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*
f
L E
J O U R N AL
DES
SCAVANS,
5
POUR
VANNEE M. Dca XLFIIt^
A V ft I L.
A PARIS,
Juré-Libraire de PUmverfité ^ rue
Galandcj à PAnrioncucion,
M. DCC XL VI II.
dVMC I^IVILEQE DU ROT^
U LE
^ JOURNAL
DES
SCAVANS.
AVRILM, DCC XtViri,
.SI7/rE DU PREMIER TOME
de l'Hifioire Générale d'Mtema^
^nc par le Père BaIîrB ^ €ha^
nùine Régulier de Saime Gencm
t/iéve^ A Pans , chez Charles»
Jean - Baprifte de TEpine , &
Jean-Thomas HérifTanti ï748»
AP R È s avoir rendu compte
dans notre Journal du mois
de Février dernier , d^ la préface
M de rintroduâion que le F. BarrQ
I
580 Journal des Sçavans ,
a mife à la 'têce de cet ouvrage;
cous paflbns à THiftoire même,
& avec d'autant plus de plaifîr,
qu'il nous a paru <jue THiftorien
y avoit exaâement rempli tous les
engagemens qu'il avoit pris avec le
Pï2>ac..
La partie hiftorique de ce pre-*
mîer tome , eft partagée en cinq
livres. On voit dans le premier
par quels degriés >> la nation Ger«
»> manique , illuftre par l'antiquité
s> de Ton origine & par I4 réputa-r
»> tion confiante d'une valeur hé-
f> roïque , apprit l'art de vaincre
91 par les viâtoires même que rem
9> portèrent fur elle les Romains. <
Envain ces Maîtres de l'Univers,
pour emprunter les termes de no-
tre fçavant Hiftorien > dans Ton Epi*
tre Dédicatoirc au Roy de Polo-
gne , I) enpreprirent-ils de fubju-
» guer autrefois cette Nation re*
9) doutable» ils furent contrains de
9> cédera fa valeur» &les Germains
»)viâorieux fondèrent de nou
»ii vçaux Royaumes fur lç$ débrs
f/mêmç 49 r£mpirei
Tels furent les Royaumes d'Ita-
lie, d'Efpagneï d'Afrique, d'Angle-
terre 4 de France, de Bourgogne^
de Thuringe , & enfin l'Empire
Roma no-Germanique , fi célèbre
dans nos Hifloires par les maximes
'de fa politique , & par la fageCfe
de fon gouvernement.
Si ce fujet ed noble & inreref^
^fantj il eft d*une érendue infinie^
& d autant plus difficile à remplir,
[que dans ces premiers temps lei
anciens Germains et oient dlnfés
[«ians un grand nombre de Nations
(particulières , indépendantes lei
^iines des autres , dont quelques-
unes n eurent point d abord d'nabi*
rations qui leur fuflent propres i
& qui ne fe fixèrent enfin , que
lorfque leurs conquêtes les eurent
xnifes en pofleflîon de pays plus ri*
ches & plus abondans, que ceux
dont elles tiroient leur origine.
Le P, Barre obièrve au com-
mencement du premier Livre, tjue
les premiers Germains étoient di-
vifés par Cantons ou par Tribut
Bb iii
1
'jgl Jéuffuà des S^MMS ^
3ui n'avoient pas I« même forme
e gouvernement : le» uns fe don^
pérenc un Monarque , les autre»
8 aflfujettirent à un Confeil compo*
fé de gens choifis , d'autres ne fe
fournirent qu'à elles-mêmes, c'eft-à-
dire à la pluralité des fufifrages. La
première forme de Gourememenc
tut, dit-il, embralTée parlesQua-
des &'les Marcomans ; la féconde
par les Ufipétes , les Teuâéres , le»
Cherufques & les Frîfons , & \%
troifiéme par les Ubiens» les Tri^
bocces,.les Némétes, &les Van^
gîons.
L'Auteur auroit fouhaité pou-
voir fatisfaîre la curiofité des Le-
âeurs fur les explois des f^emier»
Germains » mab ce que plufieurs
Hiftoriens Nationaux en racontent»
n'étant appuyé d'aucune autorité,
il a cru devoir commencer cette
Hiftoire par celle de l'irruption
que les Cimbres & les Teutons fi-
rent l'an 548. de la fondation d^
Rome dans les Gaules & dat
l'Italie, Ces Peuples originaires d
la Cherfbnéfe Ctmbrique & d^
environs de la mer Baltique , font
les premiers que Ton connoUIe
dans la Germanie qui oféreor acta-
quer les Romains ï mais quoique
lelon quelques Hiftoriens # ces Bar-
bares iuflêtic forcis de teur Pays aa
nombre de trois cent mille corn-
baecans ^ d'une taille ôi d'une force
très fuperieure à celle des Romains»
dès qu'ils furent revenus de la pre-
mière confternation , toujours or-
dinaire çn pareilles conjonâures»
la prudence & TeKaâe dikipline
de leurs troupes , triomphèrent
toujours d'uns multitude ijui ne
L fuîvoit que les mouvemens d'un
Icourage brutal & aveugle^
H L'Auteur après avoir raconté en
^détail la défaite des Cimbres par
Marius * pafle de là à Thiftoire de
h révolte de Sparcacus ; il étoit de
k nation des Cimbres j auffi bien
' ijae prefque tous ceux qu'il attira
dans fon parti ; ce morceau ne doit
donc pas abfolument être regardé
B b iiij
' j 8f 4 Journal des Sçarfam ;
comme étranger à Thiftoire des
Germains.
Nous ne fuivrons point le P*.
Barre dans le détail où il entre
fur les guerres continuelles que la^
Républicjue eut à foutenîr , contre
les différentes nations de la Gcr-:
mante. Il fulîit d*avertîr qu^elles-^
étoient d*autant plus aguerries^
qu'il régnoit toujours entr^eUes^
mêmes des guerres civiles. Com-^
me les irruptions que les Germains*
làifoient dans les Gaules & fur Ie&
frontières de la République Ro-
maine , et oient très-fréquentes &
toujours fubites, quelques précau*
tions que prît le Sénat ^ une partie
des terres de la République fe trou-
voir toujours expofée à leurs bri^
gandages ; différentes armées de-
Germains y entroient en même
temps j& inondoient prefque de
tous côtés les terres qui fe trou*
voient à leur bienféance^
Nousnouscontenceronsde dire^
que le P* Barre n'oublie rien de>
I
tout ce qui regarde i origine , le
caradére , les loix , les mœurs , U
p uifTance de ces différentes Nations,
)^ mefure qu'il a occafîon de parler
de lears tranfmigratioris par terre ,
au-delà du Rhin & dans les Gau-
les» ou par mer, dans Tille d'Al-
bion & autres pays maritimes,
II eft in utile d'avertir ici , que
outce qu'il rapporte dans ce prê-
ter tome des expéditions des
ermains dans les Gaules & dans
les autres parties de l'Empire Ro-
main , n'eft jamais ni plus circon-.
ilancié , ai plus agréable à lire , que
lorfqu'il a eu l'avantage de pulfer
.dans des Auteurs tels que Céfar &
Tacite y du refte comme il n'eft
queftion furtout dans ces premiers
livres que de courfes , de combats,
& d'irruptions qui prefque toutes
commencent 6c le terminent de la
tjnème manière j & dont les autres
HiftorîenSj à Texception de ceux
que nous venons de citer ^ nous
apprennent même peu de chofes ^
pour jetter quelque variété dans
Bbv
'5 8 tf Journal des Sçavanf ;
un lujet qui par lui même^ ^
offie guère , notre Auteur ne ^^
que jamais de parer fes réci ^5
tous les ornemens dont ils f
fufceptibles , comme de Déla-
tions , de Harangues , & de P
traits*
Pour donner un échantillon
fon ftyle , nous placerons ici le pc
trait qu'il fait d'Induciomaru
Chef célèbre des Tr^viriens & c
ofa tenir tête à Céfar. Il étoit, <
le P. Barre , » adroit & courageu
» il voyoit dans le prc^et mên
» d'une entreprife , le fuccès qu'c
» pou voit en efpérer: & lorfqu^"
>) dans une affaire fon courage le
9> portoit un peu loin contre Tenne^
» mi , fa prudence ne l'abandonnoic
»> que rarement ; & s'il ne rempor-
>9 toit pas les avantages que fa va«
» leur lui pronoettoît , il trou-
» voit du moins dans fon habileté
» des reflburces pour faire une re-
5> traite honnête , & mettre fes
ï> troupes à couvert ; il ainK)tt fes
» foldats» & U en étoit «Iméa a^4
m
.Avril 1748, 587
H feulement à caufe de (on întrépi-
n dite » mais plus encore à caufe de
If la façon dont il vivoit avec eux*
f$ Il étoic vêtu & nourri comme
>i eux y les alimens les plus grof^
Vf (lers lui fufEfoient ; il couchoît
M ordinairement à terre ou fur una
M peau , Se lorftjuH s'agiffoit d'une
B9 marche ou de la fortification d un
9» camp ^ il ne fe contentoit pas de
m donner à propos les ordres con-
venables , il ecoit le premier à Ist
tête de toutes les opérations ; c'eft
fï ainli qu'on voyoit le Chef d'ua
»ï Canton très-puiffant, fe montrer
> par tout comme un fimple fol-
m dat j Bc s'il s'en diftinguoit en
tï quelque chofe , ce n'éroic que par
>i une frugalité , & une tempérance
>} peu commune parmi ceux qui
?> commandent.
Comme ce n'eft guéres que par
tes Hiftoriens du peuple Romain,
que nous connoifTons les Germains ,
Se que ces Hiftoriens ne parlent
^eux , qu'à Toccafion des guerres
bue rEmpire eut à foutenir avec
Bbvi
'5 8 8 Jtma^al des Sçdvant l
les difTerentes nations de la <
manie , il n'eft pour Tordii
queftion dans tout ce volume,
des guerres que les Romains y
térent , tantôt pour repoufler c
que les difFérens Peuples qui
bitoient , leur faifoient ou à
alliés , & tantôt même pour <
dre leurs conquêtes & les met
couvert de toute infulte.
Nous obferverons ici que i
teur a eu foin d'expliquer pai
Notes » qu'il a placées au bai
pages , tous les endroits qu
ont paru avoir befoin d'éclain
ment, furtout par rapport à la (
graphie , aux ufages , & aux ce
mes des anciens Germains : il
marque en même temps que
Hiftoriens Allemands font toi
contraire , & qu'ils infèrent ]
Notes dans le corps même de 1
ouvrages , méthode qui interre
la fuite du difcours , fait pe
rob}et principal de vue , & ;
toujours autant de confufion
d'obfcurité dgns la narration.
r'^vril Î74S, *sS?
Quelques- unes même des No-
tes de notre Hiftorieti , font mora-
les j comme par exemple » celle quî
regarde Marobode* DooiMutio.
dit le F, Barre » prend en ces ter-
Ijnes j la défenfe de ce fameux Chef
des Marcomaûs j que Tacite accu-
fe de bafTefle à caufe du foin qu il
prit, après fa défaite, de prolon-
ger fa vie , & de la trancjuillicé
avec laquelle il pafla dix-huit ansT
dans la Ville deRavenne , fans faire
paroître aucune envie de recouvrer
la fouveraine puifTance, Laijfmi ^hx
Siûsdeffs cette démange ai fin de moH^
^rir, & ehenhms les moyens de ccn^
Bjîrtr^r c€tt€ vie que Dieu nonsadon^
B née , pmp- ficûkrir nos parem & nos
B éimii ^ p&ar firvir notre Patrie^ , » ,'
// mefimUe donc ^ condtit Mutîo^
que c^eft k tort ^h§ Tacite hUme Ma^
r&hode ^ puifquk mon avis , il n'y a
faf moins de gloire a ménager cette
tfie pour fervir Dieu 5 U Patrie , d*
fis amis ^&à fi réfirver pour une
meiiieHre fortune ^ ^u^a dler fi faire
tmt dms les b^MlUspour ac^nm^
7590 Journal ies Sçavansl
fine gloire^ cfui comme la fumte^ eji
emportée par unfonffle de vent. »> CeC-
>f te confidération qui eft le qua-
j> rante-cînquiéme de la deuxième
9% partie , me paroit reprend le P.
19 Barré » plus convenable à des
t» particuliers , qu'à des Princes dé-
i> trônes , qui font obligés , par état,
1^ de tout entreprendre pour fou-
9n mettre leurs (ujets révoltés.
Du refte nous croyons en géné^
liai » que ces Notes méritent d'au*
tant plus d'être lues , que l'Auteur
bien loin d'y faire une faftueufe'
parade d'érudition , paroit n'y
avoir cherché que l'indruâionde
iès Leâeurs & s'y être abfolument
renfermé dans ce qui eft nécefTaire
pouir la parfaite mtelligence des
matières qu'il traite.
Mais pour revenir à cette HiftoU
rè, on y remarquera que jufqu'au
Régne de Marc-Auréle & de Lu«
cius Verus , les deux premiers Em-
{^ereurs Romains , qui partagèrent
^Empire , les différens Peuples de
la Germanie i furent prefque taa^a
pors en guerre a^^^c les Romains }
cependant comme les pren^iersn'a-
gilToieot qite rarement de concert.
Us ne parurent jamais fort redriu^
tables à cette grande puifTancermai»
lous ces deux Empereurs toutes
les natrcms yoifines de TEropirep
depuis les Gaules fufqu'à rillyrie»
. j'unirenc enfemble contre lesRo-r
mains , en forte que les Hiftorieri^
raotts lepréfentent cette guerre^
[comme une des plus dangereufes ;
Ique les Romains ayent eu à foute*
nir depub les guerres Puniques;
I Pifférens motifs animoient ces dit
férentes Nations ; les unes pen-
foient à conferver leur liberté;
d'autres à la recouvrer , & plufieur^
avoient pour but de k procurer
des habitations plus avanugeufes ;
& de fe venger des maux que lei
Romains leur a?oient fait fouârir*
Toutes , ou prefque toutes formé*
jent donc une armée conlidérable
qui fe diftribuaen plufieurs corps;
& qui s'ctant répandue de diœ-
leo^ côtés I fuf h% tejrra de TËo»^
IÇ 9 * Journal des Sçavans ,
pire , y prit & pilla des Villes , fac
cagea des Provinces & défit plu
fiëurs armées , déjà ruinées par un
dès plus cruelles peftes qu'on eâ
vue depuis longtemps.
Mais quelque confidérable qu'ai
été cette guerre , l'Auteur avom
qu'on ne peut en marquer le temp
précis , ni le détail , parce que le
Auteurs la rapportent fans ordi
& d'une manière fort embrouillée
on fçait cependant que ce fut per
dant cette guerre , qu'arriva le ce
kbre prodige , comme parle notr
Auteur, de cette pluyeimpétueu^
accompagnée de grêles & de te
lierre qui portant le défordre &
terreur dans l'armée des Marc
mans » des Quades , des Jazyge
& des autres Peuples Germaint
fauva celle des Romains , enfermé
dans un terrein où elle manquo'
abfolument d'eau.
9f Ce fait mémorable , dit no
•> Hiftorien, dans une Note ,
9> également attefté par les Autei
%% Fàyens & Chrétiens, qui ne d
'jivrîl 1748, 555^
i% férent que dans la manière d'en
9> expliquer la caufe, Dion , Suidas
3» & Porphyre, l'atnibueiK à des
*» Alagiciens » qui étoient à la fuite
ti de Marc Aorélep Ttémiftius,
»> Claudieo, Capitolin , difent que
f) ce prodige fat Teftet de la piété
» de TEmpereur. Dans U colomne
tf» d'Anton iD ^ on en donne tout
>f rhonneur à Jupiter pluvieux &
>i foudroyant. Tous les Auteurs
_ I» Chrétiens, au Contraire, comme
y i» Tertullien , Eufébe , Apollinaire
»» Evêque d'Hiéraple , &c* affurene
II) que Dieu accorda ce miracle à la
11 prière fervente des foldats Chré-
>» tiens , dont la Légion fulminante
ft étoit compofée. Tertullien pré-
t) tend que l'Empereur Antonin
»i dans la Lettre quH adreffa au
f > Sénat à loccafion de cène viéloî-
■ n re» attribua ce prodige aux prié*
»i res des Chrétiens , (ans néan->
1» moins le faire clairement» poui
■ »i De pas choquer les Payens.
De 02
Iltai
taut voir a la fin du troilîéme
iivie ^ fous Tan 270 , où le nom
{5 H Journal àii S(éilMi
des Francs patoit pour la
fois dans rHifloirô , ce <
Barre y dit de Torigin
peuples^ des premiers cant
habitèrent i de leurs moe
leur gouvernement » mais
tioit qu'il n'eft pas aifé
tien de bien fur ^ ni de b
fur ces matières , parce m
dens Auteurs » tant Ge(
qu'Hiftoriens , n'ont pn
mnnules Francs.
Il y revient encore, 8
tie même une notion plu:
dans le quatrième livre ,
lion d'une irruption que
!>les firent dans les ôai
'Empire de Valentinien ;
portèrent une viftoire fi
rable contre le Tribun
Ïui commandoit les trc
Lomains , qu'on compar
3u'ils y firent pour lors
e ces fameuiès Légions
la conduite de Varus, p(
femps d'Augufte.
' JLaprwiieredemeurec
^
jfvril 1 74s. if\
lut fdoti notre Hiftorien , verf
Mayence, fur le bord & au-delà
du Rhin i puis ils s^étendirent vers
les embouchures de ci; fleuve da
côté du Nord } enfuite da0S la Veft-
phalie , le Pays de HefTe» & quel-
ques écats voifins ; car il foutient
«u*il eft impoflSble de fixer précis
/ement leur demeure. On ne fçaît
même ^ ajoute-t-il , fi c'etoit une
Nation particulière, ou un amat
de différens Peuples réunis & li-
gués enfemble pour conferver leur
liberté ; car on confond a0ez fou-
vent les Francs » les Sicarabres , les
Saliens , les Attuaires , les Bradé-*
xcs» les Chamaves , les ChéruC-
3ues &c les Gauches ; cela eft fon-
é fans doute , concinue-t-il , fur
]a reflemblance que les Francs
avolent avec ces Peuples , & en
géDeral avec tous les Germains,
tant par rapport à leur religion &
à leur langue, qu'à Végard de leurs
mœurs & mime de leurs armes,
L'Auteur remarque au commetu
cernent du quatrième livre p ^uq
t^pff Jûurdal dés Sféft^n
comme les Germains fc
impatiemment d*être bon
côté par le Rhin, & de r
les Alpes , chaque mutari
pereur eft toujours mar
une irruption qu'ils faif
4es terres de l'Empire, ou
par un traité de Paix ou
3ue le nouvel Empereur
e faire avec eux* )) II
9» donc tantôt ennemis^ tai
» de l'Empire, fou vent ma
•> dans leurs incurfions ,
•»> pourfuivis par le Va
t» toujours redoutés par
» mains, & jamais leurs ".
» res pour longtemps.
Durant ces changemei
pereurs qui devinrent
depuis le deuxième fiée
étant en combufl^ion dans
les Germains ne manqu<
* de profiter du défordre
gnoit , pour l'attaquer ,
faifoient avec d'autant plu
tage, que » les Bomains
I» «ie$ « comme Tobferve k
t# avoient déjà concribué à accélé-
ï^ret leur perte en donnant trop
t* de crédit chez eux à ces Peuples.
H Des Légions toutes entières n'é*
n toient compofées que de Soldats
»> Germains; & quelques- uns d'en*
» tr'eux étoient déjà parvenus aux
» premières dignités. D'ailleurs Ta*
il Wdïté du butin , la douceur du.
1» climat j & la fertilité des provin-
If ces Romaines , la padion de (q
ti venger des pertes que la Germa-*
H nie avoit faites fous Germaniçus
*» 2c Maximin , le jufte defir d*aflu*
n rer leur liberté contre l'ambition
>> effrénée des Romains , devenus
>î Tyrans , excitoient les Germains
>» à profiter de ces occafions favo-*
ft ratïles , pour fe jetter dans les
»j Gaules & dans Tltalie.
Cependant fous l'Empire de Pro^i
bus ^ après avoir été battus de cou^
tes parts , dans les Gaules & fur le
Rhin , & avoir été obligés de ren-
dre foixante 5f dix Villes ou for-r
tereffes dont ils s'étoient emparés ^
ils fuirent réduits à accepte;^ la Faix^
59^ Journal des Sçéivéïns ^
Les Lettres que cet Emp^^^^
écrivit au Sénat , portoien^cr
avoit fubjugué la German^i^^^
toute fon étendue , ce cmjjJ
s*entendre^ fdon notre Hi^c
des Provinces fîtuées entre
lèéan J'Elbe , le Rhin , & le IS
Cet Empereur ayant rétab]
tout Tordre & la tranquillité » c
pa fes troupes à des travaux
jblics, & entr'autres à planter
lignes fur les cotteau^c du Ri
de la Pannonie » ic des Gaules
il permit aux peuples de ces I
Vinces & aux Belges de la C
manie Citéiieure , de cultiver
fiant de vignes qu'ils voudroiei
fCe qui depuis Domitien rfavoit t:^
iKrCordé qu'à peu dliabitans. Ce^
Empereur craignant que fes foi»"
dats ne fe corrompiiTent par Toilî.
1^ » les emi^oya encore à réta^
blir Mayence» Trêves, Cologne^
icnn grand nonibre d'autres Villes
que Jes Germains avoient.beau*
coup endommagées dans leun
woïoSs^i vm cette difçipline ^u'il
I
leur fit obferver peut-étra avec
trop de féverité , les irrita contre
lui » & ih le taéient auprès de Sir^
mîum^ la huitième année de foo
Empire,
Après fa more ^ les Germaînt
ayant recommencé îeqrs incurfions^
lËmpereur Maximien jugea qua
pour les réprimer » it lui convenoit
ae faire Con réjour dans la Belgique;
^ cholfît pour cela la Ville de Tré^
^res, La Cour de ce Prince , & cell©
^Kde quatre ou cinq Empereurs qui
By réfidérent fucceflîvement , don<-'
" nerent à cette Ville un éclat & una
grandeur , dont on lira avec plai^
iir la defcription dans cette Hiftoi^
^ re même^
H Ce que l'Auteur dit de la marine
i & des vaifTeaux des Germains , Se
principaleraentdes Francs & des Sa*
xons , eft d'autan c plus curieux , quô
ces Peuples vers la fin du troiOéma
fiécle , & dans le quatrième , par
le moyen des flottes nonibreufes
qu'ils armoient, devinrent le fléau
fk$ Gaule$i comme ks IS<>i-^444l;
n
II
9oo Journal des Sçavans ;
le farent dans le IX«. & comme
les Corfaires de Barbarie le font
aujourd'hui fur les Côtes d'Italie
& d'E(pagne. Sidoine difoit d'eux,
»que les naufrages auxquels ils
M etoient expofés , ne leur paroif-
>i foienc qu'un léger inconvénient,
M mais non pas un obftacle réel; &
9> wC'û fembloit aue les Saxons eut
>> (ent vu la mer a fec , tant la con«
» Roiflknce qu'ils avoient des bancs
»& des écueils . étoit exaâe &
») précifc.
Les Bornes que nous fommeiK
ùbligés de mettre à cet extrait, ne
nous permettent point de nous
anrêter fur le cinquième & dernier
livre de ce premier tome> quoique
le nombre & la grandeur des évé-
nemens dont il eft rempli , & la ma-
nière intèreflante dont le P. Barre
les raconte » nous feroient défirer
d'en donner du moins quelque idée;
on y voit fous le régne d'Hono-
rius« l'Empire d'Occident décliner
infenfiblement , & enfin devenir la
fcoye des Germains y Rome entiè-
rement
T&ment détruite , & fur les ruines
de cette vafte Monarchie , s'éleveç
prefque dans le même temps divers
Royaumes, en Italie, en Afrkjue»
en Efpagne» dans les Gaules, JSC
dans la Grande-Bretagne.
On conçoit aifément » que notrç
Auteur n'a rien oublié de tout ce
i|uî pouvoir contribuer à éclaircîr
les premiers commencemens de la
domination des Francs dans les
Gaules, le code des loix Saliqnes^
te tous les reflbrcs de Politique que
Qovis fit jouer pour fe rendre
maître de prefque toutes les Gau-
les , pour reunir en un feul peuple
les Francs qui croient aunaravant
I partagés en Tribus indépendances
les unes des autres » ôt enfin pour
trairer avec l'Empire d'égal à égal,-
Ce volume finit par rhiftoire de
Ictabliflement de la pulfTance des
Saxons en Angleterre , ou ven l'an
j I iS , ils formèrent fept Royaumes
différens dans lefquels ils établirent
i une forme de gouvernemenf: aOez
i approchante de celle , où ils avoienc
Avritt
Ce
L
€01 Joun^iîl des SçaVàtns ^
vécu dans !a Germanie , leur aiî4
cîenne patrie.
Nous parlerons du fécond tome
de cette Hiftoire dans le Journal
fuivant*
HISTOIRE DE r^CADE^
AÏIE Royale des Sciences ^ an^m^
née 1 74 5 * ^"^ec les mémoires de
Thyfiifue & de Mathémat^ue
pour la même année , tirés dei
' I^egifires de cette Académie ^ 208
fag, pour rHifioire , & 428.
pour les Aicm&ires , avec l r plan^
ches détachées^ A Paris » de Tlm-
primerie Royale 174^ j & ie
debîtjchez Durand « rueS, Jac<«
ques.
T 'Histoire de cette anné^
I ' '74Î 1 compofée par M. de
Mairan , comprend plufieurs re-
marques importantes , avec ua^
grand nombre de faits întéreflans^
mr ce qui fait Tobjet de TAcadé-
niie j outre quelcjues extraits des
mémoires auxquels rHiftorkn 9*
îoint des rcflexîans très fça van tes j«
& qui répandent beaucoup de clarJI
le fur les matières. On trouve
dans le même Volume trois Eloges
nui ont été lus aux afletnblées pu-
bliques avec beaucoup dapplau-
dîflement ; le premier eft celui de
M* le Cardinal de Fleury; le fé-
cond de M, TAbbé Bignon» le
troîfiéme de M. Lemery*
k Sous le titre de la Phyfique &
« THiftoire naturelle 3 nousUfons
dix fept articles*
B f *** Cextrait que M. de Mai-
mtn a fait du mémoire que M. de
Dation a compofé fur les cmimrs
j^demeliej, Lorfqu'après avoir re-
gardé le Soleil C dit 1 Hiftorien )
6n vient à fermer les yeux ( ou que
les yeux ouverts } Von entre tout à
toup dans un lieu obfcur , on voit
licceffivement plu fleurs couleurs
bmme du blanc, du jaune, du
pyge , du verd , du bleu , & du
^^akt , &c. enfin du noir à peu
lires dans Tordre des couleurs prif.
iBitûques ; ce font là des cauleun
Ccij
if 04 Journal des SçdVdnx ,
accidentelles , & qui changeht
fans qu*i[ arrive aucun changement
à la furface des corps auxquel»
nous les rapportons.
. Les couleurs accidentelles font
produites par une inBnirc de cau->
ics^ dontrexamen eft aufll curieux
que celui des couleurs c^u'on ap-
pelle réelles , ou qui font dépea*
dantes des objets que nous apper-
cevons. On n'avoir point remarqué
jufqu'icî la correfpondance & la
liai Ion des couleurs acciden telles ,
avec celles qu'on appelle réelles:
c'eft le fujet du mémoire de M, de
Bulfon; THiftorien développe avec
beaucoup defprit , la Métaphyfi-
que des illuGons eau fées par les
couleurs accidentelles 5 & M* de
Bu0bn explique fçavamnient les
expériences qu'il a faites à ce fujer#
Voici un des exemples que M. de
Buffon a confidéré fur les couleurs
accidentelles* Lorfqu'on regarde
iîxeinenc & longtemps , une tache
pu une figure rouge fur un fond
blanc , on voit naître autour du
'^vril 174?. €ù%
pedt «jaarré roage , une efp^e de
cooFcmiie d'un verd fotbie : vient-^
on à cdSa de regarder le ouirre
rooge , & porte<*on l^ocil (iir le pa*
pier blanc , on verra très-diftinae*
mène un quarré d'un verd fendre»
tirant un peu fur le bleu ; cette
'^apparence fubfîfte plus ou moins
longtemps, félon que rimpreflion
de la couleur rouge a été plus ou
moins forte : la grandeur du quarré
verd imaginaire » eft la même que
celle du quarré réel rouge » & co
Verd ne s évanouit qu'après que
Tceil s'eft porté fur d'autres objets»
En général on remarque que les
(Couleurs naturelles produifent des
Couleurs accidentelles dans Tordre
qui fuit : le rouge naturel produit
le verd accidentel, le jaune produit
le bleu , le verd produit le pourpre,
le bleu produit le rouge , le noir
produit le blanc , & le olanc pra*
duit le noir. On peut juger par cet
exemple, des autres rechercnes qu#
M. de Buflbn à faites ; il faut \M(f
dans k mémoiie même le» wtfttè
Ce il)
L
€o€ Jûurnétl dis Sçavans i
faits, & toutes les expériences que
l*Auteura faites fur les fept couleurs
primitives pour en faire la compa-
raifon» ou en trouver le rapport
avec les couleurs accidentelles ; ce
qui paroirra merveilleux j c'eft que
les couleurs qui réfultent du mélan-
ge des couleurs accidentelles avec
les couleurs naturelles , fuivent les
me mes régies , ou donnent les mê-
mes apparences dans leur compolj-*
tîon j que les couleurs naturelles
avec d'autres couleurs naturelles.
Le fécond article de laPhyfique
fegarde la formation de la gtace
fur les grandes rivières. L'Hifto-
rien a fait Textrait de ce mémoirç
qui appartient à M. TAbbé Nollet ;
il étoit d'autant plus à portée d ea
parler 5 au'il a fait autrefois bien
des expériences Ôc une di0ertation
fur la formation de la glace qui
a remporté le prix propofé par
l'Académie de Bordeaux. M^TAb-
bé Nollet a eu pour objet de faire
voir que la congélation des rivié-
;res ne commence point par le fond ,
jivrîl 1748» (?o7
mais parles bords & par la fuperfi*
de » c'eft ainfi qu'eOe k forme dans
les étangs , mares , & toutes les
eaux tranquilles. Si dans un temps
de gelée, dit M. de Mairan , on pré«
fente à l'air froid un gobelet pleia
d'eau , on verra bientôt paroitre à
la (uperficie de cette eau de petits
filets de ^ace , qui peu à peu for«r
ment une efpéce de rézeau , ou une
lamme de glace plus ou moins épaiC
fe félon le dégre de la congélation^
Comme c'eft la fuperficle de l'eau
oui eft expoiee à l'air , & que le
froid doijD le faire lèntir à la furface
extérieure du liquide , avant que
d'arriver à cdie du fond; il s'eniiiit
que les glaçons dqivent fe former
au-deffus de l'eau : il eft encore hors
de doute que Teau étant 'plus tran^
ouille aupi-ès dôs bords & plus re^
froidie,tant par le contaéè des corpi
extérieurs que par l'air , elle doit
commencer à fe glacer vers les extra,
(nicés avant le milieu du courancu
A une théorie fi fimple &c fi lu-
mineufe, ajoute rHiftorien , on
Ce iiij
ÏTolB Journal dis Sç4V4ns ,
oppofe le témoignage de plufîeufs
perfonnes , mais qui ne (çavent ni
iapprofondir ni raifonner ; ce font
les Pêcheurs , les Meuniers , les
Mariniers , les Matelots ; enfin le
Peuple prétend que la glace le
forme au fond des rivières , & fur
le terrein du lit de Teau » plutôt
qu'à fa furface ; les raifons qu'on
apporte font que Ton remarque
fouvent fur le côté des glaçons
qui regardent le lit de la rivière,
des veltiges de gravier & defable»
fur lequel ces glaçons paroifTeûc
savoir féjourné quelque temps;
ces marques extérieures font- elles
aflez folides pour, détruire le fyftê-
me général , & n'eft- il pas plus
probable que ces glaçons vien-
nent des bords de la rivière , des
Ifles y des bancs de fable , & des
bas fonds qu'ils rencontrent dans
leur cours ? De quelque manière
que cela arrive , les Phyficiens n'ont
point changé fur la manière dont
le forme la glace , & M. l'Abbé
l>IolIet n'auroit peut-être pas penft
à Faire de nouvelles expériences i
fî M, Haies , de k Société de Lon-
Hâres , Homme célèbre par divers
Hpuvrages , n'avoit embralTc Topi-
^nion vulgaire fur larticle dont il
^eft cjiieftion. Cet Auteur dit for-
meSlement dans un ouvrage înti*
ulé la Stalicjue des Végétaux , gu'îl
vu un morceau de glace au fond
e la rivière & qu'il y avoit été
formé : il ajoute un raifonne-
ent pour expliquer ce fait cjuî
furpric : voici fes propres parol-
es* >» Comme Ton n'a jamais vu,
t> diç-il , les érangs , les mares ^ &c
»i routas les eaux calmes commen-
IiVs cer à fe glacer par le fond ^ il
ps faut néceflairement que le cou-
k» rant de Teau en fo!t la caufe dans
Ui les rivières : car il eft fur que
*fi dans les eaux calmes, aulTî bien
n que dans la terre j la furface eft
yi oien plus froide que le deflbus ,
*ti au lieu que dans les eaux coiï-
»» rantes , le deJTus & le deflbus fe
»> mêlaDt enfêmble , devieuncntà
*»>; peu près ^fll froids Tun queTau-
Cc T
I
f( 1 0 journal aef liçnvans 9
»>re, & le defTus ayant toujoprf
i> plus de vitefle ^ue le deflbiis 8c
^y pas plus de froid , il ne fe gélç
i> que le dernier. »* Il faudroit,
comme dit M. de Mairan, fçavoir
Il Tobftacle que le mouvement » ou
)a vitefTe du courant apporte à la
congélation delà furface de l'eau ^
peut prévaloir fur celui que le moiq^
de froideur peut caufer fur le fond s
mais M. l'Abbé NoUet examine Iç
fait que M. Haies rapporte ; il prou-
ve par les diverfes élévation^ du
Thermomètre , que la rivière a
toujours beaucoup plus de chaleur
vers le fond > que vers la fuperficîe.
Il fait voir ce qui a été la caqfè de
Terreur de M. Haies ; & après di-
verfes expériences fur la forma^
tlon de la glace dans les rivières,,
il nous démontre qu'on doit regar*-
. der comme une loi générale , que
la glace fe forme vers la AiperBcie
dans les eaux courantes^ comme
dans leseairx dormantes^ & fi queJt-
ques glaçons ont dans leur partie
iqférieure une efpéce de t>ouziQ > il
faut Tâttribuer à la rencontre des
jlaçons les uns contre tes autres,
I flui caufe un brifement de parties-,
liée c|ui excire très-fouvent cette fa-
[Jeté & cette pourriture de gkcè
Îju'on remarcjue quelquefois def-
DUS les glaçons. Voilà à quoi fè
[déduit le mémoire de M. l'Abbé
Nollet oui n a point épargné fes
-foins & les peines pour convaincre
i les autres d*un fait , dont il ti*avoit
^pas douté un feul moment.
Le croifiéme article' de la Phy-
>lîque roule fur plufieurs obferva*
tions méuoroUgîijiies ^ & hotanicù^
^étéorologicfues ^ elles ont été faites
car Mp Duhamel. L'extrait en a
«té compofé par M. de Mairan ^ &
Toici comme il s'exprime à ce fujet.
Les travaux les plui brillans Se
ttui demandent le plus de pénétra-
tion & de finelTe, ne deviennent
Îas toujours les plus utiles aux
ommes, & furtout à la poftérité.
Des obfervatîons adidues fur lâ
cotiftitution de lalr ^ les variations
& ks différens poids de Tathmof-
Cc vj
I
k
€ii JoHTnal des Sçéivans ;
;phcre , une hiftoire fuivie & blette
circonftanciée des vents^des pluyes,
des météores , du chaud , du froid »
dans chaque année , dans chaque
/aifon , & chaque jour ; une corn*
paraifon continuelle de toutes ces
•viciffitudes avec la produâion des
fruits de la terre , & avec le tem*
pérament > la fanté & les maladies
rdes habitans ; toutes ces obferva*
lions faites avec foin pendant plu*
fleurs années , pendant pluCeurs
iiécles, & dans chaque Pays, pro-
duiront vraifemblablement quel-
que jour , une agriculture & une
médecine plus parfaite & plus fûre»
^ue tout ce qu'on pourroit éfpé«
jer des fpéculations les plus fublîr
^es de la Phyfique , dénuée de
.ce fecours.
Le quatrième article regarde
J'oiiie des poilTons , & la tranfmif*
/ion des fons dans Teau : il appar-
jdent à M. l'Abbé NoUet ; on eo
.trouve l'extrait dans rhiftoire»
Voici en abrégé l'idée de ce mé«
moire^
r;
I
La partie de la cêce qu'on ap-
pelle les ouies dans les poifTons à
écaille, étant bien examinée parole
avoir été deftinée pour refpirer
raîr, & Don pas, comme on le croie
communément ^pourentendrCi Ce*
pendant cjuelques Anatomiftes veii*
lent que les poifTons ne foient point
privés du fens de loiiie ^ fans poi»^
voir afÏÏgner précifément quel eft fe j
conduit auditif, par lequel le poi^
foû peut entendre. Il n'eft pas né-
ceflkire d'avertir que tous les poif-
fons ne font pas privés du fens de
roiiie , & que ceux que Ton croie i
en être exempts ou privés ^ font de
la ctaffe des poiffons à écaille.
Toutes les autorités qu'on t'
coutume d'apporter en faveur de
rouie des poïObns , n'ont pu empê-
cher M* l'Abbé NoUet d'avoir re-
cours à de nouvelles expériences ;
la difficulté d'apprendre par des ob-^
fervations diredes, ce que l'auteur
avoic envie de trouver ^ lui a faic
prendre une route ua peu plus dé^
louinée^ & qui cependant €Qndui|
1
iSï4 Journal àes Sçavani ,
aa même but : au Heu d'examînef
immédiatement fi les poîflfons enr-
tendent , il a cherché à découvrir
s'ils pouvoient entendre , & pour
réfoudre cette queftion, il y a. deux
chofes à faire ; i ^. il faut s'affurer fi
les poifibns ont des organes pro-
pres à recevoir les fons ; i^« il faut
5roir fi le milieu qu'ils habitent eft
capable de les leur tranfmettre»
•c'eft-à*dUre , examiner fi l'eau eft
perméable au fon. De ces deux ofaU
|ets qu'on peut fe propofer , l'ana^
tomie la plus exaâe n'a pu rien
déterminer fur le premier» ou n'a
pu découvrir quelle partie pouvok
être- l'organe de l'oliie. En attend
idant que de nouvelles découver<-
tes nous faflènt connoître évidem^
ment que les pcMiTons ne font point
lourds par privation d'organes , M.
l'Abbé NoUet s'eft propofé de fça-
voir s'ils le font par la nature du
fluide qui leur fert de milieu ; ainfi
le mémoire de l'Auteur fe réduit
à examiner fi les fons pénétrent
^jiaas l'eau » à quelle profoadeoc
N
N
"^vril 1748, S If
lis peuvent s'y tranftnetrre.combieri
ils y font affoiblîs, & li leurs di&
férentes modifications s'y confer*
vent , enfin fi Ton peut les y dU
ftinguer.
L'A uteur a reconnu par plyfîeurs
expériences, en fe plongeant dan?
Teaii à diflfcrentes profondeurs jquô
les fons pénètrent dans l'eau , qii'U%,j
fontunpeualFoiblis, lestons cepen^i
dant ne paroident point changés^
& ta diminurion n*eft pas propor-
tionnée à l'augmentation de pro^
fondeur ; on a obfervé que les fon^ '
continus fa font mieux entendre^]
que ceux qui font détachés* Il ei^l
donc décidé que fi les poifTons fon^ '
fourds , ce ne peut être que par
privation d'organes, puifquele mi^ |
Uen où la nature les a placés , n'el^
point un obftacle invincible à I4 i
propagation des fons ; il eft vra% j
qn'i! les affoibiit , & qu une tellq I
altération nous les rendroit pref-ij
que inutiles: mais nous devons pen^l
fer que fi la nature a donné aui^^'
poiiions k facilité 4'entendïç k$*
îf i(f Journal des Sçavans l
foris qui viennent derathmofphére»
elle aura fuppléé à la foibleffe de^
impreflions par la délicatefTe de
leurs organes « & elle aura mis une
jufte proportion entre les fens Sc
Ion objet.
Si c eft un fait certain que les
fons pénétrent dans l'eau , la maniè-
re de s'y tranfmettre eft une chôfe
peu connue & qui mérite de l'être»
Quantité d'expériences ont fait coii^
noitre depuis longtemps que le foii
ne fe propage que par un fluide
élaftique > & c'eft une opinion re-*
çue que les liquides n'ont point
de reffort , puifqu'on ne les croit
pas compreflible^ ; n'eft-il pas na-
turel de penfer que ce font les par-
ties de l'air qui font mêlées dans
l'eau qui tranlmettent les (bns , &
que (i le fon fe trouve aflfoiblî >
c'eft par l'interruption des molécu-
les de l'eau qui empêchent la con-
tiguïté du fluide élaftique capable
feul de le tranfmettre. Ce raifon-
iiement paroit fort vraifemblable ,
cependant M« TAbbé Nollet prou
.Avril 1748* €iy
f C pir plufieurs expériences » qu'il
eft afîez douteux que Tair enfer"
jné dans l'eau , contribue beau-
coup au fon dans l'eau , & il eft
hors de doute ( de quelque mani^
re que la chofe fe pafle } que l'eati
purgée d'air eft perméable au fon.
On peut confulter le mémoire de
M, l'Abbé Nollec , & les réflexions
deTHiitorien ; T Auteur s" eft encore
afiiirÊ que Tair n'occupoit pas ( dans
rétat ordinaire ) la trentième par-
tie du volume d'eau où il etoit
renfermé , & qu'il falloit environ
cinq ou fix jours à Fcau pour re-
prendre l'air qu'on lui avoit oré.
De tout ceci il faut conclure
3ue les poiïlbns pourroient enten-
re , puifque le fon fe propage dans
J'eau j & que Ton n'eft pas encore
bien certain qu'ils foieot privés de
Torgane de Touie. Ce qu il faut re-
jnartjuer, c eft que les trémoufle-
mens ou agitations de l'air ébranlé^
communiquent néceflairement à
Teau un mouvement qui pourrok
nvectk ks poifTons du Diuit , quoi*
1( 1 8 fournal dts Sçavans ;
Qu'tk fufient privés de cette (etfùi
tion qui nous le rend fenfîble : de
plus les poiflfons ont le coup d'oeil
très*fubtil , & il n'efl: pas facile de
)ugef fî c*efl; la crainte ou le bruit
qui les met en fuite. Nous don-
nerons la fuite des autres Mémoi«
res, dans les Journaux fuivans.
COURS DE BELLES-^
LETTR es dijiribués par
Exercices. Â Paris , chez DelainC
ic Saillant , rue S. Jean de Beau^
vais, 1747, in'^l^. i. vol. pag#
4ttf.
Deuxième Extrait» •
LE fécond volume renferme
rode , la Satyre, &rEpigram-
me , & fix Lettres à M l' Abbf d'O-
livet fur dififërens points de littéra^
ture.
L'exercice fur TOde eft parta-
gé en fept chapitres. Dans le
premier l'Auteur expofe la natu*
re de l'Ode , & fait voir que (k
matière confifte dans le fentiment»
Avril 174S* tfij».
^ue c'eft le ientiment qui en eft
comme le fondamental qui pror
duit toutes les idées ^ au lieu qu9
dans les autres genres ce font ley
idées qui produifent les fentimens»
Il y a , dit l'Auteur , dans tous le»
ouvrages de goût , la lumière Sc
laichaleur ; la lumière qui tient à
l'Intelligence , à la penfëe ; la char
leur »^ qui tient à la volonté , au
fentiment » au goût. Mais ces deu^:
parties ne doivent être unies l'une
a l'autre, que dans des dégrés pror
portionnés , & à la matière qu'oii
traite , & à la fin qu'on fe propofe*
$\ c'eft la vérité qu'il s'agit de pré?
ienter à l'efprit , ce fera la lumière
qui dominera. Si c'eft le coeur qu'on
entreprend de toucher , ce fera U
c:haleur. Quand on aura deiTein de
faire l'un & l'autre en même temps^
la chaleur & la lumière fe mêle*
ront en proportion , tantôt égale*
tantôt inégale , félon le ton & le
caraâére des différentes parties dâ
fujet qui fera traité. Mais comm^
U poëue lyrique eft faite pour êtxfr
iSlo J&urnaï des Scavéns ,
chantée , U qu'on ne chance que
les fentimens du coeur & non les
idées . les argumentations , les dif-
fertarions de refpnt y le fentlment
dominera dans TOde ; ainfi on
pourra définir TOde , une poc-
fie qui exprime le fentiment. Qu'on
y ajoute , dit T Auteur , une forme
de verfilicarion qui foit chantante»
elle aura tout ce dont elle a befoin
pour être parfaite.
De cette théorie abrégée qui
fait confifter TOde dans le fenti-
ment , fortent toutes les régies de
l'Ode au (fi bien que fes privilèges,
C*e(l-làce qui autorifelahardiefïe
de fes débuts, fes tranfports, fes
emportemens ^ fes écarts, c'efl de-
là qu'elte tire fon fublime & cet
enthouli^me qui l'approche delà
Divinité,
L* Auteur explique ce que c'eft
^ue Venthoufiafme poëcique; c'eft
un fentiment vif, produit par une
idée vive dont TArtifte fe frappe
lui-même dans le temps delà com-
çoCtion,, Par conféquent l'enchçu-
m
rjtpril 1748^ €lt'
Câfme n eft proprement qu'un kn*
timent , une infpiration ou ton de
Prophète arrîficiel , que rArcifta
compoGteur excire en lui en i©
peignant fortement les objets : Se
comme ces objets font grands ,
beaux 5 bons , întcrcflans , qa*il»
font petits > diffortnes » mauvais,
plus ou moins ; ils produifent deî
entfioufiafmes différens, & defpé-
ce , & de degrés. Chaque Artifte a
rie fien 6: dans chaque fujet, L*Au*
teur en diftingae de trois fortes ;
le fublime , le doux , & le moyen ,
€^m tient le milieu entre les deu?c
l autres. Il y a deux fortes de fubli-^
nie , celui des images & celui des
ientimens; TAuteur les définit, &
les montre tous deux dans un feul
exemple: l'Univers tomberoit fur
la tête du Jufle , il feroit en paix
dans le temps même de la chute.
L'idée de cette tranquillité , corn-
|>arée avec le fracas d'un monde
entier qui s'écroule , eft une image
fublime , & la tranquillité du juîtç
cH un feotim^ût fublime. L' Auteu
552 1 Journal des Sçavans ,
diitingue entre le fublime du feti-
liment & la vivacité du fentiment ,
& fait voir par des exemples que
le fentiment fublime eft dans le
tinouvement moine que dans le re«
pos,& par une raifon contraire
que le (entiment vif marque moins
la force de l'ame que fa foiblellè»
Le fentiment fublime ne fe trouve
point dans TOde parce qu'il tient
aux aâions, & que dans TOde il
m'y a que la paffion » mais en ré-
^ompenfe la vivacité du fentiment
fU, le fublime des images , appar**
tiennent à l'Ode d'une façon par<»
ticultére , c'eft-ce qui lui donne
droit à ces débuts éclatans, à ces
^arts & à ces digreffions qui ne
font guéres permifes dans les au*
Cres genresv Le début de l'Ode
èft hardi , parce que quand le
Poète faifît ià lyre , fon ame eft
en feu & le fentiment éclate com«
tne un torrent , qui rompt la di-*
gue* Il f^t des écarts parce que
dans la fougue qui l'emporte»
M ne fiûOt que les idées principe*
I
^vril 1748. tfif
les, & liifk à celui qui l'écoute le
foin de reinptir les vuides , s'il lo
Eeut. Il fe jette dans des digreC-
ons> foit hlftoriques , foit de lieux
communs . parce qu'il a plus de
feu que de lumière : le Dieu l'em-
porte : il eft dans les forêts , dans
les antres des Nymphes ^ fur k$
jochers.
Lenthoofiafme doux eft celui
qu'on éprouva quand on travaille
fur des fujets gracieux ^ délicats.
Et reïichounafme moyen s celui qui
eft infpiré par les lujets oobles^
yiches, majeftueux* D^ns Fenthou-
fîarme fublime ce ne font que des
tranfporcs , des élans , des traits ;
dans le doux, ce ne fout que des
jeax , des ris folâtres , une indolen*
ce OLi lame n'a d'aâion que ce
qu'il lui en faut pour fentir : dil
mélange de ces deux genres» il ré^
fuite une force mélee de grâces »
oui fait la troifiéme efpéce d'en-
tiioufiafme.
L'Auteur vient enfuite aux dit
féreotes efpécçs d'Odc^., iUX dlii^
^6lJ^. JûHfnat Aes S^avans ,
férentes formes qu'elles ont euéi
dans les différens temps chez h
Grecs, &chez les Romains, & qu'e
les ont chez les François ; apr<
quoi il en vient à l'hidoire, & c'e
la matière du fécond chapitre.
La première expreffion lyriqu
fut une exclamation ; l'Homme foi
tant du néant , ouvrant les yeux ft
l'Univers , ièntant fa propre exil
tence par les impreflions agréabh
qu'U recevoit par tous fes icns , n
put s'empêcher de s'écrier : & c
cri , fut à la fois Un cri de joye , d
reconnoiflance , & d'admiratior
Ayant enfuite reconnu les bienfaii
du Créateur , avec plus de loifi
& moins de confufîon , il chant
fa reconnoiflance. Sa voix , fa lan
gue» tout (on corps contribua
Texpreflion de fes lentimens ; c'd
ce qui a produit les Cantiques
les Hymnes , en un mot , la Poë
£e Lyrique, Les Prophètes chanté
rent tantôt les merveilles de i
Nature» tantôt les prodiges de 1<
fSorace , & donnèrent i'exeropl
d'uni
uivril Ï748. (fij;
d^une élévation proportionnée aux
fiijets qu'ils traitoient. Se à refpric
qui les environnoit.
Quoique les Payens fe trompaC-
fent dans l'objet de leur culte » ce-
pendant ils avoient dans le fonds
de leurs fêtes & de leurs chants
facrés , le même principe que les
adorateurs du vrai Dieu. Ce fut la
joye & la reconnoifTance qui leur
fit inftituer des jours folemnels pour
célébrer les Dieux , auxquels ils fe
croyoient redevables de leurs ré-
coltes. Après les Dieux , Jes Héros ,
enfans des Dieux » eurent leur parc
à la gloire ; & c etoit pour confa-
crer les noms de ces Héros à la
poftérité , qu'ont travaillé , Orphée
Linus , Alcée , Pindare & quel-
ques autres. L'Auteur donne en
peu de mots l'hiftoire tic le caraâé«
re de Pindare » d' Alcman , de Ste-
fichore» de Sappho, d' Alcée, d'A^
nacrcon , il fait la même chofe pour
Horace. Enfuite il vient à Malher-
be qui a abbatu les jeux de mots^
les pointes , les rodomontades de
jivril. D d
éi6 Joumd da Sfo^dns ;
jîos premiers Lyriques François, S:
âui a été en quelcjus forte le père
e notre poëlie : il die un mot de
Hacan » & fait le caraâére de Rouf"
feâu y de manière cjqII inGtiae ce*
pendant que ce Poète n avoit pas
coûtes les parties , & qu il n'a eu
k moelleux , le molh , que dans un
dégre médiocre. Son caraéiére elt
la force , par conféquent fon défaut
quand il en a , etl: la djireté parce
f^u'en général les défauts des grands
Ecrivains » font comme ceux des
grands Hommes , dans lexccs de
la qualité qui fait leur caradére
dominant.
i Après avoir dé\relopé la nature
4e l*Ode , & en avoir tiré les prin-
cipales régies de ce genre de poë-
Ëe dans le premier chapitre; aprè$
avoir donné rhiftoire & le caraâé-
re des Poètes Lyriques en peu de
mots , TAuteur vérifie fes régies &
fes caraâéres , par des exemples
<ju'il tire de Pindare, d'Anacréon,
d Horace > de Malherbe , de Ra-*
can» de Rou0èau, U fait fentir les
beautés de Pindare, en avertiflant
«n même temps les jeunes gens
4'être réfervés, quand il s'agira de
prononcer fur la' forme & le ftyle
d'un Auteur , fi fort au-defllis des
régies ordinaires , & de regarder
4'admiration qu'ont eu pour lut
tous les grands hommes qui ont
^té à portée de le bien compren-
dre , comme un titre que Tigno-
ïance doit refpeâer. Au refte les
morceaux qu'il cite font fi frap-
pans , que , quoique deftitués des
grâces qu'ils avoient dans leur lan^
gue naturelle, on n'a pas befoia
d'effort pour admirer le génie de
Pindare.
' Il traduit la Colombe d' Anacréon;
fLes Flèches deCamouTy Bathylle^ &
quelques autres pièces qui luifi(enC
pour faire connoître toutes les gra«
ces de cet Auteur célèbre.
Il en traduit cinq d'Horace , qui
fepréfentent cinq dégrés différens
d'enthoufiafme. La première eflU
vingt-cinquième du troifiéme livre
iBacchus, ^1^^^, Bacchcy ileii
.Ddi\
ffiS Jûfima! des Sçdvans y
fait ranalyfe , en montre les écarts
&les emportemens; cette pièce a
toute rimpctuofité du dithyrambe*
Les exemples fuîvans préfentenc
des degrés moins vifs de lenthou*
fîafme , & la dernière qui eft citée
itant toute philofophique , n'a
4|u*une chaleur douce » modérée,
toujours égale, & qui n'oterienà
la lumière, C eft la feiziéme du deu-
xième livre , à Pompcius Grofphus
Pour trouver Malherbe ce qu'il
efl, TAuteur veut qu'on ait la force
de digérer quelques vieux mots,
& d'aller à l'idée plutât que de
s'arrêter à TexpreiTion. Ce Poète
eft grand , noble , hardi , plein de
choies: cendre, gracieux quand la
madère le demande , TAuteur le
prouve par des morceaux dont il
fait lanatomie , plus ou moins dé^
taiUée félon le befoin* Il examina
d'un bout à l'autre , TOde au
Roy Louis XIIL partant pour
aller réduire les Rochellois » & il
en fait yoii les liâifons , les écarts ^
j
léivril 1748. 619
les digreffions 5 les cours poéti-
ques , &c.
Il finit par un exemple de Rouf-
feau i c'eft TOde fur la mort du
Prince de Conti, & il fait voir en
quoi confifte la beauté de cette
Ode , où rélocution eft partout
libre , jufte , riche : point de Vers
lâches , point de mots inutiles^
vieux » équivoques , obfcurs , bas ,
ou qui paroifTent employés pour le
befoin du Vers : point de tours
forcés , d'inverfions dures , de con-
ftruâions laborieufes ; les penfée»
font.nobles , folides , variées d'une
manière plus ou- moins piquante »
fur un fonds qui eft par tout le.
même ; les choies font vrayes , fui-
vies , liées quoiqu'avec des écarts
& des emportemens : enfin il s'y
trouve une mélodie & une diftri-
bution de nombre conforme aux
objets , aux penfées , au fujet, ce
qui fait un tout naturel de pièces,
de rapport.
L'Auteur n'a pas voulu terminer
c^ exercice (ans donner un exem*
Ddiij
^ J ^ Journal des Sçat^dns ,
pie du Lyrique (acre , qui rempor-
te infiniment fur le profane. Il*
cite le Pfeaume xoj. fur la créa-
tion du monde , où les images &
les expreflîons font d'un fuoiime
vraiment Divin ; on fent , dit l'Au-
teur, dans ces ouvrages Sacrés la
folidité & la grandeur du fujet ; on
parle de Dieu 5 on fent la fupério-
rité de l'efprit qui anime le Prophè-
te , tout eft plein , libre , lumineux,
marqué au coin de celui qui (e
jouoit en formant l'Univers. Ce-
Î)endant l'Auteur obferve que ce
ont les mêmes régies pratiquées^
par les Sacrés & par les rrofanes,
toute la différence qu'il y a entr'eux,
eft que les Profanes font reftés dans
la Iphére de l'humanité : au lieu
que David prenant un eflbrforna-^
turel , a été jufques dans le fein de
la Divinité prendre fes fujets , &
puifer la force qui lui étoit néceC-
faire pour le traiter dignement.
Le dernier chapitre eft fur l'E-'
légie que l'Auteur ramené à TOde
comme une branche du Lyrique»»
^5aîC#qu*etk eft toute dans le fen-
timent, II ne s'y arrête qu'un mo-
ment , parce qu'il ne la croit rieri
moins que néceflaire pour forma
les jeunes gens au bon goût ëc kl
vertu. Il en cite une de Madame
DeshouUéres.
L'exercice fur la Satyre ne con*l
tient que trois chapitres ; dans 1<*
premier on explique ce que c'ej
f]ue Ja Satyre. L'Auteur la difinîi
une efpece de Poëme dans lequ
on attaque diredement les vice!
des hommes* Il dévelope & jufti*
fie fa définition. Il diftingue deu
fortes de Satyres, l'une enjout'
comme celle d Horace , admijjn
iirci$m pTMQrdia ludit ; l'autre q
tient du tragique , comme celle
Ju vénal i £^*i7jdt Sopbùdato carmes
Baccmur htatu. 11 dlftingue Je fc
qui aflaifonne^ le fel qui pique , 1
fd qui cuit > Taigreur , le fiel , le f«
qui brute , ou qui emporte la pîéo
avec efcarre, de forte que dans l'a^
me du Satyrîque l'Auteur cror
qully a le plus fouventun 2^v
€i% Journal det Sçwnm ^
de cruauté envelope , qui tpouve
du plaifir à mordre & à nuire, &
qui ne couvre fa méchanceté que
pour faire accroire au Leâeur ti-
mide qu'il n'approuve que refpric.
Cependant il confeille la leâure
de ces fortes d'ouvrages, pourvu
qu'elle fe faflfe avec quelques pré-
cautions , parce qu'ils font le con-*
trepoifon des ouvrages moux qui
éiiervent le cœiu*. On y trouve de?
principes excellens pour lc;s mœurs»
des peintures frappantes, & furtout
de ces avis durs qui nous font né-f
ceflaires quelquefois , & dont nous
ne fçaurionsguéres être redevables,
qu'à des gens fâchés contre nous. .
Dans le deuxième chapitre , on
fait rhiftoire abrégée de la Satyre ,
de fon origine , & de fes change-
mens difformes , furtout chez les
Romains, enfuite on donne l'hi-
ftoire en racourci de Lucilius. L'Au-
teur préfère le jugement qu'Ho-
race a porté (ïir ce Poète > à celui de
Quintilien qui lui trou voit de la har*
dieiTe » de l'amertume & du iel afTeiE..
Avril 1748, rfj5.\
Il en apporte les raifons dont la
priucipâle eft , que Ludlîus et oit
PC dans le temps que les Lettrei
nefaifbieat que d^âiriver en Italie
&que la facilité prodigieufe qii
avoit » devoit neceflairement le ]^x<
ter dans le défaut qu'Horace l
reproche : ce n'étoit que du g6iii
tout pur, & un gros feu plein di
iliraée. L'Auteur fait de mémel
caraôéres d'Horace » de Perfe , d
Juvenal , de Régnier , de Def^
préaux , & après les avoir montré
féparçfnent , il les préfente en pa
raliele- » 11 paroit, dit-il , qu'Ho
fi race & Boileau ont entr eux plui
tïdereflemblance» qu'ils n'en on(
Il ni lun ni Tautre avec Juvenal
n Ils vivoiem tous deux dans u
t\ fiécle poli , où le goût étoit pur
»} & ridée du beau fans mclangi
f» Juvenal au contraire, vivoic dan
»i le temps même de la décadence
ndes Lettres Latines » lorfqu'oi
M jugeoit de la bonté d'un ouvra-
tt ge par fa rithe0e , plutôt qu
>ipaiti*aCQnoime des omemeas.
Dd?
]
tf j 4 Jourfial des Sçai^Mns ;
" 9> Horace & Boileau avoient xsd
99 efprit plus doux » plus fouple t
f> ils aimoîent la (implicite, Ib cnoî*
>• fiflbienc les traits , & ks préfen-
>) toient fans fard &ransaâeâacton»
99 Juvenal avok un génie fort, une
» imagination fougueufe : il char-
>9 geoit fes tableaux » & détruifoie
»9 louvent le rrai en le pouilàne
» trop loin. Horace & Boileau mé*-^
99 nageoient leurs fonds : ils plai^;
9> fantoient doucement , légère^
» ment , ils n'ôtoient le mafque
>9 qu'à demi , & en riant. Juvénat
») Tarrache avec colère : quelque-
)> fois les deux premiers font exha^
»9 1er Tencens le plus pur du mtiieis
99 même des vapeurs Satyriaues. Le
»> dernier n'a jamab loue qu'uit
>• feul homme » & cette louange
»> fe tournoit même en fatyre conni
f>tre le refte du genre humam;
» en un mot , les portraits que
» font Horace & Boileau > quoique
99 dans le genre odieux » ont roup#
» jours quelque chofe d^agréable
»> qui parok rwk de la touliie di|
April 1748- <fîf
A Peintre. Ceux que fait Juvénal»
1* ont des couleurs tranchantes,
n des traits hardb, mais gros; il
M 0 eft pas neceflaire d être delicaC
n pour en fentir la beauté. Il étoîl
*i né exceiTif > & peut-être mém^
n cjue c^uaud il ferait venu avani
»* les Plines > les Scnéques , les L
n câîns t il n^auroît pu fe tenir dans
i» les bornes légitimes du vrai SC
n du beau.
H Horace & Boîteau , comm©]
H on vient de le voir, ont pluiîeurr
H traits de reffemblance qui les
nréuniflent; mais ils en ont aulTî,
n de propres, & qui les féparent
11 Horace nous paroit quelquefo'
n plus riche , & Boileau plus claire
t» Horace eft plus réfervè que Ju/
»i?énal , mais il Teft beaucou]
n moins encore que Boileau. Il
)f avoir plus de génie & de nature
n dam Horace , plus de travail ,
tf peut être plus d'art dans Boitea
f> Perfe a un caradére uniqm
Y) qui ne fympathlfeavec perfonn
tpU n'eft pis âffei aifépour ^
II
aGj
i
à t
I
L
t^S Jt^umd des SçmJtnî^
»> mis avec Horace, II eft trop fage
»» pour être comparé avec Juvénal ,
^ trop envelopé & trop myfté-
M rteux , pour être joiriî à D^ï'^
» préaux. Autfi poli tjue le premier ,
^ quelquefois aulfi vif que le fe-
*> coud ^ aulll vertu eux que le troi-^
f > fîéme j il femble être plus Philo-
>> fopEe qu'aucun des trois. Peu
>* de gens cm le courage de le lire.
^1 Cependant la première ledurô
* îj une fois faite » on trouve de quoi
») fe dédommager de (a peine dans
M la féconde. Il paroic alors relfem-
5* blerà ces grands Hommes dont
I) le premier abord eft froide mais.
w qui charment par leur entretien ^
>9 quand ils ont tant fait que de fe
»» laiflèr connoître. «
Le chapitre rroîfiéme contient
les exemples 3i rapplication des
régies en faifant voir en même
temps la différence qu'il y a en-,
tre le ton d'Horace, & celui de Ju-^
lîenal & de Perfe » & entre ceux
de Régnier 6l de Defpreaux.
L'^etâce fu3i TEpigtaïame ^^
peu étendu ; la matière en étoit
peu importante : T Auteur définit
rEpigramme une penfée inté-
reflanre préfentée heureufement Se
en peu de mots. La matière de
J'Epigramme eft d une grande éten-»J|
due , elle exprime le!» fentimens 8Cr~
les penlees de toute efpéce» ce-
pendant il femble qu'elle TeplaifâH
mieux dans le médiocre & le fini^™
!ïle , parce que foa caraâcre eft l'ûr
ance & la liberté.
L'Epîgraoïme a néceflairement
deux partiel » Tune qui eft Vexpo-
fition du fujet » elle eft quelquefoi^H
toure dans le titre, & Tautre qii'CktdH
appelle la pointe» c'eft à-dire, 1^
penfée principale. La brièveté ed»
eftentieUeà l'Epigramme ; ceneftsfl
qu'une penfée* Elle doit être inîé*
reflànre : Tintérêt fe tient prefc^ue
aulH fouvenc du côté de la maniè-
re « que du côte de la chofe méme;^
L'Auteur en donne des exemples* ^
La penfée de rEpigramme doit
être heureufement préfentée. Pour
cek il CiUi commeocei' paf choi
1
ÎF j y JoHfnal des Sçavms ,
iir refpéce de vers qui lui convient i
Quelquefois c'efl; l'héroïque, quel-
quefois les pentamètre , rhendéci'
tyllatbe j &c U en eft de même pour
les Epîgrammes Françoifes, Il faut
en fécond lieu préferiter la penfée
de manière qu'elle ait tout ion fel
& tout fon éclat. Enfin il faut qail
n'y ait pas le moindre défaut dans
l-'expreffion , parce que comme
l'ouvrage eft court , il eft d'abord
apperçu.
Les Lettres à M. lAbbé d'Olî^
vet , roulent fur des matières crès-
îotérefTantes , & dont quelques-
tlnes font afièz neuves. Dans U
première > on examine fi c'eft dans
le Latin ou dans le François que fe
trouve ce qu'on appelle Inverfion
dans les Langues, Dans Inféconde ,
on prouve qu'elle eft dans le Fran-
çois y & on montre pourquoi elle
y eft» La troifiéme préfente les ré-
gies de la traduâion , tirées com- ^
me autant de conféquences de la
cûmparaifon des deux Langues^
fitte dans les deux prcmiéres^Lêt^^
i
Âvnl 1748. *îSI
très. Dans la quatrième , on exa-
mine fï la Langue Françoife a phis
d'Inverfioii en vers qu'en profe»
On prouve dans U cinquième que
la Pocfîe du vers ne confifte poinfj
dans rinverfion » & on dit en quoi
die confifte, La fixiénie eft fur U
manière de traduire les Poètes»^
Ces Lettres font bien écrites & nar"
peuvent qu'être agréables à cetor
qui aiment la Langue & ks Lettres^
ïrançoifes,
ri
LETTRES CONTE NjiNT'A
dfs EJf*is fur i'NiJlûire des ^anxii
minérales du Béant , & de ^uH^A
f$teS'imis des Frpvimis vptfines^l
leur n^mre » différence , pr^-.. j
letéyfur les maladies Jiuxquelies^i
elles €êm/iennem p &Jkr la faf^m •
dmt ff« doii s'en firvir^ adrefféêw. \
a Madame de S^rheriû , i Pasê*
tjf Beamy par M» TlîEOFHlLBij
DtBôRBEU, le Fils^ Medtemk
Chirurgien » DêRmr de M^M^i
peilitr, A Amfterdam , chez les'
&ei^ Poppé » Ubrakci » & %
ut
Li
040 JùHrnal des Sçava^S^
vend à Montpellier , chez le fieur
Gontier, Libraire, à la Loge,
1 74^, VoL in^ 1 1* de z 1 1 . PP^^
E s remèdes que prépare la na-
- ^m^ ture erant de laveu de tous fes
I mitiiftres au - deffus de ceux qui
doivent leur naifTance à l'art, au-
Itant que Tart eft inférieur à la
nature même , on ne peut qu'être
obligé à ceux qui nous en deve-
lopent le caraâere £^ les proprié-
tés. Car les fuccès des remèdes na-
turels ne dépendent pas moins de-
Icur application , que ceux des
artificiels. Or la jufte application
d'un remède en fuppofe la connoiC*
fance exade. Cette connoifTance
en fait d'eaux minérales ne peut
venir que de deux fources , de la-
ïialyfe & de robfervation. Celle-
ci même eft la plus fure , puifque
rexpeiience des fiecles pafles nous
apprend que ranalyfe eft fouvent
înfidelle. L'ouvrage que nous an-»
nonçons reunit ces deux avanta-
£est & UJemie0e de TÀuteur ne
I
lAwil 1748. '6^t
îrpoînt rendre (on expérience
fufpeôe, puifqu'elle eft conforme
à «elle de M* fon Père j célèbre
Praticien de Pau , & à celle det
plus habiles Médecins du voifîna-
ge des eaux dont il nous entrer lenf^
La forme de lettres , que M. di
Bordeu a adoptée , lui permettani
de donner à Ion imagination plat
de carrière qu'un traité méthodi-
que , nous nous renfermerons dani
ce qu'elks contiennent de médecin
saU Les fept preniieres appartien.
nent plutôt à la phyfique qu'à h
Médecine. Elles traitent de l'origi.
ne des fources, que TAuteur atrrî-i4<
bue en partie aux eaux de la mer 4
& en partie a celles de pluye ; & d
k chaleur des eaux minérales j qui
?knt , feloîi lui , de ce qu'elles s'e
chaulïent près du centre delà terrei
d*0Ù elles font repouffées vers f^
fuH'ace,
Nous ne combattrons ni n'a]
prouverons ces hypothefes, Lea.
faits feuls nous incereÛent. En voU
ci un remarquable » auquel « bieci,
e
i
if ^4 JoHrnd des S ^ m mil
quil appartienne purement à 6
phyfique > nous donnerons une
place icu II fervira à feire connoJ-*
tre le ftyle de Touvrage,
»>Ce qui me paroit difficile à
M expliquer , c'eft que les eaux mir
i> nerales ne font pas fur les orga-
»> nés du goûr 5c dti taft les mê-
^1 mes effets que Teau commune
1» chaude au même degré d'un ther-
»> momecre connu. D'où, vient cet*
f I te différence ? Eft-ce que les par-
if des de feu contenues dans Teaii
^ minérale font trop fubtiles ? Et
r^ ne devroient^elles pas par cela
^ t> même être plus pénétrantes î Ce-
1} pendant il y a des matières très-
[ $^ tendres ^ comme Tozeille , qui ré-*
[f>{i(lenr à Tadion de ces particu-
I f > les, qui eii font flétries à peine, ô£
hfi qui (ont bientôt cuites dansTeau
Ff> commune chaude au même de-
I» gré î avec ceci de fingiiîier , que
Iff l'eau commune fe refroidit beau-
>i coup plutôt que la minérale*
"Elle perd plus vite une cha-
f t leur plus adive \ elle a une ctia<
À
AvHl 1748. 1^4 1
t> leur plus âpre qui s'cvapore , qui
^ fe dtllîpe» & celle de l'eau mi^
>i nerale fe concentre , & l'aban*
»t donne avec peine i comme s'il ^
ïf avoit quelque lien qui l'y retint^
n & qui ne la laliTe agir que poi
») fe montrer , pour ainfi dire , pou^
>} fe faire connoitre , fans faire de
»f effets que Ton atiend. Quels pa-"
n radoxes l
y> Certe eau minérale a la verre
*♦ de raréfier la liqueur d un ther-
^ mometre autant que cette eau
»» commune ', elles font donc ega-
M lement chaudes; mais la corn-*
n mune fait plus d'effet fur nos feni
y^ & fur certains corps que nous fé
ïi plongeons \ elle fe refroidit plus
tivite, rexperience le démontre]
Il il n'y a rien à dire. Quel champj
f» pour un Phyficien éclairé ! Com-^
»i ment trouver le nœud de toutei
%% ces difficultés ? Et commenc ren-
f» dre rai fan d'où vient qu'une eais^
f» minérale chaude n a pas plus dof
ïidifpofition pour bouillir, que^
9) Tçau commune froide } Cela ga^
j
^ 44 Journal des Sfdt^ans ,
t% roît incroyable. Il faut pourtant
»t autant de temps pour faire bouil-r
f% lir Tune que l'autre ; on a fouvencr
>9 fait l'expérience ; & j'ai expofé
%y à un feu égal la même quantité
9> d'eau minérale refroidie , do la
Il chaude, & de l'eau commune;
» elles ont bouilli en même temps »
H à peu de chofe près.
9» Je fçais que l'on dit que les
iy parties des minéraux font la cau«
M fe de tous les effets extraordi-
»9 naires , cela eft vrai ; mais n'y au^
»»roit-il pas du feu de pluneurs
»9 efpeces ? Quelle eft la qualité quL
>i en fait TefTence ? Par où fe rafTem*
f> blent-ils ? Par où diflferent-ils ? .
ȕ II y a des Phyficiens qui croyent.
^> que la lumière & le feu font peut-
»> être des corps difiêrens ; ils font
f» fouvent unis , & feparés quelque-
»>.fois. Le feu par exemple peut
>9 être très-chaud fans qu'il éclaire ;
»> les rayons de la lune raifemblés-
» par un miroir ardent , ne mani-
» feftent aucune chaleur. Pour-
9f quoi n'y auroit-il pas des feux.
Amil 1748* g^f
« qui rtrefieroient une liqueur au-
»4 tant c|u*un autre feu > & qui n*au-
»i roienc pas la vertu de fe taire au^]
n tant fentir à nous ? u
Après avoir donné cet echantiljj
Ion du ftyle de l'Auteur » nous paÙ
ferons tout de fuite aux eaux miH
oerales de la vallée d Oflau,
Les premières dont il parle font
les eau x nommées Bonnei , Aiguës^
bonnes* Elles ont trois fources , lâl
vieille , la neuve , & celle d'Or-
techg. Ces eaux font claires & lym-l
pides , chariant pourtant certain '
iloccons blanchâtres , & petillân
dans le verre; ondueufes, graflesi
ayant une odeur dceufs cuits, non
couvés* Ces fl occon'> blanchâtres fîi
coagulent en cfpeces de glaires qt
brûlent , & fentent le fouflfre. Ce
cauxdepofentunfedinientjaunâtre
&noirciirenr rargent. Elles font tie
ées, noircilTent étant mêlées à H
noix de galle , & lainTent après Ti
vaporation une matière iklino » qu
paroit bouillonner avecles acide
Delà TÂuteur condud o^^^êé^
$^6 Jourital des Sçavdns^
contiennent du fouffre, du fer , une
terre fort divifée , un fel , & une
quantité d*efprit volatil.
On les employé avec fuccès co».
tre les vieux ulcères, & même con-
tre les fiftules à l'anus » dans les ma-
ladies du poumon , dans la fièvre
hediaue, contre toutes les mala-
dies tormées par des concrétions
lymphatiques. & provenant du re-
lâchement des folides , enfin pour
«nimer le fang appauvri.
- L'Auteur conclud par analogie
4^u*elles peuvent fuffire pour le trai-
tement des vieilles playes > les ma-
iadies de la peau qui viennent d'une
matière tranfpirable altérée » pour
'^deterger le bas ventre des hydro-
piques après la ponâion » contre
le levin fcrophuleux & fcorbutî-
,4)ue , dans la phthifîe du poumon ,
'Coupées , s'il eft befoin , avec le lait ;
dans les epuifemens ou confomp«
tions ; pour ranimer le fang dans
la convalefcence, dans les vapeurs
Jbyfteriques ou hypochondriaques..
^luns les mdi^dies caufées par Te-
i
Avril 174S, ^4^
iiuiieinent de la lymphe , ou par
on acreté , dans la goûte , la gan-
grené » les âevres , pourvu qu'elle!
De fuient pas aflez forces pour que
l'augmentation du fnouveinent du
fâng foit à craindre » en un mot il
croit qu il n'y a pas de maladie oil^
les eaux Bonnes ne puiflent s* ap-
pliquer avec ks menagemens con-^
venables* Car M- de Bordeu na^
¥eut pas qu'on en ufefâns ctregup
dé par un bon Médecin, de peur
que ce remède excellent" ne de-^
vienne nuifible» Il croit qu'on peut
les employer en tous temps, fi 1»
malade eft bien difpofé ; qu'il n'eft
pas univerfellement neceffaiie d#
s y préparer * ou d'en terminer Tu-
Cage , parla p^rgation ; qucc*eft<
fouvent trop de cinq ou fix tivrei J |
& toujours a0ez ; qu on peut en]
faire fa boiifon ordinaire ; s'y baî-|
gncT en tous temps, excepté celui J
de la digeflion ; qu'on doit fe gaj]
rantir loigneufement du froide 6c|
ne point îe borner à une neiivaini
d*ufage de ces ç^u^ \ entin il eft n^ui
4^4 8 Journal des Sç4Vam ^
diiadé qu'elles perdent beaucoup
far fe rranfport, malgré les pre-
autions qu'il confeille de prendre
arfqu'on ne peut aller boire fur les
ieux ; & pour lors il faut leurdou-
ler le même degré de chaleur qu'à
fource,
|. La vallée d'Oflâu a auffi des
ïurces chaudes nommées Aiguës
mdes » fituées auprès du Village
le Larunz* Lefquirette, la Hon-
|eu-Rey > ou la fontaine du Roy ,
rArrerec. La nature des deux
premières eft à peu près la même,
aais FArrefec éft p!us foible U
loins chaude. Elles charient des
|Iaires fouffrées » elles fentent fort
fouffre, ont le goiit d'œuf cou-
: & un peu falé * elles ndrcinent
lêlées avec rinfufion de noix de
ralle, & confervent beaucoup d'ef-
prit volatil qui fait pétiller leati
ms le gobelet &l dans les bou*
eilles^
M« de Bordeu coRclud de ces
ïfervations que le fouf&e & le
ït font Im minéraux dominans
dans
jivril 1748. <Î49
dans ces eâux* Quant au fel qu'el-
les tiennent en difToIurion , il ne
prefume pas qu'o» puilTe en d&^P
couvrir au jaue la nature. ^^
On employé ces eaux conrro_
les obftru<5lions » les epaiiîiflèmen^
de la lymphe , les maux de tête îti-?
Tcteres , les afthmes humides , le
dérangement des premières voyes »
certains relâchemens des reins*
On les employé en bain , en de-
mi bain, en douche pour les mala^
dies douloureufes de la tête , les^
- paralyfies , les rhumatifmes ^ les
•tumeurs des articulations ^ quelque^
ibis avec fnccès dans les ulcères ,
même ceux du poumon , dau« les
epairtiflemens de la lymphe.
. On boit ordinairement celles de
KAiTefec pendant les premiers jours
le marin , puis celles de rEfquirett^
ou du Roy. M, de Bordeu , (anS
blâmer cette méthode ^ qui fait pat^
i& de la moins afl:ive à la plus forte*
vûudroic qu'on prit d'abord ce$
dernières , & qu'on Et de TArrefec
le boinbo ordiaaii^%
^wiL ^V
m
4^0 Journal des Sçavans ;
Elles perdent beaucoup par 10
tranfport , même dans le voifinage v
& le mélange qa'oa fait dons les
bouteilles des glaires qu'elles cha*
rient , paroit fuipeâ a l'Auteur.
Au refe ces g^dres ibnt utiles pour
panfer les ulceires & les tumeurs;
On dit même qu'elles forment
une bonne eau mberale , étant
diflbutes dans l'eau commune , ce
dont M. de Bordeu n'eft pasfadea
perfuadé.
U ne croit pas qu'il ibit dange«'
reux de dormir pendant l'opéra-
tion des eaux t ni que tout le mon-
de en doive boire la même quantité,
ni cpie tous les malades doivent
refter au bmn pendant le même
temps. Nous ne fçavons fi ces eaux
ne peuvent point être rechauffées,
comme les eaux Bonnes, mais l'Au-
teur n'eft point d'avis qu'on le faflè.
Il a vu de bons effets du cafifê pen-
dant qu'on en fait i^age. U y re-
doute le mélange des fek purga*
tifs , & nedoutepas qu'on ne pui&
fc faire fa boiÛoa oraiaakQ <k ce$
rf jipril 1748* ë^t
êi«%, comme des eaux Bannes. Il
a fur ce point des obfervicions qui
lui font propres , Se conformes à
celles des Médecins du Pays* Il die
qu*on y peut mêler un peu de vin *
& que certains eftamacs ne feroient
point obligés de les rejetter , fi Yom
ne s*opiniâtrolt pas à les prendre
conformément à la mode reçue
dans cous les pays où Ton prend
les eaux.
Avant que de quitter la vallée
Pd'Oflau , il parle de deux petites
fources qui coulent à Sevignac»
dont Tune eft fouffrée & rautre
ferrée* On s'en fert quelquefois
1 dans des tumeurs , des ulcères, âc
■ d^ ob(lruâtions«
Les eaux de Gan , dont TAoteut
parle enfuire , font fuivant M* de
Bcrgerou » célèbre Médecin du
Ipays , ferrug'meufes , fouffi'ées » &
chargées d'une fubftance alcaline;
mais M. de Bordeu leur contefte
le fécond principe. On tes e nploye
ivec fuccès contre les douleurs ,
certaiiies tumeurs , lc% obÇtwiËàQîeft^^
if 5 * JowmtA Ai 5 SfovMns ;
&c. Elles font bonnes contre là
parefTe & les glaires de l'eftonnac ;
la glaife qu'elles charient les rend
abforbames. Les concrétions qui
tendent au fquirrhe, certains rhu-
matifmes en font guéris ; elles corW
viennent dans les fièvres intermit-.
tantes , & furmontent les plus re->
belles. On veut dans le pays qu'el*
les diflbivent la pierre ; mais les
expériences de l'Auteur ne confia-»
tent pas cette vertu. Pafibns aux
eaux d'Ogeu , & à celles de S, CrU
fiau de Lurbe.
Les premières ne font ni froides
ni chaudes , elles font un peu
gluantes » tranfparentes » prefque
lans goût & fans odeur , elles laif-
fent pourtant une impreffion de
fer fur la langue , & noirciflènt la
teinture de noix de galle ; elles pa-*
roilTent bouillonner quelque peu
étant mêlées avec des acides , &
laiflènt après Tevaporation un fedi<<
ment un peu falé , mais encore
plus terreux. Elles contiennent au&
£ un peu de bitume j elles font;
lort detcxCycSé
jivril 1748. ^5Sn
On fak cluuffer cette eau pour'
le bain>& de cette mamere elle^
foulage les fciatiques , les rhumatiU
mesj & les douleurs des articula-i
fions. On les boic pour les embar-
ras du bas ventre, des reins, d^]
1 eftomac , 3£ de la poitrine, Elld
valent beaucoup d*eaux mineralei
accréditées dans d'autres provinces
Il y a quatre fources à S. Criftau
de Lurbe» mais la première merttq
feule le titre de minérale. Elle efî
prefque tiede , un peu fulphureti fem-
elle noircit l'argent , ^ contientj
quelques particules de fer. Elle ef
bonne pour les douleurs, quelque^
maladies de la peau & de la poîtri^
ne, & reuffit très-bien dans Ici
obŒru filons des enfans. On boit
ces eaux , qui font cerrainemeni
minérales» en tous temps , mcmi
au repas , fans en être mconimo-i
de ; ce qui fait conclurre par TAu-l
ceur^ comme il Ta déjà avancé,'
qu'on pourroit ufer de même àm
contes les autres eaux minérales.
Les eaux de Ter fis ^ do^t vV^^
tf 5 4- Jmrnd des SçMVéni ;
le eofuite ^ font deux fources très-
chaudes ^ bien qulnegalemenr^
Elles contîennMt du fer, une ef-
pece de fel vitriolé , peu de foufFre,
Elles font fort aâives:on y boit
& Ton s'y baigne pour les rnuma-
îifmes de caute froide, les paraly-
iîes , les engourdifleraens , les fur-
dites récentes, & les bourdonne-
mens d'oreille provenant de l'ex-
cès des ferofités. On les employé
intérieur emeni le moins qu'il eft
poÛible,
Les eaux d'Ax font très-chau-
des t bicumineufcs * & ferrugineu-
fes. On fe fert des bains & des
boues , dans le cas des paralyfies >
bouffiflures, Ôcrelâchemens confi-»
derables. M» de Bordeu remarque
à ce propos que c'eft un abus de
faire fuer comme on le pratique à
AXt parce qu'on épuîfe le fang de
fa férolîté , & que ces eaux ne con-
t'iennent qu'à des corps fpongîeux
& cacochymes.
Les eaux de Baure font plus foî*
bJes & de même nature que celles
Avril 1748* ir^y
i*Ogeo, On s'en feit pouf Tacre-
té , la fecherefTe & la rarefaftîon
des humeurs, & les chaleurs inter-
nes. Mais U ne paroit pas que TAu-
leur y ait beaucoup de fou
Il eftime encore moins celles de
Salies qu'on nomme de Sourberan ,
êc Teau de guerifon ; celle de Féas
& d'Armendîous à Oleron ; celles
de Moneinx & de Morlacs , qui
ne font gueres que des delayans-
Quant à celles de Beirie , tl con-
fient qu'elles ont guéri des fieyres
opimârres ^ des obltrudions, &des^
maux d'eltomac ^ mais elles font
faibles.
On trouve dans la vallée d'Afp©
plufieurs fources minérales , celles
ë"Efcot , de Sarrance, de Carrole,
de Suberlaché , du Poutrou , da
Xaberouar , de S. Cnftau-d'Ai-
j,4ious , & de Baretous,
^ Les premières font les plus re-
nommées* Elles font un peu tiédes
& huiîeufes , ferrugineufes , em-
(freintes d'un fel qui fait quelque
cbullition avec les acides ^ Stjl'^ûss».
^5^ J(^^^l ^^^ Sauvons \
huile fpiritueufe. On les employa
pour les temperamens vifs dan»
toutes fortes d*obftruâions , pour
les poitrines délicates, pour rafraî-
chir le (kng , pour les vieilles fiè-
vres. Mais M. de Bordeu leur dit-
pute la vertu lithontriptique.
Il ne parle des eaux de Sarrance
^ue pour fe conformera la façon
de penfer du pays, car il ne les re-
garde pas comme minérales. Quant
a celles du Carrole » elles font fer-
lugineufes, propresà lever les ob-
ftruâions , & à corriger l'epaifleur
fie la bile & de la lymphe.
Celle de Suberlaché lui paroit
bienplu^ recommandable^ Elle eft
tiède, fouffrée, ferrugineufe. Oa
Ta employée avec beaucoup de
fuccès dans des maladies externes
& internes » pour reparer les de-
fordres de l'eftomac , & dans
toutes les maladies chroniques où
il eft befoin de rendre du baume
au fang.
. L'eau de Poutrou efl: tiède &
ferrugineufe. On s'en fert contre les
jivril 1748, ^57
^^Duleurs ^ la goûte , k gravelle , la
^tenfion des vlfceres , les obftru-
âions , & quelques tumeurs» Les
autres paroiuenc fi peu recomman-
dablesa TAuteur, qu'il fe contente
de les nommer,
LesBafques ont aufG leurs eaux;
qui portent les noms de Cambo^
,VilIefranche, Sarre, & Lacarre^
Les premières font plus que tle-
^des , claires » ont un goût d'œuf
:^couvé ; leur refidu contient une
[ "matière que l"aiman attire , qui (ent
le fouffre quand on le brûle > & qui
.bouillonne avec Fefprit de nitre»
preuve de l'exiftence d'un alcali.
^ Elles contiennent auflî beaucoup
l d'efprit minerai, de manière qu'el-
les perdent leurs principales vertus
par le tranfporr. On les employé
["* contre le relâchement des folides,
'repaidillenient non inflammatoire
' des liquides » les obftruâions , &c,
[•files font purgatives, & convien-
rnent par confëquent dansas eni-
Pfcarras des premières voies , pour-
vu queleiang ne Toit pas fougueux,
Ee ? *
*^5 5 Journal des Sçavans^
Les eaux de Villefranche font
froides , troubles, & un peu ferru-
gineufes» bonnes contre la rarefa*
âion du fang, lés aigres de Tefto-
mac , & pour deterger les reins ou
la peau»
Les autres eaux n'ont aucun
goût ni aucune odeur de minerai ;
elles font fimplement aperitives, &
peu mifès en ufage.
Nous allons parler de fources
3u on b'eflforce de mettre en vogue
ans cette Capitale , ce font les
eaux de Cauterez. Mais M. de
Bordeu prétend qu'elles perdent
tant par le tranfport» que les bons
buveurs ne veulent pas feulement
fe fervir de taflê , & boivent au
tuyau même de la fontaine.
Il y a fept fources à Cauterez »
& leurs vertus ne font point par-
faitement les mêmes , quoiqu'elles
ayent toutes beaucoup de kmfire ,
du fer > un fel mêlé d'un peu de
terre, l'odeur d'oeuf couvé ^& une
matière alcaline» qu'elles charient
des claires blanchâtres^ & qu'elles
j^vril Î74S* ^51^
foîenr grafles , onâueufes, & bitiP
mîneufes.
Celle de Larraliere , la plus efB-'i
C3ce, guerlc les maux d'eftomacJ
les vomiffemeiis habituels ^ la de-]
pravatîon de rappetit , certainesl
maladies de poitnne , mime phrhî^j
iîques , toutes les efpeces d'ob^
ftruftîons.
Celle des Courberes eft pluii
chaude que la précédente, Celtol
de Bayard eft sékz chaude , cha-i
rie beaucoup de fouffre , &
change point avec les acides ni letj
alcalis. Il s'en eleve des fleurs falines ]
qui donnent des marques d acidité^]
& cependant (eau n'en donne au-
cune. La Fontaine du bois , cellaj
des (Eufs , & celle du Bain , font j
comme on Ta dit » de mime nati]
que les précédentes II y a à cet tel
dernière des bains de quatre forces , |
dont ta chaleur eft différente , éc \
qu'on employé dans les douleurs,
les paralyfies , & les rhumatirmei
quoiqu'aVec fecherefle & aridi^|
^té dics parties* Les bains la çbis
j
'€éô Jotmtal dfj Sçavanr ;
chauds reuflïfTenr même dans û
circonftances ; fans doute j commfl
Je remarque l'Auteur , à caufe dH
bauîne des eaux.
Il ne nous refte plus qu'aie fui-J
vre dans ce qu'il dit des eaux dit
EaregeSi & de Banîeres,
Il y a trois fources à Bareges
Tine très-chaude & très- abondante!
une tempérée ^ & moins abondant
tei une tiède , encore moins abon«
dan te. L'eau qu'elles jettent effi
tellement bitumineufe qu'elle pa-
roit de Thuile. Elle eft toujours
chargée de beaucoup de floccou»
blancbâcreS} qui forment des con-
crétions glaireufe* ^ lefquelles pren-
nent feu comme le fuufFre ; auflî
en eft^ce. Quand on les boit, elles
produifenc fur la langue une fen-»
lâtion oleagineufe ; elles ont To-
deur des œufs couvés, elles pétil-
lent dans le gobelet. Elles contieti-
nent , outre le fouifre , du fel , du
fer, & une efpece de vitrioL
Le principal ufage de ces eaux
ïft de guérir les vieiUej blefluies.
'j4vrit 1748. 6ét
furtont d'armes à feu* Cependant
îl y en a d'incurables par elles-mè
mes. D'autres le deviennent par làj
violence avec laquelle on pouflè lei
în jedions > ce qui détruit le travaîj
de la nature ; ou par rempreffe-»'
ment que les malades ont de gue-^'
Vir » ce qui les fait précipiter le traî*
tement ; d*aucres enfin parce que
les malades ne veulent point fuivrt
un régime convenable.
Ces eaux reuiliffent encore dans
les tiraillemens , fecherefles » callc^J
Ctés j & même les paraly fies qu'oc-J
cafjonnent certaines bleÛiires i dans
les rhumatifmes accompagnés d'a^
maigriflèment ; dans les tlimeurs^
& même les anchylofes des artH
culations ; dans les ulcères ^ & les
dartres provenant depaiflîffemenE
& d'acreté de la lymphe* On les
dit même fpecifiques pour les can*
cers & le fcorbuc ; mais M. de
Bordeu ne leur reconnoit pas la
dernière qualité j & douté de la
première. Dans les cancers il pre*.
l'i&reroit k% eaux Sonnes, ËoEn i|'
r*- S'
^€t Jùurnd des S^âVMfis ;
fait beaucoup de cas des glaires
fouffrées pour panfer les vieux
ukéres.
Ces eaux font encore bonnes dans
l'afthme humide , où il eft quefticMi
de fondre une lymphe glaireufe;
dans certaines uiaJadies de la poitri-
fie , dans les ecrouelles. M. de Bor^
lieu ne croie pas , faute d'obferva-
tîons j qu^ellesgueriflent TepilepOe,
f lufieurs obfenrations lui ont ap-
pris qu'elles pou voient foulagerlefi
calculeux; en effet ces eaux, & les
eaux Bonnes ^ diflbivent fenfible-
jnent les calculs qu'on y fait ma*
cerer* Au refte il ne prétend pas
qu elles fafTent le même eiFet fur
toute efpece de calcul » & il con-
feille de les aider par d'autres re*
jnedes* Il .conclud par analogie
qu'elles pourroient refoudre les
nodofités de la goûte ; mais il ne
|>aroit pas douter qu*elles ne foient
très propres à guérir les fiftules ,
les ulcères, les carnofltés , qui font
les faites de Toper ation de la pierre.
11 y â à Bannières une grands
L
m Vin ^g,j.;/ Ï748* ^o|r, ^1
1 quantité de fources minérales j dont ^fl
I les unes font très-chaudes , & les
autres le font moins. Dans la pre»
miere clafTe font la Reine, le bain
[ des pauvres , le bain nouveau > le
Roc de Lune , la plus chaude de
Lacerre, Salies, la Guétiere^ oa
I la plus chaude de Dumoret neuf;
le périt bain , Dumoret vieux , la ■
i plus chaude de Teas , Labedan & |
I la Goûte. La féconde comprend
S. Roch t tes eaux douces de La^ ■
cerre , ou la Forgue, les Près , la I
moins chaude de Dumoret , la J
I moins chaude de Teas , te Foulon ^ I
I J'Hopîtal chaud & moins chaude |
'Lane, Artiguelonge, le Prieur , &
[Salut. -
h Toutes cts eaux ^ fi Ton en cï- I
l'cepte celle de Lacerre qui fournir
I peu & fent l'œuf cuit , font de ml^
I me nature , & ne différent que
\ dans le degré de force. Elles font J
[toutes chaudes j ferrugineufes , fpL- 1
["ritueufes, rranfparentes ^ prefqu^ 1
I toutes purgatives , au moyen d*ori 1
\J^ dont la sature a eft pa^ bi^ 1
jftffifl. Jôtmtd des S^avanil
connue; elles donnent quelques
marques d* alcali , & cependant elles
grumetlentle favon, & noirciflent
le fang humain, & le reduifent com-
me en maflès folides.
Si Ton en croit les habitans , il
n*y a point de maladie qui ne trou-
ve fon remède dans quelqu'une dm
ces fources. Dans le fait elles reuC- 1
fiflent à fouhait dans les paralyfies,
furtout accompagnées de relâche*
ment, lesrhumacifmes , engourdie
femens, tremblemens s 3£c, prove-
nant des mêmes caufes ^ certaines ]
coliques, certaines in digeflions> les ]
pales couleurs des filles , de vieilles
fièvres , des ifteres , des engorge-
jnens dans le bas ventre, certaines
cfpeces d'afthmes , repatfTeur du
fang. Mais il faut faire attentioaj
que ces eaux font très- vives. Se ne
conviennent gueres qu'aux corps j
ipongieux , à ceux à qui la vertu
' purgative de ces eaux ne peut être j
. nuilible« & à ceux qu'on peut def-
lécher fans crainte.
[ Nous ne fulvioiis pas M, dé Bgi^
JvTil Ï748. €éf
^cudins le détail c^u'it fait desrûf
solutions qui font arrivées dans I^d
fortune de ces fources ^ ni dati$ ]
ce qu'il dit des ufages mcdicinau]);,]
auxquels on pourroit faire ferviçJ
les (our ces filées de Salies» doacl
on tire par l'evaporation une grani*]
de quantité de fel marin. Il faut lire]
toutes ces chofes dans Touvrag^J
mêiuç* On y trouvera d*âilleurf'j
bien des remarques curieules , fur ^
les pays où coulent les eaux dont {
il parle ; bien des reflexions phyO-^^
ques & médicinales ; un efprit fu»
perieur aux préjugés , & à quî
Tautoriréj même d'un père qui s'eft
acquis beaucoup de reputatioi|k
dans la pratique de la Médecine ,
n'en impofe pas. Nous lui rappel-
lerons pourtant qull convient luU ,
même qu'i/ n*a fait quebauther
trcs-legiremcnt les matières fuiitrai^
ie , Se qu'il s'eft prefque engagé ^
s'ilfçaû fe rendre digne de fa patrie,
d*examiner les chofes avec plus £at*
tension^ ^ défaire mieux cmnmtre
Us riche f es dfjk Province^ L*efliî
M€€ JôWftiîl àeî Sçavam ,
qu'il nous donne Fait prefulnef
jqu'il y cravaillera ayecfuccès.
Quant à nous» nous avons été
obliges de nous renfermer dans ce
que Touvrage contient de plus
cffentiel, C'eft aux Médecins qui
ne pourront le connoître que par
notre Journal ^ à tirer parti de ce
que nous en avons extrait , confor-
mément aux règles de TarL
Nous obferverons en finifTant,
que M. de Bordeu s'eft fait hon-
neur à Montpellier , par Jeux thé-
fes de fa compafition j dont Tune
comprend Thiftoire de la Chyiifi-
cation , & l'autre confidere les kn$
pn gênerai.
r
^ Avril 174?. €€f
TABLES NOUrELLES.
par M» P. • . . ^avec cet Epigraphe
, • . . ^luid rides i m§ttm& n&mhm j
de tê
TAhiâék nêrramr^ Hor. Sermon^
liv. I. Sat. I*
Tu ris ! change le nom j ma âble
cft toïi hiftoke,
A Paris , chez Praulc 4 Père
Quay de Gefvres , au Paradis ^
vol. i>/-8^* de Ï0 5 pp* 1748,
MONSIEUR Pefletier , connu
depuis long temps dans fa
Bepublique des Lettres» par beau-
coup de pièces fugitives t^u'on a
lues avec plaifir dans divers ouvra-
ges périodiques » & par cjoelques
Îjîeces de théâtre qm ont eu du
uccès , eft r Auteur des Fables
^ue nous annonçons. Elles ne font
point précédées d'une Préface.
Tout le monde connoit Tucilité
du genre d'ouvrage qui fait repa-
roicre l'Âuceui fur la Scène* Entie^
^6% JûHtnd des SfMV4rfi ;
prendre de le prouver ^ ç auroit été
travailler en pure perte; aflîgner les
rangs à ceux qui ont cou m la me-
me carrière que lui , auroi: pu pa-»
roître une temeriré » & prendre
le dernier à raffinement d amour
propre. Au refte il y a un frontif-
pice qui peut tenir lieu de Préface.
Il reprefente un Cabinet de Livres,
où l'on apperçQit dans une place
diftinguée le bufte du célèbre la
Fontaine. A la vue de ce portrait
•un petit Génie fe met en devoir de
decïiirer le livre des F^kles nouvd^
Us j mais il eft arrêté par i'Efpe-
rance, qui lui fait voir, en levant
un rideau, une belle & vafte cam-
pagne à parcourir. On lit au bas
de cette eftampe ces deux vers de
. Phèdre,
«« , . » Mstm& tanm ulundat c&pis
L^hrî faàer Ht défit . nûnfrérrç Mcft
SI l'on fouhaite pourtant fçavoir
plus precifement ce que M, Peffe^
jier penfe de la Fontaine , on n'^
^qu a lire Tenvoi qui eft à li Fi
^
I
Avfll Î74S. S0
XVI. du Liv. \U elle eft adreflee à
un Peintre (M, Chardin) & le fu-
jet en eft U Nature & l'Art, Voki
comme notre Auteur s'exprîmci
Farti&n idairé de la iimple natitret j
Tu l'embellis fans la farder ,
Et tu prouves dans ta peinture
JQu'avcc l'art le plus fin cUe peut s'ac*
corder,
La Fable te doit fbïi hommage |
Ton heureux talent eft l'image
Pc ce que la Fontaine a lalfTé dans le fien«,
Que ne puis-je approcher d'un pinceatt
fi fidèle 1
CJue ne puis-je en ces vers me guidc^
fur le tien \
Mais tu fèrviras de modèle j
Et je ferai toujours fort au-derïbus dtf
mien.
Le Recueil cjue nous annonçons-
cil partagé en cinq livres , dont'
une partie affez conliderable efl?^
fie Fables allegoricjues. Nous doy^
^70 Journal des Sçdvans , 5
perons quelques exemples de cel-' \
les-ci, & des fables Morales. Le
Caraâere de fAuteur fe retrouve
j)ar*taut , & par-tout il règne cet
aîr de douceur , de polkefie » &
ûù modeftîe, qui le fait eftimer de
tous ceux qui le connoifTeot. lia
furtout foiïi de precautiomier la
jeuneile contre les charmes de TA-
jnour. C'eft le fujet de plufîeurs
Fables , & notamment de celle*ci^
(Çiii eft la féconde du liv, i, \
r Lm Cûhmh* 4M
Une Colombe encore Jeunette^,
Xaflc de vivre fous les loix
^ De quelque Colombe à lunette^
Unjoar quitta lamiifonnette
Vqui aller écouter aux bois |
Du RofligtK»l la chanfomïette.
[ Ceft ainfi que h jeune Annette j»
Elquivant fa bonne maman,
^nulles ^ en corfet > en petite cornette,
Coiut au fond d'un jardin lire quelque
1
Jtvril 1748. €yt)
Tant que notre Colombe avoit 4e &$
pareilles
Aimé la comp^nie , & gardé la maifbf^'
Elle avoit ignoré l'amour^ & ce poifoii/
Qui , dans un cœur novice entrant ptf,^
lesoreillesy
£n £9x1 ddoger la raifon.
Mai%quand la petite indifcretté
Du tendre RolSgqol eut ecoutS les
chants^
Ils plurent tant à la pauvrette |
Ils lui parurent fi touchants^
£lle prit tant de goût pour une ùafi
bande y
Four le récitatif, & pour le vpaâùtLj^
Que des fujets4e Cupidoa
Elle grofltt bientôt la bande;
jCeft ainfi qu*en quittant Ovide > oif
POpera,
Le cœur d'une innocente flile
Palpite > s'enflamme > pétille 9
Pe s'entendre-contcr xovA ce ^u'ePsij^
^•Jt Journal des Scm^anï ^ j
Et fbuvent la raifon die trop tard 3 alce 11/
Quoique dans la vertu vous foyez aflfer-.
mies ?
Fuyez Voccafion , Colombes mes amies ;
f Uye% jufiju'au rccLt des amoureux tour-i
mens. ^^
En écoutant l'amour , à l'amour on s'en^"
*"* Oncroit n'aimer que fon langage,^
Et ton en prend les fentimcns.
L'amour conjugal n'eft point de
l'efpece de ceux à qui M. Peflelier
a déclaré la guerre, & la Fable
XXK du Livre IIL adrefTee à Tord!
Epoufê, fait voir qu'il eft bien eloi-*^
gné de penfer de cet amour, com-
me les prétendus gens du bel air* j
Les deux Tourterelles & i' EtûHrneaui^à
|Jaique & cher objet de toute ma ten--^^
_ Greffe,
I En dépit d*un ficcle mocqueurj
|Satis Miommage ingénu qu*cn ces ver
|t tdâidk
N9
l:
i
ir; J
crsjH
j4vril 1748. €y\
:. " Necherche^ne voi que mon cceu V
Du tien ièul je veux le fuârage ;
A l'obtenir pour mon ouvr^
L'amour m'a déjà préparé i
(Qu'on ne m'accufè point de me flattei;.
moi-mêmes
Les yeux de celle que l'on aime
Xi&tit avec plailir ce qu'ils ont inipir4
(Quoique unis par les nœuds que forme
l'Himenée»
Deux Tourterelles s'adoroient»
£t , tendres Epoux , n'afpiroient
C^if à voir durer toujours la chaine for«
tunée /
Qui les chargeoit bien moins qu'elle ne
les paroic.
Se quittoit-on une journée ,
C'etoit un an qu'on foiij^it.
On fç rejoint ; toute une année
Comme un feul inlïant difparoit.'
Dans un bocage folitaire
Ils ne renfermoient point triftementleui^
amopr»
dvriU Ff
\
€j^ Journal des Sç^Mns
Ce <]U'ûn aime à fcntir fë plait-on à te
taire ?
ïa froideur (èulement doit craindre
grand jour*
Un Etoumcau jeune & volage *
Badinoit quelquefois notre couple amou^
reux.
Quel dégoût [ Quelle horreur, que le
&dç étalage
De Pattachement langoureux
I>e ces deux Epoiisr de Village ï
0n n'y fçauroit tenir , & j*en rougis
pour eu3C» À
Quelle eft donc leur idée ? £ll-on dans
le bel %c y
Four exhaler fa flamme en foupiis Ht-^
pcrflus ?
^ ous fuivons une autre mlthode7
Bu Dieu de l'Himenée on a réduit
code
A cinq ou fîx lignes au plus.
Ce que vous appelIeL un uTage cci
mode f
i
i
jivril 1748, €j^
K^poadit notre couple à 1* Amant à la
modet
Nous o(bns k sommer abus &de»-
hooneur»
On doit cacher un &u blâmable t
Mais quand le choix eil eftimabie^
On aime à publier fa gloire & Ton bon-
heur«
Exhc^ons les Amans fidèles
k lailler voir en eux l'exemple du devoîij
On ne (çauroit trop en avoir 3
Notre fiecle en ce genre a befoin de
modèles»
Ce que dît l'Auteur de fufage
des richeiTes, mérite bien de trou-
ver place ici. C eft dans la Fable
XI du V^ Livre.
Le HiboH.
Un Hibou 9 de tels gens amaflent
volontiers >
Etoit favorifé des biens de la fortune.
yh )our que la difinte etoit dans ces
quartiers 9
Ffii
S'jS Journal des Sçavani*
Pe cent pauvres oîfcaux la cohorte îm«
ponune
AStegea du Hibôu le riche maga£n p
Criant miferc à leur vcîlîn ;
Maïs ce vicU Harpagon , &ifant \â
fourde oreille.
Les iaifla crîcr fans pîtiej
Le Ciel lui rendit la pareille i
le Ciel avec le pauvre eft toujours de
moitié.
Jupiter imil laiflk tomber la foudre -
Sur Parbre qui fervoit de grenier air
Hibou,
Tout Ibn biçn fut réduit en^
poudre %
Par bonheur il ptoît pouf lors hors dfi
f fon troi».
Par bonheur?*., je me trompe ^ en
L cette circonftance
Çç fut pour notre avare un fuppUcc
de plus
i
À
'^vrH 1748. 6'77
Dç fur vivre à fon mal. Il fut à l'afli-
Mais fe pas furcot fuperflusj
^ On tut recommanda feulement la coti-
B ftance*
^ Biches , combiea de fois vous l'a-t'on
P déjà dit!
Vous »*etes de vos biens que les dcpo*
■ iicaires^
Les DîeU3E font hs propriétaires
De Vor & du pouvoir , du rang & du
crédit.
Sur l'argent que le Ciel vous laîfle
Les pauvres ont des mandemens i
Satisfaites auK paj^emens ,
Et ne prenez fur votre caiflc
Que d'honaétes appoiucemens.
Les occafioni de donner unç
idée du caraéèere des Auteurs fe
prelentent rarement aux Journalir
tes ^ bornés à ne faire connonre ^ue
ouvrages : mais comm^ <\iavis.
L
Favoris déjà remarqué , TÂuteur fe
peine par-tout dans le fien. Nous
pourrions encore ajouter à fon por-
trait d'autres traits également fa-
vorables ; mais rapprochons nous
de notre objet , & achevons de
faire connoitre fon travail en tranf-
crivant quelques Fables allégori-
ques.
On n'auroit point de peine à
reconnoître le fujet de la fuivante »
?uand on ne Tauroit point nommé»
]'eft la première du Liv, 11.
Le Phénix Juge.
l>h que chez les oilbaux on eut cré£
desloix,
KecefTaîre & trifte refiig^
Contre l'effroyable déluge
Des ennemis des Dieux > du Public > &
des Rois >
L'Aigle pour la première fois
Fut contrainte de faire un Juge»
Eh <]ue de peine elle eut à faire un p»»
reil choix!
I
I
jivrH 1748. ^7j
Que d'cquîté j que de lumières t
Que de qudités ncceflaiies
Four remplir cecxe place avec quelque
liiccès l
Qualités qu*kt bas oti ne raf&mbl^
guère,
ïc que fur le mot de procès
N'imagine pa( k vulgaire.
fipric droit, cœur intègre^ de de qiit
■ h bonté
Tempère un peu Mntcgrîté j
Accès plein de refervc p & cependant
^k jàcile.
Capable d'allarmer le plaideur indocile §
Comme de raffurer l'homme per(ccucc|
Sçavoir profond, fans fafte & fans pc*
H danDerie i
^Maintien ferain & gai > mais fans badi--
neric j
,^ Hctragantila fois fur un front rcfpeâé
^Êt la douceur & la fermeté ,
l^termcté fans rigueur , & douceur fans
^ molkflcî
tfSo JsurnMÎ des SçOv^^fSf
s Abord noble , air de majeftéf
De cette majcfté qui hiffe
Vne itTiprcflion douce à l^humble fpe-
flateur ,
Qui fçm en imp&fcr » mais qui jamais
ne blcfle ,
Et qui tient tout de la ncbleïlc
Sans rien tenir de la hauteur ^
Un âge convenable , une haute naiflâir-H,
ce, «14
Mai^ où trouver tous ces dons-I^
îupîter pouvoit feul par fa toute puit
iânce
Pans un même ftijct réum'r tout cela.
Sur la difficulté de ce choix d'importance
l'Aigle etoit fur le point de tout aban-
donner i
Mais fon peuple des loix împloroit l*aC-
iîftance ^
Les Oifeaux mecontens alloient fe mu-
tiner i
'a km jufte dcfir 11 fallut eondefccndrc.
Jivriî 1748. €%t
Jji Phenbc fut Qomm^ l'interprète des
On l'aima d'auuîit plus que la commyac
^m voi)c
îtoit que l*oii vcrrok naître un jour dç
fâ cendre
Un PhenÎK tout nouveau j digqe du mê^
• me rangj
f t qui perpetueroir la gloire de Ion
iang,
l*Aîglc fit dans ce cas une fi bonne
aHaire,
Que l'on dît que L^uîs n'auroit pas
mleuac choifl ^
te Phénix fit fi bien aulïi
Que DMfgmgei n'eut pu mieux
I faire.
™ Nous donnerons encore la m-
fm ftif^nnure^ C'eft la III^, du
livre I.
De tous les tonps l'Amour & H
RaiToQ
ïrSî ymmal des Sçavans;
W*eurent jamais, je cîois > de grande
liaifon»
Xa Raifon fut coujouis d*mke liumeur
trop aufterc j
Et pour les cœurs de fon coté
Le malin enfant de Ckhere
AVoit un peu trop de bonté.
^tiere à grand procès* D'aboïd avec
adreflè
l'Amour k deguifa fous le nom d'à*
mitté i
^ïtlaraifon parut fe mettre de moitié
Avec le Dieu de la tendreté,
Maisj à parler fînceiemenc w
Ce n*etôît que haine couverte,'
lEUe çclatta bientôt j & iàm ménage-;
ment
On fe fit une guerre ouverte.
la Kalfon remporta dans les premiers
combats
Quelques viftoircs paflâgeres*
l'Amour n^avoit adois que fon peu ite
Ibldats»
d
Troupes d'ailleurs affex légères*
Si J'en crois nos meilleurs Au-
teurs j
Miîs il lui vint bientôt nombre de dc«
foteurs* '•
Muni de troupes étrangères »
Que ce Dicufçut habilement
Plier à fon gouvernement^
U donna h bataille 1 &c ce fût la der«i
nicrei
La Raiibn fe découragea f
El dans une mêlée où 1* Amour l'engagea
Elle fut faite prifonnicre*
Ses efforts furent fuperfius*
D'un pntdent gênerai^ 1 Amour fai&nc
k rôle f
La renvoya fur fe parole ^
Idais à condition qu'elle ne fervit plus;.
Noiis terminerons cet extrait
par Tepilogue cjuî fait k clôture
da dernier Livre*
A\m enfens d'Apollon deux chemins
font ouveiti i
5^84 Jùumddes Sç^mi;
On amufe dans iHit)/ & dans Tautre
éclaire I
Tous deux ont des pièges coe
verts i
Heureux qui reunit l*art d^inftniire
de plaire i
Peu d' Auteursâtteignent le vraî
Faut-il donc pour cela que l*on fe à
courage ?
Onn'auroitpointdebon ouvrage^
Si Ton n*eut jamais eu d*eflkï.
La crainte 5r k folle afllirance
Huifcnt egalemcntauK jeunes Ecrivains
Qu^on les badine d'être vains ,
Mais qu'on leur laiffc l'efpctano
le fçais ^ grâce à Miumanité ,
Que dans te tourbillon de la fociecé
ies timides leçons daos mes vers
pandues
Avec mainte inutilité
Pourront fè trouver coiifonducs,
Mais je ferai payçpai ime ycïité
I Dont qud^u'nn aura profité
' De mille que j'aurai perdues.
Il ne nous refte , pour achever
de faire connoîtrc l'ouvrage » que
déparier de rexecution, EUe nous
a paru ne rien laifier à defîrer , &
pouvoir aller de pair avec les belles
éditions qui font forties des preflès
du fîeur Praulr^
THEORIE DES SENTIMEMS^
agréable , &h après MV&ir indiqué
les riêUs ^ne ta Nature fuit dant
la difiribi^tion du pUifir , 0n éta-
blit les princifes de la Théologie
WMtHrellc & ce^x de la Pbil^~
phie Ahrale» lk~ ti. pp. i^z^
A Paris , Quay des Auguftlns ,:
chez David le jeune ^ 1 748.
L'Edite DR nous apprend dans
une courte Préface que cet ou*
vrage fut d'abord fait à la hâte eti
forme de Lettre , & imprimé dans
un recueil de pièces choifïes qui
païut en 175 tft Une deuxième^
VS^ Jotumat des Sçsivans l
Edition donnée encore , fans la
participation de l'Auteur , qui n'a-
voit regardé ce traité que comme
\ine ébauche nullement deftinée. à
voir le jour , Ta engagé à le re-
toucher , à déveloper davantage
fes penféès , & à donner à ce trai-
té plus de régularité & d'étendue.
Dans cet état , l'Editeur nous
l'annonce » comme un précieux
ji> morceau de Philofophie iporale ,
f> profond dans fa brièveté, & dont
l> la forme élégante & fleurie ren-
» ferme des fujets de la plus haute
>> importance. »« On s'y propofe
de découvrir la fource & la me-
fare de nos goâÉL de nos plaifîrs»
tfrde nos devôifl, ce qui donne la
clef de tout le fyfteme de l'huma-
nité..
L'Editeur convient que Platoir
^treles Anciens & quelques Mo-
dernes François & Anglois , nous
iont déjà dit une partie de ce qu'on
lira ia : mais il afliire en même
temps que perfonne avant notre
i^uteur , n'a auffi^ bien &ifî cp»
^K^ ^^^^ Ï748. '€^f
Itii , le principe fur lequel roule
toute U Théorie des fentimens
a.gréables, & qu'il n'eft aucun ou*
rrag€ de cette nature où la PhU
lofDphie foit plus fagement parée
des grâces que peuvent & doivent
lui prêter les Belles- Lettres,
Ce traité eft divifé en diffère»
Chapitres ; dans le premier TAu^
teur prouve»» qu'il y a une fcien*^
M ce des Jentimens auiÏÏ certaine-
n& plus importante qu'aucune:
» fcience naturelle ; <* qu'elle four-i
lût même des principes aux Arts
qui nous intéreuem le plus , comme
la Poefie, l'Eloquence, & la Théo-»
logie » dont les Théories n'ont été
Kformées que par des réflexions &«
"nés & profondes fur ce qui pou^
Toit plaire à Fefprit. Qu'elle nous
apprend même le plus important:
de tous les Arts , qui eft celui d'ê-
tre heureux.
L^Auteur fe propofe donc de
montrer qu'il fuffit de remonter
aux loix du fentiment , de les rap-
ÏTS 8 Journal des Sç^Van/ ,
au fil des confécjuences , pour (en-
TÎr le prix & l'étendue des plaiiirs ;
de refprit ; dès* lors on reconnoïc
que la vertu eft le moyen le plus
fiir,que la nature nous offre, pour
écarter les fentimens affligeans ëc
Eourra0embIerksfentimens agréab-
les,
D*où il conclut que >i la Théo*
Il rie des fentimens d>c h Thcolo-
ïi gie morale arrivent par des rou-
Il tes différente! à un même but ;
>i <jue chacune d'elle dans h com*
il paraifon des biens prefens eu
51 fixe la valeur par des principes
» particuliers , de les évalue néan-
5> moins l'un par rapport à lautre
7f dans la même proportion. Mais
I» la Théorie des fentimens a fur
I» la Théologie morale ravantage,
*i qu'en ctablîflant les mêmes loix >
»} elle les fait pour ainli dire , ac-
II cepter par lamour propre.
Comme le Créateur ( chapitre
fécond ) a répandu une impreffioo
de plaîfir fur ce qui eft de nature
liiêYQrifer notre confervation ^ &
jivril 1748. €S^^
ljli*tl a voulu au contraire que ce
c|ui h ineDacê , s annonçât par une
impreûlon de douleur. Notre Au-
teur fourient que c eft à lécablifle-
ment de cette loi fur laquelle roule
îout cet ouvrage , que nous fom-
ïnes redevables de la durée de no-
tre vie , de la perfedion de nos fa-
cultés, & de racauifition de cette
légère portion de bonheurs que la
(nature a mis à notre portée*
Suivant cette loi, T Auteur mon-
tre fchap, j, & 4, ) quily a un
agrément attaché à ce qui exerce
les organes du corps fans les afloi^
blir , à ce qui exerce Tefprit fans
le fatiguer , & à tous les mouve-
mens du corur que la haine & la
crainte n'citipoi(onnent pas.
Il fait voir C chap. 5 . ) que la na^
ture ne s'eft pas bornée à nous
éclairer par le fentiment fur nos
qualités perfonnelles , que celles
des autres forment pour nous un
fptiâacle agréable ou affligeant ^
fuivant qu'elles font contraires, oit
favorables à lexiflence de ceLdL c^
"ë^o Journal âes Sçàvansl
les pofléde, qu'elles contribuent t
le rendre plus ou moins parfait,
digne enfin de louange ou de
blâme.
C'eft par ce principe quil ex-
plique ( Chap. 6. ) en quoi confî-
fte la beauté du corps , Celle de
Teforit & de Tame, & qu'il rend
raîlon des différentes impreffions
^e font fur nous , les qualités
qui réfultent de chacune de ces
Deautés. Or comme quelques par-
ties du corps , telles que le iront
par exemple , font fuiceptibles de
diverfes formes qui fe concilient
également avec leur delHnation,
notre Auteur prétend que la beau*-'
ié en efl: alors arbitraire.
II ajoute même »> qu'elle fe dlifFé^
f» rencie fuivant les différentes pla-
t9 ces que la nature nous a aflignées*
n» Elle brille àznsV Hercule Farneje
f » de même que dans la Vénus de
»» Médicis : elle fe montre jufque
iffur le front auftére, & dans les
»> rides du Moyfe de Michel-Ange,
^> Il y a dans chaque âge & daios
^^. '^vrîl 1748, tfji*
f» chaque fexe , une forte de fleutf
M i» artachée à toute conformation
■ 1» favorable.
■ Dans le chap, 7 TAyteur s'étend
W particulièrement fur rharmonie dtt
uyle, & fe propofe d'en indiquer
toutes les (ources par le fecour^
• des Anciens qui ont , dit-îl , bien
plus approfondi cette matière, qu9
n'ont fait les Modernes. Pour le
faire avec ordre il remarque que
les fons qui compofent un difcours
peuvent etreconfidérés ; i^», en eux
mêmes ; lo, par rapport a ceux
qui les précèdent , au qui les fuî-
vent; î**, par rapport au nombre
des fyllabes qui forment un mot;
4^, par rapport aux idées qu'ex-
priment ces mots. Quatre rapports
difterens qui fourniflent félon lui^
autant de fburces d'agrémens,
I! sartache furtout a prouver
contre M* de la Motte , que les
iDors ne platfent pas à Toreille feu*
kment , par les idées qulls préfen-i
tem à Tefprit. mais qu'il y a dm
fons quiconildérés eaeux-is)dbQ«:^V
8*9* Journal des S^at/ms^
font doux , qu'il y en a de rudes i
cuelcjues^uns qui par leur réuoioa 1
forment une force daccord , qu^j
daucres font une diflbnnance, &
enfin que le mélange des fans eft
agréable ou choquant ^ fuivant
iqu'll eft varié , ou uniforme*
Indépendamment de l'harmonie
particulière , qui dans la langue
des Grecs & des Romains ^ réful-
toit du rapport des brèves & des
longues , il fait voir qu ils en avoienc
encore une autre qui fe rencontre
dans toutes les langues de TUnî-
Vers î 8C que cette harmonie eft
attachée aux rappors de grandeur,
a la fymmétrie des membres d'une
période , & à leur gradation. La
raifon en eft , que tout ce qui s'of-
fre à nous , eft fufceptible d'agré-
ment dès que ces parties font tfuf-
ceptibles de proporcions faciles à
faifir , ou d'un agrément qui an-
nonce un rapport marqué a leur
deftination, C'eft dans ces deux
fources comme on le voit dans tout
fe traité , (jue puifent fans ceflê k
I
jivrit 1748, égt^
Poëfîc » la Peinture, t'Architeftu-
re, en un mot tous les Arts quî
ont pour objet la recherche def
agrémens : ces vérités font ici expo-
fees dans un détail qui nous a pariï
auflt agréable qu'inftruâiC
On trouvera encore dans le mê*
jne chapitre la réfutation des raî-
fons fur lefquelles M. de la Motte
fe fondoit pour foutenir qu'on ne
deiroît point n interdire aux Au-
*» teurs les mefures que les Poètes
)i fe font appropriées , qu elles ne
î> choquent point réellement dans
n la Profe , & que c'eft le caprice
»i qu'il les en a bannies/ '
Notre Auteur examine, chap.^
8 j d*oà vient l'agrément ^ui efi
aUaché tnux biens honnêtes^ or par
le mot de biens hmniies , il ert**
tend ceux qu'accompagne une
idée de perfedion. Les uns con*
fïftent dans la pofleffion des qua-
lités qui contribuent à notre cou-
fenation, comme toutes les qua^
lites du corps , de Tefprit , & de
Tame «jui ih>us fiappeut pai leuc
y
^S4 J^^^^t àes SçMvans,
beauté , & qui confticuenc ce qu'il
appelle, une perfeâion naturelle ;
Jes autres, d'où nait une perfeftion
jBorale , fe forment des qualités
qui femblent nous promettre un
bonheur folide. Mais ceft unedo-
ârine s dont il faut voir les preu-
ves & les conféquences dans Tou*
frage même»
Le chapitre 9 nous offre une
théorie encore plus profonde ; il
fOuIe fur les modifications d» rr r*
%^mê qui frécéi^m , qh. accompagnent
les femimens agréables. Notre Au-
teur y avertit que c*eft ici princw
paiement , que la nature s eft cou-
verte d'un voile , que jamais les
liommes ne pourront lever, Maii
n fi nous ne pouvons pas » dit-il ,
tf nous livrer à refpérance de voir^
9» ne renonçons pas du moins à Tef-
#f pérance de deviner ; qu'au défaut
4» de l'expérience » l' Analogie nous
m prête ton flambeau \ nous pou-
ttvons }uger de rimprefllon qui
lit fe fait fur le cerveau , par ifelle
Il cjui fe lait fur les organes des
a
jfvril 1748, €^f
fi km t qui en font comme des ex-
^m» tenfions & cks branches* D où
^Ki il fuit que nous fommes autorl^
^■ft Tes à croire qu'un objet qui eft
^w agréable , met en mouvement
^pi les âbres du cerveau fans les aâbî-
)> blir t ou les épuifer s que ce qui
^91 eft douloureux^ les blenfe , & que
Bit ce qui efl: ennuyeux , les laïAe
17 dans rinadion,
™^ Tout ce qu*on a dit jufqu'ici des
^Boix du fentiment , annonce clat-*
^Bernent , chap. t o âc 1 1 ^ Te^iftcn*
Kce d'un Etre Souverain » d'une cau-
P^e intelligente & bienfaifante. £11
effet toutes les différentes efpéces
^,de fentimeos agréables font caui-iî
■B}înées enrr elles avec une pro[K>r-;
^non (i régulière , ôc différenciées
^mar des caraâéres fi naturels » qu*U
lêroit abfurde d'en faire honneur à
une caufe aveugle, L'Auteur corn*
bat & refuce Tolidement daas ce
même chapitre » une objeâion que
M, Biylea rebattue dans fes écrits
en cent façons différentes. Cette
objeâion coaTifte à dire » qutn (l
7s f s . Jour^l des Sfovans ^
» c'eût été Dieu qui eut établi les
9> loix du fentiment» il auroit en*
» tiérement banni de TUnivers tous
» les fentimens douloureux , & fur«
%f tout ceux qui paroiflènt inutiles
f » à la confervation de notre Etre.
Cet endroit mérite d'autant plus
d'être lu , que notre profond Mé-
taphyficien tire de l'objeâion mê-
ine de M. Bayle » une preuve de
l'exiftence d'une caufe intelligente
'& bienfaifante. Il en eft » félon lui »
de ce fatal & dangereux efprit,
comme de la plupart des Philofo-
phes )> au lieu de former leurs idées
>i fur les Etres » ils ont formé les
i> Etres fur leurs idées : du fond
» de leur cabinet , ils ont voulu
» pénétrer les recoins les plus ca-
>i chés de la nature ; & femblables
»> en quelque façon au Héros de
»> Cervantes , les yeux bandés &
>» aflis fur un cheval de bois , ils
»» ont parcouru tout l'Univers , dé-
»itermmé la nature de tous les
» Etres , & marqué à chacun leurs
U fonâions.
Avril 1748. 6^97
Du rcftÊ après avoir prouvé con-
Fe M. Bayle , qu*une première
lufe întefilgentc ♦ & bietifaifante
3US i donne précifément la mefure
fenfibiUté , qui à tout prendre
înveuoit le mieux à nos Defuins^
tdccUrequIl ne s'arrêtera pointa
lombattre !es deux principes des
Vlanichcens , dont l'un diftribooic
plaifir & Tautre la douleur»
luoîf^uê it nie me M. Bayle ait pa»
wulcôr relever un fyfttme fi
re . on ne racciarA;r« points
|oute notre Auteur , d'avuir rou-
croireeQdeux Divinité?» Il fe
>ncented'abferver ici , yue puif-
jeU diftributiun du pUiiir & celle
le II douleur * entre cgalemeot
m%:H mèmt unité de deflèin qui
" U confervatiau de norrt ^;re.
Iles vm peuvent àtinoocer dçuk
Utelligences effeiîtieilemeiit enner
iei, V
• te fuj«t dt| ch4pitr§ f liivant n'eft
kmomm^or Tai dî^
\ticiâmt^ i! ^*a. ^ , dtta^
y^^iA* Ht di ms dcm
jivrik ^ Gg ^
^5 8 Jmmal des Seavém ,
vùiri envers Dieu^ On y fait voîf
que fa puiflance, Ùl fagefle, & fa
bonté font autant de titres qui
exigent de nous une parfaite fou-
mi (Bon dans les maux dont il nous
afflige , djins les biens dont il nous
prive t dans les loix qu'il nous im-
pofe ; & que cette foumiilîon eft
accompagnée de plaifir > puifqu^
le fentiment accompagne tout mou-
vement de l'âme, que la haine &
la crainte n*empoifonnent pas.
C'efl: par le nïême raifonnemenS
que TAuteur explique ( chap» i î
$L l^) U pUrJir attaché a l'accam^
pliffement de nos dei/oirs enpers
mus^mêmes , & envers les amr§i
hommes > il y prouvé que le plalfîr
nait même du fein de la vertu , âl
qu'il ny a rien de plus heuretuc
que de fe plaire dans une fuîtt
d'occupations convenables à f§î
talens & à fon état. On trouve en-
core ici ta décifion d'une queftioii
importante j qui bien avant lanal&
fance d'Epicure de de Platon ^ t
potage le gmt& h\mû^ ^ ^^^
\
Avril 1748* 69^
es différentes ; l«s ptalfir* des
[■fens l*eiDportent-E'ils fur ceux de
lame ? 1^1
De la prééminence de ces dernieri
[ftir les premiers, dont on nous four-
tiîit ici des preuves auxquelles tout
tfcommelenfé ne peut fe refufèr,
fil s'enfuit qu'independammenr des
[tiens & des maux dont la vie eft
ifnélce , il eft dîfférens avantages
3ue chacun peut tirer du bon ufage
e fes facultés pour fe rendre la
(rie douce & pour contribuer au
[bien public par une fuite doccu-
[»actons raifonnables*
ïî Ne plaçons donc point , die
I l'Auteur» le fouveraîo bien dans
lopulence, ni dans la grandeur;
i tl n"e(l point d'état ou Tan na
f?ui0e faire de fa vie un tifTu de
entîmen^ agréables , dès qu'on
I peut s'y procurer une fuite d oc-
ti cupattons verrueufes qui exercent
n nos puîiîinces fans les fatiguera
ttCeuxla feuls font heureux en
#> pofledant le* faveurs de la fomi-
iff ne, ^ui pourroient être heureu*
Ggii
700 JowMialÀes Sçavans ,
f> fans les pofleder. " Il eri*efl:/c<
me femble » de lopulenc^ , de h
grandeur , & des plaîfirs qui )
font: attachés » commit des par*
fuitts ^ & de la mufîque : il efl: agréa-
ble d'en jouir , il eft bijeo tnalheu-
reux de ne pouvoir en foutenir la
privation.
Après avoir indiqué jufqu'ici les
différentes efpécés de plaifirs qui
accompagnent la, vertu , notre. Au-
teur les raflemble tous dans le
chap. 1 5 fous un feu! ppint de vue,
Il y fait voir que la richefle, le
plaifir , la fanté , deviennent deS
maux pour qui ne fçait pas en ufer.
Que la. fageUe feule à parler exa-i
âemenc , mérite le titre de bien,
puifque c'eft de fa nature le feu!
avantage dont- on de puiâè jamais
abufer. Elle éloigne de nous les
fentimens douloureux , & rallèm-
ble en notre faveur Jçs fentimens
agréfibks.
: Maïs le plus grand bien , dont
jouiflè ici bas Thotnme parfaite-
jnent vertueux^ »> ç'^l que Jp x»o-
\AvrH 1748. 7^^
I »j ment fatal cjui défefpére les au-<
\fi très hommes t. n'eft pour lui qu'un
»ï paffage à une vie plus heureufe»
tî Au lieu que ce que ] homme in-
Ifj juftepeuc envifager de plus heu-
|i> reux aux approches de la morr^
»> eft cju*elle le plonge pour tou*
lï jours dans rabyfme du néant î
ff mais raucorité de la révékrion»
»> le fentimenr intérieur de fan in-
J fi divifjbiîité perfonnelle , l'idée
l>i d'un Dieu Jufte & tout PmfTant,
[s; ne lui lailTent pas même cecte
[ t> honreufe efpérance.
L'Auteur examine chap. x6;
\jque\s font les genres de vie les plus
Lheureux ; & comme il fuit de tout
[ce qu il a montré jufqu'ici , que
[le cœur eft de toutes nos facultés»
celle d'où partent les mouvement
2S plus agréabldSi c'eft une con-
fcquence que lé genre de vie qui
mérite la piéférence fur tous les
autres » eft celui ou les mouvemens
Lde bienveillance dominent davan-
age. Sur ce principe , il foucient
|ult n'eft donc point de bonheur
G g iij
^01 Jmrndl dej SçéVdfiig
^ égal à celui d'un Souverain u qui
H »» ne renfermant point fa bienveil-
H )* lance dans le cercle étroit des
H i> Courtifaos qui Tenvironnent , la
H « porte fur tous ceux qui font dans
' I» fa déptrndance , pour leur pro-
^ I* curer les biens qui leur convien-
H M nent , pour bannir la mifére de
SI fes états de y encourager les ta-*
77 lens & les vertus*
k Le 1 7 & dernier chapitre pa-r
îfoitraj comme rAnteur le remar^
que , un paradoTce à bien deîi gens ,
puifqu'on entreprend d'y prouver
que /^î Philafùphk merale eji à la
p&rtée de fms les hommes , de ceux
même qui ne font capables que;.
de la réflexion la plus légère» On
fera^dtt-ili d'autant plus étonné
de ce qu'on avance ici , que les
^ Philofophes & la plupart des Lé-.
■ giflateurs, (i on en excepte Con-
fucius & Lycurgue ^ condamnent
le peuple à une ignorance gronié-
H re , & n'ont prefque connu d'au*
W tre frein pour le contenir que 1*
terreur des fupplices.
^^ ^^vril 1748, ^df
P 'Cepndam fdon lui toute la
ff hilofophie morale peu c fe réduire
» ces deux maximes c|ui font com-
lliie le réfulut de tout ce qu'il en^
teigne dan» ce traité ^ maximes
Mufll faciles à falfir que les princi*
lîîes des Arts ]es plus communs,
I La première confifte *> à pkcer au*
Ui taot qu'il eft poiHble , notre bon-
b»heur & notre perfeétîon , non
B» dans des biens qui foient hors de
Rl> nous , mais dans Tamour de la
ni vertu & de nos devoirs , & dans
||} une fuite d'occupations aiïbrtieS
& à nos talem & k notre état,
W. La féconde h à prendlre avec les
B> autres hommes une façon de vi-
M» vre , qui foit de nature à porter
R» dans le coeur des mouvemens de
w bienveillance » ë£ à,en écarter
K» tqut mouvement de haine, Jin-
m quiétude , de trouble Se de cha-
m Auflî prérend-il qu*il eft cerraîa
nar les Hiftoires &: par les Voya-
Ffteurs » que chez les peuples pu la
^çon <te vivre a fermé rentrée à
k
70f JûurUaldes Sç^ans ;
lavidîtc des d:ichefifes ^ cfeft ane
qualité popukire d eiregéhereux âc
bienfat^nt en vers ceux qu'on n'ea-
Yifâge point comme fes ennemis*
ANTt-LUCRETIUS SIVE
de Dco & natura , JJbri navetn,
Emînennfiimi S. R, E. CardU
Dalîs Melchiorîs dé Polignac
opus !Pufthùmum ; nitiftrifBmî
Ab bâtis Caroli d'Orléans de Ro-
thelin cura & ftudio edicionî
inandarum , ,&c* Cest- a-dire »
l^Anri'Lucrecc ûu.ùs muf'Lî^
vres d€ Dieu '& de U hàinrê ^ OiA j
.%fra^e pûflhume de fih Eminek^]
M. U Cardinal de PQÏignm ,
I fnhlié pMT h s Juins de feu ]\/t^
ÎAhhé ^Orléans de Rothelin. A
Parts, chez les Frères Guerin ,
rue S, Jacques à Saint Thomaij
Quatrième et derni£^j
Extrait.
Livre feptiéme^
s le fepriéme ]
Je Cardinal de PolignaDprDuis^
TX Ans le fepriéme Livre M^
ve TeKiftence de Dieu , par la géné-
ition des animaux , des arbres »
des plantes^ il réfute d'abord les
apinlons erronées des EpîcyrieQS
des Pérîpatétîciens fur cette
Qatiére , & fait voir que les femen-
£S de toute efpéce n'ont pu étro
^produites , & ne peuvent fe dcve-
îoper ni par le hasard» ni parles
Iules loix du mouvement > comme
ie tous les Etres qui fe perpé^
jent l'un l'autre par la génératiqu ^
liomme efl le plus parfait & le
plus admirable : le Poète s^arrece
Iflei longtemps à décrire le corps
Wxnain » & à faire remarquer avec
ttuelle économie & avec ouetle fa-*
allé routes fes parties ont cté difpo-ï
ces pour s*aider réciproquement,
pour donner à cette merveilku-
fe machioe , tous les mouvemens
dont elle eft fufceptible. Donc con-
clut M. le Cardinal , av^nt qu'il
y eut des hommes, il exiftoit une
întelligence touie puiflànte qui a
fixe & déterminé leur être. Le
Poète tkc la mèpe conféquênce
7otf ^Jouméd des Sçnvans ,
de riYiduftrie & de la prémyance
avec laquelle les corps de tous le9
animaux » fcxc grands» foit petits,
ont été formés. De là il pafie aux
merveilles de la génération qui
lî'eft pas une preuve moins fenfi-
ble & moins évidente de Texiften-r
ce de Dieu , puifqu'on ne peut ima«r
giner raifonnablement aucune au«
tre caufe que le pouvoir & la vo^
lonté de TEtre Suprême, qui puîfla
perpétuer tous les corps. vivan$
avec tant de reiTemblance dan^
chague efpéce , & avec tant de
certitude & de confiance pendant
k fuite de tous les fîécles. M« \q
Cardiâal fe moque ici avec rai^foti
des idées extravagantes de pluGèurs
anciens* Philofopnes fur cette ma-»
tiére , & il tire un grand parti
des découvertes de nos nouveaux
Phydciens. Comme la plupart de
ces décexuvertes (ont dues au rxA^
crofcope, voici comment il décrk
cet inftrument.
»»
Avril 1748. 70*
PerffkHamqm frc§m in Umhh dtdit e^
pûfmdii p
ârri^ 0* fiêfirva^ Nîkii efi mfi vhtm
Umî
l.ê€fifm4^ c9m/eXA firmUs » qm»m Umînm
^ÊC^ntinet infixsm > unuique fitémme eh^
^Bsr£ù6l« Minimum ^stâJcH^^qm djecms i
■ himi
^Kéff0ret vifti cmfifiim,atqMcintimMpaniîifw
^Kmt£ ptâfim Ad$b noflrh ûktutihm nnquam
AnxUiumvmk ^ nimm ilhffitm ùfhîîi
fi nm^m NMiUf& fsciis refèfatuf , nfwwf
ifieri^HS mtxmitm j îT ^^^rnin* toêd^ n^
MJ êcnUfum ûffdifs , fint fiw £m ifft vê*
UcehMt
i^efff fifftrficitm y m^m hà^en I» imk$
>7o8 Journal des Sçovans ,
Vnnc sMttts Jîkr f effet în fruertSsni
*■ rkm. ■■■'■■*■
tîecjam veftihuÎHm anPf Sfflim Mtque m
liminàfàrtà-
Stamm y Ht in médias jttfVât ire frojkndSn
ides ;.
\âtqHe ibi thefauros fiuxi ^ refaraiilis
..... t .'...'■■' \
Baâenus ocvultos , quoique eftuuu emnû$
•mirum, ''
JEterns. contemfUri vejli^a Mentis
Jndita Materiék ^ ut ^cuUs mandâtuf
■'.>'\ ■- s
imago^
' '■. 0 .-■■•• ^•^>- ■■■'-■ ■
Depuis le vers .loza , jttfqH*âU
vers 1044. . .
»>*Ce merveilleux înftrument
m que la Phyfique moderne doit
)> au célèbre Leuwenhoek, diflîpe
y> robfcuxité de la natiire. Cj^n'efl;
5> qu'une lentille de verre enfermée
* Oeft tonjamri. de ia Tt^J^Oim de M.^dé
SwgainyiUe dont nous f ai/eus Hfage. Elle 0
êduellement fms trejfe.
W entre deux lames de métal » dont
Pl'ouvenure répand à (3 groffeur»
Préfenfezà cette lentille le moin-
dre objet : il croie aiiflitôt , & les
fî parties les plus cachées de fou
>t uflu fe dévoilent. Jamais fecours
i> fi puiffanc n*a fécondé nosfoibles
R organes. Le Mîcrofcope eft la
clef d'un nouveau monde. En dé-
h velopaîît I mtérieur des mixtes;
1» il nous préfente la matière fous
h une face nouvelle , & lexpofe
h fans voile à nos regards : fans lui
fnous fommes prefqu aveugles > û
eft l'œil de notre œil. Bornés ait^
paravantà lafurface des objets;
h <5tîe nous effleurions à peine, noQS
n ^^<:ms à prefent le droit de péné-
r>trer dans k fond même des
t Erres. Le fanftuaire de la nature
n'eft plus inacceffible 1 ce Palais
dont nous n'appercevîonsqueles
fi dehors , eft ouvert. Nos yeux
fc^ontemplenr les fources tntarif^
Wfables de la réproduâion qui
fî conferve tant defpéces mor-
p telles i fpeâacle vimmeot digaq
I
L
*Jfïâ Jofimal des Sçdvantj
*>de fixer les regards d'utï fageî
^f ii leur offre des traces d'une fa-^ j
Mi geiTe toute puiflante. La Matié-
»j re y devieîîC le miroir de l'Intel-
»i ligence, «
Les principales aflertions fur \eU i
quelles roule le refte de ce feptié-f;|
me Livre, font ; i ^. que les femeci»
ces de tous les animaux de la mémo '
efpéce étoient contenues dans le
premier animal de cette efpéce;
a^. que ceft le mâle qui porte le
germe de Tanimal , Ô£ que la femelle
0ft propre feulement à le faire dé^
veloper & à le nourrir; j^'^qu'au-^
cun animal ne vient au monde q
{)âr la communication des deu^çl
exes» & d'un germe qui detoutjj
lemps le renfermoit , & qui ne faii;]
que fe débarafTerde fes envelope^j
pour devenir un animal vivant \ ^'^m
que tout ce qui vient dêtre dit de$ 1
animaux , doit s'appliquer aux ar-|
bres & aux plan tesd Lesob)eâion%|
2u'on peut faire contre cette do-|J
ïrine,font ici combattues avecj
beaucoup d'agrémeûL& dç forcer
^^ml 1748» '7tf,
►ôîcî Qtie comparaifon que fait le
Pocre pour explîcjuer d'où vienf
[ que toutes les parties oui doivent
Compofer ranimai ne !e fonc pas
I ?oir toutes enfembie:mais que quel*
[<|ue»-unes ne paroiflènt que long^
temps après les autres , quoi qu'el-
[les faflent également enfermées'
Mans le germe les unes & les au^
l'Ires.
Skppfifttdm mèfeftm mm ^fMti&mM
tffwrintfm hummm Hrrh a^hexit ^ unS^
& wmtltt Mmndi fmcîes , CMligine merfk
I fiMhdh armenim f gft*9$ têiftm fi^/i
€Unt t
i fyhifiuê ftrt: imm infrâ Ummm p^fiêvç
r
I
*y-r l jGurnd des Sçavans ;
J^gçjëm uUi, arèffrièus fimtks t ntqmgm"
Êia THri :
Sid JînfefABa^omnh^éfUet Nature ^JiUiqtiê
S$d nive ^fi^ glacis durh ûhfiriéiM caîenisj
^egnMt unique 'vemnum^ f^vim fimiUlm^
morii fji,
Sd MUtâm Mi cmfn n&Ûis i^qu^rs dUèus
Wiemh irradians , é^ mmkum tefiitHkver ;
pfjplh Mcte gdi4 J^irâfUi Favônh ^ ^ l
OrSis
VhicU ffmiuHntm : Unis }if cùifom cum
Jt calûf ^ ^ Uxat fartis , mifiei^ite mù*'
vendo ;
'Jîffidûtqm 4nm ndeuntis frim^ JHVintm'
Sêmiimfiç Untm d&rtmiitnt ékbdim tebm
J>epms le vrrs 1248 , jaf^h'm ;|
vers 1 2-67-
"Lorfque le terrible Aqulloi^j
t> ufurpant Tempire des airs , a ra-
nmetié les noirs frimâts ^ déiiguf
>i ré la face de rUnivers, tout gé-^ j
n mit j tout efl plongé dans les té-
«nébres. Les oifeiiux font muscs |i
AvtU Ï748* 7151
ftU terre dépouillée n offre quua
jfï fpeftacle hideux; quelques ray ont
|iîfoiblÊs & décolores percent à
^») peine les nuages, & répandent,
^1 au lieu de jour» un fombre eré-
[t» pufcule. Les troupeaux languifc-
»> fent dans leurs érables; les bétes
l%t fauvages dormenr au fond de
I » leurs retraites ; oîflf dans fa chau-
Ijj miére le berger s'y défend contre
rt > le froid ; les ruîfTeaux ceflent de
hi couler ; les arbres n'ont plus de
W» feuilles ; la Campagne a perdu
p> fes charmes, II régne dans toute
w la nature un morne filence : en*
[v chaînée fous des monceaux de
i» neige, elle eft dans une léthargie
I» peu ditfcrente de la mort. Mais
i» a peine le foleil plus radieux a
h fait croitre les fours & revivre le
'printemps, que les chaudes ha^
I leines des Zephirs fondent l'écor-
» ce des eaux , & rompent les gla>
^1 ces qui CDUvroîent la terre. Une
II douce chaleur stnfînuc dans le
feîn des corps ; les liens qui rece-
la noient h natuie captire k rd%
I
k
714 Jmrkd des Sçétf/dm r
•« chetit , & l'année rcïiaiifante lui ,
il r«nd toute fa beauté»
Livre bfimémet
Void le début du huîtîémd
Livre.
ManMy
J2gi canfiet fûrm , fjr motài ^uÀl^gû w^
JD^iffrtf fsrt ammtés , iûtmnqm expMnd^m
Ae reluit cnhh Aqtéth tûnâithm slas
C&mHtitéi^t f chmfi frtrrmm li^omjaikfro^T
fundÀ
tâd cœÏHm amUuifâ , ^ gféndié earfom
UhmfU t
thae^e&J^ne Uhunî àvidh ûbmtihm tgmi *
Sh téiftmha fer , ferons hêc tmndié
fifis
^Hr ^t^/ 1748, 71 j)
WfiJgriês Infifsn HuUs Mudadlm êr^t^
H|' ^4^ke qmà vafih fegknihus nfifâ 'V^
V grnnîMf )
H it Je paiTe» Quîntiiîs^ à Texpolï^
K non de la ftrmSure de l'Univers ^
n de Ta forme , deslolx fuivant Jef-
K quelles il fè gouverne , & je vais
B ofirlr à vos regards le plus magiii-
Kficjue de tous les Tpeàlacles : ja
Ki7ats kur dévoiler la Divinité*
fi Du creux d'ane profonde vallée
f» prenant Ion efTor vers le Ciel ,
»> l'Aigle agite fortement fes ailes,
^pour fe mettre en équîKbre avec
^Tair. A l'aide des venrs , c]ue
w dans le fein même dti calme exd-
ti te la violence de fes niouvemens,
yt il s'élève , & d'un ksM fixe con-
»» templant k folei! , il femble fe
^ repaître de la lumière. Suivons
K ta route qu'il nous trace. En
f9 rampant au cfaver3 de$ £tfe$
p
^ 1 tS Jmmal des S^avans ,
i> mortels ^ nous avons pénétré juî^
*» gués aux fources de la vie ; ofons
fi franchir les plus hautes régions^
i*&, portés par un vol rapide,
5» parcourir les fphéres cèle (les.
En effet M. le Cardinal de Po-
lignac , a confacré ce livre à Tex-
plication du fyfteme de TUnivers.
Certainement un des grands méri-
tes de fon Povme , c'eft d'exprimer
en Latin , avec netteté , avec exa-
âltude & avec élégance des'chofes
qui n'ont jamais été dites dans'
cette Langue » mais ce mérite fe
fait fur- tout remarquer dans le li-
vre huitième. Le Poète y dévelo-
5)e en très beaux vers Latins des
yftÉmes ôc des découvertes aflro*
nomicjues, qu'il feroit glorieux de
bien expofer en profe Françoiie,
Il explique d'abord les crois fyfté-
mes, fçavoir celui de Ptolémée,^
celui de Copernic, & celui de Ti-
co , il fe détermine pour celui dâ^
Copernic Ôc ne néglige aucune"
des ralfons par leGjuelles on peut
le défendre ; 11 rapporte enfuit^'
■ ^Jlvrll Î748. 71 -j
toutes les hypotneles que d'aurres
Phitofophes , & en particulier Défi
cartes , ont imaginées pour éten-
dre & pour perfeélionoçr ce fyfte^
me ; il donne les raifons des périér
iîes , & des aphélies des planettes^i
ôe rînégalite des jours, de la viciC-
Étude des faifons, des écUpfeSj5£
iïropofe plulieurs conjectures fut |
es comètes , en forte que ce Livre
peut-être regardé tomme un traité
abrégé de Cofmographîe* M. I*
C^rd^nal y rapporte tout à fon t?ut ^ j
& condud Texillence de TEtre Su-
prême , de 1 ordre admirable, &
*! l'intelligence qui a préfidé à Tar*
ngemeTit général de rUnivers,"
Car comme le dit fort bien le Poètes
tli â yju tmt détude & tant de
lâgaciré pour appercevpîr feule- ]
■b^nt df pour expliquer la difppH |
^ion & le mouvement des corps |
qui compofent l'Univers , quelle |
fageffe a été celle de l'Etre qui i {
coni^ Se exécuté topt le (yftçms
de cette grande Machine*
^ï% JoHTfMl des Sç4Vans^
tfi ff^^f mefUif 9fm.ebênâ de/criiev4
iâe têfrês^ dt^Ucifue gtd$ Mvtvfk fMfafi
Okf^m ffidereum^m rôtis effingerti metttm:
J& fmtmtjmê WU9U fakri cnpfiwe mtm^
imjt
0 Jfuimi 0 mififé vecon injkms gemist
Voijpi de queljie manière le Poète
^ rendu la régie de Keplen
Cêrfers fM« cœh dratmvpkmnimr h^
flff nArAê k atUfê diftàni , vêUeihs tre^
J^jmffêiéUki vef% , ftiê fins fitm diffitétp
fênfau.
fJm Ung) fûfii, & Uf^êi & umfêrè
long$
Slfffm Jùvis êxpîûTënsm ^MÀnju^ù fênm^^
t^scmn inv^nt Saiurnt n$^in MHÎÀp
Mirandum î omnino referti Cajpnm ssm^
dmfp
Sk H^i nûf}è 'vafés tûfmtum hcâ cirt0
dfiorum ^
^( quant ù eeeUjf^tiofii f^tirqm rimtUtt
Cemmunî k cemro , fifê c&rfWi plmif^z
êflfi ,
\émhwum quadresfevolmi umfùf^ tunàt^
S^m fertê înUr fi fmipmm téf^aréjèf'^^
\^^pms h vers 484 » i^f^i^'^ \
:pers }0 2>
nll eft une proportion entrai
f* le mouvement des corp^ Céléftes^
fi & Ije diametrje de leurs orbite*^
p Lm plus voilînE dp çemi^ pqp )|
^Oh Journal tla Sçévam ,
H plus de metto ; les plas éloignés^
>i roulent avec plus de lenteur,
ji Telle eft la loi que fuîvent le^
fî Satellrfes dé JiiplcBr & de Satur-
>i ne : ceux qui occupent féxtré-
>i mtbf dû tourbillon de ces planée
sftttes , décrivent. d'un pati&.leai d«
»> grandes circonfére^es : ceux qui
1^ .nagent plus.près d'elles, tracent
>> dès cercles plus petits en moins
9> de temps. Kepler découvrit cette
t» loi ^ ïévolutioti!^ céléftes. Par^
MJa finefle de ^i^S; regards ^ il <^uo
%% l'arracher au fecret qu'$;UQ avoit
%9 gardé jufqu'alorsj: loifure & con-
i> Itante^ dont le grand Caitinî a
>i fait ^puis avec luccès Tapplica-
9> tion aux Satellites de Jùpîter &
tlde^atiu^ne. 'Vptilez vous doiifl^
>9 connoître précifément; la poOtion
»9 dQ deux plantes ^ &fçayoîrçom-
9>l)îétf^les'fottt^élbign€ôs deteàt
9f centre commun » ou du corps de
m Tafire pâncipal^ preneiçte quatre
i^^ teo\ps qjue cbacNpe d'e]j^
^W^fhv^k: ^e fft rév^lvjrlpn,)
iVtr'eux
'^vHl t74S, 711'
>tr*aix » comme les qaarrcs des
temps.
Livre neuvième^
M, le Cardinal avoic deneîn com*
\tfit nousTavons dk dans notre pre-
I mier extrait » de parcourir les pro-
f fondeurs de la terre & de la mer**
rpour y faire remarquer coûtes les
imerveilles qu elles renferment & y
[mettre en évidence la grande la-
Îpfie de rAuteur de tant de cho-
es admirables, maison n'a rerruu*
[vc de ce Livre que les vingt*qua-
ftre premiers vers , on n'a pas vou-
|lu en priver le public & on les a
iplacés entre le huitième & le neti-,
Itiéme Livre,
Ce neunéme Livre eft la can-^
lufion de tout l'ouvrage; le Poète
établit avec une nouvelle force
fes preuves de rexiftence de TEtre
ÎLiprcme , il les tire delà Phyfîque,
la Mctaphyfique & de la Mora-
;;tl réfute les objeâion s ordinai-
res des Athées qui font ; i^. que
le monde eft éternel î x^* ^^'i^^.
7 i i Journal des Sçavans ,
a beaucoup de défauts dans Tarran^
gement du monde ; } ^. que les
vices des hommes accufenc leur
Créateur , ou de malice, ou d'im-
puifTance. Il s'attache fur-tout à fai-
re voir la fauflèté de la maxime ,-
frimus in ortn dâûs fuit timor y 8c
prouve que la Religion n'eft point
une invention des Politiques , il dé-
montre que Dieu eft véritablement»
& n'eft point autre chofe que l'Etre^
que nous ont révélé les livres Saints.
Il finit par exhorter Quintius à la
pratique de la vertu , & à chercher
dans la révélation les objets de (a
croyance» & les régies de fa cour
duite.
i^ THEORIE DE LA PRA^
Tl^VE du Jardinage , oh 1*ûh
traite à fond 'des beaux Jardins ^
appellh communément les Jar*
dins de plaifance & de propreté \
avec les pratifues de Géométrie
' néceffaires peur' tracer Jur le ter^
■ rein toutes firtes de figures^ &
un traite d'hydrwUifie conven4^
hle mx Jardins ^ p^r M,*^"^
de U Sncie'îé Rùysh des Sciences
de Mmtpellier ^ ^H^tri/me edi"
ihn , revue ^ corrigée 1 ëugmenth
innfidéréihleminf , & enrichie de
nruvciles planches ^ 46" 5 p^g. A
Paris, chei Pierre - Jean Nia*
riecte , rue S, Jacques , aux
Colonnes d'Hercule , 1747*
•E grand nombre d'cdîrîons^
qui ont été faites, tant en Fran-
[te que dans tes pays Etrangers *
|iious marquent rutilîté de cetou-
prage ; il piroîr dans notre Langue
}ïour la quatrième fois ; Ton en a
_ ait trois édirions en Hollandois,
[ine en AngTois & une en Aile-
land. La premîcre édition parut
i7o<> , & nous en parlâmes
lans nos Journaux.
Il y a pluffeurs Ecrivains quî
rit, traité de T Agriculture & de la
lanière de gouverner les arbres
i^ùitters , mais peu ont travaillé
Jfar !a matière que notre Auteur a
"cnt reprifc j on peut mèm^ t^^-Kt-;
7 i4 Jotifnal des Sçnvans l
der cet ouvrage comme le i
qui ait parlé de rembelIiiTeme
de la propreté & de la décorât
des Jardins»
Cet ouvrage a toujours paru 1
le nom de l'Auteur , & le fuc
qu'il a eu , avoit déterminé qi
ques perfonnes à s'en prévaloir pi
(e l'approprier , ou à l'attribui
d'autres qu'à celui à qui il app
tfent ; on commença :par en U
honneur à M. le Blond Archited
notre Auteur rend juftice à ce
Içbre artifle qui joignoit à i
grande connoiffance de l'archi
^ure beaucoup de goût pouc
deflein.
M. *** convient qu'il doi
M. le Blond un grand nombre
planches qui font toutes deflSr
avec beaucoup d'art, j5c d'int<
gpnce ; on les trouve dans cet <
vrage 8^ elles en font le princi
oirnement,
. JLa féconde édition a paru
1715,1a troi(îéme en 1 7 ?, z ; cié
(i ç^ni ei): la quatrième çft bç
Jivril 1748. 725'
coup augmentée. Nous rappelle-
rons en peu de mots que le deiTein
de l'Auteur a été d'Écrire fur la
manière de faire des Jardins dt
flaifance , d enfeigner le moyen dé
les embellir , de les orner, & d'ap-
prendre à reâifier les défauts du
terrain , comme d'en profiter avec
adreflè, lorfque l'emplacement a
des beautés naturelles. Il s'agit ici
de tout ce qui peut flater la
vue y tels que les parterres » les
bofquets» les boulingrins & les
cafcades.
On ne (è contente pa$ de pré*
fenter au particulier, qu'on fuppo*
fe amateur dû Jardinage , des plans
bien deffinés , & bien ordonnés
fuivant la difpoîîtion du terrein :
on lui apprend l'art de les exécuter >
ou de diriger le travail néceflaire
pour y parvenir. Il faut, par exem-
ple, (ça voir alligner , fçavoir me-
furer fon terrein , lever le plan
qu'on fe propofe d'orner , & d'em»
beliir \ nôtre Auteur a donné les
Hhiij
I
^t6 Journal des Scavans ,
jnétiiodes qui facilitent touce«*^«î
opératiuns.
Cet ouvrage eft divifc en cjuâ*
fre parties j \à première contient
k théorie , àc les trois autres en-
font k pratique > dans la pre^
iniére J'Auteur examine quelles
doivent être les difpofitions & les
diftributîons générales des Jar-
dins > il donne des modèles de
parterres & de platebandes de dif-
férente efpéce» II fait connoître
quand les allées & les contre allées
font bien diftribuées , TAuteur
donne des plans de bois & de
bofquets* Une grande beauté dans
les Jirdins de pr&prcté ^ font les
boulingrins j les tapis de gazon ^
mais il fauî fçavolr y mettre cette
ordonnance qui plait aux yeux, &
il faut encore Fart de les entrete-
nir. L'Auteur donne des régies
pour réuffir dans la manière de
plaquer les glacis & les talus. Ce
n'eft pas un médiocre agrément de
trouver dans des Jardias ( lorfqu'U
jivril 1748. 7Î7
efl néceflaire ) des portiques , des
berceaux , des cabinets de treilla*
ge ; il faut diftinguer les endroits
convenables , & (çavoir profiter
de certaines circonfiances qui fonc
admirer le Jardinier décorateur.
Cette première partie eft enrichie
des deflèins qui peuvent être exé-
cutés iêlon les différentes occafions
& les di£férens terreins.
Il eft difficile dans les travaux
les plus ordinaires de n'avoir pas
recours à la Géométrie » du moins
à un certain nombre de régies
qui tirent leurs démonftrations de
la Géométrie ; on veut par exem-
pie- defSner un parterre fur le ter-
rein ; on fouhaite faire percer quel-
ques routes , l'on a befoin d*alli-
gner des arbres ; il faut avoir re-
cours aux régies de la Géométrie
prefcrite fî l'on veut agir avec cer-
titude ; Ton eft fouvent obligé d'em-^
ployer des méthodes un peu plus
profondes , lorfqu'on veut calcu-
ler l'excavation des terres , ou exa*
miiier auel doit être le talus à
H h iiij
7 i 8 Joumd des Sçàvans ,
propordan de leur élévation & de
leur pouffée. Notre Auteur a mb
dans la féconde partie la plupart
des régies néceflàires , pour mettre
en pratique ce que nous venons
de détailler.
La troifién^e parrie eft une expli-
cation Phyficjue de Tanatomie des
arbres, des plantes & des fleurs;
on ne peut guéres s'empccher de
remonter à des idées un peu éle-
vées lorfquon veut rendre râifon
de ce qui fe paffe fous nos yeux ;
ce chapitre paroit pour la première
fois, & mérite d*étre lu. Notre Au-
teur fait appercevoir combien il eft
nécelTaire de choifir de beaux ar-
bres , il enfeigne la manière de les
cultiver, & de remédier à leurs ma*
îadies , comme de les prévcnirlorf-
qu'on veut y faire attention.
Nous avons rapporté Tordre que
M, ^^"^ a fuivî , afin que ceux qui
ne connoitTent pas les premicres
éditions , puifletic profiter de celle-
ci, & fçavoir ce qu'elle confient ;
nous allons parler de la quatrième
t
Avril I748, Jlf
Itîe qui eft toute nouvelle; oti
i'avoit annoncée Ôc promifedèsles
premières éditions, mais elle éroic
tedaire à très peu de chofe, eUç
renferme maintenant douze cha-
pitres, en voici labregc-
L'Auteur commence par don-
ner une idée générale de Thydrau-
|ique ^ %^/i\ traite de l'origine des
fontaines, il rapporte en peu de
aots les (ènùmens des Philofaphes
inciens fie modernes : on eft au-
jourd'hui plus réuni fur cette que-
lion qu*on ne 1 eroit autrefois , &
jrefqne tous les Phyficiens attri-
buent l'origine des fontaines au^
rapeurs qui s élèvent foit des Fleu-
res t Rivières , Erangs, Mers , &c.
: des endroits humides. Il eft facile
^ l' imaginer que ces parties aqueu-
les étant une fois amenées à la
loyenae région de l'air , elles foat
^, ibligées jde tomber en goûtes > 8c
kMm pénétrent dans rintérieur des
fterres , d'où elles fe répandent fur
des lits de glaife , 3c à'oii elles for-
ttîut enfin par quelque ouvertixt^v
«7^0 Jûurnal des Sçavant ,
Vpiià vraifemblablement Torigm*
des foLirces.
Une des grandes beautés d'uil
Jardin » c'eft de faire enforce d*a-
voir des eaux plâtres , de jailliflan-*
tes; le troifiéme chapitre eft deftir
île à la recherche des eaux, avec U
manière de les amafler. On a beau*
coup écrit fur la recherche dc^
€aux , ôc Yon a à ce fujet débité
beaucoup de Fables que nous ne
rapporterons point. Notre Auteur
parott porté à croire que l'on peut,
découvrir des fources avec cette
baguette , qu'on appelle la baguette
divivaiotre ^ i] prétend avoir vu
plufieurs épreuves auxquelles il ell
obligé de fe rendre ; nous n*en-
Ltrerons point dans cette difcuC--
(ion , & nous croyons qu'il y m
des régies moins équivoques 8c-
plus fures que celles de la ba-»
guette en laquelle les Phyfîcieni
n'ont point encore pris confiance.
Cependant M. '^ "^ ** rapporte toutes
les marques auxquelles on peut
leconnoître îi ïon trouvera dq
Feau ; quoiqu'il y air quclcues
moyens que Ton employé pour
^ftingoer les endroits où Toa
(bupçonoe qa*il y a de Teau , $c
que ces fignes tiennent moins dm
prodige queU baguette » il ne faut
|>as les regarder toujours comme
ceitains & infaillibles ; le hazard
«ntreibiiventpour beaucoup dans
cette recherctie : (i llmpofteur
réuf&t il Içaura toujours y mettre
un merveilleux » que le Phy(icien
fçaura dévoiler lorfqu'il y fera at-
tention.
Le quatrième chapitre traite
d*ime matière qui eft toute géo^
métrique , c'eft de l'art de niveller
la pente des eav}x ; il n'y a rien i
dire de nouveau fur cet article ^
aullî ne lait-on que rapporter lei
fnédK>des qui font en ufage. Lo
chaiHtre fuivant , c'eft-à-dire le cm»
-qmeme » demande plus de recher^
4»es » & renferme plus de difficukéa
que le précédent : il s'agit de la
méthode de jauger & de mefurctr
ks-eaux» Les Mecaoicieiis donnmc
Hbvj
7 5 * Journal des Sçavans ;
plufieurs moyens pour parvenir
a la mefure.exaâe des eaux; ils
partent de quelques expériences
comme de principes certains , &
par des analogies qui en font dé-
duites , ils réloiyent les difiérens
problèmes qui peuvent être pro-
pofés & dont Ton a befoin dans la
diftribution des eaux. M.*** ex-
plique ce que Ton entend par ua
pouce , par une ligne d'eau , il y
joint la figure de différens inftru-
mens dont on fe fert dans la jauge
des eaux; il donne aufli la régie
^u'il faut fuivre pour connoître
combien un réfervoir donnera de
•pouces d'eau en un certain temps.
On Ut dans le chapitre fixiéme
la méthode de calculer la dépenfe
des eaux , leur viteilè , & leur él^
vation ; TAuteùr a remarqué mi'on
ne pouvoir réfoudre les queltions
que nous venons d'énoncer Ùlïïs la
connoifTance des rapports & des
proportions ;. il donne dans ce cha-
pitre un abrégé de la Théorie des
rapports avec une application 4iw
AvrH 1748. 7î j
^ règles de trois ; Il explique encore
ropération de Ii racine quarrée*
M, *** n*a eu d autre objet en
expliquant ces différeates régies qui
font dans tous les livres de Mâché-
matiqua , que de procurer à ceux
pour kfquels il a travaillé^ tout ce
3u'il fâîloît pour opérer avec exa-
itude ; on ne fera point par ce
moyen obligé d avoir recours à
plulieurs ouvrages , & on trouve
dans un feul volume tout ce dont
Ton a befoin,
La connoiflànce des règles éta-
blies dans le chapitre feptiémes
dépend plus d'une grande pratique
& d'une longue expérience , que
de la pure géométrie & du calcul ;
[il s'agit de la manière de conduire
les eaux dans les Campagnes corn*
ime dans les Jardins ; M. *** en-|
k feigne Tart de faire des aqueducs,
^de conftruire des réfervoirs : on
, fait la defcripcion de la plupart des
[aqueducs qui font en France, &
[furtout de ceux qui font aux ea^
7 î 4 J^^i^^^l des Sç^vans^
virons de Paris ; on ne néglige paf
de rappeller les attentions qu'il
faut avoir dans la pente des eaux,
& pour les tuyaux au travers def-
quels l*eau doit couler.
Il doit y avoir une proportion
ientre la conduite des eaux 6c les
ajutages 5 faute dune exaÔe co^
noiilance de quelques-uns de cm
rapports, les tuyaux fe crèvent,
ils ne font point d une longue du-
rée, ou les eaux ne jaîUifient pas
auffi haut qu'elles le pourroient , fi
les diamètres des ajutages ne font
pas proportionnels à ceux des
canaux ; on dit que les Fontai-
nîers ont des maximes particuliè-
res, & il conviendroit de les exa-
miner avec foin , & de les vérifier ^
car la Géométrie feule ne peut
aflîgner avec exactitude quels font
les rapports convenables ; il faut
beaucoup d'expérience & avoir
longtemps tâtonne. M. **^ a prit
le parti de rapporter différentes
formules ou diverfes régies, il pré-
jfvrii 1748, 75f
tend qu'elles font appuyées fur l'ex-
' périence qu'on doit conlulrer dam
I cette matiére.préférablement à tout
[les raifonnemens que Ion peut fai«
jre. Ce n'eft point au Journalifte
Itt garantir la certitude de ces régies $
'1 y auroit à ce fujet bien desremar-
Iques à faire, mais elles nous mené-
Lfoient trop loin,
L'Auteur nous a parlé jufqu'i
Î' ïréfent de la partie la plus utile &
a plus néceOaire* Dans le chapitre
T neuvième il s*3git de la décoration
[que les eaux peuvent former datis
j les Jardins ; on parle de la con-
{«firudiondes badins, des cafcades»
[ides buffets d'eau , &c. on trouve
ins ce chapitre pluOeurs beaux
^defleins de cafcades , tous faits dans
lin goût différent ^ ajuftés au lieu
où l'on veut que la cajcade oulft
pièce d'eau foit placée.
Le chapitre dixième regarde la
[ ^manière de roifer les baflins , piè-
ces d*eau , & les rcfervoirs. On noïti«
mê en Géométrie ce cakuL, 1q
7 J ^ jr^«W4/ des Sfovans ,
toifé-cube , il n'y a point de diffi-
culté ni de remarque à faire fur
cette matière.
Dans le chapitre onzième , l'Au-
teur fe fert de quelques principes
^u'il a établis dans la première par-
tie , & il en fait l'application en mon-
trant fur une planche paniculiére »
comment on peut diftribuer des
eaux dans un Jardin qu'on veut
embellir de plufieurs fontaines;
l'Auteur a rapporté encore la diftri-
bution dés- eaux des plus fameux
Jardins des environs de Paris. Il
fait le détail de ce que l'on peut
.voir de plus curieux dans ce gend-
re, & qui fe trpuve dans les plus
belles maifons qui font à une cer-
taine,, diftance de cette Capitale. •
M» *** termine fon ouvrage par
divers préceptes fur l'entretien &
la dépenfe qu'on eft obligé défaire
spour avoir de belles eaux ; c'eft lé
Tujet du chapitre douzième qui eft
le dernier. On y trouvera des con-
ièils fpxc.fag.es & des avis dont uq
I
Jivriî I748, 75'f
lîarrîculier pourra profiter* Il eft
Don dans ce genre d avoir d'excel-
îens guides , & l'on ne fçaurok
prendre trop de précautions,
^ I - ■ 1^
liOUFBLtES LITTERAIRES.
ITALIE,
De RomEp
LE s frères Nie, & Marc Paglîa*
fini, Imprimeurs-Libraires de
cette Villes ont achevé d imprimer ,
& ont mis au jour les deux Poëmes
dont nous avons annoncé le projet
dans les nouvelles ctti mois de Jan-
vier de Tannée 1744 , le premier
xoule fur rirîsou rArc-en-Ciel , ex-
pliqué dans le fy ftcme des couleurs
de Newton ; le fécond fur l'aurore
boréale explicjuée fuivant le fyftê-
me de M* de Mairan. Nous nous
conieoterons de donner , quant à
prefent, le titre de ces deux Poe*
mes , en attendant qu*on en rende
un compte détaillé ; CarôU Noifii
} Sûimaiejffn de Jride , c^ Aurûrà
^;8 jQumd âti S^m^^ns^
['•^ùrc^li Carmma. , , . cnm notis Jùm
f^hi Bofcvvuh s ex eadem Societa^
Vfe^ RomT , excudebanc Nicolans
I & Marcus Palearini , 1747. j>i-4^,
Komarek, auflilcaprimeur LU
i braire de cerre Ville , a;nîs au jour
I un Ouvrage du P. Jean- Bapiifte
Faure , Jéfuite , intitulé : Conjetture
Fijkhe^,. imùrm i femmeni délia
m^cthina elenrka , 1747, 1^-4 **•
On trouve ici le fécond Tome
ide i'HîJiûire des Hommes lUuftres
de l'Ordre de S, DômimijHe y partie
P* Touron ; traduit en Italien par
un Religieux du même Ordre , &
dédié au P* T* Ripoll , Supérieur
Général de l'Ordre de S. Doraint*
que , imprimé fous le nom de Ve-
nîfe, 1747.1^7.4°.
De Florbkce,
BenedeUiCallHCcU Fiflorienjïs dw
Difi&rdîis Floreminarum liber ^ c^r.
Florentias, 1747* /^-8«, Le fieur
Abbé Laurent Melius , TEditeur
de ce morceau d'Hilloire, a mis au
"Avril 1748. 7Î5*
cammencement la vie de F Auteur,
& une Préface dans latjuelle U ex-
plique pourquoi U a intitulé ainf
le Livre de Ben. Colluccî , contr
le texte du MS. qui porte: de Dtf
Cùràiis Lathwrum liher^ U y indU
que les autres Ouvrages du même
CoJlucci , donc voici les titres : La'^
Z^rtui Ad J^liaTftim Me due m , ( in
quo Lazari Palan dî^ virrutem con*
tra Pauciaticos célébrât. ) Oratia
étà Ducem CaUhiit^ De^Ummionts
4id JtiUanHm Aéeiicem» Oratioame
hUiQnem FirgUu habita in Muni-'
Cipi& Cûllenfi^
On a donné depuis peu en cette
VLIIe , une traduâion Italienne de
la vie de S, Jian de DiM , écrite
en François , par M. Girard de
Villethierri, Prêtre de Pans; cette
tradudion qui eft dédice à M* le
Cardinal Annibal Albani ^ eft du
Dodeur Pierre Cianfogni , Cha*
noine de la Bafilique Impériale de
S. Laurent , bc de TAcadémie de
Florence. Cet ouvrage eft un in^
K^4^ T^/^/ï^/ des Sçavanj ,
4®. de 5ZO pag. d'impreflion^
1747,
Catalûgusplantamm mnnull^mm
harti ^c^demia Phyjica - BoUmicA
Florcntind quaruin femina hoc anna
Ï747, ad puHîcam HtilitaT^m câtle^
\ila ^ exteris b&tamc£ cultoribus in
c&mmercikm expômitiiur , ut tùtidem
ftôvis ac exoiicis permute rjtar y iXt-
^•%ffrû Manetîi MedicinA 0" Botam^
l^ces Prcfeffhre , ijufdimqm boni eu-
ftode s 174S. M. Manetti a mis
[aufli ce Catalogue en François,
.en faveur des Amateurs delà Bo.-
tanique, qui n'entendent pas le
Latin, II promet encore d'en don-
tiier tous les ans un fembUble, dans
[Tune & Tatitre langue.
De Vbnise*
Divi Thôm^ A^uînatis^ Dâ^e-
ris Angeîid Ord^ Pr^dic. Catcna m
.quatuor Evan^elii^ , ad phmmtg
. exempta comparât^ , & emtndat^^
Accedurn Jo, fr* Bem, Mari^ de
^Mubeij admQniûo pmvia in id^m
d" Di0nati& cofiira Benedt^
élinum D, Thomé^ Manachatum^
étntequam ai Î>&mimc4mtm Fr^di-^
catùrum ûrdÎTiem fe confsrret , Vecie-»
tiis, 1746^- î>-4^. z voL On faic
vpir dans l'AvertiiTement que TOu-
^vrage qu€ nous annonçons » eft vé-»'
ritablement de S. Thomas» & non
jPonzio Carbonello FrandfcainJ
|â qui on lavoit attribué : onfaïc
^0it pareillement dans la Diflerta-
Itton ^ que S* Thomas n'a jamais été
iBénédiéïin, mais qu'il a étéOblat
iap Moût-Caflin feulement pendant
Tquelques années dans fa première
(cnfanee.
Recurti , Imprimeui - Libraire J.
publié un ouvrage fur rEIeftrk
ciré des Corps, & furies ntachi--?
éle_â:riques. Cet ouvrage conw
lient plus de 40© pag. d'impref--
[fion in-S^* il eft écrit enftyle de
• I^oman & d'Hiftoirç galante, L'Aui
^ teur ne s'eft pas fait çonnoître*
p4fquali aufîî Libraire de cettf
yïlkt à imprimé l'ouvrage de fi/^
fZ^ Journal des Sç^tram^
ÏAbW Nollet, fur rÈleâncitc des^
Corps , traduit du François en Ita-
On a traduit en Italien les Ta-
bles Chronologiques de rHIftoire
Univerfelle , Sacrée & Profane , &c,
par M- l'Abbé Lenglerdu Frefnoy.
Cette traduftîon fe trouve chez
Simon Occhi Libraire, 1748,/^*
8^ î vol
On a auffl traduit en Italien les
flémens de THiftoire , p^r M* de
Vailemont; on en a déjà publié
piufieui^ éditions en cette Langue »
&cou}ours avec des augmentations»
Jean-Baptifte Alberizzi, Impri-
meur - Libraire , vient encore de
mettre au jour le premier ronnç
d'une nouvelle édition de ces Eté-
meiis, mais plus augmentée encore
qu'aucune des précédentes î elle
formera VL voL /?/-8o.
Biblia Séicra Ful^aU eduianis,,,
€um feUBijJmni lùuralibHs mm-^
mentariis.^. tomus IV. compleftenfi
libres iofue^ Judicum» at Ruth«
Aùril 1748* j^f
Venetilf, 1 747, in^^o. Nous avons
annoncé tes volumes précédensde
cetce nouvelle édition de la Bibles
à mefure qu'ils ont para,
^ DeNaples.
Dififi délia GiHnfprudenz^ ;-
Tratt^ra di X>, Fr^mejïv Rapolld
pub lu Q PrGfejf&re di Leggi ndt Uni^ '
Vtrjka Napùlkana firmù in ùce*^^'
Jhne deliibfû del S rg. £, j4, A^uratarp
intitalatû; de i difettidHUi GiuriJL*
prudent^. Fn NapoU , nella llâm-
peria di Giovanni di Simone»
174 5. r>-4**. L'Auteur de cet ou-;'
vrage convient qull y a des défauts^ *
& même de la corruption dans l^
irtamcre dont la juftice fe rend dans
les Tribunaux , mais il foutient ^
fortement que ce defordi e ne vient *
point desloix ni delà Jurifpruden-
ce cjui font en iifaçe » ni d'aucun
réri table défaut qui leur foît inhé-
it, mais uniquement de Tigno-
Jnce ou de la mauvaife volonté
es hommes*
^4+ Jt^Hrnd des Sçavéns l
Raccûlta dt vari Tranati filofofci
m Tedùgici de Pafqumle Magii,^^
7omi dne ; nd primo contengonp i
due primi Traêti : I, dd Critena
délia veritaj //. dâlU n^tura , è di
alcune proprieia ddl vom& cQme va-*
mo^ Nd tomo fic^ndo fi conteng^n^
tre Trattdîi ciùe , /. délia fîatHra e
I M akune proprieta deW vam& cûmâ
\Ciitmdim ; IL ddU Divinita^ délia
* dhieja Catidka Rom^n^ ; ///. délita
imatura^ e di alcune principali pra-
\prleta ddC Homo c^me Crifiianù^ in
iNapoIi , X 747. in^Z^, Cet ouvra-
ge dont le titre eft fort étendu^ &C
[annonce fuffifamment le fujet, eft
tiré princîpaleffient des plus cêlé^
ffcres PKilofophes Modernes ; il 9.
été compofé contre les LiSerrins , &
contre les Hérétiques Modernes
' qjû fefont iieparés de TEglife,
Ddl^ Aria i de moréi dall* Aria
dipmdemi* Trattato di Giafippe
JÙftJca , DQttar di Medkina è fiU^
fifia , Napdetam^ P^ne prima in
fui la teoria di Cûtefii m&rbififiâH-
lifce I
■ ^vril I748» 74 f
nfif » fondais fu toj/irvazio^e e
l*efpmenz^t como L in Napoli^
174^, in^%% En 17 î 5 r Auteur
entreprit de traiter la matière qui
fait le fujet de Touvrage dont le
premier volume paroit ; il compo-
la deux Diflertations qull lut pour
lors aux afïèmbiées de l'Académie
d^gli Ozi^fii le prejnîer roule fur
la qualité de Tair de Naples; 8C
le (econd, fur lorigine des chan^
gemem dcTair morbîfique ; depuis
U a toujours travaillé à enrichir
fon traité par Texpérience » & par
les obfervations , à quoi il a joint
les avis de plufieurs célèbres Mc^
dectnide fes amis, qu'il a confaU
tés. Le premier volume qui fera
encore fuivi de crois autres , trai-
te premièrement de la Théorie'
des maladies dépendantes delair^
& décrit en fécond lieu rhiftoire
& la cure de ces mêmes maladies.
D E M 1 L A H.
On va donner une nouvelle édi-
tion dês lobe de MjUû. Ce Recudl
1
74^ Journal des Sç4iifani ^
embraifera non feulement les Sîzi^
tuts, les Coutumes & les autres
loix Municipales de Milan, & de$
territoires à^ Milanôis , du Par-
inefan , du Plaifantiti ^ du Man-
tuan , & des autres territoires qui
font régis par les mêmes loix; mais
encore les Conftitutions qu*on ap^
pelle nouvelles, & toutes les décî-
lîons du Sénat de Milan , qu'on
Croira propres à répandre de la
himiére fur ces mêmes loix. • L'Au-
teur qui y travaille, a jugé à proii
SOS de donner auparavant Thiftoire
u Droit Milanois , depuis fon ori-*
gine jufqu'à préfent. Ce qui com-
prend également Thiftoire desStaw
tuts , & celle des nouvelles Confit-
.tutions ; à quoi on ajoute plufîeurs
Differtations fur les Ecoles où l'ont
a enfeigné ce droit , & une table
des Auteurs qui Tont enrichi de
teurs Commentaires. C'eft çç qui
&it le fujet du Volume qui p^roit
fous ce titré ; de orpu ^ frogrèffiê
jHiris Mediolanenfis Ontifd (^ nçvu
jfvril 1 748. 747
fuBori Cûmite GahrîdeP^erro Aie*
ihUnenfi Patrkio, Tj^pis Jofephî
"tichini Malateftae. Medtolani , b
îegiaCuJ^iâ,
De LucciuEs*
11 a paru ici deux ouvrages fut
répoque du Concile de Sardique,
r llans tefcjuels on fixe la tenue de ce
■Concile à l'année ; 44 , contre To-
Fînîon ordinaire qui la met en
année 547. Le premier a pour
ititTe : Ds Epochis CancHiamm Sar^
Idicenfh , & Sfrmiei^um , cauro*
Vbccafiùni remm pi?fipmamm Sa^fti
\té4rhana/ii ChronùUgla rej/ituitur^
Vuâare-Joanne D^mîmco Manfî
_ Congregati^me Marris Dei Luc-
réenfi, Luccse, ï74<f ï>^«8^. Cette
fjppinion a été attaquée & combat-
[tue principalement à caufe de fk
[fiauveauté Maïs le P. Manfî par
\tm fécond ouvrage, a défendu éc
fortifié encore fou fentimenr. La
raifon fur lai|uelle il s'apptiye > éL
74' Journal des Sçavans ;
que SocrâAes & Sozomenes qu'A
})récen<;l s'être copiés l'un l'autre ;
ont les feuls Auteurs qui ayent
placé la tenue du .Concile de
Sardique , en Tannée 347. Au
contraire Saint Jérôme dans (à
Chronique » une ancienne infcrip-
tion du même Concile » qui Ç9
trouve dans un Manufcrit de Su*
riu$ , & de Hardouin , les Ââe$
du Concile de Colognç » & Théo*
dor^t , fixent cette date à l'anp^e
344. Or fuivant l'Auteur, ces Té-
moins font préférables à Socrate$
$c à Sozomenes , qui d^s la rigueur
ne doivent paiTer que pour uq
Pb Vprqnie.
Cajli Inmcentis Anjildi Ordinis
PradicaiorHm , de authemiçis facra-^
rnm fcripturarum ^ apnd SS, Patres
LeBionihus , libri duo^ ad S. D, Nf
Ben^ediâum XIV. Pondficem Mai*
r^ciçium, Veron», 1-^47. i»-4^.
Auguftin Caraitpni ^ Imf^m^yai
Lîtraîre de cette Ville , vient de
publier un Programme > conrenant
un projet d'aflbdatioii ^ pour une
colleftion d'antiquités qu'il fe pto-
I pofe de mettre incefTamment fous
la prefle. Ce recueil comprendra ;
1°, le Cabinet de TAcadémie de
Vérone, dans lequel outre les inf-
criptions & les bas reliefs , il y à
6^r6 morceaux curieux ; 2 ^, le Ca-
binet de rUniverfité de Turin^Sc
celui de la Bibliothèque Impériale
I de Vienne; 3^, un recueil confi-
^dérable d'Infcrîptions Grecques.
ic un plus grand nombre encore
dlnfcrîptions Latines, toutes choi*
: lies avec foin parmi beaucoup d'au-^
I très, L'Editeur n'a employé dam
ffa Colledion aucune infcription ,
[fans s'en être bien affuré, 11 a vu
Vie examiné lui-même les pierres
originales , dans les divers pays de
l'Europe ; & à Tégard de toutes
"celles qui ont été tran fer ires en
Afrique & en Afie, il s*en eft aflii-i
lé pat des voyes également cer*
Il iij
7 S ^' J^urn^l des Sçavam ,
tain^s. Il ajoutera un recueil d'ab-
bréviations Grecques & Latines ,
telles qu'elles fe trouvent fur le*
jDarbres anciens , avec leurs ex-
plications. Par ce moyen chacua
pourra fans peine lire non feule-
ment les Infcriptions comprifes
dans cette colleâion , mais auili
toutes les anciennes Infcriptions,
Les bas reliefs & les autres antiques
qui entreront dans cet ouvrage >
font deflîtiés , & gravés par d^habi-
les Maîtres , & les épreuves qu'on,
a déjà tirées , en font une preuve
fuffifante. Cette Colleâion fera^
toute comprife dans un feul volu-
me in^jû^ donc le prix fera de
quatre Setjuins ( ^6 liv. environ
monnoye de France ; ) mais ce
prix fera réduit à deux fequins, ea
faveur de ceux qui voudront s'af-
focîer à cette entreprife , en payant
préfentement un fequîn ; Tautre,
en retirant un exemplaire de l'ou-
vrage,
DelU formd^Une de fulmink
jtvril Î748. 7Jf
Ttattato del Signor Marchefe Sci*
pione Majfei^ &c. in Verona preflb
Giannalberto Tutnermanni , 1 747.
in-^^. Ce Livre eft un recueil de
quinze Lettres écrites à divers Sça-
vans de l'Europe. Les onze pre-»
miéres roulent lur la manière donc
fe formel^ foudre. L'Auteur pré-»
tend qu'elle fe forme dans des
lieux voifins de la terre , & qu&
delà elle monte en haut. U rap-«
porte qu'il en a vu une fe former
dans un voyage qu'il fit en 171;,
en Tofcane , lorfquil palfoità Lu^
nigiam. C'eft ce qui fait le fujet
dé la première Lettre de ce recueil ;
qui fut imprimée dès ce temps-là»
& qu'on vient de réimprimer. Les
XIL & XHK ont pour objet les
Coquillages & les autres corps ma-
rins, qu'on trouve fur les Monta-
gnes; & les deux dernières , l'éle-
âricité des Corps.
f^
I uui\
|y 5 1 Journal des Sfavans ,
P O R T U G A U
De Lisbonne.
II s eft formé depuis quelque
temps en cette Ville , une nouvel-
le Académie , fous la proteâion
de S. M. le Roy de Portugal. Le»
Académiciens ont pris k non) d'Or-
chIH , & pour devife un Soleil cou-
vert de nuages, avec cette infcrip-
tion : OccultHS intenjius fulget. Cet-
te Compagnie s'eftaflemblée pour
la première fois , dans la maifon du
Marquis d'Alkgrete, & Dom Ma-
nuelIoTeles de Silva, y a fait U
ibnâionde Préfident,
SUISSE.
De B a s l e.
Tetri de Ebulo Carmen de motî^
bus ficuiis & rehus inter Henricum
VI. Imf, Rom. & Tancredum faculo
Xll. gefiis , nunc primum ex codi^
€e manujcripto BMiothecé^ ftiblic^
Avril 1748. 7îy
fitmnps erutum , nùtififHe chm cri^
ich , tkm hiftùrids HlHftratmn , cam
S^. Edidh Samuel Engei , &c* Ba-
il eae , typis Emmaouelis Thurnefii»
\j^6. in~^^. Ce poëme cjui n'a-
[voie point encore paru, a été don*
(ié lyr un manufcrk dont il n'eft
point parlé dans la Bibliothèque
ju P, de Montfâucon , ni dans
elle de Fabricius , 5t qu'on croit
Inique. Il ne comprend que trois
ivres. Quoique l'ouvrage fe refTen-*
beaucoup du temps où il a été
eompofé , ii mérite cependant par
nouveauté & par Ihiftoire qu il
>n tient d'être recherché.
X Rod. Piftorius , Imprimeur-
Libraire de cette ViUe^ a public
In programfhe en date du i Mars
^747 > V^^ lequel on annonce
ju'on va entreprendre ici par fouf-
tription une édition de la verfion
ISj^riaque de Tancien Teftamenr.
-.être verfion n'a pas encore été
^donnée feule ; & on ne la trouve
^ue daas k$ Polyglottes , dont le
^ 4 Jourpidl Aes S€étVétffs i
prix furpafle affez fouvent les fa^
cultes des Sçavans qui cultivent ce
genre de littérature.
On fait efpérer que l'Edition de
cette verfion qui comprendra tous
les livres de l'anden Teftament,
reconnus pour canoniques par
TEgli'e , fera imprimée fur de bon
papier avec de très -beaux caraâé-
res neufs ; qu'elle fera revue avec,
tout le foin poffîble , & que les
5)oints & les voyelles , dont te texte
era accompagné » feront mis Gt
exaâement , qu'on n*y trouvera
plus cette confufion & ce défordre
qui y régnoient ci-devant. Et pour,
donner une afTurance encore plus
forte des foins qu'on apportera k
cette édition , on {fromet pour
lécompeafe un Thaler Impérial
( 6 liv. environ monnoye de Fran-
ce ) à celui qui le premier y fera
voir une faute notable » norahile^
errât Hw , foit par rapport au texte,
foit par rapport aux points & aus
voyelles.
jivril T74ÎÎ, 75;
■*'^omfne la dépenfe nécefïàire
pour exécuter certe entreprife , ne
pouvoit manquer d'être confîdéra-
' ble, on a eu recours à la voye des
foufcriptions. On n'a point fixé en
particulier le prix de chacjue vola-
me; on s'eft contenté de deman-
der que les Soufcripreurs payaf-
fent d'avance , deux florins pour
le Pentateitque qui fait le premier
vol, A regard de la fuite de lou-
vrage^ on a fixé le prix par feuille,
à raifon de j Crf«f<^r chacune ( 5 C
environ monnoye de France) fans
ïTîarquer quelle eftlavance que les
Sou(cripteurs devront faire : TEdi*
leur a remis apparemment à les en
inftruire , au temps qu'il fçaura au
jufte , où fe monteront les frais de
ion édition.
Le même Prpgïamme porte
qu^on devoit commencer à imprU
mer , dès que les foufcriptîons fe*
roîent parvenues à un certain nom-
bre ; & qu'au delà de ce pombre
on ne tirerûit que très-péuid' exeriî»
livj
7 $ tf Journal des Sçavans l
plaires. Il porte encore que le DI^^
âionnaire Syriaque, auquel on tra-
vaille , fera mis fous lapreffê , avant
même qu'on ait achevé rédition de
la verfion fyriaque. Tel eft en fub-
ftance le programme qui a paru
ici 9 & dont nous n'avons connoiC-
fance que depuis peu de jours. On
y a jomt un modèle , ou eflài de
cette nouvelle édition , où Ton r&-
jnarque avec plaifir une grande
netteté , foit dans le caraâére, foi(
âans les points &; les voyelles qiû
raccompagnent,
La nouvelle d'une édition de la
verfîon Syriaque de l'ancien Tefta-
ment , telle pour le fond que le
ppgramme l'annonce , & pareillç
au modèle pour le caraétére , ne
peut manquer de faire un vrai plaî«
iir à ceux particulièrement qui
travaillent fiiir les livres Saints;
mais nous pouvons dire que ce
plaifir auroit été encore plus grand,
il l'Editeur avpit marqué quel eft ^
€tt quels font if» XEumufcrits , donc
^vrii 1748- '7$^
fe fert pour corriger les fautes
lu texte Syrkquedes Polyglottes.
'>n ne peut douter qu'il ne puife
ins de bonnes fources ; & ç'eft
cette confiance qui fait encore fou-
Saiter davantage , que non feuie^
nent il continue fes foins fur h
irerfîon fyrîaque des autres livres
lancien Tt%f|jeat ; mais qu'il
les étende auflj (ut celle du nou-
i^eau ^ qui n'a pas moins befoîtl
Tune bonne réviGon*
FRANCE.
De Montpellieiu
j4£}mèlce publique di U Smité
^cjale des Sciences , tenue dans Is
rCrafîde Salle de l'Hôtel de Viiie di
MompfUier , en prtfemc des Etats
de U Province de Lénnguedoc la
^ Décembre i74(î. Derjmprime-
de Jean Martel Imprimeur du
loy ^ des Etats Généraux de Lan-
, & de la Soctété Royale
ie$ Sciences, 1747. ^^-4**« Mi
■
^.58 J^^^^t ^^^ S^étvam ^
Jnéces qui compofent ce re^ri
ont : !<>• l'Eloge de M. du ^
tixi ; 2o. Mémoire fur le V^/>
^'Alais, par M. l'Abbé de ^aim,
ges; 30. Mémoire où Ton zSoi^
les diâerences du volume ,
poids, de la confidence & de 1',^
rangement du cerveau de l'homaie
& de celui de^jlufteurs efpéces dV
nimaux, avec le rapport qui fe
trouve entre ces cfifférences & la
diverfité de leurs exercices , pai
M. Arlet ; 4®. Extrait du Mémoi-
re de M. Douillet D. M, inmulé:
Projet d'obfervations. pour déter-
miner le caraâére & le traitement
des maladies aiguës , tant ordinai-
res qu'extraordinaires » dans la
Province de Languedoc; 5^. Mé-
moire fur le danger des Inhuma-
tions dans les Eglifes : par M. Ha-
guenot. On rendra compte de cet
ouvrage avec l'étendue convena^
hï'^ , dans un des Journaux fuivans;
'*■ D E M E T 2.
9iarzis traffam y fcriptum per R. P^
Fr. F, Dom Brullaugham S. Ord.
Frxd. antiquum Miffionarium^édki^^
2. Métis, typis Francîfci Antome^.
X747, in^i^^
TraSatHS de Mijfionibus adprâ^
fagandam fidem , & conterfiontfm'
Infidelium & Héoreticontm infii^^
tuendis... Auâore Rev. SiïVL.TK ,
Ph. Rovenio, Archiepifcopo Phî-^
lippenG Vicario Apoftolica Métis ^
typis Franeifci Antoine , ,1747^^
De P a r 1 $:
p. Prault, Imprimeur-Libraire jl^
Quay deGefvres» & Jacqi^Bai^
rois, Libraires , Quay des^Augi»^,
ftins , débitent le Caralaguc- rmfiny
né des Tableaux , Diamans ^ Ba^^
gués de tome efpéce , Bijoux , fÎT:
autres effets provenons de iajucceffiott:
de. feu M. Charles Godefroy » Bas^^
quier & Jouaillier , par E. F» Geyri
làint. Cette vente commencera te!
I^undi de la J^ua/modo ^ iz ik"^
7(Jo . JoumMl des Sçavans^
X745 , & continuera les fours fiiî- ^
vans fans interruption , dans les
falles du Couvent des grands Au--
guftins, 1748. />- 8^.
Les mêmes Libraires débitent
pareillement, le Catalogue des bron^
Kjèr ^ ^ autres cwfiojités anticjues ^^
tant Egyptiennes , (jue Grecques ,
Romames , & Gauloifes y des mé^]
dailles antiques , & modernes en or^ .
en argent^ & en bronj^e ^ des Mt-^
àailliers , & des autres effets curieux
du Cabinet de feu M. de Valois ,
jintiquaire du Roy , ^ Penfionnaire
de C Académie des Belles^ Lettres^
dont la venté fe fera vers la fin du
Carême de cette année 1748»
dans la maifoh où il eft décédé , Ifle
S. Louis , par E. F. Gerfaînt,
1748. ///-8®. Comme l'Auteur
n*a pas eu le temps de donner à ce
Catalogue l'étendue que le détail
ctrconftancié de quelques efiêts de-
mandoit , il avertit ceux qui fou-
baiteroient avoir quelques éclair-:-
ciflèmens à ce fujec , de s'adreSèr à
Avril 1748* 7^U
û en fa maifon fur Je Panr-Notre-
Dame.
Il eft peu d'ouvrages périodl-
lijues où l'on n'ait fait menrion de
VU célèbre découverte qu'on a faite ^
d'une Ville fouterraine dans le
[Royaume de Naples , près du
[Mont Véfuvei & on a déjà répao-
Ldu pi ufîeurs écrits fur les antiques
[curieufes qu'on y a trouvées; il ne
paroit pas douteux qu'on n'y en
rouve encore beaucoup d'autres.
)n vient de publier fur le même
^fujet, vine brochure quia pour ti-
tre ; ÂiéfmirejkrU Fille fiuîerrainê
^éiOHverte^upUddi^ Mont Vtfwuê^
le l'Imprimerie de Cl. HérifTant,
ae neuve Notre-Dame , à la Croix
rOr , & au trois Vertus, 1748*
F7-8^. On en rendra compte incef^
imment dans ce Journal,
R^mil de différens Trains d^
^hjfiquf & d*fJîJhirr NatftreUf ^
fùpresàpirfe^ionnerccs deux Scien^
r, par M, Deflandes, Chez X F,
luiUau ] Fils » Libraire , rue S»
^€t Jourrtdâes Sç4v4nSi
Jacques , vîs-à-vîs celle des Matu^
tins ; de llmprimerie de J. Bé CoU
gnard , 1 748. îrt- 1 1. Comme cet
ouvrage parolt pour la féconda
fois , & que cette édition eft aug«
mentée de plufieurs nouveaux trai-
tés, nous donnerons ici les titres
de tous ceux qui la compofent:-
1^. fur la manière de conferverlcs
grains , & de faire des greniers
publics , avec des obfervations qui
dévelopent la ftrudure intérieure,
&. le caradére de ces grains , avec
un fupplémçnt au mêuîe traité ;^
7.^. fur la prompte végétation desf
plantes , avec des remarques tirées
de différens Auteurs ; 5^. fur la
pêche du Saumon ; 4°. fur les fym«*
pathies & les antipathies , avec
quelques remarques de Phyfique
& d'Anatomie pour expliquer ce
qu'elles font ; 5 o. fur diverfes par-
ticularités d'Hiftoire Naturelle ,
qui regardent l'Angleterre , l'Ecof^
ie, & riflande. tirées des Tranfa-
âions Philofophiqûes; <S^, fur la
manière de faire des ex*
fcnences , fur tes précaucionsqu'eU
ï demandent, & fur le peu d'eftU
me que méritent la plupart de ccU
les qui ont été faites jufqu'ki; 7^,
fur les difgraces qu effuya Galilée ,
pour avoir foutenu que le Soleil eft
placé dans le centre au foyer com*
jnun de notre Monde planétaires Se
be la Terre tourne autour de lui.
^Les Tomes XL & XIL de h
Bibliothèque Françmfe , ou hijhir^
de U Lintmmre Frap^^oifi , par M^
l'Abbé Goujet , Chanoine dç S,
Jacques rHôpjta] , paroînent chez
P, J. Mariette , & H. L. Guerin^
Libraires » rue S. Jacques, 1747 »
& 1748, '«-ii.
^ La Veuve David, Libraires rue
K la Huchette , vient de mettre
K jour deux brochures^ la premié-^
f e eft un Efai de Dijfertatim Me--
ico-PhjJ?^He ^ fur tes exj?ériences
\i* fJefirkné ^pûurrépman a l'em^
frfjfêmem iU toute i'Eîfrope k en dé*
fi cmfc , pii M, Olivier dft
*^(f 4 J^fff^^l J^^ Sçavans ;
iVilleneuve , de U Faculté ^c Mé«*
decine de Montpellier , Médecin
de la Ville & de l'Hôpital de Bou-
logne. Cet EfTai a été expliqué par
le même Auteur ^ dans la falle des
exercices de l'Oratoire de la Ville
de Boulogne , le 27 Décembre
1747. 0\^ a imprimé à la fuite de
cet Eflai, une lettre d'un P. de
rOratoire à l'Auteur en date du 30
Décembre 1747. La féconde Bro-
chure eft \xcit fuite du mémoire fur
VEleElricité, 1748. /V/-8^.
On a publié il y a déjà quelque
temps , un Programme qui annon-
ce qu'on travaille à un ouvrage en
4 vol. /»-4<>, intitulé : DtfHon?7ai'>
re Vniverfii , Hiftorique^ Chronolo^
gicjue , Géographique , & de JuriJ^
prudence Civile , Criminelle , & de
Police des Mar échauffée s de France ,
contenant VHiftoire des Connétables
f^ Maréchaux de France^ depuis le
commencement de la Monarchie , &c.
Chez G. F. QuDlau , Père , Chau-.
t)er, de NuUy » Débats. QuiUau/
me Jtvril 1748. 7(ffj(
pils , Bauche* L'Auceiir s'eft pro*
bofé de compofer un ouvrage , quî
3US la forme d'un Dldionnairç^
Contint néanmoins un traité Hif-
mque t étendu 8c approfondi d©
Furirpi udence fur les Connétables
Maréchaux de France , fur leurs
[droits, fondions en Guerre, Sc
lors Guerre , le Tribunal ; fur les
laréchâuilees anciennes & nou-
irelles .leur création , leurs droits;
lonôions , privilèges, compétence,'
^s lieux de leurs rciidences » avec
kn traité particulier desPrélidiauj^'
p a joint à fon ouvrage une corn-*
^ilation Chronologique des OH
lonnances, Edits , Déclarations;
.ettres Patentes de nos Rois, deH
^uis la troifiéme race » Arrêts;
légkmens & Décifions touchant
ëtte matière ; avec les indicadoos
icaâes des fources où il a puifé Sc
iii fe trouvent non feulement ces
mêmes Ordonnances , mais aufl!
[ouce^ les citations & les preuves
f inemployées, U vient oe doqj^
^6'S Journal des Sçavans ,
fier au Public le premier volum
de ce Diâionnaire » dont on ren
«Ira compte dans un des premîei
Journaux.
(ouvres de TWâtre de M. d
Boiffi, Tome 8 & j^. A Paris ,rA^.
Jactpies Clou/ter , rue S. Jacques,
l'ECU de France , 1 7 48 . /»- 1 1 . Cha
cun de CCS Tomes comprend ;
Comédies en Vers.
On trouve dans le 8^ PameL
9n France , ou la Vertu mieux éprou
"vée^ en $ Aôes ; lafêteétAuteuil
im iafaujfe meprije^ 5 Aftes, &!
TSage étourdi , en 5 Aftes.
' Le 9«. contient le Médecin pa
tccafion , en 5 ^étes ; la Folie dt
fOur, en un feul Aâe ; enfin /
Plagiaire en 5 Aâes. Cette def
îiiéf e pièce eft fuivie de 8 page
de notes , pour les chanfons & Ij
fimphonie répandues dans les |
Àâes.
On trtmwe encore chez Jacque
t^loufîer PuipçUon Mentor ^ ou l
TTfjbPfnaque moderne \^T^i% /«-il
Ifimx parties^
^vril 1748, 7^^
-e VL Tome du néâtre An*
his ^ parait auOi depuis peu che^
même Libraire , 1748, 1//-12.
Debure 1 aîné , Libraire ^ Quay
les Auguftins à l*image de S, Paul;
ious prie d'avertir le Public qu'il
aôuellement propriétaire de
|*ouvrêge de M. Bruhier » Dofteur
Médecine , intitulé » Dijfena^
ion jkr Vinccnuuâe Àet fignts de
\ mûTi^ f^ tahus des Emtrreming
em^aumcmem précipités ^ % ?oI,
-II, Ces deux volumes reliés fe
(rendent j liv, il vend féparémcnt
fécond volume relié 1 liv» i o C
)n trouve aufli chez lui le Hém&i^
' que le même Auteur a eu rjîon^
[leur de préfenrer au Roy , {hy U
éce0ié À* un Régkmem général m^
ftjei des Emerrtmens & embaume^
mens. Brochure in- 1 2 de i % £ noEïs
croyons que cette note étant plus
détaillée , fera plusde plaifii gcfera
' plus utile aux Lecteun*
7<?8 Journal des Sçavans ,
TABLE
Ï>ES ARTICLES CONTENUS
dans le Journal (TA vril 1 748*
ç VITE Au premier Time defHi*
^ ftoire générale \ Sec. J79
'Hifteire de S Académie Rûjale des
Sciences ^icc. 60%
Cours de BeUes-^ Lettres^ &c. 6i9
litres contenant dej Effais 9 &c.
F ailes nwvelles , &c 6 C'y
-Théorie dàs^tmimcru agréables^ &c«
d85
Atm^lMcretius five de Deo & Na^
titra , &c. 704
La théorie de la^atique^ &C. 72 x
JNmveltes Littéraires^ &c 757
Fia de la Table.
DES
sçavans.
POUR
' May.
' ) i
.::..;--^:-^-
. ,>''
Il
^=^?*
L E
JOURNAL
DES
ISCAVANS.
M A Y M. DCC XLVIII.
[NICOLAI CRAGII AN-
NA L I U M Libri fex , quibus
res Danicx ab excefiu Régis FrU
derici L ac deinde à glorijfiflîmo
Regc Chriftiano lit. gcflx ad
annum ufque MDL, enarrari'
cur. His additi Stephani Jo, Ste-
Shanii Hiftoriae Dantcaî libii
PO. qiiîbusrelic|iîalaudati(rtfliî
Régis ada defcnbunrur , cum
j^xxfatîone » Indîcibus , & aliîf
quîbnfdam acceffioiùbTO. "S^A-i
77 * Jot^rnal des Sçavéns ,
nîae , apud Viduam Hîeronymî
Chriftiani Pauli , 1 7 $7. Cest-
A-DIUE : Lesfix Livres des An^
nales de Nicolas Cragius , dans
lej^uelles on raconte ce qui s'ejl
fajféde plus remarquable en Dan^
nemarck^^ pendant le régne du
très -^ glorieux Roy Chriflian III.
,^ tyaajoHtei ,^
vres de VHifloire Danoife , par
Etienne , fils de Jean Steph a-
Mius , qui a décrit le refle de la
vie du Roy Chriftian} avec une
Préface , des Tables^ & d'asUres
pièces. A Copenhague , chez la
Veuve de Jérôme Chriflian
Paul, 1757. i^'f^l* PP* 47 ?•
fans la Préface, les Additions ,
& les Tables.
Quoiqu'il y ait plus de dix
ans que ce Livre a été donné
au Public^ nous avons cependant
IJeu de croire, qu'ayajit étéipaori-
mè $n Dannemarck » il auj:a k fflé*^
E
May 1748. 77 JT
'rite de la rtouveaucé pour la plu-
part de nos Lefteurs , & que les
Sçavans qui ne le Connoifiènt pas
'encore ^ nous fçaurons gre de la
notice, que nous leur en allons
tlonner. Chriftiân ni"^, ^'eft rendu
fi illuftre par fes vertus , par fes
grandes aftions , & par la fagefle
lie (on gouvernement i & Ton ré-
gne tournîc tant d*événemens re-
niarquables , que les monumens
originaux , qui en ont confervé
tHiftoire j doivent non feulement
exciter la curiofîté des Sçavans,
mais ils peuvent être encore exttc»
mement utiles & intéreffans aux
Leifteurs de toutes elpéces, Plu*
fleurs Ecrivains ont fait mention de
Chriftian 111% ils nous ont appris
divers événemcns arrivés fous (on
régne ^ mais la connolfTance qu'ils
nous en ont donnée eft bien im-
parfaite , en comparaifon de celle
3u'an en trouve dans les Anrjalej
e Nicolas Cragius , & dans THi-
ftoire d'Etienne Stephanius;on peut
même affurer que la çVù^^xx 4is:i.
7 74 J^^^^ ^^^ Sçavans ,
faits concernant ce régne, que dinz.
férens Hiftoriens ont publiés, oa^
été copiés fur ces deux monument ^
On aura peut-être de la peine ^
imaginer , comment il a pu arriver^
que des ouvrages fi dignes de voir
le jour , foient demeurés fi long-
temps dans l'oubli. C'eft ce que
M. Grammius Danois de Nation ,
Editeur de ces Annales » nous ap-
prend dans une longue & fçavante
Préface » où il rend compte non
feulement du fort de ces livres &
des obftacles qui en ont empêché
la publicaticm , mais il fait encor a
connoître le caradére, le mérite»
& la vie des Auteurs qui les ont
compofés.
. CommecettePréfaceeftde I20
pages , & qu'elle contient différen-
tes remarques &plufieurs faits , qutr
ont rapport à Thiftoire Littéraire,
nous en ferons le fujet de cet ex-
trait , remettant au prochain Jour-
nal à donner la notice de l'ouvrage
même.
Quelques recherches que TEdi-
'May 1748- ^ 77 f,
teur ak falies pour découvrir l'an-
née de la naiflance de Cragius , U
n a pu trouver aucun monument
qui la lui ait indiquée ; dlverfes
circonftanceslui ont fait cependant
conjeâurer que ceSçavant étok né
avant l'an 1549* On ignoroit mê-
me , dit- il , les noms de fon pere ôc
de fa mère, fans la vie de fon frère
André Cragius Médecin célébré,'
»qui eft rapportée aflez au long dans
les Mémoires de rAcadémie de
Copenhague. Mais ce que Ton fçaït.
de certain , c*eftque Cragius fit des
progrès fi rapides dans les lettres;-
qu'on le jugea digne quoique très-
P jeune, de remplir une Chaire de^
Profefleur dans TAcadémie. Pour
juftifier ce choix » îl compofa une
Grammaire Latine remplie d'ex^
cellenresobfêrvationSj i^ beaucoup
plus méthodique j <jue celles qui
avolent paru jufqu'alors. Après s'ê-
tre acquitte de cet emploi pendant
quelque temps avec beaucoup de
diûinâlon , il forma le defTein de
K k iiij
77^^ J^^rfuldes Sçdûans ;
voyager pour, icquérir de plus
grande;k>conndifrances. :
Il vint en France où il fe lia d'à:-*:
initié avec Scaliger , comfne il s'en
glorifie lui-même dans le fécond li-*
vre de fa République des Lacédé-
xnoniens , ouvrage qu'il compofa
dans la fuite & qui lui acquit beau^
coup de réputation. Pendant Id
féjour qu'il fit en France» il parta««
gea fon temps & fon application
entre l'étude des Belles- Lettres &
celle de la Jurifprudence ; il prit
des dégrés en Droit & fe fit Doâeur
de la Faculté de Bourges. On
j^t combien l'étude du Droîc
fiormbit en ce temps*là dans ce
Royaume » & quelle eftime les
Etrangers avoiégt pour ceux de
leurs Concitoyens , qui rappor-
toient chez eux le titre de Do-
âeur. Craglus ne fut pas plutôt'
de retour en Dannemarck , que la
place de Reâeur de l'Académie
de Copenhague » étant devenue
:vacante, on la lui déféra > & il fut
m.
May 1748. 777,
Fïirgé en même temps dcnfeignec
les Lettres Grecques*
Mais le Chancelier Kaas, qui
moic & protégeoit alors les gens
e Lettres , ayant eu occafion de
:onnoitre les taletis fupérleurs d©
ragius ne voulue pas qu'un hom-
e de ce mérite demeurât renfer-
é dans le Cabinet > & fe bornât
^ rinftrudlon de la jeuneOe; il
le jugea propre aux négociations
s plus délicates , & au manie-
ent de"! plus importantes affaires
ide l'Etat. C'étoit la coutume dans
ce fiécle » non feulement en Dan-
emarck , mais dans la plupart des
'tats deTEurope, de joindre aux
erfonnes de qualité , qu on avoit
cKoifi pour Ambaffadeurs , un hom-
me de Lettres, exercé à écrire , 3C
qui on avoit reconnu de la dex-
ricéSc du talent pour les aifau-es^
Se ce Sçavant étoit ordinairement
hargé de tout le travail, L occa-
_ioii d*employer Cragîus ne tarda
pas à fe prctenter. Il fut donné
pour fécond à Stenoa Eilde ^Hqkû»^.
77 ^ Journal des Sçavanr ,
me de la première Noblelfe , (Jne
Çhriftian IVe» envoya en Ecoflè »
en qualité d^Ambaffadeur.. Il s'agit-
foit dans cette Ambaffade de don-
ner fatisfadion à Jacques , Roy
tfEcofle , qui ayant cpCHifé la Prîn*
cefle Anne, fille de Frideric fécond»
Roy de Dannemarck & de Nover--
ge , fe plâignoit du peu de rerenu^
qu'il retîroit des grandes terres
qu'on avoir données en dote à la
Reine fa femme , & qu'on avoit
évaluées en argent. Cette affaire
étoit fort embrouillée, & il n'étoît
pas aifé de découvrir d'où procé-
doit la diminution qui fe trouvoit
dans le produit de ces terres. Après,
bien des recherches , Cragius trou-
va que le Chancelier d'Ecoffe ap-
pelle, MetelUnns ^ïïétcÀt pas fi-
dèle dans fes comptes , & il prouva
au Roy qu'il étoit trompé par fon
Miniftre & fes Gens d'affaires.
Pendant la mên>e Ambaffade;
îl rendit au Roy d^Ecoffe le fer-
vice le plus fignalé. Le Comté
J/anpis Bothuell ^ à U tête d'ua
I
I
May 1748.^ 77^
Peuple féditieux» s'écoit avancé
vers le Palais pour y encrer par
force, Cragîus averti du danger #'
où etoic expofée la vie du Roy &
de la Reine , s'oppofa aux efforts
du Comte , & prit de fi juftes me-
fures, qu'il fauva le Roy & la fa-
mille Royale. Il donna en fuite de
fi fages confcils à ce Prince , que
le Comte rebelle fe vit en peu de
temps forcé de fe foumettre , &
d*accepter toutes les conditions
QU*on voulut lui impofen Ces bons
fervices de Cragius font attelles par
une Lettre que Jacques , Roy d'E-
code , écrivit quelque temps après à
Chriftîan I Ve, M. Grammius a rap-
porté cette Lettre dans fa Préface.
Le Roy de Dannemarck affb-
cia depuis le Do6te Cragius , à di-
verfes Ambaflàdes. Il l'envoya ea
Angleterre , au Cotîgrés d*Emb*
den , & en Pologne par deux dif-
férentes fois. Quelques diftraftions
que les négociations & les affaires
publiques caufaffent à notre Sça-
vant 3 il ne perdit jamais de yua
7 8 o Journal des Sçavam i
les Lettres qui faifoient fa pafCotl
dominante. Il compofa difTérens
Ouvrages, & cntr'autres les qua*-
tre Livres de la République des
Lacédémoniens, que quelques Sça*
vans ont mis en parallèle avec la
République d'Athènes , par Sigo-
nius. Ubbo Emmius n'en a pas
porté un jugement tout^à-fait fî
favorable; comparant Fouvrage de
Cragius avec celui de Sigonius , il
a dit, que Cragius Danois avoit
montré autant de hardieflè & d'in-
duflrie que le fçavant Italien , mais
qu'il auroit été à fouhaiter que le
iuccès eût répondu à la grandeur
de Tentreprife , pari anju & indh--
flria , utinam pari ^uoque felidtate»
Kekermannus & Goringius ont par-
lé de cet ouvrage avec trop de
mépris. Notre Editeur fe récrie
contre leurs cenfures. Mais il fait
obferver en même temps , que fî
Cragius n'a pas donné à fon traité
toute la perfeâion dont il étoit
fufceptible , c'eft qu'il manquoit
des iecottfs Qéceinuj;es.
L'ouvrage qui devoit lui faire le
plus d'honneu r ^ c eft celui que nous
annonçons dans cet extrait. Mais
k mort empêcha qu'il ne fût ache-
, vé , & le ntialheur voulut qu'il tom-
Ibât enfuite entre les mains de gens
|quî fongérent plutôt à en tirer
avantage pour leur propre gloire
qu a en faire honneur à Cragius,
V oici félon notre Editeur à quelle
occasion Cragius fe détermina à
[entreprendre cet ouvrage^ Arnold
LHuitfiddi Sénateur & Chancelier
[de Dannemarck, venoit de publier
les Mémoires qu'il avoit compofes
I €11 langue Danoife , fur le régne
>de Chriflian IIK Ce Seigneurie
I plaignoit dans fa Préface ^ de ce
Su*enire tant de Sçavans , que le
Loyaurae produifnit tous les jours ,
laucun ne s'appliquât à écrire Thi-
loire de fon pays. Il ajoutoit mo-
leftenient , qu'il fentok bien que
f fon ftyle émit fort au^deflbus delà
dignité de fon fujet , mais que fon
unique but en publiant les McmoU
res ■ avoit été d'encourager quel^
^ 8 1 Journal des Sçavans ;
que Sçavant par fon exemple à
compofer en Latîn une Hiftoire
Sui/ût digne du régne de Chri-
îan IIK II n'en fallut pas davan-
tage pour déterminer Cragius à.
une fi belle entreprife : Il commen-
ça dès lors à rarfembler de toutes
parts les monumens & les>^piéces
qui pouvoient fervir à la comj)0-
fition de fes Annales. II y travailla
pendant les fix dernières années
de fa vie ; mais les devoirs Acadé-
miques &le foin des affaires , dont
lia Cour le chargea , lui ayant en-
levé la plus grande partie de fon
temps , il ne put conduire fon ou-
vrage , que jufqu'à la dix-feptiéme
année du régne de Chriftian ; les
neuf années reftantes de la vie de
ce Prince ont fait la matière des
deux livres de Thiftoire Danoife,
par Etienne Stephariius.
L'exemplaire de Cragius fut re-
mis à Jonas de Vénofa , quiluifuc-
céda dans l'emploi d'Hiftoriogra-
phe. Mais Jonas plus curieux des
antiquités de Dannemarck , que
rP Méy 174S. *f%f
derHiftoîrt; Moderne» ne firaucoii
ufage du travail de Cragius, Ce
jiianufcrk pafla enfuke entre \^%
mains de Lyfchander , & après ce-
luUci » en celles de Jean MeurfmSi;
M ah Fun & Tautre de ces Sçavans^
abuférent du dépôt qui leur ayoît
été cootîé ; car non feulement ils»
ne fe niirent pas en peine de faire
P honneur à la mémoire de Cragius i
en conigeanc fon ouvrage , & cïî
le donnant au Public fous fon nom s
mais ils ne fongérent qu'à s'^appro*
prier par un indigne plagiat , la
colleâion des monumens hiftori-
ques , qui avoir coûté tant de
veilles & de recherches au (çavanr
Danois. Au refte la conduite de
Meurlius à cet égard , eft bien dif-^
férente de celle de Lyfchander,:
Meurfîus n*emprunta des Annales
de Cragius que la matière & les
faits hiftoriques \ on pourra recon-
noitre que l'hiftoire de Danne*
marcfc , qu*il a commencera I9
mort de Fridérîc !• & qu'il^coiî*
duice jufqua Taoïiée %\%^ o&di£\
^784* J^^^^l àes Sçavans ,
fére . point de celle de Cragîus
quant au fond des chofes : mais
feftyle en eft tout différent, Meur-
fius s'eft fervi de la manière d'é-
crire qui lui étoit proprô , il a mê-
me rendu plufieurs traits d'hiftoi-
re en moins de mots que Cragius,
Enfin on reconnoit Meurfius dans
fon Hiftoire Danoife par les mêmes
i^txaits & caradéres , qui le diftin-
guent dans plufieurs autres Hifloi*
jses qu'il a données au Public.
- Notre Editeur s'étonne que
Meurfius ayant entre les mains les
adverfarU de Cragius & plufieurs
autres monumens rafTemblés par
Lyfchander , il n'ait pas continué
rhifloire du régne de Chriflian, &
& qu'il l'ait bornée à l'an 1550,
Ne leroit-cepas , parce que n'ayant
plus de guide pour la contexture
des faits , il lui auroit coûté trop
de peine pour en créer une auili
élégante , & auffi fenfée que celle
qu'il ,yoit trouvée dans les Anna-
les djflragius, ou qu'étant abfor-
bé dans la Philologie il n'a plus
jroulu s'en dillraireî
I
Lyfchander n'a pas cté fi mo-#'
defte que Meurfius: voici m peu
de mots lldée que nous en donne
l'Editeur* Claude fils de Chrifto-
phe Lyfchander » écok Miniftre
d'Herfûgelbourg de la Seelande»
Sçavanr médiocre , & plagiaire in-
fiji^nc. Plus zèié pour la gloire dt|
nom Danois , que pour la vérité ,*
il avûit donné des preuves de fon
peu de difcernement dans un ou-
vrage, où rapportant la fuite & k
généalogie des Rois de Danne-
marck » il adopcott les monumens
Gothlandiques * & toutes les fables
imaginées par Nicolas Pecrejus , ou
par d'autres Auteurs auflî peu di-
gnes de foi, dont OL Verelius ,
Thormodus Torfgeus , & Jean
Mollerus ont démontré la faulTeté*
Kotre Editeur cite quelques exem-
Eles de reftronterie ^ avec laquelle
yfchander avoir coutume de s'ap-
proprier les ouvrages des Auteurs
qui navoient point été imprimés*
Mais jamais il ne fe livra au plagiat
jiyec moins de retenue c^ue loifc^Um
^Î6 JoutndàesSçMans;
le vit inàître des Annales de Oa-^
l^s. Qpronferve dans la Bibliothé^
que du Roy de Daânemarck unr
Manufcrk, par lequel Lyfchandei:*
Touloit perfuader à la poftérité
2u11 étoit l'Auteur de l'hiftoire de
:hriftian IIK Dans l'édition qu'il
en a donnée , on voie qu'il sr co-^
pié prefque mot à mot , f ouvrage
de Cragius , & que s'il y a ajouté
quelque chofe , ce n'a été que pouf
tendre le volume plus confidéra-*
ble. Il a quelquefois pris la liberté
de corriger les expreffions de l'ori-^
ginal ; cet homme, qui n'écoit pa$^
ala vérité deftitué d'érudition , ffiais^
2ui n'avoit aucune teinture de
ielIes-Lettres , ne Tentant point la
force & rélégance de certaines lo«
curions empruntées des Auteurs de
la bonne Latinité , les changeoit &
leur en fubftituoit d'autres plus
baffes & plus triviales.
On diroit en lifant cet endroit
de la Préface, que M. Grammius
s'eft fait un plaidr de démafquer
ce plagiaire , & de venger Cragius
r
en couvrant de honte Lyfchander
qui avoit voulu s'enrichir par una
ufurpation d indigne.
Dans le refte,de la Préface;
TEditeur expofe fon fentiment fur
la narration de Cragius ; il indi-ii
que les fources où cet Auteur a
puifé ce qull raconte î il produit
plufîeurs témoignages de là bonne
foi, de la candeur j & de lafincé-
rité qui régne dans cette Hiftoire ,
& il va au devant des objeftions
qu'on pourroit lui faire , à caufe da
certains points ou Cragius fe trou-
ve en cootradiâion avec d* autre*
Hifïoriens, Il dit qu'ayant pris la
peine de conférer ces Annales avec
les monumens publics , it les a trou*
vés parfaitement conformes , &
qu'après cette vérification il efl de-
meuré perfuadé , que , fi Cragîu»
mérite quelques éloges , c'eft par-
ticulièrement celui dHiftorien fi-^
déle. Il exhorte les Lefteurs qui
ne voudroient pas s'en rapportée
à fon témoignage , à comparer
rhiAoire de Cragius avec les mé^
\
*5f 8 8^ Journal des Sçavans ;
moires du Chahcelier Hùitfield;cer-
le comparaifon , dit-il, leur infpirera
non feulement une confiance entière
pour les récits de Cragius , mais elle
leur fera fentir les avantages d'une
biftoîre écrite par un homme de
Lettres fur celle quia été compofée
par un homme de qualité , qui n'a«
voit d'autres talens que la connoif-
fance des affaires.
L'Editeur donne enfuite une
notice de Thiftoire qu'Etienne Ste-
phanius a compofée pour fervir de
lupplément à celle de Meurfius,
Ce Sçavant étôit fils de Jean Ste-i
phanius , Profeffeur de Logique
dans l'Académie de Copenhague,
Etant encore tout jeune , il fut lui-
ûiéme Profefleur à Slangendorp
en Seelande. En itfitf , il fit un
voyage en Flandres dans la vue
d'augmenter fes connoifTances , &
de fe perfeâionner dans la Litté-
rature. Là il fe lia d'amitié avec
Heinfius , Voflîus , Cunœus , Pon-
tanus, & quelques autres Sçavans,
jfivec qui il entretint un commer-
IM^y 1748* 78J
ce de Lettres pendant le refle de
(k vie. It publia dcs-lors des no-
tes & des correffions fur Saxo,
Grammairien , ouvrage (ju il aug-
Sicnta depuis & qu'il fit imprimée
en 1 640. Charge par la Cour de
travailler à Thiftoire de Danne-^
j marck , il compofa les deux Livres;
I que notre Editeur a fait imprimer
f îi la fuite des Annales de Cragius;
I parce qulls contiennent rhiftoire
( des neuf dernières années du ré-
[gne de Chriftian IHs & qu*ils
I commencent preclfément où les
Annales du premier finiffènt* 11
•eft mort en lâjo âgé de j i ans
au grand regret de tous ceux qui
i slntéreffoient à rhiftoire Danoiie:
îl avoir promis de donner au pu-
blic ie régne de Fridéric IL II ne
montre pas (fi on en croit notre
Editeur ) autant de génie & de for-
ce dans fon ftyle que Cragîus , mais
il n eft pas moins recommandable
que tui , par la bonne foi &Ia can-
deur. Il eft quelquefois trop di^us
fur des faics peu împoïtans . Se UL
L
^p6 Journal des Sçavansi
en a pafTé fous filence plufîeurs
iju'il ctoit néceflaire de fçavoir.
Notre Editeur en fait une critique
trop longue , pour pouvoir trou-
iftï place dans cet extrait.
VBSERT\iT10NS CHU
RVRGICALES furlesMa^
ladies de V^Urethre. traitées fui^
^ant une nouvelle méthode , pat
Jacques D Al^ A}!l ^ConfeiUer, Chi*
rurgienûrdinaire du Roy par quar*
tier , Chirurgien de Paris ^ & r/-
devant Chirurgien Major des Ho^
' pif aux & Armées de V Empereur
. Charles VL nouvelle édition» A
' Paris , chez Debure TAîné, Li-
braire « Quay des Auguftins , à
S. Paul , 1 748^. vol. /» - 1 2. de
429 pp. fans le Difcours préli*
minaire, qui en contient 220;
& à la fin duquel, eft une plan-
che gravée en couleur , par
' Gautier , Graveur du Roy
Privile^. On lit au revers du
irontifpice cet épigraphe, qui^
knsinmnfttfifiula mbercuUim tn^
I
Mé^ 1748. 79 ï
mâJèîtHr 3 eu in pus verfo é* ruptû ^
filutiû cùntingit^ Hipp< Aph. 8 1
fett IV, Ceux qui ont tubercule
ou carnollté en la cavité de U
verge » font guaris par la fuppu-
ration & éruption du pus. P^ré^
LE difcours préliminaire , dont
nous venons de parler , met la
nouvelle édition des Observations
de M, Daran à 1 abri du reproche
que Ton avoit fait à la première ,
qu'elle n'etolt qu'une affiche; re-
proche pourcanc afTez futile , puiC-
qu'il eft de rinterêt du Public quQ
les malades apprennent , non feule-'
filent qu*an a trouvé un remedd
pour une maladie réputée incura*
|ple, mais les cas compliqués dans
lefquels le remède a reulli i ce qui
ne peut fe faire que par la lefture
des obfer Valions des guerilbns
4^uil a opérées. Mais laiflam tofn<*
ber de lui-même ce reproche , ôr
donnons une idée du difcours pre^
liminaire.
Les accidetis que uaicû bil^Od;^
,^2 * Joufnd • des Sçavans ;
raa ne font point ceux de là gonoN
xhée virulente» ib en font les fuites ;
& ces fuites font fi communes qu'il
y a peu de ceux qui ont été acta«
qués de la maladie qui xi'en foie
aiSeâé , preuve certaine » comme
Tobferve M. Daran , cjue la voie
^u'snjitit ordinairement défis le,traim
Ument de la gonorrhée virulente
tiefi foint celle tjui doit frocurer ute
retahliffèment farfaiu
Quelque variété qu'on remar-
3ue dans les fuites de cette mala-
ie , elles fe reduifent pourtant
proprement à deux ; un écoulement
opiniâtre par Turetbre , & une
difficulté d*urinen L'écoulement;-
Cuivrant • l'Auteur ^ : efl! la fuite d'un-
ulcère » & les caufes de la difficulté,
d'uriner font au nombre, de huit;
)* i<». le raccourciiTemènt des fibres
t* de Turechre ; i ^ • les callofités ou
Il cicatrices dures & calleufes » ^Ue
t>les ulcères gonorrhoiqùes mal'
i> traités ontiames dans le canal ;>
i> j"*. les caroncules ou camofités!
|!que.ccs.ulcçre$ devenus iongeux
■ "/'q»wr propre à ï ,V '^'""^ ""e
■ *• ^«nt mcme ' . P*"'« qui de
■ '^qui ont acqSf ' ^P°"^^«"^«, & 1
1*» *^'-« occafîon 8^*'"/f/ V^ '"«in-
t>denueLe;f'''''^f°rma.
i'er^t'ASnrd"^^^'
J» tredu canal. « n .a*^ ^* «^'ame-
*« d'îmetre de !',. l ''*'^^'" que
'^- Dirai, leTnîï^'^'lfriner.
794" y^*^*^ ^*^ Sçétvam ,
ble de le fuivre dans le dêtàÛ où
encre ; nous nous contentero
donc de reoiiarquer ce qu'il dit <
plus inftruâif, &de plusfrappar
En parlant du raccouFcifleme
des fibres de Turethre , il fait to
cher au doigt les dangers aufque
les aftringens éxpofentles perfoi
nés attaquées de.lagonorrhéc;
iBeme leur infidélité pour arrêt(
un écoulement duquel dépend
cure radicale dé la maladie. C
^'il dit à xe fujet efl: une efpei
de dIgreflSon » mais on pardonna
roit ces fortes d'écarts a tous l
Auteurs fi leur utilité etoit toujou;
également ienfiUe. Ce qui en au^
jnente ici le mérite , c'eft que ]v
Daran prouve plus bas que Tecoi
lement qui paroit le moins fujet
de fâcheux retours , efl pourtai
TefFet d un ulcéré -toujours fub£
ftant.
Gomme il ne dit rien de- part
culier fur les callofités, oucicâ
trioes» qu'il- regarde comme ur
>aau(e 'de la difficulté d'urioeri noi
par le dejX '* PO'-îée des v. ®*
19^ yi?«n/^/ des Sçavans 1
donne à cette caufe de la difficulté
d'uriner , s'il la guérit jjrompte-
ment , & radicalement ? Or c'eft ^
heureufement pour les malades;
une vérité , donc la plupart des ob-
fervations prefentes fait foi ; & cela
eft d'autant plus heureux, que les
plus habiles Chirurgiens regar-
doient cette caufe de la difficulté
d'uriner comme indeftruélible,
La quatrième caufe de ce fym-
ptome, les ulcères dé l'urethre,
eft traitée avec autant d'étendue
que la précédente , & cette difcuf-
lion n'etoit pas moins intereflante ,
puifqu'on eft dans l'ufage de re-
garder comme un fimple relâche-
ment des vaifleaux excrétoires des
proftates , ou des veficules femina-
Ics , l'écoulement qu'on voit à la
fuite des gonorrhees vénériennes.
Or M. Daran s'attache à faire voir
par des paflages formels d'Auteurs
ijui ont bien écrit fur la matière ,
que cet écoulement eft le produit
d'un véritable ulcère qui s «ft opi-
Mjiatpé, 8c il' déduit d'une qiaaiere
H P<^"/^r comme ce ° '^.^'«"" S
^K «^ "« tonique ;em,f ""^ ^«^ede
■ ^.«rds caJleu.^ Qufte IT ' °" '«
««•«fement que i' r"'''"^ ^emon.
^'r de Ton ;eme . '' f '^°'"Po-
'trer/irep^uy^ • 'es "^Çeres de
i^-«-9«e"^;;;^;-Par4
7^8 • Jo^^^i ^^^ Sçavansl
mafqués pendant un grand nom-
bre d'années, font toujours de mê-
me nature , & enfin que des mala-
dies devenues fort communes peu-
vent être l'effet du repompement
oui fe fait de leur fanie dans le
tang.
Le détail dans lequel entre ]VL
Daran au fujet des quatre autres
caufes de la difficulté d'uriner qu'il
traite ne fournit que peu de parti-
cularités. La plus interefllànte donc
il eft bon dlnftruire nos Leâeurs »
c'eftiqu'il refulte de plufîeurs obfer-
Vâtions que cette difficulté d'uri-
ner conduit quelquefois à la mort >
ce qui fait connoître combien il elï
avantageux que la Médecine foie
enrichie d'un remède tel que celui
de M. Darao.
Les caufes dont nous avons fait
l'enumeration , ne font que les
caufes éloignées des accidens qui
obligent d'avoir recours à lui. Ces
accidens font de fre^emes envies
duriner i cependant l*urine ne fort
^f/e comme un fil , (pidlquefoisfonrchu ^
May 1748, 799Î
eu on ne la rend que goutte a goutte ^
& avec de girànis efforts. Si dans cet
état le malade s^echanffe ^fait tjtteU
i^ue débauche ou quelque faute dans
le régime , laflrangurie ( c'eft le nom
de Tetat que nous venons de àt-
crive) peut dégénérer en ifchurie^ oh
fippreJjHon totale.
M. Daran donne dans un grand
détail les accidens de la ftrangurîe
& de rifchurie , le diagnoftîc des
maladies de Furethre , & fait voir
rinfuififance des diagnoftics ordî-*
naires.II pafle.enfûite aux remèdes
• de rîfchiïrie, qui ne font que pal-
liatifs , puis à ceux qu'on a em-
ployés contre la ftraijgurie , dont
les uns font regardés par tous les
Auteurs comme fimplemènt pal-
liatifs , tandis que d'autres lont
* regardés comme curacifs.
Les remèdes de rifchurie font -
tous ceux qui peuvent relâcher lés
fibres dont le gonflement caufe
la fuppreflîon totale ; l'introduftion
de lalgalie , ou fonde creufe , pour ^
donner iiTue à l'urine qui caufe
L I iil\
8oo. 'Journal âesSçâvans ,
]tous les accidens , en gonflant la
veflîe outre mefure , & même en
empêchant qu'elle ne fe fepare de la
mafTe du fang ; enfin , au cas qu'on
ne puifle introduire la fonde, l'inci-
fion , ou la pondion au périnée , re-
mède qualifié à' extrême %]\x^qûixq
par les Auteurs mêmes qui le con-
leillent , & qu on employé fouvent
Si tard pour cette raiion , qu'il de-
vient inutile au malade dont la veflîe
eft fouvent gangrenée. Nous ne
parlerons pas de quelques autres,
dont l'application eft u fautive > &
fujette à de fi grands inconveniens,
ou'ils ne méritent pas qu'on en faf-
ie mention. M. Daran exaipine avec
beaucoup d'exaâitude , tous les fe-
cours dont il fait l'enumeration. Il
înfifte furtout beaucoup fur la pru-
dence avec laquelle il faut infinu^
la fonde , de crainte de caufer des
dechiremens, lefquels, augmentant
les douleurs , augmenteroient auflî
l'inflammation , & formeroient un
nouvel obftacle au foulagement du
malade, comme U refulte de quel-
ques-unes de {es obfervations , &
après de judicieufes reflexions fur
Tufâge de tous les fecours dont il
a parlé, il repond à une objedion
qu'on peut lui faire , fçavoir pour-
quoi il s'etcnd fi fort fur des fecours
que i'ufage de fon rçmede rend
inutiles.'
II repond fort fenfement que,^
bien que beaucoup de fes obferva-
tions faflènt foi , que fon remède
remédie infailliblement aux atta-
ques d'ifchurie ; comme tout le
mondes n'eft poittt à portée d en
faire ulage, il eft de fon devoir
de faire part au public des refle-
xions que vingt années, confacrées
fpécialement au traitement des
maladies deTurethre Jui ont don-
né le temps de faire & de confir-
mer. Loin donc de reprocher à
TAuteur un étalage d'enidition en
pure perte, on ne peut que lui
fçavoir gré de Tetendue avec la-
quelle il a traité cette matière. Au
refle M. Daran obferve que fon
remède ne réuflit que quand il eft
Soi Journal des Sçavam j
appelle à temps , parce qu'il n'a
pas l'avantage de faire des mira-
cles; & il cite des exemples, mê-
me très-recens , de malades fur
lefquels il a été employé infru*
ftueufement. Il finit cet article en
remerciant la Providence detcquel-^
le Itii a fait découvrir un remède
fimple , & d'une application aifee ,
qui eft capable £ épargner aux mala^
des les douleurs effentieûeskunema^
ladie auffi cruelle (jue l*ijchurie\ celle
ijue caufe L'application des remèdes
& des fecours propres à la Jôulager
feulement , & le's dangers infepara^
hles de ces mêmes fecours & de /^
maladie.
A la difcuffion des fecours pro-
pres à combattre rifchurîe M. .Da-
lan fait fucceder celle des fecours
qu'on employé contre la ftrangu-
ne. Ils fe réduifent à cinq , les ca-
theretiques , riiiçifîon de Turethre:,
les bougies graduées , Tintrodu*
^ion deis tentes , & les fondes de
plomb auflî graduées.
L'appUcatioades catheretîques.
M4y 174S, Soç^
m confomptifs , eft aujourd'hui
■rejettée par tous îes Praticiens jti-
«dicieux , & mérite de Têtre par
l-appoit à llnfiamraation qu'ils at-
tirent fur Turethre ; & d'ailleurs ils
ne Conviennent pas -à tous les vices
-de cette partie , & même aux plus
communs , c'eft à-dire aux ulcères ;
41s ne derruifent pas le vice qui
«ft encore cantonné dans la partie
malade; & ne font poînc propres à
remédier au relâchement de vaif-
feaux , fi cet accident exifle , ce que
les obfervations & la pratique de
TAuteur rendent plus que problé-
matique.
On trouve en cet endroit une
Hefcription effrayante des dépôts
Urineux ou pur ulens , que les efforts
Continuels de rurine , gênée dans
fa forrie , occafionnent très-fouvent»
te qui dégénèrent ordinairement
enfirtules, lefquelles .malgré tous
les foins que les malades les plus
amis de la propreté peuvent avoir »
les mettent dans l'impotTibiliré éê
tk trouver en compagoïe. Ce mract-
j
So4 Journal dis Sç0vanrl
ceau & la defcription que Sydetw
ham donne du mal de Naples , de-
vroienc être continuellenient fous
les yeux d*une jeunefle imprudente
& inconliderée» On peut bien dire
de ces maux avec le Médecin An*-
glois horrendHtn fiortatorum ftaaeU^
lum j & , quoique tes obfervations
de M. Daraa parlent de plufieurs
malades guéris aiiement , parfaite-
ment , & en peu de temps , de fiftu-
les {impies & compliquées » nous
fommes perfuadés qu'un Leâeur
capable de reflexion ne voudra
jamais courir le rifque d*en avoir »
d'autant plus que fon remède , comr
mç il en avertit » ne guérit que par
le contaâ immédiat ; d'où il fuit
qu'il y a des finus » ou fufées » qui
font quelquefois hors de la fphere
de (oTi aâioft.
L'incifion de l'urethre tCz pas
fait plus de fortune que les cattier
Tetiques. La cicatrice devenoit ua
obftacleà la fortie de l'urine ; mais
d'autres raifons d'un auili grand
poids» qu'ajoute M« Daran ^^ fu&:
Mfy 1748. 8051
. jroient pour faire rejeîter cette opé-
ration , quand elle n'entraineroir
pas Imconvenient que oous avons
remarqué.
M, CoI-de-Vilan regarde les^
jougies graduées comme ce qu'on
peut employer de mieux » & M;
^aran en convient j mais il prou-
ire qu elles ne font qu'un palliatif
ians le cas du retreciflemenc de
l'urerlire , & qu'elles ne font d*aib-:
jne utilité pour la cure des ul^;
ères*
Quant aux tentes , outre qu'eU
es meritenE les reproches qu'on
j>eut légitimement faire aux oou-
}ies , elles caufent une extenfîon
légale du canal , & elles expofent
malade à mourir de fuppreflîon
le fil auquel elles font attachées
ient à fe cafler en les retirant , coin?-
me il efl: arrive*
Les fondes de plomb font to
paîliatif auquel M, Aftruc donne
préférence , & M. Daran expli-
H^ue d'après lui la manière d'en
^Êm^ ufage \ mais il eft fujet à de%
IL .
\
Soff J&témal des SçMvans ,
înconveniens. Les malades qui les
ont employées long-temps guerif-
fent plus difficilement entre fes
mains » fans doute parce que le frot-
tement d'un coi-ps dur rend les
carnofités Ck les cillofités plus com-
pares , & moins aifées à pénétrer
aux parties aflrives de fon remè-
de. D ailleurs les fondes peuvent
<e catïèr dans U veffie & dans ru-
Tethre; elles peuvent même la meur-
trir ; ajoutons quil peut s*en déta-
cher quelques pailles qui caufent
de grands ravages dans une partie
audi fenfiblej & robfervatian de M.
de Maifon-neuve, qui fait la ceniie-
fne delà troilîeme partie de ce Re-
cueil » eft une demonflration phy-
figue que nous ne cherchons pas à
inîpirer des terreurs paniques.
• Nous renverrons à Touvrage naê-
mêles Leâreors curieux defçavolr
ce que M, Daran dit de la ftran-
gurie habituelle des femmes, mi-i
Udie plus rare chez elles que dans
notre fexe , & fur l'utilité de fa
méthode pour la guerix. Les L^c^
_L^
teors întellîgens (endront à mer-
veille la raifort de notre filence.
Nous ne dirons rien aufli du dia-
gnoflic ^ du prognoftic que TAUr-
teur donne des maladies de Kure-
thre % ce font de ces chofes qui pet*
dent trop dans les extraits pour en
faire ta matière.
Ledifcours préliminaire eft ter-
cninc par la reponfe à crois obje*
ftions qu on fait à TAiiteur, Il ne
guérit pas , dic-on , les maladies de
Turethre parce qu'elles font incura-
bles ; s'il les guérit , ce n'cft que
pour un temps j & les mêmes ac*
cidens reparoiflTenc ; enfin il met fe»
peines à un prix exorbitant.
Comme la troifiemede ces ob-^
Jeâions ninterefle que les malades
qui veulent fe mettre entre les mains
de M. Daran , nous les renvoyons è
Touvrage même. Quant à la premiè-
re » fa rcponfe eft decifive» Toutes
ks obfervacionsc|u11 rapporte dans
la rroifieme partie font acteftées^
par les plus célèbres Medecit%s 8c
Ciûrurgiôïis de Paris \ c*eft donc
j8o8 Journal des Sçdvans ,
à eux à deflfendre TAuteur contre
la première accufation ; elle les re-
garde autant que lui. Il y en a
auffî plufieurs de la première & de
la féconde partie qui font certifiées
par des gens du métier.
M. Daran repond à la féconde
objeâion , en défiant de lui citer
un feul de fes malades traités de
vices de l'urethre exempts de com-
plication qui ayent vu reparoître
leurs accidens , & ce défi ne paroît
pas téméraire , fi Ton en juge par
les malades qu'il a traités à Marieil*
le 9 lefquels , fuivant le rapport
qu'en fait à M. le premier Médecin
M. Bertrand , Doyen du Collège
des Médecins de Marfeille » jouif-
fent toujours delà meilleure fanté.
Cette lettre écrite à M Chicoyneau,
en reponfe à celle de ce dernier,
pour s'informer de Tetat aduel
des guerifons opérées à Marfeille, &
celle de- M. le premier Médecin.,-
font imprimées à la fin du difcours
préliminaire , & fuivies d'une de
M» Bruhier» où il rend compte à
Aéay 1748. 2&%
M, Manget, Médecin de Genève;
des cures opérées fous fesyeu^;
d'une de M Pracope , Dodeur-
Regent de la Faculté de Paris , à
M, Chicoyneau , pour lui rendre
compte de quelques guetifons fur-i
prenantes , &c de la reponfedeM*
Chicoyneau. Celle-ci contienc laj
relation de la maladie & de lai
guerifon de M de Maîfon- neuve ;^
dont nous avons déjà parlé. II ny ^
a point d'indifcretion à nommer
ce Valet de garderobe du Roy ,
parce que la maladie dont M. Da*-
ran la guéri n'avoit pas une ga^
lanterie pour première caufe,
M* de Maifon-neuve eft depuis
fa jeunefle fujct à la gravelle ^ SC
les pierres en fe détachant des reins ,
lui ont caufé plufieurs fois les ac-
cidens les plus cruels que produit
cette maladie. En 1743 unepier*
jt plus grolfe que les autres , après
avoir décrire toute la partie de
] uierhrepar laquelle elle avoit paf*
fé , s'arrêta environ aux deux tiers
de ce canal , & ne put ea êa«.tLa
ta.
1^ i»o Journal des Sçauans ,
.rée qiiepar une opératioQ. Le ni^
Jade fut guéri àfTezpromptement;
-mais , le déchirement de Turethf^
-en ayant occafionné le retreciflè-
ment , on cônfeLlla au malade Tu-
-fage des fondes de plomb. Il fe dé-
«tacha d'une d'elles une paille , la-
-quelle ayant diminué le diamètre
•du canal , obligea pludeurs petits
theriflbns pierreux de s'y arrêter.
En confequence obftruftion totale
du canal ^ & fuppreflion entière de
J'urine encore plus f âcheufe que lefs
-précédentes. Les Médecins & Chii-
-rurgiens de la Cour , ay^nt inuti-
lement epuifé' toutes les réflburces
«de l'Art, confeillerent au malade
d'avoir recours à M. Daran , qiii
'Cn vingt & quelques jours parvint
-à faire fortir , non-feulement les
pierres cantonnées dans Turethre ,
-& la paille qui les avoit arrêtées',
'mais à rétablir la liberté totale du
•cours des urines , & même la fan-
-té du malade. Il fuit de cette ob-
servation , & de plufieurs hiftoires
renfermées da;is la LXXXVII, oà
W M^y 1748. Srt
ÎI s*agît de trois malades qui
avoient des excroîfTances dans lu-
rethre en confecjuence de Topera-
tion de fa pierre , il fuie que le
remède de M, Daran n'eft pas feu-
lement propre à détruire celles qui
onc fuccedé à des gonorrhées ^
mais routes chairs qui pullulent
contre nature dans le canal defure-
thre. Il paroîc donc que c'eft à
jufte titre que les plus habiles Mé-
decins & Chirurgiens de Paris re-
connoi&nt M. Daran pour Tin-
▼enteur de k méthode qu'il em-
ployé avec tant de fuccès , & que
dans les certificats qu'ils lui onç
donnés après la guerifon des ma-
ladies qu'ils avoient fuivies ^ ils fé-
licitent la Chirurgie de cette utile
découverte.
Il nous refte à parler des ob(êr-<
nations contenues dans ce volume»
La première partie de ces obferva-
tions eft un extrait fort abrégé
de celles qui compofoient la pre-
mière édition. Ceux qui voudront
en prendre une idée > çoutïo^l co^ûb*.
Bil Journal des Sçsvans;
luker l'extrait que nous en'dohnâ-
xnes au mois de novembre 1745.
La féconde partie contient les
hiftoires des malades guéris à Mar-
feille , depuis la première édition
jufqu'au temps que M. Daran en
partit pour le rendre à Paris , où
M. de la Peyronie Tattiroit ; &
rhiftoire chirurgicale de fon voya-
. La troifieme contient cent ob-
fervations , choifîes dans un plus
grand nombre » de malades guéris
a Paris fous les yeux des Médecins
& Chirurgiens , & les certificats
qui en conftatent la vérité.
Il n'y a gueres d obfervations de
la féconde & de la troifieme par-
ties, qui ne foient remarouables par
quelque circondance unguliere ,
mais la féconde, la troifieme , & la
quatrième de la féconde partie doi«
vent principalement fixer l'atten-
tion du Ledeur. Dans l'une il s'a-
git d'une excroifTance calleufe dans
l'urethre , de deux fiftules , de du-
retés fquirrheufes , d'un écoulement
Mdy 1748, 8ïîJ
[purulent ; dans l'autre d*un écoule-
ment virulent , de deux fiftules ;
de llrangurie , de duretés fqiiir-
rheufes i dans la troîlîeme , d'une
\ difficutcé d'uriner habiEuelle , de
* trois fiftules au périnée , d excroili:
I tinces fquîrrheufes dans rurechre.
Les obfervations les plus frap-
Eantes de la troifieme partie font
l8S la îpMa 4d% la 8isU
SySJâ ^^o\ & la ioo=. Nous avons
[ déjà |)arlé de la 87^ & de la 1 00 V
[il s'agit dans la 8* de ftraoguriej
de cinq fiftules au périnée , d'ex-
croifiànce* dans t urethre , de flux
[purulent, & de fièvre opiDiâtre;
dans la î 9^ , d'une ftrangurie cruel-
fe , de fiftules au périnée , d'excroît
lance calleufe dans Turethre , d'un
ulcère qui peneiroit dans l'anus i
dans la 46^, d ardeurs d urine, de
' rétentions cruelles » de fiftules à l'a-
rethre , d'obftruétion totale dé c©
canal , d'un écoulement virulent de
trente ans » de caliofieés & d'uke-
res de lurethre i dans la 81% d'e-
f ouJemenc virulent , d'urines ftipi
BT4^ JoHrrikl des Sçavans ^
glantes & purulentes , de difficulté
d'uriner , de auatre fiftules > d'une
tumeur fquirrheufe au périnée» Se
d'excroiflances dans l'urethre ; en-
fin dans la 90^, d'un dépôt an-
Huel au périnée, d'écoulement viru-
lent, & d'excroifTances dans l'ure-
thre.
Si des maladies aufli compliquées
iïedent au remède de M. Daràn »
«ft-il vrai-femblable qu'il y en aid
cuelques-unes qui puiflentrefifterà^
ùm opération ?
DMSCRIPTOIN ABREGEE,
, Géogr^phitjHC & HifioricjHe du
- Bt^itta HolUndois &del4 FUn^
' dretiàlUndoifi i contenant un
détail précis àe la diftribHtiùn de
ces V^s , dt likrjttuation , r//-i
mat , gotivernement , farces , nom^
bre dr mœurs des Habit ans y &Cé
' tiré du Hôllandois , avec des plartg
, ex4fls des Places fortes. A Paris ,
ài&t Claude - Jean - Baptifte
-' Baùëhè» fils. Libraire, Quay
* d«»Augul^', à rlmlge Saiàcd
I
^rfjr 1748. Sij^
Geneviève , 1748, voL in^iz,
pag, 314.
LEs pays dont cet ouvrage don- ^ j
ne la defcription ^ font appel-
les communément Us p^ys de la Gé^ U
nérMiîé^ parce cjulh appartiennent -
en commun à la Genéraliré de ^\
Tunion , c'efl: à-dire , à tout le Corps 1
des feptProvinceS' Unies prifes en- M
femble^ , & qu'ils font gouvernés-^j
immédiatement par les Écats Gé-
néraux.
On les divife ordinairement en i
quatre parties , qui font it Brab^nt^
JiQlU^dûis , Us P^ys à Omre^MtuJi^
HdUndûîs , Im Flandre HeltandèifiTi
é" Is haute Gmldre HùUandùffi^\\
Notre Auteur n*a traite que des(
irois premières ^ parce que, dît-il , ^
la Gueldre Hollandoife eft de troptl
peu d'importance & trop cloigné&î]
de nos Frontières.
Les pays de la Gènéralîté ontf ^
été pour la pliipart conquis par les
armes ; cependant il y en a quel-*^
j^es-uns qui refont fournis vol^i
8 1 tf Journd des Sçm/ans ,
tairement à TEtât. Les uns & les
autres lui ont été cédés depuis par
des traités folemnels ; parmi toutes.
les Villes de la Généralité il n'y*"
que Breda , dans le Brabant Hol- .
landois » & Venlo , dans la Guel-
dre Hollandoife» qui ayenc ligné
rUnion d'Utrecht de 1 5 79 5 auflî #
furent-elles comprifes dans la Con-
fédération générale qui (aie le lien'
des fept Provinces-Unies,
Mais ces deux Villes étant de- .
puis retombées fous TobéifTance de
TEfpagne , quoique reprifes en-
fuite , n'ont plus été confidérées
comme membres de L'Union; elles .
n'ont ni Députés, ni Voix aux
l^tats , & leurs Habitans font Su-
jets des Euts Généraux , comme
tous les autres de la Généralité.
Toutes les tentatives que ceux du
Brabant Ho^landois ont faites juC*
qu'ici pour s'éxenipcer de cette fu- .
jétion ont été inutiles.
Autrefois le Brabant & le pays
d'Outre-MjeufereflbrtiflToient deia
Cour fuprêaxe du Brabant, qui ré-
(idoit
hjtdolt à Bruxelles ; mais depuis
qu'une porrion confiidérable de ces
pays fut tombée fous ta domina*
[fion des Provinces-Unies , les Ha-
^kans ne purent plus reconnoître
lune Cour qui dépendoit de rEfpa-
;ne ; après divers arrangemeiis qui
[le fubîiftérentpasïong-temps, leg
itats Généraux érigèrent un Con-
feil de Brabant » qu'ils fixèrent à
la Haye. Ce Tribunal juge en der-
nier reffort toutes les aftairei
)u on porte devant lui » fuîvant les
FOrdonnanccs faites en 1^04, pour
le ConfeU fupréme de Brabanr par
ks Archiducs Albert ôc Ifabelle,
^^& félon les Loix ôc les Coutumes
^Ues lieux . à quelques changemens
^nrès , que Leurs Hautes Puiflànces
^Einc jugé à propos d'y faire,
WM * Le Brabant en général eîk dL
vifé en quatre Quartiers» qui font
les Quartiers de Bruxelles* de Lou*
^f aîn , d* An?ers & de Bois-le-Duc,
^K Le Brabant HoUan dois embrafla
^tout le Quartier de Bois-le-Duc 8c
, Miae bonne partie de celui d'Ajv%
s j 8 Jùurpfal des Sçdvani ,
vers 5 j1 confine au Nord avec l4
Gueldrê& la Hollande; à TOrient,
avec le Duché de Cléves & la Hau-
te Gueidre î au Midi , avec le Bra-
bant Efpagool & TEvéchc de Lié-*
ge j à rOccident , avec la Zéélan-»
de & la Flandre Hollandoife, Il a
environ vingt- quatre lie nés de long
' d'Orient en Occident , fur environ
quatorze de large du Midi au
i Nordj & comprend i^. la Mairie
I de Bois-le-Duc, zo* Le Man^uifàt
de Berg-op Zoom* j^ La Barons
[ nie de Breda. 4^. LaBaronnie de
Graave & le pays de Cuych, j *=^. Les
Seigneuries d^ Steenbergue» de
WUIemftadï: & de Princenland ^
Je Fort de Lillo , & quelques au*
très le long de TEfcaut, Notre Au-
teur a joint au Brabant Hollandois
k Ville & le diftria de Maaftricht ,
quoiqu'eUe n en faffe point partie ,
& que les Habitans ne relèvent
point de la Coût de Brabant , qui
réfide à la Haye, Mais il ne pou-
voit guère placer ailleurs la defcrip*
tion de ce pays , qui ayant afpaî&î
May ï74Bi 819
tenu autrefois à rÉmpire, fut en-
fuite donné en Fief aux Ducs de
Brabtnt 5c uni à cette Province.
, Le Pays d'Outre-Meufe ou le
Limbourg Hollandois , comprend
une partie confidérable^ des Pays
de Valicenbourg ou Fauquemont,
de Daalhem & de Rolduci parla
Paix de Munfter il fut convenu
que ces trois Pays relleroient fur
le pied où ils étaient alors, ljt%
Etats Généraujc en pofTcdoient un^
grande partie, ':
La Flandre Hollandoîfe confine
à rOrienr avec le quartier d*An-
yers^au Midi & à TOccidenc avec
J^ Flandre Efpagnole ^ & au Nord
avec le Hond ou Efcaut Occiden^-
tal 3c avec la mer du Nord \ ella
aenviron.on^e lieues de long de
l'Orienta TOccident , fur cinq o^
Cx da large du Nord au Midi^,.^
Elle comprend i^, le Fi;ancde
rEclufe,,qui eft conapqfédes Bail*^^
l^ges d'AardembQurg , d'Ooft*
bourg , d'Yzendyche^de Ste Anne^
ï'frmu^içR.^.^H pay^ de Cadfani
Mmij
8io Journal des Sçavans^
a^. Le Bailliage & la Ville dé
Hulfl: & la Bàronnie de Saint Jean
Steen. 5 ^. Le Bailliage d'Axel , do
Ter-Neu2e & de Bietvliet. 4°. Le
Sas de Gand, le fort Philiprhê^
& quelques Dlftrias & Forts le
long de l'Efcàut. Tels font tous
les Pays dont.il eft traité dans cet
Ouvragé. D'abord TAuteur donne
la defcription Topographique de
chacun de ces Pays , il nous dit ce
qu'il produit & ce dont ii-manque;
il parle du Commercei'desMcBurs»
du Gouverntement particulier &'de
la Religion de Tes Habitans ; il fait
THiftoire abrégée de chaque Ville,*
H en donne le plan , parle de fes
Fortifications , de fes revenus ; il fait
un dénombrement éxaâ de tous les?
Bourgs & Villages qui eri dépend
dent ^nous ien dit le produit & le
nombre de leurs Habitans.
Pour donner un échantillon
du travail de ndtre Auteur , nous
allôds rapporter en abrégé ce qu'il'
dit de Bérgûe-ôp-Zoom. Après
sràir paffê dc^ Û iîtùdtioi^'v dt
May 1748.
821'
fcirtificari
Rtendue
Bcrguc op'Zooin 1 ce qu*on ne
peat bien comprendre qn en ayant
ious les yeux le plati qu'il en don-
ne , il fait l^hilloiro de cette Ville ;
die fut entourée de murs environ
Tan 1 287; elle fur entièrement con-
furaée par un incendie en 1 5^7 j
elle fut rétablie beaucoup plus belle
qu^elle n'écoit auparavant , mais
elle fouffrit beaucoup dans les
guerres des Pays-Bas avec les Efpa-
gnols ; elle lînt le parti des Etats
Généraux depuis Tannée i^jj*
On a fouvent efïayé de la prendre
par trahifon & par furprifes , maïs
toutes ces tentatives ont toujours
échoué. ■ Le Marquis de Spinola
en fit le (îége en forme en i6\z ^
Se fut obligé de le lever au bout
de quatre mois , après y avoir per-
du dix mille hommes ; nous n'osa --
mes latraquer en 1 ^72 » & cette
Ville pouvoir fe vanter de n*avûir
jamais été prifc jufqu'à l'année der-
Djére, qu elle fut emportée d'affauc
Et Mi le Maréchal de LowendahU
,$ i% Journal dés Sçavdns ,
Il y a dans Bergue-op-Zooin
TÎngt grandes & belles rues » envi-
ron quatorze cent inaifons , & à
peu près' huit mille habicans. La
taille des maifons monte à fîx mille
fept cens vingtrfix florins. Les ter-
res qui environnent la Ville ren-*
dent 1 800 florins. Il y a cin({
grandes places , dans deux defquel*
les on tient marché deux fois la fe--
maine. La grande Eglifêeft au jour-*
d'hui aux Réformés » elle étoit au»
trefois une Collégiale , elle avoît
été érigée to 144* , & étoit com-<
pofée de huit Chanoines & d'unf
Doven j il en refte. encore deujfi
prébendes qui font à la difpoiitioti'
du Chapitre de Sainte Gertrude
de Nivelle » mais elles ne peuvenc
être données qu'à des Réformés^
& avec Tagrément de L, H. P. Ces-
deux Chanoines tirent auffi le re«
venu des autres Prébendes & des
biens Ecdéfiaftiques de tout le
Marquifat de Bergue-op-Zoom ^
& en conféquence font obligés
d'entretenir tous les Minières Ré>L
H May 1748- 8îf
■formés. L'autre Eglife qui appar-
■ fenoit autrefois aux Récolets , eft
Hi prcfent partagée en deux, & fert
Bâu?t François Réforméi*ô£ aux Lu*
Vthériens. Les Catholiques ont une
WlïeHe Chapelle deffervie par des
SRécollets Cjui dépendent de TEvê-
Vque d* A r ras, mais qui font nommés
H par le Marquis.
H It y a clans Bergue-op-Zoom
Etufieurs édifices publics , fçavolif
r Château , THotel de Ville, le
■ Mont de Piété, plufîeurs Hôpi*
Btaux, deux prifons , cioq maga^
^fcitis de guerres. La Garnifbn de
■ Bergue-op Zoom » & des Fort^
■ ijui en dépendent » eft ordinaire-
■ mène de deux mille fix cens hom-
■ mes. Le Gouverneur dépend
■ des Etats-Généraux , & comman-
■ ëe la Garnifon, Le Magiftrat de
■la Ville n'eft compofé que de Re-
formés; dans les Caufes Civiles ort
appelle de fes Sentences à !a Cou#
de Brabant à la Haye. Il y a pla»
fieurs autres Tribunaux à Bcr-
■.gi|e-op-Zoom , f^vok s \^^ \^
■ N\ m \v\Y
824 Jf^^TTiâl dês Sçnvans ,
Cour Féodale» elle prend connoIC-
iknce de tout ce (}ui regarde les
£efs dans toute l'étendue du Mar-
<]uifat, & fuge en dernier refTort;
a^. une Chambre des Comptes,
«Ue a infpeâion fur tous tes Do-
maines & droits Seigneuriaux du
Marquis , & eft chargée de l'admi •
niftracion des finances ; elle dirpofe
atiifi en rabfence du Marquis de
toutes les Charges de Magiftra-»
ture ; 30. une Chambre des Orphe-
lins qui a bfpeôion fiir tous, les
cnfans qui font «n tutelle, & qui
£ût rendre compte tous les ans
aux Tuteurs* Outre cela il y a un
Grand Confeil appelle le Confeil
Large , que les Bourguemeftres con«
Toquent dans des occafions extra«
ordinaires, comme au fujet dune
levée de nouveaux impôts fur les
Habitans, ou pour recevoir les
comptes du Receveur Général*
Chaque Bourg & chaque Village
du Marquîfat a au(Ti fon Tribunal
qui reflbrtit en première inftance à
U Cour des Fiefs de Bergue^p*.
M^y 1748. 81 Si
I Zoom , & de ta à k Cour de Bra--
1 bitit à la Haye,
1 11 y a outre cela pour tout le
JVlarquifat un Confeil quia infpe-
^ âion fur les digues ^ les éclufes ,
les grands chemins & tout ce qui |
Ien dépend» ^J
Le Marqutfat eft divifé en qua- ^^
tre quartiers i chaque quartier tient j
fcs aflemblées particulières, doDC '
l'objet le plus ordinaire efl: la répar-
tition des impôts fur chaque Villa-
ge 5 il fe tient auOî quelquefois des
alTemblées générales de cous les
quartiers^
L'Auteur entre dans le plus
grand dérail fur tout ce qui con*
» cerne chacun de ces quatre quar-
tiers, & les Bourgs & ks Villages
dont ils font compofés i tous en-
fcmble rapporrent au Seigneur,
44500 florins de taille, & 8150
de don gratuit.
PLe Marqutfac de Bergue-op-
2-0001 faifoit autrefois partie de
la Comté de^iryen qui étoit d'une
^ étendue fortconfidérable. Ce ^4?i%.
tz^ Jotirnkl des Sçavonrl
après avoir été long- temps pofféd?
par fes Comtes > tomba en partie
fous la domination de la Hollande^
& en partie fous celle des Ducs de
Brabanr» Le Pays de Breda & ce-
lui de Bergue-op-Zoom étoit poÇ-
fédé en 1282 » par Arnould dd"
Louvain du chef dé fa femme ;:
après fa mort cette faccefficm fur
conteftée. Jean Duc de Bràbant
termina la querelle en 1287,611
donnant à l'un des Compétiteurs*
nommés Ranzon , Breda\ & une
partie des Terres qui en relevoit;.
& à l'autre nomme Gérard, Ber-
Êue-op-Zoom avec fon Territoire^
L poftérité de Gérard jouk de cet-
te Seigneurie , jufqu'à ce que Jean
Monjoi , Seigneur de Fouquemone
qui avoit époufé l'héritière de Ber-
gue-op-Zoom , vendit cette Ville
à Henry de Bouterfem; en 1418»^
Jeanne de Bouterfem , fille d'un
petit- fils de Henry , époufa Jeaa
de Brabant ou de Glimes , fils d'uA
Jean de Brabant , bâtard, du D^
Jean III, & lui appom^n uamf^
■
■[ May 1748. Ëiy
fcSeî^curîe deBergue-op-Zoom*
L'arriéire petit-fils de* ce Jean de
Glimes , nommé Antoine , fut fort
aimé de Charles-Quint, qui en fa
faveur , érigea Bergue-op-Zoom
en Marquifat , Tan 155 5 < Jean IIL
de dîmes, fils d'Antoine, mourut
i Madrid Tan i î^y , & comme il
n'avoir point denfans, le Ducd'Al-
be fie fequeftrer le Marquifat an
tiom du Roy, En 1577, on le cé-
da à Jean > Seigneur de Mérode ,
marié à une fceur de Jean de Gli-
mes -5 d'héritière en héritière , il
tomba par mariage en 1661^ à
Frédéric Maurice de la Tour-d' Au-
vergne, qui mourut en 1707. Soa
fils & fon héritier , François Egon ,
mourut de la petite vérole en 1 7 ! o»
nelaifTant qu'une fille nommée Ma-
rie-Henriette .laquelle époufâ eii
172 î Jean Chrétien DucdeSultz-
bac. Leur fils ; FEtedeur Palatin ,
régnant , né le ï o Décembre 1754»
eu aujourd'hui Marquis de Ber-
gae-op-Zoom , & les Etaes-Géné- m^
Iux en ont la Soûverainaté ^ com.- H
4
8z8 JouriiAl:Àes.Sç4Vdns^
me .repréfentanc le Dàc de Bra^
banc.
HISTOIRE DÉ L*ACADE^
MIE Royale des Sciences ^ an^
née 1745, avec les mémoires de
PbyJiqHe & de Mathématique
pour la même année , tirés des Re^
^ftres de cette Académie, <^ 208
fag. four l'Hiftoire , & 428.
pour les Mémoires , avec 1 1 plan^-
ches détachées. A Paris , de rim-
primerie Royale 174^ , & fe
débite chez Durand » rue S*
Jacques,
Deuxième Extrait.
LE s articles qu'on lit dans THi-
ftoire , fous le titre de Phyfi-
que & d*hiftoire Niaturelle , & donc
les faits fout rapportés par M. de
Mairan font; 1^. Sur la feint illa^
tion des étoiles fixes.
2°. Sur des pierres ponces vues
fur la mer^ entre le Cap de Bonne-
Mfpérante, & Us /fies de S. Faut
0- dlAmfkràm%
h May 1748. Szjf
H 5^* SurHnpariUe objcrvé a Reimsm
V ^<^^ Sur un jlrç'in^ckl ixira^r^
^^naire vu f/i DdécArlie^
" î "^^ Sur U hanfement vrM oH afr^
parem de la mer auprèi de cen^inei
Ciiesn
»^^. HâkUHr extrmrdinam dm
Saromeirr.
70. BùHUiUes d'une frMgiliii Jïn-^^
lultére.
p 8^, Expériences fur t£le£lridf/m
9°, Sur U dijhibunm méthodique
des co^itillages ^ & defcripi i un parti'-
Imliére d'une efpéce de Buccin^ m de
fsimMÇùn terrefire,
1 o&. Sur nne ifpice de ver ^i
vient d U lanme des chiens^
ïlo. Grand es foQile trouvé m
Bmrgôgne^
iz»^ Grand mcrcesu de Cri^al
rempU iaminme.
1 5*^. Tvairt rendu pxibU &^
irsnjparent.
Nous allons parler de quelques-;
uns de ces articles*
K On ne peut gueres douter que
H U fcindUanon des étoiles iîxei^ OU
■fc
"Ç ; O fournal des Sç^va^i ,
foît principalement dtie aux vâd
peurs c^ui s'élèvent dans l'armof^
phere; une obfervation faite dans
"un Pays où Tair eft pur , va ache-
ter de nous en convaincre.
M. Garcin , Dodeur en mé-
decine , de la Société Royale de
Londres , & Correfpondanc de
T Académie , a fourni robferra-
^on qui fuit ; elle a été faite en
'Arable s à Ba^d^r Ah^iffi^ Port du
Golfe PerCque j fous le tropique
ydu Cancer ; cet Auteur rapporte
que dans ce Pays où il régne un
.àîr pur & ferjein , on ne remarque
aucun mouvement de fcintlllation
dans les étoiles pendant les belles
nuits de rété \ on ne voit qu'une
lumière très^vive ; ce n eft qu'au
milieu de l^hyver que la fciotillation^
quoique très.foible , s'y feitapper-
cevoîr. L*Hiftorien rapporte qui
Bengale qui eft à la même latitude,
■que Bander Ahaffi , on remarque
laitimiére des étoiles toujours va-
Ciltante. parce que la rofée fait
*fiever beaucoup de vapeurs, quoi-
fen moindre quantité qu'an Ea-
ope. Ces diverfo obfervatbns
îbtir donc une preuve du fyftcraé
ne les Phyficiens ont établi au
fujetde lafcmtîllation. UHiftorien
emarque les avantages d'un Cîeï
toujours pur jBi ferein pour les ob-
fervations d'Aftronomie , ce qui a
Tans doute rendu les habitans de «
Pays , les premiers AftronomeSt
On doit encore à M. Garcia
robfervation furies pierres Ponces,
elle lai a été communiquée par ua
Capitaine de vaiHeau qui navigeok
dans le mois de Mars de Tannée
1725 entre le jg & le 59 degré
de latitude auftrale , entre le Cap
de Bonne-Efpérance & les Ides de
S. Paul. Cet Oificier apperçut une
ijuanîité prodigieufe de pierres cal-
cinées, poreu(es& légères, depuis
k groflêur d'une noix , jusqu'à
celle de la tête d'un homme,.
Le vaifleau fit route au milieu de
C€S pierres pendam neuf ou dix
jours ^ fur un efpace de plus de
^00 lieues, ^U Garcia eA pêifuft*
^7^^
^$*' Journal -des Sçdvans^
dé que ces pierres , ou ces frag--
mens de pierres » viennent du fond
de la Mer , poufTées par quelque
volcan ; l'Hiftorien ne s'éloigne
pas de cette idée , d'autant plus
qu'il eft vraifemblable qull y a des
teux fouterrains au-deiTous de la
Mer 5 & de vrais volcans qui fe ma*
nifeftent par leur éruption*
Voici comme M» de Mairân s'ex- .
plique au fujet de Tarc-en-ciel, qui a
été vu en Dalecarlie par M. Celfius,
Profefleur d'Aftronomic à Upfal,
Le phénomène oirdinaire dé TÂrc*»
en-ciel, cônfifteà imaginer un arc
dont les deux branches colorées
fe terminent à Thôrizon ; il eft fou*
vent accompagné d'un fécond arc
concentrique, mais les couleurs de
ce dernier font toujours dans un
ordre renverfé ; cela pofé :
9> Si d'un point pris comme cen-
>9 tre fur la flèche du premier arc ,
%y & autant au-deifus de Thorizon
»aue le centre de cet arc eft au-def-
9t lotts » vous décrivez un cercle ou*
11 un troifiéme arc , qui parce de;
2^y 1748. Sjji
»y riiorîzon & des mêmes points qae
I» le premier » de manière qae s'ou-
L vraot d<;-là , & s*élevant au deflus
|des deux autres, il coupe le fe-
ï cotid à droite & à gauche , ôt
f I vienne fe fermer en centre au-
»j deffus du fécond , vous aurez le
11 Phénomène de M. Celfius.
Les Arcs-en^clel excentriques
tels qu'on vient de décrire celui-ci ,
font très- rares, M. de Mairan rap-
porte à cette occâfion que M. Hal-
ley étant à Chefler en 1 6^Z ^J
©bferva yn Arc- en-ciel femblable
à celuide M- Celfius. Pour entendre
l'explication que M, de Mairan
donne de ce phénomène , il faut
imaginer que le Soleil eft au-def-
lous de Inorizon abbaiffé d'au-
tant de degrés , que le Soleil vraî
eft au-deilus ; il écoît élevé de
II. degrés lorfque le Phénomène
arriva , & les rayons de cet Aftre
tomboicnr dans linftant dont il s'a-
git » fur une rivière appellée la
Dde. J
I «» Si du centte de Tare exceattti
i
« J4 Journal des Sfat^ans >
y% que qui coupe le double Arc-en^
» ciel , on mené une ligne droite
>> au point réfléchifTant de Teau »
%} & qu'on prolonge cette droite
» fous rhorizon vers le ciel infi^
» rieur ; il eft évident par l'égalité
» des angles de réflexion & d'in*
91 cidence , qu^elle ira rencontrer
>>ce foleil fiâice que nous y avons
» placé , & que ce troidéme ^rc (êr^
» précifément le même dans Tun
>i & l'autre cas , à quelque dégra<«
>; dation de couleur près dans ce-^
V lui qui eft réfléchi par l'e^u ; ot^
>> comme on fçait, rArc^en-cie^
%} ordinaire doit SBtre vu d'autant
>t plus bas , & d'autant plus petit;
%i que le Soleil réel eft pluç élevé
^% uir rhorizon , &par Tinverfe no*
>^> tre troifiéme vc doit être vii
V d'autant plus haut, & d'autant
V plus grand que les rayons du foleil
» imaginaire (ou ce qui revient au
Il même) que les rayons réfléchis
»i par la furface de l'eau partent de
>^plus bas p .& .forment un plus
f^ grand aftgle ïVec l'horizontale/*
Mdy 174S, 8îl
H faut remarquer qu€ la pofîi
tîon de robfervareur peut être
également entre le foleil & le point
rcfléchiffant , ou entre le point ré*
fléchifTant & TArc-en-ciel ; d'où Ton
voit qu'il n'eft pas difficile d Imiter
TArc-en -ciel de M, Celfius , ou d*eil
faire un artificieUement , comme
l'on imite les autres Arcs-en-cieï
ordinaires.
Au fujet du hautement vrai ou
apparent de la mer , qui eft le qua-
trième article dont il a été parlé
dans Tenu mer atîon , TA ca demie
fut confultée par M, rAbbé Conti ,
& elle répondit , fiâvant ce que
nous rapporte M. de Maîran, qu'on
ne peut prefque pas douter que
le niveau de la mer n'ait changé
à regard de certaines côtes ^ ou ce
qui eft auffi vraifemblable que lei
côtes n*ayent haufïc ou baifl?; maiSi
ajoute le même Hiftorien, Ton n*a
aucun fait aflez bien circonftancié
& affez connu , pour porter un
|ugement cenain ; cette idée pour-
ra faire naître Vernie d^^\i^^ûî?«ôti
^ 5 tf Joufn$il ies SÇ4vans ;
iqties obièrvations fur ce fujdt.
L M. "Wolf envoya cette même
année 1743 à T Académie , la def<^
crlption de bouteilles fort fingu*.
Uéres > elles font d*une figure fem-^
bbbl^ à £elle d'une poire , avec
une ouverture d'un pu deux.pou-^
ces , & le fond d'une épaifljbur de
trois lignes environ. Si par l'ou-i^
verture on laiiTe tomber une pier-
re » aufli groflfe que cette ouver-
ture peut le permettre, qui nefoiç
ni fort dure iii anguleqfe , ta bou«
teille demeure d^ns fon entier;
mais fi l'on y fait tomber un petit
fragment anguleux de pierre aju-^
fil , aufllî-tôt la bouteille fe brife
en plufleurs morceaux , à peu-pr^s
comme les larmes de Prufle 01^ de
Hollande ^ quand on en rompt la
queue» On voit qu'on ne doit pas
attribuer cette ruptjire à^ la fîmple
E' ercuflîon. M. Wolf croit que ces
outeiUes , de mênie que les larmes
de verre , ont été refroidies dans
i'eau en fortant du four. M. de Mai-
Xiù adopte cette conjeâure « & i\
May 1748*
U^\
rapporte ici l'exphGanon
coutume de donner de la fradiod
de ces larmes ; mais c*eft avec cette
retenue plus capable d infpirer Tar-
deur de faire de nouvelles recher-»
ihes , que d'affcoir un jugement
fans appeU
Dans un des articles cjue notif |
avons rapporté j M. de Mairan dit^ 1
d'après M, Barrere , Profefleur de
Médecine * à Perpignan , que co
Médecin à vu un ver qui naît, ou
qui sattache fous la langue des
petits chiens couchans & des chiens
de Berger , du moins M. Barrere
D*à point vu d'autres chiens qui
en fufTent attaqués ; cette ma^
ladie> dont la cure conGfte à en-,
lever ce ver avec une aiguille»
k manifellé par tine faim & une
maigreur extraordinaire. ^ 1
^ On rapporte dans le dernier ar-
ticle de THiftoire, que M. Geoffroy
a fait voir à rAcadémie une petite
eu il lier dYv Dire, aue la moutardo
où elle a trempé a rendu Héitiblt
& rranfpaiênte c^oune de k
oe.
1
fetfTfsal des 5ç^^am
articles qu'on lit poi
I tiatomiefant: i*^, furlesMonftres,
le mémoire eft de M. Winflow,
f& Textrait an a été fait par M, ^
I Mairan.
Le fécond article , regarde
fStrabifme , le mémoire appartient. 3|
M, de Buffan , il en eft parlé dans
THittûire,
\ M- Duhamel a compofé trois
lûémoires fur la formation dfil
os , & fur leur augmentation ei|
toogueur de en groflèur; on le$
trouve tous dans ce volume \ 1^
iDcme Auteur a donné le détail
d'une maladie Onguliére , pendant
laquelle une Slle a perdu à dif«
fcrentes fois pcefque tout rhumé4
rus , fans que fon bras fe foit raçi
courci , & fan^ qu'elle en ait étî
j§ftropiée.
. Cet Académicien a fait encore
Bans un mémoire particulier di-
frerfes obfervations fur le fquelett§
de la tcte d'un animal que les In^
idiais du Maduré » Pays naturel de
à
MéiJ 1748. 850
frmé ^ & que M< d'Après de Mari*
PBevillecce , Lieutenant des Vaif-
f îeaux de la Compagniedes Indes;
[ j& Correfpondant de F Académie^;
f avoît apporte.
Un duQuiéme Mémoire de MT*
?etît, renfermant pludeurs obfer-
' Vations fur une maladie du {iphoii
riacrymal , dont les Auteurs n'oac
[point parlé.
L Les réflexions que M. de Mairâft
\m faîtes , â 1 occaiion du Mémoire
le M* Winno^r , fur les Monftres,
[^ous ont paru mériter une atten-
) lion particulière. L'Hiftorien rat-
IJfemble avec art , & fous un feul
ijïoint de vue , une queftion inté-»
Ireffinte, & quia été agitée longi
[temps par deux Membres célèbres
l»de l'Académie des Sciences, MM«
jTVf^inflow & Lemery, Voici cedont
s'agit j c'efl M. de Mairan qui
?arle*
»Les Montres tels que les eti-
Il fans à deux têtes , & en général '
p» tous les fœtus . foit de Thomme,
I» foit des animaux , qui dilféreoc
kI^O Joumd des Sçat^anf ,
p de la commune efpéce par U
il ft^uâore , ou par k nombre de
ailleurs parties internes ou exter-
[iî nés j naiiTent-îls de germes mon-!*
rftrueux , ou ne font-ils que Tef-
^î fec du défordre , Ôc du mélange
[>» fortuit des deux ou de plufieurs
i> germes ^ dans le feîn de la mereift
^oilà le fu|et de la cjueftion en-
tre M. 'Winflow & M. Leinery :
tnfin il s'agit de fçavoir fi certaii^
Fnes conformations extraordinai-
res , peuvent être expliquées par
les feuls accidens arrivés au fœtus
dans le fein de la mère, ou s'il faut
avoir recours à une organifatloci
préexl{lante du germe qui la pro-
duis
On peut ramener à quatre chefs
toutes les penféesde M, Winflov.
fur la queflion préfente ; i **, cet
Auteur penfe que les deux fyfte-
mes des foetus monflrueux d'o-
rigine , & des fœtus monflrueux
par accident , peuvent-étre em-
ployés feton les difFcrens cas des
fonrormations extraordinaires ï
J
tf
Mdy 1748- t\t
^* qiïc dans certains cas on ne
bit y employer cju'uïi des deux»
avoir lorCqu'on n*a pas de rai-
n ruffifanteà donner en faveut
e 1 autre ; î ^. qu il y a des cas oît
bn eft obligé de recourir à l'un &
l'autre , parce qu'aux conforma-
ions extraordinaires il peut en
rre furvenu d'autres par accident;
il fe trouve des cas ou les plus
abiles Phyficicns &: Anatoraiftes»
Toient fort embarafics à choiOr à
Louelle des deux caufcs il faut lat-
ibuen Le fentiment de M. Winf-
w coiififte à admettre une confor-
jcion monftrueufe d*origine , fans
letter ou exclure abfolument
lute conformation extraordinaire
^ar accident.
Cette dodrine (dit THiftorien)
fait beaucoup de profely tes chez
% Etrangers , & dans l'Acadé-.-
mie ; il ajoute , nous ne fommes
point autorifés à en dire davan*
tage ; mais ce ne fera point nous
écarter du but de cette Hiftoire,
après avoir été témoin d^ x,<ïn^^
84^ JoufHal des S f avons ,
la difpute, nous ofons rappeller id
quelques-unes des réflexions qu'eU
le nous a fait liaître , fie M. de Mai-i^
ran va nous faire connoicre que
s'il incline pour quelque partie
c'eftpourle fyflréme de M. Win^
flow, »> Il n'eft rien, dit-il, qu'on
9) allègue plus volontiers , & à inoa
» avis plus vaguement , pour éta-^
99 blir la poifibUité des mohftfes
P par accident^ que la moUeflè fit
nia fluidité des fubftances qui
» compofent le fœtus dans le fein
f) de là mère. Les parties récipro*
» ques de deux fœtus , par exem-
»> pie , molles , flexibles , fie pourri
9) tant déjà orgahifées , peuvent,
%s dit-on , fe mêler aifément, s'âju-
91 fter enfemble (ans fe détruire,
%s ou ne fe détruire qu'en partie
>> dans l'un des fœtus , de matûé-
t» re qu'il en réfultera dans l'autre
9» un tout monftrueux , ou un fœ-
99 tus autrement organifé qu'il n'au«
99 roit été dans l'ordre naturel* <c
Maïs cette idée approfondie v«
bieaibi di^aroStrc^ 8c te ni^*:
\
Msy 1748, 84 î
cernent de THlftorien a toute
force qu'on pçut defirer : fui-
S^ons le,
»» Qa*ofi conçoive comme on
r voudra les parties dont rafTem^
bt blage doit faire le montre ou
H> Tammal , foît comme dures & fo-
|iilîdes, foit comme fluides ^ ou,
\%ï ce qui eft plus conforme à la
|f > nature * comme n'étant ni abfo*
î) lument dures , ni abfolument
Il fluides, ne faudra -t*il pas tou-
^» jours que quelqu'une de ces par^
\m ries déterminée celle , & organi-
se de telle manière, aille fe pla-
I certoutjufte^ou fe trouve auprès
f% de telle autre , également déter-
I minée , & par Ton efpéce & par
"•* fon organiiation , pour y former
nie monftre ; uue féconde tête,
He par example , fur un feul tronc ^
^i un feul cœur dans deux poitri-
ttnes , jointes Tune à l'autre , un
» fixiéme doigt bien articulé fur
n une main , ou la plus petite por*
f t tion d*un doigt ? Car il y a mille
14 Mcmples de toutes ces Cmi^xaiâ.-
$44 Journal des Sçavans ;
» mes 3 & il n'eft aucune des par-^
3> ties qui les conftltuent , qui ne
%> contienne une infinité de yaiC^
yy (baux , de tendons , de âbf es. &
%> de nerfs qui ont leurs coniigurar. '
>) tions » leurs places > & leur ftru^
i> âure particulières » & détermi-
» nées relativement à un tout , fans
» lequel elles ne fçauroient fub-
i>fifter. Le cœur, par exemple,
>^la première de toutes les parties
w où Ton apperçoit le mouvement,
»> (pun^umfalierjs ) & qui cft vrai-
9> lemblablement le principe du
»> mouvement à 1 égard de toutes
>) les autres , comment a-t'il pu fe.
» détruire dans une poitrine naif-
>i fante , fans que cette poitrine ait
»9 été détruite , fans qu'elle ait ceffé
9> de croître? Ou comment le cœur
»> d'une autre poitrine qui fe trou-»
9} ve jointe à celle-ci, avec laquelle
» il n avpit le moment d'aupara-
» vant aucune commimication , a-
» t'il pu lui communiouer le fane,
9> le mouvement & la vie ? Conçoit-
von la prodigieufe quantité dc^
May 1748. 84^
il nouveaux canaux , & de nouvel-
tïles jonfHonsqul! faucy ajourer,
ti ou y viifpofer pour ccîla , & na i
T9 fera-ce que 1 "efrecdu dcfordre Sfi ■
I) i$f du hazard } Les parties orga*-
^1 niques d\in animal étant une fois]
♦» déluoies , détniites , & pour 1« j
M moins altérées par là , difperféetj
n& flottantes dans un licjuîdepl
ft j'avoue que je n'y vois plus ni ger^ j
n nie , ni animal ^ ni partie quekon-
i« que d'animal , ai: que leur ré ta-* ^
it blilTemenr fortuit ^ ou leur réu- j
f$ nion en un tout organifc , me pa-*
f» roit quelque chofe dauilj incon-
vf cevable que la génération des <
Il infeâes , qu'on atcribuoit autre- \
%> fois à la fîmple putrefaétion. Peu
f> s en faut du moins que cette mol- j
tY leffe de pâmes à laquelle on aj
n recours pour iniaginer la formai
>i tion d'un monftre par la réunioa '
if des germes , ou de quelqu'un©
tf de leurs parties dans le fein ds
SI la mère , ne nous rejette dans U
») même abfurdité» Cetre mollefls
V & cette efpéc€ de fluidaé ^ t^o'^
iJ^S Joumél des SçétVMfi
>i reconnoit dans le fœtus naiflant
%i ne me paroit donc pas pins pro»
9> pre à expliquer la formation des
»i monftres par accident > que la
>i dureté des parties qui pourroic
»> du moins maintenir plus aifé*
>9 ment ces parties dans leur état
t> naturel. <«
M. de Maitra f^it une applica*
tion de tous ces principes à divers
cas. Se en particulier fur un en^
faut de quinze mens qui âvoit (ne
doigts à chaque main & à chaque
pied. Cet exemple accompagné di»
Taifonnement , & des calculs qu'oi)^
a coutume d'employer fur les Jeux
de hazardy eft démonfiraôf ; enfia
con>bien faut-il de combinaifons^
combien de hazards dans la deftnw
âion de deux germes , faut- il fup-*
pofer pour imaginer un arrangea
ment ti merveilleux , fi unique » 8c
comme fait avec deflèin dans les
mains & dans les pieds de cet en-*
fant I peut-on dire que ceprodige
eft un effet de la confunon des
germes. Il y a bien de l'ordre ^
I
I
M4y 1749. S47
bîeti de la fagelîe , & bien de l'ar-
rangement dani cette confufion ou
ce dcfordre prétenda.
Pour infirmer les preuves qui
démontrent que les monftres ont
des germes pFcexLflans , & dont la
ftrufture eft vifiblement détermi-
née de tout cemps , on rapporte la
produâion des fruits doubles , Tar-
rangement ir régulier des plantes ;
mais on doit prendre garde que
toutes tes végétations irrégulléres ,
& cous les fruits monftrueux ne
font fi frcquens qu*à caufe de la>
multitude inHnie de germes que
renfermônt toutes les parties des.
plantes» & par la facilite avec la^
quelle on peut faire couler & cir*^
culer le fuc nounicîer de Tune dans
les vaifleaux de lautre j de plus ,
ques'enfuivroit-il quandlon diroit'
que les plantes ont leurs raonftret
d'origine ?
Nous allons dire quelque chofe
[des trois mémoires de M. Duha-
Imel. Il J^ a quelques années que
Icec habile Académicien , a c^ue^-^ \
^4^ Journal desSçavanSj
pris de prouver que les os du corps;
humain & de tous les animaux»;
croiilènt en groHèur par l'addition.
des couches oITeufes qui tirent leur
origine du périofte. Le même Au-
teur a prouvé que Je corps ligneux
des arores augmente en groflèur
par l'addition des couches ligneu-*
les qui fe forment dans l'écorce.
Enfin le période eft aux os ce que,
, récorce eft aux arbres , les lames
intérieures de cette membrane s'oi^:
£fient » & elles augmentent la gro£».
feur des os , comme lesr lames mté-
Tieures de lécorce augmentent U .
groilèur du corps ligneux : c'eft là
le fujet du premier méraotre die M«
Duhamel ; dans le fécond le même
Auteur fe propofe d'éclaircir com«
xne fe fait la crue des os fuivanc
leur longueur : l'Auteur prétend
que cet accroiflement fe tait par.
par un mécanifme très-approchant,
de celui qu'obferve la nature pour
l'allongement du corps ligneux
dans les bourgeons des arbres. M»
Duhamel avoïc donné dans les sot.
Msy 1748- 849
lûmes préccdenSp irois autres Mé-
moires fur la mcme queftlon, mais
il a compofé ceux-ci dans la crainte
d'avoir laifle dans les premiers
quelque obfcurité , ou quelque
cliofe qui demandât d'être fortifié
]3ar de nouvelles expériences ; M.
Duhamel a beaucoup examiné
comment les arbres crDilTaient en
hauteur ; il s'ell convaincu par ditte-
rens faits que rallongement des ar-
bres » vient de la paitie qui eft ex*
trêmement hert;iacée, & que cec
allongement diminue proportion-
nellement au progç^s de Fendur-
çiflemeot , 6f qu*il cefle aux en--
droits où Tendu rciÛement eft par-
fait. Il eft ai(é de faire rapplication
de ces obfervatioBsà la crue des os^
fui van t leur allongement. Il s en-
fuit ^ i"". que il les os ne font pas
bien endurcis, ils s'allongent dans
toutes leurs parties; z^.queTal--
longement diminue d^ns les en-
droUs où lendurcilTement fait le
1 plus de progrès; } **• q^eTallonge-
Lmeot ceffe aux endroits qù V^\x^\-. J
r
I
? f O Journal deî ^çavéni^
ciffement eft parfait ; 40, que FaE*
longement eft plus confidérable à
la partie fupmeure qu'à rinférieu-
re ; \^^ cufin lorfque les animaux
approchent de la grandeur qu'il»
doivent avoir ^ raccrotflement de^
os ne fe fait plus que par les extré-
mités : c ert donc une analogie con-
tinuelle entre raccroiflêment des
végétaux & celui des animaux, ^
Dans le troîlîéme mémoire da
M. Duhamel fur la format iwi &
TaccroiOement des os , 00 trouve
diverfes réponfes à quelques objev
fiions > que de célèbres Anatomi*
ftes ont propofé à I Auteur ; il y
ajoute quelques éclairciflemens fur
diffërens cas qui lui ont été com-
muniqués t & qui avoient un rap-^
porc îcûjnédtat à la quefBon qu'il
avoir traitée : enfin il n a t
fien laifler fans édaircifTëm
fans réponfe.
Voici le^^^fe ptufteuf
ceaux qucf^ i^
rangdesof ^anato
sofl ^aç
»
verfes remarques que M. HérîflanB
a faites , & qull eft venu Ike à TA^
cadcmîe,
z*^. Sur rintroduâion de 1
dans le corps animal ; ce mémoire
a été envoyé par M, Ëouiltec » H
veut y prouver que l'air slnfinue
dans le corps animal , non feule-
ment par la nourrirure , mais qu'il
pa0e dans le fang^dans les veficule»
du poulmon, & par d'autres vaif^^j
lèaux abforbans bc exhalans, Jj^
5<*. Elémens de Médecine prat^^
fjue prefentés à l'Académie i Tou»
vrage appartient à M* BouîUer»
4*. Dans un autre article il s'a^j
git de Cçavolr (î les ventricules 9^
le cœur même doivent perdre o»
acquérir plus de langueur, en di-
minuant de largeur ou de diamé-
tre* M, Perfon , Doâeur en Méde-
cine , tâche de prouver que le cœur
(e raccourcit ou diminue de loil^|
geur dans la contraâion. ^^
5°, Repréfentation de rorgaoc^ ,
de Touie en relier, W^
tf ^ Sui k dedans extraordiQaiflfl
H ) s Jouffféil des Sçsvans ^
de la bouche d'un enfant, né1>ec
de lièvre.
7°. Double matrice,
i 8^ Mufcle finguHer.
: 9°. Ovaires où Ton a trouva des
cheveux , des os , & des dents.
: I o^. Sur la taille latérale.
11°. Douzième vertèbre du dos
d'un homme traverfée par le bouf:
d'une lame d'épée qui s'y caflà.
-:. i.2<>. Suite d'une bleuure à la
tête. . /, ■ ;:.
•' !}<>. Paraly fie. fans (êntîment,
quoique les mouvemens de la par*
tie infenfible ne foient point dé«
•trùits.
: ' 14**. Autre paralyCe de mêiM
fiature.
> ' 1 50.. Odeurs communiquées au
<orps animal. Tous ces fait^ qùoir
^qne très curieux » ne conyiennent
]gueres qu'aux gens du métier. Nous
-nous- contenterons d'avertir qu'ils
font accompagnés comme les au«
itres;: dés jéâffxions & des remar-
ques curieufes de l'Hiftorien qui
4e5 râ|)pQrcei uousiéfenons pour
[
May Ï74S* 85Œ
Un autre Journal , la Chimie, 1«
Machémacii^ues & rAftronomie» 1
MmURS ET USAGES DeÀ
Turcs , leur Religim , leur Gou^
"Verncment Civil , MHitmrc ^ OT
F&littejH€ y avec un ^hregidç i'Hîm
, fioire Otiùmme , par Af. GuiR J
Avocat^ Tûme féconde A ParîsJ
chez Coutelier, Quay des Au-3
I guftias ^ au coin de la rue GiftJj
le - Ccrur , 1 7^7, in - 4*^, pptfj
5Î7* 3
E volume eft dîvifé en (êpfl
Livres. Le premier , qui eft \m
Suarriérae de tout Touvrage, traltaB
e la Cour Ottomane & des OffiJj
ciers de l'Empire. L'Auteur décrlg
d'abord les cérémonies & la pom J
?e du couronnement du grand j
ultan* Il obferve , qu a fon avcne-J
ment au Trône , le nouvel Empe J
reur ne manque jamais de faire di J
Aribuer certaines flimmes aux trouJ
pes choifies , qui fe trouvent aloro
^ Conftantiaoplè, Lei troupes ^-
^54 y^térnddis Sçavantl
dît- il , regardenc cette libéralité;
non comme un don purement gra-
tuit, mats comme une dette auto-
rifëe par Tufage» On a vu les Sol-
dats remettre au Sukan trois mois
de leur paye > & même fix , dans
lespreïïans befoîns de l'Etat; mais
on n'a prefqtie jamais vu > qu'ils
ayent renoncé au Jfilus Achefis
(c*eft ainfi qu'on appelle l'argent
^ue fait diftrîbuer le nouveau Sul-
tan, ) Cette diftributîon fut intro-
duite par Soliman I. Ce Prince
ayaut eu beaucoup de peine a réu-
nir fous fa domination toutes les
partie; du grand £mpire Ottoman,
crut devoir affermir fa puifTance ,
& s'attacher les cœurs de fes SoU
dats par quelques grandes largelfe.
Son exemple fut fuivi par ceux
qui lui fuccédérent. M- Guer tou-
jours fécond en réflexions, nerap-
Çorte aucun ufage remarquable des^
'urcs , fans en balancer les avan^^
tagesôclesinconvéniens, U prétend
ici que Soliman a rendu un fort
laauvais ferviceà rEmpire, nniiwi
Màj 1748. S.5U
tlifTant Ujulhsj^chtfis. n Ce Prin^i
»* ce , dit-il ^ o'agk en eecce occa* ]
fi fion , ni en fage Politique , ni j
» même en Prince jufte & qui rai- [
» Tonne. L'expérience n'a que trop j
nê prouvé , que legouverneraent mi^7
M Htaîre efl un gouvernement vio-il
m lent ^ un gouvernement de fang^j
»un principe éternel de troublei
w& de divijïons» de fcdkiom 8c|
» de révoltes , de tnouvemens £^
ï» de révolutions dans TEtat ; paç |
» conféquent une fource de maU
}» heurs pour les peuples. On fçaîi; j
99 que TEpoque de la décadence
f> oe rEnxpire Ron^ain a comment j
» ce à rétabliffement des Garde*
t» Prétoriennes & des largeffes qutt i
tt les nouveaux Empereurs avoient \
» coutume de faire à ces troupes à I
t» leur avènement au Trône. Dii
ti refte qui ne fçait , que ces forte» 1
»i de libéralités ne fervent qu*à ren-*^ j
n dre le Soldat fier Si infoîent , âC
w à énerver la difcipline militaire ^i
ti Que bien - loin d'être d*a«iaii»l
fi avantage » elles (ont à cbai^^^
f\ fujetSi fur qm le Prince eft tou^'
f> jours foLcé de fe rédimer de )'o-*
Vf bligation ou il s*eft trouvé de les
n faire? Qu'enfin un des premiers
fft principes de tout gouvernemencr
f» jufte, équitable &fenfé, eft que/
1» comme le peuple n y doic jamais*
M craindre d'injuftice ni de violen-'
ï» ce de la part de fon Souverain , le
•f Prince de fon côté n*y doit jamais
>^ appréhender de révolte de fea
>> fùjets , ni faire dépendre fon au^
îfttorité de leur bon plailir & da
tî leur caprice ?
• 1/Aureur repréfente enfuite I*
fnaniére de vivre du Sukan dans la
particulier» il décrie fes exercices
de religion. Tordre qui s'obferv©
dans fes repas , fes amuf^mens , (êa
chafles ; il dit que les Empereurs
dévots & ceux qui veulent faire
croire qu'ils le (ont, portent le fcru-
pule jutqu'à fe conform&r à rarticU
de la Loi , qui les oblige au travail
manuel : i> Mahomet IL dic-il , cul-
it tivoit fes jardins , & du produis
tt des fruits <jue Von vendoit , il fai^
Mdy 1748, t^f
Il loît acheter des vivres pour 4
f 1 bouche* Soliman IL étoit Corj
>» donnier.Selini IL faifoit de petit|]
n croiflins, que les Pèlerins Xurcw
» portent fur leurs bourdons , daa$^|
" leurs voyages de la Méque. Ami]
»i rat llh faifoit desfltches, Âmu^
il rat IV. des anneaux pour tirei
^» deTArc, Ibrahim des cure-oreil
w* les , & autres bagatelles d'écaillj
i»de Tortue. Mahomet IV, s'oci
ftj cupoit à pécher & à cirer de l'Ar^
t> qnebufe. Mais ces Ouvriers
»> ajoute M* Guer , oui pofTédent
n des Royaumes & des Empires 1
f ï vendent chèrement leurs ouvrai
»«ges. Selon un Hiftorien Turc^
lïles fruits de Mahomet IL quekJ
»t que doux qu'ils fuflenc , paroiCi]
» (oient amers à ceux qui avoien(
tiThonneur d'en goûter; les cure<^|
Il oreilles d'Ibrahim déchiroient le& ]
n oreilles de Tes Courtifans , & lew
>» os de lièvre de Mahomet IV. pre«i]
il noient fes Mioiftres à la gnrgetil
I» c*eft-à-dire, qu'ils ne pouvoieoti
^ s'en délivrer <|ae par de groflei '
tB 5 8 J<fWfuà des Sfiivans »
»f lommes d'argent,c« Nous rapport
tons exprès les propres paroles de
l'Auteur, afin que l'on puiflè juger
par-là & de fon efpric & de fon ftyle;
Après avoir expofé tout ce qui
regarde la perfonne du Sultan , M»
Guer parle des Sultanes , de leurs
^vifions, de leurs querelles, da
leurs intrigues & de leur avarice*
Il décrit le Serrail & donne une
notice détaillée de la discipline
2u'on y obferve. Il nomme les 0&
ciers de la maifon du Grand Seir
g leur, & il décrit leurs fonâionsj
nfuite il parle des Officiers de^
l'Empire, Içavoir du Grand Vifîr,
du Caimacan , du Capitan Bâcha"
ou Amiral^ du Defcerdar, de l'A*
ga des JanifTaires , du Spahikr
Aga,du BofhingiBachi, du grand
& petit Ecuyer , du Muphti & des
Officiers de la féconde & troifiéme
elafTe. Il ne laifle rien à défirer fur
tout ce qui concerne la connoiC*
(knce d^ fondions , des revenus
& de l'autorité de ces grands Of-
ficîersi..de l'ËnipirQ, Parlane de la
I
I
BP Ma^ 1748. Î5^
Charge de Grand Vifir, il en re- |
chercne rorigine. Plufieurs Au--
teurs , dit- il, prétendent que les
Princes Ottomans créèrent cette
Charge dès le commencement de
l'Empire & fe repoférent fur leurs
Vifirs des foins du gouvernemeni; .
afin de pouvoir jouir des plaiGrs
avec plus de tranquillité* D'autres
croyenc que cette dignité fut d'à- '
bord établie pour éviter ToppoOf-
rion qui fe rencontre ordinaire-
ment entre pluOeurs Miniftres d'un
^gal pouvoir qui gouvernenr le mê»
me Etat M. Guer obferve que fous
les premiers Succefleurs d'Amu-i
rat le pouvoir du premier Vifir fui \
fort borné ; que ce Miniftre û'a*
gifToit qu'avec fubordination aux 1
ordres du Sultan , & n avoir que
vingt mille écus de revenu* Mais, !
ajoute-t 'il, depuis que Soliman IIU I
commença à confier le gouverne- i
ment de I Empire à fes grands Vï*
Crs Ibrahim & Ruftan^Pacha, Se !
qu'il leur eut fait époufer fa fceuf
& fa fille » U puiflfaace des Ëmi}^^
IB d'o Journdl des Sféft/4ns ,
pereurs Ottomans pafla toute M^
tiere dans la perfonne du premier
Miniftre. Il eft aujourd'hui l'ârbi-
f re fouverain des afTan-es & le did-
penfateur de raûtorité Impériale,
^u'il exerce à fa volonté. Cette au-
torité fans bornes qui dans d'au-
tres Etats auroit les plus danger
reufes conféquences , eft en queU
tjue façon le foutien de l'Empire
Ottoman*
Quelque grand que foit le pou*
voir dû Vifir , il n'arrive jamais
^u'il afpire au Trône. Le refpeâ
& Taffedion des Turcs pour lài
race régnante né lui permettent paà
d'ofer fe flater de pouvoir met-
tre le diadème fur fa tête : content
de fa fortune , il n'en tente pas
une plus haute : il travaille avec
sèle à la fureté du Trône dont il
eft l'appui ; & la vie du Monarque ,
qui le laîfle gouverner à fon eré ,
lui eft auifi précieufe que la lien-
fie propre. Mais fi le grand Vifi-
yiat a les agrémens & les avanta-
ges^ il a auffi fes dangers. Voici ea
May 1748^ î€*
quels termes M. Guer les repcefea*
te. *» Ce fecood Maicre de rEm-
lï pire , que tant d'édac environne^
11 n'eft cependant en eftec qu ua
f t efdave diftingué » à qui un * Ca-,
91 tifchenf fera dans un moment
9f couper la tête i qui en attendant^ j
»f ce dernier moment , cache fou^.1
» les dehors pompeux d'une gran-J
« deiir fragile les foins les plus pe- F
$} nibles, les chagrins les plus cuU |
u fans i qui tous les jours eft tour-^J
»» mente par Tambition , par le dé-*J
p» Cr d'accroître fon autorité
n par la crainte de perdre la fa^
jî veur de fon maître, Fut-il con-^l
f3 fomroé dans la plus fine polid^l
>» que, verfé dans la connoiflànce
n de tous les intérêts des vaûe
13 Etats confiés à Tes foins , prompta
f> aétif, vigilant *iufle, exaét ot
M (ervateur des Loix ; eut-il les
>» intentions les plus droites & kl
S} plus pures . il efl: toujours retg
»i ponfable au peuple des diiHcuM
n tés &L des mauvais fuccès de ï^j
* Qrért iirn d§ k mmm ds i'Zmffrrur^
*
%Sz J&umd des Sçava^x ,
1» xécution. Qu'un Sultan peu ver-
f I fé dans le gouvernement veuille
wf par caprice changer on projet
f) qu'il avoit approuvé, cjue cette
>i innovacioncaufe la ruine de TE-
1» tat , on s'en prend au Vifir , on
Il le taxe d'ignorance , de peu
fi dliabileté dans Tart de la guer-
>f re ou dans le cahos de la
»» finance & du commerce , &c, «*
Le cinquième Livre traite du
gouvernement des Turcs, L*auteur
y rapporte la manière dont on ad^
fliîniftre la fuftîce dans TEmpire;
Il donne une idée du Divan , du
Gabilé Divan & des fupplices
lilités pour la punition des cri*^.
mes.
Le fixiéme &: le feptiéme traitent
du Gouvernement militaire des
Turcs. M, Guer y décrit non-feu-
lement les diverfes troupes de ter-
re & de mer, mais il y rend comp-
te de rarcillerie des Turcs & de
leurs armes , des inftrumens de
guerre , & des chevaux dont ils fe
fy^Qnt, de leurs fentimens fur k
M^y 1748; ZSf
jerre, de leur manière d'aflem-
&ier une armée, de leurs marches,^
[campemens & de leurs provifions,
de leur façon de combattre & de
[leur intelligence dans le métier de
fia Guerre,
Il y a deux efpéces de milices
[ éans l'Empire j l'une qui nefubfifte
wue delà paye du G rand Seigneur ;
[tels font les Janillaires Jes Spahis ,
Iles CanonîerSj les Armuriers , les
flbldatsde Marine ; lautre» qui jouit
certaines terres cédées par les
f premiers Empereurs Ottomans,
iCelle-ci eft compofée des Zaims^
Timariots. Pour bien entendre ces
ermes , il faut fçavoir que tous
fies fujets de TEmpire font rangés
'fous la conduite de différens Oife-^
cien , qui en qualité de Gou?ef<«'
ncurs , commandent à un certala
efpace de terre divifé en Provinces»
Plufieurs Provinces réurues fous tm
feul Gouvernement , forment I4
Jurifdlflion d'un Beglerbeg ; une
feule de ces Provinces relève d'ûa
Sdnjaç I une portion de cette vûtB^^
8^4 J^^^^^l ^^ SçÀvans ,
province formé le diftriâ d'un San^
jAcbeg , & cette portion fubdivi-
fâe donne à fes maîtres la qualité
de Zaims & de Timariots. Si U
portion de cette fubdivifion rap^
porte moins de vingt mille Âfptea
celui qui en eft le maître , n*efl:
qu'un Timariot ; fi le revenu ex^
<ede la fomme de vingt-mille Ai^
près , le maître prend le titre à»
Zaim & il conferve cette qualité
tant que fon revenu ne monte pas
|ufqu'a cent mille Âfpres ; car ea
ce cas il devient Sanjacbeg , c'eft--
è-dire » Seigneur de Baniére , ou
petit Bâcha avec étendart à queue»
£>e cette forte chaque particulier
dépend d'un Timariot ou d'ua
Zaïm félon l'étendue des terres
qu'il poflede & la quantité de fes
revenus ; les Timariots & les Zaïms
X/elevent d'un Sanjacbeg» les San*
îacbegs des Begs ou Sanjacs» les
Sanjacs desBeglerbegs » & les Be«
glerbçgs de fa Hauteflè.
Ces Chefs ou Officiers confèr<»
Sieac le même rang dans la guerre.
Les
Mây 1748.
S^f
tes Zaïms & les Timanots (ont
diftribués par Régimens S: par
compagnies. Ils fe dUlinguent pac
la couleur de leurs ^tendarts & par
celle des couvertures de leurs tim-
bales. Lorfque Soliman, fit faire la
divifion des Ziamets & des Ti-^
mars , il préparoit pour lavenir des
récompenfes aux généreux & bra*
ves foldats» Ces terres dévoient ier-
yîr également à animer le coura-
ge de ceux qui en jouilToient dans
la vue de les conferver ou d'en ac-
quérir de plus confidérables , bL de
ceux qui ne poflcdoient encore
rien , dans l'efpcrance de merluer
par leur valeur l'héritage de ceujç
qui mourroient dans le fervice*
Mais la corruption , comme le
remarque M. Guer , infeéte avec le
temps les meilleurs écablinfèmens
& les plus fages ; aln(i au lieu de
partager aux £Dldacs félon leurs fer*
vices les revenus des Ziamets & des
Timars vacans par la mort de ceux
qui les pofledoient , les Bâchas , les
.Tréforiers &l€s autres Oliciet^ 4^
L^
^
H^tf Jonmsl des SçéVdns'^
H Porte eh gratifient leurs Domei^
tiques & leurs Pages^ qu'ils obli-;
0ent par-là de leur être utiles dans»
les occafîons. Cet abus n'a cepen»
dant pas lieu dans la Natolie , oâ^
les fils héritent desterres pofledee*
ffar leurs Pères. Dans la Romanitf
en les partage en autant de poF«^
fions égales qu'il y a d'enfans ,^à
moins qu'il ne s agifTe d'un Timaf
qui n'ait que trots mille Afpres éi
îevenu» car alors il revient en to^
tal au fits aîné.
Nous ne parlerons point ici des
JaniflTaires & des autres troupes «-
eue le Grand Seigneur entretient
a fa folde ; un extrait n'eftpas fuC*
ceptibie de tous les détails où IVL
Guer eft entré à ce fujet. Mais
tious avertiflons les Leôeurs, que,
quoique la renommée ait publié
une grande partie des choies qui
concernent la nature & la difcipii*
tae de ces troupes , ils trouveront
néanmoins dan? cet ouvrage une
Infinité de traits quç l'on ne coiu
iaôit pas coztamuncment v & -^iMi
'•Auteur a f!frP ^7^^, M
f '«i/it/guf'>^^« avec ,^
'-edeurs.^'^ ** «rendent l^^'pA
■a de n/, '^°"f ce „ ^'Oïï en.
I
etît
S tf 8 Jmr^al des Sf^i^a^f ;
L fondée fur deux vices égaleme
[lodieux , fçavoir la difUmuUtion Se
Irinfidelké, que Mahomet leur Lé^
jiflateur & leur Maîcre a non-fèu-
lemenc enfeigné de vive voix ces
déreftables maximes, mais qu'il les
a autorifées par fon exemple. M#
Gtrer produit un traité que Mahc^
met fit avec les Chrétiens pour les
.mieux réduire. Cette pièce , dit-il ,
juoique défavouée des Turcs , pa»
_ roît inconteftabIe>& elle eft rap^
'portée comme telle par plufieurs
Auteurs dignes de foi ; elle a été ,
dît-on^ trouvée en original dans un
Couvent des Religieux du Moat-
Carmel , voifin du Mont-Liban,
far ce traité, Mahomet promet
aux Chrétiens s'ils veulent fe fou^
mettre 3 de leur accorder le libre
exercice de leur religion , en un
mot toutes les prérogatives, les im-
munités &. les franchifes qu'ils pou-
voient défirer. Il y a apparence que
Mahomet le fit & le confirma dans
un temps, ou fa puiOanceétoit en*
fQf§ peu çQuGdéiiibletëclorf^u'îl
j
MdJ 1748, $g^
ftîfdît ta guerre aux Arabes, afin»
de n'erre pas attaqué par deux en
nemis à la fois* Quoiqu'il en foit /]
dit M. Gaer, cet impufteur le dc-^
nientit bien^lôt dans fon Chapi-,
tre de l*Erec ^ appelle peut^être^
ainfi , parceqoe les premières Paro-
les de ce Chapitre ^ font ft>uven^
gravées furies cimeterres desTurcsi
11 s'en dédit aufli dans un autra
endroit de TAIcoran appelle le Cha-r]
pitre des Batailles , que les Turcs*]
Ufent toujours avant que d'aller^i
au combat. 11 ordonne en cet en
droit de tuer les Infidèles, de les
prendre prifonniers & de ne pas
cefler de les perfécuter, qu'ils ne,
fc foient foumis. C*ell fur ce pied-
là ^ dit M. Guer , que les Turcs,
fouffrent aujourdluii pirmi eux la-i
Religion Chrétienne. II rapporte
enfuite plufieurs traits de perfidie &
de dilTîmulation tirés de l'hiftoire
de cette nation ; & il conclud que
puifque Mahomet a ofé faire du
parjure une maxime de religion ,
il n'eft pas étonnant que lev O^S.-
S70 Journal ici Sçitoâni i
ciples fuivent la doârine de leiiî^
Waîrre.
Enfuîte , conwne s'il fe repen-<
mît de tout ce qu'il a dit à lâ
charge de cette nation, il ajoute^
qu il faut pourtant convenir que
cette mauvaife foi femble plutôt
être chez les Turcs le vice cfes par*
ticuliers , que celui du Gouverne^
ihent, & que fi ce reproche peut
!)ar quelque endroit retomber fur
e miniftére, du moins paroît-il de*
puis pluGeurs années vouloir fe pt^
quer d un peu plus de fidélité.
Le défir de la propagation dtf
Mahométifme eft la féconde ma-»
xîme de la politique des Turcs^
Dès le commencement de la Mo<-«
liarchie , les Turcs fentirent que
leurs conquêtes feroient peu (oli-
des s'ils ne fongeoîent de bonne
fieure à fubftituer dans les pays
conquis de nouveaux habitans à
ceux* que la fureur de la guerre
avoit détruits. Ceft à quoi ils don-
nèrent tous leurs foins. Jamais na**
tïon ne fut plus féconde ea amâ^
May tf^t, t'jt
ces pour augmenter le nombre da
fes lu jet s. On a fait en Turquie
un point de religion de ravantag*
Apurement temporel » que tes Ro-
mams accordoient à ceux qui fa
rerîroient chez eux , & qu'ils ap^'
pelloient droit de Citoyen Rommn , j
& qu'on nomme en France drùh à&
iVrfrwm/ïf/. Devenir croyant (c'eft
ainfi que les Turcs appellent ce ,
privilège) c'eft fe rendre digne'
de participer au bonheur des Ot'p»
fomans en ce monde & à la JélU'.
cité éternelle que le Prophète m^
promife dans l'autre aux fidèles
Seâateurs de fa Loi. Ces préten^i
dus avantages y dit M. Guer^ qui'
regardent également le préfent fit
ravenirj ne rendent les exhorta-
tions des Turcs que trop efficaces* .
De tous lesendroirs du monde il^H
leur vient des hbercins, desfcélé-"
jacs, des hommes perdus & aban^ |
donnés à toutes fortes de vices ^
qui embraffent leur religion & fe
font membres de l'Etat: de forte
L qu'aujoufd'liui te làng d^^ Tm^»
^7^ /<?«m4/ des Sçâvant »
«ft tellement mêlé & confondu aves
celui des autres Nations 3 qu'il n'jr
tn a pas un qui puifle piftiher qu'il
defcende des anciens Sarrazins. Au-
trefois ils enlevoient tous les cinq
ans les enfans des Chrétiens par
forme de tribut & ils les élevoient
tdans leur Loi. Aujourd'hui ce
moyen violent èft dévenu peu né«-
cefhiire; la féduâion fufiît; L'ha«
bit Turc eft un appas qui engage
un grand nombre d'Arméniens Se
cle Grecs à embrafler le Mahomé-
tifme.
Dans le dixième Livre, Môniicuf
Guer expofe fes propres réfle-
xions fur la puiflance des Turcs
& fur raâbibliffement de leur Em-
pire.
On peut dire à la louange de
cet Ouvrage, que c'eft un recueil
complet de tout ce que les diffé-
rens Auteurs ont écrit fur les mœurs
& les ufages des Turcs. L'Auteur
a rédigé fes matières dans un bel
xirdre » il a ajouté beaucoup de
fAïoks qui ne ie trouvoie^t pas
\
I
May 1748. 871^.]
dans les Ecrivaîas qui Vont précè-
de* S*H mérire <juelcjue cnrique ,
c*eft du côté du ftyle, qui en bien
des endroits n'eft poinc aflez fim*
pie. L* Auteur paroît avoir prodi-
gué fes propres réflexions, & dans
la vue d'égayer fon Leâeur , il
cft quelquefois defcendu dans des
détails inutiles, & a rapporté des
eontes & des circonftances peu
convenables à la dignité de fon
fujer. Au refte le Livre peut être
regardé comme un chef-d'œuvre
dimpreffion. Il efl: enrictit d'un
grand nombre de belles planches,
de vignettes , de culs de lampes
parfaitement bien gravés.
Oo t
^74 Jotamdlies Sçavans;
coîqsvlTjITions chou
SI ES de plujieurs Médecins cele^
très de rvniverpté de Montpel^
lier , Jkr des maladies aiguës , C^
chroniques j IV. VoU in^iz. A
Paris , chez Durand rueS. Jac«
- gués , à S. Landry & au GtiU
£on , & Piflbt 6k , Quay des Au-
giiftins, à la SagefTe > 174^*^
Tom, I. pp. 480, fans la Pré-
face, & la table des confulta-
tîons de ce Volume , qui en font
54 ; Tom. 1 1. pp. 45 5 , & a
pour la table ; Tom» IIL pp*
460 y & 9 pour ta table , Se
Tom. IV, pp, 454, non com^
pris la table des confultations du
Volume qui eft de 8 > la table
alphabétique des Doâeurs qui
ont fîgné les cdbfultations , 8c
indicative des volumes où elle»
fe trouvent, qaî en fait <f , &
la table chronologiiC]^tte des cou*
fukatlons datées qui font con»
tenues dans les quatre volumes;
ÂïQG |6$ AoiQs des Doâew»
May 174 S. tff
i^i les ont fignées , qui en ûuc
Vî-
T 'Editeur fe prapofe dans I^
1 ^ Préface de prouver rutilké
des recueils de confukadons de
Médecine en gênerai , & en parti*
cnlier de celui ci. Pour y parvenir»
il remarque que toutes ces colle-i
ôions ont toujours été reçues favo-
jablement. La raifon qu'il eu don«
ne eft que les traités de maladies
travailles avec le plus de foin > laif-
fcnt beaucoup d'embarras aux jeu-
nes Praticiens dans rapplîcatiom
des principes généraux , parce que
les Auteurs de ces traites n'ont pu
deviner une infinité de contblnai*-
fons , qui fe trouvent dans chaque
nialadie par rapport à l'âge , aa
fexe , au tempérament du mala-
de , à fon genre de vie , à fa profef^
fian » au climat , à la {aifon « &c«
Et coTnmem n*y ferpient-ils p&inà
wmbmrA04 , ajoute TEditeur , faif-
€pÊê iti plus habiles ne le font ^uc
4rpp finvem i II appuyé & do^Siwi^
"SyS Journal des Sçétvam ;
d'un paflige de M, Frédéric Hoff-
mann , que perfonne ne reculera
pour juge en fait de Médecine. Cet
Auteur a même fourni ce qu'il y a
de plus intereflanc dans les gênera*
lités contenues dans la Prerace, &
l'Editeur, qui le cite exaâement^ ..
ne pouvoit puifer dans une meil-
leure fource. Revenons. ^
^ Puifque les traités de maîadies
iaiffent defîrer neceffairement tant
de chofes indifpenfables dans la
pratique , il faut donc un autre
guide aux Praticiens; or ce guide
eft l'expérience ; non , comme le
remarque l'Editeur > celle iqu'Hip-
pocrate nomme trampettfe , mais
celle qui refulte d'obfervations faî-
tes avec une exaélitude ferupuleu-
fe & éclairée.
Ce principe eft adopté par tous
les Médecins; & par confequent
l'Editeur pouvoit fc difpenfér de le
prouver ; mais il a fans doute été
bien aife de le faire par furaboi^-
dance, & d^àilteurs le paf&ge qu'il
me dcAi HoISnann le conduit ;!»:
May T748. 877
turellemenc à examiner fi Ton peut
tirer des confulcations la même
Utilité cjue des abfervations. Or il
ne paroît pas que rEditeur balance
à prendre le parti de ratfirmative
Au moins ne meNil les confulta
fions bien faites qu'au degré Imme*
diacement au-deflbus.
»} UnMedicmj dit^l en empniil|l
wtanc les paroles de M* HoÉE^^
)> juann , un Médecin au fait de U^
>» verité^hle théorie y & qui a fins leM
^^yeux thifioire detaiUét d'une ma^
»» iadie , cherche (^ explique d'ab&fà
fi fin origine & fa caufe ^ fin car^Jk
f I £iere > & la pradu&iùn desfym^o
%\ mes. Ces CQnttôijftmces lui fervent
9> ji former des indications fur rit
n qiiilfam faire ^ éviter. H pr^poA
M fi enfiiite des remèdes fuil connoiê
t> àien , & defigne l'ordre , la dofe Û
n (^ U temys convenantes pûur leâ
»» employer § & enfin il pûrte un fu^
yfgemem fur de i* événement de /léJ
ffma(adie^tilt ne manfut dommt^/
€PnfHitAtions pmr etn de vrmiS ^
-e*
%
d
s 78 Journal des Sçavans ;
firvations de Aiedecine , qite l*eve^
nemenf deia maladie.
L'utilité des confultations de
Médecine en gênerai étant ainii
établie , l'Editeur relevé le mérita
àQ fa colleâion en reoiiarquàiiç
f^on deit la regarder comme le tre^^
for de la pratique clinique £une dii
fius célèbres Ecoles de P Europe , pra^
ticpêe différente en plufieurs points
4e celle de plufieurs autres > & qu*il
0ftpar cette raifin plus important df
connoître. Car c'efl: la raifon , Sç
jDion l'autorité qu'il faut fuirre.
. Mais le deffaut de fuivre les im-P
preflions reçues dejeuneflè n'efl: pas
le feul qu'on puifle reprocher aux
Praticiens. La paflîon pour les fe-
crets, pour les fpecifiques, pour la
fade des préparations , n^eft pas
moins préjudiciable à la fanté , qu'à
la bourfe des malades. Or aucun de
ces deffauts ne fe trouve dans le
recueil que nous annonçons. Il n'y
arien de fi fioiple que les remèdes
fiu'on y coofeUle » & leur opera^
tîon eit extrêmement douce ; il n'y
a rien de moins varie ; la meilleure
partie de c«s remèdes » ce qui effi
encore un grand mérite fiiivanc
ks Praticiens les plus célèbres , eft
purement diérétique ; ce font la
plus fouvent des alimeas medica-J
menreux*
L'Editeur s'attend bien ^ne cet*
te grande fimpliciié pourra fairci
une imprellion deû vanta geufe fujr
Je public ; h mais il ignore ce pu-r
I tf olic ^ juge auili ineiorable def
I w* Médecins qu'il eft peu en état
]>» de Terre, il ignore que les caufes
Ut des maladies font en très petit
lt> nombre^ & parconfequent qu*il
ne faut que peu de remèdes pour
\p les combattre ; il ignore qu'il (s
$^ trouî^e fous nos pieds , & devant
notre porte, des remèdes auflî
» efficaces que ceux que les Indes
»> nous envoyent à grands frais > SC
n qu'un fimple apofeme eft fouvenç
rplus efficace qu^ de faftueufeâ
çompofitions ^ où tes remèdes da
luî dépend princip^ement Ii|
^8b Joi^mAl des Sçàvans ^
»» vertu^de la préparation , fe trou- l
i> vent noyés dans un fatras de dro- .
ii gués inutiles , ou tell*ient enve- .
f> lopés de fucrc , qu'il faudroit une
t><iofe fextuple pour produire un >.
ty effet fenfible*«« Les Partifans d'une
pratique fimple & unie trouveront :
de quoi s'y confirmer dans les con« .
(Ultations que nous annonçons:
puiffent. elles ramener aux mêmes -
principes ceux qui fe laiflent éblouir
Î)ar le fafte des préparations ! ce
ont les vœux de l'Editeur & les
nôtres.
Si ces confultations empruntent
un mérite réel de leur (implicite»
les noms de ceux qui les ontfîgnées
ne leur donnent pas moins de re-
lief. On y voit les Chicoyneau,
les Marcot , qui jouent un rôle fi
brillant à la Cour, plufieurs Pro-
feiTeurs célèbres , les Didier , les
Fitzgerald, les Fizes^ les Hague-
not , les Lazerme ; des Praticiens
consommés , ccnnme les Bezac , les .
GautcTron , les Montagne , les Vçr-<
iiy , les Serane. Nous y voyon»aaâi
Méy Ï748. %%%
l?ec ptaîlîr en plufieurs endroits;
le nom de M, Coinbaluffer , aâuet*
lement établi dans cette Capitale i
3ui , pour ejnprunter les paroles
e r Editeur , maigri frjtunejjeavùiÈ
iéja actjHis «we cofffimnce , àom fan
t$rahé des waUdies canfécs par Uf
V£ms ptùHve qH*il etoh digne, S^nâ
imte , ajoute 1 Editeur , ^« V/ la me*
tkera dt plus rn pins , Joii par lesfi^
ours ifuil dmmra anx maladri fui
lui confieront le foin de Itnr vie ^fiig
^pn ennchijfant la Médecine d*oHvra^
H||>j auffi dignes de lui ^ne cctni dm$
^KtOHS venons de pArkr.
B« Teleft le précis de tc^ que It
fï^reface contient de plus înteref-
fant; il ne nous refte qua juftifier
par quelques exemples ce que nous
avons dît de la {implicite de la
pratique de Montpellier* On verrt
_cn même temps que les confuka-
^Kions qu'on y donne , ont les au*
^Kies qualités qui , fuivant M. Hoff-
^■nann , cara^ftérifent les bonnes.
B M. Lazerme fut confuké dans
^€ mois de feptembre 17^8 , ^o^
9S% Jûtimal des SçMpanf »
.line Dame qui depuis deux Ml
kvoic de la peine à avaler les ali^
jnens folides , difficulté cellemeoC
augmentée qu'elle la faifoic vomir*
Elle avoic de plus des agitations
cxceflîves, une douleur à Teftomàc,
un écoulement de ferofîté par jies
glandes fali vaires , les yeux , le nez i
un etouffement.
De ce que Içs liquides pafTeàC
ikns peine, le célèbre Profeflèur
condud que l'étranglement de Te*
fophage caufé paf l'embarras des
glandes de l'extrémité de ce canal «
eft la caufe du regorgement des
alimens folides , & que là caufe de
cet embarras, ou de ces obftru*
âions , eft une lymphe epaifTe &C
groOfiere. Il attribue la douleur^
les agitations , Tetouffement , le
vomiUement,à la diftraâion vio-«
lente que les folides caufent à Tefo-
phage , & la foute de ferofités à U
lymparfaie des nerfs.
L'ancienneté de cette maladie;
& les progrès confiderables qu'el-
le fait» lui font defefperer d'uni
' tecrifon parfaite» mais il efpere un
loulagement de l'ufage des apéri-
tifs doux,
UnpurgâtifuniquçitientcoinpOfi
fé du fennci du urtre foluble , dei
fleurs de mauve, de violettes j& d©
pêcher, 8t de deux onces de manne*
prépare à un bouillon apéritif faîr
avec le poulet ^ la racine d'énula
canipana , le polypode de chêne^
leseereviflTes de rivière Jes clopor-
tes & les feuilles de chicorée fauva-^
I ge » dont Vufage eft précédé cha-
que jour de trente grains de tara
tre roartial foluble, >
^m Après neuf jours d'ufâge de cet
^■lïouillous, la malade ayant été re«
^■^urgée^ eft mife au petit lait cl^
H]-ilie , où Ton fait éteindre des
Bclouds rouges au feu , & infufer
\ une douzaine de cloportes* Ce re^
^mede , pendant dix jours qu'oti:
■remploie , eft précédé d'une prife
H^'opiaie compofée d'extrait de rhu^
^ barbe & de genièvre, de confer^
' tes de kyûoirhodon & dairnée ^
& de fleurs de feUmmoniac maf«
tiales. '
On remet enfuite la malade atf
Setic laie & au taitre martial peu-
ant unedixaine de jours, aprè$^
l'avoir repurgée, & le petit lait eÔ:
fuivi tout de fuite du lait d'âneflè »
& pendant Ton ufage du faâran dd
mars apéritif dans la foupe de deux
jours lurt,
* Pendant rhivér on lîé confeîlle
à la malade que de fe purger tous
les mois, d'ufer d'eau ferrée avec
un nouer de rhubarbe pour boiC-
fon ordinaire ; & que quelques fai^
gnées éloignées, (î le flux menftruel
êft dérangé ; mais on veut qu'elle
reprenne toute la fuite des reme*'
des au printems (liivant.
Au mois d'odobre 1 740 , M,
Combalufier fut confulté pour une
femme de cinquante cinq à foixante
ans, d'un tempérament fort vif,
dont la fanté s'etoît dérangée de-
puis dix- huit mois , & le ventre
«toit devenu fort pareilèux, Le^
E
Mdy 1748, 88 Jl
Jsrîncîpe de fa maladie etok un rra*
vail forcé pendant deux mois en-
■tiers. En confequence elle fe trou-
va forr cchauffie »& fenik une dou-i
leur depuis la cinquième vertèbre
du dos jufqu'à la dernière des lom-
bes*Cette douleur fe rcpliolt fur TeÇ»
tomaCpO utre ces accidens les urines»
ordinairement d'un rouge f oncé^de-
vinrent de temps en temps très ly m^i
pides ; une douleur de té te occu-
Îjoit quelquefois tout le coronat î
a malade avoir des grouillemens
dans le bas ventre , & rendoit des
vents par le haut & par le basî
çUe avoir quelquefois a la fofletr^
, du ccEur une douleur fuivie d'une
'âfiez grande difficulté de refpiref,
enfin elle ecoit tourmentée de U
crainte de mourir fans fecours.
M, Combalufîer reprenant touf
■ ^es accidens dans fa confultation
H^ décide fans balancer qu ils font ceux
B] d une affection hyftericjue, qui fup-
H'pofe dans le genre nerveux une
B* grande fenfibilité & une tenfion fui*
vk de fecoulTes inégales $c trop foff
%i^ Sournâl des Sçavans^
tes. n attribue cette maladie aj
travafl exceffif que la malade a fait p
lequel a aoa-feulement donné trop
(Se tendon aux nerfs « mais deflei,^
ché les liqueurs & dérangé le tiifa
âoux & balfamique du fluide ner-
yeux. ^
Les a£Feâ!ons hyfterîques étant
Fort rétives aux remèdes , M. Corn*
1>alu(ier ne promet qu'un fouîagef
ment , & , pour y parvenir , il fe pro-
Pok de détremper les humeurs^
jd'en rabattre la fougue , d'ea
.cmouflfer l'acreté^ & de donner de
la flexibilité aux folides, de cor* -
. riger la tenfion & la fenfibilité des
nerfs , & d'enappaifer les fecouffës
irregulieres. ^
* Il débute , après une potion an(^
4yne« par une purgation en lavage
avec le umarin, le criflal minerai»
la manne» le fd d Epfom , les feuil-
'les de meliSe & la graine de ccU
jiandr^ dans le petit lait. Il ordon-
ne l6 (bir une potion anodyne . U
Je leQd|emaiD un bouillon^ qui dpjc
#trc continué peuf jouis > k com^
EMay 174S. 88f
fé d'un poulet farci des quatre
ftmences froides & de celles de pa-
yot blanc , de racines de pivoine
aie & de fcorfonere , des feuilles
le chicorée fau vage , de laitue & de
elifle » & des fleurs de coquelicot»^
La neuvaine finie, il met lama'-
de pendant cinq jours à Tufage
es eaux d'ïeufer, rendues purga-
v€s le premier & le dernier jours*
& tes douze jours fuivâns, il lut'
it prendre une opiate compoféa
de conferve de rofes^ de fuccin »
d'yeux d'écrevifles prépares , de ni-
tre puiifré, de cinnabre^ de grainO
d'anis , & de laudanum ; & par-def*
fus un grand verre de peut lait cla»
rifié où Ton aura fait bouillir \q$
fleun de tilleul.
Il veut que I*on poufle Tufagi^
de ces deux remèdes jufqu à troif
icmaînes, s'ils léuflifîent oien, &t
qu'on mette la malade au lait d'â-i
pefic ; d'abord le marin , puis I9
foîr fi le premier palTe bien , fâî*
fant précéder ce reniede d'une pou*
(ke 4iiod}iie de deux joui» l'uA 1#.
S8S JoumalMs Sçsvans^
matin feulement , & qu'on coflrî^
nue ces remèdes pendant plufieurs
mois,
l II veut (]u*au prîntems on réiterit
Cous les remèdes ci-dedus detdiîlésn,.
& qu'on ufe à plufîeurs reprifes &
alternativement , des bains domeC-
liques tiedes, & des eaux d'Yeu--;
fet, la maladQ prenant à la fortie
du bain une infuiion de fleurs da:
citronelle.
Quant au régime il confeille des
àlimens doux & de facile digeftion »
Tufage de Feau pour boiflfon , uti
exercice modéré , & furtout de fe
calmer l'efprit , 8^ d'éviter les tra-
vaux faciguans &L forcés.
. M. Montagne > dont les conful«
tatlons fe trouvent en grand nom«
bre dans le recueil , Sf, qui s'étoic
acquis beaucoup de réputation
dans ce genre , M Montagne , oq
le répète > fut confulté au mois de
|uillet 174J par un malade qui
avoit des triffons fur le foir , des
chaleurs aux paumes des mains
^ aux plantes des pieds» des boii*
ions
fonî au front , des dartres à la jam*
be 3 des gonflemens &: des grouU-
lemens dans le bas ventre , de^
vents , des tintemens d* oreilles &
des embarras dam la tête.
Il attribue tous ces accîdens à
la conftitution lëche , groflîére,
{£ muriatique de la mafle du fan^^
&à latenfion fpafniodique de tout
le fyftême des foHdes , 6£ princi-
palement des nerfs » & à quelque!
impreflïons d'un levain étranger qui
a echapé en partie au remède
»fpeci(ique; cautcs <jueles fatigues
>^de la guerre & la vivacité du tem^
perament du malade ont rendit
fïlus aétives , & <]ui ont dérangé
es digeftions.
Ses indications font en confé-
quence de rétablir les digeftions ^
de délayer la matTe du fang , d'en
corriger la falure , & de rendre
auxfolideslafouplefTe convenable*
Pour les remplir il commence
par purger le malade avec le po-
h^pode de chêne , la rhubarbe, les
fie u^s de pêcher , ks fommités d'ab.
Spô Jowmdl des S^étvdfif ;
fynthe , la manne & le iyrop dt
chicorée compofé.
II ordonne pour le lendemain
& les neuf jours fuivans le demi baia
domeftique , & à la fortie un bouil*
Ion de veau avec les ecreviflès de
rivière , les feuilles de chicorée fau«
vage , les fleurs de camomile , & les
fommités de germandrée ; remèdes
eue le malade reprendra pendant
fix jours après quelques-uns de re^
pos.
Il prépare le malade par une fe»
conde purgation à un bouillon de
tortue & d'ecreviffes altérés avec les
feuilles de pimprenelle , & de chi<»
Corée fauvag^ , qu'il confeille pen^
dant trois lemaines environ , 8C
après uneautre purgation il ordon*
ne pendant quinze jours le petit
lait clarifié, qu'il fait fuivre d'un
nouveau purgatif, après lequel ft
met le malade au Jait d aneffe la
matin : il y fajt mêler Teau de
chaux , & enfuite dans la premier 0
cuillerée de foupe pendant tout Tu-
fiige du laie , (k ia&aa de oiars
May 1748, 891
«peritif , târmînaat le tout par la
même médecine*
Les remèdes qu'il confeîlle pour
rhîver font uniquement Hnfufioa
* de fleurs de camomile eti manière
de ihé» & fix grains de fafFran de
^koars apéritif entre deux foupes.
^^ Au printems il fait recommen-
cer tous les remèdes ci deffus dé-
^bciirs, dans le même ordre & avec
^■es mêmes précautions ^fubfliruant
^pe lait de vache à celui d anefle ; &
^Kquand au régime il coofeille d'e-
^F^iter les ragoûts , la patiffeue » U
friture, les entremets , la falade,
les fruits cruds , les légumes & tous
les alimens de haut goût » indigef-
tesou echauifans: il réduit le ma-i
lade aux potages à la viande , aux
crèmes de ris à l*eau ou au bouil-.
ion , au bouiiri & au rôti , & it
feut qu'il f jupe très légèrement.
' Il eft inutile de multiplier les
extraits de ces confulrations ; en
v^ilà bien affeï pour faire connaître
le goût dans lequel elle** font com^
jîolées , fie c'eft tout ce que com*
ppij
$p t Jourftéd; ier Sç^nfans ,
porte l'extrait d'un ouvrage delg
nature de celui- cL (
HISTOIRE GENERA L^
i d* Allemagne par le Père BarrS^
v ' Chanoine Régnlier, de Sainte Gtm
fieviéve. , & Çhi^ncelier de l*Umr
■ verfiti de Paris , Tome II. qm
comprend les régrfes depuis. i*ém
S I* » y«/^**^» 840. in^j^?. pp^
((53/ A Paris , chez CharW
. Jean - Baptifte de TEpiqe • &
Jean-Thomas Hériflant , 1 748^
t^ Otre deflein n'eft point Ici
JlN de donner une jufte idée dç
ce deuxième tome , les bornes d'un
extrait ne le permettent pas ; i)
nous fuffira feulement , ainfi qu^
nous Tavoji^éja fait dans les deux
|)récédens ^ 'd'infîfler fur certain^
endroits , qui nous paroîtront le9
plus propres à faire juger en géné-
ral du mérite de tout Touvrage, j
., Lq Livre (ixiéme qui eft le pr^
mier de ce volume , commence aQ
j»art4ge ^ue QovisjEii: çnMQVâ^
May 1^48, g 51 5!
éc fcs Etats entre fes enTans ; les
conquêtes de ce Prince avoienC
étendu (z dcîmination fur une par-
tie confidcrable de !a Germanie;
notre Auteur dévelope avec fa
clarté ordinaire, ce cjai regarde
€n particulier rhiftaire de chacucî
de fes Etats, tk pafîe delà aux au-
tres établifTemens , que les Ger*
mains s'étoient faits au dépens de
rEmpire, Comme un des pluscon*
fidérables fut celui des Oftrogûths ,
il s'y arrête aufîï davantage» Oti
verra ici avec plaifir le portrait de^
la célèbre Amalafonte, qui aprèfr
k mort de Théodoric » fut Régentai
du Royaume pendant la minoricé
d'Athahric fan fils»
9» La Nature , dit le P, Barre i
M avoit répandu fur cette Princelle^
» avec profufion , les faveurs qu*eU
7ï le n'accorde aux autres qu'avec
fi uneefpéce d'œconomie, beauté^
)î efpric , déllcatefTe de penfée , fa-
1) cilké pour les langues Grecque.
}i & Latine, pénétration vive» pru-
n dence , fagefle, amour des Peu*
P V il'v
Jp4 Jùurrjaî des S ç avant ,
yi pies , magnificence , générofîté ;
» en un mot Amalafonte avoir cou^
m ces les qualités néceflaires pour
» former un grand Roy.
Notre Hiftorien remarque que
dans la vue de les infpirer à Ton fils ,
cette Princefiè ne- négligea rieo'
pour le faire élever dans les fcien-
cess mais les principaux d'entre les
Gpths lui en portèrent des plaintes ^
»> & lui repréfentérent , que les le*
1» çons des Sçavans n*étoient pro-
if près qu'à abbarre& à amollir un
»|eune cœur; qu'un Prince defti-
>iiîéà de grands exploits devoir
i> être nourri dans l'exercice des
i^ Armes , & non dansTappIication
»> aux fciences ; que jamais Théo-<i
» dorîc n'avoir voulu permettre
n aux Goths d'envoyer leurs en«^
5>fans dans les Ecoles publiques;.
t» & qu'il difoit ordinairement ^
>» que ceux qui avoient peur d'une
») férule, n'avoient jamais affez de
j> hardîefle pour méprifer les épéesr
l> nues.
Auifi régnoic-ii parxm ces peu^
L
pies, & parmi la plupart de ceux
qui éroient originaires de la Ger-
manie , une férocité de mœurs
qui les port oie à des excès & à
des cruautés » qu'on ne peut lire
fans horreur, H dont on ne trou-
vera que trop d'exemples dans tout
ce volume*
Comme le détail des guerres;
des conquêtes, & même des fon-
dations d'Empires , neft que la
partie la moins încéreflante & la
moins utile de THiftoire , & qu'el-
le doit avoir pour principal objet
de nous apprendre à nous con-
ttoître nous-mêmes dans les hom-
mes» qu'elle introduit fur la fcé-*
ne, le P. Barre paroit avoir eu
grande attention à nous peindre
les mœurs ^ les ufages , & les loîx
des différens peuples qui y jouent
les principaux rôles; mais fur-tout
les degrés infenlibles par Icfquels
ils ont paflé de la barbarie à la
policeffe» & des abfurdités du Pa-
ganifme aux vérités de l'Evangile,
llnous apprend que c'eft àTti\^^
Î1Ç v\v\
^/fJ Gaules. <^^fjU &-
û»"* De même le 5* *" ou d'un
xoaoA . û V^ daas Ip* ^
M^ Ï74S. 897
étoît toujours nonobftant fon nou-
veau domicile , de la nation des
ÂUemands ? des Bavarois , 00 des
Saxons» Dans le fixiéme fiécle ^
ajoute- rH , ce n 'et oie pas Je lieu
de ia naiûance , qui décidait de
cruelle nation étoit un homme ^
comme il eft aujourd hui d'ufage
dans kClirérleriCc ; c'etoîc le fang
dont il fortoit & fon origine qui
deterni inoient fon état*
Auilî voit-on , que lorfqiie les
Bourguignons furent foLiraîs à CIo-
taire & à Childebert^ Rois des
Francs , & à Thierry Roy d'Au-
ftrafie , ces peuples confervéreut
le privilège de vivre félon leur lot
ïiatureile^quiétoit laLoi(7ûwitfrr^,
ainft appellée de Gondebaud ou
Gombaud , Roy de Bourgogne;
il fut le premier qui dans ces loîx
touchant les duels judiciaires, mit
par écrit cette maxime (i fongtemps
funefte à l'innocence , qni^ le meil^^
leur Champion eji le pUs honnite
hûmme , & h plus di^ne d'être cru^
L€| iîoujguigcions jufqu'au nei*;
' * i^ p V -^
«
^98 Joumd des Sçavans J
yiéme fiécle , furent toujours ju-^
éés fuivant la loi Gombette , & nei
furent point incorporés & con-
fondus avec les AuftraCens & le»
Francs? ils continuèrent à faire u»
peuple à part , & à fubfifter en for-
Xne de nation féparée des autres;
Au refte le P. Barre obferve
que de toutes les Nations Germa-»
Cliques , la Bourguignonne étoît
dansices temps -là , la moins efti*
mée , parce qu'elle n*étoit pour
la plupart compofée que de Char-^
pentiers & de Forgerons ; c'eft par
cette raifon , félon lui , que la loi
des Ripuaires ne condamnoit qu'à
î 60 fous d'or un Rîpuairé .qui aù-
foit tué un Bourguignon, au lieu
qu'ilen coûtoit 260 à un Ripuaire
qui auroit tué un Franc.
èes loîx & plufieurs autres»
que notre Hiftorien rapporte à
mefure que Toccafion s*en préfen-
te , nous peignent la barbarie de
ces Peuples. L'homicide ^ le vol ^
& généralement tous les crimes»
à J/e^ceptioa de ceux de Lèze^
Jtfé^ 1748. 8351
Mftjeilé » fe rachetoieDt à prixd'ar*
gent : le courage » la valeur , l'ha-r
btlete dans les Armes, fembloienç
alors tenir lieu de toutes les vertus î
auflî parok-il par une lettre de VU
tigez , Roy des Oftrogoths , par
laquelle il leur donne part de foîi
éledion , que le talent pour 1%
guerre étott piefque la feule qua-»
lité , cju*on elHmoit dans les honi"*
mes & qu'ils exigeoient de ceux
qu'ils choifiiToient pour les gou-*
verner-
Telle eft cette lettre , « le Roy
f» Vitigez à tous fes Oftrogoths:
ft nous vous donnons part , après
1» en avoir rendu grâces à Jefus-
1» Chrift auteur de tout bien , que
fi Tarmée des Oftrogoths canipéa
oen front de bandiére, nous â
1» élevé fuîvant la coutume de nos
«I Ancêtres fur un Pavais , & qud
i> par Teffet de la Providence , elle
M nous a proclamé Roy^ nous re-
f T gardant comme une perfonne
j> capable de faire la guerre avec
i» foccès; parce ^ue nous y avooî
Ppvj
5) 0 ô Journal des Sfdvans 2
9> déjà acquis quelque forte de rf-
9y putation. Ce n'a donc pas été
>9 dans une chambre ». mais enraze
«Y campagne , que nous avons été
» élus à la Royauté.
Cependant on verra dans cette
Hiftoire , que fes fuccès ne répon*-
dirent pas à lldee qu'il vouloit don-
ner de fon habileté à fes nouveaux
fujets» Il fut obligé de faire ua
traité honteux avec le célèbre Bér
Hfairje Oénéraldes armées Romai-»
nés : mais Théodebert , Roy d'Ao*
ftrafiei qu'on nous reprélente ici
comme un des plus grands Roi$
iqui jufqu'alors eut gouverné les
Francs , fut plqs habile ou plus heu-
reux-; il força par fes viâ;oire$
TËnipereur Juftinien à lui faire une
entière & pleine cefSon de tous fes
droits fur les Gaules & fur la Ger-
manie ; malgré cela cet Empereur
ne. laifla pas de. prendre toujours
dans ces Edifs»! le titre de'.vain«
queur des Ailemans, des Fxwç^à
& 4es Germains* '> .,:
'il eftétgxuiant^ cojiu&Qliobfenf
Mây 1748. pot'
le P. Barre dans une notre , cjue co
Prince à la têre de TEdît de Pro*
mulgatton de Tes Inftrituts , affefte
de s'y cjualifier de Vainqueur &
Souverain de plafieurs Peuples qui
ne lui Croient pas fqumis , tek
que les Allemarjs , les Goths , les
Francs 3 les Germains , les Ances ;
les Alains , les Vandales & les Afrî-
quains , tandis qu*il n'y fait aucune
mention de différentes nations de
TAfie & de l'Egypte , fur lefqueU
les il régnoît paUiblemenc»
Quoi qu'il en foit , tout le relte
de ce livre ne contient guetes que
k récit des pertes que cet Empe-
i-eur fit en Italie > fur- tout depuis
qu'il eut eu llmprudence d'en rap-
peller Belifaîre, Celles que lui
avoit caufées ^otila à la tête des
Oftrogoths ^ ne furent qu*une om-
bre légère des ravages que firenC
en n:iéme temps lesScIaves & lesAn-
tes leurs voiijns , qui après avoir
paflTé le Danube, le jectérent fur
les teries de TEmpire du côté d^
la Thrace & de Ollyrie»
\
- ^ '
5 0 1 Journal des Sç^wanf ,
Notre fçavant Hiftorîen avant
que de nous donner le détail de
cette guerre , nous fait à fon or-
dinaire en pareille rencontre con-
noître ces peuples & les lieux donc
ils étoienc eriginaîres. Il s'étend
aulfi fur les expéditions de Leu-
tliarïc & de Bucelin ; ils étoient fre-
jres & commandaient une armée
confidérable d' Allemans , de Bava-
rois , de Weftphales , de Trérf-
riens & d'autres nations foumifès
à 4a Couronne d'Auftrafie , que
Xb^obalde qui pour lors en étoit
Rojr , avoir envoyé au fecours des
Oftrpgoths î mais un renfort fi
confidérable ne fit que retar-
der pendant quelques temps là
ruine de ces peuples. Bacelin par
des vues d'ambition*s*étant fépiré^
de fon frère, fut entièrement dé-
fait par TEunuque Narfez à la cé-
lèbre bataille de Cafilin; le Père
Barre rapporte la diipofitibn des^
deux armées fur la defcription quâ{
le P, Daniel en a faite d'après^
'Agathias Auteur contemporam* L%
é^l-^^i'' remit f„];°\^' dans l'i,
''MesV°"'^'»n COUD & ?'î''^'^«
' '^«Pporre | AthH- '^^ 'exploits -
r
504 Journal àeî S^^tfM^f^
riberc ou Aribert leur frère Roy <ïa
Paris, & mort fans entans. Brune*
haut aytnt engagé fon mari Sige*
bert à faire la guerre auKoy Chil-
peric j qu'elle accufoic d'avoir hâf é
^s jours de ta Reine Galfuinde fa
feur , à llnftigation de Frcdegort-
de qu'il époufa enfuire , te P, B*
nous fait remarquer, que la paix
fut conclue entre ces deux Prin-
ces , à condition que la Reine Bru-
nehautfemme du premier jentreroit
en ppflelîîon des Villes que Chil-
deric avoir cédées en propre à la
Reine Galfumde le lendemain de
les Noces ^ comme doi: du mat in ^
C'étoit ainfi , dit-il , qu on ap-
pelloit le préfent que le nouveau
marié faifoir en cérémonie à foa
épou(e te premier macin d^-après
fes Noces,
It ajoute >i que Tufage de pren-
3» dre des femmes fans bien étoit
»» pafle des Germains aux Francs,
SI Lorfqu'ils vouloient fe marier ,
STils acnecoient, pour ainfi dire ^
11 leurs femmes tant par les biens
M^y T748. 50 j^
11 qu'ils étoîent obliges de leur don*-
93 ner en propriété ^ & donc leur fa-*
1» mille héritoit^queparlesprérenS
»r qu'ils leur faifôient & à leurs pro*
» ches parens; en forte que c*étoit
11 moins le père que le mari, qui do*
» toit la femme ^ qui fe marioit \
>» cet ufage conrribuoit beau*
\y coup à la dépendance des fem-
1} mes à regard de leurs époux; les
»* anciennes Loisc des Francs , com^
>* me les couEumes des Germains
>f rendoient un mari maître delà vie
»» de fa femme , lorfqu'elle venoiC
i> à s'écarter de fon devoir.
Nous joindrons à ce m&rceau Iff
portrait de Brunehaud, pour don-*
ner encore un échantillon de la
manière d'écrire 6c de penfer de
notre judicieux & fça?anc HiftoH
rien.
ȕ On ne peur, dit-U, excufer Bru-
*> nehaud d un dcfir elfrené de do-
>i miner, ni d'une avarice honteu*
>i fê j ce que Ton raconte de fes dé-
il bauches, paroit d'autant plus oUr
ty xik f^u'an \%% lui atcïibu,e àm% ug
1
f% âge très avancé; les Hiftoriens qd
n ont écrit la vie de S. Colombar
»> ne reprochent à cette Princeffi
9i qu'une paflSon in(ktiabIedecom*
%y mander, ii II n'eft point de louan-
ges que S. Grégoire ne lui donne
dans les lettres qu'il lui écrit; » £
M les éloges (x{ui ordinairement ne
t) font que des complimétis ) ne
i> prouvent pas qu'elle ait eu tou^
»9 tes les vertus » du moins ils mon-
»> trent qu'elle n'avoit pas tous les
»t vices dont on l'accufe ; il n'y au**
Htoit eu ni jugement ni décem
%> ce à louer fa vertu , (i elle avoi(
)» été d'une conduite fcandaleufe
>9 toute avide qu'étoit Brunehaud
If d'amaflèr du bien , elle le prodi<
i% guoit pour les édifices publics ,
)9 Ëglifes » Palais^ Ponts , Chau£
»i fées, &c.
>i Les Hiftoriens , continue-t'il
ftqui ont parlé d'elle avec plui
>> d'animofité , font des Auteuri
M peu exaâs » & d'autant plus fu£
M peâs qu'ils écrivoient dans 1<
If Royaufloe de Qotaire ou fous^lt
I Mây 1748. jè^j
[fcrignc de fun fils, tous deux en-
1 tt netnis déclarés de Brunehaud*
I 41 Une pliime dirigée par le reflen*
I m timent ô£ 'aparrialité eft plus per*
lu nicieufe à rHifl:oire,quelesélo
lf»ges rtateurs des Pané^yriftes*
I #» Les louanges fondées fur le mea»
\ f} fonge , tombent promprement i
[ 9) & ne fur vivent guéres à ceux qui
I >i ne les ont pas méritées : au con^
Ittf traire une Hiftoire maligne coth
[il duite avec art j fait toujours im-
[ M prellîon & en icnpofe à la poC^
[m tétité, »>
I * Le onzième Livre commence atl
I Igné de Clataire fécond ; ce Prtn^
I ce étant devenu feul Souverain des
[Francs, ne changea riçn dans la
[forme du gouvernement propre i
11* Auftrafîe & à la Bourgogne \ en-i
■forte que ces deux Etats gardérene
He titre de Royaume avec leurs Offi»
f ciers particuliers , & que leur^ Mai-
res devinrent des Viceroîs, Sun (Us
Dagobert qui lui fuccéda dan»
tous fes Etars , fit publier une nou-»
?dle compilation des LoVts. às!*
Francs^ des Aipuaires » des A1Ie4
Ihans» & dés Bavarois. Le P. fi^
avoue qu'il ne fçauroit marquer f)ré?
cifémeht le temps auquel ce Prin-
ce fit travailler à la reforme de ces
Xoix; aux anciennes coutumes de&
Eipuaires recueillies dès le Com«
'mencement du fixicme fiécle » ofi
avoit ajouté plufieurs chofes en fa^
veur de rEghfe & retranché celles
^uireiTentoient le paganifme; on
réforma de même les Loix & les
Coutumes des Allemans & des fia^
varois du temps de Thierry Roy
d'Auftrafie ; on fit auffi quelques
corredions à ces Loix fous les rc^
gnes de Childebert & de Clotaire
lecond ; mais ce fut par ordre dtt
Roy Dagobert , qu'elles furent
mifes dans l'état où elles paroif*
fent dans le recueil qui nous eti
refte.
- On nous donne ici une idée de
ces Loix ; mais bien>loin d'en tou-
cher quelque chofe» l'étendue qub
nous avons déjà donnée à cet es:-
Drait^ ne nous permet pas mémo
Mày 1748- 90JI 1
'd'indiquer tes principaux cvene-
çiens qui font renfermés dans co
Livre , & nous oblige de paiTer an
liuicicme , que nous ne ferons en-
core qu effleurer*
L'Auteur y raconte les troublei
donc après la mort de Charles Mar-
tel » rAllemagpefut agitée pendant
plufieurs années; il y parle auffi de
deux Conciles, Tun qui fut aflëtn-
blé l'an 742 par Carloman, on ne
fait point précifémçnt en quel lieu;
il eft connu fous le nom de Con-
cile de Germaniei & laurre qui àU
foUicitatioti deBoniFace Apôtre des
Bavarois, fe tint Tannée fuivante à
Leftinesprès deBincheenHainaultî
J'Auteur ne parle desCanons de ce|
deuxConciles, qu'autant qu'ils ont
rapport à cette Hiftoire î il ne laif-
fe pas cependant » ainfi qu'il s'y eft
engagé , d'y faire entrer beaucoup
de points qui concernent rHiftoire
"cLjéfiaftique de la Germanie.com-
e la couver fion des Nations ido-
lârres qui 1 habit oient ; les fondai
ioa^ dës Sièges Epifcopai^c & 4i|,
5^1^ Joumml àesSçétVéïns ^
principales Abbayes de ce Payr,
^ Un endroit très- intéreflant de M
même Livre , eft celui qui regarde la
déposition deChilperic dernierRoy
. des Mérovingiens ; fi Ton en croit
les Hiftoriem qui ont écrit fous
Chriemagne, Childéric étoit im«
bécille ; mais la plupart de ces Au^
teurs.ditle P. B. ne l'ont peut-*
être rendu fi méprîfable ^ue pour
rendre fa dégradation moins injuil
te & moms odieufe.Ce Prince étoie
dans un fi grand mépris » Pépin
dans une fi grande euime , & il
gouvernott avec tant d'autorité,que
du confentement des Evéques SC
des Nobles , l'un fut dépofé & en-
fermé dans un Monaftere, &rau«
tre fut proclamé Roy (ans le moia«
dhre foulevement.
Le refte de ce Livre contient lel
Commencemens de Charlemagnç %
& THiftoiredefes expéditions, ju(^
iqU'auten^ps où la réputation de (es
exploits, la grandeur de fa puif*
£uice,& lesfervices qu'il avoir ren^
^attS.Stége» eogag^eot le Pap#
H^ May 1748. prf
^pt^on à le couronner Empereur
Hd'Ocddent. Mais notre Hiftorien
^nemarque ici que ce tirre n'ajouca
^nen à l'aucorité & à la puiiïance
^Pde Charlemagne. Les Romains qui
étoient dès-lors fes Sujets de con-
cert avec le Pape , le conférereni
8 ce Prince, parceque ce titre ré*
Teilloit ridée faftueufe de leur an-*
cienne grandeur ; ce nom feul letir
avoir donné du goût pour la do
minât ion des Grecs. Mais tout avoîf
changé de face i TEaipire de C. P»
étoit entre les mains de Tlmpéra*
trice Iréne< Les Romains a voient
honte de fe voir fournis àunefem*
fpe i ils fouhaitérent un EmpereuC
& proclamèrent Charlemagne, j^«-
^ttffe^ pendant que le Pape lui mec*
îoîr la couronne fur la tête.
Dans une Diflercatloîi «jui fa
trouve à la fin du troifiéme volu-
me , & dont nous parlerons en foti
lieu , r Auteur fait voir que ta qua-
lité d'Empereur n'eft qu'un titro
4 honneur, qui n'augmente m lâtw^
^1% Journal des Sç4vam l
%oï\xé » ni la puifTance des Rois qui
reulent bien le porter.
Ceftici» comme le P. Barre en
avertit , qu'il faut fixer l'époque dé
TEmpire d'Allemagne. On doit lé
regarder comme une nouvelle Mo-^
nacdiie indépendante de FAncieoi
EmjHre Romain, & gouvernée pa^
des Loix nouvelles. C'èft fur ce
fondement que les fçavans d'Al-
lemagne donnent à Char{emagné
le titre de Fondateur d'un nouvel
Empire. Ici notre Hiftorien quitte
la méthode qu'il avoit fuivie ju£-
Îue-là de partager fon Hiftoire en
.ivres; elle fe trouve dans la fuito
aaturellement divifée par la vie dd
cha ]ue Empereur d'Occident.donC
il fiit un article féparé.
Quoique celle de Charlemagna
ibir fort connue » on fe convaincra
cependant en la lifant ici» qu'il eft
encore du neuf dans les fujets , qui
EaroifTent les plus ufcs pour ui|
ommç qui a le courage de touc
lire » de tout pefer » & de juger do
touc
H ^ May 1748. ^IJ
^■but par lui-même : c'eft ce qu'oti
^Hemirquera furtout dans les No«
Hps que le P. Barre a placées aa
^R>a& des pages èL dans lefquelles il
^Keléve avec autant de juftefTe qu^
^Ue modeftie , un aflez grand nom-
Hl>re de négligences & même d'er-
^keurs qui onc échapéà nos plus fa^
^Htieux Auteurs * tels que les PP*
^Kirmond & Daniel , MM, Fleury,
^Kalufe, & pluneurs autres^
^K Cependant à t'égard da gran->
H0es queftions , telles que^ par exem^
Hple , celle de (çavoir , fi la Courons
ne fous la première race de nos
■Rois a été héréditaire ou éleftive,
bu même tous les deux, commo
nuelques Sçavans lont prétendu r
te que la prcfence des Evèques
ou des Seigneurs , opéroit dins les
ïiettes ou afTemblées générales'
ians lefquelles furent faits les Ca-
pitulai r es deCharlemagne, & fem<-*
plàbles points de fait ou de droit »
tir lefquels les meilleurs Auteurs
fiïpt partagés, le P. Barre fe can^
1:^ r
p if 4 Journal des Sçavans ,
tente prefque toujours de rappo^
ter en peu de mots les raifons , que
chacun allègue pour foutenir loa
fentiment ,. & quelquefois même
de renvoyer aux principaux ou-
vrages dans lefquels ces matières
font traitées.
Ce Volume finit à la vie de Louîé
le Débonnaire ; on y trouve enfuite
une carte de la Germanie fous les
Empereurs Carlovingiens & Sa*
xons : ''elle a été dreflee fous lés
yeux de TAuteur par le fieur Ro*
Êert. Cette Carte eft fuivie de deux
tourtes DiflTertations, dont là pré*
filière contient un ecLttrdffèment
Jkr la condition des otages che:^ les
Anciens Germains , pour la page dix*
jiieuviéme de ce volume; & la fe^
éonde rouleyir la Loi Gomhette &
fur les Duels , pour la page 2 8*. dtt
fiiême volume.
Ceux qui auront jette les yeux
fiir les. deux Extraits que nous
av^ns déjà donnés de ctt important
ouvrage, mais principalement ceux
Âiay T748. 915
|ùi Tauront lu en en rier , compren-
dront âtfement combien nous au-
[rîons déïîré de pouvoir rendre un
[compte plus détaillé , non-feole-
ilnent de ces deox derniers mor^
[ëeaux , mais même de tout ce fe*
rCond tome.
lî
.E NOVrEAU NEfrKAS^
TLE , ùH neuvi^H trmié de Cr-
vÀerh , voî^ in*ii. î i ï, j&fjf*
A Paris , au Palais ^ chez Grange
dans la Gilerie des Prîfonniers^
8 la Sainte Famille, i 747*
T, femble que Ton n*aît befoîn
c|ue de pratique pour appren-
dre Part de drefler les Chevaux ;
cependant la prati^ne dépourvue
devrais principes , neft autre cho-
fe qu'une routine* fl efl donc uti^
le que les gens de lart & les ha-
"iles Maîtres , nous établiflent les
gles dont on ne doit jamais s*é-
''«arter,
C'eûeû Italie &à peu près veca
i
le temps du renouvellement dei
lettres qu*oïi commença à s applU
quer à r Art de monter à cheval ^
c'eft -à-dire , que Ton joignit la fpé^
Cularion à la pratiquç ; ceci ne
doit s'entendre que des traités qui
font parvenus à notre connoiffance
depuis quelques fiécles ; car nous
ne pouvons douter que )es Ro*
mains & les Grecs ne s'appliquaf^
fent beaucoup à l'art de drefler les
chevaux, que l'Auteur appelle la
fcience de la Cavalerie.
Fr^éric Grifone ^ Gentilhomme
Napolitain , fuc un des premiers
^ui nous fit partd^ fes lumières |
pidîeurs autres Ecuyers lui fuccé*
âérent , Bi à Tenvi Tun de Tautre,
ils nous ont laifTé des préceptes
Ieue Ton a mis en ufage. La ville
de Nâples fut le fiége principal où
Ton établit des Académies pour
apprendre à monter à cheval ; cette
ViiJe célèbre compte parmi fesplu$
grands Maîtres , rilluftre Fignatellu
On retrouyç Ces préceptes dans les
j
May 1748. 51^
ûnvrages fameux de MM. de la
Brone & de Pluvinei^
L*art de monter à cheval fut
peu de temps après cultivé en Fran-
ce ; & on érablit dans le Royau-
me des Académies,* Il a paru dans
notre langue pkifieurs ouvrages
fur la Cavalerie, Quelqu'un s font
fort eftimés. M. le Duc de Ne\f-
kaftie en Angleterre, a eu une très-
grande réputation ^ & les connoif*
leurs font beaucoup de cas de fon
Livre. Notre Auteur déclare que (î
ce célèbre Ecnyer eut mis auratic
d'ordre & de netteté dans fes prin-
cipes qu'il y a de foHdité , qu'il
n'âuroit point penfé à écrire fur
cette matière.
L'Auteur de cet ouvrage a pris
le parti de ne (ë point nommer; il
veut attendre le jugement que ron
portera de fes premiers travaux:.
On a coutume d'orner les Livres
qui traitent de la Cavalerie , de
plans de terre» & de figures, on
lis a fuppnmées dans cet ouvrage î
Qqiij
■
5^ S' Jonméd des SçdVétnf ,
lAutQur eft perfuadé ijue les efiaiQ^
pes font inutiles» ce neft cepen^^
dànt pas Tavis du plus grand non»-
bre des Ecuyers , & Ton voit peq,
de Livres fur cette matière , qui nçi
foient ornés d'une quantité de plan*.
ches. Mais notre Auteur penfe au-r.
tremeqt , & peut-être l'Editeur. Oa'
a déjà dit que les principes qui fe^
trouvent ici , font les mêmes que
ceux de M, le Duc de Nevkaftie,.
Ge nom eft un titre honorable & ua^
préfage heureux pour quelqu'un»
qui écrit fur Véquitation. ^
1/ouvrage dont nous parlonf:
contient 21 chapitres. On com^
mence par expliquer en quoi con-
Cfte Tafliette de 1 nomme de chevair,
pour être placé à cheval , il faut
principalement être attentif à por*
ter fes épaules en arriére ; les épaul
les dirigent par leur mouvement
celui de la poitrine » des reins &
de la ceinture. Cette partie du
corps eft cenfée comme immobile »
& fert à maintenir 1 équilibre i le^.
Mdy 1748* pis»
jambes & les pieds font les parties
mobiles 5 &c fervent avec la main
à conduire le cheval j elles font
nommées par les gens du métier
aides. Les divers effets de la maia
font expliqués dans le fécond cha-»
pitre*
La douceur de la main que la
nature feule peut donner , eft le
principal talent du Cavalier. L3
fentiment de la main cunfifte.danç
le plus ou le moins de finefle dans
le taâ:; on ne peut définir précifé^
jnent le point certain de la main
qui doit répondre Ôc fe communia
quer au point certain de la bou*»
cne du cheval ; cela vient de ce
que le fentiment dans la main eft
auffi différent dans les hommes^
que le fentiment dans la bouche
eft différent dans les chevaux. Les
Ecuyers diftmguent cinq politions
dans la main pour faire exécuter
au cheval les mouvemens dont ou
peut avoir befoin. Les qualités de
la main confiftent à être ferme ,
douce , & légère. Q q iii\
3
1^16 JûnmÀl des iSçavans ^ ,
Dans le rroifiéme chapitre TAtl-
teur nous entretient des défenfes
que font certains chevaux , & des
moyens d y remédier. 11 faut qu'un
Cavalier parfait dans Ton art, ait
le talent de connoître d'où peu-
vent provenir les défenlès du che-
val. Cette connoiflànce eft d'au-
tant plus difficile , qu'il faut di-^
ftînguer G rorigine de la tléfenfe
Tient , ou du tond du caraâére
àe Tanîmal ^ ou de fa conforma*
tion. On dûnne dans ce chapitre
tous les préceptes qu'il faut met«
tre en ufage pour corriger les dé-
fauts que peut avoir un cheval
En général la douceur réuffit preC
que toujours plus à dreffer un
cheval « que tous les châtimens
que les mal-adroits ont coutume
d'employer ; il faut les éviter au-
tant qu il eft poflîble & ne s'en
ïervir que dans certaines circon-
ilances.
Les Ecuyers avancent comme
ton fait certain qu'il n'y a point
Mdy 1748. 92t'
de cheval qui ne fe porte plus na-
turellement fur une main que fur
Tautre , c'eft-à-dire , plutôt d'un
côté que d'un autre ; on apporte dî-
verfes raifons de cette inclination ;
celle qui nous paroit la meilleure
eft , que fi les Palfreniers font dans
l'habitude de fervir le cheval à gau-
che y ils lui tirent conféquemmenc
la tête à gauche , ainfi le cheval
acquiert plus de liberté à cette
main , parce qu'on lui en donne foi^'
même l'habitude.
Il n'eft point d'Auteurs anciens
& modernes» qui n'ayent dit que
le trot eft le fondement des leçons'
qu'on doit donner à un cheval
qu'on veut dreflèr. Les principes
qu'il faut mettre en ufage à cette
occafion font le fujet du quatrié^
ihe chapitre. L'aâion du trot eft la
tinême que celle du pas , mais le
motlvement de ce dernier eft plus
fent & moins vite. Dans l'un &
dans l'autre le cheval levé les deux
jambes , qui font oppofées & tra-
y«rfées, Q 4 ^
5 i ^ Journal des S ç avons ,
Notre Auteur traite dans le ciiM
quiéme chapitre de V arrêt ou du
farer , c'eft une partie eflentielle
dans Fart de la cavalerie ; on re- ^
garde Y arrêt comme un moyen fiùr
pour unir & pour aflembler les
fprces d'un cheval ; par cette adref-
fe on afTure la tête & les épaule»
du cheval > on le rend le^er à la
Oiain , & capable de jufteile,
. Il faut avoir foin de diverfîfier
cette leçon par les divers temps &
les endroits où fe font les arrêts;,
yi^ faut auffi avoir beaucoup d'at-
. i^encion à la manière de les faire i
s'ils font faits à propos , ils feront
fort avantageux au cheval , & (î
C'eft une main ignorante qui les^
conduife , ils lui feront très-préjuk
diciables.
On apprend dans le fixiéme cha^
pitre la manière de faire receler \ix\
cheval. Par cette adion on accour
tume le cheval à donner dans Uk
main , on le difpofe à le bien met*-
Ue enfemble » & à le bien ailibir;
I
Mmj 1748, 925
Le but de Tart qu'un Ecuyer
irofefTc , eft de trouver cette en-
!emble& cette union , qui fait tout
le mérite d'un cheval. Notre Au-
teur rapporte dans le feptiémeCha-
itre tout ce qui eft néceflaire à ce
ujet*
Tous les Ecuyers convienner^t
iUjourd'huj qu'il n*y a point de
iéthode plus fure &c plus courte
ue Fufage des piliers ^ pour met-
ie un cheval dans une belle poflu-
re , pour lui donner une démarche
oble & relevée. En effet , Texpé-
Vience apprend que c'eft le leul
moyen de rendre le mouvement
des épaules dun cheval libre , &
pour faire acquérir aux hanches
ette douceur & ce liant, qui don-
ne tant de grâce à un cheval ^ Se
qui en relève le mérite.
Notre Auteur blâme l'ufage d'ua
feul piller , *& i! a raifon ; cette
méthode eft totalement abandon-
née. Mais il recommande fort dan$
le huitième chapitre qu'on fe fer-
ye des deux piliers, Q ^ ^j
L
9^4 Jotfirnat des SçétVMSl
Le pilier feul eft de rinVennoa
de M. Pignatellî; & M. Pluvmd
Tut un des premiers à mettre êa
u(age les deux piliers ; M. le Duc
de NeN(^kaftle n'étoit point pour
les piliers : notre Auteur abandon^
ne ici fon guide ; ce qui a révolté
ce fameux Ecuyer contre l'ufage
des piliers , c'eft qu'il penfoit qu'on
peut perdre par cette méthode les
jarrets du cheval , fi wi ne (çaît
faire la diftînâion de cette partie
& de fes hanches.
On traite dans le neuvième chai-
Ehre des aides & des châtimens^
.es aides varient & fe donnenc
différemment fuivant le befoi»;
elles doivent être douces & lian-
tes , & être proportionnelles au plus
& au moins de fenfîbilité qu'a le
cheval \ fi les aides étoient trop
dures » elles cauferoient beaucoup
de défordre au cheval.
Nous ne rapporterons pas touc
ce que notre Auteur dit au fujec
ties aides , c'eft en quoi coq£^
Mày 1748. srr
toute rhabilecé & la fcience du
Cavalier, Rien n'eft plus rare que
cet accord parfait de la main &
des jambes* L'Auteur a renfermé
dans le chapitre qui fok le moyea
ie mettre le cheval Vépaule en de*
imm & la croupe an mur , deux le-
çons également difficiles & égale-
ment utiles pour afJouplir les che-
vaiDc, Un Etiiyer moderne * &
que notre Auteur n'a point cité » &
nous ne fçavons trop pourquoi , a
rapporté fort au long les avanta-
ges de la leçon de l'épaule en de-;
danSj & de la croupe au mur, L«
première apprend au cheval à pat
fer fes jambes dans la pofture cir-
culaire , &L la féconde enfeigne au
cheval à ctre obéifTant aux talons.
M, "^^ traite du pafage. 11 y z
Elu lieu rs manières de p^ffager^ tl~
;s naiffent toutes du pas & dit
.trot* L'aâion du cheval au pallk^
,ge y eft la même qu'au piafer ; Le
pafîage eft un piafer dam lequel
. 9 j tf Journal des Sçavdns ,
le cheval avance environ d'un pied
à chaque mouvement. On ne doit
mettre un cheval à la leçon du
paflâge , qu'après Favoir bien dé^.*
noué, & avoir commencé à l'unir.
Il s'agit dans le chapitre trei-
zième des changemens de mains lar*
gês & étroites , des voltes & des de^
mi voltes ; ce chapitre eft fort éten-
du & renferme une partie de cette
^fcience qui fait le grand Ecuyer.
On donne la manière de met-
tre un cheval au galop dans le
quatorzième chapitre. Le trot eft te
fondement du galop , & tous les
'grands Maîtres conviennent qu'il
ne faut point mettre un cheval au
galop 3 fans qu'il foit auparavant
bien afToupli par le trot. Il faut
prendre garde en galoppant un
cheval, qu'il ne fe défuniflè. Les
•chapitres qui fuivent traitent de
plimeurs airs relevés de manège »
comme des fajfages , des» pefades ,
ndii meK.air , des courbettes , des
troupades & des^ balotad€s » des
May 1748, 9 17
CAhrides , du pas & du faut^
Il faut qu un cheval ait une dîfpofi-
tion natureUe pour exécuter quel-
qu'un de ces différens airs ^fans quoi
on le rebuteroir. Notre Auteur
nous a paru penfer & dire fur ces
différens airs , ce que tous les bons
Ecuyers ont dit & écrit fur cette
matière, iorfqulls ont embraffé I&
même fujet, L'Auteur a rempli
fon objet en mettant de l'ordre
& de la clarté dans des principes;
qui font reçus & adoptés de toua
les habiles Maîtres»
'5^1 8 Journal des Sçavans f
VAVOLLON MÉNTOk
\ ou le Télemaque Moieme\ 1 748* '
en deux parties in^ 11. Première^
partie pp. 155. fans la Préfacé
& l'Avis an LeEteuri deuxième
partie i ip pp. le tout avecfigu-'
res , vignettes & chIs de lampes
en taille douce. Se vend à Paris ,
chez Cloujier , Libraire , rue S.
Jacques , 5 liv. en brochure.
SElon ce qui eft dit dans cet
opufcule Cp; 57 de la premiè-
re partie ) de celui qui en eft l'Au-
teur » quoiqu'il atteigne à peine
fa diX'feptiéme année , il a déjà
fini fes cours de Théologie •& de
Philofophie ; il a pris fes dégrés
en Province , & il demeure aftuel-
lement à Paris,
La forme qu'il a donnée à fa
produâion eft celle du récit d'un
voyage par lui fait fous la conduite
d'Apollon au ParnafTe. Parvenu
fufqu'à ce Mont û fameux . le
\
Voy^rgeur y préfeme aux Mufes,
furies dernières conquêces de Flan-
dres , un petit Poëme adreffé au
K >y. Les Mufes aptes avoir enEen-»
du la ledure de ce Pocme, le ju-
gent foïble. M ils elles exhortent
r Auteur à ne point perdre coura-
ge. Elles ajoutent que cet efTai
quoiqu'imparfair » fait voir des
difpofirions que TAuteur doit cul-
tiver avec foin > & montre déjà
quelques étincelles de ce feu poé-
tique qui diftîngoe le Poète du
terfificaceur ( p* 58 de la féconde
partie ),
On voit afTez que le Temple da
Goût, donne K y a quelquesannées
par M. de V. a fourni au jeune
Voyageur dont nous parlons , l'i-
dée de fon entreprife. Mais pour
éviter le reproche d'avoir voulu
à l'exemple de M, de V, décrire
un Temple, qui ne doit être con-
nu que des grands hommes » il
Dbferve dans fon Avis au Le-*
ôeur , n'avoir fait qu à pied kr
■»
Tj^^9 Journal des SçdVdns ,
chemin » que M. de V. a fait daM-
Je carofle de M, le Cardinal de
Polignac.
• Quant, au but de cetopufcule;^
9 paroîc être principalement de
iaire voir que tout Auteur, qiii
àfpire à la perfeâion , doit n'épar«
gner ni peine ni temps , pour pro»
curer à fes, ouvrages une réputa-«
tion durable. L'Auteur obferve
que celui qui veut parvenir à co
but doit fe tenir également en gar«
de , & contre cette facilité féduw
iânte qui y en lui attirant les élogef
de Tes contemporains » le laiflêroh;
dans fa médiocrité , ôc contre un
découragement aflez commun que
produit dans plufieurs âmes trop
timides, la ledure des excellentes
pièces de ceux qui les ont de«
vancé.
Il ajoute à l'explication de cette
obfervation plufieurs autres réfle-
xions aufli judicieufes. On peut y
diftinguer furtout , celle concer«
oant le; bornes qu'on doit prefcri-
r
May 174R. 95|
inç à la critique , pour cviter les d^
fauts fi ordinaires , d ecendre à roui
te une bonne pièce une cenfure^
qui ne peuc s'appliquer avec juilicp
qu*à quelques imperfeftionb aflea
rares , ou d enveloper générale»*
ment la totalité des ouvrages d*on
Auteur qui a donné de bons mor^
ceaux , dans les juftes reproches^
qu'on peut lui faire fur pluGeur^
autres produélions.
Quelques Ledeurs de Touvragé
que nous annonçons , pen feront
peut-être que TAuteur auroit pi|
donner une jufte étendue à xq\i%
ce qu'il y dit , en le réduifant à uî|
volume bien moins confidérable;
ce qui a contribué à le grofïîc
fpût , la defcriptîon du Parnaflo
& de fes environs , & divers ju*
geinens que TAuteur y a joint iiijf
une grande partie des Poètes an-
ciens & modernes ^furtout des mo^
dernes.
En général ces modernes, & par*
ticuliérement les Auteurs vivans^
^ 3 1 Joftrnd des Sçiudns y
u>nc plus loués que critiqués. L'Ait^
teur 9e s'étonnera pas fans douté
ii par rapport à une partie de la
^iuribution de fes éloges fingulié^
tement , tous fes Ledeurs ne font
|)as de Ton avis.
De plus il eft aifé de concevoiif
<ju'un efTai de cette nature» & éma^
né d un Auteur encore (i jeune , dûili
jprefque néceflairement contenir un
erand nombre de réflexions , qui
le trouvent déjà dans plufîeurs au-
très livres , ou que les lumières do
la raifon & l'expérience font faire
fans le fecours des livres aux efprits
attentifs.
Au furplus réxaditude dans les
penfées , & la pureté dans Texpret
non , font en général un mérite ,
qu'on reconnoîtra dans le Aien^
tûT moderne.
Ce qu'on peut encore y remar-
l^uer > & ce fur quoi fes leâeurt
ne lui feront fans doute aucun re-
proche , c'eft que loin de foufcrire
AU cruel traitement fait au célébré
\
, 748- m
loulleaiî par M. de V. dans fnti
IJTemple duGoûCj il feint au con^i
Iraire avoir été témoin furie Par-
[pafle d*une réconciliaclon (incoré
pntre ces deux Poètes.
Pour achever de donner une
[idée du Mentor Moderne, nous e[|
M-ap porterons deux morceaux ^ Tua
[fn Profe, Tautre en Vers.
Le premier morceau fe trouva
PlJans une înftruâioîi donnée à rAu-»'
leur par Apollon (part, première^'
p, 79. & luiv. )
« Soyez toujours judicieux 5 ég**
is le ment favorable au mérite , dif-
l> tingue:£- le toujours même daof
I > les écarts de refprit des fots*
♦t c'eft-à-du-e dans les belles pen-
i» fées que le hazard, ou Tapplica-i
' s» t ion a pu leur infpirer. Enfin louez
1) dans Chapelain même quelques
»i Vers cjue vous admireriez dans
^% Corneille M Moins févere s*ij
fi eft poflîble ( que Boileau ) ta-
II chez de vous acquérir comme
%f lui ramitié des grande hommer^
^
év^fans vous attirer la hainé'de$g£;
f» nies médiocres Deteftez la
V pféventîon; Ayez foin que votre
f » ftyle réponde toujours aux fujeti
jf que vous traiter. Partagez enfin
it avec vos égaux les connoiflan*
if ces que vous aurez puifées dani
if les entretiens des ^ Mufes,
Le fécond morceau eft dans lé
Fbëme lu aux Mufes par l'Auteur
{ p. 3 5 • & fuir, de \a féconde pai^
fié.;
^Déja £ivoriré'par le Dieu des bê^
»> tailles f
li Tournai voit' nos foldats fuir devant
»> fes murailles.
«> Ciel ! la France fuccombe> & Cua»>
» BE«LAMD vainqueur. ...
iM» "Mais grand Roy l tu^MÎi , & bien*
»> tôt ta valeur ,
I^A travers l'ennemi > (ê frayant utt
-paflâgç,
^^ fiictéder le calme & diS^ Vp*
IHP May 17^^^ 9if
^tttiutîcï , fous ces lok, à combattre
>3 animé ,
P Héros dès fa jeuneflé , à vaînae a^
» COUEURlé t «
p Foudroyant des Anglois les cohortcf
«» Rappcflle au champ de Mars nosmm*
aï pes fugitives-
•a Tout cède à cet afpeéi s & rcnncmî
^L » vaincu ,
Vlaiâê voir fur Gm firont fon coufage
î*-abanj,
^ Maïs oii va s'engager ma Mu(è témS*
^V 13 raire^
y> Grand Rcy » pour te louer, il fujfif
^- 93 d'un Volt AIRS,
Les difpofîtions heureufef & lef
étincelles du feu Poétique que les
Wufes ont reconnues dans l'Au-
teur, femblent nous permettre "cfe
lui faireoblerver que le^ Public n'ou-
bliera poiiu ua jugeoKlmiiiavi^i^
Ij^ïf Joiimal des Sçavans ,
ble prononcé en fa faveur fur le PaN
fiaflfe. AinO on ne lui permettra
|2oint comme à tant d'Auteurs qiû
ne peuvent aHer fi loin , d'être mé-
diocre dans ce qu^il pourra faire
î)aroître par la fuite , & en lui d^
mandant le choix d'un fujet plus
JUtîle & moins, connu , plus de prêt-
cifion dans l'expreflion & un tra«>
tTail qui réponde à fes difpofitions
âlnfi qu'à ion fujet ^ mais en luilai{«
faut tout le temps dont il aura be«*
C)in pour l'exécution, on n'exiger*
' rien de lui que ce qu'on a droit
d'attendre de la capacité que le
ParnafTe lui a promis pour l'aveu
VOUFELLÉS LITTERAIRES^
ALLE M AG NE^
De Leipjick. '
E s trois premiers volumes du
Diâionnaire intitulé : JSJazms
^fhfféuinu Ungué Uuifu à Jodnn^
Matthieu
Mity 1748, 5f'j7
Aiatthîa Gefntro , font en vente il
y a déjà quelque temps. Le qua-
tricme eft au m achevé, & feraea
état d'être débité inceïïamment
chez la Veuve Gafp, Fritfcli » 3c;
Bernh. Chrift. Breitkop, in~foh 4.
vol Cet ouvrage, dont nou$ n'a-
vons encore vu que le titre , paflb
pour être très bien imprimé,
HOLLANDE*
De Leïdf^
Jean Arn, Langerait » Libraire
lie cette Ville . imprime aftuelle-
ment le recueil des oeuvres du Pré(î-
dent Briiïbn « ijicitulé : Barnabé^
Briffhnii It^L Re^H Confifiorii Con^
JiUaru AmpUffimique fenmus Pari^^
fanfii Fr^fldis 4fpera mirwra varii
argumemi ^nimirum : j^miquît^tum
€jc jure €ivili fileSarum ^ ith^ /^.
de filuthnihÊH 0^ liberMhnibHS likm
Itl^ Ad, L, JiL de Adulteriis itkr*
fingnUriu Cûmm^rîtarins ad L^ Da^
minifû defpeiUcuiii in C^d. Th^od^
May, R t
9 } ^ Jomnd des Sçéiuanf ,
^ L. Omntsdies Cad. deferih. D9
rim nupti^fram liber Jingularis. />#
jure connubieriêm- liker fin^têUrit^
J^trirgôH liber Jingub^ris^ De» Régie
Perféown apparatù lih. fI7. tftu a»i^
ma reaenfuit , emendavie, tutriisétfi»^
99t4$tenibUs^ fréfaet^bus & indi^
(tibus inftruxit Atberetu Dieuricte^
TrekeUJwrifienftdius. CeCteédiciof%
cft fafte fur celle de Paris de 1 606 ^
çoiQme ta plus complecte qui ait pa«
ru » & à lac^uelle on avoic joint plu*
£eurs ouvrages poftumes de l'Au*
feur, fuitouc dans les Livres: Anttm
^itamm JifefUnêm : ad L.JhI. de
jédulttms : deritu nuptiétrum , &
de Jure Connubiemm. Le nouv^
Editeur a jugé a propos de donner
2 ces divers opufcules l'ordre chro»
noloeique. {1 a corrigé les fautes
die l-edition de Paris , en compa»
yant Ton texte avec les n^eilleip'et
éditions. On trouvera parmi Içf
itemarque^ de l'Editeur , les prini-
opales • variantes , tant du tt^sm
Grec oit^IjAtin des Loix» ^ut dHt
cents du Préfident, Au tefte 11 m-
primeur promet qu'il ne lallTert
dea à defîrer de fan côté ^ (oii à
regard de la bonté du papier , fait
à l'égard de la beauté du caradéro*
Brevû veterum mûnumemorum
sh ampU Vire Gerh, Papentroki^
^cadtmi£ Lugdùno'Bst4V4 leffata^
Tum , defcriptiç^ in duaspunes dwi^
fa , ^u^rum prima Gr^cos Lattnafiue
tituhs ^is , umis » ^diculis , buftii^
m'cis^ lammiffH^ Up'îdeis infiriptoi^
mti & ^na^lypha contimt j fecunda ^
JlatHas^ imagines ^ capita Deomm^
illuflnum^HfWùTHm^ t^ç^ ccmpleiîiw
Êur, Studio & opéra Francîfcî Ou*
dendorpîi, Lugd. Bat apudSamue*
lem Luchtmans & filium, ^74^*
De la Haye»
Effkîs pir les pafjinns&fkrlenri
taraBires. Neiïîoîn (^Çt tentât def*
cendere, PerC Sat* IV, V, i j. chei
N^autme , Libraire de cectç Ville*
174,8. m^i%w deux voL
Kl ij
9A^ f^r^^/ Jes Sçipans ; ^
- Le même ouvrage fe trouve âufc
ftà Paris , chez la Veuve Piflbti
Nyon fils , Libraires , Quay des Au*
giiftins , & chez Cailieau , auffi Li«
Sraire,rue S.Jacques.
Dp Genève.
extrait Jtunt Lettre de M. JkLLkm
BERT, 4 il^. Cramer.
Di^ 50 Janvier 1748.
. Je me fuis fort occupa cet hy*
:irer des effets de l'éleâncité fur les
êtres animés , & comme j'ai été.
obligé de faire des expériences qcû
demandoient de la dextérité, jo
recourus à M. Guiot ( Chirur^en )•
Lç hazard a rendu mes rech^ches
plus utiles que je ne penfois ^ 8c
m'a engagé ^ toyrner mes vues du
côté de là gùérifon de diverfe&ma*
ladiés. Curieux de comparer. It
différence des effets de Téleâricité
£]r les animajuc vivans & morts t
«vbc. ceux qu'elle produiroit fui(
les parties ^paraly tiques » oa m'at
\
M^ 1748, 54*
mena le î 6 Décembre un nommé
Nogues^ Serrurier j paralytique du
braïi droit depuis près de t|uinz€i
ans» Outre la perte du fentimentêfi
du mouven:ient , le bras & I avant
bras étoient extrêmement maigres.
Nous expo (âmes d*abord ceî hom-
me à Tçpreuve de la commotion,
la main paralytique attachée au
Yafe : la violence du coup porta
principalement au haut de Tépaule,
& nous ne pûmes détromper cec
homme de Tidce où il croit que M#
Guîot Tavoit frappé, quen répé-
tant l'expérience après avoir idXz
changer de place à M. Guior,
Je fis en(uite découvrir le bras
paralytique, & l'homme étant pla-
cé fur de la poix , & vivement éle-
ftrifé^je fis fort ir de divers endroits
du bras des ctinceîles, Nousapper-
ç urnes d'abord que les muicles
d'où elles partoient^ éroient agités
de mouvemens convuîfîts très-vife.
Bientôt après , nous vîmes mouvoir
fucceffivemenc& en dirtérens fen*
R r iij ^
éj^t Jûttnféd des Sfétfdfts;
favant bras , le carpe , Si les éoifft i
iuivanc que nous tirions l'étincelle
de tel ou tel mufcle. Le phénomé^
ne éroit trop fiogulier pour ne le
pas examiner avec attention. Je
me mis à la place du Paralytique »
& î'obfervai que les mufcles & les
Îarties auxqudles ils aboutifibient^
^ inouvoient , quand on en tiroir
une étincelle , fans au'il fut en mon
pouvoir de Teippêcher ; & que fui«
Tant que Ton tiroit» par exemple »
i' étincelle des mu(cles extenièurs ou
fléchiflèurs du carpe » ou des doigts^
9s fê baifToient ou s'élevoient eo
fens oppofé. Cette obièrvation
bien conftatée fur différentes par*
ties de mon corps » & enfuite fur
le bras paralytique , me donna
quelque efpérance , qu'en (ècouant
vivement & fréquemment les muf»
clés paralytiques » on pounroit peut*
être leur rendre leur jeu , & v ifaire
circuler librement les divers fluides»
Je travaille en conféquence tous
les jours fur le paralytique» endU
Mây 1748- 54 y
rîgeant fucceffivement tnes opérai
fions (ur les divers mufcles» L*ab-
^uâeur du pouce m'a feul occupé
pendant le grand froid cinq à (tx
jours, Jl ne falloir pis moins cjue les
changemens norables que je voyois,
pour foutenir ma patience au mi-
lieu de pi ufieiirs autres occupation s«
Voui jugerez des progrès de la
guérifon par ]a defcription de Té-^
tat du malade qti€ M. Gutot %
dreffé le dixième d£ le vingt-qua^
triéme Janvier » pour en mieuic
ConDoitre la fuite*
*î J*ai nomé que Je brai parâly*
fi tique avoir repris beaucoup d*em-
»> bonpoînt. Le malade étendoic
*T les doigFsindeit , médius & annii»
>ïlaire ; Il pouvoit aufTî crcndre I0
f> carpe j mais le petit doigt & Id
ft pouce ne pou voient pas encorcs
fi s'étendre. Cet état marque une
n grande diminution du mal , puif*
R r iiij
^344 Jouméà des SféfOMS \
)> que dUx }ours auparayant^ravaiir
j> bras écok encore fort maigre.»
:n& que le poignet , ni aucun des
.t» doigts, ne pouvoient s'étendre*
Ls 1^ Janvier.
, 9) Le carpe & tous les doigts^
j) excepté le pouce , s'étendent
j%y parfaitement. Le pouce a beau^
,»> coup gagné pour les mouvemens
99 dabduètion » d'adduâion & de
;t9 flexion. La dernière phalange de
» rindex & le pouce ne peuvent
» pas encore s'étendre parfaite*
9> ment. Lçs noK)uyemens de l'avant
9> bras , & du bras fe font mieux,
>>I1 approche la main du cha-
>i peau.
: Aujourd'hui le Paralytique a t'y
xéfon chameau, & m'a remercié
Jes larmes aux yeux. L'ayant bras
eft aufli rempli de chairs que l'a*
vant bras fain » & le bras fur le*
quel le grand froid m'avoit em^
péché d'opérer » augmente confiir
Mmj 1748. 9451
dérablement- Le poignet peut fai-
re fes différens mouvemensj lors
même <jue là main eft chargée
d'une bouteille pleine, d'eau tenant
une pinte.
' Je ne dois pas oublier de vous
dire qu'à cette façon d'opérer j'ai
joint de temps en temps, la coip-
motion. Je la lui ai même donnée
fans le vouloir, d'une force extraoi^;
dinaire , & qui m'a montré \m
■phénomène bien propre à rendre
les PhyGciens circonfpeâs.
jium Extrait d'une Lettre du z%
Février 1748.
Le Paralytique de notre ami va
de mieux en mieux. Il tire fon
chapeau fans peine » il manie déjm
de gros marteaux , & il compte
pouvoir forger dans peu de jours»
Sans le grand froid an Vauroïc
éledrifé hier à nud fur les mufcles
■ du bras qui s'étendent vers la poU
'trine » & qu'une înaâion de quin-
ze ans^a rendu un peudouloureux^
Rrv
J
94^ J&teméâ des Sçm^émfl
lors des mouyemens du hnu
F R A N C £•
De P a r X n
Charles- J. B. Delépine , & Jean
Thomas Héri(bat Libn^res me
S^ Jacques , qui ont imprimé Se
publié THiftoire eénérate d'Aller
magne par le P. Sarre» Chanoine
-féeolier de Sainte Gén&nef^ &
<!^nancelier de l'Univerfité de ¥^
ris , délivrent gratuitement aux
foufcrîpteurs > & à ceux qui font
Templete de cette Hiftoire » deux
DifTertations qui ont rapport au
premier Volume» & qu'on a ou«^
Dlié d'y inférer» La première rouk
fur l'origine de quelques ancfens
peuples de Gernumie: içavoirdes
Cimbres » des Bataves » des Frifbns »
•des Saxons & des Angliens ^ des
Bourguignons » des Moyens de
Boheme& de Bavière & de&Fmocs;
La féconde contient des éclairai^
Ibment fiir le lieu où Oorulo»
^ tous les toem^,,*;i^^fotUV^*
fidvedesm^g^^^^^dansl*
J
4^48 Journd des Sçavms i
point l'ouvrage intitulé: » Deftn*
^yfio ConventHs Cleri Gallicani émna
»> idSz de EçcUfiafticA potefiate ,
»> fur Tâutorité des Rois & des Sou«
r verains Pontifes ; noa plus qu'un
»> autre tou^ane le Livre des J^é^
^flexions morales fur le neuveéiu
M Tefiament^ Ces deux ouvrages».
y» difeot les mêmes Libraires , ont
V été imprimés très-correâemenC
M depuis peu à Amfterdam en 5
u vol. & dansja même forme , que
9> les douze de notre impreflion ;
» ç'auroit été en multiplier les édi*
9)tion$, d'autant plus inutilement»
î> qu'on peut avoit ces 5 voL pour
» 40 liv*
. Le (leur le Rouge Géogcaphe
4u Roy, rue des grands Auguftins>
^ent de donner au Public le Théâ*
tre de la Guerre en Hollande » es
douze feuilles qui forment une
grande Carte fort détaillée. Cette
Carte qui eften très-grand point»
& très proprement gravée > ne peut
ingnquer d'être, fort utile aux Mi^
litaires»
r
May 174S* 545?
On trouve encore chez le même
Auteur le Théâtre de la Guerre en
Italie j & un nouveau plan de Ber-
gue-op-Zoom levé depuis le lîége*'
Laurent d'Houry ^ Libraire , ruo
de la vieille Bouclerie^mchevedlm-
piimer , & mettra au jour danS
le mois prochain , un Traité hîj}^
ri^uff ^ pûlin^ue du Drùit fu-^
hi΀ de l^Empirc d^AlUmagne , qui
peut être regardé comme un pré-'
liminaire utile pour lire encore avec
plus de fruit THiftoire de cet Em-
pire* Nous annonçons ce traité avec
d'autant plus de confiance, que
nous fommes inftruits , qu^^avant
d*étre mis fous la prelTe » il avoît
reçu Tapprobation & même des
éloges d'un Içavant Jurifconfulte
d'Allemagne , très verfé dans la
connoidànce du droit public Ger-
manique.
» Voici deux brochures que P* G«
le Mercier Imprimeur-Libraire rue
S> Jacques au Livre d'or, vient de
publier; la première apottiiitrt;
I
'f 50 JournJL JUs Sçmféms^
jExplépMfiû in fiptem PJéiltnêS fiCF^
nitemUlet cum verfione gkilicéu
I748»t;i-8^. L'Auteur avertit ait
çoi;riaienGement» qu'il donne cet
«uvrage comme un e0ai; s'il eft
leçu favorablement» il donnera les
autres Pfeaumes avec un commen-
taire Latin & une verfionfrançoife;
luivant la méthode qu'il a ^uxlée;
4Ans les Pfeaumes de la pénitence
que nous annonçons.
La (èconde brochure comprend
deux parties; la première e(t inti«>
tulée: La foi du Chrétien en forme
de Catéchifme touchant les dijpofi^
tiens & la manière de prier Dieu^
prouvée par les Oracles de l'Ecritttre.
Sainte » avec les Obje3ians& leters
filutions. La féconde parties Ls.
fii du Chrétien touchant l'adoraUe
Sacrement de PEuchariflie éprouvée
far les Oracles de l* Ecriture Sainte,
étpec les ebjeSions& leurs folutiensi
{1748. /Vf-S^.
9» ML TAbbé Raynal^ connu dans
it jç Plibtk par fixi Hifiotfc i» iff^4»^
rMéy t74?. 5511
t» thûudtrat & paî celle du Pariée
»> ment ^AngleittrÉ ^ayant été char4
)) gé par ta famiUe de Montieur /#
t> Jiiaréchal de Catinai^de travaU-r
»> lerà l'fJifltfirff de fa vu fur lei
i> Mémoires qu'il a pris foîn de raC*
« fembler, & furies pièces qui lui
^\ on: été communiquées ^ croit de^
^> voir inviter Meflîeurs les Offi-^
» ciers qui ont fervi fous ce grati4
>ï Général » & toutes les autres per-
41 fonnesqui ont vécu avec lui ^ 014
>i qui ont quelques connoi0ance&
ji particulières de fa vie ^ à lui en»
M voyer tous les Mémoires , Let-l
« très. Plans de Villes , de Cam»
%% pemens » de Batailles , les Cartel
*> particulières des Vallées du Pîé^
%% mont^Sc des cantons de Tltatie^
•> où il a fait la guerre pendant les
ti années 1 6^0 & fuivantesjufqu'en,
•»i7o^.& généralement toutes-
»> les inftruft ions qu'ils pourront lut
»^ procurer à cefujet. II cherchera.
s> avec empreflement à témoigne^
i> là reconnoiJ(rance à tout^i les pêSf
^^1 JoumH des Sçéipans ;
7% fonnes qui voudront bien cbiW
t> courir à l'exécution de fon de£*
itfein.
* »f Maiame de Catinst^ Vem;e de
i» M. de Catinat^ ConfiiUerém Pitr^
91 lement^ Neveude Menfieurlè Aid^
#1 réchal , recevra toutes les Lettres
n & paquets qu*on lui adrejfera par
p la Pofte OH parles Mejfageries »
W & autres voitures publiques^
^ ii Elle demeure a Paris » rtte de
^tUniverfitiy au coin de la rue ds$
f% Bacq.
' Géographie mod erne abrégée , pré-
cédée d'un petit traité de la Sphe-
fe & du Globe , ornée de plufieors
ttaitsd'Hiftoire ,tant naturelle que
politique , & terminée par une
Géographie Eccléfîaftique» où l*oa
trouve tous les Archevêchés & Evê-
diés de TEglIfe Catholique ,& les
principaux ^es Eglifes SchifmatU
ques> avec une table des longitu-
des & latitudes des principales Vil-*
les du monde , contormes aux der-
|Mr^ obferyations de Meflkur» do
FAcâdémle des Sciences , & une
autre de tous les noms de lieux
contenus dans cette Géographie^
chez Jean Thomas Hcriiunt Li*
braire rue S. Jacques 1 748 in-x 2,
Le même ouvrage le trouve
.aufli chez la veuve Robinet , Clau-
de Simon Père, & Claude- Fran-
"çoîs Simon Blsj Libraires de cettft
même Ville,
La veuve Etienne & fils LibraU
res rue S. Jacques à la Vertu , ont
Téimprimé de publié depuis peu Is
vie de Sainte Thérrfe , tnée des An^
Uurs originaux Ejpdgnols^ & des
Hïjhnem contempirrains , avec des
Jj€ttres chùifies de lamemeSaime^
^ùur fervir d^éclaircijpment k ^Hif*
toire de fi vie , par M, de Villefûrt
1748. /«-jz. X vol,
Hiftoire des Sarrazi^s , conte-
nant leurs premières conquêtes, &
ce qu'ils ont fait de plus remap^
cjuaule fous les onze premiers Kha^
hfesj ou Succeflèurs de Mahomet;
traduit de l'Anglais de SiHioq
1
DcKlejr , Profeflear en langue Af<$
|)e dansTUniverCtédèCaoïbrige^
fhet Nyon Fils, Libraire Quav
des Auguftins, près le Pont S. Mt^
fhelài'OccaOon» 1748 in-^iz Xh
vol. .Après l'aTertiflêment du Tra«
duâeurg& la Préface de l'Auteur,
en trouve un abrégé de la vie d«
Mahomet avec des remarques ; à la
fin de chaque volume on a mis ont
table dei matières,
; Il paroit depuis peu en cette Vik
le une Traduâton françoife des
Ephéfiaques de Xénophon. Elle
m pour titre : Us éêmmtrs ^Aln^
€ome &d*Anihi4\ Hiftoire Epfaé«^
0enne traduite par J ...• 17489
in^% ^. Les Ephéfiaques font un ou*
Trage connu des fçavans. On en a
donné une édition en Grec fie eo
Latin à Londres , Se une traduc«
lion Italienne à Florence» il y a
quelques années. Voici l'idée que
leTraduâeur François donne dans
(a Préface, de l'orignal de Xéno«
phon d'Ephefe: %% Xénophon » dxu
May 1748. ^ ^^f
ff H, m'a paru en général ingénu QC
i) fenfé , clair & précis dans Tes d«f*
»} criptions; aulS noble que fimple
V) dans la plus grande partie de ion
n récit j vif & rapide dans ce qui
iineft qu'épilôdique, & quelque^
•> fois fublime dans ce qui e(l fenfi*
%\ ment . , . . en un mot » ajoute lo
lïTtâdufteur» cet ouvrage efluîi
ftâireïbon modèle d'Hiftoîre. Il
f» peut encore fervir aux ]eune$
»> gens » pour leur donner une tein*
>i ture des moeurs & de la Geo*
•«graphie des anciens^ aux jeunet
n perfonnes de délaflement d'eC
y^ prit , aux gens mariés de leçon ,
yy aux impies d'exemple » aux mal-»
» heureux de confolarîon> &c» t»
La Traduftion eft accompagnée
de notes fur la Géographie , fur les
mœurs & Jes diPerens ufages des
anciens. Elle eft encore très- bien
exécutée foit pour Tlmpreflion i
foit pour les vignettes & les autres
tailtes-douces dont elle eft ornée.
Jiemar^Hci critiques fir U Dic^
^5# JûunfsViesSiMMns^
ti^nnatrede Sayle, cfiez H/poIîté^
Louis Guërin , Libraire , rue S«
Jacques à S. Thomas d'A^uln.
: Le même ouvrage fe débite au(&
i Dijt>n chez la Demoifelle Hermit*
Andréa, vis-à-vis le Palais des
Etats. 1748. in-fol. en deux par-
ties.
Giflèy , Imprimeur - Libraire*;
rue de la vieille Bouderie , viene
de mettre au jour le tome fecondr
ëe U pratique Vniverfellc pour U
rénovaH^ft des- Terriers , d* deâ
éroits Seiffnesmaux , tant mifer
fH*honorifif4es , réels , peffonnels ,' |^
mx'es ^ contenant les queftioni
les plus importantes fur cette ma«
tiëre , & leurs décifions , tant pour
les Pays Coutumiers , que ceux
régis par le Droit écrit , &c. Par
Edme de la Poix de FreminviUe,
Bailli des Ville & Marquifat de là
PalifTe , Commiflaire aux droits
Seigneuriaux , 1748. in^^^. On
a'rendu compte du premier tome
fUxk% lequel TAuceur donne les
pegles néceflaires pour conipofer
un corps de papier 1 errier; on ne
manquera pas de rendre pareille*
ment compte de celui-ci, qui con-
tient Tufage en quelque forte âC
Tapplication du premier,
Etienne Savoye , Libraire ^ ru©
S Jacques . à 1 Efpéra«ce, vient da
pettre en vente un Livre fous Iq
|:titre de Manuel Phihjephiquf , o§t
fréctj univerjel dei fiiences^av^
cette infcription Latine au frontiC*
pice : audendum efi & Veritas invi^
îiganda ^ quam etmmjî mn a^e^udft
Vfnur ^ omnim mmm prapins quam
Vinc fumHS , ^d eam pffrvenicmuu
jalen, imprimé à Lille, chez >\n-
iré-Jofeph PancKoucKe ^ avec
ï^eaucDup de figures, Ï748. in^
^I 2. un Tome qu'on peut relier ea
Weux volumes pour la commo^
[dite. Cet abrégé ne contient qu'unf
l^egére efquifle des d-fterentes par*
[jties des fciences qu'il embraffe; on
, y trouve le^ principes de la Log^
gue & de la Mccapbyli^ue j^ae;
^5^ Jmmùd àes Sçaivans ,
Mathématiques , de la Géom^rl»)
ée la Phyfique » des MéchaniqueSy
de rHydroftatique ; du Feu ; (fo
roptique , des Couleurs , dr kt
Dioptrique, de h Catoptrique, dt
kCnomonique; delaGÀ>graphie|
Au calcid EcdéfialHque du Calen*
ërier de Jules Céfar , de la Cki«
teie Se des poids oui y font ufîtésf
de rAnatomie , ae la Médecine,
de la Pharmacie ; de l'Homme»
des Paffions, & enfin de la Mora^
le. On n'entre dan) le détail dei
afférentes branches de ces (cien*
ces» qu*autant que le comportent
f étendue de Touvrage , & le deC-
letn de l'Auteur » qui n'a été que
decompoTer un abrégé propre aux
-perfonnes qui ne voulant pas ap*
|>rofondtr ces hautes (ciences» font
hitn atfes cependant d'en avoir
Quelque teinture.
Le Berton» Libraire, rue Saint
'Vlâor , près S. Nicolas du Char^
lldmiet » débite les Livres fuivans*
' l^^ Frims & InfimOhM CM-
May 1748. f ç>
$imnti four bien cpff^ men^rr » C^ à^m
Jmtr Im jûumée , p&ur gmendre fêin'*
ttmem Is A^ejr , &c, par le P. Sa-
nadoo » Jéfuite , nouvelle édîcioii
augincDrëe, 1748, ùs^S^,
1^. Méditerions fmr U Pa(Ji»M
}*^. Retrmites pam- hs Commiê^
« Le Caralogue des Livres de Im
dlébre Bibliothé<fue de feu M«-
Burette , Doyen des Médecins de
Paris, & de r Académie des Irtfcrip«
tions & Belles Lettres, slmprime
aâuelleinent chez Gabriel Mirrin^
Libraire « rue S. Jacques » à lEtoi^
le» en ; vol. m-l^. La venre Am
cette Bibliothèque fe fera en détail
au mois de Juin prochain.
m
1^0 Jemmid iUi SçMVdnt ,
TABLE
DES ARTICLES CONTENUS
dans le Journal de May 174S.
<
^y librifeJc. écc 771.
Obfervations Chirurgicédef^iCcj^o
Defiriftion abrégée « GtêffTMphit^ ^ k
&c 814*
Mifioire de tAcéUime Royale des
Sciences. &C. 8^8^
'Mœwrs & nfeges des Turcs , &cv
'CenfiUtatiens choifies de flufieurt
. Médecins^ &t. ^74'
Hiftoire générale JtAlkmsgne ^ icc^
99%
J^nonveéUi Neurkffilc . &c. 91 j
HApeBon Mentcr^ eu le Télémés^
(jHe^iiC. 9x8
fJeBvelles Littéraires^ &c. 9^6
Fin de la Tabiew
L E
J O U R N AL
DES
SCAVANS,
POUR
VANNEE M. Dca XLFllU
JUIN.
A PARIS,
CIieiL G*T. QuiLLAU^ Pcre , împrimeUï4
Juré-Libraitc de rUniverfïté , rue
Galande, i i'Annaiiciiti:Ion«
M. DCC, XLVÏIL
^VEC 2KIV1LEGE DU ROT4
■i!^■iin^•lj^^■^^i•■^■^■fy■!il••if^■fy•i'■f|l•■:f-i- ■:
L E
JOURNAL
DES
CAVANS.
JU I N IVi DCC XLVIIL
Œ MO IRE SUR LA FILLE
Sonif raine décou^ene au pied dm
M^nt Véfuvt^ A Paris, chez CU
Hérlffant , rue Neuve Notre-
Dame , à la Croix d'Or , &aux
trois yerms, ly^îi* i/i-8^. de
H pages.
A première découverte de la.
Ville d'/ftrc«i^^, ou HltchU^
nmft j a fait trop de bruit pour
me k Fubiic tiûi pas fouhaité
Stïv
3
Ji^f^ Journal des Sçavans ,
ardemment d'en connoître les fui-
tes ; il a reçu avec une forte d'avi-
4litë les relations manufcrites qui
cn^ont paru en différens temps;
mais ces relations , bu peu exaâes»
ou tYop abrégées , n*a)^ant fervi
qu*à redoubler fon impatience , on
n'a pas cru pouvoir mieux la (k-
tisfaire, cjuant à prefent, cjue par
le Mémoire dont nous allons reqi-
dre compte , après avoir obfervé
qu'il a été drefle à Naples par les
ordres & fous les yeux de M. le
Marquis de THôpital , Ambaflk-
deur Extraordinaire de Sa Majelté
auprès du Roy des d'eux Siciles»
& qu'il avoit déjà été imprimé à
Avignon fans fa participation,
L'Auteur dont nous emprunte-
rons fouvent les paroles , la divifé
en plufieurs articles. Après avoir
fait en peu de mots Thiftoire de
la découverte dont- il s'agit, &
parlé de l'ancienneté de la Ville
à^Herculea , de même que des La^
ves & inondations qui accompa**
j^rjtent <^jielque£(HS les eoihralèr
jHîn 1748* ptfj
îens du Véfuve ; il donae und
idée du 1 héâtre , du tornm , de&
mâifons ^ des rues , des Peintu-
res, des M'>f3Ïc^ues j des Sratues,
das Médailles & autres auticiuités
trouvées dans les ruines de cette
Ville inforrunée.
M, le Prince d'EIbeuf ayatir paETc
à Naples en 1706 , & y ayant
cpoufé en ï 7 1 j la fille de M. le
Duc deSarfa, fitbâdr une mailon
de Campagne à quelques milles de
diftance , dans un Heu nommé le,
Granatielio ^ près de PorticL Lei
Ouvriers en c reniant la terre > per-
cèrent une vouce fjus laquelle ils
trouvèrent d^aflez belles Statues
<ju11 fit enlever.
Sa Majefté Sicilienne ayant dans
la fuite choifî Portici pour y con-
ûruire unemaifon deplaifance, un.
de fes piemiers foins fut de faire
fouiller la terre jufqu'à 80 pieds
de profondeur. On y trouva le fol
d'une ancienne Ville licuée fous
Portici & Refina , Villages conti-
guS| à fîx milles de Naples feul&-.
^é6 Journal des Sçavans ,
fcent, entre le Mont Vèfuve & lé
rivage de la mer. Les Sçdvans fe
partagèrent auditôt fur le nom de
cette Ville fouterralne. Les unr
vouloient que ce fût Fompeia rui-
née fous l'Empire de Néron , d'au-
tres prétendoient QÛe c'étoit Rui^
na , dont Pline le jeune fait men-
tion dans la lettre qu'il écrivit à
Corneille Tacite, pour lui appren-
dre les circonftances de la mort de
fon Oncle ; mais le fentiment de
ceux qui foutenoient que c*étoit
Berculea , prévalut bientôt par les'
raifons que l'Auteur rapporte , &
encore plus par les Inlcription»
qu on a fucceffivement déterrées.
Cette Ville fondée foixante an$'
avant la guerre de Troye > & déjà
fort endommagée fous l'Empire
de Néron , par le même tremole*
ment de terre qui détruifit Pom-m
•peia , fut entièrement ruinée par
l'éruption du Véfuve , qui fuivanr
l'Auteur, arriva la première année*
de l'Empire de Titus, le z^ Août
de l'an 7^ de J» C»
Ph 1748-
?«f
La matière fous laquelle la Ville
*Hermlca el\ enfcvelie ti efl pas la
aéme par tout : en quelaues en-
iroics c'eft îa Uvc du Vcluve, en
d autres c eft une efpéce de mor-
ier ou ciment devenu fort dur.
Les Napolitains appellent Lave^
es mélanges , ces efpeces de ri^
^iéres compofées de fouffire > de
ninérauits de pierres. & de bitu-
ae fondus enfemble , que le Vc-
ive vomit djns fes fureurs ; c*eft
me mixtion' epaiffe & vifqueufe,
|ul rou!a lentement comme de la
lâte ou du verre fondu » d£ qui
fonferve afleï longtemps fa cha-
Bur pour arriver jufqu'à la mer,
lans laquelle elle a formé en difle-
ïens endroits de petits promontoi*
res; la L^w^ fe fixant à mefure
qu elle perd fa chaleur , devient
enfin un rocher auflî dur que le
marbre, dont il prend le poli.SC
dont on fait le même ufage,
Tant que cette mari ère eft en
aâion , elle sinfinue dans les vuî-
des qu'elle rencontre ^ & il n'eft pas
Stvvv\
^dS Joumul des Sçét/ans^
étonnant que les endroitt par où
elle a dirigé fon cours dans Her^
culea y en foient auffi exaôement
remplis , que (î on y avoit coulé
du plomb. Auflî n'y trouve-t'oa
que quelques débris de Statues de
Bronze, ce qui leur manque ayant
vraifemblablement été fondu p^r
k Lave,
Depuis la première éruption qui
Z comblé Herculea , on en compte
Vingc-fix autres dont les Laves ont
pafie fur cette malheûreufe Ville ,
& mis entr'elle & le fol de Portici
une différence d'environ 80 piedsi»
Il paroit cependant que ces Flea*
ves enflammés» n'ont paffé ancien-
nement que dans la moindre par-
tie à! Herculea , le refte eft enfevelt
Ibus une efpéce de mortier ou ci**
aient très-folide , compofé de >lft
terre & des cendres du Véfuve,
que l'eau a liées enfemble. L'Au-
teur explique cette fingularité ea
fuppofant que le Véfuve avoit com-
mencé par jetter une fi grande
quantité de cendres ,. qu'il y ea
Juin 1748.
969^
avok beaucoup au delfus des pItlS^
hauis édifices , t|ue les eaux de Ja
01er ayant en même temps pénétre
dans les fouriiaifes de ce Volcan»
il les avoic vomtes par fon embou-
chure , & que ces lorrens avoienc
entraîné les cendres dans rintérieur.
des maifons , où elles étoient arrê-n ^
tées par les ob/lacles qu'elles ren». i
contrôlent de tous côtés* Il appuyé
cette explication par le céxnoigna*
ce de plufieurs A tuteurs , qui atte-
flent que dans quelques éruptions,
le Véfuve a jette autant d'eau que
de flammes.
Quoique en foit , il eft certaiti
qu'aujourd'hui tout eft plein dans
HércHîea. Pour entrer dans* les rues
& dans les maifons, il faut les vui-
der en rompant avec la pointe da
marteau , ou la Uzc ^ ou lefpéce
de ciment qui les remplir.
A peine Sa Majeftc Sicilienne
avoir elle commencée faire fouil-
ler la terre fous Portici& Réfina,
que I*on trouva quelques Statue^ ^
de la famiiti^ IIAJLBA. L'Aureot^
f^6 Joftrfialiès Sçivansl
devoit dire NONIA, dont nt»
branche avoit le furnoiïi de BAL--
BUS.
Le hazard conduiiîr bientôt le»
Ouvriers dans un Théâtre dont
r Auteur fait la defcription , &
ou'il juge être d'une architeôure
Grecque. Il étoit , dit-il , revêtu
des plus beaux marbres ^ enrich»
de Colonnes & de Statues , là plu-
part encore en place, & d'ailleurs^
îî bien confervé , qu'il auroit été
facile de le rétablir en fbn entier.
Mais on s'eft contenté de le dé-
pouiller de fes ornemens ,. de ma^
niére qu'il ne refteplus que lemaf-
iif de l'édiâce dont il donne à pei»
près les dimenGons » fans ofer ga-
rantir qu'elles foient abfolumenc
juftes , parce qu'il n'a jamais été dé*
couvert en entier, que fes différen-
tes parties n'ont été vues que fuc-*
ceflîvement, que pour en vuider
tine,il falloir remplir l'autre , 8c
qu'aâuellementon pourroiràpeine
en voir la moitié; Il en eft de xnêr
AM9de^ autre» ^édifice^• • ' ''
Jîiîn 1748. 59 1
Quelque temps après la décou»
verte du Théâtre , on trouva au
bout d'une rue large d'environ ; tf
pieds, trois édifices publics, donc
deux font contigus & fe trouvent
en face du plus grand qui n'en eft
fcparé que par la largeur de la rue^
Par la defcription que TAuteuf '
en fait , on ne peut s'empêcher Ad
reconnoître avec hîi que le plu^
CDnirderable écoit le F&rum d'Her-
culea, & que les deux moindres
étoieïït deux Temples,
Les rues font tirées au cordeau l
avec des Banquettes aux deux cô-
tés pour les gens à pied. Elles font
pavées avec de grandes pierres fi
femblables à celles de la ville de
Naples , qu'il y a tout lieu de
Croire qu'elles fortent de la même <
Carrière jC*eft-à' dire , de quelque!
L^vt du Véfuve. • ^ j
Toutes les maifcns qu'on a fouîl* j
lées dans un efpace d*envîron trois
cent toifes de longueur fur envi-
ron cent cinquante de largeur > pa-*|
rôiflènt d'une architeSure aCTezT
^ji Journal des Sç4vans ;
uniforme. L'intérieur de la plupart
croit peint à frefque : dans ^[uel-*
cjues-unes c'ctoient de vrais Tar-
bleaux dont le fujet eft tiré de la
Fable ou de THiftoire : nuis dans
le plus grand nombre, ce n'étoit
qu'une Frefque d'une feulé couleur,
ordinairement rouge , avec quel-
ques ornemens légers , tels que des
oifeaux perchés lur des cordages,
ou s'y tenant fufpendus par le bec
ou par les pieds ; on y voyoit auflî
d'autres animaux , & quelquefois
des fleurs.
Ce qu'on a pu fauver de ces
peintures , forme aujourd'hui dans
les Cabinets de Sa Majefté Sicilien-
ne, environ quatre cens Tableaux,
parmi lefquels il s'en trouve envî-
Ton une douzaine où les figures
fbnt de grandeur naturelle. Elles
font deffinée^ avec toute la corre-
dion poflîble , §c Texpreffion ne*
laifle ordinairement rien à defirer^
mais en général les carnations y
font mal rendues, le coloris n'en,
eft, pas beau» & les dégradations y.
hat rarement obfervées.
Juin Ï748. 571
Ceux qiiî croyent que les Pein-
tres de rantiquicé n*avoient aucune
vConnoiJ[l3nce de la Perfpedive , Se
qu'ils n employoient que le blanc.
Je jaune , le rouge & le noir, fe
' décramperont à la vue d'un Ta^
bleau doni le champ forme une
véritable perfpeftive, & d*unefref-
que dans laquelle on trouve des
fleurs de différentes efpéces & de
toutes les couleurs-
On a retiré des ruines d'Herhu*
Ua des morceaux de Mofaïque,
mais ils font fans goût » fans deffcin ,
fans variété, & fans nuances ; les
Statues méritent plus d'aetentioiï.
Elles font en fort grand nombre;
ç'elles de marbre s'étoient afTez
bien confervées » mats celles de
bronze étoient prefque toutes ap-
platies , rompues ou mutilées ^
& à peine en a- t'en pu reftaurer
cinq,
Parmi les petites ftatues de ce
métal , c*eft à-dire , celles qu'on
croit avoir repréfenté des Pénates
OU Dieux Lares , TAuteur f^it
t î
J>74 JournaX des Sçavans ;
liiention d*un Mercure qui tient
lUne bourfe de la main droite. Se
une tortue de la gauche. Cette
figure eft précifément la même que
le P. Piciaudi Théatin a expliquée
dans une Diflèrtation écrite en Ita-
lien , imprimée à Naples Tannée
dernière.
On a trouvé beaucoup de médailr
les dans Hefcùlea » tant de celles
qu'on appelle Confulaires que de
celles qui ont été frappées fous les
))remiers Empereurs » & il y en a de
toutes fortes de grandeurs & de
métaux. L'Auteur en rapporte &
en explique quelques-unes qui font
très-connues , mais peut-être ap-
prouvera- t*on la manière dont il à
répondu à une difficulté qu'il fe fait
a lui-même. La ruine d'Herculea
èft antérieure au régne de Domi-
tien , & cependant il s'y trouve
0çs Médailles de cet Empereur»
ce qui paroit impliquer contradi-
ffîon ', mais la plupart ont été frap-
pées fous fes premiers Confulats ;
gcYiîyen a quelques-unes dit
M Juin 1748. pjp
I temps oii il écoit Aogufte , Il faut
V fuppofer qu'elles ont écc perdues-
par les Ouvriers qui ayoient fouillé
anciennement dans cette ViUe , foît
pour y faire des recherches , com*
me on le reconnoit par d'ancien-^
nés excavations , foit pour travail-
ler à rétablir cette Ville confor-
mément à Tordre que Titus eti
avoit donné* Cet Empereur mou-
rut trop tôt pour exécuter un pro-
jet {t digne de lui ;. mais il fe peut
faire que Domitien ait voulu le
fuivre , & qu après avoir fait com^
mencer les travaux , il les ait abaa--
donnés par le peu d'efpérance de
réufllr dans une fi grande entre-
prife. Cependant s pour peu qu'il
Tait tentée , ç en eft aflez pour
qu'il fe rencontre dans les ruines
é^Hercuha quelques Médailles de
TEmpire de Domitien.
Les bornes que l'Autenr s'eflb
prefcrieesne lui permettent pas de
s'arrêter fur les autres découvertes:
particulières. Il fe contente de ks.
indiquer. Ce foat des pierres gisir^
pyS Journal des S f avant ,
vées^ clés lampes » des inftrumens?
de facrifices , des ufteilGles de mé*
nage , des reftes de filets noircis à
la vérité , & même prefque pour-
ris , mais ayant encore afTez de
coniiftance pour être maniés &
examinés , enfin du bled & du
pain réduits en charbon , fans que
la forme en ait fôufFert aucune al-
tération.
• li y a apparence qu'il périt peu
de monde dans Herculea, puif-
4}û'on y trouve fort peu de Sque-
lettes : on y en découvrit cependant
un» il y a quatre ou cinq ans, il
Àoit couché fur un efcalier, &
tenoit encore à la main une bourfe*
qu'on pouvoit aifément diftinguer
par le moule qu'elle avoit laiifé
dans Tefpéce de ciment dont elle
Aoit envelopée , & qui conte-
noit les Médailles dont elle étoit.
rtmplie.
Il eft aifé de voir , quoique l'Au-
teur ne le dife pas , pourquoi il y
eut fi peu de perfonnes enfévelies
jAui^ks ruines ^Hircnka. Latir'^
Juin 1748, $77
iq[ft€ le Véfuve s'embrafe , il jerre
comme on Ta remarqué plus haut»
des torrens enflammés qui roulent
C lentement , qu'il fe pafle pref-
que toujours un certain temps ^
avant qu'une de leurs ondes pouf-^
fée par celle qui la fuit ^ ait pu
faire un nouveau chemin ; c'eft c©
qui donne aux habicans des envi-
rons , le moyen déchaper , & mê-
me de tranfporter leurs eiFets les
plus précieux ; & de là vient fan*
douce quon trouve fort peu de
chofe d'un certain prix dans Her^
culea. Mais cequ*on en a retiré for-
me j ainfi que robferve F Auteur ,
un merveilleux afTemblage d'anti^ '
quités j qui deviendra plus ample
& plus complet , à mefure que
les travaux avanceront , & on n9
manquera pas d'en faiie parc au
Publlcp
Nous avons marque au com-
mencement de cet Extrait , que
lorfqu on veut fouiller un nouvel
endroit j on eft obligé de porter
la terre qu'on en tire . dans ceux
^7^ J^^^l i^s SçéÊV4ns ;
âue l'on avoît précédemment vuî*
es. Nous devons ajouter qu'on
À'en remplit aucun (ans en avoir
éxaâement levé le plan , & que
ces difFérens plans rapprochés l'un
de l'autre dans une grande Carte»
n*en formeront plus qu'un , où la
Ville foutèrrâihe paroîcra dans tou*
te fon étendue.
Le Roy des Deux Sîciles a or-
donné de plus » qu'on gravât tous
tes morceaux d'antiquité tant foie
peu confidérables , qu'on retirera
de ces ruines ; & Elle a chargé M«
Bayard , Prélat de fa Cour , cf en
éôhner une explication fuivie : cet
ouvrage qui ne peut manquer d'être
bien reçu du Public , fera un mo-
fjument refpeftable du goût de Sa
Kfajefté Sicilienne pour les beaux
Arts, & de la proteâion dont elle
yeut bien les honorer.
jHÎn 1748, 57Jt
ImsrOlRE DE V EGLISE
Gallicane dédiée k NQJfeigneurM
du Clergé ^ continuée par le Perê
Gaillmme^Françôit BerthIER #
de la Compagnie de Jr$vs» Tôm&
1 î pp. î ^6, T^me 16, pp. 548*
y compris la Table des matures
i^-4°. A Paris , chez F, Monta*
lant > Quay des Augunins ; J.
B, Coignard , Imprimeur du
Roy; H* L, Guerin , rue S. Jac-
ques , & Jacques Rolliti FiUj,
Qyay des Auguftins, 1747»
DN trouve à la tête de ce quîn#
ziéme Tome, un difcoursftir
[les Annates , étabUflèment qui â
[donné lieu à des conteftations très-*
îngues, très-vives & très-compIU
Iquces entre la Cour de Rome g
fêc la Cour de France^
Comme fur ce poîtit de Critî-f"
tque , au (fi bien que fur beaucoup
d'autres ^ les HKioriens & les Ca^
noniftes fe copient fans façon , dît
h Pi Berthler n & que fi loa c^2«<0M«i
ta.
*^%o Journal des Sç4vans ;
9) fuite à ce fujet cent volumes , on
fi trouve dans le centiéttie précifc^
l> ment ce qui eft énoncé dans tous
19 les précédens ; « pour répandre
quelque lumière fur une matière
que l'ignorance des uns & les par-
lions des autres ont extrêmement
embrouillée , il partage en quatre
articles tout ce qui regarde les An-
dates 9 il traite dans le premier de
leur origine , dans le fécond de leur
cxtenfion $ il rapporte dans le troi-
iîéme les difputes qu'elles ont fait
naître , & dans le quatrième les rai«
fons qui ont confirmé lufage pre-
fent des Annates.
Il explique d'abord la véritable
lignification de ce mot d* Annates,
& montre qu'il en faut tirer l'ori-
gine de la puiffance , que les £vê«
ques avoient anciennement de diC«
pofer de tous les biens Eccléfiafti-
ques , fitués dans l'étendue de leurs
Sièges. Il s'étonne avec raifon que
les Canoniftes ne s'en fbient pas
apperçus , tandis qu'ils enfeignent
-communément » qu'un Evéque peut
luln 1748- 58 tf
encore aujourd'hui impofer uqc
AnnacÊ fur les bénéfices de fou
«Diocèfe , pourvu que ce foit du
confentemenr de fon Chapitre , &
[pour quelque grande raifon, par
[ €xemple , pQUr la ^ahrifnc de fou
, Eglife-
Il prouve que des Evêques ou
[.tfaunes Eccicfiaftiques ont joui
des Annates , ç*eft4-dire , desfmits
fie la première ^nnit des Bénéficesl,
-DU les ont accordés avant que les
».papes fe crufTenc en droit de le fair
re.&furtour avant Tan lîtp^oûi
les Canoniftes placent commune-
|.ïnent , rétabliflement des Annates;
parce que cette même année le Pa-
pp Jean XXII, fe réferva la pre^
miére année des Bénéfices qui vien-
droient à vaquer durant les tro^
' fuivantes.
Il réfute les Auteurs qui regar-
[»'dent Boniface comme 11 nfti tuteur
des Annates que npus appelions
confiftoriales , comme Jean XXII*
p^fie dans refprlt de plufieurs au-
pes I foMï ^YQii éubli ceUes ^
I
a
^ 8 2 Journal des Sçavam ,
a£feâent les Bénéfices du fécond
ordre ; & il montre que Clément V«
donna l'exemple des unes & des
autres.
L'extenfîon qu'on donna aux
Annates , furtout pendant le Schit
xne , fait le fujet de l'article fécond;
les abus qui furent la fuite de cette
cxtenfîon & les excès où elles fu^
xenc quelquefois portées , pen-
dant les malheureufes dividons»
dont l'Eglife fut pour lors agitée ,
ioccdîonnérent de grandes difpu-
tes , que le P. Berthier pour lei
traiter avec plus de méthode , di«-
Aingue dans le troiliéme article en
Îuatre temps : (çavoir celui du
loncile de Confiance, celui du
Concile de Bâle , celui d'après ca
Concile jufqu'au Concordat, & ce-
lui du Concordat jufqu'au Condie
de Trente.
Il finit cet article en obfervant
apie 99 quoique les Pères de cette
>» fainte a0emblée fuffent très-dé--
f% darés contre la Simonie ; que
^ijitoî^ti'ibayeQt preicjrit fin c^
n pes régies très-févéres » ils ne cou-
• n chérenc poiot aux Annates ; qu'ils
9^ laifférent la difcMlHon de cette
»i affaire au Pape & à la Cour de
i> France , d*où il conclut judicieu-
») fement , que s'il y avok eu là dû
»f crime ou du fcandale^ on ne
npeut douter qu'ils n'y euflenÇ
il oppofé des décrets d une mara-
is le très-exaâe.
Après avoir montré dans cet
article que le Concordat tel qu'il
cft reçu parmi nous , n'autorife
point expreffement les Annates 5
comme c'efl: cependant depuis 1©
Concordat que les Annates font;
devenues comme une charge ojrdi«4
. jiaire dans l'E^life de France; la
p. Berthier recherche dans le der^
jnier article * quelle peut être la eau*
fe d'une celle pratique , tic corn-
^ ment on seft (oumîs aux Annates^,,'
[fans que les deux Puiflances ayent
déclaré fur cela leurs volontés ab(cM
Jues ; mais il faut voir h réponfe |
^ette queflipiî 4^1 h wÇQm^
fnçmQp
^84 loUYtial des Sçé^fans ,
Quoique l^uteur avec la mo-
'deftie qui lui eft naturelle , »> dife
f^que ce morceau doit paroitre
» moins orne qu'inlbuâif , & plus
>> nécelTaire que fçavant. <« il nous
a paru qu'il avoir tous les orne-
mens dont il et oit fufceptible^ c'eft-
a-dire , la netteté , la-précîGon , l'e-
"xaftitude, & qu'il leroit difficile
de trouver ailleurs rien de plus
propre à fixer îelprit fur la matié-
xe des Annates , dont la plupart
"âes Auteurs ne nous donnent corn*
munément que des notions vagues
^& confufes.
Le même efprit d'ordre , de dit
cuffion & de recherches , régne
dans îHiftolre , comme on le verra
jpar l'idée fommaire que nous
allons donner de ce Tome ; le
■premier Livre qui eft le quarante-
troitîéme de toute rHiftoire,jCora-
'mence à l'an 1 398 , & va jurqu'à
Tan 141 5«
; On y voit la Cour de France après
Wvoît eu de grands ménagemens
pour TAnti-Pape Benoît ^ dans la
Tue
Juin 1748. 985
^e d'obtenir la paye de TEglife
par k voye de la douceur àc de la
Eiégodation , perfuadée enfin qu'el-
le ecoic la dupe d'un Vieillard dif-
Imulé & ambitieux , renoncer à
fon obéiflance , & employer mê^
pme contre lui la force ouverte ea
^le faifant affiéger dans Avignon
;>ar le Maréchal de Boucicaut,
Le P. Berthier rapporte toutes
les mefiires que le Roy , ou pen-
iHant que les cruelles vicifflîtudes
nde fa famé te rendoient incapable
hd'affaireSt les Princes du Sangpri^
If ent , pour donner plus d'autorité à
[iine démarche fi éclatante ; la déci-
Bon en fut remife à une aflèmblée
fiombreufe du Clergé , qui fe tint
Idans le Palais du Roy ; il s'y trou-
wa (bixan te- quatre , tant Archeyê*
jues qu'Evêques , un très-grand
liîombre d'Abbés, & plufieurs Dé-
îutésdesUniverfités du Royaume.
Quoique la plupart fu0ent très-
aal difpofés en faveur du Poutife
' d'Avignon , le Roy jugea néan^
moins qu il f4Uoic donner une 1^
9 8 tf Journal des SçMvans ,
bcrté entière par rapport à la dê^
fenfe de ce Pape , & afin de laiflèr
tout égal des deux côtés » il fut ré-
glé que douze Dodeursparleroient
dans les Séances du Clergé, les
uns pour , les autres contre la fou-
ibraélion d'obédience.
Le Roy Charles VT. affifta i
cette aflemblée , toutes les fois
que fa fanté le lui permit ; en foa
abfence le Dauphin y préfîda, &
les autres Princes du Sang s'y trou-
vèrent aufli , »> foutenant , dit le
»> P. Berthier » avec beaucoup de
>» confiance & de bonté , la mul-
» titude & la longueur des Haran*
9) gués que firent les Orateurs des
f> deux partis oppofés.
Quoique le ftyle en fbît extrê-
mement éloigné des mœurs & de
la politefle d'aujourd'hui , il a cru
devoir cependant rapporter la fiib-
fiance de chacune de ces pièces ,
par ce qu'on y trouve des particu-
larités importantes. » Uo ouvrage
19 tel que celui-ci, demande quel-
r f » à l'înftruflion d'iKi Lefteur ac-
31 tentif , & la drcondance d'une
« fuite de difcours très-infrpidesà
»»la vérité pour la forme , mais
)) confidérables par rapport au fu-
î> jet qu'on y traite , eft une de
i> ces rencontres ^ où Ton doit faire 1
lî grâce à rHiftorîen en confidéra- ^Ê
*> tion de fon zélé à rapporter tout ^
ncequi peut interefler rHiftoire,
On peut juger de l'éloquence de
ces temps-là , par célIedeGerfon,
que rUniverfité choifiiïoit prefque
toutes les fois qu'il étoit queftion
de haranguer le Roy, Nt^tre Hifto-i
rien nous donne le précis d'un de
fes difcours qui étoit auflî fîngulier
pour le deflein que pour Texécu-
tion : il commençoit par ces mots
yive U Ray répétés trois fois, ils
faifoient le texte & la divifion du
Difcours ; rOratèur diftînguoit
trois fortes de vies néceflaires aa
Roy y fçavoir la vie Corporelle , la
vie Policîc]ueï Se la vie Spirituelles
tout le refte du Difcours comme n
dans prefque coui les autres da W
Ttij
^8 8 Journal des Sçavéns ,
même temps , n'étoit qu'un tKHi d^
paflagesde rÉcrlture , & decitar
tions des Auteurs Profanes ; il fera-
ble, félon la remarque du P. Ber-
thler , que Gerfon avoit beaucoup
lu ces derniers , fans avoir appris
d'eux à écrire poliment , ni d'un
fiyle naturel; .la mauvaife inclina*
tion de fon (îécle pour les allufîons
forcées , pour le langage dur &
icholaftique , & peu intelligible »
étouffolt dans lui les femences
d'érudition & les naiffances da
génie.
Comme pendant tout le temps
du régne de Charles VI, la Cour
ne fut pas moins agitée que TEglife»
~<que la jaloufîe qui s'alluma entre
le Dauphin , le Duc de Bourgo^
gne, & le Duc d'Orléans, remplit
la France de faâions , & que di£R^^
rens Etat$ de l'Europe éprouvè-
rent de trèç-grandes révolutions;
Je P. B.ertbier n'a pu fe difpenfer
d'en indiquer du moins les print
icipales circonftances , par la liai<p
/on oat^re^^ qu'^M^s ont 9Ycc l'fli^
Juin I74SP S 85'
floîre Ecdéfiaftique ; alnfi Ton y
voit, par exemple , que rinclination
que le Duc d'Orléans avoic pour
Benoît de Lune j influa fouvene
dans les ménagemens qu'on eut
{)our ce Pape , & que Boniface IX,
on Compétiteur ^ profita auflfî des
changemens qui anlverent de foa
temps dans Tltalie.
Il en eft de même de tout ce
que te P, Berthier dit du détrône-
ment de Richard fécond , Roy
d'Angleterre, par fon coufîn Hen-
ry Duc de Lancaflres, de Tofur-
pation que fit Ladlflas du Royaume
de Naptes,rur Louis fécond Roy
de Sicile , de ia dépofition de l'Em*
pereur Vencefias, t? le Ncron & le
91 Caligula de fon ftécle , Prince
11 qui uîccomba fous le poids don
^1 {es vices , plutôt que fous la puif^fl
11 fance de les ennemis; u & enfia4|
des conquêtes de Bajazet , qui*
ayant formé la réfolution d établir
le fïége de fa domination à Con-
ftantinople ^ réduifîtprefquerEm^
pereur Manuel Paléologue à fa "^
ï c iii
\
f9 ^ Journal des Sçétvâm l
pitale; ce Prince auquel Charlet
VI. avoit déjà envoyé quelques
troupes commandées par le Mare*
chai de Boucicaut , prit le parti de
yenir lui-même en France deman*
der un fecours plus confidérable*
Il y fut reçii avec les plus gran-
des marques de diftinâion & tou-
jours entretenu aux frais du Roy.
Le P. Berthier nous repréfente
l'Empereur Manuel , comme » un
9% Prince qui joignoit aux qualités
>i Royales, tout ce qui étoit capa«
f> ble de faire honneur à un parti-
39 culier ; beaucoup de Littérature;
9s de talent pour la parole , de pru«
»s dence dans la conduite » de gra-
^> vite dans les maximes : il etcic
j> Orateur , Philofophe , & Théo»
» logien. On cite un grand nom-
f> bre d'ouvrages de la compofi-
» tion , quelques-uns de contre*
» verfe pour ruiner les principes
»» du Maliométifme , & d'autres de
»> morale , pour Tinllruftion de fou
»i fils.
H compofa même pendant (oq.
Juin Î748.
9?»
féjour à Paris un Livre , où il pré-
teiidoit réfuter Touvrage d un Do-
deur Latin fur la proceflîon du S^
Efprît, Il fuivoic les erreurs de fon
Eglife , tant fur cet article que.
fur les autres points cjui féparoienC ,
les Grecs de TEglife Romaine : k.
Cour de France ne laiilapas de.
communiquer avec lui dans les
exercices publics de la lieligion ^ .
ce qui excira , ajoute notre Au- .
teur t les plaintes de plufieurs per-*
fonnes éclairées, « quidifoiènt,
ïique rHéréfie & le Schifme des
§y Grecs âuroient du empêcher
»> cette communication dans les
>i chûfes Saintes j d antres excu-
1» foient les iniendons du Roy &
>^ des Princes » qui n'avoienc ^ di-
%f fuit-on, cette complaifance que
j> pour ménager le retour de TEm-
f»pereur Grec & de fa Nation, à
*> la foi Catholique*
Le voyage de Manuel en Fran-
ce i & dans les autres Cours de
l'Europe, dura crois ans ; il n'en
remporta que quelques fecours
Ttm\
2^9 1 JoumA des Sçavans ,
d'argent & des promeiTes de trou-^
pes qui n'auroienc pas apparem*
ment fuâS pour le fauver de la puiC'
fance de Bajazet , Ç\ Dieu , félon la
remarque de notre Hiftorien , ne
s'étoit fervi du fameux Tamerlan
pour confondre l'orgueil du pre-
ihier. Ainfî , il arriva que »> tout
j» l'avantage du fcjour de l'Empe*
>y reur Grec fut en quelque forte
» du côté de ceux qu'il étoit venu
9t intéreflèr à fa détenfe. Paléolo«
91 eue avoit été accompagné dans
91 Ion voyage par quelques Sça*
»i vans , qui répandirent dans les -
»i diverfes contrées de l'Europe les -
»> femences d'une excellente Litté-
9) rature; on apprit d'eux à con*
»> noître les Lettres Grecques , 2c
91 à imiter les bons modèles de l'an-
9> tiquité ; l'Italie ouvrît les yeux
9> la première fur ces tréfors de
9> goût & d'érudition. Peu- à- peu
>f la France fe lâifla aufli éclairer
9> des mêmes lumières > & ce fu-
i» rent-là les premiers rayons de la
•> reftauration des Lettres parmi
Juin 1748, ^9î
ftotis : matière qui fera dans la
te un des plus grands morceaux
cette Hiftoire , & que nous
|»i ne pourrons jamais traieer avec
bi trop d étendue*
On trouve dans le trente-qua*
trîéme Livre , la fuite des négocia-
tions & des démarches qui fe firent
en France pour forcer d'un coté
le Pape Benoît à renoncer au Pon-
tificat, tandis que de l'autre elle
ncgocioit avec Grégoire XII. Suc-
ceffeur de Grégoire VIL pour ren-
gager à prendre le même parti; ce
dernier y paroilToit d*autant plus
difpofé , que les Cardinaux de To-
bédience de Rome qui Tavoient
nommé , ne Ta voient fait qu'avec
des précautions qui auroient dâ
bientôt rendre la paix à rEglife^
f 1 11 la paHion de régner , dit le P*
91 Berthier , n'avoit pas des reffour*
*5 ces que toute la prudence ha-
st mat ne ne peut ni prévenir, ni
9> empêcher.
En eiFet on verra dans ce Li^re
a?ec qy*lle adrefie , & quelle opi-
5^94 J^^^^i ^^^ SçétvoHf i
niâtreté ce Pape trompa toutes tes
efpérances qu'on avoit conçues de
fa venu & de fa probité. » La dou«
>y ceur du commandement , le dé*
» fîr d'élever fes proches ^ peut-être
9» auflî la foiblefle d'un âge trop
»> avancé , l'engagèrent dans des-
9) routes qui eurent pour terme,
»» d'éluder ce qu'il avoit promis
»> tant de fois, c'eft-à-dire l'abdica-
>Y tion du Pontificat : écueil fatal
»> où toute la vertu de ces Papes
>9 ne manquoit pas d'échouer , lor(^
»qu1I falloir réalifêr les engage-
f>mens qu'ils avoient pris a cet
»> égard, & que toute la terre leur
»t remettoit fous les yeux.
L'hiftoire de l'afladînat du Duc
drOrléans , entre àuffi dans ce Livre
& d'autant plus naturellement que<
le Duc de Bourgogne ayant ofé
s'en déclarer l'Auteur , il trouva
dans rUniverfité de Paris , un Do-
âeur qui entreprit publiquement
de le juftifier d'un crime (i atroce,
en foutenant dans un long difcours»
911II étoit permb & même honor
Juin 174». i?(>5
rable & méritoire , de tuer , ou de
lire tut;r fans en attendre Tordra
lu Supérieur, quiconque eft trai-
re ou tyran : ér je praave , y dit-
l» teitivérhé par douj^e rmjans iU^
^honniur des datizje Apôtres.
Ce Doâeur s'appellott Jean
^etiCj il écoit Prctre Séculier, &
iProfcffèur en Théologie. MM, Da-
pin , Fleury , TEnfant , Duboulay^
£ peut-être plus de trente autres*
lîlent qu'il étoit Cordelter; Jean
Fuvenal des Urfins afltire poCtU
renient qu^l étolc Séculier. Cette
remarque » die le P. Berthier dans
me note, n*auroit pas du écha-
er à Vading qui s'amufe à dif-
[culper la Doârine de Jean Petit,
fur Taâion du Duc de Bourgogne,
^au lieu de montrer que l'Ordre de
Si François n'a point produit FAu*
fôur d'une opinion fi déceftable«
Le nôtre nous met fous les yeux
la fcéne étonnante que ce Dodeur
ofa jouer à cette occafion devant
toute la Cour , &lâ repréfente d'a^
pfèi \m monumem de Ibiftotre^
Ttn
!99^ /i^nrm^/ des Sçavâfti ;
>» en gémifTant, dic-il d'une part;
» qu'il y ait eu un temps où Toa
j> ait publié une Doârine fi perni*
>9 cieufe , &ç en nous confolant de
fv l'autre par les témoignages de
»> zèle que donna TEgliie Gallicar
» ne » pour la faire condamner
99 folemnellement ; il n'oublie pas
i> que rUniverfité quoiqu'attacnée
st» au Duc de Bourgogne, fe déclare
99 auflî fortement contre la Do^ri-
9» ne de Jean Petit.
- Ce Corps jouiffoit alors d'uQe
confidération & d'une autorité
dont on trouvera dans ce Volume
plufîeurs exemples ; mais on en
voit un furtout dans le trente-
quatrième Livre qui >» prefente dans
» fon dénouement , pour emprun*
j» ter les paroles du P. Berthier,
» une de ces viâoires fîgnalées
i> qu'elle remporta (i fouvent aux
»> quatorzième & quinzième fiécles
9» contre ceux qui oférent enta-
^ mer ce qu'elle appelloit fes droits
99 & fes immunités. On eft létonné
ji aujourd'hui de ces fortes d'éyé;
Juin 1748. fS7
lî netnens , parce que les derniers
Il temps n'en fourniflent plus d'e-
« xemples ; mais ce <^a1l en faut
n conclure, c'eft qu'ily avoît alors
lï pour les fciences , quoique très-
» iraparfaices , une efpéce de vé-
91 nérarion dont on aima mieux
»i quelquefois ignorer les bornes ,
)i que de s*expofer à diminuer Te-
1» ftime de la Utcérarure , par une
>» précifion trop rigide fur les pré-
ï9 rogatives accordées aux gens de
91 Lettres,
11 faut voir encore comment ce
Corps célèbre en ufa avec Guy de
Roye, Archevêque de Beims.à
Foccafion de roppofirion qu'il fie
aux décrets du Concile National
aflèmblé par rauroritc du Roy,
pour régler toutes les parties du
Gouvernement EccIéOaflique, pen-
dant la fouftraâion d'Obédience.
Ce même Prélat pour remédier aux
défordres que caufoit alors le Schit
me, & pour rétablir la difcipline
<îes Eglifes, convoqua en 1408a
Kêims un Concile Fiovincial» fui;
f^S Jifumal Aes Sçavans ;
lequel le P. Berthier s'eft étendtl
av^c d'autant plus de raifon » que
plufieurs traits qu'il en tapporte,*
ont ëchapé aux Editeurs des Con-
ciles & à la plupart de nos Hifto*
riens.
Ce n'eft pas là feule découverte
qu'il ait fait en ce genre : on peut
aflurer qu'elles ne feroient pas u ra-
res parmi nos Hiftoriens , u comme
le nôtre, ils avoient le courage de
remonter aux fources , fans fe laiflèr
éblouir par la réputation , & par
le nombre des Auteurs qui les ont
précédé. Les Notes qu'il met de
temps en temps au bas des pages»
méritent d'être lues , & fourniront
grand nombre de preuves de la }u<« '
tteire & de l'exaâitùde de (à Cri-
tique.
A l'égard du Concile de Pîfe qm
fe tint l'année fuivante , l'Auteur
nous en donne aufli l'Niftoire, mais
en fupprimant les grands détails »'
oùTEglife de France n'eft point
intéreflee. C'eft la méthode qu'il
i^eft propofé de fuivre dans cetcv
Hiitoire, depuis le commencement
du Schîfme. Comme TEglife Gâl»
licane prit plus de pan qu'une au-*
tre aux révolutions de ce temps-là;
il n'a pu fe difpenfer d'indiquer la
fuite des faits les plus remarqua-
bles ; maisThiftoirc générale de TE*
Iglifc n'étanr pas fou objet , il n'a
pas cru devoir s'arrêter à tout , & il a
penfé qu'il fuffifoit d expofef avec
loin ce qui regardoic direûemetu
Aotre Nation.
L'Auteur y dévelope avec fa
Bettcré ordinaire , toutes les mcfu»
res qu'on prit dans ce Concile;
Bpour y parvenir à la dépofition de»
Papes Benoît & Grégoire XIL fic
pour faire agréer Téledion d*Ale-r
j^andre cinquième , Pontife » dit no-
tre Hiftorien , >» qui portoit la li-
I» bérallcé jufqu'à donner tout & à
»* toutes fortes de perfonnes , fans (m
» réferver rien pour lui-même. Ac©
i> défaut près, qui ferait une gran-
j* de vertu j s'il n'y avoit point d%
j* mauvais fuiets dans le monde; ^M
^ m AkMudf e eut coutfs k$ ^luali^^^^H
flooo Joufnd des Sçnvans^
%% d'un bon Pape. Il fut fçavant;
Il modefte , religieux, irréprocha-
9» ble dans fes moeurs , plein de
f> douceur & d'affabilité , digne
fi enfin de gouverner TEglifê plus
^f long-temps , & dans des circon^
91 fiances moins difficiles.
Il rapporte fidèlement les dU
Ters jugemens qu'on porta de ce
Concile » & finit par ce qu'en die
M. Bofluet y fçavoir que 9> fi le
9> Schifme , ce monftre cruel qui dé-
^) foloit l'Eglife de Dieu , n'y fut
99 pas exterminé , il y reçut du
91 moins un coup qui fut le prélude
9) de fon excinaion totale dans le
9> Concile de Confiance ; <« on en
trouve dans le trente -cinquième
te dernier Livre , une hifloire
très - détaillée, jufques & compris
la dépofition de Jean XXIII.
l'Auteur en ayant réfervé la fuite
pour le tome fuivant.
Ce morceau efl extrêmement
curieux, & traité avec toute l'at-
tention que demandoitfa matière»
|uitouc par rapport aux difficultéii
Jmn 1748. ïoôrf
ijm fe font élevées entre les Théo-
logiens François & Italiens, au fit-
'et des définitions qui furent fai-
es dans les quatrième & cinquième
fefHons de ce Concile ; il eft impof»
Ible en effet , comme le P, Bcr-
fier en avertit lui-même , dlmagi-
Qer aucune occafion » » où la vigti
\ lance & la fidélité foient plus né-
^* ceflTaires à un Hiftorien. Ce qu'U
|t y auroit à craindre pour lui, ajou-
te t'tl » ce feroit de ne pas trou-
) ver dans tous les Lefteurs , une
^attention & un fang froid qui
répondideni à fes foins- *« Au(ïï
pouvons nous dire qu'il a pafle dans
cette occafion , comme dans plu^
leurs autres , avec autant de cou-
rage que d habileté à travers un
grand nombre dccueils » contre
Icfquels quelques Ecrivains s'é-
toientbrifes, ou dont pi ufieurs au-
tres n*a voient ofé approcher; c'eft
félon nous , le témoignage que lut
rendront tous ceux qui liront ce
volume avec le même efprit d'e«
!Sfif^% Jûumd des SfAmnt ;
tffké & de difcernement , avec Ie<^
lywel il nous a paru xompo^é*
JfiiSTOIRE J)E CACADE^
, 4^/£ Royali des, Sciences ^ Mniê^
. ' 74S* "^^ '^^ mémoires de Phj^
fique & de M^thém^ui^fie pont
. la même anni^ , tirés des Regifiret,
. de cette Académie , 20 S p^m
\,four VHifloire , & 4 2. 8, ^wr
. ibr/ Mémoires^ avec 1 1 planches^
, d^achées. A Paris., de Tlmpri-
xnerie Royale Z74<$ > & iè dé«r
^ bite che2t DuraïKl » rue S. JaG%
ques.
Troisième Extrait.
NO.u s avons promis de parler*
de la Chymie » de la Botani*
^e , & des diverfes parties do
Mathématiques , que nous n'avons,
pu traiter dans nos premiers £x«
traits.
. Le premier article contenu dans
la Chymie, & dont il eft parlé
dans l'Hiftoire, efl: un Mémoires
gui appartient à M* Morand , il re^*
E
Juin 1748. l^of
garde les eaux imnérales de Saine
Amand en Flandres, Ce font trois
fources qui font {ituées à trois lieuei
de Valenciennes 6c que cet habil4
Chirurgien eutoccaiion de vifiter^
dans un voyage qu il fit avec 1%
Maifon du Roy, On regarde ce% ^
çaux comme fort falataires pou^j
plufieurs maladies , dont M. Mo*
rand fait rénumération i il ne leur
attribue pas cependant tous leq
effets merveilleux qu'on en rapport
te : il reftretnt leur efficacité à la
cure de certaines incommodités ,
comme la gravelle » les maux do
f eiqs , Se les glaires des urines ; ces
eaux paroiflfent encore fort bonnes
pour les maux d'obftruâion , & M;
Morand en confeille lufage peut
fortifier le genre nerveux ; en gé-»
néral ces eaux font douces , legé'^
res» rafraîchiifantes ^ apéritives 8q
diurétiques.
La Fontaine qu'on nomme Du^
houiilon , a été la première four ce fur
laquelle M, Morand fit fes expé-
pences » & il trouva que fes edu^-
rft>04 Joufful des SfMétHs i
mêlées Vf et de là Noix de galle ?
ne donnoient ni teinture violette
ni teinture noire , il n'en réfulta
^'une couleur de jaune clair. Le
mélange que Ton en fit avec Tef-
prit de vin , la teinture de Tour»
nefol , & l'efprit de vitriol ne pro-
duifit rien ; il remarqua qu'avec les
acides elle n'excitoit aucune fer*
mentation. Les eaux font douces »
belles , lympides , & ne laiflenc
qu'un très-petit goût de fou£Fre.
M. Morand fit l'examen des eaux
'de la féconde fontaine , nommée
fontaine d'Arras , & il trouva
Qu'elles contenoient une terre fine,
alkaline , & abforbante ainfi que
les eaux de la fontaine BouilUn^
mais celles-ci renferment un (bu-
fre plus dévelopé , & font plut
chaudes : lorfque les maladies pour
lefquelles on les confeille ont réfifté
à la vertu des eaux de la première
fontaine , on a recours à la fontai-
ne diArras^ en obfèrvant de cou-
per les eaux de celle-ci qui font
lirop fortes avec celles de la pre-.
^ Jnm 1748. idoj
La trolfiéme fource n'a été dé-
couverte qu'eo tJLQ y & jufqa'à
"prefent elle â été aflez négligée»
llte contient beaucoup de parties
fer. Le lieu ou font ces trois
>urces n'efl: pas feulement remar-
juable par la qualité des eaux qu'il
t€nferme ; on y trouve des buffet
jue M. Morand appelle hues mi^
^eraies^ Il $*éleve de ces boues un0
rapenr, & une odeur fqlfureufe;
pes boues font fi délayées par
î'eau qu'elles contiennent j que l'on
rpeut s'y baigner aifément ; elles font
Mn réputation pour les maux d^
ijambes» les paralyfies , tes rhuma-
Kfmes, 64 les fçiatiques; elles pa*
VotOent encore plus ê0îcaces au
Hugement de M. Morand , pour les
retradions des nerfs & des ten^
Ions. Les boues de S. Amand^^
Fainri que les eaux des fontaines ;
[.font chargées de parties fulfur^ufe*
I ^ui tirent probablement leur qua-*
j lité d'un charbon > qyi eft dans la
îieu même & répandu aux envi-
fo^s^ Mf Morand a cherché à Csik^
^00 6 Journal des S çavdns^
des boues artificielles , qui ayent
les mêmes propriétés que celles de
S. Amand; il a mêlé de Teau aYec
du charbon de terre » il a fait quel-
iques expériences fur des perlon-
nés malades ; il a eu lieu d'être
i&tisfait par la euérifon qui a été
la fuite de ce mélange. Le fuccès a
£iit penfer à l'Auteur , que les boues
qui fe formoient fous les pavés des
rues , étant très-ferrugineufes, dé-
voient être fort bonnes ; il nous
promet de les eflayer lorfque Toc-
]cafîon s'en préfentera & d'en rea-
idre compte au public.
Parmi les autres mémoires de la
Çhymie , on trouve les différens
moyens de rendre le bleu de Pruilè
|)lus folide à Tair & plus facile à
toréparer ; ce morceau appartient à
M. Geoffroy : c'eft un fupplément
ft ce que M. Geoffroy Médecin»
Ion frère, avoit donné lur ce fujet,
|en 1727.
On lit encore un mémoire de M.
Malouin fur le Zinck ; c'efl la fuite
Hfun pteaàtï tutmoue c^ le m&r
« too7.
juin 174»; ^.
«e auteur a ^«""^'."sconteouef
maUde qui eft«t»H leurs pc>^«
Jr oo 8 JêUffutl des Sçmfans ,
métal imparfait , & de TEtain alUé
contre les réglemens,
., 5^.11 a été envoyé une huilo
caufHque pour marquer le lin^e;
c'eft une huile qui eft en uUge
dans rinde^ «De eft extraite de la
fubftance onâueufe qui eft entre
les deux écorces d'une noix nom*
mée Biha» Les marques que Ton
Ëiitfurlermg^.avec cette huile» réfî-
ftent au^ leffîves ordinaires , mais
ielles ne tiennent point contre le (à-
yoTi noir » & le fejour dans le lait»
4®. On lit qu'une pierre de Bo^m
togne qui eft entre ïts mains de
M. l'Abbé NoUet . & qui a été
calcinée depuis plufieurs années»
s'imprègne enjcore très-bien de la
lumière du jour & de la lumière de
la bougie , quoique plus foible*
nient: il fuiSt de Texpofer pendant
qujsiques minutes; il eft remarqua-
ble que cette pierre ait conf^nré la
yertufi longtemps*
5^. M. Rouelle, Apotîquaîre;
à prefenté un mémoire jmt Usfeli
Jmn 1748- 1009
La Botanique n'a point four-
ni de mémoire cette année , on
trouve feulement dans rhiftoire
deux articles qui font rangés dans
cette claflTe. Le premier eft fur la
culture du ritz ; THiftorien rappor-
te d'après M. Barrére , Profeffeur
en Médecine à Perpignan , la ma-
iére dont on doit cultiver cette
alante. Il faut un endroit humide
yk des arrofemens fréquens ; en gé*
Itérai le rttz fe plaît dans un lieu
juatique , il faut que le pied de
ette plante foit dans l'eau prefi^ue
Ijufqu'au temps où Ton fait la ré-
Icolte ; il n*y a que des intervalles
[de temps affez courts pendant leC-
luels on met le terrein à (te.
z^. On lit une obfervation qut
été envoyée à M» de Reaumur
par M. Sloaae, j«r les Sapins fùfji^
f/. On les a trouvés en Irlande;
pis font femblâbles à ceux que 1 on
roit au Nord de 1 Ecofie & de la
Jorvége.
Sous rartkle des Mathcmatiquev
pous campiendruns l'ArithiB^ifcî,
1010 Journal des s çavanSf
que , l'Algèbre , la Géométrie, 8c
rAftronomie : M^ Nicolea été le
ieul qui ait donné un mémoire :
fàr l'Algèbre , il s'agit du cas irréw
dSuâtibfle du troiGéme degré. ^La
Géométrie n'a rien fourni dans les ^
mémoires : on trouve dans l'Hi-
ftoire que M* le Marquis de Cour^
tîwron , préfenta cette année à l'A-»
càdémie quelques nouvelles dé*»
monftrations des principales pro^
priétés de la Cycloide» Il n'a point
employé l'analyfe, mais.lamétho<i:
de lynthétique. On lit dansThiftoi»'
re uii article aflez étendu fur TA*
rithmétique. M. de Mairan y fait
l'extrait d'un ouvrage , intitulé la-
f^oHvelle fcience des nombres , ou tr^U
té des grandeurs confiantes differen^w
tielles qui fixent les caraUires des.
nombres , par le P. Guillaume le
Vaillant de la BafTarderies , Jéfuic^
des Pays-Bas.
^ L'Aftronomie a été fort abon«
dante, & Ton trouve fept mémoki
fcs de divers Académiciens, & dont
Juin 1748, TOTl
Ion Hiftoîre. Le preinier mémoi-
re eft fur rinégatiré des hauteurs
du Soleil, au folftice d'été ^ & fui
Taugmentation apparente de To-
bliquité de récliptique , que M,
le Monnier a obfeivée. Depuis
quelques années cet Académicien
a entrepris de vérifier Thypothé-
fe de Monfieur le Chevalier dô
Louvilly qui prétendoît que Tobli-^
quiré de 1 ediptîque alloit en dimi^
nuant. M- le Monnier a fait voir
dans quelques mémoires qui ont
Î Précédé celui-ci, qu'il ne paroit*
bit pas vraifemblable que cette
diminution fût auffi confidérable,
que Ion avoit cru iufquici. II m
I paru à M, le Monnier par différeQ<-
Ites obfervatîons commencées en
1758 ,& répétées jafqu*e[î 1745 ,
l qu'il y avoIt i 5 fécondes d*aug-
1 mentation , ce qui détruit entiére-
1 ment lldée ou la fuppofition de
M. de Louville , & de queltjues
autres Aftronomes & Phyficiens
qui avoient embraffé cette hypou
théfe : peut-être diïa-t'oï\ ççx^\i
1011 Journal des Sçavans ;
cliptique a une forte de llbration
qui la rend tantôt plus petite , tan-
tôt plus grande & tantôt dation-
naire , & cette irrégularité ne feroic-
elle pas une fuite du mouvement
de Taxe de la terre 2 au refte il ne
faut point cefler d'obferver , & les
temps apprendront ce que l'oit
doit penfer exaderaent de ce fy-
ftéme & de ces nouvelles obferva*
tions.
Le fécond mémoire d'Âftrono-*
mie , maisd'Aftronomie Phyfîque ,
eft de M. Clairaut. Il Ce propoiè
dans ce mémoire de déterminer
Torbite delà Lune, relativement à
toutes les circonftances qui en font
variées , la courbure & la grandeur;
H adopte les idées de gravitation
que Newton a données dans foa
grand ouvrage des principes , lorC-
Su'il a traité d'une manière fi pro*
>nde des irrégularités & des va-
riations de cette planète : cepen-
dant il refte bien des chofes à de*
£rer.dans la détermination de Vor^^
Juin Ï74S* ïoij
raut a tâcné de faire en imaginant
trois corps quelconque , comme la
Lune ^ le Soleil , & la terre , lancés
avec des virefTes & des direftioni
qui s'attirent dans le rapport ren*
vcrfé des quarrés des diftances.
On cherche quelle doit- être la
vitelTe de la Lune, pour lui faire
décrire rorbite qu'elle parcourt
autour de la terre; voilà Tidce du
problème ^ h fol ut ion dépend du
l^alcuL Voici à ce iujet ce que dit
l'Hlftoricii qui peupfervir dlntro-
'luftion à cette théorie.
L ), Une planète telle que la Lun©
. qui eft le fatellire de la terre , fe
\ meut autour d'elle comme feroit
^un boulet de canon » tiré feloa
\ la direâion d'une tangente d&
"n 1 orbite lunaire , d'Occident ea
p Orient & avec la force requife
I pour k même vicefle que nous
Si voyons à la Lune ; fon mouve-
>» ment ou fa tendance reâiligne
r» récaneroit fans ce (Te de la terre,
ï* fa pcfanteur ou la force attradi-
J9 ve du point central , Ty feroît
*£6t4 Jeurfidldes SçéHOânî^
>f bientôt tomber, mairie concoars
>9& la compofition des deux le
tvmaintient autour de la terre &
91 à la même diftanceque l'orbite ,
9> ou la courbe de projeâion qui
9> en réfulce.
«> La force de la pefanteur ou
»9 de 1 attraâion eft la même , à de
»>femblables diftances du point
9* central, d'où elle eft cenfée par-
t» tir ; elle change enfuite lorique
99 les diftances viennent à changer^
9> & en raifon iftverfe de leurs ouar-
91 rés : donc la grandeur & la ngu*
» re de la courbe de pro)eâk>a dé-
9» crite par le boulet , & fes diffë--
9) rentes diftances à la terre , ne
9> dépendront que de la force pri«
99micive plus ou moins grande
9> imprimée au boulet , & de fa vi-^
9>tefre.
Mais cette cou rbe eft fufceptible
de variétés ; imaginons le canoi>
d'où fort ce boulet pofc horizon-
talement fur le fommet d'une haute
montagne : fî la force ou la viteflè
impriméQ au boulet » eft infiniment
Jûîn 1748. îOtf
petite i il toJïibera verticalement fur
la terre , & fi elle étoit infinimeiK:
'^^grande , le boulet fe mouvrojt étei^
nellemenr , & perpendiculaiiemenC
JË la première direâîon«
i* Soit la force , telle , par exem**
pie 5 qu'eft ordinairetnent celle
Il du canon , en faifant toujours
I abftradion de la réfiftance de
lïTair & de tour autre obftacle
Il étranger. On fçait que la courbe
f décrite par le boulet âc à de pe^*
tites diftances , & dans la fuppo?-
fition des diredions de la peuni--
^ teur fenfiblemeot parallèles» fera
lUne parabole dont l'amplitude
^ ) croîtra d'autant plus , que vous
I) ferez la force de rimpulrron plus
f) grande. Mais vous pouvez aug-
>ï menter cette force à tel point que
» ■> le boulet ne retombera plus fur
Hb» la terre , qu'il paflêra par de Jà ,
H»f & qu'après en avoir fait le tour ^
^M» il reviendra au point de proje-
H^i ^ion d'où il écoic parti , ^ ainfi
^i> de fuite. *« Voilà une véritable
orbite NêTEonleaae.
foi<? Journal des S{avans l
9} Entre une infinité de dégrés
9>:po(Iible de force ou de vitefTe
»9 qui feront décrire une courbe
y» autour de la terre, il n'y a qu'un
9> feul déterminé tel , & d'après la
^) diftance déterminée qui puiflè
:»> donner un cercle parfait concen^
9> trique à la terre : tous les autres
j> jufqu'à un certain degré , donne-
>) ront des £llipfes dont le centre
^> de la terre occupera Tun des
j> foyers : d'où Ton voit pourquoi
9> il eft fi rare pour ne pas dire fans
«9 exemple» qu'un corps céleftedé-
99 crive un véritable cercle autour
»9 de fon centre de révolution.
Le troifiéme mémoire d'Aftro-i
nomie eft de M. l'Abbé de la Caille;
il regarde la conjonâion de Mars
avec Saturne & Jupiter. Il n'y a
rien de plus utile à ooferver que les
conjonâions des planètes entr'elles,
ou avec les étoiles fixes : ces con^
jonéèions fervent à déterminer les
xnouvemens des corps céleftes , la
route qu'ils tiennent , & la durée
de Jcurs cours. Cette année 1741
Juin 174?. T0F7
"trété très- féconde en conjonftions î
^^on y a vu Mars 5 Jupiter * bc Satur-
Ae } & la Lune avec les fixes t on
encore obfervé Mercure dans le
jfque du Soleil , ce pafTage de Mer-
cure , par le difque du Soleil a été
célèbre qu'il a été obfervé par
tous les Àftronomes de rAcadémie
ides Sciences , par M. l'Abbé de U
faille , par MM. Maraldi , le Mon-
liefj &Caffînt pere& fils/Toutes
es obfervacions qui ont été faites
IX le paflage de cette planète par
Soleil achèvent de compofer les
Fquatre autres mémoires de l'Aftro-
nomie que nous avons annoncés.
Nous allons en peu de mots don-
ner le réfultat de toutes ces obfer-
valions , M. de Mairan a rapporté
lliftoriquement toutes celles qui
ont précédé.
Ce fut le î Novembre 174Î ,*
que Mercure pafla par le difque du
Soleil : la première obfef varion du
palTage de cette planète par !e So-
leil ne remonte pas au-delà de
1 5 j I , elle fut faite ipat GaS^^^>
't6i% Journal des Sçoèans; .
& cette dernière qui a été faite etf
174; , eft la neuvième obfervation
dçpuis ce temps-là , ou pendant
Fefpace de 1 1 2 ans ; il y en a eu
d'autres avant cette époque » mais
on n'étoit point à portée de les
obferver avant l'ufage des Lunet-
tes de longue vue , dont on n'a
fait la découverte qu'en i5io ; ce
n'eft donc guéres que depuis ua
fiécle environ que Ton connoît la
théorie de cette planète , & que
Ton s'eft mis en état d'obferver
cette forte d'éclipfe qui n'eft pas
toujours vîfible fur notre horifon.
Le diamettre du Soleil comparé à
celui de Mercure , fait que cette
planète paroit comme un peâc
foint noir fur le difque du SoteiL
Les objets qu'on fe propofe dans
l'obfervation de cette £clipfe,€om-i
me cfans les autres , font l'entrée
de la planète fur le corps du Soleil »
£1 forcie , fa durée : on tire de là
plufieurs induâions importantes,
lion feulement pour les elémens de
h tbéotk de Mexcuie ^ tuais eaoor^
Juin Î748* lOîîi
poisr la détertnioation des longitu-
des , & même pour la parallaxe àù.
Soleil. Ce dernier arricle a engagé
M, Delifle , Profefieur Royal ^ de
rAcadéraie , à envoyer cette annéa
de Péteribourg, une méthode par-
cieuliére à ce fujet , c eft ce qui
augmente le noaibre des mémoî*
res fur rAftronomie,
On doit encore rapporter à la
partie Aftronomique 1, trois mor*
peaux, dont deux appartienoent à
le Monnier , & le troifiéme à
Vi, deThuri, Un de ceux de M.
Monnier confifte en plufieuri
jbfervacions fur une conjonftioii
rétoile du Sagittaire ; il y a
3int plufieurs recherches fur la
plus grande inclinaifon de Torbita
lu plan de récliptique» & fur la
plus grande latitude de la Lune»
-e fécond mémoire du même Aca-
lémîcien ^ eftladefcription» & Vu-
âge d'im Obélifque ou Gnomon^
lonftruit à rextrcmité SeptentricN
■^uale de la méridienne de S* Sul-*
^ice.
\f010' JûiuiTtAl des SçàuOHf ;
Le mémoire de M. de Thurî eft
la continuation de Tes obfervations
iiir Jes ré fr avions aftronomiijMs. Cet
Aftrônome a entrepris , il y a
quelques années , d'examiner fi les
diverfes températures de l'air eau*
fent une altération dans la réfra*
âion des aftres» vus à la mënoe
hauteur dans différens temps de
Tannée , & félon le difierent degré
de dilatation ou de condenfatioa
de ratmofphére. Ce mémoire eft
rempli de nouvelles preuves qui
nous perfuadent que la réfraâioa
au même degré d'élévation eft dif»
férente fuivant le degré de tempe*
rature, M. de Thuri a pris pour
terme de comparaifon , les grands
froids de Janvier 1742 , & les
plus grandes chaleurs de l'été qui
a fuivi celles qui ont été dans le
siois de Juillet.
Les obfervations aftronomiaues
qui n'appartiennent qu'à l'Hiftoi*
re, font i ^. une obfervation fur la
Gométede 1742 , elle a été faite
à PeJkio ^ par le P. Gogaih , Jéfujce |
Jmn 1748* ïOîH
a*, quelques obfervations tjui ont
été faites à la Chine fur la variatioa
de récHptique,
On trouve deux articles qui re^
gardent la Géographie ; i **• un
projet de Cartes de la France,
par M* Buache ; i*^, M. de Mai-
lan rend compte avec aflèz d'éten-^
due , des Cartes qui reprcfënteniC
les Côtes Se les Mers des Indes
Orientales ; elles ont été données
[ par M. Dapres , dans (on Neptu-
^ ne Orientai dont il avoit fournis
les Cartes au jugement de l*Aca-,
demie , avant que de les donner
I au Public ; on en trouve Textrak
I dans nos Journaux,
l>a Mécanique efl; une partîâ
mixte des Mathématiques , on ne
[trouve rien dans les mémoires qui
regarde cette matière ; mais on lie
[dans l'Hiftoire , Textrait de quel-
|c|ues Livres faits par les Académie
iciens & donnés au Public , nous
ren avons parlé dans le temps. M.
de Mairan explique aflez au long
Un problème de Dynamique ^ c\iiA.
1^11 Jomnd Aes Sçav4ni »
M. Darcy eft venu lire à l'Acadé*
mie: il s'agit de la folution fyn-*
thécique d'un problème qui avoit
été propofé par M, Daniel Ber-
tioulli, fils de M. BernouUi Profef-
feur de Mathématiques à Bafle.
Enfin THiftoire eft terminée par
rénumération & l'explication de
diverfes machines approuvées par
l'Académie : plufieurs font curieu-
lès, & toutes font détaillées par
ML de Mairan. Il ne nous refteroit
plus qu'à rapporter quelques mor-
ceaux des éloges qui ont été com*
pofés par l'Hiftorien , & qui fe
trouvent dans ce volume ; fi nouf
ne le faifons pas » c'eft qu'ayanc
été imprimés à part , on en a par?
tf dans nos Journaux*
^^
Wi
Juin 1748* ï(î2|6
^tES HOMELIES DE S. GRE^
GOIRE Pape fur E^échkl, A
K Paris , chez Ph, N. Lot tin , & J»
H H. Buttard, Imprimeur-LibraU
H res , rue S. Jacques , à la Vérité,
H Jean Def àînt & Charles Saillant,
H Libraires , rue S. Jean de BeatN
H vais i & la veuve Robinot , Quay;
H des Auguftins ^ 1747. in^iz^
H PP- 57^- fans la Préface»
II
^mult
Es ouvrages de piété & d'édî-i
Hcation fe font extrêmement
multipliés dans les deux derniers
fiécles. On peut dire que les fidéw
les ne nunquent aujourd'hui , ni
"e fecours pour s'inftruire de leur»
devoirs , ni de livres propres à le»
animer à la pratique des vertus
^hrétiennes. Mais il femble qu'oa^
s'attache plus volontiers à la leâu*
re des Livres de piété , cojnpoféf
par des Auteurs modernes ^ qu'à
celle des écrits des Saints Peres^.
'on a cependant toujours regar««
:s comme la fouïc^ d& W ^^^
ifûlJf JôfiiTiid des Sçévans;
pure Doftrine, & le tréfor le pluf
précieu5t de TEglife après rEcriturd
Sainte.
. Le defleln de l'Auteur en don-
nant cette traduâton au Public » eft
de rappeller les Fidèles à l'étude
des ouvrages de ces hommes Apo*
ftoliques , que Dieu paroit avoir
doues de talens particuliers , pour
inftruire & édifier Ton Eglife. Il a
îudicieufement remarqué , que les
fiécles où cette étude tut négligée ,
«nt été des fiécles de corruption &
d'ignorance » & que ceux où elle â
été en vigueur , ont vu fleurir la
piété. & la Religion ; & u fi quelque
^ chofe » dit-il » a été capable de
H confoler TEglife du ravage , qu'y
M cauférent Luther & Calvin, c'eft
>« l'efpéce de néceffité , où l'on fe
>9 trouva de lire les Pères, pour
^ confondre ces Héréfiarques qui
•f en abuToient. On les lut » on les
9» goûta , & on comprit que ce font
«I là les Maîtres qu'il faut écouter*
»» La lumière fembla alors fe lever
»nec un nouvel écUc fur r£g)tift|.
Jmn Î748. ïoifl
i» les ténèbres d§ 1 ignorance fu-
Ffj rent diflipées, & avec elles difpâ-
U» lurent les défordres qui en font
|oî la fuite.
L'accueil favorable , que le Vn^
plie â fait aux Homélies de S. Gré-
goire le Grand , fur les Evangiles dç
^ Tannée & fur les morales de Job ,
^uedei Hommes pleins de piété Sc
«d'érudition ont traduit en Françoif p
a dérerminé notre Auteur à conti-
[înuer te même travail iur les Homé-
' lies , où ce faint Dodeur expli(|uç
la Prophétie d'Ezéchiel Voulant
faire renaître le goût pour la I&*
^ure de^ Saints Pères » il ne pou<^
voie choiOr un ouvrage plus con-
venable à fon deflein* Tout ce qui
porte le nom de S- Grégoire imprii-
me du refpeâ: » & prévient favora*
blement les efprits. Ses ouvrages
ont toujours été regardés commo
des plus précieux monumens dé
J antiquité; de fon temps même,
on avoir un empreflement extrê*
me à les avoir» On venoit des pays
les plus éloignés pour les ieçueiUir«
5bi5 Joi^at ies Sçuvant i
•Les plusfaints Evêques les faifoient
^re dans les afTemblées des Fidèles»
{.es (lédes fuivans n'ont pas e&
moins de vénération pour les écrks
tle ce Père , & on peut dire qu'ils
'Ont toujours (ait les délices de ceux
^uiaimoienti'Eglife & la Religion;
Mais fi en général les ouvrages
ide S, Grégoire font recommen**
^bles par la pureté de la doârine
& la tendre piété oui y régne, le)
Homélies fur Ezechiel femblent
Iftvoir cet avantage fur fes autres
traités , qu'elles renferment un plus
grand trefor d'avis importans , de
régies & de maximes pleines de l'eP
prit de Dieu , & que le difcerne*
fnent des efprits , ta connoiflance
du cœur humain , & la profonde
intelligence des Ecritures , s*y font
fentir d'une manière plus parricu*
liére. Le Dofteur y traite une infi-
tiité de matières différentes , non
à deflfein & méthodiquement , mais
à mefure que fon texte lui en four^
©ît Toccanon. Il n'eft point d'état,
de fexe » de condition , qui n'y
Jmn 174^* ïoïf
!>iive tout ce qu'il peut defiref
pour fe former à la pleié & y faire
ie grands progrès,
S, Grégoire s'attache particulié«-
ïement dans cet ouvrage, à infpîrer
la confiance la plus folide dans les
lentes & la médiation toute puif-
ancede Jefus^Cbrift; mais il rem^
plir aufli fes Lefteurs d'une jufte
crainte , par la vive peinture qu'il
*ait du Jugement dernier , des hip-
rfices deftinés aux niéchans ^ & de
rétat terrible des réprouvés. Rien
le plus judicieux & de plus inftru-f
lif que ce qu'il dit du commerce^
ju'on eft obligé d'avoir avec I^
léchans. Il montre le danger qu'il
_r ade les fréquenter. Il les compare ^
tântôc a des Scorpions , qui por-^
tent quand ony penfe le moins , I©
poifon mortel dans le cœur ; tantôt
a des abeilles , qui attirent par la
douceur de leur miel , mais qui
bleflent enfuite ceux qui en appro*
chent. 11 fait voir combien leurs
exemples font féduîfans. Il décou-
vre les artifices ^ dont ils ufent pour
&ire tomber les bons. Il lïiairqtie }
quand & jufqu'à quel point on peut
te prêter à leur fociété , les précau^
tîons qu'il faut prendre. Se la pa-
tience avec laquelle on doit les
fouffrir*
Les Pafteurs chargés du foin deis
âmes ou du miniftere de la parole »
trouveront auflS dans ces dilcoursr
d'excellentes inftrudions. S. Gré-
goire ne les perd jamais de vue , 8C
attentif à les former fur le modeler
du S, Prophète qu'il explique , il
Erofite de toutes les occafions qui
î préfentent pour les inftruire d©
leurs devoirs. Il veut qu'ils trou-^
vent au dedans d'eux-mêmes , les
vertus qu'ils doivent infpirer auic
autres , qu'ils puifent dans leur
propre cœur ce qu'ils difent, &
que leurs paroles ne foient que les
cxpredîons de leurs difpofîtions 8c.
de leurs fentimens. Il veut qu'ils
paffent continuellement de la vie
aâive à la vie contemplative , deS^
fondions du miniftére au recueille-
mène. L'onzième Homélie eft rem-
Jmn 1748. T0 2^
plie des plus fages avis fur la ma-
nière dont ils doivent parler, re-
Î rendre ^ corriger , inftruire , ex*
orter , &c*
A roccafion de ces paroles que
Dieu dit au Prophète : fih dâ
t Homme ^ je vous ai dmné pûurfm^
tïneiis à la mai fi» d'IJr^fl : le Se
Doâeur adrefle la parole à fou
Clergé , & il entre dans le dcraîl
des devoirs de celui qui entreprend
de faire U fondion de Pi édicateurp
&fe faifant enfuite à lui-ménierap-
plication de ce qu'il vient de dire^
jI reconnoit tjull eft bien éloigné
de la perfedion qu'il lecomnaan^
^e aux autres , & il gémit fur (a
propre foiblefle dans les termes les
plus touchans. Nous rapporterons
ici ce paflage , pour préienter à noi
J-efleurs un morceau de la tradu-^
yftion , & pour faire connokre lef-
prit qui régne dans tout le Uvre^
p Hélas ! du ce S. Père ^ qui! m'eû
f» pénible de vous dire ces chof^
>i parce qu'en vous parlant ainfi^
V je me condaume moi-mloi^i of
5
^ 0 5 o Journal des Sçavans ,
H m'appliquant pas à ta prédica*
«f'tion au(C affidument qu'il fau-
ff droit; & quand je le ferois » tat
»» vie ne répondant point à mes
It paroles , je me trouve fouvenc
f» engagé à des converfations oifi-*
t» ves ; & au lieu d'exhorter & d'é«*
M difîer mon prochain, je melaiflê
%> aller à la langueur & à la né-
•igligence. Je fuis devant Dieu
u tout enfemble , & muet & grand
•9 parleur : muet quand il feroîc
f^nécefTaire de parler , grand. par«
trieur dans des bagatelles.
»t Quand j*étois dans le Monade^
«f re , je pouvois empêcher ma latH.
«t gue de dire des paroles inutiles ,'
iv & tenir prefque continuellement
Ht mon efprit appliqué à l'Orailbn.
^ Mais depuis que la charité m'a
•t fait baifler les épaules fous le far-
%> ^leau de la charge Paftorale, mon
4» efprit ne peut plus fe recueillir
^continuellement en lui-même;
%9 parce qu'il eft partagé par les
•f foins multipliés qui racad>lent»
|f J(6^ittîs-obligé tftntôc d« diftotct
Juin 1748* lojr^
HlesafiPaires des Èglifes ou cetleiï
ITT des Monaftéres : tantôc d exàmU
t% ner les aâîons & la vie des parti-
« culiers : tantôt de foutenir l'inte-
». rét des Peuples ; tantôt de gémir -
i^des irruptions meurtrières des.-
» Barbares , & de craindre que le*
»i Loups ne fe jettent fur le trou-»
ti peau dont je luis chargé , . , . L'et
11 prit étant donc partagé & com--
tf^me déchiré par la multitude des^
n affaires , & d'affaires qui ne font
»» pas peu importantes, quel cemps^
i*lui refte t-ii pour rentrer en lui-^-
innême & pour fe donner tout.
^t» entier à la prédication ?
S. Grégoire prononça les Home*»'
hres fur Ezéchiel au milieu des trouve
Tbles de lltalte & des guerres qui
[la défol oient, Agilulfe Roy des-s
ll-ombards s'avançoic vers Romef
rec une puiffante armée, & aprèii
I ^voir ravage la Campagne , il mer*
jnaçoit d'alFicger cette Ville, Le S»i
|.Fomife déplore ces malheurs de^
l'Ja manière la plus touchante dmnsi
bne de c^$ HQméh^y^ n ^u^ ^<ih
1 0^) t Journal des SçdVdns ;
>»«QCore dans le monde, qui puiC-
» fe nous plaire , dic-il , nous ne
iT voyons que crifteflTe ; nous n'ea-
>f tendons que gémiflèmens. Les
>f Villes font rmnées , les Forteref^
t»fes détruites, ies Campagnes ra^
nTagées , la terre réduite en foli-
>ttude; ces petits reftes du genre
»f humain font continuellement bac*
>f tus des fléaux de Dieu. Les nos
»f font menés en captivité , les au»
>f très mutilés , les autres mb à mort.
M Rome même , autrefois la mai-
>f trèfle du monde , «n quel état eft-
>» elle réduite ? >Jou$ la voyons ac-
» câblée de douleur, abandonnée
9y-Ae fes Citoyens, infultéepariês
if ennemis.
C'eft dans ces trilles conjonâu-
res que S. Grégoire employa tous
(es (oins pour confolerfon peuple;
on écrivoit fes Homélies pendant
qu'il les prononçoit. Après qu'il en
eut fait douze fur les trois premiers
chapitres , le peuple vo3rant que
les affaires dont le S. Pape étoic
^Opabléj^ ne lui permettoient pas
Juin ?748. ïûji
3'acliever, le pria de lui expliquer
au moins la dernière partie de la
Prophétie , qui regarde le récablif-
fement du 1 emple , & qui eft la
plus difficile. »> Il faut vous obéir,
31 répondit S. Grégoire , mais je
f I trouve dans ce que vous deman-
»i de/, de moi ^ des difficultés ^m
fï m'é tonnent. Corn menton efprit
»i troublé par la crainte j Se parta-
it gé de tant de foins s paurra-r-il
>ï pénétrer des myftéres fi cachés? <«
On fent dans ces paroles comme
dans tour le refte de Ibuvrage, ua
Père qui parte à des en fans qu'il
aime » & à qui il ne peut rien rc-
fufer, & on voit dans le Peuplç
une affection mêlée de refpï;;i:t ôc
de confiance pour fon Pafteur*
Ce volume ne contient que les
douze premières Homélies. L'Au-
teur nous dit dans un ^vis am
LeEhenr , que la traduâîon des au-
très difcours qui expliquent la fin
de la. Prophétie , eft déjà faire ,
mais qu avant que de la faire im-
primer » il g voulu prefTentir le
Jmfh Xx
lo)4 J^f^^ ^' SçMwms ^
goût du Public , & que le Uamà
^«rfome fuiirra de bieo piès » s'S
foit que le premier ibîc hîeD reçu.
Laprenûrre HomcEe cft un dn^
COUPS prélimiiMire oàS. Gfégoiie
établit des priacipes & des F^ct
a m doivent iemr à llntdltgeiiot
e la Prophétie en généraL ftdif^
ringue trois temps dans la Prophéi»
ôe , le pafle , le prefent, & le futun
Si on prend le mot de Prophétie^
dit ce Père , pour la prcdiâu» des
cbofes qui doivent arriver, il ne
femble pas que ce nom puiflè god-
venir aux chofes prefentes & paC-
Ucs. On eft cependant obligé d'à»
vouer que ces trois temps (ont
également l'objet delà Prophétie ,
puifque nous les remarquons dant
les divines Ecritures. On-peut, dit*
il, appeller Prophétie l'explicatiote
des chofes prefentes mais cachées^
puifque comme le temps nous ca-
che ce qui eft futur , il arrive au(&
que d'autres raifons nous cachent
ce qui eft prefent. C'eft une Pra-
fhéàs lorfque^le Ftophà* détons
\
Juin 1748. 1055
vre Qon feuleroeot ce qui eft caché
dans le ccEur , mais ce qui fe palT©
dans les lieux éloignée : le mem©
^Pere remarque encore que ces
Irols temps de Prophéties s'ap-
foyenc quelquefois Tun l'aucre pour
ervir d'une plus grande preuve j
tn forte que comme Ton prouve
quelquefois les chofes paflees par
les futures, on prouve auffi les fu-
tures par les pafTées. Quane à la
Prophétie du temps prefenc, elle
*a befoin , ni du paffe ni du futur
pour s appuyer , parce que faifanc
connoître par fes propres termes
ane chofe qui étoit cachée » la chô-
me me qu'elle découvre fert de
témoignage à ce qu'elle avance. Le
D.ideur explique enfuite en dé-
Ifail les diverfes manières dont lef-
prit de Dieu agit fur les Proptiêj-
il marque U différence des
rrayes & des faulTes Prophéties,
|& il dévelope plufïeurs vérités
importantes , dont il doit faire ufa-p
ige dans l'explication d'Ezéchiel,
N ous n'entreprenons ç is d& ^qc^.
1 o î tf Jotirnal des Sçavans ,
ner ici line analyfe de chaque Hck?
inélie en particulier. S. Grégoire y
traite tant de fujets différens , qu'il
n'eft pas poffible de les indiquer
dans un extrait. On connoit déjà
le goût de ce Père pour les Allé-
gories. On en trouvera peut-être
iquelques-unes qui paroitront for-
cées ; on trouvera même quelques
explications de l'Ecriture peu na*
turelles; mais outre que dans ces
endroits , S. Grégoire foftge moins
à en fixer le fensqua édifier, &
Qu'il fonde toujours une morale
iolide fur ces Allégories, il y en a
d'admirables par leur juftefle. Quoi
de plus jufte, par exemple, que ce
qu'il dit de Jacob & d'Efaiî , figu-
res ^ l'un des Juifs rejettes , l'autre
des Gentils appelles en leur place ?
Sur le retour rardif d'Efaiî auprès
de fon Père , figure du retour des
Juifs à la fin des fîédes ? Sur la for-
mation d'Eve , figure de la formA^
tionderEglife,&c?
. La traduâion de cet ouvrage
ipous a paru fimple & iKUuidk j cUo
Juin 174g. I0Î7
f onfcrve dans un grand degré t'on-
âion qui fait le caraâére du texte
iginal
i
ASTI ATTICr IN QUIBUS
Archontum Achenieiifium feries*
Plulofophorum , aliorumqua il-
luftriiim virorura aecas , arque
praecipua Attica^ hiftoriae capira
per olympicos annos difpofita
defciûbuntur , noviftjue obferva-
lionibus illuftrancur , auftore
^àwd^xào LùrfirtQ ^ Cler, Reg,
Scholarum ptarum , in PifanI
Academiâ Phtlofophia! ProfelTo-
re. Florenrtx , ex TypographiD
Jo* Pauli Giovanelli , ad infigne
Palmaî» in Placeâ fan&ae Elifa-
beth, Cest-a DIRE ^ fajieî v^/-
tî^HCS j dans iffyueis la (km des
^rch&ntcs /lîhénUns j Us temps
m om vec» Us Phihfophes ^
Us antns gri^nds Hommes , (^ les
principaux points de rbifloirç,
d* Athènes , je trouvent rangés par
Us années Olympicjnes , & édair-^
sis À l'aide de mnv elles ^bfer*
L, X X a j
vations , par M. Edtméord Cok-
SINI , Clerc Régulier des Ecoles
pieu fis , Profejfeur de Philofiphie
dans CUniver/itéde Pife. A Flo-
rence,chez J. Paul Gbvanelli,
à la Palme , Place Sainte Eliza-
beth , 4 Vol. in^^^. premier Vo-
lume , 1 744. pag. 587. fans TE-
pitre Dédicatoire adrefTée au
Grand Duc régnant, qui eft
de XIV. pages & la Préface qui
eft d*un peu plus de X. pages.
MONSIEUR Corfinî nous en-
tretient d'abord dans fa Pré-
face , de l'excellence & de l'utilité
de fon entreprife , & fait voir en
effet que Thiftoire de la Philofo-
ph'e , des Belles- Lettres , & géné-
ralement de tous les beaux Arts ;
rient eflèntîellement à Thiftoire de
la Grèce, &furtout delà Républi-
que d'Athènes : or rien ne peut ré-
jpandre plus de Jour fur cette Hif-
toire , que d'en fixer toutes les
époques par les Archontes , & par
les années Olym^vc^c%%
L
Jtdn 1748. I0îjr
* Sigonlus avoit lenti !es granck
avariuges qu'on pouvoît tirer d'ua
pareil ouvrage ^ & effaya de les
procurer par (on petit Livre inti-
tulé de Athcnfenfium trmp&riktts^
Mais Meurfius fie quelque chofe d©
bien plusconfidérable , en publiant
en i<îiî fes quatre Livras fur les
Archontes d'Athènes. Depuis , ceî
ouvrage a toujours fervi comme de
lexte à tous ceux qui ont traité
ette matière , l^avoir à Lydiat *
iu P, Petau , à PrideauK , à Dod»-
relle ; ils n'ont tous fait que copier *
cpliquer , de étendre Meurdus &
ils ont feulement ajouté à la lifte
les Archonte* » donnée par Meui>
Sus , les noms des Archontesqu^il a
ïoiiâ & qui k font trotivés fur det
[luarbres découverts depuis fa moru
M, Coriini avait d abord cru
)ull pouvoit âufli ie fervir dâ cette
[|ifte des Archontes , pout l'exécu*
tion de fon projet , mais il ncn
et oit encore qu'à T Archonte Tle-
b fias que Meurfius a cru avoir été
L ie premier des Archontes a.i^^\2*jé&^
104^ Journal des Sçavam ;
Sue notre fçavant Auteur fentîtqù'a
illoit abfoluinent qu'il difpofôt luw
même une nouvelle fuite des Ar-
chontes. Meurfius eft en défaut fur
la véritable époque d'un grand
sombre d' Archontats , d'ailleurs il
a omis les noms de plufieurs Ar-»
chonces Eponymes * , & il a donné
pour Archontes Eponymes dés
perfonnes qui ne l'ont point été ;
trompé par la reflèmblance des
noms, il n'a fait quelquefois qu'un
Archonte de deux hommes difiPé»
lens » & quelquefois d'un feul hom-
me il a fait olufieurs Archontes» en
ibrte que (on ouvrage demandoic
n être entièrement refondu.
M. Corfini en parlant avec liber^
té des erreurs où eft tombé Meur-
fîus , eft bien éloigné de vouloir en
rien diminuer la haute réputation
que s'eft acquîfe ce Sçavant , nî
tabaiilèr le mérite de fon travail»
* On éiijoit tous les ans neuf Arehêntes
i Athènes , le premier de ces neuf Magi^
firau donnait fon nom à l'année , & fom
€tue raifon itoit affellé Bfmijmt.
Juin Ï74ÎÎ* Î04I
& encore moins prétendre dégui-»
fer les fecours infinis qu il en a ciré;
il parle à ce fujet d'une manière fi
âge qu'il ne peut manquer de fa-
istaîre fes Leflreurs*
Il revient enfuite à fes Fartes ; il
ifenîicju*il ne pouvoir traiter cette
latiére comme il faut , qy*après
^voif éclairci un grand nombre de
joints fou vent aflez embrouillés, 8c
fur lefquels cependant il faut être
rès-inftruit pour entendre les rai-
sns qui établîflent la certitude des
poques, & qui eclairciffent des
laits 6£ des uiages, C'efl pour cette
lifon qu'il a compofé quatorze
ïifTer tarions pour fervir d'intro-
luifïion à fon ouvrage principal ,
p'eft'à'dire , à fes Fartes Attiques,
Yoici les fommaires de ces quator-
ze DiiTertations , ils repréfen feront
jute la fuite & tout le fyftéme dm
[travail de JM, Corlini. .
L
La première Diflertatloîi traite
£5 Afdiantes > on i^xti aOez que
Xxv
ff04i Jourkd àis Sçavaml
l'Auteur voulant difpofer fes Faffe9
par Archontats ,• a du difcuter
tout ce qui regarde cette dignité»
IL
La féconde Diflèrtatîon roule
fur le mois où les Archontes en-
troient en charge, fur Tannée Ci^
vile Athénienne, £ur fa forme , fon
commencement , fur le nombre fie
l'ordre des mois, &c.
' Mais comme Tannée Archonti-
*ue n'étoit pas diftribuée en mois
leulement , mais encore en Pryta-
nies , & que chaque Tribu des
Athéniens exerçoit tour à tour la
charge de Prytanes , pendant une
portion égale de Tannée , notre
Auteur s'eft cru dans la ncceffité de
traiter du nombre, & de Tordre
des Tr ibus , Se des Prytanies»
I V.
• Après avoir réfuté Topinionde
Bodîrel' & de phifietart mtwSp^
Juin 1748, ï<54$
fans fur Tordre des Tribus , M.
Corfïni le fixe d'une manière îil^
l|4 .conteftable par le témoignage des
iP^crivams » & par rautorîté des mar-
bres ; il prouve enfuire que Tordre
„ des Prytanies étoit incertain , c*eft-
j^à-dîre quec'étoit le hazard feul t^ui
lêrégloit.
Chaque Tribu Athénienne étoît
formée par un certain nombre des
"bourgs de T Actique , c'eft du nom-
l^re & de Tordre ae ces Bourgs qu'il
^s'açic dans la cinquième Dillerta*
Uation; notre fçavant Auteur relé-
( veîci une infinité d erreurs cchapces
la Sigonius , à Meurûus & à Spoti.
Après avoir parlé des Tribus;
[des Bourgs , & des Prycanies ; notre
(^Auteur traite du Sénat d' Athènes g
^&r de TafTemblée du Peuple , corn-
pofée des Citoyens qui et oient di-
vifés en Tribus, en Bourgs , & en
Prytanies î il diferte fur la forme ,
Xxv|
io44 J^f^ià^^^SfétvdHsi
J'autorité & les parties du Sénat ^
deraflemblée du Peuple , & traite
;du nombre , de la diverfité & des
fonâions des Proédres & des Epi-
ilates,
VII.
Les noms des Archontes Epo-
nymes étoient infcrits dans les dé-
crets publics y 9c enfuite dans les
Faûes pour fervir à défigner Tan-
née : mais on trouve des Décrets
'publics où Ton lit des noms d'Ar-
chontes qui n'étoient pas des Ar-
chontes Eponym'es , & qui ne doi«
vent point avoir place dans les Fa-
fles , c eft-ce que M. Corfini prou-
ve contre Meurfius ; & il fou-
tient contre Dodvel que ces for-
tQ^ d'Archontes n'étoient point des
Epiftates de Prytanies ; il propofe
enfuite deux opinions nouvelles
fur l'origine & la dignité de cette
forte d'Archonte, p(eudo-Epony-
nies,
VIII.
. la huitième Diflerution efl: eob
I n
k
^ 7»/^ 1748. ^ i04f
ployee a purger les Fartes des noms
de ces Ar chômes pfeudo-Epony-
mes qu'on y avoir placés mal-à-pro-
pos.
1 X.
Notre Auteur dans fa neuvième
Diflercarion , examine quelles font
les fources où Ton doit puifer pour
former une fuire bien completre
des Archontes i il tire cette fuire
principalement de Diodore de Si-
cile, de Denis d'HaUcarnafle , fup-
pléés & corrigés par les Marbres
d'ArondeI,&c,
X.
Dans la dixième , M. Corfinî
augmente les Faftes des noms de
douze Archontes Eponymes , qui
fe trouvent dans les Auteurs , Se
qui manquent dans tous les Fa-
i ites Athéniens quon a public juCf
l^^ulci.
XL
Dans la onzième on ajoute
JiûJ(6 JâumÀl des Sçavans ^
core aux Faftes, les noms de vingt-
deux Archontes inconnus à Meuf«
'fius, & à tous les autres Sçavans}
jOn les a tirés des Infcriptions*
XII.
Dans la douzième on-traîte des
médailles Athéniennes , & Ton
rexamine quels étoient les MagU
ifirats» dont on y lie les noms. On
-^Cttce l'opinion des Auteurs qui
-OQ€ cru que Ton avoir coutume
;di'infcrire fur les monnoyes s Its
noms des Archontes Eponymes»
& après avoir montré que ce fen«
timent eft le feut qu'il faut fuivre,
on rapporte d'après les médailles
lAi^bétiîenhes les noms de XL.*Ar-
ddioQtes:Eponymes qui avoient éxjk
jncoxmus jufqu'ici.
• XIII.
-^ pu a jugé à propos de parler
dans la treizième Diflfertation ». des
fêtes des Athéniens & des autres
"Grecs , parce que fouvent elles fer-
^rde dades aux Auceors ancâm.
Juin 1748. 104T
On fixe le temps précis où elles fe
çélébroiem , & Ton éclairât plu-
£eurs queftions fore obfcures fut*
cette matière.
XIV.
Enfin M. Corfinî rend compta
de la méthode qu'il a fuivie dans
la difpofition de fes Faftes ; il faic
voir de quel ufage ils peuvent être
Sar rapport à rhillroire Grecque &
lomaine* II fait connoître ta na-
ture des mais des différentes Na^
rions , aiîn qu*on puifle aifément
les ramener aux mois Athéniens âe
Romains.
Tel eft en général le plan de la
première partie de l'ouvrage do
M* Corfini , partie qui doit êtTS
confidérée comme un préliminaî/*
te & une introduéKon néceffaire ,
pour rintelligence de la féconda
partie qui comprendra les Faftes
Attiqiies mêmes.
Le premier volume dont il s'a*
git uniquement dans cet extrait, otf
VtoA9 JoHTffal des Sçavans,
, IDifTertations ; ne pouvant entrer
iur chacune dans un détail fuffi^
iknt pour en faire connoître tout
Je mérite , nous nous bornerons à
parcourir la première qui traite de^
Archontes Athéniens , & qui eft
en quelque forte la bafe de tout le
fyftcme de M. CorGni , & la clef de
tout ce qu'il doit dire dans la fuite.
. Les Athéniens ont été de tous
le^ Peuples de la Grèce, les plus
portés à changer la forme de leur
Gouvernement; ils eurent d'abord
des Rois » on en compte feize de-
Euis Cecrops jufqu'à Codrus. Après
i mort de ce dernier Roy ils ne
donnèrent que le nom d'Archon-
tes à fes fucceffeurs , trouvant ce
nom plus doux » & plus conforme
2t leur génie Républicain ; ces pre*
fniers Archontes furent perpétuels
& héréditaires mais foumis à ren-
dre compte de leur adminiftration.
Ils eurent treize Archontes perpé*
tuels depuis Medon fils de Codrus
jufqu'à McfHéton ,* après la mort de
ce dernier ib réduiurent à diit aot
Jmn 1748. 104JI
^r^e de chac^ue Archontat î ils
mt gouvernés par fept Archon-
décennaux pendant 70 ans^
Is lefquels ils établirent des Ar-
ûces dont rautorité étoit bor-
à une feule annce ; ces Archon*
annuels fuWiftérent îtifqu'au
ips de Démétrius & d'Antigo-
Rois de Macédoine : alors les
Inîens pouflerent la flaterte à
ird de ces Princes au point
lolir le nom d'Archonte , & de
îiruer en leur place des Magi^
(s fous le nom de Prêtres dei
peiri, * Ce nouvel écablîflement
fubftfla que dix-neuf ans , au
$ defquels on reprît Tancienne
be de Gouvernement ^ ScToa
de nouveau des Archonte
uels , jufqu'à ce que Sylla ayant
eu les Athéniens , les fournie
^Homains.
iprès avoir aînfi rapporté fom*
rement !a fuite des différentes
pes de Gouvernement » dont
pnt les Athéniens ; M* Corfini
Mm iirê dt Dtmimtti & i^Amii'simh
difcute ttà grand nombn de qàei
IKons» qui toutes fervent à fon hm
Îoî éft de régler ia CbfonologMl
tbénienoe y d'abord ii exarnîM
en ciuelle année précifément on
étàblitles Archontes annuels; pouf
tela il compare entr'eux les dîffé«
reiTS fyftémés , & tâche de les ton*
dlier eh cherdiant les raifons da
leiir vatiét^% Son opinion eft ip»
Créon le premier des Archontes
annuels , fut élu la féconde anni^
de rOlympiade XXIV. & pour ac-
corder parfaitement les Marbrei
ê'Arondel, avec Denis d'Halicar^^
ibailè & Euféfoe , il remarque que
Tannée civile Athénienne commeti*
Çoit au mois Gémelim , au lieu que
Tannée Olympique ne commençoit
qu'au mois Hecatmnbétùn , ce qut
bit une différence de (ix mois » de
forte que TArchontat de Créoft
peut tomber fur la fin de la féconde
année , & fur le commencement de
la troifiéme année de la XXIVé
Olympiade.
Les Archontes âoîent eu nom-
y 'fin Î748. ro5«
trcdeneuf, dont le premier émît
fur nommé Eponyme , parce qu'il
donnoît fon tiom à Tannée d^ fa
Magîflrature; il ny a point de
difficulté fur cet article. Cepen-
dant un paJîige d'jEIien afiex ob-
icur, où cet Auteur paroît com-
pter dix Archontes pour chaque
année , a donné lieu aux Sçavanf
de débiter bien des conjeâures,
M. Cordfii entre aufli dans cette
difcufljan.
Il prouve enfuîte que tous les
Archontes étoîent choilis entre les
plus nobles & les plus riches des
Citoyens , que pour remplir uno
de ces places , il falloir erre Athé*
nîen de père & de mère depuis
trois générations , & que ceux i
qui on accordoit le droit defiour*
geoifie , ne devenoîent pas par 11
fufceptibles de cette dignité, 11 rap-
porte à cette occafion un Décret
par lequel tous les Platéenf aboient
été déclarés citoyens d'Athènes, &
admis à tous les honneurs & pré-
rogatives des Athéniens « à (|ud^uc|
fkà^i JânimdlJes Sçivansl
exceptions près, dodt la principale
étoit de ne pouvoir être élus Âr*
cbontes. Ce Décret donne lieu à
M. CorGni d'expliquer un paflagé
de Lyfias très-difficile à entendre,
c'eft ce qu'if faif fou vent , il ne traî^
te pi^efque aucune queftion qu'elle
lie lui donne lieu d'éclaircir de là
forte quelque endroit ob(cur d'un
Auteur ancien.
Il traite de la forme de Téleâioû
des Archontes, des Rites & dés
Cérémonies que l'on obfervoit dans
ces occafîons , du ferment qu'ofi
leur faîfoit prêter & du lieu où fe
faifoît lélecStion ; il prouve qu'on
les élifoit dans le Pnyx , qui étoît
Une place d'Athènes , ce qui lui don-
ne occafîon de faire voir que Meur«
Cus avoît mal pris un paflage d'A-
riftophane & d'en donner la vérita-
ble explication. Ce paflage fe trou-
ve dans la première fcéne du pre*
mîer Aâe de la Comédie des Che^
valiers. Dans cette pièce le peuple
d'Athènes eft perfonnifié & joue
lio rôle fous la figure d'un Vieillariâ
jHÎn 1749. lojîl
qui radote, & qui felaifle gouver-
ner par un Efclave cju1l a nouvellç-
ment acheté & qui eft très info-
lent & très- fripon. Cet Efciave eft
Cleon qui avoic pour lors la prin-
cipale autorité à Athènes. Nictas
& Démofthéne» deux Généraux
des Athéniens j fous la figure d'Ef-r
claves fe plaignent de leur vieu3|
Maître, Démofthéne s'exprime
ainii.
^H *rtov
Voici le véritable fens d^ cet en-
droit. I^OMS avmx un Aimirc d'une
humeur tm-^ifficile , gr^f^d m^n*
geur de fèves , fonfrjet k U bUe ^ U
Je mmme Demus Pmhnhes , vieiU
lard fort incQmmeàt ^ ^m a CqhU
dure. Ce Detnus Pmhniuî ^ C 'eft le
peuple d'Athènes qu Ariftophane
appelle ainfi , parce qu'il élifoic fej
lÀâgifttatsdajiskPny^t, MeurfijH
Y054 Jonméd âes SçMuns ^
a Cru qu'en cet endroit Demus étdt
le 8om d'un particulier» & que Pm»
€tmi$es marquoit le Bcnirg dont oc
Mrticulier étok originaire, ce qd
va a fait croire qu'il y avok mi
bourgade de l'Actique du non de
f^Tfx. n a entraîné dans la même
erreur Spon , Potter , & plulieurs
autres Ecrivains.
IML Corfini p»rle enfuice à»
couronnes que les Archontespor-
toîent après leur éleâion , & des
peines qu-encouroient ceux qui
les frapoient ou les injurioiènt:
fieines qui écotent ^bffib-enres fi
l'Archonte avoit fa couronne , ou
n'avoit point fa couronne lorf*
2a'on Favoit outragé ; de là M.
lorfini paflè au détail des difi£«
tentes fondions des Archontes,
il prouve qu'ils formoient feuls ue
Tribunal particulier. Les Archon-
tes en fortant de Charge » (i leur
^wfatiiniftration avoit été (ans reprob>
iffae^âr après en avoir rendu un
^compte fidèle , étoient admis au
«IMmbfO det Aféopagîteii k jouK
où les Archontes hors de Charges
prepoient féance pour la preraiéro
fois dans TAréopage ^ fait le fujec
de pluûeurs articles de cetce DiC;
fertatlon*
Il s eleve encore ici une quelHon
aflèzcurieufe^ils'a^t de Içavoîrfi
le même honMna qui avoir été uae
fois Archonte , & qui de TArchon-
lat étoit pafïe dans l^Aréopage^
pouvoic de nouveau ctre élu Ar*-
chonte , & exercer cette Chargej
on fent aOez de qoeUe iniporcance
peut être cecre queftion , pour i'afi.
furer fi c*eft le même homme, oii
deux hotnoies diifërens que l'oa
trouve fous le même nom dans tip
Jifte des Archontes. M. Corfinî
aprèti bien des raifonnemens pour
Se coorre , (è détermine à la lia poiir
l'adirmanve» & il paroU que c'eft
iuT des preuves.fort vraifemblablesî
il fâuc convenir cependant queCur
m point d'érudition » les ancleqs
sous foumiflent peu de lumières.
Notre Auteur fix-e Tépoque c^
l'çtabUiTemeai & de Fe^tiaâioi^
tofS Jêumml des S^âvanx ,
àt$ Prêtres des Sauveurs dont nous
avons déjà parlé j après ces Prccres
les neuf Archontes gouvernèrent de
nouveau la République; & même
fous la domitiation des Romains ,
ces Magîftrats continuèrent tou»
£' ïurs d'être élus » mm on conçoit
ien que leur autorité étoit fort
•fcornée » & que leur éleâîon n'é^
toit pas tout-à-fait libre. Enfin
vers le quatrième fiécle de l*Eglife ,
la dignité d'Archonte s'éteignit
'touc-à*fait , au moins on en perd
ia trace; depuis quelques fiécles la
'dignité de Srraiége ou Général d' Ar-
i«€née» étoit la première des Ma^*
^ftratures à Atliénes.
MeurGus , Sigonius , Se plufieurs
'autres Auteurs , ont dit tout ce qui
■|)euc regarder les Stratèges , & ont
'j^arlé des vidnitudes que cette
* ^Charge éprouva. M. Corhni y ren-
I >oye fe^ Lefteurs , & fe contente
hde relever les erreurs ou les man-
Lques d'exaâitudes dans lefquels ces
I Ëcfivains peuvent-étre tombés*
i HISTOIRE
Jmn x748r ' Î057
HISTOIRE GENERALE
des Voyages , depuis le XV^. fiicle^
&c. Livres Xl\ & XII^* conte'^
nant la defcription du Royaume de
Bénin & divers voyages aux,
^ Royaumes de Loango , de Congo ,
£ Angola ^de Benguela & des Pays
. voifins. A Paris , chez Didot , :
Libraire » à la Bible d'Or , i»«
4^. pp. 145^.
ON a publié en divers temps
plufieurs voyages au Royau-
me de Bénin » mais nos Auteurs
ne les ont pas tous juges dignes
d'entrer dans ce Recueil. Ils ont
cru nç devoir s'attacher qu'à ceujc,
3UÎ font çonnoittg Tinter ieur du
.'i O ^ 8 J^ttrhdl des Sçavans^
CoUeftion de Bry. Elle eft moins
Fouvrage d'Artus que celui d'un
HoUandois , qui avoit fait le voya-
ge de la Côte d'Or , & qui nUivoit
rien écrit que fur le témoignage
de fes propres yeux. Elle fut d'à*
bord compofée en Hdlandois. Lei!
Allemands la traduifîrent audîtôc
en leur langue , & c'eft cette tra-
duâion qu'Artus a mife en Latin;
comme le nom de TAûteur ne {)a«
roit ni dans l'original » ni dans les
deux traduâions , c'ed fous le nom
d'Artus qu'on publie ici les parti,
cularités contenues dans cette re-
lation.
On eft redevable de la relation
de Van^Nyandael , à Bofman » qui
Ta inférée dans fa defcription de
la Gôte d'Or. Elle mérite d'autant
plus l'attention des Ledeurs, que
Bofman excellent Critique en ma^
tiére de voyages , l'a regardée com*
me le monument le plus fidèle &
le plus autentique que nous ayoDf
touchant le Royaume de 6enin«
Dâppeu fie Barbot ont donné çbsh
Juin 1748. ro59
€un une defcription de cette par-
tie de la Guinée . maïs ces deux
Auteurs n'ayant pas vu par eux-
mêmes les chofes qu'ils rappor«-
k*eiit , ne doivent être regardés
que comme des Hiftoriens Géo*
graphes. 8t leurs ouvrages ne font
^proprement que des recueils des
ubfervations d autrui. Comme ils
f^'ont point eu Tun & l'autre aflez
^'attention & de bonne foi pour
citer les relations, d'où ils ont em-
j)runté leurs récits , nos Auteurs
ffi'ont fait ufage de leurs écrits qu'a-
|irec beaucoup de précautions , 8c
|îls n'ont cru devoir fe fervir de
peur témoignage, que lorfquils
ti'ont trouvé appuyé de celui de
quelque voyageur*
Ces obfervations de nos Compi-
lateurs , & les précautions qu'ils
^^ prennent pour ne rien avancer qui
Hue foit attedé par des Auteurs dî-
B^es de foi , doivent nous préve*
Hutr en faveur de ce recueil. La
ycomparairon , qu'ils ont faite des
^iiîaeates Relations , les ai toiê. X
'lo^o Jût&nal des Sçavans j
J portée de diftinguer le vrai du
aux , de rejetter les récits fabiU-
ïeux, & de redrefler les Voyageurs
niêmes , lorfque , ou par défaut de
lumières , ou par trop de précipi^
ration , ils ont rapporté fur la foi
d'autrui des obfervations peu exa-
âes, ou qu'ils fe font trompés dans
leurs propres remarques. »
Artus & Nyandael repréfentent
Bénin Capitale du Royaume de
ce nom comme une grande Ville
bien bâtie , policée , & remplie
d*habitans doux , civils , ennemis
de la violence , & juftes à l'égard
des Etrangers. Bien différens des
autres Ncgres de la Côte d'Or,
^ue l'avarice, l'inclination pour le
vol , & l'importunité à demander
tout ce qui peut être l'objet de
leurs defirs , rendent odieux & in«-
fupportables , ceux de Bénin font fi
généreux qu'on ne fçauroit leur
taire un préfent , qu'ils ne le renf
dent au double ; fi on leur démant-
elé quelque chofe qui leur apparw
icieni^e » il eft rare <}u*iU U r^
Juin 1748* lotfr
^fertt, quoiqu'ils en ayent befoin,
^ux-mémes* Ils font nabiles dans
jjes affaires , & fort attachés à leurs
tjiciens ufages ; en fe prccanr un
peu à leurs principes , il eft aifé de
>mpofer avec eux dans toutes for-
ces de commerce. Leurs habits
iTont riches de parans ; & le goût
le la bonne chère eft commun à
3utela Nation. Les Riches n'épar-,
jnent rien pour leurs tables , le
3œuf, le mouton, la volaille font
^urs mets ordinaires ; & la pou-
re ou la farine d'igname bouillie
Feau , ou cuite fous la cendre
'leuf compofe une efpéce de paîn.
Ils fe traitent fouvcnt les uns les
lutres » ôc les reftes de leurs feftins
>nr diftribuls aux Pauvres.
. La pluralité des femmes n'eft"
pas moins établie dans le Royau-
me de Bénin , que dans routes les
jti^s parties de TAfrlcjuc. Les
acuités du mari pour les entrete-
nir 5 en règlent feules le nombre,
'^oin de faire un crime aux fem-
""mes de porter deux enfans , com-
ïyij
ïO^i Journal des HçavâHs;
me dans le Royaume d'Ardra ^ l^
naiflance de deux Jumeaux pafTe
ici pour un heureux augure. Le
Roy en eft informé. II ordonne des
réjouiflfances publiques au fon des
inftrumens , & pour ménager une
femme fi chère à l'Etat , on donne
à l'un des deux enfans une nour*
rice , qui eft ordinairement la mère
4e quelqu'autre enfant mort. Ce-
pendant le même Roy , qui eft ca-
pable d'une conduite fi lage à Be*
nin , laifie fubfifter dans la ville
d'Arobo une pratique fort oppo-
fee. Les Habitans de ce lieu onc
l'ufage d'égorger une mère , qui
met au monde deux enfans d^une
même couche. Ils la facrifient elle
& fes deux fruits à l'honneur d'un
certain Démon qui habite un bois
voifin de la Ville. A la rérité le
mari eft libre de racheter fa fem-
me , en offi-ant une Efclave i fa
})Iace ^ maïs les enfans font immo*
es fans pitié. Dans le temps que
Van-Nyandael étoit à Arobo » cet«
teioi commencoit à faire tant d'im^
Juin 1748. lotfy
jrelîîon fur les m^ris , que » dans
groflefle de leurs femmes , la
blûpart les éloignoient & les en*
foyolent accoucrier dam un autre
pays , d où cet Aureur crut pou-
jroir conclure , que ces inhumauL-^
es touchoient à leur fin*
Un autre ufage exrrémemenc
pruel , c'eft ce qui fe pratîcjue aux
funéraîUes des Rois ae Bénin. Un
loy n a pas plutôt rendu le der-p
^ier foupir , qu'on ouvre près du
?alaîs une fort grande folTe ; c'eft
ine efpéce de puits , qui n'a de
largeur que par le fond, rentré©
fen eft allez étroite pour être bou-
chée facilement par une grande
rpierre. On y jette d abord le corps
]du Roy. Enfuite on y précipite ua
[grand norabre de fes Domeftlques
l^e lun & de lautre fexe ; après
Tcette première exécution , on bon*
che louverture du puits , à la vue
d'une foule de peuple , que la
Uuriotité retient nuît & jour dans
[je même lieu. Le jour fuivant oti
svela pierre, & quelques Officiers
deftinésà cet emploi baiÔent M
tête vers le fond du trou , pour
demandera ceux qu'on y a préci-
pités , s'ils ont rencontré le Roy,
Au moindre cri que ces malheu**
reox peuvent faire entendre on re-
bouche le puits i & le lendemain
en recommence la même cérémo-
nie , qui fe renouvelle encore les
jours luivans , jufqu'à ce que le
bruit ceflànt dans la foflè » on ne
doute plus que toutes les viâimes
se foient mortes.
Après cette afFreufe exécution,^
le premier Miniftre d'Ëtat en v^i
rendre compte au fucceflèur du
Roy mort , qui fe tranfporte auflî-
tôt fur le bord du puits , & Tayant
fait fermer en (a préfence, corn-*
mande qu'on apporte fur la pierre
toutes fortes de viandes & de li*
Tueurs pour traiter le peuple.
Chacun boit & mange abondam<*
ment jufqu a la nuit. Enfuite cette
multitude de gens échauifés^par le
vin , parcourt toutes les rues de la
yillc en commettant les derniers
Juin 1748, lùSf
iiéfordres. Elle tue tout ce <^u'eUc
f rencontre ^ hommes & bétes i elle
leur coupe la léte, & porte les
corps au puits Sépiilchral ^ où eOs
ks précipite comme une nouvelle
offi^ande » que la Nation fait à foa
Roy.
Si des ufages fi barbares don-
nent une idée peu avantageufe de
cette nation Négre , on efl forcé
d'ailleurs de reflimer par rapport
I une infinité detabliflemens, cjui
ne refpirent que la douceur &;
rhumaniîé. Le Roy j les Grands &
les Gouverneurs de Provinces ^
font fubfifter les Pauvres dans leS
voies de leur demeure , employent:
à divers exercices ^ ceux que iëge
bc la fanté rendent propres au tra-?
[ vaîl , & nourriHent gratuitement
I les vieillards & les malades» Auflî
ne voie-on pas de Mendians dans
le Pays. La libéralité eft Une vertijL
commune à toute la Nation* Les
Habita ns fe font des préfens mu-
taels. Us envoyent aux Européent
des rafraiclùiremens çn>bot\da.a<;^ ^
ÏO(rrf Journal des Sçâvans;^
& fouvent au dépens de leur pro^
pre commodité, qui ne leur per-^
Hiet pas toujouTS^ d'être fi généreuj^
Au refte > quelques richeflès qu'ils
ayent acquifes , ils sefForcent de
ks cacher fous une apparence de
iimplicité y dans ta crainte que le
Roy ou le Gouverneur , ne fefai-
£fle de leurs effets» Cette raifoQ
ies oblige auflî de fe traiter en-^
tr*eux avec beaucoup de politeflè ,
pour ôter à leurs voiGns la penfée
de les accufer.
Tous les Efclaves mâles qui fer»
vent , ou qui fe vendent dans le
Pays , font étrangers ; ou fi queU
<ques Habitâns (ont condamnés à
Tefclavage pour leurs crimes, il eft
défendu de les vendre pour le
tranfport. La Tiberté eft un privilè-
ge naturel de la Nation auquel le
Roy même ne donne jamais d'at-r
^ûte. Chaque particulier fe qua-*
Me d'efclave de TEtat ; mais cette
qtraHté n'emporte pas d'autre dé-
pendance que celle de tous les peo»
^es libres à l'égard de leur Fna»
Juin 1748» 10^7
e & de leur Patrie. Les femmes
oujours humiliées & maltraitées
n Afrique , font feules excep-
ces d'une loi fi favorable aux
ommes ^ & peuvent être vendues
tranfportées au gré de leurs
aris.
La Religion & la forme du
ouvernement, font à peu près les
émes dans le Royaume de Be-i
in t que dans ceux d'Ardra 6c de
Juida, dont nous avons parié dans
les Journaux précédens* Le Régne
"es Fétiches eft ici établi comme
[iir toute la Côte d*Or.
Après cette defcrip tien du Royau»
e de Bénin , nos Auteurs conti*
ueni à décrire la même Côte jut
u'âu Cap LopêsConfalvo, Ilsrap^
•ortent les voyages de Jacques
iarboc & de Jean Grazilhier aa
iouveau Kalabar , à Bandi & à
ono«
Jacques Barbot étoîc frère de
ean Barbot , Voyageur célèbre
par fa defcription de la Guinée,
pu les Auteurs de ce recueil a^oat
ïyvj
tha Journal dès Sçavani9
pas cefTé de puifer jufqu'icî , commd
dans une des meilleures fources^
Exeiré par cet exemple domefti-
^ue, Jacques Barbot. entreprit un
Woyage maritime , avec k qualité
de Supercargo fur une frégate
Angloife nommée Y Albion. L'ob-
jet particulier de fon voyage éroit
le nouveau Kalabar , rivière de là
Côte Méridionale d'Africjue, que
les Portugais nomment Rio Real.
Jean Graziihier quipartagepit avec
lui I office de Supercargo raccom-
pagna dans toutes fes courfès , & il
écrivit ks propres obfervations ,
qui furent enfuite augmentées dans
quatre voyages qu'il fit fucceffive--
ment aux mêmes lieux. Elles font
fidèlement rapportées dans ce re-
cueil , & nos Auteurs obfervent
que les Cartes dont ces Voyageurs
ont enrichi leurs Relations , furent
compofées par d'habiles Pilotes
dans les pays mêmes dont elles re-
préfentent la fituation , & que , fi*
leurs Auteurs n'ont pas toujours
À'âraillé fur le témoignage de leurt^
Juin 1748. loS^
Jîmpres yeux, ils ont du moins
fconfulté foigneufement les Nègres
[Bans les occafions , où les autres
[fecours leur ont manque»
La Côte depuis Rio Formo(a,
ifqu'au Cap Lopès Confalvo,dont
\ on trouve la defcription dans le
[XL. Livre de ce Recueil , a envî-
tron 80 lieoes d'étendue. Elle con-
tient plufieurs grandes rivières , SC
[Cntr'autres le vieux & le noureau
iKalabar , où les Européens vonC
ifaire le commerce des Efclaveï.
Iles Auteurs de ce recueil ont rat
Mcmblé avec beaucoup de foin tout
j ce que les differens Voyageurs nous
[apprennent de curieux , touchant
les mœurs , les ufages^ le gouver-
lliement èc fa religion des peupbs »
l^ui habitent cette Côte ; ils ne font
Ipas moins exafts à nous înftruffe
Ide ce qui regarde la nature du
[climat^ les produÔions dek terre,
rhîftoire naturelle en général.
iNous y avons remarqué plufieurs
Ichofes très- dignes de la curiofilé'
^de nos Leâems^ miis Les bq^t^^^
Ç^ofQ Jûwrmd des Sçévans l
qui nous ibnc prefcrites ne nous
permettent pas de les rapporter^
Nous nous contenterons donc
de donner ici une légère idée des
voyages au Royaume de Congo &
d'Angola . qui compofent le XII%
Livre. Ils font au nombre de cinq^^
Le premier eft d'Edouard Lopez ,
(ompofé & publié en 1585^, par
Philippe Pigafetta, Après avoir
pafle plufîeurs années au Royau*
me de Congo , Lopez avoit été
envoyé par le Roy de cette con-
trée avec la qualité d'Ambafladeur »
au Pape & au Roy d'Efpagne pour
implorer leurs fecours contre fes
ennemis , & leur demander des
Miffionnaires & des Prêtres. Les
infiances de Lopez eurent peu de
fMCcès à la Cour de Madrid. Il fe
rendit à Rome » où Ton AmbafTade
ne fut pas plus heureufe. Mais à
la follicitation dH Antonio Migliore^
Evéque de San-Marco , il mit le
rçcueil de fes voyages entre les
mains de Pigafetta , & il donna de
9ive voix toutes ks explications^
Juin 174J. î<>7#
gm pouvoient augmenter leur uti-
lité. Quoiqu'il eut écrit fes mémoU
jes en Portugais , Pigaferta qui
étoit Italien , prit le parti de les pu-
blier dans fa propre langue. Quel-
ques années après , Hackluit Au-n
teurd'un &meux recueil de Voya^
ges^ fit traduire en Anglois Toa-.
trage de Pîgafetta par Abrahaiq
Hartiren» Les mémoH-ef de Lo-
pex furent traduits dans la fuite
en Latin par AMg^ftin^CajfîQdûrm
Meinius , & places par de Bry à I^
tête de fa coUedion de voyages.
Nos Auteurs remarquent, queji
i;ommeIes Pays dont parle Lopez,
renferment la moitié de rAfrique^
il eft à préfumer qu'ils ont étfc
décrits la plupart fur le témoigna-,
ge d'autrui ; car il ne paroit paas
que Lopez eut pris lui-même 1^
peine de les parcourir. Ils obfer-.
^ent encore » qu'il y a peu d'Ordrei
dans cette Relation » & comme
Hartirell a prétendu que Piga-
fetia écoit fuffifamment excufé par-
te confuIîoB %vi f égaaii ààm k$,
ttb/ar JoHfifal'iej Sçavans^
mémoires de Lopez , ils ne fe*
contentent pas de cette raifon,
ils prétendent que lorfque ce Tra-
duâeur Italien , divifoit l'ouvrage
en livres & en chapitres , il devoit
ibntir que la méthode n'étoit pas
moins néceflaire dans le fonds des"
matières. Enfin le ftyle ne leur
(laroit pas moins mériter d'être
cenfuré , par Ténnuyeux excès des
figures » & par une vaine affeâa*
tîon d'éloquence , foit que ce dé-
fcut vienne de l'Auteur , foit que
le reproche ne doive tomber que
filr la traduâion.
t. Le fécond voyage à Congo;
rapporté dans le douzième Livre ,
cft celui d'André Battel , Anglois
de Nation , homme de jugement
& d'honneur , dont la Relation
porte tous les . caraâéres de la
vérité. Purchas, Auteur d'un re-
cueil *de voyages , l'avoit connu
particulièrement. Ils avoient mê-
me travaillé de concert à rédiger
fcs mémoires. Tout ce qui s'y
Srouvoic de douteu}{; ou d'x>bfcur.
K
Jmn 1748, ï^7$
kVôit été foîgneufement eGlaifci
dans leurs converfations. Les An-
gle is font d'aïuant plus d'eftime
de cette Relation > qu'outre qu'eU
le a le raérite de la fidélité , c'eft
Ja première de leur Nation , où
Ton trouve des éclaircilTemens fuï
les Royaumes de Coiigo & d'An-
gola- Baccel fortit de la Tamife
e 10 d* Avril de Tannée 1585?*
[1 fut pris par les Portugais fur
i Côte de Brefil , & de là con-
juît à Congo , où il vécut ptu-
Jeurs années dans Tétat d'un pri-
fonnier* Ce ne fut qu'à l'occafion
ie la guerre * <jii'il obtînt la liber-
té. On le fie Sergent d'une corn-
fagnie. Il accompagna Dora Ma-
luel Sylveira Pereira , Gouver-p
leur de S. Paul pour le Roy d'Ef-
tagnci dans une expédition que
i^e Général fit contre le Royaume
VAngola, à la tête de huit mille
^orrugais , & de quinze mille Né-
res. Les aventures finguliéres de
iaael , rendent fon Journal extre-
lement cuxieux, 11 nous apprend
ce que c'écoit aue les laggas » Ntî
tton belliquçufe , qui avoic parw
couru une grande partie de l'A^
firique Méridionale , portant la ter«
reur & la défolation dans tous les
Royaumes qu'elle vouloît rava«»
ger. L'envie dfes'échaper des mains
des Portugais , & de trouver uno
occaGon de retourner en fa Patrie,
détermina Battel à (è joindre aux
laggas* Il les fuivit pendant (îx
mois. Il fut employé dans leurs
combats & leurs expéditions. Il
repréfente les laggas comme un
peuple Ântropofage , qui fe nour«
rit de la chair des ennemis qu'il a
tués , ou fait prifonniers dans U
guerre»
Le troifiéme voyage contenu
dans le douzième Livre , eft celui
de Michael Ângelo de Gattina»
^ de Denis Carli de Piacenza
au Royaume de Congo. Ces deux.
Voyageurs étoient des Miflîonnai-
res Capucins ; Angelo mourut dans
le Royaume de Congo , après
fvolr écrit en Europe diverfes
Jsêîn 1748. loyft
res l dont on tira la partie
cette Relatian qui lui appar-
Itient. Carlî étant retourné dans
fa Patrie , continua louvrage que
fon aflbcié avoit commencé , & le
Îïublia dans un même volume ea
angue Italienne- Enfuîte il fut
traduit en François & publié à
"^.yon en i58o, fous le titre de
VMilations mrieufes & nouvelles d'um
Iwùjagf de C^ngo* L'air de fimpli^
icité & de bonne foi, mii régne
lans cet ouvrage , le met a couvert
tous les foupçons peu fâvora^
îles aux Voyageurs.
Les Journaux d'Angela & de
iCarli , ne contiennent prefqu'au-»
Itre chofe , que leurs travaux Apo»
ifioliques » & la defcription de Té-
ItabliOement des Mîiïionnaires* Si
ha leflrure en eft édifiante par le
[ïéle des Minières de FEvangUe
I qu*el]e repréfenre , eî!e n'eft pas
[moins confolante par le récit des
[fuccès de leurs prédications , & par
[la docilité des Nègres à embrafler
& à fuivre la Doârine de JeCus^
Chrift,
ip7^ JourfUl desS'çAéins y
; Le quatrième voyage eft celui de^
Jérôme Mérolla. C'eft de l'Auteur
tnéme « qu'on apprend I objet &
Iteccafion de fon voyage. Il raconte
dans fa Préface , que François di
JHonteleone > Capucin de la Provîn-
€& de Sardaigne , ayant formé le
Gojet d'exercer fon zélé dans la
iflîon de Congo , adreffa fa de-
mande à la Congrégation de pro^
paganda fide. Il obtint en même
temps la permiflîon de prendre le
Père Jérôme MéroUa de Sorrento^
pour lui fervir de Compagnon. A
ion retour , Mérolla publia cette
Relation, qui eft, dit-il, un recueil
court & imparfait defes remarques*
Mais il aflure le Leâeur , qu'il a
toujours eu la bonne foi pour gui-
de & la vérité pour régie , furtouc
dans les chofes qu'il a rapportées
d'après le témoignage de fes pro-
pres yeux. Mais fi la bonne foi pa-
loit lenfiblement dans la Relation
de ce Millionnaire , on y voit en
même temps certains détails tou*
shaoc les Sorciers de Congo » qu'on
I Juin 1748* ^07^
I -tic peut s'empêcher d^attribuer \ ,
f l'ignorance ou à U chaleur d'un
zélé aveugle.
Le cinquième voyage eft de Jac-^
fques Barbot , fils de Jacques &ne*
veu de Jean , dont nous avons e« j
occafion de parler. U ne fuç pas pli^
tôt fort! de Tenfance , q\i*ouvranït 1
Jes yeux fur les exemples que lui f
a voient donné fon père & Ion oûnl
de , U fe propofa d'acquérir de la'l
gloire j 6c de faire fortune par 1^'
mêmes voyes. Sa Relation contient*
un grand nombre de remarqufsy
uriles fur le commerce & la navi-r'l
garion de TAfrique.
^SSEMB LE*E P VSLl^ UM]
delà S&Cîité Royale des Stienceâ^
tenue dans U grande Saile 4^
l^ Hôtel de yilU de M&ntpelljer*^ '
en prejènce des Etats de la Pro^
i/ince de Languedoc ^ ie %z I}f^A
cembre 174^. A Montpellier^!
3} de rimprimçrie de Jean Martel jJ
Imprimeur du Roy , des Erat?1
, Cçfiçraii:^ d^ Languedoc ^ §1
L
^07^ Journal des Sç^ans l
de la focieté Rovale des Sdai^
ces, 1747. Brocnure i/r-4?. de
11^. pp.
ELLE commence par Teloge dd
Monfieur Jean-Bapnfte 0-Bre«
iian Theudough Duquetin. L*idée
•qu'on nous donne du mérite de ce
feune Académicien, nous engage
ide le faire connoîcre de nos Le-
<âeurs , & de leur faire partager la
fregret de fa mort, arrivée à Tâge
de trente^quatre ans , le 1 5 ^nà
On nous le fait voir d'abord
flatté des fuccès qu'il avoit eus dans
fes études , s'appliquant aux Belles-
Xettres fous la dîreâion particu-
lière de M. Rollin , fans négliger
f étude des Mathématiques , vers
lefquelles fon goût le porta entie«
Yement. En 173 5 , il vint à MonN
pollier à deffein d*y étudier la Me-
.decîne, dont fon tempérament
âflfpibli par le travail lui rendoit
' r^tude perfonnellement utile ; mais
|Jl£4t2wdQDQa voyant ^ue te Geçt?
Juin 1748» ïo7J^
metne ne pouvoit fervîr à lui aj>-
planir les difficultés de la pratique,^
11 fe retourna donc entieremeHt du
côté des Mathématiques , quil en^
{eigna avec diftinâion , & où il for*
ma des élevés illuÛres. La reputa*
tionquil s'étoit faite d*en polTéder
toutes les parties , fit rechercher fa
connoiflance par le Prince Délia
Torella , pour lors Ambafladeur
du Roy des deux Sicîles à la Cour
d'Efpagne j où ce Prince le mena g!
& où , fila mort ne Teut prévenu , il
auroir fait la fortune de M- Duque-
tin. C*eft là que ce dernier forma
Une étroite liaifon avec M. leCâT^
dinal Valenti.
Il a donné à l 'Académie de Mont^
pellier un grand nombre de mej
moires fur differens ftijets très-înte-*
ireflaos de Mathématiques & do
Phyfique , & cùmpofé un traité da
fortifications qu'il a achevé quel-*
que temps avant fa mort, II en a
laifle imparfait un autre fur la poufc
fée des terres & la force des revetc^j
jnens , où il va plus loin quçfeu M4
^oppler.
t|o8o JôUYfTMl des SçStfMS ,
. La Pnyfîque etok un delaflê*
ment agréable qu'il (è permetcoit
quelquefois. Il avolc même formé
]p plan d un fyftême qui embraflfoic
toute la nature » & la lumière etoit ^
ÛXon lui , l'agent principal dont elle
1a fervoit poiu* ooqxqï toutes fes
merveilles. Au reue il preferoit \^
Phjrfique expérimentale à b fyAe^
joatique.
. Sa .capacité connue des Etats da
^Languedoc Ta . fait charger par
eux de plufîeurs travaux neceUai-
res à la fureté de la Province , &
Ibn ardeur à remplir fes devoirs ,
jui a fait epuifer en cette occa(jpa
le refte de fes forces.
.' Outre les ouvrages dont nous
çivons parlé , il a compofé plufîeurs
traités élémentaires fur diverfes par*
ties des Mathématiques ; on nous
fiutefperer qu'ils pourront paroître
un jour , & on nous les annonce
ço!;Dme dignes du fuffrage des Sça«
9»ns.
^ Le (econd morceau de notre ou*
Ijri^e eft up mémoire de M, TAb^
Juin 1748* io8t
bé de Sauvages fur le vicriol d*A'
lab. Il contient beaucoup de de^
tails très-curieux, 8c qui ne peu^
vent manquer d'interefTer les ama*
teurs de THiftoire naturelle. II eft
divifé en trois articles, dont le pre-
mier, qui contient la defcription
de l'attelier , des vaifleaux & autres
uflenciles dont on fe fert dans les
fabriques de vitriol ^ n'eft point
fufcepcible d'extrait. Il n'en eft
pas de même du fécond, où on
explique la manière de procéder à
la fabrique du vitnol & de la cou«
perofe,
Elle confifte dans quatre, opera^
lions principales , la calcination,'
la lertive ^ revaporation & la cry^
fiallifation.
La calcination fe fait £n expo-
lant (implement pendant un temps
fuffifant dans une aire difpofée pour
cet effets les marcaffites vitrioli-
ques à Tair , au foleil , & à la pluie.
Ils s V gerfent , & fe reduifent en
poumere, il sV forme de petits cri-,
flaux longs ^ plaocs , bnllans ^ ^
I
I o8 1 Joumd des Sçavans ,
tranfparens , qui font une preuré
que la calcination efl; fuffifante.
Cette mine ainfi préparée > & oa*^
▼erte , fe porte (Uns les lavoirs , où
on la verie fans la fouler , & Ton
en met un pied ic demi. On fait
couler Teau dans le lavoir à la hau-*
teurd'un pied, fi la mine eft char-
{^ée de fel ) on remue la terre une
ois par jour » & quand l'eau eft
fuffifamment empreinte de (èls, ce
ou'on connoit parce qu'un œuf
mis fumage & fe couche fpr lo
côté , on lai0e couler la le/five dans
le ruifeau couvert , où fe fait la pre*
cîpitationd'uAe terre jaunâtre, qui
JaifTe furnager une eau lympide ;
laquelle a un œil verd un peu foncé*
La ledîve étant fuififamment re-
Sodé, on fait tourner les robinets
u ruiffeau couvert. Ils font au*
deflusdes chaudières. Ces chaudie*^
res font de plomb. On les chauflfo
è grand feu , les rempliflânt à me-
fbre que l*evaporation fè fait » d^
crainte que les bords ne fe foo«
èooi^ âc oaçoDQQitcyui« laiçiSTf
Juin 1748* to8}
cft aflez CHue » lorfqu'en deux ou
trois minutes un peu de cette lef^
five prife avec delà croûte qui s'eft
formée deffus fe congelé fur un
marbre où on Ta verfé.
On vuide alors la chaudiereavec
des poêlons , & l'on porte la leflîve
dans les congeUirs , y mettant de
Feau mère du vitriol. La liqueur
en fe refroIdi/Tant laiflè precipU
ter au fond un limon qui enrraîng
avec lui les fels les plus groffiers ,
lefquels forment une croûte com-i
Sïoféedecriftaux de différente grof-
eur , qu'on nomme cûHperùf\ Elle
ne diffère du vitriol que parce qu'il
cft plus fin & d'une couleur plus
vive.
Le vitriol (è cryftallifeaux parois
des congeloirs , & a des rameaux
que l'on jette dans ces vaiiïeaux »
pour que les fels qui ne peuvent
gagner les parois puiflent s y atta-
cher. Cinq jours fuffifent pour que
Ja cryftalUfation foît parfaite. Ou
'-- rk^ alors la couperofe, on la
^aumême qui fumage;
^ Zzii
1084 Journal des Sçétvans ;
& on la met fecher dans un maga<»
fin propre , (èc , & où le foleil ni
le grand air, ne pénètre point. On
en tait de même du vitriol.
Cette eau qui ne s'eft point chan«
gée en criftaux fe nomme ean mère.
On la dépure foigneufement par
)a refidence , & on la jette dans les
congeloirs , où elle fert de levain
pour perfedionner les cryftaux , 8c
pour commencer & hâter la cry-
ilallifation , qui fans ce fecours le-
roit tardive, & très- imparfaite. Pat
ions au troiHeme article , qui con^
tient des obfervations fur les mines
& lesmarcaflites vitrioliques , fur U
nature , Tufage , & le commerce du
vitriol & de la couperofe.
M. l'Abbé de Sauvages le com-
mence par l'indication des fignes
qui font connoître que la terre
recelle une mine de vitriol ferru^
gineux, ou cuivreux, Lespremie*
yes fe trouvent plus aifément , par-
ce qu'elles font plus fuperficieUes »
au lieu que les autres , étant profon^
^ri»ent()40$Uterre,y demewrçnt.
Juin 1748- Iô8j'
fouvent cachées jufqu'à ce qu'un©
fouille fortuite, une ravine, ou re-^
boulemenc des terres ^ ks mette à
découvert. Deux des carafteres
aufqueîs on rifque moios de fe me*
f>rendre » font le goût des eaux qui
burdent , & la découverte de la
g.w^ii€. Les eaux vitrioliques fe
^connoiflenc ai fé ment au goût dont
Jles affefteot la langue, & la gan-
gue j qui fe trouve plus commu-
nément dans les mines de vitriol
Hfcuivreux , eft une pierre [par heufi ^
^TQolle, blanchâtre, brillante, très-
pefante » le plus fou vent pofce de
champ , & difpofée par filom épais
d'un ou deux pouces , qui viennent
aboutir hors de la terre. Cette pler-
' re efl non feulement un indice
' ' de Texiftence de la mine vitrioU-
que , mais elle aide à fuivre les dé-
tours de fes labyrinthes.
La marcaflite du vitriol , nom-
mée aufifî Pyrite, eft une pierre
métallique imprégnée de fels vitrio-
liques auxquels le métal fert de
matrice , ât ce métal eft to\ï\o\xt<\a
10^6 Jowmal des SçavMSi
fer ouïe cuivre. Elle confient auiS
beaucoup de foufiPre combuflible ;
mais il eft très-difficile d'en tirer
une petite quantité de métal par
la fufion.
Le vitriol , ou la couperofe , eft
un fei minerai compofé d'un acide
& d'une terre métallique corpori-
fiés par une grande quantité d'eau ,
laquelle s'évapore fur les charbons
ardens fans fufer ni pétiller , & lai&
fe une terre blanchâtre & opaque;
qui n'eft autre chofe qu'un (el hxe,
lequel contient peu d'acide. Ce fef
a de l'odeur , & c'eft celle qui fort
âe l'encre. Li.v.iaeus prétend que
fes plus petites parties fenfibles ont
une figure rhomboïde dodécaèdre.
Son acide eft le plus puiflTant de la
nature. Il agît non feulement fur le
fer & le cuivre , mais fur les étoffes ;
& c'eft en perçant d'une infinité de
trous les fils dont elles font tiffues ,
que le vitriol eft d'un fi grand ufage
dans la teinture , furtout noire ou
grife. Mais comme ce fel continue
d'agir j ufqu'à ce c^u'Vl ew ak été en-
Juin Î748. 1087^
^i , îl efl: aifé de concevoir qu*il
Jetruit les étoffes , à moîns cju'el*
[les ne foient bien dégorgées. Les
jTeinturiers, qui prennentpeu dln*
Iterêt à leur conlervation , fe con-
entent pour cet effet de les laver
|dans les rivières 5 mais T Auteur
|?oudroir ^ d'après fes expériences »
ju'on les dégorgeât dans Teau tie-
fde au fortir de la chaudière , &
|u'on renouvellât Teau jufqu'à ce
ju'elle fortît claire ; ou du moins
ju*on attendit Fêté pour faire les
EÎntures où Ton employé le vi-
triol , parce que la chaleur de cette
faifon ren droit Teau des rivières
tplus pénétrante.
f H ne fera pas auflî aifô à F Au-
teur de convertir les Teinturiers
fur cet article ^ qu'il lui eft ailé de
prouver combien on a tort de né-
gliger de travailler les mines de vi-
triol qui font en France , & notam-»
ment dans le Languedoc, Cette
négligence eft caufe qu'on eft obli-*
ge de s'y fervir du vitriol d'Angle*
terre, ce qui produira ce RuYayL-
^t 688 JoHfHdl des Sçavâns ;
me un tribut annuel très-confîdc-?
rable , à en juger par la confomma^
tion qui s'en fait dans la feule
Ville d'Alais , où il s*en confom-
me tous les ans pour plus de 2500
liv. Il efl; aifé de concevoir que
cette négligence caufe au Royau«
me un double déûivantage ; elle
l'appauvrit d'un côté > & de l'autre
elle enrichit les Etrangers.
Il y a plufieurs mines de vitriol
aux environs d'Alais. Les deux
principales font celles du Pin tC
celles des Fonts ^iyjî mérite la pre-*
ference . parce que la couperofe
de la première eft mêlée de beau-
coup d'alun. L'Auteur y apprit
que la tête morte des marcaifites
vitrioliques pouvoir encore avoir
fon utilité , puifqu'il eft potlible
d'en feparer un fouffre combu-
fiible , dont on forme des mag^
daleons.
Le mémoire contient bien d'au-
tres particularités qu'on y lira fans
doute avec plaifîr » & notamment
la defcription de la grotte de to
Juin 1748* 1089
mine des Fonts. Mais il ne nous
eft pas poIÏÏble de fuivre l'Auteur
dans tous les détails, Paflbns ati
troKîeme morceau ; il eft de M»
Al let , Dofteur en Médecine. C'efl:
un mémoire où Ton donne les dif-
férences du volume , du poids ,
de la confidence, & de l'arrange-
ment , du cerveau de l'iiomme ,
& de celui de pluCeurs efpeces
d'animaux , avec le rapport qui
fe trouve entre ces différences &
k diverfîté de leurs exercices.
Ce mémoire commence par des
obfervations fur la différente ftru-
Ôure du crâne des animaux , re-
lativement aux fondions aufcjuel-
les ils font deftinés* L'Auteur don-
ne enfuire la divifion de ("on ou-
vrage , & entre en matière par
fes obfervations fur le cerveau
de l'homme.
Il n'y a dans tous les animaux
qu'il connoit que le feul Dauphia
qui ait un cerveau dont la mafle
proportionnelle foit égale à celle
du cerveau de Thomme , qui eft
Z % ¥
'io^o Journal des S çavaml
dans l'un & l'autre à peu près •—
de celle du corps. M. Arlet don-
nera dans un autre mémoire la
raifon de cette conformité. En
effet un beuf, qui pefe quelquefois
plus de huit cens » n'a qu'une livre
de cerveau.
Mais d'où vient la grofleur de
xelui de l'homme î On ne peut Tat-
tribuer à la néceflité de former des
cfprits pour les mouvemens ani-
maux , naturels , & vitaux » puifque
ces mouvemens lui (ont communs
avec les animaux ; & d'ailleurs ces
mouvemens dépendent prefque en-
tièrement des nerfs de l'épine ; ce
ne peut donc être que l'étendue
immenfe des objets foumis aux
méditations de l'homme qui de«
mande cette différence de volume;
c'eft ce que l'Auteur prouve par
•repuifement que les études & les
paillons violentes caufent dans la
machine du corps.
Ces reflexions font fuivîes d'une
table des rapports de la mafle du
Juin 1748. îôpr
avec celle de leur cerveau. Celle
du beuf n'eft <jue ~^ » du veau
que—, du renard que j-^, du
Jlevre que ^tt » delamarthe que
j|-j , &c» Nous avons dioifi les
difproportîons les plus marquées ,
J)our mieux faire connoître la pen-
ëe & le travail de TAuteur, Aufli
conclud-t'il qu'on ne peut établir
aucune règle de proportion entre
le poids & la mafle du cerveau ,
& celle du corps.
Non feulement le cerveau des
quadrupèdes diffère de celui de
rhomme par fon volume, il en dif-
fère encore par fon arrangement >
le cervelet des quadrupèdes étant
placé autrement qu'il ne Teft dans
rhomme» Ces différences ne fe bor-
nent pas même à la li tuât ion & au
volume , la moelle epiniere , qui
n'en eft qu'un prolongement, n'en
a pas de moins confiderables. Les
quadrupèdes en gênerai en ont
plus que de cerveau. Les volatils
& les poiÛbns beaucoup moins que
I
iôpl Journal âes Sç^âns;
de cerveau. La raifon qu'en donne
l'Auteur eft ^ue la moelle epi-
niere ferc principalement à fournir
des nerfs au col , aux Jambes , aux
ailes des volatils , & aux membres
des quadrupèdes : or les volatils
font peu d'ufage de leurs jambes ;
leur vol même dépend plutôt de
la difpofition de leur corps & de
leurs plumes que de la force de
leurs ailes ; & le mouvement des
poiflbns vient de leurs queues 8c
de leurs nageoires , qui fervent
pourtant moins à foutenir leurs
corps qu'à le diriger-
Un troifieme point que M. Ar-
îet a examiné eft la confiftence
du cerveau des animaux » & il a
trouvé que celui de l'homme en
avoit le plus. Il obferve en général
que plus l'animal eft petit , moins
ion cerveau a de confiftence.
Le cervelet de Thomme lui a
aufli paru en avoir plus que celui
des autres animaux , mais moins
^ue le cerveau de l'homme ; ce
^ui prouve , contre le fenùmeoc
Jdn 1748. 109$
reçu ^ue fi dans l'apoplexie le mou-
?ement du coeur & des organes de
la refpirarion , n'eft point fufpendu
comme l'exercice des organes des
fens , ce n'eft point la fermeté du
cervelet qui en eft la caufe, M.
Arlet promet la fuite de ce mé-^
jBoire dans une autre occafion.
On trouve en quatrième lieu
l'extrait d'un mémoire lu par M*
fcouillet, Dodeur en Médecine de
la Faculté de Montpellier » Profef-
leur de Mathématiques à BczieresV
Aflbcié libre de la Société Royale
des Sciences, Nous avons parlé de
cet Auteur dans pîufieurs de nos
journaux avec les diQindions
Jqull mérite. Ce mémoire contient
un projet d*obfervationspour de-i
:erminer le caraftere & le traitem-
ent des maladies aiguës , tant op-
inaires qu'extraordinaires dans la
rovince de Languedoc, Une def-
'iptiùrt fxaÛe & circ&nfl^mite deâ
alaJies qui y régnent ^ dît M, de
atte. Auteur de l'extrait» ne fe^
mi pQim étrangère à Chi^Qm na*
fkC94. Jmmal des SçMons ^
pérelU de cette Province , & le dejSr
de contribuer à la petfeSion de cet
êmnrage , entrepris pour U Société
Jioyale , eft un des principaux motifs
fui ont animé notre Académicien.
L'ouvrage eft terminé par lUi
mémoire de M. Haguenot , fur le
danger des inhumations dans les
Eglifes. La longueur de notre ex-
trait nous oblige de remettre à un
autre Journal cet article interef-
lant» & nous le faifons d'autant
plus volontiers que nous avons de-
couvert depuis peu un autre écrit
fur la même matière , qui mérite
très-fort l'attention des perfonnes
chargées de veiller à la mreté pu«
blique.
j^ISTOII^E GENERALE
Jt Allemagne parle Père Barre ,
Chanoine Régulier de Sainte Ge^
tieviéve , & Chancelier de l'Unim
verfité de Paris , Tome III. qui
comprend les régnes depuis l'aB
^ S40 ^jufquUn 1059. /W®. pp.
iipz%mncm^risiatabUaei\
Juin 1748. 109 f
tîéris ifui efl très-^mpie^ A Paris^
rue S* Jacques , chez Charles^
Jean - Baptîfte de TEpine , &
Jean-Thomas Hériflaot, 174s,
E P. Barre après noiîï avoùr
montré dans le tome précé*
lent l'Empire d'Occident » porté
Charlemagne à fon plus hauC
point de grandeur , nous le repré*
lente en celui-ci dans un état bien
différent. II s'étoit fouteou avec
gloire fous le régne de Louis le
débonnaire ; mais fous le régne
[de fesenfans, leurs haines» leum
Iquerelles , & plus encore les par-?
[tages qu'ils firent entr'eux des Etats
•de f Empire , en cauférent infen&i
blement la décadence,
Louis le Débonnaire laifla troîf
51s . Lotiiaire Roy d'Italie, qui lui
fucceda en qualité d'Empereur ^
tt-ouis Roy de Bavière, & Charles,
loy d'Aquitaine ^ connu fous le
aom de Charles le Chauve. Ces
trois Princes comme on le verra
dans cette Hiftoite « ae çii^t^i^^^aak
ftop^ JourfiMl des Sçavéïnfl
prefque toujours occupés que da
<léfir de fê fupplanter , & de s'ag*
grandir aux dépens les uns des au**
xres» ï> Lothaire , dit le P. Barre,
») étoit le plus rufé de tous. Du
»> refte c'étoit un de ces hommes
f > fiers quand on lès craint , timi*
t» des lorfqu'on leur réfifte , & rara-
>» pant quand on les menace ; ce
•»n'étoit point un efprit ferme»
>> qui fût capable d'imaginer ou
t> de conduire un grand deflein »
^> mais un caraâére tourbe & léger»
»» qui n'a voit point de bravoure,
9> moins encore de probité*
Prefque toujours malheureux
dans fes projets ambitieux , qu'il
formoit contre les Etats de fe9||eux
frères , il perdit contr'eux une fan-
Î plante bataille , & n'ayant trouvé
on falut que dans la (uite , il les
rendit par fa retraite maîtres de
s^emparer de rÂuftrafie & de la
Bourgogne. Il eft remarquable,
qu'avant d'en prendre poflèflion ,
ces deux Princes eurent recoitff
J rautQiité des £vêques»
Juin 1748. ïoj'^
On voit en effet ces derniers j
après un examen de la conduite de
Lothaire ^ le déclarer décïiu des
droits qu'il avolt fuc ces deux
Etats , demander aux deux EoU
s'ils éroient dans la réfolutîon de
les gouverner , non fur les maxî*
mes de Lothaire j mais fuivant les
loLx ; & après qu'ils s y furent enga-
ges , leur parler en ces termes,
>\ Nms vous confeilhns , nous vûmi
t> exhûrt^nSf & même nous vms ^r-
>î donmns par l'autorité Divine ^ que
ft vous aç€tptie:^les Royaumes d' Jium
f%firafiâ & de Bourgogne^ & ^ue
ȕ vous les gouverniez, fuivam le bofg
%^ plaijir de Dieu, Voilà , dît no-
*|i tre Hiftorien , un exemple bien
|i étonnant de rautorité que les
i» Evêquesde ce temps*Ià s'attri-
■k buoient du confentement même
!^» des Souverains qui vpuloient
%i bien les regarder comme les dif-»
M pÊiifateurs des Couronnes. Mais
fiau refte il eft aifé de remarquer
ii qu'ils ne (litoient ainfi lambi-
»i tion des Prélats que pour facîs«
faire la leur proçie.
I
^op% Jotirnal des SçMansi
^ Mais on voit aufn par un Ca-
{titulaire qui nous reffe d'une af«
emblée tenue à Jeutz près de
jThionville \ où fe trouva l'Empe^
reur Lothaire avec les deux Prin^
ces fes frères, avec lefquels il avoir
fait la paix , que les Êvêques qui
depuis quelque temps avoient e&
fayé d'ulurper dans les affaires d'E«
tat i une autorité qui ne leur appar«
tenoit pas , avoient perdu une par«
tie de celle que les Conciles leur
donnoient dans le gouvernemene
deTEglife, Trop foibles pour £sdra
obferver les anciens Canons > ils
D'ofoient en faire de nouveaux,
dont rinfraâion n'auroit pas man«
que d'être un autre fcandale ; ainfî
leur zélé fe bornoit à de (impies
exhortations qui étoient prefque
toujours inutiles.
Il fecgbloit pour lors que toute
la Religion fût réduite à de fîmples
pratiques extérieures , & qu'elles
tinflent lieu de toutes les vertus,
C'eft par cette raifon que Lothai*
re qui o'avoit pas tardé à violer les
Juin 1748. 10$%
traités dont nous venons de parler j
fe fentant près de fa fin ^ prît l'ha-
bit de Moine dans l'Abbaye de
Prum. II efperoit pour emprunter
les paroles du P. Barre, diminuer
rhorreur qu'on auroit de fa mé-
moire , s*il venoit à mourir après
avoir donné quelques marques de
repentir s des crimes qu'il avoit
commis \ n dans ces temps d1gno-
II rance , un homme qui mouroic
»t dans un froc , ctoit regardé com-
>ï me un faint. Ce préjugé étoit
it encore confirmé par rattention
fi que les Moines avoient à publier
If que la prife de leur habit , étoit
il un (econd baptême, & qu'entrer
«1 dans un Monaftére , c'etoit dé-
îï pouiller le vieil homme U revé-
91 tir le nouveau,** Lothaire mou-^
rut dans la 6o^ année de fon âge^
fîx ou fept ans après avoir pris Tha-
bit de Religieux, n Sa pénitence
ïf quoique courte & tardive ^ fit
if oublier à bien des gens, qu'il
91 avoit outragé fon père delà ma*
*> niérç la plus indigne ; cillé k&.
fklOO Journal des Scéti^Ms ^
»9 Eglifes » rançonne le Qergé^^ îé
9> Nobleflè & le Peuple 5 ravi le
»> bien de fes frères & caufé la
»>mort d'une infinité d'hommes
» par fes guerres injufles.
Ce Prince laiffa trois fils légitî*
mes^ Louis qui eut Tltalie avec le
titre, d'Empereur , Lothaîre à qui
il donna le Royaume de Lorraine»
& Charles qu'il conftitua Roy de
Provence , Etat qui comprenoit
alors le Dauphiné , le Lyonnois, 8C
la plus grande partie de la Bous-
gogne transjuranne.
Ce partage dont Louîs fut mé-
content , alluma bientôt le feu de
la difcorde & de la guerre entre
lui , fes oncles , & fe& frères , 8c
auffi d'étranges révolutions que
l'Auteur rapporte avec autant d'e*
xaditude que de netteté.
L'Empereur Louis IL dît le Ger-
manique , dont le réçne fut agi-
té par des guerres continuelles,
p'ayant point laifle d'enfans , le P.
Barre décrit par quels moyens
jÇharles le Chauve l'emporta fuc
^ton oncle, Louts de Germanie «
& fur le$ autres Compé tireurs <^ui
âfpirolemàrEropire.Il en fut pria*
çipalement redevable au Papç Jean
VI IL qui prie fon parti » & qui 1©
couronna Empereur avec de gran-
des folemnitcs. Mais tandis que 1@
Pontife amufoit, dit notre Hifto-i
rien , la vanité du Prince par la
pompe du couronnement, il tiroit
de lui tout ce qu'il vouloit i U lui
perfuada d*avoir toujours aupcès
de lui un Vicaire du S. Siège jdouj:
Ijuger toutes les grandes affaires
IJEccléfiaftiques , & ce titre fut don-
Iné à r Archevêque de Sens avec ce-
lui de Primat des Gaules & àç Ger-
manie,
Charles attribua encore au Pa-'
pe le droit de choiCr les Empe-
reurs * & de les couronner uns
avoir égard au droit du fang 8c
de rhéréditç , ^ voulut qu'on ne
comptât les années de leur Empire^
que du jour que cette cérçruoniQ
auroit été faite à ftomç,
Malgré toute h faveur de J^aii
Itxot Journal des Sçavaffs ;
iVIIL ce ne fut cependant , çomfM
on le verra dans cette hiftoire , que
1>ar la force des armes que Char<«
es le Chauve vint à bout de fe faire
ireconnoltre Empereur, Maïs le plus
redoutable de fes rivaux , fut tou^
jours Louis , Roy de Germanie a
qui il difputoit la plus grande par*»
tjifi du Royaume de Lorraine , dont
ce Prince étoît en pofleffion. Prêt
2 donner bataille a l'Empereur,
comme Loub de Germanie fe pi*
<quoit de Religion , fans en connoi-
tre vraiment Tefprit , ni en fuivrè
les maxin^es » ce Prince ordonna
idans fon Camp des Prières , des
ileûnes , & d'autres femblables exer**
cices de piété , pour attirer le fe-
Cours de Dieu fur fon parti. Il fit
plus , voulant convaincre les peu*
pies delà juftice de fon Confeil,
il eut recours à la voye des trois
«épreuves , de l'eau chaude , du fer
grouse , & de l'eau froide. Trente
perlonnes fe préfentérent pour les
i^ire • & communièrent toutes de
Iloaiad'ttnEvêque» quienleui;
^-
jHiff Ï743, iiof
Honnant la Communion , leur
wdrelTa ces paroles, ^nele Carps ^
\ïiU de Dieu vomfirvc k vousfair^
f&ftnahre ta vérité,
La Meffe dite , le même Evêqua
[après avoir fait fur eux une prière;
Sue notre Auteur rapporte, choU
t au hazard dix hommes des tren-
Ite pour l'épreuve de l'eau chaude ;
[après les avoir revêtus d'habits Ec-
cléGaftiques ^ leur avoir fait baifer
le Livre des Evangiles & la Croix i}
ce Prélat jetta au fonds de la chauvi
diére dix bagues & dix pierres^
dont chacune étoit pendue à un
cordon. Auilîtôt les dix hommes
enfoncèrent les bras nuds dans la
fchaudiére^ & retirèrent chacun una
feague & une pierre, fans qu%
parât â leurs bras aucune marc^uQ
de brûlure.
\ Dix autres hommes choîfïs pour
îfépreuve du fer rouge, en prirent
fjpntre leurs mains ^ &; le porterait
avec le même fucccs lefpace da
^euf pieds , fui vaut la coutume»
f ^uEu les d^ homni^s ^ul t^
1i%^4. Journal des S çavéMti
ftoient pour fubir l'épreuve de Teâd
firoîde , allèrent tous au fonds do
la cuve , ce qui marquoit la bonne
caufe , au lieu que Teau, difoit-on,
repoulToît les parjures & les cri-*
ininek.
n femble , dit le P. Barre , qu'une
chofe fi extraordinaire , faite à la
YÛe des deux armées,eût du toucher
FEoipereur. Mais ce Prince n'en
fit que rire . attribuant le tout à des
caufes naturelles ; il fe repoCi de
f événement de la bataille, fur U
force de fes troupes beaucoup j^
Hombreufes que celtes de fon ne-
▼eu. Mais (es efpérances furent
trompées , fon armée fut entière-
ment défaite , lui-même obligé de
prendre la fuite du côté de la Meu-
le, & de fe réfugier prefque feul
dans le Monaftére de S. Lambert^
^ Charles le Chauve ne furvécuC
pas longtemps à fa défaite, & ne
tint l'Empire que pendant deux
ans : M (a vie avoit été mêlée de
»f bien & de mal , peu de vertus»
Ml^iKOup d'a0]d)itioa qui lui fSu-
wfoîç
Juin 1748, lïoj^
il Toit enfreindre toutes les Loix;
C*eft en abrégé , dit le P. Barre ,
tout le porrrait qu'on en peut faire.
.Ce fut lui qui transféra à S, Denis
en France, la Foire qu'on appelle
le Landi ^ elle fe tenoit du temps
de Charlemagneà Aix^a-ChapeU
le, où Ton prenoit tous les ans un
lour pour montrer aux Pèlerins les
'Reliques de la Chapelle Impériale;
& parce qu'on indiquoît folera-
nellement ce jour » on lui don-
^na le nom d'indu, du mot Latin
indiElnm , d'où s'eft formé par cor-
^l^ption Landh
I Louis le Bègue , fils de Charles le
Chauve, étoit déjà Roy de France,
lorfqu'il parvint à l'Empire, cepen-
dant la plupart des Hiftoriens >
comme le P. Barre robferve dans
une note , ne lui donnent pas la qua-
lité d'Empereur > les uns parce que
Carloman fils aîné de Louis le Ger-.
manique, lui a difputé TEmpire;
les autres parce qu'il n'a pas été
couronné à Rome.
i
il 1 0(f Journal des Sçavans ;
Louis le Bégiie ne fît rien d«
mémorable pendant fon régne qui
ne fut oue de dix-huîtinots ; Char«
les le uros qui porta aprjès lui I3
Couronne Impériale « acquit enco»
re moins de gloire. La grande éten-»
due des Etats dont il fc trouvapoi^
fefleur , ne fervit qu'à faire voîf
fon incapacité & ia {oiblei& de;foQ
cfprit. Un traité honteux qu^it£t
avec les Normands qui avaient mis
le iiége devant Panis , ayant achevé
de le «rendre méprUable , on élut à
Î3L place Amoul Duc de Carrafthre,^
& fils naturel de TEmpereur Car^
loman , & Charles leGrosfin mdn$
dé trois joursrfé vit tellement aban^
donné de tous fes Officiers, qu'à
peine lui refta-t'il un feul domefti*
Sue pour lefervir ; il auroit même»
it-on , manqué de pain pendant
les deux mois, & non les dix corn*
me le dit le P, Daniel , que ce Prin««
ipe furvécut à cette affreufedifgrace;
Ç\ l'Archevieque de Mayence n'a^
voit pris foin de iàiobiifi^oç^*
Juin T748, Ï107
Lesagicarions auxquelles Ârnoul
[fut expofc pendant tout le temps
qu'il pofleda l'Empire » produîfi-
f etit rindépendance des Grands > &
une infinité d'autres abus. L'Au-
teur entre là-deffus dans un détail
très-curieux & très inftrudif. Cet
Empereur parut fuccomber fous
le poids de fa dignité % »* unique^
1) ment occupé du prefent , il re-
tî gardoic Tavenir avec une indo-
f » lence qui ne lui permettoit pas
»î de penfer à détruire» ni même à
r diminuer les maux de l'Etat.
Il eut pour fuccefTeur » Louis foîi
feul fils légitime , & dont réleâion
fut long-temps conteftée , ce qui
replongea TAUemagne & ritalie
dans de nouveaux troubles; c'eft
le dernier Prince de la race de Char*
lemâgne qui ait gouverné l'Empire
d'Occident, *» Cet Empire , pour
i> emprunter les paroles du P. Bar*
il re , perdit fa confidération avec
»i fon bonheur , fous les enfans de
|ice Prince. La dignité Impériale
 a a ij
j
1 1 o 8 Journal des Sçavdftf ;
» ne fut plus qu'un titre revêtu 69
y} pompe , rnais dénué d'autorité ;
99 elle ne donnoit plusi une vérit^^.»
99 ble puiflance.Elle s'honoroit do
99 la Royauté qui lui fervoit d'ap-
V pui » Se, n'honoroit les Rois qu'à
M proportion de ce qu'ils étoienc
99 par l'étendue des Etats qu'ils
ij podedoient déjà avant leur elç-
V âion à l'Empire.
.. Charles le Simple , Roy de Fran»».
çe^ Prince du Sang de Charlema-.
gne , fe mit fur les rangs pour fuc-
céder à i^uis de Germanie; quel-*,
ques Seigneurs de Lorraine le fou-
Kaitoient ^ mais la foiblefle de foa
efprit , & la jaloude des Seigneurs
François qui craignoient qu'il ne
devînt trop puiflànt , mit un ob«
flacle infurmontable à Tes préten*
tions»
. Depuis la mort de Louis IV.
r^mpire ou le Royaume de Ger^
manie , jqfque-là comme hérédi-^
taire dans la racede Çharlemagne,
l^yiot purement élé&\(. Uék&iw '
Juin 1748; irô^
:fe faîfok par J*dfîènibléé des Sei*
eurs , tant Ecclé(iafticjues cjue
aies , auxquels fe joignoieiic les
Dep.ucés des grandes Villes qui re-
;préfentoient le Peuple. Cette ma^
"tïiére d'élire les Empereurs , ou les
Hois de Gern\ânie , a duré plu-
lïeurs fîécles. Si le fils fuccédoit ait
îPere , comme on le voit dans les
Othons , on avoit toujours recoure
aux fuffrages des Etats , ce qui
Ii'empêchoit pas au(TÎ qu'on n*eûc
beaucoup d'égard à la recomman-
dation du dernier Empereur , &
même à la parcntée , qui fut tou-
jours confidérée dans la plûparC
ides Succefleurs de Henry TOife*
tleur.
I Le P. Barre avertit dans une
lliote que la plupart des Hiftorienff
modernes donnent à Conrad L & à'
fon Succefiêur , Henry de Saxe,-
[b qualité d'Empereur ^ contre Tau-
torité des anciens qui ne leur don-
nent que celle de Roy de Germa-
S" ' clare cependant que pour
A a a iij
pfio JoumdiesSçéepans';
éviter la confufîon , & cohîotaiê^
ment à Tufage moderne , & à la
décifion des Etats de l'Empirp fake
eni;58&enij;9»il nommera
Empereurs -tous les Rois de Ger*
manie , quoiqu'ils n'ayent été ni
Rois dltalie , ni couronnés par
le Pape.
Conrad L n'ayant point d'enfans»
défigna pour fon fucceflèur Henry;
Duc de Saxe , quoique fon mor«
tel ennemi ; mais le bien de l'Em^
pire l'emporta fur fon reflentimenc
Î particulier, & même fur la tendref«
è qu'il avoit pour fon frère , qu'il
içavoit n'être ni fi agréaUe à ^
Sujets « ni fi capable de les biea
gouverner. Le P. Barre montre
3ue Conrad ne fut pcnnt trompé
an$ les efpérances qu'il avoit con-
çues de Henry. Cet Empereur fut.
lurnommé l'Oifeleur » parce qu'il
s'amufoit» dit-on » à prendre des:
oifeaux > lorfqu'on lui annonça fon.
4leâion.
Un Auteur Allemand fixeà cett»
Juin Î748. ïtï»
ïledlon , ou même à celle de Con-
rad, ce qu'on appelle OtpittiUtion^
c'efl-à^dire , Terpéce de concordat
qui fe fait ordinairement entre
TEmpereur & TEmpire » touchant:
Fufage que TEmpereur doit faire
de fa puiiTance. Mais notre Hifto-
rien prétend, que cette conjefture
B'efl: appuyée d'aucun ténnoîn con-
temporain. Il croit même très-vrai*
femolable que la première de tou^
tes les Capitulations propofées au3fi
r Rois des Romains , ou de Germa-^
nie I eft celle que Charles V* figna
Jorfque les Eledeurs lui eurent con-
féré ces titres. Si quelques Ecrivains
fOnt parlé de Capitulations anté-
rieures à ce Prince , il faut lies en*
tendre de preftarions de fermens
'^ue les Rois éliis proteroient fim-.
clément de bouche , f^wis qu'Us, ea
sîgnaflent aucun aâe,
j L'Auteur obferve qu'à la céré-
nionte du couronnement d'Oihon ,
premier fils de Henry TOifeleur,
i Archevêque qui la faifoit , mit la
A a a iii j
tttl Jowmdl des SçavâHî^
Couronne fur la tête du Prince J
au lieu que Charlemagne en aifîM
Tant Louis le Débonnaire à TEm-^.
pire » fit placer la Couronne Impé-
riale fur TAutel , & ordonha à ce
Prince d'aller la prendre pour s'ea
couronner lui-même. Louis le Dé-
bonnaire en ufat de roêmeà Tégard
de Ton fils aîné. Et on a prétendu
que ces deux Princes avoient vou-.
]u par là , donner à entendre qu'ils
sie tenoient l'Empire que de Dieu»
du droit de fucceffion héréditaire,
& non du choix des Seigneurs dt
l'Empire & par éleâion.
Le P. Barre dans le Portrait quil
sious fait de l'Empereur Othon,
nous le repréfente comme un des
plus grands Princes qui ait porté
ce titre. Othon deuxième, (on fils
^u'il avoit aflbcié à l'Empire » & faic
couronner en cette qualité par le
Pape Jean XIIL lui luccéda.
t Ce Prince dans la vue de s'atta»
cher les Prélats du Pays , & de lèi
oppofer aux Ducs & aux Comtes^
Juin Î748,
III5'
' îîont la puifTance devenoît trop
redoutable ^ érigea diffcrens Evê-
chés en Principautés Eccléfiafti-
q'ues, & les rendit indépendante!
_ de tout autre Seigneur que des
Empereurs, Plufieurs Villes Epif-
fcopales qui font fur les bords dtl
Rhin , de la Meufe , & de la Mo-
ïelle , furent féparées du Duché ou
%\i Royaume de Lorraine» pour
rétre données en Seigneuries aux
H^êques de ces Villes , fous h pro-
iedion des Empereurs, Ceft par
là, ajoute^tll, que les Archevê-
^ques de Trêve , de Mayence , &
^IJue les Evéques de Metz , de Straf-
lïourg, de Spire, & tant d'autres,
ïbnt devenus des Seigneurs fi puif-
Les Empereurs exigeoîent ce-
pendant de ces Prélats le ferment
y'obéiflknce. Ces fermens étoienc
►liges & tomboîent au0i bien fur la
^Perfonne que fur le fief du VaflaL
On les préroit à genoux . nue tcte ,
J^s mains joimes dans celle du Sel-,
Aaa V
II 14 Joumd des SçMMi'l
gneur. Mais les Evêques ne leur,
xendoienc fouvent cet hommage,
qu'avec une extrême répugnance :.
9»eft-il jufte, difoient-ilSy ^ue de»
^ mains qui ont été confacrées par
91 une OniStion célefte , & oue te
9» langue des Evêques. qui efl: de^
9> venue la clef du Ciel , loient pro-
9> fanées par des fermens qui ne^
9» conviennent tout au plus qu'à de$i
tp Laïcs.
Cependant , dit jucUcieufemenr
le P. Barre , ils dévoient avoir d'au-^
tant moins de peine à faire ces fer-
mens ) qu'eux-mêmes en couron-^
liant leurs Souverains , prenoient
grand foin de leur faire jurer qu'ils
cpnferveroient tous les privilèges
de leurs Eglifes. Il eft vrai , comma
en rimagine aifément , que d'un
autre côté les Empereurs mettoienc
tout en ufàge pour fe difpenfes
d'un ferment , oui fuppofoit qu'on
les croyoit capaoles de menfongev
de fraude & de perfidie.
Nous remarquerons en paflant»
__ Juin Î74S. ïiij
^fOthon deuxième ayant appris
«jue les Italiens ne faifbient aucune
difficulté de commettre des parju-
î:es , défendit que Ton crût per-
fonne en Italie fur fon ferment, &
jqu'il ordonna en même temps que
toutes les conteftations ^ dans lef-
«juelles le droit des parties ne pour-
roît être fuffifamment prouvé, fe^
îroient décidées par le duel.
Les limites dans lefquelles nouff
, Tommes renfermée, ne nous per-
, ïnettent point de nous arrêter fur
rhiftoire des trois derniers Empe-
reurs , par lefquels finit ce volume :
fçavoir Othon III* furnommé l'En-
;:fant, le Beau , le Miracle , & la
/Mefveille du monde ; Henry IIv
dit le Saint , TApotre des Hon*
grois , le père des Religieux, ap-
pelle aufll le Boiteux ; & Conrad
IL dit le Salique , nom , dont le
P- Barre avoue qu'il eft aflez dif-
ficile de marquer l'origine.
Pour s'acquitter de la parole
^u'il avait donnée de renvoyer i
Aaavj
des diflertatîons particulières» cer-i
tains points de critique y qui em-
baraflent les Sçayans, il nous don-
ne à la fin de ce volume, & pour
]a page 1780 , une Diflèrtacioçt
jtrès-fça vante & très curieufe , fur
les noms & les titres de Çipir Aurr
guflc^ d'Empereur , & fur la Cou^
jonne Impériale que quelques Em-
4)ereurs ont reçue à Rome* Il y
ait voir contre plufieurs Ecrivains
d'Italie , qu'il n*eft pas vrai que
l'Empereur tire toute fon autorité
de ce couronnement , & que c'eft
jfans fondement que ces mêmes Au-
teurs ont foutenu que Léon III.
en couronnant Charlemagne , lui
^voit transféré l'Empire d'Occi^
dent, aprè$ en avoir dépouillé les
Grecs,
Juin Î745. lîlf
I
iA NVEL PBfLOSOFHU
.Que ^ ou t Précis Umverjil dss
\Sdemes ^ i/olume in^i%* S^S
pa^es, A LUle , chez Antoine-
Jofeph Panckoucke ; & fe vend
à Paris , chez Etienne Savoye,
rue S, Jacques, à rEfpérance.
tA Préface de cet ouvrage doiv-
ne une idée aflez parfaite àa
defleîn de T Auteur 5 U a cru ren*
dre fenrice au Public en lui pré-
fentant le précis d'une infinité de
orol urnes,
f Ce font des définirions exaâes
Ues diverfes matières que TAu-
*teur a rafTemblees dans un feul vo^
Jume ; on s'eft borné à ne don-^
iper Que Textrait le plus abrégé
^es chofes dont le public veut être
quelquefois inftruit , fans l'étudier
dune manière profonde , mais
très fuperficielle. Cet ouvrage
^eur pafler avec raifon pour ua
Ipiâionnaire » c'efl miù que l'Au*
H t i 8 Jotthfdt ierSçavafU i
tteur le qualifie ; cependant les artî-i
des en font liés ; de manière qu'une
peHbone médiocrement inftruite
peut fe rappeller plufiemvdes cho-
ies (ju'^lle aura apprifes. D eft donc
Trai que le Sçavant & l'Ignorant
fiV apprendront rien , mais il y a un
iniiieu , & un Maître habile peut
s*en fervir comme de canevas,
pour expliquer chaque partie qull
auroît foin d'étendre , d'augmeih-
ter , & de déveloper fuivant là
portée de Tefprit auquel il auroft
wt faire.
L'Auteur paroit s'être propoft
'de donner un cours de Philofo-
Ij^îe ; il commence par un pré-
cis de la Logique qui renferme
Une douzaine de pages ; ce font
dttq ou Cx définitions , comme
ce que c'eft qu'idée » ce qu'on
tntend 'par jugement , par raifoiy-
xiement , méthode, &c. La Meta-
l^iyfique eft encore un peu plus
courte que la Logique. Les Ma^
tfiémacî(|ue$ font un peu plus étcut
mSr Jmn i ^48. 1 1 %^
Hues, quoicjuetrès-abregées, elles
contiennent environ une centaine
de pages î il eft vrai que TA ut eut
a traité de l'Algèbre j de TArithnié-
tîque , de la Géométrie , & même
de la Trigonométrie ; il eft vrai
encore que parmi le grand nom-»
bre de propofitions élémentaire»
de la Géométrie , on peut les ré-
(dutre à une douzaine qui font
cflèntielles pour opérer fur le ter-
rein , ce font à peu près celles-là
que l'Auteur a choiOes^ &quUla
démontrées-
La Phyfique fuit les Mathémar^
r tiques & eft traitée de la même ma-
' iiiére. On n*y explique pas chaque
I partie, maison la définit^ & om
k rapporte quelques expériences. Les
^écaniques qui renferment laSta^
itiqae , rHydroftatique , la pdTan^
jeteur de l'air font iramédiateraetic
.après la Phyfique, Avant les parties
We rOptique, de la Dioptrique^
• & de la Catoptrique , on lit quel«
ligues féâexiûw fur les propriétés de
\
^%iè JoutmmI des Sçaianf ;
Yeau & fur celles du feu.
La partie qui efl: intitulée id
Aftronomie , n'eft autre chofe que
l'explication de quelques portions
de la Sphère ; on a enfeigné la pra-
tique pour faire un cadran hori-
zontal, & a?ec]e fecours de celui-
ci , on apprend à en conftruire un
vertical , c'eft ce qu'on .appelle
ici le traité de Gnomonique, après
lequel on a mis la Géographie qui
Eut fuffire en fe fervant d'un GIo-
Terreftre & de bonnes Cartes;
les divisons & fubdivifions que
l'Auteur a fuivies , nous ont paru
mifes dans un ordre clair, r«n fçait
oue dans cette fcience c'eft à l'Eco-
lier à entrer de lui-même dans te dé«
tail. On a joint à ceci la Chronolo-
gie , l'ancien Calendrier Romain, &
le calcul Ecclédaftique. La Chrono-
logie confifte à rapporter fept ou *
huit époaues principales , & le cal-
cul Eccléiiaftique à expliquer le
nombre dor , le cycle lunaire, &-'
IHodiâion, I^es dernières parties.
Jmn 1748. ïTit*
Pïbnt la Chymîe , rAnatotnie ; elles
Ibnt fuffifaftiment étendues pour
ceux qui veulent fçavoir fealement
les noms des chofes & leurs ufa*
ges , il en eft de raême de TAna-
Ltomie,
» L'Auteur termine fon ouvrage
par un traité de morale , cela n'en
niérite guéres le nom par le peu de
préceptes qu*il renferme , cepen*
dant il fuffit pour faire un honnête
homme & un bon Chrétien , puif-
3uHl eft réduira aimer Dieu paf
eflus toutes chofes & le prochain
icomme foi-mime.
VÙUf^ELLES IITTERAIRBS.
ITALIE.
De Rome.
nWÎNE deS* ufi dtfdutM^
re ^ ijuanâû fi Starnuta^ Dit
porfo fatto per gti Excelh Princî-
pi Don Urbano è Don Carlo Bar*
^êrini^ da Simone fiaUerini» Dot-
T
Idr cU leggeè CiîÛodé deÙa lit>i«^
fia dell'exceUentijdîma cafr. In R(V
jtea, 1747* w-4^.
Guidonis Ferrari Soeietatis Jepè
éê rfbuf gefiis Eugenii^Principis À
Sabaudia helh fannonico libri II fi
Jtamd^ ^747» '«•4*'. Le P. Ferra*
yiavoit compofé cetteHiftonreponé
9?exercer en partkutier au ftyle hw
ftorique , H renvoya enfuite ara P.
Cor dara aufli Jéfuite à Rome , ^uî
Fa(âdt imprimer, & qui Ta dédiée
âu Cardinal Alexandre Albatu*'
Elfe comprend la guerre de Hon^*^
£ie depuis 1(^57 , jufqaen 17 1 7i
^ noms dei Hommes illuftxes.ac
des ViUesque l'Auteur a mis en La^
tin dans le corps de fpn Hiftoire ;
ont été rendus en Italien 8t mis fur
les marges de llmprimé.
..\ De FLORB^fCS*
V Pierre Cajetan Veviani , Impri«
tueur-Libraire de cette Ville , ^
publié un programme en date du
premier Septembre 1747 , pour
3uîn Î74S. iiïH
innoncer qu'il va donner en plu^^
îîeurs volumes une addition confî»
dérable aux Ecrivains de Thiftoira
d'Italie ^ publiés par M, Muracom
Il a mis en même temps au jour
le premier vol, de cette addition i
dont voici le titre : Reram Italien*
rum firiptores ab snm ém ChrifiiMm
nd miiUJïmQ ad millefimum fixcen-^
tejimnm , qu&rHm potfffima pan nunc
prinmm in iucem prédit ex Fhrenm
finâmm BiUmhfcarum c&didbus:
fXom. L Florentine, 1747. in^fd''^
il promet que le fécond volume
ibivra de près , & que fi Ton a lieu
^'étre content du premier vol, on
de le fera pas moms du fécond »
pi des fuivans» Le Libraire a tenu
parole pour la diligence; le fécond
tome paroir depuis peu ; nous
donnerons ici les titres des ptécel
3 ut ont été employées dans Ton â£
ans Taurre > pour mettre le Lec-^
leur en état de juger de I ouvrage
ïnéme , autant qu'on le peut faire
iÔÂQS uue nouvelle littéraire, Tomt
Uaà ^
htxd^ Jowndl des Èfhféms ,
I. î^. Excerpta eX HiflorÎM S 0^(4
meni Pifierienfis ab an. loot. â
éw. I2P4« nunc Primum è tenebris
énua ex MS. coa..^ i^. Excerptd
9X Matth^i Palrnerii Florentini //-
hro de temporibus ah an. 1 294. ai
mn. 1448. ex M^ codé 3^. Matthia
Talmerii Pifani opns de temporihts
fiisab an. 1449- ad an. 1481. ex
MS. cod... 40. S. Gregorii Papa
y II. EpiftoU aliquot hifiarica ex
M S. cûd...^o^ Chroniche delU Ciu
ta di Pifa dal an. délia faa édifia
eazÀone al 12^064 del Dottore Bem.
Marangone Pifano mandata per la
frima volta in luce .... 6^. Frag^
menta Fulginatis hiftoria ah an.
'YI^S. ufeiue ad an. 1440. Auiio^
tibus Bonav. Benevenuti » ac Petracm
cio de UnElis... 'j^. Hifiaria délia
Citta di Chiup in Tofcana dal an.
^16. ad an. 1595. di Meffer Gia^
çomo Goride SinaUnga , per la pri-^
ma volt a vcnuta in luce ^ Sec.
Tome II. 10. Cronica délia CitJ
f0 di Eircn^jf di Paolino di Pierê
H 7«''' 1748- lïîfl
^idan. io%o* fine al izQ^.mnpi$ê
ftampat^i €on annûiazi<^m\ i®, F,
Frandfci CUcchen Ord^ Min^hm-
nicon Gemini amnfe anni 1540 esc
MS^ cûd,*^ 5*^. Crûm'cadejîioitem^^
pi di Pierç di Giùvanm Minenbetii
Scritm da I?, Luc^ dalla Scarpe^
ria , MûnacQ di F'aUomhr&fa dal
j^;8$, al 1^0%^ mejfafmriperl^
^ frima vdta da un c&d^ AiS, ori^i'^
nale^t, 4*^, Ifl&ria di Firen^e dt
Giovanni dei Nerù Camhi^ 5*^, Crû'-,
fiica délia Cina di PadQVa di Mm
Franc, da Carrara il Fecchio l che
fida ora in Ince la prima ^ùlf^ cùm
nûte, , , £Îo, Jô, Marti PhUelphi an^,
Walesin Hiftôriam Finarienfi^ beUi
\myan, 1447 , ufqu^ ad an^ I4S5-
\^ui nnnc primam Ime donantur tx
VjUSu €od..^^ ^^, Ric&rdi di Firenl^
\^ terta rima non plu publicati^ 8^V
Ijioberti Urfi Arimimnfii liber de
gbfidiane Tifernatum cum mtis I>.
Jpùminici Aéarid Manni^
Ces deux volumes fe débiteat
pour 27 Julej chacun, ( t4UYiJ
n r 2(f Joumd des Sçavans ;
•nviron monnoye de France )eff
Êvear de ceux qui ont foufcrit ^ 8c
i)d Jules pour les autres.
EdHordi Çwfini Cl. Re£. fihûld^
mm fiarwn Philofiphid ProfeffbrU
JDiffert^tiones éjpMtuor Agoniftkét^
mnhns Olympic^mm ^ Pythiomm^
JNemecmm , at^e Ifthmiarwn , Pem^
fus inquhitfir ac demenfir^mr. Ac*
cedit Hieronicarumcatalogus > edi*
âsJooge uberior & accuratior» Flo-
De Vekise.
. 2£MAi S^cra vnlgau editimisZ
'mmfile&iffimis UtteralibHs cofnrnen^
fariis...M accedunt Rimant carre^io*
nès\^ *&c. Tomus V. compleâenr
Atos «priores libros regum. Vene-.
tiis^ 1747. ^«-4^
Filojiene Orejfeo P. j4. Ri/UJJîoni
fipra lafioria délia Bafilica di S%
S$rfsno de Bologna , ultimamente
da$4 in luce in EJfa Citta dal P^
J9iCèleftino Petracchi , in Veoefia»^
m pin 174S. tllf
■tJeao-Baptîfte Albrizzi, ImprU
pieur-Libraixe de cette Villa , a ptK
blié le traité d'Archiceâure de Vi*
truve» réduit en abrégé par M* Pe-
imk , de TAcadémie des Sciences
de Paris. Cet ouvrage paroit en
Italien avec ce titre ; l'Architettwré
générale di Fitruviù^ ridotu incâm4
pendio dal Si^t Perrault^.* ed arri-^.
çhita di tavûle in rame^ opéra tr44
dûtta dal Francej^e , Sec, in Vênezia**
J747, in-^^. On marque que cette
iraduf^on a été faite avec beau*
coup de foin ; elle a été confrontéa
fur Toriginal de Vitruve avec lo
commentaire de Barbaro, On y a
joint de nouveaux édairciiTemenSa
tant pour le fond de la matière^
que pour la dénomination de queU»
jues parties de l'Architefture. Oa
I même donné plus d'étendue à
quelques chapitres , qui patoifFoienÇ
m avoir befoin. Les planches ouf
îté fidèlement deffinées fur celles
le l'édition de paris , & gravées par
Jfhâbiles Maîtres, Ony sjout^ tçui
% I tS Journal des SçaVénsl
Ces les tables néceflaires. Le prixeft
àe6lire FeneKiane^ 5 liv, enviroo
pnonnoye de France*
De Lucqubs.
lAnnaUs Ecclejiaftici ah anm
(f 198. tihi définit Cardinalis Barâ^
teiusy AuElore Odorico Raynaldo Coyu
gregationis Oratorii Prejbytero , ac^
teMtm in bac editione nota chronolo'^
gica y critica , hiftorica , quibus Ray
naldi Annales iUuJIrantttr , fipplèn^
tur^ emendantur. Âudore Jo. Uo^
minico Manfi Lucenfi Congreg,
Matris Deù Tomus III. Lucas»
Il 748. ///-/o/^. Ce volume va de-
puis 1257^ jufqu'en 1285. inclufi*
.vemem. On a mis à la fin les Aéèes
'du Concile de Bude » tenu Tan
Il 2 79. On y trouve encore un
fragment fur l'origine des euerres ,
entre les Guelfes & les GibelUns à
Florence*
De Bresse»
' Yitod'Uminiilluiri fcrittêda
Filifpê
. Jmn 1748* ïîîg
TîUppo ViiUni ^ ùra fer la prima
^ùha data alU hce j co{le minota^
^ioni dd Conte Giammaria Ma^-^
jzttchelli^ jicademko ddU Crnfia^
Venezia , preffo G. BattiflaPâfqua-
li, 1747. ïff-4^. Ce recueil dévies,
félon l'Editeur, a été compofé ea
Latin vers la fin du quatorzième
fîécle ; Foriginal a difparu ; ce n'eft
que la rraduftion Italien oe dont
l'Auteur n'eft pas connu , qu on pu-
blie aujourd'hui. Voici les noms
de ceux dont les vies y foat con-
tenues; C. Claudia no Poeca;Za-^
nobi da Strada ; Giovanni Boccac-
cio ; CoUuccio Piero Salutati ; Ro-
berto de Bardi ; Accorfo è Fran-
cefco fuo Fîglivolo; Dino da Mu-
gello ; Taddeo Fifico ; Dino del
Garbo ; Torrigiano Fifico i Tom-
toafo del Garbo ; Brunetto Latinî ;
Bruni Cufini ; Arrigo da Settin^iel-
lo ; Francefco da Barberino ; Bo-
nifazio Uberti ; Guldo Bouataj
PaoloGéomerra ; FrancefcoCieco;
td altri mulîci Fiorencini ; Gioti
Juin B b b
:n50 Jourtml des Sçav4nt<^
to ed altri Dipintori Fiorentîn!}
Lucerio Antico ; Farinata Ubertij
Conte GuidoGuerra ; Niccola Ao*
cUiuoli ; Giovanni è Fratello Mac*
teo Villani ; Giovanni Andréa Priii*
cipe de Canonifti; è Guido Caval«
;Canti«
De Mxlak.
Le Direâeur de rimprimerîtf
nouvellement établie dans cette Vil-
le , pour la Bibliothèque Ambro*^
fienne , a publié un programme en
datç du premier Oâobre dç Tan-
née dernière » par lequel il donne
avis qu'on travaille ici à raflembler
les Sermons & les autres inftru<>
âions de S* Charles Borromée»
pour les mettre inceflâmment foui
Ses preffes de la nouvelle Imprime*
lie ; que ce premier recueil devoir
faire quatre volumes, dont les deux
premiers étoient fur le point do
^oir le jour ; qu'on împrimeroic
emfuite les difcours Synodaux d#
S. Charles 9 auxquels on joindroill
Juin 1748. iiît
les Sermons qu il a p têchés aux Re-
ligiauf€S de S. Paul de Milan , ce
qui devoit former un cinquième
volume \ de plus qu'on imprime*
foit pareillement ce que ce Saint
appelloity^i nuits f^atkanes , c'eft-
à-dîre > les difcours qu'il avoir pro-»
nonces aux Affemblées de I*Acadé-i
mie de Rome , qu'il renoit au Va-
tican j lorfqu'il étoit chez le Pape
pie IV, fofi oncle , & les difcours
Ides Aflociés de la même Académie;
enfin deux autres ouvrages défî-
gnés , Tun fous le nom de Sjiv^ Pa-
fiordis & Clmcdis , fiu de Officia
Mpîjcûpi é" S^cerdùtum : l'autre > de
l^rti mfditandi ; qu'on ne poiivoit
pas encore marquer âu ]ufl:e le
nombre de volumes que formerait
toute cette colledion , mais que le
,f ubiic pou volt également compter.
Se fur Texaftirude 5c le foin des Edi*
leurs , & fur leur dUigence* Le
inême Programme porte encore
qu'on a }ugé à propos de publier
C^C avis» pour &ue connoitre au3|
"^ Bbbii
5
1 1 5 i Journal des Sçavans ;
Sçavans de qiïels ouvrages on oç^
cupç aftuellement les prefles de
la nouvelle Imprimerie ,' & pour
les avertir en même temps qu*oti
les occupera dans la fuite de ce
qui refte de plus précieux menu-
toens anciens dans h Bibliothèque
AmbroOénne,
S U E D ,E.
Diatypojîs AeaAemiarwn nfuà
Juddos , in qua earum , ut & Gym^
nafiorum & fiholarum in illagente^
tituli^ mnltitudo docentium , ^ dif^
centium , fludia , fludendi methodui
t!r privilégia ^ concinnè tnifnorantHf
ac defcrihuntur ^ qHa/tmul opéra mul^
fis tam veteris quam novi Tefta^
menti lacis clariffima lux affitnditur^
adornata & édita ab Andréa Norre*
lio^ Kegia Bihliothea. Vpfalitnfis
Triifeao. Upfali» , I74<f. /«-^«^
On trouve dans cet ouvrage plu*
feur$ recherches curieufe» fur let
pin 1748. iJif
IMoms Hébreux, Chaldéens , ou
Tarées cjue les Juifs donnolent à
?lpes Académies, fur les lieux où elles
écoient , leur noiwbre , & la maniè-
re dout elles écoient ornées; fur la
dignité du chef, les hojineurs qu'on
lui rendait, 6l fur les grades Se
autres marques dhonneur qu'il
coiiféroit à ceux qui a volent fait
un certain cours d'études dans ces
écoles publiques.
DE HAMBOURGp
J&^ Dieurici Wimkleri 5. 7%eûf^
?♦*. Hy^Qmmmnta. Fhil&l&gka &
mka m diverjh Scripmrs Sacra
^^m veteris^ ^imm novi Tffiamtnû
§Qca^ Acceàu Aî^mijf a géminé Jïmi^
lis ar^umtmi dijfcrtmwnes exhi^
hns. Hamburgi , apud Chr, Willi-
"Irandtj i']^6. iw-S^. 2, vol* M.
Winckler tire des Aureurs profa-
nes j la plupart des explications
qu'il donne dans fon Livie aux
palTages de TEcriture Sainte qu'il
entreprend d*écUij;cir- L'Additioa
■l&ntreprenc
B\i\i \vv
3a'U a mife à la fin » fous le noift
e Mamifa , comprend deux Dif-
fertations fort étendues ; la premté*
#ea pour titre : De jtjica Evangeli^
fia Medico ; la (ècondè : de Philo^
Jophid Platonico^Pythagoredfraiidi^
hiS^fiuflacitiserroneis^M Pauloat^
jHe Petro improbatis , acvitétri jujJÎT^
ALLE M AG NE.
De Halle.
Carpfts^ juris Canonici Gregorii
XIII. Pont. Max. auUoritate pofl
Igmendationem abfilutam editwn , in
duos tomos Jivijkm , & appendice"
nova auffum } cum necejfariis indici^
tus. Juft. Hetiningius Boehmer.^
illud recenfuit , cum codicibus MiT.
alîis editîonis contulit , variantes
leâiones adjecit , & noris illuffra*
vit , pra^miflà duptici prarfatione.
Haix Magdeburgica? , impenfîs
Orphanotrophei , 1747. i^-fi^l*
2. vol. On nous marque que cette
édition du corps de droit Cano-
nique , dont neus n'avons vu esw
7mn 174^; ir?
tùte que le titre , a été faite avec
tout le foin & l'exadîtude poffi-
bles ; que M. Boebmer a confulté
les meilleurs manufcrits , & les
éditions les plus eftimees, à la tête
defquelles on met celle de MM*
Pichou , les plus célèbres Commen-
tateurs, & les plus fçavans Jurif-
confulces Fiançois & Etrangers »
en particulier M. de Marea, d€
Concordm Sacerdotii & Impsrii j te
P, Thomaflîn , Fetm & nova £c^
€leji^ difcipUna. drca bénéficia ^
Memficiarhs ^ VanEfpen, Univer-^
Jkm JHs EcdeftAfticum , hôdttma dij^
dpUn^ # pr^fertim Beigii , Gatlid ^
CcrmanU , & f^idn^mm Prcvind^m
rum , accommodatum \ & plufieurs
autres î & que cette édition doit
ctre préféréeà toutes celtes qui ont
paru jufqu'à préfent.
J^ohi Peirdt paraphmjïs & nâ^
tit phïhiùgicit atijH€ exegetk^ m
£piJîolam ad Heèr^es, Latini vetiit
}fÊr fiias ubicjuc ahfervmiûmî addtt
VJ&annes D^vid Aiichaeiis PidU
^V)bm\
4
lit^tf Joumd des SfOVMfl
Trofef. PubL in Academia Gefirgt^
^ ^jiugHJla. Hais Magdeburgics ^
fumçtibus Bibliopolii lAiderVP^al-
diani, 1747. /»-4®.
De Vienne»
Notitia HungarU novét Hifiorico
Ceographica , divifa in partts ijua^
tHor^ (juarumprimacis-Danubianam
altéra tranf- Danubianam , ttrtia
^ciS'-TibiJcanam , quarta frans^Tibifi
' çanam , univerjim XLVIII Comita^
tibus defignatam , expromit } regio^
nisJîtHS^ termines^ montes^ campos,
finvios , Ucus , thermas , foli cœli^
que ingenium » nature munera & pr^
digia , incolas variantm gentium ,
0f(]ue horum mores , provinciarum
MagiJlratHs , illufiresfamilias, ur^
hes, arceSg oppida & vicos propemo-'
dnm omnes ^{ingulorum pr^tterea orttis
& incrémental belli pacifque conver^
fiones , & pTAfentem hubitum , fide
eptima^accHrationefiimma , expli^
€at. Opus hucufejue defideratum , dr
in commune utile , facratijjinns aufi
Juin 1748. ÏI37
^mis D. Cardi FL ûfaris & JH-
gis induigintiffîmi eUbùmvh Méit^
\thiaj BfL ^ccêdtmt Sam^telis A4i^
ks^inii mappd JinguloTHm camita^
^tHum methedo Alhùnômkù- Geometrî*
*m caminnatâ , Vienne Auftriae , im-i
jsenfis Pauli Straubîi BibliopolK»
^ty pis Jo. Pétri Van Ghelen Typo^»
^Reg. i742,Tom, IV. in-fôL Cet-
*te Hiftoire fe continue» le quarrié-
jne volume dotii on vient de voir le
titre , roule encore fur la Hongrie
cIs^Danubiane : il contient U def-
cripiion dtf quatre Comtés,
f
FRANCE,
De Dijon.
Hîftnre générale & parthuliêrs
de Bourgogne , avec des notes , des
TDilTertatîons , & les preuves jufti-
*£eattves ; tooipofée fur les Auteurs*
les titres originaux, les Regiftrcs pu-
blics, les Cartulâires' des Eglifes
Cathédrales & Collégîaîes , des
Abbayes , des Monaftéres , 8d au*
Bbb V
^1^8 JowrnéA iei SçnvMfi
très anciens monumens ; èc etti&
chîes de Vignettes , de Cartes Géo»
graphiques , dcf divers Plans , de
jpiuueurs Figures , Portiques, Toni-^
oeaux » & Sceaux tant des Ducs
ijue des grandes Maifons , &c. par
tin Religieux Bénédiâtn de TAb*
baye de S. Beniçne de Dijon , 8C
de la Congrégation de S. Maur ^
chez Antoine du Fay, Imprimeur
des Etats , de la Ville & de lOJni^
*:?erfité a 1 748 , in-fol. tom. $•
De Lille.
Mémoire locale , Géograpbî^
& Cbronologitjue , accompagnée dtê
calcul Eccléfiafiicfue & du Calen-m
irier de Jules Ce far , pour CimeU
ligençe des anciens Auteurs , chez
André- Jofeph Panckoucke^x 748,
in-ii.
Le même Ouvrage fe trouve i
Paris 9 chez« David Tainé , Libraire
yue S. Jacques , à la plume d'Qr«
De Pj^Ris,
£aQird^ 1^ Im^nmeuC'Libfai^
Juin î74$; ^ ïïî9^
ïe I rue S. Jean de Bauvaîs , vient
de mettre au jour un imprimé de
vingt^cinq pages />-4*'. d'un très-
pedt caraâére , contenant un
Jt^ertifftment ûhx Afifommes jnr
fEclipJe annulaire du Sdetl ^ue
t&n attendu i 5 . Juillet 1 748, par
M. de rifle de l'Académie Roya-
He des Sciences , &c» avec une plan»
che qui repréfente rEclîpfe totale
artificalle du Soleil , propofle en
1 7 1 5 , pour trouver la caufe de
l'anneau lumineux qui paroît au-
tour de la Lune dans les Eclipfes
(totales du Soleil , par le même M*
de rifle. On rendra compte de cet
Ouvrage avec rétendue coovena-^
ble dans le Journal fuivant.
De Bure i*aîné , Libraire , Quay
des Auguftins, à S, Paul , débite
aôuellementles Ouvrages fuivans*
I^. VHifioir§ Ecde/iafiiijue é'
Civile de U Fille & Dtpcefé de Car^
€^ffmne j avec les pièces jnfiJfirati-^
pes, * , par le R, P, Bouges , Reli*
meiDc de» Grands Âugu(lins de 1«
^ Bbbvj
i
î 1 4^ Journal des Sçavanf ^
Provioce de-TouIoufe , in-/^^. Où
fera connoîcre cette Hiftoire plus
particulièrement dans quelqu'ua
des Journaux fuivans,
2^. L'Excellente & belle édî-
^on Grecque & Latine des (E//-
'^res de Saint Jt^ftin , PhiUJophc &
,JManyr y avec ce tjui refte de celles
JU Tatien contre les Grecs ,, d'jithe^'
vagorcy Philofophe Athénien , de
S. Théophile d*Antioche ^ du Phi^
4pfophe Ht rmias^drc. 3Lyec des Aver^
liiTemens &'des Remarques, parles
JSénédîâins de h Cmigrégation de
5. Maur, in^frl. Cette édition a
^té annoncée avec la diftinâion qui
lui convenoit dans les Journaux
des mois de Janvier & Février
1743. Le même Libraire a acquis
)e fond de cette nouvelle édition
de S. Juftin , ainG que de l'Ouvra^
ge précédent.
5 ^. Ue premier volume du mois
de Septembre de TOuvrage con-
nu fous le nom de Afta San£lortim,
i'ecueiUis, & mis eu ordres par les
Juin I748* ïff*
, BolUndlfies. Ce volume qui ne
Contient que les trois premiers
jours du mois de Septembre , efl
le trente-neuvième de cette grande
ijConedion. Le prix de ce nouyeaa
L Volume efl: de ^o livres»
^ Le mêrne Libraire mettra ea
trente dans les premiers jours du
mois d'Août de cette année , 1»
Douvelle édition Latine des CEu^
vres de Ladance , en i, voK in-^^m
J^ous avons annoncé dans les nou^
p^elles du Journal du mois de Juil-
let 1 747 , le Programme que ce
"Libraire avoit publié, pour faire
connoître les avantages de cette
dition,
Paulus du Mên3, Imprimeur*
ibraire , Grande Salle du Palais ;
lu pilier des Confultations , au Lion
l*Or , vient de publier une nou^
elle édition de l'Homme de Cmt
\e Baliaftr Gracîan , traduit pac
, Amelot delà Houflaye , 1 748,
pr-i 1. Cette édition a été corrigée
augmentée d'un grand EomBie
Kl4% Jowmdies SçéfOMS i
ijde Remarques intéreflànces.
Obfervations Jur la pratique des
-jiccouchemens naturels , contre na^
ture & monftrueux } avec une mé-
thode très-facile pour fecourir les
femmes en toutes fortes d'Âccou-
chemens , fans fe fervir de crochets,
ni d'aucun autre inftrument que de
H main feule ; & un Traité des
|)rtncipales maladies qui arrivent
^ndinairement aux femmes ; par
M. Cofme Viardel, Chirurgien à
Paris : nouvelle édition , avec des
Remarques tirées des obfervations
& des expériences faites depuis Ik
première édition , & qui lui fervent
d'éclairciflèment & de fupplément:
t>rnée d'un grand nombre de figu-
ires en taille-douce. Chez d'Houry
Père, Imprimeur-Libraire, rueda
iar Bouderie, 1748 , /»-8^.
Hifloire de l* Empereur Jovien ^
(^ traduSkion de quelques ouvrages
de t Empereur Jnlien, par M. l'Ab-
bé de la Bieterie , ProfefTeur d'E**
foqueace »u Collège Royal & du
^ ^.
Juin 1748, IÎ4II
l'Académie des Infcriprîons & BeÉ
les-- Lettres , chez Prault fils , Lt»
braire, Quay de Conti , ^74?»
i'Â^ri jÊHgufii Libmi Fabulé
ad AïSS»c&dices& ûptirnsm ifu^m^
^ue tdhhnem cmmndatfit Steph^
jîndn Philippe , accejferunt nméL ad
r^/^rwj ,fmnptibus Joannis AugufK
Grange , typis C. F* Simonj 1 748,
in- ï 2, Outre les Remarques , oa
[a Joint à cette cdkion la vie do
pPhédre , par Jean Scheflfer; les Fa-
ibles d'Avienus , le? Sentences de
çSenéque , & celle de Syrus*
Titus Lucretius Carus , aecuran*
te Stfpk J^ndr. Philippe , apud
Jo, Augp Grange , 1 748 , în» i x.
On y a joint la Vie de Lucrèce
fear D. Lambin , les différences Les.
Sons, & un Glofîaire particulier
pour ce Poète, Ces deux nouvel,
les éditions de Piiédre & de Lit*
créce font égalemenc recommaiw
bles, foit par la beauté de finï*
f reffion^ par Télégance & le goâ|
5
-ft 144 Jomnd des Syavans ,
.Ses vignettes, & des autres taillef^
^!4ouces dont elles font ornées, foit
par la forme même des voluoies.
Voyage en Turquie & en Perfei
'^ruec une relation des Expéditions
de Thamas Kouli-Kan , par M. Otr
ttr de FÂcadémie des Infcriptions
•& Belles-Lettres , chez les Frères
-Guerin , Libraires , rue S. Jacques»
1748 , in^ii. 1. vol. On rendra
^compte de cet Ouvrage dans un
fd^ Journaux fuivans.
1 Le Ceur d'HeuUand , Géogra^
•|)he , qui donna Tannée dernière
une Carte du Duché de Brabant &
vanie de la Hollande en 24 feuil-
les, vient d'en donner une fem-
blable du Théâtre de la guerre en
Jtalie , ou Carte nouvelle des Prit^
fifautés du Piémont , Républitjue d$
Jûénes , Duché de Milan , Plaifanr
se & Confins , ajfujettie aux ObJeT'-
cations de latitude & longitude^
JDédiée au Roy. Chez l'Auteur ,
jrue Serpente, 1748. Cette Carte
^ gravée avec beaucoup de pro^
Juin 174 S. tt^f
pr?té & de netteté, les 14 feuilles
qu'elle comprend j peuvent s'aflem-
bler en une feule Carte , ou fe re-
lier en un volume portatif On y a
mis encore un fronrifpice , & una
table alphabétique des noms de
Villes , de Bourgs, Clmteanx, RL*
viéres , Ruiffeaux , Cols & Montai
gnes , oui fe trouvent dans ce nou-
veau Théâtre. L*ufage de la Tablo
çft commode & Ingénieux.
[ Il paroît en cette Ville un PrcW
gramme contenant h plan de Saufi
€riptitfn ponr le F&yage d'Epgyte ^
par feu AI, Nerden , en deux volu^
^es in~fùliô , enrichis d'environ deuJC
€ens flanches^ Frederic-LouJs Nor-»
^en , Danois , Capitaine de MarU
ne , entreprit il y a environ dÎ3C
ans le voyage d'Egypte , par ordre
plu feu Poy de Dannemarck ChrH
ftîan VL il alla au Grand Caire,
Dans le cours de fon voyage il
pxamina avec la plus fcrupuleufe
attention tout ce qui fe préfento
rare & de curieux dans la BaUf
ik
5
^tJ^S Jauhtéd des Sçénvêns 9.
Bgypte » & le compara - pièce ipit
pièce avec les Relations d^a con«
tiues. Delà il pénétra dans La Hau«
t« Egypte julqu'à Syenne & juf-
qa'aux Cataraâes ; & par tout il
^t & il deffina tout ce qui lui pa-
yât de plus remarquable parmi les
treftes précieux de l'antiquité la
plus reculée. De retour il fut iti-
VÎté par un grand tfOtnbre de Sça«
irans , & en particulier par la Socié»
té de Londres , à donner au pubiic
la relation de fon voyage. Il y met-
toit la dernière main , & il étoit
{yrét à le faire imprimer , lorfqu'une
mort prématurée l'enleva. Le Roy
de DannemarcK ordonna que ce
travail, qui étoit déjà commencé à
Londres , feroit achevé à Coppen«
hague , & que tous les deilèins de
/l'Auteur feroient gravés par fo
'fieur Marc Tufcher dont il s'ètoîc
fervi pendant fon féjourà Londres,
Se qui étoit le mieux inftruit de fes
intentions, C'eft en conféquence
î^e ces ordres , & de ceux de foo
I
Juin I74ff; ii4f
fiiccefleur Frédéric V. que la So4
ciété des Sciences & des Arts éta*
blie à Coppenhague , prend foîil
de la conduite de cet Ouvrage.
Ce travail eft déjà fort avancé Jes
deux tiers des planches font gra-
dées & tirées. Dans la defcriptioa
de ce Voyage , qui fera en Fran-*
çois , on mie exadement les Jour-
naux de l'Auteun Tout l'ouTragd
formera deux volumes m^^/* pa-
pier Royal , enrichis d'environ deux
fcens Eftampes , y compris la plan^
rhe du titre , les lettres initiales ôc
quelques grandes vignettes. Le prix
de la SouTcription , fixée fur le cal*
cul des frais néceflaires pour Téxé-
fcution de cette grande entreprife*,
cft de huit ducats d or ( 90 livret
tnonnoye de France) payables;
la moitié en foufcrivant , Vautra
moitié en recevant le Livre. Ceux
feui voudront prendre des foufcrip-i
(Sons en France , pourront s'adret
fer à paris chez P* J, Mariette , &
A' C. firiâifoD I Libraires piuê Si
JacqueSt
pt^i. Journal des Sçétuansi
'[, V Arithmétique reniiue JinJSbh
^ar U développement de fis opéra-^
êions, par M, Gafpard Foys de
Yallois , employé dans les Fermes
4u I^oy , chez Brunet^ Libraire »
au Palab, 1748 yin^S^.
' Charles- Antoine Jombert, Li-
braire du Roy pour rArtillerie te
le Génie , Quay des Auguftins » à
l'Image Notre-Danfie , vient de
I)ublier le grand Ouvrage de M*
e Maréchal de Puyfegur » intitulé ,
^rt de la Guerre par principes &
par régies , mis au jour par M, la
Marquis de Puyfegur fon fils , firi«
gadier des Armées du Roy , Co-
lonel du Régiment de Vexin, 1 748^
in-foU en 1. part, avec un grand
iiombre de figures.
Sommaire de l' Hiftoire de Fran^
ce en Vers , chez Bordelec , Librai«»
re , rue S. Jacques , 1 748 , z«-8^#
V Arithmétique & U Géométrie
)ie l'Officier , contenant la théorie &
la pratique de ces deux fiiences ap^
pliquées aux diffcrens emplois de
Ji4$n 174-8* ^I40r
thomimàt Guerre yy^r M, le Blond;
ProfeflTeur de Maihématiques des
Pages de la grande Ecurie du Rojrj
& des Pages de Madame la Dau<^
Ehine,chez Charies-Antoine Jonj*
ert, Libraire du Roy pour TAr*;
tîllçrie & le Génie , Quay des Aur-
guftins» 1748, ïw-8^. i# vol. Oa
fera connoitre en détail cet Ou-^
vrage au public dans quelqu'un des
Journaux fuivanst
Latim Sermonis ExempUris i
fmftùribus prûhatijjîmis, Colligebat
P, Champré in utroque jure licen
tîâtus, Editio altéra ; fecunda folu-;
tae excerptio. Apud Frarres Gue-^
rin T Bibliopolas , via Jacob^a i
1748 , /«-i 2, Nous avons fait con-î
iîottre à Toccafion de la pren^Icro
édition de ces modèles de latinité^
|uels en étoient les avantages. On
De peut douter que la féconde édi*
tion ne foit encore préférable à li
première.
} La Mhéimquc ôu l^Art de €ên^
}l^m & dç parler , par M. ClauCc*
M
1 15^ JTi^/ir/r^f des Sfétuans ^ i
Médecin de Paris , chez Laurett
d'Houiy & Ganeau , Libraires de
cette ViUe, 1748, i^^-ii. Celi-
tre oâre un nouveau (yftême pour
apprendre foUdementiEIoquencQ
on y entreprend de déveloper le
fend des principes de cet art . &
de les accommoder aux mœurs de
fiotre fîécle ^ en faifant ufage des
Çrincipales connoiflànces que la
hilofophie moderne nous a four*
iiies. L'Auteur y a joint un abrégé
de la manière d'écrire les lettres.^
dans lequel il mdique un grand
nombre de bons modèles. De llm^
Arimerie de Ch. J. B. Delépine i
J[mprimeur rue S. Jacques , à la Vif
âoire & au Palmier.
Huart ic Moreau » fils , Impri^
laeurs- Libraires , rue S. Jacques^'
irîennent de mettre au jour une
.nouvelle Edition de Touvrage in^
ttiitulé; Confiàiraùons Jur les confit
4trla ffrandenr des Romaifts^ & in
4eHr wlcadence^ 1 748. in-i 2. cette
'iditioD a été revue » corrigée ^
Juîn 1748. H5«
augmentée par l'Auteur, On y #
joint un Dialogue de Sylla & d'Eu^
crate,
Trmté des Tefiamsm ^ C^diciUs^
donathns a cmfi de mùrt , ^ émtrejp
Mfpajîtions de dernière vahmé ^Jui^
t/am les principes & les deajians d$ê
drùh Romain , les Ordonnances , Us
Coutumes & maximes d^ Hoyaume^
tant des Pays de droit Ecrite ^Hâ
C^utumiers , & la Junjfrudence dei
arrêts ^ Par M^ J. E» Furgole^
Avocat au Parlement de Touloufe;
Tome /r«. A Paris , au Palais , cheîi
Jc3Lnde Nully , 1748, i^-4^* On
rendra compte ince^ammeut de co
quatrième volume , qui eft le der^
nier de l'ouvrage ^ & qui ell termî*
Tïéi i^, par plufieurs additions fie
corrections pour chacvm des quatre
voIp z^, par une Table géneralQ
alphabétique des matières « ContQ^
nues dans ces quatre voIumeSi
TABLE
PES ARTICLES CONTENUS
dans le Journal de Juin 174s.
JIJ EMOIREfHT la Ville foia
mpire de FEllifc Callicane ^ Scc^
919
fliftoire de tAcaiimîe Rcysde des
Sciences ^&cc. lOOi
Les Homélies de S.' Grégoire , Scc^
Fajfi Attici in quihus Archontum ^
&c. ïoJT
'Hiftoire générale des Voyages , &c«
1057
AJfemblée vublique ^ &C. '077
Jiijloire générale £ Allemagne , &c;
Mannel Pbiiofophi^ue , &c. 1117
JHoHvelles Littéraires , Sec. 1 1 2 Ij
Fm de U Table.
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