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Full text of "Journal des savants"

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L E 

JOURNAL 

DES / 

SÇAVANS.' 

POUR 

VANNÉE M. Dca LXXVIUi 

D É C E M B R E.rot.I, 




A PARIS; 

jLo Bureau du Jgurnal de Paris, rae du Four 
S. Honora. 



M. DCC. LXXVIII. 
Ane PRIVILEGE DU ROI. 



A V ï S. 

kJ n s^ abonne aBuelUmcnt pou 
JoURlfAL DES SçAVANS OU 
reau du Journal de Paris ^ rue 
Four S. Honoré } & Cefi à tadï 
du DireSeur de ce Journal qu^ilj 
envoyer lès ôBJeii ftfasifi 4 <^elui 
Siçavans. Le prix de ta Soùfcripi 
de r année efi de i6 liv. pour Pa, 
& de 20 liv. 4yî pour la Provir 
foit in-i 1 ùU iii-4^. Le JouRh 
DES SçAr'Aiit^tficùmpofé de j 
$or[e Cahiers'; il enparoît un c 
que mois ^ & deux en Juin & en . 
cembre. 




Itt *t X» %* 

LE 

JOURNAL 

DES 

SÇA VANS. 

DÉCEMB. M. DCC LXXVffl. 

Lss Œuvra de Sénique U Philo* 
Jçphe; traduites en François pat 
feu Mr la Grange ; avec des No* 
tes dé critique j d'hiftoire & de 
littl^rattire. Paiis» chez les Frères 
jpebure^ Libraires. 1 778* Avec 
Approbation & Privilège du Roi* 
^ vol. in-ii. Prix , 18 liv. broch. 
21 liv. ref; 

FEU M. la Grange^ déjà connu 
pat la traduâion de Lucrèce i 
^nfacra à celle de Sénèque lés huit 
DicVol.!^ EceecV) 



t}o^ Journal des s çav ans l 
dernières années de fa vie , fans pou- 
voir y mcrcre la dernière main, fans 
avoir même fait aucune des notes 
qu'il fe propofoit il y joindre , foie 
pour corriger le texte d^tis les difFé- 
rens endroits où il cft évidemment al- 
téré , foit pour éclaircir tous les pat 
fages où ocnèque, tantôt rappelle 
d*une manière vague , certains faits 
aifcz peu connus de THiftoire an- 
cienne Grecque & Romaine ; tantôt 
fait allufion aux moeurs , aux ufages 
géqér^ut ^^partiiuliete ,v aux Arts» 
aux Loix , à la Juriforiidençe & à U 
-Religion desRomams. L'Editenr a 
fuppléé à CCS omifflons. » La tra- 
» duftion ' a été ptefqu entièrement 
f> reviic fut le texte des meilleures 
•• éditions , *e<impkfét$ etièr'elles , & 
- a^c-Vêdiéio Princepi j^ 'dont on a 
t» tiîrè tfc très grands fttôurs *'. On a 
oonfuité'^ pout les notes , les Auteurs 
originaux , en indiquant les fources 
où l'on a puife» 

' Màîsparrni^csnotesi, ilfautdi& 
tfngaer çeUes^gui çooccmcnt les 



I Décembre 1778. ijoj 

. Quejllons natuntUs . >».Lcs ^lus utiles* 
9» qui accompaghent Ce beau monu- 
^> ment de la Phy/îquc des Anciens, 
I » font dues à deu?t Sçavans dont 
I »» l'un fans cefTe occupé de l'étude 
» de la nature, a raffennbJé fur Tot- 
» ganifation intérieure du glob^ en 
» général , des faits d'autant plus 
» propres à expliquer les principaux 
» phénomènes , qu'ils ont toujours 
H eu pour bafc rexpériencc & Tob- 
•> fervation , & dont l'autre a enrichi 
9» la Chymie de plusieurs découvertes 
*• iiuporrantes & très-propres à accé- 
M lércr ics progrès de cette fcicnce »• 
L'Aurcur de CQitc Traduâion poP 
tbume n avoit que 3 7 ans lorfque la 
mort l'enleva en 1775 , dans untcms 
oii , après avoit achevé l'éducation 
àts enfans de M. le Baron d*H. il 
pouvoir fe promettre un doux rcr 

{>os. Le père de (es élèves lui con- 
cr.voit dans (à maifon un apparte- 
ment, avec le même revenu qu'il 
avoit eu duratit le cours de Téduca- 
tion. M. la Grange avoit la\(î!: î^. vv'CV'i 
E c c c e \\\ 






13 10 Journal dd Sçavans , 
iaur qu'il aimoic tendrenienrlc t 
nufcrit de fa Tradudion •,. & M 
B. d'H« , « fans avoir lu une ic 
» ligne de ce manufciit , fans fça> 
» ce qui reftoit foit à traduire , : 
>> à revoir , en a fixé lui - même 
^ prix à fix mille livres , dont i 
»faic les avances à Mademoifcll 
» Grange, plus de dix-huit mois av 
» que rOuvrage ait été fous-prci 
>f & lorfqu*il ne pouvoir encore, 
^prévoir le tems où il feroit imj 
»mc, ni même s'il le feroit un jou 

A^e i.raaucceur ^avoit cnoiii 
nèque» comme l'Auteur le plus 11 
rai , le plus grave de l'antiqui 
dont les écrits refpirent le zèle p 
la vérité , le refpcd pour la veri 
la haine pour le vice. Lui feul, 
jugement de l'Editeur , a phù 
connoi(fances, plus d'idées , plus 
profondeur , que Platon & Cicé 
réunis & analyfés. Souvent 9 ajoi 
t-il, Séncque n'a pas moins d'^ 
quence , & il a plus de nerf, f 
de fubftance &C de véritable fève d 



Dicemhrt %TJ^* IJI! 
cinq ou fîx pages ^ quexes A^tA^^ 
n'en ont dans cçnt. S'il rcçomiûîc 
que Cicéron eft yn très-beau génie > 
un Ecrivain de giand goiity quia 
porté au Tuprcme degré la grâce ^ Je 
nombre, rharmonic du uyle, tf 
qui , par ce côrc fcul , eft fupiri^ur 
àSéneque, il juge auflj queTOra*»* 
teur Romain ne peut jetre comparé à 
celui-ci comme Philofopiie. Si 1 on 
taxe de paradoxe cette préférence » 
& elle le mérite bien ^ ce ne lera , à 
fon avis , que parce qu'oq ^ paflé 
Içs prcmiçrcs ^nnçi^s de reoffuicc à 
Jire l'Oratenr^ à l'admirer fur la pa«* 
fole des Maîtres , & à s'cxftaficravec 
eux fur la cadence , la rondeur & la 
chute des pétiodcs de Cicéron. Pour 
îuftifier cette déciûon , il fe jette fut 
un lieu commun , & étale des ré« 
flexions Çut la timidité que montrent 
la plupart des hommes , quand il 
s*agit de s*écarter des opinions te* 
çues. 

11 eft aflez vrai que Sénèquc eft un 
des Ecrivains qui fait plus pcwfctfe^ 
E c c c c i^ 



1^11 Journal des s çavans ; 
Jeâeurs , quoiqu'il fatigue aflez fou- 
vent par des petifées trop recherchées, 
trop déliées , trop entaffccs , tç^p 
antithétiques , quelquefois plus bfil^ 
lantes que félidés y quelquefois auffi 
un peu outrées; & que, par cette 
railon, la leâure i- fcs écrits, où 
il fe montre fouvent jplas Rhéteur 
que Philofophc , puifle nuire à la 
jeunefTc dont le goût n'eft pas for- 
mé ; mais il nous fcmble que pour 
la julleflc de la comparaifon qu'on 
avoir en vue , il falloit écarter les 
difcours oratoires de Cicéron , & ne 
mettre en parallèle que fes écrits 
philosophiques avec ceux de Séncque; 
Les détrafteurs rhoderncs de Sé- 
nèque, ajoute l'Editeur, ne font 
que répéter aujourd'hui en d'autres 
termes , les impoftures cent fois ré- 
futées de Tinfâme Suilius , dont.Ta-. 
cite a tracé le portrait, & de Thif- 
torien Dion. La meilleure apologie 
du Philofophe eft dans fes Ouvra- 
ges , « où il a , pour ainfi dire , dé- 
fi pofé l'image fidèle de fa vie public 



Décembre. 1778. ij 1 5- 
w qac & particulière , de fa force & 
yf de fa foiblefle , de fes défauts 6c de 
» fes vertus. » 

Il difoit à Néron , au Liv* II , 
Cbap. 2 , de la Clémence : Je r^ai 
pas coutume de vous fiatttr ; f aime^. 
rois mieux vous offcnfer parja W- 
mi , que de vous plaire par Ûadula^ 
tion. Il faudroit lui fuppbfer une 
audace , une effronterie ôc une im- 
pudence que les fcclérats les plus 
dctcrmincs-n'ont pas , pour pouvoir 
douter de fon innocence 4c de fa 
.probité. Combien de voix ne fe fe- 
roient pas élevé contre lui , celle de 
TEmpereur lui-même , pour le con- 
fondre & le démafauer ^ s'il eue 
trahi en ce point la vérité ? Le fou- 
venic de fa lâche hypocrifie , ajoute 
l'Editeur , fe feroit confcrvé au moins 
jufqu'au fiècle de Tacite ; & l'on 
voie que cet Hiftorien a fait en plu- 
ficurs endroits l'éloge de ce Philofo- 
phe y pour lequel il a même témoi- 
gné partout une haute eftimc , quoi- 
qu'il ne prodiguât ni l'un ml'wxx^* 
Ëe cce^ 



23 14 Journal des Sçavans J 

Ce qui pourroic un peu nuire i là 
réputation de Sénèguci c'eft la Con- 
folation qu il adreUè à Polybe , un 
des Afiranchis de l'Empereur Claude, 
au commencement de la troifième 
année de fon exil en Corfe , à lage 
d'environ 35 ans. Il y prodigue à 
Claude 3 au il n aimoit ni n*eftimoit j 
des flatteries outrées 6c d'autant plus 
ridicules 9 que ce Prince imbécille 
ne rachetoit fcs vices par aucune 
vertu. Mais , dit l'Editeur , pour ju- 
ger Sénèque , il faut fe placer çn 
idée dans la fituation où il fe trou* 
voit alors. H avoir perdu fa femme 
ic fon fils ; il étoit éloigné , depuis 
près de trois ans , d'une mère chérie ^ 
de fes frères , de fes amis y privé de 
toutes les confolations qui pouvaient 
adoucir la rigueur de fon iorr , dam 
une ifle fauvage , au milieu de peu- 
ples barbares avec lefquçls il n'avoil 
rien de commun j pas même la lan- 
gue. Accablé de triftcffe , de maui 
& d'ennuis 3 « il perdit donc cou* 
» rage , & devint pufillanime & foi- 



^Dictmhre 177!. 1315 
^ble ; parce que le malheur , quand . 
n il eft excrcme & çontina , finit pat 
^brifcr entièrement iç tcfforts de 
»»rame , même Ja plus forte. » En 
conftquence il fit un dernier effort 
pour obtenir fon rappel , « & trop 
n habile Politique pour dire à un 
>»Cotirtiran du mal àt £00 Maître , 
^11 prodigua 9 fâm rctenoe, àcckii- 
»»ci , des éloges , parmi kCquels il y 
#»en a même d'alTez adroits pour 
»^ flatter un Prince plus fin & plus 
I» fpirituel que Claude, >» Voilà donc 
à quoi aboutit le Aoïcifme du Phi- 
lolophe. Non , répond l'Editeur , 
Sénèque n*avoit pas alors encore em- 
braffé > ce femble , la doârine du 
Portique. Car il attaque dans cet 
Ouvrage cttXJi qui prétendent que 
n le Sage doit être infenfible à la 
f» iloulêur , raifonneurs qui ne fe font 
n jamais trouvés dans des pofitions 
I» affligeantes; fans cela la fortune 
>»auroit fait di(paroître leur lagelTe 
» oteueilleufe , &c leur auroit arra- 
n chc ^ malgré eux , l'aveu de la vér 
E e e c c v") 



i 1316 Journal des Sçavans^ 

n rite, w II parle en termes mcprifani 
» delà feâic qu'il combat, yî:w inve- 
nîri quofdam , &c. Il paroît la trou* 
ver peu raifonnable. Parle-t-on ainfi 
'\ d une dodrine dont on fait profcf-: 

fion? 

Cependant le même Sénèque^; 
dans la première année de fon exil , 
avoit écrit la Confolation à Helvia 
fa mère, «chef-d'œuvre de raifon» 
» de philofophie & de fentiment \ » 
& trois ans après ce n cft plus le mê- 
me homme. Il avoir auffi écrit pré- 
f cédemment la Confolation à Marcia , 

i où il n'avoit'^as montré moins de 

? courage ni de vertu. Eft-il d'ailleurs 

j probable que Sénèque n'ait com- 

mencé que vers fa quarantième an- 
née à être initié .dans la doârine du 
Portique? 

La meilleure apologie , Tunique 
? même , feroit de prouver que jamais 

Sénèque n'a compofé cette pièce 
\ adfcflee à Polybe. Ccft auffi i dit 

t l'Editeur , ce que fembleaflurcr Dion 

! par ces mots , qmm tamtn pudon 



Décembre 1778. " 23 îf 
poflta ducluSyfiylo verfo dclevit : 
ce qui fignifk , à Ton avis » qu^il en 
retira toutes Us copies quilput raf^ 
fembltr* 

Cctrc intcrprération fuppofe que Se* 
nèque avoir réellement compofé cette 
pièce, qu'cnfuite il fupprima. Mais au 
fond eft-cllc jufte ? Le fens du texte 
n'cft-il pas au contraire que le Phi- 
lofophe changea de ftylc pour tâcher 
d'effacer fa honte ? Et quand lex- 
plication feroît admiflible , en pour* 
roic-on conclure , avec l'Editeur , 
que la Confblation à Polybe eft l'ou- 
vrage de quelque Ecrivain obfcur , 
jaloux de la gloire de Sénèque , ou 
du moins qu'il a été interpolé & cor- 
rompu par l'infâme Suilius , ou par 
quelque autre calomniateur égale- 
ment méprifable ? 

Cette conféquence fuppofe rok 
que Sénèque avoir, retire abfolu» 
ment toutes les copies de (on écrir , 
& qu'aucune n'avoir échappé à fes 
recherches. Eft-il croyable qu'il ne 
s'en (bit pas confcrvé quelqu'une » 



^31 s Journal des Sçavans l 
d'où a éîè tiré l'Ouvrage qui nou« 
reftc? D'ailleurs, il n'en rcfultcroic 
pas moins que Sénèque avoir com- 
pofé une pièce qui faifoit fi {)eu 
d'honneur à fa pbilofophie & à (à 
vertu, qu'il avoir fait tous fes ef- 
forts pour en anéantir jufqu'aux 
moindres traces. Si celle que nous 
avons , & qu'on dit interpolée, n'tft 
pas honoraDie|)our Sénèque 5 celle 
qui étoit fortie de fa plurne ne Ter 
toit fans doute pas davantage, puii^ 
qu'il crut devoir la fuppriraer. 

La Traduâion nous a paru ea 
général fe diftinguer par la fidélité 
& l'élégance , par un ftyle clair & 
facile , quoiqu'on y remar^{ue des ta* 
ches que l'Auteur auroit fans doute 
fait difparoîrre , s'il avoir eu le tems 
d'y mettre la dernière main ; fcrvice 
que l'Editeur auroit bien fait de lui 
rendre. Les notes dont elle eft acr 
compagnéc font inftruâives & inté- 
rcfTantcs. Elles attachent par le jour 
qu'elles répandent fur des anciens 
ufages f fur des allufions à difféxens 



, Décembre 1778. 25 15^ 
traits peu connus maintenant, fut 
des erreurs échappées à l'Auteur , 8c 
fur beaucoup d'autres objets. Celles 
qu'on voir ici fur les Quêtions na- 
turelles roulent fur des matières pro- 
pres a inréreffer un grand nombre 
deLfiâeurs. Ceft un Ouvrage 9 dit- 
en 9 quon peut regarder comme le dé^ 
-pot finirai 6* commun des connoif* 
fonces phyfiques des Anciens. (Tom« 
Vl^pag. i8i.) Embraflc-t-il donc 
tout ce que les livres d'Ariûote, de 
Pline Se xl'autres contiennent en ce 
genre? Nous ofons en douter , quoi- 

r? nous Êidions le plus grand cas 
cd^ii de Sénèque. 
On tsouvera plus de vérité dans 
le jugement qu'on porte de rK>6 con- 
Boiitances aâuelles à Tcgard de la 
caofe qui depsis tant de fiècles Jtn* 
trerieot la chakur de certaitics eaux 
médicinales. On ne voit rien qui 
piiiflè condutiie(à la folution d'un 
problème fi intéreilant. << Si nous 
♦» parvenons jamais, ajoute-t-on , à 
)f conooksc ict refiourccs de la na* 



t'^io Journal des Sçavans , 
» ture pour opérer ces effets , elles 
>» tiendront certainement à des faits 
» dont nous n'avons pas les premiè- 
» res idées ; & les Modernes ftc font 
ff pas à cet égard plus avancés que 
>f les Anciens. » ( ibid. p, 23 7* ) C-cft 
un aveu que Timmcnfc fécondité de 
la nature nous force de répéter fou-' 
vent. 

Qu'il fc faflc , dans fon feîn , une 
tranfmutation continuelle & réci- 
proque des élémens ; c'eft une opi- 
nion ancienne renouvcUée de. nos 
jours par M. Eller , de TÂcadémie 
Royale de Pruflc , & foutenue pat 
d autres Phyficiens , mais dont Bocr- 
haave , dit-on , a montré Tillufion. 
► On la voit ici réfutée dans quel- 
ques notes , oh Ton apprend qu'au- 
cun Chimide n'a donne des preuves 
de ces tranfmucaeions qui font imr 
poflîbles, parce» q\ie les principes 
élémentaires font inaltifabUs ;'qu'il 
en eft de ces principes du régne mi- 
néral 9 comme des eipèces dans les 
animaux ; ¥ lès efpèccs ne fe çon- 



Décembre 1778. 23 il 
H fondent pas, les élémens ne fe tranf* 
>» muent pas. Qi/elJc anarchie dan^ 
» la nature , quoi dé/brdre dans Ici 
9» phénomènes , fi les éJén^ens n onc 
)» pas des caraftères inaltérables af- 
» lu/etris à des loix* fixes ? »' (p. 255.) 
Cependant on eft averti dans une 
note précédente (/^. I48,) que les 
Chimifles noodernes p*ont que des 
doutes fur la converfion des élé« 
mens : ce qui fuppofe qu'ils ne font 
pas bien convaincus de ïinaliératU' 
liti de cts principes élémentaires. 

hc déplacement des^ eaux de la 
mer donne lieu à une note curieufe ^ 
où TAuteur remarque que d'après 
Texamen des parties de nos conti^ 
nens abandonnés par la mer, on 
convient affez généralement aujour- 
d'hui , que fon baflSn n eft plus le 
mèmt qu'autrefois; « mais il ne s'en- 
I» fuit pas de ces ob(êrvations , dit-il , 
J^au'il foit diminué de toute Téten- 
>»aue de la fuperRcie des continens 
» qui a été fond de mer. Il faudroic 
)t être afluré , ce me fembU > qji' « 



1311 Journal des Sçavans i 
>» badin occupât en mcme-tems la 
n même portion du globe où il (e 
» trouve refTerré \ ce qui annottcetoic 
^une diminution confidérable des 
^ eaux de la mer , ainfi que le pvé^ 
utend) fans aucune preuve ^ TÂu* 
H teur de Teiliamed. » Il ne lui pa-* 
roît pas non plus que la marcbe de 
la mer d'Orient en Occident foît 
conftatée par aucun fait, ni que. 
l'océan anticipe fur certaines cotes 
orientales, autant de terrein qu'il 
en abar. donne fur d'autres occiden- 
tal /»c ^i l'on niap dp la r errai te de la 
mer par les couches horizontales oui 
font a découvert le long de fes boras» 
on en trouvera tout autant le long 
des côtes orientales de l'Amérique 
ou de TAfie , que le long des côtes 
occidentales de l'Amérique 8c de 
l'Europe. Néanmoins, quoique le 
déplacement du baffin de la mer ne 
paroifle pas avoir été fucceffif ; & 
dans le fcns qu'on a fuppofé, il n'en 
eft pas moins réel , dit-il , (i on le 
confidèce abrolument. Mais quand 



Diambre .1778. 1313 
on ra:bcrq\xe comment s'eft opéré le 
déplacement de ce bailin , il ne vcuc. 
pais qu'on perde de vue une diffi- 
culté d laquelle nos Naturalifies fyf^ 
témaiîqucs n^ont pas encore fait at* 
tention. C'eft que la mer qui baigne 
nos cotes à couches horizontales, 
n*e(l pas la mec qui les a formées ; 
qu'elle n'a pas plus formé les parties 
qui en font le plus éloignées , puii^ 
que les dépouilles de;s animaux ma- 
rins qu'on rencontre à la furface des 
continens abandonnés parla mer, 
ne ioAc pài ééaé$ de$ àfilnlâU!t du: 
peupieflC nos parages. Ce Tonc des. 
coquillages donc les analogues ou 
ne le trouvent plus ou ne fe trouvent 
qu'à d'autres latitudes. Après quel-^ 
ques autres réflexions ^ l'Auteur con- 
clue qu'il rcfte encore beaucoup de 
zecberches à faire fur le baflin de la 
mer; qu'il faut apporter l'acrention 
la jdus iévère dans la difcuffion des 
faits; 4C& d'après un plan mieux 
i# concenè, étudier la fuite des évè-» 
» oemens qui ont appartenu aux dv& 



13 24 Journal des Sfavans ; 
» fércntcs (poqnes , ainfi que la cot^. 
»» rerpondance des vcftiges de ces' 
» évcncmcns. >» 

On trouve dans le même volame, 
pag. 318 , une bonne note fur les 
riviètes qui fe perdent & qui repa- 
roifTcnt ; mais on n'en voit point fût 
un fait que Sénèque rapporte en ces 
termes, £iV. iJi, Chap. XXVÏ. 
« Il y a des fontaines qui fe purgent 
H de leurs Immondices dansxles tems 
>> périodiques : c'eft ce qui arrive à 
scelle d*Aréthufe en Sicile, tous Jcs 
,»cinq ans , au tems des Jeux Olym^ 
M piques. De -là lopinion qac le 
H fleuve Alphée (è rend fous mer de 
»rAchaie en Sicile, & ne fore de 
» deffous terre que iur le rivage de 
» Syracufe , oîi il apporte les cxcré- 
»mens des vidimes , dans les mê- 
» mes jours que fe célèbrent les Jeux 
» Olympiques.» « ^ , - 

Sénèque dans le même Livre parle 
du déluge qui fubmergcra la plus 
grande partie de la terre ; & après 
avoir cxpofé différentes idées fur 



es 

i- 
n 
s 

r 

r 
s 

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Déctmhrt 1778. îjaÇ 
la caufe de cet événement , il dit que 
« cette caufe fera la même qui doit 
M produire la déflagration univec« 
» feile. Le déluge d eau ou de feu 
>» arrive 9 quand il piaît à Dieu de 
>» recominencet un ordre plus par- 
n ùÀt de chofcs , & de mettre fin à 
«lancien. >» Dans une note fur ce 
padage on trouve « (ingulier que Sé« 
»nèque mêle ici la conflagration gé* 
>»uétale du globe avec le déluge uni- 
» vcrfel > outre qu'il eft aflez diffir 
H elle d*embrârçr le globe fous la 
. >> maflc d'eau ncceflairc pour couvrir 
, I >>ia terre entière, il femble qu'on ne 
» I I» pouvoir réunir deu^ révolution^ 
; i ^ que la tradition des peuples a tQU«» 
9» jours annoncées comme très-di& 
j^^tinâeSy & comme d.iHoées à pa« 
)»coitie dacis des époques ;diâeren- 
» tes. »> On peut répondre que Sé^ 
i)èque ne ic$ réunit point. Vtrumqut 
fit , dit-il , cum Dto vifum ordiri 
I mtUora , vpttn^finiri^ Aqua & ighis 
I Urrenis 4ondnaniur. f»x his ortus ^ 
! IStcxhik ittUffius ifi. Érgo quanJo^ 



} 



î}i6 Journal dis Sçâvâm i I 
qut plûcmrt rts novœ mundo f^éf 
nos mart eminiiur^uifirmr ignis.cui 
aliudgtnus exauflacmi. Ch, xxvîij 
Voilà bien deux genres de deftruc 
^ tion, Tun par les eaux , Tautre par 1 
feu. Mais doivent-ils concourir à-la 
fois Se fc trouver réunis à la mêmi 
époque ? C'cft ce que le texte ncdi 
point , ou plucôt il donne i cnten' 
dre le contraire. Si Sénèqtjc a itia] 
réuifi à expliquer le déluge uni ver- 
fcl ^ comme on le prétend dans une 
autre note , il ne mérite pas le rc' 
proche qu'on lui fait dans cclle-cU 
Il n en mérite point non plus * 
lûifqu'au Liy, II ^ Ckap* Xll , il 
dit : i< on voit l'éclair avant d'cntea- 
m dre le fon > parce que le fens de la 
» vue plus prompt devance de beau- 
*> coup celui de rouie, >> La note fiir 
ce palfagc porte : « il eft étrange que 
nSénèquc adopte ici l'opinion poH 
»» pulaire , qui fuppofc que roeil va 
» chercher Tobjet qu'il apperçoit : le 
»» fcns de la vue ne devance pas celui de 
^ l'ouie ; CCS deux fcns leçoivcnt pai^ 



ik 




Diumhft 177^» %ixy 
jft Gvcmctit rimprcffion que leur ap* 
n portent le fon Ôc la lumière > &c. n 
Ccrcamemcnc IcxprcfRon de Séaè- 
que ne fienific point ici que Vœil 
miUc chercffaçr l'objet qa*il apperçoir , 
comme clic ne fignifie pas que To* 
fcille aille pareillement chercher celui 
'ont k bruit rafFc<Sc, Ainfi 3 quand il 
u que la fenlatioti des yeux eft plus 
ptompte que celle de rorcillc > ocu^ 
lorum viîoclor tfîfinfus ^ & multum 
mires anuc€dic ^ cela fignifie fculc-^ 
ment que la fenfarion que nous avont 
par les yeux arrive plutôt que celle 
qui nous vient par louic ; ce qui eft 
vrai. Et il n'cft pas îiccefïàîre de ftip* 
pofcT que ro&il êc rorcUle aillent 
chercbet 1 objet , &: que dans ccf ec 
courfe Tun devance l'autife, 

Dàmlt premier Livre ^ CA. r^ Sé^ 
nèquc nie qu'un nuage foit un cofii- 
pbte de goûtes d'eau formées , quoi- 
ijirtl contierme des germes dé gou- 
tti. Cette idée cft confirmée dans 
ttr^e- note étk Von t)oute : h A quel- 



1 






t^iS Journal des SçayanSp 

» que difFérenre hauteur » depuis 

1^ (ommec jufqu a la bafe d*UDe mo 

» tagne > que Ton rencontre & quV 

H traverlè un nuage , on en fort fa 

ff être mouillé.. L'eau n'y eft pas fo 

9f forme aggrcgative : toutes fes m 

)» lécules font ifolées , & dans i 

Itérât de combinaifon avec l'a 

»& avec d'autres principes^ & cet 

n combinajfon empêche les moléa 

nies de cet clément de fe raflfembh 

If & de mouiller ; elles ne font ps 

H mêoie humides. » 

. Cependant une autre note i pa^ 

iS^ , nous apprend que comme L 

nuage^ font des molécules d eau dan 

un état d'expanfion plus ou moir 

confidérable, il y a des nuages qu 

mouilUnt. On eft encore aveni^/^^l 

42/ > que des brouillards qui mouiî 

lent» lans doute, forment des nua 

ges en s'élevant dans l'atmofphèrc 

P'aucres pourront remarquer qui 

peut-ctre les brouillards;& les nuage 

tope moins iles molécules d'eau qu< 

dei 



Décembre 1778. 151^ 
dcsbullcsrd air enveloppé d'une pelli- 
cule d^cau , comme 1 a penlé le P* 
Pardies. 

Sénèque ^ après avoir parlé dan5 
Ion premier Livre de trois météo- 
res , des verges lumineufes , des cou^ 
tonnes Se de Tare-en- ciel, remarque 
au Chap. X que les verges ne font 
formées que par le foleil , & tous 
les arcs par le foleil &c par k lune. 
Le texte porte : virg(t joli tantum 
adjacent. Arcus folares lunarejqut 
omnesfunt. Le mot omnes ne parole 
point dans la traduâion y & une 
note avertit qu'il doit être retranché 
comme ne fignifiant rien. Nous n*en 
voyons pas la raifon : il fignifie que 
tous les arcs font (blaires & lunaires > 
c'eft-à-dire , formés par le foleil ou 
par la lune. Peut- être auroit- on 
mieux aimé lunarefve que lunaref- 
'que y pour marquer que ces arcs 
u'étoient pas formés à-la-fois par le 
foUii & par la lune. Mais Tcxpret 
fion dont fe fert Sénèque fc troHVÇ 

DU. Vol. I. Fffff 



13 3^ Journal des Sçavans^ 
très-frcquemmcnt dans les Auteurs 
latins. 

A regard de Tarc-en-ciel , nous re- 
marquerons dans le François une cx- 
Îreflîon qui ne paroîr pas dflcz exacte, 
./V. /, Chap. V. i« L'arc-cn-cîcl (c 
» forme dans un nuage femblable à 
» un miroir concave & rond com- 
H me un demi-ballon. >> Sénèquc dit 
cui forma fit partis c pila ftaz ; il 
ajoute même & prouve que la forme 
ne peut être que demi - circulaire : 
c'ie feroit pourtant entièrement cir« 
culaire fi c'ctoit celle d'un demi-: 
ballon. 

Dans le même endroit , on faîç 
dire à Scnèque , que « la pourpre de 
w Tyr la plus belle & la plus laturéc 
wa.befoin detre vue d'en- haut , pour 
» fe montrer dans toute fa beauté. » 
Cela ne fignifie-t-il pas que Tœil du 
fpedatcur doit être placé plus haut 
que l'objet teint en pourpre? Or ^' 
ç'eft un contre-fens , purpuram Tyi 
riartij ^uo meliorfaturiorqut cfi^ eo 



Décembre 1778; l}}! 
>portct aldus uneas , ui fulgoretn 
uum ofitndat. Ces expreffîons fi- 
rniàenc qu'il faut tenir élevée la 
>ourpre oe Tyr , fi oti veut quelle 
c montre dans tout fon éclat ; & 
lar conséquent qu'il faut la legatr 
1er d'en bas , non Htn-^haut. 

Ceft encore dans le même Cha- 
lître qu'on lit : « mais l'eau qui s'é-. 

> lance d'un tuyau perforé , l'eau qui 

> jaillit fous Us coups de la rame ^ 
• ne nous ofite-t-elle- pas des cou- 

> leurs femblables à celles de larc- 
» en-ciel ? 

Nous n'avx)ns pas examiné fi les 
eçons varient ici dans les éditions ; 
nais celle que nous avons fous les 
't\iXy ne 'parle point d'eau jailli!^ 
acntc fous les coups de la rame ; il 
l'y eft queftion que de l'eau que la 
louche jette & éparpille , on cx^ 

^ous regardons comme une faute 
Timpieffion ce qu on lit au Liv. Il , 
'^hap^XxYl^ quQ lorfqu'il fe foc- 
Da une nouvelle. iik. dam U taoi 



133^ Journal des Sçavans i 
Egée , la mer « jctra des f(ux • • ; • : 
» coures les tois que la flamme infé- . 
« rieurc furmoncoit le poids des eaux 
4 inférieures. «> Il faut fanis douce 
lire des taux fupérieures : le ccxcc 
porte : quotiens ardor in f crias jacens 
fuperum pondus cvicerat. 

Mais quand le Traduâeur fatc 
dire à'^énèque: ««les laveurs de la: 
M forcune onc un terme ; elles ne vont 
V pas au-delà de vorrc vie , »> f Préft 
Liv. IIL ) il ne nous paroîc pas ren- 
dre avec afTcZ'de précrCon le fens du 
texte. Sénèque dit , les faveurs de la 
fortune onc leur terme, & ce ccrmc 
n'eft pas le vôcre, celui de vos jours t 
habebunt fuum ^ non tuum , fintm^ 

Sénèque fe mocqucdc ces luperC* 
tieux qui « aux.approches de la grêle «* 
couroienc aux temples pour immo-: 
1er, l'un un agneau , laucre un pou- 
let ; ceux qui n ccoienc pas aflcz ri-i 
ches pour-fairc'ce facrifice^ «of- 
«» Froient leur -propre (àng ; .& afin 
MCpie^Vbu^^ne taxiez {)as. les. nua« 
a» ges de eniâutéiiajoUte^c-dl , fachea) 



Dictmbrt 1778- ' 255 J 
*> qu ilsfc piquoicnt le doi^t avec uo 
M ftilec bien affilé , & o^Yoknc eA 
ao libation les goures de fàng.qui en 
•> fortoienr : ce modique fàcrificç 
^ éroic aulli efficace pour dérournet 
#» ia grêle , que ït% viAimes hs plus 
»» confîdcrables »» Nous rapportons 
ce traie ^ autant pour rappeiler \xn 
ufage ancien>.que pour donner un 
^bantillon de la tradudlion > où 
nous ne voyons qu'un mot du texte 
omis : nt tu avidas aut crudeies 
gxiftïmes nubes. A'iuR , pour le ren- 
dre avec plus d*exaâitucle , il auroic 
fallu dire: c«afiii que vous ne taxiez 
•>pas les nuages ^avidité ou de 
^cruauté 9 &c. •» 

Scnèque s'élève contre Tufage de 
la glace» non- feulement pendanc 
rétc , mais encore au milieu de l'hi- 
ver. Quel peut être le motif de ce 
goût, linon un eftomac malade , des 
vifcères corrompuspar la débauche, 
«« Qui font fans cçflc & fatigués par 
9i des repas prolongés jufqu'au jour , 
ij & diftuidus par l'abondance 3i U 



aj34 Journal des Sçavans i 
«variété d'alimens nieiimiers , aus 

••quels fuccèden: des dcjjïns p]t 
»* meurtriers crncorc? ^^ in* IV ^ Ch 
XIII, Q^ç^l^ mot comejf^tio quicf 
ici rendu par ^/ç^^r/ ; Ô: Tidce atca»i 
chée a ce dernier mot ^ parmi nou^i 
XïcÙ pas celle que les Romains aM 
tachoiciu au premier, I 

Le Traduftcur n'a pas abrolumcnl 
mal rendu IcfcnsdcSéncqucjau Lm 
VII ^ da Binfms^ Chap rit il 
" A neconfidercr qucTamc du Sage ^ 
w maîrrcfle de la nature en n ère , $C 
•> répandue en tous lieux , nous di- 
ts fons que cour lui appartient ; mail 
♦> eu égard au droit obfcrvé "parmi 
•mous, il fera , s'il en cft brfoin ^ 
"porte fur le regirtrc des Ccnfcurs, >» 
Ce palTage tic paroît pas avoir été 
bien v:nrendu par l'Auteur de la not% 
Après avoir remarqué, ce qui cft 
vrai 5 que ces fcgiftres conrenoienC 
les nnms &c: les facultés des cîtoj^cns | 
il ajoute : a Sénèque veut dire que Je 
•>Si!^c fera rec^ardé ^faivanî infagè 
ndes RamamSf comme pûlFédau^ 



Dictmhrt ijyS, ^3 3J 
i»tom Vunivcrs." Ccft là attribuer 
au Philofophc une penfée ridicule : 
Sénèque dit au contraire que , fui- 
vant le droit en ufâge chez les Ko» 
mains , le Sage n'cft poflcflèur que 
des biens particuliers qu'il peut avoir^ 
èc qui font de nature à pouvoir erre 
portés fur les regiftres des Cenfeurs. 
Alais on peut dire que le Sage eft 
maître de tout , quand on confidère 
qu il n*eft rien dans la nature à quoi 
ne s'étende rénergic de fon anic. 
Cum animum japUntis intutmur^ 
potcnum omnium & per univerfa 
dimïj[um , omnia illius ejfc dicimus : 
cum ad hoc jus quotidianum ^ fi ita 
rcsiuUru, capiu cenfcbitur. Ainfi , 
jamais Sénèque n'a imaginé qu'en 
vertu du droit ufiré chuz les Ro- 
mains , on puiflc regarder le Sage 
comme poffedant tout l'univers. 

Nous efpérons qu'on prendra en 
bonne part ce petit nombre de re- 
marques que nous ne nous lerions 
pas permifes , (î nous avions fait peu 
de cas de cette nouvelle produdion, 
F f'f f f iv 



1)3 fi Journal des Sçavanî ^ H 

Mémoires conatnânt tHipotrei 
Its Sckncts^ ks Arts , Us Mœurs j 
hs U figes , &c* dci Chinois ; paî 
lis Mi£ionnairts de Pckln, Tortl< 
IV* A Pari^^ che^ Nyoa raîné^ 
Libraire i rue S, Jcan*ric'Uciitivaii| 
vis4 m le Collège- Avec ApfraJ 
bation & Privilège du Roi, i vot 
1^4% de jio pages ^ avec dcil 
planches en taille- douce* Prix i 
iiiiv. relie. 

ON n a jamais tant écrit fur la 
Chine que depuis quelques 
années ; ce n'cft pas que ks anciens 
Miftlonnaires n'cnvoyaUcnt des Mé» 
moires, mais ceux auxqurh ils les 
adrefToicnt ne les faifoiLut point im* _ 
primer, Ih fe font plaint fouvcnM 
de cette négligence capable de raU 
lenrir leur zclc. Ils (c font plaiat 
encore que Icurr ouvrages croient 
altérés Bc tronqués : en cfftr, on fai- 
foir tenir à tous ces Miilîonnaires le 
même langage > & on leur prêtoix 



jg^ 



Décembre 1778- 1JÎ7 
les mcmçs fcntimcns , quoiquils 
fuflcnt quelquefois pattagés entre 
eux. Un MiniAre qui aime les fden« 
CCS, a cru devoir ne point iaifTer 
tarir cette branche de la littérature 
û propre à nous donner de nouvelles 
connoidduces ; il. a çxcitié Içs Mif- 
iionnaires;ànou5 ci? vçycr. leurs ^c- 
iroircs ic leurs obftfrvationç ; il a 
xéconipcnl^ leur zèle pour les encpi|- 
ragcr» & les MiflSonnaircs ont ré- 
pondu à fes intentions ; c'eft ce qui 
nous a procuré déjà trois volumes 
in'-^4?.f fc^oici le quatrième, qiijî 
* fcr^. (iiivi de quelques autres. Si Ton 
fait qndqocs légères corredions ^ 
ces ouvrages , on laiiTe à chacun des 
Auteurs fon (êntiment ; par4à nous 
voyons que plufieurs de ces Mi(Con-« 
naires font en contradiâion les uns 
avec les autres , fur-tout <lf[j;s,|!Hif-' 
toirc; mais cccrç cpptradi4upn ne 
peut être que tfè{s*utile.& propre ?à 
nous faire découvrir la vérité , ce 
font les vues fages du Pro tcÂe^t . 
éclairé auquel nous fommes rédeva- 



2338 Journal des Sçavans l 
blcs de la publication de ces Mé- 
moires. 

Ce nouveau volume contient fcpc 

articles. Le premier, qui eftleplus 

étendu , puifqu'il occupe 298 pages, 

eft un expofé de la doÀrinc ancienne 

& nouvelle des Chinois fur la piété 

filiale. Le fécond eft un Mémoire 

iur l'intérêt de l'argent eh Chine. 

Le troifième ,. un précis des notions 

qu'on a à la Chine fur la petite. vé- 

lole. Le quatrième , une notice du 

Livre Chinois Si - Yuen , fur là ma- 

hière dont s'y prend la Jufticç Chi- 

noife pour fiiire fes -lecherchts fiir 

les meurtres , & juger de leops cau- 

fcs par l'infpeâion des cadavres. Le 

cinquième, une notice des pratiques 

des Bonzes Tao^ft , pour opérer des 

guérifons. Le fixième , quelques ob- 

fervâtions de phyfique &- d'hiftoirc 

naturelle de l'Empereur Kang^hù 

Le feptième enfin , un mélange de 

diveries pratiques ufitées chez les 

Chinois , de notices d'animaux, &c. 

Nous allons ^ dans ce premier £x« 



Décemhre 1778. 1*^39 
trait, âonnct une idée du traité Tut 
la piété filiale , vertu qui doit régner 
chez tous les hommes , mais qui eft 
plus en vogue à la Chine que par- 
tout ailleurs ; c'ed la vertu nationale , 
clic ycft maintenue par les loix ci- 
viles Se politiques qui étendent la 
chaîne de fes devoirs depuis le plus 
petit particulier jufques fur le Trône, 
& infpirent au peuple le refpeft pa- 
ternel pour l'Empereur , qui eft re- 
gardé pour cette raifon comme le 
jpirc & la mhe de fes fujets , ce qui 
ièmblc devoir faire de ce vafte Em- 
pire une feule famille. 

Les Chinois ont beaucoup écrie 
fur ce fujct d'autant plus important 
chez eux , qu'il fait la bafc de leurs 
mœurs & de leur gouvernement ; 
mais r Auteur de ce Mémoire s'eft 
borné à quelques ouvrages princi- 

5 aux. Il commence par un extraie 
e ce qui fè trouve fur cette matière 
dans le Li-ki , un des cinq King ou 
livres canoniques des Chinois. Cet 
extrait préfcntc un recueil de maxi- 
Fffffv\ 



2} 4^ Jûurnâl JiS Sçavansi 
nies déiachees relatives à la piété 
filiale j mais on ne s'y borne pas atis 
devoirs du fils au père, on retenti 
également des jeunes gens en général 
aux perfonncs plus âgées, ffonart^ 
comme votre phrt celui qui a U dou-- 
bh de yotrtâgt^ fr comme votre ai ni 
celui qui a dix ant plus que vouSm 
Ce recueil eft rempli de belles maxi- 
mes, & elles y font en trop gtandj 
nombre pour que nous puîfîîons lei 
tranfcrire : nous nous bornerons | 
quelques • unes- Quand un Lcun 
vcui quintr fa patnc , dit le Li - ki | 
on tache de rcn détourner j en Im 
difam : quoi ! vous ABAN- 
DONNERIEZ LE TOMBEAU DE 
VOS ANCÊTRES ? 

Le fils unique d^un vieillard dg 
quatre-vingts ans ijl exempt de toui 
Jèrvice, toute la famille de celui q 
fu a quatre-vingt-dix en eft exemptai 

Quelques - unes de ces maxime 
fondées lur la piété filiale , porcetij 
un peu loin la vengeance que l'on 
doit laiffer aux loix , fans quoi ce 



Décembre 1778. 234^^ 
îoîx fcroicnt imparfaites. Le meur-' 
trikr de votre pire , dit le Li-ki , ne 
doit pas rcfler fous le ciel avec vous ; 
il ne faut pas mettre les armes bas 
tandis que celui dt votre frïre vit 
encore^ & vous ne pouve^pas hâbi-- 
ter un mêihe royaume avec ctlui de 
votre anii. 

Comment doitfe comporter un fils 
vîs-â'vis F ennemi de Jon père , de- 
manda Tfe - hia à Confucius ? Ilfc 
couche en habit de deuil , lui répon- 
dit Confucius , & n^a quefes armes 
pour chevet ; il n accepte' aucun *em^ 
ploi , & ne fouffre point qi^it refit 
fur la terre. SU le rencontre , foit 
dans le marché , foit au palais , // 
ne retourne point che^ lui pour pren- 
dre fcs armes y mais il l'attaque fur Le 
champ. 

Ces extraits font fuivis de la frat- 
dudion d'un ancien livre chinois', 
intitulé : Jtiao-kin^ , ou livre cano- 
nique fur la piété nliale. Ceft , à ce 
que ron croit, le dernier ouvrage de 



234^ Journal des Sçavansi 
Confucius , au moins on le lui at^ 
tribue. Il a clcjà été traduit en latin 
par le Père Noël, qui l'a inféré dans 
fon livre intitulé , Sintnjis Impirii 
libri clajjici fcx , qui a été imprimé 
à Prague en 1 7 1 1 , en un vol. in-^m 
On accu'e, avec raifon, ce Père de 
l'avoir trop paraphrafe ; & l'on le 
propo'e, dans cette Tradudion , de 
prélentef le texte François tel qu'il 
efl: en chinois , d'après \^^ éditions 
les plus authentiques & les plus nou- 
velles. 

Ce Traité , qui eft très - court , 
renferme les réponfes de Confucius 
aux queftions que lui faifoic un de 
fes di.ciples nommé Tfeng^tfej fut 
la piéfé filiale. Le Tradudeur y a 
joint beaucoup de notes tirées des 
commentaires chinois ; elles tendent 
ou à éclaircir le texte ou à expliquer 
différens u'ages anciens. Il faut ob- 
ftrver que dans tous ces-ouvràgcs la 
piété filiale s'étend jufqu'aux iupé- 
licurs, quoiqu'ils ne foienc point 



D cambre 1778. i}^)' 
-^archs ; ainfi TEmpcrcur , regardé 
■ comme le père de tous fcs lujets , en 
cft toujours robjcr. 

Ce Livre ne contient que des 
maximes & des peu fées décachées. 
Toui notre corps , jufqu^au plus 
mince ipidcrmc & aux cheveux • nous 
ifUnt Je nos parens : fe faire une 
€onfcience de le refpecUr & de le coa" 
fcrvtr y eji le commencement de la 
piété JUiaUm Cette maxime n'empê- 
che pas qu'un trop grand nombre 
de Chinois n'attentent à leurs prom- 
ptes jours, & qu'il nV ait eu parmi 
leiixdes Philo/ophes qui aient fou- 
tènu que nous ne devions rien à nos 
parens. 

. La piété filiale fe divife en trois 
fphhes immenfes : la premihre efi 
celle des foins & des refptds qu'il 
fini rendre àfes parens ; Inféconde 
embra£e tout ce qui regarde le Jer'^ 
vice du Prince & de la patrie ; la 
dtrmère ^ & la plus élevée , ejl ctUe 
de Facquifition des vertus & de ce qui 
fait noirt petfeSipn* 



134+ Journal Jes Sçavans^ 

A la fiiirc de ce périt Traite on â 
joint un morceau intitulé : Picié 
filiale de t Empereur qui a iti publié 
en léS^ par f Empereur Kan g ^hu 
Cci ouvrage, intitulé Hiao-king^ 
ytn-yy eft en cent Livres , dont les 
vingt premiers roulent (ur les vertus 
fondamentales, fur les premiers de- 
voirs de l'homme & fur rcnfcigne- 
ment public. On fait voir ^c la 
piété filiale en cft la (ourcc, la règle 
& la confervation. Depuis le vingtiè- 
me Livre iufqu'au foixanre^quinziè- 
mc , il n*cft queftîon que de la piété 
filiale de l'Empereur ; & dans les 
vingt cinq autres , de celle dçs Prin- 
ces , des (jrands, des Gens en place, 
des .Lettres & du Peuple. On n en 
donne ici qu'un Extrait ; mais cet 
Extrait cft propre à nous faire con- 
noîire une foule d'ufâgcs & dt cou- 
tûmes chinoifei ,i & les priieip*l«s 
loix de la Nation. Il eft de Ja piéré 
filiale de l'Empereur d'aimer le peu- 
ple dont il eft le père; il doit proté- 
ger l'agriculture /&U rendre floxifr 



Dc$tmbrc 1778. 2345 
« l fantc ; il doit diminuer les impôts & 
e? I les dcpenfes, fccourir le peuple dans 
les calamités Se adoucir U rigueur 
des fupplices. On exporc dans le 
plus grand dérail tous Tes devoirs^ 
Se chacun de ces articles eft accom- 
pagné de réflexions qui les dévclop- 
pcnr , & en font voir i*iniportance Sc 
la oéceilité. Quoique la notice j que 
Ton donne dans ce volume , du Livre 
dont nous venons de parJet fuffife 

{>our faire connoître la doârine de 
a Chine fur la piété filiale d'un Em« 
pereur, on a cru devoir ajoutera la 
Fuite la tradudion de quelques pla« 
ccts préfcntcs à différens Empereurs , 
qui ont rapport au même fujçt*) oh 
a cboifî les morceaux les plus inftruc« 
tifs & les mieux faits. Ils font tirés 
d'un Recueil intitulé T/eou^y^ qui 
cft en trois cents Livres. Les mor- 
ceaux que l'on donne font au nom^ 
bre de douze , Sc ils font fui vis d'un 
ouvrage intitulé. Détails fur la pUté 
filiale , tirés du Cheng - fiiun de 
Kang hi. Ceft un Recueil en foixao* 



134^ Journal des Sçavans i 
te Livres , où Ton a rangé fous Id 
titre de piété filiale , de vertu , de 
fcicnce , de politique , d'adoration 
du Tien , d'imitation des ancêtres , 
de belles-iettrcs , de travaux militai- 
res , de foulagement du peuple , de 
choix des Mandarins, de facilités don- 
nées aux rcprélenrations , &c. les 
Edits , Déclarations 5 Ordres , Inf- 
trudions, &:c, de ce çrand Empe- 
reur. Ils y font rangés par ordre 
fhronologiqire ; on fe borne à les 
.indiquer ici , en s arrêtant lur quel- 
ques-uns. 

Le Miiîîonnaire , Auteur de cet. 
ouvrage , y a joint encore une notice 
de ce qui a rapport à la piété filiale 
dans le Code des Loix de la Dynaftie 
régnante : ouvrage , dit - il , qui cft 
fans contredit un des plus beaux mo- 
numens de Telprit humain. La paix, 
.la tranquilité , le bon ordre , la fu- 
bordination & la police qui régnent 
dans ce vaftc Empire en font la 
preuve. On y comptoir en 1761 , 
iclon ks dénombrcmens préfentés à 



Djumbrc 1778. 1347 
FEmpcrcur, 198114555 habitans. 
Cet ouvrage cft divifé félon les 
devoirs de chacun àcs Tribunaux 
établis à la Cour. Le TribunaPtfu 
Tfong-gn*fou ^ ou de Ja FannHe Im- 
périale & Maifbn de i'Emp/reur , eft 
celui de tous les Princes du Sang , 
où tout ce qui \t% concerne cft cn- 
régiftré 9 ainu que Tannée > le mois 
&re jour de leur naiffance , & où ils 
font examinés avant que d'obtenir 
des grâces. Il fcroit trop long de 
parler ici de tous les autres Tribu- 
naux , qui font chargés <^u gouver- 
nement de l'Empire ; le détail que 
l'on fait de leurs fondions nous 
* conduiroit trop loin. A l'occafion 
du Li'poUy ou du Tribunal des Ri- 
tes , l'Auteur rapporte dans le plus 
Îjrand détail toute la cérémonie avec 
aquelle l'Empereur va faluer , au 
})remier jour de l'an , Tlmpérarncc 
'i mère* Cette cérémonie peut nous 
donner une grande idée du refped: 
iîlial 9 aucune mère au monde ne 
reçoit tant de refpefts & d'honneurs 



^34* JournatdesSçavans^ 

S^*«nc Impératrice mère en Chine! 

A Tanicle du Hing-pou ^ ou Tri- 

buDal des crimes , on remarque cju'ui 

père peut engager ou vciîdrefonfils 

la raifon , dit la 1 oi , c'cft que Je fili 

awi ne peut avoir fur lui même plu; 
e droit que fon père , peur fe ven- 
dre & s'engager, La vent * dts enfani 
cft plutôt tolérée qiîe pcrmife aui 
pauvres; elle cft déhndnc aux gcn: 
«ifés , & punie dans tous quand el'h 
fc fait â ces conudî^rs & a des gcnj 
vils. L*érat de con^é-^icn, cbti Ici 
Chinois , cft un crar vil ; &: \\ faui 
trois générativios pour s'en relever 
& pouvoir parvenir aux grades litre* 
raircs. Un fils cft toujours mineui 
tandis que fon pcrc eft vivant. Or 
expofc ici dans un aflcz grand détail 
tous Its droits pateinels. Tout vol. 
entre parcns , eft plus grief & plu! 
ftvèrcmcnr puni d'un' degré que 
lorfqu il eft fait à des étrangers. Or 
cft ccnfé voler , lorfque le partage 
des biens n'étant pas fait entre les 
frères cadets & aines , les neveux, Sc 



Déccmbn 1778. 154^ 
les oncles , &c. Les cadets ou les 
neveux s'approprient quelque chofe 
à rinfçu des aines ou des oncles : 
tout^ce iQorçeau eft fore curieux. 

On a encore raflèmblc diverfès 
pièces , qui ont rapport à la piété 
filiale : telles font des Poéfies & des 
Chanfons anciennes & modernes > 
des Pièces en profe, une Déclaration 
de lEmpeireur Kang-hi , publiée ea 
166) ; une autre de i'Empereut 
Yong -- tching , en 1 724 ^ la notice 
d'un Livre , où la piété filiale èft prér 
fèntée relativement à la médecine , 
parce que les fojp.s qu un dis prend 
de Ton père peuvent devenir funeftes 
s'ils neibnt éclairés par la médecine» 
Tout çç Recueil eft terminé par des 
exemples <k piéçé^fili^ale & p.ardes 
Maximes ^ des Proverbes , des Sen- 
tences & des Réflexions morales fut 
cette verni. Pour abréger y nous nous 
bornons à en citer quelques-unes, 
. Véuneur des Princes pour kurs. 
paremsj^ Uht fépçnd de atui de leurs 
/u/ees.r . . . î . . . , ^., .., 



23 5 o Journal des Savons l 

ToutfciUrat a commencé par itn 
mauvaisfils. 

Si Us pires & mires achetoiene 
des verges , Ids bourreaux vendraient 
leurs fabres» 

Le fils (Tun laboureur aime le la^ 
bourage. Le fils d^un pécheur aime la 
pèche ; s^il rCen efi pas de même dans' ^ 
d^ autres conditions , c^ejlque les fils 
y vivant moins pris de leurs pires ^ 
ne les aiment pas tant 4 

La piété filiale a fauve plus de vies 
que la médecine. 

Quand les Grands r^ont pas le 
loijir d'hêtre pires , leurs enfans r^ont 
pas celui de Us airher. 

On voit que les Chinois font -de 
la piété filiale la bafe de toutes les 
vertus. Leurs Philofophes , les an-' 
ciens fur-tout , qui ne font que mo-- 
raliftes , ont beaucoup écrit fur ce" 
fujet ; mais il ne faut pas chercher 
dans leurs Ouvrages cet ordres cet 
enchaînement d^dées qu'on trouve 
chez les Philofophes (St^es. Confia. 
ciuS| Meng*tfe & les autres AncieM 



Décemhre ly.yS, 1351 
ne préfcntent dans leurs ouvrages 
que des penfces détachées , des îé^ 
ponfes aux qucftions de leurs difci- 

})lcs; rien ne s'y trouve lié par uo 
yftçme fuivi. A la fin de toutes les 
fnèccs que nous venons d'indiquer , 
e Mifllonnaire qui les a rafTemblées 
obferve que c'cft la piété filiale, 
pouffée hors de fon vrai fcns, qui 
engage les Chinois à tenir à certains 
ufages de leurs ancêtres , dans des 
cas mêmes où il convicndroit de les 
changer 5 ainfi un fiU ne regarde 
plus comme fa mère celle qui lui a 
donné le jour , lorfqu'ellc a été ré- 
pudiée par fon père , & fur tout lorf- 
quVUe ne veut pas garder la viduité. 
Il ne fe met jilus en peine de fçavoir 
ce qu'elle aevient , & apprend fa 
mort fans en porter le deuil *, ce qui 
eft bien contraire , non pas même à 
la vraie piéré filiale j mais à la Na* 
ture. De même les enfants d'une 
concubine doivent tous leurs devoirs 
à l'époufe légitime qui eft cenfée leuc 
mère y flcpout laquelle ils portent 



235^ Journal J es s çavans; 
le grand deuil. Le Miflionnaire con« 
vient que cecce piété filiale dégénère 
en abus Se en fupcrftition ^ & eft ua 
obftacle à des inftitutions utiJes. 

Nous ajouterons ici que fi THif- 
toire de la Chine donne de grands 
exemples de piété filiale , elle en 
fournit a^fli aautres qui lui font 
contraires; & les Chinois , arec leurs 
belles maximes toujours à la bouche, 
ont autant de vices que les autres 
peuples. C'eft cependant toujours un 
avantage d'avoir fait de cette vertu 
un point d'honneur national. 






VIIOUU& 



Décembre 1778, IJ5J 

VHOUUE Perfonnel j^Comèdïc en 
cinq aûcs & en vers. Par M. Bar^ 
ike, des Académies de Marfeille 
ôc de Lyon. Repréfentée pour la 
première fois fur le Théâtre de la 
Comédie Françoife, le 21 Févriec 
1778. 

Gnathon ru vit qu: pour foi y 6* tous 
Us hommes enfemhU (ont a fin égard 
comme s'ils nétoicntpoinU 

Caraft. de la Bruyère, Tom. li. 

A Paris , chez P. F, Guefficr , au 
bas de la rue de la Harpe, à la 
Liberté. I778« Avec Approbation 
& Permiflion. i/i-8^. 113 pag. 8C 
les Préliminaires 5. Prix » }o C 

LB rems fait difparoîrre des ridi- 
cules & en amène de nouveaux ; . 
les caraâères font fournis , comme 
tout le refte , à l'empire de la Mode* : 
Sous Louis XIV il falloir jouer les 
Fanfarons de vertu -, cinquante ans 
après 9 k fièclc abondoit en Fan£i« 
Dic.rol.1. Ggg^s 



23(4 ' Journal cks Sçavata^^ 
rons de vice ; aujourd'hui le Mé^ 
ckanf Se ï Homme Perfonntl (bot les 
caraâèrc^ c^yk s'ofircnt d'abord< au 
pmceau du Poçte Comique. Ia fc- 
coude de ces; deux Pièces doit rap- 
peller Souvent' la premièfe» On^a rc- 
pTtoché à ï Homme Ftffonful comme 
au Méchant de manquer un peu d'in« 
térêt \ & Ton doit à V Homme Ptr^ 
fçnnd l?éloge d être, depuis U Mé^ 
chant ^ & après /e Méchant^ la Pièce 
de caradère , la Pièce en cinq adts 
la mieux écrite , & qui contient le 
plus de vess/ à retenir. La. Minja-* 
lauffi^ dii; mehifii Auteur», a dos (cè« 
nes; d^ comique- plu$ vif.; le pei« 
fobni^Q àt:- \t Tante eflr peut-êore 
plus, piiquaac qu'aucun de. ceux qui 
figurent dans V Homme Perfonnel ; 
lo-déÊiut det cette Pièce , coaim& ce- 
l\ii^ài^'j]} Hommes Perjonntl f cfti d'of-- 
fiârrunt», intrigue qui n'a ni adfard'in* 
thikxy ai afl«z de clarté» Apfès' cet * 
aveuv nous- avons Xt droiede dire^ 
que^'lr oariîâère. de* M. de Solignf 
(l^ommoPisrfiHiml )' cfl^ parÊMMr: 



lUccmbre iJjZ. 235^ 
toeat ttacc > qu'il efl: toujours dans, 
fon rôle ; qu il ne fait pas une dé- 
inarcbe ; qu'il ne dit pas un mot 
qui ne foie une perfonalité ; qu'il eft 
plein de ces traies de caraâère qu'on 
n'oublie jamais, & qui deviennent 
proverbes par Tapplicationî comme: 
Çà^puifquc tout va bien.... Q^oi^^ 
maraud , dâ mon bUn ! . . • ParU €r 
rtfpirc après. Ce drôle à luifuil me 
vaut trois damtfliqucs. 

Jcl'efHoie & /e faiise. — Ila&rviireiue 
aus. — 

Il ira quinze eocor. ^ 

Us'enflainiiie aamonient od j*ai beibinde 

lui I dtc. 

Ces deux mots : un Médecin , un 
Notaire , peignent à-la*fois deux car 
raâères oppofes. 

Soligpy a peur contrafte , 1^, un 
Ooolc, dont dépend (a fortune 9 8c 
qui ^w pouff principe & pour règle 
cenftiim de fa conduite de fervir la 
foeiété'fei^it fctousles individua; 



i])6 Journal des S çavans i 
i*. une Sœur prête à fe facrificr en 
fi- toute occaiîon pour ce Frère déna- 

turé ; urrc Sœur qui inrcfrpiête favo- 
rablement routes Çt$ démarches , & 
; ' qui fc fâche contre fon Amant, parce 

qu'il démêle le caraûère de Soligny ; 
■- ' 3 > un ami qui aime la même femme 

que Soligny , mais qui cache (à pal- 
fîon à fa Maîtreffe , à fon ami , qui 
voudroit fc la cacher à -lui-même , 
qui s'immole fans rélervc , qui fuit 
: ia Maîtreflc , qui lui rend les fervices 

j lès plus importans fous le nom de 

Soligny , & qui en fait retomber le 
j niérire & l.f prix fur cet homme' in- 

différent : 4^. enfin Soligny a pour 
; contrafte la mère de fa Maurcfle , 

î. femme pénéxcante , qui devine aiié- 

'^l^ ment fon caraétère , & qui ayant 

|jî gémi trente ans fous le joug d'un 

||{ mari pcrfonncl 9 veut préferver fa 

:'! fille du même malheur. Peut-être 

[il M. Barthe auroit- il dû étendre le 

contrafte jurqu*à W Maîtreflc de So- 
ligny , parce que c'eft dans l'amour 
i { ^ue le conaafte eft plus vif & plus 



Décembre 1778* 1J57 
piquant \ c'eft un arc que Molière 
n*a jamais négligé. Le Mifantrope 
Alcefte cil amoureux delà Coquette 
Célimcne; TAvarc aime une fille 
fans bien ; TartufiFe , ^ui a inrérêt 
de cacher dans I ombre Tes victs Se 
les crimes, cft amoureux d'une fem- 
me du grand monde, dont toure la 
vie cil en fpcdacle , & auprès de la- 
quelle il doit trouver des rivarx les 
plus propres à Tcffaccr *, ArnoJphe, 
homme d'efprit , tiran , armé des pré- 
cautions les plus bizarres contre le 
malheur d'êîrc trompé par une fem- 
me» eft continuellement trompé par 
Agnès; les Sganarelles ^les vieux 
Tuteurs font amoureux' de leurs pu- 
pilles; la fçavante & romaneiquc 
Armande eft amoureufe malgré elle 
d'un homme du monde & d*an 
homme de cour ; Madame de Mel- 
fon n'oppofe à Soligny aucun con- 
trafte marqué , foit d'inclination , 
foit de caradcre \ elle croit l'aimer 
& elle ne l'aime pas véritablement , 
puifqucUe fc tourne fans effort 8^ 



%35^ Journal des S^avans 9 
fanscombatda cote de S.<îéran; So* 
ligny croie auffi l'aimer, mais un 
Egoïftc n aime que lui-même. De ce 
diéfaut d amour de part & d'autre , 
il fcfulce que les fcènes entre Ma- 
dame de Melfon & Soligny ne font 
pas les plus intércflantes , & c'eft 

S>eut-être ce qui â répandu fur Ja 
i^ièce le froid qu'on a cru y trou- 
ver i le fpedatcur accoutumé à chcr^ 
cher dans les fcènes entre les Amans 
le principal intérêt de la Pièce , n*a 
pas été difpolé à le trouver dans Icsf 
fcènes où l'Auteur l'a placé , c*cfl:- 
à-diredans celles où Solijrny e?téeatc 
fcs trois grandes parties de fon pro- 
jet^ qui font de fe débarrafler & de 
Jt charge,. ]Sc de la femmt^* de 
^^affutcr, au préjudice de fa fœur, 
la fucceffion entière de fon Oncle» 
Ces fcènes, qui font les principales 
dé la Pièce , & dans lefquelles ré- 
fide véritablement Talion , font de 
main de maître. Dans la cinquième 
fcène du fécond aûc , Soligny cpuife 
tous les moyens de faire déshériter fa* 



fceuT pont fuccéÂec feul à tdus k$ 
biens de Gcrcour fon oncle i>il eft 
aicU ^partMadirni: de LihMtiii^ (|^i> 
rétudie, & qui» à la manière de 
SocNdte, le Kifc ««acotioter de -ffs 
^Àits. Gercour Jis <!roft d'it^totii*» 
gcnce <& les combat tous deux , j«P 
qu'au moment ou il eftdéTabufé.par 
la brufque fortic de Madame de Li- 
tnettil, cui ayant rwwpH (a iâcbe, 
de connoiirc s fond Soligny , quitte 
la partie en jettant fur lui uq regar4 
d'indignation. 11 y a d^ns tout ctfe 
beaucoup de jeu , 8c lia ïîruàtion ^ 
du comique & de Tintéret. Datlsla 
««euatrième (cène du troilième aifte > 
l«rrear de Lm>euU qui croit qoe 
Solifrny lui parie dt Ji}ltse^u*il aime , 
tandis qu'il lui parie de la charge 
de fon Oncle » rappelle rerrcur de 
Valèrc , qui croit qu'^Harpagon parle 
-de fa fille, tandis qu'il patle de ia 
. caCTette ; ces fortes d'erreurs font 
toujours de TcfFet au théâtre. Cette 
fcèae commence ttcs-gaîment par 
ce mot de Solkjny : 



L 



2360 Journal des Sçavâns l 

Il faut (]ue ce Limeuil me fervc i queî^oe 

chofe . , . , 
Eb ferre un Préfidear 1 cela feroh bon. 

Les tendres remercicmens, la joie 
impétueufc de Limeuil, fuite de 
fon ciTciir, animent encore la fcèae j 
ëc ce mot deSoligny: 

Ob çà ,puifquÊ fi bien nous favoiis nouseti* 
tciidic 

étant dit avant Texpli cation & dans 
le moment de rerrcui , eft cxtremc- 
m^nrplairanr, 

La feptièmc fcènc du même aûc 
entre Soligny & S, Géran, rire en- 
core fon principal mérite d'une cr* 
rcur, mais d'une erreur entièrement 
oppoféc. Autant Limeuil s'écoit 
prefle de croire que Soligny vouloit 
le marier avec la fœur , autant S, 
Géran eft éloigné de fc flatter que 
Soligny Veuille lui faire cpoufer 
Madame de Mclfon , que k)i , Soli- 
gny, fait prokiGôn d'aimer, & que 



Décembre 1778. ^l6l 
S. Gèran aime en fccrçt ; Soligny 
lui cnfcignc les moyens de le fup- 
planrer , car il veut qii on fc fup- 
plante » afin que Ton Oncle le plai- 
ne & ne lui impjutc pas la rupture 
le Ton mariage ; & ce qu'il y a de 
trèsplaifant , c'eft que rinftrud>ion 
qui! donne à S. Gcran, eft Thiftoire 
véritable de S. Géran, . 

Tacle loi, (i eu veux , d*un âmottr très-dif^ 

crct , 
D*un &a mal itonSé , <Iepais long-cems Ce* 

crct : 
Jure que en ne peux vaincre fa violence/ 
Et que, las en un mot de (ôufirir en filencè.» 
L'impérieux Amour donc tu fubîs la loi , - « 
Eu triomphe, i Cs$ pieds > t'amène malgré 

toi; 
Un de ces vieux roaians faits i toutes les 

belles, 
Ec qui , conmie Fou (ait , fi>m toujours neu6 

pour elles* . ,. '^ 

S Al 11 TrGi a Mf. . ; \, 
Ton ami paflecoit pour, un monftre i fy 

yeux, ■ , .■ 



'%'^^i Journal des Sçavans i 

S O L I G M I. 

Jamais 'CCS «ipoftret'liAe. forent çéUux* 

Tout cch ccrtaiiicment çft du 
meilleur comique Si: du meiUeui 
ftyle. La fcptièmc fcènc du quatriè- 
me aâ:c , qui feule a dû décider le 
fuccès de la Pièce , nous parôîc com- 
parable à la balle fcètie dli quatriè- 
me «Sbe;^ M^çkanf « paria chalbus 
& l'éloquence qui y régnent , f9X la 
profondeur iaveciaqueile k Tuiet tft 
iraité , par la beauté des tirades , & 
par rette foule de vers à retenir 
Qii*çltc ofl&e partout, 

L*ataiîtié,i'amkié n'dl pour caxyiHm trafic; 
^etes'ai'via^ foarifeau liiot de SiênpttBHc ; 
Je les ai vus s'armer d'une lâche indiifhrîe, 
tour perdre le grand'hommetnile à leur Pa- 
trie • • • • 
f>e I>igiiicés , de i>iens leur eii>ifrancf avide , 
Fait des jours paternels un calcn14ioAndde.... 
Qtt'pnipayé cxa€hfmcnt fedr ^nte-^viagèrc) 
^^pk lès'Al^rs l6 Ifiiir'feient «otrjouts ks 
meilleurs; 



Décembre 1778. 1365 
Q if le (bupei foit gai : qu'impocte û d'ail- 
leurs 
Onineunde feimprèsd'tti», fi Ton trem- 
ble la ttrre , 
S tel Roi vent h paix^ tel Mlniflre la goei#e î 
Ils diroient , k Taipeâ d'une -calamité : 
Périflèz , j'y confcDS j je fuis en fdrcté.— 

Céft , c'tfft le vice beottut <fi'on envicôc 

qit*on aime. 
%jé foible^ul gémit ed un être Ignoré 3 
. Le coupable en crédit le voit preK^u^aioi*^* 
Cenunevpus-di/penfez le blâme & la Ipuaa* 

gel . .:..] 

-ITo^y îiiTques aux bîen&jts, jaiâR jan^s 
qa*un échaage.-7- 

Ces noBuds Formés pju- nos belblnS;,^ 
Sont un mélange heareux.de bienfaits À. de 

ibios. 
.1^ CisxetidÂiQn pcre^id&me<.^ 4uis^é' 

^enfin, 
' JLet i^oitn qie-iic lui icçAt Ta fbibWi^- 

Letfhis mMfmèàntJzhefomA'm ^féu 



23^4 Journal des SçavanSf 

Pour roienï s'aimer foi- même on doit aimer 

autrui • • • • 
Il ne fera jamais de bonheur folitaire ; 
Des fuccèsde l'ami, l'ami fait être heureux...; 
Le riche qui tarit les pleurs de l'indigent» 
Au plus haut intérêt a placé fon argent. 

On cft fâché feulement qu'un 
homme qui parle avec cette éJo* 

3uence du cœur , ne foie qu'une 
upe dans le cours de là Pièce , &c 
qu'en ce moment même il foit en- 
core la dupe de Soligny. Ce défaut 
n'eft point dans la fcène du itf/- 
chani ; Arifte n eft dupe de rien , & 
il a dans cette fcène un grand as- 
cendant fur Valcrc. 

Soligny dans cette Pièce, & par- 
ticulièrement dans la fcène que nous 
examinons y a fouvent le ton bril^ 
lant de Cléon dans U Méchant ; les 

Eortraits qu'il fait d'Orphifc & de Sé- 
cour, font pleins de grâce & de vi- 
vacité. L'Auteur , qui avoit cru de- 
voir les fupprimer à la Rcpréfcnta- 
tioD ; parce qu'au Théâtre tout ce 



Dicembre 1778. lytff 
qui n'cft pas d'une néccffité indif- 

f»enfable > paroîc aifémenc inutile ic 
ong , a très-bien fait de les rétablit à 
Timpredion, & nous nous. fàifons un 
plaifîr de les rapporter ici : 

Voiu connoiffèz Orphi(e & SéBcour , 
Que le plaiiîc de uuiie a y bien plus que Ta^ 

mour, 
Unis depuis un (îècle j Orphifè , peu cruelle » 
Par {et regrecs du moins au vice encor &^ 

deUes 
Sélicoar qui vent être 8c Ce croit perfifiBeur ^ 
Qui rit du coio de l'ail au récit d'un mal- 

lieur. 
Li , du dénigrement habite la manie ; 
Toujours la médKknce y devient calomnie 5 
Un talent , un fuccés n'y peut être annoncé , 
Et Féloge jamais n'y fut même penfô : 
A peine pour les mons pardonnent-ils TeC- 

tlme, 
Ceft quil kar (âut par lieate au moins une 

nftiaic, 



.±^66 Journal des Sçavans j 

Qu'ils vivent pout blâmer , pour aigui&r xxn 

mot. 
Qu'ils fêtent un méchâit poor nûem jouir 

dVm&t. 

Le ton de Madame de Limeuil a 
paru i!n peu équivoque. Son efprir , 
fa pénétration » fa tendrelTe inquiète 
pout fes enfans, 1 élèvent à la dignité 
d'un perfonoage raifonnable*) une 
forte de bnffqaerie & de pidfamerte 
fembte la fabaiflèr }ufqu au rang 
d*un perfonnage comique* 

On a fait une grande objeâicn 
conixe les projets de Soligny : com- 
ment, a-t-on dit y peut-il croirequc 
Gcrcour , s*il confent à céder fa 
charge à Limeuil , ne (bngetapas à 
en faire la dot de (a Nièce } Com- 
ment peut-il croire que fon Oncle , 
<xk le plaignant d'être fupplanté au- 
près de Madame de Melron , ne lui 
propofera pas une autre femme » lui » 
qui fi croit ni pour marier Us gens K 
Conmienc enfin peut-il ctoire que y 



• Décembre 1778. - 13^7 

rcftant fav\s état & fans femme , il 
aura la fucoeffion entière de fon On* 
de ? On peut répondre qu'il im- 
porte pcè qac Soligny s'égare dans 
îes profers ^ pourwi que ces mêmes 
projets montrettt beaucoup de pcr- 
ibnalité. 

On a .trouvé que certains traits 
de la perlonatité de SoUgny , i^np- 
portés par fon*Valct, dégcnéroient 
en minutie ; oous ne Vivons fî ce dé- 
goût <ft bien mifonnable; qu'on 
prenne :à part chacun des traits , 
Dar Jeiîjuels Brindavoine , la Mer- 
luche , Mnître- Jacques peignent Ta- 
varice ^THarpagon,, ou làorî ne Wiy- 
poctifie de Tartuffe Se la fuperfti- 
' tion- d'Orgon > chaque ttait paraîtra 
une m'mutie^ maiicbaipe minatie 
tti un naic^ & le tout fait maïTe. 
Ali tcAcp U e(ï l)ien^aifé de faire > 
après coup , des bbje'Sions contre 
une Pièce qui n'a pas eu tout le fuc- 
xès^itie drs<yem ëé tjéttresfort éctai- 
tésttt.artenâoient > 8c ^uefcnubloleiit 
aevèArkri «fiiiféi>mi«(!«fàâère|MÉr 



"lj68 Journal des Sçavans , 
xipal biendcilmé, bien contraflc î 
rlts fi'ciKs principales bien faites \ un, 

dialogue toujours narurel , fimplc 

& brillant , des tirades éloquentes, 
run ftvic, dont M. Barthe a peut^ 

être (ml le fecrct au Théâtre* wÊ 

iOBSERVATiONS fur U Froid n- 
gour^ux du moii d^ Janvier r 77^, 
Par M, / H^ Fan Swindm , Pi o* 
fefleur de Philofophie en TUni- 
vcrfité de Franeketj en Frifc^ 
Corrcfpondant de l'Acad* Royale 
des Sciences de Paris, Membre 
des Sociétés de Harlem & d*U- 
trccht. 316 pages i/î^S**, fans la , 
Pré face & la Table des Matières 
de 16 pages, avec une Table 
gravée, A Amfterdamj chcx Marc- 
Michel Rcy, 1778* On en trouvé 
des exemplaires a Paris ^ chez 
Leclerc j Libraire ^ quai des Au- 
gudins. 

V AN-SwïNDEN j a près avoU 
. • fixé dansfa Difftrtationfur lu 
Tkirmomhtrcs , dont nous avons ren: 



m 



Diamhn 1778. 136^ 

du compte , le degré de confianoc 
qu*on doit avoir dans les différens 
thermomètres qui ofir paru jufqu'ici, 
& établi le rapport de ces thermo- 
mètres entre eux ^ nous donne dans 
ce fécond Ouvrage , une fuite rrès- 
déraillée de toutes les obfervariôns 
qui ont été faites p ndanr le froid 
extraordinaire du mois de Janvier 
1776. Cette époque fera mémora-' 
ble dans l'Hiftwre météorologique, 
par le degré extrême du froid qu'on 
a éprouve dans certains pays , tandis 
qu'il étoit très-modéré dans d'autres 
pays peu dillans de ces derniers'; 
elle le fera encore par les recherches 
que ce grand froid a occafionnésiur 
la marche Simultanée des thcrmo- 
ipètres à mercure & à cfprit-de-vin 

3ui pafoiiTenr donner des réfulrats fi 
ifFérens pendant ce froid ; & ces 
recherches vont nous procurer des 
kiftrumens plus parfaits , dont TAca* 
demie des Sciences & la Société R. 
de Médecine s^occupenc avec zèle , 
& dans la conftruâion defquels on 






:AJ7^ Journal Jis SjffMâns i 

excltira avec raifon refpritKk vk« 
L ouvrage de M. Van-Swinden fc^a 
un des plus imporrans que cett€ cic- 
confiance air fait éciore. 

On trouve,. à la tcccderouvruge^ 
que nous annonçons , une XaUe 
très-bien faite dans laquelle font réu« 
nis , félon Tordre des latitudes , les 
difFérens lieux au nombre de 98.9 
dans lefquels on a obfèrvé les pUs 
grands degrés de froid en 1776^; 
.1* Auteur diflingue avec ibin les dif- 
férens thermomètres à mercure <]|i4 ' 
cfpric de -vin que les obfervateiHS 
ont employés. Il s*eft fervi , pour 
«ompletter cette Table 9 des obfer- 
varions qui font inférées dans la 
.Connoijfançe des Temps de 1 777.6* 
dt 177^. il a joint à ces obfervatiotis 
celles que fa correfpotKlance lui a 
procurées. 

Après avoir rendu compte dans 
une Introdiuaion ^ de la temnérature 
qui avoir précédé rép^ue ou froid 
rigoureux , TAuteur partage ion Ou- 
vrage en deux Parties: la première 



4DicembK 1778; 2371 
eontieHtleilUcueilde toutes les ob» 
fervacions inécéofologk|iBCs \ & ;la 
feconde , le Recueil ^ ôbfcryacionf 
phyiîqucs j Élites pendant le froid ^ 
1776. 

?Fn «rendant an compte très • dé- 
ftilié des obrervanoDS faites en di(^ 
ferens Royaumes Se en différentes 
Provinces » TAutcur na point fuivi 
Tordre des latitudes , parce qu*il s*en 
faut de beaucoup ^e le froid ait 
fiHTi Ic'pfogfès des latituies ^ «mfi 
que le TaMoaii qui cft à la tête de 
ï Otfvrage Tindique aflfcz ;'les caufes 
locales modifient beaucoup ït& effets 
eue loti pourt^it :attefidre de la 
sniarion des litfinpar sapportàlcur 
ktitude. Lenteur -commence donc 
pas rapporter les obfervations faites 
dans le pa^ s qu'il bahire , &: dans les 
différentes villes de la Hollande. Il 
donne une courre dcfcription des 
inftramens dont il (è fert , & il indi* 
que ks différcns objets de fes obfer- 
vations » >doiit il s'occupe avec zèle 
fc evttdicudç 'depuis i77i« H »P^ 



137- Journal des Sçavahs ; 
porte enfuire le Journal de Tes obfer- 
▼ations , faites trois fois par jour 
depuis le premier Janvier julqu au j 
Février 177^; & pour leur donner 
un plus grand degré de confiance » i( 
y joint de pareilles obfervations Éli- 
tes aufl] à Franeker par M. Camper, 
Tun des plus célèbres Anatomiftes de 
FEurope, & par M. de Wal , Doc- 
teur en Philolophie de l'Univerficé 
de Franeker. Il compare ces obfcr* 
varions avec les (lennes dans une Ta- 
ble , & fait voir que les différences 
qui fe trouvent entre ces obferva- 
tions dépendent entièrement des eau* 
Us locales. Les Réfultats de ces trois 
différentes fuites d'obfervarions font 
que le plus grand froid aéré obfervé 
le 17 Janvier aa thermomètre de 
Fahrenheit, à 8, 25**, ^> 5** &7» 
J^au-de(rousdezéro(i7,87*'> 17^ 
I z"* & 17 j 6** au - delfous du zéro 
de M. de Réaumur.) La gelée a 
duré 3 1 jours fans interruption > & 
le dégel a fait fondre la glace eh 1 3 
jours. Il y a peu d'exemples d'un dé- 



Décembre 1778. 237 J 
gd aiifli prompt, & cepeDdanc il n a 
i caufê aucun dommage. 

On trouve enfuicc quelques obferr 

' vations particulières fur Tctac de 

I ratmofphére , fur la fenfibilité des 

; thermomètres & fur l'humidité de 

' Tait pendant la grand froid. Plus il 

fait rroid , plus les thermomètres 

font fcnfibles. La grande humidité 

de Tatr, pendant un froiA audi vio* 

lent 9 paroîtroit un paradoxe fi elle 

n'étoit prouvée par des expériences 

* immédiates que M. Camper fit alors 
I fur un hygromètre , & par les va* 
I peurs congelées que M. V. Svinden 

obfcrva conftamment fur Téchelle 
I de ion thermomètre., qui eft de lai- 
J ton. Il termine cet article par une 
Table , dani laquelle il indique les 
épaifleurs de la glace mefurée tous 
les jours ; fa pkvgra^e épaifleur a 

* été de 36' lignes, mefure du Rhin , 
ou 34, 7 lignes du piçd de France. 
11 eft furprenatit que , dans le. mémo 
temSy on aie trouvé répaiflfeur de la 
{^•ce de 13 pouces oDéLligne daniio 



^374- Journal duSfa¥àns i 
milieu du grand canalrde Verfailles; 
aind que la Gazette de France Ta 
rapporté; Enfin , M. V. S. prouve 
que la chaleur moyenne du mois de 
Janvier 177^ a été moindre de tx 
deg. de Faiirenhett (69 3:4. ' de fi^u- 
mur) que ne ta donnent pour ce- 
même mois les obfexvations faiees 
pondant les iix années préoédenttsw 

Nous ne fuivrons pas TAutcur 
dans le dérail où il entre fur les ob- 
fervations faites dans d'autres villes 
de la Frife , telles qu'à Leu\rârden 
par h/L Brouter y à Hadingue , &c» : 
nous ne parlerons que de quelques ' 
ctreonftances particulières que la/ 
cooiparaifbn des obfervariohs a &it 
découvrir à M. V. Sw Quoique la 
marche du baromètre ait été en se- 
néral à^peu-près la mêine à Franeker 
toàLcuvatdoi'^ ilypatcoptendantca 
dfSi difE^renceS' très.- remarqurabJes, 
Le I i ^nvktveafiiitediriij' au.* t%* 
eofin^les 2 c , 13 ^ 2r6 & %^y le^ ha- 
xomàcre a Cotfreiitnioiité'-dans^rooe 
^•xx»» deux viii0Ki>^ tandis qu'il de(^ 



Diêembn 177^. 237J 
ccndoic dans l'autre , maigre la gran- 
de proximtié de CCS- deux villes. Les 
difrercnces , dans les obfèrvations du 
thcrmonictre , no viennent que de 
rexpofirion plus ou moins favorable 
dé cet inftrumcnt & des* différentes 
heures auxquelles on » obfervé ; & 
ccftpour ces raifons quily a une 
ditfhrence de 2 ou 3 deg. pour le 
£roid à Francker & à LeuWarden : il 
en 6Eiut dire autant des différences 
oblcrvées entre les autres villes; mais 
on en a bien trouvé de fembtables 
dans la feule ville de Pcgris^ entre difr 
férens* obéêryareurs* 

Narre Auteur dircute,& compare 
à Tes observations' celles qui ont été 
faites dans la Province de Gronin* 
me , dans k pays de Drenthe & dans / 
le Comté de Zutphen ; il paflfe en- 
fuite aux obfervaf ions faites en Hol- 
Imàty en bait endroits difflhrens, \ 
AmAerdam 9 à- Htifien», t Zlranem» 
bttfg>9 il taj^D , à la Haye ^ par I& 
iièro d0 L'ihicettr qui eft Avocat^ 
snaU qw ^acaopa avee iBète* déçois 




Mf^ ^"^ àc^ obfcrvatîons 

ioitbf'^ tf «ainidc ; à Dclfr , 
jj ^t^f^i Rotterdam, il fuie de 
i ^j^fMifon de toutes ces obfer- 
/« ^^tfc le froid a été auflS grand, 
^^^ êjncp'"^ grand en quelques cn- 
*J^, qu'il n'avoit été en 1740. 
^,ioove,àlapagc 135 de lou- 
^^f une Table qui réunit les Ré- 
' /^ts de toutes les obfcrvations 
^res dans les Provinces - Unies ; le 
froid a été plus grand en Frifc qu3 
dans les autres Provinces , & fou- 
vent on y a remarqué de grandes dif- 
férences entre les obfervations » aux 
époques les plus remarquables du 
froid. 

L'Auteur parle auffi des obferva- 
tions faites en Angleterre , en quatre 
eodroits difFérens ^ à Londres, dans 
l'Hotçl de la Société Royale ; à 
Hampftéad , à Northampton & à 
Chatam. Il conclud de la comparai- 
fon de ces obfervations , que le froid 
a été crès-confldérable à Londres 9 Se 

que 



^ Décembre 1778. 3k ^77 

Que celui qu*oii a obfervé à Châtain 
(j-3 ^** de Fahrcn. ou — 15 ^ 45 1 de 
Kcaumur), efl peut erre un des plus 

l fores qu'on air jamais éprouve en An- 

\ gleterre. 

'j Les obfervations faires en Flandre » 

i dans le Brabanr & à Maftrechc y font 
auifi réunies dans une Table de corn- 

Eiraifon. Celles qui ont été faites à 
ruxcUes font plus détaillées que les 
autres ; on en eft redevable à M. le 
I Baron de Poederlé fils , qui s'appli« 
que beaucoup à l'étude de la Phyfi- 

ique , & particulièrement aux Obier* 
varions météorologiques depuis plu* 
fieurs années. Ces Obfervations ^ 
aîiiH que la plupart de celles qui font 
: contenues dans cette Seâion > ont 
' été inférées dans le Tome VII* du 
Journal de Phyjiqta , page jai , & 
dans la Connoijfance des Tcms dt 

^777- . , 
f . L'Auteut réunit dans la IV® Sec« 
j tion toutes les obfervations faites en 
i France , en Lorraine & en Alface. 

Ces obfervations ont auffi été inlè* 
Die. Vol L Hhhhh 



2378 Journal des Sçavans , 
récs clans les deux Ouvrages que 
nous venons de cirer , ,& dans un des 
Cahiers de notre Journal ; d'ailleurs 
elles (on: le fujcc d'un Mémoire crès- 
inrcreflant , que M. Melîjer a lu à 
TAcadémie, fur la même matière. 
Ç.ts Obfervations , faites en France, 
offirent une particularirc qui n*a point 
été reniarquéc ailleurs ; c'cll que tan- 
dis que Te froid ctoit très - vifdans 
certaines Provinces , ri étoit très- 
modéré dans d'autres Provinces voî- 
fînes des premières ;.ainfi la Guyenne 
& le Lattgucdoc jouiflbient d'une 
température très - fupportablc , & 
avoicïit même à fc plaindre dei 
j^iùits , tandis tju« rAunrs & le Li- 
nibfîrï gémîiToient fous la neige 8i 
les frimats. M. V. S. termine cette 
SecSlion par la comparaifon des plus 
gfaùds degrés de froid , obfer^fés de- 
puis le commencement du fièclc 
dans diflFérentes villes de la France : 
si Paris, par exemple , en réduifant 
les anciennes obfçrvations au ther- 
momètre de M. de Réaumur^ le 



Décembre 1778. 1379 
froicî a ctc obfcrvé en 1709 , de 17**; 
Cil 1717, de 17, 4J i ^" 172.5» de 
13, 2j, & m 1741, de i^, 5^ Il 
paroît donc que le froid de 1776^ 
qui n'a ctc au à 16, 25^, n'cft pas 
le plus grand qu'on y ait éprouvé ; 
AU rcftc, on verra dans lesMénroires 
de l'Académie la queftion du froid 
de 1709 , difcutée avec beaucoup de 
foin. 

Parmi les Obfervatîons faîtes crf 
Suidè & à Genève , on trouve Tépo- 

Sue du pliis grand froide qui aeuliett 
ans ces dJfFérenres villes , d'autant 
plutôt qu elles (ont (ituées plus près 
du norcf. 

Les Obfervatîons faîtes en Alle« 
magne , en Pologne & en Hongrie; 
dans l<i Dànnemark , la Suède , ia 
Ruffic > rempliiTeht les SeAions fui« 
vantes. Dans Id huitième , TAuteur 
donne dés conMérations générales 
fut tcmtes les Obfervatitfns précé^ 
dcnïes. Il prbtive 1^. que le firoîd n'a' 
^ filivi les degrés de latitude-> Se 
qu'il a niÎRie été quelquefois très*»' 
Hhhhhi) 



1380 Journal des Sçavans y 
diflFércnc dans des pays très-voinns i 
comme nous l'avons remarqué en 
parciciJ^cr à l'cgard de la France. La 
corrclpandancc du froid avec les la- 
titudes nes*eft guèrcs rencontrée que 
pour les villes de Pétersbourg , de 
Warfovic & d'Hdmftadt. Que le 
froid a été pi^portionnellement & 
réellement plus tort dans les endroits 
mitoyens que dans ceux qui £bac 
fitués au nord *, ainfi il a été le plus 
rigoureux au milieu de l'Europe ^ 
enfuite au Nord *, il a peu attaqué les 
Provinces méridionales de la France 
& quelques endroits de TAngleterrCa 
mais il paroît s'être renforcé en Ita^ 
lie. 5% Que les jours les plus rigou- 
reux ont été les i8>i5,27>28> 
^9* y^y 5ï Jcinvicr & i' Février; 
mais fur-tout Içs ^7 , 18 , ip & 3 1 
Janvier , & plus particulièrement les 
27 & z8. Il eft rcnsearauab^e que le 
18 & le ï^ , q^i pntiére les jours les 
plus froids 4ans.icsJîrovinces méri- 
dionales de 4a France i.lont été aufli 
ppm;Pécersbourg« ÙÂuceur conclud 



D'amhn 1778. 2381 
la première Partie de fon Ouvrage 
car cette rc flexion : <« Si Ton fçavoit 
^ au jufte les élévations de chaque 
» endroit au-deflus du niveau de là 
9» mer , & Ja différence Ijue des élé-^ 
» varions connues produifcnt dans 
wla hauteur du rhermomètre, on 
*» pourroit vraîfemblabicmenr expii- 
» qucr bien des irrégularités & les 
•• réduire à des règles générales , Air- 
t» toutfi Ton avo't égard en même- 
t» temps à la direâion du vent, ic 
a» aux te Tips de Ja chute de la neige* 
» Si les Phyficiens s'appliquoient à la 
)» recherche des deux premiers arri- 
ma clés , & fi Ton publioit les Obfcr- 
n varions météorologiques plus en 
»• détail , on pourroit peut-être ré- 
M foudre avec le temps quelques pro^ 
-•» blêmes intcreflans pour la folurion 
H defquels nous manquons jufqu'à 
» préfent de données fuffifantes. »» 

La féconde Partie contient les 
Obf.rvationsphyfîques, faites pen- 
dant le grand froid de 1776. L'Au* 
tcur en a recueilli dans Its Papiers 
H h h h h u\ 



13 tl Journal des Sçavahs , 

publics , & il y a joint fcs propret 
Obfervations* Il parle > dans le pre- 
micr-Ghapitre , de la profondeur à 
laquelle la gelée a pénétré en terre. 
M. V. Swindcn a trouvé qu'elle avoic 
pénétré de ii ^pouces du Rhin (lo, 
4 pouces du pied de Roi) , dans une 
allée de fon jardin, couverte de deux 
ou trois pouces de pouflîère de tour- 
be, & dont il avoir eu foin de faire 
enlever la neige chaque fois qu'elle 
tomboir. Il a eu lieu de remarques 
combien la neige efl; utile, en empê- 
chant la gelée de pénétrer. Le fécond 
Chapitre traite de la force avec la- 
quelle le froid a pénétré dans les 
jïiaifons , les celliers & les fouter- 
rcins. Il parle de plufieurs caves où 
le vin le plus fort a gelé ; de celliers 
où les fruits qu'on y confervoit ont 
été couverts de givre fort long-temps, 
& de citernes dont Teau a gelé dans 
la nuit du 16 au 27 Janvier. Le 3^ 
Chapitre contient les expériences 
faites en difFcrens endroits fur Té- 
paiffpur dî la glace. L'Auteur rap- 



Décembre 1778. 1383 
porte , dans le 4^ Chapitre, les Ob- 
lèrvations faites fur la. congélation 
des rivières & des lacs ; & dans le 
cinquième, il donne les Kéfulrats 
qu'ont fourni les congélations arti- 
ficicJJes opérées pendant le grand 
froid de cet Hiver. Il parle des Ex- 

Sériences faites à Nie-wpo.rt par D« 
lana. Prieur des Chartreux , & ac- 
tueJlcptnt Chanoine de Courtr^y , 
fur la congélation de relprit-de-vîn 
jk de i'eau de la mer. On troyvc^ 
k .détail des Expériences de M* TiVJb- 
.bé Mann , dans le premier Vçlu^c 
des Mémoires de PAcad. de Bruxel- 
les ^ qui vient de paroître , & dont 
BOUS avons rendu compte. Il cite 
une Expérience de M. Brugman,^qui 
prouve que Tcau peut éprouver, farjs 
le geler , un degré de froid qui fait 
dcfccndre le thermomètre de Réau- 
mur à 10 Y** de condenfation. Cette 
Expérience a été faite avec un inftru- 
mcnc connu des Phyficiens fous le 
nom de marteau^ d^ eau. M. Cotte a 
fiiit la mcme expérience à^JVlontmo- 
H h h h h iv 



2384 Journal des Sçavans , 
rcncy dans le même temps , & avec 
un inftrumcnt fembJable , dont Tcau 
n'a gelé que lorfqu'elle a été un 
peu agitée. M. V. Swinden croit 
qu'il pourroit bien y avoir quelque- 
fois de la différence entre le degré 
de froid néceflaire pour la congéla- 
tion d'un fluide quand celui-ci cft 
cxpofé au froid naturel , & celui qu'il 
fiiut lorfqu'il eft entouré d'un froid 
artificiel; il cite une expérience de 
M. Coopmans , Profefleur de Chi- 
mie à Groningue • qui prouve la vé- 
rité de cette reflexion. On trouve, à 
la fin de ce Chapitre , le dérail d'une 
Expérience faite à Rotterdam par 
M. Bicker, Secrétaire de la Société 
dés Sciences de cette ville , fur la 
congélation du mercure faite le 18 
Janvier. 

L'Auteur examine dans le fixièmc 
Chapitre , quels ont été les effets de 
la gelée fur les hommes, les animaux 
& les végétaux : le froid n'a fait mou- 
rir perfonne en Hollande , mais plu- 
(îeurs perfonnes ont eu des membres 



Décembre 1778. ^385 
gelés -, d'autres ont éprouvé des fyn- 
copcs & des foiblcffcs rrès confidé- 
rables. En Allemagne & en France ^ 
quelques perfonnes en font mortes. 
Ce ^rand froid ne paroir pas avoiir 
prociuit de maladies ; il a même fait 
ceflcr dans quelques endroits celles 
qui y régnoient. II. a eu beaucoup 
plus d'influence fur les apîçnaux, ^oit 
en les faifant mourir , foit"c43i Ici 
épuifant & en apprivoîfârit par-;*Ô 
plus ou moins ceux qui font fauvé^ 
ges. l,es végétaux en gênerai nont 
pas beaucoup foufFert de la eclce , 
parce qu'il y avoit beaucoup de nci- 
ee , & qu'il n'cft pas furvenu de faux 
dégel comme en 1709. 

M. V. Svinden réunit dans le der- 
nier Chapitre 9 des conHdérations 
générales fur tout le cours Je l'Hiver 
& fur le dégel : il examine (1 les cir-. 
confiances dts mouvemens de la lune 
ont influé fur tes difl^rentes reprifes 
de la gelée ; mats il a la prudence de 
ne rien conclure à cet égard , fes ob- 
fcrrationt étant en trop petit nom- 
HhhhhT 



^5,3^ 6 Journal des Sçavans j 
brc. Il fait^nfuitc une courte dcA 
cription des progrès du dégel dans 
les diiFérens pays , & de la tempéra- 
ture du Printems qui a fuccédé. à cec 
Hiver rigoureux. L'Ouvrage eft ter- 
miné par un Supplément qui renfer- 
me de nouvelles Obfervarions que 
jM^jGuyot de NeufchatcJ,Çorrcfpon- 
'4aht de' f Atadémie de Bordeaux , 
i?hy ficien plein de zèle , a communi- 
^uccs.â rÀutcur après Timpreffion de 
ion Traité. 

't Ouvrage > dont nous venons de 
rendre compre, donne la plus grande 
idée des ralens de M. V. Swinden , 
& de fa fagacité pour tirer de Ja com- 
paraiCbn d'une mulritude d'obferva- 
tjons des rélultats intéreflans ; ils 
échapperoient à celui qui n'àpporte- 
Toit pas dans de pareilles recherches^ 
un elprit d'ordre , un génie obferva- 
teiir & une patience à l'épreuve de 
tous'li^ dégoûts qui accompagnent 
prefq4^ê toujours un travail aufli fec 
<jiie celui - là* Toutes ces qualirés , 
réunies dans M. Vatl' Swinden avec 



Décembre 1778. 2387 
içancoup de connoiflanccs fur la 
icicncc. qu'il protcjflTe avec diftinç- 
tion , font ciclîrcr qu'il, fuive cette 
nouvelle carrière, & qu'il faife pair 
au Public des ' Relu I fats intéreflfjiqs 

3ue lui fourniront les Obfervarions 
ont il s'occupe* Nous fçavons qq'jl 
s'applique fur- tout .à ce qui concerne 
l'Àiggiilc aim^ntce. iSc les Aiupr^s 
borçales; deux p<jir)ts de Pbyiïquc 
très- iotéreflans , Se que pcrfonne ne 
pcuc mieux traiter que M* Van 
Svinden. 

Rel AT ION de diffirens Voya^ 
gis^dans les Alpes du-Faud^ny. 
Paç.MM, ï> Se ZJ.AMacftricht^ 
clicz-J.É.' Dufour &'Ph. JRoux, 
ln)pxiiTi^urs& Libraires jAlToçics. 
1776. ij8 pages //Ï-12. 

M. DE Luc , dans fon fameux 
• Ouvrage fur les modifica- 
tions de l'atmolpbère.,, donne tmc 
RcUijioivntércÎTapred'iin cje fes voya- 
ges dans lui Alpes ; Se Mi pçn^W^ 



ijSS Journal Jes s çavans , 

fon compatriote ic fon ami , ayant 
obtenu fon aveu , a pris fa Relation 
imprimée dans le fécond Volume de 
fon Ouvrage. II y a joint celle d'une 
courfe poftérieurc dans laquelle il 
Tavoit adcompagné au mois de Sep- 
tembre 1772 , en s aidant pour cette 
dernière partie d'un Mémoire pré- 
fenté à la Société Royale de Londres 
crt Novembre 1773 , couronné par 
l'Académie d'Amiens en 1774, & 
qu'on trouve dans le Journal de Phy- 
nque & d'Hiftoire naturelle , pour 
les mois de Mai & de Juin 1775. 
Enfin M. Dentan y a ajouté des no- 
tes, dans Je dernier voyage fur-tout, 
avec une explication de quelques phé- 
nomènes phyfiques. 

Ces phénomènes font fur-tôUt re- 
latifs à rhumidité, & par conféquent 
à l'hygromètre de M. de Luc , qui fut 
eflayé dans ce voyage pour la pre- 
mière fois. Les couches de Tarmot- 
phère font plus sèches à mefurc qu'el- 
les font plus élevées. Cette fcchc- 
TcflTe eft uhe des caufes du froid qui 



Diccmlrc 1778.* 1389 
règne au fommct des montagnes*, 
.xllc influe fur la végétation s les vé- 
gétaux croiflint par leur cxtrémUé ; 
c cft elle qui , lorfquc les parties in- 
férieures (ont déjà durcies , érant en? 
Core tendre , peut s'allonger & four- 
nir au prolongement de la tige. Cette 
cxtrémifé doit reflet plus longtemps 
fufcepttble d*exten(îon dans un ai* 
humide que dans un air fec. Sur les 
Alpes, cette extrémité fera donc plus 
promptement hors d'état de s'éten- 
dre j ic c'eft en partie pour cette rai- 
fbn que les dimenfions des plantes 
feront plus petites qu'ailleurs. L^s 
fels & les huiles des végétaux qui 
forment leurs propriétés Scieurs cou- 
leurs , font plus étendus y plus dif- 
fous dans une plante à qui une at« 
mofphèrc humide permet de s'éten- 
dre davantage en tout fcns ; ils 
fetbnt plus concentrés dans celle 
pour oiii un air fec empêchera cette 
cacteuubh , ou du moins en abrégera 
le temps; & c'eft pour cela qu'en 
généndles plantes alpines font bau< 



a 3 90 Journal des Sçavans. 

tes en couleurs , & ont des proprictcf 
plus actives que celles d< la plaine. 
Si le froid fcul déterminoit les mo- 
<)tficacibns de la végéracion dans les 
•Alpes, pourquoi arriveroit-^il que^ 
relativement à fcs couleurs & à la 
concentration de fes fucs, elle-fc pré- 
fenrat ious le même alpeâ que la 
végétation des pays lesplus chauds? 
On fait que dans ces clerniefs , les 
plantes ont jdes couleurs plus vives, 
des fucs plus adifs-, & fi Ton retrou- 
ve le même phénomène dans une 
température toute différente , au 
fommet des Alpes , il faut en cher- 
cher la caufe dans ce que peuvent 
avoir-de comnuinà cet égard les pays 
chauds & les montagnes élevées; 
c'e.ft'à-dire, la promptitude du dcf- 
lechement des parties molles , pro» 
duite 9 -^ans les climats chauds , par 
une évaporation glus grande Sç.pkis 
prompte, & fut les Alpe?^ P^î^Sfe 
chereflc de Tait, c*eft uqe caple^^- 
plc & fatisfaiiante. Le. fécond pW- 
Qomèue auquel M, D. applique; jf^etcç 



Dictmbrt lyyS, 2L39t 
remarque de la féchcrcfle de Tait 
dans les parties élevées de rafmof- 
phère , eft celui de 1 électricité nacu« 
relie. 

L'air , comme rexpériencc Ta ap- 
pris, n'eft condudtcur du fluide élec- 
trique que par les vapeurs donc il eft 
prefque toujours rempli* Ce (ont les 
vapeurs que ce fluide cherche & fuie 
dans Ton pafTage, 8c qui donnent à 
fa marché ces détours en zig-zags 
qu'on obferve dans les érmcelles 
j^lcdriqucs & dans l'éclair. Quand 
l'air cA dégage de ces vapeurs, il ne 
peut- (èrvir de condudeur àréjcétri- 
ciré ; au contraire , il fert > cpmme 
les corps éleâriques (dans la claiTe 
dcrquels il paroît qu'on doit- le ran- 

fer ) à ifoler les corps conduâeurs. 
^ricftley (ffi/îory of tht eieSricify^ 
pag. 1(8) rapporte des expériences 
aui écablilTent ce queM.. O. vient de 
-dire. Un plateau d'air a fervi com- 
me un plateau de verre > à (éparet 
^e«ix corps métalliques , qui , p^t 
cetce fipacatîou y fc foat UQUvé$.d^s 



iX9i Journal des S gavons ; 
le cas des deux fuifaces de la bou* 
teille de Leyde , & ont fait rcffcntir 
nne commotion à ceux qui ont fot* 
mé la communication. 

L'hygromèrie montre que l'air eft 
plus pur & plus fec à mcfure qu'on 
s'élève ; il cft naturel d'en conclure 
qu'à une certaine hauteur il fera afTez 
pur & affcz fec pour féparer les corps 
placés au - dcffus de cette couche de 
ceux qui font du-deflbusi c'eft à-dire, 
que relativement au globe de la ter- 
re , cette couche d'air fec ifolera les 
nuages. Ces nuages étant dans un 
état d'élcârricité, foit pofitive, foie 
négative , cette couche d'air empê- 
chera que leur éledricité ne fe mette 
en équilibre avec celle du globe , 
comme les fupports le font pour les 
condudeurs qu'ils ifolent > ou la bou* 
teille de Leyde pour les deux plaques 
métalliques qui lui fervent d'arma- 
ture \ & cette couche produira cet 
effet juliju'à ce que quelque chofc 
rétabliflTe la communication entre le 
globe & les nuages , comme il faut 



Décembre 1778. 1^93 
en établit une entre les deux furfaces 
de la bouteille de Leydc ; & c cft ce 
que feronr le cerf^voiant cledrique, 
ic condudeur élevé au-d-rflus d(S 
majfons , ou un mouvement des nua- 
gv*s qui les rapproche des lieux ks 
plus élevés du globe. 

Cela fait comprendre l'analogie 
de la foudre avec l'étincelle d'une 
des furfaces qui part de la bouteille de 
Leyde pour arriver à l'autre ; ou d'un 
conduÀeur éleârifë pour le corps 
qu'on lui préfente ; on en peut tirer 
1 explication du phénomène que pré- 
fente le cerf-volant éledrifé. Toutes 
les fois que M. D. a répété cette ex- 
périence, & il la fait dans des cir*«> 
conftances très- différentes , il a tou- 
jours trouvé que le cerf- volant 
parvenu à une certaine hauteur » 
tantôt plus, tantôt moins grande 5 
donnoit des fîgnes d'éledricité ; 
que cette éledricité étoit pins forte 
\ mefure qu'il élevoir le cerf-volant 
plus haut dans latmofphère , & 
qu'elle ne ceffoit d'être fenfiblc ^j^t 



13 94 Journal des SçavanSj 
lorfqu une ondée faifant , par fcs 
gouttes , ce que M* D. faifoit avec 
fon cerf- volant » avoit mis pour 
quelque temps en équilibre l'élec- 
tricité des corps ficués au • defliia & 
nu-defTous de la couche d'air qu'on 
fuppofe les réparer; lorfqu'enfuitc 
cette couche croit revenue , ou à- 
peu-pics, dans Ton premier état, 6c 
que de nouveaux nuages vcnoientà 
pafTer audeffus du cerf- volant , les 
phénomènes éledriques reconmicn- 
çoient comme auparavant. 

L Auteur rapporte en détail ks 
Obfervarions fur les glaciers. Nous 
marchions, dit-il , parallèlement au 
Mont -blanc & à la grande chaîne 
des Alpes , dont les vaftcs gorges 
font remplies de glaces éternelles ; 
rimmenuté de ces maffes , la pro* 
fondeur des vallées que notre vue 
cnfiioit direâcmenr , nous montroit 
les réfervoirs des fleuves 8c la perma- 
nence de leur cours : il nous fembloit 
qu'introduits dans le laboratoire de 
la Nature , nous touchions au doigt 



Décembre 1778. 2395 
cette circiUation admirable par 1^- 

3ucllc les eaux , élevées en vapeurs 
ans ratmofphère , retombent en- 
fuite pour fournir au cours Ats rô:* 
rcns & des iflcuves ; i^s maflcs énor- 
mes que nous avions fous les yeux , 
nous paroiflToient moins le féjourdes 
fifimars que les tréfors de la Naruifc 
mis en réferve pour les brûlantes 
chaL'urs de TEté* 

Aux pieds nous trouvions frc* 

Î|uemment des fleurs , dont 1 emaii 
urpafTe infiniment celui des plaines; 
au milieu des rocs nuds croiffent 
(buvcnt de petits tapis d'une herbe 
courte , ferrée & verte , qui donnent 
padage à de petites fleurs , donc les 
couleurs purpurines , relevées par lia 
verdure qui les foutient, forment k 
fpcâaclc le plus agréable. 

Ceft dans ces beaux lieux, fous ce 
ciel ferein, dans cet ait pur , où les 
mouvemens du corps s'exécutent 
avec plus de: facilité , qu'on éprouve 
un fcnrimcnr de bien-être bc de ccn- 
tcntemcnt inexprimable. On diroic 



13 9^ Journal des SçavahSj 
que l'ame , déchargée du poids de 
cctcc maflc de vapeurs qui pcfent 
fur le corps dans la plaine agit avec 
toute fa liberté ; à mcfure qu'on s'é- 
lève au - diffus des habitations des 
humains & de tous leurs pénibles & 
petits travaux ,on lailTc en arrière les 
ïoucis, les inquiétudes; Tame (em- 
ble participer à la pureté des régions 
étherées où elle fe trouve , & s'élever 
au-deflus des paffions turbulentes de 
la vie , comme on vient de s'élever ^ 
en efFet^au-deATus des tempêtes, dont 
on voit Us éclairs fillonncr à fes pieds 
les nuages, & la foudre frapper h% 
pointes abaiflïcs des rochers. 

Nos voyageurs obfervèrent pen- 
dant ce peu de tems , un nouvel effet 
de la moindre humidité de Tair qui 
les frappa extrêmement : ils avoient 
la peau comme flétrie , avec de la 
pâleur; de forte que, foit à la vue, 
foit au toucher, elle rcfrem)>loit à de 
k veflie féche & ridée ; cependant 
ils n éprouvoient aucune forte d'in- 
commodité que celle du vexit & du 



Décembre 1778. 1397 
froid ; le jeu des poulmons & tous 
les autres mouvcmens du corps > 
étoicnt parfaitement libres , quoique 
le baromètre ne fut qu'à i ^ pouces 
6 lignes & demie. 

L'hofpitaliré eft une vertu naru- 
rcJle à ceux que rcgoïfinc & le cal- 
cul des petits intérêts n'ont pas d^ 
natures. Le repos & le bonheur que 
les voyageurs goûtoient dans les 
chaumières , leur firent voir que les 
befoins, proprement cit>, font ai- 
fes à fatisfaire ; & le défintéreflè- 
ment de ces bonnes femmes^ qui 
les porta à refufer les légères mar- 

3ues de leur reconnoiflance » aichcva 
e les toucher. Heureux obftaclcs 
que ces montagnes, dit M, Dentan: 
en foumidàqt aux befbins de ceux 
qui les habitent » en leur offrant les 
biens néceflaires, elles écartent ceux 
qui n'en portent qi/e lé nom , qui en« 
traîpenc après eux tàni- de maux , & 
augmentent la oialheuteufe facilité 
éeVifolttC au milieu defesfembla^ 
blcs. Ccft aùifi que ce Voyage in^ 



239? Journal des S çavans j 
tèrcflanc contient tout à-la-foîs àcs 
traits de morale & de philofophic 9 
des dcfcriptipns pittorcfques , de ces 
pays les plus finguliers de la nature , 
& des mpTceaux de phyfique tels 
qu'on pouvoit les attendre de M. 
4f Luc & d'un aniidigne de lui. 

ASTRONOMISCHESyarbuch^ odery 
Ephtmcridm fur dasjahr lySo , 

', '&c. c à-d. Ephéméridts de Berlin 
pour Tankie ijSo^ vol. i/2-8% de 
plus de 400 pae. avec figures. A' 
Berlin, chez Haudc-& Spcner. 
*Ceft le cinquième Volume des 
Eplrémcrides de TAcadémie de' 

'■ Berlin; . ', ' 

LA première partie de ces Ephê- 
merides, qui contient le Calen- 
drier , a précifémcnt la même forme 
flfûe celui de 1779 dont nous avons 
.donné l'extrait dans notre Volume 
d'Août 1 778 ; d'après M. Trearblcy ,- 
habile Aftroilbme^ d? Genève , qui 
nous fournit encore là notice' de ce 



Décembre i^yyS, 139^ 
Volume. On trouve à U fin une carte 
de la lune qui repréfentc, non la 
pleine lune, comme dans toutes les 
figures gravées depuis cjuelquc-tems, 
• mais les taches qu'on peut voir fous 
routes ïts formes que prend la lune 
dans fcs divcrlcs phafcs. La féconde 
partie commence par un Mémoire 
de M. BernouUi fur la longitude de 
Berlin , conclue de plufieurs éclip- 
fesdes fatellites de Jupiter. Il fe Icrt 
pour cela de la méthode corrigée 
du Père Hcll. Il compare fes obfer« 
varions avec celles de M. Meffier à 
Paris, & trouve 44' 8 ''"7 (entre l'ôb- 
fervatoire Royal de Paris & celùrdc 
Berlirf; en lès comparant avec celles 
de M. Mà^kdyhe à Londres , il 
trouve , pour la dîfFércncc des me* 
ridietis, 53 41'^ f*, ce qui donne* 
fôir poui^ la différence entre Berlin 
& P^aril'44 <6" f ; avtc celles du P. 
Htïii > yicnne', rt â'TPzl^/'^, ce<|i* 
donnetoiit 44^ ^ \ ctitte nirlm '& 
Paris ; Jf et • CcUdJ de W. Wwpgcàr 
tîn , l Stôckoliii , M;' fîBrooidti 



2400 Journal des Sçavans, 
tiouvc 18' 26'^, ce qui dpnncroit 
44 24'^ entre Berlin & Paris ; avec 
ctlJcs du P. FixlmiJner, à Crcmf- 
munfter , il a 2' 57^^, ce qui donne- 
roir *|4' 12^^ entre Berlin & Paris; 
enfin , avec celles du P, Weiff, à 
Tyrnaw , il trouve 16' 5 1'', ce qui 
donneroit 44 4^' entre Berlin & Pa- 
ris. M. BernouUi conclud de . roue 
cela que la différence des méridiens 
cncce Berlin & Paris cft d'environ 
44 lo'^ Cette détermination cft 
confirmée par le calcul qu a fait M, 
Lexcll de réclipfe de foleil du 25 
Oâxxbrc 1772, & qui donne jen- 
viron 44' 10". Les autres éclipfes 
&!Jcs occultations d'étoiles obfer- 
vées à Berlm 5 donhcnr des . réful- 
rats afifez difFérens*, mais le milieu 
s'accorde à très-peu- près avec cette 
même détermination. Elle ne diffère 
jque jdc: ^" dç celle que .A|i de U 
Lande avoit. trouvée €n)ii/7f2. M« 
BcroouUi si ajouté à.» la £0-. de ce 
Mémoire les teptatjyes qu'il a faites 
pout déterminer k latitude de Ber- 
lin. 



Décembre 1778. 1401 
Kn. Il'S'cft fcrvi pour cela d*un mu- 
ral de Bird de cinq pieds de rayon.' 
Ce quart de cercle érant firué au 
nord , il obferva d abord le paflTage 
s(u méridien de l'étoile i8 du Dra-* 

Son , qui approche du zenit à moins 
e 3^ d*ou il conclud la hauteur 
du pôle à Berlin de 52.' }i' 10^ }. 
Le -quart de cercle étant enfuite 
place au fud , il ne put pas dbfërver 
la même étoile ^ mais y du pragon 
qui pâlTe aufli très-prè^ du zenit , de il 
trouva par-là la auteur du noie de 
52 31 31^'' 8. Dans cette dernière 
opération , le fila plomb ayant paru 
un peu trop à gauche , M. BernouUt 
avoir été oolige d'en renif compte ; 
sU «voit négligé cette corréâion ^ 
qui n'étoit peut-être pas néceffaire , 
il auroit trouvé les deux détermina- 
tions plus rapprochées. Cette lati- 
tude eft de 5 2 ji' 50" par les ob- 
fervations que M. de la Lande fit ï 
Berlin en 1752, avec le mural *de 
cincj pieds quo M. LeAionnier lût 
«vo|t confié. 
Dé€. F0I.I. \V\\\ 



X4o% Journal des Sçavan$ ^ ^ 

On irrouvc cnfiiitc quelques' re- 
niarqucfi de M. Melander fur ïé* 
quation du teims. On fait que les 
Aftronomes entendent par-là la dif- 
férence entre Tafcenfion dro tt vraie 
& IVfcenfion droite moyenne du fo- 
kil. On a demande û cette diflPé- 
rence devoit çtie réduite en tems > à 
r^ifoQ de; 150 par heure, ou à rat- 
ion de 1.50 2' 18'' par heure. Flam- 
ftçed (aivoit la première réduâign f 
8c l^Abbé de k .Caille la féconde. 
M. de la Lande a fait voir qu il fe 
trompoit , &ç qu*il falloit. revenir i 
IjL réduâion de jFls^fteed. M. Me» 
l^d^fjfaiç voir qu effedivcmcnt cette 
deçQÎèf^, ;rQ4M^i/9n cfl la véritable » 

f)arcp iqpe <i»n^ l-^ntre rcdudion il 
audrpit/AJoutie]; à, la. différence des 
alcenfion^ droites , vraies & nioyen- 
nés du foleil l'augmentation de cette 
diflSÉrence ou de cet intervalle pen- 
dantîic tems qp cjIIq met à. paflcr au 
mtxidim ; edlorte que fi Ton appelle 
CfCte ^é^ence at,8c (on augmen^ 
ration on aura ^ : tf +• * m 15° ; 



Décembre tyj^. Z4oj 
M. Uambcrc a ajouté quelques 
remarques fur ce fujec ; & il fait 
voir que quoique la réduâion adop- 
tée par M, Melander foit jufte^ co* 
pendant la proportion ne (eft pas ^ 
car t devient ZZ-o lorfque Téquation 
du tems eft un Maximum , d'où Toa 
concluroit 15 ZZ 15 * i' i8''; ce 
qui eft abfurde ; cela vient de ce 
que la quantité b n*eft pas le chan- 
gement de Tintervalle en queftion , 
mais ion mouvement de Toueft à 
Teft , que M. de la Caille avoit tort 
de négliger. M. Lambert fait voir 

Sue la queflion réduite à fès pJus 
mples termes eft celle-ci ; trouver 
le tems vrai de la pendule lorfque le 
fbleil moyen paffe au méridien , parce 
que \fi détermtnaifon del'équation du 
tems pour le tems du midi vrai » ne 
peut le faire qu*indiredement, ou pat 
des formules analytiques. M. Lam- 
bert finit par remarquer qu*il y a auifî 
nne équation du tems pour le tems 
fidèral,qui vient de la précedion des 
équinozes j enforte que dans aj750 
1ÎUVV\ 



2404 Journal des Sçavans^ 
^ns le premier mobile , ou niutàtia 
terre a fait une révolution de plus 
que les étoiles ,. prcci(cmenr de mê- 
me que les étoiles font dans un an 
une révolution de pJus que le foleih 
. Nous avons donné dans l'extrait 
du premier volume de ces Ephémé- 
ri4cs, (Mars 1775^ ^^^ Remar* 
qifes de M. Lambert fur la pendule 
de M. WpUafton , dont la verge efl; 
dç bois ; il a ajoute ici une table de 
61 marche ^pendant Tannée 1774. 
On voit par cette table qu elle avan- 
ce en hiver & retarde en été. Le Afi- 
nimuT^ tombe au commencement de 
Mai , & le Maximum en 0(îlobrc. 
Ce Minimum tomboit , en 1771 ^ 
à la fin de Février , & le Maximum 
en Septembre, Comme la verge èft 
de bois , îi faut chercher la caufe de 
^inégalité non -feulement dans les 
v^ations de la chaleur & du froid > 
xQEais aufli dans les variations de l'hu-o 
mifiité. La pendule étoit neuve en 
177 1, Depuis ce tcms là , les axes & 
Içs dents dçs roues peuvent avoir été 
yfés par le hottemcAt. 



Décembre 1778. 240J 
Dans l'extrait que nous avoni 
donné du fécond volume de ces 
Ephéméridcs , (Septembre 1777) 
nous parlions des confidcrations de 
M. Lambert fur les limites de la pof- 
fibiliré des ccliprcs du foleil pour 
une hauteur donnée du pôle. Il les 
applique ici aux écliofes du foleil to* 
taies & réduit en tables les rélultats 
qu'il a trouvés. M. Lambertt fait 
voir que dans ces fortes d'éclipfcs la 
lune doit être , en général, plus près 
de fon périgée que de fon apogée. Il 
trouve aufli que fa diflance au péri* 
géc ne peut pas être, en été, déplus 
de 8r * 16', &en hiver, de plus de 
500 57' pour qu'il y ait éclipfe to- 
tale de foleil. Il fuit de là que de 
toutes les éclipfes de foleil , il y en 
a à peine le tiers qui foient totales. 

Le Mémoire fuivant eft auflfi de 
M, Lambert > & contient ^luficurs 
remarques fur l'ufage des Epbémé- 
rides pour la lune. Les Ephémérides 
de Berlin donnent Tcquation de la 
lunepour chaque minuit. M.Lambert 
i i i i V \\\ 



%j^o6 Journal des Sçavans^ 

fait voir comment on peut trouver 
cette équation pour chaque inftanc 
intermédiaire. Il donne crois fola- 
rions différentes de ce Problème j 
dont la plus (irnple revient à prendre 
les fécondes dim^rences & à le fervir 
de la méthode des interpolations. 
Les différences troifiéraies font pref- 
que nulles. M. Lambert avoit donné 
dans le premier Volume des Ephé- 
iiiérides , la manière de déterminer 
Iç tems où la lune a la même longi- 
tude qu'une étoile , au moyen du 
mouvement diurne & horaire de la 
lune. Il en donne ici un exemple 
détaillé, ce qu'il n'avoit fait aupara- 
vant que relativement au foleil. Les 
Ephéméridcs contiennent , dans le 
premier Volume, une méthode dé- 
taillée pour trouver le lever & le 
coucher de la lune dans chaque en- 
droit de la terre avec toute TexaAi- 
tude pofTîble. M. Lambert donne ici 
une méthode fort courte pour trou- 
ver la même chofe, au moyen du 
fcul caL^idrier de Berlin, Il donne 



Décembre 1778. I407 

d'abord fa méthode pour les lieux 
fitués fous le parallèle de Berlin: par 
exemple « pour Amfterdàfii il prend 
la ditlFérence entre Je ïc^et de la lune 
pour un jour k Berlin 9 & pour le jout 
futvanr^ & Amfterdam étant de 9^ 
ptu« à Toueft que Berlin , il prend 
une partie proportionelle de cettr 
diiFérence , en difanr : 360^ eft à la 
difFèrence comme 9^ eft i la diffé* 
fcnce cherchée entre le lever de là 
lure à Amftcrdam & à' Berlin. Il 
fuppofe enfuite un endroit fituéLfous 
le méridien de Berlin comme Aqui- 
Jeïa fur le Golfe Adriatique; il prend 
1« différ^cc des arcs femi-diurnes à 
Berlin & à Aqutlfîa, qui eft fitué I 
46^ de latitude; il augmente cette 
différence de -^ pour réduire les heii* 
res lunaires en heures folaircs , Ôe 
c'cft la différence cherchée du lever 
de la lune à Beilin 8c à Aquileïa. S'il 
s*agit maintenant d'un lieu fitué ail- 
leurs , comme Lyon » par exemple i 
3ui fc trouve avoir le méridien 
'Amfterdam Se le parallèle d'Aqui* 
liivvW 



2408 Journal des Sçavans l 
leïa , la fomme des difFcrences trou- 
vées eft la diflFérencc eberchéc encre 
Berlin & Lyon ; coforte que le pro- 
blème fe réduit en général à chercher 
la diflFérence entre deux endroits , 
dont lun ait le parallèle de Berlin » 
& l'autre fon méridien & récipro- 
quement. 

Dans l'article fuivanc. M. Lam- 
bert y pogr fa;re l'épreuve de fa méi 
thode d'interpolation , l'applique à 
lequation de la lune pour favoir de 
combien fon mouvement change 
dans un nombre de jours. Il examine 
après cela , d'après les Tables de 
Mayer , la période de 1 8 ans ou de 
213 lunaifonsdc Halley,qui dorme 
le retour des mêmes éclipfes. Hallcy 
CTDyoit déterminer par obfervation 
le erreurs des Tables de la lune pen- 
dant 18 ans , pour s'en fervir à cor- 
riger îes Tables pour les périodes 
fui vantes. Mais M. Lambert trouve 

Ïuc la difFérepce ente i^s Tables de 
laycr & la période de 18 ans, va à 
plus de l 'j^ heure ;. enforte que l'.Qa 



Décembre 1778. 2409 
«c peut pas tirer parti de cette iàht} 
de Halley . 

Le Mémoire (iiivant contient des 
confidcration? de M, Lambert fur 
l:s occultations réciproques des Pla- 
nètes. Wolf, dansies preuves qu*il 
donne du Syftême.de Copernic, die 
que , fuivant Kepler, Jupiter devoit 
paflTcr fur Saturne en 156^, Mars 
fur Jupiter en 1 ^ 9 1 , Venus fur Mars 
en 15^0 & Venus fur Mercure eh 
^S99 9 &9 dsns f<^s Elémens d Âf- 
rronomic , il ne rapporte que la ft- 
conde & la troificme occultations. ÏI 
n'eft pas vraifemblable ciue quatre 
occultations réciproques de planètes 
aient pu arriver eu fi peu de tems. Le 

Stoblemc qui confiftc à déterminer 
e tems oà les planètes fc couvrent 
mutuellement , renferme beaucoup 
de difficulté. Mais il y a des métho» 
des particulières propres à faire con- 
noître à peu-près le tems de ces oc- 
cultations \ après quoi Ton peut , (î 
Ton veut , en déterminer plus ciac- 
tcment les circonftances. M. Lam- 



2410 Journal des s çavans^ 
bcrt développe ici une de ces mécho- 
des. Il fuppofc , pour plus de faci- 
lité » les orbites des planètes circu- 
laires; & menant du point où il fup» 
pofe une planète des tangentes aux 
cercles des planètes inférieures^ il 
détermine facilement les arcs dans 
lefquels les occultations font poili- 
blés , & ceux dans lefquels elles ne 
le font pas ; il forme par-là des Ta- 
bles adaptées aux diâvrens cas qui 
peuvent fe préfenter , & détermine 
ain(] en générai le tems où les pla- 
nètes s'appiocbenc \t% unes des au • 
très. S'il .eft queftion d une très- 
grande proximiié ou d'une occulta- 
tion , il faut faire entrer en con^dc- 
ration l'inclinaiioD mutuelle des or- 
bites Àts planètes. Dans les occul* 
tarions les deux planètes doivent 
a;/oir au tems de la conjonâion la 
même latitude géocentrique. Cela 
exclud déjà tous les cas où elles ne 
font pas à - la - fois au - defTus & au- 
defTou^ de Técliptique. Si une pla- 
nète eft dans un nœud de fon orbite » 



Décembre 1778. 1411- 
U faut que l'autre y foir audî. La 
poflîbilité d'une occulration èft en 
général très- limiréc. M, Lambert 
Élit voir 9 au moyen H la fiippofi- 
tion des orbites circulaires qu'à cau- 
k du mouvement lent de Saturne , 
s'il doit y avoir conjondion cnfre 
Jupiter , Saturne , la'Tefre & le So- 
hii ^ Saturne & lupiter doivent (c 
retfouvcr en conjonftion avec là 
Terre lOi iours avant & après , ce 
qui donne trois conjonctions en 2 04 
jours , quoiqu'ordinairemenc il fe 
pafli vingt ans avant de parèill^i 
cofifonâionsv Maiis la ieute-iiFianiêi^ 
de bitti rcpréfcnt er la pôflibilité'd un^ 
occûltatton, c'eftdb la ^éterminet 
p3ur chaque mois etf particulier. 
Quon prenne» par exemple , le lieu 
où cft la Terre le premi<^r Janvier , 
de ce point où eft filpf ofé le fpefta- 
reur, il &ut proiettet^ l'ôtbite d'tine 
l^buiète fur l'orbite d'une autire'trta- 
âècc. Suivant les règles de la PèK^ 
peâive , la projeâioil fera vôujoiM 
mie feâifon 'conique. Bilt cou^jern 



2411: Journal des.Sçavans i 
lorbirç çle l'autre planète ou en deur 
points » ou tout au plus en quatréw 
Il n'y aura donc 9 pour chaque joiit 
de l'atuiée , que quatre points po(& 
blés où les deux planètes doivent 
être pour qu'il y ait occultation. La 
conjonâion (è trouvera très -près de 
ces points. On trouve après cela uti 
Mémoire de M. Lambert, fiir la plus 
grande digreffion' des planètes infé- 
rieures. Il fuppofe pour plus de fim- 
plicitc , l'inclinaifon des orbites f=o, 
Se cherche la tangente de l'angle for- 
mé à la Terre, par le foleil & la pla- 
nète ij^femuac, expriniée au moyen 
des suipmalies vraies des deux pla- 
nètes & de l'angle que font leurs 
laxes. Cette tangente devant être un^ 
maximum , il fait fa diflPérenticUe'^ 
=o;& comme il y a trois quantités 
variables , il obtient trois équations 
qui doivent avoir lieu en même'* 
tems* La rçfolqtion de ces équations 
fair-yoir que le périhélie deJàterrç, 
l'apljélie de la planète inférieure & 
le foleil doivent former un triangle 



Décembre 1778. 1413 
rcûanglc à Taphclic de la planèw 
inférieure ; dans ce cas la digrefliotl 
de cerrc planète eft la plus grande 
poflîble. On pourroit obtenir difFé- 
rentes conclufions , en fuppofant 
conftantes quelques - unes des trois 
quantités variables. On voit par -là 
que ce maximum reftele mcmepour 
toute- Tannée ; il ne change qu'au 
bout de plufieurs années , le mouve- 
ment des aphélies & des équinoxes 
étant très«lent. M. Lambert a déduit 
deU une Table pour Mercure , qui 
repréièntc la manière dont fe fuivent 
les apparitions de Mercure. On peut 
faire la même chofe pour Vénus; & 
ces réfultats, confirmés par l'expé- 
rience, formeroient une preuve da 
Syftême de Copernic, ou du mouvc* 
vement de Mercure autour du foleil 
û Ton en- avoit encore befoin. 

M* Lambert s*éppcrçut un matin , 
en Janvier 1776 avant "que le jour 
panic» que la lumière de Vénus 
feîfott ombre dans fa chambre , cela 
lui fie micf e l'idée de faire quelques 



fcchcrches fur l'éclat de cette pfa- 
nècc. Il chc-cba d'abord quel cft ccc 
éclat lorfqu elle eft pleine : il eft vrai 
que nous ne pouvons la voir alors ; 
mais elle peut erre vifible dans une 
éclipfe totale de foleil. D'ailleurs , 
ce calcul fournit une unité qui ferc 
de fondement dans la fuite. Pour 
cela M Lambert a comparé Venus 
pleine avec la pleine lune. Vénus eft 
plus près du foleil dans le rapport de 
loo a 71 , cela fait que rintcnfiré 
de fa lumière eft double ; mais dans 
ce cas-là, fon diamètre eft 1 50 foi.^ 
plus petit que celui de la lune. La 
lumière eft donc à cet égard 12500 
£3is plus foible. De ces rapports il 
liiic que la lumière de Vénus feroit 
11250 fois plus foible que celle de 
la lune, en fuppofânt que la blan« 
cheur de Vénus foit la même que 
çcUe de la lune. Mais la première 
paroît beaucoup plus grande:;. cepen- 
dant M. Lambert a' fait voir dans fa 
Photomctrie , que la différence ne 
pouvoit jamais aller au double. II! 



Décembre 1778. 1415 
fuppore donc la lumière de Venus 
^000 fois plus foiblc que celle de la 
lune. Il calcule enfuice l'éclat de 
Vénus lorfqu'elle s'éloigne de fa con- 
jonâion fupéricure. On a fuppofé 
jufqu'ici que l'illuminarion étoit en 
raifon direde du Hnusverfe de l'an- 
gle formé à Vénus par la 1 erre & le 
Soleil , & en raifon inverfe des quar- 
rés des diftanccs au Soleil & à la 
Terre. M. Lambert a fait voir dans 
fa Photométrie , que le premier rap* 
port n'eft pas jufte ; 6c que l'angle en 
queftion érant n: v , il faut lui fubA 
tituer celui-ci fin. v — vcof. v. Il cal- 
cule une Table d'après cette, formu- 
le» & trouve, que l'illumination eft 
la plus forte lorfque l'angle , formé 
au Soleil par Vénus & par la Terre » 
eft de 3 2^ ; elle eft alors un peu plus 
du double de ce qu'elle eft lorique 
Venus eft pleine. Le Mémoire fuî- 
vaoc eft encore de M.Lambert, 8c 
tiaitç de la rotation du foleil fur fon. 
axe. On fait qu'on a xonclu cette 
foracioo des obfervatîons des taches». 



241^ Journal des Savans 9 
& Kepler avoît dé j^ conjtfturé qu'el- 
le avoir lieu. On s'eft contenté d'a- 
bord de déterminer la longitude & 
la larirudc d'une tache relative- 
ment au centre du foleil, & Ion con- 
duoit la révolution apparente de la 
tache de fon retour au cercle de la- 
titude du centre. Mais les tems de 
ces révolutions ne fe trouvoient pas 
égaux ; cela venoit en partie de l'iné- 
galité du mouvement de la Terre 
dans fon orbite. Caffini en avoir fait 
la remarque ; mais cela ne fuffifoit 
pas, & il femblc, ou que hs taches 
ont un mouvement propre , ou qu'el* 
les augmentent d'un côté , tandis 

Îu*elles diminuent de l'autre. MM. 
Caffini ^ de Lifle , Haufen , de la 
Lande, Kaeftner ont travaillé avec 
fuccès fur ce fujct, ayant employé 
tantôt des conftruâions , tantôt des 
calculs •, mais leurs réfultats ne s'ac- 
cordent point encore , & il y a près 
d'un jour de différence entre les ré- 
fultats extrêmes. ' Il faut donc tra- 
vailler encore à (c procurer un grand 



Décembre 1778. 2.417 
nombre de déterminations , afin St 
prendre, un milieu entre elles. M. 
Lambert penfc qu'une conftrudion 
cft fuffifantc pour cela , \qs obfcrva* 
tions mcmes n'étant pas fufccptibles 
d'im plus grand degré d'exaâitudc. 
On pcuc tracer fur le papier un diC- 
que qui , à la diftance de 8 pouces , 
paroiue audi grand que l'image du 
loleil dans une lunette» Cependant 
M. Lambert donne une méthode qui 
admet également & la conflruâion 
& le calcul. On conddère le difque 
du foleil comme une furface plane ^ 
& on projette les taches fur cette 
iurface ; mais la Terre n'étant pas à 
tine diftance infinie > cette projeâion 
n^eft pas tout à- fait ortographique. 
M» Lambert commence donc pat 
donner la manière de la réduire \ 
une projeâion ortographique ; & il 
donne une Table pour cette réduc-» 
tion , en fuppofant le demi - diamè- 
tre du foleil de 1 6' , la variation de 
ce dcmi-diamèrre ne produit aucune 
diflFérencc fcnûbic fur la Table. Le 



1418 Journal des s çavans i 

fe ond Problême que M. Lambert 
réfout > confifte à changer laf rojec^ 
tion orrographique du difque foUire 
qui auroit lieu pour une certaine 
place de la Terre dans fon orbite i 
en celle qui auroic lieu , quand la 
Terre feroir au même inftant dans 
un autre point de Ton orbite. Le but 
de ce Problème eft de réduire toutes 
les obfcrvations des taches à une leur 
le projeâion*, & pour prendre la plus 
fimple^ M* Lambert prend les aeu« 
points de Torbirc rerrcftre, où l'é» 
quateur folaire paroir comme une 
ligne droite, ou par lelquels pailc la 
ligne des nœuds de 1 equateor folaf« 
re. La pofirioD de cette ligne des 
nœuds change à caufe de la précef- 
fion des équinoxcs , & elle n eft pas 
facile à déterminer par obfervation ; 
car l'inclinaifon deTéquateur folaire 
fur le plan de Torbitc tcrrcftre ne va 
qu à 7 j , & les taches font très • va- 
fiables. Quand au moyen de ces deux 
Problèmes on anra dcrcrminé plu- 
{kurs points d'une tache, ces poir.ts 



Décembre 1778. 24 1> 
devront être en ligne droite , fi les 
obrervations font bonnes , & fi la 
ligne des nœuds pafTe parle 10^ de« 
grc des Gémeaux & du Sagi taire » 
comme on l'a cru jufqu'ici* Si ces 
points font fitués plus irrégulière- 
ment que ne le comporte l'inexaâi- 
tude des obfervations , on peut en 
conclure que la tache a eu quelque 
mouvement ou éprouvé quelque 
changement , ou que la pofition de 
la ligne des nœuds n'eft pas telle 
qu'on l'a fuppofce ; fi l'on obfervç 
plufieurs taches , Its unes fcrviront 
de confirmation aux autres» Ceft la 
ic fcul moyen de déterminer la rota* 
tion du foleil plus exaâemenr qu on 
ne Ta fait jufqu'ici. Au refle» depuis 
ce Mémoire M. de la Lande a fait 
voir y par de nouvelles obfervations , 
que la rotation eft exactement de 2 5 
jours dix heures , & le nœud au i)&^ 
degré des Gémeaux. 

M. Lambert donne enfui rc plu- 
fieurs formules analytiques , qui font 
d'une grande utilité dans les calculs 



^410 Journal des Sçavans i 
aftronomiques. Pour calcaler , pat 
exemple > la déclinai (on du {bleil>la 
latitude des planètes , &c. ; pour in- 
terpoler les declinaifons, quand on 
les connoît de degré en degré ; pour' 
trouver la réduaion de J'éclipticjuc 
à réquatcur > des planètes à rcclipri- 
que, &c, les fuires que trouve M. 
Lambert & qiii procèdent , comme 
cela cft nécelïaire dans rAftronomic 
(iiivant les finus des angles multi- 
ples , fervent à réfoudre tous les cas 
des triangles fphériques reélangles. 
M. Lambert donne cnluite onze for- 
mulés pour exprimer , par des fuires 
infinies^, & lorfquc cela fc peut par 
des formules fîmes , les rapports des 
trois efpècés d'anomalies ; l'anoma- 
lie moyenne , l'anomalie vraie & 
l'anomalie excentrique. Quelques- 
unes de ces fuites fe trouvent dans 
plufieurs Ouvrages aftronomiques ; 
les autres avoient été données par 
MM. Euler & de la Grange dans les 
Mémoires de Pétersbourg & de Ber- 
lin. Celle qui donne l'anomalie vraie 



Décembre 1778. 1411 
par le) moyen de TanoinaUe moyen- 
ne , procède d'une façon très - com- 
Eliquce. M. de la Grange en a donné 
i loi par une méthode route nou- 
I vcUe, dans les Mémoires de Berlin 
j pour 1769. Enfin, M. Lambert don- 
' ne la méthode générale des Problè- 
mes qui fe réfolvenc par le retour des 
fuites. 

On trouve après cela une addition 

i à la Oodrine des Interpolations , par 

I M« Lambert. Dans la formule qui 

réfultc de cette dodrine, on prend 

< une unité pour fondement \ lor(- 

3ue cette cnité eft trop grande > les 
i£Férences décroiHent trop lente- 
ment ; il vaut mieux prendre pouc 
bafe une plus petite unité. Ceft pout 
cela qu'on a marqué » dans la Con^ 
noiffanct des Tems ^ la longitude de 
la Lune pour midi & pour minuit , 
s|fin de réduire l'unité d'un jour à 
\ celle d'un demi - jour. M. Lambert 
I donne ici ies formules pour faire 
' xoir ce qu: l'on gagne par une telle 
I rcdu^on de l'unité. 



1411 Journal des Sçavans , 

Dans le morceau fuivant» M.Lam- 
bert cnfeignc à trouver le lieu du 
Soleil, au moyen d*un vieux calen- 
drier. Il fait voir d'abord comment 
il fanr tenir compte des années bif- 
fextiles , en diftribuanr le jour furies 
Quatre années , & du mouvement de 
1 apogée du foleil qui avance de i '- 
1 6^' par an. Il donne enfuite une 
Table qu'il a dreffèe de ces réduc- 
tions. 

Le Mémoire qui fuit eft de M. 
Schulze > & contient une nouvelle 
méthode pour trouver lafccnfion 
droite des étoiles zodiacales ic leur 
déclinaifon , d'après leur longitude & 
leur latitude. On trouve une Table 
propre à cette rédudion à la fin des 
Tables de la lune de Mayer, impri- 
mées à Londres en 1 770 ; mais elle 
eft à double entrée 9 & incommode 
lorfqu*on veut beaucoup d'exaditu- 
de. Si l'on connoît une fois, la décli- 
naifon s on peut trouver raitenfion 
droite par une fimple règle de trois | 
mais les Tables trigonométriques ne 



Décembre 1778. 142.$^ 
(ont pas cxaAcs dans les cas où i'af- 
ccnfion droite cft — o® ou — 180 , 
j!<4âns ces cas il faut avoir recours à 
ci*aurres moyens* M. de la Granec a 
do.nné , dans le Recueil des Tables 
aOronomiqucs > public à Berlin , une 
folutjon générale de ce problême ; 
mais il (eroit difficile de réduire fes 
formules en tables , ce qui vient peut- 
êrre de leur généralité. M. Schulzea 
xèfolu ce proolême pour le Zodia-* 

3UC d'une manière plus aifôe a ré« 
uire en table. Il a exprimé par une 
fuite la valeur de ce que Flamftéed 
appelle la Profiapht^rifc ; & rédui* 
fitnc cette luise: en tables , il a trouvé 
par - là : Tinterfeâion de 1 ecliptique 
&.dui.cetde dedéclinaifon. Ce point 
trouvé 9 on a aifêment rafccrfion 
droite de laftre, en réduifant à l'or- 
dinaire ce point de lecliptique à 
réouateur. Cela peut fur^rout lervir 
lorique les Tables trigonométriques 
ne.dQBBeoc pas afTez d'exàâitude^oa 
qu'il le trouve :des cas douteux , 8C ' 
qu'on ne £àtj^ dans quel quart iè 



X43^4 Journal des Sçavans y 
trouve Taflfé. Les formules ^ue 
(Jonoc M. Schuhc font auflS trouver 
le tems de la culminacion d*uae étoi- 
le zodiacale ou d\me planète » par 
leur longitude & latitude ; cet babile 
Aftronome a joint ici toutes les ta- 
bles relatives à cts calculs , avec des 
exemples détaillés. 
" A ce Mémoire M; Schulze en a 
afouté un autre avec des Tables cal- 
culées par M. Eifenhard , donc voici 
le but. On fait qu'en Hiver il eft 
fou vent impoflîblc de prendre des 
hauteurs correfpondantes , ou le paf-- 
fage du (olcil au méridien à cau(è de 
l'inconflancedu tems; mais il eft rare 
qu'on ne puiflè pas trouver an mo- 
ment pour prendre la hauteur du fb- 
leil , ic alors on «n conclut le tems 
vrai au moyen de la déclinaifon. 
M. Lambert a confcillé à MiEifcn- 
hard de dreffcr une Table propre à 
éviter ce calcul pour la latitude de 
Berlin ; & M. Schulze expofe'ici la 
forn\ule, qui eft le fondement de 
cette Table> & la manière dont elle 

peut 



Décembre 1778. 1415 
Dcut fe réduire en nombres. Cette 
formiiie condfte dans la folution de 
ce Problême: Etant données la hau- 
teur de 1 ecjuareur , la déclinaifon & 
la hauteur de 1 étoile y trouver langle 
horaire. Ce font ces Tables ^ue M» 
Lévêque (ê propofe de calculer pour 
toute la terre, aTufage des Naviga- 
teurs. 

M. Bode doniK , dans Tarticle qui 
fu.t le calcul des diftances mutuel- 
les des Pléiades qui peut être très- 
utile dans une projcâion de ces étoi- 
les , telle qu'on l'a fait lorCqu'elles 
doivent être éclipfées par la lune. 
Flufieurs Aftronomes ont donné ct% 
déterminations. Celles d'Hévelius 
éi£Fercnt trop des autres & de lob^ 
ièrvation pour qu elles (oient dignes 
d'attention. Bradley n'en a obfervé 
qu'un très-petit nonîbre. M. k Mon- 
nier a obfervé les différences d'af- 
cenfion droite & de déclinaifon de 
38 d& ces étoiles par rapport à Al- 
CTOBe* Zaootti y la Caille & Mayec 
s'accordent fort bien entre eux , fur- 

Dic.Fol.1. Kkkkk 



14 20 Journal des Sçavans , 
mut pour rafccfïfioB droite, Mayer^ 
dans fon nouveau Catalogue zodia- 
cal, a donne Tafccnfion droite & k 
clcclinaifon de treize de ces étoiles^ 
comparées avec la claire des Pléia- 
des ; & Flamftéed ayant obfcrvé les 
mcmes , M. Bodc a pris pour fonde- 
ment de fcs calculs les catalogues de 
ces deux illuftres Aftronomes. Il s*eft 
fervi 5 pour mefurer ces diftances , 
d'un micromètre objeâif de fcpt 
pieds de foyer; & dans fes calcillSfil 
a regardé ces diftances comme reo- 
tiligncs à caufc de leur petireflc. Et 
afin de connoîrre leur pofition rela- 
tivement à Técliptique & à lëqua- 
teur , il a cherché l'angle que chacu- 
ne i^t avec le c^cle de déclinaifon 
& k cercle de latitude d'Alcyone,& 
ladirtance des Pléiades à Alcyonc 
prife fur les lignes qui forment- cet 
angle» Ces étoiles peuvent être oc- 
cultées par la lune , pendant que fon 
ttCEud afcendant rétrograde depuis le 
premier degré du Taureau jufqu'au 
premier degré du Capricorne, Il faut 



Décembre 1778. I427 

Ï^our cela \f\\is de (ix ans y pendant 
efqucls la lune fait plus de 80 fois 
le cour du ciel ^ & à chaque fois cou- 
vre quelqu'une des Plcïades poui 
quelque endroit de la terre. Ces ob- 
lervations pourront fe faire depuis 
X781 jufqua 1787. Si la lunepaflc 
par le milieu des PUïades , roofer^- 
vation peut durer 3 \ heures ; & Ton 
peut oblerver Toccultation de plu* 
ficurs de ces étoiles , ce qui eft tou- 
jours très- utile. Si Ton vouloit véri-. 
fier de nouveau les déterminations 
de Mayer , il bujdroit regarder coni» 
me connus le lieu & l'angle de po(î« 
tion d'Alcyone , & prendre fa dit- 
tance aux autres Pléiades avec un 
bon béliomètre ; ce qui feroit beau-* 
coup plus exaâ oue de prendre au 
micromètre les cftfférences d'afcen* 
(lon droite 6i de déclinaifon. M. 
Bo<le traite aufE des occultations 
des .étoiles fixes par la lune , pôuf 
déterminer leur pi^flibiliré & Icuri 
pKéaooGienes gériéraux pour toute 1^ 
t€ne^a^ moyen de deux Tablas ; U 
Kkkkkij 



2 41 s Journal des Sçavans f 
première indique quelle étoile peut 
êcrc éclipféc par la lune pour chaque 
longitude du nœud afccndanc ; la 
féconde fert à déterminer avec plus 
d'exaftitude dans quels pays de la 
terre roccultation d'une étoile peut 
être vifible, en fnppofant connues la 
latitude, & lorfquil le faut la fom- 
ine de la parallaxe & du demi - dia- 
mètre de la lune. On y trouve un 
Catalogue des 180 principales étoi- 
les qui peuvent être éclipfces. Il y en 
à en tout 3 < 5 un peu confidérablcs 
^ui font dans ce cas ; c'eft - à - dire , 
dont la latitude ne pafle pas ^^ î7' , 
fommc de la plus grande latitude de 
la plus grande parallaxe & du plus 
grand rayon de la lune. Cette Table 
repréfente donc , d'après la latitude 
connue de chaque étoile , la latitude 
de la lune à chaque conjondior» avec 
cette étoile, néceflaire pour que, vue 
du centre de la terre , la lune puifle 
être en contaft avec Tétoile ou la 
cacher entièrement y la même chofe 
ed repréfentée pour le lieu au zénith 



Déêcmhrc 1778. 2413 

cluqucl rétoilc paffc. On'pcutaifé- 
nicnr juger par-là (î une occultation 
peut avoir lieu ^ & comment on la 
verra dc*la terre. 

M. Bodc ayant trouvé dans U^ 
Ephéméridcs de Berlin de 177^, une 
occultation d'Aldcbaran par la Itirie 
obfervéc à Manlicim , par M. TAbbé 
Mayer, le X; Janvier 177^ , acher- 
cliè à déterminer par-là la longitude 
de Manheim qu on n'avoir point en- 
core exaâcment , ayant trouvé que 
cette même obfervation avoir été 
faite à Paris par M. de la Lande. M. 
Bode s'cft fervi de la Méthode de 
M. Lexell > qui fe trouve dans les. 
Ephémérides de 1776. Il a fuppofé 
la longitude de Manheim de 2 6^ 3* 
40" , & fa latitude de 49 *" 28 xo'-' , 
comme Tavoit déterminé M. Caflîni 
dins la mcfure des degrés de longi- 
tude de Paris à Vienne. Il'a prii avec 
Newton j~ pour 1 applatiffcment de 
la terre , & a tiré tous les autres élé- 
mens des Tables de Mayen II a 
trouvé par*là> pour {\ différence des 



243^ Journal des Sçavans y 
méridiens entre Paris & Manheim , 
14' 24'^ ou id^ ^ o" pour la longi- 
turfe de Manheim : ^ft à quoi il 
faut s'en tenir jufqu'à ce qu'on aie 
fktt de nouvelles obfervarions ; car 
la Méthode de M, Lexell finit foup<« 

Î;onner quelques inexaâitudes dans 
es Obfcrvations , & le Père HcU dît 
e£Feâivement dans les Ephémérides 
que le tems de Témcrfion a Manheim 
eu douteux ; d'ailleurs , la pendule 
de M, de la La^de avoir été arrêtée 
par le grand froid , & il y a quelques 
fécondes d'incertitude. Par réclipfe 
de folcil de 1761 , M. Lexell a trou* 
vé la longitude de Schvetzin^en de 
a6^ 13' I 5''; & par la fin de 1 eclipfc 
dfe folcil de 1773 > ^^ * trouvé cette 
même longitude de 26^ 14 30*^, 
enforre que Manheim fcroicdcaj à 
34''' à l'oued de Schwctzingen. L'Ob- 
fervatoire de l'Abbé Mayer étoit 
d'abord dans' ce château ; mais de- 
puis quelque rems rEledcur Palatin 
en a fait conftruire un fuperbe à 
Manheim , où l'Abbé Maycr obfcrve 



Dicemhrt 1778.. 1431 
aducllcment, L'ccUpfc totale de lunfc 
de 1776 donncToit, ca prenant fon 
commencenient , %^" i &^la fin 2)'' 
pour la différence de longitude àfi 
CCS deux endroits ; mais l*Abb^ 
Akyer le déficit de la pendule dP 
Scbwetiingen » & d*ailkurs \ts éciip- 
ks de lune donnent des rcfulrats trèt- 

{leu exaâs pour la détermination chs 
OAgitudes, 

M^Bcmoulli ayant (àîC en Juillet 
1777, un voyage à Dantzig ^ donne 
ici une fiotice de quelques particula- 
lires relatives aux Sciences & à l'A^ 
tronomie. II y parle des roanufcrits 
d'Hévelius ^ que M. de Lifle de ta 
Croydre avoir emportés à Pctcr»- 
bourg ; & qui, après fa mort» avoienc 
itt achetés par M. Godin , & tranf- 
portés à Cadix , oà M. de la Lande 
a acheté ce qu'on en a pu recouvrer. 
Parmi ces papiers il y en avoir plu- 
fieurs de Kepler. La Société de Phy- 
fique de Dantzig a commencé à y 
établir un Obfervatoirc , & M. le 
Doôeur \f^olff lui a dcjà fourni plu- 
Kkkkklv 



143^ Journal des S çavans^ 
iîeurs inftrumcns , un quart de ccrclt 
de Siflbn d'un pied de rayon , un té- 
Icfcope de DoUond , de i8 pouces; 
avec un micromètre objedif , une 
pendule de Shelron & une petite 
pendule de l'invention de M. Ma- 
gellan; un inftrumcnr qui (ert à-ia- 
fois de bouffole de déclinaiibn & 
d'inctinaifon ; invention nouvelle , 
mais que M. Bcrnoulli juge peu 
sûre; enfin un verre objedif de lOo 
pieds de foyer qui avoir appartenu à 
M. Hetker , Profeflcur de Mathéma- 
tiques à Dantzîg , mais il n*eft pas 
encore prêt à fervir ; & M. Wolff 
fouhaiteroit qu'on pût , en Angle- 
terre ou ailleurs^ en faire une lunette 
adiromatiquc. 

Suivent des Obfefvations aftrono- 
miqucs, faites à Vilna en Lithuanie 
-par le Père Poczobut avec une lu- 
nette de i6 pieds : ce font d:s éclipfes 
des fateliites de Jupiter obfervées en 
1 766,& loccultarion desPléïades par 
la lune obfcrvce le \% Sept. 1766. 
L'obfcrvation de l'éclipfe de folcil 



Décembre 1778. I433 
clu premier Avril 1764 , faite à Var- 
fovic par le Père Roftan , & compa* 
rée avec les obfervations de Londres, 
Rome, Paris, &c. Le réfulrat donne 
une heure 14' 51^^ 5 pour différence 
des méridiens entre Warfovic & Paris. 
Des Obfervations aftronomiques fai- 
tes àWarfovie par M.WolfF avec les 
inftrumens dont on vient de parler: 
elles contiennent Tcclipfc de foleil 
du 16 Août 1765, comparée avec 
les Obfervations de Londres, de Pa- 
lis , &c. La différence des méridiens- 
«ntrc Warfovic & Paris qui en ré- 
fuite , eft dune heure I4' 34'-^ 8. 
L'oblcrvation de l'éclipfe de loleil 
du ç Août 1766, faite dans la même 
ville. La hauteur du pôle à Warfo- 
vie , déduite de piuneurs hauteurs 
méridiennes du foleil , eft de 5 1*^ 14' 
l8^ M. l'Abbé Bofcovich Tavoit 
Trouvée avec le quart de cercle de 
Hadley , de 5 1^ 15'. Des éclipfcs de 
fatellitcs de Jupiter faites avec ti» 
télcfcopc de Short , qui groflît 100 
fois, avecpluficurs obfervations COC-* 



243 4 Journal des Sçavans , 
rcfpondantes faite en d'autres lieu 
réclipfe partielle de lune du } Ja 
vier 1768 , faites avec une lunei 
terrcftre de DoUond , de 2 pieds 
des cclipfes de fatcllites dé Jupire 
faites à Dirfchau , dans la PrulFc o 
cidentale, par M. Wôlff, & loccu 
talion de <r des PoifTons > le 4 Juill 
1771 , faite au même endroit. 

On trouve enfuite une Lettre < 
M. l'Abbé deCcfaris, Aftronome< 
Milan , à M. BernouUi^ datée du pi 
mier Mai 1777, avec des Obferv 
tîons d'éclipfes de fatellites de Jup 
ttu M. de Cefaris rend compte 
M. BernouUi de quelques cbaug< 
xnens faits à i'Obfervatoire de Milai 
entre autres d'une galerie qui réun 
les quatre tours. Il foutient que 1 
deux nouvelles tours , conftruices a 
midi 9 ne font point incommodes 
comme nous l'avions dit dans non 
Journal de Septembre 177^, d'apn 
M, Bcifcowich , parce qu elles n'ôrei 
que trois degrés à l'horizon pour J 
fcéicur éqaatorial > & fix pour le fe) 



Décembre 1778* 14^5 
tant \ ce qui cft même dans la direc- 
tion de la coupole de la Cathédrale, 
qui ptoduifoit déjà à peu-près le mç- 
^ me inconvénient. Tes principaux inf- • 
trumcnsde cet Obfcrvatoire de Milan 
font un mural & un fextant de fix pieds 
de rayon de Ca«rvet;un fefteuréqua- 
torial de cinq pieds de Siffon av«9C 
des cercles de déclinaifon Se d'afcev- 
ilon. droite d'un pied \ une lunette 
achromatique -des paiTages de <S pieds 
d'un habile Artifte de MiU» nommé 
Meghele ; une machine parallatiqoe 
<Iu même Ârtifte ^ avec une luntute 
achromatique de trois pieds ^ :,i|ti 

Îiiarc de cercle mobild de iS pouces^ 
eux télefcopesà réflexion de deux 

•pieds de £byer, l'un de Short niuai 
d*uo micromètre ohjeâif , l'autre de 
DoUondî fept pendules, dont deux 
ont des verges compofées ; plusieurs 
lunettes achromatiques , dont deux 

•de DoUond de 8 & de 10 pieds^^c. 

. Suit uae Lettre de M. Slope à M. 
Bonumlli ^ datée de Pife le 7 Mai 
I777, ALVargentin ayant calculé 



143^ Journal des Sçavans ,' 
les éclipfes des fatcllitcs de Jupiter*; 
obfervées à Pife par M. Slopc , & les 
ayant comparé avec celles de Paris , 
trouve 32' 5'^ pour la différence des 
méridiens entre Pife &c Paris, M, 
Slope donne cnfuite à M. BernoulU 
1 extrait d'une Lettre qu'il a reçue de 
Paris de l'Abbé Bofcovich , relati- 
vement à Tufagc qu'a fait TAbbé Ro- 
chon de la double réfradion du cryt 
tal de roche pour avoir deux images, 
qui tiennent lieu d'un micromètre 
objcftif , parce qu'on rapproche ou 
qu'on éloigne le prifm« compofé 
luivant que l'exige la po/icîon de 
l'image dans la lunette. Pour le dia- 
mètre de Jupiter on peut, dans une 
lunette de trois pieds , avoir un mou- 
vement de fix lignes pour chaque 
fcconde. M. l'Abbé Bofcowich a 
trouvé qu'on pouvoir parvenir au 
même but avec un (impie prifme de 
verre commun , en faifant ce prifme 
plus petit que l'ouverture de l'objec- 
tif, roar k diamètre de Jupiter & 
d'autres de cette grandeur, l'angle 



Déambre 1778. 2437 
Aw prîfme peut être petir & feule- 
ment le double du diamètre qu'oa 
veut mefurcr , laréfravîtion eft à-pcu- 
près la moitié de cet angle ; & coni- 
mc clic eft fort petite, les couleurs 
ne font pas à craindre* Mais pour les 
.grands diamètres, comme ceux du 
iblcil & de la lune, on peut remé- 
dier aux Iris en k fcrvant de deux 
prifmcs , l'un d€ verre commun, 1 au- 
tre de fli-nt-glafs. Il faut les joindre 
de façon qu'ils produifent la réfrac- 
tion oéceffairc & faffent difparoîtrc 
les couleurs. M. l'Abbé Bofcowich 
«ntre dans quelques détails fur cette 
méthode^ & promet de la publier 
bientôt. 

Dans une Lettre de M. le ProfeP- 
fcur Kratzenftcin à M. Bernoulli , da- 
tée de Copenhague le 17 Mai 1 777^ 
on trouve deux émcrfions des fatel- 
lites de Jupiter , l'une du premier & 
l'autre du fécond ; en comparant la 
première avec celle qui a été obfer- 
vécà Berlin , il trouve pour la difFé- - 
«xeoce Jes méridiens entre Copenhar 



1 ^''P^Wpctt'^^^'- H37 
éi^dcuZ' ''°"""e ceux du 

pftrof. r race de ia ..^^^^ 

'''^«. r«ne du -^ *■•'■- 
f«<^ond;eocar^'*^*- 



143 s Journal des Sçarans ^ 
gue& Paris» 41' 41'^ aulitude4I 
o^^ qui eft dans la ConnoifTance des 
Tems. Mais une (cule émerûon ne 
{a&t pas: pour cette détermination , 
& des calculs poftcricurs de M. Me- 
chain ctabliflent cette quantité de 41' 
4" parplufieurs éclipfes* 

IL entre dans quelques détails fur 
rObfcrvatoire de Copenhagae & fur 
4 ordre: que le Roi a donné de le ré- 
tablir & de le mettre en étar. Il rap- 
porte- encore une occultation de Ç 
des Gémeaux par la lune obfervce le 
ai Janvier 1777 9 & quelques éclip 
fss^ des fatellites obfervées par im 
AAronome qu'il ne nomme pas ^ en 
1771, Il s'étonne que M. de la Lande 
ne veuille pas croire que les taches 
du folcil font des trous ou cavités 
du diique folaire» M. Kratzenftein 
les a obfervées avec un tékfcopc 
Newtonien db 4 pieds , 6c dit Içs 
avoir vues aoffi diftinâemeot qn'tl eft 
poffible , & avoir remarqué des iné- 
galités qui paroiffoient aller d*\m 
bord à l'autre inégalement , mais 



Décembre 1778. 2.439 
foiblcmcnc éclairées fuivant leur 
obliquité à la furface du (oleil -, ce 
qui prouve, fuivanr lui , que ces iné- 
galités font fucceflîvemcnt décou* 
vertes Se cachées par le bord du creux 
pendant la rotation du foieil , rela- 
tivement à Toeil qui en eft le plus 
près , & que ce ne font point des 
eminences en forme de montagnes , 
comme le foutient M. de la Lande. 
. Une Lettre du Père Fixmillrïet , 
datée de Cremfmunfter le 23 Juin 
1777 , adreflee à M Bcrnoulli , con- 
tient plufieurs obfèrvations d'éclipfcs 
des fatellitcs de Jupiter , & une dé- 
termination de h rotatiofi du iblell 
fut fon axe au moyen des taches. Suc 
vingt taches obfcrvées , le Père Fixl- 
millner n*en trouva que trois ou 
quatre qui parurent revenir au même 
point du ciel. Pour approcher da- 
vantage des vrais élémcns dû calcut, 
il (uivic une tache depuis le 20 Juin 
jaCqu'au premier Juiller ; & il a trou- 
vé 1' 19* jl' pour le lieu hélioccn- 
tirique du nœud afcendant deféquoN 



£44^ Jottrnal des Sçav^ns ; 
tcur folairc , & 6® 15 14'' pourriti^ 
clinaifoiv. Il avoit trouvé , en 1 767 , 
8^ il ''44' & 7® 8 30''; ce qui don- 
ne , en prenant un milieu , 8' 20*^ 
48'^ pour le lieu du nœud , & 6^ 44^ 
pour rinclinaifbn. Quant au temg 
de la rotation , il Ta trouve par onZç" 
obfcrvations d'une tache de 15s ijh 
44' , & par dix obfcrvations d'ilnc 
auttcjde 25^-; i^r^z-f. Il dit, à la fin 
de fa Lettre , qu on va établir à l'Ab- 
baye de Lambach, près de Crcms- 
munfter, un Obfervatoire j & qu'un 
Religieux de cette Abbaye eft à Vien- 
ne pour prendre les inftruâions né- 
ceflaires. On en^a aufli conftruit un 
en Hongrie , enforte qu'il y en a ac- 
tuellement trois dans ce pays-là ; l'un 
à Tyrnaw, l'autre à Erlau , le troi- 
fièmc à Ofen, dont L'Abbé Hell rend 
compte à M., Bernoulli. M. "Weifs a 
envoyé de Tyrnaw à M. BernouUi , 
Acs obfcrvations d'éclipfes de fatclli- 
tcs faites en i77^,&rimmerfion de 
xrderEcreviflc, fous la partie obf- 
cuxe de la lune, obfervèe le 19 Fé- 



Décembre 1778. 1441 
vricr 1777. M. le ProfcflTeurMatsko 
apprend auflî à M^ BernouUi qu on 
va conftruire an Obfcrvaroirc à Ca(^ 
fcl f par Ordre du Landgrave. II 
parle d'un verre de Campani que le 
Landgrave Charles avoir apporte de 
France: ce verre a 113 pieds de foyer; 
il demande des indruâions fur la 
manière dont il doit l'employer. 

Ce Volume eft termine par la trit 
te nouvelle de la mort de M. Lam« 
berc, qui eft arrivée à Berlin le 25 
Septembre 1777. Il étoit le direc- 
teur de CCS Ephéméridcs. M. Bcr- 
notrlli donne ici une notice de fa 
vie , & nous en avons déjà parlé ; 
d'ailleurs fon Eloge a été prononcé 
à l'Académie de Berlin le 29 Janvier 
1778 Cet homme rare ^ qui avôit 
porté fes regards & fcs découvertes 
dans toutes les parties des Sciences , 
qui avoit fçu joindre aux obferva- 
rions les plus fines & les plus délica- 
tes les vues les plus brillantes & les 
plus étendues, etoit né à Mulhaufen 
ra Suide vers l'an 1730. U éroic filt 



2442 Journal des S^avans i 
d'un Tailleur , & n avoir en çonfë- 
^uencercçu aucune éducation.» Quel- 
ques livres de gcomctric élémentaire 
& de cofmographic développèrent 
fon talent pouïSjes Mathématiques. 
Il paflTa dans les Gr ifons , où il vé* 
eut dans la maifôn de M. de Sa* 
lis ; fit dlfFércns voyages avec fes 
fils, & vint enfliite à Berlin en 1 764» 
M. Sulzer, célèbre Dircôcur de l'A- 
cadémie , le fit connoître au Roi % 
qui lui donna une place d* Académi- 
cien & une penfion. Depuis ce tcms- 
là il n'a cefîé d'enrichir les Mémoires 
de Berlin des morceaux les plus intc- 
refrans;& les Ouvrages qu'il a publiés, 
la Photométrie , les Orbites des Co- 
mètes , rOrganum , l'Architechtoni- 
que , fes Beytrage , &c. toujours ori- 
ginaux , toujours remplis des vues 
analytiques les plus profondes & les 
plus fertiles, font des tréfors pour 
ceux qui fauront y puifer. Il avoit 
d'ailleurs le caradère le plus doux & 
le plus fociable. M. BernouUi an- 
nonce que ces Ephémérides fe conû* 



Dicvnhn 1778. 1443 

nucrojnt, malgré la mort de \L Lam- 
bert. Le Volume dont nous venons 
de rendre compte, eft un Recueil in» 
tércflant de Mémoires daftronomie ^ 
de Tables , d'Obfervations & de 
Mérbodcs. Nous en avons rendu 
compte un peu au long en faveur^c 
ceux oui n'entendent pas rAllcmand; 
les Altronomes feront obligés d'étu- 
dier cette Langue » fi Ton continue 
de $*en fervir pour des ouvrages auffi 
utiles au progrès de leur fcience. 

E XP ÈRl E N C ES propres à faire 
connoure que CAlkali volatil fluor 
. ifiU Rémi Je le plus efficace dans 
. tes Jfphixies ; avec des Remar- 
ques fur Us effers avantageux qu'il 
produit dans la morfure dejla Vi- 
père 9 dans la Rage , la Brûlure j 
l'Apoplexie, &c. Par M. Sage. 

Contraria contra'iis citrantur* 
Arift. Prob. I. 

A Paris, de Timp. de Monsieur. 



£444 Journal des Sçavans i 

MÉMOIRE fur la manùn dont 
Us Animaux font afftclis par dif^ 
jirtns fluides ainfomies , miphiti^ 
^u€s; & fur les moyens de remé* 
dicr aux efFcrs de ces fluides •, pré* 
cédé d'une Hiftoire abrégée des 
différens fluides aëriformes ou gas. 
Par M. Bu qutt , Dodeur-Rcgenc 
& Profeflcut de Chimie de la Fa» 
culte de Médecine de Paris, de 
l'Académie Royale des Sciences, 
de la Société Royale de Médecine > 
Ccnfcur Royal, A Paris , de l'im-: 
primerie Royale. 1778. ' 

CES deux Ouvrages, defHnés par 
leurs Auteurs à faire connoîtrc 
particulièrement les moyens dcirap- 
peler à la vie les perfonncs qui tom- 
bent en afphixics^difFèrcnt entre eux, 
comme oii le verra par rcxpofé que 
nous allons faire de la doôrine& 
des expériences qu'ils renferment. 

M. Sage donne d*abord le procédé 
pour obtenir l'alkali volatil iluon 



Dicemhre 1778. ^445 
Ccft celui de Lemcry. Il confiftc à 
mêler cxaâemcnt une partie de fcl 
ammoniac pulvérifc avec trois par- 
ries de chaux éteinte. On introduit 
ce mélange dans une cornue lutée ; 
& après y avoir vcrfe de Teau , on 
adapte & on lute un grand réci* 
picnt, dont on laifle le foramen ou- 
vert , &c. M. Sage donne également 
le moyen d'obtenir Talkali volatil 
concret ; mais il préfère l'alkali vo- 
latil fluor à ce dernier & à l'eau de 
luce , qui ne diffère de ce dernier 
que parce qu'elle a une huile pinte à 
l'alkali volatil. 

Le premier Chapitre traité de TaP 
phixie produite par l'acide méphiti- 

?ue de la fermentation viheufe« M« 
âge cite l'exemple d'un oifeau Tuf* 
foqué par l'air fixe > & qu'il rappclla 
à la vie à l'Académie des Sciences » 
en jpréfènce de l'Empereur , en lui 
fiûunt refpirer de f alkali volatil. Il 
a répété plufieurs fois la même expé- 
xicnce fur d'autres oifeaux > fur des 
tepciks 9 des iofcâes 8c des quadru* 



144^ Jouraal deç Sfavans ^ 
pèdes 9 & il en a obtenu conftamtnent 
^ les mêmes effets. Mais toutes les fois 
qu'au lieu d'alkali voJatil il a em- 
ployé par comparaifon le vinaigre , 
les animaux font morts ; & s'ils n*é- 
toicnt pas dans une afpbyxie com- 
pierte , cet acide les y a plongé & les 
a tués : d*où il conclut aue l'acide du 
vinaigre ne peut remédier aux af- 
phyxies. Voici une expérience, donc 
M. Sage s*autorife encore plus que 
des faits , dont il vient d'être auef- 
tion. Il a pris deux bocaux aune 
égale grandeur , & après les avoir 
remplis du fluide, qu'il appelle acide 
niéphytique de la fermentation vi- 
neufc, il a mis ,dans l'un de l'alkali 
volatil fluor ^ ôc dans l'autre du vi- 
naigre radical. Il a bien bouché les 
deux bocaux , à l'aide de veflîes 
mouillées ; il ks a agités l'un après 
fautre. La veffîe du bocal où étoic 
Talkali volatil fluor a été déprimée , 
& celle de Tautrebocal ne 1 a point 
été. Ayant été . débouchés Tun & 
fautre ^ une lumière plongée dans le 



Décembre 1778. ^447 
bocal où éroit l'alkali volatil ne s'y 
cft point éteinte î au contraire, elle 
s'ctt éteinte à Torificé du bocal oà 
éroit le vinaigre. M. Sage pcnfequc, 
dans le premier cas , l'alkali volatil 
s'crt combiné parfaitement avec Ta- 
cide d^ la fermentation vineufe^quil 
a perdu par ce mtiyen fon aâion 
meurtrière; au lieu que,dans le iecond 
cas , Tacide du vinaigre , qui ne Vy 
eft point combiné y ne lui a pas cn^ 
levé fa qualité pernicieufc Cette ex» 
çéricnce de la faturation & de lab- 
iorbition du gas de la fermentatioD 
Ttneuiê pat Talkali volatil âuoc ou 
eaaftique , av>oiU été faite anl^rifUi 
tement par M. te Duc de Chaulncs^ 
éans une AiTetnblée de rAradénûe 
des Sciences. 

M. Sage confeille l'alkali volatil 
pour détruire les effets des acides 
minéraux fcr les |>erfoiine9^ut .y aiit» 
toient éré expofécs ^ «< parce jqocf^ 
dit-il, ^><de l'union de 1 acide avec 
» i'alkftlt'il férulre on mixte qui nk 
H plus tien de corxdiîf*^» Le taetos 



2^4^ JoumalJcs Sçavans f 
alkâli volatil eft ^ félon M. Sage ^ ic 
fcul moyen de carrigcr les eflFccs des 
moufeces & ceux d'u:n aie altéré pat 
les lampes , la refpKation des ani- 
maux , &c. deforte qu'il croit utile 
que chaque mineur ait un flacon 
d'alkali volaril , & qu'on en fafic 
xcfpirer aux perfonnes qui tombent 
en fyncope» aux vidangeurs & aux 
autres hommes expofes à des vapeurs 
fufFocantcs ; état dans lequel le vinai- 
gre eft nuifîble , félon M. Sage. 

Il en eft de même de la vapeur du 
charbon , dont M. Sage prétendi 
qu'aucun Médecin n^a connu la na- 
ture. Ce n eft autre chofe qu'un aci- 
de, comme l'air fixej & par cette 
f aifbn , d'après M. Sage ^ on n'en peut 

Suérir les effets que par le moyen 
c l'alkali volatil , qui n'agit point 
comme ftimulant , mais en neutrali- 
sant l'acide. Il rapporte pour preuve 
4cs' exemples de perfonnes & d'ani- 
maux 9 qu'il a ai nu rappelés à la vie 
k>rfqu'ils avoient été fuffoqués par 
cette vapeur. Le vinaigre > dans ce 

cas 9 



Dkembrt 1778. 2.44 J 
cas 9 lui a toujours paru nui(ible ou 
infuâîranc. 11 jeta une once d'alkali 
volatil dans une chambre, où il y 
avoic une fierté vapeur de charboi^ 
répandue ; une bougie y brûla très- 
bien , & peu après 00 y entra fans 
inconvénient. 

M. Sage explique ain^î lacaufede la 
mort des noyés« i<La portion d'air ret 
H tce dans leur poumon venant à s'y 
•> dècotnpofer,! acide méphitique qui 
^ en réfulce fait ceflfer les fonâions 
•» de ce vîfcère , &c. U cft donc évi* 
•> dent, ajoutc-t-il, que Talkali vo- 
•> laril 9 en fe combinant avec cet 
« acide 9 doit le ncutralifcr & for- 
I» mer un mixte qui n'a plus rien de 
»> malfaifaot ; l'accès de Tair exté-* 
•> rieur ne trouvant plus alors aucun 
9> obftacle , le fpafme occafionné par 

Décembre Fol. L 
» l'acide qui avoit pénétré dans le 
»• poumon , doit ceflcr au même inf- 
y^ tant ; c'eft pourquoi je ne crains 
•• point d'avancer que 9 loin de regar- 
» der Talkali volatil comme un ae» 

Die. Vol. U LUVV 



145^ Journal des S çav ans ^ 
» ceflbirc dans le rrairement dw 
^ noyés , il doit être employé com- 
» »Tic le premier & principal rcmè- 
H de , &c. " Quelques perfonn« 
noyées ont éré rappelées à la vie pat 
Talkali volatil -, des lapins , noyés 
exprès, ont été reffufcitcs parle mê- 
me moyen : ces faits paroiffcnt fuffi- 
fans à M. Sage pour appuyer la théor 
rie ci-deffus. 

C'cft fur ' rout contre le venin de 
*la vipère que Talkali volatil pafle 
depuis longtems pour un excellent 
antidote. M* Sage, qui regarde ce 
venin comme acide , le confeille aufiî 
dans ce cas. 11 rappelle à ce fujet l'ex- 
périence connue , ou plutôt le bon 
effet qu'en obtint M. Bernard de 
Juïfieu , lorfqu'il en fit prendre à un 
herborifte de Paris , qui fut mordtt 
par une vipère aux environs de Mont- 
morency. 

Le mal que font les infedes, com- 
me les abeilles , les guêpes , les con- 
fins , &:c. qui piquent en introdui- 
knr , félon M. Sage ^ un acide dans 



Décembre 1778. 1451 

la psau , fc guérie bienrôc d l'on y ap- 
plique de l'alkali volatil fluor. 

M. Sage penfc que les brûlures 
font l'acide phofphorique très - con« 
centré & très - échauffé , qui , en pé- 
nétrant les corps animés , détruit du 
modifie leur tifTu de différentes ma- 
nières. En confcquence il croit qu'il 
n'y a pas de meilleur remède que 
Talkali volatil, en en réglant toute- 
fois l'application félon l'elpccc de 
brûlure. 

Il cft employé avec fuccès pour 
guérir la rage. M. Sage en cite qucl- 

aues traits \ mais il défend Tefpric 
c corne de cerf, & recommande 
qu'on n'ait de confiance que dans 
1 alkali volatil fluor parce qu'il n'efl: 
poidt dans l'état favonneux. 

L*apoplexie étant regardée par 
M. Sage conune un état voifin de 
l'alphyxie, il prefcrit aufii dans ce cas 
Tufage de l'alkali volatil 9 qui lui a 
réum à Tégard de deux hommes du 
Jardin royal des plantes. 

Enfin M. Saee indique la manière 
Lllll\\ 



2 45^ Journal des Sçavans i 

de fc fcrvir de Talkali volatil, foit 

extérieurement , fpit intcriçuremcm ; 

il en porte la dofç jufqu'à 15 gouttçs 

dans un demi verre d'e^u , pour les 

apoplc3^ies , en répétant pluficurs 

fois, 

Tel effTextrait d'un Ouvrage qui 
9 çié fort répçindu , dans rcfpérancc 
d*un fecours qu'il promet dans dçs 
circpnftances fort cmbaraflantes. On 
va voir par l'Extrait du Mémoire de 
M. Bucquet , quelles modifications 
il ffiut apporter à ces promefTes. 

M, Biicquct commence par une 
Hiftoirc abrégée des difFérens fluides 
^criforrpes ou gas , afin de mettre les 

J)erfpiincs qui le liront, & qui qe 
ont point au courant des découver- 
tes des Chymiftcs modernes , en état 
d*ci\tcudrc les détails des expériences 
qui doivent fuivre. Elles tendent à 

!)rouvcr que Talkali volatil n'efl; p^s 
e feul moyen, nî un moyen toujours 
fur de rappeler ^ la vie dans Taf- 
phixie , 8c que tous les acides &ç au- 
tres ftimulans jouifTent de cet aVan^ 
rage avec moins d'inconvénicns. 



Décembre 1778. 145 ^ 
• w On entend, dit M. Bucquer,pac 
»» gas un fluide invifîblc , léger , mo- 
»> bile , compreffible & élaftiquc , 
1) quelle que foit fa nature. Sous ce 
» point de vue, l'air lui-même n'eft 
» qu un véritable gaS , mais dont les 
i> qualités chymiqucs font difFcren- 
» tes de celles des autres fluides de 
*• même genre, » 

L'air pur eft appelé gas rcfpîrable. 
Il favorifc la combuftion de tous les 
corps & la calcination des métaux, 
D*après M. I.avoifier, le fluide qui 
forme larmolphère contient une par- 
tic de vérirablc air refpirable & trois 
parties d'un ga<; ncphitique, qui ne 
peut fcrvir ni à la combuftion ni à la 
rcjpirarion , & qui eft nommé par cet 
haoilc Phyficisn , mofitc atmofphi-^ 

M. Bucquct ejfpliquc en peu de 
mots ce qu'on doit entendre par l'air 
déphlogiftiqué de M. Priefley , retiré 
de plufieurs chaux métalliques , & 
que M. Lavoificr regarde comme un 
air très -pur, propre à favorifer la 
LUiliij 



il|.54 Journal des Sçavans , 
combuftion & la rcfpi ration. Delà 
pafTc aux gas falins. Piufieurs mac 
rcs falincs volatiles peuvent fe co 
venir en gas. M. Buccjuct traite 
gas alkalin , du gas acide marin ,' 
gas acide fpathique, du gas aci 
fulphureux ; mais d'une manière ce 
cifc, &qui n'cft pas lufceptiblc d'( 
trait. Il comprend, ainH que M. I 
voifier , fous la dénomination de j 
acide de la craie , non - fculemc 
celui qui cft contenu dans les mat 
r^s calcaires , mais encore celui c 
fc dégage de la fermentation vinci 
& de la combuftion. Ce nom lui j 
roît d autant plus admiflîblc^que ce 
cfpêcc de gas cft en plus grande qu« 
tiré dans la craie que par - tout a 
leurs. Les acides véc^^craux fe cd 
vertiflcnt bien en ga:» ; mais l'cfp 
fumant de nitre , quoique très-od 
rant & très-volatil, n a pu Terre c 
core. Jufqu'à préfent ce qu'on a 
pelle gas nitreux n*eft , félon M. Bi 
quct, qu'une des parties conftituî 
tes de cet acide. 



Décembre 1778» 1455 
Les matières inflammables, telles 
que réther vitrioliquc , rcfprit- de- 
vin & les huiles, fournillènt aufli des 
Î;as qu'on appelle gas inflammables. 
1 en eft untrèsanciennement connii^ 
3ppçlé/eu»irifou des mineurs , qui 
fe dégage des carrières de fel gemme 
& de celles de charbon ; il prend feu 
à l'approche d'une bougie alumée , 
& produit en détonnant unt explo» 
fion plus ou moins forte. On retire 
de quelques dilTolutions métallique^ 
cette efpècc de gas , dont M. Buc- 

guet développe bien les propriétés, 
nfin le gas inflammable des marais, 
qui diffère du précédent parce qu'il 
brûle plus lentement & parce que la 
flamme qu'il produit eft d'un bleu 
foncé, s'obtient en. remuant avec un 
bâton la vafc des marais, des étangs,» 
des fofles & des m^rcs. C'eft par lui 
que M. Bucquct termine l'Hiftoirc 
abrégée des gas , qui font tous plus 
ou moins méphitiques', & qu'il faU 
ioit £aiire connoître avant d'cxpofer 
Llilliv 



14 5 â Journal des Sçavans^ 
leurs effets fur les animaux & 
moyens d'y remédier* 

M. Bucque: , dans la premii 
Partie de fon Mémoire, dont TU 
toire desgas ncft querintroduûii 
examine les connoviTances acqui 
par les Médecins avant que les Cl 
xniltcs s'occuppaffent de la rechen 
des gas ou fluides aëriformes mép 
tiques. Ils ignoroient la nature ( 
mofetes & des différentes vapc 
fuffoquantcs ; mais robfcrvation < 
fymptômcs , la difleâion des ca( 
vres , des expériences multipliées 
fuivies de fuecès dans Tapplicati 
des moyens cinratifs , les avoicnt f 
fifammcnr inftruits de tout ce qi 
étoir important de favoir. 
' MM. Lorry , H*rmant , Bouchi 
Connor , Méad & Bergman , célè 
Ghymiftc Suédois , ont décrit 
iymptômes de la fuffocation. « Le 
» obfervations réunies établiflfcnt 
» la manière la plus inconteftab 
» que les hommes & les animi 



Çécembrc 1778. a 4 5 7 
j* fufFoqucs ont la refpirarion.6^ la 
>} circulation gênces ; &: qu'en outre, 
>> dans plufieurs circonftances , le 
» genre nerveux eft fcnfiblemcnr af- 
^fcdé.» Par l'ouverture des cada- 
vres on s'cft affuré que la cavité 
droite du cœur cft extrêmement gor- 
gée , de mcmc que les veines jugLilai- 
rcs & les vaiiïeaux du cerveau , & 
que les poulmons font remplis de 
beaucoup de fang. Les deux indica- 
tions à remplir font de rappeler les 
(orcts vitales anéanties, & de dé- 
truire enfuite les fymptômes apoplec- 
tiques & rengorgement du poulmon. 
La première & la plu*: preflante cft 
d'employer des ftimulans. Les Mé- 
decins ont eu recours à pluHeurs de 
différente clpèce , telles que l'expofi- 
tion à Tair hroid , TimmerHon dans 
Teau froide , les fridions douces, les 
.odeurs piquantes, l'eaude-viecam* 
.phtéc , les eaux rpititueufcs , les vi- 
naigres fimples & aromatiques , le 
ici d'Angleterre , refprit volatil de 
••cl araoniac , &c. EnUiitc ils ont fait 
LVVVVm 



145^ Journal des Sçavarts ; 
faire irfagc de la faignéc & des re- 
mèdes ufirés dans Tapopl^xie. On 
trouve des preuves des bons effets de 
cctce manière de traiter rAfphyxie 
dans le Mémoire de M. Harmanr ; 
dans un Rapport fait par M. Portai , 
par ordre de TAcadémie des Scien- 
ces •, dans rOuvragc de M. Vicq 
d'Azyr fur l'Epizootie , enfin dans le 
Rçcueil public par M. Pia. 

M.Bucquèt paflc enfuiteàla fé- 
conde Partie de fon Mémoire , dans 
laquelle il fait connoîrre comment 
les découvertes chimiques fur les gas 
ont été appliquées à la curation des 
Afphyxies. C'eft le Dodteur Black , 
qui le premier a jeté du jour fur la 
natMre des fluides acriformes méphi- 
tiques. Après lui MM. Macbride , 
îPriefley , Jacquin , Cavcndich , 
Lannc, Ro .elle, Lavoifier, le Duc 
de Chaulnes & autres , ont contri- 
bué >, par leurs expériences ,à Téclair- 
cir davantage, « Ils ont tous fait voir 
» que le ^as de la craie , & ceux qui 
^lai reifcmblcnt, défignés fous le 



Décembre 1778. I459 
» nom à' air fixe par M. Black , & 
»> parles Chymiftes qui lont fuivi , 
«> éroicnc un véritable acide, qui Te 
n montre aviîc toutes tS apparences 
» extérieures de l'air tant qu'il n'eft 
» pas coAvbiné à l'eau ou à quelque 
H autre corps, n M. Bergman a appelé 
icc fluide, acide aérien; & tous les 
Chymiftes conviennent que c'cft un 
acide. 

Cette vérité a fait croire à M. 
B * * qu'il feroit avantageux de faire 
prendre aux perfonncs fuffoqucés des 
alkalis , qui , en farurant l'acide mé- 
phitique 9 en deviendroient l'anti- 
dote. La même opinion fe trouve 
dans un Avis patriotique, concer- 
nant les perfonnes tombées en af- 
pbixie par la vapeur du charbon. 
M. Sage a adopté cette manièfe cj^ 
penfer , qui eft la bafe de rUuvr^gc 
dont nous avons donné l'Exrrajt 
avant celui de M» Bucquet. Mais 
oaelque conforme ,quc foir <;ette 
doâripe avec les phénomènes con- 
nus des affinités de co'nbinaifou « 
L\VV\n\ 



24^0 Journal des Sçavans l 
M. Ducquec n'a pas été convaincu 9 
comme M. Sage , qu'elle fût applU 
cable au traitement des afphixies. U 
a même fenti combien elle pouvoir 
être dangereufe en donnarït l'exciu- 
fion , fut- tout aux ftimulans acides , 
confeillés par les Médecins , & qui 
font à la portée de tout le monde. 
En conféquence il s*eft cru en droit, 
& même il s'eft fait un devoir, en fa 
qualité de Médecin , d'inftruire le 
Public fur ce qu'il y avoir de fédui- 
fant dans les expériences de M. Sage, 
dont il juge très- bien ïts motifs loua- 
bles. c« Quelques multipliées que 
»3 foient , dit - il , les expériences de 
•• M. Sage , & quelques bien fondées 
M que faffent fes raifons , je n'ai pu 
•• me diffimulcr qu'elles étoicnt aD- 
» foltiment contraires à toutes Yts 
i% obftrVations faites avant lui s de 
H comme il n'a certainement eu en 
»3 vue que le bien de Thumaniié , il 
« nie permettra quelques réflexions, 
M qui ont bien pu échapper au favant 
M Chimifte , mais qui ne pouvoienc 



Décembre 177*. I461 
i» manquer de frapper un Médecin , 
»> qui , quoique amateur zélé de la 
«• Chimie &convaincu des avantages 
w qu'elle peut procurer à l'art de guc;- 
•» rir , a été trop fouvcnt témoin des 
» erreurs que cette fcience a portées 
» dans la Médecine , pour n'être pas 
« toujours en garde contre elle, d'atf- 
» cane plus même que Tes raifonnO' 
»» mens font plus féduifans & fcs ex- 
>» périences en apparence plus coq* 
*• duantes. » 

Après avoir rappelé les expérien- 
ces de M. Sage , M, Bucquct reprend 
chacune des affertions qui lui pa- 
roi fTent erronnées. M. Sage eft per- 
fuadé que les animaux lefpirenc le 
gas de la fermentation vineule au- 
quel ils peuvent être expofés; qae 
l'alkali volatil pénètre dans les poul« 
mons & y fature l'acide qu'il y ren- 
contrey & que le vinaigre eft abfolu- 
menc contraire aux perfonnes fu^ 
fbquées. M. Bucquet croit au cofv 
traire , i^. avec tous ks Phyficiens te 
Médecins qui ont obfctvé les iy mg- 



%/^6t Journal des Sçavans y 
tomes de la fufFocation , & qai ont 
ouvert les cadavres des hommes fu& 
foqués 9 qu'ils périiTenr faute de reO 
piration , &c. z^. Malgré Tcxpé- 
rience Faite par M. Sage , en mettant 
dans deux Docaux du gas de la fer- 
mentation vineufc avec du vinaigre 
.radical dans l'un , & de Talkali vo- 
latil dans l'autre j d'où il eft réfulté 
•feulement une combinaifon de Tal- 
kali volatil avec le gas de la fermen- 
tation , M. Bucquet ne croit pas 
qu'on puiflfe en conclure que la même 
combinaifon fe fera dans les poul- 
mons d'un homme & d'un animal 
fuffoqué cpmme dans un vaifleau de 
verre. 3^. Que beaucoup de perfon- 
nes fuffoquées ont été rappelées à la 
vie par le vinaigre feulement. 
. M. Bucquet fâchant bien que les 
. meilleurs raifonnemens» & même des 
-expériences éloignées, n'ont aucun 
poids pour détruire des faits fédui- 
lans & récens , s'eft attaché à répéter 
un grand nombre d'expériences > en 
plongeant des animaux dans diSé" 



Dcccmhrc 1778. 14 6 J 

rens gas & en les guériflanc par dif- 
férens moyens. Elles ont été faites 
en préfcnce de perfonnes inftruites 9 
dont la plupart étoient des Phyfi- 
ciens & des Médecins. II en rend 
compte dans la troifième parcie de 
fon Mémoire. 

M. Bucquct a fufFoqué environ 
deux cenrs animaux , qîiadrupcdes , 
oifeaux ou grenouilles dans différens 
gas. i^. Dans le gas acide de la craie, 
ou Tair fixe de MM. Black & Pricft- 
ley ; 2^. dans Tair infedé par la va- 
peur du charbon> qui n'eft en grande 
partie qu'un gas acide femblable à 
celui de la craic,^ 3^ dans le gas in*- 
fiammable qu'on fait être le feu brî*- 
fou 8c qui a la même nature que celui 
qui s'élève des latrines , des folles , 
des mares & du fond des puits. Nous 
m'entrerons point dans le détail de 
ces expériences , qui nous ont paru 
%îtes avec foin & qui méritent d'ctre 
lues dans l'Ouvrage. 

Il en rtfulte lès faits fuîvans : Tous 
les fluides aërifotmes n'agiffcnt pas 



24^4 Journal des Sçavansi 
de la même manière fur les animaux. 
La vapeur du charbon fuflFoquc avec 
bien moins d'énergie que le gas aci- 
de de la craie y & celui • ci n'occa» 
{ionne pas des coovulfions violentes 
comme Je gas inflammable. 

Tous les animaux ne font pas af- 
fcdés de même par les difFérens gas. 
Les oifeaux périilcnt plus promptc- 
ment dans les fluides méphitiques. 
Les quadrupèdes y fubfiftent plus 
longtems , lur • tout dans la vapeur 
de charbon. M. Bucquet a remarqué 
que les animau^i: les plus faciles à 
fuffoquer , tels que les oifeaux , 
étoient auffi les plus fufceptibles 
d'être rappelés à la vie, pourvu qu*oa 
les fccourût promptement. Le gas 
inflammable a peu d'aûion fur les 
grenouilles. 

Le gas méphitique ne pénètre pas^ 
i ce qu'il p^roît à M. Bucquet , ûan5 
les poulmons des animaux auxquels 
il eft nuifible. 

On doit commcucej par expofer 
les perfonnes fu£Foquées au grand ait 



Décembre 1778. 1465 
rommc le meilleur moyen de diftetv 
dre les védcules pulmonaires & de 
rétablir la circulation. Il faut cher- 
cher à ranimer les forces par des fti* 
mulans , au on varie fclon l'état d'at 
phixie. M. Bucquet en admet trois 
degrés. Dans le pcniier larefpiration 
fubfille encore , la circulation eft 
gênée & le fuffoquc peut avaler ; 
alors on fait prendre incérieuremenc 
des cordiaux , comme Teau - de - vie 
(impie ou camphrée , Tcau de Co« 
lognc , 8cc^ 

Dans le (ècond degré , où le poab 
tft à peine fenfible de la refpiration 
peu apparente y le malade n'avale 
points II faut lui faire refptrer par le 
nez des ftimulans volatils & odo-» 
rans ; tels font les vinaigres Hmples 
Se aromatiques , le fel de vinaigre » 
Je vinaigre radical*^ enfin, dans le 
tronéme degré , où la refpiration 8c 
ta circulation font éteintes , rienn^a 

Kru plus aâif à M. fiucquet que 
fprit de fel- marin fumant & Tcf- 
prie fu^biireiix volatiU Ce derniet 



^^66 Journal des Sçavans'i 

eft facile à trouver , puifqu'on a toii^ 
jours fous la main du loutre. Il s'a- 
git d*cn mettre fur une tuile ^ de Tal- 
iumer & de le couvrir d'un enton- 
noir pour en diriger la vapeur dans 
les narines de la perfonne luffbquée. 
Si Ton veut que ce remède foit fanj 
inconvénient, il faut > des le premier 
mouvement que fait la petfonne fut 
foquéc, la retirer de dclTus la va- 
peur d*efprit fulphufeux & lui faire 
xcfpircr de Tair pur. On y revient 
deux ou trois tois ftulement , &, 
toujours avfc la même attention. 
On a recoures enfuite aux acides vé- 
gétaux , qui font bien plus cordiaux 
& plus tonique^;. La iaignée & \ts 
remèdes indiqués terminent la guc-- 
rifon. 

A regard de Talkali volatil , M. 
Bucquet, penlant avccraifon qu'il 
ne peut jamais agir que comme fti- 
mulant , le conlcille feulement dans 
le fécond degré de fufFocation. Il 
prévient qu'on ne peur être trop 
réfervc dans Tufàgc qu'on en peut 



Décembre 1778. 2467* 
faire întcrîcurcmcnt , parccqu il oc- 
cafionnc quelquefois un foulèvemcnc 
d'eftomac , un hocquct très-incom- 
mode , & des convulfions aux per- 
foîines qui ont les nerfs fort irrita- 
bles. Ccft d'ailleurs un câuftiquc re- 
doutable, qu'on ne doit en^ploycr 
qu*avec la plus grande circonfpcc- 
Ci'on. 

V Le fentimcnt de M. Bucquet nouf 
pàroît d'autant mieux fondé , que , 
comme on a depuis long-tems em- 
ployé Talkali volatil en qualité d'ex- _ 
citant ou de Simulant dans les fin* 
copes , apoplexies & afphixics , s'il 
y a quelque chofe de nouveau dans 
l'opinion qu'il combat , ce ne peut- ' 
«être que dans l'explication qu'on 
donne des bons effets que produit 
cet agent chimique : or il eft facile 
de démontrer y par les faits les plus 
concluans , aue cette explication ne 

{>eut s'accorder avec les propriétés 
es mieux connues , ni de i'alkali vo- 
latil fluor , ni du gas , dont on pré- 
rehd qu'il eft le contrepoifon fpéci-^ 
fit|ue. 



14^8 Journal des Sçavans i 

En effet i toute Texplicarion dont 
il s*agit eft fondée fur la fuppofition 
que le gas meurtrier n'agit fur les 
animaux ^ que parce que c*eft un 
acide volatil , & que c*eft par fa qua* 
lité acide qu'il les fait périr , lorf* 
qu'il entre à la place de l'air dans 
leurs poumons \ & d'une autre part, 
fur ce que l'alkali volatil fluor ayant 
la propriété d'abforber & de ncutra- 
lifer cet acide galeux , en devient 
prfr-là le remède le plus efficace* Ot 
cette explication , qui doit paroîtrc 
fatisfaifante à ceux qui n'ont que des 
notions fuperficiclics de la chimie 8C 
de l'économie animale, ne fera cer- 
tainement pas trouvée telle parles 
Phyficiens hc les Médecins qui ont 
des connoiflanccs approfondies dans 
ces fcienccs. Ces derniers , les feuls 
juges compétnsen pareille matière, 
fcntiront tacilement toute la force 
des obfervarions fui vantes. 

. Le gas nommé air fixe ou fixable , 
eft à la vérité un acide ; maisfon aci- 
dité eft fi foible & (î peu fenfible, 
^iic ce n*a été que par des expé 



Déecmlrc 1778. 24^9 
icnces recherchées & délicates , 
]u*on cft parvenu à la reconnoîrrc 
& à la conftater; c'cft, de l'aveu de 
tous les Chimiftes , le plus doux &c 
le plus foible de tous les acides: auOi 
cft- il fèparé des fubftances auxquels 
les il rient le plus^ telles que la craie 
Se les alkalis, par tous les autres 
acides , même par les acides végé- 
taux les moins adifs. Il n'eft donc 
point croyable qu'un agent Ci doux 
puifie faire périr fubirement les ani-^ 
maux par Timpredion de fon aci- 
dité fur les parties fcndbles de leurs 
poumons ; & il ne pourra reftet fur 
cela aucun doute 9 (î l^on confidèic 
que les animaux qu'il fait mourir 
n^onc ni toux ni aucun autre fîmp- 
tôme d^urritation que tous les autres 
acides ne manauent pas d'excitçr 
quand ils s'introauifent dans le pou- 
mon ; que d'ailleurs les animaux 
peuvent refpirer une grande quan- 
tité des acides les plus conoHfs 9 de 
en éprouver de violens (imptomes 
d'iniiration daas les poumons» faûs 



247^ Journal dts Sçavans y 
cependant qu'ils en meurent pour 
cela ; qu'ils peuvent même rcfpirer 
beaucoup du gas , dit air fixe^ ^ 
de tous les autres qui ne (ont pas 
plus corrofîfs y fans en éprouver aun 
cune. incommodité, pourvu que cçs 
acides & ces gas foient mêlés d'une 
fuffifante quantité de véritable ait 
- propre à la respiration 'y & Ton doit 
conclure de tout cela que, (i les gas 
qu'on peut nommer doux, font pé- 
rir les animaux , cela vient unique* 
ment de ce que, quoiqu'ils foient 
des fluides élaAiques comme le véri- 
table air y ils ne font cependant point 
de lair & ne peuvent le remplacer 
ni pour la refpiration ni pour la com< 
^udion : il fuit de tout cela , par une 
conféqucnce néceffaire , que ce n'eft 
ooint par aucune qualité corrofive 
.)u acide que l'air fixe fait mourir les 
animaux, mais uniquement parce 
qu'il occupe dans leurs poumons la 
place du véritable air , le feul fluide 
qui puifTe entretenir leur refpiration 
& leur vie. Ce n'eft donc point > 



Décembre 1778. 2471 
Joît-on conclure encore, en ncu- 
tralifanc Ic^s acides gazeux ^ que lai- 
kali volatil fluor peuc remédier à 
leurs mauvais cfFcts, mais feulement 
en exciranr dans leurs poumons une 
irritation qui renoi/vclle fcs mouve* 
mens refpiratoires j & donne lieu à 
Tintroduiftion du véritable air néce& 
faire à l'entretien de leur vie. Cela 
eft ïi vrai que , (î Ton applique à ua 
animal tombé en afphixie > même 
légère & commençante , caufée par 
un gaz quelconque , foit de Talkali 
volatil nuor , foit un autre irritant 
de quelque nature qu'il foit, loin 
de le rappeller à la vie , on ne fera 
que hâter fa mort , (i l'opération ne 
ft fait pas en plein air, & fe fait au 
:ontraire de manière qu'aucune pot- 
ion du véritable ^ir refpirablc ne 
«uidè entrer dans fes poumons par 
es premiers mouvemens d'infpira- 
ion que les irritans auront déte^; 
ninés. 

Les nombreufes expériences de 
M. Bacquet ayant prouvé que les ir^ 



14 7^ Journal des SçavMs f 
ritans.quelconqucs ^ & en particulier 
les acides volatils , peiivent remédier 
aux afphixies c^ufees par les gas , 
audi bien que Talkaii volatil , dé- 
montrent donc en même*tems que 
ce n eft que comme irritant > & non 
comme abforbant du gas , que l'ai- 
kali volatil remédie aux a{phixie$» 
& qu il ne mérite à cet égard aucune 
préférence fur les ftimulans ^ même 
fur ceux qui font incapables d'abfor? 
btr & de neutralifer lacide gazeux^ 

^XTRAIT des Obfervations Mitio-f 
rologiques faites à Montmorency , 
par ordre du Roi , pendant le ^ois 
d'Octob. ijy8 , par le R. P. Cotte^ 
Correjpondant de FAçad. Royale 
des Sciences^ 

LA température a été des plus 
variables pendant ce mois; cha- 
leurs aflcz fortes , froids aflcz vifs , 
humidité extrême ; & telle . qu'on 
n*en voit pas même après les dégels 
d'hiver. Ce tems a été très -favora- 
ble 



Décembre 1778. 2.47^ 
ble aux labours 8c aux femailles. J'ai 
vu les dernières hirondelles le 7 3 6c 
la dernière chauvc-fburis le 25 ; pref* 
que tous les arbres avoienc perdu 
leurs feuilles à la fin du mois. 

f^cnts dominans , nord-cft & fud- 
oueft. Ce dernier fut violent ïzs prc* 
mier, 1, 24,25 & 3 r. 

Plus grande chaleur^ i tf , o** le 7 , 
à 8 ^ ^foiry le vent fud très-fort avec 
éclairs & tonnerre au loin. Plus grand 
froid o , I ** de condcnfation le 1 9 à 
^ ^ h matin , le vent nord-eft & le 
ciel (èrein. Diffircnce^ 16, i ^.Cha^ 
hur moyenne de chaque jour y 7,7 
* degrés. 

Plus grande iUvotion du mercure , 
28 po. 2, 2lig.le 3oà8^ foirait 
vent oueft & le ciel en partie fereîn. 
Moindre élévation ^ 27 po. j , 4 lig, 
le 25 à 6 ^^foir^ le vent nord-oueft 
& le ciel couvert avec pluie. Diffe^ 
rencty 10 , io\. Elévation moyenne ^ 
, 9M matin ^ 27 po. 89 2 lignes; à 
midi 6c au foir^ 27 po. 8 , -^ lig. Du 
jour g 27 po« 8 9 1 lig. Marche du 

Die. VolL M mmm m 



2474 Journal des Sçavans, 
Baromètre. Le premier , à 6| i» mae. 
%y po. 7,11 lig. Du premier au 3 , 
l>aiffc de ^ , 3 lig. Du 3 an 5 , monté 
de ^ , 4 lig. Du 5 au 7 , baiffé de 5 , 
9 lig. Du 7 au 12 , monté de y ^ x il. 
Du 1)3 au I j , Baiffe de 4 , 7 lignes. 
Du 1 5 au 17, monté de 5 , o lignes. 
Du 17 au 20 , taiffe de ^ , 2 lignes. 
Du 2© au 22 , monté de 5 , i lignes. 
Du 23 au 25 , taijfé de 6 , 7 lignes. 
Du 25 au 27 , monté de 7 , 4 lignes. 
Du 27 au 29 , baijfé de I , ^ lignes. 
Du 25 au 30 , monté de 5 , 5 lignes. 
Du 30 au 3 I , ialjfé de 4 , 5 lignes. 
Le } I , à 8 I ^'foirr^j po. ^ , 9 li. 
On voir qu'il a beaucoup varié* Les 
plus grandes variations onr eu lieu , 
cnmontanty les 10, 11, 15, 16, 
21 , a.6 & 2^ 5 & en dcfcendant y 
les 3,6, 7, ^ , 19,23 & 3 f. 

Ileft tombé de h pluie les i , 2 , 
3 >4^<^>8, 9,ic,2o,2i , 23 , 
2.4 , 25, 28 , 29 & 3 1 i & de la 
grêle , les 1 , 3 & 4. La pluie a fourni 
40 , 6 lig. d'eau. Il en eft tombé 6 
lig. le premier ; 6 , 3 lig les 23 & 
24» & 8 lig. le 25. 



Décembre 177S. 1475 

YUvaporacion a ccé de 2 î lig. 
- Plus giande dulinaifon de rai- 
guilU aimantée 19^^ 45. Moindre 
diciinaifon i^^ 15'. Différence 30'. 
Déclinaifon moyenne , au matin , 
19 - 13' 11''; à midi^ 19° 31' 18''; 
zufoir^ 1<)P 24' 4i", Do Jour ^ 15^ 
2 6' 27'^ Elle a été un peu troublée 
dans fcs variations les 7 , 17 , i8 , 
27 & x8. 

Plus grande Jecherejfe , 45 , 5^ le 
19 à i^^^foirj le vent nord •cft. 
Plus grande humidité 3,2^, le 19 
i 7 1. matinale vent fud , avec4>rouiL 
lard. Différence ^x , 3 <^. Etat moyen 
2} , 3^, ceft-à-dire, 16, 7** au- 
dcffous delà fécherefîe moyenne 
fixée à 40 ^. 

Le tonnerre a grondé de près le 
premier , & de loin les ^ & 7. Le 
Conduâeur n'a donné des fignes 
d'élcâricité que le 4 , pendant qu une 
pluie dorage tomboic. Les éclairs 
etoient très-, vifs pcndiant toute la 
nuit du 6 au 7* 

J'ai obferyè une belle aurore bc^ 
Mmrammij 



247^ Journal des Sçavans f 
réale tranquille le 14 a 7^^/bin Le 
ciel étoit tout rouge entre le nord Se 
le nord-e(l. L'aiguille aimantée n'a 
point varié pendant la durée de ce 
phénomène* 

Nous avons eu ici quelques fièvres 
putrides vcrmineufes. Cette maladie 
étoit épidémique dans nos envi« 
rons. 

De Monimorenciy ce 2 Novembre 
1778. 



NOUVELLES LITTÉRAIRES. 

PRUSSE. 

DE Berlin. 

F' J. G. Waluri^ M. D. Phy^ 
^ fie. & Anatom. Profojforis 
prïmarii ObferM atïones Ariatomica , 
'^^Hiftoria monflri bicorporis , duo- 
bus capitibus , tribus pedibus , pec'- 
ton pelvique concrets — • Cun$ rez 



Décembre 1778. • 21477 
novatce de Anajlomofi tubulorum 
lactiferorum. . . Concrementa terrcf- 
tria ; venc^ capitis & colli , curnfigU" 
lis ad vivum exprejjis. 1778, in^foU 
Berlin > avec 13 planches. 

ANGLETERRE. 

DE Londres. 

Letters on the prévalence ofChrif" 
tianity , bejore Us civil ejlablishment^ 
With^ &c. by Eafi Apthorpe^ M. 
A. Vicar of Croydon. j. c. Lettres 
fur la fupérioricé du Chriftianifme , 
avant fon établiflTement civil , avec 
des obfcrvations fur la dernière Hif- 
toire de la décadence de TEmpira 
Romain. In 8^. ç sh. broch. 1778. 

Le mérite de THiftoire Romaine 
de M. Gibbon cft généralement re- 
connu , mais l'afflibation de TAu-* 
tcur à infinuer des remarqués peu 
favorables au Chriftianifme , qu'il 
paroît refpe^ler, a pareillement dé- 
plu à bien des gens. Cet ingénieux 
Ecrivain n*a pu , difcnc-ils, ignorer 
que l'on a cent fois répondu Iblidc- 
M m m m m iij 



1478 Journal des Sçavans y 
ment aux objcdions qu'il tenouv 
Devoir - il donc s'cxpofer au rc 
che de manquer de candeur , l 
ce zèle que doit infpirer Tin 
réel de rhumanitc? Mais cette 
duttion a fufcité en Angletcrr 
Chriftianifmc beaucoup de de 
feurs habiles , au nombre defc 
on place avec diftindion TAu 
de ces quatre Lettres adrefféc 
Dodcur Backhoufe , Archidiac 
Cantorbery. 

A Hijîory of the late nvoli 
in Swedcn, • . • By Charles - Frj 
Sheridan , Efq, of Lincoln's - 
and Secrecary ro the Brichish 
voy , &c. u c. Hilloire de la 
nière révolution de Suède ; conte 
le détail de ce qui s'eft paffé dar 
trois dernières Diètes de cette ( 
trce , précédée d*un Abrégé de 1' 
toire de Suède, néceflàire pour 
pofition des vraies caufes de 
mémorable événement. In 8^.] 
5 sh. en carton. Dilly. 1 77S. ^ 



Décembre 1778. 2479 
M. Sheridan , qui étoic Sfcrcraiie 
de l'Envoyé d'Angleterre clans le 
tcms de cette révolution , arrivée le 
1^ Août 1772. , a dû fans doute être 
înftruit mieux que bien d autres , de 
la vérité des chofes dont il a tracé 
Thiftoire. Pour développer les canfes 
immédiates qui ont influé fur cet 
événement , il indique les fources 
intérieures du ilcfordse 6i de la con- 
fafioiî qui , depuis long - rems , ré- 
ghoient en Suède, &qui ont occa- 
lîonné cette multitude de révolutions 
confignées dans THiftoirc de cette 
Nation. 

Obfervatîons on M, ffume^s Hif" 
tory ofEngland, By Joftph Towers. 
i. c. Remarques fur l'Hiftoire d'An- 
gleterre de M. Hume. In-S^. 1778. 
Robinfon. Prix , 2 sh. ^ d. 

M. Towers rend jufticc au mé- 
rite de M. Hume , & lui donne des 
éloges ; mais il pcnfe que THiftoirc 
d'Angleterre doit être lue avec pré- 
caution , fi l on veut avoir une idée 
M m m m m iv 



14S0 Journal des s çavans , 

jufte de la Conftiturion nationale* 
La fidélité & Timparrialité font deux 
qualités d'un Hiftoricn qu'il ne fauc 
pas 9 à fon avis , s'attendre de trou- 
ver toujours dans M. Hume ; & cela 
pour deux raifons , d'abord parce 

Îu'il a , dans cous fes écrits , affeflé 
e montrer des fentimens finguliers; 
en(uite parce qu il avoic les préjugés 
d'un Royalifte. 

^ pratlcal Tnatifc on thc difeafcs 
oftht Teetk... By John Huntcr, 
Surgeon Extraordinary to thc king ^ 
and F. R. S. 7/2-4°. ^' ^« Traité pra- 
tiquefur les maladies des dents,pour 
fervir de Supplément à Thiftoire na- 
turelle de ces parties du corps. 1 778. 
//î-4^. 

. M. Huntcr après avoir donné,dans 
une première Partie , l'anatomie & 
la phyfiologie des dents , publie dans 
celle - ci » & en dix Chapitres , les 
maladies des dents & les fuites de 
ces maladies. 



Dçccmbrt 177?. M*^^ 
:» FRANCE. 

D E P A R I s. 

Diffirtation fur Us lavemens en 
général , & partlculihcmint fur une 
méthode nouvelle de traiter par ce 
moytn Us maladUs vénériennes. Par 
M. Rover, Maître en Chirurgie, an- 
cien (chirurgien Aide -Major des 
Camps & Armées du Roi , Breveté 
de Sa Majeftc , & chargé par le Gou- 
vernement de donner des lecours aux 
pcrfonncs indigences atraquces de 
maladies vcncriennes. Troificmc 
Çdiiion. A Paris, chez. Michel So- 
rin 9 Libraire , rue Saint • Jacques , 

Srès Se Yvçs. 1778. Brochure /V8^. 
c 9ipag. 
Nous avons dcjà parlé de cet Ou- 
vrage, à Toccailon des premières Edi- 
tions On ne do t pas le regarder com- 
me une lîmplc annonce d'une mcrho- 
de particulière de traiter les maladicrs 
vénériennes. Il contient dos choies 
très-cffcnticllcs^ U fondées fur Tana- 
comie & les meilleurs principes de 
M m m m m V 



24S1 Joùfnal des SçavanSg 
Phyfiologie, concernant fadminif^ 
trarion & les zffcis des lavemens en 
général, & peur à cet égard être 
d'une très - grande utilité à tous les 
Médecins. Pour ce qui eft des fecourt 
qu'on peut retirer , dans bien des 
cas, dVn remède antivénérien, ad- 
miniftré de cette manière, TcfEcacité 
de cette méthode & les cas où elle 
doit concourir avec les autres » ou 
même leur être préférée , ont été bien 
confiâtes par les obfervations nom- 
breufes qui ont été faites à ce fujet 
dans la maifon de fanté de la petite 
Pologne , ténue par M. Royer , pat 
les ordres & fous Us yeux du Gou- 
vernement; Obfervations dont iM. de 
HorncSyMédecin-Infpeaeur de cette 
maifon , a rendu un compte détaillé 
dans rcxcellcnt Ouvrage qu'il a pu- 
blié depuis peu fur cette matière. 

Mémoire fur la meilleure ,maniirt 
de corijlruire des alambics 6* four^ 
neaux y propres à la dijlillation des 
vins pour en tirer les eaux • de • vic^ 



Décembre 1778. '>-A^'i 
Par M. Baumc , tiu Collège de Phar- 
macie de Pans, de T Académie R. 
des Sciences & de celle de Madrid : 
Ouvrage qui a obccnu le Prix fur la 
queftion relative à cct.re marière , 
propoféc par la Société libre d'Emu- 
lation. A Paris , chez P. Fr. Didoc 
le jcuile , Libraire de la Faculté de 
Médecine 9 Quai des Auguftins. 
1778. Brochure />2-8*. de 128 pag, 
avec deux Planches gravées. 

Nous rendrons compte de ce Mé- 
moire donc l'objet cft très-importanc, 
fur- fout pour la France. 

Recueil iTEfiampes coloriées , re- 
prif entant Us Grades^ Us Rangs & 
Us Dignités , juivant le Cojlume dt 
toutes Us Nations exijlantes-; avec 
des Explications hiftoriques > & la 
Vie abrégée des grands Homines qui 
ont illuftré its Dignités donc ils 
étoicnt décorés, in -folio , papier 
iHolUinde. 

DfiDlâ A LA NOBLBSSE. " 

M m m m m Tj 



148^4 Journal des s çavahs^ 

P RO S P ECTUS. 

On fe projpofe de donner -dans ctt 
Ouvrage le (Joftume de cous tes Gra- 
des , Rangs & Dignités qui ont exifté' 
depuis la fondation de chaque Mo- 
narchie. 

Chaque Perfonnage y fera revêtu 
des orncmcns qiue la Dignité lui a(^ 
figne dans une térémonie •, les étof- 
fes , les broderies , les dentelles , les 
fourrures, les pietreries, tout y fera 
grave & colorié avec une fcrupuleufc 
exaditude. 

On fera paroîrre tour - à - tour le$ 
habiilemens que le goût ou la bizar- 
rerie ont fait inventer y non - feulc-^ 
ment en Europe , mais erKrore dans 
le rcfte du Continent. Comme il 
faut une filiation d'idées dans toutes 
fortes de CoUedions, voici Tordre 
qu'on a adopté. 

Ce Reçut il fera partagé en cinq 
claflbs : la première fera deftinée aux» 
Souverains de la terre ; la féconde» 
àTEglife dans toutes les ReligioiiS; 



Diumhn 177S. 248J 
la troificmc , à TEiac Militaire de 
chaque Nation ; la quatricTic, à la 
Magidraturc » & la cinquième , aux 
Gens- de- Lettres & aux Artiftes , ce 
qui renfermera les Univcrfitcs &l les 
Académies. 

Ces Eftampes feront jgrravées & 
coloriées par les plus habiks Arciftcs 
de Paris en ce genre , fur du papier 
d'Hollande ; dans le format in-folio : 
il en paroitra douze cahiers par an ^ 
compofés chacun de douze Eftam- 
pe5 ; la Colledioti aura au moins 
trcnre-fix cahiers , & celles des O/- 
dres Religieux & Militaires pourra 
être regardée comme une fuite de 
notre Ouvrage. 

Un Homme de Lettres, très-connu',' 
jTcft charpé de compofer TExplica- 
tion hiftoriquc & la Vie des grand» 
Hommes. Quelque étendue que fait 
cette partie litrérairç, on ne la fera 
point payer aux Soufcriptet/rs \ ôc 
pour qu'ils en puiffent diloofer à leur 
cboii , ils la recevront léparémcnt 
des Planches ; rExplication le joio^ 



148^ Journal des SçavanSf 
dra à la fin des volumes en les fal- 
fant relier par iix ou douze cahiers. 
Quant à rHiftoirc des grands Hom- 
mes , on l'arrangera de façon à pou- 
voir être incorporée dans le Recueil 
d'Eftampes , ou bien à former un 
Ouvrage à part , deftiné à faire fuite 
au Diâionnaire de Bayle^ ou aut 
Eloges de Fontenelle, 

Chaque mois il j)aroîtra un cahier 
de douze Eftampes coloriées -, & tous 
les fix mois, l'Explication hiftoriquc 
des fix cahiers, avec la Vie des grands 
Hommes qui s'y rapportent. 

On ne le propoft pas de tirer plus 
d'exemplaires que n'ç:n demanderont 
les Soufcripreurs ; cependant s'il s'en 
trouvoit quelques-uns de plus après 
la Soufcription , ils feroient vendus 
à raifon de 24 liv. le cahier, au lieu 
de 1 5 livres , prix où nous le fixons 
aujourd'hui. 

* L'ouverture de cette Soufcription 
fc fera auffi - tôt que ce ProfpcSus 
paroîrra ; & fi elle n eft pas fermée 
en Décembre 1778 , temps où fera 



Décembre 1778. 1487 
délivré le premier cahier, alors on 
annoncera Tépoqiiç certaine de fa 
clôture. 

La Lifte desSoufcrîptcurs fera im- 
primée & jointe à chaque exem- 
plaire. 

Conditions (U la Soufcription. 

Quoique cet Ouvrage exige des 
recherches immcnfes & des dépcnfcs 
ConGdérables , on ne demande au- 
ame avance aux Soufcriptcurs , qui 
ne payeront que 15 liv. en retirant 
chaque cahier : ils auront feulement 
la bonté d'adrefler, franc <k porc y 
au fieur Dufios^ Graveur^ Cloître, 
St'Benoît , rue Saint Jacques , una 
Soufcription (ignée , pareille au mo« 
dèle fuivant ; & ceux qui la lui fî^ront 
iVarvenir avant que le premier cahier 
paroif& 5 ne payeront pas lesdouziè-: 
mes cahi<^rs , c'cft- à • dire , que fut» 
trente -fik, ils n'en' payeront que 
trente* troi^ , dc en auront tiois grar 
fis. 



14$S^ Jouméd des Sçavan's j 

Modèle de Souscriptiok. 

Je promets de prendre chaque^ 
€ahier d'Efiampes coloriées^ r^pre*' 
fentant Us Grades , Rangs & Digni* 
tiî , juivant Le Cojinme des Nations 
cxifiantes , lorfqi^d paraîtra y ed 
j>ayant lafomme de i^ liv. â 
€e 1778. 

Signé y 

Nouveau Livres de Principes rai^, 
fonnès de Dejfin^ depuis les yeux 
Jufqu'à racadcmic & Técorché ^ 
(P après les meilleurs Maîtres anciens, 
&"modernes ^ & dans lequel on a 
fait entrer Us têtes d^ixprejjions de 
Lebfun. ' * 

La Gravure dans le goût du crayon^ 
eft fi fupérieurc à tous les autres gen- 
res de Gravure, pour l'i(nitation du 
Dcflin, cju^on s'cafcrt.dc préférence. 
On cfpère. que ;ce- nouveau. Livre , 
gravé dans ce gcqrc & imprimé, en 
rouge y fera.nonrfeulemeivc utile aux 
Maîtres & aux Elèves > mais qu'il 



Décembre 1778. 1489 
pourra^ encore entrer dans les Cabi- 
nets des Curieux qui font des Col- 
lerions de Dellîns & de Gravures 
de tous les âges. 

Ce Volume fera compofé de 6% 
Planches in-folio^ grand papier, cha-' 
cunc aura rExpiicarion des Principet 
qu elles prcfenrent : on le payera 24 
liv. broché en le recevant en Janvier 
1779 \ jufqu'à cette époque, les per- 
sonnes qui voudront avoir les pre- 
mières épreuves , pourront fe faire 
infcrire fans frais chez le Sr. DufloSy 
Graveur , Clorcre Saint - Benoit , \ 
Paris. 

On pourra auflt foufcrire , pour 
ces deux Ouvrages , chez le fieur 
Barbou , Imprimeur - Libraire , rue 
de5 Mathurins , à Paris ; & chez tous 
les Libraires & Marchands d'Eftam- 
pes de l'Europe. 

HiJIolre naturelle des Oifeaux. 
Tome V®. grand f/r- 4*». A Paris , 
de rimprimerie Royale; 6^ fctrotfVc 
chez Panckoucke ^ rue des Poitevins* 



1490 Journal ites Sçavans ^ 

363 pages. Prix, 4liv. Décembre 
1778. 

Cette grande Edition de THiftoirc 
des Oifeaux cft dcftinéc pour ceux 

3tii prennent la grande Colle^ïlion 
es Oifeaux enluminés, dont nous 
avons annoncé le 3 9® Cahier , 6t 
qui ira à 42 , ccd à dire , à plus de 
mille PlancheSr Les genres ^décrits 
dans ce Volume, font les tangaras , 
les manakins, les fourmiliers , les 
gobe - mouches , les ortolans , les 
bruans , les bouvreuils , les cotingas, 
les alouettes , les cochcvis, & une 
multitude d'efpcces étrangères qui 
approchent de ces genres. On voit 
dans la Table quels font les articles 
de M. de Buffon , & quels font ceux 
de M. de Montbeillard avec qui M. 
de BufFon a partagé le travail & la 
gloire de cette grande entreprife. On 
y voit auifi l'ordre des Planches en- 
luminées qui fc rapportent à chaque 
defcription de ce Volume, 

On publie aufli le 13^ Cahier des 
quadrupèdes imprimés en couleur*. 



Dcccmhn 1778. 2491 
Et le Tome IV^ de rHiftoicc na- 
turelle des Oifeaux z/2-4^. du format 
ordinaire qui fait fuite à THiftoirc 
naturelle de M. de Buffon, & ren- 
ferme its Planches les plus néceflaires 
aux defcriptions. Prix, 17 liv. relié. 

Douzième fuîu de la Notice de 
t Almanach des Ajfociés , rue Saint* 
Jacques à Paris , pour Tannée 1 77^, 
Par M. Defchamps , Libraire , rue 
Sr- Jacques y aux AiTociés. 20 pages 
i/1-4^. petit caradlère. Prix , i liv, 
■ Cette Brochure contient en abrégé 
les découvertes, inventions ou expé- 
riences nouvellement faites dans les 
Sciences, Us Arts , les Métiers, Tln- 
duftrie, &c. par ordre alphabétique. 
Il y a 300 articles , tous aflez courts, 
mais fur lefquels M. Defchamps of- 
fre de donner aux Amateurs des in- 
dications plus détaillées , en lui écri« 
vant, franc de port. 
• . Nous avons reconnu pluficurs.de 
ces articles pour être tirés de notre 
Journal , d'autres de la Galette de 
France^ &c. 



249^ Jàui^naldcs Sçavàhs^ 

Il y a aufli un Catalogue des Livres 
& des Eflampes qui ont paru , & une 
Table des Auteurs avec leurs de- 
meures. 

Les notices àt^ dix premières an« 
nées forment une petite Brochure 
oblongue de 24 fols, il n'y a que 
celle de 1 778 qui foLt du même prix 
& du même format que celle que 
nous annonçons \ ce Répertoire nous 
paroic curieux & utile par la multi« 
tudc de cbofes dont il donne une 
idée. Il feroit à foubaiter que l'Au- 
teur cicâc les fourccs où il les a pui- 
fces , cela formeroit comme une Ta- 
ble de tous les Journaux , mais une 
Table raifbnnée qui difpenferoit 
fonvcnt de recourir à la lource. Le 
Journal que promet M de la Blan«* 
chérie , Ai^cDt général de CorrcC- 
pondancc , rue de Tournon , cher 
qui fe rient le rendez- vous littéraire 
tous les mercredi , fera un ouvrage 
du mcme genre; noiJsrannouceronK 
dès qu'il paroîtra. 



Décembre 1778. 1.495 



ERRATA., 

(03olfre.) Page 2041, HgB^ 
Poujer, //yj{ Pouget. 

Page 2041 , %. ^. deux alinéa , 
/(/è{ en deux alinéa* 

( Novembre.^ Page 2193 , //g^. 5 ^ 
la Bfive, /i/2{ la Hire. 



HH 



T A BLE 

DES ARTICLES CONTENUS 

dans le Journal du mois de 

Décembre 1778. FoL L 

Tes Œuvres de Sénequc U PhU 
JUjlofophc; traduites en français 
par feu M. la Grange. 2.307 

Mémoires concernant FHiJioire , 
les Sciences , les Arts , les Mœurs ^ 
Us Ufages , &c. des ÇlUnois ; par les 
Miffionnalris de Pékin. ^ 3 3 5 

V Homme Perfonnel , ^Comédie en 
cinq acles & en vers ; par M. Barthe. 

Obfervadons fur le Froid rigou-- 
reux du mois de Janvier 1776,- par 
M. J. H. Van Swinden. 2368 

Relation des diffàms Voyages 



^495 
dans Us Alpts du Faucïgny ; par 

MM.D.& D. 2387 

AjlronomifchfiS yarbuch , odcr , 

Ephemcridcn fur i dus fahr 1780, 

&c. 2358 

- Expériences propres à faire con,'^ 

noître que tAlkali volat'd fluor efl le 

Remhde te plus efficace dans les Af* 

phixies ; par M. Sage. 2.443 

Extrait des Obfervations Mitée* 

rologiques. ^ 2.472 

Nouvelles Littéraires* 2.476 

Fin de la Table, \ 



L E 

JOURNAL 

DE S > 







P O Û R 
r ANNÉE M, DCC. JiXXriïf. 
'■■■ D É CE M B >R £. «rf. ffi 




^ PARIS, 

Au Bureau du Journal de Paris, rue du Four 
S. HoDoré. 



M. DCC. LXXVIII. 
AXBC PRIVILEGE DU. KOU 



tfi 



/ ' 



'ÇAVAJSfs 



BR£. 



*'<•'.//. 











C/ N s^ abonne aSueUement pour le 
fOimyAJL DES SçAVANS^aU Bu^ 

rcau du Journal de Paris, rue du. 
Four S. Honoré ; & c'eji à tàdrejfc 
du PireSeur de ce Journal i^i^ilfaue 
• tfivoyer Us oi/ets relatifs à celui des 
S^aymi* Jupùx\ de là Soufitiption 
de r année efidt iS liv. pour Paris ^ 
& de 20 Im^. 4f. pour la Province , 
foit\Ti-\XQU\r^J^. I^JOURNAL 
DE S SçAVAUfS tjl cqmpofc de qua^ 
ior^e Cahiers ; il ^nparoît un cha^i 
fue mois , & deux en Juin fi* m Di* 
ambre. 



*x *> *? 
X X» X# X* 



P4 

I 




• ■■ '• LE .' : 

JO U R N A L 

DES 

•SÇ AV ANS'' 

DÉCEMB. M. DCC LXXVIIL 

S^A T I Flacci^\h\i}i /î« Alcuîni , 

Abbatis 5 Caroli Magni Régis ae 

. . Imperatoris Magiftti O fera ^ 

fofiprimam Editioxtcm a viro CUr 

. rt^mB />. Andréa Quercetano €ti» 

ratam y de novo coiie3a.j multis 

lotis tmendata ^ & OpufcuUs pri'^ 

fi^^ rV^n^? /!^9f fV^tf^ au3a , va» 

' mfquê n^pdis ill^firat^^ cura ai 

- fiiJio Frfiàf/uii.SL R* !• Prîncbis 

. . i& Abbi^is adii. jpmmeramumRa^ 

/^sbonal Ji,iuri$ joan. Michaelîs 

.yol.IL Nnnaâiv > 



ijph AitfnétJêi Sçavans^ 

• Mnfi^ik^ Gac/n^jjé z vol. in-foh 

le Comte Palsvcijp du Rhin. 

A^ LA^ètç de cette nàuvclie Edi- 
. tion des (Euvres d'Alcuin , & 
après TEpître d'édicatoirc , M. Fro- 
bcnius^ Abbé de Se Emmwran,Ordrc 
4^c Ûcûoît ;.& J^/nccile l^Ehip^, 
a mis une PrcFacc 'générale dans la- 
^ucU&Uiçnti compte dç fan txayail. 
André Duchefne eft le premier 
<jui ait raiTemMé les Opufcûles d*Al* 
cuin, ou déjà imprimés, ou recueil- 
lis en mahufcrits paV Paul Potàu, dt 
ThôU , les Frères Du Puy, Sirmond 
«cdauctés. Ce favant Editetit ft a- 
voix pas fait fouiller dahs lei BibUo- 
tfeècjues d'rralie , d'Éfpagnc , d'An- 
gleterre 5: d'Allemagne , où il auroic 
pu trouver de quoi enrichir fon Edi- 
tion. DbnïMattoitiDdtrt Miibil- 
ïôn /B4.1oicri''Piè^' ft iWl'ùtWs ;^nt 
9êi)àis déÀ)aVtït'iMàfiWiti^ |>ro<îl^c- 
tiôhs d'Alii«H/Jîu-il ît«porteMt^dc 
réunir aux Jt'écédeiitcs, de même 



Décembre 1778. ifOi 
que Celles qui n'ont jamais vw Iq 
joun .1 

Le nouvel Editeur cntricaric/dq 
rendre ce fervic^àla Lictéra^riirc ^ 
lorCque^ tout occupe, dç foft projet ^ 
il apprit que Dom lidéphonlc Cape>, 
linot, Bcnedidin , en avoit formé un 
pareil , qu'après un travail de plun 
iieurs années il étoit<ptct à meure 
fous prcffç deux , Vjôhimes , & qu*il 
ne lui manqtioit qu'un Imprimeur , 
& des manufcrits qui font rares en 
France. M. Frobénius , qui avoit 
d'abord offert à Dom Carelinot 
fcs fcrvices , comprit que l'Edition 
projetée tarderoit trop long -rems à 

Îaroître ; il s'en chargea donc > & 
>• Carelinot , qui étoit dans un âge 
fort avancé ^ lui fie paiTer tous les 
matériaux qu*il avoir prépares. Anflfî- 
tot il écrivit à différens Bibliothécai- 
res., les priant de ne lui pas rcfufer 
les fecours que pouvoient lui fournir 
les dépôts confiés ï leurs foins. Les 
Bibliothèques des Cathédrales de 
Saltzbourg &: de Frilingen lui foutr 
Nnnïvv\\\\ 



2^ol Journal des Sçavans , 
nirent des tnanofcrits précieux , p 
corriger les imprimés , pour y fi 
pléer des omiffions iinporranre$ , 
pour y ajourer de nouveaux opuf< 
Ici. 1-c Cardinal Pàflîoneï cnv< 
d abord la lifle des Ouvrages d'; 
cuin confervés dans la Bibliothèc 
du Vatican , enfuitc la copie de c< 
dont M. TAbbé de Sainr^Kmmc 
avoir befoin. Un Profpe3us put 
en 17^0, invita tous les Gcns*( 
I 1-C[tres de . concourir à rcxkuti 

du projet : trois Sçavans , Mcffie 
Chrifl: Lud. Sehcidius y connu; 
Jufienrs Ouvrages , & fur - tout ] 
Tes Origines Gue'ficce; Chijl. Adc 
Klot[ , ProfefTeur d'Eloquence & 
Pbilofophie dans rUnivcrfué 
Halle en Saxe , connu auffi par c 
jfercntes produélions , & M. Ck 
Frider, TemUr , Secrétaire de Sa 
le Roi de Danemarck , s'emprel 
rcnt de témoigner leur bonnes 
lontc. Celui»- Cl- fur -tour écrivit 
Angleterre , fans en avdir une 
ponfc bien fatisfai faute. Rmsfo 






Décembre, 1778. 15OJ 
SVM ex 'AngUa tulit doSis viris 
profeSo, indignuai ^ nobijfque ifzgra^ 
tum. On demanda une année pour 
avoir le tems de faire tirer \ts copiés 
néccffaircs, &on exigea cent livres 
ilerling^ & au - delà pour le travail 
d'une fcmainc 9 projcriptura & la- 
bore unius hebdomadce , mcrcedepi 
pacifci voluere centum & ultra libr/f^ 
rum^Jlerlings. La féconde condition 
n'étoit pas admiflîble, & elle donnô 
lieu de préfumçr qu'on n'étoit pa^ 
bien aife de voir paroître hors de 
l'Angleterre une nouvelle Edition 
d'Alcuin, Heurcufeinent M. de Brc- 

Suigny ,.de l'Acadcmic Royale des 
elles- Lettres , envoyé en Angleterre 
par ordre du Roi , avoir fait copier 
fur un manufcrit du neuvième fiècle j 
confervé dans la Bibliothèque Har- 
Jeienne, 71 Lettres d'Alcuin qui n'a- 
voient point encore paru, &en a fait 
pan à M. l'Abbé de S. E. 

U n'étoit pas moins difficile de 
réuflir du côte de l'Efpagne; les Ei- 
bliocbèques y font peu acceflibles 
N n n u u iv 



^504 Journal des S çav ans; 
aux étrangers. Cependant M» Tcîn* 
1er obtint, par le moyen d un ami 9 
que M. Grég. Majan(i fît copier fur 
tm manufcrit de la Bibliothèque de 
"Tolède 9 une Lettre non publice,que 
les Evêques d'Efpagne , feâateurs 
d'Elipant qui avoit occupé le (iége 
de cette ville , écrivirent aux Evo- 
ques de la Gaule, de l'Aquitaine ii 
deTAutriche. Mais M. Majanfi n*a 
Jamais pu obtenir la permidion de 
faire copier les Livres d*Ethcrius 6c 
de B atus fur Terreur des Adoptuns^ 
que TEditeiir auroit voulu Comparer 
avec TEdition donnée à Ingolftad 
par Pierre Srevard en 1^16* 

Dom Licble , Bibliothécaire de Se 
Germai n-des-Prés , envoya à M-TAb* 
bé de S. E. la lifte de tous les oput 
culcs manufcrits d'Alcuin que con-* 
tient la Bibliothèque du Roi , avec 
les Variantes qu il en avoit tirées & 

Î^^ucl<iucs Pièces anecdotes. Dom 
acques- Claude Vincent lui fit aufïî 
paffer des Variantes que lui fourni- 
rcnt la Bibliothèque de St Rémi dt 



Dcumhrt J778. 2$oj 
Reims, &: celle de Sr Thicrri dans 
le voifinagc. La Bibliorhèque du 
Couvent de Stc Marie à Reims pof4 
{cdoit autrefois un manufcrit de l'an* 
ciennc Vie d'Aicuin ; Ducliefne s'en 
ijfoit fervi , Mabillon le vit cnfuitc » 
& ne le retrouva pius-.<^i3and il vou» 
lut Je comparex avec i!imprimc •, ainfi 
le nouvel Editeur l'a fait chercher 
cotnain. 

La Bibliothc«iuc Impériale à Vien- 
ne , & crlle de Munich lui ont auflt 
fourni des Variantes éccjtieJquesPiè; 
ces qui n'a votent pa^. encore vu le 
jour. 

L'ordre qu'il « (uivî ii'eft pa$ le 
même que celai qu'avoir adopté 
Ducberne* li a place au premier fang 
lesLettres d'Ak:uin,eftfuire les Corn* 
mentaires fur l'EcriHirQ fainte > les 
Ouvrages dogmatiques 4 iSiHurgJr}ues 
fc moraux; enfin iesONi0^«;jK^d^^ 
mre^ ou Viçs des^.Sjii|i)r^>.i3èt On* 
.vr«ge$ de Poifne,^ àg Çf irninairé , da 
Rhétorique , 4^ Dialcftique^ d'Afr 
ixonomte : : dk çr dviû^ genre ed 



2 j o6 Journal des Sçovaris y 

le Livre de Curfu & faCtu lunii 

& Biffexto^ qui n'avoir jamais paru* 

Les Pièces doutcufcs , de même que 

lei fuppofces , font rangées fuivânc 

le même ordre dans la ciaffe qui leur 

convient. 

UimprcflSon tendoit âfa fin , lorft 
qu'un manufaic du 9^ fiècle , àb^ 
couvert récemment dans la Biblid* 
thèque du Collège de S. Paul à Rt- 
tiisbonne » a fourni des Pièces anec- 
dotes qu'on a été obligé d*a)outet 
hors de leur rang. Dans la Table des 
Opufcules qu6 comprend chaque 
volume , toutes les Pièces anecdotes 
font défîgnées par des étoiles ; de 
forte qu'un coup-d'œil (tiffit pout 
diftinguer celles qui paroifTenc pour 
la première fois » de celles qni 
avoient déjà été imprimées. 

Un Anonyme compo(k ^ amnt 
Tan 8t9 , la vie d'Alcuin ; André 
Puchefne , iqui le premiet la publia , 
en ajouta une autre quHl rédigea 
principalement fur les écrits d'Al* 
cuin. Le nouvel Edi^çur en donne 



Décembre 1778. I507 
aiiflî une fort détaillée , parce que 
les Opufcules nouvellement décou- 
verts , lui ont fourni des traits incoflr 
nus à Duchefne. Il penfe , avec plu* 
fleurs Sçayans ,qu'^/r/^//2 ou Albin ^ 
tqui avoir adopte le nom faâice de 
Flaccus 9 naquit à Yorck vers i'aa 
715 , qui eft à-pcu-ptcs celui de la 
mort de Bede. On le croit de noble 
extradion » quoiqu'on ignère le noffi 
de fes parens. M. TAbbé de S. E* 
ibutient, après Mabillpn, qu*Alcuin 
fit profeffion de la vie nionaftique » 
& eut une école en Angleterre ^ oji 
il enfeigna les fciences divines & hit» 
maines. Il y jouifToit d'une grande 
réputation > & y avoit formé des dis- 
ciples diftingués dont on voit ici les 
noms y lorfqu'il fut appellcen Frange 
par Charlemagne .qui avoit à cœur 
d'y faire revivre les Lettres & Içs 
bonnes moeurs. Ce Prince, qui l'a* 
voit connu en Italie ^ enfuite en 
France > où il avoit fait un voyage 9 
le mit à la tctc du Monaftère de 
Bethléem j ou de Ferrièrc , dans le 



150 s Journal dei Savahs i 
Diocèfc de Sens , & de celui de & 
Loup de Troies. Aicuin' s'artacba 
d*ab6rd à faire Tacquifition des li* 
vrcs néceilafres » & à en dornier des 
éditions correftcs, parce que l'igno- 
rance des Copiftes y avoir kitroduic 
des fautes fans nombre. Piufieun 
Evêques & Abbés s'empreffèrem de 
féconder les vues du Prince ^ en ér»- 
blifTant des écoles pour la réforma^ 
tion de la difcipline, & pour le pr(>- 
grès des Letrres. Charlemagnc leur 
propofoit lui-même des queftiorïs 
fur difFérens objets, pour piqU^ 
leur émulation , & pour les attacher 
ï l'étude des fcicnces. Il établit mê- 
me i dans fon palais ^ pour TioAruo 
tion de fa fan\ille , des Grands & 
des Courtifans , une école , dont il 
jugea devoir confier la direÔion a)i 
célèbre Alcuin. Celui-ci remplir fes 
fbnâions avec tout le zèle que lui 
infpiroit la confiance du Mottarque» 
te avec tout le fuccès qu'on devoir 
«trendre de fa capacité. On voit îd 
Jcs noms de plufieurs de ceux qui pitr 



Décembre 1778. Î5O9 
rftit fci leçons dans l'école Paio^ 
tine. Cette école infpira k goûî <Jcs 
fcicnces aux Parificns , & les déter- 
mina enfiiite à étabUr une Univer- 
fité djftingoée en différentes Facul- 
tés , quoK]u'avant le neuvième lîcclc 
t)n tfoUve , chez eux , des trace* 
d'uAc école publique diftinguéc dt 
cell^ qui étoicnc en ufagc dairs 
quelques églifes cathédrales & dans 
quelques monaiUres. Dom Rivet. a 
penfc que l'école Palatine étoit CotiF- 
tamtnent fixée au même licû •> mais 
M. TAbbé de S. E. croit que , corn- 
me Alcuin accompagnoit ptciqufe 
toufouTS Charlemagne , fon écôte fc 
rranfportoir avec fcs difeiplcs, à 
Wormes', à Aix-la-Chapelle; à 
Virtsboutgjà Ratisbonnc, à Mayeiv- 
cc , À Paris, & ailleurs , f^lontjdc 
le Prince féjournoit dans ces diffe- 
rens endroits. Alcutn y avoir cjt*- 

{^loyc huit ans à former des élèvrr, 
orfi:|u*il touliit rcpaflTer dahs fa pa- 
trie, avec promcflc de revenir en 
France 9 fi fon Roi & fon Eiréqiic k 



&5i^ JouméU'dis Sçavans ^ 
lui permcrcoienc. Il revint en efT t ^ 
&~|>eu de tems apr^s fut no^im^ 
Àbbc du Monaftère de S, Martin de 
3*ours y où il rcuflit à introduire la 
Kéformc, & à élever une nou/elle 
école , .d'où fortirent des difctplcs 
^onc pluHeurs font ici rontriés. 
Irhcrius , Abbé de Coihtry fur'fln- 
dre , étant mort , il le remplaça , & 
n'oublia pas de faire confit mer ^ par 
Charlemagne , les deux Monaftcres 
dans la poirefllîon des biens & des 
privilèges qui leur avoient été ac- 
cordés. On croit que trois ou quatre 
ans avant fa mort il fe démit de 
toute fon autorité , pour fe préparer, 
en fîmple particulier., à fa dernière 
heure dans le Monaftère de Tours , 
où il termina fa glorieufe carrière le 
jour de la Pentecôte 804. 

Si on lui a reproché d avoir pot- 
.fidé à -la -fois pluHeurs AbbayeSf, 
contre les règles canoniques, fon 
oouvel Editeur , pour l'excufer , dit 
que cette pluralité de bénéfices cû 
contraire aux canons > dans unfujçt 



Décembre 1778. 15x1 
qnc rambiriotî ou Tavarice domine ; 
mais qu elle <(l innocente , s'il en re- 
faite un plus grand bien, au juge» 
ment des pcrfonnes fages & pruden- 
rcs. Or, ajouce-t-il, du rems de 
Cbarlemagnt , Tctac des Monaftères 
.étoic tel 9 qu'il y avoit plus à ga^ 
gnet à en accumuler plufieurs fur la 
tête d'un aufli grand perfonnagc 
qu' Alcuin , que de donner à chacun 
un Abbé particulier. Il auroit pu 
ajouter que l'exeniple donné par Al- 
cuin n'éroit pas i (uîvre; parère qu'en 
Sreil cas il eft difficile ûe ne fe pas 
ire illufîon foî^même , ou de fc 
garantir de celles des autres. 

Elipant , Evèque de Tolède > avo le 
déjà reproché au fàge Alcuin , de fon 
vivant même , d'avoir iufqu'à vinec 
mille efclaves, avec des riche(KS 
immenfes : mais on obferve ici que 
cette multitude d'e&laves ^ Ci elle a 
été réelle , n'étoic pas dévouée au 
fervice du feul Alcuin , ce qu'il n'eft 
pas difficile de croire , mais a la cul- 
ture des terres poiTédées par les églir 



M^i% Jourkatdes SçavMMi 9 
(es & paf les monaftère&qui lut 
obéîllbient. 

' - M. ij^bbc de S. E. finit-par don- 
ner une idée de l'étendue des con* 
noiflances d'Alcuin , en quoi il lui 
accorde la fupcrijoricé fur tous le$ 

λer(bnnages de ion tems, &: -âitc 
'analyfe de les (eotimens fur plu* 
(leurs points de la Doârine ortbo» 
doxe> lur le Canon de TEcriture 
Sainte > fur la T rinitç ^ rincarnarion» 
la Grâce, le libre Arbitre, icBap-, 
ccrae 9 la Conârniacioti , la Con^ 
feflion, TEucbariftie, L'inrcrcefludii 
des Saints^ le Purgatoire'^ 4a Priiro 
pour les Morts , & t'Eglife. ' . . -^ 
Le premier volume eft termina 
par deux Diflcrtarions ; la première » 
qui cft de rEdifcur , uaite de THé- 
«efie de Fclix & d'Elipant : matière 
qui avoir déjà été difcutéc par le 
P. Jean- François Madrifi de TOra^ 
toire , dans la nouvelle Edition des 
iEuvresJeS. IfauUA JUAquilicy pat 
Chrét. GuiL Franc. Wàkhios , Pro- 
feflcur de Gottingue dans une Hifi 



Décembre 1778. 1515 
ioirt des Adoptiens , & par Bafnagic 
dans le fécond romc des Monutntm 
de Canifias 5 page 284. Mais les 
nouveaux écrits d'Alcuin ont don^ 
né ï M. l'Abbé de S. Hmeran des 
lumières pour confirmer ou pour 
contredire ce qui avoir été avancé 
avant lui. Il fuit cette hcréfie depuis 
fon origine : il examine (î Félix d*U^ 
gellc en cft le premier Auteur , on 
Elipant : li cette erreur fut combat»- 
tue dans un fynodc de Narbonne en 
788 , & répond aux difficultés qu'on 
oppofe contre Texiftencc de re Con- 
cile. Apres celui de Ratisbonnc , tti 
791 , Félix va à Rome fe faire côn* 
damner par le Pape Hadrien , & re- 
vient en Efpagne renouvel 1er fon err 
fcur. De concert avec fon ami Eli- 
pant , il écrit à Charlemagnc , 6c 
aux Evêqucs de la Gaule , de TA-*- 
quitainc &: de TAutriche. Au Con- 
cile de Francfort > qui s'âflcmblc 
pour ce (li)cr , ' en 794 , aflliftent AI- 
Cuin*& d'autres ànglois que Charte^ 



1514 JoÊrnal des Sçavam ; 
magne y avoit invités 9 avec Beno^c 
^' Aniane , accompagne de plufi^urs 
Moines & Abbés goths. Benoît Te« 
Tournant dans (a patrie » y porte un 
Ouvrage d'Alcuin 9 qui patoît pour 
la première fois , contre les erreurs 
des Efpagnoh Le Pape Hadrien 
tient 9 la même année, un Concile à 
Rome , d'où il écrit à ces Evêques. 
Alcuin , chargé d'écrire contr*eux.& 
de réfuter ce qu'ils alléguoienr pour 
leur défcnfe , s'acquitte de fa com- ^ 
miffion avant la tenue du Concile 
d'Aix -Ja- Chapelle , où il difputc 
contre Félix , mais ne public fes ii- 
,vrcs qu'après l'approbation du Roi . 
6c des Prélats. Félix, conâc à la 
garde de Laidrade , Evêque de I.yon , 
fait une rcrradation dont fe glorifie 
\Alcuin 3 mais qui étoit peu uncère; 
.car cet Evcque perfévcra dans fes 
erreurs jufqu'à fa mort en 8i8. II g(1 
auffi fort douteux qu'Elipant, mort 
vers l'an S09 , les ait jamais abjurées. 
Paulin 9 Patriarche d'Aquilée^ les ré^ 



Décembre 1 778. 1 Ç i 5 

futa auffij les cpoquc.s de ces écrin,- 
& d'autres particularités. fom ici foi-* 
gneufemcnt difcut.ée5» 

La féconde DiiTrrrarion eft dp D^ 
Jean-Baptifte Enbucbcr, Prieur da 
S. Emcran. L* Auteur attaque Wal- 
chius & ehcrep>end de montrer 
qu'Alcuin a eu raifon de taxer de 
Ncftorianifmclcs Adoptions, Adop* 
tionïs in, Chrifio hominc ajfcrtorts 
mtrito ab. AUuino Ncflonanffmi 
fuijff peeiios, C cfï une queftion que 
Dom Mabillon D'ofoic réfbudre ÔC 
qu'il propofoit aux Sçavans, en de- 
mandant il Félix & Elipant, can« 
damnés au Concile de Francfort, 
étoient Neftoriens. Bafnage penfoit 
qu'entre ces Evcques 5< Alcuin il n'y 
avoic eu qu'une difpure de mots. 
Walchids aprércndu qu'Alcuin avoit 
très-mal laifi la pcnféc de Félix , 
au(fi-bicn que le Pape Hadrien, Pau- 
Im d*Aquilé/C , & hs Evêques de 
Francfort. Madrifi a foutcnu le con- 
traire; & Dom Enhucber ^^mbraf- 
fàuc fou p^ci > commence par dé». 



1 5 î ^ Journal des Sçavans , 
dire ^origine de l'erreur des NeAiv 
riens & de celle des Adopricns , en- 
treprend de prouver qu'elles fonr 
appuyées fur le)5 mêmes principes j 
qu'elles onr les mêmes fbnderïiens^ 
les mêmes afTertions à-peu-près , 6C 
qu'Aicuin combatcir les Adopriens 
avec les mêmes armes dont ft fcrvit 
S. Cyrille contre le Partifans de Net 
rorius> parce que ces SciîVaires avoienc 
le même ford de dodrine. 

Le tome fécond, divifc • com* 
me le premier., en pluficurs par* 
ties , eft terminé par trois Âpptn* 
dix qui contiennent quelques Epi' 
très & d'autres pièces anciennes 
& modernes, relatives à l'hiftoirc 
d'Alcuin & de Ton fièclc." Comme 
il n'étoit pas facile de les diftribuer 
dans une des trois clafTes , dont ia 
première contient les Ouvrages vrais 
& certains ; la féconde , les Pièces 
douteufes ; & la dernière, les Pièces 
fuppofées y on a pris le parti de les 
donnçr féparcmcnt, mais en fuivant 
r-ordre général. Ainû dans la pre- 



Décembre 1778. 1517 

grière. Apptndict on trouve quelques 
pirre$ <iue Duchefne i\^avoir pla- 
cées parmi celles d'Aicwn , que parce 
aiY'tt ks croyoic de cet Auteur. L'Er 
iteur y a joint une Lcrtrc d'Alcuin > 
à r£{iipercur Michel : c'ed une cfe 
(elles qu*ont fournie les manufcrics 
.de là Éibliothèquc Uatjeicfnne , fiC 
trois autres de l'Abbé Anijilber.ty tir* 
fées ii'un manufcxit de S)altzbourg« 
avec TEpitre d'un Anonyme , pu- 
bliée par Duchérne , & trois I^ièce^ 
ïciimAkçs^Praçepta CaroUM.pro M (h 
^fitriis Cormaricenfi &S. Martini. 
. On a infère dans la ir« Append. 
des Pièces ou nouvelles ^ ou -corri- 
gées furdesipanufaits^ i'.L*Ep!(re 
d'Elipant » ou )^lut6è de tous lei 
Evêques d^ËTpSagne 'à Cbarlemagnç. 
l^ rère Flortz favoit donnée dans 
le V^ Tome de fon fifpagne iàcrée* 
»^« Cecce ËpîcreV.4ot;f i^oûs avons 
piarlé > dfs Évéqucf ;ilï:f^aglic à çeus( 
dclâ'.Gaulcy dç U Gerioamc;» h^ 
liçéfi^ d^M manUforic dk l'Eglîfo ai 
'CoUdr» .}?• Leill.emct4c:Cbiu:IÂ 



I518 Journal des Sçavàns ; 
magne & des Evêques de Franfbi^ 
en répdnfc an: précédentçs >; tlit9 
ont été coUationnées aveC un ma* 
nufcri^de la Bibliothèque de Se Em- 
mtxjkd. 4^. Un Extrait des Livres 
étÊthénus Se de Beatus contre Eli- 
pant , & une Lettre du dernier à . 
l'Abbé Fidèle. L'Editeur y a joint 
des Lettres que M. Grégoire Ma/anfi 
a écrites à lui & à un autre Sçavanr. 
5^. Une Pièce tirée de deux anciens 
manufçrits de Saltzbôurg & de Frc- 
(ingue » dans laquelle l'Auteur nom- 
mé CandiduSy traite de imagine Deif 
fujet traité aufli par Alcuin ; TEdi- 
teur ne la croit pas imprimée. 

La Iir. Append. contient i^. une 
Pièce, tirée aufli d'un manufcrit de 
là Bibliothèque de Saltzbourg, fous 
le titre de Notitia Ecclefiarum urbis 
Roma. x'^. Une autre intitulée : 
Alexandri Reps Magni Macedonum 
& Dindimi Ë'ragmannorum Régis 
per Uiieras puUhertima Collation 
£Ue fe trouve à la fin de rOuvrage 
i^FaUadiui dsGmtibusJndid^ 



Décembre I778, ijij 
3ragmannibus , publié à Londres en 
i^6i. On la donne ici avec les Va- 
riantes tirées d*un manufcrit, & avec 
des tcmarçjucs critiques de M. Geor- 
ge Henri Martini , fçavant ProfeiTeut 
& Reâeur du Collège de Ratis- 
bonne. 

Dans îa claflc des Ouvrages dou* 
téux, le fçavant Editeur a pla:é en 
premier lieu {dLConfcJJîon de fol ^ que 
le P. Pierre - Franjçois Chifflct avoit 

Ïubliée ; en la faifant précéder de la 
)i(rcttation compofee par Dom 
Mabilion, poui prouver que cette 
pièce eft ancienne , & qu'il eft très- 

Erobable qu'Alcuin en eft TAuteur. 
afnage avôic difcuté les raifonnte- 
mens du P. Mabillon ^ dont M. TAb* 
bc de S. B. prend la défcnfe. En fé- 
cond lieu , une Pièce intitulée : Dif- 
puiatio putrorum per imerrogaiiones 
ff'ftfp&nfiones , &: tirée d*un ancien ' 
rtanu(cric de Saltzbourg. 'On' voie" 
idt les raifons ^ui déterminent \ lui 
donner r&ng au moins ^armi \t% Ou- 
vrages douteux d'Aïcuio. £o noir 




iç to Journal des Sçûvàm^ 
{lènie lieu, des propofitipns «4 
do^ juvtnes ^ qui font fuÎ! 
quelques Pièces de vers , ou d 
primées «ou tirées desmanuC 

i On ne remarquera point d« 
claiïe le Breviarium fidei a^ 
uinanos que Sirmond avoit c 
puWic Is^ns npni d'Auteur , & 
P^ Chi^ecdpnaa enfuirc fou 
^Akmn^ Diacn^ xj'après U 
nufcriir^apcierï de la Çnarnrei 
Portes , parce que FBdiceur n 
p^ï que cet Ouvrage fait <i'Â 
non plus qu'un petit Livre dt 
ius Oraùonis , qui kii eft &vii 
attribué dans un manufçrit dç 
biiochèque du Vatican ,.& -qui 
TEdicion des ancien^ Gramm; 
dePusfcbias, porte le nom d 
gius. 

Dans la partie deftinée aw 
vrages fuppofés, il ne faut pa 
tendre de trouver tous Id.Opv 
que quelques Cxiriques ont att 
à Alcuih , fur de légère :cpnje< 
ou qui portent foo DCtf9?iJacis 



DéatfèBu Î778. 151» 
gu^ manufcrits. Ainfi an n'y venu 
point le Liber camitis , corrigé à k 
vérité par Alcuin par Tordre de 
Charlemagne , mais qui n'ed pas de 
lui. C'eft une didribution des £pi« 
très & des Evangiles fuivant les joues 
de l'année. Qn n'y ^^tra point odni 
plus les Ûvres CaréUns , quoique 
€^hrétien " Âugufte Heuman^ qui (m 
donna.une nouvelle Edition en 1 7$ f , 
en regarde Alcuin comme rAutcur., 
ûit des raifons x}ui font ici diCcutées. 
Mais on y trouvera le livre de S^ 
viaU Officii^ ; TEpirre à Charle* 
magné de Caremoniis Baptifmi ; la 
Vie «de VAnuchrifi ; les Homélies 
fur la Nativité de Jefus-Chrifl: , fur 
la Purification & la Nativité de la 
Vierge \ & fur la Fête de tous les 
Saints ; enfin quelques Pièces de 
vers que M. l'Abbé de S. E. reftituc 
à leurs Auteurs toutes les foi^ qu'il 
peur le £aii:e. 

On sxc fera peut«(îcre pas @cbé de 
voir ici la lifte des principaux Ou^ 
vrages qui parollfeat dans certcEdi^^ 

DicKoLlI. Ooooo 



i^ii Journal des Sçavams ; 

non pour la première fois , outre 

ceux que nous avons déjà indiaué^. 

Hymnus vêtus de XF. Pjalmis 
graduum. 

Compendium in Cane. Caneico* 
rum • . ' 

TractatMS fuper tre$ S. PàuU 
Epiftolas , ad Tïtum v 'Phikmctn. 

Commentatio brivis in quafdam 
S. PauU Ap. fententias.' 

Interpretationes nominum Hebrâic^ 
Prcgenitorum Chrijli. 

Libillus de Proceffiônt Spifitus 
Sancïi , ad CaroL M, " 

Llbdlus adverfus hcerijin Felicis 
ad Ahbates & Monachos Gothice , 
avec la Préface de Pierre Foggini : 
Ouvrage tiré d un manufcric de \% 
Bibliothèque Vaticaiue, 

Lettre à Félix. 

De Ortographia. ' 

De curfu & faltu Lunét & Bif" 
fexto. Ce dernier Ouvrage eft celui 
que nous avons di; appartenir à TAC- 
tronomie. L'Auteur commence par 



Diccmhn 1 778. % y t JT 
déterminer le ccms que la Lune de-; 
tneure dans chaque fîgne ^ c eft>à- 
dire , 5 4 heures & ^ , de force qu'elle 
parcourt récliprique en i? jours & 
8 heures , & fait autant de chemin en 
neuf heures, comme robferve PJine, 
que le foleil en cinq jours. Il divife 
l'heure en 40 momcns (jnorncntum)^ 
& chaque momtnt en 5(94 atomes ^ 
de forte qilc le nombre des atomct 
qui forme l'heure eft xiçôo. On 
trouve auffi une divifion de l'heure 
en cinq points (pun3us) , ou en 60 
oflcnta. Cet o/?e'z/z//w répond à, notre 
minute. Bcde rc comptoit que quatre 
points dans l'hcrre ; mais il ajoute 
que daus quelques calculs lunaires 
on en fuppofoic cmq. Selon une au- 
tre divifion, l'heure ctoit compofée 
de lO minutes , ou de 15 parties. 

Le faut de la Lunt ctoit célèbre 
parmi les Cômputiflies du tems d'Aï- 
cuin , comme on peut le voir dans 
l'Ouvrage du P. Petau', de DoHiaa 
Temporum. Pour entendre ce mot , 
il faut fç rappeler que ^U: première 
O o o Q ^ \\ 



tfX4 JotmmiidesSfÉt^ansi 

année duc^rlcjic i ^aas^a'avoie'pmQi 
>d)epa(5le,£c cpic la^x-mcuvsètneAxrotîe 
pour épaâe i^ ; parce qu «JDueaM 
XJ chaque 9nnée , on retcaïKbe jo 
toutes les fois qu'on le peut^Sc qu*4>i» 
ne conferve que le reftepourl'épaâaD* 
D*où il fuie que la preniièfe anoée 
du fécond cycle devoiravoir içipeuc 
épaâe ; néanmoins on lui iiippolè 
jç , ou plutôt on la craice comme 
n'ayant point d'épaâe. C'eft donc 
pour la Lune un accroiflement d'un 
jour. 9 & ce qu'on nonunon faltiu 

On éroit divife fur la place qu'il 
felloir afligner à ce jour : félon Vie* 
torius & ï^s Latins » il tonibc > die 
Aicuin, au XV des kalendes de Dé<- 
cembreî au XI des kal. d'Avril 9 fui« 
vantles Grecs; au VI dcsJkàl« d'Oc- 
tobre , fuivant ï^ Egyptiens; &« 
jRiivant i^nys , au XV des JodU «de 

M«i. 

Comme i ia 'fin de dis - ficiif ans 
la Lune fe nouvoic avoir gagné un 
jour entier , vouloix^on içaveôr ge 



i|u'elte gagnoit à la fin die chaque 
année , de cbaque mois y de chaque 
|0ur , &c. c étoieDC auratU! de («œ» 
blêmes que propafeient les Corapii»> 
tiAes , & que réfouc Alcuin. Mais on 
iavoic fort bien que le calcul qufon 
faiiôic n'éroit pas exaâemcnc con* 
forme à la réalité v car \\ obferve lui^ 
même que les Syzygjes arrivoienc 
quelques momtns plutôt , fuivam A 
Rature , que l'art ne les annonçpîr. 

L'Editeur a enrichi fon^ Edition> 
de notes biftotiques , cririmies^ chro» 
Boiogiques ^ dont on demrera peufiii 
erre que le nombre eut éré pliis con* 
/idérable. Mais il ne faut pas s'atren» 
dre de n'être arrêté naile part dans 
les Eciks d*^Alcuin. Par exemple, la 
Lettre ijx commence par ces mort 
absolument énigmatiques : Prima 
lÀura prima & quintà dccimafextm 
facraius ut^adibus numerus ptrftSo 
in optfïbus Dti faluum. Quand à 
force de recherches» on parviendroit 
à découvrir le mot de Tenigme , fc- 
MÎC-on bien payé: de fa peine } . 
O oooo\v\ 



i ^ 1 tf Journal des Sçavàm i 

Mais TAurcur parle bien claïrc-^ 
ment dans la Lettre 76 de la Fête de 
tous les Saints , célébrée le premier 
Novembre ; & l'Editeur ne manque 
pas d obferver l'erreur de Duchefhe, 
qui a prétendu que cette Fête n'avoic 
commencé à être célébrée dans la 
Gaule & dans la Germanie que long- 
tcms après Alcuin , c'ell-à-diwi, en 
835. 

La 44* Lettre , dont on ignore la 
date , eft adrcfféc à OfFa , Roi de 
Mercie ; & à cette occafion JVl. l'Ab- 
bé de S. E. publie une médaille rare 
de ce Prince, trouvée dans le jardin 
abbatial , & confervée dans fon ca- 
biner. Elle cft d'argent: d'un côté 
paroît la tête du Prince avec Ion 
nom Offa : au revers on voit des 
lettres que le favant Editeur ne con- 
noîr point, & il feroit curieux de 
favoir ce qu'en pcnfent les Antiquai- 
res Anglois , verfés dans la connoif- 
fance des monnoies du moyen 
âge. 

Au rcftc l'Edition eft belle & loi* 



Décembre 1778. *517 
gncc , & Ton doit reconnoître cjuç 
rEditeiir a rendu un vrai fervice à la 
Liitérsiturc. 

Ob serf ATI ons fur Ifts Fof-- 
fis d*aifance y & moyens de pré-: 
venir les inconvéniens de leur vuir 
dange. Par MM. Laborie , Cadet 
l: Jeune &c P armer? tîer ^ Membres 
du Collège de Pharmacie , &c. 
&c. &c. Imprimé par ordre & 
aux frais du Gouvernemenr. A 
Paris, de l'Imprimerie de Ph. DU 
Pierres, Imprimeur du Collège 
Royal de France , rue S. Jacques. 
Brochure //{-8?. de 109 pages. 

SI les hommes ont trouvé des 
avantages considérables à fe ra(^ 
fembler en grand nombre dans de 
petits efpaces , comme ils le font 
dans les villes , il en a rcfulré auifi 
des inconvéniens bien capables de 
faire des compenfations fâcheufes & 
défagréables. Leurs corps , ain(î que 
ceux du grand nombre d'animaux 
Q o o Q o *t^ 



àJiS Jomnat des S façons , 
dont îk fe fervent ou dont ils fe 
liourriffcnt , font , pendiant toute • 
leur vie , & après leur mort , une 
fource au/S abondante qu'inrarifla- 
blc de conajprion & d'înfcûiob, qui 
s'accumule (ans ^efltf au milieu d'eux, 
&' rend leun habifatïons aufli dé- 
piaifantes qocmal-farncs. Sans comp- 
te, un noixibre infini de métiers 
puanrs , malpropres on insupporta- 
bles par leuB bruit , quoir de plïis hi- 
deux & de plus infcd , que les rue- 
Ties, fcs cimetières &t les fofles d'ai- 
lance? 

■ Ce ncft pas d'aujourd'hui que 
dans ce fiècle où l'étude de ia na- 
ture fait de iî grands progrès , les 
Phyficicns ont fait fentir les défir- 
grémcns & même les dangers de tou- 
tes ces fourccs de malpropreté ; tC 
le Gouvernement éclairé, Ibus Ic- 
miel nous vivons , a déjà donné plu- 
sieurs fois des preuves du defir qu'il a 
de rendre le féjour des villes , & en 
particulier celui de la capitale , le 
plus agréable & le plus fain ^ue ccIa 



fera poffiblc. Il ne fera pas biçu di6- 
iiciiç d'en éloigner pluSeurs des fouc« 
ces de malpropreté dont nous venoqs 
de parler; mais il y en a queJcjueSp 
unes, relies que font, par exemple, 
les fofTcs d'ailknce, qM*ilpar6Ît pref- 
que impoflîblc de fuppriuier. A la 
^cricé, ce n'eft guère q,uc dans le 
temps de leur vuidangc que les iu- 
convéni.ns s'en font ièntir d'une ma*- 
nièce trèscnatquée *, mais ces vu^ 
danges font & fréquentes , quM n'y 
a point de rems où Ton n'en faCe 
plufieurs ; & Tinfeâion qui en ré- 
îulte doit être regardée, par confé- 

2uent, comme continuellement fub- 
(lante. 

Cet objet a excité ayec grande 
laifonrattention duGouvernemeor» 
& le. Magiftrat citoyen qui préHde à 
la police de cette grande ville , a 
.chargé les Auteurs d^ Mémoire donc 
joous rcndqns comprçdes*»! occuper, 
•9c de chercher les moyens de remç- 
Mçt ^ax inconvénicnsi de ces infup- 
p<]«tabiçs & daingercufcs vv^idaç^<^9 



aç3o Journal des Sçavans^ 
ou du moins de les diminuer le plot 
qu'il feroit pofTible. Ces Metteurs (è 
iôntacquirésavecbeaucoupdezèlede 
la commiffioD donc ils éroient chan- 
géis s ils ont fait nombre d'obfcrva- 
tions & d'expériences qui n'ont point 
été fans fuccès ; mais avant de les 
publier ; ils ont cru y en gens éclairés 
comme ils le font , devoir les com^ 
muniquer à TAcadcmie Royale des 
Sciences, dont ils ne pouvoienc at- 
tendre en effet que des éloges & de 
nouvelles lumières. 

Cette Compagnie a nommé en 
conféquencc pluheurs de fes Mem- 
bres pour pendre connoiflkncc- des 
travaux de MM. l.aborie , Cadet le 
jeune & Parmentier. MM. le Comte 
de Milly , Lavoifier & Fougeroux de 
Boudaroy , qui avoîent été nommés 
à cet effet, non conrens de donner 
Amplement levr avi« , ont trouvé 
l'objet affcz important pour y tra- 
vailler férieufement eux -mêmes 5 
non^feulcriient ils ont vérifié les ob- 
ftrvations 8c expériences des Aoteufs 



Décembre 1778* 1531 
du Mémoire, mais encore ils en ont 
Fait de nouvelles dont ils ont cxpofc 
les détails dans leur fapporr. Ce 
rapport, qui cft devenu par - là plus 
étendu que le Mémoire même , eïl 
imprimé dans la Brochure dont noUs 
rendons compte ; & quoiqu'il n'en 
foit pas fait mention dans^lc titre , 
nous croyons devoir donner une 
égale attention à l'un &. à Tautre de 
CCS Ouvrages, 

Il eft aifé de fcnfir que toute la 
manvaife odeur , qui in(câe au loin 
les endroits dans leiqucls on fait des 
vuidanges de fofTes, & les vapeurs 
jnéphytiques qui occafîonnent diver- 
fes malaaies & même des accidens 
mortels aux ouvriers qui travaillent 
à ce pénible & dangereux métier, ne 
font elTentiellement que des fubftari- 
ccs volatiles , dans 1 état de gas ou 
de fluides éladiques qui fe dégagent 
ou fe produifenr par la fermentation 
)utride des matières contenues dans 
is fofTes. L*obiet principal dans, dji^s 
iccbeicbcs de la nature d^ celle-ci > 
' ' "'''' Oo6ô'oV\ '^ 



i 



4 53^ Journal deç Sçavans ^ 
c*cft dont de parvenir à connoîrrc 
les propretés & }es erpèççs de ces 
fubuanccs'gazeufes. Au(|i MM» les 
Apothicaires Chyniiftes prometrenc- 
ifs j. dans le commencenienc de leur 
Mémoire j de s'en occuper jparricu- 
liérement , & de publier clans ua 
autre Mémoire les expériences qu'ils 
ont déjà commencé à faire fiir Cet 
objet, &qu*on ne peut trop leis exhot« 
ter à fuivre avec toute retendue qu'el- 
les mérirenr. 

Ils pafTcnt enfuîûe à la defcripf ion 

-Jcs différentes matières qu'il: eft dr- 
dinaire de rencontrer dans les foffes 
au tems de leur vuidange. Ces ma- 
tières font, la croûte, fiibffânce d'une 
certaine confiftance qui recouvre 
toute la furface de ce qui eft contenu 
dans la fofle/ Cette croûte repofe 
quelquefois fur la furface dii lefte de 
la matière ; mais, ce qui eft aflrt re- 
marquable , elle en eft quelquefois 
ffparée 6c comme f<:>utenue par les 
âuides élaftiques qui là loufèvehf. 

^us cette crouce êft iiut lâiitllite 



Dictmhte 1778. I5ÎJ 

plus liquide que les vuidangeurs 
nomment la vanne ; ils défigncnt y 
par le nom de heurte ^un amas pyra- 
midal de madères qui répondent aux 
poteries fous lefquclles on le trouve; 
& enfin ce que cts ouvriers nomment 
gratin , comme le difènt fort bien 
les Auteurs du Mémoire, eft confor- 
mément à l'acception ordinaire du 
terme , une matière adbér.ente au 
fond & aux parois des foffes. Iln'y a 
aucune de ces fubftances dont il ne 
s'^exbale , ou dont il ne puiffe s*cx^ 
haler des vapeurs aufS infecftes que 
dangereufes ic meurtrières pour les 
vuioangeurs. Ces ouvriers qui y font 
expofis plus que perfônntf , en éproo- 
vent fouvcnt des accidens très - fâ^ 
cheut. Les Aureurs du Mémoire font 
la defcriprion de ces accidens , dont 
les principaux font la mitte & le 
plomb. Ce dernier fait fou vent périr 
fubitemcnt les vuidangen'rs dans une 
éfpèce d'afphyxie ; il ne va jamais 
fatis kmcmier» qui efl: une efpèce 
if eudiifircncmeiir ft dTopbtalnMe. 



^534 foumalJcs Sçapétns 9 
Ccrtc mitre n*a communément poînC 
de. mauvaife fuite ; le repos^ le léjouc 
dans un air pur & quelques com« 
prcfles imbibées d'eau fraîche fuflS- 
lenr pour la difliper. Mais le plomb 
eft tout autrement dangereux. Les 
fymptômes qu'éprouvent ceux qui 
en font attaqués , indiquent qu'ils 
périiTent & par la fuffbcarion faqce 
d*air refpiraole , & par la caufticité 
de quelque matière très - aâlve. La 
nature de cette matière n'cfl: point 
"encore connue ; mais elle le fera pro- 
J>ablemenc après que les Auteurs du 
Mémoire auront public ^s recher- 
ches qu'ils promettent fur cet objet 
important. En attendant ,■ ils fc font 
déjà affurés par les queftions qu ifs 
ont faites à plusieurs vuidangeurs , & 
par leur propre expérience , en refpi- 
rant eux - mêmes avec précaution la 
•ihophète qui occafionnc le plomb , 
que ce n'eu point le gas alfcali yor 
latil , comme on auroit pu le croire. 
L'alkali volatil li'eft pas non plus le 
Jemède de cet. accident $ ni mê'iM 



Diumhre 1 778* 1 5 35 

Tafperfion de 1 eaa froide fur le vi- 
•fagc, comme rcxpcricnce l'a prouvé 
aux Auteurs du Mémoire ;' mais le 
moyen le plus efficace eft fans cou- 
crédit de faire refpirer à as afphyxi* 
ques un air libre & pur. 

La préfence du gas inflammable 
p*eft point équivoque dans les foiTes» 
du moins dans la plupart d'entre 
elles ; car on a fouvent obfervé , ic 
nos Auteurs ont vérifie cette obfer« 
vation , que la vapeur qui s'en ex*- 
haie s'allume facilement à la flamme 
d'une chandelle quand elle a conv- 
munication avec l'air » &. brûle à la 
manière du gas inflammable 4*u(ie 
flamme légère qui n'allume point la 
plupart des autres corps combufti- 

Ces Meflîeurs , en examinant avec 
attention tout ce qui concerne les 
fofles d'aifancesyont apperçu au(Tî 
doioufire minéral bien caraâérilë 
qui s*y produit» Ils citent à ce fujet 
les Mémoires de l'Académie des 
Sciences 9 où Ton trouve ^en effçc u^e 



153^ Joàmal des Sfammm l 
obfervation curieufe & trèf-temtfif 
quablc'à ce fujct. Elle eft de TanDce 
17^4* Le Roi ayant envoyé à 1* Aca- 
démie deux affiertcs de vermeil <fe fa 
vaifTclle , qui avoient été rrouvéei 
en vuidanr une fofTe du châceatt de 
Compicgnc, 8cqui paroiffoicnt dans 
nu état tort Ëngulier \ cette Coâ^ 
pagnie nontma MM. TAbbé Noliec 
& Macquer pour en fabe i'exanaea. 
11 réfuira de leurs expériences que 
ks incrudations fort d»res âf rel^ 
vées en boiTe (lont cesaflicttesétoicBC 
foutes couvertes ^ évoicnt ua con»- 
pofé d'argent & du foufre , entière- 
ment femblable au minéral d'argent» 
connu fous le nom de mine d'argent 
vitreufe , ce qui . prouve que non- 
feulement il fe forme du foufFre daAS 
les foiTes d'aifance , mais encore que 
ce foufre peut s*y combiner avec ics 
métaux & prc;^duire dea compofo 
tout femblable^ aux minef on miné- 
raux métalliques que Ton trouve en 
beaucoup d'endroits dans rimérkut 
delà terre. 



Biccmhre 1778. iJJ^ 
De CCS obfervacions les. Âut&urs 
du Mémoire partent aux moyens de 
prévenir les inconvcniens de la vui- 
dange des foifes. A cette occafîoii 
CCS Mcffieurs donnent des éloges bien 
mérités à une Compagnie que nous 
avons vu fc former de nos jours , 
pour diminuer confidérablemenr Tm- 
fcdion occafionncc par la vuidangc 
des fofTcs. Cette Compagnie cft con* 
nue fous te nom de Compagnie du 
Fentilaieur. Il eft certain que par le 
moyen des inventions, des précau-^ 
rions & des attentions qui caraâéri* 
(cnt cette nouvelle manière de vui- 
der les fortes, & dont nos Auteurs 
donnent la defcription , à peine les 
voifins les plus proches s'apperçoi- 
vcnt-ils qu'on fait tout auprès d'eux 
l'opération la plus infcâe & la plus 
rebutante. Et c'eft avec bien de l'a 
raifon que les Auteurs du Mémoire » 
frappes des avantages de cette nou- 
velle méthode 6^ de tour ce que l'an- 
cienne a de dcfagrcable ic de perni- 
cieux , s'écrient : «« Far quelle fata« 



1 5 3 s Journal des Sçavans 9 
» lire j au mépris de Tintércr publie i 
»» eft-il libre encore à des vuidangeurs 
» de faire éprouver aux citoyenls un 
w véritable fléau , en les cxporanr (on 
» auroic pu dire en les forçant) à 
ff refpirer l'air infedlé de la vapeur 
» des foffes ? Comme s'il n'étoit pas 
» fuffifammcnt prouvé que dange« 
» reufc , même pour l'homme en 
9f fanté , elle peur porrer le coup 
H mortel à certains malades. Malheur 
m au fébricitant , à l'afinatiqur , à la 
>» femme en couche, au poitrinaire 
» qu'atteint la fphèrc empeftéc de 
» ces vapeurs ! *> U eft en effet de là 
dernière évidence qu'outre Tinfcc- 
tion très - fenfible à tout le monde 
He la vuidange ancienne , elle occa- 
iîonne beaucoup plus de malheurs 8c 
d'accidens funeftes qu on ne Ta cru 
avant d'avoir donné à cet objet route 
l'attention qu'il mérite. 

Mais la méthode du Vcntilarcnr 
toute avantageufc qu'elle eft, a r-ellc 
toute la pcrfcûion qu'on puifle dcfi- 
cerî c'cft ce que les Auteurs du Me- 




DcHmbre 1778. 2,yj^^ 

moire examinent 9 & ils obfcrvcnt 
jiuiicieufemenc 1°. que le cabinet & 
fan appareil de fouflflets & de tuyaux 
deftinés à chafler les mophètes de» 
folTcs jufqu au - 3efliis des majfon$ 
où elle fe perd dans Tait, trouvent 
foiivent dans le local des folTcs des 
empcchemens qui ne permettent-pas 
d'en faire ufage. 1^. Que le courant 
que détermine cet appareil dans les 
toflcs cft fi fuperficiel, qu'il ne fait 
pas même vaciller les lumières, des 
ouvriers. 3®. Que la vapeur des fo{^ 
les , cha(Re par le ventilateur , n'en 
cxifte pas moins dans ratmofphcre; 
&que, dans certaines difpofitions 
de l'air , elle peut ccte rabarue , ou 
être portée dans des .endroits fore 
éloignes de celui de la vuidange. 

Ces inconvéniens ont fait pen(^r 
aux Auteurs du Mémoire qu'on pout- 
toit , par le moyen du feu , détermi- 
ner un courant d'air beaucoup plus 
rapide que par les foufflets , & qu'il 
auroit le double avantage d'épuifec 
oon-fc]alemenf plus promptemem 9i 



ï54^ Journal it$ içavàns ; 
plus eflïcacemcnc les mophdtes Aê 
loflcs , mais encore de les déconipo» 
fer & d'en détruire la mauvailc odeur. 
Quoique ce moyen ne foit pas neirfi 

{^uifqu'il eft employé déjà depuk 
bng-rems & avec grand fuccès^pout 
fcnouvcllcr l'air des mines & en- cn« 
lever ou détruire les mophères > l'ap* 
plication que ks Auteurs du Mé- 
moire en ont Faite aux foSts d ai- 
fance n*en eft pas moins heurcufe ( 
êc ces Mcflîeurs n*en méritent nai 
moins d'éloges pour avoir choih k 
plus efficace de tous ks moyens 
qu'offre la Phyfique , & pour en 
tfvoir conftaté les bons effirts par des 
expériences qui ont eu k fuccès k 
plus complet. 

Ce moyen eft d'autanr meilieuf 
qu'il peut être employé indiflinâc- 
ment à toutes les foffcs , quel qu*cH 
foit k local-, qu'il eft fans embarras 
& prefque fans dépenfe , puifqu'il 
ne s'agit que de boucher toutes les 
ouvertures de la foflc , excepté celle 
d'Cn - bas par laquelle U VMidangè 




ioit-êtrç fidce , & celle d'un feul des 
£égçs du haut de la poterie (ur le* 
quel on écablic un fourneau rempli 
de charbon allumé » & qui n*a lui* 
{nême dautrc ouverture permanente 
^ue xelle d!en - bas par laquelle U 
communique avec la foOfe > & celle 
d'en<»Jiaut que Airmonre un ruyaii 
d'un diamètre & d'une longueuf 
convenables^ pour que le courant de 
fluide élaftique, qui fe détermine pat 
Vefferdela combu^ion ^ le parcourre 
de en forte librement ic iàns obfta** 
cle. 

Par cette difboficion bien fimple 
lair de l'atmofpbère efl: forcé de fe 
précipiter dans la foife par fon our 
verture d'cn-bas,.& pompé en mêxnc- 
temps jefficacement par le fourneau 
de (on tuyau d!a(pli:acion» ilne peut 
manquer d'cntraînçr avec lui les gas 
méphy tiques de Tintérieurde la foScu 
Pr» ceux-ci ttaveifane le b^^fio^fone 
tr^ •certainement décompofés eux* 
mêmes par la combu(Uon. Aufii les 
AutMKS idu Mémoire ajr wi c x a ffi i n é 



'i 541 Journal des SçaviAu ^ 
la Vapeur qui forrbit par It tuyau de 
la cheminée du fonrhcau , te (bai 
affurcs qu'elle n'avoit nullckneni 
rhorribic fcciditc de celle qui (bit 
du tuyau du ventilateur ; ils ne lui 
ont trouve d'autre odeur que celle 
du gas inflammable lorfqu'il brûle { 
& l'on fait que cette dernière eft foi- 
ble & n'a point , à proprement par- 
ler ,' de fétidité. Ils ont conftaté auffi 
que les animaux expolés à refpirer Ja 
vapeur fortant du fourneau , n'éroi'enc 
point rués comme ceux qu'on forçoic 
derefpirerer celle du tuyau du venci« 
lateur. 

Cette expérience eft aflurément 
très-frappante : nous ferons obfcrver 
cependant à ce fujet qu'elle ne prou- 
ve pas que cette vapeur lortant de la 
combuftion , quoique privée de fé» 
tidité & de caufticitc , ne foie point 
cffcntiellement auflS méphytîque & 
aufli mortelle que les pliiscauftiques 
& les plus infeâes , puifqu'il eft dc- 
inontré par ks expériences des Chy- 
iniftcs modernes que Tair mêmeie 




■ Décembre 1778. 1543 
plus pur qui a fervi à la combuftion, 

âiioiquc fans odcu|r&: fans âcrcté , 
evitnt une mophète des plus mcur- 
trière^i. Si donc la vapeur du tuyau du 
vcnrilatcur fait périr fjbiremcnr les 
ahimaux,tandis que celle du tuyau du 
fourneau ne fait pas le même effet, 
cela vient de ce qiie la première n'cft 
Qu'une môphète pure , ou du moins 
qui n'cft pas mêlée d'alî.z d'air pro- 
prement dit pour entretenir la ref- 
piration des animaux , au lieu que la 
fpcondc cft mêlée nécefTairemcnt de 
toute la portion de Tair refpirablç 
de Tatmofphère qui fc trouve de 
trop pour U combuftion, & qui fort 
du tuyau du fourneau fans avoir reçu 
d'altération. La preuve certaine que 
ce qui fort du tuyau du fourneau 
cft mêlé de beaucoup d'ait refpira- 
ble ', c'eft que dans la première çx- 
périencc des Auteurs dû Mémoire » 
citre*' vapeur leur a fait éprouver gnc 
odeur d'acidt fulfureùx volatil ', oii 
de foafrc brûlant très-forte. Or, les 
sinîmaux que les Aureûts du Mé^ 



^544 Journal des Sçflvans i 

moire y onc expoles n'y ayant xoTr 
pire 9 comme ils le difenc , ni U moit 
ni rafpbyxie ; & l'acicle fulfurcin^ 
volarîi étant un gas dccidémeiic 
mortel , lorfqu'il cft pur , il s'enfuit 
néccirai rement quM étoic mêlé dans 
- l'expérience dont il s'agit d'une quaiw 
tiré de bon air de racmofphère fuffi- 
Tante pour entretenir la rclpiratioA 
des animaux fur lefqueis eile a été 
&ite* 

Indépendamment du fourneau éta* 
bli au haut de la poterie» les Auteurs 
du Mémoire ont encore éprouvé de 
bons çStKs d'un autre fourneau alv- 
mé dans l'intérieur môme de la fofTe; 
mais une obfervation bien impor- 
tante , en ce qu'elle eft devenue une 
découverte utile dans bien des cas , 
ycft Tcfet de la chaux mêlée avec 
la matière des fofTes : ils onc vu que 
cette cfaaus^ , loin de développei 
t)eaucoup d'aUcali volatil comme oh 
auroit pu s'y attendre j avoir au con- 
traire le pouvoir de détruite très- 
promptemenc (c très-efficacement la 

mauvaifc 



Diccmbrc 1778. 1545 
mauvaife odeur & le méphytifmc 
de CCS fubftances putrides. Ôes Mef- 
(ieurs ont eu la iage retenue de né 
point donner d'explication de czs 
faits très-remarquables, & terminent 
leur Mémoire par l'Hiftoire de la 
vuidange d'une folle fameufe. & re- 
doutée des vuidangçurs par fon mé- 
pbytifme meurtrier » dans laquelle 
ils ont Eût concourit les difltefèns 
moyens dont Ui aVoienc égroRvé les 
bons effiets , ce qui a fovi S Iciijp en 
prouver de plus ea plus Tefficacit^ 
Ce^ Exrcaîc érant déjà dSï^z éten- 
du ^ nous réfirtreroQS pour un i^mrre 
Journal ce que nous avons à ditedes 
tcchercbes que MM* les Commii{ai- 
K9 de l'Académie des Sciences çnt 
&i tçs. fur les mêmes objets & qy^^ils 
ont ezpofées dans leur nappprc» - 



Die. yoL IL ^^W^ 



2Ji6 Journal des Sçavans 



ÇÈO GRAPHIE €Ompù 

Analyfe de la Géographie 

ne & moderne des Peuples 

^ , le$pays & dé tous les âges, 

pagn^e de Tableaux aha 

& de Cartes; les unes, ce 

1 dvcs de l'état ancien & < 

* aâuel des pays; les autre 

'détaillées & repréfentant \ 

'dans leur état sincicn ou Ai 

état moderne. Par M. M 

Hiftoriographe de M. le 

d'Artois » Pensionné du Ro 

fcflTeur Envérite d^Hiftoirc 

Géographie à TEçolè Royi 

litaire , de TAcadémie des 

CCS & Belles- Lettres de R 

dédiée à Madame la Comt 

Gefliis y Dame de S. A. S 

dane la DuchelTe de Cban 

O Mtlibtu ! Dms nobu hac ol 
ViR. 

A Paris, chez TAuceur , rue 1 



Décembre 1778. 1547 
. S. Euftacbe » la (èconde porte co« 
chère à droite en entrant par U 
rue Montmartre \ Nyon lainé » 
rue S« Jean-de-fieauvais ; Nyoa 
le (cune i quai & près le Collège 
des Quatre-Nations. 1778* Avec 
Approbation & Privilège du Roi^ 
X vol. in'i\ Le premier de ixo 
pages 9 & le iecond de 1 44. 

MMentelle^ connu par plu- 
• (leurs Ouvrages oui ont étç 
accueillis d,u Public , le propofe 
dans celui-ci d'enibrafler toutes les 
parties de la Géographie ^ en com- 
mençant par celle qu'on nomme 
Géographie Aftronomique ; après 
ouoi il paflê à la Géographie rhjr** 
hque & à la Çéographie Politique* 
Les deux premières Parties qu*il 
vient de publier , contiennent d*a» 
bord un très - long Difcours prélî* 
minaire 9 dans lequel il examinç les 
diffèrens Plans que Ion a propoiSs 
pour rétude de la Géographie & çn 
montre les inconvéniens ; il dévc* 
Pç^^^v\ 



254^ Joumai dis 5 gavons f 
I.oppc cdiiî qa*il a firivi. Pour ce qat 
'concerne la Géagraphic Aftrûnohii» 
-que I il donne une idée génénde du 
Syftcme du Monde ; il cxpoie rpc« 
drc danj; lequel Us plânères tont'en- 
tre elles ât par rapport au foletl , 
'âufli-bien que leur cours autour de 
cet afire, ieur révolution fut elles- 
mentes^ leur diftanca » ftc. Il'expli* 
mie les queftions difèrences qui in- 
tcTtfleht là terre en particulier. 

Quant à la Géographie Phyfique^ 
, eh fûivant M. de Bufion , il &ic voir 
(Jli'il y a un certain équilibre , un 
certain rapport entre la forme àclk 
pefanteur des terres placées à la fàr- 
• face dti globe : en expoffanc briève- 
ment les vues de feu M. BiiacKe (ut 
là diredion des grandésr chaînes de 
montagnes , il montre qu'il y a en- 
tre elles une certaine cotinexité qui 
fèmblef en faire en quelque forte la 
carcaflb du globe. Quant aux eaux , 
iife propoiè d^examiner la (alure dt 
hi mer Se fort flux 6c teffox. Il ne 
parle dbsr prodiiâtons du globe que 



Dictmhre a 778. ^^^ 
pour en donner la divinon génécaïe 
en végétaux & en minéraux. Il :a, 
rapproché quelque^aloes cks nik^^Àz, 
M. de BufFon fur its formes gênera-; 
. les que la nature femble avoir ioi- 
pri niées aux babicans de certaines 
parties de la rené. 

La Géographie Politique,. beau* 
coup plus étendue , tcnfermeta U. 
df fcription des pays , l'origine :dç$ 
peuples., leur gouvernement,. leur 
commerce , leurs principales révolu- 
tions. Il y joint la :Géogrfphie an^ 
cienne > dont il donne une connoif^ 
fance générale. Comme- cet- Ouvrage. 
e(l deftiné aux jçunes gens , l'Aureur > 
a eu Tattention du lejotter dans des 
efpèces de potes ce qui eft «u-deiTus 
de leur portée 9 afm qye dans û 
fuite ils puiiTent y avoir recours. Cet- 
Ouvrage fera accompa^é de cartels 
& de tables que ne font chargées, 
que des détails les plus efTentiels. 
. A ce Difcours préliminaire TAu* 
teuf a joint des élémens de Chrono- 
logie. Il y traite de la divifion des 



15 5^ Journal its Sçavans f 
tems > des différentes formes d*an- 
née , des qrcles , & donne une no- • 
tîon de la fucceffion des premiers Pa- 
triarches. 

Le fécond Cahier ou la féconde 
Partie renferme la~ Géographie af* 
tronomique pu le Traité de la Sphère 
dont nous venons de parler. ÙAu- 
teur y a joint un Précis hifiorîque 
fur TAdronomie > dans lequel il re* 
monte jufqu'à Thaïes , qui au retout 
de fes voyages en Afîe & en Egypte 
tranfporta le premier les fciences.' 
mathématiques en Grèce. Il flcuri£> 
foit vers Tan ^30 avant J. C. L'Au- 
teur donne ioée de ces premiers Af^ 
rronomes , Anaximandre , Anaxi- 
mène, Pyrhagore, Phiiolaiis, Me- 
ton , Endoxe , Hipparque , Eratof« 
thènes , Ptolemée , &c. & fuit en peu 
de mots les progrès de rAftronomie 
chez les Grecs , après eux chez les 
Arabes , & enfin en Europe. 

Ces deux Cahiers font accompa- 
gnés de plufîeurs planches gravées ^ 
taites avec beaucoup de méthode. 



Décembre i^'j%. - 1551 
Les principales font un tableau cbro^ 
nographique des anciens Empires « 
la poftcricé des Patriarches depuis le 
déluge jufqu^à Abraham » un tableau 
analytique des principaux objets trai« 
tés dans la Géographie^Aftrononii- 
ques : les autres prélentem laTphère^ 
& tout ce qui peut y avoir rapport. 
Cet Ouvrage eft imprimé en très- 
beaux caradères & fur de beau pia« 
5>ier ; TAuteur qui le prppofe par 
bufçriptioD , invité les perfônnes 
auxquelles il pourra xonvenir , de 
lui faire parvenir ^ ou aux . Li<r 
braires nommés ci - defTus , leur 
nom , leur demeure & le nom- 
bre d exempiai)res donc elles vou* 
drônt s'affurer. Elles y trouv'erx>nc le 
triple avantage d'avoir chaque exem- 
plaire i an prix au-ddOTous de celui 
qu'il fera vendu à ceux qui n'auront 
pas ufé de cette précaution \ de Ta* 
voir au moment de la publication ; 
& d*avoir en même • tems les plus 
belles épreuves des cartes : cette (ouf- 
cription n'cft fufceptiblc d*aucuijt 



2J5^ Journal des Sçavans 9 
fifque pour le Public, £uirqu*on ne 
payera qu'en recevant TOuvragc. 

Prix pour Us Soufctîpuurs. 

Chaque Cahier , compofè de huit 
à neut feuilles d'impreffion 3 format 
iiï.8^iliv.4f. 

Chaque Tableau & Carte enlumi- 
néc,8f. 

"On en éxjCeptè le. Cahier de lai 
Géographie Aftronomique , dont les 
penches étant d'un prix inférieure 
celui Ylès Cartes , ne feront payées 
chacune que 6 f. 

Pour les SouGinrtptcurs , le prix 
de tout rOuvragc n ctcédaa pas 
la fomme de'48 liv. 
; "Les carres & Ut planches feront 
délivrées à 'pa^t pour les conftrvet 
fans pli , &c les rendre d*an' ufegc 
plus commode ; elles pourront for- 
mer ainfi un petit Arias. Si quelques 
perfonncs les vouloient brochées 
avec le cahier , on fe conformeroit 
i'ieûrintcixtiaa^ 



piccmhrc 1778. ^ ^J^fl 

■ ' * r 
Prix de >ceux qui nauronty^^liasy^ 

fyuJcM. ' ; 

Chaque Cahifir , i jîvrie JP JÇ^Ii' 
Cbaqife Carte &Tablifioiùft 10 !• 
Chaque Planche^ <Jc -,U:',^Ç|'^a- 
phie Âftronomique , lârf. 

Cahiers avec les tC^^Sj/^iï^^fi^^c 
î.éceflTairemcnc les accompagner,' les 
premiers jours du mois de Novem- 
bre ; les autres fuivront à-peu près 
de mois en mois. 

On a donné dans le premier Ca* 
hier la liic des'.per^nes qui ont 
retenu leursvexeiaf^Uifes d avance. . 

A^, B. Si onle jttge'à propos, on 
pourra , pour^reienir les Cahiers dont 
on voudra s*aflurer , rédiger fon man- 
dat à - peu - près dans la 'forme fui- 
vante , en y ajoutant les mots qui 
doivent en déterminer le fcns. 

Je prendrai exemplaire 

de la Géographie comparée de M« 



2554 Journal des Sçâvâm ^ 
Mentellb ^ en commençant à. la, 
Uvraifon des premiers Cahiers ^ui 
paroieront au commencemcne de Na^ 
vembre 1778 ^format in-8^. avec les 
Cartesy joinus. A ce 

I77«- 
Mon adrejfe à 

La fotifcription fera onverte jitf* 
qu*à la fin de Janvier. 




Décembre i yj?, 1555 

Lett RE de M. de Foliairet/ur 
lis plus célibns Auteurs duj^ch 
dcLouiiXiK 

Madame Dupay 4 Epoufe du Secrétaire 
Perpétuel de rAcadémie Royale des IdC- 
cripcioQs & BeUes-IiettréS} plutieurs années 
avaat foQ mariage , écrirfc â' M»' dé VoU 
taite , pour le coti&ltei! fiir les Obiocs^jos 
qu'elle deToit lire \ elle ea re;u| \% sép^pto 
iuj vante» qui cootieiu dçs avis utiles ^«1^ 
vrais (entimeas de M. de Vol aire fur les 
plus célèbres Auteurs du fiécle de Louis 
XIV. Elle nous l'a commnafquée, & aoos 
nous empreflbne de lafubBec 

jiux Délices > U 10 Juin yprh ic QêiUvt. 

J£ ne fuis » Mademoireile 9 qu uq 
vieux malade 9 & il énic que mon 
état foie bien douloureux > puifqile 
Je n'ai pu répondre plutôt à la Lettre 
dont vous m'honorez ^ & que je, ne 
vous envoie que de la profe.p,otir vos 
|oli$ vers. Vousi me dpmanfte?^ des 
conièils, il ne vous ep faut/jpoinc 
d'autre que votte goût* \.^fXvÀ!^ ^^ 



1J5^ Journal ici S^avant , 
yottsvavcz faite df.la Langue Italien' 
rie-doit çftcbrcfortificr ce goût 2^tC 
lequel vdusr êtes née » & que pcrfohne 
ne peut donner. 'Le Taflc & TA- 
riofte vous tcfidront plus.de fervices 
;€[ae moi 9 & La Icâure de nos meil« 
icursPôçtés vaut mieux ;<que' toutes 
les loçons ; naais ..puifaiie, vous dai- 
;giie2 de & loin me ooitHul tef ^- je voui 
invite i nt lire^^que le9 Ouvrages qui 
^ut d^uis loâg^tenis en pofleffion 
^es ittâfages du Public f & dont ia 
rîiputation n eft point équivoque : il 
y en a peu;»,.cq^t5 on profite bi^n éûr 
vantage en les lifant qu'avec tous les 
mauvais petits livrer aoQt«:Q9i^ hm^ 
mes inondée. Le^ bpns Auteurs n'ont 
rfeTe^rit' qu'autant qifîl^en'ftut , 
'ne le recherchent jamai? » ^eiïftnz 
ivec bon fens & s'eïpti'ntent trvc'c 
clarté. Il femUc qu'qn n'écfive'phis 
' ^u^èn • énigmes. 'îlicn n'ëft firrlple* ; 
tout dï afeaé ; ofn s^éloi^c en tout 
déià^Na(furt ; bna Je msdhdtûr de 
' Vdtflplr ttiiéWx ftîïcqûe^os**liîWjes. 
3PbilC2 - VOUS - tir»>"ï*iàthtoVfe^i^ <V 



Décembre 1 778 . <*JcjV 
tout ce qui plaît: en eux ; la motadre 
afFeâatton eftun vice. Les Italteils 
ii'ont dégéaéïé , après k -Taâe^ 
rAriofte,xjuc parce qu'ils onc voùlji 
avoir trop cfciprit ; & les Francis 
foHt dans le mêrtie-^s. 'VomifeVcte 

Îit\ tiatutel Madame de :SéMi^ (k 
amres Datnb» écrivent , conttptivde 
xe'ftyle'a^c les phrafeft rcnroitittées 
^ -nos petits ^émàtis ; je yous' dfc 
Aêts Héroïnes* de votre *fe«c , péréc 
que vous me pèfoif&aT&i^epecif 4eiir 
^feCitmbïdr. il^y-a^des^PièCes dcMde 
^D<»fbéCfiîèncs: ^qi^âticon Aareor de 

voulez que je vous cite des hommes, 
<^^4z)àa#c^ai4k^clèirffé ^'^ueik^Sm- 
plicité noble Racine s'exprime tou- 
jours. Chacun croit en le lifanr, qu'il 
diroit en pad^wurccique Racme a 
dit en vers-, croj^^que tout ce qui 
ne fera pas auili clair , auQi (impie , 
aufli élégant ne vaudra rien du tout. 
Vos réfiexions , Màdemoifellc y 
vous en apprendront cent fois ^V>\% 
que je' ne poutio'u nom^ ^xv oivw-- 



ji55S Journal dtsSçavûnSf 
Vous verrez que nos bons Ecrivains» 
Fénélon » BolTuec ^ Racine , Defr 
préaux , emploienc toujours le mot 

{propre. On s'accoutume à bien pai^ 
er en lifant fouvent ceux qui ont 
bien écrit ; on fe fait une habitude 
d exprimer limplemcnt & noblement 
£i penfée (ws effort. Ce n*eft point 
une étude , il n'en coûte aucune peir 
ne de lire ce qui eO bon ^ & de ne 
lire que cela. On n a de maître que 
(on plaifir & fon goût. 

Pardonnez > Madcmoifelle , i ces 
iphgues réflexions » ne les attribua 
qu'ahion obéiflance à vos ordreSb . 

Jai l'honneur d'être avec refpcâ^ 



Diumbrc 1778. X'^.^y 

Système d^Bàrmonie appli^ 
cabU à réiai aSuel (U la Mufii 
qut. Par M. yandtrmonde^ de 
TAcad. Royale des Sciences (i)# 

L£S Syftêmes font tombés en dif* 
crédit depuis quelque tems dans 
to^utes les parties des Sciences, & 
n^me en Mufique. Pour éviter It 
ridicule attaché à ce titre > on a quel- 
quefois employé celui de Théorie ; 
mais je ne puis avoir recours à cet 
expédieàt y tat je penfe que la Mufi- 
que moderne ne peut pas en avoiit 
une. 

Ceft ici une matière où jamais 
Géomètre n'affirmera pofitivement 
une propofition. On peut voir avec 

( I ) La le^iede ce Mémoireiuc cotn- 
nencée.dàtts l'Aflèmblée publique de FA^ 
caééoQîe k 14 Novembre » & terminée le 
I o Décembre : TAucenr le propofe de fmt 
imprimer tu Ouvrage i part iiir cette nûf- 
lière» 



%^6o Journal des SçavariÈ^ 
quelle récrve TAuteur des EUmens 
de Mu fifue, en z toujours :par)é.<}aîUl 
fes diffétcïis Ecrits. Cet homme iré- 
lèbre.qui n'a pas dédaigng6 daiTo- 
cier fes idées à celles de Rameau, & 

Jui , en expofant celles - ci leur a 
onné de Tordre & de la fuite , s*eft 
toujours reâifé hautenntcat à Xçttk: 

Ïioi du root, de démonftraciptvdonc 
latneau décoroit mâl>à-^K^oii«dif 
satfonnpmens ingénieux (ans 'doute i 
mais peu folides. Aufli per^noB-eft- 
il «lus difpofé que M. id'^9lh0f|h& 
-tolérer toutes les opinio^^ieniMjyfi' 

que. : . ♦ 

Le choix entre les Syftcmcs -/qyr 
xetee. tnàtièTe n'eft' d'-qne cert4iBt im- 
rportance'ique pour, les CommoQçao)» 
.parce que toutes les ^méthiàdes oAt 
leur manière de fe prêter aux licen- 
ces que FAuteriré pfut iftdrodàire 
ou queleGéni&peutfu^féiKr* 

Le Juge Suprême' éftt une MOttiUfe 

^eveitlée t-tocic. le tnûûde cri .tfiii^ant. 

£eaiiGoupK&MttficMBs^veiàleBl)|u'i>n 

fe contente de coniiouit « <\4iiè 



D^cemire 1778, i$6i 
pratique le plus comniunémenr , -& 
qu'on s'en rapporte pour le refle à 
Tinlpiration de ce Juge Suptiêmc .; 
mais l'expérience prouve ^ue (î l'on 
fuit cette voie ^il ^t vingtians pour 
former un Cômpc^teur ^ui ait une 
tnarcbe ail«rée>$'il veut en avoir 
une à lui. 

Le jugement de l'oreille peut-^1 
n'être pas fournis à des loix? Ces 
Ipix peuvent-elles être compliquée»? 
Faut-ii renoncer à les trouver? Je ne 
le crois pas iàns' doure » puifque je 
bafarde ici mes tentatives. Elles n'ont 
de prix , fi elles en ont un > que paf 
Textrême /implicite des règles quica 
féfàltent. 

Maïs ces règles font «-^les Jttm 
nfag&fôî? Je (Jois :me hâter ici , en 
attendant le fogement du Public, de 
m'étayer dufuffrage d'un des grands 
Muficiens que je connoilTe. M. Phi** 
Itdor, à qui j'ai communiqué mes 
idées^ & qui a IU1 quelques anaiyfcs 
que j'ai -filices des principaux oioc* 



1 561 Journal des Sça^alu ^ 

ce^ux de fon Opéra d'Ernelindé^ 
me permet d'annoncer Que mon Syf» 
tème lui paroît préféiable à tous ceux 
qu'on a publiés jufqu'à ce jout. 
Les Théoriciens fe font ménagé 

«une porte pour expliquer tout ^ que 
je me fuis fermée» Ce font les notes 
de Pajfage & les nous de Goue, Les 
premières fervcilt à rendre la Mélo- 
die naturelle ^ les fécondes ^ à lui don- 
ner un agrément recherché* Ces no^ 
tes ne font point comptées dana 
Tbarmonic » quoiqu'égaUs en durée 
à d'autres notes comptées dans Icf 
même morceau , quoique beaucoup 
plus longues quelquefois. Je trour 
verois plus naturel de fupppicr dann 
certams cas que l'Auteur a fttppTÎttié 
à defTeiu une note de liaison > que 
d'omettre des notes qu*il a eu ioin 
d'écrire ; & je ne connois point de 
réponfe à ce dilemme: la note eft de 
bon goût ou de mauvais goût ; fi 
elle efl de mauvais 'goût, il faut la 

,coniger; (i elle eft de bon goût ^ 
c'eft fe mocquer que de l'exclure de 



Dcctmhn 1778. ' 1563^ 
rbarmonie; La fondion unique d« 
cette fcience eft de diriger le plaifit 
de Toreille. 

Je n'ajoute c^u un mot fur Us Syf* 
têmes reçus. 

On met en princijpe que notre 
Muiîque doit être pui(ee dans la Na* 
ture« Elle Teft fans doute , (i on prend 
cette expreffion dans un fcns très-, 
générai \ mais dans ce même feus 
notre Langue Françoife Teft au(B : 
&iln*eft guères moins impraticable»: 
félon moi 9 de déduire de ce principe 
une bonne théorie de notre Mufique : 
que d'en déduire une bonne Gram^ 
maire de notre Langue* Aufli les . 
Syftèmes de Rameau & de Tartini 
font-ils inconciliables» quoique d6f 
rivés d'une même fource. 

Que Texpérience de Tartini » que. 
celle de Rameau foient vraies ou ne 
le (oient pas > on ne peut pas douter 
que les intervalles e'ntre les fons har* 
momquts tirés d'une même corde 
fur laquelle on glifTe légèrement le 
doigt I ne foient déterminés pat la 



15^4 Journal des Sçavam^ 
Nature. J-accorde même que (î Ton 
fait entendre à • la - fois pluficurs de 
ces fons , il en exifte toujours iin 
qu'on peut tirer de la mêmt corde, 
& qui devient la baffe naturelle de 
l'accord formé par les autres. Mais 
pouV fonder un Sydême là-delTus, il 
faudroit que cette bâiTe pût conveoic 
à notre Mufique ; & c'eft ce qui n*eft 
pas : tout le monde en convieot. 
Ces belles connoiiTances ne .fcroicnc 
rigoureufcment applicables qtTi Jin 
concert de trompettes marints^/Sc 
malheureufement la chofe.oe ooos 
paroitroit pas moins ridicule qtte.le 
nom. 

Le ridicule* attaché aunomdlifii 
inftrument qui n'a qu'une corde dont 
on ne tire que des Ions harmoniques, 
eft une chofe remarquable. Cet inf- 
trument eft le feul fur lequel.on îoue 
toujours jufte , félon la Nature , '& 
prcfque nécefTai rement : c'eft le 'feul 
auffi où l'on joue néceiTairement 
faux , fclon nos oreilles délicates* 
Nous ne prenons que jufqu au cin« 



Décembre 177^* ^5^5 
Çrtètrte tfunc corde ; jmmaU le fep- 
rièmie, ni le otizième>ni le treizicim; 
ic en Mufique , comme Ta dit Lfib« 
nicî', nous ne favons compter q«c 
|ufqn*à'dnq. 

PUrtQU'iL faut, pour expliquer 
notre Mufique» admettre des ions qui 
ne font pas de la Natute , je trouve 
àuffi court de ftippoTet qu'aucun de 
nos intetvales n'ejj: rigoureufement 
confontie aux Gens; c*eft-à-dire , A 
roppoler, par exemple , que. tous nos 
fons mudcaux foicnt ceux d'un int 
rrumeot accordé feioti le umpéra-^ 
mint propod en dernier lieu p«r 
Rameau 9 & dans lequel tous les 
feitli-rons font égaux. Ceftàcela 
que nous nots en tiendrons fut ce 
point. • 

Nous imaginerons qu'un hom- 
me n*ayant aucune notion de la 
théorie » ou entièrement dégoûté des 
idéte qu'il en à pu prendre 9 ne coa« 
nolfiuit que Ueicellente^^ Mufique 
ceffrtpèféNr diïpuii une quaranrxine 
d années > & ayant ToreiUe tràs>^6Xéie 



2566 Journal des Sçavans ^ 
ccc, fc foit mis à chercher, en cotiw^ 
. parant les partirions des grands Corn- 
pofireiin , le principe commun qui a 
.pu les guider dans leur harmonie* 
Si rhomme dont je parle trouve un 
principe qui lui paroiife n'avoir au- 
cune exception réelle» & que ce prin- 
cipe foit a la portée de coût enfant 
qui fait lire , il fera fon tenté dic le 

firendre pour le véritable. Ce font 
es idées de cet Obfervatcur fut les 
accords & leur fucceflion , qu'il s agit 
d'cxpolcr ici. 

Ui? pareil fujct ne peut pas capti- 
ver long - tems l'attention de cette 
AflTemblée ; & pour en abufer le 
moins qu'il me iera poffible> jefup- 

5 rimerai des détails indifpenfables 
ans une autre circonftance. 
L*ACCORD parfait eft le feul qui 
puiflTe terminer un fens dans l'har* 
monie ^ ou le feul fur lequel il pui/Iè 
y avoir repos. Sa note principale (c 
•Homme ionique lorfque le repos a 
Uea^Sc peut toujours fe nommer ta/i 
ff harmonie. 



Déamhn 1778, 1567 

' Dans le^ accords diiibnàns 9 il 7 ii 
mufli une note principale à laquelle 
on rappotte toutes \cs autres , & qui 
oblige le concertant qui exécute coa** 
cune de celJes-ci , à changer de note 
pour arriver au repos, ou lui permec 
de n'en point changer. On donne 
encore le nom de baie d*harmonie à 
cette note principale. 

Si pour arriver au repos le concert 
tant eft forcé de quitter la note fui; 
laquelle il fe tt ouve , elle eft dljfo* 
nanti : s'il peut y avoir repos lân» 
qu'il foit forcé d'en changer , elle 
cff confoname. Ce dernier cas n'a 
liêa que lorfque la note eft, ou la 
bafe d'harmonie 9 ou fa tierce 00 fii 

3 ointe; c*êft-à-dire , Tun des élément 
e l'accord parfait fur la bafe d*bar» 
monic« 

Je ne rappelle ces définitions aue 
parce qu'on n'en a pas toujours ailèz 
remarqué les conféquences. 

Dans chacun des douze tons , il y 
a le mode nuiJMr 8c le mode minettr; 
mais ce dernier mode a diffifarentef 



15 69 Journal desSçMûtiê p 
erpèees. J'en admets «^aarre» 
fenc aujourd'hui plus ou rmîns 
verrement tous les Muficîens ^ à co 
^tt^il me (emble. L'efpèce de mode 
mineur fur laquelle les opinions ont 
varié » eft celle où os altère la tjuarte 
du ton ; ce mode n'a été introduit 
que depuis une quarantaine d*aiK 
nées (i). 

Chaque mode a fit gammù corn- 
pofée de fept notes , dont les degiét 
ibnt fixes* 8c déterminés ; ce Ibnc cet 
degrés feuls oui en font la djtfésenoe» 
Si 9 en modulant , on altère une feule 
de ces fept notes , on cfaangenéceA 
iairemâot à l'inibuit ou de ton ou de 
modew 

Le sEKS de l'harmonie dépend da 
eon dans lequel on eft v & ce qui coni* 
duit l'oreille , c'eft le fentimcnt du 
mode aâdel » le fouvenir plus ou 

( I ) La& trois autres elpieet fitfit, le 
mode mineur propremâat dU^}t mode mi* 
muietimnum^ 9i\omêdkmfimrêmdif^ 



moiflf 




Décembre 1778. 1)^9 

moins vif des modes qui ont précéda 
& le prcfTcncimcnc du mode qui doit 
fuivre. 

On a imprimé en France qu*ily 
avoit , dans les meilleures pièces de 
inuHque , beaucoup d'endroits qui 
n apparrenoient à aucun mode , 8c 
que ces endroits en faifbient le prin- 
cipal agrément ; c*eft à - pe«- près 
dire qu il y a dans les meilleurs dit- 
cours des moitiés de phrafe qui ne 
fignifient rien , & que ces mots vui* 
des <)e fens font ia principale beauté 
du difcours. Voilà du moins le jo^ 
gement qu'on a porté de cette doc- 
trine en Italie. Il fcroit long d'ex- 
pliquer les caufes de cette erreur, 

Ceft donc une néceffité , à inon 
avis , que tout accord ne loit formé 
que des notes d'un certain mode > te 
ce n'cft qu'entre les notes de ce mode 
qu'on peut chercher fa bafe d'har- 
monie. 

Parmi les fept notes qui forment 
la gamme de chaque mode» )e n*c8i 

Die. Vol IL Qqqqq 



Xf7^ Journal, des Sçavans ^ 
trouve que deux qui puifTenr rermtii 
conftammenc cerre fonâion ; ce ioot 
celles qu*on n'altère dans aucun del 
moûes du même ton , & donc les 
quinres ne s'altèrent pas non pluii* 
Gcs deux notes font la Tom€|ac fli 
ia Quinte du Ton y car la quinre ck 
cette quinte eft la Seconde cki ton 
qui ns s'altère dans aucun mode. 

Ainii on ne module , fe)on moi » 
dans un ton que fur la Tonique 6c 
fur la Dominante. Dans ces deux 
manières de moduler , c*eft roiiiours 
la baie d'harmonie & fa qurntc oui 
font les deux pivots de la modula* 
tion ; & cr lie - ci ferr à faire rccon- 
noîrrc la première. Si Tune ou J au- 
tre étoit fu ceptible d'altération , le 
icntiment de la modulation pourroit 
iè perdre; rorcillc pourroit s'égarer^ 
ne rcconnoîrre ni le ton ni le moÀc , 
& la. confijfion s'mnoduiroic dans 
Tharmonie. 

:. Ici )i commence à m'icarrer des 
idées, reçues dans' U théorie; £tcek 



Dktmhrt 1778. 1571 
<îoit être , puifquc c'eft le point d*oà 
je déduis cette riinplificatioqdes loii: 
de rbarmonie que j'ai annoncée. 

Les différences de cette cfpècc 
entre les théories viennent en géné- 
ral de ce qu'on n'a pas introduit en 
Mufique des mots nouveaux à me* 
fure qu'on y a admis des idées nou« 
velles. Je ferai forcé par mes i'uppo* 
(itions d'appeler incomplets des ^• 
cords qu'on cft encore dans Tufàgç 
de regarder comme contplets , & dé 
dire qu'on change de ton dans des 
occadons oii l'on ne le fuppofe pas 
communément ainfî ; mais je trouvé 
qu'on a , depuis l'invention du con* 
trepdint , toléré en dtfFérens tems pa- 
reille licence fur ccS deux articles. 

Pour procéder à la formation des 
accords, je prcns dans le mode majeuic 
& dani chacun des quatre modes mi* 
r>eur$, d'abord la Tonique» enfuite 
la Quinte pour les notes lek plus 
graves i & y: range, félon l'ordre des 
Tierces, les fix autres notes de ces 
dix échelles. 



l$7% Journal des Sçavans , 

Je pars de l'accord parfait > & 
avançant toujours d*unc^ticrcc dans 
chaque cchelle , j'obtiens ving^cinq 
accords que j'appelle éUmentaires & 
complets , & qui forment le fonds 
de toute notre Harmonie. ^ 

Si on fubftitue , à une note diflb* 
hante fur la bafe d'harmonie^^ la note» 
ou Tune des deux notes confonances 
quiâvoientété fuppriméesdans cette 
génération primitiTC, on obtient une 
variéré que je comprendrai fous le 
nom S Accords fubfiituis. Us ne me 
paroiflTenr pas jouer un rôle particu^ 
lier dans l'harnionic ; & les loix font 
les mêmes à leur égard que pour \t% 
accords qu'ils fuppléent ou dont ils 
dérivent. _ 

Notre fonds principal, enrichi de 
cet acceflToire , fufSt j>oiir expliquer , 
(ans rien orticttrc, toute composi- 
tion propre à fatisfaire Toreillc des 
connoifTcurs, 

Jenc propofe point de chiffrer ces 
accords > encore moins de les com- 
pléter en accompagnant. Le ridicule 



Décembre ijyS. ^^71 
de compléter rharmonie eft aujoiir-» 
d'hiii fcnri de tout le monde , & l'on 
a abandonné avec raifon l'ufage de 
chiffrer depuis que tous les Accom*^ 
pagnareurs trouvent plus court 8c 
plus agréable de fuivre des yeux la 
partition mênie. Je ne propofe qu'un 
moyen de fe rendre compte d'uft ou- 
vrage d'harmonie. 

Qu'il me foit permis de rappro- 
cher en deux mots ce qui e(t nécef-^ 
iàtre pour entendre le principe qui 
me tcftc à énoncer. 

La bafe d^harmonie eft toujours » 
félon moi , ou la Tonique ou la 
Quinte du Ton dans lequel on eft au 
moment où l'accord s'exécute. 
. L'accotd ne peut contenir avec 
cette bafe* d'harmonie que ^quatre 
notes au plus du mode majeur ou de 
Tun des quatre modes mineurs de ce 
Ton. 

• Quand la bafe d'harmonie de- 
meure la mcme , on eft donc fo^cc 
de fc tenir, ou dans les nrlodes d un 
Qqqqqiij 



1574 Journal des Sçavans ^ 
même ton 3 ou dans des rons qui (ont 
ï la quinte Tun de Tautrc. 

Pour expliquer le cas où la ba(è 
d*harmonie vient à changer , Je con-^ 
fidèrc que fi toutes les notes de Tac- 
cord Ibnt contenues dans piufieurs 
eammes , cet accord laiiTe une am- 
biguïté dont on peut proBcer pour 
changer de gamme par une nuance 
& fans interrompre la cominuirét 
Ceftle fcul moyen Af:fonJn entr*eu« 
les difFérens Tons, iuivanr Texprct 
fion des Peintres. 

Cela poft , voici , félon moi , le 
principe unique de toute fuccefÔoii 
régulière entre les accords , ou la 
Loi GéNÉRALK RE L'HaRMONIE. 

Que deux accords consécu- 
tifs AIENT LA MÊME NOTH POUR 
BASE d'harmonie; & qutdeuxnO' 
its du premier accord^ entre lefquelles 
il y aurait di a onance , ne foient pas 
altérées à^la-jois^ OU, fi laKafe d'har- 
monie n*cft paslamcmc, QUE LFS 
Xhh\}Y. ACCORDS NE SOIENT COM- 



Dccemhrt 1778. 2575 

POSES Q. E DES NOTES d'lNE .MÊ- 

M h GA:»aîviE; & qiCumnou dijlo'^ 
nantt du premier m fait pas confond 
antt dans Uficond. 

Cette loi offre un champ Ç\ vafte 
que l'on pourroit > en s'y conformanr 
rigoureulrmcnr , ne compofcr qiiç 
de Tharmonic bizarre & a un mau- 
vais effet, fi l'on négligeoit cnticre- 
ment l'oUfervation des confcils. 

Je ne puis dire ici qu'un mot à cet 
égard. Ces conliils fe rcduifènt à 
faire enforte que Jl*harmonic foir clai- 
re & fans équivoque fur la nore prm* 
cipale ; à ce que fa marche foir na- 
turelle, & que- les tranfirions où plu» 
ficurs notes (ont altérées à -là -fois 
n'y foient employées que fobremenr^ 
à éviter rarement les repos qu'on an*» 
nonce \ enfin , à fe conformer aux rè- 
gles générales de tous les fie^ux* 
Arts. 

Je ne parle point des confeils fut 

l'arrangement des parties qui ont le 

même objet , mais qui (ortent du 

mien. Je me hâte de terminer ce qu'il 

Qqq.qqiv 



257^ Journal des Sçàvam , 

me refte à dire fur la manière d*ana^ 

lyfir un morceau de mufîque. 

Ce que i'appcUc ainfî confifte \ 
trouver une fuite d'accords complets 
fous leur forme élémentaire dans là- 
quelle foient inférés par ordre tous 
les accords employés par TAuteur » 
Se oîi l'application de la loi générale 
de Charmonie s'obferve fans difconr 
tinuité de proche en proche. 

Je n'ai rien vu de plus propre ï 
faciliter cette opération aux ConH 
mençans que de leur préfentcr une 
Table où 9 à chaque accord élémen- 
taire tranl^ofé dans tous les tonSf 
correfpond la lifte complctte de tous 
ceux qui peuvent le fuivre immédia- 
tement. J y ai même ajouté une Ta- 
ble invcrfc de la première , & où l'on 
trouve tous les accords qui peuvent 
en précéder un autre quelconque. 

Ces Tables forment une elpèccdc 
Di3ionnaire d^Harmonic dont on 
peut fe figurer Tufage pour Tobjct 
propofé. 

Il ne peut y avoir une (bric de 



Décembre 1778. 2577 
difficulté que dans les cas oîi TAu- 
teur aura fous-enrendu quelque liai» 
fon pour donner plus de rapidité à 
fonftyle. 

Je fuis forcé de fupprimer ici les 
détails lur cet article » & je dirai 
feulement qu'on doit fe borner à 
fuppo(er que l'une des parties anti- 
cipe ou prolonge rintonation d'une 
des notes de fon chant. 
- Je ne publierai point les Tables 
dont je parle fans les ayoir commur 
iiiquécs à d'cxcellens Compositeurs^ 
&c làns y faire , d'après eux , les re- 
marques néceflaires. Je me flatte 
qu'elles pourront alors infpirer quel- 
;que connance, & devenir utiles , du 
inoins aux Amateurs qui voudroienc 
effayet de compofer; ou^ fi Ton veut, 
de faire des accompagnemens avaot 
^'avoir acquis cette fureté de tad en 
iiarmoniequieft lefruitde l'habitude. 
G; fervice ne fera pas hors de fai- 
fon dans un momet)t de chaleur & 
.daltércations fur la Mu(ique,qui arf- 
Qqqqqv 



2 57^ Journal des Sfavans 9 f 

pandu dans les Sociérés plus decon- 
xioifTcurs que de connoiffanccs. 

Taî vu plufîcurs Théoriciens qui | 
paroifTpient perfuadés que Ténumé- \ 
rarion complette des rranfirions im- 
médiates permifes en harmonie après 
un accord quelconque feroit a un 
détail immenfe. Cependant en claf- 
fant ces tranfîtions , comme )e viens 
de le propofer , leur nombre ne oa- 
ro!t pas très - confîdérable. Ce font 
les accords parfaits qui en admettent 
le plus ; & ma Tabfe n'en offre que 
cent huit en fortant d'un accord par- 
fait majeur, & cent quinze en fortant 
d'un accord parfait mineun 

Ce que cette Table met à la- fois 
fous les yeux , une machine poutroic 
l'exécuter fucceflîvement dans un or- 
dre dépendant de la volonté. 

Je luppofe qu'on eût pris pour 
chaque accord fa forme la plus con- 
V/cnaole; alors il s'agiroit de faire 
ane chaque touche correfpondît à 
1 un des vingt-cinq accotds dans l'un 



Décembre 1778. Ij79 
des douze tons , & que chaque ai* 
cord exécuté ne Idifsât de libre qUt 
l'exécution des accords permis apréi 
lui. 

Pat ce moyen on pourroît fe pro- 
curer fans art & fans étude une 'ma- 
ge imparfaite , mais reconnoiffabk 
djC tout ce qui fc peut pratiquer eh 
Harmonie ; & ce pàflctenls ferbîc 
]d*aurant plus amufant qu'ort pourroît 
mettre plus ou moins d'indufiriie 
dans'^Ià conduite de la machine. iSc 
crois fpn exécution poffibic :.elic 
feroit utile pour former roreltic à 
rhawnonie; & j ofc affurer, d'après 
quelques expériences , que fon e^ec 
pourrait en impofer à une clalTe d'au- 
diteurs rrès-nombreufe. 

L'inftrumcnt qui y feroit le plus 
propre, Il Ics^dimculrés de Texecd- 
rion permettent de l'employer, feroit 
ï ffarmonica^ dont nous devons Tin- 
vcntion à un ilInftre'Mcmbre de ccttie 
^Académie M. le Doâeur FrankKn. 
Cet ihftrumem ne fe difcorde points 
Qqqqqv) 



z 5 8o Journal des Sçavans , 
. & il a les plus beaux fotis qu'on puifTe 
^entendre. 

' Si LE Syftême que je viens dVxpo- 
fer en racourci n'eft pas' le vrai , il 
peut du moins conduire à penfèr que 
celui * ci ne feroir pas moins (Impie 
dans fes principes Se dans fon appli* 
cation. Les comportions ^av^/s/ex 
pourroient y perdre dans l'opinion 
publique, mais le bon goût ne pour- 
roit qu'y gagner. Alors nos Com- 
posteurs n'auroient plus à fonger 
qu'à donner à leur Mufîque du na- 
turel , de la grâce & de TexprcfEon ; 
& ils ne la feroicnt riche que quand 
ils ne pourroient pas la faire belle. 

Quon me permette en finiffant 
de rappeler un fait. Autrefois la-mé- 
thode defolficr étoit un vrai myftè- 
re: quelqu'un s*avifa en France de 
donner un nom à Tune des fept notes , 
qui n*en avoit point ; ce ne fut pas 
un grand effort de génie, ccpenclanc 
le miyftère difparuc. On peut voir à 



Décembre 1778. 258 1 
rartîcle Muances du DiUïonnaire dé 
Mufiqut , & les fuites du fcrvicc qu'il 
rendit aux Commcnçans & la foret 
du préjugé qu'il eut à combattre. 

11 ne me feroic permis de faire 
lapplication de ce tait au Syftemc 

3ue je propofe , que dans le cas où te 
ublic lui accorderoit fon approba- 
tion. 

MÉMOIRES concernant VHifloire, 
Us Sciences , les Arts , Us Mxeurr\ . 
Us Ufages , &c. des Chinois. Par 
les Miflîonnaires de Pékin. Tome 
ly^ A Paris, chez Nyon l'aîné, 
Lit^airc, rue S. Jean-de-Beau- 
vais , vis-à-vis le Collège. 1779. 
Avec Approbation & Privilège du 
Roi. 1 vol. i/2-4**. de 5 10 pages. 

Second Extrait. 

IL nous reftc à parler de qucl-^ 
qtfts-uns des morceaux qui font 
à la fuite du grand Traité fur là 
Pieté filiale que nous avons fait 
connoîtrc par un premier Etlu^vx. 



2 5 s 1 Journal des Sçavans , 

inféré dans le mois de Décembre I 
dernier. Parmi ces difiïrens mor- 
ceaux que nous avons annoncés , il 
y en a un qui a pour titre,, iH/- 
moire fur rinUrét de C argent eh Chine. 
Dans la première Partie, l'Auteur 
jette un coup-d'œil intéreflànt fur la 
forme de Tadminidration chinoife. 
Le gouvernement de la Chine fiit 
féodal depuis fon origine jufqu'à 
]«an 148 avant J. C. qu!)l devint mo- 
n archique. « Par gouvernement mo- 
•> narchique nous entendons , dit le 
M Miflîonnaire qui affede d erre chi- 
n nois i un gouvernement oà la cou* 
»> ronne eft héréditaire & où lèJRrincc, 
99 ne dépendant que de Dieu, ayant 
»>le droit d'abroger les anciennes 
M loix & d'en faire de nouvelles , & 
*i un pouvoir fans bornes pour les 
•9 faire obfcrvcr après leur promulga- 
»» tion , poflède efllntiellemenr la fu- 
a> prême judicaturc , & eft tellement 
t» la fource de toute autorité j que 
«* celle de tous les tribunaux & dé 
»to\x% fcs. officiers dérive de lui & 



Diccmbn 1778. zjSj 
»» dépend de lui; deforre que les 
?> charges par Icfquellcs il la corn- 
9> muniqiie , quoique liées par Icfi 
*^ loix fpndamcorafes de TEcar ï la 
#> conftitution inrinie du gouverne- 
•>menr, ne font que des commit^ 
•3 fions qu'il donne & qu'il ôre quand 
•* il veut, « Telle eft Tidéc que le 
Miffionnaife fcaoçois , fous le nqim 
d*un chinois » donne de la puiiTancc 
de l'Empereur. Elle n'ell bornée que 
dans ce qui concerne les Princes ^ 
qu'il ne peut dépoiféder fans faire 
leur procès. L'Empereur, qui reprc*- 
fente le ciel ou ta Divinisé, e(lcen(ç 
êcrc le pète,& U m?rQ de fes Ijujets^ 
& il jouit en coi)(k]uence de l'autor 
rite du ciel & dt celle de père. 

Toute c^te. autorité cft confiée -^ 
fix grandsi tribunaux 9 par lefqncb 
le Souverain voit, entend & agit* 
Ces fis branches fe divifent en une 
infinité d'autres , dont les borne;s 
font tellement déterminées qu'oQ nf 
peut y rien changer, 

Les rev^us de l'Etat portent ea 



2584 Journal des Savans i 
entier fur T Agriculture 5 la taille eft 
réelle & n*eft guèrcs qu'un dixième ; 
les provinces du Midi , où Ton fait 
deux & trois moifTon de ris, payent 
un fécond dixième en grain qui eft 
porté dans la capitale , où'il eft dif* 
tribué aux OflScicrs de toute efpèce 
de la maifon de TEmpcreur -, ce qui 
leur tient lieu de la moirié de leur 
entretien. L'Etat ne demande rien à 
l'artifàn ni au marchand. La percep* 
tion des impôts eft régie par le tri- 
bunal des finances. Chaque village 
les porte dans la ville du troifième 
ordre dont il dépend; celle-ci dans 
la ville du fécond ordre , & ainfi de 
fuite. Dans chaque diftriâ on pré- 
lève fur la fomme ce qui eft nécef- 
fcirc pour les dépenfes & les charges 
ordinaires de l'Etat > & on laiiTe dans 
le diftrifl: un fond de rcferve pour 
les accidens & les befoins extraor-- 
dinaire*:. Ce qtte Ton doit donner 
aux Soldats , aux Otficiers de toute 
efpèce , aux Princes, &c. eft fixé par 
Ja loi ; il en eft de même pour TEm- 



Décembre 1778. 2585 
pereur & fa maifon ; mais il a , ou- 
tre ce que lui donne TEcar , les iels , 
les doanes & les entrées de Pékin. 
Les péages font fréquens à la Chine, 
à caufe de la multitude des canaux ^ 
des levées , des ponts , &c. Ce Prince 
a de plus des domaines & des terres 
en Tartane qui lui produifent beau- 
coup , enforte qu'il n'a pas befôin de 
puiier dans Ips trefors de l'Etat. On 
peut confulter ce Mémoire pour ce 
qui concerne les poids & mcfures, 
la monnoie & la manière de la 
faire circuler. 

Il y a fept ordres de Citoyens es 
Chine, i». les Mandarins, 2% \t^ 
Gens de guerre, 3% les Lettrés, 4% 
lies Bonzes ,5% les Laboureujs , 6". 
les Ouvriers, 7% les Marchands, 
Dans toutes ces claflTes , comme il 
h*y a en Chine ni fiefe , ni terres feî- 
gneuriales , ni titres , ni domaines 
héréditaires , il ne peuty avoir beau- 
coup de familles qui . foient riches 
long-tems en biens- fonds. On monte 
de tous les ordres de citoyens au^ 



15^6 Journal dis Sçavans ^ 

charges & aux honneurs ; ccù, au3( 
talens à y conduire, & un père ne 
fait rien pour fes enfans. D'ailleurs 
Il population cil fi nombreufe , que * 
les ccrres font bientôt divitees à lin- 
fini , & il ne refte plus à chaque in- 
dividu que (on propre mérite pou( 
s'avancer. Les parcns poulTcnc leurs 
enfans à Tétude pour parvenir aux 
Mandarinats de robe & d'épée. On 
s'y parvient que lentement » jamat4 
dans fa province; om change (cu- 
vent de lieu , & partout on trouve 
Ton logeaient préparé & meublé. 
Dan« cette vie ambulante on ne peut 
acquérir des fonds que dans fa pa* 
trie : heureux fi dans la vieille/le on 
peut aller en jouir. Il en eft à-pcu- 
près de même des gens de guerre. 

Les Lettrés font ceux oui afpi- 
rent aux «rrandes charges ae l'Em- 
pire 4 plufi;.urs n'y parviennent pas , 
& leur fortune eft très-bornée. Les 
Bonzes font les mieux partagés*, ils 
jouiffent de grands revenus, l.cs La- 
boureurs font protégés ; mais leur 



grand no;»bre eft caufe qu ils n« 
pcuvcnf être riches i& heureux , dans 
le cas meipe où la terrç répond à 
leur, travail: en plp(icurs provinces 
ils ont été obliges de fc jctrer du 
coté des arcs de befoin if. d'induf^ 
frie. Qiianc aux Ârrifaps, quoi«]u*i]s 
pe payent aucuns impôts , & qu'ils 
lie (oient point fujçts aux makrifes , 
Û^ fe nuifenr V9X la multitude ; aufiS 
$*cmpreflçnt-il$ de (c furpaATet les 
lins les autres par leur adreife 09 
leur induAric; mais comme on ne 
fechcriche guère que le néccflfaire &: 
Tutile , ils ne font pas fortune. Par- 
mi le$ Marchand^ il y en a qui der 
viennent riches y qui le font plus que 
les fix autres ordres de l'Etat , & le 
peu de luxe qu'il y a en Chine fe 
(r<>uye paivjEii eux ; mais leurs enfan$ 
reiTembient xarenient aux pères ; ils 
fe jettent du coté des emplois , & les 
petits enfans gémiiTent dans la pau* 
vreté. Tputcela, ditrAurctir, eft 
l'ouvrage de nos loix & de notre 
gouverneiiKiit » qui- veut que tous 



15S8 Journal des Sçavans ^ 

foient forcés de concourir au bien 
de TEtar. La terre fournit à peine 
pour nourrir les habitans de la Chine ; 
on ne la laiflTe point repofer ; c'eft 
pour cette raifon que les Chinois ne 
nourriflcnt prefque point de bef- 
tiauxs ces animaux confbmmeroienc 
une partie de ce qui eft abfolumenc 
nécelfaire à l'homme. Il feudroit 9 
pour ainH dire , copier TAureur tout 
entier pour faire connoînre les ref- 
fources de la Chine, la révolution 
que le gouverncm.ent des Tartares y 
a caufce , quels font les mœurs àts 
différentes claflcs d'hommes répan- 
dus dans ce vafte Empire qui y fans 
une fage prévoyance , feroit fouvcnt 
cxpofcs aux famines. C'cft après tous 
ces détails qu'il examine l'intétèt de 
Pargent en Chine. Cet intérêt a été 
fixé à trente pour cent par an ; & 
comme il fe paye par lune ou mois 
lunaire, c'cd trois pour cent par 
mois , la fixième & la douzième 
lune , ainfi que la lune intercallaîrc 
quand il y en a une , ne portât 




Décembre 1778. 2585 
point d'intérêt. On a adion en juftice 
pour l'intérêt comme pour le capi- 
ral ; mais l'intérêt ne peut jamais do 
venir capital lorfquon diffère de 
payer. 

L'Auteur examine cnfuite ce que 
le gouvernement s'eft propofé en por» 
tant fi haut l'intérêt de l'argent & ce 
que fait l'adminiAration publique 
pour réuflir dans Tes vues, & fi elle 
eft fécondée par les mœurs publi* 
qucs. Il cite plufieurs Auteurs chi? 
nois qui recherchent les raifons qui 
ont cléterminé à mettre fi haut le 
taux de l'argent ; parmi eux quelr 

Îiues-uns crient à Tinjudice & â Top* 
ure ; d'autres penfent que c'eft uu 
(rein au luxe. Une analyfe fuivie 8c 
détaillée de ce morceau ne préfènte- 
roit encore que trèsimparraitement 
les idées des Chinois à cet égard^ 
te nous conduiroit au delà des bor- 
nes d'un Extrait; c'cit ce qui nous 
oblige à renvoyer le Leûeur à l'Ou- 
vrage même qui mérite d'être ap- 
profoadû 



I596 Journal des Sçayans ^ 

Le morceau fuivânfeft lin Traifé 
fur la Petite- Vérole, maladie qne 
l'Auteur fuppofc de toute antiquité 
à Ja Chine. I.a fatale nécciTîté d'a- 
voir cette maladie ou dans i*enfainc0 
ou dans un âge plus avancé^ Bt ima- 
giner à un Médecin d aller au-de* 
Vant de Tes coups , pteir llnocula'^ 
tiotl. c. On crut ici , fur la fin du 
»> dixtènte fîètle , que riiïd^ulatiori 
•> qu'on vcnoic d'imaginer, alloit 
*> fermer pour jamais tous Icfs tont* 
•> beaux que la Petite- Vérole faîfdit 
•» ouvrir. Le fecrec s'en répandit râ^ 
*• pidcmenr dans routes les pfovin* 
•* ces de 1 Empire , & pénctrîsi fufi 
»» qucs dans les villages. Totir lé 
M monde prérendoit que, qùf àVoic 
•> été inoculé, ne pouvoit plui avoti 
M la Petite- Vérole , & tout le monde 
„ faifoit femblanf de le'cfoire. Mai* 
M cette opinion (i conffôlati^e pout 
•• les pères & mères n a |5aé {^rfe fou^ 
M tenir au-delà d'un derHi-fiéclQ. Le^ 
« Petites -Véroles épidémîqbes ont 
» coulé à fond tous les twàihfkùc^ 



Décembre 1778. ^59* 
M mens & tous les fyilêmes par des 
•• faits fi dccifife •V fi niulripliés-, 
w qu'il a fallu fc rendre. » Apris 
pluficors réflexions, TAurcur donne 
une notice d'un Livre fur la Petite* 
Vérole j on y décric la maladie; 5r 
après en avoir fait connoîrre qii»- 
ranre-deux efpèces difFérenres^ on 
iiKlic)iie le traitement. Le Miffion» 
naire revient enfuire à rinoculatioa 
qui fe pratique encore à la Chine *, 
ce rapporte la manière de la donner 
8c de traiter les malades , d'après un 
Ouvrage particulier corr»pofé fwr 
cette matière par un Médecin chi- 
nois. Il paroh que cette maladie a 
fait de grai>ds ravages en 1 artaric 
oà elle étok inconnue avant qa'elit 
y eut été portée par ceux qui avoienc 
été inoculés à Pékin. 

Après ce morceau le Miflionnaire 
donne la irotice d'un Livre chinois 
intitulé Si'^yuefi^ «• C'eft , dit-il , un 
«•--Livie qui paroît bien néceffaitp^, 
»• qui nous manquer & q^*c nette 
MChirqtgie'& notve Médacin« peiH 



2 59^ Journal des Sçayans^ \ 

•3 vent rendre infiaimenc fupérieuri 
•> celui des Chinois. » II, s agit des 
defcentes de juftice pour la viure dts 
cadavres & pour juger quelles ont été < 
les cauTes de la mort. Les trois pic* ! 
miers Livres de çcc Ouvrage renfcr* 
mène des préliminaires fur ces def- 
centes de juftice & fur leur néceffité» 
avec Jes formalités auxquelles on 
doit fe conformer. C'eft dans le 
quatrième que TAuteur examine les 
UgtKS par lefquels les Juges , accom- 
pàencs des Médecins , peuvent dé^ 
cicler (1 un homme a été tué & com* 
ment il l'a été. D'abord , s'il a été 
étranglé de quelque manière que ce 
foit, pendu, à genou, couché j en 
nœud coulant y en nœud tournant, 
&c. On prétend appercevoit des 
marques qui diftinguent ces diffé- 
rens genres de mort. L'Auteur chi- 
nois traite des noyés , des femmes 
mortes en couche > de ceux à qui on 
ne voit aucun fîgne de mort. Pour 
CCS derniers , après avoir exhumé le 
cadavre 9 on donne les moyens de 

faire 



Déumhrt 1778. 2593 

^ire reparoîcre très-diftinâementles 
coups qu il a reçus. L'Auteur exa-^ 
mine comment on peut diftineuer 
ceux qui ont ccé tués par une main 
étrangère de ceux qui ont été tués 
par un accident ; ceux qui font morts 
par maladjk % ou par des rçmèdes 
donnés mal-à-propos ^ par des cha* 
timens trop durs , par àz% accidens. 
^ des malneufs. 

Ce Livrç împorfHUit eft enyoyé 
pac ia Cour dans tous les Tribu- 
naux où Ton porte les affaires crimi- 
nelles. Quoiqu'on puifle abufer des 
priocipes qui y font oxpofési T Au- 
teur chinois répond que la jaftice ne 
s*appuye fur m témoignage de cet 
opérations qu'autant, quon apper- 
foic des fîgaes fuffifans pour aucort- 
tries recherches juridiques, & que 
ces fignes n*ont jamais conduit per- 
(bnne à Téchaffai^d qu'autant qu'ils 
ont été vérifiés par des témoignages 
^ des avceux dédfifs* Il eft certain 
qu*on .a décQuyçjcc par-U ^ hoçot- 
odes £c fiiicides donc il n'y avoit ni 
DU. VoUlU Rtttc 



i 



1 594 Journal des Sçavaiu ; 
indice m figncconnu ; que faute Jtj 
avoir eu recours on a regardé coa- 
me morts naturelles ôc fuicidcs def 
morrs violentes & de véritables ho* 
micides qu'on a découverts après f 
par Taveu d^ coupables , qui n*au- 
roient pas commis bien d'autres cri- 
mes , s'ils avoient été punis du pre- 
mier. Il «ft înpcUe o appuyer fur 
l'importance d'un pareil' Ouvrage ■$ 
âans kqtiel ; -f^eut^trê ^ on- poufle 
ti^op k>in l'apparence des figues i 
mais il eft néceflfaire que les Méde- 
cins ^ les Chirurgiens, confiiltent ce 
morceau ; & l'examinent pour -¥oir 
fi l'on peut en tirer des connoîfian- 
ces iKÎle& , & jufqù^à quel poioteUcs 
peuvent être déciiîve». 
- Votcl'un autre -eenfe de MMe« 
eine , qui en guéiiilant le corps de 
fes infirmités afRrancbit famé de Ja 
fierntude des fens^ la prépare à en- 
tier en commerce avec ks Efprîts ic 
luî^ouVre la porte -de l'immortalité | 
rèUes font les pfécehtions des Bon- 
^Tao fe dstos TopéÀtion duilTony^ 



Décembre 1778. ^595 
f:>u i dont on donne une idée dans 
un morceau particulier. On compo* 
icroic de très-gros volumes des fa- 
blcs & des extravagances qu'on dé- 
bîte (hr ce Rong-fou. Les Empereurs 
•y ajoutent beaucoup de foi ; les Let- 
trés s'en amufênt & y croient. Les 
Tao-fe qui en ont le fecrec fè font 
:une langue, à parc pour l'enlèigticr , 
& en parlcQC dans des termes auffi 
éloigna des idées communes» que 
no» Âicfaymiftes parlent du grand 
œuvre. Cependant io Kong-tou a 
réellement opéré des guériîbos & 
(buiagé bien des inScmités : cq qfi«t » 
on voit en écartant tout ce jargoa 
xles Bonzes &iieut charlatannerM» 
que c'eft une ancienne pratique de 
Médec'me fondée en pnncipes > U> 
ton indépendante des fuperftitÎQas 
dont on la courre. C'eft fous ce 
point de vue que ie Miflionnaifc 
l^réfente ce morceau aiix Médccîas 
d'Europe. Le ^Rçttg-fim (t &ie on 
•debout» ouadut.oucoucbé* $aî<' 
vant ka différences maladies doM 
'Rrrcci\ 



2596 Journal des Sçavans , 
on eft afFcâé , on prend , dans Tune 
do ces (i tuerions 9 difFérences poftuNs 
forcées & gênantes ; on fe courbe ; ' 
on fe replie; on fe rapproche Ici 
bras & les jambes ; on (e balance; 
on s'élance , &c. aân d'excjter lafa« 
livation; on. force; on gêne; on 
précipice ou on retient lalpiration 
ou rinfpiration. Ces ppftures & ces 
mouvemens occafionnent des réro- 
iurions dans le corps 9 4e remettent 
de rélafticité & font circuler le 
iang ; ceft , comme on le voit » une 
efpèce de gymnaftique » couverte par 
des pratiques de religion , & quW 
a appliquée enfuite à la religion elle- 
même , en faifant efpérer que dans 
'quelques-unes de ces poftures / on 
pottVoic tellement fe dégager de la 
tuatière, qu'on étoic en état de voir 
la Divinité , & même de parvenir 
i l'immortalité; ce qui a donn^ 
1>eaucoup Ae partifans au Kong fou ^ 
iurtout parmi les Empereurs & les 
*^ens riches. On a fait graver ces dif- 
Srentes poftures qui font au nombre 



Décembre 1778. 1597 
de vingt ; on indique les maladies 
auxquelles elles peuvent fcrvir de re- 
mède , &on.y joint les explications 
néceflkires pour en procurer Tintelii- 
gence. Ce morceau cft curieux & 
méritoit de tenir place dans ce Re- 
cueil. 

Ce Volunnc eft terminé par quel- 

3UCS Obfervarions de Phyfiquc ^ 
'Hiftoire naturelle de TËmpercur 
Kang-hi , au moins on \c^ lui atrri- 
bue. Ce font des rcHexions courtes 
fur différens fujets > fur les pétrifica- . 
tions , fur les pierres de fcl , fur une 
efpèce de pin , fur le renard volanr, 
fur les tremblcmens de terre , fur le 
vernis , fur la bou(fole , &c. On a 
joint a la (în quelques comportions • 
^ recettes pratiquées chez les Chi- 
nois ou confignées dans leurs livtes ^ 
& qui ont rapport aux arts , une 
notice de l'animal qui porte le mufc 
& de quelques plantes. On ne peut 
que de(irer la continuation de ce . 
Recueil qui renferme tant de mor- 
ceaux inccrcflfans* 

R r r r r iij 



2 59'^ Journal des Sçavaks ^ 

jtBOULFEDM defcriptio JEgypti- 
. arabicc & latine. Ex Codice tari* • 
fi^nji cdidit , latint venu , notas • 
adjecft Joannts David Micha^* 
liSyfieUiB Folaris Equts ^ Régis 
M. Britanni^^ Conjilianus Au^ 
licus , & Profijfor PtMofophia 
Gotttingînjîs. Goetcingx ^ apud 
Joannem Chriftian. I>iererich« 
1776. I vol. i/i-8^. de 1^8 pag» 

CE morceau particulier , tiré du 
Traité de Géographie com- 
pofé par Aboulfeda, fera fuivi de 
quelqucs-auTres , tels que rAfriquc , 
la Mefopotamic, rEracjiic&laPcr/c, 
que M. Michaels fc projpofe de pu- 
blier en faveur de {t% Êizvt% <)ui fc 
livrent à lerude de la langue arabe. 
Dans le tems que les troupes fran* 
çoifes étoient à Gotringuc , il obtint 
de la Bibliothèque du Roi la com- 
numication d*un manufcrit de la 
Géographie d'Âboulfcda , & cVft 
d'après ce manufcrjit dont on n'avoir 



Déumhrc 1778. ^599 
pas dVxemplaire à Goctingue qu'il 
donne ce morceau : Hojlibus tune 
Goectingam unendbus ^ ultro mihi 
nil taU pucnti autfptranù hue pâr^ 
lato & commodato , publici quidcm 
jurisfacio. Nous avions déjà d'A» 
boulfeda le Kharifmc & le Maoua* 
nnnahar , qui ont érc imprimés à la 
fuite de VOulougbegh , & que Ton 
fctrouvc dans le Recueil de Thçv^ 
nor. La Syrie a cré publiée depuis 
par M. Rcisk en Allemagne. Nous 
efpérions «que M. Michaelis 3 (i 
connu par fon grand Içavoir en ce 
genre, reverroic ces tradudions & 
donneroit TOuvrage complet d'A- 
boulfeda , avec les notes ncceflaî* 
rcs. Mais il n'y a pas d apparence 
qu'il entreprenne ce travail. En gé- 
néral les Ouvrages d'Aboulfeda font 
dignes des foins qu'il auroit pu pren* 
dre à cet égard, 

Kmaïl Aboulfeda^ Sulthan de 

Hama en Syrie, defcendoit de Sala* 

din. 11 mourut vers l'an 13}! de 

J. C« 11 compofa deux Ouvrages c(* 

Il r r r r iv 



l6oO Journal des Sçavaas , 

timés dans rOrient.^Lepremielr eft 
une Géographie univerfeile inriculée 
Tekottîm-cl boldan\ d^où Ton a tiré 
les morceaux que nous venons d'in- 
diquer; le fécond eft une Hiftoire 
univerfeile donc M. Reisk a publié 
à Léipfick une partie, omettant tout 
ce qui précède Mahomet. U finit en 
1015 de J. C. Le manufcrit de ctt 
Ouvrage cft fort rare. Il y en a un 
exemplaire à la Bibliothèque du Roi» 
M. Michaelis donne d*abord le 
texte arabe d'AboulfeJa,* avec «ne 
traduâion imprimée à part : cnfuite 
il y joint des notes critiques & bif- 
toriques. Le texte d'Aboulfeda eft 
très-court , & confifte en une dcC- 
cription très -abrégée des pays en 
général , fuivic de tables dans lef- 
quelles les longitudes & le» lati* 
tudes font marquées , d'après piu- 
fieurs Auteurs qu'il cite. Il eft im- 
poflible de donner un exrrait de ces 
tables & de la petite defcription qui 
les accompagne -y les notes méritent 
d être conlultéts. 



Décembre 1778. 1601 
M. Michaclis n'ayant qu'un fcul 
manufcrit, iVa pu s'aflurer fi dans 
d'autres il n'y avoir pas de varian-- 
tes qui ofFriflcnt un fens différent , 
& fervi flcnt à corriger quelques ch.if* 
fres des tables. Pour y remédier en 
quelques endroits , il a eu recours à 
une verfion de M. Reisk , qui n'a 
pu d'abord être imprimée faute de 
fecours néccffaires , mais que M. 
Bufching a inférée dans les Tomes 
IV & V de fa Colleaion. M. Mi- 
chaclis paroit faire cas de cetre tra- 
duâion, qui eft en quelque façon 
inconnue. Il a profité encore d'un 
travail de Gagnier. Ce fçavant , 
connu par la Vie de Mahomet qu'il 
a donnée en fiançois , avoit entre- 
pris de faire imprimer en Angle- 
terre le texte & une tradudion de la 
Géographie d'Aboulfeda. Il avoit 
pour cet effet collationné divers ma* 
nufcritsj il y en a eu quelques pages 
qui ont été imprimées , & dont M. 
Michaelis a profité^ 

Quoiqu'on aie beaucoup écrit fut 
R 1 1 1 1 N 



léoi Journat des Sçavans ^ 
l'Egypte , il y a des partic$ où les 
voyageurs font moins à portée de 
pénétrer , & qui par cette raifon (ont 
moins connues. Ceft en confulranc 
les Géographes orientaux qu'on peut 
expliquer ce qui eft dit dans \zs 
Anciens de la grande fertilité de ce 
pays. Aboulfeda décrit en peu de 
mots une contrée qui appartient i 
TEgypte , & qu'il nomme les At^ 
ouahat ou les Ouahat, Il dit que ce 
pays , fertile en palmiers, rempli de 
fontaines & de ruifleaux , eft une eC- 
pèce d'ifle au milieu des deferrs. 
On les divife en trois parties; le 
premier Ouaha , YOuaha du milieu» 
& le dernier Ouaha. On y trouve 
des rivières, des fources d'eau chau- 
de , & de vaftes campagnes très-fer- 
tiles. Il faut marcher dans le defcrc 
pendant trois jours pour y parvenir. 
M. Michaclis s'tft étendu beau- 
coup fur ce paflTaje d'Aboulfeda. 
11 en rapproche ce que dit le Géo- 
graphe de Nubie & difFérens Voya- 
geurs modernes s cnfuice il pafle aux 



. Décembre 1778. idd^ 
Auteurs grecs , à Hérodote , ou^ 
nomme cet endroit "Oao-if, Oajisi 
& qui en donne la defcription. On 
voie que le nom à*OaJis ell le même 
que celui à'Oudha confcrvé par les 
Arabes. Stiabon « L. xvifl , pa;lc 
de ce pays fous le nom d'Avo^rii- , 
AnaftS. «M. Mtchaelis remarque fore 
judicieufement quM faut lire AJa^ti , 
Avafcs. Il parcourt ainii tous les 
anciens & les Modernes , fait des 
obfcrvations fur le récit de chacun 
de ces Auteurs , ce qui répand beau- 
coup de lumières fur celui d'Aboul- 
feda. Par exemple j ce dernkr 4it 
qu'il y a des eaux chaudeii^ }A. 
MJcbaelis*cite à cdttc^ ôccafion un 
paifage de Quint-Curce qui le con-* 
firme. Il a joint ainfi partout les 
Géographes & les Hiftoricns an- 
ciens aux Voyageurs modernes , 
^our éclaircir les defcriptions trop 
abrégées d'Aboulfeda » qui , de leyr 
côté > fervent à expliquer & à con- 
firmer le récit des Anciens, U fcfoit 
Rr rr r vj 



2604 Journal des Sf avons ^ 

à defîrer que M. Miirhaelis donnât 

atn(î tout rOuvrage de ce Géogra* 

phe arabe. 

Sermons it M. dt Surian ^ 
Evêque de Vtnu , ci-devant Pri» 
trt de VOratoift , Cun des (Qua- 
rante de C Académie Françoife. 
Petit Carême. A Paris , chez Nyon 
aîné. Libraire, rue S. Jean^de* 
Beauvais. 1778. Avec Approba- 
tion & Privilège du Rot. in-ii. 
336 pag.jSc les Préliminaires 36. 

POUR tout éloge 8f pour touce 
vie de M. de Surian > on a placé 
à la tête de fes Scrrmons le Difcours 
de Réception de M. d'Alembcrt à 
rAcadémicFrançoife, &la Réponfe 
de M. Grcffet j & il en réfulte en effet 
le plus bel éloge de M. de Surian ^ 
que M d'Alembcrt remplaçoit i 
l'Académie Françoife. 

«M. TEvêquc de Vencc, dit M* 
•• d'Alembert > ne fut ledevable qu*à 



. Décembre 1778. 2^05 

» lui-même de la répuration & des 
» honneurs dont il a joui ; il ignora 
»*la ibnptefle du manège, la baC- 
»» fcflc de Tintrigue , & ces autres 
»> moyens vils qui mènent aux digni« 
M ths par le mépris : iJ fut éloquent 
»»& vertueux, & mérita par ces 
»>deux qualités rEpifcopat & vos 
»> fufifrages. »» 

Après avoir indiqué les fources 8c 
tracé le caradère de TEIoquencc en 
général , puis de l'Eloquence de la 
C^baire en particulier , M. d'Alem- 
bcrt parle de Tattacbement éclairé 
de M. TEvcque de Vencc pour la 
Religion. «« Il la refpedoit affez poinr 
'«•vouloir la faire aimer aux autres; 
•> il favoit • . • • que la modération , 
•>la douceur & le tems détruifent 
*» tout , excepté la vérité. Il fiit, fur- 
•• tout , bien éloigné de ce zèle aveu- 
» glc & barbare , qui cherche Tiin- 
•• piété oùellen'eft pas, & qui moins 
•• ami de la Religion qu'ennemi des 
« Sciences & des Lettres» outrage & 
"noircit des hommes inéproclvi» 



t,éo€ Joùrnûl des Sçardksi 
.•>ble$ dans leui conduite ic d4nf 
«M leurs éaits* » , 

M. GrclTcc , . dans fon abondance 
toujours animée 9 a de beaux mou- 
Temens Se de grands craies d'Elo* 
tjuence : » Qui nous rappellera 9 die* 
•• il 9 ces Orateurs puîilam » ces Mo- 
•» déraccurs de Telprtc humain f ces 
•» Mairres des paillons elles-mêmes 9 
i» ces Mioiftres vraiment dignes dan- 
m noncer aux hommes la vérité itet^ 
M nelle » l'unique vérité devant qui 
•» la terre doit relier en (ilence avec 
•>fes Maîtres & fes Sages? •••• )Lç 
M Génie lui-même n*eft point encotc 
•» aflez pour un Miniftre de la parole 
«> fainte ^ il n'a rien , il n'aaive â 
»> rien , s'il ne joint aux ralens & au 
•> génie l'autorité de l'exemple & 
«réioqucnce des mœurs. • ... On eft 
^ bien toible contre les paiSoni d'au- 
«• troi » quand on eil ioup;onné de 
••les parrac^cr « • • • M. l'Ëvêque de 
#• Vcnce n'étgit point de ces Prédii> 
«cateurs frivoles & méprifables, 
«<» qui j i la face dei auceis (nemcs.^ 



Dlumhn 177t. 25d7 
»i cherchant moins les palmes di* 
5> fanôuairc que les lauriers des fpec- 
•» racles , viçnncnr inonrrcr qu'ils ne 
»> (avenr que le langage du monde,...» 
»» & n'emportent de nos temples ^ 
w aux yeux dû Chriftianifme & de 
»». la raifbn, qu'une gloire facrilcge 8c 
>» des fuccès ridicules . . . • Attendu 
M par un peuple nombreux , fans 
»» avoir mendié d'Auditeurs ; du fond 
•9 de fa retraite , il venoit apportée 
*9 la lumière y dévoiler les chimères 
» du monde , les illufions de l'amour* 
» propre , les petiteflcs de^ la g<an- 
»» deur , la foibleflc des efprits forts , 
» le néant de la fageffe humaine ; il 
* venoit confoler Tinfortuné, atten- 
» drir la profpérité , apprendre aux 
»» Impies à trembler, aux Incrédules 
^ à adorer , aux Grands à mourir , 
f» aux hommes à s'aimer ; il étoit pé» 
*» nétré , il touchoit .... Bren diffé- 
••rcnt de ces Pontifes agréables & 
•» profanes , crayonnés autrefois par 
^» Defpréaux , & qui , regardant le 
»• devoir comme un ennui , loifivcti 



26o8 Journal des Sçavans » , 

•'Comme un droit » la réfidence 
»> Gommc un exil , vcnoicnt prome- . . 
•> ncr leur inutilité parmi les écueils, 
»»lc luxe & la mollefTe de la capi« 
»» talc , ou vcnoient ramper à la 
*> Cour , &: y traîner de Tambirion 
» fans talens » de Tintrigue fiins affai- • 
>» res , & de l'importance (knscrédit. • • 

Voilà la manière de M. Greffer, 
quelque abus de rénumération peut- 
être , mais toujours de la chaleur & 
des idées ; c'eft le feul Ecrivain qui 
foit long impunément, parce que. 
dans cette foule de dérails il n y a 
rien de négligé ni d*inf]gnifiant. 

Mais c'eft aux fermons mêmes de 
M. de Surian à le louer dignement ; 
ce? fermons font au nombre de neuf, 
dont un feulement avoit été impri- 
mé. Les huit autres avoient été prc- • 
chh , en 1719, devant Louis XV , 
alors enfant. M. de Surian parut le 
plus digne rival de MaffiUon ; il n a 
ni les orncmens , ni la grâce, ni cette 
pcofondc connoiflance du cœur hu- 
main qui aflurent à Maflillon la fa- 



Décembre -1778. 1609 
périorîté, mais le caraâèrc domi*. 
nant ic fon éloquence nous paroît 
être Tonâion*, on fent qu'il aime 
raugufte£n&nr qu'il cù, charge d'inf* 
truîre ; qu'il s'attendrit fur lui com- 
me Joad fur Joas ; qu'il redouté 
pour lui les dangers de la royauté , , 
comme un père cendre craint pour 
fon fils les périls de Tenfancc & k$ 
erreurs de la jeunefTe. ce Mon Dieu! 
•• s'écrie-t'il , qu'un jeune Roi , ainfi 
» lif ré aux Flactcurs , fait de pîtic à 
» ceux qui Taimcnt ! Non , les ri- 
>: gres, les lions, les bêtes les plus 
•9 féroces font moins à craindre pour 
»»lui & le dévoreroient avec moins 
^ de rageji De tous les fléaux donc 
w Dieu punit Roboam , le plus ter- 
»rible tans doute fut celui de le li- 
*> vrer à ces jeunes Flatteurs, qui 
» l'endormirent dans fes vices > qui , 
«f maîtres de fon cœur , y entrctin- 
>» fent la hauteur , la dureté , rinjuf* 
•> tîce , & firent , comme il arrive , a 
•> d'un Roi flatté , un Roi cruel > ua 



i6îO Journal des Sçavans , 

M Roi malbeareux , un Roi haï ie 

i> Dieu & des hommes. 

»*Trifte condition des Grands ! le 
» monde envie leur fort : aux yeux de 
«3 la foi qu'ils font à plaindre ! Qu'on 
»3 fe fenr preflfé , quand on les aime , 
» de pleurer fur eux , comme Samuel 
n plcuroit fur Saiil ! . . . L'innocence 
» dans les particuliers eft un mérite { 
»> mais dans les Rois die cft un mi'^ 
w racle. »> 

On trouve dans ces Sermons une 
foule de pcnfées d'une vérité fenfi- 
ble &urile, exprimées avec une pré- 
cifion & une fimpliciié propres a les 
faire devenir maximes. 

H Qui ne fait pas maîtrifer fbn 
» cœur , gouverne mal fcs Peuples , 
w & le premier de tous les empires 
weft celui qu'on a fur fes defirs. 

» Ils abuferont , pour vous fur- 
» prendre, de la vertu même. Ils 
^'feindront de la piété , fi c*cft par la 
H pieté qu'on peut vous prendre ; &C 



Décembre 1778. 2611 
» pour fc mieux jouer de vous , ils 
»fc joueront de Dieu même. 

H Pour vous mieu}; défendre des 
» Flatteurs , commencez par nîvoiis 
» pas flatter vous-même. Le plus 
» dangereux de nos (édiidcurs, cVfl: 
M notre amouc propre ; on ne nous 
M trompe jamais qu'ea fécond. 

»A quoi. Grands du monde, 
>» devez-vous afpirer d'avantage qu'à 
H VOUS gagner les cœurs ? Dans cette 
^abondance infinie de tot^tis -liofei 
MOU vous met la grandeur, c'eCk ^'c^pif 
H niqu j bien qui vous manque. N*ou- 
»blicz jamais que vous êtes boni- 
» me , & que vous régnez for des 
» hommes. Ne fortcz jamais de la 
nbienféance, mais fortez quelque- 
n fois de la: grandeur ..... Avec un 
n Peuple comme le vôtre , vous ne 
M perdrez rien à être bon; il y a dans 
» le cœur des François un affez grand 
M fonds de vénération pour leur Maî- 
>>tre, pour fubfifter au milieu des 
M miirques les plus feafibles de vos 
n bontés. 



26 ti Journal des s çavani ^ 

>»Choi(i(rcz pour Miniftres des 
>ft hommes qui ofenc vous dire , s'il 
I» venoic des rems de calamiré Se 'de 
» diferre : Maître , les Pauvres n'ont 
»» pas de pain : non habent quidmau» 
i^ducent. S'ils ne font (bulàgés,ils 
» pci iront de mifcre : difitunu 

» Les Grands « pour la plupart , 
I» font fur nos têtes comme ces nuéci 
»> p!us hautes & plus brillances^ 
>♦ mais qu'une pluie falutaire ne fiut 
M jamais , & qui , belles feulement 
it^ourle fpeâacie, ne font à la terre 
M aucun bien : nubesjine aquâ. Sx le 
n fouvcrain bonheur eft de taire tout 
» le bien qu'on veut , la vertu fu- 
wprême eft de vouloir faire tour le. 
» bien qu'on peut. » 

C'cft un beau droit, fans doute ^ 
que celui de dire de telles vérités aux 
Rois au nom de Dieu. 



Décembre 1778. 1^13 

Extrait des Obfcrvations Météo- 
rologiques faites à Montmorency , 
par ordre du Roi ^ pendant le mois 
de No¥. tyyi , par le K. P. Cotte^ 
Carre/pondant de CAcud. Royale 
des Scicncçs. 

L'humidité de ce mois-ci » 
été prefqu'aufll grande que le 
mois précédent, mais la cempéca^^ 
ture a ^té en général plus douce. Lei 
pluies abonuntes tombées depuis 
deux mois ont cauQ des inondations 
très-défaftreufes dans pluficurs Pro« 
vinces du Royaume ; TAlface ^ fur- 
tout» a été des plus maltraitées j ainfi 
que les Papiers publics nous l'ont 
appris i on ne (era pas furpris des 
• inondations de cette Proviitce > lor(^ 

2u'on f^aura que M. Méger 61s » qui 
lit des Obfervations n^céorologi» 
ques avec la plus grande tzaâitudc 
.à Mulhau&n daiis la haute Al&ce t 
à quatrelieues de Tbanoy a mefuré 
en Oâobre to lignes d'eau 9 C^cft-i- 



%6i4 Journal des Sçavans ^ 
dire , le double de ce qui efi: tombi 
icij que le 14 & le 15 Oftobcc 
dans refpace de 34 heures , il rombj 
i6 lignes d'eau, randis qu'il n'en 
tomba ici que 11 lignes dans le mê- 
me rems. Les blés font très-beaux* 

Vents dominans » fud - oucft & 
fud. Le fud-oucft fut très-violentJcf 
II, 14 & 25. 

Plus grande chaleur ix ^x^'lcn 
à 1 x^y^ir, le vent fudroueftfbtt^ 
le ciel couvert* Moindre chaleur al 
o' le 13 a 7^^ matin^ le vcntnord* 
ouefl & le ciel ferein. Diffireneé 9i 
x\ Chaleur moyenne dt chaque jwa 
5 , 8 degrés* 

f lus grande éUvaeion du Mtrcun 
18 po. ; , 61ig. le là j\^foir^]t 
vent fud-oueft & le del en pâme (b- 
rein avec brouillard. JlfaiW/v «/!^ 
ration ij po. i^çlig. Le 1x^2 
ijh foir^ le vent fud- oiiieft avec 
pluie & tempête. Differenu 13 9 5 U* 
Elévation moyenne au matin , 17 
ipo. 9 , 7 lig. ; à midi, 27 po« ; 9 S 



Décembre 1778. 16 ij 

^'otfr, 17 po. 9 9 8 lig, 

Marche du baromhtre. Le premier, 
à 7 ^ ./»<iri/» ,18 po. o ^ II lignes. 
Du premier au 2 , monté de 2 , 7 lî. 
Du 2 au 6 9 haijfé de 1 2 , 1 lignes. 
Du^ 7 au 9 , monté de 6 , i ligne. 
t)\x ^ au 1 1 , baijjé de 6 , 8 lignes. 
Du II aU 13 , monté de 8 > o lig,. 
Pu 14 au 1 8 1 bai^é de 3 9 i ligne. 
Du I S au 12 , monté de ) ,. 3 lignes. 
Du 23 au 24 y bàijjé de 2 , 1 1 lignes. 
Du 15 au 26 y monté de 5 , o iig.^ 
Du 2^ au 27, btdffé de ^, 10 lig#' 
Du 17 au 28 > monté àt 5 , o iig.V 
Du 25^ au 30 , mai. haiffé de 4 , 4 H. 
ipu yotmats ^u '^p/oir ^monté de 3 » 
i^ lig. t-c ioii^ifoir, 28 po. • , 
f lig. On voie oué le baromètre i 
beaucoup varié , uirtout en montant^ 
les 1,8, 10, I2> ij, 19 , 25., 
^7 4c ja»;^ txi.d^cer\iant^ \t% j ^ 

U eft tdnib6:4e|apiuieles 4^ 5 ^^ 



tSiô Journal dcs^çdTàhSn 
€, 8,^,10,11,15 16,17, 18^^ 
20, 15 1 z4, i7&3o.Elleafeiiroi 
37,0 lignes d'eau. Vivaporation^ 
été de I iT lignes. 

• Plus grande diclînaifon de Vai- 
guilk aimantée ^ 19^ ^o\ Moindre 
dècUnaiJon 19** 15'. Differerue ij'# 
Diclînaifon moyenne y au matin ^ 
tpt 14 jS^; à /niVi, I9*3o'o'^j 
mfoir^ 19^ 26' 3^". Dm Jour f 19* 
i7 1 2^^ Sa variation diume a été un 
peu troublée les 7 , 8, 5 , 10 » 16, 
17» 18, 15,14 &15. Je remarque 
tpLC dans ces jours le cems a été on i 
lï grande pluie ou à la tempête. 

• Plus grande fichefeffe 37, 8* le 
Il à l'i^foir^ le vent nord-oneft 
firoid & le ciel en parne couvert. 
Plus grande kumidiiii , 6^ le 18 à 
7 j h matin , le vent nord-oueft' & le 
ciel couvert avec brouillard fc pluie 
la nuit. Différence 3 ; , x ^. Etat 
moyen 17 , 1*, c*eft-à-dire, 11 , 9 
degrés au - deffous de la féchet^ 
moyenne fixée fL 40 dègieés.. . j 

Je 



, Déctnért lyji. x6ty 
Je n'ai point obfervé d'aUrores. 
Sôréales pcncfant ce mois. 

Pluficurs malades font morts ici 
4*unc fièvre maligne, putride > ver- 
mneufe^ qui paroît cdntagiqqfe 8c 
qui tègne depuis trois ou quatre 
mois dans nos environs où elle eft 
meurtrière. 




bU.Fpl.II. Sffff 



i6t S. Journal des Sçavahs ^ \ 



NOUVELLES LITTÉRAIRES. 
I T A L I £• 

. B E P I s £. 

A NALIS l délia numoria idro* 
jt% fnffiiça fipra V Arm , ptMlU 
€ata in finnrt t anno 1778. Inptf^ 
cia ptr gio Tomniafo Mahi , € Com^ 
pagni. 40 pag. i/2-4®. 

RifltJJioni fopra V articoU II dd 
tomo 3 o del giornalc d^ liutralï^ Un* 
prtjfo in PifaC anno 1778. ij pag« 
i/z8^ 

Ces deux Ouyrages ont kik occa*^ 
Honnés par un Mémoire d'Hydro- 
dynamique du P. Camerti \ le Jour* 
nal de Pife l'annonça comme un 
Traité précieux qui manquoic à cette 
fcience ; l'Aureur des Réflexions ezi- 
mine l'extrait du Joumaiifte » & fait 
voi]t qu'il raconte dçs chofès qui 



. Dictmhn 1778. i6*îl 
!rn^ donner une toute autre idée 
Duvragc. Il reproche fiirtout au 
]amctti d avoir «employé , pour 
rfurc de la vîrefTe des eaux d'un 
e à difi^renres profondeurs, 
die parabolique rejertée depuis 
•tems par la théorie & par rèx- 
ncc*' - 

is: dans Tanalyfe du Mémoire 
(proche au P. Cametti des cbo« 
len piuvextraordinaircs ,' comme 
fcttér Fufagé des digues & des 
nféês pouixontenir Ses fleuves^' 
;<j[ue làiiature a di(pôfé lesâcu-« 
>our aller içà & IsT arrofer les 
»aenes 0c les fertîliler ^ comme 
e Nil dans lés taftes plaines do 
pté<î UAcadénûe. Royale des 
gèpliîlês avoit demitàé^^anà 
^gramme fi ks «hf udScb qui' 
flcnt lei fleitvesfonc4i?antageu^ 
I préjudiciables aux pdaines adja^ 
is; &! eii^leslbppofàtit Utiles > 
es «voient ipu rêtre les raifons. 
oinicfiritefibcaifler ÏAl^o daas^ 



!! 

(pai dr^Flovenoe ^ Se s*il en* poavoft \ ' 
i|érultOQ iks. avantages capables de j 
Qompcp&fi les ioconvéniens. qu'on 1 
4f?rouvc } tnHq , n Ton jugeoic cor S 
VVcon v.étiiens prépondcrans .^ qaoi: | 
lyenricdc on ppurnofijC y iappofter ? . 1 

. On ppurrou comparer ce fujecd^ 
Prix à celui de rAcadémie dcLDiiony 
es 1:75 ij^ & la Répoiifeidb P.Cà- 
mUtx 2u celle- do SI cAliSmiié . U trou^ 
qut:lcr5.4igitc& fdnrincommqdca; le 
iJL ai nfïe niiAiiK que ïéffDà. dévaf^lU 
l}pem0&iK IflS Cflmpogncicde. Ja:Xof* 
c-anÀ. iiQ> .Grirfcqiste'ine'dimnaulie pat 
ksi inconvénient, des. cbauflëcs; mais 
ii fait'Vpirla.iiiaf>ièro- dSy remédier: 
li^ «oi dUpii)iiaiK>ks, dc^âts^ya/èui 
dei^ edor^nll quirï'&CKiibtbt dam loi 
flflttccs:/&tk& àbligcoc idé'fqfoîoutf 
hop ^liû principal :. 2°vGO|)(trTam 
o*iisoika>€faaiitIl^cs\ui>c lairecur'ceUr 
<jup ififi: oftuxi airiir lai feccc oe main* 
tpniti'lapibiQqdfcut.du' Ut iufqu'i 
Uemboucburer 3 *^« cnrilài; introdoi-' 
faacf^ qu^'d ;ocJbx:ft'|iQfiB(|ife^o4vis 
k&jiiaioef lafliii: les prècmâouf faon* 



Décembre 177^. t6îi 
vcnablc^. Par ces tro»s moyens on 
parvient à faire enferre qfic le i;t nj 
le rrmplille pas davantage ou plucot 
qu'il acc|uicfe de la profondeur, & 
que mca*^ le fol <ks campagnes <^c- 
lève & qne le fleuve refte plus en* 
Caiiré A^nfi, l'analvfe, ou ptirot 
ta cririquc riti Mc^ioîfc do P-Ca»- 
mciti , a donné occ«»6onà i'Autciit 
Àt développer les maximes les plus 
miles à rÀgrtcultufe & à la richriTe 
de rEtat. 

DE Crémone. 

Cùmptndio ^in^aiogici ^ fioricê 
dette Àiigufif café JC Àufina t di Lo^ 
nna âcW Abate •Claudio Caccia^ 
VoL primo. In Crtmona* 1778. iiz 
pages in 4°. 

Il y avoir vingt fèntinfsem diâ%« 
teus fur l'origine de.la Maifon d'Au^ 
triche; M. Cacci« » «près les avoit . 
tout difcurés , ifaîr voir qu'elle def^ 
cend des anciens Ducs d'Allemagne^ 
•inâ-iiuc la Maifon dé Lorraine ; & 
Sffffiy 



i6li Journal d$$ S çav ans ^ 
il commence à Ecicon qui vivoit Fati 
< 64 » un graod arbre généalogique , 
dont toutes les parties font rçavan> 
ment difcucécs dans ce volume» Cet 
Ericon , ou Ericho , appelle auffi 
Adalric , fut père de Ericon II , qui 
forma la mailon de Lorraine , & de 
Adalbert ^ tige de la Maifon d'Au- 
triche. Il y aura deux autres Volu- 
mes. On peut s*adre(Ier à François 
Gaétan Ferrari , Imprimeur , ï S» 
Mathieu ^ à Crémone. 

DE VeRONKE^ 

Antonîi Marli Lorgna^ de cafu ir^ 
fcduSibili terni gradus , 6* ftritbus 
infiniùs exercitatio analyticà. ^c^ 
roncR. 1776. 116 pagcs.//7-4®. 

Nous avons rendu compte, il n'y 
a pas long-rcms > d'un nouvel Ou- 
vrage de M. Lorgna , célèbre Colonel 
•d'Ingénieurs ; fur le mouvenrcnt des 
Eaux \ & nous avons dé|à annoncé^ 
dans les années précédentes ^ huit 
autres Ouvrages du même Auteur , 
tant fur ia Géométrie ^ue fus l'Hy* 



Décembre 1778* %6^^ 
draiiliqye. Cdui qui imite du cas 
irrcduiftiblc du noifièmc dcgrc , 
nous avoic échappé à caufe de la dif- 
(iculfé des corrçfpondaiiccs entre 
Paris ëc l'Etat de Venire, La diiîi- 
cultc & le paradoxe de Géomcrric 
quon trouve dans la McrhoJe de 
Cardan , en réfoivant ccnainçs équa- 
tions du troitièine dcgrc j ont tgficï:é 
la curîofîté 6c k courage de beau- 
coup de GcoiTïèffcs , M» Lofgn*i a 
éfc du nornbrv*; le réfultat a 6:c ^ 
qu après avoir rerournc la qucftion 
Coa^ rourcs trs faces , la romc par ia- 
qiidlc il voiiJùJr parvenir à réduire 
rcxprcflîûn a une forme finie ëc 
réelle , ù die éroir pollîblc > le con* 
duifif à déni ont Tir que le binôme de 
Cardan a néccfTai renient une valeur 
réelle & une forme imaginaire. Com- 
me ii y avoir été conduit par la rhéo- 
fie & la nature des fuites » ik que 
cela lui avoir donné occafion de ré- 
foudre des diflîcutrés ailtz confid.é- 
tàhlç^ dans les renés divcrgcrrc^ , il 
s cft occupé auîanr par ticccilitc quç 
Sfffiiv 



i^l4 Journal des Sçavàm , 
par occafion à développer la généra* 
tion Se la nature des iuires y d'unt 
manière digne de cet habile Géomè- 
tre. . , 
ANGLETERRE. 

DE Londres. 

Travels into Dalmatîa. /. r . Voya- 
ges en Dalinatie » contenant dbs 
Obfervatioos générales fur rHifloîré 
naturelle de cette contrée & des îlcS 
voifines , &:c. dans une fuite de Let- 
tres écrites par M. l'Abbé Alberto 
Fortis au Comte de Bure , &c. tra- 
duites de l'italien , avec un Appen- 
cKx& d'autres Additions confidéra-* 
blés qui n'avoienr pa^ encore paru \ 
Se vingt planches, in-^^. Prix , i liv 
I sh. en carton. RoWon. 1778. 

DE Londres st Edimbourq«, 

^ gênerai Hifloty of Stiri!ugshire\ 
By William Nimmo , Minijltr of 
Bothkennar. L c, Hiftoirc générale 
du Comté dcStirling, contenant un 
dfècail des plus anciens monumcus ^ 



Dictmhre 1778. 16x5 
& de ce qui s'eft paflc dcplusiRipot- 
cane & de plus cnricux dans cc.Com* 
ré , depuis rinvaHon des Romains 
en Ecolle ju(qu'à préknc ; avec ThiA 
toire naturelle du Comré » accom« 
pagnéc d'une Carre, i/!&-8\. 1777^ 
Prix ,7 sb 6 d. relié» ^ ^ 

FRANCE. 

DE P A R i S. 

Cours (CHiJloirt Polit i/fue, CV- 
vi/e y • Géographique &^' Nuturdlu 
Par Une Socîété'dc GensHo-Lettîts. 

•' P KO $ P EC T^V S. "'. 

Jufqu'à po^ jours , difènr les' Au* 
teurs de ce Profpeâus, THiftoire des 
Nations navoit été fouvenc que 
celle des Souverains. Si elle les con- 
(i^roit en elles- mêmes j cc.hVtoic 
guère que comme des Puj (Tances pref- 
<]ue uniquement occupées à s-affcr* 
«nir ou à s*éccindre ; prefquc cou* 
jours aux prifes les unes avec lc$ 
«uriTcs y & quelquefois fe déchirant 
cllcs-mcmcs de leurs propres nuius* 



1^26 Jwrnatiis S^auahs^ 
Le tcms cft venu où elle s*cft avifft 
dufli de les envifager comme des 
fociérés d'hommes , c eft-à-dirc , rc* 
lacivement aax Mœurs g aux Ufages, 
aux Sciences & aux Arcs ^ au Corn- 
mcïct, aux divers Etabli flemeol 
de chacun deux ; en un mocVrela* 
tivemenc à tour ce qui conftitue ces 
Sociétés. Mais ce n'eft pas encore af- 
fez f & datifi THiftorre des Nations, 
doit entrer celle des Pajs qu'elle) ha- 
i>ircnt , puifque leurs rapports avec 
ces pays font fi grands, (> oiulci- 
plies. Ainfi la Géographie ,- qui a 
roujours été regardée comme un de 
les yeux , mais leulement eif ranc 
qu'elle Téclairc , en fait rétllcmcnc 
partie; ainfi ce qu'on nomme Hif* 
toire naturelle Jui apparncitt ; 6c 
elle doit en eaibralfer , de même 
que des aurre*; Sciences Se des Arts , 
tout ce qui peut convenir à des Lee* 
tcurs qui n'en tbnt pas une étude par- 
ticulière. 

Non-feulement il eft naturel de 
joindre enfemble ces difTérences par- 



Décembre 1778. 162.7 
ties de THiftoire , mais leur rtunioii 
peut avoir de grands avançiagcs. 

Trairéc avec cette généralité, 
THiftoire néanoîoins peut être ré- 
duite à une étendue aflez modiqiej 
il ne faudroit pour cela que fnpr mi- 
nier une infinité de détails , donr il 
ne réfulte que de Tcnnui & de U 
perte de tems. , 

C\ft d'après ce Plan que hou$ 
avons commencé d*y îravaillrr ; 
mais Tentreprife eft encore rrnp 
vafte, & fpn exécution trop diffi- 
cile, pour que n^us cfpérions,dVn 
venir a bout autrement qu'en em'. 
ployant des matériaux tout trouvé»* 

Il fcmbleroit naturel de fuivrc, 
dans cette Hifloire du monde, Tor- 
dre des tcms , & de faire d'époinç 
en époque le tour du olobe. Mais 
cette manière de procéder anroir 
trop d'inconvcniens. Nous tiendront 
donc une autre route , & nous par-f 
courrons fuccelfivcmcnt les difFcrrhs 
Etats , en commençant par la France. 
Cette incthodc , il cft vrai , fcrt 
Sffffvi . ' 



i6lÉ Jmtûdt itiSçdvdni ^ 
fujetce à ({uelques r^édripns \ mati 
ûurre au'clks feront (èulcmcnc dai» 
le fond èw récit ^ & point du tout 
dans k manière , elles amronc Ta^ 
iranrage de mieux inculqifer ks cho- 
k% répétées. 

Ghaqae partie fera diviféc en plu- 
Heurs époques » (ous chacune def- 
queUeS nous placerons de fuite lc9 
evènemens politiques , & avant ou 
aptes y fe rangeront les faits d*unc 
autre nature, qui lui feromt relatifs) 
ain(i, par exemple, la'-</éograpbic 
du Pays dont il fera queftion fera te* 
préfentéc d âge en âge , telle qu'elle 
eft connue; & Ton aura foin dé 
l'orner à mefure de tout ce que les 
difFcrens lieux offriront d'iméreffant. 
On fuivra la même règle pour les 
faits d Hiftoirc naturelle qui pour-*> 
ront être rapportes à quelqu'une de 
ces époques, foit en cuxmêiucsj 
foit eu égard à leur découverte ; 
quant à ceux qui ne le pourront 
point , ils feront renvoyés à la fin de 
chaque article , ou mis après un cer- 



T)iumbre I778- 1619 
tain nombre tf articles auxquels iU 
feront communs. 

Nous nous attacherons d'une ma- 
nière particulière à THiftoire des 
Mocrurs, Se à celle des Sciences &C 
des Arts. Nous fuivrons , autant quM 
nous fera poffiblc , les dévcloppe- 
mensde Fciprit humain , & les dit 
ferentes modifications des caraârcrcè 
nationaux ; 8c nous confulterons Tex* 
péticnce , pour tichcr de découvrit 
ce que les uns & les autres peuvent 
avoir d'avantageux & de nuifible. 
Nous ferons mention des perfonna- 
nages célèbres en tout genre t & i 
Toccafion de ceux qui fc font diftîn^ 
gués dans la Littérature , nous don- 
nerons une notice des ouvragés qui 
les ont rendus fameux. Nous rap- 
portero s de plus ce que nous trou- 
verons de vraiicmblablc touchant To- 
tigine des Maifons illuftres. 

Le Public eft invite à conrribuet 
à la perfeébon de cet Ouvrage. Per- 
fonnc n'ignore que dans THiftoire ^ 
il y a beaucoup à éclaircir ^ b^W 



1630 Journal des Sçavani i 
coup à ajouter « beaucoup à Ketfanr 
cher. En rapportant les faits rcls que 
nous les trouverons dans les Auteurs 
les plus accrédités , nous fous-cntcn- 
drons fort louvent, fnuf mcilUur 
avis. C'cft aux Gens de Lettres ï 
nous donner ces avis dans le cas où 
ih feront mieux inftruits que nous. 
Ceux qui auront quelques faits im* 
portans & peu connus à nous coni* 
muniqucr, (but priés de les adr^f* 
fer, francs de port, à J'Imprimcut 
nommé ci deffous. Nous recevrons 
auHi y avec rcconnoilfauce » les ob* 
fervations qu'on voudra faire , foie 
par la voie des Journaux ou autre- 
ment , touchant les erreurs qui nous 
feront échappées dans ce qui aura 
paru. Nous recueillerons le tout, 
& lorfque nous aurons de quoi en 
faire un vol'ime , nous le donnerons 
à part , fous le titre de Supplément. 
Dans la fuite , ces nouveaux maté- 
riaux feront incorpores avec le reftc. 
Par CCS moyens, ce corps dHiftoire 
S enrichira continuellement, acquêt- 



Diambrc 1778. i6j* 
ra peU-à'peu route la perfeâion donc 
il eft fufccptible. Chaque fois qug 
nous ferons ufagc d'un article corn- 
mutiiqué A l^pus aurons foin d*cn 
nomrncr i* Auteur , à moins qu^U 
p'exige le contraire. 
. Ce Cours, fera publié par voIm 
mes m«i 1 ; il n'y en aura que quatre 
la première année , mais on prendra 
des moyens pour en donner davan- 
ragc dans la fuite. Chaque année fe 
payera d'avance , à raifon de 2 liv^ 
5 f. par volume broché , pris à Pa-» 
lis , & de 1 liv. 15 f. pour la Pro^ 
vince , franc de port. Le premier^or 
lume.fera imprimé dès qu'il y aura 
un nombre fuffifanr deSoufcriptions. 
Les trois fuivans paroîcront de rroiS 
en troi$ moi^ , & les autres fe Htc- 
cédecoclt périodiquement; aux tcius 
que rp)i indiquera au coqiaicnce* 
mcQC d: h (cjcondc année» 

Oo'fouf^riraà Paris, chwZ Quil- 
laU) Impriaieur, rue du Fouafre> 
pfès la PUcc.Maubert. 



l6ji JûnrnalJcs Sçavans 9 

Traité dt la Sphhre , ûvtc-ttxpé^ 
ftïon des di£crtns Syfiimts du Mon^ 
^^ Par M. Robert y ancien ProfcC» 
feur de Pbilofophic aAlollcge àt 
Châlons-fuT Saonc. A Paris , chrt 
Dcfnos » Libraire , rue S* Jacqaesi , 
Î778. 9A pages i/i-11 avec figures» 
Prix , 2 liv. 

Ce pctir Ouvrage contient an« 
notice des apparences & des meuve- 
menscHcftes > des phafes de la lune» 
du mouvement de la terre , des prinr 
cipaux ufat^es du globe 9 des éclip- 
fes ; les figures font très-bien gra- 
vées. Il peut fervir dlmrodudlion à 
la Géographie du même Auteur que 
nous annoncerons bientôt plus^ en 
dérail. Il ne faut pas être Aftronomc 
pour écrirt une auflï courte Introduc*- 
tion à TAfironomie; cependant elle 
feroit plus exàâc fi c'étoit un hom- 
me du méfier qui l'eut faite ; par 
exemple » en expliquant le fyftême 
de Pfoléméc il demande à cet Au- 
teur pourquoi Vénus Périgée eft-ellf 



Dittmbrt 1778. léjj 
plus près de nous que Mercure Pcii-» 
gée -, la choft , dît-il., eft împoflible 
dans rypotbcfc de la résolution de 
ces Planètes autour de la terre. Le 
Prolémaïcien lui répondroit qu'il ne 
fait point ficela eft vrai , parce qu'il 
ne connoit point, les diflances des 
Planètts i elles ne font connues que 
dans le fyftême de Copernic •, c'cft là 
parallaxe du grand orbe qui nous les 
fetit connoître-, mais le Ptblémaï- 
cien n'admettant point la parallaxe 
du grarid orbe , n admettroit point 
que Vftius Périgée foit plus près de 
nous que Mercure. Il faudroit faire 
au fyflwnè de Ptc^éméc des objcoi» 
rions q«î m fuppofaflènt pas ctiju*!! 
fiint preiîver. Au refte > notre oMciv 
vation ne ftrit pas -gtand tort à TOif» 
vrage j car il n'y a plus de Ptolémaï- 
ciens. 

Carte de, la Dominique , île de 
^Amérique , conquifc par les Fran- 
çuis le 7 Septembre 177S , avec le 
plan du débarqUeoieuc & de lacta- 



1^34 Journal des Sçavans. 
que des forts & batteries pat lei 
troupes & fr^ates de S. M* Par Mh 
Buache^ Géographe ordinaire dtt 
Roi. Chez l'Auteur , rue des Noyers, 
M. Buache , héritier du nom & de$ 
talcns de rAcadémicicn dont nous 
avons fouvent célébré le niérite cm 
Géographie > étant chargé du débit 
des Cartes hydrographiques du De- 
pot de la Marine, y ajoute celle 
d'une lie qui devient intércilante 
pour nous [«ar le (uccès de l'expiai» 
tion. du 7 Septembre , comme elle 
rétoit déjà par fa pofition entre nos 
deux lies principales On trouve auffi 
cliez M» Buache les Cartes angloifcs 
de TÂinérique reptentriouale , & 
rOuvrage anglois intitulé f PUoH 
de rAmiri^ucfepWurianaU^ 



a^SJ 



TABLE 

DES ARTICLES CONTENUS 

dans le Journal du ipois de 
Décembre 1778. Vol. IL . 

n BATI Flacci Albini ^fcu AU 
J^ cuini» &c, 2500 

Obfcrvànons fur Us Fojfcs (Fai'- 
fance^&c. 2527 

Géographie comparée^ ouAnalyfc 
de la GiograUc ancienne & moderne 
des Peuples de tous les pays & de 
tous les âges ^ &c. par Ai. Mentelle. 

2456 

Lettre de M. de Voltaire fur les 
plus célèbres Auteurs du Jiicle de 
Louis XIV. 2555 

SyfUme d*Harmonie applicable à 
tétat actuel de la Mujique ; par A/, 
Vandermonde. 2 5 5 9 



%(i6 

Mémoires eonctrnarà tH 
Us Sciences j les Ans ^ Us h 
Us Ufages , &c, des Chinois^ 
Mijfionhairesde PAin. 

jibouifcdœ defcriptic JEgy 
bicc & latine. 

Sermons de M. de Surimn 
qtu de Venct. 

Èxirait des Ohjerv tétions 
rologi^ues. 

A ou y elles Liiiéraius» 

Fîii de la Tal^« 



"1 ■ ■ ■ t 



MBLÏOGRAPHïE 
CATALOGUÉ 

DES. UVRE§ DONT IL EST 

On d Marqué J^Mnt ^ Us Ouvrages 
qu^un ExtràU iitailU fait plus 
panuuËjtnmtnt connoîtrt. 

BI&LIA SAGRW» I N TER- 
PURETES, CONCILIA. * 

Le T liRB fut les OmiflSons dans 
Ici Gén^alQgics^dcsi Hébreux. 
* Janvier , «V 1 7 ^ irvteij^ 



I 



tc^t BIBLIOGRAPHIB. 

çiles généraux & particuliers. 
*Juih,I, tf ,3x3 ,*, 9«^ 
La Gcnèfe expliquée d'après Ici 

"iTex tes primitifs. 

* Juin , II, tf > 391 , *> 1 170. 
De inimicis diligendis» &c. 
Juin, II,tf, 435,*, 11^9. 
Dé Prscepto amoris novo , &c. 
Juin y H 9 a,435,^, <!^99* 
Di(Ièrtati6n- fur lo Rappel 4cs 

Juift , &c. 

* Août, tf,5ij,^, 1563,, X 
La Sainte Bible , &c. 

*Scpt. <î, 615, A, 1849. 

PATRES, THEOLOGICI^ 

ASCETI, LlTURGI, SckiPTO-i 
RES y ECCLESIASÏIGI ^ iHSTEff 
BODOXr. j 

Inftruaîons fur le Rituel , Brc. 
Juin^I, tf,87^, *, ijîlSk. ...^ 
Mcflc grecque v6ac ■:;ir • !. * 



BIBLIOGRAPHIE. i#)^ 
Lcttcrs f &c. ou Lettres fur la Su* 
périorit^ du Chriftiani&nc. 
Dec. I , tf , 816 , *, 2477. 
Beati Flacci Alcgini Opéra. 

* Dec. Il , tf , 83 5 , i , 2499# 
Sermons de M, de Surian > Eve* 

que de Vence, 

♦ Dec. ll,a , 870 , t , 26Q4. 

JURIDICI , ET POLITICL 

Didionnaire univerfel des Scien« 
CCS morale^ 'économique v&c,t 

JanVftf, ijS»^, I72«, 

Sept a, 6^S y by 15^x1. 

Nov. a , ^64 yb , 22^lt 

Pbilippi j\i{aHae Renàzzi, |cc« 
Eleihen^ Ixwi cnipm'alis \ 8cç^ ' 

.Màt^, tf , i«4., VfiSr ' 

Lis Ocfpbtîfme confidéré dans les 
trois Etats où il paffe pour être le 
plus abfolu » &Cr 
^Mits^a, 185, A, 551, 
' ' Lettfe fiiT les moyens de rrahsflrci^ 
les Cimetières Koïi'des villes.""*' " 

Map^Aii > 1 »9 / * , ii(f. 



1^6^ B1B'LI0<SR^PHI& 

- Texte des Coutatnei^ de le Pb- 

vôré & Vicomte de Parif.. 

Plan de Réfotmacicui- des Etudes 
élémentaires. 

-: Mars, tf , 191 , *, J70. 

Doârins civilis analyfis Philofo** 
phic?i. 

♦Mai, tfjiSi ,*, 837. 

Cônimentairc' ftirt les Counmies 
du Maine & ^d'Anjou. 
- Mai, tf»3i6,*,>4r. 

* Juin H, tf»399!:>'^^> "9^* 
Coutumes générales dii Pays & 

Comté de Blois. 

Mai,^, 316» £,942. 
^ Commèntarius ad'randeâas» 

Juin, lyûj }7SyB\iiii. 

(Euvrcs de M. lieC&ahccli» dtA- 
gueflau. 

Juin I, ^3382,^^ 1145. 

* Juin II, <î, 387,. ^, II 55. 

, Traité de la Jurifdi^on. des 
Tréforicrs de France, 
Juin 1,4^ }8} >s^j il45f 

^ Reflezions 



QIB'LIO GRAPHIE. iC^% 
Réâ^ous critiques 3c pactlotu 
qucs. .:.'.. •' , •. 
Juin I, ^,383 fk f II47* 
L'AvoçiCi^j.&ç.; * , . ,' ., ! . 
•- : * Jqinil , 4 , 40 1 , ^, 1 1>8. 

Difcours Aca<}ét9ic|ues. . fur Jes 
Produâipns de la Rtitue > ^c. . . 
r Jpifajl, 4M3 3 »*^ ïi9*' 
c . ^EcUirçiiS^n^Lfut Jies : Ct«bli(Iè^ 
mens publfcs en.ffycsariies^yeuTës^ 
Juin H r ^T, 433xA»* 1*9^^^- ' 

♦Juillçt^Ttf ^ 4éf3,;*i'ij84^ ! 

Moyens ^extiqiçr ^y&pcu SjO 
. ,■! Jflilletv^f 4*AV4j.ji44r^î 
Traité dçii I^Qixi4e;€ii;^fpn«.'.'::;i 
Juillet »>if a 49< f #(>^i|«4*^'-> ' 
La NçbipiTe ÇuljàiWriç): ^ Sfiâ 
JuiUct, tf, 59^i*^\MMv-'î 
Réflexions Critiques'&: Patrioiîr 
ques. 

Juillet f a, ^t^if 1514. 
Principes de Morale > de Politv* 
que & de Droit Public puiflb daM 
Die. rot. IL Ttttc 



i<4» BliLllOâllAPHIB. 
FbifMra <IiB-nonfe'MoiuttcMe. 

Juillet , a , 508 , i, 1510. 

Légtâatfen Ocitnttele. •' 

JuiÛcr, «a 509-} isâ^». 

OÀlbtahadfces: des -Rois ^cFnnce ' 

; Août,a, 5t5,*,«yj>. 
DircU^rs! c^BûemaiA -finflufeBce 

Vbamufdiis'Pv^tà. •■ ■ ■ 

Lare<lkïitkéabdii>Beliple. | 

RéQetiibBMiiltiÎR)(i(iiql«8<fiirro* > 



BIBLIOG&APHIB. xé^, 

HISTORIA SACRA kx 
Profana, Virorum, Illus* 

TRIEM VlT^> ElOQXA GeO* 
6RAPHIA. 

Mémoire conceramc ITIift^i re « 
Jet Sciences , -ies Ant , ht: Mcmts , 
les Uû^oft^ t5ce. des CiUsoii* 

f Juillet^ Ky^tiiS éÂ> 44A9« 
Hiftoiredcs^é^v^lutîopi^efîftrfc* 

EfTai furleCaraâ^e &.lei Mosuit 
desl^rançois. 
*Janv.if9 23»i>C(3. 

Biâioonairc hifloiiqufi & liîblÎQs 
graphique portatif y Sec 

Janv.tfr S7>^>^7?- 
Abrégé de rhiftoire du Globe. 

Jznv.a.sa^ ^9 Ï7S* 
Abi^ élîaentaif e dp UGéogra* 
llMie uoimfèUe de4a Fsance y- <8:c. 
Ttttfi; 



x^^i bibliographie; 

Janv.4, ^o, *, 176. . .- 

Abrégé élémentaire de la Géo- 
graphie univcrfcUe de ritalie, éiCm 
JanVvâ,6o, A, 175* ^ 

Hiftoirc dVnglctcrrp/, depuis. U. 
dcfccntc de JulcCœfar, &c 

. Janvitf , ^i 9*1 i8i, 
^ Mémoires^ pour feryir à Phiftoire 
de Lou^ Dauphin de France» • . f 
Janv.<î,6i;*, li^^' • 

Mémoite-lur la Mer Cafpiennb. 
/' Janv. tf> 0>*> 187. 

Thc'li/i y ou Vicde'M. Huniè« 

'"*^Té*:izVirr,«, içy V. ■ . 

j4n Hijlori^l ^ ou îlcjatîoh hifto- 
rioue dç, tous JexVoyâgcs autour du 
TVfôrtdtvcxkyrés par des vaiffcaur 
anglois, ' [ ^ ^ 

féy. tf , iiô, *, 358. 

Hiftoirc^générale de Horigrîc.J 

Fév.tf,V3>^067.;' ' • 

• *Abût, tfV5M>*? ïî^7* 
• L'ExDéditièn de C]rrus dtas TAfia 



BIBLIOGRAPHIE. 1^47, 

Tupérieurc, & Retraite des. Dtx- 
MiUes. 

Fév. tf , 11433, 369. 
! *Sepr.di, 57^>?> i?}^*^ 
La France IlJuftrc. : 
Fév. tf, ii^,3, 575., 
..* Avril , tf , 116 yi ^ 6/^1. 

Hiftoîrc des premiers Téms du 
Monde. 

Fév, a , iid"^ 3 , 376. 

* Mai, >, 159,3, 77 r. 

: A k Mcmoite de Madame G. - 
y-Vkv.a^ 1x6 ^b y 377. ' • 

Mémoires (ècrets 3 tirés des Ar- 
chives des Souverains de l'Europe. 

^ Fév.tf, 117, 3, 378. 

Hifioire de la décadence & de.Jar; 
chute de l^Empire Romain. 
Fév. tf, 117, 3, 379^ 
Révolutions d'Italie. 

* Mars, a , 141 , 3 j ^i6r. . 
Recherches hiftoriques & géogra* 

phiqucs fur le nouveau Mondc>, r 
Tttttiii 



léAé BIBLIOGRAPHIE. 

Hiftoire générale de Provence^ 

ji Joumey « &c. ou Voyage de 
Gibraltar à MaUga. 

Mars, 4, .186 , ^> 554« 

Abrégé chronologique de lllif- 
toire d'Ëfpagne ,& de Portugal* 

Mars, II, 190^ 1 9 56-* 

Les Siècles chrétiens^ 

Mars,.^, 190 , i 9 569. 

JofiKna) hiftorique du Voyage fitit 
au Cap de Bonne^Ef 'pérance« 

Mars ,4, 191 ,^, 570. 

Eflai hiftorique fur Orléans. 

* Avril , a, lo* , ^, 600. 

Hiftoire abrégée du DUché de 
Bomgogne , &:c. 

Avril, ayZ^t , ^,749. 

Hiftoire générale de TEglifc Chté* 
tienne. 

Avril v4, ^54,^, 760. 
*0<a.tf,6ô7,A,i8i5. 
Table géographique du Martyro- 
loge Romain. 



PIBLIOGRAPHIB. 1^47 

, ; Hi Aoire générale 4Ql».CiiM^ 

* Mai , tf., 167, ♦.> 79> . . » 

' Principti de> Morale^ à& PeKti* 
que & de Droit Publhc , puifts dtni 
Thidoire de n^irc Monarcliie. 

♦Mai, tf ,^73,*, 8ia. 

La Vie de David Hume. 

* MA., a , 3aa , k , 500. 

• Defcriprton hVftoffi({ue 8c topo- 
graphique du Duché ^fBoafgogne« 

Mai, tf, 3i3,*i 9J4- " 

* Juin II, lï, 4o6> ^, 1212. 

Anecdotes incérefTante^ & hidqt 
xiques de TilIuHre Vbyageur , Scçi 

Mari,/i>3i$jiil^iM4.,, 

Les Bienfâilànces Roy%lf^'i *, 

Mai,tf,3i7>*>^47- 
Nouvelle Carte très-détaiUé^ de 
la Province de Québec. 

Mai,.tf,3i9.,*,95u , 
Atlas Kinér^ire por^)if dq la 
Fiance. .,. ; 

T 1 1 1 1 IV 



xé4^ BtBLlOGRAPnle. 

Juinl, a y J85 y.t, 1 147. 

Rtifê -durchy ou Voyages (kits 
dans TEmpitcde -Ruflie. • 

Juin II y ày 43 4.>1^ > 1 196. 
' Les Vies des. Hommes Uluftres de 
Plutarqiie* 

Juin (I, tf > 443., b y 13x6. 

Mémoire fur les Découvertes fai- 
tes dans la Mer du Sud. 

Juin II, tf, 445 > ^, 1331. 
. Notice des hommes les plus célè« 
bres de la Faculté de Médecine. 

Juin II , tf 9 446 > ^ j 1 3 36. 

*Aout,tf, 560, A, 16J6. 

Tableau de THiiloire générale des 
Provinces- Unies, 

Juillet , a , 494 , t , 1478. 

Eflai, fur THiftoire de laMaifon 
d*Autricfie. 
. Juillet, ^r^ 50S , 1& , 1510. 

Didlionnaire des Origines, &c. . 

Juillet, a y 508, ^ , I t^i* 

Tablettes chronologiques de 
THiftoire univerfelle , &c. 



BIBLIOGRAPEIIE. 1(^49 
Juillet, tf, 509, by 1.513. 
Correfpondance de Fcrnand Cor- 

tC2, &C. 

Juilletjtf, 509,^, 151;. 
'Abrégé de l'Hiftoirc. de la Hoi- 
landc,&c. 

Juillet j a, 509 jb^ 1515* 

Noticics , ou Defcription des Ifles 
Canaries. 
, • Août, tf , 567, bj lécj'u. '\ 

Réflexions fur le Sens que ^NL 
TArcher a doniié à divers palfag^ 
de l'Expédition de Cyruî. 

*Scpr. tf , 586,*, 1751. 

Hiftoire moderne des Chinois > 
des Japonnois , &c. 

* Sept, tf 9 588 , f, lytf* . \ 

Hiftoire de la Reine Margûêtfêe 
de Valois , &c. 
. * Sept.tf, 595 >*> I778* 

Elogio Ifiorico e Filofofico di Gio^ 
yanni Alberto de Soria , &c. 

Sept. «, 630 , ^, 1887. 

Iftoria Roflijskaja , ou hiftoire âfi 
Ruffic, 

TttttY 



liso BT6L10GRAPHIH. 
Scpc.> , 634, *, iS^S. 
Journal de S. Pétcrsbourg. 
Sept. ^,6} 4, A, 1899. 
Anecdores de TEmptra Romain; 
Scpr. tf, 638, *, 1911. 
Mémoires du Cardinarde Retz. 

Scpctf ,^58 , A, Î9i^' 

Mémoires fcctcts, &c. 

Sept.^, (r379 *, 1916. 

Lettre fur un PVojc^r d'Edicioadu 
Syncelfe. 

* Oa. tf , 677 » *, iozA 

Remafques Sar ua Critique <: de 
l'Hiftoire des Proirinces-UQte& 

0<a.tf,693 ,^, 3ta7Ç, 

Anecdous du Btigac id L^uis 

xyi. 

Hift. d*£ric XI V , Roi de Suède. 
•Nov. tf,7ii ^^, 1*58. 
TA« «/e, o» rorigino , les pvogrb 
^ l'état préfcnt des Goufcn^efnens 
. Aprentrionaux y &c* 

Nov.n, 76a, *, iiSj. 



BIBLIOGRAPHIE, i6fi 
Carte |>arw€uli^rfr.dc U.Pr0\»nrt 

Novi a , 5^64 i h, 1191. 
Carre de la Manche. 
Nov. ^ , 764, ^. 1192. 
Hiftoire univcrfrUe, 
Nov.tf ,765 yb^ ii^x. 
Hiftbîre 'de îa Kondjation tj» Co- 
lonies, des iaiîcicipncs B^pûbfiqticS. 

Nov. à,j6^\fy "94. ; 

Mégwivs conpcoiaçt IfHiitEJîre, 
&c. des Cbmois, Toiiw^lV. 
Novh. ^i7<rï, ^'»%*>5* . 

♦Dec. II.tf,8^i,i., jfeja^o .1 
Lctxxoft fàrfl<s EgjbtUijQ&îiicns de 

'Pâtîs. y '';:• •.' ^ .. 

Moy.' a ; 766 , k , 119^^ . 
Mappemonde géog^aj^Vigim Se 
hiftoritjùé. 

1771 & 1771, &Çj .. . r: -s 
T 1 1 1 1 vj 



i^ji BiBLlOtîRAPHÎÈ. 

Hoy. a l'jéy y b y 119Ï. ' 
*A Hîfiory^ ê*^.- ou biftoîre de là 
dernière Révolution de Suède. 

Dec. I, tf,8i7,*, 21478. 

Obfervaxions , &Cé ou Remar- 
ques fur ï'hiftoire d'Angleterre de 
M. Humç* 

Dec. I , tf , 817 yb , 1479. 
.Recueil d'Eftampes coloriées ^ re^ 
préfentant les Grades , les Rangs , 
&c. 
< Déc.I, tf, 818, ^9 2483« 

Géographie comparée. 

* Dec. Il > tff 851 j&, 1546. 

Abulfedie defcriptio ^ ^gypti ara-' 
bice-K latine. 
: *Déc.II,tf,867,*,^598. 

Compendio genealogico - ftorico 
délie Augufte cafc d'Âuftria , &c. 

Dec. fï, 4, 875 ,*,i^2î. 

Travels , ou Voyage en Dalma- 
tie , &c. 

Dec. lï , tf , 876 , * , 2624. 

ji General, ou hiftoire du Comté 
de Stirling , &c. 



BlB-LlÔGRÂPtflE. iVTfi 
. Dec. II • a , 876 , b , 1624. 
^* ' Coûts (fHiftôitc Politique , &c» 
Dec. lUiX , J876 , * , lôij. 
Cartç de la Dominique. ' - ' 
Dée.U, tf, 879, *, 1633. ' 

ANTÏQUITATES HISTORICiE 
ET UTJERARIiE. 

. La^MafÎQC des anciens Peuples; 
'&cV ' ' . • '' ^ 

* Janv;i2, 49,*, 143. 

De loco Scpultarac , &c. - 

Janv.d, 5I, ^y 154. 

Diâionnaire des- Origines , Dé- 
couvertes, Inytntions & Ecabliffe- 
mens., , . ' ' ' 

Fcv.tf, 116/*, 376. 

Etïctetiens fur Tétat de la Mull- 
qj^e grecque vers le milieu du quar 
trième fièclç avant l'Ere vulgaire. 

* Mars, a, 131 , i, 387- 
Lettres fur rorîginc des Sciences 

& ftit cclléi des Peuples de TAfie, 



U^S4 MBlIOGaAPHlE. 

MjEtfs,d|| 186^ /*, 556. 
. Voyage pittorefqae de toutOi la 
Grècç. 

*Mai,fi.,i77,*', 821. 

Vpynge pitrorcfquc âc ilraKc. 

*Mal,a , 199 ^i»^ 891. 
T. Çflai fur le Génie origjpaltFHo- 
inèrc. , _ . ; . \ 

Mar,tf,3i6,i,'943." 

Hiftoire de rAcadcmie Royale 
Royale 4^ Inforiptipns. &ç QcMes* 
Lettres,, ftfc. 

Mai, tf, 31^^ ^,5^51. 

. Iî)ç l*origji)Crdç$ JÇqjx, dlcis At;? 
& des Sciences. 

Juin lya^ 3SI3 yh^ 1146. 

EkpUcation de <]uelques Médail- 
les grecques-& phtakienne», &c.. 

* Juin n, ^,404, *, 110^,' 

Additiops aux nçufs .Volume; de 
Eeçueib de Mêd^i^^s '^c Rôis^ 2^. 

♦Juillet, «il, 4^1,*, ij77% .1 



BIBLIOGRAPniE. lé^ff 

(Btfvre du Chevalier Uodiingtr i 
6cc. * . ^ 

Sepr. a^ ^3 X > ^> i $94. 

Rtchercbes fur Tancien Peuiife 
Finois. ' * - 

* Oâr. a, 64J yi i içirj^ 

PHILOSQPHICA \, MATHE- 
WAlICAi 

Lettre fut le retour dot» Comàcp 
de 1 770- 

* J«nv/tf, 34, *, 98. 

The Original jtjbonomiciUi, on 
pbfervarieifis aAroiioiiikjuis. ' 

hxï^iéy 51,*-; 151. 

Vues nouvel!fslilt4é Kféoircmtiit» 

BRflêirc de IfHofnme c^iffiflcré 
dariir iès mœurs, dàtis les tlTagcs'fc 
dans fa viccprtféc. 

Janv.'tfs 61 , ^) 7S0. : 
Dèf Opimoo ^ ées Moiuflv 

*Juin,I,tf,334,*,9^ 



itff^ BIBLIOGRAPHIE.^ 
,t Obfervations aftrouomiques. ] 
^ * Fév. tf , 91 , *. 170. 

Lettre ^^e M*, de S. Auban ^ con-: 
«crRant TArtillçric. 

* Fév. tf , 99 9 ^ 9 191. 

Ephecnerides Aftronomics anni 

Ï777* 

.FéY..4,:ii9,*,355' 
Obfervatipns; p|iilofophiques fur 

les Syftêmcs de Newton, de Co- 

ipjêmic^ &c. " 

Fév. 4, 110,*, 556. 

Traduâion de diffcrcns Traités 
de Morale de Plutarque. 

Fév.tf, 115,*, 374. 

Traité fur Tart des Sièges & les 
Machines des Anciens. 

*Mars, tf, 151, *, 446. 

Cahiers des Obfervations aftro- 
nomiques faites à rObfcrvatoire 
Royal de Vilnaen 1773* 

Mars, a ^ 184, i ^ 549. 

Machines & Inventions approu» 
vées par l'Académie Rpjale des 
Sciences. , t •* 



BIBLIOGRAPHIE. z6s7 

Hiftoirc de rAcadémîc Royale 
aicrScîehrcs; ', ' ' • ' 

Lettre' 3tf M.; de Maizcroy cç^n- 
cernant rArtillcrie. 
• * Avril y a i l'^i 9 b y 686. 

DjiFcicacions phydques & mathéi 
xnaciques. .* i 

Mai, a, 311.9^,9^71. 
, Théorie des Senfations. 

Fragment 3'uft . Ouvrage grec 
d*Anthemius , &c. 

Mai,tf ,319, ^, 951* 

Rédciûena (iy rEcligre ()u Soleil 
Al 14 Jub 177?.. . 

Edition complette de TEocycIo- 
pédie.'. : • : ' 

JuinI, tf , J7j, t, xiiT. 

Problèmes réfplus , fervant de ^ 
Supplément au Cours de Mathéma- 
ti<jucS# ^ *:•<--.. - • • • 



xést BlB.L.IOGRAPJilE, 
Jainl,tf , 380, B, 11} j. 
. Mémoires de TAcsidémie Impé- 
fiale & Royale des Scieoces & JdcV 
les Lercresdc.firuxeUes, I 

^ ^ Juinll, a y 412»^, 1130. 
*Oâ:. tf 9650,^, 1943. 
Novi Commcntarii Academiar 

Scientiariun Impcrialis Petro Poli* 

tanx. 'i 

Juinll^ tf y^jx^^A, 1199* 
Difcours prononcé par M; Do* 

machnet, &c. 

. JuinIL,4»433,^5i29Z« 

Nova ada Regias Soci -Scienôa* 

rum Upfalicnfis. ' 

Nouvelle Edition dç rHiftoireiA 
des Mémoires ikTAcadémie Royale i 
dcisL Sciences.. : . 

Juin II, a, 439,*, 1313.. 

Planétaire*. 
. Jumlt,^ 9-441 1 1 ^ 1313* 
, Dignité de la Nature h<imaine. 

Juin il, tf>446,*, i33i. 



polées par TAcadémie Impériale 
Royale des Sciences & Bclics- 
trcs de Bruxelles , &c. 
Fuillet*» a , 496 » b , i^Sjt 
nftituciones Philofophîcae ^ iit^ 
FuilleCy ^y 506 5 ^ , 1 5 » 5* 
Traire de la Sbpère. 
fuilict^tf, 510, ^, I5Z7^ 
iftronomifches y ou Ephémerides 
le Berlin , pour l'année 1779* 
Août,tf, 535^*» M W* 
—Pouir Tannée 1780. 
Dec. 1^ tf , 80» 5 i^ 9^ ^39^. ' 
i D^trîpnon\ ou nouvelle Dcf- 
rion de réchdUe de Ldearità^ 

,&f. • ^ 

Loût, is,, 5669 ^, i^9f« 

1 Difcoisr/if ou Difcoun fur les 

efcopes^ 

[oûe,a, 567., «, i$98^- 

iphemcrides aftroQomica? tqiii 



i46o BIBLIOGRAPHIE. 
1779, ad mcridianum Mcdiola- 
ncnfcm, &c. 

Août , a \ 568 , b , 1701. 
* Ephemerides aftronomicas amii 
1778, ad mcridianum Vindobo- 
nenfem , &c. 

Août, ^,.569 , A , 1705. 
Journal dé Marine, &c. 
Août, <?, 571, ^, 171 5. 
Plahifphères célcftcs projettes fi» 
le Pian de J'Equareur. 

(Euv.-complettcs de M. LcfcbviCi 

Oâ. a^ 69J , A, 2078. 

Le Guide.du Navigateur. 

Oft. tf , 695 ,^, 2o8i» 
. Tiièfcs de Mathématiques. 
- Oéh a, 695 , ^3 X084» 

Obfervacions philof^hiques fiu 
les Sy ftêines àt Ncvton , &c. 

Oa. a , 697 , b , io88. 

Coniioiflance des Tem^ pour l'ai- 

née 1781. 
*Oa. tf, 6j7, b, 1090. 



BIBLIOGRAPHIE. x6éi 

Hidoifc de TAcadémie Royale 
de Sciences, • - 

*Nov. ^, 707,*, IIIJ. 

De Tufagc de rArtilkrîiè nou- 
irelie dans la guerre de campagne* i 

*Nov.^, 7J1 , bf H87. 

DiiTercacions philorophiques. 

Nov. ^r , 764"» *» 119c. 

Les Œuvres de Sénèque le-Phiio^ 
Tophe 9 traduits, enr^françois.^. 

Syfteme d'Harmonie applicable i 
rétat aéhiel de la Mufique. 

* Dec. 11,^,855 ,*,i5<9. ï 
Antonil'Marii' Lorepa , ae difa 
irreduâibili tertii'gradus^ & ferle- 
bus infii>ijti^ .exercitatio anaîyticat 

Traité de la S|)lière. 

k' ' • ' ' • 



f,46x BIBLIOG&AFHI& 
ART É S- 

Uatt du Fabriquant cfécofics 

(pic* 
♦FéT.tf, ii3t^03T- 
Monumens éleris à la gloire 

PitrteUcGraiul. 

Di(&iirsrfar le Pro|tt d'imc ltu 
velie falle de ipoftacle pour iei C 
médîeas Icafiens. 
' ^âifaii 4 ^ 3 1 5 ,i ^ 5<940. 
' Le pàr&itdoalatiger. 
Juin I ^à , jSi 9^,1 144. 
Hi(loire de la Xîraviire. 

JuinIU4>444i*f^?l3». 

Mémoires fur diverfes Méchod 
inventées jufqu a 'préfenc pour g 
rancir les édifices des incendies. 

tScpu a 9 6x1 y b^ \96o. 



BIBLIOGRAPHIE. t€4f 
La Galerie Eledoxale de Dufièl^ 
clorff,8cc. : . 

Sept, tf, 631 ,*, 1890. 
<Etlvre de Jeàa Holbein. 
Sept, a j 633,*, 1896. \ 

Mémoire fur la préparadon que 
les Romains dotmoieiic à la Çbàia | 
&c. . . * 

Sept, tf 9 6399^^ 1914. 

Traité fut la fclente de Ti^ploi* 
tanon des Mines. 

Oâ. a , jb% 9 * i^ttoH. 

UArt du F^âeur d'Orgues^^ 

Xflai fur raménasement dei )^o- 
xeft. .-.:.. r ... 'T . 
Nov. 1*97649 ^9 1291. • 

M£mocre')rèiieèiuint-.dc#rMeïiôns 
fiir les propriétés du Remoncrâr. 

Nouveau Livre de Prinç^taî; 
fonnésdcPeâvu . v 



»S6^ BIBLIOGRAPHIE. 

PHYSICA, HIStÔRiA, 
NATURALI8. 

Etttait des Obfctvations mhÉo- 
rologiqucs. 
. Oa.8cNov. 1777. 
X •Janv.*> 31 » ^» ^7* 
Décembre. , ^ . ,. , -• 

.* Mai/à V3«>4r;*,;i(-Si?5- ', : 

• Juin I, «.,.3.7® >.i»-"®^* 
Mats. 

Avril. 3,. . :.;;,:. 1 . ..• - I 

' ♦ j'uiUct , a , 487λ *» ' ^^^y ' | 
Mai. .• '• ' '■'■'■' «'•'• •" " '■ 

. lbia,tf,4«9»*»*4^*'' 
Juin. 
♦ Aoûri" «I j 5 ^4 i *V >*''•"' 



BIBLIOGRAPHIE. i6i, 

Aoûr. 

* Oa.tf, 688,*, 1061; 
.ScECcmbrc. ..' 

Ibid, tf ,690,i,io6^;' 

Oaobrc.^ ' 
:«ÇécI,*j! 825;*, 1471. 

Novembre. •'?'I''.*: '': ^ 

•Déc.H.^4?i«Jr3^i/i6ij. 
hto^/miisàH'pikcf^ilié itf ^hcnW 

Pbfervatlô^if ftr W lîicrmômi^ttc* 
Flora Padfienfii. 



•.•>' i f .'* ' ^i' * ''^ •'•'•^'^ 



. r If 



, Juin H,> , -j^y, b , ijjz; '. '. 
Athirïàjjay, oii,Mi^,f^j^ 
'Anémones, .r.j- , i ^ j :, . w/iT 



%tii : B.urkiooKArftn'. 

Eflàis de Jean Rey far b ndia 
che de l^p^ftp^nrilifieUcréaii 
& le plomb augtnenteae de pob 
quand on.la«»lcihc«. 

Hiftoiee Btttfclk^dusQlbbé,. < 
Géographie phyfiqoe. .■■ ■■ y 

OhC— «art fti%»kar<%itii» *V*«Ma ftyj 

pcofendetu deimiKÇs.dui H^mBp ' 

Mêmoiie % la^ pfeiti^n d 

Salpêtre. 

•Fétr.tf, iip,>,|i4. ' 

^ modertt '^^ihfi 6d 'SyOl^it 

flu>detne d'ftHtoIrtAiiftfMlll.' . 

HiftbiM^iuKiMii^ de Ik* pMtilK 

d*liiigilaJb«.'-'-' *^ ■• • 

Hiftoùe ittMMâ»*» OMèM 



blBLlOGkAFHIlé a^^ 
Féir. a,u5»Ay37i. 
Le boa Jardinier ^ AimamcK 
pour Tanaéc I77ft«^ c 

Hiftaire naturelle, géâétile 8c 
particulière^ fervant de fuite a VhiC-* 
tpire des Animaux quadrupèdes» 
^«lffars,«9i{7^f»46^. 
Htftoiré nacmeiter^e Ptiae» 

Jum ff 9 ir, 444^^ ^3^'« 
Elémens db P^F%9Cï dttèfxrîqae ; 

^ Avril , iiy «.089 ^f 617. 

Mémofri «tiAckl^^^cr fuittuipef 
relatifs à la fiédlé*ft^tffiAMiM><bt 
inimau»^fto. 

* Avril, tf> Asit'»^» <77r 

Etat dê^ MModfiB p«uc VênmU 

Avril, tf, 251, ^y749^ 
Vvvvvîf 



166* B4BL10 GRAPHIE. 
Diflèrtatiol^s -fut l'organe de 

Avril, a, 25 5.,* ^-763* 
* Mai , <i ,;*85., A, 849'- : i 
~.> PptoÇiiulefi ^e, Pbyfiqne «DimAfe 

5f^végét4c, ; ....:.. 

fut l'air iflflfTaPfMfe#_fP§fa«» ; t 
Avril, j^^^4^4icn45. .::;■. î. 

Rèlazione.d4 fuifmine cadutoi 
Sec. .viô.^.r-;.^,: ..'.V 1 

Juin I , A, 3S3 fby .II47' : j 
De igae ^aKg^ifti ». ^fî» ..-..• | 

Obfetvations fut la forniatioQ.'def! 
montagncî5jjÇ«c,.\ ^ ._ :; . -, . ' \ ' 



l V V V V \' 



BTBLlOGRAPrïrn; 16$^ 

Jiiinll, a ^ 434 , bj 1296. 

Ohfirvations > ou vecherches Tur 
les modiÇcajions de Taîr. i" \ 
: Juin II , tf 9 436/^9 j 301. 

Obfervationsfur le froid rigbu- 
rcux du mois de Janvier 1776. " 

Juin II ,À, 436, ^,'1304. * 

* Dec. I, 4,791 ,ii 2368. ^ 

DifTerrario philolbphica de itioto 
fluidorum in planris , &c« 

Juin II, tf, 437, A, 130Ç. 

Lettres phyftques 8c morale^ fur 
les montagneSé 

Juin II, tf,437, b^ 1305. 

DiiTertacio phyfica de fluidis inr 
génère. 
• Juin II9 a 9438 ,^3 1309. 

Eléinens de Chûnie théorique tê 
pratique. 

Juin II, 4)439 , ^, 1312. 

Premier Hflai d'Agronomie. 
V V V V V iii 



A«7o BiBLTCGItAPHre. 

- 'Diâionnats de Chimie. 
Juin n, «. 446 ^ 1J34. 
Memom ^ àa 'Mémoire iiir les 
Eeauicoorahreff:,r&c. I 

Juillet^ a , 490 9 kx 1466» I 

Hiftoire naturdie* .générate.& | 

par ticalièrcf , iervaiic àt fi^irc à Jliif- 

toire AjfcttreUe de nkommçr 1 

Juillct,.tf,.507y^„ FJ^.lik ; I 

OesXlsmaux de MavîgafTon , ,& | 
fpécialemenc du Canal de Langue- ' 

àoc . I 

* Août , tf ,, 549 y ^ , f 6j|2u I 
Précis d'Hiftoite starureUe» 

* Août, 557, *, 1667. 
Obfervatwn^y ou- Voyages de M» 

Eorficr. 

Aout^tf, ^6i,bj 1697; 

/>riiS7Kn/«r/)(o/YvoU' moyens peur 
préfetfer «le la f oudie ^ &c^ 



•AIBLIOGMPtlrMS- tm 
Août , M j 5*67 :( i f>l^. 
/ Nouveaux £léimns^t4|iftkiNe 

lAout, tf, fyOyty t^fOÎ. 
Précis d'Hiâoire«2ftiir^tte> ^Bte< 

* Nov. tf 5 73 5 , * 5 iio'*; 
(Bimtfis d^iRoite haitarclle «c de 
aPhilofôphie. 

Trdié^nêt^bik$ Ptc?hts. 

DifTertations fur la contparaHcm 
des TfaerfUortlèri^s. ; • » - 

Hiftoire générale des ^Ahihiâus'^ 

êcc. ' ' ' • ■ 'v '•' ♦'• ■'■-' '' 

«Nov.tf ,751, ^i^aii54« - 
Relation de dtfféltils Voifugtê 
dans les Alpes du Faudgnyr 
*Péc.I,tf,797v*» :2i}87. . 

V V V V V IV 



z$f% BIBLIOGRAPHIE. 

Expériences, propres, ï faire con- 
naîtra qUçiii'alkali volatil Auor eft 
le remède le plus efficace datis les 
Afpfaixies :- 5^. Mémoire- Car la ma- 
nière <jof)t les Animaux font aflfeâiés 
par di^éreuç âiiides à^rfotîkies mé- 
phitiques. ; 
, ^Déç. I, ^j 815; ^9 i444«r 

Mémoire fur la meilleurs manière 
de conftruire des alapibics.. .-/ 
Dec. I , a^ iiS , i f X4Si. 
Hiftoire naturelle des Oifcauz^ 
Tome V. 

Dec. I9 a, 830 9 69 2489* 
Obfervations for les FoiTcs .d*ai- 
fance^&c. 

Nov. a^ 767, i , 2JOO. 
*Déc.II,tfi 844i*;i5i7. 
■r Analifi délia memoria idrometrica 
fopra r.Arno. * 






BiBLlbSRAPHIE. xéy^ 

MED ICI. 

Traité des Maladies nervciifcs, 
&c. 

.* Janv. ^ > 25 , Â^ 69» 
* Mars > a 9 165 , j y 490. . 
Mémofre fur les câFécs faliitàires 
de rcau-dc-vie de Gcjiièvre ^ &c* 
. Janv. a y 57 j*, i6j. 

Second Mémoire fnr les avantages 
qu'il y auroit à changer Ja nourri- 
ture -des Gens de mer, : ^ 
Janv. tf , 6i, ^, 1^3. ' ;., . ,1") 
Conrpcâus.^cononiiac animàlis. 
JanV. 4^5 65, ^, 187.;, 
Phy/îque du corps humain ^ &c. 
*Fév. tf, 108,^,318, 
Médical >, &c. ou Mémoireâidc 
Médecine • & de Phiiofophicw 
:-Min», tf, i%i»*;>5îJ* '*l 
Vv v V V v 



La Médecine pratique de Loh^re^ 
Mars , If-, rfe^y*, ^^^ 
Êcaitien de TEau fondante de Hr 

Cui]£m die Prévid. 

Mars, à^ li^ , ^ ^ 565^ 
Rccirerls ^c divers Ouvrages Vela^ 

tifs à VkfgtiCsXmta l lalÛedècine 

donifeftiqtfe & vétêfinâireV 
Màrf,tf,flj$r^*,'yï)f. 
Lettre de **. Thièi^ t;b<ldrtttîmf 

k tif)rtt'céllùÛiï'e'& Je tf6\^^. 

♦Les |)ro^fès dltéiicùrcs •de hi 
Chirurgie* " ' 

Ttaicé des Maliàliciailea£nfiiiil» 
Mai, W^fij^^^^ow 
* Juin I^ II, 3^3^,^,ao}4# 
. Médocfibe'domeftsqlie. . 
)uini>if> )8ii,'^, ilHtiv . . 
Mémoire cbiinaiq[df & mtiîlcal 



la Sanguifiqktion, r.. , ji,ri.;o 

Juin II, ^^ ^}(iJ^ }i^Oi .^^ 
lettres f& Obremn^fis :i^][M» 

Gerbier fur les Maladics^^^nbeufc/i 

& cancérojfcs* 
- Juitvir, ^, 438 > ^ I 15.10. ^ 
Recherches fiir 4ç>Ç^Içtt^)8fr 1« 

Caravelle* . .. .,,^.^".. j.,,;r^. .,f;, ; 

PriFcis fgr Ihiftpirç i>lcs,cfl^ & 
Tufagc de la Saignée* ' , 

juin II, tf, 447,' ^/ 1338. ; 
DiflTenutieQs'. (ifciiçs^ iotafA'ifliin' 

bre d'Enfans , &c. ."'» i : '' . - 

* Juillc]rç^,r^7Âi>^ f 14^.' 
^ Collégiens d'Obfèr^iérw «^ 
les Maladies $^ C09ftiiwo«& -é^îllé- 

V V V V V vj 



^67é ÎBIBLIOGRÂPHIB* 

Conamen Mappx generalis nie<Ii« 
camentorum ilmplicium 9 &c. 

Aour> i , 570 , i, 1707. 
•' 'Eflîai fdf les lieux & les dmgcrs 
'des lepulcurts, ' ' 

Sept, a, 638 ,*, 191^3. 

Opération de la Symphifè > &c. 

Inftruâion concernant les pérlon^ 
nés mordillée par ûfiè bête enragée. 

Travaux propofîs aux Médecins, 
&c. 
. *^îNov*îif ,.754-, t, 2259. 

'. DHIeixatiaiPhyfiologièo-.Chinii^ 

cadc bile. ,; . , ; •- 

Npy,a»7^^,*,M9ï. 
Walferi Obfervationes anatomicae. 

Dec. I, tf, 8%6jij 2476.. 

A Praticai^ &c. ou Traité pra- 
tique furies mâadlft.df^dâicst « 

.. : » -■ y ■ 



BIBLIOGRAPHIE. 167% 
. Die. 1,^,^827, *, 2480. 

IDiflcrtation fui les lavemens en 
gfn^al. 

Dec. I,4,827,*,i48i. 

[O R A T O R E S, 

Difpours pfononç^ dans TApa^ 
demie Fraoçoi(ibé. , .t . . • 
. Mai, a, yi^ik% 94^*^ 

Difcours choifîs fut, divers fujet^ 
de Religion & de Littérature, f 
V * Juin 1,11, 338,^, 1007* • 

Oraifoi} fyfkj^p 4ç, M* le Çardjb^ 
naJ de la Rqçho-^yn^on ,.&c. , , ^ 

Juillet , a , ,5po:,:i& , f^9A- 

EfTai fur jJÇloijuence de la .Chaire. 

*0(3t.tf, 663,:*, 19^1. 



;'ifi,'\^î:j .^ :?. \ 



^ t 



»«7> BIftLiO.CRAPHIE. ^ 
fOEtÈ , f ACÉTI'AKUM kt 

JOCÔRUM, KaBBAT'iONJJM ET 
NoVELLARUM, KEC-NON HlS- 
TORIARÙU ErOTICARUM 

* Janv. « j 19 , f^' 15-1. ' 
Lettre fuHte aduv^lU l>à$f|Hon 

Jan^.if>-54 i'^j'ïfè. 
Tra'd^alon'ac^i&'1>«éati6^1lie de 

Scévolfei!e-feiifttteWi««ilj' '• ■ ' 

JanT.i*,'^i-*i'"rt'ir*'' 
La G6Kftm(;fe<«Mci ■ : 

Roland îi'aHnftti . • 
Janv. « , 6x, b, 185. 
*Août,tf, 53éàry*,i5^3. 
Les AvcQtuies de Télémaque. 



BIBLIOGRAPHIE. i<î7sj 
JanV. tf , 63 , ^, 186. 
Œuvres divèrfès du Comte An* 
toine Hacfiîlcbh;; 

*Fcv.ii, lié, >t^44* 

Thê Hiftory iéiiHi&oïxc dr U 
Poéfic angtetfc* 

Fév. a^ ixiy^i J59« 

Fables*. 

Fév. 4,117, >,,î7Si T 

* Juin 1,4, 3 jo , %\ cp&2# 

Hymne *dù iSdlêfl. 

** fSïàJr*s , a , i;^ , i j'4î^- 

ATranjUtion^ &c. ou TW9«:^ 
tien des Titi|édftf ïHTcît^te. '• 

-'^Mâfijyt^, I8»5 -,^, î^. ^ 
Nouvelles FftmÇèWeè.^ 

■ . 'M<cftiQraotits;|9dtff^iftartfD« 

L*Agttoaicuie^ . 



i^Sà BIBLIOGRAPHIE. 
Mars^ il, 190, ^,568. 
Soirées de Mélancolie. 
Mars , a , 190 , b^ 569» 
NatalJey Drame. . 
Mai, tf, 316, *,945. 
Les trois Théâtres de Paris. 
Mai^tf, 316, ^, 943. 

L'Efprit de Molière. 

Mai,tf, 316,^,944. 

EiTai de Traduâion de quelques 
Epitres & autres Poéfîes latines de 
Michel de l'Hôpital ^ Chancelier de 
France. 

Mai,tf, J17, *| 946.f 

Contes &• Fables indiennes de 
Bidpai & de Lokman , &c. 

Mai , aj 318, ^,950. 

Profpeâ-us des (Bavres complet** 
tes de M. i'Abbé de Voifcnon. ■ 
Juin l, a 9 381 9 b'i >^4f.v 



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die. 

* Juînn,-tf ,-4i'5 ,*, 1170. 
•'"•'Zufrtâ^, Tragédie.' 

*Jufi^II, Uj 417, ^, 1176.' 
, Encyclopédie poétique. 

Juin II, tf ,441 ,t , 1319. 
, Fables i par M. Willemain d'A-j 
blancourr. 

* Juillet tf, 47^9^9 I4^4« 
Fables & Contes. Ibid. 
' Homcri Odyffea iatinis rcrfibus 
txprcfla, &c. 

Juillectf 9 491 9 ^, 1467* 
Traduâio^ nouvelle des Meta-. 
morphôfes d'Otide en ytts ftan* 
çoîs* 

Juillet ;« 9 508 9 ^9 1521» 
L'Hymne au SoleiK 
Sept. <iy6395 ^9 I9ÏÇ- 
Origine des Grâces. 



4i^tA BIBLIOGRAPHIE. 
*Oa.ii,659,*, 1970. 
Poème fur la Peinture.^ 

UHomme Perfonnel^ Comédie^ 
♦Déc.I,Vf,786,*,z3sj. 

MISCELLANEI, PHILO- 
LOGI, GRAMMATICI, 
POLYGRAPML 

Bibiiothecatrhicâ» • 

* Janv. 4, 13 , *, Î3^ 

Nouveau .Diâic>nnafire^{ioiif (ep> 
vir de Supplément aux Diâioniiaîief 
des Scienccs.9 Ar^4C|M6cterf. . 

Nouvelles litiéiçarrds die «diveis 
pdys , avec des Supplémens pour I4 
IJfte & k Necrologe dc$ Aftrooor 
mes. 

Fév.tf,, Xi9»'9 5$3* 
♦Mai,tf,a9,5,A>879. > 



9IBLI0GRAPHIE. »^S| 

The ntw y ou nouveau Diâion-* 
«tire portatif des Langues italienne^ 
angloife , françoife » icjc. 

Letterc originali dcl R. P* Gang;^ 
nelli. 

Fév. tf , 121 9^9 380. 

Lettre à MM, les Auteurs du J^ur« 
Bal des Sçavans. 

*Mars, tf, 176, h^ J^y» 

Avis fur la Gazette & le Journal 
d'Agriculture j &c. . 
,-.*Mars,tf, 180.5,*, J3 6. 

A Supplément , ou Supplémciiç 
aux Lettres, du feu Comte de C1|C& 
C^ffieldy &c»j 
. j^ars^5,t8ç,*,55J. j 

Les P4$ons du jeune Werther. 

* Avril , a , 104., b , éo.y» 

Journal clc Leâure., ^ 

Max,tf.,3V4,*,y}5. ^ 



1^84 BIBLIOGRAPHIE. 

Tableau politkjuc & littéraire de 
l'Europe » &c. 

Mai, tf; 317, *,944- 

Cours d'Ecâcation à Tufàge des 
Elèves, &c. 

Mai,tf , 3ï7>*>94S- 

*Nov.«, 716, *, 1173. 

Le Quadrille des Enfans. 

Mai, tf , 317,^, 946. 

Seleâa latiui Scrmonis exenipla* 
ria. Sec. 

Mai, a y 318, ^, 948. 

Traduâion des Modèles cboifis 
de latinité. 
- -Mai, tf , 318, *, 949. 

Animadverfiones biftôrico phi- 
lofophicae de origine Serraonis, &c« 

Juin II, ^, 437, *, 1307, 

Cours d*Etudcs à lufagc des Elè- 
ves de TEcole Royale Militaire. 

i!" Juillc^, a^ 473 >*> ^^^6. ' 



BIBLIOGRAPHIE, i6S^ 
Vénerie normande, &c. 
Juillet, a ^ 500» 3 y 1496» 
Grammaire triglottc, &c# 
, Juilkt,>, 5p5^*, X5II* 
'Manuel des Marins, 
Jirillctjtf, 508, h, î^xi. ■ 

Bibliothèque du-Nord. 
Août, ^, 571^*» I7I3- 
Bibliographie înlfaruâivê , Sâc; 
OSt.a, 696, *5 loSy, 
Paris, le Modèle des Nations 

étrangères, &c.' 

*Nov.a, 7x7,*» ii77« 
Catalogue des Livres de la Biblior 

chèque fondée par M. Proufteau. 
* Nov. a , 748 , i , 1240. 

Catalogue , ou Catalogue des 
Manufcrics dé la Bibliothèque Coc« 
tonienne» 



«986 bibliographie: 

Douzième fiiite dt la notice il^c 
Alminàchs des Aflbçiés. 

Lettre de M. de Voltaire fur {es 
flms céi^cs Auteur du fiècle de 
Louis XIV. 

•Déc*II^#, 8î4>*» »Hy* 

/fladeUBiUîogfiylHe^ 




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