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L E
JOURNAL
DES /
SÇAVANS.'
POUR
VANNÉE M. Dca LXXVIUi
D É C E M B R E.rot.I,
A PARIS;
jLo Bureau du Jgurnal de Paris, rae du Four
S. Honora.
M. DCC. LXXVIII.
Ane PRIVILEGE DU ROI.
A V ï S.
kJ n s^ abonne aBuelUmcnt pou
JoURlfAL DES SçAVANS OU
reau du Journal de Paris ^ rue
Four S. Honoré } & Cefi à tadï
du DireSeur de ce Journal qu^ilj
envoyer lès ôBJeii ftfasifi 4 <^elui
Siçavans. Le prix de ta Soùfcripi
de r année efi de i6 liv. pour Pa,
& de 20 liv. 4yî pour la Provir
foit in-i 1 ùU iii-4^. Le JouRh
DES SçAr'Aiit^tficùmpofé de j
$or[e Cahiers'; il enparoît un c
que mois ^ & deux en Juin & en .
cembre.
Itt *t X» %*
LE
JOURNAL
DES
SÇA VANS.
DÉCEMB. M. DCC LXXVffl.
Lss Œuvra de Sénique U Philo*
Jçphe; traduites en François pat
feu Mr la Grange ; avec des No*
tes dé critique j d'hiftoire & de
littl^rattire. Paiis» chez les Frères
jpebure^ Libraires. 1 778* Avec
Approbation & Privilège du Roi*
^ vol. in-ii. Prix , 18 liv. broch.
21 liv. ref;
FEU M. la Grange^ déjà connu
pat la traduâion de Lucrèce i
^nfacra à celle de Sénèque lés huit
DicVol.!^ EceecV)
t}o^ Journal des s çav ans l
dernières années de fa vie , fans pou-
voir y mcrcre la dernière main, fans
avoir même fait aucune des notes
qu'il fe propofoit il y joindre , foie
pour corriger le texte d^tis les difFé-
rens endroits où il cft évidemment al-
téré , foit pour éclaircir tous les pat
fages où ocnèque, tantôt rappelle
d*une manière vague , certains faits
aifcz peu connus de THiftoire an-
cienne Grecque & Romaine ; tantôt
fait allufion aux moeurs , aux ufages
géqér^ut ^^partiiuliete ,v aux Arts»
aux Loix , à la Juriforiidençe & à U
-Religion desRomams. L'Editenr a
fuppléé à CCS omifflons. » La tra-
» duftion ' a été ptefqu entièrement
f> reviic fut le texte des meilleures
•• éditions , *e<impkfét$ etièr'elles , &
- a^c-Vêdiéio Princepi j^ 'dont on a
t» tiîrè tfc très grands fttôurs *'. On a
oonfuité'^ pout les notes , les Auteurs
originaux , en indiquant les fources
où l'on a puife»
' Màîsparrni^csnotesi, ilfautdi&
tfngaer çeUes^gui çooccmcnt les
I Décembre 1778. ijoj
. Quejllons natuntUs . >».Lcs ^lus utiles*
9» qui accompaghent Ce beau monu-
^> ment de la Phy/îquc des Anciens,
I » font dues à deu?t Sçavans dont
I »» l'un fans cefTe occupé de l'étude
» de la nature, a raffennbJé fur Tot-
» ganifation intérieure du glob^ en
» général , des faits d'autant plus
» propres à expliquer les principaux
» phénomènes , qu'ils ont toujours
H eu pour bafc rexpériencc & Tob-
•> fervation , & dont l'autre a enrichi
9» la Chymie de plusieurs découvertes
*• iiuporrantes & très-propres à accé-
M lércr ics progrès de cette fcicnce »•
L'Aurcur de CQitc Traduâion poP
tbume n avoit que 3 7 ans lorfque la
mort l'enleva en 1775 , dans untcms
oii , après avoit achevé l'éducation
àts enfans de M. le Baron d*H. il
pouvoir fe promettre un doux rcr
{>os. Le père de (es élèves lui con-
cr.voit dans (à maifon un apparte-
ment, avec le même revenu qu'il
avoit eu duratit le cours de Téduca-
tion. M. la Grange avoit la\(î!: î^. vv'CV'i
E c c c e \\\
13 10 Journal dd Sçavans ,
iaur qu'il aimoic tendrenienrlc t
nufcrit de fa Tradudion •,. & M
B. d'H« , « fans avoir lu une ic
» ligne de ce manufciit , fans fça>
» ce qui reftoit foit à traduire , :
>> à revoir , en a fixé lui - même
^ prix à fix mille livres , dont i
»faic les avances à Mademoifcll
» Grange, plus de dix-huit mois av
» que rOuvrage ait été fous-prci
>f & lorfqu*il ne pouvoir encore,
^prévoir le tems où il feroit imj
»mc, ni même s'il le feroit un jou
A^e i.raaucceur ^avoit cnoiii
nèque» comme l'Auteur le plus 11
rai , le plus grave de l'antiqui
dont les écrits refpirent le zèle p
la vérité , le refpcd pour la veri
la haine pour le vice. Lui feul,
jugement de l'Editeur , a phù
connoi(fances, plus d'idées , plus
profondeur , que Platon & Cicé
réunis & analyfés. Souvent 9 ajoi
t-il, Séncque n'a pas moins d'^
quence , & il a plus de nerf, f
de fubftance &C de véritable fève d
Dicemhrt %TJ^* IJI!
cinq ou fîx pages ^ quexes A^tA^^
n'en ont dans cçnt. S'il rcçomiûîc
que Cicéron eft yn très-beau génie >
un Ecrivain de giand goiity quia
porté au Tuprcme degré la grâce ^ Je
nombre, rharmonic du uyle, tf
qui , par ce côrc fcul , eft fupiri^ur
àSéneque, il juge auflj queTOra*»*
teur Romain ne peut jetre comparé à
celui-ci comme Philofopiie. Si 1 on
taxe de paradoxe cette préférence »
& elle le mérite bien ^ ce ne lera , à
fon avis , que parce qu'oq ^ paflé
Içs prcmiçrcs ^nnçi^s de reoffuicc à
Jire l'Oratenr^ à l'admirer fur la pa«*
fole des Maîtres , & à s'cxftaficravec
eux fur la cadence , la rondeur & la
chute des pétiodcs de Cicéron. Pour
îuftifier cette déciûon , il fe jette fut
un lieu commun , & étale des ré«
flexions Çut la timidité que montrent
la plupart des hommes , quand il
s*agit de s*écarter des opinions te*
çues.
11 eft aflez vrai que Sénèquc eft un
des Ecrivains qui fait plus pcwfctfe^
E c c c c i^
1^11 Journal des s çavans ;
Jeâeurs , quoiqu'il fatigue aflez fou-
vent par des petifées trop recherchées,
trop déliées , trop entaffccs , tç^p
antithétiques , quelquefois plus bfil^
lantes que félidés y quelquefois auffi
un peu outrées; & que, par cette
railon, la leâure i- fcs écrits, où
il fe montre fouvent jplas Rhéteur
que Philofophc , puifle nuire à la
jeunefTc dont le goût n'eft pas for-
mé ; mais il nous fcmble que pour
la julleflc de la comparaifon qu'on
avoir en vue , il falloit écarter les
difcours oratoires de Cicéron , & ne
mettre en parallèle que fes écrits
philosophiques avec ceux de Séncque;
Les détrafteurs rhoderncs de Sé-
nèque, ajoute l'Editeur, ne font
que répéter aujourd'hui en d'autres
termes , les impoftures cent fois ré-
futées de Tinfâme Suilius , dont.Ta-.
cite a tracé le portrait, & de Thif-
torien Dion. La meilleure apologie
du Philofophe eft dans fes Ouvra-
ges , « où il a , pour ainfi dire , dé-
fi pofé l'image fidèle de fa vie public
Décembre. 1778. ij 1 5-
w qac & particulière , de fa force &
yf de fa foiblefle , de fes défauts 6c de
» fes vertus. »
Il difoit à Néron , au Liv* II ,
Cbap. 2 , de la Clémence : Je r^ai
pas coutume de vous fiatttr ; f aime^.
rois mieux vous offcnfer parja W-
mi , que de vous plaire par Ûadula^
tion. Il faudroit lui fuppbfer une
audace , une effronterie ôc une im-
pudence que les fcclérats les plus
dctcrmincs-n'ont pas , pour pouvoir
douter de fon innocence 4c de fa
.probité. Combien de voix ne fe fe-
roient pas élevé contre lui , celle de
TEmpereur lui-même , pour le con-
fondre & le démafauer ^ s'il eue
trahi en ce point la vérité ? Le fou-
venic de fa lâche hypocrifie , ajoute
l'Editeur , fe feroit confcrvé au moins
jufqu'au fiècle de Tacite ; & l'on
voie que cet Hiftorien a fait en plu-
ficurs endroits l'éloge de ce Philofo-
phe y pour lequel il a même témoi-
gné partout une haute eftimc , quoi-
qu'il ne prodiguât ni l'un ml'wxx^*
Ëe cce^
23 14 Journal des Sçavans J
Ce qui pourroic un peu nuire i là
réputation de Sénèguci c'eft la Con-
folation qu il adreUè à Polybe , un
des Afiranchis de l'Empereur Claude,
au commencement de la troifième
année de fon exil en Corfe , à lage
d'environ 35 ans. Il y prodigue à
Claude 3 au il n aimoit ni n*eftimoit j
des flatteries outrées 6c d'autant plus
ridicules 9 que ce Prince imbécille
ne rachetoit fcs vices par aucune
vertu. Mais , dit l'Editeur , pour ju-
ger Sénèque , il faut fe placer çn
idée dans la fituation où il fe trou*
voit alors. H avoir perdu fa femme
ic fon fils ; il étoit éloigné , depuis
près de trois ans , d'une mère chérie ^
de fes frères , de fes amis y privé de
toutes les confolations qui pouvaient
adoucir la rigueur de fon iorr , dam
une ifle fauvage , au milieu de peu-
ples barbares avec lefquçls il n'avoil
rien de commun j pas même la lan-
gue. Accablé de triftcffe , de maui
& d'ennuis 3 « il perdit donc cou*
» rage , & devint pufillanime & foi-
^Dictmhre 177!. 1315
^ble ; parce que le malheur , quand .
n il eft excrcme & çontina , finit pat
^brifcr entièrement iç tcfforts de
»»rame , même Ja plus forte. » En
conftquence il fit un dernier effort
pour obtenir fon rappel , « & trop
n habile Politique pour dire à un
>»Cotirtiran du mal àt £00 Maître ,
^11 prodigua 9 fâm rctenoe, àcckii-
»»ci , des éloges , parmi kCquels il y
#»en a même d'alTez adroits pour
»^ flatter un Prince plus fin & plus
I» fpirituel que Claude, >» Voilà donc
à quoi aboutit le Aoïcifme du Phi-
lolophe. Non , répond l'Editeur ,
Sénèque n*avoit pas alors encore em-
braffé > ce femble , la doârine du
Portique. Car il attaque dans cet
Ouvrage cttXJi qui prétendent que
n le Sage doit être infenfible à la
f» iloulêur , raifonneurs qui ne fe font
n jamais trouvés dans des pofitions
I» affligeantes; fans cela la fortune
>»auroit fait di(paroître leur lagelTe
» oteueilleufe , &c leur auroit arra-
n chc ^ malgré eux , l'aveu de la vér
E e e c c v")
i 1316 Journal des Sçavans^
n rite, w II parle en termes mcprifani
» delà feâic qu'il combat, yî:w inve-
nîri quofdam , &c. Il paroît la trou*
ver peu raifonnable. Parle-t-on ainfi
'\ d une dodrine dont on fait profcf-:
fion?
Cependant le même Sénèque^;
dans la première année de fon exil ,
avoit écrit la Confolation à Helvia
fa mère, «chef-d'œuvre de raifon»
» de philofophie & de fentiment \ »
& trois ans après ce n cft plus le mê-
me homme. Il avoir auffi écrit pré-
f cédemment la Confolation à Marcia ,
i où il n'avoit'^as montré moins de
? courage ni de vertu. Eft-il d'ailleurs
j probable que Sénèque n'ait com-
mencé que vers fa quarantième an-
née à être initié .dans la doârine du
Portique?
La meilleure apologie , Tunique
? même , feroit de prouver que jamais
Sénèque n'a compofé cette pièce
\ adfcflee à Polybe. Ccft auffi i dit
t l'Editeur , ce que fembleaflurcr Dion
! par ces mots , qmm tamtn pudon
Décembre 1778. " 23 îf
poflta ducluSyfiylo verfo dclevit :
ce qui fignifk , à Ton avis » qu^il en
retira toutes Us copies quilput raf^
fembltr*
Cctrc intcrprération fuppofe que Se*
nèque avoir réellement compofé cette
pièce, qu'cnfuite il fupprima. Mais au
fond eft-cllc jufte ? Le fens du texte
n'cft-il pas au contraire que le Phi-
lofophe changea de ftylc pour tâcher
d'effacer fa honte ? Et quand lex-
plication feroît admiflible , en pour*
roic-on conclure , avec l'Editeur ,
que la Confblation à Polybe eft l'ou-
vrage de quelque Ecrivain obfcur ,
jaloux de la gloire de Sénèque , ou
du moins qu'il a été interpolé & cor-
rompu par l'infâme Suilius , ou par
quelque autre calomniateur égale-
ment méprifable ?
Cette conféquence fuppofe rok
que Sénèque avoir, retire abfolu»
ment toutes les copies de (on écrir ,
& qu'aucune n'avoir échappé à fes
recherches. Eft-il croyable qu'il ne
s'en (bit pas confcrvé quelqu'une »
^31 s Journal des Sçavans l
d'où a éîè tiré l'Ouvrage qui nou«
reftc? D'ailleurs, il n'en rcfultcroic
pas moins que Sénèque avoir com-
pofé une pièce qui faifoit fi {)eu
d'honneur à fa pbilofophie & à (à
vertu, qu'il avoir fait tous fes ef-
forts pour en anéantir jufqu'aux
moindres traces. Si celle que nous
avons , & qu'on dit interpolée, n'tft
pas honoraDie|)our Sénèque 5 celle
qui étoit fortie de fa plurne ne Ter
toit fans doute pas davantage, puii^
qu'il crut devoir la fuppriraer.
La Traduâion nous a paru ea
général fe diftinguer par la fidélité
& l'élégance , par un ftyle clair &
facile , quoiqu'on y remar^{ue des ta*
ches que l'Auteur auroit fans doute
fait difparoîrre , s'il avoir eu le tems
d'y mettre la dernière main ; fcrvice
que l'Editeur auroit bien fait de lui
rendre. Les notes dont elle eft acr
compagnéc font inftruâives & inté-
rcfTantcs. Elles attachent par le jour
qu'elles répandent fur des anciens
ufages f fur des allufions à difféxens
, Décembre 1778. 25 15^
traits peu connus maintenant, fut
des erreurs échappées à l'Auteur , 8c
fur beaucoup d'autres objets. Celles
qu'on voir ici fur les Quêtions na-
turelles roulent fur des matières pro-
pres a inréreffer un grand nombre
deLfiâeurs. Ceft un Ouvrage 9 dit-
en 9 quon peut regarder comme le dé^
-pot finirai 6* commun des connoif*
fonces phyfiques des Anciens. (Tom«
Vl^pag. i8i.) Embraflc-t-il donc
tout ce que les livres d'Ariûote, de
Pline Se xl'autres contiennent en ce
genre? Nous ofons en douter , quoi-
r? nous Êidions le plus grand cas
cd^ii de Sénèque.
On tsouvera plus de vérité dans
le jugement qu'on porte de rK>6 con-
Boiitances aâuelles à Tcgard de la
caofe qui depsis tant de fiècles Jtn*
trerieot la chakur de certaitics eaux
médicinales. On ne voit rien qui
piiiflè condutiie(à la folution d'un
problème fi intéreilant. << Si nous
♦» parvenons jamais, ajoute-t-on , à
)f conooksc ict refiourccs de la na*
t'^io Journal des Sçavans ,
» ture pour opérer ces effets , elles
>» tiendront certainement à des faits
» dont nous n'avons pas les premiè-
» res idées ; & les Modernes ftc font
ff pas à cet égard plus avancés que
>f les Anciens. » ( ibid. p, 23 7* ) C-cft
un aveu que Timmcnfc fécondité de
la nature nous force de répéter fou-'
vent.
Qu'il fc faflc , dans fon feîn , une
tranfmutation continuelle & réci-
proque des élémens ; c'eft une opi-
nion ancienne renouvcUée de. nos
jours par M. Eller , de TÂcadémie
Royale de Pruflc , & foutenue pat
d autres Phyficiens , mais dont Bocr-
haave , dit-on , a montré Tillufion.
► On la voit ici réfutée dans quel-
ques notes , oh Ton apprend qu'au-
cun Chimide n'a donne des preuves
de ces tranfmucaeions qui font imr
poflîbles, parce» q\ie les principes
élémentaires font inaltifabUs ;'qu'il
en eft de ces principes du régne mi-
néral 9 comme des eipèces dans les
animaux ; ¥ lès efpèccs ne fe çon-
Décembre 1778. 23 il
H fondent pas, les élémens ne fe tranf*
>» muent pas. Qi/elJc anarchie dan^
» la nature , quoi dé/brdre dans Ici
9» phénomènes , fi les éJén^ens n onc
)» pas des caraftères inaltérables af-
» lu/etris à des loix* fixes ? »' (p. 255.)
Cependant on eft averti dans une
note précédente (/^. I48,) que les
Chimifles noodernes p*ont que des
doutes fur la converfion des élé«
mens : ce qui fuppofe qu'ils ne font
pas bien convaincus de ïinaliératU'
liti de cts principes élémentaires.
hc déplacement des^ eaux de la
mer donne lieu à une note curieufe ^
où TAuteur remarque que d'après
Texamen des parties de nos conti^
nens abandonnés par la mer, on
convient affez généralement aujour-
d'hui , que fon baflSn n eft plus le
mèmt qu'autrefois; « mais il ne s'en-
I» fuit pas de ces ob(êrvations , dit-il ,
J^au'il foit diminué de toute Téten-
>»aue de la fuperRcie des continens
» qui a été fond de mer. Il faudroic
)t être afluré , ce me fembU > qji' «
1311 Journal des Sçavans i
>» badin occupât en mcme-tems la
n même portion du globe où il (e
» trouve refTerré \ ce qui annottcetoic
^une diminution confidérable des
^ eaux de la mer , ainfi que le pvé^
utend) fans aucune preuve ^ TÂu*
H teur de Teiliamed. » Il ne lui pa-*
roît pas non plus que la marcbe de
la mer d'Orient en Occident foît
conftatée par aucun fait, ni que.
l'océan anticipe fur certaines cotes
orientales, autant de terrein qu'il
en abar. donne fur d'autres occiden-
tal /»c ^i l'on niap dp la r errai te de la
mer par les couches horizontales oui
font a découvert le long de fes boras»
on en trouvera tout autant le long
des côtes orientales de l'Amérique
ou de TAfie , que le long des côtes
occidentales de l'Amérique 8c de
l'Europe. Néanmoins, quoique le
déplacement du baffin de la mer ne
paroifle pas avoir été fucceffif ; &
dans le fcns qu'on a fuppofé, il n'en
eft pas moins réel , dit-il , (i on le
confidèce abrolument. Mais quand
Diambre .1778. 1313
on ra:bcrq\xe comment s'eft opéré le
déplacement de ce bailin , il ne vcuc.
pais qu'on perde de vue une diffi-
culté d laquelle nos Naturalifies fyf^
témaiîqucs n^ont pas encore fait at*
tention. C'eft que la mer qui baigne
nos cotes à couches horizontales,
n*e(l pas la mec qui les a formées ;
qu'elle n'a pas plus formé les parties
qui en font le plus éloignées , puii^
que les dépouilles de;s animaux ma-
rins qu'on rencontre à la furface des
continens abandonnés parla mer,
ne ioAc pài ééaé$ de$ àfilnlâU!t du:
peupieflC nos parages. Ce Tonc des.
coquillages donc les analogues ou
ne le trouvent plus ou ne fe trouvent
qu'à d'autres latitudes. Après quel-^
ques autres réflexions ^ l'Auteur con-
clue qu'il rcfte encore beaucoup de
zecberches à faire fur le baflin de la
mer; qu'il faut apporter l'acrention
la jdus iévère dans la difcuffion des
faits; 4C& d'après un plan mieux
i# concenè, étudier la fuite des évè-»
» oemens qui ont appartenu aux dv&
13 24 Journal des Sfavans ;
» fércntcs (poqnes , ainfi que la cot^.
»» rerpondance des vcftiges de ces'
» évcncmcns. >»
On trouve dans le même volame,
pag. 318 , une bonne note fur les
riviètes qui fe perdent & qui repa-
roifTcnt ; mais on n'en voit point fût
un fait que Sénèque rapporte en ces
termes, £iV. iJi, Chap. XXVÏ.
« Il y a des fontaines qui fe purgent
H de leurs Immondices dansxles tems
>> périodiques : c'eft ce qui arrive à
scelle d*Aréthufe en Sicile, tous Jcs
,»cinq ans , au tems des Jeux Olym^
M piques. De -là lopinion qac le
H fleuve Alphée (è rend fous mer de
»rAchaie en Sicile, & ne fore de
» deffous terre que iur le rivage de
» Syracufe , oîi il apporte les cxcré-
»mens des vidimes , dans les mê-
» mes jours que fe célèbrent les Jeux
» Olympiques.» « ^ , -
Sénèque dans le même Livre parle
du déluge qui fubmergcra la plus
grande partie de la terre ; & après
avoir cxpofé différentes idées fur
es
i-
n
s
r
r
s
ï
Déctmhrt 1778. îjaÇ
la caufe de cet événement , il dit que
« cette caufe fera la même qui doit
M produire la déflagration univec«
» feile. Le déluge d eau ou de feu
>» arrive 9 quand il piaît à Dieu de
>» recominencet un ordre plus par-
n ùÀt de chofcs , & de mettre fin à
«lancien. >» Dans une note fur ce
padage on trouve « (ingulier que Sé«
»nèque mêle ici la conflagration gé*
>»uétale du globe avec le déluge uni-
» vcrfel > outre qu'il eft aflez diffir
H elle d*embrârçr le globe fous la
. >> maflc d'eau ncceflairc pour couvrir
, I >>ia terre entière, il femble qu'on ne
» I I» pouvoir réunir deu^ révolution^
; i ^ que la tradition des peuples a tQU«»
9» jours annoncées comme très-di&
j^^tinâeSy & comme d.iHoées à pa«
)»coitie dacis des époques ;diâeren-
» tes. »> On peut répondre que Sé^
i)èque ne ic$ réunit point. Vtrumqut
fit , dit-il , cum Dto vifum ordiri
I mtUora , vpttn^finiri^ Aqua & ighis
I Urrenis 4ondnaniur. f»x his ortus ^
! IStcxhik ittUffius ifi. Érgo quanJo^
}
î}i6 Journal dis Sçâvâm i I
qut plûcmrt rts novœ mundo f^éf
nos mart eminiiur^uifirmr ignis.cui
aliudgtnus exauflacmi. Ch, xxvîij
Voilà bien deux genres de deftruc
^ tion, Tun par les eaux , Tautre par 1
feu. Mais doivent-ils concourir à-la
fois Se fc trouver réunis à la mêmi
époque ? C'cft ce que le texte ncdi
point , ou plucôt il donne i cnten'
dre le contraire. Si Sénèqtjc a itia]
réuifi à expliquer le déluge uni ver-
fcl ^ comme on le prétend dans une
autre note , il ne mérite pas le rc'
proche qu'on lui fait dans cclle-cU
Il n en mérite point non plus *
lûifqu'au Liy, II ^ Ckap* Xll , il
dit : i< on voit l'éclair avant d'cntea-
m dre le fon > parce que le fens de la
» vue plus prompt devance de beau-
*> coup celui de rouie, >> La note fiir
ce palfagc porte : « il eft étrange que
nSénèquc adopte ici l'opinion poH
»» pulaire , qui fuppofc que roeil va
» chercher Tobjet qu'il apperçoit : le
»» fcns de la vue ne devance pas celui de
^ l'ouie ; CCS deux fcns leçoivcnt pai^
ik
Diumhft 177^» %ixy
jft Gvcmctit rimprcffion que leur ap*
n portent le fon Ôc la lumière > &c. n
Ccrcamemcnc IcxprcfRon de Séaè-
que ne fienific point ici que Vœil
miUc chercffaçr l'objet qa*il apperçoir ,
comme clic ne fignifie pas que To*
fcille aille pareillement chercher celui
'ont k bruit rafFc<Sc, Ainfi 3 quand il
u que la fenlatioti des yeux eft plus
ptompte que celle de rorcillc > ocu^
lorum viîoclor tfîfinfus ^ & multum
mires anuc€dic ^ cela fignifie fculc-^
ment que la fenfarion que nous avont
par les yeux arrive plutôt que celle
qui nous vient par louic ; ce qui eft
vrai. Et il n'cft pas îiccefïàîre de ftip*
pofcT que ro&il êc rorcUle aillent
chercbet 1 objet , &: que dans ccf ec
courfe Tun devance l'autife,
Dàmlt premier Livre ^ CA. r^ Sé^
nèquc nie qu'un nuage foit un cofii-
pbte de goûtes d'eau formées , quoi-
ijirtl contierme des germes dé gou-
tti. Cette idée cft confirmée dans
ttr^e- note étk Von t)oute : h A quel-
1
t^iS Journal des SçayanSp
» que difFérenre hauteur » depuis
1^ (ommec jufqu a la bafe d*UDe mo
» tagne > que Ton rencontre & quV
H traverlè un nuage , on en fort fa
ff être mouillé.. L'eau n'y eft pas fo
9f forme aggrcgative : toutes fes m
)» lécules font ifolées , & dans i
Itérât de combinaifon avec l'a
»& avec d'autres principes^ & cet
n combinajfon empêche les moléa
nies de cet clément de fe raflfembh
If & de mouiller ; elles ne font ps
H mêoie humides. »
. Cependant une autre note i pa^
iS^ , nous apprend que comme L
nuage^ font des molécules d eau dan
un état d'expanfion plus ou moir
confidérable, il y a des nuages qu
mouilUnt. On eft encore aveni^/^^l
42/ > que des brouillards qui mouiî
lent» lans doute, forment des nua
ges en s'élevant dans l'atmofphèrc
P'aucres pourront remarquer qui
peut-ctre les brouillards;& les nuage
tope moins iles molécules d'eau qu<
dei
Décembre 1778. 151^
dcsbullcsrd air enveloppé d'une pelli-
cule d^cau , comme 1 a penlé le P*
Pardies.
Sénèque ^ après avoir parlé dan5
Ion premier Livre de trois météo-
res , des verges lumineufes , des cou^
tonnes Se de Tare-en- ciel, remarque
au Chap. X que les verges ne font
formées que par le foleil , & tous
les arcs par le foleil &c par k lune.
Le texte porte : virg(t joli tantum
adjacent. Arcus folares lunarejqut
omnesfunt. Le mot omnes ne parole
point dans la traduâion y & une
note avertit qu'il doit être retranché
comme ne fignifiant rien. Nous n*en
voyons pas la raifon : il fignifie que
tous les arcs font (blaires & lunaires >
c'eft-à-dire , formés par le foleil ou
par la lune. Peut- être auroit- on
mieux aimé lunarefve que lunaref-
'que y pour marquer que ces arcs
u'étoient pas formés à-la-fois par le
foUii & par la lune. Mais Tcxpret
fion dont fe fert Sénèque fc troHVÇ
DU. Vol. I. Fffff
13 3^ Journal des Sçavans^
très-frcquemmcnt dans les Auteurs
latins.
A regard de Tarc-en-ciel , nous re-
marquerons dans le François une cx-
Îreflîon qui ne paroîr pas dflcz exacte,
./V. /, Chap. V. i« L'arc-cn-cîcl (c
» forme dans un nuage femblable à
» un miroir concave & rond com-
H me un demi-ballon. >> Sénèquc dit
cui forma fit partis c pila ftaz ; il
ajoute même & prouve que la forme
ne peut être que demi - circulaire :
c'ie feroit pourtant entièrement cir«
culaire fi c'ctoit celle d'un demi-:
ballon.
Dans le même endroit , on faîç
dire à Scnèque , que « la pourpre de
w Tyr la plus belle & la plus laturéc
wa.befoin detre vue d'en- haut , pour
» fe montrer dans toute fa beauté. »
Cela ne fignifie-t-il pas que Tœil du
fpedatcur doit être placé plus haut
que l'objet teint en pourpre? Or ^'
ç'eft un contre-fens , purpuram Tyi
riartij ^uo meliorfaturiorqut cfi^ eo
Décembre 1778; l}}!
>portct aldus uneas , ui fulgoretn
uum ofitndat. Ces expreffîons fi-
rniàenc qu'il faut tenir élevée la
>ourpre oe Tyr , fi oti veut quelle
c montre dans tout fon éclat ; &
lar conséquent qu'il faut la legatr
1er d'en bas , non Htn-^haut.
Ceft encore dans le même Cha-
lître qu'on lit : « mais l'eau qui s'é-.
> lance d'un tuyau perforé , l'eau qui
> jaillit fous Us coups de la rame ^
• ne nous ofite-t-elle- pas des cou-
> leurs femblables à celles de larc-
» en-ciel ?
Nous n'avx)ns pas examiné fi les
eçons varient ici dans les éditions ;
nais celle que nous avons fous les
't\iXy ne 'parle point d'eau jailli!^
acntc fous les coups de la rame ; il
l'y eft queftion que de l'eau que la
louche jette & éparpille , on cx^
^ous regardons comme une faute
Timpieffion ce qu on lit au Liv. Il ,
'^hap^XxYl^ quQ lorfqu'il fe foc-
Da une nouvelle. iik. dam U taoi
133^ Journal des Sçavans i
Egée , la mer « jctra des f(ux • • ; • :
» coures les tois que la flamme infé- .
« rieurc furmoncoit le poids des eaux
4 inférieures. «> Il faut fanis douce
lire des taux fupérieures : le ccxcc
porte : quotiens ardor in f crias jacens
fuperum pondus cvicerat.
Mais quand le Traduâeur fatc
dire à'^énèque: ««les laveurs de la:
M forcune onc un terme ; elles ne vont
V pas au-delà de vorrc vie , »> f Préft
Liv. IIL ) il ne nous paroîc pas ren-
dre avec afTcZ'de précrCon le fens du
texte. Sénèque dit , les faveurs de la
fortune onc leur terme, & ce ccrmc
n'eft pas le vôcre, celui de vos jours t
habebunt fuum ^ non tuum , fintm^
Sénèque fe mocqucdc ces luperC*
tieux qui « aux.approches de la grêle «*
couroienc aux temples pour immo-:
1er, l'un un agneau , laucre un pou-
let ; ceux qui n ccoienc pas aflcz ri-i
ches pour-fairc'ce facrifice^ «of-
«» Froient leur -propre (àng ; .& afin
MCpie^Vbu^^ne taxiez {)as. les. nua«
a» ges de eniâutéiiajoUte^c-dl , fachea)
Dictmbrt 1778- ' 255 J
*> qu ilsfc piquoicnt le doi^t avec uo
M ftilec bien affilé , & o^Yoknc eA
ao libation les goures de fàng.qui en
•> fortoienr : ce modique fàcrificç
^ éroic aulli efficace pour dérournet
#» ia grêle , que ït% viAimes hs plus
»» confîdcrables »» Nous rapportons
ce traie ^ autant pour rappeiler \xn
ufage ancien>.que pour donner un
^bantillon de la tradudlion > où
nous ne voyons qu'un mot du texte
omis : nt tu avidas aut crudeies
gxiftïmes nubes. A'iuR , pour le ren-
dre avec plus d*exaâitucle , il auroic
fallu dire: c«afiii que vous ne taxiez
•>pas les nuages ^avidité ou de
^cruauté 9 &c. •»
Scnèque s'élève contre Tufage de
la glace» non- feulement pendanc
rétc , mais encore au milieu de l'hi-
ver. Quel peut être le motif de ce
goût, linon un eftomac malade , des
vifcères corrompuspar la débauche,
«« Qui font fans cçflc & fatigués par
9i des repas prolongés jufqu'au jour ,
ij & diftuidus par l'abondance 3i U
aj34 Journal des Sçavans i
«variété d'alimens nieiimiers , aus
••quels fuccèden: des dcjjïns p]t
»* meurtriers crncorc? ^^ in* IV ^ Ch
XIII, Q^ç^l^ mot comejf^tio quicf
ici rendu par ^/ç^^r/ ; Ô: Tidce atca»i
chée a ce dernier mot ^ parmi nou^i
XïcÙ pas celle que les Romains aM
tachoiciu au premier, I
Le Traduftcur n'a pas abrolumcnl
mal rendu IcfcnsdcSéncqucjau Lm
VII ^ da Binfms^ Chap rit il
" A neconfidercr qucTamc du Sage ^
w maîrrcfle de la nature en n ère , $C
•> répandue en tous lieux , nous di-
ts fons que cour lui appartient ; mail
♦> eu égard au droit obfcrvé "parmi
•mous, il fera , s'il en cft brfoin ^
"porte fur le regirtrc des Ccnfcurs, >»
Ce palTage tic paroît pas avoir été
bien v:nrendu par l'Auteur de la not%
Après avoir remarqué, ce qui cft
vrai 5 que ces fcgiftres conrenoienC
les nnms &c: les facultés des cîtoj^cns |
il ajoute : a Sénèque veut dire que Je
•>Si!^c fera rec^ardé ^faivanî infagè
ndes RamamSf comme pûlFédau^
Dictmhrt ijyS, ^3 3J
i»tom Vunivcrs." Ccft là attribuer
au Philofophc une penfée ridicule :
Sénèque dit au contraire que , fui-
vant le droit en ufâge chez les Ko»
mains , le Sage n'cft poflcflèur que
des biens particuliers qu'il peut avoir^
èc qui font de nature à pouvoir erre
portés fur les regiftres des Cenfeurs.
Alais on peut dire que le Sage eft
maître de tout , quand on confidère
qu il n*eft rien dans la nature à quoi
ne s'étende rénergic de fon anic.
Cum animum japUntis intutmur^
potcnum omnium & per univerfa
dimïj[um , omnia illius ejfc dicimus :
cum ad hoc jus quotidianum ^ fi ita
rcsiuUru, capiu cenfcbitur. Ainfi ,
jamais Sénèque n'a imaginé qu'en
vertu du droit ufiré chuz les Ro-
mains , on puiflc regarder le Sage
comme poffedant tout l'univers.
Nous efpérons qu'on prendra en
bonne part ce petit nombre de re-
marques que nous ne nous lerions
pas permifes , (î nous avions fait peu
de cas de cette nouvelle produdion,
F f'f f f iv
1)3 fi Journal des Sçavanî ^ H
Mémoires conatnânt tHipotrei
Its Sckncts^ ks Arts , Us Mœurs j
hs U figes , &c* dci Chinois ; paî
lis Mi£ionnairts de Pckln, Tortl<
IV* A Pari^^ che^ Nyoa raîné^
Libraire i rue S, Jcan*ric'Uciitivaii|
vis4 m le Collège- Avec ApfraJ
bation & Privilège du Roi, i vot
1^4% de jio pages ^ avec dcil
planches en taille- douce* Prix i
iiiiv. relie.
ON n a jamais tant écrit fur la
Chine que depuis quelques
années ; ce n'cft pas que ks anciens
Miftlonnaires n'cnvoyaUcnt des Mé»
moires, mais ceux auxqurh ils les
adrefToicnt ne les faifoiLut point im* _
primer, Ih fe font plaint fouvcnM
de cette négligence capable de raU
lenrir leur zclc. Ils (c font plaiat
encore que Icurr ouvrages croient
altérés Bc tronqués : en cfftr, on fai-
foir tenir à tous ces Miilîonnaires le
même langage > & on leur prêtoix
jg^
Décembre 1778- 1JÎ7
les mcmçs fcntimcns , quoiquils
fuflcnt quelquefois pattagés entre
eux. Un MiniAre qui aime les fden«
CCS, a cru devoir ne point iaifTer
tarir cette branche de la littérature
û propre à nous donner de nouvelles
connoidduces ; il. a çxcitié Içs Mif-
iionnaires;ànou5 ci? vçycr. leurs ^c-
iroircs ic leurs obftfrvationç ; il a
xéconipcnl^ leur zèle pour les encpi|-
ragcr» & les MiflSonnaircs ont ré-
pondu à fes intentions ; c'eft ce qui
nous a procuré déjà trois volumes
in'-^4?.f fc^oici le quatrième, qiijî
* fcr^. (iiivi de quelques autres. Si Ton
fait qndqocs légères corredions ^
ces ouvrages , on laiiTe à chacun des
Auteurs fon (êntiment ; par4à nous
voyons que plufieurs de ces Mi(Con-«
naires font en contradiâion les uns
avec les autres , fur-tout <lf[j;s,|!Hif-'
toirc; mais cccrç cpptradi4upn ne
peut être que tfè{s*utile.& propre ?à
nous faire découvrir la vérité , ce
font les vues fages du Pro tcÂe^t .
éclairé auquel nous fommes rédeva-
2338 Journal des Sçavans l
blcs de la publication de ces Mé-
moires.
Ce nouveau volume contient fcpc
articles. Le premier, qui eftleplus
étendu , puifqu'il occupe 298 pages,
eft un expofé de la doÀrinc ancienne
& nouvelle des Chinois fur la piété
filiale. Le fécond eft un Mémoire
iur l'intérêt de l'argent eh Chine.
Le troifième ,. un précis des notions
qu'on a à la Chine fur la petite. vé-
lole. Le quatrième , une notice du
Livre Chinois Si - Yuen , fur là ma-
hière dont s'y prend la Jufticç Chi-
noife pour fiiire fes -lecherchts fiir
les meurtres , & juger de leops cau-
fcs par l'infpeâion des cadavres. Le
cinquième, une notice des pratiques
des Bonzes Tao^ft , pour opérer des
guérifons. Le fixième , quelques ob-
fervâtions de phyfique &- d'hiftoirc
naturelle de l'Empereur Kang^hù
Le feptième enfin , un mélange de
diveries pratiques ufitées chez les
Chinois , de notices d'animaux, &c.
Nous allons ^ dans ce premier £x«
Décemhre 1778. 1*^39
trait, âonnct une idée du traité Tut
la piété filiale , vertu qui doit régner
chez tous les hommes , mais qui eft
plus en vogue à la Chine que par-
tout ailleurs ; c'ed la vertu nationale ,
clic ycft maintenue par les loix ci-
viles Se politiques qui étendent la
chaîne de fes devoirs depuis le plus
petit particulier jufques fur le Trône,
& infpirent au peuple le refpeft pa-
ternel pour l'Empereur , qui eft re-
gardé pour cette raifon comme le
jpirc & la mhe de fes fujets , ce qui
ièmblc devoir faire de ce vafte Em-
pire une feule famille.
Les Chinois ont beaucoup écrie
fur ce fujct d'autant plus important
chez eux , qu'il fait la bafc de leurs
mœurs & de leur gouvernement ;
mais r Auteur de ce Mémoire s'eft
borné à quelques ouvrages princi-
5 aux. Il commence par un extraie
e ce qui fè trouve fur cette matière
dans le Li-ki , un des cinq King ou
livres canoniques des Chinois. Cet
extrait préfcntc un recueil de maxi-
Fffffv\
2} 4^ Jûurnâl JiS Sçavansi
nies déiachees relatives à la piété
filiale j mais on ne s'y borne pas atis
devoirs du fils au père, on retenti
également des jeunes gens en général
aux perfonncs plus âgées, ffonart^
comme votre phrt celui qui a U dou--
bh de yotrtâgt^ fr comme votre ai ni
celui qui a dix ant plus que vouSm
Ce recueil eft rempli de belles maxi-
mes, & elles y font en trop gtandj
nombre pour que nous puîfîîons lei
tranfcrire : nous nous bornerons |
quelques • unes- Quand un Lcun
vcui quintr fa patnc , dit le Li - ki |
on tache de rcn détourner j en Im
difam : quoi ! vous ABAN-
DONNERIEZ LE TOMBEAU DE
VOS ANCÊTRES ?
Le fils unique d^un vieillard dg
quatre-vingts ans ijl exempt de toui
Jèrvice, toute la famille de celui qÂ
fu a quatre-vingt-dix en eft exemptai
Quelques - unes de ces maxime
fondées lur la piété filiale , porcetij
un peu loin la vengeance que l'on
doit laiffer aux loix , fans quoi ce
Décembre 1778. 234^^
îoîx fcroicnt imparfaites. Le meur-'
trikr de votre pire , dit le Li-ki , ne
doit pas rcfler fous le ciel avec vous ;
il ne faut pas mettre les armes bas
tandis que celui dt votre frïre vit
encore^ & vous ne pouve^pas hâbi--
ter un mêihe royaume avec ctlui de
votre anii.
Comment doitfe comporter un fils
vîs-â'vis F ennemi de Jon père , de-
manda Tfe - hia à Confucius ? Ilfc
couche en habit de deuil , lui répon-
dit Confucius , & n^a quefes armes
pour chevet ; il n accepte' aucun *em^
ploi , & ne fouffre point qi^it refit
fur la terre. SU le rencontre , foit
dans le marché , foit au palais , //
ne retourne point che^ lui pour pren-
dre fcs armes y mais il l'attaque fur Le
champ.
Ces extraits font fuivis de la frat-
dudion d'un ancien livre chinois',
intitulé : Jtiao-kin^ , ou livre cano-
nique fur la piété nliale. Ceft , à ce
que ron croit, le dernier ouvrage de
234^ Journal des Sçavansi
Confucius , au moins on le lui at^
tribue. Il a clcjà été traduit en latin
par le Père Noël, qui l'a inféré dans
fon livre intitulé , Sintnjis Impirii
libri clajjici fcx , qui a été imprimé
à Prague en 1 7 1 1 , en un vol. in-^m
On accu'e, avec raifon, ce Père de
l'avoir trop paraphrafe ; & l'on le
propo'e, dans cette Tradudion , de
prélentef le texte François tel qu'il
efl: en chinois , d'après \^^ éditions
les plus authentiques & les plus nou-
velles.
Ce Traité , qui eft très - court ,
renferme les réponfes de Confucius
aux queftions que lui faifoic un de
fes di.ciples nommé Tfeng^tfej fut
la piéfé filiale. Le Tradudeur y a
joint beaucoup de notes tirées des
commentaires chinois ; elles tendent
ou à éclaircir le texte ou à expliquer
différens u'ages anciens. Il faut ob-
ftrver que dans tous ces-ouvràgcs la
piété filiale s'étend jufqu'aux iupé-
licurs, quoiqu'ils ne foienc point
D cambre 1778. i}^)'
-^archs ; ainfi TEmpcrcur , regardé
■ comme le père de tous fcs lujets , en
cft toujours robjcr.
Ce Livre ne contient que des
maximes & des peu fées décachées.
Toui notre corps , jufqu^au plus
mince ipidcrmc & aux cheveux • nous
ifUnt Je nos parens : fe faire une
€onfcience de le refpecUr & de le coa"
fcrvtr y eji le commencement de la
piété JUiaUm Cette maxime n'empê-
che pas qu'un trop grand nombre
de Chinois n'attentent à leurs prom-
ptes jours, & qu'il nV ait eu parmi
leiixdes Philo/ophes qui aient fou-
tènu que nous ne devions rien à nos
parens.
. La piété filiale fe divife en trois
fphhes immenfes : la premihre efi
celle des foins & des refptds qu'il
fini rendre àfes parens ; Inféconde
embra£e tout ce qui regarde le Jer'^
vice du Prince & de la patrie ; la
dtrmère ^ & la plus élevée , ejl ctUe
de Facquifition des vertus & de ce qui
fait noirt petfeSipn*
134+ Journal Jes Sçavans^
A la fiiirc de ce périt Traite on â
joint un morceau intitulé : Picié
filiale de t Empereur qui a iti publié
en léS^ par f Empereur Kan g ^hu
Cci ouvrage, intitulé Hiao-king^
ytn-yy eft en cent Livres , dont les
vingt premiers roulent (ur les vertus
fondamentales, fur les premiers de-
voirs de l'homme & fur rcnfcigne-
ment public. On fait voir ^c la
piété filiale en cft la (ourcc, la règle
& la confervation. Depuis le vingtiè-
me Livre iufqu'au foixanre^quinziè-
mc , il n*cft queftîon que de la piété
filiale de l'Empereur ; & dans les
vingt cinq autres , de celle dçs Prin-
ces , des (jrands, des Gens en place,
des .Lettres & du Peuple. On n en
donne ici qu'un Extrait ; mais cet
Extrait cft propre à nous faire con-
noîire une foule d'ufâgcs & dt cou-
tûmes chinoifei ,i & les priieip*l«s
loix de la Nation. Il eft de Ja piéré
filiale de l'Empereur d'aimer le peu-
ple dont il eft le père; il doit proté-
ger l'agriculture /&U rendre floxifr
Dc$tmbrc 1778. 2345
« l fantc ; il doit diminuer les impôts &
e? I les dcpenfes, fccourir le peuple dans
les calamités Se adoucir U rigueur
des fupplices. On exporc dans le
plus grand dérail tous Tes devoirs^
Se chacun de ces articles eft accom-
pagné de réflexions qui les dévclop-
pcnr , & en font voir i*iniportance Sc
la oéceilité. Quoique la notice j que
Ton donne dans ce volume , du Livre
dont nous venons de parJet fuffife
{>our faire connoître la doârine de
a Chine fur la piété filiale d'un Em«
pereur, on a cru devoir ajoutera la
Fuite la tradudion de quelques pla«
ccts préfcntcs à différens Empereurs ,
qui ont rapport au même fujçt*) oh
a cboifî les morceaux les plus inftruc«
tifs & les mieux faits. Ils font tirés
d'un Recueil intitulé T/eou^y^ qui
cft en trois cents Livres. Les mor-
ceaux que l'on donne font au nom^
bre de douze , Sc ils font fui vis d'un
ouvrage intitulé. Détails fur la pUté
filiale , tirés du Cheng - fiiun de
Kang hi. Ceft un Recueil en foixao*
134^ Journal des Sçavans i
te Livres , où Ton a rangé fous Id
titre de piété filiale , de vertu , de
fcicnce , de politique , d'adoration
du Tien , d'imitation des ancêtres ,
de belles-iettrcs , de travaux militai-
res , de foulagement du peuple , de
choix des Mandarins, de facilités don-
nées aux rcprélenrations , &c. les
Edits , Déclarations 5 Ordres , Inf-
trudions, &:c, de ce çrand Empe-
reur. Ils y font rangés par ordre
fhronologiqire ; on fe borne à les
.indiquer ici , en s arrêtant lur quel-
ques-uns.
Le Miiîîonnaire , Auteur de cet.
ouvrage , y a joint encore une notice
de ce qui a rapport à la piété filiale
dans le Code des Loix de la Dynaftie
régnante : ouvrage , dit - il , qui cft
fans contredit un des plus beaux mo-
numens de Telprit humain. La paix,
.la tranquilité , le bon ordre , la fu-
bordination & la police qui régnent
dans ce vaftc Empire en font la
preuve. On y comptoir en 1761 ,
iclon ks dénombrcmens préfentés à
Djumbrc 1778. 1347
FEmpcrcur, 198114555 habitans.
Cet ouvrage cft divifé félon les
devoirs de chacun àcs Tribunaux
établis à la Cour. Le TribunaPtfu
Tfong-gn*fou ^ ou de Ja FannHe Im-
périale & Maifbn de i'Emp/reur , eft
celui de tous les Princes du Sang ,
où tout ce qui \t% concerne cft cn-
régiftré 9 ainu que Tannée > le mois
&re jour de leur naiffance , & où ils
font examinés avant que d'obtenir
des grâces. Il fcroit trop long de
parler ici de tous les autres Tribu-
naux , qui font chargés <^u gouver-
nement de l'Empire ; le détail que
l'on fait de leurs fondions nous
* conduiroit trop loin. A l'occafion
du Li'poUy ou du Tribunal des Ri-
tes , l'Auteur rapporte dans le plus
Îjrand détail toute la cérémonie avec
aquelle l'Empereur va faluer , au
})remier jour de l'an , Tlmpérarncc
'i mère* Cette cérémonie peut nous
donner une grande idée du refped:
iîlial 9 aucune mère au monde ne
reçoit tant de refpefts & d'honneurs
^34* JournatdesSçavans^
S^*«nc Impératrice mère en Chine!
A Tanicle du Hing-pou ^ ou Tri-
buDal des crimes , on remarque cju'ui
père peut engager ou vciîdrefonfils
la raifon , dit la 1 oi , c'cft que Je fili
awi ne peut avoir fur lui même plu;
e droit que fon père , peur fe ven-
dre & s'engager, La vent * dts enfani
cft plutôt tolérée qiîe pcrmife aui
pauvres; elle cft déhndnc aux gcn:
«ifés , & punie dans tous quand el'h
fc fait â ces conudî^rs & a des gcnj
vils. L*érat de con^é-^icn, cbti Ici
Chinois , cft un crar vil ; &: \\ faui
trois générativios pour s'en relever
& pouvoir parvenir aux grades litre*
raircs. Un fils cft toujours mineui
tandis que fon pcrc eft vivant. Or
expofc ici dans un aflcz grand détail
tous Its droits pateinels. Tout vol.
entre parcns , eft plus grief & plu!
ftvèrcmcnr puni d'un' degré que
lorfqu il eft fait à des étrangers. Or
cft ccnfé voler , lorfque le partage
des biens n'étant pas fait entre les
frères cadets & aines , les neveux, Sc
Déccmbn 1778. 154^
les oncles , &c. Les cadets ou les
neveux s'approprient quelque chofe
à rinfçu des aines ou des oncles :
tout^ce iQorçeau eft fore curieux.
On a encore raflèmblc diverfès
pièces , qui ont rapport à la piété
filiale : telles font des Poéfies & des
Chanfons anciennes & modernes >
des Pièces en profe, une Déclaration
de lEmpeireur Kang-hi , publiée ea
166) ; une autre de i'Empereut
Yong -- tching , en 1 724 ^ la notice
d'un Livre , où la piété filiale èft prér
fèntée relativement à la médecine ,
parce que les fojp.s qu un dis prend
de Ton père peuvent devenir funeftes
s'ils neibnt éclairés par la médecine»
Tout çç Recueil eft terminé par des
exemples <k piéçé^fili^ale & p.ardes
Maximes ^ des Proverbes , des Sen-
tences & des Réflexions morales fut
cette verni. Pour abréger y nous nous
bornons à en citer quelques-unes,
. Véuneur des Princes pour kurs.
paremsj^ Uht fépçnd de atui de leurs
/u/ees.r . . . î . . . , ^., ..,
23 5 o Journal des Savons l
ToutfciUrat a commencé par itn
mauvaisfils.
Si Us pires & mires achetoiene
des verges , Ids bourreaux vendraient
leurs fabres»
Le fils (Tun laboureur aime le la^
bourage. Le fils d^un pécheur aime la
pèche ; s^il rCen efi pas de même dans' ^
d^ autres conditions , c^ejlque les fils
y vivant moins pris de leurs pires ^
ne les aiment pas tant 4
La piété filiale a fauve plus de vies
que la médecine.
Quand les Grands r^ont pas le
loijir d'hêtre pires , leurs enfans r^ont
pas celui de Us airher.
On voit que les Chinois font -de
la piété filiale la bafe de toutes les
vertus. Leurs Philofophes , les an-'
ciens fur-tout , qui ne font que mo--
raliftes , ont beaucoup écrit fur ce"
fujet ; mais il ne faut pas chercher
dans leurs Ouvrages cet ordres cet
enchaînement d^dées qu'on trouve
chez les Philofophes (St^es. Confia.
ciuS| Meng*tfe & les autres AncieM
Décemhre ly.yS, 1351
ne préfcntent dans leurs ouvrages
que des penfces détachées , des îé^
ponfes aux qucftions de leurs difci-
})lcs; rien ne s'y trouve lié par uo
yftçme fuivi. A la fin de toutes les
fnèccs que nous venons d'indiquer ,
e Mifllonnaire qui les a rafTemblées
obferve que c'cft la piété filiale,
pouffée hors de fon vrai fcns, qui
engage les Chinois à tenir à certains
ufages de leurs ancêtres , dans des
cas mêmes où il convicndroit de les
changer 5 ainfi un fiU ne regarde
plus comme fa mère celle qui lui a
donné le jour , lorfqu'ellc a été ré-
pudiée par fon père , & fur tout lorf-
quVUe ne veut pas garder la viduité.
Il ne fe met jilus en peine de fçavoir
ce qu'elle aevient , & apprend fa
mort fans en porter le deuil *, ce qui
eft bien contraire , non pas même à
la vraie piéré filiale j mais à la Na*
ture. De même les enfants d'une
concubine doivent tous leurs devoirs
à l'époufe légitime qui eft cenfée leuc
mère y flcpout laquelle ils portent
235^ Journal J es s çavans;
le grand deuil. Le Miflionnaire con«
vient que cecce piété filiale dégénère
en abus Se en fupcrftition ^ & eft ua
obftacle à des inftitutions utiJes.
Nous ajouterons ici que fi THif-
toire de la Chine donne de grands
exemples de piété filiale , elle en
fournit a^fli aautres qui lui font
contraires; & les Chinois , arec leurs
belles maximes toujours à la bouche,
ont autant de vices que les autres
peuples. C'eft cependant toujours un
avantage d'avoir fait de cette vertu
un point d'honneur national.
VIIOUU&
Décembre 1778, IJ5J
VHOUUE Perfonnel j^Comèdïc en
cinq aûcs & en vers. Par M. Bar^
ike, des Académies de Marfeille
ôc de Lyon. Repréfentée pour la
première fois fur le Théâtre de la
Comédie Françoife, le 21 Févriec
1778.
Gnathon ru vit qu: pour foi y 6* tous
Us hommes enfemhU (ont a fin égard
comme s'ils nétoicntpoinU
Caraft. de la Bruyère, Tom. li.
A Paris , chez P. F, Guefficr , au
bas de la rue de la Harpe, à la
Liberté. I778« Avec Approbation
& Permiflion. i/i-8^. 113 pag. 8C
les Préliminaires 5. Prix » }o C
LB rems fait difparoîrre des ridi-
cules & en amène de nouveaux ; .
les caraâères font fournis , comme
tout le refte , à l'empire de la Mode* :
Sous Louis XIV il falloir jouer les
Fanfarons de vertu -, cinquante ans
après 9 k fièclc abondoit en Fan£i«
Dic.rol.1. Ggg^s
23(4 ' Journal cks Sçavata^^
rons de vice ; aujourd'hui le Mé^
ckanf Se ï Homme Perfonntl (bot les
caraâèrc^ c^yk s'ofircnt d'abord< au
pmceau du Poçte Comique. Ia fc-
coude de ces; deux Pièces doit rap-
peller Souvent' la premièfe» On^a rc-
pTtoché à ï Homme Ftffonful comme
au Méchant de manquer un peu d'in«
térêt \ & Ton doit à V Homme Ptr^
fçnnd l?éloge d être, depuis U Mé^
chant ^ & après /e Méchant^ la Pièce
de caradère , la Pièce en cinq adts
la mieux écrite , & qui contient le
plus de vess/ à retenir. La. Minja-*
lauffi^ dii; mehifii Auteur», a dos (cè«
nes; d^ comique- plu$ vif.; le pei«
fobni^Q àt:- \t Tante eflr peut-êore
plus, piiquaac qu'aucun de. ceux qui
figurent dans V Homme Perfonnel ;
lo-déÊiut det cette Pièce , coaim& ce-
l\ii^ài^'j]} Hommes Perjonntl f cfti d'of--
fiârrunt», intrigue qui n'a ni adfard'in*
thikxy ai afl«z de clarté» Apfès' cet *
aveuv nous- avons Xt droiede dire^
que^'lr oariîâère. de* M. de Solignf
(l^ommoPisrfiHiml )' cfl^ parÊMMr:
lUccmbre iJjZ. 235^
toeat ttacc > qu'il efl: toujours dans,
fon rôle ; qu il ne fait pas une dé-
inarcbe ; qu'il ne dit pas un mot
qui ne foie une perfonalité ; qu'il eft
plein de ces traies de caraâère qu'on
n'oublie jamais, & qui deviennent
proverbes par Tapplicationî comme:
Çà^puifquc tout va bien.... Q^oi^^
maraud , dâ mon bUn ! . . • ParU €r
rtfpirc après. Ce drôle à luifuil me
vaut trois damtfliqucs.
Jcl'efHoie & /e faiise. — Ila&rviireiue
aus. —
Il ira quinze eocor. ^
Us'enflainiiie aamonient od j*ai beibinde
lui I dtc.
Ces deux mots : un Médecin , un
Notaire , peignent à-la*fois deux car
raâères oppofes.
Soligpy a peur contrafte , 1^, un
Ooolc, dont dépend (a fortune 9 8c
qui ^w pouff principe & pour règle
cenftiim de fa conduite de fervir la
foeiété'fei^it fctousles individua;
i])6 Journal des S çavans i
i*. une Sœur prête à fe facrificr en
fi- toute occaiîon pour ce Frère déna-
turé ; urrc Sœur qui inrcfrpiête favo-
rablement routes Çt$ démarches , &
; ' qui fc fâche contre fon Amant, parce
qu'il démêle le caraûère de Soligny ;
■- ' 3 > un ami qui aime la même femme
que Soligny , mais qui cache (à pal-
fîon à fa Maîtreffe , à fon ami , qui
voudroit fc la cacher à -lui-même ,
qui s'immole fans rélervc , qui fuit
: ia Maîtreflc , qui lui rend les fervices
j lès plus importans fous le nom de
Soligny , & qui en fait retomber le
j niérire & l.f prix fur cet homme' in-
différent : 4^. enfin Soligny a pour
; contrafte la mère de fa Maurcfle ,
î. femme pénéxcante , qui devine aiié-
'^l^ ment fon caraétère , & qui ayant
|jî gémi trente ans fous le joug d'un
||{ mari pcrfonncl 9 veut préferver fa
:'! fille du même malheur. Peut-être
[il M. Barthe auroit- il dû étendre le
contrafte jurqu*à W Maîtreflc de So-
ligny , parce que c'eft dans l'amour
i { ^ue le conaafte eft plus vif & plus
Décembre 1778* 1J57
piquant \ c'eft un arc que Molière
n*a jamais négligé. Le Mifantrope
Alcefte cil amoureux delà Coquette
Célimcne; TAvarc aime une fille
fans bien ; TartufiFe , ^ui a inrérêt
de cacher dans I ombre Tes victs Se
les crimes, cft amoureux d'une fem-
me du grand monde, dont toure la
vie cil en fpcdacle , & auprès de la-
quelle il doit trouver des rivarx les
plus propres à Tcffaccr *, ArnoJphe,
homme d'efprit , tiran , armé des pré-
cautions les plus bizarres contre le
malheur d'êîrc trompé par une fem-
me» eft continuellement trompé par
Agnès; les Sganarelles ^les vieux
Tuteurs font amoureux' de leurs pu-
pilles; la fçavante & romaneiquc
Armande eft amoureufe malgré elle
d'un homme du monde & d*an
homme de cour ; Madame de Mel-
fon n'oppofe à Soligny aucun con-
trafte marqué , foit d'inclination ,
foit de caradcre \ elle croit l'aimer
& elle ne l'aime pas véritablement ,
puifqucUe fc tourne fans effort 8^
%35^ Journal des S^avans 9
fanscombatda cote de S.<îéran; So*
ligny croie auffi l'aimer, mais un
Egoïftc n aime que lui-même. De ce
diéfaut d amour de part & d'autre ,
il fcfulce que les fcènes entre Ma-
dame de Melfon & Soligny ne font
pas les plus intércflantes , & c'eft
S>eut-être ce qui â répandu fur Ja
i^ièce le froid qu'on a cru y trou-
ver i le fpedatcur accoutumé à chcr^
cher dans les fcènes entre les Amans
le principal intérêt de la Pièce , n*a
pas été difpolé à le trouver dans Icsf
fcènes où l'Auteur l'a placé , c*cfl:-
à-diredans celles où Solijrny e?téeatc
fcs trois grandes parties de fon pro-
jet^ qui font de fe débarrafler & de
Jt charge,. ]Sc de la femmt^* de
^^affutcr, au préjudice de fa fœur,
la fucceffion entière de fon Oncle»
Ces fcènes, qui font les principales
dé la Pièce , & dans lefquelles ré-
fide véritablement Talion , font de
main de maître. Dans la cinquième
fcène du fécond aûc , Soligny cpuife
tous les moyens de faire déshériter fa*
fceuT pont fuccéÂec feul à tdus k$
biens de Gcrcour fon oncle i>il eft
aicU ^partMadirni: de LihMtiii^ (|^i>
rétudie, & qui» à la manière de
SocNdte, le Kifc ««acotioter de -ffs
^Àits. Gercour Jis <!roft d'it^totii*»
gcnce <& les combat tous deux , j«P
qu'au moment ou il eftdéTabufé.par
la brufque fortic de Madame de Li-
tnettil, cui ayant rwwpH (a iâcbe,
de connoiirc s fond Soligny , quitte
la partie en jettant fur lui uq regar4
d'indignation. 11 y a d^ns tout ctfe
beaucoup de jeu , 8c lia ïîruàtion ^
du comique & de Tintéret. Datlsla
««euatrième (cène du troilième aifte >
l«rrear de Lm>euU qui croit qoe
Solifrny lui parie dt Ji}ltse^u*il aime ,
tandis qu'il lui parie de la charge
de fon Oncle » rappelle rerrcur de
Valèrc , qui croit qu'^Harpagon parle
-de fa fille, tandis qu'il patle de ia
. caCTette ; ces fortes d'erreurs font
toujours de TcfFet au théâtre. Cette
fcèae commence ttcs-gaîment par
ce mot de Solkjny :
L
2360 Journal des Sçavâns l
Il faut (]ue ce Limeuil me fervc i queî^oe
chofe . , . ,
Eb ferre un Préfidear 1 cela feroh bon.
Les tendres remercicmens, la joie
impétueufc de Limeuil, fuite de
fon ciTciir, animent encore la fcèae j
ëc ce mot deSoligny:
Ob çà ,puifquÊ fi bien nous favoiis nouseti*
tciidic
étant dit avant Texpli cation & dans
le moment de rerrcui , eft cxtremc-
m^nrplairanr,
La feptièmc fcènc du même aûc
entre Soligny & S, Géran, rire en-
core fon principal mérite d'une cr*
rcur, mais d'une erreur entièrement
oppoféc. Autant Limeuil s'écoit
prefle de croire que Soligny vouloit
le marier avec la fœur , autant S,
Géran eft éloigné de fc flatter que
Soligny Veuille lui faire cpoufer
Madame de Mclfon , que k)i , Soli-
gny, fait prokiGôn d'aimer, & que
Décembre 1778. ^l6l
S. Gèran aime en fccrçt ; Soligny
lui cnfcignc les moyens de le fup-
planrer , car il veut qii on fc fup-
plante » afin que Ton Oncle le plai-
ne & ne lui impjutc pas la rupture
le Ton mariage ; & ce qu'il y a de
trèsplaifant , c'eft que rinftrud>ion
qui! donne à S. Gcran, eft Thiftoire
véritable de S. Géran, .
Tacle loi, (i eu veux , d*un âmottr très-dif^
crct ,
D*un &a mal itonSé , <Iepais long-cems Ce*
crct :
Jure que en ne peux vaincre fa violence/
Et que, las en un mot de (ôufirir en filencè.»
L'impérieux Amour donc tu fubîs la loi , - «
Eu triomphe, i Cs$ pieds > t'amène malgré
toi;
Un de ces vieux roaians faits i toutes les
belles,
Ec qui , conmie Fou (ait , fi>m toujours neu6
pour elles* . ,. '^
S Al 11 TrGi a Mf. . ; \,
Ton ami paflecoit pour, un monftre i fy
yeux, ■ , .■
'%'^^i Journal des Sçavans i
S O L I G M I.
Jamais 'CCS «ipoftret'liAe. forent çéUux*
Tout cch ccrtaiiicment çft du
meilleur comique Si: du meiUeui
ftyle. La fcptièmc fcènc du quatriè-
me aâ:c , qui feule a dû décider le
fuccès de la Pièce , nous parôîc com-
parable à la balle fcètie dli quatriè-
me «Sbe;^ M^çkanf « paria chalbus
& l'éloquence qui y régnent , f9X la
profondeur iaveciaqueile k Tuiet tft
iraité , par la beauté des tirades , &
par rette foule de vers à retenir
Qii*çltc ofl&e partout,
L*ataiîtié,i'amkié n'dl pour caxyiHm trafic;
^etes'ai'via^ foarifeau liiot de SiênpttBHc ;
Je les ai vus s'armer d'une lâche indiifhrîe,
tour perdre le grand'hommetnile à leur Pa-
trie • • • •
f>e I>igiiicés , de i>iens leur eii>ifrancf avide ,
Fait des jours paternels un calcn14ioAndde....
Qtt'pnipayé cxa€hfmcnt fedr ^nte-^viagèrc)
^^pk lès'Al^rs l6 Ifiiir'feient «otrjouts ks
meilleurs;
Décembre 1778. 1365
Q if le (bupei foit gai : qu'impocte û d'ail-
leurs
Onineunde feimprèsd'tti», fi Ton trem-
ble la ttrre ,
S tel Roi vent h paix^ tel Mlniflre la goei#e î
Ils diroient , k Taipeâ d'une -calamité :
Périflèz , j'y confcDS j je fuis en fdrcté.—
Céft , c'tfft le vice beottut <fi'on envicôc
qit*on aime.
%jé foible^ul gémit ed un être Ignoré 3
. Le coupable en crédit le voit preK^u^aioi*^*
Cenunevpus-di/penfez le blâme & la Ipuaa*
gel . .:..]
-ITo^y îiiTques aux bîen&jts, jaiâR jan^s
qa*un échaage.-7-
Ces noBuds Formés pju- nos belblnS;,^
Sont un mélange heareux.de bienfaits À. de
ibios.
.1^ CisxetidÂiQn pcre^id&me<.^ 4uis^é'
^enfin,
' JLet i^oitn qie-iic lui icçAt Ta fbibWi^-
Letfhis mMfmèàntJzhefomA'm ^féu
23^4 Journal des SçavanSf
Pour roienï s'aimer foi- même on doit aimer
autrui • • • •
Il ne fera jamais de bonheur folitaire ;
Des fuccèsde l'ami, l'ami fait être heureux...;
Le riche qui tarit les pleurs de l'indigent»
Au plus haut intérêt a placé fon argent.
On cft fâché feulement qu'un
homme qui parle avec cette éJo*
3uence du cœur , ne foie qu'une
upe dans le cours de là Pièce , &c
qu'en ce moment même il foit en-
core la dupe de Soligny. Ce défaut
n'eft point dans la fcène du itf/-
chani ; Arifte n eft dupe de rien , &
il a dans cette fcène un grand as-
cendant fur Valcrc.
Soligny dans cette Pièce, & par-
ticulièrement dans la fcène que nous
examinons y a fouvent le ton bril^
lant de Cléon dans U Méchant ; les
Eortraits qu'il fait d'Orphifc & de Sé-
cour, font pleins de grâce & de vi-
vacité. L'Auteur , qui avoit cru de-
voir les fupprimer à la Rcpréfcnta-
tioD ; parce qu'au Théâtre tout ce
Dicembre 1778. lytff
qui n'cft pas d'une néccffité indif-
f»enfable > paroîc aifémenc inutile ic
ong , a très-bien fait de les rétablit à
Timpredion, & nous nous. fàifons un
plaifîr de les rapporter ici :
Voiu connoiffèz Orphi(e & SéBcour ,
Que le plaiiîc de uuiie a y bien plus que Ta^
mour,
Unis depuis un (îècle j Orphifè , peu cruelle »
Par {et regrecs du moins au vice encor &^
deUes
Sélicoar qui vent être 8c Ce croit perfifiBeur ^
Qui rit du coio de l'ail au récit d'un mal-
lieur.
Li , du dénigrement habite la manie ;
Toujours la médKknce y devient calomnie 5
Un talent , un fuccés n'y peut être annoncé ,
Et Féloge jamais n'y fut même penfô :
A peine pour les mons pardonnent-ils TeC-
tlme,
Ceft quil kar (âut par lieate au moins une
nftiaic,
.±^66 Journal des Sçavans j
Qu'ils vivent pout blâmer , pour aigui&r xxn
mot.
Qu'ils fêtent un méchâit poor nûem jouir
dVm&t.
Le ton de Madame de Limeuil a
paru i!n peu équivoque. Son efprir ,
fa pénétration » fa tendrelTe inquiète
pout fes enfans, 1 élèvent à la dignité
d'un perfonoage raifonnable*) une
forte de bnffqaerie & de pidfamerte
fembte la fabaiflèr }ufqu au rang
d*un perfonnage comique*
On a fait une grande objeâicn
conixe les projets de Soligny : com-
ment, a-t-on dit y peut-il croirequc
Gcrcour , s*il confent à céder fa
charge à Limeuil , ne (bngetapas à
en faire la dot de (a Nièce } Com-
ment peut-il croire que fon Oncle ,
<xk le plaignant d'être fupplanté au-
près de Madame de Melron , ne lui
propofera pas une autre femme » lui »
qui fi croit ni pour marier Us gens K
Conmienc enfin peut-il ctoire que y
• Décembre 1778. - 13^7
rcftant fav\s état & fans femme , il
aura la fucoeffion entière de fon On*
de ? On peut répondre qu'il im-
porte pcè qac Soligny s'égare dans
îes profers ^ pourwi que ces mêmes
projets montrettt beaucoup de pcr-
ibnalité.
On a .trouvé que certains traits
de la perlonatité de SoUgny , i^np-
portés par fon*Valct, dégcnéroient
en minutie ; oous ne Vivons fî ce dé-
goût <ft bien mifonnable; qu'on
prenne :à part chacun des traits ,
Dar Jeiîjuels Brindavoine , la Mer-
luche , Mnître- Jacques peignent Ta-
varice ^THarpagon,, ou làorî ne Wiy-
poctifie de Tartuffe Se la fuperfti-
' tion- d'Orgon > chaque ttait paraîtra
une m'mutie^ maiicbaipe minatie
tti un naic^ & le tout fait maïTe.
Ali tcAcp U e(ï l)ien^aifé de faire >
après coup , des bbje'Sions contre
une Pièce qui n'a pas eu tout le fuc-
xès^itie drs<yem ëé tjéttresfort éctai-
tésttt.artenâoient > 8c ^uefcnubloleiit
aevèArkri «fiiiféi>mi«(!«fàâère|MÉr
"lj68 Journal des Sçavans ,
xipal biendcilmé, bien contraflc î
rlts fi'ciKs principales bien faites \ un,
dialogue toujours narurel , fimplc
& brillant , des tirades éloquentes,
run ftvic, dont M. Barthe a peut^
être (ml le fecrct au Théâtre* wÊ
iOBSERVATiONS fur U Froid n-
gour^ux du moii d^ Janvier r 77^,
Par M, / H^ Fan Swindm , Pi o*
fefleur de Philofophie en TUni-
vcrfité de Franeketj en Frifc^
Corrcfpondant de l'Acad* Royale
des Sciences de Paris, Membre
des Sociétés de Harlem & d*U-
trccht. 316 pages i/î^S**, fans la ,
Pré face & la Table des Matières
de 16 pages, avec une Table
gravée, A Amfterdamj chcx Marc-
Michel Rcy, 1778* On en trouvé
des exemplaires a Paris ^ chez
Leclerc j Libraire ^ quai des Au-
gudins.
V AN-SwïNDEN j a près avoU
. • fixé dansfa Difftrtationfur lu
Tkirmomhtrcs , dont nous avons ren:
m
Diamhn 1778. 136^
du compte , le degré de confianoc
qu*on doit avoir dans les différens
thermomètres qui ofir paru jufqu'ici,
& établi le rapport de ces thermo-
mètres entre eux ^ nous donne dans
ce fécond Ouvrage , une fuite rrès-
déraillée de toutes les obfervariôns
qui ont été faites p ndanr le froid
extraordinaire du mois de Janvier
1776. Cette époque fera mémora-'
ble dans l'Hiftwre météorologique,
par le degré extrême du froid qu'on
a éprouve dans certains pays , tandis
qu'il étoit très-modéré dans d'autres
pays peu dillans de ces derniers';
elle le fera encore par les recherches
que ce grand froid a occafionnésiur
la marche Simultanée des thcrmo-
ipètres à mercure & à cfprit-de-vin
3ui pafoiiTenr donner des réfulrats fi
ifFérens pendant ce froid ; & ces
recherches vont nous procurer des
kiftrumens plus parfaits , dont TAca*
demie des Sciences & la Société R.
de Médecine s^occupenc avec zèle ,
& dans la conftruâion defquels on
:AJ7^ Journal Jis SjffMâns i
excltira avec raifon refpritKk vk«
L ouvrage de M. Van-Swinden fc^a
un des plus imporrans que cett€ cic-
confiance air fait éciore.
On trouve,. à la tcccderouvruge^
que nous annonçons , une XaUe
très-bien faite dans laquelle font réu«
nis , félon Tordre des latitudes , les
difFérens lieux au nombre de 98.9
dans lefquels on a obfèrvé les pUs
grands degrés de froid en 1776^;
.1* Auteur diflingue avec ibin les dif-
férens thermomètres à mercure <]|i4 '
cfpric de -vin que les obfervateiHS
ont employés. Il s*eft fervi , pour
«ompletter cette Table 9 des obfer-
varions qui font inférées dans la
.Connoijfançe des Temps de 1 777.6*
dt 177^. il a joint à ces obfervatiotis
celles que fa correfpotKlance lui a
procurées.
Après avoir rendu compte dans
une Introdiuaion ^ de la temnérature
qui avoir précédé rép^ue ou froid
rigoureux , TAuteur partage ion Ou-
vrage en deux Parties: la première
4DicembK 1778; 2371
eontieHtleilUcueilde toutes les ob»
fervacions inécéofologk|iBCs \ & ;la
feconde , le Recueil ^ ôbfcryacionf
phyiîqucs j Élites pendant le froid ^
1776.
?Fn «rendant an compte très • dé-
ftilié des obrervanoDS faites en di(^
ferens Royaumes Se en différentes
Provinces » TAutcur na point fuivi
Tordre des latitudes , parce qu*il s*en
faut de beaucoup ^e le froid ait
fiHTi Ic'pfogfès des latituies ^ «mfi
que le TaMoaii qui cft à la tête de
ï Otfvrage Tindique aflfcz ;'les caufes
locales modifient beaucoup ït& effets
eue loti pourt^it :attefidre de la
sniarion des litfinpar sapportàlcur
ktitude. Lenteur -commence donc
pas rapporter les obfervations faites
dans le pa^ s qu'il bahire , &: dans les
différentes villes de la Hollande. Il
donne une courre dcfcription des
inftramens dont il (è fert , & il indi*
que ks différcns objets de fes obfer-
vations » >doiit il s'occupe avec zèle
fc evttdicudç 'depuis i77i« H »P^
137- Journal des Sçavahs ;
porte enfuire le Journal de Tes obfer-
▼ations , faites trois fois par jour
depuis le premier Janvier julqu au j
Février 177^; & pour leur donner
un plus grand degré de confiance » i(
y joint de pareilles obfervations Éli-
tes aufl] à Franeker par M. Camper,
Tun des plus célèbres Anatomiftes de
FEurope, & par M. de Wal , Doc-
teur en Philolophie de l'Univerficé
de Franeker. Il compare ces obfcr*
varions avec les (lennes dans une Ta-
ble , & fait voir que les différences
qui fe trouvent entre ces obferva-
tions dépendent entièrement des eau*
Us locales. Les Réfultats de ces trois
différentes fuites d'obfervarions font
que le plus grand froid aéré obfervé
le 17 Janvier aa thermomètre de
Fahrenheit, à 8, 25**, ^> 5** &7»
J^au-de(rousdezéro(i7,87*'> 17^
I z"* & 17 j 6** au - delfous du zéro
de M. de Réaumur.) La gelée a
duré 3 1 jours fans interruption > &
le dégel a fait fondre la glace eh 1 3
jours. Il y a peu d'exemples d'un dé-
Décembre 1778. 237 J
gd aiifli prompt, & cepeDdanc il n a
i caufê aucun dommage.
On trouve enfuicc quelques obferr
' vations particulières fur Tctac de
I ratmofphére , fur la fenfibilité des
; thermomètres & fur l'humidité de
' Tait pendant la grand froid. Plus il
fait rroid , plus les thermomètres
font fcnfibles. La grande humidité
de Tatr, pendant un froiA audi vio*
lent 9 paroîtroit un paradoxe fi elle
n'étoit prouvée par des expériences
* immédiates que M. Camper fit alors
I fur un hygromètre , & par les va*
I peurs congelées que M. V. Svinden
obfcrva conftamment fur Téchelle
I de ion thermomètre., qui eft de lai-
J ton. Il termine cet article par une
Table , dani laquelle il indique les
épaifleurs de la glace mefurée tous
les jours ; fa pkvgra^e épaifleur a
* été de 36' lignes, mefure du Rhin ,
ou 34, 7 lignes du piçd de France.
11 eft furprenatit que , dans le. mémo
temSy on aie trouvé répaiflfeur de la
{^•ce de 13 pouces oDéLligne daniio
^374- Journal duSfa¥àns i
milieu du grand canalrde Verfailles;
aind que la Gazette de France Ta
rapporté; Enfin , M. V. S. prouve
que la chaleur moyenne du mois de
Janvier 177^ a été moindre de tx
deg. de Faiirenhett (69 3:4. ' de fi^u-
mur) que ne ta donnent pour ce-
même mois les obfexvations faiees
pondant les iix années préoédenttsw
Nous ne fuivrons pas TAutcur
dans le dérail où il entre fur les ob-
fervations faites dans d'autres villes
de la Frife , telles qu'à Leu\rârden
par h/L Brouter y à Hadingue , &c» :
nous ne parlerons que de quelques '
ctreonftances particulières que la/
cooiparaifbn des obfervariohs a &it
découvrir à M. V. Sw Quoique la
marche du baromètre ait été en se-
néral à^peu-près la mêine à Franeker
toàLcuvatdoi'^ ilypatcoptendantca
dfSi difE^renceS' très.- remarqurabJes,
Le I i ^nvktveafiiitediriij' au.* t%*
eofin^les 2 c , 13 ^ 2r6 & %^y le^ ha-
xomàcre a Cotfreiitnioiité'-dans^rooe
^•xx»» deux viii0Ki>^ tandis qu'il de(^
Diêembn 177^. 237J
ccndoic dans l'autre , maigre la gran-
de proximtié de CCS- deux villes. Les
difrercnces , dans les obfèrvations du
thcrmonictre , no viennent que de
rexpofirion plus ou moins favorable
dé cet inftrumcnt & des* différentes
heures auxquelles on » obfervé ; &
ccftpour ces raifons quily a une
ditfhrence de 2 ou 3 deg. pour le
£roid à Francker & à LeuWarden : il
en 6Eiut dire autant des différences
oblcrvées entre les autres villes; mais
on en a bien trouvé de fembtables
dans la feule ville de Pcgris^ entre difr
férens* obéêryareurs*
Narre Auteur dircute,& compare
à Tes observations' celles qui ont été
faites dans la Province de Gronin*
me , dans k pays de Drenthe & dans /
le Comté de Zutphen ; il paflfe en-
fuite aux obfervaf ions faites en Hol-
Imàty en bait endroits difflhrens, \
AmAerdam 9 à- Htifien», t Zlranem»
bttfg>9 il taj^D , à la Haye ^ par I&
iièro d0 L'ihicettr qui eft Avocat^
snaU qw ^acaopa avee iBète* déçois
Mf^ ^"^ àc^ obfcrvatîons
ioitbf'^ tf «ainidc ; à Dclfr ,
jj ^t^f^i Rotterdam, il fuie de
i ^j^fMifon de toutes ces obfer-
/« ^^tfc le froid a été auflS grand,
^^^ êjncp'"^ grand en quelques cn-
*J^, qu'il n'avoit été en 1740.
^,ioove,àlapagc 135 de lou-
^^f une Table qui réunit les Ré-
' /^ts de toutes les obfcrvations
^res dans les Provinces - Unies ; le
froid a été plus grand en Frifc qu3
dans les autres Provinces , & fou-
vent on y a remarqué de grandes dif-
férences entre les obfervations » aux
époques les plus remarquables du
froid.
L'Auteur parle auffi des obferva-
tions faites en Angleterre , en quatre
eodroits difFérens ^ à Londres, dans
l'Hotçl de la Société Royale ; à
Hampftéad , à Northampton & à
Chatam. Il conclud de la comparai-
fon de ces obfervations , que le froid
a été crès-confldérable à Londres 9 Se
que
^ Décembre 1778. 3k ^77
Que celui qu*oii a obfervé à Châtain
(j-3 ^** de Fahrcn. ou — 15 ^ 45 1 de
Kcaumur), efl peut erre un des plus
l fores qu'on air jamais éprouve en An-
\ gleterre.
'j Les obfervations faires en Flandre »
i dans le Brabanr & à Maftrechc y font
auifi réunies dans une Table de corn-
Eiraifon. Celles qui ont été faites à
ruxcUes font plus détaillées que les
autres ; on en eft redevable à M. le
I Baron de Poederlé fils , qui s'appli«
que beaucoup à l'étude de la Phyfi-
ique , & particulièrement aux Obier*
varions météorologiques depuis plu*
fieurs années. Ces Obfervations ^
aîiiH que la plupart de celles qui font
: contenues dans cette Seâion > ont
' été inférées dans le Tome VII* du
Journal de Phyjiqta , page jai , &
dans la Connoijfance des Tcms dt
^777- . ,
f . L'Auteut réunit dans la IV® Sec«
j tion toutes les obfervations faites en
i France , en Lorraine & en Alface.
Ces obfervations ont auffi été inlè*
Die. Vol L Hhhhh
2378 Journal des Sçavans ,
récs clans les deux Ouvrages que
nous venons de cirer , ,& dans un des
Cahiers de notre Journal ; d'ailleurs
elles (on: le fujcc d'un Mémoire crès-
inrcreflant , que M. Melîjer a lu à
TAcadémie, fur la même matière.
Ç.ts Obfervations , faites en France,
offirent une particularirc qui n*a point
été reniarquéc ailleurs ; c'cll que tan-
dis que Te froid ctoit très - vifdans
certaines Provinces , ri étoit très-
modéré dans d'autres Provinces voî-
fînes des premières ;.ainfi la Guyenne
& le Lattgucdoc jouiflbient d'une
température très - fupportablc , &
avoicïit même à fc plaindre dei
j^iùits , tandis tju« rAunrs & le Li-
nibfîrï gémîiToient fous la neige 8i
les frimats. M. V. S. termine cette
SecSlion par la comparaifon des plus
gfaùds degrés de froid , obfer^fés de-
puis le commencement du fièclc
dans diflFérentes villes de la France :
si Paris, par exemple , en réduifant
les anciennes obfçrvations au ther-
momètre de M. de Réaumur^ le
Décembre 1778. 1379
froicî a ctc obfcrvé en 1709 , de 17**;
Cil 1717, de 17, 4J i ^" 172.5» de
13, 2j, & m 1741, de i^, 5^ Il
paroît donc que le froid de 1776^
qui n'a ctc au à 16, 25^, n'cft pas
le plus grand qu'on y ait éprouvé ;
AU rcftc, on verra dans lesMénroires
de l'Académie la queftion du froid
de 1709 , difcutée avec beaucoup de
foin.
Parmi les Obfervatîons faîtes crf
Suidè & à Genève , on trouve Tépo-
Sue du pliis grand froide qui aeuliett
ans ces dJfFérenres villes , d'autant
plutôt qu elles (ont (ituées plus près
du norcf.
Les Obfervatîons faîtes en Alle«
magne , en Pologne & en Hongrie;
dans l<i Dànnemark , la Suède , ia
Ruffic > rempliiTeht les SeAions fui«
vantes. Dans Id huitième , TAuteur
donne dés conMérations générales
fut tcmtes les Obfervatitfns précé^
dcnïes. Il prbtive 1^. que le firoîd n'a'
^ filivi les degrés de latitude-> Se
qu'il a niÎRie été quelquefois très*»'
Hhhhhi)
1380 Journal des Sçavans y
diflFércnc dans des pays très-voinns i
comme nous l'avons remarqué en
parciciJ^cr à l'cgard de la France. La
corrclpandancc du froid avec les la-
titudes nes*eft guèrcs rencontrée que
pour les villes de Pétersbourg , de
Warfovic & d'Hdmftadt. Que le
froid a été pi^portionnellement &
réellement plus tort dans les endroits
mitoyens que dans ceux qui £bac
fitués au nord *, ainfi il a été le plus
rigoureux au milieu de l'Europe ^
enfuite au Nord *, il a peu attaqué les
Provinces méridionales de la France
& quelques endroits de TAngleterrCa
mais il paroît s'être renforcé en Ita^
lie. 5% Que les jours les plus rigou-
reux ont été les i8>i5,27>28>
^9* y^y 5ï Jcinvicr & i' Février;
mais fur-tout Içs ^7 , 18 , ip & 3 1
Janvier , & plus particulièrement les
27 & z8. Il eft rcnsearauab^e que le
18 & le ï^ , q^i pntiére les jours les
plus froids 4ans.icsJîrovinces méri-
dionales de 4a France i.lont été aufli
ppm;Pécersbourg« ÙÂuceur conclud
D'amhn 1778. 2381
la première Partie de fon Ouvrage
car cette rc flexion : <« Si Ton fçavoit
^ au jufte les élévations de chaque
» endroit au-deflus du niveau de là
9» mer , & Ja différence Ijue des élé-^
» varions connues produifcnt dans
wla hauteur du rhermomètre, on
*» pourroit vraîfemblabicmenr expii-
» qucr bien des irrégularités & les
•• réduire à des règles générales , Air-
t» toutfi Ton avo't égard en même-
t» temps à la direâion du vent, ic
a» aux te Tips de Ja chute de la neige*
» Si les Phyficiens s'appliquoient à la
)» recherche des deux premiers arri-
ma clés , & fi Ton publioit les Obfcr-
n varions météorologiques plus en
»• détail , on pourroit peut-être ré-
M foudre avec le temps quelques pro^
-•» blêmes intcreflans pour la folurion
H defquels nous manquons jufqu'à
» préfent de données fuffifantes. »»
La féconde Partie contient les
Obf.rvationsphyfîques, faites pen-
dant le grand froid de 1776. L'Au*
tcur en a recueilli dans Its Papiers
H h h h h u\
13 tl Journal des Sçavahs ,
publics , & il y a joint fcs propret
Obfervations* Il parle > dans le pre-
micr-Ghapitre , de la profondeur à
laquelle la gelée a pénétré en terre.
M. V. Swindcn a trouvé qu'elle avoic
pénétré de ii ^pouces du Rhin (lo,
4 pouces du pied de Roi) , dans une
allée de fon jardin, couverte de deux
ou trois pouces de pouflîère de tour-
be, & dont il avoir eu foin de faire
enlever la neige chaque fois qu'elle
tomboir. Il a eu lieu de remarques
combien la neige efl; utile, en empê-
chant la gelée de pénétrer. Le fécond
Chapitre traite de la force avec la-
quelle le froid a pénétré dans les
jïiaifons , les celliers & les fouter-
rcins. Il parle de plufieurs caves où
le vin le plus fort a gelé ; de celliers
où les fruits qu'on y confervoit ont
été couverts de givre fort long-temps,
& de citernes dont Teau a gelé dans
la nuit du 16 au 27 Janvier. Le 3^
Chapitre contient les expériences
faites en difFcrens endroits fur Té-
paiffpur dî la glace. L'Auteur rap-
Décembre 1778. 1383
porte , dans le 4^ Chapitre, les Ob-
lèrvations faites fur la. congélation
des rivières & des lacs ; & dans le
cinquième, il donne les Kéfulrats
qu'ont fourni les congélations arti-
ficicJJes opérées pendant le grand
froid de cet Hiver. Il parle des Ex-
Sériences faites à Nie-wpo.rt par D«
lana. Prieur des Chartreux , & ac-
tueJlcptnt Chanoine de Courtr^y ,
fur la congélation de relprit-de-vîn
jk de i'eau de la mer. On troyvc^
k .détail des Expériences de M* TiVJb-
.bé Mann , dans le premier Vçlu^c
des Mémoires de PAcad. de Bruxel-
les ^ qui vient de paroître , & dont
BOUS avons rendu compte. Il cite
une Expérience de M. Brugman,^qui
prouve que Tcau peut éprouver, farjs
le geler , un degré de froid qui fait
dcfccndre le thermomètre de Réau-
mur à 10 Y** de condenfation. Cette
Expérience a été faite avec un inftru-
mcnc connu des Phyficiens fous le
nom de marteau^ d^ eau. M. Cotte a
fiiit la mcme expérience à^JVlontmo-
H h h h h iv
2384 Journal des Sçavans ,
rcncy dans le même temps , & avec
un inftrumcnt fembJable , dont Tcau
n'a gelé que lorfqu'elle a été un
peu agitée. M. V. Swinden croit
qu'il pourroit bien y avoir quelque-
fois de la différence entre le degré
de froid néceflaire pour la congéla-
tion d'un fluide quand celui-ci cft
cxpofé au froid naturel , & celui qu'il
fiiut lorfqu'il eft entouré d'un froid
artificiel; il cite une expérience de
M. Coopmans , Profefleur de Chi-
mie à Groningue • qui prouve la vé-
rité de cette reflexion. On trouve, à
la fin de ce Chapitre , le dérail d'une
Expérience faite à Rotterdam par
M. Bicker, Secrétaire de la Société
dés Sciences de cette ville , fur la
congélation du mercure faite le 18
Janvier.
L'Auteur examine dans le fixièmc
Chapitre , quels ont été les effets de
la gelée fur les hommes, les animaux
& les végétaux : le froid n'a fait mou-
rir perfonne en Hollande , mais plu-
(îeurs perfonnes ont eu des membres
Décembre 1778. ^385
gelés -, d'autres ont éprouvé des fyn-
copcs & des foiblcffcs rrès confidé-
rables. En Allemagne & en France ^
quelques perfonnes en font mortes.
Ce ^rand froid ne paroir pas avoiir
prociuit de maladies ; il a même fait
ceflcr dans quelques endroits celles
qui y régnoient. II. a eu beaucoup
plus d'influence fur les apîçnaux, ^oit
en les faifant mourir , foit"c43i Ici
épuifant & en apprivoîfârit par-;*Ô
plus ou moins ceux qui font fauvé^
ges. l,es végétaux en gênerai nont
pas beaucoup foufFert de la eclce ,
parce qu'il y avoit beaucoup de nci-
ee , & qu'il n'cft pas furvenu de faux
dégel comme en 1709.
M. V. Svinden réunit dans le der-
nier Chapitre 9 des conHdérations
générales fur tout le cours Je l'Hiver
& fur le dégel : il examine (1 les cir-.
confiances dts mouvemens de la lune
ont influé fur tes difl^rentes reprifes
de la gelée ; mats il a la prudence de
ne rien conclure à cet égard , fes ob-
fcrrationt étant en trop petit nom-
HhhhhT
^5,3^ 6 Journal des Sçavans j
brc. Il fait^nfuitc une courte dcA
cription des progrès du dégel dans
les diiFérens pays , & de la tempéra-
ture du Printems qui a fuccédé. à cec
Hiver rigoureux. L'Ouvrage eft ter-
miné par un Supplément qui renfer-
me de nouvelles Obfervarions que
jM^jGuyot de NeufchatcJ,Çorrcfpon-
'4aht de' f Atadémie de Bordeaux ,
i?hy ficien plein de zèle , a communi-
^uccs.â rÀutcur après Timpreffion de
ion Traité.
't Ouvrage > dont nous venons de
rendre compre, donne la plus grande
idée des ralens de M. V. Swinden ,
& de fa fagacité pour tirer de Ja com-
paraiCbn d'une mulritude d'obferva-
tjons des rélultats intéreflans ; ils
échapperoient à celui qui n'àpporte-
Toit pas dans de pareilles recherches^
un elprit d'ordre , un génie obferva-
teiir & une patience à l'épreuve de
tous'li^ dégoûts qui accompagnent
prefq4^ê toujours un travail aufli fec
<jiie celui - là* Toutes ces qualirés ,
réunies dans M. Vatl' Swinden avec
Décembre 1778. 2387
içancoup de connoiflanccs fur la
icicncc. qu'il protcjflTe avec diftinç-
tion , font ciclîrcr qu'il, fuive cette
nouvelle carrière, & qu'il faife pair
au Public des ' Relu I fats intéreflfjiqs
3ue lui fourniront les Obfervarions
ont il s'occupe* Nous fçavons qq'jl
s'applique fur- tout .à ce qui concerne
l'Àiggiilc aim^ntce. iSc les Aiupr^s
borçales; deux p<jir)ts de Pbyiïquc
très- iotéreflans , Se que pcrfonne ne
pcuc mieux traiter que M* Van
Svinden.
Rel AT ION de diffirens Voya^
gis^dans les Alpes du-Faud^ny.
Paç.MM, ï> Se ZJ.AMacftricht^
clicz-J.É.' Dufour &'Ph. JRoux,
ln)pxiiTi^urs& Libraires jAlToçics.
1776. ij8 pages //Ï-12.
M. DE Luc , dans fon fameux
• Ouvrage fur les modifica-
tions de l'atmolpbère.,, donne tmc
RcUijioivntércÎTapred'iin cje fes voya-
ges dans lui Alpes ; Se Mi pçn^W^
ijSS Journal Jes s çavans ,
fon compatriote ic fon ami , ayant
obtenu fon aveu , a pris fa Relation
imprimée dans le fécond Volume de
fon Ouvrage. II y a joint celle d'une
courfe poftérieurc dans laquelle il
Tavoit adcompagné au mois de Sep-
tembre 1772 , en s aidant pour cette
dernière partie d'un Mémoire pré-
fenté à la Société Royale de Londres
crt Novembre 1773 , couronné par
l'Académie d'Amiens en 1774, &
qu'on trouve dans le Journal de Phy-
nque & d'Hiftoire naturelle , pour
les mois de Mai & de Juin 1775.
Enfin M. Dentan y a ajouté des no-
tes, dans Je dernier voyage fur-tout,
avec une explication de quelques phé-
nomènes phyfiques.
Ces phénomènes font fur-tôUt re-
latifs à rhumidité, & par conféquent
à l'hygromètre de M. de Luc , qui fut
eflayé dans ce voyage pour la pre-
mière fois. Les couches de Tarmot-
phère font plus sèches à mefurc qu'el-
les font plus élevées. Cette fcchc-
TcflTe eft uhe des caufes du froid qui
Diccmlrc 1778.* 1389
règne au fommct des montagnes*,
.xllc influe fur la végétation s les vé-
gétaux croiflint par leur cxtrémUé ;
c cft elle qui , lorfquc les parties in-
férieures (ont déjà durcies , érant en?
Core tendre , peut s'allonger & four-
nir au prolongement de la tige. Cette
cxtrémifé doit reflet plus longtemps
fufcepttble d*exten(îon dans un ai*
humide que dans un air fec. Sur les
Alpes, cette extrémité fera donc plus
promptement hors d'état de s'éten-
dre j ic c'eft en partie pour cette rai-
fbn que les dimenfions des plantes
feront plus petites qu'ailleurs. L^s
fels & les huiles des végétaux qui
forment leurs propriétés Scieurs cou-
leurs , font plus étendus y plus dif-
fous dans une plante à qui une at«
mofphèrc humide permet de s'éten-
dre davantage en tout fcns ; ils
fetbnt plus concentrés dans celle
pour oiii un air fec empêchera cette
cacteuubh , ou du moins en abrégera
le temps; & c'eft pour cela qu'en
généndles plantes alpines font bau<
a 3 90 Journal des Sçavans.
tes en couleurs , & ont des proprictcf
plus actives que celles d< la plaine.
Si le froid fcul déterminoit les mo-
<)tficacibns de la végéracion dans les
•Alpes, pourquoi arriveroit-^il que^
relativement à fcs couleurs & à la
concentration de fes fucs, elle-fc pré-
fenrat ious le même alpeâ que la
végétation des pays lesplus chauds?
On fait que dans ces clerniefs , les
plantes ont jdes couleurs plus vives,
des fucs plus adifs-, & fi Ton retrou-
ve le même phénomène dans une
température toute différente , au
fommet des Alpes , il faut en cher-
cher la caufe dans ce que peuvent
avoir-de comnuinà cet égard les pays
chauds & les montagnes élevées;
c'e.ft'à-dire, la promptitude du dcf-
lechement des parties molles , pro»
duite 9 -^ans les climats chauds , par
une évaporation glus grande Sç.pkis
prompte, & fut les Alpe?^ P^î^Sfe
chereflc de Tait, c*eft uqe caple^^-
plc & fatisfaiiante. Le. fécond pW-
Qomèue auquel M, D. applique; jf^etcç
Dictmbrt lyyS, 2L39t
remarque de la féchcrcfle de Tait
dans les parties élevées de rafmof-
phère , eft celui de 1 électricité nacu«
relie.
L'air , comme rexpériencc Ta ap-
pris, n'eft condudtcur du fluide élec-
trique que par les vapeurs donc il eft
prefque toujours rempli* Ce (ont les
vapeurs que ce fluide cherche & fuie
dans Ton pafTage, 8c qui donnent à
fa marché ces détours en zig-zags
qu'on obferve dans les érmcelles
j^lcdriqucs & dans l'éclair. Quand
l'air cA dégage de ces vapeurs, il ne
peut- (èrvir de condudeur àréjcétri-
ciré ; au contraire , il fert > cpmme
les corps éleâriques (dans la claiTe
dcrquels il paroît qu'on doit- le ran-
fer ) à ifoler les corps conduâeurs.
^ricftley (ffi/îory of tht eieSricify^
pag. 1(8) rapporte des expériences
aui écablilTent ce queM.. O. vient de
-dire. Un plateau d'air a fervi com-
me un plateau de verre > à (éparet
^e«ix corps métalliques , qui , p^t
cetce fipacatîou y fc foat UQUvé$.d^s
iX9i Journal des S gavons ;
le cas des deux fuifaces de la bou*
teille de Leyde , & ont fait rcffcntir
nne commotion à ceux qui ont fot*
mé la communication.
L'hygromèrie montre que l'air eft
plus pur & plus fec à mcfure qu'on
s'élève ; il cft naturel d'en conclure
qu'à une certaine hauteur il fera afTez
pur & affcz fec pour féparer les corps
placés au - dcffus de cette couche de
ceux qui font du-deflbusi c'eft à-dire,
que relativement au globe de la ter-
re , cette couche d'air fec ifolera les
nuages. Ces nuages étant dans un
état d'élcârricité, foit pofitive, foie
négative , cette couche d'air empê-
chera que leur éledricité ne fe mette
en équilibre avec celle du globe ,
comme les fupports le font pour les
condudeurs qu'ils ifolent > ou la bou*
teille de Leyde pour les deux plaques
métalliques qui lui fervent d'arma-
ture \ & cette couche produira cet
effet juliju'à ce que quelque chofc
rétabliflTe la communication entre le
globe & les nuages , comme il faut
Décembre 1778. 1^93
en établit une entre les deux furfaces
de la bouteille de Leydc ; & c cft ce
que feronr le cerf^voiant cledrique,
ic condudeur élevé au-d-rflus d(S
majfons , ou un mouvement des nua-
gv*s qui les rapproche des lieux ks
plus élevés du globe.
Cela fait comprendre l'analogie
de la foudre avec l'étincelle d'une
des furfaces qui part de la bouteille de
Leyde pour arriver à l'autre ; ou d'un
conduÀeur éleârifë pour le corps
qu'on lui préfente ; on en peut tirer
1 explication du phénomène que pré-
fente le cerf-volant éledrifé. Toutes
les fois que M. D. a répété cette ex-
périence, & il la fait dans des cir*«>
conftances très- différentes , il a tou-
jours trouvé que le cerf- volant
parvenu à une certaine hauteur »
tantôt plus, tantôt moins grande 5
donnoit des fîgnes d'éledricité ;
que cette éledricité étoit pins forte
\ mefure qu'il élevoir le cerf-volant
plus haut dans latmofphère , &
qu'elle ne ceffoit d'être fenfiblc ^j^t
13 94 Journal des SçavanSj
lorfqu une ondée faifant , par fcs
gouttes , ce que M* D. faifoit avec
fon cerf- volant » avoit mis pour
quelque temps en équilibre l'élec-
tricité des corps ficués au • defliia &
nu-defTous de la couche d'air qu'on
fuppofe les réparer; lorfqu'enfuitc
cette couche croit revenue , ou à-
peu-pics, dans Ton premier état, 6c
que de nouveaux nuages vcnoientà
pafTer audeffus du cerf- volant , les
phénomènes éledriques reconmicn-
çoient comme auparavant.
L Auteur rapporte en détail ks
Obfervarions fur les glaciers. Nous
marchions, dit-il , parallèlement au
Mont -blanc & à la grande chaîne
des Alpes , dont les vaftcs gorges
font remplies de glaces éternelles ;
rimmenuté de ces maffes , la pro*
fondeur des vallées que notre vue
cnfiioit direâcmenr , nous montroit
les réfervoirs des fleuves 8c la perma-
nence de leur cours : il nous fembloit
qu'introduits dans le laboratoire de
la Nature , nous touchions au doigt
Décembre 1778. 2395
cette circiUation admirable par 1^-
3ucllc les eaux , élevées en vapeurs
ans ratmofphère , retombent en-
fuite pour fournir au cours Ats rô:*
rcns & des iflcuves ; i^s maflcs énor-
mes que nous avions fous les yeux ,
nous paroiflToient moins le féjourdes
fifimars que les tréfors de la Naruifc
mis en réferve pour les brûlantes
chaL'urs de TEté*
Aux pieds nous trouvions frc*
Î|uemment des fleurs , dont 1 emaii
urpafTe infiniment celui des plaines;
au milieu des rocs nuds croiffent
(buvcnt de petits tapis d'une herbe
courte , ferrée & verte , qui donnent
padage à de petites fleurs , donc les
couleurs purpurines , relevées par lia
verdure qui les foutient, forment k
fpcâaclc le plus agréable.
Ceft dans ces beaux lieux, fous ce
ciel ferein, dans cet ait pur , où les
mouvemens du corps s'exécutent
avec plus de: facilité , qu'on éprouve
un fcnrimcnr de bien-être bc de ccn-
tcntemcnt inexprimable. On diroic
13 9^ Journal des SçavahSj
que l'ame , déchargée du poids de
cctcc maflc de vapeurs qui pcfent
fur le corps dans la plaine agit avec
toute fa liberté ; à mcfure qu'on s'é-
lève au - diffus des habitations des
humains & de tous leurs pénibles &
petits travaux ,on lailTc en arrière les
ïoucis, les inquiétudes; Tame (em-
ble participer à la pureté des régions
étherées où elle fe trouve , & s'élever
au-deflus des paffions turbulentes de
la vie , comme on vient de s'élever ^
en efFet^au-deATus des tempêtes, dont
on voit Us éclairs fillonncr à fes pieds
les nuages, & la foudre frapper h%
pointes abaiflïcs des rochers.
Nos voyageurs obfervèrent pen-
dant ce peu de tems , un nouvel effet
de la moindre humidité de Tair qui
les frappa extrêmement : ils avoient
la peau comme flétrie , avec de la
pâleur; de forte que, foit à la vue,
foit au toucher, elle rcfrem)>loit à de
k veflie féche & ridée ; cependant
ils n éprouvoient aucune forte d'in-
commodité que celle du vexit & du
Décembre 1778. 1397
froid ; le jeu des poulmons & tous
les autres mouvcmens du corps >
étoicnt parfaitement libres , quoique
le baromètre ne fut qu'à i ^ pouces
6 lignes & demie.
L'hofpitaliré eft une vertu naru-
rcJle à ceux que rcgoïfinc & le cal-
cul des petits intérêts n'ont pas d^
natures. Le repos & le bonheur que
les voyageurs goûtoient dans les
chaumières , leur firent voir que les
befoins, proprement cit>, font ai-
fes à fatisfaire ; & le défintéreflè-
ment de ces bonnes femmes^ qui
les porta à refufer les légères mar-
3ues de leur reconnoiflance » aichcva
e les toucher. Heureux obftaclcs
que ces montagnes, dit M, Dentan:
en foumidàqt aux befbins de ceux
qui les habitent » en leur offrant les
biens néceflaires, elles écartent ceux
qui n'en portent qi/e lé nom , qui en«
traîpenc après eux tàni- de maux , &
augmentent la oialheuteufe facilité
éeVifolttC au milieu defesfembla^
blcs. Ccft aùifi que ce Voyage in^
239? Journal des S çavans j
tèrcflanc contient tout à-la-foîs àcs
traits de morale & de philofophic 9
des dcfcriptipns pittorcfques , de ces
pays les plus finguliers de la nature ,
& des mpTceaux de phyfique tels
qu'on pouvoit les attendre de M.
4f Luc & d'un aniidigne de lui.
ASTRONOMISCHESyarbuch^ odery
Ephtmcridm fur dasjahr lySo ,
', '&c. c à-d. Ephéméridts de Berlin
pour Tankie ijSo^ vol. i/2-8% de
plus de 400 pae. avec figures. A'
Berlin, chez Haudc-& Spcner.
*Ceft le cinquième Volume des
Eplrémcrides de TAcadémie de'
'■ Berlin; . ', '
LA première partie de ces Ephê-
merides, qui contient le Calen-
drier , a précifémcnt la même forme
flfûe celui de 1779 dont nous avons
.donné l'extrait dans notre Volume
d'Août 1 778 ; d'après M. Trearblcy ,-
habile Aftroilbme^ d? Genève , qui
nous fournit encore là notice' de ce
Décembre i^yyS, 139^
Volume. On trouve à U fin une carte
de la lune qui repréfentc, non la
pleine lune, comme dans toutes les
figures gravées depuis cjuelquc-tems,
• mais les taches qu'on peut voir fous
routes ïts formes que prend la lune
dans fcs divcrlcs phafcs. La féconde
partie commence par un Mémoire
de M. BernouUi fur la longitude de
Berlin , conclue de plufieurs éclip-
fesdes fatellites de Jupiter. Il fe Icrt
pour cela de la méthode corrigée
du Père Hcll. Il compare fes obfer«
varions avec celles de M. Meffier à
Paris, & trouve 44' 8 ''"7 (entre l'ôb-
fervatoire Royal de Paris & celùrdc
Berlirf; en lès comparant avec celles
de M. Mà^kdyhe à Londres , il
trouve , pour la dîfFércncc des me*
ridietis, 53 41'^ f*, ce qui donne*
fôir poui^ la différence entre Berlin
& P^aril'44 <6" f ; avtc celles du P.
Htïii > yicnne', rt â'TPzl^/'^, ce<|i*
donnetoiit 44^ ^ \ ctitte nirlm '&
Paris ; Jf et • CcUdJ de W. Wwpgcàr
tîn , l Stôckoliii , M;' fîBrooidti
2400 Journal des Sçavans,
tiouvc 18' 26'^, ce qui dpnncroit
44 24'^ entre Berlin & Paris ; avec
ctlJcs du P. FixlmiJner, à Crcmf-
munfter , il a 2' 57^^, ce qui donne-
roir *|4' 12^^ entre Berlin & Paris;
enfin , avec celles du P, Weiff, à
Tyrnaw , il trouve 16' 5 1'', ce qui
donneroit 44 4^' entre Berlin & Pa-
ris. M. BernouUi conclud de . roue
cela que la différence des méridiens
cncce Berlin & Paris cft d'environ
44 lo'^ Cette détermination cft
confirmée par le calcul qu a fait M,
Lexcll de réclipfe de foleil du 25
Oâxxbrc 1772, & qui donne jen-
viron 44' 10". Les autres éclipfes
&!Jcs occultations d'étoiles obfer-
vées à Berlm 5 donhcnr des . réful-
rats afifez difFérens*, mais le milieu
s'accorde à très-peu- près avec cette
même détermination. Elle ne diffère
jque jdc: ^" dç celle que .A|i de U
Lande avoit. trouvée €n)ii/7f2. M«
BcroouUi si ajouté à.» la £0-. de ce
Mémoire les teptatjyes qu'il a faites
pout déterminer k latitude de Ber-
lin.
Décembre 1778. 1401
Kn. Il'S'cft fcrvi pour cela d*un mu-
ral de Bird de cinq pieds de rayon.'
Ce quart de cercle érant firué au
nord , il obferva d abord le paflTage
s(u méridien de l'étoile i8 du Dra-*
Son , qui approche du zenit à moins
e 3^ d*ou il conclud la hauteur
du pôle à Berlin de 52.' }i' 10^ }.
Le -quart de cercle étant enfuite
place au fud , il ne put pas dbfërver
la même étoile ^ mais y du pragon
qui pâlTe aufli très-prè^ du zenit , de il
trouva par-là la auteur du noie de
52 31 31^'' 8. Dans cette dernière
opération , le fila plomb ayant paru
un peu trop à gauche , M. BernouUt
avoir été oolige d'en renif compte ;
sU «voit négligé cette corréâion ^
qui n'étoit peut-être pas néceffaire ,
il auroit trouvé les deux détermina-
tions plus rapprochées. Cette lati-
tude eft de 5 2 ji' 50" par les ob-
fervations que M. de la Lande fit ï
Berlin en 1752, avec le mural *de
cincj pieds quo M. LeAionnier lût
«vo|t confié.
Dé€. F0I.I. \V\\\
X4o% Journal des Sçavan$ ^ ^
On irrouvc cnfiiitc quelques' re-
niarqucfi de M. Melander fur ïé*
quation du teims. On fait que les
Aftronomes entendent par-là la dif-
férence entre Tafcenfion dro tt vraie
& IVfcenfion droite moyenne du fo-
kil. On a demande û cette diflPé-
rence devoit çtie réduite en tems > à
r^ifoQ de; 150 par heure, ou à rat-
ion de 1.50 2' 18'' par heure. Flam-
ftçed (aivoit la première réduâign f
8c l^Abbé de k .Caille la féconde.
M. de la Lande a fait voir qu il fe
trompoit , &ç qu*il falloit. revenir i
IjL réduâion de jFls^fteed. M. Me»
l^d^fjfaiç voir qu effedivcmcnt cette
deçQÎèf^, ;rQ4M^i/9n cfl la véritable »
f)arcp iqpe <i»n^ l-^ntre rcdudion il
audrpit/AJoutie]; à, la. différence des
alcenfion^ droites , vraies & nioyen-
nés du foleil l'augmentation de cette
diflSÉrence ou de cet intervalle pen-
dantîic tems qp cjIIq met à. paflcr au
mtxidim ; edlorte que fi Ton appelle
CfCte ^é^ence at,8c (on augmen^
ration on aura ^ : tf +• * m 15° ;
Décembre tyj^. Z4oj
M. Uambcrc a ajouté quelques
remarques fur ce fujec ; & il fait
voir que quoique la réduâion adop-
tée par M, Melander foit jufte^ co*
pendant la proportion ne (eft pas ^
car t devient ZZ-o lorfque Téquation
du tems eft un Maximum , d'où Toa
concluroit 15 ZZ 15 * i' i8''; ce
qui eft abfurde ; cela vient de ce
que la quantité b n*eft pas le chan-
gement de Tintervalle en queftion ,
mais ion mouvement de Toueft à
Teft , que M. de la Caille avoit tort
de négliger. M. Lambert fait voir
Sue la queflion réduite à fès pJus
mples termes eft celle-ci ; trouver
le tems vrai de la pendule lorfque le
fbleil moyen paffe au méridien , parce
que \fi détermtnaifon del'équation du
tems pour le tems du midi vrai » ne
peut le faire qu*indiredement, ou pat
des formules analytiques. M. Lam-
bert finit par remarquer qu*il y a auifî
nne équation du tems pour le tems
fidèral,qui vient de la précedion des
équinozes j enforte que dans aj750
1ÎUVV\
2404 Journal des Sçavans^
^ns le premier mobile , ou niutàtia
terre a fait une révolution de plus
que les étoiles ,. prcci(cmenr de mê-
me que les étoiles font dans un an
une révolution de pJus que le foleih
. Nous avons donné dans l'extrait
du premier volume de ces Ephémé-
ri4cs, (Mars 1775^ ^^^ Remar*
qifes de M. Lambert fur la pendule
de M. WpUafton , dont la verge efl;
dç bois ; il a ajoute ici une table de
61 marche ^pendant Tannée 1774.
On voit par cette table qu elle avan-
ce en hiver & retarde en été. Le Afi-
nimuT^ tombe au commencement de
Mai , & le Maximum en 0(îlobrc.
Ce Minimum tomboit , en 1771 ^
à la fin de Février , & le Maximum
en Septembre, Comme la verge èft
de bois , îi faut chercher la caufe de
^inégalité non -feulement dans les
v^ations de la chaleur & du froid >
xQEais aufli dans les variations de l'hu-o
mifiité. La pendule étoit neuve en
177 1, Depuis ce tcms là , les axes &
Içs dents dçs roues peuvent avoir été
yfés par le hottemcAt.
Décembre 1778. 240J
Dans l'extrait que nous avoni
donné du fécond volume de ces
Ephéméridcs , (Septembre 1777)
nous parlions des confidcrations de
M. Lambert fur les limites de la pof-
fibiliré des ccliprcs du foleil pour
une hauteur donnée du pôle. Il les
applique ici aux écliofes du foleil to*
taies & réduit en tables les rélultats
qu'il a trouvés. M. Lambertt fait
voir que dans ces fortes d'éclipfcs la
lune doit être , en général, plus près
de fon périgée que de fon apogée. Il
trouve aufli que fa diflance au péri*
géc ne peut pas être, en été, déplus
de 8r * 16', &en hiver, de plus de
500 57' pour qu'il y ait éclipfe to-
tale de foleil. Il fuit de là que de
toutes les éclipfes de foleil , il y en
a à peine le tiers qui foient totales.
Le Mémoire fuivant eft auflfi de
M, Lambert > & contient ^luficurs
remarques fur l'ufage des Epbémé-
rides pour la lune. Les Ephémérides
de Berlin donnent Tcquation de la
lunepour chaque minuit. M.Lambert
i i i i V \\\
%j^o6 Journal des Sçavans^
fait voir comment on peut trouver
cette équation pour chaque inftanc
intermédiaire. Il donne crois fola-
rions différentes de ce Problème j
dont la plus (irnple revient à prendre
les fécondes dim^rences & à le fervir
de la méthode des interpolations.
Les différences troifiéraies font pref-
que nulles. M. Lambert avoit donné
dans le premier Volume des Ephé-
iiiérides , la manière de déterminer
Iç tems où la lune a la même longi-
tude qu'une étoile , au moyen du
mouvement diurne & horaire de la
lune. Il en donne ici un exemple
détaillé, ce qu'il n'avoit fait aupara-
vant que relativement au foleil. Les
Ephéméridcs contiennent , dans le
premier Volume, une méthode dé-
taillée pour trouver le lever & le
coucher de la lune dans chaque en-
droit de la terre avec toute TexaAi-
tude pofTîble. M. Lambert donne ici
une méthode fort courte pour trou-
ver la même chofe, au moyen du
fcul caL^idrier de Berlin, Il donne
Décembre 1778. I407
d'abord fa méthode pour les lieux
fitués fous le parallèle de Berlin: par
exemple « pour Amfterdàfii il prend
la ditlFérence entre Je ïc^et de la lune
pour un jour k Berlin 9 & pour le jout
futvanr^ & Amfterdam étant de 9^
ptu« à Toueft que Berlin , il prend
une partie proportionelle de cettr
diiFérence , en difanr : 360^ eft à la
difFèrence comme 9^ eft i la diffé*
fcnce cherchée entre le lever de là
lure à Amftcrdam & à' Berlin. Il
fuppofe enfuite un endroit fituéLfous
le méridien de Berlin comme Aqui-
Jeïa fur le Golfe Adriatique; il prend
1« différ^cc des arcs femi-diurnes à
Berlin & à Aqutlfîa, qui eft fitué I
46^ de latitude; il augmente cette
différence de -^ pour réduire les heii*
res lunaires en heures folaircs , Ôe
c'cft la différence cherchée du lever
de la lune à Beilin 8c à Aquileïa. S'il
s*agit maintenant d'un lieu fitué ail-
leurs , comme Lyon » par exemple i
3ui fc trouve avoir le méridien
'Amfterdam Se le parallèle d'Aqui*
liivvW
2408 Journal des Sçavans l
leïa , la fomme des difFcrences trou-
vées eft la diflFérencc eberchéc encre
Berlin & Lyon ; coforte que le pro-
blème fe réduit en général à chercher
la diflFérence entre deux endroits ,
dont lun ait le parallèle de Berlin »
& l'autre fon méridien & récipro-
quement.
Dans l'article fuivanc. M. Lam-
bert y pogr fa;re l'épreuve de fa méi
thode d'interpolation , l'applique à
lequation de la lune pour favoir de
combien fon mouvement change
dans un nombre de jours. Il examine
après cela , d'après les Tables de
Mayer , la période de 1 8 ans ou de
213 lunaifonsdc Halley,qui dorme
le retour des mêmes éclipfes. Hallcy
CTDyoit déterminer par obfervation
le erreurs des Tables de la lune pen-
dant 18 ans , pour s'en fervir à cor-
riger îes Tables pour les périodes
fui vantes. Mais M. Lambert trouve
Ïuc la difFérepce ente i^s Tables de
laycr & la période de 18 ans, va à
plus de l 'j^ heure ;. enforte que l'.Qa
Décembre 1778. 2409
«c peut pas tirer parti de cette iàht}
de Halley .
Le Mémoire (iiivant contient des
confidcration? de M, Lambert fur
l:s occultations réciproques des Pla-
nètes. Wolf, dansies preuves qu*il
donne du Syftême.de Copernic, die
que , fuivant Kepler, Jupiter devoit
paflTcr fur Saturne en 156^, Mars
fur Jupiter en 1 ^ 9 1 , Venus fur Mars
en 15^0 & Venus fur Mercure eh
^S99 9 &9 dsns f<^s Elémens d Âf-
rronomic , il ne rapporte que la ft-
conde & la troificme occultations. ÏI
n'eft pas vraifemblable ciue quatre
occultations réciproques de planètes
aient pu arriver eu fi peu de tems. Le
Stoblemc qui confiftc à déterminer
e tems oà les planètes fc couvrent
mutuellement , renferme beaucoup
de difficulté. Mais il y a des métho»
des particulières propres à faire con-
noître à peu-près le tems de ces oc-
cultations \ après quoi Ton peut , (î
Ton veut , en déterminer plus ciac-
tcment les circonftances. M. Lam-
2410 Journal des s çavans^
bcrt développe ici une de ces mécho-
des. Il fuppofc , pour plus de faci-
lité » les orbites des planètes circu-
laires; & menant du point où il fup»
pofe une planète des tangentes aux
cercles des planètes inférieures^ il
détermine facilement les arcs dans
lefquels les occultations font poili-
blés , & ceux dans lefquels elles ne
le font pas ; il forme par-là des Ta-
bles adaptées aux diâvrens cas qui
peuvent fe préfenter , & détermine
ain(] en générai le tems où les pla-
nètes s'appiocbenc \t% unes des au •
très. S'il .eft queftion d une très-
grande proximiié ou d'une occulta-
tion , il faut faire entrer en con^dc-
ration l'inclinaiioD mutuelle des or-
bites Àts planètes. Dans les occul*
tarions les deux planètes doivent
a;/oir au tems de la conjonâion la
même latitude géocentrique. Cela
exclud déjà tous les cas où elles ne
font pas à - la - fois au - defTus & au-
defTou^ de Técliptique. Si une pla-
nète eft dans un nœud de fon orbite »
Décembre 1778. 1411-
U faut que l'autre y foir audî. La
poflîbilité d'une occulration èft en
général très- limiréc. M, Lambert
Élit voir 9 au moyen H la fiippofi-
tion des orbites circulaires qu'à cau-
k du mouvement lent de Saturne ,
s'il doit y avoir conjondion cnfre
Jupiter , Saturne , la'Tefre & le So-
hii ^ Saturne & lupiter doivent (c
retfouvcr en conjonftion avec là
Terre lOi iours avant & après , ce
qui donne trois conjonctions en 2 04
jours , quoiqu'ordinairemenc il fe
pafli vingt ans avant de parèill^i
cofifonâionsv Maiis la ieute-iiFianiêi^
de bitti rcpréfcnt er la pôflibilité'd un^
occûltatton, c'eftdb la ^éterminet
p3ur chaque mois etf particulier.
Quon prenne» par exemple , le lieu
où cft la Terre le premi<^r Janvier ,
de ce point où eft filpf ofé le fpefta-
reur, il &ut proiettet^ l'ôtbite d'tine
l^buiète fur l'orbite d'une autire'trta-
âècc. Suivant les règles de la PèK^
peâive , la projeâioil fera vôujoiM
mie feâifon 'conique. Bilt cou^jern
2411: Journal des.Sçavans i
lorbirç çle l'autre planète ou en deur
points » ou tout au plus en quatréw
Il n'y aura donc 9 pour chaque joiit
de l'atuiée , que quatre points po(&
blés où les deux planètes doivent
être pour qu'il y ait occultation. La
conjonâion (è trouvera très -près de
ces points. On trouve après cela uti
Mémoire de M. Lambert, fiir la plus
grande digreffion' des planètes infé-
rieures. Il fuppofe pour plus de fim-
plicitc , l'inclinaifon des orbites f=o,
Se cherche la tangente de l'angle for-
mé à la Terre, par le foleil & la pla-
nète ij^femuac, expriniée au moyen
des suipmalies vraies des deux pla-
nètes & de l'angle que font leurs
laxes. Cette tangente devant être un^
maximum , il fait fa diflPérenticUe'^
=o;& comme il y a trois quantités
variables , il obtient trois équations
qui doivent avoir lieu en même'*
tems* La rçfolqtion de ces équations
fair-yoir que le périhélie deJàterrç,
l'apljélie de la planète inférieure &
le foleil doivent former un triangle
Décembre 1778. 1413
rcûanglc à Taphclic de la planèw
inférieure ; dans ce cas la digrefliotl
de cerrc planète eft la plus grande
poflîble. On pourroit obtenir difFé-
rentes conclufions , en fuppofant
conftantes quelques - unes des trois
quantités variables. On voit par -là
que ce maximum reftele mcmepour
toute- Tannée ; il ne change qu'au
bout de plufieurs années , le mouve-
ment des aphélies & des équinoxes
étant très«lent. M. Lambert a déduit
deU une Table pour Mercure , qui
repréièntc la manière dont fe fuivent
les apparitions de Mercure. On peut
faire la même chofe pour Vénus; &
ces réfultats, confirmés par l'expé-
rience, formeroient une preuve da
Syftême de Copernic, ou du mouvc*
vement de Mercure autour du foleil
û Ton en- avoit encore befoin.
M* Lambert s*éppcrçut un matin ,
en Janvier 1776 avant "que le jour
panic» que la lumière de Vénus
feîfott ombre dans fa chambre , cela
lui fie micf e l'idée de faire quelques
fcchcrches fur l'éclat de cette pfa-
nècc. Il chc-cba d'abord quel cft ccc
éclat lorfqu elle eft pleine : il eft vrai
que nous ne pouvons la voir alors ;
mais elle peut erre vifible dans une
éclipfe totale de foleil. D'ailleurs ,
ce calcul fournit une unité qui ferc
de fondement dans la fuite. Pour
cela M Lambert a comparé Venus
pleine avec la pleine lune. Vénus eft
plus près du foleil dans le rapport de
loo a 71 , cela fait que rintcnfiré
de fa lumière eft double ; mais dans
ce cas-là, fon diamètre eft 1 50 foi.^
plus petit que celui de la lune. La
lumière eft donc à cet égard 12500
£3is plus foible. De ces rapports il
liiic que la lumière de Vénus feroit
11250 fois plus foible que celle de
la lune, en fuppofânt que la blan«
cheur de Vénus foit la même que
çcUe de la lune. Mais la première
paroît beaucoup plus grande:;. cepen-
dant M. Lambert a' fait voir dans fa
Photomctrie , que la différence ne
pouvoit jamais aller au double. II!
Décembre 1778. 1415
fuppore donc la lumière de Venus
^000 fois plus foiblc que celle de la
lune. Il calcule enfuice l'éclat de
Vénus lorfqu'elle s'éloigne de fa con-
jonâion fupéricure. On a fuppofé
jufqu'ici que l'illuminarion étoit en
raifon direde du Hnusverfe de l'an-
gle formé à Vénus par la 1 erre & le
Soleil , & en raifon inverfe des quar-
rés des diftanccs au Soleil & à la
Terre. M. Lambert a fait voir dans
fa Photométrie , que le premier rap*
port n'eft pas jufte ; 6c que l'angle en
queftion érant n: v , il faut lui fubA
tituer celui-ci fin. v — vcof. v. Il cal-
cule une Table d'après cette, formu-
le» & trouve, que l'illumination eft
la plus forte lorfque l'angle , formé
au Soleil par Vénus & par la Terre »
eft de 3 2^ ; elle eft alors un peu plus
du double de ce qu'elle eft lorique
Venus eft pleine. Le Mémoire fuî-
vaoc eft encore de M.Lambert, 8c
tiaitç de la rotation du foleil fur fon.
axe. On fait qu'on a xonclu cette
foracioo des obfervatîons des taches».
241^ Journal des Savans 9
& Kepler avoît dé j^ conjtfturé qu'el-
le avoir lieu. On s'eft contenté d'a-
bord de déterminer la longitude &
la larirudc d'une tache relative-
ment au centre du foleil, & Ion con-
duoit la révolution apparente de la
tache de fon retour au cercle de la-
titude du centre. Mais les tems de
ces révolutions ne fe trouvoient pas
égaux ; cela venoit en partie de l'iné-
galité du mouvement de la Terre
dans fon orbite. Caffini en avoir fait
la remarque ; mais cela ne fuffifoit
pas, & il femblc, ou que hs taches
ont un mouvement propre , ou qu'el*
les augmentent d'un côté , tandis
Îu*elles diminuent de l'autre. MM.
Caffini ^ de Lifle , Haufen , de la
Lande, Kaeftner ont travaillé avec
fuccès fur ce fujct, ayant employé
tantôt des conftruâions , tantôt des
calculs •, mais leurs réfultats ne s'ac-
cordent point encore , & il y a près
d'un jour de différence entre les ré-
fultats extrêmes. ' Il faut donc tra-
vailler encore à (c procurer un grand
Décembre 1778. 2.417
nombre de déterminations , afin St
prendre, un milieu entre elles. M.
Lambert penfc qu'une conftrudion
cft fuffifantc pour cela , \qs obfcrva*
tions mcmes n'étant pas fufccptibles
d'im plus grand degré d'exaâitudc.
On pcuc tracer fur le papier un diC-
que qui , à la diftance de 8 pouces ,
paroiue audi grand que l'image du
loleil dans une lunette» Cependant
M. Lambert donne une méthode qui
admet également & la conflruâion
& le calcul. On conddère le difque
du foleil comme une furface plane ^
& on projette les taches fur cette
iurface ; mais la Terre n'étant pas à
tine diftance infinie > cette projeâion
n^eft pas tout à- fait ortographique.
M» Lambert commence donc pat
donner la manière de la réduire \
une projeâion ortographique ; & il
donne une Table pour cette réduc-»
tion , en fuppofant le demi - diamè-
tre du foleil de 1 6' , la variation de
ce dcmi-diamèrre ne produit aucune
diflFérencc fcnûbic fur la Table. Le
1418 Journal des s çavans i
fe ond Problême que M. Lambert
réfout > confifte à changer laf rojec^
tion orrographique du difque foUire
qui auroit lieu pour une certaine
place de la Terre dans fon orbite i
en celle qui auroic lieu , quand la
Terre feroir au même inftant dans
un autre point de Ton orbite. Le but
de ce Problème eft de réduire toutes
les obfcrvations des taches à une leur
le projeâion*, & pour prendre la plus
fimple^ M* Lambert prend les aeu«
points de Torbirc rerrcftre, où l'é»
quateur folaire paroir comme une
ligne droite, ou par lelquels pailc la
ligne des nœuds de 1 equateor folaf«
re. La pofirioD de cette ligne des
nœuds change à caufe de la précef-
fion des équinoxcs , & elle n eft pas
facile à déterminer par obfervation ;
car l'inclinaifon deTéquateur folaire
fur le plan de Torbitc tcrrcftre ne va
qu à 7 j , & les taches font très • va-
fiables. Quand au moyen de ces deux
Problèmes on anra dcrcrminé plu-
{kurs points d'une tache, ces poir.ts
Décembre 1778. 24 1>
devront être en ligne droite , fi les
obrervations font bonnes , & fi la
ligne des nœuds pafTe parle 10^ de«
grc des Gémeaux & du Sagi taire »
comme on l'a cru jufqu'ici* Si ces
points font fitués plus irrégulière-
ment que ne le comporte l'inexaâi-
tude des obfervations , on peut en
conclure que la tache a eu quelque
mouvement ou éprouvé quelque
changement , ou que la pofition de
la ligne des nœuds n'eft pas telle
qu'on l'a fuppofce ; fi l'on obfervç
plufieurs taches , Its unes fcrviront
de confirmation aux autres» Ceft la
ic fcul moyen de déterminer la rota*
tion du foleil plus exaâemenr qu on
ne Ta fait jufqu'ici. Au refle» depuis
ce Mémoire M. de la Lande a fait
voir y par de nouvelles obfervations ,
que la rotation eft exactement de 2 5
jours dix heures , & le nœud au i)&^
degré des Gémeaux.
M. Lambert donne enfui rc plu-
fieurs formules analytiques , qui font
d'une grande utilité dans les calculs
^410 Journal des Sçavans i
aftronomiques. Pour calcaler , pat
exemple > la déclinai (on du {bleil>la
latitude des planètes , &c. ; pour in-
terpoler les declinaifons, quand on
les connoît de degré en degré ; pour'
trouver la réduaion de J'éclipticjuc
à réquatcur > des planètes à rcclipri-
que, &c, les fuires que trouve M.
Lambert & qiii procèdent , comme
cela cft nécelïaire dans rAftronomic
(iiivant les finus des angles multi-
ples , fervent à réfoudre tous les cas
des triangles fphériques reélangles.
M. Lambert donne cnluite onze for-
mulés pour exprimer , par des fuires
infinies^, & lorfquc cela fc peut par
des formules fîmes , les rapports des
trois efpècés d'anomalies ; l'anoma-
lie moyenne , l'anomalie vraie &
l'anomalie excentrique. Quelques-
unes de ces fuites fe trouvent dans
plufieurs Ouvrages aftronomiques ;
les autres avoient été données par
MM. Euler & de la Grange dans les
Mémoires de Pétersbourg & de Ber-
lin. Celle qui donne l'anomalie vraie
Décembre 1778. 1411
par le) moyen de TanoinaUe moyen-
ne , procède d'une façon très - com-
Eliquce. M. de la Grange en a donné
i loi par une méthode route nou-
I vcUe, dans les Mémoires de Berlin
j pour 1769. Enfin, M. Lambert don-
' ne la méthode générale des Problè-
mes qui fe réfolvenc par le retour des
fuites.
On trouve après cela une addition
i à la Oodrine des Interpolations , par
I M« Lambert. Dans la formule qui
réfultc de cette dodrine, on prend
< une unité pour fondement \ lor(-
3ue cette cnité eft trop grande > les
i£Férences décroiHent trop lente-
ment ; il vaut mieux prendre pouc
bafe une plus petite unité. Ceft pout
cela qu'on a marqué » dans la Con^
noiffanct des Tems ^ la longitude de
la Lune pour midi & pour minuit ,
s|fin de réduire l'unité d'un jour à
\ celle d'un demi - jour. M. Lambert
I donne ici ies formules pour faire
' xoir ce qu: l'on gagne par une telle
I rcdu^on de l'unité.
1411 Journal des Sçavans ,
Dans le morceau fuivant» M.Lam-
bert cnfeignc à trouver le lieu du
Soleil, au moyen d*un vieux calen-
drier. Il fait voir d'abord comment
il fanr tenir compte des années bif-
fextiles , en diftribuanr le jour furies
Quatre années , & du mouvement de
1 apogée du foleil qui avance de i '-
1 6^' par an. Il donne enfuite une
Table qu'il a dreffèe de ces réduc-
tions.
Le Mémoire qui fuit eft de M.
Schulze > & contient une nouvelle
méthode pour trouver lafccnfion
droite des étoiles zodiacales ic leur
déclinaifon , d'après leur longitude &
leur latitude. On trouve une Table
propre à cette rédudion à la fin des
Tables de la lune de Mayer, impri-
mées à Londres en 1 770 ; mais elle
eft à double entrée 9 & incommode
lorfqu*on veut beaucoup d'exaditu-
de. Si l'on connoît une fois, la décli-
naifon s on peut trouver raitenfion
droite par une fimple règle de trois |
mais les Tables trigonométriques ne
Décembre 1778. 142.$^
(ont pas cxaAcs dans les cas où i'af-
ccnfion droite cft — o® ou — 180 ,
j!<4âns ces cas il faut avoir recours à
ci*aurres moyens* M. de la Granec a
do.nné , dans le Recueil des Tables
aOronomiqucs > public à Berlin , une
folutjon générale de ce problême ;
mais il (eroit difficile de réduire fes
formules en tables , ce qui vient peut-
êrre de leur généralité. M. Schulzea
xèfolu ce proolême pour le Zodia-*
3UC d'une manière plus aifôe a ré«
uire en table. Il a exprimé par une
fuite la valeur de ce que Flamftéed
appelle la Profiapht^rifc ; & rédui*
fitnc cette luise: en tables , il a trouvé
par - là : Tinterfeâion de 1 ecliptique
&.dui.cetde dedéclinaifon. Ce point
trouvé 9 on a aifêment rafccrfion
droite de laftre, en réduifant à l'or-
dinaire ce point de lecliptique à
réouateur. Cela peut fur^rout lervir
lorique les Tables trigonométriques
ne.dQBBeoc pas afTez d'exàâitude^oa
qu'il le trouve :des cas douteux , 8C '
qu'on ne £àtj^ dans quel quart iè
X43^4 Journal des Sçavans y
trouve Taflfé. Les formules ^ue
(Jonoc M. Schuhc font auflS trouver
le tems de la culminacion d*uae étoi-
le zodiacale ou d\me planète » par
leur longitude & latitude ; cet babile
Aftronome a joint ici toutes les ta-
bles relatives à cts calculs , avec des
exemples détaillés.
" A ce Mémoire M; Schulze en a
afouté un autre avec des Tables cal-
culées par M. Eifenhard , donc voici
le but. On fait qu'en Hiver il eft
fou vent impoflîblc de prendre des
hauteurs correfpondantes , ou le paf--
fage du (olcil au méridien à cau(è de
l'inconflancedu tems; mais il eft rare
qu'on ne puiflè pas trouver an mo-
ment pour prendre la hauteur du fb-
leil , ic alors on «n conclut le tems
vrai au moyen de la déclinaifon.
M. Lambert a confcillé à MiEifcn-
hard de dreffcr une Table propre à
éviter ce calcul pour la latitude de
Berlin ; & M. Schulze expofe'ici la
forn\ule, qui eft le fondement de
cette Table> & la manière dont elle
peut
Décembre 1778. 1415
Dcut fe réduire en nombres. Cette
formiiie condfte dans la folution de
ce Problême: Etant données la hau-
teur de 1 ecjuareur , la déclinaifon &
la hauteur de 1 étoile y trouver langle
horaire. Ce font ces Tables ^ue M»
Lévêque (ê propofe de calculer pour
toute la terre, aTufage des Naviga-
teurs.
M. Bode doniK , dans Tarticle qui
fu.t le calcul des diftances mutuel-
les des Pléiades qui peut être très-
utile dans une projcâion de ces étoi-
les , telle qu'on l'a fait lorCqu'elles
doivent être éclipfées par la lune.
Flufieurs Aftronomes ont donné ct%
déterminations. Celles d'Hévelius
éi£Fercnt trop des autres & de lob^
ièrvation pour qu elles (oient dignes
d'attention. Bradley n'en a obfervé
qu'un très-petit nonîbre. M. k Mon-
nier a obfervé les différences d'af-
cenfion droite & de déclinaifon de
38 d& ces étoiles par rapport à Al-
CTOBe* Zaootti y la Caille & Mayec
s'accordent fort bien entre eux , fur-
Dic.Fol.1. Kkkkk
14 20 Journal des Sçavans ,
mut pour rafccfïfioB droite, Mayer^
dans fon nouveau Catalogue zodia-
cal, a donne Tafccnfion droite & k
clcclinaifon de treize de ces étoiles^
comparées avec la claire des Pléia-
des ; & Flamftéed ayant obfcrvé les
mcmes , M. Bodc a pris pour fonde-
ment de fcs calculs les catalogues de
ces deux illuftres Aftronomes. Il s*eft
fervi 5 pour mefurer ces diftances ,
d'un micromètre objeâif de fcpt
pieds de foyer; & dans fes calcillSfil
a regardé ces diftances comme reo-
tiligncs à caufc de leur petireflc. Et
afin de connoîrre leur pofition rela-
tivement à Técliptique & à lëqua-
teur , il a cherché l'angle que chacu-
ne i^t avec le c^cle de déclinaifon
& k cercle de latitude d'Alcyone,&
ladirtance des Pléiades à Alcyonc
prife fur les lignes qui forment- cet
angle» Ces étoiles peuvent être oc-
cultées par la lune , pendant que fon
ttCEud afcendant rétrograde depuis le
premier degré du Taureau jufqu'au
premier degré du Capricorne, Il faut
Décembre 1778. I427
Ï^our cela \f\\is de (ix ans y pendant
efqucls la lune fait plus de 80 fois
le cour du ciel ^ & à chaque fois cou-
vre quelqu'une des Plcïades poui
quelque endroit de la terre. Ces ob-
lervations pourront fe faire depuis
X781 jufqua 1787. Si la lunepaflc
par le milieu des PUïades , roofer^-
vation peut durer 3 \ heures ; & Ton
peut oblerver Toccultation de plu*
ficurs de ces étoiles , ce qui eft tou-
jours très- utile. Si Ton vouloit véri-.
fier de nouveau les déterminations
de Mayer , il bujdroit regarder coni»
me connus le lieu & l'angle de po(î«
tion d'Alcyone , & prendre fa dit-
tance aux autres Pléiades avec un
bon béliomètre ; ce qui feroit beau-*
coup plus exaâ oue de prendre au
micromètre les cftfférences d'afcen*
(lon droite 6i de déclinaifon. M.
Bo<le traite aufE des occultations
des .étoiles fixes par la lune , pôuf
déterminer leur pi^flibiliré & Icuri
pKéaooGienes gériéraux pour toute 1^
t€ne^a^ moyen de deux Tablas ; U
Kkkkkij
2 41 s Journal des Sçavans f
première indique quelle étoile peut
êcrc éclipféc par la lune pour chaque
longitude du nœud afccndanc ; la
féconde fert à déterminer avec plus
d'exaftitude dans quels pays de la
terre roccultation d'une étoile peut
être vifible, en fnppofant connues la
latitude, & lorfquil le faut la fom-
ine de la parallaxe & du demi - dia-
mètre de la lune. On y trouve un
Catalogue des 180 principales étoi-
les qui peuvent être éclipfces. Il y en
à en tout 3 < 5 un peu confidérablcs
^ui font dans ce cas ; c'eft - à - dire ,
dont la latitude ne pafle pas ^^ î7' ,
fommc de la plus grande latitude de
la plus grande parallaxe & du plus
grand rayon de la lune. Cette Table
repréfente donc , d'après la latitude
connue de chaque étoile , la latitude
de la lune à chaque conjondior» avec
cette étoile, néceflaire pour que, vue
du centre de la terre , la lune puifle
être en contaft avec Tétoile ou la
cacher entièrement y la même chofe
ed repréfentée pour le lieu au zénith
Déêcmhrc 1778. 2413
cluqucl rétoilc paffc. On'pcutaifé-
nicnr juger par-là (î une occultation
peut avoir lieu ^ & comment on la
verra dc*la terre.
M. Bodc ayant trouvé dans U^
Ephéméridcs de Berlin de 177^, une
occultation d'Aldcbaran par la Itirie
obfervéc à Manlicim , par M. TAbbé
Mayer, le X; Janvier 177^ , acher-
cliè à déterminer par-là la longitude
de Manheim qu on n'avoir point en-
core exaâcment , ayant trouvé que
cette même obfervation avoir été
faite à Paris par M. de la Lande. M.
Bode s'cft fervi de la Méthode de
M. Lexell > qui fe trouve dans les.
Ephémérides de 1776. Il a fuppofé
la longitude de Manheim de 2 6^ 3*
40" , & fa latitude de 49 *" 28 xo'-' ,
comme Tavoit déterminé M. Caflîni
dins la mcfure des degrés de longi-
tude de Paris à Vienne. Il'a prii avec
Newton j~ pour 1 applatiffcment de
la terre , & a tiré tous les autres élé-
mens des Tables de Mayen II a
trouvé par*là> pour {\ différence des
243^ Journal des Sçavans y
méridiens entre Paris & Manheim ,
14' 24'^ ou id^ ^ o" pour la longi-
turfe de Manheim : ^ft à quoi il
faut s'en tenir jufqu'à ce qu'on aie
fktt de nouvelles obfervarions ; car
la Méthode de M, Lexell finit foup<«
Î;onner quelques inexaâitudes dans
es Obfcrvations , & le Père HcU dît
e£Feâivement dans les Ephémérides
que le tems de Témcrfion a Manheim
eu douteux ; d'ailleurs , la pendule
de M, de la La^de avoir été arrêtée
par le grand froid , & il y a quelques
fécondes d'incertitude. Par réclipfe
de folcil de 1761 , M. Lexell a trou*
vé la longitude de Schvetzin^en de
a6^ 13' I 5''; & par la fin de 1 eclipfc
dfe folcil de 1773 > ^^ * trouvé cette
même longitude de 26^ 14 30*^,
enforre que Manheim fcroicdcaj à
34''' à l'oued de Schwctzingen. L'Ob-
fervatoire de l'Abbé Mayer étoit
d'abord dans' ce château ; mais de-
puis quelque rems rEledcur Palatin
en a fait conftruire un fuperbe à
Manheim , où l'Abbé Maycr obfcrve
Dicemhrt 1778.. 1431
aducllcment, L'ccUpfc totale de lunfc
de 1776 donncToit, ca prenant fon
commencenient , %^" i &^la fin 2)''
pour la différence de longitude àfi
CCS deux endroits ; mais l*Abb^
Akyer le déficit de la pendule dP
Scbwetiingen » & d*ailkurs \ts éciip-
ks de lune donnent des rcfulrats trèt-
{leu exaâs pour la détermination chs
OAgitudes,
M^Bcmoulli ayant (àîC en Juillet
1777, un voyage à Dantzig ^ donne
ici une fiotice de quelques particula-
lires relatives aux Sciences & à l'A^
tronomie. II y parle des roanufcrits
d'Hévelius ^ que M. de Lifle de ta
Croydre avoir emportés à Pctcr»-
bourg ; & qui, après fa mort» avoienc
itt achetés par M. Godin , & tranf-
portés à Cadix , oà M. de la Lande
a acheté ce qu'on en a pu recouvrer.
Parmi ces papiers il y en avoir plu-
fieurs de Kepler. La Société de Phy-
fique de Dantzig a commencé à y
établir un Obfervatoirc , & M. le
Doôeur \f^olff lui a dcjà fourni plu-
Kkkkklv
143^ Journal des S çavans^
iîeurs inftrumcns , un quart de ccrclt
de Siflbn d'un pied de rayon , un té-
Icfcope de DoUond , de i8 pouces;
avec un micromètre objedif , une
pendule de Shelron & une petite
pendule de l'invention de M. Ma-
gellan; un inftrumcnr qui (ert à-ia-
fois de bouffole de déclinaiibn &
d'inctinaifon ; invention nouvelle ,
mais que M. Bcrnoulli juge peu
sûre; enfin un verre objedif de lOo
pieds de foyer qui avoir appartenu à
M. Hetker , Profeflcur de Mathéma-
tiques à Dantzîg , mais il n*eft pas
encore prêt à fervir ; & M. Wolff
fouhaiteroit qu'on pût , en Angle-
terre ou ailleurs^ en faire une lunette
adiromatiquc.
Suivent des Obfefvations aftrono-
miqucs, faites à Vilna en Lithuanie
-par le Père Poczobut avec une lu-
nette de i6 pieds : ce font d:s éclipfes
des fateliites de Jupiter obfervées en
1 766,& loccultarion desPléïades par
la lune obfcrvce le \% Sept. 1766.
L'obfcrvation de l'éclipfe de folcil
Décembre 1778. I433
clu premier Avril 1764 , faite à Var-
fovic par le Père Roftan , & compa*
rée avec les obfervations de Londres,
Rome, Paris, &c. Le réfulrat donne
une heure 14' 51^^ 5 pour différence
des méridiens entre Warfovic & Paris.
Des Obfervations aftronomiques fai-
tes àWarfovie par M.WolfF avec les
inftrumens dont on vient de parler:
elles contiennent Tcclipfc de foleil
du 16 Août 1765, comparée avec
les Obfervations de Londres, de Pa-
lis , &c. La différence des méridiens-
«ntrc Warfovic & Paris qui en ré-
fuite , eft dune heure I4' 34'-^ 8.
L'oblcrvation de l'éclipfe de loleil
du ç Août 1766, faite dans la même
ville. La hauteur du pôle à Warfo-
vie , déduite de piuneurs hauteurs
méridiennes du foleil , eft de 5 1*^ 14'
l8^ M. l'Abbé Bofcovich Tavoit
Trouvée avec le quart de cercle de
Hadley , de 5 1^ 15'. Des éclipfcs de
fatellitcs de Jupiter faites avec ti»
télcfcopc de Short , qui groflît 100
fois, avecpluficurs obfervations COC-*
243 4 Journal des Sçavans ,
rcfpondantes faite en d'autres lieu
réclipfe partielle de lune du } Ja
vier 1768 , faites avec une lunei
terrcftre de DoUond , de 2 pieds
des cclipfes de fatcllites dé Jupire
faites à Dirfchau , dans la PrulFc o
cidentale, par M. Wôlff, & loccu
talion de <r des PoifTons > le 4 Juill
1771 , faite au même endroit.
On trouve enfuite une Lettre <
M. l'Abbé deCcfaris, Aftronome<
Milan , à M. BernouUi^ datée du pi
mier Mai 1777, avec des Obferv
tîons d'éclipfes de fatellites de Jup
ttu M. de Cefaris rend compte
M. BernouUi de quelques cbaug<
xnens faits à i'Obfervatoire de Milai
entre autres d'une galerie qui réun
les quatre tours. Il foutient que 1
deux nouvelles tours , conftruices a
midi 9 ne font point incommodes
comme nous l'avions dit dans non
Journal de Septembre 177^, d'apn
M, Bcifcowich , parce qu elles n'ôrei
que trois degrés à l'horizon pour J
fcéicur éqaatorial > & fix pour le fe)
Décembre 1778* 14^5
tant \ ce qui cft même dans la direc-
tion de la coupole de la Cathédrale,
qui ptoduifoit déjà à peu-près le mç-
^ me inconvénient. Tes principaux inf- •
trumcnsde cet Obfcrvatoire de Milan
font un mural & un fextant de fix pieds
de rayon de Ca«rvet;un fefteuréqua-
torial de cinq pieds de Siffon av«9C
des cercles de déclinaifon Se d'afcev-
ilon. droite d'un pied \ une lunette
achromatique -des paiTages de <S pieds
d'un habile Artifte de MiU» nommé
Meghele ; une machine parallatiqoe
<Iu même Ârtifte ^ avec une luntute
achromatique de trois pieds ^ :,i|ti
Îiiarc de cercle mobild de iS pouces^
eux télefcopesà réflexion de deux
•pieds de £byer, l'un de Short niuai
d*uo micromètre ohjeâif , l'autre de
DoUondî fept pendules, dont deux
ont des verges compofées ; plusieurs
lunettes achromatiques , dont deux
•de DoUond de 8 & de 10 pieds^^c.
. Suit uae Lettre de M. Slope à M.
Bonumlli ^ datée de Pife le 7 Mai
I777, ALVargentin ayant calculé
143^ Journal des Sçavans ,'
les éclipfes des fatcllitcs de Jupiter*;
obfervées à Pife par M. Slopc , & les
ayant comparé avec celles de Paris ,
trouve 32' 5'^ pour la différence des
méridiens entre Pife &c Paris, M,
Slope donne cnfuite à M. BernoulU
1 extrait d'une Lettre qu'il a reçue de
Paris de l'Abbé Bofcovich , relati-
vement à Tufagc qu'a fait TAbbé Ro-
chon de la double réfradion du cryt
tal de roche pour avoir deux images,
qui tiennent lieu d'un micromètre
objcftif , parce qu'on rapproche ou
qu'on éloigne le prifm« compofé
luivant que l'exige la po/icîon de
l'image dans la lunette. Pour le dia-
mètre de Jupiter on peut, dans une
lunette de trois pieds , avoir un mou-
vement de fix lignes pour chaque
fcconde. M. l'Abbé Bofcowich a
trouvé qu'on pouvoir parvenir au
même but avec un (impie prifme de
verre commun , en faifant ce prifme
plus petit que l'ouverture de l'objec-
tif, roar k diamètre de Jupiter &
d'autres de cette grandeur, l'angle
Déambre 1778. 2437
Aw prîfme peut être petir & feule-
ment le double du diamètre qu'oa
veut mefurcr , laréfravîtion eft à-pcu-
près la moitié de cet angle ; & coni-
mc clic eft fort petite, les couleurs
ne font pas à craindre* Mais pour les
.grands diamètres, comme ceux du
iblcil & de la lune, on peut remé-
dier aux Iris en k fcrvant de deux
prifmcs , l'un d€ verre commun, 1 au-
tre de fli-nt-glafs. Il faut les joindre
de façon qu'ils produifent la réfrac-
tion oéceffairc & faffent difparoîtrc
les couleurs. M. l'Abbé Bofcowich
«ntre dans quelques détails fur cette
méthode^ & promet de la publier
bientôt.
Dans une Lettre de M. le ProfeP-
fcur Kratzenftcin à M. Bernoulli , da-
tée de Copenhague le 17 Mai 1 777^
on trouve deux émcrfions des fatel-
lites de Jupiter , l'une du premier &
l'autre du fécond ; en comparant la
première avec celle qui a été obfer-
vécà Berlin , il trouve pour la difFé- -
«xeoce Jes méridiens entre Copenhar
1 ^''P^Wpctt'^^^'- H37
éi^dcuZ' ''°"""e ceux du
pftrof. r race de ia ..^^^^
'''^«. r«ne du -^ *■•'■-
f«<^ond;eocar^'*^*-
143 s Journal des Sçarans ^
gue& Paris» 41' 41'^ aulitude4I
o^^ qui eft dans la ConnoifTance des
Tems. Mais une (cule émerûon ne
{a&t pas: pour cette détermination ,
& des calculs poftcricurs de M. Me-
chain ctabliflent cette quantité de 41'
4" parplufieurs éclipfes*
IL entre dans quelques détails fur
rObfcrvatoire de Copenhagae & fur
4 ordre: que le Roi a donné de le ré-
tablir & de le mettre en étar. Il rap-
porte- encore une occultation de Ç
des Gémeaux par la lune obfervce le
ai Janvier 1777 9 & quelques éclip
fss^ des fatellites obfervées par im
AAronome qu'il ne nomme pas ^ en
1771, Il s'étonne que M. de la Lande
ne veuille pas croire que les taches
du folcil font des trous ou cavités
du diique folaire» M. Kratzenftein
les a obfervées avec un tékfcopc
Newtonien db 4 pieds , 6c dit Içs
avoir vues aoffi diftinâemeot qn'tl eft
poffible , & avoir remarqué des iné-
galités qui paroiffoient aller d*\m
bord à l'autre inégalement , mais
Décembre 1778. 2.439
foiblcmcnc éclairées fuivant leur
obliquité à la furface du (oleil -, ce
qui prouve, fuivanr lui , que ces iné-
galités font fucceflîvemcnt décou*
vertes Se cachées par le bord du creux
pendant la rotation du foieil , rela-
tivement à Toeil qui en eft le plus
près , & que ce ne font point des
eminences en forme de montagnes ,
comme le foutient M. de la Lande.
. Une Lettre du Père Fixmillrïet ,
datée de Cremfmunfter le 23 Juin
1777 , adreflee à M Bcrnoulli , con-
tient plufieurs obfèrvations d'éclipfcs
des fatellitcs de Jupiter , & une dé-
termination de h rotatiofi du iblell
fut fon axe au moyen des taches. Suc
vingt taches obfcrvées , le Père Fixl-
millner n*en trouva que trois ou
quatre qui parurent revenir au même
point du ciel. Pour approcher da-
vantage des vrais élémcns dû calcut,
il (uivic une tache depuis le 20 Juin
jaCqu'au premier Juiller ; & il a trou-
vé 1' 19* jl' pour le lieu hélioccn-
tirique du nœud afcendant deféquoN
£44^ Jottrnal des Sçav^ns ;
tcur folairc , & 6® 15 14'' pourriti^
clinaifoiv. Il avoit trouvé , en 1 767 ,
8^ il ''44' & 7® 8 30''; ce qui don-
ne , en prenant un milieu , 8' 20*^
48'^ pour le lieu du nœud , & 6^ 44^
pour rinclinaifbn. Quant au temg
de la rotation , il Ta trouve par onZç"
obfcrvations d'une tache de 15s ijh
44' , & par dix obfcrvations d'ilnc
auttcjde 25^-; i^r^z-f. Il dit, à la fin
de fa Lettre , qu on va établir à l'Ab-
baye de Lambach, près de Crcms-
munfter, un Obfervatoire j & qu'un
Religieux de cette Abbaye eft à Vien-
ne pour prendre les inftruâions né-
ceflaires. On en^a aufli conftruit un
en Hongrie , enforte qu'il y en a ac-
tuellement trois dans ce pays-là ; l'un
à Tyrnaw, l'autre à Erlau , le troi-
fièmc à Ofen, dont L'Abbé Hell rend
compte à M., Bernoulli. M. "Weifs a
envoyé de Tyrnaw à M. BernouUi ,
Acs obfcrvations d'éclipfes de fatclli-
tcs faites en i77^,&rimmerfion de
xrderEcreviflc, fous la partie obf-
cuxe de la lune, obfervèe le 19 Fé-
Décembre 1778. 1441
vricr 1777. M. le ProfcflTeurMatsko
apprend auflî à M^ BernouUi qu on
va conftruire an Obfcrvaroirc à Ca(^
fcl f par Ordre du Landgrave. II
parle d'un verre de Campani que le
Landgrave Charles avoir apporte de
France: ce verre a 113 pieds de foyer;
il demande des indruâions fur la
manière dont il doit l'employer.
Ce Volume eft termine par la trit
te nouvelle de la mort de M. Lam«
berc, qui eft arrivée à Berlin le 25
Septembre 1777. Il étoit le direc-
teur de CCS Ephéméridcs. M. Bcr-
notrlli donne ici une notice de fa
vie , & nous en avons déjà parlé ;
d'ailleurs fon Eloge a été prononcé
à l'Académie de Berlin le 29 Janvier
1778 Cet homme rare ^ qui avôit
porté fes regards & fcs découvertes
dans toutes les parties des Sciences ,
qui avoit fçu joindre aux obferva-
rions les plus fines & les plus délica-
tes les vues les plus brillantes & les
plus étendues, etoit né à Mulhaufen
ra Suide vers l'an 1730. U éroic filt
2442 Journal des S^avans i
d'un Tailleur , & n avoir en çonfë-
^uencercçu aucune éducation.» Quel-
ques livres de gcomctric élémentaire
& de cofmographic développèrent
fon talent pouïSjes Mathématiques.
Il paflTa dans les Gr ifons , où il vé*
eut dans la maifôn de M. de Sa*
lis ; fit dlfFércns voyages avec fes
fils, & vint enfliite à Berlin en 1 764»
M. Sulzer, célèbre Dircôcur de l'A-
cadémie , le fit connoître au Roi %
qui lui donna une place d* Académi-
cien & une penfion. Depuis ce tcms-
là il n'a cefîé d'enrichir les Mémoires
de Berlin des morceaux les plus intc-
refrans;& les Ouvrages qu'il a publiés,
la Photométrie , les Orbites des Co-
mètes , rOrganum , l'Architechtoni-
que , fes Beytrage , &c. toujours ori-
ginaux , toujours remplis des vues
analytiques les plus profondes & les
plus fertiles, font des tréfors pour
ceux qui fauront y puifer. Il avoit
d'ailleurs le caradère le plus doux &
le plus fociable. M. BernouUi an-
nonce que ces Ephémérides fe conû*
Dicvnhn 1778. 1443
nucrojnt, malgré la mort de \L Lam-
bert. Le Volume dont nous venons
de rendre compte, eft un Recueil in»
tércflant de Mémoires daftronomie ^
de Tables , d'Obfervations & de
Mérbodcs. Nous en avons rendu
compte un peu au long en faveur^c
ceux oui n'entendent pas rAllcmand;
les Altronomes feront obligés d'étu-
dier cette Langue » fi Ton continue
de $*en fervir pour des ouvrages auffi
utiles au progrès de leur fcience.
E XP ÈRl E N C ES propres à faire
connoure que CAlkali volatil fluor
. ifiU Rémi Je le plus efficace dans
. tes Jfphixies ; avec des Remar-
ques fur Us effers avantageux qu'il
produit dans la morfure dejla Vi-
père 9 dans la Rage , la Brûlure j
l'Apoplexie, &c. Par M. Sage.
Contraria contra'iis citrantur*
Arift. Prob. I.
A Paris, de Timp. de Monsieur.
£444 Journal des Sçavans i
MÉMOIRE fur la manùn dont
Us Animaux font afftclis par dif^
jirtns fluides ainfomies , miphiti^
^u€s; & fur les moyens de remé*
dicr aux efFcrs de ces fluides •, pré*
cédé d'une Hiftoire abrégée des
différens fluides aëriformes ou gas.
Par M. Bu qutt , Dodeur-Rcgenc
& Profeflcut de Chimie de la Fa»
culte de Médecine de Paris, de
l'Académie Royale des Sciences,
de la Société Royale de Médecine >
Ccnfcur Royal, A Paris , de l'im-:
primerie Royale. 1778. '
CES deux Ouvrages, defHnés par
leurs Auteurs à faire connoîtrc
particulièrement les moyens dcirap-
peler à la vie les perfonncs qui tom-
bent en afphixics^difFèrcnt entre eux,
comme oii le verra par rcxpofé que
nous allons faire de la doôrine&
des expériences qu'ils renferment.
M. Sage donne d*abord le procédé
pour obtenir l'alkali volatil iluon
Dicemhre 1778. ^445
Ccft celui de Lemcry. Il confiftc à
mêler cxaâemcnt une partie de fcl
ammoniac pulvérifc avec trois par-
ries de chaux éteinte. On introduit
ce mélange dans une cornue lutée ;
& après y avoir vcrfe de Teau , on
adapte & on lute un grand réci*
picnt, dont on laifle le foramen ou-
vert , &c. M. Sage donne également
le moyen d'obtenir Talkali volatil
concret ; mais il préfère l'alkali vo-
latil fluor à ce dernier & à l'eau de
luce , qui ne diffère de ce dernier
que parce qu'elle a une huile pinte à
l'alkali volatil.
Le premier Chapitre traité de TaP
phixie produite par l'acide méphiti-
?ue de la fermentation viheufe« M«
âge cite l'exemple d'un oifeau Tuf*
foqué par l'air fixe > & qu'il rappclla
à la vie à l'Académie des Sciences »
en jpréfènce de l'Empereur , en lui
fiûunt refpirer de f alkali volatil. Il
a répété plufieurs fois la même expé-
xicnce fur d'autres oifeaux > fur des
tepciks 9 des iofcâes 8c des quadru*
144^ Jouraal deç Sfavans ^
pèdes 9 & il en a obtenu conftamtnent
^ les mêmes effets. Mais toutes les fois
qu'au lieu d'alkali voJatil il a em-
ployé par comparaifon le vinaigre ,
les animaux font morts ; & s'ils n*é-
toicnt pas dans une afpbyxie com-
pierte , cet acide les y a plongé & les
a tués : d*où il conclut aue l'acide du
vinaigre ne peut remédier aux af-
phyxies. Voici une expérience, donc
M. Sage s*autorife encore plus que
des faits , dont il vient d'être auef-
tion. Il a pris deux bocaux aune
égale grandeur , & après les avoir
remplis du fluide, qu'il appelle acide
niéphytique de la fermentation vi-
neufc, il a mis ,dans l'un de l'alkali
volatil fluor ^ ôc dans l'autre du vi-
naigre radical. Il a bien bouché les
deux bocaux , à l'aide de veflîes
mouillées ; il ks a agités l'un après
fautre. La veffîe du bocal où étoic
Talkali volatil fluor a été déprimée ,
& celle de Tautrebocal ne 1 a point
été. Ayant été . débouchés Tun &
fautre ^ une lumière plongée dans le
Décembre 1778. ^447
bocal où éroit l'alkali volatil ne s'y
cft point éteinte î au contraire, elle
s'ctt éteinte à Torificé du bocal oà
éroit le vinaigre. M. Sage pcnfequc,
dans le premier cas , l'alkali volatil
s'crt combiné parfaitement avec Ta-
cide d^ la fermentation vineufe^quil
a perdu par ce mtiyen fon aâion
meurtrière; au lieu que,dans le iecond
cas , Tacide du vinaigre , qui ne Vy
eft point combiné y ne lui a pas cn^
levé fa qualité pernicieufc Cette ex»
çéricnce de la faturation & de lab-
iorbition du gas de la fermentatioD
Ttneuiê pat Talkali volatil âuoc ou
eaaftique , av>oiU été faite anl^rifUi
tement par M. te Duc de Chaulncs^
éans une AiTetnblée de rAradénûe
des Sciences.
M. Sage confeille l'alkali volatil
pour détruire les effets des acides
minéraux fcr les |>erfoiine9^ut .y aiit»
toient éré expofécs ^ «< parce jqocf^
dit-il, ^><de l'union de 1 acide avec
» i'alkftlt'il férulre on mixte qui nk
H plus tien de corxdiîf*^» Le taetos
2^4^ JoumalJcs Sçavans f
alkâli volatil eft ^ félon M. Sage ^ ic
fcul moyen de carrigcr les eflFccs des
moufeces & ceux d'u:n aie altéré pat
les lampes , la refpKation des ani-
maux , &c. deforte qu'il croit utile
que chaque mineur ait un flacon
d'alkali volaril , & qu'on en fafic
xcfpirer aux perfonnes qui tombent
en fyncope» aux vidangeurs & aux
autres hommes expofes à des vapeurs
fufFocantcs ; état dans lequel le vinai-
gre eft nuifîble , félon M. Sage.
Il en eft de même de la vapeur du
charbon , dont M. Sage prétendi
qu'aucun Médecin n^a connu la na-
ture. Ce n eft autre chofe qu'un aci-
de, comme l'air fixej & par cette
f aifbn , d'après M. Sage ^ on n'en peut
Suérir les effets que par le moyen
c l'alkali volatil , qui n'agit point
comme ftimulant , mais en neutrali-
sant l'acide. Il rapporte pour preuve
4cs' exemples de perfonnes & d'ani-
maux 9 qu'il a ai nu rappelés à la vie
k>rfqu'ils avoient été fuffoqués par
cette vapeur. Le vinaigre > dans ce
cas 9
Dkembrt 1778. 2.44 J
cas 9 lui a toujours paru nui(ible ou
infuâîranc. 11 jeta une once d'alkali
volatil dans une chambre, où il y
avoic une fierté vapeur de charboi^
répandue ; une bougie y brûla très-
bien , & peu après 00 y entra fans
inconvénient.
M. Sage explique ain^î lacaufede la
mort des noyés« i<La portion d'air ret
H tce dans leur poumon venant à s'y
•> dècotnpofer,! acide méphitique qui
^ en réfulce fait ceflfer les fonâions
•» de ce vîfcère , &c. U cft donc évi*
•> dent, ajoutc-t-il, que Talkali vo-
•> laril 9 en fe combinant avec cet
« acide 9 doit le ncutralifcr & for-
I» mer un mixte qui n'a plus rien de
»> malfaifaot ; l'accès de Tair exté-*
•> rieur ne trouvant plus alors aucun
9> obftacle , le fpafme occafionné par
Décembre Fol. L
» l'acide qui avoit pénétré dans le
»• poumon , doit ceflcr au même inf-
y^ tant ; c'eft pourquoi je ne crains
•• point d'avancer que 9 loin de regar-
» der Talkali volatil comme un ae»
Die. Vol. U LUVV
145^ Journal des S çav ans ^
» ceflbirc dans le rrairement dw
^ noyés , il doit être employé com-
» »Tic le premier & principal rcmè-
H de , &c. " Quelques perfonn«
noyées ont éré rappelées à la vie pat
Talkali volatil -, des lapins , noyés
exprès, ont été reffufcitcs parle mê-
me moyen : ces faits paroiffcnt fuffi-
fans à M. Sage pour appuyer la théor
rie ci-deffus.
C'cft fur ' rout contre le venin de
*la vipère que Talkali volatil pafle
depuis longtems pour un excellent
antidote. M* Sage, qui regarde ce
venin comme acide , le confeille aufiî
dans ce cas. 11 rappelle à ce fujet l'ex-
périence connue , ou plutôt le bon
effet qu'en obtint M. Bernard de
Juïfieu , lorfqu'il en fit prendre à un
herborifte de Paris , qui fut mordtt
par une vipère aux environs de Mont-
morency.
Le mal que font les infedes, com-
me les abeilles , les guêpes , les con-
fins , &:c. qui piquent en introdui-
knr , félon M. Sage ^ un acide dans
Décembre 1778. 1451
la psau , fc guérie bienrôc d l'on y ap-
plique de l'alkali volatil fluor.
M. Sage penfc que les brûlures
font l'acide phofphorique très - con«
centré & très - échauffé , qui , en pé-
nétrant les corps animés , détruit du
modifie leur tifTu de différentes ma-
nières. En confcquence il croit qu'il
n'y a pas de meilleur remède que
Talkali volatil, en en réglant toute-
fois l'application félon l'elpccc de
brûlure.
Il cft employé avec fuccès pour
guérir la rage. M. Sage en cite qucl-
aues traits \ mais il défend Tefpric
c corne de cerf, & recommande
qu'on n'ait de confiance que dans
1 alkali volatil fluor parce qu'il n'efl:
poidt dans l'état favonneux.
L*apoplexie étant regardée par
M. Sage conune un état voifin de
l'alphyxie, il prefcrit aufii dans ce cas
Tufage de l'alkali volatil 9 qui lui a
réum à Tégard de deux hommes du
Jardin royal des plantes.
Enfin M. Saee indique la manière
Lllll\\
2 45^ Journal des Sçavans i
de fc fcrvir de Talkali volatil, foit
extérieurement , fpit intcriçuremcm ;
il en porte la dofç jufqu'à 15 gouttçs
dans un demi verre d'e^u , pour les
apoplc3^ies , en répétant pluficurs
fois,
Tel effTextrait d'un Ouvrage qui
9 çié fort répçindu , dans rcfpérancc
d*un fecours qu'il promet dans dçs
circpnftances fort cmbaraflantes. On
va voir par l'Extrait du Mémoire de
M. Bucquet , quelles modifications
il ffiut apporter à ces promefTes.
M, Biicquct commence par une
Hiftoirc abrégée des difFérens fluides
^criforrpes ou gas , afin de mettre les
J)erfpiincs qui le liront, & qui qe
ont point au courant des découver-
tes des Chymiftcs modernes , en état
d*ci\tcudrc les détails des expériences
qui doivent fuivre. Elles tendent à
!)rouvcr que Talkali volatil n'efl; p^s
e feul moyen, nî un moyen toujours
fur de rappeler ^ la vie dans Taf-
phixie , 8c que tous les acides &ç au-
tres ftimulans jouifTent de cet aVan^
rage avec moins d'inconvénicns.
Décembre 1778. 145 ^
• w On entend, dit M. Bucquer,pac
»» gas un fluide invifîblc , léger , mo-
»> bile , compreffible & élaftiquc ,
1) quelle que foit fa nature. Sous ce
» point de vue, l'air lui-même n'eft
» qu un véritable gaS , mais dont les
i> qualités chymiqucs font difFcren-
» tes de celles des autres fluides de
*• même genre, »
L'air pur eft appelé gas rcfpîrable.
Il favorifc la combuftion de tous les
corps & la calcination des métaux,
D*après M. I.avoifier, le fluide qui
forme larmolphère contient une par-
tic de vérirablc air refpirable & trois
parties d'un ga<; ncphitique, qui ne
peut fcrvir ni à la combuftion ni à la
rcjpirarion , & qui eft nommé par cet
haoilc Phyficisn , mofitc atmofphi-^
M. Bucquct ejfpliquc en peu de
mots ce qu'on doit entendre par l'air
déphlogiftiqué de M. Priefley , retiré
de plufieurs chaux métalliques , &
que M. Lavoificr regarde comme un
air très -pur, propre à favorifer la
LUiliij
il|.54 Journal des Sçavans ,
combuftion & la rcfpi ration. Delà
pafTc aux gas falins. Piufieurs mac
rcs falincs volatiles peuvent fe co
venir en gas. M. Buccjuct traite
gas alkalin , du gas acide marin ,'
gas acide fpathique, du gas aci
fulphureux ; mais d'une manière ce
cifc, &qui n'cft pas lufceptiblc d'(
trait. Il comprend, ainH que M. I
voifier , fous la dénomination de j
acide de la craie , non - fculemc
celui qui cft contenu dans les mat
r^s calcaires , mais encore celui c
fc dégage de la fermentation vinci
& de la combuftion. Ce nom lui j
roît d autant plus admiflîblc^que ce
cfpêcc de gas cft en plus grande qu«
tiré dans la craie que par - tout a
leurs. Les acides véc^^craux fe cd
vertiflcnt bien en ga:» ; mais l'cfp
fumant de nitre , quoique très-od
rant & très-volatil, n a pu Terre c
core. Jufqu'à préfent ce qu'on a
pelle gas nitreux n*eft , félon M. Bi
quct, qu'une des parties conftituî
tes de cet acide.
Décembre 1778» 1455
Les matières inflammables, telles
que réther vitrioliquc , rcfprit- de-
vin & les huiles, fournillènt aufli des
Î;as qu'on appelle gas inflammables.
1 en eft untrèsanciennement connii^
3ppçlé/eu»irifou des mineurs , qui
fe dégage des carrières de fel gemme
& de celles de charbon ; il prend feu
à l'approche d'une bougie alumée ,
& produit en détonnant unt explo»
fion plus ou moins forte. On retire
de quelques dilTolutions métallique^
cette efpècc de gas , dont M. Buc-
guet développe bien les propriétés,
nfin le gas inflammable des marais,
qui diffère du précédent parce qu'il
brûle plus lentement & parce que la
flamme qu'il produit eft d'un bleu
foncé, s'obtient en. remuant avec un
bâton la vafc des marais, des étangs,»
des fofles & des m^rcs. C'eft par lui
que M. Bucquct termine l'Hiftoirc
abrégée des gas , qui font tous plus
ou moins méphitiques', & qu'il faU
ioit £aiire connoître avant d'cxpofer
Llilliv
14 5 â Journal des Sçavans^
leurs effets fur les animaux &
moyens d'y remédier*
M. Bucque: , dans la premii
Partie de fon Mémoire, dont TU
toire desgas ncft querintroduûii
examine les connoviTances acqui
par les Médecins avant que les Cl
xniltcs s'occuppaffent de la rechen
des gas ou fluides aëriformes mép
tiques. Ils ignoroient la nature (
mofetes & des différentes vapc
fuffoquantcs ; mais robfcrvation <
fymptômcs , la difleâion des ca(
vres , des expériences multipliées
fuivies de fuecès dans Tapplicati
des moyens cinratifs , les avoicnt f
fifammcnr inftruits de tout ce qi
étoir important de favoir.
' MM. Lorry , H*rmant , Bouchi
Connor , Méad & Bergman , célè
Ghymiftc Suédois , ont décrit
iymptômes de la fuffocation. « Le
» obfervations réunies établiflfcnt
» la manière la plus inconteftab
» que les hommes & les animi
Çécembrc 1778. a 4 5 7
j* fufFoqucs ont la refpirarion.6^ la
>} circulation gênces ; &: qu'en outre,
>> dans plufieurs circonftances , le
» genre nerveux eft fcnfiblemcnr af-
^fcdé.» Par l'ouverture des cada-
vres on s'cft affuré que la cavité
droite du cœur cft extrêmement gor-
gée , de mcmc que les veines jugLilai-
rcs & les vaiiïeaux du cerveau , &
que les poulmons font remplis de
beaucoup de fang. Les deux indica-
tions à remplir font de rappeler les
(orcts vitales anéanties, & de dé-
truire enfuite les fymptômes apoplec-
tiques & rengorgement du poulmon.
La première & la plu*: preflante cft
d'employer des ftimulans. Les Mé-
decins ont eu recours à pluHeurs de
différente clpèce , telles que l'expofi-
tion à Tair hroid , TimmerHon dans
Teau froide , les fridions douces, les
.odeurs piquantes, l'eaude-viecam*
.phtéc , les eaux rpititueufcs , les vi-
naigres fimples & aromatiques , le
ici d'Angleterre , refprit volatil de
••cl araoniac , &c. EnUiitc ils ont fait
LVVVVm
145^ Journal des Sçavarts ;
faire irfagc de la faignéc & des re-
mèdes ufirés dans Tapopl^xie. On
trouve des preuves des bons effets de
cctce manière de traiter rAfphyxie
dans le Mémoire de M. Harmanr ;
dans un Rapport fait par M. Portai ,
par ordre de TAcadémie des Scien-
ces •, dans rOuvragc de M. Vicq
d'Azyr fur l'Epizootie , enfin dans le
Rçcueil public par M. Pia.
M.Bucquèt paflc enfuiteàla fé-
conde Partie de fon Mémoire , dans
laquelle il fait connoîrre comment
les découvertes chimiques fur les gas
ont été appliquées à la curation des
Afphyxies. C'eft le Dodteur Black ,
qui le premier a jeté du jour fur la
natMre des fluides acriformes méphi-
tiques. Après lui MM. Macbride ,
îPriefley , Jacquin , Cavcndich ,
Lannc, Ro .elle, Lavoifier, le Duc
de Chaulnes & autres , ont contri-
bué >, par leurs expériences ,à Téclair-
cir davantage, « Ils ont tous fait voir
» que le ^as de la craie , & ceux qui
^lai reifcmblcnt, défignés fous le
Décembre 1778. I459
» nom à' air fixe par M. Black , &
»> parles Chymiftes qui lont fuivi ,
«> éroicnc un véritable acide, qui Te
n montre aviîc toutes tS apparences
» extérieures de l'air tant qu'il n'eft
» pas coAvbiné à l'eau ou à quelque
H autre corps, n M. Bergman a appelé
icc fluide, acide aérien; & tous les
Chymiftes conviennent que c'cft un
acide.
Cette vérité a fait croire à M.
B * * qu'il feroit avantageux de faire
prendre aux perfonncs fuffoqucés des
alkalis , qui , en farurant l'acide mé-
phitique 9 en deviendroient l'anti-
dote. La même opinion fe trouve
dans un Avis patriotique, concer-
nant les perfonnes tombées en af-
pbixie par la vapeur du charbon.
M. Sage a adopté cette manièfe cj^
penfer , qui eft la bafe de rUuvr^gc
dont nous avons donné l'Exrrajt
avant celui de M» Bucquet. Mais
oaelque conforme ,quc foir <;ette
doâripe avec les phénomènes con-
nus des affinités de co'nbinaifou «
L\VV\n\
24^0 Journal des Sçavans l
M. Ducquec n'a pas été convaincu 9
comme M. Sage , qu'elle fût applU
cable au traitement des afphixies. U
a même fenti combien elle pouvoir
être dangereufe en donnarït l'exciu-
fion , fut- tout aux ftimulans acides ,
confeillés par les Médecins , & qui
font à la portée de tout le monde.
En conféquence il s*eft cru en droit,
& même il s'eft fait un devoir, en fa
qualité de Médecin , d'inftruire le
Public fur ce qu'il y avoir de fédui-
fant dans les expériences de M. Sage,
dont il juge très- bien ïts motifs loua-
bles. c« Quelques multipliées que
»3 foient , dit - il , les expériences de
•• M. Sage , & quelques bien fondées
M que faffent fes raifons , je n'ai pu
•• me diffimulcr qu'elles étoicnt aD-
» foltiment contraires à toutes Yts
i% obftrVations faites avant lui s de
H comme il n'a certainement eu en
»3 vue que le bien de Thumaniié , il
« nie permettra quelques réflexions,
M qui ont bien pu échapper au favant
M Chimifte , mais qui ne pouvoienc
Décembre 177*. I461
i» manquer de frapper un Médecin ,
»> qui , quoique amateur zélé de la
«• Chimie &convaincu des avantages
w qu'elle peut procurer à l'art de guc;-
•» rir , a été trop fouvcnt témoin des
» erreurs que cette fcience a portées
» dans la Médecine , pour n'être pas
« toujours en garde contre elle, d'atf-
» cane plus même que Tes raifonnO'
»» mens font plus féduifans & fcs ex-
>» périences en apparence plus coq*
*• duantes. »
Après avoir rappelé les expérien-
ces de M. Sage , M, Bucquct reprend
chacune des affertions qui lui pa-
roi fTent erronnées. M. Sage eft per-
fuadé que les animaux lefpirenc le
gas de la fermentation vineule au-
quel ils peuvent être expofés; qae
l'alkali volatil pénètre dans les poul«
mons & y fature l'acide qu'il y ren-
contrey & que le vinaigre eft abfolu-
menc contraire aux perfonnes fu^
fbquées. M. Bucquet croit au cofv
traire , i^. avec tous ks Phyficiens te
Médecins qui ont obfctvé les iy mg-
%/^6t Journal des Sçavans y
tomes de la fufFocation , & qai ont
ouvert les cadavres des hommes fu&
foqués 9 qu'ils périiTenr faute de reO
piration , &c. z^. Malgré Tcxpé-
rience Faite par M. Sage , en mettant
dans deux Docaux du gas de la fer-
mentation vineufc avec du vinaigre
.radical dans l'un , & de Talkali vo-
latil dans l'autre j d'où il eft réfulté
•feulement une combinaifon de Tal-
kali volatil avec le gas de la fermen-
tation , M. Bucquet ne croit pas
qu'on puiflfe en conclure que la même
combinaifon fe fera dans les poul-
mons d'un homme & d'un animal
fuffoqué cpmme dans un vaifleau de
verre. 3^. Que beaucoup de perfon-
nes fuffoquées ont été rappelées à la
vie par le vinaigre feulement.
. M. Bucquet fâchant bien que les
. meilleurs raifonnemens» & même des
-expériences éloignées, n'ont aucun
poids pour détruire des faits fédui-
lans & récens , s'eft attaché à répéter
un grand nombre d'expériences > en
plongeant des animaux dans diSé"
Dcccmhrc 1778. 14 6 J
rens gas & en les guériflanc par dif-
férens moyens. Elles ont été faites
en préfcnce de perfonnes inftruites 9
dont la plupart étoient des Phyfi-
ciens & des Médecins. II en rend
compte dans la troifième parcie de
fon Mémoire.
M. Bucquct a fufFoqué environ
deux cenrs animaux , qîiadrupcdes ,
oifeaux ou grenouilles dans différens
gas. i^. Dans le gas acide de la craie,
ou Tair fixe de MM. Black & Pricft-
ley ; 2^. dans Tair infedé par la va-
peur du charbon> qui n'eft en grande
partie qu'un gas acide femblable à
celui de la craic,^ 3^ dans le gas in*-
fiammable qu'on fait être le feu brî*-
fou 8c qui a la même nature que celui
qui s'élève des latrines , des folles ,
des mares & du fond des puits. Nous
m'entrerons point dans le détail de
ces expériences , qui nous ont paru
%îtes avec foin & qui méritent d'ctre
lues dans l'Ouvrage.
Il en rtfulte lès faits fuîvans : Tous
les fluides aërifotmes n'agiffcnt pas
24^4 Journal des Sçavansi
de la même manière fur les animaux.
La vapeur du charbon fuflFoquc avec
bien moins d'énergie que le gas aci-
de de la craie y & celui • ci n'occa»
{ionne pas des coovulfions violentes
comme Je gas inflammable.
Tous les animaux ne font pas af-
fcdés de même par les difFérens gas.
Les oifeaux périilcnt plus promptc-
ment dans les fluides méphitiques.
Les quadrupèdes y fubfiftent plus
longtems , lur • tout dans la vapeur
de charbon. M. Bucquet a remarqué
que les animau^i: les plus faciles à
fuffoquer , tels que les oifeaux ,
étoient auffi les plus fufceptibles
d'être rappelés à la vie, pourvu qu*oa
les fccourût promptement. Le gas
inflammable a peu d'aûion fur les
grenouilles.
Le gas méphitique ne pénètre pas^
i ce qu'il p^roît à M. Bucquet , ûan5
les poulmons des animaux auxquels
il eft nuifible.
On doit commcucej par expofer
les perfonnes fu£Foquées au grand ait
Décembre 1778. 1465
rommc le meilleur moyen de diftetv
dre les védcules pulmonaires & de
rétablir la circulation. Il faut cher-
cher à ranimer les forces par des fti*
mulans , au on varie fclon l'état d'at
phixie. M. Bucquet en admet trois
degrés. Dans le pcniier larefpiration
fubfille encore , la circulation eft
gênée & le fuffoquc peut avaler ;
alors on fait prendre incérieuremenc
des cordiaux , comme Teau - de - vie
(impie ou camphrée , Tcau de Co«
lognc , 8cc^
Dans le (ècond degré , où le poab
tft à peine fenfible de la refpiration
peu apparente y le malade n'avale
points II faut lui faire refptrer par le
nez des ftimulans volatils & odo-»
rans ; tels font les vinaigres Hmples
Se aromatiques , le fel de vinaigre »
Je vinaigre radical*^ enfin, dans le
tronéme degré , où la refpiration 8c
ta circulation font éteintes , rienn^a
Kru plus aâif à M. fiucquet que
fprit de fel- marin fumant & Tcf-
prie fu^biireiix volatiU Ce derniet
^^66 Journal des Sçavans'i
eft facile à trouver , puifqu'on a toii^
jours fous la main du loutre. Il s'a-
git d*cn mettre fur une tuile ^ de Tal-
iumer & de le couvrir d'un enton-
noir pour en diriger la vapeur dans
les narines de la perfonne luffbquée.
Si Ton veut que ce remède foit fanj
inconvénient, il faut > des le premier
mouvement que fait la petfonne fut
foquéc, la retirer de dclTus la va-
peur d*efprit fulphufeux & lui faire
xcfpircr de Tair pur. On y revient
deux ou trois tois ftulement , &,
toujours avfc la même attention.
On a recoures enfuite aux acides vé-
gétaux , qui font bien plus cordiaux
& plus tonique^;. La iaignée & \ts
remèdes indiqués terminent la guc--
rifon.
A regard de Talkali volatil , M.
Bucquet, penlant avccraifon qu'il
ne peut jamais agir que comme fti-
mulant , le conlcille feulement dans
le fécond degré de fufFocation. Il
prévient qu'on ne peur être trop
réfervc dans Tufàgc qu'on en peut
Décembre 1778. 2467*
faire întcrîcurcmcnt , parccqu il oc-
cafionnc quelquefois un foulèvemcnc
d'eftomac , un hocquct très-incom-
mode , & des convulfions aux per-
foîines qui ont les nerfs fort irrita-
bles. Ccft d'ailleurs un câuftiquc re-
doutable, qu'on ne doit en^ploycr
qu*avec la plus grande circonfpcc-
Ci'on.
V Le fentimcnt de M. Bucquet nouf
pàroît d'autant mieux fondé , que ,
comme on a depuis long-tems em-
ployé Talkali volatil en qualité d'ex- _
citant ou de Simulant dans les fin*
copes , apoplexies & afphixics , s'il
y a quelque chofe de nouveau dans
l'opinion qu'il combat , ce ne peut- '
«être que dans l'explication qu'on
donne des bons effets que produit
cet agent chimique : or il eft facile
de démontrer y par les faits les plus
concluans , aue cette explication ne
{>eut s'accorder avec les propriétés
es mieux connues , ni de i'alkali vo-
latil fluor , ni du gas , dont on pré-
rehd qu'il eft le contrepoifon fpéci-^
fit|ue.
14^8 Journal des Sçavans i
En effet i toute Texplicarion dont
il s*agit eft fondée fur la fuppofition
que le gas meurtrier n'agit fur les
animaux ^ que parce que c*eft un
acide volatil , & que c*eft par fa qua*
lité acide qu'il les fait périr , lorf*
qu'il entre à la place de l'air dans
leurs poumons \ & d'une autre part,
fur ce que l'alkali volatil fluor ayant
la propriété d'abforber & de ncutra-
lifer cet acide galeux , en devient
prfr-là le remède le plus efficace* Ot
cette explication , qui doit paroîtrc
fatisfaifante à ceux qui n'ont que des
notions fuperficiclics de la chimie 8C
de l'économie animale, ne fera cer-
tainement pas trouvée telle parles
Phyficiens hc les Médecins qui ont
des connoiflanccs approfondies dans
ces fcienccs. Ces derniers , les feuls
juges compétnsen pareille matière,
fcntiront tacilement toute la force
des obfervarions fui vantes.
. Le gas nommé air fixe ou fixable ,
eft à la vérité un acide ; maisfon aci-
dité eft fi foible & (î peu fenfible,
^iic ce n*a été que par des expé
Déecmlrc 1778. 24^9
icnces recherchées & délicates ,
]u*on cft parvenu à la reconnoîrrc
& à la conftater; c'cft, de l'aveu de
tous les Chimiftes , le plus doux &c
le plus foible de tous les acides: auOi
cft- il fèparé des fubftances auxquels
les il rient le plus^ telles que la craie
Se les alkalis, par tous les autres
acides , même par les acides végé-
taux les moins adifs. Il n'eft donc
point croyable qu'un agent Ci doux
puifie faire périr fubirement les ani-^
maux par Timpredion de fon aci-
dité fur les parties fcndbles de leurs
poumons ; & il ne pourra reftet fur
cela aucun doute 9 (î l^on confidèic
que les animaux qu'il fait mourir
n^onc ni toux ni aucun autre fîmp-
tôme d^urritation que tous les autres
acides ne manauent pas d'excitçr
quand ils s'introauifent dans le pou-
mon ; que d'ailleurs les animaux
peuvent refpirer une grande quan-
tité des acides les plus conoHfs 9 de
en éprouver de violens (imptomes
d'iniiration daas les poumons» faûs
247^ Journal dts Sçavans y
cependant qu'ils en meurent pour
cela ; qu'ils peuvent même rcfpirer
beaucoup du gas , dit air fixe^ ^
de tous les autres qui ne (ont pas
plus corrofîfs y fans en éprouver aun
cune. incommodité, pourvu que cçs
acides & ces gas foient mêlés d'une
fuffifante quantité de véritable ait
- propre à la respiration 'y & Ton doit
conclure de tout cela que, (i les gas
qu'on peut nommer doux, font pé-
rir les animaux , cela vient unique*
ment de ce que, quoiqu'ils foient
des fluides élaAiques comme le véri-
table air y ils ne font cependant point
de lair & ne peuvent le remplacer
ni pour la refpiration ni pour la com<
^udion : il fuit de tout cela , par une
conféqucnce néceffaire , que ce n'eft
ooint par aucune qualité corrofive
.)u acide que l'air fixe fait mourir les
animaux, mais uniquement parce
qu'il occupe dans leurs poumons la
place du véritable air , le feul fluide
qui puifTe entretenir leur refpiration
& leur vie. Ce n'eft donc point >
Décembre 1778. 2471
Joît-on conclure encore, en ncu-
tralifanc Ic^s acides gazeux ^ que lai-
kali volatil fluor peuc remédier à
leurs mauvais cfFcts, mais feulement
en exciranr dans leurs poumons une
irritation qui renoi/vclle fcs mouve*
mens refpiratoires j & donne lieu à
Tintroduiftion du véritable air néce&
faire à l'entretien de leur vie. Cela
eft ïi vrai que , (î Ton applique à ua
animal tombé en afphixie > même
légère & commençante , caufée par
un gaz quelconque , foit de Talkali
volatil nuor , foit un autre irritant
de quelque nature qu'il foit, loin
de le rappeller à la vie , on ne fera
que hâter fa mort , (i l'opération ne
ft fait pas en plein air, & fe fait au
:ontraire de manière qu'aucune pot-
ion du véritable ^ir refpirablc ne
«uidè entrer dans fes poumons par
es premiers mouvemens d'infpira-
ion que les irritans auront déte^;
ninés.
Les nombreufes expériences de
M. Bacquet ayant prouvé que les ir^
14 7^ Journal des SçavMs f
ritans.quelconqucs ^ & en particulier
les acides volatils , peiivent remédier
aux afphixies c^ufees par les gas ,
audi bien que Talkaii volatil , dé-
montrent donc en même*tems que
ce n eft que comme irritant > & non
comme abforbant du gas , que l'ai-
kali volatil remédie aux a{phixie$»
& qu il ne mérite à cet égard aucune
préférence fur les ftimulans ^ même
fur ceux qui font incapables d'abfor?
btr & de neutralifer lacide gazeux^
^XTRAIT des Obfervations Mitio-f
rologiques faites à Montmorency ,
par ordre du Roi , pendant le ^ois
d'Octob. ijy8 , par le R. P. Cotte^
Correjpondant de FAçad. Royale
des Sciences^
LA température a été des plus
variables pendant ce mois; cha-
leurs aflcz fortes , froids aflcz vifs ,
humidité extrême ; & telle . qu'on
n*en voit pas même après les dégels
d'hiver. Ce tems a été très -favora-
ble
Décembre 1778. 2.47^
ble aux labours 8c aux femailles. J'ai
vu les dernières hirondelles le 7 3 6c
la dernière chauvc-fburis le 25 ; pref*
que tous les arbres avoienc perdu
leurs feuilles à la fin du mois.
f^cnts dominans , nord-cft & fud-
oueft. Ce dernier fut violent ïzs prc*
mier, 1, 24,25 & 3 r.
Plus grande chaleur^ i tf , o** le 7 ,
à 8 ^ ^foiry le vent fud très-fort avec
éclairs & tonnerre au loin. Plus grand
froid o , I ** de condcnfation le 1 9 à
^ ^ h matin , le vent nord-eft & le
ciel (èrein. Diffircnce^ 16, i ^.Cha^
hur moyenne de chaque jour y 7,7
* degrés.
Plus grande iUvotion du mercure ,
28 po. 2, 2lig.le 3oà8^ foirait
vent oueft & le ciel en partie fereîn.
Moindre élévation ^ 27 po. j , 4 lig,
le 25 à 6 ^^foir^ le vent nord-oueft
& le ciel couvert avec pluie. Diffe^
rencty 10 , io\. Elévation moyenne ^
, 9M matin ^ 27 po. 89 2 lignes; à
midi 6c au foir^ 27 po. 8 , -^ lig. Du
jour g 27 po« 8 9 1 lig. Marche du
Die. VolL M mmm m
2474 Journal des Sçavans,
Baromètre. Le premier , à 6| i» mae.
%y po. 7,11 lig. Du premier au 3 ,
l>aiffc de ^ , 3 lig. Du 3 an 5 , monté
de ^ , 4 lig. Du 5 au 7 , baiffé de 5 ,
9 lig. Du 7 au 12 , monté de y ^ x il.
Du 1)3 au I j , Baiffe de 4 , 7 lignes.
Du 1 5 au 17, monté de 5 , o lignes.
Du 17 au 20 , taiffe de ^ , 2 lignes.
Du 2© au 22 , monté de 5 , i lignes.
Du 23 au 25 , taijfé de 6 , 7 lignes.
Du 25 au 27 , monté de 7 , 4 lignes.
Du 27 au 29 , baijfé de I , ^ lignes.
Du 25 au 30 , monté de 5 , 5 lignes.
Du 30 au 3 I , ialjfé de 4 , 5 lignes.
Le } I , à 8 I ^'foirr^j po. ^ , 9 li.
On voir qu'il a beaucoup varié* Les
plus grandes variations onr eu lieu ,
cnmontanty les 10, 11, 15, 16,
21 , a.6 & 2^ 5 & en dcfcendant y
les 3,6, 7, ^ , 19,23 & 3 f.
Ileft tombé de h pluie les i , 2 ,
3 >4^<^>8, 9,ic,2o,2i , 23 ,
2.4 , 25, 28 , 29 & 3 1 i & de la
grêle , les 1 , 3 & 4. La pluie a fourni
40 , 6 lig. d'eau. Il en eft tombé 6
lig. le premier ; 6 , 3 lig les 23 &
24» & 8 lig. le 25.
Décembre 177S. 1475
YUvaporacion a ccé de 2 î lig.
- Plus giande dulinaifon de rai-
guilU aimantée 19^^ 45. Moindre
diciinaifon i^^ 15'. Différence 30'.
Déclinaifon moyenne , au matin ,
19 - 13' 11''; à midi^ 19° 31' 18'';
zufoir^ 1<)P 24' 4i", Do Jour ^ 15^
2 6' 27'^ Elle a été un peu troublée
dans fcs variations les 7 , 17 , i8 ,
27 & x8.
Plus grande Jecherejfe , 45 , 5^ le
19 à i^^^foirj le vent nord •cft.
Plus grande humidité 3,2^, le 19
i 7 1. matinale vent fud , avec4>rouiL
lard. Différence ^x , 3 <^. Etat moyen
2} , 3^, ceft-à-dire, 16, 7** au-
dcffous delà fécherefîe moyenne
fixée à 40 ^.
Le tonnerre a grondé de près le
premier , & de loin les ^ & 7. Le
Conduâeur n'a donné des fignes
d'élcâricité que le 4 , pendant qu une
pluie dorage tomboic. Les éclairs
etoient très-, vifs pcndiant toute la
nuit du 6 au 7*
J'ai obferyè une belle aurore bc^
Mmrammij
247^ Journal des Sçavans f
réale tranquille le 14 a 7^^/bin Le
ciel étoit tout rouge entre le nord Se
le nord-e(l. L'aiguille aimantée n'a
point varié pendant la durée de ce
phénomène*
Nous avons eu ici quelques fièvres
putrides vcrmineufes. Cette maladie
étoit épidémique dans nos envi«
rons.
De Monimorenciy ce 2 Novembre
1778.
NOUVELLES LITTÉRAIRES.
PRUSSE.
DE Berlin.
F' J. G. Waluri^ M. D. Phy^
^ fie. & Anatom. Profojforis
prïmarii ObferM atïones Ariatomica ,
'^^Hiftoria monflri bicorporis , duo-
bus capitibus , tribus pedibus , pec'-
ton pelvique concrets — • Cun$ rez
Décembre 1778. • 21477
novatce de Anajlomofi tubulorum
lactiferorum. . . Concrementa terrcf-
tria ; venc^ capitis & colli , curnfigU"
lis ad vivum exprejjis. 1778, in^foU
Berlin > avec 13 planches.
ANGLETERRE.
DE Londres.
Letters on the prévalence ofChrif"
tianity , bejore Us civil ejlablishment^
With^ &c. by Eafi Apthorpe^ M.
A. Vicar of Croydon. j. c. Lettres
fur la fupérioricé du Chriftianifme ,
avant fon établiflTement civil , avec
des obfcrvations fur la dernière Hif-
toire de la décadence de TEmpira
Romain. In 8^. ç sh. broch. 1778.
Le mérite de THiftoire Romaine
de M. Gibbon cft généralement re-
connu , mais l'afflibation de TAu-*
tcur à infinuer des remarqués peu
favorables au Chriftianifme , qu'il
paroît refpe^ler, a pareillement dé-
plu à bien des gens. Cet ingénieux
Ecrivain n*a pu , difcnc-ils, ignorer
que l'on a cent fois répondu Iblidc-
M m m m m iij
1478 Journal des Sçavans y
ment aux objcdions qu'il tenouv
Devoir - il donc s'cxpofer au rc
che de manquer de candeur , l
ce zèle que doit infpirer Tin
réel de rhumanitc? Mais cette
duttion a fufcité en Angletcrr
Chriftianifmc beaucoup de de
feurs habiles , au nombre defc
on place avec diftindion TAu
de ces quatre Lettres adrefféc
Dodcur Backhoufe , Archidiac
Cantorbery.
A Hijîory of the late nvoli
in Swedcn, • . • By Charles - Frj
Sheridan , Efq, of Lincoln's -
and Secrecary ro the Brichish
voy , &c. u c. Hilloire de la
nière révolution de Suède ; conte
le détail de ce qui s'eft paffé dar
trois dernières Diètes de cette (
trce , précédée d*un Abrégé de 1'
toire de Suède, néceflàire pour
pofition des vraies caufes de
mémorable événement. In 8^.]
5 sh. en carton. Dilly. 1 77S. ^
Décembre 1778. 2479
M. Sheridan , qui étoic Sfcrcraiie
de l'Envoyé d'Angleterre clans le
tcms de cette révolution , arrivée le
1^ Août 1772. , a dû fans doute être
înftruit mieux que bien d autres , de
la vérité des chofes dont il a tracé
Thiftoire. Pour développer les canfes
immédiates qui ont influé fur cet
événement , il indique les fources
intérieures du ilcfordse 6i de la con-
fafioiî qui , depuis long - rems , ré-
ghoient en Suède, &qui ont occa-
lîonné cette multitude de révolutions
confignées dans THiftoirc de cette
Nation.
Obfervatîons on M, ffume^s Hif"
tory ofEngland, By Joftph Towers.
i. c. Remarques fur l'Hiftoire d'An-
gleterre de M. Hume. In-S^. 1778.
Robinfon. Prix , 2 sh. ^ d.
M. Towers rend jufticc au mé-
rite de M. Hume , & lui donne des
éloges ; mais il pcnfe que THiftoirc
d'Angleterre doit être lue avec pré-
caution , fi l on veut avoir une idée
M m m m m iv
14S0 Journal des s çavans ,
jufte de la Conftiturion nationale*
La fidélité & Timparrialité font deux
qualités d'un Hiftoricn qu'il ne fauc
pas 9 à fon avis , s'attendre de trou-
ver toujours dans M. Hume ; & cela
pour deux raifons , d'abord parce
Îu'il a , dans cous fes écrits , affeflé
e montrer des fentimens finguliers;
en(uite parce qu il avoic les préjugés
d'un Royalifte.
^ pratlcal Tnatifc on thc difeafcs
oftht Teetk... By John Huntcr,
Surgeon Extraordinary to thc king ^
and F. R. S. 7/2-4°. ^' ^« Traité pra-
tiquefur les maladies des dents,pour
fervir de Supplément à Thiftoire na-
turelle de ces parties du corps. 1 778.
//î-4^.
. M. Huntcr après avoir donné,dans
une première Partie , l'anatomie &
la phyfiologie des dents , publie dans
celle - ci » & en dix Chapitres , les
maladies des dents & les fuites de
ces maladies.
Dçccmbrt 177?. M*^^
:» FRANCE.
D E P A R I s.
Diffirtation fur Us lavemens en
général , & partlculihcmint fur une
méthode nouvelle de traiter par ce
moytn Us maladUs vénériennes. Par
M. Rover, Maître en Chirurgie, an-
cien (chirurgien Aide -Major des
Camps & Armées du Roi , Breveté
de Sa Majeftc , & chargé par le Gou-
vernement de donner des lecours aux
pcrfonncs indigences atraquces de
maladies vcncriennes. Troificmc
Çdiiion. A Paris, chez. Michel So-
rin 9 Libraire , rue Saint • Jacques ,
Srès Se Yvçs. 1778. Brochure /V8^.
c 9ipag.
Nous avons dcjà parlé de cet Ou-
vrage, à Toccailon des premières Edi-
tions On ne do t pas le regarder com-
me une lîmplc annonce d'une mcrho-
de particulière de traiter les maladicrs
vénériennes. Il contient dos choies
très-cffcnticllcs^ U fondées fur Tana-
comie & les meilleurs principes de
M m m m m V
24S1 Joùfnal des SçavanSg
Phyfiologie, concernant fadminif^
trarion & les zffcis des lavemens en
général, & peur à cet égard être
d'une très - grande utilité à tous les
Médecins. Pour ce qui eft des fecourt
qu'on peut retirer , dans bien des
cas, dVn remède antivénérien, ad-
miniftré de cette manière, TcfEcacité
de cette méthode & les cas où elle
doit concourir avec les autres » ou
même leur être préférée , ont été bien
confiâtes par les obfervations nom-
breufes qui ont été faites à ce fujet
dans la maifon de fanté de la petite
Pologne , ténue par M. Royer , pat
les ordres & fous Us yeux du Gou-
vernement; Obfervations dont iM. de
HorncSyMédecin-Infpeaeur de cette
maifon , a rendu un compte détaillé
dans rcxcellcnt Ouvrage qu'il a pu-
blié depuis peu fur cette matière.
Mémoire fur la meilleure ,maniirt
de corijlruire des alambics 6* four^
neaux y propres à la dijlillation des
vins pour en tirer les eaux • de • vic^
Décembre 1778. '>-A^'i
Par M. Baumc , tiu Collège de Phar-
macie de Pans, de T Académie R.
des Sciences & de celle de Madrid :
Ouvrage qui a obccnu le Prix fur la
queftion relative à cct.re marière ,
propoféc par la Société libre d'Emu-
lation. A Paris , chez P. Fr. Didoc
le jcuile , Libraire de la Faculté de
Médecine 9 Quai des Auguftins.
1778. Brochure />2-8*. de 128 pag,
avec deux Planches gravées.
Nous rendrons compte de ce Mé-
moire donc l'objet cft très-importanc,
fur- fout pour la France.
Recueil iTEfiampes coloriées , re-
prif entant Us Grades^ Us Rangs &
Us Dignités , juivant le Cojlume dt
toutes Us Nations exijlantes-; avec
des Explications hiftoriques > & la
Vie abrégée des grands Homines qui
ont illuftré its Dignités donc ils
étoicnt décorés, in -folio , papier
iHolUinde.
DfiDlâ A LA NOBLBSSE. "
M m m m m Tj
148^4 Journal des s çavahs^
P RO S P ECTUS.
On fe projpofe de donner -dans ctt
Ouvrage le (Joftume de cous tes Gra-
des , Rangs & Dignités qui ont exifté'
depuis la fondation de chaque Mo-
narchie.
Chaque Perfonnage y fera revêtu
des orncmcns qiue la Dignité lui a(^
figne dans une térémonie •, les étof-
fes , les broderies , les dentelles , les
fourrures, les pietreries, tout y fera
grave & colorié avec une fcrupuleufc
exaditude.
On fera paroîrre tour - à - tour le$
habiilemens que le goût ou la bizar-
rerie ont fait inventer y non - feulc-^
ment en Europe , mais erKrore dans
le rcfte du Continent. Comme il
faut une filiation d'idées dans toutes
fortes de CoUedions, voici Tordre
qu'on a adopté.
Ce Reçut il fera partagé en cinq
claflbs : la première fera deftinée aux»
Souverains de la terre ; la féconde»
àTEglife dans toutes les ReligioiiS;
Diumhn 177S. 248J
la troificmc , à TEiac Militaire de
chaque Nation ; la quatricTic, à la
Magidraturc » & la cinquième , aux
Gens- de- Lettres & aux Artiftes , ce
qui renfermera les Univcrfitcs &l les
Académies.
Ces Eftampes feront jgrravées &
coloriées par les plus habiks Arciftcs
de Paris en ce genre , fur du papier
d'Hollande ; dans le format in-folio :
il en paroitra douze cahiers par an ^
compofés chacun de douze Eftam-
pe5 ; la Colledioti aura au moins
trcnre-fix cahiers , & celles des O/-
dres Religieux & Militaires pourra
être regardée comme une fuite de
notre Ouvrage.
Un Homme de Lettres, très-connu','
jTcft charpé de compofer TExplica-
tion hiftoriquc & la Vie des grand»
Hommes. Quelque étendue que fait
cette partie litrérairç, on ne la fera
point payer aux Soufcriptet/rs \ ôc
pour qu'ils en puiffent diloofer à leur
cboii , ils la recevront léparémcnt
des Planches ; rExplication le joio^
148^ Journal des SçavanSf
dra à la fin des volumes en les fal-
fant relier par iix ou douze cahiers.
Quant à rHiftoirc des grands Hom-
mes , on l'arrangera de façon à pou-
voir être incorporée dans le Recueil
d'Eftampes , ou bien à former un
Ouvrage à part , deftiné à faire fuite
au Diâionnaire de Bayle^ ou aut
Eloges de Fontenelle,
Chaque mois il j)aroîtra un cahier
de douze Eftampes coloriées -, & tous
les fix mois, l'Explication hiftoriquc
des fix cahiers, avec la Vie des grands
Hommes qui s'y rapportent.
On ne le propoft pas de tirer plus
d'exemplaires que n'ç:n demanderont
les Soufcripreurs ; cependant s'il s'en
trouvoit quelques-uns de plus après
la Soufcription , ils feroient vendus
à raifon de 24 liv. le cahier, au lieu
de 1 5 livres , prix où nous le fixons
aujourd'hui.
* L'ouverture de cette Soufcription
fc fera auffi - tôt que ce ProfpcSus
paroîrra ; & fi elle n eft pas fermée
en Décembre 1778 , temps où fera
Décembre 1778. 1487
délivré le premier cahier, alors on
annoncera Tépoqiiç certaine de fa
clôture.
La Lifte desSoufcrîptcurs fera im-
primée & jointe à chaque exem-
plaire.
Conditions (U la Soufcription.
Quoique cet Ouvrage exige des
recherches immcnfes & des dépcnfcs
ConGdérables , on ne demande au-
ame avance aux Soufcriptcurs , qui
ne payeront que 15 liv. en retirant
chaque cahier : ils auront feulement
la bonté d'adrefler, franc <k porc y
au fieur Dufios^ Graveur^ Cloître,
St'Benoît , rue Saint Jacques , una
Soufcription (ignée , pareille au mo«
dèle fuivant ; & ceux qui la lui fî^ront
iVarvenir avant que le premier cahier
paroif& 5 ne payeront pas lesdouziè-:
mes cahi<^rs , c'cft- à • dire , que fut»
trente -fik, ils n'en' payeront que
trente* troi^ , dc en auront tiois grar
fis.
14$S^ Jouméd des Sçavan's j
Modèle de Souscriptiok.
Je promets de prendre chaque^
€ahier d'Efiampes coloriées^ r^pre*'
fentant Us Grades , Rangs & Digni*
tiî , juivant Le Cojinme des Nations
cxifiantes , lorfqi^d paraîtra y ed
j>ayant lafomme de i^ liv. â
€e 1778.
Signé y
Nouveau Livres de Principes rai^,
fonnès de Dejfin^ depuis les yeux
Jufqu'à racadcmic & Técorché ^
(P après les meilleurs Maîtres anciens,
&"modernes ^ & dans lequel on a
fait entrer Us têtes d^ixprejjions de
Lebfun. ' *
La Gravure dans le goût du crayon^
eft fi fupérieurc à tous les autres gen-
res de Gravure, pour l'i(nitation du
Dcflin, cju^on s'cafcrt.dc préférence.
On cfpère. que ;ce- nouveau. Livre ,
gravé dans ce gcqrc & imprimé, en
rouge y fera.nonrfeulemeivc utile aux
Maîtres & aux Elèves > mais qu'il
Décembre 1778. 1489
pourra^ encore entrer dans les Cabi-
nets des Curieux qui font des Col-
lerions de Dellîns & de Gravures
de tous les âges.
Ce Volume fera compofé de 6%
Planches in-folio^ grand papier, cha-'
cunc aura rExpiicarion des Principet
qu elles prcfenrent : on le payera 24
liv. broché en le recevant en Janvier
1779 \ jufqu'à cette époque, les per-
sonnes qui voudront avoir les pre-
mières épreuves , pourront fe faire
infcrire fans frais chez le Sr. DufloSy
Graveur , Clorcre Saint - Benoit , \
Paris.
On pourra auflt foufcrire , pour
ces deux Ouvrages , chez le fieur
Barbou , Imprimeur - Libraire , rue
de5 Mathurins , à Paris ; & chez tous
les Libraires & Marchands d'Eftam-
pes de l'Europe.
HiJIolre naturelle des Oifeaux.
Tome V®. grand f/r- 4*». A Paris ,
de rimprimerie Royale; 6^ fctrotfVc
chez Panckoucke ^ rue des Poitevins*
1490 Journal ites Sçavans ^
363 pages. Prix, 4liv. Décembre
1778.
Cette grande Edition de THiftoirc
des Oifeaux cft dcftinéc pour ceux
3tii prennent la grande Colle^ïlion
es Oifeaux enluminés, dont nous
avons annoncé le 3 9® Cahier , 6t
qui ira à 42 , ccd à dire , à plus de
mille PlancheSr Les genres ^décrits
dans ce Volume, font les tangaras ,
les manakins, les fourmiliers , les
gobe - mouches , les ortolans , les
bruans , les bouvreuils , les cotingas,
les alouettes , les cochcvis, & une
multitude d'efpcces étrangères qui
approchent de ces genres. On voit
dans la Table quels font les articles
de M. de Buffon , & quels font ceux
de M. de Montbeillard avec qui M.
de BufFon a partagé le travail & la
gloire de cette grande entreprife. On
y voit auifi l'ordre des Planches en-
luminées qui fc rapportent à chaque
defcription de ce Volume,
On publie aufli le 13^ Cahier des
quadrupèdes imprimés en couleur*.
Dcccmhn 1778. 2491
Et le Tome IV^ de rHiftoicc na-
turelle des Oifeaux z/2-4^. du format
ordinaire qui fait fuite à THiftoirc
naturelle de M. de Buffon, & ren-
ferme its Planches les plus néceflaires
aux defcriptions. Prix, 17 liv. relié.
Douzième fuîu de la Notice de
t Almanach des Ajfociés , rue Saint*
Jacques à Paris , pour Tannée 1 77^,
Par M. Defchamps , Libraire , rue
Sr- Jacques y aux AiTociés. 20 pages
i/1-4^. petit caradlère. Prix , i liv,
■ Cette Brochure contient en abrégé
les découvertes, inventions ou expé-
riences nouvellement faites dans les
Sciences, Us Arts , les Métiers, Tln-
duftrie, &c. par ordre alphabétique.
Il y a 300 articles , tous aflez courts,
mais fur lefquels M. Defchamps of-
fre de donner aux Amateurs des in-
dications plus détaillées , en lui écri«
vant, franc de port.
• . Nous avons reconnu pluficurs.de
ces articles pour être tirés de notre
Journal , d'autres de la Galette de
France^ &c.
249^ Jàui^naldcs Sçavàhs^
Il y a aufli un Catalogue des Livres
& des Eflampes qui ont paru , & une
Table des Auteurs avec leurs de-
meures.
Les notices àt^ dix premières an«
nées forment une petite Brochure
oblongue de 24 fols, il n'y a que
celle de 1 778 qui foLt du même prix
& du même format que celle que
nous annonçons \ ce Répertoire nous
paroic curieux & utile par la multi«
tudc de cbofes dont il donne une
idée. Il feroit à foubaiter que l'Au-
teur cicâc les fourccs où il les a pui-
fces , cela formeroit comme une Ta-
ble de tous les Journaux , mais une
Table raifbnnée qui difpenferoit
fonvcnt de recourir à la lource. Le
Journal que promet M de la Blan«*
chérie , Ai^cDt général de CorrcC-
pondancc , rue de Tournon , cher
qui fe rient le rendez- vous littéraire
tous les mercredi , fera un ouvrage
du mcme genre; noiJsrannouceronK
dès qu'il paroîtra.
Décembre 1778. 1.495
ERRATA.,
(03olfre.) Page 2041, HgB^
Poujer, //yj{ Pouget.
Page 2041 , %. ^. deux alinéa ,
/(/è{ en deux alinéa*
( Novembre.^ Page 2193 , //g^. 5 ^
la Bfive, /i/2{ la Hire.
HH
T A BLE
DES ARTICLES CONTENUS
dans le Journal du mois de
Décembre 1778. FoL L
Tes Œuvres de Sénequc U PhU
JUjlofophc; traduites en français
par feu M. la Grange. 2.307
Mémoires concernant FHiJioire ,
les Sciences , les Arts , les Mœurs ^
Us Ufages , &c. des ÇlUnois ; par les
Miffionnalris de Pékin. ^ 3 3 5
V Homme Perfonnel , ^Comédie en
cinq acles & en vers ; par M. Barthe.
Obfervadons fur le Froid rigou--
reux du mois de Janvier 1776,- par
M. J. H. Van Swinden. 2368
Relation des diffàms Voyages
^495
dans Us Alpts du Faucïgny ; par
MM.D.& D. 2387
AjlronomifchfiS yarbuch , odcr ,
Ephemcridcn fur i dus fahr 1780,
&c. 2358
- Expériences propres à faire con,'^
noître que tAlkali volat'd fluor efl le
Remhde te plus efficace dans les Af*
phixies ; par M. Sage. 2.443
Extrait des Obfervations Mitée*
rologiques. ^ 2.472
Nouvelles Littéraires* 2.476
Fin de la Table, \
L E
JOURNAL
DE S >
P O Û R
r ANNÉE M, DCC. JiXXriïf.
'■■■ D É CE M B >R £. «rf. ffi
^ PARIS,
Au Bureau du Journal de Paris, rue du Four
S. HoDoré.
M. DCC. LXXVIII.
AXBC PRIVILEGE DU. KOU
tfi
/ '
'ÇAVAJSfs
BR£.
*'<•'.//.
C/ N s^ abonne aSueUement pour le
fOimyAJL DES SçAVANS^aU Bu^
rcau du Journal de Paris, rue du.
Four S. Honoré ; & c'eji à tàdrejfc
du PireSeur de ce Journal i^i^ilfaue
• tfivoyer Us oi/ets relatifs à celui des
S^aymi* Jupùx\ de là Soufitiption
de r année efidt iS liv. pour Paris ^
& de 20 Im^. 4f. pour la Province ,
foit\Ti-\XQU\r^J^. I^JOURNAL
DE S SçAVAUfS tjl cqmpofc de qua^
ior^e Cahiers ; il ^nparoît un cha^i
fue mois , & deux en Juin fi* m Di*
ambre.
*x *> *?
X X» X# X*
P4
I
• ■■ '• LE .' :
JO U R N A L
DES
•SÇ AV ANS''
DÉCEMB. M. DCC LXXVIIL
S^A T I Flacci^\h\i}i /î« Alcuîni ,
Abbatis 5 Caroli Magni Régis ae
. . Imperatoris Magiftti O fera ^
fofiprimam Editioxtcm a viro CUr
. rt^mB />. Andréa Quercetano €ti»
ratam y de novo coiie3a.j multis
lotis tmendata ^ & OpufcuUs pri'^
fi^^ rV^n^? /!^9f fV^tf^ au3a , va»
' mfquê n^pdis ill^firat^^ cura ai
- fiiJio Frfiàf/uii.SL R* !• Prîncbis
. . i& Abbi^is adii. jpmmeramumRa^
/^sbonal Ji,iuri$ joan. Michaelîs
.yol.IL Nnnaâiv >
ijph AitfnétJêi Sçavans^
• Mnfi^ik^ Gac/n^jjé z vol. in-foh
le Comte Palsvcijp du Rhin.
A^ LA^ètç de cette nàuvclie Edi-
. tion des (Euvres d'Alcuin , &
après TEpître d'édicatoirc , M. Fro-
bcnius^ Abbé de Se Emmwran,Ordrc
4^c Ûcûoît ;.& J^/nccile l^Ehip^,
a mis une PrcFacc 'générale dans la-
^ucU&Uiçnti compte dç fan txayail.
André Duchefne eft le premier
<jui ait raiTemMé les Opufcûles d*Al*
cuin, ou déjà imprimés, ou recueil-
lis en mahufcrits paV Paul Potàu, dt
ThôU , les Frères Du Puy, Sirmond
«cdauctés. Ce favant Editetit ft a-
voix pas fait fouiller dahs lei BibUo-
tfeècjues d'rralie , d'Éfpagnc , d'An-
gleterre 5: d'Allemagne , où il auroic
pu trouver de quoi enrichir fon Edi-
tion. DbnïMattoitiDdtrt Miibil-
ïôn /B4.1oicri''Piè^' ft iWl'ùtWs ;^nt
9êi)àis déÀ)aVtït'iMàfiWiti^ |>ro<îl^c-
tiôhs d'Alii«H/Jîu-il ît«porteMt^dc
réunir aux Jt'écédeiitcs, de même
Décembre 1778. ifOi
que Celles qui n'ont jamais vw Iq
joun .1
Le nouvel Editeur cntricaric/dq
rendre ce fervic^àla Lictéra^riirc ^
lorCque^ tout occupe, dç foft projet ^
il apprit que Dom lidéphonlc Cape>,
linot, Bcnedidin , en avoit formé un
pareil , qu'après un travail de plun
iieurs années il étoit<ptct à meure
fous prcffç deux , Vjôhimes , & qu*il
ne lui manqtioit qu'un Imprimeur ,
& des manufcrits qui font rares en
France. M. Frobénius , qui avoit
d'abord offert à Dom Carelinot
fcs fcrvices , comprit que l'Edition
projetée tarderoit trop long -rems à
Îaroître ; il s'en chargea donc > &
>• Carelinot , qui étoit dans un âge
fort avancé ^ lui fie paiTer tous les
matériaux qu*il avoir prépares. Anflfî-
tot il écrivit à différens Bibliothécai-
res., les priant de ne lui pas rcfufer
les fecours que pouvoient lui fournir
les dépôts confiés ï leurs foins. Les
Bibliothèques des Cathédrales de
Saltzbourg &: de Frilingen lui foutr
Nnnïvv\\\\
2^ol Journal des Sçavans ,
nirent des tnanofcrits précieux , p
corriger les imprimés , pour y fi
pléer des omiffions iinporranre$ ,
pour y ajourer de nouveaux opuf<
Ici. 1-c Cardinal Pàflîoneï cnv<
d abord la lifle des Ouvrages d';
cuin confervés dans la Bibliothèc
du Vatican , enfuitc la copie de c<
dont M. TAbbé de Sainr^Kmmc
avoir befoin. Un Profpe3us put
en 17^0, invita tous les Gcns*(
I 1-C[tres de . concourir à rcxkuti
du projet : trois Sçavans , Mcffie
Chrifl: Lud. Sehcidius y connu;
Jufienrs Ouvrages , & fur - tout ]
Tes Origines Gue'ficce; Chijl. Adc
Klot[ , ProfefTeur d'Eloquence &
Pbilofophie dans rUnivcrfué
Halle en Saxe , connu auffi par c
jfercntes produélions , & M. Ck
Frider, TemUr , Secrétaire de Sa
le Roi de Danemarck , s'emprel
rcnt de témoigner leur bonnes
lontc. Celui»- Cl- fur -tour écrivit
Angleterre , fans en avdir une
ponfc bien fatisfai faute. Rmsfo
Décembre, 1778. 15OJ
SVM ex 'AngUa tulit doSis viris
profeSo, indignuai ^ nobijfque ifzgra^
tum. On demanda une année pour
avoir le tems de faire tirer \ts copiés
néccffaircs, &on exigea cent livres
ilerling^ & au - delà pour le travail
d'une fcmainc 9 projcriptura & la-
bore unius hebdomadce , mcrcedepi
pacifci voluere centum & ultra libr/f^
rum^Jlerlings. La féconde condition
n'étoit pas admiflîble, & elle donnô
lieu de préfumçr qu'on n'étoit pa^
bien aife de voir paroître hors de
l'Angleterre une nouvelle Edition
d'Alcuin, Heurcufeinent M. de Brc-
Suigny ,.de l'Acadcmic Royale des
elles- Lettres , envoyé en Angleterre
par ordre du Roi , avoir fait copier
fur un manufcrit du neuvième fiècle j
confervé dans la Bibliothèque Har-
Jeienne, 71 Lettres d'Alcuin qui n'a-
voient point encore paru, &en a fait
pan à M. l'Abbé de S. E.
U n'étoit pas moins difficile de
réuflir du côte de l'Efpagne; les Ei-
bliocbèques y font peu acceflibles
N n n u u iv
^504 Journal des S çav ans;
aux étrangers. Cependant M» Tcîn*
1er obtint, par le moyen d un ami 9
que M. Grég. Majan(i fît copier fur
tm manufcrit de la Bibliothèque de
"Tolède 9 une Lettre non publice,que
les Evêques d'Efpagne , feâateurs
d'Elipant qui avoit occupé le (iége
de cette ville , écrivirent aux Evo-
ques de la Gaule, de l'Aquitaine ii
deTAutriche. Mais M. Majanfi n*a
Jamais pu obtenir la permidion de
faire copier les Livres d*Ethcrius 6c
de B atus fur Terreur des Adoptuns^
que TEditeiir auroit voulu Comparer
avec TEdition donnée à Ingolftad
par Pierre Srevard en 1^16*
Dom Licble , Bibliothécaire de Se
Germai n-des-Prés , envoya à M-TAb*
bé de S. E. la lifte de tous les oput
culcs manufcrits d'Alcuin que con-*
tient la Bibliothèque du Roi , avec
les Variantes qu il en avoit tirées &
Î^^ucl<iucs Pièces anecdotes. Dom
acques- Claude Vincent lui fit aufïî
paffer des Variantes que lui fourni-
rcnt la Bibliothèque de St Rémi dt
Dcumhrt J778. 2$oj
Reims, &: celle de Sr Thicrri dans
le voifinagc. La Bibliorhèque du
Couvent de Stc Marie à Reims pof4
{cdoit autrefois un manufcrit de l'an*
ciennc Vie d'Aicuin ; Ducliefne s'en
ijfoit fervi , Mabillon le vit cnfuitc »
& ne le retrouva pius-.<^i3and il vou»
lut Je comparex avec i!imprimc •, ainfi
le nouvel Editeur l'a fait chercher
cotnain.
La Bibliothc«iuc Impériale à Vien-
ne , & crlle de Munich lui ont auflt
fourni des Variantes éccjtieJquesPiè;
ces qui n'a votent pa^. encore vu le
jour.
L'ordre qu'il « (uivî ii'eft pa$ le
même que celai qu'avoir adopté
Ducberne* li a place au premier fang
lesLettres d'Ak:uin,eftfuire les Corn*
mentaires fur l'EcriHirQ fainte > les
Ouvrages dogmatiques 4 iSiHurgJr}ues
fc moraux; enfin iesONi0^«;jK^d^^
mre^ ou Viçs des^.Sjii|i)r^>.i3èt On*
.vr«ge$ de Poifne,^ àg Çf irninairé , da
Rhétorique , 4^ Dialcftique^ d'Afr
ixonomte : : dk çr dviû^ genre ed
2 j o6 Journal des Sçovaris y
le Livre de Curfu & faCtu lunii
& Biffexto^ qui n'avoir jamais paru*
Les Pièces doutcufcs , de même que
lei fuppofces , font rangées fuivânc
le même ordre dans la ciaffe qui leur
convient.
UimprcflSon tendoit âfa fin , lorft
qu'un manufaic du 9^ fiècle , àb^
couvert récemment dans la Biblid*
thèque du Collège de S. Paul à Rt-
tiisbonne » a fourni des Pièces anec-
dotes qu'on a été obligé d*a)outet
hors de leur rang. Dans la Table des
Opufcules qu6 comprend chaque
volume , toutes les Pièces anecdotes
font défîgnées par des étoiles ; de
forte qu'un coup-d'œil (tiffit pout
diftinguer celles qui paroifTenc pour
la première fois » de celles qni
avoient déjà été imprimées.
Un Anonyme compo(k ^ amnt
Tan 8t9 , la vie d'Alcuin ; André
Puchefne , iqui le premiet la publia ,
en ajouta une autre quHl rédigea
principalement fur les écrits d'Al*
cuin. Le nouvel Edi^çur en donne
Décembre 1778. I507
aiiflî une fort détaillée , parce que
les Opufcules nouvellement décou-
verts , lui ont fourni des traits incoflr
nus à Duchefne. Il penfe , avec plu*
fleurs Sçayans ,qu'^/r/^//2 ou Albin ^
tqui avoir adopte le nom faâice de
Flaccus 9 naquit à Yorck vers i'aa
715 , qui eft à-pcu-ptcs celui de la
mort de Bede. On le croit de noble
extradion » quoiqu'on ignère le noffi
de fes parens. M. TAbbé de S. E*
ibutient, après Mabillpn, qu*Alcuin
fit profeffion de la vie nionaftique »
& eut une école en Angleterre ^ oji
il enfeigna les fciences divines & hit»
maines. Il y jouifToit d'une grande
réputation > & y avoit formé des dis-
ciples diftingués dont on voit ici les
noms y lorfqu'il fut appellcen Frange
par Charlemagne .qui avoit à cœur
d'y faire revivre les Lettres & Içs
bonnes moeurs. Ce Prince, qui l'a*
voit connu en Italie ^ enfuite en
France > où il avoit fait un voyage 9
le mit à la tctc du Monaftère de
Bethléem j ou de Ferrièrc , dans le
150 s Journal dei Savahs i
Diocèfc de Sens , & de celui de &
Loup de Troies. Aicuin' s'artacba
d*ab6rd à faire Tacquifition des li*
vrcs néceilafres » & à en dornier des
éditions correftcs, parce que l'igno-
rance des Copiftes y avoir kitroduic
des fautes fans nombre. Piufieun
Evêques & Abbés s'empreffèrem de
féconder les vues du Prince ^ en ér»-
blifTant des écoles pour la réforma^
tion de la difcipline, & pour le pr(>-
grès des Letrres. Charlemagnc leur
propofoit lui-même des queftiorïs
fur difFérens objets, pour piqU^
leur émulation , & pour les attacher
ï l'étude des fcicnces. Il établit mê-
me i dans fon palais ^ pour TioAruo
tion de fa fan\ille , des Grands &
des Courtifans , une école , dont il
jugea devoir confier la direÔion a)i
célèbre Alcuin. Celui-ci remplir fes
fbnâions avec tout le zèle que lui
infpiroit la confiance du Mottarque»
te avec tout le fuccès qu'on devoir
«trendre de fa capacité. On voit îd
Jcs noms de plufieurs de ceux qui pitr
Décembre 1778. Î5O9
rftit fci leçons dans l'école Paio^
tine. Cette école infpira k goûî <Jcs
fcicnces aux Parificns , & les déter-
mina enfiiite à étabUr une Univer-
fité djftingoée en différentes Facul-
tés , quoK]u'avant le neuvième lîcclc
t)n tfoUve , chez eux , des trace*
d'uAc école publique diftinguéc dt
cell^ qui étoicnc en ufagc dairs
quelques églifes cathédrales & dans
quelques monaiUres. Dom Rivet. a
penfc que l'école Palatine étoit CotiF-
tamtnent fixée au même licû •> mais
M. TAbbé de S. E. croit que , corn-
me Alcuin accompagnoit ptciqufe
toufouTS Charlemagne , fon écôte fc
rranfportoir avec fcs difeiplcs, à
Wormes', à Aix-la-Chapelle; à
Virtsboutgjà Ratisbonnc, à Mayeiv-
cc , À Paris, & ailleurs , f^lontjdc
le Prince féjournoit dans ces diffe-
rens endroits. Alcutn y avoir cjt*-
{^loyc huit ans à former des élèvrr,
orfi:|u*il touliit rcpaflTer dahs fa pa-
trie, avec promcflc de revenir en
France 9 fi fon Roi & fon Eiréqiic k
&5i^ JouméU'dis Sçavans ^
lui permcrcoienc. Il revint en efT t ^
&~|>eu de tems apr^s fut no^im^
Àbbc du Monaftère de S, Martin de
3*ours y où il rcuflit à introduire la
Kéformc, & à élever une nou/elle
école , .d'où fortirent des difctplcs
^onc pluHeurs font ici rontriés.
Irhcrius , Abbé de Coihtry fur'fln-
dre , étant mort , il le remplaça , &
n'oublia pas de faire confit mer ^ par
Charlemagne , les deux Monaftcres
dans la poirefllîon des biens & des
privilèges qui leur avoient été ac-
cordés. On croit que trois ou quatre
ans avant fa mort il fe démit de
toute fon autorité , pour fe préparer,
en fîmple particulier., à fa dernière
heure dans le Monaftère de Tours ,
où il termina fa glorieufe carrière le
jour de la Pentecôte 804.
Si on lui a reproché d avoir pot-
.fidé à -la -fois pluHeurs AbbayeSf,
contre les règles canoniques, fon
oouvel Editeur , pour l'excufer , dit
que cette pluralité de bénéfices cû
contraire aux canons > dans unfujçt
Décembre 1778. 15x1
qnc rambiriotî ou Tavarice domine ;
mais qu elle <(l innocente , s'il en re-
faite un plus grand bien, au juge»
ment des pcrfonnes fages & pruden-
rcs. Or, ajouce-t-il, du rems de
Cbarlemagnt , Tctac des Monaftères
.étoic tel 9 qu'il y avoit plus à ga^
gnet à en accumuler plufieurs fur la
tête d'un aufli grand perfonnagc
qu' Alcuin , que de donner à chacun
un Abbé particulier. Il auroit pu
ajouter que l'exeniple donné par Al-
cuin n'éroit pas i (uîvre; parère qu'en
Sreil cas il eft difficile ûe ne fe pas
ire illufîon foî^même , ou de fc
garantir de celles des autres.
Elipant , Evèque de Tolède > avo le
déjà reproché au fàge Alcuin , de fon
vivant même , d'avoir iufqu'à vinec
mille efclaves, avec des riche(KS
immenfes : mais on obferve ici que
cette multitude d'e&laves ^ Ci elle a
été réelle , n'étoic pas dévouée au
fervice du feul Alcuin , ce qu'il n'eft
pas difficile de croire , mais a la cul-
ture des terres poiTédées par les églir
M^i% Jourkatdes SçavMMi 9
(es & paf les monaftère&qui lut
obéîllbient.
' - M. ij^bbc de S. E. finit-par don-
ner une idée de l'étendue des con*
noiflances d'Alcuin , en quoi il lui
accorde la fupcrijoricé fur tous le$
λer(bnnages de ion tems, &: -âitc
'analyfe de les (eotimens fur plu*
(leurs points de la Doârine ortbo»
doxe> lur le Canon de TEcriture
Sainte > fur la T rinitç ^ rincarnarion»
la Grâce, le libre Arbitre, icBap-,
ccrae 9 la Conârniacioti , la Con^
feflion, TEucbariftie, L'inrcrcefludii
des Saints^ le Purgatoire'^ 4a Priiro
pour les Morts , & t'Eglife. ' . . -^
Le premier volume eft termina
par deux Diflcrtarions ; la première »
qui cft de rEdifcur , uaite de THé-
«efie de Fclix & d'Elipant : matière
qui avoir déjà été difcutéc par le
P. Jean- François Madrifi de TOra^
toire , dans la nouvelle Edition des
iEuvresJeS. IfauUA JUAquilicy pat
Chrét. GuiL Franc. Wàkhios , Pro-
feflcur de Gottingue dans une Hifi
Décembre 1778. 1515
ioirt des Adoptiens , & par Bafnagic
dans le fécond romc des Monutntm
de Canifias 5 page 284. Mais les
nouveaux écrits d'Alcuin ont don^
né ï M. l'Abbé de S. Hmeran des
lumières pour confirmer ou pour
contredire ce qui avoir été avancé
avant lui. Il fuit cette hcréfie depuis
fon origine : il examine (î Félix d*U^
gellc en cft le premier Auteur , on
Elipant : li cette erreur fut combat»-
tue dans un fynodc de Narbonne en
788 , & répond aux difficultés qu'on
oppofe contre Texiftencc de re Con-
cile. Apres celui de Ratisbonnc , tti
791 , Félix va à Rome fe faire côn*
damner par le Pape Hadrien , & re-
vient en Efpagne renouvel 1er fon err
fcur. De concert avec fon ami Eli-
pant , il écrit à Charlemagnc , 6c
aux Evêqucs de la Gaule , de TA-*-
quitainc &: de TAutriche. Au Con-
cile de Francfort > qui s'âflcmblc
pour ce (li)cr , ' en 794 , aflliftent AI-
Cuin*& d'autres ànglois que Charte^
1514 JoÊrnal des Sçavam ;
magne y avoit invités 9 avec Beno^c
^' Aniane , accompagne de plufi^urs
Moines & Abbés goths. Benoît Te«
Tournant dans (a patrie » y porte un
Ouvrage d'Alcuin 9 qui patoît pour
la première fois , contre les erreurs
des Efpagnoh Le Pape Hadrien
tient 9 la même année, un Concile à
Rome , d'où il écrit à ces Evêques.
Alcuin , chargé d'écrire contr*eux.&
de réfuter ce qu'ils alléguoienr pour
leur défcnfe , s'acquitte de fa com- ^
miffion avant la tenue du Concile
d'Aix -Ja- Chapelle , où il difputc
contre Félix , mais ne public fes ii-
,vrcs qu'après l'approbation du Roi .
6c des Prélats. Félix, conâc à la
garde de Laidrade , Evêque de I.yon ,
fait une rcrradation dont fe glorifie
\Alcuin 3 mais qui étoit peu uncère;
.car cet Evcque perfévcra dans fes
erreurs jufqu'à fa mort en 8i8. II g(1
auffi fort douteux qu'Elipant, mort
vers l'an S09 , les ait jamais abjurées.
Paulin 9 Patriarche d'Aquilée^ les ré^
Décembre 1 778. 1 Ç i 5
futa auffij les cpoquc.s de ces écrin,-
& d'autres particularités. fom ici foi-*
gneufemcnt difcut.ée5»
La féconde DiiTrrrarion eft dp D^
Jean-Baptifte Enbucbcr, Prieur da
S. Emcran. L* Auteur attaque Wal-
chius & ehcrep>end de montrer
qu'Alcuin a eu raifon de taxer de
Ncftorianifmclcs Adoptions, Adop*
tionïs in, Chrifio hominc ajfcrtorts
mtrito ab. AUuino Ncflonanffmi
fuijff peeiios, C cfï une queftion que
Dom Mabillon D'ofoic réfbudre ÔC
qu'il propofoit aux Sçavans, en de-
mandant il Félix & Elipant, can«
damnés au Concile de Francfort,
étoient Neftoriens. Bafnage penfoit
qu'entre ces Evcques 5< Alcuin il n'y
avoic eu qu'une difpure de mots.
Walchids aprércndu qu'Alcuin avoit
très-mal laifi la pcnféc de Félix ,
au(fi-bicn que le Pape Hadrien, Pau-
Im d*Aquilé/C , & hs Evêques de
Francfort. Madrifi a foutcnu le con-
traire; & Dom Enhucber ^^mbraf-
fàuc fou p^ci > commence par dé».
1 5 î ^ Journal des Sçavans ,
dire ^origine de l'erreur des NeAiv
riens & de celle des Adopricns , en-
treprend de prouver qu'elles fonr
appuyées fur le)5 mêmes principes j
qu'elles onr les mêmes fbnderïiens^
les mêmes afTertions à-peu-près , 6C
qu'Aicuin combatcir les Adopriens
avec les mêmes armes dont ft fcrvit
S. Cyrille contre le Partifans de Net
rorius> parce que ces SciîVaires avoienc
le même ford de dodrine.
Le tome fécond, divifc • com*
me le premier., en pluficurs par*
ties , eft terminé par trois Âpptn*
dix qui contiennent quelques Epi'
très & d'autres pièces anciennes
& modernes, relatives à l'hiftoirc
d'Alcuin & de Ton fièclc." Comme
il n'étoit pas facile de les diftribuer
dans une des trois clafTes , dont ia
première contient les Ouvrages vrais
& certains ; la féconde , les Pièces
douteufes ; & la dernière, les Pièces
fuppofées y on a pris le parti de les
donnçr féparcmcnt, mais en fuivant
r-ordre général. Ainû dans la pre-
Décembre 1778. 1517
grière. Apptndict on trouve quelques
pirre$ <iue Duchefne i\^avoir pla-
cées parmi celles d'Aicwn , que parce
aiY'tt ks croyoic de cet Auteur. L'Er
iteur y a joint une Lcrtrc d'Alcuin >
à r£{iipercur Michel : c'ed une cfe
(elles qu*ont fournie les manufcrics
.de là Éibliothèquc Uatjeicfnne , fiC
trois autres de l'Abbé Anijilber.ty tir*
fées ii'un manufcxit de S)altzbourg«
avec TEpitre d'un Anonyme , pu-
bliée par Duchérne , & trois I^ièce^
ïciimAkçs^Praçepta CaroUM.pro M (h
^fitriis Cormaricenfi &S. Martini.
. On a infère dans la ir« Append.
des Pièces ou nouvelles ^ ou -corri-
gées furdesipanufaits^ i'.L*Ep!(re
d'Elipant » ou )^lut6è de tous lei
Evêques d^ËTpSagne 'à Cbarlemagnç.
l^ rère Flortz favoit donnée dans
le V^ Tome de fon fifpagne iàcrée*
»^« Cecce ËpîcreV.4ot;f i^oûs avons
piarlé > dfs Évéqucf ;ilï:f^aglic à çeus(
dclâ'.Gaulcy dç U Gerioamc;» h^
liçéfi^ d^M manUforic dk l'Eglîfo ai
'CoUdr» .}?• Leill.emct4c:Cbiu:IÂ
I518 Journal des Sçavàns ;
magne & des Evêques de Franfbi^
en répdnfc an: précédentçs >; tlit9
ont été coUationnées aveC un ma*
nufcri^de la Bibliothèque de Se Em-
mtxjkd. 4^. Un Extrait des Livres
étÊthénus Se de Beatus contre Eli-
pant , & une Lettre du dernier à .
l'Abbé Fidèle. L'Editeur y a joint
des Lettres que M. Grégoire Ma/anfi
a écrites à lui & à un autre Sçavanr.
5^. Une Pièce tirée de deux anciens
manufçrits de Saltzbôurg & de Frc-
(ingue » dans laquelle l'Auteur nom-
mé CandiduSy traite de imagine Deif
fujet traité aufli par Alcuin ; TEdi-
teur ne la croit pas imprimée.
La Iir. Append. contient i^. une
Pièce, tirée aufli d'un manufcrit de
là Bibliothèque de Saltzbourg, fous
le titre de Notitia Ecclefiarum urbis
Roma. x'^. Une autre intitulée :
Alexandri Reps Magni Macedonum
& Dindimi Ë'ragmannorum Régis
per Uiieras puUhertima Collation
£Ue fe trouve à la fin de rOuvrage
i^FaUadiui dsGmtibusJndid^
Décembre I778, ijij
3ragmannibus , publié à Londres en
i^6i. On la donne ici avec les Va-
riantes tirées d*un manufcrit, & avec
des tcmarçjucs critiques de M. Geor-
ge Henri Martini , fçavant ProfeiTeut
& Reâeur du Collège de Ratis-
bonne.
Dans îa claflc des Ouvrages dou*
téux, le fçavant Editeur a pla:é en
premier lieu {dLConfcJJîon de fol ^ que
le P. Pierre - Franjçois Chifflct avoit
Ïubliée ; en la faifant précéder de la
)i(rcttation compofee par Dom
Mabilion, poui prouver que cette
pièce eft ancienne , & qu'il eft très-
Erobable qu'Alcuin en eft TAuteur.
afnage avôic difcuté les raifonnte-
mens du P. Mabillon ^ dont M. TAb*
bc de S. B. prend la défcnfe. En fé-
cond lieu , une Pièce intitulée : Dif-
puiatio putrorum per imerrogaiiones
ff'ftfp&nfiones , &: tirée d*un ancien '
rtanu(cric de Saltzbourg. 'On' voie"
idt les raifons ^ui déterminent \ lui
donner r&ng au moins ^armi \t% Ou-
vrages douteux d'Aïcuio. £o noir
iç to Journal des Sçûvàm^
{lènie lieu, des propofitipns «4
do^ juvtnes ^ qui font fuÎ!
quelques Pièces de vers , ou d
primées «ou tirées desmanuC
i On ne remarquera point d«
claiïe le Breviarium fidei a^
uinanos que Sirmond avoit c
puWic Is^ns npni d'Auteur , &
P^ Chi^ecdpnaa enfuirc fou
^Akmn^ Diacn^ xj'après U
nufcriir^apcierï de la Çnarnrei
Portes , parce que FBdiceur n
p^ï que cet Ouvrage fait <i'Â
non plus qu'un petit Livre dt
ius Oraùonis , qui kii eft &vii
attribué dans un manufçrit dç
biiochèque du Vatican ,.& -qui
TEdicion des ancien^ Gramm;
dePusfcbias, porte le nom d
gius.
Dans la partie deftinée aw
vrages fuppofés, il ne faut pa
tendre de trouver tous Id.Opv
que quelques Cxiriques ont att
à Alcuih , fur de légère :cpnje<
ou qui portent foo DCtf9?iJacis
DéatfèBu Î778. 151»
gu^ manufcrits. Ainfi an n'y venu
point le Liber camitis , corrigé à k
vérité par Alcuin par Tordre de
Charlemagne , mais qui n'ed pas de
lui. C'eft une didribution des £pi«
très & des Evangiles fuivant les joues
de l'année. Qn n'y ^^tra point odni
plus les Ûvres CaréUns , quoique
€^hrétien " Âugufte Heuman^ qui (m
donna.une nouvelle Edition en 1 7$ f ,
en regarde Alcuin comme rAutcur.,
ûit des raifons x}ui font ici diCcutées.
Mais on y trouvera le livre de S^
viaU Officii^ ; TEpirre à Charle*
magné de Caremoniis Baptifmi ; la
Vie «de VAnuchrifi ; les Homélies
fur la Nativité de Jefus-Chrifl: , fur
la Purification & la Nativité de la
Vierge \ & fur la Fête de tous les
Saints ; enfin quelques Pièces de
vers que M. l'Abbé de S. E. reftituc
à leurs Auteurs toutes les foi^ qu'il
peur le £aii:e.
On sxc fera peut«(îcre pas @cbé de
voir ici la lifte des principaux Ou^
vrages qui parollfeat dans certcEdi^^
DicKoLlI. Ooooo
i^ii Journal des Sçavams ;
non pour la première fois , outre
ceux que nous avons déjà indiaué^.
Hymnus vêtus de XF. Pjalmis
graduum.
Compendium in Cane. Caneico*
rum • . '
TractatMS fuper tre$ S. PàuU
Epiftolas , ad Tïtum v 'Phikmctn.
Commentatio brivis in quafdam
S. PauU Ap. fententias.'
Interpretationes nominum Hebrâic^
Prcgenitorum Chrijli.
Libillus de Proceffiônt Spifitus
Sancïi , ad CaroL M, "
Llbdlus adverfus hcerijin Felicis
ad Ahbates & Monachos Gothice ,
avec la Préface de Pierre Foggini :
Ouvrage tiré d un manufcric de \%
Bibliothèque Vaticaiue,
Lettre à Félix.
De Ortographia. '
De curfu & faltu Lunét & Bif"
fexto. Ce dernier Ouvrage eft celui
que nous avons di; appartenir à TAC-
tronomie. L'Auteur commence par
Diccmhn 1 778. % y t JT
déterminer le ccms que la Lune de-;
tneure dans chaque fîgne ^ c eft>à-
dire , 5 4 heures & ^ , de force qu'elle
parcourt récliprique en i? jours &
8 heures , & fait autant de chemin en
neuf heures, comme robferve PJine,
que le foleil en cinq jours. Il divife
l'heure en 40 momcns (jnorncntum)^
& chaque momtnt en 5(94 atomes ^
de forte qilc le nombre des atomct
qui forme l'heure eft xiçôo. On
trouve auffi une divifion de l'heure
en cinq points (pun3us) , ou en 60
oflcnta. Cet o/?e'z/z//w répond à, notre
minute. Bcde rc comptoit que quatre
points dans l'hcrre ; mais il ajoute
que daus quelques calculs lunaires
on en fuppofoic cmq. Selon une au-
tre divifion, l'heure ctoit compofée
de lO minutes , ou de 15 parties.
Le faut de la Lunt ctoit célèbre
parmi les Cômputiflies du tems d'Aï-
cuin , comme on peut le voir dans
l'Ouvrage du P. Petau', de DoHiaa
Temporum. Pour entendre ce mot ,
il faut fç rappeler que ^U: première
O o o Q ^ \\
tfX4 JotmmiidesSfÉt^ansi
année duc^rlcjic i ^aas^a'avoie'pmQi
>d)epa(5le,£c cpic la^x-mcuvsètneAxrotîe
pour épaâe i^ ; parce qu «JDueaM
XJ chaque 9nnée , on retcaïKbe jo
toutes les fois qu'on le peut^Sc qu*4>i»
ne conferve que le reftepourl'épaâaD*
D*où il fuie que la preniièfe anoée
du fécond cycle devoiravoir içipeuc
épaâe ; néanmoins on lui iiippolè
jç , ou plutôt on la craice comme
n'ayant point d'épaâe. C'eft donc
pour la Lune un accroiflement d'un
jour. 9 & ce qu'on nonunon faltiu
On éroit divife fur la place qu'il
felloir afligner à ce jour : félon Vie*
torius & ï^s Latins » il tonibc > die
Aicuin, au XV des kalendes de Dé<-
cembreî au XI des kal. d'Avril 9 fui«
vantles Grecs; au VI dcsJkàl« d'Oc-
tobre , fuivant ï^ Egyptiens; &«
jRiivant i^nys , au XV des JodU «de
M«i.
Comme i ia 'fin de dis - ficiif ans
la Lune fe nouvoic avoir gagné un
jour entier , vouloix^on içaveôr ge
i|u'elte gagnoit à la fin die chaque
année , de cbaque mois y de chaque
|0ur , &c. c étoieDC auratU! de («œ»
blêmes que propafeient les Corapii»>
tiAes , & que réfouc Alcuin. Mais on
iavoic fort bien que le calcul qufon
faiiôic n'éroit pas exaâemcnc con*
forme à la réalité v car \\ obferve lui^
même que les Syzygjes arrivoienc
quelques momtns plutôt , fuivam A
Rature , que l'art ne les annonçpîr.
L'Editeur a enrichi fon^ Edition>
de notes biftotiques , cririmies^ chro»
Boiogiques ^ dont on demrera peufiii
erre que le nombre eut éré pliis con*
/idérable. Mais il ne faut pas s'atren»
dre de n'être arrêté naile part dans
les Eciks d*^Alcuin. Par exemple, la
Lettre ijx commence par ces mort
absolument énigmatiques : Prima
lÀura prima & quintà dccimafextm
facraius ut^adibus numerus ptrftSo
in optfïbus Dti faluum. Quand à
force de recherches» on parviendroit
à découvrir le mot de Tenigme , fc-
MÎC-on bien payé: de fa peine } .
O oooo\v\
i ^ 1 tf Journal des Sçavàm i
Mais TAurcur parle bien claïrc-^
ment dans la Lettre 76 de la Fête de
tous les Saints , célébrée le premier
Novembre ; & l'Editeur ne manque
pas d obferver l'erreur de Duchefhe,
qui a prétendu que cette Fête n'avoic
commencé à être célébrée dans la
Gaule & dans la Germanie que long-
tcms après Alcuin , c'ell-à-diwi, en
835.
La 44* Lettre , dont on ignore la
date , eft adrcfféc à OfFa , Roi de
Mercie ; & à cette occafion JVl. l'Ab-
bé de S. E. publie une médaille rare
de ce Prince, trouvée dans le jardin
abbatial , & confervée dans fon ca-
biner. Elle cft d'argent: d'un côté
paroît la tête du Prince avec Ion
nom Offa : au revers on voit des
lettres que le favant Editeur ne con-
noîr point, & il feroit curieux de
favoir ce qu'en pcnfent les Antiquai-
res Anglois , verfés dans la connoif-
fance des monnoies du moyen
âge.
Au rcftc l'Edition eft belle & loi*
Décembre 1778. *517
gncc , & Ton doit reconnoître cjuç
rEditeiir a rendu un vrai fervice à la
Liitérsiturc.
Ob serf ATI ons fur Ifts Fof--
fis d*aifance y & moyens de pré-:
venir les inconvéniens de leur vuir
dange. Par MM. Laborie , Cadet
l: Jeune &c P armer? tîer ^ Membres
du Collège de Pharmacie , &c.
&c. &c. Imprimé par ordre &
aux frais du Gouvernemenr. A
Paris, de l'Imprimerie de Ph. DU
Pierres, Imprimeur du Collège
Royal de France , rue S. Jacques.
Brochure //{-8?. de 109 pages.
SI les hommes ont trouvé des
avantages considérables à fe ra(^
fembler en grand nombre dans de
petits efpaces , comme ils le font
dans les villes , il en a rcfulré auifi
des inconvéniens bien capables de
faire des compenfations fâcheufes &
défagréables. Leurs corps , ain(î que
ceux du grand nombre d'animaux
Q o o Q o *t^
àJiS Jomnat des S façons ,
dont îk fe fervent ou dont ils fe
liourriffcnt , font , pendiant toute •
leur vie , & après leur mort , une
fource au/S abondante qu'inrarifla-
blc de conajprion & d'înfcûiob, qui
s'accumule (ans ^efltf au milieu d'eux,
&' rend leun habifatïons aufli dé-
piaifantes qocmal-farncs. Sans comp-
te, un noixibre infini de métiers
puanrs , malpropres on insupporta-
bles par leuB bruit , quoir de plïis hi-
deux & de plus infcd , que les rue-
Ties, fcs cimetières &t les fofles d'ai-
lance?
■ Ce ncft pas d'aujourd'hui que
dans ce fiècle où l'étude de ia na-
ture fait de iî grands progrès , les
Phyficicns ont fait fentir les défir-
grémcns & même les dangers de tou-
tes ces fourccs de malpropreté ; tC
le Gouvernement éclairé, Ibus Ic-
miel nous vivons , a déjà donné plu-
sieurs fois des preuves du defir qu'il a
de rendre le féjour des villes , & en
particulier celui de la capitale , le
plus agréable & le plus fain ^ue ccIa
fera poffiblc. Il ne fera pas biçu di6-
iiciiç d'en éloigner pluSeurs des fouc«
ces de malpropreté dont nous venoqs
de parler; mais il y en a queJcjueSp
unes, relies que font, par exemple,
les fofTcs d'ailknce, qM*ilpar6Ît pref-
que impoflîblc de fuppriuier. A la
^cricé, ce n'eft guère q,uc dans le
temps de leur vuidangc que les iu-
convéni.ns s'en font ièntir d'une ma*-
nièce trèscnatquée *, mais ces vu^
danges font & fréquentes , quM n'y
a point de rems où Ton n'en faCe
plufieurs ; & Tinfeâion qui en ré-
îulte doit être regardée, par confé-
2uent, comme continuellement fub-
(lante.
Cet objet a excité ayec grande
laifonrattention duGouvernemeor»
& le. Magiftrat citoyen qui préHde à
la police de cette grande ville , a
.chargé les Auteurs d^ Mémoire donc
joous rcndqns comprçdes*»! occuper,
•9c de chercher les moyens de remç-
Mçt ^ax inconvénicnsi de ces infup-
p<]«tabiçs & daingercufcs vv^idaç^<^9
aç3o Journal des Sçavans^
ou du moins de les diminuer le plot
qu'il feroit pofTible. Ces Metteurs (è
iôntacquirésavecbeaucoupdezèlede
la commiffioD donc ils éroient chan-
géis s ils ont fait nombre d'obfcrva-
tions & d'expériences qui n'ont point
été fans fuccès ; mais avant de les
publier ; ils ont cru y en gens éclairés
comme ils le font , devoir les com^
muniquer à TAcadcmie Royale des
Sciences, dont ils ne pouvoienc at-
tendre en effet que des éloges & de
nouvelles lumières.
Cette Compagnie a nommé en
conféquencc pluheurs de fes Mem-
bres pour pendre connoiflkncc- des
travaux de MM. l.aborie , Cadet le
jeune & Parmentier. MM. le Comte
de Milly , Lavoifier & Fougeroux de
Boudaroy , qui avoîent été nommés
à cet effet, non conrens de donner
Amplement levr avi« , ont trouvé
l'objet affcz important pour y tra-
vailler férieufement eux -mêmes 5
non^feulcriient ils ont vérifié les ob-
ftrvations 8c expériences des Aoteufs
Décembre 1778* 1531
du Mémoire, mais encore ils en ont
Fait de nouvelles dont ils ont cxpofc
les détails dans leur fapporr. Ce
rapport, qui cft devenu par - là plus
étendu que le Mémoire même , eïl
imprimé dans la Brochure dont noUs
rendons compte ; & quoiqu'il n'en
foit pas fait mention dans^lc titre ,
nous croyons devoir donner une
égale attention à l'un &. à Tautre de
CCS Ouvrages,
Il eft aifé de fcnfir que toute la
manvaife odeur , qui in(câe au loin
les endroits dans leiqucls on fait des
vuidanges de fofTes, & les vapeurs
jnéphytiques qui occafîonnent diver-
fes malaaies & même des accidens
mortels aux ouvriers qui travaillent
à ce pénible & dangereux métier, ne
font elTentiellement que des fubftari-
ccs volatiles , dans 1 état de gas ou
de fluides éladiques qui fe dégagent
ou fe produifenr par la fermentation
)utride des matières contenues dans
is fofTes. L*obiet principal dans, dji^s
iccbeicbcs de la nature d^ celle-ci >
' ' "'''' Oo6ô'oV\ '^
i
4 53^ Journal deç Sçavans ^
c*cft dont de parvenir à connoîrrc
les propretés & }es erpèççs de ces
fubuanccs'gazeufes. Au(|i MM» les
Apothicaires Chyniiftes prometrenc-
ifs j. dans le commencenienc de leur
Mémoire j de s'en occuper jparricu-
liérement , & de publier clans ua
autre Mémoire les expériences qu'ils
ont déjà commencé à faire fiir Cet
objet, &qu*on ne peut trop leis exhot«
ter à fuivre avec toute retendue qu'el-
les mérirenr.
Ils pafTcnt enfuîûe à la defcripf ion
-Jcs différentes matières qu'il: eft dr-
dinaire de rencontrer dans les foffes
au tems de leur vuidange. Ces ma-
tières font, la croûte, fiibffânce d'une
certaine confiftance qui recouvre
toute la furface de ce qui eft contenu
dans la fofle/ Cette croûte repofe
quelquefois fur la furface dii lefte de
la matière ; mais, ce qui eft aflrt re-
marquable , elle en eft quelquefois
ffparée 6c comme f<:>utenue par les
âuides élaftiques qui là loufèvehf.
^us cette crouce êft iiut lâiitllite
Dictmhte 1778. I5ÎJ
plus liquide que les vuidangeurs
nomment la vanne ; ils défigncnt y
par le nom de heurte ^un amas pyra-
midal de madères qui répondent aux
poteries fous lefquclles on le trouve;
& enfin ce que cts ouvriers nomment
gratin , comme le difènt fort bien
les Auteurs du Mémoire, eft confor-
mément à l'acception ordinaire du
terme , une matière adbér.ente au
fond & aux parois des foffes. Iln'y a
aucune de ces fubftances dont il ne
s'^exbale , ou dont il ne puiffe s*cx^
haler des vapeurs aufS infecftes que
dangereufes ic meurtrières pour les
vuioangeurs. Ces ouvriers qui y font
expofis plus que perfônntf , en éproo-
vent fouvcnt des accidens très - fâ^
cheut. Les Aureurs du Mémoire font
la defcriprion de ces accidens , dont
les principaux font la mitte & le
plomb. Ce dernier fait fou vent périr
fubitemcnt les vuidangen'rs dans une
éfpèce d'afphyxie ; il ne va jamais
fatis kmcmier» qui efl: une efpèce
if eudiifircncmeiir ft dTopbtalnMe.
^534 foumalJcs Sçapétns 9
Ccrtc mitre n*a communément poînC
de. mauvaife fuite ; le repos^ le léjouc
dans un air pur & quelques com«
prcfles imbibées d'eau fraîche fuflS-
lenr pour la difliper. Mais le plomb
eft tout autrement dangereux. Les
fymptômes qu'éprouvent ceux qui
en font attaqués , indiquent qu'ils
périiTent & par la fuffbcarion faqce
d*air refpiraole , & par la caufticité
de quelque matière très - aâlve. La
nature de cette matière n'cfl: point
"encore connue ; mais elle le fera pro-
J>ablemenc après que les Auteurs du
Mémoire auront public ^s recher-
ches qu'ils promettent fur cet objet
important. En attendant ,■ ils fc font
déjà affurés par les queftions qu ifs
ont faites à plusieurs vuidangeurs , &
par leur propre expérience , en refpi-
rant eux - mêmes avec précaution la
•ihophète qui occafionnc le plomb ,
que ce n'eu point le gas alfcali yor
latil , comme on auroit pu le croire.
L'alkali volatil li'eft pas non plus le
Jemède de cet. accident $ ni mê'iM
Diumhre 1 778* 1 5 35
Tafperfion de 1 eaa froide fur le vi-
•fagc, comme rcxpcricnce l'a prouvé
aux Auteurs du Mémoire ;' mais le
moyen le plus efficace eft fans cou-
crédit de faire refpirer à as afphyxi*
ques un air libre & pur.
La préfence du gas inflammable
p*eft point équivoque dans les foiTes»
du moins dans la plupart d'entre
elles ; car on a fouvent obfervé , ic
nos Auteurs ont vérifie cette obfer«
vation , que la vapeur qui s'en ex*-
haie s'allume facilement à la flamme
d'une chandelle quand elle a conv-
munication avec l'air » &. brûle à la
manière du gas inflammable 4*u(ie
flamme légère qui n'allume point la
plupart des autres corps combufti-
Ces Meflîeurs , en examinant avec
attention tout ce qui concerne les
fofles d'aifancesyont apperçu au(Tî
doioufire minéral bien caraâérilë
qui s*y produit» Ils citent à ce fujet
les Mémoires de l'Académie des
Sciences 9 où Ton trouve ^en effçc u^e
153^ Joàmal des Sfammm l
obfervation curieufe & trèf-temtfif
quablc'à ce fujct. Elle eft de TanDce
17^4* Le Roi ayant envoyé à 1* Aca-
démie deux affiertcs de vermeil <fe fa
vaifTclle , qui avoient été rrouvéei
en vuidanr une fofTe du châceatt de
Compicgnc, 8cqui paroiffoicnt dans
nu état tort Ëngulier \ cette Coâ^
pagnie nontma MM. TAbbé Noliec
& Macquer pour en fabe i'exanaea.
11 réfuira de leurs expériences que
ks incrudations fort d»res âf rel^
vées en boiTe (lont cesaflicttesétoicBC
foutes couvertes ^ évoicnt ua con»-
pofé d'argent & du foufre , entière-
ment femblable au minéral d'argent»
connu fous le nom de mine d'argent
vitreufe , ce qui . prouve que non-
feulement il fe forme du foufFre daAS
les foiTes d'aifance , mais encore que
ce foufre peut s*y combiner avec ics
métaux & prc;^duire dea compofo
tout femblable^ aux minef on miné-
raux métalliques que Ton trouve en
beaucoup d'endroits dans rimérkut
delà terre.
Biccmhre 1778. iJJ^
De CCS obfervacions les. Âut&urs
du Mémoire partent aux moyens de
prévenir les inconvcniens de la vui-
dange des foifes. A cette occafîoii
CCS Mcffieurs donnent des éloges bien
mérités à une Compagnie que nous
avons vu fc former de nos jours ,
pour diminuer confidérablemenr Tm-
fcdion occafionncc par la vuidangc
des fofTcs. Cette Compagnie cft con*
nue fous te nom de Compagnie du
Fentilaieur. Il eft certain que par le
moyen des inventions, des précau-^
rions & des attentions qui caraâéri*
(cnt cette nouvelle manière de vui-
der les fortes, & dont nos Auteurs
donnent la defcription , à peine les
voifins les plus proches s'apperçoi-
vcnt-ils qu'on fait tout auprès d'eux
l'opération la plus infcâe & la plus
rebutante. Et c'eft avec bien de l'a
raifon que les Auteurs du Mémoire »
frappes des avantages de cette nou-
velle méthode 6^ de tour ce que l'an-
cienne a de dcfagrcable ic de perni-
cieux , s'écrient : «« Far quelle fata«
1 5 3 s Journal des Sçavans 9
» lire j au mépris de Tintércr publie i
»» eft-il libre encore à des vuidangeurs
» de faire éprouver aux citoyenls un
w véritable fléau , en les cxporanr (on
» auroic pu dire en les forçant) à
ff refpirer l'air infedlé de la vapeur
» des foffes ? Comme s'il n'étoit pas
» fuffifammcnt prouvé que dange«
» reufc , même pour l'homme en
9f fanté , elle peur porrer le coup
H mortel à certains malades. Malheur
m au fébricitant , à l'afinatiqur , à la
>» femme en couche, au poitrinaire
» qu'atteint la fphèrc empeftéc de
» ces vapeurs ! *> U eft en effet de là
dernière évidence qu'outre Tinfcc-
tion très - fenfible à tout le monde
He la vuidange ancienne , elle occa-
iîonne beaucoup plus de malheurs 8c
d'accidens funeftes qu on ne Ta cru
avant d'avoir donné à cet objet route
l'attention qu'il mérite.
Mais la méthode du Vcntilarcnr
toute avantageufc qu'elle eft, a r-ellc
toute la pcrfcûion qu'on puifle dcfi-
cerî c'cft ce que les Auteurs du Me-
DcHmbre 1778. 2,yj^^
moire examinent 9 & ils obfcrvcnt
jiuiicieufemenc 1°. que le cabinet &
fan appareil de fouflflets & de tuyaux
deftinés à chafler les mophètes de»
folTcs jufqu au - 3efliis des majfon$
où elle fe perd dans Tait, trouvent
foiivent dans le local des folTcs des
empcchemens qui ne permettent-pas
d'en faire ufage. 1^. Que le courant
que détermine cet appareil dans les
toflcs cft fi fuperficiel, qu'il ne fait
pas même vaciller les lumières, des
ouvriers. 3®. Que la vapeur des fo{^
les , cha(Re par le ventilateur , n'en
cxifte pas moins dans ratmofphcre;
&que, dans certaines difpofitions
de l'air , elle peut ccte rabarue , ou
être portée dans des .endroits fore
éloignes de celui de la vuidange.
Ces inconvéniens ont fait pen(^r
aux Auteurs du Mémoire qu'on pout-
toit , par le moyen du feu , détermi-
ner un courant d'air beaucoup plus
rapide que par les foufflets , & qu'il
auroit le double avantage d'épuifec
oon-fc]alemenf plus promptemem 9i
ï54^ Journal it$ içavàns ;
plus eflïcacemcnc les mophdtes Aê
loflcs , mais encore de les déconipo»
fer & d'en détruire la mauvailc odeur.
Quoique ce moyen ne foit pas neirfi
{^uifqu'il eft employé déjà depuk
bng-rems & avec grand fuccès^pout
fcnouvcllcr l'air des mines & en- cn«
lever ou détruire les mophères > l'ap*
plication que ks Auteurs du Mé-
moire en ont Faite aux foSts d ai-
fance n*en eft pas moins heurcufe (
êc ces Mcflîeurs n*en méritent nai
moins d'éloges pour avoir choih k
plus efficace de tous ks moyens
qu'offre la Phyfique , & pour en
tfvoir conftaté les bons effirts par des
expériences qui ont eu k fuccès k
plus complet.
Ce moyen eft d'autanr meilieuf
qu'il peut être employé indiflinâc-
ment à toutes les foffcs , quel qu*cH
foit k local-, qu'il eft fans embarras
& prefque fans dépenfe , puifqu'il
ne s'agit que de boucher toutes les
ouvertures de la foflc , excepté celle
d'Cn - bas par laquelle U VMidangè
ioit-êtrç fidce , & celle d'un feul des
£égçs du haut de la poterie (ur le*
quel on écablic un fourneau rempli
de charbon allumé » & qui n*a lui*
{nême dautrc ouverture permanente
^ue xelle d!en - bas par laquelle U
communique avec la foOfe > & celle
d'en<»Jiaut que Airmonre un ruyaii
d'un diamètre & d'une longueuf
convenables^ pour que le courant de
fluide élaftique, qui fe détermine pat
Vefferdela combu^ion ^ le parcourre
de en forte librement ic iàns obfta**
cle.
Par cette difboficion bien fimple
lair de l'atmofpbère efl: forcé de fe
précipiter dans la foife par fon our
verture d'cn-bas,.& pompé en mêxnc-
temps jefficacement par le fourneau
de (on tuyau d!a(pli:acion» ilne peut
manquer d'cntraînçr avec lui les gas
méphy tiques de Tintérieurde la foScu
Pr» ceux-ci ttaveifane le b^^fio^fone
tr^ •certainement décompofés eux*
mêmes par la combu(Uon. Aufii les
AutMKS idu Mémoire ajr wi c x a ffi i n é
'i 541 Journal des SçaviAu ^
la Vapeur qui forrbit par It tuyau de
la cheminée du fonrhcau , te (bai
affurcs qu'elle n'avoit nullckneni
rhorribic fcciditc de celle qui (bit
du tuyau du ventilateur ; ils ne lui
ont trouve d'autre odeur que celle
du gas inflammable lorfqu'il brûle {
& l'on fait que cette dernière eft foi-
ble & n'a point , à proprement par-
ler ,' de fétidité. Ils ont conftaté auffi
que les animaux expolés à refpirer Ja
vapeur fortant du fourneau , n'éroi'enc
point rués comme ceux qu'on forçoic
derefpirerer celle du tuyau du venci«
lateur.
Cette expérience eft aflurément
très-frappante : nous ferons obfcrver
cependant à ce fujet qu'elle ne prou-
ve pas que cette vapeur lortant de la
combuftion , quoique privée de fé»
tidité & de caufticitc , ne foie point
cffcntiellement auflS méphytîque &
aufli mortelle que les pliiscauftiques
& les plus infeâes , puifqu'il eft dc-
inontré par ks expériences des Chy-
iniftcs modernes que Tair mêmeie
■ Décembre 1778. 1543
plus pur qui a fervi à la combuftion,
âiioiquc fans odcu|r&: fans âcrcté ,
evitnt une mophète des plus mcur-
trière^i. Si donc la vapeur du tuyau du
vcnrilatcur fait périr fjbiremcnr les
ahimaux,tandis que celle du tuyau du
fourneau ne fait pas le même effet,
cela vient de ce qiie la première n'cft
Qu'une môphète pure , ou du moins
qui n'cft pas mêlée d'alî.z d'air pro-
prement dit pour entretenir la ref-
piration des animaux , au lieu que la
fpcondc cft mêlée nécefTairemcnt de
toute la portion de Tair refpirablç
de Tatmofphère qui fc trouve de
trop pour U combuftion, & qui fort
du tuyau du fourneau fans avoir reçu
d'altération. La preuve certaine que
ce qui fort du tuyau du fourneau
cft mêlé de beaucoup d'ait refpira-
ble ', c'eft que dans la première çx-
périencc des Auteurs dû Mémoire »
citre*' vapeur leur a fait éprouver gnc
odeur d'acidt fulfureùx volatil ', oii
de foafrc brûlant très-forte. Or, les
sinîmaux que les Aureûts du Mé^
^544 Journal des Sçflvans i
moire y onc expoles n'y ayant xoTr
pire 9 comme ils le difenc , ni U moit
ni rafpbyxie ; & l'acicle fulfurcin^
volarîi étant un gas dccidémeiic
mortel , lorfqu'il cft pur , il s'enfuit
néccirai rement quM étoic mêlé dans
- l'expérience dont il s'agit d'une quaiw
tiré de bon air de racmofphère fuffi-
Tante pour entretenir la rclpiratioA
des animaux fur lefqueis eile a été
&ite*
Indépendamment du fourneau éta*
bli au haut de la poterie» les Auteurs
du Mémoire ont encore éprouvé de
bons çStKs d'un autre fourneau alv-
mé dans l'intérieur môme de la fofTe;
mais une obfervation bien impor-
tante , en ce qu'elle eft devenue une
découverte utile dans bien des cas ,
ycft Tcfet de la chaux mêlée avec
la matière des fofTes : ils onc vu que
cette cfaaus^ , loin de développei
t)eaucoup d'aUcali volatil comme oh
auroit pu s'y attendre j avoir au con-
traire le pouvoir de détruite très-
promptemenc (c très-efficacement la
mauvaifc
Diccmbrc 1778. 1545
mauvaife odeur & le méphytifmc
de CCS fubftances putrides. Ôes Mef-
(ieurs ont eu la iage retenue de né
point donner d'explication de czs
faits très-remarquables, & terminent
leur Mémoire par l'Hiftoire de la
vuidange d'une folle fameufe. & re-
doutée des vuidangçurs par fon mé-
pbytifme meurtrier » dans laquelle
ils ont Eût concourit les difltefèns
moyens dont Ui aVoienc égroRvé les
bons effiets , ce qui a fovi S Iciijp en
prouver de plus ea plus Tefficacit^
Ce^ Exrcaîc érant déjà dSï^z éten-
du ^ nous réfirtreroQS pour un i^mrre
Journal ce que nous avons à ditedes
tcchercbes que MM* les Commii{ai-
K9 de l'Académie des Sciences çnt
&i tçs. fur les mêmes objets & qy^^ils
ont ezpofées dans leur nappprc» -
Die. yoL IL ^^W^
2Ji6 Journal des Sçavans
ÇÈO GRAPHIE €Ompù
Analyfe de la Géographie
ne & moderne des Peuples
^ , le$pays & dé tous les âges,
pagn^e de Tableaux aha
& de Cartes; les unes, ce
1 dvcs de l'état ancien & <
* aâuel des pays; les autre
'détaillées & repréfentant \
'dans leur état sincicn ou Ai
état moderne. Par M. M
Hiftoriographe de M. le
d'Artois » Pensionné du Ro
fcflTeur Envérite d^Hiftoirc
Géographie à TEçolè Royi
litaire , de TAcadémie des
CCS & Belles- Lettres de R
dédiée à Madame la Comt
Gefliis y Dame de S. A. S
dane la DuchelTe de Cban
O Mtlibtu ! Dms nobu hac ol
ViR.
A Paris, chez TAuceur , rue 1
Décembre 1778. 1547
. S. Euftacbe » la (èconde porte co«
chère à droite en entrant par U
rue Montmartre \ Nyon lainé »
rue S« Jean-de-fieauvais ; Nyoa
le (cune i quai & près le Collège
des Quatre-Nations. 1778* Avec
Approbation & Privilège du Roi^
X vol. in'i\ Le premier de ixo
pages 9 & le iecond de 1 44.
MMentelle^ connu par plu-
• (leurs Ouvrages oui ont étç
accueillis d,u Public , le propofe
dans celui-ci d'enibrafler toutes les
parties de la Géographie ^ en com-
mençant par celle qu'on nomme
Géographie Aftronomique ; après
ouoi il paflê à la Géographie rhjr**
hque & à la Çéographie Politique*
Les deux premières Parties qu*il
vient de publier , contiennent d*a»
bord un très - long Difcours prélî*
minaire 9 dans lequel il examinç les
diffèrens Plans que Ion a propoiSs
pour rétude de la Géographie & çn
montre les inconvéniens ; il dévc*
Pç^^^v\
254^ Joumai dis 5 gavons f
I.oppc cdiiî qa*il a firivi. Pour ce qat
'concerne la Géagraphic Aftrûnohii»
-que I il donne une idée génénde du
Syftcme du Monde ; il cxpoie rpc«
drc danj; lequel Us plânères tont'en-
tre elles ât par rapport au foletl ,
'âufli-bien que leur cours autour de
cet afire, ieur révolution fut elles-
mentes^ leur diftanca » ftc. Il'expli*
mie les queftions difèrences qui in-
tcTtfleht là terre en particulier.
Quant à la Géographie Phyfique^
, eh fûivant M. de Bufion , il &ic voir
(Jli'il y a un certain équilibre , un
certain rapport entre la forme àclk
pefanteur des terres placées à la fàr-
• face dti globe : en expoffanc briève-
ment les vues de feu M. BiiacKe (ut
là diredion des grandésr chaînes de
montagnes , il montre qu'il y a en-
tre elles une certaine cotinexité qui
fèmblef en faire en quelque forte la
carcaflb du globe. Quant aux eaux ,
iife propoiè d^examiner la (alure dt
hi mer Se fort flux 6c teffox. Il ne
parle dbsr prodiiâtons du globe que
Dictmhre a 778. ^^^
pour en donner la divinon génécaïe
en végétaux & en minéraux. Il :a,
rapproché quelque^aloes cks nik^^Àz,
M. de BufFon fur its formes gênera-;
. les que la nature femble avoir ioi-
pri niées aux babicans de certaines
parties de la rené.
La Géographie Politique,. beau*
coup plus étendue , tcnfermeta U.
df fcription des pays , l'origine :dç$
peuples., leur gouvernement,. leur
commerce , leurs principales révolu-
tions. Il y joint la :Géogrfphie an^
cienne > dont il donne une connoif^
fance générale. Comme- cet- Ouvrage.
e(l deftiné aux jçunes gens , l'Aureur >
a eu Tattention du lejotter dans des
efpèces de potes ce qui eft «u-deiTus
de leur portée 9 afm qye dans û
fuite ils puiiTent y avoir recours. Cet-
Ouvrage fera accompa^é de cartels
& de tables que ne font chargées,
que des détails les plus efTentiels.
. A ce Difcours préliminaire TAu*
teuf a joint des élémens de Chrono-
logie. Il y traite de la divifion des
15 5^ Journal its Sçavans f
tems > des différentes formes d*an-
née , des qrcles , & donne une no- •
tîon de la fucceffion des premiers Pa-
triarches.
Le fécond Cahier ou la féconde
Partie renferme la~ Géographie af*
tronomique pu le Traité de la Sphère
dont nous venons de parler. ÙAu-
teur y a joint un Précis hifiorîque
fur TAdronomie > dans lequel il re*
monte jufqu'à Thaïes , qui au retout
de fes voyages en Afîe & en Egypte
tranfporta le premier les fciences.'
mathématiques en Grèce. Il flcuri£>
foit vers Tan ^30 avant J. C. L'Au-
teur donne ioée de ces premiers Af^
rronomes , Anaximandre , Anaxi-
mène, Pyrhagore, Phiiolaiis, Me-
ton , Endoxe , Hipparque , Eratof«
thènes , Ptolemée , &c. & fuit en peu
de mots les progrès de rAftronomie
chez les Grecs , après eux chez les
Arabes , & enfin en Europe.
Ces deux Cahiers font accompa-
gnés de plufîeurs planches gravées ^
taites avec beaucoup de méthode.
Décembre i^'j%. - 1551
Les principales font un tableau cbro^
nographique des anciens Empires «
la poftcricé des Patriarches depuis le
déluge jufqu^à Abraham » un tableau
analytique des principaux objets trai«
tés dans la Géographie^Aftrononii-
ques : les autres prélentem laTphère^
& tout ce qui peut y avoir rapport.
Cet Ouvrage eft imprimé en très-
beaux caradères & fur de beau pia«
5>ier ; TAuteur qui le prppofe par
bufçriptioD , invité les perfônnes
auxquelles il pourra xonvenir , de
lui faire parvenir ^ ou aux . Li<r
braires nommés ci - defTus , leur
nom , leur demeure & le nom-
bre d exempiai)res donc elles vou*
drônt s'affurer. Elles y trouv'erx>nc le
triple avantage d'avoir chaque exem-
plaire i an prix au-ddOTous de celui
qu'il fera vendu à ceux qui n'auront
pas ufé de cette précaution \ de Ta*
voir au moment de la publication ;
& d*avoir en même • tems les plus
belles épreuves des cartes : cette (ouf-
cription n'cft fufceptiblc d*aucuijt
2J5^ Journal des Sçavans 9
fifque pour le Public, £uirqu*on ne
payera qu'en recevant TOuvragc.
Prix pour Us Soufctîpuurs.
Chaque Cahier , compofè de huit
à neut feuilles d'impreffion 3 format
iiï.8^iliv.4f.
Chaque Tableau & Carte enlumi-
néc,8f.
"On en éxjCeptè le. Cahier de lai
Géographie Aftronomique , dont les
penches étant d'un prix inférieure
celui Ylès Cartes , ne feront payées
chacune que 6 f.
Pour les SouGinrtptcurs , le prix
de tout rOuvragc n ctcédaa pas
la fomme de'48 liv.
; "Les carres & Ut planches feront
délivrées à 'pa^t pour les conftrvet
fans pli , &c les rendre d*an' ufegc
plus commode ; elles pourront for-
mer ainfi un petit Arias. Si quelques
perfonncs les vouloient brochées
avec le cahier , on fe conformeroit
i'ieûrintcixtiaa^
piccmhrc 1778. ^ ^J^fl
■ ' * r
Prix de >ceux qui nauronty^^liasy^
fyuJcM. ' ;
Chaque Cahifir , i jîvrie JP JÇ^Ii'
Cbaqife Carte &Tablifioiùft 10 !•
Chaque Planche^ <Jc -,U:',^Ç|'^a-
phie Âftronomique , lârf.
Cahiers avec les tC^^Sj/^iï^^fi^^c
î.éceflTairemcnc les accompagner,' les
premiers jours du mois de Novem-
bre ; les autres fuivront à-peu près
de mois en mois.
On a donné dans le premier Ca*
hier la liic des'.per^nes qui ont
retenu leursvexeiaf^Uifes d avance. .
A^, B. Si onle jttge'à propos, on
pourra , pour^reienir les Cahiers dont
on voudra s*aflurer , rédiger fon man-
dat à - peu - près dans la 'forme fui-
vante , en y ajoutant les mots qui
doivent en déterminer le fcns.
Je prendrai exemplaire
de la Géographie comparée de M«
2554 Journal des Sçâvâm ^
Mentellb ^ en commençant à. la,
Uvraifon des premiers Cahiers ^ui
paroieront au commencemcne de Na^
vembre 1778 ^format in-8^. avec les
Cartesy joinus. A ce
I77«-
Mon adrejfe à
La fotifcription fera onverte jitf*
qu*à la fin de Janvier.
Décembre i yj?, 1555
Lett RE de M. de Foliairet/ur
lis plus célibns Auteurs duj^ch
dcLouiiXiK
Madame Dupay 4 Epoufe du Secrétaire
Perpétuel de rAcadémie Royale des IdC-
cripcioQs & BeUes-IiettréS} plutieurs années
avaat foQ mariage , écrirfc â' M»' dé VoU
taite , pour le coti<ei! fiir les Obiocs^jos
qu'elle deToit lire \ elle ea re;u| \% sép^pto
iuj vante» qui cootieiu dçs avis utiles ^«1^
vrais (entimeas de M. de Vol aire fur les
plus célèbres Auteurs du fiécle de Louis
XIV. Elle nous l'a commnafquée, & aoos
nous empreflbne de lafubBec
jiux Délices > U 10 Juin yprh ic QêiUvt.
J£ ne fuis » Mademoireile 9 qu uq
vieux malade 9 & il énic que mon
état foie bien douloureux > puifqile
Je n'ai pu répondre plutôt à la Lettre
dont vous m'honorez ^ & que je, ne
vous envoie que de la profe.p,otir vos
|oli$ vers. Vousi me dpmanfte?^ des
conièils, il ne vous ep faut/jpoinc
d'autre que votte goût* \.^fXvÀ!^ ^^
1J5^ Journal ici S^avant ,
yottsvavcz faite df.la Langue Italien'
rie-doit çftcbrcfortificr ce goût 2^tC
lequel vdusr êtes née » & que pcrfohne
ne peut donner. 'Le Taflc & TA-
riofte vous tcfidront plus.de fervices
;€[ae moi 9 & La Icâure de nos meil«
icursPôçtés vaut mieux ;<que' toutes
les loçons ; naais ..puifaiie, vous dai-
;giie2 de & loin me ooitHul tef ^- je voui
invite i nt lire^^que le9 Ouvrages qui
^ut d^uis loâg^tenis en pofleffion
^es ittâfages du Public f & dont ia
rîiputation n eft point équivoque : il
y en a peu;»,.cq^t5 on profite bi^n éûr
vantage en les lifant qu'avec tous les
mauvais petits livrer aoQt«:Q9i^ hm^
mes inondée. Le^ bpns Auteurs n'ont
rfeTe^rit' qu'autant qifîl^en'ftut ,
'ne le recherchent jamai? » ^eiïftnz
ivec bon fens & s'eïpti'ntent trvc'c
clarté. Il femUc qu'qn n'écfive'phis
' ^u^èn • énigmes. 'îlicn n'ëft firrlple* ;
tout dï afeaé ; ofn s^éloi^c en tout
déià^Na(furt ; bna Je msdhdtûr de
' Vdtflplr ttiiéWx ftîïcqûe^os**liîWjes.
3PbilC2 - VOUS - tir»>"ï*iàthtoVfe^i^ <V
Décembre 1 778 . <*JcjV
tout ce qui plaît: en eux ; la motadre
afFeâatton eftun vice. Les Italteils
ii'ont dégéaéïé , après k -Taâe^
rAriofte,xjuc parce qu'ils onc voùlji
avoir trop cfciprit ; & les Francis
foHt dans le mêrtie-^s. 'VomifeVcte
Îit\ tiatutel Madame de :SéMi^ (k
amres Datnb» écrivent , conttptivde
xe'ftyle'a^c les phrafeft rcnroitittées
^ -nos petits ^émàtis ; je yous' dfc
Aêts Héroïnes* de votre *fe«c , péréc
que vous me pèfoif&aT&i^epecif 4eiir
^feCitmbïdr. il^y-a^des^PièCes dcMde
^D<»fbéCfiîèncs: ^qi^âticon Aareor de
voulez que je vous cite des hommes,
<^^4z)àa#c^ai4k^clèirffé ^'^ueik^Sm-
plicité noble Racine s'exprime tou-
jours. Chacun croit en le lifanr, qu'il
diroit en pad^wurccique Racme a
dit en vers-, croj^^que tout ce qui
ne fera pas auili clair , auQi (impie ,
aufli élégant ne vaudra rien du tout.
Vos réfiexions , Màdemoifellc y
vous en apprendront cent fois ^V>\%
que je' ne poutio'u nom^ ^xv oivw--
ji55S Journal dtsSçavûnSf
Vous verrez que nos bons Ecrivains»
Fénélon » BolTuec ^ Racine , Defr
préaux , emploienc toujours le mot
{propre. On s'accoutume à bien pai^
er en lifant fouvent ceux qui ont
bien écrit ; on fe fait une habitude
d exprimer limplemcnt & noblement
£i penfée (ws effort. Ce n*eft point
une étude , il n'en coûte aucune peir
ne de lire ce qui eO bon ^ & de ne
lire que cela. On n a de maître que
(on plaifir & fon goût.
Pardonnez > Madcmoifelle , i ces
iphgues réflexions » ne les attribua
qu'ahion obéiflance à vos ordreSb .
Jai l'honneur d'être avec refpcâ^
Diumbrc 1778. X'^.^y
Système d^Bàrmonie appli^
cabU à réiai aSuel (U la Mufii
qut. Par M. yandtrmonde^ de
TAcad. Royale des Sciences (i)#
L£S Syftêmes font tombés en dif*
crédit depuis quelque tems dans
to^utes les parties des Sciences, &
n^me en Mufique. Pour éviter It
ridicule attaché à ce titre > on a quel-
quefois employé celui de Théorie ;
mais je ne puis avoir recours à cet
expédieàt y tat je penfe que la Mufi-
que moderne ne peut pas en avoiit
une.
Ceft ici une matière où jamais
Géomètre n'affirmera pofitivement
une propofition. On peut voir avec
( I ) La le^iede ce Mémoireiuc cotn-
nencée.dàtts l'Aflèmblée publique de FA^
caééoQîe k 14 Novembre » & terminée le
I o Décembre : TAucenr le propofe de fmt
imprimer tu Ouvrage i part iiir cette nûf-
lière»
%^6o Journal des SçavariÈ^
quelle récrve TAuteur des EUmens
de Mu fifue, en z toujours :par)é.<}aîUl
fes diffétcïis Ecrits. Cet homme iré-
lèbre.qui n'a pas dédaigng6 daiTo-
cier fes idées à celles de Rameau, &
Jui , en expofant celles - ci leur a
onné de Tordre & de la fuite , s*eft
toujours reâifé hautenntcat à Xçttk:
Ïioi du root, de démonftraciptvdonc
latneau décoroit mâl>à-^K^oii«dif
satfonnpmens ingénieux (ans 'doute i
mais peu folides. Aufli per^noB-eft-
il «lus difpofé que M. id'^9lh0f|h&
-tolérer toutes les opinio^^ieniMjyfi'
que. : . ♦
Le choix entre les Syftcmcs -/qyr
xetee. tnàtièTe n'eft' d'-qne cert4iBt im-
rportance'ique pour, les CommoQçao)»
.parce que toutes les ^méthiàdes oAt
leur manière de fe prêter aux licen-
ces que FAuteriré pfut iftdrodàire
ou queleGéni&peutfu^féiKr*
Le Juge Suprême' éftt une MOttiUfe
^eveitlée t-tocic. le tnûûde cri .tfiii^ant.
£eaiiGoupK&MttficMBs^veiàleBl)|u'i>n
fe contente de coniiouit « <\4iiè
D^cemire 1778, i$6i
pratique le plus comniunémenr , -&
qu'on s'en rapporte pour le refle à
Tinlpiration de ce Juge Suptiêmc .;
mais l'expérience prouve ^ue (î l'on
fuit cette voie ^il ^t vingtians pour
former un Cômpc^teur ^ui ait une
tnarcbe ail«rée>$'il veut en avoir
une à lui.
Le jugement de l'oreille peut-^1
n'être pas fournis à des loix? Ces
Ipix peuvent-elles être compliquée»?
Faut-ii renoncer à les trouver? Je ne
le crois pas iàns' doure » puifque je
bafarde ici mes tentatives. Elles n'ont
de prix , fi elles en ont un > que paf
Textrême /implicite des règles quica
féfàltent.
Maïs ces règles font «-^les Jttm
nfag&fôî? Je (Jois :me hâter ici , en
attendant le fogement du Public, de
m'étayer dufuffrage d'un des grands
Muficiens que je connoilTe. M. Phi**
Itdor, à qui j'ai communiqué mes
idées^ & qui a IU1 quelques anaiyfcs
que j'ai -filices des principaux oioc*
1 561 Journal des Sça^alu ^
ce^ux de fon Opéra d'Ernelindé^
me permet d'annoncer Que mon Syf»
tème lui paroît préféiable à tous ceux
qu'on a publiés jufqu'à ce jout.
Les Théoriciens fe font ménagé
«une porte pour expliquer tout ^ que
je me fuis fermée» Ce font les notes
de Pajfage & les nous de Goue, Les
premières fervcilt à rendre la Mélo-
die naturelle ^ les fécondes ^ à lui don-
ner un agrément recherché* Ces no^
tes ne font point comptées dana
Tbarmonic » quoiqu'égaUs en durée
à d'autres notes comptées dans Icf
même morceau , quoique beaucoup
plus longues quelquefois. Je trour
verois plus naturel de fupppicr dann
certams cas que l'Auteur a fttppTÎttié
à defTeiu une note de liaison > que
d'omettre des notes qu*il a eu ioin
d'écrire ; & je ne connois point de
réponfe à ce dilemme: la note eft de
bon goût ou de mauvais goût ; fi
elle efl de mauvais 'goût, il faut la
,coniger; (i elle eft de bon goût ^
c'eft fe mocquer que de l'exclure de
Dcctmhn 1778. ' 1563^
rbarmonie; La fondion unique d«
cette fcience eft de diriger le plaifit
de Toreille.
Je n'ajoute c^u un mot fur Us Syf*
têmes reçus.
On met en princijpe que notre
Muiîque doit être pui(ee dans la Na*
ture« Elle Teft fans doute , (i on prend
cette expreffion dans un fcns très-,
générai \ mais dans ce même feus
notre Langue Françoife Teft au(B :
&iln*eft guères moins impraticable»:
félon moi 9 de déduire de ce principe
une bonne théorie de notre Mufique :
que d'en déduire une bonne Gram^
maire de notre Langue* Aufli les .
Syftèmes de Rameau & de Tartini
font-ils inconciliables» quoique d6f
rivés d'une même fource.
Que Texpérience de Tartini » que.
celle de Rameau foient vraies ou ne
le (oient pas > on ne peut pas douter
que les intervalles e'ntre les fons har*
momquts tirés d'une même corde
fur laquelle on glifTe légèrement le
doigt I ne foient déterminés pat la
15^4 Journal des Sçavam^
Nature. J-accorde même que (î Ton
fait entendre à • la - fois pluficurs de
ces fons , il en exifte toujours iin
qu'on peut tirer de la mêmt corde,
& qui devient la baffe naturelle de
l'accord formé par les autres. Mais
pouV fonder un Sydême là-delTus, il
faudroit que cette bâiTe pût conveoic
à notre Mufique ; & c'eft ce qui n*eft
pas : tout le monde en convieot.
Ces belles connoiiTances ne .fcroicnc
rigoureufcment applicables qtTi Jin
concert de trompettes marints^/Sc
malheureufement la chofe.oe ooos
paroitroit pas moins ridicule qtte.le
nom.
Le ridicule* attaché aunomdlifii
inftrument qui n'a qu'une corde dont
on ne tire que des Ions harmoniques,
eft une chofe remarquable. Cet inf-
trument eft le feul fur lequel.on îoue
toujours jufte , félon la Nature , '&
prcfque nécefTai rement : c'eft le 'feul
auffi où l'on joue néceiTairement
faux , fclon nos oreilles délicates*
Nous ne prenons que jufqu au cin«
Décembre 177^* ^5^5
Çrtètrte tfunc corde ; jmmaU le fep-
rièmie, ni le otizième>ni le treizicim;
ic en Mufique , comme Ta dit Lfib«
nicî', nous ne favons compter q«c
|ufqn*à'dnq.
PUrtQU'iL faut, pour expliquer
notre Mufique» admettre des ions qui
ne font pas de la Natute , je trouve
àuffi court de ftippoTet qu'aucun de
nos intetvales n'ejj: rigoureufement
confontie aux Gens; c*eft-à-dire , A
roppoler, par exemple , que. tous nos
fons mudcaux foicnt ceux d'un int
rrumeot accordé feioti le umpéra-^
mint propod en dernier lieu p«r
Rameau 9 & dans lequel tous les
feitli-rons font égaux. Ceftàcela
que nous nots en tiendrons fut ce
point. •
Nous imaginerons qu'un hom-
me n*ayant aucune notion de la
théorie » ou entièrement dégoûté des
idéte qu'il en à pu prendre 9 ne coa«
nolfiuit que Ueicellente^^ Mufique
ceffrtpèféNr diïpuii une quaranrxine
d années > & ayant ToreiUe tràs>^6Xéie
2566 Journal des Sçavans ^
ccc, fc foit mis à chercher, en cotiw^
. parant les partirions des grands Corn-
pofireiin , le principe commun qui a
.pu les guider dans leur harmonie*
Si rhomme dont je parle trouve un
principe qui lui paroiife n'avoir au-
cune exception réelle» & que ce prin-
cipe foit a la portée de coût enfant
qui fait lire , il fera fon tenté dic le
firendre pour le véritable. Ce font
es idées de cet Obfervatcur fut les
accords & leur fucceflion , qu'il s agit
d'cxpolcr ici.
Ui? pareil fujct ne peut pas capti-
ver long - tems l'attention de cette
AflTemblée ; & pour en abufer le
moins qu'il me iera poffible> jefup-
5 rimerai des détails indifpenfables
ans une autre circonftance.
L*ACCORD parfait eft le feul qui
puiflTe terminer un fens dans l'har*
monie ^ ou le feul fur lequel il pui/Iè
y avoir repos. Sa note principale (c
•Homme ionique lorfque le repos a
Uea^Sc peut toujours fe nommer ta/i
ff harmonie.
Déamhn 1778, 1567
' Dans le^ accords diiibnàns 9 il 7 ii
mufli une note principale à laquelle
on rappotte toutes \cs autres , & qui
oblige le concertant qui exécute coa**
cune de celJes-ci , à changer de note
pour arriver au repos, ou lui permec
de n'en point changer. On donne
encore le nom de baie d*harmonie à
cette note principale.
Si pour arriver au repos le concert
tant eft forcé de quitter la note fui;
laquelle il fe tt ouve , elle eft dljfo*
nanti : s'il peut y avoir repos lân»
qu'il foit forcé d'en changer , elle
cff confoname. Ce dernier cas n'a
liêa que lorfque la note eft, ou la
bafe d'harmonie 9 ou fa tierce 00 fii
3 ointe; c*êft-à-dire , Tun des élément
e l'accord parfait fur la bafe d*bar»
monic«
Je ne rappelle ces définitions aue
parce qu'on n'en a pas toujours ailèz
remarqué les conféquences.
Dans chacun des douze tons , il y
a le mode nuiJMr 8c le mode minettr;
mais ce dernier mode a diffifarentef
15 69 Journal desSçMûtiê p
erpèees. J'en admets «^aarre»
fenc aujourd'hui plus ou rmîns
verrement tous les Muficîens ^ à co
^tt^il me (emble. L'efpèce de mode
mineur fur laquelle les opinions ont
varié » eft celle où os altère la tjuarte
du ton ; ce mode n'a été introduit
que depuis une quarantaine d*aiK
nées (i).
Chaque mode a fit gammù corn-
pofée de fept notes , dont les degiét
ibnt fixes* 8c déterminés ; ce Ibnc cet
degrés feuls oui en font la djtfésenoe»
Si 9 en modulant , on altère une feule
de ces fept notes , on cfaangenéceA
iairemâot à l'inibuit ou de ton ou de
modew
Le sEKS de l'harmonie dépend da
eon dans lequel on eft v & ce qui coni*
duit l'oreille , c'eft le fentimcnt du
mode aâdel » le fouvenir plus ou
( I ) La& trois autres elpieet fitfit, le
mode mineur propremâat dU^}t mode mi*
muietimnum^ 9i\omêdkmfimrêmdif^
moiflf
Décembre 1778. 1)^9
moins vif des modes qui ont précéda
& le prcfTcncimcnc du mode qui doit
fuivre.
On a imprimé en France qu*ily
avoit , dans les meilleures pièces de
inuHque , beaucoup d'endroits qui
n apparrenoient à aucun mode , 8c
que ces endroits en faifbient le prin-
cipal agrément ; c*eft à - pe«- près
dire qu il y a dans les meilleurs dit-
cours des moitiés de phrafe qui ne
fignifient rien , & que ces mots vui*
des <)e fens font ia principale beauté
du difcours. Voilà du moins le jo^
gement qu'on a porté de cette doc-
trine en Italie. Il fcroit long d'ex-
pliquer les caufes de cette erreur,
Ceft donc une néceffité , à inon
avis , que tout accord ne loit formé
que des notes d'un certain mode > te
ce n'cft qu'entre les notes de ce mode
qu'on peut chercher fa bafe d'har-
monie.
Parmi les fept notes qui forment
la gamme de chaque mode» )e n*c8i
Die. Vol IL Qqqqq
Xf7^ Journal, des Sçavans ^
trouve que deux qui puifTenr rermtii
conftammenc cerre fonâion ; ce ioot
celles qu*on n'altère dans aucun del
moûes du même ton , & donc les
quinres ne s'altèrent pas non pluii*
Gcs deux notes font la Tom€|ac fli
ia Quinte du Ton y car la quinre ck
cette quinte eft la Seconde cki ton
qui ns s'altère dans aucun mode.
Ainii on ne module , fe)on moi »
dans un ton que fur la Tonique 6c
fur la Dominante. Dans ces deux
manières de moduler , c*eft roiiiours
la baie d'harmonie & fa qurntc oui
font les deux pivots de la modula*
tion ; & cr lie - ci ferr à faire rccon-
noîrrc la première. Si Tune ou J au-
tre étoit fu ceptible d'altération , le
icntiment de la modulation pourroit
iè perdre; rorcillc pourroit s'égarer^
ne rcconnoîrre ni le ton ni le moÀc ,
& la. confijfion s'mnoduiroic dans
Tharmonie.
:. Ici )i commence à m'icarrer des
idées, reçues dans' U théorie; £tcek
Dktmhrt 1778. 1571
<îoit être , puifquc c'eft le point d*oà
je déduis cette riinplificatioqdes loii:
de rbarmonie que j'ai annoncée.
Les différences de cette cfpècc
entre les théories viennent en géné-
ral de ce qu'on n'a pas introduit en
Mufique des mots nouveaux à me*
fure qu'on y a admis des idées nou«
velles. Je ferai forcé par mes i'uppo*
(itions d'appeler incomplets des ^•
cords qu'on cft encore dans Tufàgç
de regarder comme contplets , & dé
dire qu'on change de ton dans des
occadons oii l'on ne le fuppofe pas
communément ainfî ; mais je trouvé
qu'on a , depuis l'invention du con*
trepdint , toléré en dtfFérens tems pa-
reille licence fur ccS deux articles.
Pour procéder à la formation des
accords, je prcns dans le mode majeuic
& dani chacun des quatre modes mi*
r>eur$, d'abord la Tonique» enfuite
la Quinte pour les notes lek plus
graves i & y: range, félon l'ordre des
Tierces, les fix autres notes de ces
dix échelles.
l$7% Journal des Sçavans ,
Je pars de l'accord parfait > &
avançant toujours d*unc^ticrcc dans
chaque cchelle , j'obtiens ving^cinq
accords que j'appelle éUmentaires &
complets , & qui forment le fonds
de toute notre Harmonie. ^
Si on fubftitue , à une note diflb*
hante fur la bafe d'harmonie^^ la note»
ou Tune des deux notes confonances
quiâvoientété fuppriméesdans cette
génération primitiTC, on obtient une
variéré que je comprendrai fous le
nom S Accords fubfiituis. Us ne me
paroiflTenr pas jouer un rôle particu^
lier dans l'harnionic ; & les loix font
les mêmes à leur égard que pour \t%
accords qu'ils fuppléent ou dont ils
dérivent. _
Notre fonds principal, enrichi de
cet acceflToire , fufSt j>oiir expliquer ,
(ans rien orticttrc, toute composi-
tion propre à fatisfaire Toreillc des
connoifTcurs,
Jenc propofe point de chiffrer ces
accords > encore moins de les com-
pléter en accompagnant. Le ridicule
Décembre ijyS. ^^71
de compléter rharmonie eft aujoiir-»
d'hiii fcnri de tout le monde , & l'on
a abandonné avec raifon l'ufage de
chiffrer depuis que tous les Accom*^
pagnareurs trouvent plus court 8c
plus agréable de fuivre des yeux la
partition mênie. Je ne propofe qu'un
moyen de fe rendre compte d'uft ou-
vrage d'harmonie.
Qu'il me foit permis de rappro-
cher en deux mots ce qui e(t nécef-^
iàtre pour entendre le principe qui
me tcftc à énoncer.
La bafe d^harmonie eft toujours »
félon moi , ou la Tonique ou la
Quinte du Ton dans lequel on eft au
moment où l'accord s'exécute.
. L'accotd ne peut contenir avec
cette bafe* d'harmonie que ^quatre
notes au plus du mode majeur ou de
Tun des quatre modes mineurs de ce
Ton.
• Quand la bafe d'harmonie de-
meure la mcme , on eft donc fo^cc
de fc tenir, ou dans les nrlodes d un
Qqqqqiij
1574 Journal des Sçavans ^
même ton 3 ou dans des rons qui (ont
ï la quinte Tun de Tautrc.
Pour expliquer le cas où la ba(è
d*harmonie vient à changer , Je con-^
fidèrc que fi toutes les notes de Tac-
cord Ibnt contenues dans piufieurs
eammes , cet accord laiiTe une am-
biguïté dont on peut proBcer pour
changer de gamme par une nuance
& fans interrompre la cominuirét
Ceftle fcul moyen Af:fonJn entr*eu«
les difFérens Tons, iuivanr Texprct
fion des Peintres.
Cela poft , voici , félon moi , le
principe unique de toute fuccefÔoii
régulière entre les accords , ou la
Loi GéNÉRALK RE L'HaRMONIE.
Que deux accords consécu-
tifs AIENT LA MÊME NOTH POUR
BASE d'harmonie; & qutdeuxnO'
its du premier accord^ entre lefquelles
il y aurait di a onance , ne foient pas
altérées à^la-jois^ OU, fi laKafe d'har-
monie n*cft paslamcmc, QUE LFS
Xhh\}Y. ACCORDS NE SOIENT COM-
Dccemhrt 1778. 2575
POSES Q. E DES NOTES d'lNE .MÊ-
M h GA:»aîviE; & qiCumnou dijlo'^
nantt du premier m fait pas confond
antt dans Uficond.
Cette loi offre un champ Ç\ vafte
que l'on pourroit > en s'y conformanr
rigoureulrmcnr , ne compofcr qiiç
de Tharmonic bizarre & a un mau-
vais effet, fi l'on négligeoit cnticre-
ment l'oUfervation des confcils.
Je ne puis dire ici qu'un mot à cet
égard. Ces conliils fe rcduifènt à
faire enforte que Jl*harmonic foir clai-
re & fans équivoque fur la nore prm*
cipale ; à ce que fa marche foir na-
turelle, & que- les tranfirions où plu»
ficurs notes (ont altérées à -là -fois
n'y foient employées que fobremenr^
à éviter rarement les repos qu'on an*»
nonce \ enfin , à fe conformer aux rè-
gles générales de tous les fie^ux*
Arts.
Je ne parle point des confeils fut
l'arrangement des parties qui ont le
même objet , mais qui (ortent du
mien. Je me hâte de terminer ce qu'il
Qqq.qqiv
257^ Journal des Sçàvam ,
me refte à dire fur la manière d*ana^
lyfir un morceau de mufîque.
Ce que i'appcUc ainfî confifte \
trouver une fuite d'accords complets
fous leur forme élémentaire dans là-
quelle foient inférés par ordre tous
les accords employés par TAuteur »
Se oîi l'application de la loi générale
de Charmonie s'obferve fans difconr
tinuité de proche en proche.
Je n'ai rien vu de plus propre ï
faciliter cette opération aux ConH
mençans que de leur préfentcr une
Table où 9 à chaque accord élémen-
taire tranl^ofé dans tous les tonSf
correfpond la lifte complctte de tous
ceux qui peuvent le fuivre immédia-
tement. J y ai même ajouté une Ta-
ble invcrfc de la première , & où l'on
trouve tous les accords qui peuvent
en précéder un autre quelconque.
Ces Tables forment une elpèccdc
Di3ionnaire d^Harmonic dont on
peut fe figurer Tufage pour Tobjct
propofé.
Il ne peut y avoir une (bric de
Décembre 1778. 2577
difficulté que dans les cas oîi TAu-
teur aura fous-enrendu quelque liai»
fon pour donner plus de rapidité à
fonftyle.
Je fuis forcé de fupprimer ici les
détails lur cet article » & je dirai
feulement qu'on doit fe borner à
fuppo(er que l'une des parties anti-
cipe ou prolonge rintonation d'une
des notes de fon chant.
- Je ne publierai point les Tables
dont je parle fans les ayoir commur
iiiquécs à d'cxcellens Compositeurs^
&c làns y faire , d'après eux , les re-
marques néceflaires. Je me flatte
qu'elles pourront alors infpirer quel-
;que connance, & devenir utiles , du
inoins aux Amateurs qui voudroienc
effayet de compofer; ou^ fi Ton veut,
de faire des accompagnemens avaot
^'avoir acquis cette fureté de tad en
iiarmoniequieft lefruitde l'habitude.
G; fervice ne fera pas hors de fai-
fon dans un momet)t de chaleur &
.daltércations fur la Mu(ique,qui arf-
Qqqqqv
2 57^ Journal des Sfavans 9 f
pandu dans les Sociérés plus decon-
xioifTcurs que de connoiffanccs.
Taî vu plufîcurs Théoriciens qui |
paroifTpient perfuadés que Ténumé- \
rarion complette des rranfirions im-
médiates permifes en harmonie après
un accord quelconque feroit a un
détail immenfe. Cependant en claf-
fant ces tranfîtions , comme )e viens
de le propofer , leur nombre ne oa-
ro!t pas très - confîdérable. Ce font
les accords parfaits qui en admettent
le plus ; & ma Tabfe n'en offre que
cent huit en fortant d'un accord par-
fait majeur, & cent quinze en fortant
d'un accord parfait mineun
Ce que cette Table met à la- fois
fous les yeux , une machine poutroic
l'exécuter fucceflîvement dans un or-
dre dépendant de la volonté.
Je luppofe qu'on eût pris pour
chaque accord fa forme la plus con-
V/cnaole; alors il s'agiroit de faire
ane chaque touche correfpondît à
1 un des vingt-cinq accotds dans l'un
Décembre 1778. Ij79
des douze tons , & que chaque ai*
cord exécuté ne Idifsât de libre qUt
l'exécution des accords permis apréi
lui.
Pat ce moyen on pourroît fe pro-
curer fans art & fans étude une 'ma-
ge imparfaite , mais reconnoiffabk
djC tout ce qui fc peut pratiquer eh
Harmonie ; & ce pàflctenls ferbîc
]d*aurant plus amufant qu'ort pourroît
mettre plus ou moins d'indufiriie
dans'^Ià conduite de la machine. iSc
crois fpn exécution poffibic :.elic
feroit utile pour former roreltic à
rhawnonie; & j ofc affurer, d'après
quelques expériences , que fon e^ec
pourrait en impofer à une clalTe d'au-
diteurs rrès-nombreufe.
L'inftrumcnt qui y feroit le plus
propre, Il Ics^dimculrés de Texecd-
rion permettent de l'employer, feroit
ï ffarmonica^ dont nous devons Tin-
vcntion à un ilInftre'Mcmbre de ccttie
^Académie M. le Doâeur FrankKn.
Cet ihftrumem ne fe difcorde points
Qqqqqv)
z 5 8o Journal des Sçavans ,
. & il a les plus beaux fotis qu'on puifTe
^entendre.
' Si LE Syftême que je viens dVxpo-
fer en racourci n'eft pas' le vrai , il
peut du moins conduire à penfèr que
celui * ci ne feroir pas moins (Impie
dans fes principes Se dans fon appli*
cation. Les comportions ^av^/s/ex
pourroient y perdre dans l'opinion
publique, mais le bon goût ne pour-
roit qu'y gagner. Alors nos Com-
posteurs n'auroient plus à fonger
qu'à donner à leur Mufîque du na-
turel , de la grâce & de TexprcfEon ;
& ils ne la feroicnt riche que quand
ils ne pourroient pas la faire belle.
Quon me permette en finiffant
de rappeler un fait. Autrefois la-mé-
thode defolficr étoit un vrai myftè-
re: quelqu'un s*avifa en France de
donner un nom à Tune des fept notes ,
qui n*en avoit point ; ce ne fut pas
un grand effort de génie, ccpenclanc
le miyftère difparuc. On peut voir à
Décembre 1778. 258 1
rartîcle Muances du DiUïonnaire dé
Mufiqut , & les fuites du fcrvicc qu'il
rendit aux Commcnçans & la foret
du préjugé qu'il eut à combattre.
11 ne me feroic permis de faire
lapplication de ce tait au Syftemc
3ue je propofe , que dans le cas où te
ublic lui accorderoit fon approba-
tion.
MÉMOIRES concernant VHifloire,
Us Sciences , les Arts , Us Mxeurr\ .
Us Ufages , &c. des Chinois. Par
les Miflîonnaires de Pékin. Tome
ly^ A Paris, chez Nyon l'aîné,
Lit^airc, rue S. Jean-de-Beau-
vais , vis-à-vis le Collège. 1779.
Avec Approbation & Privilège du
Roi. 1 vol. i/2-4**. de 5 10 pages.
Second Extrait.
IL nous reftc à parler de qucl-^
qtfts-uns des morceaux qui font
à la fuite du grand Traité fur là
Pieté filiale que nous avons fait
connoîtrc par un premier Etlu^vx.
2 5 s 1 Journal des Sçavans ,
inféré dans le mois de Décembre I
dernier. Parmi ces difiïrens mor-
ceaux que nous avons annoncés , il
y en a un qui a pour titre,, iH/-
moire fur rinUrét de C argent eh Chine.
Dans la première Partie, l'Auteur
jette un coup-d'œil intéreflànt fur la
forme de Tadminidration chinoife.
Le gouvernement de la Chine fiit
féodal depuis fon origine jufqu'à
]«an 148 avant J. C. qu!)l devint mo-
n archique. « Par gouvernement mo-
•> narchique nous entendons , dit le
M Miflîonnaire qui affede d erre chi-
n nois i un gouvernement oà la cou*
»> ronne eft héréditaire & où lèJRrincc,
99 ne dépendant que de Dieu, ayant
»>le droit d'abroger les anciennes
M loix & d'en faire de nouvelles , &
*i un pouvoir fans bornes pour les
•9 faire obfcrvcr après leur promulga-
»» tion , poflède efllntiellemenr la fu-
a> prême judicaturc , & eft tellement
t» la fource de toute autorité j que
«* celle de tous les tribunaux & dé
»to\x% fcs. officiers dérive de lui &
Diccmbn 1778. zjSj
»» dépend de lui; deforre que les
?> charges par Icfquellcs il la corn-
9> muniqiie , quoique liées par Icfi
*^ loix fpndamcorafes de TEcar ï la
#> conftitution inrinie du gouverne-
•>menr, ne font que des commit^
•3 fions qu'il donne & qu'il ôre quand
•* il veut, « Telle eft Tidéc que le
Miffionnaife fcaoçois , fous le nqim
d*un chinois » donne de la puiiTancc
de l'Empereur. Elle n'ell bornée que
dans ce qui concerne les Princes ^
qu'il ne peut dépoiféder fans faire
leur procès. L'Empereur, qui reprc*-
fente le ciel ou ta Divinisé, e(lcen(ç
êcrc le pète,& U m?rQ de fes Ijujets^
& il jouit en coi)(k]uence de l'autor
rite du ciel & dt celle de père.
Toute c^te. autorité cft confiée -^
fix grandsi tribunaux 9 par lefqncb
le Souverain voit, entend & agit*
Ces fis branches fe divifent en une
infinité d'autres , dont les borne;s
font tellement déterminées qu'oQ nf
peut y rien changer,
Les rev^us de l'Etat portent ea
2584 Journal des Savans i
entier fur T Agriculture 5 la taille eft
réelle & n*eft guèrcs qu'un dixième ;
les provinces du Midi , où Ton fait
deux & trois moifTon de ris, payent
un fécond dixième en grain qui eft
porté dans la capitale , où'il eft dif*
tribué aux OflScicrs de toute efpèce
de la maifon de TEmpcreur -, ce qui
leur tient lieu de la moirié de leur
entretien. L'Etat ne demande rien à
l'artifàn ni au marchand. La percep*
tion des impôts eft régie par le tri-
bunal des finances. Chaque village
les porte dans la ville du troifième
ordre dont il dépend; celle-ci dans
la ville du fécond ordre , & ainfi de
fuite. Dans chaque diftriâ on pré-
lève fur la fomme ce qui eft nécef-
fcirc pour les dépenfes & les charges
ordinaires de l'Etat > & on laiiTe dans
le diftrifl: un fond de rcferve pour
les accidens & les befoins extraor--
dinaire*:. Ce qtte Ton doit donner
aux Soldats , aux Otficiers de toute
efpèce , aux Princes, &c. eft fixé par
Ja loi ; il en eft de même pour TEm-
Décembre 1778. 2585
pereur & fa maifon ; mais il a , ou-
tre ce que lui donne TEcar , les iels ,
les doanes & les entrées de Pékin.
Les péages font fréquens à la Chine,
à caufe de la multitude des canaux ^
des levées , des ponts , &c. Ce Prince
a de plus des domaines & des terres
en Tartane qui lui produifent beau-
coup , enforte qu'il n'a pas befôin de
puiier dans Ips trefors de l'Etat. On
peut confulter ce Mémoire pour ce
qui concerne les poids & mcfures,
la monnoie & la manière de la
faire circuler.
Il y a fept ordres de Citoyens es
Chine, i». les Mandarins, 2% \t^
Gens de guerre, 3% les Lettrés, 4%
lies Bonzes ,5% les Laboureujs , 6".
les Ouvriers, 7% les Marchands,
Dans toutes ces claflTes , comme il
h*y a en Chine ni fiefe , ni terres feî-
gneuriales , ni titres , ni domaines
héréditaires , il ne peuty avoir beau-
coup de familles qui . foient riches
long-tems en biens- fonds. On monte
de tous les ordres de citoyens au^
15^6 Journal dis Sçavans ^
charges & aux honneurs ; ccù, au3(
talens à y conduire, & un père ne
fait rien pour fes enfans. D'ailleurs
Il population cil fi nombreufe , que *
les ccrres font bientôt divitees à lin-
fini , & il ne refte plus à chaque in-
dividu que (on propre mérite pou(
s'avancer. Les parcns poulTcnc leurs
enfans à Tétude pour parvenir aux
Mandarinats de robe & d'épée. On
s'y parvient que lentement » jamat4
dans fa province; om change (cu-
vent de lieu , & partout on trouve
Ton logeaient préparé & meublé.
Dan« cette vie ambulante on ne peut
acquérir des fonds que dans fa pa*
trie : heureux fi dans la vieille/le on
peut aller en jouir. Il en eft à-pcu-
près de même des gens de guerre.
Les Lettrés font ceux oui afpi-
rent aux «rrandes charges ae l'Em-
pire 4 plufi;.urs n'y parviennent pas ,
& leur fortune eft très-bornée. Les
Bonzes font les mieux partagés*, ils
jouiffent de grands revenus, l.cs La-
boureurs font protégés ; mais leur
grand no;»bre eft caufe qu ils n«
pcuvcnf être riches i& heureux , dans
le cas meipe où la terrç répond à
leur, travail: en plp(icurs provinces
ils ont été obliges de fc jctrer du
coté des arcs de befoin if. d'induf^
frie. Qiianc aux Ârrifaps, quoi«]u*i]s
pe payent aucuns impôts , & qu'ils
lie (oient point fujçts aux makrifes ,
Û^ fe nuifenr V9X la multitude ; aufiS
$*cmpreflçnt-il$ de (c furpaATet les
lins les autres par leur adreife 09
leur induAric; mais comme on ne
fechcriche guère que le néccflfaire &:
Tutile , ils ne font pas fortune. Par-
mi le$ Marchand^ il y en a qui der
viennent riches y qui le font plus que
les fix autres ordres de l'Etat , & le
peu de luxe qu'il y a en Chine fe
(r<>uye paivjEii eux ; mais leurs enfan$
reiTembient xarenient aux pères ; ils
fe jettent du coté des emplois , & les
petits enfans gémiiTent dans la pau*
vreté. Tputcela, ditrAurctir, eft
l'ouvrage de nos loix & de notre
gouverneiiKiit » qui- veut que tous
15S8 Journal des Sçavans ^
foient forcés de concourir au bien
de TEtar. La terre fournit à peine
pour nourrir les habitans de la Chine ;
on ne la laiflTe point repofer ; c'eft
pour cette raifon que les Chinois ne
nourriflcnt prefque point de bef-
tiauxs ces animaux confbmmeroienc
une partie de ce qui eft abfolumenc
nécelfaire à l'homme. Il feudroit 9
pour ainH dire , copier TAureur tout
entier pour faire connoînre les ref-
fources de la Chine, la révolution
que le gouverncm.ent des Tartares y
a caufce , quels font les mœurs àts
différentes claflcs d'hommes répan-
dus dans ce vafte Empire qui y fans
une fage prévoyance , feroit fouvcnt
cxpofcs aux famines. C'cft après tous
ces détails qu'il examine l'intétèt de
Pargent en Chine. Cet intérêt a été
fixé à trente pour cent par an ; &
comme il fe paye par lune ou mois
lunaire, c'cd trois pour cent par
mois , la fixième & la douzième
lune , ainfi que la lune intercallaîrc
quand il y en a une , ne portât
Décembre 1778. 2585
point d'intérêt. On a adion en juftice
pour l'intérêt comme pour le capi-
ral ; mais l'intérêt ne peut jamais do
venir capital lorfquon diffère de
payer.
L'Auteur examine cnfuite ce que
le gouvernement s'eft propofé en por»
tant fi haut l'intérêt de l'argent & ce
que fait l'adminiAration publique
pour réuflir dans Tes vues, & fi elle
eft fécondée par les mœurs publi*
qucs. Il cite plufieurs Auteurs chi?
nois qui recherchent les raifons qui
ont cléterminé à mettre fi haut le
taux de l'argent ; parmi eux quelr
Îiues-uns crient à Tinjudice & â Top*
ure ; d'autres penfent que c'eft uu
(rein au luxe. Une analyfe fuivie 8c
détaillée de ce morceau ne préfènte-
roit encore que trèsimparraitement
les idées des Chinois à cet égard^
te nous conduiroit au delà des bor-
nes d'un Extrait; c'cit ce qui nous
oblige à renvoyer le Leûeur à l'Ou-
vrage même qui mérite d'être ap-
profoadû
I596 Journal des Sçayans ^
Le morceau fuivânfeft lin Traifé
fur la Petite- Vérole, maladie qne
l'Auteur fuppofc de toute antiquité
à Ja Chine. I.a fatale nécciTîté d'a-
voir cette maladie ou dans i*enfainc0
ou dans un âge plus avancé^ Bt ima-
giner à un Médecin d aller au-de*
Vant de Tes coups , pteir llnocula'^
tiotl. c. On crut ici , fur la fin du
»> dixtènte fîètle , que riiïd^ulatiori
•> qu'on vcnoic d'imaginer, alloit
*> fermer pour jamais tous Icfs tont*
•> beaux que la Petite- Vérole faîfdit
•» ouvrir. Le fecrec s'en répandit râ^
*• pidcmenr dans routes les pfovin*
•* ces de 1 Empire , & pénctrîsi fufi
»» qucs dans les villages. Totir lé
M monde prérendoit que, qùf àVoic
•> été inoculé, ne pouvoit plui avoti
M la Petite- Vérole , & tout le monde
„ faifoit femblanf de le'cfoire. Mai*
M cette opinion (i conffôlati^e pout
•• les pères & mères n a |5aé {^rfe fou^
M tenir au-delà d'un derHi-fiéclQ. Le^
« Petites -Véroles épidémîqbes ont
» coulé à fond tous les twàihfkùc^
Décembre 1778. ^59*
M mens & tous les fyilêmes par des
•• faits fi dccifife •V fi niulripliés-,
w qu'il a fallu fc rendre. » Apris
pluficors réflexions, TAurcur donne
une notice d'un Livre fur la Petite*
Vérole j on y décric la maladie; 5r
après en avoir fait connoîrre qii»-
ranre-deux efpèces difFérenres^ on
iiKlic)iie le traitement. Le Miffion»
naire revient enfuire à rinoculatioa
qui fe pratique encore à la Chine *,
ce rapporte la manière de la donner
8c de traiter les malades , d'après un
Ouvrage particulier corr»pofé fwr
cette matière par un Médecin chi-
nois. Il paroh que cette maladie a
fait de grai>ds ravages en 1 artaric
oà elle étok inconnue avant qa'elit
y eut été portée par ceux qui avoienc
été inoculés à Pékin.
Après ce morceau le Miflionnaire
donne la irotice d'un Livre chinois
intitulé Si'^yuefi^ «• C'eft , dit-il , un
«•--Livie qui paroît bien néceffaitp^,
»• qui nous manquer & q^*c nette
MChirqtgie'& notve Médacin« peiH
2 59^ Journal des Sçayans^ \
•3 vent rendre infiaimenc fupérieuri
•> celui des Chinois. » II, s agit des
defcentes de juftice pour la viure dts
cadavres & pour juger quelles ont été <
les cauTes de la mort. Les trois pic* !
miers Livres de çcc Ouvrage renfcr*
mène des préliminaires fur ces def-
centes de juftice & fur leur néceffité»
avec Jes formalités auxquelles on
doit fe conformer. C'eft dans le
quatrième que TAuteur examine les
UgtKS par lefquels les Juges , accom-
pàencs des Médecins , peuvent dé^
cicler (1 un homme a été tué & com*
ment il l'a été. D'abord , s'il a été
étranglé de quelque manière que ce
foit, pendu, à genou, couché j en
nœud coulant y en nœud tournant,
&c. On prétend appercevoit des
marques qui diftinguent ces diffé-
rens genres de mort. L'Auteur chi-
nois traite des noyés , des femmes
mortes en couche > de ceux à qui on
ne voit aucun fîgne de mort. Pour
CCS derniers , après avoir exhumé le
cadavre 9 on donne les moyens de
faire
Déumhrt 1778. 2593
^ire reparoîcre très-diftinâementles
coups qu il a reçus. L'Auteur exa-^
mine comment on peut diftineuer
ceux qui ont ccé tués par une main
étrangère de ceux qui ont été tués
par un accident ; ceux qui font morts
par maladjk % ou par des rçmèdes
donnés mal-à-propos ^ par des cha*
timens trop durs , par àz% accidens.
^ des malneufs.
Ce Livrç împorfHUit eft enyoyé
pac ia Cour dans tous les Tribu-
naux où Ton porte les affaires crimi-
nelles. Quoiqu'on puifle abufer des
priocipes qui y font oxpofési T Au-
teur chinois répond que la jaftice ne
s*appuye fur m témoignage de cet
opérations qu'autant, quon apper-
foic des fîgaes fuffifans pour aucort-
tries recherches juridiques, & que
ces fignes n*ont jamais conduit per-
(bnne à Téchaffai^d qu'autant qu'ils
ont été vérifiés par des témoignages
^ des avceux dédfifs* Il eft certain
qu*on .a décQuyçjcc par-U ^ hoçot-
odes £c fiiicides donc il n'y avoit ni
DU. VoUlU Rtttc
i
1 594 Journal des Sçavaiu ;
indice m figncconnu ; que faute Jtj
avoir eu recours on a regardé coa-
me morts naturelles ôc fuicidcs def
morrs violentes & de véritables ho*
micides qu'on a découverts après f
par Taveu d^ coupables , qui n*au-
roient pas commis bien d'autres cri-
mes , s'ils avoient été punis du pre-
mier. Il «ft înpcUe o appuyer fur
l'importance d'un pareil' Ouvrage ■$
âans kqtiel ; -f^eut^trê ^ on- poufle
ti^op k>in l'apparence des figues i
mais il eft néceflfaire que les Méde-
cins ^ les Chirurgiens, confiiltent ce
morceau ; & l'examinent pour -¥oir
fi l'on peut en tirer des connoîfian-
ces iKÎle& , & jufqù^à quel poioteUcs
peuvent être déciiîve».
- Votcl'un autre -eenfe de MMe«
eine , qui en guéiiilant le corps de
fes infirmités afRrancbit famé de Ja
fierntude des fens^ la prépare à en-
tier en commerce avec ks Efprîts ic
luî^ouVre la porte -de l'immortalité |
rèUes font les pfécehtions des Bon-
^Tao fe dstos TopéÀtion duilTony^
Décembre 1778. ^595
f:>u i dont on donne une idée dans
un morceau particulier. On compo*
icroic de très-gros volumes des fa-
blcs & des extravagances qu'on dé-
bîte (hr ce Rong-fou. Les Empereurs
•y ajoutent beaucoup de foi ; les Let-
trés s'en amufênt & y croient. Les
Tao-fe qui en ont le fecrec fè font
:une langue, à parc pour l'enlèigticr ,
& en parlcQC dans des termes auffi
éloigna des idées communes» que
no» Âicfaymiftes parlent du grand
œuvre. Cependant io Kong-tou a
réellement opéré des guériîbos &
(buiagé bien des inScmités : cq qfi«t »
on voit en écartant tout ce jargoa
xles Bonzes &iieut charlatannerM»
que c'eft une ancienne pratique de
Médec'me fondée en pnncipes > U>
ton indépendante des fuperftitÎQas
dont on la courre. C'eft fous ce
point de vue que ie Miflionnaifc
l^réfente ce morceau aiix Médccîas
d'Europe. Le ^Rçttg-fim (t &ie on
•debout» ouadut.oucoucbé* $aî<'
vant ka différences maladies doM
'Rrrcci\
2596 Journal des Sçavans ,
on eft afFcâé , on prend , dans Tune
do ces (i tuerions 9 difFérences poftuNs
forcées & gênantes ; on fe courbe ; '
on fe replie; on fe rapproche Ici
bras & les jambes ; on (e balance;
on s'élance , &c. aân d'excjter lafa«
livation; on. force; on gêne; on
précipice ou on retient lalpiration
ou rinfpiration. Ces ppftures & ces
mouvemens occafionnent des réro-
iurions dans le corps 9 4e remettent
de rélafticité & font circuler le
iang ; ceft , comme on le voit » une
efpèce de gymnaftique » couverte par
des pratiques de religion , & quW
a appliquée enfuite à la religion elle-
même , en faifant efpérer que dans
'quelques-unes de ces poftures / on
pottVoic tellement fe dégager de la
tuatière, qu'on étoic en état de voir
la Divinité , & même de parvenir
i l'immortalité; ce qui a donn^
1>eaucoup Ae partifans au Kong fou ^
iurtout parmi les Empereurs & les
*^ens riches. On a fait graver ces dif-
Srentes poftures qui font au nombre
Décembre 1778. 1597
de vingt ; on indique les maladies
auxquelles elles peuvent fcrvir de re-
mède , &on.y joint les explications
néceflkires pour en procurer Tintelii-
gence. Ce morceau cft curieux &
méritoit de tenir place dans ce Re-
cueil.
Ce Volunnc eft terminé par quel-
3UCS Obfervarions de Phyfiquc ^
'Hiftoire naturelle de TËmpercur
Kang-hi , au moins on \c^ lui atrri-
bue. Ce font des rcHexions courtes
fur différens fujets > fur les pétrifica- .
tions , fur les pierres de fcl , fur une
efpèce de pin , fur le renard volanr,
fur les tremblcmens de terre , fur le
vernis , fur la bou(fole , &c. On a
joint a la (în quelques comportions •
^ recettes pratiquées chez les Chi-
nois ou confignées dans leurs livtes ^
& qui ont rapport aux arts , une
notice de l'animal qui porte le mufc
& de quelques plantes. On ne peut
que de(irer la continuation de ce .
Recueil qui renferme tant de mor-
ceaux inccrcflfans*
R r r r r iij
2 59'^ Journal des Sçavaks ^
jtBOULFEDM defcriptio JEgypti-
. arabicc & latine. Ex Codice tari* •
fi^nji cdidit , latint venu , notas •
adjecft Joannts David Micha^*
liSyfieUiB Folaris Equts ^ Régis
M. Britanni^^ Conjilianus Au^
licus , & Profijfor PtMofophia
Gotttingînjîs. Goetcingx ^ apud
Joannem Chriftian. I>iererich«
1776. I vol. i/i-8^. de 1^8 pag»
CE morceau particulier , tiré du
Traité de Géographie com-
pofé par Aboulfeda, fera fuivi de
quelqucs-auTres , tels que rAfriquc ,
la Mefopotamic, rEracjiic&laPcr/c,
que M. Michaels fc projpofe de pu-
blier en faveur de {t% Êizvt% <)ui fc
livrent à lerude de la langue arabe.
Dans le tems que les troupes fran*
çoifes étoient à Gotringuc , il obtint
de la Bibliothèque du Roi la com-
numication d*un manufcrit de la
Géographie d'Âboulfcda , & cVft
d'après ce manufcrjit dont on n'avoir
Déumhrc 1778. ^599
pas dVxemplaire à Goctingue qu'il
donne ce morceau : Hojlibus tune
Goectingam unendbus ^ ultro mihi
nil taU pucnti autfptranù hue pâr^
lato & commodato , publici quidcm
jurisfacio. Nous avions déjà d'A»
boulfeda le Kharifmc & le Maoua*
nnnahar , qui ont érc imprimés à la
fuite de VOulougbegh , & que Ton
fctrouvc dans le Recueil de Thçv^
nor. La Syrie a cré publiée depuis
par M. Rcisk en Allemagne. Nous
efpérions «que M. Michaelis 3 (i
connu par fon grand Içavoir en ce
genre, reverroic ces tradudions &
donneroit TOuvrage complet d'A-
boulfeda , avec les notes ncceflaî*
rcs. Mais il n'y a pas d apparence
qu'il entreprenne ce travail. En gé-
néral les Ouvrages d'Aboulfeda font
dignes des foins qu'il auroit pu pren*
dre à cet égard,
Kmaïl Aboulfeda^ Sulthan de
Hama en Syrie, defcendoit de Sala*
din. 11 mourut vers l'an 13}! de
J. C« 11 compofa deux Ouvrages c(*
Il r r r r iv
l6oO Journal des Sçavaas ,
timés dans rOrient.^Lepremielr eft
une Géographie univerfeile inriculée
Tekottîm-cl boldan\ d^où Ton a tiré
les morceaux que nous venons d'in-
diquer; le fécond eft une Hiftoire
univerfeile donc M. Reisk a publié
à Léipfick une partie, omettant tout
ce qui précède Mahomet. U finit en
1015 de J. C. Le manufcrit de ctt
Ouvrage cft fort rare. Il y en a un
exemplaire à la Bibliothèque du Roi»
M. Michaelis donne d*abord le
texte arabe d'AboulfeJa,* avec «ne
traduâion imprimée à part : cnfuite
il y joint des notes critiques & bif-
toriques. Le texte d'Aboulfeda eft
très-court , & confifte en une dcC-
cription très -abrégée des pays en
général , fuivic de tables dans lef-
quelles les longitudes & le» lati*
tudes font marquées , d'après piu-
fieurs Auteurs qu'il cite. Il eft im-
poflible de donner un exrrait de ces
tables & de la petite defcription qui
les accompagne -y les notes méritent
d être conlultéts.
Décembre 1778. 1601
M. Michaclis n'ayant qu'un fcul
manufcrit, iVa pu s'aflurer fi dans
d'autres il n'y avoir pas de varian--
tes qui ofFriflcnt un fens différent ,
& fervi flcnt à corriger quelques ch.if*
fres des tables. Pour y remédier en
quelques endroits , il a eu recours à
une verfion de M. Reisk , qui n'a
pu d'abord être imprimée faute de
fecours néccffaires , mais que M.
Bufching a inférée dans les Tomes
IV & V de fa Colleaion. M. Mi-
chaclis paroit faire cas de cetre tra-
duâion, qui eft en quelque façon
inconnue. Il a profité encore d'un
travail de Gagnier. Ce fçavant ,
connu par la Vie de Mahomet qu'il
a donnée en fiançois , avoit entre-
pris de faire imprimer en Angle-
terre le texte & une tradudion de la
Géographie d'Aboulfeda. Il avoit
pour cet effet collationné divers ma*
nufcritsj il y en a eu quelques pages
qui ont été imprimées , & dont M.
Michaelis a profité^
Quoiqu'on aie beaucoup écrit fut
R 1 1 1 1 N
léoi Journat des Sçavans ^
l'Egypte , il y a des partic$ où les
voyageurs font moins à portée de
pénétrer , & qui par cette raifon (ont
moins connues. Ceft en confulranc
les Géographes orientaux qu'on peut
expliquer ce qui eft dit dans \zs
Anciens de la grande fertilité de ce
pays. Aboulfeda décrit en peu de
mots une contrée qui appartient i
TEgypte , & qu'il nomme les At^
ouahat ou les Ouahat, Il dit que ce
pays , fertile en palmiers, rempli de
fontaines & de ruifleaux , eft une eC-
pèce d'ifle au milieu des deferrs.
On les divife en trois parties; le
premier Ouaha , YOuaha du milieu»
& le dernier Ouaha. On y trouve
des rivières, des fources d'eau chau-
de , & de vaftes campagnes très-fer-
tiles. Il faut marcher dans le defcrc
pendant trois jours pour y parvenir.
M. Michaclis s'tft étendu beau-
coup fur ce paflTaje d'Aboulfeda.
11 en rapproche ce que dit le Géo-
graphe de Nubie & difFérens Voya-
geurs modernes s cnfuice il pafle aux
. Décembre 1778. idd^
Auteurs grecs , à Hérodote , ou^
nomme cet endroit "Oao-if, Oajisi
& qui en donne la defcription. On
voie que le nom à*OaJis ell le même
que celui à'Oudha confcrvé par les
Arabes. Stiabon « L. xvifl , pa;lc
de ce pays fous le nom d'Avo^rii- ,
AnaftS. «M. Mtchaelis remarque fore
judicieufement quM faut lire AJa^ti ,
Avafcs. Il parcourt ainii tous les
anciens & les Modernes , fait des
obfcrvations fur le récit de chacun
de ces Auteurs , ce qui répand beau-
coup de lumières fur celui d'Aboul-
feda. Par exemple j ce dernkr 4it
qu'il y a des eaux chaudeii^ }A.
MJcbaelis*cite à cdttc^ ôccafion un
paifage de Quint-Curce qui le con-*
firme. Il a joint ainfi partout les
Géographes & les Hiftoricns an-
ciens aux Voyageurs modernes ,
^our éclaircir les defcriptions trop
abrégées d'Aboulfeda » qui , de leyr
côté > fervent à expliquer & à con-
firmer le récit des Anciens, U fcfoit
Rr rr r vj
2604 Journal des Sf avons ^
à defîrer que M. Miirhaelis donnât
atn(î tout rOuvrage de ce Géogra*
phe arabe.
Sermons it M. dt Surian ^
Evêque de Vtnu , ci-devant Pri»
trt de VOratoift , Cun des (Qua-
rante de C Académie Françoife.
Petit Carême. A Paris , chez Nyon
aîné. Libraire, rue S. Jean^de*
Beauvais. 1778. Avec Approba-
tion & Privilège du Rot. in-ii.
336 pag.jSc les Préliminaires 36.
POUR tout éloge 8f pour touce
vie de M. de Surian > on a placé
à la tête de fes Scrrmons le Difcours
de Réception de M. d'Alembcrt à
rAcadémicFrançoife, &la Réponfe
de M. Grcffet j & il en réfulte en effet
le plus bel éloge de M. de Surian ^
que M d'Alembcrt remplaçoit i
l'Académie Françoife.
«M. TEvêquc de Vencc, dit M*
•• d'Alembert > ne fut ledevable qu*à
. Décembre 1778. 2^05
» lui-même de la répuration & des
» honneurs dont il a joui ; il ignora
»*la ibnptefle du manège, la baC-
»» fcflc de Tintrigue , & ces autres
»> moyens vils qui mènent aux digni«
M ths par le mépris : iJ fut éloquent
»»& vertueux, & mérita par ces
»>deux qualités rEpifcopat & vos
»> fufifrages. »»
Après avoir indiqué les fources 8c
tracé le caradère de TEIoquencc en
général , puis de l'Eloquence de la
C^baire en particulier , M. d'Alem-
bcrt parle de Tattacbement éclairé
de M. TEvcque de Vencc pour la
Religion. «« Il la refpedoit affez poinr
'«•vouloir la faire aimer aux autres;
•> il favoit • . • • que la modération ,
•>la douceur & le tems détruifent
*» tout , excepté la vérité. Il fiit, fur-
•• tout , bien éloigné de ce zèle aveu-
» glc & barbare , qui cherche Tiin-
•• piété oùellen'eft pas, & qui moins
•• ami de la Religion qu'ennemi des
« Sciences & des Lettres» outrage &
"noircit des hommes inéproclvi»
t,éo€ Joùrnûl des Sçardksi
.•>ble$ dans leui conduite ic d4nf
«M leurs éaits* » ,
M. GrclTcc , . dans fon abondance
toujours animée 9 a de beaux mou-
Temens Se de grands craies d'Elo*
tjuence : » Qui nous rappellera 9 die*
•• il 9 ces Orateurs puîilam » ces Mo-
•» déraccurs de Telprtc humain f ces
•» Mairres des paillons elles-mêmes 9
i» ces Mioiftres vraiment dignes dan-
m noncer aux hommes la vérité itet^
M nelle » l'unique vérité devant qui
•» la terre doit relier en (ilence avec
•>fes Maîtres & fes Sages? •••• )Lç
M Génie lui-même n*eft point encotc
•» aflez pour un Miniftre de la parole
«> fainte ^ il n'a rien , il n'aaive â
»> rien , s'il ne joint aux ralens & au
•> génie l'autorité de l'exemple &
«réioqucnce des mœurs. • ... On eft
^ bien toible contre les paiSoni d'au-
«• troi » quand on eil ioup;onné de
••les parrac^cr « • • • M. l'Ëvêque de
#• Vcnce n'étgit point de ces Prédii>
«cateurs frivoles & méprifables,
«<» qui j i la face dei auceis (nemcs.^
Dlumhn 177t. 25d7
»i cherchant moins les palmes di*
5> fanôuairc que les lauriers des fpec-
•» racles , viçnncnr inonrrcr qu'ils ne
»> (avenr que le langage du monde,...»
»» & n'emportent de nos temples ^
w aux yeux dû Chriftianifme & de
»». la raifbn, qu'une gloire facrilcge 8c
>» des fuccès ridicules . . . • Attendu
M par un peuple nombreux , fans
»» avoir mendié d'Auditeurs ; du fond
•9 de fa retraite , il venoit apportée
*9 la lumière y dévoiler les chimères
» du monde , les illufions de l'amour*
» propre , les petiteflcs de^ la g<an-
»» deur , la foibleflc des efprits forts ,
» le néant de la fageffe humaine ; il
* venoit confoler Tinfortuné, atten-
» drir la profpérité , apprendre aux
»» Impies à trembler, aux Incrédules
^ à adorer , aux Grands à mourir ,
f» aux hommes à s'aimer ; il étoit pé»
*» nétré , il touchoit .... Bren diffé-
••rcnt de ces Pontifes agréables &
•» profanes , crayonnés autrefois par
^» Defpréaux , & qui , regardant le
»• devoir comme un ennui , loifivcti
26o8 Journal des Sçavans » ,
•'Comme un droit » la réfidence
»> Gommc un exil , vcnoicnt prome- . .
•> ncr leur inutilité parmi les écueils,
»»lc luxe & la mollefTe de la capi«
»» talc , ou vcnoient ramper à la
*> Cour , &: y traîner de Tambirion
» fans talens » de Tintrigue fiins affai- •
>» res , & de l'importance (knscrédit. • •
Voilà la manière de M. Greffer,
quelque abus de rénumération peut-
être , mais toujours de la chaleur &
des idées ; c'eft le feul Ecrivain qui
foit long impunément, parce que.
dans cette foule de dérails il n y a
rien de négligé ni d*inf]gnifiant.
Mais c'eft aux fermons mêmes de
M. de Surian à le louer dignement ;
ce? fermons font au nombre de neuf,
dont un feulement avoit été impri-
mé. Les huit autres avoient été prc- •
chh , en 1719, devant Louis XV ,
alors enfant. M. de Surian parut le
plus digne rival de MaffiUon ; il n a
ni les orncmens , ni la grâce, ni cette
pcofondc connoiflance du cœur hu-
main qui aflurent à Maflillon la fa-
Décembre -1778. 1609
périorîté, mais le caraâèrc domi*.
nant ic fon éloquence nous paroît
être Tonâion*, on fent qu'il aime
raugufte£n&nr qu'il cù, charge d'inf*
truîre ; qu'il s'attendrit fur lui com-
me Joad fur Joas ; qu'il redouté
pour lui les dangers de la royauté , ,
comme un père cendre craint pour
fon fils les périls de Tenfancc & k$
erreurs de la jeunefTe. ce Mon Dieu!
•• s'écrie-t'il , qu'un jeune Roi , ainfi
» lif ré aux Flactcurs , fait de pîtic à
» ceux qui Taimcnt ! Non , les ri-
>: gres, les lions, les bêtes les plus
•9 féroces font moins à craindre pour
»»lui & le dévoreroient avec moins
^ de rageji De tous les fléaux donc
w Dieu punit Roboam , le plus ter-
»rible tans doute fut celui de le li-
*> vrer à ces jeunes Flatteurs, qui
» l'endormirent dans fes vices > qui ,
«f maîtres de fon cœur , y entrctin-
>» fent la hauteur , la dureté , rinjuf*
•> tîce , & firent , comme il arrive , a
•> d'un Roi flatté , un Roi cruel > ua
i6îO Journal des Sçavans ,
M Roi malbeareux , un Roi haï ie
i> Dieu & des hommes.
»*Trifte condition des Grands ! le
» monde envie leur fort : aux yeux de
«3 la foi qu'ils font à plaindre ! Qu'on
»3 fe fenr preflfé , quand on les aime ,
» de pleurer fur eux , comme Samuel
n plcuroit fur Saiil ! . . . L'innocence
» dans les particuliers eft un mérite {
»> mais dans les Rois die cft un mi'^
w racle. »>
On trouve dans ces Sermons une
foule de pcnfées d'une vérité fenfi-
ble &urile, exprimées avec une pré-
cifion & une fimpliciié propres a les
faire devenir maximes.
H Qui ne fait pas maîtrifer fbn
» cœur , gouverne mal fcs Peuples ,
w & le premier de tous les empires
weft celui qu'on a fur fes defirs.
» Ils abuferont , pour vous fur-
» prendre, de la vertu même. Ils
^'feindront de la piété , fi c*cft par la
H pieté qu'on peut vous prendre ; &C
Décembre 1778. 2611
» pour fc mieux jouer de vous , ils
»fc joueront de Dieu même.
H Pour vous mieu}; défendre des
» Flatteurs , commencez par nîvoiis
» pas flatter vous-même. Le plus
» dangereux de nos (édiidcurs, cVfl:
M notre amouc propre ; on ne nous
M trompe jamais qu'ea fécond.
»A quoi. Grands du monde,
>» devez-vous afpirer d'avantage qu'à
H VOUS gagner les cœurs ? Dans cette
^abondance infinie de tot^tis -liofei
MOU vous met la grandeur, c'eCk ^'c^pif
H niqu j bien qui vous manque. N*ou-
»blicz jamais que vous êtes boni-
» me , & que vous régnez for des
» hommes. Ne fortcz jamais de la
nbienféance, mais fortez quelque-
n fois de la: grandeur ..... Avec un
n Peuple comme le vôtre , vous ne
M perdrez rien à être bon; il y a dans
» le cœur des François un affez grand
M fonds de vénération pour leur Maî-
>>tre, pour fubfifter au milieu des
M miirques les plus feafibles de vos
n bontés.
26 ti Journal des s çavani ^
>»Choi(i(rcz pour Miniftres des
>ft hommes qui ofenc vous dire , s'il
I» venoic des rems de calamiré Se 'de
» diferre : Maître , les Pauvres n'ont
»» pas de pain : non habent quidmau»
i^ducent. S'ils ne font (bulàgés,ils
» pci iront de mifcre : difitunu
» Les Grands « pour la plupart ,
I» font fur nos têtes comme ces nuéci
»> p!us hautes & plus brillances^
>♦ mais qu'une pluie falutaire ne fiut
M jamais , & qui , belles feulement
it^ourle fpeâacie, ne font à la terre
M aucun bien : nubesjine aquâ. Sx le
n fouvcrain bonheur eft de taire tout
» le bien qu'on veut , la vertu fu-
wprême eft de vouloir faire tour le.
» bien qu'on peut. »
C'cft un beau droit, fans doute ^
que celui de dire de telles vérités aux
Rois au nom de Dieu.
Décembre 1778. 1^13
Extrait des Obfcrvations Météo-
rologiques faites à Montmorency ,
par ordre du Roi ^ pendant le mois
de No¥. tyyi , par le K. P. Cotte^
Carre/pondant de CAcud. Royale
des Scicncçs.
L'humidité de ce mois-ci »
été prefqu'aufll grande que le
mois précédent, mais la cempéca^^
ture a ^té en général plus douce. Lei
pluies abonuntes tombées depuis
deux mois ont cauQ des inondations
très-défaftreufes dans pluficurs Pro«
vinces du Royaume ; TAlface ^ fur-
tout» a été des plus maltraitées j ainfi
que les Papiers publics nous l'ont
appris i on ne (era pas furpris des
• inondations de cette Proviitce > lor(^
2u'on f^aura que M. Méger 61s » qui
lit des Obfervations n^céorologi»
ques avec la plus grande tzaâitudc
.à Mulhau&n daiis la haute Al&ce t
à quatrelieues de Tbanoy a mefuré
en Oâobre to lignes d'eau 9 C^cft-i-
%6i4 Journal des Sçavans ^
dire , le double de ce qui efi: tombi
icij que le 14 & le 15 Oftobcc
dans refpace de 34 heures , il rombj
i6 lignes d'eau, randis qu'il n'en
tomba ici que 11 lignes dans le mê-
me rems. Les blés font très-beaux*
Vents dominans » fud - oucft &
fud. Le fud-oucft fut très-violentJcf
II, 14 & 25.
Plus grande chaleur ix ^x^'lcn
à 1 x^y^ir, le vent fudroueftfbtt^
le ciel couvert* Moindre chaleur al
o' le 13 a 7^^ matin^ le vcntnord*
ouefl & le ciel ferein. Diffireneé 9i
x\ Chaleur moyenne dt chaque jwa
5 , 8 degrés*
f lus grande éUvaeion du Mtrcun
18 po. ; , 61ig. le là j\^foir^]t
vent fud-oueft & le del en pâme (b-
rein avec brouillard. JlfaiW/v «/!^
ration ij po. i^çlig. Le 1x^2
ijh foir^ le vent fud- oiiieft avec
pluie & tempête. Differenu 13 9 5 U*
Elévation moyenne au matin , 17
ipo. 9 , 7 lig. ; à midi, 27 po« ; 9 S
Décembre 1778. 16 ij
^'otfr, 17 po. 9 9 8 lig,
Marche du baromhtre. Le premier,
à 7 ^ ./»<iri/» ,18 po. o ^ II lignes.
Du premier au 2 , monté de 2 , 7 lî.
Du 2 au 6 9 haijfé de 1 2 , 1 lignes.
Du^ 7 au 9 , monté de 6 , i ligne.
t)\x ^ au 1 1 , baijjé de 6 , 8 lignes.
Du II aU 13 , monté de 8 > o lig,.
Pu 14 au 1 8 1 bai^é de 3 9 i ligne.
Du I S au 12 , monté de ) ,. 3 lignes.
Du 23 au 24 y bàijjé de 2 , 1 1 lignes.
Du 15 au 26 y monté de 5 , o iig.^
Du 2^ au 27, btdffé de ^, 10 lig#'
Du 17 au 28 > monté àt 5 , o iig.V
Du 25^ au 30 , mai. haiffé de 4 , 4 H.
ipu yotmats ^u '^p/oir ^monté de 3 »
i^ lig. t-c ioii^ifoir, 28 po. • ,
f lig. On voie oué le baromètre i
beaucoup varié , uirtout en montant^
les 1,8, 10, I2> ij, 19 , 25.,
^7 4c ja»;^ txi.d^cer\iant^ \t% j ^
U eft tdnib6:4e|apiuieles 4^ 5 ^^
tSiô Journal dcs^çdTàhSn
€, 8,^,10,11,15 16,17, 18^^
20, 15 1 z4, i7&3o.Elleafeiiroi
37,0 lignes d'eau. Vivaporation^
été de I iT lignes.
• Plus grande diclînaifon de Vai-
guilk aimantée ^ 19^ ^o\ Moindre
dècUnaiJon 19** 15'. Differerue ij'#
Diclînaifon moyenne y au matin ^
tpt 14 jS^; à /niVi, I9*3o'o'^j
mfoir^ 19^ 26' 3^". Dm Jour f 19*
i7 1 2^^ Sa variation diume a été un
peu troublée les 7 , 8, 5 , 10 » 16,
17» 18, 15,14 &15. Je remarque
tpLC dans ces jours le cems a été on i
lï grande pluie ou à la tempête.
• Plus grande fichefeffe 37, 8* le
Il à l'i^foir^ le vent nord-oneft
firoid & le ciel en parne couvert.
Plus grande kumidiiii , 6^ le 18 à
7 j h matin , le vent nord-oueft' & le
ciel couvert avec brouillard fc pluie
la nuit. Différence 3 ; , x ^. Etat
moyen 17 , 1*, c*eft-à-dire, 11 , 9
degrés au - deffous de la féchet^
moyenne fixée fL 40 dègieés.. . j
Je
, Déctnért lyji. x6ty
Je n'ai point obfervé d'aUrores.
Sôréales pcncfant ce mois.
Pluficurs malades font morts ici
4*unc fièvre maligne, putride > ver-
mneufe^ qui paroît cdntagiqqfe 8c
qui tègne depuis trois ou quatre
mois dans nos environs où elle eft
meurtrière.
bU.Fpl.II. Sffff
i6t S. Journal des Sçavahs ^ \
NOUVELLES LITTÉRAIRES.
I T A L I £•
. B E P I s £.
A NALIS l délia numoria idro*
jt% fnffiiça fipra V Arm , ptMlU
€ata in finnrt t anno 1778. Inptf^
cia ptr gio Tomniafo Mahi , € Com^
pagni. 40 pag. i/2-4®.
RifltJJioni fopra V articoU II dd
tomo 3 o del giornalc d^ liutralï^ Un*
prtjfo in PifaC anno 1778. ij pag«
i/z8^
Ces deux Ouyrages ont kik occa*^
Honnés par un Mémoire d'Hydro-
dynamique du P. Camerti \ le Jour*
nal de Pife l'annonça comme un
Traité précieux qui manquoic à cette
fcience ; l'Aureur des Réflexions ezi-
mine l'extrait du Joumaiifte » & fait
voi]t qu'il raconte dçs chofès qui
. Dictmhn 1778. i6*îl
!rn^ donner une toute autre idée
Duvragc. Il reproche fiirtout au
]amctti d avoir «employé , pour
rfurc de la vîrefTe des eaux d'un
e à difi^renres profondeurs,
die parabolique rejertée depuis
•tems par la théorie & par rèx-
ncc*' -
is: dans Tanalyfe du Mémoire
(proche au P. Cametti des cbo«
len piuvextraordinaircs ,' comme
fcttér Fufagé des digues & des
nféês pouixontenir Ses fleuves^'
;<j[ue làiiature a di(pôfé lesâcu-«
>our aller içà & IsT arrofer les
»aenes 0c les fertîliler ^ comme
e Nil dans lés taftes plaines do
pté<î UAcadénûe. Royale des
gèpliîlês avoit demitàé^^anà
^gramme fi ks «hf udScb qui'
flcnt lei fleitvesfonc4i?antageu^
I préjudiciables aux pdaines adja^
is; &! eii^leslbppofàtit Utiles >
es «voient ipu rêtre les raifons.
oinicfiritefibcaifler ÏAl^o daas^
!!
(pai dr^Flovenoe ^ Se s*il en* poavoft \ '
i|érultOQ iks. avantages capables de j
Qompcp&fi les ioconvéniens. qu'on 1
4f?rouvc } tnHq , n Ton jugeoic cor S
VVcon v.étiiens prépondcrans .^ qaoi: |
lyenricdc on ppurnofijC y iappofter ? . 1
. On ppurrou comparer ce fujecd^
Prix à celui de rAcadémie dcLDiiony
es 1:75 ij^ & la Répoiifeidb P.Cà-
mUtx 2u celle- do SI cAliSmiié . U trou^
qut:lcr5.4igitc& fdnrincommqdca; le
iJL ai nfïe niiAiiK que ïéffDà. dévaf^lU
l}pem0&iK IflS Cflmpogncicde. Ja:Xof*
c-anÀ. iiQ> .Grirfcqiste'ine'dimnaulie pat
ksi inconvénient, des. cbauflëcs; mais
ii fait'Vpirla.iiiaf>ièro- dSy remédier:
li^ «oi dUpii)iiaiK>ks, dc^âts^ya/èui
dei^ edor^nll quirï'&CKiibtbt dam loi
flflttccs:/&tk& àbligcoc idé'fqfoîoutf
hop ^liû principal :. 2°vGO|)(trTam
o*iisoika>€faaiitIl^cs\ui>c lairecur'ceUr
<jup ififi: oftuxi airiir lai feccc oe main*
tpniti'lapibiQqdfcut.du' Ut iufqu'i
Uemboucburer 3 *^« cnrilài; introdoi-'
faacf^ qu^'d ;ocJbx:ft'|iQfiB(|ife^o4vis
k&jiiaioef lafliii: les prècmâouf faon*
Décembre 177^. t6îi
vcnablc^. Par ces tro»s moyens on
parvient à faire enferre qfic le i;t nj
le rrmplille pas davantage ou plucot
qu'il acc|uicfe de la profondeur, &
que mca*^ le fol <ks campagnes <^c-
lève & qne le fleuve refte plus en*
Caiiré A^nfi, l'analvfe, ou ptirot
ta cririquc riti Mc^ioîfc do P-Ca»-
mciti , a donné occ«»6onà i'Autciit
Àt développer les maximes les plus
miles à rÀgrtcultufe & à la richriTe
de rEtat.
DE Crémone.
Cùmptndio ^in^aiogici ^ fioricê
dette Àiigufif café JC Àufina t di Lo^
nna âcW Abate •Claudio Caccia^
VoL primo. In Crtmona* 1778. iiz
pages in 4°.
Il y avoir vingt fèntinfsem diâ%«
teus fur l'origine de.la Maifon d'Au^
triche; M. Cacci« » «près les avoit .
tout difcurés , ifaîr voir qu'elle def^
cend des anciens Ducs d'Allemagne^
•inâ-iiuc la Maifon dé Lorraine ; &
Sffffiy
i6li Journal d$$ S çav ans ^
il commence à Ecicon qui vivoit Fati
< 64 » un graod arbre généalogique ,
dont toutes les parties font rçavan>
ment difcucécs dans ce volume» Cet
Ericon , ou Ericho , appelle auffi
Adalric , fut père de Ericon II , qui
forma la mailon de Lorraine , & de
Adalbert ^ tige de la Maifon d'Au-
triche. Il y aura deux autres Volu-
mes. On peut s*adre(Ier à François
Gaétan Ferrari , Imprimeur , ï S»
Mathieu ^ à Crémone.
DE VeRONKE^
Antonîi Marli Lorgna^ de cafu ir^
fcduSibili terni gradus , 6* ftritbus
infiniùs exercitatio analyticà. ^c^
roncR. 1776. 116 pagcs.//7-4®.
Nous avons rendu compte, il n'y
a pas long-rcms > d'un nouvel Ou-
vrage de M. Lorgna , célèbre Colonel
•d'Ingénieurs ; fur le mouvenrcnt des
Eaux \ & nous avons dé|à annoncé^
dans les années précédentes ^ huit
autres Ouvrages du même Auteur ,
tant fur ia Géométrie ^ue fus l'Hy*
Décembre 1778* %6^^
draiiliqye. Cdui qui imite du cas
irrcduiftiblc du noifièmc dcgrc ,
nous avoic échappé à caufe de la dif-
(iculfé des corrçfpondaiiccs entre
Paris ëc l'Etat de Venire, La diiîi-
cultc & le paradoxe de Géomcrric
quon trouve dans la McrhoJe de
Cardan , en réfoivant ccnainçs équa-
tions du troitièine dcgrc j ont tgficï:é
la curîofîté 6c k courage de beau-
coup de GcoiTïèffcs , M» Lofgn*i a
éfc du nornbrv*; le réfultat a 6:c ^
qu après avoir rerournc la qucftion
Coa^ rourcs trs faces , la romc par ia-
qiidlc il voiiJùJr parvenir à réduire
rcxprcflîûn a une forme finie ëc
réelle , ù die éroir pollîblc > le con*
duifif à déni ont Tir que le binôme de
Cardan a néccfTai renient une valeur
réelle & une forme imaginaire. Com-
me ii y avoir été conduit par la rhéo-
fie & la nature des fuites » ik que
cela lui avoir donné occafion de ré-
foudre des diflîcutrés ailtz confid.é-
tàhlç^ dans les renés divcrgcrrc^ , il
s cft occupé auîanr par ticccilitc quç
Sfffiiv
i^l4 Journal des Sçavàm ,
par occafion à développer la généra*
tion Se la nature des iuires y d'unt
manière digne de cet habile Géomè-
tre. . ,
ANGLETERRE.
DE Londres.
Travels into Dalmatîa. /. r . Voya-
ges en Dalinatie » contenant dbs
Obfervatioos générales fur rHifloîré
naturelle de cette contrée & des îlcS
voifines , &:c. dans une fuite de Let-
tres écrites par M. l'Abbé Alberto
Fortis au Comte de Bure , &c. tra-
duites de l'italien , avec un Appen-
cKx& d'autres Additions confidéra-*
blés qui n'avoienr pa^ encore paru \
Se vingt planches, in-^^. Prix , i liv
I sh. en carton. RoWon. 1778.
DE Londres st Edimbourq«,
^ gênerai Hifloty of Stiri!ugshire\
By William Nimmo , Minijltr of
Bothkennar. L c, Hiftoirc générale
du Comté dcStirling, contenant un
dfècail des plus anciens monumcus ^
Dictmhre 1778. 16x5
& de ce qui s'eft paflc dcplusiRipot-
cane & de plus cnricux dans cc.Com*
ré , depuis rinvaHon des Romains
en Ecolle ju(qu'à préknc ; avec ThiA
toire naturelle du Comré » accom«
pagnéc d'une Carre, i/!&-8\. 1777^
Prix ,7 sb 6 d. relié» ^ ^
FRANCE.
DE P A R i S.
Cours (CHiJloirt Polit i/fue, CV-
vi/e y • Géographique &^' Nuturdlu
Par Une Socîété'dc GensHo-Lettîts.
•' P KO $ P EC T^V S. "'.
Jufqu'à po^ jours , difènr les' Au*
teurs de ce Profpeâus, THiftoire des
Nations navoit été fouvenc que
celle des Souverains. Si elle les con-
(i^roit en elles- mêmes j cc.hVtoic
guère que comme des Puj (Tances pref-
<]ue uniquement occupées à s-affcr*
«nir ou à s*éccindre ; prefquc cou*
jours aux prifes les unes avec lc$
«uriTcs y & quelquefois fe déchirant
cllcs-mcmcs de leurs propres nuius*
1^26 Jwrnatiis S^auahs^
Le tcms cft venu où elle s*cft avifft
dufli de les envifager comme des
fociérés d'hommes , c eft-à-dirc , rc*
lacivement aax Mœurs g aux Ufages,
aux Sciences & aux Arcs ^ au Corn-
mcïct, aux divers Etabli flemeol
de chacun deux ; en un mocVrela*
tivemenc à tour ce qui conftitue ces
Sociétés. Mais ce n'eft pas encore af-
fez f & datifi THiftorre des Nations,
doit entrer celle des Pajs qu'elle) ha-
i>ircnt , puifque leurs rapports avec
ces pays font fi grands, (> oiulci-
plies. Ainfi la Géographie ,- qui a
roujours été regardée comme un de
les yeux , mais leulement eif ranc
qu'elle Téclairc , en fait rétllcmcnc
partie; ainfi ce qu'on nomme Hif*
toire naturelle Jui apparncitt ; 6c
elle doit en eaibralfer , de même
que des aurre*; Sciences Se des Arts ,
tout ce qui peut convenir à des Lee*
tcurs qui n'en tbnt pas une étude par-
ticulière.
Non-feulement il eft naturel de
joindre enfemble ces difTérences par-
Décembre 1778. 162.7
ties de THiftoire , mais leur rtunioii
peut avoir de grands avançiagcs.
Trairéc avec cette généralité,
THiftoire néanoîoins peut être ré-
duite à une étendue aflez modiqiej
il ne faudroit pour cela que fnpr mi-
nier une infinité de détails , donr il
ne réfulte que de Tcnnui & de U
perte de tems. ,
C\ft d'après ce Plan que hou$
avons commencé d*y îravaillrr ;
mais Tentreprife eft encore rrnp
vafte, & fpn exécution trop diffi-
cile, pour que n^us cfpérions,dVn
venir a bout autrement qu'en em'.
ployant des matériaux tout trouvé»*
Il fcmbleroit naturel de fuivrc,
dans cette Hifloire du monde, Tor-
dre des tcms , & de faire d'époinç
en époque le tour du olobe. Mais
cette manière de procéder anroir
trop d'inconvcniens. Nous tiendront
donc une autre route , & nous par-f
courrons fuccelfivcmcnt les difFcrrhs
Etats , en commençant par la France.
Cette incthodc , il cft vrai , fcrt
Sffffvi . '
i6lÉ Jmtûdt itiSçdvdni ^
fujetce à ({uelques r^édripns \ mati
ûurre au'clks feront (èulcmcnc dai»
le fond èw récit ^ & point du tout
dans k manière , elles amronc Ta^
iranrage de mieux inculqifer ks cho-
k% répétées.
Ghaqae partie fera diviféc en plu-
Heurs époques » (ous chacune def-
queUeS nous placerons de fuite lc9
evènemens politiques , & avant ou
aptes y fe rangeront les faits d*unc
autre nature, qui lui feromt relatifs)
ain(i, par exemple, la'-</éograpbic
du Pays dont il fera queftion fera te*
préfentéc d âge en âge , telle qu'elle
eft connue; & Ton aura foin dé
l'orner à mefure de tout ce que les
difFcrens lieux offriront d'iméreffant.
On fuivra la même règle pour les
faits d Hiftoirc naturelle qui pour-*>
ront être rapportes à quelqu'une de
ces époques, foit en cuxmêiucsj
foit eu égard à leur découverte ;
quant à ceux qui ne le pourront
point , ils feront renvoyés à la fin de
chaque article , ou mis après un cer-
T)iumbre I778- 1619
tain nombre tf articles auxquels iU
feront communs.
Nous nous attacherons d'une ma-
nière particulière à THiftoire des
Mocrurs, Se à celle des Sciences &C
des Arts. Nous fuivrons , autant quM
nous fera poffiblc , les dévcloppe-
mensde Fciprit humain , & les dit
ferentes modifications des caraârcrcè
nationaux ; 8c nous confulterons Tex*
péticnce , pour tichcr de découvrit
ce que les uns & les autres peuvent
avoir d'avantageux & de nuifible.
Nous ferons mention des perfonna-
nages célèbres en tout genre t & i
Toccafion de ceux qui fc font diftîn^
gués dans la Littérature , nous don-
nerons une notice des ouvragés qui
les ont rendus fameux. Nous rap-
portero s de plus ce que nous trou-
verons de vraiicmblablc touchant To-
tigine des Maifons illuftres.
Le Public eft invite à conrribuet
à la perfeébon de cet Ouvrage. Per-
fonnc n'ignore que dans THiftoire ^
il y a beaucoup à éclaircir ^ b^W
1630 Journal des Sçavani i
coup à ajouter « beaucoup à Ketfanr
cher. En rapportant les faits rcls que
nous les trouverons dans les Auteurs
les plus accrédités , nous fous-cntcn-
drons fort louvent, fnuf mcilUur
avis. C'cft aux Gens de Lettres ï
nous donner ces avis dans le cas où
ih feront mieux inftruits que nous.
Ceux qui auront quelques faits im*
portans & peu connus à nous coni*
muniqucr, (but priés de les adr^f*
fer, francs de port, à J'Imprimcut
nommé ci deffous. Nous recevrons
auHi y avec rcconnoilfauce » les ob*
fervations qu'on voudra faire , foie
par la voie des Journaux ou autre-
ment , touchant les erreurs qui nous
feront échappées dans ce qui aura
paru. Nous recueillerons le tout,
& lorfque nous aurons de quoi en
faire un vol'ime , nous le donnerons
à part , fous le titre de Supplément.
Dans la fuite , ces nouveaux maté-
riaux feront incorpores avec le reftc.
Par CCS moyens, ce corps dHiftoire
S enrichira continuellement, acquêt-
Diambrc 1778. i6j*
ra peU-à'peu route la perfeâion donc
il eft fufccptible. Chaque fois qug
nous ferons ufagc d'un article corn-
mutiiqué A l^pus aurons foin d*cn
nomrncr i* Auteur , à moins qu^U
p'exige le contraire.
. Ce Cours, fera publié par voIm
mes m«i 1 ; il n'y en aura que quatre
la première année , mais on prendra
des moyens pour en donner davan-
ragc dans la fuite. Chaque année fe
payera d'avance , à raifon de 2 liv^
5 f. par volume broché , pris à Pa-»
lis , & de 1 liv. 15 f. pour la Pro^
vince , franc de port. Le premier^or
lume.fera imprimé dès qu'il y aura
un nombre fuffifanr deSoufcriptions.
Les trois fuivans paroîcront de rroiS
en troi$ moi^ , & les autres fe Htc-
cédecoclt périodiquement; aux tcius
que rp)i indiquera au coqiaicnce*
mcQC d: h (cjcondc année»
Oo'fouf^riraà Paris, chwZ Quil-
laU) Impriaieur, rue du Fouafre>
pfès la PUcc.Maubert.
l6ji JûnrnalJcs Sçavans 9
Traité dt la Sphhre , ûvtc-ttxpé^
ftïon des di£crtns Syfiimts du Mon^
^^ Par M. Robert y ancien ProfcC»
feur de Pbilofophic aAlollcge àt
Châlons-fuT Saonc. A Paris , chrt
Dcfnos » Libraire , rue S* Jacqaesi ,
Î778. 9A pages i/i-11 avec figures»
Prix , 2 liv.
Ce pctir Ouvrage contient an«
notice des apparences & des meuve-
menscHcftes > des phafes de la lune»
du mouvement de la terre , des prinr
cipaux ufat^es du globe 9 des éclip-
fes ; les figures font très-bien gra-
vées. Il peut fervir dlmrodudlion à
la Géographie du même Auteur que
nous annoncerons bientôt plus^ en
dérail. Il ne faut pas être Aftronomc
pour écrirt une auflï courte Introduc*-
tion à TAfironomie; cependant elle
feroit plus exàâc fi c'étoit un hom-
me du méfier qui l'eut faite ; par
exemple » en expliquant le fyftême
de Pfoléméc il demande à cet Au-
teur pourquoi Vénus Périgée eft-ellf
Dittmbrt 1778. léjj
plus près de nous que Mercure Pcii-»
gée -, la choft , dît-il., eft împoflible
dans rypotbcfc de la résolution de
ces Planètes autour de la terre. Le
Prolémaïcien lui répondroit qu'il ne
fait point ficela eft vrai , parce qu'il
ne connoit point, les diflances des
Planètts i elles ne font connues que
dans le fyftême de Copernic •, c'cft là
parallaxe du grand orbe qui nous les
fetit connoître-, mais le Ptblémaï-
cien n'admettant point la parallaxe
du grarid orbe , n admettroit point
que Vftius Périgée foit plus près de
nous que Mercure. Il faudroit faire
au fyflwnè de Ptc^éméc des objcoi»
rions q«î m fuppofaflènt pas ctiju*!!
fiint preiîver. Au refte > notre oMciv
vation ne ftrit pas -gtand tort à TOif»
vrage j car il n'y a plus de Ptolémaï-
ciens.
Carte de, la Dominique , île de
^Amérique , conquifc par les Fran-
çuis le 7 Septembre 177S , avec le
plan du débarqUeoieuc & de lacta-
1^34 Journal des Sçavans.
que des forts & batteries pat lei
troupes & fr^ates de S. M* Par Mh
Buache^ Géographe ordinaire dtt
Roi. Chez l'Auteur , rue des Noyers,
M. Buache , héritier du nom & de$
talcns de rAcadémicicn dont nous
avons fouvent célébré le niérite cm
Géographie > étant chargé du débit
des Cartes hydrographiques du De-
pot de la Marine, y ajoute celle
d'une lie qui devient intércilante
pour nous [«ar le (uccès de l'expiai»
tion. du 7 Septembre , comme elle
rétoit déjà par fa pofition entre nos
deux lies principales On trouve auffi
cliez M» Buache les Cartes angloifcs
de TÂinérique reptentriouale , &
rOuvrage anglois intitulé f PUoH
de rAmiri^ucfepWurianaU^
a^SJ
TABLE
DES ARTICLES CONTENUS
dans le Journal du ipois de
Décembre 1778. Vol. IL .
n BATI Flacci Albini ^fcu AU
J^ cuini» &c, 2500
Obfcrvànons fur Us Fojfcs (Fai'-
fance^&c. 2527
Géographie comparée^ ouAnalyfc
de la GiograUc ancienne & moderne
des Peuples de tous les pays & de
tous les âges ^ &c. par Ai. Mentelle.
2456
Lettre de M. de Voltaire fur les
plus célèbres Auteurs du Jiicle de
Louis XIV. 2555
SyfUme d*Harmonie applicable à
tétat actuel de la Mujique ; par A/,
Vandermonde. 2 5 5 9
%(i6
Mémoires eonctrnarà tH
Us Sciences j les Ans ^ Us h
Us Ufages , &c, des Chinois^
Mijfionhairesde PAin.
jibouifcdœ defcriptic JEgy
bicc & latine.
Sermons de M. de Surimn
qtu de Venct.
Èxirait des Ohjerv tétions
rologi^ues.
A ou y elles Liiiéraius»
Fîii de la Tal^«
"1 ■ ■ ■ t
MBLÏOGRAPHïE
CATALOGUÉ
DES. UVRE§ DONT IL EST
On d Marqué J^Mnt ^ Us Ouvrages
qu^un ExtràU iitailU fait plus
panuuËjtnmtnt connoîtrt.
BI&LIA SAGRW» I N TER-
PURETES, CONCILIA. *
Le T liRB fut les OmiflSons dans
Ici Gén^alQgics^dcsi Hébreux.
* Janvier , «V 1 7 ^ irvteij^
I
tc^t BIBLIOGRAPHIB.
çiles généraux & particuliers.
*Juih,I, tf ,3x3 ,*, 9«^
La Gcnèfe expliquée d'après Ici
"iTex tes primitifs.
* Juin , II, tf > 391 , *> 1 170.
De inimicis diligendis» &c.
Juin, II,tf, 435,*, 11^9.
Dé Prscepto amoris novo , &c.
Juin y H 9 a,435,^, <!^99*
Di(Ièrtati6n- fur lo Rappel 4cs
Juift , &c.
* Août, tf,5ij,^, 1563,, X
La Sainte Bible , &c.
*Scpt. <î, 615, A, 1849.
PATRES, THEOLOGICI^
ASCETI, LlTURGI, SckiPTO-i
RES y ECCLESIASÏIGI ^ iHSTEff
BODOXr. j
Inftruaîons fur le Rituel , Brc.
Juin^I, tf,87^, *, ijîlSk. ...^
Mcflc grecque v6ac ■:;ir • !. *
BIBLIOGRAPHIE. i#)^
Lcttcrs f &c. ou Lettres fur la Su*
périorit^ du Chriftiani&nc.
Dec. I , tf , 816 , *, 2477.
Beati Flacci Alcgini Opéra.
* Dec. Il , tf , 83 5 , i , 2499#
Sermons de M, de Surian > Eve*
que de Vence,
♦ Dec. ll,a , 870 , t , 26Q4.
JURIDICI , ET POLITICL
Didionnaire univerfel des Scien«
CCS morale^ 'économique v&c,t
JanVftf, ijS»^, I72«,
Sept a, 6^S y by 15^x1.
Nov. a , ^64 yb , 22^lt
Pbilippi j\i{aHae Renàzzi, |cc«
Eleihen^ Ixwi cnipm'alis \ 8cç^ '
.Màt^, tf , i«4., VfiSr '
Lis Ocfpbtîfme confidéré dans les
trois Etats où il paffe pour être le
plus abfolu » &Cr
^Mits^a, 185, A, 551,
' ' Lettfe fiiT les moyens de rrahsflrci^
les Cimetières Koïi'des villes.""*' "
Map^Aii > 1 »9 / * , ii(f.
1^6^ B1B'LI0<SR^PHI&
- Texte des Coutatnei^ de le Pb-
vôré & Vicomte de Parif..
Plan de Réfotmacicui- des Etudes
élémentaires.
-: Mars, tf , 191 , *, J70.
Doârins civilis analyfis Philofo**
phic?i.
♦Mai, tfjiSi ,*, 837.
Cônimentairc' ftirt les Counmies
du Maine & ^d'Anjou.
- Mai, tf»3i6,*,>4r.
* Juin H, tf»399!:>'^^> "9^*
Coutumes générales dii Pays &
Comté de Blois.
Mai,^, 316» £,942.
^ Commèntarius ad'randeâas»
Juin, lyûj }7SyB\iiii.
(Euvrcs de M. lieC&ahccli» dtA-
gueflau.
Juin I, ^3382,^^ 1145.
* Juin II, <î, 387,. ^, II 55.
, Traité de la Jurifdi^on. des
Tréforicrs de France,
Juin 1,4^ }8} >s^j il45f
^ Reflezions
QIB'LIO GRAPHIE. iC^%
Réâ^ous critiques 3c pactlotu
qucs. .:.'.. •' , •.
Juin I, ^,383 fk f II47*
L'AvoçiCi^j.&ç.; * , . ,' ., ! .
•- : * Jqinil , 4 , 40 1 , ^, 1 1>8.
Difcours Aca<}ét9ic|ues. . fur Jes
Produâipns de la Rtitue > ^c. . .
r Jpifajl, 4M3 3 »*^ ïi9*'
c . ^EcUirçiiS^n^Lfut Jies : Ct«bli(Iè^
mens publfcs en.ffycsariies^yeuTës^
Juin H r ^T, 433xA»* 1*9^^^- '
♦Juillçt^Ttf ^ 4éf3,;*i'ij84^ !
Moyens ^extiqiçr ^y&pcu SjO
. ,■! Jflilletv^f 4*AV4j.ji44r^î
Traité dçii I^Qixi4e;€ii;^fpn«.'.'::;i
Juillet »>if a 49< f #(>^i|«4*^'-> '
La NçbipiTe ÇuljàiWriç): ^ Sfiâ
JuiUct, tf, 59^i*^\MMv-'î
Réflexions Critiques'&: Patrioiîr
ques.
Juillet f a, ^t^if 1514.
Principes de Morale > de Politv*
que & de Droit Public puiflb daM
Die. rot. IL Ttttc
i<4» BliLllOâllAPHIB.
FbifMra <IiB-nonfe'MoiuttcMe.
Juillet , a , 508 , i, 1510.
Légtâatfen Ocitnttele. •'
JuiÛcr, «a 509-} isâ^».
OÀlbtahadfces: des -Rois ^cFnnce '
; Août,a, 5t5,*,«yj>.
DircU^rs! c^BûemaiA -finflufeBce
Vbamufdiis'Pv^tà. •■ ■ ■
Lare<lkïitkéabdii>Beliple. |
RéQetiibBMiiltiÎR)(i(iiql«8<fiirro* >
BIBLIOG&APHIB. xé^,
HISTORIA SACRA kx
Profana, Virorum, Illus*
TRIEM VlT^> ElOQXA GeO*
6RAPHIA.
Mémoire conceramc ITIift^i re «
Jet Sciences , -ies Ant , ht: Mcmts ,
les Uû^oft^ t5ce. des CiUsoii*
f Juillet^ Ky^tiiS éÂ> 44A9«
Hiftoiredcs^é^v^lutîopi^efîftrfc*
EfTai furleCaraâ^e &.lei Mosuit
desl^rançois.
*Janv.if9 23»i>C(3.
Biâioonairc hifloiiqufi & liîblÎQs
graphique portatif y Sec
Janv.tfr S7>^>^7?-
Abrégé de rhiftoire du Globe.
Jznv.a.sa^ ^9 Ï7S*
Abi^ élîaentaif e dp UGéogra*
llMie uoimfèUe de4a Fsance y- <8:c.
Ttttfi;
x^^i bibliographie;
Janv.4, ^o, *, 176. . .-
Abrégé élémentaire de la Géo-
graphie univcrfcUe de ritalie, éiCm
JanVvâ,6o, A, 175* ^
Hiftoirc dVnglctcrrp/, depuis. U.
dcfccntc de JulcCœfar, &c
. Janvitf , ^i 9*1 i8i,
^ Mémoires^ pour feryir à Phiftoire
de Lou^ Dauphin de France» • . f
Janv.<î,6i;*, li^^' •
Mémoite-lur la Mer Cafpiennb.
/' Janv. tf> 0>*> 187.
Thc'li/i y ou Vicde'M. Huniè«
'"*^Té*:izVirr,«, içy V. ■ .
j4n Hijlori^l ^ ou îlcjatîoh hifto-
rioue dç, tous JexVoyâgcs autour du
TVfôrtdtvcxkyrés par des vaiffcaur
anglois, ' [ ^ ^
féy. tf , iiô, *, 358.
Hiftoirc^générale de Horigrîc.J
Fév.tf,V3>^067.;' ' •
• *Abût, tfV5M>*? ïî^7*
• L'ExDéditièn de C]rrus dtas TAfia
BIBLIOGRAPHIE. 1^47,
Tupérieurc, & Retraite des. Dtx-
MiUes.
Fév. tf , 11433, 369.
! *Sepr.di, 57^>?> i?}^*^
La France IlJuftrc. :
Fév. tf, ii^,3, 575.,
..* Avril , tf , 116 yi ^ 6/^1.
Hiftoîrc des premiers Téms du
Monde.
Fév, a , iid"^ 3 , 376.
* Mai, >, 159,3, 77 r.
: A k Mcmoite de Madame G. -
y-Vkv.a^ 1x6 ^b y 377. ' •
Mémoires (ècrets 3 tirés des Ar-
chives des Souverains de l'Europe.
^ Fév.tf, 117, 3, 378.
Hifioire de la décadence & de.Jar;
chute de l^Empire Romain.
Fév. tf, 117, 3, 379^
Révolutions d'Italie.
* Mars, a , 141 , 3 j ^i6r. .
Recherches hiftoriques & géogra*
phiqucs fur le nouveau Mondc>, r
Tttttiii
léAé BIBLIOGRAPHIE.
Hiftoire générale de Provence^
ji Joumey « &c. ou Voyage de
Gibraltar à MaUga.
Mars, 4, .186 , ^> 554«
Abrégé chronologique de lllif-
toire d'Ëfpagne ,& de Portugal*
Mars, II, 190^ 1 9 56-*
Les Siècles chrétiens^
Mars,.^, 190 , i 9 569.
JofiKna) hiftorique du Voyage fitit
au Cap de Bonne^Ef 'pérance«
Mars ,4, 191 ,^, 570.
Eflai hiftorique fur Orléans.
* Avril , a, lo* , ^, 600.
Hiftoire abrégée du DUché de
Bomgogne , &:c.
Avril, ayZ^t , ^,749.
Hiftoire générale de TEglifc Chté*
tienne.
Avril v4, ^54,^, 760.
*0<a.tf,6ô7,A,i8i5.
Table géographique du Martyro-
loge Romain.
PIBLIOGRAPHIB. 1^47
, ; Hi Aoire générale 4Ql».CiiM^
* Mai , tf., 167, ♦.> 79> . . »
' Principti de> Morale^ à& PeKti*
que & de Droit Publhc , puifts dtni
Thidoire de n^irc Monarcliie.
♦Mai, tf ,^73,*, 8ia.
La Vie de David Hume.
* MA., a , 3aa , k , 500.
• Defcriprton hVftoffi({ue 8c topo-
graphique du Duché ^fBoafgogne«
Mai, tf, 3i3,*i 9J4- "
* Juin II, lï, 4o6> ^, 1212.
Anecdotes incérefTante^ & hidqt
xiques de TilIuHre Vbyageur , Scçi
Mari,/i>3i$jiil^iM4.,,
Les Bienfâilànces Roy%lf^'i *,
Mai,tf,3i7>*>^47-
Nouvelle Carte très-détaiUé^ de
la Province de Québec.
Mai,.tf,3i9.,*,95u ,
Atlas Kinér^ire por^)if dq la
Fiance. .,. ;
T 1 1 1 1 IV
xé4^ BtBLlOGRAPnle.
Juinl, a y J85 y.t, 1 147.
Rtifê -durchy ou Voyages (kits
dans TEmpitcde -Ruflie. •
Juin II y ày 43 4.>1^ > 1 196.
' Les Vies des. Hommes Uluftres de
Plutarqiie*
Juin (I, tf > 443., b y 13x6.
Mémoire fur les Découvertes fai-
tes dans la Mer du Sud.
Juin II, tf, 445 > ^, 1331.
. Notice des hommes les plus célè«
bres de la Faculté de Médecine.
Juin II , tf 9 446 > ^ j 1 3 36.
*Aout,tf, 560, A, 16J6.
Tableau de THiiloire générale des
Provinces- Unies,
Juillet , a , 494 , t , 1478.
Eflai, fur THiftoire de laMaifon
d*Autricfie.
. Juillet, ^r^ 50S , 1& , 1510.
Didlionnaire des Origines, &c. .
Juillet, a y 508, ^ , I t^i*
Tablettes chronologiques de
THiftoire univerfelle , &c.
BIBLIOGRAPEIIE. 1(^49
Juillet, tf, 509, by 1.513.
Correfpondance de Fcrnand Cor-
tC2, &C.
Juilletjtf, 509,^, 151;.
'Abrégé de l'Hiftoirc. de la Hoi-
landc,&c.
Juillet j a, 509 jb^ 1515*
Noticics , ou Defcription des Ifles
Canaries.
, • Août, tf , 567, bj lécj'u. '\
Réflexions fur le Sens que ^NL
TArcher a doniié à divers palfag^
de l'Expédition de Cyruî.
*Scpr. tf , 586,*, 1751.
Hiftoire moderne des Chinois >
des Japonnois , &c.
* Sept, tf 9 588 , f, lytf* . \
Hiftoire de la Reine Margûêtfêe
de Valois , &c.
. * Sept.tf, 595 >*> I778*
Elogio Ifiorico e Filofofico di Gio^
yanni Alberto de Soria , &c.
Sept. «, 630 , ^, 1887.
Iftoria Roflijskaja , ou hiftoire âfi
Ruffic,
TttttY
liso BT6L10GRAPHIH.
Scpc.> , 634, *, iS^S.
Journal de S. Pétcrsbourg.
Sept. ^,6} 4, A, 1899.
Anecdores de TEmptra Romain;
Scpr. tf, 638, *, 1911.
Mémoires du Cardinarde Retz.
Scpctf ,^58 , A, Î9i^'
Mémoires fcctcts, &c.
Sept.^, (r379 *, 1916.
Lettre fur un PVojc^r d'Edicioadu
Syncelfe.
* Oa. tf , 677 » *, iozA
Remafques Sar ua Critique <: de
l'Hiftoire des Proirinces-UQte&
0<a.tf,693 ,^, 3ta7Ç,
Anecdous du Btigac id L^uis
xyi.
Hift. d*£ric XI V , Roi de Suède.
•Nov. tf,7ii ^^, 1*58.
TA« «/e, o» rorigino , les pvogrb
^ l'état préfcnt des Goufcn^efnens
. Aprentrionaux y &c*
Nov.n, 76a, *, iiSj.
BIBLIOGRAPHIE, i6fi
Carte |>arw€uli^rfr.dc U.Pr0\»nrt
Novi a , 5^64 i h, 1191.
Carre de la Manche.
Nov. ^ , 764, ^. 1192.
Hiftoire univcrfrUe,
Nov.tf ,765 yb^ ii^x.
Hiftbîre 'de îa Kondjation tj» Co-
lonies, des iaiîcicipncs B^pûbfiqticS.
Nov. à,j6^\fy "94. ;
Mégwivs conpcoiaçt IfHiitEJîre,
&c. des Cbmois, Toiiw^lV.
Novh. ^i7<rï, ^'»%*>5* .
♦Dec. II.tf,8^i,i., jfeja^o .1
Lctxxoft fàrfl<s EgjbtUijQ&îiicns de
'Pâtîs. y '';:• •.' ^ ..
Moy.' a ; 766 , k , 119^^ .
Mappemonde géog^aj^Vigim Se
hiftoritjùé.
1771 & 1771, &Çj .. . r: -s
T 1 1 1 1 vj
i^ji BiBLlOtîRAPHÎÈ.
Hoy. a l'jéy y b y 119Ï. '
*A Hîfiory^ ê*^.- ou biftoîre de là
dernière Révolution de Suède.
Dec. I, tf,8i7,*, 21478.
Obfervaxions , &Cé ou Remar-
ques fur ï'hiftoire d'Angleterre de
M. Humç*
Dec. I , tf , 817 yb , 1479.
.Recueil d'Eftampes coloriées ^ re^
préfentant les Grades , les Rangs ,
&c.
< Déc.I, tf, 818, ^9 2483«
Géographie comparée.
* Dec. Il > tff 851 j&, 1546.
Abulfedie defcriptio ^ ^gypti ara-'
bice-K latine.
: *Déc.II,tf,867,*,^598.
Compendio genealogico - ftorico
délie Augufte cafc d'Âuftria , &c.
Dec. fï, 4, 875 ,*,i^2î.
Travels , ou Voyage en Dalma-
tie , &c.
Dec. lï , tf , 876 , * , 2624.
ji General, ou hiftoire du Comté
de Stirling , &c.
BlB-LlÔGRÂPtflE. iVTfi
. Dec. II • a , 876 , b , 1624.
^* ' Coûts (fHiftôitc Politique , &c»
Dec. lUiX , J876 , * , lôij.
Cartç de la Dominique. ' - '
Dée.U, tf, 879, *, 1633. '
ANTÏQUITATES HISTORICiE
ET UTJERARIiE.
. La^MafÎQC des anciens Peuples;
'&cV ' ' . • '' ^
* Janv;i2, 49,*, 143.
De loco Scpultarac , &c. -
Janv.d, 5I, ^y 154.
Diâionnaire des- Origines , Dé-
couvertes, Inytntions & Ecabliffe-
mens., , . ' ' '
Fcv.tf, 116/*, 376.
Etïctetiens fur Tétat de la Mull-
qj^e grecque vers le milieu du quar
trième fièclç avant l'Ere vulgaire.
* Mars, a, 131 , i, 387-
Lettres fur rorîginc des Sciences
& ftit cclléi des Peuples de TAfie,
U^S4 MBlIOGaAPHlE.
MjEtfs,d|| 186^ /*, 556.
. Voyage pittorefqae de toutOi la
Grècç.
*Mai,fi.,i77,*', 821.
Vpynge pitrorcfquc âc ilraKc.
*Mal,a , 199 ^i»^ 891.
T. Çflai fur le Génie origjpaltFHo-
inèrc. , _ . ; . \
Mar,tf,3i6,i,'943."
Hiftoire de rAcadcmie Royale
Royale 4^ Inforiptipns. &ç QcMes*
Lettres,, ftfc.
Mai, tf, 31^^ ^,5^51.
. Iî)ç l*origji)Crdç$ JÇqjx, dlcis At;?
& des Sciences.
Juin lya^ 3SI3 yh^ 1146.
EkpUcation de <]uelques Médail-
les grecques-& phtakienne», &c..
* Juin n, ^,404, *, 110^,'
Additiops aux nçufs .Volume; de
Eeçueib de Mêd^i^^s '^c Rôis^ 2^.
♦Juillet, «il, 4^1,*, ij77% .1
BIBLIOGRAPniE. lé^ff
(Btfvre du Chevalier Uodiingtr i
6cc. * . ^
Sepr. a^ ^3 X > ^> i $94.
Rtchercbes fur Tancien Peuiife
Finois. ' * -
* Oâr. a, 64J yi i içirj^
PHILOSQPHICA \, MATHE-
WAlICAi
Lettre fut le retour dot» Comàcp
de 1 770-
* J«nv/tf, 34, *, 98.
The Original jtjbonomiciUi, on
pbfervarieifis aAroiioiiikjuis. '
hxï^iéy 51,*-; 151.
Vues nouvel!fslilt4é Kféoircmtiit»
BRflêirc de IfHofnme c^iffiflcré
dariir iès mœurs, dàtis les tlTagcs'fc
dans fa viccprtféc.
Janv.'tfs 61 , ^) 7S0. :
Dèf Opimoo ^ ées Moiuflv
*Juin,I,tf,334,*,9^
itff^ BIBLIOGRAPHIE.^
,t Obfervations aftrouomiques. ]
^ * Fév. tf , 91 , *. 170.
Lettre ^^e M*, de S. Auban ^ con-:
«crRant TArtillçric.
* Fév. tf , 99 9 ^ 9 191.
Ephecnerides Aftronomics anni
Ï777*
.FéY..4,:ii9,*,355'
Obfervatipns; p|iilofophiques fur
les Syftêmcs de Newton, de Co-
ipjêmic^ &c. "
Fév. 4, 110,*, 556.
Traduâion de diffcrcns Traités
de Morale de Plutarque.
Fév.tf, 115,*, 374.
Traité fur Tart des Sièges & les
Machines des Anciens.
*Mars, tf, 151, *, 446.
Cahiers des Obfervations aftro-
nomiques faites à rObfcrvatoire
Royal de Vilnaen 1773*
Mars, a ^ 184, i ^ 549.
Machines & Inventions approu»
vées par l'Académie Rpjale des
Sciences. , t •*
BIBLIOGRAPHIE. z6s7
Hiftoirc de rAcadémîc Royale
aicrScîehrcs; ', ' ' • '
Lettre' 3tf M.; de Maizcroy cç^n-
cernant rArtillcrie.
• * Avril y a i l'^i 9 b y 686.
DjiFcicacions phydques & mathéi
xnaciques. .* i
Mai, a, 311.9^,9^71.
, Théorie des Senfations.
Fragment 3'uft . Ouvrage grec
d*Anthemius , &c.
Mai,tf ,319, ^, 951*
Rédciûena (iy rEcligre ()u Soleil
Al 14 Jub 177?.. .
Edition complette de TEocycIo-
pédie.'. : • : '
JuinI, tf , J7j, t, xiiT.
Problèmes réfplus , fervant de ^
Supplément au Cours de Mathéma-
ti<jucS# ^ *:•<--.. - • • •
xést BlB.L.IOGRAPJilE,
Jainl,tf , 380, B, 11} j.
. Mémoires de TAcsidémie Impé-
fiale & Royale des Scieoces & JdcV
les Lercresdc.firuxeUes, I
^ ^ Juinll, a y 412»^, 1130.
*Oâ:. tf 9650,^, 1943.
Novi Commcntarii Academiar
Scientiariun Impcrialis Petro Poli*
tanx. 'i
Juinll^ tf y^jx^^A, 1199*
Difcours prononcé par M; Do*
machnet, &c.
. JuinIL,4»433,^5i29Z«
Nova ada Regias Soci -Scienôa*
rum Upfalicnfis. '
Nouvelle Edition dç rHiftoireiA
des Mémoires ikTAcadémie Royale i
dcisL Sciences.. : .
Juin II, a, 439,*, 1313..
Planétaire*.
. Jumlt,^ 9-441 1 1 ^ 1313*
, Dignité de la Nature h<imaine.
Juin il, tf>446,*, i33i.
polées par TAcadémie Impériale
Royale des Sciences & Bclics-
trcs de Bruxelles , &c.
Fuillet*» a , 496 » b , i^Sjt
nftituciones Philofophîcae ^ iit^
FuilleCy ^y 506 5 ^ , 1 5 » 5*
Traire de la Sbpère.
fuilict^tf, 510, ^, I5Z7^
iftronomifches y ou Ephémerides
le Berlin , pour l'année 1779*
Août,tf, 535^*» M W*
—Pouir Tannée 1780.
Dec. 1^ tf , 80» 5 i^ 9^ ^39^. '
i D^trîpnon\ ou nouvelle Dcf-
rion de réchdUe de Ldearità^
,&f. • ^
Loût, is,, 5669 ^, i^9f«
1 Difcoisr/if ou Difcoun fur les
efcopes^
[oûe,a, 567., «, i$98^-
iphemcrides aftroQomica? tqiii
i46o BIBLIOGRAPHIE.
1779, ad mcridianum Mcdiola-
ncnfcm, &c.
Août , a \ 568 , b , 1701.
* Ephemerides aftronomicas amii
1778, ad mcridianum Vindobo-
nenfem , &c.
Août, ^,.569 , A , 1705.
Journal dé Marine, &c.
Août, <?, 571, ^, 171 5.
Plahifphères célcftcs projettes fi»
le Pian de J'Equareur.
(Euv.-complettcs de M. LcfcbviCi
Oâ. a^ 69J , A, 2078.
Le Guide.du Navigateur.
Oft. tf , 695 ,^, 2o8i»
. Tiièfcs de Mathématiques.
- Oéh a, 695 , ^3 X084»
Obfervacions philof^hiques fiu
les Sy ftêines àt Ncvton , &c.
Oa. a , 697 , b , io88.
Coniioiflance des Tem^ pour l'ai-
née 1781.
*Oa. tf, 6j7, b, 1090.
BIBLIOGRAPHIE. x6éi
Hidoifc de TAcadémie Royale
de Sciences, • -
*Nov. ^, 707,*, IIIJ.
De Tufagc de rArtilkrîiè nou-
irelie dans la guerre de campagne* i
*Nov.^, 7J1 , bf H87.
DiiTercacions philorophiques.
Nov. ^r , 764"» *» 119c.
Les Œuvres de Sénèque le-Phiio^
Tophe 9 traduits, enr^françois.^.
Syfteme d'Harmonie applicable i
rétat aéhiel de la Mufique.
* Dec. 11,^,855 ,*,i5<9. ï
Antonil'Marii' Lorepa , ae difa
irreduâibili tertii'gradus^ & ferle-
bus infii>ijti^ .exercitatio anaîyticat
Traité de la S|)lière.
k' ' • ' ' •
f,46x BIBLIOG&AFHI&
ART É S-
Uatt du Fabriquant cfécofics
(pic*
♦FéT.tf, ii3t^03T-
Monumens éleris à la gloire
PitrteUcGraiul.
Di(&iirsrfar le Pro|tt d'imc ltu
velie falle de ipoftacle pour iei C
médîeas Icafiens.
' ^âifaii 4 ^ 3 1 5 ,i ^ 5<940.
' Le pàr&itdoalatiger.
Juin I ^à , jSi 9^,1 144.
Hi(loire de la Xîraviire.
JuinIU4>444i*f^?l3».
Mémoires fur diverfes Méchod
inventées jufqu a 'préfenc pour g
rancir les édifices des incendies.
tScpu a 9 6x1 y b^ \96o.
BIBLIOGRAPHIE. t€4f
La Galerie Eledoxale de Dufièl^
clorff,8cc. : .
Sept, tf, 631 ,*, 1890.
<Etlvre de Jeàa Holbein.
Sept, a j 633,*, 1896. \
Mémoire fur la préparadon que
les Romains dotmoieiic à la Çbàia |
&c. . . *
Sept, tf 9 6399^^ 1914.
Traité fut la fclente de Ti^ploi*
tanon des Mines.
Oâ. a , jb% 9 * i^ttoH.
UArt du F^âeur d'Orgues^^
Xflai fur raménasement dei )^o-
xeft. .-.:.. r ... 'T .
Nov. 1*97649 ^9 1291. •
M£mocre')rèiieèiuint-.dc#rMeïiôns
fiir les propriétés du Remoncrâr.
Nouveau Livre de Prinç^taî;
fonnésdcPeâvu . v
»S6^ BIBLIOGRAPHIE.
PHYSICA, HIStÔRiA,
NATURALI8.
Etttait des Obfctvations mhÉo-
rologiqucs.
. Oa.8cNov. 1777.
X •Janv.*> 31 » ^» ^7*
Décembre. , ^ . ,. , -•
.* Mai/à V3«>4r;*,;i(-Si?5- ', :
• Juin I, «.,.3.7® >.i»-"®^*
Mats.
Avril. 3,. . :.;;,:. 1 . ..• - I
' ♦ j'uiUct , a , 487λ *» ' ^^^y ' |
Mai. .• '• ' '■'■'■' «'•'• •" " '■
. lbia,tf,4«9»*»*4^*''
Juin.
♦ Aoûri" «I j 5 ^4 i *V >*''•"'
BIBLIOGRAPHIE. i6i,
Aoûr.
* Oa.tf, 688,*, 1061;
.ScECcmbrc. ..'
Ibid, tf ,690,i,io6^;'
Oaobrc.^ '
:«ÇécI,*j! 825;*, 1471.
Novembre. •'?'I''.*: '': ^
•Déc.H.^4?i«Jr3^i/i6ij.
hto^/miisàH'pikcf^ilié itf ^hcnW
Pbfervatlô^if ftr W lîicrmômi^ttc*
Flora Padfienfii.
•.•>' i f .'* ' ^i' * ''^ •'•'•^'^
. r If
, Juin H,> , -j^y, b , ijjz; '. '.
Athirïàjjay, oii,Mi^,f^j^
'Anémones, .r.j- , i ^ j :, . w/iT
%tii : B.urkiooKArftn'.
Eflàis de Jean Rey far b ndia
che de l^p^ftp^nrilifieUcréaii
& le plomb augtnenteae de pob
quand on.la«»lcihc«.
Hiftoiee Btttfclk^dusQlbbé,. <
Géographie phyfiqoe. .■■ ■■ y
OhC— «art fti%»kar<%itii» *V*«Ma ftyj
pcofendetu deimiKÇs.dui H^mBp '
Mêmoiie % la^ pfeiti^n d
Salpêtre.
•Fétr.tf, iip,>,|i4. '
^ modertt '^^ihfi 6d 'SyOl^it
flu>detne d'ftHtoIrtAiiftfMlll.' .
HiftbiM^iuKiMii^ de Ik* pMtilK
d*liiigilaJb«.'-'-' *^ ■• •
Hiftoùe ittMMâ»*» OMèM
blBLlOGkAFHIlé a^^
Féir. a,u5»Ay37i.
Le boa Jardinier ^ AimamcK
pour Tanaéc I77ft«^ c
Hiftaire naturelle, géâétile 8c
particulière^ fervant de fuite a VhiC-*
tpire des Animaux quadrupèdes»
^«lffars,«9i{7^f»46^.
Htftoiré nacmeiter^e Ptiae»
Jum ff 9 ir, 444^^ ^3^'«
Elémens db P^F%9Cï dttèfxrîqae ;
^ Avril , iiy «.089 ^f 617.
Mémofri «tiAckl^^^cr fuittuipef
relatifs à la fiédlé*ft^tffiAMiM><bt
inimau»^fto.
* Avril, tf> Asit'»^» <77r
Etat dê^ MModfiB p«uc VênmU
Avril, tf, 251, ^y749^
Vvvvvîf
166* B4BL10 GRAPHIE.
Diflèrtatiol^s -fut l'organe de
Avril, a, 25 5.,* ^-763*
* Mai , <i ,;*85., A, 849'- : i
~.> PptoÇiiulefi ^e, Pbyfiqne «DimAfe
5f^végét4c, ; ....:..
fut l'air iflflfTaPfMfe#_fP§fa«» ; t
Avril, j^^^4^4icn45. .::;■. î.
Rèlazione.d4 fuifmine cadutoi
Sec. .viô.^.r-;.^,: ..'.V 1
Juin I , A, 3S3 fby .II47' : j
De igae ^aKg^ifti ». ^fî» ..-..• |
Obfetvations fut la forniatioQ.'def!
montagncî5jjÇ«c,.\ ^ ._ :; . -, . ' \ '
l V V V V \'
BTBLlOGRAPrïrn; 16$^
Jiiinll, a ^ 434 , bj 1296.
Ohfirvations > ou vecherches Tur
les modiÇcajions de Taîr. i" \
: Juin II , tf 9 436/^9 j 301.
Obfervationsfur le froid rigbu-
rcux du mois de Janvier 1776. "
Juin II ,À, 436, ^,'1304. *
* Dec. I, 4,791 ,ii 2368. ^
DifTerrario philolbphica de itioto
fluidorum in planris , &c«
Juin II, tf, 437, A, 130Ç.
Lettres phyftques 8c morale^ fur
les montagneSé
Juin II, tf,437, b^ 1305.
DiiTertacio phyfica de fluidis inr
génère.
• Juin II9 a 9438 ,^3 1309.
Eléinens de Chûnie théorique tê
pratique.
Juin II, 4)439 , ^, 1312.
Premier Hflai d'Agronomie.
V V V V V iii
A«7o BiBLTCGItAPHre.
- 'Diâionnats de Chimie.
Juin n, «. 446 ^ 1J34.
Memom ^ àa 'Mémoire iiir les
Eeauicoorahreff:,r&c. I
Juillet^ a , 490 9 kx 1466» I
Hiftoire naturdie* .générate.& |
par ticalièrcf , iervaiic àt fi^irc à Jliif-
toire AjfcttreUe de nkommçr 1
Juillct,.tf,.507y^„ FJ^.lik ; I
OesXlsmaux de MavîgafTon , ,& |
fpécialemenc du Canal de Langue- '
àoc . I
* Août , tf ,, 549 y ^ , f 6j|2u I
Précis d'Hiftoite starureUe»
* Août, 557, *, 1667.
Obfervatwn^y ou- Voyages de M»
Eorficr.
Aout^tf, ^6i,bj 1697;
/>riiS7Kn/«r/)(o/YvoU' moyens peur
préfetfer «le la f oudie ^ &c^
•AIBLIOGMPtlrMS- tm
Août , M j 5*67 :( i f>l^.
/ Nouveaux £léimns^t4|iftkiNe
lAout, tf, fyOyty t^fOÎ.
Précis d'Hiâoire«2ftiir^tte> ^Bte<
* Nov. tf 5 73 5 , * 5 iio'*;
(Bimtfis d^iRoite haitarclle «c de
aPhilofôphie.
Trdié^nêt^bik$ Ptc?hts.
DifTertations fur la contparaHcm
des TfaerfUortlèri^s. ; • » -
Hiftoire générale des ^Ahihiâus'^
êcc. ' ' ' • ■ 'v '•' ♦'• ■'■-' ''
«Nov.tf ,751, ^i^aii54« -
Relation de dtfféltils Voifugtê
dans les Alpes du Faudgnyr
*Péc.I,tf,797v*» :2i}87. .
V V V V V IV
z$f% BIBLIOGRAPHIE.
Expériences, propres, ï faire con-
naîtra qUçiii'alkali volatil Auor eft
le remède le plus efficace datis les
Afpfaixies :- 5^. Mémoire- Car la ma-
nière <jof)t les Animaux font aflfeâiés
par di^éreuç âiiides à^rfotîkies mé-
phitiques. ;
, ^Déç. I, ^j 815; ^9 i444«r
Mémoire fur la meilleurs manière
de conftruire des alapibics.. .-/
Dec. I , a^ iiS , i f X4Si.
Hiftoire naturelle des Oifcauz^
Tome V.
Dec. I9 a, 830 9 69 2489*
Obfervations for les FoiTcs .d*ai-
fance^&c.
Nov. a^ 767, i , 2JOO.
*Déc.II,tfi 844i*;i5i7.
■r Analifi délia memoria idrometrica
fopra r.Arno. *
BiBLlbSRAPHIE. xéy^
MED ICI.
Traité des Maladies nervciifcs,
&c.
.* Janv. ^ > 25 , Â^ 69»
* Mars > a 9 165 , j y 490. .
Mémofre fur les câFécs faliitàires
de rcau-dc-vie de Gcjiièvre ^ &c*
. Janv. a y 57 j*, i6j.
Second Mémoire fnr les avantages
qu'il y auroit à changer Ja nourri-
ture -des Gens de mer, : ^
Janv. tf , 6i, ^, 1^3. ' ;., . ,1")
Conrpcâus.^cononiiac animàlis.
JanV. 4^5 65, ^, 187.;,
Phy/îque du corps humain ^ &c.
*Fév. tf, 108,^,318,
Médical >, &c. ou Mémoireâidc
Médecine • & de Phiiofophicw
:-Min», tf, i%i»*;>5îJ* '*l
Vv v V V v
La Médecine pratique de Loh^re^
Mars , If-, rfe^y*, ^^^
Êcaitien de TEau fondante de Hr
Cui]£m die Prévid.
Mars, à^ li^ , ^ ^ 565^
Rccirerls ^c divers Ouvrages Vela^
tifs à VkfgtiCsXmta l lalÛedècine
donifeftiqtfe & vétêfinâireV
Màrf,tf,flj$r^*,'yï)f.
Lettre de **. Thièi^ t;b<ldrtttîmf
k tif)rtt'céllùÛiï'e'& Je tf6\^^.
♦Les |)ro^fès dltéiicùrcs •de hi
Chirurgie* " '
Ttaicé des Maliàliciailea£nfiiiil»
Mai, W^fij^^^^ow
* Juin I^ II, 3^3^,^,ao}4#
. Médocfibe'domeftsqlie. .
)uini>if> )8ii,'^, ilHtiv . .
Mémoire cbiinaiq[df & mtiîlcal
la Sanguifiqktion, r.. , ji,ri.;o
Juin II, ^^ ^}(iJ^ }i^Oi .^^
lettres f& Obremn^fis :i^][M»
Gerbier fur les Maladics^^^nbeufc/i
& cancérojfcs*
- Juitvir, ^, 438 > ^ I 15.10. ^
Recherches fiir 4ç>Ç^Içtt^)8fr 1«
Caravelle* . .. .,,^.^".. j.,,;r^. .,f;, ;
PriFcis fgr Ihiftpirç i>lcs,cfl^ &
Tufagc de la Saignée* ' ,
juin II, tf, 447,' ^/ 1338. ;
DiflTenutieQs'. (ifciiçs^ iotafA'ifliin'
bre d'Enfans , &c. ."'» i : '' . -
* Juillc]rç^,r^7Âi>^ f 14^.'
^ Collégiens d'Obfèr^iérw «^
les Maladies $^ C09ftiiwo«& -é^îllé-
V V V V V vj
^67é ÎBIBLIOGRÂPHIB*
Conamen Mappx generalis nie<Ii«
camentorum ilmplicium 9 &c.
Aour> i , 570 , i, 1707.
•' 'Eflîai fdf les lieux & les dmgcrs
'des lepulcurts, ' '
Sept, a, 638 ,*, 191^3.
Opération de la Symphifè > &c.
Inftruâion concernant les pérlon^
nés mordillée par ûfiè bête enragée.
Travaux propofîs aux Médecins,
&c.
. *^îNov*îif ,.754-, t, 2259.
'. DHIeixatiaiPhyfiologièo-.Chinii^
cadc bile. ,; . , ; •-
Npy,a»7^^,*,M9ï.
Walferi Obfervationes anatomicae.
Dec. I, tf, 8%6jij 2476..
A Praticai^ &c. ou Traité pra-
tique furies mâadlft.df^dâicst «
.. : » -■ y ■
BIBLIOGRAPHIE. 167%
. Die. 1,^,^827, *, 2480.
IDiflcrtation fui les lavemens en
gfn^al.
Dec. I,4,827,*,i48i.
[O R A T O R E S,
Difpours pfononç^ dans TApa^
demie Fraoçoi(ibé. , .t . . •
. Mai, a, yi^ik% 94^*^
Difcours choifîs fut, divers fujet^
de Religion & de Littérature, f
V * Juin 1,11, 338,^, 1007* •
Oraifoi} fyfkj^p 4ç, M* le Çardjb^
naJ de la Rqçho-^yn^on ,.&c. , , ^
Juillet , a , ,5po:,:i& , f^9A-
EfTai fur jJÇloijuence de la .Chaire.
*0(3t.tf, 663,:*, 19^1.
;'ifi,'\^î:j .^ :?. \
^ t
»«7> BIftLiO.CRAPHIE. ^
fOEtÈ , f ACÉTI'AKUM kt
JOCÔRUM, KaBBAT'iONJJM ET
NoVELLARUM, KEC-NON HlS-
TORIARÙU ErOTICARUM
* Janv. « j 19 , f^' 15-1. '
Lettre fuHte aduv^lU l>à$f|Hon
Jan^.if>-54 i'^j'ïfè.
Tra'd^alon'ac^i&'1>«éati6^1lie de
Scévolfei!e-feiifttteWi««ilj' '• ■ '
JanT.i*,'^i-*i'"rt'ir*''
La G6Kftm(;fe<«Mci ■ :
Roland îi'aHnftti . •
Janv. « , 6x, b, 185.
*Août,tf, 53éàry*,i5^3.
Les AvcQtuies de Télémaque.
BIBLIOGRAPHIE. i<î7sj
JanV. tf , 63 , ^, 186.
Œuvres divèrfès du Comte An*
toine Hacfiîlcbh;;
*Fcv.ii, lié, >t^44*
Thê Hiftory iéiiHi&oïxc dr U
Poéfic angtetfc*
Fév. a^ ixiy^i J59«
Fables*.
Fév. 4,117, >,,î7Si T
* Juin 1,4, 3 jo , %\ cp&2#
Hymne *dù iSdlêfl.
** fSïàJr*s , a , i;^ , i j'4î^-
ATranjUtion^ &c. ou TW9«:^
tien des Titi|édftf ïHTcît^te. '•
-'^Mâfijyt^, I8»5 -,^, î^. ^
Nouvelles FftmÇèWeè.^
■ . 'M<cftiQraotits;|9dtff^iftartfD«
L*Agttoaicuie^ .
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Mars^ il, 190, ^,568.
Soirées de Mélancolie.
Mars , a , 190 , b^ 569»
NatalJey Drame. .
Mai, tf, 316, *,945.
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Mai^tf, 316, ^, 943.
L'Efprit de Molière.
Mai,tf, 316,^,944.
EiTai de Traduâion de quelques
Epitres & autres Poéfîes latines de
Michel de l'Hôpital ^ Chancelier de
France.
Mai,tf, J17, *| 946.f
Contes &• Fables indiennes de
Bidpai & de Lokman , &c.
Mai , aj 318, ^,950.
Profpeâ-us des (Bavres complet**
tes de M. i'Abbé de Voifcnon. ■
Juin l, a 9 381 9 b'i >^4f.v
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blancourr.
* Juillet tf, 47^9^9 I4^4«
Fables & Contes. Ibid.
' Homcri Odyffea iatinis rcrfibus
txprcfla, &c.
Juillectf 9 491 9 ^, 1467*
Traduâio^ nouvelle des Meta-.
morphôfes d'Otide en ytts ftan*
çoîs*
Juillet ;« 9 508 9 ^9 1521»
L'Hymne au SoleiK
Sept. <iy6395 ^9 I9ÏÇ-
Origine des Grâces.
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*Oa.ii,659,*, 1970.
Poème fur la Peinture.^
UHomme Perfonnel^ Comédie^
♦Déc.I,Vf,786,*,z3sj.
MISCELLANEI, PHILO-
LOGI, GRAMMATICI,
POLYGRAPML
Bibiiothecatrhicâ» •
* Janv. 4, 13 , *, Î3^
Nouveau .Diâic>nnafire^{ioiif (ep>
vir de Supplément aux Diâioniiaîief
des Scienccs.9 Ar^4C|M6cterf. .
Nouvelles litiéiçarrds die «diveis
pdys , avec des Supplémens pour I4
IJfte & k Necrologe dc$ Aftrooor
mes.
Fév.tf,, Xi9»'9 5$3*
♦Mai,tf,a9,5,A>879. >
9IBLI0GRAPHIE. »^S|
The ntw y ou nouveau Diâion-*
«tire portatif des Langues italienne^
angloife , françoife » icjc.
Letterc originali dcl R. P* Gang;^
nelli.
Fév. tf , 121 9^9 380.
Lettre à MM, les Auteurs du J^ur«
Bal des Sçavans.
*Mars, tf, 176, h^ J^y»
Avis fur la Gazette & le Journal
d'Agriculture j &c. .
,-.*Mars,tf, 180.5,*, J3 6.
A Supplément , ou Supplémciiç
aux Lettres, du feu Comte de C1|C&
C^ffieldy &c»j
. j^ars^5,t8ç,*,55J. j
Les P4$ons du jeune Werther.
* Avril , a , 104., b , éo.y»
Journal clc Leâure., ^
Max,tf.,3V4,*,y}5. ^
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l'Europe » &c.
Mai, tf; 317, *,944-
Cours d'Ecâcation à Tufàge des
Elèves, &c.
Mai,tf , 3ï7>*>94S-
*Nov.«, 716, *, 1173.
Le Quadrille des Enfans.
Mai, tf , 317,^, 946.
Seleâa latiui Scrmonis exenipla*
ria. Sec.
Mai, a y 318, ^, 948.
Traduâion des Modèles cboifis
de latinité.
- -Mai, tf , 318, *, 949.
Animadverfiones biftôrico phi-
lofophicae de origine Serraonis, &c«
Juin II, ^, 437, *, 1307,
Cours d*Etudcs à lufagc des Elè-
ves de TEcole Royale Militaire.
i!" Juillc^, a^ 473 >*> ^^^6. '
BIBLIOGRAPHIE, i6S^
Vénerie normande, &c.
Juillet, a ^ 500» 3 y 1496»
Grammaire triglottc, &c#
, Juilkt,>, 5p5^*, X5II*
'Manuel des Marins,
Jirillctjtf, 508, h, î^xi. ■
Bibliothèque du-Nord.
Août, ^, 571^*» I7I3-
Bibliographie înlfaruâivê , Sâc;
OSt.a, 696, *5 loSy,
Paris, le Modèle des Nations
étrangères, &c.'
*Nov.a, 7x7,*» ii77«
Catalogue des Livres de la Biblior
chèque fondée par M. Proufteau.
* Nov. a , 748 , i , 1240.
Catalogue , ou Catalogue des
Manufcrics dé la Bibliothèque Coc«
tonienne»
«986 bibliographie:
Douzième fiiite dt la notice il^c
Alminàchs des Aflbçiés.
Lettre de M. de Voltaire fur {es
flms céi^cs Auteur du fiècle de
Louis XIV.
•Déc*II^#, 8î4>*» »Hy*
/fladeUBiUîogfiylHe^
-éÂT
eouND