparation êlectrolytique : i^ du manganèse d'amc le
tr ; ^ de f aluminium d^avec le fer ou h nickel ; 3*" du zinc
azee le fer; par MM. Uolxard cl BfiRTiALX (p. 1266).
- Pour léalîser ces diverses séparations, les auteurs ont
Diployé Tacidc sulfureux^ dont Taction réductrice
ccélère la précipttation du fer.
— Sur un Diptère (Dcgeeria funebris, Aî^) parasite
fa VAltimde la tignê (Haltîca ampelophaga, Guer.) ; par
ftl. C. YiA>KY et A. CoNTK {p* 1275). — Voir un pro-
ibaiti nuniéro de ce Journal,
\ — I)e la spécialisation du parasitisme chez tErysipke
framinia; par M. Km. Marchai, {p. 1280). — La spécia-
ifeaiioD du parasitisme est aussi nette chez les ascopo-
tes et chez les conidies de ce champignon.
I — Lu destruction des termites ; par M. A. Loir (p. !290),
^ L'emploi du gaz sulfureux parait donner de bons
résultats.
L Séance du 2 jll^ 1903 (C. It, t. CXXXVI),
j — Sur la forme que prend toujours riodure mereuriquê
in sortant de dissolution ; par M. D* Gerxez (p. 1322). —
Par dissolution, comme par volatilisation, Tiodure mor-
jcurique rouge passe k la variété instable jaune, môme
I lorsque le ctiangeiuent d'état a lieu à une température
!oû riodure rouge est la figure d'équilibre stable.
I — Les alliai/es de cuivre et de magnésium ; par M. Bou-
DOCXBD (p. 1327), — L'analyse chimique confirme
rexisteiicc des trois alliages Gn'Mg, Cu Mg el Cu Mg*
i prévus par la courbe de fusibilité.
— Sur les diliciures de chrome : par MM. V. LEBi^a' el
J* FiGiERAs (p, 1329). — Par action du cuivre, du chro-
me et (lu silicium, les auteurs ont obtenu 4 siliciures de
chrome SiCr^ SiCr% Si'Cr' et Si" Cf. Le siliciure Si^Gr *
n'avait pas encore été signalé.
— 38 —
— La réduction éleetrolytique deê acides incomplds; par
M. G. Maris (p. 1331). — La double liaison éthyléniqoft
est susceptible de fixer de l'hydrogène par électro-
lyse.
— Sur Vacétylène bibromé; par M. P. Lemoclt(p. 1333'.
— Obtenu par action de la potasse alcoolique sur Tétfayn
lène tribromé.
Liquide spontanément inflammable et explosif.
— Sur les caractères botaniques du mycélium truffia^
par M. L. Matruchot. — Voir un prochain numéro du
Journal.
— Dégradation des hydrates de carbone dans Vi^rjsm
nisme animal; par MM. A.. Bach et F. Batelli (p. 1351 ■•
— En prenant comme exemple le glucose, les auteurs
admettent la dégradation suivante : acide lactique, puis
alcool et GO*. L'alcool est oxydé en acide acétique, et
celui-ci dédoublé en GH^ et GO*. Le méthane devient
ensuite H-GO^H, et ce dernier, GO* et H qui s'unit à
l'oxygène pour donner WO.
J. B.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 27 mai 1903.
M. Robin présente, au nom de MM. Le Blond et
Ch. David, les conclusions d'un mémoire intitulé : Be
l'emploi de P acide vanadiqueen général et partieulièremeKt
en gynécologie.
L'acide vanadique, employé en solution à (K',05
p. 1000 pour les pansements cutanés, et ù O^^l? p. tOOO
pour les pansements intra-utérins, possède un pouvoir
antiseptique et cicatrisant qui le rend supérieur à la
plupart des autres topiques, notamment dans les cas àe
plaies simples, plaies d'anthrax, maux perforants,
lésions tuberculeuses ou syphilitiques ouvertes, eczéma,
chancre mou, vaginite, endométrite.
— 39 —
Dans un seul cas, on a observé des phénomènes d'into-
mnce caractérisés par des éruptions érythémateuses.
Comme médicament pour Tusage interne, l'acida
ùadique h la dose de deux cuillerées h soupe par jour
ine solution à Ot^'^OlS par litre donne de bons résul-
Is dans le traitement de tous les états anémiques ou
chectiques, en particulier de la tuberculose.
M< L- Kénon présente une note sur V action du bleu de
kk^iêne sur f entérite ulcéreuse des tuèerculeux,
La diarrhée est très rapidement diminuée ou arrêtée,
land on prescrit le bleu par la voie gastrique, à la
»$e de 15 à 20*^»^ par jour^ associé ^i la lactose afin de
viser la poudre et de la rendre plus tolérable à
ïstomac.
Blea de méthylène. , 0»M6
Laclose ♦ . - . Dff^6û
mr un ou pour trois cachets à prendre par jour.
Le bleu agit sans doute en s'oppoâant au développe-
lent des microbes d'infection secondaire ; les autopsies
lontrent en efîet que les ulcérations intestinales ne
3iii|»as cicatrisées.
C'est probablement de la même façon que le bleu
giidans la fièvre typhoïde» dans Tentéro-colite muco-*
lembraneuse et dans la dysenterie, oii Ton a constaté
ts heureux effets des lavages avec une solution faible
le bleu.
M. Chevalier fait une communication sur lapkarma-
êÎ4)g ie de C adréna Une.
Sousle nom d'adrénaline ou sous desnoms similaires,
1 existe un certain nombre de spécialités, qui toutes ont
i prétention de roprt'^senler le principe actif des cap-
mies surrénales, mais qui, n'étant pas définies au point
le vue chimique, n'ont en réalité ni la même apparence,
iila même toxicité^ ni le même pouvoir vaso-constric-
teur.
Pour ses essais, M. Chevalier s'est adressé surtout à
QQe marque d*adrénaline, qui livre le produit sous
brme cristallisée.
\
— 40 —
Ce corps est une poudre blanche cristallisée présentant!
au microscope desaiguillcs d'ordinaire réuniesenroseUe.
Il donne une solution incolore dans l'eau légèrement
acidulée par Tacide chlorhydrique. Pour obtenir m
solution stable, il faut mettre un léger excès d'acîdi
éhlorhydrique et ajouter quelques centimètres cubes à
chlorétone. Cette addition, nécessaire pour la conserva-
tion, est un non-sens au point de vue physiologique^
l'action de la chlorétone sur la circulation étant préci-
sèment l'inverse de celle de l'adrénaline.
Tout flacon de solution d'adrénaline doit être utilia
dans les quelques heures qui suivent son ouverture : ai
bout de peu de temps, en effet, les solutions se troublent,
rosissent et deviennent physiologiquement inaclives
par suite de la production d'oxyadrénaline. Aussi doil*
on préférer pour la pratique courante des flacons de
gcin3^ largement suffisants, aux flacons de 20 et iV^
actuellement répandus dans le commerce.
La toxicité de l'adrénaline cristallisée, dissoule
quelques minutes avant Texpériencc, a été, chez le
cobaye, de 0,001 à 0,0013 par iO*e^ d'animal. Les solu-
tions commerciales ont une toxicité bien différente :
0,0023 à 0,0037. Les phénomènes toxiques consisleni
en dyspnée et phénomènes de prostration, puis parésie
du train postérieur, dyspnée intense, convulsions La
sensibilité est conservée jusqu'à la fin.
- A la suite d'une injection intra-veineuse d'adrénaline,
on observe, quand le liquide arrive au cœur, un ralen-
tissement énorme des battements cardiaques et des mou-
vements respiratoires ; puis très rapidement la pression
augmente par grandes oscillations, les battements du
cœur deviennent précipités, le rythme respiratoire
s'accélère. A ce moment se produit une vaso-constriction
des vaisseaux périphériques par action directe sur les
parois vasculaires.
Ces phénomènes disparaissent en quelques minutes
(5 à 6 minutes au maximum).
Il faut donc réserver l'emploi de l'adrénaline aux
l
Séance du 28 mars 1903-
S«r fassimilaiion au. soufre par le Stéirigmatôcystiè
w^ra^par M. Henhi Colpis, — Celle mucédinée peut
emprunter le soufre aux milieux contenant cet élément
sons les formes les plus diverses; la forme la plus assi-
milable est le sulfate d'ammoniaque qui, en outre,
apporte au liquide un contingent d'azote.
Bacillûaucido-rèéûtatUê dam f urine des syphilitiquis :
\
— \\ — "!
pet i les opérations et ne pas lui demander une vaso- ^
constriction durable, qu'elle ne ^leut donner. A la suite
de la vaso-conslriclion, on observe parfois de la vaso-
dilatation réflexe et par suite des hémorragies sur les-
quelles Tadrénalinen^a plus d'action.
Il est en général inutile de la prescrire à Tinlérieur :
elle perd en effet ses propriétés physiologiques au con- '
tact des tissus glandulaires.
M. Bardet signale le danger de l'augmentation de
tension brutale que provoque l'adrénaline, chez les
sujets dont le cœur est atteint. L'attention des den-
tistes, qui associent fréquemment Tadrénaline à la
Cocaïne, doit être attirée sur les accidents que ce médî-
cament peut provoquer chez les malades dont les vais-
seaux sont en hypertension.
M* Triboulet donne lecture de la première partie de
son rapport sui" l'alcool dans l'alimentation,
MM.Bertherand et Laumonier sont élus membres de
laS>ociété dans la section de médecine, M, Cagny dans
la section des vétérinaires, M, Perrot dans la section
des sciences accessoires; M. Liotard (de Nice) est nommé
correspondant national, MM. Donetti (de Lacques,
Italie) et Rafray (de l'île Maurice) correspondants étran-
gers.
SOCIÉTÉ DE BÎOLOGIE
par MM. Rappin et Henrot, — On a rencontré dans
l'urine d*un certain nombre de syphilitiques le même
bacille que celui qui se trouve dans le produit der&clage
du chancre induré, des plaques muqueuses et à la sur-
face de condylomes.
Sur lafermentation érepsiqm ; sur la proiéolyse ii^tesU-
nais; par M. M. Lambert. — Le suc pancréatique est
dépourvu de toute action érepsique propre et aussi de
toute action favorisante sur l'érepsine. Sous rinflence
simultanée de latrypsine et de la kinase intestinale, il
y a production de peptones qui sont dédoublées ensuite
par l'érepsine.
Destruction et élimination de V alcool éthylique dans X or-
ganisme animal ;peLT MM. Ë. Abelous, £. Bardiek et
H. RiBAUD. — L'alcool injecté aux animaux se détruit
dans sa presque totalité; cette destruction ou mieux sa
rapidité est fonction de diverses conditions parmi les-
quelles il faut citer en première ligne la dose du poison
injecté et le temps. Les lieu et mécanisme de cette des-
truction de l'alcool restent à déterminer.
Action des préparations iodées sur le sang ; réactions de»
séreuses consécutives aux injections de solutions iodées ;^9X
MM. Marcel Labbé et Léon Lortat- Jacob. — Les injec-
tions de préparations iodées déterminent une réaction
sanguine caractérisée essentiellement par une byper-
leucocy tose avec mononucléose ; celle-ci n'est traversée
que par une phase passagère de polynucléose. L'équi-
libre leucocytaire est lent à se rétablir et, pendant an
certain temps, il persiste une légère mononucléose. Les
injections iodées dans le péritoine provoquent dans la
sérosité péritonéale une mononucléose qui doit être
opposée à la polynucléose provoquée par Tinjeclion
de la plupart des substances; Faction de l'iode peut donc
être utilisée pour provoquer dans les séreuses la phago-
cytose et aider à la défense locale contre les infections
et les intoxications.
De V action favorisante du sérum sanguin sur famylM
pancréatique; par M. E. Pozersri. , — Cette action est
î)*£iufant plus inanifeste que la quantité de suc pancréa-
liquf^ employée est elle-môme plus faible et la dose de
sérum plus étevt?e; elle est à peine marquée quanti ou
emploie une quart Utc de suc pancréatique §ulTisante
pour saccharitier très rapidement tout Tamidou mis eu
expérience. L'action du sérum n'est pas d'origine mal-
tasique et n'est pas détruite par un chauffage àTO"".
Sur une particularité de la réaction tTUmikqff dans
V examen du lait dt femme ; par M, M, GaÉtiOiBE. — On
peut, grâce a celte réaction, non pas doser quantitati-^
Tement le fer contenu dans le lait de femme, mais se
rendre compte assez approximativement de sa présence
en plus ou moins grande quantité, La réaction consiste
à ajouter au lait de femme la moitié de son volume
d'une solution d'ammoniaque au dixième et à mainte-
nir au bain-marie à 60'' pendant 20 minutes ; on obtient
avec le lait de femme seulement une coloration rose-mo*
tttcéi les autres laits donnent une coloration toute
différente.
Sur quelques propriétés de V argent eallôidal : par MM * A ,
Chasse VANT et S, PosTEaxAK. — Le collarçol préparé
par la méthode de Carey Lea contient 90,08 p. -100
d'argent et possède des propriétés des autres colloïdes.
Séance du 4 avriL
Noumlleê observations sur la sécrétion pkifsiologique du
pancréas. Le suc pancréatique des bovidés \ par MM, C,
Del^one et A. Froïjis. — Comme le suc de chien, le
suc pancréatique des bovidés est totalement inactif
vis-à-vis de l'albumine coagulée. Cependant il mani*
feste, lui aussi, un pouvoir digestif des plus nets, lors-
qu'il se trouve mélangé à la kinase. Le suc pancréatique
des bovidés est, en refile générale, bien moins activable
que celui du chien,
Nùtê sur une gastrotoxine \ par MM, A* Thkoabi et
AcRÈLE Badks. — Une émutsion aseptique de muqueuse
de la région peptique de reslomac du chien est injectée
àdiiïérentes reprises sous la peau de chèvres; le sérum
— 4t —
de celles-ci devient gaslrotoxîque et, injeulé dansla
veine jugulaire d'un cinen, i) produit chez lui desacci-
dents gastriques pouvant amener une mort rapide.
Action de la gélatine dt' calcifiée sur la coagulai ion du
sang; par MM. Glky et RîCMAt:i>, — La gélatine décal-
cifiée ne possède pas la propriété d'augmenter la coa^ii-
labilité du sang; elle purult même dans quelques cas
devenir anticoagulante, H semble que Tâction coagu-
lante de la gélatine n^appartienl pas en propre à cette
substance, mais qu'elle est toute d'emprunt, due a li
fonction acide de la substance elle-mi^me et au calcium
qu'elle contient.
Influence de VoHho^tatième sur le foncliônneïmnt du
rein; par MM. G. Li\ossii:ïi et G.-ll, Le'uoise, — La
station debout abaisse notablement, chez tous les sujefs,
la sécrétion de l'eau par le rein. Cet abaissement est
d'une constance remarquabiect la diminution eslencore
bien plus marquée chez les sujets dont le rein est altéré.
Chez les sujets sains, la sécrétion do l'urée est augmen-
tée; elle est, au contraire, constamment abaissée dan?
.les cas d'altération rénale; les variations des sécrétion^
de l'acide phosphorique et des clilorujes, sous rînilence
de Torthostatisme, ne semblent obéir, chez des sujels
sains, à aucune règle fixe, (^es faits expérimentaiis
peuvent être utilisés au point de vue séméiologiqaecl
fournir un moyen de se procurer des renseignemenl?
utiles sur Télat fonctionnel du rein.
Recherches sur les mphrotoxines; par M. ÎK Bierrtt- —
Le sang de lapins ayant reçu dans le péritoine des in-
jections répétées de reins broyés de chien, introduit par
la voie vasculaire dans l'organisme d'un chien, détt^r-
mine chez celui-ci une albuminurie intense pouvant
amener la mort. Les injections répétées au lapin, non
plus des cellules du rein de chien, mais des constituunis
chimiques de ces organes, permettent ég^alemcnl
d'obtenir une néphrotoxinc énergique pour le chien,
llecherche et dosage du lactose en présence dn ghrmc
dans les urines; par M. H. Biekpiv; — L'urine est deW-
— 45 —
IHée à raîde du nilrale niercurique, puis additionnée
de 2*' de phénylhydrazine et 2*^'" d'acide acétique à
50 p. 1 00 par gramme de sucre et portée au bain-marle,
Ali bout de 5 minutes d'ëbulfition, le liquide est filtré
sur papier mouillé pour enlever les produits de résini-
fication ; on porte aw bain-marie à 100** une heure et on
laisse refroidir complètement. Les osazones recueillies
sont lavées sur le liUre à Tcau froide, puis traitées par
du benzène et de IVHher jusqu'à ce que ceux-ci pas-
sent incolores, La lactosazone est aussi insoluble dans
le benzène et Tétherque la glucosazone. Sur le filtre»
les osazones ainsi purifiées sont traitées par la plus
petite quantité possible d'acétone étendue de son
volume d'eau pour dissoudre la lactosazone. Le liquide
filtré abandonné à lui*nième au contact de Tair laisse
déposer des cristaux très nets de laclosazone qui, puri-
fiés de nouveau et examinés au microscope, se montrent
en aiguilles groupées en oursin.
Sur l infection tuberculeuse du chien par les voies digcs^
titeê; par M. Fkhnanp Arloinc;. — L* ingestion de bacilles
tuberculeux humains s*est montrée capable dinfecter
lé tube intestinal du chien 12 fois sur 100.
La Ueitkme nest pas de doublée par le suc pane rêati^ué
même kivasé; par MM, IL Stassano et F. KiixoN, — La
lécithine» en parfait état de conservation, n'est point
dédoublée par le sucre pancréatique, même kînasé; la
lécithine, même après avoir subi pendant trois heures
l'action du suc gastrique, n*est pas davantage exposée
iu dédoublement par le suc pancréatique activé.
\ Séance du 25 ocr//.
De la caraclcriaation du lactose dans les urines au
moyen de la phénylhydrazine; par M. Ch. Poucukh, —
Alors que le glucose donne une osazone dont la forme
«st très caractéristique malgré la variation des circon-
stances dans lesquelles ce composé est formé, le lactose
lîe fournît dans les mêmes conditions qu'un produit
polymorphe; pour obtenir une cristallisation nette, il
— 46 —
faut utiliser la propriété que possède la laetosâzone de
se dissoudre dans Teau bouillante. L'urine déféqofeeâl
additionnée de phénylhydrazine et d'acide acétiqae,
puis chauffée au bain-marie une heure à une heure et
quart; on laisse refroidir lentement et on examine aa
microscope ; parfois on obtient des masses compactes
irrégulièrement sphériques, mamelonnées, jaune bran:
toute trace de cristallisation y est difficilement appré-
ciable. En les redissolvant dans Teau bouillante après
un lavage prolongé à l'eau froide, on obtiendra par re-
froidissement lent des aiguilles cristallines, tronquées
et détachées les unes des autres.
Pseudo- hématozoaires endoglobulaires\ par M. A. La-
verais. — Il ne faut pas prendre pour des hématozoaires
des corpuscules paranucléaires qu'on rencontre dans
certaines hématies et qui semblent des particules du
noyau en voie d'élimination.
La teneur du sang en fibrin- ferment est proportionnelle
à sa richesse en leucocytes; par MM. H. Stassano et
F. BiLLON. — C'est un fait qui est établi à l'aide d'injec-
tions de « Tallianine », produit obtenu par [l'action de
Tozone sur une essence terpénée, cette action étant
arrêtée lorsqu'il y a eu absorption d'une quantité cor-
respondante à quatre volumes d'ozone. Ce produites!
d'une parfaite innocuité; injecté à doses massives, il
détermine en peu de , temps une leucocytose aussi
intense que fugace.
Sur la présence normale et la localisation du plomb dam
l'organisme ; par M. G. Meillèrk. — L'organisme d'in-
dividus non saturnins peut retenir des quantités très
appréciables de plomb; on a trouvé le métal dans la
substance grise du cerveau, quoiqu'on quantité moindre
que dans les cheveux, poils et ongles;
Note sur quelques modifications du sang dans la diph-
térie; par MM. Paris et Salomon. — On constate une
leucocytose et en particulier une leucocytose polynu-
cléaire qui n'existe plus généralement au moment delà
convalescence.
— 47 —
Aeiian comparée de riode et des iodares sur le poumon [
par MM, Mircbl Labbé et Léon Lûhtat- Jacob. '— L'iode
et les iodures n^ont pas une action identique sur le
poumon; l'iodure de potassium se distingue par Tin^
tensité de la congestion et des hémorragies ainsi que
par la production de réosiiiophilie.
Séance du U mai.
Sur un irypanosome d'une chouette ; par M. A. Laveha^.
— Le sang de celte chouette con tenait le Irypanoâotna
azium .
Sur la réaction de Gmelîn dans les milieux alàumineitx ;
par MM, A. GiLB^ax, M. UicHîïCiiËii et S- PosriîBNAii. —
La réaction produite par lacide nitrique niireux dans
un milieu albumineux est le plus souvent distincte de
celle indiquée par (j m et in et Frericiis.Les anneaux qu'ils
ont décrits n'apparaissent dans du sérum additionné de
hiiiruèine que si la concentration de celle-ci atteint ou
dépasse i/3500;seul Tanneau bleu est assez intense
pour se détacher sur le coagulum quand elle est infé-
rieure à 1/7000. Pour obtenir la réaction, au fond de
tubes mesurant 1'"* de diamètre on place i/4 de cen*
timètre cube du réactif nitrique, a la surface duquel on
dépose, avec précaution et sans agiter, i/2''^^ environ
du liquide à examiner. L'observation est faite une
heure apr^s, bien que, dans la plupart des cas, la réac-
tion commence déjà au bout de quelques minutes.
Quant au réactif nitrique, il se prépare de la façon sui-
vante ;
Adde nitnfiae pur k S6" , . ■iOO»»*^
Eau diatilJée \m^^^
Ntirite de s^>udB O-^0ti
Sur la détermination des matériaux solides de Vurine
aa moyen d<' la densité \ par M. Donzk, — On obtient,
d'une manière assez approchée, le résidu sec d'une
urine en multipliant la densité de celle-ci par 2,2 ; le
coefticient 2^33 généralement adopté est un peu trop
élevé.
— 48 —
Sur le dosage de Vurée\ par MM. G. Donzé et E. Lai-
BLiNG. — Pour le dosage de l'urée dans une urine préa-
lablement précipitée par Tacide phosphotungstique, les
deux méthodes précises, c*est-à-dîre celles de Folinet'
de Braunstein, donnent des résultats d'une concordance;
très satisfaisante. Les résultats fournis par la méthode
d'Yvon sont en général un peu plus élevés, mais la
différence n'est pas très importante. Quant aux résullall^
obtenus d'après Folin avec Vurine primitive^ ils sont
tous plus élevés que les autres.
Note préliminaire sur V action physiologique et tkérape^
tique du Cecropia\ par MM. A. Gilbert et P. Car>ot. —
Cette plante exotique Cecropia obtusa de la famille des
Ulmacées fournit un extrait alcoolique de toxicité très
faible augmentant très notablement l'énergie de la
contraction venlriculaire, doué de propriétés diuré-
tiques remarquables et paraissant constituer, chez les
asystoliques notamment, un tonique du cœur et un
diurétique très remarquable.
Action de l'iode sur le tissu lymphoïde; par MM. Mabcel
Lâbbé et Léon Lortat-Jacob. — Ces recherches expéri-
mentales, en permettant d'établir que l'iode est avant
tout un agent producteur de mononucléose et un excitateur
des fonctions du tissu Igmphoïde, et que les solutions
iodoiodurées déterminent des réactions plus congestives
et plus éosinophiliques que l'iode, concordent avec ce
que l'on savait déjà empiriquement de l'action efficace
de l'iode dans les affections du tissu ganglionnaire et de
l'action physiologique différente de l'iode et des
iodures.
Sur dépuration bactérienne de Veau par l'ozone; par
M. RiETscu. — Les expériences ont montré que la puis-
sance désinfectante de l'air ozonisé sur l'eau est très
grande.
O.P.
Le Gérant: 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LBYÉ, RUI CASSSTn, 17.
r
— 49 -
TRAVAUX OIUGINAUX
tractêres des liqueurs fer mentées. Distinction ^cs mis-
ulUs d'avec les vins de liqueur et vins assinuhbl'-'i: par
Mil- Arofiaiid Galtikh et G, Halphen,
Peut-on reconnaître si un liquide alcoolique a fer-
menté ou si l'alcool qu'on y trouve est d'origine élran-
^e? Intéressante en elle-raôme, la solution de cette
Destion est devenue tout à fait urgente depuis la mise
a vigueur de la loi du l*"^ février 1902,rEtat et les inipor-
iteurs de vins étrangers ayant, au point de vue des
roits de douane, à se préoccuper d'éviter la confusion
Dire les mistelles et les vins de liqueur.
On sait que sous le nom de mistelles on désigne les
(Toduils provenant de l'expression du raisin frais,
lioùts dont on a empêché la fermentation par addition
fune suffisante quantité d'alcool.
Les vins de liqueur sont les vins qui résultent de la
fermentation partielle des jus de raisin frais dans
pfêquels persiste une notable portion de sucre lorsque
ia fermentation a pris fin. Sont aussi vins de liqueur ceux
auxquels l'addition d'une certaine proportion d'alcool
étranger, ajouté en cours de fermentation, a permis de
conserver une partie du sucre primitif. Enfin, suivant
plusieurs auteurs, ce même nom de vins de liqueur doit
^tre aussi appliqué aux produits résultant du mélange
fd'une partie de moût de raisin en nature et du vin pro-
venant de la fermentation complète d'une autre partie
de ce même moût, le tout additionné ou non d'alcool.
Les mistelles sont frappées par le tarif des douanes
de droits d'entrée très supérieurs à ceux des vins de
liqueur.
Peut-on reconnaître une mistelle, c'est-à-dire un li-
quide alcoolique sucré nonfermenté11£i\\^{QA'\\ des carac-
tères qui apparaissent ou disparaissent d'une liqueur
aussilùt qu'elle a subi une fermentation môme partielle?
Après avoir examiné les diverses solutions qui pou-
^oum. de Pharm. tt de Chim, 6« siKiB, t. XVIII. (15 juillet 1903.) ^
i
— 50 —
valent résulter des travaux antérieurs au n6tre,
nous sommes arrêtés, pour résoudre ce problème
elle, à l'examen des caractères suivants qui nous
paru particulièrement expressifs par leur ensemble,
seuls susceptibles de fournir une solution pratique :
a. Variations de V azote sous ses divers états ;
b. Variations de r acidité volatile;
c. Nature des sucres;
d. Somme alcool-acide ;
e. Glycérine.
A. Variations de l'azote. — Pasteur le premier (
d'autres savan tsensuite,ont constaté que lorsque lale^
se développe dans un milieu sucré renfermant, à côté
matières albuminoïdes ou organiques azotées complen
des sels ammoniacaux, le développement de cette k
3e fait d'abordaux dépens decesderniers selsqui tendfl
à disparaître. En particulier dans les moûts, qui
tiennent toujours à Torigine des sels ammoniacaux(h
la proportion peut s'élever à 0«^250 d'ammoniaque
litre, on a reconnu qu'après fermentation complète Ti
moniaque avait presque totalement disparu au poi
d'être réduite à 0«%005 à Ofe'',00 6 par litre au maximump
Il restait à savoir si, dans les moûts de raisin frai
cette disparition de l'ammoniaque est assez rapide
complète, dès le début, pour permettre de caractéri»
une fermentation même peu avancée, telles que celh
d'où peuvent résulter les vins de liqueur.
Pour juger cette question, nous avons choisi trois ce
pages très différents :1a Clairette^ cépage blanclrèssuci
qui donne les vins dits Picardans et Blanquettes', T^^
mon[Ugni noir ou Rêvolaire)yCéi^^^Q rouge,donnantunvil
clair et léger, et le Carignan, cépage à vin rouge très corsé;
Nous avons préparé nous-même au mois de sepleffikre
1902, avecchacun de ces moûts, au laboratoire de M. S^
michon à Narbonne, 8 litres de mistelles, vins de liqu^"^
et vins complètement faits de chacun de ces cépages
(1) c. R. de VAcad. d. Se, décembre 1858.
(2) Duclauz, Miintz, Laborde, etc.
— ol
IJes, vins de liqueur et vins complets provenant,
chaque cépage, d'un môme lot de raisin divisé en
parts égales,
jour les mistelles, les moClts furent portés, dès l'ex-
sion du raisin, à Id*" centésimaux par addition d'ai-
de vin titrant 85°.
Wr les vins de liqueur, on laissa la fermentation
;ommer la moitié du sucre initial (110«%7 pour la
tle ; 78»^ pour l'Aramon ; 93«',8 pour le Garignan),
on ajouta alors assez de Talcool précédent pour
er le titre alcoolique à 15° centésimaux,
ransportés à Paris en octobre, pour y être analysés,
iquides n'a valent subi aucunenouvclle fermentation.
^Oèoge de f azote sous ses divers états, — Pour nous
dre compte de la façon dont varie l'azote du moût
idant la fermentation, nous l'avons dosé sous ses
itre formes : azote total ; azote albuminolde ; azote
que volatil ; azote ammoniacal,
'azote total a été dosé par le procédé Kjeldhal avec
ition de sulfate de potasse (!«'' de sulfate par centi-
tre cube d'acide), pour détruire tout composé pyri-
et quinoléique.
our V azote albuminolde^ nous nous sommes basés
l'insolubilité des tartrates d'albuminoïdes, peptones
prises, dans l'alcool à 80° cent, alors que nous avons
nnu que les tartrates des autres bases, y compris
X de leucine et de lyrosine, y sont solubles. 300*^°' de
uide sont évaporés en présence de 3^"^ d'acide tar-
gue, aubain-marie et jusqu'à consistance sirupeuse ;
résidu est repris par 300 à iOO""' d'alcool à 80°.
rès repos et filtration, la partie insoluble est traitée
Kjeldhal qui fournit l'ammoniaque correspondant
*^ole albuminoïde.
l^'azote basique volatil a été dosé par déplacement au
^ojende la magnésie (Boussingault), mais il faut l'ef-
tuer seulement après avoir privé la liqueur de tout
phosphorique pour éviter la formation de phos-
hateammoniaco-magnésion. A cet effet, SOO'^"' du li-
iue
— .V2 ~
quide en expérience sont privés d'alcool, addiiioiu
d'acélale neutre de plomb, tant qu'il y a précipité,
ramenés au volume primitif. On filtre et recueille d^
une éprouvette graduée le plus possible de filtrai
Son volume fait connaître la proportion du liquide
mitif qui lui correspond. Distillée avec la magné
cette liqueur laisse échapper les bases volatiles qi
recueille dans UCl titré. On dose parla soude, en p
sence d'orangé, l'ensemble des bases volatiles passée
la distillation; on réacidifie par HCletdose Tammonia^
par le chlorure de platine. Le précipité est lavé à \
cool à 80" cent, pour enlever les chloroplatina tes solubi
et transformé en platine métallique par calcination
Les écarts trouvés entre l'azote volatil basiqueelT^
ammoniacal ayant attesté dans toutes nos liqueurs
présence de bases volatiles organiques, nous avons ch
ché à déterminer à quelle famille elles appartenaie
Nous avons été ainsi amenés à constater les faitssuîvao
Si dans une solution de chlorhydrates Je bases ad
tionnée de la moitié du poids d'acétate de soude cap:
de la saturer, on fait passer du brome en vape
(entraîné par un courant d'air ou de CO*), on observa
l*" La formation d'un précipité avec des traces d
bases pyridiques, quinoléiques, hydropyridiques, aie
qu'avec des bases polyméthyléniques comme l'hexami
thylènetétramine. La sensibilité de cette réaction pei
met de retrouver, en moyenne, un poids de basecorrci
pondant à environ 0«'",0002 d'azote dans 20'"' de liqueui
2"" 11 n'y a pas de précipité avec l'ammoniaque o
avec les aminés acycliques.
En appliquant ce procédé aux vins et mîstelles, o
décèle dans les bases volatiles chassées par la magnési
la présence constante de termes cycliques.
Cette constatation qui pouvait être prévue pour lei
vins et vins de liqueur,est imprévue et nouvelle pourift
moûts. Elle établit que les cellules du raisin et très pro-
(1) On corrige delà solubilité du chloroplatinate d'ammoniaque dits
Talcool à 80», soit 1/15000 environ.
— 53 —
klement de beaucoup d'autres fruits élaborent nor-
rfement des composés basiques azotés et cycliques.
Voîci les dosages de Tazote sous ses diverses formes
Dsles mistelles, vins de liqueur et vins originaires
1 mêmes moûts préparés en vue de ces recherches :
\ A. Clairetle
Histclle
lin de Uquour
fin complet
B. Aramon
Ilialelle
Vin de liqueur
Via complet
C. Carignan
Histelle
jVin de liquenr
rVin complet
A z o t o
total
08«-155
0,089
0,052
0,133
0,106
0,071
0,196
0,113
0,102
Azoto
albumi-
noïdo
0e''023
)>
0,020
0,0336
»
0,0281
0,040
u
0,0 '»3
Azoïo
basiquo
volatil
total
Of'0046
o,oon
0,0012
0,0413
0,005
0,0038
0,027
0,018
0.017
Azote
ammonia-
cal
0S'0024
0,0003
0.0003
0,0396
0,00 J 6
0,0018
0,022
0,00i
0,0022
r ==
Ces résultats obtenus pour les mistelles, vins de
iqueur et vins complets issus des mômes moûts et
iour Irois cépages blancs ou rouges tn'îs différenls,
Jémonlrent avec évidence :
l** Que du commencement à la fin delà fermentation,
tazole total de la liqueur (éclaircie par dépôt de son fer-
ment) va en diminuant, une partie de cet azote servant à
coDsliliier de nouvelles cellules de levure (1);
2* L'azote basique volatil tend à disparaître très rapi-
dement dès le début de la fermentation. Au moment
jù la moitié seulement du sucre a disparu, l'azote
lasiqiic volatil est déjà passé, dans la Clairette, de
0«^.00i6 à 0«%00i7, dans l'Aramon de 0»^04i^) à
0^005, et dans le Carignan de 0'''',027 à 0p%018
U] On no saurait attribuer la perte d'azote à uo dépôt de substances
^lotées dcYcoues iosolablcs grâce à Talcool provenant de la fermenta-
jjïn. paieqae, dans nos trois cas, les mistelles avaient été additionnées
ffuue quantité d'alcool égale à celle que devait donner la fermentation
Complète, et que, dans chaque série, tous ces liquides possédaient fina-
«ment le mémo titre alcoolique.
V
atteignant dès ce moment son minimum, qui esta péi
dépassé dans les vins faits.
Ces résultais sont conformes à ceux qu'avaient ol
vés Duclaux, Laborde, MOntz, etc.;
S*" L*azotc albuminoïdc reste sensiblement consta
Il semble en résulter qu'en présence d'autres matériai
azotés, la levure ne se nourrit à aucun moment
dépens des corps protéiques ;
4** L'azote basique volatil n'est jamais uniqueoM
formé d'ammoniaque; mais ce sont les sels ammoni
eaux qui disparaissent le plus complètement d'aboi
au point de ne plus représenter, quand la fermentatil
est achevée, que 0'^%002 par litre dans les vins rougcs"
une fraction de milligramme dans les vins de Clairet!
A cette dernière constatation déjà faite avant nod
nous ajoutons cette importante contribution quel'azé
ammoniacal disparaît dès le début, observation d'fl
résulte un caractère général et remarquablement préd
des produits ayant subi une fermentation même par
tielle, caractère précieux, car il est à peu près impôt
sible de le faire disparaître.
Il existe bien, à la vérité, quelques cépages rouges (U
Ploussard, par exemple) et blancs (tels que laClairetlJ
dont les moûts ne fournissent, par litre, que qoelquci
milligrammes d'azote basique volatil et qui, lorsqu'on
les additionne d'alcool pourraient de ce fait être coih
fondus avec des produits ayant partiellement fermenté.
Mais nous verrons plus loin qu'il existe d'autres carac-
tères qui permettent de distinguer ces mislelles d'aveu
les vins de liqueur.
Lorsque la fermentation s'est produite dans des cod»
ditions défectueuses telles qu'une élévation de tempe*
rature dépassant 30^ par exemple, conditions qui per-
mettent aux bactéries de se développer largement, U ;
proportion d'azote basique volatil du vin s'élève cl p«tf^
atteindre celle que l'on rencontre dans certains moûts,
mais, dans ces cas, la détermination de l'acidité vohlu^
permet de reconnaître ces fermentations anormales.
r
— 55 —
j3. Variations de 1 acidité volatile et totale. — Pour
E^écierTacidité volatile, on peut employer la méthode
traiaement par lavapeurd*eauà 100'' ou bien la des-
liion dans le vide [Magnier de la Sowre), Nous avons
lonnu que la première de ces deux méthodes donne
résultats moins bons que la seconde. En effet, quand
opère par exsiccation à froid dans le vide, on ne
trouve pas de proportions sensibles d'acidité volatile
les moûts frais alors qu'on en constate des doses
appréciables quand on opère par entraînement à la
ipeur. Ces deux procédés attestent d'ailleurs que,
irant la fermentation, il se produit des acides volatils
quantité d'autant plus grande que la fermentation se
longe davantage; l'acidité totale augmente elle-
me au cours de la fermentation, et cet accroissement
icidité est supérieur à celui de l'acidité volatile, ce
s'explique par la production d'acides fixes, tels que
'acide succinique.
Le tableau suivant montre, pour les casquenous avons
diés comme types, les variations de cette acidité dans
moûts, vins de liqueur et vins provenant des
lèmes raisins :
Clairette
Mistcllc
Vin de tioueur
Vin complot
Aramon
MisteUe
Vin de lioQear
Vin complet
Carignan
MisteUe
Vin de liqueur
Vin comolet
' complet.
Acidité
totale
EN SO*H»
par litre
3,078
3,8i;}
4,379
6,677
4,531
5,507
5.333
Acidité Tolatile
EN SO*Hs (1)
Par le vide
par litre
0,000
0,260
0,060
0,170
»
0,030
0,210
A 100°
par litre
Ofi'171
0,296
0,737
0,060
0,363
1,043
0,099
0,296
0,804
(1} Correclion faite de 0 %02 d'acidité volatile apportée par l'alcool.
— of) —
On voit que dans nos mistelles Tacidilé volatile A
le vide n'atteint jamais 0«\ 1 par litre, chiffre qui a
toujours dépassé dans les vins de liqueur et à fortioi
dans les vins.
Ce défaut d'acidité volatile est donc intéressant pcw
caractériser les liquides non fermentes. Malheureosi
ment, à l'inverse du caractère de la disparition
Tazote ammoniacal, il peut ôtre tourné par la fraude.
Lorsque les fermentations se font dans des couii
tions anormales et peuvent engendrer un excès d'azoJ
ammonical dû aux bactéries, il se fait en même temj
un excès d'acides volatils, comme Tout établi en partie
culierM. Laborde et M. Gayon. Par suite, il sera to»
jours possible de reconnaître si le liquide analysé esti
produit d'une fermentation, bien que contenant des sd
ammoniacaux en proportion notable, car ils seront alort
accompagnés d'acides volatils en quantité notable,
C. Variations des sucres. — On admet, en général
que lesjus deraisin mûrs renferment approximativemen
mêmes quantités de glycose et de lévulose. Pendanl
l'acte de la fermentation, la glycose est attaquée la pre-
mière, ou tout au moins disparaît plus vite que la lévu-
lose ; de sorte que dans un vin incomplètement fermenté
on constate le plus souvent un excès de lévulose. Toute-
fois de nombreuses causes peuvent faire prédominer
l'un ou l'autre de ces sucres (maturation imparfaite,
moisissures, cépages), de sorte que leur dosage ne
permet de conclusion ferme que lorsque l'analyse révèle
l'c^galité sensible des deux sucres caractère qui auto
rise à supposer qu'il n'y a pas eu fermentation. En
effet, la production de 1° d'alcool faisant dispamtre
environ 17'^'' de sucre par litre, quel que soit le ferment
agissant, l'égalité des deux sucres au cas où il ya^"
fermentation, ne saurait se réaliser que fort rarement.
(il suivre,)
additionnel pour les mistelles et Qs^Ol pour les vins de liqueur Si i>i^
existait dans ces liqueurs, il faudrait le déduire aussi des ^^^
volatils.
— 57
Jfotes sur V essai des drogues simples; par M. E. Légkr.
Cola (1), «Juahana, Thé, Café.
' Ces quatre produits sont caractérisés par la présence
delà caféine libre ou combinée; la cola renferme, en
outre, un peu de théobromine. Le dosage de la caféine
oo de son mélange avec la théobromine apparaît donc
tomme un bon moyen d'appréXîier leur valeur.
^ Le procédé qui m'a servi est, à quelques modificjations
[près, celui qui a été indiqué par M. Warin (2) pour le
dosage des alcaloïdes de la noix de cola. D'autres chan-
gements, variables avec la nature des drogues, ont dû
être également apportés à la pratique de ce procédé,
mais la partie essentielle de la méthode (extraction au
chloroforme du mélange humide de poudre végétale et
de magnésie) reste la même dans tous les cas.
Noix de cola. — On dessèche, à Tétuve à 100% O^^SO
ài^r (le poudre de cola passée au tamis n° 27 de façon à
connaître sa teneur en eau. Celle-ci est voisine de
12 p. 100.
D'autre part, on prend une quantité de cette poudre
correspondant à IS^"" de produit séché à 100® et on
mélange au mortier avec lO*^*" de magnésie calcinée et
15**"*' d'eau. La poudre humide et homogène est intro-
duite dans un ballon de 300*^°^ de capacité. On bouche
le ballon et on laisse en contact pendant deux heures.
On ajoute alors 150**"' de chloroforme, puis on pèse le
ballon et son contenu. Ce ballon est relié à un réfrigé-
rant à reflux et le tout est chauffé au bain-marie jus-
qu'à ébullition du chloroforme que l'on maintient pen-
dant une heure. On laisse refroidir, on rétablit le poids
primitif par une addition convenable de chloroforme.
Le tout est bien mélangé et jeté sur un filtre à plis con-
tenu dans un entonnoir de verre disposé au-dessus
M) La commission du Codex a décidé que cola devrait s'écrire par un
c et non par un k.
{t)Journ. dePharm. etdeChim., [6], t. XV, p. 373.
— 58 —
d'une éprouvelte graduée ou d'un ballon jaugé à 100^.
Pendant la filtration, l'entonnoir sera recouvert d'une
plaque de verre afin de réduire au minimum la volali-
lisation du chloroforme.
Quand l'écoulement du liquide chloroformique aura
cessé, on frappera légèrement sur l'entonnoir maintenu
couvert, ce qui aura pour effet de tasser la poudre et
d'amener l'écoulement d'une nouvelle quantité de
liquide chloroformique. On recueillera ainsi 100'"" de
filtrat, correspondant à 10«' de poudre de cola. La solu-
tion chloroformique sera distillée en deux fois dans un
ballon de 125'™' et le résidu séché à 100^ (1). Sur cepro-
duit à peine coloré, on versera 12^"^ d'un mélange de
HCl 5'"^'' et H'O 10*^™' et on agitera le ballon bouché
avec un bouchon de caoutchouc. Les alcaloïdes entre-
ront en dissolution, tandis que les matières grasses et
cireuses resteront insolubles. On filtre sur un petit filtre
à plis et Ton recueille 10*^"' de liquide filtré incolore
dans une boule à robinet portant un trait de jauge à
lO*'™'. (L'appareil Adam, pour le dosage du beurre dans
le lait, convient très bien pour cet usage.) Aux 10*"' de
solution alcaloïdique, on ajoute 20«"' de chloroforme et
un excès d'AzH% on agite et on laisse déposer. La
solution chloroformique incolore d'alcaloïdes est souti-
rée dans une deuxième boule. On épuise la solution
ammoniacale par deux autres traitements semblables
pour chacun desquels on emploie 20*^"' de chloroforme.
Les solutions chloroformiques réunies dan» la deuxième
boule sont agitées avec 2'™' d'eau distillée, on laisse
déposer et on distille en deux fois la solution chlorofor-
mique ainsi lavée dans une fiole conique de 90*"** tarée (2).
Après avoir chassé tout le chloroforme par distillation,
on sèche le résidu incolore à l'étuve à 100* en tenant la
(i) A la fin, il est nécessaire de chauffer doucement pour éviter qua If
résidu de l'évaporation ne soit projeté en tous sens.
(2) Pour régulariser la distillation, on ajoute à la solution quelques
grains de charbon de cornue pesés en même temps que la fiole. Ceue
précaution ne devra jamais ôtre négligée dans tous les cas semblables.
r"
— 59
iole inclinée. On pèse. La quantité d'alcaloïdes pour
100 sera calculée en multipliant le poids obtenu par 12.
En effet, nous avons opéré sur 10»'' de poudre ; si nous
ivions recueilli la totalité des alcaloïdes, il aurait suffi
le multiplier le poids obtenu par 10, mais nous venons
ievoir que les alcaloïdes recueillis ont été dissous dans
I2fm3 d'^au acidulée et que nous avions pris seulement
IQcms ^Q cette solution. En désignant par A les alcaloïdes
contenus dans lOO**" de poudre de cola, par P le poids
des alcaloïdes pesés dans Tessai, nous aurons :
A = j^ = p X 12.
Ce qui revient, comme nous l'avons dit, à multiplier
par 12 la quantité des alcaloïdes indiquée par la pesée.
On ne devra pas obtenir moins de 1,25 p. 100 d'alca-
loïdes; caféine avec un peu de théobromine. Deux
essais nous ont donné 1,33 et 1,48.]
Guarana. — L'essai se pratique comme celui de la
noix de cola, mais la drogue étant plus riche en caféine,
on peut se contenter de prendre seulement 9*' de poudre
sèche ou la quantité correspondante de poudre humide
que l'on mélange avec G^*" de magnésie calcinée et 10^™'
d'eau. La quantité de chloroforme sera réduite à 90*"*'
et l'on recueillera OO*^"' de solution chloroformique cor-
respondant à 6*' de poudre. Les alcaloïdes bruts étant
dissous dans 12*^"*' de solution acide pour donner un
liquide dont on prendra, comme dans l'essai précédent
lO'"', la quantité de caféine pour 100 sera donnée par
l'équation :
10 X 6
Ce qui revient â multiplier par 20 la quantité de
caféine pesée. J'ai trouvé 4,19 de caféine p. 100 de
poudre sèche, la poudre humide renfermant 10,77 p. 100
d'eau.
Thé. — La première partie de l'opération s'effectue
comme pour l'essai de la noix de cola. La solution chlo-
— 60 —
roformique (100^"*' correspondant à IOp"" de thé sec) sen
distillée en deux fois dans un ballon de 12S'"* jusqu'à
ce qu'il ne reste plus dans le ballon qu'un résidu siru-
peux coloré en vert. Sur ce résidu, on ajoute 20'**
d'éther de pétrole et 25^*°^ du mélange suivant : acide
chlorhydrique pur 10*^"', eau distillée 40*'"^ Après avoir
bouché le ballon avec un bouchon de caoutchouc, ob
agite le tout et on verse le produit dans une boule à
robinet. On laisse déposer. La solution acide cstsouli
rée dans une deuxièmeboule. On agite la solution verte
restée dans la première boule successivement avec 15""*
puis avec 10*^"* du mélange acide en se servant d'abord
de ces solutions acides pour rincer le ballon. Chaque
fois, les liqueurs acides seront réunies dans la deuxième
boule où Ton versera 5^"*' d'éther de pétrole. On agite,
on laisse déposer et on soutire la solution acide et inco-
lore de caféine dans la première boule préalablement
vidée et rincée. On sursature par AzH' et on agite avec
60^°"' de chloroforme employés en trois fois.
Les solutions chloroformiques réunies dans une autre
boule seront agitées avec 2*^"^ d'eau distillée. Enfin, on
distille en deux fois la solution chloroformîque incolore
de caféine dans une fiole conique tarée de 90*^"'^ On
sèche à iOO*', on pèse. Le poids de caféine recueillie ne
devra pas être inférieur à 0^'',20, ce qui correspond à
2 p. 100.
La poudre de thé noir m'a fourni 2,24 de caféine
p. 100 de poudre sèche. Humide, cette poudre renfer-
mait 7,8 p. 100 d'eau.
La poudre de thé vert m'a fourni 2,78 de caféine
p. 100 de poudre sèche. Humide, cette poudre renfermait
8,20 p. 400 d'eau.
Café. — Le café est pulvérisé et la poudre passée au
tamis de crin. La grande quantité de matière grasse ou
cireuse que renferme le café ne permet pas de préparer
une poudre plus fine.
La première partie de l'opération s'effectue comnï^
pour l'essai de la noix de cola. Après avoir évaporé à
— 61 —
lec dans un ballon de 125^*^^ la solution chloroformique
ilOO''"'' correspondant à 10»'' de café sec), on ajoute 24'^"^
d'eau distillée, on bouche le ballon avec un bouchon de
caoutchouc et on le porte dans un bain d'eau à60**-65%
i>n agite fortement, on laisse refroidir, on jette sur un
filtre k plis qui relient la graisse solidifiée et Ton
recueille 20"^"' de solution aqueuse incolore de caféine.
Celte solution est épuisée par 60^"^ de chloroforme em-
ployés en trois fois et les solutions chloroformiqucs
sont distillées dans une fiole conique deGO*''"* tarée. On
sèche à 100", on pèse. La quantité A de caféine p. 100
sera donnée par Téquation :
^ P X 24 X 10 _ ^ ^
A= =PX12.
Il suffira donc, comme dans le cas de la noix de cola,
de multiplier par 12 le poids de caféine obtenu.
J'ai dosé ainsi 1,23 de caféine p. 100 de poudre de café
sèche; la poudre humide renfermait 4 p. 100 d'eau.
Le café étant toujours plus pauvre en caféine que
les autres drogues, on peut se dispenser d'employer de
Veau acidulée. Les 24*^'"^ d'eau distillée suffisent ample-
mentà dissoudre les 0«M0 ou 0^'"12 de caféine fournis
par un essai. On évite ainsi de dissoudre une matière
résinoïde qui viendrait souiller la caféine obtenue.
I. Méthode gazométrique nouvelle en vue du titrage des
tartres commerciaux, — II. Dosage de la potasse
par volumétrie gazeuse ; par M. de Saporta.
I. — Dans le commerce, les tartres et lies s'estiment
«au degré », c'est-à-dire suivant leur richesse centési-
male en bitartrate de potassium. On attaque par Feau
bouillante l'échantillon de tartre brut auquel on ajoute
'i chaud une liqueur alcaline titrée jusqu'à virage à la
phénolphtaléine. Mais la présence des matières colo-
raates du vin rend trop souvent le changement de
teinte difficile à observer.
— 62 —
En présence de l'eau froide et des bicarbonates alca-
lins en excès, la crème de tartre se dissout intégrale-,
ment — d*où possibilité de ramener son dosage à une]
mesure acidimétrique gazeuse parallèle à celle soa vent j
employée pour les moûts et vins. La réaction, dès qu'elle î
est complète, s'arrête d'elle-même. Toutefois elle est)
assez lente et surtout la médiocre solubilité de la crème'
de tartre à froid empêche l'opérateur d'incorporer]
d'avance un poids suffisant de tartre dans le petit volume
liquide — 20*^"^ — sur lequel on opère d'habitude. I)
faut peser la prise sèche à la balance de précision, ce ^
qui exclut de l'emploi de l'acidimètre-tartrimèlre )«j
essayeurs étrangers à la pratique de la chimie.
Une observation que nous avons faite permet àe ,
tourner la difficulté. Si on solubilise la crème de tartre
par l'acide borique en paillettes en opérant à TébuJli-
tion, la liqueur refroidie agit sur les bicarbonates alca-
lins exactement comme l'on fait le bitartrate de potas-
sium primitif, mais la réaction s*Uccélère de beaucoup.
Ainsi 20*^'"^ de liqueur d'acide tartrique à 10''' par
litre (A) équivalent alcalimétriquement (sauf une erreur
négligeable en pratique) à 500"»' de crème de tartre
chimiquement pure et l'équivalence subsiste entre les
20'"*' de (A) et les 500™»' additionnés a chaud de 50
à ITO'"^' d'acide borique, diffusés dans 20*^""' d'eau, lors-
qu'on traite Tune ou l'autre solution froide par un léger
excès de bicarbonate sôdique ou mieux potassique, en
se servant soit de l'appareil Bernard, soit de tout autre
calcimètre agricole, comme celui de M. Trubert.
L'opérateur, sans recourir à la balance de précision,
préparera simplement un échantillon de 25»' de tartre
brut finement broyé qu'il additionnera de S^ environ
d'acide borique commercial (le cinquième en poids à peu
près); il ajoutera un demi-litre d'eau, fera bouillir I«
mélange pendant cinq minutes au moins laissera refroi
dir et parfera le litre. Il lui suffira enfin de prélever à la
pipette 20""^^ du mélange homogène qu'il éprouvera
acidimétriquement.
— f)3 —
Avant chaque série d'expériences, on procédera à une
c tare » au moyen de 20"^™' de liqueur (A) réagissant
sur 0*'",4 à 0*%6 de bicarbonate de potassium en cris-
taux; d'où un dégagement gazeux N ; puis on éprouvera
100 N
la liqueur à essayer, résultat Nj. Le quotient !.
fournira le degré centésimal exact du tartre avec le cal-
ctmètre Trubert; avec le calcimètre Bernard, une infime
divergence d'une ou deux unités de degré peut s'observer
pour les tartres pauvres ou les lies, mais il est facile
d'éviter cet inconvénient en doublant la concentration et
coupant en deux le résultat. Du reste, en munissant
Tappareil Bernard de la réglette acidimétrique dont nous
avons indiqué le principe et l'usage (1), la richesse com-
merciale de tartre examiné est fournie par simple
lecture.
Un dernier mot. La dose utile d'acide borique peut
varier dans d'assez larges limites ; il est bon d'éviter toute-
fois un excès de ce réactif parce que l'acide borique libre
attaque sensiblement les bica rbonates, tandis qu'avec
une quantité d'acide borique très inférieure à la propor-
tion déduite delà composition de Témétique de bore, les
résultats pratiques n'en sont pas moins bons à raison
de la solubilité sensible, môme à froid, de la crème de
larlrc pure, laquelle d'ailleurs, une fois dissoute à chaud,
ne se précipite que lentement par refroidissement.
II. — Lorsqu'on dissout un sel neutre de potassium
dans une solution saturée de crème de tartre (C) et
qu on ajoute un excès de bitartrate de sodium (B) diffusé
lui-même dans l'eau saturée de crème de tartre, toute
tapotasse se précipite au bout de quelques heures à
Télat de cristaux de bitartrate de potassium. Ce procédé
dosiméti'ique est connu depuis longtemps ; mais la
remarque que nous avons formulée dans la note précé-
dente conduit à une nouvelle méthode par volumétrie
(1) Voir le Compte rendu du Congrus international do chimie de 1900
^Paris).
— 64 —
gazeuse. Ayant rincé le précipité avec la liqueur ;C,
Payant ensuite égoutté à fond, il suffit de raddilionncr
d*eau distillée et d'acide borique, de faire bouillir le
mélange, puis après refroidissement de le porter i
20^'"' pour obtenir la proportion de potasse par une
simple mesure d acidité aux bicarbonates.
Comme notre manière d'opérer intéresse moins les
chimistes que les agriculteurs ou industriels, nous re-
commandons de prendre une dose de sel de potassium
telle que la graduation centésimale du calcimètre dénote
directement le pourcentage de la matière en potasse
pure K*0. Nous effectuons une tare préliminaire ayec
aO''"* de la solution (A), soit N le nombre observé, eu
centimètres cubes, sur le tube gradué. En divisant le
nombre constant 12530 par N et traduisant les unités'
du quotient en milligrammes, nous obtenons le poids de
la prise à traiter (200 à 240*°«' suivant l'instrument et
les circonstances atmosphériques).
Introduisons la prise après l'avoir bien pulvérisée
dans une petite fiole conique d'Erlenmeyer et dissolvons
dans S*^°^' exactement mesurés de liqueur (C) en chauf-
fant, un peu, si besoin est. Ajoutons soit 15, soit 20"°* de
liqueur (B), la force acidimétrique T de l'ensemble étant
préalablement déterminé. Laissons digérer le mélange
durant 12 heures: transvasons le liquide clair, jusqu'à
parfait égouttage du précipité, dans un tube à essai or-
dinaire muni un peu au-dessus du fond d'un très petit
orifice de soutirage pouvant s'obturer exactement par
un éclat de bois taillé. Quelques cristaux de bitartrale
potassique sont entraînés dans le tube, mais ils ne
tardent pas à se déposer sur les parois. En débouchant
le tube avec précaution, le liquide s'écoule parfaitement
clair et finalement nous vidons complètement le tube en
appuyant le trou contre la paroi d'un vase pour attirer
par succion capillaire les dernières gouttes de liquide.
Prélevons à la pipette un volume connu de cette eau
mère ; nous en éprouverons l'acidité que nous ramène-
rons par calcul à la valeur intégrale T' ; la proportion Ki
r
— 65 —
1 potasse doit correspondre à la perte T — T', d'où un
écieax contrôle pour la suite de Topération.
lipAricnce do 3-4 jain.
N = 5T» (Bernard).
Prise d'essai
12530
— — = 220-s'.
Acidité totale primitive pour 20'm3 de (B), 2 x59* ) », _ in.j
— sur 25«^«3 pour 5«-» de (C), 3««« ) ^ " ^^^
— réduite sur 20'-3^ 59*
— réduite sur 23«a8, 74*» T — T' = 121'» — li* = 47
Kl = 41 p. 100 résultat suffisant pour NO^K sel essayé.
En pratique, composer la liqueur (Bj sur la base
^une acidité équivalente à celle d'une liqueur tartrique
e 20 à 23^*^ au litre. De plus, avec l'appareil Bernard,
our obtenir des résultats bien exacts, baser les expé-
iences et calculs sur des mesures ou tares variant de
|(à70 divisions du tube plutôt que sur des dégagements
lop forts ou trop faibles.
; ttioçons deux fois le précipité avec IS ou 20^"' de
(slotion (C), chaque fois laissant reposer, décantant
lins le tube et vidant celui-ci à fond. Après parfait
igouttage, nous déposons dans le vase à précipité une
bse d'acide borique calculée au plus sur le taux Kj
en milligrammes — ^^ — î j, nous ajoutons 8 à 9''"'M*eau
listillée et nous faisons bouillir le mélange. Tout étant
lissous, nous déversons la liqueur chaude dans le tube
I essai pour incorporer aussi le reste du précipité et
bous faisons bouillir de nouveau. Après refroidissement,
pons complétons le volume à 10*^'"' (le tube à essai doit
comporter un repère dans ce but), nous déversons dans
«vase à réaction de Tacidimètre nous rinçons à Teau
pure le vase et le tube ; nous complétons à lO^^Mes
l^aux de lavage que nous ajoutons aux 10 premiers.
Après parfait refroidissement du liquide encore tiède,
nous procédons à Tessai acidimétrique final qui doit
fournir un dégagementcorrespondant au pourcentage K'.
/o«m. et Pharm. et de Chim. 6« sfoiB, t.-.XVIIT, (15 juillet 1903.) S
— 66 —
En pratique, Kj et K', s'ils coïncident souvent(l),sefl|
blent aussi varier en sens inverse. Ainsi avec le nilrt
de potassium l'expérience ci-dessus analysée noo$
conduit à K' = 46. Avec le sulfate de potassium pi
K^ =55 et K' = 53,5 ; avec le chlorure K^= 63,6
K' = 62,7. L'approximation est suffisante pour les h
soins de l'agriculture, d'autant plus que ressayeorfel
mieux encore de dissoudre un certain poids de son
de potassium dans un volume convenable d'eau
crème de lartre et d'opérer simultanément sur plusii
prises de S'^^Me liqueur en prenant des moyennes
REVUES
Pharmacie.
Solubilité des alcaloïdes les plus importants da
divers dissolvants (2) ; par M . Walter Muller. — L'i
teur fait remarquer avec raison que les solubilités poi
beaucoup d'alcaloïdes ne sont pas connues, et que À
un grand nombre de cas les chiffres sont très différed
suivant les auteurs.
Il a entrepris de combler cette lacune dans le casdl
alcaloïdes usuels, et dans ce but il a déterminé la sololil
lité de ces principes dans les dissolvants les ptuseffi
ployés.
Les alcaloïdes sont d'abord purifiés ; puis les carao-
tères d'identité ont été vérifiés : il a déterminé, enlrt
autres propriétés, un certain nombre de points de fusi«
et a obtenu des chiffres souvent assez différents de ceol
qui étaient admis. Nous nous bornerons à donner I
tableau suivant qui résume les recherches (3) :
(1) Ce fait s'est plusieurs fois produit avec le nitrate de poiassiom.
(2) Lôslichkeit der wichtigsten Alkaloïde in Wasser, mit Aetherg»*
sâttigtem Wasser, mit Wasser gesàttigtem Aether, Esaigâther, Chlore
form, Aether, Benzol, Petrolather und Tetrachlorkohlenstoff(i</»^^^
Zeitung, 1903, n"»» 27, 28, 30, 31, 32).
(3) Àpotheker Zeitung, 1903, n* 32, p. 266.
T-T^
— 67 —
m:
I
g
B
c
•o
il
I
r-;^-^»^ *ln. "^ Oco-4< jooo O»
1
aooirTe^ '-i<'"»o oô* «ncocT 0 ■^Tc»? ^^
-«j.ir?r-MM r-r- ^ ooco^ 0 ooco 0
00 r-os ^F«o» o> ^lî-o 0 G^ift 00
l. ^ ^ i^tt ^ cO -* M CO •4*
ai i§.
^.^•*t '^ '^. â*®^ ^ *^*ii.
Télr
chlor
do
carbc
o-^Of^ -^Hoa r- o'gvioT cT aiio ©«
^ ^ (M-; ^«0
T3
n
r- ^^ 0 10 0 05 co «.rToM r-^ «o 000^ a'î'
2 i 11
eo'^'^ia in 01 0 oo-*eo «0 -«r^ -4
c^rM^^ r-r^ ^ oa i^ rt o^ r-
«•
0
2**1 ••'î.'» »-'î.»« Sift r- «*(N
JS -3
(Maneoco —0 co 0^'»* xf of-T ^
« 1
^(NS^ao <N«* eo O) f- (M (Nco p
0 **^
^
0
g r-
"Su "S "S
£ 22
ei ei ei aa a
1 -"
ë n
-ce -^ ^ -. .— -H 0 Ml. ^ S5 ►li i-i .0 ^
« c Hj ©
T3 -a -? T3
^
_ »o
b a.-? ,0
1 e S
rfo^^^ao os^oo <N^ 00^ jo^ <N ^ o>
Cl<?«Oi«^ OOaO -P4 CQ 0 ^ C-JO. (?1
•5 o"
1 "
^ •* 0 00 ^ — »ra ^
^1 ^-1 ^* ^^
;3
©
tJ
» 1 ë
•>*art^-*r^ 000» «■»•-* co 00 M
' i s -s
oi^r^r^ I-'»" <o a-ô'-^oo" 00 0 0 ce
, ==î 5 fs
C'^^rï <'*'^ <o oo»» 0 coco -M
iT -*oi ^^ <M osffo «0 i»-eo J
co ^^ eo co C4 94 «0
•0
_ Î2 Vf . «0
»< h 9
»05^-iHv»« "Mao co M^os co ov aoff^ r-
1 f s
ac«CîD-^ r^a.o ^ •^ffîoo ao* iO<N -^h"
«-«M'-fJ© ^CO 03 — <M c*4«0 ao
1 ::; es "O
■-• 1-00 <*H 0 o>
i **
( °
Ol s*
W 1-
•*^coa.ooo f- C»i^ *^^ ^^^^ *^ "^"^ r-"
1 ■="
<3>»ire^oô -T-^ •* 0 Oo"co t-' Oi'>r -H
cO'-rcoçi "**^ r- 0 a» o> -•«•eo eo
^
-(-i'«4 T^^oi-iTH t£> 0*
^ 1^
"*
J3.2.2U3 CQ ..2 -ï -.ÏÏQ.rt -n -.ïïï
■e
0
1 ^
0 -. 1, = >%-- 3.5 — .5— 0 c s^" î^— ' 0 iî —
<î^cQO»Œ (yo o> oo3 Œ Sco
5 0 1
1 0 -5 '
a 0 a «O r^ »^ 0 CO 00 e 0 OO ,' ço
û- ^
•MfO^^ i^-T^i ^, OS<Ûin 0 COGM
oo-THr- (Nco ^ -^
IL
— ^ ■«^•«^ (M
— 68 —
Il résulte des chiffres obtenus que le meilleur dii
vaut des alcaloïdes est en général le chloroforme; malgn
cela, l'emploi de ce dissolvant n'est pas à recommandl
pour les raisons suivantes :
l^ Il peut provoquer des altérations ou décompoa
tions de quelques bases : dans certains cas, Schmi
a observé la formation de dérivés chlorés par évaji
ration de la solution d'un alcaloïde dans le chloK
forme ; ,
2® Le chloroforme forme souvent des émulsions tii
stables avec les liqueurs aqueuses, et il est parfois impi
sible d'avoir des liqueurs claires (alcaloïdes des qui
quinas entre autres).
M. MûUer recommande l'emploi de Téther saturé d'€
qui pour ses propriétés dissolvantes se place après
chloroforme.
Il signale aussi ce fait que le tétrachlorure de m
bure, quoique très voisin comme composition du cU
roforme, possède des propriétés dissolvantes très diB
rentes ; de plus, il donne facilement des émulsionsavi
les liqueurs aqueuses. Son emploi n'est donc pas
recommander.
IL C.
Essai de la poudre d^ipéca basé sur la proportion da
cendres; par M. Paterson (1). — D'après l'auteur, h
proportion des cendres contenues dans une poudn
d'ipéca est une donnée qu'il est intéressant de connaître;
car souvent celte poudre est falsifiée soit avec d«i
poudres végétales étrangères, soit avec des raciMl
souillées de matières terreuses. Dans le cas où
obtient un poids de cendres tout à fait anoroDiL
on pourra conclure à une falsification sans qu'il
soit nécessaire de déterminer la proportion d'alcar
loïdes.
Le tableau suivant résume les expériences de Taa-
teur :
(1) Phai^maceutische Zeitung, 1903, p, 267.
J
— 69 —
tSoIubles Insolubles
dans dans
Humidité p. 100 Cendres p. 100 HUl UCl
caduBrésiUenûor).. 11,35 2,96 0,42 2,54
irê commerciale 11,25 3 0,42 2,45
ca Carthagène (enUer) 11,48 4,37 1,20 3,11
ire commerciale 10,3 8,95 4,18 4,77
ne» de Cryplocoryne
}fpiralia 4,2i 0,646 3,594
ekotria emetica 4,75 0,9 1 7 3,833
%idium Ipéca 4,50 0,2S9 4,211
thardsonia scabra 5,71 0,6 5,11
[résulte de ce tableau que toute poudre d'ipéca ayant
teneur en cendres supérieure à 3,25 p. 100 devra
tenue pour suspecte, car M. Paterson n'a jamais
pour ripéca du Brésil plus de 3,22 p. 100.
ins le cas de Tipéca de Carthagène, qui du reste
Ipas officÎDal en France, les poids de cendres trouvés
at jamais dépassé 6 p. 100: la poudre commerciale
doit donc être considérée comme falsifiée. Les
dres 5, 6, 7, 8 ont été obtenues avec des racines
servent quelquefois à falsifier Tipéca et l'on voit
toutes ces racines contiennent une proportion de
1res supérieure à celle de la poudre d'ipéca du
* . Ajoutons que le meilleur moyen de différencier
. du Brésil de Tipéca de Garthagène consiste, dans
as des poudres, à déterminer les proportions relatives
ûéUne et de céphaéline (1).
H. C.
une réaction de Thydrastinine ; par M. A.Joris-
1(2). — L'hydrastinine peut se distinguer de la plus
Dde partie des autres alcaloïdes par le réactif de
jteler ^solution alcaline d'iodure mercuro-potassique)
Telle réduit.
JIl suffit en effet d'ajouter à une solution aqueuse de
llorhydrate d'hydrastinine quelques gouttes de ce
wtif pour qu'il se forme un précipité qui noircit pour
_'^s' dire instantanément.
lO) Voir Journal rf« PAarmacie, 1902, t. XVI, p. 609.
P2j;oM,>n. de Pharm. de Liège, t. IX, novembre 1902.
— 70 —
L'atropine, la cocaïne, Faconitine, la strychnine,
brucine, l'hydrastine, la pilocarpine, la tbéobromi
la caféine, la quinine, la cinchonine, la spartéine
nicotine, Témétîne, la narcotine, la narcéine, la pa
vérine ne réduisent pas ce réactif dans les conditi
indiquées. Mais la morphine et Tapomorphine rédui
plus ou moins rapidement le réactif de Nessler(l).
J. B.
Sur le baume de Cativo; par M. G. \VEiGEL(2i. —
baume, originaire de la Colombie et provenant vraisi
blablement du Prioria copaifera^ a déjà été étudia
MM. von Holmes et Umney. D'après ce dernier
baume de Cativo, masse jaune brunâtre, àerni-soli
à odeur particulière désagréable, est surtout formé
une résine à caractère acide; il contiendrait en outre
petites quantités d'une matière huileuse entièrem
soluble dans Téther et dans l'alcool à 90* (83,5 p. «1
insoluble dans l'eau.
Il leur a fourni à l'analyse les chiflFres suivani
cendres, 1,54 p. 100; acidité, 126,«; coefficient d'éihér
cation, 27,2; de saponification, 153,7; eau et matiè
volatiles, 6,5 p. 100.
D'après les recherches de M. Weigel, ce baume re
fermerait 75 à 80 p. 100 d'acides résineux, 13 p. <00
résène insaponifiable, 2 p. 100 d'huile essentiel
3 p. 100 d'eau et d'impuretés. Les coefficients d'acid
et d'éthérification varieraient respectivement enl
126,92 et 431,97 et entre 25,27 et 28,13. Il serait depl
entièrement soluble dans l'éther et dans le mélange
parties égales d'éther sulfurique et d'éther acéliqi
tandis que Talcool à 90° n'en dissoudrait que les 96 ce
tièmes. Les acides résineux et le résène qui le cons
tuent sont des masses visqueuses jaunes.
D'après ses propriétés, le baume de Cativo doit èU
(1) L'oxymorphiDe réduit aussi le réactif de Nessler. J< ^-^
(2) Zar Kentniss des Cativobalsams {Pharmaceui. Centrtihfiit
t. XLIV, p. 147, 4903).
~ 71 —
igardé» d*après l'auteur, comme produit par une caesal-
Iniée. M. G.
Dosage de la narcotine et de la codéine dans l'opium ;
prM. VON DER WiEf.EN (1). — Par un traitement con-
IBDable, on extrait d'abord d'un poids connu d'opium le
lélange de narcotine et de codéine, puis on sépare les
leox alcaloïdes au moyen de l'alcool qui dissout seule-
nent la codéine.
I On agite pendant quelques minutes 3^' de poudre
^opium avec 90*"' d'éther; on ajoute 5*^"* de soude à
lO p. iOO qui précipite tous les alcaloïdes, excepté la
porphine, et Ton poursuit l'agitation pendant trois
beures. Après avoir additionné le mélange de 3^' de
^lorure de calcium fondu et pulvérisé, on laisse repo-
T vingt-quatre heures, et l'on prélève 73*^"' de la solu-
a étbérée, correspondant à 2^%50 d'opium. On en
lille 60*™' et l'on verse le résidu dans un entonnoir à
iparation. Le ballon distillatoire est alors lavé soigneu-
Bement avec i"""* d'eau et 1*^°*' d'acide chlorhydrique au
lixième et Ton verse la solution dans l'entonnoir à sépa-
lation. Celui-ci permet de séparer la solution acide qui
s'est emparée des alcaloïdes primitivement contenus
dans l'éther ; on achève de les séparer de Téther en lavant
celui-ci avec S''"'' d'acide chlorhydrique à 2,50 p. 400.
Les solutions acides réunies sont alors additionnées
d'éther, puis alcalinisées avec de la soude à 10 p. 100 ;
on agite avec soin, on sépare Téther et Ton épuise avec
ce dissolvant la solution aqueuse alcalirïe.Les solutions
éthéréessont alors versées dans un ballon avec S^' de
chlorure de calcium ; on agite quelques minutes et l'on
fiUre. Le ballon et le filtre sont lavés à l'éther; puis on
distille les solutions éthérées et Ton dissout le résidu en
le chauffant avec 4«' d'alcool à 90®. Après 24 heures de
fcpos, on sépare les cristaux de narcotine, on les lave
avec 5*™' d'alcool, on les sèche et on les pèse.
(i) Di« Bestimmung Ton Narkotin and Kodeïae im Opiam (Pharm
^tung, 1903, p. 261).
72
La solution alcoolique renferme la codéine avec
quelques matières résineuses que Ton précipite en ajoa»
tant 10*^' d'eau, en évaporant alors jusqu'à rédaciion
du volume total à 10''°'^, puis laissant déposer 24 heaf«s
la solution trouble. Les résines peuvent être alors sépa»
rées par filtra lion. On lave le filtre avec un peu d'en
et, dans la solution renfermant la codéine, on «joute un
excès d'acide chlorhydrique titré, puis quelques goutles-
de solution d'hématoxyline. On peut alors doser avec-
une solution de soude titrée l'acide mis en excès par
rapport à l'alcaloïde, et calculer le poids de celui-ci.
M. G.
Sur les caractères botaniques du mycélium tmffier;
par M. L. Matrichot (1). — L'auteur, ayant réussi à
faire germer les spores de la truffe, décrit comme suit
les caractères du mycélium obtenu :
Qu'il s'agisse du Tuber mebmosjjorum (Truffe du Péri-
gord) ou du T, uncinatum (Truffe de Boargogoe,
le mycélium truffier peut être caractérisé par la remar-
quable graduation de couleurs nuancées qu'il présente
avec l'âge et par un ensemble de caractères microsco-
piques très nets.
Tout à fait au début du développement, le mycélium
est incolore; mais à peine âgé de quelques jours, il
devient rose, puis roux clair^ puis il se nuance de pert.
et enfin, âgé de quelques mois^ il prend une teinte rm
brunâtre caractéristique. Dès le jeune âge, les filaments
s'agrègent en cordons; mais à tout âge, le mycélium
v^siçi friable et facile à détacher du substratum.
Le mycélium est régulièrement cloisonné. Il n'est
jamais très fin \ bien au contraire, le diamètre des fila-
ments peut atteindre jusqu'à 8 et iO[jL.
Enfin ce mycélium ne présente pas ûeformeconidienru;
il donne naissance seulement à des sclérotes en petit
nombre et de taille volumineuse, qui ne sont jffWflï'
gélatine^ix. à aucun stade de leur développement.
J. B._
(\) C, R. delAcad. des Se. t. CXXXVI, 1903, p. 1337.
r
- 73 -
Ghimrô.
Sur la solubilité du phosphore ; par M. C. Stich (1). —
U résulte des expériences de l'auteur que les poids de
phosphore renfermés dans 100**" des solutions saturées
obtenues avec les divers dissolvants sont les suivants :
HaUe d'amandes donces lKr25
Acide oléique 1,06
ParafHno I,i3
Eao 0,0003
Acide acétique 0,i05
M. G.
Sur la filmatone, principe actif de la fougère mâle ;
par M. F. Krafft (2). — L'auteur décrit sous le nom de
ttmarone un acide amorphe, qu'il a retiré de l'extrait de
fougère mâle et auquel il attribue l'action anlhelmin-
thique de ce médicament. Cet acide serait dépourvu de
toxicité. Mal-heureusement, Tauteur n'indique pas la
manière de Tobtenir. Voici quelles en seraient les pro-
priétés : La iilmarone serait une poudre jaune brunâtre,
insoluble dans Teau, peu soluble à froid dans les alcools
méthylique et éthylique et dans Téther de pétrole,
extrômement sôlublc dans Tacétone, le chloroforme,
l'éther acétique, la benzine, Téther ordinaire, le sulfure
de carbone, le tétrachlorure de carbone. Un extrait de
bonne qualité en contiendrait op. 100 de son poids.
A l'état sec la filmarone serait inaltérable, de même
qu'en solution dans labenzine, l'éther, le sulfure de car-
bone; au contraire, en solution dans les alcools ou dans
l'acétone, elle s'altérerait peu à peu. Les alcalis la
dédoubleraient aussi avec facilité. Ce facile dédouble-
ment lui est commun avec les principes définis retirés
de la fougère mâle et décrits par M. Boehm.
En solution dans l'acétone, elle se dédoublerait peu à
peu en acide filicique et filixnigrine.
(l)Zar Lœsiichkeit des Phosphors {Pharm. Zeituàg, 1903, p. 343).
(2) PilmaroD, der wirksftme Bestandteil der Filiieitract (Pharma'
cfut, Zeitung, 1903, p. 175).
— 74 —
Par ébuUition avec les alcalis en présence de poudre
de zinc, elle donnerait de l'acide filicique, de l'aspidinol
et leurs produits de dédoublement.
Le diamidobenzol donnerait avec elle la même com-
binaison que donnent les acides filicique etflavaspidique.
Tandis que les autres principes extraits de la fougère
mâle seraient toxiques et peu taenifuges, la filmarone,
à la dose de 0«S50 ou 0«S70, serait un excellent anthel-
minthique et son absorption ne serait suivie d'aucun
inconvénient, même chez les enfants. M. G.
Sur la résine des rhizomes de podophyUe ; par
M. B. Dott(1). — La résine de podophyUe ou podophyllin
est extraite soit Axx podophyllum peltatum^ soit du podo-
phyllum emodi. Son principe actif est, comme on sait, la
podophyllotoxine, que l'ammoniaque dédouble en deui
composants :le picropodopyllin^qui est toxique, eiVaddi
podophyllique.
La teneur variable des rhizomes en résine (de 1,6 à
6,6 suivant les auteurs) est due à ce que les rhizomes
frais n'en contiennent pas ; la résine se forme pendant
la dessiccation et s'accroît avec le temps durant la con-
servation des rhizomes desséchés. La teneur maximaest
atteinte après deux ans.
En dehors de ce fait, la nature de l'espèce qui fournil
la résine intervient dans ses propriétés. Par exemple, le
podophyllum peltatum donne un podophyllin entière-
ment insoluble dans l'ammoniaque. La résine extraite
du podophyllum emodi^ au contraire, donne avec l'ammo-
niaque une masse gélatineuse qui, lavée sur un fiH«
avec de l'eau ammoniacale, s'y dissout environ de moi-
tié. Le résidu, totalement insoluble dans les alcalis, se
dissout entièrement dans Téther, le chloroforme cl
l'acétone. Ces solutions abandonnent par évaporalion,
à l'état cristallin, le picropodophyllin. Il s'en forme
environ 3,75 p. iOO du rhizome. m. G.
(1) Ueberdar Harzvon Podophyllum Rhizomen (Pharm. Zeilung,^^^
p. 343).
r
— iO —
Présence d acide salicylique dans les fruits ; par
HM.TRAPHOGÈNEetBnRKE(l). — 11 résulte des recherches
faites par les auteurs que presque tous les f'ruits renfer-
ment des traces d'acide salicylique vraisemblablement
sous forme de salicylate de méthyle. Notamment on a
pu déceler cet acide dans les fruits suivants : fraises,
framboises, mûres, groseilles, prunes, cerises, abricots,
pèches, pommes sauvages, oranges. Des dosages forcé-
ment approximatifs ont donné pour 1*» de fruits: gro-
seilles, 0,57"«; cerises, 0,40°»; prunes, 0,28"^; pommes
sauvages, 0,24'"« ; raisins, 0,32'"».
Les fruits sont distillés en présence d'acide phospho-
rique, le liquide distillé épuisé àTétherqui, évaporé,
laisse l'acide salicylique.
Des expériences de contrôle ont montré que cette
méthode ne donnait pas tout l'acide. On a pu aussi dé-
celer des dérivés salicyliques dans les tomates, les
choux-fleurs, les haricots.
H. C.
Fabrique d'acide lactique; rapport de M. Armand Gau-
tier au Conseil d'hygiène de la Seine (extrait). —
Celte industrie, en ce moment florissante en Allemagne et
aux Etats-Unis, est encore assez peu répandue en France
et, à ce titre, mérite protection, d'autant qu'elle aura
pour conséquence l'amélioration notable de l'hygiène
(l'une autre industrie importante, celle de la fabrication
des cuirs tannés, Tacide lactique obtenu ayant surtout
pour objectif de remplacer l'ancienne opération du pla-
nage et de Tépilage à la chaux et à la jusée (qui déve-
loppe toujours des odeurs repoussantes) par une opéra-
lion plus rapide et très sensiblement moins odorante et
plus saine.
La fabrication de l'acide lactique se fera au moyen du
glucose commercial, ou plutôt des amidons de riz, de
roaïs, ou autres, transformés en sucre par les acides
U) Journ. of Americ. Chem» Society, 1903» p. 262, et P/mj-m. Zettung,
*903, p. 323. Journ. de Pharm. et Chim,, [6], XIV, 342, 15 octobre 1901.
— 76 —
minéraujc étendus. On se sert de quatre grandes caves;
dans la première on opère la saccharification. Les
trois autres sont destinées à transformer le sucre en
acide lactique sous l'action d'un ferment sélectionné.
Toutes ces cuves seront chauffées par un calorifère
placé dans la pièce au-dessous et qui permettra de les
porter à des températures variables : celle de 35 à 40*
est favorable à la fermentation lactique.
Les trois cuves où se fera cette fermentation rece-
vront avec le jus sucré à 10 p. 106 environ, du carbo-
nate de chaux et le ferment cultivé dans Tusine même;
elles seront chauffées au thermosiphon à la température
convenable. A mesure qu'il se produira, Tacide lactique
chassera Tacide carbonique du carbonate de chaux for-
mant du lactate en quantité correspondante. L'acide
carbonique et les gaz plus ou moins odorants qui
Taccompagnentseront évacués au dehors par un tube
métallique surmontant les cuves fermées à leur partie
supérieure par un couvercle élanche.
La solution de îaclate de calcium étant évaporée
donnera le sel qu'on turbinera, passera au filtre-presse
et décomposera ensuite par l'acide sulfurique étendu,
pour mettre l'acide liquide en liberté. Celte opération
se fera dans des bassins de bois doublés de plomb et
chauffés à la vapeur. Les jus seront concentrés sous
pression réduite jusqu'à 50 p. 100 d'acide lactique réel.
Des cuviers de grès serviront à la préparation et à la
cristallisation des lactates pharmaceutiques, par satu-
ration de Tacide avec les bases coiTcspondantes. A.R-
Fabrication et applications de la caséine (1). —^^
prépare la caséine industriellement en chauffant le la»'
écrémé ou le petit-lait à une température de 70-80*. On
lui ajoute «oit de la présure, soit un acide fort (sulfu-
rique, cblorhydrique). La quantité d'acide ajoutée doit
être juste suffisante pour que la coagulation s'effectue.
Au bout de quelques heures, la caséine est coe
(1) La Nature, n» 1560, 18 avril ,1903.
r'
-^ 11 ---
meot précipitée; on la lave soigneusement, ce qui a
pour but de la séparer du lactose qui s'est attaché pen-
dant la coagulation. On la redissout ensuite dans du
carbonate de soucie, on sépare par filtratiou la solution
caséineuse des impuretés grasses qui avaient pu rester
et l'on précipite à nouveau la matière aibuminoïde au
moyen d'acide acétique.
Après dessiccation, broyage et pulvérisation, on
obtient la caséine commerciale sous la forme d'une
poudre plus ou moins blanche. Elle est assez hygro-
métrique et contient 12-43 p. 100 d'eau. Elle titre
65-70 p. 100 de caséine pure, d'où il s'ensuit que sa
teneur en azote ne dépasse pas H à 11,5 p. 100. Dans
la dernière phase de la préparation, les procédés peu-
vent d'ailleurs différer, le résultat restant sensiblement
le même.
Le lait écrémé ou débeurré est la matière première
exclusive de celte préparation. Ce liquide ne sert actuel-
lement, d'autre part, qu'à la nourriture des porcs et à
la fabrication des fromages maigres inférieurs. Il a une
valeur marchande des plus minimes, qui peut varier
de 0 fr. 90 à 1 fr. 60 l'hectolitre suivant les années et
les circonstances. L'industrie le paye en moyenne
1 fr. 50 à 1 fr. 75 pour le soumettre au traitement
indiqué plus haut.
33 litres de ce lait écrémé peuvent donner environ
1'*' de caséine sèche brute. Ainsi préparée, cette aibu-
minoïde revientactuellement à un prix qui oscille entre
85 francs et 95 francs les ^00^«^
C'est en France que la nouvelle industrie s'est
implantée le plus tardivement. Depuis longtemps, en
Angleterre comme en Allemagne, en Hollande et en
Belgique, des usines préparent la caséine brute pour
des usages nombreux. En Amérique, en vue de Tutili-
^aUon industrielle, une immense laiterie en produirait
jusqu'à 5. 000'»' par jour.
Avant 1897, il n'existait pas, en France^ une seule
usine produisant la caséine. En 1901, la consommation
— 78 —
totale, sur notre territoire, pouvait être évaluée à
environ 600.000*^^ L'usine située près de Sains-du-
Nord (Nord) en produit annuellement 60.000*»', celle
de Loulans-les-Forges (Haute-Saône j 20.000'»', celle
d'Eterveungt (Nord) ^8.000*«^ La France reste tribu-
taire de l'étranger pour une importante part de sa con-
sommation. Mais la fabrication installée récemment aa*
près de la laiterie de Cornetix produira 100. OOO*»', et lors-
que fonctionneront les fabriques qu'étudient ou instal-
lent plusieurs grandes laiteries, elles pourront fournir
de 3 à400.000'''f^ La caséine ne fera donc pas défaut
sur le vadiVché français. Cet immense stock, au contraire,
ne risquera-t-il pas de rester inutilisé?
Les applications de la caséine se partagent en deux
groupes très différents : envisage-t-on les qualités nutri-
tives de la matière albuminoïde retirée du lait, la
caséine est un aliment. Abstraction faite de ce genre
d'emplois, la caséine est utilisée comme matière d une
grande plasticité et douée de qualités agglutinantes (ie
premier ordre.
C'est à l'étranger surtout, et en Angleterre principa-
lement, que l'application de la caséine à ralimentation
a eu du succès. Des pains de caséine contenant des pro-
portions très faibles d'amidon et différents biscuits à
base de caséine y sont en usage. De pareils produits
convenablement desséchés se conserveraient bien et
pourriraient difficilement. Relativement à la quantiW
employée, tout au moins, l'importance des autres
usages de la caséine est beaucoup plus grande.
C'est ainsi que la caséine s'emploie avec succès dans
rindustrie des papiers de fantaisie et des papiers cou-
chés en blanc pour les impressions de luxe. L'emploi
des papiers ainsi apprêtés se vulgarise de plus en plus à
cause (le la netteté de l'impression. Le glaçage lui-m^ïDe
est très facilité par cette introduction de caséine dans
l'apprêt et il donne au papier un brillant incompa-
rable.
L'apprôl des dentelles et de certains tissus de valeur
j
r
— 79 —
se fait aussi avec la caséine. L'albumine du lait tend
eocore à remplacer, comme supérieure et moins coû-
teuse, Talbumine de ]'œuf dans les impressions sur
étoffe et certaines impressions plastiques. L'apprêt à la
caséine s'imprime, en effet, très finement et ne ternit
pas les couleurs. Malheureusement, on est limité à ce
genre spécial d'impressions, car il n'est pas solide au
lavage, f^a caséine s'emploie encore pour l'imperméa-
bilisation des tissus, la préparation de divers produits
hydrofuges, la fabrication des agglomérés de liège, etc.
Solubilisée convenablement dans Teau, elle fournit des
colles excellentes qu'on utilise pour le placage et
d'autres travaux. Une colle à la caséine, avec de l'eau
de chaux, résiste, après dessiccation, à la chaleur humide
et à la vapeur même. Elle fournit des luts parfaits pour
les laboratoires et un ciment des plus étanches à
Tusage des tonneliers.
Toujours à l'état de colle ou de lut, on Tutilise aussi
sur les navires pour assurer l'étanchéité des joints. On
l'introduit dans la peinture à Teau pour la fixer. On en
fait des vernis et des laques. On la substitue à l'albu-
mine de l'œuf dans la clarification des liquides.
Dans un ordre d'idées différent, la caséine entre
comme élément primordial dans la composition d'ar-
ticles servant à fabriquer diverses imitations d'ivoire,
d*écume de mer, etc., etc. Ces ouvrages peuvent être
transparents, et l'industrie prépare avec eux un véri-
table celluloïd qui a, parait-il, les propriétés de Tancien,
sauf sa dangereuse inflammabilité.
La caséine plastique constitue encore un excellent
isolant électrique, avec lequel on fabrique à bon compte
des interrupteurs, des commutateurs, des coupe-cir-
cuits à moyenne tension, qui ont toutefois l'inconvé-
nient de se déformer à la longue. Des essais sont en
cours à l'usine de Briare pour la substitution de la
caséine au lait dans la fabrication des pâtes à bou-
tons.
Ce qui précède montre que l'importance de l'em-
— 80 —
ploi des caséines brutes dans nombre d'industries '.
est telle, à l'heure présente, qu'elle justifie une pro-
duction considérable. A. R.
La fabrication de Thuile de coton aux Etats-Dûs (1).
— L*huile de coton, extraite, comme on sait, de U
graine de cette plante, est restée pendant longteBaj»
peu utilisée; mais aujourd'hui son usage prend un dév^
ioppement prodigieux, soit qu'on rapplique à des
besoins industriels, soit qu'on l'introduise dans la con-
sommation alimentaire, le plus souvent pour frauder
les huiles d'olive, pour la préparation des sardines ei
conserve surtout de provenance américaine, et aussi
pour la fabrication de la margarine. C'est aux Etals-
Unis à peu près uniquement que Ton pratique cette
industrie de Thuile de coton.
Or, en 1870, il n'existait que 26 de ces huileries, etli
production, qui était absorbée presque entièrement par
l'exportation et pour des usages industriels, ne repré-
sentait guère plus de 2 millions de litres. £n 1880, on
comptait 45 de ces usines, et l'exportation avait puaiors
monter à 27 millions de litres. A cette époque, les prii
de vente étaient fort bas, précisément parce que l'em-
ploi (lu produit n'avait pas pris le développement qu'il
présente maintenant, et le gallon de 4*^' environ ne se
vendait pas plus de 1 fr. 20. L'essor pris par cette fabri-
cation est vraiment curieux, et cela grâce à l'habileW
avec laquelle les industriels ont su perfectionner leur
fabrication et aussi trouver de nouveaux emplois poar
cette huile. Le fait est qu'il existe aujourd'hui dans la
Confédération quelque 360 établissements produisant
l'huile de coton : la valeur de leur production atteint
plus de 42 millions de dollars, 246 millions de francs;
dans ce total on comprend non seulement l'huile pro-
prement dite, mais encore les tourteaux faits des grai-
nes pressées et privées de leur huile, la farine obtenue
avec la pulpe séchée, les cosses, les filaments, etc. U
(1) Rev. scientif., 18 aTril 1903.
r
— 81 —
mleur même des graines qui donnent ce produit de
E6 millions de francs est d'à peu près 145 millions de
tncs, ce qui laisse encore une belle marge pour les
kénéfices. L'exportation est actuellement de 140 millions
k litres sur l'Europe, soit 83 p. 100 de l'exportation
' taie; nous ajouterons enfin que la France à elle seule
id plus de SO millions de litres de cette huile, ce qui
laisse pas que de faire réfléchir les consommateurs
iuile dite d'olive. Toutefois il est certain qu'une très
ide quantité est réexportée en nature ou utilisée à
es usages industriels.
A.R.
BIBLIOGRAPHIE
Itude chimique et pharmacologique des préparations de viande;
• par M. J.-G. Girard, pharmacien-major de 1'" classe de
\ Tannée, docteur en pharmacie (1).
, Dans ce travail Tauteur étudie le mode d'obtention, les carac-
lères, la composition et les altérations des préparations de viande
^ plus employées comme agents alimentaires et médicamen-
|leux. 11 expose dans une première partie les caractères physiques
tl organoleptiques que doivent présenter les viandes de boucherie
^ur être employées dans ces diverses préparations ; il en donne
^k composition chimique et en étudie les altérations, soit qu'elles
proviennent du mauvais état de santé de l'animal, soit qu'elles
[«oient dues à la présence d'helminthes ou de microorganismes.
jla deuxième partie est consacrée aux préparations à base de
Niande : pulpes, conserves, poudres, jus, bouillons et extraits.
\U. Girard donne pour ces préparations la formule qui présente
[kplus de garantie ; il expose avec beaucoup de méthode les carac-
I tères, la composition, l'essai chimique et bactériologique de ces
reverses formes alimentaires ou médicamenteuses; il insiste par-
I ticulièrement sur les conserves de viande dont la préparation
tout industrielle intéresse non seulement l'hygiéniste, mais
S encore le pharmacien qui, souvent, est appelé à contrôler les
! qualités de ces produits.
j Nous recommandons le travail de M. Girard aux lecteurs de ce
I journal, persuadés qu*ilsle trouveront intéressant, très instructif
^Hu'iUy puiseront nombre de renseignements utiles.
(1) Tuulousc, 1903.
^««<ni.(£e Pharm. et de Chim, 6< bârib, t. XVill. (13 juillot 1903.) ^
i
— 82 —
Manipulation et minéralogie; par M. le D' Etienne BARRAupre*^
fesseur agrégé à la Faculté de médecine et de pharmacie
Lyon(i).
Ce petit livre s'adresse aux commerçants. lU y trouveront
brièvement exposés les réactions et les essais principaux tîei
minéraux les plus usuels employés dans la pharmacie, la chimif,
l'industrie et les arts. Les questions y sont traitées d'un* facoa
sommaire et schématique, et avec une grande clarté.
Ch. m.
Les Nouveautés chimiques pour 1903; par M. C- Poulexc^
docteur es sciences (2).
Dans ce volume sont méthodiquement passés en revue les wfh
veaux appareils de laboratoire et les méthodes nouvelles «te
recherches appliquées à la science et à Tindustrie.
Dans un premier chapitre figurent les nouveaux appareil? <ie
physique, s'appliquant à la chimie : détermination des densités»
des hautes températures, des points de lusion, etc.
Le deuxième comprend les appareils de manipulation chi-
mique : brûleurs à gaz, étuves à dessiccation, régulateurs deiem-
pérature, appareils d'extraction, appareils à production de
gaz, etc.
Le troisième passe en revue les appareils d'électricité se ratu-
chant aux opérations chimiques, régulateurs, interrupteur,
transformateurs, voltmètres, etc.
L'électricité, aussi bien par les phénomènes électrolytique?
qu'elle produit que par ses actions thermiques, a permis à la
chimie d'entrer dans une voie nouvelle féconde en résultats. En
même temps qu'elle a doté l'industrie de méthodes nouvelles,
elle a apporté dans les laboratoires des moyens d'invesligan'M
d'une haute valeur : c'est ainsi que de nombreux appareils aussi
simples qu'ingénieux viennent de faire entrer le chauffage élec-
trique dans le domaine de la pratique, ce qui permet d'aborder
les plus hautes températures avec la plus grande rapidité ei h
régularisation précise et facile.
Le quatrième chapitre est destiné à l'analyse en génénil.pûi^
à l'analyse des gaz, à l'analyse métallurgique, aux analyte?
d'industrie chimique, à l'analyse des substances alimentaire* et
à l'analyse médicale (uréomètres, dispositifs, cryoscopiques,eic.'.
Enfin, le cinquième chapitre contient une description très inté-
(i) Brochure grand in-8«>.dc 74 pago«, avec 43 figures iniercalées du»
le texte (Paria, librairie J.-B. Bailliôre et fils, 19, rue HauiefeaiU*.
1903). • •
(•i) 1 Tol. iu-8» de 326 pages, avec 186 figures. 4 fr. (ParJf, li-
brairie J.-B. Bailliôre et fils, 19, rue Hautefeuille).
r
83 —
6»anlc des appariiils intéressant la bactériologie. L'extension
ipidezneDt croissante des publications scientifiques rend d*année
n année plus utile le volume des Nouveautés chimiques de
I. C. Poulenc.
Mté de Chimie physique : Les Principes j par M. Jean Perrin, chargé
du cours de Chimie physique à la Faculté des Sciences de
Paris (i).
Ce livre est la première partie d'un traité de Chimie physique
bns lequel l'auteur se propose d'étudier successivement les
Wtières les plus importantes qui trouvent leur place entre les
imites assignées à la Physique et à la Chimie.
Les principes généraux sont énoncés et discutés dans le pré-
IMt vc^ume : dans ce livre, forcément assez abstrait, sont étudiés
Riccessi Terne nt : la notion de force, les facteurs d*action (ten-
ions ou pressions, force électromotrice, température, radiations,
ictions chimiques), le principe d'équivalence et la notion d'éner-
^e, le rôle des facteurs d'action dans la production des change-
toents, le principe d'évolution, les caractères de l'équilibre stable,
le potentiel chimique et la règle des phases.
Les volumes suivants traiteront successivement des applica-
tîODs de la règle des phases aux corps purs, puis aux mélanges,
àes lois de la matière diluée, de l'électrochimie, des solutions
colloïdales et des actions chimiques des radiations.
H. C.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du l"^' Juillet 1903.
Présidence de M. Léger.
Correêpondance imprimée, — Elle comprend : 2 numé-
ros du Journal de Pharmacie et de Chimie^ le Bulletin
commercial et V Union Pharmaceutique ; les Bulletins de
^Miociation des Docteurs en Pharmacie^ de la Société de
Pharmacie de Bordeaux^ de la Pharmacie du Sud- Est ^
ie PAfas: 4 numéros du Pkartnaceutical Journal , 7 bro-
chures de de M. le Professeur Krsemer.
Correspondance écrite, — Elle comporte : 1^ une lettre
(0 l volamede 300 pages. Ganthier-Villars, éditeur, Paris, 1903.
— 84 —
de M. Gamel, qui pose sa candidature au litre de mci
bre correspondant national; 2** des lettres de MM '
ventou, Chatin, Haller et Riche, qui, nommés par accl
mation membres associés dans la séance précédeni
remercient la Société en termes très flatteurs. Aqî
M. le Secrétaire général propose-t-il de déposer ces I
très aux archives, dans un recueil spécialement créé
cet effet; 3^ une lettre de M. le Professeur Kraemer,
Philadelphie, annonçant Tcnvoi, pour la bibliothèq!
de la Société de Pharmacie, de son ouvrage ind'tiilé:
Cours de Botanique et de Pharinacognosie.
M. le Président fait part à la Société de la mortdi
M. H. Duquesnel, membre honoraire ; il rappelle sei
principaux travaux et les distinctions dont il fat
l'objet.
Rectification au procès-verbaL — M. Sonnié-Moret a
simplement fait observer que les expériences effectuée»
et décrites par M. Schmidt à l'aide de la filicine brute,
additionnée|d*adjuvanls comme l'huile de fougère mâle,
ne prouvaient nullement que les résultats obtenus pus-
sent être mis plutôt sur le compte de la filicine que sur
celui de ses adjuvants.
Communications. —MM. Leidié et Quennessen ont appli-
qué les résultats de leurs travaux antérieurs à l'analyse
des osmiures d'iridium. Us attaquent Tosmiure finemeal
divisé en le chauffant avec du bioxyde de sodium et trai-
tent le produit delà réaction par de l'eau. Dans la solution
ils font passer un courant de chlore qui donne lieu àla
formation de peroxydes OsO* etRuO* qui sont recueillis.
On transforme RuO* en Ru^œ par HCl chaud et on dis-
tille la solution. OsO' non transformé se volatilise et est
recueilli dans de la soude alcoolisée qui le chaDgeen
osmiate; celui-ci, traité par des lames d'alumimuni'
laisse déposer de l'osmium métallique; le sesquicblo-
rure Ru-CP reste dans la cornue, on en précipite le ru-
thénium par du magnésium. Quant à l'iridium, \]^
trouve en partie dans le résidu de la première dislilia-
lion, en partie dans le résidu insoluble de Teau; on
r
— 85 —
Moût ce dernier dans ]'acide chlorhydrique chaud ; on
hinit les liqueurs iridifères et on les prive de métaux
bangers par la méthode générale des azotites de E. Lei-
fé.L'azotite double d'iridium est transformé en chloro-
Sdatc par l'acide chlorhydrique, on en précipite Ir par
^magnésium. Les métaux ainsi précipités sont recueil-
^avec des précautions spéciales, chauffés dans l'hy-
kogène et ensuite pesés.
M. Bougault fait connaître un procédé destiné à enle-
ver les taches d'acide picrique : il consiste à frotter les
«rlies tachées avec une solution de monosulfure ou de
iolysulfure alcalins et à laver ensuite au carbonate de
pude, au savon et à grande eau.
Le même auteur a déterminé la solubilité de l'acide
Hcrique dans Teau, l'éther ordinaire et l'éther anhydre.
[a solution dans l'éther anhydre, presque incolore, se
bnce par addition d'eau ; ce caractère pourrait être
Dlihsé pour constater si un élher est anhydre.
M. Bonrquelot fait, au nom de M. Hérissey et au sien,
me communication sur la lactase, ferment soluble
kydrolysant du sucre de lait. L'existence de la lactase
comme ferment spécial a été mise en doute en raison de
ce que l'émulsine des amandes, qui dédouble les gluco-
•ides, dédouble aussi le sucre de lait. D'après MM. Bour-
(pelot et Hérissey, il ne faut pas rapporter ces deux
propriétés à un ferment unique, mais admettre que
dans le produit des amandes se trouvent un ferment des
glucosides (émulsine) et un ferment du sucre de lait
(lactase).
Si, en effet, le cas n'est pas rare où les deux pro-
priétés sont réunies dans un môme produit végétal
(amandes douces et amères, amandes de pêcher et
d'abricotier, semences de pommier), assez fréquem-
ment aussi, on rencontre des produits qui ne présentent
que Tune de ces propriétés: soit celle d agir sur les glu-
cosides (liquide d'AsperffilluSj suc de Polypoms sulfu^
^««<«, feuilles de laurier-cerise), soit celle d'agir seule-
n^enl sur le sucre de lait (grains de képhir). Les pre-
— 86 —
miers renferment de l'émulsine et de la lactase;
les seconds, de Témulsine et les troisièmes de la lac-
tase.
A propos de cette communication, M. Lég^ fût
remarquer que si l'on ajoute du lait d'amandes doncei
au résidu refroidi de la préparation de l'eau de lauricrJ
cerise et que Ton distille à nouveau, Thydrolat possède
une odeur cyanhydrique. Il semble résulter de celllj
observation que le ou les ferments des amandes agis^
sent sur la laurocérasine restée non attaquée dans It;
première opération . i
M. François a constaté que les précipités dechlor
raurates qu'on obtient en versant du chlorure d'or dans;
les solutions de pyridine présentent des couleurs et des!
formes microscopiques variables : ainsi, tandis qnuns
solution faible de pyridine libre fournit des tables mi-
croscopiques d'un jaune très pâle, une solution de chlo-
rhydrate de pyridine donne des aiguilles microsco-
piques d'un jaune foncé.
EnchauffantlechloraurateordinaireC'B'AzHCI.AuCl*
avec une grande quantité d'eau, onlevoitpâliravantdese
dissoudre, puis déposer, par refroidissement, un com-
posé jaune-pâle répondant à la formule C'^H^4z. AuC/',
composé qu'une addition de HCl ramène à Tétai Je
chloraurate ordinaire. D'autre part: 1*^ en versant deh
pyridine pure et sèche sur Au Cl' sec, l'auteur obtient
des cristaux rouge-orange (C*H'Az)*, AuCl'; 2'aFecli |
pyridine hydratée, il trouve l'hydrate cristallin
(C=H^Az)», AuCPH^O. La chaleur ramène d'ailleurs ces i
deux composés à la forme la plus stable de la séné,
soitC^H^Az,AuCl\
M. Cousin a étudié la composition des acides gras
extraits de la lécithine de l'œuf. Il a pu, dans le mélange
des acides, caractériser la présence de l'acide linoléiqtie
qui n'avait pas été signalé jusqu'ici. D'où il résullcq»^
la lécithine de l'œuf est un mélange d'au moins4|*<^^'
thines dérivées des acides linoléique, oléique, stéanq^*
et palmitique. Suivant le mode de préparation, 1« '^^'
r
87 —
hine de l'œuf contient ces différents constituants en
>roportions variables.
M. A. Petit a fait, en collaboration avec M. Albert
petit, un certain nombre de dosages d'opium en suivant
Bomparativement le procédé à la chaux donné par une
commission de la Société .de Pharmacie, dont
II. Portes a été le rapporteur, et le procédé publié
irécemment par M. Léger. Ce dernier procédé est plus
long, plus compliqué; le plus grave reproche à lui
«dresser, c'est qu'il donne un chiffre de morphine infé-
rieur d'environ un tiers à celui que fournit le procédé
à la chaux. La pureté de la morphine est sensiblement
la même dans les deux cas, ainsi que l'indiquent les
essais polarimétriques.
A propos de cette communication, M. Bourquelot fait
remarquer que l'analyse de l'opium ayant surtout pour
but de renseigner sur la valeur physiologique du pro-
duit, on devra écarter, en principe, tout procédé ne
donnant qu'une estimation relative et adopter, au con-
traire, celui qui permet de se rapprocher le plus de la
teneur absolue en principes actifs. En ce qui concerne
la dessiccation préalable de l'opium à 60^ que regrette
M. Petit, elle résulte, comme le rappelle M. Bourquelot,
d'une décision prise à la Conférence internationale de
Bruxelles.
M. Petit présente à la Société quatre types d'élixirs de
pepsine, préparés en février, mai et juin 1902, qui ont
depuis leur préparation conservé exactement le même
pouvoir de peptonisalion sur la fibrine. M. Petit met
des échantillons de ces élixirs, dont il a préparé une
assez grande quantité, à la disposition de ceux de ses
confrères qui voudraient faire l'essai en ce moment,
pour le répéter dans six mois et dans un an, ou à ladispo-
sitiond'une commission chargéede résoudre d'une façon
définitive la question de conservation de ces prépara-
tions qu'il considère comme excellentes.
M. Barillé présente : V un ouvrage de M. P. Moisson-
nier, pharmacien principal deTarmée, sur V Aluminium,
— '88 — 1
ses propriétés et applications^ 2** une brochure (i^i
M. Tambon, pharmacien de la marine, sur une ^OKwi/f
méthode (Tanalyse pour reconnaître la Jabrication deS'
huiles.
Elections. — M. Thibaut est élu membre résidant àl«
majorité des suffrages.
MM. Arnozan et Ségalas, de Bordeaux, Gilbert dt
Moulins,et Goris, d'Angicourt, sont nommés membres;
correspondants nationaux.
Nomination de Commission. — Sont nommés membre!^
de la Commission des candidatures : MM. Sonnerai»
Rousseau et Grimbert.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 8 juin 1903 [C. i2., t. CXXXVI).
— Sur V action de Va7^senic sur le cuivre ; par M . A. Grax-
GER (p. 1397). — En chauffant du cuivre dans un cou-
rant de vapeur d*arsenic entraînée par un courant de
gaz inerte, on obtient le composé Cu'As*, le seul arsé-
niure de cuivre bien défini.
— Sur V analyse qualitative et quantitative des osmiura
d'iridium; par MM. Leidié et Quennessen (p. 1399).—
La méthode est basée sur l'action qu'exerce le bioxvde
de sodium fondu sur les métaux de platine, et sur les
propriétés des azotites doubles de ces métaux.
— Sur la nutrition des plantes privées de leurs coiylf-
dons; par M. G. André (p. 1401). — En comparant les
plantes normales avec celles privées, de bonne heure, de
leurs cotylédons, on trouve, chez ces dernières, un
ralentissement très notable dans Tassimilation, une
proportion plus faible d'azote et d'acide phosphorique;
toutefois le rapport ^c. phospLique ^^ conserve sensi-
blement.
— Sur le mécanisme de la saccharijication des mannanes
du corrozo par la séminase de la luzerne; par MM. E)*-
■pp>
— 89
loiRQrELOT et H. Hérissey (p. 1404). — Le corrozo crû
contient un ferment soluble complémentaire delà sémi-
lase, ferment qui doit agir avant cette dernière.
— Le mécanisme de V émission des larves chez la femelle
ftt Homard européen; par M.M. Fabre-Domergue . et
S. BiÉTRix (p. 1408). — L'éclosion des œufs du Homard
mropéen n'est pas absolument indépendante de Tinler-
rentioh de leur mère. L*émission larvaire est fixée entre
\ heures et 9 heures du soir. La première mue qui suit
féclosion s'effectue dans les heures qui précèdent
l'émission, et c'est sans doute le mouvement des larves
H)os l'abdomen de leur mère qui détermine, chez celle-
ii, les signes d'agitation et d'inquiétude, qu'elle mani-
feste avant l'émission larvaire.
Séance du 15 juin 1903 [C. R., t. CXXXVI).
— Sur la substitution des peintures à base de zinc aux
peintures à base de plomb; par M. J.-L. Breton. — Voir
nn prochain numéro du Journal.
— Sur V éthérification de V acide sulfurique; par
M. A. ViLLiERs (p. 1452). — L'auteur, utilisant des mé-
langes préparés, il y a vingt-cinq ans, et conservés en
Tases scellés, montre que l'éther ordinaire se produit fina-
lement dans une même proportion à toute température,
bien qu'avec des vitesses différentes, par l'action de l'a-
cide sulfurique sur l'alcool.
— Sur quelques dérivés de Valide aminopyromucique et
i^hfurfuranamine; par M. R. Marquis (p. 1454). — En
Bilraal le nitropyromucale d'éthyle par l'amalgame
d'aluminium, on obtient le dérivé aminé correspondant.
— Action du trie/dorure de phosphore sur la glycérine ;
par M. P. Carré (p. 1436). — Il se forme un éther
phosphoreux de la glycérine P*0*(C'IP)' et un éther
phosphoreux de la monochlorhydrine POIIO'. C'^H^Cl;
wux-ci sont immédiatement décomposés par l'eau
froide pour donner les composés P''(OH)^0-C'H-OH et
P{OH)*0. C^H*0HC1, isolés à l'état de sels de calcium.
■— Sur deux nouveaux carbures isomères du campkolène
— 90 —
et du camphène ; par MM. L. Bouvkault et G. Bloc
(p. 1460). — L'isomère du campholène C*H'* bouli
138-140° et ne forme pas de composé cristallisé avec
m. L'isomère du camphène C*°H" est un liquida
mobile, bouillant àl57-l38^
— Sur V acide formique atmosphérique; par M. H. Dis-
BiET (p. 4465). — D'après Tauteur, il existerait dam
Tair un corps gazeux formé par Tunion d'une hm
azotée et de l'acide formique.
— Distribution de quelques substances organiques dm
le Géranium ; par MM. E. Charabot et G. Laloue (p. 146T)i
— Chez le Géranium, Tacidilé volatile diminue lors-
qu'on va de la feuille vers la lige. En outre les couiposél
terpéniques du Géranium se trouvent entièremeBl
localisés dans la feuille.
— Obsfii vations sur le clochage employé pour détruire h
Pifvale de la riqne; par M. J. Perraud (p. 1483). — Voir
un prochain numéro du Journal.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du \Q juin 1903.
M. R. Blondel présente quelques tracés relatifs aux
courbes de pression artérielle que donne l'injeclion
intra-veineuse A''extrait de capsules surrénales. Ces tra-
cés ne montrent pas, contrairement aux observations
récentes de M. Chevalier, la descente presque immé-
diate de la courbe précédant l'ascension si caractéris*
tique que produit ensuite l'adrénaline.
L'augmentation de la pression se fait ici graduelle-
ment et rapidement. Sa durée est très courte. Il est ifl*
téressant dénoter, au point de vue clinique, que l'on
peut prolonger sensiblement la durée de l'hypertension
en donnant delà cocaïne.
M. Chevalier n'est pas surpris que les résultats àt
M. Blondel soient différents des siens. Les adrénalines
r
— 91 —
du commerce sont en effet loin d'être toujours sembla-
bles entre elles ; elles sont à plus forte raison difficile-
ment comparables à l'extrait de capsules surrénales, de
eomposition complexe, auquelM. Blondelaeu recours.
M. Raffray présente, sous forme d'aulo-observalion,
xme note su?' V importance de V hygiène dans les maladies
\ iMuro-artkritiques .
M. Thomas (de Genève) a étudié Vaction de la tkéocine
diméthyl-xanthine extraite du thé et préparée depuis
ityûthétiquement par Traube. C'est une poudre blanche
assez facilement soluble dans l'eau chaude et surtout
dans Peau additionnée de 1 p. 100 de carbonate de
r sonde. On peut aussi l'employer combinée avec le
einDamate de soude. Elle est facilement administrée
chez rhomme à Tétat naturel ou dans un peu de thé
ehaud.
M. Thomas en a fait Tétude expérimentale sur des
lapins. Quand on injecte dans l'artère fémorale une so-
lution sodée à 1 p. 100 correspondant à Ok',034 de théo-
cinepar kilogramme, il se produit du tremblement et
des secousses musculaires qui dénotent une grande
excitation du système nerveux. Avec une dosede 0»%H5
dethéocine par kilogramme, le lapin meurt.
L'influence sur la pression sanguine se traduit géné-
ralement par une dépression, quelquefois précédée d'une
élévation transitoire. L'accélération des pulsations est
très prononcée dès le début : ce phénomène est cons-
tant dans toutes les expériences.
Quant à l'influence sur la diurèse, elle est considé-
rable; nilathéobromine nil'agurine n'en offrent une pa-
reille ; chez le lapin laissé en liberté, la miction se pro-
duit six fois en une heure vingt-cinq; l'urine devient
très rapidement claire et abondante.
La théocine est donc un diurétique très puissant,
agissant surtout par influence directe sur le rein. Min-
kowski Ta employé à la dose maxima de i^\ 50 par
vingt-quatre heures ; les auteurs qui l'ont suivi recom-
mandent des doses inférieures à 1^'. Une nouvelle
— 92 —
étude clinique est nécessaire pour nous renseigner sut
la valeur thérapeutique de ce médicament.
M. Triboulet lit la seconde partie de son important
TdippoTt: L'alcool dans ralimentation.il conclut en disant
que les effets utiles de l'alcool sont plus hypothétiques
que démontrés et que, en raison de ses effets nuisibles,
les médecins doivent s'attacher à la réalisation d'une
grande œuvre sociale, Valimentation sans alcool.
Ferd. Vigier-
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 9 mai 1903.
Loi d'action de la trypsine sur la gélatine: par
MM. Victor Henri et Larguier des Bancels. — L'étude
de la conductibilité électrique d'une solution de géla-
tine additionnée de trypsine justifie l'hypothèse que
l'action de la trypsine se produit de la même manière
que l'action des diaslasesdes hydrates de carbone, c'est-
à-dire avec formation de combinaisons intermédiaires.
Be faction successive des acides et des ferments solublei
sur les polysaccharides à poids moléculaire életé; par
MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey. — Les mannancs
deviennent attaquables par les ferments de la séminase
après traitement parles acides. Les graines de palmier
produisent pendant la germination un ensemble de fer-
ments solubles renfermant un ou plusieurs termes enzy-
motiques qui manquent dans la séminase de la graine
de luzerne, et qu'on peut considérer comme complé-
mentaires de cette séminase dans l'action qu'elle est
susceptible d'exercer sur les albumens.
Agents leucocyticides et hypoUucocytose ; par M. E.
Maurel. — Tout agent capable de donner la forme
sphérique aux leucocytes peut diminuer le nombre de
ceux-ci dans la partie circulante du sang; cette hypo-
leucocytose sera encore augmentée, si les agents <[«'
donnent la forme sphérique aux leucocytes sont égale-
— 93 —
ment vaso-constricleurs. comme la cocaïne, le chloro-
torme et la quinine.
Sur la signification de Vanneau bleu produit par le
réactif de Ghnelin, dans certains sérums; par MM. A. Gil-
lERT, M. Herscher et S. Posternak. — Le liséré bleu
provoqué par le réactif de Gmelin sur le sérum sanguin,
en tubes de l*^'" de diamètre, est caractéristique de la
présence de la bilirubine, si faible que soit ce liséré.
Action de Vantikinasesur la kinase; par MM. A. Dastre
elll. Stassako. — L'annihilation de la kinase mise en
présence d'antikinase (macération d'helminthe) n'est pas
seulement l'effet de la destruction de cette kinase par
la température de l'étuve, mais le résultat réel de l'action
inbibilrice de l'antikinase s'ajoutant au précédent.
I>es effets antitoxiques de Vurée et des sucres; par
MM. Edmond Lesné et Charles Richet fils. — On sait que
la présence du chlorure de sodium élève la dose toxique
deTiodure de potassium; il en est de môme de la pré-
sence de l'urée et des sucres. Et par extension, on peut
dire qu'on élève ou abaisse la toxicité de lel ou tel poi-
son en augmentant ou en diminuant la proportion des
sabslances solubles non toxiques.
Alcool et obésité; par M. G. Leven. — La suppression
du vin et de l'alcool peut faire disparaître l'obésité ;
celle-ci paraît résulter d'une dyspepsie gastro-intestinale
provoquée par l'alcool.
Culture du bacille tuberculeux sur le « jaune d'œuf
géloêé »; par MM. F. Bezançon et Y. Griffon. — Ce
milieu comporte l'emploi de tubes de gélose glycérinée
4 6 p. 100, préalablement fondue au bain-marie et
maintenue liquide à une température d'environ 50*. A
deux parties de cette gélose on ajoute une partie de
jaune puisé au plein centre de l'œuf au moyen d'une
grosse pipette à boule.
^^ jaune d'au/ comme milieu de culture du microbe
^ la tuberculose ; variabilité du bacille de Koch ;
par M, C. Phisalix. — En passant de la pomme de
terre sur le milieu du jaune d'œuf, le bacille humain
— 94 —
s*est modifié el a pris les caractères du bacille aviaiie,
Ivfiuence de Vorthoatatisme sur le fonctiormemefd du
rein; par MM. G. Linossier et G. H. Lemoine. — L'élimi-
nation, par Turine, de Tiodure de potassium et du bleu
de méthylène se fait moins rapidement dans lastatioii
verticale.
De r action analgésiante du menthol ; par M"* J. Joteyro.
— Le menthol exerce une action analgésian te manifeste;,
l'analgésie précède toujours la sensation de froid et le
maximum de froid correspond au maximum d'analgésie.
Séance du 16 mai.
Différence d'action venimeuse des épines dorsales et ia
épines operculaires de la vive; par M. A. Bkiot. — Les
épines dorsales ne contiennent que peu ou pas de venirit
comparativement aux épines operculaires; ces dernières
seules constituent l'appareil venimeux de la vive.
Propriétés du sérum antidiphtérique ; par M. Locis
Martin. — Certains sérums possèdent la propriété
d'agglutiner les bacilles diphtériques; on peut, en tout
cas, la leur communiquer. Ces sérums peuvent rendre
de grands services en applications locales dans la gorge
des enfants.
De la présence constante d'urobiline dans le lait de
vache normal; par MM. A. Desmoulière et E. Gadtrelet.
— Ce principe a été caractérisé par Texamen spectro-
scopique et la fluorescence produite par le chlorure de
zinc ammoniacal.
Nature de V action exercée par Vantikinase sur la kinau;
par MM. A. Dastre et A. Stassano. — Cette action est
une inhibition qui paralyse la kinase ; cette paralysie
n'est pas définitive; à la longue, la digestion se montre
et la kinase se manifeste. Dans la digestion pancréatique
d'un cube d'albumine, la liqueur digestive (mélange de
kinase et de suc pancréatique inactif) se partage en deux
portions; une portion imprègne le cube d'albumine,
l'autre le baigne. Dans l'une et dans l'autre, la kinase
conserve son individualité; la preuve en est que Fanti-
r
- 95 —
ûnase peutratteindre et lancutraliser ; mais cette neu-
ï'alisation est passagère dans le liquide et définitive dans
e cube.
Sur les réactions des oxy doses avec Veau oxygénée ; par
I. C. Gessabd. — Les réactifs des oxydases doivent tou-
jours être récemment préparés ; dans ces conditions, le
Ueuissemcnt du gaïac ne peut pas être attribué à une
mire diastase que la laccase; d'autre part, aucun élé-
■lent étranger ne risque d'influencer le temps que met
k rosir la lyrosine, temps qui sert à évaluer la teneur
l'une solution en'tyrosinase.
Dosage des corps puriques, de V acide urique et des bases
ïïlloxuriques de l'urine par un procédé mixte dérivé des
procédés Folin et Schaffer et Denigès; par M. Léon Gar-
iiER. — Dissoudre dans GSO'f'' d'eau distillée 500^'' de
Imlfate amnioniquepur, 5«' d'acétate d'urane et eO^"* acide
acétique h 10 p. 100, ce qui donne environ 1 litre.
i'* opération : Déféquer l'urine en opérant sur 300'^°*'*
fa'on additionne de 75""' du réactif précédent ; après
leinq minutes de contact, rapide filtration, puis dosage
mméà\9X àîi^ corps puriques ^ds \^ procédé Denigès, en
opérant sur 100^"^du liltrat. — 2"" opération : A 125'°' du
filtrat (lOO^'^M'urine) ajouter 5*""^ d'ammoniaque, agiter
et laisser en contact au moins douze heures; recueillir
alors l'acide urique sur un petit filtre à plis de lO'^"' de
i «liamètre, le laver avec une solution aqueuse de sulfate
ammonique à 10 p. 100 (pour entraîner les bases xan-
thiques), le redissoudre dans la soude chaude à 2 p. 100
par digestion sur Tentonnoir muni d'un tube de caout-
chouc fermé par une pince, réunir les solutions alca-
lines et eaux de lavage postérieures dans une fiole
jaugée de 100*^°*% et effectuer une opération Denigès qui
AoTïTier^V acide urique réel. La différence entre les deux
dosages correspond aux bases alloxuriques.
Séance du 23 mai,
La gastrocradine; par M. Andréa Ferramini. — C'est
OQ extrait mou, préparé avec la muqueuse gastrique
^
96 —
de porc et de brebis, très richeen pepsine et en présure.
Des ferments protéolytiques et de Cautolyse du foie; pir
M. Charles Richet. — Le foie contient des fermenU
protéolytiques qui transforment les albumines solubles
et coagulables, mais qui n'agissent pas sur celles-d
quand elles ont été coagulées par la chaleur, pas plus:
que sur les albumines musculaires.
Modalité de Véliminatien de V albumine dans lui ca$
d'albuminurie orthostatique; par MM. P. Thaon etA.QuiL-
uoT. — Quelle que fût l'heure à laquelle le malade se
levait, l'élimination d'albumine se produisait aussitM,
et avec son maximum, pour décroître progressivement
et même disparaître plusieurs heures avant que le^
malade ne se mît au lit.
Coïncidence d^ intermittences du pouls avec la présem
de Vindicandans VuriTie; par M. Ch. Féré. — Cette coïn-
cidence est intéressante parce que les intermittences
cardiaques peuvent dépendre de troubles gastro-intes-
tinaux, qui sont eux-mêmes une cause d'indicanurie.
Les éponges élaàorent-elles de f amidon? par M. Jrus
CoTTK. — La réponse de l'auteur est négative, g. P.
FORMULAIRE
Lavement créosote (1).
Créosote 2^'
Savon amygdalin 2
Jaune d'œuf n* 1
Eau 500
Triturer la créosote dans le savon : ajouter une cer-
taine quantité d'eau chaude. Quand la solution sera re-
froidie, faire une émulsion avec le jaune d'œuf et com-
pléter les 500^^
La créosote est très soluble dans les dissolutions de
savon, et le jaune d'œuf n'a pour bu t, dans cette fornaule,
que d'atténuer la causticité du lavement.
(1) Bulletin général de Thérapeutique.
Le Gérant : 0. Doiw.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LEVÉ, RUB CASSBTTB, 17.
i
97 —
TRAVAUX ORIGINAUX
hr une nouvelle méthode ctanalyse qualitative et quanti^
tative des osmiures d'iridium; par MM. Leidié et
QuESNESSEy (1).
En étudiant le procédé employé par Sainte-Claire
Deville et Debray pour analyser les osminres d'iridium,
lous avons fait un certain nombre de remarques,
ainsi, lorsqu'on traite par les acides étendus le produit
le Tattaque des osmiures par le bioxydc de baryum, il
se fait un dégagement de peroxyde de ruthénium qui se
volatilise en môme temps que le peroxyde d'osmium.
Ensuite, dans la séparation de Tiridium et du ruthénium,
h précipitation de Ru^Gl^ par le chlorure d'ammonium
peut n'être pas complète. De plus, lorsqu'on a traité par
la potasse et Tazotale de potassium fondus, les métaux
qui résultent de la calcination des chlorures doubles
insolubles, une partie de Tiridium peut se dissoudre dans
leau avec le ruthénium, de sorte que le bioxyde de
ruliiénium précipité par les acides peut entraîner du
bioxyde d'iridium. Entin, et c'est là le point capital, ils
dosent l'osmium par différence en le chassant sous forme
Je peroxyde, de sorte qu'ils n'ont, pour en contrôler le
poids, que le dosage des nombreux corps étrangers ren-
fermés dans certains osmiures.
La méthode que nous donnons est une application de
nos recherches antérieures, savoir: a) Action du bioxyde
ie sodium fondu sur les métaux du platine (Leidié et
Quennessen) (2) ;
i) Propriétés des azotitcs doubles des métaux du pla-
tine (Leidié) (3).
(Ij Note présentée à la Société Je Pharmacie (Séance du l"" juillet).
'2) UiDiK et QoKSNESSiN. Uull. Soc. Chim., [3], t. XXVII, p. 119.
(3) Leidié. Comp, rend. Acad. des Se, t. CXXXI, p. 888; Bull.
^' CAim., [3],t. XXV, p. 9.
■'flttns. éé Pharm. et de Chim. «• skrie, t. XVIII. (I" août 1003.) 7
— 98 —
I. -— Attaque ds l'osmiure d'iridium
Il est exceptionnel de rencontrer des osmiures assez
divisés pour pouvoir être attaqués directement. Comme
habituellement ils sont trop dàrs pour pouvoir être pul-
vérisés et qu'ils sont alors inattaquables par tous les
réactifs, il faut préalablement les diviser. On les allie
avec 5 fois leur poids de zinc, puis on chasse ce zinc par
la chaleur ; nous avons renoncé à éliminer le zinc par
Tacide chlorhydrique ou par Tacide sulfuriqae : le pre-
mier dissout des métaux précieux, le second laisse qd
alliage de zinc qui peut déflagreren présence dubioijde
de sodium.
Alors on fait fondre, dans une capsule de nickel,
lO**" d'hydrate de soude et Ton y projette par petites
portions, en chauffant de manière à maintenir la ma-
tière semi-fluide, un mélange intime de 40**" de bioiyde
de sodium avec 10«^ d'osmiure préalablement divisé au
moyen du zinc par le procédé employé par Sainte-Claire
Deville et Debray ; on chauffe une demi-heure ; on pro-
jette petit à petit la matière refroidie et concassée dans
1 litre d'eau ; on laisse déposer le mélange dans des
éprouvettes à décantation bouchées à Témeri. Laliqneor
claire est décantée, le précipité est lavé avec de Thypo-
chlorite de soude étendu de son volume d'eau afin de
dissoudre le bioxyde RuO* qui aurait pu prendre nais-
sance sous l'influence de Teau, puis on réunit les liqueurs.
Celles-ci renferment tout l'osmium et tout le ruthénium
sous forme d'osmiate et de ruthénate, et la plus grande
partie de Tiridium à Tétat d'iridate basique. On lesversc
dans une cornue reliée à un appareil condenseur sembla-
ble à celui qui sert pour la distillation du peroxyde de
ruthénium; seulement on emploie trois ballons condeo-
seurs disposés l'un à la suite de l'autre, plongés dans
l'eau glacée et remplis aux 2/3 d'acide chlorhydri^tf^»
étendu de 2 volumes d'eau.
r
— 99 -^
II. — SéPAÎlATrON DES MÉTAUX
Osmiam et Ruthénium (1). — On fait passer dans le li-
Eîde un courant de chlore, d'abord à froid, puis, quand
> bulles d'oxygène se dégagent, en chauffant vers 70*'.
L'osmiam et le ruthénium sont convertis en peroxydes
lolatils OsO* et RuO^ qui se condensent dans les réci-
kenls, riridium en sesquichlorure Ir'Cl* qui reste
jBssous dans la soude ; on doit maintenir la liqueur
^linejusqu^àlafm de la distillation (à cause de Faction
h HGlsur RuO^). Quand il ne passe plus d'oxydes vola-
|il$, ce que Ton reconnaît avec un papier imprégné
fuue solution d'hydrogène sulfuré qui ne doit plus
floircir, on réunit le contenu des condenseurs et on le
jEietdans un appareil dislillaloire semblable au précé-
lent, mais dont les condenseurs ont été remplis: le
premier, d'acide chlorhydrique étendu de deux volumes
peau; les deux autres de lessive de soude à 12 p. 100 de
ÉiaOH additionnée de 2 p. 100 d'alcool. On distille le
contenu de la cornue en chauffant vers 70"^ et en faisant
^pisser lentement un courant d'air.
Sous Tinfluence de HCl, le peroxyde RuO* se change
|en sesquichlorure Ru^Cl^, tandis que le peroxyde OsO*
lue subit aucune altération et distille. Le premier con-
[denseur renfermant HGl a pour but de recueillir les
petites quantité de RuO^ qui distilleraient avant la com«-
Iplèle transformation de celui-ci. Quand il ne passe plus
deRuO* (l'acide chlorhydrique ne doit plus se colorer en
l)run),on verse le contenu du premier condenseur dans
la cornue et on le remplit d'un liquide semblable h ce
lui des deux derniers. On continue à distiller jusqu'à
ce que les gouttes qu passent ne colorent plus en noir
une solution d'hydrogène sulfuré. Tout le peroxyde
d'osmium distillé se transforme dans les condenseurs
enosmialede sodium qui n'est plus volatil, et tout le
nilhénium reste dans la cornue à l'état de sesquichlorure
Ru-Cl»quiest fixe.
'X} V. Encyclopédie chimique e/eFr^y.UTiihénium,par A. Joly p. 236.
— iOO —
Comme vérification de la séparation complète de
Tosmium et du ruthénium, le liquide de la cornue traité
par le carbonate de baryte (exempt de baryte et fraîche-
ment précipité) donne un précipité de Ru'O', le liquide
filtré privé de BaCl* par So*Na* ne doit plus donner par
la soude et l'alcool la coloration violette des osmiates.
Iridium. — On acidulé le contenu de la cornue par de
Tacide chlorhydrique; on dissout dans cet acideétenda
et chaud le résidu de Tattaque de Tosmiure parle bioxydc
de sodium qui n'a pu être dissous par l'eau (ce résidu
renferme le reste de l'iridium) et l'on réunit les deux,
liqueurs. Celles-ci renferment, outre l'iridium, les autres
métaux de Tosmiure avec les métaux communs appor-
tés par le minerai, et le nickel provenant de la capsule.
On sépare tous les métaux étrangers et Ton transforme
l'iridium en azotite double au moyen d'afïusions succes-
sives d'azotite de sodium puis de carbonate de sodium.
en suivant les indications données par l'un de nousdans
sa méthode générale de séparation des métaux delà
mine de platine par les azotites. Il ne reste plus en disse- 1
lution que l'iridium : on le transforme enchloro-iridate
par l'acide chlorhydrique ; on fait passer dans la solution !
refroidie un courant de HCl gazeux qui précipite 11 i
majeure partie du chlorure de sodium (lequel gênerait |
dans les dosages ultérieurs), on essore le précipité et l'on
obtientuneliqueurrenfermantfout l'iridium sous forme
de chloro-iridate.
IIÏ. — Dosage des métaux
Osmium (1). — Les solutions alcalines d'osmiatede
sodium étant réunies, onyplongedeslamesd'aluminium
qui se dissoutdans la soude etprécipite l'osmium àl'élat
métallique. Quand la liqueur est décolorée, on lave par
décantation cette poudre quiest très dense, d'abord avec
l'eau, puis avec l'acide sulfurique dilué à 5 p. 100; on
recueille cette poudre dans une bougie filtrante en por-
celaine d'amiante, qui a été lavée aux acides, calcinée ei
(1) LgiDiÉ. Jourri. Pharm. et Chim., [6J, l. XIII, p. 18.
r
^ _ 101 —
le^ée ; on lave à la Irompe, on sèche rosmium dans une
îloche remplie d'hydrogène, on le chauffeau rouge dans
iQ courant de ce gaz et on Ty laisse refroidir (racide
^rbonique oxyde légèrement l'osmium à chaud). On
[lèse de nouveau : comme vérification, on peut chasser
i*osiniumen chauffant la bougie au rouge dans l'oxygène,
Bt la pesant ensuite.
Ruthénium. — La liqueur chlorhydrique renfermant
le sesquichlorurederuthéniumestévaporée pourchasser
l'excès d'acide ; on la reprend parl'eau et on l'additionne
de fragments de magnésium, qui précipite du ruthénium
métallique. Quand la liqueur est décolorée, on lave la
poudre à Tacide sulfurique diluée à 5 pour 100, on la
recueille sur un filtre, on la lave, on la sèche, enfin on
la chauffe au rouge naissant dans l'hydrogène et on la
laisse refroidir dans l'acide carbonique et Ton pèse.
Iridium. — Les liqueurs chlorhydriques renfermant
Viridium sont privées, par Tévaporation, du grand excès
d'acide qu'elles contiennent. Le résidu est repris par
Veau et étendu au volume de 500^'"' ; on prélève de cette
dilution 50"°' à 100*^"*^ suivant la teneur en iridium et
Von y dose l'iridium comme on a fait pourleruthénium:
précipitation du métal par le magnésium, lavage de la
poudre àTacide sulfurique étendu, puis à l'eau, etc. On
chauffe dans l'hydrogène, on laisse refroidir dans l'acide
carbonique, et l'on pèse.
IV. — Conclusions
Des analyses ainsi conduites ont été effectuées sur des
osmiures de provenances diverses.
Elles nous ont montré que, seuls, les osmiures pro-
venantde l'attaque de la mine de platine par l'eau régale
renferment du platine, du palladium, du rhodium,
avec d'autres métaux communs. Dans ce cas, les métaux
seraient, une fois mis sous forme de chlorures, séparés
au moyen de la méthode générale des azotites donnée
parE. Leidié (1).
(1) Journ. Phann. et Cfiim., [6], t. XIII, p. 18.
— 102 —
Au contraire, les osmiures convenablement dfibar»
rassés de la mine de platine et parfaitement purifiés ne
renferment, et c'est Topinion vers laquelle iaclinaienl
Sainte-Claire Deville et Debray, que quatre métaux
savoir : Osmium, Iridium, Ruthénium^ Fer.
Ainsi, M. le professenr Riche, directeur des essais ï
l'hôtel des Monnaies, nous a donné des osmiures pro-
venant d'ors commerciaux et purifiés au laboratwre
des Essais ; ilsoffraient la composition suivante(moyeniio
de deux analyses) :
Osmium 54,368
Iridium 35.504
Ruthénium %\il^
1er 1,446
Pertes (par différ.) 0,010
160.000
Ces analyses où, pour la première fois, l'osmium a élé
dosé directement, confirment pleinement notre manière
de voir.
Sur les acides gras de la lécithine de Vœuf,
par M. II. CocsiN,
Les acides gras qui entrent dans la composition de
la lécithine de Tœuf ont déjà été l'objet d'un certain
nombre de travaux parmi lesquels les plus importants
sont ceux de Slrecker (1). On les envisage d'habitude
comme étant formés d'un mélange d'acides oléiquc,
stéarique et palmilique, c'est-à-dire de corps apparte-
nant à deux classes différentes:
i"" Acides gras non saturés, représentés par l'acide
oléique ;
2** Acides gras saturés, constitués par des acides so-
lides (palmitique et stéarique).
Dans le travail publié ici, je me suis proposé tout
d'abord de déterminer quelle était approximativemoiil
la composition du mélange des acides gras que j'admet-
tais être constitué ainsi que je Tai indiqué ci-dessus;
dans le courant de ces recherches, j'ai pu caractériser
(1) Annales de Liebig, 1868, p. 83.
J
w^
— 103
dans la lécithine la présence d'acides moins saturés que
l'acide oléiqiie et spécialement de Tacide linoléique,
présence qui n'avait pas été constatée jusqu'ici.
J ai étudié dans ce but un certain nombre d'échan-
tillons de lécithine obtenus en pariant du jaune d'œuf,
soit par la méthode de Bergell (1), soit par la méthode
deBergell modifiée par Ulpiani (2), c'est-à-dire en régé-
nérant la lécithine de sa combinaison avec le chlorure
de cadmium au moyen de l'hydrate d'argent humide :
cette modification permet de préparer la lécithine sans
employer la chaleur et donne un produit très pur.
Enfin, j'ai étudié plusieurs échantillons pris dans l'in-
dustrie; dans tous les cas, les résultats ont été à peu
près identiques.
Les acides sont isolés de la façon suivante : la léci-
thine est saponifiée par la potasse alcoolique et pour cela
chauffée avec l'alcali deux heures au bain-marie; la
solution alcoolique est étendue d'eau, filtrée s'il est
nécessaire, puis traitée par l'acide chlorhydrique qui
précipite les acides gras; ceux-ci sont recueillis et des-
séchés; pour les purifier, je les dissous dans l'alcool à
chaud, décolore au noir animal, filtre à chaud, distillé
l'alcool et dessèche le résidu dans le vide.
Pour isoler et déterminer la proportion de chaque
catégorie d'acides, on peut employer deux procédés
différents :
i* La méthode ordinaire, c'est-à-dire transformer les
acides en sels de plomb et épuiser ceux-ci, soit par
Vélher, soit par la benzine ainsi que l'a indiqué Farns-
teiner (3) : les sels de plomb de l'acide oléique, acide
non saturé, sont seuls dissous; les stéarates et palmi-
tates de plomb restent comme résidu. Il est facile, au
tnoyen de l'acide chlorhydrique dilué, de régénérer les
acides de chaque portion et de les évaluer.
[\) Berichie, U XXXIII, p. 2o8i. — Journ. de Phat-m., i900, t. XII,
p.53i.
(2) Gazzetta chimica italiana, 4901, t. II, p. i7.
WZiiUcknft fSLr Vntet^auchung der Sahrunga itnd Genuismittelf
*8M,p. 39i.
— 104 —
2° On peut, plus simplement, prendre Tindice d*iodft
de Tacide total ; si on admet qu'il n'y a dans le mélan^
qu'un seul acide non saturé, l'acide oléique donlTindiee
d'iode est 90, il sera facile de calculer la proportion de
cet acide oléique, les deux autres n'absorbant pas d*iode.
Sur un certain nombre d^échantillons, j'ai déterminé
les proportions relatives de chaque catégorie d'acides»
soit par une méthode, soit par une autre, soit par les
deux méthodes, et j'ai constaté, surtout dans le cas où
lalécilhine était fraîchement préparée, une forte diffé-
rence entre les deux données.
Le tableau suivant résume un certain nombre d«
déterminations.
Proportion p. 100
d'acide oléiqne
(par l'éthcr)
ou la benzine
Indice d'iode
des acides
totaux
p m
d'acide oiét<{w
caleolfe
d'apr. Tindi»
I. Lôcithinoiûdus-
trielle
II. Lécithine indus-
trielle
III. Lécithine Bor-
cell
Acide oléique. 38,9
Acides solides 61,10
Acide oléique
(parl'élher) 31,8
p. la benzine Z\,iQ
d'après Ber-
gell 40àU
51
73
81
56,66
81
90
IV. LécitinoUlpiani
Les difTérences obtenues quand on emploie l'une oa
l'autre méthode s'expliquent très simplement en admet-
tant qu'il existe dans la lécithine d'autres acides moins
saturés que l'acide oléique et ayant, par conséquent, ud
indice d'iode plus élevé que celui de Tacide oléique.
J'ai donc été amené à rechercher soit Tacide lînoléiquc
Qi8jj32Qî^ soit un acide analogue; j'ai employé pour cela
une méthode indiquée par Farnsteiner (1) Quand on
traite à chaud par un mélange de 95 v. de benzine cris-
tallisable et 5 v. d'alcool, les sels de baryum de TaciJc
(1) Vntersuchung dnr Sahrungs und Genusmittel, 1899, t. H, p. 8.
r
— 105 —
léique et d'acides moins saturés, tels que l'acide lino-
fique, Farnsteiner a observé que, par le refroidissement,
*oléate de baryte se dépose presque intégralement; il en
istde même pour les sels des acides palmitique et stéa-
îque; seul lelinoléate de baryte reste en solution. J'ai
bue cherché à isoler les sels de baryum solubles, et
foor cela j'ai saponifié la lécithine par l'eau de baryte
IQ lien d'employer la potasse. Le mélange des sels de
karyum est desséché et ti*aité pour 20^*^ de sels par 1 litre
la mélange benzine-alcool employé en trois fois. La
iolution benzénique séparée du précipité est agitée plu-
Heur» fois avec de l'acide chlorhydrique à 1/10, ce qui
net les acides gras en liberté; ceux-ci se dissolvent
ians la benzine qui est distillée, puis le résidu est
(praporé dans le vide. Le résidu de ce traitement est
bonstitné par un liquide brun, ne se solidifiant pas par
lin refroidissement énergique; I indice d'iode a été trouvé
%al à 140, ce qui met hors de doute la présence d'un acide
^s à indice d'iode supérieur à celui de l'acide oléique.
Les sels de baryum insolubles dans la benzine con-
tiennent les acides oléique, stéarique et palmitique qu'on
pourra séparer à la manière habituelle.
11 résulte de là que les acides totaux de la lécithine
peuvent être divisés en trois catégories, qu'on pourra
isoler et évaluer en opérant de la façon suivante :
1* Dans un ballon muni d'un réfrigérant à reflux, on
chauffe un poids déterminé d'acides (15 à 20«') avec
SOO*** du mélange benzine alcool et un excès d'hydrate
de baryte en poudre pendant une demi-heure environ;
auboutde ce temps les acides sont transformés en sel de
baryum, on laisse refroidir et on décante la solution ben-
lénique : le résidu est traité deux fois de la même façon
par 250'""' du mélange benzine alcool, puis tout le li-
<lQide filtré est agité avec un excès d'acide chlorhy-
drique à 1/10 qui décompose les sels et met les acides en
liberté ; la benzine est distillée et le résidu, desséché
dans le vide, contient les acides moins saturés que
l'acide oléique. (Fraction L)
— 106 —
2*^ Du résidu de Topération précédente on retire lei
acides et on les transforme en sels de plomb : pour cela
on fait bouillir avec 500^°** de benzine et un excès d'hy*;
drale de plomb par le refroidissement, une partie deS;
sels de plomb se dépose, l'oléaie de plomb au contrairs
reste en solution : la solution benzénique traitée, comoMi
précédemment par Tacidechlorhydrique, donne la frac-
tion II.
S"" Enfin les sels de plomb, insolubles dans la benzine,
sont traités par Tacide cblorhydrique et donnent ia
fraction III.
Le (ableau suivant résume les résultats obtenus dans
plusieurs séparations.
Ll^CITHIXR
Modo
do préparation
ou
provonauco
ladastriolle n** 1 .
Industrielle n' 2.
Ulpiani
Industrielle
Indice
des
acides
totaux
63,1
71,37
57, r>
Indico
i43
132
loÛ
Ppoporw
tien
p. 100
21,9
30,1
Indice
dei
acides
»éparë<«
do l
33,6
22 5
II
Indice
8&
88
Propor-
tion
p. 100
29,i
27.2
111
Frofor
tiofl
p.l«
reace
48,9
42,7
Voyons maintenant quelle est la composition de cha-
cune des fractions 1, II, III.
Fraction I. — L'indice d'iode obtenu pour cette partie
démontre qu'il existe un ou plusieurs acides moins sa-
turés que l'acide oléique. J'ai transformé une partie de
ces acides en sel de baryum et ce sel, purifié par plu-
sieurs traitements à Talcool, m'adonne des proportions
de baryum égales à 19,73 p. 100 — 19,46 p. 400; ces
quantités correspondent soit àroléate(C"H*'OYBa, pour
lequel Ba-= 19,60 p. 100, soit au linoléate (C^H^'OyBa,
Ba = 19,71 p. 100, c'est-tt-dire à un acide en C; il est
donc vraisemblable qu'il n'existe pas d'autres acide»
que des composés en C*^
j
— 107 —
Il résulte d'autre part des indices d'iode que la fraction
i* 1 est loin d'être pure, c'est-à-dire que la méthode de
^arnsteiner ne permet pas une séparation complète, ce
pi avait déjà été constaté; en efTet, Tindice d'iode de
'acide linoléique. acide non saturé de la série infé-
ieure à celle de l'acide oléique est égal à 181 environ.
Pour caractériser les acides incomplets dans un mé-
lange on a proposé deux méthodes :
!*• Farnsteiner traite la solution chloroformique des
icides bruts par un léger excès de brome ; les acides non
laturés fixent dans ces conditions autant d'atomes de
brome qu'il y a de valences libres; avec l'acide oléique
on obtient un acide dibromostéarique C*^H^*Br^O* li-
Îuide, les acides linoléique C'^ir^O^ et linoléniques
;ifjpoQ2 donnent les acides télrabromostéarique
|D"H'*Br*0' fusible à H3<»-114° et hexabromostéarique
(;MH3og^.cQ2 q^i f^jj^ yg^,g 1770. Qj^ sépare les deux dé-
ïivés bromes par cristallisations dans la benzine et
Téther de pétrole, qui ne dissolvent que très peu le
second. Cette méthode ne m'a donné que de mauvais
résultats et je n'ai pu arriver à des composés définis.
2** D'après Hazura, quand on traite par le permanga-
nate de potasse une solution alcaline contenant des acides
incomplets, ceux-ci sont oxydés et fixent autant de grou-
pements oxhydryles OU qu'il y a de valences libres;
Vacide oléique Ù^W*0^ donne l'acide dioxystéarique
C'«a^*{OH)W, l'acide linoléique C'4P^0%mène à Tacide
lélraoxystéarique C** tP* (0H)*0-. On peut séparer ces
acides par des cristallisations dans l'alcool suivies de
purifications dans l'acide acétique.
J'ai appliqué cette méthode en suivant les indications
données par Reformatsky (1). 20»'' d'acides liquides
ayant un indice d'iode égal à 150 sont mis en dissolu-
tion dans 1 litre d'eau contenant un excès de lessive de
potasse; je chauffe au bain-marie et ajoute peu à peu
nne solution de 20**" permanganate de potasse dans un
(1) Journ. fur praktische Chemie, 1890, p. 542.
— 108 —
litre d'eau ; le permanganate est réduit et il se déposi
des flocons bruns; je filtre à chaud et précipite l|
solution refroidie par un excès d'acide chlorhydriqaei
le précipité est recueilli, desséché, lavé à Téther et jm
rifié par cristallisations dans l'alcool. Par une série A
cristallisations, j'ai pu isoler du produit deux corf
différents.
1* Un corps formé de petits cristaux blancs fondant
134-135° et possédant tous les caractères de Tacid
dioxystéarique : il provient de l'acide oléique existai
dans le mélange.
2*" Dans les portions les moins solubles dans Talcoo
j'ai pu retirer de petites aiguilles blanches qui ont et
purifiées au moyen deTacide acétique. J'obtiens finale»'
ment un corps fusible à 171-173* point de fusion de
l'acide sativique ou acide tétraoxystéarique C**B**0*.
J'ai vérifié ces résultats par l'analyse.
Combustions Calculé pour
— C'»H3«0«
I II -
G = 61,10-61,88 C = 62,07
H = 10,54—10,47 H = 10,34
Un dosage d'argent a donné Ag = 23, 94. Calcalé
pour C*«H^^AgO^ Ag = 23, 73.
11 n'y a donc pas de doute sur la présence de l'acide
linoléique dans la fraction I.
Fraction II, — Cette fraction est constituée essen-
tiellement par l'acide oléique ainsi que cela résulte de
rindice d'iode (84-88 au lieu de 90). Pour identifier
d'une façon plus certaine, j'ai transformé une partie de
cet acide en acide élaïdique parle cuivre et l'acide azo-
tique; la masse solide obtenue donne, par cristallisa-
tions dans l'alcool, des lames cristallines fondante ii
45**; c'est donc bien de l'acide élaïdique. Un dosage d<î
baryum dans le sel préparé en partant de Tacidellet
purifié par cristallisation dans l'acool m'a donné :
Trouvé Calcalé poar
— (C'»H3'»0«)»Ba
Ba = 19,76 19,60
— J09 —
Fraction III. — Les acides obtenus se présentent sous
Tme d'une masse solide blanche fusible à SS^'S-oG** ;
résulte des recherches déjà faites sur ce sujet que
$tte fraction est constituée par un mélange d'acides
éarique et palmitique.
J'ai déterminé quelle était la proportion de chacun
5 ces corps dans le mélange et pour cela j'ai dosé les
reportions de baryum et d'argent existant, soit dans
sssels de baryum, soit dans les sels d'argent du mé-
mge des acides n"* 3 : il est facile, connaissant la com-
osition des palmitates et stéarates correspondants, de
alculer la proportion de chacun des acides dans le mé-
mge.
J'ai obtenu : i. Ba = 20,60.
II. Ag = 29,02—111 28,87— IV 29,07.
Ce qui correspond aux compositions suivantes :
I II lU IV
Acide palmitique 66 p. 100 67,16 60 67,5
Acide stéarique 34 32,86 40 32,5
soîten moyenne deux parties d'acide palmitique pour
une d'acide stéarique.
Quelle est maintenant la composition des acides gras
de la Jécithine de l'œuf? Il est évident que ce produit
ttanl un mélange d'au moins quatre lécithines (lino-
léique, oléique, stéarique et palmitique), la composition
du mélange sera variable avec le mode de préparation,
les différentes lécithines ou les dérivés qui sont utilisés
pourrexlraction étant inégalement solubles; c'est ainsi
par exemple, que Bergell a constaté que le composé
cadmique de la îécithine oléique était plus soluble dans
ralcool et Téther que les dérivés analogues des autres
lécithines et que cet auteur a pu isoler une Iécithine
formée presque exclusivement du dérivé oléique. De
plus, les méthodes employées pour la séparation des
acides gras ne donnent que des résultats approximatifs.
Prenons, par exemple, la Iécithine industrielle n° 2
(voir tableau p. 106), dans laquelle la séparation a été
— 110 —
faite complètement. On peut, en tenant compte des
proportions obtenues pour les fractions I, II, III et des
indices d*iode déterminés, calculer les quantités de
chacun des acides linoléique, oléique, stéarique et
palmitique, en admettant, bien entendu, qu'il n'y ail
pas d'autres acides que ceux énumérés ci -dessus. On
trouve ainsi :
p. ! oc-
Acide linoléique 24
— oléique 33
— palmitique 28,'
— stéarique 14,2
Les proportions des lécithines correspondantes sont
à peu près équivalentes pour les lécithines linoléique,
oléique et stéarique, car les poids moléculaires de ces
acides sont peu différents : pour la lécithine palmi-
tique, la proportion est un peu plus élevée que celle
correspondant à Tacide, puisque ce dernier a un poids
moléculaire sensiblement inférieur à celui des autres
corps analogues.
Sur quelques comlinaisons de pyridine et de chlorure iTor;
par M. Maurice François (1).
Ayant eu besoin de caractériser la présence de la pyri-
dine dans des solutions aqueuses, je me suis servi du
chlorure d'or qui doit donner dans une solution de
chlorhydrate de pyridine un précipité cristallin carac-
téristique de chloraurate C^H'Az. UCl AuCP,
Je n'ai pu tardé à m'apercevoir que les précipités
formés n'étaient pas toujours identiques comme coa-
leur ni comme forme microscopique; par exemple :
l'addition de très peu de chlorure d'or dans une solu-
tion faible de pyridine libre produit après quelque
temps, un précipité cristallin d'un jaune très pâle, en
tables microscopiques, tandis que l'addition de chlorure
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie (séance du l«r juillet).
— 111 —
or à une solution de chlorhydrate de pyridine donne
t précipité jaune foncé en aiguilles microscopiques.
Il recherché dans quelles conditions se produit le
Sicipî té jaune pâle; c'est là Torigine de ce travail.
Lorsque Ton chauiïc le chloraurate ordinaire de pyri-
ilieC^H^Az. HCl AuCP avec une grande quantité d'eau,
Ai 1^' pour 350*% on le voit à mesure que la tempéra-
ire s'élève, changer d'aspect, devenir d'un jaune très
Ue avant de se dissoudre. Vers la température deTébul-
tion, la dissolution est complète; par le refroidisse-
ment, il se dépose des cristaux peu volumineux, mais
bondants, d'un composé jaune pâle très distinct par
I couleur et par sa* forme microscopique du chlorau-
Ile ordinaire. Ces cristaux essorés à la trompe sans
ivage, séchés sur l'acide sulfurique, répondent à la
wmule C^H^Az. AuCl-^. Il y a donc eu perle d'acide
Morhydrîque et celle action rappelle en tous points,
t réaction que subit le chloroplatinate de pyridine
fKune longue ébullition avec l'eau, réaction connue
fous le nom de réaction d'Anderson. La perte d'acide
flilorhydrique est seulement beaucoup plus facile avec
teseld*or et se produit môme par action de l'eau froide.
Le composé 0^11*^ Az. AuCP est ramené à l'état de
ehloraurate ordinaire par l'action de l'acide chlorhy-
ibîqiie.
J'ai trouvé qu'il existe une seconde combinaison de
pjridine et de chlorure d'or de formule (C^rAz)". AuCl^.
Sien effet, on verse de la pyridine sur du chlonire d'or
;»c AuCl', il y a échauffement très notable, le chlorure
d'or augmente de volume et change d'aspect. Si les pro-
porlions sont convenables (1 p. 5) et que l'on chauffe
légèrement, tout se dissout et le liquide rouge brun
dépose par refroidissement des cristaux rouge-orangé
que l'on peut sécher au versant la bouillie cristalline sur
lïBe plaque de porcelaine poreuse que Ton enferme
aussitôt dans un petit exsiccateur contenant de la
potasse. Pour cette préparation, le chlorure d*or et la
pyridine doivent être absolument secs.
— 112 -
Si la pyridine contient de l'eau, ce qui arrive frê
quemmeni, puisque la pyridine absorbe énergiqueme
l'humidité atmosphérique; si par exemple, elle co]
tienl i/10 d'eau, on n'obtient plus un composé roug
orangé, mais un composé jaune cristallin qui est
hydrate du précédent et répond à la formule
(C^H^Vz)*. AuCP. H^O
Ces deux composés chauffés à 100** perdent la moiU
de la pyridine qu'ils contiennent et fournissent le coo
posé C^H'Az. AuCl' que j'ai décrit en premier lîei
Comme lui, ils retournent par action de l'acide cfalorbj;
drique à l'état de chloraurate ordinaire.
Le composé le plus stable de la série est donc le corp
C*H"*Az. AuCr qui, par sa composition et ses propriétés
se rapproche des composés ammoniés.
Boues et Barégines des eaux sulfureuses^
par M. P. Cables.
Il y a deux ans, en partant de ce principe que dan;
les boues des eaux chaudes bicarbonatées devait
trouver une partie des métaux et des terres en dissolu-
tion dans l'eau minérale, nous avons découvert dans les
boues, puis dans les eaux de Néris elles-mômes divcr
ses espèces minérales ignorées jusque-là, et qui poo-
vaient permettre d'expliquer certaines vertus dclcan.
Dans le nombre se trouvait notamment le bicarbonate
de baryte soluble, quoique incompatible, en principe du
moins, avec les sulfates de Teau.
Nous sommes arrivé à des résultats du même onire
avec Pilhcs d'Ax-les-Thermes,et nous avons démontré
en même temps que cette eau n'était pas sulfureuse,
comme on le croyait généralement.
Or, il nous a paru que, dans un ordre d'idées analo-
gue, on pouvait faire des recherches dans les eaux sul-
fureuses chaudes. Là aussi, il y a un agent cbimifuer
le sulfure alcalin, qui a la propriété de dissoudre peu
r~
113 —
rabeaucoup de la plupart des sulfures .métalliques, sur-
iout à une haute température, et de les abandonner d'au-
iant plus, dès le griffon, que cette température diminue
rtque l'air détruit progressivement ce sulfure lui-même.
. Nous avons donc demandé aux directeurs des éta-
blissements des principales stations thermales sulfu-
reases(l) de vouloir bien nous envoyer des échantillons
ks dépôts formés par ces eaux soit au griffon, soit dans
les canaux qu'elles parcourent, soit dans les réservoirs
^ùon les emmagasine pour les bains ou les douches.
Ces dépôts, nous a-t-on dit, sont abondamment formés
par certaines sources, dans d'autres ils sont minimes;
laand les eaux sont froides ou de nature sulfurée
0alcique ils sont nuls.
Il est rare qu'ils soient constitués par des boues pro-
prement dites, c'est-à-dire par des matières minérales
«ntrainées ou insolubilisées et agglomérées en bouillie.
Le plus souvent le dépôt est formé en très grande
iparlie par cette substance encore obscurément connue
qu'on désigne sous le nom de Barégine.
; On sait qu'avant d'arriver au griffon, les eaux sul-
Ifarées sodiques chaudes renferment en dissolution une
jtabstance azotée organique, mais que, sous l'influence
jile l'air surtout, cette matière s'insolubilise progressive-
ment en englobant tous les corps qui sont en suspension.
Le phénomème est jusqu'à un certain point compa-
rable à celui qui se produit dans les vins et eaux-de-vie
lorsqu'onlescoUeavecunematièrealbuminoide. Au con-
tact de ces boissons la matière sUnsolubilise et les
éclaircit, en entraînant tout ce qui était en suspension.
Voilà donc une nouvelle raison qui permettait
de supposer que nous trouverions dans celte matière
organique les sulfures métalliques insolubilisés hâtive-
gent et réunis à la silice, au soufre et à la série d'orga-
WU est regrettable que les propriétaires de sources et les compa-
piw fermières ne se prêtent pas, ou ne se prôtent qu'avec mauvaise
P^ i foamir aux chimistes des matières qui sont pour eux sans
vtleur et dont l'analyse faite cependant à titre gracieux pourrait leur
4tre parfois de très grande utilité.
Jovn.de Pharm. tt de Chim, 6* sâa», t. XVJII. (!•' août 1903.) 8
— 114 —
nismes rudimentaires dont Tensemble forme la barf-
gine proprement dite.
Les diverses barégines que noas avons eues en maiS'
étaient de couleur variable, allant du blanc au noirea
passant par le rose sale. Ces multiples teintes sont pro-
voquées à la fois par les degrés variables d'oxydation di
sulfures qu'elles renferment, et parla nature de ces sul-
fures eux-mêmes. Leur odeur également changeante tient
au degré de conservation ou d'altération des matièi
vivantes azotées qui les constituent en partie ; et quaoi
la décomposition a lieu à l'abri de Tair, elle rappelte
absolument celle qui se dégage des caniveaux engorgés^
parles résidus d'eaux ménagères. C'est le même processus
d'anaérobies qui se dévoile.
Lorsque les barégines ont été mises au repos pendant
plusieurs jours dans un bocal et séparées de l'eau sur-
nageante, elles ont en moyenne la composition sui-
vante :
Eau d'essorage séparable par le filtre en 24 heures 5 1 0 , 00
Eau de constitution Tolatilisable à 100* i'S.OO
Matières organiques et volatiles, soufre libre. . . 9.40
Matières minérales solubles dans l'eau 1 .80
Matières minérales insolubles, silice anhydre et
sable très fin .- 3.80
Total 1.000.00
Dans les essais qui vont suivre, nous n'avons recher-
ché que les sulfures métalliques. A cet effet, la matière
essorée par le filtre a été mise à bouillir avec
5 à 10 p. 100 d'acide azotique, suivant sa résistance
apparente et additionnée vers la fin d'acide chlorhy-
drique. La majeure partie de Tacide était évaporée à un
feu très douxouaubain-marie, et le résidu, convenable-
ment dilué avec l'eau, était filtré et saturé d'hydrogèue
sulfuré ; après quoi séparation et dosages étaient faits,
selon la méthode habituelle.
Voici les quelques résultats obtenus :
— 115 —
es
^^^.^ —
2 = ^C4 çj
— * es
ê ^^ t.^ O £
Ç: Q 3.^ r*,^ IJ
^ o o -^ *j
5
*
e^* = 0 -^ sS
^ :=i 0 0 d
=
a.
i
1
1 1
i
s
i
I
I
^ ;'; ■-? T-i «
.y t J
gsa :d
^
£3°fe«
1
3 u E1.C 5
^-S -§.§"§
ï
e
0
=1 1 1 1 1
^3
X
= SSiO -<^
= O ^ <r^ =
II
*1
5 r- Œ ea o
> o fiC Oâ ^
ï o o (71 d
"" = d O si ss
s
S :.^ î-5 î
a i=
C rt I o a^tS N
• ' » fl> o ç
Il 1 1 1 1
7Ï
^o a
g) -S
4 i^
":* ?
« ÎS
30
'^ I s
o o
O Cl
« o
3 C
S sa
-g o
ta U
il
I!
4—1 -^
— H6 —
Ax-les-Thennes Rossignol super. Jeanne d'Allil
Sulfare d'arsenic 0.00 traces
— de cuivre 1.25 0.38
— de plomb 0.10 0.40
— de fer 1.45 1,M
— de zinc 0.05 0.0"
Ces résultats marquent que le sulfure de fer, déjà in
que dans les barégines, non seulement n*est
seu), mais que les sulfures des autres métaux commij
sont parfois plus abondants que lui-même et plus ap
que lui à colorer cette matière complexe. Le jour ^
Ton recherchera ses sulfures dans Teau minérale géi
ratrice, on les y trouvera certainement ; et qaoiqoi
puisse pressentir déjà que leurs proportions y ser
minimes, il est permis de supposer qu*ils constitua
des agents pharmacodynamiques de cette eau au
importants que quelques degrés de température, de :
furation, de chlorures ou autres.
En vérité, si la thérapeutique moderne conseille!
n^administrer que des médicaments de compositid
simple elle se contredit en accordant aux eaux mia
raies une faveur progressive, car leur constitution (
beaucoup plus complexe que laplupartdesmédicamed
galéniques anciens et modernes, tels que les sucs op
thérapiques.
Sur la solubilité de l'acide picriçue clans Véther;
par M. J. BouGAULT.
La plupart des ouvrages classiques indiquent foi
Tacide picrique est plus soluble dans Téther qi^
dans Teau (la solubilité, dans l'eau, est voisine
12 p. 1000). Il n'en est rien, ou plutôt ceci n'est
qu'avçc Téther hydraté; mais Téther anhydre ne dissooj
pas plus d'acide picrique que l'eau. Un éther dedensilr
0,721, obtenu en lavant à l'eau de l'éther ordinaire;
le desséchant ensuite simplement sur du chlorare <
calcium, dissolvait 10«'"80 d'acide picrique par litre, à /5'J
La solubilité augmente très rapidement au fur et i]
— 117 —
mesure qu'augmente la proportion d'eau contenue dans
Péther. Un éther de densité 0,725 contenant, d'après
les tables de Regnauld et Adrian, environ 0,80 p. 100
i'eau, dissolvait 36«%80 d'acide picrique à 13^; un
étherde densité 0,726, à 1 p. 100 d'eau, en dissolvait 40»'.
Ces chiffres, qui ne sont pas donnés comme rigou-
reusement exacts, mais suffisamment pour la pratique,
étaient, je crois, utiles à signaler.
Une autre particularité curieuse touchant ces solu-
tions, c'est que l'élher anhydre, saturé d'acide picrique,
6st sensiblement incolore, tandis que la solution, faite
Avec Téthcr ordinaire, est, comme on sait, d'un jaune
1res intense. Cette absence de coloration ne tient pas à
la plus faible proportion d'acide dissous, mais à
l'absence d'eau; il suffit, en effet, d'ajouter une trace
d'eau à cette solution incolore, pour la voir prendre
aussitôt la coloration jaune foncé. Je pense qu'il y a là
l'intervention d'un hydrate d'acide picrique, mais je
n'ai pu réussir à en donner la preuve en Tisolant.
On peut utiliser ce fait pour reconnaître rapidement
et avec très peu de liquide, si un éther donné est
anhydre ou non, et quel eii son degré d'hydratation,
lorsque celui-ci n'est pas suffisant pour élever sa den-
sité au-dessus de 0,725. La solution, saturée d'acide
picrique dans l'éther à 0,720 étant incolore et celle
dans Téther à 0,725 d'un jaune très foncé, il est facile
de décider, à l'œil, d'après les colorations obtenues, si
la densité est voisine de 0,720 ou 0,725, ou inter-
médiaire. Au degré d'hydratation correspondant à
D = 0,725 rintensité de la coloration, paraît avoir
atteint son maximum.
Caractères des liqueurs fermentes. Distinction des mis-
telles (Tavec les vins de liqueur et vins assimilables: par
MM. Armand Gautier et G. Halphen [Fin) (1).
P. Somme alcool-acide. — Quelquefois la somme
(1) iourn. de Pharm. et de Chim,, n* du 15 juillet 1903.
— 118 —
alcool-acide peut suffire à elle seule à démontrer (ju'ilj
a eu fermentation.
On sait que les vins ordinaires ont toujours une
somme alcool-acide supérieure à 12«',5 (1). On sait
aussi que la production de i degré d* alcool con*
somme 17?' de sucre par litre. Si le produit n'a pas fer-
menté, il renferme la totalité du sucre du raisin»
sucre qui eût donné par fermentation 17 fois moins
d'alcool, celui-ci exprimé en volume pour cent, ou degré
centésimal. Si donc à l'alcool ainsi calculé d après le
poids du sucre, on ajoute l'acidité totale delà liqueur,
augmentée de 1*^% 5 représentant sensiblement i'acidilé
qui se serait produite par la fermentation de cette
liqueur sucrée, on devra obtenir un nombre supérieure
12»',5, correction faite de la dilution duc au volume
de l'alcool constaté supposé entièrement ajouté à 8?
centésimaux (2). Si, tous calculs faits, ce nombre n'est
pas atteint, il y a forte présomption de fermentation.
Voici un exemple que nous avons rencontré sur des
vins venus d'Espagne et soumis à notre examen:
Alcool 14*3
Acidité totale 3,95
Glucose 35,20
Lévulose 35.6
On en déduit : sucre total 70, 8 ; alcool correspondant =
'-Jf = 4M6; acidité 3,95; augmentée de 1^S5 si le
sucre eût fermenté =: 5,45.
Somme alcool-acide non corrigée de la dilution =
4^16 + 5,45 = 9,61.
Pour arriver au titre de 14®3 par addition d'alcool
à 82*» centés., il eût fallu ajouter i7^"',4 de cet alcooJpar
(1) Exception faite pour les vins de quelques très rares c*P***'
particulièrement TArarnon qu'on n'emploie pas pour faire les vîm ^
liqueur.
(2) On ne vine pas avec des alcools de titre inféricor, fflii*
plutôt de titre supérieur à 82o, de sorte que la correction ainsi faite pow
raddition d'alcool à 82° centésimaux, est en général supérieure à 1»
réalité et plutôt en faveur de Thypothèse que la liqueur n'a pas '*"
mente.
r
119 —
100 volumes. La somme alcool-acide calculée pour la
li<|iMiir primitive, si elle eût fermenté, doit être aug-
mentée dans les mêmes proportions, elle deviendra donc :
9,61 X m
100- IM = **'^-
Un tel résultat montre que le produit analysé a fer-
inenté en partie ou qu'il a subi une dilution autre que
«elle de l'alcool qu'on y constate (addition d'eau ou de
m par exemple).
Dans le cas de mélange avec du vin, la disparition
d'une partie des sels ammoniacaux et la présence
d'acides volatils confirmerait l'addition de produits
iérmentés (t).
E. Glycérine. — Son dosage dans les liquides
riches en sucre est long et délicat. La méthode de
M. Laborde est la seule qui, dans ces cas, nous a donné
satisfaction (2). Son application a fourni les résultats
suivants :
Clairelle *
Degré
Glycérine alcooliaae
par dû A la
litre fcnnentation
MUtello caSi 0"
Vin de liqueur 5,15 6,5
Vin compUt 10,04 13,0
Ararnon
Mistelle 0,388 0,0
Vin de liqueur 3,49 4,6
Vin complet 6.42 9,2
Carignan
Migtelle 0,259 0
Vin de liqueur 3,80 5,5
Vin complet 6,51 11,0
Ces chiffres montrent : \ "* que les moûts de ces trois cé-
(i) Ce dernier caractère n'a de valeur que si le produit examiné au
ïïùcrotcope témoigne d'un parfait état de santé.
Il est en outre facile de se rendre compte que l'application de la
rigle Somme alcool'acide ne peut être utilement faite que si les liquides
^0 renferment pas plus de iOO?'' de sucre par litre.
(2)Labordb. Annales de Chimie analytique, 1899, p. 16 et 110.
i
— 120 —
pages très différents accusent tous la présence de petiU
quantité de glycérine préexistant à toute fermentation
2^ que toute production d'alcool est accompagnée de for
mation de glycérine, et que celle-ci se produit, dès l
début, à peu près proportionnellement à Talcool produit
Assurément, la constatation et le dosage de la glycë
rine dans les liqueurs alcooliques semblerait saf&r
à indiquer que ces liqueurs ont fermenté, et xnèm
permettre déjuger du quantum de cette fermentation
la glycérine dans les vins variant le plus souvent du (d
au 15* du poids de Talcool. Mais d'une part, le dosage d
la glycérine est long et délicat ; de l'autre, il est facîl
aux fraudeurs d'ajouter un peu de glycérine aux mis
telles et de leur donner ainsi le caractère de liqaean
fer m entées.
Différenciation des divers vins de liqueur. — On t
dit plus haut qu*on désignait souvent sous le nom d(
vins de liqueur les mélanges résultant de l'addition d(
moûts à des vins entièrement fermentes. On peut ei
général distinguer ces mélanges des vins de liqueui
proprement dits, c'est-à-dire de ceux qui n'ont sub
qu'une fermentation partielle enrayée ou non paraddi
tion d'alcool étranger.
\" CAS. Mélange de moûts et de vin, — Le moût apporte
une notable quantité |de sels ammoniacaux qui se
trouvent diminués dans la liqueur définitive par la
quantité de vin mélangé. Le vin apporte son acidité
volatile que le moût diminue proportionnellement à son
volume. Le moût n'ayant pas fermenté, et le vin
n'ayant plus sensiblement de sucres, l'égalité habi-
tuelle, glycose-lévulosey du moût sera donc conservée
Par suite le mélange de moût et de vin est caractérisé
par l'ensemble des caractères suivants :
1° Azote ammoniacal en proportion supérieure à celle
des vins;
2^ Acidité volatile très sensible ; supérieure à (F,l P*r
litre ;
3"* Égalité approximative de la glycose et de la lévulose.
r
— 121 —
Voici un exemple, parmi les vins de liqueur espa-
piolsque nous avonsétudiés à propos du présent travail :
Alcool U"65
Extrait dans le yide (sucre dédait) 33k'3
Acidité toUle 3,40
Acidité Tolatile par le vide 0,500
Gljcose ' 68,6
LéTulose 69,4
Azote ammoniacal 0,0137
Ces caractères sont bien ceux d'un mélange de vin
|ktt et de moût tels que nous venons de les indiquer.
2* CAS. Vins de ligrueur proprement dits, — Dans ces vins,
i* Tazote ammoniacal n*atteint pas 0«%010 par lilre;
2* Tacidité volatile est très supérieure à celle des
niouts, mais moindre que celle des vins; 3^ il existe
une inégalité accentuée de la glycose et delà lévulose.
L'exemple suivant est celui d*un des vins de liqueur
(Garignan) préparés par nous-mêmes à Narbonue, pour
servir de type dans ce travail.
Ce vin contenait :
Alcool 14"'o
Glycose 31?'
Lérulose 39,5
Acidité totale 3,507
Acidité Tolaiile (dans le vide) 0,220
Azote ammoniacal 0,004
Tous ces signes sont bien caractéristiques d'un
moût incomplètement fermenté.
En résumé, on voit que les considérations précédentes
permettent de se prononcer dans un grand nombre de cas
même sur les questions les plus délicates relatives aux
liqueurs fermentées, telles que la distinction des mis-
telles d'avec les vins de liqueur n'ayant subi qu'un com-
mencement de fermentation et les mélanges analogues
de moûts et de vins faits.
— 122 —
REVUES
Pharmacie.
^
Emploi delà gélatine comme hémostatique; létsam
consécutif. — M. ChaufTard, chargé de faire à i'Aca-^
mie de médecine un rapport sur un cas de tétanos^
rapidement suivi de mort survenue à la suite d'injeo*'
tions sous-cutanées de sérum gélatine, a signalé vingt-^
deux cas au moins de mort produite dans les mêmes
circonstances.
Gomme on pratique chaque jour des injections de'
sérum chloruré sodique et que jamais le tétanos n'e^
est la conséquence, c'est la gélatine qu'il parait ration-
nel d'incriminer.
On emploie souvent non pas la colle de poisson,
mais les colles communes, dites de Flandre, dont le
prix est beaucoup moindre (i). Or des bacilles et des
spores tétaniques virulents ont pu être extraits par cul-
tures de solutions de gélatines du commerce par Ë. Lév?
et H. Brun. Schmiedicke-Anderson.
Dans certains cas, Tinjection du liquide gélatine a
donné naissance à des accidents locaux des plus graves
et alors le doute n'est pas possible : la solution était mal
stérilisée car elle contenait non seulement le bacille de
Nicolaiev, mais aussi des germes pyogènes et probabl^
ment des anaérobies. On rentre dans les conditions
classiques de symbiose infectieuse dont l'expérimenta-
tion et la clinique ont établi le rôle prépondérant dans
le déterminisme du tétanos.
Dans d'autres cas, de beaucoup les plus nombreux,
les accidents éclatent, comme si une injection de téta--
mnd avait été pratiquée et aucune lésion locale ne se
déclare.
Il est établi que les spores tétaniques, introduites
(1) L'ichtyocoUe est cotée 35 fraacs le kilogramme et Ton trouredm
colles à 4 et 5 francs.
r
— 123 —
leales et en grande quantité dans un lissu sain, ne
(provoquent pas le tétanos, tandis qu'elles deviennent
tétanigènes si la résistance de l'organisme est assez
iffaiblie pour que l'action protectrice des cellules pha-
p)cytaires ne puisse se produire. Or il résulte des obser-
putions où le tétanos s'est manifesté à la suite de Tem-
l^oi du sérum gélatinisé sans action locale que les
Iniets étaient très affaiblis; il faut donc l'attribuer aux
^nditions de moindre résistance dans lesquelles ils se
trouvaient.
I M. Chauffard cite dans un cas les observations qui
se lui sont pas personnelles, où un pharmacien
^rait préparé du sérum gélatine, stérilisé en moins
|Jl*une demi-heure, et il ajoute : « Quoi d'étonnant à
[ce que dans une stérilisation de hasard comme celle-là
[les spores tétaniques, dont on connaît la grande résis-
|lance, ne soient pas détruites ?
I 11 estime que la stérilisation à 115** est nécessaire;
lies solutions dont il fait usage depuis plusieurs années
|SODt stérilisés dans son laboratoire à ce degré pendant
jiine demi-heure et elles ne lui ont jamais donné le
I moindre accident.
I II demande que l'Académie appuie d'une sanction
[les mesures qu'elle jugera nécessaires et il propose la
suivante :
« La préparation des sérums gélatines n'est pas libre
et elle doit être soumise aux lois et règlements qui ré-
gissent la préparation des sérums thérapeutiques. »
M. Dieulafoy est intervenu pour appuyer la proposi-
tion d'une réglementation rigoureuse après avoir
annoncé qu'il avait observé dans les dernières semaines
un cas de mort par le tétanos à la suite d'injections de
solutions gélatineuses.
Dans la discussion qui suivit, M. Chantemesse, ayant
manifesté la crainte que la gélatine stérilisée à 115®
n'ait perdu tout ou partie de ses propriétés coagulantes,
M. Pouchet a déclaré que la température de llS"" n'en-
lève pa3 aux solutions de gélatine leurs propriétés coa-
— 124 —
gulantes bien que le produit obtenu soit devena parfois
incapable de se solidifier après refroidissement. Diaprés
lui, on ne doit pas craindre de stériliser longtemps et à
haute température (120 à 130*) les gélatines que Ton se
propose d'injecter.
M. Pouchet ajoute que M. Richaud, agrégé de phai^
macologie à la Faculté de médecine de Paris, a entrepris
des recherches sur la teneur en chaux des diverses géU*
tin es du commerce.
Ce composé s'y trouve souvent dans des proportions
considérables, et il est vraisemblable que le calcium
n*est pas étranger à l'action coagulante des solutions
gélatineuses. M. Gley pense qu'il y aurait un moyea
simple d'éviter tout accident, c'est d'employer des solo-
tions de chlorure de calcium au lieu de celles de géla*
line. M. Richaud a constaté que les gélatines, dices
pures de commerce, contiennent 2 à5 p. 100 de chlo-
rure de calcium, et MM. Gley et Richaud ont établi que
quand on injecte à des animaux de la gélatine, débar-
rassée du chlorure de calcium qu*elle contient, la coa-
gulabilité du sang diminue plutôt qu'elle n'augmente.
M. Nocard considère comme excessif d'assimiler les
solutions de gélatine aux sérums, virus atténués, toxi-
nes modifiées et extraits organiques dont la loi dn
25 avril 1895 subordonne la vente à l'autorisation du
Gouvernement. Il suffirait d'inscrire au Codex les solu-
tions de gélatine en stipulant que ces solutions ne peu-
vent être délivrées qu'après avoir été stérilisées à llo*
dans la vapeur d'eau sous pression pendant une demi-
heure. Les pharmaciens savent tous se servir d'un auto-
clave; dans le cas même où l'on ne dispose pas d'un auto*
clave, on peut obtenir avec des bains divers, de chloruie
de calcium par exemple, des températures de 115"*.
M. Roux observe que toutes les gélatines peuvent
donner le tétanos parce que ses germes existent dans le
sol et dans les pousières ; celles qui se déposent à la su^
face de la gélatine dans les séchoirs peuvent apporter
des spores tétaniques. Il est toujours possible de rendre
r
— 125 —
tes solations de gélatine inofFensives en les stérilisant à
la température de HO® suivant la méthode classique.
M. Chantemesse a remplacé depuis longtemps dans
le traitement des hémorragies de la fièvre typhoïde,
les injections gélatineuses par du chlorure de calcium
ingéré par la bouche et même il donne aux typhiques,
i^ titre préventif, 5*"' de chlorure de calcium tombé en
idéliquescence à prendre en huit à dix jours dans une
! potion sucrée.
t. M. Brouardel n'est pas d'avis de confier aux fabri-
quants de sérum le monopole de la préparation des solu-
rtions médicales de gélatine parce que, faute de crédits
LSUffisants, l'inspection de ces établissements n'est pas
['assez rigoureusement faite.
> L'inscription au Codex serait préférable parce que les
i^ pharmaciens insuffisamment outillés feraient venir ces
l;8olutions de fabriques spéciales; et l'on sait que, lorsque
iTAcadémie a donné la formule d'une préparation théra-
\ peutiqne, celle-ci a la valeur d'une inscription au Codex.
f Une commission a été nommée pour résoudre la
t question pratique d'assurer l'innocuité des injections
1^ sous-cutanées chloruro-sodiques gélatinées. et de faire
' disparaître de la technique toute possibilité d'une infec-
tion tétanigène.
Elle s'est ralliée à un système consistant à spécifier
le mode de fabrication des solutions chloruro-sodi-
\ <l^es gélatinées injectables et à envoyer celte .formule à
^^ la commission qui termine la réforme du Codex.
] Ces solutions contiendront de 1 à2 p. 100 de gélatine
^ dans une liqueur chlorurée-sodique titrée à 7 p. 100.
I La solution ainsi préparée sera répartie et stérilisée
par fractions ne dépassant pas 150""', de façon à assurer
Viive stérilisation effective au degré de température voulu.
La stérilisation sera pratiquée à Tautoclave dans la
I sapeur d'eau sous pression à 115"* et pendant une durée
de trente minutes.
j Ces conclusions ont été adoptées dans la séance du
30 juin dernier. A. R.
L
™—
— 126 —
Analyse du suc pancréatique normal de Hiomme;
par M. Glaesznkr (1). — La quantité de ce suc, qui api
être recueillie à l'état pur, était de 700 à 800*=°' par jour;
il était albumineux, possédait une réaction alcaline,
mais n'agissait en aucune façon sur les albuminoîdes,
On a pu y démontrer la présence d'un ferment lipasiqiu
dont l'activité était augmentée par addition de bile
de suc intestinal; cette activité décroissait dans Tét^
de jeûne et atteignait son maximum quelques heures
après la digestion. Le ferment amylolytique hydrolysait
Tamidon jusqu'au terme maltose; le saccharose et le
lactose n'étaient pas attaqués. Comme le dernier de ces
sucres n'est pas dédoublé non plus par le suc intestinalf
Tauteur admet qu'il doit être résorbé tel quel oa
dédoublé par les bactéries du tube digestif (2).
Chimie.
Séparation qualitative de rarsenic, de Fantimoine
et de Tétain ; par M. James Walker (3). — La méthode,
recommandée par l'auteur, diffère des autres procédés
en ce que Tétain est d'abord séparé de Tarsenic et de
l'antimoine au lieu d'être laissé dans le résidu où il
échappe souvent aux recherches.
Lorsqu'on soumet à rébuUition, avec du bioxyde de
sodium, les sulfures d'arsenic, d'antimoine etd'étaia
dissous dans de la soude, ces sulfures passent à l'état
d'arséniate, d'antimoniate et de stannate de soude.
D'autre part, si on fait bouillir une solution de stan-
nate de soude avec du chlorhydrate d'ammoniaque en
excès, il se fait une double décomposition et le stan-
nate d'ammoniaque produit se décompose avec dégage-
(1) D, Med, Ztg., n* 22, 1903; d'après Pharjn, Zeit., XLVIII, p. i^i,
1903.
(2) Il est boa de rapprocher des faits observés dans ce traTail ccix
antérieurement publiés par MM. BourqueiQt etGley : Surlespropriéiés
d'un liquide considéré comme prorenant d'une fistule pancréatique cb«
Thomme [Journ. de Pharm, et de Chim., [6], I, p. 441» 1893).
(3) Jounu of Ihe Chemical Society, l. LXXXIII, p. 184.
r
127 —
neot d'ammoniaque et précipitation de l'acide slan-
aque. Comme les sels de soude des acides antimonique
A arsénique ne sont pas décomposés par le chlorhy*
Irate d'ammoniaque, on peut mettre à profit cette parti-
nlarité pour la séparation de Tétain, de Tantimoine et
le Tarsenic. Cette séparation ne peut être quantitative,
parle précipité d'acide stannique renferme toujours un
l^u d'antimoine, mais au point de vue qualitatif, ce pro-*
Bédé donne d*excellents résultats.
i La technique est la suivante :
a) Séparation et oxydation des bases du groupe de Var^*
mnic. — Le précipité du mélange des sulfures est dilué
avec un peu d'eau et au mélange bouillant on ajoute
jpeu à peu de la lessive de soude tant que le précipité
semble se dissoudre, puis III ou lY gouttes de sulfhy-
drate d'ammoniaque et on fait bouillir jusqu'à dispari-
tion complète de vapeurs ammoniacales. On dilue en-
suite avec de l'eau chaude et on filtre pour séparer les
métaux du groupe du cuivre.
Le filtrat contient les bases du groupe de l'arsenic et,
peut-être aussi du mercure, car le sulfure de mercure
se dissout volontiers dans la soude caustique, en pré-
sence des sulfures d'arsenic et d'antimoine, mais si on
bit bouillir avec du bioxyde de sodium, le sulfure de
mercure se précipite. La liqueur filtrée est de nouveau
iiluée, puis chauffée et on y ajoute par petites portions
dobioxyde de sodium tant qu'il se dégage de l'oxygène.
Si la solution alcaline contient du mercure, on voit
apparaître un précipité noir de sulfure de mercure que
Ton sépare par le filtre. Le liquide filtré renferme seule-
ment de l'arséniate, de l'antimoniate et du stannate de
soude.
b) Séparation de Vétain. — Ce liquide est additionné
de chlorhydrate d'ammoniaque en excès, puis soumis
à VébuUition. Si la liqueur contient de l'étain, il se
sépare un précipité blanc, gélatineux on ajoute alors
Renouveau du chlorhydrate d'ammoniaque pour voir si
le précipité augmente, on fait encore bouillir pendant
— 128 —
cinq minutes pour rassembler le précipité qu^oorecudUi
sur un filtre et qu'on lave avec une dissolution chaoà
de chlorhydrate d'ammoniaque. Ce précipité est redi»
sous dans l'acide chlorhydrique, on a une solution ~
chlorure stannique sur laquelle on effectue les réacti
de contrôle.
c) Séparation de V antimoine et de Varsenic, — Le filtra
qui résulte de la séparation de Tétain, renferme Vdx»
nie et l'antimoine sous la forme d'ai*séniate et d'antiiM
niate. Pour les isoler, la solution, acidifiée par Tacii
chlorhydrique, est chauffée jusqu*à ce qu'il ne se dég«g(
plus d'oxygène. Après refroidissement, on fait paMi
un rapide courant d'hydrogène sulfuré et si la liqui
contient de Tantimoine, celui-ci est immédiatemed
précipité à l'état de sulfure orangé que l'on sépare. \
le filtre. Au liquide filtré, on ajoute quelques goutl
d'une solution d'hyposulfite de soude, on fait bouillir
passer un courant d'hydrogène sulfuré. Si le précipité
obtenu est blanc, il est essentiellement constitué par *
soufre, s'il est jaune, il renferme du sulfure d'arsenie«
Les sulfures d'antimoine et d'arsenic ainsi séparés pea^
vent ensuite être soumis à des réactions de contrôle.
En. G.
Recherche de Feau oxygénée dans le lait ; par MM. C
Arnold et C. Mentzel (1). — Les auteurs ont rethci^
ché les différentes réactions qui pourraient déceler Tean
oxygénée employée à la conservation du lait. L'essai le
plus sensible est celui à la paraphénylènediamine (3),
qui permet de reconnaître jusqu'à 0«'',0025 d'eau oxygé-
née dans lOO^'^ de lait. Ce procédé peut également s'ap-
pliquer au lait bouilli à la condition d'ajouter à Téchan-
tillon, soumis à l'analyse, un peu de lait cru, caria
réaction ne s'effectue qu'en présence d'une oxydase
(1) ZeiL fur Untersuch. der nahr. und Gêtiussmittel, i903, t VI,
p. 305 (d'après Me AnalysL, t. XXVIII, p. 184).
(2) M . Dapouy a montré que le lait cru, additionné de qoelqies
gouttes d'eau oxygénée de II à III gouttes d'une solution de paraphénj-
lène diamineà 2 p. 100, prend une coloration bleue Er.O.
— 129 -
*ma1enieiit contenue dans le lait. MM. Arnold el
Meotzel, préconisent une réaction qui est indépen-
ite de la présence de l'oxydase et qui, pour la
herche de Teau oxygénée, convient aussi bien pour
^ait cru que pour le lait bouilli. Il suffit d'ajouter à
' de lait à examiner, X gouttes d'une solution à
I. iOO d'acide vanadique dans l'acide sulfurique
lé, on obtient une coloration rouge en présence
me de 0«%0l d'eau oxygénée pour 100*^"'^ de lait.
j'acide titanique, dissous dans l'acide sulfurique
lé, donne une coloration jaune avec 0^^015 d'eau
fgénée. Dans ces réactions, le lait doit être examiné
son arrivée au laboratoire. Er. G.
Séparation de cristaux de tartrate de chaux dans un
i de colchique; par M. Kunz-Krause (1). — L'auteur
>bservé dans un flacon de vin de colchique un dépôt
istitué par de petits cristaux, durs, incolores, pesant
viron 0^'',2 : il résulte de l'analyse et de Texamen des
opriétés que ces cristaux sont constitués par du tar-
ite de chaux C*H*CaO* + 4H^O. Cette formation de
Pirate de chaux provient de ce que le vin de Xérès
iployé était plâtré et contenait du sulfate de chaux
solution; ce sulfate de chaux réagissant sur la crème
tartre donne du sulfate acide de potasse et du tar-
aie de chaux.
H. C.
Citrophëne et Apolysine; par M. Anselmino (2). — On
nploie depuis quelques années, sous le nom de Citro-
ène et d"* Apolysine^ deax dérivés obtenus en partant
i l'acide citrique et de la phénétidine, dérivés dont la
Sritable constitution n'avait pas été fixée jusqu'ici.
Le citrophène a été découvert par Roos et, d'après
enario il résulterait de l'union de trois molécules de
(1) Ueber eine spontané Âasscheidung Yon kristallisiertem Calcium
nrataos Vinuoi Colchici. Apotheker Zeitung, 1903, p. 314.
(2) Berichle tUr deuische Pharinaceutische Gesellschaft, 1903, p. 147.
Joum. de Pkar,n. «/ dt Chim. 6* niaiK. t. XVIIT. ^l" août 1003.) ^
— 130 —
phénélidine et d'une molécule d'acide citrique avec é!
mination d'eau. Il a pour formule :
C3H*0H(C0AzH— C«H*— OC«H*)».
Cette formule reproduite dans plusieurs ouvrages
évidemment fausse, car un corps de cette constitatioi
ne saurait ôtre acide et ne pourrait donner les réaction
de la phénétidine par simple solution dans l'eav
D'autres auteurs considèrent le citrophène comme 1
citrate neutre : C^ffO^AzH»— C*H*-OC^HT.
M. Anselmino, pour trancher la question, a préparé I
citrophène ainsi qu'il est indiqué dans le brevet de Roo^
c'est-à-dire en combinant directement des qaanUt*
équivalentes de paraphénétidine et d'acide cilriqws
soit à sec, soit en solution. Il obtient ainsi un citraH
contenant une molécule d'acide citrique et une molécull
de phénétidine sous forme de prismes blancs, ssi
odeur, à saveur d'acide citrique et fondant vers 186*. Û
citrate est très soluble dans Teau, soluble dans Talcocd
Le citrophène ainsi préparé est complètement ideji'
tique au produit vendu sous cachet : c'est donc ul
citrate acide de phénétidine de formule : C'*H'*A20*4
L'apolysine est un second dérivé de l'acide citriq»
et de la phénétidine qui est généralement considA
comme un citrate de phénétidine. On l'obtient e$
chauffant le paraamidophénétol ou phénétidine, sol
avec Tacide citrique, soit avec le chlorure de citrylc^
soit avec l'éther citrique de 100° à 200^ et suivant lei
proportions employées on combine soit 1, soit 2 molé-
cules basiques avec 1 molécule acide.
L'apolysine ordinaire font à 72* ; desséchée dans le
vide sulfurique ou à 100*^, elle perd une molécule d'eafl
et le résidu fond à 129°.
La formule de l'apolysine serait donc :
C6H70Ô— AzH— C«H*— 0C«H*
on a du reste proposé d'autres formules.
D'après M. Anselmino, il résulte de l'analyse ce fait
inattendu que l'apolysine n'est pas un composé citrique
mais dérive de l'acide aconitique : on sait, en effet, qoe
r
— 131 —
DUS rinflaence seule d'une température de ns*" l'acide
itriqae C*H®0^ perd H^O et se transforme en un acide
on saturé l'acide aconitique C*H*0* ; dans les condi-
bns où l'apolysine est obtenue, cette transformation
réalisée et on obtient un hydrate C** H* ' 0' Az + H'O;
île à 172**, qui est un dérivé de l'acide aconitique.
hydrate chauffé à 103** ou cristallisé dans le chloro-
e perd une molécule d'eau et le corps obtenu fond
il29*. Ce dernier cristallisé dans l'eau fixe H^O et
rioane l'apolysine. H. C.
^Procédé dedosagede laguanidine, par M.A .Yozârik(I).
• D'après Franz Ëmmich on peut caractériser la gua-
dine au moyen de l'acide picriquequi forme un préci-
lé insoluble de picrate de guanidine. M. Vozarik pro-
toe d'utiliser cette réaction pour le dosage, mais il
i nécessaire de prendre certaines précautions. Le
icrate de guanidine est soluble dans l'eau chaude, très
Btt soluble dans Teau froide, encore moins soluble dans
le dissolution ammoniacale de picrate d'ammo-
iaque. Il est également indispensable de faire la pré-
pitation en liqueur alcaline et d'éviter les lavages
p prolongés. On opérera donc de la façon suivante :
liqueur picrique est une dissolution de 8^*" picrate
'ammoniaque, 08^^075 picrate de guanidine, o«'" d'ammo-
ue dans un litre d'eau ; des essais ont été faits sur
le solution de8^' chlorhydrate de guanidine dans 1 litre
'eau et alcalinisée par l'ammoniaque.
Après avoir filtré, s'il est nécessaire, on prend 25*""^ de
k solution de guanidine et on y ajoute goutte à goutte
JOO*"* de la solution picrique : on laisse reposer de
»x à douze heures et on jette sur un entonnoir de Gooch
^ni d'amiante : le picrate de guanidine est entraîné
Ivec le liquide déjà filtré et on termine les lavages avec
i* solution picrique, en utilisant le vide : puis le préci-
|îlé est desséché h 100»'' et pesé. Une correction est
i (t) Verfahrea zar BesUmmang von Guanidiû Zeitscfirift fUrange-
»««ite Chemiej 1902, p., 670, eX Pharm. Centralhrall, 1903, p. 292.
n
132 —
nécessaire puisque le filtre et Tamiante ont retenu di
picrate d'ammoniaque : d'après l'auteur le précipité'
retient! p. 100 de son poids de picrate, Tamianle de
2,4 à 2,6 p. lOOde la quantité employée; on retrancher»
ces deux nombres du picrate deguanidine trouvé. Celti
méthode paraît donner de bons résultats. h. c.
Hygiène.
Etude des agents de désinfection, notamment à boii
des navires (1); rapport de M. le P*^ Proust et de M. le
D' Paul Faivre. — Depuis que l'attention a été appelée
sur le rôle dangereux des rats comme agents vecteuiï
de la peste, l'administration sanitaire s'est préoccapée
d'assurer la destruction de ces animaux et elle a étudié
les procédés indiqués : l'acide sulfureux, l'acide cariw-
nique. Voici un résumé de ces recherches qui sont, on
va le voir, intéressantes à divers points de vue.
ACIOE SULFUREUX
Appareil Ctayton. — Cet appareil se compose essen-
tiellement : 1° d'un four demi-cylindrique dont les di-
mensions varient suivant le modèle de l'appareil et daai
lequel se produit la combustion du soufre. Au-dessous
de ce générateur de gaz sulfureux, dans lequel la tem-
pérature s'élève vers 6 à 700®, se trouve un refroi-
disseur à circulation d'eau, enfermé dans une caisse
métallique qui isole le four et le supporte;
2*" D'un ventilateur actionné par un moteur à vapeur.
Lorsque l'appareil et placé sur un navire, la vapeur est
fournie par la machine même du bâtiment.
Dans les appareils plus petits, le ventilateur est placé
latéralement au four; dans les grands, le ventilateur
est placé en avant.
Le gaz sulfureux passe ensuite dans le ventilateur,
d'où il est envoyé par un conduit flexible en caoutchouc
armé dans le local où on désire l'introduire. Il y arrive
sous une forte pression, qu'il est d'ailleurs facile d'aug-
(1) Service sanitaire maritime
r
— 133 —
nenter ou de diminuer suivant la vitesse donnée au
renlilatear Un autre conduit, de dimensions égales,
nmène dans le four l'air du local qui est ainsi utilisé
pour la combustion du soufre. Ce dispositif permet
l'élever plus rapidement la proportion du gaz sulfureux
puisque, en même temps qu'on l'y introduit, on retire
m partie l'air auquel il vient se substituer. Cependant,
k partir du moment où l'air quijsort du conduit d'aspi-
ration est chargé de gaz sulfureux en quantité appré-
ciable, il faut supprimer ce conduit qui n'amènerait
plus dans le générateur qu'un mélange impropre à la
^mbustion du soufre. L'oxygène, nécessaire à cet effet,
est alors emprunté à l'atmosphère extérieure.
\ Cegaz diffère de l'anhydride sulfureux résultant de la
wmbusiiondusoufreàl'airlibre.D'aprèsM.Rosenstiehl,
sa production a lieu quand les produits de la combustion
peuvent s'éloigner rapidement du foyer de la réaction.
11 n'en est plus de même quand ces produits se for-
ment dans une enceinte où la température provoquée
par la combustion peut s'élever, comme cela a lieu dans
les fours à pyrite et aussi dans le four Glayton. Alors se
produit une deuxième réaction, et une partie de l'acide
sulfureux passe à l'état d'anhydride sulfurique. La
quantité de cet anhydride ne peut être qu'une petite
fraction de la masse totale du soufre brûlé, car la réac-
tion est limitée par une réaction inverse. Ces deux
réactions inverses l'une de l'autre se produisant vers les
mêmes températures, il s'établit un équilibre cons-
tant pour chaque température et variable avec elle.
Le gaz sulfureux pur ne fume pas à Tair ; l'anhydride
sulfurique au .contraire forme d'épaisses fumées. Sa
présence dans les produits de la combustion du soufre
doit en augmenter notablement les propriétés toxiques;
les vapeurs épaisses qui se produisent quand les pro-
duits du four Glayton viennent au contact de l'air sont
un indice de la présence de cet anhydride.
La teneur en anhydride sulfureux avec traces d'an-
liydride sulfurique du gaz produit par l'appareil Clay-
^ 134 -"
ton varie suivant l'intensité de la combustion, Tacfi^
vite de la ventilation» etc. ; la proportion va en s*éle
vant peu à peu, pour arrivera 14 ou 15 p. 100. Il nt
est pas de même lorsqu'on brûle du soufre à Tai
libre, la proportion d'anhydride sulfuièux ne pooTan
dépasser guère 4 à 5 p. 100.
Pour doser le gaz à sa sortie de l'appareil comme pou
apprécier la proportion dans laquelle il se mélange à Tai
des locaux où on l'amène, on se sert d'un petit insbu
ment qui est basé sur la propriété qu'a un volume d*ea
de dissoudre 79,8 d'anhydride à la température de zéro
Après ce qui vient d'être dit, on conçoit qu'il ne soi
pas nécessaire de continuer Temploi aussi longtempsip
pour l'anhydride sulfureux produit par la combostioi
du soufre à l'air libre. Aussi, tandis qu'avec ce demie
gaz on laisse fermés pendant vingt-quatre heures le
compartiments du navire dans lequel on Tenvoie,
suffit de soumettre pendant quelques heures seulemeo
ces compartiments à l'action du gaz Clayton : d^of
notable économie de temps.
La plus forte objection qui ait été faite contre la sol
fitation des navires chargés est la détérioration pos-
sible des marchandises. Aussi n'est-ce qu'après la Goni
tatation de faits précis établissant l'innocuité da gu
sulfureux à l'égard du plus grand nombre des mar-
chandises, que Tadministration sanitaire s'est décidée à
inviter les directeurs de la santé à sulfiter avanf
déchargement les navires de provenance suspecte i>
peste, {A siUpre A. R
BIBLIOGRAPHIE
Recherches chimiques et physiologiques sur la digestion des waimw»**
et des galactanes par la séminase chez les tégètavx; ^
M. H. HÉRissEY (Thèse pour le Doctorat es sciences, Pans,
1903) (1).
Ce travail est détaché de rensemble des remarquables recher-
(1) Cette thèse va être publiée in extenso dans la Revue de BotoMq^
r
— 135 —
dies x>our3uivies dans ces dernières années par M. le professeur
Bourquelot et ses élèves sur la composition et la digestion des
albamens cornés. On sait la contribution importante que M. Hé-
.fissey a apportée à cette étude, comme on en peut juger par les
■Bombreux mémoires qu'il a publiés, seul, ou en collaboration
[iivec M. Bourquelot.
Les albumens cornés se rencontrent dans de très nombreuses
familles de plantes, et tous ceux étudiés jusqu'ici sont formés
ld*hydratesde carbone du groupe des mannanes et des galactanes,
rces derniers étant généralement en plus faible proportion. Il est
1= naturel de penser que ces hydrates de carbone doivent être
;éédoublés, avant leur utilisation physiologique, par des ferments
^•olubles se développant pendant la germination des graines.
[ M. Hérissey nous montre qu'il en est bien ainsi ; il met en évi-
j âence l'existence de tels ferments, et leur individualité. Le nom
[ de séminaêe est donné au ferment ou à Tensemble des ferments
[ ipiî produisent cette hydrolyse. Le mannose et le galactose, for-
! mes dans cette action, ont été caractérisés avec la plus grande
. certitude : le mannose, le plus souvent à l'état cristallisé par iso-
.' lement de son hydrazone, et le galactose, par l'acide mucique,et
I dans un cas même, isolé à l'état cristallisé. Certaines de ses
' hydrolyses se réalisent dans des conditions tellement avanta-
geuses, qu'elles constituent un procédé pratique de préparation
du mannose pur.
La sémin€tëe d'une graine donnée agit, non seulement sur l'al-
bumen de cette graine, mais aussi sur des albumens d'origine
très différente; inversement, un môme albumen peut être digéré
par des ferments empruntés à des végétaux aussi distincts que
possible : Champignons, Légumineuses, Orchidées. Cependant
quoique le processus d'utilisation apparaisse bien comme étant
partout le même, on ne saurait faire digérer toutes les 'mannanes
par une séminnse unique : la séminase des Légumineuses, par
exemple, n'agit pas sur l'albumen des Palmiers. Mais, comme le
îait remarquer très judicieusement l'auteur, il n'y a pas lieu
d'être plus surpris de ce fait, que de voir la diastase de l'orge sac-
charifier l'amidon et rester inactive sur la cellulose.
Dans les graines au repos, la séminase n'existe qu'en proportion
relativement faible; elle augmente beaucoup au cours de la ger-
mination. Enfin, il est à noter que le mannose, qu'on aurait pu
espérer trouver aisément pendant la germination de telles graines,
n'a jamais pu être isolé des organismes vivants ; il faut admettre
qu'il est utilisé, au fur et à mesure de sa formation par la sémi-
nase.
Tels sont, brièvement résumés, les points principaux mis en
lumière dans ce remarquable travail, qui fait le plus grand hon-
neur à son auteur et au laboratoire qui l'a vu naître. J. B.
— 136 —
Supplément de la Pharmacopée hollandaise (1\
La dernière édition de la Pharmacopée hollandaise {Pharmacfh
poea Nedeiiandica, Editio tertio) remonte à i889. Bien que de daie
plus récente que notre Codex de 1884, qui fait encore chez nous
force de loi, on conçoit cependant qu'elle soit devenue insuffî^nte
pour les h'esoins de la pratique pharmaceutique. La publication
de ce supplément, qui d'ailleurs n'ont pas un livre officiel, vient
remédier, temporairement au moins, à cet état de choses en
Hollsinde. La commission de publication était composée de
MM. L. van Itallie, P. A. Vos, C. van Gorcum, C. de Groot,
A. Robertson, H. C. Zeelt.
Le livre contient la préparation, la description et lessai d'un
grand nombre de médicaments non inscrits dans la Pharmacopée,
ou insuffisamment traités dans cette dernière. Il indique la do=*
maxima à employer pour une fois et par vingt-quatre heure?. Il
comprend des tables de réactifs et de liqueurs titrées. On y
trouve l'indication des divers réactifs nécessaires aux examens
microchimiques, la liste des médicaments toxiques, celle deceox
qu'il faut conserver à part et avec précaution. Les auteurs n'oai
pas négligé de donner des renseignements variés touchant h
conduite à tenir dans de nombreux cas d'empoisonnement. H
n'est pas jusqu'aux solutions employées dans les piles usuelles
qui n'aient donné lieu à des indications des plus utiles au prati-
cien.
H. H.
Tableaux synoptiques des Champignons comestibles et vénéneux, ptr
M. Charles Manget, pharmacien-major de 1«^ classe.
Ce livre n'est pas un traité complet destiné aux mycologues
érudits, mais au public, aux instituteurs, aux étudiants, à tons
ceux qui désirent posséder quelques notions de cryptogamie et
connaître d'une façon assez précise les caractères des bons et
des mauvais champignons. Il est regrettable toutefois que l'an-
teur n'ait pas cru devoir apporter plus de soin à la facture scien-
tifique de sa publication. En particulier, les noms latins de
genres et d'espèces ont pris parfois, au cours de l'ouvrage, une
allure qui les rend presque méconnaissables pour les mycologues
et surtout pour les grammairiens.
(1) Supplément op de Sedei'lansche Pharmacopée uitgegiren do^f
het Département Rotterdam der Nederlandsche Maatschappij ter beos^
dering der Pharmacie, 1902. Un premier supplément avait déjà pin»
en 1891.
r
— 137
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
AUoetUion prononcée aux obsèques (T Henri Duquesnel; par
H. E. Léger, président de la Société de Pharmacie de
Paris.
Avant que la tombe ne se ferme sur lui, je viens, au
nom de la Société de Pharmacie de Paris dire, un su-
prême adieu à celui qui fut un de ses membres les plus
idistingués.
i Duquesnel était un de nos plus anciens collègues,
jViais depuis longtemps diverses circonstances et Tétat
rprécaire de sa santé le tenaient éloigné de nos séances.
;Sesamis, ses élèves vous diraient mieux que je ne puis
le faire ce qu'était cet homme de cœur et de devoir,
Iquelles étaient son abnégation, son désintéressement, sa
[modestie, («es qualités étaient alliées chez lui à un grand
Itmourde la profession qu'il avait embrassée. Il Ta mon-
tré alors qu'il dirigeait cette officine du faubourg Saint-
lOenis, déjà illustrée par Vée, son prédécesseur.
I Duquesnel était de ceux qui pensent que le rôle du
I pharmacien ne doit pas se borner à celui d'un prépara-
jtearoud'un marchand. Si la science médicale recherche,
^souvent avec succès, caractérise, distingue et classe les
maladies, son idéal ne doit pas s'arrêter là.
Reconnatti'e une maladie, c'est bien ; guérir ou tout au
moins soulager, c'est mieux. C'est dans la solution de
cette seconde partie du problème qu'apparaît le rôle du
pharmacien dans ce qu'il a de plus élevé. Extraire des
plantes leur principe actif et le présenter au médecin à
l'état pur et toujours identique dans son action, voilà ce
qu'ont réalisé un grand nombre de pharmaciens, dans
le cours du siècle dernier, c'est cette recherche qui a
surtout retenu l'attention de Duquesnel.
Nous le voyons, en 1881, obtenir à l'état cristallin un
corps alors peu connu, la duboisine puis l'hyoscyamine.
— 138 -^
L'ésérine, découverte par Vée, avait rioconvénioit
d'être très altérable et de ne former que des sels amor-
phes, Duquesnel en prépare le bromhydrate bien cris-
tallisé.
De tous ces travaux, dont je n'énumère que les prin-
cipaux, aucun n'a cependant l'importance de celui qae
notre collègue exécuta sur la racine d'aconit. Hottot
avait retiré de l'aconit un corps amorphe, nommé acooi-
tine, mais c'est à Duquesnel qu'était réservé l'honneup
d'obtenir le premier la véritable aconitine cristallisée^
Tous les gens initiés reconnaîtront la difficulté de s(
blables recherches, consistant à retirer quelques centi-
grammes de produit de plusieurs centaines de grammei
de matière inerte et quel produit! une substance
énergique qu'on ne peut l'employer qu'à la dose
quelques dixièmes de milligramme. L'importance decd
travail a valu à Duquesnel plusieurs récom.penses :
prix Barbier, de T Académie des sciences, et le prixOrfibi
de TAcadémiede médecine, qu'il partagea a vecleD'I*^
borde, devenu depuis {membre de l'Académie de méde^
cine et mort récemment. Je ne saurais oublier queDih-
quesnelfut aussi, en 1874, secrétaire annuel de notre So»
ciété et pendant de longues années membre du Con^A
d'hygiène du X' arrondissement. Duquesnel disparaît à
62 ans, à un âge où il pouvait encore espérer vivre; «t
pour lui la vie c'était la continuation des travaux qtt
lui étaient chers, et peut-être la solution de qnelftt|
problème entrevu, car les hommes comme lui ne s'arrC-
tent jamais, et c*est en plein travail que la mort les sor-
prend.
Si quelque chose peut apporter une légère consolatioB
au deuil d'une famille, c'est bien ce fait que, Duquesittl
disparu, son souvenir restera toujours parmi nous et qi»
sa vie, toute d'honneur et de probité, sera pour nos
élèves une leçon et un exemple.
r
- 139 —
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 22 juin 1903 {C. R., t. CXXXVI).
, — Préparation des carbures et des aeétylures acétyléni"
ifuespar Inaction du gaz acétylène sur les hydrures alcalins
M alcaline-terreux; par M. H. Moissan (p. 1532). — En
rBiaintenant le gaz acétylène en contact avec les hy-
;A*ures alcalins à 100% il y a dégagement d'hydrogène
fM formation des aeétylures acétyléniques C*M*.C*H*
(voir ce Journal [6], t. XVIII, p. 36).
— Le Nagana^ le Surra et le Caderas constituant trois
\mtitéB morbides distinctes; par MM. A. Laveran et
iF. Mesnil (p. 1529). — Ces trois maladies sont dues à
iies Trypanosomes. Le Nagana règne en Afrique, le
.Surra aux Indes, le Caderas dans l'Amérique du Sud.
[Ge sont trois entités morbides distinctes, car un animal
Immunisé contre Tune d'elles est sensible aux deux
rtatres.
L — Sur Je dosage du vanadium dans les alliages; par
M. F. NicoLARDOT (p. 1548). — Voir un prochain nu-
jméro in Journal.
I — Sur Véthérijication des kydracides; par M. A. Vil-
►MERs(p. 1551). — L'auteur arrive aux conclusions sui-
jtantes : 1® Téthérification cesse à partir d'une certaine
; dilution; 2^ la limite d'éthérificalion n'est pas indépen-
dante de la température; 3^ les limites d 'et hérification
des hydracides sont différentes.
— Sur r action de f acide abiétique sur les ferments;
\ par M. J. Effront (p. 1556). — Voir un prochain nu-
méro du Journal.
— Sur quelques coTnbinaisons de chlorure dor et de
nridine; par M. M. François (1557). — Le chlor-
aurale C'H*AzHCl.AuCP perd facilement HCl et
donne C*fl*Az.AuCl'. 11 existe également un composé
(C'H*Az)'.AuCP, que l'auteur a obtenu anhydre et hy-
draté.
— 140 —
— Prépcuration des étkers nitreux et nitriqtuê; par
MM. L. BoDVEAULT et A. Wahl (p. 1563). — Voirua
prochain numéro du Journal.
— Sur le stachyose; par M. C. Tanret (p. 1569). -Le
stachyose, sucre signalé dans les crosnes du Japon par
MM. A. de Planta et E. Schulze, est identique aa
mannéolétrose trouvé par Fauteur dans la manne de
frêne [BulL de la Soc. chim., [3], t, XXVII, p. 947j.
— Sur la glycérine du sang au cours : 1" du jeûne ;f à
la digestion des graisses; par M. M. Nicloux (p. 1576).^
L'état de jeûne et l'état de digestion d'un repas de
graisse ne semblent influencer aucunement la p^opo^
tion de glycérine dans le sang.
— Sur les mixtes diode et de soufre; par M. R. Bot-
LOUCH (p. 1576). — Le soufre et l'iode fondus ensemble.
ne donnent naissance ni à des composés définis, ni à des
solutions solides.
— La Maladie des Platanes; par M. J. Beaiteiiï
(p. 1586). — Voir un prochain numéro du Journal.
— Les Résultats de la Photothérapie et la technique à
son application dans le lupus ;p^v M. Finsen (p. 1596).
— Voir un prochain numéro du Journal.
Séance du 29 juin 1903 {C. R., t. CXXXVI).
— Nouveau procédé pour mettre en évidence les o^
ultra-microscopiques; par MM. A. Cotton et H. Mocto5
(p. 1657). — Le but à atteindre est d'éclairer vivemenl
l'objet à étudier par un faisceau lumineux, dont les
rayons ne pénètrent pas dans le microscope. A cet effet,
la disposition adoptée est telle que le faisceau lumineui
subit la réflexion totale sur la lame couvre-objet.
— Sur la liquéfaction anticipée de V oxygène de fair;
par M. G. Claude (p. 1659). — Se basant sur ce qne,
lorsque l'air liquide se vaporise, l'azote se gazéifie aa
début, l'auteur montre qu'en liquéfiant progressivement
l'air on peut obtenir des liquides très riches en oxy-
gène qui constituent les premières parties liquéfiées.
— Sur le dosage volumétrique de V azote nitriq}^;^^
— 141 —
K. Débourdeaux (p. 1668). — Ce procédé est basé sur
raction de Pacide nitrique sur Tacide oxalique. La pro-
portion d'acide oxalique détruit est ensuite déterminée
par un dosage avec MnO^K.
— Préparation des alcools primaires au moyen des
acides correspondants; par MM. L. Bouveault et G. Blanc
(p. 1676). — Voir un prochain numéro du Journal.
— Le Cryptostegia madagascariensis, AscUpiadée
textile; par M. H. Jumelle (p. 1697). — Celte plante
[Lombiro des Sakalaves) est localisée dans le nord-ouest
de Madagascar. Elle fournit une filasse supérieure à
celle de ÏUrena lobata, autre plante textile de la même
lie ; cette dernière étant elle-même supérieure au jute.
J. B.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du 2ii juin 1903.
H. Schmitt (de Nancy), dans une note sur la théocine,
fait remarquer que ce corps participe, au point de vue
expérimental, de la caféine, par son action sur les sys-
tèmes nerveux et musculaire, et de la théobromine, par
son action diurétique très énergique.
Au point de vue clinique, on peut considérer la
théocine comme un diurétique à action rapide mais de
peu de durée.
Elle peut donner lieu à des phénomènes d'excitation
nerveuse chez les sujets prédisposés et à forte dose.
Eniio on doit l'administrer en solutions très étendues
pour éviter de provoquer des troubles digestifs.
M. Rey-Pailhade (de Toulouse) étudie Yaction du
hUu de méthylène. Quand ce produit a été ingéré, il est
capable d'exercer soit dans le tube digestif, soit dans les
tissus eux-mêmes, une véritable action antiseptique.
En effet, si on met en présence une solution de bleu de
méthylène et de la levure de bière, il y a décoloration
— 142 —
immédiate, quand on opère à l'abri de l'air. Qu'on agite
alors la solution avec de l'air, on voit reparaître la colo-
ration. Cette expérience permet de considérer le bleu
de méthylène comme un soustracteur d'hydrogène. II
cède lui-même son oxygène et provoque la déshydro-
génation de la matière vivante.
M. Bardât fait une communication sur les résultats
obtenus dans le traitement de la diathêse ttriqne par la
quinoformine.
Ce produit, préparé par MM. Adrian et Trillat, résulte
de la combinaison obtenue en faisant réagir la base for
mine (ou urotropine) sur l'acide quinique. Cette com-
binaison ne jouissant pas des propriétés des sels et ne
pouvant être assimilée à un qùinate analogue, a recule
nom de quinoformine.
Comme le quinate de pipérazine, la quinofonuine
représente un de ces produits d'association ou de syn-
thèse, dont l'action thérapeutique résulte logiquement
de celle des médicaments qui entrent dans leur compo-
sition. La quinoformine parait être un médicament de
choix dans le traitement des affections diverses qui
sont sous la dépendance de la diathêse urique et en
particulier de la goutte, de la gravelle, des rhumatis-
mes chez les goutteux.
Il suffit, pour obtenir des effets remarquables, d'une
dose de 2 à 4^' par jour. Bien qu'on puisse, sans incon-
vénient, prescrire des doses beaucoup plus fortes [12.
IS*"" et plus par 24 heures), M. Bardet a reconnu qu'il
n'y a aucun avantage à dépasser les doses de 2 à 4^
sauf dans certains cas de goutte où l'on peut donner
utilement o à 68^
Le médicament se prend en cachets ou simplement
dissous dans un peu d'eau.
M. Laumonnier a obtenu des résultats très favorables
dans le traitement des tuberculoses pulmonaires asêcdéeSi
par le phosphite de créosote ou phosphotaL
A la dose de 1 à 2«' par jour, le phosphite de
créosote, donné par la bouche, en capsules, ou en
r
— 143 —
lavements, sous forme d'émulsion, agit manifestement
sur les associations bactériennes pyogènes qui se déve-
loppent dans les lésions tuberculeuses ouvertes. L'amé-
fioration des malades se traduit par la chute de la tem-
pérature vespérale, l'augmentation de poids, la dimi-
nution des sueurs, de la diarrhée, de la toux.
MM. Huchard et Fiessinger communiquent l'observa-
tion de trois malades qui, au retour d'une saison à
Nauheim, ont succombé à des phénomènes aigus
d'hypertension, d'œdème du poumon. Ils signalent, en
conséquence, les dangers des bains carbo-gazeux chez les
cardio-artériels. Nous avons d'ailleurs, en France, des
stations moins éloignées et mieux dotées qui con-
viennent aux cardiopathes.
M. Manquât rapporte un cas d'kéroïnisme chez un asth-
matique. Ce malade, traité au moment d'un accès
d'asthme, par une injection d'héroïne, refusa désormais
de s'en passer. Depuis neuf mois, il reçoit quotidien-
nement une injection d'environ 2™^' 1/2 d'héroïne. Si
l'on essaie de supprimer le médicament, le malade est
pris d'accès dyspnéiques qui mettent sa vie en danger.
L'excitation de l'héroïne est devenue un besoin pour le
centre respiratoire, si bien que, dès qu'on diminue la
dose, les accidents reparaissent. Il est intéressant de
constater que la dose n'a pas besoin d'être augmentée :
jamais on n'a dépassé l'^*''; l'accoutumance fait défaut.
M. Mathieu se demande s'il ne faut pas, dans ce cas,
incriminer le malade plutôt que le médicament.
M. Blondel fait remarquer que l'intoxication par
Théroïne, que l'on substitue volontiers à la morphine
dans la cure de la morphinomanie, fait des progrès
qu'il importe de signaler. On substitue, en somme, un
poison à un autre.
M. Chevalier présente une note sur les principes actifs
rftt muguet.
La convallamarine est bien un toni-cardiaque provo-
quant un ralentissement et une augmentation des bat-
tements cardiaques avec une baisse de la pression san-
n
— 144
guine, contrairement à l'opinion courante. Les doses
toxiques provoquent l'arrêt du cœur en systole.
La convallarine^ qui agit comme purgatif drastique et
irritant du rein, produit aussi une baisse de la pression
sanguine; elle provoque la mort avec arrêt du cœur en
diastole.
Le suc de muguet produit le ralentissement du cœur
avec baisse de la pression; il est toni-cardiaqae et
diurétique.
M. Léon Meunier fait une communication sur FempM
du glycogène dans le traitement de V kypercklorhydrie.
L'amaigrissement, chez les hyperchlorhydriques.
semble dû, en partie, à la mauvaise digestion des ma-
tières amylacées, que Texamen chimique, pratiqué
chez trente malades, a permis de constater.
Si Ton remplace Tamidon par le produit final de sa
digestion, le glycogène, on constate l'augmentation
progressive du poids.
Ferd. Vigier.
FORMULAIRE
Poudre contre le coryza :
Poudre d'amidon 10»'
Acide borique i
Sulfate de bismuih 0,50
Poudre de quinine 0,50
Cette poudre doit être séchée à Tair.
HiRTZ.
Contre la coqueluche :
Eau distillée 120-'
Hydrate de chloral 2
Teinture de belladone LX
Une cuiller à café toutes les heures dans du lait.
Erard.
Lb Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBRll F. LBYfi, ROB CASSBTTB, 11.
r
— 145 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Ifote sur le Quinium; par M. Choay (1).
I. — Le quinium est, comme Ton sait, un extrail
dcoolique qui a la prétention de cumuler les pro-
jetés fébrifuges et toniques des quinquinas. En ima-
ginant cette préparation, Delondre et Labarraque se
proposaient de doter la thérapeutique d'un fébrifuge
plus économique que le sulfate de quinine, alors très
coûteux. Mais ils commirent une grosse imprudence en
d^larant que l'emploi du quinium permettrait en outre
d'ntiliser certaines écorces trop pauvres pour servir à la
Eftbrication du sulfate.
Pour préparer leur quinium, les auteurs ci-dessus,
se basant sur la composition du quinquina rouge de
l'Equateur, sorte très estimée, commençaient d'abord
par faire un choix d'écorces telles^ qu'après mélange en
proportions convenables, les alcaloïdes, quinine et cin-
chonine, soient dans le rapport de deux à un. La
poudre de quinquina, additionnée d'une demi-partie de
chaux éteinte, était alors traitée dans un digesteur par
de l'alcool fort; puis le soluté alcoolique résultant de
cet épuisementétait soumis à la distillation: on obtenait
ainsi un résidu qui, après dessiccation, constituait le
qainium.
C'est un produit solide, de couleur fauve, de saveur
amère, d'odeur aromatique rappelant celle des quin-
quinas, produit dans lequel la proportion des alcaloïdes
doit atteindre 33 p. 100.
En suivant le mode opératoire rappelé ci-dessus, on
obtient facilement des quiniums possédant cette teneur
alcaloïdique et dans lesquels les alcaloïdes ne sont pas
altérés, quoi qu'en disent certains pharmacologistes.
Comme on le voit, les auteurs exigent une teneur alca-
loïdique minima avec une proportion déterminée de
(i) Présentée à la Société de Pharmacie. Séance du 5 août, 1903.
Jwrn. de Pkarm. et de Chim. fl« sfois, t. XVIII. (15 août 1903.) iO
— 146 —
quinine, mais ils ne disent rien des autres principes
extractifs, dérivés tanniques, cendres, etc. Certes, ils se
sont rendu compte de l'altération subie par les prodoits
astringents au cours d'une digestion prolongée en pré*
sence de la chaux; mais les moyens dont ils disposaient
ne leur permettaient pas de mieux faire.
II. — Si Textrait fourni par le procédé de Delondrs;
et Labarraque est doué d'une réelle activité, il n'en vt.
pas de même pour beaucoup de préparations impropre*
ment dénommées quiniums. Parleurs caractères physi-
ques et organoleptiques ainsi que par leur composition,
elles diffèrent complètement du véritable quiniom.
C'est ainsi que leur couleur foncée, noire le plus sou-
vent, les fait ressembler plutôt à des brais qo*}
des extraits pharmaceutiques, et que leur saveur, plus
ou moins amère mais presque toujours désagréable,
ne rappelle nullement Paromé caractéristique des
quinquinas. Il faut reconnaître que ces constatations ne
sont pas heureuses ; on s'explique qu'elles aient servi
de prétexte à certaines critiques. Mais de là à déclarer
que poivre pulvérisé et quinium rendent les mêmes
services à la droguerie, c'est une façon de généraliser
quelque peu sommaire. Il m'a semblé intéressant àe
vérifier si le quinium méritait réellement cette indignité.
Dans ce but, je me suis procuré un certain nombre
d'échantillons commerciaux, choisissant de préférence
ceux qui se recommandaient le plus et par leur origine
et par leur valeur marchande.
III. — Partant de cette idée que la valeur d'un qui-
nium dépend à la fois de sa richesse en principes fébri-
fuges et toniques, j'ai pensé obtenir d'utiles indications
en dosant d'une part les alcaloïdes totaux, d'autre part
les cendres. La différence devait me permettre d'éva-
luer la proportion des autres principes extractifs, c'est-
à-dire de ceux qui jouissent des propriétés toniques.
Afin de faciliter mes recherches et de m'éviter une
séparation des alcaloïdes, qui n^exercent pas tous une
même action thérapeutique, j'ai soumis à l'examen
r
i
— 147 —
pôlarîmétrique les solutions des alcaloïdes mixtes pro-
irenant des divers échantillons. Je me suis placé, bien
mtendu, dans des conditions identiques pour rendre
lies observations comparables. En somme, j'ai mis en
pratique le conseil de de Vrij qui attribue une impor-
buice capitale au signe du pouvoir rotatoire des alca^
Kdes mixtes : « Je n'achèterais jamais de quinquina
pont les alcaloïdes mixtes posséderaient un pouvoir
^tatoire vers la droite. »
F Je rapproche dans le tableau ci-dessous les résultats de
pÉes analyses, en classant les échantillons par richesses
lécroissantes en alcaloïdes mixtes :
S
e
S
00
1
a ^
s
11
•3 .
2 S
OBSERVATIONS
18
s
Ji »•
3 ^
§S^
^E
ë
o
<
0.2
o
-<
o*
N- 1
Brun. Saveur
peu amère.
89,51
traces
10,49
-I-0-20'
K* 2
Brun-foncé
18,1
6,96
14,94
— 0<»24'
Cendres très calcaires,
en partie solubles
dans l'eau.
N- 3
11,5
6,28
22 22
-f-l''24'
—
N« 4
Noir.
10,6
2,2
27;r
-1-0-48'
Cendres peu calcaires,
en grande partie so-
lubles.
N- 5
Brun-rouge.
70,4
1,63
27,97
-|-0»38'
Cendres partiellement
solubles.
Cendres très calcaires,
N' 6
Brun-choco-
en partie solubles
lat.
63,4
3,89
32,71
-0-18'
dans Teau.
N* 7
—
61,9
5,2
32,9
-H)'30'
—
N- 8
Jaune.
58,0
4,0 V
37,96
+ 1-10'
—
N- 9
Brun-rouge.
17,77
2,38
79,85
— 0n4'
—
N- 10
•"■
14.25
0,59
85,16
— 0M8-
"
(1) Nota. — Les solutions renf^
armaient 2 p. 100 d'acide sulfurique,
)roportion d'alcaloïdes correspondant
)oc de solution, sauf cependant pour
n de leur faible teneur alcaloïdiaue,
le quinium 5 fois plus considérable.
eaTolnmes; elles contenaient uae
à i gramme de quinium poar lOi
les numéros 9 et 10 qui, en raiso
représentaient une proportion à
%m% ont été eia-minèes au tube
do 2 dôcim êtres.
Par les chififres qui précédent, on voit : 1** que la
— 148 —
teneur alcaloidique varie de 89,51 à 14,25 p. 100; 2* qn
la proportion de cendres va de 6,96 p. 100 à des trace
Quant à la déviation polarin[iétrique,elle a été frouvi
4 fois lévogyre, variant de— 0** 44' à — 0°18', et 6 fo
dextrogyre, variant de + r24'à + 0^*20'.
• Si l'on se rappelle le titre alcaloidique minimal
exigé par Delondre et Labarraque — soit 33 p. 100-
on est tenté de conclure, à la simple lecture deschiffre
trouvés, que 8 échantillons sur 10 se recommanden
par leur richesse en alcaloïdes. Mais, eifi réalité, i\
s'éloignent des quiniums types par leur teneur en corn
. binaisons calcaires solubles, et surtout par leur dévîi
tion polarimétrique.
En effet, considérons d'abord les échantillons à dévia
tion lévogyre : Les numéros 2 et 6 avec leur faible dé-
viation malgré un titre alcaloidique élevé, avec leu
cendres partiellement solubles, apparaissent pialM
comme des quinines brutes provenant de quinquinas
peu riches en quinine. Quant aux numéros 9 et 10, ce
ne sont que des extraits secs dont la richesse en alca-
loïdes ne dépasse guère celles des bons extraits ordinaires.
Examinons ensuite le groupe des échantillons à dé-
viation droite : Leur faible amertune, malgré une
grande proportion d'alcaloïdes, leur petite quantité de
cendres, laissent supposer que l'on est en présence de
sous-produits de la fabrication du sulfate de quinine. Ce
sont vraisemblablement des quinoïdines, selon Ser-
tûrner, obtenues en saturant les liqueurs mères du sul-
fate soit par un lait de chaux, soit par un carbonate
alcalin, puis reprenant dans certains cas le précipité
par de l'alcool.
Comme on voit, c'est une enquête peu favorable : elle
montre à ceux qui se proposent- de faire des prépara-
tions à base de quinium la nécessité, sinon de fabriquer
eux-mêmes ce produit, du moins de l'analyser. Elle
prouve, en outre, à ceux qui ne veulent pas être dupes
d'une trop grande richesse en alcaloïdes, l'utilité de
l'examen polarimétrique.
r
— 149
IV. — Laissons maintenant de côté ces faux quiniums
|K>ur revenir à la préparation de Delondre et Labarraque,
|ai ne saurait être confondue avec eux et dont la ré-
patation n'est plus à faire. Malgré tous ses mérites,
Bette dernière préparation laisse cependant à désirer,
ioit en raison de l'altération de ses principes astrin-
gents, notamment de Pacide quinotannique, soit en
taison de la présence d'une trop grande quantité de
Résines. Or il est aujourd'hui facile de se prémunir
eontre ces causes d'imperfection dues, l'une, à la cha-
leur et à Toxydation, l'autre, à une digestion trop pro-
longée. Voici comment j'ai essayé de modifier le pro-
cédé primitif : Renonçant tout d'abord à la digestion, je
pratique l'épuisement méthodique à froid du mélange
quino-calcaire. Ce mélange, convenablement effectué,
est additionné d'alcool à SS^'fpuis le tout est brassé dans
un vase fermé pendant un temps variable — d'une demi-
heure à une heure — suivant les masses mises en
œuvre, la température du laboratoire. Après repos, le
soluté décanté sert de liquide d'épuisement pour une
nouvelle charge quino-calcaire contenue dans un second
vase, tandis que le marc du premier vase reçoit de
Falcool neuf. On comprend que, disposant d'une série
de ces vases, après plusieurs passages du même liquide
sur des mélanges quino-calcaires, il soit possible
d'obtenir, d'une part, des solutions alcooliques de plus
en plus riches en alcaloïdes ; d'autre part, des masses
quino-calcaires s'appauvrissant de plus en plus. Il est
à*ailleurs extrêmement facile de surveiller la marche
de l'épuisement.
Les marcs sont débarrassés par aspiration du liquide
qui les imprègne et les solutés alcooliques sont envoyés
à la concentration dans un appareil à vide. Après distil-
lation de la presque totalité de l'alcool, il se dépose un
premier gâteau formé par la majeure partie des alca-
loïdes; on l'enlève, puis on poursuit la concentration.
Les liqueurs aqueuses fournissent alors un second
extrait constitué surtout par les combinaisons cal-
— 150 —
caires des dérivés tanniques, de l'acide quiniqoe, etc.
Enfin les deux extraits, après dessiccation complète,
sont pulvérisés et mélangés intimement : ce milangeeti
le quintum.
J^ai à dessein remplacé l'alcool à 95^, autrefois trte
employé, par l'alcool à 85^ qui permet d'ailleurs mi,
épuisement satisfaisant. Cet abaissement du titrea peut*
être l'inconvénient d'entraîner dans la préparation une
plus forte proportion de chaux, mais il a l'avantage de
faire passer en dissolution une plus grande proportioft
de principes qui sont peu solubles dans l'alcool tris
fort. D'ailleurs, il semble aujourd'hui démontré quel»
présence de certains de ces composés est des plus utiles;
je n'en veux pour preuve que les constatations thén-
peutiques récentes sur les quinates.
Voyons maintenant à quelles compositions répondent:
1^ Les deux extraits successivement obtenus pendant
la concentration ;
2"^ Le mélange final ou quinium.
Le tableau ci-dessous résume les résultats des ana-
lyses :
!•' Extrait
3- —
Quinium
complet.
Jaune pâle.
Très amer.
Jaune. Saveur
agréable
de quinquina.
Jaune pâle.
Saveur
très amère
de quinquina.
S
S
S
(B
-^^
S c
p
|î
'si
«i
OP.
Sh^
^1
•<
•s»
QiS
a
o
<
o.
74,80
1,29
23,91
-2*24'
8,40
31.90
59,70
i,iO
42,80
13,06
44,14
-f40'
OBSERVATIONS
—2*24' Cendres calcair(5.
Gendres très
caires.
û
Il est facile de comprendre que, pour un même quin-
quina, la composition des deux extraits peut présenter
r
— 151
les différences : ces deux extraits, n'étant pas toujours
éparés au même moment, sont, en effet, plus ou moins
pélangés. C'est ainsi que nous trouvons un extrait
iqueux titrant 8,40 p. 100 d'alcaloïdes totaux,alors qu'un
Btre ne litre plus que 1,10. Mais ce qu'il importe de
léterminer, c'est la composition du mélange final, c'est-
^ire du quinium.
' Avec les bonnes sortes de quinquina, que Ton se pro-
pQre facilement aujourd'hui, on dépasse toujours le titre
iinimum exigé par Delondreet Labarraque : la richesse
dcaloîdique oscille, en général, autour de 45 p. 100. La
teneur en principes toniques atteint environ les mêmes
ehiffres.
Le quînium obtenu dans les conditions que je viens
l'indiquer est bie/i formé par une association de prin-
cipes non altérés, ce qui justifie son double titre de pré-
paration fébrifuge et tonique. Il rappelle bien la saveur
Kiractéristique des quinquinas; son amertume, quoique
très prononcée, n'est pas désagréable.
Sur la lactase ; par MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey {i ).
En 1894, E. Fischer, étudiant les propriétés de Témul-
sine des amandes, découvrit que ce produit possédait la
propriété d'hydrolyser le sucre de lait (2). Admettant
^'uiî ferment soluble ne peut agir sur plusieurs com-
posés que si ces composés présentent certaines analo-
gies de structure chimique, il en conclut que le sucre
de lait était une sorte de glucoside, « un galactoside »,
k ranger dans la série des glucosides naturels ou artifi-
ciels dont le dédoublement, par l'émulsine, avait été
observé antérieurement (3).
Il) Communication faite à la Société de Pharmacie (Séance
dtil" juillet).
(2) ËHiL FiscHBR. Einflass der Configuration auf die Wirkung der
Eniyme. — Versuche mit Emulsin; Der, d. d.chem. Gesellschaft ^XXYil,
»90, 1894.
(3) Emil Fiscbbh. Ueber den Einfluss der Configuration auf die Wir-
kung der Enzyme, 111; Ber. d. d. chem, GeselUchofU XXVIII, 1429, 1895
— 152 —
Pour que cette conclusion fût absolument justifiée, il
eût fallu que Témulsine ne renfermât qu'un seul fer-
menl. Car, à supposer qu'elle fût un mélange de plu-
sieurs de ces agents, il restait à savoir si sucre de
lait et glucosides avaient été dédoublés par le mêffle
ferment ou s'ils Tavaient été par des ferments différenti.
Dès 1895, l'un de nous a émis Topinion que le dédoii'
blement du sucre de lait ne devait pas être rapporté I
Témulsine proprement dite (ferment hydrolysant des
glucosides), mais à un ferment spécial, la lactose, accom-
pagnant Témulsine en question dans le produit employé
par le chimiste allemand (1). Il s'appuyait sur ce bit
que, avec une émulsine conservée depuis longtemps
dans son laboratoire, il n'avait pu réussir àhydrolyserle
sucre de lait, alors que, cependant, cette émulsine dé-
doublait encore les glucosides naturels sur lesquels ^a^
tion hydrolysante du ferment des amandes douces aviit
été signalée jusqu'à cette époque.
La même année, nous avons fait deux nouvellei
observations venant à l'appui de cette manière de vob.
La première est relative à la solution obtenue en faisant
séjourner de l'eau distillée sous une culture d'Jiper-
gilltiê niger développée jusqu'à maturité sur le liquide
de Raulin, solution qui, tout en dédoublant tous les
glucosides naturels dédoublés par le produit des
amandes, est sans action sur le sucre de lait (2).
La seconde concerne le suc e^^primé, à l'aide d'ane
forte presse, d'un grand champignon basidiomycëte, le
Polyporuè mlfureus Fr., qui se conduit exactement
comme le liquide d'Asperçilltis (3).
L'interprétation la plus satisfaisante était encore que
Témulsine, telle qu'on la prépare avec les amandes
(1) Eic. BouRQUBLOT. TrBvanx de M. Emil Fischer sar lesTenoeoti
solubles; Joum. de Pharm. et de Chim. [6], II, p. 321 et 375, 1895.
(2) Em. Bourqublot et H. Hérisse r. Sur les propriétés de rémolsiv
des Champignons; Joum. de Pharm. et de Chim. [6], II, p. 435, 1895,
(3) Em. Bourquelot et H. Hérissbt. Les ferments soloblei dn Po^
porus sulfureus Pr., Bull. Soc, myc. de France f XI, 235, 1895.
r"
153 -^
douces, est un produit complexe (1) qui renferme, en
particulier, un ferment hydrolysant du sucre de lait, la
tacfase^ cette dernière n'existant, ni dans le liquide
i^Aaperffillîis, ni dans le suc de Polyporus sulfureus.
Aussi, lorsque, à plusieurs reprises, nous avons com-
paré Témulsine des amandes avec celle des Champi-
gnons, avons-nous fait abstraction de la propriété, que
possède seule la première, d'agir sur le sucre de lait, et
kvons-nous pu dire qu'il ne parait pas exister de diffé-
rence essentielle entre ces deux émulsines, car elles
agissent sur les mêmes glucosides qui, comme nous
Tavons fait remarquer, sont tous lévogyres.
L'émulsine ainsi comprise étant, comme Ton sait, un
ferment très répandu dans le régne végétal (2), les faits
que nous venons de rappeler conduisaient à rechercher,
au moins dans un certain nombre de nouveaux cas, si
eette émulsine est accompagnée de lactase. En second
I lieu, il y avait à se demander si, d'autre part, la lactase
peut exister sans émulsine.
I. — Nos recherches sur le premier point ont porté
sur les semences de quatre Rosacées, amandes amères,
amandes de Pécher, amandes d'Abricotier, semences de
Pommier et sur les feuilles de Laurier-cerise : organes
qui comme l'on sait renferment de l'émulsine.
Tous ces organes : les amandes, après avoir été
mondées de leurs téguments, et les feuilles après avoir
été lavées et essuyées, ont été triturées finement, puis
mises à macérer dans de l'eau chargée de toluène, pen-
dant un temps qui, suivant les cas, a varié de 12 à
24 heures (t= 15-17*). Les macérés ayant été exprimés
et filtrés, on les a fait agir sur le lactose.
Amandes de Pêcher. — Voici en détail, une série
(1) Em. BouaquBLOT et H. HaaissBY. L'émulsine, telle qu'on l'obtient
&^ec iei amandes, est un mélange de plusieurs ferments ; Soc. de Bio-
logie, 1903, p. 219.
(2j H. HéûssBY. Recherches sur l'émulsine; Thèse de Docl, univers,
[^hamaeie), Paris, 1899.
^
154 —
(Inexpériences portant sur le macéré d'amandes de
Pêcher (macération de 24 heures).
1 . Macéré cru 50*»"» 2. Macéré porté à iOO*.. 50«s
Lactose 5?^ Lactose ^
Toluène Ooms^g Toluène ¥^fi
3. Macéré cru 50»™* 4. Macéré porté 4 iOO'.. 50*»*
Eau : Q. S. pour at- Eau : Q. S. pour at-
teindre les volumes teindre les volumes
précédents. précédents.
Toluène 0o"»8,r) Toluène 0«»».5
Tous ces mélanges ont été maintenus à l'étuve à
35-40® pendant trois jours, en ayant soin de les agiter
de temps en temps. Puis on a analysé chacun d'eux, la
comparaison des résultats devant permettre de voir s'il
y avait eu hydrolyse du lactose dans le n*" 1.
Pour cela, on a eu recours à deux procédés : le pro-
cédé au polarimètrc et le procédé Fischer. Le premier
repose sur ce fait que le mélange des produits d'hydro-
lyse du lactose : glucose et galactose, possède unpouvoir
rotatoire plus élevé que celui du lactose qui leur a
donné naissance; en sorte que si le lactose d'une solu-
tion est dédoublé par un ferment soluble, la rolatioD
droite de cette solution doit augmenter. Le second
repose sur la propriété que possèdent ces mêmes pro-
duits d'hydrolyse de donner, avec l'acétate de phényl-
hydrazine, des osazones insolubles dans l*eau bouil-
lante, tandis que Tosazone du lactose est soluble.
Avant d'être soumis à ces essais, les mélanges ont été
portés d'abord à 100®, puis ramenés à la température
ordinaire et filtrés. Le tableau suivant résume les résul-
tats obtenus :
Osazones insolaMM
Rotation observée {l = 0*,S) dans ean booillaate
NM a = +10-48' 2«r',43
N« 2 a = + 9-50'
N- 3 a = — 0- 6' OP-,29
N- 4 a == + 0- 4'
Les deux procédés ont donc donné des résultats
positifs et concordants. On peut voir, en eflfet, que la
rotation primitive de la solution n*' 1 a augmenté de
— 133 —
*%\ et qu'il s'est forme, dans cette solution, une quan-
nté de glucose et de galactose qui a fourni 2»',14 d'osa-
tones insoltîbles dans Teau bouillante^
Amandes d'Abricotier. — La macération dans Teau,
shargée de toluène, de ces amandes pilées n'a duré que
|2 heures. Quand aux essais, ils ont été effectués exac-
tement comme les précédents.
En voici les résultats :
Osaxones insolables
Rotation (l = 0*,2) dans ean boniUante
N» 1 a = 4-10*22' 2^,23
«• 2 a = +10*00'
N* 3 a = — 0M2' iPr^-^OO
N* 4 a == -f 0- 2'
Il y a donc eu également hydrolyse du lactose dans
la solution n" 4, puisque sa rotation primitive a aug-
Buenté, comme il est aisé de le calculer, de 36 minutes
rt que cette solution a fourni i*?%23 d'osazones inso-
lubles dansTeau bouillante, à rapporter aux sucres pro-
venant de l'hydrolyse.
Amandes amères. — Mêmes essais que ci-dessus,
kmacération n'ayant duré aussi que 42 heures. Résul-
tats :
Oàazones insolubles
Rotation (/ = 0*,2) dans eau bouillante
N' 1 a = +11«44' iKTM
N* 2 a = 4-10*42'
N» 3 a = 4- 0»40' 0P",39
N- 4 oc = + 0-52'
L'hydrolyse du lactose est ici accusée par une aug-
mentation de rotation de la solution n* 1, atteignant
iM4', et par une proportion d'osazones insolubles,
dépassant de 1»'',42 celle du mélange témoin.
Semences de Pommier. — La macération a duré
20 heures et les essais ont été effectués comme les pré-
cédents, sauf qu'on n'a employé que le procédé au
polarimètre.
Rotation (/ = 0",2)
N- 1 a = +11M4'
N« 2 a = -H 9*36'
N* 3 a = -f 0*14'
N»4 a = - 0- 6'
i
156 —
L'augmentation de la rotation dans la solution n* f
a été ici de 1^18'. Il y a donc eu aussi hydrolyse du lac-^
toseet,môme, hydrolyse plus accentuée que dans les casj
précédents.
Feuilles de Laurier-cerise. — Nos premières ex;
riences, effectuées avec une macération de
pilées, et de la même façon que celles qui vienne
d'être exposées, ayant donné des résultats négatif
nous avons jugé nécessaire de les reprendre eii|
employant non plus une macération de feuilles, ma
les feuilles elles-mêmes.
On sait» en effet, que Témulsine est précipitée parle|
tannin, et les feuilles de Laurier-cerise renfermant \
petite quantité de ce composé, on pouvait craindrez
le ferment ne fût resté sur le filtre à Tétat de combinanJ
son insoluble. On pouvait d'ailleurs craindre aussi quel
Témulsine ne fût simplement fixée sur le tissu,
cela paraît exister dans les Lichens, ainsi que Ti
observé l'un de nous (1), ce qui eût conduit au mê
résultat.
On a donc pilé aussi parfaitement que possible la]
feuilles de laurier-cerise avec deux fois leur poidtl
de sable lavé et séché, et c'est la poudre ainsi obte-
nue qui a été employée. Rappelons que rémulsineJ
même en présence du tannin, ne cesse pas d'être ac- j
tive (2).
^qofll
Feuille piléo 3ffr
Solution de lactose
à 20 p. iOO 30«»»
Eau 30'-3
Toluène
2. Feuille pilée 3*^
Eau.
On porte à 100* et Ton
ajoute après refroi-
dissement :
Solution de lactose
à 20 p. 100
Toluène
»^
30«i
(1) H. Hbrissby. Sur la présence de l'émulslne dans les Lichens «C
dans plusieurs Ohampi gnons non encore examinés à ce point de rae;
Bull. Soc, mycol. de France, XV, 44, 1899.
(2) L. GuioNARD. Sur la localisation, dans les amandes et le Lan-
rier-cerise» des principes qui fournissent Tacide cyanhydriqQe; Josra.
de pharm. et de chim. [5], XXI, 289, 1890.
r'
— 157 —
I. Feuille pilce 3«r 4. Feuille piiée S»'
Sau 60««* Ean GOo"»»
Tolaène On porte à 100% on
laisse refroidir.
Toluène
On a mis ces mélanges à l'étuve à 30-31 "* pendant
I jours ; puis on les a filtrés après avoir ajouté, à chacun
reux, i«^ de noir animal. On a obtenu au polarimètre
^=0-, 2).
N* 1 « = -H 9-52'
N» 2 a = + 9*56'
N* 3 a=:+ V
N* 4 a = 4- 4'
I II y n*a donc pas eu d'augmentation de la rotation
ians le mélange n"" 1 et, par conséquent, pas d'bydro-
qfse. Ce mélange n'a d'ailleurs pas fourni d'osazone
Insoluble à chaud.
I En prévision de ce résultat, et pour que les expé-
riences fussent en tous points comparables, on a cru
levoir vérifier, dans le même temps, l'activité de Témul-
iKne sur un glucoside. On l'a fait sur Tamygdaline
somme il suit :
k. Feuille pUée 3?' 2. Feuille pilée Ssi*
'' Solotion d'amygdaline Eau 30«n3
! à 4 p. 100 aO©»» On porte à 100°, et l'on
Eau 30«™3 ajoute après refroi-
Toluène dissement :
Solution d'amygdaline
à 4 p. 100 30««s
Toluène
Au bout de 7 jours à 30-31% ces mélanges ont donné
au polarimètre (1 = 0,2).
n- 1 : a = — 50', n- 2 : a = — 1-16'.
La rotation a donc baissé de 26'. Un essai à la liqueur
cuivriqueaccusait,d' autre part, la formation de 0«%10de
glucose dans le n** 1 . Les feuilles de laurier-cerise ren-
fermaient donc bien de l'émulsine, mais, comme on le
voit, en faible quantité.
II. — Nos recherches sur le second point ont été faites
- 158 —
avec les grains de képhir, sorte de levure employée,
comme Ton sait, par certaines peuplades, à la fabrica-
tion d'un lait fermenté, et qui, d'après Em. Fischer^
renfermerait un ferment solubie hydrolysantdu lactose
On a opéré à l'aide de ce produit broyé au mortier, de
on a étudié l'action, comparativement, sur le lactose
solution à 10 p. 100 (5*' de grains de képhir pour 5*'
lactose) et sur Tamygdaline en solution à 2 p. 100(5*'
grains de képhir pour i^' d^amygdaline) ; le toi»
étant toujours employé comme antiseptique.
Les essais ont été effectués après 2 jours d'expositia
à Tétuve à 30-32\ Ils ont confirmé les données de K»*
cher. Il y avait, en effet, augmentation de rotation
mélange lactose-képhir, et production, par conséqueni^
dans ce mélange, des produits de dédoublement dulao^
tose ; ce qui a encore été vérifié par le procédé à la phé-
nylhydrazine. Par contre, le képhir a été sans action
aucune sur Tamygdaline.
Conclmions, — En résumé, il ressort, de Tensemble
des expériences qui viennent d'être exposées, que Foft
peut rencontrer : l"* la lactase accompagnant l'émulsine
(amandes diverses de Rosacées); 2"* l'émulsine sanslao^
tase [Aspergillus niger^ Polyporus êulfuretis^ feuilles de
Laurier-cerise), et 3**, enfin, la lactase sans émulsine
(levure de képhir) : tous ces faits sont d'accord avec
l'hypothèse de l'individualité des deux fermants.
Sur un procédé pour enlever les taches cTacide picrique;
par M. J. BooGAULT.
Ce procédé est basé sur une réaction connue dt
l'acide picrique : celle des sulfures alcalins, qui réduitt
au moins partiellement, les groupements AzO* enÂzIl*.
J'ai pensé que le nouveau composé, ainsi formé,
serait peut-être un colorant moins tenace que l'acide
picrique. C'est ce qui a lieu, en effet, et les sulfures
alcalins deviennent un excellent adjuvant pour enle-
ver les taches produites par cet acide.
r
— 159 —
Il suffit de frotter la tache pendant quelques ins-
lants, une minute environ, avec une solution de mono-
nlfare ou de polysulfure alcalin (solution pour bain de
Barèges, par exemple), et ensuite de laver au savon et
Feau. La tafche disparait ainsi très rapidement.
Nota. — Il faut avoir soin d'enlever l'excès de sui-
es alcalins par des lavages suffisants, car ces sul-
s donnent, au contact des métaux usuels, des sul- *
s noirs qui tachent fortement la peau. Si ce fait se
iduisait, l'emploi de quelques centimètres cubes
'eau oxygénée (à 40 volumes) acidulée parHGl, enlève-
pii aussitôt ces sulfures en les transformant en sulfates
ables.
t
àxAoclave à /onctions multiples; par M. A. Pârmëmtier,
; correspondant de la Société de Pharmacie de Paris.
! Cet appareil a été combiné par Tauteur sur des indi-
batioDs d'un confrère, M. Léchappé, de Montolieu.
I II peut, sous un volume restreint, servir comme alam-
kc, en même temps que comme autoclave stérilisateur,
|olvérisateur et vaporisateur d'antiseptiques : de là le
pom d' a Utile Protée » donné par l'auteur.
i 11 se compose : d'une chaudière close, pourvue de
lllvers accessoires : tuyau de vidange, soupape de su-
l«té, manomètre, niveau d'eau, et de deux ouvertures
pouvant se fermer par des bouchons à écrou. Dans cette
iehaudière, qui repose directement sur un fourneau,
^onge une autre chaudière cylindrosphérique sur-
montée d'un chapiteau amovible. Ce chapiteau porte au
sommet une ouverture fermant par un bouchon à écrou ;
I l'intérieur de ce chapiteau on peut placer à volonté
un chapiteau rectificaleur à plateaux contrariés et dont
la base repose dans une collerette formant joint hydrau-
lique en haut et sur le pourtour de la chaudière.
Il comporte un robinet aiUomatique, qui s'adapte sur
fe tuyau partant >de l'ouverture supérieure du chapi-
teau, un ou plusieurs réfrigérants communiquant entre
— 160 —
eux et un ou plusieurs cylindres clos pouvant résistera
cinq atmosphères et munis d*ouvertures se fermant à
volonté pour des tampons écrous. Ces cylindres ser-
vent comme récipients de passage ou comme étuveors
et renferment des organes amovibles qui seront décrits
quand nous rendrons compte de leurs fonctions
Tout le système peut être installé à demeure fixe, (m
monté sur chariot. |
Applications. StériliBation par vapeur sèche. — Les
objets à stériliser sont placés dans la chaudière inté-
rieure hermétiquement close, la chaudière extérieuit
génératrice de vapeur ayant sa soupape de sûreté gra-
duée pour la température à obtenir; la pression corres-
pondante sera d'ailleurs surveillée par le manomètre
Stérilisation par la vapeur sous pression. — Les
objets de moyenne dimension à étuver sont placés dans
la chaudière intérieure qui communique par un tube
en point d'interrogation avec la chaudière extérietut
génératrice de vapeur surchauffée. Les objets volumi-
neux sont placés dans les étuveurs ou dans une étnn
de grandeur appropriée oiî Ton dirige la vapear su^
chauffée qui se dégage des deux chaudières mises ea
communication.
Désinfection par antiseptiques volatils. — Soit par
exemple la désinfection au moyen de l'aldéhyde fo^
mique. L'aldéhyde en solution à 40 p. 100 additionnée
de 200»' de chlorure de sodium ou de calcium par lilrt
de solution formique, est placée dans la chaudière inté-
rieure. Quand le manomètre marque trois atmosphères
on ouvre le robinet de dégagement pour lancer dans'
le laboratoire à travers une cloison, ou dans les étu-
veurs, Taldéhyde régénéré.
Désinfection par antiseptiques volatils combinés à b
vapeur d*eau sous pression. — On procède comisc
dans la désinfection par antiseptiques volatils seuls,
mais en même temps on fait passer du générateur daoi
les étuveurs la vapeur d'eau sous pression.
Cuisson à haute température et sous pression. -
r
— 161 —
Les objets à cuire sous pression ou les conserves ali-
mentaires sont rdpartis dans la chaudière intérieure et
lans les étuveurs où la vapeur sous pression est en-
royée de la chaudière extérieure génératrice.
Pulvérisation d'antiseptiques. — En utilisant le jet
^e vapeur de la chaudière génératrice» on peut adapter
k la chaudière intérieure garnie d*un antiseptique, un
^Ivérisateur à angle droit ou tout autre système.
El Distillation. — Les chaudières étant reliées aux ré-
|kigérants, la distillalion s'eiïectue dans TUlile Protée
ommc dans un alambic ordinaire susceptible d'être
isposé pour les distillations fractionnées, rectifica-
tions, etc.
I Déplacement et lixiviation à chaud et à froid. — Les
iabstances ou objets à lixivier sont mis sur un plateau
nerforé place au fond de la chaudière intérieure où le
liquide lixiviateur arrive par en haut; un tube de vi-
dange placé au fond, sert a l'évacuation du liquide, les-
sive ou teinture. Dans la lixiviation h chaud, la chau-
dière extérieure fait bain-marie.
Stérilisation de Teau. — Par une disposition spé-
jciale originale qui permet le remplissage et la vidange
automatiques de la chaudière intérieure, l'appareil
réalise la stérilisation de Tcau et la pasteurisation des
vins d'une manière continue et presque sans surveil-
lance.
Les deux chaudières communiquent ensemble. Le
Chapiteau est traversé par un tube plongeur qui porte
ittn robinet à manette. Celle-ci est commandée par la
lige d*un piston logé dans un corps de pompe auquel
aboutit la vapeur de la chaudière génératrice. Lorsque
la tension qu'on a prévue ({lans le réglage du ressort du
piston est atteinte, le piston chassé pousse lamanette, le
robinet s'ouvre, la pression fait monter Teau dans le tube
plongeur d'où elle passedansdes serpentins réfrigérants.
Quand la tension de vapeur diminue, le piston revient
en arrière, le robinet se ferme, l'eau arrive de nouveau
à l'appareil par une tubulure fermée par une soupape,
Journ. de Phurm. et de Chift. A* kéR'K. t. .WIII. ^15 août 1903.J H
162 —
"1
quand le niveau de l'eau est suffisant dans la chaudière.:
La vapeur atteint de nouveau la tension prévue pour
le fonctionnement du piston à robinet, l'appareil sa
vide pour se remplir encore automatiquement, et aiosu
de suite d*une manière continue. j
L'appareil d'essai, chaude pendant deux heures avei
2**** de charbon de bois, a produit 10 litres d'e;iu stéri-
lisée avec une chaudière de 1 litre de capacité.
Appareil à concentrer dans le vide par raréfactki
des vapeurs. — Les chaudières sont disposées comau
pour la stérilisation de l'eau. La tubulure du ploogeor
est en communication avec un tuyau réservoir, l'autre
tubulure du chapiteau communique avec le récipient
dans lequel se trouve la substance à concentrer. Li
tuyau déversoir peut aboutir h une chaudière formaol
bain-marie autour du récipient si la substance napasi
redouter l'action de la chaleur.
Quand la pression est suffisante, le robinet autom»*
tique s'ouvre, l'eau contenue dans les chaudières
s'échappe par le déverseur. Puis le robinet automi^
tique se ferme, un vide relatif se fait et un appel d'ii
et de vapeurs se fait par l'autre tubulure qui aboulil
au récipient.
Pasteurisation des vins et des liquides fermentes. -
Le chapiteau de l'autoclave est remplacé par une bou-
teille métallique munie d'un régulateur enfermé dans
une boite à minces parois et dont la branche libre
actionne deux clapets. La chaudière extérieure con-
tient de l'eau, la chaudière intérieure reçoit le liquide
à pasteuriser.
Quand le thermomètre marque le degré voulu, on
desserre légèrement les clapets par la vis de rappel. Li
température se maintenant aux environs du degrj
désiré, le débit compensera l'arrivée du vin. L'arrivée
du vin serait elle-même modérée parle régulateur qui»
par abaissement de température, fermerait les clapets.
-r--
163 —
REVUES
Pharmacie.
Essai deThuile de foie de morue ; par M. W iebrlitz (1).
— Uans cet article, Tautenr passe en revue un certain
nombre de réactions inscrites dans la Pharmacopée
l^Uemande (4*" édition), pour l'essai de l^huile de foie de
^«lorue, ce qui lui donne Toccasion d'émettre à ce sujet
quelques remarques intéressantes.
Parmi les procédés d'identification, la Pharmacopée
donne la réaction de Kremel : XV gouttes d'huile
mélangées avec III gouttes d'acide azotique fumant
donnent lieu à la formation d'une teinte rose feu qui,
plus tard, passe au jaune citron : d'après M. Wiebelitz,
le temps nécessaire pour le changement de teinte est
assez long, souvent quelques heures, d'autant plus long
que l'huile est plus ancienne; avec des produits pré-
parés depuis plus d'un an la teinte reste jaune brun et
ne passe pas au jaune.
D'après la Pharmacopée germanique^ si on mélange
2*"* huile, l'^"' acide nilrique fumant et l^"' eau, l'huile
ne doit pas se solidifier môme au bout de un ou deux
jours; cette réaction exclut la présence d'oléine et par
suite l'addition d'huiles étrangères riches en oléine
(olive, sésame, etc.). L'auteur a observé que cet essai
était trop rigoureux; des huiles parfaitement authen-
tiques subissent un commencement de solidification.
Les limites assignées pour l'indice d'iode (i40 à 152)
sont trop étroites; des huiles absolument pures avaient
un indice d'iode égal à 156 : ce nombre pourrait être
admis comme limite supérieure.
L'indice de saponification maximum 196, tel qu'il est
inscrit dans la Pharmacopée germanique paraît justifié
d'après les recherches faites à ce sujet. h. c.
(1) Zur PriifuDg des Lebertrans. Phannaceulische Zeitung^ 1903,
p. 3«3.
— 164 —
Réaction permettant de distinguer rhéroine del»
morphine; par M. Maxseau (4). — L'auleur a fait con-
naître diverses réactions de rhexaméthylène-tétramine
[urotropine] en solution sulfurique, vis-à-vis des alca-
loïdes de Topium, permettant de distinguer entre eux et
très aisément ces divers alcaloïdes.
Il annonce que la dissolution de Turotropine dans
Tacide sulfurique permet également de différencier
l'éther diacétique de la morphine [héroïne) de la mor-
phine elle-même.
On sait qu'on obtient :
\NQ(^\9i morphine, une coloration violette passant ao
bleu;
Avec Vapomorphine^ une coloration brun violacé »
fonçant avec le temps;
Avec la codéine^ une coloration bleu de Prusse pas*
sant au vert foncé ;
Avec la na?^céiney une coloration jaune safran, tirant
au brun;
Avec la papavérine, une coloration lilas, passant au
violet foncé ;
Avec la narcotine, une coloration jaune d'or assez
persistante ;
Avec la thébaîne, une coloration jaune verdâtre.
Si Ton prend 2^°^ d'une solution d'urotropine dans
l'acide sulfurique à 10 p. iOO et qu'on ajoute une par-
celle d'héroïne, on obtient immédiatement une colora-
tion bouton d'or, passant au jaune safran et finalement
au bleu foncé.
Cette réaction est intermédiaire entre celle produite,
dans les mêmes conditions, par la narcéine et par la
narcotine, mais suffisamment différente pour ne pas
confondre ces diverses substances; en outre, elle varie
si à la place de Thexaméthylène-télramine on emploie
Taldéhyde formique.
Dans ces conditions, en effet, les réactions obtenues
(1) liiUlelin de la Société de Pharmacie de Bordeaux, 1S03, p. l^î*
r
165 —
«oit avec Théroïne, soit avec la morphine, se con-
fondent.
A. R.
Préparations à Textrait de Cannabis indica; par
11. OscÂR VAN ScHOOR (1). — Ayant eu à préparer la
potion suivante :
R. Extrait de chanvre indien Is**
Eaa distillée 180»'
Sirop simple 25^'"
il a d'abord opéré de la façon suivante : on a dissous Tex-
itraitdechanvre indien danslO<)^'^d'éthersuIfurique,ajouté
le sirop, puis au moyen de Teau et de gomme arabique
fait un mucilage, dans lequel on a incorporé la solution
éthérée de l'extrait ; on a ensuite évaporé Téther au bain-
marié. La potion était parfaitement homogène.
Une autre fois, il a essayé le procédé suivant plus expé-
iditifetqui lui a donné les mêmes bons résultats. Il a
dissous Textraitdans Téther et il a mélangé la solution
éthérée à la quantité nécessaire de poudre de gomme
pour obtenir un mucilage. L'éther étant évaporé, il a
achevé la potion delà façon ordinaire, sans qu^il fût
nécessaire de passer par le bain-marie.
Depuis longtemps l'auteur fait une trituration au 10®
d'extrait de chanvre indien préparée comme suit :
R. Extrait de chanvre indien i partie
Ether salfariqae 10 parties
Sacre de lait 9 »
Dissolvez l'extrait dans l'éther, ajoutez peu à peu le
sacre de lait en triturant bien etlaissez évaporer les der-
nières traces d'éther en étendant la masse sur une
assiette.
11 prépare delà même façon la trituration au 10' de
cannabine et il obtient toujours des triturations d'une
homogénéité irréprochable.
A propos de trituration au 10" et au 400® de produits
(i) Commuoication faite à la Société de Pharmacie d'Anvers, séance
^ mai 1903, d*aprës Journ. de Pharm. d* Anvers.
— 166 —
extrêmement toxiques, tels que digitaline, aconiline,
strophantine, etc., que l'on emploie couramment dans
les officines, il attire l'attention des praticiens sur li
nécessité de faire ces triturations d'une façon très soi-
gnée. A toutes les triturations d'alcaloïdes, il mélange
i à 3 p. 100 de carmin, et il pousse la trituration aa;
mortier jusqu'au moment où à la loupe la irituratioa '
présente une coloration rosée homogène, sans points
blanchâtres ni rosés.
A. R.
L'extrait frais de bile de bœuf ; par MM. E. Halle et
A. TouBET (1). — Les auteurs de ce travail, l'un phar*
macien, l'autre vétérinaire, frappés de la façon rudi*
mentaire dont on prépare Vexti^ait de fiel de hœuf^ une
des rares préparations d'origine animale qui figurent
au codex, ont pour but de montrer Timportance do
choix de la bile, et la nécessité d'une préparation
rationnelle et moins barbare; ils étaient mieux qua«
lifiés que n'importe qui pour résoudre le problème.
Voici quel est, en effet, le procédé indiqué par le for-
mulaire légal : c( Vésicules biliaires de bœuf très récen-
tes... Q. V. Faites une ouverture aux vésicules, laisseï
tomber la bile qu'elles contiennent sur une étoffe de
laine ; recueillez le liquide qui passe et faites-le évapo-
rer au bain-marie en consistance d'extrait ferme.» On
ne s'occupait donc, ni de savoir quels étaient les états
pathologiques possibles du foie de Tanimal, ni si l'ou-
verture des vésicules n'introduisait pas, dans le liquide
des matières organiques étrangères, ou si Tévaporalion
au contact de Tair ne modifiait pas la composition de
la bile, ni si cette filtration à travers une étoffe de laine
n'enlevait pas de principes actifs.
Un premier principe posé parles auteurs est : qyiil t^
absolument nécessaire que le préparateur soit présent «*
moment où la bête est abattue^ et examine avant de la déta-
cher y non seulement la vésicule elle-même mais encore If
(I) Office central de Vëdilion,
r^
— 167 —
ne de ranimai. Oq recherche si Torgane est normal ou
ien s'il porte la trace d'une des différentes affections
épatiqnes : Victèrey assez rare chez le bœuf ; la congés-
im, Yhépatite avec abcès consécutifs et augmentation
B volume du foie; la cirrhose^ assez rare; la dégéné-
tteence amy laide, consécuii\e à un état cachectique,à un
lauvais régime, à Tusage trop prolongé de Talimenta-
ion parles drèches ; la tuberculose, qui n'envahit gêné-
aleuient le foie que lorsque Torganisme est tout à fait
iris; les calculs biliaires contenus soit dans la vésicule,
ioit dans le tissu hépatique, en si grand nombre dans
ts foies pierreux. On s'assurera de Tabsence des para-
itcs : Distoma hepaticum (grande douve) ; Distoma lan-
Kv/a^i^m (petite douve) ; Echinococcus polymorphu^ (état
trvaire ou hydatique du tœnia échinocoque du chien) ;
ïe parasite peut exister en grande quantité.
Dès qu'on a constaté que le foie ne présentait aucune
lare, on détache la vésicule de la façon suivante : liga-
turer le canal cystique à trois ou quatre travers de doigt
de la vésicule, avec un catgut ou une soie aseptique,
fuis sectionner le canal à quelque distance delaliga-
hireavec un bistouri flambé. Cette opération doit èlre
tûte aussitôt après la mort de l'animal.
La vésicule est ensuite portée au laboratoire où elle
est lavée à l'eau savonneuse, puis à l'eau bouillie. Une
incision de 3 à 4*^ de longueur est faite, avec un bistouri
flambé, à 2*" environ du fond de la poche et le liquide
qui s'écoule est reçu direclementdans le ou les vases où
devra se faire Tévaporation et qui auront été préalable-
ment stérilisés. Aussitôt vidée, la vésicule sera ouverte
complètement et on recherchera si elle ne contient pas
de calculs, libres ou incrustés dans la muqueuse : dans
cecas rejeter la bile. On procède alors à l'évaporation de
la façon suivante : la bile est divisée, au moyen de pi-
pettes stérilisées, dans de larges verres à fond plat qui
ont été eux-mêmes stérilisés. La couche du liquide ne
dépassera pas 3™™ d'épaisseur ; puis ces vases seront
rangés sur les divers étages d'un support et placés sous
— 168 —
une cloche à acide sulfurique. Une fois le vide fait, b
lemps nécessaire à Tévaporation varie de six à huit
heures. Les avantages de ce procédé sont tropmuih
festes pour qu'il soit utile de les préciser davantage.
Cet extrait se prêtera très bien à la forme pilulaireel
les pilules pourront être toluisées ou kératinisées pour
les soustraire au contact de l'air. Mais on peut aussi
pousser jusqu'au bout la dessiccation dans le vide salfii*
rique et obtenir une « poudre de bile » parfaitemeul
desséchée sans le concours de la chaleur. Cette poudre
est de couleur variable et va du jaune gris au jaune
vert, toujours moins colorée que la bile ou l'extrait ;
elle est complètement soluble dans Peau ; sa saveur est
amère,légèrement sucrée ; répandue dans Tair elle pro»
voque Téternuement.
G. P.
Chimie appUqnée.
L'émeri en Grèce et en Turquie (i). — Il y a deux ans
une Compagnie américaine avait proposé au gouverne*
ment grec de lui acheter 7.000 tonnes d'émeri par an,
pendant dix ans à i06 fr. 50 la tonne, mais l'arrange-
ment ne s'est pas conclu.
La consommation totale annuelle d'émeri deKaxos
est de 5.000 à 6.500 tonnes. Sur celte quantité les États-
Unis prennent de 4.500 à 2.000 tonnes et l'Europe, de
4.000 à 5.000 tonnes. Les mines de Naxos n'ont jamais
été affermées.
La Turquie possède des mines d'émeri dans le voisi-
nage de Smyrne. Quelques mines appartiennent au gou-
vernement, mais beaucoup sont des propriétés locales.
Le total des exportations annuelles de pierre d'émeri
de Smyrne varie entre 17.000 et 20.000 tonnes dont
10.000 tonnes vont en Amérique et le reste en Europe.
La proportion de corindon constatée dans l'émeri turc
varie entre 40 et 57 p. 100, à l'exception de la pierre
(1) U, s. Cons. Heps, janvier 1902; d'après MoniL scienlif.
— 169 —
|KuIuk qui passe pour en renfermer environ 37 p. 100»
)ans la pierre de ?]axos, la proportion de corindon
indraif 60 p. 100.
prix de la pierre de Smyrne varient suivant la
Jité entre 2 livres sterling 16 shillings et 4 livres ster-
g la tonne.
la sortie de la mine, la pierre d'émeri turque ne
ni pas de traitement; tout se borne au triage à la
in; elle n'est jamais ni lavée ni broyée.
jC platine dans la Nouvelle-Galles du Sud (1). — Quoi-
le platine soit connu pour être plus ou moins
ondant dans la Nouvelle-Galles du Sud, on n'en retire
16 des quantités limitées; en effet, en 1900, la produc-
n totale s'est élevée à 330 onces d'une valeur de
,007 livres sterling; la grande difficulté réside dans la
été de l'eau dans les districts où Ton trouve le métal,
riui-ci est presque blanc d'argent et ne se rencontre
Tétat natif qu'allié au fer, à l'iridium, à l'osmium et
très métaux rares. Il se présente habituellement sous
rme de grains ou d'écaillés, quelquefois en morceaux
réguliers ou pépites et rarement en cristaux ; cepen-
^nt un cristal cubique de platine trouvé àFifîeld,et
Dtuellement au musée géologique de Sydney, mesure
resque trois seizièmes de pouce.
On rencontre exclusivement le platine sous forme
arséniure dans la sperrytite; celle-ci se présente sous
^rme de très petits cubes ou de cristaux cubo-octaédri-
ues de couleur blanche et striés de noir.
Le platine compact ne s'amalgame pas à froid avec le
mercure, de sorte qu'on peut le séparer facilement de
or au moyen du mercure.
Ce métal, si employé dans les laboratoires sous
t>rme de creusets, capsules, cuillers, spatules, en fil et
>n feuilles, tend à devenir de plus en plus industriel en
^ison de Félévation de son point de fusion, de son in-
'^, Journal of ihe Society ofArts, mai 4902 ; d'après Monit. scientif ,
«ntier 1902.
1
i70
solubilité dans les acides et de sa résistance aux agents
atmosphériques.
Le coefficient de dilatation du platine est presque le
même que celui du verre; de sorte que ce métal est très
employé dans la construction des lampes électriques à
incandescence pour relier le fil de cuivre extérieur au
filament de carbone.
Le platine est aussi d*un usage des plus répandas
dans la fabrication des clés de contact télégraphiques.
Un autre usage important du platine, surtout aux
Ëlats-Unis, se rattache à Tart dentaire; les crochets
par lesquels les dents artificielles sont fixées à la plaque
sont faits en platine; c'est, en efTet, le seul métal connu
qui convienne à cet usage et qui résiste à la température
à laquelle les dents sont soumises.
Dans la fabrication deTacide sulfurique, les alambics
employés pour la concentration de l'acide brut sont le plus
souvent aujourd'hui en platine allié à 3 p. 100 d'iridium.
Le platine s'emploie aussi en bijouterie; il est devenu
très à la mode depuis plusieurs années et il est utilisé
malgré son prix élevé dans la joaillerie pour faire res-
sortir l'éclat des pierreries.
Les autres usages sont la préparation du papier pla-
tinoty pique pour la photogravure, la fabrication des
poids légers pour les balances de chimistes, les instru-
ments de chirurgie et autres instruments scientifiques,
les rouages des balances, les ressorts capillaires des
montres non aimantées, pour obtenir la couleur de l'ar-
gent sur la porcelaine, le placage au platine, l'argent
oxydé et les fusées pour Texplosion électrique des car-
touches de dynamite
Quoiqu'on soupçonne l'existence du platine dans la
Nouvelle-Galles du Sud depuis bien des années, sa
récente découverte en quantité suffisante pour qu'on
puisse l'exploiter avantageusement ne remonte qu'à
1893 et il est fort à désirer que cette industrie s'étende
par suite du prix élevé du platine qui atteint et dépasse
même la valeur de l'or.
r~
— 171 —
Le platine de la Nouvelle-Gaiks du Sud est extrait
surtout dans le district de Fifield, à environ 322 milles
Ouest de Sydney où on le trouve associé à Tor.
Les principales exploitations sont à Platina, terri-
toire situé à deux milles environ de la ville de Fifield,
où se trouvent des gisements profonds d'un minerai
alluvial renfermant de For et du platine et s'étendant à
peu près depuis Tancienne place sur une longueur
de un mille et sur une largeur variant entre 60 et
150 pieds.
Il faut creuser jusqu'à 60 ou 70 pieds dans la glaise
où se rencontrent des dépôts de diiuvium de quartz.
L'or et le platine se présentent sous forme de grains
assez grossiers usés par les eaux et ne se trouvaient en
général que dans les cavités de lu couche rocheuse et
dans le limon boueux situé quelques pouces au-dessus
d'elle. On a rencontré parfois des pépites de platine ;
la plus grosse trouvée jusqu'ici pèse 27 pennyweight (1)
ela été achetée pour le musée géologique de Sydney.
11 existe au musée deux autres pépites pesant respecti-
vement H et 8 p^^nnyweight. Le limon contient de 3 à
i2 pennyweight de platine par tonne. Le rendement de
269 chargements pris dans un certain nombre de mines
de platine creusées dans l'étendue de la couche plom-
bifère a été de 6 pennyweight, 21 grains de platine et
i pennyweight 23 grains d'or par tonne.
On a aussi trouvé du platine dans le district de
Broken Hill et en bien d'autres endroits, ainsi que dans
les sables aurifères de la cote septentrionale.
C'est par suite de l'action des vagues que l'or et la
platine se déposent dans les sables des grèves pendant
les temps d'orage; ils proviennent d'un ancien gise-
ment de formation analogue, situé à une hauteur de
6 pieds environ et qui a reçu le nom local de « Roche
noire » (Black rock).
Ce gisement consiste en une couche ou lit de roche
(1) 1 pennyweight = l8^355.
— 172 —
sablonneuse noire, composée pour la plus grande par-
tie de petits « Zircons » avec quelques grains A^Hh-
ménite (fer titanifère), de quartz, de grenat et de mineni
d'étain.
Elle renferme aussi du platine et des métaux ds
platine en proportion faible, mais variable et de Tôt.
très finement divisé.
La couleur sombre de la roche sablonneuse est doei
des matières organiques provenant de végétations maré-
cageuses. A. R.
Hygiène.
Sur la substitution des peintures à base de anc
aux peintures à base de plomb; par M. J.-L. Bretfon (I).
— Les recherches de l'auteur le conduisent aux remar-
ques suivantes :
La céruse résiste mieux que ses succédanés à Taclion
de certains acides concentrés, et, dans certains cas par-
ticuliers à la pénétration des eftlorescences du salpêtre;
elle se montre, en revanche, très inférieure vis-à-vis de
l'action de la chaleur, des variations brusques de tem-
pérature, des émanations sulfhydriques et de certains
oxydants énergiques, comme Thypochlorile de soude.
De plus, les peintures à la céruse sont sensiblemeot
moins adhérentes que les autres aux supports sur les-
quels elles sont appliquées et ont une tendance à se
boursoufler.
L'adjonction de siccatif à l'oxyde de zinc, dans la pro-
portion nécessaire pour donner aux peintures une sicca-
livité équivalente à celle de la céruse, ne nuit en rien à
la résistance de la peinture et parait, au contraire, dans
certains cas, tout au. moins, augmenter cette solidité.
La céruse forme, avec l'huile de lin, non pas une
combinaison, mais un simple mélange, moins homo-
gène que celui formé par l'oxyde de zinc.
A poids égal, le pouvoir couvrant de l'oxyde de zinc
(1) Comptes rendus de VAcad. d. Se, l. CXXXVI, p. 1483; 1903.
r
— 173 —
ist à peu près le double de celui de la céruse. Â volume
igaly le pouvoir couvrant de Toxyde de zinc reste très
ttpéricur à celui de la céruse; mais, comme à quan-
ités égales, le premier de ces corps forme, avec l'huile,
les mélanges beaucoup moins fluides, il est nécessaire,
lans la pratique, de tenir plus épaisses les peintures au
Aanc de zinc pour obtenir le même résultat.
Enfin, l'oxyde de zinc présente encore, sur la céruse,
l'avantage très précieux de ne pas être toxique.
J. B.
Etude des agents de désinfection notamment à bord
les navires ; rapport de M. le P' Proust et de M. le
D' Paul Faivre (Extrait) (Fin) (1). — Le navire qui a
lervi de champ d'expériences est le vapeur Renéy de
i,200 tonnes, de M. iSoël Dubuisson, de Dunkerque.
La cale arrière et le salon du navire, communiquant
par une trappe qu'on avait ouverte, ont été choisis
pour y déposer les diiïérents échantillons destinés aux
expériences.
Ces échantillons ont été divisés comme suit :
1* Un échantillon type; 2** un échantillon sec; 3** un
échantillon humide. Cette façon de procéder est desti-
née à s'assurer que racîde sulfurique qui peut se pro-
duire, à Tétat humide, est ou n'est pas en quantité
«ttffisante pour détériorer la marchandise ou pour
n'avoir aucun efTet sur elle.
Les échantillons types ont été placés en dehors des
atteintes des vapeurs de soufre et à l'abri de toute humi-
dité; quant aux échantillons secs et humides, séparés,
les uns des autres, ils ont été déposés dans la cabine.
On a opéré sur des étoffes diverses, teintes ou non^
du caoutchouc ; des cuirs, des aliments, viandes, pois-
sons, légumes, biscuits, pâtes, sucre, sel, poivre, café^
^ïié, céréales, tabac, cigarettes, bois doré, cuivre,
acier, etc.
L'opération a duré de 10 h. 55 à 1 h. 10.
WJourn. de Pharm. et de C/iim.. n" du 1-f août ia03, p. 132.
1
— 174 —
Aussitôt qu'il est possible de descendre dans la cale
arrière à 4 heures trois quarts, on rainasse 13 rats
crevés. Douze autre cadavres de rats, plus celui d'un
chat qu*on n'avait pu faire remonter, sont découverts le
lendemain* Le sol de la cabine est jonché de mouches
mortes.
En pénétrant dans la cabine on ne trouve rm
d^abimé, à l'exception d'un tapis de table légèremeot
décoloré; les cuivres supportant les tables de roulis et
courant le long des boiseries sont intacts ; les velours^
les cuirs des banquettes et des fauteuils ne sont nolI^
ment altérés; des tentures brunes séparant le fond de
la cabine ne sont aucunement décolorées et cependant
elles n'ont été encore que fort peu aérées.
Les mêmes constatations sont faites le 30 septembre
(3 jours après) lors d'une seconde visite à bord du navire.
Les pommes de terre soumises aux expériences précé-
cédentes sont restées absolument intactes de quelque
façon qu'on les sectionne et en présence des différents
procédés de laboratoire.
Les légumes très aqueux (navets, carottes) absorbent
une grande quantité d'acide sulfureux qui toutefois ne
peut être nuisible, puisque ces légumes doivent êfrt
soumis à l'ébuUition dans une eau toujours légèrement
calcaire qui sature l'acidité. L'équipage qui a mangé
les deux types de légumes soumis aux vapeurs sulfu-
reuses ne leur a trouvé aucun mauvais goût.
Biscuits, — Echantillon sec : pas d'altération. Échan-
tillon humide : forte odeur sulfureuse. Trois jours
après, l'odeur a disparu et ils sont intacts.
Pâtes. Sucre. Sel (type sec). Poivre en grains. TU-
Café en grains. Chocolat. — Les échantillons secs et
humides (sauf pour le sel) ne sont nullement altérés ni
décolorés; ils présentent tous une très forte odeur de
soufre qui, au bout de trois jours, a disparu à peu près
complètement.
Blê, avoine^ orge^ riz. — Les échantillons secs et
humides de ces différents produits ne sont nullemeot
— 175 —
altérés ; ils préseptent une très forte odeur sulfureuse qui
disparaît très rapidement quand on les étend pour les
aénT.
Farine de froment, — L'échantillon sec et l'échan-
lilloa humide ne sont pas altérés. Ils présentent une
forte odeur de soufre. Après l'aération du type sec, on
ne peut percevoir aucune odeur sulfureuse. Pour se
rendre compte de l'action du soufre sur la diastase, un
échantillon du type sec a été soumis à la panification
après passage au blutoir et on a eu un ps^in de qualité
ordinaire.
De toutes ces expériences qui ont été contrôlées
^ientifiquement, il résulte (1) :
1' Que l'appareil Clayton tue les rats et les insectes,
même avec un titre de 5 p. 100 ;
2"^ Que les vapeurs sulfureuses pénètrent partout ;
S"* Qu'au point de vue de l'altération- des tissus, l'ac-
tion des vapeurs sulfureuses parait nulle, si l'on a soin
d'aérer rapidement l'endroit où ils se trouvent ;
4** Qu'au point de vue de Taction sur la couleur,
eelle-ci, d'après les essais faits sur des tissus teints aux
.couleurs d'aniline, semble très faible et peut dépendre
-de la nature des colorants ;
. 5* Que les produits alimentaires ne paraissent pas
altérés, en se conformant aux précautions d'aération ;
6"* Que les graines oléagineuses, les céréales, les
jutes, les cotons, les laines ne paraissent nullement
altérés, en se conformant aux précautions d'aération;
7^ Que les objets et ustensiles d'ameublement ne
paraissent nullement altérés, en se conformant aux
prescriptions énoncées ci-dessus ;
8^ Que les métaux ne paraissent nullement altérés,
en se conformant comme plus haut;
!1} Cet expériences ont été faites par le D^" Duriau, directeur de la
Saoté de Daakerque, avec le concours de M. David, chimiste en chef
des Finances, en présence de M. Calmette, directeur de l'Institut Pas-
teur de Lille. L'action nocive sur certains produits, les étoAes nolam-
Bont, est possible en raison de la difficulté d'aérer les tissus, lorsqu'ils
(ont en baUoU.
— 176 —
y^ Que le gaz sulfureux présente un avantage consi-
dérable sur d'autres gaz (acide carbonique, par exempt
parce que son odeur le fait reconnaître de suite; uns
aération de quelques heures le fait disparaître et
permet le travail dans les cales sans présenter aucon
danger pour les ouvriers.
En ce qui concerne les métaux au sujet desquels les
compagnies de navigation ont à diverses reprise*
exprimé des craintes, M. Rosenstiehl est très aftirmalifj
Ni Tacide sulfureux ni l'anhydride sulfurique n'agissent
à la température ambiante. Le fer reste absolument
brillant, indéfiniment, au contact de ces acides éner-
giques, à tel point que l'anhydride sulfurique est em-
ballé et expédié dans des vases en tôle. Quant à racidsj
sulfureux, on sait que le gaz liquéfié, dont M. Raool
Pictet se sert dans ses appareils frigorifiques, circule
dans des machines en fer et que le métal reste brillant
et n'est nullement attaqué à la longue. Il n'y a clone
rien à craindre pour les objets en métal exposés au gtf
provenant du four Clayton. Si un peu d'eau et d'oxygène
sont en présence, une altération très superficielle se
produit; mais elle disparaît par l'astiquage. M. le pro-
fesseur Proust et M. le D*" Paul Faivre, ajoutent que les
très nombreuses sulfitations pratiquéesdans les cales des
navires déchargés n'ont pas, à leur connaissance, all^r^
les tôles, contrairement à l'objection qui avait étéfaile
à l'égard de ce procédé par diverses compagnies de
navigation.
M. Calmetle affirme que tous les bacilles de la
peste, du choléra et de la fièvre typhoïde avaient
été détruits. Des échantillons de staphylococci, deoi
avaient été détruits, un avait résisté. Les trois
cultures d'anthrax avait résisté sans avoir été affectées
par l'agent gormicide. L'expérience est satisfaisante
dans ces limites et démontre que le gaz sulfureux
produit de cette façon a des qualités germicides qui
détruisent les bactéries sans spores, mais que soo
action ne suffit pas pour détruire les germes avec
— 177 —
K>res. L'aDthrax avec ses spores est un organisme très
distant. Dans la pratique cependant il est peu pro-
ible qu'on rencontre des bactéries nuisibles avec
pores dans les cales des navires.
AciDB CARBONIQUE
Des expériences pour la destruction des rats au
ftoyen de l'anhydride carbonique, à bord des navires
barges, ont été faites à Marseille par la Société « la
liarbonique lyonnaise », sous le contrôle de MM. les
y* Catalan, directeur de la santé, et Jacques, médecin
te la santé.
On a opéi*é avec T acide carbonique enfermé sous
pression dans des bouteilles en acier. Le rapport du
14 avril 1902 de MM. Gatelan et Jacques conclut ainsi :
] 1^ La proportion de 25 p. 100 d acide carbonique en
jade vide et bien close suffit pour tuer à coup sûr, en
JDoins de quatre heures, tous les rats en quelque
mdroit qu'ils se trouvent dans la cale. Ce gaz se
jlêpand partout; il est expulsé facilement, et il n'altère,
kie colore ou ne détériore aucune des substances
placées comme témoin ;
' 2* Sur les paquebots, dans Tétat actuel des construc-
tions navales, on ne peut considérer comme cavité
itlose que les cales ; les autres compartiments commu^
iniquent souvent entre eux et il ne faut pas comprendre
à la fois dans les parties à carboniquer les faux ponts,
soutes à bagages, etc. ;
3° L'opération pratiquée sur les cales pleines de
marchandises donne lieu aux remarques suivantes :
La nature des marchandises est un obstacle à la
répartition égale du gaz dans tous les points de la cale ;
aussi faut-il augmenter le pourcentage du mélange à
30 p. 100 et laisser les cales fermées pendant quatre
heures;
La nature des marchandises influe assez sensiblement
^Tir l'homogénéité du mélange et il faut tenir compte
des écarts de température déterminés par le voisinage
Jimn^ de Pharm. %t de Chim. 6* sftniB, t. XVIII. (15 août 1003.) 1^
— 178 —
de substances diverses (balles de peaux, tempén»
ture 21^; saumons de cuivre, température iG"") potr
renforcer le mélange lorsque ces conditions existent;
On obtient plus sûrement Tasphyxie de tous les roa«
geurs des cales en envoyant l'acide carbonique en deux
temps : 1^25 p. 100 ; 2"une demi-heure après, 5 p. 100
Il importe, pour assurer la formation du mélangi
asphyxiant, que l'on fasse arriver dans la cale le gaz 1
une température voisine de la température ambiante
la pression ordinaire;
Le gaz carbonique est expulsé totalement et trèsrajH?
dément à l'aide d'un venlijateur à tuyau plongeant
fond de la cale et de manches à vent placées à lafflaiH
rement des panneaux;
Certaines marchandises, telles que les laines, les
peaux fraîches, les peaux en suint, renferment très
rarement des rats ; ceux-ci se réfugient dans d'autr»
compartiments du navire (1).
M. Apéry a expérimenté à Constantinople, vers la lii
de 1901, le gaz carbonique pour la désinfection da
cales de navires; il a donné des résultats satisfaisants.
MM. Proust et Faivre concluent par cette phrase :
(c Au triple point de vue de la puissance d'action, (k
la facilité et de la sécurité de son emploi le gaz Claytott
nous semble incontestablement supérieur à Tanhydride
sulfureux produit par la combustion à Tair libre età
l'anhydride carbonique. Ce gaz nous parait le procédé
le plus efficace que nous ayons actuellement à notre
disposition pour la destruction des rats et la désinfec-
tion des marchandises à bord des navires. » A. R.
Sur Tabsorption de Tantitoxine tétanique par les
plaies; action immunisante du sérum antitétanique sec,
employé au pansement des plaies tétanigènes; par
(1) D'après MM David et Duriau (dô Dunkerquc), l'acide carbonique,
à ia dose recommandée par M. le docteur Jacques, ne semble aTaîr*a-
cune action sur les puces, punaises, cancrelats et autres insectes connus
sous le nom de vermine.
— 179 —
» A. Calmette (i). — On peut facilement conférer aux
bayes l'immunité contre le tétanos, en faisant absorber
ces aniaiaux de petites quantités de sérum antitéta-
que par une petite plaie de 3°^™ ou 4*°'° de longueur,
ibouionnière, intéressant toute l'épaisseur du derme.
'expérience ne réussit ordinairement pas, si Ton se
mien te de badigeonner la plaie avec un pinceau trempé
IDS du sérum liquide. Au contraire, elle réussit tou-
WTs, si Ton saupoudre la plaie avec une très petite
Uantité de sérum sec^ finement pulvérisé. Quelques
Âlligrammes de sérum suffisent ainsi à vacciner les
iiimaux contre des doses de ioxine tétanique dix fois
lortelles.
Cette constatation a déterminé l'auteur à rechercher
Userait possible d'empêcher l'infection tétanique de
e produire en employant le sérum antitoxique à Vétat
te au pansement des plaies tétanigènes.
Les expériences faites sur des cobayes permettent de
|épondre affirmativement; à condition toutefois que le
pansement au êérum sec soit fait, au plus, 6 heures
Iprès l'infection tétanique. Après 7 heures, les résultats
Rviennent inconstants : quelques animaux prennent le
létanos et succombent plus ou moins tardivement.
Iprès 12 heures, le pansement au sérum se montre
toujours inefficace.
Ces résultats autorisent à penser que le même traite-
Hent pourrait être appliqué à l'homme lorsqu'on se
Irouve en présence de plaies souillées de terre ou de
iéjcctions animales susceptibles d'être infectées par le
bacille de Nicolaïer.
Le sérum antitétanique à Tétat sec conserve indéfini-
ment son activité préventive. Son emploi, pour le pan-
sement des plaies, ne présente, s'il est bien préparé,
incun inconvénient d'aucune sorte et n'exige aucune
îûstnimentalion spéciale. 11 peut être mis entre les mains
ps plus inexpérimentées.
J.B.
U) Comptes rendus de l'Acail. d. Se, t. CXXXVI, p. 1150; 1903.
^"^
180 —
BIBLIOGRAPHIE
Le Saturnisme; étude historique, physiologique, clinique et pv^hft
lactique; par M. G. Meillère (1).
Les statistiques ofTicielles basées sur les rubriques banales
registres hospitaliers pourraient faire supposer que le s
nisme tend à disparaître.
Une enquête consciencieuse s'étendant non seulement a
consultations externes, aux cliniques ou dispensaires, mais
poursuivant également chez les praticiens qui exercent endelMl
du milieu hospitalier, montre, que le safturnisme est toujours
des principaux facteurs de la morbidité d'origine profe>.-:oii-
nelle.
Longue est, en effet, la liste des professions qui exigent J<»
part de ceux ({ui les exercent, la manipulation du pIomL oai
ses dérivés, et cette liste, loin de diminuer, s'allonge chaque ja
par suite des exigences de notre civilisation outrancière.
C'est à l'étude historique, chimique et prophylactique i
saturnisme que M. Meillère a consacré ses efforts dans un traiiS
considérable qui sert en quelque sorte de cadre à ses nombreuHf
recherches personnelles sur la toxicologie du plomb.
Dans une première partie réservée à Tétude historique H phf»
Biologique du saturnisme, Fauteur passe une revue critique d«
documents concernant les trois variétés de colique de Poitoo»
primitivement considérées comme trois affections à ôtiolupfll'
distinctes rapprochées simplement par l'identité fortuite dei
symptômes et l'homonymie accidentelle de leurs appelatîoai
{colica pictorum, colica pictonum). Cette élude s'étend d«ptn»,
Citois, médecin du Poitou, donnant en 1616, la première descnp*
tion rigoureuse de la colique végétale jusqu'à Backer (lT6Ti, dé-
montrant l'origine plombique de ladite colique et à Lefèvre éta-
blissant d'une façon définitive, en 1860, Tidentité de la coliqoe
sèche des marins avec la vulgaire colique de plomb.
Dans le chapitre suivant, Taction des eaux sur le plomb ei la
recherche toxicologique de ce dernier métal sont expos«»es avec
tout le soin que comporte un pareil sujet. L'auteur insiste ar
les précautions à prendre pour la destruction complète des ma-
tières organiques et pour l'isolement ultérieur du plomb par
entraînement au moyen du sulfure de cuivre, tour de main qoi
simplifie la technique et ramène le problème primitif à celui
beaucoup plus simple qui consiste à séparer l'un de l'autre /»•
(i) Thèse de doctorat es sciencesj 1 fort vol. in-8*.
r
181
livre et le plomb. Pour cette dernière opération, Télégante mé-
lodie électrolytique du professeur Riche est mise à profit ; elle
Dnne des résultats d*une rigueur mathématique.
Le chapitre troisième est consacré à Tétiologie du saturnisme
Dvisagée à divers points de vue. Cette méthode d'exposition
ermet de mettre en lumière les divers aspects sous lesquels le
atuniisme peut être un danger pour la santé publique. L'auteur
asse successivement en revue, dans une première partie de cet
x^sé, les diverses formes sous lesquelles le plomb et ses dérivés
leavent être utilisés ; il envisage ensuite ce que l'on pourrait
^peler les modalités économiques, sociales, et même physiolo-
^ues de l'étiologie saturnine en traitant successivement le
ffttnrDÎsme professionnel, alimentaire ou médicamenteux ; le
bturnisme chez la femme et chez l'enfant ; le saturnisme dans
rhygiène domestique, enfin le saturnisme et l'hygiène navale.
L'histoire physiologique du saturnisme (ch. iv), comprend
tout ce qui concerne l'absorption, la localisation, l'élimination
ia toxique et son action sur l'organisme, c'est-à-dire la physio-
logie proprement dite du saturnisme. La question du a Plomb
bormal », toujours controversée depuis Devergie et Orfila, est
ioalysée dans ce chapitre au cours duquel Fauteur expose la plu-
part de ses recherches personnelles.
}• La deuxième partie de l'ouvrage est plus particulièrement
Ifonsacrée à l'étude clinique et prophylactique du saturnisme.
Les différents tissus et les divers appareils ou systèmes pul-
jncnaires, cardiorénal digestif ou nerveux, lésés par le satur
iliisme, sont successivement passés en revue dans une série de
imoDOgraphies cliniques suivies chacune d'un index détaillé.
i A la suite de ces descriptions cliniques, se trouvent exposées
les influences qui peuvent modifier l'évolution de l'intoxication.
I Quelques pages sont également consacrées aux intoxications
similaires fréquemment associées au saturnisme ou confondues
tiec lui, tels sont : le Bismuthisme, le Cuprisme, l'Argyrisme, le
Manganisme, le Stannisme, le Zincisme, etc.
L'ouvrage se termine par quelques considérations générales
sur la pathogénie, la thérapeutique et la prophylaxie générale
ou individuelle.
Les statistiques, lois, arrêtés et ordonnances de police ainsi
que les travaux des conseils d'hygiène se trouvent groupés dans
tiu chapitre additionnel consacré à la police sanitaire.
Dans ses conclusions, Tauteur regrette que la prophylaxie de
certaines intoxications professionnelles ne soit pas assurée par
le môme mécanisme — la déclaration obligatoire — qui enraye
si efficacement le développement dos maladies infectieuses; les
aleliors dangereux devant être assimiles à des foyers d'épidé-
mies professionnelles.
182 —
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du S août 4903.
Présidence de M. Landrin, vice-président.
Correspondance imprimée. — Elle comprend: 2 numé*
ros du Journal de Plmrmaeie et de Chimie; le Bvdletm
commercial et 1* Union Pharmaceutique ; 2 numéros da
Bulletin des Sciences Pharmaeologiques ; le Bulletin dê^
r Association des Docteurs en Pharmacie; 2 numéros do
Bulletin de la Société de Pharwjade de Bordeaux; 2 nu-
méros du Bulletin de Pharmacie de Lyon ; le Bulletin A-
la Chambre Syndicale et Société de Prévoyance des Phsr*
maciens de Paris et de la Seine, le Bulletin de VAfo»;
5 numéros du Pharmaceutical Journal; 1 volunw <te
M. E. Leclair : Histoire de la Pharmacie de Ulle, de
1301 à l'an XI, accompagné de 22 brochures du même
auteur; 2 volumes de M. Carette: Etude sur Vessem
de rue et sur la méthylnonylcétone ; i volume : 31* sesiion^
de V Association ftav4}aise pour V avancement des Scienea.
Correspondance écrite. — Klle comporte : 4* des lettres
de remerciement de MM. Amozan, Gilbert, Goris et
Sigalas, nommés membres correspondants nationaux;
2'' des lettres de MM. Constant David, &ray, Kohi el
Leclair qui posent leur candidature au titre de membre
correspondant national ; 3"" des lettres de MM. GnilbD-
min, Hébert, Lerat, Liénard, 6. Weil qui demandent à
prendre part au concours des thèses. A l'appui de leur
demande, ils envoient des exemplaires de leurs tra-
vaux, savoir : Contribution à l'étude des Plombâtes et l»
Plombâtes de Plomb, du premier; Etude sur les prépa-
rations officinales des Loganiacées, du second ; MétMi
générale de préparation des éthers oxydes phénoUqy^
symétriques et dissy métriques , du troisième; Etude dei
hydrates de carbone de réserve de quelques graines depd-
r
— 183 —
wûrs^ du quatrième; Recherches histologiquea sur la
kmillê des hypéricacéea, du cinquième.
M. le Secrétaire général fait remarquer que les can*
lidats, désireux de prendre part au concours des thèses,
ioivent faire parvenir les exemplaires de leurs travaux,
au plus tard» pour la séance d'octobre.
Communications. — M. Patein communique un travail
de M. E. Dufau sur \^,recherche de V albumine dans Vurine,
^ L'auteur a étudié les propriétés des albuminoïdes
^naires précipitables à froid par Tacide acétique et
keeonnu qu'ils précipitent également^ par la plupart des
l^ctions proposées, pour caractériser Talbumine pro-
Iprement dite ou serine.
^ L'auteur indique le moyen d'éluder cette cause d'er-
ïeor et propose l'emploi du citrate d'ammoniaque pour
éviter, sous l'action de la chaleur, la précipitation des
-phosphates que l'on redissout généralement, par des
lacides nuisibles à la bonne marche de la réaction.
M. Portes présente, au nom de M. Desmouliëre, une
i^ote sur le dosage de V ammoniaque dans les mistelles et
dans les vins.
L'auteur rappelle les récents travaux de MM. A. Gau-
tier et Halphen et conseille, pour le dosage de l'azote
ammoniacal, le procédé de MM. Hilntz et Rousseau,
légèrement modifié.
M. Marty présente une note de M. Rousseau : In-
Jtuence des sels de chaux sur la solidification de la
gélatine stérilisée à 120**.
MM. Bourquelot et Crinon font quelques observations
sur ce travail.
M. Choay a analysé diverses préparations commer-
ciales vendues sous le nom de quinium. Il a reconnu
qtie, par l'ensemble de leurs caractères physiques et
organoleptiques, ainsi que par leur composition, ces
produits différaient considérablement du type primitif
de MM. Delondre et Labarraque.
8^ basant sur les résultats de ses analyses et sur
j'examen polarimétrique, il conclut qu'il se trouvait le
— 184 —
plus souvent en présence de sous-produits de la fabri-
cation du sulfate de quinine, ou de quinines brutes,
voire même de simples extraits de quinquina.
M. Choay présente à la Société le quinium qail
obtient en modifiant le procédé de Deiondre et Labar-
raque de telle façon que les principes fébrifages et
toniques ne soient pas altérés.
Centenaire de la Société. — Les nombreuses adhé-
sions parvenues déjà à M. le Secrétaire général, aosâ
bien de nos correspondants nationaux que des corres-
pondants étrangers et des Sociétés invitées à se faire
représenter à cette solennité, assurent, dès à présent, le
succès de la célébration du centenaire. Cette heureuse
constatation sera évidemment de nature à décider
retardataires et hésitants.
MM. Van Itallie, d'Utrecht; Greshofi, de Harlem;
Hans Eger, de Vienne, en s'associant à notre mani-
festation, expriment leurs regrets de ne pouvoir se
rendre à Tinvitation qui leur a été adressée.
Rapport sur les Candidatures : M. Sonnerat donne \
lecture du rapport de M. Grimbert sur les titres da
candidats à la place de membre résidant.
M. Colin fait connaître les titres des candidats corres-
pondants nationaux.
M. le Président souhaite la bienvenue à M. Thibaoit,
récemment élu, qui assiste à la séance.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance DU 6 juillet 1903 (C\ jB., t. CXXXVII).
— De V action du sérum humain sur les Trypano^a^
du Nagana^ du Caderas et du Surra; par M. A. Uvkras
(p. 15). — Le sérum humain injecté à des animw^
atteints de Nagana, de Surra ou de Caderas, fait dispa-
raître temporairement, parfois même d^une façon défi-
nitive, les Trypanosomesqui sont les agents pathogèu^.
r
— 485 —
le ces maladies. Aucune espèce animale ne fournit un
sérum ayant des propriétés analogues à celles du sérum
humain (Voir ce Journal, [6], t. XVIII, p. 139).
— Sur les acides gras de la lécithine de Vceuf; par M. II.
Cousin (p. 68). — L'auteur montre qu'il existe dans la
lécithine de Tœuf, en outre des lécithines déjà détermi-
nées (stéarique, oléique et palmitique), un produit du
même ordre dérivé de Tacide linoléique (1).
— Infection intraveineuse de glycérine : dosage de la
flycérine dans le sang; élimination par Vurine; par M. M.
iliCLOux (p. 70). — La glycérine injectée dans le sang
disparaît avec une très grande rapidité. Elle est élimi-
née par Turine en proportion notable, et cela en un
temps relativement court. Il se fait au niveau du rein
une sélection de la glycérine d'une intensité très grande
(Voir ce Journal, [6], t. XVII, p. 352).
— Les hydrates de carbone de Vorge et leurs transforma^'
tiens au cours de la germination industrielle; par M. L.
LwDET(p. 73). — Voir un prochain numéro de ce Journal,
— Sur la rétrogradation de V empois d'amidon; par
M. L. Maquenne (p. 88). — En maintenant pendant quel-
ques jours en milieu aseptique une gelée homogène
d'amidon, on voit se déposer des grumeaux d*amylocel-
lolose non colorable par l'iode, inattaquable par le malt,
très lentement hydrolysée par les acides minéraux
étendus et bouillants. Cette transformation est progres-
sive; sa vitesse décroît avec le temps, sans devenir nulle
après vingt jours de conservation.
— Sur une bactérie oxydante, son action sur Valcool et
fe glycérine; par M. R. Sazerac (p. 90). — Il existe dans
certains vinaigres, une bactérie oxydatite, différente de
la bactérie du sorbose, et capable d'oxyder la glycérine
en dioxyacétone. Cette bactérie n'a qu*un faible pou-
voir acétifiant.
— Sur la production d'hydrogène sulfuré par les
txtraiu d* organes et les matières albuminoïdes en général;
(l)Ce traTail a été pnblié dans le numéro précédent du Journal (p. 102).
— 186 —
par MM. J. Abklous et H. Ribaut (p. 95). — Lapro*
duction de H'S par les extraits d'organes seuls onaddi*
tionnés de soufre ne saurait être considérée comme
un phénonoiène de nature diastasique (contrairement à
la théorie an philothian, de Rey^Pailhade). Les matières
albuminoïdes possèdent à des degrés divers le pouvoir
de dégager H*S quand on les chauffe soit seules, soit et
présence de soufre.
Séance du 13 juillet 1903 [C. R., t. CXXX\TI).
— Combinaison du sulfate ferriqtie avec Vacide sdfm-
que; par M. A. Recoura (p. 118 et 189). — Cette c^mkl-
naison appelée acide ferrisulfurique (par analogie ayee
Tacide chromosulfurique) est formée d'une molécule de
sulfate ferrique et d'une molécule d'acide sulfuri^oe.
Elle est immédiatement dissociable par l'eau. (Test
cependant un acide bibasique bien défini, donnant, am
l'alcool éthylique, un éther neutre.
— Préparation des amides secondaires; par M. Ta»*
BouBiECH (p. 128). — La méthode consiste à faire réagir
les chlorures d'acides sur les amides primaires en tobe
scellé. L'auteur a préparé ainsi le dibutyramide, le
diisobutyramide et le diisovaléramide.
— Action du brome sur lepinène en présence de Vwm;
par MM. P. Gekvresse et P. Faivrk (p. 130). — Les
auteurs ont obtenu un dibromure de pinène (fondant à
167-168''), dont la formation parle en faveur de la diva*
lence du pinène.
Séance du 20 juillet 1903 [C. R., t. CXXXVII).
— Sur une nouvelle méthode de recherche et de (hsaft
des traces les plus/aibles d'arsenic: par M. A. GAcma.
— \oir un prochain numéro du Journal.
— Sur la spartéine. Caractères généraux; action é
quelques réducteurs; par MM. Ch. Moureu et A. Valeci
(p. 194). — Les auteurs confirment la formule C**fl"*A2*.
Ils montrent que la spartéine est une diamine dite^
tiaire, nettement monoacide au tournesol et à la phti-
I
j
r
187 —
iéine, et diacide à rhélianthine. Elle ne contient pas de
igroapement méthyle lié à Tazote. Contrairement aux
expériences d'Ahrens, elle ne paraît pas susceptible
d^hy drogénation .
— Sur la matière phospho-organique de réserve des
plantée à chlorophylle. Procédé de préparation ; par M. S.
PosTERNAK (p. 202). — Le composé en question est un
acide phospho-organique, auquel l'auteur donne la for-
mule CHTO^ Il se trouve dans tous les tubercules,
bulbes, rhizomes, c'est-à-dire dans les^ organes où sont
emmagasinées les matières de réserve; pour les graines,
il est localisé dans les grains d'aleurone.
— Une Pasai/lorée à résine; par M. H. Jumelle (p. 206).
— Cette Passiflorée, appelée ola-boay par les Sakalaves
dans le.Boina, est VOphiocaulon FiringalavensCy D. d. C.
I La tige, très renflée à la base, est recouverte d'une
I couche de résine verdâtre qui peut avoir 1*^™' d'épais-
seur.
— Sur les gaz organiques de la respiration dans le
I Haiète micré; par M. J. Le Goff (p. 216). — Dans
I fhaleine des personnes atteintes de diabète sucré grave,
on a signalé une odeur attribuée à l'acétone. Dans le
cas qu'il a étudié, l'auteur a caractérisé définitivement
ce composé et Ta dosé. La quantité trouvée variait de
l«'à2«',7 par 24 heures.
— Sur V entretien de VirritaUlité de certains organes
réparés du corps, par immersion dans un liquide nutritif
artificiel; par MM. E. Hédon et C. Fleig (p. 217). — Voir
un prochain numéro du Journal.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 30 mai 1903.
Acticn saponifiante du sérum sur les étkers; par
MM. M. DoTON et A. Morel. — Le sérum sanguin en
n
— 188 —
saponitie pas Voléine, mais il saponifie la monolnUynne,
ainsi que certains éthers tels que V acétate^ le eaproaU
(T'éthyle la dibutyrine^ et la tribuiyrine ; les éthers aro-
matiques oxydés, tels que lephénétol ne sont pas sape»-
nifiés par le sérum.
Diminution de r extrait étkéré dans le sang laqué f^r
Veau distillée; par MM. M. Doyon etil. Morel. — L'extrait
éthéré disparait dans le sang laqué avec Teau dislilli^
stérilisée, même si on ajoute plus de 20 volumes d'eau
par volume de sang.
Résistance hibernale du hérisson à la marpkine ; par
M. Joseph Noé. — En novembre, la dose toxique minima
de morphine est 100 fois environ plus forte qu'eu été;
la résistance de Tanimal augmente encore en no-
vembre.
Action py^otéohjtique du sérum sanguin préalaiUmenl
traité par le chloroforme; par MM. C. Delezek>'e et
E. PozEusKï. — Le sérum de chien, traité par le chloro-
forme pendant quelques heures à Tétuve à 39®, et com-
plètement débarrassé ainsi de Tanliferment qu'il con-
tient normalement, possède la propriété d'attaquer
directement \di gélatine ^iX^. caséine mais non Vavali^-
mine coagulée ; celle action protéolytique du sérum dis-
parait par Taddition de très faibles doses de séram
normal correspondant. Le sérum sanguin contient de
même et dans les mêmes conditions xm^kinase^ confé-
rant au suc pancréatique inaclif un pouvoir protéo-
lytique, et une antikinase. Cette dernière masque à Télal
normal les propriétés de la kinase, mais disparaît dans
le sérum traité par le chloroforme; le sérum se com-
porte alors comme le suc intestinal, les filtrats micro-
biens, les extraits leucocytaires, les venins, etc.
Séance du 6 juin 1903.
NatU7*e des couleurs urinaires chloroformigues; f^
M. L. Maillard. — Ce sont les couleurs qu'on ue peut
enlever au chloroforme par aucun lavage aqueui.
quelle que soit la réaction alcaline, neutre ou acide;
— 189 —
le pigment bleu esiVindiçotiîie ; le rouge esiVindirubine ;
le brun est encore inconnu dans sa constitution, mais
dérive sûrement de Vindoxyle,
Sur le mécanisme de la saecharification des mannanes du
corrozo par la séminase de la luzerne; par MM. Em.Bolr-
QCixoT et H, Hérissey. — Le corrozo cru contient
on ferment soluble complémentaire de la séminase,
ferment qui doit agir avant cette dernière pour hydro-
liser la mannane et qui est détruit par la chaleur.
Essai sur la technique microchimique comparative de la
Ueithine et des graisses neutres ; par M. Gustave Loisel. —
Pour conserver et pour reconnaître la lécithine dans
les tissus que l'on veut inclure, dans la paraffine, par
exemple, il faut : 1^ laisser les pièces peu de temps dans
le formol, si on a choisi ce fixateur; 2** les faire passer
dans un mordançage tel que Talun ; S"" les laisser le
moins de temps possible dans l'alcool ; 4"* les éôlaircir
par l'acétone, Téther ou la benzine ; 5"* colorer avec
rhématoxyline, le violet de gentiane, le vert de méthyle,
le bleu de toluidine, la fuchsine acide ou l'orange G qui
teignent fortement la lécithine, tout en laissant les
graisses incolores ; 6® contrôler les données fournies par
les colorants au moyen des dissolvants de la lécithine
tels que le chloroforme et l'alcool chauds.
De la thalassiTiêy toxine onstallisée pruritogène ; par
M. Charles Richet. — Ce corps, retiré des tentacules
d'actinies, produit un prurit intense chez les chiens qui
l'ont reçu en injection intraveineuse. Tous les chiens ne
sont pas également influencés, et il y a là un phéno-
mène remarquable d'idiosyncrasie.
Sur V existence dans V œuf de poule d^un ferment soluble
réduisant les nitrates; par MM. J.-F. Abelous et Aloy. —
L'œuf de poule normal a un très faible pouvoir réduc-
teur; si on le fait couver, ce pouvoir augmente et la
quantité de nitrate qu'il peut transformer en nitrite est
de plus en plus considérable jusqu'à Téclosion ; c'est
au moment où le foie du poussin est formé que le pou-
voir réducteur devient manifeste.
— 190 —
Action du liquide gastrique sur la mùJtobuyrine ; par
MM. E. Bénech et L. Guyot. — Cette action permet de
conclure que la lipase de M. Hanriot existe normalement
dansle liquide gastrique au même titre que la, pepsine d
le ferment la6.
Séance du 13 juin 1903.
Fo?'mule hémoleucocytaire de la Syphilis; par M. F. J.
Bosc. — La maladie syphilitique en activité est carac-
térisée surtout par une mononucléose qualitative d'une
forme spéciale due à l'augmentation par rapport au
chiffre global des mononucléaires et à la fusion des
grands lymphocytes, des moyens et des grands mononu-
cléaires.
Le virus rabique traverse la bougie Berkefeld ; par
MM. les D" Remlinger et Riffat-Bey. — Le virusrabiqae
n'est pas arrêté par toutes les bougies filtrantes et peut
traverser Berkefeld V, argument en faveur de la nature
ultramicroscopique du microbe de la rage.
Sur la nature chimique de la substance agglutinanU ^
sérum typhique ; par M. Alexis Werner et Mme S. Ismjî-
LovA. — L'a^^^w^2«m« présenterait des analogies frap-
pantes avec les composés y«rnyM«3.
La sécrétion gastrique dans la tuberculose pulmonaire
chronique; par MM. Albert Robin et du Pasquier. — Sans
pouvoir établir une formule absolue de l'état de la sécré-
tion gastrique aux différentes périodes de la tubercu-
lose pulmonaire chronique, on peut constater une sorte
de cycle gaslriquc allant de l'excitation jusqu'à Tabo-
lition de la fonction.
Production expérirnentale de Vépilepsie et ^ particulière'
ment du coma épileptique par les courants de Leduc; par
MM. A. Zlmmern et G. Dimier. — La durée du com«
dépend de Texpérimentateur ; les accidents disparais-
sent après la fin de l'expérience.
Intoxication par C oxyde de carbone; disparition\dï
gaz toxique du sang des victimes; par M. L.. GarnieR- —
Les faits relatés attirent l'attention du toxicologue sur
r
— 191
a possibilité de ne plus trouver aucune preuve chi-
fiique (le Tintoxication par GO même quand la mort a
tuivi de près Taccident.
Séance du 20 juin 1903.
Ablation des organes thyroïdiens au cours de la gesta-
tion {Eclampsie); par M. Moussu. — Cette ablation, qui,
chez les chèvres à Tétat normal, ne paraît pas. provoquer
d'accidents, amène de Téclampsie^ et même la mort
lorsque l'animal est en gestation.
Mécanisme de transfo?*mation de LHndoxyle urinaire en
couleurs indigotiques ; par M. L. Maillard. — L'oxyda-
lîon de l'indoxyle donne directement un corps bleu
spécial très instable V/iémiindigotine; celle-ci, en milieu
acide, se polymérise peu à peu en indirubine ; en milieu
alcalin , elle se polymérise instantanément en indi-
goline.
AnestAésiede ladentine jjar une injection d'un mélange de
eoca'ine et d adrénaline dans le périoste ahéolo-dentaire ;
par M. L. Graujon. — On injecte IV à X gouttes d'un
mélange contenant: solution de chlorhydrate de cocaïne à
K p, 100 : r'"^ ; solution d'adrénaline à \ p. 1000 ;
7 gouttes.
Loi de V action de la trypsine sur la gélatine; par
MM. Victor Henry et Larguier des Bancels. — La
méthode de conductibilité électrique permet de suivre
quantitativement avec beaucoup de précision Taction
delà trypsine sur la gélatine; l'activité du ferment resle
constante pendant une digestion d'une heure ; les pro-
duits de la digestion ralentissent la vitesse de la réac-
tion; ce mode d'investigation se prête très bien à Tétude
de la digestion de la caséine.
Influence des variations de la pression atmosphérique
«w la pression sanguine ; par M. Lucien Camus. —
Aucun changement de la pression sanguine n'est à
redouter du fait d'une décompression brusque dans
une ascension rapide, ou inversement du retour ins-
— 192 —
tantanéà la pression normale dans une descente brusque
d'une attitude considérable.
Sur la glycérine du sang au cours : i* du Jeûne y 2^dek
digestion des graisses; par M. Maurice Niclocx. — La
constance du chiffre de la glycérine dans le sang est
remarquable; environ 2°"»'' 5 pour 5*^"' de sang ; Télal
déjeune et Tétat de digestion d'un repas de graisses ne
semblent avoir aucune influence.
Du pouvoir labogénique du sang; par M. Maurice A»-
THus. — Le lait introduit dans Testomac d'un mammi-
fère adulte, à jeun, possède la propriété de provoquer
la sécrétion d'un suc gastrique riche en lab/erment ; il
n'en est pas de même pour l'eau potable, l'eau salée ou
une solution aqueuse de lactose à 10 p. 4 00.
Sur la/orme dic placenta de plusieurs mammiféres; par
M. le Professeur Chapman. — Les placentas diffèrent
chez les édentés ainsi que chez les tatous; l'ordre des
édentés est donc plutôt un mélange d'animaux diffé-
rents qu'un ordre naturel.
Iri/luence de V exercice musculaire sur l'élimination di
l'alcool éthglique introduit dans le sang; par M. M. GaÉ-
HANT. — L'exercice musculaire favorise l'éliminalion
de Talcool, mais moins qu'on pourrait le supposer
a priori.
Extraction de divers ferments solubles existant dans le
rein humuin; par MM. Battesti et Barraja. — Le rein
humain contient de nombreux ferments solubles tous
actifs, tels que l'amylase, la sucrase, la caséase et les
oxydases diverses.
Lb Oérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMERIE P. LBYÂ, RUS CASSBTTB, 17.
r
— 193 —
TRAVAUX ORIGINAUX
^^nce des sels de calcium sur la solidification de la
gélatirifi stérilisée à 120" ; par M. Emile Rousseau, pré-
parateur à TEcole de Pharmacie (1).
Dans une communication faite, au mois de juin der-
icr. à l'Académie de Médecine, M. le P^ Chauffard a
tésenté un cas de tétanos suivi de mort, survenu à la
Dite d*injection sous-cutanée de sérum gélatine. Il a
%QaIé en outre 22 cas de décès produits dans les
iû^mes circonstances. Il était rationnel d'incriminer la
Idatine puisque les injections de sérum physiologique
lérilisén'ont jamais produitde décès tétanique. Les gela-
ioes commerciales, qui peuvent non seulement con-
lenirle bacille de Nicolaïer, mais aussi des pyogènes
featle rôle de symbiose infectieuse est un facteur que
ton ne peut négliger, doivent être stérilisées, suivant
les indications de M. le D' Roux, à 110^ par la méthode
^sique. Si, comme Ta déclaré M. le D' Pouchet, il ne
Ibit pas craindre de stériliser une solution gélatineuse à
|S0^ ou 130°, on obtient alors un sérum ne possédant plus
|ft propriété de se solidifier par refroidissement. Nous
lYOQsdonc repris, dans le laboratoire de M. le P' Radais^
pétudede la nouvelle propriété acquise par les solutions
Kélatineuses au cours de leur stérilisation à 120^.
L'expérience nous a appris que la solidification d'un
aiiliea gélatineux, stérilisé à 120^ suivant la méthode
classique, dépendait de la quantité de sels de calcium
figurant dans la composition du liquide. Si en effet on
dialyse la gélatine dans des conditions déterminées et
jusqu'à ce que cette dernière ne contienne plus, à Tinci-
iiération au rouge vif pendant une demi-heure, que lia
12^* d'oxyde de calcium pour LOGO**" de gélatine, cette
dernière, stéril isée à 420'' pendant 20 ou 30' à Tautocla ve,
«e solidifie par refroidissement.
(1) Présentée en sêauce, le 5 août 1900.
JovH^dt Pharm, et de Chim. 6* béais, t. XVllI. («<' septembre 1903.) 13
— 194 ~
La gélatine est un dérivé très rapproché de Tosséin
et n*en diffère que par la quantité de soufre qu'di
contient (0,15 p. 100). Hofmeister la considéi
comme un produit de déshydratation de rosséine,
n'est peut-être pas superflu de revoir ici les analy
d'os frais des herbivores, faites par Garnot, Frencki
Vibra et Armand Gautier. Nous nous placerons sartoi
au point de vue des sels calcaires et de Tosséine que
os contiennent.
Les os frais contiennent, suivant l'os considâ
(fémur ou tibia des herbivores) de 60 à 70 p. 100
substances minérales dans lesquelles Tosséine eob
pour 25,7 à 31,5 p. 100. Dans ces mêmes subslani
les sels de calcium figurent pour 53,6 p. 1 00 à 58,7 p. 1
de phosphate tribasique de calcium et 7<%3 à 40,1 p.
de fluorure et de carbonate de calcium. Ces matièn
minérales, très unies à Tosséine, se retrouvent donc
grande partie dans les gélatines. On s'expliquera d'^
tant mieux la présence de ces sels de calcium dans h
gélatines commerciales, que l'hydrate de calcii
(Ca(OH)-) et le phosphate tribasique correspondanl
dissolvent beaucoup mieux dans la gélatine que di
l'eau et qu'enfin la teneur en sels de calcium d'à
gélatine considérée dépendra du lavage acide plus
moins prolongé que Von fait subir aux gélatines impuni
En résumé, les gélatines du commerce renferment
proportion variable mais assez grande de sels de chaui
Par contre, les gélatines en plaque, employées daitf
les laboratoires de bactériologie et les pharmacies à
hôpitaux, sont plus pauvres en phosphates et selsiè
calcium divers par suite du lavage acide prolongé qu^
leur fait subir dans l'industrie. Les solutions de c«
gélatines dans l'eau distillée ont une réaction légèremefl
acide au papier tournesol. Ces dernières, employéei
dans la confection des milieux de culture, après afci*
Unité suffisante, doivent être stérilisées à 105*, car on*;
température supérieure est préjudiciable à la solidifi-
cation du milieu par refroidissement.
F
— 195 —
; Si on fait l'analyse des différentes marques de gela-
me en plaque, on trouve, comme résidu à Tincinéra-
ion, de l'oxyde de calcium GaO. Les proportions
wcillent en effet entre IS^S 18«% 25»' et même plus.
^ donc on les débarrasse, comme nous le verrons plus
l^în, d'une partie de leur sel calcaire, ces gélatines
cuvent en solution supporter impunément la stérilisa-
^n à 120"* pendant vingt à trente minutes à l'auto-
dave. Pour arriver à ce but, on peut avoir recours à la
béthode préconisée par Hofmeister et qui consiste à
■ire digérer plusieurs jours la gélatine dans de Teau
jpoide, la dissoudre ensuite dans de l'eau chaude et
voir cette solution dans de Talcool à 90°. En la sou-
ttant ainsi deux ou trois fois au même traitement
obtient une gélatine ne contenant plus que 0^%60 p. 100
phosphate tribasique de calcium. Mais comme le
édé est assez onéreux et qu'il n'est pas nécessaire
l'atteindre une semblable limite pour pouvoir stériliser
gélatine à 120'' en lui conservant la propriété de se
^lidifier, on pourra avoir recours à la dialyse.
Dans le commerce il existe une marque de gélatine
yermiculée capable de supporter la même température
8e stérilisation que la gélose. L'analyse nous a donné
içomme résidu calcaire (exprimé en CaO) H«^52. Nous
avons pu, d'autre part, nous rendre compte qu'une mai-
son de produits chimiques de Paris livre aux labora-
toires bactériologiques, peut-être à son insu, une géla-
tine en plaque supportant également bien à l'autoclave
k température de 120^. L'analyse nous a montré que
ton résidu calcaire était de 9s%25. Ces gélatines sont
probablement débarrassées en partie de leurs sels de
calcium par des lavages acides répétés.
Dialyse de la géleUine, — ^ Les solutions gélatineuses
ne traversent que faiblement le septum d'un dialyseur
et, si l'on ajoute pour iW de solution à 10 à 15 p. 100
de gélatine 0«% 50 d'HGl, les sels de chaux passeront à
la dialyse, et, au bout de vingt-quatre à trente-six heures,
suivant la rapidité du courant dialyseur,] on aura une
— 196 —
solution gélatineuse neutre ne contenant plus qoe
2«%o0 à 3«' d'oxyde de calcium pour 1.000»' de gélatine.
L'appareil dont nous nous sommes servi, pour cette,
expérience, est le suivant (i) :
Il se compose d'une ampoule de verre soufBé S pos-<
sédant deux tubulures latérales C et D.
A l'intérieur de cette ampoule on introduit un man-;
chon de cellulose A fixé à sa partie supérieure à im
bouchon de caoutchouc B à trois trous. Ce bouchoo
reçoit un tube de verre coudé F, plongeant jusqu'au
fond du manchon, puis un thermomètre T et un second,
tube coudé G. L'ampoule S est destinée à recevoir la
solution de gélatine à dialyser. Le fonctionnement da
dialyseur est le suivant :
On prépare d'abord la solution de gélatine que Tod
additionne de 0,50 d'HCl pour 100»*^ de liquide et on la
verse dans un récipient placé au-dessus de la tubulure
C. Ce récipient, qui peut être légèrement chauffé pour
entretenir la fluidité de la solution gélatineuse, possède
un robinet, à sa partie inférieure, que l'on relie par ua
tube de caoutchouc à la tubulure C. L'ampoule S.poor
recevoir le liquide, est plongée dans un bain-marieà"
60**. On arrête l'arrivée de la solution au moment
où son niveau atteint à peu près les 2/3 du volume
de Tampoule S. Ceci fait, on intercepte la communici-;
tion entre l'appareil à dialyser et le récipient àgélatine
et cela au moyen d'une pince de Mohr ; puis on fait arri- .
ver doucement parle tube F le liquide dialyseur. Quand ;
le manchon est rempli d'eau, on tègle l'arrivée de cel]^
ci. Le gonflement du septum en cellulose fait monter la
solution gélatineuse à 1 a partie supérieure de l'ampouleS.
Les conditions expérimentales restant bien les mêmes,
on entretient le bain-marie à une température de 60*-
Le thermomètre T ne doit pas descendre au-dessous
de 15^ pendant la durée de l'opération.
(1) Pour la consiraction de cet appareil nous nous sommes adressé à
la Maison Leane qni depuis longtemps a mis à la disposition des \»^
ratoires un dialyseur rapide avec manchon de cellulose.
197 —
Dans cet appareil, la dialyse se fait de l'extérieur
^ers l'intérieur; dialyse assez rapide, car la surface du
eptum, quoique cylindroïde, est cependant grande.
Laquantité de liquide gélatineux introduit dans l'ap-
pareil est environ de 250''"^; l'ampoule, privée de son
inanchon, contient 400""' d'eau. Au bout de dix-huit à
vingt-quatre heures, suivant les proportions de gélatine
employées, la dialyse est terminée et le liquide possède
une réaction neutre au papier tournesol. On peut d'ail-
— 198 —
leurs suivre la marche de la dialyse en se basant sur la
réaction de la solution gélatineuse. Pour cela il sufV
d'ouvrir la pince de Mohr, fermant le raccord du tube ft^
et comme le liquide monte en haut de la conduite, pae
suite de l'excès de pression, il est facile de passer \
baguette de verre dans le tube.
Avec cette baguette imprégnée de liquide on fouchl
un papier de tournesol, ce qui donne la réaction du mi*
lieu et par suite indique la marche de l'opération, '
dialyse se terminant avec la disparition de l'acidité ià
la solution gélatineuse. A ce moment on relie le tube
à un tube recourbé et plongeant dans un récipieÉ
placé en contre-bas de Tampoule S. Si par la tubuluri
C on insuffle de l'air la gélatine s'écoule par le tuh
courbé, celui-ci fonctionnant alors comme un siphon.
Le liquide écoulé, on ferme à nouveau le tube D
moyen de sa pince et on relie le tube C avec le récipient
contenant le restant de la gélatine à dîalyser. L'appa-
reil est ainsi prôt pour une nouvelle opération.
La solution de gélatine dialysée est stérilisable à \^'
pendant 20 ou 30' ; elle se solidifie par le refroidisse-
ment.
On pourrait craindre que, sous l'influence de la dia-
lyse, la gélatine ne vienne à se putréfier en se tran»*,
formant, comme l'a montré Brieger, en neuridineetcA
sous Faction de certaines bactéries. Il est facile d'être
rassuré à cet égard si l'on se rappelle que la solulioB
dialysée est très acide et que les bactéries ne peuvent
vivre dans un milieu possédant une semblable réâc
tion. D'autre part la stérilisation à 120% suivant imnié-
diatement la dialyse, détruira les micro-organismes qui
ont pu commencer à se développer au moment où la so-
lution gélatineuse dialysée tend à devenir neutre. U
petite quantité de neuridine qui a pu se former est sans
action sur la solidification du milieu gélatine.
En résumé, pour stériliser une gélatine à 120"*, sans lai
retirer la propriété de se solidifier par le refroidisse-
ment, il faut la priver de ses sels calcaires jusqu'à ce
r^
— 499 —
l'elle ne contienne plus comme résidu fixe (exprimé en
lO) que de 10 à 14«'' d'oxyde de calcium pour 1.000»'^
(gélatine.
n est bien entendu que ces expériences ont rapport à
L dialyse des gélatines en feuille employées dans les
dboratoires de bactériologie et que celles-ci sont addi-
onnées, en solution, de 0,50 d'HGl.
Les gélatines impures de l'industrie G, qui contien*
mt beaucoup plus de sels calcaires, auraient besoin
fètre additionnées d'une proportion plus élevée d'acide
Uorhydrique; mais elles doivent être proscrites de
usage chirurgical.
Nous nous sommes assuré d'autre part que la pré-
ience d'une quantité de résidu calcaire supérieure aux
pantités données ci-dessus enlevait à la gélatine la pro-
jeté de se solidifier après stérilisation à 120''. En res-
itaant en effet à une gélatine dialysée des quantités va-
riables de phosphate monocalcique, ou de tout autre
lel, nous avons pu remarquer que la limite était bien
comprise entre celles indiquées plus loin. C'est donc
kien une proportion trop élevée en sels de calcium qui
empêche le phénomène de la solidification.
Bien que les spores du bacille de Nicolaier ne résis-
tent pas à une stérilisation d'autoclave à 105 ou à 110''
{tendant vingt minutes, le fait de pouvoir stériliser à 120*^
une gélatine dialysée et contenant des spores tétaniques
italt peut-être intéressant à signaler puisque cette gé-
latine garde, dans ces conditions expérimentales, le
pouvoir de se solidifier par le refroidissement.
Préparation du sérum gélatine] par M. E. Viel,
pharmacien à Rennes.
Les injections du sérum gélatine ont donné lieu à
de nombreux cas de tétanos mortel, et le rapport très
documenté de M. Chauffard (1) a montré le danger
(1) Joum. de Pharm. et Chim., [6], t. XVIII, 122, 1" août 1903, et
ttlicle précédent.
— 2oa —
d'introduire dans Torganisme ce bouillon de ciiUqr.
Nous ne voulons nullement combattre ropinioade
ces maîtres de la thérapeutique, nous indiquons seule»
ment un procédé rationnel d'obtention du sénira gela*
tiné et les conditions dans lesquelles il peut être iojedi
sans donner lieu h aucun accident tétanique ou aotre^
Nos expériences ont duré deux années et jamais M
sérum préparé d'après cette méthode n'a occasionné
le plus petit accident (les injections pratiquées sontat
nombre de 5 à 600).
Pour préparer le sérum nous opérons comme il sort
Gélatine pure là H p. ICO
Sérum de Hayem 100 —
Le sérum de Ilayem doit être au préalable nealralisé
avec le carbonate de soude.
Faire dissoudre la gélatine au bain-marie à la tempé-
rature de 80 à 100"*, filtrer au moyen d'un entonnoir i
filtralions chaudes. Remplir les ampoules stérilisées,
soit à l'autoclave à vapeur tluente, soit au fourPaslear
et les sceller au chalumeau.
La grosse difficulté réside dans la stérilisation, /«
gélalinene pouvant être chauffée au-dessus de 105* ^aœ
perdre ses propriétés coagulantes (1).
Si Ton chauffe à V20\ on liquéfie très souvent la géla-
tine et l'on a un sérum inactif. D'ailleurs une seule
stérilisation ne suffit pas, serait-elle d'une heure à 120*.
car il suffit de porter les ampoules ainsi préparées à Téluve
à 32** pendant un ou deux jours pour obtenir de très belles
cultures de bacille de Nicolaier.
Nous avons tourné la difficulté en opérant par li
méthode des températures successives uniformément
graduées.
Les ampoules sont portées à l'autoclave (nous opé-
rons toujours en vapeur fluente avec un appareillées
(1) Journ. de Pharm, et Chim., [6], t. XVIII, 123. La soluUonpeulwoff
perdu la propriété do se prendre en gelée par le refroiditsemeai, w^
on ayant conservé la faculté de fournir la coagulation du gang (Redic-
tion).
r
— 201 —
précis muni de manomètres et de thermomètres très
sensibles).
l*' joar. . -. chauffage à 80* pendant 2 heures
3* — — 85* — i —
5» — — 90* — 1 —
!• — — 93- — 1 —
9* — — 100* — 1 —
11-13 et !5« jour».. — \Q5* — 1 —
Par ce procédé nous avons assuré une stérilisation
rigoureuse tout en conservant Tactivité au sérum géla-
tine, puisque nous avons opéré à une température à
laquelle la gélatine ne perd pas ses propriétés coagu-
lantes.
Les expériences de laboratoire ont pleinement jus-
tifié nos prévisions; ce sérum injecté à doses massives
h des lapins n'a donné lieu à aucune manifestation
tétanique ou autre.
Nous avons poussé plus loin cette étude. On amis des
ampoules pendant vingt jours dans Tétuve à22®, tempé-
rature la plus favorable au développement du bacille de
Nicolaier. Le contenu des ampoules a été injecté à des
lapins, on les a examinés chaque jour, jamais il n'y a eu
la moindre infection bactérienne. Une prise du sang de
ces animaux a servi à faire des ensemencements sur
gélose par le procédé de Liborius; ces cultures ont
donné un résultat négatif.
Après ces résultats nous nous croyons autorisé à
dire que cette méthode donne un sérum rigoureuse-
ment stérile. Restait à voir s'il était actif; en un mot la
pratique médicale justifierait-elle nos expériences.
Un certain nombre de médecins ont bien voulu nous
prêter le concours de leur expérience et tous ont été
satisfaits des résultats obtenus.
Les injections ont été pratiquées dans les meilleures
conditions aseptiques au moyen du dispositif que nous
allons décrire :
1* Asepsie rigoureuse de la cuisse au moyen d'une
solution alcoolique de sublimé à 1/2000.
— 202 —
2* Injection du sérum à Vabri de Vair, afin d'éviter la
contamination par les poussières atmosphériques. Faire
liquéfier la gélatine de 38 à 50® et laisser refroidir à 38*;
briser une des pointes de Tampoule avec une lime
flambée et y adapter la soufflerie munie de son filtre à
air (tampon de coton); briser l'autre pointe et y adapter
le tube porte-aiguille, faire écouler un peu de liquide
pour chasser Tair contenu dans le tube et introduire
l'aiguille dans le tissu musculaire, presser sur la soaf-
flerie jusqu'à ce que tout le liquide soit injecté.
Retirer Taiguille, Idver à la solution aicoolo-mercu-
rielle et recouvrir d'une feuille de ouate stérilisée ou de
collodion afin d'éviter tout accès de Pair.
L'appareil injecteur avait été au préalable stérilisé
ou bouilli.
Cette méthode a toujours donné d'excellents résul-
tats, les doses injectées ont été 100 à 250^^ et plos,
le pourcentage en gélatine étant de 1 à 5 p. 100. Les
hémorragies traitées par ces injections ont presque
toujours cédé à la première injection alors même que
tous les autres hémostatiques, y compris l'adrénaline,
avaient échoué. Nous pouvons conclure que nous
avions un sérum stérile, et actif.
A titre de confirmation voici quelques observations
telles qu'elles nous ont été transmises par les médecins.
D' Philouse, de Rennes.
M"* C..., 22 ans. Ulcère de l'estomac. Hémaiémèse
grave; le 23 juin 1902, injection de 100«^ sérum gélatine
à 5 p. iOO. L'hémorragie s'arrête pour reprendre le
26 juin. Nouvelle injection de sérum suivie dun arrèl
jusqu'au 29 où l'hémorragie se reproduit et cède au
même traitement.
M. D... Ulcère de Pestomac. Hématémèse le
26 juin 1902, injection de sérum gélatine à 5 p. 100
lOO»»" ; arrêt de l'hémorragie. Les 6 et 15 janvier 1903, de
nouvelles hémorragies très abondantes ont cédé a«
même traitement.
r
— 203 —
M"* R..., 25 ans. Ulcère de Testomac; vomit le
I2janvier 1902 environ 1"* de sang; l'hémorragie cède
& une injection de sérum gélatine pour reprendre le
15au soir. Nouvelle injection suivie d'arrêt. Le 27 mars,
le 41 avril elle 12 juin de la même année, nouvelles
hématémèses sérieuses qui ont cédé au même traitement.
Dans ces divers cas les injections de sérum gélatine
ont été très bien supportées et n'ont déterminé de com-
plication d'aucune sorte.
D' Lemercier (Rennes).
M. X... Fièvre typhoïde grave, existant depuis quinze
jours lors de ma première visite le 15 novembre 1902.
Le lendemain je constate une petite hémorragie intesti-
nale que je traite par des injections d'ergotinine.
Le 17 au matin je le trouve exsangue, le pouls petit à
120, un peu de délire. Une injection de sérum gélatine,
125«^ à 3 p. 100, est pratiquée immédiatement. L'hémor-
ragie s'arrête, le pouls augmente de force, la maladie
suit son cours. L'hémorragie ne se reproduit pas.
M™* V..., 25 ans. Fièvre typhoïde grave. Au 21** jour
légère hémorragie que je traite par l'ergotinine cris-
tallisée en injections sous-cutanées; le lendemain, nou-
velle hémorragie : chlorure de calcium et adrénaline
sont administrés à l'intérieur. Le surlendemain hémor-
ragie grave. Injection de 125»'' sérum gélatine à
3 p. 100. L'hémorragie s'arrête pour ne plus réappa-
raître. La maladie suit son cours.
Dans tous les cas la piqûre n'a été suivie d'aucune
infection microbienne.
Sur le dosage de V azote ammoniacal dans les mistelles et
dans les vins ; par M. A. Desmoulière (1).
Dans un article fort intéressant (2), MM. A. Gautier et
(1) Commanication faite à la Société de Pharmacie, séance du 5 août.
(2) Journ. de Pharmacie et de Chimie, i5 juillet 1903, p. 49.
— 204 —
G. Halphen ont établi les caractères différentiels des
mistelles et des vins de liqueur en se basant entre autres
sur les variations dans ces produits de Tazote sous s» '
divers états. — Dans cette étude Tazote a été dosé dans -
les vins sous ses quatre formes : azote total, azote al-
buminoïde, azote basique volatil, azote ammoniacal.
En ne considérant que les variations de Tazote et en
se plaçant au point de vue pratique, le dosage qui est
appelé à donner le plus d'indications dans la différen-
ciation des mistelles et des vins de liqueur, est le dosage
de Tazote ammoniacal. Il résulte en effet du travail de
MM. A. Gautier et Halplien et des travaux antérieurs
que, si dans les moûts on rencontre à l'origine des sels
ammoniacaux dont la proportion peut s'élever à 0^^2oO
d'ammoniaque par litre, après fermentation complète
l'ammoniaque tombe à quelques milligrammes et même
à des fractions de milligrammes par litre de prodmi
fermenté.
Le procédé de dosage de l'azote ammoniacal indiqué
par les auteurs précédemment cités repose sur le prin-
cipe suivant : Le vin (300 '^°') privé d'alcool est addi-
tionné d'acétate neutre de plomb en très léger excès,
ramené au volume primitif et filtré. Distillée avec la
magnésie, cette liqueur laisse échapper les bases vola-
tiles qu'on recueille dans l'acide chlorhydrique titré.
On dose par la soude, en présence d'orangé, l'ensemble
des bases volatiles passées à la distillation, on réaci-
difie par Tacide chlorhydrique et on dose l'ammoniaque
par le chlorure de platine. Le précipité est lavé à
1 alcool à 80** C. pour enlever les chloroplalinales
solubles, et transformé en platine métallique par calci-
nation. On tient compte de la solubilité du chloropla-
tinate d'ammoniaque dans l'alcool à 80**, soit 1 p. 15.000
environ.
Or si, pour les mistelles, ce dosage de l'ammoniaque
par pesée du platine ne présente guère de difficultés
étant donné que la proportion d'ammoniaque oscille en
général entre 1 à 2^8'' par litre, le procédé devient d'une
r
— 205 —
application fort délicate pour les vins de liqueur dans
lesquels la teneur on ammoniaque pour 1000*™' peut se
chiffrer par des milligrammes ou des ^^ de milligramme.
Ayant été amené par des études antérieures à nous
occuper du dosage de Pammoniaque dans les vins, nous
avons refait récemment un certain nombre d'essais
en opérant d'une part sur des mélanges artificiels con-
tenant des bases azotées diverses et des proportions
déterminées de sels ammoniacaux, d'autre part sur des
mistelleset des vins de liqueur. D'après ces essais, nous
croyons pouvoir conseiller pour le dosage pratique de
l'azote ammoniacal, même en présence des bases azotées
(et en particulier les bases pyridiques, quinoléiques,
i'hexaméthylènetétrachine), un procédé qui n'est autre
que celui deMiintz et Rousseaux (1) légèrement modifié.
Notre mode opératoire, indiquant ainsi pour les vins la
teneur en azote ammoniacal seul est le suivant : 300 à
500*"'^ de vin sont placés dans un ballon avec quelques
gouttes d'huile pour éviter la mousse, et un excès de
magnésie récemment calcinée. Un thermomètre placé
dans l'intérieur du ballon permet de surveiller la tempé-
rature du liquide, qui ne doit pas dépasser 33**. Le
ballon est relié par un tube coudé à une sorte d'éprou-
vette profonde, élargie en forme de ballon à sa partie
supérieure et dans laquelle on place 50*^°"^ environ
d'acide sulfurique à -|^. Le tube de verre communiquant
avec le ballon plonge jusqu'à peu de distance du fond
de cette éprouvette. L'éprouvette est maintenue froide
par un courant d'eau, et reliée à une trompe h eau.
L'appareil étant ainsi installé, on chauffe doucement
au bain-marie le ballon contenant le vin et le vide est
fait à l'aide de la trompe. La distillation s'effectue assez
rapidement; on arrête l'opération lorsque le volume de
liquide distillé est égal à la moitié au moins du volume
de viu mis en expérience. Il ne reste plus ensuite
qu'à distiller la liqueur acide avec un excès de soude en
11) Hevue de Viticulture, !897, p. 173.
— 206 ^
se servant d*un app^eil de Schlœsiog et recueillant le
distillaium dans un volume déterminé d'acide sulfu*
rique au ^ normal.
Finalement, cette dernière solution est soumise à
Tébullition pour chasser Tacide carbonique qui peut
s'y trouver et on titre l'acide en excès. Pour ce dernier
titrage, nous nous servons de préférence, comme indi-
cateur, du tournesol sensible ou mieux du tournesol d^or-
cine.
L'emploi des liqueurs à j normales permet d'at-
teindre toute la sensibilité désirable, puisque 1"" de
ces liqueurs correspond à 0^^00034 d^ammoniaque.
Nouvelles réactions colorées de VabrcMol (asaprolj;
par M. Et. Bàrral.
Les réactions colorées, déjà connues, sont : l' le
perchlorure de fer colore en bleu les solutions aqueuses
d'abrastol; 2** l'azotate mercurique donne une coloration
rouge; 3* l'acétate d'urane les colore en ponceau;
4** l'acide chromique produit un précipité brun;5*racidc
azotique les colore en jaune; 6** les acides minéraux
régénèrent le naphtol g qui se précipite et se dissout
dans la soude en se colorant à chaud, en bleu.
J'ai obtenu les nouvelles réactions suivantes :
1*^ Le réactif Ymonnier donne un précipité branâire
avec un liquide orangé ;
2"* Le réactif de Berg produit, à froid, une coloration
bleue, devenant peu à peu jaune à rébuUition;
3* Le réactif de Frœkde se colore, à froid, en jaune
brun noirâtre;
4° En ajoutant quelques gouttes de ybrw^i et deTiwA
mtlfurique à un peu d'abrastol^ il se développe une
magnifique fluorescence verte, disparaissant par une
grande quantité d'eau ;
5^ Le persulfate de sodium produit, à chaud, uoe
r
— 207 —
coloration jaune verdâlre, virant au brun verdâtre,
puis au brun orangé ;
6* Le réactif sulfomolybdiqtie donne, à chaud, une
coloration jaune verdâtre, virant au bleu sale, puis au
bleu foncé, au bout de quelque temps.
Réactions de Vhermophényl {mercuriodisulfopfiénate de
sodium), C^H\O.Hg(SO»Na)'; par M. Et. Barral.
L'hermophényl est une poudre blanche, amorphç,
soluble dans l'eau (22 p. 100), insoluble dans l'alcool,
de saveur salée, sans goût métallique de mercure, ren-
fermant 40 p. 100 de mercure dissimulé^ c'est-à-dire
dont les caractères sont complètement masqués.
Ses solutions ne présentent pas directement les
réactions du mercure; elles ne précipitent pas par
Thydrogène sulfuré, par la soude, le sulfure d'ammo-
nium, etc.
Cependant, l'hermophényl est décomposé par l'acide
chlorhydrique bouillant; à chaud, par le sulfure d'am-
monium, qui donne un précipité noir.
Les solutions peuvent être stérilisées à 120".
La seule réaction indiquée est la coloration violette,
produite par le perchlorure de fer.
J'ai obtenu les réactions suivantes :
1* là' acide sulfurique concentré n'est pas coloré à
froid; en chauiïant, il se produit une coloration jaune,
virant au jaune orangé ;
2* Le réactif de Berg se colore, à froid, en rouge
améthyste; en chaujfFant, la coloration devient orangé
rougeâtre, avec précipité brun ;
3" Le réactif de Frœhde, chauffé avec un peu d'her-
mophényl, se colore en jaune, virant au jaune orangé,
au jaune brun, au brun, enfin au rouge améthyste;
4* Le peraulfate de sodium donne, à froid, une légère
coloration rose; en chauffant, le liquide devient jaune.
Au liquide froid, l'addition de soude caustique produit
un précipité jaune d'oxyde mercurique ;
— 208 -^
5"* Le réactif de Mandelin^ auquel on ajoute des Iraces
de poudre d'hermophényl, donne, en dissolvant la
poudre, des stries indigo foncé; le liquide devient blea
vcrdâtre, très foncé. En chaulTant, Tintensité de la
coloration diminue; elle vire au bleu verdâtre, puis
au vert émeraude, au voisinage de la températare <
d*ébullilion du liquide. Cette réaction est très sensible
et caractéristique;
G"" L'acide sulfurique formolé produit, à chaud, uQe
coloration rouge brun, très intense.
REVUES
Pharmacie.
Sur quelques propriétés physiques de Thnile de
croton; par M. G. Sigala^s (1). — M. L. Barthe a appelé
l'attention sur les propriétés physiques, chimiques et
physiologiques qui lui ont permis d'identifier Thuilede
croton, à l'occasion d'un cas d'empoisonnement. Pour
établir ses conclusions, il a préparé lui-même, d'après
le Codex, de l'huile officinale de croton tiglium, dont
une portion, mise à la disposition de M. Sigalas, a
servi d^huile-type dans ses essais comparatifs.
Un des premiers essais pAysiqties préliminaires à effec-
tuer dans le cas présent, parce qu'il a pour l'huile de
croton une importance particulière, consiste à laisser
tomber, de 2 à 3 millimètres de haut, une goutte de
l'huile examinée h la surface et au centre de Teau con-
tenue dans un verre à pied ou dans une soucoupe en
porcelaine : on observe un étalement brusque, avec for-
mation, à partir du point de contact, de cercles concen-
triques brillamment irisés, analogues comme aspect
aux anneaux colorés de Newton observés en lumière
blanche.
Ce caractère est constant, mais il n'est pas spécifique
(1) Bulletin de la Société de Pharmacie de Bordeaux, jaia 1903.
r
— 209 —
e l'huile de croton. L'huile de ricin le présente aussi
noique de façon différente, l'étalement à la surface de
eau étant plus lent que dans le cas précédent (Chatin).
1. Sigalas a absorbé des apparences semblables avec les
intres huiles d'euphorbiacées [Aleurites triloba^ Curcas
nirgans). Néanmoins il constitue une propriété phy-
ique d'une réelle valeur, parce qu'urie seule goutte
toffit pour réaliser cet essai.
Température critique de dissolution. — La détermi-
lation de l'indice de Crismer ne nécessite, non plus,
|o'une quantité minime de substance (un demi-centi-
aiètre cube). II importe donc d'être renseigné sur la
râleur de cette constante.
M. Crismer (1) avait admis la valeur 58^4 attribuée à
la température critique de dissolution de l'huile de
crolondans l'alcool de densité 0,8193 à 15**,5.
Dans un travail très documenté ayant pour titre :
Contribution à Vétude de Vkuile de croton (2), M. W. Du-
Kère indique le chiffre 34", 8 pour la température cri-
tique de dissolution de l'huile de croton dans l'alcool
absolu.
Les résultats des mesures de M. Sigalas sont consi-
gnés dans le tableau suivant :
TEMPÉRATURE CRITIQUE
DE DISSOLUTION DANS L'aLCOOL A 99<^,8 O. L. A + Ij»
[^Alcool absolu du Laboratoiro)
1. — Huile type, préparée d'après le Codex 40**
Huile, provenance P. C, i*^ échantillon 42.5
— Huile, provenance P. C, 2* échantillon 43
— Huile, provenance pharmacie C..., de Bordeaux. 39.5
— Huile, provenance Pharmacie des Hospice» civils. 42
— Ëchanlillon, Droguerie R 43
— Échantillon, provenance anglaise, n* 1 39
— Échantillon, provenance anglaise, n" 2 39
— Huile P. C, dite Saint-Denis 43
Moyenne 4l»22
Dans l'alcool marquant 95** G. L. à + 15% Tindice de
(.1) BuUetin de V Association des chimistes belges, 1895, p. i4o.
(2) Journal de phatmacie d'Anvers, 1899, p. 263.
Joum.dt Pkarm. et dt Chim, «• RiRiB. t. XVHl. (!•' septembre 1903.) 14
— 210 —
Crismer est plus élevé et oscille pour les divers échsH
tillons ci-<lessus entre 8V et 84^.
Ce dernier chiffre — Si"" — est la moyenne des valem»
très rapprochées qu'a fournies Thuile type dont 1||
température critique de dissolution dans Talcool abscdi
est 40*.
Indice de réfraction, — M. \V. Dulière attribue à
constante la valeur suivante :
35** à Toléoréfractomètre de Amagat et Jean à 22* (L
ou 75%5 au réfractomètre de Zeiss à 25"" C.
MM. Amagat et Jean (1) donnent, comme déviatioa
oléoréfractométrique : + 3â à -f ^*
M. Sigalas a mesuré directement l'indice de réfrae*'
tion avec le réfractomètre de Abbe qui n'exige qa
goutte de liquide pour une détermination.
Le tableau suivant résume les résultats obtenus i it
température de IS^'.S ; ils sont rapportés à la raieD.
INDICE DE RÉFRACnOXI DE L^OUILB DE C&OTON A 15*5
Huile type ii« l »i* * = 1,4181
— n« 2 1,4198
— n' 3 Ml»
— n" 4 M»
— n* 5 1.47»
— n* 6 1,4185
— !!• 7 l.ilM
— n* 8 1,4191
— n* 9 (P. C. dite Saint-Denis) . 1 ,4198
— n* 10 (Drogaier de la Faculté). 1,4183
Moyenne 1,4793
Pouvoir rotataire. — L'huile de croton est une des
huiles pour lesquelles le pouvoir rotatoire est le pins
utile à déterminer, car si la plupart des huiles sont fai-
blement actives, ici Tactivité optique est telle qoe, par
son sens et son intensité, elle permet de fix^ l'analyste
sur l'existence et la nature de certaines falsificationi-
On l'exprime généralement par le nombre de degrés
saccharimétriques représentant la rotation imprimée
(1) Revue de Chimie pure et appiiquie, 1901, p. 163. — G. Haln^.
Analyse des matières gt^asêes, p. 43.
— 211 —
r
pplan de polarisation par Thuile prise à la tempéra-
are ordinaire et examinée dans un tube de 20^".
On recommande, lorsque Thuile est trop colorée, de
I filtrer avec ou sans traitement au noir animal (à 50
o 60*) et, si rhuile est trop visqueuse pour filtrer à
raversle noir, de l'étendre préalablement de 3 à 4 fois
on volume d'éther dont on se débarrasse par la chaleur
^ès filtration.
Afin d'éviter toute modification possible du pou-
R»r rotatoire parle noir ou par Téther, Taateur a tou-
Mrs pratiqué directement Fexamen polarimétrique,
m saccharimètre Laurent, après simple filtration, soit
kuis an tube de 20^", soit dans un tube de lO^*" quand
Tabsorplion était trop considérable sous la première
ipaisseur.
Voici, d'après divers auteurs, les déviations saccha-
^étriques produites par l'huile de croton, dans un
lobe de 20''- :
Pbtbks. +9*15 (degrés d'arcs).. +42*5 (degrés saccharimétriqaes)
P.GuuRD +46
Ces déviations sont voisines de celles indiquées dans
ies traités spéciaux pour Thuile de ricin :
-|-40,7 degrés saccharimétriques (Pbtbrs).
+43 — — (Girard).
+ 38,5 à + 48 — (Tbxibr).
4-40,1 à +41,8 — (Tortklli).
Les résultats de M. Sigalas diffèrent notablement des
précédents.
DtVIATlON OU PLAN J>11 POLARISATION DR l'bUILK DB CROTON
BN DBORBS SACCBARIMBTRIQUBS
A -|-i5* tous UNB iPAlSSBUR DB SO CBNTIMKTRB8
Huile tjpe n* 1 +79*6
- n*2 +18,5
- n* 3 +68,0
- n* 6 +75,0
- n*7 +72,0
- n*8 +74,0
- n* 9 +-78,5
HaUeP. C. (dite Saint-Denis) +75,0
^
— 212 —
La moyenne est :
p = + Tù'.
Dans les mêmes conditions opératoires il a trouvi
pour Vhuile de ricin :
chifTre conforme aux valeurs classiques adoptées po0
cette huile.
11 a essayé une huile de croton, de Singapour, très
blanche et très fluide, dépourvue de toute activilt
optique. Elle a donné wî,*' =1,4705, chiffre notable-
ment inférieur à la moyenne «"'= 1,4793. D'aolreJ
part, le pouvoir rubéfiant s'est montré sensiblement
nul.
Il s'agit probablement, d'après les caractères phy-
siques et physiologiques de Thuile de gros pignons
d'Inde [Curcai purçans) y souvent employée à falsifier
les huiles de croton fabriquées dans les pays tropicaux.
Les huiles d'Aleuriùes triloba ou Bancoulier el de
Curcas purgans ou Pignon d'Inde se sont montrées
toutes les deux inactives sur la lumière polarisée.
Llndice de refraction de la première était n"' = !,11S3
— — de la seconde — nj)** = 1,47 tO.
La valeur de l'indice de réfraction, l'absence de pou-
voir rotatoire, lé défaut de pouvoir rubéfiant sont com-
muns à cet échantillon d'huile de pignons d'Inde eli
Phuile, provenance Singapour, reconnue, à l'examea
polarimétrique, faussement étiquetée huile de croton.-
A. R
Recherche du jaune d'œuf dans la margarine; paf
M. Fendler (1). — Le beurre, quand on le chauffe, pos-
sède certaines propriétés caractéristiques; il devienl
brun, forme de l'écume et ne donne que peu de projec-
tions; la margarine, dans les mêmes conditions, se«)m*
(') NachweisTOQ Eigelb in Mtrgarino. Phannxcsniische CenlralKilk^.
1903, p; 371.
r
— 213 —
)orte d'une façon toute ditférente, de sorte qu'on s'est
efforcé d'ajouter à la margarine des substances qui lui
^mmuniquent des propriétés analogues. Parmi les
)lus efficaces de ces produits, nous citerons l'addition de
auned'œuf et de sucre, d'après le procédé indiqué par
Dernegau. Le corps le plus intéressant dans ce cas est
ie jaune d'œufqui, mélangé au sucre de lait provenant
Ju lait ajouté à la margarine, donne à ce dernier pro-
luit des propriétés analogues à celles indiquées ci-des-
sas pour le beurre.
A l'origine on additionnait la margarine de 10 p. 100
lie jaune d^œuf, mais le mélange était très altérable;
iussi actuellement on n'ajoute que 1/2 à 1 p. 100 au
maximum.
Plusieurs procédés ont été indiqués pour caractériser
cette addition, mais aucun ne donne de résultais abso-
lument certains; l'auteur ayant repris la question, pro-
pose l'une des méthodes suivantes :
!• M. Fcndler cherche à retrouver la malière colo-
rante du jaune d'œuf, la margarine pure ne contenant
aucun principe colorant. 300^' de margarine sont intro-
duits dans un verre de Bohême et maintenus de 2 à
3 heures au bain -marie à une température de 50" envi-
ron ; on verse le liquide fondu dans un entonnoir à sépa-
ration chauffé, on ajoute 150*^"^ d'eau salée à 2 p. 100,
on agite fortement en maintenant au bain-marie et
on laisse reposer 2 heures à une température de 50**.
Le liquide aqueux est recueilli et, après relVoidissement,
filtré sur un filtre mouillé. C'est sur la solution salée
ainsi obtenue que sont effectués les différents essais
proposés par M. Fendler : 10'"^ sont portés à ébullition
et traités par 1^'"^ d*acide sulfurique à 1 p. 100 ; après
refroidissement, on agite avec 2'^'"' d'éther et on laisse
reposer; s'il y a eu addition de jaune d'œuf, Télher se
colore en jaune. Cette réaction ne donne qire des indica-
tions, car la margarine peut être colorée artificiellement
par d'autres produits que le jaune d'œuf.
90 jQcmj jg |j^ liqueur salée obtenue comme il a été
^
- 214 —
indiqué ci-dessus sont portés à ébalHiion avec un
volume égald'aôide chlorhydrique pur. S'il y a addition
de jaune d'œuf et par conséquent de lécilhine, il se
forme un troublée caractéristique dû aux produits de
décomposition de la lécithine.
3* La réaction suivante est décisive, d'après M. Fen^:
dler : la vitelline du jaune d'œuf est une combinaison^
d'une albumineet de lécithine, qui est soluble dans l'eau'
salée à 1 p. 100, mais insoluble dans des solutions plus
diluées. On verse le liquide salé obtenu dans le traite-
ment de la margarine dans un dialyseur placé dans
Peau distillée; s'il y a addition de jaune d'œuf, le se!
passant en grande partie dans l'eau extérieure, laliqueur
se trouble au bout de quelques heures; Taddition d'une
solution concentrée de chloi*ure de sodium fait dispir
raltre le trouble. Cette dernière réaction est absolument
certaine, d'après les recherches de l'auteur.
H. C.
Chimie.
Rétention de rarsenic par le charbon animal; par
MM.J. Marshall et A.Ryan (1). — On s'explique très bi3i
la fixation par le charbon animal desmétaux qui forment
des phosphates insolubles avec les phosphates que ces
charbons renferment, mais on comprend plus difficUe*
ment la fixation de l'arsenic. Si on fait passer de Tean
distillée à travers une couche de charbon animal, on
trouve qu'en ajoutant au liquide filtré de l'acétate de
plomb il se forme un précipité de phosphate de plomb:
avec l'acide arsénieux, au contraire, on n'observe aucun
changement.
Les auteurs ont voulu confirmer expérimenlal^nent
l'assertion de M. Ed. Noyés, qui prétend que le charbon
animal est susceptible de retenir une proportion notable
d'acide arsénieux.
Les expériences instituées sont les suivantes :
^o 7g9(rr 4 ^3 charbon animal sont desséchés à lit*
(1) The Amer, Journ. of pharmacy, t. LXXV, p. 251.
— 215 —
fosqn'à poids constant. La perte de poids consiatée esl
icll«',5l5, soiH,485p. 100.
D'autre part, on dissout 0*^%4455 d'acide arsénieux
dans 3.000^"' d'eau distillée et on fait passer cette solu-
tion sur ce charbon animal desséché. Cette iiltration
^lemande trois heures. On ne recueille que 2.670*''*' du
fiqaide filtré et la différence, soit 330*^""*, est retenue
fmr le charbon.
On prélève 100'^"* du filtrat, on y ajoute un peu
'^acide sulfureux pour réduire les traces d'acide arsé-
liiteux qui auraient pu se former; on chasse l'excès
^acide sulfureux par Tébullition et dans le liquide
J)ouillant, acidulé par l'acide chlorhydrique, on fait
.passer un courant d'hydrogène sulfuré pendant quelques
geares, on laisse déposer pendant une nuit. Le sulfure
J'arsenic est recueilli, lavé à Teau, puis à l'alcool, à
Téther et enfin au sulfure de carbone. On le dessèche et
on pèse.
La moyenne de deux dosages successifs est de
0*'.0066 de' sulfure d'arsenic, correspondant à O**", 005 3
:danhydride arsénieux. Chaque 100*^°' de la solution
[primitive, avant la fiitration sur le charbon, contient
'(K'OliSo d*As*0^; par suite, la quantité d'anhydride
t arsénieux retenu par le charbon, pour chaque lOO'^"',
lest de 0»%00955 soit 64,30 p. 100. En admettant que
les 330**"' de liquide, retenus mécaniquement par le
charbon, contiennent la môme quantité d'acide arsé-
nieux que le liquide filtré, on peut vraisemblablement
affirmer que 64,30 p. 100 d'acide arsénieux ont été fixés
parle charbon. En un mot, I^** de charbon animal, préa-
lablement desséché, retient 0^,0006 d'acide arsénieux.
2* Dans une seconde expérience, les auteurs emploient
*Î63?^70 de charbon animal non desséché et dissolvent
3*^3972 d'anhydride arsénieux dans 3.000^^"' d'eau.
Après fiitration de trois heures sur le charbon, on ne
recueille que 2.630*^% ce qui fait que charbon absorbe
310^-» de la solution.
On détermine, comme précédemment, dans 100^"' du
n
216 —
filtrat la quantité d'arsénieux dissous, soit, — moyeuift
de trois dosages, — 0«%06903. Chaque 100'-* de lasoh-
tion primitive, avant son passage sur le charboD, cot*
tenait 0^%11324, de composé arsenical. Laproportioa
d'acide arsénieux retenue est donc de0*%0441 9, soit39/
p. 100, c'est-à-dire que l*^*" de charbon non desséch
retient 0«%00278 d'acide arsénieux.
Er.G.
Sur le dosage du vanadium dans les alliages; ptr
M. P. NicoLARDOT (1). — Le mode opératoire varie sui-
vant que les alliages s*attaquent facilement ou non,
par HCl.
i^ Alliages qui s attaqnent facilement par HCL — Alto*
quer l'alliage en copeaux avec HCl {D= 1,17) étenda
5 fois son poids d'eau, ou par du chlorure douUe
de cuivre et de potassium. Pour 1»' d'alliage, prendre
5*^"' d'acide ou 5«' de sel. En deux ou trois heares,
l'attaque est terminée.
Filtrer. Laver à fond pour séparer lout le fer.
Sécher, calciner dans une capsule de platine tarée.
Chasser la silice par quelques gouttes d'acide floorhy-
drique. Chauffer ensuite à 350* jusqu'à poids constant.
A cette température, le vanadium est complètemeot
transformé en acide vanadique. Si on chauffait à une
température élevée, l'acide vanadique perdrait d«
l'oxygène.
Le poids obtenu peut être considéré comme de Tacide
vanadique pur, si l'opération a été bien faite. On s'assu-
rera de l'absence de fer dans le résidu.
2"* Alliages qui ne s'attaquent pasfacilement par HCi —
Traiter l'alliage en copeaux par Tacide nitrique. Sépa-
rer le cuivre, s'il y a lieu, par électrolyse en solulioB
nitrique.
La solution, dans laquelle on a dosé le cuivre, est
évaporée à sec, redissoute par quelques gouttes d'acide
sulfurique étendu et traitée par fl*S. On ajoule,
(1) C. R. de VAcad. d. Se, t. CXXXVI, p. 1548; 1903.
r
217 —
^quelques minutes après avoir fait passer le courant
de (PS, et tout en continuant à faire passer ce gaz, de
^ammoniaque en quantité juste suffisante pour préci-
-piter le fer, Talumine... On filtre rapidement et on éva-
pore à sec le sulfovanadate que Ton amène à poids
constant à 350® dans une capsule tarée. A cette tempéra-
ture le sulfovanadate est transformée complètement en
acide vanadique.
J. B.
Recherche des peroxydes dans Téther ; par M. A. Jo-
HissEN (1). — Le réactif à employer doit être préparé
comme suit : on introduit dans une petite capsule 0^^10
• d'acide vanadique pulvérisé et 2*^™^ SO*H^ On chauffe
î-au bain-marie pendant 10 à io\ on laisse refroidir,
1 ajoute un peu d*eau et Ton verse le contenu de la capsule
dans un flacon de 50*^'°^ en ayant soin de détacher de la
capsule les portions d'acide vanadique non dissoutes.
On porte au volume de SO*'"' par addition d'eau et on
agile à diverses reprises. Après quelque temps, l'acide
vanadique est entièrement dissous et le liquide est bleu
verdâtre. Il conserve ses propriétés pendant très long-
temps.
Pour rechercher Teau oxygénée dans Téther au moyen
de ce réactif, on verse dans un tube à réaction 1 à 2*^°^
de cette solution sulfurique, puis S à lO*"""^ d'éther à
essayer, et on agite fortement.
Si Téther renferme du peroxyde d'hydrogène, le réac-
tif qui se rassemble au fond du tube prend une colora-
lion variant du rose au rouge- sang suivant que le pro-
duit est plus ou moins riche en peroxyde.
j. B.
La résine « Rimu »; par MM. II. Easterfield et
C. AsTox (2). — Le Rimu [Dacridium cupresainum) de la
famille des conifères est un des arbres les plus impor-
(1) Joum. de Pharm, de Liège, t. X, février 1903.
(2) Chem, News, t. LXXXVllI, p. 20.
^
— 218 —
tants de la Nouvelle-Zétande, il présente cette parti
larité que Ton observe dans les fissures du bois une
résine de couleur rosée et d'apparence nettement cria-
talline.
Cette résine est surtout constituée par un composé
acide cristallin auquel les auteurs donnent le nom '
diacide rimuique; celui-ci fond à 192-I93' et distille»
sous une pression de 21"'°, entre 296 et 300* en se
décomposant légèrement, Cet acide est facilement
soluble dans l'éther et Tacool, peu soluble dans Teau et
l'éther de pétrole. Il répond à la formule C"H"0'. Son
sel de baryte cristallise facilement en cristaux rectan-
gulaires dont la composition est Ba (C**H"OT,ii H-0.
Ses sels alcalins sont très solubles dans l'eau. L'acide
rimuique est lévogyre, son pouvoir rotatoire est de :
a» = — 150** en solution alcoolique à 10 p. 100; il
donne un dérivé benzoylé et acétylé e^ sa formule peut
être représentée par C"H"(OH)(CO*n). Gomme la plu-
part des résines des conifères, il ne donne pas d'éttiers
quand on le traite par Talcool et Tacide chlorhydriqae.
Er. G.
Constitution de la cytosine ; par MM. Kossel et Stec-
DEL (1). — On sait que des recherches récentes ont
permis à Kossel de fixer d'une façon définitive la for-
mule de la cytosine (2); l'étude de celte base a été con-
tinuée de sorte qu'actuellement la constitution de b
cytosine paraît à peu près établie.
Cette base a pour formule C*H"Az'0 ; traitée en solu-
tion sulfurique par le nitrite de soude, elle est transfor-
mée en uracile et il y a en môme temps dégagement
d'azote.
C*H*Az30+HAzO« = C*H*A2«0«+A2«+HîO.
Cytosine UracUe
C'est donc, comme Turacile, un dérivé de la pyrimi-
dine et de plus ellecontient un groupement C-AzH'; on
(1) Zeitschrift fur physiologische Chemie, t.XXXVin. p. 19.
(2) Journal de Pharmacie, 1903, t. XVII, p. 336-331.
— 219 —
peut l'envisager comme étant l'uracile ou le 2-6 dioxy-
pyrîmidîne dans lequel un groupement GO est remplacé
par C-Â2H\
Quel est maintenant la position du groupement
C-Azfi*? pour fixer ce point Kossel a étudié les pro-
fils d'oxydation de la cytosine et dans l'action du per-
manganate de baryte sur cette base il a isolé le biuret
AzH'CO-AzH-CO-Azff et l'acide oxalique C^H'^0*.
La formation de ces deux corps dans l'oxydation de
la cytosine a conduit M. Kossel à admettre la formule
suivante :
Aï, = 6C— AzH2 AzH— CO-AzH»
I [ I
OC, fcCH OC
I II I
HAZ8-4CH H«Az
Cjtosino Biuret
qui rend compte de la formation du biuret.
La cytosine est donc une 6 amino-2 oxypyrimidine et
se rapproche ainsi de la thymine et de l'uracile.
H. C.
Préparation et constitution de Thistidine ; par M. Sig-
MCND FaâNKEL (i). — L'histidine (2) est une base qui se
forme dans l'hydrolyse des albuminoïdes par les acides
et qui a été peu étudiée jusqu'ici, car elle n'avait été ob-
tenue qu'en très faible proportion. Lawrow a constaté
récemment que dans la décomposition de l'hémoglo-
bine par les acides il se formait des produits basiques
en proportion notable et en particulier de Thistidine;
laoteurest parti de cette observation pour préparer une
quantité notable de cette base et de 5^ d'hémoglobine, il
a pu retirer 180*' de chlorhydrate d'histidine. Les re-
cherches de M. Frankel ont eu surtout pour but d'éta-
blir la constitution de l'histidine et nous résumerons
iei les résultats acquis.
(1) Dorstellung und KonslituUon des Histidins Monasthefle fur Chemie,
t. XXIV, p. 229.
(2) Journal de Pharmacie, 1900, t. XI, p. 123.
— 220 —
1^ L'hislidine ne renferme ni groupement OCH' iL
groupement Az-CH^; en effet chauffée avec Tacide
iodhydrique même à haute température, elle ne doi
pas d'iodurc de méthyle.
2"" Chauffée au-dessus de son point de fusion, elto^
donne de Tanhydride carbonique; elle possède donc
groupement carboxyleCOOH : de sorte que sa formi
C«H^\z»0' peut être écrite C-ffAz'-COOH.
S"* Traitée par Thypobromite de soude ou Tacide azo-
teux, elle donne un dégagement d'azote, ce c|ui exige la
présence d'un groupement AzH*: on peut donc écrire la
formule de Thistidine AzH*-C'H»Az'-CO*H.
M. Friinkel désigne le groupement C^H'Âz* soas le
nom à'histine : Thistidine est donc un acide aminobis*
tinecarbonique.
La formule de Thistine n'est pas établie avec certi-
tude : Tauteur s appuyant sur ce fait que l'hislidine
traitée par Tacide chlorhydrique et le chlorate de po-
tasse laisse un résidu qui se colore en rose vif par les
vapeurs d'ammoniaque, en rouge violet par la lessivede
soude, admet que l'histine est un noyau dans lequel les
deux atomes d'azote, sont disposés comme dans h
pyrimidine. Il propose pour l'histidine une des deux
formules
Az-Cin HAz— CHî
H— C C-CH-î— AïH* ou CH3— C C—AzH«
Il II II II
Az-C-COOH Ar. - C-COOH
soit la formule d'un acide aminomélhyldihydropyriini-
dique.
Ces recherches montrent que l'histidine contient le
noyau de la pyrimidine, noyau qui joue un rôle si im-
portant dans les dérivés de la purine; Thistidine se
sépare donc nettement des autres bases hexoniques la
lysine et Targinine qui sont des acides amidés.
H. C.
- 221 —
Les enzymes dans les fermentations produites par des
ûcroorganismes ; par MM. E. Buchner et J. Meisenhei*
DER (1). — On sait que Tun des auteurs a depuis long-
emps démontré la possibilité de déterminer la fermen- Vfl
^tion alcoolique en dehors de la présence de la levure -j.
rivaalc, au moyen d'un ferment soluble contenu dans J
selle levure, ferment qu'il a désigné du nom de v|
tymase (2). l^
Les premières recherches étaient faites dans des :^
eouditions très démonstratives, mais assez difficiles à «
réaliser dans la pratique courante des laboratoires. Plus ;.;
récemment, R. Albert, E. Buchner et R. Rapp (3) ont i
indiqué un procédé assez simple, permettant d'obtenir '^
une levure ayant perdu toute faculté vitale, mais pos- Y
sédant encore ses propriétés fermentaires. Ce procédé ']
consiste essentiellement à traiter par l'acétone, puis par '.i
l'éther, la levure préalablement soumise h une pression J
capable d'amener sa teneur en eau à 66-72 p. 100. Le
produit fortement essoré et desséché à une température i
qui ne dépasse pas 45** possède la propriété de faire fer- ^:
menter les sucres. 1'
Les résultats de telles recherches amènent à cette
hypothèse que les diverses fermentations que l'on attri-
bue au développement de microorganismes déterminés 1
pourraient bien en réalité avoir pour agents des sub- r>i
stances analogues à la zymase, des ferments solubles, "'
distincts et séparables de l'activité vitale de Torganisme l
qui les produit. :;
Dans le présent travail, les auteurs ont envisagé à ■]
ce point de vue deux fermentations dont l'importance
industrielle est considérable, à: savoir la fermentation 'i
lactique et la fermentation acétique. t
Le ferment lactique qu'ils ont étudié était le Bdcilltis
Delbrûcki (Leichmann). Le microorganisme était cul-
(I) Enzyme bei SpaUpiUgahrungen (ber. d. d. Chem. Ges., XXXVI,
p. 634. 1903); voir aussi Phai^. Centralh,, XLIV, p. 391, 1903.
(il Jouni, de Vharrh. et Cliim., [6], Vil, p. 26, 1898.
(3) »er. d.c/. C/iem. Ces., XXXV, p. 2376, 1902.
L
— 2i2 —
tivé à 40-45"* daas des moûts stérilisés riches eo matières
dissoutes; la culliure bien développée était scamiseà
une centrifugatioa énergique; les bacilles ainsi ras-
semblés étaient traités d'une fei^çon analogue à ceik
décrite pour la levure de bière : ils étaient agités avee^
de Tacétone, puis avec de Téther et finalement des-
séchés dans le vide. On obtenait ainsi environ i*' de
produit par litre de culture.
La poudre ainsi préparée était broyée en prés«ice
d'eau et de sable quartzeux et le mélange était addi-
tionné de sucre de canne et de toluène. Dans ces coa-
ditions, les auteurs ont constamment observé qu'il j
avait formation d'un acide qui a pu être identifié avec
Tacide lactique par l'analyse de son sel de zinc et la
façon de se comporter avec le réactif d*Uffelmann;il
n'a pas été possible de déterminer exactement qael
était l'isomère produit. Des expériences de contrôle ont
montré que les mélanges fermentaires étudiés ne coa-
tenaient aucun germe vivant, car leur ensemencemeiit
en moût stérile a donné des résultats négatifs, même
après cinq jours à 42"^. L'addition de carlxmate de
chaux destiné h saturer Tacidité produite contribsea
augmenter considérablement l'activité fermentaire.
Dans des recherches effectuées avec le BacUrmm
xylinum^ les auteurs ne sont pas parvenus à mette en
relief l'existence d'un enzyme possédant la proprî^
de déterminer la fermentation acétique. Au contraire,
ils sont arrivés à un résultat positif en expérimeatant
avecdes bactéries utiliséesdans ia fàbricationdu vinaigre
de bière. Les cultures traitées comme l'avaient été
celles du ferment lactique ont fourni une poodre fer-
mentai re qui a été broyée avec du sable et mélangée
avec de l'alcool à 4 p. 100 additionné de toluène. Les
mélanges conservés pendant trois jours à 30"" ont été
distillés en présence d'acide sulfurique. Le produit dis-
tillé contenait un acide dont on a préparé le sel d'argent
et qui, comme tel, a été identifié avec l'acide acétique.
Gomme dans le cas précédent, la transformation de
r
>T7:fN
— 223 —
'alcool en acide acétique est grandement favorisée par
idditioii de carbonate de chaux.
Si l'on veut bien se rappeler que Tacide lactique se
rencontre toujours dans les résidus de distillation pro-
renaxit de fermentation alcoolique, et que, d'autre part,
Bachner a pu démontrer sa présence dans la fermen- "^
Wion du sucre par la zymase, on en arrive à cette t^
hypothèse que cet acide est un produit intermédiaire M
delà fermentation alcoolique, cette dernière s'accom- 1
glissant en deux phases : l"" dédoublement du sucre en 'M
Écide lactique; 2"" dédoublement de l'acide lactique en ''^
iidde carbonique et alcool. ^^
On remarquera que le ferment soluble qui transforme -M
le sucre en acide lactique agit tout autrement que celui J
qui fait de Tacide acétique aux dépens de Talcool, ^
puisque Faction suit un processus d'hydrolyse dans le p
premier cas, tandis qu'elle aboutit à une oxydation J
dans le second. Buchner propose pour l'un des ferments
le nom de zymase bactérienne lactique (Milchsuure-
Vftkterienzymase) et pour Tautre le nom d'oxydase bac-
térienne acétique (Essigsiiurebakterienoxydase) (1).
H. H.
Composition des vins de liqueur ; par M . X . Rocques (2) .
(Extrait.) — Les vins de liqueur sont ceux dont la richesse
en sucre et en alcool est supérieure à celle des vins de
consommation courante; ce sont des vins de luxe ou de
dessert. Ils ne sont pas obtenus comme les vins propre-
ment dits, u uniquement par la fermentation du jus de
rûsîn frais (3) ».
Voici comment on peut les classer d'après ^eur mode
de fabrication :
Classification. — l"" Vins doux mutés à V alcool. — On
(1) Lm mois allemands ne sauraient guère être ttradnits exactement
que par des périphrases assez longues : zymase des bactéries de la fer-
mentation lactique, ozydase des bactéries de la fermentation acétique.
(3) Kevue générale des Sciences, 1902. — Voir Journ. de Pharm. et de
Cfcm., (S), XVI, 836, 601.
(3) Définition légale dn vin.
— 224 —
^
les obtient en ajoutant de l'alcool au moût immédiate-
ment après l'extraction de celui-ci. La totalité de Ttl-
cool de ces vins provient donc du vinage. Les migteUa
sont obtenues de cette façon.
2^* Vins doux semi-mtUés. — Ils diffèrent des précé-
dents en ce qu'une partie de leur alcool provient de U
fermentation du moût, l'autre partie ayant été ajoutée
pour arrêter cette fermentation et porter le litre alcoo*
lique à IS** environ.
Pour préparer ces vins, on emploie des raisins aussi
sucrés que possible; afin d'augmenter leur riches»
saccharine, on les laisse partiellement se dessécher sur
les ceps.
3® Vins dotix passerillés. — Ces vins sont préparfe
avec des raisins très riches en sucre. Le raisin destinéà
les préparer est passerillé, c'est-à-dire desséché soît
sur le cep, soit au soleil, soit dans les locaux spéciaux,
soit au four. Le moût très sucré est abandonné à la fer-
mentation; on obtient ainsi un vin ayant de 13 à
15 p. 100 d'alcool, tout en conservant encore une forte
proportion de sucre. On n'alcoolise pas ces vins.
4" Vins mutés avant la fin de la fermentation. — Ces
vins sont obtenus en ajoutant de Talcool après la fer-
mentation tumultueuse, lorsque le moût contient encore
une certaine quantité de sucre. Le Porto est le type de
ces vins.
5" Vins secs, — Ces vins de liqueur, dont le Xérês&\
le type, sont complètement fermentes. Ils ne diflfereiit
des vins ordinaires que par les vinages qu'on leur fait
subir et par les soins qu'ils reçoivent pour assurer leur
vieillissement.
6° Vins à base de vins secs. — Le Madère, le Manak
sont à base de vins secs analogues au Xérès, mais ils
sont mélangés à des vins doux avant d'être livrés a la
consommation.
7° Vins cuits. — Enfin, on peut faire une classe spé-
ciale des vins, tels que le Malaxa brun, dans lesquels^
entrent des moûts cuits et caramélisés.
r
— 225 —
Etant donné le mode de préparation des vins de
iqueur, on voit que l'analyse doit porter principalement
iir les points suivants :
Proportions d'alcool et de sucré ;
Nature des sucres ;
Nature de Talcool.
Examinons successivement chacun do ces points : k-
Proportions d'alcool et de sucre. — Le Comité con- U
lultatif des Arts et Manufactures a donné en 1888 la \l
règle suivante : '^
Lorsque, dans un vin contenant à la fois du sucre et -j
dcTalcool, la quantité de sucre totale (que Ton obtien- ?
dra en calculant la quantité de sucre correspondant à -
l'alcool, et en ajoutant à ce nombre le poids de sucre
dosé directement) sera supérieure à 325*^'" par litre, le vin U
devra être considéré comme ayantétéadditionné d'alcool.
On admet pour appliquer cette règle qu'un degré
>d* alcool correspond à 16'^'* de sucre par litre, de sorte que
les 325*^*' de sucre correspondent à 20*^ d'alcool. Ce chiffre
de 16^ de sucre est trop faible. Le chiffre théorique est
(iel68',39, et, en pratique, on admet qu'il faut 17»'' de
sucre pour faire 1**. C'est sur ce chiffre que sont calcu-
lées les indications d*un instrument nommé le mus-
limèlre; pratiquement, ce chiffre de l?»*" est encore
trop faible, et dans la majorité des cas on ost plus près
delà vérité en comptant qu'il faut 18^'" de sucre par
litre pour obtenir 1 p. 100 d'alcool.
La règle fixée parle comité consultatif peut se trouver
en défaut. Dans les cas les plus fréquents, il est rare
qu un moût atteigne la richesse saccharine de 325^'" par
litre; la plupart du temps cette richesse ne dépasse guère
200«'', il reste donc une marge de 123»'' de sucre, ce qui
permet un vinage de près de 8 p. 100 d'alcool.
Par contre, on prépare des moûts ayant une teneur en
sucre très élevée; ces moûts abandonnés à la fermenta-
tion donneront des vins de liqueur qui, si on leur
applique la règle ci-dessus, seront, à tort, considérés
comme alcoolisés. Ce sont, par exemple, les vins grecs,
Journ. de Pharn*. et de Chim. 6« skrib, t. XVIII. (!•' septombre !003.) 15
— 226 —
Patras, Samos ; les vins Santi italiens ; certains vins
d'Espagne, de la France. Ces vins sont obtenus par
divers procédés : la dessiccation sur souche» sur des
claies, sur le sol, de raisins déjà riches en sucre, la
dessiccation partielle à Tétuve, etc.
Voici les résultats obtenus par M. Rocques avec
quelques types de vins appartenant à chacune des
classes précédentes :
Sacro Sucre
coQtena d'après eustant îvur»
Alcool Talcool duxslevin lotat
Vins mutes ^ Banyul» muté . 14 224 2O0 424
v;«..o«»i r««.A.I Banyuls 14 224 150 374
Yinn semi-mutés | ^^^^^ ^^ ^^^ ^^ ^
Vins passerillés Muscat 13,.j S16 130 34^
Vins mutés ayant la fin de la fer-
mentation, Porto 19 304 60 3M
Vins secs, Xérès 19 305 5 31»
Vins à base ( Madère 18 :;88 60 34S
de Tins secs ^ Marsala 18 288 50 33h
Nature des sucres. — Proportions relatives de ffluem
et de lévulose. — D'une manière générale, dans les rai-
sins parvenus à maturité, les matières sucrées sont for-
mées de glucose et de lévulose en quantités sensible-
ment égales, et pendant la fermentation le glucose dis-
paraît plus rapidement que le lévulose. On peut donc,
en dosant le glucose et le lévulose dans les vies de
liqueur, se rendre compte si Ton a affaire & un vit
obtenu par simple mutage du moût avant que celui-ci
ait fermenté {mstelles)^ ou si le moût a subi une fermeo*
tation plus ou moins avancée.
1** Ifî^îience du cépage. — MM. Gayon et Dubourg [t), (^
ont étudié les variations des proportions de glucose cl
de lévulose dans les raisins ont analysé les raisins de
12 cépages français, cueillis à maturité. Les moûts
obtenus en pressurant ces raisins contenaient une quan-
tité de sucre variant de 1038^40 [Petit-Bouseket) à 204^
par litre iSauvignan). Le rapport p — ; — a varié entre
lévulose
(i) Rev. de Vitic, 1896, t. V, p. 385, 427.
J
— 227 —
'2 et 1,04 : il a donc été très sensiblement voisin de
ité.
mêmes auteurs ont examiné au même point de
t de nombreux cépages américains, et ils ont constaté
e, pour quelques-uns, le rapport du glucose au iévu-
s'éloigne très sensiblement de l'unité : il descend à
5 et même à 0,67 dans VElvira et dans le Noah^ soit,
r 100 parties de glucose, 133 et 149 de lévulose. Ce
ne parait pas devoir être attribué à des circon-
mces accidentelles, car il se reproduit sur des raisins
oltés à des époques et dans des lieux différents.
Rocques a analysé un certain nombre de moûts
Tunisie qu'il avait fait muter à l'alcool aussitôt après
r extraction; voici quelles étaient les proportions de
icose et de lévulose qu'ils contenaient :
Moûts mutés à VaXcool préparés avec divers cépages
gnan.
t.
Icante
iTMtel
Hot
tirette
Kelb
:at à gros grains
eat à gros grains
ucat à petits grains
cépage de Fronti-
5?")
irette
icante (moût rosé
*goutlé)
1893
1894
1895
1896
1899
1901
1901 (1)
S 896
1896
1896
1896
1896
1896
1896
1901
1901 (2)
1901
1901
Sucre
réductear
total
210,09
211,87
181,65
217,68
187,97
199,27
187,16
168,94
189,11
196,89
208,78
181,68
181,79
187.73
210,17
233,96 .
317,93
200,00
Glacose
107,80
109.50
93,32
111,24
88,80
96,92
88,44
88,16
100,47
98,98
107,69
94,56
94,59
95,60
104,23
112,83
155,61
92,70
Quantité
de lévolose
p. 100
Lévulose de glacose
102,29
102.37
88,33
106,44
99,17
102,35
92,72
80,78
88,64
97,91
102,09
87,12
87,20
92,15
105,96
121,13
162,34
907,30
1901 208,47 101,28 107,19
95
94
95
96
111
105
111
92
88
99
96
92
92
96
102
107
104
115
106
(i) Le Carignan 1901 a été fait en mutant par l'alcool une partie du
lût simplement égontté ; pour l'autre partie on a fait macérer dans
icool le raisin foulé, c'est-à-dire le moût et les pellicules.
\^) Les raisins de 1901 ont été récoltés à un éut de maturité très
Irsncé.
^
228 —
2° Influence de la maturation, — M. Bocffard (l)aétttdié
rinfluencc de la maturation sur des raisins du cépa^
Aramon. Il a constaté que, dans les raisins verts, ilya
beaucoup plus de glucose que de lévulose, et qae Téqui*
libre des deux sucres tend à s'établir au fur et à mesorei
que la maturation se produit.
Voici les résultats obtenus :
Epoque à lauuelle a été examiné Sucre total
le raisin par litre Glucose liéralo^e
5 août ,
8 —
14 —
n —
20 —
31 —
3 septembre.
6 —
9,67
7,90
1,70
21,00
16,90
4,10
39,80
26,30
!3,3U
54,50
32,70
2l,«€
97,10
57,70
39.0«
105,00
58,40
46,60
115,00
63,90
5i,lU
143,00
75,60
67.4iJ
168,00
89,30
7S,8l
MM. Gayon et Dubourg (2) ont trouvé égalemeal que
les raisins incomplètement mûrs renfermaient plus de
glucose que de lévulose.
Voici les résultats qu'ils ont obtenus :
Sucre total
frlcsM»
par litro
Glncoso
lévulose
Malbec .
vert
o9,50
31,40
28,10
l,li
mûr
. . . 109,90
54,70
55.20
0,99
Grapert
vert
27,00
16,80
10,20
1.64
mûr
168,40
84,70
83.70
1.01
IsabeUe.
vert
92,00
52,70
39,30
1.34
mùr
.. 147,00
67,80
79,80
0.8$
3° Influence de la dessiccation. — La dessiccation n'apas
une influence appréciable sur les rapports des deux
sucres, comme il résulte d'expériences faites, à ce sujet,
par MM. Gayon et Dubourg.
4° Influence des moisissures, — MM. Gayon et DreorKir
ont étudié Taction de diverses moisissures sur des solo*
lions conlcnant du glucose. Ils ont constaté, avec toules
celles qu'ils ont employées, le Botrytis cinetea, le Peni-
(1) Annales de V École d'agriculture de Montpellier, 1889, t. IV,p.5:i
(2) V. loc. cil.
F
-~ 229 —
eiilium glaucum, VAspergillus nigei\ VEurolkium orizœ^
que le glucose disparaissait plus rapidement que le
lëvuiose.
On sait que certains cépages, notamment le Semillon^
destiné à la préparation des vins de Sauternes et le Ries-
iinç^ des vins du Rhin, ne sont récoltés que lorsqu'ils
sont envahis par Va pourriture noble {Botrytis cinerea).
Dans des raisins fortement envahis par le Botrytis
dnerea^ MM. Gayon et Dubourg ont trouvé :
gluGoao
Sacre total
Glucose
Lévulose
"*'*'"' Mévulce
i iain....
200.00
97,0
103,0
0,94
t pourri..
194,00
88.8
105,2
0,84
\ sain. . . .
204,00
101,2
102,8
0,98
f [ïourri. .
. 212,80
103,6
109,2
0,95
\ aaÎQ
l pourri. .
, 181.8
87,2
94,6
0,92
. 202,0
90,.j
111,5
0,81
Semillnn.
Résimotte
5* Influence des bactéries. — M. Gayon a étudié l'in-
fluence des ferments mannitiques sur les deux sucres du
raisin. Ils attaquent ces deux sucres, mais le glucose
disparaît moins vite que le lévulose, comme l'indique
Texpérience suivante :
glucose
Sucre fei-EDtDté par litre ^^^^ lévulose
i
08f 1,00 î
10 1,12
sa 1,26 f
ao 1,45 i
m 2,26
50 3.70
U 8,28
Les produits engendrés aux dépens du glucose et du ;
lévulose sont approximativement : i
Avec Avec !'
le lévulose le glucose
Manaîte..... 65,7 0 ;
Acide lactique ,. 12,9 33,4
Alcooï 0 " 24,2
Acide carboniqti^ 6.2 22,3
Acid© acétique 14,3 9,1
Gljcérine.. 0,6 10,3
Acide aoccinique 0,3 0,7
100,0 100,0
i|
\\
— 230 —
6** Influence de la greffe. — MM. Gayon et Dcbocm
ont trouvé que la nature du porle-greffe n'avait aucune
influence sur la proportion absolue et relative dessncres.
Un raisin de vigne greffé renferme les mêmes sucres dans
les mêmes proportions que les raisins de vigne non
greffée. (4 suivre.) A. R.
Sur une falsification du café; par M. Jabun Goknet(I).
— Les cafés perdent, pendant la torréfaction, une par-
tie de leur poids. Cette perte est constituée en grande
partie par de Teau que les négociants sans scrapnk
compensent en ajoutant au café torréfié de la mélasse,
du sucre, des matières grasses, etc.
L'auteur a eu l'occasion de constater l'addition ao
café torréfié d'un mélange de sucre et d'un produit
minéral à forte densité qui est de l'hématite. Sa densité
est de 5,3 à 5,7. Sa dureté est de 5,5 à 6,5.
Voici comment on peut constater cette adultération,
si, dans le dosage des cendres, on obtient un résultat
trop élevé :
On prend 2008*^ de café en grains et on le fait bouillir
dans un récipient en porcelaine. L'eau désagrège
l'oxyde de fer, et celui-ci se précipite au fond du réci-
pient. Après repos d'une demi-heure, on enlève le café;
on lave; on décante. Une reste plus qu'à calciner pour
trouver l'oxyde de fer, qu'on dose s'il y a lieu.
A. R.
BIBLIOGRAPHIE
Tableaux synoptiques pour les analyses médicales (sang, suc gas-
trique, calculs biliaires); par M. L. Broquin, phannacien ^«
4" classe (2).
Ce petit volume fait partie d'une collection de Tableaux spiop-
{i)Ann, chim, analyt., 15 juillet 1903.
(2) 1 vol. in-16 carré de 64 pages, avec figures cartonné : l fr-5*-
(Librairie, J.-B. Bailliére et fils, 19, rue Hautefenille, à Paris.)
— 231 —
Hques dont la librairie J.-B. Baillière et fils a entrepris la publi-
catioD.
Voici un aperçu des matières traitées :
I. GÉNÉRALITÉS : Solutions et réactifs. — Appareils néces
saires. — Précautions à prendre.
II. Sang.
III. Suc GASTRIQUE.
IV. Calculs biliaires.
•I
Technique des analyses chimiques ; i^slt M.-J. Tarbouriech, chef
des travaux pratiques de chimie, pharmacie et toxicologie à
rÉcole supérieure de Pharmacie de Montpellier.
L'auteur a cherché à faire un livre essentiellement pratique.
Son ouvrage est destiné aux pharmaciens désireux d'effectuer les
essais des produits pharmaceutiques qu'ils emploient journelle-
ment et les quelques analyses médicales et industrielles qu'on
est en droit de demander à leur science.
D'une manière générale, l'auteur n'a indiqué qu'un seul pro-
cédé pour chaque opération à effectuer; les méthodes préconisées
sont celles qui, tout en nécessitant seulement un outillage
modeste, joignent autant que possible la simplicité de la pratique
à l'exactitude des résultats.
Le premier chapitre contient l'indication des opérations
diverses, pesées, mesurage des liquides, filtration, évapora-
tion, etc., susceptibles d'être effectuées au cours des diverses ana-
lyses chimiques. L'auteur y a inscrit en outre un certain nombre
de données numériques, ainsi que les modes de préparation des
réactifs les plus courants et des liqueurs titrées.
Dans le chapitre II, on trouve un rapide exposé de l'analyse
qualitative générale, comprenant l'étude des réactions carac-
téristiques des bases et des acides minéraux ainsi que celle des
réactions différentielles de quelques composés organiques impor-
tants au point de vue pharmaceutique et toxicologique.
Le chapitre III s'occupe des essaie industriels courants, acidi-
métrie, alcalimétrie, analyse des engrais et des terres, essai des
minerais et des monnaies, analyses des sucres, de l'alcool, des
savons, essai des matériaux de construction, des pétroles, etc.
Le quatrième chapitre traite des procédés destinés à vérifier
ridentité des produits alimentaires avec la substance de compo-
sition normale et à s'assurer de leur conservation.
Dans le cinquième chapitre, on trouve réunis l'analyse des
urines, l'examen des calculs urinaires et l'essai du suc gastrique.
Dans le sixième chapitre, l'auteur a groupé l'essai d'un assez
grand nombre de produits pharmaceutiques chimiques ou galé-
Qiques.
I
J.
— 232 —
. On ne saurait demander à Fauteur d'avoir coiilrèlé l'exactiiiide
de tous les procédés décrits au cours de son Manuel, mais il fam
le féliciter d'avoir rendu la tache de l'opérateur aussi facile que
possible en fournissant à ce dernier tous les documenu
techniques et numériques nécessaires à la pratique des analyset
chimiques les plus usuelles. H. H.
Traité de Toxicohgie; \iaiV M. le D' FoN ZE s- Diacon, professeur
agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier iii.
Voici un petit livre qui sera favorablement accueilli par 1»
étudiants en pharmacie et par les pharmaciens. Spécialement
écrit par eux, il remplit son but de la façon la plus heureuse,
La Toxicologie est une science qu on ne peut apprendre dao5
tous ses détails que par un stage prolongé dans un laboratoire
approprié. L'auteur présente, sans une forme concise et absolu-
ment limpide, les notions fondamentales qui forment commek
substratum de nos connaissances relatives aux empoisonnemenu.
Il se borne à « Tétude des principaux poisons, les plus conDos^i
vulgaire, ceux que leurs propriétés médicamenteuses uu leur*
usages industriels mettent à la portée de tout le monde i*. Il ia-
siste avec raison sur les doses toxiques de certains médicameots
très actifs, rappelant ainsi aux pharmaciens la posologie de ces
substances dangereuses, si intéressante à connaître pour Texercictf
de leur profession. Le mode d'action du poison dans rêconomîe,
autrement dit le mécanisme de l'intoxication, est toujours claire-
ment et sobrement indiqué. Le lecteur peut d'ailleurs se reporter,
s*il veut suivre pas à pas la marche du poison, à un dessin sché-
matique colorié de l'empoisonnement, où les principaux viscères
sont mis enjeu. Enfin, n'oubliant pas que le pharmacien est soo-
vent appelé d'urgence à prodiguer ses soins aux victimes âm-
toxications professionnelles accidentelles ou criminelles, Tanteor
décrit rapidement les symptômes les plus caractéristiques de ces
empoisonnements, en insistant surtout sur la conduite à trair
pour soulager et souvent môme guérir le malade.
Les poisons ont été classés d'après leur nature chimique. O
sont d'abord les toxiques minéraux, puis les toxiques organiques,
qui sont étudiés successivement. Parmi les méthodes de dosaff,
seules les plus précises et les plus faciles à exécuter ont été in-
diquées.
Ce qui frappe et séduit dans cet ouvrage, c'est la simplicités
la clarté de l'exposition : qualités essentielles que le public ap-
précie par-dessus tout, et qui assureront son succès.
Ch. M.
(1) 420 pages; de la « Bibliothèque de l'Étudiant ea pharmacie». A. Sto»:^
et C*«, imprimeurs-éditeurs, Lyon, 1903.
r
— 233 —
Vad^-mccMm du chimiste (1).
Cet ouvrage, publié sous les auspices du Syndicat des Chimistes
de Belgique, n'est pas un travail de compilation présentant au
choix de l'expérimentateur perplexe des méthodes d'analyse re-
cueillies çà et là. et consignées telles quelles. Il résulte de la col-
laboration de dix chimistes profondément versés dans les diverses
branches de la chimie analytique et industrielle.
Il n'est indiqué pour chaque analyse qu'un seul procédé, mais
c'est celui dont on est en droit d'attendre les meilleurs résultats.
La majeure partie des méthodes suivies sont celles adoptées par
les laboratoires officiels ou bien par les sociétés industrielles pour
leurs transactions commerciales. La description de chaque mé-
thode est présentée d'une façon si précise qu'elle suffirait à rendre
habile le chimiste le moins expérimenté.
A la suite des descriptions de procédés, l'ouvrage renferme, dans
le plupart des cas, les appréciations à retirer des résultats obtenus.
Ces bases d* appréciation concordent, soit avec les conventions
généralement adoptées entre producteurs et acheteurs, soit avec
les règlements édictés en vue de réprimer la fraude et la falsifica-
tion des produits alimentaires ou agricoles, soit enfin, mais plus
rarement, avec les seuls usages établis.
A la fin de l'ouvrage, sous forme de tableaux, on trouve des
documents physiques et chimiques d'emploi journalier, notamment
* en ce qui concerne les conversions de mesures, la thermométrie,
les densités, les propriétés des corps, etc.
C'est là un livre extrêmement bien conçu qui rendra les
; plus grands services à tous ceux qui s'occupent de matières agri-
: coles, de sucrerie, de distillerie, de brasserie et de denrées ali-
mentaires.
H. H.
4
■ 'À
■A
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 27 juillet 1903 {C. R., t. CXXXVII).
— Séparation et dosages simultanés de la baryte^ de
la strontiane et de la chaux; par M. L. Robin (p. 238). —
L'auteur dit avoir obtenu des résultats satisfaisants en
opérant de la façon suivante : la baryte est pesée à
(4) Recueil de méthodes d'analyse avec bases d'appréciation concer-
nant les matières fertilisantes, les aliments pour le bétail, la sucrerie,
la distillerie, la brasserie et les denrées alimentaires; 1 volume de
508 pages, Paris, J.-B. Baillière et fils. 1903
L
— 234 —
l'état de chromate, après précipitation par Cr*0'K-en
liqueur acétique ; la strontiane est ensuite isolée à Télat
de sulfate par SO*(AzH*)' en liqueur ammoniacale: enfin
la chaux restant est précipitée à Tétat d*oxalate.
— Sur la condensation des éthers acétyléniquei avec lu
alcools; par M. Ch. Modreu (p. 259). — Le phénvlpro-
piolale de méthyle C*H'^C^C-CO»CH^ peut fixer, sous
l'action du méthylate de sodium, 2 mol. ou 1 mol.
d'alcool méthylique, par saturation totale ou partielle
de la fonction acétylénique.
— Les matières albumnoldes du ffrain de mais; par
MM. DoNARD et Labbé (p. 264). — L'albumine du grain
de maïs est un mélange d'au moins trois matières albo-
minoïdes distinctes : la maîsine ol, soluble dans Talcool
amylique ; la maîsine 0, insoluble dans l'alcool amylique,
mais soluble dans Talcool éthylique à 90^ ; la maisine 7
insoluble dans ces deux dissolvants. Toutes se dissolvent
dans l'alcool potassique étendu.
— Emploi de la bombe calorimétrique pour démcntrer
Inexistence de Varsenic dans V organisme; par M. G. Ba-
TRAND (p. 266). — Pour éviter l'emploi de réactifs ton-
jours plus ou moins arsenicaux, l'auteur préfère brûler
complètement les substances en expérience dans la
bombe de M. Berthelot, et verser directement dans l'ap-
pareil de Marsh, le résidu de la combustion repris par
l'eau et débarrassé de l'acide azotique provenant delà
combustion partielle de l'azote.
— Recherche sur Vimmunité naturelle des vipères etdeê
couleuvres; par M. C. Phisalix (p. 270). — L'immunité
naturelle des vipères et des couleuvres n'est pas
absolue ; si elle est très élevée (500 à 600 fois plo^
grande que celle du cobaye) quand le venin pénètre par
la voie cutanée ou péritonéale, elle est beaucoup plo^
faible (25 à 30 plus grande que celle du cobaye) qnanJ
le venin est mis directement en contact avec le cerreaa
Séance du 3 août 1903 {C, R., t. CXXXVII).
— Transformation des aldéhydes et des cétonei ^
r
— 235 —
\lcaols par At/droffénation eatalytigtie ; par MM. P. Saba-
n£R et J.-B. Semderens (p. 301). > — En faisant passer sur
la nickel réduit à basse température, les vapeurs de
liverses aldéhydes ou acétones entraînées par i'hydro- p
^ne, on obtient facilement les alcools correspondants ; f
le nickel doit être maintenu à une température un peu |
mpérieure au point d'ébuUition de Talcool à engendrer. ^
— Dosage de la pyridine en soltdion aqtieuse; par i
B. M. François (p. 324). — Le pyridine est précipitée à ',|
réUt de chloraurate C^H^^zHCl.AuCl' stable en liqueur '
shlorhydrique. Après évaporation et dessiccation, on
sépare l'excès de chlorure d'or par l'éther. On calcine
le chloraurate et on pèse l'or métallique. -^
— Sur les propriétés et la composition chimique de la ;
wuUère phospho-organique de réserve des plantes à chloro- ;^
fkylle; par M. S. Posternak (p. 337). — L'auteur dit ■
avoir isolé l'acide phospho-organique signalé dans une
note précédente (voir ce Journal [6], XVIII, p. 187);
il n'indique pas la préparation, et modifie la formule
qui devient C*HT^O^ Il décrit un certain nombre de
fies propriétés et signale un seul dérivé cristallisé, un
sel double de chaux et de soude.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 27 juin.
Hyperglobulie périphérique sous Cin/luence du froid;
par MM. Louis Lapicque et André Mayer. — Chez le
«>baye il s'est manifesté une hyperglobulie du sang
périphérique par l'action du froid dans trois expérien-
ces sur quatre.
Vitalité des tissus séparés de l'organisme; par M. H.
Chwstiani. — Des petits morceaux de tissu thyroïdien
détachés de l'organisme et exposés à l'air ne restent
vivants que pendant une dizaine de secondes.
Fixation de V oxyde de carbone sur Vhémoglobine du
— 236 —
mtùêcle; par MM. Jean Camus et Pagmez. — Le musck
con lient une hémoglobine différente de celle du globule
rouge et qui traverse le rein avec beaucoup plus de faci-
lité; inversement, Thémoglobine musculaire, tout et;
fixant Toxyde de carbone, le fixe un peu moins que
rhémoglobine globulaire.
Maladie du sommeil et Mouche Tsé-Tsé; par M. L
Brumpt. — Un certain nombre d'arguments nouveaux
confirment le fait que cette mouche est la cause de la
maladie du sommeil.
Sur le pouvoir albuminolytique de la proiéase ckarh^
neuse; par M. G. Malfitano. — Uneémulsion de bacté-
ridies charbonneuses centrifugée peut fournir une pro-
^^a«^ capable d'opérer Talbuminolyse : l'action de cette
diastase ne s'exerce sur Talbumine que si celle-ci a étf
modifiée, par une température de 120*^, plus profondé-
ment que dans les conditions ordinaires. Les prépara-
tions de protéase agissent également sur la gélatine
pour la liquéfier; traitées par le chloroforme, elles per-
dent leur pouvoir albuminolytique mais conservent
leurs propriétés gélatinolytiques. Comparée à Tacliondu
suc pancréatique, celle de la protéase s'est montra
plus énergique vis-à-vis de la gélatine mais moins vis-
à-vis de Talbumine.
Recherches comparatives sur la ckolémie pAysioloçij^
chez la mère et te nouveau-né; par MM. A. Gilbert, P.
Lereboullet et M"^ Stein. — Au moment de la nais-
sance, le sang du nouveau-né contient 1/3 en plus de
pigments biliaires que celui du cordon, et celui-ci est
environ trois fois plus riche que le sang de la mère.
J^ote sur Tindoxyle urinaire; psiV MM. Gh. PoBCHfliri
Ch. Her vieux. — Les recherches sur l'urine de cheval,
très riche en indican, confirment le fait que ToxydatioB
instantanée de l'indoxyle donne du bleu, tandis qw
l'oxydation lente donne du rouge.
Mécanisme des actions caiaiytiques; par MM. Viao»
Henri, Larguier des BANCELset S. Lalou. — Dansf^h»''
des actions catalytiques, et des ferments solubles en
r
'^^■
— 237 —
..ni
:i
^rticulier, il y a lieu de se demander : l** L'action cata-
ylique étudiée est-elle due à un catalysateur ou à plu-
lieurs? 2** Quel est le mécanisme intime de la catalyse, 'M
i'esl-k-dire est-ce une catalyse pure ou bien se produit- "'%
îlle avec formation de combinaisons intermédiaires, ce vf5
jui sera appelé catalyse médiate? L'expérience montre
jue l'action de la trypsine sur la gélatine et la caséine se ;^^
produit avec formation de combinaison intermédiaire
ivec chacun de ces corps, et c'est cette combinaison
intermédiaire qui se décompose en régénérant le fer-
ment et en donnant lieu aux produits de la réaction. 'jj
De même, dans l'action de Yémulsine sur la salicine
«t l'amygdaline, il se forme entre le ferment et le gluco-
«ide, une combinaison intermédiaire qui se décompose
en donnant lieu aux produits de la réaction.
Séance du 4 juillet. >,
Injection intraveineuse de glycérine ; dosage dans le sang ;
élimination par Vurine; par M. Maurice iNiclolx. — La
^glycérine injectée dans le sang disparaît avec une rapi-
dité très grande. A supposer qu'à Torigine, la glycérine
reste entièrement dans le torrent circulatoire pendant le
temps très court que dure l'injection, etque sa proportion
dans le sang soit de 3 p. 100,trente minutes après la fin de
l'injection, elle ne sera plus que de O^'jSO p. 100. La gly-
cérioe est éliminée par Turine, et cela en proportion qui
est loin d'être négligeable; dans cette élimination, l'épi-
thélium rénal se comporte vis-à-vis de la glycérine
comme il le fait pour l'urée.
Sur quelques conditions de V activité d'un ferment oxy-
dant; par MM. J.-E. Abelous et G. Aloy. — La présence
de loxygène diminue considérablement l'action du fer-
ment soluble capable d'oxyder l'aldéhyde salicylique ;
cette action nocive de l'oxygène est une nouvelle preuve
en faveur de la conception de la vie anaérobie des élé-
ments anatomiques.
Action du chlorure et du bromure d'iode sur les matières
dlbuminoides ; par M. A. Mounevrat. — Le chlorure et le
n
238 —
bromure d'iode précipitent entièrement l'albumine, les
albumoses et les peptones ; la combinaison semble se
faire par l'intermédiaire d'un noyau pyridique contenu
dans la molécule de Talbuminoïde.
La Mouche de r asperge [Platyparea pœcihptera) et m
ravages à Argenteuit; par M. Alfred Giard. — LaiDoa-
che pond sur l'asperge lorsque celle-ci sort de terre^ ea
sorte que les plantes en plein rapport n'ont rien à crain-
dre ; Tœuf est bien introduit dans les tissus du végétal,
mais les asperges sont cueillies avant que la larve ait
eu le temps d'éclore. Il n'en est pas de même des jeu-
nes plants sur lesquels on ne fait pas de cueillette les
trois premières années après le semis : leur tige estroD-
gée et plus ou moins détruite par les larves. Il est néces-
saire d'enlever soigneusement les turions à l'automne
ou même après la récolte et de les brûler pour détruire
les pulpes qu'ils contiennent. On évitera ainsi l'éclosion
des diptères et la contamination des jeunes plants aa
printemps suivant.
Etude expérimentale d'une éruption médicamenteiue.dm
à l'antipyrine; par MM. Leredde et L. Pactribr. — Dy
a lieu, dans ce cas, de noter la rapidité du début de
l'éruption cutanée, apparaissant neuf minutes après
l'ingestion du médicament , ainsi que l'existence de
lésions sanguines, apparaissant en même temps et con-
sistant essentiellement en une très légère leucocy-
tose, en une éosinophilie assez marquée, mais surtout
dans l'apparition de globules blancs de forme nor-
male.
Sur les acides gras de la lécitkine de V(Buf\ par M. H.
Cousin. — Lalécithine de l'œuf est formée d'au moins
quatre lécithines dérivées des acides linoUiqite, oUi^^
palmitiquej stéarique, '
Recherches sur la toxine du microbe de la maladie i^
chiens; par M. C. Phisalix. — Les cultures de laPfl^«"
relia canis contiennent une toxine agissant spéciale-
ment sur le système nerveux; ce poison est l'agent
pathogénique essentiel de la maladie du jeune âge et
— i39 -^
Il par inoculai ion reproduire la plupart des formes
sUe maladie.
técit/dne pure ingérée se retrouve inaUêrée dans la
t»Â£ provenant des chfflifèrês ; par MM, II. Stas&ano et
tiLLON. — ^La l*^cilhine ingérée, dégagée de sa com-
Mson albuminoïdc, échappe à l'alteinte des sucs
stifs el parvient sans modilication au sang eirculant
lia voie lymphatique ; au contraire^ la lécUhine in-
à Tetat de jaune d'oeuf, de vitelline, si elle ne se
)mpose pas dans le tube dif^eslif, doit suivre une
. autre voie pour parvenir à la circulation.
)« r Mi minât iôn du chlorure de sodium par les fèces ;
[M* Al>olhiiiî J iVKL. — A l'état normal la quantité de
)rure éliminée par les fèces peut être négligée lors-
n'y a pas de diarrhée; en cas de diarrhée, au con-
Ire, elle peut être supérieure a l'élimination urinaire,
Il y a lieu d'en tenir compte lorsqu'on établit le bilan
I chlorures.
Séance du \ 1 juillet.
ictiôn empéchmite de V w ovalbumine crue *> sur lu €li(/êS'
Mr^pêi^^m de t tr ovalbumine coagulée » ; par MM. C. De-
^i^f: et E. PozERSKi. — Cette propriété d empocher ou
[retarder à faible dose la digestion Èrypsique de Tal-
line coagulée est due aux propriétés antikinasiques
rVovalbumine crue.
ÎUide [expérimentale du cùllargol; par M. P. Jocsset.
[L'action du coUargol se localise principalement sur
Eitestin, le foie, le rein; laclion est beaucoup plus
ergique par la voie stomacale que par la voie hypo-
rmique: les urines sont albumineuses.
Whscrixition sur la Jaune des emix chaudes; par M, II,
^\.>ii:HARD. — Il y a lieu de signaler la grenouille qui
Ut séjourner sans être incommodée dans des eaux
^nt la température est de 43 el 44°.
^^ur la cimservation du sang au mù}/en du fluorure de
iium en pur de VextracHùn élùignée des gaz; par M, L.-
tSAl?*T-MAiiriN» — Dans le sang fluoré à 1.33 p. 100
— 240 —
on peut doser Toxygène sans perte cinq jours après \i
prélèvement des échantillons, pourvu qu'ils aient é
conservés à basse température.
L*autolyse des champignons basidiomycètes ; par M.
Mouton. — La macération de champignons contient
moment de sa préparation, une certaine quantité d*
buminoïdes qui disparaissent lorsqu'on aban'hnne
liquides à Tétuve à 40° en présence de chlorofornae
de toluol. Le chauffage à 100** fait disparaître loui
action au toly tique. G. P.
FORMULAIRE
Glycérolé aromatique.
Il y a déjà nombre d'années que l'on se sert H
glycérolés aromatiques, antipsoriqueetchloroformiqn
L'appellation de glycérolé n'est donc pas neuve;
commence à recourir davantage à ces préparations |
recommandables comme onguents. Comme base de
produits, on emploie souvent un glycérolé aromatiç
d'une composition un peu autre que le glycérolé ar
matique autrefois usité.
Il se compose de :
Gomme adragante 4 parties
Acétone 60 —
Glycérine 46 —
Eau i8 —
Essence 4 —
Ce glycérolé est transparent, clair, plus dur que Toi
guent de glycérine, d'une consistance plus gélatineol
et plus élastique, se laissant étendre facilement sur |
peau, incorporant bien les médicaments de natures I
plus diverses, qu'ils soient solubles ou insolubles da
l'eau.
En général, on parvient à y introduire facilerae^
10 p. 100 des médicaments les plus usités dans!
maladies cutanées.
Le Gérant : 0. Doiw.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LRVÉ, RUB CA8SBTTB, 17.
r
— 241 —
TRAVAUX ORlGIiNAUX
Le sucre de canne daTis les végétaux ; . j
par M. Em. Bourquelot. i|
Dans la noie que j'ai publiée, en 1901 , sur un procédé ^
M recherche du sucre de canne dans les végétaux, à [\
l'aide de l'invertine, je me suis borné à montrer, par i\
trois exemples, qu'il pouvait être utilisé avec avantage *^i
dans l'analyse immédiate des principaux organes des J
plantes (racine, graine et péricarpe succulent d'un j
fruit) (1). ;
Depuis lors, ce procédé a été fréquemment appliqué |
dans mon laboratoire, et il me semble que, des recher- !
ehes nombreuses qui ont été faites par mes élèves ou i
par moi-môme, on peut déjà tirer quelques notions
d'ordre général.
Mais avant d'exposer ces recherches et les résultats
qu'elles ont fournis, je crois nécessaire de revenir sur
la valeur du procédé lui-même.
Si l'invertine était un réactif absolument spécifique,
le seul fait de constater dans un liquide organique une
production de sucre réducteur au contact de ce ferment
suffirait pour qu'on puisse affirmer que le liquide en
question renferme du sucre de canne. Mais on sait que
legentianose et le raffinose sont également hydrolyses
par elle, et je puis ajouter que, d'après mes expériences,
il existe d'autres polysaccharides encore inconnus qui
sont dans le même cas. Il faudra donc toujours s'assu-
rer, en cas d'action de Tinvertine, que les changements
optiques qui se sont produits, sous son influence, sont
identiques à ceux que donnera le calcul, en admettant
que tout le sucre réducteur formé est à l'état de sucre
iulerverii. Alors, seulement, on pourra conclure, en
toute certitude, à la présence du sucre de canne.
(1) Journ. de Pharm. et de Chim., [6J, XIV, p. 481, 1901.
Joitru. de Pharm. «f de Chim. %• série, t. XVIII. (15 septembre 1003.) 16
— 242 —
S'il en était autrement, c'est-à-dire s'il y avait actid
de rinvertine et défaut de concordance entre les donné
de robservation optique et les données fournies par I
calcul, il y aurait pourtant une conclusion iniéressanl
à en tirpr : c'est que, dans Forgane essayé, existeraiel
un on plusieurs polysaceharides, à poids molécala
plus élevé que celui du sucre de canne (hexotriosj
Ixexotéirosev etc.), renfermant, da&s leur molécule^
lévulose et du glucose reliés entre eux comme ils
sont dans le sucre de canne lui-même. Eh d'aat
termes, Torgane renfermerait des polysaccharides co
ti tués par une molécule de sucre de canne combinée^
une ou plusieurs molécules d'hexoses.
Nous avons montré, en effet, M. Ilérissey et »
là où agit rinvertine» il y a toujours déerocheme
d'une molécule de lévulose ; fait qui se troave mis (
relief, ainsi que la constitution des poiysaccharid
dédoublés, par le tableau suivant :
Sacre do canne
Sacre de canne = lévulose + gincose
Gentianose . . . . = lévulose -|- glucose -f- glucose
Railinose =a lévulose -j- glucose + galactose
Hexotriose = lévulose -f- glucose 4- hexoso
HezotéCrose . . . = lévulose + glucose + hexose + hexose.
Et cela nous montre, malgré la restriction qui, lo
à rheure, était nécessaire, que l'on peut admettre qo
rinvertine est bien un réactif spécibque du sacre
canne, à la codidition d'ajouter ces deux mots : l^m
combiné.
Les organes auxquels on a appliqué le procédé à Im
vertine, et cela qu suivant les indications que j'ai don-^l
nées dans ma note de 1901, étaient, sauf quelqueal
exceptions, des organes renfermant des réserves
mentaires (racine, rhizome, écorce, graine). 11 se trouve^
d'ailleurs, que ces réserves étaient de nature variée.-
C'est ainsi qu'on a expérimenté sur des organes ren-
fermant :
— Ma —
i* de Vamidon : racines de Tamier commun et de
lYoine ; bulbe de Colchique, Lentille ;
2? de Vamyloïdé [xylogalaetant^ d'après Winterstein) :
raines de Pivoine el de Capucine ;
3* de Vinuline : tubercule de Topinambour;
4^ des mannaTies et des dextromannanes : graines d'As*
erge et de Pelit-Houx; bulbe de Loroflossum kirmmim\
5* des vuinnogalactanes : graines de Strycknos potatorum
Lde Luzerne;
6* des matières grasseê : graines de Côcew Yatay et de
ierculia/tetida^ etc., etc.
Dans tous les cas, sauf deux [Selaginella dentieulata
i Fucus serratus)y le ferment a déterminé Ja formation
le sucres réducteurs; et, dans la grande majorité de ces
Ml Tobservation polarimétrique, effectuée quand Tin-
FOrtine avait terminé son action, a accusé un change-
Mat optique égal à celui que fournissait le calcul en
idmeltant que tout le sucre réducteur formé était à
^état de sucre interverti, c'est-à-dire provenait desucre
le canne.
J ai réuni, dans le tableau suivant, toutes les espèces
Bt tous les orgdnes dans lesquels le sucre de canne a été
liasi mis en évidence. J'y joins la proportion de sucre
rédocteur (calculé en sucre interverti et pour 100^), que
contenaient les organes au moment de l'essai, ainsi que
bproportionde sucre de canne trouvée. Comme l'action
le l'invertine a toujours été poussée jusqu'au bout,
celle dernière proportion doit être considérée comme
celle de sucre de canne contenue dans les organes
essayés.
Sucre Sucre de
réducteur caune
Nom de l'espèce Nom de l'organe p. 100 p. 100
i. Medicago satina L Raciae fraîche (été) ij i2 0,88
t Pmonia officinalis L. (1). — (mars) 0,42 3,88
^' Tamu9 communié L — (automne) n. cal. n. c.
^- GftUiana lutea L. {2). . . , — (automae) » »
U) Le sacre de canne a été également isolé à l'état cristallisé et pur.
;(2} Le sucre de canne a été obtenu à l'état cristallisé : Bourquelot et
— 244
n
Sacra SQcr« 4«
rédaetear eaa»e
Nom do l'espèce Nom de Torgane p. IM p. tiQ
6. Neoitia Nidus-avis Rich. Racine fraîche (été) 0,13
6. Colchicum autumnale L. Bulbe frais (printemps) 0,80
7. Of*obanche cruenta Bert. — (été) 2.14
8. Cai'um Bulbocastanum,
Koch (1) Tabercnle frais 0.25
9. Scrophularia nodosa L.. Rhizome frais (printemps) 0,18
10. Belula alba L Ecorce fraîche (mars) 1,4i
M. Fraxinus excelsior h — (printemps) 0,28
12. Pellia epiphylla Plante fraîche (mars) 0,09
iZ. Alnus glutinonts QtKQTln. Chatons mâles, frais 1,34
14. Cocos Yatay Mart Péricarpe frais 5,10
15. Amygdalus communia,
L. (2) — (24 mai) 5,6"
16. Phellandnwn aqualicum
L. (3) Fruit sec 0,50
11. Coriandrum sativum L. Fruit sec 0,11
18. Carum Carvi L — 0,16
19. Petroailenum sativum L. — n, cil.
20. Asparagus offlcinalis L. Graine sèche 0
21. UtiscuskypoglossumLtdXï, — U,2i
22. Ruscus acuieatus L. (4). — 0,19
23. Ccnvallaria maialis h, . . — 1,S0
2». Schœnocau'on officinale,
A.Gr - 0,71 2,43
23. Allium Cepa h — traces 2,81
2Q. Alliu7n Porrum L — traces 2,55
tl. Asphodelus ramosus L.
v&T.luteus — 0
28. Tamus cotnmunis L — 0,19
29. Cocos Yatay Mart — 0,19
0,23
3.1.-%
OJM
0,43
•45
1.^
0.42
0,51
l;2
ii.e.
1.52
3,©
1.5*
Uérissey ; Présence simultanée de saccharose et de gentianose daos b
racine fraîche de gentiane {Journ, de Pharm, et Cfiim., [6], Xlll, p.3^'
1901).
(1) V. Harlat : Sur la présence du saccharose dans les ubercoi»
de Carum Bulbocastanum^ Koch {Journ. de Pharm. et Chim., [6], XV,
p. 49, 1O02). — Le sucre de canne a été également isolé à Téut criitolii»^
(2) C. Vallée : Sur la présence de saccharose dans les graines kii-
leuses et sur son rôle dans la formation de l'huile {Journ. de Pher».
et de Cfiim., [6], XVII, p. 272, 1903). —Même indicaUon pour lesn"»
42,31, 52,54, 56 et 57.
(3) G. Champenois : Etude des hydrates de carbone de réserve if
quelques graines d'Ombellifères et de Cornées. Thèse doci, usiff^
(Pharmacie), Paris, 1902. — Môme indication pour les n** 17, 18, 19 si â^
(4) G. Dubat : Etude des hydrates de carbone de réserre de qoekioo
graines de Liliacées. Thèse doct. univers. (Pharmacie), Paris, iSOi*
Même indication pour les n*'23. 24, 25, 26 et 27. —Sucre de caane obteea
à l*état cristallisé pour les n*' 22 et 24.
^*
- 245 —
^
^m
^^B
Suor« Suore dô H
^^^^v
Tddiiot€iir CADtte fl
^"îCorn dç IVspl^M
Noie dff l'organo
p. ioo F
. ioc»
Chamxr&pi e^ewUa,
Thwnb. (l)...,,
Gr&ino sèche
0
0,91
Ar'^i^ eai^chti L.
_.
0,3t>
dM
Mftjihtfî eduHs S, Wals.
—
0,22
1,06
j4ili*©r^ir^Hïn vnlff. Mari,
"
0
1,61
tC« of f j rp tf s fin caba M îi r t .
—
0
oja
Sn^u» Humphii Wîld ....
—
0
1,10
Ph^tel0pfy^i^ mitûtocarpii
—
a et P
0
1,02
f^monia ùffîtrifittits L. . * . ,
—
Û,â4
3,20
Myrintica jn ose ha ta
Tbunb, {%) , * ♦
— *
traces
0,56
$,Hfcnli۔ ^{ptida L
RicinuM eùmmunîjs L. .«.
-^
0,12
1,06
Ujfdnocarpus Hetero-
phf/lln Blurae. ..,,...*
—
0,10
ï,3T
Jrùpaeo lum ma jus L. » . .
—
(I.ÏÏ5
2,75
Piatacia vem L, ,,,.... .
^
03
3,26
Erpttm Leri^ L. . . . . . > . . ,
—
trsiC4)â
0,14
Cffafonût Silitfim L. {3) .
—
0,11
i,sa
, Trigontilu Fœnum Gi*^-
CHTJl L.*. ,....*.»*,...
-^
Iracet
1,58
i Cîê*ithchki TriacanlhùsL
—
Ir&ces
2,n
t Medkago MUtim L
^
tnces
iM
Mêhht ii3 itu ca rt { h n Koch ,
—
0,11
(>,83
M^dicftfjo htpuUna L..,
—
traces
41,63
» àm^ffdaiiit comrnufiis L.
T. diilcis. .,*,...*.....
—
^M
2,97
,4irjj/f/rf'iiï* commun il Lé
T. ûTï^arr**
_
0J3
2,94
. *i«c«^a jftpomca L, (4).
—
o,âo
27,00
1, Amtmirfn CùQCiiluê W.
et A. ......... .,
_^
*,05
Û.Ui
0,61
1.31
, StrtfcftHOx p4îtuiofriiui Lh. ,
, Caeufhifu majtima Duch*
^
O.lâ
1,37
r 5eaiamMiïï tîf^/tcum 1), C.
—
0,14
0,64
{(1 K, LtitM/^RD : WAmde do»
hjdraics de caï^
bone de réserve de
quel^
&ei gràinet do Ptlmi<îr8. Thèse dovL univers
(ï*hflrmaci<s), Pm'I»
, 1903.
^Memo mdiCiiilûii pour les ti
i- 31, 35. aa, 3K
:io et 36,
(?} A, BïLAOflm : Les hydrates de carbone de réserve de la nyii mus* |
iâ« ©Idu m&c\A iJoHi'ii. de Phiifm. etdeChim
., [il], XVIlI.p. 16
19W3).
\t\ tî EîttïiïssEY .' Recherches chimiques
61 phjsjolugiqy».'»
sur H
^|hUoti ilinê miinn&ae!i ot d«s
galjL€tanes par
la sémineae, Thèst
do£t.
gMiu;&ï iKïfï/rrii^o, Pïiris. 1903. ~ iï*i?we généraie de bôtamgm
vm^.
^^Bbno imlIcHiion pour le* n" i6, 47, i8, 49 6t ^0, — Sucr^ de
cunne
HIKft à fèiat criftaUlsè pour
lô no41.
V (4) Le »ucre d^ caimo & âià obt«tiu ivèt hdlémimi iréUt criai
sxnu.
'^■■w
di6 —
Dans les organes suivants, Tinvertine a donné lieis à
la formation de quantités notables de sveres réiacteors,
sans que les changements optiques observés cfmoo^
d&ssent avec ceux que fonmissait le caleul, en admet»
tant que ces sucres réducteurs fussent du sucre inter»
vcrti :
Smre prafcit
Nom do ir«tpèce Nom de Torgana initial p. IM ^104
Belianthus tuherosus L. Tubercule fraû,
février. 0,U t,S€
LêanogloBwm hircinum. Tubercule frais,
Rich 24 janvier. 1«28 MS
Allium Cepa L Bulbe. 4,27 î,*»
Ficcria raaunculdides Tubercule frais,
Mœnch 26 février. û,50 ^M
Mibiscus e$culentu8 L... Grainei. 0.12 1^
En ce qui concerne ces cinq cas, les résultats peu-
vent s'expliquer de différentes façons. Assurément ib
pourraient tenir à la présence, au lieu de sucre <le
canne, d'un ou plusieurs polysaccfaarides dédoubiable
par rinvertine; mais ils peuvent tenir aussi à la pré-
sence simultanée de cespolysaccharideset du sucrerie
canne lui-même. À Tappui de cette dernière hypoth^
je rappellerai que Dubrunfaut a précisément obtens
d« sucre de canne pur avec les tubercutes de VUéua^
thuê tuberosus (i).
Ce qui est certain pour ces mêmes tubercules, c'est
qu'ils renferment un mélange de plosieurs polysaochft-
rides (2), et que ces polysaccharides sont inégalcm«l
résistants à Taction de Tinvertine. Les obsenratioos«ii-
vantes, que je rapporte pour montrer combien rem-
ploi d'un ferment soluble peut parfois donner d'otites
indications, en sont aœ preinre assez curiense :
(1) Sorlft préience «t U împaataum^xïmooà crittaUiMMe àa^^
UAf9Tcalwd'Uélianihu9iaUferomii(Compia mdus^LXlV^ p. 1€i.ti^*
(2) C'est oe qu'a d'aiUenn irowé dizvoianMBt M. TmaMi : Stt^
hydrates de carbone du Topinambour (/•um. iUPàmrm.eldëCkm'^IfP
XXVIII, p 107, isn).
r
— 247 —
On a traité les tubercules {tW^) selou le pro
céëé général, c'est-à-dire par ^alcool JDouillant. Apièa
âimination de ralcool, on a fait avec le résidu et dt
feau une solution (1) dont on a dosé les sucres réduc-
tenrs et déterminé la rotation polarimétrique (Z = 2)^
A qu^ona ensuite additionnée d^invertine. L'expérience
a duré 1 0 jours, pendant lesquels on a dosé, à plusieurs
•éprises, les sucres réducteurs et pris la déviation.
Voici les résultats 4
Sacre Déviation Virage
rédmceur obaeniée à f^uofae
Arant l'action 0,14 -f 1»2'
Après 3 jours 1,35 — 7*40' 8*42'
» 10 > 10,00 — 10M8' 1^20'
n est bien évident que si Ilnvertine n^ avait agi que sur
un seul polysaccharide, donnant lieu, par conséquent,
aux mêmes produits d'hydrolyse, les effets optiques
, OBBsent été, à tout marnent 4e t*expérienoe, firopottion-
■els à la quantité de sucres réducteurs formés. Or^il
^ ft*en e9t pas ainsi. Dans les trtHs premiers jours, il s*est
fet 7^^l de sucres réducteurs (exprimés en sucre iater-
ferti) {>oor un elTet optique de S'^iâ ou 522 minutes.
Dans les 10 jours, il s'e^ fait 9f^9% de sucres réduc-
teurs qui devraient correspondre à un effet optique
de ^^?1^^^ =714 minutes. L'observation n'a donne
que 680 minutes, soit une différence en moins de
34 minutes.
En y réfléchissant, on voit qu*il yade grandes analogies
entre ces faits e^t ceux que Ton a décrits autrefois sous
le tiitre de ce fermentation élective ». 11 est manifeste
({ue ces derniers doivent se comprendre de la même
façon, puisque, ainsi que cela est établi aujourd'hui,
Taotion fermentative de !a levure, en tant que produc-
trice 4'4i]cool, est 4iue eUe-mème î un ferment soluble.
Quoi qu'il en soil, et pour en rev^enir au ^ujet de cette
(1) Les rétoltats sont xi^portéi à 100 centimètres cubes représentant
les 100 grammes de tubercoles.
- 24H —
note, il ressort des faits qui viennent d'être exposés que
le sucre de canne doit être un des composés les pU
répandus dans les végétaux ptianérogames. Tantôl
accompagne les matières de réserve de quelque aatu
qu'elles soient; tantôt il constitue lui-même ralimenl
de réserve principal; tantôt enfin, il fonctionne comov
une sorte d*aliment circulant. Contrairement à ce qu'oi
a pu supposer jusqu*ici, il est plus répandu que li
glucose lui-môme. Aussi est-il permis de penser quel
sucre de canne est un principe nécessaire aux échangea
nutritifs dans les plantes à ctilorophylic.
Sur quelques condiments des colonies françaises [AnisctoiU,
Cannelle^ Cardamome^ Curcuma^ Gingembre, Girop]
par M. Balland (1).
Anis étoile. — Le Badianier [Illicum ani^etum), qoi
fournit Tanis étoile du commerce, est originaire de
Chine : il est abondamment cultivé en Annam et ao
Tonkin. Le fruit, employé comme condiment, a le goût
et l'odeur de Tanis ordinaire [Pimpinella anisum]^ mais
avec beaucoup plus de finesse
Poids de 20 fruits du Tonkin, 26»' . Poids moyen de
100 graines, 4«%70. Les matièrcs'grasses extraites par
Téther comprennent des matières résineuses et enviroo
5,2 p. 100 d*essence volatile localisée dans les capsules.
Il y a traces de manganèse dans les cendres.
Fruit cniior Carpelles GnîMi
Eau
Matières azotéos
— grasses
— extractives
Cellulose
Cendres
100 » 100 • 100 >
Cannelle. — Le Cannelier {Cinnamomum zeylatm^]^
(1) Tous les échantillons examines proviennent de rExposiôoQâc
P^ris de 1900.
13.30
16.00
7.60
5.53
4.34
54. iS
12.45
9.40
3<.i0
39.;Î2
31.21
32.4Î
26.60
31.00
20.40
2.60
2.05
4.i0
r
— 249 —
lont Técorce des jeunes rameaux constitue les cannelles
io commerce, existe à l'état sauvage dans les forêts de
Ceyian. Il n'a été mis en culture régulière à Ceylan que
rers 1765. Depuis, les plantations se sont étendues
Sans de nombreuses régions tropicales et produisent
des variétés dont les écorces diffèrent plus ou moins
mivant la provenance. Les écorces de Gannelier sauvage
et d'autres Ginnamomum non cultivés produisant des
écorces moins fines [Cannelle de Malabar^ Cannelle de
Chine^ etc.) ont été l'objet d'un commerce important dès
les temps les plus reculés.
1. Cannelle delà Guadeloupe : grosse écorce aplatie
de 6"" d'épaisseur et de saveur peu aromatique. —
2. Cannelle de la Guyane : épaisseur, un tiers de milli-
mètre; couleur orange clair, odeur agréable, saveur
très aromatique, chaude et piquante. — 3. Cannelle de
Madagascar : écorces aromatiques roulées sur elles-
mêmes, ayant une épaisseur au-dessous du millimètre.
— 4. Cannelle de Mayotte, provenant d'essais de culture
entrepris récemment : écorce brute, non travaillée,
d'environ 2°**° d'épaisseur.
i
Gaadeloape
2
Guyane
S
Madagascar
4
Mayotte
Kau
Madères azotées
— grasses. . . .
— extractiven.
Cellulose
Cendres
10.60
2 10
1.30
34.95
47.73
3.30
11.30
3.41
2.05
45.79
33. «5
3.60
11.30
4. H
2.10
43.89
36.10
2.50
11.30
3.50
1.10
45.25
36.25
2.60
100 »
100 »
100 »
100 0
Essence volatile, env.
0.5
1.3
0.9
0.3
Les matières grasses extraites par l'éther contiennent
des produits résineux et de l'essence volatile qui donne
aux écorces leur saveur spéciale. Les matières cxtrac-
lives comprennent sucre, amidon, tannin, etc.
11 y a des traces de manganèse dans toutes les cendres.
Cannelle des Indes. — i . Ecorces moins roulées que
celles de Ceylan, épaisseur plus forte (en moyenne, 1*""*),
^
— 23Ô -
odeur et saveur iiKxiospéaéiniiiie&. — l/ÉchantiUonsdfi
qualité un peu infërieure; les éoorces soat plus épaisia^
2 à S^\ moins «romaliques, moios rouléea. — 3. Flens
de cannelier ou ^Jous die *cossîa. Ce sont les fleofs des*
séchées du CiTmawumum eûêsea : eDes sont eiiipio|éfli.
comme coudiment et se npiàrocheat, par leor asped»
des clous de gîraAe^ <»deMr et saveur de camieUe;
iOO dous pèsent en moyenne ^^1^ au ■"«"«»"■" i^^
eA sa minimum 2'%40.
1 f s
Eau
11.80
14.20
13.00
10.11
Matières azalées. . . .
4.45
z.n
S.M
9.B
— graises
3.20
2.80
2.23
i.T»
^.55
^5.88
58 àS
é3.tf
Celloloso
19.10
19.90
19.10
31.8
Gendras
3.M
2.00
100 »
a.ao
<»00 p
t.»
dOO »
Hl >
Essenoe yolatdlB oon-
.tenue dans les ma-
tières gvaMes, eirr.
l.TO
1.30
1.25
tjm
Cardamome. — Le Cardamome {Cardamomum qffà-
nalé) pousse naturellement dans les terrains bas de nos
possessions de llndo-Chîne. Le fruit est une capsole
contenant de nombreuses graines irrégulières, plâs oo
moins comprimées et soudées les unes aux autres. Sous
le nom d'Épices,du Tonkin figuraient à TExposition de
Paris de 1900 des fruits différents de ceux du Cardamo-
mum officinal, mais appartenant an même ^enre in#-
mtcnu Toutes ces graines ont une saveur aromatiqae et
piquante; elles sont employées comme condiment, à
l'instar du poivre.
Les graines, sans les enveloppes, ont donné à Vzsor
lyse :
Eaa
Hatièras azotées
— grasses. . . .
— extnactireB
Cellulose
Gendres
A morne
Cardtaa
jlttXonkia
anCainte
14.80
H.U
11.51
10.03
1.10
3.»
S2./14
53.45
14.45
13.90
5.80
i.aD
i«o n lie ■
TobrtîlB, «eaTÎmD IL« 2.10
r
._2S1 —
Curcuma. — LeCurenma, dont on connaît plusieurs
TBrîélës, a une originein^kniiie. Le rhizome de Curcuma
:]09ya entre, comme confiaient, dans plusieurs prépara-
lions culinaires (Kari)^ «m raison de sa saveur forte et
rpoiyrée. Il présente, à llntérieur, une belle couleur
|auiie safran : àt là, le msxm vulgaire de Safran donné
au Curcuma dans nos colonies fSafran de la Guyane,
^Safran des Indes, Safran de Gholon, Safran de la
Réunion, etc.).
Le Safran «de la Guyane et 4e 9a Réunion £tait en
fnkr^\ l'analyse éaSftfran de€holoD (Indo-Ohiwt) a
4K faîte «sur un rfiiaorne pesant 11^. Les matiftores
frassesL, en scAvtion dans réttmr, lui donnent une teinte
jaune, fluorescente. Les «ratière» eidtracftives oom*
éprennent, entre autres proéuîts, 4e Taraidon et nne
WHe matière oeterantejanne. Il y aitraces demangsa-
iièae liane les «endres.
Eau
ilatièrea asotiée» .
— grasses
— -extpaetiiWB
CeUulow ,
Cendres
lÛO » iOO » ICO »
CUmeaJre. — La plante qjû produit le Gingembre
[Zingiher o/ficinaiê) est originaire de l'Afrique tropicale.
On la cultive aujourd'hui dans plusieurs de nos colonies
oà les rhiaMnes «oui utilisés oomme condiment. Les
lUzomes exonépés vienAenft 4'Aiépé .(Côle d'Ivoire) et
la poudre vient de Tahiti» Les rhizomes de Gingembre
^e l'on trouve dans Jle ocmmerce renferment géfnérale-
neiU iaoias4e <S p. lAO d'eau.
i^B nLniièi^es grasses ^omA formées en jp^rtie par une
^Kîle essentielle janoe , très arooiatique. il y a des
traces de manganèse dans les cendres.
Gt^yane
Indo-Chine
Réanioi
il. 60
12.80
13.00
6.82
11.70
8.82
8.25
10.85
«.40
<€i.S6
51.38
52.98
4.65
.3.85
5.85
1.40
8.40
6.00
— 232 —
1
Eau
Matières azotées
— grasses,...
— extractives.
Cellulose
Cendres
Etat normal
Eut sec
Talûtî
64.50
O.Of
n.36
3.94
41.99
4.15
2.25
6.33
3.15
22.81
64.25
72.26
3.80
10.13
3.78
2.70
7.60
1.84
100 » 100 » 100
Grirofle. — Le Giroflier [Caryophyllu» aromaticus) est
originaire des Moluques. On le trouve dans quelques-
unes de nos colonies; il couvre presqu«3 cntièremenl
l'île Sainte-Marie-dé-Madagascar. La partie que Tob
emploie comme condiment sous le nom de clw à
girofle est constituée par le calice surmonté du booloa
de la fleur. Les fruits sont connus dans le commerce
sous les noms ai ÂntofU^ Mère de girofle^ Matrice degir^:
ils ont la forme d'une baie allongée, terminée eu pointe
à la partie inférieure et couronnée, à son sommet, par
les quatre dents du calice. La surface est coosliluéc
par une enveloppe très brune recouvrant deux cotylé-
dons inégaux, de consistance cornée, qui s'engrènent
l'un dans l'autre. Ces fruits, beaucoup moins aroma-
tiques que les boutons desséchés des fleurs, sont égale-
ment employés comme condiment.
Les Romains ne connaissaient pas les produits da
Giroflier et il ne parait pas qu'on en ait reçu en Europe
avant la découverte des Moluques par les Portugais
(A. De Candolle).
Les clous de girofle que l'on rencontre dans le com-
merce contiennent généralement moins de 46 p. 100
d'eau.
1. Clous de girofle de la Guadeloupe. — 2. Clous de
girofle des Indes françaises. — 3. Fruits entiers, —
4. Cotylédons seuls, provenant des mêmes fruits :
73,7 p. 100 des fruits. — 5. Enveloppe des cotylédons:
26,3 p. 100.
— 253 —
GUADBLOUPK IXDB8 FRANÇAISES
San 24.80 25.00 14.50 16.30 13.20
ll&Uères azotées. 5.57 6.60 4.91 3.22 6.60
— grasses. 19.80 19.90 4.30 0.90 4.50
— extracmes. 36.58 36.40 65.13 14.03 53.80
C«Ualose 8.25 7.35 7.50 4.00 17.70
Cendres (traces de
manganèse) 5.00 4.75 3.66 1.55 4.20
100 » 100 » 100 » 100 » 100 »
Bssence volatile
contenue dans les
matières grasses,
•nriron 14.00 4.60 1.50 0.35 1.70
(Viids moyen de
100 clous ou de
iOO fruits 7.09 5.80 86.20 » »
6. Clous de girofle de 100 fruits, Madagascar (Sainte-
Marie). — 7. Fruits de même provenance. — 8. Clous
de girofle de la Martinique. — 9. Clous de girofle de
Mayotte (Grande Comore). — 10. Clous de girofle de la
Réunion.
Madagascar Martinique Mayotte Réunion
San 26.60 17.00 18.90 24.20 25.40
Maûères azotées. 5.78 3.65 7.15 6.54 6.71
- grasses. 21.20 2.30 14.00 18. «0 17.95
— extractives. 34.86 67. 2i» 43.90 39.76 34.74
Cellulose 7.36 7.60 10.83 6.60 10.20
Cendres (traces de
manganèse) 4.20 2.25 5.20 4.10 5.00
100 » 100 » 100 » 100 » 100 )>
Kssence volatile
contenue dans les
matières grasses,
•nTiron 15.25 0.40 9.00 14.00 13.00
Poids moyen de
100 cloa^ ou de
100 fruiU 5.82 96.00 12.20 7.15 6.99
Sur la recherche de /'« albumine » dans les urines (1);
par M. Em. Dufau.
Il y a, dans la recherche de Yalbumine vraie, une cause
11) Comnianication faiie à la Société do Pharmacie, séance du
5 août.
— 2S4 —
d'erreurs fréq^uentes sur laquelle, % HOlre avis, on n*a
jamais assez insisté ; c'est la présence presque cons-
tante dans Turine des diverses^ matières albuminoîdc»
longtemps groupées sous la dénomination unique ef
inexacte de <« mucine urinaire v.
Nous allons montrer que ces substances possèdent u
certain nombre de propriétés eommotMsqui les rendeiA
fort gênantes dans Tinterprétation des réactions servant
à caractériser Talbumine proprement dite ; novsferMi
ensuite connaître les essais que nous avons faits en fV
de les éliminer ; enfin, nous proposerons un moyes <li
tourner la difficulté résultant de leur présence.
Remarquons d'abord que dans Turine naêurdiemai
acide^ ces protéides ne sont pascoagulés par lacbaieiff;
si bien qu'après une ébullition même soutenue, on les
retrouve dans Turine filtrée séparée des phospàales
terreux ou de (albumine, insolubilisés dans ces condi-
tions; nous allons voir qu'il n'en est plus de mémefon-
qu'on additionne Turine d'acides étrangers, comme cela
se pratique couramment.
Les acides acétique et tricbloracétique méritent à ce
point de vue une attention particulière, cesacideséM
les plus recommandés dans la recherche de V^iëmim
paria chaleur.
Tous deux précipitent facilement à froid les dibmair
lioïdes incriminés et les précipités formé» jouissent des
propriétés suivantes : ils sont d'une légèreté extrême et
ne se déposent que très difficilement, même parcentri-
fugation ; leur grande ténuité leur permet de passer 1res
facilement au travers des papiers à filtrer ; enfin — ^
c'est la remarque la plus importante — ces précipités
s'accentuent sous l'action de la cAaleur.
Voyons maintenant quelle peut être l'influeDce des
albuminoïdes qui nous occupent lorsqu'^on recherche
Valbumine par l'action de la chaleur en présence d'un
de ces deux acides.
Soit une nviuQ franchement acide ^ ne formant aucun
précipité sous l'action seule de Tébullition et donoanl
— 256 —
cr l'épreuve de Helter, non pas on anneau bien limité
l formé sur le p!an deséparationde Facide et deFurine,
mis un simple ]oitehe généralisé dans l'nrine super-
Mée.
Il est bien entendu qu'une telle urine ne renferme pas
ÏMumiTte,- cependant appliquons-lai la méthode classi-
pie: quelques gouttes dFa^eide aeélique produisent on
Mche faeileme»! visible sur on fond noir ; filtrons et
MtoBS à Fébollitionla partie supérieure du liquide con-
lenu dans un tube à essai; dans ces conditions, il se
nrme totyawrèy dans la partie chauffée, un trouble bien
jAus accentué que dans la partie inférieure du liquide.
SiFaddition de Facide ne se fait qu'après Faction de
la chaleur, le contraste est encore plus net et il se forme
lans la partie chauffée des slries nuageuses gagnant len-
tement le fond du tube.
Or il n'est pas douteux que^ dans- la majorité des cas^
et cela sur la foi des ouvrages spéciaux, pareils faits
soient attribués uniquement à la présence d^albumine
vraie.
Les albuminoïdes incriminés sont encore précipités
far la plupart des acides ; tous les acides minéraux, sauf
ï'âcide carbonique^ les acides tartrique, citrique, lactique,
lormique,. sulfophénique, suifosalicylique, succinique,
ficrique, etc., donnent des précipités plus ou moins mar-
iés, se comportant de manières différentes sous Faction
de la chaleur. Ajoutons que ces substances précipitent
encore par le tannin, les sels de mercure, le phénol et
donnent la réaction de Millon, la réaction xanthoprotéi-
que et du biuret.
En résumé, les albuminoïdes urinaires précipitables
à froid par Facide acétiqjue (pseudomucines, nucléo-
ilbumines, etc..) constituent une des plus sérieuses
causes d'erreur dans la recherche de Falbumine propre-
Beat dite, soib que Fon emploie la chaleur en présence
d'acide acétique ou trichloracétique, soit que Fon fasse
^sage des réactifs : é'Esback^ de Tanret({), à!Hofmeièter
Uj MM. Bouchard ei Cadier, qui ont étudié l'action du réactif de
— 256 r^
(acéto-ferrocyanhydrique), de if^Au (acéto-pbénique), de
Boureau (acides sulfophénique et sulfosalicylique), de
Spiegle?' (sublimé et acide tartrique), Jolies (acide socci-
nique et sublimé), Amman (acides succinique, acétique
et sublimé).
11 était donc intéressant de chercher soit à les élimi^
ner sans toucher à l'albumine proprement dite, soU k
paralyser leur influence par des moyens propres à du-
cun des réactifs qui viennent d'être signalés. Cela feit
l'objet d'une prochaine communication.
RKVUKS
Pharmacie.
Essai de ripécacuanha ; par M. A. G. C. Pato-
SON (1). — Les ipécas du commerce se rattachent à deox
sortes principales : l'ipéca du Brésil et celui deCarlhs*
gène.
MM. Paul et Cownley ont montré que ces deuxsorte
contiennent les mômes alcaloïdes : émétine, cépbaflioe
et psychotrine. La teneur en alcaloïdes totaux est pe»
différente, mais il n'en est pas de même pour les pro-
portions relatives d'émétine et de céphaeline, comme le
montre le tableau ci-dessous, indiquant la proportioo
des différents alcaloïdes pour 100 p. des alcaloïdes to-
taux:
Bréftil Cartha^e
Émétine 12.14 40.50
Céphselin.; 25.81 56.80
Psychotrine 1 .99 2.10
Les recherches physiologiques ayant montré, d'aaiK
part, que les deux variétés d'ipéca ont des propriété
Tanret dans ces conditions, font remarquer qae le précipité n'eaip*
blanc, pas immédiat et qu'il apparaît tardirement sous forme de sussai
nuageuses {Soc. Biologie, 21 oct. 1876).
(1) The epsay o f ipecacuanha (PAarm.yoMivi., [4], t. XVII, pag»^*^
101 ; 1903).
r
257 —
nettement différentes, on ne saurait les employer indif-
féremment Tune pour l'autre. De là, la nécessité de
doser non seulement les alcaloïdes totaux, mais aussi
les proportions relatives des deux alcaloïdes princi-
paux : Témétine et la céphaeline (1).
Uq certain nombre de procédés, assez peu différents
du reste, ont été proposés pour arriver à ce but. L'au-
teur les étudie minutieusement, et, de cette étude, con-
clut au naode opératoire suivant, qui doit être suivi
rigoureusement dans tous ses détails.
A i2e' de poudre d'ipéca, on ajoute lO"^"* d'ammo-
niaque diluée à un tiers, puis 120^™^ du mélange : chlo-
roforme, 1 p.; alcool amylique, 1 p.; éther, 3 p. Le
tout est placé dans une bouteille bien bouchée ; on agite
à diverses reprises, pendant une heure; on ajoute alors
10^"* d'eau, pour agréger la poudre. On sépare alors .
100^"' du liquide éthéré, on évapore à moitié au bain-
marie pour chasser l'ammoniaque, et on en extrait les
alcaloïdes, d'abord par agitation, avec 15*'"'* (un excès)
' . N
i d'acide chlorhydrique — -, décantation de la liqueur
acide, puis lavage de la solution éthérée, à trois reprises
avec, chaque fois, 5*^"' d'eau. A tous ces liquides aqueux
réunis on ajoute un excès de solution norpiale de
potasse (environ 2^™'), et on lave le mélange, à quatre
reprises, avec de l'éther : 15'"\ 40^"S 10""' et enfin
5*"^ Ces diverses liqueurs éthérées sont mélangées et
lavées, à trois reprises, avec une solution de potasse
N'
"2Ô" " *^'""'' ^'"*' ^^ ^'™*' ^^^ *^^'^ solutions de potasse
réunies sont agitées une seule fois avec lO*'"* d'éther.
On mélange cet éther avec la liqueur éthérée précé-
dente (résultant du mélange de 15 + 10 + 10 + 5*^™'), et
on évapore avec précaution ; on a ainsi par pesée, ou
titrage avec le méthyl-orange comme indicateur, le
(1) La psychotrioe fest jusqu'alors peu connue, et sa yaleur théra-
peutique non déterminée.
Jwirn. de Pharm. et de Chim. 6* sArib, t. XVllI. (15 septembre 1903.) 17
n
— 258 —
poids d'éinétine(l""» d'acide ^= 0^,0248 d'émélinc).
Les diverses liqueurs alcalines, employées poar le
lavage des solutions éthérées, contiennent la cépha^lioe.
On les réunit, on les acidulé par HCl, et on les rend
de nouveau alcalines par rammoniaque; Talcaloîde, mis
en liberté, est enlevé par agitation avec un mélange
éther-chloroforoie (1 p. du premier pour 6 du second!;
on emploie successivement 20''™', 10''"', lO'"' et 5°**
de dissolvant. On évapore ensuite tous ces liquides
extracteurs et on pèse le résidu de céphseline, ou on
N
le titre, comme Témétine (1"°' d'acide -1 = 0«\0234de
céphœline.
J. B.
Essai de Téther ordinaire et derétheranesthésiqQe;
par M. WiLLY WoBBE (4). — L'auteur passe en revue
les nombreux procédés indiqués jusqu'à ce jour pour
l'essai de Téther ; il les compare entre eux, en déter-
mine la sensibilité et donne la préférence aux détermi-
nations suivantes :
i** A 15** la densité de l'éther anestbésique peut varier
entre 0,718 et 0,720;
2"* Son point d'ébuUition ne doit pas être infériearà
34^ ni supérieur à 35**;
3** Pour rechercher dans l'éther la présence del'eâu,
on peut employer indifféremment la poudre de launin
desséché à 11^**, qui s'attache alors aux parois du fla-
con contenant Véther aqueux, le sulfate de cuivre des-
séché qui devient bleu, la benzine ou le sulfure de car-
bone dont le mélange avec Téther aqueux donne un
liquide trouble. Toutes ces réactions sont encore sensi-
bles avec un éther renfermant 1 p. 100 d'eau. Un papier
imprégné d'une solution de chlorure de cobalt, puis des-
(1) Ueber die Prufung von Aether und Narkose aether. — ^P^
Zeii. Reperi., 1903, p. 438, 465, 487.
— 259 —
séché, esl un réactif deux fois plus sensible : il passe
du bleu au rose dans un éther ne renfermant que
0»',50p. 100 d'eau;
4** Pour rechercher TalcoolyOn peut agiter Téther avec
deTeau, décanter, additionner la solution aqueuse de
quelques gouttes d'une solution d'iode au dixième dans
Fiodurede potassium, puis de quelques gouttes de les-
sive de soude : il se produit de l'iodoforme reconnais-
sable à son odeur.
En agitant 20'^"' de Tétherà essayer avec 5*^°*' de réac-
tif de Nessler, celui-ci se colore en présence de traces
d'aldéhyde ou d'alcool amylique.
S"" On peut encore mettre en évidence ces deux impu-
retés en agitant l'éther avec une solution alcaline de
DÎlrate d'argent préparée en dissolvant S^*" de ce sel
dans 30"' d'ammoniaque (D = 0,923), puis en ajoutant
S'' de soude caustique dissous au préalable dans 30^"^
d'eau. Cette solution est réduite par la moindre trace
d'aldéhyde;
6' Pour rechercher l'eau oxygénée ou le peroxyde
d'éthyle C'H*0— OC*H% que renferme souvent l'éther.
on en agite 20*^"* avec S*^™' d'un réactif obtenu en mé-
langeant volumes égaux d'une solution à 50 p. iOO
d'iodure de potassium avec une solution à 1 p. 100 de
phtaléine du phénol.
En présence de l'eau oxygénée, il se fait la réaction
suivante :
HSOS4-2KI « 1»+2K0H
et le mélange rougit. La réaction est encore sensible
avec un éther renfermant seulement 0,00125 p. 100 de
son volume d'eau oxygénée.
Si l'on voulait être sûr que l'éther essayé renferme
bien de l'eau oxygénée et non du peroxyde d'éthyle, qui
donne aussi la réaction précédente, on aurait recours
au réactif suivant insensible au peroxyde d'éthyle : une
solution très étendue et fraîchement préparée renfer-
mant un mélange de ferricyanure de potassium et de
-- 260 —
chlorure ferrique passe au vert ou au bleu sousTin-
fluencede Teau oxygénée qui, réduisant aamiQÎmam
le sel ferrique, donne du bleu de Prusse.
La réaction serait encore sensible avec un millio-
nième d'eau oxygénée. Le réactif se prépare ea versant
II gouttes de solution officinalede perchlorure de fer
bien neutre dans 100^™^ d'eau et en ajoutant goutte à
goutte assez d'une solution étendue et fraîchement pré-
parée de prussiate rouge pour avoir un liquidée peine
jaune ;
7** En laissant évaporer dans une petite capsnle 20*^
d'éther anesthésique, il ne doit rester aucun résidu ni
aucune odeur;
8** Si on laisse évaporer spontanément 20'"' d'éthcr
anesthésique additionnés de V gouttes d'eau, le résidu
ne doit ni rougir ni décolorer le tournesol (absence des
acides sulfurique, sulfureux, acétique et de Teau
oxygénée) ;
9*" Les vapeurs d'éther bleuissent le papier rouge de
tournesol préalablement mouillé.
M. G.
Méthode rapide pour enlever les taches d'encre; par
M. Graham Bott (1). — Le tissu est d'abord humecté avec
de l'eau chaude, essoré et étendu sur un linge bien
propre ; on laisse tomber sur la tache quelques gouttes
de solution ammoniacale (D=0,891) ; ensuite, on prend
un tampon de colon imbibé d'acide phosphorique dila^
(8à9«'^de PO*H' p. 100^»') et on l'applique à plusieurs
reprises sur la tache d'encre. On répèle l'opération deux
ou trois fois, et finalement on lave bien à Teau chaude,
puis on fait sécher au soleil lorsque toute trace d'encre
a disparu.
La méthode s'applique aux taches d'encre anciennes
aussi bien qu'aux récentes ; elle est très rapide, donne
de bons résultats et ne cause aucun dommage aux tissus
même les plus délicats. J- ^'
(\)Pfiarm.Journ., (ij. t. XVII, p. 102; 1903.
j
F'
261 —
Peroxydes médicinaux : rhopogan et rectogan ; par
H. Frenkel (1). — Les médicaments ainsi désignés, dont
Tautenr ne nous donne pas la préparation, seraient des
produits de peroxydalion de la magnésie et de Toxyde
de zinc. Ces corps contiendraient donc de Toxygène
ozonique, facilement libérable; cet oxygène serait lié,
dans rhopogan, à l'oxyde de magnésium, dans Tectogan,
à Toxyde de zinc. Pour 100 parties, Thopogan contien-
drait de 15 à 30 parties de peroxyde de magnésium,
MgO*, et l'ectogan de 20 à 56 parties de peroxyde de
zinc, Zn 0*.
Au contact des acides les plus faibles, les corps
étudiés dégagent de l'eau oxygénée, dont la production
est facile à régler quantitativement. Il en résulte que
ces produits possèdent des propriétés antiseptiques
indiscutables. *
L'hopogan présente un grand intérêt comme sub-
stance antifermentative et comme antiseptique gastro-
intestinal. L'ectogan constitue, pour la dermatologie,
un moyen de faire naître directement et à volonté,
sur Tendroit malade, des quantités variables d'eau
oxygénée. Il suffit, dans ce but, d'appliquer, sur la plaie
ou sur la peau humide, un mélange, fait à sec, de
poudre d'ectogan et d*un acide organique faible.
Les deux peroxydes offrent le moyen d'utiliser Tiode
à l'état naissant, soit pour l'usage interne, soit pour
l'usage externe. Pour l'usage interne, il suffit de
délayer la poudre d'hopogan dans une solution très
étendue d'iodure de potassium ou d'iodure de sodium ;
le contact du suc gastrique provoque alors la mise en
liberté de l'iode. Pour l'usage externe, on utilise un
mélange d'ectogan avec de i'iodure de potassium et
un acide organique faible en poudre.
(1) Ueber medizinischo Superoxyde. — Hopogan und Ectogan
{Ber. d. d, pharm. Ges., XXX, p. 256, 1903; Compte rendu du V Con-
grès international de Chimie appliquée).
n
— 262 —
Chimie.
Sur Targent colloïdal; par M. B[a?(riot; par MM. A.
Chàssevant et S. Posternak — Nous avons fait coq-
nallre (1) les premières expériences de M. Hanrîot sur le
collargol. Il a continué ses recherches et jusqu'à ce jour
il a examiné trois « argents coUoïdaux », le collargol,
l'argent colloïdal de Lea et le silicargol.
Le premier serait un sel soluble renfermant un acide
insoluble, Tacide coUargolique soluble dans les alcalis
et déplaçant l'acide carbonique. La matière al buminoîde
ne serait pas une impureté, mais ferait partiede la molé-
cule parce qu'on ne peut pas la séparer sans détruire
l'argent colloïdal.
L'argent colloïdal, préparé par M. Schneider soivanl
la méthode de G. Lea, s'obtient en précipitant par ie
sulfate ferreux une solution ammoniacale de nitrate
d'ai^ent en présence du citrate d'ammoniaque. Le pré-
cipité, épuisé un très grand nombre de fois par de petites
quantités d'eau, puis essoré, est redissous dans l'eau et
dialyse.
Il retient, malgré tous ces traitements, de l'oxyde de
fer qui est considéré par M. Hanriot comme faisant par-
tie de la molécule.
Ce savant a utilisé une réaction signalée par Kus-
pert (3), dans laquelle on obtient des solutions brunes
d'argent colloïdal en réduisant par l'aldéhyde formique
le nitrate d'argent en présence du silicate de soude. Il a
obtenu un corps insoluble dans l'eau, soluble dans les
alcalis, dégageant de l'hydrogène par la chaleur comme
les deux autres produits : ce serait l'acide silicai^olique,
renfermant delà silice faisant partie intégrante de sa
molécule, comme la matière albuminoïde et l'oxyde de
fer font partie de la molécule des deux premiers.
Tous ces corps dégagent de l'acide carbonique et de
(1) Joum. de Pharm. et Chim,, [6J, XVII, 478. 15 mai 1903.
(2) Bull, de la Soc. Chim., 5 août 1903.
(3) D. Ch. C, XXV, 2815 et 4066.
r
— 2Ô3 —
rhydrogène. Si Ton peut admettre que Tacide carboni-
que provient des réactifs employés parce que ces corps
sont préparés en présence des carbonates; si l'on peut
supposer pour les premiers que l'hydrogène provient de
la matière organique ou de la réduction de l'eau par le sel
ferreux, il parait difficile, pour ce dernier au moins, de
ne pas admettre que Thydrogèneétaitcombinéau métal.
M. Hanriot a obtenu dans la décomposition de l'acide
silicargolique par la chaleur 4^"* deCO* et 4*"*',5 d'H, ce
qui conduirait à peu près à la formule Ag'^H*.
M. A. Ghassevant, professeur agrégé à la Faculté de
Médecine de Paris, et M. S. Posternak (1) ont préparé de
l'argent colloïdal, par une méthode analogue à celle de
Carey Lea, au citrate de fer. Leur produit renferme
98,08 p. 100 d'argent, un peu de fer et d'acide
citrique ; il ne contient pas de matières albuminoïdes.
Les auteurs donnent ses propriétés et insistent sur ce
point que les phénomènes d'électrolysesont différents,
saivant que le courant passe dans une solution alca-
line ou dans une solution acide. Dans le premier cas,
largent colloïdal se transforme vers le pôle positif et le
dépôt brun, formé sur Télectrode, se redissout dans
Feau ammoniacale, en donnant une solution brune.
Dans le second cas, avec une solution acétique, le dépôt
se fait sur le pôle négatif.
Les auteurs concluent de leurs recherches que ces
phénomènes de transfert des particules physiques qui
se fait alternativement au pôle positif (anode) dans une
solution alcaline, et au pôle négatif (cathode) dans une
solution acide, sont analogues aux faits observés
par divers auteurs pour d'autres substances col-
loïdales (2).
L'argent colloïdal se comporte comme les flocons d'al-
bumine dans une expérience de M. Hardy (3) et comme
(1) Bull, de la Soc. Chim., 5 jain 1903, p. 543.
(^) PosTB&iiAK. Annales de l'iTutitut Pasteur, 1900, p. 400 et erra-
tom, p. 451. .
(3) Zeit. Physik. Ch., t. XXXIII, p. 285.
«il
— 264
les flocons d'hydrate de peroxyde de fer, dans des
expériences de MM. Linder etPicton(i).
La direction différente, imprimée par le courant
électrique aux particules physiques de l'argent colloï-
dal en solution acide ou alcaline, n'est pas due aux
propriétés chimiques de ce corps, mais aux charges
électrostatiques communiquées par les ions les plas
mobiles en présence dans ces solutions.
Les auteurs concluent que le produit préparé par
eux possède les propriétés d'un colloïde et qu'on ne
peut pas lui attribuer une fonction chimique définie,
puisqu'il est reconnu que la solubilité des colloïdes,
dans les acides, ne suffit pas à affirmer la nature acide
ou basique de leurs fonctions.
A.R.
Sur Tessence d'une sorte d'andropogon du Cameroun;
par M. Mannich (2). — La plante qui fournit celle essence,
d'après ses caractères et d'après la composition même de
l'essence, semble être à l'auteur VAndropogon citratus.
L'essence analysée est fluide, jaune rougeàlre; elle
présente une odeur de citron. Sa densité est 0,885; elle
se trouble par l'addition d'alcool à 80®. Si on verse de
Talcool absolu, le mélange reste limpide tant qu*on n'a
pas ajouté un volume et demi d'alcool ; mais une noa-
velle addition de ce liquide trouble la liqueur. Ce carac-
tère appartient aussi, comme on sait, à l'essence de
Lemon grass du Brésil.
L'analyse de Tessence montre qu'elle renferme
78 p. lOOdecitral.
M. G.
Composition des vins de liquem*; par M. X. Rococes
[Fin) (3).
7** Influence (fe la fermentation. — Quand on fait fer-
Ci) LiwDER et PiCTON. Chemic, Soc, 1897, t. LXXI, p. 568.
(2) Ueber das setherische Gel einer Andropogoo Art aut Cimeni
(Bericht. d. deulsch. Phainnaceut. GesellschafU 1903, p. 86).
(8) Journ, de Phai^. tt de Ckim., n» du r' septembre 1903, p. 22^
r
Den ter le sucre interverti ou le mélange de glucose et
le lévulose, on constate que les deux sucres ne dispa-
ussent pas avec la même rapidité. C'est le phénomène
le la fermentation dite élective qui a été signalé pour la
première fois par M. Dubbunfaut (1), mis en doute par
H. Maumené, observé à nouveau par M. Bourquelot (2),
pois par M. Leplay (3), MM. Gayon, Dubourg et par
H. HiEPE.
Avec les levures de brasserie, le Saccharomyces pasto-
rianuê et surtout leMucar altemanSy le glucose fermente
d'abord plus vite que le lévulose.
C'est le contraire qui se produit avec le Saccharomyces
exiffuus et certaines espèces de levures non inversives;
ces levures commencent par attaquer le lévulose sans
toucher au glucose. MM. Gayon et Dubourg, en opérant
sur des solutions concentrées (25 p. 100) et à basse tem-
péra dire, ont pu voir ainsi le lévulose disparaître en-
tièrement avant que le glucose ail commencé à fer-
menter.
Dans tous les cas, sauf avec le Saccharomyces exiguus^
le glucose a fermenté plus vite que le lévulose.
Quantité de glocoee fermentée par jour. 1,21 à 22,88 p. 100
Quantité deléTulose fermentée par jour. 0,19 à 14,04 p. 100
D'après BucHi^iER et Rapp, les deux sucres fermentent
avec la même vitesse sous Faction de la zymase extraite
par pression des cellules de levure.
Si Ton se place au point de vue pratique, on peut dire
que, dans la presque totalité des cas, le glucose dispa-
raît plus rapidement que le lévulose.
Dans le tableau suivant, M. Rocques a résumé les
résultats de l'examen de divers moûts dont la fermenta-
tion a été arrêtée avant d*être terminée, soit par un
soufrage énergique, soit par un vinage :
(I) C,r, de VAcad. d. Se, XXV, 307.
(2)i6W., 0,1404.
(3)/Atd., CI, 479.
— 266 —
Sacre
par litre
de moût
mis
Sncre total
UtsIsm
en fermen-
tation
restant
dansloYin
Glucose
LéTolose
âeghMMi
Ctrignan (TanUie).
205»'
84^6
25,00
59^16
m
Carignan (Tanisie).
211
74,58
21,43
53,15
241
Pinot (Tonisie)
190
125,58
45,81
79,77
174
Caberoet (TanUie).
203
93,58
31,46
62,12
191
Semillon (Algérie).
265
43,12
9,27
33,85
U»
Cépage Marsala
202
40,48
4,22
36,26
m
— .Xôrèi
231
27,80
3,20
24.66
"M
— Madôpe....
23,94
fi,30
17.64
m
— —
49,19
8,64
40,55
m
Barsac 1818
9,06
3,63
5,43
i49
Château Guiraad 1883
5,44
2,12
3,32
ISI
Sauternes
45,03
18,30
26,73
14f
„_
22.08
8,54
13,54
IS$
^ [
24,82
82,08
6.77
19.38
18,05
m
Château Yqaem 1874.
62,70
m
— 1880.
22,92
6,98
13,94
m
- 1889.
7,33
2,32
3,01
217
- 1893.
82,70
26,05
56,65
217
— 1894.
13,22
4.86
8,36
176
— 1896.
64,70
14,86
49,84
33S
— 1889.
9,82
2,34
7,48
Sff
On voit que, dans ces vins sucrés, de provenance el
de cépages variés, il n^est pas possible d'établir dera(h
port entre la quantité de sucre non fermenté et les
proportions relatives de glucose et de lévulose ; mais,
dans tous les cas, il y a une proportion plus grande do
dernier sucre que du premier.
Nature de Talcool. — Il est très intéressant, quand ob
cherche à se rendre compte par l'analyse du mode de
fabrication d'un vin de liqueur, de distiller ce vin et
d'analyser le liquide alcoolique ainsi obtenu.
Le dosage des aldéhydes, éthers et alcools supérieon
donne des résultats très différents suivant la nature de
l'alcool. Les chiffres seront très faibles si la totalité df
Talcool du vin de liqueur provient d'un vinage effectué
au moyen de l'alcool d'industrie neutre, ce qui est fif
quemment le cas des mistelles.
On obtiendra des chiffres plus élevés si le vinage a
été effectué au moyen de trois-six de vin. On re-
-^ 267 —
larqaera, à ce propos, que les fabricants de vin de
|aeur ne peuvent guère employer que des trois-six
}' vin bien rectifiés, sans quoi ils s'exposeraient à
Menir des vins possédant un bouquet désagréable et
renoncé qui les rendrait d'une vente difficile.
Enfin, si l'alcool du vin de liqueur a été produit tota-
ment on pour la plus grande partie par la fermenta*
on du moût, la teneur en produits volatils sera assez
évée, comme le montrent les chiffres suivants dans
•quels les résultats sont, exprimés en milligrammes
ir litre de vin :
Vin» rouges
Idéhjdet traces 3 3 11 7 5 4
km 260 233 473 83 151 129 160
teoolsiapérienrfl. 295 344 260 289 141 276 205
Total 355 68Ô 736 383 299 410 369
Vins blancs
liéhydes 43 45 40 19 18
ihen 246 191 292 180 454
ieooU supérieurs. 200 105 185 129 129
Total 489 SÏT 5TT 3^" SÔT
Caractères des divers types de vins de liqueur.
.!• Vins donx mutés :
Teneur en sacre snpérieare à ISO*';
Teneur en sucre total supérieure à 300«' ;
Proportion égale de glucose et de léTulose ;
Alcool distillé très peu chargé en matières volatiles.
Ces divers caractères se rencontrent AKa%\^%mistelles.
2* Vins doux semi-tmiiés :
Teneur en sucre asses élerée (généralement 120 à 180^') ;
Teneur en sucre total supérieure à 3001^;
Teneur en lévulose dépassant celle en glucose ;
Alcool distillé contenant une notable proportion de produits yo-
latUs.
3* Vins doux pdsserillés :
Teneur en sucre assez élcTée ;
Teneur en sucre total supérieure à 300^' ;
Teneur en lévulose dépassant celle en glucose ;
Proportion notable d'aldéhydes, éthers et «Icools supérieurs.
— 268 —
4® Vins mutés avant la fin de la fermentation :
Teneur en sucre généralement comprise entre 50 ei lO*';
Teneur en sucre total supérieure à 300irr;
Teneur en lérulose dépassant celle en glucose ;
Proportion notable de substances yolatiles.
5° Vins secs :
Très peu de sucre ;
Teneur en alcool comprise en général entre 18 et 20*;
Proportion très notable d'aldéhydes, éthers et alcools sapérieaa
6? Vins à base de vins secs :
Sucre compris généralement entre 40 et SO*';
Teneur en sucre total supérieure à 300?'' ;
Teneur en lévulose dépassant celle en glucose;
Proportion très notable d*aldéhydes, éthers et alcools supémszi^
A titre d'exemple, voiôi les résultats obtenus en ani-
lysant quatre échantillons de Banyuls rouge :
Banyals obtenus Banjizlt obimitt
par matagd à Talcool par f ermeai^tic
N- 1 N*2 N*8 N*4
Degré alcoolique 14*5 14»6 14* IH
Extrait à 100- (dosé sur 5" de vin) 209,40 200,00 200,40 lii»
Extrait dans le vide 238,80 226,20 â30,80 liMI
Sucre réducteur total 199,27 187,16 183,07 1«J»
Pouvoir roiatoire (20cm) — - 9»24' — 8«44* — 11*10' - 1*^
i^«16-) (^=1T5) {^=!T5) (M7<
Glucose 96,92 88,44 78,54 ».*
Lévulose 106.35 98,72 106,53 TMl
Acidité ( totale 1,96 2,16 3,35 MI
en fixe 1,83 2,06 2,84 3^
S0*HM volatile 0.10 0,10 0,51 M»
Les deux premiers de ces échantillons ont été obleBi
par mutage à l'alcool avant que le moût ait fermefltfs
les deux autres Banyuls ont été récoltés à un état '
maturité très avancée; on les a laissés fermenter et ilt
n'ont subi qu'une légère addition d'alcool.
Pour contrôler le dosage du sucre et pour avoirk
dosage des matières extractives autres que le sao^
M. Rocques a chassé l'alcool de ces vins par évapo*
ti on,, ramené le vin privé d'alcool à son' volume pn*
r
0
iiitîf et fait fermenter à la température de + ^^ ^ 28
tvec un peu de levure de bière.
Le vin, ainsi privé de son sucre par la fermentation,
ui a donné :
Alcool 10-5 10- 9*8 6*
Extrait À 100* 21,00 21,80 28,52 28,12
Extrait dans ]eTide... 28,60 29,00 37,80 34,00
Sucre 3,45 5,02 6,09 3,60
Si Ijon admet que 1* d'alcool correspond à IS»*^ de
lucre par litre, on obtient une dose de sucre qui, jointe
t la petite quantité de sucre non fermenté, donne respec-
&vement pour les quatre vins :
Sacre dosé Sncro dosé
par par
réduction fermentation
N* 1 199,27 191,43
— 2 187,16 185,02
— 3 185,05 182,49
— 4 106,89 111,60
Si Ton examine dans ces vins le rapport du glucose
In lévulose, on voit que ce rapport est très voisin de 1
^ur les deux premiers vins, mais s'en éloigne sensi-
jUement pour les deux autres, surtout pour le dernier :
i
Lévaloae
p 1 UO parties
i de giacose
i N- 1 109
— 2 111
— 3 136
~ 4 274
Les matières extractives non sucrées, obtenues en
retranchant le sucre total de l'extrait à 100'', sont de :
Vin Vin
non fermenté fermenté
N* 1 107l3 17,55
— 2 12,84 16,78
— 3 15,33 22,43
— 4 17.91 24,92
On ne peut considérer comme exacts les chiffres
obtenus en opérant sur le vin sucré. En effet, le dosage
du sucre par réduction n^offre pas de garanties absolues
d'exactitude.
— 270 —
Si, au lieu de comparer les extraits à iOO*, on compt
les extraits dans le vide, on obtient des chiffres pré!
tant un peu plus de concordance.
Pour obtenir les matières extractives non sacrée
il ne suffit pas de retrancher le sucre de l'extrait,
M. Rocques a vérifié expérimentalement que le gloco
et le lévulose conservent, par la dessiccation à froi
dans le vide, une molécule d'eau, soit 10 p. lOOdeli
poids.
On a ainsi pour l'extrait non sucré :
Vin r»
non fermenté feraentÀ
N* 1 igiTeO *5,15
— 2 20,32 23,«
— 3 27,32 31.11
— 4 27,02 30.40
On voit, en résumé, que les différences entre les vii
obtenus, par mutage à l'alcool, se manifestent neti
ment par les proportions relatives de glucose et de lé^
lose, et par les différences d'extrait non sucré.
On peut aussi remarquer que les vins, obtenus p
fermentation, ont une teneur en acides volatils ph
élevée que les vins obtenus par motage, car on
employé, pour ce dernier, des alcools neutres et bi«
rectifiés.
Enfin, si on distille les vins et qu'on dose dans h
liquides alcooliques distillés les diverses impuretés
on obtient des différences manifestes :
Produits volatils ozprimés
en milligrammes par litre de yin N* 1 N* 4
Aldéhydes , 2 M
Ethcrs 30 260
Alcools supérieurs traces 210
Furf urol traces 2
L'analyse des vins de liqueur peut donc donner i^
indications très intéressantes sur le mode de fabric»
tion de ces vins et peut être utilisée pour les caracW-
riser.
— 271 —
Assimilation de l'oxyde de carbone par le& plantes
Wrtes; par MM. B. Bottomley et H. Jackson (i). — A la
mite de travaux poursuivis depuis quelques années sur
es effets physiologiques de l'oxyde de carbone, l'un des
mteurs avait remarqué que la jacinthe, qui commence à
irottre, continue à vivre sous une cloche dans laquelle
Taira été remplacé par un mélange de 80 p. 100 d'oxyde
le carbone et de 20 p. 100 d'oxygène. Gomme ce fait
§tait contraire aux idées courantes, MM. Bottomley et
lackson ont entrepris récemment de nouvelles expé-
riences pour voir jusqu'à quel point Toxyde de carbone
pouvait remplacer Tacide carbonique comme source de
earbone pour les plantes vertes. On ne pouvait con-
sidérer comme un fait concluant Texpérience de la
jacinthe poussée dans une atmosphère d'oxyde de
earbone en raison des réserves abondantes que contient
ie bulbe.
Des jeunes pousses de Tropœolum majus sont alors
ttiltivées dans du sable stérilisé imbibé d'une solution
nutritive exempte de carbonates et on les place dans une
atmosphère dont l'acide carbonique a été remplacé
far une volume égal d'oxyde de carbone ; les plantes ne
vivent pas dans ces conditions. Elles croissent, au con-
traire, très facilement dans une solution où l'oxyde de
carbone et l'acide carbonique sont dissous et on voit
qoe les deux gaz diminuent proportionnellement à leur
degré de solubilité.
Si on cultive les plantes dans une atmosphère
exempte d'acide carbonique et dans laquelle les propor-
tions d'oxyde de carbone varient de 1 à 70 p. 100
tandis que les quantités d'oxygène y sont en même
volume que dans l'air normal, les Tropœolum poussent
facilement.
Dans d'autres expériences, les auteurs ont montré
<{vece8 jeunes plantes, croissant en présence d'oxyde de
tarbone, sont susceptibles de former de l'amidon.
^ — —^
(1) Chem. Newê, t. LXXXVIII. p. 1.
— 272 —
Les semences de Lepidium sativum^ semées dansda
sable stérilisé et mises dans une atmosphère composte
de 65 p. iOO d'oxyde de carbone et de 35 p. 400 d'oij-
gène, germent et donnent des plantes bien portant»
croissant normalement pendant trois semaines.
Les dosages de carbone dans les semences germéii
et les plantes dont la source de carbone ne poumil
venir que de l'oxyde de carbone montrent bien que k
gaz est réellement assimilé.
Les auteurs nous avertissent que cette commanict*
tion n'est qu'une note préliminaire à leurs expériences
quUls continuent et qui feront l'objet d^un travail cosh
plet.
Eh. G.
Observations sur le clochage employé pour détnÉt
la Pyrale de la vigne ; par M. J. Perraud (1). —Le clo-
chage ou sulfurisation est un traitement appliqué à la
vigne pour détruire les larves de Pyrale réfugiées, sooi
les écorces, pendant l'hiver. Il consiste à recouvrir la
souches, après la taille, avec des cloches en zinc ou
tôle galvanisée, sous lesquelles on fait brûler du soufre^
L'acide sulfureux produit assure la mort des chenillei
emprisonnées dans cette atmosphère confinée. On fait
brûler 20 à 25^'' de soufre par souche et on maintieit
cette dernière sous cloche, pendant une durée de hait
à quinze minutes.
En étudiant ce procédé, l'auteur a porté son attentios
sur l'élévation de la température sous la cloche, pendant
la combustion du soufre, et d'autre part, sur la dooUa
action du gaz sulfureux et de la température sur l'in-
secte parasite et sur la végétation de la vigue. Il eo t
tiré les conclusions suivantes : i
Pendant le repos complet de la végétation, le clo-
chage, pratiqué dans les conditions indiquées p)ti
haut, n'a pas d'action nuisible sur la végétation dfi
(1) Comptes rendus deVAcad. d. Se, t. CXXXVI, p. 1443; 1903.
r"-
— 273 —
plants Gamay, Aligoté et Corbeau/ à une température
Biférieure à 70**. Depuis le début de la circulation de la
sève jusqu'au moment précédant le bourgeonnement,
la température, sous la cloche, ne doit jamais atteindre
60^ Appliqué peu de temps avant le débourrement,
tiers que les bourgeons soAt gonflés, le traitement a
Ipour effet de retarder de quelques jours la poussée de
bes derniers. On doit cesser le clochage dès Touver-
tare des premiers bourgeons.
Les dimensions des cloches seront en rapport avec le
développement des ceps à traiter; comme la tempéra-
tore est beaucoup plus élevée dans la partie supé-
rieure que près du col, on leur donnera la plus grande
hauteur possible. Pour obtenir la combustion de 20»'^ de
soufre et une atmosphère asphyxiante, leur capacité
variera entre 82 et 125 litres environ.
Le soufre devra brûler lentement pour éviter une
trop grande élévation de température; pour cela, la
première précaution sera d'enterrer le bord de la cloche
'pour empêcher l'échange de gaz. Les mèches soufrées,
d'une combustion rapide lorsqu'elles sont suspendues,
seront, de préférence, placées dans des godets, comme
le soufre concassé.
On évitera de clocher quand la température sera au-
dessous de zéro et immédiatement après une pluie.
J. B.
Sur un Diptère (Degeeria funebris Mg.) parasite de
ÎAltise de la vigne [Ilaltica ampelophaga^ Guer.) ; par
MM. C. Vaney et A. Conte (1). — L'AItise est un ennemi
des plus redoutables pour les vignobles des régions mé-
ridionales. Son aire d'extension géographique tend à se
développer de plus en plus vers le Nord.
Ayant eu à examiner quelques-uns de ces insectes,
les auteurs remarquèrent, en les ouvrant sous la loupe,
qu'un grand nombre d'entre eux contenaient une grosse
(1) c. n. de l'Acad, des Se, t. CXXXVÏ, 1903, p. 1275.
/ottm. de Pkarn. et de Ckim, 6« siRic, t. XVIII. (15 septembre 1003.) iB
— 271 —
larve apode, blanc jaunâtre, très mobile, rappelant ptr
tous ses caractères une larve de Tachinaire. Cette larve
est placée dans la région antérieure de l'abdomeD, au
milieu du tissu adipeux dont elle se nourrit. Les plm
grandes, à un stade proche de la pupation, ont une lon-
gueur de 0",004 sur 0°,00n de largeur.
Une Altise ne renferme ordinairement qu'une larve;
dans un seul cas, il en a été trouvé deux, à des stades
d'ailleurs très différents. La sortie du parasite se fait,
soit à l'état de larve, soit à l'état de pupe ; elle s'effectue
par l'éclatement de l'abdomen sur les côtés. L' Altise vit
presque jusqu'à ce moment.
Ce parasite de l' Altise est le Degeeriajunebriê Mg.
On connaît actuellement deux ennemis de TAltiseila
Punaise bleue {Zicrona cwrulea L.) et le Perilituê hrm-
collis Haliday , hyménoptère signalé en Algérie per
Kunckel d'Herculais et Langlois.
Le Degeeriafunebris^ en tant que parasite de TAllise,
acquiert une importance considérable de ce faitqfse,
d'une part, sa présence occasionne une castration para-
sitaire totale do rhôte, suivie de mort, et que, d'antre
part, la proportion d'individus parasités est assez coDfi-
dérable, 3S p. 100 chez les insectes examinés. Celte pro-
portion pourra encore être accrue, sans doute, si on
peut arriver à faciliter à cette mouche ses conditions^^
développement.
J. B.
Un nouveau parasite de la betterave ; par M. BRi»L^>
— L'auteur fait connaître les ravages causés dans te
champs de betteraves sucrières par un insecte jusque-
là inconnu des cultivateurs du rayon de Paiîs. liaos
deux fermes voisines, 30 hectares de jeunes betteraves
ont été entièrement détruits. Des insectes ont été
envoyés au laboratoire de M. Bouvier, professeur «ï
Muséum, et un de ses assistants, M. Lane, a pu te
déterminer.
L'insecte qui cause des dégâts dans les betteraves est
— 275 —
YAlUcatibialis, petit coléoptère de 2 ou 3"" de long, de
eouieur noirâtre, admirablement organisé pour sauter.
U exerce ses ravages à Tétat de larve et surtout à Tétat
d*insecte parfait ; il s'attaque aussi aux feuilles de choux,
de radis; il les crible de trous, et la feuille ressemble à
une sorte d'écumoire.
On ne l'avait signalé jusqu'à ce jour que sur les bords
de la Méditerranée et en Bretagne. M. Bouvier invite les
jirofesseurs d'agriculture à faire des observations et des
expériences pour arriver à connattre les remèdes qu'il
y a lieu d'employer pour le détruire.
M. Bouvier a recommandé à la Société d'Agriculture
le traitement suivant :
Jo8 de Ubac concentré 10^^
Alcool méthyliqne 10
SaTon noir 40
Carbonate de soude.. 2
Ban 1000
On fait des pulvérisations avec ce liquide, le soir,
afin d'éviter la brûlure des feuilles.
M. Henneguy pense qu'on pourrait aussi faire usage
de naphtaline brute broyée.
A. R.
La phosphorescence des viandes avariées. — Ce phé-
nomène, anciennement connu^ vient d'être étudié
avec soin par M. flans Molisch, de Prague. La viande
itait placée dans un double récipient stérilisé et recou-
verte d'une cloche de verre, à une température variant
entre 9 et 12*. D'octobre à décembre, il fit ainsi
16 essais, avec des échantillons prélevés sur les diffé-
rents genres de viandes et chez différents marchands.
Il obtint une luminosité spontanée, dans les proportions
de 52 p. 100 pour le bœuf, SO p. 100 pour le veau,
39 p. 100 avec le foie et 25 p. 100 seulement avec la
viande de cheval. Il nota en outre Tinfluence manifes-
(i) BéUuniichê Mtung, 1903; d'après Rev. scientif., 4 jniUet 1903.
— 276 —
tement favorable à la production du phénomène de
l'addilion d'une certaine quantité de sel de cuisine. Il
obtint la phosphorescence dans 89 p. 100 des cas avec
le bœuf, 65 p. 100 avec le cheval ; et le chiffre mojen de
ses expériences avec les différentes viandes n'a jamais
été inférieure à 87 p. 100.
En laissant h la viande le temps de colorer en brun ou
en rouge-sang la solution dans laquelle on lavait pla-
cée, puis en la retirant et expérimentant avec le liquide
ainsi teinté, celui-ci se montra phosphorescent dans
87 p. 100 des cas avec le bœuf, 54 avec le cheval — le
chiffre moyen des expériences étant 68 p. 100. La
lumière ainsi produite n'est que rarement uniformé-
ment répandue à la surface de la viande ; elle se dis-
pose en petites taches, et la viande est pour ainsi dire
lardée de points lumineux.
Dans tous les cas examinés par l'auteur, l'agent pro-
ducteur de celle phosphorescence a toujours été le
Micrococcus phosphoreus Cohn. D'autres bactéries phos-
phorescentes existant avec lui sur certains poissons,
l'auteur a fait de la morphologie et de la biologie de ce
microorganisme une étude dont voici les traits princi-
paux : C'est un bacille strictement aérobie, ne liquéfiant
pas la gélatine, cultivant sur pomme de terre, gélose ou
gélatine peptonisée ; dans ce dernier milieu, il développe,
au bout de 24 heures, par addition de sucre de cannet
des gaz et principalement du CO*. La température la pte
favorable à son développement varie entre 16 et 18*;
néanmoins il peut encore cultiver au-dessous de 0',
tandis qu'une température de 30° et au-dessus le tue
infailliblement. C'est même aux températures basses
(5** C.) qu'on obtient le plus de lumière. Il faut aussi
avoir soin d'opérer toujours en milieu alcalin et addi-
tionné de NaCI. Avec des cultures jeunes, on peut même
obtenir une lumière visible en plein jour dans un coifl
un peu sombre.
Ce bacille, dit l'auteur, est beaucoup plus répaarfû
qu'on ne le croit habituellement. On le trouve dans te
f^'
- 277
cuisines, les marchés, les boucheries et m6me dans les
viandes conservées en cave dans la glace. Néanmoins
sa nocivité, après introduction dans l'organisme, doit
ëlre nulle, parce qu'il y trouve une température de 7
ou 8^ supérieure à celle qui lui est fatale.
La maladie des Platanes ; par M. J. Beauverie (1). —
Par suite de la succession de printemps froids et humi-
des, la maladie du Platane, relativement bénigne jus-
qu'à ce jour, tend à devenir de plus en plus grave. L'au-
teur de la maladie est un champignon, le GlœospoHum
nervisequum^ appartenant aux Ascomycètes Sphaeriacées.
Il forme sur les feuilles des taches brunes qui suivent
les nervures et envahissent le limbe autour d'elles ; le
pétiole lui-même est atteint, et la feuille tombe sur le
sol alors qu'elle est encore partiellement verte et saine.
Quand, pendant plusieurs années de suite, les conditions
de température et d'humidité ont été favorables au
champignon, celui-ci passe des feuilles, où il est habi-
tuellement confiné, aux jeunes rameaux, puis aux
grosses branches, et continuant sa marche lentement
envahissante, il peut arriver jusqu'au tronc. Il pénètre
dans les tissus délicats, cambium et liber, qu'il détruit.
Comme moyen préventif, il faudra s'assurer que les
boutures employées pour multiplier les Platanes en
pépinière ne sont pas attaquées par le champignon; il
serait bon aussi de rechercher, parmi les nombreuses
variétés que Ton peut obtenir de semis, celles qui
offrent le plus de résistance au parasite, et de les propa-
ger exclusivement.
Il n'y a qu'un seul moyen curatif, c'est Télagage des
rameaux atteints pratiqué à temps, car, lorsque le cham-
pignon a pénétré dans rintérieurdu tronc, il est évident
que la taille elle-même devient illusoire,
J. B.
(1) C. R. deVAcad, des Se, t. CXXXVI, 1586; 1903.
- Î78 ~~
BIBLIOGRAPHIE
n
Poisons et sortilèges ; par MM, les D" Cabanes etNA£«.
Aux diverses phases de la vie des peuples, souvent à leurs
époques les plus brillantes — témoias la Renaissance etto
xvin* siècle pour les temps modernes, — on a vu surgir de véri-
tables fièvres d'empoisonnements en relation directe avec d«
épicfémies de magie et de sorcellerie.
Il est de mode, depuis quelques années, d*ea exhumer Vht»i
toire où la légende prend une grande place à côté de la vérité.
M. Cabanes, qui a d'abord appartenu au corps pharmaceu-
tique, et M. Nass, son collaborateur, étaient dans les meillearei
conditions pour élucider ces questions en raison de leurs étudei
antérieures, et ils traitent dans leur livre du poi$on daos It
monde aux points de vue politique, social et scientifique.
De leurs recherches il résulte que la réalité n'est pas ansâi
dramatique qu'on s'est plu à le conter ; que ce n'est pas le poi-
son qui a créé et renversé les dynasties; que la plupart dt»
crimes imputés aux empereurs romains, à Catherine deMédidi,
à l'entourage de Louis XIV, au Régent, à Louis XVI, sont dei
crimes imaginaires dont il convient de laver leur mémoire ;]Daii
nous ne pouvons pas suivre les auteurs dans le développementde
cette discussion intéressante.
Les auteurs examinent la nature des poisons, dans la mytho-
logie, aux temps primitifs et chez les sauvages de nos joun; eo
Orient, en Grèce. Nicandre a signalé cent ans avant Tèro chré-
tienne le suc de pavot, la jusquiame, la mandragore, l'acooit et
d'autres poisons végétaux.
Puis, ils font connaître l'état de la science toxi<5ologique am
différentes phases delà domination romaine et le lecteur trou-
vera des chapitres captivants sur la Rome impériale,
Les expériences de Mithridate ont été les premiers exemples
d'immunisation artificielle et de sérothérapie. L*électuaire cé-
lèbre de Mithridate et la thériaque d'Andromaque n'auraient-
ils pat la môme origine? Ne se serait«il pas, à travers le^
siècles, établi une confusion entre le médicament et le poison?
Ils donnent des renseignements sur la classification dea sulr
stances vénéneuses par Galien et par Dioscoride qui renouent 11
tradition grecque en reprenant la division en poisons végétAuiet
minéraux : l'arsenic blanc, l'arsenic jaune et le rouge, lacénise
poison et son contrepoison l'huile d'olive, le cinabre» sont eiD-
ployés et discernés.
Au témoignage de Pline, Rome serait restée pendant six
r
— 279 —
senU ans privée de tout secours médical et ce n'est qu^au temps
Ae CicéroQ qn'à Rome, Asclépiade, Grec de naissance, mit en
honneur la médecine. Il n'était guère partisan des remèdes et
rhygiène était la base de ses prescriptions : frictions, bains,
promenades au grand air; la musique était pour lui un des meil-
leurs calmants dans les affections nerveuses. Mithridate voulut
rattacher à sa cour; il répondit à ses avances par un refus et
par renvoi de ses ouvrages- sur la médecine.
Ce fut César qui donna aux médecins et à ceux qui enseignaient
ks arts libéraux, le droit de cité, le titre de dvis romanus; c^est
aussi César qui a été le premier personnage notable soumis,
après sa mort, à l'exploration médicale. Peu d'années après, sous
Tibère, fut organisée la médecine militaire.
8ous Auguste, les médecins jouirent de grands avantages par
mite de la faveur de Musa, médecin de ce prince qu'il avait guéri
par une médication à l'eau froide, intus et extra, bains, boissons,
manœuvres hydrothérapiques.
Les auteurs traitent ensuite de la science toxicologique au
moyen âge; ils examinent le Traité des poisons de Maimonides au
xn» siècle, celui d'Arnaud de Villeneuve qui, au xiiP siècle, le
premier, aurait, bravant les préjugés de son temps, procédé à
l'ouverture du corps humain. Pour lui, toutes les substances
putréfiées sont très dangereuses, et il conseille nettement l'anti-
fiepsiedes plaies de mauvaise nature.
Des chapitres très intéressants sont consacrés aux poisons des
Borgia, aux empoisonneurs des puits et des fontaines, à l'empoi-
sonnement des plaies au xv« siècle, aux procès d'envoûtement
chez les Chinois, à la cour des Valois, devant le Parlement.
Ce livre éclaire des lumièies de la science de nombreux points
dénaturés par la crédulité humaine ou dramatisés par l'imagina-
tion des romanciers ; sa lecture en est aussi attrayante qu'instruc-
tive.
A. R.
Hiouvelle Méthode d'analyse pour reconnaître la falsification [des
huiles; par M. Tambon, pharmacien de !'« classe de la ma-
rine (1).
Après avoir montré l'insufûsaDce de la méthode de M. Milliau
pour reconnaître la falsification des huiles, depuis surtout que la
fraude, par mélange de plusieurs huiles, souvent démargarinées,
est devenue en quelque sorte scientifique, et après avoir indiqué
(1) TraTftil publié dans les Archives de médecine navale, juin 1903,
résomé et présenté à la Société de Pharmacie de Paris, séance du
1*' juillet 1903, par M. A. Barillb, pharmacien principal de Parmée. —
Ce tratail a été honoré du prix de médecine navale décerné en 1903.
— 280 —
les imperfections de la technique opératoire pour la recherche de
rhuile de coton par le nitrate d'argent, M. Tambon expo&e, dans
les Archives de médecine navale, une méthode nouvelle et génénle
d'essai des huiles d'olive.
Partant de ce principe que chaque huile est caractérisée pir
une estampille, pour employer le mot heureux de Fauteur, qui
exceptionnellement est un éther (arachidine), et plus souvent oo
corps non saponifiable : aldéhyde, résine, essence, etc., M. Tarn-
bon saponifie à froid la graisse par la soude alcoolique, en pi^
sence d^éther sulfurique qui agit comme délayant et dissolvaot:
100 p. d'éther pour 60 p. d'alcool à 90®. Après plusieurs macéra-
tions (trois généralement sont suffisantes, suivies de décautatioa
et de filtration), on obtient ainsi :
l» Un liquide éthéro-alcoolique, contenant, outre la partie
insaponifîable, tous les sels à acides gras liquides, les matières
colorantes, aldéhydes; résines, essences, etc. ;
2° Un savon insoluble, constitué par les sels de soudeà acid»
gras concret de l'huile examinée, que Ton utilisera pour le dosage
de la margarine dans les beurres et saindoux et la recherche df
l'huile d'arachide par la présence du produit, complexe saœ
doute, désigné sous le nom d'acide arachidique.
Le liquide éthéro-alcoolique est traité par l'acide sulfurique
dilué au 10« afin de décomposer les savons, puis lavé largemem
avec de l'eau distillée. Le résidu que l'on obtient est désigné pir
l'auteur sous le nom d'extrait A.
C'est dans ce groupe que l'on pourra caractériser les huiles
étrangères à l'huile d'olive, sauf l'huile d'arachide :
1® Huile de sésame. Elle se caractérise par la réaction df
Tacide chlorhydrique sucré (à froid) ou de l'acide chlorhydriqu?
glucose (à chaud), ce dernier réactif étant proposé par l'auteur.
Il se produit dans ces conditions une coloration rouge, quel'oû
peut d'ailleurs obtenir par l'action directe de Tacide chlorfiy-
drique glucose sur l'huile examinée, sans avoir à redouter to
causes d'en^eurs inhérentes aux huiles de Tunisie.
2° Huile de coton. Sa recherche est particulièrement délicate,
depuis qu'on l'emploie démargarinée, car la détermination des
constantes qui identifient une huile d'olive pure est rendue
difficile. — On la décèle généralement par l'azotate d'argent»
réaction que l'on produit, par le procédé Milliau, sur l'ensemlie
des acides gras. Mais ce procédé, qui est d'ailleurs officiel, con-
duit souvent à des mécomptes, car, comme il est indispensable
de n'opérer que sur des acides gras non fondus, lavés à l'eai
jusqu'à disparition d'acidité, ces lavages copieux enlèvent mdi
doute une grande partie de la substance réductrice qui àeraii
soluble dans l'eau. Aussi M. Tambon propose-t-il d'effecuier la
même réaction sur l'extrait A dissous dans Talcool absolu et
r"
— 281
traité à SS» par la solution alcoolique de nitrate d'argent. C'est
ID mode opératoire qui, d'après Fauteur, permet do déceler jus-
|a'à 1 à 5 p. 100 d'huile de coton.
a"" Huile de colza. L'extrait A contient la totalité de l'essence
lulfiirée qu'on caractérisera par la formation de sulfure d'argent
(oand on chauffe cet extrait dans un creuset en argent.
4* EuUe cPœillette. Délaissée en raison de son prix assez
ûevé, elle est caractérisée par la réaction de Cailletet (acide
uotique et acide sulfurique) sur l'huile à essayer ou sur l'extrait A.
5" Huile de lin. Ajoutée rarement à l'huile d'olive en raison de
ion odeur et de sa saveur, se recherche pour les huiles indus-
bielles dans l'extrait A, qui renferme sous un faible volume
t acide linoléique et les arômes de l'huile de lin.
^Huiles de résines. Se caractérisent dans les huiles indus-
trielles par leur insolubilité dans l'acide acétique cristallisable.
ou par le trouble plus ou moins marqué que donne l'extrait A
qaand on l'additionne du même acide.
T Huile de foie de morue. On effectuera la réaction de l'acide
jnilfunque donnant une coloration violette sur l'extrait A dissous
dans la ligroîne.
Le savon insoluble, désigné par l'auteur sous le nom de groupe B,
Knira à caractériser l'huile d'arachide. La méthode préconisée
par M. Tambon repose sur l'insolubilité absolue, à la température
de 10 à 15<», de l'arachidate de soude, obtenu par la saponification
à froid, dans une liqueur éthéro-alcoolique composée de 100 parties
d'étber pour 90 p. d'alcool à 90». Cette môme liqueur dissout au
contraire, à l'exception du margarate, tous les autres sels de
soude à acides concrets des huiles d'olive. Le savon obtenu est
décomposé par l'acide sulfurique dilué à 1/iO ; les acides mar-
garique et arachidique sont mis en liberté. On caractérisera ce
dernier par sa cristallisation dans l'alcool à 90^, dans des condi-
tions d'expérience déterminées, par son point de fusion et par
Vexamen des cristaux (fines aiguilles, feuilles dentelées, etc.).
Telle est, assez brièvement résumée, la méthode de recherche
des huiles étrangères dans l'huile d'olive à l'aide de la saponifi-
cation à froid des corps gras par la soude caustique. Avec non
moins de succès, l'auteur a appliqué sa méthode à la recherche
«t au dosage des huiles minérales dans les huiles d'olive indus-
trielles, dites à graissage, et autres huiles commerciales ; à la
recherche d'huiles de graines dans l'huile de foie de morue, d'hui-
les de graines et d'oléo-margai'ine dans les beurres et saindoux.
Ëofiu, M. Tambon a pu appliquer, avec quelques variantes,
mais en s'inspirant des mômes idées qui l'avaient guidé dans son
travail précédent, sa méthode originale, en substituant la potasse
à la soude. Les résultats auxquels il est arrivé ont été tout
attiisi satisfaisants et l'opération est plus expéditive. A. B.
^
— 282 -
Traité de ToxieologU ; par M. L. Le win, professeur àTUniveraté
de Berlin ; traduit et annoté par M. G. Pouchet, profeueor à
la Faculté de médecine de Paris; avec figures dans le texte H),
La Toxicologie est une science d'application tributaire de
sciences très distinctes, et les aspects sous lesquels on peut l'eo-
visager sont multiples. Suivant les goûts personnels de chaqi
auteur ou suivant le public auquel il s'adresse, un ouvrage tr&itiQt
cette matière peut être orienté dans deux sens nettement difle-
rents, quoique ayant de nombreux points de contact : Tua disant
surtout le côté biologique de la question, et l'autre plus particu-
lièrement le côté chimique.
Nous avons déjà quelques bons livres de Toxicologie suscepti-
bles d'éclairer l'expert- chimiste. Nous manquions, par contre, d'u
ouvrage pouvant servir de guide à ce que j'appellerai l'expen-
phy Biologiste. Le présent traité comble cette grave lacune.
Ce n'est pas que la Chimie soit totalement bannie de l'ouvrage.
Certes, pour fixer les idées, si les symptômes physiologiques de
l'empoisonnement par les composés du plomb ont une allure
générale qui leur est propre, combien plus grande pour l'expert
sera la sécurité due à l'isolement en nature du métal ou d'uo de
ses sels ! Ce sera la probabilité devenue certitude. Et, d'autre part,
pour parler encore de l'intoxication saturnine, l'administratloQ
du sulfate de soude comme contrepoison n'implique-t-elle pas la
connaissance d'un tait purement chimique, l'insolubilité du sulfata
de plomb? Il était donc impossible de ne pas laisser à la Chiwii
et à l'Analyse chimique une place honorable dans Touvrage. La
Chimie, à la vérité, y est au second plan — c'était le droit de
Tauteur, sans doute plus physiologiste que chimiste — mais elle
n'en est point absente, et il nous fallait tout d'abord metue ce
point en évidence.
Si le livre du professeur Lewin est loin de suffire à larechercbe
chimique des poisons dans l'économie, il sera, en revanche, u
guide précieux pour le physiologiste chargé.d'une expertise légale.
Il y trouvera décrits, avec une précision et un luxe de détails qm
satisfont immédiatement l'esprit, les effets parfois caractéristiqof^
et toujours utiles à connaître des différents poisons sur l'or-
ganisme, ainsi que les signes distinctifs observés à l'autopsie.
L'ordre adopté est cependant Tordre chimique, sans contredit
le plus rationnel. Après les poisons minéraux viennent les poi-
sons organiques. Ces derniers ont été divisés en composés de U
série grasse et de la série aromatique : poisons végétaux, poisoos
animaux, poisons de la putréfaction, etc.
Une part importante a été, dans chaque cas, réservée aux sta-
fi) Grand in-8« de il20 pages. Paris, Octave Doin, éditeur, 8, plaaie
rOdéon.
r
— 283 —
MqnM criminelleB, et nombre de faits anecdotiqueg piquants
Imaâlent çà et là l'inévitable austérité d'une question qui, en
téfioitive, n'a rien que de fort lugubre.
L'auteur s'est efforcé, dans la mesure du possible, de préciser
es doses toxiques causant des troubles graves et les doses mor-
fiOes. Il n*a eu garde d'oublier, à ce propos, que tel organisme
tolérera sans inconvénient plusieurs grammes d'antipyrine, par
isemple, alors que tel autre s'intoxiquera avec quelques déci-
pammes seulement, mettant ainsi en relief la question si sug-
gestive et toute mystérieuse des idiosyncrasies. Enfin, les
nnpoisonnements chroniques ont été nettement séparés des
empoisonnements aigus, encore que les symptômes et les lésions
les uns ne soient souvent que Texagération des lésions et symp-
iftmes des autres. On lira avec intérêt un beau tableau du mor*
^hinisme et de Talcoolisme.
Il est impossible, dans un traité de Toxicologie, de parler de
KHis les poisons, pour la raison péremptoire que toute substance,
liinoffensîve soit-elle, peut empoisonner, quand la dose en est
kiiffisante; et il n'est pas, chose curieuse, jusqu'à l'inoffensive eau
fistillée, qui ne soit susceptible d'entraîner la mort quand elle est
Hijectée par quantités massives dans le système veineux. Mais,
lOQS cette réserve, il est certain qu'aucune substance nocive, au
sens' que tout le monde attribue à ce mot, n'a été omise, quelles
fœ soient d'ailleurs sa nature et son origine. C'est ainsi qu'un im-
portant chapitre est consacré à l'étude des poisons qu'on ren-
contre à l'état normal ou pathologique chez certains animaux,
depuis les mollusques et les crustacés comestibles jusqu'aux
poissons et serpents venimeux. Les empoisonnements par les
cbampignons vénéneux font de même l'objet d'une étude appro-
fondie, où le lecteur averti sera heureux de se reporter à l'occa-
iion. La question des poisons morbides (auto-intoxications) et
Mlle des virus bacillaires ont même été esquissées dans quelques
piges courtes et substantielles. Le sujet si délicat des ptomaines
et des leucomaînes a été traité, il va sans dire, avec toute Tam-
pleur et tous les développements qu'il comportait.
Notre devoir, en terminant, est de dire la part importante qui
levient au traducteur dans la composition de cet ouvrage. Il ne
s'agit point d'une traduction pure et simple de l'édition allemande.
Outre que le professeur Lewin a revu toute la traduction en
Venrichissant d'additions nombreuses, le professeur Pouchet y a
ajouté, de son côté, une multitude d'annotations et de commen-
taires très étendus qui figurent en petit texte, tant pour exposer
805 idées personnelles sur certains points que pour reproduire
les résultats de travaux effectués en vue d'élucider certaines
questions encore indécises.
La lecture de ce livre nous a vivement intéressé et a été pour
^m
— 284r-
nous particulièrement instructive. Nous sommes persuadé qa*it
rencontrera auprès des médecins et des pharmaciens une grante
faveur.
C. M.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 10 août 1903 (C. 22., t. CXXXVD).
— Description (Tun nouvel appareil pour la prépara
tion des gaz purs; par M. H. Moissan (p. 363). — Dans,
cet appareil, l'auteur utilise les basses températures
( — 30® à — âOO'') produites au moyen de liquides réffi-
gérants que Ton obtient facilement aujourd'hui. Le
gaz passe dans plusieurs flacons à températures conve-
nables et abandonne successivement les impuretés plos
facilement liquéfiables. On le liquéfie, puis on le con-
gèle, et on fait le vide. Ou le laisse ensuite se réchauffa
et reprendre l'état gazeux.
Le même procédé peut être utilisé pour dessécher
les gaz sans emploi de corps étrangers (SO^H-,CaCISe(c.);
la condensation de la vapeur d'eau, à température suf-
fisamment basse, suffit à obtenir une dessiccation cou*
venable.
— Une Acrasiée bactériophage ; par M. P. VciLuaui
(p. 387). — Dans les conditions de l'expérience, m
Mycétozoaire du groupe des Acrasiées, le Dictyosteliw
mucoroïdeSy ne s'est développé que parallèlement à des
bactéries déterminées. Celles-ci n'agissent pas indirec-
tement en modifiant le milieu ; elles servent d^alimcni
aux corps amiboïdes qui les englobent et les digèrent.
Séance DU 17 août 1903 (C. i2., t. CXXXVU).
— Un liquide fixateur isotoniqtie avec Veau de mer; par
M. M. C. Dekhuyzen (p. 415). — Pour préparer ce
liquide on mélange : 250^"' d'une solution à 2,5 p. <M
de bichromate de potassium dans l'eau de mer filtrfe»
r
— 285 —
5«^» de solution N d'acide nitrique (63«'AzO'H p. 1000)
1 54"™' d'une solution d'acide osmique à 2 p. 100.
' — De la présence de V acide lactiqtie dans les muscles des
ntertébrés et des vertébrés inférieurs; par M. J. Gac-
«ELET (p. 417). — L'auteur a établi la présence de
'acide lactique dans les hémolymphes de Maia^ de
Jomarus^ de CareinuSy dans le liquide cavitaire de SaccU"
im^ dans les sangs de Raja^ Scyllium^ Mustelus^ Tes-
itdo et EmySy ainsi que dans les muscles de Scyllium^
Mustelus et Maia.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 18 juillet 1903.
Ingestion de glycérine; par M. Maurice Nicloux. — La
glycérine ingérée passe dans le sang et de là dans
Purine, preuve d'un pouvoir de sélection très intense de
Tépithélium rénal pour la glycérine; la proportion
éliminée, l'absorption commençant immédiatement
après Tingeslion, est d'environ 23 p. 100.
Une diastase protéolytique extraite des infusoires
ciliés; par MM. F. Mesnil et D. Mouton. — Il existe
chez les Paramécies une diastase nettement gélatino-
lytique et faiblement iibrinolytique, tout à fait compa-
rable, comme action, aux amibodiastase et actinodias-
lase.
Sur Vimportance quantitative et sur la composition du
^non dosé » organique de Vurine normale; par MM. G.
DoNzÉ et E. Lambling. — En dosant dans dix-huit urines
normales de vingt-quatre heures l'urée, Tacideurique,
les corps xanthiques, la créatinine et l'ammoniaque,
substances dont l'ensemble représentait en moyenne
93,5 p. 100 de Tazote total, on a laissé en dehors de
l'analyse un poids des matières extractives représen-
tant de 16,7 à 38,4, en moyenne 28,2 p. 100 du total des
niatières organiques; les matières extractives, qui ne
— Î86 —
contenaient qne de 2,56 à 9,96, en moyenne 6,76 p. Il
de Tazote total, représentaient, au contraire, de Si,'
à 80,1, soit 40,5 p. 100 du carbone urinaire total.
Nùiwellé méthode pour reehereher Varsme; pi
M. Armand Galtibr. — Le principe est le soitant
lorsque dans une solution arsenicale quelconque «
ajoute, après neutralisation, du sulfate ferrique pfl
d'arsenic, et qu'on porte à rébullition, l'arseaic de!
liqueur est entraîné en totalité par le sel polyfemfi
qui s'iQsolubilise à chaud;; et cet entraînement eit
parfait que Ton peut retrouver et doser ainsi, pi
exemple, 1 millième de milligramme ajouté àanlitn
d'eau pure ou salée et contenant même des matière
organiques, puis enlever très simplement cet arsenic
sel de fer en le dièsolvant dans F acide êul/urique et
9ant directement dans Vappareil de Marsh.
Influence des sels de lithium sur la solubilité de V{
urique et dssurates; par M. Moitbssier. — Le chlonmtl
le salicylate de lithium, à des doses voisines de ceilesqs'i
peut trouver dans les liquides de l'organisme après admi-
nistration médicamenteuse de carbonate et de salicylata
de sodium, n'empêchent pas la précipitation de rtciéi
urique et des urates ; on ne peut donc admettre qn'ik
puissent exercer directement une action dissolvaiiti
notable sur les dépôts uriques formés dans rorgaûisDe.
Action suspensive du courant continu sur Vemprisow^
mcfitstrychnique; par MM. A. CHARPEimKa et Ta. Gno*
— La strychnine peut être introduite dans l'organis!»
par voie électrolytique ; mais son effet est masqofel
suspendu tant que dure le courant. Le courant contina
permet de soustraire le cobaye à l'empoisonneineDl '0
la strychnine introduite par voie sous-cutanée. Ainsi Qi
cobaye de 250»' qui a reçu par cette voie 2*«^ de cblo^
hydrate de strychnine s'est trouvé indemne au boit
de deux heures un quart de passage d'un couraot h
10 milliampère par l'intermédiaire d'électrodes de fetitie
de 20^""* chacune, appliquées sur les flancs rasés*
La lipase dans les urines pathologiques; par M. Chaiui
r
287 —
bkRNiKR. ^^ L'urine normale ne renferme que des traces
e lipase; les urines albumineuses également; dans les
irines diabétiques, [la teneur en lipase semble très légè-
ement augmentée, quoique restant très minime. L'urine
etérique, renfermant des pigments biliaires, contient
kans tous les cas une quantité notable de substance dé-
bablant la monobutyrine (lipase?); le pouvoir dédou-
Aant de ces urines est certainement proportionnel à
^elui du sérum sanguin; il lui est toujours très légè-
rement inférieur.
Séance du 25 Juillet 1903.
De la thalassine, considérée comme antitoxine cristal-
Uêée; par M. Charles Richet. — La thalassinci poison
pruritogène et corps cristallisable, extrait des tenta-
cules des actinies, possède un notable pouvoir anti-
toxique contre Vautre poison tentaculaire qui a reçu le
nom de conçestine. On distingue la congestine a peu
lexique et la congestine 0 extrêmement toxique, mais
ne produisant plus la mort qu'à dose plus élevée si
Fanimal a reçu préalablement de la thalassine.
Varsenic existe-t^il dans tous les tissus de l'économie
ênifnale; par M. Armand Gautier. — Rien, jusqu'à pré-
sent, ne permet de Tafflrmer.
Sur la production £ hydrogène sulfuré par les extraits
9rgarùques animaux et les extraits de levure de bière en
présence, du soufre; caractère non diastasique de cette
réaction; par MM. J.-E. âbëloub et H. Ribaut. — Les
expériences établissent que le philotion, en tant que
(fniQ ferment soluble hydrogénant, n'existe pas.
Existence j chez les végétaux^ d un ferment soluble rédui^
sant les nitrates; par MM. J.-Ë. ÂsELouset J. âloy. —
Il existe, dans les pommes de terre, un ferment soluble,
réduisant les nitrates; la présence d'une atmosphère
d'oxygène pur entrave la réduction.
LHmmunité naturelle des vipères et des couleuvres; par
M. G. Phisaux. — L'immunité de la vipère pour son
propre venin n'est pas absolue, et la mort de l'animal
peut survenir si on lui introduit une dosé suffisame de
venin de vipère par la voie péritonéale ou par la Toie
intracranienne.
L'action cataleptique de la morphine chez Us raU; par
M. Mavrojaunis. — La production de la catalepsie pars
une substance toxique permet de faire rentrer les acci-
dents cataleptiques d^ns Tordre des maladies par aaio-
intoxication; les poisons narcotiques, fabriqués pari»
cellules organiques, se trouvant accumulés dans 1 orga*
nisme, impressionneraient les cellules cérébrales et
seraient capables de provoquer, chez des individus pré*
disposés, des phénomènes cataleptiques.
Sur le passade de Vagglutinine de la mère au fatu
dans les cas de tuberculose maternelle; par MM. Lèak^
FouL et Pages. — Le sérum des nouveau-nés, issus de
mères tuberculeuses, n'agglutine pas, en général, 1«
bacille de la tuberculose; quand Tagglutinine existe ea
abondance dans le sang de la mère, une certaine quan-
tité de cette agglutinine peut pénétrer dans lorga-
nisme fœtal ; il peut y avoir formation autonome d'ag-
glutinine par le fœtus.
Expériences et obsertmtions sur la marmotte en hiber-
nation; action des toxines microbiennes; par M. RAraifl
Blanchard. — La marmotte en hibernation ne présente
pas de différence notable avec l'état de veille.
Sur les principes décomposant Veau oxygénée eofdevM
dans les hématies; par MM. J. Ville et Moitessii». — C^
sont les globules rouges qui contiennent une substanw
diastasique capable de décomposer Teau oxygénée; il
est probable que c'est cette diastase |qui accompagite
toujours la fibrine, qui communique exclusivement ï
cette dernière sa propriété de décomposer également ce
liquide. G. P.
Erkatum. Numéro précédent : page 206, ligne 10, lisez — an lieud« y
^_^__ L$ Gérant : 0. Doiw.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LBV*, RUS CASSBTTB, il.
r
— 'im —
TRAVAUX OUIGLNAUX
Sur le dosage de V ammoniaque dans les urines (1);
par M. C. Démon.
Depuis quelque temps, le dosage de l'ammoniaque a
pris en urologie une importance considérable. Son aug-
mentation est un des signes de Tinsuffisance hépa-
tique et elle coïncide généralement avec une diminution
d'urée. On constate aussi un accroissement du chiffre de
cet élément dans l'inanition, les fièvres, le cancer, cer-
tains états dyspnéiques et le diabète avant ou pendant
le coma. Généralement, le dosage de l'ammoniaque
s'effectue sur l'excrétion nrinairc des vingt-quatre
heures et nous nous sommes demandé si, dans une
urine en apparence non altérée, la proportion d'ammo-
niaque n'était pas supérieure au bout de ce temps, com-
parée â ce qu'elle est au moment de l'émission.
D'autre part, il arrive le plus souvent que Ton pro-
cède à l'analyse seulement 10 ou 12 heures et quelque-
fois plus, après avoir recueilli le produit du nychthé-
mère. De sorte que le temps écoulé entre les premières
émissions et Tanalyse est, à notre avis, assez considé-
rable pour qu^l y ait formation d'ammoniaque ulté-
rieurement à l'émission. Nous avons en effet observé
que les urines, môme encore limpides et à réaction
acide, dans lesquelles nous avions dosé Tammoniaqne
à l'émission et ensuite après 24 heures, donnaient fina-
lement des chiffres supérieurs, comme en témoignent
nos expériences, dont on verra le délail plus loin.
Nous avons adopté pour doser Tammoniaque le pro-
cédé de 0. Folin(2), dont le principe est le suivant :
Si Ton distille de Turine pendant un temps déterminé
(i) Trarail du laboratoire de pharmacie de la Faculté de Médecine de
de Lille, M. E. Gérard, professeur.
[i\ 0. FoLis. Zeilschr. physiol. Chein.,i. XXXII, p. Sl.i.
Jwtm. de Pharm. et de Chim. 6* hérik. t. XVIII. (!«' octobre 1903.) 1^
— 290 —
avec de la magnésie, tout Tammoniaque des sels am-
moniacaux passe dans la liqueur distillée avec, en
plus, un peu d'ammoniaque résultant de l'hydrolyse
d'une petite quantité d'urée.
On procède ensuite à une seconde distillation sur te
liquide ramené au volume initial en prolongeant Tébal*
lition pendant un temps exactement égal à celai de la^
première distillation. Comme MM. Berthelot et André
ont montré que la décomposition de l'urée en solutioa
aqueuse et à l'ébuUition en présence de la magoéne
est sensiblement proportionnelle au temps, il sufSt,
pour connaître l'ammoniaque préformée, de retrancher
de la proportion d'ammoniaque trouvée dans la pre-
mière opération celle qui a été fournie à la deuxième
distillation.
En appliquant ce procédé au dosage de rammoniaqae
dans nos expériences, nous avons eu soin, pour que nos
résultats soient bien comparables, d'opérer toujours
dans les mêmes conditions. C'est pourquoi nous avons
constamment distillé en présence de quantités tôajoun
identiques de magnésie et d'eau, et la chauffe a été
dirigée de façon à recueillir toujours à peu de chose
près le même volume.
Manuel opératoire. — Dans le ballon de l'appareil
d'Aubin, nous introduisons 2^"^ de magnésie récem-
ment calcinée, 440^"*' d'eau distillée et 10^"* d'urine.
Nous observons le moment précis où comment
l'ébuUition, et nous prolongeons cette dernière pen-
dant 45 minutes. Le distillatum est recueilli dans on
vase conique de 500*^"" contenant io''"' d'acide sulfa-
rique normal décime, additionné de 100*^* d'eau dis-
tillée et de dix gouttes de teinture de tournesol.
L'ammoniaque produit est dosée par différence à
l'aide de la soude—.
On détache aloi*s le ballon et, par addition d'eau, on
ramène le liquide restant à son volume primitif. Os
procède à une deuxième distillation de 45 minutes en
r
— 294 —
N
recueillant le produit dans io'""^ d'acide sulfurique-»
comme il est dit plus haut. L'ammoniaque recueillie
est titrée de la même manière que précédemment.
La différence des chiffres obtenus dans les deux
expériences nous fait connaître le chiffre de l'ammo-
ftiaque préformée, c'est-à-dire correspondant unique-
uent aux sels ammoniacaux.
Nos expériences ont porté sur un certain nombre
l'urines. Le tableau ci-après fait connaître quelques
résultats, exprimés en milligrammes d'ammoniaque et
pour 4.000'°*' d'urine :
URINES
AMMONIA.QUB PRÉFORMÉB I
à rémission
après 24 heures
NM
408 milligr.
646 milligr.
N» 2
790
816
N- 3
238
212
N- 4
51
119
N« y
123
259
N* 6
85
153
M. Ch. Sallerin (1) estime que le procédé de Folin
|>our le dosage de l'ammoniaque préformée donne de
lK>ns résultats. En admettant même que cette méthode
loit susceptible de ne pas donner le chiffre absolument
3xact de l^ammoniaque des sels ammoniacaux, notre
manière constante d'opérer à la fois dans Turine à
['émission et dans l'urine des 24 heures nous autorise
(i) Ch. Sallbrin. Thèse de doctorat en pharmacie, 1902.
202 —
n
à conclure que l'excès d'ammoniaque trouvé dans les
dernières urines est bien dû à un commencement
d'hydrolyse de l'urée.
Nous avons du reste procédé également à des dosages
de l'ammoniaque par la méthode de Schlœsing ; les'
chiiïres obtenus ne concordent pas toujours, mais les
différences observées entre la quantité d'ammoniaque
trouvée à l'émission et celles qui y sont contenu»
au bout de 24 heures sont identiques dans les deux
méthodes.
Il nous a paru intéressant de comparer, dans une
deuxième série dressais, les résultats obtenus sur Tarine
24 heures après l'émission, à ceux que Ton obtiendrai!
après le même laps de temps, sur la même urine addi*
tionnéed'un produit susceptible d'arrêter lafermenlatioB
ammoniacale. Notre choix s'est arrêté sur le fluorureds
sodium, et dans les expériences qui suivent, nous avons
chaque fois divisé nos urines en trois parties.
Dans la première, nous avons dosé l'ammoniaque au
moment de rémission ;
Dans la seconde, nous avons effectué le même
dosage après 24 heures ;
Enfin, sur la troisième partie, additionnée, as,
moment de l'émission, de 5 p. 100 de fluorure de
sodium, nous avons également effectué le dosage de
l'ammoniaque après 24 heures.
IX.
XI.
AMMONIAQUE PIIBPOILMSB
à rémission
68 milligr.
255
102
après 24 heures
85 milligr.
306
136
après 24 hfiines
aTec 3 p. 100
deNaFl
68 milligr.
â55
il9
— 293 — .
On peut donc se rendre compte que, dans les urines
ioorées, Tammoniaque préformée n'augmente pas au
oui de 24 heures, qu'elle est sensiblement la môme ou
[u'elle est complètement identique, comme résultat, à
(bIuî que fournit l'urine récemment émise, ce qui
lémontre que l'excès d'ammoniaque trouvé dans
'urine des 24 heures résulte de la décomposition
le l'urée par Taction diaslasique des microbes uro-
ihages.
Tout d'abord, nous avions essayé de fluorer l'urine
lans la proportion de 1 p. 100. Mais nous avons
feconnu que, dans certaines urines, l'addition du tUio-
fore déterminait la formation d'un précipité de fluo-
rure de calcium et qu'alors l'urine, insuffisamment
riche en NaFl dissous, n'échappait pas à la fermenta-
lion ammoniacale. C'est ainsi que, dans deux de nos
expériences, nous avons obtenu les résultats suivants :
URINBS
AMMONIAQUE PKBPORMÉR
A rémission
après 24 heures
après 24 heures
a?ec i p, iOO
de NaFl
VU
306 milligr.
340 mUligr.
344
VIII
136
2fi5
253
-
En résumé, lorsqu'on fait un dosage de l'ammoniaque
dans un produit des 24 heures non additionné d'un
antiseptique énergique Jes chiffres obtenus sont toujours
supérieurs à ceux de Tammoniaque des sels ammonia-
caux au moment del'émission. Cette remarque peut être
quelquefois importante lorsqu'il s'agit de décider d'un
cas d'ammoniurie. Nous nous proposons, à cette occa-
sion, d'indiquer, par des recherches ultérieures, Tanti-
^eptique le plus avantageux à employer pour la con-
servation des urines destinées à l'analyse.
n
— 294 —
Sur quelqties condimentè des colonies Jrançaisêê (Muscade^
Piments, Poivre, Vanille) ; par M. Ballaxb.
Muscade. — Le Muscadier (A/ym^iVra/royaw) est on
petit arbre originaire des Moluques. Les Hollandais ost
eu pendant longtemps le monopole de sa culture. De&
Moluques, il s'est répandu dans certaines colonies
anglaises, puis à Madagascar, à la Réunion et daitf
FAmérique tropicale. Le fruit du Muscadier est m
drupe ovoïde, contenant une seule graine enveloppée
d'un arille charnu, lacinié, d'une couleur rougeâfre
connue sous le nom demacis. La noix muscade, emf\osk,
comme condiment, en raison de son odeur aromatique
et de sa saveur épicée, est la graine du Muscadier
dépourvue, après dessiccation, de son enveloppe ligneose
extérieure (testa).
Les Européens ont reçu la noix muscade par le com-
merce de l'Asie, depuis le moyen âge (A. De Candolle\
Le vers souvent cité :
Aimez-TOUB la muscade? On en a mis partout.
(BOILBAU, 5tf/.. fli)
prouve que ce condiment est aujourd'hui beaucoup
moins recherché qu'autrefois.
1. Fruit du Muscadier des Indes françaises sans la
drupe : poids 7»%55, dont amande 8«%40 et testa 2»'.<-5-
— 2. Macis de même provenance. — 3. Fruit du Musca-
dier de la Réunion sans la drupe : poids 4*^Û5,<^o»^
2B%70 pour l'amande etl«%35 pour l'enveloppe ligneuse.
Amande' Testa Macia Amande
Eau 11.00 11.00
Matières azotées 5.10 2.16
— grasses 23.85 1.30
— extractiTes 47.25 55.34
Cellulose 10.10 28.60 5.10 6.25 »J
Cendres 2.70 1.00
100 » 100 »
Essence volatile
comprise dans les
matières grasses
(beurre de mus-
cade) euTiron... 3.S0 0.95 1.80
20.00
17.00
7.31
7.15
36,10
27.55
:>9.23
39.55
.=1.10
6.25
2.20
2.50
UO »
100 »
3
3(1.3
Tir»
r^"
— 295 —
Les matières grasses extraites par Téther sont très
aromatiques; elles sont rouges pour le macis et jaunes
pour les amandes.
D'après M. Brachin (1) les matières extrac tives de la
noix muscade comprendraient de l'amidon et du sac-
leharose.
Piments. — Les piments (CapsicMmannuunif Capsicu)n
fruteseens) paraissent originaires du Brésil. On les trouve
dans le commerce sous différents noms : poinre du Brésil
fdvre de Cayenne^ poivre de Guinée^ poivre <ÏInde^
poivre cPEspa^ne^ poivre de Turquie^ poivre rotiffe,
piment des Jardins, etc.
Le piment vient parfaitement dans quelques-unes de
nos colonies, où les indigènes le mêlent à presque tous
leurs aliments. Il pourrait devenir un important article
d'exportation. Les fruits ont une forme conique,
allongée; ils sont de couleur rouge, verdâtre. Les
graines sont nombreuses, plates, jaunâtres et pèsent en
moyenne S°*«'.
La poudre à kari du pîTnent de Salem est une poudre
assez terne, de couleur rougefttre,extr6mement piquante
et présentant à peu près la même composition que les
froits entiers.
Bau
MatiÀres azotées ....
— grasses....
— eztractiTes.
Cellulose..^
Cendres (traces de
maoganèse)
leo » 100 n 100 » 100 . 1»
Les matières grasses extraites par Téther sont colo-
rées en rouge et ont une saveur forte et très persistante.
Piment Acre. — Le piment acre désigné, aux Antilles,
sous les noms de Cannelier sauvage^ Quatre épices^ Bois
(l) Joum. de Pharm, et de Chim, du 1" juillet 1903.
ITR d'IVOIRB
OUINÉB
INDB8
Fruit
Fruit
Fruii
Poudre a kari
9.90
7.90
6.50
9.00
12.77
12.90
10.50
13.66
8.45
9.20
13.45
18.90
35.58
34.40
46.20
36.94
29.50
28.60
13.55
13.55
3.80
7.00
9.80
7.95
1
— 296 —
ctindey est le pimenta ou myrtus acris, de la famille des
Caryophyllées. Le fruit et les feuilles, en raison de leur
odeur et de leur saveur spéciales, sont employés comme
condiments.
Eau
Matières azotées
— grasses
— exiractivcs.
Cellulose
Cendres
MABTITîMiUl
"^i^
^ * —^^^^•~-
Baies
PeaiUes
il. 60
11.00
10.19
4.IS
5.80
3.25
43.01
35.27
24.20
n.jo
5.20
H.âO
100 » 100
Cent baies pèsent en moyenne 6^%10, au maximum
9b%40 et au minimum 3«'^20.
Les matières grasses comprennent moins de 1 p. 100
d'essence volatile.
Poivre. — Le Poivrier [Piper nigrunCj est originaire
de rinde; il s'est répandu de là dans beaucoup et
régions intertropicales. Le fruit desséché de cet arbris-
seau constitue le poivre du commerce; le poivre Ntiie
n'est autre chose que le poivre noir décortiqué. Cesl
un précieux condiment, très recherché depuis long-
temps.
1 . Poivre noir de la côte du Dahomey : Grains de
dimensions très variables, lourds, sphériques, trèspeo
ridés, accusant une maturité avancée. Les matières
grasses, extraites par Téther, de nuance rouge marron,
contiennent une résine acre, une huile volatile et un
principe azoté particulier (pipérine) qui donne au
poivre sa saveur caractéristique et ses propriétés stimo-
lantes. — 2. Poivre noir de la Guadeloupe : Grains pro-
fondément ridés, ayant été desséchés avant d'avoir
atteint leur maturité complète. Grosseur uniforme. Les
matières grasses ont une teinte verte, très différente de
celle que donne le poivre du Dahomey. Au micros-
cope, la pipérine apparaît nettement cristallisée sous
— 297
foraie de fines aiguilles.
GraÎQs fortement ridés.
3. Poivre noir des Indes:
Poidi de 100 grains
moyen . . .
maximum
minimum
1
Eau 11.10
Matières azotées 9.98
— grasses 10. lo
— amyl. et oxtractiTcs... 51.67
Cellalosa 6.60
Cendres (traces de manganèse). 4.40
100
4.50
7.20
2.80
li.OO
12.82
8.70
^6.73
15.85
4.90
100 »
4.46
5.00
3.65
13.30
11.51
5.50
52.12
12.65
4.92
100 »
4.67
6.85
2.90
POIVRE DE L IKDO-CHINE
Le Poivrier vient remarquablement en Gochinchine,
au Cambodge et dans les plaines basses situées au sud
d'Hué. Les exportations de poivre pour la France vont
en augmentant progressivement, d'année en année.
Les six échantillons analysés représentent des produits
que Ton trouve habituellement dans le commerce.
COCBIKCHIMB
CAMBODCrB
Poivre Poivre
blanc noir
Kau 11.40
Matières azotées 12.01
— gérasses 7 . 30
— amylac.
et extrac. 57.79
Cellulose 9.50
Cendres (traces
de manganèse) 2.00
100 »
Poids > moyen. 3.70
do 100 I maxim. 5.00
Snd&s ( minim . 2.40
Poivre
noir
12.70
11.86
5.15
55.24
11.35
3.70
100 » 100 »
4.54 5.12
6.10 6.20
2.60 4.60
10.80
12.46
7.60
50.49
14.75
3.90
Poivre
blanc
11.40
13.05
6.40
61.65
6.20
1.30
100 »
3.54
4.60
2.50
Poivre bl. Poivre n.
(Kainpot) (Kampot)
12.40
12.75
6.85
61.20
5.05
1.75
100 »
6.06
6.90
4.40
13.60
11.57
7.35
53.18
10.55
3.75
100 y»
3.78
6.90
1.60
POIVBE DU SÉNÉGAL
Le produit vendu, sous ce nom, au Sénégal, est le
poivre d'Ethiopie [Xylopia JEthiopiâsi)^ qui a été ré-
— 298 —
cemment l'objet d'une belle étude de H. PEaROi,
professeur à l'Ecole de Pharmacie de Paris (l).
Ce poivre est constamment employé par les indi*
gènes de toutes les peuplades de l'Afrique occidentale
pour assaisonner le comcouê. On l'utilise seul ou mé-
langé au piment rouge [Capsicum frutes€en$\^ et ce
condiment est tellement apprécié qu'un mets qai n'es
renfermerait pas serait regardé comme indigne d'être
mangé. Les noirs le considèrent, en outre, comme
aphrodisiaque. Les fruits se vendent 9ur tous les mu^
chés du Soudan et l'on en rencontre d'importanis
approvisionnements dans les villages indigènes da
Sénégal, jusque dans la région de Tombouctou.
L'arbre qui produit le poivre d'Ethiopie appartient à
la famille des Anonacées; il peut atteindre une hauteur
de 15™. Les gousses, d'aspect cylindrique, mesurent de
2 à 3"^" de longueur sur 4 à 6™ de diamètre et con-
tiennent de 5 à 10 graines très dures.
Dix gousses entières, contenant 43 graines, pesaieot
4«^%30 dont 1^%90 pour les graines et 2&S40 pour les
cosses. Les matières grasses extraites par l'éther oof
une saveur acre et brûlante que l'on retrouve d'ail-
leurs en mâchant le fruit. Elles sont accompagnées
d'huiles essentielles : 2 p. 100 environ, dans les
gousses entières ; 1,30 dans le fruit et 6 p. 100 dans la
cosses.
Gousse Graines Comm
entière seules videt
Eau 11.10 9.30 13.W
Matières azotées 9 . 94 12 . 88 1.98
— grasses 29.00 19.60 34.50
— extractives 24.36 29.69 23.32
Cellulose 21.20 25.20 15.80
Cendres 3.80 3.33 5.40
100 » 100 » 100 ■
Vanille. — Le Vanillier est originaire du Mexique;
l'une des meilleures espèces [Vatiilla planifoUa) est
cultivée, avec succès, dans quelques-unes de nos co/o-
(1) Bulletin dei Sciences pharmacologiquee de septembre 1900.
r
299 —
nies et en particulier aux Comores, à la Réunion et à
Tahiti qui exportent de plus en plus des vanilles
préparées, sur les marchés d'Europe et des Etats-
Unis.
Un Vanillier, à Mayotte, vit environ sept ans et
donne cinq récoltes. Les gousses, qui n'ont aucun par-
fum au moment où elles sont récoltées, sont mises à
Tétuve pendant douze à seize heures, suivant leur
grosseur, puis déposées dans une couverture de laine
et exposées au soleil, pendant trois ou quatre jours.
Les gousses sont ensuite essuyées et mises sur des
claies, dans un bâtiment bien aéré. 11 faut environ
deux mois de séjour sur ces claies, où elles sont visi-
tées chaque jour et essuyées avec une fine flanelle de
laine, pour leur communiquer Taspect qu'elles ont
dans le commerce. A ce moment, les vanilles sont clas-
sées d'après leur longueur et mises dans des malles
métalliques, fermant bien, où elles demeurent en obser-
vation, pendant un mois au moins. On les expédie en
France, par paquets de 50 gousses, fin de septembre et
fin d'octobre. Le givre n'apparaît sur les gousses que
trente ou quarante jours après leur arrivée.
Pour obtenir 1*^ de gousses préparées, il faut de 3 à
4*« de gousses vertes.
Grande Çomore Réanion Tahiti
Eau 19.80
Matières azotées 5.94
— grasses 10.80
— sucrées 14.20
— eztractiTcs 30.41
Cellolose 16.00
Cendres 2.85
20.70
13.70
5.74
4.96
14.70
11.30
17.80
18.50
17.66
38.64
20.20
8.20
3.20
4.70
100 )) 100 » 100 »
Les matières extraites par l'éther contiennent de la
vanilline et des matières cireuses. Il y a des traces de
manganèse dans les cendres.
~^
— 300 —
REVUES
Pharmacie.
Analyse de Tessence de santal provenant de capsules
gélatineuses de diverses provenances; par M. R.
Peter (1). — L'essence de santal des Indes Orientales
est souvent falsifiée avec de Tessence de cèdre ou avec
de l'essence de santal des Indes Occidentales.
Les recherches de MM. Ghapoteaut, Chapmana et
Burgess, Parry, Guerbet, ont montré qu'elle renfer-
mait avec certitude : deux carbures sesquilerpéniqoes,
les santalènes a et g G^'^H'*; un aldéhyde, le santakl
G"H**0 ; deux alcools sesquiterpéniques, les santahh
a et gG*'ff«0; enfin, les acides santalique C"H"0- el
térésantalique G*®H**0*. On admet d'ordinaire quune
essence pure possède les constantes suivantes :
Densité à 15* : 0,915 à 0,985.
Solubilité : une partie d'essence pure se dissout dans
cina parties d'alcool à 70*.
Rotation dans un tube de 10»» : — 17 à — 19°.
Teneur en santalols : au moins 90 p. 100.
L'auteur a fait ces déterminations sur Tesscnce de
diverses marques de capsules. Voici les résultats obtenus:
I
II
m
IV
V
VI
vn
Densité à
15-
0,963
0,975
0,975
0,973
0.975
0,975
0,9TS
SolubiUté.
insoluble
solubie
solubie
solubie
solubie
solable
solubli
Rotation..
--17-
—18-
-4*30'
—9-25'
— 16*50'
-Ig-îO'
-18-30
Santalol
p. 100 . .
57,4
92
71,4
77,3
90,1
90,4
n
On voit que les marques II, V,VI,VII sont seules ac-
ceptableSjles capsules n*I en particulier renferment une
essence grossièremen t falsifiée . M. G.
(!) Ueber Oleum SantalL Ostindicum in gelatinekapseln (PhanMCt»
Zeilung, 1903, p. 573).
r"
— 301 —
Essai de Tessence de santal et de Tessence de
menthe poivrée ; parM. van DERWiELENJ(i). — Pour l'essai
de Tessence de santal, railleur conseille le dosage du san-
talol, déjà décrit au Journal, et la détermination de la
solubililé dans l'alcool : tandis que Tessence de santal
se dissout dans cinq fois son poids d'alcool, Tessence
de cèdre en réclame, pour sa dissolution complète, 10
à 20 fois son poids.
D'après Fauteur, Tessence de menthe poivrée a une
densité variant entre 0,900 et 0,910, celle d'origine
américaine étant plus dense que l'essence anglaise.
Quant à l'essence du Japon, sa densité est tantôt supé-
rieure, tantôt inférieure à 0,90 ; elle possède un goût
amer qui la fait moins rechercher que les précédentes.
Mélangée avec l'acide acétique cristallisable, l'es-
sence américaine donne un liquide présentant une
belle couleur bleue par transparence et une magnifique
fluorescence verte par réflexion; avec l'essence an-
glaise, cette réaction est à peine perceptible ; enfin l'es-
sence du Japon ne la donne pas du tout. La pharma-
copée anglaise exige que l'addition d^un cristal de
menthol à l'essence de menthe refroidie à 8** 3 déter-
mine une abondante cristallisation de ce composé ;
dans les mêmes conditions, l'essence américaine se
prend en une masse cristalline.
M. G.
Nouvelles réactions colorées du pyramidon; par M. le
P' Etienne Barral (2). — L'auteur a obtenu les réac-
tions suivantes :
1*^ Le pe7*sul/ate de sodium^ ajouté en très petite quan-
tité à une solution aqueuse de pyramidon, produit une
coloration d'un bleu violacé, virant au violet, au rouge
améthyste, puis au rose, finalement au jaune. Les chan-
gements de couleur sont plus ou moins rapides, suivant
la proportion de persulfate ajouté.
(1) Die Untersuchung Ton Oleum Santali und Oleum Menthse pipe-
nt» [Àpotheker Zeitung, 1903, n- 39, p. 322).
(2) Bulletin de la Société' Médicale des Hôpitaux de Lyon, 31 mai 1903.
— 3(fâ —
2° Le bioxydede sodium^ ajouté à une solution neutre
ou alcaline de pyramidon, ne produit pas d'abord de
réaction ; en versant goutte à goutte de Tacide sulfuri-
que étendu, on voit apparaître la série des colorations
développées par le persulfate.
3°Une goutte A' eau bromée ou à' eau iodée développe une
coloration violette, virant rapidement au rose et aa
jaune.
Ces trois réactions sont analogues aux réactions déjà
connues ; mais, par l'action ménagée du persulfate de
sodium ou du bioxyde de sodium, on voit nettement la
série des teintes se succéder dans Tordre suivant : Men,
bleu violacé, violet, améthyste, rose, jaune.
4** Le réactif dé Mandelin (solution suif urique de vana-
date d'ammonium à 1 p. 200) développe peu à peu une
coloration d'un brun acajou, virant au vert olive, puisao
vertclair, teinte stable. Enchauifant le réactif avec quel-
ques cristaux de pyramidon, le 1 iquide devient rapidement
vert émeraude, puis jaune brun, brun avec formation
d'un précipité brun.
S'* he réactif de Flûckiger (bichromate de po tassiom
2 gr., acide sulfurique 10 ce, eau 10 ce.) donne une
coloration brune, virant peu à peu au vert oûn
stable.
Nouvelles réactions de la cryogénine ; par M. leP'Et.
Baural. — Plusieurs réactions ont été indiquées pour la
cryogénine (métabenzamidosemicarbazide) . Le sulfate de
cuivre développe lentement une coloration rouge. U
chlorure d'or, l'azotate d'argent ammoniacal, la liqueur
de Fehling, le permanganate de potassium, l'iodate de
potassium, sont réduits. Le bichromate de potassium
donne très lentement un précipité brun. En ajoutant à
une solution de cryogénine de l'azotile de potassium,
puis de Tacide chlorhydrique, on obtient un précipité
formé par des paillettes nacrées.
M. Barrai a obtenu les réactions colorées suivantes:
1® la acide sulfurique formoU àéyQÏo^ipe une belle colo-
— 303 —
■ation rouge violet intense, avec fluorescence verte plus
m moins prononcée.
2** Là'ticide azotique fumant dissout les cristaux decryo-
^nîne; en ajoutant de l'eau au liquide rouge foncé
obtenu, il se forme un précipité brun. On doit faire
tomber seulement quelques cristaux de cryogénine dans
un excès d'acide azotique fumant, et non verser l'acide
&iir la cryogénine, car il y aurait inflammation ou explo-
sion.
3** En ajoutant quelques gouttes d*eau oxygénée à une
solution de cryogénine, puis peu à peu de Tacide sulfu-
rique concentré, il se produit une coloration jaune orangé,
virant au brun Iorsqu*on a ajouté au liquide un volume
égal d'acide sulfurique concentré.
4^ Le bioxydede sodium donne une coloration jaune ;
en ajoutant de l'acide chlorhydrique, le liquide (devient
rouge de sang foncé.
5** Le persulfate de sodium^ en présence de l'acide
chlorhydrique, développe une coloration rouge orangé,
se fonçant lentement pour devenir rouge de sang.
6* Le réactif de Mandelin donne une coloration rouge
orangé, devenant rouge groseille, puis rouge carmin.
7"* Veau br ornée ou Vhypobromite de sodium produisent,
dans une solution aqueuse de cryogénine, un précipité
jaune légèrement orangé ; les cristaux de cryogénine
deviennent rouges en présence de ces deux réactifs.
8** Le réactif de Frcehde (sulfo-molybdate de sodium),
agité avec quelques cristaux de cryogénine, se colore
lentement en rose, devenant de plus en plus rouge. En
chauffant, cette coloration se développe plus rapidement ;
mais elle vire bientôt au vert olive et au vertémeraude.
9'*Lerd'(wr^i/'dediazotation à!Ekrlich^ chauffé avec une
solution de cryogénine, produit une belle coloration
rose orangé.
10^ Le réactif phospho-molybdique , ajouté à une solu-
tion de cryogénine, produit une belle coloration bleue ;
au bout de quelque temps, il se fait un précipité brun
noir, le liquide reste bleu clair.
— 304 —
Incompatibilités de certaines teintores; anidoi de
Tacide citrique pour y remédier; par M. Badel (l .—
Lorsque les teintures d*hydrastis canadensis et d*bama*
meiis virginica sont prescrites ensemble dans une polioa,
l'addition d^une quantité de glycérine à 30* égale a«
poids des deux teintures permet d'obtenir une solalioa
limpide et d'une conservation parfaite; mais il et
résulte une trop grande dilution à laquelle on t
remédié par l'emploi de quelques gouttes d'acide cblo-
rhydrique.
M. Badel lui substitue Tacide citrique, préconisé déjà
par Fr. Gay pour empêcher la précipitation dumélange
de teinture de kola et de teinture de coca.
On ajoute au mélange des teintures quelques gouttes
de la solution concentrée suivante :
Acide citrique ! p.
Alcool à 90- l ]).
qui ne dilue pas le liquide.
L*addition d'acide citrique peut être utilisée encore
dans d'autres circonstances : c'est ainsi qu'elle assure
la limpidité du mélange cité plus haut si on y ajoute
delà teinture de viburnum prunifolium, médicament
scruvent associé aux deux premiers.
L'emploi de l'acide citrique est à recommander
encore dans le mélange des teintures suivantes, associées
d'ailleurs de façons diverses :
Teinture de rhubarbe. Teinture de badiane.
» de quinquina. » de gentiane.
— » de noix vomiqne-
Teinture de rhubarbe. » de Baume.
» de Colombo. —
— Teinta re de badiane.
Teinture do gentiane. » d'ipéca.
» de noix Tomique. n de noix romiqae.
de Colombo. » de Boldo.
de quinquina.
Teinture de grindelia rob.
» de drosera.
» d*ipéca.
Toutes ces teintures donnent par leur mélange des
précipités abondants contenant des principes actifs que
(1) Journ, de Pharmacie d'Anvers.
r
— 305 —
Ton ne saurait séparer par le filtre ; l'addition d'acide
citrique suffit à donner unepréparation limpide.
A. R.
L*acide borique et son emploi dans la conservation
des aliments; par M. Rost; — Depuis 1867, on se sert
beaucoup de Tacide borique pour la conservation
des aliments. Les commerçants allemands emploient
Tacide borique pour conserver le jambon, le lard, la
viande sèche, les saucissons, les boudins, les pois-
sons, le caviar, les crustacés, le lait, le beurre, la mar-
garine, le jaune d'œuf, le blanc d'œuf. M. Rost (1) a
trouvé que, même en lavant ces produits, un homme
adulte peut arriver quelquefois à avaler avec eux 3gram-
mes d'acide borique par jour... Or, les expériences
qu*il a entreprises sur l'homme (5 personnes adultes) et
sur les animaux (2 chiens) lui ont montré que l'absorp-
tion d'une telle dose est loin d'être sans conséquence.
Un demi-gramme d'acide borique pris journellement
provoque sous peu la diarrhée; si on continue malgré
cela à absorber ledit antiseptique, le poids du corps
subit une diminution progressive qui se transforme
enfin en diminution brusque. De Tavis de M. Rost, cette
diminution provient principalement de ce que lu diges-
tion des albuminoïdes est entravée par l'acide borique:
à la suite de quoi la graisse de réserve de l'économie est
détruite progressivement par l'organisme.
Comme l'action néfaste du borax est identique à
celle de l'acide borique, M. Rost conclut que l'emploi
de ces deux substances dans la conservation des vivres
devrait être interdit.
Chimie.
Préparation des alcools primaires au moyen des
acides correspondants; par MM. L. Boiveailt et
Ci. Blanc (2). — Cette préparation repose sur la réduc-
(1) Arbeiten ans den kaiserlichen Gesundfieitsamte ; d'apn'-s Bull. gén.
de Thérap.y fasc. 1.
(2) C. R. del'Acad. d. Se, t. CXXXVI, p. 161Ô, et l. CXXXVII, p. 60 ; iWS
Journ. de Pharm. et de Chim. 6* steiB, t. XVllI. (l*'octobro 1903.) ^0
— 806 —
tlc^ deséthera méthyliques et élhyli^oes par le sodiom
en présence d'alcool absolu.
On diasoul 1 mol. de Téther en question dans 3 à
4 fois son poids d'alcool absolu et on fait tomber par
petites portion» cette sohriîon i VdAêe d'on tnkc à
brome, dans un balloi», relié à tra puissant réfngéranf
ascendant et contenamt 6 at. de sodium en gros inor*
ceaux. La réaction est très rire, la température s'élèfe
au point de faire foadre tout le sodinaî. Onmaintieat
Tébullition an mélange jusqu'à ce que towt lesodiim
art disparu, en rajoutant au besoin del'alcoof absotn.Oii
ajoute ensnite de Feau, qui proToque la formatioir de
soadie caustique, laquelle saponifîe Tétiier qwî n'a pas
réagi. A Taidc d'un courant de vapeur d'ean, on
entrafîne d'abord l'alcool ordinaire, puis le nouvel alcool
qu'on sépare de l'eau par agitation avec Téther. On des-
sèche et on distille.
L'octanoate de méthyîe (caprylate de métbyle) four-
nit ainsi l'alcool eaprjlique (octanol. 4). Dsins la
série grasse, le procédé s'applique aussi bien aux acidei
de poids moléculaire faible qu'à ceux de poids molécu-
laire élevé.
Mais les acides aromatiques analogues à l'acide ben-
zoïque n'ont donné aucun résultat. Les autres acides
aromatiques, à carboxyle non immédiatement lié au
noyau, se comportent comme les acides gras, c'est-à-
dire fournissent les alcools correspondants.
Avec l'acide hexahydrobenzoîqne C*H"-CO*H, les
auteurs ont également obtenu l'alcool C*H"-CH*OH.
J. B.
Préparation des éthers nitriques et nitreux; pf
MM. L. BouvEAULT et A. Wahl (i). — Pour la prépara-
tion des éthers nitrifies, les auteurs emploient l'acide
réel de M. Franchimont. On laisse tomber goutte à
goutte 1 p. d'alcool dans 3 p. d'acide nitrique réel,
refroidi de manière que la température du milien
(i) C. R. de VAcad. d. Se.» t. CXXXVI, p. 1563, 1903.
-- 307 —
resle comprise entre 0® et 5** ; le dégagement de chaleur
est médiocre. Les alcools inférieurs donnent une solu-
tion homogène ; avec les termes supérieurs, le produit
se sépare en deux couches. On verse le tout sur de la
glace, on rassemble à Téther, on lave à Teau ou au car-
bonate de soude, et de nouveau à Peau. Puis, après avoir
chassé Téther au bain-marie, on distille sous pression
réduite.
En opérant ainsi avec les alcools secondaires, on
obtient des acétones; avec les alcools tertiaires, la réac-
tion est très complexe.
Les éthers nitreux s*obtiennent aisément en fai-
sant passer un courant de chlorure de nitrosyle en
excès dans un mélange équimoléculaire de pyridine
bien sèche et deValcooIà éthérifier, le tout étant refroidi
dans de laglace. On obtient ainsi les éthers nitreux avec
tous les alcools sans exception.
J. B.
De Faction de Tacide abiétique sur les ferments ; par
M. J. Effront (1). — L'acide abiétique, à la dose de
1 p. 1000, paraît n'avoir aucune action surledéveloppe-
ment des cultures pures de ferment lactique, butyrique,
de levure de bière, etc. Mais si le milieu nutritif contient
plusieurs micro-organismes, celui qui, au début, était
le plus abondant, se développe seul. C'est ainsi que,
quand on ensemence avec une forte dose de levure et
un peu de ferment lactique un moût additionné d'acide
abiétique, on obtient une reproduction très abondante
de levure, sans développement du ferment lactique ; un
résultat contraire est obtenu quand on renverse les pro-
portions de levure et de ferment lactique.
L'acide abiétique peut être remplacé par la colophane,
^ condition que cette substance soit exempte de produits
volatils.
Par remploi de la colophane, on supprime, dans les
distilleries de mélasses, la stérilisation ainsi que Tacidi-
(l; C. R. de VAcaiL des Se, t. CXXXVI, p. lo36, 1903.
■-^-^
— 308 —
fication des moûts; on fermente avec une quantité de
levure très réduite, on augmente le rendcmenten alcool
et on accroît considérablement la teneur des salins ea
carbonates.
J. B.
Recherches chimiques sur les rhubarbes ; parM. Gii
SON (1). — Parmi les différents groupes de principes
immédiats, il n'en est guère dont l'histoire soit aussi
confuse et aussi obscure que celui des tanins. Il n'esl
môme pas possible de donner de ces corps une défini-
tion absolument précise. La suivante, qui est due à
Husemann-Ililger et a été modifiée par Waage, parait
correspondre assez bien à l'idée qu'on se fait générale-
ment aujourd'hui des tanins : (c C'est un groupe de
substances très répandues dans le règne végétal, plus
riches ou carbone et en oxygène que les hydrates de
carbone, possédant les caractères d'acides faibles et
devant être considérées le plus souvent, eu égard à leur
consli tu lion, comme des combinaisons éthéréesdelacide
gallique ou d'un autre acide analogue avec un membre
i\\\ groupe des sucres, avec la phloroglucine ou avec on
second acide spécifique. »
Le nom de « tannoïdes » a été employé d'abord par
Chatin.Ilest à peu près généralement admis aujour-
d'hui pour désigner les tanins et leurs congénères, cW
à-dire les corps présentant avec eux de grandes analo-
gies de composition.
Sans faire l'histoire générale des tannoïdes, l'auteur,
après avoir signalé brièvement les travaux antéricui'S
aux siens sur les tannoïdes de la rhubarbe, expose avec
détail les nombreux résultats de ses expériences sur le
même sujet.
(1) Contribution à l'étude des tanuoïdes. Les tannoïdes do U rhu-
barbe de Chine; UhJL Académie roijale de médecine de Belfjùi^'
décembre 1902. — Sur un nouveau glucoside, la ponlicine. Contriboti<>"
à Télude chimique des rhubarbes; Bull, Académie rof/nle demidff^^
de Ite/(/i(juet mars dUL-S. Voir déjà Journ. Pharm. et Chimie, |6| XWl.
p. 257, 19U:{. .
r
— 309 —
Le point de départ a été la recherche des acides gal-
lique, cinnamique et paracoumarique (paraoxycinna-
mique) dans la rhubarbe de Chine. On sait en eiïetque
l'acide cinnamique et paracoumarique ont été signalés
dans les aloès, qui contiennent, comme la rhubarbe de
Chine, des dérivés du méthylanlhraquinone. Il y
avait lieu de se demander si l'analogie entre ces deux
produits n'allait pas plus loin et si la rhubarbe ne con<
tenait pas également l'un des deux acides qu*on avait
retrouvés dans les aloès, ce qui tendrait à prouver qu'il
y a une relation entre les dérivés de Tanlbraquinone et
les acides cinnamique et paracoumarique.
En fait, la présence des acides gallique et cinnamique
a pu être démontrée dans la rhubarbe de Chine. Comme
ces corps s'y trouvent principalement à l'état de com-
binaison, Fauteur a cherché et est parvenu à isoler les
composés aux dépens desquels ils se forment; afin
d'éviter dans la mesure du possible toute cause d'alté-
ration, il s'est astreint à n'employer dans ce but que des
dissolvants neutres.
La méthode générale d'extraction des tannoïdes de la
rhubarbe de Chine, décrite avec le plus grand soin dans
le mémoire original, est trop complexe pour qu'elle
puisse être utilement exposée ici; elle consiste essen-
tiellement dans la préparation, au moyen de l'acétone,
d'une liqueur extractive qui, dans des conditions déter-
minées de concentration, est soumise à des traitements
convenables par l'éther, la benzine ou l'eau. On obtient
ainsi une série de liqueurs et de précipités dont Tauteur
a pu isoler les principes qui vont maintenant attirer
notre attention. Remarquons toutefois — et c'est là
une observation qui n'étonnera aucun expérimen-
tateur s'occupant de chimie végétale — que certains de
ces principes, bien qu'extraits originairement par l'acé-
tone, deviennent insolubles ou tout au moins très peu
solubles dans ce solvant, quand ils ont été une fois
obtenus à l'état cristallisé. C'est le cas, par exemple, du
composé que l'auteur a désigné du nom de gliLCogalline.
— 310 —
La glucogalline est un glucoside cristallisé» inco-
lore, soluble dans Talcool à 80"*, l'alcool méthytiqae
et Teau ; il est très peu solnble dans Talcool absolu,
Tacétone el Téther acétique. Il est insoluble dans le
chloroforme, la benzine et l'éther de pétrole. H fond
en se décomposant vers 200*. •
Traitée par l'acide sulfurique étendu et bouillant, h
glucogalline se dédouble en donnant de Tacide gatliqoe
et du dextrose. Le dosage des produits de dâooble-
ment, l'analyse élémentaire et la cryoscopie lui assi-
gnent la formule C*^H**0*°. Le dédoublement se fait
d'après l'équation suivante :
Ci3Hi60«o+H»0 = C6H'«0«-hC7H60*.
L'existence d'un glucoside de l'acide gallique avait
été soupçonnée dans divers végétaux, mais jasqalci
on n'était pas parvenu à l'isoler à l'état pur. La sola-
tion aqueuse de glucogalline ne précipite ni la gélatine,
ni Talbumine. Ce n'est donc pas un tanin au sens res-
treint du mot. Les réactions de coloration sont de na-
ture à le faire confondre avec l'acide galliqoe et le
tanin de la noix de galle ; elle donne en effet une colo-
ration bleu noirâtre avec les sels ferriques.
L'auteur a retiré de la rhubarbe de Chine de la tfài-
chine de formule C*-^H**0'+4H*0, identique à celle que
Ton rencontre dans les cachous et les gambirs ; il a pu
isoler en outre à Tétat de pureté un second glucoside,
très bien cristallisé, qu'il a appelé tétrarine et qui pos-
sède la formule C"H'*0*^
La tétrarine est facilement soluble dans l'alcool àSO",
l'alcool mélhylique et l'acétone. Elle est moins solaWe
dans l'alcool absolu et dans Téther acétique. Elleestin-
soluble dans l'eau, l'éther, le chloroforme, le benïène*^
Téther de pétrole. Elle se dissout dans les solutions de
soude caustique et dans l'ammoniaque. Elle fond en se
décomposant vers 204-205°. Traitée par l'acide sulfe-
rique étendu et bouillant en milieu aqueux, ou nûeux
en solution dans l'alcool inéthylique, la tétranne «si
r
— 311 —
^U5co«D posée en <k>nQant naiasamoe à qaatre prodatlts
•éifférenlB) qtii tous ont été obtenus à TétaC ^rstalifsé,
àsaw^oir du dextrose, de l'acide ^ilique, de l'acide
«innamique et de la ràéôsmne. La rhéo9iaîi»e fond à
TO'^^S ; elle peut distiller si on la chauffe à uBe temfté-
raïare plus élevée ; sa molécule contient sûrement un
groupenaent aldéfaydique et peut être aussi un ^oa-
peinent phénolîque. Elle a poiiw formule C**^H**0'. La
décomposition de laiéirarinese fait donc d'après l'équa-
tion :
Cn|i3S03S4.3H»0 = C«H»0«+'C7B«O»4-C9H»Oîi^-C'0HJaoa.
La glucogalline et la tétrarine n^ont pu être retrouvées
dans la racine de rhapontic ; mais par contre cette
dernière espèce contient un glucoside non encore si-
gnalé qui n^existe pas dans les rtiubarbesde Chine. Ce
glucoside a été désigné du nom de ponticine; il a pour
lurnule C^WO\
La ponticine x^nsJjdJise en fines aiguilles parXaite-
ment blanches, mais prenant facilement une freinte
jaunâtre ou rose. Elle est insoluble dans l'eau» l'alcool
absohi, Talcool méthylique, racétone et l'acide acé-
tiqne à froid, un peu solubleà chaud. Elle est complè-
tement insoluble dans l'éther, le chloroforma, le ben-
zène et l'éther de pétrole. Elle se dissout facilement,
surtout àctiaud, dans un mélange de 40 parties d*eau et
de 60 parties d'acétone. Elle est facilement soluble
dans la soude caustique et dans l'ammoniaque, moins
facilement dans le cacbonai?^de sonde. Elle fond en se
décomposant vers 231''. L'acide sulfurique à 5 p. 100,
bouillant, la dédouble rapidement en dextrose tlpooi-
tiçénine suivant Téquation :
La pontigénine est à peine «oluMe dans Feati froide,
\m peu soluble dans Teau tshawde. Elîe est très soluble
dans les alcools méthylique et éthylique, ainsi que dans
Vacétone, l'éther ordinaire, Téther acétique et l'acide
acétique cristallisable. La pontigénine n'appartient pas
"'^'^''^WH
— 312 —
au groupe des oxyméthylanthraquinones. Elle (possède
des propriétés qui rappellent les phénols polyiraleate
ou les acides-phénols qui donnent naissance aux taniits.
La ponticine trouvera donc probablement sa place
parmi les fflucotannoîdes.
Les faits qui viennent d'être rapportés montreot qu'il
existe des diirérences considérables entre les diverses
variétés de rhubarbes au point de vue des taanoîdes
qu'elles contiennent. Les résultats acquis par rautear
sont appuyés sur des analyses et des déterminations
irréprochables. L'étude de glucosides cristallisés dé-
rivés de Toxyméthylanthraquinone dont la découverte
est annoncée dans les présentes recherches permettra
sans doute d'éclaircir, dans les rhubarbes, les relations
de formation qui doivent exister entre les tannoîdes
et les dérivés du méthylanthraquinone. H. H.
Les hydrates de carbone de Forge et leurs trans-
formations au cours de la germination industrielle; par
M. L. LiNDET (1). — La plus grosse difficulté que Ton
rencontre dans une étude d'ensemble, sur les transfor-
mations que les hydrates de carbone de l'orge subisjjcnt
au cours de la germination industrielle, vient de ce
que l'orge, et surtout le malt, renferment des diastascs,
Tamylase et la sucrase, qui, au cours des épuisements
par l'eau, modifient la nature de ces hydrates de carbone.
L'auteur obtient d'excellents résultats en épuisant
l'orge, à la température ordinaire, par l'eau additionnée
de sulfate de mercure. Celui-ci précipite les matières
azotées et spécialement les diastases qu'il immobilise.
La liqueur filtrée est sursaturée par la baryte, filtrée,
puis saturée par l'acide sulfurique. On peut alors, sans
crainte, concentrer les liquides pour pratiquer ensuite
les précipitations fractionnées par l'alcool.
En opérant ainsi, on constate que l'orge crue ren-
ferme deux gommes : la première, identique à laj-amy-
lanede O'SuUivan («d = — 146^), dépourvue de pooroir
(1) Comptes rendus de rAcad. d. Se, i. CXXXVll. p. 13, 1?03.
— 313 —
«réducteur, et dédoublable en sucres en G^ non déter-
■minés; la seconde, identique à Ta-galactane de Mûntz
:{pto = + Si'^G), pouvoir réducteur 30 à 35, fournissant
i-à rhydrolyse du galactose et probablement aussi du
flévulose. Au cours de la germination, la galactane
:laugmente progressivement tandis que le poids d*amy-
Ilane reste stationnaire.
i Le dosage des sucres indique qu'à aucun moment
tde la germination Torge ne renferme de maltose.
;;Ii*orge crue renferme de 0,5 à 1 p. 100 de saccharose,
.^et celui-ci augmente au germoir, dans la proportion de
^i à 3. Le sucre réducteur s'y rencontre en quantité
• extrêmement faible, 0,1 p. 100. Bientôt la sucrase
t-entre en jeu, fournissant du glucose et du lévulose; ces
.. deux sucres semblent être utilisés inégalement et de
• façons différentes.
L'amidon, au cours de la germination, diminue dans
^ la proportion de j environ. Les grains d'amidon s'alta-
^ quent progressivement par la surface. j. b.
Applications diverses.
Contribution à Tétude de Topium à fumer et à celle des
substances actives que renferme la fumée ; par
;MM. C. Uartwich et Simon (1). — L^babitude de fumer
Topiam est très répandue en Orient. En Turquie et dans
les pays limitrophes, on ajoute pour cela un peu
d'opium au tabac que Ton fume; mais bien plus fré-
quemment on fume, dans des pipes spéciales, un extrait
d^opium expressément préparé à cet effet. On procède
ainsi en Chine, et partout où les Chinois ont importé
leur manière, par exemple dans l'Amérique du Nord,
au Pérou, en Australie, etc.
Préparation de C opium à fumer ou Tschandu. — L'opium
brut de l'Inde qui sert à préparer le Tschandu se pré-
;l) B«iiraege zur Kenntniss des Hauchopiuni und der beiixi Opiam-
ntochcn wirksameo Stoffe (Apotek.Zeit. Repert., 1903, pp. 505 et 512).
~ Voir sor le loéme sujet : Lalande, Archives de thédecine navale et
coloniale (1890), fasc. 1 et 8.
— 314 —
sente en pains du poids de l.llS^ environ,
d*«ne eoucbe épaisse de feuilles de pavot. Oa ledîv
en menus fragments après l'avoir séparé de son
loppe dont les parties internes sont mises à maoé
dans Teau; les monceaux il'opium et le liquide de
ratkm sont ensuite chauffés dans un poêlon de Isti
jusqu'à ce que la masse ne renferme plus que S à 6 p.
d'ean. La matière est alors pétrie, puis éfendee
eoucfa« de iS à W^ d'épaisseur dans un platqael
porte sur le feu. Les parties périphériqaes penieat
l'eau, se boursouflent, puis 'émettent des vapous o
rantes ; on retire alors le plat du feu et l'on façoane
parties en un gâteau aplati et boursouflé. La même c
ration est répétée sur l'opium qui reste dans le plit
Ton transforme ainsi en gâteaux tout le contenadopi
Pendant cette sorte de torréfaction, ia tempénte
monte à SOO ou 210* ; les gâteaux obtenus, noirs, boi
souflés, ressemblent à de la croûte de pain. On les j<
de nouveau dans le poêlon avec de l'eau et on abaBdoo
au repos jusqu'au jour suivant. On dispose alors
paquet de moelle d'unesorte de jonc, qui plonge dans
liquide et pend à l'extérieur du poêlon. Par capillarti
le liquide filtre peu 3i peu à travers le paquet et acW
de se clarifier sur une couche de papier à filtrer,
liquide est alors évaporé avec soin en consislaDce sii
peuse ; puis, retirant le vase du feu, on achève Tévapoi
tion en battant le liquide avec une large spatule de bc
et agitant vigoureusement Tair ambiant avec un gni
éventail. On obtient de cette manière, avec 120 pai
d'opium de 1.773»% de 136 à 140*»' de Tschandu.
Mais l'opium ainsi préparé n'est pas encore prètH
fumé ; il faut encore l'abandonner quelques mois l
fermentation dans des pots en terre incomplèfema
fermés.
Pour savoir quelles transformations subît Topiumpâ
daut ces manipulations, les auteurs ont transformé*
Tschandu un pain d'opium de Patna sur le Gange. &
opium, un peu falsifié par l'addition d'amidon elde^
r
— 315 —
ières grasses, donnait à l'analyse les résultats sui-
vants p. 100 de produit analysé : eau, 7,193; alcaloïdes
otauXy 12,9; morphine, 5,1S; cendres, 3,70. On en
ètint, avec 200'% 61^ de Tschandu sec et 91«' de
iiatîères insolubles dans Teau, soit en tout 152l^^ Il
f avait donc eu, pendant la torréfaction, une perte
Ee 33«% soit 17,8 p. 100. Par cette opération, les
Siinois éliminent de l'opium des matières volatiles
idorantes et certains alcaloïdes qu'une température
le 200-210'' détruit; tels sont vraisemblablement la
lapavérine qui fond à 147%' la thébaïne (F = 193^), la
iddéine (F = 155*»), la narcotine (F = 176^), la nar-
iéine (F = 170*). Quant à la morphine qui fond à 245%
ile reste intacte, ainsi que la cryptopine (F =213*'),
a protopine (F = 203°), la xanthaline (F = 206'»), la
^osco^ae (F= 228"")^ £a outre, le Tschandu ne peut
contenir aucune des substances insolubles dans Teau
[ue renferme l'opium : caoutchouc, composés résineuK
rt antres, narcotine pour la plus grande partie.
Opium de P(i.tna transformé en Tschandu
S.
Alcaloïdes totaux.
Morphine
12,91,
5,15
|2
13,34
5,91
1
3,72
58.2
6.9S
traces
S -2
11,94
10,85
^3
s «3
Cl ©
^42
Opium de l'Inde acheté à Hong-Kong
Akaloldefl totaux i 14,581 15,97
Morphine | 5,ll| 6,«6
9,21
4^3
6,51
traces
Alcaloïdes totavx.
Morphine
Opium de Turquie
20,17
20,74
10,30
7,70
18,-6
11,35
11,43
•ï,72
traces
16,16
11,94
10,84
1 12,12
I 9,78
18,74
16,14
11 résulte de ce tableau que le pétrissage augmente
— 3i6 —
légèrement la teneur en alcaloïdes, à cause du dé(HUE
d'un peu d'eau; la torréfaclîon détermine la deslinoi
tion d'une notable quantité d'alcaloïdes, mais tandis <[ii
la morphine reste à peu près intacte, la destructidi
porte sur la narcotine et surtout sur la papavérine,
codéine, la narcéine, que l'analyse permet à peine
mettre en évidence dans le produit torréfié. Quant à
thébaïne, on peut en retrouver des traces, même dansi
Tschandu terminé. Les produits de cette destructioi
ainsi que la presque totalité de la narcotine restent di
les produits insolubles dans Teau.
On peut aussi voir que la fermentation n'a gaèn
d'influence sur la teneur du Tschandu en alcaloïdes.
Voici maintenant quelques analyses d'opiums à fa
achetés dans le commerce :
Tschanda acheté à Macao dans de petits
pots d'argile
Tschandu de Patna acheté en Chine dans
des boites de corne
Tschandu de Yunnan acheté à Canton
dans des boîtes de laiton
Tschanda de Yunnan acheté à San-Fran-
cisco comme importé de Chine
Tschandu de Yunoan en boites de corne.
Tschandu soi-disant de Tinko, acheté à
San- Francisco dans des boites de corne.
Opium de la régie nationale hollandaise,
à Java, dans des tubes de zinc
Alcaloïdes
totaux p. 100
MorphiM
p.ivâ
1.49
6.01
6,53
4.1S
10,39
9,1^3
8,20
15,27
6,9
Ml
16,13
9,5S
15,00
12,34
Ces trois dernières sortes sont remarquables par leur
richesse en alcaloïdes et particulièrement en morphine.
Quand le fumeur emploie ces sortes d'opium, il se con-
dense dans le fourneau et dans le tuyau de sa pipeane
matière que l'on recueille sous le nom de Dro$s, Oi
en fait un extrait que Ton mélange au Tschandu oai
l'opium brut pour le fumer. La valeur du Drasê est
encore assez élevée : 12S francs le kilo, tandis que le
Tschandu est vendu couramment 220 francs. Beaucoup
w
— 317 —
i famcurs endurcis préfèrent même au Tschandu ce
lélange que Ton nomme, à Java, Dijtjing ou Tahi^
mdat. Un échantillon de « Dross » acheté à San-Fran-
Isco se présentait sous forme d'une masse poreuse,
igère^ enfermée dans un cornet de papier, portant des
iscriptîons chinoises. En partie soluble dans Tcau, sa
ineur en morphine était de 4,93 p. 100; il ne contenait
Is de narcotine.
Substances actives de la Journée d! opium. — L'étude de
i fumée d'opium a été faite en 1892 par M.Moissan (1).
D'après ce savant, sa composition est différente sui-
ant que Ton fume un opium de bonne qualité ou du
Dross »y et surtout suivant la température à laquelle
opium est porté dans la pipe du fumeur. Normalement,
ftlte température est de 230" et la fumée renferme
lors, en outre de matières volatiles d'odeur agréable,
toe petite quantité de morphine à laquelle il faut attri-
iuer ses effets. Mais si Topium est de mauvaise qualité,
\ faut atteindre la température de 300" et l'on ne
^trouve plus de morphine dans la fumée, qui contient
dors une notable quantité de bases pyridiques et hydro-
^ridiques essentiellement toxiques.
L'auteur est d'accord avec M. Moissan, sauf qu'il n'a»
l^u retrouver la morphine, dans la fumée d'opium, sans
loute parce qu'il a dépassé la température de 230".
M. G.
Lindustrie de la laque dans l'Inde (2). — L'emploi de
la résine et de la teinture produi tes par l'insecte à laque,
Tackardia lacca, parmi les indigènes de Tlnde, remonte
kune époque très reculée; on trouve, en effet, mention
de ces substances dans la littérature sanscrite d'il y a
m moins quatre mille ans. Autrefois la teinture était
le produit le plus important; à un certain moment, elle
a supplanté la cochenille dans une très large mesure,
(I) Comptes rendus de VAcad. des sciences^ 1892, t. CXV, p. 98i.
,i) Impérial Instilule Journal^ mars 1002; d'après Monil. Scienlif.,
ftyrier 1003, (extrait).
_3i& —
mèiae dans les teintureries européennes; mus depoîi,
l'apparition des teintures de goudron de houille,
deux matières colorantes naturelles ont cessé pratiqM»
ment d'être employées et la teinture de laque n'esa
actuellement qu'un simple produit secondaire de 11
fabrication du lac-lack (laque en écailles).
Tous les renseignements qu'on a pu se procurer
cernant le mode d'existence de Tinsecte, la chimie de
résine qu'il produit et les statistiques du commerce i
cette substance ont été réunis dans un numéro spé*
cial de V Ayrietdttircd Ledger^ dont a été tiré le résoaé
suivant (1901) :
L'insecte qui produit la laque appartient, en zoologk»
à l'ordre des hémiptères, et est, par conséquesli
proche parent de la cochenille. Comme ce deroierv!
il se fixe» de préférence, sur certains arbres conmv
le Butâa /rondosa (palas), VAeoôia arabica (babul,, k
Pterocarpus marsupium (kins), le SAarea rabusta, 1*^
Sizyphtis jujuha et diverses variétés de Ficus,
Les larves se déposent sur les jeunes rameaux de ee»
végétaux et s'y fixent en insinuant leurs trompes daift
l'écorce dont elles aspirent la sève; au cours de la diga-
lion, celle-ci subit un changement considérable et se
transforme en une sécrétion résineuse dans laquelk
chaque larve se trouve rapidement et complètement
incrustée.
Pendant ce temps, les larves qui paraissaient d'aborl
appartenir toutes à la même espèce se développent en
insectes des deux sexes, les mâles pourvus d'ailes et le$
femelles sans ailes.
Les premiers s'échappent de leurs incrustations
résineuses, tandis que les autres donnent des œuis A
terminent leur existence dans l'état où ils l'ont com-
mencée.
Chaque femelle produit environ 1.000 œufs dont la
formation est précédée de l'apparition d'une matièrt
colorante rouge vif, qui sert probablement de nourri-
ture aux jeunes larves, car celles-ci demeurent in ^tâ
r-
319
Hqu*à ce qu*elle& aient atteint lenr complet dévelafH
BHieiii et qu'elle» puissent ae. glis&er sur une nimveUe
■rtie de la branche oii elles recommeneent le cycle
pi a été indiqué dans le paragraphe précédent
iferaqu'on propa^ Tinseete à laque pour avoir sa résine,
laeoupe les rameaux immédiatement ayant que lea
ivres soient arrivées à lemr développement et ces
pmmaux coupés sont placés sur des rameaux nouveaux
^les insectes pullulent rapidement, il y a deux pooLeâ
b larve» par an, la première en juillet et la seconde au
Maoïeacement Ae décemlMre.
Les ennemis les plus sérieux de rinaecLe à laque sont
Bsfourmis et les papillons : Les premières attaquent les
amelles afin d'avoir le jus sucré dont les lai*ves se
Mirrissent, et certaines espèces de papillons dévoreat
es femelles ainsi que les j^uies larves. Il est difficile
rexternaîner ces ennemis redoutables^ car rapplication
le n'importe quel inâeeUeide ordinaire détruirait à la
ois la victime et Tagresseur.
On ne sait pas encore ai la propagation continue
le rinseete à laque sur les arbres portait préjudice
i ceux-ci : selon sir William Jones (1), les arbres
(ont souvent détruits de cette manière ; mais Mckée (2)
lat d'a.vis que les arbres ne souffrent guère, bien
pie l'arbre soit élagué, taillé régulièrement, afin de
avoriser la formation de nouvelles branches, et
lUdley (3) a montré que, dans bien des cas, le dommage
sausé à l'arbre est dû non à Tinsecte, mais à la négli-
gence des indigènes qui recueillent la laque.
On recueille la laque aux saisons de pullulement des
insectes en coupant les rameaux qui portent les incrus-
tations résineuses qu'on vend souvent dans les bazars,
uins au Ire préparation, sous le nom de « laque en
bâtons ».
Dans les usines indigènes, la substance est broyée
(1) Asialic Resioiches, II, 1789, p. 361.
(2) Indian Fortsier^ ml. I, p. 269^.
(3) Ibid^ XXIIr p. 449.
— 320 —
dans des moulins à grains où la résine est réduite ra
une poudre grossière qu'on tamise pour la débarrasser
des parties ligneuses et des matières de rebut : c'esl
ainsi qu'on obtient la « laque en grains ».
Cette dernière est ensuite mise à macérer, pendant
une journée, dans Teau et finalement broyée sous leao
d'une manière excessivement primitive. La liqueur
ainsi obtenue est d'un pourpre vif, c'est le principe
colorant de la teinture de laque qui était autrefois un
article de commerce. La laque en grains lavée est
ensuite mélangée avec une petite quantité déterminée
d'orpiment afin de donner à la laque en écailles, oi
lac-lack, une couleur jaune pâle ; puis on ajoute
3 p. 100 environ de résine ordinaire pour abaisser le
point de fusion et mettre la substance en état de sabir
les diverses opérations du traitement ultérieur. Le
mélange est ensuite introduit dans un sac de drap,
étroit, de 10 à 15 pieds de longueur qu'on tient devant ao
foyer de coke long et peu profond, où la résine se fond
lentement. Le sac de résine est manipulé par deoi
hommes qui le tordent dans le sens opposé pour exprimer
la substance qu'on recueille à mesure sur les feuilles
de plantain dont le plancher de la pièce est couvert.
Les masses de résine molle qui adhèrent aux feaiiles
de plantain sont de nouveau chauffées et on attache i
une extrémité une partie de feuille d'aloès au moyende
laquelle l'opérateur peut étendre la résine dans tous les
sens de façon à obtenir une large couche d'épaisseur
uniforme.
Dans les usines mieux installées, la feuille de plan-
tain a été abandonnée en faveur des tuiles polies el w»
étend les masses chaudes de laque en les attachant a
la proportion la plus élevée de résine.
L'article de VAgriculturaL Ledger contient la descrip-
tion du mode de blanchiment de la laque en écailles au
moyen du chlore, de l'acide sulfureux, du carbone et
autres agents et donne un aperçu des procédés proposés
par différents fabricants. Une grande partie de la laque
— 321 —
: en écailles blanchies qu'on trouve dans le commerce est
ordinairement insoluble dans Talcool et par conséquent
inutile pour la fabrication du vernis.
La laque en écailles du commerce renferme ordinai-
rement une petite quantité de la cire que Tinsecte a
- produite simultanément. Benedikt et Ulzer ont étudié
cette substance en 4888 et ont reconnu qu'elle était sur- .
tout composée des éthers stéariques et palmiliques,
de cérine et de myricine; elle présente donc quelque
* analogie de composition avec la cire d'abeille; mais
jusqu*ici on ne Ta pas employée aux mêmes usages.
Hooper estime que sa dureté et sa stabilité en font une
substance excellente pour apposer des cachets sur des
documents.
On ne sait rien sur la chimie de la laque en écailles
et l'article de Y Agricultural Ledger se borne à donner
un résumé des résultats obtenus par John, Unver-
dorben et par Tschirch et Farner. Parmi ces chimistes,
les travaux des deux premiers remontent à un grand
nombre d'années, avant que Ton ait élaboré des
méthodes pour résoudre des problèmes aussi difli-
cilcs que la constitution des résines, et les recherches
faites par Tschirch et Farner n'ont pas éclairé complè-
tement la question.
Ces auteurs ont trouvé que le spécimen de lac-lack
sur lequel ils opéraient renfermait 74 p. 100 de véri-
table matière résineuse et de petites quantités de tein-
ture de laque, d'humidité et d'impuretés inorganiques.
La résine était constituée par deux substances dis-
tinctes, l'une soluble et l'autre insoluble dans l'éther.
Ils ont attribué à la première la constitution d'un
éther de résinotannol et d'acide aleuritique et ont
envisagé la seconde comme une substance inerte qu'ils
ont nommée érythréolaccine, parce qu'elle formait des
paillettes jaunes, qui, à la chaleur, se sublimaient et se
condensaient en aiguilles ronges. L'acide aleuritique
était regardé comme paraflinoïde et les auteurs en con-
cluaient que la laque en écailles et l'ambre diflé-
Jwirn. de Pharm, et de Ckim. f skrib, t. XVIII. (l" oclobro 1903.) 21
— sau-
raient sous ce rapport des autres résines, coDclasm
que ne justifient guère nos maigres connaissances tâ-
chant la constitution des diiTérents acides résineux.
M. liooper a publié une série d'analyses de laqae eo
grains d'Assam, dont les résultats montrent que lainro-
portion de résine contenue dans cette «atière varie
selon le soin qu'on a apporté aux opérations de broyage
et de tamisage ; c'est la poudre la plus fine qui contient
la proportion la plus élevée de résine.
On emploie cette résine pour une surprenante
variété d'usages, mais particulièrement poar i'orae-
mentation des objets en bois et en aaétal sm* les<(Heis
on l'applique sous forme de vernis eu bien fo&doe.
Dans ce dernier cas, l'ouvrier habile peut, en employant
la laque colorée au moyen de couleurs d'aniline en de
pigments inorganiques, arriver à produire des décora-
tions compliquées et artistiques avec un matériel très
primitif.
Le principal débouché de la résine dans rinde rési4e
dans son emploi par les artisans indigènes pour mar-
teler l'or et l'argent; les lapidaires l'emploient aussi
Les ornements et les jouets sont entièrement bx\s
avec cette résine, ou bien sont revêtus d'ane mince
couche extérieure de matière plus précieuse.
!La laque est encore employée par les tanneurs e* les
teinturiers en bois; les dames hindoues Teraploicot
souvent pour se teindre la plante ées pieds et la panne
des imains.
En Europe et en Amérique, la résine sons foime de
laque en écailles, est un des ingrédients les plus ordi-
naires des vernis à l'alcool, employés dans Tébénisterie
et la fabrication des chapeaux ; des solutions coDceo-
trées de laque dans l'esprit-de-bois sont souvent em-
ployées comme ciments.
Les statistiques suivantes extraites des rapports offi-
ciels montrent l'importance du commerce d'importation
de ce produit dans l'Inde :
r
— 323 —
ANNÉES
•
LAQUE EN ÉCAILLES
TEINTURE
DB IJkOVE
0
î i
.1
II
M
Ex:
9
>
Aux
Etats-Unis
■A
î
1876-1817.
Quintaux
89.880
Roupies
4.220.497
Quintaux
Quintaux
Quintaux
Quintaux
19.061
1884-1885
106.749
4.536.326
68.654
21.152
15.413
106
i897-lÔ08.
189.320
9.286.795
82.291
53.693
51.069
Néant
1W9-1900.
195.239
9.264.600
60.257
•
79.615
52.102
1
f Ces chiffres présentent un intérêt particulier en ce
qu'ils montrent la baisse remarquable dans Texportu-
tion de la teinture de laque qui a suivi Tintroduction
des teintures synthétiques et les variations de prix de
laque en écailles.
Note sur les graisses de « Pinot », de « IBaripa » et
de « Comou », fournies par des Palmiers delà Guyane
irançaise (1). — M. Bassière, directeur du jardin de
Baduel, a envoyé à TOfiice français du commerce exté-
rieur trois graisses fournies par les graines des palmiers
Pinot, Maripa et Comou.
Graisse de Pinot. — Le palmier Pinot ou Ouassay
de la Guyane française est généralement rapporté (2) à
yEuterpeoleracea MARTius,qui fournit au Brésil 1' « huile
de palme ». du Para ou « beurre du Para », graisse
étudiée par Sch£dler.
Le Pinot est un palmier à stipe grêle, élancé, annelé,
couronné d'un bouquet de frondes terminales, disposées
(i) Moniteur officiel du Commercei
(2) De Lanessan, Les plantes utiles des colwiies françaises, 1M6,
?. 416. — G. Devez, Notices sur les produits de la Guyane française^
1900, p. 94. — E. Bassière, Notice sur la Guyane^ 1900, p. 111. —
E. Hbckbl, Catalogue des plantes médicinales de la Guyane française^
1897, p. 40.
— 324 —
en éventail, pennées, entre lesquelles apparaissent des
grappes de fleurs monoïques, sessiles; les fruits sont des
baies globuleuses, noires-violelles, à mésocarpe fibreux,
à endocarpe membraneux, dont les graines ont 1 albii<
men ruminé.
A la Guyane, les Pinots abondent à tel point dans les
prairies, qui occupent les marais desséchés des région»
basses où ils remplacent les Mangliers, hôtes des marais
inondés parles eaux salées, qu'on donne à ces prairies
le nom de « pinotières ».
Àublet indiquait déjà Tabondance de ce palmier dans
les marais et sur les bords des rivières inondées parles
marées; il en aurait observé trois variétés, distinctes
les unes des autres, par leurs feuilles et la grosseurdc
leurs fruits.
L'amande oléagineuse du Pinot donne, lorsquonlt
broie dans Tcau, une émulsion, colorée en pourpre el
rafraîchissante; traitée, comme il est dit plus loin pour
le Maripa et le Comou, ces graines donnent une huile
claire, comestible, légèrement parfumée, d'un goût
agréable.
Ces qualités paraissent malheureusement disparaître
très rapidement dans Phuile conservée depuis quelque
temps, et telle qu'elle peut nous parvenir en Europe,
L'échantillon reçu àrOflice du commerce extérieur r,
se présentait, en effet, six mois après sa préparation et
son embouteillage, comme une huile verdàlre, non
homogène, d'un goût détestable.
On a déterminé trois de ces indices caractéristiques:
Chiflfre d'acide 81.7
— de paponilicatHui . .. î(>2,4
— d'iode 136
L'ensemble des acides gras (isolés par saponificalion)
a son point de fusion à 12°. Ces acides sont composés,
dans la proportion de 52 p. 100, d'acide oléique, et de
48 p. 100 d'acides solides (à la température ordinaire),
dont on n'a pas déterminé la nature chimique.
(1) Office établi rue Foydeau, 3.
P"'
— 323
Cette huile est peu siccative; mise pendant quatre
jours, en présence de plomb divisé, elle n'a absorbé que
l;5 p. 100 de son poids d'oxygène. Son acidité (due,
Bans doute, à un rancissement rapide) s'opposerait vrai-
semblablement à son emploi comme huile d'éclairage.
Elle se saponifie aisément, en dopnantun savon mous-
seux. Telle qu'elle nous est parvenue, l'huile de Pinot
serait, du fait de sa coloration, de son odeur, de sa
saveur détestable, totalement impropre à tout usage ali-
mentaire. Sa teneur en acides gras solides est trop
bible pour qu'il y ait lieu de songer à séparer avanta-
geusement ceux-ci de l'acide oléique.
. Graisse de Marzpa. — Il est probable que l'on con-
fond, à la Guyane, sous le nom de Maripa deux espèces
distinctes de palmiers du genre Attalea : A. Maripa
Hart. [Palma Maripa Aubl.) et A.excelsa Mart. [Maxi^
vnliana Maripa^ Drude) ; peut-être, même, une troisième
espèce, A. spectabilis, porterait-elle aussi le même nom
vulgaire?
A. Maripa présente un stipe de 2", 50 à 3 mètres, des
irondes dressées, ascendantes, de 2 à 3 mètres de lon-
gueur, une spathe ligneuse, un spadice très grand,
des fleurs dioïques; ses fruits sont des drupes de la
grosseur d'un œuf, oblongues ou rendues anguleuses
par pression réciproque.
A, excelsa présente un stipe élevé, anuelé, des frondes
dressées, élalées-pennées, une spathe ligneuse, des fleurs
femelles solitaires sur le rachis; ses drupes sont obo-
vées, oblongues, inégalement pentagones, à sarcocarpe
peu épais, fibreux.
La matière butyreuse, blanchâtre ou jaunâtre, que
fournit le fruit, est très recherchée; nous ignorons sa
composition.
Au siècle dernier, Aublet indiquait déjà que ses fruits
étaient servis sur les tables^ mais il ne faisait pas allu-
sion à la graisse extraite des graines.
La graisse fournie par l'amande est obtenue de la
façon suivante :
^
— 328
La graine est cassées on en extrait L^amande, que Ton
fait bouillir dans Teaiiy après l'avoir, au préaiabk
éora^ée : la graisse vient smmager et est reeueillie par
écBfnage.
Cette graisse blanche*, pasfomée, est employée, ea
Guyane, aux mêmes usages que Le beorre de ceco, et
très- vantée comme limment, eoAtreles douleurs rha^
matismales; c'est une tuiile à la température moyenae
delà Guyane, un beurre- k la> température moyenne ife
nos régions.
L'échantillon examinéétaitdevej&u légèrement ranee;
son point de fusion est à 23**.
Son indice d'iode est de 9,49^; soa indice de sapo-
nification, de 259; 5.
L'ensemble des acides gras, séparés par saponifica-
tion, a un point de fusion de âS'*; la proportion d'acide
oléique y est de ti,3 p. fOO; cette des acides p»^
solides à la température ordinaire, de88,5 p. 100.
Le beurre de Maripa peut être considéré commeido*
tique,, dans toutes ses propriétés essentielles, au bearre
de^oco. Il pourrait certainement, comme lui, fournir,
par la purification à l^aide de la vapeur d'eau, aa
beuiTe végétal comestible; il se saponifie aisément, (9
donnant nn savon d'empâtage, retenant une très^ forte
proportion d'eau, et moussant avec autant de faciiili
que d^abondance.
Le tableau ci -dessous met en évide^ice son extièas
analogie avec le beurre de coco :
Beurre dé coco.
(D'aprâi les chiffres do Milliaa, Allen, Bobit»
ThOrner, Hûbl. Valenta ) de Hiript
Point de fusion de la graisse brnte 26« 23«
Point de fusion de rensemble des acides gras. . 26<^ 25*
Indice de saponification 26t*3 ^9*5
Indice d'iode 8»9 WJ
Graisse de Coma». — On désigne, dasis rAmérifK
tropicale, sous le nom de Comou au moins dMX
espèces de palmiers, du genre Œnmmrpu» Maxt, : (?.
Bataua M art. et 0, Bacaba M art.
r
— 327 —
O. Batmua fournit, dans les régions brésiliennes du
Maranhon et d'Orinoco^ l'huile de Gomou signalée par
dÎTers botanistes (i). L'huile du fruit de Comou, sou*-
yentaussi désignée sous le nom.de Patava,est une huile
peu colorée, de saveur douce, utilisée non seulement
pour Téclairage, mais pour les usages culinaires ; son
emploi, assez fréquent, au Para, pour la falsification de
rhuile d'olive, est une preuve de sa qualité. On utilise,
d'ailleurs, le fruit, au Brésil, pour la préparation d'une
boisson désignée par les Indiens du Rio-Negro sous le
nom de « Yukisse », qui se clarifie par la montée de
Vhuile, à la surface de la liqueur laissée au repos.
Tandis que le Comou du Brésil doit être botanique-
meni classé dans le sous-genre Eur-Œnocarpus Dr., le
Comou de la Guyane, 0. Bombay est le type du sous-
geDre Baeaba Dr. Cette espèce existe également au
Brésil (2). Son huile a été signalée depuis loDgtemps (3) ;
elle se trouve, comme celle de l'espèce précédente, men*
tionnée par Scff^DLER. C'est un palmier à stipe élevé,
lisse, annelé, à frondes terminales, pennées, un peu
crispées, à spathe ligneuse, à fleurs d'un blanc ocracé,
monoïques; à fruits drupacés, de la ^oàseur d'une olive,
ovoïdes» d'un violet rougeàtre, fibretix, à une seafe
graine. La partie charnue du fruit est alimentaire ; on
prépare, avec elle, un breuvage, en jetant les fruits
dans l'eau bouillante, les broyant légèrement, puîs
remuant le magma de noyaux et de pulpe, jusqu'à ce
qu'une émulsion de la graisse se produise dans l'eau ;
(m passe alors le tout a» tamis, et on obtient un
liquide laiteux, de saveur douce, agréable, que l'on boit
additionné de sucre ; ce breuvage rappellerait assez le
chocolat.
Gomme le Haripa, le Comou figure au frontispice de
(!) Sprucb, Hook, Journ ofHot., VI, p. 334. — Seemanh, diePalmen,
^P»g» 1867, p. 187. — Wa&burg, in Semler, Trophcke AgricuUur, I,
P- 745), et étuÂée sommairemont par Schabdlkr (Technologie der. FeUi
u. QeU,lAjiA., 1892}.
(2) V. SXBMANN, /. c, p. 187.
(3) Cat, des colonies françaises à VExposilion de 1867, p. 88.
— 328 —
la flore d'AuBLET, qui 'signale Tusage qu'on faisait, au
siècle dernier, de son fruit, pour la préparation d'une
boisson agréable ; à cette époque, aucun usage ne parais-
sait être fait de la graine.
De la graine, traitée comme celle du Maripa. on
extrait une huile d'un jaune pâle, limpide, dont les
indices sont :
Chiffre d'acidi^ 8,6
— de saponificatioQ 169,!
— d'iode 96.5
— do Hehner 95,1
— d'acétyle 3,4
— de Reicherl 1,2
Le poids moléculaire moyen des acides gras est :
281 ,9 ; le rendement calculé en glycérine, de 10,4 p. iOO.
L'essai de coloration par Tacide sulfurique y fait appa-
raître des tons jaunâtres; celui par le mélange sulfo-
nitrique, urxe coloration jaune clair passant assez rapi-
dement au brun; celui parle mélange mercuro-nitrique,
une coloration peu appréciable, accompagnée d'ane
solidification très incomplète, même au bout de
60 minutes d'action.
Le mélange des acides gras, isolés par saponification,
fond à 19^. Ces acides sont constitués, dans la proportion
de 19 p. 100, par de Tacide oléique. C'est une huile peu
siccative. L'échantillon qui a été étudié exhalait
une odeur de rance, mais il avait été embouteillé depuk
plusieurs mois. On peut conclure de là à la facililéde
son rancissement; mais il est fort probable que, fraîcb^
ment préparée, elle est susceptible de servir dans l'ali-
mentation comme celle de Patava du Brésil; son acidité
après quelques mois de conservation et sa siccalivilé
sont assez faibles pour qu'elle puisse être utilisée comme
huile de graissage; elle se saponifie facilement en don-
nant un savon blanc, mousseux, qui ne retient qu'une
assez faible quantité d'eau.
Cette huile ne paraît guère avoir été utilisée jusqnà
ce jour à la Guyane; le Comouy est cependant abondant
et l'extraction de l'huile facile. Comme toutes les
r
— 329 -^
espèces d'Œnocarpus paraissent se plaire dans les ter-
'ains secs, à des altitudes moyennes de SOO mètres, la
nultiplication du Gomou, dans ces stations peu favo-
"ablcs aux palmiers communément exploités, semble
ligne d'être conseillée, vu Tulilisalion facile, par
l'industrie, de l'amande décortiquée ou de l'huile pré-
parée sur place.
A. R.
BIBLIOGRAPHIE
Trailé des Vnnes. V Analyse des Urines, considérée comme un des
éléments de diagnostic; par M. E. Gérard, professeur à la
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lille (i).
Le titre de cet ouvrage : Traité des Urines et son sous-titre
V^malyse des urines considérée comme un des éléments de diagnostic,
indiquent suffisamment l'esprit dans lequel il a été conçu.
L'auteur a voulu faire une œuvre pratique et répondant à un
réel besoin en publiant un livre d'urologie indispensable à la fois
aux médecins et aux pharmaciens.
Le Professeur E. Gérard a tenu à présenter sous une forme
simple et concise la technique analytique des urines, oX il s'est
attaché à^montrer l'importance de Texamen urologique comme
moyen d'investigation clinique pour l'établissement d'un
diagnostic.
En s'appliquant à montrer les relations qui existent entre les
états morbides et les variations de composition des urines, l'au-
.teur a rendu facile pour les médecins l'interprétation des résul-
tats de l'analyse.
Les pharmaciens, de leur côté, auront l'avantage d'y trouver
les méthodes d'analyse les plus récentes et ils y puiseront les
notions indispensables pour éclairer le médecin sur la caracté-
ristique clinique des urines examinées. — M. E. Gérard a eu le
soin, en effet, de réserver une partie de son Traité à l'urologie
clinique des diverses maladies, où il fait ressortir les anomalies de
composition des urines dans chaque aftection considérée.
Nous pensons donc ne rien exagérer en disant que ce Ti^aité
des Urines doit être entre les mains de tous les médecins et de
tous les pharmaciens, pour qui il devient un vade-mecum indis-
pensable. Ch. M.
[\) In-18 Jésus cartonné avec 39 flgares et une planche en couleur.
Vigot frères, éditeurs, 23, placo do rËcole-de-Médecine ; 7 francs.
1
— 330 — i
Bulletin de la Station Agronomique de la, Aoére^JnAôieure, pu !
MM. A. Andouard, p. Andouahd ôt Lajdbt, pour 1901 et j
1902.
Ge Bulletin est toujours importaat par le travail effectué et les
résultats obtenus.
Nous citerons, parmi les questions, traitées, celles de k
mélasse de sucre de cannes et des phosphates dans ralimentilioo
du bétail.
Les mélasses de canne contiennent 75 p. 400 de sucre environ,
tandis que celles de betteraves ont rarement une richesse suj»-
rieure à 45 p. 100. Les plus inférieures laissent à peine 5 p. iW
de sels fixes à l'incinération ; c'est le tiers ou le quart de ce qne
contiennent les autres, qui sont très riclies en potasse; or, à
dose un peu élevée, les sels potassiques sont nuisibles.
Les auteurs ne font cependant pas le procès de la mélasse de
sucre de betteraves qu*ils regardent, à dose peu élevée, comiiK
un aliment des plus utiles aux herbivores. La digestibilité et le
pouvoir énergétique de la première sont supérieurs, mais elle fât
rare et de prix élevé.
Après une étude, dont la préparation et l'exécution les ont obli-
gés, pendant six mois, à un travail de tous les jours et n*ont ^
demandé à l'analyse moins de 900 résultats numériques, ces sa-
vants agronomes se croient autorisés à affirmer que^sous la forme
de poudre d'os, l'acide phosphorique est susceptible d'exercer une
action très favorable sur la nutrition des jeunes ruminants. Il
accroît La quantité de matière azotée qui se fixfi journellemem
dans leurs tissus et, en même temps, il donne une ifripulâioa
notable aux métamorphoses chimiques d'où procède la chaleur
animale.
Dès le plus bas âge, le ruminant est en état de digérer b
majeui*« partie de Tazote et de Tacide phosphorique conteous et
probablement combinés dans cette poudre d'os. L'organisme ne
se décide ensuite qu'avec lenteur et comme à regret à ^
séparer de l'excès d'acide phosphorique dxmi il s'était ainâ
enrichi.
Ils ont trouvé l'acide phosphorique libre et le phosphate rnoofl^
calcique très sensiblement inférieurs a. la poudre d'os. Leur emploi
n'est pas exempt d'inconvénients et, comme leur prix est Lafifli-
ment plus élevé que celui des os, ils sont dépourvus diatérét
pratique pour l'agriculture. La poudre d'os peut être donnée i
dose massive, sans aucun risquja; l'azote qu'elle contient, et dont
la digestibilité est grande, y existe en proportion assez forte
pour la classer au rang des aliments. Quant à l'acide phospho-
rique, la totalité de celui que les animaux ne retiendront pas se
retrouvera dans le fumier avec toute aa valeur, peut-être méisa
avec une valeur accrue. A. R.
— 3a* —
^réparation d$sproduits cfdmiquespar Pélectrolysey par M .le D' Kabl
Elbs. Traduction de l'allemand, par M. E. Leriche, ancien élève
de TEcole de Physique et de* Chimie de la ville de Paris (i).
Ouvrage intéressant pour tous ceux qui s*occupent d'ôlectro*
[yse. En un style clair et condensé, Fauteur, après avoir donné
laelques indications essentielles sur les appareils nécessaires à
la production du courant, au réglage de Tintensité et à ses
mesures, passe en revue la plupart des corps qui peuvent être
préparés au moyen des réactions électrolytiques, soit dans la
chimie minér-ale, soit dans la chimie organique. Il donne les
indications nécessaires pour réussir les expériences, avec le choix
des électrolytes, des anodes; la densité du courant, etc. C'est
ainsi qu'il indique les méthodes pour préparer Tacide chro-
mîqae, Thypochlorite de soude, les chlorates, bromates, iodates,
alcalins, les perchlorates, persulfates, etc. En chimie organique,
il donne les meilleurs procédés pour obtenir certains carbures,
pour réduire les composés nitrés, et avoir des aminés ; pour pré-
parer les composés azoïques, hydrazoïques, etc. Toutes ces pré-
parations sont nouvelles, et la bibliographie de chacune est
soigneusement indiquée.
Précis de médecine. Hydrologie, par M. H. Causse, chargé du
cours d'hydrologie à la Faculté de médecine de Lyon.
Ce livre (2) est le troisième de la publication d'une série de
volumes destinés à mettre à la portée des étudiants et des prati-
ciens, sous un format commode, les notions essentielles des con-
naissances scientifiques.
î^otre collaborateur M. Grimbert en a un sous presse, ainsi
que d* autres jeunes savants : nous souhaitons bon succès à cette
publication .
Nos lecteurs connaissent les travaux scientifiques importants
publiés parM. Causse, pharmacien supérieur, docteur es sciences.
Le but de l'ouvrage est indiqué dans la préface. L*eau ana-
lysée est-elle potable? Peut-elle être l'origine de telle ou telle
épidémie?
La chimie et la bactériologie séparées ne conduisent souvent
qu'à une notion imparfaite de la valeur d'une eau; réunies, elles
permettent, dans la majorité des cas; de fournir une réponse
satisfaisante, favorable ou défavorable à ces questions.
Les chapitres l*'' et II sont consacrés à la partie chimique de
ranalyse :
Composition de l'eau potable;
Analyse chimique.
(1} Un. Tolume, chea M.°^* Vva Doaod.
(^ 1 Tol. în-18 colombier de 317. pages, a^ee 46 fignres. Ches F.-R.de
RndeTal, 4, rue Antoine- D abois, Paris. Prix : 5 francs.
1
- 332 —
Le chapitre III traite de la bactériologie limitée auxbesoinç^
de l'hydrologie.
Le chapitre IV a pour titre : « Contamination des eaux». L'au-
teur y donne les procédés généraux de recherche et de dosafi»»
des produits de la contamination.
Les uns s'appuient sur des phénomènes de coloration; les au-
tres représentent les applications d'une méthode qui consi>t](^ a
engager la matière organique dans une combinaison barvtiqw
insoluble qui, après dépôt, séparation et lavage, est traitée par
une solution de carbonate alcalin.
Le chapitre V, qui a pour titre « Eaux minérales •, contient
une méthode d'analyse qui peut aussi bien servir de guide pour
les eaux douces, avec des modifications de détail. Puis Tauiear
donne la classification des eaux minérales et termine par de$
renseignements sommaires sur les eaux minérales de France et
de ses colonies. Ce livre sera lu avec profit par les éiudiantâ ei
par ceux qui s'intéressent aux questions d'hvgiène.
A. R.
Précis de Chimie analytique; par M. G. Dexigès, professeur de
Chimie biologique à l'Université de Bordeaux, correspondani
de l'Académie de Médecine (1). 2« édition.
Voici la préface de l'auteur :
< Ce livre, publié il y a trois ans, sous ce titre, a rencontré ua
accueil si favorable que nous n'hésitons pas à en donner aujour-
d'hui une édition très augmentée et mise au courant des progrès
de l'analyse chimique.
A la première partie, nous avons surtout ajout«^ les caractères
essentielsdes alcaloïdes usuels, les principales réactions microchi'
miques et de nouvelles applications de la méthode volumétrique.
La seconde partie s'est notamment augmentée de nombreui
exemples numériques et de nouvelles applications de la méthode
volumétrique.
Enfin, la troisième partie a été complétée par l'addition de
nouveaux chapitres relatifs aux analyses spéciales, et ses indica-
tions concernant les produits biologiques ont été remaniée et
étendus.
Nous espérons avoir ainsi ajouté à l'ouvrage primitif quelques
documents utiles et donné, autant qu'on peut le faire en un petii
volume, une vue suffisante de la science analytique pour en
développeur le goût et permettre aux praticiens de faire rapide-
ment face aux innombrables problèmes que cette science est
appelée à résoudre. »
(1) Un volume in-i», do 915 pages, chei A. Siork et C'% iraprimeon-
éditeurs, rue de la Méditerranée, 8, à Lyon; rue de Condé, i^
(VI* arrondissement). Paris.
w
— 333 —
Le Crise agricole dans ses rapports avec la baisse des prix et la
question monétaire; par M. D. Zolla, lauréat de l'Institut, pro-
fesseur à l'Ecole de Grignon et à l'Ecole libre des sciences
politiques (1).
Ce livre, très bien pensé et très bien écrit, sera lu avec intérêt
parce que, après avoir exposé les faits, il remonte aux causes et
montre les conséquences diverses des phénomènes économiques
qui constituent ou provoquent la crise agricole.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 24 août 1903 {C. R., t. CXXXVII. Fin).
— Sur la constitution de Vacide phospho-organique de
réserve des plantes vei^tes et sur le premier produit de
réditction du gaz carbonique dans Vacte de Vassimilation
chlorophyllienne; par M. S. Posternak (p. 439). —
L'acide C^H*P^O^ retiré des graines, tubercules, rhi-
zomes, etc. (2), chaulfé avec les acides minéraux éten-
dus, se dédouble quantitativement en inosite et acid^
phosphorique. Ce n'est cependant pas un éther phos-
phorique de l'inosite; l'auteur lui donne la formule
d'un acide anhydro-oxyméthylène- diphospliorique
0[CH^O.PO(OH)-j-. Cette formule de constitution otîre
un grand intérêt au point de vue de Tassimilation
chlorophyllienne.
J. B.
Le cinquième Congrès international de chimie appliquée ;
par M. G. Patein.
L'idée de ces congrus est due à l'Association des chi-
mistes de sucrerie qui se réunirent pour la première
fois à Bruxelles en 1894; le succès de celte première
réunion ne fit que s'accentuer dans les suivantes, et
dans celle qui eut lieuià Berlin, au mois juin dernier,
(1) bibliothèque généraie des ScienceSt prix : .*> francs. (C. Naud,
«diteur, 3, rae Racine, Paris.)
(2) Voir ce Journal [6], l. XVIII, p. 187 et 23j.
— 334 —
nous étions pltis de 3.600 dont prè« de 2M Pranisiis
ayant à leur tête le P' Moissan, et comptant parmi
eux un certain nombre de nos distingués coofrères. La
franche cordialité qui règne généralement dans ces
manifestations scientifiques ne s'est pas atténuée âne:
seule fois, et les Allemands, qui avaient fail tous 1^
efforts pour le succès de leur réception, y ont pleine*:
ment réussi : fêteg officielles ou fêtes privées ne mé-
ritent que des éloges.
En dehors des travaux de ces différentes sections Jl),
il y a eu un certain nombre de conférences faites par
MM. Moissan, Crookes, Van HHoff, Solvay, Engler«r
les sujets d'actualité.
Ce sont surtout les travaux de la huitième seclion
qui intéressent les lecteurs de ce journal; aussi allons-
nous leur en donner un rapide aperçu. M. Grimbert
décrit son procédé de recherche du maltose en préseace
du glucose et rappelle qu'il a constaté la présence de
ce dernier sucre dans le liquide céphalorachidien.
M. Porcher expose ses travaux sur la recbereîie
du lactose au moyen de la phénylhydrazine et la
recherche du lactose en présence de glucose. Tandis
que la glucosazone donne des cristaux bien carac-
térisés, il n'en est pas de même pour la lactosazone;
celte dernière se distingue surtout par sa solubilité i
chaud et son insolubilité à froid.
M. K. Von Buchka (de Berlin) propose rétablisse-
ment d'un code international des méthodes d'aoalj^
des denrées alimentaires, par expertises légales.
M. Gasselin fait une communication sur le dosage el
la destruction des matières organiques dans les eaui
potables. Les questions des enzymes, des peptones, de
l'essai des produits chimiques utilisés en thérap«i-
tique, font également l'objet de nombreuses et intéres-
santes discussions.
On approuve le rapport dont avait été officiellemenl
(1) Journal de Pharm. el \Ckim., [6], t. XVII, XXV, !«" atnl ^^
— 335 —
chargé M. le P' Denigès. Ce rapport était relatif au
dopage du sucre urinaire. L'aoteur a vérifié expérimenta-
lement ce qui avait été écrit 6ur la question et confirme
absolument l'opinion de Le Go£f, que le sucre urinaire
est bien constitué par àud-ffliùcose et non par un mélange
tle sucres; il confirme également les travaux de
MM. Patein et Dufauet conclut à l'adoption du nitrate
acide de mercure pour la défécation des liquides sucrés.
Il propose simplement les modifications suivantes :
1^ dans la préparation du réactifs remplacer Toxyde
jaune de mercure, par le même poids d'oxyde rouge.
2^ Pour la neutralisation par la soude, opérer de la façon
suivante : mettre dans un vase de Bohême 40*^"^ d'urine
et 20^"^ de réactif nitromercurique et agiter d'un rapide
mouvemement giratoire. Verser p«r mince iilet, en agi-
tant vivement, 20*'"' de lessive des savonniers au quart,
puis, par VI à VIII gouttes, à la fois, de cette lessive
diluée, jusqu'à ce qu'une goutte de mélange bien agité
ne rougisse plus ou bleuisse à peine le papier de tour-
nesol sensible; introduire dans un matras jaugé de
lOQcms jg contenu du vase de Bohême et des eaux de
lavage, compléter à iOO*''"^ agiter et filtrer; ajouter
une goutte d'acide chlorhydrique poui' assurer la trans-
parence du filtrat, sM[ doit être conservé quelque temps
et examiné au polarimètre. 3** Pour Vélimination du mer-
cure^ porter la quantité de poudre de zinc à 4 ou S"*" pour
50'"' de filtrat acidulé de 1/10 de centimètre oube
d'acide chlorhydrique.
MM. André et Rocques émettent un certain nombre
de vœux relatifs aux denrées alimentaires.
Si l'effet de ces congri^s ne se manifeste pas de suite,
il finit toujours par se faire sentir et les résolutions
prises, après avoir longtemps attendu, entrent un jour
dans la pratique; ils provoquent en outre l'étude de nom-
breuses questions.
Le prochain congrès de Chimie appliquée aura lieu
à Rome en 1906.
(4 suivre,)
— 336 —
FORMULAIRE
Mixture contre la douleur des oreilles i >.
On introduit dans l'oreille un tampon d'ouate
imbibé de la mixture suivante :
Chloral camphre '.=»•
Glycérine Z^i^
Huile d'amande douce ii"^
On frictionne aussi avec cette mixture le pourionr
de l'oreille.
La douleur est soulagée rapidement, et s'il yainOaiD-
mation, elle est souvent enrayée.
Potion contre Tinsomnie chez les agités :
Hydrate d'amylène '^
Sirop d'écorce d' orange .Tmôrc 3i*-
Eau distillée idûcf
En prendre 2 cuillerées à soupe le soir.
L'hydrate d'amylène s'administre également en cap-
sules ou en cacliels d'un gramme le soir d'heure en
heure. Dose maxima : i^\
Remède contre la chute des cheveux, par M. Twissa-
MANN (2).
L'auteur conseille de laver soigneusement le cuir
chevelu avec du savon doux additionné d'un peu Je
graisse comme la lanoline, de tamponner avec un linge
sec, puis d'imbiber la peau encore humide avecla mix-
ture suivante :
Tannin î*^
Eau de Cologne 2<'
Esprit de mouurdo ^^
Alcool OUf'
[{) Bull, génér. Thérapeutique, t. CXLV, 18* livraison, 15 mâii^^r
page 720.
(2) Annales de pharmacie, n» da 1«» janvier 1903, 9* «««^
page 38. __
Lb Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LBYB, RUB CASSBITI, 17-
r
— 337 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Dosage de la pyridine en solution agi/euse;
par M. Maurice François.
H n'existe pas de méthode précise permettant de
doser hi pyridine dans une solution aqueuse étendue;
on arrive à des résultats très satisfaisants en isolant
la pyridine à Uétat de chloraurate C'FPAz.HCI.AuCP et
pesant l'or laissé par la calcination de ce sel double.
A 496,6 d'or correspond 79 de pyridine.
En effet, les diverses combinaisons de pyridine et de
chlorure d'or que j'ai décrites étant transformées en
chloraurate ordinaire par un excès de chlorure d'or et
d'acide chlorhydrique, on obtient C°FPAz.HGI.AuCP si
l'on réalise ces conditions. Ce chloraurate, n'étant pas
altérable à tOO*", peut être obtenu sec par évaporation au
bain-marie; il est sensiblement insoluble dans l'éther
pur, tandis que le chlorure d'or y est très soluble : ce
qui permet de le séparer de ce dernier par lavage. On
obtient donc toute la pyridine sous forme de chlorau-
rate que l'on soumet à la calcination avec les précau-
tions voulues.
Marche du dosage. — La pyridine étant supposée
amenée h l'état de solution aqueuse diluée ou à l'état
de chlorhydrate dissous, on mesure de cette solution
une prise d'essai contenant, d'après les prévisions, en-
viron O^'^lOO de pyridine; on la place dans un verre
cylindrique de Bohème de 123'^"^ on y ajoute XX à XXX
gouttes d'acide chlorhydrique, puis un excès de chlo-
rure d'or pur dissous. Il se forme un précipité et l'on
est assuré qu'il y a un excès de chlorure d'or si la
liqueur surnageante est fortement jaune. On porte alors
sur un bain-marie, de préférence en faisant plonger la
partie inférieure du verre dans la vapeur ; on évapore à
Jottrn. de Pharm. et de Chim. 6« kérir. t. XVIII. (15 octobre 1903.) ^^
— 338 —
n
siccilé; aussitôt que Tévaporation est complète el qu'on
ne perçoit plus Todeur d'acide chlorhydrique. on porte
dans un exsiccateur pour éviter que la matière dessé-
chée absorbe Thumidité. On lave alors le dépôt rapide-
ment par décantation avec de Téther pur exempt
d'aldéhyde, et on reçoit les liquides de lavage sur un filtre
sans plis; finalement, on fait passer le précipité sur le
filtre au moyen d'un jet d'éther et on lave le filtreàrétlier.
La présence d'un excès de chlorure d'or se reconnaît au
début à ce que l'éther s^est coloré en jaune et la fin da
lavage à ce qu'il passe incolore.
Le verre retenant un peu de chloraurate adhérent, on
le lave avec de l'eau distillée bouillante qui dissout le
chloraurate, on réunit ces eaux de lavage dans une petite
capsule de Saxe tarée et on les évapore au bain-marie;
dans la môme capsule on ajoute alors le filtre, on recouvre
d'un couvercle et chauffe très modérément. La capsule
est ensuite découverte et la calcination peut se faire sans
crainte de pertes. On pèse l'or laissé comme résidu.
La pyridine se laissant entraîner par la vapeur d'eau,
il est généralement possible de Tisoler de ses combi-
naisons et, en la recueillant dans l'acide chlorhydrique,
de l'obtenir à l'état de chlorhydrate dissous sur lequel
on pratiquera le dosage ci-dessus indiqué.
Ce procédé a été vérifié en faisant subir la série des
opérations à des poids connus d'azotate et de tartrate
acide de pyridine purs; les poids d'or obtenus par cal-
cination ont été aussi voisins que possible de la théorie.
Note sur le beurre de coco épuré; par M. Lahache,
pharmacien-major.
Dans un travail publié il y a quelques mois, en colla-
boration avec M. le médecin-major Iversenc, nous ex-
posions nos recherches sur le beurre de coco en tant
que graisse comestible. L'industrie de ce produit étant
— 339 -.
en ce moment menacée par des projets législatifs, qui,
s'ils étaient adoptés, pourraient causer de véritables ca-
tastrophes, nous revenons aujourd'hui sur une question
qui nous a déjà occupé en nous plaçant au point de vue
purement chimique de la reconnaissance des mélanges
de corps gras.
Préoccupé, avec juste raison, de la défense des pro-
duits agricoles français de qualité supérieure, tels que
le beurre de vache, le législateur, pour empêcher sa fal-
sification, pour pouvoir la réprimer tout au moins, veut
obliger le fabricant de beurre de coco comestible à dé-
naturer dès Tusine son produit, sous prétexte que, tel
qu'il est livré au commerce, il peut, en toute sécurité
pour le fraudeur, être mélangé au beurre de vache dans
de fortes proportions, sans que sa présence puisse y
être décelée d'une façon certaine.
Il serait question d'obliger le raffineur d'huile de
coco à additionner son produit d'huile de sésame, par
exemple, qui est facilement miscible et feconnaissable
dans im mélange de corps gras.
Le législateur a-t-il raison ?
Rappelons d'abord que la première fois que Ton ana-
lysa un mélange de beurre de vache et de beurre de
coco, on ne se trouvait pas en présence du produit vé-
gétal, tel qu'il est épuré actuellement, mais d'huile de
coprah raffinée, telle que la livraient, il y a quelques
années, les usines allemandes, huile si peu comestible
que les premiers fabricants virent leur industrie tomber
rapidement. Les corps gras préparés à cette époque
s'obtenaient en traitant l'huile de coprah brute par
Valcool et le noir animal (procédé Sclink de Mannheim).
Le produit obtenu conservait encore manifestement
Todeur sut genèris du coprah (éthers cocciniques) que
ne possèdent plus les produits marseillais actuels
raffinés par le procédé Bang et Ruffin ou par tout autre
I procédé. Comme le beurre de vache, ils renfermaient
des acides libres, des éthers à acides volatils, de l'hu-
midité.
— 340 —
Depuis quelques années seulement, les spécialisles
sont parvenus à fabriquer le produit concret, qui s>m-
ploie aujourd'hui, produit complètement dépourvu
d'eau, d'acides gras libres, d'élhers de la glycérine à
acides volatils, des éthers caproïque, myristique, buty-
rique, etc., et de composition parfaitement délenninée.
C'est en effet un mélange d'oléo et de laurostéarines, et
ce mélange peut lui-même par des procédés purement
mécaniques être séparé en deux parties : l'une liquide,
formée surtout d'oléolaurines; l'autre solide, compos^
en grande partie de stéarolaurines. Le mélange, qui
constitue le beurre de coco épuré forme une maàsfr
blanche entièrement cristallisée à la température ordi-
naire, et cçtte constitution spéciale change un peu,
croyons-nous, les conditions de recherche du beurre de
coco épuré dans un mélange de corps gras comme le
beurre de vache.
Les résultats de l'examen microscopique des mélan-
ges de corps gras ont toujours été très contestés, eu
particulier lorsqu'il s'est agi de beurre de coco.
D'après MM. Muntz, Girard, etc., le microscope ne
fournirait que des renseignements peu sûrs, tandis que
MM. Rabot, Pouchet, etc., prétendent tirer un meilleur
parti du microscope. Leurs expériences n'ont pas porté,
croyons-nous, sur les oléo et stéarolaurines qu'on pré-
pare depuis peu, du moins n'ont-elles pas été publiées.
Nous avons fait quelques essais avec des échantillons
de beurre de vache pur, additionné de ces produits
purs, concrets et nous avons constaté ce qui suit :
L'huile de coco ou beurre de coco épuré se raélange
moins facilement, avec le beurre de vache, que l'hu"^
de coprah brute. Toutefois, avec le temps, elle se dis-
sout peu à peu dans le beurre de vache et perd ses
formes cristallines à la température ordinaire.
Toutefois, dans un mélange de 3 parties de beurre de
vache avec 1 partie de beurre de coco épuré, on dis-
tingue encore, au microscope, les aiguilles caractéris-
tiques des laurostéarines.
— 341 —
Un tel mélange a été dissous dans Téther officinal.
L'éther a été évaporé et le résidu examiné au micros-
cope.
Des sphéro-cristaux, résultant de la combinaison de
la margarine du beurre de vache, avec les taurines du
beurre de coco épuré, ont appa^^u nettement. Ces
sphéro-cristaux diffèrent de ceux du beurre de vache
pur par leurs aiguilles plus longues, plus nettes, non
sinueuses, mais droites, rigides.
Avec le beurre de vache pur, on n'obtient que des
globales graisseux, irréguliers; jamais on ne trouve de
cristaux.
Les mêmes expériences ont été faites avec le beurre
fondu. Le beurre de vache fondu, pur, donne, par refroi-
dissement, des cristaux en petites masses radiées ou
des sphéro-cristaux sinueux.
L'introduction de 1/5 de beurre de coco purifié
donne des houppes beaucoup plus longues où se fait
sentir manifestement Tinfluence des stéarolaurines par
le groupement, en houppes, des aiguilles rectilignes.
La commission chargée de la réglementation de la
vente des corps gras refuse, parait-il, d'admettre,
comme suffisamment probantes, les épreuves chi-
miques auxquelles les mélanges pourraient ùtre soumis.
Si nous plaçons en regard, dans un tableau compara-
tif, les diverses caractéristiques des deux corps qui
nous occupent, nous trouvons qu'elles diffèrent suffi-
samment pour queTexpert puisse être éclairé par un en-
semble de constatations.
Beurre de coco
éparé Beurre do vache
(Végétaline} (Jean)
Densité à + lo- 0,924îi 0,920
Point de fosion +26° +31-
— solidification 4-22,5 -f20
— fusion des acides gras. +2t>,5 +37—38
— solidification des aci-
des gras +23 +35,8
Indice d'iode 9 28 à -f>35
Indice de Reichen 3.7 14
Degrés à roléoréfracioinôtre. —59' —30*
SolobiUté de C^H^Qs dans
iOO parties de corps gras. . . 100 63
— 342 —
On peut admettre que, par d'habiles mélanges, les
falsificateurs pourront, en partie, enlever aux détermi-
nations chimiques leur valeur et considérer que TElat
est en droit d'exiger de l'expertise des procédés plus
parfaits; néanmoins, nous attirons Tattention sur les
points suivants :
i^ L'absence d'acidité du beurre de coco épuré, qui
peut rester de longs mois sans présenter de réaclion
acidtt sensible, tandis que celle du beurre est manifeste
et va en augmentant, avec le temps. Les beurres frais
que nous avons examinés ici titraient, en movenne,
0,25 à 0,28 p. 100 en SO*H'. Il est clair quef addi-
tionnés de \ /4 ou même de 1 /5 de beurre de coco épuré,
ils verront leur acidité tomber à 0,20 à 0,22.4 p. 100;
2" L'absence d'acides volatils dans le produit de la
saponification des beurres de coco alimentaires. Les
beurres de vache exigent de 26 à 33*^™' de solution de
potasse normale décime par la saturation des acides
volatils provenant de S»"" de beurre mis en expé-
rience (M. Jean. M. Burcker). L'addition de quelques
dixièmes de beurre de coco épuré donnera des chiffres
qui mettront l'observateur à môme de suspecter la
pureté du produit vendu comme beurre de vache;
3" Autrefois, M. Bellier, du Laboratoire municipal
de Lyon, avait songé à la recherche de la falsiBcatioo
du beurre de vache par l'huile de coco, en examinaiit
l'acidité du produit.
11 y avait vite renoncé, car les graisses végétales, à
cette époque, avaient souvent plus d'acidité libre que le
beurre. Les produits actuels sont, de par leur mode de
préparation, privés complètement d'acidité et de corps
gras à acides volatils.
D'autre part, la falsification du beurre de vache avec
le beurre de coco non épuré est facile à déceler par
l'odeur spéciale que développe la matière grasse, mise
en contact avec l'alcool et l'acide sulfurique et
chauffée.
Mais, si l'ensemble des constatations provenant de
— 343 —
toutes ces expériences n'est pas encore suffisant, il
nous parait amplement complété par Texamen micros-
copique que nous avons résumé plus haut.
Ajoutons encore que, si on lait agir à basse tempéra-
ture et avec ménagement Teau de chaux sur du beurre
de vache additionné de beurre de coco, on peut arriver
à restituer au beurre végétal sa forme cristalline en
longues aiguilles, qui ne peuvent être confondues avec
celles de la margarine du beurre de vache.
Il y a dix ans, M. F. Jean disait : ce Un voit que si les
fraudeurs trouvent moyen d'utiliser le beurre végétal
pour falsifier le beurre de vache, l'oléoréfractomètre,
Tépreuve à l'acide acétique, le titre des acides volatils
libres, celui des acides saturés, l'indice de saponifica-
tion permettent de déceler la falsification. Cette facilité
n'a fait qu'augmenter, si on considère les produits
raffinés actuellement retirés de Thuile de coprah.
Il ne nous paraît donc pas opportun de transformer
toute une classe d'industriels en falsificateurs, sous
prétexte que l'on veut empocher une falsification beau-
coup plus grave, et de les obliger à dénaturer un pro-
duit pur, d'une valeur hygiénique bien établie et
d'une asepsie parfaite.
Dans l'industrie du beurre de coco épuré, la France
tient le premier rang, exportant à l'étranger les trois
quarts de sa production, ce qui représente l'entrée en
France de plusieurs millions de francs par année.
La mesure projetée tarirait, en grande partie, cette
source de revenus et arrêterait l'essor des plantations
de cocotiers dans nos colonies. Enfin, comme complé-
ment de cette mesure, ne faudrait-il pas exiger une
chose qui nous paraît impossible : l'interdiction de
nourrir les vaches avec des tourteaux de coprah.
S'il est un lait falsifié h ce compte, c'est bien le lait
fourni par les vaches, nourries au coprah. Dans ce
liquide on trouve non seulement les laurooléines et
les laurostéarines, mais les élhers odorants qui
n'existent plus dans le beurre de coco épuré.
— 344 —
Tant qu'il y aura des savonneries à Marseille, on y
recevra des noix de coco et les vaches de la région
seront nourries avec des tourteaux de coprah, et ceci
ne pourra jamais être interdit — personne ne s'en
plaint — et pourtant, si on veut être logique!...
REVUES
Pharmacie.
Huile camphrée morphinée pour injections hypoder-
miques. — Dans certains cas, il est souvent indiqué de
prescrire de l'huile camphrée pour tonifier le malade ei
de la morphine pour calmer les douleurs. Il y a avan-
tage à combiner les deux substances pour une seule
injection.
L'association du camphre el de la morphine en injec-
tions hypodermiques présente quelques difficultés par
ce fait que les sels de morphine ne sont pas solublfs
dans les huiles. La combinaison de l'acide oléique à la
base morphine remédie à cet inconvénient et permet
d'obtenir une solution injectable, parfaitement limpide.
On peut employer:
Camphre l?*"
Morphine ci'istallisée 0»»'tiO
Acide oléique pur q. s.
à dissoudre dans
Huile d'olives Uvée à l'alcool et stérilisée q. s.
soit 10*'"\
1^"' contient donc : 0«^10 de camphre, 0«%01 de mor-
phine.
Dosage de la formaldéhyde dans le lait(l); P>^
M. Bernard H. Smith. — L'usage du formol comme pn!-
(1) Travail fait à 1' « Insecticide and agricullural WaterLaboiatorr»-
Bureau of Chemistry, Département de l'Agriculture, Euts-Unis. Com-
muniqué par M. H. W. Wilby au Congrès de Berlin, 1903.
r
345 —
ervatif est plus fréquent dans le lait que dans tout aulre
diment. Aussi sa détermination quantitative est-elle
le la plus grande importance.
Le formol distille très lentement de ses solutions
iqueuses. Quand il est ajouté au lait et s'est combiné
plus ou moins intimement avec les matières albumi-
iioïdes, la durée de la distillation est naturellement beau-
coup plus longue encore. La distillation doit être con-
tinuée jusqu'aux 4/5* du volume pour que l'opérateur
soit assuré d'entraîner tout le formol. Le distillatum
est d'ailleurs trouble par suite de la mousse du lait qui
passe fréquemment avec lui. L'auteur évite cet incon-
vénient par l'emploi d'un ballon à azote de Kjeldahl
de 50'™* et d'un brûleur plat et rond à évaporations.
Au lieu de faire une aussi longue distillation, Léo-
nard et Smith ont signalé que quelques gouttes d'acide
sulfurique facilitent beaucoup le départ du formol dans
le début de la distillation, et dans leurs expériences, ils
recueillaient seulement, sur 100*^™' de liquide, les
20«"3 premiers de distillât qui, d'après leurs essais,
doivent renfermer à peu près exactement i/3 du for-
mol total.
En mettant à profit ce conseil, l'auteur de cette note
a trouvé que la quantité d'acide sulfurique ajouté pos-
sède une grande influence sur la proportion de formol
qui distille dans les premiers 20*^°*% ainsi qu'il est facile
de le voir parles chiffres ci-dessous :
Proportion
de formol
dans
SO*H* ajoutô !os 20 premiers «•*
0<^ni33 (dilué I : 3^ 24,0 p. 100
l — 1:3 32,u —
:>• — 1:3 18 —
20 (non dilué) Néant
^-c qui prouve que Tacidc sulfurique est un facteur
important pour obtenir les résultats maxima et qu'un
excès d'acide doit être évité.
Dans les essais suivants, Tauleuraopéré sur 100*^°'* de
lait additionnés de i^-^M'SO^H- dilué (l::i); 20*^-^2, soitj,
— 346 —
ont été recueillis à la distillation et analysés d'après U
méthode au cyanure. Ces essais avaient pour butdedéter-
miner la proportion de formol qui passe dans les pre-
miers 20"^""% soitsur du laitfrais, soitaprès 24 ou48heares
de conservation, et de déterminer Tinfluence de la dosi
de formol. Quatre échantillons de lait furent employés
contenant respectivement ^, j^. ^ ^^ ï^ ^^
formol. La conservation des échantillons pendant 24 oi
48 heures fut faite dans un lieu frais. Voici lesi-ésol
tats :
!_ _j_ _i_ 1 ^^
Proportion de formol 5.a00 10.000 i^.OOO 50.bO«)
déterminé p. 100 p. 100 p. 100 p. 100 p 1H
Immédiatement 31, .il) 33,»0 36,10 41,00 Sl'a
Après 24 heures 30,60 32,00 32,80 37,.>0 33,22
Après 48 heures 30,75 31,50 35,00 36.00 5iJi
On voit par ces chiffres que le lait qui a été conserrf
quelques heures fournit très sensiblement 33,33 p. 100
de sa formaldéhyde dans les premiers 20*"' distillés.
On voit aussi que les échantillons renfermanl le moins
de formaldéhyde donnent la plus haute proportion dans
cette distillation fractionnée. En outre, on constate que,
si le lait est conservé au frais, pendant un ou deux
jours les résultats analytiques ne varient pas sensible-
ment. Un autre essai a prouvé, au contraire, que si
le lait est soumis à une certaine chaleur et à des varia*
tions de température, la quantité de formol récupéréà
la distillation des premiers 20*^*^ décroît graduellement
et que, après 48 heures, on ne trouve plus que 18 à
20 p. 100 environ au lieu de 33,33 p. 100.
En résumé, il est nécessaire d'ajouter au lail(100^*^
1""* d'acide sulfurique dilué (1:3) pour, dans le cas
d'une conservation normale au frais, obtenir à la dis-
tillation des premiers 20*^' 43,33 p. 100 de la totaliléda
formol. En n'ajoutant pas d'acide, on a des chiffres trop
faibles ; en en ajoutant trop, on n'a pas du toul de for-
mol.
— 347 —
Dosage de Tindican dans l'urine; par M. A. Ellin-
ER (1). — L'auteur passe en revue les nombreuses
déthodcs décrites jusqu'à ce jour pour rechercher ou
[Oser rindican dans Turine. Tour à tour on a indiqué
ooame réactifs : les hypochlorites et l'acide chlorhy-
Irique avec ou sans addition de chloroforme pour dis-
soudre le précipité d'indigo (Jaffé,Salkowski,Stockvis),
m le perchlorure de fer et l'acide chlorhydrique (Ober-
aaayer, Baumann), ou bien encore Teau oxygénée (Lou-
bion), les persuifates (Âmann), le chlorate de potasse et
Tacide chlorhydrique (Slryzowski). Plus tard Bouma (2)
a préconisé l'emploi de l'isaline qui précipite Tindoxyle
de rindican h l'état de rouge d'indigo.
► L'auteur, après avoir étudié toutes ces méthodes, donne
la préférence à celle d'Obermayer en la modifiantcomme
il sera dit plus loin. Il en a fait un grand nombre
d'essais, soit sur des solutions d'indican, soit sur de
l'urine additionnée d'indican et il est arrivé à cette con-
clusion que, si l'on se conforme à ses indications
décrites plus bas, on retrouve toujours 83 p. 100 de
rindican mis en expérience. Pour avoir le résultat exact,
ilsuffii*a donc d'ajouter au chiffre donné paV le dosage le
4/6^ de sa valeur.
Voici comment il convient d'opérer :
L'urine est, au besoin, faiblement acidifiée par l'acide
acétique, puis additionnée de 1/10® de son volume de
sous-acétale de plomb. Toutefois, si sa densité est très
élevée (supérieure à 1,040), on doit l'étendre au préa-
lable de son volume d'eau. L'urine, ainsi déféquée, est
mise dans une ampoule à décantation et additionnée de
son volume de réactif d'Obermayer, puis immédiate-
ment on ajoute du chloroforme et l'on agite pour dis-
soudre rindigo à mesure qu'il se produit par l'oxydation
de rindican. On renouvelle le dissolvant tant qu'il se
colore en bleu. Les solutions chloroformiques sont
(1) Zur Methodik der ladican Bestimmung im Uara {Hoppe
Seyler*8 ZeiUchrift f.physiol. Chim., t. XXXVIII, p. 178, 1903).
(2) Journ, de Pharm. et Chim., |6|, t. XIV, p. 113.
— 348 —
réunies et filtrées h travers un filtre bien sec, paisda-
lilléesau bain-marie; enfin on dessèche le résidu et
le lave deux ou trois fois à l'eau chaude, tant quec^
eau se colore. Il est très rare que des particules d'indigoaf
détachent des parois du vase; mais dans le cas où
accident viendrait à se produire, on recueillerait cesp»
celles sur un filtre, que Ton dessécherait et qu*(
laverait avec du chloroforme : l'indigo ainsi récnpérj
serait joint au précédent. L'indigo ainsi obtenu est aJo»
dissous dans Tacide sulfurique concentré et pur, «
-chauffant au bain-marie pendant cinq ou dix minutes.
On étend la solution de 100*^' d'eau et Ton obtient une
liqueur limpide et bleue. Si elle était un peu trouble,
on pourrait cependant achever l'opération et obtenir
un bon résultat.
A la solution chaude, on ajoute alors peuàpeauM
solution de permanganate de potasse jusqu'à obtenir
une coloration jaune, provenant de la destruction de
l'indigo par le réactif. Celui-ci se prépare en étendant,
à 200*=°\5''"^ d'vne solution de permanganate à 3?' par
litre. Avant l'essai, il est nécessaire de le titrer avec
une solution sulfurique titrée d'indigo.
Le réactif d'Obermayer se prépare endissolvant2^de
perchlorure de fer solide (1) dans un 1"* d'acide chlor-
hydrique pur de densité 1,19.
M. G.
Ether pour Tanesthésie; par M. Willy Wobbe(2).-
L'éther destiné à cet usage doit satisfaire à des condi-
tions de pureté plus rigoureuses que le produit ordin«-
rement employé et sa conservation doit être l'objet ite
soins spéciaux. Sous l'influence de la lumière, del'aff
et de l'humidité, l'éther subit, en effet, des modifica-
tions dans sa composition. A l'état anhydre, il absorbe
(1) On peut remplacer les 2?»* de perchlorure de fer solide parl^t^
de solution officinale. (N, D. L. R.)
(2) Pkarmaceutische Weekblad ; d'apr. Journ. de Pharm. dAnttn-
août 1903.
F^
— 349 —
lumidité et dissout Tair dans la proportion de 7 p. 100.
ans ces conditions, l'oxygène de Tair dissout l'oxyde
cîlemenl et peut donner naissance à de Tacétaldéhyde^
a peroxyde d'hydrogène, du peroxyde d'éthyle, de
Bicide acétique et des combinaisons vinyliques.
D'après ses recherches, Téther doit satisfaire aux exi-
iances suivantes :
Poids spécifique : 0,718 à 0,720 à ^o^
Son degré d'ébuUition ne peut ôtre inférieur à 34° ni
opérieur à 35*".
Il ne peut donner de réaction avec le réactif de
Sessler. — Absence d'aldéhyde et d*alcool vinylique.
3et essai est très sensible et accuse jusqu'à 0,0005 p. 400
le ces impuretés, sans permettre toutefois de les distin-
guer Tune de l'autre. Le peroxyde d*hydrogène, dans
une proportion supérieure à 0,0063 vol. p. 100, est éga-
lement décelé par cet essai.
2Qcmz d'éther, mélangés par agitation dans un flacon
bouché à Témeri avec 20*^°"^ d'une solution alcaline de
nitrate d'argent (solution ammoniacale d'azotated'argent,
addition de soude) et abandonnés au repos à Fabri de la
lumière, ne peuvent produire aucune réaction. En pré-
sence d'aldéhyde, il se produit au bout de peu de temps
une coloration noire. Limite de sensibilité 0,0005 p. 100.
20*^""' d'éther, traités comme ci-dessus avec 5*^"^
d'une solution fraîchement préparée de ferricyanure de
fer(l), puis abandonnés au repos dans un endroit obscur,
ne peuvent communiquer au réactif aucune coloration
verte ou bleue. — Absence de bioxyde d'hydrogène qui
réduit le sel ferrique à l'état de sel ferreux. Limite de
sensibilité 0,00001 p. 100.
20^''' d'éther mélangés dans un flacon à Témeri
avec 5*""' d'une solution d'iodure potassique et de
phénolphtaléine ne peuvent produire aucune coloration
Touge. — Absence de bioxyde d'hydrogène et de pero-
(i) PercMorure de fer D. 1,280 II gouttes, eau 90, solution fraîche de
lerricyanure potassique lavé à différentes reprises, gouttes q. s. jusqu'à
coloration jaune vin du Rhin, eau q. s. pour compléter lOO'™^.
— 350 —
xyded*éthyle. En présence de ce bioxyde, il se produit de
l'iode et de la potasse caustique qui colore la phénol*
phtaléine en rouge. Limite de sensibilité 0,00125 voL
p. iOO de bioxyde d'hydrogène.
20*^"^ d'éther, abandonnés à l'évaporation spon-
tanée dans une petite capsule de verre, ne peuveet
dégager une odeur particulière ni laisser un résidu
appréciable.
âO'^"' d'éther, additionnés de V gouttes d'eau, aban-
donnés à l'évaporation spontanée, laissent un résidt
qui ne peut rougir, ni décolorer le papier bleu de tooN
nesol. A. R.
Contribution à Tétude des moyens propres à empê-
cher les altérations de la teinture d'iode et à modérer
son action; par M. A. Claret(I). (Extrait.) — Lateinlupe
d'iode du Codex est un des révulsifs les plus employés,
que les pharmaciens délivrent même sans ordonnance.
Ce médicament n'est pourtant pas inoffensîf, suTïoui
lorsque, s'altérant par une conservation prolongée, il est
arrivé à contenir de notables proportions d 'acide iodiqoe.
Son application produit alors une vive douleur; puis,
dans les jours qui suivent, la peau, profondément at-
teinte, se desquame, s'excorie: porte ouverte'à des in-
fections, dont une poussée furonculeuse fournit parfois
la preuve tangible.
On a proposé, pour empêcher les altérations du pro-
duit, d'employer à sa préparation l'alcool à 96**.
L'auteur a pensé que le problème de la conservation
de la teinture d'iode serait résolu, si Ton pouvait y
ajouter un corps dont les propriétés soient telles qne,
sans affinité pour le métalloïde dissous, il s'empare de
l'acide iodique au fur et à mesure de sa formation, pour
donner naissance à des composés dont la présence ne
modifie pas les propriétés du médicament.
Le borax ou tétraborate de soude a paru répondre le
(1) Société (Je Pharm. de Bordeaux, août 1903.
— 351 ~
aïeux théoriquement à ces desiderata; le métalloïde
ode ne pouvant déplacer l'acide de la combinaison
J*O^Na* ; en revanche, Tacide iodique, acide énergique,
ievant éliminer B*O^H* selon la formule :
B*07Na«(tétraborate)4-2HI = 2NaI+B*07H2(aQ. tétraborique).
L'expérience a semblé confirmer sur ce point la théo-
rie. Une teinture d'iode ancienne, donnant au tournesol
une réaction fortement acide, essayée de nouveau après
addition de borax, n'a plus donné au tournesol bleu
qu'une faible coloration vineuse, indiquant la présence
de Tacide borique conformément à la réaction ci-des-
sus. Enfin, malgré l'addition d'un excès de borax, sa
leiieur en iode, à en juger par sa coloration, n'a paru
nullement modifiée.
L'auteur propose de formuler ainsi la teinture d'iode
du Codex, pour en assurer la conservation :
lodo 1 çr
Alcool à 90* iaçf
Borax officinal 2p«'
M. Caries a proposé, pour atténuer les effets d'une
application trop forte de teinture d'iode, d'employer le
monosulfure de sodium. Un produit que l'on peut avoir
p?».rlout sous la main, l'amidon, ou à défaut la farine,
peut rendre le môme service; il fait passer l'iode à
Vélat d'iodure d'amidon, inoffensif pour les téguments ;
il suffit d'en faire une pâte avec de l'eau et de l'appli-
quer loco dolenti.
Chimie.
Sur Tacide formique atmosphérique ; par M. Henriet,
chimiste des Laboratoires de la Ville de Paris (1). — Si
Von mélange de l'air atmosphérique avec de la vapeur
d'eau et que l'on condense ensuite cette vapeur, on
trouve dans les produits condensés un corps neutre,
% Ville do Paris. Annales de l'Observatoire de Montsowis,
année 1903, !•' fascicule.
— 352 —
formé d'une base azotée et d'un acide qui présente le»
caractères de l'acide formique.
L'air, mélangé de vapeur d'eau, filtré sur une coloime
de laine de verre, pénètre au centre d'un ballon de 4 à
5**\ entouré d!eau froide, en circulation continue.
Le produit condensé est neutre; il réduit le nitrate
d'argent à l'ébullition, les sels d*or, le permanganate de
potassium, en solution alcaline; il transforme, h chaud,
le bichlorure de mercure en calomel; il colore ea
rouge une solution très étendue et neutre de perchlo-
rure de fer.
On opère sur 80 à 100"' d'eau de condensation ; où
concentre et on évapore à sec, au bain-marie, en pré-
sence de soude chimiquement pure. Le résidu est
repris par Teau, puis distillé trois fois avec un excès
d'acide sulfurique pur dans un courant de vapeurd'eau.
La liqueur acide est saturée par la baryte et évapora
à sec, pour carbonater l'excès de baryte. On reprend par
l'eau, on filtre et Ton évapore dans un creuset de pla-
tine taré ; le sel, desséché à l'étuve à 130**, est pesé, puis
calciné et analysé.
Cet acide existe dans les eaux météoriques, parlicu
lièrement dans celles qui proviennent de la condensa-
tion des brouillards, et dans les gaz du sol.
A. R.
Acide carbonique dans Tair; par M. Alb. Léw, chef
des travaux de chimie analytique aux Laboratoires de
la Ville de Paris (1). — Il existe, dans l'air, un gaz qui
est susceptible, en se transformant, de carbonater one
solution alcaline.
Plusieurs dispositifs ont permis à l'auteur d'obtenir les
deux acides carboniques; sil'on maintient, au contacld'an
alcali, de l'air enfermé dans un ballon d'une dizaine de
litres, on obtient un volume d'acide plus grand qu enfeù*
sant passersimplementcemêmeaira travers une solution
[[) Ville de Paris. Annales de VObservaloite de Montmrit.
aunéo 11)03, l"'' fascicule.
- 353 —
alcaline. Dans un second, on fait passer, une quaran-
taine de fois, un même volume d'air dans une solution
de soude ou de baryte. Dans un troisième, on dirige
l'air, soit dans une solution alcaline, soit dans un tube
en U contenant de l'oxyde de mercure et renfermé dans
une étuvc maintenue à la température de 250*^, puis
dans la solution alcaline : la difTérence des volumes
mesurés dans ces deux opérations représente Tacide
carbonique combiné.
Cet acide représente une moyenne quotidienne de
2'*S5 pendant le premier trimestre de 1903. On opère
avec un aspirateur de 120*" environ; Terreur possible
ne dépasse pas 0'",2. A. B.
Dosage du soufre organique dans Furine au moyen
dabioxyde de sodium; par M. G. Modrakowski (1). —
Cette méthode d'oxydation du soufre organique par le
bioxyde de sodium est calquée sur celle que Glaser
d'abord (2), puis Hœnel (3), ont employée pour le dosage
du soufre dans les pyrites» et sur celles qui ont été em-
ployées par Asboth (4j pour doser le soufre dans les
substances organiques, par Dûring (5) pour le doser
dans les cornes et dans les poils, et par Lang (6) pour
le dosage du soufre urinaire.
Asboth opérait de la façon suivante : On évapore
SC"*' d*urine avec 5*^ de carbonate de sodium jusqu'à
consistance sirupeuse ; on ajoute de nouveau 5^' de car-
bonate de sodium, puis 5^' de bioxyde de sodium, et on
chauffe jusqu'à ce que la combustion des matières or-
ganiques soit complète. On chauffe avec uùe lampe à
alcool, pour ne pas introduire de soufre (du gaz d'éclai-
(1) G. Modrakowski. Ueber dio Schwefelbestimmung im Hara
miueli Natriumperoxyd {Hoppe Seyler Zeitschrift^ t. XXXVIIl, p. 562,
1903).
(2) Ckem. Zeii., 1894, p. 1448.
(3) Ihid.
(4) Chem. Zeit., 1895, p. 599.
(5) Hoppe Seyler Zeit., t. XXII, p. 281.
i6) Boppe Seyler Zeil., t. XXIX, p. 305.
J»wrn, de Pharm. et de Chim. 6* steiB, t. XVI II. (15 octobre 1903.) ^3
— 354 —
rage, par exemple) dans la matière ; oa eiïectue la com-
bustion finale dans une capsule de nickel. Oa traite la
masse refroidie par de l'eau, on filtre pour séparer
Toxyde de nickel provenant de l'attaque de la capsule.
On acidulé la liqueur filtrée avec de Tacide chlorhydri-
que, on ajoute un peu de brome, on fait bouillir pour
chasser le brome ; enfin, on dose le soufre, qui est passé
à Télat d'acide sulfurique, sous forme de sulfale de
baryum par les méthodes connues.
G. Modrakowski a contrôlé cette méthode avec celle
qui consiste à oxyder la matière organique au moyeD
d'un mélange de carbonate de sodium 1 6 àT*^*") et d'azotate
de sodium (3 à 4*^'') pour la quantité d'extrait sec donoé
par 50'" ' d'urine. Il a trouvé que les résultats concor-
daient parfaitement avec celle d'AsbiUh.Il a alors mo-
difié la méthode de ce dernier de la façon suivante:
Dans une capsule de nickel, on met de I à 2*^ de
bioxyde de sodium et on laisse couler 50*^"* d'urine; le
liquide mousse. OnTévapore alors au bain-marie jus-
qu'à consistance sirupeuse ; on y projette à ce momenl,
avec précautions et par petites quantités, de 2à3«' de
bioxyde de sodium; on chauffe doucement jusqu'à éli-
mination complète de la vapeur d*eau ; enfin on chaude
jusqu'au rouge naissant (sur une lampe à alcool pour
le môme molif que dans la méthode d'Asbôth),en ajou-
tant encore 2'^' environ de bioxyde desodium. On laisse
refroidir, on traite par l'eau, on filtre pour séparer
l'oxyde de nickel, on acidulé la liqueur filtrée au moyen
d'acide chlorhydrique, enfin on dose Tacide sulfnrique
sous forme de sulfate de baryum par la méthode classi-
que; il est inutile d'ajouter du brome, l'oxydation du
soufre de la matièreorganique est complètement réalisée
par le bioxyde de sodium. Le dosage des sulfates ayant
été eiïectue d'autre part directement, la différence enlr«
les deux poids d'acide sulfurique permet de calculer le
poids du soufre (?r^a7?/yM^.
Remarque [{), — L'action de l'eau sur le bioxyde de so-
(1) Noie du traducteur.
— 355 —
dium (dans la première partie de Topération) donne
naissance à de la soude. Or la présence de la soude
offre les avantages suivants : d'abord son point de
fusion étant situé plus bas que celui du carbonate de
sodium, Tattaque delà capsule de nickel est beaucoup
atténuée; enfin, et surtout, elle dilue la masse en fu-
sion et évite qu'il n'y ait des projections, car l'attaque
d'un sulfure par le bioxyde de sodium, en présence de
carbone, pourrait être dangereuse.
E. L.
Des principes immédiats du cresson de Para (1) ;
par M. E. Gerbkr. — Le Spilanthes oleracea Jacq. est une
herbe de la famille des Composées, qui est arrivée en
Europe dans le courant du xviii'' siècle et a été appelée
Cresson du Brésil ou de Para, du nom de son pays d'origine.
Ses propriétés antiscorbutiques ont été vantées par Rous-
seau en 1825, et, vers la même époque, Chaix et Roux
ont spécialisé, sous le nom de Paraguay- Roux, une pré-
paration dont il faisait la base. Les feuilles et les capi-
tules ont été inscrits au Codex de 1866. Les données sur
sa composition sont vagues et ses propriétés ont été
attribuées tour à tour à une essence par Lassaigne qui
a donné une analyse de la plante dès 1 825»à une résine par
BucHNËR, à un principe cristallin non déterminé par
Walz, à un alcaloïde enfin, lapyréthrine, qui constitue-
rait le principe acre du pyrèthre, d'après Buchheim.
L'éther enlève tous les principes actifs et de l'extrait
éthéié qui s'élève à 32 p. 1.000 du poids de la plante.
Gerber u pu isoler une essence dont la partie principale
est constituée par unsesquiterpène,le«/7i7a;iM^;z^, bouil-
lant à 220'*-22o*^, à la pression normale et qui fournit
un composé bibroméC*4^®Br^ L'activité paraî t apparte-
nir à un corps azoté que Tauteur n'apu obtenir qu'à l'état
amorphe et auquel il donne le nom de spilanthol. Sa
composition répond à la formule empirique C"ir*N'^0'.
(1) Ueber die cbemischen Bestandtheile der Parakresse (Arch, der
Harm., Bd. 241, p. 270).
— 356 —
Par décomposition, il fournit un alcaloïde qui offre cer-
taines analogies avec Visobuty lamine. L'auteur en a pré-
paré un chlorhydrate fusible à 163°, un chloroplatinate
fusible à 232-235'' et un chloroaurate dont le point de
fusion à ISi^'-lSe® s'écarte de celui du sel correspon-
dant de l'isobulylamine (fusible à 131*^-135»). L'alca-
loïde C*H**Nestuni à un acide qui, d*aprfts l'analyse
des sels d'Ag et de Ba, aurait la formule C'*H*"0* et
appartiendrait à la série des acides gras C"H*"0*.
L'extrait éthéré, privé de matières grasses, laisse
déposer un corps cristallin qui paraît être celui isolé
par Walz et auquel il est difficile d'enlever des traces
de spilanthol qui lui communiquent une saveur acre.
Fusible à 132^-133% ce corps offre les caractères d'une
phytostérine (C"H**0).
La matière grasse est constituée en majeure partie
par un glycéride de Vacide cérotiqtie (C-®H**0*).
L. B<
Des principes immédiats de la globulaire (1): par
M. R. TiEMANN. — Purgatif cholalogue employé depuis
l'antiquité (2) jusque vers le milieu du siècle dernier(3),
la globulaire turbith {Globularia Âlypumh.) a été de
nouveau tirée de l'oubli relatif dans lequel elle était
tombée, par Vétude monographique des Globulariées de
E. IIeCKEL, F. SCHLAGDENHAUFFEN et MoURSOU.
En 1857, Walz avait retiré des feuilles de cette plante
un glucoside amer, la çlobtclarine^ dont Tétude a été
reprise ilyadixansparF. Schlagdenhauffen (fctf. m.). Ce
dernierchimiste assigneau glucoside la formule C*'H**0'
et admet que son produit de dédoublement, le globularé-
Une (C'H^O), traitée parles alcalis, se transforme en acide
cinnamiquequi préexisterait, dans les différentes parties
de la plante et des espèces voisines, à l'état libre decin*
^1) Ueber dio chemiscben Bestaadtheile Yon Globularia AlypnmL
{Arch. der Pharm., Bd. 241, p. 289).
(2) DioscORiDB, lib. IV, cap. 180 ireoi M'kom. Codex medicamenlariui'
p. CCXXV, J818.
{',]) Iii-4*, fi pi. Masson, Paris, 1894.
F^
— 357 —
namales alcalins. Ces données n'ont pas été confirmées
par TiEMANN. Ilapréparé l'extrait éthéré, qui, traité parla
magnésie calcinée, estépuisé par Peau; la solution donne
avec l'acide suif urique un précipité dont l'auteur a retiré
un corps cv\sieLl\in,Vacide globularique (Globulariasâure)
et un principe amer amorphe, \a, picro^lobularine»
Fusible à 228^-230*^, Vacide globularique est très
soluble dans l'alcool, l'acétone, Tacide et l'éther acéti-
ques, moins soluble dans le chloroforme et l'éther sulfu-
rique, insoluble dans Teau. Il donne des solutions inco-
lores avec les alcalis; Tacide acétique l'en sépare sans
altération.
Sans action sur la lumière polarisée, il décolore le
permanganate et absorbe le brome. Sa solution alcoo-
lique n'est pas colorée par le chlorure ferrique. H donne
avecTacide sulfurique concentré une solution jaune qui
passe peu à peu au brun sale. Il répond à la for-
mule C*^ H'*0\
liVL picrofflobuline se présente sous forme d'une poudre
jaune blanchâtre, facilement soluble dans l'alcool,
le chloroforme, Tacélone, Tacide et Télher acétiques,
difficilement soluble dans l'éther sulfurique ctla benzine,
moinsencoredansreau.D'uneamertumecxtrème,ellese
ramollit vers 60° et fond vers iOO® avec dégagement
gazeux. L'acide sulfurique la colore en rouge, le perchlo-
rure de 1er donne à la solution alcoolique une coloration
brun rougeâtre. Sa formule empirique est C'*îP*^0\ Il a
été impossible delà dédoubler et elle ne doit pas être
considérée comme glucoside.
Dans l'extrait alcoolique, privé des substances
solubles dans l'éther, Tiemann a pu séparer une résine
verte et une matière colorante jaune cristallisable : la
globulariacitrine. Cette substance, peu soluble dans l'eau
froide,estfacilementsolublcdansreauchaude,lesalcools
éthylique et amylique, l'acide acétique chaud ; elle est
insoluble dans L'éther, la benzine et le chloroTorme.
Elle se dissout en jaune foncé dans les alcalis, en jaune
d'ordans l'acide sulfurique ; elle se colore en rouge-sang
n
— 358 —
par l'acide nitrique, en vert par le sulfate de cuivre et
par le perchlorure de fer. Sa solution alcoolique donoe
avec Tacétate basique de plomb un précipité orange qui
se dissout dans l'acide acétique.
Hydrolysée par Tacide sulfurique étendu, lagloburia-
citrine se dédouble en une quercétine de formule C"H**0'
et en deux sucres : du glucose et du rkamjwsej d'après
l'équation :
C27H30O164-2H2O = C«H420«4-C«Hi2054.ci.^H»<K)'.
A signaler encore la présence d'une certaine quantité
de choline identifiée par l'analyse de son choropla-
tinate.
L. B.
Etude chimique des semences de Eo-sam {Brma
Sumatrana^ Roxb.); par MM. F. G. Power et F. H.
Lees (1). — Les auteurs ont repris l'élude des principes
immédiats de ces semences qui ont été déjà l'objet de
quelques recherches de la part de MM. Hecfcel et
Schlagdenhauffen, et de M. Bertrand d'autre part i2;.
Les principaux résultats de leur travail peuvent se
résumer ainsi :
Les semences de Ko-sam ne contiennent pas d'alca-
loïde. La quantité de tannin est d'environ 4,8 p. 100.
Elles contiennent une petite quantité d'un ferment
hydrolysant. Les extraits obtenus en épuisant les
semences à l'alcool et à la ligroïne renferment une
petite quantité d'un mélange d'éthers, dérivant proba-
blement de l'acide butyrique, ayant l'odeur des semences
broyées, et aussi une faible proportion d'acide formique
libre.
On y trouve environ 20 p. 100 d'huile grasse, formée
principalement de glycérides, des acides oléique, linoléi-
que, stéarique et palmitique, associés à un carbure d'hy-
(1) Chemical examinalion of Ko-sam seeds {Pharm. Jûurn.f [*!■
t. XVII. p. 183; 1903).
(2) Revue des Cultures coloniales, n»» 47, 48 et 50; 4900.
— 339 —
drogène saturé, l'hentriacontane C'iV (Pf. 67-68"), et à
une substance cristallisée C'^^H'^O. Cette dernière fond à
130-133*etaunpouvoirrotatoireaD = — 37^7; elleparaît
se rattacher aux cholestérines.
Deux principes* amers ont pu être extraits de ces
semences. L'un d'eux est complètement extrait par le
chloroforme de la solution aqueuse qui a servi à l'épui-
sement des semences; cette solution aqueuse contient
en outre une certaine quantité de sucre réducteur, et
une très faible quantité d'un produit donnant avec le
Fe*Cl* une coloration vert foncé. Ce premier principe
amer est un peu soluble dans l'éther et a été obtenu
sous forme d'une poudrelégèrementcolorée. Ledeuxième
principe amer, insoluble dans le chloroforme, se pré-
sente comme un extrait brunâtre. Dans tous les cas, ni
l'une ni l'autre de ces deux substances ne sauraient
être assimilées à la quassine.
Les résultats de ces recherches infirment par consé-
quentles conclusions deMM.HeckeletSchlagdenhauffen
(loe. cit.)y qui disent avoir trouvé de la quassine dans les
semences de Ko-sam. Elles ne paraissent pas non plus
confirmer l'opinion de Bertrand [loc. cit.)^ concernant la
nature glucosidique du principe amer, qu'il a appelé
Kosamine,
J. B.
Sur reuphorbone ; par M. W. M. Onow (1). — La ré-
sine d'euphorbe a déjà été étudiée par un certain nombre
de chimistes : DrageadorfTet Alberti, Flûckiger, Buch-
heim^ Hesse, Henke ; mais les principes cristallisés
qui en ont été retirés et qui tous ont été désignés sous
le nom A'eupkorbone ont été décrits par ces savants
avec des propriétés et des formules fort diverses.
L^auteur a repris cette étude et conclut de ses recher-
ches que les dillérences observées sont dues à ce que
Veuphorbone, principe cristallisé de la résine d'euphorbe,
(1) Ueber das Euphorbon [Archiv der Ptiarmazie^ t. (XX LI,
p. 223, 1903).
— 360 —
est très altérable et présente des propriétés différentes
suivant qu'elle a été cristallisée dans l'élher de pétrole
ou dans ralcool méthylique. Ce dernier dissolvant per*
met seul de Tobtenir pure.
Préparation, — Pour préparer l'euphorbonc,
M. Ottow suit la méthode décrite par M. Henke (1)
pulvérise finement 1^^ de résine d*eupborbe et Tépuise
au percolateur avec de Téther de pétrole, bouillant en-
tre 6(V et 70^ Il distille à moitié le liquide obtenu et
recueille les cristaux qui se déposent dans le résidn de
la distillation. Ceux-ci sont ensuite purifiés par cristal-
lisation dans Téther de pétrole ou dans Taicool méthy-
lique.
Propriétés. — L'euphorbone,cristallisée dans Télher
de pétrole, se présente en légères aiguilles ou en feuil-
lets souvent réunis en rosettes, retenant énei^iquement
le dissolvant. Après dessiccation et sous Tinfluencede
la chaleur, elle se ramollit à BT*", GS"" et fond à 74^mais
le liquide de fusion ne devient transparent qu'à 7S^
Cristallisée dans l'alcool méthylique, elle forme des
croûtes cristallisées dures et cassantes, se ramollissant
à ltO° et fondant à Hi^-H5" en donnant un liquideqai
ne devient transparent qu'à 116**.
Ces deux variétés d'euphorbone sont très solubles
dans les alcools méthylique et éthylique, dans l'acé-
tone, l'éther, l'élher acétique, le chloroforme.
Tandis que la première retient toujours une certaine
quantité d'éther de pétrole qu'il est impossible de lui
enlever par dessiccation sans l'altérer, la seconde peut
être obtenue tout à fait pure.
En solution chloroformique à 1,1 p. 100, l'euphor-
bone a pour pouvoir rotatoire, à 20% ao = + 15*2.
Celui-ci s'accroît avec la concentration de la disso-
lution [a© = + 16*54 pour une cpncenlration de'
4 p. 100].
Elle répond, d'après l'auteur, à la formule C*'H"0 et
(1) /6id., 1886, p. 729.
— 361 —
xe une molécule de brome en donnant le composé cris-
allisé C"H**Br*0 fondant à 81 ^
Sous rinfluence de la chaleur et déjà vers 70®, les
leux variétés d'euphorbone cristallisée s'altèrent rapi-
tement en se résinifiant.
L'euphorbone pure est dénuée de saveur ; elle est
>resquc insoluble dans l'eau. Contrairement à ce que l'on
ivait dit, ses solutions aqueuses ou alcooliques ne sont
pas précipitées par le tannin et ne se colorent pas par
l'addition de perchlorurede fer.
L'acide sulfurique concentré la dissout en donnant
un liquide jaune devenant rapidement rouge-brique,
puis rouge-sang après une ou deux heures à froid ou
immédiatement à chaud. Après vingt-quatre heures, ce
liquide est brun avec une légère fluorescence que l'addi-
tion d'eau rend plus évidente.
Le mélange des acides sulfurique et nitrique donne
avec l'euphorbone une coloration jaune rouge, sans
Irace de violet ou de brun sale, comme on Pavait dit.
Si, à la solution chloroformique d'euphorbone, on
ajoute de Tacide sulfurique, ce réactif se colore en jaune
rougeàtre, puis en brun rouge après vingt-quatre
heures, tandis que la solution surnageante reste inco-
lore, même si on la concentre par évaporation.
Ajoute-t-on, en refroidissant, quelques gouttes d'acide
sulfurique concentré à une solution d'euphorbone dans
Vanhydride acétique, on voit apparaître une coloration
jaune, puis rouge, devenant rouge sombre après quel-
ques heures, en même temps que se développe une
belle fluorescence verte. Après quatre ou cinq heures,
la solution est devenue d'un beau vert très stable et
cette coloration ne disparaît qu'après deux ou trois
jours en demeurant jaune. Verse- 1- on dans l'eau la
solution verte, on obtient une liqueur vert émeraude,
qui ne passe au jaune qu'après plusieurs heures.
Ces propriétés rappellent un peu celles de la phyto-
slériue; cependant celle-ci, dans les mêmes conditions,
donne une liqueur bleue demeurant verte après quatre
— 362 —
ou cinq heures, puis jaune après sept heures, enfin
jaune rougeâlre, rouge et rouge brun. Si Ton verse dam
Teau la solution pendant qu'elle est verte, on obtient hd
liquide non pas vert, mais jaune ; de plus, on n*obsenre
jamais de fluorescence.
M. G.
Sur Tadrénaline (1) ; par M. Fûrth. — L'adrénaline iâi
a été depuis quelque temps l'objet d'un certain nombre
de travaux dont les plus intéressants sont dus à
M. Fur th. Les recherches entreprises par ce chimiste,
sans fixer d'une façon définitive la constitution de l'a-
drénaline, ont mené à quelques résultats précis et nous
résumerons ici les travaux de cet auteur.
M. Fiirth s'est proposé tout d'abord de préparer
Tadrénaline dans un état de pureté absolue, de façon à
déterminer sa formule exacte.
Celle-ci, en effet, est différente suivant les auteurs el
on a proposé les formules suivantes : CU^^AzO* ( Aldricb;,
C^^H^^^zO^ (Takamine), C^^r^AzO' (Abel).
Dans le but d'arriver à un produit pur, M. Fùrlh em-
ploie la méthode suivante : Il fait un extrait de capsules
surrénales fraîches au moyen d'eau légèrement acide en
opérant en présence d'un peu de zinc en poussière ;réva-
poration est faite à 50° dans le vide et dans un courant
d'acide carbonique ; le résidu de Tévaporation est d'abord
précipité par 10 volumes d*alcool méthylique, puis par
Tacétate de plomb ; le liquidé filtré, débarrassé derexcès
de plomb par l'acide sulfurique, est évaporé daus k
vide toujours en présence d'acide carbonique; Tadréna-
line est enfin précipitée par l'ammoniaque, recueilIie^
lavée à l'eau, l'alcool, l'éther et desséchée sur l'acide
sulfurique dans Je vide. Le produit est purifié par une
dissolution dans l'acide chlorhydrique suivi d'une pré-
cipitation par l'ammoniaque: on obtient finalement (ies
(1) Zur Kentniss des Suprarenin» (Adrénaline) {Monalshefte f<SrC^
mie, t. XXIV, p. 261).
(2) Journal de Pharm. et de Chim,^ 1902, t. XVI, p. 301.
— 363 —
'istaux parfaitement blancs. Le rendement en adréna-
ae que M. Fûrth désigne également sous le nom de
upraréntne est de 2e'^2 en moyenne pour 1 kilogramme
e capsules, et cela avant la dernière purification.
Les analyses confirment les nombres donnés par
Jdrich et l'auteur admet la formule C^H*'AzO^
Abel le premier observa que l'adrénaline cristallisée
le Takamine s'altère au bout de peu de temps, quels que
oient les soins pris pour la conservation ; il se dégage
me petite quantité d'une substance basique. M. Fûrth a
rérifié l'exactitude de cette observation; la perte d'azole
K>ur un produit conservé dans le vide peut atteindre
tou 3 p. 100. La conservation est d'autant plus assurée
Se le produit est dans un plus grand état de pureté et
Itération pour l'adrénaline chimiquement pure est
presque nulle: la décomposition dépend de la tempéra-
ture, de l'humidité et de l'état de pureté; il paraît se
dégager de petites quantilés d'ammoniaque pendant
l'altération.
Parmi les différentes réactions essayées, les alcalis ont
donné quelques résultats assez nets. L'adrénaline trai-
ta avec ménagement par la potasse fondante fournit
Vacide protocatéchique qui a été identifié par son point
de fusion, l'analyse du sel de plomb et les réactions
colorées avec le perchlorure de fer.
Les conclusions du travail de M. Fûrth sont les sui-
vantes :
4° L'adrénaline possède pour formule C'H*'AzO' ; il
n'y a aucune raison pour admettre une formule poly-
mère de la précédente.
2'' Elle contient un groupement cyclique
OH— c C-OH
— c c-c—
avec deux oxhydryles OH en ortho (coloration verte par
^e perchlorure de fer passant au rouge violet par une
trace d'alcali, formation d'acide protocatéchique); de
•^'^^■^ÎWIM
— 364 —
plus, elle contient un troisième groupement OHi
dehors du noyau aromatique, car elle donne un déni
triacétylé.
3^ C'est une combinaison hydroaromatique perdu
facilement 4 atomes d'hydrogène.
i"" Elle contient un groupement méthylimîde Ai-CM
(formation de méthylamine dans certaines décompoaî
tions et dosages de méthylimide par la méthode II
Herzig et Meyer).
On peut lui donner provisoirement la formale
constitution [(CH')AzC»H(OH)]C*H«(OH)* que rautcor
espère justifier par voie synthétique. H. C.
Surrolivile; par MM. KoBNERet VANzgTxifl). — L'olifil
découvert par Pelletier dans la gomme d'olivier a éi
étudié récemment par MM. Kôrner et Vanzelti. LoH-
vile a la propriété de se combiner avec un grand nomkii
de ses dissolvants (eau, alcools primaires ou sccot-
daires) en formant les dérivés cristallisés. Ces combi-
naisons, chauffées dans un courant d'anhydride carbo-
nique sec à 430® et pendant quelques heures, laissent
l'olivile anhydre, sous forme d'un corps incolore, transe
parent, très réfringent; après purification par des cris-
tallisations dans l'acétone, le triméthylcarbinolou Fil*'
cool benzylique, l'olivile fond à 142*5. Sa formulée*
C"«H**0^ ; le poids moléculaire, 376.
Deux atomes de carbone sont reliés à deux groupe*
ments 0CI1% ainsi que cela résulte du dosage des mé-
thoxyles par la méthode de Zeisel. L'olivile cootierf
deux groupements OH phénoliques libres qui peuve»l
(Hrc niélhylés ; le dérivé méthylé oxydé par le permit
ganate donne SO p. 100 d'un mélange diacide véralriq».
(l'acide vératrylformique et d'acide oxalique. D'âpre
les auteurs, l'olivile diméthylé renferme deux noyau
benzéniques réunis par une chaîne latérale ; chacun J*^
noyaux renferme deux méthoxyles en .3-4 comme daas
(1) rebei- d.is Olivil {Chemiker ZeiftWQ, 1903, p. 220, et i'/ifl/« f»*
I r(f thalle, 1903, p. 334}.
— 365 —
série de l'acide protocatéchique ; les deux noyaux de
livîle ont une structure analogue à ceux de la série
nillique; la chaîne latérale a pour formule C^H^^O^
oUvile est formé vraisemblablement par la soudure
! deux molécules d'alcool coniférylique unies par un
orne d*oxygène.
L'olivile bouilli avec de Teau et de Tacide acétique
Il transformé en isoolivile; ces deux corps ne diffèrent
on de Tautre que par le pouvoir rotatoire: le premier
rt lévogyre, le second dextrogyre. H. C.
Médecine. Physiologie.
Les résultats de la photothérapie et la technique de
pm application dans le lupus; par M. Finsein (1). ^ La
rivité du lupus tuberculeux est liée à sa localisation à
face, qui soustrait les malades à toute vie normale,
bepuîs rinvention de la photothérapie, aucune autre
brmc de tuberculose n'est devenue aussi curable.
- La statistique qui a été recueillie àllnslitut Finsen,
% Copenhague, de novembre 1895 au l®"" janvier 1902,
IpoTle sur i)04 cas. Dans 695 cas, soit 94 p. 100, des
irésultats favorables ont été obtenus ; 412 malades ont
été guéris.
La technique de photothérapie a une excessive impor-
tance, et on ne peut obtenir de résultats si l'on ny
prête une extrême attention. Le traitement était fait
aulrcfois, à ilnstitut Finsen, au moyen de la lampe
à arc de 40 ampères; depuis qu*on emploie des lampes
de 60 a 80 ampères, la rapidité du traitement a presque
triplé. En outre, il convient d*ajouter que les cas traités
d'emblée par une lumière faible, puis par une lumière
forte guérissent, toutes ^Proportions gardées, moins vite
que ceux traités d'emblée par une lumière forte, en rai-
son du développement du pigment qui arrête les rayons
chimiques. Il est, pour la même raison, nécessaire
de faire, dans tous les cas, des séances longues.
(*) c. R, de rAcad. d. Se, t. CXXXVI, p. 1B95; 1903.
— 366 —
Un point auquel on ne saurait attacher trop d'impor-
tance est la nécessité d'obtenir en grand nombre des
rayons qui pénètrent profondément les tissus. Les appt-
reils dans lesquels on ne fait pas de concentratioa de
lumière ne produisent pas de rayons pénétrants et:
quantité suffisante.
Les appareils dans lesquels on emploie des électrode,
en fer et qui produisent un très grand nombre de rayoïS'
ultra- violets ne donnent pas de rayons pénétrants et
ne peuvent convenir à la cure du lupus.
J. B.
Sur Tentretien de rirritabilité de certains organei
séparés du corps, par inunersion dans un liquide wùM
artificiel; par MM. E. HÉDONCtC. Fleig (1). —L'expé-
rience de Locke nous a appris que l'irritabilité du cffur
des mammifères persiste fort longtemps par circulation,
dans les coronaires, d'un liquide nutritif artificiel ne coa-
tenant que des sels, un peu de glucose et saturé d'oxygène.
D'autre part, Conlieim ayant montré que, pour l'iu-
testin, la simple immersion de l'organe dans du saof
défibriné suffit pour entretenir les contractions péristal-
tiques pendant plusieurs heures, il y avait lieu de se
demander si le même résultat pouvait être obtenu avec
le liquide de Locke ou un autre liquide mieux appro-
prié.
Un segment d'intestin grêle de lapin, sacrifié par sai-
gnée, est excisé et plongé dans le liquide de Locke àli
température de 37°. Immédiatement les contractioBS
péristal tiques apparaissent très énergiques, etTonpeol
en observer les ondes avec la plus grande facilité grâo?
à la transparence du liquide; ces contractions s'affai-
blissent peu à peu et disparaissent au bout 4 à 5 heures.
Les auteurs ont trouvé avantageux de modifia
comme suit la composition du liquide de Locke : poor
i .000«'- d'eau, NaCl, 6; KC1,0,3 ; CaCl*, 0,1 ; SO*Mg, 0,3;
PO^HNa*, 0,5; CO'NalI, 1,5; glucose, 1 ; oxygèneàsat»-
(1) C. R., deVAcad, des Se. t. CXXXVII,.p. 217 : 1903.
r^'
— 367
ration. Un fragment d'intestin grêle de lapin, plongé
dans ce liquide, continue à se mouvoir pendant 9 à
12 heures à 37°.
Avec ce liquide et cette technique simple, on peut
maintenant rechercher l'influence d'un élément chi-
mique déterminé sur l'irritabilité. La présence du glu-
cose n'est pas nécessaire, non plus que celle de SO*Mg
et PO'IINa*, qui cependant augmentent notablement la
durée de la survie. Au contraire, CO^NaH et CaCl* sont
absolument indispensables. Lorsqu'on a préparé un
liquide nuivitif absolument dépourvu de calcium, Y iniesiinj
après une période d'activité généralement très courte,
devient complètement immobile. Si alors on ajoute
au liquide le sel de calcium, les mouvements péristalti-
ques apparaissent instantanément et, à partir de ce
moment, continuent comme dans le liquide complet.
La conservation de l'irritabilité avec ce liquide
nutritif se manifeste aussi pour d'autres organes que
l'intestin grêle. Le gros intestin, le rectum, la vessie,
Vutérus gravide, et en général tous les organes à fibres
lisses et pourvus de ganglions, présentent des contrac-
Vions rythmiques spontanées au contact du liquide.
La durée de la survie dépend d'ailleurs de la tempé-
rature du liquide.
J. B.
BIBLIOGRAPHIE
Bulletin de Pharmacie de Lyon; juin, juillet 1903.
Depuis quelque temps la Société de Pharmacie de Lyon est
entrée dans une voie nouvelle, plus scientifique que par le
passé, par suite de Tentonto des pharmaciens exerçants, dont un
certain nombre constitue des hommes de science, avec nos dis-
tingués confi ères, les professeurs de la Faculté de Médecine et
<ie Pharmacie de Lyon. Il y a lieu d'espérer que ses bulletins
mensuels prendront l'intérêt si remarquable et si soutenu de
ceux de la Société de Pharmacie de Bordeaux.
Les deux derniers numéros contiennent la fin des recherches
fie M. le professeur agrégé Moreau, sur la stérilisation dans
— 368 —
ses applications pharmaceutiques; la suite des feuilles de mam-
pulations de minéralogie de M. le professeur agrégé Barrai; use
étude expérimentale des divers inpecticides, par MM. R
Gérard et G. Chabanne; divers articles sur les intérêts profes-
sionnels ; la Pharmacie en France sous le règne des demirrs YMt^
par M. Emile Gilbert (de Moulins).
A. H.
Le Journal a reçu une brochure de M. Je P' Lagatu, direcîetr
de la Station de recherches chimiques et d* analyses agricole!» di
Montpellier, sur Vétude des terres et les cartes agronomique»: et
une autre de M. Lagatu et de M. Sicard, chimiste à cette Sta-
tion, sur l'utilisation pratique de l'analyse des terres.
SOCIËTË DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 7 octobre 4903.
Présidence de M. Léger, vice-président.
Correspondance imprimée. — Elle comprend : 4 numé-
ros du Journal de Pharmacie et de Chimie; 2 numéros
du Bulletin des Sciences pkarmacoloçiques; le Bulktin
mensuel de V Association des Docteurs en PAarmadt;
2 numéros d\x Bulletin commercial et de V Union Phar-
maceutique; 2 numéros du Bulletin de la Société it
Pharmacie de Bordeaux; les Bulletins de Pharmacie ii
Lyon, du Sud-Est ; 2 numéros du Bulletin de la Ckankt
Syndicale et Société de Prévoyance des Pharmaciens d^
Paris et de la Seine ; 9 numéros du Pharmaceutiesl
Journal; le tome IV de la 2* édition du Cours de Phar-
macie de M. Ed. Dupuy comprenant la Pharmacie chi-
mique organique ; une note de M. Paonetier sur un axt^
clave à /onctions multiples ; 2 brochures de M. Frei
Hoffman; diverses brochures de MM. Fred. B. Power,
Fred. H. Lees, Frank Shedden, Perrédès, JowetU Pot-
ter; il brochures de M. Walter Dolière.
Correspondance écrite, — Elle comporte : {^ des lettres
de MM. F. Chauvel, A. Col et B. Reyes qui demandent à
— 369 —
prendre part au concours des prix de thèses et qui an-
noncent l'envoi des exemplaires de leurs travaux, savoir,
pour le premier : Recherches sur la famille des Oxalidées ;
pour le second : Recherches sur V appareil secrétaire
interne des Composées \ pour le troisième : Sur quelques
eétones dérivées du métacymène; 2° une lettre de M. At-
Idns, traduisant son vif plaisir d'assister aux fêtes du
Centenaire en qualité de représentant de la Pharmaceu-
tieal Society de Grande-Bretagne.
M. le Président annonce que M. Colin, empêché par
une indisposition que tous ses collègues espèrent très
passagère, n'a pas pu se rendre à Londres pour recevoir
la médaille Hanbury, récompense de ses importants
travaux. Cette distinction lui est décernée par rentre-
mise de notre ambassadeur.
Communications. — MM. Bourquelotet Hérissey étu-
dient le mode de formation de l'odeur de girofle pré-
sentée par la racine de Benoîte broyée. Ces auteurs dé-
montrent que l'huile essentielle de Geum^ signalée par
Trommsdorff en 1818, puis rapprochée deThuile volatile
de girofles par A. Buchner en 1844, contient de Teugénol
et que ce corps ne préexiste pas dans la plante, mais qu'il
résulte de l'action d'un ferment soluble sur un gluco-
side particulier.
La plante fraîche, broyée, mise à macérer pendant
12 heures, fournit une eau distillée à laquelle l'éther
prend une petite quantité d'essence. De celle-ci
les auteurs ont enlevé par la soude un composé phéno-
lique qui a pu être identifié avec l'eugénol.
Un extrait alcoolique, obtenu en traitant la racine
par Talcool à 95° bouillant, permet de faire une solution
aqueuse inodore. Cette solution, additionnée d'un fer-
ment, ne tarde pas à prendre l'odeur d'essence de giro-
fle. L'émulsine, toutefois, ne fait pas apparaître l'odeur,
môme après deux jours. Une môme solution, soumise
à la fermentation par la levure de bière, perd du sucre,
mais le produit fournissant l'eugénol est respecté par la
levure. En y ajoutant ensuite une solution fermentaire,
JourtL dt Pharm. et de Chim. 6* sâRiB. t. XVIII. (f6 oclobre 1003.) 24
1
— 370 —
on provoque Tapparition de l'eugénol, en même temps
que l'on constate que le dédoublement du glocoside
amène des changements polarimétriques allant de gau-
che à droite,
H. Barillé présente un important mémoire, ayant pour
titre : De V action de V acide carbonique sous presmn ur
les phosphates métalliques. — Combinaison {earbonophot-
phates) ou dissolution. Applications diverses.
Dans ce mémoire, M. Barillé démontre expérimen-
talement que l'acide carbonique sous pression et en
présence de Teau agit sur les phosphates métalliquesde
deux façons différentes. — Avec la plupart des phos-
phates minéraux il y a simple dissolution^ sans aucane
transformation chimique; mais avec les phosphates
dont les bases possèdent des bicarbonates, on obtient
une combinaison chimique avec formation d'une caté-
gorie de corps peu stables, que l'auteur dénomme oeir-
bonophosphates tribasiques, et qui semblent ne poavoir
exister sous cet état qu'en dissolution; ils se dissocient,
en effet, au contact de l'air, plus ou moins rapidement,
en donnant comme produits de décomposition du phos-
phate bibasique et du bicarbonate.
Les carbonophosphates bibasiques régénèrent par dis-
sociation les phosphates mis en expérience en per-
dant une molécule d'acide carbonique. Ces corps, non
encore signalés, ont été obtenus seulement avec les
phosphates de potassium, de sodium, d'ammoniaqoe,
de calcium, de baryum et de magnésium, mais n'ont pn
être isolés des dissolutions salines où ils ont été étudiés.
Des tableaux indiquent le degré de solubilité carbo-
nique, sous la pression de 10 kilos, des 34 phosphates
métalliques mis en expérience.
Bien des phénomènes géologiques et physiologiques
pourraient être expliqués par la facilité de dissociation
de ces carbonophosphates. C'est ainsi que M. Barillé en
a tiré parti pour obtenir des cristaux mesurables de
phosphates bibasiques, pour distinguer, dans certains
cas, le phosphate bicalcique naturel du phosphate tri-
r^-
371
ealcique. En s'appuyant sur la dissociation du carbono-
phosphate tricalcique en phosphate bicalcique et bicar-
bonate ealcique, il donne une hypothèse rationnelle de
la formation des gisemenls naturels de brushite et de
craie et explique également un curieux phénomène
à'autaminéralimtion se rapportant à la formation de
cristaux de phosphate bicalcique aux dépens d'un ca-
davre inhumé en 1630 dans un cercueil de plomb. Il
montre le rôle important que les carbonophosphates
paraissent jouer soit dans le maintien de la tension de
lacide carbonique dans le sang^ soit pour permettre
d'expliquer Faction des eaux bicarbonatées dans la
phosphaturie. Enfin quelques-unes de ces combinai-
sons nouvelles paraissent susceptibles d'applications
thérapeutiques.
M. Patein communique une note de M. E. Dufau,
faisant suite à celle qu'il a présentée, antérieurement.
Sur la recherche de Valbumine dans Vurine. L'auteur
préconise l'emploi d'une solution de citrate d'ammo-
niaque ainsi préparée : acide citrique, 250*' ; ammo-
niaque, Q. S. pour neutraliser; alcool à 90®, SO**"; eau
distillée, Q. S. pour 1000*"'. On s'assure de la réaction
acide de l'urine examinée, on l'additionne ensuite de
1/10* de solution citro-ammoniacale, puis on lui fait subir
l'action de la chaleur comme de coutume. Dans ces con-
ditions, le moindre louche peut être considéré comme
de l'albumine coagulée sous la seule action de la chaleur.
Élections. — 1® D*un membre résidant. M. Dufau,
ayant réuni la majorité des suffrages, est élu membre
résidant;
2^ De membres correspondants nationaux. Sont nom-
més : MM. Blarez, professeur à Bordeaux ; Col, profes-
seur h Clermont-Ferrand ; Constant David, de Com -
piègne; Gamel, de Nîmes; Grelot, professeur à Nancy;
L. Grès, de Noisy-le-Sec ; Javillier, professeur à Tours:
Klobb, professeur à Nancy; Monal, de Nancy; Maynier
de Villepoix, professeur à Amiens; C. Vallée, professeur
à Lille;
— 372 —
n
3* D\n membre correspondant étranger. Est élu
M. Dulière, de Bruxelles.
Nomination de commissions. — Sont nommés membres
de la Commission d'examen des thèses présentées au
concours : 1° dans la section des sciences physico-
chimiques, MM. Georges, Gasselin et Bougault: S'^dans
la section des sciences naturelles, MM. SchmidtYiron
et Thibault.
Centenaire de la Société de Pharmacie. 1803-1903.—
La Société célébrera son Centenaire le samedi 17 oc-
tobre, à une heure et demie, à TEcole de Pharmacie. Le
programme de la cérémonie comporte : A une heure et
demie, réception des invités par les membres do
bureau, dans la salle des pas-perdus, décorée pour la
circonstance ;
A 2 heures, séance solennelle : 1** Discours de
M. Léger, président; 2° lecture des adresses à la Société;
3"* lecture de M. le professeur Bourquelot, secrétaire
général : Les origines de la Société de Pharmacie de
Paris. Histoire de ses vingt premières antwes.
Un lunch sera ensuite servi dans la salle des pas-
perdus.
Le soir, banquet à l'hôtel Continental.
Unification des procédés d^analyse ba^tériologijtte
des eaux.
Rapport présenté à la première section du XIIP Congrii
international d'hygiène et de démographie de Bruxella
(2-8 septembre 1903); par M. L. Grimbert (1).
La question de l'unification des méthodes d'aoalyse
(1) Le Congrès d'hygiène tenu à Paris en 1900 avait émis le îœo de
▼oir unifier les méthodes d'analyse bactériologique des eaux.
Le Comité d'organisation du Congrès d'hygiène de Bruselles (IWÎ
inscrivit cette question à son ordre du jour et demanda un rapport
sur ce sujet à MM. Lœffler pour l'Allemagne, Malvoz pour la Belgiqat
et Grimbert pour la France. C*est ce dernier rapport que doos
publions aujourd'hui.
W'
- 373 —
bactériologique des eaux, soulevée au Congrès d'hygiène
de 4900, a rencontré une certaine opposition de la part
de quelques membres. « Fixer^ disaient-ils, d'une
manière définitive un mode opératoire, c'est supposer
que la technique adoptée n'est plus susceptible de
perfectionnements, c'est par là même fermer la voie
aux progrSs futurs. »
Cependant, nous voyons que les chimistes, quand il
s'est agi de déterminer les conditions dans lesquelles
devaient être effectuées les analyses d'eau, de vin, de
produits alimentaires, n'ont pas hésité à s'entendre sur
un mode opératoire unifié, à seule fin de rendre les
résultats comparables. Est-ce à dire que leurs procédés
ne peuvent plus être améliorés?
Le vœu formulé par le dernier Congrès n'a d'autre
but, à mon avis, que d'offrir aux bactériologistes une
marche générale uniformisée permettant de rendre
également comparables les résultats obtenus. Cette
marche, si elle est adoptée, ne peut être que provisoire;
elle devra céder la place à d'autres méthodes plus par-
faites quand elles auront fait leurs preuves, et qu'un
nouveau Congrès les aura sanctionnées. A côté du'
procédé officiel, rien n'empêchera le bactériologiste de
se servir de la technique qu'il jugera préférable pour
son édification personnelle.
L'unification des méthodes d'analyse bactériologique
des eaux implique l'unification des milieux de culture
et l'unification des procédés de diagnostic des bactéries.
L — Unification des milieux de culture.
Si l'emploi de milieux chimiquement définis était
possible, la question serait vite tranchée; malheureu-
sement, les milieux chimiques ne conviennent qu'à
un petit nombre de bactéries et ne peuvent guère
servir que comme élément de diagnostic, et nous
sommes forcés d'avoir recours aux milieux usuels tels
que bouillons, peptone, gélatine, etc. Pour ces derniers,
une unification idéale est impossible à réaliser à cause
— 374 —
des substances complexes qui entrent dans leur com-
position et dont la connaissance exacte échappe à
l'analyse la plus minutieuse. La constitution d*un
bouillon, d'une gélatine, d'une peptone, encore qu'elle
nous soit à peu près inconnue, varie d'un échantillon
à l'autre, et il ne viendra à l'esprit de personne d'exiger
dans leur préparation une identité impossible à obtenir.
Mais on peut, au moins, s'entendre sur la manière de
les préparer et ce serait déjà un grand pas de fait. Pour
atteindre ce but, il faudrait que des expériences pré-
cises fussent entreprises dans les laboratoires sur U
valeur des méthodes en usage, sur la raison d*étre de
telle ou telle pratique imposée par la routine, sur le
choix des matériaux à employer. Et, si ce n'était pas
trop exiger, je voudrais voir le bactériologiste apporter
lui-même tous ses soins à cette partie de la technique
au lieu de l'abandonner le plus souvent à son garçon de
laboratoire.
Gomme il s'agit ici de recherches ayant un but bien
déterminé et limité, je ne verrais pas d'inconvénients
à simplitier nos milieux usuels, et je commencerais
,par supprimer le bouillon classique pour le remplacer
par une simple solution de peptone.
Peptone, — Je sais d'avance qu'on va m' objecter que
les peptones du commerce ne sont pas des corps
défini^, que deux échantillons de provenances diffé-
rentes ne sont jamais identiques.
Ce sont, en effet, des mélanges en proportions
variables d'albumoses précipitables par le sulfate d'am-
moniaque et de peptone vraie, celle-ci ne Vy rencon-
trant parfois qu'en très faible quantité. Les unes sont
neutres, les autres acides, d'autres alcalines. Leurs
propriétés se ressentent naturellement de ces variations.
Mais la peptone ne joue pas seulement le rôle d'aliment
en bactériologie, elle sert encore de réactif en mettant
en évidence la production d'indol par les bactéries, et
cette propriété varie aussi suivant la nature de la
peptone. Avec certaines marques commerciales, la
— 375 -
réaction pourra même être négative. Et il ne^ faut
pas songer à appeler l'analyse chimique à son aide
pour faire un choix, car il n'existe aucune relation
entre la quantité de peptone vraie contenue dans une
peptone commerciale et sa propriété de donner de
Vindol, celle-ci étant sous la dépendance du procédé de
peptonification employé (1). C'est ainsi que, d'après
Péré, les peptones pancréatiques l'emportent de beau-
coup sur les peptones pepsiques, celles-ci à leur tour
laissant loin derrière elles les peptones chimiques.
Or, que demandons-nous à une peptone ? D'être nu-
tritive et de donner la réaction de Tindol. J'ai remarqué
d'ailleurs que ces deux qualités marchaient en général
de pair. Dans ces conditions, il ne nous reste qu'un seul
moyen pratique d'essayer une peptone. C'est de Tense-
menjcer avec une culture pure de Bacille coli type et de
rechercher la présence de l'indol au bout de quarante-
huit heures.
Voici la technique que je propose :
2^ de peptone sont dissous dans 1 00*^"' d'eau distillée,
sans addition d'aucune autre substance.
La solution est neutralisée ou légèrement alcalinisée,
portée à l'ébuUition, puis filtrée et répartie dans des
tubes à essai qu'on stérilise à l'autoclave à 120"^ pen-
dant quinze minutes. Un tube ensemencé avec une cul-
ture récente de Bacillus coli est maintenu à l'étuve à
37* pendant quarante-huit heures. On y verse alors
X gouttes d'une solution de nitrite de potasse à 0,020»'
p. 100 et XXX gouttes d'acide sulfurique pur. On
devra obtenir une coloration rouge-groseille intense.
Toute peptone qui ne répondra pas à cet essai devra
être rejetée.
Je persiste à croire qu'on pourrait sans inconvénient
remplacer le bouillon nutritif classique par une solution
de peptone répondant à l'essai précédent, solution qui
servirait de base à la préparation de la gélatine et de
(i) L. Grimbbrt. Diagnostic des bactéries par leurs fonctions bio-
chimiques (Archives de Parasitologie, VII, n« 2, p. 254, 1903).
— 376 —
Tagarcidont on pourrait fixer la teneur en peptone k
2 p. 100 par exemple.
Gélatine. — La gélatine occupe dans les procédés
d'analyse bactériologique de l'eau une place importante,
puisque c'est sur elle que repose la numération des
bactéries et, la plupart du temps, la séparation des es-
pëces. Malheureusement, les gélatines commerciales,
ouli'e leurs qualités marchandes, présentent de très
grandes différences dans leur composition et dans la
manière dont elles se comportent à Tautoclave. Les
unes perdent vers HO^ la propriété de faire prise par
refroidissement; d'autres résistent à des températures
supérieures à 120'*.
La première chose à faire, si l'on veut établir la for-
mule rationnelle de la préparation d'une gélatine nutri-
tive, serait d'entreprendre une série de recherches sur
les gélatines du commerce, d'étudier pour chacaoe
d'elles : l** la résistance aux températures élevées;
2"" l'état de consistance de la gelée qu'elle fournil pour
une concentration donnée, en un mot son pouvoir géli-
fiant; 3*" son acidité qui parfois est considérable, et par
là la quantité de soude nécessaire à sa neutralisation.
Ces données permettront de faire un choix parmi les
meilleures marques connues ; puis, on iixera la marche
à suivre pour la préparation du milieu nutritif; on no-
tera exactement la durée de chaque passage à Tauto-
clave ainsi que la température à observer ; on détermi-
nera, enfin, le degré final d'alcalinité qu'elle doit con-
server.
Cette question de la préparation de la gélatine a déjà
préoccupé les bactériologistes des Etats-Unis. Le rap-
port, publié en 1898 par le comité de VArnerican Pétic
Health Association^ propose de n'accepter qu'une géla-
tine dont une solution à 10 p. 100 resterait solide à
24*" après avoir subi une stérilisation à 115"* pendant
quinze minutes.
On pourrait, en attendant mieux, adopter ces indi-
cations comme base d'une gélatine type. Reste à savoir
— 377 —
si dans la préparation des milieux, avec une telle géla-
tine, la concentration de 10 p. 100 ne devrait pas être
portée à 12 p. 100, comme on le fait dans un grand
nombre de laboratoires.
J'aborde maintenant la question de Talcalinité finale
dont rimportance est considérable.
Je suis persuadé que la plupart des écarts qu'on ob-
serve dans la numération des bactéries proviennent de
diiïérences dans la réaction des gélatines employées,
différences qui ont aussi leur retentissement dans Tas-
pect des colonies développées.
Le comité américain, dont je viens de parler, prescrit
de neutraliser le bouillon et les autres milieux en se ser-
vant de phénol phtaléine comme indicateur et d'ajouter
ensuite 15*""', de soude normale par 100*^"^' pour lui don-
ner le degré d'alcalinité convenable, ou plutôt de Tad-
dîlionner d'une quantité de soude telle qu'après stéri-
lisation il soit nécessaire d'employer IS*'"' d'acide
chlorhydrique normal par 100*="^ pour le neutra-
liser.
Ici encore on pourrait adopter le titre proposé par le
comité américain, quoique le chiffre de 15 me paraisse
un peu fort.
En résumé, et à titre de simple indication, voici la
technique que je proposerai pour la préparation de la
gélatine nutritive destinée à l'analyse bactériologique de
Veau :
Faire dissoudre au bain-marie dans un litre d'eau
distillée 20»^ de peptone et 100 ou 120'^'^ de gélatine ré-
pondant aux essais précédents; laisser refroidir à la
température de 50®; neutraliser le milieu par addition
d'une quantité suffisante de solution normale de soude,
déterminée par un titrage préalable à la phénolphtuléine.
Ajouter ensuite par 100*"' de liquide IS'^"' de solution
normale de soude, chauffer le tout au bain de vapeur
pendant vingt-cinq minutes. Filtrer et répartir dans les
tubes et les vases appropriés; stériliser ensuite à 110®
pendant quinze minutes.
^^^^™^w
378
Parmi les milieux de culture sur lesquels renienteesl
à désirer, il me reste à parler des milieux colorés ser-
vant à différencier le Bacille coli du Bacille d'Ëberth.
L'emploi de ces milieux repose sur ce fait qne
Tattaque du lactose par le Goli-bacille donne naissance ]
à des acides; par conséquent, tout milieu renfermant i
la fois du lactose et un réaclif coloré, capable de virer
sous l'action des acides, pourra servir de réactif in
Bacille coli et servira ainsi à le distinguer du Bacille
d'Eberth qui est absolument sans action sur le lactose
pur (1).
II. — Unification des méthodes i>*analysr.
Celles-ci se divisent en deux groupes :
1*^ Numération des bactéries ;
2"* Recherche des microbes pathogènes.
Numération des bactéries. — La numération des
germes contenus dans une eau d*alimentation est la
partie de l'analyse bactériologique qui a le plus besoia
d'être soumise à des règles bien déterminées.
La numération peut fournir d'utiles indications sar
le régime d'une eau à la condition d*ètre répétée i des
époques variées, tandis qu'il est rare qu'une seule nu-
mération effectuée à un moment quelconque puisse
être de grande utilité, à moins qu'elle ne décèle dans
cette eau une quantité tout à fait considérable de
germes.
Telle qu'on la pratique, la numération des bactéries
est une opération de pure conveption puisqu'elle ne
tient compte que des germes qui peuvent pousser à la
température cie la chambre, laissant ainsi de côté les
(1) Cette question a été développée il y a qaelqae temps dans le Jounul
de Pharmacie, [6], t. XIV, p. 500 (1901), sous le titre de : Sur un tmliit
lactose destiné à remplacer le petit-lait ioumesolé de Petruchshf ; ptf
MM. L. Qrimbert et G. Legros. Je ne crois donc pas atile de rt^
duire ici cette partie de mon rapport, qui n'est que le résnmé de Tirt^b
cité. Je dirai seulement que je propose de remplacer les dirers milietf
employés dans certains laboratoires par une solation peptonée de lac-
tose pur parfaitement neutre et additionnée de teinture de tonrseiot
sensible.
- 379 —
spèces pour lesquelles la température de Téluve est
ddispensable et aussi les espèces anaérobies.
Je ne crois pas qu'il y ait intérêt à vouloir remplacer
I gélatine par un autre milieu supportant une tempé-
ifure plus élevée.
Les germes de Teau habitués depuis longtemps à une
m&pérature relativement basse trouvent dans la géla-
ine un milieu de culture particulièrement favorable ;
h plus, la gélatine, à cause de son point de fusion peu
Bevé, se prête mieux que d'autres milieux à la réparti-
tion des germes après dilution.
Je propose donc de continuer à se servir de la géla-
tine pour la numération des germes de Teau.
Cette opération comporte diverses phases :
!• Le prélèvement de l'échantillon, comprenant : a)
les conditions locales dans lesquelles l'eau est recueillie
an moment du prélèvement; b) les soins avec lesquels
les échantillons prélevés sont transportés et conservés
jusqu'à leur utilisation ;
2'' La dilution convenable de Teau;
3"" Le milieu dans lequel on doit l'ensemencer pour
faire la numération des colonies;
V Le temps après lequel on doit compter les colo-
nies.
Nous allons passer successivement en revue ces
divers points.
!• Prélèvement des échantillons. — Il me semble que,
sur ce point, il suffit de dire qu'il faut prélever l'eau
dans des vases stérilisés en s'entourant de toutes les
précautions nécessaires pour éviter une contamination
accidentelle ; car il n'est pas possible de prévoir tous
les cas qui peuvent se présenter et un bactériologiste
saura toujours s'inspirer des circonstances pour opérer
dans les conditions les plus convenables. Aussi faut-il
décider que nul prélèvement ne pourra être fait que par
des personnes compétentes.
La numération devra être effectuée sur place, toutes
les fois que cela sera possible; dans le cas contraire, le
^
— 380 —
transport de réchantiJlon devra avoir lieu dans une
glacière ad hoc.
2® Dilution convenable de Veau. — 'loules les fois
qu'on ignorera le degré de pollution possible de Veau k;
examiner, comme il y a intérêt à faire la numération le i
plus vite possible et sans attendre qu'un essai préliniî- '
naire puisse donner quelques indications sur ce poinl,
on pourra faire, pour chaque eau, trois numérations
en dilution croissante et prendre, si possible, la
moyenne des résultats.
Par exemple, une eau de source serait ensemencée :
1« sans dilution ; 2^ diluée au 1/10 ; 3^ diluée au 1/1(1Ô,
Une eau de rivière : 1" au 1/100; 2' au 1/300; 3^ aa
1/1000, et ainsi de suite.
3° Milieu dans lequel on peut ensemencer Veau, — Je
propose de s'en tenir à la gélatine préparée telle que je
l'ai indiqué plus haut, et d'adopter une température
voisine de 20**.
Quant à la technique à employer, j'estime que le
procédé qui consiste à répartir 1 centimètre cube d'eau
diluée ou non dans une série de fioles à fond plat conte-
nant la gélatine est préférable à l'emploi des boîtes de
Pétri (1). Ces fioles peuvent être remplacées simplement
par des tubes à essai dans lesquels on introduit une
quantité assez faible de gélatine pour qu'elle ne forme
qu'une couche mince lorsque le tube est couché pres-
que horizontalement. On a ainsi sous la main un mali-
riel peu coûteux et facilement maniable. L'avantage
du procédé consiste en ce qu'on évite l'en valusse meal :
total de la plaque par les colonies liquéfiantes. On pour-
rait fixer à dix le nombre de fioles ou de tubes dans
lesquels serait réparti le centimètre cube d'eau à ana-
lyser.
4° Temps après lequel on doit compter les coloniei"
(1) Celles-ci sont avantageusement remplacées, dans certains Ubon-
toires, par de Jarges fioles aplaties en Terre mince, monlea d*im gooioi
par lequel so fait Tensemenoement. On évite ainsi le transTaf eai«ilt de
la gélatine et les chances de contamination extérieure.
— 381 —
!n France, la majorilé des bactériologistes est d'accord
our fixer ce temps à quinze jours. Peut-être cependant
yune durée de huit jours serait suffisante dans la plu-
art des cas.
Miquel, en effet, se basant sur une moyenne de plus
le 60.000 observations, a montré que le huitième jour
rS p. 100 des bactéries qui poussent en quinze jours
iont déjà développées.
Les coefficients donnés par cet auteur (1) sont des
^las intéressants et pourraient certainement être adop-
tés par les bactériologistes et appliqués dans les cas où
une numération rapide serait exigée.
Les colonies liquéfiantes et les moisissures seront
comptées à part. {A suivre.)
Le cinquième Congrès international de chimie appliquée ;
Résolutions adoptées. [Fin) (2).
Nomenclature des matières azoïques. — Les dési-
gnations doivent être choisies de manière que les mots
f azo » ou « diazo » soient reculés entre « amin » et
le 2* ou 3' composant.
Nomenclature des dérivés de la naphtaline. — Les
désignations doivent être faites de manière que Ton
commence en haut, par 1 , avec le noyau benzol de
droite et que l'on aille jusqu'à 8 dans le sens des
aiguilles d'une montre. Pour les dérivés deTanthracène,
la nomenclature sera établie de manière analogue, les
désignations 2 et iO pour les deux positions centrales
étant appliquées de façon que 9 soit entre \ et 8.
Graduation des instruments de chimie. — a. On peut
employer, comme unité de volume pour les appareils
jaugés, aréomètres, etc., le centimètre cube vrai, c'est-à
dire le volume occupé par 1 gramme d'eau distillée à
4* G. et dans le vide. Il faudra toutefois que tous les ré-
(1) P. Miquel et R. Cambibr, Traité de bactériologie. G. Naud, édi-
toor, Paris, 1902.
(%Journ, de Pharm. et de Chim., n- du !«' octobre 1903, p. 333.
- 382 —
sultats obtenus dans le laboratoire à la température etb
pression ambiantes soient transformés à 4* G. et au vide.
Dans ce cas, il faudra indiquer sur les vases, ete.«
qu*ils sont gradués à 4^ C. et dans le vide (par exemple,
4® G. vide), mais pas une autre température, afin d'évi*
ter toute erreur ;
b. Il doit être permis, dans la pratique (nolam-
ment pour la détermination de la densité des liquides),
de graduer les vases, aréomètres, etc., d'après la mé*
thode de Mohr, mais à la température de 20"" C. Dans
ce cas, on utilisera l'unité de Mohr, c'est-à-dire le volume
occupé par 1 gramme d'eau distillée à 20^et7i>0.
Législation de rarsenic. — Le Congrès émei le vomi
que la Suède diminue la sévérité de sa législation, qui
n'est plus en rapport avec Tétat actuel de nos connais-
sances, sur les bases suivantes : les tissus et filés traités
en vue de la teinture ou de Timpression par des fixa-
teurs ou mordants arsenicaux ne doivent pas renfermer
d'arsenic sous forme soluble à l'eau ou en proportions
telles qu'il n'y ait pas plus de 2 milligrammes d'arsenic
dans lOO*^"^* de tis.su ou dans un poids correspondant
de filé.
Ces conditions ne sont pas applicables dans le cas où
les tissus et filés ne renferment pas Tarsenic comme
matière constituante, mais seulement à Tétat d'impu-
retés en faibles quantités que l'on ne peut éviter dans
les méthodes de fabrication usuelle.
Fabrication et emploi des gaz liquéfiés et com-
primés. — Les mesures de sûreté suivantes seront
transmises aux divers pays en vue d'un règlement
international pour la sécurité de la fabrication et ie
l'emploi des gaz liquéfiés et comprimés :
1° Il est désirable que les divers pays adoptent des
règlements uniformes pour le transport des récipients
dans les véhicules, wagons et bateaux ;
2"" Il est désirable de chauffer au rouge les récipients
neufs après leur fabrication pour éviter les effets du
travail ; .
— 383 —
3" Il est désirable que les pressions d'épreuve pré-
vues par les règlements de transport soient diminuées ;
4*^ Les épreuves de compression doivent être renou-
velées à intervalles réguliers, les intervalles étant dé-
terminés d'après la nature des gaz. A chaque épreuve,
on déterminera le volume et le poids à vide des réci-
pients ;
5^ Les récipients doivent être munis de calottes de sû-
re té avec soupape en acier, fer forgé ou fonte malléableet
d*un dispositif empêchant le roulement des récipients ;
5"* Les tubulures à soupapes doivent porter un pas de
vis à rotation à gauche pour les récipients à gaz com-
bustible, à droite pour les autres. Des indications plus
détaillées sur le diamètre et le pas de vis ne paraissent
pas nécessaires ;
7"* Les règlements de transports sur les chemins de
fer du continent des récipients à gaz liquéfiés ont donné
de bons résultats.
Si Ton expédie vers les tropiques de Tacide carbo-
nique ou du bioxyde d'azote en récipients non munis
d'an système de sûreté, il ne faut pas dépasser un em-
plissage de un kilo pour environ 15 litres de volume.
Si Ton remplit les récipients de gaz liquéfiés, il fau-
dra faire deux pesées indépendantes des récipients pleins
et vides;
8"* Il est recommandable d'organiser des essais en vue
de déterminer quelle teneur en oxygène et autres gaz
oxydants peut être tolérée dans Texpédition de gaz com-
bustibles comprimés.
Analyse des nitrates. — La détermination du nitrate
de soude par différence (dosage de résidu insoluble de
Thumidité et du chlore calculé en NaCl) doit être écar-
tée. Il faut opérer le dosage direct par l'une des métho-
des suivantes :
a. Transrormation en ammoniaque que l'on dose à la
manière usuelle ;
i. Méthode volumétrique (d'après Lunge, Schlœsiag,
Grandeau) ;
— 384 —
c. Chasser Tacide nitrique en présence du
quartzeux (d'après Reich, ou en chauffant avec
bichromate de potasse, d'après Pcrsoz).
Analyse des eaux Hiinérales.
a. Dans l'indication des résultats d'analyse, il faol
mettre les formules à côté des noms composants ;
b. En vue de l'uniformité, indiquer les résultats en
grammes par litre au lieu de rapporter, comme on Fa
fait jusqu'ici à 1 .000 ou 10.000 grammes d'eau ;
<7. Indiquer pour chaque analyse la température de
l'eau et de l*àir, avec lé poids spécifique — corrigé ou
non — ainsi que la date.
Addition de fécule à la bière. — L'addition de farine
de fécule dans la bière doit être interdite.
Unités et symboles à employer dans les mesures
électriques. — Le tableau proposé par la section X
(électro-chimie) est adopté par le Congrès et la Société
allemande Bunsen de physique appliquée est chargée de
faire des propositions à la commission permanente in-
ternationale en vue de l'application ultérieure de ces
propositions.
CoDunission des analyses. — La commission inter-
nationale d'analyses créée à Paris a eu son mandat
prolongé ; M. Lunge reste président, les mêmes
membres sont nommés à nouveau. La commission a
élaboré des statuts qui ont été approuvés par le Congrès
qui y a joint un article, proposé par le D"" Herzfeld, ré-
servant les droits de la commission internationale d'uni-
fication des analyses de sucre. Une somme de i.OOOfr.
a été allouée h cette commission.
Codex alimentarius. — Une troisième commission
a été créée pour poser les bases d'un Codex alimentarius
international qui sera, jusqu'à un certain point, un
complément de la pharmacopée. Cette nouvelle com-
mission pourra émettre des vœux concernant la limi-
tation des impuretés dans les eaux-de-vie.
A R.
Le Gérant : 0. Doiw.
PARIS. — IMPRIMBRIB P. LBYB, RUB CA88BTTB, 17.
— 385 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Sur detix réactions colorées de CYokimbine;
par M. G. Meillère.
L'Yohimbine donne avec le sucre de canne et l'acide
sulfurique une coloration analogue à celle que les acides
biliaires fournissent dans les mêmes conditions.
Pour donner à cette réaction toute la netteté dési-
rable, il convient de dissoudre un petit cristal de l'alca-
loïde dans quelques gouttes d'acide sulfurique étendu
d'un volume égal d'eau et d'ajouter ensuite une trace
de saccharose, de glucose ou de furfurol. L'essai est
chauffé au bain-marie, dans une petite capsule en por-
celaine, jusqu'à ce que la coloration rose vineux se
développe. On retire du feu et l'on refroidit au besoin
pour arrêter l'action de l'acide, puis on examine l'essai
au spectroscope, de préférence dans une cuvette prisma-
tique triangulaire qui permet de choisir l'épaisseur de
liquide le plus convenable. On constate la présence
d'une large bande d'absorption dans la partie bleue du
spectre. Cette bande s'étend des divisions 120 à 135 du
spectroscope de Salet réglé pour D = 100.
Une autre réaction colorée — commune avec d'autres
alcaloïdes — est obtenue on traitant l'Yohimbine par un
excès d'acide nitrique, au bain-marie. On obtient par
ëvaporation un résidu jaune picrique, prenant par
l'ammoniaque une teinte terre de Sienne brûlée.
Dosage colorimétrique du bismuth; par M. Paul Planés.
On sait que, lorsqu'on traite une solution aqueuse
acide d'un sel de bismuth par une solution aqueuse
d'iodure de potassium, on obtient un précipité brun
d'iodure de bismuth.
Votmi. de Pharm, et de Chim, 6« sAbu, t. XVllI. (!" novembre 1903.) 2î>
— 386 —
n
Si, inversement, on ajoute la solution bismuthique i
la solution d'iodure de potassium, on n'obtient d'abord
aucun précipité, mais bien une coloration jaaoe
orangé plus ou moins foncée, et ce n'est qu'en ajoutant
un excès de solution bismuthique qu'on voit se former
un précipité de BiP.
Nous avons constaté que si, en opérant comme daas
le premier cas, on a soin d'ajouter à la solutioo bis-
muthique son volume de glycérine à 30^, Taddilion
d'iodure de potassium ne détermine aucun précipité,
mais seulement une coloration orangée : BiP est resté
en dissolution à la faveur de la glycérine; qu'enfin
l'addition de glycérine à 30^ dans le deuxième cas,
empêche toute précipitation de BiP, quel que soit
l'excès de solution bismuthique.
La glycérine joue un double rôle :
a) Elle empêche la précipitation de BiP;
P) En proportion suffisante, elle annule la disso-
ciation des sels de bismuth par la dilution aqaeuse,
ce qui permet d'opérer avec des solutions bismulhiques
très faiblement acides et réduit au minimum les chances
de dissociation des[iodures par l'acide azotique.
Nous avons en outre remarqué que la coloration
jaune orangé, obtenue dans les conditions oplima
ci-dessus, était proportionnelle :
i"" A la quantité de Kl ajoutée à la solution bismu-
thique en excès;
2"" A la quantité de solution bismuthique ajoutée i
la solution de Kl en excès.
Ces diverses conditions remplies :
a) Mise en expérience de deux solutions séparément
incolores ;
^) Obtention, par leur mélange, d'une liqueur colorée
parfaitement limpide ;
y) Proportionnalité entre les quantités de substances
en présence et les intensités de coloration correspon-
dantes; ces éléments suffisent pour un dosage colon-
métrique:
— 387 —
Dosage du bismuth sous une forme quelconque. —
Il est indispensable d'avoir à sa disposition :
1** Une solution-étalon de bismuth, fortement gly-
cérinée ;
2* Une solution titrée d'iodure de potassium, forte-
ment glycérinée.
Pour calculer le titre de la solution bismuthique
étalon, nous avons considéré la réaction dans laquelle
devait être employé le maximum d'iodure de potassium
(Az03)3BH-6KI = 3AzOSK + BiI3, 3KI
et d'après laquelle à une molécule d'azotate neutre de
bismuth correspondent six molécules de Kl; autrement
dit, à 208^*" de Bi correspondent 9968^'' de Kl, ou encore
à i*' de Bi correspondent sensiblement 4^%79 de Kl.
Nous avons donc adopté :
Une solution-étalon de bismuth à -^^
Une solution titrée de Kl à ^.
Préparation de la solution-étalon de bismuth à \^^
— Notre première préoccupation a été d'opérer avec
du bismuth pur. Pour cela, nous avons, suivant les
indications de Descamps, dissous le bismuth du com-
merce dans AzO^H (qui a transformé l'étain en acide
métastannique insoluble), décanté, ajouté un excès
d'ammoniaque (qui a précipité l'oxyde de bismuth et
dissous Ag*0 et CuO), chauffé l'oxyde de bismuth
avec une solution à 2 p. 100 de soude (qui a enlevé
Pb et As), dissous l'oxyde (4 parties) dans 1 partie
d'AzO'H et précipité par l'eau d istillée à l'état d'azotate
basique de bismuth. Le sous-nitrate ainsi obtenu a été,
après les divers essais corroborant l'absence d'impu-^
retés (appareil de Marsh, SO*H*, AzH', etc.), réduit
parle charbon, après[mélange intime, et c'est le culot
ainsi obtenu que nous avons utilisé, après avoir une
dernière fois vérifié sa pureté.
Mode opératoire. — On dissout l^"* (très exactement)
de bismuth purj [dans un mélange de' 3*^™' d'acide
— 388 —
azotique officinal et de 2'^°'^8 d*eau distillée, en suivant
les indications du Codex, et, après dissolution intégrale,
on complète à lOO*'"' avec de la glycérine à SO', La
liqueur-étalon ainsi obtenue est inaltérable.
Préparation de la solution titrée d'iodure de po-
tassium à -~ . — Dissoudre 5^' de Kl pur (obtenu par
le procédé du Codex, mais en utilisant CO'K* au lieu
de KOH, lequel CO^K' doit être préparé lui-même pir
calcination du tartrate acide de potassium purifié)
dans 5*""* d'eau distillée et compléter à 100"** avec de
la glycérine à 30" (conserver en verre jaune, à Tabri de
la lumière).
Applications. — Nous prendrons comme exemple le
titrage d'un sous-nitrate de bismuth du commerce.
Il est logique, afin de faciliter les comparaisons, de
chercher à obtenir, après solubilisation du sous-nitrate,
une liqueur qui contienne une proportion de bismath
voisine de celle que contient un égal volume de liqueur-
étalon.
Or un sous-nitrate de bismuth normal doit ren-
fermer 76,78 p. 100 de-Bi'O' (Dupuy), c'est-à-dire
68«^',83 p. 100 de bismuth pur, d'où il résulte, par un
calcul bien simple, que, pour avoir la solution en
question, il faut opérer sur 1«%45 de sous-nitrate dissous
dans un véhicule approprié q. s. pour 100*°'.
Modus operandi. — Dans un premier matras jaugé de
50'°»', verser 10""' de solution-étalon de bismuth + 10*"'
de solution titrée de Kl et compléter à 50*^"* avec
Glycérine à 30» ) -*
Eau distillée j aa q. s.
Dans un deuxième matras de S0*"% dissoudre O'S'S,
de sous-nitrate de bismuth en expérience daus
. rd^fc:;;;;;;;;;;:.;::::;:::::: \ "q.i««-»««-'
ajouter 10""' de glycérine à 30^, puis 10*"' de solution
titrée de Kl et compléter à 50*^' avec
Glycérine à 30o ) '^
Eau distillée ) ** ^* *'
r^
— 389 —
Il ne reste plus alors qu'à [procéder à Texamen colo-
rimétrique soit par variation d'épaisseur (colorimètre
de Dubosc), soit par dilution (tubes gradués).
Le bismuth y sous une forme quelconque, pouvant
toujours être amené à Tétat d'azotate bismuthique, la
méthode ci-dessus est applicable à tous les dérivés
minéraux ou organiques du bismuth.
On conçoit qu'inversement il soit possible d'effectuer
le titrage^d'uniodureen dissolution, à l'aide d'une solu-
tion titrée de bismuth, à la condition de se placer en
milieu fortement glycérine, de façon à éviter la précipi-
tation de Bil% ainsi que nous l'avons indiqué au début
de cet exposé.
D'ailleurs certains corps offrant des relations pré-
cises avec les iodures pourront être indirectement
dosés par cette méthode.
Dans une prochaine note, nous indiquerons la
technique opératoire relative au dosage de chaque
dérivé bismuthique en particulier, et, inversement,
des iodures et des corps ayant avec eux des relations
précises.
Sur la recherche de V albumine dans les urines;
par M. Em. Dufâu (1).
Dans une note précédente (2), nous avons montré
l'intérêt qu'il y aurait à séparer des urines les albumi-
Doîdes précipitables à froid par l'acide acétique, de ma-
nière à éviter les erreurs auxquelles expose leur
présence.
A en croire certains auteurs, rien ne serait plus
simple et Vurine, additionnée d'acide acétique, puis
filtrée, se trouverait dépouillée de la <( mucine » qu'elle
contient.
En réalité la difficulté est plus grande, car, d'une part,
(1) Noto présentée à la Société de Pharmacie (séance du 7 octobre).
(2) Journ, de Pharm. et de Chim., t. XVIII, p. 253.
1
390 —
la filtration au papier est absolument insoffisante,
d'autre part une filtration plus sérieuse présente des
inconvénients qui méritent d'être rappelés.
On arrive bien à retenir ces albuminoîdes en filtrant
Turine à travers une couche de poudre inerte : poudre
de talc, sable fin, charbon pulvérisé, sans même qn'il
soit nécessaire de les précipiter préalablement par
Facide acétique; malheureusement on fixe en même
temps de la sérum-globuline et même de la sérvm-M^
mine^ ainsi que M. Boymond Ta déjà signalé (1). Les
bougies poreuses ne donnent pas de meilleurs résul-
tats; de plus, on sait quelles modifications profondes
elles font subir aux albuminoîdes qui les traversent (2}.
Nous n'avons pas été plus heureux dans nos essais de
précipitation par les sels métalliques neutres employés
habituellement à la séparation des divers albuminoîdes;
d'ailleurs l'action spécifique de ces sels est modifiée par
la réaction acide des urines.
On restait donc exposé aux causes d'erreur que nous
avons signalées, surtout lorsque, pour mieux percevoir
l'action des réactifs mis en usage, on procède par saper-
position des liqueurs en se basant sur la formation d*on
trouble annulaire sur le plan de contact du réactif et de
l'urine (3).
Il y a cependant une réaction qui échappe aux cri-
tiques que nous avons formulées; c'est Vépreute de
Heller. Cette réaction précipite bien aussi diverses sub-
stances albuminoîdes (4), mais les précipités formés se
trouvent différenciés par leur aspect et surtout parla
place qu'ils occupent par rapport au plan de séparation
de Turine et de l'acide (5) ; on sait que 1' « albumine »
est ainsi caractérisée par la formation d'un^disque pl^
(1) Boymond. Jouim. de Pharm. et de Chim., t. XX, p. 481, (1M9).
(2) A. Gautier. Bull. Soc. CAtm.,[2], t. XLII.p. 150.
(3) Méthode conseillée par le P* Bouchard.
(4) Nous laissons de côté la précipitation d*acide urique ou U fût"»*"
4ion de nitrate d'urée qu'on peut éviter par dilution de Turine examis^
(5) Sans doute à cause de leur différence de solabilité dans 1'*^
Ditriqne en Toie de diffusion.
— 391 ~
au moins opaqicSy bien limité à ses deux surfaces et situé
juste au plan de contact des deux lipides.
Malgré l'excellence de ce procédé dont la sensibilité
atteint 1/40000 (Almen), il est cependant indispensable,
pour avoir toute certitude, d'en confirmer les indications
à Taide d*une deuxième réaction.
Aucune des autres méthodes employées jusqu^ici ne
nous paraissant satisfaisante, pour les raisons que nous
avons données précédemment, nous avons cherché à
modifier les conditions dans lesquelles on emploie l'ac-
tion de la chaleur de manière à mieux utiliser Vépreuve
de rébullition.
Cette épreuve est la réaction classique par excellence
et il faut reconnaître que les critiques dont elle a été
l'objet s'adressent surtout aux acides employés con-
curremment ; ceux-ci, en effet, peuvent tantôt empêcher
la coagulation de 1' « albumine », la redissoudre même
parfois lorsqu'elle est déjà coagulée (1), tantôt provo-
quer la précipitation d'albuminoïdes qui, sans leur
intervention, seraient restés en solution. Or, on sait que
cette addition d'acide, si elle est indispensable pour les
urines alcalines, neutres, amphotères, n'a d'autre but,
dans les urines acides, que d'éviter le précipité (2) résul-
tant de la dissociation des phosphates terreux sous
l'action de la chaleur (3).
Il était donc intéressant de chercher un moyen plus
avantageux d'éviter cette précipitation ; pour cela nous
nous sommes adressé aux citrates alcalins^ dont l'action
(1) Albumine acéto-solable de Patein ; action <lis8olTante des acides
nûnérauz (Beale, Bence-Jones).
(2) Certains auteurs* attribuent à Tacide carbonique un rôle plus ou
moins important dans la production de ce phénomène : c'est ainsi que
le précipité serait formé do carbonates et phosphates terreux, maintenus
primitivement en dissolution par Vacide carbonique libre, la précipitation
n'étant due qu'au départ de ce dernier sous Faction de la chaleur. H est
bien probable que ce rôle est nul ou à peu près, car, d'une part, la
liqaenr baignant le précipité formé est toujours acide, d'autre part on
ne réussit jamais à produire cette précipitation en chassant l'acide
CirboDiqne à froid sous l'action du Tide. (Em. D.)
(3) Càrlbs. Joum. de Pharm. et de Chim., (1886), t. XIII, p. 49.
— 392 —
dissolvante sur les phosphates est bien connue et, apris
nous être rendu compte que ces sels ne précipitaieiA
aucun des éléments de l*urine normale acide ; nous avons
usage de la solution suivante qui a donné toute satis-
faction :
Citrate de sodium... 250s'
Alcool à 90» 50ff'
fiaa distillée q. s. pour 1000'^
On s'assure de la réaction acide de Turine examinée, on
l'additionne ensuite de 1/10* de solution de citrsU,
puis on lui fait subir l'action de la chaleur dans les
conditions habituelles.
La précipitation des phosphates terreux n'est pins à
craindre dans ces conditions: aussi le moindre louche on
le moindre précipité formé pourra-t-il être considéré
comme de Valbumine coagulée sous la seule action de k
chaleur; d'ailleurs l'exactitude de cette interprétation se
trouvera toujours confirmée parles indications fournies
par l'épreuve de Heller.
La concordance de ces deux réactions, caractéristiqnes
des albumines du sérum^ permettra alors de répondre
d'une manière précise sur la présence ou l'absence
d* « albumine » dans les urines.
REVUES
Pharmacie.
Sur Fessai de Thuile de foie de morne; par
M. E. H. Gane (i). — La disette de l'huile de foie de
morue de Norvège a provoqué une augmentation de
prix de cette drogue, et comme la récolte de Tannée ne
suffit pas pour satisfaire toutes les demandes, il en est
résulté, sur le marché, des offres de produits falsifiés.
Aussi l'auteur recommande-t-il aux pharmaciens les
(1) Amei\ Joum, of pharmacy^ t. LXXV, p. 430.
r"
— 393 —
Lvers essais suivants qui peuvent facilement être faits
ans une officine :
4® On met, dans un tube à essai, 15*' d'huile à exa-
amer que Ton place dans la glace fondante pendant
[eux heures. L*huile de foie de morue pure ne doit pas
le congeler et elle doit rester complètement transpa-
rente ;
2*^ On fait bouillir 38^50 environ d'huile avec 1S«'
l'une solution alcoolique de potasse à 5 p. 100, jusqu'à
ce que la solution soit totale. On dilue ensuite avec 30*'
d'eau et on chauffe pour évaporer Talcool. Le mélange
est additionné d'un excès d'acide chlorhydrique et on
note alors l'odeur des acides gras mis en liberté. Une
odeur prononcée analogue à celle du hareng ou une odeur
putride indique une altération par l'huile de phoque ou
par d'autres huiles. L'huile de foie de morue pure
donne un savon et des acides gras ne dégageant
qu'une faible odeur de poisson ;
3** On met XX gouttes d'huile dans un verre de montre
et on ajoute V gouttes d'acide azotique concentré. On
mélange avec soin et on note la coloration obtenue.
L'huile pure donne une belle coloration rose-rouge qui,
au bout d'une demi-heure, devient jaime citron. Une
teinte noirâtre ou brun sale est l'indice d'une falsifica-
tion par des huiles étrangères (1).
Er. g.
Quelques réactions nouvelles de Fantipyrine et du
salophène; par M. G. M. Bérenger (2). — Lorsqu'on
agite une petite quantité d'antipyrine avec un peu
d'une solution d'hypochlorite de soude, le mélange perd
son odeur chlorée et dégage, au bout de quelques ins-
tants, une odeur analogue à celle de Tessence d'amandes
amères. De plus, si l'on traite de l'antipyrine avec de
^■^^—
(i) Cette réaction est celle de Kremel, adoptée par la Pharmacopée
allemande (4« édition), pour l'identification de l'huile de foie de morue.
(Voir Joum. de Pharm, et de Chim,, n© du 15 août 1903, p. 163.) —
(Br. g.)
(2) Amer, Joum. of pharmacy, t. LXXV, p. 435.
— 394 —
' 41M
i'eau de chlore, l'odeur du chlore disparaît rapideraest
et il se forme un précipité blanc, abondant, constiisf
très vraisemblablement par un produit de sobstitati»
chloré.
On peut identifier facilement le salophène de la façoa
suivante : on fait bouillir, pendant une minute, 1»' dff
celte substance avec une solution aqueuse de soude a«
tiers ; on laisse refroidir et on ajoute ensuite 5^' d'one
solution d'hypochlorite de soude: on obtient immédia-
tement une belle coloration verte qui devient, au boot
de quelque temps, brun acajou. Ce changement de
teinte est lent h se produire à froid, mais il s'effectue
rapidement lorsqu'on fait bouillir le mélange. Si Ton
sursature par un acide minéral la liqueur verte ou
brune, la coloration devient rouge écarlate et passe len-
tement ensuite au rouge orangé. Er. G.
Note sur quelques usages de Tacide picrique; par
M. F.-V. MiLWARD (1). — Les bons effets que les appli-
cations d'acide picrique produisent dans le traitement
des brûlures ont engagé M. Milward à étendre l'usage
de cette substance à un certain nombre d'autres lésions
chirurgicales. L'emploi de l'acide picrique semble
particulièrement indiqué dans les cas oii la perte de
î'épithélium laisse subsister une ulcération doalou-
reuse, donnant lieu à un suintement séreux ou séro-
purulent. Cet état de choses, que l'on observe surtout
dans les manifestations eczémateuses aiguës, se pré-
sente aussi à la suite d'ablations traumatiques. Ed
pareille occurrence, Tacide picrique est tout indiqué à
la fois comme coagulant et comme analgésique: les
applications d'une solution saturée (1 partie à'^ciàe
picrique pour 95 parties d*eau distillée) amèneraient
rapidement la guérison, en contribuant à former, surit
surface ulcérée, une pellicule de substances albumi-
noïdes coagulées, qui protégerait les lymphatiques
ruptures et les terminaisons nerveuses mises à nu. Gela
(1) La Semaine Médicale ; d'aLpréB Brit, med, Jowm.^ 10 féTiierlMS.
— 395 —
anty OTi doit s'abstenir d'employer l'acide picrique
int qu'il existe des phénomènes inflammatoires aigus,
ir, dans ces cas, la pellicule protectrice, formée par la
>liitioii médicamenteuse, pourrait favoriser la réten-
on des microorganismes et déterminer une aggrava-
ion de la phlegmasie.
L'acide picrique a aussi donné, entre les mains de
auteur, d'excellents résultats dans le traitement de
onyxis. M. Milward commence par séparer, à l'aide
i^nne grosse aiguille, les parties molles d'avec l'ongle,
K>ur introduire ensuite, dans la fente ainsi formée,
le petites mèches de gaze ou des filaments d'ouate,
mbibés d'une solution saturée d'acide picrique. Sous
rin&uence de ces applications, répétées trois fois par
jour, la douleur et l'inflammation ne tarderaient pas à
disparaître, en même temps que l'on empêcherait les
microbes pyogènes d'exercer une action destructive sur
Tongle jeune.
Le remède dont il s'agit pourrait également rendre
de bons services dans le traitement de l'ongle incarné :
en insensibilisant et en durcissant les parties molles
ulcérées, il serait souvent susceptible de rendre inutile
l'intervention chirurgicale. Er. G.
Matière médicale.
Le Casimiroa edulis ; par M. W. Bickern (1). — Petit
arbre des Rutacées-Toddalicés, le Casimiroa edulis est
appelé c Zapote blanco » au Mexique et « Mata sano »
au Guatemala. Répandu dans toute l'Amérique cen-
trale, il est cultivé dans la vallée de Mexico pour ses
fruits dont la pulpe blanche possède une saveur exquise
et, s'il faut en croire une tradition populaire, des pro-
priétés soporifiques. Ces fruits sont inscrits dans la
Pharmacopée mexicaine comme antihelminthiques,
ainsi que les amandes des graines usitées comme vul-
néraires.
(1) Beitrag sur Kenntniss der Casimiroa edulis La Llave {Archiv der
i*Wm.,Bd. 24i,p. 166).
— 396 —
En 1893, José Sânchez a isolé de ces amandes on prin-
cipe cristallisable qui offre les caractères généranidn ,
alcaloïdes. Les auteurs des DcUos para la materia me3>
cana (1) contestent Texistence d'un principe alcaloîdiqoe
et ont obtenu un glucoside auquel ils ont donné le dob
de easimirose. Il résulte des recherches deBiCKcs^qw
ces données ne sont contradictoires qu^en apparence.
Les essais préliminaires indiquent l'existence d'un al-
caloïde, et cet auteur a pu isoler un corps cristallin, très
soluble dans Teau et dans l'alcool à tous les degrés de
concentration, difficilement soluble dans Téther solfo-
rique, le chloroforme, l'éther acétique, insoluble dans
la benzine et l'éther de pétrole. Avec l'acide sulfuriqne
et les oxydants (bichromate, vanadate ammonique*, il
se produit une coloration d'un beau vert au bout de
12 heures. Sa composition répond à la formule empi«
rique C'W*Az*0*; par hydrolyse, il fournit un sacre
réducteur qui offre les caractères du dextrose. Ce corps,
la castmirose, vient s'ajouter à la liste peu nombreuse
des glucosides alcaloïdiques.
Les graines en renferment plus de 6 p. 1.000 et la
pulpe du fruit près de 9 p. 1.000.
Les essais physiologiques pratiqués par le professear
Cloetta, de Zurich, avec les extraits alcoolique et éthéré
des graines n'ont pas confirmé les propriétés hypno-
tiques que leur attribuaient les anciens auteurs.
Les graines renferment aussi une phylostérine, fnsi-
sible à + 207% de formule C"H**0% et à laquelle Tau-
teur a donné le nom de easimiroL
L.B.
La résine Caragne (2) ; par MM. A.Tschirch et O.Saal
— La résine analysée a été recueillie, sur le Pr^«««
Carana March., aux environs de San-Fernando de Ata-
bapo, au confluent du Rio Guaviare et de rOrénoque,
sur les confins du Venezuela et de la Colombie.
(1) II, p. 137 (Mexico, 1898).
(2) Ueber das Carana-Blemi Ton Protium Carana March. {Ardus itf
Pharmazie, Bd. 241, p. 149, (1903).
— 397 —
La masse de couleur jaune verdâtre est assez dure
Laus sa partie externe, d'une consistance plus molle
m centre. Son odeur rappelle à la fois celle du fenouil,
le Vache et du citron.
Une petite quantité de résine, traitéesur le porte-objet
Bouvert par de Talcool, s'y dissout en partie et aban-
donne de nombreuses aiguilles cristallines. Complète-
ment insoluble dans l'eau , elle se dissout entièrement dans
i'éther sulfurique.l'étheracétique, le chloroforme, le sul-
fure de carbone, le benzène, le toluène et Talcool chaud;
elle est partiellement soluble dans Talcool froid, Téther
àe pétrole, l'alcool méthylique, le tétrachlorure de
carboneyet la solutionàSO p. 100 d'hydrate de chloral.
Pour séparer les impuretés, qui s'élèvent à 12-45
p. 100, on dissout la résine brute dans l'éther, on filtre et
on distille. Les 85 p. 100 de résine purifiée se composent
d'environ : 1® 20 p. 100 d'acides résineux libres; 2** 20 à
25 p. 100 de résinais (amyrines); 3** 10 p. 100 d'essence
et 4^ 30 à 35 p. 100 de résène.
1° Acides résineux, — La solutionà 1 p. 100 de carbo-
nate ammonique dissout environ 2 p. 100 d'un acide
amorphe, fusible à 75% répondant à la formule C*^H"0*
auquel les auteurs ont donné le nom d'acide isocarélé-
minique (Isocareleminsuure). Dans la soude caustique
à 1 p. 100 se dissolvent deux acides: 1"^ l'un cristallisable,
fusible à 215**, isomère avec le précédent, V acide carélé-
minique (Careleminsâure) (C*W®0*), sa proportion
s'élève à 8 p. 100; et 2** Vacide carélémique (Carelemi-
sàure) (C"H'*0*), amorphe, fusible à 120^ et de môme
composition centésimale que Yacide ct-manélémique de
l'élémi de Manille.
2'*La caramyrine ^si identique àl'amyrine retirée des
élémis. Elle est fusible à 175"* ; optiquement inactive,
elle se sépare en a-amyrine et 0-amyrine de môme for-
mule : C'°H°°0, mais qui se distinguent parleurs points
de fusion : a à 181% g à 192%
Z^^li essence est incolore, d'odeur agréable; elle dis-
tille, en majeure partie, à 1 70^-172^.
— 398 —
n
4* Le résène (carélérésêne) (C*"H**0*) est amorphe ; il
fond à 75«-^7^
La résiDe caragne offre tous les caractères d*n
élémi (1). L.B.
Applications diverses.
Composition des ananas frais et des ananas cob-
serves en boites (2) ; parMM.L.-S. Munson et L.-M.Tol-
mânn. — Les auteurs décrivent l'origine des échantil-
lons soumis à l'analyse, au nombre de 38. AataDt qm
possible on a fait choix de fruits en bon état de mata-
rite. Les quelques échantillons qui n'étaient pas mûrs
ont été exclus des moyennes.
Les acides renfermés dans Tananas sont exprimés
en SO*fl* ; on y trouve de Taclde citrique en majeure
partie.
Des résultats de l'analyse des ananas frais on conclat
qu'il n'y a pas de différences sensibles dues à la p^o?^
nance, ni à la variété ; l'extrait sec insoluble, Ifê
cendres, l'acidité et les matières albuminoïdes n'accu-
sent pas de grandes variations, tandis que le sucre
peut varier beaucoup plus: ce qui tient à ceqaele
sucre se développe très rapidement pendant la période
de mûrissement, tandis que les autres constituants
existent à peu près dans la môme proportion dans le
fruit non mûr et dans le fruit mûr. Dans presque tous
les cas, le sucre de canne est largement en excès sur le
sucre réducteur; la teneur moyenne en sucre réducteur
est de 3,90 p. 100, tandis qu'elle est de 7,39 pour le
sucre de canne, presque le double.
La quantité de jus renfermée avec les ananas con-
servés est d'environ 30 p. 100 du contenu total des
boîtes ; dans les boîtes, les proportions relatives de sucre
interverti et de sucre de canne sont tout à fait différent
(1) En 1868, G. Planchon {Bull, Soc, Bot. Fr., XV, p. 16} i monri
que la résine caragne vraie n'est pas autre chose que lV/êiRidit«
pains ou en roseaux de la Nouvelle-Grenade, et fourni par Iciea Carm
H. B. K. (Protium Carana M arch.)
(2) Congrès de Berlin ,1903. (Extrait.)
r
— 399 —
m
«4
o
«
o
o
o
09
Ci
oS
a
es
c
o
•d
a
o
«D
O
P.
a
o
o
fi
00 OO'I—
:3
Û ."w
t-»-*aaaGÉNO!Tî'<»-*<
4
^ O
— -*erSfMSr:i*îO.^^*
■0
Qâ
Eâ
H
>ï Si.
^. r ^ ^ #. ^^r. * ~ ft R a
10
o
tip^^oooo— 'âor-
«S
flï
us
^ ^ ^
' ^
3
C
* '
S
^
□
^ as* t- e»i
t^
f*
c ^
g&ers — aûr— O'MCStp
^
£ï3
1
i.^
ai
a
^
— ■ 5? <e «
"
^ o 3$ t^
ff. — H *— o oc f-* f?! rr O
c » c
^ u 1 o
■- œ tS ©
ct3 y^
|i!l
" U _^ O
D
Cl PJ C! cff
?M^
oQ^r-r^i^S'-îpaocr
, '* « a ©
C
V <;= c'J',^ ça ff J f ai 3"*
a-
UT
^
f^^rtOO^^v^dOQ
■ ^ '^ û ^3
^
2^1^
tïi
1 i
<»7 « r- 05
«•S'Sg
— S5§"
a:
*M
-<
?
cS
«•^^oooocsoi.':)
Z
•S
S
-fi ^ w
*<
<x>
ÎC
«o
«
o.2,".2.
-<
g
coocoo
r-<Mo>r-ofM-HO>o»ooo
■<^î-^wc9«o^«r^05 î-o as^«io w*
o
»^ ^o ©"o cTco"*-^ -r^eo gvTot
^
■^ ^ (N
i^îf:
~ P^l
.« m P ^
T3 £3 ï> ÏÏ 1
^^-^
! « « « ,„
* ^; « ^
|3|§
^
'
C - O E.
U
'
■û - « =
;^.
o
c:
♦ 2
^
'l
>
rrt
^^
f*
A
cp
t»
i^"q
^ « «. «
^
1L
t4
X
?«° =
u ■■'5 « ea
* Ç c d
1
c «< (4
e tJ m fl
ci Bt (tt 4
51
ssiÈg
S ^ "= =
'
o a
u
1 ' d-
— 400 —
o
ë
o
0
o
d
o
n
d
d
00
o
Qi
B
o
o
8
«MO _
o
-<»00«M 0»f3««© «
E
^^loooot _^e^i»oco«* «
AA^-M AA >•-•■>•' *
S
OOOO 000«0<N -^
^
ë
1 1
£2,*
S
X)
r- <o
<
<
1
oo-^^o î--5-*'ïftr-o «»
ftci'^ ^oooeor- -^
«$a»«>>> SA»"*-'»
(N ^^ (M 1
s
^
1
1
^4 an
noioo eocDOOoeto —
««T.•■^«^ « ««.'=^.'^«î-'^ 2
*?
»*^o or^^ioo «
o
^ 1
:g
l
wî*
g
*« «^ oo<^ •«
^-^
r-os'N^'M cor-o»oOî-'îO o
ce
g
or-eoosc<i^ ^"*l«^'^»^»-'5.^ *■
H
a
^«oi-^oo o o ©r-^** «^^o -^
.s
s
1
1 g
o> 04 -«eoa»
^
oscoocr-©! «»i<MOooM'^o r-
0 00(N©l^CO CO CO ïO^«0^<» r-^ 9*
'm
^«^^•-f^'"o o©o»©-^r-* «o
f2
1
CM<M i*'^^! j
fa
S o» « es «o
a
ooaoeor-*o «m lO co -^ •« ao eo t*
•«<
^©O-^^lN "^i '51**v*^ *''v '^'*^ ^
P
^
^o-*î''*h'o oooor^ooHT «9
S
;§
©l<M ^ -^ 1
g
•<•
*«t< ce '■^^ "f*
3
1— 00 »f5 c»i •. «o « o aft ** r- o o
S
0^«*03CN ^^^ 0^« OO O •*
'3
■*^oooooo ooor^«***o «-î
i^i^ ^
d:
2
0
t>1
•«4 CO (NCOO»
^
^o-*r-<r oo eo » eo or* o o o
2 <
S
'h
^ift«o^o OOOC7 «rïrTicr «d
<
cO
C>4<N ^ ff*^ 1
O
S
1
35
O
a
a
o
«O ** K> O jft
S2SÎ=S SSS5S2S S!
>»
^o-^^o oooaaor-w aç
o
(N<M ^
~~" Ok ■ *
• a
1
-S-0'«
• o
C4
• « •
! «0
8 : :j.
c
gis
<
i
J
a
Il :s
O
a • ■
Soc
sss
flf
s « «
•Sts^-S --o
OQ ©tS S-^' ^
^JSJB
5
ê
^
u
Sîl lit ■
© M M M ©Js'** oC: s 9 s o o *^
sss
.
-
— 401 —
de celles du fruit frais ; ceci est dû à l'action des acides
organiques pendant les manipulations : dans beaucoup
de cas, la quantité de sucre de canne restant est très
faible tandis que la quantité totale de sucre est la môme
que dans les fruits frais.
On reconnaît à la teneur élevée en sucre que toutes
ces conserves sont conservées avec du sucre de canne.
En outre, l'examen de tous ces chiffres détruit cette
croyance que les ananas provenant des contrées équa-
toriennes soient plus riches en sucre que ceux prove-
nant des contrées plus septentrionales.
Quantité de sucre qui peut ôtre regardée comme
normale et autorisée dans les ananas importés aux
Etats-Unis (1); par M. H. W. Wiley, de Washington.
— La quantité de sucre que Ton trouve, aux douanes,
dans les ananas conservés qui s'importent aux Etats-
Unis, est variable et souvent très élevée. Dans le but
d'établir quelle est la quantité qui doit être considérée
comme admissible, on a procédé à l'analyse d'ananas de
différentes provenances : Floride, Cuba, Porto-Rico,
Singapour, etc. Cesfruits étaient en bon état de maturité
et de provenance directe. La teneur en sucre, quoique
variable, oscillait toujours aux environs de il p. 100.
C'est la moyenne des chiffres qui doit être prise en con-
sidération, avec une tolérance au-dessus et au-dessous;
l'auteur estime que le chiffre maximum de 14 p. 100,
pour chaque boîte d'ananas conservé, prise isolément,
est tout à fait suffisant, et que pour l'ensemble de la
cargaison le chiffre 13 p. 100 est la moyenne maximum
à tolérer.
En conséquence, il a été décidé que les ananas conser-
vés dans leur propre jus, qui, isolément, ne renferme-
raient pas plus de 14 p. 100 de sucre, et dans l'ensemble
d'une cargaison pas plus de 13 p. 100 en moyenne,
seraient admis à Tentrée des ports en payant les droits
(1) Rapport do la Commission internationale pour l'unification des
méthodes d'analyse des sucres, Congrès de Berlin, 1903. (Extrait.)
/oKTN. dt Pharm, et dé Chim, 8* utmn, U XVIII. (i» novembre 1003.) 26
— 402 —
des fruits simplement ; mais que les ananas qui, dans
les conditions précitées, dépasseraient les chiffres indi-
qués pour le sucre paieraient des droits en conséquence.
Le sucre total est estimé en sucre réducteur et non en
sucre de canne.
Préparation des vins de liqueur en Grèce. — H y a
encore une vingtaine d^années tous les raisins récollés
en Grèce étaient séchés sur place et transformés en
raisins secs; tous les vins de liqueur qu'on préparait
alors étaient, à proprement parler, des moûts de raisins
secs alcoolisés.
Diverses causes sont venues depuis lors modifier les
procédés employés. La principale a été l'excès de pro-
duction des raisins secs dès que le marché français leur
a été fermé. Vainement le gouvernement grec a-l-il, an
moyen d'une retenue en nature, obligatoirement desti-
née à la production de l'alcool, essayé d'atténuer Tavilis-
sement des prix des raisins secs offerts à l'exportation:
le marché s'encombrait chaque année au grand déses-
poir des viticulteurs.
C'est alors que quelques gros propriétaires des alen-
tours des grands ports, Kalamata, Pyrgos, Fatras,
Athènes, eurent Tidée de transformer en vins de
liqueur — à l'instar de ce qui se fait dans les îles de
l'Archipel — les vendanges fraîches, et d'utiliser pour
cela Talcool produit par la distillation des raisins rete-
nus par le gouvernement.
La prospérité qui récompensa les novateurs leur créa
de imitateurs; et maintenant, la région des ports se
livre en grand à cette industrie de préférence à celle
des raisins secs qui se localise dans les régions centrales
oîi les difficultés de transport ne permettent pas le tra-
vail des vendanges à l'état frais.
Les procédés de cette industrie sont des plas
simples.
Les vins de liqueur connus peuvent se diviser en trois
catégories^ d'après leur mode d'obtention :
— 403 —
!• Ceux dont l'alcool provient en partie d'une addi-
tion et pour le surplus, de la fermentation incomplète
de leur propre moût : type Porto ;
2** Ceux dont l'alcool est en totalité le résultat d'une
addition, c'est-à-dire dont le moût n'a pas subi la fer-
mentation : type Samos ;
S"" Ceux dont le moût, préalablement à toute addi-
tion d'alcool et à toute fermentation, a subi une cuisson
ou concentration, d'où un commencement de caramé-
lisation du sucre de raisin qui donne au produit un goût
spécial : typeMalaga.
Par la combinaison de ces trois procédés fondamen-
taux, on obtient tous les vins de liqueur connus.
Les vins de liqueur de Grèce sont de la deuxième caté-
gorie, du type Samos. Le but poursuivi par le f^ricant
est en eflFet de conserver au moût de raisin toute sa frîa-
cheur et d'y prévenir toute fermentation par une effu-
sion d'alcool; mais il y atteint rarement. La tempéra-
ture au moment de la vendange est toujours assez
élevée et favorable à la fermentation qui se déclare
presque toujours avant que les raisins, entassés dans
des bennes, aient été transportés au cellier.
D'autre part, l'effusion d'alcool doit être faite en pré-
sence des agents de l'autorité fiscale pour que les quan-
tités employées puissent être exonérées des droits de
consommation intérieure. Les opérations de mutage
n'ont lieu qu'une fois par jour et, parfois, seulement
tous les deux jours, suivant Téloignement de la pro-
priété. Dans ces conditions, une légère fermentation
du moût peut rarement être évitée malgré l'emploi de
Tacide sulfureux gazeux.
Ces vins de liqueur, quoique théoriquement exempts
d'alcool de fermentation, en contiennent donc presque
toujours un ou deux degrés. Pourtant quelques proprié-
taires soigneux parviennent à muter avant toute fer-
mentation et obtiennent ainsi des vins qui sont fins et
plus recherchés.
Les raisins aussitôt cueillis sont dirigés vers le cellier
— 404 —
et pressés. Le jus est entonné dans des futailles fo^l^
ment soufrées et attend l'arrivée des employés du fisc.
Quand ceux-ci se présentent, on verse dans chaque
tonneau de Talcool rectifié provenant de la distillation
des raisins retenus par le gouvernement pour cet usage
exclusif. La quantité d'alcool versée correspond à If
environ quand les vins sont destinés à la France.
Le mélange d'alcool et de moût abandonné au repos
laisse déposer une grande quantité de crème de tartre,
de matières mucilagineuses et la clarification s*opère
seule en grande partie. Un collage ou une filtration
suffit à rendre le vin propre à l'exportation.
En été, on soufre les fûts qui vont contenir le vin
pendant le voyage afin de prévenir toute fermentalion
en cour^de route; aussi le négociant français, dès qu'il
a recule vin de liqueur, a pour premier soin de faire dis-
paraître cet acide sulfureux et le goût désagréable qui
masquerait la finesse du vin, en aérant celui-ci pardes
soutirages répétés sur des disques troués.
Ces vins de liqueur une fois en France sont encore
encore l'objet d'un vinage qui porte leur richesse alcoo-
lique totale à 13 ou 18** centésimaux; ils acquièrent
avec le temps une finesse de goût très grande.
Ce mode de préparation des vins de liqueur avec les
raisins frais tend à se généraliser en Grèce et se pour-
suit consécutivement au progrès de construction des
routes qui permettent le transport des futailles aussi
facilement que celui des sacs de raisins secs.
A.R.
Coloration des pâtes alimentaires ; par M. J. Ogier (1).
— Le président de TUnion des Syndicats de l'alimenta-
tion, appuyé par 102 fabricants de pâtes alimentaires,
demande que les dérivés jaunes sulfoconjogués du
naphtol soient autorisés pour la coloration des
(i) Travaux du Comilé consultatif d*hygiène de France^ année 19W.
(Vient de paraître.)
— 405 —
alimentaires, ce qui est permis pour la coloration des
confiseries et des liqueurs (1).
Ces fabricants ont à leur disposition les colorants de
nature végétale suivants :
1** Le safran: c*est le seul de ces produits auquel on
pourrait avoir recours ; mais la teinte qu'il communi*-
que aux pâtes, son odeur et son goût caractéristique,
son prix très élevé et la quantité relativement importante
dont il faut faire usage, notamment pour les pâtes ordi-
naires, sont autant d'obstacles à son emploi.
2** La racine de curcuma : elle doit être rejetée en
raison de son goût, de son odeur désagréable et de la
quantité considérable qui est nécessaire pour obtenir
une teinte à peine satisfaisante.
3** Laberbérine, matière extraite de Tépine-vinette :
elle est d'un jaune trop verdâtre, d'une amertume con-
sidérable.
4** Le jaune de graines de Perse : il est de teinte rou-
geâtre rendant la pâte invendable.
Ces trois derniers produits sont d'un rendement très
faible et nécessitent une dose d'au moins 50 grammes
de colorant pour 100 kilos de pâtes.
Quant à la coloration au moyen de jaunes d*œufs
naturels, nous n'en parlerons que pour mémoire, le ré-
sultat étant très insuffisant et extrêmement variable.
En outre, le prix élevé des œufs ne permet pas d'en géné-
raliser l'emploi pour un produit d'un prix de vente aussi
modique que les pâtes. (Il faut 500 œufs, représentant
une valeur de 50 francs, pour teinter 100 kilos de pâtes
vendues 60 francs les 100 kilos.)
M. Ogier, rapporteur du Comité, s'exprime ainsi :
« Le jaune de naphtol employé dans la confiserie n'a
donné lieu à aucun accident. »
(1) Les sabstances autorisées dans ces deux industries sont, outre ces
jaunes, dos couleurs rouges, éosine^ érythrosine^rose bengaU^phloxine^
rouge de Bordeaux, ponceau, fuchsine acide; des couleurs bleues, bleu
de Lyon, bleu lumièrej bleu Çoupier; des couleurs vertes, mélange de
f>leu et de jaune^ vert malachite ; des couleurs violettes, violet de Paris.
-i- 406 —
Les doses nécessaires à la coloration des pâtes ali-
mentaires seront fort minimes; car les teintes qu'il s*agil
d'obtenir sont de faible intensité.
M. Ogier a refait récemment quelques expérience
sur la toxicité du jaune de naphtol ; des lapins ont re^
dans Tœsophage journellement pendant cinq à sii jours
des doses de sulfo -naphtol s' élevant à 0«',t, 0«',3, O^'.S,
c'est-à-dire capables de colorer 10, 30, 50 kilos de ma-
caroni; aucun symptôme d'empoisonnement n*aélé cons-
taté et l'autopsie n'a révélé aucune lésion. Il conclut que
ces substances paraissent inoffensives.
A. R.
Empoisonnement par application d'acide phâoîqne
sur la peau intacte (1) ; par le D" J.-W. Wainwright.
— La Lancette a déjà publié, dans son numéro au
6 avril 1901, quelques cas d'empoisonnement par appli-
cation de compresses imbibées d'acide phénique surh
peau intacte. Voici un nouveau cas : un homme de cin-
quante ans, vigoureux, avait employé avec succès
contre un prurit des compresses imbibées de solution
phéniquée à 2 p. 100. Peu après, sortant du bain vers
midi, son prurit s'étant renouvelé, il employa une solu-
tion à 4 p. 100 dont il appliqua des compresses m
la région lombaire, les cuisses et Tabdomen. A 7 h. 30,
le lendemain matin, comme il s'habillait, il éprouva
brusquement une vive douleur dans la région de la
vessie, la douleur augmenta et s'accentua dans Tabdo-
men, il ne put achever sa toilette et on dut lui faire
une injection de morphine d'un centigramme qui fut
répété peu après.
Il eut des frissons, des sueurs profuses grandes, des
vomissements et des besoins de défécation.
Pendant dix-huit heures, il n'y eut pas d'urine
sécrétée. On pensa à une appendicite» une colique
néphrétique, une ptomaïnencie.
(1) Revue d'htjgiène, août 1903; d'après The Lancety 31 mii M
p. 1515.
!
— 407 —
Quatre heures et demie après le début des symp-
tômes, il put s'assoupir, mais fut rapidement éveillé par
les douleurs. Ce ne fut que vers minuit que le calme se
rétablit. L*examen de l'urine révéla Tempoisonnement
par Tacide phénique.
Pendant trois jours, il y eut de la dépression et des
symptômes de néphrite aiguë.
La guérison ne fut complète qu'après dix jours.
Le pouvoir bactéricide des rayons de radium (1). —
Dès que les rayons Rœntgen ont été connus, on a voulu
se rendre compte de leur pouvoir thérapeutique; mais
il semble bien résulter de toutes les expériences tentées
jusqu'ici que ce pouvoir est très minime, si toutefois
il existe ; d'après de récents travaux, notamment ceux
de M. Danysz, ceux de MM. Pfeiffer et Friedberger, il
n'en serait pas de même du radium. L'intensité de
radiation de ce métal est considérable; avec 25>%
MM. Pfeiffer et Friedberger ont réussi à éclairer, dans
l'obscurité, un écran de platino-cyanure de baryum de
grandes dimensions. Avec la même quantité, ces expé-
rimentateurs ont réussi à traverser leur main, une
plaque de bronze de 5 à G*""" d'épaisseur, une pièce de
5 marks en argent et trois coupes de platine, appliquées
l'une sur l'autre.
Dans une première expérience, MM. Pfeiffer et Fried-
berger ont exposé, dans une chambre obscure, des
plaques de gélatine, ensemencées de bacilles typhiques
et de bacilles du choléra, aux radiations du radium;
mais, malgré qu'on les eût laissées vingt-quatre heures,
le résultat a été négatif. Ce premier échec doit être attri-
bué à la fois à la résistance des bacilles et à la quantité
trop petite du radium employé.
Une deuxième série d'expériences fut, au contraire,
positive : les auteurs placèrent une boite de Pétri, con-
tenant une culture de bacille typhique à 1''°' du radium;
quarante-huit heures après, on remarquait une zone,
(i) La Médecine moderne.
1
— 408 —
en forme de croix, claire et transparente, qui alieignait
2''" de diam&tre. Cette zone persista après plasieon
jours d'observation; à sa périphérie, on ne voyait que
des colonies clairsemées, elles se rapprochaient de
plus en plus à mesure qu'on s'éloignait de la zone
claire et finissaient par être très nombreuses.
Mais quelle était, au juste, l'action du radiumt
S'exerçait-elle directement sur le microbe on portail-
elle sur le milieu qu'il rendait impropre à leur dévelop-
pement? Pour résoudre cette question, MM. Pfeifferc/
Friedberger ensemencèrent la zone en forme de croix,
rendue stérile par une première exposition et, au boni
de vingt heures, ils obtinrent de nombreuses cultorcs
de bacilles d'Eberth ; il n'y avait donc plus à en douter,
c'était bien sur le microbe et non sur le milieu qu'agis-
saient les rayons de Becquerel. Des résultats analogues
ont été obtenus, par les auteurs, avec le bacille du cho-
léra; ils exposèrent, pendant seize heures, aux radia-
lions du radium, des boites de Pétri, renfermant des
colonies visibles microscopiquement et macroscopique-
ment, et, au bout de ce temps, ils trouvèrent leswncs
éclairées macroscopiquement et microscopiquement
stériles.
MM. Pfeiffer et Friedberger ont également réussi à
tuer, au moyen du radium, des spores de charboD
séchées; mais il a fallu 72 heures.
Il résulte de ces recherches que le radium a une
action certaine sur plusieurs microbes. Sont-ils vérita-
blement tués ou ne s'agit-il que d'un arrêt moxnentasé
dans leur développement, c'est ce que des études ulté-
rieures nous apprendront. La pratique et les expé-
riences sur les animaux pourront également décider
seules si le radium est applicable à la thérapeutique
ou si l'action nocive de ses radiations sur les tissus
s'oppose à son emploi.
— 409 —
BIBLIOGRAPHIE
^àaxyde de carhone\ par M. N. Gréhant, professeur de physiologie
générale au Muséum d'histoire naturelle (1).
Le professeur Gréhant, bien connu de nos lecteurs, publie ce
rolunie comme suite à un autre de la même Encyclopédie, inti-
fcolé les «r Gaz du sang ».
Il s'applique, dans celui-ci, à signaler divers faits nouveaux
àonl plusieurs sont dus à M. Gley son assistant, à M. Nicloux
BOn préparateur et à lui-même; il s'attache notamment à dé-
truire ridée erronée, généralement admise, que l'oxyde de car-
bone forme avec les globules rouges du sang une combinaison
fixe très stable.
Il donne dans une première partie la technique physiologique
et chimique : préparation de loxyde de carbone, son dosage,
marche de son empoisonnement dans la série animale, recher-
ches de l'auteur sur les limites de l'absorption de ce gaz par le
sang des mammifères vivants.
Il traite en détail, dans la seconde partie, de la dissociation de
rhémoglobine oxycarbonée — historique, causes modifiant la
fcsociation et l'élimination.
Une troisième partie est consacrée à des recherches physiolo-
giques et chimiques sur plusieurs carbures d'hydrogène : acétylène,
gaz de l'éclairage, formène et grisou où il décrit une modifica-
tion plus simple de son grisoumètre.
Les derniers chapitres sont consacrés à la recherche médico-
légale de l'oxyde de carbone, à l'analyse de l'air confiné, notam-
ment à celle de Pair du Métropolitain de Paris : il a trouvé l'air
du tunnel moins vicié que celui des wagons, ce qui a conduit à
établir des ouvertures dans les parois des wagons ; la proportion
d'acide carbonique contenue dans l'air étant de jj-^, il a trouvé
dans l'air du tunnel une quantité deux fois plus grande le matin
et quatre fois plus grande le soir ; il conclut d'expériences phy-
siologiques sur des chiens que si, pendant le court séjour que
l*on fait dans le Métropolitain, il n'y a pas de modification nui-
sible dans la composition des gaz du sang artériel, il est ce-
pendant très important d'établir une ventilation aussi active
que possible entre les wagons et l'atmosphère du tunnel ainsi
qu'entre celle-ci et l'atmosphère extérieure.
Cette courte analyse suffit à montrer que ce livre intéressera
(1) encyclopédie des Aide^Mémoire, 1 vol. Gauthier-Villars, Masson
et Ci», Paris.
— 410 —
rhomme du monde comme le savant; je dois dire ea lersi-
nant que M. Gréhant a bien voulu plusieurs fois^àmademnée,
donner des renseignements très utiles à des personnes qui c
gnaient, quelquefois avec raison, que Tair de leur habitation mt
fût vicié par des fuites dans le calorifère ou des émanations oxj*
carbonées provenant des poêles sans fumée, par l'intermédÊûc
des cheminées voisines.
A.R.
Aide-Mémoire de photographie pour 1903, 2S^ année;
M. C. Fabre, docteur es sciences (I).
Cet Annuaire photographique ^ Tun des plus anciens qui
existent, constitue un vade-mecum précieux pour les amateurs et
les professionnels. Il rend compte de tous les perfectionnements
et de toutes les découvertes survenues en 1902 ; il constitue m»
sorte de dictionnaire de poche qui sera consulté avec fruit. Une
table très détaillée des matières permet de trouver rapidemem
les renseignements dont on peut avoir besoin.
Ch. m.
Le Rhum et sa fabrication; par M. E.-A. Pairàult, pharmacica
principal des troupes coloniales, chargé de mission scientifique
aux Antilles parle ministère des Colonies (2).
Ce livre a le grand mérite d'avoir été écrit par un savant qui a
vu et touché du doigt les sujets dont il entretient le lecteur. L'oo-
vrage n*est pas destiné seulement à initier le public aux métho-
des de fabrication du rhum actuellement en usage; il a surtout
pour but d'améliorer et d'éclairer une industrie qui, sans tenir
compte des progrès acccomplis dans la connaissance des ferments,
utilise malheureusement encore des procédés routiniers, suran-
nés et défectueux.
La première partie de ce livre est consacrée à Thistorique et i
la statistique de l'industrie rhummière.
La deuxième et la troisième parties traitent de la fabricatioa
du rhum dans les divers pays où elle s'exerce, aussi bien dans
les colonies françaises que dans les colonies étrangères.
La quatrième partie contient de nombreuses recherches per-
sonnelles de l'auteur; elle s'occupe, en effet, de Tapplication des
méthodes scientifiques à la fabrication du rhum.
Enfin l'ouvrage se termine par la description complète et IV
nalyse des matières premières et des moûts de rhummeries.
(1) Broché : 1 fr. 13 ; cartonné : 2 fr. 25. librairie Gautlùer-ViUtfSi
55, quai des Grands- Augustins.
(2) 1 vol. de 292 pages. C. Naud, éditeur, Paria, 1903.
F-
— 4H —
Ajoutons que le livre, écrit dans un style clair et précis, con-
tent de nombreuses gravures qui contribuent à en rendre la lec-
ore aussi agréable que possible. Il ne sera pas utile seulement
ux fabricants pour lesquels il est plus spécialement écrit; il sera
a et consulté avec le plus grand profit par tous ceux qui doi-
rent se tenir au courant des progrès réalisés dans les diverses
ndustries de fermentation.
H. H.
les dérivés tartriques duvin; parle D' P. Cables (1), professeur
agrégé à la Faculté de médecine et de pharmacie de Bor-
deaux.
La rapidité avec laquelle les deux premières éditions de ce^livre
ont ètè épuisées a encouragé notre distingué confrère à éten-
dre son travail et à le compléter.
Cette troisième édition renferme 60 pages de plus que la pré-
cédente ; elles sont employées en partie à faire connaître le moyen
de conserver pendant une année les marcs de vendanges afin de
les épuiser aux moments opportuns de toutes les parties utiles»
soit par la vapeur, soit par l'eau ou les acides.
W indique un moyen de détartrer les cuves en recueillant les
dépôts sans détériorer les cuves en verre et en ciment qui sont
d'usage courant aujourd'hui.
Sa méthode à l'acétate a été à la fois simplifiée et rendue plus
précise. Un chapitre a été consacré à la préparation du noir ani-
mal lavé et pur, et tel qu'il doit être pour la décoloration avanta-
geuse des tartres et des vins.
A. R.
Actualités vinicoles, — Dans notre pays, un ouvrage sur la pro-
duction des vins fait par un homme qui connaît la théorie et la
pratique est chose rare et de grande utilité (2).
C'est le cas d'un petit livre de 140 pages, iniiiulé Actualités vini-
cotes, par M. L. Mathieu, agrégé de l'Université, directeur de la
Station œnologique de Bourgogne à Beaune.
J'ai lu avec un intérêt plus spécial les articles : Les feuilles de
^gne et le bouquet des vins; Faut-il égrapper? Les fermentations
languissantes. Vin à odeur d'œufs pourris. Choix d'un tannin.
Conservabilité des vins. Amélioration delà qualité des vins. Stéri-
lisation des vins. A. R.
(1) Troisième édition. Féret et fils, éditeurs, cour s de rintendance,15,
à Bordeaux.
(^) Chez Dujardin, rue Pavée-au-Marais, 24, Paris.
— 412 —
Centenaire de VEcole de Pharmacie de Montpellier, — M. Masnl,
directeur de l'ËcoIe Supérieure de pharmacie deMoQtpelU«.«
prononcé, le 27 juillet 1903, dans les fêtes du centenaire de ceUi
école, un important discours sur les origines de la pharmade «i
de renseignement pharmaceutique à Montpellier.
Cette brochure contient des renseignements sur les fêtes it
ce centenaire qui ont été publiés dans le Bulletin de Pharmask
du Sud-Est, lequel, depuis huit ans, traite de la pharmacie au
points de vue scientifique et professionnel. A. R.
ACADÉMIE DES SGENCES
Séance du 7 septembre 1903 (CE., t. CXXXVIIÎ.
— Sur la production du glycogène chez les champigwm
cultivés dans des solutions sucrées peu concentrées; par
M. E. Laurent (p. 451). — La production de réserves
hydrocarbonées est liée généralement à une alimen-
tation abondante en substances sucrées et analognes.
L'auteur a observé que l'addition d'une petite qoaBÛi
de HCl (1 p. 1000) permet d'obtenir les mêmes résultats,
tout en diminuant, très fortement, la proportion de
sucre dans le milieu nutritif.
— Sur une maladie bactérienne du tabac, le « ehancrt •
ou anthracnose; par M. G. Delacroix (p. 454). — Voir
un prochain numéro du Journal.
Séance du 14 septembre 1903 [C. R., t. CXXXVII).
— Action d'une trace cCeau sur la décomposition fUt
hydrures alcalins par Vacétylène; par M. H. Moissâi
(p. 463). — Le gaz acétylène sec ne réagit sur l'hydnire
de potassium qu'à la température de + 42**. Si le ga
contient une trace d'eau, cette dernière modifie lescoo-
ditions de la réaction qui peut, dès lors, se produire i
la température ordinaire. Ce fait est attribué au dég^
gement de chaleur qui, une fois commencé en un polit
détermine une élévation de température et cette de^
nière amène l'hydrure à + 42® et détermine, par con-
séquent, une combinaison totale.
— Sur la résistance des épinocAes aux cAangemenU à
— 413 —
t pression oamotique du milieu ambiant ; par M. Michel
XEDLECKi (p. 469). — Le fait que Tépinoche de l'eau
oace, transportée en eau de mer, peut vivre d'une
Biçon tout à fait normale pendant plusieurs semaines,
uggère l'idée que cet animal est très réfractaire aux
ihangements de la pression osmotique du milieu
imbiant. L'auteur montre, en effet, par des expériences
m milieu glycérine, sucré, salin, etc., que la pression
>smotique n'a que très peu d'influence sur les fonctions
vitales des épinoches, grâce à leur surface protégée par
me couche pourvue de certaines qualités des mem-
branes hémiperméables.
Séance du 21 septembre 1903 (C. iî., t. CXXXVII).
— Sur la production du sucre dans le sang pendant le
passage de ce dernier à travers le poumon; par MM. R. Lé-
piNE ET BoDLUD (p. 475). — Dans le sang qui traverse le
poumon, il faut admettre non seulement un processus
glycolytique, mais un processus glycogénique, qui a
passé jusqu'ici inaperçu, et qui l'emporte le plus sou-
vent sur le processus glycolytique, dans les conditions
normales.
— Sur la germination des Orchidées; par M. Noël
Bernard (p. 483). — Voir un prochain numéro du
Journal. J. B.
Unification des procédés d'analyse bactériologique
des eaux.
Rapport présenté à la première section du XIIP Congrès
international d^ hygiène et de démographie de Bruxelles
(2-8 septembre 1903); par M. L. Grimbert {Fin) (1).
Recherche des microbes pathogènes. — Le nombre
des microbes pathogènes que l'on peut retrouver dans
Veau est fort restreint. Le plus souvent, c'est le Bacille
d'Eberlh qu'il s'agit de déceler.
(1) Joum. de Pharm, et de Chim,, 45 octobre 1903, p. 372.
— 414 —
Dans l'état actuel de la question, je crois que le Cob-
grès ne peul prendre une décision ferme touchant la
méthode de choix à suivre pour la recherche du bacifit
de la fièvre typhoïde» Malgré les perfectioDnemenW^
apportés dans ces derniers temps, nous ne possédou'
pas encore le procédé définitif. Tout ce qu'on pourrai
faire, ce serait de conseiller l'emploi de tel ou tel pio»
cédé ayant donné jusqu'ici les meilleurs résultats, et
parmi ceux-ci je n'hésite pas h citer le procédé de Glias-
temesse basé sur l'agglutination, qui permet également
de rechercher le vibrion cholérique et le bacille de la
dysenterie.
Mais ce sur quoi^la commission a le devoir de se
prononcer, c'est sur la définition même du Bacille
d'Eberth et du Colibacille.
Tant de confusion existe dans la description des
espèces microbiennes,faute des'entendre sur la manière
démettre leurs caractères biologiques en évidence, qui)
n*est pas rare, quand on vient à répéter une expérience
décrite, d'obtenir des résultats en désaccord avec l'ad-
teur, tout simplement parce que, faute de détails suffi-
sants, on n'a pu se placer dans des conditions rigooreo-
sement identiques. Aussi voit-on souvent le même
organisme découvert plusieurs fois par des bactériolo-
gistes différents et affublé par chacun d'eux d'un nom
nouveau. De là ces innombrables variétés de baciUes
para-coli ou éberthiformes.
Je demande donc de fixer, conventionnellemenf si
Ton veut, les caractères d'un Bacille coli et d'un Bacille
d'Eberth types, en s'appuyant surtout sur leurs pro-
priétés biochimiques.
Je demande que le nom de Badllus Coli eamnuaai
soit exclusivement réservé au microbe qui, en dehor*
des caractères généraux, tels que la non-liquéfaction de
la gélatine,la non- coloration par la méthode de Gram,
etc., etc., possède la double propriété de donner deTin-
dol en solution peptonée et d'attaquer le lactose, et le
nom de Bacille d'Ëberth à celui qui n'attaque famais le
— 413 —
tetose, qui ne donne jamais d'indol et qui est agglu-
né parle sérum spécifique.
Je laisse à la commission du Congrès le soin de déter-
liner dans quelles limites doit s'effectuer celte agglu-
ination.
Si une bactérie présente seulement quelques-unes
les propriétés attribuées au type primitif, cherchons
l*abord à lui faire recouvrer les fonctions qui lui font
léfaut, et si nous n'y arrivons pas, donnons-lui sans
hésiter un nom nouveau.
Mieux vaut, à mon avis, multiplier les dénomina-
Lions que de faire entrer dans le même cadre une
mullilude de microbes qui n'ont souvent de communs
que des caractères secondaires sans importance. Une
bactérie qui change de fonctions d'une façon durable
est un être nouveau qui adroit à un nom nouveau ; peu
nous importe qu'il s'agisse ici d'espèce, de race, de
variété ou de sous-variété.
Enfin, l'expert est souvent bien embarrassé quand il
se trouve en présence d'une eau renfermant le Coli-
bacille. Doit-il la condamner sans appel?
Deux cas sont à considérer suivant qu'il s'agit d'une
eau de source ou d'une eau de rivière ou de puits.
Dans Teau de source, la présence du Bacille coli ne
peut s'expliquer que par deux hypothèses : ou bien la
source est mal captée et exposée ainsi à une contami-
nation accidentelle, ou bien le terrain d'où elle jaillit
est trop perméable.
Dans le premier cas, des travaux convenables peu-
vent remédier à la situation ; dans le second, l'eau doit
être rejetée.
Dans les eaux de puits ou de rivière, le Coli-bacille
se rencontre constamment, on ne saurait donc les reje-
ter sans un examen plus approfondi. Il faut ici faire
intervenir la question de quantité et peut-être aussi de
virulence. L'analyse chimique viendra apporter un pré-
cieux concours à l'analyse bactériologique.
Si l'eau renfermant du Bacille coli est en même
— 416 —
temps riche en matières organiques^ en azote ammo-
niacal, albuminoïde et nitreux; si elle renferme
excès de chlorures, la présence du Bacille coli prendn
une signification sérieuse et indiquera une contamist-
tion possible par les matières fécales, le purin ou Tea
souillée des lavoirs.
Le programme d'unification que je viens de vous
soumettre ne s'applique, bien entendu, qu'à Tana]?»
bactériologique courante, à celle que l'expert est appelé
à pratiquer le plus souvent. A côté de ces procédés, sar
lesquels il est, je crois, facile de s'entendre, une étade
complète et vraiment scientifique devra porter eocon
sur d*autres points que je ne veux pas aborder en ce
moment, tels que la recherche des anaérobies, la déter-
mination du pouvoir pathogène des microbes suspecte
isolés, enfin, elle devra toujours être précédée d'aa
examen géologique approfondi des conditions locales.
Conclusions. — En résumé et dans le but d'unifierles
milieux de culture destinés à l'analyse bactériologique
des eaux, j'ai l'honneur de soumettre à rappréciatioa
du Congrès les résolutions suivantes :
A. — Milieux de culture.
1" La peptonc destinée à la préparation des milieux
de culture devra répondre à Tessai suivant:
Une solution à 2 p. 100 dans l'eau distillée, neutn-
Usée et stérilisée sera ensemencée avec un Bacille cdi
type et portée à Tétuve à 37^. Après quarante-httii
heures, la culture additionnée, pour lO"*', de dix
gouttes de solution de nitrite de potasse à O*^020 p.lM
et de XXX gouttes d'acide sulfurique concentré et pur,
devra donner une coloration rouge-groseille intense
(réaction de Tindol) ;
2® Le bouillon de viande sera remplacé par une
solution de peptone à 2 p. i 00 dans Teau distillée et
alcalinisée, comme il sera dit plus loin ;
3"" On adoptera comme gélatine celle qui, en solution
à 10 p. 100, dans l'eau, donnera une gelée solide à la
— 417 —
température de 24^, après avoir été chauffée à ilS"" pen-
iant quinze minutes;
4*^ La gélatine nutritive destinée à la numération et à
la séparation des espèces sera préparée avec la gélatine
précédente dissoute dans une solution de peptone à
2 p. 100 en employant une concentration de 10 à
42 p. iOO et en suivant les indications données plus
haut ;
5** L'alcalinité de ces divers milieux sera obtenue par
une addition de soude telle que 100*"°^ du milieu exige
1^"',5 d'acide normal pour être neutralisé, en se servant
de phénolphtaléine comme indicateur;
G"" Le milieu lactose et tournesolé de Grimbert devra
%lre préféré à tout autre pour déterminer l'action des
bactéries sur le lactose.
B. — Numération des bactéries.
7** Le prélèvement des échantillons d'eau destinés à
l'analyse bactériologique ne pourra être effectué que
par des personnes compétentes ;
8^ Si la numération ne peut être faite sur place,
l'échantillon devra être transporté au laboratoire dans
une glacière appropriée ;
9^ Quand on ne possédera aucun renseignement sur
le degré possible de pollution de l'eau, on fera trois
dilutions croissantes et l'on prendra la moyenne des
résultats;
10* L'ensemencement de; l'eau se fera dans la géla-
tine nutritive, adoptée plus haut ;
Les plaques, fioles ou tubes seront maintenus en
observation à une température voisine de 20°;
11** La durée de Tobservalion est fixée à huit ou
quinze jours.
C. — Microbes pathogènes.
12® Le nom de Bacillus coli communis est réservé à
une bactérie ne liquéfiant pas la gélatine, ne se colo-
rant pas par la méthode de Gram, donnant la réaction
Joum. de Pharm. tt de Chim. 6* sÉivii, t. XVIII. (!•' novembre 1003.) 21
-^ 418 —
^.'"«
de l'indol dans la peptone adoptée et altaquaûl le
lactose (milieu de Grimbert) ;
13"* Le nom de Bacille d'Ëberth est réservé à nne
bactérie ne ae colorant pas par la méthode de Gram, ne
liquéfiant pas la gélatine» ne donnant pas d'indol dans
la solution de peptone, n'attaquant jamais le lactose
pur (milieu de Grimbert) et étant agglutinée par le
sérum spécifique.
CENTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS jfi
La Société de Pharmacie de Paris a célébré le Cente-
naire de sa fondation, le samedi 17 octobre 1903. Li
commission chargée de l'organisation de cette fêle avait
convié à la cérémonie non seulement tous ceux qoi
font partie de la Société à un titre quelconque, membres
résidants, membres honoraires, membres associés,
correspondants nationaux et étrangers, mais aasa
un assez grand nombre d'invités qu^intéressent, &
divers titres, le développement et la prospérité de la
Société de Pharmacie. C'est ainsi qu'on avait eu garde
de ne pas oublier le personnel enseignant et admloistratif
deTÉcole de Pharmacie, les pharmaciens deshôpUaui.
le corps des pharmaciens militaires, les représentants
autorisés de nombreuses associations scientifiques ou
professionnelles, françaises et étrangères ; les internes
en pharmacie de Paris avaient été conviés à envoyer
des représentants de tous les hôpitaux et Ton avait fait
une place, dans la fête, aux membres de l'Association
générale des Étudiants et de l'Association amicale des
Etudiants en Pharmacie ainsi qu'aux rédacteurs de
quelques journaux politiques et professionnels.
Le grand vestibule de l'École de Pharmacie était
élégamment décoré de fleurs et de plantes vertes. Les
serres de l'École avaient été mises ,à contribution pour
orner le grand portail central de la cour d'honneur et
(1) Le Journal publiera le 7 novembre prochain an numéro lupp^'
mentaire à propos de ce centenaire.
— 419 —
i'oii pouvait admirer, au milieu d'autres arbustes moins
délicats sous nos climats, d'admirables caféiers ver*
doyants et chargés de fruits.
La séance solennelle s'est tenue à deux heures de
l'après-midi, dans la salle des Actes de l'École de Phar-
macie, où la Société a l'habitude de s'assembler. Les
invitations avaient été faites en nombre tel que chacun
devait pouvoir facilement trouver place, conduit par les
commissaires de la fête qui avaient été recrutés parmi
les membres résidants de la Société les plus récemment
élus.
La séance a été ouverte à deux heures de l'après-
midi, sous la présidence de M. Léger, pharmacien en
chef de l'hôpital Beaujon, président actuel de la Société
de Pharmacie. Autour de M. Léger étaient groupés
les membres du bureau de la Société et un certain
nombre de membres associés, en particulier M. le pro-
fesseur Guignard, directeur de TËcole de Pharmacie,
M. Cayentou, membre de l'Académie de Médecine,
M. Haller, professeur de chimie organique à la Sor*
bonne, M. le professeur Riche, à l'enseignement duquel
ont puisé, avec attrait, tant de générations pharmaceu-
tiques. Les délégués des Sociétés pharmaceutiques fran-
çaises et étrangères avaient également trouvé place aux
premiers rangs.
Le coup d'œil de la salle des Actes méritait bien alors
de tenter le crayon du dessinateur, à défaut de l'objectif
du photographe peu favorisé par la lumière, et, en fait, les
dessinateurs n'ont pas perdu leur temps à ce moment.
Dans une allocution (1) dont on sent se dégager tout
le contentement de la réussite de cette belle cérémonie,
M. Léger adresse ses remerciements à tous ceux qui, de
près ou de idin, soit par leur présence, soit par leurs
adresses aimables et leurs encouragements, ont bien
(1) Les ditcoars de M. Léger et de M. le profeisear Guignard, ainsi
que la lecture de M. fiourquelot sur les Origines de la Société dePhar-
nucie et l'Histoire de ses vingt premières années, trouveront leur place
in txttmo ailleurs que dans ce compte rendu.
— 420 —
voulu répondre à l'invitation qui leur a été faite parla
Société de Pharmacie. Esquissant rapidementle tableau
de l'évolution scientifique grandissante surtout à partir
de la fin du xviii" siècle, il montre le rôle immense qui
revient aux pharmaciens, dans l'acquisition de nos con-
naissances actuelles, en même temps qu'il insiste sur
la nécessité qui incombe à ces derniers, pour ne pas
démériter, de maintenir, plus que jamais, leur éduca-
tion scientifique au niveau des progrès réalisés.
La Société de Pharmacie de Paris peut revendiqua
sa bonne part de la tâche accomplie, et Tactivilé de ses
membres, trop à l'étroit dans son sein, a souvent
débordé au dehors.
M. Léger constate mélancoliquement que la société
civile est souvent bien exigeante pour le pharmacien
duquel elle réclame tous les devoirs, sans lui donner
beaucoup de droits en récompense. L'augmentation du
nombre des officines, en développant outre mesure le
côté commercial^ a créé dans le corps pharmaceutique
un malaise que dissipera, espérons-le, l'avènement
d'une législation plus libérale et plus tutélaire que celle
qui nous régit actuellement. Maîtres et élèves doivent
s'abriter sous les plis du même drapeau. Au milieu de
toutes les vicissitudes, la Société de Pharmacie restera
toujours la gardienne jalouse des traditions de science
et d'honneur que lui ont léguées ses ancêtres.
M. le professeur Guignard prend la parole après
M. Léger. Il expose les origines communes de TEcoIe
de Pharmacie et de la Société de Pharmacie. Il rappelle
le dévouement de ces savants sortis de l'ancien Collège
de Pharmacie qui, sans économiser leur peine et leurs
fatigues, mettaient délibérément leur savoir au service
de la cause publique, soit pour préparer des armes à U
victoire, soit pour améliorer le bien-être de leurs con-
citoyens. Il montre les avantages incomparables de
l'Union de l'Ecole et de la Société, pour le plus grand
bien de la science et du progrès. Il évoque enfin l'àme
de ceux de nos ancêtres dont les images, fixées par la
FT
— 421 -~
peinture, sont, en ce moment, présentes à nos yeux et
qui, s'ils étaient susceptibles de senlir et de com-
prendre, encore, ne manqueraient pas d'être émus au
spectacle de leurs descendants en train d'évoquer leur
souvenir et de s'efforcer de suivre leurs traces.
M. le professeur Bourquelot; secrétaire général de la
Société de Pharmacie, procède ensuite à l'appel et à la
lecture des adresses qui ont été envoyées par les
diverses Sociétés de Pharmacie, à l'occasion du Cente-
naire. Ces Sociétés, rangées dans Tordre alphabétique
des nations auxquelles elles appartiennent, sont les
suivantes :
Allemagne :
La Société pharmaceutique allemande. Président :
M. le professeur Thoms.
Par une délicate attention dont M. Bourquelot la
remercie publiquement, cette Société nous apprend
que la décision de son comité de direction u de nommer,
k l'occasion de la fête du Centenaire, deux membres
méritants de la Société de Pharmacie de Paris, son pré-
sident et son secrétaire général, MM. Léger et profes-
seur Bourquelot, comme membres honoraires de la
Deutsche Pharmazeutische Gesellschaft, a été prise à
la satisfaction unanime dans la séance du 1" octobre
courant».
L'Association des pharmaciens allemands. — Prési-
dent : M. le D' Salzmann.
AOTRICHE-HONGRIE :
L'Association générale des pharmaciens autrichiens.
— Président : M. le H' R. Grûner.
La Société pharmaceutique autrichienne. — Prési-
dent : M. Schlegel ; vice-président : M. Kremel; secré-
taire général, M. Hans Heger.
La Société pharmaceutique de Trente. — L'adresse
est signée du secrétaire général, M. G. Pasini.
La Société des pharmaciens tchèques. - Président :
M. 0. Schreiber; secrétaire général : M. J. Stastny.
— 4M —
La Société des pharmadens de la Galicie. — Pré»-
dent : M. Walerian Wlodrimirski.
Belgique :
L'Association pharmaceuticiae de Belgique, repré-
sentée par M. Derneville. Président : M. Martin.
La Société royale de Pharmacie de Bruxelles. **
Président : M. Derneville. L'adresse est lue par M. Der-
neville lui-même, qui a dû regagner la Belgique par un
train de nuit pour pouvoir assister le lendemain aoi
élections communales de son pays, pour lesquelles le
vote est obligatoire. Cette fâcheuse coïncidence a été un
obstacle à la venue des délégués des nombreuses so-
ciétés belges dont le concours avait été chaleurease-
ment promis.
L'Association pharmaceutique de la province de
Liège. — Président : M. Delante.
La Société de pharmacie d'Anvers. — Président :
M. Val. Haazen.
Le Cercle pharmaceutique de Lonvain. — Président :
M. Hnset.
L'Union pharmaceutique des,Flandres. — Président:
M. Gesché ; vice-préâident : M. Oœremynck; secrétaire
général : M. P. Stopman.
Danemark :
L'Association des pharmaciens dn Danemark. -
Président : M. A. Benzon.
Etats-Unis d'Amériquk :
L'Ecole de Pharmacie de TUniversité de Michigan.
— Doyen : M. le professeur A. B. Prescott,
Le Collège de Pharmacie de New-York. — Prési-
dent : M. le professeur G. F. Chandler.
France :
La Société de Pharmacie de Bordeaux. — L'adresse
est lue par son délégué, M. le professeur Barthe.
La Société de Pharmacie dtt Snd-^OuMt. — L'adresse
é$l lue par son délégué, M. le D*" Mordtgne.
- 423 —
Grande-Bretagne :
La Société pharmaceutique de la Grande-Bretagne.
— Son président, M. Atkins, exprime les vœux et les
compliments de cette Société.
La Conférence pharmaceutique britannique. — Cette
Société est représentée par son président, M. Idria, qui
donne lecture de l'adresse.
La Branche écossaise de la Société pharmaceutique
de la Grande-Bretagne. — Président : M. B. Dott.
La Société pharmaceutique dlrlande. — Président :
M. Beggs.
Italie :
L'Association chimico-pharmaceutique lombarde. —
Président : M. le D' G. Giongo.
Norvège ^
L'Association des pharmaciens de Norvège. ~ Pré-
sident : M. A. Koren.
Pays-Bas :
La Société néerlandaise pour Tencouragement de la
Pharmacie. — Président : M. Guldensteeden Egeling
ROT'MANIE :
L'Association générale du corps pharmaceutique de
Roumanie : M. le professeur S. Hinovici.
Russie :
La Société de Pharmacie de Moscou. — L'adresse
est signée parle président, M. Woldemar Ferrein, et
par M. le professeur Wladimlr Tikomirof.
La Société de Pharmacie de Saint-Pétersbourg. —
Président: M. Jourgens; secrétaire : M. Klingue.
La Société pharmaceutique de Varsovie.
Suède :
La Société pharmaceutique de Suède. — Président :
M. Wilhelm Sebardt.
— 424 —
Sdiss£ :
La Société suisse de Pharmacie. — Président:
M. Hans Jenny.
La plupart des membres correspondants étrangers
qui, par suite de leur éloignement ou d'exigences pro-
fessionnelles, n'avaient pu prendre part à la fête da Cen-
tenaire, avaient envoyé leurs vœux et leurs féliciU-
tions. C'est ainsi que la Société de Pharmacie a reçu des
lettres de tous les correspondants dont les noms suivent :
Allemagne :
MM. Beckurts (H.), & Braunschweig; Thoms, à Ber-
lin; Schmidt (E.), à Marbourg.
Autriche-Hongrie :
Heger (Hans), à Vienne.
Belgique :
Ranwez, à Louvain; Dulière, à Bruxelles; Dn]rk,à
Bruxelles.
Danemark :
Mœller (H. J.), à Copenhague; Reimers, à Aarhus.
Egypte :
Khouri, à Alexandrie.
Etats-Unis :
Remington (J.)» à Philadelphie.
Italie :
Balbiano, à Rome ; Luigi d'Emilie, à Naples.
Pays-Bas :
Greshoff , à Harlem ; van Rallie, à Rotterdam.
Roumanie :
Altan(A.), àBucharest.
Russie :
Tikomirof, à Moscou ; Davydof (D.), à Varsovie.
Suisse :
Buhrer, à Clarens; Tschirch, à Berne.
w
— 425 —
La plupart des correspondants français non présents
à la séance se sont également associés par lettre ou par
télégramme à la solennité du Centenaire. Des lettres
aimables ont été envoyées par MM. les professeurs
A. Gautier et J. Chatin, membres de l'Institut, retenus
loin de Paris, et par M. Gapgrand-Hothes, ancien pré-
sident de la Société de Prévoyance des Pharmaciens de
Paris et du département delà Seine.
Après le dépouillement de cette longue correspon-
dance, M. Boorquelot donne lecture de son mémoire sur
les origines et l'histoire des vingt premières anné3s de
la Société de Pharmacie de Paris. Nous ne pouvons
donner ici qu'un résumé bien imparfait de cet important
travail dont l'exposition pleine de netteté s'appuie sur
une irréprochable documentation.
Au commencement de la Révolution, le Collège de
Pharmacie comptait douze ans d'existence. Il avait
institué pour l'instruction des élèves des cours publics
et gratuits des diverses sciences physiques et naturelles
et faisait passer des examens de maître en pharmacie
dans les conditions fixées par l'ordonnance royale du
10 février 1780. Le décret du 2 mars 1791, qui portait la
suppression de toutes les anciennes corporations, maî-
trises et jurandes, amenait, par le fait, la disparition
du Collège en même temps qu'il proclamait la liberté
de l'exercice de la pharmacie. Devant le danger public
qui résultait de pareilles dispositions, l'Assemblée
nationale, sur la proposition^ de Livré, n'hésitait pas,
un mois après, à revenir partiellement sur sa décision,
en rétablissant les lois, statuts et règlements qui régis-
saient antérieurement l'exercice et l'enseignement de
la pharmacie.
L'existence du Collège de Pharmacie devait se trouver
de nouveau menacée au moment de la suppression des
Académies (8 août 1793) et lors du projet de décret de
rétablissement d'une Ecole de santé à Paris (27 no-
vembre 1794); mais, sur l'instigation de Fourcroy, le
Collège de Pharmacie resta « tacitement » maintenu
— 426 —
par la Convention, comme il J 'avait été proyisoiremeat
par l'Assemblée nationale. Néanmoins, pour se mettn
à Tabri des surprises que pouvaient lui réso^er les
projets en voie d'élaboration dans les assemblées, \h
membres du Collège de Pharmacie jugèrent pmdent de
se mettre sous le couvert de la loi du premier vendé-
miaire an IV (23 septembre 1795) et ils se constituèrent
en société libre qui reçut le nom de Société libre des
Pharmaciens de Paris (20 mars 1796). Le 22 mai 1797,
le Directoire confirmait leur établissement d'instrao-
tion sous le titre d'École gratuite de Pharmade. Le
Collège de Pharmacie était ainsi devenue une société
savante, sans cesser pour cela de demeurer une école
d'enseignement.
Dès cette époque, la Société libre des Pharmaciens
de Paris s'efforça de concourir au développement des
sciences et nous retrouvons la trace de ses nombreuses
publications dans les journaux scientifiques de l'époque.
Mais, quelque grand que fût le zèle des défenseurs
tacites et des conseillers désintéressés du Collège de
Pharmacie parmi lesquels M. Boorquelot croit surtout
avoir deviné Fourcroy, cet état de choses ne pouvait
éternellement durer. Il était manifeste que les idées se
tournaient peu à peu vers la remise entre les mains de
l'Etat de toute espèce d'enseignement supérieur. Il était
dès lors bien difficile d'admettre que seul renseigne-
ment de la Pharmacie resterait confié à une corpon*
tion. A la suite du vote de la loi de germinal de 1803,
la Société libre des Pharmaciens de Paris, à laquelle
l'usage avait conservé la dénomination de Collège de
Pharmacie, se trouvait définitivement supprimée. Etie
avait été à la fois une société enseignante, une société
scientifique, une société de prévoyance et même entre
temps une société commerciale.
Les membres de l'ancien Collège, dépossédés de
leurs locaux au profit de la nouvelle École que Is
loi avait créée, décidèrent de ne plus s'occuper qw
de science et changèrent le titre de Tancienne Société
rr
— 427 —
m celui de Société de Pharmacie de Paris; elle devait
conserver le droit de se réunir dans la salle des Actes
le la nouvelle école» dans le local même où elle avait
antérieurement poursuivi ses travaux.
M. Boorquelot retrace Thistoire active des premières
années de la Société de Pharmacie de Paris qui, dési*
reuse de se renfermer exclusivement dans Tétude des
«piestions scientifiques, donnait bientôt naissance à une
branche nouvelle, complètement séparée, dont les des-
tinées devaient aboutir, en 182jr, à la création de la
Société de Prévoyance.
La Société de Pharmacie de Paris a brillé, à cette
époque, d'un éclat scientifique incomparable. C'est
Derosne dont les recherches sur Topium préparent
Féclosion des travaux décisifs de Robiquet et de Ser-
taemer sur le même sujet. C'est Vauquelin découvrant
dans le tabac un « principe nouveau, méritant un nom
et une place particulière, parmi les matériaux immé-
diats des plantes » ; toutes les propriétés de ce nouveau
corps décrites par Vauquelin identifient d'ailleurs le
composé décrit avec la nicotine. Puis viennent succes-
sivement les découvertes de l'asparagine, de la glycyr-
rhizîne, de la canlharidine. BouUay isole la picro«-
toxine, principe actif cristallisé de] la coque du Levant.
Hagendie et Pelletier trouvent Témétine. Pelletier
et Caventou découvrent la strychnine, la brucine,
la vératrine, la cinchonine, la quinine. Et, à côté de
ces noms illustres, il faudrait citer un grand nombre de
savants dont les recherches, plus modestes et restées
dans l'ombre, n'en sont pas moins marquées de Tar-
dent désir d'être utiles à leurs concitoyens et de servir
au progrès de la science.
La Société de Pharmacie encourage aussi les travaux
qui se font en dehors d'elle. Les sujets de concours
qu'elle propose indiquent ses préoccupations de ton*-
jours marcher de l'avant; on peut, à un siècle de dis*
tance, examiner les jugements qu'elle a portés et ces
jugements n'offrent pas matière à revision.
— 428 —
M. Bonrquelot trace ensuite les portraits de quelques-
uns des fondateurs de la Société de Pharmacie en s'v*
rètant plus particulièrement sur ceux de Parmentier et
de Yauquelin. Le bureau provisoire qui procéda ï
l'élaboration du règlement de la Société de Phamac»
était composé de : Parmentier, président ; VanqoélÎB,
vice-président; Bouillon-Lagrange, secrétaire général;
Truason» trésorier; Delunel, secrétaire de correspoo-
dance. Trois des membres de ce bureau appar-
tenaient à l'jcicole récemment fondée: Vanquelia,
comme directeur; Trusson, comme directeur adjoint,
et Bouillon-Lagrange, comme professeur de ckimie.
On voit ainsi combien était grand l'accord entre les
deux institutions.
La Société de Pharmacie ne devait pas rester in-
grate vis-à-vis de ses deux plus illustres fondateurs,
Parmentier et Yauquelin. Elle organisa, après lear
mort, une séance publique, consacrée a à payer i
leur mémoire un juste tribut d'hommage et de véné*
ration ». Ces deux hommes furent d'ailleurs admira-
blement secondés par tous les membres de la Société et
Ton vit rarement pareil concours d'hommes « de bonne
volonté » s'unir dans le but désintéressé de fonder
une œuvre durable, utile à leur pays, à la science, ai
progrès.
L'attention de Tauditoire ne s'est pas démentie as
seul moment pendant tout le temps qu'a duré la
longue lecture de M. Bourquelot. La conclusion an
travail a été marquée par les applaudissements prch-
longés des assistants, heureux d'avoir entendu évoquer
du passé l'élévation et la noblesse de caractère de ces
ancêtres fameux.
A la sortie de la séance solennelle, un lunch attendait
les invités dans la salle des pas^perdus. Gela a été, pour
beaucoup de pharmaciens membres correspondants,
l'occasion de retrouver d'anciens camarades d'école el
de revivre quelques minutes le bon temps de la jeunesse
disparue.
— 429 —
La plupart des assistants de la séance de Taprès-
midi se sont trouvés de nouveau réunis, le soir, au
banquet servi dans les salons de THotel Continental.
Un bon vent de fraternité soufflait sur tous les con-
Tives unis dans le môme désir de voir la Pharmacie
glorieuse et prospère.
M. le président Léger ouvre la série des toasts et
remercie tous ceux qui ont contribué au succès du
Centenaire en répondant à Tappel de la Société. Il
lève particulièrement son verre à la santé de M. le pro-
fesseur Riche, membre associé, le dévoué rédacteur
principal du Journal de Pharmacie et de Chimie^ qui est,
comme on sait, Torgane scientifique de la Société.
MM. AtkinB et Idris prononcent leurs toasts en anglais;
mais si le sens littéral de leurs allocutions a échappé à
quelques convives, tous du moins ont été entraînés par
leur accent convaincu et communicatif. Des toasts ont
été également portés par M. Derneville et par M. Mal-
levai, de Lyon, par M. Gilbert, de Moulins, Thistorien
bien connu de la pharmacie. Au nom de TAssociation
générale des Pharmaciens de France, M. Riéthe pro-
nonce une vibrante allocution dans laquelle il rend un
hommage éclatant à la Société de Pharmacie de Paris,
qui est la digne représentante du corps pharmaceu-
tique soucieux de son honneur et de sa bonne renom-
mée. L'auditoire tout entier a été vivement impres-
sionné des bonnes paroles que M. Riéthe a prononcées
avec une si éclatante conviction. M. Desvignes, prési-
dent de la Société de Prévoyance, apporte le témoignage
d'inaltérable sympathie qui lie cette dernière à sa sœur
aînée, la Société de Pharmacie de Paris. M. Haller,
membre associé, qui a bien voulu se souvenir de ses
débuts tout pharmaceutiques, rend justice à l'initiative
des pharmaciens qui ont su diriger leurs efforts vers la
mise en œuvre des progrès réalisés en chimie orga-
nique, afin de fonder une brillante industrie de Theure
actuelle, celle des produits chimico-pharmaceutiques.
M. Marty, ancien pharmacien-inspecteur des armées,
— 430 —
apporte rhommage du corps des pharmaciene m3î-
tairea; ces deraiers ont toujours su se souvenir di
leurs origines et placer sans cesse au premier rang Ici
intérêts sacrés de leur pays et de la science. M. S<ÀMr*
de Strasbourg^ paraphrase, en la replaçant dans k
milieu scientifique, la devise trinitaire qui est inacrita
au frontispice de nos monuments publics; il retroare,
dans cette belle cérémonie, la liberté pour tous ceux
qui ont su s'affranchir par le travail et par le savoir,
Tégalité morale du professeur le plus haut placé et de
Tétudiant consciencieux et assidu, — égalité qui
n'exclut cependant pas la vénération de ce dernier pour
le mattre qui Péduque, — enfin la fraternité qui règne
entre tous ceux qui appartiennent à la même professioD
et qu'assemblent les mômes tendances. L'histoire delà
Société de Pharmacie de Paris, dit M. Schao*, coo»*
titue l'une des plus grandes et des plus belles paf»
de l'Histoire de la Pharmacie universelle.
M. le professeur Guignard montre combien de tellei
réunions rapprochent étroitement tous les membres do
grand corps pharmaceutique. Il insiste sur la nécessiié
de cultiver pieusement la dignité professionnelle en
maintenant élevé le niveau scientifique de tous les
membres de la profession. La Société de Pharmacie de
Paris, à la fois savante et professionnelle, comprend
ainsi merveilleusement le rôle qu'elle doit remplir
La présence de M. Guignard à la fête du Centenaire
et surtout les paroles pleines de réconfort qu'il y a pro-
noncées sont la preuve de la continuation de cette
tradition heureuse, inaugurée au début même de II
Société, à savoir que le corps enseignant et le corp«
professionnel ne sont pas deux entités distincles et
destinées à exister séparément, mais doivent, au con-
traire, se pénétrer mutuellement pour le grand bien de
la Pharmacie. 11 ne doit pas y avoir une pharmacie qui
enseigne et une autre pharmacie qui vend ; il y a des
maîtres qui ont souvent sacrifié leurs intérêts maté-
riels pour être des hommes de science, el il y a des
— 43i —
élèves qui recueillent renseignement que leur dis*
pensent ces derniers pour le faire valoir, dans la mesure
de leurs moyens, sur le terrain pratique des utilités de
la vie*
Un grand nombre de télégrammes de félicitations
étaient arrivés, après la séance solennelle de Taprès-
midi ; M. Bourquelot en donne lecture à l'assemblée.
Nous nous contenterons de donner la liste des Sociétés
ou des correspondants dont ils provenaient:
L'Association générale des Pharmaciens autrichiens;
la Société pharmaceutique autrichienne; M. le profes-
seur A. Belohoubek, de Prague; M. Hans Heger, de
Vienne; le Pharmaceutische Post, de Vienne; la So-
ciété de Pharmacie d Anvers; M. Duyk, de Bruxelles;
1 Association pharmaceutique de la province de Liège;
M. H. J. MœUer, de Copenhague; lAssociation chi-
mico-pharmaceutique Lombarde; l'Association chi-
mico-pharmaceutique de Florence; M. Luigi d'Emilio,
de Naples; là Société pharmaceutique norvégienne;
M. le professeur Wefers Bettincêc, d'Utrecht; la So-
ciété néerlandaise pour Fencouragement de la Phar-
macie; M. van Itallie, de Rotterdam; M. Greshoff, de
Harlem ; M. A. Altan, de Bucharest ; lAggociation géné-
rale du corps pharmaceutique de Roumanie; M. le
professeur D. Davydof, de Varsovie.
La Société de Pharmacie a regu également par télé-
gramme les sympathies d'un habitant de Paris descen-
dant de Fil lustre Parmentier.
Homère parle quelque part des Lotophages, peuple
béni des dieux qui a trouvé la plante sacrée qui verse
l'oubli de la fatigue et de la douleur. M. Bourquelot
souhaite aux convives d'être plus heureux qu'un de leurs
confrères disparu depuis longtemps, qui poursuivit vai-
nement l'identification de la plante citée par le chantre
d'Ulysse. Puissent-ils avoir rencontré la feuille du lotus
homérique qui leur fera oublier la fatigue d'être venus
à la fêle du Centenaire, et puissent-ils garder seule-
ment le souvenir de la douce reconnaissance, dont la
— 432 —
Société de Pharmacie de Paris est redevable àtouks
les sympathies qui l'ont entourée !
Les convives se sont séparés vers minuit,sans pcavur
raisonnablement se donner rendez- vous pour le second
Centenaire. C'est une mission qu'il nous faut confier à
nos descendants. H. H.
FORMULAIRE
Le chloroforme en potion dans les gastralgies.
Eau chloroformée saturée lôO?'
Eau de fleurs d'oranger SO
Eau 100
Eau chloroformée saturée 80
Eau de menthe 20
Sirop d'opium 50
1 cuillerée à dessert tous les quarts d'heure.
Codéine 0"»
Eau de laurier-cerise 15
Eau distillée 75
Eau chloroformée saturée 100
Chloroforme < ^ •
Teinture d'iode I
V gouttes sur un morceau de sucre deux fois par joar
chaque repas.
Chlorhydrate de cocaïne 0«1>5
Eau chloroformée saturée } ., ,.
Eau distUlée f '^^
Par cuillerées à soupe toutes les deux heures.
Chlorhydrate de cocaïne 0ftl3
Menthol 0. !•
Alcool q. s. pour dissoudre.
Eau chloroformée saturée , . . . i
Eau de fleurs d'oranger j ** ''
Par cuillerées à soupe toutes les deux heures.
(1} Bulletin général de Thérapeutique (M. de Benrm&ao).
Lé Gérant : 0. Dout.
PARIS. — IMPRIMSRIB P. LBVt, RUB CA8SSTTS, i^^
CENTENAIRE
DE LA
SOCIÉTÉ DE PHARMAQE DE PARIS
17 OCTOBRE 1903
DISCOURS PRONONCES EN SEANCE
Discours de M. E. Léger,
président de la Société de Pharmacie de Paris.
Messieurs,
Lorsque, au mois de janvier dernier, la Société de
Pharmacie de Paris me fit le grand honneur de m'appe-
ler à la présidence, j'avais négligé de consulter nos
archives. Je savais notre Société très ancienne, mais
j'ignorais exactement son âge. Il a fallu que notre
dévoué et vigilant secrétaire général, M. le P"" Bour-
quelot, vînt un jour nous annoncer qu'en 1903 notre
Société aurait un siècle d'existence. En môme temps, il
nous proposait de commémorer ce Centenaire. Sa pro-
position fut acceptée. C'est une grande joie pour nous
de voir quel empressement vous avez mis à vous rendre
au rendez- vous que nous donnions dans cette belle salle
qu'a bien voulu mettre à notre disposition le distingué
et sympathique P' Guignard, directeur de cette Ecole.
Au nom de la Société de Pharmacie de Paris,
j'adresse mes plus vifs remerciements, j'exprime ma
profonde gratitude aux grands dignitaires de la science,
aux membres de l'Institut et de TAcadémie de méde-
cine, à nos savants maîtres des Ecoles de Pharmacie
qui, par leur présence, n'ont pas voulu seulement con-
tribuera donnera cette cérémonie un éclat particulier,
Joum, de Pharm. et de Chim, ft« bèmib, t. XVI II. (7 novembre 1003.) ^B
— 434 —
mais ont tenu surtout à nous témoigner Tinlérèl qu'ik
portent à notre association ; à vous tous, mes chers oà-
lègues ou confrères, représentants des nombreuses
associations scientifiques ou professionnelles, venus àc
tous les points du territoire de la patrie, à vous sur-
tout, nos correspondants et confrères étrangers, qui
n'avez pas hésité à suspendre vos propres travaux, qm
n'avez pas reculé devant les fatigues d'un long voya^
dans le but unique de nous apporter ici le précieui
témoignage de votre sympathie.
M. Bourquelot vous dira tout à l'heure dans quelles
conditions fut^ fondée en 1803 notre Société; puis il
vous fera assister à son développement. Cette date
de 1803 mérite qu'on s'y arrête; 1803, n est-ce pas
l'époque où la France commençait à subir Tinfluence
de celui qui devait tHre peu de temps après l'empereur
Napoléon? Ce puissant génie militaire ne devait passe
laisser absorber entièrement par les choses de la
guerre et l'histoire nous dit qu'il fut aussi grand par
son talent d'organisateur, par ses œuvres de paix, dunl
plusieurs nous intéressent particulièrement, que par
ses conquêtes guerrières.
1803, c'est aussi pour la science le début d'une èrt»
nouvelle, c'est le commencement d'une période qui va
se poursuivre, laborieuse et féconde, à travers tout U
xix** siècle pour arriver jusqu'à nos jours. Pour reste/"
dans notre domaine, rappelons que la Chimie, sor-
tant à peine de ses langes, venait de substituer aui
antiques recettes des alchimistes les méthodes exactes
de recherches inaugurées par Lavoisier. Le langage de
cette science, jusque-là si obscur, venait d'être rénové
sur l'initiative de Guyton de Morveau.
Trente années s'étaient à peine écoulées depuis la
découverte mémorable de l'oxygène par Prie^tlef
(1" août 177 i) et il n'y avait que dix-sept ans qu'était
mort notre grand ancêtre Scheele, dont les décou-
vertes capitales sont si connues qu'il n'est pas utile àt
les rappeler ici.
— 435 —
De telles transformations dans la science chimique
levaient trouver leur répercussion dans le domaine
de la pharmacie. Baume, en 1797, ne nous dit-il pas :
« Aucune pharmacopée ne fait l'application des prin-
cipes de la chimie : cependant, sans la connaissance de
ces principes, on ne travaille qu'au hasard dans la
pharmacie. » 11 est vrai qu'un peu plus loin il s'élève
avec force contre la nomenclature chimique qui venait
d'apparaître. « Une nouvelle nomenclature, dit-il, telle
que celle que Ton nous propose, nous parait plus
propre à retarder les progrès de la science qu'à y
répandre la lumière. » Baume était pour les anciens
noms, mais devons-nous à cause de cela lui tenir
rigueur? Est-ce qu'aujourd'hui^môme, en dépit de cette
mi^me nomenclature, les noms de précipité blanc, de
Utharge, d'émétique, de calomel, de sublimé corrosif,
ne sont pas encore d'un usage courant? J'ajouterai que
l'emploi de ces noms présente, dans certains cas, des
avantages réels; car si le calomel et le précipité blanc,
par exemple, sont tous deux des chlorures de mercure
de m«>me composition, ils sont différents au point de
vue de leur action thérapeutique. Du reste, la nouvelle
nomenclature ne tarda pas à (^tre adoptée par les phar-
■ maciens, puisque Bouillon- Lagrange en fait l'applica-
tion dans son Manuet du Pharmacien paru, il y a
juste un siècle, en 1803.
Jusqu'au commencement du xix* siècle, c'est sur-
tout la pharmacie galénique qui règne en maîtresse,
on pourrait dire la polypharmacie : c'est l'Age des con-
serves, électuaires, confections, onguents, emplAtres,
etc. ; les médicaments chimiques énergiques sont sur-
tout représentés par les composés du mercure, de l'an-
timoine et de l'arsenic.
Cependant, au fur et à mesure des progrès de la
Chimie, nous verrons se développer de plus en plus ce
que l'on a appelé la pharmacie chimique. La pharma-
cie galénique elle-même subira des transformations
importantes, elle se simplifiera et nous verrons les
— 436 —
réactions si complexes qui accompagnent la préparatba
des médicaments recevoir, dans bien des cas. im
explication satisfaisante. La Chimie, conformémeut k
Topinion de Baume, apparaîtra donc comme une des
sciences les plus utiles au pharmacien, mais ce neser»
pas la seule. L'homme, dans sa lutte contre la maladie,
doit aller chercher des remèdes dans les trois rbp/ts
de la nature : le règne minéral lui fournira surtout d«
matières premières que Tart transformera, c'est surtout
dans le règne végétal qu'il trouvera ses principales
ressources. Il est peu de plantes qui ne soient pasdouées
ou auxquelles on n'ait pas attribué de propriétés médi-
cinales ; mais l'emploi des plantes en nature nécessite
l'absorption de grandes quantités de matière inerte;
aussi les pharmaciens chercheront-ils à concentrer le
médicament en un petit volume. Ils y parviendront
d'abord à l'aide des teintures, des extraits, etc. Ik
chercheront ensuite à [débarrasser le médicament de
tout ce qui n'a pas d'action jusqu'à ce qu'ils arrivent ;
enfin à l'obtention du principe actif pur cristallisé:
acide, alcaloïde, glucoside.
Le règne animal, après avoir fourni un certain nom-
bre de médicaments, parait aujourd'hui un peu délaissé;
et si nous lui demandons encore le miel de nos melli-
tes, la cire de nos onguents, Taxonge de nos pommadas
(et encore ces produits ont trouvé des succédanés,
l'usage des sangsues et même des cantharides a beau-
coup diminué et il y a longtemps que les vipères, te
cloportes, les fourmis et le corail ont à peu près dis-
paru de nos officines. Ne nous hâtons pas, cependanl,
de sourire à l'énumération de ces drogues singulières.
Rien n'est plus variable que la thérapeutique. « Adore
ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adore » est
souvent son adage.
L'emploi des préparations opothérapiques n'esl-ilpas
la résurrection scientifique de pratiques qui remonteai
à plusieurs siècles? Les animaux ne sont-ils pas nus
pourvoyeurs de ces sérums dont nous ne faisons qu'en-
— 437 -
revoir la puissance et qui, néanmoins, ont donné de
j remarquables résultats?
Le savoir du pharmacien doit donc être aujourd'hui
rès étendu, renseignement de nos écoles doit présen-
er une immense variété, puisqu'il doit s'attacher à
»ut ce que renferme l'univers: « Quidquid in orbe
*uceL hic datur studio », lisait-on sur les murs de
notre vieille école de la rue de TArbalète. Jamais ce
irers du poète latin n'a trouvé mieux son application
^u'à notre époque.
Ce n'est pas tout. I^a chimie organique synthétique,
en créant des méthodes qui permettent d'obtenir des
corps en quantité illimitée, a contribué singulièrement
à augmenter le nombre des médicaments. Ces produits
appartiennent à toutes les familles de composés. Il n'est
pas jusqu'à ces brillantes matières colorantes, triomphe
de la chimie moderne, dont l'emploi semblait seulement
réservé à faire valoir la beauté de nos femmes, qu'on
n'ait essayé de transformer en pilules; et, comme si la
nature matérielle eût été insuffisante, les agents mys-
térieux, ces fluides impondérables qui ont nom : cha-
leur, électricité, lumière, sont devenus des agents thé-
rapeutiques.
Pour accomplir cette œuvre immense qui comprend
tout un siècle, pour amener la science pharmaceutique
à l'état où nous la trouvons aujourd'hui, il a fallu la
collaboration de savants appartenant à toutes les
nations civilisées. Me sera-t-il permis, cependant, de
faire remarquer que dans notre pays et, en particulier
parmi les membres de notre Société de Pharmacie, les
artisans de cette grande œuvre ne font défaut ni par
leur nombre, ni par leur valeur, ni par leur renommée
qui, pour certains, est aujourd'hui universelle.
Le résumé, m(^me succinct, des travaux des mem-
bres de notre Société constituerait un travail considé-
rable, dont la lecture exigerait plusieurs heures. Parmi
l'œuvre de ceux qui ne sont plus, citons seulement la
découverte du chloroforme, faite simultanément par
— 438 —
Soubeiran et Liebig, de riodoforme, de ralizarine, <k
la purpurine, du magnésium, de Tamygdaline, do
myronate de potassium, et, comme conséquence, la
formation des essences d'amandes amères et de mou-
tarde noire expliquée, celle d'un grand nombre d aloh
loïdes végétaux : ésérine, strychnine, aconitine, émé-
tine, codéine, cinchonine, et enfin celle de la quinine,
qui, ainsi qu'on Ta dit, a sauvé plus de vies humaines
que la mitraille n'en a fauché sur les champs de
bataille. A l'exemple des disparus, un grand nombre
de nos collègues actuels ne se sont pas contentés de
prendre part à nos travaux. Ils ont répandu leuracti»
vite en dehors de notre Société. Les Comptes Rendus
et Bulletins de nos Académies ou Sociétés savantes en-
registrent à chaque instant leurs travaux et leurs
noms apparaissent souvent soit dans les procès-ver-
baux des séances, soit dans la liste des récompenses
que les Académies ou Sociétés de France et de
l'étranger décernent aux travailleurs de la Science.
Les connaissances acquises par lui, le pharmacien
ne se contentera pas de les utiliser pour l'exercice de
sa profession. Nous le verrons devenir, dans bien Ae^
cas, le conseiller scientifique, souvent gratuit, de ses
concitoyens. Qu'il s'agisse d'un empoisonnement cri-
minel ou accidentel, d'un aliment frelaté ou avarié,
d'un champignon douteux ramassé dans quelque bois,
d'un produit intéressant l'industrie d'un pays, c'est
souvent au savoir du pharmacien que l'on fera appel.
Dans nos colonies et nos possessions lointaines et
même dans la métropole, n'est-ce pas à nos confipères
de l'armée ou de la marine que s'adresse rAutorité
pour la surveillance des aliments, la recherche et
l'essai des eaux potables en campagne, etc.? Longtemps
avant l'établissement des laboratoires municipaux dans
les grandes villes, les pharmaciens avaient déjà créé
les méthodes de recherche des falsifications des ali
ments. Enfin le médecin, pour éclairer son diagnostic,
ne s'adresse-t-il pas chaque jour au pharmacien ana
— 439 —
lyste, micrographe, bactériologiste? Ces questions de
cbîmie appliquée à l'analyse ont toujours fait Tobjet
des constants efforts des pharmaciens. Les procès-ver-
baux de nos séances sont remplis d'observations sur ce
sujet et nos journaux professionnels sont des guides
consultés à chaque instant par les chimistes analystes.
Je viens de vous rappeler, Messieurs, à quel degré
devait atteindre, à notre époque, le savoir du phar-
macien digne de ce nom. La société civile s'est mon-
trée très exigeante pour nous.
Enserrés dans un réseau de lois très étroit, nos
devoirs sont grands et nos droits bien minimes. Les
médicaments composés, les drogues médicinales, c'est
laie domaine du pharmacien, j'allais dire sa prison, il
ne peut en sortir ; mais tout le monde peut venir non seu-
leoaent glaner, mais encore moissonner sur ses terres.
Souhaitons que la législation nouvelle, destinée à
remplacer la loi, elle aussi, centenaire qui nous régit,
se montre pour nous un peu plus tutélaire; et qu'en
échange des obligations qu'elle nous imposera, elle nous
apporte un peu de cette liberté qui appartient à tous.
La grande diffusion de l'instruction pendant ces vingt
ou trente dernières années a contribué à augmenter,
dans une limite hors de proportion avec les besoins du
public, le nombre des officines. Le côté commercial
s'est, du moins dans les grandes villes, développé d'une
façon inquiétante pour l'avenir matériel et moral de
la profession. Cet état de choses, créé par la pléthore
des pharmaciens, ne durera peut-être pas toujours :
certains indices semblent annoncer qu'un mouvement
de recul important se dessine et, de mc^me que la mer
descend d'autant plus bas qu'elle a monté plus haut,
de même le flot montant des pharmaciens se retirera
peut-être plus loin qu'on n'aurait pu le supposer.
Vous me permettrez, je l'espère. Messieurs, cette
incursion dans le domaine professionnel.
Bien qu'association exclusivement scientifique, la
Société de Pharmacie de Paris a toujours pensé que
— 440 —
savants et disciples, maîtres et élèves devaient s'abriter
sous les plis du même drapeau, qu'il n'était pas plus
possible de séparer la science de la pratique quil
n'était possible de séparer Tenfant de sa nourrice.
Aussi est-ce une grande joie pour nous de voir réunis
aujourd'hui, en un seul faisceau, tout ce qui fait la
grandeur et la force de notre chère profession. Li
Société de Pharmacie de Paris, Messieurs, marchaDt
sur les traces de ses devanciers, continuera à être la
Société illustrée par son premier président Parmentier.
Elle continuera à être la gardienne jalouse des traditions
de science et d'honneur que lui ont léguées ses ancêtres.
Discours de M. Guignard
Messieurs,
La solennité qui nous réunit aujourd'hui me vaul,
en même temps, l'honneur de vous recevoir dans notre
École et la satisfaction de joindre mes souhaits de cor-
diale bienvenue à ceux qui viennent de vous être
adressés par M. le Président de la Société de Phar-
macie de Paris.
L'École et la Société de Pharmacie ont une origine
commune ; elles descendent l'une et l'autre de Tancien
Collège de Pharmacie, constitué par la déclaration
royale de 1777, qui mit fin à la lutte mémorable des
épiciers et des apothicaires, en séparant définitivement
les deux corporations.
Accepté et maintenu par l'Assemblée nationale en
1789, supprimé en 1791, en même temps que toute
espèce de corporations et de maîtrises, puis rétabli
presque aussitôt à la suite des abus sans nombre
qu'avait entraînés cette mesure, le Collège de Phar-
macie fut, parmi les établissements du même genre,
le seul qui traversa presque sans encombre la période
révolutionnaire.
La France, déchirée par les discordes civiles, luttait
— 44i —
contre elle-même et contre Tennemi du dehors. Les
armes font défaut, la poudre manque : le Comité de
Salut public fait appel aux chimistes. On écrit à Vau-
qiielin : « Pars, fais-nous du salpi^tre ou je t'envoie à
la guillotine. » Et Vauquelin parcourt les départe-
ments et en fait sortir des tonnes de salpêtre qu'il
envoie dans la capitale. Le Collège de Pharmacie
institue des leçons sur la préparation de ce corps : il y
invite les membres du Comité de Salut public, dont il
reçoit les félicitations.
La Révolution suit son cours. Mais,' après avoir
détruit, elle doit réédifier : elle doit, pour sa gloire,
remplacer par des institutions pleines de jeunesse
celles que l'ancien régime avait laissées dépérir. La
Convention a besoin de médecins et de chirurgiens
pour ses armées; elle crée, en 1794, les trois Écoles de
santé de Paris, Montpellier et Strasbourg.
Les pharmaciens n'étaient pas compris parmi les
élèves de ces Ecoles. « Là pharmacie, disait alors le
rjapporteur, l'illustre Fourcroy, possède à Paris une
École toujours ouverte et beaucoup mieux organisée
que celles de médecine et de chirurgie. Très peu de
changements sont nécessaires pour rendre l'instruction
pharmaceutique plus complète et le Comité de l'Instruc-
tion publique sVn occupera avec la célérité que le bien
public exige. »
C'est alors que les pharmaciens de Paris, pénétrés de
l'importance qu'il y avait à donner une impulsion nou-
velle à l'enseignement du Collège, fondèrent, en 1795,
\bl Société libre de Pharmacie^ puis organisèrent V École
gratuite de Pharmacie^ dont l'institution fut confirmée
par un décret du Directoire.
En créant quelque temps après notre École actuelle,
la loi du 21 germinal an XI n'a fait, en somme, que la
substituer à l'Ecole gratuite. Cette loi était le corollaire
de celle qui avait organisé antérieurement les Écoles de
médecine; elle répondait aux idées directrices du
comité de l'Instruction publique.
1
— 442 ^
N'ayant plus désormais à s'occuper de IVnsei^e-
ment, la Société libre de Pharmacie changea de rôle et
se reconstitua sur de nouvelles bases.^ Ainsi prit nais-
sance, presque en même temps que rÉcole actuelle, là
nouvelle Société dont nous fêtons aujourd'hui le cen-
tième anniversaire.
Il ne m'appartient pas, Messieurs, de rappeler ici son
histoire; je n'ai pas non plus Tintentron, pour le ani-
ment, de vous exposer celle de FEcole, dont le cente-
naire coïncide avec celui qui nous réunit actuellement.
J'espère du moins que, dans quelques mois, nous
pourrons marquer aussi cette date par la publication
d'un livre dans lequel les professeurs, en retraçant la
biographie de ceux qui les ont précédés dans leurs
chaires, essayeront de faire revivre un passé qui na
pas été sans gloire.
L'Lcole et la Société de Pharmacie ont vécu frater-
nellement le premier siècle de leur existence. Chacune
d'elles a suivi sa voie et rempli son rôle ; toutes deux
ont associé leurs efforts pour le bien commun et le
progrès de la science.
Pour marquer les liens qui n'ont cessé de les unir, il
suffirait de parcourir la liste des Membres de la Société.
On y verrait, à toutes les époques, l'tiCole représentée
par la plupart de ses professeurs ; ils en ont occupé la
présidence à maintes reprises et rempli les fonctions du
secrétariat général presque sans interruption.
Messieurs, les solennités comme celle d'aujourd'hui
sont salutaires. Il est bon d'honorer la mémoire deceui
qui nous ont frayé la voie, de rappeler leurs travaux,
leurs découvertes, les exemples qu'ils nous ont laissés.
Si, en ce moment, et par quelque miracle, les illus-
tres et vénérés ancêtres dont les portraits nous envi-
ronnent, venaient tout à coup à reprendre vie pour un
instant, je suis sûr qu'ils ne verraient pas sans unf
douce émotion cette manifestation d'un culte filial el
qu'ils applaudiraient aux efforts de ceux qui ont conti-
nué leur œuvre et enrichi leur glorieux héritage.
— 443 —
LES ORIGINES
DE Ll SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
SON HISTOIRE
JUSQU'A LA CRÉATION DE LA SOCIÉTÉ DE PRÉVOYANCE
(1803 à 18243 (1)
Lecture de M. Em. BOURQUELOT, Secrétaire général.
INTRODUCTION
L'article premier du règlement voté par la Société
de Pharmacie de Paris dans la séance du 15 thermidor
(!) Au cours de mes recherches historiques, j'ai dû consulter quelques
ouvrages aUzqtiels il me faudra renvoyer fréquemment. Ce sont surtout :
J. Guillaume : Procès- verbaux du Comité d'instruction publique de la
Convention nationale. Paris.
Ad. Laugier et V. Duruy : Pandectes pharmaceutiques. Paris, 1837.
A. DB Beauchamp : Enquêtes et documents relatifs à l'enseignement
supérieur, XXWUl, Médecine el Pharmacie, 1. 1(1789 à 1803). Paris, 1888.
Pour abréger, je les désignerai seulement par les noms des auteurs. Il
en sera de même lorsque j'aurai à citer la « Collection des lois t» de J.«B.
DuvBRoiEn, qui m'a été très utile pour établir l'ordre chronologique des
lois et décrets concernant la pharmacie, qui ont été promulgués pendant
la Révolution.
Outre ces ouvrages qui m'ont servi à constituer, en quelque sorte, le
squelette de la première partie de mon travail, j'ai consulté encore : la
réimpression de la Gazette nationale ou Moniteur universel {Mon. u/tio.) ;
le Recueil périodique de la Société de Santé de Paris, journal fondé par
la Société de santé en 1796 et qui devint bientôt le Recueil périodique de
la Société de médecine de Paris {Recueil périodique); les Annales de
Chimie, publication dans laquelle la Société de Pharmacie a d'abord fait
paraître les plus importants de ses travaux {Ann. de Chimie) ; le Bul^
litin d€ Pharmacie qui, fondé en 1809, changea, six ans plus tard, son
titre en celui de Journal de Pharmacie et des sciences accessoires, et
devint, en 1822, Torgane de la Société de Pharmacie {Bull, de Phai^m, ou
Joiim. dePhai*m,).
Comme on peut le supposer, j'ai puisé largement dans nos Archives et,
tout spécialement, dans les procès-verbaux des séances. Malheureusement
un volume de ces procès-verbaux a disparu; il se rapporte à la période
comprise entre 1814 et 1824, à coup sûr l'une des plus intéressantes de
. 444 —
an XI (3 août 1803), qui fut sa première séance, est
ainsi conçu : « Sont membres de la Société tous ceur
qui ont été admis jusqu'à ce Jour »
Cet article nous renvoie dans le passé. Les membres
résidants qu'il mentionne comme constituant déjà la
nouvelle Société étaient ceux de la Société libre dts
pharmaciens de Paris ^ dont la loi de germinal venait
de provoquer la dissolution. La Société libre avait,
elle-même, remplacé en 1796 le Collège de Pharmacie
institué par la Déclaration du 23 avril 1777 (1), laquelle
consacrait officiellement les efforts poursuivis depuis
longtemps par la Corporation des apothicaires pour I
régulariser renseignement et Texercice de la phar-
macie, j
Une histoire des origines de la Société de Pharmacie
devrait donc remonter à l'époque reculée où les apo- |
thicaires ont commencé à chercher à se réunir en une
corporation autonome. A tout le moins, elle devrait \
remonter au temps de Nicolas HouCl, marchand apo-
thicaire épicier, qui, vers la fin du xvi* siècle, créa un !
jardin pour la culture et Tétude des simples dans le
faubourg Saint-Marcel, et conçut, le premier, le projet I
d'un enseignement oral de la pharmacie |
Ces origines anciennes ont déjà été décrites par le !
regretté Gustave Planchon (2). Aussi ne m'occuperai-je
que des origines les plus immédiates, c'est-à-dire des |
événements qui, pendant la Révolution, ont amené
l'histoire de notre Société. J'ai comblé cette lacune, autant que cela a été
possible, à l'aide des rapports et des lettres datés de cette époque, qui oot
été conservés.
Parmi les documents manuscrits que fai eus sous les yeux, il en est qui
m'ont paru présenter un intérêt particulier; je les ai reproduits en pirâe
ou en totalité, mais on ne les trouvera que dans notre livre jabilaire,
sous le titre : Pièces justificatives.
(1) Ad. Laugier et V. Duruï-, p. 99.
(2) Le Jardin des Apothicaires de Paris : Joum, de Pharm. et di
Chim., [5], XXVIII, pp. 250, 289, 342, 412 (1893); XXIX. pp. 197,261,
326 (1894); XXX, pp. 254, 317. 353 (1894); [6],I. pp. 61, 367, 398 (1895).
— Les Apothicaires dans les cérémonies de parade : Joum. de P/uirai.
et de Chim,, [6], I, pp. 217 et 273 (1895).
— 445 —
peu à peu et définitivement le remplacement de Tancien
Collège des Apothicaires par un établissement d'ensei-
gnement d'citat, TCiCole de Pharmacie, et une Société
scientifique, notr^ Société de Pharmacie de Paris.
La connaissance de ces événements surtout est
nécessaire pour comprendre l'histoire de nos premières
années. En réalité, les derniers qui se produisirent
n'amenèrent pas grand changement dans les esprits.
Le Gouvernement conservait les professeurs] de TEcole
gratuite ; la nouvelle Société, à laquelle ils apparte-
naient tous, tenait ses séances là où s'étaient réunis
les membres de la Société libre. C'étaient donc les mômes
hommes ; et tous ces hommes, qui avaient lutté en
commun pendant les dix années qui venaient de
s'écouler, restèrent unis pour défendre les intérêts
moraux et matériels de la Ck)rporation, comme au
temps où le corps enseignant était élu par la Corpora-
tion elle-môme.
I. — LES ORIGINES DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE
DE PARIS (1790-1803)
1. — Lb Collège de Phjirxacik.
Au commencement de, la Révolution, le Collège de
Pharmacie existait depuis douze ans. Il avait institué,
pour l'instruction des élèves, des cours publics et gra-
tuits de chimie, de pharmacie, de botanique et d'his-
toire naturelle. Il faisait passer des examens de mai Ire
en pharmacie dans les conditions fixées par l'ordon-
nance royale du 10 février 1780 (1). Il veillait à la
défense des prérogatives et privilèges de la profession.
En sa qualité de Corporation^ il fut d'abord atteint par
le décret du 2 mars 1791 (2), dont deux des articles^
rarticle2 et l'article 7, s'appliquaient à lui.
Art. 2. — « A compter du 1*"^ avril prochain, les
(1) Ad. Laugier et V. J)ubuy, p. 112.
(2) 2 mars 1791 = 17 mars 1791 : Décret portant suppression de tous les
<lroit8 d'aides, de toutes les maîtrises et jurandes, et établissement dt»
patentes. — J.-B. Duvergibr, U, p. 281.
1
— 446 —
« offices de perruquiers-barbiers, baigneurs éluvistes
« ceux des agents de change, et tous autres offi«>
« pour l'inspection et les travaux des arts et du con-
« merce, les brevets et les lettres do maîtrise, les droits
« perçus pour la réception des maîtrises et jurandes.
« ceux du Collège de Pharmacie et tous privilèges de
« professions, sous quelque dénomination que ce soit
« sont supprimés. »
Art. 7. — « A compter du i*^ avril prochain, il sera
« libre à toute personne de faire tel négoce ou d'exer-
« cer telle profession, art ou métier, qu'elle trouTera
« bon ; mais elle sera tenue de se pourvoir auparavaDt
« d'une patente, d'en acquitter les taux ci-après déter-
« minés, et de se conformer aux règlements de polite
<îc qui sont ou pourront être faits, etc. »
Ce langage était parfaitement clair : rarticle2.parle
fait, supprimait le Collège, et Tarticlc 7 proclamait la
liberté de Texercice de la pharmacie. Aussi vit-on,aus-
sitôt, nombre d'individus sans diplôme s'installer phar-
maciens.
Il y avait là un danger public que les membres du
Collège ne manquèrent pas, sans doute, de signalera
r Assemblée nationale, car un mois à peine après la
promulgation du décret précédent, celle-ci n'hésita pas
à revenir sur ce qu'elle venait d'adopter.
C'est le 44 avril 1791 que Livré, député du Maine 1\
au nom du Comité de salubrité, porta la question à la
(l) Livré (Noôl-Eustache), échevin, législateur et magistrat, aé »£
■Mans (Sarthe), le 11 avril 1728 de « Noèl-Eustache Livré, maî/re-ap«<*»-
cuire au Mans et de Aune Jardin », mort au Mans le 15 janvier 1861:
était échevin et ancien juge consul de sa ville natale quand il fat^Uf 1'
30 juin 1789, suppléant du Tiers aux États-Généraux. 11 fut admt^ i
siéger, le 11 juillet suivant, à la place d'HéUaud,décédé; devint secrétairedc
l'Assemblée. Son mandat expiré, il fut nommé juge suppléant au triboi»'
criminel du Mans. (Extrait du Dictionnaire hisloi^queet biographiqiti^
la Révolution, par le D' RoBiitET, t. II, p. 442, Paris, 1899.)
Livré n'est cité au Moniteur que dans cette circonstance. Sur U H^
des membres composant la Société libre des phatmaciens de Paris (W-
nous trouvons, parmi les correspondants, un Livre, au Mans, sans aaw
indication.
— 447 —
tribune de l'Assemblée nationale. Après quelques mots
sur les projets que préparait le Comité relativement à
l'organisation de renseignement et de l'exercice de
la médecine et de la pharmacie, Livré s'exprime
ainsi (1) :
u Par une fausse interprétation de l'article 2 du
K décret du 2 mars dernier sur les patentes, des gens
u sans connaissances, comme sans autorisation quel-
le conque, s'immiscent dans l'exercice de la phar-
« macie, préparent et vendent impunément toutes
« sortes de drogues et médicaments, tant simples
« que composés. Cet abus, pernicieux sous tous les
« rapports, mérite votre attention et votre vigilance.
« Le mal est pressant et les malheurs qui en résultent
« sont très fréquents. Votre Comité ne saurait vous
« exprimer combien il est instant de le réprimer. »
Et Livré termine en disant qu'il espère que l'Assem-
blée n'hésitera pas à rétablir Tordre et la confiance dans
la pharmacie, « profession uniquement dévouée à l'uti-
lité publique ».
En conséquence, il propose « que les lois, statuts et
« règlements existant au 2 mars précédent, relatifs à
« l'exercice et à l'enseignement de la pharmacie, pour
a la préparation, vente et distribution des drogues et
« médicaments, continuent d'être exécutés suivant
« leur forme et teneur, sous les peines portées par les
« dites lois et règlements, jusqu'à ce que, sur le rap-
tt port qui en sera fait à l'Assemblée, elle ait statué dé-
« finitivement à cet égard ».
Le projet de décret fut adopté sans discussion (2).
Mais la porte avait été ouverte aux infractions ; les in-
dividus qui s'étaient installés médecins ou pharmaciens
ne cessèrent pas pour cela d'exercer et les abus conti-
nuèrent.
(1) Mon. Univ., n» du lo avril 1791, t. VUI, p. 1Î8.
(2) 14 = 17 avril 1791 : Décret relatif à l'exercice de la pharmacie et &
U vente et distribution des drogues et médicaments. — J.-B. Duvbrgiek,
t. II, p. 369.
r —
— 448 —
La situation du Collège restait d'ailleurs toujoms
exposée. Rappelant les corporations qu on venait di
supprimer; dirigeant un établissement d'enseignement,
alors que le Comité d'instruction publique cherchait i
organiser l'enseignement public sur de nouvelles bases;
tenant des Académies que ce même Comité regardait
comme des « institutions inutiles », il ne pouvaitman-
quer de voir bientôt son existence remise en question.
Le Collège fut de nouveau en danger lors de la sup-
pression des Académies. Le rapport de Grégoire, luàh
Convention le 8 août 1793 (1), concluait à un projet de
décret en sept articles, dont deux seulement forent
adoptés : l'article 1 •*" (suppression des Académies) et Tar-
ticle 7 (confiscation, par la Nation, des jardins botani-
ques, bibliothèques, collections, etc.). Or, d'après
Guillaume (2), le Comité d'instruction publique, dont
Grégoire fut le rapporteur en cette affaire, avait résolu
de proposer que les cours de sciences et d'arts et mé-
tiers dépendant de quelques-unes des Académies et
Sociétés à supprimer (Acad. de Chirurgie, Collège de
Pharmacie^ Société d'Agriculture) fussent conservés,
comme par le passé, jusqu'à l'organisation de l'ins-
truction publique. C'est ce qu'exprimait précisément
l'article 6 du projet de décret de Grégoire, et cet «urlicle
ne fut pas adopté. On doit donc supposer, même à
défaut d'autres documents, qu'à ce moment le Collège
fut sérieusement menacé.
(1) Mon, Univ., n» du 9 août 1793, t. XVII, p. 344. Comme le ùA «t-
marquer J. Guillaume, I. II, p. 249, le Moniteur ne donne, ^ur ctU
question, qu un compte rendu à la fois inexact et incomplet. Voici, a
effet, ce compte rendu : « Grégoire, au nom du Comité d'instructioo f»
blique, a fait un rapport sur les Académies ; il les regarde comme des
institutions inutiles et en demande la suppression. Le premienrticle^
projet de décret est adopté en ces termes : Toutes les Académie el S*'
ciétés littéraires patentées ou dotées par la Nation sont supprimées. L«
autres articles ont été ajournés. » En réalité, comme nous le disons plus
haut, d'après le procès-verbal de la séance du 8 août que nous ne pouro^f
reproduire, l'article 7 du projet de Grégoire fut aussi adopté.
(2) J. Guillaume, t. II, p. 244. Faisaient partie du Comité d'instructifli
publique : Arbogast, Baudin, David, Grégoire, Lakanal, Romme, Fo«r
croy, etc., ce dernier depuis le 30 juillet seulement.
— 449 —
Quelques jours plus tard, le 17 août (1), en exécution
d'un décret spécial du 12 août (2), les scellés furent
apposés sur la porte du local de rAcadémie des Sciences,
et, ajoute Guillaume, sans doute aussi, sur celles des
appartements des autres Académies et Sociétés suppri-
mées. Qu'advint-il alors du Collège et subit-il momen-
tanément le sort commun? Cela est très probable, et,
peut-être, doit-on rapporter à cette époque les démar-
ches que Trusson fit, dit-on, auprès de la Convention
pour obtenir la réouverture de TEtablissement des
pharmaciens, démarches qui auraient été couronnées
de succès.
On put croire encore le Collège menacé, lorsque
Lakanal un mois plus tard, le 15 septembre (3), pro-
posa et fit adopter un projet d'instruction à trois degrés,
Au décret relatif à ce projet, se trouvent annexés des
tableaux donnant le classement des matières à. ensei-
gner et, dans le tableau n® 3, sont mentionnés, en effet,
des cours de matière médicale et de pharmacie.
Celte nouvelle alerte dissipée, il ne fut plus question
du Collège jusqu'au jour où Fourcroy présenta, au nom
des Comités de Salut public et d'Instruction publique,
son rapport et son projet de décret sur l'établissement
d'ime École de santé à Paris (4) Ce rapport fut lu à la
Convention le 7 frimaire an III (27 novembre 1794) et
discuté le 12 frimaire (2 décembre). Le célèbre chimiste
conventionnel obtint plus qu'il ne demandait, car le
(1) J. Guillaume, t. II, p. 318.
(2) Ce décret, voté sur la proposition d'un membre, Ch. Delacroix, est
le suivant : a La Convention nationale décrète qu'à la diligence du mi-
nistre de l'Intérieur, les scellés seront apposés sur les portes des appar*
tements occupés par les Académies et Sociétés supprimées par son décret
du 8 du présent mois et qu'il sera procédé sans délai à la levée desdits
scellés et à l'inventaire, etc. »
Le 1.J août, l'apposition des scellés n'étant pas encore efTecluée, la Con-
vention nomma quatre commissaires (David, Romme, Haussmann et
Ojsez), pour s'assurer de Tezécution de son décret. — J. Guillaume,
t. n. p. 318.
(3) Mon. univ., n» du jeudi 19 septembre 1193, t. XVII, p. 679.
(4) Man.univ. Le rapport de Fourcroy est imprimé dans le numéro du
16 frimaire an III (6 décembre 1194), t. XXII, p. 663.
Journ, dé Pharm. et d« Chim, 6* ■érib. t. XYIII. (7 novembre 1903.) 29
— 430 —
décret promulgué le 14 firimaire (4 décembre) porb
création de trois hcoles de santé : à Paris, à Mon^wi-
lier et à Strasboui^ (1). Ces ëtablissements étaient de»*
tinés à former les médecins qui manquaient alors à oc»
hôpitaux et à nos armées, les écoles de médecine étant
fermées depuis la suppression des Universités. Quant
aux pharmaciens, Foupcroy ne proposa point de \f^
comprendre parmi les élèves des Écoles de santé et il
en donne les raisons : « Cette profession i», dil-il daa*
«on rapport, « a, à Paris, une Ecole toujours ouverte,
« et qui, depuis longtemps, est plus complète que
<( celles qui étaient destinées à la médecine età lachî-
« rurgie, La botanique usuelle, l'histoire naturelle de?
« drogues, la chimie pharmaceutique et la pharmacie
« proprement dite y sont enseignées avec toute rél»-
a due et tout le soin convenables à cette étude.
« L'élève en pharmacie joint à ces leçons la pratiq»
oc dans les laboratoires des pharmaciens chez lesquels il
« demeure, et dont il partage les travaux ; il ne luimaa-
« que donc rien de ce qui est nécessaire pour le for-
ce mer.
« Très peu de changements sont nécessaires pwir
« rendre Tinstruction pharmaceutique plus complètc,el
« le Comité d'instruction publique s'en occupera arec
a la célérité que le bien public exige ».
Fourcroy fut encore suivi sur ce point, en sorte que
le Collège de Pharmacie, qui avait été maintenu provi-
soirement par TAssemblée nationale, Tétait « tacil^
ment » par la Convention (2).
(1) J.-B. DuvERGiBR, t. VII, p. 42S : Décret portant qu'il sen éuU>*
Paris, à Montpellier et à Strasbourg des écoles destinées à forocf ^
officiers de santé.
(2) C'est ce que la Sociéli libre, qui a remplacé le Collège de Fhu^
macie, n'a jamais manqué de rappeler dans le court aperçu historiqie
qu'elle joignait, chaque année, -à la liste de ses membres insérée daf^
VAlmanacfi national : « L'utilité reconnue de cet établissement (le Colièft
lui mérita d'être maintenu provisoirement par la loi du 17 avril 1191, csa
cernant l'enseignement et l'exercice de la pharmacie, et taciteiseot pc
celle du li frimairean III, portant création 4' Écoles centrales dt n^i-
— 451 —
2. — La SociiÎTÉ LIBRE DES Phabuacîbns de Paris.
Mais c'était toujours du provisoire, et le décret lui-
même le rappelait en ces termes, dans son article 16 :
« Le Comité d'instruction publique fera incessamment
« un rapport sur la manière d'organiser Tenseigne-
« ment de lart de guérir dans les communes de la
« République où étaient établies les Ecoles de méde-
« cîne et de chirurgie, et sur Vétude de la pharma-
« c£e, etc. »
,Nul doute que les pharmaciens, ainsi tenus constam-
ment en alarmes, n'aient, dès cette époque, cherché à
donner à leur association et à leur enseignement une
organisation qui fût à l'abri des surprises que pouvaient
leur réserver les projets en voie d'élaboration dans les
Assemblées.
Ils crurent en trouver le moyen dans l'article 300 de
la Constitution de l'an III (1). Cet article, déjà en partie
compris dans le décret du 19 novembre 4790 (2) sur
les Sociétés libres, est ainsi conçu : <c Les citoyens ont
le droit de former des iJablissements d'éducation et
d'instruction, ainsi que des Sociétés libres, pour con-
courir aux progrès des sciences, des lettres et des arts. »
En conséquence, le 30 ventôse an IV (20 mars 1796),
les pharmaciens composant le Collège de Pharmacie de
Paris se constituèrent en une Société libre, qui reçut
le nom de Société libre des Pharmaciens de Paris.
L'acte qui fut rédigé à cette occasion est signé par
80 membres de l'ancien Collège (3). Il porte que la
(1] Mon. univ.^ Sapplément da 10 fructidor an 111(21 août 1795). L'ar-
ticle 300 est sous le titre X, intitulé : Instruction publique. La Consti-
tution est datée du 5 fructidor; elle fut soumise à l'approbation du peuple
français qui la vota à la presque unanimité ; elle fut proclamée loi fonda-
mentale de l'Etat le !•' vendémiaire an IV (23 septembre 1795).
(2)21 octobre = 19 novembre 1790 : Décret relatif au droit de former des
Sociétés libres, et L'Assemblée nationale, après avoir entendu son Comité
f des rapports, déclare que les citoyens ont le droit d'assembler paisible-
« ment et de former entre eux des Sociétés libres, à la charge d'observer les
« lois qui régissent tous les citoyens. » (A propos d'un incident survenu à
Dai.)
(3) Parmi les signataires, citons : Trusson, Moringlane, Demachy,
— 452 —
Société libre a pour objet « de concourir aux progra
des sciences et spécialement de la Pharmacie, de h
Chymie, de la Botanique et de l'Histoire naturelle ».
« Nous déclarons, ajoutent les signataires, que note
« intention est de perpétuer rétablissement d'instruc-
« tion fondé par les Pharmaciens de Paris (le Collège^,
« et nous nous engageons mutuellement à continuer à
(( faire dans notre laboratoire et jardin sis rae de
« L'Arbalètre {sic)^ des cours et démonstrations publics
« et gratuits de Chymie, de Pharmacie, de Botanique
tt et d'Histoire naturelle. »
La nouvelle Société rencontra probablement,
d'abord, quelques difficultés. L'ouverture de ses coun
n'eut lieu qu'une année après, le 28 ventôse an F
(18 mars 1797) (1), et ce n'est même que deux mm
plus tard, le 3 prairial (22 mai) que, sur le rapport (h
Ministre de Tlntérieur, le Directoire exécutif, qui avait
sans doute attendu que les pharmaciens eussent fait
leurs preuves, confirma leur Etablissement d'instruc-
tion sous le titre d'Ecole gratuite de Pharmacie.
La transformation de Tancien Collège de Phar-
macie en Société libre ne fut pas qu'un simple
changement de nom effectué pour le mettre sous le
couvert de Tarticle 300 de la Constitution. L'acte d«
30 ventôse ajoutait aux attributions du Collège, pub-
qu'il en faisait une Société scientifique. Ses signa-
taires, en effet, s'engageaient, comme on Ta vu,
à concourir par leurs travaux aux progrès des sciences.
De plus, conformément au règlement qui fut adopté
par la suite, la nouvelle Société admit dans son sein,
comme associés et correspondants, les savants français
et étrangers.
Mais une Société savante ne peut guère exister si
Quinquet, Sureau, Bouriat, Morelot, Delunel, Boudet, Guiart père ^
Guiart fils, Chéradame, Parmentier, Charlard (neveu), Pelletier (Btf^
trand, de Tlnstitut, mort en 1797), Bajen (de l'Institut), Cadet-Gassk<»>^
Charlard oncle, Cadet de Vaux, Vauquelin, Nachet, Pia troisième.
{\) Journ. de la Soc. deapharm, de Pari», 1" numéro, on Reaifii
périodique, t. II, p. 125.
— 453 —
lie ne dispose d'un recueil périodique dans lequel elle
oublie ses travaux. Lés membres de la Société libre se
Téoccupèrent bientôt de ce point important.
Tout d'abord, il y eut quelques hésitations. Presque
» même temps que la Société libre des Pharmaciens
le Paris — exactement deux jours après, le 2 germinal
m IV (22 mars 1796),— s'était fondée une Société dite
le Santé de PariSy mais qui, un an plus tard, devint la
Société de Médecine de Paris. C'était uniquement une
Société scientifique, et selon l'article 3 de son règle-
tneat, « elle cultivait la Médecine, la Chirurgie, la
Pharmacie, TArt vétérinaire et toutes les autres Scien-
ces physiques dans leurs rapports avec Tart de guérir.
La plupart des pharmaciens distingués d'alors : Par-
mentier, Bouillon-Lagrange, Vauquelin, Sureau, More-
lot, Delunel, Bouriat, Trusson, Baume, Chéradame,
Pelletier, Nachet, etc., etc., entrèrent dans cette So-
ciété (i); et comme ils appartenaient aussi à la Société
libre des Pharmaciens, il dut en résulter des relations
assez étroites entre les deux Sociétés. Comme la Société
de Santé avait tout de suite créé un journal : le Recueil
périodique de Santé^ qui devint Recueil périodique
de la Société de MédecinCy puis Journal général de
Médecine^ de Chirurgie et de Pharmacie^ la Société
libre pensa à publier ses travaux dans ce Journal. En
vendémiaire an V (octobre 1796), elle écrivit à Sédillot
jeune une lettre dont voici le commencement, curieux
à plus d'un titre :
i< Au citoyen Sédillot
secrétaire général de la Société de Santé.
« La communication et la publicité, sur-tout {sic)
« dans les sciences qui ont pour objet la santé des
« hommes, deviennent indispensables : de là naissent
« la sûreté publique et l'avantage de tous.
% Ces considérations ont engagé TEcole de Pharma-
« macie à vous demander quelquefois une petite place
(i) On compte une trentaine de membres communs aux deux Sociétés.
— 4U —
« dans votre intéressant recneil, afin de faire connattre
« ses travaux, et de se réunir à la Société de Santé,
« comme au centre des lumières médicales (1). »
La faveur demandée fut accordée et, par le fait, le
premier volume et les suivants renferment plasiears
mémoires dus & des pharmaciens membres de la Société
libre.
Mais d'autres idées l'emportèrent. Le RecueU pério-
dique ne pouvait disposer de beaucoup d'espace pour
les pharmaciens et plusieurs de leurs articles ne s>
trouvaient pas & leur place. 11 fut décidé qu'on créerait
un organe spécial. Celui-ci fut intitulé : Journal de
la Société des Pliarmaciens de Paris, ©u RecueU de
découvertes et d'observations sur la Pharmacologie. La
rédaction en fut confiée à Fourcroy, assisté des citoyens
Demachy et Bouillon-Lagrange (2).
Ce Journal, dans lequel furent publiés bien des tra-
vaux intéressants, dura près de trois années, du f5
prairial an V (3 juin 1797), date que porte son premier
numéro, jusqu'au 15 frimaire an VIII (5 décembre 47991.
Il fut fondu alors avec les Annales de Chimie^ dans les-
quelles paraissaient déjà les travaux tenant plusspécta*
lemcnt à la chimie, efFectués par des membres de la
Société libre.
Cependant l'Ecole gratuite fonctionnait à peu près
régulièrement. Elle avait institué des prix d'émulaticm
pour récompenser ses meilleurs élèves; et, chaque
année, elle tenait une séance publique où ces pris
étaient distribués et où ses professeurs venaient expo-
ser quelques-unes de leurs découvertes. Ces séances
furent, à deux reprises, présidées par le Ministre de
(1) Recueil périodique^ t. I, p. 2S5.
(2) Cette organUatioo futchangée an comiaencenMOt de la troiflièmigt
dernière année. Chaque numéro porte, dés lors, 1* indication suivante : « Li
rédaction de ce Journal est confiée aux citoyens Fourcroy^ Farmeniitr,
Vauquelin, BouiUon-Lagrange et Dèyeux. » Remarquons qne ces dsq
membres de la Société libre étaient,en même temps^rédacteurs anx Anméa
de Chimie,
— 455 —
rintérieur, Chaptal (1). On y vit souvent Fourcroy (2);
on y vit aussi le préfet de la Seine, Frocbot (3), qui
slntéressa à ce point à la profession, qu'il s'occupa
très activement de faire respecter dans son départe-
ment les lois et règlements concernant Texercice de la
pharmacie, et que, même, il fit voter, par le Conseil
général, une somme de 300 francs pour un prix qui
serait décerné par TEcole (4). Celle-ci, d'ailleurs, offrit
au préfet » d'ajouter annuellement à ses cours ordi-
naires, qu'elle professe gratuitement, un cours particu-
lier de trois mois de durée, et également gratuit, de
chimie élémentaire applicable aux arts et métiers » :
offre qui fut acceptée (&).
On pouvait donc croire à une longue durée du nou-
vel établissement. L'existence de la Société libre,
comme corporation enseignante, n'était pourtant rien
moins qu'assurée. D'une part, la réorganisation de
l'enseignement de la médecine n'avait pas cessé d'être
h Tordre du jour et il était difficile que cette réorgani-
sation, quelle qu'elle fût, n'entraînât pas de change-
ment dans l'enseignement et Texercice de la Pharma-
cie. D'autre part, et cela surtout devait donner à
réfléchir, il était manifeste que les idées se tournaient
vers la remise entre les mains de l'Etat de toute es-
(!) Séances du 19 brumaire an X (^4»». de CAtin., [1], t. XL,, p. 920)
et du 21 vendémiaire an XI {Ann, de Chim., [i], t. XLIV, p. 96). A la
première de ces séances, dit le rédacteur, le ministre prononça « un dis-
cours plein de cette éloquence douce et sensible qui lui est si naturelle, et
où Ton remarque,tout à la fois, l'homme savant qui aime avec passion les
sciences et les arts, l'homme de génie qui sait les apprécier, et l'homme
d*État qui emploie avec diaceraememt et avec habileté les moyens les plus
propres à les faire fleurir. »
(2) Notanunent aux séances du 8 frimaire an VI et du 21 vendémiaire
an XI.
(3) Prochot (iVtc.-rA.-fi.), né à Dijon en 11M, mort à Etuf (Haute-
Marne) en 1819, notaire à Aignaj-le-Duc, fut député du Tiers aux Etats
GèBéraux, et plus tard député de la Côte-d'or au Corps législatif. Il fht
nommé préfet de la Seine le H ventése an VII] {DicL oa Robinst).
(i) Arrêté préfectoral du 4 ventése an IX (23 février iSM), art. 11
(Ad. LAnoiEE et V. DuRinr, p. 141). L*Ecole gratuite est désignée, dan»
cet arrêté, sons l'ancien nom de Collège de Fkarmaeie,
(5) Même arrêté, art. 8.
— 456 —
pèce d'enseignement supérieur. Comment admettre
alors que, seul, renseignement des sciences pharma-
ceutiques resterait confié à une corporation?
La Société libre ne fut d'ailleurs pas toujours habile.
C'est ainsi que, peu après son institution, elle s'avisa
de fonder une Société par actions, pour la préparation
et la vente de certains médicaments : les magasins et
laboratoires nécessaires à ce commerce étant ceux do
ci-devant Collège (1). Ses attributions étaient déjà bieo
assez importantes pour qu'elle ne contractât pas des
charges nouvelles qui ne pouvaient manquer de nuire
à son enseignement et de provoquer des critiques et
des réclamations dans le monde pharmaceutique ou
médical.
Quoi qu'il en soit, durant lesdix-huitmoisqui suivirent
la confirmation, par le Directoire, du Collège de Phar-
macie sous le titre d'Ecole gratuite^ les législateurs ne
proposèrent pas moins de cinq projets de loi concer-
nant la médecine, et dans lesquels il était question de
l'enseignement de la pharmacie.
Dès le 12 prairial (31 mai 1797), Cales (2), au nom
de la Commission d'instruction publique, lit, au Con-
seil des Cinq-Cents, vm rapport relatif à Forganisation
des Ecoles de Santé. 11 y propose que l'enseignement
soit donné, dans les mcmes écoles, aux médecins, chi-
rurgiens et pharmaciens (3). Le projet de Calés fui
renvoyé à la Commission, puis abandonné.
(1) Il est ju9te d'ajouter cependant que la Société libre ne fit, en cdt.
qu'imiter Tancien Collège et même la Compagnie des apothicaires de
Paris qui, longtemps auparavant, avaient fondé des sociétés analogoee-
Mais les temps étaient changés, et la nouvelle Société industrielle n'eut pi'
de succès. Voir G. Planchon : Sur la confection publique de la thériaqoc
à Paris [Journ. de Pharm. et de CAtm., [5], t. XXV, pp. 441 et 4W
1892.)
(2) Calés (Jean-Marie), né à Cassalé? (Haute-Garonne) en 1751« mort
à Liège (Belgique) en 1834, médecin à Toulouse k l'époque de la Révolu*
tion, fut député à la Convention et au Conseil des Cinq-Cents, fot
banni du territoire français en 1816, comme régicide (D' Robinit).
(3) A. DE Brauchamp, p. 271. Les articles 32 et 33 du projet de CaK*
concernent les pharmaciens.
— 457 —
Le 46 thermidor suivant (3 août 1797), Pastoret (1)
présente à la môme Assemblée un projet de loi plus
restreint (2), portant seulement sur un mode provisoire
d'examens pour les officiers de santé. Son but était
d'empêcher les individus sans diplôme d'exercer la
médecine ou la pharmacie, comme cela se faisait de
plus en plus grâce à la fameuse loi sur les patentes. Il
demandait que les élèves en médecine, chirurgie et
pharmacie, ainsi que ceux qui s'étaient installés sans
diplôme, fussent astreints à passer des examens de-
vant Tune des trois Ecoles de Santé ou devant des
jurys spéciaux institués à cet effet. Ce projet de loi,
adopté par le Conseil des Cinq-Cetits, fut transmis au
Conseil des Anciens. Là, il fut soutenu, le 13 vendé-
miaire an VI (4 octobre 1797), par Boussion (3) qui
eut soin, en passant, de faire remarquer que les récep-
tions, au Collège de Pharmacie, ne se faisaient pas
conformément à la loi (4). Combattu par Porcher (5),
le projet de Pastoret fut d'ailleurs rejeté.
Le 17 ventôse an VI (7 mars I798i, Vitet(6) présente
à son tour, et toujours au nom de la Commission d'ins-
truction publique, un nouveau projet intitulé cette fois :
Projet d'écoles spéciales de médecine (7). Il demande
(1) Pastobet (Claude-Emmanuel-Joseph-Pierre, marquis de), né à Mar-
seille en 1755, mort à Paris en 1840, membre de l'Assemblée législative,
député du Var au Conseil des Cinq-Cents, membre du Sénat conserva-
teur: fut membre de l'Académie française (D^ Robinet).
(2) A. DE Beauchamp, p. 293. L'article 3 du projet mentionne les matières
sur lesquelles devront être examinés les élèves en pharmacie.
(3) Boussion (Pierre), 1753-1818; fut membre de la Convention, puis
député au Conseil des Anciens; était médecin à Laugnac (Lot-et-Garonne),
son pays natal, à l'époque de la Révolution (D^ Robinet).
(4) M« Jacquinot, l'avoué de la Société libre des Pharmaciens de Paris,
avait remis, au nom de celle-ci et pour défendre les lois anciennes, deux
imprimés à chaque représentant (A. oe Bbaucbamp, p. 304).
(5) Porcher de Lissonay (Gilles), comte de Richebourg, 1752 à 1824;
né à la Châtre (Indre); d'abord médecin, abandonna cette profession
lorsque commença la Révolution ; fut membre de l'Assemblée législative,
de la Convention et du Conseil des Anciens (D' Robinet)»
(6) Vitbt (Louis), 1736-1809, docteur en médecine de Montpellier, fut
maire de Ljqu, député à la Convention nationale et au Conseil des
Anciens.
(7) A. DE Beauchamp, p. 336. Le projet de Vitet fut discuté au Conseil
— 458 —
la création de cinq écoles spéciales de médecine : à
Paris, à Montpellier, à Nancy, à Bruxelles et à hor-
deaux. Les pharmaciens sont compris dans le projet.
ils devront passer leurs examens dans ces écoles. Le
projet de Vitet fut renvoyé à la Commission.
Le 4 messidor suivant (22 juin 1798j, Cabanis rlison-
met à Texamen du Conseil des Cinq-Cents un nouveau
projet de loi : pour un mode provisoii^e de récepliou
des candidats dans Vart de guérir et pour la police
médicale (2j. Ce projet, qui laisse de côté la question
de création de nouvelles écoles de médecine, conclal,
comme les trois projets précédents, à ce que les élèves
dans l'art de guérir, médecins ou pharmaciens, soient
tenus provisoirement de passer leurs examens dans les
trois écoles de médecine existantes. Ce projet ne ftit*
pas adopté, non plus qu'un projet analogue préseatë el
soutenu par Cabanis et Hardy (3) le 29 brumaire li el
le 1*^' frimaire (5) de Tan VII (19 et 21 novembre 1798.
Après ces vaines tentatives, survint une période de
tranquillité qui dura deux années, jusqu'en février 1801.
Depuis un an, la Constitution de Tan VIII avait été
promulguée, et selon cette Constitution 'art. 5Î
les lois devaient être préparées par un Conseil d'Etal
sur Tordre des Consuls. C'est là, assurément, ce qui
explique la démarche que fît au commencement de
1801, la Société de Médecine auprès de Bonaparte, pre-
des Cinq-Cents dans* les séances du 14 germinal (3 avril), 16 genniail
(5 avril), 17 germinal (6 avril), 28 germinal (17 avril) et S9 germiu'
(18 avril).
(1) CABAiris (Pierre-Jean- Georges), 1757-1808, médecin, philosophe et
littérateur ; député de la Seine au Conseil des Cinq-Cents, fut profctsctf
aux Ecoles centrales de Paris, membre de l*Institat, professeur à l*Booie
(le Médecine {Dictionnaire du D' Robinbt).
(2) A. DB Bbauchamp, p. 428.
(3) Hardy (Antoine-François), l7i8-i82S,niédecin à Rouen avant la R^
volution. Député à la Convention et au Conseil des Cinq-Ceal8,fatiM0i^
du Corps législatif après le 18 brumaire,eosuite directeur des Droits ^èa0i^
jusqu'à la Restauration, puis reprit la pratique médicale (Robihbt)..
(4) A. DB Beauchamp, p. 441.
(5) Id., p. 462.
— 459 —
mier consul, démarche qui nous intéresse, car elle jette
quelque lumière sur ce que pouvaient alors désirer,
non seulement les médecins, mais aussi les pharma-
ciens, relativement h renseignement et à lexercice de
leur art.
L'occasion de cette démarche fut lattentat du 3 ni-
vôse an IX (2i décembre 1800). Bonaparte venait
d'échapper à la machine infernale. La Société de Mé-
decine, admise auprès de lui, a pour lui témoigner son
indignation v, profita de la circonstance « pour lui
représenter, en mt^me temps, la nécessité très urgente
de réprimer les charlatans qui infestent la République,
et d'organiser incessamment lexercice et l'enseigne-
ment de Tart de guérir ». Le Premier Consul lui
demanda de lui exposer ses projets et ses vues à cet
égard et la Société, quelques semaines plus tard, lui
. envoyait une adresse accompagnée de ses projets de
règlement (1).
De la lecture de l'adresse, il ressort que ses auteurs
ne voyaient encore de salut que dans le rétablissement
des anciennes corporations médicales. « Le Collège de
« Pharmacie de Paris, disent-ils, a eu seul le bonheur
« de oonserver ses insiitutions à travers tous les orages
« de la Révolution; et les anciennes lois régissent
« encore, dans la République, cette branche de Tart de
tt guérir. » Et ils ajoutent :
a Citoyen premier Consul^ que les Collèges de
« Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie renais-
« sent.. , etc., etc., et bientôt vous verrez la plus utile
(( des professions reprendre la considération qu'elle
« comporte, la dignité qui lui est essentiellement né-
« cessaire; le médecin philosophe séparé, par Topinion,
« de Taveugle empyrique (sic); le chirurgien éclairé, du
« rhabilleur meurtrier ; le pharmacien instruit, du char-
« latan éhonté. »
Nous ignorons si Bonaparte fut convaincu (2). Ce qui
(1) Recueil périodique, t. X, p. 191, 1804.
(2) Le Recueil périedigue ne publie pas la réponse de Bonaparte, qa*il
— 460 —
est certain, et la démarche y a sans doute contribu^f
c'est que le Conseil d'i:itat s'occupa dès lors activement
des lois sur la médecine et la pharmacie.
Parmi les projets qui furent d'abord étudiés, il en est
deux qui intéressaient les pharmaciens. Tous deux con-
servent le Collège de Paris, et le second, le plus réceat,
qui fut imprimé six à sept mois après TenToî de
l'Adresse de la Société de Médecine (6 vendémiaire an X :
28 septembre 1801), porte création de vingt-deux col-
lèges de pharmacie et applique, à tous ces collèges,
l'organisation de l'ancien Collège de Paris (1).
On voit, par là, que Fourcroy, le rapporteur de ces
projets, avait eu d'abord Tintention de ne rien innover
en matière de pharmacie, mais seulement de rendre
obligatoires, dans toute l'étendue de la République, les
lois et règlements qui. jusqu'alors, n'avaient été appli-
qués qu'au Collège de Pharmacie de Paris.
Ces deux projets ne sortirent pas, d'ailleurs, du Con
seil d'Etat, pas plus que ceux que Fourcroy présenta, à
la mt^me époque, sur la médecine.
L'explication de tous ces. insuccès, pour peu qu'on y
réfléchisse, est fort simple. On ne pouvait faire de lois
définitives sur des enseignements spéciaux — et les
Conventionnels l'avaient bien compris — tant qu'on
n'en aurait pas terminé avec la loi générale sur l'ins-
truction publique qui était en suspens depuis fort
longtemps.
On revint donc à cette loi qui fut discutée en ger-
minal an X (avril 1802) et votée enfin, après un dis-
cours de Fourcroy au Corps législatif (loi du H floréal
serait intéressant de retrouver. Il Tait seulement suivre l'Adresse de U
note suivante : « Le Premier Consul a répondu dans des termes qui moD-
« trent combien il désire débarrasser la France de la horde assassine d«
<c empiriques qui l'infestent. » Parmi les signataires de l'Adresse, désigné*
comme commissaires de la Société de Médecine^ et au nombre de douze
citons : Morelot. Trusson, Descemet, Roussille, Chauveau. qui faisaieo
partie de la Société libre des Pharmaciens.
(1) A. DE Beauchamp, pp. 489 et 505. Le premier projet est intitulé
Projet de loi sur renseignement et la police de la médecine; et le
second : Projet d'aiTélésur V organisation et la police de la pharmacie.
— 461 —
an X : !•' mai 1802). Cette loi comporte, comme celle
de Lakanal, du 15 septembre 1793, trois degrés d'ins-
truction. Pour le troisième degré (qui correspond à
notre Enseignement supérieur), sont prévus des lycées
et des écoles spéciales, dont des écoles de médecine,
entretenues aux frais du Trésor public.
L'existence du Collège, c'est-à-dire de TÉcole gratuite
de Pharmacie, se trouvait donc, cette fois, sérieusement
menacée. On allait certainement appliquer à rensei-
gnement de la pharmacie ce qu'on annonçait par
avance, et qui fut voté définitivement quelques mois
plus tard, pour renseignement de. la médecine.
Les membres de la Société libre le comprirent par-
faitement. Un moment, semble-t-il, ils essayèrent
d'éviter la catastrophe imminente. Dans le numéro de
ventôse an X (mars 1802) de chacun des deux
organes scientifiques qui leur étaient ouverts : Annales
de Chimie (1) et Recueil périodique de la Société de
Médecine de Paris (2), on trouve Tentrefilet suivant :
« La Société de Pharmacie (Société libre) a arrêté qu'il
« serait rédigé chaque mois un bulletin de séance (3).
« Dans un moment où elle s'occupe de la confection
« d un code pharmaceutique, elle a pensé qu'il serait in-
« téressant de donner à ses correspondants et à tous
a ceux qui cultivent les sciences relatives à lart de
« guérir, une analyse succincte des mémoires lus dans
« chaque séance et les résultats des observations des
« membres de la Société sur les formules décrites dans
« les diverses pharmacopées. »
Vient ensuite le Compte rendu de la séance de ven-
tôse, qui relate des communications de Planche : Sur
la décomposition de Vacétite de plomb parle zinc \ de
Cadet : Sur une bière au quinquina; de Proust, cor-
respondant : Sur le tanin et ses espèces y et finalement,
(1) T. XLI, p. 329.
(2) T. XIII, p. 356.
(3) L« Société se réunissait tous les mois.
— 462 —
les travaux de la Société sur les vinaigres médicinain,
en vue de la préparation du nouveau Codex.
La Société, qui annonçait que dorénavant ces bul-
letins seraient publiés régulièrement, voulait vraiseï»-
blablemeni ainsi montrer au public sa vitalité et atti-
rer l'attention sur les services qu'elle pouvait rendfe.
Mais ce beau zèle s'arrêta là : aucun procès-verbal
ne parut par la suite. La Société, convaincue, saniî
doute, de l'inutilité de ses efforts, attendit patiemmeDt
la discussion de la loi sur la pharmacie, laquelle eut
lieu l'année suivante. Fourcroy présenta le projet do
Conseil d'Etat au (brps législatif; Garret (du Rhône) ' I
le soutint devant le Tribunal, puis devant le Corp* lé-
gislatif. Tous deux se plurent à rendre hommage an
dévouement qu'avait montré Tancien Collège pour le
bien public, mais tous deux convinrent qu'il ne pou-
vait plus exister de corporations, et la loi de yenniaal
fut votée par 202 boules blanches contre i boules
noires.
La Société libre des Pharmaciens de Paris, telle
qu'elle avait été reconnue parle Directoire, et à laquelle
l'usage avait conservé la dénomination de Collège de
Pharmacie, se trouvait ainsi définitivement supprimée.
3. — FOORCHOV.
Lorsqu'on parcourt, comme j'ai dû le faire, les
documents qui nous sont restés sur la pharmacie pen-
dant la Révolution, on acquiert la conviction que la
Corporation des pharmaciens a dû être protégée et
même conseillée par quelque personnage politique
influent, qui sut lui-môme, en ces temps troublés, con-
server intacte son autorité. On ne s'expliquerait pas
autrement que cette corporation n'ait pas fini par subir
le sort qui fut commun à toutes les autres corporations.
(1) Catjret (Michel Claude), 1743-1818, exerçait la chirurfirie à Ltod,
au moment de la Révolution, fut député au Conseil des Cioq-CeQi&
membre du Tribunal, et, après la disparition du Tribuoat, conseillers b
Cour des compUs {Dictionnaire do D' Robiiiet).
— 463 —
On objectera l'utilité reconnue des pharmaciens ; mais
les Ecoles de médecine, le Collège de Chirurgie étaient,
au même titre des établissements utiles, et cependant
ils forent supprimés.
Quel a pu Hre ce personnage? On n'écrit malheu-
reusement pas les dessous de l'histoire avec des docu-
ments officiels ! Il nous faudrait, pour cela, les
mémoires de quelque pharmacien qui ait été mêlé aux
intrigues des Assemblées ; ou bien les correspondances
échangées entre les négociateurs qui prirent en main
les intérêts du Collège. De mémoires, il n'en a pas été
publié ; quant aux correspondances, on sait que, du
temps de la Convention surtout, on n'en conservait
guère. On était si facilement suspect et les perquisi-
tions étaient si fréquentes! Aussi en est-on réduit,
sur ce point, k des conjectures.
Pour ma part, j'incline à penser que le protecteur du
Collège fut Fourcroy, poussé et renseigné lui-même par
les amis qu'il comptait dans la Corporation.
Il ressort, en effet, des correspondances que j'ai
eues sous les yeux, que les pharmaciens contempo-
rains du célèbre chimiste lui avaient voué uae sorte
de culte : non pas ce culte admiratif qu'on peut avoir
pour un grand savant, mais ce culte discret qu'on a
pour rhomme influent qui vous a rendu service, sur-
tout quand il peut vous en rendre encore. Ce culte
apparaît en maintes circonstances : Fourcroy n'était
pas, à proprement parler, de la Corporation; cepen-
dant, dans toutes les séances on tient à l'avoir et il y
vient volontiers. C'est im brillant orateur: il viendra
exposer ses recherches scientifiques et ses vues philo-
sophiques sur la chimie (1). Mrme après la loi de ger-
(1) Dans la séance publique d'ouverture des cours de la Société libre
(28 ventôse an V), il vint lire, en son nom et au nom de Vauquelin, un
mémoire intitulé : Action spontanée de l'acide sulfurigue fvoid et con-
centré iur tes matières organiques. Dans la séance publique du 8 fri-
maire an VI, il lut un mémoire : Sur la nature et la préparation de la
graisse oxygénée.
— 464 —
1
minai, on le verra assister à des séances publiques de
l'Ecole et de la Société de Pharmacie (1).
Nous possédons deux lettres de Fourcroy. Dans k
première endate(14 frimaire an V : 4 décembre 1796 ï,
Fourcroy remercie la Société libre, qui est en train
de s'organiser, de l'avoir nommé membre associé.
Dans la seconde, qui fut écrite sept jours plus lard
(21 frimaire) (3), il la remercie de l'avoir nommé
membre résidant, et la liste des membres de la
Société le porte avec cette dernière qualité. H y a là
une apparente contradiction qui ne se peut expliquer
que par les relations amicales qu'entretenait Four-
croy avec certains membres de la Société. Tout
d'abord, celle-ci avait attribué à Fourcroy, ainsi qu^
d'autres savants illustres (4), le titre purement honori-
fique de membre associé; au cours des conversations
qui survinrent, le chimiste a dû laisser entendre qu il
lui serait plus agréable d'être un membre actif et, dans
la séance du 13 frimaire, la Société, déclarant nulle la
première désignation, le nomma résidant.
Que Fourcroy ait pris ou accepté les avis de quel
ques membres de la Société, cela n'est guère douteux
non plus. Il est au moins deux hommes auxquels il me
paraît difficile de refuser un rôle dans l'éclosion des
idées que soutint Fourcroy durant la Révolution. Ces
hommes sont Chéradame, qui fut deux fois directeur de
TEcole gratuite, et Vauquelin,qui, sur la présentation
(1) Séance publique du 10 fructidor an XII (28 août 1804). L'Ecole et
la Société s'étaient réunies. — a Les élèves ont reçu leurs médailles i<ic
M. Fourcroy, conseiller d'Etat chargé de l'Instruction publique. * (Procès-
verbal de la séance.)
(2) Archives de la Société, cote 37, pièce n» 8.
(3) Ibid., pièce n* 9.
(4) Nous possédons, dans nos Archittes, les lettres de remefciemeots
adressées à cette époque par Lk Camus, administrateur de l'Ecole polj-
technique; Bourru, ex-doyen de la ci-devant Faculté de médecine'»*
Paris ; Van Mons, de Bruxelles ; Lacépsde ; Haûy ; Laverme, ex-professeur
de pharmacie ; Daubenton ; Vb.memat, qui, tous, avaient été nommés Des-
bres associés.
— 465 —
de Fourcroy, fut nommé directeur de l'Ecole de Phar-
macie à sa création.
Chéradame, pharmacien rue Saint-Denis, était appa-
trente à la famille de Fourcroy et il existait entre eux
des relations d'autant plus fréquentes que Tune des
sœurs de Fourcroy, à la suite de circonstances doulou-
reuses, avait trouvé asile dans sa maison.
Vauquelin fut élève de Chéradame. Lorsqu'il entra
chez ce dernier, il sortait de THôtel-Dieu où il était
Testé deux mois très gravement malade. Il n'était pas
encore rétabli, et les soins affectueux qu'il reçut dans
la famille de son maitre, en particulier de la sœur de
Fourcroy, créèrent d'intimes relations entre les trois
hommes. C'est à cela, ainsi qu'à l'intelligence que cha-
cun avait reconnue en lui, que Vauquelin dut d'être
accepté comme le préparateur de Fourcroy, dont il
-devint bientôt le collaborateur et l'ami.
Ces liens se resserrèrent encore lorsque, plus tard,
Vauquelin étant devenu pharmacien, et tenant la phar-
macie de Goupil, rue Sainte-Anne, tomba une deu-
xième fois gravement malade. Il fut alors soigné par
les deux sœurs de Fourcroy qui, depuis quelques années,
•avaient pris en pension l'ami de leur frère. « Ces
dames », disent Chevallier et Robinet, les biographes
de Vauquelin, « s'étaient habituées à le traiter comme
s'il eût été leur propre fils. »
Est-il donc, après cela, déraisonnable de penser que
la loi de germinal ait pris naissance au moins autant
dans les conversations de ces trois hommes que dans
les discussions du Conseil d'État ?
Quant à la loi elle-même, assurément elleest de celles
qu'il faut remplacer aujourd'hui, et l'on y travaille, je
crois, depuis quelque temps ; mais que Ion se reporte
à cent ans en arrière, et l'on verra qu'elle était la so-
lution la plus acceptable dans l'état d'anarchie qui
régnait alors dans notre profession. Quelques-uns re-
grettèrent le Collège, un peu comme on regrette tout
ce qui s'en va. Fourcroy lui-môme essaya un moment
Jourtu 4m PKarn, $t de Chim. 6* sÉHis.t. XVIII. (7 novembre 1003.) 30
n
~ 466 —
de le conserver; mais il pcévit la défaite. Et puis il a
senti que, quand VL,isA confie une mission à un homme,
celui-ci ne peut, sans trahir son pays, sacrifier les inié-
Téts généraux à des intérêts de coterie, ni même au
;intérêts d*une corporation, si respectables qu'ils soient
II. — LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE 1803 A 1824
1. — Intérêts professionnels.
On comprend maintenant la genèse de la Société de
Pharmacie. La Corporation des apothicaires était (l^
venue peu à peu une sorte de société trini taire. C'était
h la fois une société enseignante, une société scienti-
lique et une société de prévoyance. Elle fut même,(iâD5
un temps, une société commerciale. Survient la loi de
germinal : tout se désagrège.
L'Etat se substitue à la Société enseignante. 11 s'enh
pare des bâtiments et dépendances du Collège qui, par
un arrêté du 3 frimaire an XII (23 novembre 180Î;
signé Bonaparte, sont attribués à l'Ecole que la loi a
créée « pour y placer son administration et y faire les
cours prescrits ».
Les membres de Fancien Collège, dépossédés, déci-
dent néanmoins qu'ils continueront à se réunir. Pour
■pouvoir le faire, ils déclarent dans un règlement non-
veau qu'ils ne s'occuperont plus que de science, et ils
changent le titre de l'ancienne Société en celui de
Société de Pharmacie de Paris. Une seule questioD
reste un moment en suspens, qui est celle de savoir où
se feront les réunions. Jusqu'ici la Corporation dc5
apothicaires, puis le Collège, puis la Société, libre, se
sont toujours réunis dans la salle des Actes. Tant que
l'Ecole n'est pas confisquée, la nouvelle Société peaj
toujours y tenir ses séances. Mais on sait que l'arrêta
de confiscation, déjà décidé, est imminent.
C'est alors qu'intervient une délibération des mem-
bres de la nouvelle Ecole, qui mérite d'être reprinluite.
Dans sa concision, elle dit assez les vœux que chacun
— 467 —
faisait pour que runion se maintînt* dans le corps pharr
maceutique :
« L'Administration, sur la proposition d\m de ses
-a membres, arrête qu'il sera donné connaissance à la
« première séance de la Société, de son désir pour qu'elle
« continue à tenir ses séances dans le local choisi par
^< elle dans le ci-devant Collège de Pharmacie (I). »
L'arrêté est du H brumaire an XII (3 novembre 1803) ;
il fut communiqué à la Société de Pharmacie, dans la
séance du 15 du môme mois et le procès-verbal relate
le fait en ces termes :
« L'organisation de l'Ecole de Pharmacie de Paris
« ayant été terminée par le Ministre de l'Intérieur,
« l'Administration représentée par plusieurs de nos
« Membres communique un arrêté qui accorde à notre
« Société la liberté de se réunir dans le même lieu où
« elle s'est déjà occupée de ses travaux. »
C'est à cet arrêté, ainsi qu'à la bienveillance des
directeurs de l'Ecole qui se sont succédé durant les
cent ans qui viennent de s'écouler, que nous devons de
nous assembler dans cette salle, transportée en 1881, de
la rue de l'Arbalète, ici même, et où nous trouvons
accumulés tant de souvenirs.
Une seule des attributions du Collège fut à peu près
délaissée : j'entends celle qui en faisait une sorte de
Société de défense professionnelle s'occupant de re-
chercher et de poursuivre les infractions à la loi.
A la vérité, on dut croire, et avec raison, que cette
attribution revenait à Thtat. Il a créé une loi sur
lexercice et sur la police de la pharmacie : c'est bien
le moins qu'il en surveille l'exécution ; c'est bien le
moins qu'il la modifie s'il apparaît, à l'usage, que cer-
tains de ses articles doivent être modifiés.
Mais le fabuliste l'a dit: Ne t'attends quà toi seul^
c*€st un commun proverbe. Les pharmaciens ne tar-
(1) Archives dt VEcoU de Pharmacie. • •
— 4R8 —
dèrent pas à reconnaître, à leurs dépens, la sagesse de
cette maxime.
Nombre d'abus cojxtinuèrent; d^atitres' prirent nais-
sance en Tabsencre d'une surveillance effective. Des
charlatans furent autorisés à vendre des remèdes
secrets. C'est ainsi que le fameux Mettemberg obtint ob
décret de TEmpereur (1), daté du palais impérial des
Tuileries, le 6 février 1810, qui Tautorisait • à an-
noncer- et à vendre publiquement sa quintessence
antipsorique », qui guérissait la gale «i en dépurant
l'économie ». Et cependant, on avait fait, en 1808, des
expériences à l'hôpital du Val-de-Grâce, dans les-
quelles l'inventeur avait dû abandonner 14 malades,
après 70 jours d'un traitement infructueux.
On se plaignit amèrement des jurys départemen-
taux, qu'avaient créés les articles 11 et 13 de la loi de
germinal et • qui, disait-on, accordaient trop facile-
ment des diplômes. On se plaignit des bureaux de
bienfaisance, dans lesquels, par suite de modifications
apportées à leur organisation, les pharmacies étaient
tenues par des Sœurs qui faisaient et vendaient, au
public, des médicaments et même des remèdes secrets,
contrairement aux articles 25 et 26 de la même loi (2.
(1) M cUcinberg adressa à la Société de Pharmacie, le 15 mars iSiO, uw
copie de ce décret. Nous possédons cette copie dans nos archives, aii»
que la lettre d'envoi et une petite plaquette fort curieuse, relatant les
inervei lieuse» guérisons obtenues au VaI-de*Grâce, à Taide de ladite quin-
tessence (cote 52, pièces 6, 7 et 8).
(2) Sur celte dernière question, nous possédons dans nos archives deai
pièces intéressantes.
La première est une lettre adressée par une Commission de la Société
de Pharmacie : a A Messieurs les Membres composant l'Ecole spéciale de
Pharmacie .de Paris. » Elle ne porte pas de date; mais elle est de la Os
de janvier ^u du commencement de février 1818.
Dans cette lettre sont exposés les doléances des pharmaciens de Paris,
relativement à la nouvelle organisation des Bureaux de bienfaisance. Nos»
ne pouvons la reproduire ici en entier; maison voici le premier alinéa qui
montre bien que, comme nous le disons plus loin, l'Ecole et la Société
unissaient leurs efTorts pour défendre les intérêts de la profession :
« Messieurs, la Société de Pharmacie, séante au sein de votre établie
(Tsement, nous a chargës,''dans sa'Séance'ihi45 janvier ltlt8,ti'attirer votre
« attention sur un nouvel abus introduit dans l'exercice delaphar0iacie,à
— 469 —
Toutes ces plaintes affluèrent à la Société de Phar-
macie, comme si elle eût été encore gardienne des
prérogatives de la profession.
Malheureusement, rarticle 4. du titre V de sou
règ'leinent est formel : « Tout ' entretien étranger aux
« sciences que la Société cultive est sévèrement
fc interdit. »
Le règlement fut observé jusqu'en 1810. A partir de
cette époque, les plaintes devinrent si nombreuses,
qu'il fallut bien s'en occuper. La Société et TEcole
décidèrent d'agir en commun pour défendre les inté-
rêts de la pharmacie.
Mais, d'une part, l'introduction de ces questions
dans les travaux de la Société de Pharmacie mena-
çait de nuire à l'objet pour lequel elle avait été fondée;
d'autre part, le nombre de ses membres étant limité
à 60, cela excluait les autres pharmaciens de Paris et
de la Seine de la défense des intérêts profession-
nels.
On eût alors l'idée de créer une Société spéciale, ou-
verte, celle-là, à tous les pharmaciens, et qui ne s'oc-
cuperait que de ces intérêts. C'était la reprise de la
troisième attribution du Collège.
Un premier essai fut fait en 1820. La nouvelle So-
ciété reçut le nom de a Société des Pharmaciens du
département de la Seine ».. Elle eut pour président
Derosne et pour secrétaire général Fée. Pour des rai-
sons qu'il serait trop long d'exposer ici, ce premier
c Toccasion des fournitures de médicaments destinés aux indigents de la
c Ville de Paris, et de vous prier de les dénoncer k l'autorité compétente. »
(Cote 49, pièce n*2i.)
L'Ecole dénonça les abus qui lui- étaient signalés, au préfet qui lui
répondit le 8 mars 1819. Dans sa réponse (la seconde pièce), qui est adres-
sée a A Messieurs de l'Ecole de Pharmacie de Paris d, le préfet informe
ceux-ci que le Conseil général des hospices a examiné la question et qu'il
a décidé que, « pour obvier désormais à tout désordre et pour prévenir
toute plainte, le chef de la Pharmacie centrale ferait des visites tous les
trois mois dans les bureaux -de charité, pour reconnaître la nature, la
qualité et le mode de préparation des médicaments destinés aux pau-
vres y> (cote 49, n* 22).
— 470 —
essai ne réussit pBiS (1) et cette Société fut dissoute le
18 décembre 1821 (2).
Mais le projet fut repris bientôt après (3), sous Fim-
pulsion de Robiquet, alors secrétaire général de la
Société de Pharmacie, et, cette fois, aboutit en 1824 a
la création de la Société de Prévoyance.
A partir de cette époque, la Société de Pharmacie de
Paris ne siortit plus qu'exceptionnellement de ses
attributions et ne s'occupa plus qu(* de questions
scientifiques.
2. — Recherches scisNTiprouBs.
Bien que la Société de Pharmacie, comme on TÎenl
de le voir, ait dû, pendant ses vingt premières années,
c'est-à-dire jusqu'à la création de la Société de Pré-
voyance, s'occuper de la défense des intérêts de la pro-
fession, cela ne parait nullement l'avoir écartée du but
qu'elle s'était imposé. On peut même dire qu'à aucune
autre époque de son existence, sa vitalité, comme
société scientifique, ne s'est affirmée par autant d'uti-
les et importants travaux. Il faudrait un volume pour
les exposer tous, surtout si l'on voulait ne rien omettre
(i) Le Règlement que la nouvelle Société avait élaboré d'abord, àtitn
provisoire, fut très attaqué, surtout par Chéreau, pharmacien de Pari^ et
membre de cette Société. Les objections de ce dernier sont résumées dus
une lettre qu'il adressa en mai 1820 « aux membres de la Commissioii
établie par la Société des Pharmaciens du .département de la Seine ■, et
dont la copie est dans nos archives (cote 49, pièce n* 24).
i.'hércau aurait voulu que la nouvelle Société se fondit avac la Sodélè
de Pharmacie. U en donne les raisons dans une deuxième lettre égalemcst
conservée dans nos archives (cote 49, n* 25). Mais une ("ommitfioo
nommée par la Société de Pharmacie, k l'efTet d'examiner la propositioi
Chéreau, conclut à son rejet (Commission composée de Henrr, Booilloi-
Lagrange, Labarraque, Parract Couverchel. Rapport de Henrj, co(e49,
pièce DP 27) et la Société vota ses conclusions.
Il est très possible que cette discussion ait beaucoup contribué à U dii-
solution de la Société des Pharmaciens du département de la Seine.
(2) Journ, de Pharm., t. VIII, p. 471, 1822.
• (3) Voir sur ce point : Henbi db Mazibhes, Notes sur les origines de la
« Société de Prévoyance » {BulL de la Chambre syndicale et Société de
Prévoyance, t. VU, p. 648, 1901).
-^ 471 —
des circonstances intéressantes qui les ont k plus sou-'
vent provoqués.
Au moins puis-je m'arr^ter un instant sur les plus
coniixis d'entre eux : ceux qui amenèrent la découverte
de tant de ces principes immédiuts organiques dont '
la plupart ne tardèrent pas à être appliqués en méde- •
cine. Il n'est pas, d'ailleurs, d'étude plus instructive ;
et plus captivante pour celui qui pense. On y saisit la •
marche, parfois capricieuse, mais jamais ininterrom-^
pùe de la science. Ce sont d'abord les surprises, les
tâtonnements ; puis tout s'éclaire à la lueur d'une
idée'«t les découvertes se précipitent.
Eli 1803, quelques mois avant que la Société libre •
ne fût devenue la Société de Pharmacie de Paris, •
Derosne, en analysant l'opium selon les procédés élé- '
mentaires de l'époque, en sépara fortuitement un-
produit cristallisé, ou plutôt deux produits cristalli-
sés, mais qu'il confondit en un seul, bien qu'il eût-
constaté qu'ils différaient par certaines propriétés. î
C'est l'un de ces produits que Robiquet, quatorze ans
plus tard, démontrera être un principe particulier,
distinct de la morphine, et qui fut appelé narcôtine.
Quanta l'autre, il est certain, pour moi, étant don-
nées ses propriétés et la façon dont il fut obtenu, que
c'était la morphine elle-même (1).
Avec les idées qui régnaient de son temps, Derosne
donna à son produit le nom de sel,, mais il ne lui
échappa pas qu'il dût être un nouveau principe immé-
diat. 11 fit, avec lui, quelques essais sur des animaux
qui en furent fortement incommodés et il en tira —
(1) Le mémoire de i)ero:ine, d'aprcs Boullay {Journ. de Pharm.^ t. III,
p. 436, 1817), fut lu à la Société de Pharmacie. II s*agit sans doute de la
Société libre non encore transrormée. Il parut dans les Annales de Chimie^
t. X|jV, p. 257. Le second produit dont je parle ici, et que Derosne con«
fondit avec le premier, il l'obtint en traitant la solution aqueuse d'opium'
pûTe' carbonate de potasse, puis en dissolvant le précipité formé dans
l'alcool bouillant. Far refroidissement, il se déposa une poudre confu*
sèment cristallisée, à ' laquelle des -purtlicationH successives ne purent
enlever la propriété qu'elle possédait d*ôtre alcaline. Cette propriété, '
Deroilfae Fattribua k U potasse.
— 472 —
très timidement, il est vrai — la conclusion que les
propriétés de Topium devaient tenir en grande partie
à cette substance saline.
Quoi qu'il en soit, la découverte du sel de Derosne,
comme on l'a appelé, venait à Tappui de Topinion sou-
tenue déjà par quelques chimistes, par Vauquelin en
particulier, que les médicaments végétaux, réellement
actifs, devaient leur activité à quelque principe encore
inconnu.
Cette doctrine des principes actifs ne tarda pas à
inspirer les recherches des membres de la Sociâé»
surtout lorsque Vauquelin eût exposé, devant elle,
ses travaux sur la composition du tabac (15 mai 1809)
et sur l'analyse de la belladone (16 août 1809) (IK I-e
premier de ces travaux, surtout, mérite de fixer on
moment notre atlention.
On attribue généralement la découverte de la nico-
tine à Posselt et Reimann qui l'auraient isolée les pre-
miers en 1828. Il me paraît que, en ce point, on na
pas assez rendu justice à Vauquelin. Le travail de ce
chimiste, dont nous avons le manuscrit dans nos
archives (2), est intitulé : Mémoire sur un principe
nouveau contenu dans, le tabac^ et il débute ainsi :
« En faisant l'analyse du Nicotiana Tabacum, j'ai
« trouvé une substance qui m'a paru différente de
« toutes celles qui ont été reconnues jusqu'ici dans les
« végétaux et qui me semble, d'après cela, mériter un
« nom et une place particulière parmi les malériaBX
a immédiats des plantes. »
Pour obtenir ce principe, il exprime le suc de la
nicotiane, Tévapore en consistance sirupeuse, tfaite le
sirop par l'alcool, évapore à sec la solution alcoolique,
dissout le résidu dans un peu d'eau, sature par de la
potasse et distille avec ménagement. Ce principe est
(1) Premier volume tic» procès-verbaux.
(2) Cote 53, pièce n* 8. En marge, on trouve ]a note suivante :« J'si
été secondé dans les expériences nombreuses .qui seront rapportées daM
un mémoire, par M. Kobiquet, pharmacien ,très distingué de Paris. ■
\
— 47a —
an liquide volatil, incolore quand il est pur, soluble
dans Teau et Talcool, doué d'une odeur irritante et
d'une saveur acre, précipitant par une infusion de
noix de galle. Est-ce que ce n'est pas là la nicotine?
Et qu'on ne dise pas que Vauquelin ne lui a pas
reconnu les qualités d'une espèce chimique ? Le titre
du mémoire et son début sont déjà la preuve du con-
traire; ses conclusions ne sont pas moins significa-
tives : « Le résultat de cette analyse, dit-il en termi-
« nant, doit nous faire espérer qu'en examinant avec
« soin les végétaux qui sont en usage dans les phar-
« macies, dans les, arts et dans l'économie domes-
« tique, l'on trouvera beaucoup d'autres principes que
« nous ignorons encore; car en ce genre, la nature est
<i inépuisable et nous pourrons expliquer une foule
«c d'effets dont les causes sont inconnues. »
Vauquelin eut même, à la suite de ce travail, la
pensée que des plantes actives, que leurs caractères
botaniques réunissent dans une même famille, devaient
renfermer des principes immédiats, sinon identiques,
du moins analogues. C'est ce qui l'amena à étudier la
belladone. A la vérité, il n'en isola pas le principe
actif, Vatropine; mais il établit que l'activité de la
plante était due à une matière amère, nauséabonde,
soluble dans l'alcool, donnant avec le tanin une com-
binaison insoluble qui fournissait de l'ammoniaque
sous l'action de la chaleur... C'était bien encore
quelque chose (1).
Presque à. la même époque, Robiquet qui, en colla-
boration avec Vauquelin, avait antérieurement (15 jan-
vier 1806) découvert l'asparagine dans l'asperge,
annonçait la découverte d'un principe sucré, différent
du sucre, dans la racine de réglisse, la glycyrrhizine
(16 août 1809) (2), puis celle du principe vésicant des
cantharides, la cantharidine (16 février 1810).
I ... I i I .1 I. I .., ^ . I ■ 1 1 . ■ I ■ Il
(1) Ce travail est résumé par BouUay, dans le BuU. de Pharm,^ t. I, ,
p. 473.. 1809.
(2) Lé mémoire de Bobiquetf.sur (a racine de ré$li$8t^ est dans nos
r
— 474 —
Deux ans plu& tard, le 15 décembre 1811, BouUaj
présentait à la Société le principe actif de la coque
du Levant, la picrûto^ine. Cette dernière découverte
marque encore une étape, en ce sens que Boullay fait
la remarque que ce corps ne renferme pas, comme le
sel de Derosne et Tasparagine, les éléments de Tarn-
moniaque (nous dirions qu'il ne renferme pas d'aiole .
Boullay, lui aussi, est pénétré de l'importance et de
l'avenir de ces sortes de travaux et, à roccasion de sa
découverte, il exprime ainsi ses sentiments:
« Je crois, dit-il, la picrotoxine intéressante et parce
« qu'elle 'est un corps nouveau, et parce qu'elle pré-
ce sente un principe vénéneux isolé, pur et tel qu'il
« serait à désirer qu'on pût obtenir non seulementtous
ff les principes qui constituent les poisons des végê-
« taux, mais môme ceux qui ont une action salutaire
« sur l'économie animale, afin que, ces principes étant
<i parfaitement connus, on pût trouver des moyens
« faciles de combattre les uns et d'employer les autres
(c avec plus d'efficacité (1); »
Ainsi le nombre des principes immédiats va sans
cesse en s'augmentant : Vauquelin y ajoutera enc4)re la
daphnine en 1812 (17 août), Pelletier Voliidlem 4816,
Magendie et Pelletier Véniétine en 1817.
Alais jusqu'alors, ces recherches ont été faites un peu
au hasard. On n'a eu recours, pour ainsi dire, qu'à de5
méthodes physiques. Les dissolvants neutres, la cha-
leur, le repos ont été les agents presque exclusife des
Archives^ cote 55, pièce n" 6. Outré le principe sucré, Robiqnet a relire
do cette racine un corp« cristal lii«é, sur lequel il s'exprime ainsi : c M. Havr
a déterminé ces cristaux : octaèdres rectangulaires, dont les deux arêtes 1&
plus courtes sont remplacées par des facettes. Saveur presque nulle, joli*
substance... J'avais cru d'abord avoir affaire au même corps que M. V»b-
quelin et moi avions trouvé dans le suc d'asperge. Dans le fait, il a J *
jusqu'à présent que la détenuioation différente de la forme donnée pv
M. Haiiy, qui suspend mon jugement. »
(1) HuH. de Pharm., t. IV,p. 4. Plu^tard^ en 1818. BottUaj {P.-f-G.)
compléta son travail et en fît le sujet d'une thèse tle doctorat es scieacei
qui fut soutenue devant la Faculté des sciences de l'Université (Sur rhi>
tôire naturelle et chfmiquedd la coqae du Levant, Menispetmmm Coeeuùa}-
\
— 475 —
séparations. La découverte d'un chimiste allemand va
changer Torientation. '
En d8<7,'eii effet, Sertuetner, qui s'était déjà occupé
4e Topium à peu près en m^me temps que Derosne,
annonce qu'il a retiré, de ce produit, un principe nou-
veau, — c'était la morphine — et il établit, ce qui
était jusque-là sans exemple, que ce principe possède,
par Ivii-méme, des propriétés alcalines et peut donner^
avec les acides, des sels définis (<). Le fait fut vérifié
presque aussitôt en France par Robiquet(2), à Munich
par Vojrel (3) : tous deux membres do la Société de
Pharmacie.
Dès lors quoi de plus naturel que d'appliquer à la
recherche des principes analogues à la morphine les
méthodes, déjà employées en chimie minérale pour la
séparation des bases ? C'est ce que Ton comprit immé**
diatement.
Deux membres de notre Société, deux hommes qui
travaillèrent en commun, et qui ont été réunis, il n'y-
a pas longtemps, dans une mémo apothéose, se sont
acquis dans cette voie une gloire impérissable. J'ai
nommé Pelletier et Caventou. Coup sur coup, ils sont
V€nus apporter la découverte do cinq alcaloïdes dont
l'un est devenu un des médicaments les plus utiles à
l'humanité.
En 1818, ils découvrent la strychnine (i) ; en 1819, la
• (\) GilhtrVs Annulen der Pkyuik (ncue Falge), XXV, 56. Sertuerner
avait déjà annoncé la découverte d*un principe immédiat dans l'ofiium et
ptx>c)amé la nature alcaline de co principe en 1805 et en 1806; mai» son
traivail d'alors avait pa.s8é à peu prêt» inaperçu. (Jouini. de i*harm. de
TrùmmédorfT, Xlll et XIV.)
- (2) Joui^n, de Phann., t. III, p. 442, 18i7.
(3) Ibid., p. 4n, 1817.
(4) Cet alcaloïde avait d'abord été appelé vauqucline. on l'honneux de
Vauquelin, et il est désigné sous ce nom dans le Traité élémentaire de
pharmacie théorique do J.-B. Caventou, paru en 1819 (p. i97j* Mais
lorsque le mémoire de Pelletier et Caventou fut lu à l'Institut, ud raenxbre,
lebaron d* Beauvois, fit observer k que le nom de vauqueline^ pour dési-
goeruae substance aussi délétère, n'était pas convenable », et il demanda
qu'il fût changé.
Le président engagea la Commission qu'il nomma pour reodre compU
ï'
— 476 —
brucine et la vératrinç. En 1820, ils établissent Iaiu-
ture alcaline du principe qu'avait entrevu Duncan
dans le quinquina (gris, et pour lequel ils conser-
vent le nom cinchonine, qui lui avait été donné
par Gomez (1 ) ; ils en décrivent en outre toutes les
combinaisons salines.
, En 1821, enfin, ils découvrent la quinine et enfoui
une étude complète-
Toutes ces découvertes de Pelletier et Caventou ont
jeté un si grand éclat sur cette période, que celles qui
ont été faites à côté d'eux se trouvent rejetées dans
l'ombre. Il s'en faut cependant qu'elles soient sans
importance. Citons, en 1817,1e beau travail de Robi-
quet sur la narcoiine dont il établit la nature : en 1820,
la découverte de la solanine par Desfosses, pharmacien
à Besançon (2) et membre correspondant; en 1821,
celle du gentianin par Henry et Caventou t3); et,
encore, dans cette même année 1821, la découverte
du pipérin^ qui fut faite en même temps par Pelletier
et par Poutet de Marseille (4), membre correspondant
Les membres de la Société ne se bornèrent pas d'ail-
leurs à s'occuper de la recherche et de la séparation des
principes immédiats. Bien d'autres travaux, les uns de
à l'Académie du mémoire, et qui fut composée de Berthollet» Vanqsfitia
et Thénacd, de prendre en considération l'observation faite par le baros
de Beauvois. Sur le rapport de cette Commission, il fut décidé que le
nom de vauqueline serait remplacé par celui de strychnine,
(1) J. Pelletier prit date, dans le numéro de mai 1820. du Jounu dt
Pkarm.y p. 252, de la découverte de cette substance alcaline, en soomb
et aux noms de Labillardière et de Caventou. « C'est peut-étie, écrit4L,
<c nous l'avouons, la substance que M. Gomès a obtenue le premier et qall t
« nommée cinchonin, la résine pure de M. Lanbert; mais ces chiflùstci
« n'avaient pas reconnu la véritable nature de la matière dont l'akiIioÀc
<c restait & découvrir, et la plupart des propriétés à^étudier. »
(2) Lettre de M. Desposses, pharmacien à Besançon, à M. Rohqot
(Joum, de Pharm., t. VI, p. 374, 1820).
(3) Joum, de Pharm,, t. VII, p. 173, 1821.
(4) Analyse du poivre {Piper nigrum), par J. Pelletier; Aoaljaede
la même substance, par M. Poutet, de Marseille. Joum, de Phem.,
t. VU, p. 373, 1821. A la suite des titres ci-dessuset en petits ctnctèns:
Extraits des Ann. de Physique et de Chimiet et de VOUerwitiwr frù-
vençal des sciences médicales^ par M. J. Pelletier.
T
— 477 —
chimie pure, les autres de chimie pharmaceutique et
de pharmacie proprement dite, furent présentés et dis-
cutés dans ses séances. Mais je ne puis pas insister
davantage.
3. — Les Concours et lks prix fondés par la Société de Pharmacie.
La Société de Pharmacie n'a pas seulement contribué
aux progrès des sciences par les travaux de ses mem-
bres ; elle y a contribué aussi, et en dehors, d'elle, par
les prix qu'elle décernait à peu près chaque année,
et qui ont provoqué des recherches intéressantes et
utiles.
Son premier règlement ne donne pas d'indications
sur les conditions de ses concours; nous y trouvons
seulement, h propos des séances publiques, la phrase
suivante : « Il y a, à la fin de Tannée, une séance
a publique dans laquelle on fait des distributions de prix
« et des mentions honorables. »
Mais les rapports qui nous restent et les notes insé-
rées de temps en temps, soit dans les Annales de
Chimie^ soit dans le Journal général de Médecine^ soif,
à partir de 1809, dans le Bulletin de Pharmacie^ nous
renseignent suffisamment à ce sujet.
Dans les deux années qui suivent sa fondation, la
Société de Pharmacie continue les traditions de la
Société libre : elle n'a rien dépouillé de ses origines ;
elle n'envisage ses concours que comme des concours
d'Ecole, analogues à ceux qui existent encore de nos
jours. Il n'y en eut d'ailleurs qu'un seul de cette sorte,
le 24 thermidor an XIII (12 août 1805). Le procès-verbal
en a été conservé.
Ce concours a duré de 9 heures du matin à 9 heures
du soir. Les concurrents ont été soumis d'abord à un
examen public, puis — et, ici, je transcris le procès-
verbal — « pour procurer aux concurrens plus de
« moyens de développer leurs connoissances, chacun
« d'eux a été invité de répondre par écrit sur l'histoire
/
1
478 —
« du mercure, sur ses diverses combinaisons et son
« usage dans la pharmacie (1) n.
C'était, comme programme, la répétition du coboour
de fin d'études de TEcole de Pharmacie elle-même. On
en devine assez les inconvénients.
Aussi, dès le commencement de Tannée 1806, fut-ii
décidé que, dorénavant, les prix seraient accordés
aux meilleurs travaux effectués sur des questions
posées par la Société. Voyons quelques-unes de ces
questions /
Aux deux concours suivants (1806 et 1807), ce sont
des questions simples se rattachant à la pratique de
la pharmacie, dont quelques-unes peuvent nous faire
sourire aujourd'hui, mais qui alors avaient leur impor-
tance et présentaient leurs difficultés. Ainsi :
« Quel est le meilleur procédé pour obtenir Témé-
« tique le plus pur, le plus identique et le plus cons-
€ tamment énergique? etc. (15 juin 1806).
« Existe-t-il un procédé pour obtenir constamment
« du kermès de la même couleur et de la même na-
« ture?» (15 juin 1806).
^i Préparer Tacétate de potasse de manière à l'obtenir
« blanc et saturé sans employer le vinaigre radical >
(15 avril 1807).
Mais ensuite les questions prennent plus d'ampleur:
elles se rapportent à des sujets plus généraux, qu'il
s'agisse de science pure ou de science appliquée. Le
niveau s'élève : il est à la hauteur du progrès.
L'une des questions dont la solution préoccupa beau-
coup do savants de cette époque est celle de Tcx-
tractif.
Lorsqu'on fait l'extrait aqueux d'une plante, qu'on
le reprend par l'alcool, qu'on évapore la solution alcoo-
lique jusqu'à siccité et qu'enfin on épuise le résidu par
Tétlier, il resto un produit que nous appelicrious ni»
\t) Le concours a été terminé par uo scrutin, d'après lequel M. P^yM"^
a obtenu le premier prix, M. Bernadel le second et M. Atalhiasvm omb-
tien honorable.
— 479 —
extrait hydro-alcoolique lai^ à Véther. Les anciens
pharmacologistes : Rouelle, Fourcroy, Parmaatier, etc.,
rappelaient extractif et ils se demandaient si cet
«c extractif » n'était pas le même pour toutes les
plantes ou, du moins, si, par des purifications conve*
nables, on n'aboutirait pas toujours au même produit.
C'est une conception qui peut nous paraître singu-
lière. Cependant — alors que nous sommes presque
assurés aujourd'hui que les phénomènes de nutrition,
par exemple, sont les mêmes chez tous les êtres vi-
vants — est-ce qu'il n'est pas permis de se demander
s'il n'existe pas aussi, chez tous, un fond commun
d'agents présidant à l'accomplissement de ces phéno-
mènes ?
Mais il y a tout lieu de penser que ce n'est pas dans
ce sens que les anciens chimistes comprenaient l'ex-
tractif.
La question de l'extractif fut d'abord posée en 1809 et
1810, sans même être abordée par les concurrents. En
1814, elle fut remise au concours; on en précisa les
termes et on en fit le sujet du prix Parmentier, auquel
on attribua les 600 francs que celui-ci avait, en mou-
rant, légués à la Société.
Maintenue en 1815 et en 1816, elle fut enfin retirée
en 1817 (1), où l'on décida que le prix Parmentier serait
décerné à l'auteur de la meilleure analyse immédiate.
Ce nouveau sujet resta sur le programme pendant
les années 1817 et 1818 ; après quoi, il fallut encore le
changer. Et, en vérité, on eût dû le prévoir. A cette
époque, les découvertes ^es membres de la Société
(1) Il avait été envoyé deux mémoires pour 1817; mais la Commission
jagea qu'aucun d'eux ne méritait de prix. A noter les observations sui-
vantes du rapporteur Robiquet concernant cette question de Textractif :
<i Tant qu'on ne fera que se livrer & des dissertations plus ou moins vagues,
à des vues plus ou moins spéculatives, on n'arrivera point Ji la solution
d un problème de ce^te nature. Il faut, de toute nécessité, avoir recours à
l'expérience. Ce sont des faits, et des faits seuls, qu'on peut substituer
avec avantage aux idées déjà reçues. » {Journ. de Pharm., t. III, p. 265,
1817.)
— 480 —
dans cet ordre de recherches étaient si fréquentes (jne
les concurrents ne pouvaient guère, sans s exposer ï
être devancés, entreprendre des recherches semblables.
En cette dernière année 1818, le programme com-
prenait encore — car il y avait toujours plusieurs ques-
tions — une question que je me reprocherais de passer
sous silence, tant elle présentait ators d'importance et
tant elle me parait faire ressortir les aspirations scien-
tifiques élevées de la Société. Elle est d'ailleurs si
clairement exposée par les rédacteurs du programme.
Cadet et Robiquet, que je n'aurai qu*à les suivre dans
-leurs explications.
Kirchoff, en 18H, avait réussi à transformer la-
midon en sucre fermentescible à Taide de l'acide sul-
furique étendu bouillant, et Ton continuait à discuter
pour savoir si, dans cette réaction, Tacide agissait en
hydratant ou en déshydratant Tamidon.
Le môme Kirchoff, en 1814, avait annoncé que la
formation du sucre, dans les graines amylacées en
germination, était indépendant de Pacte de la végéta-
tion, et était due entièrement à la réaction du gluten
sur Tamidon. Il avait annoncé également que pareille
chose avait lieu lorsqu'on ajoutait du gluten, surtout
du gluten de malt, à de Tempois de fécule, et enfin
que le sirop obtenu subissait la fermentation vineuse.
Le gluten devenant acide pendant la réaction, Kir-
choff pensait que c'était probablement par cet acide
qu'il agissait sur lamidon.
En conséquence, la Société proposait pour sujet d'un
deuxième prix : -
1. De déterminer ce qui a lieu dans la transforma-
tion de la fécule en sucre, soit par la réaction des
acides, soit par celle du gluten;
2, D'établir sur des faits une explication satisfai-
sante de la fermentation alcoolique des substances qui
ne fournissent point de matières sucrées par les agents
ordinaires ;
— 481 —
3. D'indiquer les circonstances les plus favorables à la
production de cette espèce de sucre, et à la fermentation.
Nous savons aujourd'hui que la saccharification de
l'amidon par le malt est due non pas à un acide, non
pas au gluten, mais à un ferment soluble qui, dans les
expériences de Kircboff, était adhérent au gluten. Ce
ferment est la diastase ; il ne fut connu que quinze ans
plus ♦ard à la suite des recherches de Payen et Persoz.
La Société de Pharmacie était donc en avance sur
son temps. Le sujet ne fut pas abordé et dut être
retiré en 1821.
Il ne me paraît pas douteux, cependant, que le seul
fait d'avoir proposé et nettement posé ces questions
comme sujet d'un prix, encore qu'elles n'aient pas été
résolues à cette époque, ait contribué à leur solution
ultérieure. Payen, qui, avec Persoz, découvrit la dia-
stase, fut lauréat de la Société l'année mêmejqui suivit
le retrait du sujet susdit; il en fut ensuite un membre
assidu et actif. C'est certainement là qu'il puisa l'idée
du travail qui fut fait en 1833, et qui devait conduire à
la connaissance du premier des ferments solubles (1).
Beaucoup d'autres questions furent posées par la
Société durant son premier quart de siècle, qui, pour
la plupart, ont été traitées, sinon résolues. Les mé-
moires dont elles furent l'objet, les rapports des Com-
missions qui examinèrent ces mémoires, ont été con-
servés dans nos Archives. Au moment de les parcourir,
je me suis demandé si le jugement d'aujourd'hui serait
celui d'autrefois. Il y a tant de circonstances qui
influent sur les jugements des hommes!
Le héros de Cervantes, ayant appris un jour que le
fils de son hôte avait du penchant pour la poésie, lui
demanda de voir quelques-unes de ses œuvres ; et lui
parlant de celle que le jeune homme avait alors par
(1) Payen bt Pbrsoz : Mémoire sur la diastase {Ann, de Chim. et de
Phys,, [2], t. LUI, p. 73, 1833).
Joum. de Pharm. et de Chim. 6« mArib, t. XVUI. (7 novembre 1903.) 31
— 482 —
hasard entre les mains, il lui dit : « Si, par fortune.
« cette pièce a été mise en avant pour quelque joute lit-
« téraire, tâchez de gagner le second prix, parce que
« la faveur ou la grande qualité de la personne
(( emporte toujours le premier prix, au lieu que la
« pure justice donne toujours le second. »
Ces paroles doucement ironiques ne s'appliquent
pas à notre Société, et ses jugements d'il y a quatre-
vingts ans n'offrent pas matière à revision.
Au surplus, voici quelques-uns des savants qu'elle
a couronnés dans son premier quart de siècle.
C'est d'abord Cluzel (1), dont le procédé de pré-
paration du kermès est toujours classique; c'eîii
ensuite Frémy le père, Siret de Reims, Poutet de
Marseille, SéruUas, ces trois derniers pour leurs belles
recherches sur un procédé industriel de préparation
du sirop de raisin avec lequel on songeait à remplacer
alors le sucre de canne; Bussy, qui fut deux fois lau-
réat, la première fois pour son travail sur le charbon
animal, et la seconde pour ses recherches sur l'acide
sulfurique de Nordhausen; Payen, Desfosses. Ce sera im
peu plus tard Frémy le lîls, pour ses recherches sur
les composés pectiques, Pasteur dont la Société réi*om-
pensaun mémoire au début de sa carrière scientifique.
4. — Les fondateors de la Sociâté.
Parmentier et Vauquelin. — Après avoir exposé les
travaux de la Société de Pharmacie pendant ses pre-
mières années, il me reste à vous parler des hommes
qui l'ont fondée, et plus particulièrement de ceux qui,
dans leur volonté d'accomplir une œuvre utile à leur
profession et à leur pays, y ont employé tous leurs
elVorts et tous leurs talents.
Selon le règlement de l'an XI, la Société de Phar-
macie se composait, à sa fondation, de t4)us les mem-
bres (le la Société libre, et il ne devait y avoir d'élec-
(1) Gluz£l (Jeau-Aotoine), pharmacien, devint répétiteur de chimie a
l'Ecole polytechnique ; mort eu i813 à peine âgé de 30 ans.
-- 483 —
tien qu'à partir de l'époque où, par suite des décès ou
des démissions, le nombre de ses membres serait réduit
à moins de 60, chiffre fixé pour l'avenir.
La Société libre a compté, pendant son existence, de
120 à 160 membres, en y comprenant quelques phar-
maciens habitant la province et quelques autres que
VAlmanach national nous signale simplement comme
« absents ».
Le règlement porte 74 signatures (1) ; mais en lisant les
procès- verbaux jusqu'à l'époque de la première élection
qui eut lieu seulement en 1807, on relève encore une di-
zaine d'autres noms parmi les membres qui intervinrent
dans les discussions ou qui furent chargés de rapports.
On peut juger, d'après cela, qu'il y eut de 80 à 90
pharmaciens de Paris, c'est-à-dire un peu plus de la
moitié des membres de la Société libre, qui participè-
rent d'une manière effective à la fondation de la Société.
Le bureau provisoire qui présida à l'élaboration du
règlement, et qui fut maintenu aux élections du
15 fructidor (2 septembre), était ainsi composé :
Président : Parmentier ;
Vice-Président : Vauquelin ;
Secrétaire général : Bouillon-Lagrange ;
Trésorier : Trusson;
Secrétaire de correspondance : Delunel.
(1) En réalité, ces 74 signatures se trouvent à deux endroits :
1» Sur le registre des procès-verbaux, à la suite du réglenieat élaboré
dans la première séance (55 signatures) ;
2» A la suite de la copie dudit règlement, conservée dans nos Archives,
cote 49, pièce n^ 10 (également 55 signatures).
Mais certains membres ont signé sur le registre et sur la copie (36) ;
d'autres n'ont signé qu'une fois, soit sur le registre, soit sur la copie (38).
En tout, par conséquent, 74 signatures différentes.
Parmi les pharmaciens qui n'ont pas signé et qui pourtant ont été, dès
l'origine, des membres très influents et très actifs de la nouvelle Société,
je citerai Nachbt, Cadet de Vaux et Cadet de Gassicourt.
Bien que ce nombre soit déjà assez élevé, il semble cependant que les
fondateurs de la Société de Pharmacie de Paris avaient compté sur un
plus grand empressement. C'est, en tout cas, ce que dit très nettement
Boullay (P.-F.-G.) dans un rapport sur quelques changements à apporter
au règlement, rapport qu'il lut à l'Assemblée générale du 16 août 1820
(Archives^ cote 49, pièce n* 28).
— 484 —
Remarquons que trois des membres de ce bureau
appartenaient à l'Ecole récemment fondée : Vauquelin
comme directeur, Trusson comme directeur adjoint
et Bouillon-Lagrange comme professeur de Chimie.
L'accord était donc absolu entre les deux iastîlu-
tions.
De ces cinq hommes, deux, Parmentier et Vauque-
lin, méritent d'être placés au premier rang parmi
les fondateurs de notre Société, car c'est à eux, sur-
tout, qu'il faut en rapporter la prospérité presque immé-
diate.
En 1803, Parmentier avait 66 ans: il était arrivé à
l'apogée de sa gloire scientifique. Ses nombreux tra-
vaux sur les plantes alimentaires, sur les farines, sur
les maladies des céréales; ses efforts pour vulgariser la
pomme de terre, et tout récemment, ses travaux sur
les vins : toutes recherches empreintes du désir d'être
utile à ses concitoyens, l'ont rendu populaire. H ap-
porte à la réussite de cette œuvre nouvelle un re-
gain de jeunesse. Il assiste à toutes les séances, et
presque toujours, il y fait d'intéressantes communica-
tions.
Sa réputation autant que ses fonctions de « premier
pharmacien des armées » lui donnent de l'autorité sur
les jeunes pharmaciens militaires qui, à cette époque,
sont épars aux quatre coins de l'Europe. Il leur com-
munique son feu sacré, il les encourage, il leur per-
suade que, même loin de leur pays, ils peuvent encore
servir la science.
Et cela vaut à la Société de Pharmacie d'entendre la
lecture de lettres et de communications des plus
curieuses, dont je ne puis citer ici que quelques-unes :
de Payssé, pharmacien en chef de l'armée de Dalmalie,
sur les ateliers de fer et de laiton, sur les salins, sur
les mines de charbon qu'il a visités (1806); de Boudet,
pharmacien en chef du 3® corps de la Grande Armée,
sur l'analyse des eaux de Gaildorf en Allemagne, loca-
lité où campaient des troupes françaises (1806); de
— 485 —
Charpontier, pharmacien principal au 3® corps d'ar-
mée à Sarratrosse, sur la fermentation vineuse ;
de Rouyer, pharmacien ordinaire de l'Empereur,
sur les médicaments usuels des Egyptiens, et de tant
d'autres...
En raison des guerres du premier Empire, le sucre
de canne, qui nous venait des colonies, avait atteint un
prix inabordable pour les pauvres gens. L'esprit tou-
jours en éveil qua*nd il s'agit du bien public, Parmen-
tier s'attache à lui trouver un succédané. Relevant
une observation du pharmacien Proust, qui a retiré du
raisin une sorte de sucre (le glucose), il étudie le sirop
de raisin, en proclame l'excellence et publie, en 1807,
une instruction sur la manière de l'utiliser en méde-
cine et en économie domestique.
Il fait plus : de ses propres deniers, il fonde, en 1810,
un prix pour récompenser celui qui, au jugement de
la Société de Pharmacie, présentera le meilleur sirop
et la meilleure manière de le préparer (1). Il fait plus
(i) Celte année-là, lu Société mit au concours Irois questions pour trois
-prix diiïérents. Le programme en fut adopté à la séance du lo décembre
1810. La question relative au sirop de raisin était la troisième; voici ce
qu'on lit, à son sujet, dans le procès-verbal :
3* question : « Trouver un procédé qui, à la faveur d'une seule opéra-
tion préliminaire ù la cuisson, puisse muter, neutraliser et clarifier à la
fois le moût ilu raisin, de manière à fournir un sirop incolore, transparent
et ayant le goût Ju fruit.
■ Le prix k distribuer en 1812 sera une médaille d'or de la valeur de
100 francs. La Société, voulant donner à M. Parmentier une preuve de la
déférence qu'elle lui porte, accepte la proposition qu'il lui a faite d'en
faire les frai». »
~ Le ministre des Manufactures et du Commerce informa la Société de la
décision qu'il avait prise de porter ce prix k 600 francs, le 26 juin 1812.
La lettre est conservée dans les Archives (cote 49, pièce n* 15).
— La Société, elle-même, ajouta plus tard 600 francs, ce qui permit de
distribuer deux prix et un accessit. Ces récompenses furent accordées de
la façon suivante : deux premiers prix, consistant chacun en une médaille
d'or de la valeur de 500 francs, à MM. Sirel et Poutel\ un accessit con-
sistant en une médaille d'or de 200 francs, à Sérullas; deux mentions
liooorables, à MM. Uesjardins et Fournie*'. (Procès-verbal.)
Le compte rendu do la i^éance publique, paru dans le Bulletin de
Pharmacie^ t. V, p. 381, indique 600 francs pour la valeur do chacune
des deux premières médailles.
— 486 —
encore, et, en cela, il atteint les limites du possible : il
intéresse à son idée un ministre, le ministre des Mimu*
factures et du Commerce, qui, en 1812, élève à la
somme de 600 francs le prix Parmentier, très modfôte
à l'origine, puisqu'il n'était que de 100 francs.
Le prix fut décerné en séance publique le 15 juillet
1813. Parmentier, qui mourait quelques mois après, le
17 décembre, avait donc vu le succès de sa dernière
œuvre.
Vauquelîn était plus jeune; au moment de la fonda-
tion de la Société, il avait à peine 40 ans. Les travaui
qu'il avait publiés avec Fourcroy l'avaient fait nom-
mer, dix ans auparavant, membre de TAcadémie des
sciences. Successivement professeur à l'Ecole poly-
technique, à l'Ecole des minés, au Collège de France,
au Muséum, il venait d'être nommé directeur de l'Ecole
de Pharmacie. Déjà illustre parmi les plus granè
chimistes de son temps, il était encore dans toute la
plénitude de son activité scientifique.
Cette activité, il la fit servir, lui aussi, pour la pins
grande partie, à la prospérité de notre Société, dont
il fut trois fois président au cours de ses dix pre-
mières années (1). Il lui apporta ses découvertes et
celles des élèves nombreux que sa réputation amenait
en son laboratoire. Il lui resta toujours attaché, n'hé-
sitant même pas, lui personnage officiel, à joindre sa
signature à celles de ses collègues, au bas des péti-
tions, cent fois justifiées, qu'ils adressaient au gouver-
nement.
La Société n'a pas été ingrate envers ses deux fon-
dateurs (2). Elle a fait pour eux ce qu'elle n'a fait
pour aucun autre de ses membres. Elle a organisé, après
leur mort, une séance publique qui a été consacrée
. (1) La première fois, du 1 octobre 1804 au l»»" janvier 1805; ladeuiiéw
en 1808 et la troisième en 18U. Parmentier fut deux fois président : U
première année et en 1810.
(2) Il est à remarquer, d'autre part, que les deux seules statues én'géff
dans l'Ecole de Pharmacie sont celles de Parmentier et de Vauquelin.
— 487 —
« à payer à leur mémoire un juste tribut d'hommage
et de vénération ».
Cette séance eut lieu, pour Parmentier, le 16 mai 1814.
Elle fut présidée par Vauquelin. C'est dans cette séance
que fut inauguré le portrait de Parmentier, qui fut
offert, comme un gage d'union, h l'Ecole de Phar-
macie, par la Société de Pharmacie de Paris.
Elle eut lieu, pour Vauquelin, six mois après sa mort,
le 21 avril 1830. Son buste, exécuté de souvenir par
Robinet, un de ses élèves, avait été placé, dit le
procès-verbal, dans le lieu le plus apparent de la salle.
11 appartient aujourd'hui à TEcole et se trouve dans
la salle du Conseil des Professeurs.
J.-P. Boudet (Boudât oncle). — Les généraux ne
peuvent, à eux seuls, gagner les batailles. Il faut qu'ils
commandent h des soldats disciplinés et enthousiastes.
Les deux hommes dont je viens de parler et qui
étaient, au commencement du xix" siècle, les chefs in-
contestés de la Pharmacie française, furent admirable-
ment secondés par tous les membres de la Société.
Je ne puis citer tous ces humbles, — qui furent
d'ailleurs, pour la plupart, des savants modestes et mé-
ritants, — dont la contribution à. l'œuvre commune
était : tantôt un rapport sur le travail envoyé par un
membre correspondant, tantôt le compte rendu des
travaux d'une autre Société, tantôt l'éloge ému d un
collègue disparu. Je ne veux en citer qu'un seul au-
jourd'hui : il mérite de sortir de l'oubli.
Les Sociétés savantes fondées après la Révolution —
et la coutume s'en est conservée plus d'un demi-siècle
— envoyaient, les unes chez les autres, des commis-
saires qui assistaient aux séances, prenaient note des
communications les plus intéressantes et venaient en-
suite en rendre compte dans leur propre Société.
C'est ainsi que la Société de Pharmacie, dès sa
deuxième séance, « dans le désir d'une instruction ré-
ciproque et d'une fraternité mutuelle », comme le rc-
— 488 —
late le procès- verbal, désigna des commissaires pour la
Société philomathique, la Société de Médecine, la
Société médicale d'émulation et l'Athénée des Arts.
Elle en reçut elle-mt^me dès sa quatrième séance
(15 brumaire an XII : 7 novembre 1803), et le procès-
verbal le rappelle en ces termes : « La Société a le
« plaisir de recevoir la première visite des commis-
« saires de la Société de Médecine et de ceux de
a r Athénée des Arts. » •
Les commissaires près de Tlnstitut furent successi-
vement le chimiste allemand Vogel (1), qui, après avoir
habité Paris, où il fut membre résidant de notre Société,
retourna à Munich (vers 4815), Robiquet, puis Jean-
Pierre Boudet qu'on appelait Boudet oncle pour le dis-
tinguer de son frère et de Boudet jeune, son neveu,
que plusieurs d'entre nous ont peut-être encore connu.
Boudet avait été pharmacien en chef de l'armée en
Orienty en Allemagne et en Pologne ; il était membre de
l'Institut d'Lgypte et de l'Académie royale de médecine.
Une fois investi des fonctions de commissaire, il les
remplit avec un zèle et une ponctualité qui ne se
démentirent jamais. Dans tous les procès- verbaux, sans
exception, on peut lire cette phrase : « M. Boudet
oncle rend le compte suivant des séances de TAcadémie
des Sciences, » phrase qui est suivie d'un exposé clair
et précis des communications faites à cette Académie.
Mais la vieillesse arriva, et, avec elle, les maladies.
Un jour, Boudet oncle ne parut pas à sa place accou-
tumée. Dès le commencement de la séance, un collègue
(1) A. Vogel fut d'abord membre correspendAnt le 15 fémer 1806, fwis
résidant le 15 janvier 1809. Nous relerons ce qui suit dans le rapport Ib
en 1806, à l'occasion de sa candidature (Commission : Bouillon- Lagrmg^
et Sureau) : « Henri-Auguste Vogel, âgé de 21 ans' et demi, né dans leptn
d'Hanovre, fit son apprentissage dans la capitale de ce pays, où il resu
quatre ans, puis à Brome, deux ans: puis k Cassel, où il dirigea l'établis-
sement de pharmacie de M. Schaub, médecin et professeur de chimie. B
vint ÙL Paris, entra dans le laboratoire de Bouillon-Lagrange, dont il «t
le préparateur depuis trois ans et demi. » {Archives, cote 55, pièce n*5i}
— Vogel fut l'un des fondateurs du Bulletin de Pharmacie en 18<K^.
— 489 —
se leva pour parler en son nom. Je ne puis mieux faire
que d'emprunter au procès-verbal le récit de Tinci-
dent (1) :
« M. Boudet oncle fait demander à la Société, par
l'organe de M. BouUay, qu' « attendu son grand âge
« (il avait alors 78 ans) et Tétat de maladie dans
« lequel il se trouve, on veuille bien le considérer
« comme présent à toutes les séances, son intention
« étant de continuer à remplir les engagements con-
« tractés par ses membres ».
« M. le Président, après avoir consulté l'assemblée,
prie M. BouUay d'annoncer à M. Boudet oncle toute la
part que prend la Société à son état et que sa
demande a été accueillie d'une manière unanime. En
conséquence, le nom de M. Boudet sera porté à l'ave-
nir sur toutes les feuilles de présence des assemblées
de la Société (2). »
En prenant une décision aussi exceptionnelle, les
membres de la Société montrèrent en quelle estime
ils tenaient leur vénérable collègue, qui venait de
donner un si noble exemple de dévouement.
Cet exemple, j'ai voulu, au moment où notre
Société commence son deuxième siècle, le transmettre
aux générations qui vont bientôt nous remplacer. Il
leur rappellera que, pour fonder une œuvre durable, il
faut surtout des hommes de bonne volonté.
(1) Séance du i5 juin 1826, présidence de Robiquet.
(2) Boudet oncle vint encore plusieurs fois aux séances de la Société ;
mais quand il n'y vint plus, il ne cessa pas, pour cela, d'envoyer son
compte rendu des séances de l'Académie. Celui-ci était lu habituellement par
Bassj qui lui succéda dans ses fonctions de commissaire. Ainsi son der-
nier compte rendu fut lu à la séance du 15 décembre 1828 et Boudet mou-
rut le 18 décembre suivant à l'&ge de 80 ans et 2 mois.
— 490 —
ALLOCUTIONS PRONONCÉES AU BANQUET (lî
Allocution de M. Rièthe,
président de l'Association générale des Pharmaciens
de France.
Messieurs,
Permettez-moi de vous remercier très vivement
d'avoir invité TAssociation générale à cette fête.
Je vous suis d'autant plus reconnaissant de celle
attention que vous avez, dès le premier jour, proclamé
la stricte intimité de cette solennité; vous avez ainsi
particulièrement rehaussé la valeur de votre invita-
tion, si bien que nous nous sentons ici au milieu d'une
grande famille professionnelle, heureuse de célébrer le
centenaire de sa constitution.
Je me fais tout d'abord un devoir de saluer, au nom
des 4.500 pharmaciens dont l'Association générale est
la synthèse, les confrères étrangers venus pour assister
à ce centenaire d'une illustre compagnie qui fut, de
tout temps, la vivante incarnation de ce que la Phar-
macie française a compté de gloires et de nobles tradi-
tions.
Ils emporteront de cette belle journée une impres-
sion durable des services si brillants qu'a rendus, à
travers le siècle dernier, à la science et à rhumanité,
la vieille et toujours jeune Société de Pharmacie de
Paris.
Toujours jeune, oui, Messieurs; car il semble, en
vérité, qu'à l'ombre de ce drapeau glorieux qui abrita
sous ses plis tant de grandes figures, il semble qu»'
(1) Nous ne reproduisons que les allocations qa*U nous a été possibk
de nous procurer. Pour les autres, se reporter au compte rendu pus
dans le numéro du l*"* novembre.
— 491 —
vous ayez trouvé dans vos cadres et jusque dans votre
recrutement la source intarissable de talents et de
compétences qui escortent le progrès et constituent
souvent le progrès lui-môme.
C*est que, cantonnés dans le domaine scientifique
qui reste votre seul objectif, vous avez su garder cette
cohésion de forces vives qui, à elle seule, définit votre
programme.
C'est qu'à côté de professionnels ayant donné à la
science pharmaceutique des gages de leur incontes-
table valeur, vous comptez une pléiade de maîtres
éminents et de pharmaciens des hôpitaux qui, loin de
la vie d officine si absorbante et si souvent décevante,
contribuent avec un incomparable éclat au rayonne-
ment de vos travaux.
C'est que vous avez aussi, dans vos rangs, les repré-
sentants les plus autorisés de la Pharmacie militaire,
de cet admirable corps d officiers dont on ne connaît
pas assez le dévouement et les inappréciables services,
voilés qu'ils sont par une irréductible modestie.
Ce sont ces éléments divers, c'est ce faisceau solide
et compact de valeurs individuelles qui ont placé la
Société de Pharmacie de Paris à la tète du monde
professionnel.
Elle y brille d'un incomparable éclat en personnifiant
à nos yeux le labeur scientifique dans son complet épa-
nouissement.
Elle symbolise encore cette union dont je parlais tout
à l'heure que l'Association générale poursuit sans cesse
et dont nous voudrions tant proclamer la généralisa-
tion, cette union des professeurs et des pharmaciens
concourant ardemment au relèvement matériel de la
Pharmacie, concourant encore au maintien de la tra-
dition dans ce qu'elle a de digne, de civilisateur, d'hu-
main.
Car, si ceux à qui incombe le périlleux honneur de
diriger les sociétés ou syndicats pharmaceutiques, si
ces hommes de bonne volonté sont parfois divisés sur
— 492 —
les moyens à employer pour apporter un peu de jusli»
et d'équité dans notre législation et pourdonner à leurs
confrères un peu d*apaisement dans l'exercice de leur
profession avec un peu de sécurité dans leur vieilles?»;.
ils sont unanimes à revendiquer hautement cet aposU»-
lat du progrès et de civilisation que la Pharmacies
toujours été fière d'exercer, malgré les légendes gr«>-
tesques qui ont sottement accueilli son rôle trop stui-
vent méconnu.
C'est pour l'accomplissement de celle tâche que non*
faisons appel au concours de nos maîtres, que nous
leur demandons de se mêler à nous, de seconder m>
efforts, de nous apporter l'appoint de leurs avis d'autant
plus écoutés qu'on les sait désintéressés, de ne pa.^
abandonner, enfin, ceux dont ils ont été les éducateur*.
dont nous voudrions qu'ils restassent les amis.
A côté de ce sentiment de solidarité si louable eu
soi, il y a pour vnis. Messieurs, il y a pour noustou?
uu honneur et un orgueil de demeurer les conseillera
d'une profession sagement exercée, s'appuyant résolu-
ment sur le mtuivement scientifique et sur les verliif
traditionnelles que nous ont léguées nos grands ancien?,
vertus dont la Société de Pharmacie a toujours été la
. gardienne incontestée.
Au nom des Pharmaciens français, je bois à la pros-
périté et à la grandeur de la Société de Pharmacie if
Paris.
— 493
Allocution de M. Desvigîses,
président de la Chambre syndicale
et Société de Prévoyance
des Pharmaciens du département de la Seine.
Messieurs,
C'est avec un sentiment de légitime fierté que je
viens, au nom de la Chambre syndicale et Société de
Prévoyance des Pharmaciens de la Seine, apporter à la
Société de Pharmacie de Paris le témoignage de notre
inaltérable sympathie.
La belle manifestation h laquelle il nous est donné
d assister aujourd'hui est empreinte pour nous d un
charme particulier. Si nous consultons le passé, nous
voyons que nos deux Sociétés ont eu, au début de leur
existence, le même berceau. En effet, en 1824, notre
Chambre syndicale, alors désignée sous le simple nom
de Société de Prévoyance, fut définitivement organisée
sous les auspices de la Société d » Pharmacie. Son pre-
mier président, Robiquet, fut un des vôtres et non des
moins illustres. A ce titre, Messieurs, nous sommes
unis par les liens de la plus étroite parenté, et vos joies
comme vos peines trouvent un écho dans nos cœurs.
Comme deux sœurs étroitement attachées Tune à
l'autre, nos Sociétés ont suivi chacune leur route sans
jamais se perdre de vue, animées d'un môme sentiment
de solidarité et ayant comme objectif suprt^me le bon
renom de la Pharmacie.
Laissant à la Chambre syndicale le souci des intérêts
matériels de notre profession et son rôle sublime de
prévoyance et de charité, votre Société, Messieurs, pla-
nant dans des sphères plus élevées, accomplissait une
non moins noble mission : elle donnait à. la Pharmacie
d'illustres savants qui, par de patientes recherches et
des travaux ininterrompus, dotaient toutes les sciences
de nouveaux trésors. En ce jour mémorable, il nous est
— 494 —
particulièrement agréable d'adresser un souvenir ém
à la mémoire de tous vos illustres devanciers qui ont
prouvé au monde entier que les pharmaciens avaient,
eux aussi, à remplir un rôle social des plus importants
et des plus féconds. A chaque page du grand livre à
la science, nous voyons figurer leur nom, et combien
doit être grande notre admiration pour ces hommes
courageux qui, au milieu de leurs occupations journa-
lières et si absorbantes, savaient encore trouver le
temps d'arracher à la nature ses plus intimes secrets.
Nous savons. Messieurs, que, comme eux, vous ne
faiblirez pas dans votre noble tâche et que vos trauux
sans cesse plus nombreux et plus importants feront
briller du plus vif éclat le grand renom scientifique de
votre belle Société. Aux membres de notre Chambre
syndicale que vous accueillez parmi vous, vous pro-
curez la plus saine des satisfactions qui puissent être
accordées à des hommes intelligents et soucieux de
concourir aux progrès de la science.
Permettez-moi, Messieurs, de lever mon verre en
votre honneur et de proclamer qu'en vos aînés nous
glorifions le passé, et qu'en vous nous saluons l'espé-
rance et l'avenir.
Allocution de M. Schaer,
professeur de V Université à Strasbourg.
Monsieur le PnÉsmENT,
Messieurs,
Les très estimés prélocuteurs ont si aimablement
mentionné les membres correspondants de la Société
de Pharmacie de Paris, que je voudrais me permettre
de vous adresser quelques paroles.
Ce matin, en m'approchant de l'Ecole de Pharmacie,
j'ai eu quelques moments de contemplation silencieuse
r
— 495 —
pour la devise bien connue des édifices de la Répu-
blique : Liberté, Egalité, Fraternité, car je me disais que
c'était bien aussi la devise de la science : une liberté qui
nous libère tous dans iin sens moral et spirituel, une
égalité qui rend égaux tous ceux qui se vouent à la
science avec sincérité et dévouement, du professeur
le plus haut placé jusqu'à l'étudiant zélé et assidu,
la fraternité enfin qui réunit par des liens d'amitié et de
solidarité les hommes de science et de professions
scientifiques de tous les peuples !
Et après être entré dans FEcole, j'ai été salué
par votre très distingué président, qui me remercia,
très aimablement, d'ôtre venu prendre part à ce
jubilé. C'est bien ce remerciement qui m'engage à vous
dire ces quelques mots, en confessant, en toute sincérité,
que le premier but n'était pas pour moi de faire acte de
politesse vis-à-vis de votre Société de Pharmacie, tout
en me réjouissant de serrer la main à plusieurs de ses
membres; j'ai bien plutôt agi à cette occasion en égoïste
pur sang et en simple pharmacien ayant fait tous les
stages depuis l'élève jusqu'au professorat. J'ai été égoïste
tout d'abord en ne voulant pas me laisser échapper cette
fête solennelle du Centenaire dont je conserverai un
souvenir excellent, édifiant et durable pour le reste de
ma vie. Puis, en ma qualité de pharmacien, je tenais, en
venant m'associer à vous, à rendre hommage à la phar-
macie pure, la pharmacie scientifique. Car en vérité il
ae s'agit pas dansce jour d'un jubilé d'une société locale
d'une grande ou d'une petite ville ayant son histoire
comme toutes les autres sociétés. Quiconque est appelé,
n'importe dans quel pays du monde entier, à professer
la pharmacie scientifique, à tâcher de faire progresser
les sciences pharmaceutiques qui sont en m^me temps
des sciences naturelles, quiconque s'occupe d'études
historiques sur le domaine de la pharmacie, devra à
tout moment, à chaque pas pour ainsi dire, revenir au
premier siècle de l'existence de la Société de Pharmacie
de Paris etaux travaux de ses fondateurs, ses premiers
--TTT«
— 496
membres et fonctionnaires. Je dirai donc que Thistoire
de la Société de Paris est en même temps Thistoiit
d'une période aussi importante que mémorable de la
pharmacie pure et scientifique! Et si nous pensons
qu'une intelligence suprême tient compte des bienfei-
teurs de l'humanité, de ceux qui par leur science, leur
patriotisme et leur énergie morale ont réussi à am^
liorer les moyens de vivre, les conditions de Texistence
humaine, il sera tenu compte aussi de quelques mem-
bres les plus distingués de votre Société.
J^émets des vœux sincères pour que cette Société,
dans des siècles à venir, puisse toujours voir dans son
milieu des hommes dévoués à la science ayant droit an
titre de bienfaiteurs de Thumanité. C'est dans ce sens
que je voudrais porter mon toast à la prospérité de la
Société de Pharmacie de Paris.
Lé Gérant: 0. Doui.
PARIS. -«- IMPRIMBRIB F. LBVB, RUB CA88BTTS, 17.
r
— 497 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Rhizome de Panna {Aspidium atkamanticum); étude,
par M. Anton Altan, pharmacien à Bucarest.
Ayant eu, à maintes reprises, Toccasion de constater
les effets certains du rhizome de Panna comme t^ni-
fuge, un grand nombre de médecins, d'après mes con-
seils, l'ont prescrit avec succès contre le ténia. C'est
pourquoi je me suis proposé de me livrer à une étude
plus approfondie de ce rhizome (I) à peu près oublié
dans la thérapeutique, bien que les propriétés en soient
plus précieuses, supérieures môme -aux ténifuges les
plus vantés.
La Panna (Aspidimn atkamanticum) est une plante
cryptogame de la famille des Fougères et croît dans la
Cafrerie (Afrique) où les indigènes, qui la nomment
t7/w:(?»2^c^w(?, se servent du rhizome comme anthelmin-
tique.
Morphologie externe. — Le rhizome de Panna, la
seule partie employée, se trouve dans le commerce sous
Fig. 1.
forme de morceaux coniques ayant une longueur de
8-13 centimètres et un diamètre de 2-5, d'une couleur
rouge brun, couverts de fibres radicales et d'écaillés
(fig- i)-
(1) Cette élude Je l'ai laite avec un rhizome sec, n'ayant pu me procurer
la plante fraîche.
Jowm, de Pharm. et de Chim, 6* sâaiic, t XVIII. (15 novembre] 1908.) .32
Fig. 3.
— 499 —
Auprès l'avoir débarrassé de ces fibres et de ces écailles,
le rhizome de Panna se présente sous une forme on-
dulée avec un certain nombre de cicatrices (fig. 2).
Structure interne. — La section transversale du rhi-
l
Fig. 4.
zome desséché de la Panna présente les structures sui-
vantes (fig. 3) : 1** parenchyme cortical avec cellules
d'amidon ; 2** cercle de cellules qui constituent le pé-
ricycle; 3° protoxylème; 4' métaxylème; 5° cellules
oléo-résineuses.
Dans la section longitudinale de ce rhizome, on dis-
tingue (fig. 4) : 1** le parenchyme avec cellules d'ami-
— 500 —
don; 2^ les cellules oléo-résineuses ; 3* le liber; 4* les
vaisseaux scalari formes.
Le rhizome donae à l'analyse :
Hamidilé 8,650 p. IM
Cendre , 4,500 -
Analyse immédiate. — 100 grammes de rhizome de
Panna desséché et pulvérisé, traités par différents dis-
solvants, ont donné les résultats suivants:
a) Textraction par Téther éthyliqne a donné un résida de 3^,91)
b) — avec Talcool absolu 5,725
e) — avec Feau distillée 1045*
d) — avec la solalion sodique 2 p. 100 4,4£
D*après les résultats ci*dessus indiqués et grâce à des
dosages particuliers, j*ai pu déterminer la compositioD
centésimale suivante du rhizome de Panna :
Huile grasse 3,365
Matière résineuse 8,»05
Tanin 1150
Maiières colorantes 2,1^3
Substances albuminoïdes I,li3
Substances amylacées 9,936
Suber, bois, cellulose 64,U56
Substances minérales 8,122
100,000
Huile grasse. — L'huile grasse, d'une couleur jannf
erdâlre, est soluble dans Télher et le chloroforme.
mais insoluble dans Talcool, et possède une densité de
0,917 à 15°C. Le point de fusion est ll%oC. ; le point de
solidification est 2'',3 C.
Résine. — La résine, de couleur rouge brun, se
compose de deux parties. Tune soluble dans Télher,!»
seconde dans Talcool à 95 p. 100, et toutes les deux sont
solubles dans Falcool à 95 p. iOO, Tacétone et le chloro-
forme. Ces matières résineuses ont donné les indices
suivants :
In'lices d'iorle fW
Indices «ie î*H|M.niûciilion Itt
lnlice« d acidité 142
La solu tion éthérée du rhizome, une fois évaporée, laisse
w
— 501 —
un résidu résineux demi-dur, de couleur rouge brun,
soluble dans l'acélone,ralcooletrbydroxyde de sodium.
La solution alcoolique, évaporée jusqu'à consistance
sirupeuse et traitée avec de Teau, précipite un dépôt
résineux complètement soluble dans Talcool à
95 p. 100.
Cette solution, décolorée au charbon animal, éva-
porée et laissée en repos^ donne quelques cristaux d'un
jaune rouge, en forme de prismes rectangulaires. Ces
cristaux, d'après mes recherches, constituent l'acide
pannique complètement solubledans Talcool. La solution
a une réaction acide. Traitée par le chlorure de cal-
cium, elle donne un précipité blanc jaunâtre, le pan-
Date de chaux, insoluble dans l'alcool, soluble dans
Tacide chlorhydrique; dilué avec le perchlorure de fer,
elle prend une coloration vert-pomme ; avec Tacide
sulfurîque, elle prend une couleur jaune rouge.
Analyse élémentaire de Tacide pannique. — Pro-
cédant à la combustion de l'acide pannique, j'ai obtenu
les résultats suivants :
l'* épreuve 2* épreuve
Substances sèches 0,4365 0,4311
Ont donné naissance à CO» 0,9995 0,9595
Ont donné naissance à H«0 0.2164 0,2725
En parlant de ces analyses, on peut fixer la formule
de l'acide pannique, qui est C*'H*^0*. Cet acide oxydé
par l'acide azotique donne naissance à l'acide phtalique
C'I1*0*. Ce dernier peut être retiré des produits de la
réaction par Téiher; ce dissolvant évaporé laisse un
résidu cristallin qui, chauffé avec de la chaux, donne
l'acide benzoïque C'H*0'.
Tanin. — Le tanin est de nature glucosidique; car,
après l'hydrolyse par Tacide sulfurique dilué, il réduit
la solution cupro-potassîque; calciné avec KOII, il
donne naissance à la phloroglncine et à l'acide proto-
catéchique. 11 est soluble dans l'eau, Talcool, la glycé-
rine à chaud : par le perchlorure de fer, il donne un
précipité noir verdâtre.]
— 502 —
Matières colorantes. — Il y a deux matières colo-
rantes. L'une est de couleur jaune pâle, complètement
soluble dans Téther, peu soluble dans Talcool et Teau;
la seconde, jaune vert foncé, est soluble dans Talcool et
Teau.
Substances minérales. — Les substances miaérale^
extraites des cendres sont : des phosphates et oxalates
de chaux, des sulfates de chaux, des sulfates de potasse
et de l'oxyde de fer.
Posologie. — Des expériences faites sur les malades,
il résulte que la dose de rhizome pulvérisé est, pourics
adultes, de 12°' divisée en 3 paquets que l'on prend de
S minutes en 5 minutes, à jeun. Un quart d'heureaprès
la troisième dose, il faut donner SO**" d'huile de ricin.
Pour les enfants de 7-14 ans, la dose est de 3*^ divisée
en 3 paquets administrée comme pour les aduHes.
L'extrait éthéré ou alcoolique de Panna n'a pas
autant d'activité que le rhizome pulvérisé ; c'est pour-
quoi, afin d'obtenir l'effet désiré, il vaut mieux admi-
nistrer le rhizome fraîchement pulvérisé.
Sur la spartéine : caractères généraux ; action de quel^pn
réducteurs; par MM. Charles Moubeu et Arnaud
Valeur (1).
Depuis sa découverte par Stenhouse en 1831 dans
le genôt à balais [Spartium scoparium) (2), la spar-
téine a été étudiée par divers chimistes, notamment par
Mills, Bernheimer, Bamberger, Peratoner, Ahrens,
Houdé, Herzig et Meyer. Malgré leurs nombreuses re
cherches, on ne sait encore que fort peu de chosesar
la structure intime de cet alcaloïde; certains résullals
sont même demeurés contradictoires. Nous avons com-
mencé une étude méthodique de la base, en vue de jeter
quelque lumière sur sa constitution chimique.
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie dans sa séance do 4 ^>
vembre 1903.
(2) Lieb. Annal., t. LXXVIII, p. 15.
— 503 —
La matière première qui a servi à nos recherches
n'est autre que le sulfate officinal. Au moyen de la les-
sive de soude on en déplace Talcalôïde, qu'on sèche en-
suite, en solution élhérée, sur du carbonate de potasse
sec et sur de la potasse fondue, et qu'on distille finale-
ment dans le vide.
I. Constantes physiques. — La spartéine distille à
188"* (corr.), sous 18'"™5, sous la forme d'une huile
épaisse, incolore, possédant une saveur très amère et
une odeur spéciale analogue ii celle de la pipéridine.
Sous la pression de 7&4""" et dans un courant d'hydro-
gène sec, elle distille sans décomposition à la tempéra-
ture de 325" (corr.).
.D|,= 1,034, etDoo = l,0196;[a]D = — i6*»42en solu-
tion dans lalcool absolu ; Uo = 1 ,5293 à 19°. 100«^ d'eau
n'en dissolvent, à la température de 22°, que 0k'',304; la
base est, au contraire, très soluble dans Talcool, l'éther
et le benzène. Elle est facilement entrainablepar la va-
peur d*eau. Au contact del'air, elle s'altère en brunis-
sant lentement.
IL Formule brute. — Il résulte d'une série d'ana-
lyses et de déterminations cryoscopiques effectuées par
nous que la spartéine est exempte d'oxygène, et que sa
formule brûle est C**H^*Az*, celle môme qui lui fut at-
tribuée parSlenhouse et à laquelle Gerhardt {Traité de
chimie organiquey t. lY, p. 236) préférait à tort une for-
mule en G*'.
IIL La spartéine possède deux fonctions basiques.
Titrage acidimétrique. — La spartéine est une base
forte, à réaction franchement alcaline, capable de neu-
traliser les acides les plus énergiques. M. Âstruc a mon-
tré dernièrement qu'il était possible de la titrer par la
méthode acidimétrique, en présence de la phtaléine du
phénol, de l'acide rosolique et de l'hélianthine (1). Nous
(1) Thhse de Doctorat en Pharmacie, Montpellier (1901). Nous rap-
pellerons, en cuire, que M, Léger et, après lui, M. Plugge et M. L.
Barthe avaient déjà appliqué les mêmes principes au titrage de quel-
ques alcaloïdes.
— oOi —
1
avons reconnu que le tournesol pouvait également bien
servir dMndicateur. Les conclusions qu'on peut lîrer de
ces titrages fournissent de précieux renseignements
sur la nature chimique de la spartéine. Aussi ne croyons-
nous pas inutile d'exposer notre mode opératoire, d'au-
tant que M. Astruc ne donne à ce sujet aucun détail ex-
périmental.
1" Titrage à Vhéliantkine, — On dissout la hase dans
un peu d*alcool, on étend d'eau la solution jusque
l'apparition d'un trouble persistant, on ajoute quelques
gouttes d'.hélianthine, et on titre directement avec de
l'acide chlorhydrique demi-normal, en agitant fréquem-
ment pendant l'opération. L'addition d'alcool a pour
but de favoriser la dissolution de la base libre dans
l'eau et d'accélérer ainsi notablement sa neutralisation.
Avec 0^^9018 de spartéine, on constate qu'il faut em-
ployer 15'™\3 de liqueur acide pour obtenir le virage ^à
ce moment, la liqueur est parfaitement limpide); en ad-
mettant qu'une molécule de spartéine exige deux molé-
cules d'acide chlorhydrique, on trouve par le calcul
i5<^™3 4 La spartéine est donc bi-acide à l'hélianthine.
2" Titrage à laphtaléine du ph:nol^ puisa Vhélianikint.
— On titre, comme précédemment, en milieu hydroal-
coolique. Avec 4e'",i574 de base, il a fallu ajouter, eo
présence de la phtaléine, 9"°%6 d'acide demi-normal
pour observer la disparition de la coloration rouçe. Si
l'on admet qu'une molécule de spartéine a agi sur une
molécule d'acide chlorhydrique, le chiffre théorique
serait 9*^" ^9. La sparléine est donc monoacide à la
phtaléine du phénol. — Ajoutons àla liqueur décolorée
quelques gouttes d'hélianthine, et titrons de nouveau.
Nous observons que le virage se produit après une
nouvelle addition de 10'^"\i de la solution chlorhy-
drique. Ce nombre étant très rapproché du nombre
théorique 9'''"^9, c'est une deuxième molécule d'acide
chlorhydrique qui a été ainsi neutralisée. D'ailleurs le
volume total de liqueur acide employé pour amener la
neutralisation de la spartéine en présence de ThéHaa-
— 505 —
thine a. été de 9^'"',6 + 10'=™\1, soit^9"«^7, et le vo-
lume théorique serait de 19^™\8, le calcul élant fait en
supposant qu'une molécule de spartéine agit sur deux
molécules d'acide monobasique.
3** Titrage au tournesol^ puis à Vhélianthine. — La
technique est identique à celle du cas précédent. Avec
0,84 i2 de base, on a employé 7^™\2 d'acide demi-
normal pour obtenir le virage au tournesol ; ce volume
est identique à celui que donne le calcul, en suppo-
sant que là spartéine et l'acide chlorydrique se corres-
pondent molécule à molécule. La sparléine est donc
monoacide au tournesol. — Si, après le virage du
tournesol, on ajoute à la liqueur de Thélian thine,
on constate que ce colorant vire à son tour après
l'addition de T^^^2 de liqueur acide, nombre qui se
confond avec le précédent : 14*^"*', 4 ont donc neutralisé
à l'hélianthine Ob',8442 de sparléine; le volume théo-
rique, en supposant la sparléine bi-aci<ie, est précisé-
ment 14*^°»% 4.
Nous ajouterons que les résultats observés sont les
mêmes lorsqu'on efTectue les titrages indirectement,
c'est-à-dire en ajoutant un excès d'acide et titrant
ensuite cet excès.
Il ressort clairement de ces expériences que la spar-
téine possède deux fonctions basiques : c'est une dia-
mine. Une seule des deux fonctions est révélée par le
tournesol et la phtaléine du phénol ; mais les deux appa-
raissent nettement à Thélianthine.
IV. Sels de spartéine. — La spartéine, étant bi-
acide, peut former des sels neutres et des sels acides,
A part quelques sels doubles, ils sont en général très
solublesdans l'eau, et les deux sels dérivant d'un même
acide sont le plus souvent dirficiles à préparer à Télat
pur.
Le monoiodhyflrate et le diiodbydrate ont pu être
obtenus Tun et Paulre par llamberger à Tétat cristallisé.
On connaît le sulfate neutre C*^fl"A2*S0*H'+5H'0,
qui est le sulfate officinal.
I ■■■
— 506 —
Le chloroplatinate répond à la formule
C»6H««Az».2HClPtClH2H20.
Les cristaux sont des prismes très réguliers, analogues
à ceux du phosphate ammoniaco-magnésium.
Le picrate C**H"Az*.2C«fl*(AzO*){OU)» cristellise en
longues aiguilles jaunes, fusibles avec décomposition
h 208" (corr.). Leur aspect rappelle très exactement les
aiguilles de picrate de potasse.
V. La spartéine est une diamine bi-tertiaire. — Les
faits qui précèdent prouvent surabondamment que les
deux alomes d'azote de la spartéine sont basiques et
que la spartéine est une diamine.
De quelle nature sont les deux fonctions amioe ?
Mills (1), d'une part, et Bamberger (2), de l'autre, ont
clairement établi, en étudiant Taction des iodures
alcooliques, que l'une au moins des deux fonctions
aminé était tertiaire. Les composés obtenus par eux
possèdent, en effet, toutes les propriétés des iodures
d'ammonium quaternaires.
lodométhylate C^H'^^Az^CWI. Titrage aeidimétriqw.
— Ce corps se prépare aisément par simple mélange
de la sparléine avec un excès (environ 2 volumes)
d'iodure de mélhyle. Au bout de quelques minutes,
on observe un dégagement très sensible de chaleur, et
le mélange se remplit peu à peu d^une masse cristal-
line blanche. Après quelques jours de contact, on
reprend le tout par Teau, on chasse au bain-marie
Piodure de méthyle non entré en combinaison, et on
évapore dans le vide, à siccité. En dissolvant à chaud
le résidu solide dans un mélange de 5 vol. d'acétone et
de 1 vol. d^eau, on obtient, par refroidissement, de
belles lamelles blanches, qui sont très solubles dans
l'eau et l'alcool, beaucoup moins dans l'acétone, et fort
peu dans Téther.
(1) Lieb, Annal., t. CXXV, p. 71.
(2) Ibid., (1886), p. 368.
— 507 —
Le produit, d'après nos observations, fond en se
décomposant à partir de 240'' environ.
Nous avons, en outre, mesuré son pouvoir rotaloire.
En solution aqueuse et pour une concentration voisine
de 12 p. 100, nous avons trouvé [a]o = —22^75.
£n traitant ce composé par l'oxyde d'argent fraîche-
ment précipité, et en évaporant ia liqueur filtrée dans le
vide, Bamberger a obtenu l'hydrate C^^H^'^Az^-CH'OH
sous forme de masses cristallines fortement alcalines,
déliquescentes et se carbonatant à Tair.
Dans l'iodomélhylate de spartéine, une fonction
aminé demeurée libre devrait pouvoir fixer à son tour
une deuxième molécule d'iodure de mélhyle. Cepen-
dant, sous l'action d*un grand excès d'iodure de méthyle
k chaud, la spartéine n'a donné à Bamberger que le
monoiodométhylale ci-dessus décrit C^*H"AzM];H'1. Par
contre, nous avons pu très simplement mettre en évi-
dence et même titrer avec précision la fonction basique
de riodométhylate, de la façon suivante.
L^iodométhylate est franchement alcalin à l'hélian-
thine. — I 0«^36^8 de produit dissous dans 20'"' d'eau
ont donné le virage par l'addition de 9*'"^5 d'acide
chlorhydrique demi-normal, le chiffre théorique est
9^-%6.— D.0«',3898ont exigéi0*=^"',2delu même liqueur
acide; le volume calculé serait 10'"', 3.
Par ces résultats, et par les expériences du même
ordre que nous avons déjà décrites, on voit que les deux
fonctions basiques de la spartéine sont nettement dis-
tinctes.
Quant à la seconde fonction aminé de la spartéine,
nos expériences nous permettent d'affirmer d'une façon
presque absolue qu'elle est aussi tertiaire. Nous avons
constaté, en effet, que la spartéine ne forme ni dérivé
benzoylé par l'action du chlorure de benzoyle en pré-
sence de soude caustique, ni dérivé nitrosé.
VI. La spartéine nest pas méthylée à l'azote. — Dire
que les deux fonctions basiques de la spartéine sont ter-
tiairesy c'est spécifier que ses deux atomes d'azote sont
n
— 508
l'un et Tautreunis au carbone par leurs trois valences.
D*après Ahrens, l'un des deux azotes serait méthylé.Eû
chauffant la spartéine à 200® avec de Tacide iodhydriqne,
il aurait obtenu des traces d'iodure de méthyle et la base
déméthylée C^*H**Az*. Herziget Meyer ^4), au coniraire,
en appliquant leur méthode générale de déœélhylatioD
par Tacide iodhydrique, ont abouti à un résultat négatif.
Nous avons soigneusement répété sur notre base pure
les expériences de ces deux savanis, et, comme eux,
nous concluons que la spartéine n^est pas mélhyiée à
Tazote.
VIL Essais d'hydrogénation. — Selon ÂhreQs(2j,
en traitant la spartéine par Tétain et l'acide chlorby-
drique, on obtiendrait une base secondaire, la dihydro-
sparléine C*'IP*Az^. Nos expériences nous permettent
d'arfirmer que la spartéine n'est pas attaquée dans ces
conditions, et que le corps décrit sous le nom dedihy*
drospartéinedansla littérature classique n'existe pas.
Deux antres essais de réduction, effectués l'un avecle
sodium et l'alcool absolu, l'autre avec le sodium et l'al-
cool amylique, nous ont donné le même résultat. Aussi
bien, cette résistance de la spartéine aux réducteurs
concorde-t-elle avec ce fait qu'elle ne décolore pasie
permanganate en solution acide, réactif généralement
considéré comme une excellente pierre de touche pour
les doubles liaisons dans les molécules.
Nous avons voulu ainsi préciser les constantes physi-
ques de la sparléine et donner quelques indications géoé*
raies sur sa nat ure chimique. Sa grande stabilité àl'égard
des agents réducteurs permet d'affirmer presque à coup
sûr que la base est saturée, autrement dit, que toutes les
liaisons entre ses atomes sont des liaisons simples. Il
n'est d'ailleurs pas douteux, d'après la seule inspection
de sa formule brute, que lu molécule de spartéine ren-
ferme deux et peut-être trois chatues fermées.
(1) Monatscheftey t. XVI, p. 606.
(2) Berichte, t. XX, p.; 2218.
— 809 —
Sur le kermès; par M. J. Bougault.
Parmi les nombreux produits composés que la chimie
minérale fournit à Tart de guérir, il en est peu, je crois,
qui aient, autant que le kermès, excité Tintérftt des clii-
misles. Ce corps a été, en effet, l'objet d'un nombre
considérable de travaux de la part de nombreux chi-
mistes parmi lesquels je citerai : Robiquet, Berzélius,
Soubeirân, Liebig,Gay-Lussac,Rose,Milscherlich, etc.,
sans parler de ceux qui, comme Cluzol et Méhu, se sont
occupés surtout de sa préparation. Et cependant, malgré
tant de recherches, sa composition est mal connue et la
théorie de sa préparation bien obscure.
Quoique je n'aie pas l'intention de refaire ici toute
rhistoire chimique du kermès, je crois cependant utile,
pour la compréhension de cette note, d'en résumer briè-
vement les principaux points.
Il y a fort longtemps, près d'un siècle, que Ton cor^-
sidère le kermès comme un oxysulfure, mélange ou
combinaison d'oxyde et de sulfure d'antimoine; en
1809, en effet, Wahren en parle déjà dans ce sens. Les
travaux de Robiquet (1) marquent une étape dans l'his-
toire chimique du kermès, parce qu'ils ont paru fournir
la preuve définitive de l'existence de l'oxyde anlimo-
nieux .associé au sulfure. Robiquet, ayant trailé le
kermès par une solution aqueuse d'acide tarlrique ou
l'acide chlorhydrique dilué, montra que ces acides
enlèvent une proportion très notable d'oxyde autimo-
nieux; il conclut que le kermès était formé d'un mélange
de sulfure d'antimoine hydraté et d'oxyde anlimonieux.
Berzélius et Rose continuèrent cependant à douter de
la présence de l'oxyde antimonieux; mais à la fin l'ac-
cord se fit, Robiquet ayant objecté avec raison que les
conclusions de ces deux savants pouvaient s'appliquer
à leur kermès qu'ils préparaient avec du carbonate de
(1) Ann. de Chim, et d9 Phyê., X. LXXXI, p. 317; 1812.
— 510 —
potassium, mais ne préjugeaient en rien la question
pour le kermès (iluzel, corps différent, préparé avec le
carbonate de sodium.
Depuis lors personne ne constata plus Texistencede
Toxyde antimonieux dans le kermès.
Bien plus, en 1866, ïerreîl (1) non seulement con-
firma la présence de Toxyde antimonieux, mais il pré-
cisa encore davantage en disant que cet oxyde antimo-
nieux existe à Tétat d'antimonites de sodium, lesquels,
selon lui, forment les cristaux qu'on observe dans le
kermès. Il isola et décrivit deux de ces antimonites et
étaya sur ces données une théorie de la formation du
keimès, théorie reproduite aujourd'hui dans la plupart
des ouvrages classiques.
Citons encore en dernier lieu un travail récent de
M. Feist (2), qui a montré que, contrairement aux idées
de Terreil, les cristaux du kermès doivent être du
pyroantimoniate de sodium, car ils sont bien ideo-
tiques cristallographiquement aux cristaux qui se
déposent des eaux-mères du kermès par un repos suf-
fisant, et qui sont bien le composé Sb^O^Na^H^ + 6H*^-
Pour être complet, je dois ajouter que .Mitscherlich 3:,
dès 1840, annonça que le kermès contient très fréquem-
ment des cristaux d'antimoniate de sodium, mais per-
sonne, à cette époque, ne parait avoir remarqué Tobser-
vation de ce savant.
En résumé, la composition admise aujourd'hui pour
le kermès est la suivante : sulfure d'antimoine tiydraié
formant la majeure partie, oxyde antimonieux ou anti-
monites de sodium (Terreil), une trace de sulfure de
sodium admise par quelques auteurs, et enfin le pyro-
antimoniate de sodium qui, d'après M. Feist, constitue
les cristaux du kermès.
La présence du sulfure d'antimoine ne fait de doute
pour personne, je ne m'y arrête pas. Je ne m'occupe
(1) Ann, de Chiin. et de Phys., \i], t. VII, p. 350.
(2) Archiv der Pharmazie, t. CCXL, p. 241 ; 1902.
(3) Journ, fUr prackt. Ckemiet t. XIX, p. 455.
— 511 —
pas davantage des traces possibles de monosulfure de
sodium, vu leur peu d'importance et la difficulté de
prouver leur existence. Je m'occuperai surtout des
composés oxygénés, antimonites et antimoniates.
I. Insuffisance des preuves de la présence de Toxyde
antimonieux dans le kermès. — La présence de Toxyde
anfimonieux est étayée sur la preuve qu'en a donnée
Bobiquet (/. c.) et que j'ai rappelée plus haut. Mais cette
preuve est-elle suffisante? Suffit-il qu'une solution
aqueuse d'acide tarlrique enlève de Toxyde antimo-
nieux à un mélange de composés d'antimoine, pour
affirmer que dans ce mélange préexiste de Toxyde anti-
monieux? Nullement.
Voici comment j'ai été amené à cette conclusion
inattendue.
En traitant le kermès par Tacide tartrique, j'ai été
frappé de ce fait que Tactlon se prolongeait très long-
temps, plus de 15 jours à froid, 6 à 8 heures à l'ébul-
lition. Voici quelques chiffres :
Un même kermès a été traité pendant des temps
variables dans les proportions suivantes :
Kermès 2^*
Acide Urlriqno 2ff«'
Eaa 301^
AU bout du temps convenable, on a filtré et titré,
par l'iode |en présence d'un excès de bicarbonate de po-
tasse, la quantité d'oxyde antimonieux entrée en so-
lution :
Sb«03p.lOO
o) A froid après 24 heures 14,10
— après 15 jours 22,60
b) Au bain-marie bouillant, après 35' 23,52
_ — — 2»»30' 28,43
— — — 7h3D' 33,05
Ces résultats m'ont paru d'autant plus surprenants,
qu'une combinaison d'oxyde antimonieux et de sulfure
d'antimoine, que je décrirai dans une prochaine note,
traitée par l'acide tartrique dans les mêmes conditions,
— 512 —
lui cède tout son oxyde antimonieux en quelques
minutes.
Cette action progressive de l'acide tartrique sur le
kermès avait du reste été remarquée depuis longtemps,
et on savait qu'on ne pouvait ainsi séparer quantita-
tivement l'oxyde antimonieux; on attribuait ce fait à
l'attaque du sulfure d'antimoine par l'acide tartriqae.
En réalité, celte dernière action a été beaucoup exa-
gérée, sans doute parce qu'on ne Ta pas étudiée iso-
lément comme je l'ai fait; elle est tr^s faible et ne sau-
rait expliquer la différence que Ton constate enlre les
résultats obtenus après 35' ou 7 h. 30' de chauffage au
bain-marie bouillant.
Voici, en effet, les résultats trouvés avec le sulfure
d'antimoine hydraté traité dans les mêmes conditions
que ci-dessus pour le kermès :
SbîO' p. m
Au bain-marie bouillant, après 4 h, 1/2 1,20
— — — 7 h. 1/4 1,80
Mais de plus, si Ton admet, comme il est vraisem-
blable, que le sulfure d'antimoine, chauffé avec la dis-
solution d'acide tartrique, est dissocié en H'S et Sb'O'.
cette action devra être nécessairement très réduite eu
opérant en tube scellé. Or les résultats, obtenus avec le
kermès dans ces nouvelles conditions, ne diffèrent pas
sensiblement des premiers :
Sb^o» p. m
Au bain-marie bouillant, après 1/2 heure 24,8i
— -- - 2 h. 1/2 29,15
— — — 8h. !/4 32,10
Comment alors expliquer ce fait?
J'en ai trouvé l'explication dans la présence de Tanti-
moniate de sodium signalé d'abord par Mitscherlich et
plus récemment par M. Feist.
Supposons, en effet, que le sulfure d'antimoine subisse
à chaud, en présence d'acide tartrique, une faible disso-
ciation, le W6 dégagé, se trouvant en présence du
— 513 —
pyroantimoniate, [sera oxydé et déposera du soufre,
tandis qu'une quantité équivalente du pyroantimoniate
passera à rétat^d'oxyde antimonieux. La tension de dis-
sociationîse [rétablira aux dépens d'une nouvelle quan-
tité de sulfure d'antimoine, et ainsi de suite. L'expé-
rience montreîqu'il en est bien ainsi :
a) On chauffe pendant 8 heures en tube scellé au
bain-marie bouillant.
PyroaQtimoniate de sodium 0,20
Sulfure d'antimoine hydraté 0,50
Acide tartrique ^ *
Eau distillée ^" ^
Le titrage indique 22,60 p. 100 d'oxyde antimonieux
entré en solution.
6) On fait macérer à froid pendant 3 jours.
Pyroantimoniate de sodium 0,50
Sulfure d'antimoine hydraté 0»50
Acide tartrique ^ "
EaudistiUée *0 »
Le titrage donne 11,74 p. 100 d'oxyde antimonieux.
c) On met en contact à froid :
Pyroantimoniate de sodium 0,25
Sulfure d'antimoine hydraté 0,20
Acide chlorhydrique au 1/5 24°"»»
Après deux jours, on trouve 26,60 p. 100 d*oxyde
antimonieux.
On voit donc qu'à froid, comme à chaud, l'acide tar-
trique et l'acide chlorhydrique dilué enlèvent de l'oxyde
antimonieux à un mélange de sulfure d'antimoine et
de pyroantimoniate de sodium, bien que cet oxyde n'y
préexiste pas.
La preuve donnée par Robiquet de la présence de
l'oxyde antimonieux dans le kermès est donc tout à
fait insuffisante.
Que penser alors des antimonites de sodium de
Terrei l ?
Ces antimonites, s'ils existaient, constitueraient à
eux seuls une preuve encore plus forte que celle de
Joum, dt Pharm. et de Chim, 6" iiiRii. t. XVIII. (15 novembre 1903.) 33
n
— 514 —
Robiquet. Malheureusement, leur existence n'est guère
vraisemblable.
Dans sou travail, Terreil [L e.) dit qu'il a préparé sa
antimonites par l'action de la soude et des carbonates
alcalins sur l'oxyde antimonieux; il ne donne do reste
aucun détail sur les proportions, ni sur la façon
d'opérer, ce qui ne permet pas de répéter ses expé-
riences dans les mêmes conditions. Mais à ces affirmi-
tions j'opposerai d'abord les résultats obtenus par
Mitscherlich [L c), qui dit ce qui suit : « Par voie
humide, on n'obtient pas de combinaisons de Toxyde
antimonieux avec les alcalis, comme Rose la déjà
démontré. .
tt A l'abri de l'air, l'oxyde antimonieux se dépose inal-
téré des solutions de soude, mais au contact de l'air, il
se dépose en même temps des cristaux d'antimoniate de
sodium. Ces mêmes cristaux se forment lorsqu'on fait
passer un courant d'air dans une solution de salfnre
d'antimoine dans le carbonate de soude; ils sont fré-
quemment mélangés au kermès. »
Des expériences tout à fait analogues faites par
M. Feist (/. c.) concordent avec celles de Mitscherlich;
enfin mes expériences personnelles les confirment plei-
nement.
Il en résulte que Terreil a fait une erreur, dae sans
doute à ce qu'il s'est contenté de doser l'antimoine
total de ses antimonites, antimoine qu'il a converti pv
le calcul en oxyde antimonieux, sans se demander si le
degré d'oxydation n'avait pas varié pendant Texpé-
rience. En réalité, ses soi-disant antimonites ne sont
que des mélanges d'oxyde antimonieux qui n'a pas
réagi et de pyroantimoniate de sodium provenant de
l'oxydation de l'oxyde antimonieux au contact de l'air
et de l'alcali.
En résumé, la présence de l'oxyde antimonieux dans
le kermès est de plus en plus douteuse : aucun fait ne
tend plus à l'établir. H parait au contraire plus naturel,
étant donné l'insolubililé de l'oxyde antimonieux dans
— 515 —
le carbonate de soude et son oxydation en solution
alcaline, de penser que le kermès n'en contient pas du
tout. Toutefois la preuve] absolue me semble difficile à
faire. {A suivre.)
REVUES
Revue cC urologie-, par M. Ernest Gérard, professeur
de pharmacie à la Faculté de médecine et de phar-
macie de Lille.
L'urologie acquiert chaque jour une importance de
plus en plus grande au point de vue séméiologique :
aussi les méthodes analytiques se perfectionnent-elles
sans relâche, et il est utile que le pharmacien et le chi-
miste aient connaissance des travaux français et étran-
gers parus sur ce sujet. C'est dans ce but que nous met-
tons sous les yeux du lecteur une revue des principales
recherches, faites en urologie, depuis le commencement
de 4902. On verra combien, dans ce court espace de
temps, le nombre des travaux publiés sur l'examen des
urines est considérable, ce qui témoigne de Timpor-
tance que Ton attache à Pétude des échanges nutritifs
dont les résultats viennent éclairer de plus en plus la
physiologie pathologique.
I. — Urinbs normales.
Acidité. — En 1897, M. Joulie avait proposé l'emploi
du sucrate de chaux pour doser Tacidité urinaire en
mettant à profit ce fait que les phosphates acides, et
aussi les acides organiques libres, qui communiquent
Vacidité à Turine sont saturés par la chaux et que le
moindre excès de celle-ci amène la précipitation d'un
peu de phosphate de chaux insoluble qui trouble le
liquide. Le titre alcalin du sucrate de chaux (dissolution
de chaux pure dans l'eau sucrée) était établi au moyen
d'une solution titrée d'acide sulfurique. Ce procédé
semblait rationnel, puisque le point de saturation était
— 516 —
indiqué par le commencement de la précipitation do
phosphate calcique et qu'il n'était pas nécessaire d'em-
ployer un réactif colorant. Mais MM. de Girard et
Vires (1) ont étudié successivement l'action du sucrate
de chaux sur les phosphates monométalliques alcalins,
et ils sont arrivés à cette conclusion que ce composé
ne peut servir à déterminer l'acidité d'un phosphate
monométallique, et par suite Tacidité urinaire, car la
réaction est incomplète, et elle varie avec la nature du
métal pour une même quantité d'acide phosphoriqae.
MatiëreB* fixes. Substances organiques et minérales.
— M. Ph. Vadam (2) a fait construire un dcnsimètre
spécial qu'il appelle extracto-denaimètre, qui permet de
prendre une densité irréprochable, la correction de tem-
pérature élant faite grâce au thermomètre fixé dans la
carène de l'instrument et accompagné d'une table de
correction, et d'indiquer le poids des matières fixes.
L'auteur s'est servi des chiffres que donne une table
dressée, en 1897, par Âmann, dans laquelle il a repré-
senté le poids des solides dissous en fonction de la den-
sité pour toutes les valeurs de celte dernière. S'il est vrai
qu'il existe une relation entre la densité de l'urine et le
poids des solides dissous, il est démontré, pour ce qui
est de l'urine, que le coefficient qui représente cette
relation varie avec la concentration. M. Yadam estime
que le rapport de Turée aux matières fixes peut donner
des indications susceptibles de renseigner plus utile-
ment le médecin sur une nutrition plus ou moins par-
faite. M. G. Donzé (3) a accessoirement utilisé lesrésuf-
tals de nombreuses analyses d'urines pour étudier éga-
lement le rapport moyen qui peut exister entre les
matériaux solides de l'urine et la densité. Le coefficient
moyen, obtenu en divisant respectivement le poids des
matières solides par le nombre dont chaque densité
(prise au picnomètre de Sprengel) surpasse 1000, est de
(1) Bull. Soc, Chim., [3|, t. XXVII, p. 892.
(2) Bulletin des Se. Pharmacol., t. V, p. 295.
(3) C. R. Soc. Biolog.y t. LV, p. 537.
— 517 —
2j2i. Ce chiffre s'éloigne notablement du rapport 2,3
établi par flaeser et Neubauer et que M. Donzé trouve
un peu trop élevé, et il ajoute très judicieusement qu'il
faudrait, avant de conclure définitivement, réunir un
plus grand nombre de résultats. MM. G. Donzé etË.
L«ambling(l) montrent que, lorsqu'on détermine dans
Turine normale de l'homme, d'une part, le total des
matières organiques obtenu par différence entre l'ex-
trait sec et les matières minérales, et, d'autre part, l'en-
semble des matières organiques habituellement dosées
dans l'urine, on obtient par différence le « non dosé »
organique, c'est-à-dire un poids de matières extractives
beaucoup plus considérable qu'on ne l'admet générale-
ment. U semble résulter des travaux de ces auteurs que
ce n^est plus l'acide urique ou la créatinine qui viennent
en seconde ligne, comme déchets azotés, après l'urée,
mais l'acide oxyprotéique de Bondzynski et Gottlieb et
les hydrates de carbone que l'on supposait exister seu-
lement en petites quantités dans l'urine normale.
MM. Donzé et £. Lambling (2) ont étendu leurs
recherches à un plus grand nombre d'urines normales,
et ils ont vu que, [dans l'analyse la plus complète, on
laisse en dehors de tout dosage 28,2 p. 100 du total des
matières organiques et que les deux cinquièmes et, dans
certains cas, jusqu'à la moitié du carbone total de l'urine
peuvent rester engagés dans les matières extractives.
Urée. — Dans un travail étendu sur le dosage de
Turée, M. Ch. Sallerin (3) a montré que le procédé de
Môroer et Sjoqvist (4], employé avec la modification
décrite par Braunstein (5),. donne des résultats très
constants et qui sont affectés au maximum d'une
erreur, le plus souvent en moins, d'environ 0«%30 pour
20 à SO»*" d'urée par litre d'urine. Rappelons briève-
(4) Joum. dePhys. et de Path, génér., t. V, p. 225.
(2) C. R, Soc. de Biolog., t. LV, p. 1023.
(3) Bull. Soc. Chim,, |3|, t. XXVII, p. 620,
(4) Skand. Arch. f. Phys., t. II, p. 440.
(5) Zeit. pfiys, Chem., t. XXXI, p. 381.
— 518 —
ment que la méthode de Môrner et Sjoqvist consiste à
précipiter l'urine en milieu éthéro-alcoolique par one
solution aqueuse de chlorure do baryum et de baryte.
Toutes les matières azotées, à Texception de Turéê et
de Tammoniaque, sont précipitées. Dans la liqueur fil-
trée, on évapore l'alcool et Téther sous pression réduite
en ne dépassant pas la température de 50-55', on con-
centre toujours dans les mêmes conditions, en ajoatant
un peu de magnésie qui chasse l'ammoniaque des sels
ammoniacaux. Le résidu est ensuite soumis en présence
de Tacide sulfurique concentré à un dosage d*azote par
Kjeldahl: cet a/ote corresponde l'urée. La modification
que Braunstein a apportée consiste, après le déplace-
ment par la magnésie de Tammoniaque préformée, à
chauffer le résidu avec de l'acide phosphorique cristal-
lisé dans une étuve chauffée à 40-45" pendant quatre à
cinq heures. L'urée est hydrolisée; on dissout le résida
dans l'eau, on distille en présence d'un excès de soude;
la quantité d'ammoniaque produite correspond à l'urée.
M. Ch. Sallerin (1) a fait justement observer que,
malgré celte dernière modification, la pratique du do-
sage est encore une opération longue et délicate, sur-
tout lorsqu'il s'agit de faire une série d'analyses, et il a
soumis au contrôle de la méthode de Braunstein divers
procédés plus commodes, et, en particulier, celui de
Folin (2), dont voici le principe : on hydrolise l'urée par
le chlorure de magnésium cristallisé qui fond à 412-
113° et qui bout à 160". A cette température, l'urée est
rapidement transformée en acide carbonique et ammo-
niaque, et on procède à un dosage d'ammoniaque par
distillation et titrage. Cette distillation, faite en pré-
sence d'un excès de soude, met également en liberté
l'ammoniaque des sels ammoniacaux préexistant dans
l'urine; il faut déterminer la proportion de cette base
préformée et la déduire de la quantité d'ammoniaque
totale recueillie pour avoir celle qui résulte de Thydro-
(1) Journ. de P/iys. et de Pnth. ffénér,, t. V, p. 259.
(2} Zeil. phys. Chem., t. XXXlli p. 504.
— 519 —
lyse de l'urée. Pour cela, Foliu distille Turine pendant'
quarante-cinq minutes avec de la magnésie, l'ammo-
niaque passe à la distillation avec une certaine quan-
tité de cette base fournie par Turée partiellement dé-
composée. Une seconde distillation, faite dans les mômes
conditions de température et de volume du liquide sur
le résidu de la première distillation, donne l'ammo-
niaque provenant de l'urée partiellement hydrolisée.
Par différence, on a l'ammoniaque des sels ammonia-
caux. Le procédé de Folin donne à peu près les mêmes
résultats que celui de Braunstein, mais il est en outre
plus rapide et plus commode.
Cette dernière technique de Folin n'a pas été à Tabri
de toute critique: c'est ainsi que MM. Arnold etMent-
zel (1) ont prétendu que le mode opératoire préconisé
ne donnait pas la totalité de l'ammoniaque produite par
la décomposition de Turée dans l'urine. Folin (2) estime
que les chiffres inexacts obtenus par ces auteurs résul-
tent d'un défaut de technique, et, pourôtre bien sûr que
l'urée a été complètement décomposée, il recommande
de chauffer l'urine avec le chlorure de magnésium à
Tébullition pendant quarante-cinq minutes en ayant soin
de relier l'appareil à un condensateur ii reflux pour con-
denser les vapeurs. La distillation de l'ammoniaque
formée demande une heure un quart environ, car une
partie de l'urée se transforme en acide cyanurique qui
ne se décompose que lentement pendant la distillation
en acide carbonique et ammoniaque.
A propos de la question toujours en suspens de la
séparation dans l'urine des autres éléments azotés qui
peuvent être décomposés lors du dosage de l'urée,
MM. Donzé et Lambling (3) ont cherché à élucider le
fait signalé par M. Sallerin, à savoir : que l'ai^ide plios-
photungstique semble précipiter une certaine quantité
d'urée. Ces auteurs montrent qu'une solution d'acide
(1) ZeU. phys. Chem.,\. XXX VI, p. 4U.
(2; Ibid., p. 333.
(3)C. R. Soc. de Biolog., t. LV. p. 539.
- 520 —
phospholungstique à 40 p. 100 ne P'-^«|.P't«. P*^, 1^
lutions d'urée à 2 p. 100 en présence d'acide cWorhy
drique à 10 p. 100, et que les dosages d'urée effcc^fe
sur une urine ainsi déféquée étaient presque constants
par les différents procédés de dosage eniployés.
. Pour le dosage de l'urée dans l'urine, M. »-«,\f'°^J^
obtient la décomposition totale de l'urée par 1 hj-pobro-
mite naissant agissant en milieu alcalin. Comme reacnu,
on emploie une solution aqueuse de soude caustique a
20 p. 100 et une solution bromo-bromurée conleMni,
pour 100«' d'eau distillée, 5^' de brome et l|Ffle
bromure de sodium. Pour faire le dosage, l auteur intro-
duit successivement dans l'uréomètre d ïvon -s
de l'urine déféquée, 4'»» de solution alcaline el. aprte
agitation, 4"="" de solution bromo-bromurée. Du volume
d'azote dégagé, après les corrections relatives à la tem-
pérature et à la pression, onobtient réellement la quan-
tité d'urée de l'urine. .
Dérivés xanthiques, composés piuiques, acide unqro.
— Le procédé de Denigès pour le dosage des dénvw
xantho-uriques est devenu classique. On sait qu ap ^
avoir précipité l'urine par le réactif argenùco-magne-
siendeLudwig. on dose l'excès d'argent, non uti"»
dans la réaction, par la méthode cyanimétrique deia
teur et on transforme les résultats en acide unque, s -
chant que le précipité mixte renferme un atome d ar-
gent pour une molécule d'acide urique. On oblientaina^
exprimé en acide urique, l'ensemble des corps P""*I°^
urinaires, c'est-à-dire l'acîde urique réel et les bas
xanthiques. M. L. Garnier (2) a utilisé à la fois le pw-
cédé de Denigès et la méthode de Folin et ScbaiïerlJ.
pour le dosage séparé des deux groupes constituant Ife
corps puriques; voici commentii opère: L'urine est p
cipitée par le réactif de Folin et Schaffer, formé par
une solution aqueuse de sulfate d'ammoniaque, rt acé-
(1) Jown. de Pharm. et de Chim., |fî], t. XVII, p. 411.
(2) C. B. Soc. de Biolog.. t. LV, p. 643.
(3)Zet7. phyi. Chem., t. XXXII, p. 532.
— 521 —
f ate d'urane et d'acide acétique. Cette opération entraine
dans la précipitation des phosphates par Turane une
substance mucoïde, signalée dans Turine par Morner,
el qui agit sur le permanganate de potasse. Dans le
filtrai, on dose ensuite les corps puriques suivant la
méthode de Denigès et, dans une seconde opération,
M. Garnier procède sur une partie du liquide filtré à un
dosage de Tacide urique réel, qui est précipitée Tétat
d*urate d'ammoniaque, lequel est redissous dans de la
soude chaude. La solution alcaline est de nouveau sou-
mise au titrage de Denigès.
La différence entre les deux dosages correspond aux
bases alloxuriques que Ton peut traduire en valeur
exacte, sachant que Tatome d'argent correspond à l'**, 68
d'acide urique et à 0^%7381 de bases alloxuriques. Ce
dosage doit être effectué sur les urines privées de toutes
traces d'albumine.
M. Ladislaus Niemilowicz (1) a observé que si une
solution de permanganate de potasse était ajoutée à un
liquide contenant des substances ne jouissant pas de la
môme stabilité vis-à-vis de ce réactif, on pouvait, dans
certains cas, assurer seulement la destruction du com-
posé le moins stable et ne perdre seulement que des
traces du produit le plus résistant. Pratiquement, ce
fait peut être réalisé en présence d'un corps colorant
dont la stabilité vis-à-vis du permanganate de potasse
est intermédiaire entre les différents produits en pré-
sence. L'auleur a basé sur ce principe un procédé de do-
sage des dérivés xantho-uriqucs de l'urine en détruisant
L'acide urique et conservant les produits xanthiques.
Acide oxalique. — De toutes les méthodes décrites
pour le dosage de l'acide oxalique, la méthode de
Salkowski, modifiée par MM. Autenrieth et Barth (2).
reste la plus précise, mais elle est longue et elle néces-
site de nombreux traitements à Téther pour onlever
(1) ZeiL phys. Chem,, i. XXXV, p. 264.
(2)Zei7. phys, Chem., t. XXXV, p. 325. et Journ. dePharm. etChim.,
[6], t. XVI, p. 348.
1
— 522 —
tout Tacidc oxalique; de plus, elle est susceptible, par
l'emploi de Tacide chlorhydrique agissant sur certaines
combinaisons, de donner de l'acide oxalique non pré-
formé. La méthode de M. Albabary (1) est simple el
rapide; elle consiste à alcaliniser Turine par le carbo-
nate de soude et à la concentrer au bain-marie jusqu'au
tiers de son volume ; puis, on en précipite une quantité
donnée par un mélange de chlorure de magnésium et
de chlorhydrated'ammoniaque, qui insolubilise les phos-
phates et l'acide urique; on additionne en même temps
le mélange de noir animal, on agite et on continuée
concentrer. Au bout d'une heure, le liquide réduit
environ au quart du volume primitif est filtré à la trompe,
alcalinisé par l'ammoniaque et abandonné à lui-même
pendant douze heures. On filtre, on ajoute du chlorure
de calcium en léger excès et de Tacide acétique jusqu à
acidité. Le dépôt d'oxalate de chaux est recueilli et dosé
soit en redissolvant le précipité dans Tacide sulfuriqoe
dilué et titrant le filtrat par le permanganate de potasse
ou calcinant le liltre pour le transformer en chaux.
Azote total. — M. Denigès (2) préconise un procédé
du dosage de l'azote oi*ganique, en opérant directement
sur le liquide do destruction par la méthode de Kjeldahl,
suivant les méthodes acidimétriques ordinaires. Le
mode opératoire qu'il emploie repose sur les principes
suivants :
1** Une solution de sulfate d'ammoniaque ne renfer-
mant qu'un excès d'acide sulfurique ou des sulfates
alcalins peut ôtre exactement neutralisée par un alcali
en présence de résuzurine ou de tournesol comme indi-
cateurs.
2° Une telle solution, ainsi neutralisée, additionnée
d'une quantité connue d'une liqueur alcaline titrée,
plus que sufiisante pour déplacer l'ammoniaque com-
binée, étant soumise h l'ébuUition durant un temps
(!) C. H. Acad. des Se, de Paris, t. CXXXVI.p. 4681.
(2} BulL Soc. de phai*m, de Bordeaux , 4903, p. 84.
r
— 5i3 —
voulu, perd tout son gaz ammoniac pendant que l'acide
qui lui était combiné sature une proportion équivalente
d'alcali.
3** En ajoutant alors au liquide refroidi autant
d'acide titré qu'on avait mis primitivement d'alcali, de
la phtaléine du phénol, puis de la soude titrée, jusqu'à
coloration rose persistante, la quantité de soude finale-
ment employée correspond exactement à l'acide com-
biné initialement à Tammoniaque et permet de déduire
le poids del'azole'qui l'a fourni. Pour que le procédé soit
applicable, il faut détruire la matière organique en
employant, comme adjuvant, l'oxalate de potassium.
Carbone total. — Pour le dosage du carbone total
dans les urines, MM. G. Donzé et E. Lambling ont
apporté quelques modifications au procédé proposé par
M. Desgrez (2). Les résultats obtenus pour la détermi-
nation du carbone peuvent rivaliser avec ceux que donne
la méthode ordinaire par combustion avec l'oxyde de
cuivre.
Ammoniaque. — M. 0. Folin (3) a soumis à un nou-
veau contrôle le procédé de dosage de l'ammoniaque qu'il
avait préconisé en 1901 (4). Il estime qu'il ne donne pas
toujours des résultais exacts. Cet auteur recommande
une nouvelle méthode qui consiste à ajoutera Turine un
Silcali faible, comme le carbonate de soude, et à enlever
Tammoniaque libérée par un courant d'air, à la tempé-
rature ordinaire. Cette ammoniaque est absorbée par de
l'acide sulfurique décinormal et on titre en présence du
Touge d'alizarine.
M. Ph. Schaffer (5) emploie un procédé quelque peu
identique è celui de M. 0. Folin. — Après avoir fait la
critique du procédé Schlœsing, auquel il reproche des
résultats souvent inexacts, l'auteur propose de détermi-
■ 11) C. n. Soc. de Bioîorj.. l. LV, p. 968.
(2) Bull, deê Sciencesi pharmacoiog., t. III, p. 345*
(Z) Zeit, phys. Chem.,t. XXXVII, 'p. 161.
(4) Jbid., p. 515.
(5) The Amer. Journ. of Phys,, t. \III,p. 330.
— 5i4 —
ner rammoniaquc préformée des urines en meltaDlk
profit une observation faite par Boussingault, en ISSU,
à savoir : que si on distille dans le vide de Turine addi-
tionnée de carbonate de soude, à la température de 50*,
on obtient toute l'ammoniaque des sels amoniacaux sans
qu'il y ait décomposition de l'urée* Pour la descriptioo
de l'appareil et la technique à suivre, nous renvoyons 1«
lecteur à une analyse du travail faite par nous et païue
da^s le Journal de Pharmacie et de Chimie (1).
Relativement à Texcrétion journalière de Tammo-
niaque à l'état normal, M. Schwarz, en iSÎW, avait pré-
tendu que la proportion d'ammoniaque dans rorine
généralement admise était trop élevée et qae, si
Ton avait soin d'empêcher la décomposition delurine
par le chloroforme, la quantité normale excrétée par
jour était en moyenne de 0*',15 au lieu de 0^,TO.
M. G. Landsberg(2) vient d'obtenir dans une série d'ana-
lyses une moyenne de O'^ST, chiffre plus élevé.
M. Deman (3)'a montré, par des dosages d'ammoniaque
préformée dans les urines, effectués suivant le procédé
de Folin, quelorsqu*on fait la détermination de cette
base sur le produit d'excrétion des 24 heures non addi-
tionné d'un antiseptique énergique, les chiffres obtenus
sont toujours supérieurs à ceux de rammoniaqœ
des sels ammoniacaux existant au moment de rémis-
sion.
Soufre. — Pour le dosage du soufre total dans les
urines, M. 0. Folin (4) adopte une technique rapide
qui donne d'excellents résultats. Il détruit les matières
organiques de Turine par le chlorate de potasse et l'acide
chlorhydrique. La liqueur décolorée est précipitée par
une solution de chlorure de baryum, le précipité est
lavé à l'eau, puis avec une solution de chlorhydrate
d'ammoniaque à 5 p. 100 et finalement à l'eau bouil-
li) Journ. de Pharm. et de Chim,, [6], t. XVII, p. 523.
(2) Zeil. phys. Chem., t. XXXVII, p. 457.
(3) Journ. de Phann, et de Chim,, [6], t. XVIII, p. 289.
(4) The Amer. Jotirn. o/ Phys., t. VII, p. 152.
— 525 —
lante. On incinère le sulfate de baryte et on pèse.
Le procédé suivant indiqué par M. G. Modrakowski [i)-
n'est pas moins rapide, ni moins exact. Dans une cap-
sule de nickel contenant 1 à 2^^'' de bioxyde de sodium^
on verse lentement 50^™' d'urine. Après évaporation
au baîn-marie, à consistance sirupeuse, on ajoute de
nouveau 2 à S^*" de bioxyde par petites portions. La
masse est ensuite graduellement chauffée sur une lampe
à alcool jusqu'à fusion. Le produit fondu est dissous
dans Teau, le filtrat est acidifié par Tacidechlorhydrique
et le sulfate est précipité, suivant la méthode ordinaire,
par le chlorure de baryum.
Magnésium et calcium. — M. L. de Jager (2) a in-
diqué un procédé original pour doser le magnésium et
le calcium dans les urines : il titre tout d'abord Turine
avec une solution ^ de soude en présence de phénol-
phtaléine : le liquide vire au rouge dès que le phos-
phate acide de soude est transformé en phosphate diso-
dique ; à ce moment, tout le calcium et le magnésium
sont précipités à Tétat de phosphates tribasiques. Il
ajoute ensuite du chlorure de calcium et il continue le
titrage alcalimétrique ; le liquide vire de nouveau au
rouge dès que tout Texcès d'acide phosphorique est
éliminé à l'état de phosphate tricalcique. Sur une autre
portion d'urine, il procède à un nouveau titrage après
avoir enlevé tout le calcium avec l'oxalate de soude. En
tenant compte de la proportion d'acide phosphorique
présent et des données précédentes, on peut calculer la
quantité de calcium et de magnésium contenue dans
l'urine.
Potassium et sodium. — MM. Aulenrieth et Bern-
heim (3) dosent la potasse dans les urines par le pro-
cédé suivant : On prépare une solution de nitrite de
cobalt et de soude en dissolvant 30^*^ de nitrate de
(1) Zeil. phys. C/tcm., t. XXXVIII, p. 562.
(i) Cenlr. Med. Wiss., t. XL, p. 641.
(3) Zeil. phys. Chem., t. XXXVII, p. 29.
— 526 -
coball cristallisé dans 60*^"' d'eau et ajoutaot W
d'une solution concentrée de nilrite de soude et 10*^
d'acide acétique. Au bout de 12 heures, on filtn.
50*^'"'' d'urine sont agités avec 6 à 10^°*' du réactif; ou
abandonne au repos toute la nuit. Le précipité formé
est recueilli, lavé et desséché à 110°-120% on le dissout
dans Tacide chlorhydrique et la solution est évaporée à
siccité. Le résidu, mouillé avec de Teau, est traité par
10*""^ d'une solution d'acide perchlorique à 48 p. !Ofl;
on évapore à nouveau h siccité et on épuise par 10"*^
d'alcool à 96'' contenant 0,2 p. 100 d'acide perchlo-
rique.
Le perchlorate insoluble estjfillré dans un creuset de
Gooch, lavé à l'alcool et à l'éther, desséché à 120' et
pesé. La petite proportion des sels ammoniacaux pré-
sents dans l'urine ne trouble pas le résultat final.
M. G. Garratl (1) a décrit une méthode assez pra-
tique pour doser à la fois la potasse et la soude dans
l'urine. Une revue de ce travail a été faite dans le J^-
nal de Pharmacie et de Chimie (2).
[A suivre.
Pharmacie. — Chimie.
Dosage du fer métallique dans le fer réduit; par
M. A. Marquardt (3). — Le fer réduit est un médicament
employé depuis longtemps dans la thérapeutique, et
bien que, dans ces temps derniers, on ait proposé un
grand nombre de ferrugineux, le fer réduit est encore
d'un emploi très fréquent. L'auteur se propose, dans
cette note, de passer en revue les méthodes qui ont été
proposées pour l'essai de ce médicament et spécialement
pour le dosage du fer métallique.
Les meilleures données à ce sujet se trouveront dans
(1) The Journ. of Physiology. 1902, p. 507.
(2) Journ. de Pharm. et de Chim., [6], t. XVII, p. 247.
(3) BestimmuDg des metaliischen Eisens im Ferrum hydrogenio redac-
tum {Archiv der Pharmazie, i903, p. 308).
— 527 —
les pharmacopées qui presque toutes s'occupent du fer
réduit. Tout d'abord quel est le titre en fer métallique
exigé?Les titres varient généralement de 60 à 90 p. 100,
suivant les pays. La nouvelle Pharmacopée allemande
exige 91 p. 100; en Autriche, il n'y a pas de procédé de
dosage indiqué, mais la teneur doit être de 98,8 p. 100;
en France, le Codex spécifie que 1 ^*" de fer réduit traité par
Tacide chlorhydrique dilué doit dégager 400*^"^ d'hydro-
gène à la température et; à la pression ordinaires, ce qui
correspond à 99,6 p. 100 de fer métallique. Si on est
d'avis, avec Partheil et la Pharmacopée néerlandaise,
que le fer réduit est un mélange de fer et de protoxydede
fer, la quantité de fer métallique sera de 93,7 p. 100.
Les modes d'essai proposés peuvent se ramener à deux
principaux :
1° On met en contact un poids donné de fer réduit
avec une solution de bichlorure de mercure : le fer
métallique enlève du chlore et donne du protochlorure de
fer ; il se forme en même temps un mélange de calomel
et de mercure. On opère cette réaction en chauffant un
temps plus ou moins long au bain-marie à l'abri de Tair
et ou titre le protosel de fer avec une solution de per-
manganate décinormale.
2^ D'autres pharmacopées prescrivent de mettre un
poids déterminé de fer réduit en contact avec une
liqueur contenant une quantité d'iode connue et en
excès. Quand l'iode n'est plus absorbé, on titre l'excès au
moyen de l'hyposulfite. Cette méthode est indiquée en
Suisse, en Norvège, en Allemagne et au Japon.
La méthode au sublimé est employée en Italie, Hon-
grie, Danemark, Russie et aux États-Unis. Nous ferons
remarquer qu'il faut employer un excès de sublimé par
rapport au poids théorique {4«',83 pour l**" de fer, si on
admet que tout le mercure est sous forme de mercure
métallique).
En fait, il faut un très grand excès de sel mercurique ;
si on ne met en réaction que le poids théorique, comme
ceiaest indiqué aux Etats-Unis (4«f^46 pour l'**' de fer), on
— 528 —
trouve avec un même échantillon des chiffres Ir^
variables, surtout quand le titre en fer métallique
dépasse 80 p. 400.
La méthode à Tiode donne des résultats très précis:
cependant il est nécessaire de bien agiter ou defm
digérer 2 ou 3 heures à une douce chaleur (Japon, en
ayant soin naturellement d'opérer dans un vase fermé.
Il est bon également, d'après Merck, d'employer une
liqueur plus concentrée que celle recommandée par la
Pharmacopée, allemande, c'est-à-dire de mettre en
contact 0«%3 fer réduit, l^'^jSO iode, l^^'iodure de potas-
sium et eau 4^"3 au lieu de 10*^"* prescrits par la Phar-
macopée. En réalité, l'auteur trouve la modification de
Merck inutile; il critique également le poids de
S"**"^ comme prise d'essai, quantité trop faible et qui
exige des pesées trop minutieuses.
Comme résumé de ses recherches, il recommande le
procédé donné par le nouveau Codex suédois (1903).
On chauffe 10 minutes au bain-marie dans un flacon
fermé, et en opérant à l'abri de l'air, 0«%50 de fer réduit,
S**" sublimé et SO''"' d'eau; après refroidissement, on
complète lOO'^™' et on laisse reposer. On prélève alors
25''"^ et après addition de 10'"' d'acide sulfurique
au dixième, on titre avec le permanganate décinormal.
On doit exiger 90 p. 100 de fer métallique.
H. C.
L'acide cyanhydrique dans les plantes fourragères;
par M. J.-C. Brûnmch (1). — Ladécouverte parMM.Dun-
stan et Henry (2), dans les tiges de sorgho, dungluco-
side, la dhurrine^ qui se décompose en présence de l'eau
en donnant de l'acide cyanhydrique, est d'une impor-
tance capitale, car elle explique les nombreux cas de
mort subite observés chez les animaux nourris avec du
sorgho imparfaitement mûr. Il est utile de savoir
quelles sont les plantes fourragères du genre du sorgho
(1) Journ, of the Chem, Societ , t. LXXXIII, p. 188.
(2) Phil. Trans., 1902. Séries A, p. 399.
— 529 —
qui sont dangereuses pour ralimentation du bétail^et à
quelles périodes de leur développement elles deviennent
inoffensives.
W.-C. Quinnell a déjà énuméré les théories diverses
émises à ce sujet sous le titre : Circonstances dans les-
quelles le sorgho peut devenir toxique. Ces conditions
sont les suivantes :
l"" Lorsque le sorgho est donné en alimentation avant
complète maturité;
2"" Lorsqu'il croit rapidement après une saison plu-
vieuse ;
S"" Lorsque la plante est arrêtée dans sa croissance
par le manque de pluie ou la gelée ;
V" Lorsqu'elle est attaquée par les insectes pendant
une saison exceptionnellement sèche ;
5** Le toxique se développe sous l'influence d'un
champignon ou d'une moisissure :
6"* La substance toxique aurait pour origine le nitrate
de potasse décomposé dans la tige.
Pour s'assurer de la valeur de ces théories, l'auteur
a cultivé, dans un champ d'expériences, diverses
variétés de sorgho. La culture eut lieu à la fois dans un
sol non amendé et dans de la terre additionnée de
nitrate de soude, afin d'étudier l'influence de Tengrais
azoté.
Dans chaque expérience, on prélève les plants d'une
surface donnée; après les avoir pesés, on les divise avec
soin.
Pour doser Tacide cyanhydrique, on mélange] 200^'
de la plante divisée avec le même poids d'eau et on
laisse macérer pendant vingt heures dans un flacon
bien bouché et à la température ordinaire. On passe
ensuite le produit de la macération dans un linge de
toile et dans 100'^"' du liquide, additionné de 2 à S'^'"'
d*acide sulfurique dilué, on sépare l'acidejcyanhydrique
par distillation en recueillant le liquide distillé dans
une petite quantité d'eau contenant 5^°"^ de solution
de soude décinormale. L'acide cyanhydrique a été,
^ovm. iU Pharm. el de Chim. ft* rArik, t. XVIU. (ISnovombre 1903.) 34
— 530 —
pour chaque essai, dosé à la fois par la méthode voh
métrique et par la méthode pondérale. Les proporlu
de cet acide, pour 100*""' de liquide, varient enlri
0«%00275etU8%Û117.
L'addition de suhstances antiseptiques à la macél
ration arrête complètement la décomposition du glu
coside. Ainsi, d'après l'auteur, 1'"^ de formol sufl
pour qu'aucune trace diacide cyanhydrique ne
forme ; le chloroforme semblerait agir de même.
L'auteur relate dans son mémoire les proporlioD
d'eau, d'azote total, de cendres, d'acide cyanhydriqa
que donnent les diverses variétés de sorgho.
Pour certains sorgho, la proportion d'acide cyanhy
drique diminue graduellement avec la maturité, mais
on ne peut préciser à quel moment la plante deviMlj
absolument inoffensive pour l'alimentation du bétail.^
On peut néanmoins admettre que, dès que les graineâj
sont complètement formées, la proportion d'aeideî
cyanhydrique diminue considérablement au point que j
la plante n'a plus aucune nocuité.
La division ou la dessiccation au soleil ne diminueot j
pas sa toxicité, comme on Tadmet généralement à
tort.
Une saison favorable et un engrais riche en aa)le 1
augmentent la proportion du glucoside toxique.
Le maïs, dans lequella présence de ce glucoside o'a I
pas encore été signalée, en contient une petite quan-
tité qui augmente au moment de la floraison et diminae
rapidement dès que les épis commencent à se former
et, a ce moment, la proportion qui y existe neslpas
dangereuse pour ralimentation.
Il ne semble y avoir aucune relation entre la quan-
tité d'azote total et la quantité d'acide cyanhydrique.
D'autres plantes fourragères, comme le Panicuu
maximum et le Panicum muticum, poussées dans diffé-
rentes localités, contiennent également im glucoside
susceptible de donner de l'acide cyanhydrique.
L'auteur termine son mémoire en résumant dafiJ
— 531 —
les deux propositions suivantes les résultats obtenus :
Toutes les plantes fourragères se rapprochant du
sorgho doivent être employées avec circonspection,
qu'elles soient fraîches ou sèches ; on ne doit pas en
donner de grandes quantités aux animaux qui ont
jeûné pendant quelque temps.
Les sorgho pour Talimentation doivent être com-
plètement mûrs et il ne faut les donner que lorsque
les épis sont bien développés.
Er. g.
Addition de fluorure de sodium au beurre; par
M. J* Ogler (1). — La valeur antiseptique des fluorures
alcalins a été signalée en 1887 par Thomson, qui a con-
clu à l'innocuité absolue de ces produits. Le fluorure de
sodium a été employé depuis 1892 à la conservation du
beurre et on Ta vendu sous le nom de <( crysoléine ».
D'après les expériences d'Ârthus, le pouvoir antisep-
tique de ce corps est réel, et à des doses faibles il
arrête les fermentations alcoolique, butyrique et lac-
tique. M. Perret, qui a fait une étude sur son action
physiologique, est conduit à croire qu'il n'exerce pas
d'effets fâcheux sur l'économie.
D'autre part, M. Pouchet estime que, mêmeàl'étatde
pureté absolue, le fluorure de sodium ordinaire, tel
qu'on le trouve généralement dans le commerce, est
fortement acide, à tel point que ses solutions concen-
trées attaquent le verre; il n'est pas étonnant dès lors
que ce corps détermine une vive irritation du tube di-
gestif : c'est ce qui résulte d'expériences faites, il y a
quelques années, sur des lapins auxquels on faisait
absorber des solutions de fluorure de sodium ordinaire
qui seratt employé pour la conservation du beurre. Il
est vrai que, par un lavage soigneusement exécuté, on
ferait disparaître l'acidité et que le produit deviendrait
ainsi moins nuisible; mais ce lavage sera-t-il toujours
bien fait?
(l)Com. consulL tJPhyg, publ, de France, 1900. (Vient dd paraître.)
— 53i —
L'ingestion de petites quantit<^s de beurre additionné
de fluorure de sodium ne peut causer des accidents bieo
sérieux : la dose ajoutée ne sera jamais suffisante poar
déterminer en une fois des accidents môme faibles d'in-
toxication. En sera-t-il toujours de même si celle pra-
tique se généralisait? Sans exagérer la toxicité propre
du fluorure de sodium, on peut envisager la questioaà
un point de vue plus étendu, celui de i*addilioQ des sub-
stances antiseptiques aux matières alimentaires en gé-
néral.
L'auteur rappelle ce que disaient à ce propos, to
XIIP Congrès international de médecine, MM. Brouar-
del et Pouchet :
(( Il est indiscutable que Faction d'une substance aoli-
septique sur un aliment ne peut s'exercer qu'en le met-
tant dans l'impossibilité de subir les transformations
que provoquent les agents de la putréfaction, et qai
sont, pour ainsi dire, les témoins de la possibilité, pour
un aliment, d'être utilisé comme substance nutritive:
l'instabilité de la matière organique étant la condition
essentielle des échanges nutritifs.
« L'addition aux substances alimentaires de prodaits
antifermentescibles, quelle qu'en soit la nature, est
absolument irrationnelle au point de vue de la nutri-
tion...
« L'alimentation finirait par se composer, pour la plus
faible partie, d'aliments rendus encore indigestibles par
leur association à des composés absolument étrangers
à l'organisme et ne pouvant qu'entraver ses fondions
normales.
« Nous pensons qu'il y aurait un grand avantage, en
môme temps qu'un réel intérêt pour l'hygiène publique,
à faire adopter par les tribunaux cette opinion, qui nous
parait absolument démontrée, que des aliments addi-
tionnés de matières antiseptiques, quelles qu'elles
soient, constituent des produits de valeur nutritive
amoindrie, on pourrait presque dire des aliments indi-
gestes et dont l'usage continuel pendant un temps assez
— 533 —
considérable ne laisse pas que d'être préjudiciable à la
santé du consommateur, i»
M. Ogier, plaçant surtout à ce point de vue général,
estime nuisible Taddition du fluorure de sodium au
beurre.
BIBLIOGRAPHIE
Cours de pharmacie; par MM. E. Dupuy et II. Ribaut.
Le quatrième et dernier volume delà 2» édition du Cours de phar-
macie de M. le professeur Dupuy vient de paraître. Ce volume,
consacré à Tétude des médicaments chimiques appartenant à la
chimie organique, forme, avec le premier volume, la partie la plus
intéressante de cette œuvre de longue haleine que notre infa-
tigable collègue a pu mener à bonne fin, grâce à la précieuse
collaboration de M. Ribaut. Les lecteurs y trouveront décrits les
nombreux médicaments nouvellement introduits dans la théra-
peutique et qui se disputent la faveur des praticiens. H. M.
Analyse chimique et bactériologique des eaux potables et minérales.
Epuration des eaux. — Législation; par M. F. Baucher, phar-
macien principal de la marine en retraite (1).
Ce livri) envisage la question des eaux potables et des eaux
thermo-minérales au point de.vue le plus large et le plus complet.
On n*y trouve pas seulement exposées les méthodes d'analyse et
les procédés d'épuration, avec les critiques qu'une longue pra-
tique personnelle a permis a l'auteur de formuler en toute com-
pétence. Le lecteur y rencontrera, en outre, d'utiles et amples
renseignements sur le régime des eaux d'après les lois en vigueur.
Aussi, l'ouvrage s'adresse non seulement aux chimistes et bacté-
riologistes de profession, mais encore aux médecins, pharma-
ciens, vétérinaires et ingénieurs, appelés à siéger dans les conseils
d'hygiène, où le problème des eaux tient toujours le premier rang
des préoccupations.
Egalement recommandable par le côté analytique et par ce
que nous appellerons les documents extra-scientifiques, le livre
de M. Baucher résume d'une façon très heureuse tout ce qui con-
cerne les eaux potables et les eaux minérales.
Ch. M.
(1) 1 vol. in-18 avec 16 figures, ii:j pages, cartonnée. V. Vigot, frères,
éditeur, 23, place de l'Ecole-de- Médecine, Paris.
534 —
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance solennelle du M octobre 1903.
Célébration du Centenaire de la Société.
Présidence de M. Léger.
La séance solennelle s'est tenue à deux heures de
l'après-midi, dans la salle des Actes de l'Ecole de Phar-
macie, sous la présidence de M. Léger, président actuel,
autour duquel étaient groupés les membres du bureau
de la Société, quelques membres associés et les repré-
sentants des Sociétés pharmaceutiques étrangères. De
nombreuses invitations avaient été adressées aux mem-
bres honoraires, associés, correspondants nalionauxel
étrangers, aux professeurs de l'École de Pharmacie,
aux pharmaciens des hôpitaux civils et militaires, aux
représentants de nombreuses associations scientifiques
ou professionnelles.
M. Léger adresse ses remerciements à tous ceux qui
ont répondu à Finvitation de la Société de Pharmacie.
Il montre le rôle qui revieflt aux pharmaciens daos
l'acquisition des connaissances actuelles et la part que
la Société de Pharmacie peut revendiquer dans la tâche
accomplie.
M. le professeur Guignard, directeur de l'Ecole de
Pharmacie, expose les origines communes de rbcole
et de la Société, met en relief les avantages résultant
de leur union pour le plus grand bien de la science et
du progrès.
M. le professeur Bonrquelot, secrétaire général, pro-
cède à l'appel et à la lecture des adresses qui ont été
envoyées, à Toccasion du Centenaire, par les Sociétés
de Pharmacie ci-dessous : la Société pkarmaceutiq^
allemande^ qui annonce la nomination de MM. Léger et
Bourquelot au titre de membres honoraires; VAisociû'
— 535 —
tion des pharmaciens allemands; Y Association générale des
pharmaciens autrichiens ; la Société pharmaceutique autri-
chienne ; la Société pharmaceutique de Trente-; la Société
des pharmaciens tchèques: la Société des pharmaciens de
Galicifi; V Association pharmaceutique de Belgique; la
Société royale de pharmacie de Bruxelles représentée,
comme la précédente, par M. Demeville, président de
cette dernière, qui donne lui-même lecture de l'adresse ;
Y Association pharmaceutique de la province de Liège ; la
Société de pharmacie d'Anvers ; le Cercle pharmaceu-
tique de Louvain; Y Union pharmaceutique des Flandres;
Y Association des pharmaciens du Danemark: Y Ecole de
pharmacie de r Université de Michigan; le Collège de phar-
macie de New- York; la Société de pharmacie de Bordeaux,
dont l'adresse est lue par son délégué, M. le professeur
Barthe; la Société de pharmacie du Sud- Ouest, dont
l'adresse est lue par son délégué, M. le D' Mordagne;
\^ Société pharmaceutique de la Grande-Bretagne, repré-
sentée par son président, M. Atkins, qui donne lecture
de l'adresse; la Conférence pharmaceutique' britannique^
représentée par son président, M. Idris, qui donne éga-
lement lecture de l'adresse ; la Branche écossaise de la
Société pharmaceutique de la Grande-Bretagne : la Société
pharmaceutique cC Irlande^ YAssociation chimico- pharma-
ceutique lombarde; YAssociation des pharmaciens de Nor-
vège; la Société néerlandaise pour V encouragement de la
pharmacie; YAssociation générale du corps pharmaceu-
tique de Roumanie; la Société de pharmacie de Moscou ;
la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg ; la Société
pharmaceutique de Varsovie; \b. Société pharmaceutique de
Suède; la Société suisse de pharmacie,
M. le Secrétaire général annonce qu'il a reçu égale-
ment un grand nombre de lettres de correspondants
étrangers ou nationaux qui, n'ayant pu, pour des causes
diverses, prendre part à la fête du Centenaire, envoient
vœux et félicitations à la Société. Parmi les premiers :
MM. Beckurts de Braunschweig, Thoms de Berlin,
Schmidt de Marbourg, Hans Heger de Vienne, Ranwez
— 536 —
de Louvain, Dulière et Duyk de Bruxelles, Mceller de]
Copenhague, Reimers de Âarhus, Ehouri d'Alexandrie.,
Remington de Philadelphie, Balbiano de Rome, Lu^l
d'Emilio de Naples, Greshoff de Harlem, van Itallie <i«|
Rotterdam, Altan de Bucharest, Tikomirof de Moscou*
Davydof de Varsovie, Buhrer de Clarens, Tschirdi de I
Berne. Parmi les seconds : MM. les professeurs A. Gao- 1
tier, J. Chatin, Capgrand-Hothes.
M. Bourquelot donne ensuite lecture de son mémoire j
sur les origines et Ckiatoii^e des vingt premières années di \
la Société de Pharmacie de Paris,
M. le Président, avant de lever la séance, invite les
membres présents à s'arrêter dans la salle des pas-per-
dus, où un lunch a été préparé ; il leur donne également j
rendez-vous au banquet qui doit être servi le soir dans j
les salons de l'Hôtel Contimental.
Banquet. — Des toasts ont été portés par MM. Léger,
Atkins, Idris, iDemeville, Halleval, Gilbert, Rièthe.
Desvignes, Haller, Marty, Schaer, Guignard, Bonrqodot
M. le Secrétaire général donne lecture de nombreoi
télégrammes de félicitations arrivés après la séaoce
solennelle de l'après-midi et provenant de : VAssodation
générale des pharmaciens autrichiens ; de la Société p^-
maceutique autrichienne ; Aq M. le Professeur A. Bdo-
houbek, de Prague ; de M. Hans Heger, de Vienne; do
Pharmaceutische Post; de la Société de pliarmacie éCAxr
vers; de M. Duyk, deBruxelles; de V Association pkarmu-
centique\de la provincede Liège; de M. H. J. Modler, de '
Copenhague ; de V Association chimico-pharmaeentique ^
lombarde ; de ï Association chimico-pAarmaceutique et i
Florence; de M. Luigi d'Emilio, de Naples; de la &-;
ciété pharmaceutique norvégienne^ de M. Wefers BettillC» |
d^Utrecht ; de la Société néerlandaise pour Vencouraft- \
ment de la Pharmacie ; de M. Van Rallie, de Rotterdam:
de M. Greshoff, de Harlem; de M. Altan, de Bucharest;
de V Association générale du corps pharmaceutique de Jîw-
manie ; de M. Davydof, de Varsovie.
— 537 —
Séance du 4 novembre 4903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance imprimée. — Elle comprend: 2 numé-
ros du Journal de Pharmacie et de Chimie; les Bulletins
de V dissociation de^ Docteurs en Pharmacie^ de la So-
ciété de Pharmacie de Bordeaux^ de Pharmacie du Sud-
Est j de Pharmacie de Lyon, de la Chambre Syndicale et
Société de Prévoyance des Pharmaciens de Paris et de
la Seine ; V Union pharmaceutique et le Bulletin commer--
eial ; 4 numéros du Pharmaceutical Journal; 60 nu-
méros du Chemist and Dru^gist ; le Phartnaceutische Post;
un volume envoyé par TAcadémie royale suédoise des
Sciences : Berzelius [Reseanteckningar] ; 3 brochures de
M. Schaer, de Strasbourg.
Correspondance écrite. — Elle comporte : 4** une lettre
de M. HermannSchelenz, de Cassel, qui, à l'occasion du
Centenaire, exprime ses meilleurs souhaits pour l'ave-
nir de la Société de Pharmacie ; 2** une lettre de M. Pan-
netier, de Commentry, qui s'excuse de n'avoir pu as-
sister jusqu'à la fin aux fêtes du Centenaire ; i" une
lettre du professeur Perret qui, dirigeant en province les
excursions de la Société mycologique de France,
exprime ses regrets de n'avoir pu assister aux fêtes du
Centenaire ; 4** une lettre du professeur Villiersqui, ne
pouvant assister aux réunions de la Société, prie M. le
Président d'accepter sa démission de membre résidant ;
5"* des lettres de remerciement de M. Dufau élu membre
résidant, de MM. Constant David, Gamel,6relot, Vallée,
Klobb et Hagnier de Villepoix élus membres correspon-
dants nationaux, le dernier s'excusant de n'avoir pu
assister aux cérémonies du Centenaire ; 6^ une lettre de
M. Baldy qui pose sa candidature au titre de membre
correspondant et qui envoie quelques-uns de ses travaux
& l'appui de cette candidature.
Communications. — M. Bougault reprend l'étude de la
composition du kermès, surtout au point de vue des
composés oxydés de Tantimoine, qui jusqu'à présent
— 338 —
étaient considérés comme étant Sb'O* ou des antimo-
nites (Terreil).
Il montre qu'il n'existe aucune preuve concluante de
la présence de Sb*0^ : 1"* celle donnée par Robiquet et
basée sur l'action de l'acide tartrique qui enlève Sb'O^
au kermès est insuffisante, puisqu'un mélange de
Sb^S^ et de pyroantimoniate de sodium cède également
Sb'O^ à l'acide tartrique ; 2** les antimonites de Terreil
n'existent pas, ce ne sont que des mélanges de Sb"0* et
de pyroantimoniate de 'sodium.
Il démontre que le pyroantimoniate de sodium est un
constituant important du kermès, et sans doute le seul
composé oxydé de l'antimoine existant dans ce pro-
duit. Il l'isole à l'aide de Na'Squi dissout Sb'S' et laisse
le pyroantimoniate indissous.
Il indique les procédés de dosage de Sb^S' et du pyro-
antimoniate de sodium mélangés.
Enfin, il ajoute quelques remarques sur la formation
du kermès et les circonstances qui favorisent la pro-
duction du pyroantimoniate.
M. Houreu entretient la Société des premières re-
cherches qu'il a effectuées sur la spartéine, en collabo-
ration avec M. Valeur, en vue d^élucider sa constitution
chimique. La formule, vérifiée par les auteurs, est
bien C*"H"Az* : c'est une diamine bitertiaire. Il esta
peu près certain que la spartéine répond à un composé
saturé. Les auteurs montrent que le sulfate de spartéine
possède bien cinq molécules d'eau de cristallisation; ils
font connaître un procédé de dosage de ce sulfate.
M. Carette fait un résumé des travaux qu'il a effec-
tués au laboratoire du P^ Jungfleisch, notamment sur
l'essence de rue.
M. Cousin présente, au nom de M. Altan de Bucha-
rest, membre correspondant de la Société, une note sur
le rhizome de Panna [Aspidium atkamaniicum) (!). Ce
rhizome diffère complètement, par sa structure et sa
(1) Voir page 497.
— 539 ~
composition chimique, du rhizome de fougère mâle
avec lequel on Ta souvent confondu.
M. Altan a étudié la structure anatomique et la com-
position chimiquedelaPanna. lia pu, entre autres prin-
cipes, en extraire Tacide pannique qui paraît se ratta-
cher à la série benzénique, une huile grasse, des
substances résineuses, un tanin de nature glucosi-
dique, deux matières colorantes, etc. Le rhizome de
Panna a donné de bons résultats comme ténifuge.
M. Schmidt fait observer que Boehm, en 1891, a
retiré de l'extrait de Panna africana, produit \>hTYAspi'
dium athamanticum de Kunze, un acide auquel il a
donné le nom d'acide pannique actif, pour le distinguer
de l'acide pannique retiré antérieurement par Kûrstein.
11 serait intéressant de savoir si l'acide de M. Altan a des
rapports ou des points de ressemblance avec l'acide
actif de Boehm ou avec l'acide pannique de Kûrstein.
M. Patein, dans une communication préliminaire
sur la cryogénine, signale la réaction suivante : Si l'on
ajoute à une solution alcoolique de l^*" de cryogénine
quelques gouttes de solution de formol, de l'eau et
quelques gouttes d'acide chlorhydrique,il y a formation
d'un composé insoluble dans l'eau, très peu soluble
dans l'éther, l'alcool, le chloroforme, fusible à 205**, se
colorant en se décomposant à une température plus
élevée. L'auteur avait pensé utiliser cette réaction pour
étudier l'élimination de la cryogénine chez les malades
auxquels on administre ce médicament; mais il a
observé que les urines de ces malades ne fournissaient
pas la réaction. A ce propos, il rappelle que la liqueur
de Fehling donne avec ces urines : à froid, une colora-
tion verte ; à chaud, une réduction.
MM. Crinon et Léger échangent quelques observa-
tions sur le même sujet.
Présentation, — M. Bourquelot, aunomdeM. Barillé,
présente un travail de M. Sarthou sur la Géologie et
l'Hydrologie du bassin d'Orléansville.
1
— 540 —
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance DU 5 octobre 1903 (C. iJ., t. CXXXYIl).
— Action de Vacide 'phosphoreux sur la manniU.
Remarque sur le mannide; par M. P. Carré (p. 5iTj. — Il
se forme d'abord un éther phosphoreux de la mannite,
puis un éther phosphoreux du mannide. Le mannide,
d'après l'auteur, doit avoir deux fondions alcool secon-
daire.
— Action des soltUions des sels alcalins et alcaline-
terreux sur les épinoches; par M. M. Siedlecri{p. 525;.—
Les sels de potassium sont très toxiques pour les épino-
ches; mais ils peuventêlrerendusinoffensifs par la seule
présence des sels de calcium dans la même solution.
Séance du 12 octobre 1903 [C. R., t. CXXXVU).
— Sur la température d^ inflammation et sur la cambin-
tion lente du soufre dans V oxygène et dans Pair; par M. H.
MoissAN (p. S47). — La température d'inflammation du
soufre est de 282** dans l'oxygène et de 363** dans l'air à
la pression atmosphérique. Déplus, la combustionou
la combinaison lente du soufre avec l'oxygène se pro-
duit bien avant la température d'inflammation. Même à
la température ordinaire, le soufre exposé à Tair y
brûle très lentement en donnant des traces de SO*.
— De V action de Vacide carbonique sous pression swr Ui
phosphates métalliques; par M. A. Barillé (p. 566). —
L'auteur, outre le carbonophosphate de calcium étudié
antérieurement, décrit cinq nouveaux carbonophos-
phates. Il remarque que seuls les phosphates, dont les
bases peuvent donner des bicarbonates, sont suscepti-
bles de fournir des carbonophosphates.
— Sur une série de composés du bismuth; par MM. G.
Urbain et H. Lacombe (p. 568). — L'azotate de bismuth
forme avec les azotates de magnésium, de zinc, i^
nickel, de cobalt, de manganèse^ des sels doubles de
formule générale : 3M"(AzO»)^2Ri(AzO')^24H*0.
— 541 —
Sur le dosage du vanadium dans les produits mêtal^
lurffiques; par M. E. Campagne (p. 570). — Voir un pro-
cliain numéro du Journal,
Sur les éthers nitriques des acides^alcools ; par
M. H. DuvAL (p, 571). — L^acide finement pulvérisé est
dissous dans l'acide azotique (D = l,45), puis addi-
tionné, en refroidissant, d'acide sulfurique concentré.
Après quelques instants, on verse sur la glace et on
extrait à l'élher. L'auteur étudie le nitrate d'acide gly-
colique, le nitrate d'acide malique et le dinitrate de
l'acide glycérique.
— Fixation anormale du trioxy méthylène sur certains
clérivés organo-ma^rtésiens-aromatiques; par MM. M. Tif-
FENEAu et R. Delanoë (p. 573). — L'alcool, obtenu par
M. Grignard [Bull, delà Soc. ckim., [3], t. XXIX, p. 953)
dans l'action du trioxyméthylène sur le chlorure de
benzyle-magnésium, n'est pas l'alcool phényléthylique,
comme le voudrait la réaction normale, et comme le
croyait M. Grignard; c'est l'alcool orlhotoluylique
CH\C'H*.CH-OH. Cette réaction anormale est particu-
lière au trioxyméthylène; elle n'a pas lieu avec les
autres aldéhydes et cétones.
— Nécessité dune symbiose microbienne pour obtenir la
culture des Myxomycètes; par M. Pinoy (p. 580). — Les
spores pures de Myxomycètes ensemencées dans des
milieux stériles ne se développent pas. Elles ne ger-
ment qu'à partir du moment où on leur adjoint une
espèce bactérienne convenable. Le développement est
plus ou moins abondant, suivant l'espèce de bactérie
* mise en symbiose. j. b.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 11 octobre 1903.
Le cuivre hématique des invertébrés et la capacité respi-
ratoire de Vhémoeyanine; par M. Charles Dhéré. — La
— 542 —
proportion du cuivre contenu dans le sang de poulpe^
ainsi que de Toxygènc absorbé par ce sang, est indiquée
dans un tableau. Est également mentionnée la résistance
de l'hémocyanine à la putréfaction.
Sur la teneur en hémoglobine du sang de planorbe corné;
par M. Charles Dhéré. — 100*^™' de ce sang contiennent
environ l^^S d'hémoglobine.
Sur un nouveau protozoaire., parasite ectoglohdairt rfs
sang de V homme; par MM. Edmond et Eties>e Sergent.
— On Ta rencontré dans le sang d'Algériens présentant
les symptômes d'un accès larvé de paludisme.
U évolution du chlore organique d'' origine gastrique après
sa sortie de Vestomac; par M. J. Péhin. — Uestamac
déverse, au cours de chaque digestion, une certaine
quantité de chlore combiné, organique, dans rinlestin
grêle ; de là, il traverse la muqueuse et arrive au foie par
la veine porte ; le foie l'arrête, car on n'en trouve jamais
au delà.
L'urine normale ne contient pas de soufre neutre; par
M. L. MoNFET. — Le soufre neutre n'est autre que celui
de l'acide sulfurique conjugué au groupe phénol stable
en présence de l'acide chlorhydrique ; le coefficient de
Baumann traduira le rapport à l'acide sulfurique total,
de l'acide conjugué au groupe indol-scatol ; le coeflîcient
de Salkowski traduira le rapport à l'acide sulfuriqne
total de l'acide conjugué au groupe phénol-crésol ; 1 litre
d'urine normale renferme environ !«' de dérivés sulfo-
conjngués à l'état de sels alcalins ; dans ce total le groupe
indol-scatol ligure pour un tiers, le groupe phénol-cré-
sol pour les deux autres tiers; l'indoxyl-sulfate de
potasse n'est pas Vindican ; celui-ci est un dérivé glyco-
conjugué anormal et non constant de l'urine.
Les parasites de la clavelée et celui de la vaccine; par
M. F.-J. Bosc. — Tous deux sont des protozoaires de
même ordre, se reproduisant par division directe et
suivant un stade à mérozoïtes bien caractérisé.
Cause d^erreur pour Vévaluation du pouvoir lipasigue
dans les cas d'ictère; par M. Charles Garnier. — Cette
— 513 —
ea.use d'erreur doit être attribuée au pouvoir saponifiant
de certains éléments de la bile, probablenaent des pig-
ments; c'est un facteur dont il faudra tenir compte
lorsqu'on voudra évaluer la part exacte qui revient à la
lîpasedans la détermination du pouvoir lipasique des
liquides organiques chez les sujets ictériques.
Séance du 24 octobre.
Sur un nouveau principe phospho-organique cC origine
végétale^ la pkytine; par M. S. Posternak. — La phy-
tine est un corps déposé, comme matière de réserve
phosphorée indépendante, dans toutes|les graines, tuber-
cules, rhizomes et bulbes, où elle est destinée au déve-
loppement de Tembryon végétal ; elle renferme de 70 à
90 p. 100 du phosphore total; elle répond à la formule
Q«H8p2Q9 et possède la constitution chimique d'un acide
anhydro-oxyméthylènediphosphorique.
Action de la chaleur sur le développement ;Jlorai8on cT au-
tomne déterminée par un incendie; par M. J. Jolly. — On
sait que, pour un certain nombre d'arbres fruitiers, il est
démontré que les bourgeons floraux sont déjàabsolument
constitués à la tin d'août. Un incendie s'étant produit au
mois de septembre dans un verger, an delà de la zone
détruite, malgré des atteintes sérieuses dans les rangées
d'arbres suivantes, une seconde floraison s'est produite.
Sous l'influence, de la chaleur les pommiers se sont cou-
verts de fleurs, quoiqu'un certain nombre de leurs
branches soient assez roussies par le feu pour que leur
destruction soit assurée; on peut voir, sur la môme
branche, des feuilles roussies et des feuilles vertes, nou-
velles, avec des fleurs.
Influence de la température sur la survie de certains
organes séparés du corps et leur reviviscence dans un
liquide nutritif artificiel ; par MM. E. Hédon et E. Fleig.
— Lorsque l'intestin a été maintenu plusieurs jours
h 0^,on peut réveiller ses contractions en le réchauffant
progressivement dans un bouillon nutritif; l'abaisse-
ment de la température à 0** peut donc maintenir cer-
— 544 —
tains organes contractiles en état de vie latente pendant
un temps très long.
Mode d'action chimique des savons alcalins sur la sécré-
tion pancréatique ; par M. C. Fleig. — Une solution de
savon introduite dans une anse des parties supérieures
de l'intestin gr6le et retirée après un moment de séjour
est capable de provoquer la formation d'un extrait actif
vis-à-vis du pancréas. La substance à effet sécrétoire
qui se forme au contact des savons et de la muqueuse
intestinale parait différente de la sécrétine, bien qu elle
présente avec celle-ci de grandes analogies dans ses
propriétés; elle n'est pas détruite à Tébullition en milieu
alcalin ou acide; on pourrait lui donner le nom de
sapocrinine pour la distinguer et marquer Pidée de
sécrétion. L'action de la sapocrinine parait calquée sur
celle de la sécrétine, puisqu'elle est, comme celle-ci, de
nature sécrétoire et qu'elle se traduit par une excitation
intrapancréatique, portant probablement sur les élé-
ments excito-sécrétoires.
Y a-t'il de la glycérine libre dans le sang normal? par
M. A. MouNEYRAT. — Le fait ne parait pas suffisamment
démontré, selon l'auteur.
L'indican^ nature et théorie; par M. L. Monfet. —
Pour l'auteur, l'indican urinaire est un glycocoryufué,
apparaissant dans l'urine lorsque la. sul/oconjugaison est
insuffisante ; sa formation traduit un acte de défense de
l'organisme à l'égard de Vindol. Contre les phénols
provenant des putréfactions intestinales et spéciale-
ment contre l'indol, l'organisme dispose d'une double
ligne de défense; dans l'intestin, la sulfoconjugaison;
en dehors de l'intestin, l'oxydation, puis la glycoconja-
gaison. Le pronostic de l'indicanurie sera d'autant plus
sombre, qu'une forte proportion d'indican coïncidera
avec une faible proportion de dérivés sulfoconjugués.
G. P.
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBEUB F. LIVÉ, HUE CASSBTTB, 17.
545 —
TRAVAUX ORIGINAUX
jSur le aul/ate de spartéine : composition ; doêoge volume'
trique; par MM. Ch. Mourec et Amand Valeur (1).
La matière première qui a servi à nos expériences
sur la spartéine (voir le mémoire précédent) (2) était le
sulfate officinal. Nous avons tenu, avant toutes etioses,
à. en faire un essai rigoureux.
Ce sel est lévogyre. En solution aqueuse (concentra-
lion 3 à 6 p. 100), on trouve en moyenne à la tempe*
rature de 15-20*» [a]^ = 22M2.
Lorsqu'on le chauffe dans une étuve vers 100*, il perd
rapidement de Teau, mais en se colorant fortement en
brun.
La dessiccation s'effectue au contraire, dans le vide sul-
furique à froid, sans altération du produit. — I 3*%3475,
maintenus pendant plusieurs jours dans Texsiccateur
jusqu'à poids constant, ont perdu 0'%5864, soit
n,52 p. 100 ; — II 5«f%522t ont perdu, dans les mêmes
conditions, 0^%9675, soit 17,70 p. 100. — La moyenne
des deux expériences est de 17,61 p. 100. Pour le sulfate
officinal, C*^U"Az-S0*U* + 5H*0, la théorie exige
' 21,33 p. 100 de perte ; et si Ton fait le calcul en suppo-
sant que le sel renferme seulement 4H*0, on trouve
17,8 p. 100, chiffre très voisin du nombre expérimental.
Il semble, d*après ces expériences, que le sulfate offi-
cinal contienne 4 et non 5 molécules d'eau de cristalli-
sation. Mais la teneur du sel en acide sulfurique est
incompatible avec cette hypothèse : — I 08^%5284 de sel
ont fourni 0<^%2920 de sulfate de baryte; ce qui fait
(1) Note présentée à la Société de Pharmacie dans la séance du
4 novembre.
(2) Joum. de Pharm. et de Chim., n9 du 13 norembre 1903, p. 502.
y<mni. d« Pharm. et de Chim, 6* sébib, t. XVJII. (t" déoombre 1903.) 35
— 546 —
23,24 p. 100 d'acide sulfurique SO^fl%- —H 1«%1994
ont donné 0^,6626 de sulfate de baryte, soit 23,21 p. 100
d'acide sulfurique. Avec la formule à 4H'0, la tenenr
en acide sulfurique serait de 24,25 p. 100, tandis que
pour le sel à 5IP0, elle doit être de 23,22, chiffre ausâ
voisin que possible de ceux de Texpérience.
Il y a donc réellement 5 molécules d'eau de cristalli-
sation dans le sulfate de spartéine. On doit en conclure
que le sel ne se déshydrate pas complètement dans le
vide sulfurique à froid (1).
Dosage volumétrique. — On a vu dans le mémoire
précédent que la spartéine est une base monoacide à la
phtaléine du phénol. Gomme, d'autre part, l'acide sul-
furique est bibasique, le sulfate C**H-*Az*SO*H* doit
posséder une fonction acide libre vis-à-vis du même
indicateur. Nous avons reconnu qu'il en était bien
ainsi, et nous avons fondé sur cette observation un pro-
cédé de dosage aussi rapide que simple et exact du saf-
fate de spartéine officinal.
On dissoute»', 422 de sel (1/1000 de molécule) dans
10"""' d'eau, et, après l'addition de quelques gouttes de
phtaléine du phénol, on fait couler lentement dans la
solution une liqueur de soude déci-normale. Le
volume de liqueur alcaline nécessaire pour amener la
neutralisation (légère coloration rosée persistante) doit
être exactement de lO*""' (ou un chiffre très voisin) : il a
été trouvé dans deux expériences 9''"',9 et9^',95).
Rappelons^ en terminant, que c'est sur des considé-
rations du môme ordre qu'est basé un excellent pro-
cédé de dosage et d'essai du sulfate de quinine indiqué
il y a quelques années par M. L. Barthe (2).
(i)Nou8 pouvons ajouter que les 5 molécules d'eau s'éliminent Im-
qu'on chauffe le sel à 120° pendant 4 heures dans un courant d'acide
carbonique sec sous une faible pression (40 à 50>^™) ; mais le produîi
reste dans ces conditions fortemeut coloré en brun.
(2) Bull, des travaux de la Soc, de Pharm. de Bordeaux^ féTtier i89î-
— 547 —
Sur le kermès; par M. J. Bougault [Fin) (1).
II. — Le kermès contient du pyroantimoniate de
sodium. — On a vu qu'un mélange de pyroantimoniate
de sodium et de sulfure d'antimoine se comportait
comme le kermès vis-à-vis de Tacide tartrique ou de
l'acide chlorhydrique dilué.
J*ai observé, d'autre part, au cours de ce travail,
diverses particularités sur lesquelles on n'avait pas
insisté jusqu'ici, bien qu'elles me paraissent capitales,
et qui m'ont amené à penser que le pyroantimoniate de
sodium devait former une partie importante du kermès.
Voici les quelques faits qui m'ont fortifié dans cette
opinion :
a) Lorsqu'on dissout le kermès (môme exempt de
soufre libre et de pentasulfure) dans HCl concentré, on
observe toujours un dépôt de soufre plus ou moins
abondant. D'où vient ce soufre ? Du pyroantimoniate
qui a oxydé une partie de l'hydrogène sulfuré;
b) Lorsqu'on recueille l'hydrogène sulfuré qui se
dégage dans cette expérience, on trouve qu'il est en
quantité inférieure à ce que représente le sulfure exis-
tant dans le kermès. L'explication se confond avec la
précédente.
c) Lorsqu'on dose l'antimoine total et qu'on le con-
vertit par le calcul en Sb*S', on trouve un chiffre très
inférieur à 100 p. 100, nu>me en tenant compte de l'eau
d'hydratation. Il faut donc que le kermès renferme un
composé à poids moléculaire plus élevé que le sulfure,
pour la même quantité d'antimoine: tel le pyroantimo-
niate.
Mais on peut faire plus et donner une preuve directe
de la présence de ce pyroantimoniate, en Tisolant du
kermès (ce que n'ont fait ni Mitscherlich ni M. Feist
qui l'ont signalé, mais sans Tisoler).
(1) Journ, de Phai-m. et de Chim,, n» da 15 noTembre 1903, p. 509.
— 548 —
En effet, le monosulfure de sodium dissoal tièsi
lement le sulfure d.'aniimoine et l'oxyde antimomeiix^
tandis qu'il ne dissout pas sensiblement le pyroantimc»-
niate. Or, en traitant le kernaès par une solation
de Na^S employée en quantité suffisante pour décolorer
complètement le produit, il reste toujours un résida
cristallisé plus ou moins volumineux que TanilyBe
montre formé de pyroantimoniate de sodium ;le piov
souvent coloré en jaune par du fer).
m. — Dosage du sulfure d'antimoine et dn pjroan-
timoniate de sodium mélangés dans le kermès. — D
importe maintenant de pouvoir déterminer la propor-
tion des deux principaux constituants du kermès.
Le pyroantimoniate peut être dosé grossièrement par
séparation au moyen de Na^S, comme nous venons de
le voir; mais c'est plutôt une méthode de renseigne-
ment qu'un dosage rigoureux.
On peut y arriver plus exactement en dosant : l^'Tan-
timoine total et le calculant eu sulfure; 2^ l'antimoine
à l'état de sulfure, faisant alors la différence et confer-
tissant cette différence en pyrophosphate par le calcul.
Ceci n'est exact que si, comme je le pense, le kermès ne
contient que les deux seuls composés d'antimoine ea
question.
Tous les dosages d*antimoine ont été faits par la mé-
thode volum»' trique en ramenant d'abord le composé à
Tétatantimonieux. Le principe de La méthode est bien
connu : en présence d'un excès de bicarbonate de
potasse, l'iode oxyde Sb*0* en Sb*0*; l'équation est
Sb'03 + 2H«0 + 4I = Sb»0* + 4HI,
Soit à doser,par cxemple,rantimoine dans le sulfure. On
traite la prise d'essai (0,10 à 0,20) par 2*^-' de HCl con-
centré dans un petit ballon. On porte à une douce ébul-
lition pour chasser tout H'S. On ajoute un peu d'acide
tartrique, on dilue avec 40 ou SO*^"' d'eau, on sature
par un excès le bicarbonate de potassium et on titre par
l'iode. Le soufre doré se titre de même ; il y a simple-
— 549 ^
aeni en plus un résidu de soufre qui ne gène pas.
Si oa a affaire à un composé anlimoniqne, le pyro-
Aiimoniaie de sodium par exemple, on le dissout dans
'auDide tartrîque; après acidulation par HGl, ou préci-
>ite par H^S. Le précipité est recueilli sur un filtre,
essoré et redissous avec le filtre dans HCl concentré, et
m continue le dosage comme ci-dessus.
Pour le dosage des deux principaux éléments du
kermès, on procède alors comme suit :
Dans une première opération, on dose rantimoine to-
tal. On opère sur une prise d'essai de 0«%1 0 à 0«',20 qu'on
dissout dans HCl concentré, et on continue comme ci-des-
sns. ToutTantimoine est passé à l'état antimonieux par
suite de l'action réductrice deH*S dégagé par le sulfure.
Dans une deuxième opération, on dose l'antimoine
contenu à l'état de sulfure dans le kermès en s'appuyant
sur le fait suivant :
Si à une prise d'essai on ajoute un excès de pyroan-
timoniate de sodium et de IlCl, le sulfure existant four-
nira d'une part Sb*0' et d'autre part 3H*S. Cet hydro-
gène sulfuré réduira en oxyde antimonieux unequantité
de pyroantimoniate correspondant à I72 Sb^O", de telle
sorte que la quantité de Sb^O^ dissoute par HCl sera
detix fois et demie aussi grande que celle fournie par le
sulfure.
Afin de ne pas perdre de H^S, on opère en tube scellé.
Dans un tube à essais, on pèse 0^^10 de kermès, et
0*^,30 et 0*^ 40 de pyroantimoniate; on y introduit en-
suite un petit tube, ouvert à sa partie supérieure et con-
tenant 3 à 4*™* de HCl concentré, en ayant soin de n'en
pas répandre sur la poudre. On ferme alors le tube à la
lampe. Après refroidissement, on incline le tube pour
opérer le mélange et on chauffe au bain-marie bouillant
jusqu'à dissolution du kermès. On ouvre alors, on dilue
avec une solution d*acidc tartriqne, on sature par le bi-
carbonate de potasse, et on titre à l'iode. La quantité de
Sb*0' trouvée est multipliée par r et converlie ensuite
enSb*S».
— 530 —
Pour évaluer le pyroantimoniate, on retranche <k
rantimoine total, exprimé en Sb'S', la quantité de
Sb^S' existant réellement et trouvée dans le dosage pré-
cédent, et on exprime le reste en pyroantimoniate de so-
dium en multipliant par ^ (Sb*O'NaW + 6B*O=508).
IV. — Composition de divers kermès. — J'ai appli-
qué cette méthode à l'analyse de plusieurs kermès dans
le but d'étudier la variation de composition suivant le
mode opératoire.
En général, comme il fallait s'y attendre d'après ce
qui a été dit dans cette note, la proportion de pyroan-
timoniate a été trouvée d*autant plus forte que rébulli-
tion a été plus longtemps prolongée au contact de 1 air,
ou que le kermès est resté plus longtemps au con-
tact de Teau-mère, c'est-à-dire toutes les fois que l'oiy-
dation a été favorisée.
Toutes les préparations ont du reste été faites en
respectant les proportions du Codex.
Un kermès préparé en évitant autant que passible
l'action de l'air (ébullition dans un ballon ne comma-
niquant avec l'air que par un tube effilé et fermé pen-
dant le refroidissement) m'a donné 1,20 p. 400 de py*
roantimoniate. Un deuxième kermès préparé comme
le Codex, mais le kermès recueilli lorsque la tempéra-
ture a atteint 32"", contenait 8,30 p. 100 de pyroaalimo-
niate. Un troisième échantillon, préparé avec un quart
d'heure d'ébuUition et refroidissement complet, a donné
12,70 p. 100. Un quatrième kermès pour lequel les
prescriptions du Codex ont été rigoureusement obser-
vées, 17 p. 100 de pyroantimoniate. Enfin deux autres
kermès, pris dans le commerce, contenaient l'un 27,30
et l'autre 35 p. 100 de pyroantimoniate.
On voit quelles variations importantes peut subir la
composition du kermès, avec les mêmes proportions
de réactifs, mais en variant les détails de la prépara-
tion.
Voici la composition complète d'un kermès préparé
— 551 —
suivant les indications du Codex et séché à la tempéra-
ture ordinaire :
Sulfure d'antimoine 70.20
Pyroantimoniate de sodium 17.62
Eau 11.50
99.32
V. — Théorie de la formation du kermès. — A ia
suite des travaux de Terreil dont j'ai parlé plus haut,,
ce chimiste avait établi une théorie de la formation du
kermès, théorie assez compliquée, qui supposait, entre
autres choses, la double décomposition entre le sulfure
d* antimoine et le carbonate de sodium, avec formation
par conséquent d'antimonite de sodium et de sulfure
de sodium. Les expériences de Mitscherlich, Rose, con-
firmées par celles de M. Feist et les miennes, ayant
démontré l'impossibilité de la préparation des anti-
monites par voie humide, la théorie de Terreil perd
toute vraisemblance.
Gomment peut-on, en tenant compte des faits nou-
veaux que. j'apporte aujourd'hui, expliquer la forma-
tion du kermès ? Sans chercher à entrer dans tous les
détails d'une réaction peut-être compliquée, je me bor-
nerai à retracer les faits observés.
Quand on prépare le kermès d'après les indications
du Codex, pn remarque d'abord que tout le sulfure
d'antimoine se dissout, s'il est bien porphyrisé et puf\ et
il ne reste aucun résidu d'oxysulfure noir dont parlent
certains pharmacologistes. Si l'air n'intervient pas, tout
l'antimoine qui se dépose par refroidissement est à
Tétat d^ sulfure hydraté. Il ne reste rien ou presque
rien dans les eaux-mères, en dehors du carbonate de
sodium; elles ne contiennent pas non plus de Na^S, car
elles ne dégagent pas ou dégagent seulement des traces
de H*S par les acides : ceci est une nouvelle preuve que
la double décomposition indiquée par Terreil ne se pro-
duit pas.
Si l'air intervient pendant TébuUition, il y a oxyda-
tion, et il se dépose du pyroantimoniate de sodium, en
1
-- 552 —
même temps que les eaux^-mères se chargent de solfare
d'antimoine dissous à la faveur du sulfure de sodian
formé en même temps que le pyroaotimoniate de
sodium.
Si le refroidissement est poussé jusqu'à la tempéra-
ture ordinaire avant la séparation du kermès, le pyro-
antimoniate, plus solubleà chaud qu'à froid, se dépose
en plus grande quantité ; du reste, l'oxydation se ponr-
soit également pendant le refroidissement.
Il en résulte que le kermès recueilli à 35* contient
moins de pyroanlimoniate, pour une préparation faite
dans les mômes conditions, que celui recueilli à 15*.
Tout ceci n'est, du reste, que l'expression des résul-
tats des dosages de pyroantimoniate donnés plus haof.
Ces faits avaient été également observés par Méhu,
dans sa belle étude sur la préparation du kermès ; mais
ce savant, partageant les idées de son temps, xonsidé-
rait ce produit d'oxydation, non comme du pyroanti-
moniate de sodium^ mais comme de l'oxyde antimo-
nieux.
YI. — En terminant, je crois devoir appeler l'atten-
tion sur la réaction, dont j'ai parlé au début, de l'acide
tartrique sur le mélange de sulfure d'antimoine et de
pyroantimoniate de sodium, c'est-à-dire sur le kermès;
il me semble qu'elle présente quelque intérèl au point de
vuetherapeulique.il est fort possible, en effet, queToxydc
antimonieux, quoique ne préexistant probablement pas
dans le kermès, soit cependant l'agent actif de ce pro-
duit, et que Faction spéciale du kermès soit due à la
formation progressive et à l'état naissant de l'oxyde
antimonieux sous l'influence des acides de l'estomac.
L'acide tartrique d'ailleurs n'est pas le seul acide orga-
nique qui soit susceptible de produire cette réaction, 'j'ai
essayé au même point de vue l'acide lactique et j'ai cons-
taté que cet acide produit aussi de l'oxyde antimonieox,
en moins grande quantité il est vrai. Il n'est donc pas
déraisonnable de faire reposer sur l'oxyde antimonieux
formé dans ces conditions l'action thérapeutique dn
- 553 —
l&ei^mës : les effets émétiques de ce médicament parlent
exk faveur de cette hypothèse.
An point de vue pharmaceutique, il importera de tou-
jours pulvériser avec le plus grand soin le kermès à in-
troduire dans les potions, afin de favoriser autant que
possible Faction dissolvante des acides.
(1);
CoiztribiUion à Vétude des oxycyamcres de mercure
par M. Richard.
Ayant eu l'occasion de faire l'essai de nombreux pro-
duits, vendus dans le commerce sous le nom d'oxycya-
nores de mercure, j'ai cherché à mettre en évidence
l'oxyde de mercure qu'ils devraient renfermer d'après
leur dénomination.
J*ai essayé sur ces composés l'action des alcalis, de
Tammoniaque, etc. ; puis j'ai tenté de les dissocier en
faisant agir, à différentes températures, la chaleur
sèche, la chaleur humtde, l'alcool, etc.
Dans tous les cas, mes recherches ont été infruc-
tueuses.
Ayant remarqué une assez grande ressemblance
dans l'aspect extérieur, entre divers échantillons de ces
produits et le cyanure de mercure HgCy*, j'ai vérifié
cette analogie, en dosant dans chacun d'eux le cyano-
gène et le mercure.
Les analyses ont porté sur de& échantillons de
diverses provenances; voici quelques résultats :
%
GAz p. 100
Hg p. 100
Théorie avec HirCv*....
20,635
20,592
2U,592
20,280
79,36.ï
19,11
19,17
79,61
l Produit netlement cristallisé. Trouvés... .
II. — — — .. ..
III. Produit paraissant avoir été pulvérisé.
Trouvés
(1) Travail fait au laboratoire des essais à la Pharmacie centrale
des hôpitaux civils.
— 554 —
D'après ces résultats, je me crois autorisé à conclnre
que la majorité des produits commerciaux, sinon tous,
dénommés oxycyanure de mercure, sont complètement
ou presque complètement composés de cyanure de
mercure HgCy*.
Certains d*entre eux, incomplètement sécbés sans
doute, ont paru, au premier abord, faire exception;
mais après un séjour prolongé à Téluve 40-50*, ils ont
donné des résultats identiques à ceux rapportés dans le
tableau précédent.
11 est alors tout à fait probable que les propriété*
thérapeutiques attribuées en ces dernières années à
Toxycyanure de mercure sont dues au cyanure de mer-
cure HgCy*, corps connu et employé en médecine de-
puis fort longtemps.
Il ne faut cependant pas conclure à la non-exislence
d'oxycyanure de mercure en proportions définies.
En suivant les conseils de M. le P' Prunier, j'ai essayé
de préparer des composés répondant réellement à cette
dénomination.
Tout d'abord, j'ai vérifié la possibilite.de la combi-
naison en dissolvant de Toxyde jaune de mercure dans
une solution de cyanure mercurique.
A cet efl'et, j'ai maintenu à l'ébuUition avec réfrigé-
rant à reflux :
Cyanure de mercure 201' environ.
Eau distillée 400'»» —
J'ai ajouté, par fractions de O^SoO, de l'oxyde jaune
dans la solution bouillante; 4«'',50 environ d'oxyde se
sont dissous.
Après addition d'une nouvelle quantité d'oxyde, de
façon à en avoir un excès, TébuUition a été maintenue
trois heures.
J'ai alors filtré la liqueur bouillante. En Tévaporant
à siccité, au bain-marie d'abord, puis terminant à
l'éluve 40-50**, j'ai obtenu un produit amorphe, blanc,
titrant 16»S64 p. 100 de cyanogène, en CAz (100»'
— 555 —
de HgCy* en contiennent théoriquement 208%635).
Gommé le corps, ainsi obtenu, n'était pas cristallisé^
j*ai renouvelé l'expérience de la façon suivante :
J'ai maintenu à l'ébullition pendant trois heures,
avec réfrigérant à reflux :
Cyanure de mercure 100«m3
Oxyde jaune de mercure 70*'
Eau distillée 2000«"«
Il est resté un excès d'oxyde jaune de mercure.
J'ai filtré la liqueur, en prenant la précaution de la
repasser bouillante sur le filtre jusqu'à ce que le iiltrat
soit clair et incolore.
Par refroidissement, il s'est déposé un produit blanc,
paraissant amorphe à Tœil nu, mais nettement cristal-
lisé au microscope.
Après l'avoir lavé, à la trompe, avec un litre d'eau
distillée, j'ai obtenu un corps qui, maintenu deux jours
dans le vide sulfurique, a titré 10*%50 p. 100 de cyano-
gène. Le même, après 15 heures à Tétuve à 40-50**, a
donné 11«%076 de cyanogène, proportion très voisine
de la quantité contenue dans la formule HgCy^HgO
(ll^MH p. 100).
Le dosage du mercure a donné 85«%3 p. 100 (avec
HgCy'HgO, 85«%47 p. 100).
Des autres essais quej'ai tentés, j'extrais les résultats
suivants :
CAzp . 100
Hgp.lOO
OXYGENB
P lOOpARDIFP.
Théorie avec HgCy'», HgO
Produit A HgCy^Hg0.T^ouyé8
~ C ~ ""
- D -
11,1111
11,21
10,80
11,32
12,00
85,47
85,01
85,4 V
85,00
85,10
3,4188
3,18
3,76
3,68
2.90
Ces produits étant cristallisés et leur composition
répondant à la composition théorique donnée par la
1
— 556 —
formule HgCy'.HgO, je pense pauvoû* conclare à l'exis-
tence de cet oxycyannre.
Ce composé équimolécalaire parait être assez in-
stable, au moins aux températures supérieures à 80^.
Des essais de recristallisation faits en reprenant les
échanlillons obtenus plus haut par de l'eau distillée
à 80-90**, en l'absence d'un excès d'oxyde jaune de mer-
cure, ont abouti à des corps confusément cristallisés et
différant sensiblement, à Tanalyse^des produits primitifs.
La chaleur sèche le décompose au moins partielle-
ment entre 80 et 100*. Le produit devient complète-
ment noir et brillant; il renferme alors un excès de
mercure qui augmente lorsqu'on prolonge raction de
la chaleur. Jusqu'ici je n'ai pas déterminé d'une façon
certaine si cet excès de mercure existait à l'état métal-
lique ou à Tétat de sous-oxyde. Je prépare one pias
grande quantité de composé noir pour poursuivre cette
détermination.
L'oxycyanure de mercure est moins soluble dans
l'eau et dans l'alcool que le cyanure mercurique. L ean,
qui dissout, à la température ordinaire, 5**^,50 p. IW
environ de cyanure, dissout seulement dans les mêmes
conditions 1*%10 p. 100 d'oxycyanure. Le cyanure de
mercure est soluble, à la température ordinaire, dans
environ 20 parties d'alcool à 90"; l'oxycyanure lest
dans 110 parties seulement.
La potasse et la soudç ne le colorent pas. Mais
Tammoniaque concentrée, qui dissout facilement le cya-
nure IlgCy\ laisse, avec l'oxycyanure HgCy*.HgO, un
dépôt jaune où existe une forte proportion d'oxyde
jaune de mercure.
11 est peut-être possible d'obtenir, par l'action de
l'ammoniaque, aussi bien sur le cyanure que sur
l'oxycyanure de mercure, des composés ayant de nom-
breuses analogies avec ceux qu'on obtient par l'action
du même réactif sur les chlorures de mercure.
L'alcool à 90* bouillant laisse aussi un résidu jaune
où domine l'oxyde jaune de mercure.
. — 557 —
Les eaux-mères des cristaux d'oxycyanure concen-
trées ont donné des produits titrant en cyanogène des
quantités inférieures à 20«%«i35 p. 100, proportion cor-
respondant à la formule HgCy^, mais supérieures
à ll«%lil correspondant à HgCy*.HgO. Ces produits,
qui sont intermédiaires entre le cyanure mercurique et
l^oxycyanure équimoléculaire, se rapprochent des corps
qu'on obtient en essayant de faire recristalliser l'oxy-
c^anure, en se servant d'eau à 80-90'' et en l'absence
d'un excès d'oxyde jaune de njiercure.
Je poursuis les recherches sur la composition de ces
<M>rps et continue l'étude du corps IlgCy'.HgO, qui jus-
qu'ici est le principal produit obtenu.
REVUES
Revue d'uroloyie; par M. Ernest Gérabd [Fin) (1).
URINES PATHOLOGIQUES
Albumines urinaires. — M. Ë. Pollacci (2) a donné
pour la recherche de l'albumine un nouveau réactif qui
n'est qu'une modification de celui de Spiegler. 1^*^ d'a-
cide tartrique, 5**^ de sublimé et 10*^ de chlorure de
sodium sont dissous dans lOO*"""^ d'eau, on filtre et on
ajoute 5^"* de formaldéhyde à 40 p. 100. Pour déceler
l'albumine, on fait tomber avec soin 3 à 4^"' d'urine
dans 2^°"' de réactif ; un anneau blanc formé au contact
des deux liquides indique l'albumine pathologique,
mais cette réaction est si délicate que, même avec
l'urine normale, un léger anneau se montre au bout de
8 à 15 minutes.
D'après Matsumoto (3), la plus grande partie des ma-
tières albuminoïdes précipitables par l'acide acétique
(1) Joum. de Pharm. et de Cfiim., n" du 15 novembre 1903, p. 515.
(«) Boll. Chim, Farm., t. XL, p. 789.
(3) Deulsch, Arch, KUn, Ued., t. LXXV, p. 398.
- «8 —
de certaines urines pathologiques «misistent en fibrino-
globuline, en globuline et quelquefois «o nucléo-alba*
mines, toujours en petites quantités.
MM. Bernard (1) recherche les différentes albvmines
urinaires delà façon suivante : Un trouble ou un préei*
pité à froid par Facide acétique indique la présence de
la pyine ou de la mucine (pseudomucine). Le liquide est
décanté et le dépôt, traité par l'ammoniaque, devient
visqueux dans le cas de la mucine; on peut encore
supposer Texistence de la mucine quand le sédiment
urinaire contient peu de leucocytes, mais beaucoup de
cellules épithéliales. Le filtrat, séparé de la pyine et de
la mucine, est mélangé avec quelques gouttes de réactif
de Tanret : un précipité ou un trouble indique lagloba-
line ou la sérum-albumine; la globuline peut être
recherchée en ajoutant à l'urine primitive, neutralisée
avec soin, une solution saturée de sulfate de magnésie
et la sérum-albumine peut être précipitée dans le fil-
trat par la chaleur et addition d'un peu d'acide trichlo-
racétique. Au filtrat de la sérum-albumine est ajoutée
une solution de ferrocyanure de potassium dans Tacide
acétique : un précipita, disparaissant par la chaleur,
mais reparaissant par le refroidissement et soluble dans
le bicarbonate de soude, indique la présence des albu-
moses; un précipité, obtenu à froid avec le ferrocya-
nure (après avoir séparé les matières albuminoïdes par
le réactif de Tanret), et qui disparaît à chaud pour se
reformer à froid, est dû aux peptones.
Pour le dosage de l'albumine dans Turine, M. A.
Jolies (2) coagule l'urine en liqueur légèrement acé-
tique et avec addition de chlorure de sodium. Le préci-
pité lavé est ensuite oxydé par le permanganate de
potasse et l'acide sulfurique, on alcalinise par la soude
la solution refroidie avec soin à 15"" pour qu'il ne se
dégage pas d'ammoniaque et, dans la solution obtenue,
on dose volumétrîqnement l'azote dans un azotomèlrc
(i) Pharm. Zeiturtg, t. XLVII, p. 631.
(2) Zeil. f. Analyl. Chem., t. XLI, p. 589.
— 5n9 —
par l'hypobromite de soude. Pour obtenir le poids d'al-
bumine, il suffit de multiplier par 7,68 le poids d'azote
trouvé.
Matières sucrées. — L Glucose. — Il arrive souvent
que, pour les dosages de glucose dans les urines sucrées,
les résultats donnés par le polarimètre sont plus faibles
que ceux obtenus par la liqueur de Fehling. D'après
MM. Patein et Dufau, cette différence tient à ce que
l'urine renferme certaines matières lévogyres dimi-
nuant l'action dextrogyre exercée par le glucose sur la
lumière polarisée et qui ne sont pas précipitées par
l'acétate neutre de plomb. Ces auteurs recommandent,
pourla défécation au nitrate acide de mercure, certaines
précautions et, à ce sujet et aussi bien pour la technique
employée, nous renvoyons le lecteur à ce mémoire très
intéressant (1).
M. Patein (2) a donné, plus récemment, un nouveau
moyen d'éliminer le mercure resté en solution dans
l'urine déféquée; cette modification rend le dosage
absolument rigoureux et pratique. L'élimination du
mercure dans les recherches de MM. Patein et Dufau
se faisait par l'addition d'hypophosphite de soude ;
M. Patein recommmande maintenant la poudre de
zinc.
M. E. Denigès avait été chargé, lors du IV" Congrès
de chimie appliquée de 1900, de présenter au V* Con-
grès, qui s'est tenu à Berlin, un rapport sur le dosage
du sucre urinaire. Voici les conclusions de ce remar-
quable travail (3) qui ont été formulées sous forme de
vœux adressés à la VHP section de ce Congrès :
«c a) Le sous-acétate de plomb doit être rejeté comme
agent de défécation de Turine. On le remplacera par
l'acétate neutre de plomb suivant la formule de Cour-
tonne ou beaucoup mieux par le nitrate mercurique,
en observant les précautions recommandées par Patein
(!) Joum, de Pharm. et de Chim., [6], t. XV, p. 221.
{2) Jbid., [6], t. XVII, p. 5.
(3) Bull. Soc. de Pharm. de Bordeaux, juin 1903.
— 560 —
et DufaUy avec les modiiications de détail indiquées
dans le rapport.
<( b) On adoptera pour la valeur en glucose anhydre du
degré saccharimétrique le chiffre 2''',06 résultant des
déterminations de ToUens et Grimberl et qui cadre
mieux avec les concentrations ordinaires du glucose
dans l'urine.
<( c) La liqueur de Fehling sera titrée en glucose
anhydre; si on fait le titrage en sucre interverti, on fera
la correction nécessaire : 5»' de sucre interverti corres-
pond à 4«%80 de glucose.
^ d) Il est nécessaire de faire le dosage de sucre un-
naire à la fois par les méthodes optique et volumétrique;
on doit trouver le même chiffre par les deux méthodes
avec un écart maximum de 0*%50 par litre, si Turine ne
renferme que du d-glucose.
a e) Le procédé de Gausse est le procédé clinique de
choix pour le dosage du sucre urinaire: il est surtout
recommandable quand les urines sont peu chargées en
sucre. On l'emploiera avec les modifications indiquées
par Denigès et Bonnans. »
M. G. Ruini(l) recherche la glucose dans Turine to
moyen d*une dissolution de 0'%30 d'acide orthophényU
propionique dans lOO^** de solution de soude à 6 p. lÔO.
L'urine sucrée bouillie avec ce réactif donne une colo-
ration violacée plus ou moins intense due à l'indigotioe
formée.
Pour la recherche du sucre par formation de losa-
zone, M. F. Eschbaum (2) recommande la technique
suivante : V gouttes de pbénylhydrazine, XX gouttes
d'acide acétique et L gouttes d'urine suspecte sont sou- >
mises à l'ébuliition d'une minute dans un tube à essai. |
On ajoute une quantité de soude aqueuse légèrement
moindre que celle qui est nécessaire pour la neutrali-
sation ; on chauffe à nouveau à l'ébuliition, on laisse
ensuite refroidir. Au bout de quelque temps, le liquide
(1) Gaz. Chim, Ital., t. XXXI, p. 445.
(i) Chem, Centr., t. I, p. 1253.
— 561 —
olair est décanté et le dépôt est examiné au microscope
pour la recherche des cristaux de phényglucosazone.
II. Lactose, — Pour caractériser la lactose dans les
\irines, M. Porcher (1) précipite la lactosazone dans
l'urine déféquée par l'acétate de plomb et, en raison de
la difficulté que l'on a à caractériser au microscope
comme lactosazone un précipité d'osazone, Tauteur
attache la plus grande importance à la propriété qu'a
la lactosazone de précipiter à froid pour se redissoudre
à. chaud.
m. Pentoses, — Lorsqu'on suppose la présence de
pentoses dans l'urine, M. Mandfred Bial (2) mélange, à
2 ou 3*="' d*urine, 4 à 5""' d'une solution de 1»' à l^SSO
d'orcine dans 300*^°** d'acide chlorhydrique fumant et
XXV gouttes d'une solution à 10 p. 100 de perchlorure
de fer. Après avoir chauffé jusqu'à commencement
d'ébullition, si le liquide dépose une matière colorante
verte ou s'il vire au vert après 15 ou 20 secondes, c'est
qu'il renferme des pentoses.
Acide p-oxybutyrique. — M. Bergell (3) doàe l'acide
0'Oxybutyrique dans les urines des diabétiques en éva-
porant Turine alcalinisée par le carbonate de soude et
traitant le résidu par l'acide phosphorique sirupeux et
le sulfate de cuivre desséché. La poudre oblenue,
mélangée à du sable, est épuisée à l'éther et on déter-
mine la rotation au polarimètre de la liqueur éthérée,
évaporée et décolorée.
M. Darmstaedter (4) dose l'acide ^-oxybutyrique en le
transformant en acide crotonique par ébullition avec de
l'acide sulfurique à SO p. 100. Le produit de la réaction
est agité avec de l'éther. La liqueur éthérée est distillée
et le résidu est chauffé sur un bain de sable à IftO'' pour
enlever les acides gras; on le redissout dans Teau el on
N N
titre avec de la soude ^. 100*^"** de soude -^ corres-
(!) C. R. Soc. de Biolog,, t. LV, p. 500.
(2) Chem. Cenlr., t. II, p. 295.
(3) ZeiL phys, Chem., t. XXXIII, p. 310.
(4) Zeit. phys. Chem., t. XXXVII, p. 355.
./oum. de Pharm. «l de Ckim. 6* mArib, t. XVIII. (!•' décembre 1903.} 36
— 562 —
pondent à 0^,86 d'acide crotonîque ou {■'«OiOG d'acide
^oxybulyrique.
Sang. — M. 0. Rossel (1) recherche la matière colo-
rante du sang en actdiBant Turine par l'acide acétique
et agitant avec de l'élher. La liqueur éthérée, addi-
tionnée de quelques gouttes d'eau oxygénée et de
quelques gouttes d*une solution alcoolique à 2 p. 100
de barbaloïne, donne une coloration rouge si TuriDe
contient du sang.
Pigments biliaires. — La réaction de Iluppert pour
la recherche des pigments biliaires est une des pins
sensibles. M. Nakayama (2) a encore augmenté .sa sen-
sibilité en opérant de la façon suivante : 5*"* d'urine
sont mélangés avec un é^al volume d*une solution i
10 p. 100 de chlorure de baryum et on centri/nge. Le
liquide clair est décanté et le précipité est traité par
2cms j»yj^ réactif formé de 9 parties d'alcool à 95' et de
i partie d'acide chlorhydrique fumant contenant 4^** de
perchlorure de fer par litre. On mélange par agitation
et on chauffe à TébuUition. Le liquide surnageant
devient vert ou bleu vert, et vire au violet et au rouge
par l'acide azotique fumant.
Indoxyle. — M. Julius Gnezda (3) fait observer que si
on examine Turine des pneumoniques,desscarlalineax
ou des érysipélateux, dont l'urine est riche en urobiline,
on ne trouve pas l'indican ; on obtient seulement dans
Textrait chloroformique, àla place de la solution d'indigo
cherchée, un précipité gris-ardoise. Si on traite alors la
liqueur chloroformique par de la lessive de potasse
concentrée en excès, l'indigo apparaît sous sa forme
régulière.
Celte entrave, apportée à la recherche de l'indoxylc
par la présence de substances précipitables par les sels
de plomb et parmi lesquelles les matières colorantes
jaunes ou orangées semblent jouer un rôle prépon-
(1) Schweiz. Wochschr. Pharm., t. XXXIX, p. 557.
(2) Zeil. phys. Chem., t. XXXVI, p. 398.
(3) C. R. Acad. des Sciences, t. CXXXVI, p. 1406.
— 563 —
dérant, avait déjà été signalée par M. L. Maillard (1).
M. A. Ellinger (2) a passé en revue les différentes
méthodes de recherchée! de dosage de l'indican dans
les urines; il donne la préférence à celle d'Obermayer
qu'il modifie. Nous renvoyons le lecteur à une analyse
de ce travail parue dans ce recueil (3).
Er. G.
Pharmacie.
Solutions officinales d'alcaloïdes; par M. Gaston
Pégurier (4). — Les pharmaciens ont souvent à préparer
des médicaments contenant des proportions minimes
d'un alcaloïde quelconque, un ou plusieurs centi-
grammes, ou môme des milligrammes, et les pesées
constituent une véritable plifficullé. On remédie à ces
difficultés en préparant à l'avance des solutions titrées.
L'auteur propose, pour le chlorhydrate de mor-
phine, la formule suivante, qui donne une préparation
ne s'altérant pas, grâce à l'alcool et à l'acide, et con-
servant les propriétés chimiques et physiologiques de
la morphine :
Solution de chlorhydrate de morphine.
Chlorhydrate de morphine i^'
Acide chlorbydrique diJué g^ms
Alcool à 90» 25
Eau distillée, q. s. pour faire 100
i**'ou mieux l*^"^ jg cette solution correspond à 1^'
de chlorhydrate de morphine ; II gouttes en renferment
Solution de chlorhydrate ou de sulfate de strychnine.
Pour préparer cette solution, M. Pégurier prend :
Chlorhydrate ou sulfate He strychnine Igr
Alcool à 90<» 23"n3
Eau distillée, q. 9. pour faire 100
(1) BulL Soc. Chim., t. XXIX, p. 539.
(2) Zeit, phys. Chem., t. XXXVIII, p. 178.
(3) Jonrn. de Pharm. et de Chim., [6], t. XVJII, p. 347.
(4) Bulletin commercial ^ juin 1903, et Répertoire de Pharmacie^ oc-
tobre 1903.
— 564 —
Après dissolution du sel de strychnine, on conserve
la solution dans un flacon stérilisé et bien bouché.
Le litre de cette solution est le même que celui de k
précédente.
Solution de sulfate d'atropine.
L'auteur prépare une solution officinale de sulfate
d'atropine de la façon suivante :
Sulfate d'atropine î^
Acide salicylique 02%12
Eaa distillée, q. s. pour faire 100
On dissout le sel d'atropine et l'acide salicylique dans
l'eau distillée bouillie et refroidie; la dose d*acide sali-
cylique est faible et la solution peut servir comme col-
lyre.
Sur l'essai des préparations de digitale ; par M. Mosch-
KOwiTscH (1). — On peut se rendre compte de h
valeur des feuilles ou des préparations de digitale par
deux procédés différents :
1** Par le dosage de la digitoxine au moyen de la
méthode de Keller ou d'une méthode analogue;
2^ Par l'expérimentation physiologique.
Dans ce cas, on injecte dans les sacs lymphatiques
situés à la partie supérieure des cuisses d'une gre-
nouille une solution contenant une quantité déterminée
soit de digitoxine, soit de digitale; le cœur de la gre-
nouille a été mis au préalable à découvert avec toutes
les précautions nécessaires; on note alors rapparition
des premiers phénomènes dus aux principes de la digi-
tale et surtout le temps nécessaire pour que le cœur de
ranimai s'arrête en systole.
Cette méthode souvent employée dans ces dernières
années repose naturellement sur ce principe que le
temps d'arrêt sera d'autant plus court que la préparation
sera plus active.
. (1) Zur Weribestimmung der Prfiparate der Folia digitalw.)'.^'*'^'
^er Pharmazie, 1903, p. 359).
I
f
— 565 —
Nous citerons, parmi les travaux les plus intéressants
faits à ce point de vue, ceux de MM. Frânkel, Zingen-
bein (1), Focke (2).
Il y avait donc un grand intérêt à constater si les deux
méthodes (dosage de la digitoxine et expérimentation
physiologique) donnaient des résultats comparables, et
dans ce but M. Moschkowitsch a institué toute une
série d'expériences.
Pour cela, il fit d'abord des expériences physiolo-
giques au moyen d'une solution de digitoxine cristal-
lisée d^un titre connu injectée en proportion déterminée
à des grenouilles qui avaient été pesées : dans chaque
expérience, il notait l'apparition des premiers symp-
tômes, puis le temps nécessaire pour l'arrêt du cœur.
Dans une autre série d'expériences, il dosa d'abord la
proportion de digitoxine contenue dans un lot de
feuilles de digitale, puis au moyen de cette digitoxine
il recommença la série d'essais faits avec la digitoxine
cristallisée.
Dans une troisième série, il opéra avec des prépara-
tions galéniques faites avec les feuilles de digitale
dosées, de sorte qu'il injectait une quantité de digi-
toxine déterminée.
De ces expériences il résulte que la méthode physio-
logique ne peut donner aucun résultat précis et que les
facteurs qu'il est impossible de déterminer (tels que sen-
sibilité spéciale de certains individus de la même
espèce) empêchent toute comparaison sérieuse. L'appa-
rition des premiers troubles se fait au bout d'une
période relativement constante (de 2 à 6 minutes),
mais il n'en est pas de même de Tarrêt du cœur qui est
soumis à des irrégularités nombreuses; il est arrivé sou-
vent que, chez des grenouilles de poids à peu près les
mêmes, l'arrêt survenait plus vite avec une dose faible
qu'avec une dose notablement supérieure : dans la plu-
(1) Archiv der Pharmazie^ 1902. p. 454.
(2) Archiv der Pkarmazie, 1903, p. 128. Voir Joum. de Pharm. et de
Chim.y 1903, t. XVIII, p. 2i.
^
566 —
part des cas, les temps d*arrét offrent des diiïérences peu
importantes même avec des doses assez <^loignées les
unes des autres et il n'y a aucune proportionnalité
entre la proportion de digitoxine et le temps nécessaire
pour Taction finale.
L'espèce de la grenouille ainsi que les conditions dans
lesquelles vivent ces animaux, Tépoque de Tannée amè-
nent les plus grandes divergences : notamment dans
une série d'expériences faites en hiver avec des gre-
nouilles {Rana temporaria) prises dans un aquariom
où elles avaient été placées depuis quelque temps, les
résultats ont été des plus irrégutiers. Avec des animaux
recueillis depuis peu, les essais sont moins inconstants,
sans que toutefois il soit impossible d'arriver à des
conclusions précises.
Cependant il est possible, d'après l'auteur, de tirer
quelque enseignement de ces examens physiologiques.
M. Moschkowitsch a fait une longue série d'expériences
avec trois lots de feuilles qui contenaient respective-
ment0«%213, O^'^SO, 0^%2o8 de digiloxine p. <00. En
faisant la moyenne des temps nécessaires pour TaiTèt
systolique, d'expériences faites sur un grand nombre
d'animaux et avec les mêmes feuilles il est arrivé aux
résultats suivants :
Proportion do digitoxine Temps nécessaire pon
danB les feuilles 1 p. 100. larréi da cœur.
Oif, 123 29 minutes.
OR', 180 21 —
0»r, 258 i 18 -
Il y a donc une certaine proportionnalité entre la
dose de principe actif et le temps d'arrêt; mais il faut
avouer que ces expériences très longues et très miuu-
tieuses doivent céder le pas à la méthode chimique.
M. Moschkowitsch ne met pas en cause le principe
de ces méthodes, mais plutôt les procédés expérimen-
taux : il faudrait, d'après lui, opérer avec des grenouilles
de môme espèce, de même poids, prises dans des con.
— 567 —
ditions de milieu identique, à la même période de
Tannée, et tout cela est bien difficile à réaliser.
En résumé, ce travail est en opposition complète
avec les conclusions de Frânkel, Zingenbein, Focke, et
de nouvelles recherches sont nécessaires.
H. C.
Préparations de digitale dosées physiologiquement;
par M. A. Wolff. — On a constaté depuis longtemps de
grandes variations dans l'activité des préparations de
certains produits très actifs (digitale, strophanthus par
exemple) et cet état de choses a préoccupé bon nombre
de pharmacologistes. C'est ainsi que Frankel, suivant
en cela les idées de Robert et de Gottlieb, voudrait voir
établir l'essai pharmacodynomique des préparations de
digitale délivrées dans les pharmacies d'une façon ana-
logue à ce qui est exigé pour les sérums thérapeutiques.
Le professeur Robert voudrait que TEtat, qui a
reconnu la nécessité d'établir un contrôle sur l'activité
des sérums, créât également les laboratoires d'essai
pour toutes les substances ou préparations ofiicinales,
dont l'essai ne peut être fait que difficilement dans le
laboratoire du pharmacien.
On s'est donc efforcé, de différents côtés, d'obtenir
des préparations de digitale d'un titre déterminé et
constant.
Parmi les procédés proposés, nous citerons le suivant :
les feuilles de digitale, recueillies par un temps sec,
sont desséchées dans le vide à une température modérée,
et cela aussi rapidement que possible : on empêche de
cette façon l'action des ferments contenus dans la
plante sur les glucosides et par conséquent la formation
de produits de décomposition qui prennent naissance
quand la dessiccation est trop prolongée. Les feuilles
ainsi préparées sont réduites en poudre. L'activité de la
préparation ainsi obtenue est considérable ; cependant
(i) Physiologisch dosierte Digitalispr¶te {Pharmaceuttache Cen-
tralhalU, 1903, p. 585).
— 568 —
1
au bout d'un an elle est réduite de 50 p. 100 environ^ce
qui montre qu'il faut tenir compte également d udc
action oxydante de Tair dépendant très probablement
des oxydases contenus dans la feuille. Aussi lautear,
d'accord en cela avec le professeur Kobert, conseille de
préparer des comprimés contenant une proportion
déterminée de principes actifs comprimés obtenus en
mélangeant la poudre de digitale avec une pondre
inerte, sucre de lait ou amidon ; il faut éviter Temploi
de la gomme arabique à cause des oxydases contenues
dans cette substance.
L'usage de ces comprimés, d'un emploi très com-
mode pour la préparation des macérations, infu-
sions, etc., est préférable à celui des glucosidcs; ils
renferment en eflfet tous les constituants de la digitale;
parmi ceux-ci, quelques-uns peuvent jouer un certain
rôle et ajouter leur action propre à celle des glucosides.
H. C.
Remarques sur le dosage des alcaloïdes dans les
tubercules d'aconit et les feuilles de belladone; par
M. G. Fromme (1). — Dans ce travail publié dans leBtd-
letin de la maison Gœsar et Loretz, de Halle, Taulenr
adresse quelques critiques au procédé de dosages con-
tenus dans la dernière Pharmacopée allemande dosages
ayant pour but de déterminer les alcaloïdes totaux dans
les tubercules d'aconit ou les feuilles d'aconit. Cette
méthode consiste essentiellement à agiter un poids
donné de poudre avec une solution alcaline et un poids
déterminé d'un dissolvant neutre (éther ou mélange
d'éther et de chloroforme) : on prélève un certain poids
de dissolvant qui est distillé à moitié : le résidu est
agité avec un excès d'acide titré centinormal et dans une
partie déterminée de la solution acide on titre racidité
en excès au moyen de potasse centinormale. Le dosage
est donc etfectué sans que les alcaloïdes aient été des-
{i)Apotheker Zeitung, 1903, p. 650.
— 569 —
séchés. Il n'en est pas de même dans la méthode de
K.el]er dans laquelle on fait le dosage des alcaloïdes
soit en pesant le résidu sec, soit en faisant un titrage
alcalimétrique sur le résidu desséché au bain-
marie.
On a déjà critiqué cette méthode et montré qu'elle
donnait des résultats trop élevés, car la distillation de la
moitié du liquide ne suffit pas toujours pour éliminer
les bases volatiles, qui peuvent exister dans la plante en
xnème temps que les alcaloïdes.
M. Fromme a fait une série de recherches sur ce
point en variant les conditions de dosage, c'est-à-dirè
en évaporant plus ou moins la solution alcaloïdique, en
chassant complètement le dissolvant, en maintenant
quelque temps le résidu des alcaloïdes à 80°.
Les chiffres obtenus sont très variables et il est en
réalité très difficile de chasser complètement les bases
volatiles.
C'est ainsi que des tubercules d'aconit contenant
réellement 0,600 p. 100 d'alcaloïdes donnent, d'après le
procédé de la Pharmacopée allemande 1,610 à
1,677 p. 100. Même en évaporant à sec, les chiffres sont
trop élevés, 0,710 à 1,677 suivant la forme du vase
employé. Quand on chauffe le résidu à 80**, il peut y
avoir décomposition des alcaloïdes ; cependant les
chiffres se rapprochent plus de la vérité; mais il peut
rester, dans certains cas, une certaine proportion de
bases volatiles (belladone).
L'auteur a constaté de plus que le carbonate de
soude employé comme alcali donnait des chiffres plus
faibles que la soude ou l'ammoniaque (peut-être à cause
de la formation de carbonates).
Comme conclusion, M. Fromme recommande la
méthode de Keller ou une méthode analogue qui donne
des résultats plus certains.
H. C.
— 570 —
Dosage des bases xanthiqaes dans le cacao et dans k
chocolat; parM. J. FROMME(i). — L'auteur passe en revue
les différentes méthodes qui ont été proposées pour k
dosage des bases xanthiques dans le cacao ou dans k
chocolat et critique la plupart de ces procédés, spéciale-
ment la méthode de Deecker (2).
M. Fromme propose d*opérer de la manière sui-
vante : 6*' de poudre de cacao ou 12''' de chocolat tri-
turé sont mis à bouillir dans un ballon d*un litre, muni
d'un réfrigérant à reflux, avec 19V^ d'eau et 3^ d'acide
sulfurique dilué pendant une demi-heure. On ajoute
alors 400«'' d*eau, 8*'' de magnésie calcinée en poudre
et on fait bouillir encore une heure. Après refroidisse-
ment, on complète exactement avec de Teaule poids des
liquides ajoutés, le ballon ayant été préalablement t8ré.
On laisse reposer quelque temps, on filtre 500"" corres-
pondant à 5^*^ de cacao ou 10^*^ de chocolat, puisonéva-
pore le liquide à consistance d'extrait sec. On obtient
ainsi un résidu R.
On peut de ce résidu extraire les [bases au moyen du
chloroforme, soit par agitation, soit par perforation,
c'est-à-dire par un appareil désigné sous le nom de per-
forateur : cet appareil est une sorte d'appareil à épni-
sèment de Soxhlet permettant d'épuiser un liquide par
le chloroforme. (Voir le texte original, page 595.)
Pour l'extraction par agitation, on triture le résida B
avec 40*^°*' d'eau, on place le liquide trouble oblcBD
dans un entonnoir à robinet et on agite huit fois avec
g0c"»3 de chloroforme chaud. Le chloroforme est filtré
sur un filtre sec, puis distillé dans un ballon taré par
portions de 100*^"'. Le résidu est desséché à 100% puis
pesé. Dans le cas du chocolat, les bases obtenues après
distillation du chloroforme peuvent contenir des traces
de sucre et de matières exlractives. On les purifie en
les traitant parTeau froide 5**"' qu'on enlève avecpr*-
(1) Zur quanti utiyen Bestimmnng der Xanthiobasen ia Cacao Joà
Schokolade (Apoiheker Zeitung, 1903, p. 593).
(2) Voir Journal de Pharmacie, 1903, t. XVII, p. 34.
— 571 —
caution avec du papier à filtrer, puis on dessèche et on
pèse.
Quand on opère par perforation, on reprend le
résidu R par 25"""^ d'eau et on épuise la mixture obtenue
par le chloroforme dans un perforateur. On achève
comme précédemment. J
11 est inutile de séparer les bases qui sont formées
presque exclusivement de théobromine avec une trace
de caféine.
Les chiffres obtenus par l'auteur sont :
Pondre de cacjLO. — Bases xanthiques 2,15 à 2,32 p. 100.
Chocolat par 0,42 p. 100.
H. C.
* j
Chimie pure et appliquée. \v
Nouveau procédé de dosage du mercure ; par M. Lit- ^
terscheid(I). — L'auteur propose pour le dosage du j
mercure dans le sublimé une nouvelle méthode basée .|
sur la réaction suivante : quand à une solution de bi-
chlorure de mercure on ajoute un léger excès de bi-
chromate de potasse, puis d^ammoniaque de façon à
rendre la réaction légèrementalcaline, il se forme tout de
suite un précipité de couleur rouge qui se rassemble
rapidement, surtout si on agite. Au bout de 20 minutes
la précipitation est complète et on ne peut déceler de
mercure ni par Thydrogène sulfuré ni par tout autre
réactif. Le précipitéa pour formule (AzHg') *CrO*+2H'0:
c'est donc un chromate du dimercurammonium
Hg'Az; il est insoluble dans l'eau, soluble dans Tacide
chlorhydrique étendu, légèrement soluble dans l'ammo-
niaque ou les sels ammoniacaux : d'où la nécessité d'o-
pérer en liqueur diluée et d'éviter un excès de ces réac-
tifs. Il n'est pas altéré à lOO"". On peut utiliser cette
réaction pour le dosage du mercure, soit par pesée, soit
parles liqueurs titrées.
(1) Uober eine g-'wichts- und massanalyûsche BestimmuDgamethode
des Quecksilbers {Archiv der Pharmazie^ 1903, p. 307).
— 572 —
1^ Dosage par pesée. A la solution étendue de snblimé
on ajoute à froid une solution de bichromate dépotasse,
un léger excès d'ammoniaque et on agite vivement
pour faciliter la formation du dépôt : au bout de 6 heures,
on recueille le précipité, qui est lavé à l'eau très l^re-
ment ammoniacale, on le dessèche à 100"* et on le pèse :
du poids obtenu on déduit la proportion de mercure.
Les résultats sont suffisamment exacts.
2* Dosage par liqueurs titrées. Un volume délerminé
de liqueur mercurielle est additionné d'un volume me*
sure de solution de bichromate de potasse à 4^%90 par
litre, puis d'ammoniaque à 10 p. iOO versée goutte à
goutte jusqu'à réaction alcaline persistante ; la solution
de bichromate est celle qui est utilisée dans riodomé-
trie pour le titrage de l'hypsosulfile décinorraal. On
filtre au bout de 6 heures au moins et, sur un volume
déterminé du liquide clair (d'habitude moitié du vo-
lume total), on détermine la proportion de bichromate
qui n'a pas réagi : pour cela, on ajoute un petit excès
d'acide sulfurique, de l'iodure de potassium et on dé-
termine au moyen de l'hyposulfite de soude la propor-
tion d'iode libre, proportion qui est en rapport avec le
bichromate non employé : 1^"' de bichromate de potasse
employé pour la précipitation correspond à 0'^,0276de
mercure.
L'auteur en particulier propose cette méthode pour
le dosage du sublimé dans les comprimés.
H. C.
Sur rélectrolyse appliquée au dosage du mercure en
toxicologie ; par M. L. Barthk (1). — Les traités de toxi-
cologie sont en général peu explicites sur les résultats
qu'on peut attendre de Télectrolyse employée à la
recherche du mercure en toxicologie, et surtout au do-
sage de ce métal. Les expériences de l'auteur montrent
que rélectrolyse du mercure contenu dans les liquides
(1) Bull, de la Soc. de Pharm, de Bordeaux, septembre 11103.
— 573 —
albiiminoïdes fournit des résultats défectueux et qu'elle
est quelquefois impossible à réaliser. Le dosage du mer-
cure dans les liquides albuminoïdes qui en renferment,
ne doit jamais être effectué directement^ quelles que
soient les modifications que l'on cherche à apporter à
Vélectrolyte (addition de cyanure de potassium ou
d'acide nitrique). D'autre part, les matières organiques
se présentant, en toxicologie, sous des aspects bien dif-
férents, il devient impossible de donner une technique
invariable, comme on a pu le faire pour Turine, les
fèces et le vin. Aussi l'électrolyse de liquides albumi-
noïdes renfermant du mercure, dans le but d'y doser ce
métal, doit-elle être précédée de la destruction de la
matière organique par Tune des méthodes classiques.
A. R.
Sur le dosage des bromures en présence des chlo-
rures (i); par MM. Imbert et Dumolard. — Les auteurs,
après avoir décrit les principaux procédés employés
et montré leurs inconvénients, décrivent le suivant.
Un poids déterminé d'un mélange de chlorure et de
bromure est précipité par le nitrate d'argent, ce qui
donne un poids p d'un mélange de bromure et chlorure
d'argent. On décompose ensuite le même poids du mé-
lange de sel alcalin par le persulfate d'ammonium. La
majeure partie du brome est mise en liberté, le reste
passe à l'état d'acide bromique, ne précipitant plus par
AzO'Ag. La liqueur ainsi obtenue donnera un poids jt>'
de chlorure d'argent, correspondant au seul chlorure,
p — p' représentera le bromure d'argent.
Pour que la méthode soit exacte, il fallait s'assurer
que : V aucune trace de chlorure n'était mise en liberté
* par le persulfate d'ammonium ; 2^ aucune trace de
chlore ne passait à l'état de chlorate. Ils ont donc reçu
les vapeurs dégagées par un mélange de chlorure et de
persulfate d'ammoniaque chauffé, dans une solution
alcaline. Celle-ci a été essayée avec l'eau d'aniline, qui
(1) Bull, de Phat-m. du Sud-Est, jaillet 1903.
— 574 —
n'a donné aucune coloration. Il ne se dégage, par aoite,
aucune trace de chlore. D'autre part, le liquide résiduri
ne donne pas la coloration verte qui fournit une sola-
tion très étendue de chlorate avec la résorcine snlfo-
rique. Enfin, le dosage pondéral du chlorure de la
solution a donné des résultats aussi satisfaisants qae
possible. Toutefois, il faut tenir compte d'une légère
cause d'erreur, provenant du persulfate d'ammoDiam
lui-même. Lorsqu'on chauffe 5^ de ce sel en solution,
pendant le temps nécessaire à la décomposition du bro-
mure une demi-heure environ, la solution, même
acidulée par l'acide azotique, additionnée de nitrated'ar-
gent, donne un très léger précipité noir, dû à la forma-
tion du peroxyde, qui démontre la persistance d'une
très faible quantité de persulfate. Il faut donc, lors do
dosage, après la décomposition du bromure, faire
bouillir le liquide avec un peu d'acide azotique, poar
détruire le persulfate non décomposé. L'addition d'azo-
tate d'argent donne ensuite, si la solution contient des
chlorures, un précipité blanc, sans trace de peroxyde.
A. R.
Les laits écrémés; par MM. OciERet Bordas (1). —
La question a été soumise au Comité consultatif d'hy-
giène à la suite d'une réglementation sévère ordonnée
par les maires de Lyon et de Bordeaux.
Les rapporteurs, pour déterminer si le lait écrémé offre
des inconvénients au point de vue de la santé publique,
s*expriment ainsi :
Le lait normal contient de 3 à 4,5 p. 100 de matière
grasse qui est un mélange en proportions variables de
triglycérides des acides butyrique, caproïque, capryli-
que, caprique, laurique, myrislique, palmitique, sléa-
rique, oléique; on peut dire que cette matière grasse est
essentiellement formée de palmitine, de stéarine el
d'oléine.
(1) Rec.des trav.du Com.consult.d'hyg.jmbl., 1901. (Vient de paraitre.)
— 575 —
dette composition varie suivant la saison, l'âge et
Valimentation de l'animal.
£n moyenne, le lait de vache renferme par litre :
Eau 865«'
Ertrait sec 135«'
L*écrémage est effectué par deux procédés distincts :
L«e repos,
la centrifugation.
Dans le premier, on laisse reposer le lait au moins
12 heures; les globules gras, très petits, de densité
moindre que le sérum, montent à la surface.
Le second n'oblige pas à conserver le lait pour at-
tendre la levée de la crème; on évite les fermentations
qui, en modifiant le sucre de lait et la caséine, donnent
au beurre un goût peu agréable. Le rendement est plus
grand; il ne reste que 0^^226 p. 100 de crème, au
lieu de O^SSO et plus.
Le lait écrémé sert à la nourriture des veaux et des
porcs et à la fabrication des fromages gras.
Le lait de femme contient en moyenne :
Eau 871S'
Extrait sec 123»'
Des travaux effectués en Allemagne, en Hollande, en
Danemark par Wolf, Stecher, Scheven, C. Boyten,
Fleiscbmann, Testorph, il résulte que le rapport entre les
substances nutritives azotées et les produits non azotés
dans le lait de vache s'exprime par le rapport suivant:
Lait non écrémé 1 à 4,4
— écrémé 1 à 2,4
11 n'est donc pas rationnel de chercher à engraisser
les animaux avec du lait écrémé, et cela même peut
n'être pas avantageux à la longue. L'éleveur doit cher-
cher à remplacer la matière grasse du lait qui a une va-
leur marchande très grande par des matières alimen-
taires de valeur nutritive égale, mais d'un prix plus
faible.
Si, sur 135»' d'extrait, on enlève 50»' de beurre
— 576 —
(moyenne delà richesse en beurre des laits consommés
à Paris), on voit que 1 litre de lait écrémé ne contiendra
plus que 95**^ d'extrait sec pour 863 d'eau.
L'équilibre est rompu et la présence de 3 à 5 p. IM
de sucre de lait sans matière grasse favorise la diurèse
exagérément et d'autre part la caséine privée de crèoie
se coagule dans l'estomac en masse compacte qui la rend
difficilement attaquable par le suc gastrique. II en
résulte que le lait, qui doit être l'aliment exclusif de
l'enfance, le type de l'aliment complet, n'a plus, en raison
de l'écrémage, sa valeur alimentaire et ses qualités
remarquables de digestibilité.
Les expériences du D" Budin ont montré que, lors-
qu'on donne à l'enfant du lait coupé d'eau, il s'accroil
moins ; mais cependant avec le mouillage les éléments
actifs conservent entre eux leurs proportions et il
peut y avoir des cas où cette addition d'eau puisse avoir
des avantages, mais c'est au médecin et non au marchand
qu'il convient d'en décider. Tout autre est le cas de
l'écrémage par suite de la disparition plus ou moins
complète d'un des éléments constitutifs du lait.
En conséquence, le lait écrémé est un lait dénaturée!
l'hygiène no saurait en admettre l'usage dans les con-
ditions ordinaires de l'alimentation de l'enfant.
En présence de la dépopulation de la France, on doit
prendre toutes les mesures possibles pour arrêter rem-
ploi du lait écrémé; et l'on doit avoir à la pensée les
paroles du regretté Bergeron : ce N'est-il pas humiliant
pour notre temps et pour notre pays qu'en dépit des
progrès de l'hygiène, la mortalité des nouveau-nés soit
assez élevée pour qu'on ait pu dire, chiffres en main,
qu'un enfant qui naît a moins de chance qu'un homme
de 90 ans de vivre une semaine et moins de chance qu'an
octogénaire de vivre un an ! » a. R.
Commission chargée de runification internationale
des méthodes d'analyse des matières agricoles (i*. —
(1) Annales de la Science agron., t. 11, !•' fa«c., p. 21.
— 577 —
Au mois de juin dernier a eu lieu à Bruxelles la sixième
assemblée des délégués des laboratoires belges, des
stations agronomiques néerlandaises^ de la station
agricole du grand-duché de Luxembourg. Un délégué
du gouvernement français, M. Grandeau, y assis-
tait.
Ce dernier a fait remarquer que sa présence, n'ayant
pas un caractère diplomatique, ne peut engager le
gouvernement français, et que son adhésion aux réso-
lutions prises ne pourra avoir pour le moment qu'un
caractère personnel, le gouvernement se réservant de
statuer, le cas échéant, après le rapport de son représen-
tant et Tavis du comité consultatif des stations agrono-
miques françaises.
Voici quelques-unes des méthodes proposées :
Recherche tnicroscopique du perchlorate de potoêse dans
le nitrate de soude (Breukeleveen) :
Dissoudre 10*' de nitrate dans 10*^"' d'eau chaude,
ajouter 50*^"' d'alcool à 95 p. 100, chauffer jusqu'à com-
mencement d'ébullition, laisser refroidir une à deux
heures, décanter la solution alcoolique, l'évaporer au
bain-marie, dissoudre le résidu dans le moins d'eau
possible, en mettre une goutte sous le microscope,
ajouter une goutte de chlorure de rubidium concentré.
En présence du perchlorate, il se forme après quelque
temps des cristaux de perchlorate de rubidium, et
en ajoutant, après leur formation, une goutte de per-
manganate dilué, ils se colorent en rouge violacé.
Cette réaction découvre jusqu'à 0,2 p. 100 de perchlo-
rate.
Dosage du perchlorate (SjoUema) :
On dose d'abord dans le nitrate le chlore existant
comme chlorure.
5^^ de nitrate sont introduits dans un creuset en cuivre
de5'^^5de diamètre et 8 de haut, puis calcinés douce-
ment durant une dizaine de minutes. Dissoudre dans
l'eau, neutraliser par l'acide azotique exempt de chlore,
faire bouillir, titrer le chlore total. La différence repré-
Jwm. de Pharm. et dt Chim, 6* atsii, t. XVIII. (!•' d4c«mbro 1003.) 37
. "1
— 578 —
sente le chlore du perchlorate, qui X 3,90 = perchlo-
rate de potasse.
Observations. — Pour que le haut du creuset re^te re-
lativement froid, on le place sur une plaque en cuivre
percée d'un trou. Ce procédé ne peut être appliqué au
caliche qu'après destruction des iodates parlacide sul-
fureux ou rhydrogène sulfuré.
Dosage du peroxyde de fer et de V alumine dans les phos-
phates (Crispo) :
Peser dans une capsule en platine 5^' de phosphate,
faire une masse demi -fluide avec de l'acide sulfurique,
chauffer deux heures en remuant souvent pour chasser
le fluor, dissoudre dans l'eau régale, porter à 500™'.
Prélever SO*^"^, neutraliser par quelques gouttes d'ammo-
niaque, ajouter 50^°'' de chlorure d'ammonium demi-
saturé, faire bouillir; si le liquide se trouble, redis-
soudre dans acide azotique goutte à goutte. Ajouter lO'"^
d'acétate d'ammoniaque saturé, faire bouillir quelques
instants, laisser complètement refroidir, pour redis-
soudre le manganèse, filtrer, laver deux ou trois fob
avec une solution de chlorure d'ammonium (ao
dixième) froide. Etendre le filtre sur un verre de montre
et faire tomber le précipité dans un verre de Bohème,
le dissoudre dans 2*^°*' d'acide nitrique et éliminer
l'acide phosphorique par 50^°*' de nitro-molybdate. Fil-
trer et laver avec acide nitrique à 1 p. 100. Au filtrai
ajouter 50*^"*' de chlorure d'ammonium demi-saturé,pré-
cipiter le fer et l'alumine par l'ammoniaque goutte à
goutte à l'ébullition, filtrer, laver à l'eau bouillante.
Redissoudre le précipité dans l'acide nitrique et le
reprécipiter dans les mêmes conditions. Calciner, peser.
Pour doser le fer séparément, on dissout les oxydes
pesés dans l'eau régale et on les sépare par la potasse
pure.
Dosage de V acide phosphorique :
Méthode de Pemberton de Molinari modifiée et adaplée
aux phosphates, scories de déphosphoration, sup^^
phosphates, engrais, etc.
— 579 —
Réactifs, l"" Molybdate d'ammoniaque : On dissout
OO'"* de molybdate d'ammoniaque cristallisé dans un peu
moins d'un litre d'eau, on ajoute quelques gouttes
d'ammoniaque, complète le volume, laisse déposer
douze heures et filtre ;
2"* Nitrate d'ammoniaque : On emploie une solution
saturée et prend 10^°' pour chaque essai;
3"* Acide nitrique : Densité voisine de 1,4;
4" Acide sulfurique : Il doit avoir le même titre,
volume à volume, que la potasse caustique. On le prépare
en étendant 326'"',S d'acide normal à 1 litre;
5** Potasse caustique : Cette solution s'obtient en éten-
dant 326^'"%5 de potasse normale (bien débarrassée de
toute trace de carbonate par l'eau de baryte) à 1 litre,
l*^"' correspond à 1 milligramme de P^O"* ;
6® Indicateur : On dissout l«^ de phénolphtaléine
dans 100^°*' d'alcool à 60 p. 100 et on emploie au moins
0'^"',5 de cette solution pour chaque titration.
Superphosphate. — Prise d'essai 12^"',5 de la solu-
tion. On ajoute 10^"' d'acide nitrique pur additionné
de son volume d'eau, 15"^"*^ de nitrate ammonique
et on dilue de manière à obtenir un volume de
70^"' environ. On fait bouillir dix minutes, retire du /eu
et précipite l'acide phosphorique à une température voi-»
sine de 95** par 20^"' de molybdate d'ammoniaque ajouté
en deux fois par fraction de 10*^"'. On laisse déposer une
dizaine de minutes, filtre, lave deux à trois fois par
décantation au moyen d'eau distillée. On jette le préci-
pité sur le filtre et continue à laver jusqu'à ce que le
filtrat n'ait plus de réaction acide.
On place ensuite le filtre et son contenu dans le verre
qui a servi à la précipitation et on verse la solution alca-
line (potasse caustique) jusqu'à ce que le précipité soit
totalement dissous. On délaie parfaitement le filtre avec
un peu d'eau, ajoute XII gouttes de phénolphtaléine
et titre au moyen de l'acide sulfurique en laissant
couler celui-ci goutte à goutte. On retranche le volume
d'acide employé du volume de potasse : la différence
— 580 —
donne directement la teneur en acide phosphorique,
chaque centimètre cube représentant 1 p. lOO d'anhy-
dride phosphorique lorsqu'on opère sur 0«*,1 de
matière.
Scories de déphospkoration. — On prélève 40"' de la
solution préparée comme d'habitude (S»"" à 500"*^, neu-
tralise par l'ammoniaque jusqu'à formation d'un préci-
pité constant, ajoute iO*""' d'acide nitrique additionné
de son volume d'eau, 15^°^^ de nitrate d'ammoniaque et
une quantité suffisante d'eau pour avoir un volame
de 70*^"' environ. On chauffe jusqu'à ébullilion, rrfire
du feu et, après quelques minutes (vers 95"), on ajoute
5*^"' de solution molybdique, agite légèrement, laisse
déposer environ une minute et verse de nouveau lO***
de molybdate;- on agite, laisse déposer une dizaine de
minutes et continue comme précédemment.
Phosphate. — La précipitation se fait dans les mèmei
conditions que pour les scories. On ajoute en plus 10**
de citrate d'ammoniaque (formule Pelermann) [\] et
précipite Tacide phosphorique au moyen de iO*"* de
molybdate d'ammoniaque par fraction de 20*^*^
Acide phosphorique soluble dans l'eau. — La pré-
cipitation se fait dans les mêmes conditions que pour
les phosphates.
Engrais composés. — Même méthode que pour les
superphosphates.
Cette méthode donne des résultats plus sûrs eo
précipitant à froid par agitation mécanique et eu
lavant le précipité avec de l'eau saturée de pbos-
phomolybdate (Nyssens).
A. B.
(i) 3<> Citrate d'ammoniaque alcalia :
500?'' d'acide citrique pur sont dissous dans l'ammoniaque à 20 p- IM
(0,92) jusqu'à réaction neutre. (Il faut environ 70Ûons.)
On amène la concentration du liquide refroidi à la densité de 1,09 i
15* centigrades en ajoutant de l'eau. On ajoute par litre 50«»' d'irnoo-
niaque à 20 p. 100 (0,92), agite, laisse reposer quarante-huit heures al
on filtre. (La densité du réactif acheyé est de 1,082 à 1,083.) Volow
total, euTiron 1,500«»3.
r
— 581 -~
Sur nn cas de diathèse cystinique familiale ; par
M. Abderhalden (1). — Dans Tautopsie d'un enfant de
vingt-un mois, enfant mort de consomption progressive,
M. le professeur Kaufmann, de Bâle, observa que les or-
ganes intérieurs étaient infiltrés de concrétions se pré-
sentant soit en masses arrondies blanchâtres, soit sous
forme de points blancs microscopiques. Ces concrétions
étaient constituées par la cystine et M. Kaufmann ne
croit pas qu'un cas analogue ait été observé ou décrit
jusqu'ici.
M. Abderhalden eut l'occasion d'examiner un frag-
ment de la rate dont il put très facilement extraire la
cystine. Il suffit de traiter les tissus par l'ammoniaque
et la liqueur laisse après évaporation des tables cris-
tallines, hexagonales, caractéristiques de la cystine.
Ce corps fut du reste identifié par ses différentes réac-
tions.
Il était d'un grand intérêt de rechercher si d'autres
membres de la famille n'étaient pas sous l'influence
d'une diathèse analogue.
Deux enfants sont déjà morts en présentant les
mêmes phénomènes, une fille à l'âge de neuf mois et
demi, un garçon à dix-sept mois; deux garçons sont vi-
vants, et dans l'urine de ces enfants il a été facile de
caractériser la cystine : dans le premier cas (enfant de
cinq ans et demi), la proportion de cystine isolée est de
0*',22 pour 500^™' d'urine; dans le second cas (enfant
de quatorze mois), 0*%H pour 500*^"'. L'urine du père
(âgé de trente-quatre ans) a fourni 0*^046 de cystine
pour 500^^"' ; l'épreuve a été négative pour la mère ;
pour le grand- père âgé de soixante-quatre ans (ligne
paternelle), 0*',07 de cystine ; rien dans l'urine de la
grand-mère (ligne paternelle).
Il semble résulter de ces constatations que la diathèse
est héréditaire du côté paternel; les cas de phtisie sont
(1) Familiare Cystindiathese {Zeitschrift fur phyaiologische C hernie,
t. XXX VIII, p. 557).
— 582 -^
très fréquents dans la famille. Le père est atteint d'une
affection pulmonaire et de troubles digestifs, le grand-
père est rhumatisant. Du côté maternel, onaconslalé
également plusieurs cas de phtisie.
Cette diathôse cystinique provient évidemment d'une
anomalie dans la décomposition des substances albn-
minoïdes, anomalie extrêmement rare et particulière
aux membres de cette famille.
H. C.
Sur une maladie bactérienne du tabac : le chancre
ou Tanthracnose ; par M. G. Delacroix (1). — L'auteur
décrit comme suit les symptômes de cette maladie, ob-
servée depuis trente ans au moins et souvent confondue
avec une autre affection mal définie, la rouille.
Les premières apparences du mal se montrent lors-
que les pieds de tabac repiqués ontatteint de 0",2 àO".3.
Sur la tige et la nervure principale des feuilles moyen-
nes prennent alors naissance des taches oblongues, où
le tissu se déprime irrégulièrement. La coloration de
ces taches vire bientôt au jaune, puis au brun
fauve.
Les taches âgées, sur tiges et nervures, se décolorent
un peu avec l'âge. Dans Tes parties superficielles de la
tache, les cellules mortes ont perdu leur contenu brun
qui est remplacé progressivement par de l'air. A ce mo-
ment, le centre déprimé se déchire irrégulièrement
même dans la profondeur des tissus, ce qui a fait sup-
poser à tort l'action d'un insecte.
Au début, le parenchyme cortical est seul intéressé;
le protoplasma, les leucites chlorophylliens, le noyau
forment une masse coagulée brunâtre, autour de la-
quelle fourmillent de nombreuses bactéries visible-
ment mobiles. Un peu plus tard, la lésion gagne en
profondeur.
L'infection peut se propager au limbe et, dans ce cas,
c'est dans le voisinage immédiat de la nervure atteinte
(i)C. R. de L'Acad. dei Se, t. CXXXVII, p. 454; 1903.
r
— 583
que le mal débute. Le limbe envahi montre les altéra-
tions des nervures avec des bactéries dans les cellules.
Les infections faites par Fauteur montrent la nature
bactérienne de la maladie, Il propose de nommer la
bactérie Bacillus œruginosus^ à cause de la coloration
qu'elle imprime à certains milieux de culture, j. B.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance DU 19 octobre 4903 [C. iJ., t. CXXXVII).
— Sur le dosage de V argon dans Vain atmosphérique;
par M. H. Moissan, p. 600. — L'air passe sur un mé-
lange de chaux et de magnésium chauffé au rouge qui
absorbe tout l'oxygène et laplusgrande partie del'azote;
puis sur du calcium porté au rouge qui arrête le reste
de l'azote, l'hydrogène provenant de la décomposition
de traces d*eau par le premier tube et toutes les impure-
tés gazeuses de l'air. La teneur en argon de l'air est
d'une grande constance ; elle est de 0,93 p. 100.
— Sur V acclimatation et la culture des pintadines, ou
huUres perlières vraies ^ sur les côtes de France y et sur la
production forcée des perles fines; par M. R. Dubois (p.
611). — 11 résulte de cette note que : 1** les pintadines peu-
vent supporter de longs voyages sans périr; 2** qu'elles
peuvent s'acclimater et se cultiver sur les côtes de
France, et môme y acquérir des qualités nacrières su-
périeures; 3* que l'auteur a pu obtenir avec ces pinta-
dines la production forcée des perles fines vraies.
— Sur la composition du peroxyde de zinc; par M. Ku-
RiLOFF (p. 618). — La composition du peroxyde de zinc
est Zn O'Zn (OH)- ; le peroxyde de cadmium a la même
formule. De tous les peroxydes de ces métaux, c'est le
seul type bien établi.
Séance du 27 octobre 1903 [C. iZ., t. CXXXVII).
— Action de Vacide borique sur les iodures ; son emploi
pour la séparation de Viode des iodures en présence de bro-
— 584 —
mures et chlorures; par MM. H. Baubignt et P. Rivale
(p. 650). — L'acide borique pur décompose déjà à froid
les iodures en dissolution en donnant HI, tandis qu'il
n'agit qu'à chaud sur les solutions saturées des chlo-
rures et bromures. Une action oxydante met I en liberté
et permet de le séparer des bromures et chlorures :
Mn est employé à cet effet.
— Recherches sur Visoglucosamine; par M. L. Maqcesbe
(p. 658). — Sous l'influence de H naissant, en solution
alcaline, Pisoglucosamine se convertit en un mélange
de deux bases stéréoisomëres, appartenant à la série
des glucaminea: la 6^-glucamine et la âf-mannamine.
Séance du 2 novembre 1903 (C. R., t. CXXXVII).
— Sur la séparation et le dosage du fer et de racide
phosphorique dans les eavx; par M. H. Cacsse (p. 708). —
Voir un prochain numéro du Journal.
— Sur une méthode de synthèse des dérivés dihalogénéê
symétriques de la benzophénone ; par M. F. Bodroux. —
CO' réagit sur les bromures de parachloro et parabro-
mophénylmagnésium, en donnant à la fois un acide
benzoïque monosubstitué et un dérivé dihalogéné sy-
métrique de la benzophénone. A la température d'ébul-
lition, c'est ce dernier qui prédomine.
— Sur remploi de V amalgame de magnésium en eUmie
organique; par M. L. Meunier (p. 714). — L^action des
organo-magnésiens mixtes sur le malonate d'éthyle
CH* (CO'C^H'^)* porte d'abord sur le groupement CH*,puis
sur les fonctions éthersel tandis que l'action du
magnésium, à l'état d'amalgame^ n'atteint que le grou-
pement CH^
— Sur l'aldéhyde ortho-toluique; par M. H. Focrkier
(p. 716). — Cet aldéhyde a été obtenu enoxydant Talcool
o-toluiquepar le bichromate de potassium et l'acide sul-
furique. Liquide bouillant à 197^
— Sur la coagulation de ïamidon ; par MM. J. Wolffk
et A. Fernbach (p. 718). — Les auteurs signalent la
présence, dans les graines de céréales vertes, d'une
— 585 —
sabstance possédant la propriété de précipiter Tamidon
soluble de ses solutions. Cette précipitation présente
tous les caractères d'une coagulation diaslasique, et ils
proposent pour la diastase nouvelle le nom à'amylo^coa-
ffuldse, J. B.
SOCIÉTÉ DE THÉRAPEUTIQUE
Séance du ii octobre 1903.
H. Fiessinger présente une note relative au traitement
des a^ections cardiaques par de très petites doses de digi-
taline cristallisée.
On peut, avec M. Huchard, prescrire la digitaline
cristallisée de trois manières : 1* à dose antiasysto-
lique, ou massive : XL à L gouttes de la solution à
i p. 1000, soit un milligramme de digitaline cristallisée
à prendre en une fois; — 2"* à dose tonique sédative,
X gouttes de cette même solution, soit un cinquième
de milligramme, à prendre pendant trois à cinq jours
de suite; — 3' à dose cardio-tonique d'entretien, IV ou
Y gouttes, soit un dixième de milligramme par jour, à
prendre pendant dix jours.
Les gouttes peuvent être prescrites diluées dans une
certaine quantité d'eau, par exemple :
Solation alcoolique de digitaline cristallisée à 1 p. 1000 = L gouttes
Eau distillée 150 ou 300S'
Une cuillerée à soupe à 10 heures et à 4 heures. La
solution à ISO^*" d'eau répond à la dose n® 2 tonique
sédative, qui sera prise pendant cinq jours ; la solution
à 300^' répond à la dose n"" 3 et représente un médica-
ment cardio-tonique d'entretien dont on prolongera
l'usage pendant dix jours. Pour éviter Taltération qui
se produit parfois au bout de quelques jours dans les
solutions très diluées de digitaline, on peut prescrire
des granules à un dixième de milligramme.
Les indications ne sont pas les mêmes pour ces trois
— 586 —
modes d'administration de la digitaline. La dose mas-
sive ne rend guère de services que dans les diiatatioDs
du cœur dues à une fatigue passagère du myo-
carde, par exemple au début des afTections valvulaires
chez les jeunes gens^ ou pendant les troubles de la
ménopause. Le plus souvent la dose n*" 2, dose toni-
sédative, donne, même dans ces cas, les meilleurs ré*
sultatSy surtout quand on ne néglige pas les moyens
adjuvants : repos au lit, régime lacté, purgatif dras-
tique, qui lui assurent toute son action. C'est à cette
dose que,dans lamajorité des cas, on devra avoir recours,
en particulier dans les affections valvulaires.
Mais il est certains malades chez lesquels cette dose
moyenne semble encore trop active : il s'agit alors
d'altérations réelles et avancées de la fibre cardiaque,
qu'une excitation trop forte risque d'épuiser : parmi
ces affections très prononcées du myocarde, dans les-
quelles la dose n^ 3 trouve son indication, la plus im-
portante est la cardio-sclérose, unie ou non à la sclérose
rénale. Chez des malades atteints de néphrite inter-
stitielle assez avancée pour que le régime lacté et la
théobromine restent sans effet, la digitaline à très
petites doses, continuées pendant dix jours, puis re-
prises au bout de dix, quinze ou trente jours, donne
parfois des résultats excellents.
M. Chevalier fait une communication sur la caféine et
la tkéopkylline.
Contrairement aux conclusions de plusieurs travaux
récents, M. Chevalier démontre que la théophylline ou
théocine n'est pas un diurétique dénué de toxicité. L'ac-
tion de la théocine rappelle celle de la caféine, la théo-
cine agit sur le cœur, dont elle respecte l'appareil mo-
dérateur : après une série d'accidents dyspnéiques, la
mort se produit en état de contracture myocardique
permanente; on constate des lésions du parenchyme
rénal (néphrite glomérulaire avec chute de l'épithélium}.
H. Chevalier lit une note sur l'action phamuLcodyna-
mique de la spartéine et du genêt à balai9.
— 587 —
Tandis que la spartéine, à doses non mortelles,
n'exerce aucune influence sur la pression sanguine, le
suc extrait des fleurs de genêt à balais ralentit les batte-
ments cardiaques et abaisse la pression. Ce suc brun,
d'odeur aromatique, de saveur amère, contient un peu
de spartéine, beaucoup de scoparnine, résine encore
mal connue, et une petite quantité d'huile essentielle
aromatique. C'est un diurétique à action prolongée, peu
irritant pour le rein.
M. Chassevant rappelle que la fleur de genêt à balais,
remède diurétique populaire, a été autrefois étudiée par
Dujardin-Beaumetz, qui a consigné dans ses leçons le
résultat de ses expériences.
Séance du 28 octobre 1903.
M. Danlos adopte les conclusions que M. Triboulet a
formulées dans son rapport sur Valcool dans l^alimenta-
tion, mais il ne. reconnaît pas comme démontré que
Talcool soit dans l'organisme un intermédiaire néces-
saire entre les hydrates de carbone et les produits ul-
times de leur combustion, l'eau et l'acide carbonique :
on n'a pas mis en évidence, chez les animaux nourris
aux hydrates de carbone, l'apparition d'un stade alcoo-
lique résultant d'un dédoublement de ces substances
alimentaires. La théorie favorable à l'emploi de l'alcool
dans Talimentation ne repose donc pas encore sur une
base incontestable.
L'alcool-aliment ne doit être conseillé qu'à titre pu-
rement exceptionnel, lorsqu'on veut donner à l'orga-
nisme un coup de fouet en vue d'une dépense anormale
de chaleur et d'énergie.
L'alcool-médicament, au contraire, peut rendre de
nombreux services. Sans parler des avantages de l'al-
cool au point de vue pharmacologique pour l'incorpo-
ration de certaines substances, ses propriétés stimu-
lantes sont utilisées journellement, sans inconvénient,
en cas d'hémorragies profuses, de syncope imminente,
d'algidité, d'adynamie, et autres affections dans les-
— 588 -
quelles il faut relever brusquement l'énergie organiqoe.
La question du vin doit rester distincte de celle de
l'alcool. Aussi bien comme aliment que comme médi-
cament, le vin a une action beaucoup plus complexe
et il convient de le recommander en quantité modérée
comme boisson ordinaire aux repas.
M. Le Gendre étudie, d'après ses observations per-
sonnelles, les résultats de V emploi de V alcool en tkéra-
peutiqîie.
Le grand succès de Talcool, sous forme de potions de
Todd, il y a trente-cinq ans, était légitime, parce qu'il
succédait à une série de médications déprimantes, aux
saignées, aux éméto-cathartiques, aux loochs et aux
tisanes, et que les malades d'alors avaient besoin d'être
réellement stimulés dans leurs énergies nerveuses et
leurs réactions vasomotrices.
La génération actuelle présente, au contraire, une pa-
thologie dans laquelle prédominent l'arthritisme, la
névropatbie, les processus scléreux, les affections da
tube digestif, de l'appareil circulatoire et des reins.
L'action physiologique de l'alcool s'oppose à son emploi
logique comme médicament dans tous ces cas. Seules
les maladies infectieuses et fébriles semblent justifier
son usage. Mais les réactions favorables que l'alcool
peut provoquer, l'hydrothérapie avec les bains à toutes
températures, les enveloppements généraux ou partiels,
est capable de les faire apparaître chez les fébricitants,
de même que certains alcaloïdes, tels que la caféine et la
strychnine, permettent de galvaniser le cœur et de faire
rendre k la cellule nerveuse tout ce qu'elle peut donner
pour une lutte passagère.
Chez les enfants notamment, on a cessé de considé-
rer l'alcool comme un médicament fondamental contre
certaines infections. Chez les vieillards, qu'on ne peut
que difficilement soumettre à l'hydrothérapie, ralcool
sous forme de vins généreux, de grogs et surtout de
Champagne rend au contraire de grands services dans
les maladies aiguës et plus particulièrement celles de
— 589 —
l'appareil respiratoire, la grippe. Chez l'adulte, les
pneumonies et la grippe se trouvent bien d'un usage
modéré de boissons alcooliques assez diluées : vin
chaud aux vins d'Espagne dilués, grogs, eau-de-vie dans
du lait, Champagne. Dans la fièvre typhoïde, un peu de
vin pendant ou après les bains permet de combattre la
dénutrition fébrile, avec le bouillon, les décoctions de
céréales, le lait, les peptones, la glycérine. Chez les
dyspeptiques l'usage de l'alcool, même comme véhicule
des médicaments, doit être abandonné. De même chez
les diabétiques, auxquels on peut autoriser le vin seu-
lement et en quantité modérée. Chez les tuberculeux,
ralcool ne peut être admis si le tube digestif et le foie
ne sont pas intacts.
L'alcool rend les plus grands services dans les gran-
des hémorragies.
M. Rougon insiste sur la nécessité de préciser la quan-
tité et la durée de l'ingestion thérapeutique de l'alcool.
A défaut de cette précaution, on peut voir des malades
passer de l'emploi thérapeutique de l'alcool à l'alcoo-
lisme alimentaire.
On a tort de proscrire complètement l'alcool du trai-
tement de certaines dyspepsies. Dans plusieurs cas,
M. Rougon a obtenu d'excellents résultats en substituant
au régime lacté le vin coupé d'eau et même l'alcool en
petites quantités à la fin du repas.
M. Pautrier fait une communication sur le traitement
du lupus tuberculeux à formes ulcéreuse et végétante.
Des deux méthodes susceptibles d'amener la guéri-
son définitive du lupus, l'ablation et la photothérapie,
la seconde présente une grande supériorité sur la pre-
mière, non seulement au point de vue esthétique, mais
par le fait môme de son efficacité bien plus considérable.
Tandis que, d'après la statistique de Lang. l'ablation,
même faite largement, donne encore 58 p. 100 d'insuc-
cès, la photothérapie, d'après la dernière statistique de
Finsen portant sur plus de 800 cas, donne 80 p. 100 de
guérisons.
— 590
Séance du 31 octoWe 1903.
V origine parasitaire des perles diaprés les recherchez d€
M. G. Seurat; par M. A. Giard. — Il semble que les
principaux producteurs de perles chez les méléagrines,
tant à Ceylan qu'aux îles Gambier, sont les scolex de
Gestodes et non des Trématodes : on n'a aucune raison
1
Néanmoins, comme MM. Leredde et Pautrier Font
montré, quelques-unes des anciennes méthodes de |
traitement ont conservé des indications particulières.
Ces méthodes peuvent être considérées comme adju-
vantes dans le^traitement par la photothérapie.
C'est ainsi que, dans les formes végétanteset ulcérées
du lupus, il y a avantage à commencer le traitement i
par des scarifications et des applications en permanence
de compresses imbibées de solutions fortes de perman-
ganate (à 3 et même à 5 p. 100). Le septième jour, on
interrompt le permanganate et on applique de la pâte
de Lassar pour décongestionner les tissus : j
Oxyde de zinc j
LanoUne [ ai parties égale».
Vaseline \
Le huitième jour on refait une séance de scarifica- i
tions, suivie d'applications de permanganate.
D'une semaine à l'autre on voit les masses végé-
tantes s'affaisser, les parties ulcérées se combler, et au
bout de quatre à cinq semaines, les lésions s'étant
aplanies, on peut facilement faire intervenir la photo- |
thérapie pour stériliser les tissus et détruire les
lupomes en profondeur.
M. Danlos n*est pas d'avis de renoncer définitivement
aux méthodes anciennes, qui ont souvent permis d'ob-
tenir laguérison du lupus.
Ferd. Vigier,
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
— 391 —
de supposer qu'il en soit autrement pour les huîtres
perlières de la mer Rouge.
Propriété athermale de Caluminium; par M. Gellé. —
Une lame très mince d'aluminium constitue un écran
suffisant pour que Tobservaleur, dans l'examen des cavi-
tés de la face, ne soit en rien gêné par la chaleur de la
source lumineuse.
Activité de croissance comparée dans les fœtus mâles et
femelles de V espèce humaine ; par M. Gustave Loisel. —
La vitalité est plus grande chez les organismes femelles,
mieux servis que les mâles, grâce à un développement
plus grand du foie, du cœur, des capsules surrénales et
des reins. Il y a bien chez le mâle, du 3® au 6" mois
de la vie fœtale, une suractivité, mais celle-ci ne con-
duit pas pour son organisme à un bénéfice réel pour son
développement ; il semble que cette suractivité propre au
sexe mâle est due à des substances stimulantes en excès
que son organisme détruit ou élimine insuffisamment.
Méthode de dosage de Vindican ; par M. L. Monfet. — On
commence par dédoubler Tindican et mettre en liberté
Vindigotine. Pour cela, lOO*"""' d'urine sont additionnés
d'un égal volume d'acide chlorhydrique et de 50"^"'
d'eau oxygénée : on chauffe vers 50% on ajoute 40 à
50*^™' de chloroforme; on introduit le mélange dans
une boule à décantation que l'on retourne une vingtaine
de fois, de façon à diviser le chloroforme sans l'émul-
sionner. On sépare ce dernier ; on ajoute à nouveau
du chloroforme et Ton continue l'agitation tant
que celui-ci se colore. Les solutions chloroformiques
sont évaporées et le résidu qui tapisse les parois de
la capsule traité par 50*^"*' d'eau et 5^"' d'acide nitri-
que. On maintient cinq minutes au voisinage de TébuUi-
tion, puis, après refroidissement, on alcalinise par
une solution concentrée de carbonate de potasse; on
complète iOO'"'"^ avec de l'eau distillée et Ton dose
colorimétriquement le picrate de potasse formé; le
résultat, ainsi obtenu en pliénol^ sera traduit en eWe-
gotine en le multipliant parle facteur 1,4.
— 592 —
Toxicité du benzène et de quelques hydrùnarhurei aroma-
tiques komoloffues ; psifUM. A. CnAssEVAi^Tet M. Gabsieb.
— hes dérivés monosubstitués : toluène, élhylbenzèae.
sont plus toxiques que le benzène ; le eu mène est, aa
contraire, moins toxique. Plus le poids moléculaire dti
radical gras substitué est élevé, plus la toxicité est
diminuée, non seulement en poids, mais aussi en molé-
cules. La toxicité des dérivés monosubstitués est tou-
jours supérieure à celle des dérivés bisubsiitués ; les
dérivés trisubstitués ont une toxicité voisine de celle
des dérivés bisubstitués. Lorsqu'il y a le môme nombre
de substitutions faites au noyau, c'est le dérivé ortAQ
qui semble doué de la toxicité la moins considérable.
G. P.
I
M. LEIDIE
Au moment de mettre sous presse, nous avions
la douleur d'apprendre la mort de notre ami et
collaborateur Leidié, décédé subitement dans la
nuit du 24 au 23 novembre à Tàge de 48 ans.
Arrivé Ift deuxième au concours de Tlnlernat
en pharmacie en 1817^ Leidié avait été nommé
pharmacien eu chef des hôpitaux le 20 avril 1881
et, depuis cette époque, il exerçait en cette qua-
lité h L'hôpital Necker.
Pendant plus de 20 années, Leidié fut en même
temps attaché à T École de pharmacie de Paris,
d^abord comme préparateur, puis comme chef des
travaux pratiques de chimie, et enBn comme pro-
fesseur agi'épé. Il s'était acquis une grande noto-
riété scientifique, surtout par ses travaux sur les
métaux du groupe de platine. Leidié fut président
de la Société de pharmacie en i899.
Dans le prochain numéro, nous rendrons
compte de ses obsèques qui ont eu lieu le ven-
dredi 27 novembre à i h. i/2, au milieu d'un
grand concours d'amis et d'étudiants.
Le Gérant : 0. Doin.
PARIS. — lUPRDfBRIB F. LBYÉ, RUB CASSSTTB, 17.
— 593 —
TRAVAUX ORIGINAUX
Une réaction de la cryoffénine; par M. G. Patbiw.
La thérapeutique vient de s'enrichir d*un nouveau
médicament que ses propriétés antithermiques ont fait
nommer cryogénine et qui, chimiquement, est la métaben-
3:ylamidosemicarbazide répondant à la formule
^AzH — AeH — (C«fl4 — CD — AzH»)
\AzH3
Nous nous sommes livré depuis quelque temps à
l'étude de ce composé et nous indiquerons prochaine-
ment l'action des aldéhydes en général et de l'aldéhyde
formique en particulier, élude dirigée dans une voie
différente de celle de M. Barrai recherchant des réac-
tions colorées. Notre but n'est aujourd'hui que de pren-
dre date en indiquant la combinaison qui se produit
entre la cryogénine et l'aldéhyde formique. On prend
un gramme de cryogénine que Ton fait dissoudre dans
le moins d'alcool à 90"" possible, additionné d'environ
1*"' de la solution de /(7rm(?/ à 40 p. 100 et on étend
d'eau ; on ajoute I! à III gouttes d'acide ehtorkydrique et
on agite ; au bout d'un instant le liquide se trouble et
en quelques minutes toute la cryogénine est précipitée
à l'état de poudre blanche qu'on n'a qu'à recueillir sur
un filtre et laver à l'eau : la réaction est quantitative et
pourrait servir au dosage de la cryogénine contenue
dans une solution aqueuse. Le corps formé, dont nous
donnerons prochainement la composition ella formule de
constitution, est caractérisé par une solubilité très faible
dans l'alcool, l'éther, le chloroforme; le sulfure de car-
bone parait avoir une action particulière; il est insoluble
dans Teau etcommence à fondre vers 205*en se colorant.
Nous avons cherché à étudier quantitativement l'éli-
mination par l'urine, chez les malades qui avaient ab-
sorbé de la cryogénine ; notre réaction ne nous a pas
Jown. de PKarm. et de Chim. 6* nÈaam, t. XVm. (15 déoembr» 1903.) 38
— 594 —
encore donné de résultats complètement satisfaisants;
d'ailleurs nous y reviendrons. Même au point de vue
qualitatif, la réaction nous a paru moins caractéristique
qu'avec les solutions de sulfate de cuivre ou la liqueur
de Fehling : on sait qu'avec celle-ci il se produit une
coloration verte à froid et une réduction à rébullititm
dans une solution de cryogénine.
Etude des variations cT action de la pepsine sur la
fibrine^ en milieu acide^ à la température de 50* ; par
M. DiSDiER (1).
On sait, depuis longtemps, que les ferments solubles
sont détruits lorsqu'on les porte à une température relati-
vement peu élevée. A l'état de poudre bien sèche, ils peu-
vent supporter, pendant un certain temps, une tempéra-
ture de 100 à 1 20'*,et cela même, comme Ta démontré Har-
lay(2),sansqueleurprocessusdigestifsoiten rien modifié.
Mais quand ces agents sont en solution aqueuse.
Faction destructive de la chaleur se fait sentir beaucoup
plus bas : ainsi, Harlay a constaté, notamment, que,
déjà à 60^, les solutions de pepsine perdent de leur
activité, le ferment étant totalement détruit à 68*.
La présence de produits étrangers dans la solution fait
varier, d'ailleurs, ces températures d'affaiblissement et
de destruction. Mayer (3), en particulier, a observé que.
en présence d'une proportion d'acide chlorhydrique
fumant, égale à 6*"°^ par litre, la température de destruc-
tion de la pepsine était comprise entre 55** et 60*.
On sait, d'autre part, que la digestion des albuminoîdes
parlapepsine se fait en plusieurs phases,dontlapreniière
estla syntonisation que détermine l'acide chlorhydrique
qui l'accompagne dans les solutions physiologiques.
La syntonisation desmatières albuminoîdes parl'acide
(1) Note remise à la rédaction le 10 novembre.
(2) Harlay. De l'application de la tyrosinase àl'étade des fermena
protéolyliques, Thèse doct. Univ. {Pharm.), Paris, 1900.
(3) Maybr. Z>ie Le/ire von den chemiscken Fermenfen (Enzf/molope).
Heidelberg, p. 27, 1882.
—•595 —
chlorhydrique exigeant toujours un certain temps pour
s'effectuer, il est intéressant de connaître à quel moment
de la syntonisation, on doit ajouter la pepsine pour
qu'elle subisse avant d'agir le minimum d'altération
possible, du fait de l'action combinée de l'acide chlorhy-
drique et de la chaleur.
On peut se demander par conséquent, lorsqu'on veut
faire une digestion à 50°, lequel vaut mieux d'ajouter la
pepsine, au moment où on allume Tétuve, ou bien
d'attendre que celle-ci soit à 50**.
J'ai essayé de déterminer le moment d'addition de la
pepsine le plus favorable pour la digestion de la fibrine
en milieu chlorhydrique à 50°.
Pour cela, j'ai mis à Tétuve 7 ballons, renfermant
chacun 60*^™' de solution chlorhydrique à 1«'",50 p. 1000.
J'ai chauffé l'éluve jusqu'à 50° et j'ai maintenu cette
dernière température pendant une heure.
A partir de ce moment, il a été ajouté une dose cons-
tante de pepsine successivement à chaque ballon, à des
intervalles de temps notés par le tableau suivant :
Dans le ballon n** 7, la pepsine et la fibrine ont été ajoutées en même
temps. Je le désigne par p + 0^.
N» 6, la pepsine a été ajoutée 15™ av. la fibrine. Je la désigne par p-f-15™
N*5, — — 30» — — p+aom
N-4, — — 45» -- ^4-45»
N-3, — — Ih -- — P-fl**
N*2, — — i»»30"" — — p+l*»30
N*l, — — à l'allumage p+«
En même temps que la dernière dose de pepsine J'ai
introduit simultanément dans tous les ballons une
même quantité de fibrine, de mamière à faire commencer
la digestion au même moment.
Le poids de la pepsine titre 100 était de 0k%05; et
celui de la fibrine desséchée, ^^^25. La pesée a été faite
à la balance sensible au milligramme. La fibrine dessé-
chée, employée, se présente sous forme d'une poudre
fine, très facilement attaquable par une solution chlor-
hydrique étendue. Introduite dans une solution à 1*%50
p. 1000 d'acide chlorhydrique, elle se gonfle immédia-
tement et se convertit en une masse gélatineuse, qui ne
— 596 —
tarde pas à se liquéfier; il ne reste qu'un faible résidu
brunâtre constitué par des dyspeptones. Si, au lien d'opé-
rer à la température ordinaire, on ajoute la fibrine à 50*,
elle se liquéfie presque immédiatement. A celte tempé-
rature la syntonisation de la fibrine que j'employais
était donc très rapide ; néanmoins j'avais soin, au bout
d'un quart d'heure, d'agiter à nouveau les ballons, je
laissais ensuite la digestion se poursuivre pendant une
heure et quart.
Ace moment je prélevais dans chaque ballon, apt-ès
l'avoir agité, 30 """"^ de liqueur, qui était ensuite filtrée
et soumise à l'épreuve azotique.
Quant aux liqueurs restantes, elles étaient retirées de
Tétuve trois quarts d'heure après le premier prélève-
ment. Elles avaient subi par consé'quent une digestion
de deux heures. Elles étaient également soumises à
l'épreuve azotique, comme les précédentes.
Pep
Fibr
sine.. .
0^,05
ine desséchée
i^.n
r
s
ai
M
Aï»
ESSAIS PAR Azum : 1
RÈS i^'la' DE DIOESTrÛff
APRÈa T* DE DIGEïnOSr
7
6
»
»
4
»}
1
n
2
»
1
p + 0'
XXX
gouttes =s trouble tr. léger.
D. G. (digeit.com pi* 1*1
p 4- 15'
ï>
XXVI
XXX
» =s appar.de troubl.
» = trouble léger.
D. C.
9
P+ 30'
XXV
XXX
» = louche.
» = trouble léger.
D. C.
P + 45'
»
XXIV
XXX
» = louche.
» =s trouble léger.
B.C.
XX
XXX
» = louche.
» = trouble net.
D. C.
p-\-{^W
XVT
XXX
» = trouble.
» = trouble fort.
XXX g.= tr, très légtr
»
P + n
XI
XXX
)) = trouble.
H = prctipilé léger.
XXX g.= trouble.
Il
\
On remarque que c'est le liquide du ballon n"" 7, où la
— 397 —
pepsine a été ajoutée en même temps que la fibrine, qui
renferme le moins d'albumose et le plus de peptones.
C'est lui qui présente la digestion la plus avancée. Ensuite
vient le n** 6, dont la pepsine a subi pendant 15" le con-
tact de Teau chlorhydrique à 50**.
Les ballons 1 et 2 présentent un relard assez sensible
dansleur digestion; en effet, leur liqueur trouble encore
par Tacide azotique après deux heures de digestion.
En comparant les résultats, on voit qu'il suffit d'une
heure et quart à la pepsine du n*" 7, pour digérer entiè-
rement la fibrine, tandis qu'il faut plus de deux heures
à celles des numéros 1 et 2 pour transformer la même
quantité de fibrine enpeptone.
D'autres essais faits dans les mêmes conditions m'ont
donné des résultats analogues.
Il résulte de ces expériences que la pepsine en pré-
sence d'une solution physiologique d'acide chlorhydrique
à SO"" subit une diminution d'activité d'autant plus
grande que le contact est plus prolongé.
Il y a donc intérêt, lorsqu'on fait une digestion pep-
sique, à n'ajouter la pepsine à la liqueur chlorhydrique
qu'au moment où celle-ci se trouve amenée déjà à la
température h laquelle on veut opérer la digestion.
Recherches de la quantité optima d'HCl dans la diges-
tion de la fibrine à 50\ — On sait que la pepsine
n'agit qu'en milieu acide. Elle ne doit, du reste, son
activité dans le suc gastrique qu'à l'acidité de celui-
ci. Cette acidité correspond normalement à une propor-
tion de l^^SOà 2 p. 1000 d'acide chlorhydrique.
La majeure partie des acides minéraux et orga-
niques sont susceptibles de jouer le même rôle que
l'acide chlorhydrique. Mais leur influence ne paraît pas
égale à poids égal d'acide. Ad. Mayer (1) a étudié leur
action comparative, en se servant de l'albumine cuite.
Il a remarqué que le temps employé par la pepsine à
digérer un même poids d'albumine était très différent,
suivant l'acide employé.
(1) Ad. Maybr, Die Lehre von den chemischen Fotnenten, p. 6, 1882.
— 598 —
Au point de vue de leur activité, on peut classer les
acides dans l'ordre suivant, en commençant par celui
qui favorise le plus l'action du ferment pepsique (1) :
Acides : chlorhydrique, bromhydrique, azotique, |
oxalique, sulfurique, lactique, tartrique, formique, suc-
cinique et acétique.
M. Petit s'est également occupé du rôle des différents
acides dans la digestion pepsique. Pour lui, les acides
succinique et acétique sont inactifs, contrairement à ce
que prétend Ad. Mayer. Mais ces deux chimistes n'ont
pas opéré dans les mêmes conditions : tandis que le pre-
mier se servait d'albumine cuite, le deuxième, au con-
traire, employait la fibrine. C'est probablement à cette
différence dans le choix de la matière albuminoïde mise
à digérer qu'il faut attribuer ce désaccord.
Dans ses expériences, M. Petit (2) opérait sur un
mélange de 23*^°'' de liqueur acide, S*^*" de fibrine fraîche
et O^^Oo de pepsine.
La durée de l'essai était de 12 heures, à la température
de 50°. Après avoir cherché la dose optima de l'acide
chlorhydrique.
M. Petit étendit son étude à différents acides. Il |
trouva pour
Acide chlorhydrique (en HCl} 3 à 4 p. 1000 !
— bromhydrique (en H Br) 5 à 10 —
— azotique (en AzO^H) 2,30 — 1
— lactique 20 — I
Me plaçant dans des conditions un peu différentes,
très rapprochées de celles du Codex, j'ai essayé de
rechercher la dose optima d'acide chlorhydrique néces- i
sairc pour que la digestion se fasse le plus rapidement
possible. Dans mes essais, je n'ai laissé le ferment en j
contact avec la liqueur acide que durant un espace de 1
temps relativement court; car, ainsi qu*on l'a vu précé- i
demment, les solutions chorhydriques diminuent rapi- !
dément à 50^ l'activité de la pepsine.
J'ai plnn(^ h l'étuve, au moment de l'allumage, neuf
(1) Em. Bouuquelot, Les ferment ations^ p. 33.
ri) A. Petit, Recherches sur la pepsine, 1881. Masson, éditeur.
— 599 —
ballons renfermant 60"^"* de solution chlorhydrique
d'acidité différente. L'étuve ayant été maintenue une
heureàSO*, j'ajoutai en même temps à chaque liqueur:
0>%03 de pepsine
et 18% 25 de fibrine sèche granulée.
Les ballons étaient agités toutes les demi-heures jus-
qu'à dissolution complète de la fibrine. Je notais le
moment où les dernières parcelles de iibriire disparais-
saient dans les liqueurs digestives, c'est-à-dire le
moment où la fibrine était entièrement transformée en
syntonine. La syntonisation ou durée de syntonisation
est donc marquée par le temps qui s'écoule depuis
Taddition de la fibrine jusqu*à sa dissolution dans la
liqueur chlorhydrique.
Pour me rendre compte de Tétat de la digestion, je
prélevais de temps à autre, une fois la syntonine for-
mée, une certaine quantité de liqueur digestive, que je
soumettais ensuite à l'épreuve azotique.
Essai n* 1 de la reolierolie de la dose optlma d'aoide
olilorhydriqne (Pepsine 0»',0o, fibrine sèche 1»%25).
HCl
DURÉE
DE LA
SYNTONISATION
ESSAI PAIT
2b APRÈS
l'introduction
de la fibrine
et la pepsine
PAR
Az03H
2»»30'
4^30'
8hl5'
I2h
IpJOOO
4hl0
tr. fort
D.C.
D.C.
1,25
1^45
Dig. incompl.
trouble
D. C.
D.C.
»
1,30
1^30
D.C.(Dig.com.)
D. G.
D. C
D.C.
»
2p.l000
»
trouble léger
D. C.
D.C.
D.C.
))
2,50
»
trouble
trouble
D.C.
D.C.
1)
3p. 1000
1^35
trouble fort
trouble
D.C.
D.C.
»
ôp.lOOO
2^20
tr. fort
trouble
D.C.
»
7p.l000
:jh5
trouble
tr.
»
9p.l000
4h30
tr.
ir.
— 600
Dans cet essai, on remarque que la syntonisaiion est
la même pour 1,50, 2, 2,50 p. 1000 d'HCl. Lapeptonisa-
tion semble pencher en faveur de 1,30 p. 1000.
J'ai fait un nouvel essai avec 1^*^,50 de fibrine dessé-
chée au lieu de 1»%25.
Essai 7ï9 2 (Pepsine OC'^OS, fibrine sèche Iv'^SO).
HCl
DORiB
DB LA
STNT0NI8ATI0N
B8SAI PAR l'AzO^H aprbs :
5* 1
3«»15'
A heures
1,25
3^5
trouble fort
trouble léger
D.C.
1,50
2t»45
D. C.
D. C.
1.75
»
trouble très léger
D. C.
2p.l000
»
trouble loger
D. C.
2,25
2»»50
trouble
trouble très léger
t
2,50
»
»
trouble
3p.l000
»
>
»
D'autres essais, faits en ajoutant la fibrine à l'allu-
mage de l'étuve, m'ont donné des résultais analogues.
Si l'on examine les résultats foui*nis par les expé*
riences précédentes au point de vue de la syntonisation
et de la peptonisation, on observe que la durée de syn-
tonisation, quoique différente dans les deux cas, est
minimum avec les acidités allant de 1,50 à 3 p. 1000
d'HCl.
Elle augmente rapidement au-dessous de i ,50, notam-
ment à partir de 1 p. 1000; et, plus le titre de Tacide
diminue, moins il se forme de syntonine. Il arrive un
moment où celle-ci ne se produit plus du tout : c'est
lorsque la liqueur digestive devient neutre ou alcaline.
A partir de 3 p. 1000 et au-dessus, la syntonisation
devient d'autant plus lente, que Tacidité est plus forte.
En résumé, pour que la syntonisation se fasse dans
— 601 ~
de bonnes conditions, il faut une acidité moyenne de
1,50 à 3 p. 1000 d'HCl. Le défaut comme l'excès sont
également défavorables.
Si l'on envisage maintenant la peptonisation, on voit
que ce sont encore les liqueurs renfermant 1,50 p. 1000
d'HCl, qui arrivent en tête; puis viennent avec un léger
retard 1,75, 2, finalement 2,50 et 1,25 p. 1000.
La peptonisation avec 3 p. 1000 exige presque deux
fois plus de temps qu'avec 1,50 p. 1000.
On voit donc que la peptonisation, de même que la
syntonisation, devient d'autant plus lente que l'acidité
est plus forte.
Le résultat que j'obtiens ne concorde pas avec celui
de M. Petit ; mais cela n'a rien de surprenant, car nous
n'opérons pas dans les mêmes conditions de temps, et
les fibrines employées ne se présentent pas sous le
même état.
Essais faits avec d'autres pepsines. — Nous venons
de voir qu'avec la pepsine précédente la dose optima
d'HCl, nécessaire pourproduire la digestion à 50®, est de
1,50 p. 1000.
Mais comme cette pepsine est légèrement acide, on
peut se demander si, en employant ce ferment avec une
acidité plus forte, les conditions resteraient les mêmes.
A cet effet, je me suis procuré deux pepsines d'origine
et d'acidité différentes. Je les ai soumises aux mêmes
expériences que la précédente.
La première pepsine possédait un titre 50. Une solu-
tion de 20*' dans un litre d'eau distillée donnait une
liqueur correspondant au titre pepsique de l'élixir du
Codex.
L'acidité de cette solution équivalait à 0«',298 flCl
p. 1000. Soumise à la digestion, elle a donné les résul-
tats suivants :
Fibrine pulrériséc 16',50
Pepsine. 0,20
602 —
HCl
ESSAI
APRàs 1»»15-
AFAÉ2» i QEaaJld
1 p. 1000
I = plé qui se redissoui
jusqu'à la 8'.
ï* goutte = pié qui K Tt^s- '
SOUL jusqu*i la lu*.
1,25
XIII gouttes = louche.
D. C,
1,50
D. C.
M
1,75
XXX = louche.
1
2 p. 1000
XXVI = louche.
«1
2,50
XIII = louche.
XXVI = loaelie,
1
Dans cet essai, c'est encore la liqueur titrant iM
p. lOOOdlICl qui présente la digestion la plus avancée.
Enfin, je me suis adressé à une pepsine amylacée
titre 20, beaucoup plus acide que les précédentes. Une
solution à 50*'^ p. 1000 d'eau distillée possédait une aci-
dité équivalente à 0,675 d'acide chlorhydrîque p. 10f»û>
Je Tai soumise, comme les autres, a des digestioas
semblables.
Fibriae desséchée . 1 «f.fi&
Pepsine amylacée ..».*,,....... Û. iO
HCl
KSdM PAR l*AkO*H APRÈa : 1
iM.r
2 HELRXS
1 p. 1000
I goutte = pté sol. jusq. X g.
X » = trouble.
i KOiitt« = ptésoLju6q.XUjr.
Xll 1* = trouble.
1,25
)>
XVIII gouttes = trouble.
XXX » =strouble tr.net
i,r.o
D. c.
D.C.
1,15
XXIX gouttes = léger louche.
D. C.
2 p. 1000
»
XX g^outtes = louche.
XXX j) = trouble léger.
D. C.
2,50
XI gouttes = trouble.
XXX » = précîpilé.
XXI II gouttes ai louche.
— 603 —
Comme précédemment, c'est encore la liqueur ren-
fermait 1,50 p. 1000 d'acide chlorhydrique, qui est la
plus favorable.
En résumé, quelle que soit la pepsine employée, elle
ne modifie nullement le titre optima de Tacide chlo-
rhydrique. Toutefois, si Ton se servait d'une pepsine
alcaline, le titre pourrait varier, dans le cas Jseulement
où l'alcalinité de la dose du ferment employé serait
équivalente à 0,25 p. 1000 d'acide chlorhydrique. Le
litre de la liqueur digestive descendrait alors de 1,50 à
1,25 p. 1000 d'acide chlorhydrique. Or les tableaux
précédents nous indiquent qu'une liqueur renfermant
1 ,25 p. 1000 d'acide chlorhydrique digère presque aussi
vite qu'une autre à .2 p. 1000; néanmoins elle est loin
d'être aussi favorable qu'une solution à 1,50 p. dOOO
d'acide chlorhydrique.
Quant aux pepsines acides, leur acidité ne paraît
jouer qu'un rôle tout à fait secondaire. En effet, si l'aci-
dité de Ja dose employée correspond à 25 p. 1000
d'acide chlorhydrique, la liqueur pourra monter de
1,50 à 1,75 p. 1000. Avec cette dernière liqueur, la diges-
tion sera presque aussi rapide qu'avec 1,50. Et par
suite le retard digestif, occasionné par l'acidité de la
pepsine, sera insignifiant. D'autre part, les tableaux pré-
cédents nous montrent qu'une acidité de 0,50 p. 1000
d'acide chlorhydrique est moins défavorable qu'une
alcalinité équivalente à 0,25 p. 1000 d'acide chlorhy-
drique. Par conséquent, il est préférable, dans un essai
digestif, d'employer toujours une pepsine acide, et,
quelle que soit son origine, elle ne peut modifier que
très rarement le titre de la liqueur, les digestions étant
généralement faites avec de très faibles doses de
pepsine, dont l'acidité ne peut avoir d'effet appré-
ciable.
Recherche de la dose optima de quelques acides. —
Connaissantla dose optima 1 ,50 de l'acide chlorhydrique,
je me suis demandé si la quantité optima d'un autre
acide [déterminé ne serait pas, à 1,50, dans le même
— 604 —
rapport que les poids moléculaires de cet acide et de
Tacide chlorhydrique.
La quantité d'un acide monobasique quelconque
correspondant à 4,50 d'acide chlorhydrique s'obtient
facilement en multipliant le poids moléculaire de cet
acide par le rapport constant, K = 1^. Dans le cas
d'un acide bibasique ou d'un acide tribasique, il fau-
drait multiplier par K la moitié ou le tiers seulement
du poids moléculaire.
J'ai effectué quelques essais avec d'autres acides qne
l'acide chlorhydrique, en me plaçant dans les mèm«
conditions d'expérience qu'avec ce dernier.
Au lieu d'employer une fibrine sèche granulée, je
me suis servi d'une fibrine pulvérisée, ce qui diminueli
durée de Tépreuve de syntonisalion.
Pepsine ©^",05
Fibrine 1«'.M
1^20' APBÂs :
Acide bromhydrique (en HBr) : 1,50 p. 1000 XII gouttes = troBbk
— — 3 — D. C.
— — 4 — XXI goattes = troobk.
2o.Essal fait aveo l'aolde azotiqne.
Pepsine ©8»,05
Fibrine 1»',50
1>>20' APRÈS :
Acide azotiqne (en AzO^H) : 1,50 p. 1000 VIII gouttes = troable.
— — • 2,o0 — XX gouttes = trouble.
— — 4, — XIV gouttes = trouble.
30 Essai fait aveo l'aoide snlfariqno.
Pepsine 0^,05
Fibrine 18t,50
Acide sulfurique en SO^H''< : 1 p. 1000 X gouttes = trouble.
__ — 2 - XVII gouttes «= trouble.
_ -_ 3 _ XV gouttes «= troable.
La proposition que j'émettais semble exacte pour
les acides minéraux ci-dessus. En effet, les nombres
correspondants à 1,50 d'acide chlorhydrique sont :
pour HBr 3,42
— AzQSH 2.50
— S0*H» • 2
— 605 —
Les liqueurs les plus favorables pour la digestion
oscillent autour :
de 3 p. 1000 pour HBr
de 2,50 — AzQSH
de 2 — SO*H«.
Je dois ajouter que des essais faits avec des acides
organiques, acides lactique, oxalique, formique, m'ont
fourni des résultats différents de ceux qui viennent
d'être obtenus avec les acides minéraux.
MÉDICAMENTS NOUVEAUX
Revue des médicaments récemment introduits
en thérapeutique.
Il est tout à fait impossible de donner ici la liste com-
plète des produits définis ou des mélanges nouveaux
dont rintroduction a été préconisée en thérapeutique au
cours de cette année. Nous ne mentionnerons ici que
ceux de ces corps qui sont susceptibles d'être demandés
aux pharmaciens et sur lesquels il convient, par con-
séquent, que ces derniers soient renseignés, %\x moins
d'une façon sommaire. Il est probable d'ailleurs que
quelques-uns de ces nouveaux agents guérisseurs ne
sortiront guère de l'ombre du laboratoire plus ou moins
intéressé, qui les a vus naître. Nous ne reviendrons pas
sur les médicaments signalés déjà dans ce Journal pen-
dant le premier semestre de Tannée 1903, tels que le
mésotaney Vhelmitol^ la théocine, le septo/orme et plusieurs
autres.
Antisclérosine (1). — Ce mélange présenté sous forme
de tablettes possède la composition suivante pour
100 tablettes : chlorure de sodium 40'% sulfate de
soude 4*', carbonate de soude 1*%60, phosphate de
magnésie 1«% 60, phosphate de soude 1*%20, et glycéro-
(1) Pharm. Centralh., XLIV, p. 528, 1903.
— 606 —
phosphate de chaux 4^^ La dose moyenne est de 3 à
4 tablettes par jour.
Bomyval (1). — Le bornyval est l'éther isovalé-
rique du bornéol. Il possède par conséquent la for-
mule C*°fl*'0.C0.CH*.CH<^g3- C'est un liquide lim-
pide présentant une odeur faible, mais non désagréable
de valériane; il est soluble dans l'alcool et dans
Téther, insoluble dans Teau. La densité est de
0,951 à 20°; oL^=+2TiO'. D'après les recherches clini-
ques, ce médicament posséderait à un haut degré les
propriétés thérapeutiques de la racine de valériane. II
s'emploie sous forme de perles gélatineuses contenant
0<^',25 de principe actif. La dose est de une à deux perles
par jour.
BrométhyUormine (2). — Ce produit s'obtient par l'ac-
tion du bromure d'éthyle sur l'aldéhyde formique préa-
lablement dissous dans Talcool étendu. Ce serait nn
succédané des divers bromures employés en thérapeu-
tique.
Bromhydrate de méthylatropine. — CH^AzO^Br. —
Ce composé cristallise sous forme de petites tables blan-
ches solubles dans l'eau et dans l'alcool dilué. II s'em-
ploie comme calmant, soit en injections sous-cutanées,
en solution à 0,02 p. 100, soit à l'intérieur à la dose
de O^^OOl. Il peut aussi servir à Tanesthésie de la cornée
et de la conjonctive, ainsi qu'au traitement des déman-
geaisons provenant d'eczéma ou d'affections nerveuses
de la peau.
Cecropia obtusa. — MM. Gilbert et Carupt ont reconnu
que l'extrait alcoolique de cette plante qui appartient à
la famille des Ulmacées possède les propriétés d'an
tonique énergique du cœur. Comme la toxicité de
l'extrait est très faible, la dose ingérée peut, sans
danger, être assez considérable.
(1) Pharm. Zeit., XL VIII, p. 772, 1903.
(2) Amer. Drugg., XXXXIl, p. 344, 1903.
— 607 -^
Chlorol (l). — On désigne ainsi une solution anli-
septique contenant par litre 1^' de sublimé, 1^' de chlo-
rure de sodium, 1»' d'acide chlorhydri^uc et 'd^' de sul-
fate de cuivre.
Cuprocitrol. — Sa composition répond à la formule
Cu^C*'H*0^-f-2^H*0. C'est une poudre verte, très peu
soluble dans Teau, contenant 35,2 de cuivre p. 100. On
l'utilise en particulier dans le traitement du trachome.
Ether menthylcamphorique. — Préconisé dans le
traitement de la tuberculose, ce médicament se présente
sous forme d'une masse blanche, insoluble dans l'eau,
le chloroforme et le sulfure de carbone, soluble dans
Talcool, Téther et les huiles grasses. Il fond à 86'. Il
est indécomposable par Peau froide, mais l'eau bouil-
lante en sépare du menthol.
Eugénol iodé. — Ce composé est obtenu par l'action
de l'iode sur l'eugénol en solution alcaline. C'est une
poudre jaunâtre, possédant une faible odeur d'eugénol,
insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool, plus
soluble dans l'éther, les huiles grasses et la lessive de
soude. Elle fond à 78® en mettant de Tiode en liberté.
L'eugénol iodé serait susceptible d'être employé comme
succédané de Taristol,
Faguline (2). — Cette préparation est une solution
de 15 p. de paragayacolsulfonate de potassium, 1 p.
de sulfate de potasse et 48 p. de sucre dans 36 p.
d'alcool à 36,5 d'alcool absolu pour 100. On l'emploie
dans lés affections des organes respiratoires.
Gayacide. — On désigne ainsi le sel de calcium de
l'acide gayacylsulfonique.
Hétraline. — C'est la dioxybenzolhexaméthylène-
tétramine. Elle se présente sous forme d'aiguilles conte-
nant 60 p. 100 d'hexaméthylène-tétramine, solubles
dans 4 p. d'eau bouillante et dans 14 p. d'eau froide.
Elle est très stable à l'air et fond à 160"* en se décompo-
(1) Pharm, Centralh,, XLl\\ p. 725, 1903.
(2) Apoth. Zeit., XVIII, p. 746, 1903.
— 608 —
sant. Elle s'emploie dans le traitement des diverses
formes de cystite, seule ou associée à un traitement
local approprié. La dose journalière est de 0»',5 à 2^,
Hypnoacétine. — C'est Tamide acétique du para-
aminophénol contenant un reste acétopbénoniqne
C^H ^ A r, n2a8o • Il est susceptible d être employé
comme hypnoptique et fébrifuge.
lodhydrate de codéine (1). — Ce corps se présente en
aiguilles jaunes solubles dans 60 p. d'eau froide et
60 p. d'eau bouillante. Le chloroforme, la benzine, le
sulfure de carbone ne sont pas colorés à son contact. Il
s'emploierait sous forme de sirop à la dose de 0*^,08 à
0^%15, le soir, dans Temphysème, la tuberculose et la
bronchite aiguë. Ajouté aux solutions aqueuses
d'iodure de potassium, il en rend indolore Tinjection
sous-cutanée.
iBopral (2). — On désigne ainsi l'alcool trichloroiso-
propylique. L'isopral cristallise en prismes fondant à
49*" ; il est sublimable même à la température ordinaire,
ilestsoluble dans l'eau (3,33 p. 100 à 19°), l'alcool et
l'éther. Il possède une odeur camphrée et une savear
aromatique. L'isopral remplirait les mêmes indications
thérapeutiques que le chloral ; il aurait sur ce dernier
l'avantage d'être notablement moins toxique, tout en
possédant une activité deux fois plus grande.
Lactagol. — C'est un extrait sec de semences de
coton préconisé à la dose de 10 à 12*' par jour pour
favoriser la sécrétion lactée des nourrices.
Lactyltropéine (3). C'H^^AzO.CO.CHOH.CH'. — Ce
médicament agirait en favorisant la respiration et Tac-
tivité cardiaque.
Orphol (4). — On désigne ainsi une combinaison de
bismuth et de naphtol-j3 qui s'emploie à la dose de
(1) Apoth. Zeit.. XVIII, p. 477, 1903.
(2) Ibid., XVIII, p. 641, 1903.
(3) Pharm. CenUalh., XLlV,p. 439, 1903.
(4) Apoth, ZeiL, XVIII, p. 747. 1903.
— 609 —
O«*\10 à 18'* dans la gastrite, la diarrhée, le choléra
infantile et les diverses auto-intoxications provenant
du tube digestif.
Peroxyde d'hydrogène acétylé (1). — Ce composé, qui
serait un antiseptique puissant et non toxique, se pré-
pare en solution en mettant en contact avec de Teau le
peroxyde de benzoyiacétyle. Il se fait du peroxyde de
dîbenzoyle, de l'acide acétique et du peroxyde d'hydro-
gène acélylé dont la formule correspond à celle de
l'acide acétique avec un atome d'oxygène en plus :
2 C6H5. CO.O.O.CO CH3 + H20 =
C«Hîi C0.02.COC6H6 -f CH3.C02H + CH3.C0.0.0H
Phytine. — C'est un nouveau principe phospho-orga-
nique isolé par Posternak de toutes les graines végé-
tales qu'il a étudiées. Sa composition est celle d'un
acide anhydro-oxyméthylène-diphosphorique. La phy-
tine serait appelée à tenir une place importante
parmi les médicaments phosphores; elle possède en
effet une forte teneur en phosphore et elle est facile-
ment digestible. Elle pourrait être utilisée avec profit
dans rhumanisation du lait de vache.
Purgatine (2). — Ce produit, qui est le diacétate
d'anlhrapurpurine, est im purgatif organique obtenu
artificiellement, pour la préparation duquel on a mis à
profit les connaissances acquises récemment sur la
constitution des purgatifs végétaux. C'est une poudre
complètement dépourvue de saveur et d'odeur qui se
prend à la dose d'une demi-cuillerée à thé. Son action
est douce et se manifeste en général 7 à 8 heures après
Tadministration. Elle constituerait un purgatif particu-
lièrement recommandable pour les nouvelles accou*
chées.
Salibromine. — Ce corps, de formule
/COQ CH5
C«HSBr2(^
(1) Chem. ZeiL, XXVlI.p . 688, 1903; Apoth. 2ct7.,XVIll, p. 476, 1903.
(2) Pharm. Cenlmlh., XLIV, p. 685, 1903.
/ovni. de Pharm. et dt Chim, 6« Rfois. t. XVIII. (tS décembre 1903.) 39
— 610 —
insoluble dans Teau et les acides, est préconisé comme
antiseptique, anlirhumalismal et fébrifuge, à la doscd»»
2 à 5^*^ par jour, par prises de O'^'.SO. '
Sanoforme (!). — C*est i'élher méthylique «le
l'acide diiodosalicylique; il pourrait ôtre employa
comme succédané de l^iodoforme.
Somnoforme. — 11 s'obtient en mélangeant 60 p. «lo
chlorure d'éthyle, 35 p. de chlorure de méthylc cJ .' p.
de bromure de méthyie.
Sublamine (2). — Ce produit, déjà signalé en 1903.
constitue des aiguilles blanches facilement solnLIes
dans Tean et la glycérine ; il représente une combi-
naison de t molécule de sulfate mercurique, de 2 molé-
cules d*éthylène-diamine et de 2 molécules d*eao.
S0*Hg,2C-H'A2*.2H*0. Ce serait un antiseptique pub-
sant pouvant remplir les indications thérapeutiques do
sublimé, mais qui aurait en outre l'avantage de pos-
séder une toxicité cinq fois plus faible que celle de ce
dernier.
IVigémine (3). — Ce médicament résolte de l'aclioa
du butylchloral sur le pyramidon. Il constitue de
longues aiguilles blanches facilement solubles dans
l'eau, fondant à 85*". Il s'emploie comme analgésique à
ladosede0«^,50ài«^50.
Yalérobromine. — Ce produit n'est autre que le bro-
movalérianate de sodium.
H. H.
REVUES
Pharmacie.
Pharmacologie de la valâriane ofiiciaale; par M. P.
Carlks(4). — L'auteur a cherché à consliluer des pré-
(1) Apoth. Z9it., XVIII, p. 619, 1903.
(?) Pharm. Ctnlralb., XLIV, p. 813, 1W3.
(3) Âpôfh, ZBit.y XVni, p. 747. 1903.
(4) Bull, des trav, de la Soc. de Pkarm. de Boréêomx^ 1991.
~ «Il —
paraliolis rationnelles, susceptibles de consei-ver inlé-
gralement et en totalité les propriétés thérapeufiqucs
de ce précieux médicament.
Les principaux principes immédiats de cette racine;
sont constitués par une essence, des acides volatils,
une résine, un camphre, du sucre qui est vraisembla-
blement du glucose et des éthers.
L'essence, dont les proportions indiquées par les uîr-
tem's(0,50à2p. 100 déracine) seraient fortement exagd*-
rées, possède la propriété de sedissoudre asse2 facilement
dans les solutions concentrées d'extrait de valériane.
L'acide valérianique existe dans la racine de valé
rianeà la fois h Télat libre et à Tétat de valérianates. Lus
racines additionnées d'eau et d'acide tartrique ne four-
nissent guère k la distillation que de Tacide valéria-
nique pur. Mais si on emploie de Tacide sulfurique à la
place d'acide tartrique, le rendement en acides volatils
se trouve considérablement augmenté; il s'élève h
30«' environ par kilogramme de racines sèches. Dans
ce nombre, Kacide valérianique figure pour 1/6, l'acide
propionique pour 4/6 et les acides acétique et formîque
pour 1/6 environ.
La résine de valériane, qu'on peut obtenir en épui-
sant par l'eau un extrait de valériane préparé avec
Falcool fort, est un mélange complexe qui se dissout
d^aufant plus dans les médicaments qu'ils sont plus
exfractifs, plusscrcrés,pIusalcoolisés,plus étbérés. Quant
an camphre de valériane, c^est un camphol qui serait
combiné sous forme d^éther non sealement avec la
résine, mais aussi avec les acides propionique, acétique
ef formicfere. Les éthers de la valériane éminemment
snhlils ne peuvent se trouver que dans des extraits pré-
parés à froid et sans évaporation.
L*étude systématique des divers principes dont il
vient d'être fait mention a conduit tout naturellement
!*aafear à discuter la valeur thérapeutique den inverses
préparations de valériane inscrites & l'heure aetuelfe au
Codex français.
— 612 —
La poudre de valériane, peu employée et difficile à
conserver, devrait être rejetée de la thérapeutique. Il en
serait de môme de Teau distillée de valériane, de conser-
vation éphémère et le plus souvent plombifère. Le mode
de préparation le plus rationnel de la tisane de valériane
est la macération aqueuse prolongée pendant 12 heures.
La teinture alcoolique, contrairement à Topiniou de
Soubeiran, ne contiendrait pas toutes les parties actives
de la drogue ; à cet égard, la teinture éthérée serait plus
riche en combinaisons essentielles et campho-propio*
niques, mais manquerait totalement des combinaiscos
valérianiques. Quant à l'extrait alcolique de valériane, il
estbien au-dessous de saréputation, surtoutsion Tadoii-
nistre en solution aqueuse.
M. Caries propose deux nouvelles préparations de
valériane plus rationnelles que les anciennes et destinées
à remplacer ces dernières. La drogue choisie est la racine
de valériane de deux ans, soigneusement mondée,
privée de terre et de radicelles. L'une des préparations,
valériane liquide^ est obtenue par macérations successives
de la racine pulvérisée dans l'alcool à 18**; la prépara-
tion obtenue, contenant 20 p. 100 d'extrait, correspond
à son poids de drogue, primitive. C'est un véritable
extrait fluidequi, entre autres usages, peut servir àprépa-
rer le sirop de valériane. L'autre préparation, la pan-
valériane^ est préparée comme la précédente, mais en
ajoutant au dissolvant 5 p. 100 d'ammoniaque liquide.
Ctiie pan-valériaTie est beaucoup plus riche que la talé-'
riane liquide en produits aromatiques, en acide valéria-
nique et surtout en combinaisons camphrées. L'essai
thérapeutique décidera si cet extrait fluide ammoniacal
doit être préféré aux autres formes pharmaceutiques de
la valériane.
H. H.
Pondre soluble d'adrénaline, et solution citro-boriqoée
d'adrénaline; par M. Mansier (1). — A cause de l'excès-
(!) Rép. de Pharm., [3], t. XV, p. 481 ; 1903.
— 613 —
sive altérabilité des solutions d'adrénaline, M. Mansier
pense qu'il serait avantageux de posséder une poudre
soluble et facilement maniable, permettant au pharma-
cien de délivrer toujours des solutions irréprochables en
les préparant au moment du besoin.
Il propose la formule suivante : Pondre citro-boriçuée
cC adrénaline au centième :
Adrénaline 0 gr,Oo
Acide citrique 0 ff^lO
Acide borique pulvérisé 4 K»",8r>
On triture l'adrénaline avec l'acide citrique et environ
quatre fois son poids d'acide borique; on ajoute peu
à peu le reste de l'acide, et Ton passe au tamis fin à dif-
férentes reprises pour assurer une répartition régulière.
Un centigramme de cette poudre correspond exacte*
ment à II gouttes de la solution au millième, qui est le
plus souvent prescrite.
Cette poudre boriquée au centième est soluble dans
Teau et peut être utilisée toutes les fois qu'il s'agit de
très faibles quantités de substance active à ajouter à
une solution ou à une pommade.
Lorsque le titre de la solution devra être supérieur
à ^^, on aura recours à la solution citro-boriquée au
dixième, parce qu'alors la quantité d'acide borique con-
tenue dans la poudre au centième dépasserait le maxi-
mum de solubilité dans l'eau à la température moyenne.
11 faut observer que, pour que l'acide borique puisse
être ainsi employé, le pharmacien ne pouvant prendre
sur lui de faire une pareille addition, bien qu'il la sache
parfaitement inoffensive, le médecin devra prendre
l'habitude de spécifier sur ses formules : Solution citro-
' boriquée d^ adrénaline au millième.
J. B.
Sur les huiles au biiodure de mercure ; par M. L.
SouLARD (1). (Extrait.) — I. Dosage du mercure dans les
(1) Bull, de la Soc. de Pnarm. de Bordeaux, juillet 1903.
— 614 —
huiles baodurées, — L'auteur, se basant sur ce que U
solulion cl*iodure de potassium dissout très facilemeat
le biiociure de mercure, utilise cette propriété pour
enlever le biiodure à sa solution huileuse. Ce procédé
conduit rapidement à d'excellents résultats.
Il conseille le modus optrandi suivant :
Mettre dans un pelit ballon de ^25*■"^ environ 10'**
(ou une quantité différente, suivant la teneur du médi-
cament en biioduredemercure) deriuiilebiiodurée avec
10 ù 15*''"'' d'une solulion an dixième d^iodurede potas-
sium. Placer Je mélange au bain-marie ot favoriser par
agitation Témulsion de la masse. Au bout de dix mi-
nutes environ, ajouter 20**'°' d'eau tout en maintenaot
au bain-marie pendant dix minutes et en agitant fré-
quemment. Laisser ensuite refroidir complètement.
Verser alors le liquide sur un petit filtre sans plis
préalablement mouillé; puis, quand toute la partie
aqueuse a liltré, rincer le ballon et verser les eaux de
lavage sur lo filtre. Après écoulement complet de celte
eau, au moyen d'une pissette à jet fin laver les bords
du liltro et le liquide huileux de façon à obtenir un vo*
lume lolal d'environ 100""'. Le mercure dissous est dosé
par le procédé volumétrique Denigès. Placer, dans un
vase à saturation de 300"'"', 10""' de la solution de cya-
nure de potassium correspondant à AzO'Ag ^-, lO'^"*
d'ammoniaque et verser les 100*^™' de liquide filtré.
Ajouter goutte à goutte AzO*Ag~ jusqu'à trouble per-
sistant. Soit q le nombre de centimètres cubes employé.
Le mercure mis en expérience a pris une quantité de
cyanure de polassium^égale à (< 0 — y) = a. Ce nombre
est corrigé en le multipliant par 0,96 s'il est compris
entre 0 et 5* "^5 ou bien, s'il est plus élevé, en le multi-
pliant par 1,04 et retranchant 0,4S du résultat. Le
nombre ainsi corrigé multiplié par le coefficient 0,045i
donne le poids de biiodure de mercure mis en expé-
rience.
Cette manipulation nécessitant une filtration d'un
— 615 —
liquide à titrer ultérieurement, il était indispensable
de s'assurer si le filtre ne retenait pas une portion du
mercure. M. Mansier, après M. Duclaux, a dernière-
ment signalé le papier ^ filtrer comme cause d'erreur
en chimie analytique, par suite de la fixation des sub-
stances chimiques sur le papier. M. Soulard s'est
assuré par les expériences suivantes que les filtres em-
ployés ne troublaient en rien le dosage. Il s'est servi de
filtres Prat-Dumas blancs, d'un diamètre de 9 centi-
mètres. Un volume connu d'une solution titrée d'io-
dure mercurico-potassique (solution pour dosage de la
caséine dans le lait) a été additionné d'eau distillée de
façon à faire 30*^"'^ puis versé sur un filtre mouillé.
Après écoulement complet du liquide, le filtre a été
lavé avec de l'eau distillée de façon à compléter le vo-
lume de ^00*'™^ puis le mercure aété dosé. L'expérience
a été répétée avec des quantités variables d'iodure
mercurico-potassique et les résultats suivants ont été
obtenus :
Volume
do cyaouro pris
Solation par Morcure Mercure
mercurielle le mercure trouvé en expérience Différence
2cm3 4om3 0»'0192 0«''02 —0,0098
4 2,03 0.039 0.04 —0,001
6 3,2 0,0614 0,06 +0,014
10 5,2 0,10 0,10 0
15 7,7 0,1311 0,15 4-0,0011
18 9,1 0,118 0,18 +0,001
Les différences observées sont de Tordre de grandeur
des erreurs provenant du dosage.
Les essais suivants ont été faits comme il aété indi-
qué avec une huile renfermant exactement :
Biiodure de mercure 08'^,40
Huile d'olive 100»"»»
Quantités Uf^l* KCy prie
d'huile correspondant par Hg Hgl* trouvé Différence
10«n»3 0,04 0,9 0,0392 —0,0002
20 0,08 1,7 0,0828 +0,0028
30 0,12 2,8 . 0,122 +0,002
— 616 —
On peut considérer ces résultats comme exacts, la
différence étant toujours inférieure à l'erreur provenani
de la méthode de dosage.
Essai de médicaments huileux biiodurés — L'au-
teur a appliqué sa méthode au dosage du principe
actif dans des huiles biiodurées livrées par la droguerie,
étiquetées au titre de 20"«^^par centimètre cube. II s'est
procuré trois échantillons de ces produits qui ont
été soumis à Tessai précédent. L'échantillon A était
un produit épais, coulant difficilement ; les échantillons
B et C, au contraire, étaient plus fluides.
Les résultats ont été les suivants :
Volume
de KCy pris Hgl
liquide traité par H g correspondant Hgl* par *^
A flc-.;î 3em» 08'1432 15=^,4
B ^0 3,3 0,1432 14.3
C 8,2 1,8 0,0784 9,5
Ces médicaments ne renferment donc pas la dose
annoncée. On comprend par suite l'importance do
titrage des huiles biiodurées.
II. — Solubilit'i du biiodure de mercure dans leshmUs,
— La solubilité de biiodure de mercure a été essayée
sur le« huiles suivantes, appartenant à toutes les caté-
gories d'huiles liquides à la température ordinaire :
Ricin, amande douce, olive, noix, arachide, lin,
chènevis, faîne, œuf, l'oie de morue, pied de bœuf,
vaseline, résine.
A. R.
[A suivre,)
Extrait de quinquina et antipyrétiques; parM.J.
Robert, pharmacien à Narbonne (1). — M. Robert,
poursuivant Y étude pharmaceutique des inco?npatibilit^s
des préparatiofis de quinquina (2) y a été amené à faire
quelques observations surl'union que Ton fait quel-
(1) Bull, de Pkarm.du Sud-Est.imW^x 1903.
(2) A. AsTROc et J. UoBEUT. — Sur le sirop do Gibort an qainquina;
incompatibiliié {Journal de Pharmacie et de Chimie, [6J, l. XVII, p. âsô».
— 617 —
quefoîs des antipyrétiques avec l'extrait de quin-
quina. Cette association parait, à priori, très logi»
que, et si on ne la fait pas plus souvent, c'est qu'il existe
ordinairement entre ces produits des incompatibilités.
Depuis longtemps a été signalée celle de l'antipyrine
avec l'extrait de quinquina. L'auteur s*est assuré que
divers antipyrétiques solubles se comportent générale-
ment comme Tantipyrine.
Ses essais ont porté sur l'anilipyrine, le pyramidon
(dont l'emploi tend à se généraliser aujourd'hui), le
camphorate de pyramidon, l'exalgine, lakairine, le sul-
fate de Ihalline et la cryogénine.
A part la cryogénine qui donne, avec l'extrait de
quinquina dissous, un liquide] limpide, les autres subs-
tances précipitent abondamment; peu à peu le préci-
pité blanchâtre se sépare et la préparation présente
naturellement un aspect fort désagréable.
Ce précipité est constitué par une combinaison du
tannin du quinquina avec les divers antipyrétiques ; il
est d^autant plus abondant que l'extrait de quinquina
est plus riche en principes astringents: très volumineux
avec l'extrait de quinquina Loxa (riche en tannin), il
l'est beaucoup moins avec l'extrait de quinquina Hua-
nuco ou les divers extraits de quinquina gris cultivés
que l'on trouve dans le commerce. L'alcool, la glycé-
rine, les acides faibles (citrique, tartrique), l'acide
chlorhydrique dilué, le dissolvent facilement; ce qui
permet de supposer que les préparations obtenues trou-
bles n'en sont pas moins actives ; le précipité de tannate
doit se dissoudre dans l'organisme.
Il est évident que ces préparations ne doivent pas être
filtrées. Si le précipité est peu abondant, le pharmacien
peut le dissoudre, soit par addition d'un peu d'alcool, de
glycérine ou d'acide citrique.
M. Ollivier a signalé que le mélange d'antipyrine et
d'extrait de quinquina, fait en certaines proportions,
pouvait laisser déposer tous ses principes actifs- D'après
M. Robert, le dépôt formé est dû exclusivement aux prin-
— 618 —
cipes astringents, et les alcaloïdes restent en solation.
Ainsi certains extraits de quinquina Huanuco, fort
riches en alcaloïdes, mais pauvres en tannin, donnent
avec i'antipyrine un précipité à peine apparent;
il peut arriver que toute Tantipyrine soit préci-
pitée en entraînant tous les principes tanniques de
l'extrait de quinquina. L'antîpyrine qui est précipitée
par le tannin de ses dissolutions facilite d'autre part la
solution des sels de quinine.
Il ajoute que les différents sels de quinine, associés
parfois avec l'extrait de quinquina, donnent» en solution
aqueuse, un abondant précipité. Ce dernier est encore
dû ici aux substances astringentes du quinquina; il est
soluble dans la glycérine, Talcool, les acides faibles, etc.
De sorte que si, pratiquement, on ne constate pas de
précipité dans l'association d'un sel de quinine avec
l'extrait de quinquina, cela tient à ce que ce sel de
quinine (sulfate, bromhydrate, etc.) est dissous à la
faveur d'un peu d'acide tartriqueoude l'eau de Kabel;
dès lors, la petite quantité d'acide en excès suffit pour
éviter la précipitation, lorsqu'on mélange la solution â
l'extrait de quinquina.
A. R.
Incompatibilité de Fantipyrine et du tannin dans les
préparations pharmaceutiques; par M. Ed. CRODZEL(i).
— L'auteur a fait connailre, le premier, Taction ioso-
lubi lisante de Vantipyrine (analgésine, phényldiméthyl-
pyrazolone) sur le tannin. Il a basé sur cette réaction un
procédé de dosage de celui-ci.
Il a continué ses expériences sur des préparations
pharmaceutiques diverses renfermant, en solution, da
tannin libre ou combiné, et il a constaté que dans la
plus grande généralité des cas, pour ne pas dire tou-
jours, Tantipyrine y provoque un précipité, avec plus
ou moins de rapidité.
(1) BulL de la Soc. de Pharm, dû Bordeaux^ septembre 1903.
— 619 —
Les préparations renfermant du tannin sont très nom-
breusesy notamment tous les vins composés, les sirops de
cachoUy de ratan/da, de quinquina^ à'écorces d'oranges
arriéres^ à' opium ^ etc.
Dans ces cas, il faut donc éviter celte association qui
ue pourrait que produire des mécomptes, au point de
vue curatif.
Les formes des préparations pharmaceutiques doi-
vent nécessairement se ressentir de cette propriété.
L'action thérapeutique de Tantipyrine précipitée par le
tannin (tannate d'analgésine) doit être, sans nul doute,
profondément modifiée. Ce sel doit se comporter avec le
suc gastrique et les autres principes de la digestion de
façon différente que Tantipyrine pure, et l'état d'insolu-
bilité du tanu'ite d^antipyrine fait qu'il doit passer, en
grande partie, dans l'intestin.
La médecine doit donc tenir compte de ce nouvel
état physique et chimique dans l'emploi de ce médica-
ment et dans le traitement à instituer.
A. R.
Cocame et calomel; incompatibilité; par M. René
GuYOï ri /. — L'auteur, ayant à préparer une pommade
à base de calomel et de chlorhydrate de cocaïne, a été
surpris de la teinte d'abord jaune, puis grise, que prit
successivement le mélange. A la loupe et au micro-
scope, on n'aperçoit pas de globules brillants analogues
à ceux du mercure, mais une poudre terne, noirâtre,
ressemblant à celle qu'on obtient en traitant l'azotate
mercureux par de l'ammoniaque dans la préparation
des Qanelles mercuriclles : c'est du mercure précipité.
Si on pulvérise séparément le calomel et le chlorhy-
drate de cocaïne, et qu'à l'aide d'une carte on effectue
le mélange, la poudre obtenue est et reste d'une couleur
blanche, au bout même de quelques jours. C'est même
là le procédé qu'il faut suivre pour obtenir une pom-
made non altérée.
(1) Bull, de la Soc, de Pharm, de Bordeaux, septembre 1903.
— 620 —
* On pulvérise séparément les deux substances, oq
incorporesuccessivement l*une, puis l'autre àTexcipient
Le noircissement du mélange résulte de réchauffe-
ment dû à la pulvérisation.
Cet échaufTement est capable de produire la décom-
position partielle ou totale de la cocaïne en ses élé-
ments, alcool méthylique, acide benzoîque, ecgonine;
et l'un ou l'autre des produits libérés agit sur le calo-
mel en libérant une fraction de mercure.
En expérimentant successivement avec le calomel et
chacun des produits de décomposition supposée ou leurs
produits d'oxydation méthanal et aldéhyde benzoîque,
on n'observe point de réduction.
A. R.
Les inconvénients de l'emploi simultané de Tiodo-
forme et des préparations mercurielles ; par M. le IK
Gh. AuDRY (i). — Les éruptions que l'on voit souvent
survenir à la suite de l'emploi de Tiodoforme seraient
dues à l'usage simultané de ce médicament et de prépa-
rations mercurielles, notamment du sublimé. L'auteor
a vu, en effet, les exanthèmes iodoformiques devenir
beaucoup plus rares dans son service depuis qu'il a
renoncé à faire précéder le pansement à l'iodoforine
d'un lavage avec la solution de bichlorure de mercure.
Aussi estime-t-il qu'on doit s'abstenir d'utiliser con-
curremment ces deux médicaments chez le même indi-
vidu ou, tout au moins, pour la même région do
corps.
Différenciation des chlorhydrates de cocaïne, d'en-
caïne a et d'eucaine 3; par M. C. Eigel (2). — Ces
composés sont assez souvent employés pour les mêmes
indications thérapeutiques et le pharmacien peut être
(1) La Semaine médicale.
(2) Zur Unterscheidung von Gocaïa, a-Eucain, und p-ESncain-hydro-
chloricum; Apoth. Zeit., XVUI, p. 603, 1903.
— 6i>l —
appelé, étant donné ces trois aueslhésiques, à les diffé-
rencier rapidement. On opère comme il suit :
On mélange, sur une plaque de verre, I goutte de
solution du composé à 1 p. iOO, avec I goutte de solu-
tion de sublimé à i p. 20. Il ne se fait aucune réaction
apparente avec l'eucaïne 0; Teucaïne a et la cocaïne
donnent, au contraire, un précipité blanc.
Pour distinguer le chlorhydrate d'eucaïne a du chlo-
rhydrate de cocaïne, on ajoute I goutte de solution
d'iodurede potassium, à 1 p. 10, à I goutte de la solu-
tion du sel, à 1 p. 100, En présence d'eucaïne a seule-
ment, on obtient un précipité cristallin.
H. H.
Nouveau mode de stérilisation du catgut; par
M. R. Rapp (1). — Le procédé préconisé par Tauteur est
à la fois un procédé de préparation et de contrôle.
Le catgut brut est dégraissé par Téther, puis enroulé
sur des bobines de verre qu'on introduit dans des fioles
fermées par un bouchon que traversent deux tubes de
verre. Les tubes et le bouchon ont été auparavant
soigneusement stérilisés, et le flacon a été presque
rempli d'eau phénolée, à 3 p. 100. Après un contact
d'une journée, on fait écouler le liquide antiseptique et,
sans sortir les bobines du flacon, on les lave avec de
l'eau stérilisée de manière à enlever toute trace de
phénol. La dernière eau du lavage est finalement rem-
placée par un bouillon nutritif, préparé avec de la
peptone et de l'extrait de viande. Le tout est porté dans
une étuve à culture. S'il se produit un développement
microbien, on recommence le traitement précédent qui
d'ailleurs suffit seul dans quelques cas.
On vérifie ensuite s'il ne se développé aucun microbe
anaérobie en faisant passer un courant d'hydrogène
dans le .milieu nutritif et scellant le flacon qui contient
les bobines. Il ne doit pas se produire de culture; dans
(i) Ein Beitrag zar. Catguts starilis&tion ; Apoth. Zeit., XVIII, p. 63?,
1903. . . . '
_ I
— 622 —
le cas contraire, il faudrait, comme précédemmenf,
soumeltre le produit à une nouvelle macération dans
Teau phénolée.
Le produit détinitivcment stérilisé est lavé à Icau.à
l'alcool absolu, puis conservé dans de Téther saturé de
glycérine stérile et additionné de 0,3 p. 100 de phénol.
L'auteur a vérifié Texcellence de sa mélhode en opé-
rant à dessein sur des catguts préalablement infectés
par des spores de tétanos.
H. H.
Chimie.
Le perchlorure de fer comme réactif des acides tar-
trique, oxalique et citrique [i]; par M. L. Rosenthalhi.
L'auteur signale quelques réactions intéressantes
permettant de distinguer l'acide tar trique des acides
oxalique et citrique.
Le perchlorure de fer détermine dans les solulions
même très étendues des tarlrates alcalins neutres h
formation d'un précipité de couleur jaune, très soluble
dans les acides ou les alcalis.
Les oxalates et les citrates alcalins ne précipitent par
ce réactif que si leurs solutions sont très étendues, et
les précipités qu'ils donnent ont la couleur du sesijai-
oxyde de fer hydraté.
Si Ton ajoute du ferrocyanure de potassium aux
solutions netUres de tartrates».d'oxalates, de citrates
alcalins, préalablement additionnées de perchlorure de
fer, on obtient, dans le premier cas, un trouble de
couleur violette, dans le second cas une solution verle
et limpide et dans le troisième cas une solution limpide
jaune verdâtre.
M. G.
(1) Bisen chlorid aïs ReAgens auf W^saéore, OxalsMura ami ZitM*
nensaeuree {Àrchiv der Pharm., t. CCXU, p. 479).
— 623 —
Sur la cystine; par M. A.-J. Patten (4). — Le Journal
a déjà rendu compte des travaux de M. Moerner (2)^t de
M. Embden (3) sur le dédoublement des albnmi-
noïdes par Tacidc chlorhydrique. D'après le premier
de ces savants, le soufre des albuminoïdes serait tou-
jours séparé du reste de la molécule à l'état de cystine,
tandis que, d'après le second, les albuminoïdes pauvres
en soufre fourniraient d'abord de la cyaléine, pouvant se
transformer sous l'action des réactifs en cystine, sui-
vant l'équation
2 CO»H — CH (AzH-M — CH'-'SH -f 0 =
Gystéine
COaH - CH (AzH2^ — CII^ — S2 _ CH-* — CH ( A/H'-^) — COm + H20
Cysiine
M. Palten s'est proposé de lever celte controverse. II
a étudié pour cela le dédoublement par l'acide chlorhy-
drique de la matière composant la crinière du cheval,
qui lui a fourni une grande proportion de cystine
(5 p. 100) sans trace de cystéine. L'auteur s'est assuré
par l'expérience que les divers traitements employés
ne transforment pas la cystéine en cystine, et il conclut
de ses recherches que la cystine est bien le produit
sulfuré initial du dédoublement des albuminoïdes.
Si l'on admet, ce qui est très vraisemblable, que le
soufre des albuminoïdes est tout entier compris dans
on groupement cystique, la production exclusive et ini-
tiale de la cystine G^H^^\z*S* démontre dans la molé-
cule de ces composés complexés la présence d'au
moins deux atomes de soufre.
M. G.
(i) Einige Baner Kaagea uabec dat CjsUq {Hopp^ Seyhr's Zeil-^
sckriftfûrphysioL Chemie, t. XXIX, p. 350).
(2) Joum. de Pharm. et Chim., (6), t. XI, p. 329 (1980). tt Happe S«y-
itr't Zeitsehrifl fur phynoL Chemie, i. XXV II! , p. $9.# et I. XXl'X,
j».207.
(3) ihîd.y U XXXIU p. 94, et Joum. <U Pharm. ei Chim., (6), t XIV,
p. 121 (1901).
— 624 —
Contribution à Tétude des hémicelluloses, n ; par
MM. E. ScHULZE et N. Castoro (1). — On sait qu'il existe
des hémicelluloses dans un grand nombre de graine.
Pour beaucoup de ces hémicelluloses, on a même
déterminé avec sûreté la nature des sucres qu'elles
sont susceptibles de fournir par hydrolyse. On possède
par contre peu de données sur les principes analogues
qui se trouvent dans les organes végétatifs des plantes.
Les auteurs ont été amenés à effectuer les recherches
présentes à la suite d'une observation faite par C. Schel-
lenberg sur Tentre-nœud inférieur de la tige deMoUnia
câBî'ulea, Cet entre-nœud possède une structure toute
particulière ; contrairement à ce qui se passe pour le
reste de la tige, il ne possède pas de lacune médullaire,
celle-ci étant remplacée par un parenchyme à grandes
cellules- Cet entre-nœud fonctionne comme un véri-
table organe de réserve. Pendant Tété, il est très riche
en amidon ; les cloisons cellulaires sont alors minces et
sans caractères particuliers. A la fin de l'automne, on
voit les cloisons s*épaissir graduellement, pour atteindre
à l'hiver leur maximum d^épaississement, en même
temps que Tamidon disparaît peu à peu en totalité. Si
des bourgeons se développent au printemps à la base de
Tentre-nœud, les membranes cellulaires de ce dernier
reprennent leur minceur primitive et l'amidon apparaît
de nouveau en abondance. Les réactions microchi-
miques que présentent les épaississements de la mem-
brane doivent faire rattacher au groupe des hémicellu-
loses la substance ternaire qui double ainsi les cloisoos
primitives. L'étude macrochimique de Schulze et
Castoro complète les données microscopiques fournies
par Schellenberg.
Les recherches ont porté d'une part sur la racine de
Molinia et d'autre part sur les entre-nœuds de réserve
qui viennent d'être décrits. Les entre-nœuds séchés à
(1) Beitràsre zar Kenntniss der Hemicellnlosen : ZeiUcti. f. phgf
Chem., XXXIX, p. 318, 4903. Voir aussi Joum. Pharm^ et CMm., (€^.
XVII, p. 33 J. 1903).
— 625 —
60**-70** ont été finement pulvérisés, puis épuisés par
Téther. La poudre dégraissée a été traitée à froid par la
lessive de soude à 0,05 p. iOO, de manière à enlever
les matières albiiminoïdes ; ce traitement entraine
d'ailleurs un peu d'hémicellulose. Après lavage à l'eau,
la poudre a été chauffée avec de l'eau à la température
de Tébullition, puis traitée à GO"" par une solution de
dîastase : on était ainsi assuré d'opérer dans la suite sur
un produit complètement exempt d'amidon. Le résidu
a été finalement lavé à l'eau, à l'alcool, à l'éther et
séché. Il contenait, p. 100, 0,63 d'azote et 0, 57 de cen-
dres. Traité par Tacide sulfuriqueà 1 p. 100 à l'ébul-
lilion pendant 2 heures, il perdait à l'état d'hémicellu-
lose 41 p. 100 de son poids. Les sucres formés dans
cette réaction étaient du xylose, qui a été isolé à Tétat
cristallisé, du glucose caractérisé à l'état de sac-
charate de potasse, et vraisemblablement du lévu-
lose. Les hémicelluloses contenues dansFentre-nœud de
la base de la tige de Molinia câsrulea sont donc consti-
tuées par une xylane,une dextrane et probablement une
lévulane.
Les racines delà même plante traitées par une méthode
analogue à celle employée pour les entre-nœuds ont
fourni un sirop dont le sucre principal a été sommaire-
ment identifié avec Tarabinose à l'état d'arabinose
benzylphénylhydrazone. H. H.
BIBLIOGRAPHIE
Real'Enzyklopaedie der gesamten Pharmazie {Encyclopédie des Con-
naissances pharmaceutiques). — Deuxième édition publiée sous
la direction des professeurs J. Moeller, directeur de l'Institut
pharmacologique de l'Université deGratz, et H. Thoms, direc-
teur de rinstitut pharmaceutique de rUniversité de Berlia
(Steglitz) (1).
Le pharmacien, dans l'exercice de sa profession, a besoin, à
(1) Premier Toiome, de il à Antidyspepiicum,Qv,ïa-S avec 117 Aguret,
120 pages. Prix an vol. broché : 18 marks. Urban et S&hwarzenberg, à
Berlin et à Vienne.
Joum. df. Pharm. et de Chim, 6« sArib, ^ XVI II. (15 décembro t903.) -iO
— G26 -
tout instant, de renseignements précis sur des sujets ressortissam
aux sciences les plus variées : sciences physiques, telles que U
physique, la chimie pure ou appliquée ; sciences naturelles, telles
que la botanique, la zoologie, la matière médicale, la micrc^n-
phie et la bactériologie.
Assurément, s'il a à sa disposition une bibliothèque dans
laquelle existent à la lois des traités complets oi les collectioos
des principaux périodiques scientifiques, il pourra trouver bon
nombre de ces renseignements, à la condition toutefois de savoir
chercher. Mais ces bibliothèques sont rares et 1 on n'a pas tou-
jours le temps d'aller les consulter.
C'est ce qui explique le succès de la première édition de celle
Encyclo])édie qui a été épuisée dansTespace d'une douzaine dan*
nées. Elle comprenait 10 volumes de 700 pages chacun environ;
et le pharmacien était assuré d'y trouver rapidement ce qui [«ou-
vait lui être nécessaire ou seulement utile.
La deuxième édition n'aura pas moins de succès, car les direc-
teurs ont compris que ce n'est pas simplement avec des addiiions
ou des suppléments qu'on fait une édition vraiment nouvelle
d'une encyclopédie ou d'un dictionnaire scientifiques; il fauiua
remaniement complet de tous les articles. C'est ainsi que, dans le
premier volume qui vient de paraître, je puis citer, en ce qui con-
cerne la chimie pharmaceutique, les articles : Acides atr('''jue^
benzoique, borique, bromhydrique, citrique, cyanhydrtqite, iactiqw.
oxalique et salicylique, Ar.onitine, Acridine et couleurs d'acrith^.
Alizarine et couleurs d'alizarine, Albumoses, Anis étoile, Anthraquî-
nonc^ etc., dont la rédaction est entièrement neuve et dans lesquels
on a résumé tout ce qui a été publié durant ces vingt dernières
années.
Do môme, pour la pharmacie proprement dite, les pharmaav-
pées récemment publiées ont été mises à profit (exemple : Aceta
medicata^ Vinaigres médicinaux), de sorte que le lecteur y trouvera
toutes les formules consignées dans cçs pharmacopées.
Les auteurs n'ont pas omis non plus tous les nouveaux médi-
caments dont il a paru un si grand nombre dans ces dernier»
temps et sur lesquels il est si difficile, parfois, de trouver de>
renseignements. Citons : Acètopyrlne, Acétotoluide, Hydracrtont,
Acoine^ Agathine, Amidoantipyrine, Anesthèsine, etc.
On y trouvera aussi des articles sur des questions toutes mo-
dernes et que le pharmacien ne peut ignorer, même si ces ques-
tions n'intéressent pas directement sa profession : Accumulateun,
Agglutination^ Anophèles^ etc.
Enfin signalons une innovation, très heureuse à notre avis, par
rapporta la première édition : la représentation des feuilles modi-
cinales par autophotogrammes, ce qui fournit une roproductiou
d'une fidélité parfaite de ces feuilles.
— G27 —
La première édition a paru en cinq ans. La nouvelle, qui com-
prendra également 10 volumes environ, doit paraître en quatre ans
(1 vol. tous les trois ou quatre mois). 96 collaborateurs concourent à
cet œuvre considérable, parmi lesquels nous citerons : les profes-
seurs EuLENBURG, E. GiLG, VAN t'Hoff de Berlin, R. Boehm,
HOFMANN de Leipzig, B. Fischer de Breslau, E. Ludwig et v.
Wettstein de Vienne, Hartwich de Zurich, Kobert de
Rostoky W. LOEBISCH d'Innsbruck, Partheil de Bonn, E.Schaer
de Strasbourg, Tschirch de Berne etc., ainsi que les docteurs ou
pharmaciens Beckstroem, Fendler, Mannich et Vogtherr de
rinstitut pharmaceutique de Steglitz, C. Bedall de Munich,
K. Dieterich d'Helfenberg, Hans Heger rédacteur de la P/iar-
maceutische Post à Vienne, E. Mylius de Leipzig, Ritsert de
Frankfort, H. Salzmann de Berlin, Schelenz de Cassel, Sicha
de Vienne, G. Vulpius d'Heidelberg, etc.
Em. B.
SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS
Séance du 2 décembre 1903.
Présidence de M. Léger.
Correspondance imprimée, — Elle comprend : 3 numé-
ros du Journal de Pharmacie et de Chimie^ le Bulletin
des Sciences pharmacologiques^ le Bulletin commercial et
r Linion pharmaceutique^ les Bulletins de la Chambre Syn-
dicale et de la Société de Prévoyance des Pharmaciens de
Paris, de Pharmacie de Lyon, de Pharmacie du Sud-
Est; 5 numéros du Pkarmaceutical Journal-, le pro-
gramme de la dernière assemblée générale de la Sociclc
pharmaceutique autrichienne; une brochure de M. P.
Apéry sur la Destruction des rats des navires.
Correspondance écrite, — Elle comporte une lettre de
remerciement de M. le professeur Javillier, élu membre
correspondant national; une lettre de M. Leclair, de
Lille, annonçant Tenvoi de deux brochures sur les
thèses présentées à V École supérieure de Pharmacie de
— 62n —
P\»ris pendant Vannée scolaire 1902-1903 ; une lettre «k
M. le professeur Reyes, pharmacien militaire lîe la
République Argentiae, qui pose sa candidature au lîlre
de membre correspondant étranger, sous le patronage
de MM. Béfaalet Bourquelot.
M. le Président annonee le d^cès de M. Leidié, dont
il rappelle, en une improvisation émue, le rude labeur
scionlifique cl les grandes qualités qui lui valureat
l'estime et les regrets sincères de tous ses callègue&
Commimicatioïis. — M. Boorquetot présente, au nom
de M. Lerat, une note sur Xoxydation de la vamiliu
par le ferment oxydant des champignons et de la gomm
arabique. Le composé cristallisé, insoluble dans Teau,
résultant de celte oxydation qui avait été signalée en
1896 par M. Bourqueiot, a été identifié avec le corps
désigné par Tiemann sous le nom de déhydrodivanil-
line et prépaie par ce diôpnier, en faisant agir le per-
chlorure de fer sur une solution de vanilline à rébulli-
tion. Le corps engendré par Toxydation due aux fer-
ments possède toutes les propriétés du corps décrit par
Tiemann; l'identité est encore appuyée par la simili-
tude de propriétés des dérivés dicôéthyliques.
M. Bourqueiot a essayé Faction de la gomme ara-
bique sur la morphine : il a obtenu de ToxymorpiiiDe.
produit dont M. BougauR avai^constatéla foroiatioR en
présence du ferment des champignons. En conséquence,
il y aurait lieu de tenir eomple de Tincompatibilité de la
gomme avec certains principes médicamenteux, bien
que toutes les gommes, ainsi que le fait remarquer
M. Bourqueiot, n'aient pas la même activité.
A ce propos, M. Guinocfcet conseille, pour évilvr
pareilbis réactions, de ftii?e les solniions de gomme à
chaud.
M. Grimbert signale Taction de certaines bactéries
sur le chlorhydrate de morphine, déterminant, a» bo«t
de quelques jours, la formation d'oxyniorphine.
Des observations qui précèdent, M. Glteuiiyigay arrive
à conclure que ces modiiicatioits chimîqves doivent
— 629 —
s'accompagner do vaiiulioiis clans le pouvoir méclica-
monlonx'. M. Patein donne le mécanisme de l'action
physiologique dein lOiorphin'e et de roxymorphine.
M. Pannetier envoie une note Jiur un sirop de 'foin de
J'antaUi*'. piéparé par addition d'une goulle d'<*ss(Mîce
concenlrée à un lilro de sirop simple, (^e sirop, agité
avec d-e l'éther, abandonne à ce solvant une h ace de
vernis à odeur de loin ; mais <;c résidn, traité par l'etui
oxygénée et le permanganate de potasse, dégage une
odeur de styrax a'u lieu de l'orfe«ur habiliioMe d'amandes
annères.
/^'7>//<9r/: ,%ur les tkèseê j^réêentree fia conco^irs. —
M. Sougsndt (tonne lecture du rapport sur les thèses
classées dans lase<*Jion Aes Soi?ences phj^sico -chimiques.
Conformément à f?es conclusions, la Société accorde
une médaille d'or à M. Lerat, w«ie médaille d'«rgo»ntà
M. Hébert «et une menlion honotablo à M. GuîllaiifiiBin.
M. E. Thibault do'Biw^ égalcTwe'nt leclnn^ de son rapport
sur les thèses classées dans ia Keclion <!es Sciences
naturelles : la Soci>é'té accord'e nne ni'^daillo d'argent à
'M. GImwvvI, une médaill-e d'argent à M. Liénard et une
mention honorable à M. Weill.
Reno?iveUefnent du Bureau, — Sont élus pour Tannée
1904: M. le Prof. Bébal, vice- président; M. Lépinois,
secrétaire ^innf»e!l.
LKIDIÉ
Los obsèques de noire regretté collègue, Leidi»\ ont
en lieu à Chrilillo.n-sur-Seinft, De nombreux amis ri
élèves ont tenu à Taccomipagner en corps jusqu'à hi
garedu Chemin de Fer où quatre discours ont été pro-
noncés : «par M. Lége^'. présidient <le la Société de fMiar-
snacie de Paiii-^; par M. Moonin. nn de ses amis; par
M. Villejean, président de la Société des pharmacien*^
des hôpitaux; par M. Damart, au nom des internes de
rhôpital Necker.
— 630 —
Discours
prononcé par M. Léger.
Il y a quelques semaines, la Société de Pharmacie de
Paris était en fête. A Toccasionde la célébration desoD
centenaire, elle recevait la visile des représentants les
plus autorisés de la profession dans notre pays et à
l'étranger, de nombreuses manifestations de sympathie
nous arrivaient de tous les points du globe. Aujourd'hui,
c'est autour d'un cercueil que nous nous trouvons mêlés
aux parents et aux amis nombreux de notre cher col-
lègue Leidié. Dans les sociétés, comme dans les fa-
milles, les joies et les douleurs sont trop souvent al-
liées. Cette année 1903 aura été particulièrement
attristée pour nous. Après Duquesnel, voici Leidié qoi
disparaît à son tour, qui disparaît à 48 ans^ à Tâgeoù
l'homme sorti de la jeunesse et mûri par rexpérience
est capable de fournir son maximum d'efforts.
Après des études classiques consacrées par les di-
plômes de bachelier es lettres et de bachelier es
sciences, Leidié obtint successivement les grades de
licencié puis de docteur es sciences physiques. Devenu
de bonne heure pharmacien des hôpitaux de Paris, ilse
destinait à l'enseignement. Il parcourut une à une
toutes les étapes qui mènent au professorat. Prépara-
teur, maître de conférences et enfin agrégé de chimie
et de toxicologie à l'Ecole supérieure de Pharmacie
de Paris, classé le premier à la suite du concours
de 1889.
Dans le cours de sa trop courte carrière, il recueillil
de nombreuses récompenses; c'est ainsi que nous le
voyons lauréat de l'Ecole supérieure de Pharmacie, des
hôpitaux de Paris, de notre Société de Pharmacie, puis
officier d'Académie en 1888 et officier de rinslruclioD
publique en 1895. La Société de Thérapeutique l'ac-
cueillit en 1895.
La Société de Pharmacie de Paris le comptait au
— 631 —
nombre de ses membres résidants depuis 1883. Il fut
secrétaire annuel en 1892 et président en 1899.
Les fonctions de la présidence furent pour lui assez
pénibles. C'est à celte époque, en effet, que notre Société
se livra à un travail préparatoire destiné à servir à la
revision du Codex. Les séances ordinaires mensuelles
étaient trop peu nombreuses pour pouvoir mener k bien
ce travail. 11 fallut tenir des séances extraordinaires
auxquelles Leidié ne manqua jamais de se rendre, en-
courageant tout le monde par la parole et surtout par
l'exemple.
Quelques-uns de ses travaux sont bien de ceux qui
attirent le pharmacien et surtout le pharmacien d'hô-
pital. Ayant eu à examiner, pour les besoins de la cli-
nique, des urines purulentes, il ne se contente pas d'une
analyse que tout chimiste pourrait faire, il recherche
l'origine des produits pathologiques qu'il observe et ar-
rive à cette conclusion que la pyine et la mucine,
décrites depuis trente ans comme des éléments consti-
tutifs des urines purulentes n'y préexistent pas, mais
ne sont que des produits de transformation d'autres élé-
ments. Il défmit enfin la véritable nature de ces deux
corps.
 part cet important travail de chimie pathologique,
c'est surtout la chimie minérale qui retint Tattention de
notre collègue. Son activité scientifique se concentra
surtout sur une classe particulière de métaux, ceux de
la mine du platine, métaux si rares que si on les com-
pare à l'or, c'est ce dernier qui apparaît comme une
matière vulgaire. Le palladium, l'iridium et surtout le
rhodium furent étudiés par Leidié. Il ajouta à Télude
de ce dernier corps d'importantes contributions, puis
il créa seul ou avec M. Quennessendes méthodes analy-
tiques qui permettent la séparation, jusque-là si difficile,
sinon impossible, de ces différents métaux. Par la na-
ture de ses études, Leidié devint donc le continuateur de
ces savants illustres nommés Sainte-Claire Deville,
Debray etJoly dont [il fut le collaborateur.
— 632 —
Pour bien apprécier la valeur des travaux de notre
collègue, il suffit de se rappeler certaine séance de la
Société chimique de Paris où Leidié faisait une com-
munication sur la séparation des métaux de la mine do
platine. A peine eut-il terminé que des applaudisse-
ments nourrisjui montrèrent en quelle estinae on tenait
ses travaux. Cet hommage pouvait avoir à ses jeiix
d'autant plus de prix qu'il émanait d'une assemblée
hautement compétente et que de semblables manifesta-
tions sont extrêmement rares au sein de cette savante
compagnie. Vous-mêmes, à la Société de Pharmacie, il
y a quelques semaines, vous accueilliez par vos applau-
dissements un exposé de Leidié sur un sujet analogoe.
Leidié fut aussi un écrivain scientifique : c'est à lui
que fut confiée la rédaction de tout ce qui concerne la
plupart des métaux de la mine du platine dans la grande
encyclopédie chimique de Frémy, ce qui ne Tempècha
pas d'écrire, dans la môme publication, un volume de
près de 900 pages sur les éthers.
Je vous ai dit que Leidié se destinait au professorat.
11 n'a pu atteindre son but. Il dut, comme tant d'autres.
rester blotti au fond de cette impasse qu'est soavent
l'agrégation des sciences. Son échec avait eu une réper-
cussion sur son caractère. Il était devenu misanthrope.
Que de fois l'ai-je entendu dire : « Je ne finirai peut-
être pas mes jours h Paris. » il songeait à tout quitter
pour aller vivre paisiblement dans son pays natal, loin
des tracas, loin des luttes journalières. Un autre qae
lui aurait pu chercher un refuge dans quelque faculté,
en province; mais n'était-il pas retenu à Paris par se?
fonctions de pharmacien des Hôpitaux et aussi par h
nature même de ses travaux! Il n'y a, me disait-il,
qu'un seul laboratoire en France où je puisse trouver
les matériaux qui sont nécessaires à mes études : celui
de l'Ecole Normale Supérieure.
Dans ces derniers temps, Leidié s'était remis au tra-
vail et nous pouvioiis penser qu'il allait trouver dans
les recherches du laboratoire la tranquillité et Tonbli;
— 633 —
mais la mort impitoyable veillait et aujourd'hui elle
vient de nous ravir cet excellent collègue, à beaucoup
d'entre vous et à moi un ami sincère et fidèle. Leidié,
au moment où lu vas reposer pour toujours dans cette
terre bourguignonne qui t'a vu naître, la Société de
Pharmacie de Paris t'adresse par ma bouche un suprême
adieu. Elle ne sera pas ingrate pour toi. Elle a déjà
inscrit ton nom sur son livre d'or à côté de celui de ses
illustres ancêtres.
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance du 9 novembre 1903 [C. i2., t. CXXXVII).
— Conditions de séparation de Viode sous forme
cTiodure cuivreux, dans un mélange de chlorures ^bromures
et iodnres alcalins; pnr MM, H. Baubigny et P. Rivals
(p. 753). — En ajoutant à la solution, du sulfate de
cuivre, de Tarsénite de potassium et une petite quantité
de sulfate ferreux et laissant en contact pendant dix à
douze heures, tout l'iode est séparé à l'état d'iodure
cuivreux ; les bromures et chlorures ne sont pas touchés.
— Sur r oxydation de la glucose dans Ce sang; par
M. L. JoLLY (p. 771). — D existe naturellement de
Talcool, en très minime proportion dans le sang. —
Les globules ont dédoublé une certaine quantité de glu-
cose en alcool et ont transformé une partie de cet
alcool en acide acétique.
Séance du 16 novembre 1903 [C. M., t. CXXXVII).
— Nouvelle préparation de V argon; par MM. II. Mois-
SAN et A. RiGAUT. Voir un prochain numéro du Journal.
— Sur l'extraction de Voxygènepar la liquéfaction par-
tielle de Vair avec retour en arrière ; par M. G. Claude
(p. 783). — L'auteur a déjà montré q»e l'air, appelé à se
liquéfier progressivement,abandonn€ en premier lieu des
portions liquidestrès riches en oxygène. Grâce à un arti-
fice très simple, il est aisé de mettre à profit cette pro-
— 634 —
priété pour, en ne liquéfiant qu'une portion relative-
ment faible de VRir^ohieniv directement ^ sans évaporation
préalable, un liquide très oxygéné détenant la /?r«jw
totalité de l'oxygène mis en circulation. L'arlilice en
question consiste essentiellement à faire en sorte qu'à
mesure de leur liquéfaction progressive, les portions
liquéfiées de Tair traité soient astreintes à circuler
en sens inverse et au contact du courant gazeux aux
dépens duquel elles se forment.
— Sur les acétones acétyléniques. Nouvelle méthode de
synthèse des isoxasols; par MM. Ch. Mol'reu etM.Biu-
CHiN (p. 793). — Celte synthèse est réalisée en combi-
nant les acétones acétyléniques avec riiydroxylamine;
les oxiniesqui en résultent donnent des isoxasols par
isomérisation.
— Sur la rétrogradation de V empois d'amidon; par
M. L. Maqlenne (p. 797). — La rétrogradation esl
d'autant plus rapide et plus profonde que la tempéra-
ture est plus basse. Ce phénomène est favorisé par la
présence des acides minéraux, même à la dose de —
seulement. Il tend vers une limite qui, en milieu neutre
et à 0% paraît être voisine de 30 p. 100.
— La résistance électriçtce du corps humain : par
M. St. Leduc (p. 814). — La résistance électrique do
corps humain est surtout la résistance de la peau, et
colle-ci, comme celle de tout électrolyte, dépend de la
nature et de la concentration des ions qu'elle contient.
Dans les mômes conditions des lieux d'application,
de grandeur des électrodes, de nature des ions et de
voltage, on obtient tovjours des résultats identique à
eux-mêmes. Les mesures de la résistance électrique
du corps humain, faites dans ces conditions, sont donc
comparables et utilisables pour le diagnostic.
Séance du 23 novembre 1903 {C. R., t. CXXXVIl).
— hifluence des gaz sur la séparation des métaux par
électrolgse : séparation du nickel et du zinc; par MM. Hoi-
LARD et Bertiaux (p. 853). — Le bain doit sa grande
— 635 —
résistance surtout aux dégagements d'hydrogène à la
cathode et d'oxygène à l'anode. Une solution de SO^ est
employée pour empocher Taccumulalion d'oxygène à
l'anode; dans ces conditions, la séparation du nickel et
du zinc est totale.
- Sur l'acide oxalacétique CO'H-CH*-CO-CO-H ; par
M. L.-J. Simon (p. 855). — Cet acide peut être obtenu
par saponification de son éther au moyen de Tacide
chlorhydrique concentré.
— Synthèse de la nicotine; par M. Amé Pictet (p. 860).
— Voir un prochain numéro du Journal.
— Sur la jaunisse de la betterave; par M. G. Dela-
croix (p. 871). — Un traitement préventif, suffisant et
actif est le suivant: l'* employer un assolement au moins
triennal; 2° éviter de porter aux fumiers les feuilles
malades et les enfouir directement ; 3' ne semer que
des graines âgées de quatre ans ; 4'* exclure absolu-
ment les porte-graines du voisinage des champs où
l'on cultive la betterave.
— Sur r existence j dans V organisme animal^ d^une dia-
stase à la fois oxydante et réductrice ; par MM. J. Abelous
etJ. Aloy(p. 885). — Le ferment en question, disso-
ciant les combinaisons oxygénées, agit comme réduc-
teur, et, portant l'oxygène libéré sur des substances
oxydables, il agit comme oxydant. Ce double rôle nous
le fait apparaître comme l'agent des échanges respi-
ratoires élémentaires.
— Sur la fermentation forménique et le ferment qui le
produit; par M. MAZÉ(p. 887). — L'auteur attribue la fer-
mentation forménique à une pseudo-sarcine; quoique,
à l'état de culture pure, elle ne puisse produire cette fer-
mentation, une association avec d'autres bactéries est
nécessaire. La fermentation forménique semble se
greffer sur les fermentations' butyriques et s'alimente
aux dépens des produits fournis par ces dernières.
J. B.
— 636 —
SOCIÉTÉ DE THÉRiVPELTlQCE
Séance du \\ novemh'e 1903.
M. Bardet présente vltlq série û' appareils tÂermopiort s,
destinés à conserver et à fournir de la chaleur. Ces réci-
pients métalliques, déformes et d'applications irès va-
riées, renferment un mélange de sels à base d'acétate
de soude, avec une quantité calculée de glycérine.
Chauiïé dans 1 eau bouillante, oe mélange fond et rend
ensuite lentement sa chaleur de fusion ea recristallisaot.
Ces appareils fournissent ainsi de la chaleur pendaat
au moins douKe heures. Ils poun*ont dégager brusque-
ment toute leur chaleur de fusion et devenir brûlants
au moment désiré, si, après les avoir surchautfés /en le>
laissant par exemple «ne demi-heure dans leau bouil-
lante, quand quinze minutes suffisent à amener ordinai-
rement la fusion de la masse de sel), on fouirait à la so-
lution sursaturée et refroidie un cristal qui provoquera
instantanément la cristallisation du mélange. Il sufiil
pour cela de dévisser de quelques tours la vis qui serldt?
bouchon et dont le pas conserve toujours de petits cris-
taux non dissous.
M. Gatillon explique les contradictions entre les faitsslh
serves et la notion de l* alcool -aliment en mofitrant que
Talcool n'est pas un aliment, mais un excitant. Il pro-
duit une action favorable de couiie dut^ sur le travail
musculaire, un coupdefouet momentané, bientôt suivi
d une dépression qui compeiiise lexcitalion première de
telle sorte que, pour un travail de quelque durée, le
rendement obtenu après Temploi d alcool est inférieur à
celui qu'on obtient si l'on n'en emploie pas.
Les expériences de Duroy, qui datent de plus de qua-
rante ans, ont démontré Téliminatiou lente de lal-
cool en nature dans Turine et les autres excréta. Ces
observations ont été confirmées par Gréhant et Nicloux,
qui ont retrouvé Talcool ingéré dans le sang, les tissus.
— oan —
le lait, et son< élioiination en nature par les ponmcMas,
la peau et les reins, mie petite peatà» seulement dispa-
raissait p»r cocnkiistioii.
il ost alors peraiis de douter die la pvoportion de 98
p. 20O df' alcool brûlé adimise par Atwater et Beoedict,
d*aQtant plus qu'il serait difficile de coueilier avec une
combustion intraorganique de l'alcool l'abaissement de
température (Dujardin-Beaumetz) et la diminution de
l'acide carbonîq^ue (CbauTean) qui suivent Tingôstion de
ce produit.
Tous les faits observés prouvent au contraire que l'al-
cool n'est pas un aliment, mais un excitant.
Le vin agit autrement par les sels organiques de po-
tasse, la glycérine, le tannin et les éthers œnanlhiques
qu'il contient. C'est avec le vin qu'on combattra l'al-
coolisme et non avec Teau ou le lait, en dehors des cas
pathologiques bien entendu.
M. Banlet oppose la tempérwnee à V abstinence qu'il ne
faut impoeer qu'à certaines catégories de sujets: l'usage
de l'alcool, c'est-à-dire des boissons fermentées, doit
être interdit aux dyspeptiques, aux nerveux de tout
ordre, aux enfants, aux cardiaques et aux hypertendus.
L'alcool est utile, sous forme dépotions de Todd, dans
nombre de maladies.
Le vin doit être toléré cbea les sujets qui ne rentrent
pas dans les catégories précédentes. Mais il convient de
se préoccuper de la valeur des différents vins. Tous les
vins plâtrés sontBocifs. Les vins blancs, contrairement
à l'opinion courainte^ soat moins bien supportés par les
dyspeptiques que les vins rouges, quand on sait les
choisir.
MM. LaumoBMr, Barbier, D« Castel^Bkmdd insistent
sur la distinction qu'il convient d'établir entre les al-
cools toxiques, les liqueurs à essence, d'une part, et le
vin naturel, d'autre part. L'alcootisme date de la pro-
duction des mauvais alcools.
M. J. Dauby envoie une note ewr le» changer» de la digi-
tale admimstrée dmn» les rmdcMê»^ de eomr.
— 638 —
M. Dauby conclut de deux observations de mort su-
bite, survenue au cours du traiteaient par la digitale, de
deux cardiaques âgés d'une soixantaine d'années, que
la prudence commande de se montrer réservé danslad-
ministration delà digitale chez les sujets présentant les
signes de la dégénérescence athéromateuse des vais-
seaux, chez ceux qu'on pourrait supposer atteints d'une
lésion des artères cérébrales, ou chez lesquels on a des
raisons de soupçonner l'existence d'une endocardite vé-
gétante récente ou ancienne. Ferd. Vigier.
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
Séance du 7 novembre 1903.
Lithiase mammaire; par M. Gabriel Delamabe et
P. Lecène. — Signalée chez la vache et chez la chienne,
la lithiase mammaire existe également, quoique très
rare, chez la femme. Les calculs sont formés par de la
cholestérine.
Floraison d^ automne déterminée par la destruction du
feuilles par les cantkarides; par M. E. Apert. — Les florai-
sons automnales se produiraient lorsque les feuilles ont
été détruites par une cause quelconque.
Sur un sérum actif vis-à-vis du bacille de Pfeiffer\ par
M. A. Latapie. — Ce sérum, inoffensif par lui-même,
possède des propriétés préventives et curatives, non
seulement vis-à-vis du bacille qui a servi à immuniser
la fièvre, mais aussi, et à un égal degré, vis-à-vis d'un
bacille isolé d'un cas de coqueluche.
Diazoréaction d^Ehrlich^ sa catise déterminante dans
Curine; par M. L. Monfet. — Toutes les fois que la dia-
zoréaction est positive, cela veut dire que Turine ren-
ferme en proportion exagérée des dérivés conjugués de
l'indol et du scatol et par suite qu'il y a aussi exagéra-
tion du processus des fermentations putrides.
Evaluation approximative de la quantité minima de
— 639 —
potasse urinaire et de la quantité miniina de cette sub-
stance nécessaire à l'organisme dans les conditions de la
ration moyenne (F entretien ; par M. E. Maurel. —
L'adulte, dans les conditions auxquelles correspond la
ration d'entretien, peut sûrement se suffire avec 0*%06
de potasse par kilogramme de son poids normal; la
quantité de h^\Vl paraît pouvoir suflire au nourrisson,
non seulement pour assurer son entretien, mais même
sa croissance, et il en est de môme chez Tadulte pendant
les convalescences.
Sur Vindoxyle urinaii^e; par M. C. Hervielx. — L'in-
dican existe dans l'urine, non pas sous forme de glyco-
conjugué, mais bien sous une autre forme de conju-
gaison (sulfoconjugaison).
G. P.
640
TABLE DES AUTEURS
iV. B. — Les (c liEMssiG:<SMBNTS »>, oompria entre les deux feuUies iè
couverture de chaque livraison, soal indiqués dans les tables qui suivait
Les chiffres araires renvoient aux pages du volume ; les chif^^e^ ro-
mains, aux pages des feuillets de « Renseignements ».
Abderhalden. — Snr un cas de dîathèse cjed'niqiie
familiale 581
Adrian. — Sar le rôle de Talcool dans la conserrarion du
chloroforme 5
Altan (Anton). — Rhizome de Panna 497
Anselmino. — Citrophène et Apolysine 125
Arnold (C.) et Mentzel (C.). — Recherche de Peau oxygénée
dans le lait lifii
Aston (C). — Voir H. Easterfield et C. Aaton ?I7
Audry (Chj. — Inoonvénients de Temploi simultané de Tio-
dof orme et des préparations mercurielles 62i)
BadeL — Incompatibilités de certaines teintures 301
Balland. — Sor quelques condiments des colonies fran-
çaises 248, 294
Barthe (L.). — Sur Télectrolyse appliquée aa dosage du
mercure en toxicologie 57i
Barrai (E.). ~ Nouvelles réactions colorées de Tabrastoh. . . ^
— Réactions de Thermophényl 2ti7
— Nouvelles réactions de la cryogénine ^
— Réactions colorées du pyramidon 301
Baubigny et Ghavanne (G.). — Nouveau procédé pour le
dosage des corps halogènes dans les composés organiques — 31
Beauverie (J.l. — La maladie des Platanes 277
Bérenger (G. M.). — Réactions nouvelles de Tantipyrine et
du salophène 393
Bickern (W.). — Le Casimiroa edulÎK 395
Blanc (G.). — Voir Bouveault (L.) et Blanc (G.) 305
Bordas. — Voir Ogier et Bordas 574
— 641 —
Bott (Graham). — Méthode rapide pour enlever les taches
d'encre 260
Bottomley (B.) et Jackson (H.). — Assimilation de
Toxyde de carbone par les plantes yertes 271
Bongpault (J.)- — ^^^ la solubilité de Tacide picriqne dans
Tôther 116
— Sur un procédé poor enlever les taches d'acide picriqne. . 158
— Sur le kermès ., 609, 547
Bourquelot (Em.). — Le sucre de canne dans les végétaux. 241
— Les origines de la Société de Pharmacie de Paris ; son his-
toire jusqu'à la création de la Société de Prévoyance 443
Bourquelot (Em.) et Hérissey (H.). — Sur la lactase. . . 151
Bouveault et Blanc (Gr.). — Préparation des alcools pri-
maires au moyen des acides correspondants 305
Bouveault (L.) et Wahl (A.). — Préparation des éthers
nitriques et nitreux 306
Brachin (A.). — Hydrates de carbone de réserve de la noix
muscade et du macis 16
Brandin. — Un nouveau parasite de la betterave 274
Breton (J.-L.)* — Sur la substitution des peintures à base de
zinc aux peintures à base de plomb 172
Brûnnich (J.-C). — Acide cyanhydrique dans les plantes
fourragères 528
Buchner (E.) et Meisenhelmer (J.). — Les enzymes dans
les fermentations produites par des microorganismes 221*
Burke. — Voir Traphogène et Burke 75
Galmette (A.). — Absorption de Tantitoxine tétanique par les
plaies 178
Caries (P.)* — Boues et barégines des eaux sulfureuses 112
— Pharmacologie de la valériane officinale 610
Castoro (N.). — Voir Schulze E. et Gastoro (N) 624
Ghassevant. — Voir Chassevant |et Postemak (S.) 262
Chauffard. — Emploi de la gélatine comme hémostatique;
tétanos consécutif 122
Chavanne (G.). — Voir Baubigny (H.) et Chavanne (G.). . 31
Choay . — Note sur le Quinium 145
Glaret (A .). — Altérations de la teinture d'iode 350
Conte. — Voir Vaney et Conte (A.) 273
Cousin (H.). — Sur les acides gras de la lécithine de Tœuf . . 102
Crouzel (Ed.). — Incompatibilité de Tantipyrine et du
tsDia dans les préparations pharmaceutiques 618
JwrH, de Pkarm, et de Chim. 0< iton, t. XVin. (19 déeembro 1903.) 41
— 642 —
Delacroix (6.). — Sur ane maladie bactérienne da tabac : le
chancre ou Tanthracnoee 582
Démon (0.). — Dosage de Tammoniaque dans lee urines 289
Desmoullère (A.)« — Dosage de l'azote ammoniacal dans
les mistelles et dans les vins 203
Desvi^nes. — AIlocotioD k roccasion da Centenane de U
Société de Pharmacie 493
Disdier. — Étude des variations d'action de la pepeine ser
la fibrine 591
Dott (B.). — Sur la résine des rhizomes de podophylle 74
Dufau (E.). — Recherche de l'albumine dans les urines. 253, 389
Dumolard. —Voir Imbertet Dumolard 573
Easterfield (H.) et Aston (0.). — La résine « Rimu »... 217
Eliront (J.). — De Taction de Tacide abiétique sur lee
ferments 307
Bigel (C.)- — Différenciation des chlorhydrates de cocaïne,
d'encaïne « et d'eucalne ? 620
Bllinger (A.). — Dosage de Findican dans l'urine. 347
Faivre (Paul). — Voir Proust et Famé ;(P.) 132, 173
Fendler. -^ Recherche du jaune d'œuf dans la margarine. . . 212
Filisen. — Phototliérapie et la technique de son applicatif»
, dans le lupus 365
Fleîff (C). — Voir Hédon (B.) et Fleig (C.) 366
Focke. — E68aî physiologique des fouillée de digitale 24
François (Maurice). — Sur quelques combinaisons de pyridine
et de chlorure d'or 110
— Dosage de la pyridine en solution aqueuse 337
Frankel (Sigmund) . — Préparation et constitution derhistidine. 219
Frankforter (G.-B.). — Alcaloïdes de la racine disopyrum
thaliotroides 34
Frenkel. — Peroxydes médicinaux : Thopogan et l'ectogan. 261
Frignani. — Voir Eleist et Frignani 27
Fromme. — Remarques sur le dosage des alcaloïdes dans les
tubercules d'aconit et les feuilles de belladone 568
— Dosage des bases xanthiques dans le cacao et le chocolat. . 570
Fûrth. — Sur l'adrénaline 362
Gane (E.-H.). — Sur l'essai de l'huile de foie de morue 392
Garmau. — Parasites du chanvre et du tabac XXXVI
Gautier (Armand). — Fabrique d'acide lactique 75
— 643 —
Grautier, (Armand) et Halphen (G.). — Caractères des
liqueurs fermentées. DietinctioD des mistelles d'avec lés viûs
de liqueur et vins assimilables ^9, 117
Gérard (Ernest). — Revue d'urologie 615, 657
Oerber (B.). — Principes immédiats du cresson de Para 355
Gilson. — Recherches chimiques sur les rhubarbes 308
Glaeszner. — Analyse du suc pancréatique normal de
l'homme 126
Gonnet (Jablin). — Sur une falsification du café 230
Gotthelf ( A . ) . — Bioxyde de manganèse pour l'usage médical . 28
Grimbert (L.). — Uniûcation des procédés d'analyse bacté-
riologique des eaux 372, 413
Guignard (L.). — Discours à Toccasion du Centenaire de la
Société de Pharmacie 440
Guyot (René). — Cocaïne et calomel ; incompatibilité 619
Halphen (G.). — Voir Gautier (A.) et Halphen (G.). . 49, 117
Halle et Touret (A.). — L'extrait frais de bile de bœuf. . . 166
Hanriot. — Sur l'argent colloïdal 262
Harlay (V.)* — Analyse de concrétions provenant d'une
tumeur sous-cutanée 9
— Calcul salivaire du canal de Wharton 11
Hartwich (C.) et Simon. — Contribution à 'l'étude de
l'opium à f amer çt à celle des substances acides que renferme
la fumée 313
Hédon (E.) et Fleig (C). — Sur Tentretien de Tirritabilité
de certains organes séparés du corps 366
Henriet. — Sur l'acide f ormique atmosphérique 351
Hérissey (H.). — Voir Bourquelot (Em.) et Hérissey (H.). . 151
Imbert et Dumolard. — Sur le dosage des bromures en
présence des chlorures 673
Jackson (H.). — Voir Bottomley (B.) et Jackson (H.) 271
Jorlssen (A.). — Sur une réaction de Thydrastinine 69
— Recherche des peroxydes dans 1 ether 217
Kleist et Frignani. — Action physiologique de l'acide
anthranilique et du pipéronal 27
Kollo (Constantin). — Réactions d'identité des médicaments
organiques basées sur l'analyse immédiate 21
Korner et Vanzetti. — Sur l'olivile 364
Kossel et SteudeL — Constitution de la cytoeine 218
— 644 —
KraflTt (F.). — Sur la filmarone, principe actif de la fougère
mftle 73
Konz-Krause. — Séparation de cristaux de iarfcrate de chaux
dans un vin de colchique 129
Lahache. — Note sur le beurre de coco épuré 33S
Lees (F.-H.). — Voir Power (F.-G.) et Lees (F.-H.) 358
Léger (E.). — Notes sur Fessai des drogues simples 57
— Discours à l'occasion du Centenaire de la Société de Pharmacie. 443
Leldié et Quennessen. — Nouvelle méthode d'analyse des
osmiores d*iridîum 91
Lévy (A.). — Acide carbonique dans Tair 352
Lindet (L.). — Les hydrates de carbone de l'orge et leurs
transformations au cours de la germination industrielle 312
Littersoheid. — Noureau procédé de dosage du mercure. . . 571
Loir (Adrien). — La rage dans 1* Afrique du Sud XVIII
Mannich. — Sur l'essence d'une sorte d'andropogon du
Cameroun 264
Manseau. — Réaction permettant de distinguer Phéiome de
la morphine 164
Mansier. — Poudre soluble d'adrénaline, et solution oitro-
boriqnée d'adrénaline 612
Marqnardt (A.). — Dosage du fer métallique dans le fer
réduit 526
Marshall (J.) et Ryan (A). — Rétention de l'arsenic parle
charbon animal 214
Matmchot (L.). — Sur les caractères botaniques du mycé-
lium truffier 72
MeiUère (G^.)- — Sur deux réactions colorées de l'yolûmbine. 385
Meisenhelmer. — Voir Bnchner (£.) et Mejsenhelmer (J.). 221
Mentzel (C). — Voir Arnold (C.) et Mentzel (C.) ! . 128
MU'ward (F. V.) — Note sur quelques usages de Facide
picrique 394
MltChell (C.-A.). — Sur quelques réactions du vanadium. ... 30
ModrakOl^Ski (G.). — Dosage du soufre oi^anique dana
l'urine au moyen du bioxyde de sodium 353
MoschkOWitSCll. — Sur l'essai des préparations de
digitole 564
Moureu (Ch.) et Valeur (Arm.). — Sur le sulfate de spar-
téine : composition ; dosage volumétrique 545
Moureu (Ch.) et Valeur (Armand). — Sur la spartéine 502
— 645 —
Munson (L.-S.) et Tolmann (L.-M.) — Compoeition des
ananas frais et des ananas conservés en boîtes 398
NiCOlardot (P.). — Dosage du yanadium dans les alliages. . 216
Ogier (J.). <- Coloration des pfttes alimentaires 404
— Addition de flaomre de sodium an beurre 531
Ogier (J.) et Bordas. — Les laits écrémés 574
Orient (J.). — Sur le lygosinate de soude 34
Osbome (W.-A.). ^ Nouvelle synthèse de Tacide homogen-
tîsique 32
Ottow (W.-M). — Sur reuphorbone 359
Pairault. — Vins d'oranges XXXVII
Parmentler (A.). — Autoclave à fonctions [multiples 159
Pateln (G.). — Congrès international de chimie appliquée. « . 333
— (Jne réaction de la cryogénine 593
Paterson. — Essai de la poudre d*ipéca basé sur la propor-
tion des cendres 68
— Essai de l'ipécacuanha 256
Patten (A.-J,). — Sur la cystîne 623
'Pégurier (Gaston). — Solutions officinales d'alcaloïdes 563
Perraud (J.). — Observations sur le clocbage employé pour
détruire la Pyrale de la vigne 272
Peter (R.) — Analyse de l'essence de santal provenant de
capsules gélatineuses de diverses provenances 300
Planés (Paul). — Dosage colorimétrîque du bismuth 385
Poisson (Jules). ^ La vitalité des graines XXXII
Posternak (S.). — Voir Chassevant et Postemak (S.) 263
Polluer (F.-G.). et Lees (F. -H.). — Étude chimique des
semences de Eo-Sam 358
Proust et Faivre (Paul). — Étude de désinfection notam-
ment à bord des navires , 182-173
Quennessen. — Voir Leidié et Quennessen 97
Rapp (R.). — Nouveau mode de stérilisation du catgut 621
Richard. — Contribution à Tétudc des ozycyanures de mer-
cure 553
Riéthe. — Allocution à l'occasion du centenaire de la Société
de Pharmacie 493
Robert ('J')' — Extrait de quinquina et antipyrétiques 616
RocqUOS (^O- *~~ Composition des vins de liqueur 223-264
— 646 —
Rosenthaler (L.). — Perchlornre de fer comme réactif des
acides tartriques oxalique et citrique 622
Rost. — Acide borique et son emploi dans la consenration des
aliments 3t»5
Rousseau (Emile). — Sels de calciam sur la solidification
de la gélatine stérilisée 193
Ryan (A.). — Voir Marshall (J.) et Ryan (A.) Î14
Saal (0.). — Voir Tschirch (A.), et Saal (0.) 396
Sapox^ta (de). — Méthode gazométriqne nonyelle en vne do I
titrage des tartres commerciaux. — Dosage de la potasse par
yolumétrie gazeuse 61 |
Sohaer . — Allocution (centenaire de la Soc. de Pharmacie) . 494
Schmidt (£•)•. — Action de la filicine bnite sur le tsenia
soliam .......! 13
Schoor (Oscar van y. — Préparations à Textraît de Cannabis
indica 165
Schuize (E.) et Gastoro (N.). — Contribution à Tétude des
hémicelluloses 624
Sigalas (C). — Propriétés physiques de Thuile de croton ... 208
Simon. — Voir Hartwich (C). et Simon 313
Smitll (Bemard-H.). — Dosage de la formaldéhyde dans le
lait 344
Soulard (L.). — Sur les huiles au biodure de mercure 613
Steudel. — Voir Kossel et Steudel 218
StiCh (C). — Sur la solubilité du phosphore 73
Tiemann (R.). — Des principes immédiats de la globulaire. 356
Tolmann (L.-M.). Voir Munson (V.-L.-S.) et Tolmann (L.-M.) 398
Touret (A.). — Voir Halle (B.). et Touret (A.) 166
TraphOgène et Burke. — Présence diacide salicjlique
dans les fruits 75
Tschirch (A.), et Saal (0.). — La résine Garagne 396
T^^SSelmaun. — Remède contre la chute des chereux. . . 336
Valeur (Amand). — Voir Moureu (Ch.) et Valeur (A.). 502. 545
Vaney (C.) et Conte (A.). — Sur un diptère, parasite de Tal-
tise de la vigne 273
Vanzetti. — Voir Kômer et Vanzetti 364
Viel. — Préparation du sérum gélatine 199
Vincent (L.). — La maladie du sommeil chez les noirs. . XXXIII
Vozarik. — Procédé de dosage de la guanidine 131
—.647 —
TVahl (À.). — Voir Bouveault (L.) et Wahl (A.) 306
TVainvtrright (J.- W.). — Empoisonnement par application
d'acide phénique 406
"Walker (James). — Séparation qualitative de Farsenic, de
Tantîmoine et de Fétain 126
'Walter-MuUer. — Solubilité des alcaloïdes les plus impor-
tants dans divers dissolvants 66
*Welgel (G.). — Sur le banme de Cativo 70
"Wlebelltz. — Essai de Tbuile de foie de morne 16^
^Wlelen (Van der). — Essai de l'essence de Santal et de l'es-
sence de menthe poivrée 301
— Dosage de la narcotine et de la codéine dans Topinm 71
TViley (H.-W.). — Snore dans les ananas importés aux États-
Unis 401
TTV'llly TVobbe. ^ Éther pour F^nesthésie 348
— Bisai de Téther ordinaire et de l'éther anesthésiqne 258
Wolir (A.). — Préparations de digitale dosées physiologiqne-
ment 567
— fiiS. —
TABLE DES MATIÈRES
Abrastol (Réactions colo*
réeedeT) 206
Académie de« SdenoeB, 36,
88, 139, 184, 233, 284,
333, 412, 540, 583, 633
Acide abiétiqne sur les fer-
ments 307
— anthraniliqne (Action
physiologique de Y) et dn
pipéronal 27
— borique dans la conaer-
servation dee aliments . . . 305
— carbonique dans Tair. . . 352
— citrique. Incompatibi-
lités de oertainee tein-
tures ; emploi de V — ponr
y remédier 304
— cyanhydriqne (L') dans
les plantes fourragères . 528
— f ormique atmosphérique . 35 1
— gras (Sur les) de la
lécithine de l'œuf 102
— homogentîsique ( Nou -
▼elle synthèse de T) 32
— lactique (Fabrique d*). . 75
— phénique (Empoisonne*
ment par application d*) . 406
— picrique (Solubilité de 1*)
dans réther 116
— picrique (Procédé pour
enleyer les taches d') . . . 158
^ picrique (Usages de F). 394
"^ salicylique dans les
fruits 75
Acide tartrique, oxalique et
citrique ( Perchlorure de
fer comme réactif des) . . 622
Aconit (Tubercules d') 568
Adrénaline (Sur n 362
— (Poudre soinble d*| et
solution citro • boriquée
d'adrénaline 61S
Albumine dans les urines,
253, 389
Alcaloïdes (Dosage des)
dans les tubercules d*aoo-
nit et les feuilles de bel-
ladone 568
— (Solubilité des) les plus
importants dans diTers
dissolyants 66
— (Solutions officioales d*) 563
— de la racine d'Ieopyrum
thalictroides 34
Alcool dans la conservation
du chloroforme 5
Alcools primaires (Prépara-
tions-de§) au moyen des
acides correspondants. . . 305
Alliages (Dosage du vana-
dium dans les) 216
Allocution prononcée aux
obsèques d*Emile Leidié. 629
Altise de la Tigne (Sur un
diptère, parasite de 1*). . . 273
Ammoniaq[ne (Dosage de T)
dans les urines 289
Analyse bactériologique des
- tiW —
eaux (Unification des pro-
cédéBd') 372, 413
Analyse de concrétions pro-
venant d^une tnmear sous-
cutanée 9
— des osminres d'iridium
(Nouvelle méthode d') . . 97
— du suc pancréatique nor-
mal de rhomme 126
— des matières agricoles
(Commission chargée de
l'unification internatio -
nale des méthodes d'). . . 576
— de Tessence de Santal
provenant de capsules
gélatineuses 300
Ananas (Tissu d').. . XXXIX
— (Sucre dans les) importés
aux Etats-Unis 401
— frais et ananas conservés
en boites (Ck)mposition
des 398
Anesthésie (Ëther pour T). 348
Andropogon du Cameroun . 264
Anis étoile 248
Antimoine (Séparation qua-
litative de Tarsenic, de V)
et de rétain 126
Antipyrine (Réactions nou-
velles de T) 393
— (Incompatibîtité de V)
et^du tanin dans les pré-
parations pharmaceuti -
ques 618
Antisclérosine 605
Apolysine (Citrophéne et) . 129
Argent colloïdal (Sur T). . 262
Arsenic (Séparation quali-
tative de V) de Tantimoine
et de rétain 126
— (Rétention de 1') par le
charbon animal 214
AutoclaYe à fonctions ninl-
tiples 169
Azote ammoniacal (Dosage
de r) dans les mistelles et
les vins 203
Barégines (Boues et) des
eaux sulfureuses^ 112
Bases xanthiques (Dosage
des) dans le cacao et dans
le chocolat 570
Baume de Cativo 70
Belladone (feuille de). . . . 568
Betterave (Parasite de la). 274
Beurre de coco épuré .... 338
Bibliographie,81,134,180,
230, 278, 329, 367, 409,
633, 625
Bile de bœuf (Extrait frais
de) 166
Biozyde de manganèse pour
l'usage médical 28
— de sodium 353
Bismuth (Dosage col ori mé-
trique du) 385
Boues et barégines des eaax
suif arenses 112
Born3ryal 606
Brométhylf ormine 606
Bromydrate de métbylatro-
pine 606
Bromures (Dosage des) en
présence des chlorures. . 673
Cacao (Dosage des bases
xanthiques dans le) 570
Gafé (Falsification du) .... 230
Calcium (Sels de) sur la
solidification de la gé^n -
tine stérilisée 193
Calcul salivaire du canal de
Wharton Il
— «50 —
Calomel et cocaïne 619
Camphre (Fabrication du) XVIII
Cannabis indica (Prépara-
tions k Textraît de) 165
Cannelle 248
Caragne (Résine) 396
Carbone (Assimilation de
Toxyde de) par les plantes
▼ertes 271
Cardamome 248
Caséine (Fabrication et ap-
plication de la) 76
Casimiroa edulis (Le) 395
Catgnt (Stérilisation do) . . . 621
CatiYO (Baume de) 70
Cecropia obtnsa 606
Census de 1900 aux États-
Unis XXXV
Centenaire de la Société de
pharmacie de Paris, 418, 433
Chancre des arbres . . . XLVII
Chanvre (Parasites du) et
du tabac XXXVI
Charbon animal (Rétention
de l'arsenic par le) 214
Chevenx (Contre la chute
des) 336
Chlorhydrates de cocaïne
(Différenciation des), d'eu-
caïne a et d*eucaîne p. . . 620
Chlorol 607
Chloroforme (Alcool dans
la conservation du) 5
— en potion dans les gas-
tralgies 432
Chlorures (Dosage des bro-
mures en présence des).. 573
Chlorure d'or (Combinai-
sons de pyridine et de) . . 110
Chocolat (Dosage des bases
xanthiquee dans le) 570
Citrophône et apolysine. . 129
Ceoiliie «t calomel 619
Codéine (Donse de la nar-
cotine et de la) dans
ropium.../ 71
~ (lodhydrate de) 606
Coloration des pites ali-
mentaires 404
Composés organiques (Do-
sage des corps hai<^géneB
dans les) 31
Concours pour les prix à
décerner aux internes en
pharmacie des hôpitaux
de Paris V
Congrès international de
chimie appliquée. 333, 381
— international d'hygiène
et de démographie de
Bruxelles X7
Coqueluche (Contre la) . . . 144
Corps halogènes (Dosage
des) dans les compoeés
organiques 31
Coryza (Poudre contre le). 144
Cresson de Para 365
Cristaux de tartrate de
chaux(Séparation de)dans
un vin de colchique 129
Cryogénine (Réactions de
la) 302
— (Réaction de la) 593
CniTre (Production du) de-
puis un siècle XXIV
Curcuma 24B
Cuprocitrol 607
Cystine (Sur la) 623
Cyt08ine(ConBtitntiondela) 218
Dépopulation des campa-
gnes en Allemagne. XXYIII
Désinfection k bord des
navires 132-173
651 —
Diathdse cystinique fami-
liale (Sur un cas de) 581
Digitale (Préparations de)/ 564
— (Préparations de) dosées
physiologiqnement 567
— (Essai physiologique des
feuilles de) "24
Douleur des oreilles (Mix-
ture contre la) 336
Drogues simples (Sur l'es-
sai des) 57
Eau oxygénée (Recherche
de Y) dans le lait 128
Eaux sulfureuses : boues et
barégines des). . , 112
Ectogan(L') 261
Electrolyse appliquée au
dosage du mercure en to-
xicologie 572
Emeri en Grèce et en Tur-
quie 168
Empoisonnements et sui-
cides en Angleterre pen-
dant Tannée 1902 .... XLII
— par application d'acide
phénique 406
Enzymes dans les fermen-
tations produites par des
mioroorganismes 22 1
Essence d'une sorte d'an-
dropogon du Cameroun.. 264
— de santal et de menthe
poivrée (Essai deP') 301
— de santal (Analyse de V)
provenant décapsules gé-
latineuses 300
Etain ( Séparation quali-g
tative de l'arsenio, de
Tantimoine et de V), 126
Ether (Peroxydes dans V). 217
Ether (Solubilité de raoide
piorique dans 1') 116
— pour Fanesthésie 348
— ordinaire (Essai de V) et
de réther anesthësique. . 258
— menthylcamphorique . . . 607
Ethers nitriques et nitreux
(Préparation des) 306
Eugénoliodé 607
Euphorbone (Sur 1*) 359
Examens probatoires de l'É-
cole supérieure de phar-
macie de Paris.. I VI XIII
XXXVII XLII
Extrait frais de bile de
bœuf 166
— de Cannabis indica (Pré-
paration à V) 165
— de quinquina et antipy-
rétiques 616
Faguline 607
Falsification du café 230
Falsifications des vins en
Allemagne VIII
Fer métallique (Dosage du)
dans le fer réduit 526
-— (Perchlorure de) comme
réactif des acides tar-
trique,oxaliqueet citrique. 622
Ferments (Acide abiétique
sur les) 307
Fibrine (Etude des varia-
tions d'action de la pep-
sine sur la) 594
Filicine brute sur le tœnia
solium 13
Filmarone, principe actif
de la fougère mâle 73
Fluorure de sodium (Ad-
dition de) au beurre 531
— 652 —
Formaldéhyde (Dosage de
la) dans le lait 344
Galle snr un champi-
gnon XLVII
Gastralgies (Chloroforme
en potion dans les) 432
Gastrotomie XXVIII
Gayacide 607
Gélatine (Emploi de la)
commo hémostatique; té-
tanos consécutif 122
Globulaire (La) 356
Gingembre 248
Girofle 248
Glycérolé aromatique 240
Graines (La vitalité des). XXXIl
Graisses de Pinot, de Ma-
ripa de Comou, fournies
par des palmiers de la
Gnyanne 323
Gnanidine (Dosage de la). 131
Hémicelloloses (Contribu-
tion à Tétude des) 624
Hémostatique (Emploi de
la gélatine comme) 122
Hermopbényl (Réactions
de r) 207
Héroïne (Réaction permet-
tant de distinguer 1") de
la morphine 164
Hétraline 607
Histidine (Préparation et
constitution de T) 219
Hopogan(L') 261
Huile camphrée morphîuée
pour injections hypoder-
miques.. 344
— de coton (Fabrication
de V) aux Etats-Unis. . . 80
Huile de croton (Propriétés
physiques de P) SQg
— de foie de morne. 163, 392
— au biiodure de mercure. 613
Hydrastinine (Réaction
deP) 69
Hydrates de carbone de
l'orge 312
— de réserve de la noix
muscade et du macis IS
Hydrogène acétylé (Pe-
roxyde d*) 609
Hypnoacétine 608
Indican (Dosage de P) dans
Porine 347
Injections hypodermiques
(Huile camphrée morphi-
née pour) 314
Insomnie (Potion contre P). 336
Iode (Altérations de la tein-
ture d*) 350
lodhydrate de codéine. . . 606
lodoforme (Inconvénients
de Pemploi simultané de
P) et des préparations mer-
carielles 620
Ipéca (Poudre d') basé sur
la proportion d es cendre. 66
Ipécàcuanha (Essai de V) . 266
Irritabilité de certains or-
ganes séparée du corps
(Snr l'entretien de 1*). . . 366
Isopral 608
Isopyrum thalictroîdes( Al-
caloïdes de la racine d*). 34
Jaune d*œnf dans la mar-
garine 212
Kermès (Sur le) 509, 547
Lactagol 606
y'M
653 —
Lactase (Sar la) 151
Lactyltxopéine 608
Lait (Doeage de la f ormal-
déhyde dans le) 344
— (Recherche de Tean oxy-
génée dans le) 128
Laits écrémé? 674
Laque (Industrie de la) dans
rinde 317
Lavement créosote 96
Lécithine de Tœaf (Sur les
acides gras de la) 102
Liqueurs fermentées (Ca-
ractères des). Distinction
des mistelles d'avec les
vins de liqueur et vins
assimilables 49, 117
Loi sur la protection de la
santé pabliqne II
— sur l'hygiène de sécu-
rité des travailleurs dans
les établissements indus-
triels XVII
— relative aux unités fon-
damentales du système
métrique XXV
Lupus (Photothérapie dans
le) 366
Lygosinate de soude (Sur
le) 34
Maladie des platanes 277
— bactérienne du tabac :
chancre ou anthrac -
nose 682
— du sommeil chez les
noirs XXXIII
Manganèse (Préparation du
bioxyde de) pour Tusage
médical 28
Margarine (Jaune d'œuf
dans la) 212
Médicaments huileux biio-
durés (Essai de) 616
— nouveaux récemment in-
troduits enj thérapenti-
que 605
Menthe poivrée (Essence
de) 301
Mercure (Dosage du) 671
— (électrolyse appliquée au
dosage du) eu toxicologie. 672
— (Contribution à l'étude
des oxycyanures de) 663
— (Huiles au biiodure de). . 613
Méthylatropine (Bromhy-
drate de) 606
Monument Pelletier- Ca-
ventou X
Morphine (Réaction per-
mettant de distinguer l'hé-
roïne de la) 164
Mon8tiqne8(Le papayer uti-
lisé contre les) XLVII
Muscade 294
Mycélium truffier (Carac-
tères botaniques du) 72
Narcotine (Dosage de la)
et de la codéine dans
l'opium 71
Nécrologie 692
Noix de Galles XLV
OUvile (Sur 1») 364
Opium à fumer 313
Oranges (Vins d'). . . XXXVII
Osmiures d'iridium (Nou-
velle méthode d'analyse
des) 97
Opium (Dosage de la narco-
tine et de la codéine dans
Y) 71
Orphol 608
634 —
Ozycyanores à» mexcure
(Contribution à Vétaét
des) &58
Oxyde de carbone (Aseimi-
Iationder)par les plantes
vertes 271
Panna (Rhizome de) 497
Papayer utilisé contre les
moustiques XLVII
Parasite de la betterave. . 274
Parasites du chanvre et-dn
tabac XXXVI
Pâtes alimentaires (Colora-
tion des) 404
Peintares(8ab8titntion des)
à base de zinc aux pein-
tures à base de plomb. . . 172
Pepsine (Etude des varia-
tions d^aotion de la) sur
la fibrine 694
Peroxydes dans Téther. . . 217
— médicinaux : Thopogan
et l'ectogan 261
— d'hydrogène acétylé .... 609
Pétrole XLIII
Phosphore (Solubilité du) 73
Phosphorescence des vian-
des avariées 276
Photothérapiedans lelupus 365
Phytine 609
Pierre précieuse (Une nou -
velle) XLVI
Piments 294
Pipéronal (Action physio-
logique de l'acide anthra-
nilique et du) 27
Plantes fourragères (Acide
cyanhydrique dans les) . . 628
Platanes (La maladie des). 277
Platine dans la Nouvelle-
Galles-du-Sud 169
Podophylle ( Résine de) . . , 74
PoiTre m
Potasse (Dosage de la) par
volumétrie gazeose 61
Pondre d*ipéca 68
Porgatine 609
Pyrale de la vigne (Obser-
vations sur le clochage
employé pour détruire la). 272
Pyramidon (Réactions co-
lorées du) 301
Pyridine (Dosage de la) en
solution aquense 337
— (Combinaisons de) et de
chlorure d'or 110
Qniniom (Note sor le) 145
Quinquina (Extrait de) et
antipyrétiques 616
Radium (Pouvoir bactéri-
cide des rayons de) tt7
Rage dans l'Afrique du
Sud XVIII
Réactions colorées de Ta-
brastol 206
— colorées du pyramidon. 301
— colorées de ryohimbine. 365
— nouvelles de l'antipy-
rine et du salophène 393
— permettant de distinguer
rhéroïnedela mcnrphîoe. 164
— de l'hermophényl 207
— do rhydrastinine 69
— du vanadium 30
— d*identité des médica-
ments organiques basées
sur l'analyse immédiate. 21
— de la cryogénine 693
Résine Caragne 396
— de podophylle 74
— de Rimu 217
— 655 —
Rbizome de Panna 497
RhnbarbesiSarles) 308
Rima (Résine de) 217
Salibromine 609
Salophône (Réactions nou-
velles du) 393
Sanoforme 610
Santal (Essence de) 301
— ( Analyse de l'essence de)
provenant de capsules gé-
latineuses 300
Semences de Ko-Sam .... 358
Sérum antitétanique sec. . 178
— gélatine (Préparation du) 199
Société de Biologie, 41, 92,
187,235,286,641,690, 638
— de Pharmacie de Paris.
83, 137, 182, 368, 634, 627
— deThérapeutique,38,90,
141, 686, 635
Sodium (Addition de fluo-
rure de) au beurre 631
Sommaires des journaux
pharmaceutiques étran-
gers, IV, XVI, XIX,
XXIV, XXXIX
Somnoforme 610
Soufre organique (Dosage
du) dans Turine au mo-
yen du biozyde de so-
dium 363
Spartéine (Sur la) 602
— (Sulfate de) : composi-
tion; dosage volamétri-
que 546
Stérilisation du catgat. . . 621
Sublamine 610
Suc pancréatique (Analyse
du) normal de Phomme. . 126
Sucre de canne dans les
végétaux..-.. 241
— dans les ananas im-
portés aux États-Unis.. 401
Sulfate de spartéine : com-
position ; dosage volomé-
trique 545
Tabac (Maladie bactérienne
du) : le chancre ou Tan-
thracnose 582
— (Parasites du chanvre et
du) XXXVI
Taches d*encre (Méthode ra-
pide pour enlever les) . . 260
Tannin (Incompatibilité de
Pantipyrine et du) dans
lee préparations pharma-
ceutiques 618
Tartres commerciaux (Mé-
thode gazométrique nou-
velle en vue du titrage
des) 61
Teintures (Incompatibili-
tés de certaines) 304
— d*iode (Altérations de
la) 360
Thé (Culture et commerce
du) au Japon XLII
Tmnia solium (Filicine
brute sur le) 13
Trigémine 610
Tumeur sous-cutanée (Ana- «
lyse de concrétions pro-
venant d^une) 9
Urines (Dosage de Tam-
moniaque dans les) 289
— (Dosage de Pindican
dans r) ;'?... 347
— Dosage du soufre orga-
nique dans r) an moyen
du bioxyde de sodium . . 353
— 656 —
Urines (Albumine danBles)
253, 389
Urologie (Revue d'). 515, 557
Vaccine (Réorganisation da
service de la) XXI
Valériane officinale (Phar-
macologie de la) 610
Valérobromine 610
Vanadinm (Dosage da)
dans les alliages 216
— (Sur quelques réactions
du) 30
VaniUe 294
Végétaux (Le sacre de
canne dans les) 241
Vernis (Succédané du) . . XXIT
Vins d'oranges XXXVII
— de liqueur (Composition
des) 223-264
— de liqueur (Prépaiatiofi
des) en Grèce 402
— français (La prodnctîon,
rimportation et Texpor-
Utiondes) XLVIII
Yohimbine (Réactions colo-
rées de 1') 385
Le Gérant: 0. Doin.
PARIS. — IMPRIMBRIB F. LBTB, RUB GASSaTTB, 17.
4.- ANNÉE. 6" SÉRIE, TOME XVIII N» 13. 15 DÉCEMBRE 1903
JOURNAL
DE
PHARMACIE ET DE CHIMIE
(Fondé en 18O0).
Comité de Rédaction : MM. RICHE, JUN6FLEISGH, PETIT, VILLEJEAN,
, ' BOURQUELOT, MARTT, MOUREU et PRUNIER;
Collaborateurs: MM. J. Bougault, L. Br.emer, L. Brunel, E. Collin, H. Cousm,
Er. Gérard, L. Grimbert, M. Guerbet, Ed. Guinochet,
V. Harlay, II. IIÉRISSEY, E. Leidié, g. Patein, F. Vigier;
RÉDACTEUR PRINCIPAL i M. RICHE ;
Contenant les travaux de la. Société de Pharmacie de Paris
ainsi que les procès-vei^baux de ses séances {Secrétaire pour i903, M. Choay)
et une revue médicale y par M. Charrin.
SOMMAIRE
Travaux originaux. >— Une réaction de la cryogônine ; par M. G. Patein,
593. — Etude des variations d'action de la pepsine sur la fibrine, en
milieu acide, à la Lempôrature de bO"; par M. Disdier, 59i.
Médicaments noweaux. — Revue dos médicaments récemment introduits en thérapeutique,
piir M. llérissoy, tfO'6.
Revues :
PhfuTiiacie. — Phannacclogio de la valériane officinale; par M. P. Caries, 610. — Poudre
solublo d'adrénaline et solution citro-boriquée d'adrénaline ; par M. Mansier, 012. — Sur
les huiles au biioduro de mcrcui-o ; par M. L. Soulard, C13. — Extrait de quJntjuina et
anii[j\réiiquos ; par M. J. Kobert, 6!»i. — Incompatibilité do l'antijiyrine et du tannin dans
It'S préparations phannai-.euliquosi; par M. Ed. Crouzcl, 61S. — Cocaïne ei calomel, inconipa-
libiUté ; par M. U. (îii.voi, i»l'J. — Les inconvénients de l'emploi simultané do l'ioiloforme
et d»?s préparations nieVcunolles ; par M. le D' Ch. Audry, 010. — Ditterenciatiou des chlo-
rhydrates de cocame, d'eucaino a et d'<Micaiiie [i ; par M. C. Kigel, 020. — Nouveau mode
de gténiisation du catgut ; par M. R. Rapp, 621.
Chimie. — Lo porchloruro de l'or comme réactif des acides tartricpie, oxalique et citriqtic ; par
M. L. HostMiibaler. 012. — Sur la cysfino ; par M. A.-J. l'atton. 623. — Contribution à
f étude des hémicelluloscs ; par MM. É. Schulze et N. Ca.storû. 62 i.
Jiihîiographif. — Kncyrlopédie des connaissancr*s j)]uirmaceutiques, sous la direction des pro-
fesseurs J, Moeller et U. Thoms, -2« édition, 025.
Société de Pharmacie de Paris. — Séance du î décembre iii03 ; bii.
Nécrologie. — Leidié, 629 ; discours de M. Léger, président, 630.
Académie des Sciences. — Séances dos O, lO et 23 novembre 1903 ; o:i3. '
Société de Thérapeutique. — Séance du u novembre I'J03; 6J6.
Société de Biologie. — séance du 7 novembre 19U3; 6JS.
Table des auteurs du 2^ semestre 1903. — oiu.
Table des matières du 2' semestre 19u3. — 64^».
OCTAVE DOIN, Editeur
Paris, 8, place do l'Odôon
Le Journal de Phannacic paraît le 1«^ et le 15 de chaque mois.
Paris et Départements : 4 S fr. — L'nion postale : 17 fr.
L'Alo)inement part du i^^ janvier
PARIS — 0, me de la Perle, 9 - PARIS
iiiAM -.Ktiàit Ptm iri rRoi^tïiTS CKiitpcs nrRi — onoctJi»
TOUS LES ALCAIjOlOi
^ourtïOQate de sottde extrn.* bîva Miur*.
lorofomie pur f^r»f»i?o pum tnae^ih^**^
tti^ , , d» que ; capsule
^raittfio, comprimée j etc.
OVULES GLTCÉRISÉS SIMPLES ET MÉDICiJtEîîTEDI
SAVONS AITlSEPTtQUES IRÉDICAIEITEUX mmtl mm
AJIPOULES SCELLÉES titrées et stériltséds de sértmis artif IcteU r- -
médicameaieuses ngoureusemeet doséas* — Coiiservatian parfaite ei I
fiiiie. — Par huiles tltj 10 aiiipûules et <îd vrac,
PRÉPARATION SPÉCIALE SUR FORMIILtS CONFIEES
LES MirOiTCES DOIYEIT ÊTM ADBJSSl
A LA
RÉGIE EXCLUSIVE
DES
JOURNAUX DE MÉDEGIl
Gazette des Hôpitaux, Bulletin Médical
Bulletin Général de Thërapeuiiq-
Journal de Pharmacie et de C:
ir PORTE & miOLLIER i
5 4, RUE JAOOB, I»AJai
Journal de Pharmacie
N^ 13. — XLV — 15 Décembre 1903.
RENSEIGNEMENTS
Concours pour la nomination à une place de pharmacien des hdpitaux et hospices
civils de Paris. — Un Concours pour la nomination à une place de pharmacien des hôpi-
taux et hospices civils de Paris sera ouvert le lundi i*' février 190i, à dix heures du
malirij dans TAmphithèâtre de la Pharmacie centrale des Hôpitaux, quai de la Tour-
nelle, 47.
Les candidats devront se faire inscrire à- i'i4dmm»//'a/ion (3, avenue Victoria), service
du Personnel^ de onze heures à trois heures, depuis le lundi 4 /anrt'er jusqu'au samedi 16
du même mois inclusivement.
Nominations dans le corps de santé de la guerre. — Au grade de pharmacien
aide-major de 2* classe : MM. Heintz, hôpital militaire Saint-Martin; Vannier, hôpital
militaire de Marseille; Bernard, hôpital militaire de Belfort.
Nominations dans le corps de santé des troupes coloniales. —Ont été nommés dans
le corps de santé des troupes coloniales :
Au grade de pharmacien aide-major de 2« classe : MM. Laurent et Gombert.
Élèves du service de santé militaire. — A la suite du concours ouvert le 3 novem-
bre 1903, les étudiants en pharmacie dont les noms suivent ont été, par décision ministé-
riello du 12 novembre courant, nommés élèves en pharmacie du service de santé mili-
taire, savoir :
M. Douris (Roger-François- Albert), candidat sans inscription.
M. Bélair (Jean-Franc ois-Numa-Roger), candidat sans inscription.
M. Savary (Pierre-Marie), candidat sans inscription.
M. Languepin (Jean-Nicolas-Louis), candidat sans incription.
M. Dévie (Gustave), candidat sans inscription.
Distinotion honorilique. — A l'occasion de TRiposltion d'Hanoï et par décret du
22 novembre 1903, M. Famelart, de Paris, a été nommé Chevalier du Mérite agricole.
Le Concours pour la nomination à la place de sous-chef des laboratoires de la Phar-n
macie centrale des hôpitaux et hospices civils de Paris, que nous avions annoncée dans
le numéro du 1«' novembre, a pris fin le 12 couranc par la nomination de M. Richard,
interne des hôpitaux, antérieurement délégué aux fonctions d'aide de laboratoire à la
Pharmacie centrale.
Le jury était composé de : MM. Prunier, président; Moureu, Meillère, Richaud et Choay.
Les questions posées étaient les suivantes :
Écrit. — 1« Aréométrie et alcoométrie. Applications pharmaceutiques ;
2* Ëther et chloroforme; Chimie et Pharmacie.
Dissertation orale. — Caféine et théobromine ; Chimie et Pharmacie.
Épreuve pratique. — !<> Analyse d'un mélange de calomel, d'émétique et d'acétate de
plomb ;
2« Essai qualitatif d'un phosphate de chaux mélangé de carbonates de magnésie et de
lithine, et dosage de la chaux dans le mélange.
— XLVI —
Les noix de Galles • — La prochaine récolta. — Les noix de Galles de la régsaa àa
Smyrne, dont le poarcenta(2fe en tanin atteint et sonvent dépasse 60 p. 190, srat Mi
appréciées par les marchés consommateurs où elles sont expédiées sons les trois espèeet:
noires, vertes et blanches ; souvent, cependant, des expéditions sont faites en maràu*
dises vertes et blanches mélangées.
Le commerce des noix de Galles a beaucoup perdu de son importance à Smynie dspei
que Mossoui et Alep se sont mis en relations directes arec les anciens clients de SByrse;
Trébizonde et la Grèce produisent aussi cet article dont l'ordre de Talenr ett le satntt :
Alep, Mossoui, Trébizonde, Smjrne, Grèce.
C'est aux deux premières proYenances que la France s'adresse de préférence penr m
achats ; les galles vertes et blanches de Smyrne s'écoulent principalement en AlieBis|ai
et les noires en Amérique et en Angleterre.
La prochaine récolte des noix de Galles de Smyrne se présente cette année sons ss
aspect peu favorable, et les arbres n'ont pas donné le résulut anqoel on s*atfieii(tiit,
malgré les temps favorables qu'il y a eu pour toutes les récoltes en général. On atCEftes
cette mauvaise réussite à la surproduction qui s'est produite il 7 a trois ans, partidJaiité
qui a fatigué les arbres.
Ce qui confirme encore cette opinion, c'est que les arrivages qui, d'ordinaire, à cctti
époque-ci, étaient en pleine activité, sont nuls jusqu'à ce jonr et les prémlcaa font égsls-
ment défaut.
Voici le chiffre approximatif des trois dernières récoltes *.
1900-1901 : 1,500 tonnes.
1901-1902 : 400 tonnes.
1902-1903 : 120 tonnes.
Pour ce qui est de la nouvelle récolte, 1903-1904, on peut, sans trop s'écarter ds U
vérité, l'évaluer approximativement au chiffre de celle de l'année pa.ssée. Le stock «
vieilles marchandises comporte environ 40 tonnes en toutes aortes, contre 100 1
Tannée passée et 200 tonnes Tannée 1901-1902 à pareil jour.
La moyenne de Texportation|annuelle est de 500 à 600 tonnes, et il est facile de <
que, dans ces conditions, les prix, durant celte campagne, se maintiendront an niveaa ée
ceux de Tannée passée, soit :
Les noires. 130/135 francs;
Les vertes et blanches, 115/120 francs,
et si la demande est bonne pour Texportation et surtout pour la consommation
des prix plus élevés sont à prévoir.
D'après les renseignements reçus de la Syrie, la récolte de ce pays sera égala
petite.
[Bulletin de la Chambre de ComtMrce françaiee de Sm^^rne.)
Une nonyelle pierre précieuia (1). •— La pierre prédeuse portant le nom de spods-
mène se présente généralement sous la forme de cristaux d'un blanc opaque, qnelqnefois
cependant très richement colorés ; telles sont les gemmes de spoduméne dn Brésil pré-
sentant une coloration jaune clair, les « petites émerandes » de la Caroline dn Nord, et
les rares spécimens trouvés à Brauchville, ayant une coloration lilas 00 améthyste.
Ce cristal est extrêmement sujet aux altérations et perd généralement sa transparenee
et la beauté de ses couleurs. Dans Science^ du 28 août 1903 M. Kunz annonce qn*il viesl
de découvrir à San^Diego (Caliiornio) un gros cristal de spoduméne, nullement altéré et
d'une splendide couleur lilas; ce cristal était mélangé avec d'autres minéraux.
San-Diego est situé à 2 kil. 1/2 au nord-est de Pala et à moins de 1.500 mètres des
fameuses mines de rubellite et de lépidolite de cette ville. Pala est déjà nne des plat
remarquables localités connues pour ses pierres ; on y trouve, en effet, Tamblygonite par
(1) Rev. êcienlif,, 31 octobre 1903.
— 3 —
AnoienneMaison FONTAIHE*. PELLETIER 4 ROBIQUET
MBMBRB8 DB L IKSTlTUT
Exposition Universelle 1900: GHAlitl PRIX
BIL.LA.LJLT
CHENAL*, DOUILHET & G"
PHARMACIENS DB 1~ GLASSS
SUCCESSEURS
RARIS. — ^^9 Rue de la «orbonne. — Pil^M»
USINES A BILLANCOURT BT A MALAKOFF
PRODUITS GmlQnBS PURS
POUR
LA mmciE, us m, mmm n u FHimRAPHii
SIPHOM8 A CHLORURE OC: MËXHYI^E
de M. le Professenr VINCENT
Tons non prodniu «ost garais tU cbimiqqotiKîDt pun et fabriqué* iom le* oontrtloi le* plo" s^vèroi,
d&nt DOS deux iiaiiiaa.
SPKCIALITS I>« "LA UMSOff :
Acide Oacndylique et Caoodylate de soude
HODVÎTS k^HYSlQLOtilQUKS. Titrts riiiourememenl garantis.
VfnnERlC IT APPAREILS DE UiqUATOLBES
Ag«nt« des Balance* : H,-L, BEOKER FILS A: O". — BRUXELLES
PARIS 18S9 et 1900
FABRIQUES DE PRODUITS DE CHIMIE URGANIOUE
92, rue Saint- Charles, PARIS (XV Arrond i
ACIDE CQ4NAMIQUB, ClNNAMàTE DE 30UDE;, CHLORALAMIDE,
PIPBRAZINB, TERPINE, TERPINOL, VANILLINE, btc.
USINES : 92, rue Saint- Charles et quai des Moolineaux, il
PARIS - I8SY
DÉPOSITAIRES : MAX Frôree, 31, rue des Peli tes -Ecuries, PARIS
1
4 —
FABRIQUE D'OBJETS DE PAÎTSEIEKÎS U
ilSEPTIQUES ET ANTISEPTIQUES ' l'
CatguU stérilisés — Draiûs, Crins, Soies stérilisés — Coton. Compretitt
Bandes, Gazes stérilisés
pour pansements vaginaux et ntérins; Hystérectomie, CureUage, etc
TfiAPSIA
TOlLEis VÈSICANTES (Konï^ule C^dex et au.cantharidaie de ioude
TÂFFKTAS D'ANGLETKRRE - BAUDIUÎCHES Gt)MMÉES
MOUCHES DE MILAN D. C. — PAPIER RKVCLSlF Ù. L
TOILK SOUVERAINE, VIGÔ ADHÉSIF — ETC.
GWGUENTS — EMPI-ATRÇS — POMMADES
PAPIERS MÉDICINAUX
[tey !ipinadiop$ i^oyit caoutchoutes ou non)
Emplâtre ronge (form. Wâal, Minium ei Cinabre) à llodoforme
au aaloL à la résoroine. à l'ichtyol, etc., ^to.
NOUVEAUX TAFFETAS MÉDICAMENTEUX DEBICHT
DESNOIX ET OEBUCHY,
F.i[posUion Universelle de -lOOO. — Membre du Jury. — Hor?» C#nm
17, me Viellle-dn-Tomple. i:
FAttlS
-j
TRAITEMENT desAFFECTIONSdeiESTOMAC
SURALIMENTATION des DÉBIUTÉS ^ ^
CONVALESCENTS et
TUBERCULEUX
Suc Gastrique Physiologique naturel
Extrait de l'estomac du Porc vivant par les procédés du Docteur HEPP
CHEVRETIN-LE M ATTE,24.RtteCaumartln-Té/ép/i.24S-S6-«t<MiteHM»"-'''
MLULES ET GRANULES
IMPRIMÉS
€/e la maison L. F RE HE ^ A. Champigo| & C^ S^J9,ro8 Jacob, Paris.
Les Orantdês imprimés de notre maison sont préparés au pilulier, dosés
ane façon mathématique et colorés en nuances diverses. — Le nom et la dose
L médicament sont imprimés très lisiblement sur chaque granule. — Le
élange de granules de composition différente est donc complètement
ipossible. — Toutes les causes d*erreur sont ainsi évitées avec les Granules
^primés de la maison FRERE. •
Nous avons l'honneur de prévenir MM. les Pharmaciens qui veuient spé-
laliser leurs formules de pilules ou de granules que nous mettons à leur
îsposition nos procédés d'enrobage^ de colttration d d'impression, pour une quantité
linimum de deux kilos de pilmes ou granules habillés
Nos confrères peuvent ou nous confier leurs formules, et dans ce cas la plus
rande discrétion leur est assurée, ou nous envoyer séparées ou mélangées les
ubstances entrant dans leur composition.
Lorsque nous fournissons les matières premières, celles-ci, toujours de pre-
Dkier choix, sont facturées aux prix portés sur les Prix-Courants des maisons
,e droguerie.
Nous rappelons à M M . nos Confrères qux. les avantages de notre procédé sont :
i° Donner un produit parfait au triple point de vue de l'aspect, de la rigueur
lu dosage et de la solubilité dansTestomac ;
2" Assurera l'inventeur la propriété exclusive do la marque ou de la
lènomination qu'il a choisie, par la raison que noiis évitons toujours, avec le
>lus grand soin, d*employer pour un autre Client une inscription déjà choisie par
*un de nos confrères, ou même une inscription voisine pouvant prêter à confusion;
3"^ Fournir des pilules ou granules qui, n'étant point recouverts de sucre,
n'adhèrent jamais entre eux, conservent indéfiniment l'activité des matières
premières qu'ils renferment et restent inaltérables sous tous les climats,
^'adresser pour les renseignements et envois d'échantillons à notre Maison
19, RUE JACOB, PARIS
En terminant, nous appelons spécialement raltention de MM. les Pharmaciens sur
les pilules dout la nomeuclature suit :
l^lluleM Aiitf blIU^uMeii icoloquinte composée Codex) dO fr
— iViiilcllMrrliéU|u«^^>» (dia^cordium et bismuth) 2)0
AiitiKouiieuiit^» isaiicylate de soude à 0.10) -. OO
i%.ntliié%'i-tilKlMueis (J. Vïéglin-Codex) V4l
— AiitirliuiutftUiitnHles (salicylate de soude à 0,10) 40
AutlnpciMinocllque» (valéhanate de zmc à 0,10) 2&2S
— Apérltives (extrait de rhubarbe à 0,10} «O
— Calnittote» (Cyno*£lo8se à 0,10) [ tttf
— DépurAlIve» (extrait salsepareille à 0,15) BO
I - DIfçestIve» (pepsine à 0,10) SO
— Diurétique» ^nitre, camphre) (ancien Codex) »0
— Fébrt rufçei» (sulfate quinine à 0, i 0) [variable] >0
~ Ferrugineuses (tartrate de potasse et fer à 0,20) ^K
— L«x»tlve» (podophyllin à 0.025) SO
HuriH^atl ves (piiales écossaises (^odex) ^O
— Vermlt^Kes (sanLonine à O.Oo) »0
Pour une quantité de 'i kilos de chaque sorte, ces pilules peuvent porter telle ins
criptioQ et telle couleur choisies par le Client.
— 6 —
f
COMPTE-GOUTTES LEBAIGUE
9^Vk DES DIVERS MODÈLES •
N« 1 1 ue seule UK etitt 10 i 15 gr- ... i' 20
N«2 U eoHtt20à25gr«.... \ 25
N<>3 id «BtUOiSOr" •• 1 30
N»4 U «Bit lOOgr*-... 1 50
N»5 i len Ub«S ceitt ISOgr* - 2 50
Pour Bottes à Réactifs.
Mbei0er la afgtiatnr» <fa l'inrvntnir.
Ml ' n« r. ors«)ur% «t. ■» * •«» ttn^c^i. -^ar
ET CHEZ LES DHoevisTet CT eOÊmnstoHHiita.
J
EMPLATItES CAOUTCUOUTÉS VICIER
r \/l O I Cr D Jf, r^^^ ^^^ BouUvard Bonne-Nouvelle, i% — PASI8
• V I VJI I Q r\ OG \J Usine * Lev«lloifl-Perret
FouiunssBuis du MimsTtBis n la Guibei bt m la Mahiiu et bbs Hôpitaiix qviu
MédùxUe d^Wy Exposition da Progrès 1893. — Médaille de bronse. Exposition nukf^ Ljbb 1M
Spanulrap «aontolioiité Vigier, inaltérable^ très adhésif, AHtiteptiame, très soafls. ~ 9p»
radraps eaoatohoatés de Yifiro. — Poix de BomrgogBe. — BelladoBe. ^ ezyée es li»
etc. - Toile Tésioante. — Thapsia. — Monekes d*opiam, — de Mlilam. — EmplÊân fmeKL
— Snppositoirea. — Taffetas d'ABgletarre (Croix d'asvr). — Con Plaaters pariiÉWi
Meroare éteint. — On^^ent mereariel. — Lainiae. — Aleptiae. » Baadai^e
savons médleanentenz (Marque Croix d'axnr). — MerTeilleax Dettraewr. —
OToles — Crayons parisiens.
Pour une s'»écialiCé phtirmaeeaiiqae,
très bien introduite depuis 15 ans en Alle-
magne, Auirich^'-Hoiigrie, Rnumanie, Suisse,
Italin, Belgique. Hollande et Luxembourg, on
cherche des représentants sur toutes les
places franca ses. l!.rn*»t II«*ss, Paris,
S bh, ruo Martel, â bU, et Hlliigentli«l 1/».
D D t^ T ^® ^ 6.000 demandé par Ptumi-
ïllli I ciendans bonne localité (Uniia
Seine), intérêt 5 % et avantages gannùe$ ^•
nantissement.
{Banque PetHjf(^
LAVE EMAILLEE DE VOLVIC
POUlt TABLBîl D£ LABORATOIRES
M<itiére absolument inttUérabîê^ inattiiquiihlê aitr MtV/« ur^i
riICOTEAÏÏX, BOOE k BOUTÏT
Fonmissears de Tlnstitat Pasteor
sa» rue dn Bue, 93. — PARIS
IISTALLATIOI COIPUTE DE UB8RAT0IIES
Tables de dimensions ooiiraiit«s livrables touiédiatemil
— XLVII —
onnes, la lépidolithe s'y rencontre par centaines de tonnes ; on y a rencontré des cristaux
« rabellite rose qui sont un ornement courant des collections de minéralogie.
Dans cette nou?elle locaUté, les cristaux de spodumône atteignent la taille d'une main
l'homme; ils sont parfaitement clairs et d*une teinte lilas rosé, Tariant arec le dichroïsme,
L'on ion très pâle à une riche teinte améthyste.
Jamais on n'arait trouvé un pareil cristal de spodumène et cette découverte est d'un
rèa grand intérêt. Une diiïérence très notable existe entre les cristaux venant de la pro-
fondeur du roc et ceux de la surface; les premiers ont une teinte plus foncée. Cette dif-
'^rence est due, sans aucun doate, aux effets de Teau, de l'air et de la lumière qui affec-
mnt si fréquemment la couleur des minéraux se trouvant à une faible profondeur dans
e roc.
I^a matière est excessivement pure et d'un poids spécifique de 3.183 (moyenne de trois
Brisiaox). Les cristaux sont quelque peu corrodés ai se groupent deux à deux, comme
Les hiddenites.
Oa a trouvé aussi de la tourmaline colorée, quelques cristaux ayant environ 30 centi-
mètres de lougsur 8 de large, de couleur rose rubelllie avec une couche extérieure d'in-
dicolite bleu loncé.
Ces cristaux, étant d'une gemme entièrement nouvelle et d'une beauté particulière, un
nom générique leur doit être conféré aussitôt que leurs caractères seront définitivement
déterminés.
La chancre des arbres (i). — On sait que le chancre des arbres, qui s'attaque assez
souvent aux arbres fruitiers âgés, par exemple, au pommier en particulier, est commu-
nément attribué à un parasite, le Neclria ditissima. Cette étiologie serait erronée, d'après
nn botaniste polonais, M. J. Brzczinski. qui a publié sur ce sujet on travail dans le Bul^
letin de V Académie des Sciences de Cracovie. Le champignon dont il s'agit se trouve
bien dans les plaies des arbres atteints de chancre, mais il ne serait là qu'un simple
saprophyte vivant sur les parties mortes de l'écorce. Les inoculations de cultures pures
Neotria sont hors d'état de produire la maladie. La véritable cause du mal se trouverait
dans certaiues bactéries que l'auteur a reconnues et isolées : les Bacterium maliy pyri,
et coryli du pommier, du poirier et du noisetier. Ces trois espèces ne diffèrent d'ailleurs
que de manière peu importante. L'inoculation de ces bactéries produit des lésions locales,
des aires de décoloration qui s'étement d'année en année. Pour le botaniste de Cracovie,
le chancre ne serait qu'une des manifestations extérioures de la bactériose dont soufire
l'arbre. Celle-ci peut aussi se traduire par une apparence maladive générale et par de la
chlorose, aussi par la formation de nœuds irréguliers sur les tiges et branches, et sur
les racines. Il sera bon de reprendre et d-étendre l'étude entreprise par M. Brzczinski qui
change totalement l'opinion qui avait cours hier encore.
Le papayer utilisé contre les moustiques (2). -^ M. Shipley avait signalé dernière-
ment Tinfluence destructrice conire les moustiques du parfum exhalé par VOcj/mum
viride, M. Percy Groom a eu l'occasion de reconnaître les mêmes propriétés aux arbustes
de l'espèce Carica papaya dont les gros fruits jaunes ressemblent beaucoup au melon.
L'auteur habitait en Chine une maison située dans une régiou infestée de moustiques, et
une haie de papayers séparait la maison du rivage contaminé. Op, ainsi que le rapporte
Promelheus n» 123), l'auteur a pu remarquer que seule son habitation était épargnée de
la présence incommode des moustiques, qui pullulaient dans les maisons voisines. Mais
si un orage venait a ouvrir une brèche dans le plant protecteur, aussitôt une invasion
d'insectes se produisait.
(i) Aeo. sdentif., 31 octobre 1903.
(S) /6td., 3 octobre 1903.
— XL VIII —
L'aatear estime que cette propriété est due à une émanation particoUére de :'iÀre, ^n
aurait le pouvoir de chasser les moustiques.
On sait d'ailleurs, que cette action importante exercée contre les moastîqaeïn'Mtpiik
seule propriété de ces arbustes tropicaux. Us ont aussi le pouvoir de ranioUir trèi n)i»
dément la chair d'un animal fraîchement tué et déposé au milieu des feailles £aci <ii«i '
proprement parler des plantes carnivores. D'ailleurs même chose se produit Aptènat
courte cuisson de cette chair dans le suc de la plante; mais Taction, après simple dipèt
sur les feuilles, parait due à une évaporation spéciale qui est probablemeni U m«fes qit
colle qui détruit les moustiques.
Cette action sur la chair fratche a été également attribuée aux feailles da Ftcut i
La prodaction llmportation et l'exportation des vini français. — L'étendae ictat
du vigiifble trançais a fl>'chi, en 1902, d'un pt-u plus de 2.0O0 hectares. U«ompt»haU<t
i.133 338 hectares. En 1900, la récolte, qui avait éie la plus belle des dix dernières asi^
atteignit 67.353.00(> hectolitres. On peut se deinander comment il se fait que la Fnan» ^
avec une production qui peut atteindre 70 millions d'hectolitres, ne réassit pas à du
lopper ses exportations à l'étranger. Le tableau ci- dessous montre qu'elle ne réassu gai» J
qu'à diminuer ses importations.
Vins de toutes sortes ordiBaîru
Vins de vendange et de liqaear.
Production. Importation. Exporiatio».
1902.
1903.
1894.
1895.
189^.
1897.
1898.
1899.
1900 .
1901 .
1902 .
hectolitres.
29.082.000
50.010.000
39. 05.*. 000
26.688.000
44.65r..000
32.351 000
32.282.000
47.908 000
67 353. OUO
57. 961.000
39.884. UOO
hectolitres.
9.400.000
5.89.i.000
4.495.000
6.3J1 000
8.814.000
7.531.000
8.603.000
8.46«.000
5.217.000
3.708.000
3.752.000
hectolitres
i.845.00«
I. 569.000
1.7^:4 00«
1.697.000
1.784.000
1.775.000
i.63n.000
1.7i7.0<IO
1.905.m.O
2.012.000
1.717.O00
Les chiffres de 1902 ne comprennent que les dix premiers mois de l'année.
Dans les totaux ci-des»us sont comprises les exportations de vins de Champagne ^
depuis 1898, ont oscillé de la façon suivante :
1898.
1899.
1900.
19U1.
1902.
hectolitres.
200.312
180.348
196.090
18J.648
191.051
En 1901, la France a exporté : en Angleterre, 25 millions 50.939 litres, valant 64 ral-
lions 1,2 de francs; et en Belgique, 23.234.500 litres.
Mais, pour l'exportation en Angleterre, la France a, comme redoutables concarreati
le Portugal et TKspagne, qui en ont expédié à nos voisins respectivement poar f^ ii£-
lions et 16 millions de francs; et pour la Belgique, la vente des vins. allemands a ;>ii«
de 11.371 hectolitres en 1890 à 19 904 hectolitres en 1900.
Il faut noter d'ailleurs que la production mouiliale du vin s'accroît chaque an »e,i(
que des pays qui, naguère, étaient consommateurs de vins français, sont en paaa 9»
seulement de ne plus en avoir besoin, mais encore de les concurrencer par lears p )pm
produits sur les marchés étrangers.
ncpaniKRiK p. liyb, rub OAssarra, l"?.
— 7 —
ASSUHAirCES SFËCIALES
jkîsque professionnel — Responsabilité civile — Assurance
du personnel — Accidents de toute nature —
Incendie — Vie
CH. KHII^IS, 14, rue i%.iifoiiie-Rouclier — Pil.RId
Pastilles au subllmi du Professeur D' VON ANGERER
Seul fabricant
frS'c
JULIUS ASTHAUSEN, MUNICH II
Médaille d*or >^W M«^daille d'or
Paris 1901 Marque M^?r^ déposée Breslau lyOO.
Fabrique de produits \W/* chimico-pharm.
et de tous les M;^ médicaments comprimés '
Les pastilles au sublimé sont préparées sous le contrôle direci de Monsieor le
Professeur D' von Anf^erer. Chevalier.
En vertudes jugements rendus par le trib.du pays les 26 oct.et 30 déc.1901 et de celui rendu
Ie6nov.i902 parle trib. suprême du Koy.de Bavière cité en appel, aucune maison autre que
la maison Julius Asthausen — n'a le droit — do donner aux pastilles au sublimé qu'il fabrique
ou vend le nomdc Monsieurle Prof. D' Chevalier von Ant;erer. — Je donne par la présente, avis
de ne point acheter ou vendre des pastilles au sublimé sur l'étiquette desquelles il est fait
allusion d'une façon quelconque au nom de Monsieur le Prof. D' Chevalier von Angerer.
Les pastilles au suDlimé du Prof. D^ von Angerer ne sont véritables et leur fabrication
contrôuie que si l'emballage porte ma marque protectrice déposée.
iUlLE VIERGE DE FOIE DE MORUE VIGIER
QUALITÉ EXTRA
ASSIMILATION FACILE
RAPIDE ET COMPLETE
C'est sur mes indications que cette huile est spécialement préparée pour mon olficine avec des
oies frais de morue à Texclusion complète des foies de tout autre poisson. Elîo est riche en prin-
cipes actifs : Iode-Phosphore (lécithine; et Alcaloïdes. Klie osi très bien supportée et absorbée
ncmependant l'été.— I.NulCAÏIO.NS : Elle est indiquée dans les cas de dpsassbnilation, de misère
\hysiolor/ique, de croissance rapide, d" épuisement, de débilité, de rhumatisme chronique, et chez
es TUBEliCULEUX, les SCHOFLLEUX, les RACUITIQUES.
PARIS, Pharmacie CHARLARD-VI^ilER, «2, Bonlevard Bonne-iVonvelle, PARIS
^ _
PANCREATINE DEFRESNI
POULENC FRERES
soaÉre AjroATiiK al- «;ai>ital m -i.OitO.UUO ne •'iu>c<>
PARI^ — 92, rue Vieille-du-Temple. — Pj
Svecttrsttle: lji2, boulnwd ^'Omttmn. — PÀIUS
Usines A IVRY-PORT, IVRV-CERTRE et à MONTREUIL Sein»
I A «rtlQUE
PRODUITS GHIMIQUEI
SPÉCIAUX POUR LA PHARMACIE
Exposition- Unhersêde, Parts 1900 I
1» €îii,%xi»i« r»fin.
a Mi^:ii.%ii.t.i;pt tri
OSHE EiECTROCSIMiqUE DES PYRÉNÉES, OLOS05 SUSTE^iL^
OXYGÈNE LAyi6NBPDR^',V^..„
e%-in.iiT 4c t*^*!' niH-mxÉe. par u.M-morvhB
erABUSSEMi/fT rts SAlMT-BÂLmER
i a:-
L'Eau de Table sans Rivale u
t-^^lus Légère à l'Estoxaao ixirr<„ .,„
rAmH^ ^ I w , j<i-'j f i: iî . . I. . V • . j I' >" •■ ' »'»tT : - M
^ I
i-
.j|Un:3 in Lr:.-.ARV.
MAY 16 1905
UNIVERSUY OF MICHIÛAN
■HUlti
3 901 5 06538 4086 _