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Full text of "Journal des savants"

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■    1 1 

'J  O  U  R  N  aJ 

DES 

SÇAVANS, 

POVJt 

L'ylNNE'E   M.  Dec.  XXIX!^ 

JUILLET. 


A      PARIS, 

Ct«  ChaO»i*t,  àl'enir^doC_ 

Angullins  ,  du  cô:i  du  Pont  Simt  Mie 

i  b  Renommée  &  â  la  Prudence. 


M.  DCC.  XXIX. 
AFîÇ  fUIrlLBCE  BU  1 


Des 


')"»"»*■  ^'    i"--!  Vi. 


■  journal 

■  DES 

SCAVANS1 

s  j 

JUILLET  M.  D  C  C  X  X  I  X;  1 

PR^LECTIONES 

ThcologiCïdeSactamentist*œ- 
nitentiz ,  &  Extremz  UnftioniSj 
quasin  ScholisSorbonicis  hsbuîc 
Honoxatus  Touincly  ,  Sacrjc  Fa- 
cuAcatis  Parificnfis  Dodtorj  So 
cius  Sorboninis ,  Rcgius&  Eme>J 
fitus  Profeflbr  ,  Sacro  -  SanAaq 
Capells  Regii  Pabtii  Parilienfiu 
Canonicus.  Pariliis  ,  apud  ViJ 
imm  Raymundi  Mazieies,  8t 
Jonnem  •  Bapcinam  Gamier  j 


144      J'""'"'»'  "^"^  ^AVAHi^ 

Reginx  Typographes  Si  Biblîo^ 
poUs  ,  via  JacoDcâ  ,  fub  ilgno 
Piovideniii.  J7i8.C'cft.à-dirc  ; 
7}aî:eztlti  Sacrtmens  dePcniten- 
ee  ^  cCEXirtme-OnElion,fÀrM. 
l'jibbê Tournely ,\-jit.&e.  i.voJ. 
8',  pp.  487.  pour  le  premier  vo- 
lume ,  Tans  la  Préface  3c  la  Table: 
pp.  jji.  pour  le  fécond.  Sça- 
voir  ,311.  pour  la  féconde  Paiiic 
du  Traite  de  la  Ptnitcncc ,  &  73. 
pour  celui  de  VEstrême  -  Onc- 


ML'Abbe  Toutncly  explique 
.dans  ce  Trairé^  la  nature ^ 
les  conditions,  les eiïccs  du  Sacre- 
ment de  pciiitence.  Nous  ne  le 
fuivrons  point  dans  la  foule  des 
queftions  qu'il  traite  pour  expli- 
quer cet:e  importante  maùfrc,  nous 
nous  coutenteions  de  tapportci  la 
li.tc  lies  erreurs  qa'il  comoac 

Oiipcut  dire  en  j;cnéral  que  tous 
jceuï  qui  oni  rcfulé  à  l'Eglifc  le  pou- 
voir  de  lemettre   les  péchez    JOC 


pailletjyzf.  114^* 

compofcnt  que  deux  clafles  j  la  prc-* 
micte  cft  de  ceux  qui  lui  ont  rcfu-' 
fé  ce  pouvoic  iiulirc^tcment,  la  fé- 
conde clWe  ceux  qui  le  lui  ont  rc- 
ftift  direiflcmcnt  Si  de  frond. 

Dans  la  première  on  doitcOïa-» 
prêt  : 

1°.  Tous  Ceux  qui  confondant  les 
idées  du  bien  &  du  mal  n'admet- 
toient  aucun  péché  dans  les  juflcs, 
quelques  honteufrs  Se  quelques  ob- 
Icencsquc  fulTent  leurs  axîtions.  Tels 
furent  les  anciens  Gnoftiques  quï 
s'jppuyant  fut  une  fau/Tc  fpirituali- 
tc  ,  regardoient  tous  les  autres 
Chrétiens  comme  des  hommes 
giofficis  &  cliarncls,  &  s'imagi- 
noient  pouvoir  commettre  fans  rt> 
moids  lescrimesles  plusfalcs ,  par- 
ce qu'ils  ctoient ,  difoient  ils ,  arri- 
vez à  un  trop  haut  degré  de  perfcc-  ■ 
tion  pour  pouvoir  être  fouillez. 

Sur  la  fin  du  4'  ficelé  les  Ptîlcil- 
Uanilles  rcnouvellerent  en  Efpagnc 
les  rêveries  Se  les  tiirpttudts  des 
GnolBques.  Dans  le  fiécle  prÉcc- 
dcQt  uncScdIed'Anabapriftes,  qui" 
ïDu, 


1 

i 

\ 


I 


114$  ÎOHrttMl  desSf4VMis; 
s'appeUoicat  tes  Spirituels  .  mais 
qu'on  nommotc  à  msillcui  tîirc  les 
Libertins ,  avoicnr  foùtenu  cjuc  touc 
eft  permis  à  l'homme  régcBéré ,  & 
c'étoîc  en  cela  qu'ils  faifoicnt  confi- 
ftcr  la  liberté  chrétienne. 

De  nos  jours  enfin  nous  avons  vu 
ce»-  chimcies  dcteftables  renaître. 
QjclquesQuietiftes  gtoflîcrs  ont  ofc 
les  avancer  afTcr  haut  pour  avoir- 
mérite  que  le  Pape  Innocent  XI. 
les  ait  ptofcritcs  pat  une  Conftît»- 
tion  duio.  Novembre  itfSy. 

Comme  CCS  Hérétiques  ne  fe 
eroyoicnt  point  pécheurs ,  il  eft  vi- 
lîble  qu'ils  ne  laillbient  aucun  lieu  i. 
U  Pénitence.' 

2".  Les  Ciïens  qui  non  feule- 
ment ont  tefiité  à  l'Eglife  ,  m^s 
encore  à  J.  C.  même  ,  U  pouvoir 
àc  remettre  certains  péchez ,  com- 
me le  dit  faint  Jctôme  ,  Bfltre  li. 

3'.  Tous  ccHx  qui  picrcndaiu 
que  les  aftres  nous  mettent  dans  une 
fatale  ncceQîié  d'agi  r.ôioicnt  les  pé- 
chez du  inonde  en  niant  U  liberté  > 


(/ 


[ 


tx^o    Semant det  Sfmtins'^  ^^| 
ïcmcctre  les  péchez  légers.      "^^^H 

j".  Les  Maflalicns,  qui  s'appef- 
loicnt  ïuifi  Euchytcs,  au  rapport 
de  faint  Jeaa  Dama&enc ,  accor- 
dtMcnt  tanr  d'efficace  à  la  prière, 
qu'ils  foûtenoicnt  que  pat  «an  fcul 
moyen ,  &  fans  le  fecouis  des  Sacre- 
mensdc  Baptême  &  de  Pénitence 
nos  péchez  nous  étoîcnt  remis. 

Les   Mélaflîcnfr  qui   firent  auffi 
leur  fchifmei  à  l'occafiondcs  tom- 
bez ,  pour  qwi  ils  ne  vealotent  pat    1 
prier,  regardoicnc l'apollafic  com-     ' 
roc  irrémiilîblc. 

Les  Apoftoliqncs  ajoûtoicnr  aux 
rombe7  ceux  qui  ufoicntdu  mariage 
&  qui  confervoient  despropres. 

Les  Lucifériensfaiisôteràl'Egli- 
fc  le  pouvoir  des  Clefs  en  bornoient 
pourtant  l'étendue  ,  puifqu'îls 
ofoient  foûtcnir  qu'elle  ne  poiivoît 
rétablir  dans  laurs  fondions  les  E  vê- 
qucs  S:  les  Ocres  pcnîtcns  qui  a- 
voîent  foufcrit  à  rhcrcfic  d'Anus. 

Pierre  d'Oftna   Théologien   de 
Salamanque  ,   entre  plulîcurs  M^h 
[rofîtiDnscond?^nrtécs-parSixe4^^^| 


^^1^^ 


_   M 


ivoir  avancé  ccllc-d^' La  feule  coti- 
niiioQ  ducaui ,  ScnonU  Coofcf- 
(ion&lcPicnc,  a  la  venu  de  re- 
nvcitie  les  pccbcz  tnoiieh  ouani  à 
la  cotilpc  Sfquaat  à  la  peine  Je  l'au* 
ne  vie»  ,   ' 

4".  Wiclcf&Jcan-Hus,  ont  en-,  j 
tigttéqueccn'ctoitpaslcPièaequi  1 
conftraicU  grâce  de  l'abrolmiou. 

Liichci  qui  d' abord  adincc  Ciois 
Sâcreniens  dans  fon   Livic  tie  l*. 
Ctpiivitè  4*  Balfiloue,  [j^avaic ,  le  i 
Baptême ,  la  Pcnirencc ,  &  la  Cène,  | 
Ctmblefcrecfaûct  vers  la  tin  de  ce 
niLOie  Livre,  ci>  difanc  :  olînoin    ' 
u'.iUons   pouitani  parler    cxaâe.    j 
rticut,  il  latidcoic  dire  qu'il  n'y  a- 
lijue  deux Sactemens  dans  TEglifc, 
le  Baprcmc  &  la  Ccnc  ■,  car  la  Péni- 
tence que  j'ai  mifc  au  ranj^  Ax.%  Sa» 
ticmens,  n'ciliiiUgncfcnliblcf  ni  . 
mftituc  par  J.  C,  c'cft  limplcmenc  j 
Lin  retour  à  U  grâce  du  Bapccinc.«   j 
Mchndi^n  a  imicé  rinconltancc  Se  j 
Ibs  vaiiacions  de  fon  Maîrre  dans  J 

m  Livre  des  iuux  communs ,  icn-  ] 
fUimé  en  1 54J.  Cependant  fi  l'on 
i'cn  tienr  à  lapraiiquc  des  Lutbé- 


5  2  Journal  des  Sçdv4tts  , 
riens ,  ils  ferableiu  qu'ils  ccticnncnr 
le  Sacrement  de  Pénitence,  car  ils 
fc  fervent  du  petit  Cjthechifme  que 
cotnpofa  Luclicr  ,  dans  lequel  le 
Mtniftrc,  aprcs  avoir  entendu  la 
confcllion  de  tous  les  péchez  donc 
le  Pénicenr  fe  relTouvient ,  lui  de- 
mande :  iJe  cnye^-vntt  pm  fue  U 
rtmijfton  (jHt  je  vous  doftni  efl  de 
i5j>«.  Le  Pcnittn:  répond  :  oui.  Et 
alors  le  Miniflrc  profère  ces  paroles; 
£t  moi,  an  nom  &  parle  commande- 
mtPit  de  J.  C.  je  vous  remets  vos  pé- 
chez. ,  AU  nom  du  Père ,  du  Filt  &  du 
S«ittt  Efprit. 

Ceux  qui  ont  fou{ctit  à  laCon- 
fe(Gon  d'Hausbourg  ,  mettent  auffi 
fans  contredit  la  Pénitence  au  rang 
des  S  acre  mens ,  puifqu'on  y  lit  cx- 
prefiément  que  le  Baptême  ,  la  Cè- 
ne du  Seigneur ,  &  l'abfolution  qui 
eft notre  Pénitence,  font véntablf- 
mène  des  Sacremens.  Qiielques-uns 
cependant,  teU  qu'ont  cet  Mélanc- 
ton  Se  Kemnitius ,  ont  tetranché  la 
Pénitence  qu'ils  dilêni  n'êtrcqu'unc 
elpetc  de  commémoration  duBJ- 


w    J       '  Ira  Tî?  ""'"  '715  ■  ' 


'1/ 


Obi ,;  *,'™"''-  «""i* 


I 


1 1 54  loimiAl  des  Sç*va>!S , 
jw  au  fujet  de  la  Pénitence,  avan- 
ce ,  1°.  qu'il  n'y  a  que  les  péchez 
publics  &  fcartdaleuK  qui  Ibîent 
foûniis  aux  Clefs  de  VEglifc  ,  & 
que  les  péchez  cachez  qui  n'ont  qac 
DicupouTtcmoin,  peuvcnrêuert- 
mis  par  une  pénitence  fccictte  & 
purcmenr  inteiicure.  i'-  Qiie  M* 
péchez  nfi«ne  extérieurs  foumis  aiàt 
ClcÊs  de  l'Eglifc  font  réellement  A 
totalement  remis  devant  Dieu  , 
quant  à  la  peine  fie  quant  à  la  coulpe  ( 
paiJ'Eglifc,  puifque  Jcfus-Chnft 
a  aniiié  j  que  ce  qu'elle  délierciit 
itirbtcne  (cioit  aufTi  délié  dans  le- 
Ciel.  3'.  Qiie  l'afte  qu'exerce  l'E- 
glifc en  déliant  les  Pécheurs  n'eft 
point  uo  ade  Sacramentel  ni  un 
vrai  Sacrement ,  mais  un  a£le  de 
pure  police ,  par  lequel  elle  fait 
(cntiei  IcPéchcurdansfonrein,  £c 
paiU  le  rend  capable  de  icntrcr  en 
grâce  avec  Cicu. 

Telles  font  les  piincjpales  errcuis 
lîu  le  pouvoir  «les  Clefs.  La  contri- 
tion partie  effenticUe  du  Sacrement, 
en  a  fait  najuc  d'tuues  que  M. 


R:  juillet  17 1^:  Djj 
Durncly  rapporte  Se  com- 
avcc  la  netteté  &  la  précilîon 
lui  font  natutellcs  ,  inais  qui 
r  cela  mcme  doivent  être  lues 
sle  Livre,  Nous  n'en  donncioqj 
it  d'eitraii  ,  non  plus  que  àa 
ttéduSactement  de  l'Extréme- 
Sion  qui  n'ayaiirque  yj.  pages 
s  cet  Auteur,  jïcut  être  lu  tacilc- 
it  l>ar  tous  ccuï  qui  veulent 
Hnjue  fur  ce  Chapitre. 

iTTRES  SVR  DîTERS 
Tltjet^ ,  divifies  f*r  CgrteJ^on- 
UMtes  -,  f4r  M'  de  GrimâTtft , 
^»nu  fifanà.  A  Patis  ,  chez 
lean-LucNyon,  ClautlcRobu- 
tel,  atlaVciivc  Piffotj  I7*y- 
'olf'ff-ii.pp-  ^14. 

'Auteur  déclare  d'abord  qu'i7 
(  ae  comptait  peint  de  donner  h» 
nd  felume  de  lettres  ,  parée 
tiitft  fiditoit  pus  que  le  fiicch 
iremiirdût  rytn^dger. 
Scus  averiirons  fur  c^  que  lo 
[nïctVolunac  a  été  iinpiimccB 


itji    Joutnal  ^ei  Seavtns , 
1725.   &   comme  nous  n'en  avens 
point    pailé  en   fon   tcms  ,   nous 
croyons  pouvoir  en  dite  ici  un  mot, 
puifque  l'occalion  s'en  prcfcntc. 

Pour  en  rendre  un  compte  fidcllc 
■nous  n'en  parlerons  (juc  d'aprts 
l'Autctir  même  ,  dont  le  témoigna- 
ge fur  ce  fujet  paroît  trcs-iînccre. 
Ces  premières  Lcrcrcs  delà  maniè- 
re qu'elles  font  toutnécs  11c  con- 
viennent gueicsqu'à  des  Etrangers 
»jui  font  bien  aifcs  de  trouver  des 
modèles  de  Lettres  fui  differens  fu- 
icts  ,  ftloii  la  qualité  des  pcrfonnes 
a  qui  l'on  écrit.  Une  féconde  remar- 
que à  faire  ,  &  qui  eft  une  fuite  de 
k  première  ,  c'cft  qu'il  n'y  a  nulle 
apparence  que  l'Auteur,  en  écri- 
vant ces  fortes  de  Lettres ,  ait  voidu 
entrer  en  lice  avec  Mcflïeuis  de 
BufTy  &  de  Fontcnelle ,  aufqucls  il 
avoue  lui-même  qu'il  n'a  pas  la 
témeritéde  vouloir  fc  comparer. 

Ces  Lettres  n'étant  donc,  com- 

mcl'Auteur  en  avertit,  que  pour 

fervirdc  fccoursàdesEtrangers^  qui 

n'ont  aucune  teinture  de  la  manière 

dont 


fililUt  1719.  irî7 

dont  on  doit  écrire  ;  on   ne  peut 
nier  tju' elles  ne  puiiTtnc  les  aider  en 
quelque   chofc.     L'Auceur  ,     afin 
qu'elles  foienc  plus  utiles ,  a  cboilî 
les  fujcts  les  plus  ordinaires ,  com- 
me fcUcitations ,  condoléances  ^fol~ 
licJtat/orts  ,  prif/es  ,  exhortations  , 
rtpnehes    ,    eomplimem  ' ,     à   des' 
égaux  &  à  des  fupericurS ,  Sc  elles   ! 
font  prcfqiic  toutes  fuîvicS  de  ic-T  ] 
ponfcs.  On  voit  bien  ,  après  ce  que    , 
nous  venons  de  dire,  qu'on  ne  doîc"  ■ 
pjs  s'arrendrciciàdcs  Lettres  d'une   j 
grande délicatclTe ,  maisct  n'cftps'  | 
non  plus  ce  que  l'Auteur  fepiopofcr 
envoie!  trois  qui  pourront  faire  ju- 
j!;cr  des  aunes.   Ce  font   les  trois- 
piemleres  du  ReciiciL 

Nul  plailîi  ne  me  touche  , 
Monfieur ,  fi  je  ne  le  partage  avec 
vous.  Je  le  fais  avec  d'autant  plus  de 
confiance  que  vous  avez  toujours  eu 
Il  bonté  de  vous  intcrcflcr  à  ma 
fortune.  Le  Roy  vient  de  me  don- 
ner la  Charge  de  *  *  *.  Je  fuis  pcr- 
'  Hdéquejeudotsplus  aux  foins  de 
;  JmÙtl,  i  E 


à 


1 1  j  8  Journal  des  SfAvatls  , 
mes  amis  qu'au  dirccrncment  du 
Prince  t  mais  j'eljicrc  qu'avec  le 
Iccoursdc  vos  conkîls ,  &  l'exaâi- 
Tudcavcc  laquelle  je  lesfuivrai ,  je 
me  rendrai  digne  de  la  grâce  dont  il 
m'a  honoré  ;  ne  me  les  rcfiifêz  pas , 
je  vous  en  con  jute  ,5c  foyez  pcrfua- 
dé  qu'on  ne  peut  être  avec  un  atta- 
chement plus  Jlnccre  que  je  le 
fuis,  &CC. 

Voilà  le  modèle  que  l'Autcut 
propofe  à  tout  Etranger  qui  aura  re- 
çu une  grâce  du  Roy  ,  ôc  qui  en 
voudra  donner  la  nouvelle  à  quel- 
que ami.  L'Etrangei  n'a  qu'à  co- 
pier- 
Mais  il  faut  auin  un  modèle  de 
léponfc  pour  l'ami  à  qui  l'on  a  écrie. 
En  voici  un. 

MONSIÏUR, 

La  joye  que  je rcflcns duprc^„ 
de  votre  fortune  e 11  au-deffusdecc 
que  je  pouiicis  vous  en  dire.  Tout 
ce  qui  vousiirivc  me  touche  mr"* 


'Hi 


^3Ur  tjt^i  i^J>' 

qtre  mes  propres  intercfts.  11  y  a 
long  tcms  que  je  in'arcndois  de 
vous  voit  remplir  U  place  ou  le 
Prince  vous  a  élevé.  J'ai  loûjours 
compté  Un  fon  dirceinemcnt  ,  Sc 
fixais  bien  perfuadé  qu'il  jogcroic 
comme  moi  de  votre  mericc  &  de 
votre  expérience.  Ne  prenez  poinc 
ceci  potfi  un  complîmenc  ,  vous 
Cfavez  bien  que  notre  amitié  ne  nous 
permet  piS  le  moindre  rayftcrc 
dans  nos  fcntimcns.  Ne  nous  iclà- 
cbons  point  ,  je  vous  en  prie ,  Sc 
ioyix ,  s'il  vous  pUît ,  perfuadé  qtier 
je  ferai  tout  ce  tjui  dépendra  de  mot 
poui  U  rendre  durable ,  de  pour 
vote  faire  connoîtrc  que  jefuti  cfr 
(cndellemenc,  icc 

Cette  Rcponfc  eft  intitulée ,  ^- 
f»nfe  4e  ffiicittitien  ;  mais  fi  l'ami 
étranger  a  envie  d'en  faire  une  de 
fimplc  rcmercicmcnr  ,  commenc 
iy  prendra-t-il  î 

L'Auteur  7  pouivoii  pu  cet  auttsi 
nwdcllc. 


I 


rnSo    fturnuldes  Sf4VAHî  j      ^^M 
Rcpenfe  dr  rcmemiemcn:.      ^^| 

O  N  ne  peut  être  plus  fenlîB^^ 
que  je  le  fuis  ,  Monlîcur  ,  aux  té- 
moignages que  vous  me  donnez  de 
votre  anycié.  Il  ne  manque  à  moa 
bonhcui  que  de  mériter  tout  ce 
qucvousnieditesd'obligeant.  Mais 
il  lestalcns  me  manquent  pour  cela, 
je  tâcherai  d'y  ftipplécr  par  mon. 
cxaaitudc  &  par  mon  application. 
Je  me  tlattc  que  la  confiance  dont 
le  Prince  veut  bien  m'honorcr  ,  me 
mettra  en  état  de  vous  donner  des 

fircuves  de-  ma^  reconnoiirancc.  Je 
c  fouhaitc  ardemment,  foyez-cn 
bien  pcr/uadé,  je  vous  en  conjure  , 
&  de  la  linccre  amincavec  laquelle 
je  fuis,  Monfieur^  &c. 

Les  autres  Lettres  font  à  pcu-prcs' 
de  ce  goût  j  6c  ceux  qui  auront 
ta  curiofité  de  les  lire  y  trouvetont 
prefque  tous  les  lieux  communs 
Epîftolaires  épuifez. 

Mais  il  eA  cems  de  venir  au  Je- 


I 


^^^^^^Eflffî! 


contl  Volume,  qiicl'Auccut,  com- 
me iioiisl'avonsrcinaïqLtc ,  Kg  cam- 
fnoit point  damier,  parce  ejn'il  ne  fe 
^loit  pai^tu  lejHcccts  iin  premier 
dût  l'y  engager.    Ccpcadaiit  l'em- 
prelTcment  qu*on  a.  eu  ,  à  ce  qu'il 
dit,  pour  ce  pcticOuvragc ,  l'a  ex-  ' 
cite  à  le  continuer.  Il  avertit  qu'il  '■ 
a  tâché  de  rendre  cccte  fuice  plus 
inrcreiTante,  &qucle  moyen  dont" 
il  s'eft  fetvi  pour    cela  ,  a  hh  de 
la  divifcrpar  Corrcfpondanccs  de 
douze Lcrrres  chacune,  enuedeux 
peribnnes  ,  afin  de  pouvoir;'  reparj' 
lire  plus  de  feniimens  tjne  dans  des 
Leitm  càiipiei ,  pir  de  fmpUs  ftlets, 
di   ctrémortie  pour    la  pliifpart.  Li  ^ 
feizieme  corrcfpond,ince  {  il  veut 
dire  la  douzième  )  eft  de  viiigr-fepi: 
Lettre*  auUeudcdouzc,  niaisildit  ' 
que  cette  différence  vient  de  ce  que 
lefu/et  lui  a  fout  ni  diverfesjîcuxttûns 
qu'il  ttiPoHvoit  renfarmer  dans  dou- 
!ie.  Le  uijetdont  il  s'agît  roule  fur 
dcsatcachemcnsde  CŒur.  ACïn^rr  ,  ' 
dit-il,   ^k' il  fe  finit  huit  j^ardê  de 
tUÙÂ 


f„o«  «»■??>  »^^  de  a^ 
qui  l  ont  P^   ,   âeoïs  de  ««F   ^ 

Un.tçato«,^  ^gfcVuti 

vous  n'avez  pas»*»   ^^s  compte 

Utè  des  ^^  %^  Aoixe  teo» 

que  U  r^TJ^^  ^"^^ 


cet  C\  fouvcnt  trompé  fut  les  récits , 
t]iic  les  chofes  les  plus  vrii-fctnbla- 
blcs  font  r.ircment  reçues  comme- 
telles,  &  fi  l'on  ne  s'adrcire  point  d  i- 
tcÛemcnt  à  celui   cjui  débice   ces 
merveiUcSjOn  ne  manque  pointile  fc 
dire  à  l'oreille  :  A  (naît  mentir  qui 
vitui  de   iota.   Vous   voyez  donc 
bien  ,  Monlîeur ,  que  le  brillant  de' 
Il  coiiverfjfion  n'cft  point  i'objcC  ' 
,  ^u*oii  doit  fe    propofct  en   voya- 
gcmt.    11  fiur  apprendre -à  vivre 
Jvcc  les  hommes.  C'eil  pourquoi 
on  ne  doit  pas  tout  d'un  coup  per- 
dre de  vue  fonPaySjCac  il  eftproba— 
Uc  que  nous  avons  plus  de  commet- 
ccavccnos  voiûns  qu  avec  les  Na- 
aons  éloignées.    ConnoilTons  Jonc  _ 
d'aboid  celles   qui  nous  environ- 
nent. Sçachonscnquoi  leurs  Cou-i 
tumcs  dil]^fcfirdcs  nôtres ,  afin  de- 1 
nous   y  confoimcr  quand  nousTe'] 
ions  chez  elles.,  &  pour  n'être  point  1 
étonnez  quand  un  étranger  nerut-sj 
vra  Doinc  les  notiei  étant  avec  nons.  J 
Etudions  lents  (bibles  pour  en  ptoft- 
,  A:  tîchoiu  <ic  Icut  cacb^jr' 


) 


1  :C^      Jmmal  des  S^ozdtit , 
noExcs ,  afin  de  ne  point  nous  UitTer 
furprcndrc. 

Si  l'on  n'cft  piainc  préparé  furies 
ciuiolitcz  d'un  Pajs  où  l'on  a  dcf- 
fcin  de  voyages,  il  en  cchapc  tou- 
jours beaucoup ,  &  l'on  n'cft  point 
cil  crac  de  ]V2et  du  mcrice  des  au- 
tres. Surciiioi  roulecadonc  la  con- 
verfation  d'mi  pareil  Voyageur  î 
Concluez  de  là  ,  Monlîeur  ,  que 
vous  ne  devez  point  fortirdcchez- 
VQus  fans  avoir  lu  la  Dcfcription 
des  Pays  que  vous  voulez  voir. 
Qiiand  vous  aurez  pris  toutes  tes 
connoilTanccs  utiles  &:  necclfaires  , 
ornez  votre  efprit  tant  qu'il  vous" 
plaira  ;  parcourez  le  monde  entier , 
h  vous  voulez;  mais  prenez  toujours 
la  vérité  à  témoin  de  ce  que  vous  ra- 
conterez à  votre  retour ,  &  n'ayez 
point  trop  d'cmprciTcmcnc  de  bril- 
ler de  ce  côcé-là.  Lamodeftic  cil  le 
plus  fur  moyen  de  fe  faire  écou- 
ter ,  &c. 

Plufieurs  Lettres  de  ce  Recueil 

font  înftrudivcs.   Il  y  en  a  de  purc- 

mcot  badines  ,  ce  ne  font  pas  le» 

meilleuies. 


Bicillcufcs.  Entre  ces  Lettres  badi- 
nes quelques-unes  font  en  vers  mo- 
lâtiques,  c'cii  touccc  que  nous  cQ 
dirons.  Pour  les  ly,  dernières  auf-  ' 
quelles  l'Auicur  die  qu'on  l'a  enga- 
gé de  travailler.  Nous  croyons  qu'il 
uouvcra  peu  de  Lcdeurs  qui  n'en 
juge  ce  que  nous  avons  temarqui 
qu'il  en  juge  lui-même. 

I/ISTOIRE    DE    VACA- 
DEMIE   RûyAlt  det Sçitfices , 
émnie  \-ji6.Avecles  Mimo'iret  dt 
MAlhtmtUsqHc   C  lit  PkyfiijHt  ^   , 
four  Id  mime    drittée  ,  tirez,  des 
H^egijires  Jt  cette  AfAdemie.    A 
Paris,  de  l'Imprimctie  Royale. 
Ï718. /fl-4''.  pp.  84.  pour  l'Hi^,  1 
floirc',  pp.  Î4I.  pour  les  Mcmoi^  j 
ie&  :  plàruh.  déucbécs  li. 

CE  Volume  ,  quicftie  2j'  de-  1 
puis  l'aïuiée  1^59.  concienc  J 
dans  faparcicliifïoriquoS-  articles,  j 
fuivis  de  ij.  Mémoires.  Maiscom-  l 
me  parmi  les  articles  de  l'Hiftoiifl  I 
U  y  en  a  onze  ,  qiu  ne  font  que  le»  î] 
^ttillei,  J  F 


extraits  d'autant  de  Mémoires  îîfl^ 
primez  ici  en  entief  9  il  s'enfuie  que 
les  difTerens  articles  de  ce  Volumç 
k  reduifen  t  au  tK>mbre  de  trente. 

La  thyfique gênerait  nous  en  pre* 
fente  quaae  ^  fins  compter  celui 
des  diverfes  ObfervMhns.  Les  trois 
premiers^  qui  fe  lifent  dans  l'Hiftoi* 
re  ^  2c  parmi  les  Mémoires ,  ibnc  ^ 
1^.  La  découverte  de  M.  de  JHean^ 
mur  ^  au  fujct  du  flmh  f^nnant  : 
2**.  Les. Oblervations  de  -MM.  de 
Mairmt  icGodin  fur  U  lumière  Sef^ 
untrhnale  :  3*.  L'examen  à!itne 
frofrietlfinguliere  du  Fer^  par  M, 
de  Reaumur.  Le  4*  article  entière- 
ment renvoyé  aux  Mémoires:,  eft 
k  J^Hrnal  des  Oèfervofions  de.  M. 
Msraldi  poitf  l*;innée  1725.  Ncm$^ 
rendrons  compte  des  trois  premiers. 
articles. 

I.  Op  a  regardé  le  plomb  juf:!^ 
qu'ici  comme  le  moins  ibnorè  de 
tous  les  corps  \  Se  c'eft  par  là  qu'il  z. 
donné  lieu  à  cette  expreflion  prover- 
biale ;  ceU  fonne  c^mme  dn  plomb 
Cette  propriété  patoiifoit  d'aut^ 


inoïns  furprenance  dans  ce  tneral  , 
que  fa  molcfiè  dcvoit  le  rendre 
moins  lufcepciblc  de  ces  vibrations 
promptes  &  vives ,  lî  neceflaires  à 
produire  le  fon.  Cependant  M.  Lé- 
tntry  trouva  par  hazard ,  qu'un  calot 
de  plomb  qui  lui  écoit  rcfté  au  fond 
de  la  cuiUier  de  fer  ,  où  il  avoir  fait 
fondre  de  ce  métal  pour  quelque, 
opération  ,  étoit  devenu  très-fonorc 
Ufitpartdc  cette  découverte  à  M' 
de  RtAHmur  8t  àVAcademie-,  &il 
jiromjtdefuivrecc  fait  &  d'enre- 
cherchcr  la  caufe.  Mais  n'ayanc 
point  eu  occafion  dans  la  fuite  de 
pouffer  plus  loin  cet  examen ,  il  eft 
arrivé  que  M.  de  Rcaurtiur  ,  prcf- 
que  fans  y  penfer ,  a  rencontré  cet-' 
te  caufe ,  qu'il  ne  cherchoit  pas  ,  & 
a  découvert  de  plus  que  licnn'étoit 
moins  rare  qu'un  pareil  phénomè- 
ne, puisqu'il  s'of&oil  tous  les  jours 
à  ceux  qui  travailloienc  fur  le 
plomb ,  &  que  n'ayant  tenu  qu'à 
eux  de  s'en  appercevoir  ,  il  éfoit 
merveilleux  qu'ils  ne  l'euflcnt  pu 
~'  ftivé. 

jFij 


1 


1 1  f  8     Joum4t  4es  SfAVMt , 

En  effet j  il  ne  s'agit,  pour  ren* 
dire  ce  métal  fonore ,  ,que  ae  liû  doit' 
n«  pat  la  ffip.ie  ,ççft(tui,e,  ioirae  & 
(xitatne  {p^iflèui.     1:^%  ^cn^vàesi 

λcique  j^ûjotirs  vi&^Û)l«niCi;it  > 
pifguç  leftantetipçùtj:  gtW^tiaa 
fpnq  àe.  }a  cijiUici  où  po  l'a  Ëùt 
fondre,  il  .«'y figç  >  Jif-  devient  V 
qu'on  àppçUç  .UB  Çjfk'  -cp  ijermcs  4? 
Tart.  Ç'cft-#-4ire  ,  ^jie  la  &guijc  cil 
cejle  d'une  cfp.ccc  de  IcACi^le,  p^t^ 
4'iia  çpcç  iç  cpaye^  de  l'auue  } 
niais  ttij'clU  çft iiijf  ttpaPpDïWel'W 
pçut.s^ma^WX,  a^ilu^çiirsity^-. 
b^itej^qVi  p'SJpppçHçni  pw^Mt^t 
pijs  que  ces  frries  d,e  toWsucipiww 
ègatemeot  fp^ows,    Cette  figmc,. 

Jpilcfavçiabîe  .^  l'îSjyj^çiDji.d'HPç, 
tt^epr9f(je!iç,  (î  l'on  Cfi  px«;ptc 
4W,1C5>'Î  }'W  auajid  ce  p>tr4  eft 
çpuvMtflf  ççàlCf  j  fapcc  d'avoir  é^é 
bijen  éçuiîi.é  ,  avant  qu'il  fe  figp  j 

.a,imjfi^jr3»«ixf,^Iqiv:CoJSj  fon^ 
çxtiçmcniCTï  nîi"f ''6  j  fiJi  une  çten. 
tTue  de  quelques  lignes.  Mais    ^sa 


S  deu:î  cas ,  H  fiiffit ,  pour  le  réta- 
blir dans  ù  vertu  fonorc ,  d'cniBor- 
terfa  crafTcen  le  rarilTant,  Se  d'c- 
bacbetjrfqn'à  un  certain  point  Tes 
bordstrop  minces. 

La  forme  féale,  dont  on  V^létW 
de  parler  ,  cft  incapable  dc  Iii'i 
commimiquer cette  vertu,  à  moins 
que  cette  forme  ne  lui  vienne  de 
la  fufion  même.  On  a  beau  ftiçort- 
ncr  en  culot  à  coups  d'e  maitcaii  dft 
morceaux  dcplomb ,  ilS  ne  fonncitc  ' 
non  pitre  qu'i  Tordmaire,  &:  cerft 
perculTion  ôtc  même  tout  le  fon  aux 
culots  formez  par  la  fonte  dans  les  , 
cuilliersi  d'où  il  cft  clair ,  qu'outre 
la  figure  extérieure ,  il  faut  une  cef^ 
tainc  dîfpofition  dans  les  molécules 
ïntcitcuies ,  laquelle  fc  détruit  pit 
Je  marteau.  Cette  difpofition ,  cOnt- 
Itie  onpourroic  le  croire  d'abord,' 
n'cft  nullement  celle  des  fibres , 
qu'on  voit  fe  former  dans  le  plombj 

3111  fe  refroidit  aprùs  avoir  été  fon- 
u.  Car  le  dérangement  de  ces  fi- 
,  procuré  ,  foie  par  l'agitation 
ntifioelle  au  mecal  pendant  qu'il 
jFiij 


X 1 70    JoHrnaldes  Sçâv4ni  ; 
fefige^  foie  en  y  promenant  un  ni 
de  fer  rouge  pour  y  couper  les  fibres 
à  mefure  qu'elles   s'y  formaient  ; 
n'emoêche  point  les  ciïlÔts  d'être 
auffi  tonores.  que  s^ilss'étoient  figez 
jailibi^^eh^  Ils  ne  doivent  d!nc 
cette  qualité  [  félon  M*  de  ^eaa- 
mur  ]  qu'à  la  figure  &  à  l'arràngC'- 
ipent  de  ces  petits  grains  qui  dws 
ie  plomb  compofent  chacune  de  f<^ 
Jaurès  ^  6c  qu'on  apperçoit  fi  diftin-i 
dément  dans  tm  morceau  de  ce 
métal  t  loriqu'bn  le  eafiê  étant  en- 
core chaud.  Cette  cafiure ,  en  effet, 
Eroît  toute  femblable  à  celle  de 
cier  trempé.  Or  comme  la  percuC- 
fion  défigure  &  dérange  ces  pedts 
grains,  de  là  vient  que  le  plomb 
torgé  .n*eft  plus  fonore  ^  quelque 
forme  qù*on  lui  donne. 
,Ces  obfervations  plus  curieulq$ 

3 u'utiles,  en  apparence,  dit  l'Aca^ 
emicien  ,  ne  laiileroient  pas  d/e 
pouvoir  influer  dans  la  fabrique  dc;s 
Cloches  &  des  Timbres  d'Horlc^ 
gcs.  Car  s'il  étoit  vérifié  par  l'exper 
f  ience  ^  comme  il  pasoic  fort  yrair 


fcmbUblc ,  que  ccrcjitic  figure  qui 

kiend  ttcs-fonorc  le  plus  lourd  de 
jous  les  meraux  ,  ait  capable  de 
perfedionncr  en  ceux-ci  U  verni 
naturelle  qu'ils  oiud'êctclcs  plus  re- 
Ibnnanrsdc  tous  les  corpsjil  hudtfflit 
donner  defoimais  aux  cloches  Sç 
aux  timbres  une  forme  h  plus  kp* 
prochante  qu'il  fc  pourroit  de  celle 
d'un  fcgmcut  de  fphcrc,  ou  ce  qui 
revient  au  même ,  de  ce  qu'on  ap- 
pelle un  culot  de  métal.  M,  de 
Rciumur  remarque  j  en  rerinînant 
(pn  Mémoire,  que  le  plomb Mndit 
en  forme  de  doche  rend  un  fon  , 
mais  moins  aigu  Ôc  moins  éclatant , 
que  celui  qu'on  en  rire,  lorfqu'on 
lui  a  donne  la  forme  lenticulaire; 
qu'on  poiuroit  cependant  réuiîir  i 
fabriquer  de  ce  mttal  des  cloches 
qui  formeroient  paiïàblcmcnt ,  en 
laiflant  à  leur  calotte  alTèz  d'épaif- 
fcur  pour  leur  tenir  lieu  de  la  partie 
la  plus  élevée  d'un  culot,&  en  dimi- 
auatit  cette  épailTcm  depuis  la  calot- 
tejufqu'au  bord  delà  cloche.  Mais 
~  i  cloches  de  plomb  ,  quelque 
5  F  i"i 


1 
I 


!  1 7 1     ToHrrlMl  des  SçAVMS  ; 
bien  fonïntcs  qu'elles  puflént  erre  J 
ne  fcioîcnr  pas  de  longue  durée. 

z.  La  lumiert  SeptoitriotiaU  ou 
VjiHrort  BortaU ,  phénomène  auffi 
commun  pour  les  peuples  du  Nord, 
qu'il  étoit  rare  pour  nous ,  n'a  été 
connu  des  Phîlolbphes  anciens  que 
fous  le  nom  générique  de  feu  ou  de 
Ismiere  cclclie  ;  Se  GAJfendi  cft  un 
des  premiers  qui  l'air  cbfcrvé  dans 
nosclimats,  cn\6i\.  Dcpuiscctti; 
obfervation  jufqu'à  l'année  lyitf. 
l'Aurore  Boréale  n'avoit  paru  que 
trois  ou  quatre  fois  :  mais  depuis 
i-]i6.  on  l'a  vue  régulièrement  cha- 
que année ,  en  France ,  en  Angle- 
terre ,  en  Allemagne,  &  ailleurs i 
&  on  y  faifoit  d'autant  moins  d'at-' 
TêhtioB  ,  qu'elle  ne  recevoir  d'autrt 
changement,  finon qu'elle fcmbloit 
péu-à-peu  s*affoiblir.  Cependant  ccN 
te  lumière ,  dont  on  n'attendoit  qutt 
l'eKtiniSioii  totale  ,  a  reparu  dCnï 
fois  cette  année  (  172e.  )  avec  tant 
d'éclat  &  des  ciicoofl.incesfi  lîngu- 
iitrCs,  quctout  le  monde  en  a  étd 
vivcraetit  frappé.   )i  C'a  été  t  <^ît 


Hiftotien]  le  plus  beau  fpe<iiâ- 
^'CÏc,  que  le  Théâtre  du  Ciel  nous 
wcûr  encore  donné;  Se  s'il  n'eâc 
»  été  prépaie  depuis  dix  ans  par  des 
"Scènes  moins  brillantes,  la  furpri- 
«fc  des  Phyficiens  &:la  terreur  du 
"peuple  auioicnt  été  au  plus  haut 
*•  point.  "  il  a  eu  dans  rÂcadcmic 
deux  obfctvatciirs  des  plus  atcentlfe 
&  des  plus  exacts ,  M.  (^  M*ir*n 
&  M.  Godin. 

Dans  le  Mémoire  du  premierj 
ce  Piiénomeiiceii  décrit  avec  le  dé- 
rail le  plus  fcrupalcux  ,  tel  ^ue  M. 
de  Maitan  put  l'obfcrver  à  Bieuil- 
ie-Pont  dans  le  Dîocéfe  d'E  vieux, 
oiiUéroitle  1.6.  Septembre  &  le  15. 
Oitehri;.  Ccs  âelcriptions ,  quoique 
des  plus  claires  &  des  plus  prÉcifcs 
font  acconipagnces  défigures,  qui 
en  facilitent  beaucoup  l'intelligen- 
ce. Il  faut ,  fur  tout ,  les  avoir  fous 
les  yeux  pour  bien  comprendre  les 
dif'éfcmcs  parties  de  la  féconde 
Obfcrvation.  L'Auteurfjitd'abord 
cdcfctiption  générale  du  phéno* 
ti  tel  qu'y  parut  depuis  7.  heures 


It74    hfimâl  des  SfêVéUU  ; 
&  un  quart  jufqu'à  hmc^  li  re|)re^ 
fente  enfuice  Tétat  du*  Cid  ^  vecs  le 
Nord  ^  &  il  déait  le  fegmentdrcu- 
iaire  obfcur  ^  le  limbe  lummeux  qui 
le  bordoît  prefque  toujours  ^    les 
créneaux  de  lumière  îc  de  fumée 
qui  en  partoient,  ce  qui  fidfoit  l'Au- 
rore Boréale  propement  dite  ^   iC 
fut  la  partie  du  phénomène  la  plus 
confiante.    De  là  il  paflc  à  la  partie 
Orientale  dû  Gel ,  pour  venir  et^ 
.fuite  à  la  .partte  Occidentale^  où  pa- 
roi/Teit  un  gros  nuage  ^  touge  con^ 
•mcdufang^y  dont  les  rayons  qui 
s'en  échapoient  à  plomb  ^  imitoienc 
■£  parfaitement  la  pluye  d'une  nuée 
qui  crevé,  que  l'Académicien  n'i^ 
magina  rien  de  plus  femblable  à  œ 

2u*il  voyoit  alors ,  que  ces  pluye^ 
e  fang  dofic  il  eft  élit  mention  chez 
les  Hiftoriens  &  les  Naturaliftes  des 
fiécles  pa(Ièz«  Il  nous  parle ,  après 
cela  3  du  côté  Méridional  du  Ciel  ^ 
qui  toujours  d'un  bleu  vif  quoi-  . 
ue  foncé  y  fut  exemt  des  vieilli tur 
es  qui  agitoient  toutes  les  autres 
régions  cclefles.  Après  s'être  étendu 


3 


juillet  171J.  117J 

fur  h  lamicrc  générale  qui  tclairoit 
le  Ciel  entier ,  &  Tur  les  ondulations 
de  cette  liimiecei  M.dc  Mairin  s'ar- 
téie  au  point  où  fc  rcuiùfloicnc  tou- 
tes les  tufces  lumiiieufcs  qui  s'élan- 
coient  de  l'horizon  ,  Se  qui  for- 
moicnt  une  efpccc  di;  couronne, 
qu'ilappellela  CÏ(r/</f /«  A^oWtf,  la 
LAmerni  dn  Dame  ,  &  que  d'autccs 
ont  compare  à  une  gUire  ;  Si. 
l'Auteur  avoiie  que  rien  n'y  refTenir 
bloit  davantage  y  dans  certains  mo- 
meus. 

Il  tire  de  fes  obfervatîons  Se  de 
celles  qu'on  lui  a  communiquées , 
quelques  confcqucnccs,  par  rapport 
à  la  hauteur  de  l'Atmofphétc  qu'il 
^udroic  fuppofcr  double  &  même 
triple  de  ce  qu'elle  eft  déterminée 
par  le  Baromètre  ,  s'il  étoit  vrai, 
fuivant  ces  obfervatious  ,  que  le 
Metcore  fut  à  plus  de  jo.  lieues, 
même  à  plus  de  70.  audeflus  de 
notre  tccc.  Mais  pour  établie  folidc- 
mcni  la  vcritc  d'une  pareille  fuppo- 
ficion,  ilfaiidroitêttefur,  1°.  Que 
l'apparence  de  l'objet  en  qucftion 


I 


tiy6  Jonmul  Ass  SçAvimt^ 
fut  réelle  &  fufceptiblc  de  patalUxff; 
6c  non  pas  fimplemcnt  optique , 
comme  celle  de  l'Arc-en-Cicl  dont 
la  fituacion  varie  avec  celle  du  Spec- 
tateur :  1".  Que  ce  Mcteorc  fut 
compris  dans  notre  Atmorphcre  & 
ne  s'étendît  point  par  delà.  Or  c'eft 
furquoi  l'Académicien  n'ofc  encore 
prononcer.  C'cft  grand  dommage 
qu'un  autre  Obfcrvaccur  éloigné 
n'ait  pas  remarqué  Upolîtîon  de  U- 
CQuronnc  relativement  aux  Etoiles 
fixes  j  comme  l'a  obfctvcc  M.  de 
Mairan-  C'eût  été  le  moyen  ou  d'a- 
voir par  cette  différence  de  pofîtion 
une  parallaxe  ,  ou  tout  au  moins 
d'apprendre  que  la  diftance  des 
deux  endroits  d'où  l'on  auroi't  ob- 
fcrvé ,  étoit  nulle  ,  eu  égard  à  la 
hauteur  du  phénomène. 

Comme  la  defcciption  que  nous 
en  donne  M.  <jodm  ,  d'après  fes 
obfervations  iàiics  à  l'Obfervatoirc 
de  Paris  ,  cft  aflez  conforme  à  celle 
de  M.  de  Mairan  ;  il  feroit  inutile 
de  la  détailler  ici.  Nous  dirons  Icu- 
lemcnt  que  M-  Godin  non  content 


Juillet  '71J-  1177 

^cnouscxpofcr  avec  cxaftirudc  ce 
qu'il  avîide  ccMetcorc  cxtraordi- 
naiie  >  nous  communique  encore 
onccfpeced'hîftoirc  chronologique 
de  tous  les  phcnomenes  de  même 
gcnic  ,  qui  ont  excité  l'admiration 
our^toiincment  de  nos  ancêtres ,  ôc 
qui  iVécoient ,  lèlon  toutes  les  appa- 
tf  necs  ,  que  notre  lmni()-e  barittU 
liiodiHccaivetreiiicnc,  ou  in^delc- 
mcnt  décrite.  La  preuve  en  cft,  que 
I  la  plupart  de  ceux  que  rapporte 
rAcademicien  ont  cela  de  com- 
mun j  qu'ils  ont  paru  cooftammcne 
versle  Septentrion.  Si  l'on  joint  ces 
(cchercIiêsliifloriqucsdeM.  Godin 
9  cellcsqu'ont  déjà  fournies  fur  cet- 
te matière  MM.  Maralii  &c  Httlley 
que  notre  Académicien  s'cftdifpen- 
U  de  copier  -,  on  aura  une  hiftoire 
ailcz  complcttc  de  ces  fortes  d'apparu 
lirions  rapgces  iêloa  l'ordre  des 
tems- 

M.  Godin  s'efforce  ,  après  cela  ; 
de  découvrir  les  caufcs  de  ce  phcno- 
tnene  fie  d'en  expliquer  toutes  les 
^Uiçm  d'une  mafijere  plus  fattsfai- 


I 


117*    foumdt  des  Sçâvâns  ; 
fântc  ic  plus  vrai-fcmblablc ,  qùé^ 
Celles  qu*ont  imaginces  jufqu'icî 
k' plupart  des  PhyCcicps.  Il  a  re- 
cours a  abord  aux  exhalaifons  char*-' 
gécs  de  nitrc ,  de  fer  &  de  fou&c/  i 
trois  matières  qui  fe  trouvent  par- 
tout, &  dont  le  niélange>  fuivant^ 
diverfes  expériences  faites  par  fei^ 
M.Limery,  cfttrès-difpofèàs'ciB 
flammer,  ic  à  produire  dif&rens 
effets  ,felpn  ladiverfitédescliniats> 
6ù  cesimatierts  prendront  fen.Nou»  ^ 
ne  fuivrons  pas  l'Auteur  dans  tout 

le  détail  où  il  entre  fur  ce  fu jet  s  SÔ 
nous  renvoyons  là-deflus  à  fon  Me* 
inoire ,  à  la  levure  duquel  on  n'ou- 
bliera pas  de  joindre  celle  du  fyftê- 
mt  également  ingénieux  &  plaufi^^ 
ble  y  propofè  dans  la  partie  hiftori- 
^ucdece  VoluftteparM.  de  F$mc^ 
nette  pour  expliquer  là  figure  appa- 
rente &  les  principales  circonftances 
de  Vjinràre  Boréale. 
'  3 .  La  propriété  que  M;  de  Xean  «^ 
f»«r ,  dans  un  fécond  Mémoire  ^at-^ 
tribue  au  fer  de  fe  mouler  pkispar-^ 
faicement  que  tous  les  autres  me^ 


Juillet  1715;  -  Jtjf 
Btux ,  ne  doitètic  fufpcde  à  pcr/bn- 
ne.  S'il  accorde  au  fer  une  telle  prc- 
logacive  malgré  les  préjugez  com- 
muns ;  ce  n'eft  niillemcnt  l'effet 
d'une  aveugle  prédiledion  pour  un 
métal,  qu'il  manie  depuis  fi  long. 
tems  ,  Se  avec  un  fucccs  fi  marque. 
Il  lui  a  difputé  cette  prcfetencc,  au- 
tant qu'il  a  pu  ;  mais  il  a  faJu  fe 
rendre  enfin  aux  expériences  les  plus 
décifivcs ,  fur  ce  point ,  &  que  ne 
•  pouvoient  contrcbaUncer  ceitairics 
apparences  peu  lavorables  au  fer.. 
Telle  eil,  par  exemple,  la  fluidité 
imparfaite  que  la  futton  lui  donne  , 
«n  comparailbii  de  celle  qu'acquiè- 
rent par  U  les  métaux  plus  parfaits. 
Cependant ,  quelque  épais  qu'il  pa- 
loifTclorfqu'onlejctcecnmoulcj  il 
en  fort  toujours  très  -  cxailement 
moulé ,  &:  beaucoup  plus  finement 
que  tous  les  autres  métaux ,  lorf- 
qu'il  a  reçu  du  feu  route  la  tjuidité 
dont  il  cft  fufceptiblc.  CJyelle  pou- 
loic  cire  la  caufe  d'un  fait  cx- 
[laoïdinairc  &c  fi  peu  apperçû  juf- 
L'ingenjeux  Académicien 


4 
I 


1 1 8o    Jûurtiéd  des  Sf4Mns  ; 
Va  hetueufeinçnt  ttouvie  dans  ofte< 
autf c  propriété  4tt  fer  auflli  peu  coar 
nue  quèla  précédente» 

Il  a  décourect  que  de  tous  les  mé- 
taux ^  le  fer  eft  le  feul  qui  fe  ^late 
tia  fe  refroidiffiim^  après  avo|r  été 
fondu.  Cette  d^atatkm  entourfenr 
le  rend  très-propre  à^'infinuer  dans 
lés  moindres  traits  du  moule  où  on 
le  jette  3  &dont  parconfequemiL 
peut  recevoir  une  empreinte  ^'au-* 
tant  plus  vive.  Cette  propriété  tle  fè 
dilater  en  çeÀTant  d'être  fluide  ^  Ji^uçi 
V^n  croypic  jufqu'a  preJlçni:  particu* 
liere  à  l'eau  feule  ^  lui  eft  donc  conir 
mune  avec  le  fer  :  fcc'isft  4e  quoi 
s'eft  convaincu  M.  de  Reauipùr  ^ 

t.  les  expériences  fiiivamec  ^  fettc^ 
iir  le  fe»  8c  fi»  lesautrea  métaux 
avec  la  dernieie  exaââmde.  Elles  fe 
réduisent  à  trois  principales,  t  a.pre«% 
i^iere  epnfifte  i  jetter  dans  di» 
nietal  fendu  un  morceau  du  mémo 
métal  ^  pour  voir  fî  ie  métal  folide 
fy  rnage  le  liquide  ^  ou  s'il  fe  preci-* 
pire  au  fond.  La.  féconde^  &  qui  eft 
ta  plus  iure ,  s'aecemplit  en  mettant 

au 


t 


/ûm!! 


au  fond  d'un  crcufeu  uil  morccAu 
de  mctal ,  &  en  verfant  par  dedus  de 
ce  même  métal  fondu ,  pour  décou- 
vrit fi  le  métal  folide  refte  au  fond 
ducieufer,  ou  s'ckvc  à  la  fiirfacc 
deceUii  qui  eft  en  fufîon.  La  troi- 
(ieme  s'exccute  en  oMctvant  l'efpa- 
ce  qu'occupe  dans  uncreufetle  rue- 
rai fondu  ,  Se  celui  qu'il  y  rem|^c 
iorfc}ij*ii  eft  ftg5. 

Ces  Mois  fortes  d'expériences  ont 
ap|>rîs  à  iiotce  Acadcrnicicn  ,  i". 
Qu'un  rtio/ccaa  d'argent,  de  cui- 
vre, d'cuin  ,  oude  ptomb,  jette 
dans  chacun  de  ces  quatre  mct.îux 
fondus ,  tombe  for  te  fond  du  cieu- 
fct,  quelquefois  même  avec  biuit  , 
&  y  demeure  :  qu'un  morceau  de 
ces  mêmes  mctsux  mis  au  fond  d'un  . 
creufet  y  confervc  fa  place,  quoi- 
mi'on  verfedefliisdumctilfoiïda: 
qu'en  fatfanf  foi>drc  ccsquarrcmcr- 
laux  dans  âurant  de  petits  creufcts 
cylindriques  ,     qu'ils    remplilTenc 

ftarfiitement  tandis  qu'ils  font  en 
urton ,  l'on  s'apperçoît  qu'ils  cef* 
iua.  de  les  remplir  exai5lemenc  lotf- 


4 


1184     Joumul  des  SçavMts  ;       

paitic  de  celles-ci ,  il  ne  s'agit  que 
de  doubler  de  plomb ,  au  lieu  de 
planches  ,  les  coffres  de  (tribord  , 
où  l'on  renferme  ces  fortes  de  provi- 
fions  ;  ainfi  que  l'a  éprouvé  M.  de 
GmoV» Capitaine  de  VaifTcau ,  qui 
par  cette  précaution  a  cm  deux  tiers 
moins  de  fes  gatgoulTes  gâtées.  Cet- 
te doublure  de  plomb  produifit  un 
effet  fingulier.  Pendant  une  extrê- 
me agitation  du  VaifTcau  ,  une 
exhatailbn  très-fctide  qui  s'éleva  du 
lieu  où  croupiflcnr  les  eaux ,  ayant 
palTé  au  Travers  du  coffre  doublé  de 
plomb  ,  porta  fur  divers  endroits 
du  Vaifleau  une  teinture  de  ctf 
métal ,  qtiî  frais  mois  aprâs  n'étoic 
point  encore  entièrement  effacée.  " 
La  fëCdridc  Obfervation  roule 
iîitles  moyens,  dont  M.  Bouguct 
Profcfleur  d'Hydrographie  au  C(or' 
fie ,  s'cft  fcrvi  pour  comparer  la  lu- 
ftiicré  du  Soleil  à  celle  de  h  Lutie^ 
&  Pujié  &  l'autte  à  Celle  que  n*ii* 
tirons  de  nos  chandelîcs ,  &  poitf 
déterminct  par  U  le  rapport  des  dif- 
fetensdc^czdelmnicie  duSokilà 


xilttt  17^^*  '  iiSj 
différentes  clcvaciom.  Deux  Mc- 
moircs  de  M.  de  Malran  diinncz 
en  1719.  Se  1711.  furie  chaud  &:  [e 
froid  de  l'Etc  &  de  i'Hyvci,  oiit 
cngai^c  le  Profeireur  à  cette  rcclier- 
che,  îï  a  trouvé  par  fcs  expciicnces 
&  pat  fcS  calculs ,  que  nous  omet- 
tons pour  abréger  ,  que  la,  lumicrfi 
du  Soleil  ,  ou  ce  qui  en  cft  une  fui- 
te, la  chaleur  du  Soleil  d'Eté  dc- 
gaj^ée  de'  toure  autre  circonftance 
l'hyfîquc  ^  cft  à  celle  du  folfticc 
d'hrvcr^  erivirwi  cortime  3.  à  i* 
Q!_rc  la  pleine  l-uGé  élevée  de  «if-de- 
!:;rcZj  onze  minutas  fur  l'horizon, 
ce  quLcft  faplu<:  grande  hauteur  ) 
.iciUc  d'une  lamitte  aoo.  ibis  plus 
vive  que  lorsqu'elle  ctt  dans  l'in— 
fiant  de  fon  Coachct  ;  &  qu'il  en  eft 
de  même  du  Soleil  :  que  la  lumieic 
de  cftAftre  a  jooooû.  foispîusdc 
force  queccllc  delaLunCf  Se  que 
ïa  lumière  de  celle-ci  élevée  à  fa  plus 
gtinde  hftu(eur ,  cft  égale  à  cdle  de 
Quatre  chandelles  lîtiiees  à  41.  pieds 
de  diflancc  dupapiet  fui  lequel  oa 
j.  fisjoi  E  Iciu  lutniete. 


I 


1 1 8^    foHTnd  ici  Sçdvans  ; 

Il  eft  parlé  dans  la  troUieme  Ob« 
fervation  ,  communiquée  par  M. 
l'Abbé  Bigmn  à  l'Académie  ^  d'un 
fait  fîngulier  concernant  une  tu- 
meur ,  fermée  à  l'épaule  gauche 
d'une  Vache  de  trois  ans  ^  &  qui  pac 
Vouverture qu'on  y  fit,  rendit  noa 
feulement  du  pu$ ,  mais  quelque^ 
jours  après  poufTa  au  dehors  une  la- 
me d'un  petit  couteau ,  qui  ne  put 
être  tirée  par  la  playe  ^  à  caufe  de  la 
xefiftance  que  railbit  le  manche  de 
xet  inftrumeot:,.qui  iortoit  entre 
deux  cotes ,  ic  dont  le  iejour  n'em» 
pécha {^ascetteVadie  défaire  deux 
veaux.  Quelque  tems  après ,  la  lame 
de  couteau  ne  paroiâant  plus  ^  la 
•bete  maigrit  peu  à  peu  j  &  mourut. 
Après  fk  mort  on  lui  trouva  le  cou« 
teau ,  mais  l'Auteur  de  la  Relation 
n'a  point  dit  en  quel  endroiCi  On 
xonjeâure  fur  l'occafion  4e  cet.  ac« 
xident,  qu'un  oetit .  ]9^cger  ayant 
:mis  ce  couteau  aansfa  poi^e ,  où  il 
portoit  ordinaircmekit ,  du  ièl  ,  le 
routeau ,  après  s'en  être  enduit  >  fe*- 
fdi  tombé  par  hasard  dansVEtaUe , 


où  il  aura  é:c  avalé  pac  la  Vache 
t'naiidc  de  fel. 

La  quatrième  Obfcrvatioii  con-' 
tient  une  Relation  pUisdeMillée  que 
celle  qu'on  a  donnée  dans  le  Volu- 
me de  1715.  toucbant  la  conftitUi- 
tion  pirriculierc  de  cette  même  an- 
née loit  en  Bretagne,  foie  cndiveK 
lieux  de  l'Amciiquc  ,  obfervée  Se 
communiquée  à  l'Académie  par  M.. 
Vepindes.  Les.  vents  prctque  toii- 
jours  Sud  &:  Sud-Ouctt ,  ont  empê- 
che fur  les  Côtes  de  Poitou,  de  Bre- 
tagne &c  de  Normandie ,  la  petite 
navigation  qui  s'y  fait  d'iinCap  à  un 
autre  peu  diftanc.  La  balTe-Brctaj^nc, 
à  laquelle  les  pluyes  font  li  nccclfaU 
rcs  j  en  a  été  comme  inondée.  On  a. 
vu  dans  les  Ifles  Antilles  des  monta- 
gnes lenveifées  par  d'horribles 
coups  de  vent  ;  &  quantité  d'habi- 
tations fubmcrgccs,  ain/î  que  pref- 
quc  toutes  les  Cannes  à  Sucre.  Le 
Ciel  dans  l'Amérique  Septentriona- 
le a  été  perpétuellement  couvert 
d'une  Brume  ou  d'un  brouillaid,qui 
fv^pcine,  dans  toQt  le  cours  de  l'an- 


I 


OJ    il     Jl,r     ■?"'""  '72!>.  J 

'"«^iftr  "•"'■?«  la  via 

"?"gra,  ainfi r^ 


'^«Wpni 


ii88  Joiimaldes  Sfdvansl 
ncc,a  laifle  voir  dix  ou  douze  fois  le 
Soleil.  Les  Glaces,  pendant  prefquc 
toute  Tannée ,  fe  font  étendues  juf- 
qu'au  j  8*  degré  de  latitude  Septen- 
trionale. Le  Baromètre  eft  demeuré 
immobile  à  16.  pouces  4«  lignes 
pendant  fept  mois  entiers ,  c*eft-à- 
dire ,  depuis  le  1*  Février  jufqu'au 
premier  Septembre,  qu'il  monta 
tout  d'un  coup  2  29.  pouces  1.  li- 
gnes. Le  moisd'Âouft,  ordinaire- 
ment le  pUis  fevotablc  de  tous  aux 
gens  de  mer ,  a  été  le  plus  fécond 
en  naufrages.  Les  pluy es  perpétuel- 
les &  abondantes  ont  rendu  Teau  de 
•la  mer ,  douce  ,  potable  &  d'une 
couleur  extraordinaire  kifques  envi- 
ron à  une  lieuë  de  la  Cote ,  en  plu- 
fleurs  endroits  de  la  Bretagne  &  de 
la  Normandie.  L'agitation  violente 
&  cominuellc  de  la  mer,empechanr 
ou  les  poiflbns  de  frayer  ,  ou  leurs 
«u6  <fc  fe  coUcr  à  des  torps  folides, 
pour  y  éclorre  ,  a  fait  grand  tort  à 
la  pêche  ^  laquelle  a  été  des  [^us  fte- 
xilcs. 

La  dernière  ObferratîoB  conter* 

ne 


le  une  Grocrc  (îniéc  à  cinq  lieues  de 
Befançon  ,  de  laquelle  on  a  déjà  par- 
lécii  1712.  Se  qui  eft  une  forte  de 
Glacière  perpétuelle.  Cette  circon- 
ftancc,  que  le  froid  y  étoic  léelle- 
ment  plus  vif  en  Eté  qu*en  Hyver, 
[au  rapport  de  M.  BUUrez.  habile 
Pcofefleur  ]  en  failbic  route  la  fin- 
gularîté.  Elle  devient  à  prcfenrdou- 
teufc,  par  les  nouvelles  recherches 
de  M.  des  £5î.  Ingénieur  du  Rov , 
&  Corrcfpondant  de  M,  Maraldi. 
Les  voyages  faits  à  la  Grotte  par  le 
nouvel  Obrervateur  ,  dans  les  qua- 
tre SaifoiîS  del'année  i7iff.Iiiiont 
appris,  fur  la  fot  du  Thcrmomccre, 

Suc  ce  lieu  fuie  la  règle  ordinaire 
es  caves  ,  oiî  l'air  eft  beaucoup 
plus  froid  qu'au  dehors,  mais  plus 
chaud  lorfquE  le  cems  s'échaufic. 
Cetrc  Grotte  eft  placée  de  la  maniè- 
re la  plus  favorable  à  la  congélation,' 
&  toutes  les  circonftances  qui  peu- 
vent y  contribuer ,  femblcnr  réu- 
nies en  cet  endroit,  également  cx- 
polè  au  vent  de  Nord  ,  &  impenc- 
jEtble  aux  rayons  du  SolciU  Cette 

■^  fHllltt.  ï  H 


1 


ïi  9  o  poêtrud  des,  Sfovdns  3 
congélation  n'eft  i'ouviagc  d'aucun 
Tel ,  puifque  la  glace  fondue  &  en* 
fuite  évaporée  ^  ne  laifle  que  de  pe- 
tits graviers  in/ipides.  Sa  nfatiere 
n'eft  fournie  par  aucune  fource  >  &c 
ne  vient  uniquement  que  des pluycs 
ou  des  neiges  fondues  qui  le  fil- 
trent infeniiblement  par  les  pores 
du  terrain. 

L'Hiflorien  termine  ce  qui  ap- 
partient à  la  Phyiîque  générale,  en 
nous  rendant  compte  du  prefent 
confîderable  que  l'Académie  a  reçu 
cette  année  (  172^.  j  du  R.  P.  Do- 
minique Parennin  Miffionaire  de 
la  Compagnie  de  Jcfus  à  la  Chine, 
Cela  conufte  ,  1  **.  En  un  exemplai- 
re du  Traite  d'Anatomie  de  Dionis^ 
traduit  dans  la  langue  de&  Tartares 
Orientaux,  par  ordre  de  Cam^hi 
Empereur  de  la  Chine,  &  partagé 
en  huit  volumes  :  i**.  En  pluCeurs 
drogues  médicinales  de  ce  même 
Pays ,  fcit  végétales ,  foit  animales, 
dont  il  donne  les  defcriptions  ou 
les  préparations  :  30.  En  deux  Let- 
tres ,  Tune  du  mois  d'Aouft ,  l'autre 


diimoisd'Odtobre  lyij.  dahs  lef- 
quelles  leMifliouaîrc  trace  une  i^c 
générale  de  la  Botanique  j  cultivée 
3l  la  Chine  Se  dans  la  Tartarie 
Orientale,  &  qui  fe  trouve  différen- 
te de  la  nôtre  ,  à  certains  égards , 
quoiqu'elle  y  paroilTc  conforme  ca 
divers  cas.  Nous  ne  fuivrons  pas 
l'hiUorien  dans  tout  ce  détail,&noili; 
nous  en  croyons  diipenfezà  d'au-] 
CJntplus  jufte  titre  ,  que  noiTS avons 
déjà  inftruu  le  Public  touchant  la 
plupart  de  ces  cîrconfl-ances  !  en  lui 
donnant  l'extrait  du  volume  des 
Lettris  édifiantes  &  cnrieufes ,  aSk 
font  imprimées  celles  du  Pcrc  Pa* 
rcnnin. 

L't^tMtomie  .  dans  ce  volume  ^ 
ne  fouriût  que  trois  articles  ,  non 
compiisceluides  diveffct  Ohjirvit- 
tions.  Le  premier  qui  pacoic  dai 
l'Hiftoirc  &  parmi  les  Memoîi 
contient  les  Découvertes  de  M.  j 
tit  Médecin  ,  fur  la  firu^ure  dtt 
yeux  de  l'homme  &  deaiffehns  dm- 
m^HX  :  le  fécond  cft  l'Ecrit  de  BL. 
/Uvv  fui  (ei  moHvemetts  dt 
sHi, 


n 


.1 1 9  z  Jêumai  des  Sfâvafts , 
faide  :  le  t\oifiémc  cncote  de  VL^ 
^etit  Médecin ,  indique  Venàroit 
ûk  il  faut  fercer  l*ml ,  dans  l'opéra-' 
tion  de  la  CataraBe.  Ces  deux  der- 
niers articles  font  entièrement  ren- 
voyez aux  Mémoires.  Nous  donne- 
rons l'extrait  de  tous  les  trois. 

I.  Les  Obfervations  de  M.  Petit 
[mhflmSlure  des  yeux  ^  concernent 
leur  figure ,  la  Comte ,  la  Choroï- 
de ,  le  CryftalUn  &c  fa  capfulc. 

Les  yeux  font  prefque  ronds  dans 
rhomme  ,  ainfi  que  dans  le  Singe , 
le  Chien ,  le  Chat  &  le  Loup  ',  ils 
font  moins  convexes  poftcrieure- 
ment  qu'antérieurement  dans  le 
Mouton ,  le  Bœuf  &  le  Cheval  j  & 
tout  au  contraire  dans  les  Oifeaux  : 
mais  dans  les  Poiflons  ils  font  appla- 
tis  par  devant  &  par  derrière. 

La  Cornée  dans  l'homme  ,'pa- 
roît  toujours  exadement  ronde  au 
premier  coup  d'œil.  Cependant  il 
eft  très- rate  ,  fclon  M.  Petit,  qu'el- 
le le  fcA:.  La  conion<5tive  s'avance 
prefque  toujours  uir  la  partie  fupc- 
ricure  de  la  Cornée  depuis  l'étendue 


juillet  172?. 
d'un  tiers  de  ligne  jufqu'à  celle  d' 
nelignc;  Se  «quelquefois  elle  s'avaqi 
ce  audî  fut  la  partie  inférieure ,  ma». 
environ  de  la  moitié  moins.  ^  ' 

En  regardant  fort  attentivement 
la  cornée  d'un  Ne^e  mort ,  il  y  dé- 
couvrit quantité  de  lignes  rougeâ- 
trcs,  qui  en  fc  croiirantirrcguïïctc- 
menc ,  formoicnt  des  figures  à  plu- 
iieurs  angles.  Lorfqu'it  rcgardoi: 
cette  cornée  contre  le  jour,eUcs  dif- 
patoiflbient  >  à  caufc  de  U  trop 
grande  lumière  ;  &  elles  ne  reilr- 
venoiciitvilibles  que  pai  l'aftbiblii- 
(cmenrdc  celle-ci.  La  cornée  d'au- 
cun Blanc  n'a  rien  offert  de  pareil  i 
l'Académicien  ,  fi  l'on  en  excepte 
celled'un  homme  de  10.  ans  ,  ou  il  i 
a  vu  ces  lignes  rougeâtrcs.  On  les.  J 
prendtoit  volontiers  pour  des  vaif- 
icaux  fangiiins;  fi  l'on  n'étoit  con- 
vaincu d'ailleurs  que  la  cornée  n'en 
a  point ,  ce  qui  eft  certifié  &  par 
Ictémoij^nagcdu  Microfcope ,  qui 
n'y  en  fait  apperccvoir  aucuns,  Se 
par  les  injciflions  les  plus  fines  au(- 
qucllesIatilTurc  de  cette  membra-  , 
jHÎ,| 


1 


z  X  94  JoHrnél  des  Sçavans , 
ne  eft  abiblument  impénétrable. 
Amiî.  CCS  lignes  rougeatres  de  la 
cornée  -ne  doivent  êtie  attribuées 
(  félon  M.  Petit  )  qu'à  la  dilatation  ' 
des  propres  vailleaux  de  cette  tuni* 
que  3  dans  lesquels  une  inflamma* 
tion  ou  une  contuiion  aura  fait  en- 
trer par  force  quelques  goûtes  de 
iàng. 

Contre  le  préjugé  commun  de 
ptefque  tous  les  Anatomiftcs ,  qqi 
aâurent  que  laChoroïde  eft  prefquc 
noire  dansThomme,  M.  Petit  nous 
apprend  que  cette  membrane,  tout- 
à-taic  bnsne  dans  les  enfans ,  Teft 
qn  peu  mêoins  à  Tâge  de  ao.  ansv 
qu'à  30.  elle  commence  à  prernlre 
une  couleur  de  gris  de  lin  foncée  , 
&  qu'à  mefure  qu'on  vieillit  cette 
couleur  s'éclaircit  au  point,  qu'à 
l'âge  de  8©.  ans  elle  fe  trouve  prcf- 
que  blanche.  Il  annonce  ici  plu-*' 
ueurs  découvertes  curieufes  qu'il  a 
&ites  fur  cette  membrane  5  de  mê- 
me que  fur  l'Uvéc ,  les  Procejfns  & 
le  ligament  ciliaire ,  &  qui  feront 
le  fujet  d'un  autre  Mémoire  trcs- 
cijrconftancié. 


rs's«  l'-"i-'fu'cS.* 


11^6  foumsl  des  S f avons 3 
dans  les  cjtyftaliinsi  des  divers  ani- 
maux \  cryftallins  ^  au  reftc ,  entic* 
icment  dénués  de  couleur.  Ceux  de 
quelques  Oifeaux  ^  tels  que  les  Din- 
dons y  font  plus  durs  que  celui  de 
l'homme  ,  mais  ils  le  font  moins 
que  ceux  des  .Quadrupèdes^  &  ceux- 
ci  moins  encore  que  ceux  des  Poif- 
ibns,  dont  la  dureté  égale  celle  de 
la  corne. 

La  rtanfparence  du  cryftaUin  des 
hommes  cft  toujours  plus  parfaite 
lorfqu'on  le  regarde  par  fa  partie 
pofterieure.  Cela  vient  uniquement 
[  obfcrve  M.  Petit  ]  de  la  capfulc 
qui  Pcnveloppe  £c  dont  la  partie 
antérieure  a  plus  d'épaiffeur  :  ce  qui 
cft  fi  vrai  qu'en  dépouillant  de  cette 
capfule  un  cryftallin  ,  on  le  rend 
également  tranfparent  de  tous 
cotez.  Il  eft  iîngulier  que  dans  au- 
cune cataracte  ^  notre  Académicien 
n'ait  jamais  rencontré  t:ette  capfulc 
opaque  ,  &  qu'il  n*ait  pu  la  rendre 
telle  dans  Tœilde  Bœuf,  quelque 
moyen  qu'il  y  ait  employé. 

2.  M.  Winflovv  dans  fon  Me- 


jHillet  1729.  1197 

moire  fur  les  mouvemens  ordinaires 
de  Npaule ,  fe  propofe  de  dé  veloper 
la  Mcchanique  de  l'Omoplate ,  qui 
eu  égardàfes  changemens  d'attitu- 
de ou  de  fîtuation ,  eft  des  plus  fin» 
guliercs.  Cette  fingularité  confifte 
en  ce  que  fans  avoir,  comme  les 
autres  os  du  corps  humain,un  appui 
ferme  fut  lequel  il  foit  ou  mû  ou  ar- 
rête par  les  mufcles ,  foit  à  la  façon 
d*un  levier  foit  autrement  -,  il  n'cft 
que  fufpendu  &  diverfement  bridé 
par  les  mufcles  mêmes  qui  le  meu- 
vent ,  &  qui  en  déterminent  les  at- 
titudes félon  les  divers  befoins 

Les  Anatomiftes  fe  font  conten- 
tez de  dire  en  gênerai  que  l'Omo- 
plate peut  monter  ,  defcendre  » 
.avancer,  reculer-,  que  les  mouve- 
mens de  cet  os  font  bornez  par  la 
clavicule,  qu'il  fert  d'appui  aux  os 
du  bras  &  en  facilite  les  mouve- 
mens. Ils  n'ont  rien  de  ter  miné  fur 
les  attitudes  particulières  tic  ces  os 
dans  les  divers  raouvemeHS  cie  l'é-- 
paulej  &ils  ont  été  fort  paitaj^^ez  & 
tore  indécis  fur  le  choix  des  mufcles 


X 19  8    Journal  des  SçdVâns  > 
qui  accomplîflent  CCS  mouvement. 

Sur  ce  pied  U ,  il  n*tft  pas  mer- 
vci  lieux  L  obfervc  M.  Winflo^  ] 
qu'on  ne  trouve  nulle  part  l'explica- 
tion de  trois  phénomènes  trcs-nngu* 
liers  ,  qui  s'offrent  prefijuc  à 
chaque  inftant ,  fçavoir  ,  i^.  Que 
l'Omoplate  cft  la  bafe  de  tous  les 
niouvemens&  des  plus  grands  ef- 
forts du  bras ,  pendant  que  cet  os 
ne  porte  lui-même  fur  aucun  appui 
folide  :  2^  Qiie  l'Epaule  peut  vain- 
cre desrefiftances  trcs-confiderable$ 
pour  foulevcr  &  foûtenir  àts  far- 
deaux énormes  :  5^.  Que  lorfqu*c- 
tant  âfSs  on  appuyé  les  mains  fur  le 
fîege  à  côté  des  "hanches ,  on  peut 
foulever  tout  le  corps  &  le  tenir 
comme  fufpendu  entre  les  Epaules 
fans'  que  celles-ci  changent  de  fi- 
tuation.  M.  Winflow  entreprend 
donc  ici  d'expliquer  ces  phénomè- 
nes ,  &  de  décider  fur  le  nombre  & 
les  fondions  des  mufcles  qui  peu- 
vent y  entrer  pour  quelque  chofe. 

Dans  cette  vue  il  commence 
d'abord  par  examiner  les  mouvc- 


J^ni 


mens  &  les  ficuations  de  l'Epaule , 
unt  en  gênerai  qu'en  particulier. 
11  rajiqe  ces  mouvcmens  fous  quatre 
clafTes  principales,  r^-avoir,i°.  torf- 
qu'onhaulTc  l'épaule  ou  qu'on  l'em- 
pêche de  fe  bailfet  ;  1°.  Lotfqu'on 
baiflc  l'épaule  ou  qu'on  l'empêche 
de  monter  :  3''.  Loifqu'on  avance 
i'd-paule  ,  ou  qu'on  l'empêche  de 
rcciilcr:  4°.  Lorfqu'on  recule  l'é- 
paule ,  ou  qu'on  l'cmpcche  d'avan- 
cer. Les  attitudes  comprifes  fous  ces 
qiiacrc  clalfcs  fe  mulciplîcnc  juf- 
qii'au  nombre  de  17.  ou  28.  que 
l'Auteur  a  foin  de  mettre  foiis  nos 
yeux  par  autant  de  petites  figure» 
îiès  -  proprement  gravées  ,  &:  qui 
pccfcnrent  un  fpeitadc  trcs-agrea- 
bie.  llfaut  y  avoirtecourscn  lifant 
le  Mémoire  de  l'Académicien  ,  fi 
l'on  veut  l'entendre  partaltement  » 
Se  c'ejl  audï  ce  qui  nous  oblige  k 
renvoyer  le  Lcdeur  au  Mémoire 
même  pour  le  détail  de  toute  cette 
Méchanique  ,  lequel  n'cft  gucres 
fdfccptible  d'extrait. 
I  Nous  nous  contenterons  d'avcr- 


4 


1100  lourfiâl  des  Sç4V4ns  ; 
tir  en  gros  qu'il  refultc  des  Obfcr- 
vations  de  M.  Winflov ,  i^  Quc^ 
le  mufclc  grand  Dentelé  cft  le  prin- 
cipal aâeur  des  mouvemcns  de 
Tépaule  de  la  première  claflc  ,  & 
que  le  mufcle  Trapèze  ne  lui  tient 
lieu  que  d'auxiliaire  :  i^  Que  les 
mouvemens  de  la  féconde  claffe 
font  exécutez  par  ces  quatre  muf- 
cles^le  petit  Pcàbral ,  le  Rhomboï- 
de ,  le  prétendu  Releveur  propre , 
&  le  Souclavier,  aufquelson  doit 
joindre  en  certains  cas  le  grand  Pc- 
doral  &  le  grand  Dorfal:  j®.  Que  le 
grandDentelc  eft  encore  le  principal 
organe  des  mouvemcns  de  la  croi- 
fieme  claflc^  &  que  le  petit  Pedo- 
ral  n'aide  que  foiblement  au  pre- 
mier :  4^.  Que  ceux  de  la  dernière 
clafle  ne  font  accomplis  que  par  la 
concurrence  du  Rhomboïde  &  de 
la  partie  inférieure  du  mufcle  Tra- 
pèze^ qui  agiflenten  mêmctems. 
}.  Le  Mémoire  de  M.  fetit  Mé- 
decin fur  V endroit  oh  il  faut  piquer 
Pœil  dans  l'opération  de  la  CataraRe^ 
cft  la   fuite   d'un  autre   Mémoire 


jHillet  172^.  Ilôt 

qu'il  a  publié  en  I725.  &  dans  lequel 
il  faifoic  l'hiftoircî  de  cette  maladie  , 
de  /on  opération  &  des  inftrumens 
imaginez  pour  rendre  celle-ci  plus 
facile,  A  prefent  que  nous  fommcs 
afTurez  [  dit-il  ]  que  la  catarade 
n'eft  autre  chofe  que  le  cryftallin 
obfcurci ,  &  qu'abattre  la  cataracîlc 
n'eft  qu'abattre  ou  déplacer  ce  cry- 
ftallin devenu  opaque  s  il  n'eft  plus 
queftion  que  de  découvrir  l'endroit 
où  l'on  doit  percer  l*œil ,  pour  opé- 
rer ce  déplacement  avec  toute  la  fa- 
cilité &  toute  la  fureté  poflîble. 
C'eft  fur  quoi  M.  Petit  entre  dans 
le  détaille  plus  particulier,  qu'il  a 
foin  de  rendre  fenfible  par  quantité 
de  figures  très- exactement  gravées  : 
mais  c'eft  de  quoi  nous  ne  pouvons 
donner  ici  qu'une  idée  générale, 

M.  Petit  indique  ,  en  premier 
lieu  ,  les  divers  endroits  ,  où  les 
Operateurs  ont  piqué  l'œil  pour  ab- 
battre  la  catarade,  &  les  différentes 
paniçs  que  l'aiguille  traverfe  dans 
tous  ces  cas.  On  a  donc  percé  l'œil 
depuis  une  ligne  jufqu'à  quatre  de 


I  lo  1    Journal  des  SfdVMs , 
diftance  du  bord  de  la  cornée.  Si 
Ton  perce  ToBilà  une  ligne  de  celle- 
ci,  comme  faifoit  Fabrice  d'A^na^ 
fendente  ,  l'on  travcrfe  la  conjonc- 
tive y  la  fclerotique,  la  choroïde, 
l'humeur  vitrée ,  les  frocejjiis  ciliai- 
res  y  &  Ton  court  rifque  de  percer 
plufieurs  vaiffeaux.    Si  l'on  perce 
l'œil  à  deux  lignes  de  la  cornée, 
comme  M.  Antoine  Maitre-ffean  , 
on  traverfe  la  conjonâive ,  la  fcle- 
rotique ,  la  choroïde  ,  l'extrémité  ^ 
des  vrocejfus  ciliaires ,  &  l'humeur 
vitrée.  En  perçant  l'œil  à  trois  li- 
gnes 3  on  traverfe  la  conjonctive  y  la 
fclerotique  ,  quelquefois  Taponc- 
vrofc  du  mufcle  indignateur  ,,  la 
choroïde  ,  la  rétine ,  &  l'humeur 
vitrée.  Lorfqu'on  le  perce  à  quatre 
lignes,  comme  on  le  voit  dans  M. 
Briffeau  ,    on  traverfe  les  mêmes 
parties,  &  toujours  l'aponevrofe  du 
mufcle  indignat€ur.  Mais  à  quelque 
\diftance  de  la  cornée  que  l'on  perce 
Tœil ,  on  peut  rencontrer  ,    piquer 
&  même  couper  entièrement  un 
rameau  des  nerfs  ciliaires ,  lefquels 


3 


Juillet  172  J.  ïioj 
(  au  fcntimcnc  de  l'Académicien  ) 
ne  font  qu'une  combinaifon  de 
uelques  rameaux  de  la  troifieme , 
c  la  cinquième  &  de  la  fixieme 
paire  avec  des  filets  de  Tintcrcoftal , 
qui  (félon  une  découverte  de  M. 
Petit  )  va  fe  diftribuer  jufqucs  dans 
les  yeux- 
Or  comme  il  ne  doute  pas  que  la 
|>iqueure  de  ce  nerf  n'occafîonhe 
es  maux  de  cœur  &  même  les  vo- 
miflemens  qui  furviennent  quel- 
quefois à  l'opération  de  la  catarade, 
&:  que  d'ailleurs  il  eft  perfuadé  que 
les  inflammations  d^un^  de  deux 
&  même  de  trois  mois  qui  fucce- 
dent  ordinairement  à  cette  opéra- 
tion ,  pourroient  avoir  leur  fource 
dans  la  piqueure  de  Taponevrofe  du 
mufcle  indignateur  :  il  prefcrit  les 
moyens  les  plus  furs  acviter  ces 
deux  inconveniens.  Cela  coniîAe  à 
piquer  Tœil  à  deux  lignes  ou  deux 
iigaes  &  demie  de  la  cornée  ^  &  à 
un  quart  de  ligne  au-deflbus  du  cer- 
cle horizontal  décrit  par  la  fedion 
ou  la  coupe  tj^anfverfale  qui  partage 


1 104  loHrnd  dès  Sçavans  ; 
le  globe  de  rœil en  deux  hemifphc- 
rcs  égaux.  L'Auteur  feit  voir ,  par 
fcs  figures  ,  quelle  eft  en  ce  cas  la 
diredion  de  l'aiguille  dans  l'inté- 
rieur de  l'œil ,  &  de  quelle  maniè- 
re rOperateur  doit  la  conduire  par 
rapport  au  cryftallin  qu'il  doit  pouf- 
fer dans  l'humeur  vitrée,  enforte 
que  celui-ci  en  étant  tout-à-fait  en- 
velopé ,  ne  puifle  plus  remonter  ni 
reparoître  par  la  prunelle.  M,  Petit 
fe  refcrve  à  déduire  de  nouvelles 
circonftances  dans  un  autre  Mé- 
moire qui  contiendra  en  entier  fa 
Méthode  d'abattre  la  catarade. 

L'article  des  diverfes  Obferva-m 
fions  AnatomitjHes  en  contient  trois. 

La  première  due  à  M.  Croijfant 
de  Garengeot ,  Chirurgien  à  Paris, 
concerne  un  os  entièrement  renfer- 
me dans  la  (ubftance  du  cœur  d'un 
R.  P.  Jefuitc  mort  à  l'âge  de 72. 
ans.  Cet  os  ne  paroiffoit  point  au 
dehors  /  &  ne  penetroit  point  dans 
les  ventricules.  Seulement  embraf- 
foit-ilccux  -  ci  extérieurement  & 
obliquenxnt  comme  une  efpece  de 

baudrier . 


juillet  1719.  iioj- 

laudrici ,  &c  s'ctcndoit  jurqu'à  To- 
iclUctte  gauche.  Il  étoic  recouvert 
de  l'en  vélo  ppc  muibulcufe ,  quis'é- 
Icvant  de  la  poincc  du  cœur  va  cou- 
vrir l'un  &  l'autre  ventricule.  Cet 
QSs'écoU  forme  de  l'union  des  fi- 
bres exrcricurcs  des  ventricules  8c 
des  intérieures  de  leur  enveloppe 
commune  ,  Icfquelles  dans  l'état 
naturel  ne  faifanc"quc  fe  toucher  , 
,  s'étoicnt  ici  confondues  enfcmble 
ciis'olïifianr.  Rien  de  pareil  a'^oit 
pourtant  arrive  aux  gros  vaîfltaux. 
de  la  bafe  du cœur,a£Icz fujets  à con- 
traâet  une  dureté  olTcufc  dans  les 
Vieillards  ,  &c  ils  u'écoient  devenus 
que  légèrement  cartilagineux. 

Dans  la  féconde  ObfcrvationJ 
communiquée  par  M.  à'IJnard  ,  il 
s'agit  d'un  phcnomcnc  de  généra- 
tion fort  lîngulier.  On  fçait  sue, 
dans  un  climat  froid  comme  le  nô- 
tre ,  elle  cft  abfolument  interdite  à 
certains  animaux ,  tels  que  les  Sin- 
ges &  les  Perroquets.  Ccpendantun 
Perroquet  âgé  d'eaviron  40.  ans, 
habitué  depuis  ;  j .  dans  une  maiiôti 
Jhilltt.  5 1 


J 


1  %o^  foHmd  des  Sçavdns  ; 
à  Paris  ,  parlant  diftindement  ; 
chantant  bien ,  &  qui  pafToit  pour 
maie ,  après  un  état  de  fouffrancd* 
où  il  étoit  tombe  t;outà  coup ,  pon- 
dit, avec  le  fecours  d'un  Chirur- 
Îricn  qui  s'en  mêla,  trois  œufs  , 
ongs  de  i^. lignes-^  fur    i  4.   de 

diamètre,  &pefans  chacun  5.  gros, 
te  premier  feulement  avoit  u  co- 
quille ,  incmftée  d'une  matière 
plâtreufe ,  qui  en  rendoit  la  furface 
iné^lc.  Cette  coquille  intérieure- 
ment tapiflce  de  fa  membrane  blan- 
che ,  fine  &  tranfparente ,  renfer- 
moit  un  blanc  fort  tranfparent  auffi 
&  fort  liquide  ,  un  jaune  bien  con- 
ditionné ,  &  une  efpecc  de  germe  , 
auquel  certainement  nul  Perroquet 
mâle  n'avoit  pu  contribuer.  Le 
Perroquet ,  après  quelques  accidens 

3ui  fuivirent  cette  ponte  ,  &  qui 
urerent  un  mois ,  fc  tctablit  par- 
faitement. Trois  circonftances  la 
rendent  également  mervâlleufe  , 
le  Pays  où  elle  cft  arrivée ,  le  grand 
âge  de  rOifcau  Scfa  longue  fterilitc. 


^HÎlUt    1719'.  UO7 

La  troUieme  Obfctvation  toulc 
fut  U  découverte  dcdcuxmufcln, 
non  encore  appciçûs  dans  aucun 
fujct ,  à  ce  qu'on  prétend  ,  &  dojjc 
M.  du  Pay  ,  Médecin  du  Roy  à 
Rochctorr,  adonné  part  à  M.  ds 
L^gTj  foa  beau-tteie.  Ces  deux 
mufcles ,  chacun  delà  grofleur  d'un 
tuyau  de  plume  à  écrite ,  étoienc 
couchez  de  chaque  côté  fur  le  grand 
j  pciioral.  Dans  ce  fujet  manquoient 
les  deux  mufcles  pulmonaires.  La 
nature  les  auroit-cHe  tranfportcz 
fur  [a  poitrine  j  demande  l'Auteur 
de  la  découverte  !  Du  moins  [  ajou' 
te-t-on]fe_trouvoicnt-ils  remplacez 
pom  le  nombic ,  le  voluoic  Ôc  l'cx- 
panlîon  de  leur  attache  ïn^îeure 
par  ces  deux  petits  mufcles. 

Nous   rcfervons   pour  un  autra*  J 
Journal  les  articles  de  Chimie  Se  de 
SoTsniqut  ,  aioll  que  tous  ceus  qui . 
appardcnnenc  aux  MAthérMd^Hti. 


ne 


Ji^ 


1  loS    JomfuU  des  SfévMHs  ; 

EZECHIELIS  SPANHEMII 
Libcri  Baronis  6c  legati  Regii 
orbis  Romanus  ,  feu  ad  confti- 
tutionem  Ântonini  Imperatoris  ^ 
de  quâ  Ulpianiis  Leg,  xvii.  Di- 
geftis  de  Statt^Hominum^  Excr-v 

.  citarioncs  aux.  C'eft  -  à  -  dire  : 
L'Vmvers  Romain ,  onDiffena- 
tion  fur  la  Confiitmion  del^Empe- 
teur  Afitonin  ,  dont  parle  Vif  Un 
dans  la  Loi  17  c  au  Digefte  de 

nheim.  Nouvelle  Edition  3  dans 
laquelle  il  y  a  une  Préface  de  M. 
Jean  Gottl  Heinec.  A  Lipfic  , 

^  chez  Emeft  Gottlieb  Crag.  1718- 

'  ifi-â^.  pp.  400; 

ULPIEN  dit  dans  la  Loi; 
dont  il  s'agit  ici  ^  que  tous  les 
fujets  de  l'Empire.  Romain  ont  été 
faits  Citoyens  Romains  par  une 
Conftitution  de  l'Empereur  Anto- 
nin.  In  orbe  Romano  efnt  funt  confti^ 
tutione  Imperatoris  Antonini ,  cives 
Romani  effctli  funt.  Les  Interprètes 


du  Dioir  ont  été  foie  partagez  fur 
le  feiis  de  ce  partage ,  &  fur  la  que- 
ftioa ,  3u(qucls  des  Empereurs  qui 
ont  porcé  le  nom  d'Anronin  ,  cctrc 
conllitution  devoir  cQrc  attribuée. 
Qiiclqu'uns  d'entre  les  Interprètes 
vûyaiis  qu'il  y  avoir  encore  des  ef- 
cbvcs  ,  non  feulement  après  les 
Anconios ,  mais  même  du  ccms  de 
Juftinicn,  doutèrent  du  fait  rap- 

I  porte  par  Ulpicn  i  d'autres  fe  mi- 
rent à  la  gène  pour  expliquer  ce 
pj0àge  d'une  manière  qui  s'accor-  . 
dàc  avec  leurs  vues.  D'autres  cru- 
rent qu'au  Ucu  de  ces  mots  in  orl>i 
JRotKano ,  il  faloit  lire  in  urbe  Romit- 
nâ  ;  &  cette  faulTe  lei;on  fut  fuivic 
dans  la  plupart  des  cdittons  >  jufqu'À 
ccquele  Jurifconfultc  Alciat  ,  ait 
donné  lieu  de  rétablir  la  véritable 
leçon  fur  les  Pandeclcs  Florentines. 
Depuis  Alciat  la  plupart  des  Inter- 
prètes font  convenus  que  fuivant 
cette  conllitution  tous  les  fujcts  de 
l'Empire  nez  libres ,  joiii/Toicnt  de 
la  qualité  de  Citoyens  Romains. 

~  '  mmoins  fans  droit  de  fuffitagc ,  & 


I 

I 

i 


1 2  lo  Journal  des  Sçavâns  ; 
fans  cfpcrancc  de  pouvoir  être  éle- 
vez aux  dignitcz  de  la  Ville  de  Ro- 
me. Mais  ces  Interprètes  étoient  en- 
core divifcz  ,  fur  l'Auteur  de  la 
conftiturion  dont  parle  Ulpien.  Les 
uns  l*attribuoient  à  l'Empereur  Ha- 
drien ,  d'autres  à  Antonin  le 
Pieux  ,  d'autres  à  Marc- Antonin 
le  Philofophe.  Quelqu'uns  foupçon- 
nerentqu' Antonin  Caracalla  pour- 
roit  en  être  l'Auteur. 

M.  Spanheîm  cmbraffe  le  der- 
nier fentiment  ^  &:  il  le  foûtient 
affirmativement  par  deux  raifons  ; 
la  première ,  que  quand  Ulpien  par- 
le de  l'Empereur  Antonin ,  il  en- 
tend toujours  Antonin  Caracalla  ^ 
fous  lequel  il  vivoif,  la  féconde  » 
que  cette  conftitution  cftataibuéeà 
l'Empereur  Antonin  Caracalla  dans  , 
un  fragment  de  la  Vie  de  cet  Em- 
pereur par  Dion  ^  inféré  dans  les 
ColieéÛonsde  Conftantin  Porphy- 
rogenctc  qu'Henri  de  Valois  publia 
en  1^34.  On  voit  par  ce  fragment , 
que  le  prétexte  de  Caracalla  fut  de 
îaire  honneur  à  tous  les  fujets  de 


■^           /Hillet  172^;           iiit  ^H 

^ptpire  ,  mais  que  le  véritable  ^H 

monf  far d'ati^mentei  fcs revenus,  ^^M 

&    d'^TiTujectir  toutes  les  pctfoiincs  ^^M 

libres   de  l'Empire    Romain    aux  ^^| 

mêmes   impolîtions  que  ceux  qui  ^^M 

avoient  auparavant  U  qualité  de  ^H 

Citoyens  Romains.  ^H 

Pour  donner  une  explication  plus  ^^Ê 

completcc  de  cette  Loi ,  notre  Aur  ^H 

teur    fait  une   DilTcrtarîon  fur  la  ^H 

Boutgeoifîc  Romaine.  U  remonte  ^H 

jufqu'à  U  fondation  de  Rome  ,   8C  ^H 

il  dcrccnd  de  ficelés  en  fiecles ,  jut*  ^H 
qu'au  rems  de  Caracalla ,  en  remar- 
quant à  chaque  Epoque  ,  quelles 
(ont  les  Villes ,  les  Colonies ,  &  les 
Provinces,  aux  habîtans  delquellcs 
on  a  donné  la  qualité  de  Citoyens 
Romains.   Puis  il  explique  quelles 

croient  les  prérogatives  attachées  à  ^h 

cette  qualité.  ^H 

Cet  Ouvrage  eft  rempli  de  traits  ^H 

qui  prouvent  l'érudition  de  l'Au-  ^^ 
teur ,  non  feulement  par  rapport  à 
la  Jiiiifprudence  Romaine  ,  mais 

tre  par  rapport  aux  anttquicez  ,  ^^ 

toai  les  lu^ciipiicms  >  Coït  pour  ^H 


ï  2 1 1  fôurHdl  des  Sfdvans  , 
les  Médailles.  M,  Spanheim  y  ex- 
plique plufieurs  choies  dont  Sigo- 
laius  n'avoit  point  parlé  ,  ou  qu*il 
n'a  voit  point  fuffifammenc  dévelop- 
pées dans  fes  Livres  dt4  Droit  dis 
Citoyens  Romains  ,  des  habîtans  de 
l'Italie  &  de  ceux  des  Provinces 
Romaines. 

Ce  Traité  parut  pour  la  première 
fois  en  ii'97.  ^^^  ^^  onzième  Volu- 
me des  Antiquitez  Romaines  de 
Graevius.  L'Auteur  l'ayant  depuis 
setouché  &:augmdité,  le  fit  impri- 
mer à  Londres  en  1704.  il  y  en  eut 
enfuite  deux  éditions  en  Allema- 
gne -,  celle-ci  cft  conforme  aux  trois 
précédentes.  Il  ne  s'y  trouve  de 
fiouveau  que  la  Préface  de  M.  Hei- 
nec  ,  qui  après  un  court  Eloge  du 
Livre  &  de  l'Auteur ,  fait  des  Ob- 
fervations  fur  quelqucs.cndroits  de 
rOuvrage.  Il  ajoute  dans  quelqu'u - 
nesdecesObfervacions  de  nouvel- 
les preuves. à  celles  que  M.  Span- 
heim avoit  employées  pour  foûtenir 
fes  fentimcns ,  dans  d'autres  il  rele- 
vé quelques  endroits  dans  lefquels 

il 


il  croit  que  M.  Spanheim  n'a  point 
été  adèz  cxaâ.  Parcout  il  faîtparoî- 
trc  beaucoup  d'eftime  pour  l'Ou- 
vrage &  pour  l'Auieut. 

M.  ANN^I  LUCANI 
Cordubcnlis  Pharfalia ,  fivc  bel- 
li  civilis  Libri  deccm.  Cum 
Scholiaftchucufque  incdîto,  &; 
notis  intcgris  Hcnrici  Glareanî, 
Jacobi  Micylli,  Joachimi  Ca- 
*  TTieratii ,  Hugonis  Grotiî ,  &c. 
&  cxcerpris  Omniboni  Vîcenti- 
nî ,  Joannis  Sulpicîi  Vcrulani , 
JodociBadiî  Afcenfii,  Lamberri 
Hortenfii ,  Gregorii  Bcifmanni , 
Theodori  Pulmanni ,  aliotum- 
quc.  Nec-non  Thomi  Maii  fup- 
plcmcntis  ,  &  Apologia  Jacobi 
Pamcrii  Grcmcmefnilii ,  Mofan- 
tii  Briofii ,  ac  Gr.  Bcrlmanni ,  & 
ineditis  Francifci  Guieti  ,  ^o- 
nimquc  Obfervarionîbus.  Curan- 
te Francifco  Oudendorpio  -,  qui 
fuas  ctiam  adnotationcs ,  &  co- 
piolbs  Indices  adjecic.  Lugdunt 
fiaiavorum  .  apud  Samueleni 
iHilltt,  5  K 


1214    Jiurftd  Jes  Sç/IVAitS, 

I,uch:nians.  1718.  C'eft-à-dite  : 
Zn  pharfali  de  Luc/ti» ,  dvit 
t'attcien  Scholia/le  ,  nen  encore 
imprimé  f  les  noies  ennens  de  Gltl^ 
rcAH  ,  de  Micylle  ,  de  CâmerA^ 
TiHS ,  de  Gratins  ,  &c.  &  tes  tia^^ 
teschoiJtts^OmniboTiHs  ^  deSul- 
fiee,  d'jifcenfius  ^  d'Hcrtenfiiu  ^ 
de  Strfmia  ,  de  Pulman  ,  &e.  le 
tout  recueilli  purlesfsius  diFntn- 
fois  Ondendorp,  lecjuel  y  a  joint 
fes  'B^marquei  d"  des  Tables  trit- 
amples.  A  Lcydc ,  chez  Samuel 
Luchtmans  ,  lylS.  />î-4°.  pp. 
jtfff.  fans  y  comprendre  les  Pro- 
légomènes ,  qui  occupent  1a 
neuf  premières  feuilles  ,  Se  les 
Tables  qui  en  rempliflentvingt- 
quatre:  pUncli,  détachée  I.C'eft 
une  Carte  de  Géographie. 

SI ,  comme  nous  l'avons  obfcr- 
vc  déjà  dans  un  de  nos  Extraits  , 
les  Poëfics  de  Scneque  ont  été  aflcz 

négligées  de  nos  Critiques  moder- 
nes 3  on  peut  dire  qu'ils  n'ont  pas 


JuiïUt  1-J19:  Î115 

marque  plus  d'emprcffemeiit  pour 
celles  de  Lucaîn  (on  neveu  ■,  puif- 
qu'il  y  a  près  de  €0.  ans  qu'il  n'en  a 
païude  nouvelle  édition.  Il  t',iut 
pourtant  convenir  que  ce  Poctc  n'cft 
rien  moins  que  mepiifablc ,  &  que 
malgré  les  cenfures  qu'il  a  efluyécs 
de  divers  Sçavans  du  premier  or- 
dre ,  il  n'a  pas  laide  de  s'attirer  l'c- 
ftimede  plulîeurs  autres,  tels  que 
le  fameux  Gratins^  qui  enfaifoîc, 
dit-on,  fcs  délices,  julqu'à  l'avoir 
ordinairement  fous  fon  chevet  ; 
fans  compter  cens  qui  ont  entrepris 
trcs-feticufement  l'Apologie  de  ce 
Pocte ,  du  nombre  defqucls  cft  le 
célèbre  Paulmterde  gremivtefnil  , 
Mofam-de-BritHx  j  Sec.  Quant  à 
M.  Oudcndotp  ,  à  qui  nous  devons 
cette  magnifique  édidon  ,  il  eft  fore 
iloignc  oc  l'entêtement  fi  commun 
aux  Editeurs  &  aux  Interprètes 
des  anciens  AuteursGiJcs  ouLarins; 
&  qui  les  rend  admirateurs  pcrpe-  ' 
niels,  &:  parconfequent  trcs-fadcs 
Se  très  -  ennuyeux  de  l'Ecrivain 
qu'ils  fc  font  propofez  pour  objet 


iii6    Joumaldes  SçAvans  j 

de  leurs  études. 

Notre  Editeur  pafTe  de  bonne  foi 
condamnation  fut  k  plupart  des 
défauts  reprochez  à  Lucain  dans  fa 
Pharfalc.  Il  avoiic  que  celui-ci  bien 
loin  de  pouvoir  entrer  en  quelque 
forte  de  parallèle  avec  Virgile,  au- 
quel certains  Critiques  ont  eu  a0cz 
peu  de  goût  pour  ofer  le  pretcrcr  , 
il  ne  peut  en  nulle  façon  prétendre 
feulement  à  la  qualité  dcPoëte  Epi- 
que. M.  Ouaendorp  rcconnoît 
d'ailleurs  en  lui  cette  enflure  de  fti- 
Ic  ,  ces  cxpreflîons  cmpoulccs  & 
foavent  vuides  de  fcns ,  cette  affe- 
ûation  à  débiter  des  fcntences  , 
plus  digue  d'un  Philofoplic  qui 
dogmacife  que  d'un  Poète  charge 
d'une  narration;  cette  intempéran- 
ce dans  les  dcfcriptions,  prodiguées 
le  plus  fouvent  fans  aucune  ncccllî- 
téj  £c  pouffées  juiques  aux  détails 
les  plus  frivoles  ;  cette  inégalité  qui 
le  (ùx  palTer  rapidement  des  objets 
les  plus  cionnans  ,  les  plus  mon- 
ftrueuXj  les  plus  incroyables,  à  des 
>nf^/jH^dcspucriiitcZj  des  bagatcl- 


fiiïïUi\yi9^  '  1117 
leç.  En  un  moc  rEditeur  tombe 
d'accord  qu'on  a  raifon  de  compa- 
rer Lucaiti  à  un  Cheval  cchapc, 
qai  court  à  bride  abbatue  ,  fans 
tropfavoic  où  il  doit  aller.  Il  veut 
bien  qu'on  le  regarde  comme  un 
Poëre ,  beaucoup  plusUvtéà  la  fou-" 
pie  de  Ton  imagination,  qu'aflcrvi 
aux  loix  d'un  jufte  difcernement; 
êi  bien  plus  propre  à  étomdit  fcs 
Lcftcuis  par  de  grands  mots,  par 
une  élocvuioii  emphaciquc  &  pom- 
pcufe,  qu'occupé  du  ioin  de  leur 
olTrir  ces  images  naturelles,  iï  capa- 
bles de  plaire  à  l'efprit  &  de  tou- 
chcrlc  cœur  en  même  tcms: 

Mais,  d'un  autre  côté,  M.  Ou-' 
dendorp  n'eft  nullement  de  l'avis 
de  ceux  qui  le  labaiffenc  au  point  de 
le  croire  a  peine  digne  d'être  lu.  Il 
prétend  qu'on  doit  le  conlîdercr 
comme  un  HiftorJen  fidèle ,  com- 
me un  grand  &  courageux  partiiàa 
de  la  liberté  publique  ,  quoiqu'il 
vicut  aducllemcnt  fous  Néron  , 
c'eft-à-dite  au  milieu  de  U  plus 
uclle  tyrannie  i  comme  un  Ecci- 
jKiil 


I 


I 

I 


I  il  I  peumal  des  SçiivMns , 
vain  d'une  Latinité  cncofc  affcz  pu- 
jCj  plein  d'efprit,  dctêu,  dedoc- 
trinc  ,  de  gravité;  Philofophe  & 
politique  d'un  rang  au-dclfus  du 
médiocre;  éloquent  &  fentendcux. 
Ajoutez  à  cela ,  que  les  dcfcrl prions 
qu'il  nous  donne  ,  Ibit  des  Villes  , 
loit  d'autres  lieux ,  fcs  fimilitudes 
&L  fes  comparaifons ,  les  caïaâcrcs 
des  Hommes  lUuftrcs  qu'il  nous 
pcinr,tout  cela  cJl  exprimé  avec  cane 
d'élcgance  &  avec  de  fi  vives  cou- 
leurs ,  qu'en  ce  genre  il  peut  (  die 
notre  Editeur  )  le  diiputer  aux  plus 
grands  Maînes. 

A  l'égard  des  négligences  de  ftile 
dont  on  l'accufc ,  à  caufc  des  mêmes 
mocs ,  &  quelquefois  aullî  des  mê- 
mes vers  ,  répétez  coup  Tur  coup  ; 
ce  défaut  ne  doit  ccrc  imputé  qu'à 
une  mort  prématurée  ,  qui  ne  lui 
permit  pas  de  retoticher  tout  fbn 
Poëme  ,  Se  d'y  me[tre  la  dernière 
main  ,  comme  il  l'avoic  fait  aux 
trois  premiers  Livres ,  par  là  beau- 
coup pluschâtiezquelcsautrcs.  On 
fgurroit   encore  s'en    prendre  a» 


Jàlîlit'i-fi^.  '  itij 
grand  nombre  de  fes  Ledcurs  8c 
de  fcs  Copiftes[obfcrvc  M.Ouden- 
dorpj.  Plus  lin  Auteur  eft  lu  ou 
tranfciit ,  plus  il  cft  fujct  aux  falfifi- 
cirions.  Or  de  tous  les  Poètes  Latins 
qui  nous  relient  de  l'Antiquité,  nul 
(Cl  l'on  en  excepte  Virgile)  n'apallè 
p:ii  les  mains  d'autant  de  Ledeurs 
de  toute  cTpecc  ,  fçavans  &  igtio- 
rans  j  &:  parconfequent,  nul  n'aétc 
pluscxpofé  cjue  lui  aux  entrcprifcs 
de  ces  derniers ,  qui  l'ont  altéré  ou 
défiguré  en  mille  endroits.  Auffifrc- 
marquc  notre  nouvel  Editeur  )  plus 
les  Mir.  de  Lucain  font  de  vieille 
date ,  moins  le  texte  y  paroît  s'éloi- 
gner de  fa  première  intégrité,  flC 
moins  y  trouvc-t-on  de  ces  vers  po-  | 
fticheSjqueptefcntent  IcsMff-pluS  I 
tecens,  &  que  M.  Oudendorp  a 
ibin  d'indiquer  dans  fes  notes,  com- 
me devant  erre  cntieicmcnt  fuppri- 
mez- 

ll  nouSTcnd  compte,  après  cela  ; 

de  fon  travail,  pat  rapport  à  cette 

nouvelle  édition-,  ce  qiri  concerne 

principalement  le  texte  de  Lucaia,, 

SKiiij 


1110     JoHr/tal  det  SçAvans , 

les  noces  qui  l'accompignenc  ,  & 

les  différentes  Pièces  qui  fonr  com- 
me des  Préliminaires  utiles  pour 
connoître  &  enrendrc  ce  Poctc 
plus  parfaitement. 

I.  Quelque  égard  qu'il  ait  en 
pour  le  texte  de  ce  Poctc ,  tel  que  l'a 
fait  imprimer  GrotÎKs--,  il  n'a  pas 
laiflc  de  le  revoir  e!iai3;emenE  fur 
quantité  de  Mil",  parmi  lefqucls  il 
s'en  trouve  plulieurs  que  leur  an- 
cienneté rend  eftim.ibles-  La  feule 
Cibîioteque  de  Lcydc  lui  en  a  touc- 
nifix  ,  dont  elle  cllredevablcàccl- 
Icd'Ifaac  Fojfiiis.  Le  premier  de  ces 
MlT.  qui  paiïc  pour  le  meilleur  de 
tous  ceux  de  ce  genrejCft  vrai-fem- 
blablemeiit  du  neuvième  fieclc  j  le 
fécond  &c  le  rroifiemc  font  du  fiecle 
fuivant  >  les  crois  derniers  font  infe  ■ 
rieurs  &  pour  l'âge  &  pourlacorre- 
dion.  11  a  de  plus  tiré  de  grands  fe- 
cours  des  P^ariantes  que  lui  a  coni 
munjquées  M.  d'Omille  ,  8c  qtie 
celui-ci ,  dans  fes  voyages  ,  a  eu 
foin  de  recueillir  de  divers  MiT. 
confcrvcz  dans  les  grandes  Biblio- 


thcqucs.  Tels  fondesdeux  Mft!  de 
U  BibUothc(]ue  du  Roy  de  France, 
dont  l'un  eft  comparable  au  premier 
de  Vollius  ,  pour  l'anciennerè  & 
pour  la  conlervationitels  font  encore 
celui  de  M.  le  Prcfidciit  Bouhier  ;  les 
deux  de  U  Bibliothèque  d'Oxfotd  ; 
ceux  de  Cambridge;  celui  de  M. 
Hklji.  Conruldela  Haye;  celui  de 
la  Bibliothèque  du  Roy  de  Sardai- 
gnc,  à  Turin,  lia  fait  ufagc,  outre 
ccU.diiMiT.  de  M.  f/ft ,  Sénateur 
d'Aniflerdam ,  dont  M.  Htogjira- 
t-tn  iui  3  procurHa  communication; 
de  celui  qu'on  garde  dans  U  Biblio- 
rheque  de  Marpurg  ,  &  dont  M. 
J) râkenhorch  lai  a  fait  voir  les  P^a- 
rianies  recueillies  par  Vi.  Schmitk?  i- 
dccclui  qui cft daiîs la  Bibliothèque'' j 
d'Amftcrdani  ,  quoique  de  peuH 
d'importance  ;  enfin  d'un  quatriè- 
me dont  il  cft  proprictaîf e ,  &  qui 
ne  Uilfe  pas  ^quoiqu'affez  moderne, 
d'avoir  ton  mérite  par  l'élégance  du 
caradercdontilcfl;  écrit.  Enfin  il 
a  cité  les  P^Ariaates  ,  alléguées  dans 
I  leurs  éditions  par  Etienne  ,  Hortcn- 


4 


l^^l    Journal  des  SçâVMSi 
fins ,  Pidmdn ,  Berfman  ^  Gratins  y 
ôc  que  ces  Editeurs  a  voient  extraites 
des  M  (T.  qui  étoient  alors  encre  leurs 
mains.    . 

M.OudendorpiK>n  content dV 
voir  confulté  ce  grand  nombre  de 
Mff.  a  eu  recours  aux  premières 
éditions  de  Lucain^  defquelles  on 
peut  tirer  fou  vent  plus  de  lumières 
pour  la  correction  du  texte  de  cet 
Auteur  que  des  MiT*  mêmes ,  tels 
qu'ils  fe  trouvent  aujourd'hui  dans 
nos  Bibliothèques.  La  plus  correâe 
de  toutes  ces  éxlitions  &  la  plus  an- 
tienne ,  félon  toutes  les  apparences , 
eft  celle  de  Rome  de  l'année  1479* 
Elle  eft  dans  la  Bibliothèque  de 
Leyde ,  Se  c*eft  où  l'a  vue  notre  Edi- 
teur. Il  lui  a  confronté  cdle  de  Par- 
me de  147  3*  celle  de  Brefle  de 
147^.  celle  de  Venifede  1477-  cel- 
le de  Milan  de  1 491.  celle  de  Stras- 
bourg de  i5o>.  celles  d'Aide  >  pu- 
bliées à  Venife  en  1502.  Se  1515, 
celle  de  Paris  de  I5I2.  avec  une  Pa- 
raphrafe  de  Pierre  dn  T^/  y  celle 
de  Robert  Etienm  ^  mife  au  jour 


èiris  cetcc  mcme  Ville,  en  1145. 
celle  de  Londres  imprimée  par  les 
foins  de  M.  Aiaitiain  ,  en  1715.  &c. 
C'eft  donc  aux  diverfcs  leçons  em- 
pruntées de  toutes  CCS  éditions  &  de 
tous  ces  Mff.  &  placées  ici  immédia- 
tement au-delTous  du  Texte  ,  que 
M.  Oudendorp  renvoyé  avec  gran- 
de exaâitudc  par  le  moyen  des  pe- 
tites lettres  qu'on  y  voitfcmées  en  ] 
divers  lieux.  ' 

II.  Venons  maintenant  aux  no- 
tes ,  imptimées  à  deux  colonnes  au 
deflôusdes  Fanâmes,  &  recueillies 
avec  choix  par  l'Editeur.  Celles  de 
l'ancien  Sclioliafte ,  ou  Commenta- 
teur ,  lefquellcs  paroîiTent  ici  pour 
la  première  fois,  méritent  certaine- 
ment  quelque  attention  ,  foitpour 
la  bonté  des  le  font  Se  lajuftefle  des 
explications  qu'elles  contiennent , 
foie  pour  quelques  fragmens  qu'el- 
les nous  ont  coiifcrvez  d'Auteurs 
anciens  ,  &  que  l'on  chcrcheroit 
vainement  ailleurs.  On  ignore  le 
nom  de  ce  Scholiafèci  mais ,  pour 
'jl,  doctrine  £c  le  difccrncmeot ,  il 


iH4  7ttm*l  des  Sf*vâns , 
n'cft  [félon  M-  Oudcndorp]  nul- 
lement inférieur  aux  Serv'ms ,  aux 
Donats ,  îwiLutatîui,  &  aux  au- 
rres  Grammairiens  de  cette  efpecc. 
Ces  nores  fonc  fuivies  de  celles  de 
Clarean  ,  de  Micylle ,  de  CamerA' 
Tins  Se  de  Gntius ,  qu'on  nous  don- 
ne ici  dans  toute  leur  étendue.  Cel- 
les de  Glarean  font  tirées  de  l'tdi- 
tiondcLucain,  procurée  par //or- 
lenltut  ,  qui  les  a  mêlées  avec  les 
r  ^  '  j-  >        ^      ' 

Jicnnes;  car  notre  éditeur   na  pu 

découvrir  jultju'à  prefcht ,  quelque 
iccherchc  qu'il  en  ait  Élite,  l'édi- 
tion originale  de  ces  nores ,  &  il  fe- 
roit  fore  diipofé  à  la  regarder  com- 
me purement  imaginaire  ,  fans  le 
témoignage  de  M.  Fabricins ,  qui 
afTurc  qu'elle  parut  à  Bafle  en  1 5  5 1 . 
chez  Henric-Pefri ,  in-%°.  avec  tes 
notes  de  Sitlpice  de  Veroli.  Celles 
de  Micylle ,  imprimées  pour  la  pre- 
mière rois  à  Francfotc,  en  ijji. 
peuventpaflcr  ,  au  jugement  de  M. 
Oudendorpj  pour  les  meilleures  & 
les  plus  remplies  d'érudition  qui 
cuûenc  été  publiées  jufq u' alors.  CeU 


les  de  Cimcrarius  ne  concernent 
quelc  premier  Livre  de  la  Pharfa- 
le  ,  8;  nous  en  fommes  redevables 
à  Berfmun,  Enfin  celles  de  Grotius  ^ 
imprimées  à  diticrentcs  rcprifcs ,  &: 
donc  le  fcul  nom  de  leur  Auteur 
fuffit  pour  ûire l'éloge,  tcrrainenî 
ces  diflèrens  Commentaixcs  impri- 
mez en  entier  ,  &  en  font  comme  . 
la  clôture. 
Quant  aux  notes  qui  ne  paroi  flènt 

'     ici  que  patcxtraîcs,  nous  nousdif- 
penfcrons  d'en  faire  un  détail  parti- 
cuiier,&nous  renvoyons  fur  ce  iwînt 
à  la  Préface  de  M.  Oudendorp. 
M-iis  nous  devons  avenir  que  lorl^ 
que  fon  édition  croit  prcfquc  achc-       ^^ 
vée  t  on  lut  a  envoyé  de  Dijon  tes      ^H 
notcsde  Gnyet ,  fi  connuparl'au-      ^H 
dace  de  fa  Critique ,  lefq«elles  ont      ^^ 
été  fidellemcnt  tranfcritcs  des  mar- 
ges  d'un  Exemplaire  de  Lucain , 
qui  avoir  appartenu  à  Ménage  ^  Se 
quiapafleavcc  le  rcfte  de  la  Biblio- 
thèque dans   celle  de  la  Maifon 
PtofelTe  des  Jefuites  de  Paris.  Ces  J 

^Hutcslbncici  imprimées  à  la  En  de  ^^Ê 


I 


I  îtf  Journttl  des  SfdvÂHs , 
tout  l'Ouvrage  ,  avant  les  Tables. 
A  l'égard  de  celles  qu'avoient  pro- 
mifes  Barthius ,  Rutgers ,  Ezccliiel 
Spanheim  Ôci^icoUs  Htin/ÎHS  ,  on 
n'en  a  licn  vu  jufqu'ici  ,  &  notre 
Editeur  ne  peut  nous  en  dire  d'au- 
tres nouvelles ,  finon  que  les  notes 
des  deux  derniers  (  Spanheim  &C 
Hcinfius }  font  dans  ta  Bibliorliequc 
de  M.  Fnhi'iciits  ,  &  paroîaonf 
bien-rôt  dans  la  nouvelle  édition  de 
Lucain  que  nous  prépare  M.  Cort, 
qui  en  a  déji  publié  un  EfTaî  en  pe- 
tit volume  à  Leipfic  ,  mais  dont 
M.  Oudendorp  n'a  pu  profiter  pour 
fon  cdition  qui  étoît  prefque  ache- 
vée, 

III.  ïl  ne  nous  teflc  plus  qu'à 
rendre  compte  en  peu  de  mots  de 
ce  qui  compofe  les  Prolégomènes  ou 
les  Préliminaires  de  cet  Ouvrage. 
Ce  font,  cnpremierlieu,  lesEpî-  . 
très  Dédicatoircs  &  les  Préfoccs  qui 
fctrouvent  à  la  tête  des  différentes 
éditions  de  Lucain,  &  qui  font  au 
nombre  de  feizc.  Ce  font  cinq  ou 
fixViende  «Pqck,  écritea  i 


fmtîei  1715.*    '      Ùi7" 

divers  Auteurs  anciens  ou  mod«r- 
neSj  avec  les  jugemens  que  lesSça« 
vans  ont  poitez  fur  fa  Pharfalc.  A  La 
fuite  de  ce  Poème ,  partage  «  com- 
me l'on  fait ,  en  dix  Livres,  notre 
Editeurcn  a  fait  imprimer  le  Sup- 
plément, compofc  en  fcpt  Livres  , 
par  Thomas  Aiajus  ^  Anglois,  fie 
qui  conduit  l'Hiitoire  de  Jules  Ce- 
larjufqu'àfamorr.  Ons'eftmocqué 
de  Maftec  avec  raifoti ,  &  on  l'i  ta  - 
xé  d'ignorance ,  pour  s'être  figure 
que  l'Enéide  de  Virgile  écoic  ua 
Poëme  imparfait,  &  auquel  il  man- 
quoit  un  treizième  Livre ,  que  cer 
Auteur  s'avifa  d'y  coudre  de  fon 
crij  par  forme  de  Supplément. 
L'Angloisn'a  point  encouru  le  mé- 
nic  reproche  ,  puifq^ue  la  Pbaifalc 
de  Lucain  n'étant  tien  moins  qu'un 
Poème  Epique ,  &  ne  devant  paifer 
que  pour  un  récit  hifloriquc  écrie 
envers,  fuivant  l'ordre  des  tçms  , 
elle  n'efl:  point  aiTujetrie  aux  règles 
dcl'Epopéc  ,  &  elle  peutjlâns  en  re- 
cevoir de  préjudice  ,  être  allongéeà 
"'fciction ,  pai  desVcifificaicuis  du 


I 
I 


i  2>8  louruttl  des  SftivAHs  , 
génie  de  Lucaln.  Mais  ccU  n'em- 
pêche pas  que  le  Supplément  du 
Poctc  Anglois  ne  foit  tort  intérieur 
à  l'Ouvrage  du  Pot'cedc  Cordoilc, 

Deux  Apologies  écrites  en  fa  fa- 
veur, l'une  par  Panlmierde  Gremt- 
mefnil^  conrrelacenfurcde  Jofeph 
Scaliger  ,  l'sucic  ,  par  MofAm  de 
Bricttx  ^  adieflee  à  Paulraîer,  ter- 
minent ce  Volume  i  àUfin  duquel 
on  trouve  4.  Tables  très-exai^Vcs ,  la 
première  de  tous  les  mots  Si  de  tou- 
tes les  Phrafcs  qui  fe  lifcnt  dans  la 
Pharfalcj  la  féconde,  des  matières 
contenues  dans  les  notes  ;  la  crojfic- 
me ,  des  Auteurs  corrigez  ou  jufti- 
fiezdaos  ces  mêmes  notes  j  la  dei- 
niere  ,  des  Auteurs  alléguez  pat 
l'ancien  Scholiadc. 


■y 


Cm'miumi 


tUt   A 


1J    ^ 


'"■«"^/uj  Z'*'"  ■''■"" 'fpiî- 


xija    hftnuil  JUf  SfâVMs  ; 

joaerice  pas  un  plus  long  difcours.^ 

Le  Volume  dont  nous  avons  à 
i:endre  compte  ^  renferme  douze 
morceaux  :  le  premier  a  pour  titre. 
lettre  de  M.  GéUêger  i  un  Je  fes 
amis ,  en  lui  envoyant  fa  Lettre  fur 
la  nfran^ilnlfti  des  rajensde  la  Itmie' 
re  y  &  jkr  -leurs  couleurs  ,  avee  le 
flan  de  fin  Traité  de  la  tumierem  Le 
fécond  :  Lettre  de  M.  Gauger  k  AL 
tAhbé  C^^où  ton  voit  les  refilu^ 
tiens  de^  plufieurs  di^euUez,  de  M. 
"XjKXsni  contre  la  aifferenu  refran^ 
gihilité  des  rayons  de  la  lumière  ^  & 
de  celle  de  M.  Mariette  contre  l'hn* 
mutahilitédr  leurs  couleurs^  Le  troi- 
fieme  :  Problème  de  Diof  trique.  Le 
quatrième  :  Titre  &  Plan  d'un  Trai^ 
ti  de  la  lumière  &  des  couleurs  de 
'M*  Gauger. 

Ce  Traité  de  la  lumière  &  des 
Couleurs  ^  fera  un  gros  in-j^^.  qui 
contiendra  plus  de  trente  olanches* 
Le  plan  que  l'Auteur  en  donne  ici 
eft  rort  étendu  ^  ceux  qui  en  feront 
curieux  peuvent  le  conuilter  dans  le 
Recueil  \  nous  renvoyons  au  même 


ininit 


171J: 


.ecueil  .  pour  ce  qui  regarde  i 
"iuttes   Pièces  dont    nous   venons  1 
<ie  rapporter  les  titres. 

La  lepcicme  Pièce  confiftc  en  une 
Explication  Hifioritfuc  &  Lûteralt 
de  trais  Infcripùons  Rornaints  tjtte 
l'on  voit  à  Nantes ,  a  Rennes  &  à 
S.  Meloir  en  Breti^gne,  Comme  cet- 
te explicarion  eft  à  peu  près  du  cara- 
âere  de  celles  que  dans  notre  der- 
nier Journal  nous  avons  rapportées 
de  l'Infcription  concernant  Bibrac- 
ic ,  &  de  la  Médaille  de  Trajan  , 
nous  croyons  que  les  Leiitcucs  nous  1 
<lirpenfcronc  d'en  parler  ici. 

La  huitième  Pièce  cft  une  Dijfer" 
tAtion  fur  Nypdeie ,  où  l^on  jujUJû  i 
faimCyriUe  é Alexmdrie fur  U  wwiï  ] 
(/rc««yf4wjî»rf.  La  Pièce  cft  écrite  j 
d'un  ftilc  qui  tient  plus  du  Panegy-  J 
riquc  que  de  la  DilTèrtation  :  té- 
moin cncr'autres  les  exemples  fui- 
vans  ;  »  Hypacic ,  dit  1^ Auteur  ^  re- 
»vînt  d'Athènes  dans  Alexandrie 
i»fa  patrie  avec  une  ample  moiffon 
!>  dont  elle  voulut  faire  paît  aux  au-  ^ 
i.  Elle  tt'ctoK  point  de  ces  Sç4-  ■ 


I 


ïljt  JoUttlMl  des  Sf4VAHS, 
vt  vans  qui  ne  le  veulent  être  que 
ai  pour  eux-mêmes-,  Semblables  à 
»  ces  riches  avares ,  qui  viflccHt  tous 
M  les  jours  leurs  coffres  pour  contem- 
•>  plcr  l'or  qu'ils  renferment ,  maïs 
»  qui  n'en  rirent  jamais  rien  pour 
"  loulagec  l'indigenti  Hypacic 
n  communiquoit  avec  fimplicicc  , 
«ce qu'elle  poflcdoit  fans  oftenta- 
M  tion-  Elle  avoir  un  cœur  fort  gene- 
iircux,  &  cUeauroit  crûavoirpcr- 
m(1li  un  jour  où  elle  n'eût  pas  été 
HUtileiquelqu'unjfes  manières  cn- 
»  gageantcs,la  noblciTc  de  fon  ame , 
»  fa  réputation  fondée  non  fur  des 
j)  partilans  aveugles  iiucrcirez  à  la 
»  vanter ,  mais  fur  un  mérite  réel , 
Mportercntles  Magiftracs d' Alcxan- 
M  drie  à  l'engager  de  répandre  fur 
»lcs  autres,  ces  trcfois  de  fcîencc 
H  dont  elle  s'étoic  enrichie  la  prc- 
w  micre. 

Après  avoir  remarqué  qu'Hypa- 
cie  rcmplitU  Chaire  d'Alexandrie, 
où  fon  percThcon  fameux  Philofo- 
phc  du  tcms  de  Valens  ,  &  un 
grand  nombre  d'autres  perfonnagcs 


illuftres  avoienr  enfeigné,  on  s'é- 
crie :  »  Quelle  gloire  pour  ton  fcxe, 
»>  de  voir  une  rcnime  remplir  iirw 
11  Chaire ,  où  ranc  de  pcrfoniiages 
»  d'un  fçavoir  fi  diftingué  avoient 
MCnlêigné  avec  fucccs  »  cet  hoii- 
1*  neur  ^  comirtue -t  -  on  :  loin 
ndclarcndre  vaine,  ne  âc  qu'ac- 
*>  croître  fa  modeftic  &  fon  applica- 
M  tien  à  l'étude.  Elle  crut  que  plus 
s»  on  Iclcvott  >  plus  clic  ctoit  red(^- 
Dvablcau  public  de  fon  tcms  &de 
»  Tes  luinieies-Elleccoit  convaincue 
>ï  que  pour  jouir  honnêtement  de  la 
M  rcputition  qu'on  avoic  acquife  , 
Mil  faloit  s'efforcer  de  la  mériter  de 
M  plus  en  plus  >  &C  qu'on  s'en  ren- 
•iQoiiindignc,  dès  qu'on  la  regai- 
»  doit  comme  un  titre  pour  fe  icpo- 
j>fcr. 

Hypacie  ctoit  belle  &  vcrtueufc. 
Notre  Auteur  fait  là -deflus  les  Re- 
maïques  &  lesReflexioosquc  voici; 
1»  La  nature  l'avoit  doiiée  des  orne- 
»>nicns  du  corps,  aullî  bien  que  de 
nceuxde  l'efpiif,  &  ce  qui  frappe 
«  le  plus  dans  une  femme,  < 


I 


I  î  3  tf  JoHmxt  d:s  S^AV*m , 
nomic,  &à  la  Georaettie  }  Quelles 
fuient  les  iiatfoiisdc  Symfius  avec 
cette  fçavanrc  Payennc  ,  que  lors 
même  qu'il  fût  Evcquc  de  Ptole- 
maïde  ,  il  ne  fit  pas  drflicLiltc  de 
nommer  ù.  mcrc  ,  fa  fœur  &  fa 
maîtrcffc  en  Philofophic  ;  Qiieilcs 
Lettres  cet  Evêque  lui  ccrivir,  quels 
ouvrages  il  compofa  ,  quels  furent 
ceux  d'Hypacic ,  fi  elle  le  maria ,  & 
plufïcurs  autres,  chofcs  de  cette  na- 
ture ,  dont  la  difcuflion ,  avec  queU 
<]ucs  vers  Grecs,  Latins  &  François 

3ue  notre  Auteur  cite  en  l'honncuï 
'Hypacie  ,  le  conduîfcnt  jufqueS 
vers  les  derniers  feuillets  de  fa  Dif- 
fertaiioD ,  dans  Icfquels  il  traite  (on 
fujet,  qui  eft  de  juftifier  faint  Cyrille 
d'Alexandrie ,  accufè  d'avoir  été  le 
Promoteur  ^  même  l'uuî^ne  canfe  de 
la  mort  d'Hypacic. 

Cyrille  Evêque  d'Alexandrie 
étant  brouillé  avec  Oreftc  Gou- 
verneur de  la  Ville  ,  lui  e'nvo'ya 
dcspcrfonnesde  conlîderacion  pour 
ménager  auprès  de  lui  un  accom- 
\euu  Cfcltc  ne  voulut  écou- 


fùUtèi  1719;         I2Î7 
:er  aucune  ptopolîtion  ,  Se  comme 
li  croit  parûculiercmcnt    lié  avec 
Hypacic  qu'il   confiiltoit  en  tout, 
cette  fille   fut  accufcc  d'empêcher 
qu'il  ne  fe  rcconcîUâc  avec  Cyrille. 
Sur  cette  accufation  quelques  ictli- 
tjeuxprirentlarcfolution  fltf  Umeri   , 
&  ils  épièrent   pour  ce  deflein  ,  la  , 
momcut  qu'elle  forciroic  enChaifc  j 
de  chez  elle,  ou  qu'elle  y  rencrcroit. 
Le  moment  arrive ,  ils!.i  tirent  dçl 
fa  Chaifc   ,   U  triîncnt  jufqu'â  la-l 
grande  Eglife  nommée  Ceftree»,  oa  f 
la  Cé/dir'e^  &  la  tuent  à  coups  àà  1 
pots  caiïez    &C  de  thuilcs.  Puis  ill 
hachent  fon  corps  en  pièces  ,  traî* 
nent  fcs  membres  par  toute  la  Ville  ^ 
&  les  brûlent  dans  unlicunommôj 
Cintran.      Ils     commirent 
cruauté  l*an  415.  au  mois  de  Mad 
cnCaxême,  fous  le  dixième  ConfiM 
lac  d'Honorius ,  Scie  Cmcmc  d«q 
Theodofc. 

Voilà  le  fait  comme  il  cft  rapc 
porté  par  notre  Auteur  ,  à  l'excep- 
tion de  quelques  figures  de  Rhe-fl 
^ïriquc  qu'ii  a,  crû  devoir  mêlof 
Suilitt,  î  M 


I 


I2î8     Journddes  SçÂvans . 
dans   fa  narracion  pour  la  rendre 
fans  doute  plus  louchante. 

Il  s*3git  à  prcfent  de  voir  fi  par- 
ce que  l'Evcquc  d'Alexandrie  ne 
pu:  venir  à  bout  de  fléchir  le  Gou- 
verneur ,  qui  pafloit  pour  ne  rien 
faire  fans  le  confeil  d'Hypacie  ,  on 
cft  bien  fondé  à  croire  que  les  meur- 
triers d'Hypacie  agitent  en  cette 
occation  ,  à  la  follicitation  de  l'£- 
vêque ,  comme  le  prétendent  les 
Proteftans. 

Socratequiracontelckit>  &qui 
n'étoit  point  pattifan  du  Patriar- 
che Cyrille ,  ainfi  qu'on  le  voit  par 
toute  fon  Hiftoire  ,  où  il  en  parle 
même  avec  un  peu  d'aigreur  ,  fe 
contente  de  dire  fur  le  fujet  dont  il 
s'agit,  que  Cyrille  avoit  delà  jalou- 
iîecontte  Hypacie,  &  ils'en  tient 
là.  Or  s'il  ccoi  t  vrai,  lemarquc  l'Au- 
teur de U  Eiflcrtation ,  que  cet  Evê- 
3UC  eut  procuré  la  mortd'Hypacie> 
n'y  a  pas  lieu  de  croire  que  l'Hifto- 
rien  ,  «nnemi  comme  il  croit  de 
l'Evcque,  eut  voulu  taire  un  tel  ar- 
ticle. A^3j  veiicé  il  ayance  quç  cçux 


qui  commirent  le  meurtre  écofent*  ■ 

zçlcz  Parcifans  du  Patriarche ,  mai<- 
îl  ne  dit  pas  qu'ils  en  fulfent  avoilcr. 
Et  quand  mcme  ils  auroienr  eu  cîef- 
fein  de  lui  plaire  en  commettant  ce. 
ctimc,il  ne  s'enfuit  nullement  qu'on' 
le  doive  mettre  fur  fon  compte. 

Philoftorgc  Hiftoricn  Ecclefiaftii-*l  "] 
que  ,  contemporain  d'Hypacic  \- 
parle  auflî  de  îa  mort  funcftc  de  cet- 
te Sça  vante  i  mais  loin  de  l'aicribuer' 
à  S.  Cyrille,  il  ne  le  nomme  pai' 
même  une  feule  fois.  Il  dit  qu'elle 
fut  déchirée  en  pièces  par  ceux  qui- 
foûtenoicntquelc  Filsdc  Dieu  eft 
de  même  fubrtancc  que  le  Pcre  ,'  | 
mais  ces  paroles  doivent-elles  poiir- 
ccla tomber  fur  S. Cyrille.'' 

L' Auteur  de  !a  DiUcrration  ntf  J 
dillimulcpasqueNicephorcCallix*  1 
te  ,  autre  Hiftotten  Ecclcfiaftîque/  1 
dit  que  le  Clergé  de  l'Evcquc  CyrilJ 
le  ,   conduit  par  Pierre  Ledcur  'i  j 
malTacraHypacica  caufe  du  crédif  ! 
qu'elle  avoir  auprès  d'Oreftei   rriaù  | 
__on  fait  dans  la  Differtation  trois  RcfJ 
uques  fur  cela  ;  la  première,  que 
jMij 


«Juas  U  taniàaa  poui  la  rcixit? 
Hua  ÀotKC  plus  toufïuntr. 

Il  i'jgir  a  prciîjit  de  voit  fi  par- 
ce ^uc  I'£và]u:  d'Alciandrie  ne 
])UE  venu  a  l:<auccc  âcchii  le  Gou- 
vmtas ,  i]ui  juiloii  pour  ne  lien 
Cûaûiuic  conièiliJ'Hvpicie,  on 
«fthienfendcàdûiTcque  Icsracui- 
nias  d'H^iaoc  Jigncn:  en  cette 
ocnT'ton ,  i  la  iouicinnon  de  !'£- 
vÈonc ,  ccsninc  le  pigcndcni  les 

I^RKefUQS. 

.VtctJn'^uixacontsIeiïici  âcqui 
«'■£«»  pcont  jiarrifân  du  Pamar- 
cbeCTTiSe,  ainà  <]u*oq  le  voit  pat 
loue  km  Hifloirc  ,  où  il  en  paxlc 
mue  axvc  OD  peu  d'iïgieui  j  fc 
CCKCCBtrde  dire  fm  le  fujcidont  il 
s'jgil  j  ^  Cyrille  avoit  de  la  jalou- 
ùcoanac  Hypacie  ,  fie  ils'cn  ûent 


fiîtîlît  lyîji  rijj 

qui  commirent  le  meurtre  croient 
2clcz  Parrifans  du  Patriarche  j  mais 
i!  ne  die  pas  qu'ils  en  tùirenc  avoiier. 
Ht  quand  même  ils  auraient  eu  def- 
fein  de  lui  plaire  en  commettant  ce 
ccime,il  ne  s'enfuit  nullement  qu'on 
le  doive  mettre  fur  fon  compte. 

Philoftorge  Hîftoricn  Ecclcfiaftil^ 
que  j  contemporain  d'Hypacie  , 
p^rlc  auffi  de  la  mort  funeftc  de  cet- 
te Sça  vante;  mais  loin  de  l'atcribiict 
a  S.  Cyrille,  il  ne  le  nomme  pas' 
même  une  feiTic  fois.  Il  dit  qu'elle 
nir  déchirée  en  pièces  par  ceux  qui 
foûtenoicnt  que  le  Fils  de  Dieu  cft 
de  même  fubftancc  que  le  Père  ,^ 
ni.iis  CCS  paroles  doivent-elles  poiir 
cela  tomber  fur  S.  Cyrille  ?  " 

,  l-'Aiiteur  de  la  Diflcrtation  nft 
aijfimulc  pasqucNicephoreCalUr^ 
'e  ^  autre  Hiltorien  Eccle(iaftiqu« 
*e  Clergé  de  l'EvcqucCyrail 
par  Pierre  Lcâe-^T  i 


^f    Niccpl 
''  ftanae 


U49  JoumAl  des  SfdVÀMS  , 
Nicephorc  n'cft  pas  d'une  aflez 
gtanae  auroricé  pour  devoir  en  crte 
ciû  fur  fa  paiote  quand  il  s'agit  d'un 
fait  coiircfté  :  la  îccondc ,  qu'il  n'a. 
pu  rien  dire  de  celui-ci ,  que  fur  le 
rapport  de  Socratc ,  Se  que  ce  qu'il 
ajoute  de  plus  eft  pris  dans  fon  inia- 
^nation  :  la  troiïiemc ,  que  les  pa- 
roles en  qucllion  ne  font  entendre 
autre  chofc ,  lînon  que  ceux  qui 
tuèrent  Hypacîeétoicnt  du  Clergé 
de  Cyrille. 

Les  ennemis  du  S.  Evcque  d' Aie- 
siaudrie,  difenr  que  Damafcius , 
dansU  Vie  qu'ilaéctited'Ifidorc, 
attribue  ce  meurtre  a.  S.  Cyrille. 
Notre  Auteur  obfcrve  fur  ce  fujcc 
que  Damafcius  étant  Paycn ,  on  ne 
doit  pas  abandonner  l'autorité  de 
Socratc  &  de  Philoftorge ,  Hiftor 
xicns  d'ailleurs  contemporains  ^ 
pour  en  croire  un  ennemi  déclaré  de 
la  Relicioiï  ,  interetîc  par  confc- 
Quent  a  condamner  le  Patriarche 
o' Alexandrie  ,  &  qui  vivoit  plus 
d'un  ficcle  &  demi  après  le  fait 
^u'îl     saconte.    Suidas   qui  parle 


f....^ m 
Juillet  1717.  I241  ^H 

au  long  d'Hypacie,  rapporte  ^^M 
pluGcurs  fentimcns  fur  {&  more ,  I 

parmi  Icrquels  il  s'en  trouve  de  peu 
tavorablcsà  S.  Cyrille,  mais  on  re- 
marque ici  que  Suidas  loin  d'adop- 
ter ces  fentimcns  ,  fitlt  e^tendi* 
i^n' Hyp'acic fnt ftitrifiée  affm/ieifi*! 
fafngtffe  &  fon  habileti  dans  f>*-  ^H 
flranotnie  ,    avoicnt  excitée  contlb   ^^| 

Notre  Auteur  obfcrvc  qu'encore  ^^| 
que  les  Protcftans  chargent  S.  Cy-  ^^| 
tille  de  ce  meurrrc ,  ils  ne  font  pas  ^^| 
tous  d'accord  là-dclTus.  11  dit  que  ^^| 
Jean  Mb.  Fabricius  dansfaBiblio-  ^H 
thequc  greqne,  prétend  qu'elle fuc  ^^| 
envclopp6edansunc  féditlon  popu-  ^^H 
laire  excitcc  à  Alexandrie  ,  &  que  ^^H 
le  peuple  fe  fouleva  contre  elle ,  par-  .  ^^| 
ce  qu'il  croyoi:  qu'elle  empêchoic-  ^^H 
la  rccoiiciliation  de  Cyrille  avec  ^^| 
Oiefte,  maisque  durcfleiln'avan-  ^^| 
ce  point  que  cet  Evêque  eut  trem-  ^^^| 
pc  dans  la  iedltion.  M.  Cave ,  fc-  ^^H 
Ion  la  Remarque  de  notre  même,  _^^H 
^^biccuc  ,  va  plus  loin  :  il  lave  abfo-  ^^^| 
^Baent  S.  Cyrille  de  cb  crime  ^  e&  ^^M 


144    /"«n»*/  des  Sçavms  ; 

Netre  Auteur  croit  qu'on  jugera 
plus  fainenienc  des  intentions  <tu 
Ciel  en  attribuant  les  punitions 
dont  il  s'agit  «  aux  defordres  pithlits 
"  commis  contre  la  Religion  ,  ^kV 
n  ont  ité  grands  dam  tefiesle^  &  ah 
ftpen  de  foin  des  Princes  k  les  réprimer. 

La  neuvième  pièce  cft  une  Lettre 
écrite  par  une  Dcmoifelle  touchant 
la  Diflcrtation  précédente.  La  De- 
moifelie  trouve  la  Diflcrtation  mer- 
vcitleure ,  &  fi  on  l'en  croit ,  l' Au- 
teur ne  s'y  fak pas  moins  d'honncnt 
qu'il  en  fait  à  ton  Héroïne  ;  outre 
l'crudition  dont  elle  lui  dit  qu'il  a 
rempli  fa  Pièce ,  elle  ajoute  qu'// 
i'y  feint  de trh-hon goht  ^judicieux^ 
ttj>pfottvfint  &  loHOni  le  vrai  mmtt 
VAnoHt  ou  il  eft. 

Elle  lut  fait  cnfuite  compliment 
fur  la  jufticc  qu*il  rend  au  fcxc  dans 
fa  Diflcrtation.  Elle  le  félicite  de  ce 
qu'il  n'cft  pas  comme  quelqu«s  Sça- 
vans  qui  ne  veulent  point  avoiiet 
qu'il  y  ait  des  femmes  Sçavantes  ,  Sc 
qui  preiendene  ^ue  la  feience  tse  con- 
vient point  à  u/iftxe  dont  Us  organes^ 


fntUet  ifty-  ri*fl 

%ct qu'ils  aifeiit ,  font  trof  foibîeA 
four  nfi^f  à  des  ctitdes  ferienfes.  ' 
Il  faut  apparcmmcnr  que  la  Dc- 
moifelle  ,  après  avoir  lu  ce  qui 
eft  dit  au  commencement  de  U 
DilTcnation ,  fçavoir  que  fi  l'on 
voHhit  raffemhler  tout  Cl  qui  poar/vït 
faire  connoitrt  les  femmes  qui  eut 
cultivé  les  fcitnces  avecfuccis  tivitm 
f.  C.  &JepHis  la  naiffance  du  Chri- 
jiiMnifmt ,  on  enferoit  uni  Lifie  ajfez 
leiigKe,  n'ait  pas  pris  garde  àUpe- 
tite  connadiâion  qui  Terrouvc  en- 
fuite  fur  ce  fuîet ,  P.  1 57.  fçavoir , 
qa'Uypacit  apeii  ^imitatrices  pxrmi 
êeUftmême  Àefmftxt  qui  puroijfest 
trvoirle  plus  étudie  ^  mi'oHvtjithaoH'- 
coup  J'H'lhmeeeef ,  m  Homans ,  de 
Potfieslihesou  autres  Livres  fri-voUs 
fortis  de  Uttrt  plmfiet  :  que  pour  «s* 
Ditcier  en  a  cent  de  Ville-DteHi'^i^ 
qu'il  tfjaritn  d^t^imMedanstoHtit  ' 
as  proditUions  ,  &  qu'e»  vtriti  »' 
v««t  mieux  fe  taire  efite  de  rompre  h 
filence  poitt  montrer  qu'on  n'a  > 
0ntfaux  &  Superficiel. 
.Comment  accoidct   ces  paroles  • 


ï  14^  JoMmd!  des  SfdV*MS , 
avec  les  précédentes  ,  (]\x' on  fi/vil 
une  longue  Hifioirt  des  fimmes  qui 
eut  cultivé  tesfelences  avecfHtces  î 

Quoiqu'il  en  foir,  U  Demoifelle 
applaudit  à  notre  Auteur  comme  à 
un  parfait  Pancgyrifle  des  femmes 
qui  ont  étudié-,  après  quoi  elle  réfu- 
te de  fon  mieux,  le  fcntiment  de 
ceui  qui  prétendent  que,  les  Dames 
n'ont  pas  reçu  de  la  nature  les  qua- 
iitcz  necelTaircs  pour  [éuOîr  dans  les 
■iciences. 

La  dixième  Pièce  cft  une  Lettre 
à  une  Dame  fur  l'art  de  taite  des 
Romans  ,  enfotte  qu'ils  puiiTent 
Être  véritablement  utiles.  L'Auteur , 
après  quelques  préambules ,  définit 
cequec'eftquel'Hiftoite,  la  Fable 
&  le  Roman:  Un  Rccit,  dit-il, 
qui  ne  contient  rien  que  de  vrai  cft 
une  Hiftoire  :  Un  tilTu  de  fi<Sioiïs 
cft  une  Fabic  ,  le  mélange  de  la  Fa- 
ble &  de  l'Hiftoirc  fait  ic  Roman. 
Ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans  le  R  oman 
intcrclTe  ,  ccqu'ilyadcfidionem- 
bellir&amufejplus  la  vcriré  y  domi- 
ne &  la£^tiony  cft  ménagée,  plus 


juillet  1725.  1247 

le  Roman  approche  de  fa  peifec- 

lion.  Un  Roman  cft  un  Ouvrage 
Poétique,  principalement  faitpour 
plaiec  :  L'Auteur  cite  fur  cela  pouc 
modelle  \' Iliade  i' Homère  ,  &  le 
TiUmt^ue.  Il  remarque  qu'il  y  a  di- 
vcrfcscfpccesdc  Romans  jl'Heroi- 
que  ,  le  Comique ,  le  Paftoral  6c 
l'Hiftoriqiici  il  dit  quel  doit  être  le 
lliilc  de  chacun,  après  quoi  il  parle 
des  règles  qui  font  communes  à  tous. 
Il  obicrvc  à  ce  fujet ,  que  c'ert  à 
l'crpri:  à  répandre  les  beaurez.  Se  aa 
bon  fens  à  leur  donner  l'ordre  ,  la 
juftelTe  &  la  bicn-féance.  Il  prend 
occalîon  de  là  de  dîcc  un  mot  de 
l'imaginacion,  dont  il  compare  la 
fécondité  à  un  beau  Cuup  de  fitei,  Sc 
immédiatement  après  a  une  Brode- 
rif.  n  Ce  qdcjirodiiit l'imagination, 
»  dit-il ,  rcfîemble  à  ce  qu'ameine 
M  dans  la  pcchc  un  beau  coup  de 
»  lilct  ;  du  nacre  ,  du  corail  ,  da 
»  poifTon  ,  de  la  monde  ,  des  co- 
»quillages  ,c'eft  an  Pêcheur  à  la 
I  «nettoyer,  à  fcparer  ,  à  choiiir, 
1t(Ç'e&.  uoebiodeiie  riche  en  elle-;  j 


X 14^  JoHmMl  des  SçdvMns  ; 
*>  même  ;  légère  j  on  difcerne  tou 
3>  l'agrément  du  delTein ,  elle  laifl! 
35  voir  tout  Ic^oût  Se  toute  la  beauté 
»  de  rétoffe  :  Chargée ,  elle  ne  prc« 
«fente  qu'une  confufion  magnifr 
«  que.  On  diroit  qu'elle  n*efl:  la  qu< 
«  pour  enfcvelir  des  dêfFâurs.  EU( 
>>  lafTe  ceux  qui  veulent  en  démêle 
«  la  conduite  ,  &  furcharge  ceu3 
»  qui  ne  fe  propofent  que  de  s'cj 
diparen 

On  peut  par  ce  trait  juger  de  Tu- 
fage  que  notre  Auteur  faitlui-mêm< 
de  Timagination. 

Il  donne  '£^nfùite  pludêurs  atltrei 
(>receptes  fur  la  màfti&re  dont  i 
prétend  qu'il  faut  s'y  ^eriàtc  pou 
f éuflîr  dans  la  coinpoution  des  Ro< 
xïians.  Un  de  ces  préceptes  ^  &  i 
quoi  peut-être  on  ne  s'attendroi 
pas  ici ,  c'cft  que  dans  tom  RdmM 
JferieHx  PétnoUr  doit  entrer  néiejfaire- 
ment  conif»â  le  plufs  péni  mohiU  d\ 
cœur.  La  raifon  ^u'il  en  donne 
c*eft  c^M'^ilfant  ici  eftèèlqne  ehofe  ^h 
remue  &  qtU  imérejfe  \  mais  il  dii 
qu*cncore  que  là  paflion  interejfe 


clic  fathtte  h  lu  longue ,  Se  que  le 
eaur  même  f^ui  l'e'pnHVe  avec  tAm  de 
ftUi/îr  ^u'il  craint  de  la  -perdre  ,  ne 
manque  pas  de  tamèerenjm  dans  une 
tton-ehalame  langKeitr  ;  que  cette 
langueur  f«/  »"c//  ^rte  l'affoihlijjè- 
mttt  du  femimem  ejfiiîif^  fi  ^l'If" 
avec  plus  de  facilité  dAtis  un  fimi- 
>nem  caufe'  par  des  pajfions  imhées  , 
pour  peit  (ju'oH  prolonge  trop  cette 
imitai  ion. 

Cela  fuppofé  ,  il  fait  remarquée  à 
U  Dame,  que  ce  n'eft  que  par  l'art 
d'adoucir  oudefiifpendrele  travail 
de  l'ame  dans  l'intereft  qu'on  lui 
faitptendic  à  une  paffion  ,  qu'on 
peut  en  picvcnir  !c  dégoût.  Mais 
quel  cft  cet  art  î  C'cft  celui  des  in- 
teimcdcs.  Ces  intermèdes ,  dit-il  à  j 
la  Dame ,  font  le  mime  efet  que  L'db'  J 
feitce  fur  le  eaur  d'un  Amant ,  l'/i  1 
donnent  un  nouveau  gtlit  an  LeSieur. 

Nous  pailons  ici  pluficursreflc- 
sions  générales  fur  la  manière  d'in- 
noduirc  des  convcrfations  dans  les 
Komans,  fur  la  variété  qui  doit  rc- 
""'ler  dans  ces  fortes  de  I-ivres  ,  fuf 


1 150  Jeurtialdts  Sfavans , 
Iccontrafte  qu'il  y  fane  f^avoir  mé- 
nager ,  Se  fur  le  (Ule  qu'on  y  doîi 
obfcrver  ;  le  dernier  article  de  h 
Lettre  roule  fur  l'utilicc  des  Ro- 
mans. Nous  n'en  rapporterons 
qu'un  mot.  «  Une  convîentpasi 
M  un  bel  cfprit ,  dit  l'Auteur ,  d'ê- 
»  tre  oififSc  infruitueux  :  en  quall- 
n  té  d'homme  il  doit  avoir  une  vûi 
))r3Jfonnable  ,  &  il  ne  peut  s'ci 
wpropofer  de' plus  digne  d'e/lim< 
■sï  que  celle  d'inftruirc  &;depeifua 
»der  les  autres  hommes  en  les  amu 
ajfanr.  Qu'il  cache  à  la  bonne  heu 
»  re ,  le  fetieux  ■,  qu'il  fembîe  n'a 
»  voir  d'autre  vue  que  de  plaire 
»  pourvu  qu'en  fccret ,  &  prefqu 
M  à  l'infçû  des  intcrciïeZjillesgagnt 
ïî  il  les  ramené ,  il  les  corijge ,  &c. 
La  onzième  Pièce  que  le  R.  [ 
Defmolcts  prcfentc  ici  au  public 
eft  une  petite  Pièce  galante  qui 
pour  titre  :  Vers  envoyé^  pur  AdaeL 
me  la  D.  À  Madame  U  C.  d'A  *  '  e 
lui  f/tifunt  pnfem  d'un  Eliiy  de  Mi 
thematf'jue.  Les  grâces  alfcmblées 
tiennent  confeil  cncie  elles  fi;il< 


Juillet  iji^*  12  5 1 

moyens  de  fatisfaire  rincUnation  de 
la  belle  A  *  *  qui  a  livré  fon  cœur  à 
l'étude  des  Mathématiques.  Elles  fe 
recrient  d'abord  fur  la  fingularité 
d'une  telle  inclination.  Quel  dom- 
mage, difent-cUcs  : 

.  ^Helabelle  A*^  fe  fique 

D*  Algèbre^  de  MathematiqHe  ^ 

Science  qu^on  connitt  fi  peu  ddns 
notre  cohk 

De  fon  étude  ^   hélas  \  pareils  foins 
font'ils  dignes } 

Fut*ce  pour  calculenju^elU  refit  le 
jour  ? 

Et  fes  mains  faites  comme  au  tour, 

les  fit-on  pour  tracer  &  refferrer  des 
lignes  \ 

Apres  ce  début  le  Poète  fait  par- 
ler les  grâces  à  une  troupe  de  petits 
Amours  qu'il  introduit,  &aurquels 
elles  commandent  de  faire  ce  qu'il 
feut  d'inftrumens  pour  Tufage  de  la 
belle  Mathématicienne»  Ils  obéif--. 

4-    J   * 


ii$i  laurnal  des  SçAvans ^ 
fcnt,  Sifrodigmm  pour  cela  jnffu'à 
leur  propre  bttn  ,  ils  façonnent  un 
Carquois  en  Etuy  !  Ils  font  d'une 
flcche  coupée  un  Tire-îîgnc  &  un 
Porte -crayon  ;  de  deux  flèches 
jointes  feulement  par  en  haut,  im 
Compas  -,  &  aînfi  du  refte.  Enfin 
l'Ouvrage  s'achcve  ,  &:  ces  petits 
fripons ,  ou  ,  fi  on  l'aime  niiciix  , 
eei  MejfîeHrs ,  cai  l'Auteur  les  ap- 
pelle des  deux  manières ,  rcmcrtcnc 
aux  grâces  VEtuy  bien  garni  & 
bien  complet.  Ecs  Grâces  le  font 
tenir  dès  le  moment  à  Madame  U 
D.  qui  l'envoyé  avcclamcmcdili-! 
gencc ,  à  la  belle  Mathématicienne, 
en  lui  recommandant  de  n'em- 
ployer déformais  dans  l'exercice  de 
h  fciencc  quelle  cultive ,  que  des 
Inftrumens  fabriquez  par  les  A>- 
meurs.. 

Si  de  ces  Infimmens  veut  dai^mi^ 

faire  m/m^^ 
Nos  petits  Ouvrier!  fe  ereironi  trof 


fkilUtiytf:         Tt^it 

Tout  et  ^tCits  font  pjf  hitft^  malgré 
lenr  tadma^e. 

^^ftin  mfloyez jamais  d'autre!,  /T 
^^U  m'en  o-oyiz., 

^^^^ûKf  la  hum  MxtheiMn'iji 
^^^tnM'eftHfH'fnjhitmmfortis  de 

^        LeR.  Père  Defmolets,  après  ce  i 
moreeiu  ,  donc  notls    avons  ct&  I 
qu'il  fiifKfoit  de  rapporter  le  peu  die  J 
Vers  que  nous  en  avons  citez,  vient 
à  la  dernière  Piccè  s  elle  a  pour  ti- 
tre :  Oyfen'ation!  Crhi'jttts  &  Hi~ 
pti'iijHes  i  f&r  quelques  fingularite^L 
de  la  Fille  de  Pms ,  par  M-  M»- 
reau  dt  MaMtonr. 

On  n'examine  dans  la  Pièce  doilil  ^ 
il  s'agit,  qu'une  feule  /ingularîtéi  1 
c*eft  cette  figure  Çalojfale  &  groiïïe* 
ce,  poféc  à  l'cnrtcfc  dy  ParViS  de 
Norre-Damc  ,  vis-à- vî^l'Hôtcl- 
Dieu  ,  laquelle  eft  adolTce  à  une 
grande  pîerre  ,  &  réprcfentc  un 
lomme  à  grand  -  baibc  &  en  robe 


longue 3  tenant  delà  main  gauche 
tin  Livre  ^  &  ayant  ^  dit-on,  à  fcs 
pieds  ^  aux  deux  cotez  de  la  grande 
pierre  où  il  eft  adoffé  ,  un  Aigle ,  un 
Lyon  ,  &c  une  efytce  de  Dragon. 

Rodolphe  Boteréé  ,  ou  autre- 
ment Raoul  Doterais  ,  dans  ion 
Pocffte  intitulé ,  Lmetia^  imprime 
à  Paris  en  i^x  i •  chez  Rolin  Thier- 
ry,  parle  de  cette  Statue  en  ces  ter- 
mes: :■    .  ■     •: 

^dfeptfmJefixaiffgem  lapide  e»^ 
tatadefo 

Irnmams  fiatHA  9  atqm  avi  fragment 
-.  1   Mfrims, 

%oHgofckbriJitH  g  M  hrnmàs  faffa  i 
*  m  cèfiUs  ^ 

Saxtm  ingens  ^  &c. 

'  ■;  ,  ^t4PHM  ilUreJimvidetur 

PhœUgeftam  .libres  fin  dextera  , 
eemprimit  éingues 

Pfr  géminés ,  ^i/iéles  Nili  pudanttsr 
iHimiUs.  ""  ^ 


'  TaIîi  eratfeitlptHsprifeis  EpidaurM, 


r 


_^  veteriin  faxo  mnc tAUm^gnofct-. 
mus  iUttm- 

M.    Morcau  de  Maurour  dit 
qu'on  croit  communément  que  cet- 
te figure  reptefcncc  Efculape  Diea 
de  la  Médecine ,  parce  qu'on  la  voij:-  , 
à  l'oppolltc  de  i'Hôtci-Dicu. 
ajoure  que  cctcc  opinion  a  été  3van»»« 
cée  par  ceux  qui  on:  décrit  les  Anti»-  T 
quitez  de  Paris ,  &  que  Raoul  Boto> 
tais  dont  nous  venons  de  rappoitcp 
IcsVcrsfurcefujef ,  elt  undesprc-.' 
tniers  qui  y  a  donné  lieu.  Mais  il 
prétend  que  c'cll  une  opinion  mal 
fondée  ,  il  tâche  de  le  prouver  pari  j 
plulteurs  raifonsi  après  quoi  il  dît,  l 
qu'au  lieu  d'Eiculape -,  il  y  a  appa-;  ' 
lencc  que  la  Scatug  en  quefHon^  J 
nprefente    Erchamhault   ,    < 
Maire  du  PaUii  ,  font  Clovh  1 1 
MigifirAtJllHfirsparfet  venus,  fe^_ 

'    ■  sNij 


Il  j^  ^oum^l  des  Sçavam , 
lendit  C\  digne  de  fon  emploi  tju'a- 
près  la  mort  de  Grimoald  Se  de 
Fhocat ,  l'uD  Maire  du  Palais  dans 
l'AuIlrafic ,  &  l'autre  dans  la  Bour- 
gogne ,  il  fucccda  à  ces  deux  hom- 
mes, enforte  qu'il  eut  feul  les  trgis 
dignitez  de  Maire. 

André  Favyn  dans  fon  Hiftoirc 
de  Navarre  dit  c^w' Erchambauld. 
Cornu  de  PArit  &  Main  du  PaUsi 
de  FrAneefBHS  le  déclin  det  defcen- 
dans  de  Clovls,  donna  l'Hèiel'Dieitj 
judis  lu  demeure  des  Comtes  de  Pnris^ 
&  le  Marché  Pain,  Mvce  fon  circuit f 
la  ChApelU  dtfaim  Chrifiephle  ,  & 
fan  fitlsge  de  Creteil  ,  *»  Chapitre 
dti'Eghfe  Gathedfjdt. 

M*  de  Mautour  juge  de  là  qu'en 
monnoilTancc  de  tant  de  liberalicer 
faites  à  l'Eglife  de  Paris  par  Er- 
chambauldjon  éleva  au  Bien-faitcuE 
la  Statue  dont  il  s'agir  :  il  croit  que 
les  fymbolcsqui  accompagnent  ici  la. 
figure  paroiifcnt  dépofei  en  tavcur 
4e  cette  opinion,  La  robe  longue 
&  ample <M^£»*,fcIon lui,  U  »ui~ 
gifinitKTeitErfliitmtMutd ,  la  longue 


Hcbc  yôn  expérience  aç^uife  pur  la 
Années  :  le  Livte  tadminifirtitign  de 
U  ^nfliee  &  C Autorité  dmt  il  étoit  ri»- 
l'êiH  ;  y  ayant  Ucu  de  croire,  à  ce 
qn'll  prétend,  que  ce  Livre  cft  le 
Livre  de  la  Loi  ,  à  caufc  d'une  Or^- 
donnance  particulière  qui  enjob- 
gnoitcxpreflenncnt  au  premier  Ma- 
gifttat  de  Paris  ,  qualifié  du  titre 
de  Comte,  comme  l'étoic  Etchara- 
bauld,  d'avoir  toûjoucsà  la  main  le 
Livre  de  la  Loi.  Cmtes  f^ero  porte 
l'Ordonnincc  ,  fecum  hahat  Li- 
irim  Ltffis  Ht femper  rt^H'mjHdieium 
judicet  it  omfii  c4i*fÂfU€  eompoHen' 
*Ufit.  Ccrtc  Ordonnance  fe  trouve 
dans  les  Capîti^res  du  Roy  Dago- 
berc ,  reccuillîs  par  M>  BdUU,  G^. 
pitre  1$.  article  t. 

Les  trois  tigutcs  d'anjmuix  que 
M<  de  Mautouf  dit  èae  aux  pieds 
de  la  Statue  I  &  qu'on  ne  peut  plus 
diflingucr  aujourd'hui,  fçavoîr,  le 
Lyon ,  le  Dragon  &  l'Aigle ,  mitr- 
^uent  y  fclon  lui ,  Ui  farce  &  Ufn- 
nerité  ^UpmiUnee&  Uvigil*»' 
^  CdBiviti&léiprnêtrmitit  Mmk  J 


1 2  5  s  lommAl  des  Sfépans  ; 
t'es  ifHdlitesi^  neeeffams,dans  Ufau^ 
verétine  Magijtratwre  ^  &  que  pofTc* 
doit  Erchambauld.  Notre  Auteur 
ne  donne  pas  cela  cependant  pour 
une  chofe  confiante  ^  Se  il  propofe 
comme  un  problème  à  refoudre  fî 
ces  trois  fymboles  n*auroient  point 
au/H  été  mis  là  fonr  défîgncrUs  trois 
dignitesi  de  Maire  du  Palais  dans  les 
trois  Royaumes  d' Aujlrafie ,  de  Neii^ 
firie  &  de  Bonrgoffte  ^liErchanh 
ianld  avoit  rajfmbUes  dans  fa  fer^ 
fonne. 

Il  n*cft  pas  difficile  de  voir  et 
lu'on  doit  penfec  de  ces  conjcaurés 
e  M.  de  Mautour ,  fur  tout  fi  Ton 
fait  réflexion  qu'au  I^oteau  xle  la 
■grande  porte  de  l*Eglife  de  Paris , 
cft  une  ngure  à  peu  près  femblable  ^ 
qui  représente  Nôtre-Seigneur  avec 
une  longue  robe ,  une  grande  bar- 
be ^  &  un  Livre  à  la  main  gauche^ 
des  efpeces  de  Dragons  fous  les 
pieds  ^  &  tout  le  corps  dans  la  mê- 
me attitude  que  la  figure  du  Parvis^ 
fans  excepter  la  draperie  qui  a  le 
même  contour  ^  £c  eft  retroulTé^  de 


3 


MÛa 


1715. 


"5* 


•tnemcmanicre  j: 
'  terons  que  dans  l'une  5c  dans  l'ai 
tre  Statue  le  Livre  eft  garni  d'un 
fermoir  qui  le  ferre  par  deffus  juf- 
qucs  vers  le  milieu  de  la  pauverru- 
ic  ,  toutes  circonftances  qui  peu- 
ventbilaacer  les  rellcxions  de  M. 
de  Mauiour. 

On  trouvera  fans  doute  cet  Ex- 
trait un  peu  long,  mais  nous  aurons 
foin  d'être  plus  courrs  dans  ceux 
que  nous  donnerons  des  autres  Vo- 
lumes du  K.  P-  Defmolets ,  lorique 
CCS  Volumes  n'auront  rien  de  [dus 
finEulici  que  celui-ci  ÔC  que  le  pie- 
eeocnt. 


I 


1 2^0    JoiMd  des  S f  avons  i 

MUSi£UM  SELECTUM, 
(ive  Cacalogus  Librorum  viri 
CbrifT.  Michaëlis  Btochard. 
Cum  Indice  Auâbrum  Alpha- 
betico«  Parifiis,  apudG&brielem 

,  Martin ,  via  Jacobeâ  ^  ad  Ihfigne 
Sccllae.  1719.  C'eft-à-dirc  :  Cdbi* 
netehoifiy  w  Cafalùffte  des  Li- 
vres de  M*  MichelBroch^fd^étvec 
MnenéleedfhéAetique  desAnteUrs. 
A  Paris,  chez iSabrid.  Martin , 
iilëS.Jnx)œ^>  àPEodile»  172^. 
iKlr-S^  pp»  3  ly  ftiisla  Tablé. 

VOICI  le  Catalogué  d'uil 
Cabinet ,  qui  s'eft  acquis  une 
grande  réputation:, fur- tout  parmi 
ks  Libraires.  Ils  fçavent  tous  &  ib 
ont  vu  de  leurs  propres  yeux ,  avec 
quelles  peBi|ft ,  yM&  kini^  quelles 
aflîduitez  ^  Rb  m.  l'Abbé  firochard 
avoit  ,  ptadant  prefque  tout  le 
cours  de  la  vie,  formé  un  aflbrti- 
ment  de  Livres  fi  convenable  a  un 
homme  de  fa  Profeffion.  Comme 
les    belles .  Lettres  en  faifoient  le 

principal 


piincipal  objet ,  c*cfl:  en  ce  genre 
auflî  que  fcs  Livres  s'étoicnt  le  plus 
tnukipliez.  En  cfFcc  parmi  les  303  4. 
Articles  ou  iS^wffjPTjj,  qui  en  com- 
pofenc  le  Catalogue  ,  Se  qui  com- 
prennent environ  4000.  Volumes  ; 
entre  Icfquch  fe  trouvent  près  de 
too.  in-folio;  l'on  compte  133)» 
Articles  concernant  les  Humanitez, 
ce  qui  fait  [  comme  l'on  voit  ]  près 
de  la  moitié  du  total.  Les  deox  clat 
fcs  les  mieux  fournies ,  aptes  celle- 
là  ,  font  celle  de  l'Hiftoire  qui  a 
73C.  Articles,  &  celle  de  la  Théo- 
logie qui  en  a  551.  Tous  CCS  Arti- 
cles n'offrent  que  des  Livres  choifi:^ 
ic  l'on  peut  dire  qu'il  n'y  en  a  picf- 
quc  point  de  rebut  :  le  dcfiintayant  1 
iris  à  tâche  de  n'en  admettre  dam  J 
m  Cabinet  aucun  qui  ne  fut  otl  1 
foncièrement  bon  ,  ou  recom-  ■ 
mandable ,  foit  par  fa  fioguUrité  ,' 
foit  par  fa  rareté  Se  par  Ton  prix. 

Ceux  de  ce  deniiet  getite  r'j 
font  pat  le  plus  grand  nombre  ,  &  il  ' 
pccferoit  toujours  dans  fes  achapts  ] 
un  Livre  d'ufage  i  un  autre  qui 


t 


iitfi  Journildes SçAVéïnt , 
n'étoic  que  curieux  i  en  quoi  il  fc 
conformoit  à  fon  goût  paiticulier  , 
&  à  la  potrce  de  fes  Fiuances.  C'eft 
ainfi ,  par  exemple  ,  que  parmi  fes 
Livres  de  Théologie ,  on  ne  verra 
ni  la  Bible  de  Mayeiicc ,  ni  celle  de 
Sixtc-Quint ,  non  plus  que  le  Bré- 
viaire ni  le  Miflcl  Mozarabiqucs, 
cinq  Volumes  ,  dont  la  valeur  où  les 
a  fait  monter  de  nos  jours  la  Bihlio- 
mttnie ,  fuffiioic  feule  à  l'acquifition 
d'une  Bibliothèque  entière  pour  cer- 
taines gens  i  maison  y  trouvera  une 
bellcSc  bonne  Polyglotte  d'Angle- 
terre ^  qvii  e(l  un  Livre  merveilieu- 
ïcmenc  utile  ,  une  Bible  des  Septan- 
te de  l'Edition  de  Rome  in-folio , 
quantité  de  Pfauticrs  &  de  Nou- 
veauxTeftaiiiens  en  toutes  Langues 
des  meilleures  &  des  plus  bellesEdi- 
tions ,  &c.  C'eft  ainii ,  que  dans  le 
dénombrement  de  fes  Livres  de 
t'hilofophic  ,  ne  paroît  point  VAn- 
tçniana  Margariia  de  Gomef- Perti. 
M ,  ni  le  Baccius  dt  finis  &  Con- 
viviis  }  mais  en  recompenfc  on  y 
voie  figuier  les  Commentaires  de  P. 


■?A' 


1713. 


ri^l 


r  quelques  Traitez  I 
id'Ariftote,  laTablt 
FiriHt  fur  les  Oeuvres  d'Hippocracc, 

.  "donc  elle  cft  comme  une  coiicot- 

■  dancc  d'une  très-grande  commodi- 
Ité,  les  Principrt  Medicintià.'Hcnil- 
SÈricnne ,  la  Phyfiquc  de  RohMt  <fe 

■ -l'Editioa  de  Savreux,  yff-4°.  Se  pl«H 
fleurs  autres  Livres  de  même  goût. 

Mais  quoique  la  feule  rarccc  d'un 
Livre  ne  fut  pas  un  motif  fuiïifanc 
pour  déterminer  M,  l'Abbé  Bro-J 
chard  i  l'acqucrir  ;  cette  qualité  ne   ' 
Jailïbic  pas  de  devenir  pour  lui  de  . 
quelque  confideration ,  lorfqu'ellc 
ttoit  accompagnée  de  l'ut'ilc  ou  de  1 
l'a^reablejou  de  quelque  fingularitq   ' 
Se  c'efl:  de  quoi  nous  allons  produite    1 
des  preuves  en  indiquant  ici  les  titres 
de  quclques-ims  des  Livres  de  cette   ] 
cfpece,  qui  ferablenc  mériter  parli 
quelque  attention  particulière ,  dans 
.chacune  des  cinq  clafTes  qui  font  le 

I  ^itagede  ce  Catalague. 


jOîi 


XHEOIQGÏE. 

K^-  44*  La  Bible  en  François^  par 
.  Koh.OUvtfM.  Neu&hâcel.  153$. 

€8^.  MifTaLaôsu  j.<urn  Pn^fatione 
JS/htthzi  FU^fiJUjTfçi,  Atgcnu 

19  z.  Breviarium  Roman.  Cardina^' 

l\s  Qjtignonii.  Lugd.  1 5  54.  /V  i^» 

&I55^.i;J•4^ 
4?7-  Joannis  jHkr  &  Hîefonymi 

FrMgenfis  Hiftoria  9c  Monumen* 
'    ta.  Norimb.  155  i.fil.  i.  vol. 
joi.  GuilL  P#j?tf///  de  Orbiscon- 

cordia  Libri  IV.  1 5  50.)%/. 
504.  Jaçob.  ^rm/W/ Opéra  Theo*^ 

logica.  Francf.  1^3 5*  /^4^ 

fVXJSPXVDEUCE: 

;53.   Defenfio  TridcmuMC  fidcî  ; 

auâorc  Diego  Véijvà  Dandrada. 

Lisbon.  i$9S*iff'4\ 
5  6  9.£dwardi  Srown  fafciculus  re- 

tum  çxpetcHdarum  &c  fugienda** 


Plum,S:c.Lond.iff5o./o/.  a.  vol.  ' 
58?.  M.  Ant.  iie  Dominis  de  Rc- 

publica  Ecclelîaltica ,  &c.  Lomi. 

itfry.    Fiuicf.    itfjï.    in-fet.  3, 

vol. 
531.  Srcph.  B^IhkH  CapitaUtia  Re- 

gum    Ftancorum  ,    5a.  Parif.  I 

'igyy.fH.i.volCM.  ' 

595.LefongcdiiVergicr,&c,Par; 

in-fil. 

SCIENCES  £T  ARTS: 

789.  Confidciations  politiques  ïvit 
les  coups  d'Etat  ,  par  Gabr. 
Naudt.  Rome,  itf  jj.Wï-4".  | 

J17.*  Orchcfogtaphie,  pat  T'^w- 
«flr^rif.i«.Langr.  l^^£.in•J^*. 

_,  ,    HVMANITEZ. 


pt.  Cotnucopia ,  five  Hotcî  Ado^  \ 
nidis.  Giarc.  Vcn.  Aid.    1504,; 
in-frU 

,078.  Catholicon  cdicum  à  Ftatrè 
joan.  de  fanua,  VemfUlT.  cd.  iî^ 

inelocofi^anno,  w'/o/. 

jOiij 


I  t.6S    JoHiUâl  des  SçÂVMt  ; 
108 1.    Vocabularius  familiatis  & 

compendiofus  ex  fumma  Janucn- 
fis  M  PapiA,  &e.  l 'yoa^foL 
J0S4.    RoD.    Stephani  Thcfâiinis 

Lingux  Latiiix. Lugd.  1573. /ô/. 

1.  vol, 
Jlji.  La  Poetica  d'Aiiflotele  ,  fpo- 
ftapei  Lod.  Cafielvtiro.lïiV icnn, 
..     i57o.;»-4'. 
11^6.  MîttHrnide  Poé'tiLibr.  VI. 

Vener.  1559.  (»-4° 
1183.  Honieri  lUas  Se  Odyffea  cum 

Eufltth.     Commentar.     Rom. 

1  J4t .  in-fol.  4.  vol. 
ij8o.  Antholog.  Gncor.Epigram. 

maciim,  Gr.  Litcctis  capiralibus 

impretVa.  Vetui  edit.  itt-^°. 
144 1 .  VirgUtiis  cum  Commenratio- 

nibus  &  Paralipomenis  Germ. 

"Valent.  Gw/i«,  ÔccAnt.  iî7j. 

iit-fèl. 
i££y.  La  Nef  des  Fols,  &c.  Paiis. 

i4S7./o/. 
1^88.  LeMyftercdcS.  Chriftoflc, 

par  Cl.  Cheval».  Gicnob.  1 53e» 

iV4*. 
1633.  Le  giand  BUfon  de  faulTcs 


ï 


fuiiUt  lyjj. 
f  Amours  ,  &c  Paris.  15JJ.  *'»- 

I'*766.  Orlando fiiriofo  d't^rhfioi 
n  figure  di  Porra  Vcnet.  1584. 
4*- 
j77(î.  Délia  Tragedia  inritolata  Li- 

bcro  arbitrio-Tccunda  edit.i;  jo. 

in-%°. 
1777.  UCandelaio,  Comcdiadd 

£ruHo.P3n(.  I J82.  /«.g". 
1783.  Opère Burlelchcdiffmï(,&c.' 

Voncc.  ijtf4.  &  l$6S.  in~f.  1. 

vol. 
1Î84.  Il  Decamcrone  dî  'Baccueeio. 

Fir.  iSî7.;w-8'.  C.M- 
4893.  Novelie  del  BandeUv^ia  j. 

parti.  Luca.    IJ54.  i»  -  4'.  i. 

vol. 
a  9  j  1.    Liber    confoimîtamm    S. 

Francifci  cum  Chrifto ,  per  Bar- 

thol,  de  Pifi:.  Mediol.     15 10. 

Apologie    pour  Hérodote. 
nr.  Etitnn,  i^€C.in-V^. 

HISTOIRE. 

m^oy  Viag^  raccolri  da  Raitm/lt. 


I 


4iét    foHmnl  lies  SfAVA»t  ; 

Ven.    ïjij-tfj-Sj.  in- foi.   j. 

vol. 
1489.  HiftotiaByzantmr  Scripto- 

rcs.  Par.  è  Typogr.  Rcg.  in~fol. 

ij.  vol 
f.yi6.  BellendettH! de  ctibus lumini- 

bus  Roinanoruni.  Paiif.    1*34. 

m -fol. 
^741.  Difcours  fur  les  Médailles  & 

gravciires  antiques,  principale- 
ment   Romaines  i  par  Ant-  k 

Poi'.Pii.  ij79.(H-4". 
1744.  Oceeuis  Niimifniata  ,  aiiâi 

pci  Mvdfobarbum.  MedioL  1^8  5, 

m.fd. 
17^3.   Rcchcichcs  des  Monnoyes 

de  France ,  pat  BoMtroHe  ,  Par; 

itfrftf.  ii-foi. 
ï8jo.  Bibliothèque  de  là  Croix  du 

Maine.  Par.  1 584.  in-fol. 
iSj!.  Bibliothèque  de  **  Vcrditr. 

Lyon.  ijSj,/»-;^/. 
ïoij.  La  Toifon  d'or  »  &c.  Par. 

Un  dénombrement  plus  ctenda. 
pir  rapport  au  bon  choix  des  Livres 


Juillet  171?. 
Be  tout  genre  compris  dans  ce  Ca- 
talogue nous  mcncroic  trop  loin. 
Nous  nous  contenterons  d'avertir 
que  la  Claire  des  belles  Lettres 
t  celle  que  M.  Brochard  affedion- 
noit  le  plus ,  comme  nous  l'avons 
dcja  dit]  fediftingue  pai  l'aflcm- 
bîage  de  prefque  tout  ce  qu'il  y  3 
de  meilleur  parmi  les  Grammairiens 
Se  \cs  Ltxieogrdphcs  tantGiccsquc 
Latins  ;  parmi  les  Rhctcuïs  Se  les 
Orateurs  de  ces  deux  Langues  ;  par-. 
«li  les  Pobtes  Grecs ,  Latins ,  Fran- 
çois ,  &:  Italiens  tant  anciens  que 
modernes  ;  parmi  les  Mythologi- 
ftes  &  les  Romanciers  ou  les  Au- 
teurs de  Fables  ,  de  Contes  ,  «e 
Nouvelles,  de  Plaifanccriesouf*- 
téties ,  &c.entoucc  Langue^  parmi 
les  Philologues  Se  les  Critiques  5 
parmi  les  Polygraphes ,  oùfc  trou-. 
vent  plufieurs  Auteurs  de  Dialo- 
gucs,&:une  longue  fuite  d'EpUlolai- 
les  des  plus  rares  &des  plus  eftimcz, 
tels  que  le  Gdguin  ^  le  Phitelph: ^Scc. 
i4e  tout  des  plus  belles  Editions  Sc 
'  s  plus  corieâes  ,   comme  font 


I 


I 
I 


1 17o    Journal  des  Sfav/mi , 
celtes  d'Aide ,  des  Juntes,  deColï- 
ncs ,  de  Plantin  ,  des  Erienncs ,  de 
Morel,  deTuincbc,  de  Vafcofan, 
de  PatifTon ,  Sic. 

Si  M.  Btochard  éroit  délicat  fut 
le  métice  des  Livres ,  &  s'il  ne  leur 
dontioit  entrée  dans  fon  Cabincc 
qu'après  s'être  appuyé  du  fuffrage 
des  fins  connoiflcurs  ,  cntr'au- 
tresdcfcii  M.  dt  la  Monvoye  fon 
ami}  il  ne  fc  rendoit  pas  moins  dif- 
ficile fur  la  condition  de  ces  nicmes 
Livres,  &il  ydonnoic  l'attention 
la  plus  fcrupuleufe.  Il  lesluîfalloit 
en  bîanc&en  grand  papier,  autant 
que  la  cliofe  écoit  polîiblc  ;  &  l'on 
içait  que  fur  cet  Article  ,  il  i  fait 
(  s'il  ell:  permis  de  parler  ainiî  )  les 
trouvailles  les  plus  finguliercs  &  les 
plus  hcureufes.  11  choififlbit  tou- 
jours fon  excmplairefcuille  à  feuil- 
le fut  quantité  d'autres  ■,'  &  la  moin- 
dre tache  ,  la  moindre  déchirure 
'  ctoit  un  titre  d'cxclufion  pour  la 
feuille  qui  en  étoit  malhcureufe- 
ment  atteinte  :  ce  qui ,  fans  jamais 
iiicnce ,  pouiToit  four^ 


pmîîet  1715.  ii7-|L 

ïttàbout  celle  du  Marchand.  S» 
délicacefle  fur  le  fait  des  relieures  ue 
donnoit;  pas  moins  d'exercice  aux 
t;cns  du  mctici.  On  ne  pouvoic  con- 
iervcr  aflcz  à  fon  gré  les  marges 
d'us  Livre  ;  Se  il  ctoic  des  plus  clait- 
voyans  fur  toutes  les  circonftanccs 
ou  les  minucies  i^ui  prouvent  qu'un 
Livre  fort  des  mains  d'uiiRelieur  ha- 
bile 5c  attentif.  Aufïl  prcfque  tous  fcs 
Livres  font-ils  des  mieux  condition- 
nez ôc  des  mieux  confervez  ;  c'cft- 
à-dite ,  reliez  en  veau  fauve  ou  en 
maroquin  de  routes  couleurs  ,  Se 
dotez  fur  tranche  pour  la  plupart  i 
bien  margez,  Ô;  coUatJonnez  avec 
"une  cxaiilitudc ,  qui  doit  mettre 
en  fureté  contre  ks  impettcâious 
ou  les  défcduofitcz  fi  fréquente^ 
dans  les  Livres  ordinaires,  quicon-; 
que  voudra  faire  emplette  de  ceux 
de  M.  Brochard ,  dans  la  vente  qui 
en  fera  faîte  à  l'encan ,  au  comment 
cernent  de  ce  mois. 

Il  a  ordonné  cette  vente  pat  un 
'')ecial  de  fon  Tcftament,  r 


1 171  fonmAÎ  dei  S^avahs  , 
il  3  voulu  qu'elle  tût  dirigée  p3t  le 
Sr  Gabiicl  Marrin  Librairr  ,  doni 
il  fçavoitque  l'expérience  confom- 
méc  en  pareil  cas  ne  pouvoir  que 
tourner  au  profit  de  la  fiicccflîon. 
Le  Sieur  Martin  s'eft  doac  charge 
du  foin  de  taire  imprimer  le  Cata- 
logue de  ce  Cabinet,  tel  que  l'avoit 
drcllc  le  dcfiint  ;  &C  il  n'y  a  fait 
d'autre  addition  que  celle  des  5^«-' 
Keras  &:  celle  d'une  Table  Aîphabc- 
'tiqwedcsnoms  d'Auteurs,  laquelle 
devient  une  des  grandes  Commodi- 
tcz  de  CCS  forces  de  Catalot^ucs. 
C'cft  de  quoi  il  nous  informe  dans 
im  petit  avis  qui  paroî:  à  la  tcte  de 
ce  Volume  j  éc  dans  lequel  il  nous 
alTure  que  ce  Cabinet  par  le  choix 
■des  Livres  qui  le  compoiènt,  ne  fait 
pas  moins  d'honncut  à  l'érudition 
variée  du  défunt,  à  b  ConnoifTancc 
«ju'il  avoit  des  Langues  favantes  , 
&  à  fon  jufte  difccrncment  fur  le 
mérite  des  Auteurs  de  toutes  facu!- 
tcz,  ÔC  des  bonnes  Editions  de  leurs 
Ouvrages ,  qu'il  en  avoit  acquis  de 
ifjn  vivant  ,  par  la  revilion  &  h,  m 


pHÎlîetiyif  ilyj 

rfbrrcAion  de  quelques  Auteurs 
Claiîiqucs  dont  il  s'ctoît  rendu 
r£diteui. 

MEMOIRES  CONCEUN^NS 
U  nature  &  la  ^nalité  des  Std- 
tutt  1  diverfei  ^uefiient  mixtes 
de  Droit  &  de  Coutume ,  &  U 
fliiDun  des  Arrêts  (jut  les  ent  dè- 
ciaies.  Par  M-  Louis  FroUnd , 
Mticien  Avocat  au  Pdrlement  de 
Paris.  A  Paris  ,  chez  Jacques 
Mcrcicrpcrc,  luëS.  Jacques,  à, 
S.  Ambroife ,  &  au  Palais ,  chez 
Pauluï  du  Mcfnil,  Pierre-Mi- 
chel Biunet ,  5r  Jean  de  Nuliy. 
1715.  it/'^".  a.  voL  premict  vol, 
pp.  788. 

LA  France  eft  régie  en  partie 
par  le  Droit-Ecrit,  &  en  partie 
par  un  grand  nombre  de  Ciûtu- 
mcs  diHeien£cs.Ccs  Lois  contenans 
des  difpoH  rions  coûtes  difTcrcntcs, 
quelquefois  même  oppo(ces ,  il  (e 
prefcnte  fouvcnt  plufîcurs  queftions 
V  il  cft  difficile  de  détcnnincr  s'il 


1 274    JourHéd  des  Sç4vam  , 
faut   fuivrc  pour  les  décider  ,  là 
Coutume  du  lieu  où  lès  aâes  pnt 
été  pafTez  »  celle  du  Domicile  des 

Sarties  qui  ont  contraâiées ,  ou  celles 
es  lieux  où  les  biens  qui  ront  l*ob« 
fetdes  Procès  font  fituez.  Comme 
M.  Froland  s'eft  particulierentent 
appliqué  à  éctaircir  une  matière  (i 
embarraffée  ,  &  qu'il  avoir  déjà 
traité  quelqu'unes  dé  ces  queftions 
dans  (es  Mémoires  (ur  le  Senatuf* 
cbnfulte  Velleyen  par  rapport'  à  la 
Normandie  ^  fur.  la  prohibition 
d'évoquer  les  décrets  des  biens  de 
cette  Province  ,  &  fur  les  ufaees 
locaux  du  Comté  d*£u  ;  le  public 
attendoit,  avec  quelque  impatiehce^ 
fon  Traité  des  queftions  mixtes 
qui  a  été  annoncé  pluiieurs  fois  dans 
nps  Journaux. 

Différentes  occupations  ayant 
•obligé  M.  Froland  de  diflèreir  la  pu- 
l>lication  de  det  ÔuViStge-  ^  il  en  a 
-paru  deux  atitires  depuis  quelque 
temsoù  cette  matière  le  trouve  traî- 
téejle  premier  cft  leLivre  de  M^BoU- 
lenois  ftAr  les^  dêmiiCons  4c  hichi; 


I 


^  jHtîUt  iyip.        V-79M 

'AÏ'occaGoii  d'une  queftion  mixtCjiB 
laquelle  la  matière  qu'il  s'ctoir  pro-  i 
poic  de  traiter  peut  donner  lieu»  ' 
il  s'cft  attache  à  donner  des  règles 
pour  diftinguer  les    Statuts  réels  . 
a'avec  les   pctfonnels.    Le  fécond 
Ouvrage  eft  le  rcfultat  d'un  grand 
nombre  de  Conférences  tenues  à  U 
Bibliothèque  des  Avocats ,  qui  ont 
été  publiées  fous  le  titre  de  Con[itlta- 
thtJS  de  plkfieurt  Avocats  célèbres  ^  j 
dans  le  fécond  Volnme  des  Ouvragei.\ 
de  DHplefts.  -1 

Mais  M.  F roland  ne  croît  point  l 

?jue  ces  deux  Ouvrages  pui0entlui  ■ 
iirc  difpurcr  l'honneur  d'avoir  en- 
tamé le  premier  la  matière  par  rap- 
portà  la  Jurifprudence  Françoife  ,  J 
parce  que  le  morceau  de  M-  Bou!e-i  1 
nois  fur  cette  matière ,  n'cft  ni  aulal 
général  ni  auffi  complet  que  celui  1 
dont  il  s*agit.  »  C'eÀ  ,  ajoute  M. 
wFroland  ,   un  petit  larcin  qu'il 
H  m'a  fait.  Mais  il  n'y  a  pas  moyen 
N  de  s'en  plaindre  j  outre  qu'en  ma- 
•itieicd'ctuditioii,  iln'cft  pas  dé- 
fendu d'en  faire  de  femblables.« 


s  27^  Jonmal  des  SfdVMs , 
*>  &  qu'il  eft  de  mes  iotimies  amis  ; 
n  il  a  (i  nettement  Se  iî  folidement 
M^xpliqué  tout  ce  au'il a  dit»  que 
»9  je  craîndrois  fort  de  m'attiter.rin- 
»dignation  du  Public  ,  fi  je  me 
t»  plaignois  de  fon  procédé*  ^ 

A  l'égard  des  redadions  des 
Conférences  des  Avocats,  tous 
ceux  qui  ont  aflifté  à  ces  Conferen* 
ces  fçavcnt  que  c'efl:  notre  Auteur 
qui  a  propofé  la  plupart  des  queftions 
qui  y  ont  été  traitées ,  qu'il  a  com- 
muniqué des  Mémoires  pour  les 
agiter  de  part  &  d'autre ,  Se  qu'il  a 
fourni  plufîeurs  Arrefts  qui  le& 
avoient  décidées* 

De  ces  Remarques  qui  regardent 
l'Hiftoire  Littéraire  ,  venons  au 
corps  de  l'Ouvrage.  Ueft  divifé  en 
deux  Parties  »  l'Auteur  ayant  d'a- 
bord fait  voir  dans  la  première  Part 
tie  que  ce  qui  donne  lieu  à  ces  que- 
ftions mixtes  eft  la  diverfité  des 
Loix  &  des  Coutumes ,  oui  obli^ 
gent  à  examiner  fi  leurs  difpofitions 
font  réelles  ou  perfonnelles  ,  parle 
enfuitc  des  JurUconfultes  qui  ont 


faîcé  de  la  nature  des  SramtS. 
Baitole  en  a  parlé  fur  la  Lo!  Cun. 
Hos  popHlis.  Cod.  de fummuTrinitit- 
te.  Quoique  cette  Loi  ait  trèj-peu 
de  rapporta  la  matière  dont  il  s'a- 
git, la  plupart  des  anciens  Intec- 
prctcsdu  Droit  Romain  ont  traité 
de  la  pcrronalifé  ,  ou  de  la  réa- 
lité des  Statues ,  àrcxemplc  de  Bar- 
iole en  expliquant  la  Loi  CunUoi 
poputêj.  Mais  notre  Auteur  croit 
qu'ils  n'ont  pas  bien  éclaira  la  ma-r 
ticre  ,  qu'à  force  d'auroritcz  cnraf- 
ièc)  les  unes  fiu  les  autres ,  de  dîf- 
cours,  de  fubtiiités  Se  de  dilTerta- 
tions  aflez  inutiles ,  ilsToiit  rendui; 
fort  obfcure ,  que  ce  qu'ils  ont  écrîc 
ne  contient  tout  au  plus  que  des 
principes  généraux  ,  qu'ils  ont  dé- 
cide peu  de  queftions  &  que  leurs 
fenrimcns  ne  font  pas  en  tout  con- 
formes à  nos  mœurs. 

Entre  les  Jurifconfultcs  François,' 
Dumoulin  a  traité  ces  quedions 
en  plitileiirs  endroits  de  fes  Ouvra- 
ges ,  fur  tout  dans  fon  Confcil  55. 
pour  la  veuve  du  Chancelier  de 
>;//«.  î  P 


I 


1 178  JouTHéil  des  SfWdnf  ; 
Ganay  ^  &  dans  fes  Commentaires 
fur  leTitre  preiHiei  du  Livre  i.  du 
Code,  a»  Mais  il  s*eft  contenté^ 
*>  fuivant  la  remarque  de  M.  Fro« 
»land^  d'étahlirdes  principes  fur  la 
»  qualité  des  Statuts  ^  il  a  pofé 
»peu  d'efpeces  ,  Se  û  pour  ap* 
M  puyer  fon  avis  ^  il  a  rapporté  des 
»  autoritez ,  c'a  été  fans  les  accom- 
to  pagner  d'^Ajcreds  ^  de  (ôrte  qu'il 
m  refte  quelque  chofe  à  defirer  pour 
»  TutiUté  &  la  perfeâîon  de  TOu- 
»  vrage.  «  Notre  Auteur  porte  le 
même  jugement  de  ce  qu'a  «dit 
d'Argentrefur  la  nature  des  Statuts^ 
fur  l'Article  ai8.de  la  Coutume  de 
Bretagne  »  ouil  s'attache  à  fon  ordi- 
naire a  condxittre  les  fentimens  de 
Dumoulin.  Il  en  eft  de  même  de 
Tiraqueau  qurtraite  avec  zScz  d'é- 
tendue quelqu'unes  des  queftions 
mixtes  ^  en  rapportant  ^  fuivant  fa 
metliode  ^  quelques  raifons  »  &c 
beaucoup  d'autoritez  de  part  6c 
d'aatte. 

M.  Froland  met  à  peu  près  dans 
le  même  rang  3  ce  qu'ont  dit  là-dcf- 


^Uiltet  1719;  I17J- 

■fus  Chïiftinaus,  Evctard,  Peck', 
&  Voet.  Il  fait  beaucoup  plus  de 
cas  de  Burgundus,  de  Rodimboutg, 
Se  de  Stokmaiis ,  que  la  dîvcrficé 
des  difpofirions  des  Coutumes  de 
Flandre  a  cn(^af;é  à  traiter  ces  que- 
ftîons  mixtes.  U  eft  néanmoins  con- 
vaincu qu'il  étoitnecciraire  d'ccliir- 
cir  cette  matière  ,  par  rapport  à  U 
Jurifprudence  Françoifc  :  1".  Parce 
que  ces  Ouvrages  étant  tous  écrits 
en  Latin,  ceux  qm  n'entendent  pas^' 
parfaitement  la  Langue  Lacînc  ne  ' 
peuvent  profiter  de  tout  ce  qu'il  y  a 
de  bon  dans  ces  Ouvrages  :  2".  Que; 
ccsAuteurs  ont  des  fentimens  para- 
culiers  qui  ne  s'accordent  point 
avec  notre  Jurifpmdcncc  Françoife: 
î".  Parce  qu'ils  n*ont  point  traité 
un  nombre  aflez  confiderable  de 
queftions  :  4°,  Parce  qu'on  n'y  voie 
pas  lesdécifions  des  Parlemcns  de 
France  fur  ces  matières. 

Notre  Auteur  patTc  de  ces  Obfcr- 

vations  aux   différentes  efpcccs  de 

.-  Statuts.  Le  Statut  réel  eft  celui qtù 

Ircegarde  la  cbofe  )  le  pufonnel , 

jPi\ 


I 


ï  180  foxmàl  det  SfAVMtis  i 
lui  qui  regarde  la  pcrfonnc  ;  à  l'é- 
gard du  Statue  mixte  ,  duquel 
d'Argcnrré  a  fait  une  troiiicmc  claf- 
fc  ,  M.  Fioland  ne  croit  pas  qu'il 
foie»  propos  de  l'admectic  ,  attendu 
(]ue  d'Argcnrré  Sîfcs  Sedateius  ne 
lui  donnent  pas  plus  de  force  ou  de 
pouvoir  qu'aux  Statuts  réels  j  qu'il 
feroit  fouvcnt  difficile  de  décider 
JaqucUc  de  ces  deux  qualitcz  feroit 
la  prédominante  ■■,  que  dans  le  cas 
d'une  paffïite  égalité  ,  on  ne  fçau- 
roir  quel  parti  prendre ,  Se  que  dans 
les  deux  exemples  que  d'Argentré 
rapporte  de  ces  Statuts  prétendus 
mixtes,  l'un  a  toujours  été  jugé  réel 
6:  l'autre  purement  perfonncl. 

Une  faut  donc  admettre  ,  dans"' 
le  fyftême  de  notre  Auteur  ,quc 
deux  efpcccs  de  Statuts ,  le  réel  & 
lepcrfonncl.  Miis  la  grande  diffi- 
culté ell  de  dlftingiKr  US  cas  QÙ  la 
Loi  regarde  la  chotë  >  de  ceux  où 
elle  regarde  la  peifonac.  Bartole 
vouloic>  pour  décider  ces  qucftions, 
qu'on  examinât  dans  quels  ret- 
mes  les  Loix  font  conçues,  qu'«nlcs 


f^uilkt  1713;  Ii8f 

ig^rda  comme  perlbnncUcSjquand. 
Tesdifpofitionscomnicncciitparcn- 
vilager  la  pcrformc,&cominc  réelle, 
i^uand  elles  prefentcnt  d'abord  les 
tonds  dâs  leur  difpolîtion.Mais  cette 
opinion  a  è:c  rcjetccc  avec  raifoii  pac 
Icî  plus  habiles  Interprètes  duDroit, 
car  ^tiand  il  s'agir  d'expliquer  les 
Loix  ,  il  ne  faut  pas  s'attacher  à 
l'ordre  des  termes  dans  Icfqucls  elles 
oiu  été  tcdij;écs ,  mais  à  leur  efpric 
fie  à  la  véritable  intention  desLegif- 
lateurs.  AaSi  voyons-nous  que  les 
Parlemens  cm  jugé  réelles  pluficurs 
(ii/pcfîtions  de  Coutumes  ,  dans 
lesquelles  on  a  d'abord  parlé  des 
perfonnes ,  comme  celles  quidircnc 
que  le  fils  aîné  a  pour  fon  précipuc 
une  certaine  portion  des  Fiefs.  M.  I 
Fioland  en  rapponc  plulîcurs  autres 
exemples- 

Notre  Auteiu-  n'admet  point  non 
plus  pour  règle,  celle  que  donnent 
quelques  moderne),  que  la  Loi  ne 
doit  être  réputée  pcrfonncUe  que 
quand  elle  règle  l'ctat  univcrfcl  de 
U  pcrfonnc  ,  parce  qu'il  y  a  plu- 


t  i8i  Journal  des  Sfdvans , 
lieurs  Loix  qu'on  regarde  dans  ncp- 
rrc  JiKÎfprudcnce  comme  purement 
perfonnelles  ,  quoiqu'elles  ne  con- 
ccrnen:  que  quelques  ssftions  parti- 
cnliercs  de  la  peifonnc.commc  l'o- 
bligation des  tcmmes  de  Norman- 
die ,  par  rapport  au  Sciiatufconfulte 
Vclleyeti. 

Dans  le  dernier  Chapitre  de  cet- 
te premierePartie  l'Auteur  traite  du- 
Tpouvoir  des  Statuts ,  &  il  donne  là- 
defTus  quelques  règles  générales , 
■par  exemple  que  ce  qui  règle  l'état 
univerfel  de  la  pcrfonne  ne  change 
pas  par  le  changement  de  domicile, 
qu'un  homme  interdit  dans  domi- 
cile rcftc  interdit  en  changeant  de 
demeure ,  mais  que  l'habileté  à  fai- 
te Une  certaine  chofe  change  fui- 
vant  le  changement  de  domicile  , 
qu'on  ne  peut  déroger  par  des  con- 
ventions particulières  à  une  Loi 
prohibitive ,  &  qu'il  y  a  des  Statuts 
léels  aufqucis  la  petfonne  qui  doit 
en  profiter  peut  déroger. 

M.  Froland  Ce  propofe  de  rc- 
ibudre  dans  fa  fcconae  Partie  un 


grand  Aombie  de  qucftions  mix- 
tes importuites ,  de  rapporter  fur 
chacune  les  rfôfons  qu'on  peut 
avoir  pour  foûceok  «pie  la  Loi  cft 
peifonnelle  ou  réelle  y  fur  tout  de 
marquer  un  g?:and  nombre  d'Aï' 
cefts  ,  qiû  ne  font  point  rapporcez 
dans  les  Li,vtes  de  JunTpcudence^dc 
■qui  ont  néan^noÎDS:  dâùdé  de  ces 
.  queftions  difficiles.  Nous  dowie- 
lons  dans  le  Journal  fuivant  le  pré* 
cis  de  quelques  morceaux  de  cette 
(ècoode  PanÎA   , 


JO  H.     BUGENH  AG 

PoMCR.AKrA.  In  quatuor  Libr 

divifa.  Qi^itim  primus  agit 

Pbxneranonim  '  antiquitate.  i 

cundus  refert  Pomêranorum , 

Rugianorum  convefiîonem.T 

dus  PriiHripum  Pomeiantar  gel 

veranique  tradit  fanguibls  pi 

pâginem  ^  Qyartus  continet  m 

ceUanea.  Ex  manufcripto  cdii 

Jac.  Hcnr.  Balthafar.  TheolD 

âor^  &  ProfefGsfr  ordkïaxiui 

Confiftorîi  Regii  Atk^ox ,  & 

iEdem  S.  Jacobi  Paftor.  Griph 

^aldiac  :  fumptibus  Jac.  Lofli 

Kegix    Academiac    Bibliopol 

Anno,  1718*  Ceft-à-dire   :  j 

fmninmiiMliàn  Bugenhsgher 

divijii  €n  quatre^  Livres  ^  aont 

frcmiir  traite  Je  V Antiquité  t 

feufUs  de  Femiranie  3  îe  fecoi 

de  tenr  eptwerfien  &  de  celle  û 

habit éiHS  de  1^1  fie  de  Rngen  , 

treiJUme des  aS;§ns  &  delà  fu 

ceffion  des  Princes  de  Pamiranii 

le  fHOiriime  enfin  de  quelques  ev\ 

neme 


'  ïMttut  1713.-    -  ïts?! 

'  ntit^Ht  rtttutr^uAhUs  ijui  n'mt  pA 
trouver pUce  dant  Us  Livres  pre- 
cedens  ,  mife  ah  jour  fur  «»  a!f~ 
c/ert  mMtufcrit  pérjAcquis-Hen~ 
ri  BAlchafar  DoSleur  &  Pro/efenr 

'  «  Thtologit,  &c.  A  Grypfvald, 
aux  dépens  de  Jacques  Lofrerus, 
Libraire  de  l'Académie.  lyiî. 
I.  vol,  (ff'4*.  pp.  1 S  8.  fans  com- 
pter la  Préface  de  l'Editeur  de 
ao.  pp.  un  Supplément  à  l'abregi.  J 
«Je  Bugenhaghcn  de  n.  pp.  8c  T 
les  Tables. 


IL  elt  certain  que  Bugetiiiaglien  , 
n'eft  pas  le  ptcmicr  qui  ait  écrie 
l'Hifloirc   de  fa  Nation  ,  puifque  1 
fon  Prince  l'avoit  chargé  ,  comme  ] 
on  le  verra  dans  U  fuite  ,  non  de  ] 
faire  l'Hiiloirc  de  Poméranic,  mais  j 
de  rafTemblcr  les  Auteurs  qui  en  , 
avoieni  parlé.  11  s'appliqua  en  eflèc 
àcette  colleiliou ,  mais  tout  ce  qu'il 
putralTcmblerlui  parut  fi  pcucoi- 
KÔi  qu'il  ne  le  regardât  que  comme 
des  Mcmoiiesiofonacs,  ficfechai- 
fHiUtu  S  9. 


.]i9f    SaurtMl  ttej  Sf0VMns , 
gea  du  (bin  de  les  mctrie  en  ordre  ; 
Ëc  d'cD  faîf e  un  Lîvie  digne  d'occu- 
^E  le  loifïr  des  honnêtes  gens.  De 

'  -telle  forte  que  eet  Ouviagc  eftrceU 
Icment  le  meiUeut  qui  eue  paiu 

,  jiifqu'i  lots. 
,     L'Editeur  avotie  cependant  que 
U  plus  grande  partie  de  ce  qu'on 
trouve  ici  cft  rapporté  plus  au  long, 
&  fouvcot   beaucoup  mieux  dans 

-  les  Chroniques  de  Cramer  ,  de 
Fricdeborn ,  dt  Migtelius ,  &  de 

_.,  jplufieurs  autres  ,  &c  ne  croit  pas 
pourcclafaiicun  prefcnt  inutile  au 
public  ,  parce  qu'il  a  trouve,  dît-il , 
dans  cet  Auteur,  beaucoup  de  cho- 
fes  capables  d'éclaircii  tout  ce  que 
les  autres  ont  dit.  Uneraifonquilui 
caroît  encore  plus  forte  que  ccllc- 

.  iàjC'eftquelalcdurcdcBugenhar 

§hcn  eft  très-propre  à  faire  ientir  le 
efoin  qu'avoit  U  Pooiénntc  de  la 
Reforme  de  Luther.  Pour  appuyer 
ccfcniiment,  il  cite  feizc  Textes 
decec  Auteur  qui  ic  lifcnt  aux  pa- 
ges 14.21.  2tf.35.SS-î^-57-7S- 
>4.titf.  117t. ii>.  119.  xtf4.  171.. 


JuHtet  171J.  lïSyl 

!  i8j.  de  ectre  Edkion.  Nous  ' 
avons  eu  l'cxa^tude  de  relire  ces 
pailàgcs  ,  nous  a'y  avons  reconnu 
qu'un  Catholique  Romain  qui  voit 
tous  les  abus  &  qui  les  reprend  avec 
force  ,  mais  qui  n'en  cite  aucun 
qu'on  ne  puilTc  ,  Sc  qu*on  ne  doi- 
ve comgci  fans  cecouric  au  ^hiT- 
toe. 

Bugcnhaghcn  avoit  à  peine  tren- 
te trois  ans  quand  il  compofa  cette 
Hiftoitc.  Cai  il  naquit  à  WoUin:,   [ 
Ville  famcufe  aurrerbis  ,  mais  qui  ' 
ji'eft  maintenant  qu'un  petit  Village 
dans  la  Poméranie ,  le  14-  Juin  de 
l'an  1485. Al'âgc  de  treize  ans, c'eft- 
à-dire,  en  i498.il£ittcondaicappi- 
fcmmcm  pour  les  ctudesàScetii:i,où   r 
il  y  avoit  pour  lors  on  Collège  fa-  j 
meux.ADtèsy  avoir  étudié  les  bel-  1 
les  Lettres  l'efpace de rtois  ans,  il  ' 
paffa  dans  l'Utiiverfirc  de  Grypf-  . 
*ald  pour  y  prendre  le  bonnet  de 
Maître  es  Arti ,  &  l'y  prit  en  effet 
cni5oî.ll  fut  élu  Rciftcut  du  Col- 
lège de  Trepro»  ,  emploi  dont  ii 
s'acquitta  <lignemen&  A  quelque 


^^^^■IPBi 


tëms  (le@l<îi  tmiti  dan»  un.* .  Mdtetfté- 
re  vôifin  3  loù  ayuitlr^  k  Piècrife  y 
il  fd  rendit  utile  'au  peaple  &  à  fes 
ftere^lpat fei Sennons  &.par  fes£z- 
pHéatiiû(m;itir  L*Ecritime  ',  de  tdil& 
ibmf^  cjtÀm  s  5'i7<  lorâiaeipouc  Tuf- 
t$li^nl^$!'tt{»a&,Sc' d^^  on 

étâbUt  des  Bcx»tes«dan5  cetteMaifon. 
on  l'en  nomma  Leâieur  d'une  comr 
-mime  vbêt  i  <â^tù:  dans  cette  place 
^tfUiihin.la^daritiett  ouûn  àikPo?- 

jttérftàEe/  Scvbilà  ce  qUi  fitnaîtiie 
jctt  Ouvrage. 

'?\;  '  Frédéric  lurhommé  le  Sage^  Ele*- 

'Aetir  de  Saxe ^^ ayant  refolu de  fai- 

iteécrirerHiftoirè  de  fon  Elèâorat  « 

df «ikumrle) bdfôîn -qu'il  avoic  de 

•celle  de  fea  voifinsnour  accomplir 

fim' projet, pria  Baguas  X^  du  nom^ 

-DucdePoméranie^  de  lui  envoyer 

-h  généalogie  '&  ;  lospiiQcimlflS  ac- 

-idpnsde^lâi^édéceâefirs.  Pour  fa-* 

'  tis&ire  dé  Prince  Bugflaa  chargea 

Bugenhaghen  dé  vifiter  toutes  les 

Biblii^jiéques  6c  de  raflembler  tous 

■  les  Livres  qui  ponrroient  inftruire 

Ff^édéricdeGC  qu'il  dêûroit  içavoir  : 


puillftiyi.9-  iiSj 

ircur  accepta  ta  commif- 
r  quoiqu'il  en  connut  la  diâî- 
ciilré ,  &  parcourue  toute  la  Pomé- 
ranic,  mais  après  des  travaux  im- 
mcnfes ,  il  ne  fe  vit  chargé  que 
d'un  petit  nombre  de  Livres  qu'il 
ne  jugea  mcinc  pas  dignes  d'être 
envoyez  à  l'Eledcur  de  Saxe.  Il 
avoir  prévu  ce  malheur,  &pourne 
pas  tromper  totalement  l'efpcrancc 
que  fon  Prince  avoit  fondée  fur  fes 
voyagcî  ,  il  avoit  recueilli  fur  Içs 
lieux  jTicmcs  où  il  s'ctoit  trouvé 
une  infinitédc  Remarques,  comme 
desmateriaux  dontilferoit  ufage /i 
l'on  le  jugcoit  à  propos.  C'eft  avec 
ce  butin  qu'il  rentra  dans  fon  Cou- 
vent ,  il  s'y  mit  au  travail  avec  tant 
d'ardeur  ,  qu'à  la  fin  du  mois  de 
May  de  l'année ijiS.  il  lepiefema 
à  fon  Prince,  comme  on  l'apprend 
de  Ion  Eptcre  Dédicatotre,  par  la- 
quelle on  voit  qu'il  lui  envoya  fà 
première  Copie  ,  puifqu'il  lui  die 
de  juger  de  l'cxadiiude  de  cet  Out 
par  la  qitanritc  de  ratures 
3  y  trouvera,  Depuis  ce  tcmson  " 


f  z^é  JoHfnd  des  SfdvMs , 
a  gâridi  cettfe  HiftcMre  manufcrite 
à»ns  k  Bibliothèque  chi  Duc  de 
FMTféibme  ^  où  les  Grands  &  les 
Hommes  d^Etat  l'alloient  lire  & 
admirer  Texaditode  ,  la  candeur  ^ 
ta  mé^tode  &  k  ftile  de  Bugenha- 
ghen^  au  rapport  de  Pierre  Vincent 
dans  un  Difcours  public  qu'il  pro^ 
ttônça  à  'Vitember^  en  15  5  8.  &  qui 
fé  lit  dans  k  troihéme  Tome  des 
Déclamatîcmsde  Ph.  Mclanchthon^ 
imprimées  en  170^.  à  Copenhi^ 
guc: 

Nou^  H'^etitrepcendrons  point 
rcxitrdit  dé  cet  Ouvrage ,  fon  titre 
feiii  donnt  une  jufte  idée  de  la  mi-* 
tfe>dc  qu'on  y  fuit.  L'Auteur  en  eft 
&  j^oux  qu'après  avoir  avoiié  qu'il 
if  aura  fans  doute  beaucoup  d'évene* 
ftiêhs  dont  il  n'a  point  parle  »  Uoqo- 
jnre  tous  ceux  qui  les-découvcixont 
de  ne  les  point  inférer  dans  fon  Li- 
Vie  ,tfef  peur  ^  dit-il ,  qu'en  pieten* 
daht  m'tinikhir  ^  îh  ne  aoublent 
l'érdreque  jemë  fuis  fnopolk^  & 

ue  je  n*ai  luivi  qu'avec  beaucoup 

e  peine. 


3: 


juillet  lyiS'  1191 

►  Cette  prière  ne  regarde  que  les 
ttois  premiers  Livres,  car  pour  le 
quatrième  ,  il  exhorte  chacu»  à  le 
gcotlir.  Ce  font  en  effet  tous  foirs 
détachez  tes  uns  des  autres ,  Se  qui 
font  fans  confequcncc  ®n  en  peut 
juger  par  quelques  aniclesquenous 
allons  traduire  ici. 

En  >}04.  durant  une  grande 
tempête  il  s'éleva  un  fi  furieux  ou- 
ragan que  pluficurs  maifons ,  plu- 
fieuts  Tours  Se  plufieurt  EgUfes  en 
furent  renvcrfcc*  ,  &  qu'un  grand 
nombre  de  VaifleauK  fiuent  biiHv. 
Se  fubmcrgez.  La  même  nuit  la  mer 
s'ouvrit  un  nouveau  pafTage  dans  les 
terres  &  forma  un  grand  &  vafte 
Port  qu'on  appelle  ABe  deejr. 

En  I  )7^.  le  jour  même  de  Cûat 
Nicomédc  toute  la  Ville  de  Tan- 
clim  ou  d' Anclam  fut  brûlée,*  l'ex- 
ception de  quelques  mazures.  La 
même  Ville  fut  une  féconde  fois 
réduite  en  cendres  en  1414, 

En  I  î  87.  le  jour  de  l'Annoncia- 
tion la  populace  de  cctcc  Ville  fe 
murinaavec  tant  de  tiireur  qu'«ile 
■       ■   5<î.iiii  '  ■. 


I 


tiyi     JtHrnal  dts  SçAVMfJSt 

igorgca  tous  fes  MagiAiacs ,  fans 
que  l'éxecution  qu'on  avoic  faîte 
nois  ans  auparavant  de  pluiîeurs 
habicansde  Scralfund  pouruncpa- 
leille  cntreprile ,  pût  les  en  dccour- 
ncr. 

,  £n  1 4»  J .  le  jour  de  Taint  Lauicne 
il  tomba  une  grêle  fi  furicufe  à 
Gripftfald  &  aux  lieux  circonvoi- 
fms  qu'elle  ne  laifTa  ni  fruits  ni 
.   branches  aux  arbres. 

En  I  i7  j.  les  habiwns  de  Lubcc 
attaquèrent ,  prirent  &  pillèrent  U 
Ville  de  Stralfund  ,   tuèrent  la  plù- 

Îiatt  des  Citoyens,  &  condtùiircnt 
es  plus  riches  en  captivité  à  Lubec4 
En  1407.  Ceux  de  Stralfund 
poufleicnt  la  fureur  jufqu'à  fe  faiiîc 
de  Mois  bons  Prêtres  ,  fçavoir ,  du 
Curé  de  Nôtre-Dame  ,  de  celui  de 
faint Jacques,  S;  du Chapelaiji de 
S.  Nicolas.  lis  les  mirent  fur  trois 
échelles  ,  les  firent  porter  ainfi 
dans  la  place  publique,  fîtlesybrûf 
Icteiit  tous  vifs.  Cet  article  cft  un 
de  ceux  ouc  cite  l'Editeur  pour  Ëiire 
voir  le  befoin  que  la  Poméraniç  | 
avoii  de  U  Réforme.  ■ 


jHiltet  1727.  il9i 
'  En  1313.1'hyvcréroit,  dit-on^ 
j  nide   qu'on  pouvoic  aller  fur  Ii 

glace  dcPomctanie  en  Danemark, 
éc  qu'il  s'étoic  même  élevé  fur  cette 
toute  un  grand  nombre  de  Caba- 
rets. 

Tels  font  les  articles  qui  coiiipo- 
fent  ce  quatrième  Livre ,  on  voie 
dès-là  qu'on  y  en  peut  ajouter  fans 
crainte.  Peut-être  voie-on  aufli 
qu'on  pourroit  en  retrancher  fans 
oangcr- 

Notrc  Auteur  après  avoir  donné 
dansce  Livre  dcspteuvcs  inconte- 
flables  de  Ton  attachement  pour 
Rome  fe  laifla  féduirc  à  la  dodirine 
cLuchet ,  fie  mourut  zélé  Piote- 


■ 
■ 


■ 

JÔH.  SCHB-TERî  tOBEX 

Juris  Alemamci  feodafis*  Cèft- 
à- dire  ':  Ccik  dn  Bren  Piêid 
Allimani.  SetomU  Editim^  A 
Strasbourg  ^  chez  Jeao  Beck. 

IL  y  a  de  grandes  coftteftsatiôns  en^ 
tre  lèsJurifconfolcesAUeintitô  fut 

l'autorité  des  Codes  4n  DfoitFéo- 
4]al  Allemand  &  Saxon.  Q«idq«ie8s- 
unsd'eki^ein:  àttacbèarau  Livrc^çs 

ufagejr  dès  'Prej&  de  IcJçAjw^fr; 
qu'us  regâîdëbt  xotiéoc  le  Dtwt 
Commun  de' PAikin^^  fiur  içs 
matières  Fâ)d)des  ^  i3ifœt  ^  c^ 
anciens  Codes  font  plus  cuttiéttl 

Su'utiles  par  rappoR  à  la  Jurifpru* 
ence  Gamaà^^  igil*iis  n'ont 
pas  par  euxHOiâMI  fiMÇi  deLoiz^  êc 
qu'ils  ne  pMyoat  noir  d'autorité 
qu'autant  quèiieufjh'difpofitions  ont 
été  adoptées  par  fùlâf^  dans  certains 
Pays.  M.  Sdbiltcr  n'eft  point  du 
fentiment  de  ces  Jurifconfultes  ^ 
il  eft  perfuadé  au  contraire  que  ces 


juillet  I7i9<  1195 

_  (des  doivent  êac  regardez  com- 
inc  le  fondement  du  Droit  Germa- 
nique ,  pour  les  matières  Féodales  ^ 
l'Allemand  pour  la  Partie  Méridio- 
nale de  rAllcmagiie  &  le  Saxon, 
pour  la  Partie  Septcnttionnale. 
L'Autcutcft  convaincu  que  les  Ca- 
pitulaircs  de  Charlcmagne  font 
pour  ainfi  dire  ,  le  premier  fond 
du  Code  Féodal  Allemand  ,  de 
même  que  du  Saxon  ,  qu'on 
y  a  ajouté  les  coniUtutions  des 
Rois  deGemianie,  &  qu'on  y  a  joint 
ce  qu'un  long  ufagc  avoïc  autori- 
fc;  Se  que  ce  Reciicil  a  été  public  par 
rEmpcrcutOtconIV.dansunediettc 
tenue  à  Nuremberg  en  l'année  1 108. 
C'eft  à  cette  publication  du  Code 
Féodal  que  M.  Schilter  applique  ce 
que  dit  le  Moine  Gotftide  dans  fa. 
Chronique  fur  cette  année ,  que 
l'Empereur  jura  &  fit  jurer  aux 
Seigneurs  d'obfervcr  la  paî*  Sf-  lc« 
Loix  établies  par  Chatlcmagnc.  M, 
Schcrzquî  a  toûjouii  tait  paroîrrc 
cftime  particulière  pour  M. 
âlter,  n**  point  écé  convamcii 


« 


I 


^^^fmmÊ^mimwmm^ 


de  toutceqne  Oormor^Doui^dit  fur 
h  manitcci  douQC  ilr{preteii4!]St^  ce 
Code  a  été  fermé  As  pi^Uié.  C^  n'eft 
point  j  lËc  M. ScIstctE ,  une  Loy gr* 
nerale  pcHU  toute  TAUemagneMà^^ 
dionale^  n*a  point  ^  pid>néfoleni* 
Bellement^  il  peut  (c^a«Qlfi  içcvirà 
expliquer  tes  àmâeiis  ilties^  i  cotir 
finner  jks  ufagesdç  plufieUisÇoiua 
Féodales ,  &  mêoie  àjd^ctder  des 
queftioQS  qm  peuvent  i^iore  à  Toc* 
cifion  deces  u&gc^  :  : 

Quoiw'il  en  £;^t.^idU-JU  diif9^ 
dés  Juriteonfultes  d'iUlemagne  tv^ 
l'autorité  de  ce  Code  dont  V  Auteur 
m'eft  point  conuA  ^ .  on  ne  peut  dif- 
convenir  qu'il  ne  foittrè&^cien.  Il 
y  en  a  .eu  deux  ptfsmictes  ^Ejdiàoo^ 
fûtes  à  Strasboittgij'  l^me  fpfifOf • 
l'autre  en  15(1;  le  même  jDuviagp 
fiit  imprimé.  ^  Fr^çj^.  ea^j^^* 
Goldaftrii^a  dans  fcfiJjUciieil 
dtts  loix  ^mm^  M^çMi<fir;l*a 

fMûiîir  ^Ysmtmf!^^ç^^,^wu(^ 

lp(<|u^  ^tfif^  ^  ita  très^ncienqui 
appartient  a  la  Ville  de  Strasbourg  » 
iSc  qu'où  csoit  êae  Vexemplairf  drot 


B^  fuitUt  lyij;  1197 

ïP*Otifcfervoit  dans  la  Cour  Féodale 
de  Strasbourg.  Après  ces  recherches 
pour  donner  un teïte pur,  M.Scil- 
tcr  le  fit  imprimer  en  itfjy.  avec 
une  vcriion  de  fa  façon  ^  où  il  s'at- 
tache à  la  Latinirc  du  moyen  âge , 
qui  eft  le  tcms  auquel  l'Ouvrage  a 
ctécompofé.  Il  y  joignit  de  fça- 
vantesnotes,  dsns  lefquelles  il  nie 
une  Conférence  du  Droit  Féodal 

,  Allemand  avec  le  Droit  Féodal  Sa- 
xon ,  &  le  Livre  des  Ufagcs  des 
Fiefs  de  Lombardic,&où  il  marque 
l'ufage  qu'on  peut  faire  des  difpo/î- 
tions  de  ce  Code  dans  les  diftcrcns 
Tribunaux  d'Allemagne.  C'eft  ce 
Code  dont  on  nous  donne  dans  ce 
Volume  une  féconde  Edition  avec 
lavcrfion&lcs  notes,  fans  d'autre 
changement  que  celui  qui  vient  da 
la  corredion  de  placeurs  fautes 
d'imprcflîon. 

Le  Code  du  Droit  FéodalSaxon 
rédigé  par  Epkow  de  Repkaw  eft 
moinsancîen,  fuivant  M.  Schiltcr, 
que  le  Code  du  Droit  Féodal  Alle- 
mand j  il  en  a  donné  une  nouvelle 


EditioQ  avèG  Celle  du  Code  Allè« 
maod»  apfièsavoii  corrige  le  Texte 
fur  un  ancien  M£  de  la  KbUbche-- 
que  del'Eleâeuf  de  Saxe.  Les  Edi- 
tions pcecedenties  étdent  lemplies 
de  nuuvaiies  leoonsen  çlufieuisen- 
droits.  M.  SchiMerautoit£dtplaifir 
à  ceux  qui  n'entendent  (xnnt  i*Al- 
lemand,  s'il  avoir  joint  à  ce  Texte 
utie  veraon  laiine.  Car  il  avertie 
lui-même,  que  la  jEtaduâJon  latine 
mil aété Êiitepar  oidrede  CaGmir  * 
Koy  de-Pologne,  &  que  Goldaft  a 
inièré  dans  ibnReciieil  des  Coâtu*  . 
mes  &  des  Loix  Impériales, ,  ne 
rend  pcmiç  exaâmicnt  le  ièns  du 
TexiB  Sabum  ,  &  Qu'il  y  a  plufieurs 
endroits  qui  ont  été  omis  dans  la 
tradudion. 

Venons  aux  anciis  Pièces  qui 
compoibit  ce  Volume  $  kspremie- 
res  lont  une  Diflèreation  de  Mj 
ScUlter,  fiur  les  Invefiitureifimul- 
tanées.  unêTheleàlaquelleilpie- 
fidoituir /ir/  çtmns  des  iiigneuu  de 
JFA/.  Une  autre  Tkefe  fur  les  biens 
fujets  aux  lc«  Se  ycnçcs^daixpifler- 


taciont ,  l'une  de  Schiltcr ,  l'autre 
dcTeflor,  ce  dernier  foûcient  con- 
tre l'avis  de  Schilrer  qu'en  matière 
Ue  fucceffions  de  Fiefs  ,  il  &ut  fui- 
yre  la  ligne  ,  fuivant  le  Livre  des 
Uiàges  des  Fiefs  de  Lonibardie  Se 
la  Bulle  d'or,  fans  avoir  égard  à  li 
proximité  du  degré  de  parenté.  Ces 
Diffctcarions  font  fuivics  d'une 
Thcfe ,  fur  une  ancienne  Ordon- 
nance de  la  Ville  de  Strasbourg  qui 
regarde  les  biens  donnez  à  oauX 
amphytcotiqucs  ,  à  la  charge  de  les 
améliorer. 

L'Ouvrage  fuïvant  inrcrefle  un 
plus  grand  nombre  de  perfonnes  , 
c'eft  le  Livre  des  Fiefs  d'Anteinc 
Mincucci  ,  {urnommé  d*  Pratrg 
vtttri.  C'eftunjurifconfultequi  a 
cnfcigaé  le  Dioic  au  commence- 
ment du  ij'  fiecle  à  Boulogne,  î 
Florence  6c  à  Pftdoîie.  L'Empereur 
Sigifmond  lui  ordoniu  de  rcdlgci 
dans  un  meilleur  ordre  ce  qui  ed: 
contenu  dans  le  Livre  des  Fiefs, 
fuivani  les  ufagcs  de  Lombardie , 
ideiic  UI,  l'approuva  &c  U  or- 


I 
I 

i 


i 


mmm 


1 3M  JouhùU  des  SiêVMs^ 
doxma  derexpliqiier  dans  les  Ecoles 
de  Droite  comme  J^n  qt^  vivent 
du  tems  de  rEmpereut  Fcederic  le 
dit  expieâèment.iApiès  avoir  tang-* 
tems  checçlié  cet  Oirvrage  en  Alle^ 
magne  ^  ondefefpeioicœierecou» 
vrer  j  lorfque  le  Doâeur  Eibcn  en 
trouva,  un  Mf.  dans  U  Bibliothèque 
du  Roy  s  fur  lequel  on  en  fît  une 
Copie  ,  dont  M«  Scbilter  s*eft  fervi 
pour  Timpreâioû  de  cet  ancien  Ou- 
vrage 3  dùnt  on  n'a  point  tiré  au- 
tant d'avantage^que  k  rimaginûient 
ceux  qui  ra,voient  attendu  avec  im- 
patience. 

Long  tems  avant  l*impreffion  ^ 
cet*  Cmvrage  ^  ^igault  '  àvo|t 
fait  imprimer  i  Piris'auffi  fur  un 
M£  de  la  Bibliothèque  du  Roy ,  un 
ancien  Ouvraee  dans  le  même 
goût  3  auquel  U  avoit  donné  pour 
titre  ,  ilê  Fendis  Liher  'frgiUtris  , 
.&  qui  eft  intitulé  dans  ce  M£  Lt^ 
bellup  Fendorum  refrrmstns.  Ceft 
un  abrégé  du  Livre  des  Fiefs  mis  en 
meilleur  ordre  par  Baratheri  Çoù^ 
feillcr  des  Ducs  de  Milan  &  de 

Fcrrarc , 


!r      pMiiut  1719. 
krrarc,  qui  prcfenta  fon  Livre  1 
yiiUippc-Maric  Duc  de  Milan.  C^" 
ftincz  le  fit  examiner  ,  &:  fouhflita 
«u'il  fût  expliqué  dans  l'Uiiiveifité 
oc  Pavic, 

La  deux  dcnûcrs  Ouvrages  qui 
ictroQvcnt  renfermez  dans  ce  Vo- 
lume, font  le  Traité  Latin  d'AuIt- 
fctrc  ,  fur  l'origine  &  l'état  des  Fie& 
en  France ,  Se  le  Traire  fait  en  la 
même  langue  par  Dominici ,  fur  les  • , 
prérogatives  du  Franc-alleu  dans  les"*! 
Provinces    qui  font  régies  par  le 
Droit  -  Ecrit.    Ces  Ouvrages  font  ' 
trop  connus  en  France  pour    que 
nous  nous  arrêtions  à  en  donner  iles 
,  il  fuâic  de  les  avoif  il 


^m 


t'V 


I  j  02    Joumkl  des  S  félons  , 

'ATTI  ll&ALl   P£R  Li 

''    Stienze  ,  ad  Arri  libcrali  pc 

niemona  de  gli  Ordini  Ecclc 

(îafticî;  c  Secobti  cheCom 

';  toflgôAd'h;  Cttta'\fi'  Mteta 

'     t^niiiimie  flfiftitfà  iksStiet 

tes  &  des  beanx  jStrs  ^  dm 

\U    VîlU  de    Beffloffte.  1*718 

.  r  f'^^Pr  ^  Boulogne  ,  dçriir 
^^  ^in^éiâe  de  Bodbgne  dt  fusa 

.^' -' Tàbmas  d"Atpim. 

j^'  ï  E  N    ne  peut  faire  pîi 

jEx  ^oâneat  à  un  (mxticiâier 

yen  fait  aducUcment ,  &  *qu'c 

*era  dans  la  fuite  des  /îecles  à  M 

le  Comte  Marfilly  «  rétabli(remer 

pour  les  Sciences  &  les  beaux  Art 

dont  la   Ville   de  Boulogne  qi 

eft  £1  Patrie  ^  lui  eft  redevable 

&  au  Sénat  de  la  même  Ville  >  qi 

a  favorife  les  intentions  de  M.  ] 

Comte  Marfilly*  On  trouve  réu 

nis  dans  cet  ctabMèment  tout  c 


?< 


jHttîii  ift;,;  "       ijoj 
peut  contiibuei   âU    progrès 
fcfesScionccs&dcsbciiux  Arts. Il  yi 
rycsPcofetTeuts établis  pour  les  cniei* 
Pgncr  aux  jeunes  gens,   8ciinc  Aca- 
r  ocmie  Àe  perfonnes  habiles  qui  y 
r  tiendront  leurs  ajremblécs.  La  Bi- 
VDliotheque  clV  rentpHe  d'un  grand 
'hom'bre  de  Livres  tint  impnmeà  . 
que  manufcrits  ,   ptoTieurt   Cabii,d 
iicts  concienncnc  ce  qu'il  y  ;i  dp  f 
plus  curieux,  foit  pour  ta  Phyfiqu^  j 
fcit   pour  les   M^b^niqttes  ,  (bit  J 

J)our  l'Hiftoirc  natarcl'le ,  &  toat'-f 
es  inUmmens  necc^aîtcs  poux  oa  . 
Sciences ,  même    poat  l'A(lron{>^  J 
mie  ,  la  Chimie  >   la  Peinture  i  ] 
l'Architedurc  &  le  Dellein.  Ceai  I 
qui  aiment  les  antiques  y  trouveronè  i 
auffî  de  quoi  fins^irc  leur  cucMf  J 
itc.  Pour  qu'il  ne  manque  rien'l 
cet  établiflemenc ,  il  ne  ^loit  pld 
qu'une  Imprimerie  ;  M.  Mitn'" 
Bn  a  fait  ptefcnt  à  l'Inititot  i 
Sciences  ïfe  des  beaux    Arts,     Il 
3  fïit  dépofitaire   de  cette  Im* 
ptimerie  les  Rdigicux  Dominicfliw 
Ldc  BoologDe.  ti  a  voULa  qu*|riïe  &i 
jRii 


1  j  04  ?»itm»l  des  S^âVMti , 
nofnméc  \' Imprimerie  de  S.  Thamai 
^^quin.lïy  a  non  reulemenc  des  car 
«ûercsLatinSjGïccs  &Hcbraiqucs, 
mais  encore  pour  les  LanguesOrien- 
talcs  modernes ,  Turcs,  Arabes,  ûcc 
Les  exercices  de  pieté  doivent  ac7 
compagner  l'étude  dans  ce  Palaiç 
des  Sciences ,  où  on  a  eu  /bîn  dfs 
bâtir  une  Cliapelle.  Tous  les  zi^ç^ 
qui  ont  été  pafTez  pour  cet  établiflè- 
ment  entre  M.  le  Comte  Marlilly  & 
le  Sénat  de  Boulogne ,  5c  entre  le 
même  Comte  Ôc  les  RR.  PP.  Do- 
minicains, font  renfermez  dans  ce 
Volume,  avec  les  Statues  de  i'éta- 
bliflcmcnt  pour  l'iriftitutton  des 
Sciences  Se  des  beaux  Ans  à  Bou- 
logne. Un  des  articles  des  Statues 
porte  que  les  Armes  du  Pape  Clc- 
mentXl.  feront  gravées  au-dciTusdc 
laportc  de  rinftitut,  avec  celles  du 
Cardinal  Cafoni  alors  Légat  à  Bou- 
logne ,  Se  celles  du  Cardinal  Pau- 
lucci  >  mais  que  le  nom  de  M.  le 
Comte  Marfilly  ne  fera  mis  en  au- 
cun endroit.  Les  Médailles  qui  ont 
été  dippè/d  potu  cette  Acûlciuie 


falHet  1-J19',  130J 

«ïcfencciiE  d'un  côté  le  Pape  Clé* 
z  XI.  &  de  l'witic  le  Palais  o" 
ïè  tiennent  les  AfTemblées  ,  avec 
la  devilc ,  Bonumm  j^rtium  euliûi 
&  incnmento  ,  &  ces  mots  dans 
l'éxergue. /»//(>«(.  Scient.  Bo/Jon.Oa 
n'y  voitricnqui  failli  mention deM: 
Marfilly.  Il  n'y  a.  point  lieu  de 
croire  que  fa  modeftie  quelque 
gruidc  qu'elle  foit ,  empêche  que 
(es  Concitoyens  ne  coiucrvcnc  It 

•  mcmoicc  du  feivicc  qu'il  a  rendu  à 
la.  Ville  de  Boulogne  &  à  la  Rcpu- 

^  Jilique  des  Letucs. 


I  jotf    Jêumsl  iii  Sfêtvsmt  ; 

»    N  '■■.,•■       .  •  •  *    ->        i       ■ 


<i  . 


/  I  : 


ttJnivcmré  de  cette  ViUc , 
adublie  H0oriA  PbHêfopii^  Synop- 

dirtr^a'-aécfiè  otA^  dci^ittîig^^ 

1  origine  &les  ptojgtès  dt  1siVw&- 
fophie  9  les  dififerentes  Seétes  des 
Philofophes ,  leur  TÎe  &  leurs  differ 

rens  (ynèmsL  û^4^*    > 

■  ■/ 

M.  Alexandre  PafioU  Médecin 
General  de  tout  l'Etat  Ecdcfiafti-- 

3UC  &  premier  Profeflcur  en  Me- 
ecine  ^  a  mis  au  jour  un  Cours  de 
Médecine  en  }•  vol.  m-S"*.  où  il 
traite  de  la  Théorie  Se  de  la  Prati- 
que chez  les  anciens  &c  les  modcrr 

ACS.  I 


I 


Jnitlettyi9i  ïjo? 

M.  Fontanini  a  donné  au  Publîtî 
far  ordre  &a  Pape  l'Edition  de 
rOuvragcduCardinal  de  TKrrêert' 
mata  )  ou  Tarqatmdila ,  fur  les  Dé^ 
cretales  de  Gratien  ,  doM  le  Ma-* 
ftafcrit  a  été  trouvé ,  depuis  quel-J 
qtic  rems  dans  la  Bibliothèque  BarA 
Dcciiic  :  Gratiani  Deerttorum  Z^iM 
f  .  ftcuniitm  ■Gregarianas  Décréta»  ■ 
tium  Libres  ,  tititlof^Mt  diflmUi  pe^ 
fottittrm  a  Tariveirmtra  ordinït 
Pradlcatorum  S.  R.  E.  Sftfco^l 
CtirdirtMis  Sahinm.  Nnrtc  fr^mim 
froitèfm  ex  Cediee  Bihliotheca  B*^ 
bcrmt. ,  cum  Prjtfatisne ,  Sehtiiis  (f 
Jndieibut^  enntjtt^i  Fontakini  , 
'Afchief'^tafi  Anéyrém'u  &  ••  %A*  f 
V)l.  \\   '■'  ^""' 

ALLEMAGNE; 

D  E   L  U  B  E  C 

M.  Jean-Henri  i/fJffj/î»»,  Ï*-*^J 
teur  du  Goilege  de  cetre  Ville ,  \  • 
fait  imprimer^  chez  Pierre  Bcrl*- 
viAnn ^  QD  Reciicil.dccwlt  Lettres 


a  j  e  8  lauYUAi  des  Sf4V4HS  , 
lie  difercnsThéologicns  Protc^ans, 
depuis  le  tcms  de  Luther  juiqu'cn 
l7ij.inritulc  PhiUffAliitEpilldif^f, 
fivectmum  EpifiaUvdrtM  netatuM- 
pt»  ,  mprit^t  édfsHBicrtm  doUri- 
nsm  Mt^ue  HîJimMm  EeeltfiéfiicMm 

ml-,      W. .  ,  V   „,  ■ 

..  L'Editeur  y  il  joifU:  une  PlcËice; 
oà  il  Ëùc  l'éloge  de  ces.fi>rcet  deKe» 
çueils  ,  £c  a  mis  à^  notes  pour 
hàûxàx  leTeitçdçclmue  Lettre, 
igîc  par  rapport  i  l'^fiiljoire  ,  iJcMÇ 
pu  rapport  aux  maàicfti  âe  KelU 
^on  qui  7  font  ttaitfcs. 

Ce  Livre  avoit  déjà  paru  Vanoie 
pcecedcote  à  Ro^tek  ,  s'il  n'y  a 
point  de  faute  d'impreâùm  dans 
l'éloge  de  M.  de  SeeUn,  dtmné  au 
PubUc  par  M>  Behm  ,  &:  imprimé  à 
Numtàtrt ,  fous  le  titre  de  SeenliM- 
pM,  hecifit  vit»  ,  mtritii  &  fm- 
ftis  vin  fbtrimum  Rtvemtdi  ($■ 
jimpliffimi  DtSiffimi^iie  Joénais^ 
Hmritf  M  Stileti  ^  <^r>  Cmttmtnttt-' 
tie  ,  varié  fimMl ,  f4cr4 ,  Philologiea^ 
HiSmoé,  fhihfipbïMt  Littemria 
«ompUSens, 


coKpldîint  f  &c.  in-8°.  1728, 
^ean-Chrifiophe  Kifner.  On  crouvc' 
dans  CCI  éloge  un   Catalogue  fort 
étendu  de  tous  les  Ouvrages  publiez 
par  M,  de  Scelen  depuis  1711.  juf- 
qu'à  pcefent  ;   &  il  paroitquelcla-;  J 
borJcux  Auteur,  qui  cft  encore  à  Uj 
fleur  de  fon  âge  ,  n'a  guércs  laiil^l 
paiTer  d'années  depuis  ce   cems-Iàj 
fans  faire  imprimer  quelque  Livre^ 
de  fa  l^çon.  -M 

De   Jene.  ■ 

M.  L^ngiits  adonné  fà  rradiic-ij 
tion  latine  de  VlairoditUion  à  r/Ji-  1 
ftairt  Liirerap'e,  publiée  pour  la  prc-  I 
mierc  fois  en  Allemand  par  M„l 
StoUiui  en  171S.  Cette  traduâ:ioa.l 
quis'cft  taice  fous  les  yeux  de  l'Au-J 
teur  a  pour  titre  ,  Gottîie^  Stoli^k 
Thilof  Civil,  in  tyicad.  fmenfiPpM 
Oràinarii  Imretifiilio  in  HijiariéinM 
Lirierariam ,  in  grmam  CultorumM 
EUgamionm  Luteranim  &  Philo~M 
fophia  cimfcripta.  Magno  Siudi^Ê 
Latine  ve»it  &  indtçts  adjecit  Cart'% 


9 


y3io     Journal  des  Sfavans, 
H^rtr.  Langitês.  in-4*'.  1718.  .Chez 
la  Veuve  de  Jean  Mey^.\ 

De  Hall. 

lA.farkius  a  publié  en  cette  Vil- 
le une  édition  nouvelle  du  Traité  de 
Schedius  fur  les  Divinitcz  deis  an- 
ciens Germains  imprimé  pour  la 
première  fois  à  Amfferdam ,  chez 
£lz,evir  en  1^48.  fous  ce  tirr^  : 
£IU  Sched'nde  Dits  Germanb ^  jtv^ 
veteri  Çermanomm  ,  Gallqrum  ,  Bri^ 
tannomm  y  Vandakrnm  Religione  y 
Syngrammata  quamor.  in- 8**.  II. s'en 
faut  beaucoup  que  cette  édition 
d'Allemagne  qui  cft  auffi  /»-8**.  foit 
auflî  belle  que  celle  d'Hollande.  On 
y  a  feulement  ajouté  aux  3^  &  4* 
Livres  quelques  planches  d'un  aflez 
mauvais  goût  >  &  on  y  trouve  ou- 
tre quelqufîs  courtes  notrs  de  l'Edi- 
teur, une  Préface  de  M.  Jean- Al- 
bert FabricÎHs  ,  &  une  Dilïcrtatioù 
de  M.  Keijler,  intitulée  de  Cnltu 
Salis  ^  Freji  y  &  Othini.  1718.  On 
fçait   que   Schçdins  qui  mourut  à 


Vatfovle  en  1S41.  à  l'âge  de  itf. 
ans ,  avoit  csmpofé  ,  n'en  ayant  que 
ti.  l'Ouvrage  dont  il  s'agit  dans  cer'' 
atcicle. 


De  Wittemberg. 


Jonas  Korte  a.  imprimé  Samuett^ 
Fridirici     Bucherî    ^titi^uitatHm 
Trffijforis  Pkblici  &  Lycei  WU- 
umbtrgenfis  Reiforis ,    ^!!ii/]Hitatei 
'BiblicA ,  ex  Novo  Tifiaminto  feïï' 
Bit ,  confuetudines  ,  riius ,  fonriHu^ 
vetemr»  examinantes ,  ciim  Indiéi 
i«/.  in-4'.  17Z9.  CecOiivragc 
il  paroîc  qu'il  y  a  beaucoup  d'érudi-^,' 
rion,  fc  débite aulîî  à  Leipjtc, 

On  trouve  chez  Samuel  HannA- 
ver  une  quatticme  édition  corrigée 
&  augmentée  du  Livre  de  M.  Loef- 
cher  ,  Minîftre  &  ProfelTcur  en 
Thtoîogic,  intitulé  j  rtl.  Ernefti , 
Laefcher/.&c,  PrxnotionesTheoUgicf 
contra  NaturaUfiantm ,  &Fatiatic»- 
rum  omae  gtnm^  jiiheçs^  Déifias  ^Irt' 
diprenu^as  ,  jtmi-Scrifturarm^ 


I 


■■■HHi 


1342  ,  JoumÀl  des  Sfétvans  ^ 
&c.  Crajfos  dqUe  ac  [nbùles  necnon 
fuffeUos  DoBores  cufiodiende.  in-8°t 
1728. 

D'  H  A  N  O  V  R  E. 

Il  paroît  ici  un  Traité  de  M. 
Crullîm  fur  le  droit  de  battre 
Monnoyc',  loannis-Georgii  KrHllii 
Traçants  de  Segali  Monetanan  J/f- 
rè\  '&c.  in-4°,  L'Auteur  y  examine 
fur  tout  quelles  font  les  conftitu- 
tions  de  l'Empire,  par  rapport  au 
fujetdontil  parle. 

.  ■ 

'•     De  Francfort. 

;  M.  J.  Th.  C.  de  Tf^inemberg  a 
fait  débiter  en  cetteVille  &  à  Leipfic 
iè'Ttaité  qu'il  acompofé  furTufa- 
gc  qu'on  peut  faire  de  la  Philofo- 
yWe  de  Mrs  JUibnitT^  &  U^olffins 
tlàhs  la  Théologie  :  PhilofophU 
^LeibnitUnd  &  WolfimA  ufus  in 
TheoUgia  ^  perpraeipHafidci  capita. 
Frimitutûr  Vijfenatio  de  ratione  & 
revelémnCytiatHrâ  &  gratia^  jinc-^. 


JuilUt  1719."  ■  i^-tj 
t»fe.  J.  Th.  C.  Jfiintmh.  ïn-t. 
lyiS.fanE  nom  d'Imprimeur. 

D'  U  1  M. 

Daniel  BanheUmi  a  imprimé  à, 
.fes  dépens   le   Livre  de  M,  Jean 

Frickiiti  j  ProfeflcLir  en  Théologie 
■,dc  cetie  Ville  ,  intitulé  ;  Ds  curÀ 
t£.ee!ejîée  vettris  cïrca  CMuonem  Sacra 

Scriptnré  &  confervandam  Codicum 
-vuritaiem ,   Cemmeniatto  Theologi- 

ça-Criiiea.  in-4''.  1728.  L'impreiP 
t.fion  en  eft  fort  belle,  foit  pont  le 

sapicr  ,    foit  pour  les  ciradlcrcs- 

Nous  rendrons  mmpcc  de  ce  que 
(jContîcjiL  l'Ouvrage  dans  quelques- 
luis  de  nos  Jourtuux. 

ANGLETERRE.'., 

De   Londres. 

On  continue  toujours  d'écrite 
«ontrc  les  cinq  Difcouts  ou  Diflci;- 
-tadons  de  M.  Wooi^on  fut  les  min- 
«IcsdeJ.  CM.  £n(/î«if  a compo^ 


?i  J14    Jourhài  des  SfWMPts^ 
lin  Traité  fur  révidcncc  de  la  Reli- 
gion Chrétiehnc  prouvée  par  les 
Faits  &  par  THiftoirc  Sacrée  &  Pro- 
phane.  Il  y  a  joint  une  Préface  où 
^u^prçtend  prouver  la  faufleté  desln- 
^Wptetations   allégoriques  de   M. 
^W^olfim.  Il  parent  un  autre  Ecrit 
iihtîtulé  z  7^  Antidote  :  où  Répon- 
*fS^  oWnjictte^ûi  cinq.  Difcôtits  de 
^ï5î;'\iP[boîfttth;^^  d^  a 

"ÎTiferéit^  ëè  qW  a  été  avancé  par 
cent  qui  ont  déjà  répohdu  à  Cet  Au- 
teur \  on.  y  a  ajouté  ce  qu'ils  ont 
omis  y  &  on  y  dbnne  une  nouvelle 
ftlutitmdé jAirfîcttfs <iifficultez  qui 
iilâvçScfît  |Ktb  «MAre  été  fuffifam- 
ihènt  ttMtcies.  Ces  Ouvrages  fe 
trouvent  chez  Jean  iJo9n. 

Les  Knaftom  ^  J.  Pemterton, 
Dariy ,  &c.  ont  en  vaite  un  non- 
veaft^  Dictionnaire  de  Jwiffrndence 
en  Anglois ,  mis  au  jour  par  M. 
QW^^s Jacob  ,,in-foL 


•'.JM.  George  i^iiu»  a  fait  paroitr e 
cMtz  C ':Ç^S«!/>3  en  t.  vol.  i»-8\ 
fa  Traduâîôrx  Àngloife  des  Tragé^ 
dits  de  Sophocle ,  avec  des  notes 


m  Juillet  1719-  ijij 

W  hilloriques ,  inorales  Sc  critiques  , 
■ifoit  pour  écUircir  le  Texte  de  l'Au- 
BUtciir  ,  foit  pour  corriger  pluficurs 
•erreurs  des  Edireurs ,  &  des  anciens 
rSciioliaftes.  Cette   Traduiilion  eft 
Bbreccdccd'uiiePiétace ,  où  IcTra- 
^ffludciir  prend  la  dcfenfedela  Poe- 
Kiic  Tragique  ,   Sc  où  il  fait  voir  par 
■occalîon  en  quoi  quelques  modci- 
P^es  fe  font  écartez  des  règles  de  cet- 
te Poclïc  ,  que  les  Anciens  ont  ob- 
fervccs.  Il  y  a  joint  une  DifTertariou 
HKîoriqiic  fur  Con  origine  Sc  les 
pogrts ,  &  il  y  fait  lacompataifoit 
des  anciens  Poètes  Tragiques  entre: 
eux, 

A^Uarddèhnc  Memorn  af  QHtm 
%^nne  :    Mémoires  de  la   Reînc 
Anne,  ou  Supplément  à  l'Hiftoire 
du  règne  de  cette  Princeire ,  où  font    1 
rapportez  les  Evenemens  des  quatrê  ■ 
deinietesannces(»-8o.  On  a  misi  1 
la  tête ,  en  forme  d'introduiflion  à 
cette  Hlftoire  une   Relation  fuc- 
cintc  des  affaires  de  la  Reformation, 
fur  tout  par  rapport  aux  difputes  j 
des    deux   ÊKÎtions  qui   pattagetH 
jSiUj 


X3iîsr  JcuthaI  des  Sfdvans , 
rÀngleterrc  y  &  par  rapport  à  la 
fuccèffion  à  la  Couronne.  Onicflu- 
re  que  TÀuteur  s'cft  fervi  de  Mé- 
moires originaux  3  &:  c[u*il  a  de 
fursgarands  de  tout  ce  qu'il  avaii<«: 
ce. 

Martini  Warren  fut  jimieum 
Eptftolà  ,  in  qnd  cummJi  methadus 
&  ratio  infiirihas  nkfêr  graffanti- 
tus  ',  Corticis  Peru^ianè  perscHlum  > 
fncertitudo  ,  infatiéritas  krpitir 
expliçatur.  Cantabrigia  Typisjiea^ 
demicis.  Profiant  Lpndini  apud  ^. 
Innjs. 

CatalogJis  jNtùmwiém  Sueco^Go^ 

tbicaxm^£ulii^f»  4^  nummrabilitim  , 

^tetenm^^titfmut ^  in  Mufao 

Grangèri^Vll^tiolm^  cariosi  ajfer^ 

Watirum  ,    cohcinnatHS   à  NicolÀo 

Kedero  Holmîenfi  ^  Regii  jinti^jni^ 

tatum  Collegii  ABeJfon.  Acceduns 

&  alii  nammi  ai  eodem  dffcripti» 

Xfindihi  JmpenfisJphlÇi^. 

.    Dp    dHb^ré  .  mainx^  aiix 

Soufcriptciijjî  les   ijl  voî.  in- fil. 

des  jitles  de  Rymer,  &  tHiftoire  du 

fjapon  en  deux    volumes  in -fil. 


JffîOrt  17*9.  1J17 
imprimée  par  les  foins  de  M. 
Scheuchsier  ,  moit  depuis  peu  à 
Londres. 

On  a  propofé  par  foufcrfpticm 
les  Ouvrages  fuivans ,  i°.L'Hi^af- 
re  des  Flamat'ions  ,  on  Colonies 
Angloifcs  en  Amérique  ,  conte- 
nant leur  découverte  ,  leur  firua- 
tioa^leurctablitTcment,  leurs  pro- 
ductions ,  leur  commerce ,  &  leur 
gouvernement  :  on  y  doit  joindre 
un  Traité  fur  les  Fadoreries  des 
Angloîs  ,  &  fur  leur  commerce 
dans  les  Indes  Orientales  &  fur  les 
Côccs  d'A&itiue.  Par  M.  Voai.  Ce 
Livre  fera  in-fd.  Se  le  prix  de  la 
Soufcription  eft  d'une  guînéc. 

2°.  Vne  TradnEiion  jingleife  det 
Jîx  Livres  des  Lettres  de  Cicercn  à 
Attiats  ,  avec  des  notes,  &  la  Vie 
de  CCS  deux  llluftrcs  Romains  i  voL 

j".  Une  Tradudion  au/fi  en 
Anglois  des  trois  Livres  de  Ctceron 
de  la  NdtHTt  des  Dieux  ,  ^vcc  des 
notes  par  M.  StridilAnâ  Gongh.  Il 
doit  y  avoir  une  Préface ,  dans  la- 


I 

I 
\ 


• 


ésx 


<fiùîUt  171?.  ~  iji' 
la  Menarchie  Françoife  ^m 
■prennent  l'Hiftoire  de  frmec  *vtc 
in  figuret  de  chaîne  règne ,  ijne  ("in- 
jure dis  tems  a  épargniei  ,  Tome 
PREMIER  ,  contenant  l'origine  des 
Frttnçois  &  U  fuite  des  Roiijitf- 
^u'à  Philippe  l.  incluftvemenc  Pat 
le  R-  P.  'hom  Bernard  de  Mont- 
FAUCON  ,  lyip.  in^fol.  Lcfçavanc 
&  laborieux  Auteur  a  jugé  à  propos 
(l'écrire  cet  Ouvrage  en  François  & 
en  Latin  ,  comme  il  a  HaYAnd- 
^HÎié  expliquée  ,  pour  en  rendre 
l'ulàge  êc  l'utilité,  plus  générale. 
Apièc  avoii  cxpoic  ilans  fa  Préface 
le  plan  quil  seit  crû  oblige  de  fui- 
vre  en  donnant  ces  Monumens  au 
public ,  Se  avoir  témoigné  fa  rc- 
connoiffance  aux  pctfonncs  qui 
l'ont  aidé  dam  fon  cntreptife  ,  en 
lui  prêtant  les  fecours  neccflaires  » 
il  parle  des  raifons  qu'il  a  eues  de 
s'écarter  du  fentiment  du  P.  Daniel^ 

Earxapport  aux  comtnenccmens  de 
t   Monarchie   ,   &  aux  premiers 
étabUQ'emeBS  des  Francis  dans  les 


i 


%^io  Journal  des  Sçavans , 
Gaules.  Cette  Préface  eft  fuivic 
d'un  Difcours  Préliminaire  fur  Ti* 
nauguration  des  premiers  Rois  de 
France ,  le  Nimbe,  ou  cercle  lumi- 
neux ,  qu'on  remarque  autour  de 
la  tête  de  nos  Rois  delà  première 
Race  y  dont  les  Stamës  fe  font  con* 
fervées  jufqu'à  nous  ^  les  Couronnes 
&  Torigine  des  Fleurs  de  Lys ,  le 
Trône ,  le  Sceptre ,  la  main  de  Ju- 
ftice ,  les  habits  Royaux. 

Claude /fw^m ,  rue  faint  Jac-  • 
ques  y  au  coin  de  la  rue  des  Matu- 
rins  ,  à  rimage  Nôtre  -  Dame ,  a 
mis  en  rencc  Ifê^Svhncc^t  l^^- 
nteuri  dans  la  €ondmte  des  travaux 
de  fonifUatien  &  d'ArehiteSare 
civile  ,  dédiée  au  Roi.  Par  M. 
Belidar  ^  Commiflaire  Ordinaire 
de  l'Artillerie 3  &c.  lyij. /»*4^ 
Cet  Ouvrage  eft  bien  imprimé ,  & 
enrichi  d^un  grand  nombre  de  plan- 
ches. 

Les  Vies  des  grands  Capitaiftes 
Grecs  &  Romains  de  Cornélius 
NépQS,  avec  les  fertraits  des  grands 


Hommts  &  des  cara£ieres  des  /îecks 
dans  Upjuels  ils  ont  zécit  ^  tirez,  de 
rdUiiis  Fatcrculc.  Traduite  par 
lii.UGms  de  l'Oratoire,  chez  Si- 
Kart ,  rue  fjint  Jacques,  au  Dau- 
pliin.  171?.  iw-11. 

Ejfai  de  l'Hiftoin  du  Commertf 
de  f^enife ,  chc7.le  Mercier  fils  ,  & 
A.  iWon»,  rue  S.  Jacques  :&C^«- 
ien.  Quai  des  Au^uftins. 

JoJfe5\Sj  rue  faint  Jacques,  à  la 
•  Fleur  de  Lys  d'or  ,  débite  Themi^ 
fiocle  Tragédie  ,  par  le  R.  P.  Fol~ 
Urt  Jcfuitc.  i7!-&°.  1719. 

L'Auteur  a  fait  imprimer  après 
fa  Pièce  une  Lettre  où  il  rend  raifon 
de  fon  Ouvrage,  &  où  il  répond  aux 
critiques  qu'on  en  a  faites. 

Théodore  (e  Gras ,  au  Palais  , 
vend  les  Elemens  de  l'Hifloire  de 
tmnce  &  Romaine ^  delà  Geogra^ 
fhie ,  de  U  Fable  &  du  Bla/on , 
par  M,  l'Abbé  de  Beiiegardt,  1719. 
in-ii.  1.  voL 

On  trouve  chez  Charles  Ofmom  ; 
me  faint  Jacques,  Reflexions  de 
Ml  de  Baiias  lui  ce  qui  a  été  infcié 


1 


1 3  i  1     JoHrttétl  des  SftfVMMs , 
au  Journal  de  Trévoux  de  Janvier 
1719.  article?.  171?.  Brochure  de 
M-  pages. 

M.  FlmmoBS  de  Saint  Amour , 
vient  de  publiei,  Suiiâ  dt  tSf^ït 
des  PfeMmes  de  David  m  vers^ 
Fruttfois ,  avec  te  Létin  il  coté.  Sf 
eondt  Partie,  Chez  Louis- Denis 
Delatour,  me  de  la  Haipc.  ij^y- 
in-%\ 


«3*5 


I  \ 


t^iutcs  i  corriger  dans  le  fûHmai 

Jt Avril   ij'tj. 

•      ■      ■•■  ..... 

PAgc  584.  ligne  22.  Cavalier; 
iïfiz.  Chevalier  :  page  554. 
ligne  5.  Elagabale,  tije"}^  Elioga- 
bale:  page  ^24.  ligne  10.  dépura^ 
tions  y  lifez.  dépurations  :  page  6i^. 
ligne  ^.  fieves ,  lifez,  fièvres  :  page 
710.  ligne  9.  leur  tems  ,  lifsK.  le 
tems  :  Ibidem ,  ligne  1 3 .  Raphaël 
croie  Difciple  de  Frédéric  Zuëcaro , 
life\^  Raphaël  étoit  Difciple  de 
Giovani  Sanccio  Ton  père  ^  &  de 
Pierre  Pcrugio  :  page  71 1.  ligne  12. 
le  Tentores,  lifez,  le  Tentoret  :  page 
724.  ligne  22.  Gouverneurs  ,  lifez. 
Gouvernantes  :  page  74 3 •ligne  4» 
portions  ,  lifez  potions  :  Ibidem  , 
ligne  25.  n'eft ,  lifex»  n'étoit  :  Ibid. 
ligne  dernière ,  dire  ,  lifez.  à  dire  : 
page  7^4.  ligne  pénultième,  cathai- 
re,  ///tf^c  catharrc. 


■^W^^^^^M^HMWMIP 


1324 

Dans  lejàumd  de  Mff  1715. 

Page  775.  ligne,  11.  Evêque ,  lif. 
Archevêque  :  page  77^.  ligne  19. 
Evêque ,  ///îr^Archcvcque  :  Ibid, 
ligne  20.  cfbnnç  ,  liftz,  donnée 
Page  ^51.  dans  TErrata  d'Avril, 
ligne  dernière ,  lifcz  f^r ,  \\{.fom. 


TABLE, 


TABLE 

;  ©ES  ARTICLES  CONTENUS 

■  danslc  Jouinalde  Ji!illeti72y. 

Triiez,  des  Sftcnment  de  Pim- 
nirefjce  é"  d'Extrême-0»c- 
tion  ,  far  M.  i'Abhi  ToHmily  ; 
page  .  ,"4î 

Lettres  fxr  divers  fu jet  s ,  div'ifèes  péir 
correfpondances ,  far  M-  de  GrU 
marefi  ^  '  M  J 

mjltin  de  l'j4cademit  Royale  det 
Sciences  ,  année  lyitf.  avec  Ut 
Mémoires  de  MathematifHt  &, 
de  Phy^tjite  ^  &c.  I  iSf 

Ezcchielis  Spanhcimii  Oibis  Ro4i 
I .  TTtanus ,  &C-C,  L'Vnivers  Romain^ 
■i  OH  Dijfertation  fur  la  CoufiitHliea 
W=-  de  ^Empereur  jlntonin  ,  dont. 
^  ■'^ parie  Vlpien ,  dans  la  Loytj.ait 
^igefie  de    Franc  -  Hominiim  ;; 

.  La  Pharfale  de  Lucain ,  avec  l'an- 
'  inillet.  jT 


I 


&c.  ^^^'" 


4f 


n\r&."* 


)»^'  "Tiff  >•  ^""'^ 


t^L-***%Ï  de  U-î*^^" 


ii< 


I 


JOURNAL 

DES 

SCAVANS. 


P  ovs 

VANNE-n  M-  DCC.  XXIX. 


A  O  U  S  T." 


A     PARIS, 

Chrt  ChaUIbRT,  à  l-cntcée  <Ju  Qu»y  des 

Anguftins ,  du  côté  du  Pont  Saint  Micbd, 

à  la  Renommée  &  à  !a  Prudence. 


M.  DCC.  XXIXi 


't)\e         T  A  B  L  E. 

.  cùn  Scholiafte ,  non  encore  imprl' 

mé  i  les  notes  entières  de  Glarean  ^ 

^^A^y^ilie  9  4e  CamerdrÎHS ,  de 

Qrotius  y  drc.  Le  tout  rècHeilli 

'■'  far  les  foins  de  François  Onden- 

.  dorp  ^  1214 

Continuation  des  Mémoires  de  Lit- 

-  téralure  ii*^  tapira  y  Tme  Vi 

-  -  ^Barfse  L    '  lii^ 

Mv^AlOÏC    SBtECTUM  y  &c.  Cafi-^ 

net  choijiy  oh  Catalogue  des  Li^ 

vre'r  de  M*  Michel  Brochard^ 

*.'  m/ec  MeTyokle  des  Jti^enrs^  ii,6o 

^;^imoires  concemans  la  nature  &  la 

V'^^iialiteydeiStinHSi  djverfes  fue-^ 

.  .fUms  mixtetdi  Droit  &deCoH^. 

^s'tnm  i  fârjié.  Lonis  Froland  , 

r>.i  '  .-..-.         .1273 

Job*  Bugénbjaghil  Pomerâi^iA.^  l4 

«  *  tmntkoftie  dlrfem  Hugenhaghen , 

1284 
3oh*  S^hilccri  Codex ,    ôcc.  Code 

wMUnfit  Fiod^t  AllfifMndii%$^. 

^i^tti  W^lî^^cXf^/^^i^^  lafonda-^ 
'  ti^n  des  Sciences  &  des  beaux  Arts 
.  dans  la  Ville  deB^ulogneJUc.  1 3  o  z 

^^uvelles  Littéraires ,  150^ 

Fin  de  la  Table. 


1  E 

TOURNA' 

DES 

SÇAVANS> 

F  OVR 

VANNEE  M.  DCC.  XXIt 

A  O  u  S  T.- 


A      PARIS, 

"Clieï  C  H  A  u  >  H  n  T ,  i  VenUh  du  Quay  iA' 

Anguftins ,  du  côté  du  Pont  Saint  Michel, 

à  la  Renommée  fit  i  U  Prudence. 

M.  DCC.  XXIX. 

trEC  FiiytLEOE  SU  s.ai. 


L  M. 


•  «• 


.  A     '. 


>'   » 


<  -     ^ 


y»     .1/.   Il', 


% 


L  E 

JOURNAL 

DES 

SCAVANS 


AOUST  M.DCCXXIX. 

TARA  PHRASE  D  E 
V  Ecclefixjte  ,  avec  des  Remitnfuti 
par  U  'Père  Hardakin  diUCom- 
fagnie  de  Jefus. 

E  T 

Le  Livre  de  Job ,  félon  U  Fulgute  ; 
pAraphraft ,  avec  des  Stmar^HeS 
parleméme.  i,  vol.  iB-ii.  A  Pa- 
ris, chez  Rolirij  Quai  des  Au- 
guftinî,  à  U  defccBte  du  Pont 


I 

I 


î  3  5  <f    pour  fi  al  des  Sçavans , 

S.  Michel ,  au  Lyon  d'or.  lyi?* 
pp.  102.  pouff:r£ccleQaftQ^  ic 
311.  pour  Job.  Sans  les  Préfaces. 

LE;  Livre  de  l'Ecriture^.S^intc 
{riûtxàkVÉcclefiaJhy  aiifenti- 
ment  du  P.  Hydcriiin*,  contient  les 
propres  paroles  de  Salomon  -,  mais 
il  y  a^  aft-il ,  dé  foftes  raifons  qui 
peuvent  portera  crpirc  que- les  pa-^ 
rôles  qui  le  compofentont  été  rédi- 
gées long  tçms  après  iui  par  qtid*^ 
que  Sage,  de  l'aveu  du  Grand  Prê- 
tre &  delà  Synagogue  dans  la  forme 
qu'elles  ont,  d'u^  difcours  pronon-» 
çé  par  Salomon  paroUTanc  après  fa 
^Q^^C,.  &^;ha(apguant  le  peuple  fur 
tout  ce  qu'il  avoir  -éprouvé  pendant 
fa  vie. 

Il  ne  dit  pas  de  TEcclefiafte  ce 

a u'un  Auteur  moderne  dit  du  Livre 
e  laSasefTe  :  Que  c'eft  un  Auteuf 

prec  qui  a  imité  Ip.  ftil^  ^  1^^  P^* 
fées  de  Salomon ,  &  a  infcrit  fon 
Ouvrage  du  nom  de  ce  Sage  Roy. 
Il  foulent  au  contraire  que  l'He- 


brcu  original  âe  l'Ecclcfiafte  a  été 
drclTc  dans  U  forme  de  Sermon 
qu'il  a, fur  les  Ecrits  mêmes  de  Salo- 
mon  ,  &  que  c'cft  fur  cet  original 
Hébreu  feul  que  l'Auteur  de  notre 
Vulgate  j  qu'on  croit  ordinaite- 
hient  être  faint  Jérôme  ,  a  fait  U 
tradiiiftion;  mais  l'Hcbtcu  de  Salo- 
iTion  ,  ajoutc-t-i!j  dont  l'Ecclciiailc 
cil  conapofc  ,  n'a  été  ramaflè  qu'a- 
près la  déiblation  du  Temple  ,  au 
tcms  de  la  Captivité,  fous  l'autoiité 
du  Grand  Prêtre  Jofcdec,  fils  du 
Grand  Prêtre  Saraïas  »  que  Nabu- 
chodonofor  fit  mourir  après  la  prife 
delà  Ville.  Le  dernier  Chapitre  de 
cet  Ouvrage  que  tous  les  Commen- 
tateurs ont  regardé  comme  un  aver- 
ti ffementfalu  taire  à  la  JeunefTcd'a- 
voir  Dieu  devant  les  yeux  avant  que 
la  vicillcdc  raccable,&:qu'il  regarde 
lui  comjne  une  Prophétie  de  la 
Captivité  dcBabilonCjIui  paroitunc 
preuve  démonftrative  de  ce  fentt- 
mcnt.  Ceft  dans  le  Livre  même 
qu'il  faut  voir  cette  explication 
nouvelle ,  &  c'cft  le  Peic  Haidoiiin 
jViij 


I 


'J  3  3  8  JoHmdl  des  Sçàvans  ^ 
lui-même  qu'il  faut  confulcer  pour 
içavoir  comment  il  conclut  de  cette 
Prophétie ,  i**.  que  le  Texte  de  ce 
Livre  eft  de  Salomon  :  i"*.  Qu'il  n'a 
été  rédigé  qu'après  la  Captivité» 

Quoiqu'il  en  foit^ce  Pete  n'adjuge 
que  le  premier  verfet  4e  l'Eçclefîa*' 
fte  3  avec  les  C\%  dcniiers  au  Redac^ 
teur  de  cet  Ouvrage,  Par  tout  aili» 
leurs  ,  dit-il  ,  ce  font  les  propres 
paroles  de  Salpmon  qu'il  ramaflç 
des  Ecrits  de  ce  Prince ,  mais  qu'il 
ne  donçe  p^  d'une  manière  fcchc  ^ 
Se  par  maximes  détachées  comme 
dans  le  Livre  des  Proverbes.  Il  le$ 
lui  fait  prêcher  lui-même  3  conti^ 
nue-t-il  j  dans  un  difcours  continu  , 
qu'un  même  texte  commence  &  fi<- 
hit  ;  mais  c'efl:  après  fa  mort  qu'il 
les  lui  fait  prêcher ,  ne  les  ayant  pas 
publiées  pendant  fa  vie.  Cela  parole 
viHble  au  Père  Hardoiiin  par  quan- 
tité d'expre(fions  de  ce  Livre  qui 
marquent  un  homme  revenu  de 
Tautre  monde ,  pour  apprendre  à 
méprifer  celui-ci. 

Telle  eft ,  i*.  l'expreffion  du  1 1* 


ifr.du  Chapitre  preinjer.  Ego  Ëc^ 
cLËSiASTES  FUI  R,Ex  Is- 
raël IN  Jérusalem.  J'ai  iti  Roy. 
Expreflion  que  l'Ecclefiafte  garde 
toûjomscn  parlant  de  lui  dans  KWr 
-te  occafion  au  prétérir. 

Telle  cft  ,  i".  cctre  autre ,  s  u  B 
Sole,  fous  U  Soleil  ,  qu'on  met 
ici  dans  U  bouche  de  Salomon  juf- 
qii'j  trente  fois ,  &  qui  ne  £c  trouve 
nulle  parc  ailleurs  dans  l'Eciitu* 

"■  ^        .  ,        '     I 

n  Qiii  peut  parler  aûifi  i  s'ccriç  Ip 
M  Pcrc  Hardoiiin ,  qu'un  homme 
"  habitant ,  s"il  m'eft  permis  d'ufet 
M  ici  de  rexprcdîon  d'un  Prophâne, 
»  des  demeures  fombres  fans  ibleil, 
«»  irifiss  finefolt  domos. 

Aptes  avoir  ainfi  établi  fbn  fcnti- 
ment,  notre  Auteur  t'ait  l'Aiulyfc 
du  Livre  qu*il  va  paraphrafcr ,  fip 
la  conclut  par  ces  mots  :  Qttell»  m*- 
raU  plus  fublime  faloit-il  i  des  Oit' 
•vntrs ,  àts  LayourtHrs ,  dis  l^'igtif 
rons ,  e»  des  Marchands  î  U  vient 
cnfuitc  à  l'éloge  de  l'Auteur  de  U 
laVulgatc,  dont  il  aflurc  qu'da  cb 
jViiij 


I 


^iriSeu^ïbfoocatfion  d'admirer 
dt^dttè^ibîc  dans  k  connoiflkt 
dtSPdfctixLangUc^^  l'Hebrtu  &  le  I 
tîjnl^-lfmtdansrintelligencedtt  v 
fM^dcl*£criture.  Il  termine  eni 
la  Pré&ce  par  conclure  que  vr; 
Ibn^laMiSâfetit  SalomoQ  tSt  (m\ 
:)^(f)âtû  la  Préftce  fur  le  Livre  < 
jo^  le  P:  Hardouin  examine  »  \ 
l}Crif' dl  l'iAilteur  de  ce  Livre  :  2^.  • 
l^Utitia»gttoika:àéécnt:  }^q 
fl  parlé  de  Job  :  4"*.  quel  cft  le  de 
iHÀ>detourl^OttV£age.  ' 
'■]  ; ^I;  Notre  Auteur  reconnoîr  que 
Livïe  h*éft  pas  d'une  même  maii 

3ue  &j  plus'  grande  partie  qui  tie 
Il  draine  V  qui  eft  pleine  de  met 
pbores  3  &  qui  commence  au  trc 
fiémè  verfet  du  troifiéme  chapitre 
eft  de  la  compoGtion  de  Jod  lu 
mêoie^  comme  le  titre  le  porte.  J( 
auffi-^t^  après  fa  guerifon,  dit-il 
édrlvicféntrcricn  qu'il  eut  avec  1 
amis;  il  l'amplifia  en  Orateur  , 
lui  donna  un  air  de  Poëfie  ^  il  y  i 
entrer  plusieurs  métaphores ,  pli 
£^urs  termes  énigmatiques ,  fuivaj 


jleUff  172?;  T341 

le  goût  Oriental ,  &  y  fema  grand 
nombre  de  maximes  pleines  d'in- 
ftmdions  &  de  moralicez  prifes  des 
PfejLimes  &  des  Proverbes. 

Quand  à  la  paiûe  hiftorique  qui 
n'eft  qu'un -flmplc  narré  des  faits,  & 

3ui  comprend  principalement  les 
eux  premiers  chapitres ,  &  la  fin 
du  dernier  depuis  le  fepciéme  ver-   , 
fct ,  le  Prophète  Ezcchicl  lui  paroîc   J 
en  être  l'Auteur  par  trois  raifons. 

i".  Parce  que  ce  Prophète  étoic 
plein  de  vénération  pour  le  faiiu 
homme  Job,comme  U  paroît  par  le 
14"  chapitre  de  fa  Prophétie. 

i".  Parce  que  la  patrie  hiftorique 
de  ce  Livre  eft:  écrite  en  pur  Hé- 
breu ,  c'cft-à-dire  ,  que  vrai-fcmbU- 
blement  elle  eit  écrite  par  un  Juif. 

}°.  Parce  qu'Ezcchici  y  décou- 
vûtfans  dofiie  qiieladcftrudion  de 
U  raaifon  de  Nabuchodonofor  , 
avec  celle  de  l'Empire  des  AlTy- 
tîens  y  éroi_r  prédite. 

II.  Ce  Livre  a  été  d'abord  écrie 
en  Hébreu ,  dans  la  langue  qa'lfaye 


1 3  4  *  foumal  des  Sçâvans  ; 
appelle  la  langue  de  Chanaan  ^  par«» 
ce  que  ^  dit  notre  Auteur  ^  Chanaan 
&  les  deicendans  avoienc  conTervé 
cette  langue  en  s'établifTant  dans  la 
Paleftine  >  fans  aller  comme  les  au- 
tres enf ans  de  Noé  dans  la  terre  de 
Sennaar  ^  où  fe  fit  la  confufion  des 
langues.  Il  découvre  néanmoins 
dans  cet  Ouvrage  plus  de  cent  mots 
pris  des  langues  voifînes  s  du  Syria* 
que ,  de  l'Arabe  &  du  Chaldéen  , 
mots  qui ,  dit-il ,  ne  fc  trouvent  pas 
dans  les  autres  Auteurs  Sacrez» 

III.  Cet  article  qui  n'cft  pas  le 
moinsétendu  dans  notre  Auteur  ne 
*  fournira  rien  ,  parce  que  pour  (çz^ 
voir  qui  a  parlé  de  Job  »  au  fens 
qu'on  l'entend  ici,  on  n'a  qu'à  fc 
donner  la  peine  d'otlvrir  une  Coru^ 
cordance  delà  Bible.  On  verra  tout 
d'un  coup  que  Tbbie ,  Ezechiel  & 
r Apôtre  faint  Jacques  parlent  de 
lui. 

IV.  Apres  avoir  rapporté  Icdcf- 
fcin  gênerai  que  tout  le  mondé  ap- 
perçoit  dans  le  Livre  de  Job^  qui 


r        "jtûiifiiyif:  134) 

n'efl:  autre  <)ue  de  donner  un  mode- 
k  de  patience ,  &  de  prouver  que 
la  mi  (ère  ptiXf  accabler  le  jufte  com- 
me Tin^pie  en  ce  monde  -,  le  Perc 
Hardoiiin  en  découvre  encore  un 
autre,  qui  doit  ,  dit^il^  en  aug- 
menter infiniment  l*eftime ,  Se  au« 
quel  on  doit  attribuer  le  refpei^ 
qu'a  eu  pour  lui  la  Synagogue  \  c*cfl: 
qu'il  contient  en  -abrège  un  grand 
nombre  de  faits  qui  font  rapportez '^ 
dans  les  Livres  Saints  d'avant  lui.'  Il 
compte  juCju'à  trçnte-fcpt  de  cc^ 
faits.  Comme  il  n'y  a  gueres  (}ue  le 
Perc  Hatdoiiin  qui  ait  fait  cçs  dér 
couvertes ,  ce  n'cft  auflî  que  dans 
fa  Pataphrafc  &c  dans  les  f^otcs 
qu'on  peut  trouver  ce  qu'il  avance 
ici  :  nous  f  renvoyons-  le .  Lccr 
teur.  '     ♦ 

Il  y  a  dans  ce  Volume  un  Traité 
qui  n'cft  point  annonce  dans  le  titre. 
Il  roule  fur  les  deux  mots  Vrim&C 
Thummin  ^  qu'il  prétend  n'être 
point  deux  mots  gravez  fur  le  Ra- 
tional  du  Grand  Prêtre ,  mais  deux 


I J44  JoHrtutl  des  Sfttvâtiti 
vernis  que  Dieu  mettoic  dans  Ion 
cœur  lotfqu'U  fc  rcvêtoit  de  cet 
Ornement  Sacré,  Içavoir  la  cchi- 
notCance  de  la  veritt  ,  &  la  force 
de  rainoncer  fans  l'altérer.  Cette 
pctire  Diflercadon  n'eft  pas  ce 
^'on  lira  avec  moîni  de  plaiâr , 
dlc  a  déjà  paru  daosles  Journaux  de 
Trévoux* 


t 


HISTOIRE   DE   VACA- 
DEMIE  "S^oyale  des  Sctmces, 

Année  ijté.  avec  les  Aiemoires 
de  Mathâm^ti/^tte  &  dt  Phyfi/^He^ 
pûHJ-  lit  même  année  ,  tirez,  des 
£cgiftres  de  cette  Académie.  A 
Paris  j  de  l'Imprimerie  Royale. 
-  1718.  iK-^°.  pp.  84.  pour  f'Hi- 
.  ftoirci  pp.  Î41.  pour  les  Mc- 
,.   moires.  Plauch.  dcuchees  lâ*. 

AP  R  E'  S  avoir ,  dans  notre 
Journal  de  Juillet  ,  rendu 
compte  des  anicLcs  decc  Volume, 

qui  concernent  \i.Thyfii^ue générale 
ScV  Anatomie  ;  il  nous  lefte  à  parler 
ici  de  ceux  qui  regardcntla  Ckime, 
U  Boranitjue ,  &  les  divcrics  parties 
des  Aiathematiqitei. 

La  chimie  nt  nous  en  offre  que 
deux,  qui paroiiTcnt  &  dans  l'HÎ- 
iloire  &:  parmi  les  Mémoires.  Le 
premier,  fur  Vinfiammation  de  cer- 
taines liejucurshudeufes  ou  fulphureu- 
fes  paries  Acides,  c^ic  M,  Geoffroy 
,  Jç  çadct  i  le  l' fur  tes  eauxde  l'affy^ 


I 


■■ 


I  )4^    Jêwmd  des  Sfétwms  » 
eft  de  M.  BùfUdnc  le  fils.  Nous  di- 
ions  qa^quê  choife  de  Tun  Se  dé 
l^iutre. 

!•  Une  des  plus  merveilletifes 
découvertes  de  la  Chimie,  eft  cet- 
tainemenblà  pfodudion  de  la  flam- 
me par  le  fdll  méhnge  de  dmt  li« 
queiirs  froides  au  toucher  y  telles 
que  refprft  addè  d'un  minerai  & 
l'huile  eflèntielle  d'une  plante.  Se^ 
r^rannonça  le  premier  ce  phéno-* 
mène  ,  qu'il  avoit  fait  naître  en 
xnêlant'enfcmblel'huilê  de  Vitriol 
8c  celle  de  Térébenthine.  Quelque 
tems  après  ^  le  Chimifte  Danois 
■Botrieh  en  fit  autant  avec  cette  der- 
nière huik  '&  l'eau  forte.  Maïs 
<d*autre$  Gfaittâftes  ayant  tenté  ces 
expériences  fur  ta  parole  &:  (ur  les 
procédez  de  ces  deux  Artiftes  ^  n'v 
ont  point  réuifi  *,  jufques  à  MM.  de 
Toumefan  6c  HamiXfrg^  dont  les 
c>perations  eurerif  plus'  d^uccès*  Le 
premier  prodUifb  tnte'  flamhie  rou^ 
ge  par  lé  mélange  derrhuile  de  SaC- 
Uras  &  de  Te^t  dief  Nitrê  bien  dé- 
phlegmé*)  6c  kfeeond  parvint  au 


même  but  par  L'union  de  cet  cfprit 
acide  avec  les  huiles  cflcncicUcs  de 
toutes  les  pUnccs  aromatiques  des 
Indes. 

Quelque  dignes  d'attention  que 
parullenc  toutes  ces  expériences  . 
elles  ne  rcinpUiToicnc  point  encore 
la  condition  propofcc  par  Bomch 
Se  p^TBiehef  ,  d'enflammer  l'huile 
de  Térébenthine  par  le  moyen  des 
cfprits  acides  ;  &  c'eft  ce  que  per- 
fonnc  après  eux  n'avoic  pu  exécuter. 
Cela  étoit  refcrvc  aux  tentatives 
également  ingcnicufcs  &  pcrfeve- 
lantes  de  M.  Geoffhiy  le  cadet ,  lef- 
quelles  l'ont  conduit  infiniment 
plus  loin  que  tous  Tes  Confrères  les 
Chimiftes.  En  effet  ,  non  feule-, 
mentilmet  le  feu  à  l'huiledcTc-i 
lébenthine  en  y  vctfant  un  efpric 
acide,  mais  il  fait  la  mêmecbofe'j 
fur  les  huiles  e^cntielles  de  noi,-  ' 
plantes  aromatiques  ,  telles  que  Iç- 
Thym,  le  Genièvre,  la  Mcnthc,&c. 
de  la  foibleâc  dcfquelles  on  n'eût 
ofé  jamais  cfpciec  une  pareille  réufr 
ittc. 


î  3  4^    /(?//^»<t/  des  Sçâvâns , 

Les  acides  employez  par  l'Aca- 
demicicn  pour  cette  opération^  font 
i-huile  de  Vitriol  concentrée  ^  & 
Tefpr it  de  Nitre  fumant ,  mcl^  pac  •. 
égales  portions*  Ce  niélangé  verfé 
fur  l'huile  de  Térébenthine  y  excite - 
tout  à  coup  &  avec  une  forte  ^pcpU» 
fion  une  flamme  très-vivc-,  accom- 
pagnée d'ua  tourbillon  de  fumée 
très-épaiflc,  &  qui  continue  jufqu'à 
ce  que  toute  la  matière  foit  confu- 
mée  s  à  l'exception  d'une  très^pçti-: 
te  quantité  d'un  charbon  fortleger^^ 
qui  refte  dans  le  vaiflèau^ 
*-  Ces  mêmes  acides  font  prendre , 
ftu  aux  Baumes  naturels  3  tels^  ç^ç, 
ceux  de  Copaii.&  de  la  Mecque ^' 
leiquels  en'  brûlant  (  fur  t0Mi4pi 
premier)  exhalent  un^ajrfîiiil  y  oih- 
en  s'afFoibliflTant  devienttr^-agréa* 
ble  j  &  dont  l'odeur  ne  î^  diflipe 
pas  en  peu  dètems.  ^M«;  ÇoQl&Qy;^ 

n'a  pu  encof e^alhmiQ:  l!iii«iie;JUa^-'^? 
che  de  i?étixdpVmai&  losiàty^^.qu'il' 

y  a  ihêlcsen  ont  tiréfiinËi^apc^r  qui 
fur  la  fin  da  l'opération  pre^fl  l'o-^ 
dcur  de  Mufc  ou  d'Ambre  gris  ^.çp: 

que 


-Âouji  1729;  ij43n 

que  fait  aulTi  U  maticre  conccnud  ' 
danslcvaifleau,  après  qu'elle  a  fet- 
mente.  Elle  communique  ,  &:  pour 
iongtcms,  cepatfum  ,  à  tout  ce 
qu'elle  couche.  Ilfautobfetvcr,  en 
pa/Tant ,  que  les  acides  donc  fc  fcrc 
M.  Geoffroy,  malgré  leur  extrême 
vivacité  ,  font  incapables  de  dillbu- 
<irc  aucun  métaL  Leurs  molécules 
trop  fines  &  trop  délicates  ne  font 
point  en  proportion  avec  celles  qui 
compofcnt  les  métaux  ,  Si  qui  fdnt 
beaucoup  plus  groflïcrcs. 

M.  de  Fonteuelic  termine  cet  ar- 
ticle de  fon  Hiftoiie  par  cette  rcHe- 
xion.  "  Les  premiers  Auteurs  de 
*•  cette  découverte  (  ^it-il  )  n'en 
»  ont  peut-être  pas  été  crûs  d'abord; 
j)  on  la  regardoit  comme  une  mci- 
"  veille  douteufc  ;  &  la  voilà dcvc- 
»  nue  fi  commune ,  qu'elle  va  cefTcc 
»  d'être  une  merveille. 

1.  Les  Eaux  A^inérttUs  de  Pafy 
qui  ont  déjà  fubi  plutîcurs  examens, 
dont  on  a  donné  la  relation  dans 
l'Hiftoire  deTAcadcmie  desannées 
170I.  1710.  &  1714.  bot  étéeDcoi- 


1350  loumM  des  SçÀvarts , 
rc  analyfies  de  nouveau  par  M. 
Benldnc  le  fils ,  lequel  y  a  fait  des 
découvertes  intereflantes  II  ne 
s*agit  ici  que  des  nouvelles  Eaux 
fournies  par  quatre  fources  qui  ne 
dificrentcntu^ellesque  parce  que  la 
première!  une  faveur  plus  ferrugi- 
neufe  que  la  féconde  ^  que  celle-ci 
J'a  plus  que  la  J%  &c.  Ce  goût  fer-, 
rugineux  dans  toutes  a  quelque  cho- 
fede  piquant  .&  de  légèrement  af- 
tringent.  :pans  les,  lieux  froids  Sc 
dans  àts  vaiileaux  bien .  lK>ucliez  j 
elles  confervent  leur  tranfparence 
ic  leur  ikveur  naturelle  pendant 
plufieurs  ipois«.Mais  elles  fe  trou- 
blent à  la  ch^epr^ibit  du  Soleil>,fbit 
du  feu,8c  laidant  tomber  au  forxà  du 
vaiflèau  le  fer  en  forme  de  rouille , 
elles  perdent  leur  goût  ferrugineux , 
€Ti  reprenant  leur  limpidité  ^  & 
n'ont  plus  qu'une  faveur,  falée  afièz 
^ible.  .     .,    . 

Pour  découvrir  plus  particulière* 
ment  les  diverfes  matières  aufquel- 
les  CCS  eaux  doivent  leurs  vertus^ 
JA.  Bouldiics'eft  fervide^U  diiUU/^ 


'Aoufi  1713.  1351 

ton  ,  dont  le  lefidu  lui  a  fait  voit 
plufieurs  fubftanccs  difpofccs  par 
couches ,  en  forte  que  la  rouille  fir- 
YHfliteufe  occupoic  le  fond  de  la 
cùcurbite  ;  que  cette  touille  (  feu- 
lement dans  les  eaux  des  deux  four- 
ces  les  plus  foibles  )  étoit  couverte 
d'une  potiffiere  blanche  très -fine; 
qu'iu-deffus  de  ccUc-ci  piroiflbient 
plufieurs  cryfiaux  tmnfparttts  & 
irilUns ,  que  couvroit  en  dernier 
lieu  une  nmffc  confnfe ,  hUnehktre , 
f Aline  au  geùt  ,  &  fort  dtflbluble  i 
l'air.  L'Academicîcns'eft  appliqué 
à  fiparei  «aûcment  l'une  de  l'autre 
tourcs  ces  matières,  à  en  dévclop-: 
perla  nature  j  à  en  démontrer  l'exil 
ilence,  &  à  découvrir  en  quel  état 
elles  fc  trouvent  dans  ces  eaux  miné- 
rales encore  fraîches  &  non  altérées^ 
C'cft  ce  qui  fait  le  fiijet  d'un  Me» 
moire  fort  circonftancié  &  fort  ini' 
ftruiitif  j  dont  nous  ne  ferons  qu'in- 
ditfuer  ici  les  principaux  chefs. 

La  prcfencc  du  fer  ,  dant  en 
xaux.eli  {^ouvéc  non  feulement  pac 
àgoûi,  ^  psr  U  teintucé  plus  ou 
jXij 


I 


1 3  5  i  Journal  des  Sçavans , 
moins  rouge  ou  violette  que  ] 
communique  la  noix  de  Galle;  m; 
fur  tout  ,  parce  que  ce  fédimc 
ferrugineux  fe  diubut  de  nouve 
par  tous  les  acides  minéraux  î  q 
jette  bien  fec  fur  du  nittre  fondu , 
ie  fait  fufer  comme  feroit  la  limai 
le  de  fer  j  &  que  fondu  feul  da 
un  creufet ,  il  s'attache  très*vît< 
Ifaimant* 

-  L'efppt  acide  vitrioliquc  q 
tient  le  fer  fi  fubtilement  diflo 
dans  ces  eaux ,  qu'il  y  eft  abfol 
snent  inviâble^  ne  le  laifTe  enl 
échaper  &  fe  précipiter  en  forr 
de  rouille  que  par  la  rencontre  < 
(fuetqurfidDftancealkalinejà  laqu< 
le  une  plus  grande  affinité  l'oblij 
de  s*unirv  Or  c*eft  juftement  la  foê^ 
fitre  l^Ufteh:  &  fine ,  dont  on:vic 
de  parler  »  &  doét^naruroillkal 
ne  eft/  fu0ifamment  awféck.Ilfefu 
te  de  cette  union  uQriadqyieatt  i 
moyen  ^  qui  n'exiAdut:  poixit  da 
les  eaux  ayant  la  ilécbmpofition  < 
}eur:  vitri$A.  »  âcqise  M.  Bouldi 
wmxm  fi^hmn^  à  cau/ç  de 


^Aoujf  1719.  ijjj 

relTcmblancc  avec  un  fcl  compoie 
p2iM.Stahl. 

Ce  Tel  fulphureux  dillilé  à  une 
chaleur  médioccc  lailTcau  fond  du 
vaiflcaii  une  poudre  blanche,  recon- 
nue pour  filine  par  l'Académicien  , 
&  dont  il  a  extcaïc  un  véritable  fcl 
dcÇlanber,  qui exiilbit  réellement 
dans  les  eaux  ,  quoique  le  fcl  ful- 
phureux ,  comme  nouvcllemenc 
formé ,  n'y  exiftât  point.  Cette  dé- 
couverte nous  apprend  que  le  fcl 
dcGlaubet,  pris  jufqu'ici  pour  un 
ouvrage  de  l'art,  peut  auifi  être  re- 
garde comme  unepioduâiondela 
narorc ,  qui  tranfportc ,  comme  fait 
l'Arrilïe ,  un  acide  vitcioliquc  fui 
la  bafc  terreufc  du  Tel  marin. 

De  U  M.  Boulduc  a  foup^onué 
celui-ci  d'entrer  pour  quelque  chofe 
dans  nos  eaux  minérales  ;  d'autant 
mieux  que  feu  M.  Dueloi  niCatoîz 
en  avoir  trouvé  dansd'autres  eaux, 
tantchaudes  que  froides.  Le  foup- 
Çon  de  l'Academicieo  a  été  juftiâé 

Ïir  l'événement  ;  (k  une  manecu- 
te  des  plus  ducs  Se  des  pluspciû 


I 


I }  54  IouthaI  des  Sçdvdni , 
blcslui  a  fait  trouver  ce  qu'il  cher- 
choit.  Le  fel  marin ,  félon  lui ,  n'cft 
donc  pas  moins  réel  dans  les  eaux 
minérales  de  PafTy  que  le  fel  de 
Glauber* 

Aprèsl'extraftion  du  premier  il 
ne  refte  qu'une  eau  jaune^onâueufe 
au  toucher  ,  d'une  odeur  bitumi* 
neufe  ^  6c  qui  ne  fe  cryftallife  plus. 
C'eft  ce  qu'on  appelle  Eau^mére  du 
fil  ccmmun  ,  laquelle  n'ed  qu'un 
compofé  d*eau  ^  de  bitume  liquide 
ou  huile  minérale  &  de  fel  marm 
diffous  ;  trois  fubftances ,  unies  fi 
intimement  Tune   avec   l*autrc  ,' 

Si'elles  en  (ont  prefque  infépara- 
es.  L'Auteur  prend  de  U  occafion 
de  réfuter  le  fentiment  de  ceux  qui 
ont  attribué  aux  eaux  de  PafTy  un 
Yfai  foufiPre  minerai ,  lequel  y  exifte 
âufli  peu  (  félon  lui  )  que  le  Nirre 
ou  Salpêtre^  que  d'autres  y  ont 
fuppofé  un  peu  trop  légèrement. 

Quant  à  l^acide  volatil  ,  dont 
nous  avons  déjà  Eût  mention  ^  qui 
tient  le  fer  en  diffolution  dans  c^es 
eaux  y  &  qcii  eft  fi  fiibdil  q^'il  s'cdia- 


H  Aou^  1719.         M5f^^| 

^*pe  des  v^KTcaux  les  mieux  bouchez,  ^^H 

Se  ne  peut  { dit-on  )  être  tccucilU    ^^\ 


par  rAnalyfe  chimique  i  M.  Boul- 
duc ,  à  l'aide  d'une  manipulation 
a  fTcz  fimple ,  cft  parvenu  à  le  rendre 
Jcn/îblc*  Il  l'a  trouve  d'une  odeuc 
de  fouflxe  irès-pénéttatite  ,  &  aulîi 
vif  dans  le  genre  des  efprits  acides  , 
que  l'cil  dans  celui  des  alcalis  le  fel 
armoniac. 

M.  Boulduc  termine  l'examen 
des  quatre  fubftanccs  diffeccnces 
que  lui  a  fournies  la  refidence  des 
eaux  de  PafTy ,  pat  celui  des  Cry- 
ftaux  trénfparens  &  hrillans ,  qui 
forment  la  troificmc-  Cescryftaux  , 
qui  de  même  que  les  fcîs  moyens  , 
affcitent  une  figure  affez  confiante, 
étant  plus  longs  que  larges ,  &  tail- 
lés fur  leurs  grands  cotez  alTez  rc- 
gulieremenf  en  Rhomboïdesi  font 
mis  par  M.  Boulduc  dans  ce  genre 
falin.  Leur  iadiffoluhiUté  à  l'eau, 
qui  fcmbleroit  s'oppofcr  d'abord  à 
la  décifion  de  l'Académicien  n'eft 
qu'appïtentc ,  &  ne  vient  que  de 
la  grande  quanticé  de  terre  ,  qui  eu 


I 


î  j  j^      JourHéll  des  SfdVMS , 

rend  la  didolution  fort  difficile  ,  à 
la  vcritc,  mais  nullement  impofli- 
ble.  Ces  cryftaux  tirent  vrai- fem- 
blablement  leur  origine  de  la  pierre 
filenite  ou  fpéchUire  <jui  abonde 
dans  le  Coteau  de  Paffy  ,  fur  tout 
dans  le  voifinage  de  ces  eàux^  dans 
lequel  M.  Ç^offr<^  le  cadet  a  ren- 
contre beaucoup  de  Talc  ,  ainfi 
3u'on  Ta  remarqué  dans  THiftoire 
c  1724. 

Il  paroit  donc  par  toutes  ces  ob- 
fervationsdeM.  Boulduc^  que  les 
eaux  minérales  de  PatTy  raUeinblent 
dans  leur  fein  du  vitriol  ^  du  fel  de 
Glauber ,  du  fel  marin ,  de  la  terre 
alkaline ,  du  bitume  liquide  8^  de 
la  felehité.  Et  pour  ôter  aux  incré- 
dules en  Chimie  tout  foupçon  , 
qu'aucune  de  ces  matières  pût  être 
une  production  du  feu  j  l'Académi- 
cien plein  de  reflburccs  ,  a  tiré 
toutes  ces  fubftances  Tùne  après 
l'autre  fans  l'entremifc  du  feu  ,  par 
le  feul  (êcours  de  l'cfprit  de  vîn  bien 
redifié,  qu'il  amis  en  œuvre  d'une 
«nanieic  des  plus  (impies. 

Il 


î!  finit  par  une  application  des  prg- 
prietci  reconnues  dans  chacune  de 
CCS  fubftanccs,  aux  vertus  qu'elles 
peuvent  communiquer  à  ces  eaux  ^ 
qu'il  juge  en  confequcnce  devoir 
être  raffi'aichiflantcs ,  émollientcr, 
apcritives ,  &  de  plus,  fortifiantes', 
diurcriques  &  purgatives.  A  l'égard 
de  la  felenirc  t  donc  les  effets  ne  l'ont 
point  encore  fi  certainement  déci- 
dez, il  conjedure  qu'étant  adcz  " 
difficile  àdinbudrc,  elle  peut  pat  ' 
le  choc  de  fcs  parties  angulaires 
contre  les  parois  des  vaiflcaux  ,  re- 
veiilct  les  ofcilUtions  des  fibres  af- 
foiblics  ou  relâchées,  &  en  rétablie 
le  rçiTorf. 

La  BoutTi'iqite  tie  fournit  ici  qtfusi 
fcul  article  ,  fuivi  d'une  Obfcrv»- 
tion. 

Le  premier  contient  les  Rerliac-'  »•( 
ques  deM.de  Re4imtur[\icUf idntt' • 
Mpfcliie  à  lit  Chine  Hia-Tsao- 
ToM-TcHOM,  ou  Plante  -  Ver. 
Cette  plante  envoyée  de  la  Chûic 
à  l'Acadcmic  par  le  P.  Pttrtnnin  Je- 
3j4iire  ,  avec  pluficuts  autres  cutioli- 

uteufl.  f  Y 


î  j  j  8    Journal  des  Sfavam  ; 
tcz  naturelles ,  eft  très-rare  dans  ce 
Pay s*là  j  Se.  iê$  racines  y  font  ap- 
portées du  Thibçt ,  douées  [  dit*- 
99.  1 A^  venus  adez  femblables  à 
celles  du  Ginftng^  à  Tcxception 
^i^'elles  excitept  moins  que  celles^ 
'ql  les  héaiprjjhagjes.  Cçcte  plante 
'du.Thibet  a  ceUoc  finguliçr,  qu'on 
eft  perfuadé  dans  le  Pays ,  qu'elle 
cft  plante  en  Eté  y  &  qu'elle  de- 
.vient  ye^  en  hy ver  \  Se  ç*eft  préçifc- 
j;nent  ce  quç  figQi&ç  fon  nom  -Chir 
iiois.    .  .  . 

A  en  juger  par  ce  qu'on  en  a  vu 
à  l' Açadeone.,  cette  métamorphofc 
prércndjUp  fe  bprncfoit  à  utie  por- 
tion de  chaque  racine  'j  mais  le  fait 
n*ep  {jçtçk  p^  ^noins  merveilleux. 
Kienaureftene  rçiTemble  mieux  à 
un  ver^  ou  à  une  chenille  que  ce  qui 
parpît  au  bout  de  ces  racines*  Auffi 
,si'eftH:e  rien  ^utre  chofe  quf  les  dé- 
pouilles de  quelquesruns  de  ces  in- 
iê^es.  Mai$  ils  ne  viennetit  d'au- 
cune transformation  de  la  plante* 
Il  zxï'mc  ietilement  que  ces  inieâes 
fin  le  pçio^de  fç  métamorphofer  en 


jhvjt  171?.  tjs>    J 

ourdies  ou  en  Nymfhet ,  s'arta-   I 
chcnt  ou  fc  collent  par  la  queue  i    I 
l'cxcrcmicc  de  ces  racines  ,  où  iU  fc 
font  cicufé    d'avance  une  cavîcc 
pour  y  loger  &  y  fixer  le  bout  de 
cette  partie  :  en  forte  que  le  ver  fc 
dépouillant  peu  après  de  Ton  enve- 
loppe ,   qui  le  icprefcmc  paifaitc- 
raciit ,  celle-ci  icfte  lî  fortement  at- 
tachée à  l'extrémité   de  la  racine 
qu'elle  femblc  ne  former  avec  cel- 
le-ci qu'un  corps  continu  1  Se  c'en    i 
cft  plus  qu'il  n'en  faut  pour  en  ira-   I 
pofcr  aux  gens  peu  inftruits  fur  de  ' 
pareilles  circonltanccs. 

Au  furplus,  il  n'eft  pas  rare  de 
trouver  des  tnfedes  qui  fc  cachent 
fous  terre  &  s'attachent  même  auK 
racines  des  plantes ,  locfque  le  tcmi 
de  leur  transformation  cil  proche. 
M.  de  Rcaumur  allègue  là-dcflus 
pourgarans  MM.  dcfHJfitk  Se  Vd- 

VObftrvaiion  Botani<]ue  àué  à 
M.  Datitj  d'Ifnard  concerne  les 
fruits  du  Hefire  ^  F<*« ,  -Fourtait  ou 
~Aydnt ,  lefquels  font  connus  fous  le 


i3^o  Journal  des  SçHvatts  ^ 
nom  de  féyfnes.  On  en  tire 
l%uflc ,  qtri  idans  certains  ï^^ys-^ 
tiles  en  cette  t?fpccc  d'ari^rcs ,  ti 
lieu  de  beurre  au  petit  peupk  \ti 
dont  Tafiige  trc^  fréquent  1)1 
rcftomac  Pourtorriger  cettem 
vaifc  quaïitc  ,  il  fuftt(  félon 
d*Ifiiaalj  de  mettre  dans  «des  c 
clies-dc  grès  cette  huile  nouvel 
xncnt  exprimée,  &  après  les  av 
bien  boufliées ,  les  enfouir  dam 
terre,  &  les  y  laifièr  pendante 
aimée.  * 

1?arïm  les  articles  concernant 

Jkfathematitjues  il  y  en  a  ^Arittn 

tiqui ,  de  Géométrie ,  èijifirondm 

îte  Oéçgraphie,  de  Caioptri^ae^ 

'  jMécbanique. 

Le  feul  article  emprunté  de  1*^ 
rithmétique ,  &  dont  on  eft  redci 
bfe  à  M.  de  Mairan ,  regarde  i 
nouvelle  frofrieté  dn  ntmbre  9. 
laquelle  il  n*eft  fait  ici  mention  q 
dans  l'Hiftoire.  On  fçait  depi 
long  tems  que  tous  les  multip 
de  ,9.  .tels  que  18.  27..  3^  .  &c 
Tinfini ,  fonttebtjuc  leurs  chifï 


adtUdoDDcz  font  coûiours  9,  ou  Ion 
miittiple  moindre  que  le  nombre 
fur  lequel  on  opère.    Cette  décou- 
vcrtedùë  à  M.  '^  BoHtsasUe ,   fut 
publiée  dins  les  Noxvtllcs  tU  U  Re- 
fnéli^uc  det  Litires  du  niois  de  Sep- 
lembix  j£8j.  M.  d4  Muirait  en  a 
Élit  une  autre  qui  n'eft  pas  moins 
fîngulicrc ,  a)uchantlc  même  nom- 
bre, il  a  trouvé  que  firoarcnverlc 
j.      l'ordre  des  ebi&cs  qui  dcfignent  un 
nombre  quelconque,  pit  exemple, 
fideiE.raDfmii.de  ji. ij.&c. 
ftariivc  loûyour^  que  Udîflcccnco 
de  l'un  do  cesdcuKnorebtesàlUu- 
cte,,  de  II.  à  11.  dcji.  à  2], 
tft  y.  ou  Ton  multiple.  Qn 
formé  qii'cntïc  Ic&diveffesii 
•ei  dos  nombres ,  les  unes  n 
«telcflcnce  même  de  ceiix-d,  1 
autres    tiennent    uniquement  ai 
chiffres  par  Lesquels  ils  rootexpii 
mci  j  &  dont  la  progrefficMi  fctîoi 
dique,  telle  que  la  décuple  cbs) 
nuts,  clïpuremcni  arbitraire.  Iljj 
ht  démontré  qac,  ^eft  fcilc 
de  cette  I 


13^2     Journal  JUs  Sça^vMs  y 
dérive  la  première  propriété  de  5. 
Mais  doit-on  faire  le  même  juge* 
xnent  de  la  féconde  ? 

Si  Ton  confidere  que  celle*ci  fc 
rencontre  ,  non  feulement  entre* 
deux  nombres  tels  que  ai.  &  ix. 
2cc.  mais  auffi  entre  leujrs  pui£&nces 
quelconques  ,  letfrs  quarrcr  ,  pat 
exemple  ,  qui  font  441*  &  144.  for-  y 
mez  a  la  vérité  des  mêmes  chiftes  ,'  ' 
dont  la  différence  297.  eft  un  mul- 
tiple de  5.  leuts  cubes  ^  qui  font 
52^1.  &  X728.'  formez  ^  comme 
Ton  voit ,  de  diffcrcn$cbiflB:cs,  dont 
la  différence  75)3*  eft  encore  un 
muîtiple.  de  9.  il  ne  paroîtra  plus 

3ue  les  chiffres  entrent  pour  riei> 
ans  cette  féconde  propriété  de  94 
Il  faut  donc  remonter  plus  taue 
pour  en  découvrir  la  fource  i  &  l'on 
trouve  effçâ:ivemeflt  qu'il  y  a  une 
infinité  de  nombres tels^ quele pre« 
mier  [  comme  7.  ]  «tant  pofé ,  & 
une  différence  quelconque  ^  duprtr 
xnier  au  fécond  (  comme  xi.  dont 
la  différence  au  premier  eft  4.  )  il 
faut  que  le  trôifiéme  (  comme  is*} 


multiple 


r7J9. 


IJS' 


:  Qoclconqut 

s  cectc  métne  diftereHw 
ce  [|  4.  ]  Par  ce  moyen  les  dilîereni'îl 
CCS  du  fécond  &  du  troiilétnc ,  ?£*  I 
celles  de  toutes  leurs  puiffanccs  fe-*  I 
ront  des  mulpplcsdu  premier.  OfM 
cette  propticréeft  abfoUimcn:  indé^B 
pendante  des  chiflres  arbitraires  cntfjî  T 
ployer  pour  l'exprciÏÏon  des  nomi-''  | 
bres. 

Cela  pofé ,  il  s'enfuir  qu'on  pcu(3  I 
prendre  9.  pour  le  premier  de  cciri  1 
trois  nombres  dont  nous  venons  dt'  | 
parler,  3.  ptusj.  [ou  i2.  ]  pourle' 
îecondi&  1. fois?,  plus  î.[ouii.]> 
pour  le  croificmc  :  ou  bien  ,  3  plus! 
4.  fou  13.)  pour  le  fécond ,  Si  j.' 
fois  9.  plus  4,  Cou  îi.  )  pourle  croî-' 
fiéme  i  ou  bien  encore  ,  ?.  plus  5^1 
[ou  14,]  pour  le  fccond,  &  4,  fois' 
9.  plus  5.  [ou  41.]  pour  Ictroilie-^ 
me ,  fcc.  S.'qiTe  par  une  fuite  ne-^ 
ccffaire  d'une  telle  opefatidn-j  '5^p 
étant  toujours  mis  pour  ptctttfe^i 
terme ,  on  a  pour  les  deux  aVittcsl  ' 
ii.&ii,ij.  &  31,  i4Ôf4'-&«-- 
cnforrc  que  les  deux  nombres  *^ui> 
jYuij 


13^4  Jonmal  des  SçanjAHs  y 
içii^cent  de  cette  fîtuation  perpe- 
tqfl^cis  5ui[pnt  toujours  exprimez 
pj^,^s,  mêmes  chiffres  renverfez: 
ce.  qui«n'arriye  pas  à  tout  autre  nom- 
hcè|  Q>>7«  par  exemple  3  pofé  pour 
pfe^iier  termç  ^  dont  le  multiple 
na^^erUdiâerencê  dès.  puiilances 
qi|^lçp$u|Lief de deiix nombres^  qui 
n/^iont  {^s^f|éfig4iez  »ir  les  mêmes 
chiffres.  D'où  il  eft  clair  que  cette 
cûf5X»iftancç  fiao^iere  delà  oropr ie* 
té  qua  nou$  e^^mkions  dans  le  nom- 
bril 5^. «fl;  une  A4te  delà  progrelCon' 
dçcuplfi  arbitraire  ^  SfC  que  le  total' 
d^  cette  propriété  de  y*  peut  palTer 
poUrmm^^  puifqu'ilYientenpar-' 
tie  dccecH^il  j  a  de  réel,  en  partTe 
i^^p  âU'il.y  a  d'arbitraire  dans  let> 

M  Si  Voa  doliViçit  toutes  ks  dixai«> 
nA^'dela,proj^flion  décuple  dif- 
p0i(çqS)4^1uitc  |u(qu'à  90*  on  verra 
qvfe  le  «nombre  qui  marque  ie.quan- 
tiéme  de  la  .diiçaine-,  exprime  auflî. 
la  di£Ecrcnce.dej.pade(bn  multiple, 
au  déplier  ou  pUis  grand  terme  de 
cette  dixaifl^,.  Sux  cepied-là^cn  fai- 


.a 


'Aottfl  (715.  ïj^s.' 

Tant  de  1 1.  z  t .  on  ne  fait  qiie  chan-^ 
ger  les  unitez  de  1 1.  en  dixaincs ,  &C  ' 
îaduiaincde  ii.eni.unicé.  La  diffé- 
rence de  3.  à  ti.  cft  I.  à  Ciiufe  de  la 
ptcmicrc  dîxainc  ,  plus  1.  à  caufc 
desdeux  unicez.  Dans  11.  la  diffé- 
rence de  18.  mukipLc  de  9.  à  la  fe- 
ctnide  dixainc  ,  eft  1.  à  caufc  des, 
1.  dixaines ,  plus  i.  à  caufc  de  l'u- 
nité de  ti.  D'oLiil  eftmanifefleqiic: 
la  différence  de  9.  à  il.  &  celle  de 
18. (multiple de  9.  renfermé  dans, 
ti.ïàai.  fontlcsmêmes.  Orcette. 
cgalirédc  différences,  qui  fait  toute 
la  fincfle  de  la  propriété  dont  îl  s'a- 
git, fuit  neccflaircmentdclatranf-. 
po/itlon  des  chiff^res  de  iz..  &  pal 
confcqucni  enfaiCintde  iz-  zi.on^ 
Élit  la  mémo  cîiofc  ,  que  fi  après_ 
avoir  mis  9.  pour  premier  terme  Se, 
iz.  pour  fécond  terme,  on  prenoir  ' 
pour  troificmc  ua  nombre  dont  la 
différence  à  un  muUiplc  de  9.  fût  U^ 
même  quecellc  de  1 1.  à  9.  ptemiei  . 
rcrnic.  ,   I 

Si  l'on  pouffe  au- delà  de  90.  1»    ] 
piogielHon  décuple  ,  on  trouveia 


13^^    foumal  des  Sçdvans  , 
que  le  raifonncmcnt  employé  pour 
les  petits  nombres  1 2 .  &  z  i  •  s'appli« 
quera  de  même  aux   plus  grands 
compofez  de  deux  chif&es  ^  tels  que 
8^.  Se  5$.  &  que  Tégalicé  des  deux 
dififerencesfubuftera  toujours  >  aind 
que  régalitédes  foiiimes  desquanr 
tiemes ,  fbit  pour  les;  ditaines  ^  IbiCi 
pour  les  unitez.  Or  comme  les  fom^ . 
mes  de  ces  quantièmes  confervc-- 
ront  encore  leur  égalité  ,  lorfque  le 
nombre  à  tranfpofer  pour  les  chiE^ 
fres  fera^  par  exemple  a 35*  donc 
oh  peut  faire  par  tràmpoôcion  1 15/^ 

J^î»  5i^*  3J*-  &C,  &  lorfqu'ouL 
pouffera  les  nombres  au-delà  des 
centaines  à  difcretion  \  l'on  voie 
clairement  que  la  propriété  de  9. 
découverte  par  M.  de  Mairan  ne. 
fouf&e  aucune  exception  ,  &:qu*el-. 
le  eft  généralement  démontrée. 

La  Géêmetrie  ne  prefcnte  ici  que 
deux  articles  ^  tous  deux  de  M.  ^^ 
MaHùerjttis.  Le  prentier  fur  des, 
CoHTves  P araboliijHiS  ijui  auront  des. 
^ ires  données  eorrèffondames  à  des 

tfcijfes  dgnnies  ,  ne  paroic  que 


^tu^  1719*  '3^71 

dînsVHiftoirc.  Le  fécond  fur  uni. 
Qufjîion  de  Mtximis  &  Minimis , 
efl:  renvoyé  entièrement  aux  Mc- 
nioires.  Nous  dirons  quelque  cho- 
fc  du  premier. 

Si  l'on  trace  l'Axe  d'une  Courbci 
qMcnfuiteon  le  coupe  depuis  fon 
origine  en  pluficurs  parties  ou 
AbTcifTes  toujours  croisantes  6c 
d'une  grandeur  dccermince  i  qu'a- 
près cela  ,  on  prenne  encore  à  À\C- 
crctîon  des  grandeurs  d' Aires  curvi» 
lignes  correipondanres  à  ces  Abfcif- 
fes  >  il  n'ed  pas  douteux  que  dans 
le  nombre  infini  de  Courbes  pofli- 
blcs ,  i!  ne  s'en  trouve  quelqu'une, 
dont  les  Aires  curvilignes  qui  ré- 
pondront à  ces  Abrciltcs  ,  foicni 
ptéciftment  ccUcs  que  l'on  deman-  ■ 
de-  Mais  on  voir  clairement  que 
pour  larefolutiondece  Problême  ,, 
on  doit  le  réduire  d'abord  à  des 
Courbesquartables,  c'eft-à-dire,  à 
des  Courbes  dont  on  puilTe  dcter-i 
miner  les  Aires.  Telles  font,  com^ 
mcl'onfçait,  les  Paraboles  de  tous 
les  dcgrcz.  Mais  il  y  a  de  plus  d'au- 


15^8  JoHrndl  des  Sçavans , 
très  Courbes,  qui  n'étant;  quepâ« 
raboliques ,  fans  être  paraboles  a  la 
rigueur  ^ .  ne  laifTencp^s  jiiuifi  d'être 
quarrables  ^  de  donner  une  for-» 
mule  générale  de  leur  quadrature  j 
&  d'être  (  comme  les  Paraboles^ 
(ans  aucunes:  A  jr}rm^otç& 

Ceftipat  le  œQyeobde  ces.  Couc« 
bes  cpie  Ml  de  Haupercuis^  vient  à 
bourde  refoudre  IcProblême  dont  il 
s'agit.  Plus  les  Aires  déterminées  qui 
jcépsodent  à  des  Abfi^iâies.dpianée^  ^ 
dcvieodiont  Rombreufè^^^^us^VÊ* 
qnadon.  dek:  CoAube  Parabolic^Lif 
devient  compofie  \  c'eft*à-dire  ^ 
que  lapui/&Bcedei'Ordonnée  s'ér 
levé  d'autant  plus  ^  &  que  les  ter-^ 
mes  où  fe.  rencontre  VAbfciflc^  por- 
tée à  toutes?  les;  mûilatrces  depuis  i, 
jufqu^à  eeUe.de  IX^rdonnée  moins 
2^  èh^  multipUniA  dftviancagd.  Bien 
entendu  que  cette  Abfcifl^  foit  ei^ 
même  tenis  .ajBTeiâée  defr  Coefficiens 
Btceflàires-  au  fup^i^ent  de  b  4i^ 
menfiotk^  ï  laqtoe^c  tous  ces^texinef 
doivent  s'âever.  Il  eft  eiTcntiel 
pour  la  {caution  du  Problème  que 
ces  Coefficiens  réftent  indéterminés 


Mni 


Aoufi  1-J19.  lîtfj 

dans  l'Equarion  de  la  Courbe,  qui 
doit  s'élever  au  degré  requis  ;  &  que 
les  valeurs  de  ces  mêmes  Cocra- 
ciensfoient  déterminées  à  leur  tout 
par  celles  des  Aires  données  ,  d'où 
rcfuirc  auflî-téc  l'Equation  parcicu- 
liere<le  la  Courbe  que  l'on  cherche. 
C'eft-là  (  remarque  l'Hiftoiien  ) 
une  appiicanon  de  l'utile  &  inge- 
nicufe  méthode  des  Inditerainées  , 
inventée  pu  Defcanes. 

S'il  ctoit  queftion  de  trouver  1. 
Aires  égales- pour  i.  Abfciffcs ,  dont 
la  première  fiit  indirpenfablemenc 
moindre  que  la  féconde,  le  Pro- 
blème paroîtroit  d'abord  impoflî- 
ble  ;  puifquc  la  fccotide  Aire  dont 
la  première  ne  fait  qu'une  parue , 
doit  être  plus  grande  de  ncceiïité. 
Mais  (  dit  l'Hiftoiien  )  il  ne  faut 
pas  décider  II  promptcmcnt  fur  les 
impolîîbiliccz,  La  Courbe  arrivée  X 
l'extrémité  de  la  première  Ablciflc,  " 
y  coupera  fon  axe  ;  &  dansla  fuppo- 
iîcion  que  d'abord  elle  avoît  pris 
Ibn  cours  au-deflus ,  en  y  formant  ■ 

le  Aire  ftipeiieurCjCUc  détiendra  •• 


1 57©  foumal  des  Sçavans , 
au-dcflbus  pour  y  former  une  Aire 
inférieure^  &  par  confequem néga- 
tive, qui  détruira  ce  que  la  fupe* 
rieureou  pofitive  auroit  de  trop.  Si 
l'on  fuit  cette  idée ,  par  rapport-  à 
une  Aire ,  toujours  la  même  pour 
tel  nombre  d'AbfcKTes  données  que 
l'on  voudra  ;  il  eft  clair  qu'on  fera 
ferpenterla  Courbe  autour  de  fon 

.  axe  à  rinfihi  :  fans  qu'il  foit  befoin^ 
pour  cette  égalité  des  Aires ,  que  les 

.  Abfciffes  -  croisent  en  progreflîon  ^ 
Arithmétique>  ces  A^rcs  égales  pou-  * 

.  vant  avoir  des  bafes  droites  auflî 
inégales  que  l'on  vplidra.Unc  Cour- 
be égale  &  pai^illje  à  celle  qui  fer- 

.  pentcrroit  àinfi  autour  de  fon  axe  ^ 
&  fîtuée  à  contre- fens  ,  en  remplif- 
fant  tous  les  vuides  alternatifs  laiiTez 
par  la  première ,  formeroit  [  félon 
M.  de  Maupertuis  1  une  efpece  de 

.  caducée  s  Se  pour  1  avoir.,  il  fuffi^ 
roit  de  quarrer  tous  les  membres  de 
l'Equation  de  la  première  Cour* 
be. 

L'Hiftorîen  obferve ,  en  fînif- 
fant^  que  ce  problême  de  lVt;.de 


EJoiifi   1719.  IJ7I 

upertuis  a  qucli^uc  reffcmbiantc 
c  celui  de  M.  Ntvvtsn  ,  qui  en- 
feigne  à  faire  palTer  une  Courbe  pa- 
rabolique par  aiiranc-de  points  dor.- 
nez  qu'on  voudra.  Par  ce  moyeu  on 
peut  changer  en  Courbe  paraboli- 
que à  trts-peu  pets  ,  une  autre 
Courbe  non  qiiai  rablc,  le  cercle  par 
exemple  ,  qui  par  là  le  deviendra 
tcûjours  de  plus  en  plus  &  aatan: 
qu'il  cftpolliblc. 

M.dcFonccncUe,  en  terminant 
ce  qui  concerne  les  articles  de  Géo- 
nictrie  ,  nous  apprend  ici  qu'un 
jeune  enfant  âgé  de  1 1.  ans  8.  mois, 
fils  de  M,  CUiraur ,  dont  00  a  par- 
le en  1715.  a  lu  dans  l'Académie  un 
Mémoire  alTez  ample  de  fa  façon  , 
fur  quatre  nouvelles  Courbes  Géo- 
métriques de  fon  invention  ,  fui  !a 
manière  dont  elles  fc  forment,  fur 
leurs  proprictez,  fur  leurs  ufaçcs, 
dont  le  principal  cil  qu'elles  four- 
nilTent  un  moyen  facile  de  trouver 
deux  &  tel  nombre  qu'on  voudra 
de  moyennes  proportionnelles  entre 
deux  lignes  4onnées.    L'Auteur  de 


I 


137^     htmtdl  des  SfAvans^ 
ec  Mcmeifc  y  dct,erininoitv  par  le 
calcul  diflccenticl  les  Tangentes  de 
ces  Courbes^  leurs  ^points  d'infle- 
xion ^  leur$  plus  grandes  ou  plus  pe« 
tites  Ordonnées  3   &  par  le  calcul 
intégral  leurs  ^fpoces  quairrables, 
iorfqu'ils  tétoi^nt  y  le  tout  avec 
^'beaucoup  de  •necteté.  &  d'élégance. 
n  Autrefois  [  oblçryc  l'Hiftorien  ] 
-  »de  parettles  pcoduâions  auroient 
)>  fait    honneur   aux    fdys   habiles 
*>  Géomètres  )  8c  aujourd'hui  la 
>»  louange  -en   eft  à  partager  entre 
«>  l'excellence  djcs  nouvelles  métho* 
»  des .  &  le  génie  fingulier  d'un  en- 
»  fant. 

Les  articles  ^^jtjbionmnie  au 
nombre  de  quatre  font  tous  ren- 
voyez entièrement  aux  Mémoires. 
Le  premier  eft  une  comvsraifên 
JtObfervmiôfis  faiui  i  f4^n  avec 
les  eorrefpmdantês  faites  ^Ffiris  par 
M.  Ma/aUi.  Le  fpcond  eft-POb- 
fervation  de  M.  Cé^fini ,  fur  une 
Ecliffe  de  Mars  far  4a  Lune.  Le 
3^  &  le  4^  (ont  les  Pifervations  de 
fEclipfi  S9léh9t  Jh  ^^  Scftendnt  ^ 

pat 


■Lu  MM.  C*fmi  ,  AdAMÏdi ,  Sç;  1 

'vodm. 

Le  feul  airiclc  de  Géographie 
qui  piroifTc  dans  ce  Volume  ,  & 
qui  eit  abfolumcnt:  rcovové  aux 
Mémoires,  eft  l'Ecrit  de  M.  Ds- 
lijlt  fur  la  UngUade  dt  ?tmhoMhurt\ 
dit  fleuve  M^tjftpi. 

M.  du  F^y  ayant  appris  ;  qu'au 
Collège  des  Jefuices  de  Prague, 
il  y  avcâc  deux  Miroirs  paiaboli- 
•  ques  concaves ,  qnî  placez  vis-à-vii 
IHin  de  l'autre  bru loie m  au  foyer  de 
l%n des  deux  Loriqu'on  mcttoit  un. 
charbon  ardcnr  au  foyer  de  t'aucre, 
il  voulut  vérifier  cette  exf  erience,& 
s^étant  fabriqué  lui-même  dcuxMi- 
roîcsde  cette  elpeec  ,  iJ(vintàbout| 
par  la  feule  chaleur  d'un  cbarbort  ^  , 
de  mettre  le  feu  à  de  la  poudre  cs- 
poféeaufoyetdc  l'un  des  deux  Mi>-; 
roiïs, éloignez  dc&tpiedsl'undc. 
Ibntre  ;  &  il  en  fit  voir  L'cxpcricnceL 
à  l'Académie.  En  parcoucant  lies 
Auteurs  qui  ont  traité  de  l'Optique  ; 
il  trouva  que  le  P.  Zaim  Ënifoic 
roention  de  deux  Miroirs  Spherl- 


1374    ^oHrnâl  des  Sçavans , 
aucs  concaves  ^  qui  produifoienc  un 
femblable  ef&c  à  20.  pieds  Vxin  de 
l'autre.  L'Académicien  jugea  que 
les  Miroirs  Splieriques  à  certains 
égards  dévoient  encore  mieux  réiiT- 
ht  que  les  Paraboliques^  &  effec- 
tivement  avec  deux  Spheriques  ^ 
Tun  de  2o.  poucds  dé  diamètre^, 
l^auttede  ly.ilmitlefeir'à  50.  pieds 
de  diftance  y  au  lieu  qu'avec  Tes 
Miroirs  Paraboliques  il  a'avoit  pu 
aller  au-delà  dç£8*pieds».  .    _     ' 
Il  a  vouku'inftruire.des  vanetez 
que  pouvoir  (buffidr  cette  experient- 
ce  ,  fuivant  qu*on  y  employoit  la 
réflexion  ou  la  re&aâion  ;  &  celle* 
ci  lui  a  paru  bien  moins  favorable . 
mûrqu'à  peine  a«t-  il  pu  mettre  le. 
îeu  à  la  diftance  de  quatre  pieds  » 
en  faifànt  agir  les  rayons  par  ri* 
fraâion.  Pour  plus  erand  éclairciP 
iement^  il  a  Eût  paUer  par  differens 
milieux  ces  rayons  \  il  a  obfervé 
quelles  modifications,  leur  donnoit 
l'air  tranquille  ou  agité  ^  &  la  flam^ . 
me    qu'on    leur    fâifoit    traver- 
fer  :   &  tous  ces  eflàys  lui  ont 


jitufi  1729' 


.'iji 


"fiit comioïtte  que  là  chaleur  duftti*  ] 

ordinaire  peut  s'étendre  fort  loïrfi  i 
dans  l*air  libre  ,   &  qu'on  pouroir* 
l'appliquer  à  divers  ufagesbcati coup' 

plus  avantagcufemcnr  qu'on  n'a  fait  | 

jufqu'ici.  C'eftainfi  ('félon  TAcar'  , 

demicien  )  qu'on  pourroît  ,  avcc^  , 

quelques  charbons  ,  échauffer- une'  j 
Jcrre  pour  des  plantes  ou  quelque 

autre  lieu  d'une  largeur  médiocre  \~  \ 

que  l'on  pourroît  donner  aux  con-'  1 
tre-ccEiirs  des  Cheminées  wne  forme 

ou  rphériquc   ou   parabolique','  cc^  | 

qui  joint  aux  plaques  paraboliques''  I 

de  M.  Goghtr  ^  renvoycrotï  la  cha-'  I 

leur  bien  plus  vivement  que   nos'  ■  j 

plaques   ordinaires  &  confumcroic'  j 

beaucoup  moins  de  bois.                 ■  '  I 

M .  du  Fay  obfcrve  encore  qu'ont'  J 

peut  mettre  en  œuvre  le  feu  de  ïioï^  J 

Cheminées  au  lieu  du  Soleil  pour'  \ 

les  'expériences  des  Miroirs  ardens;  1 

ccAicavcs;  &i  qu'enCïpofarr  un  de'  1 
ces  Miroirs  fphèriques  à  dix  pieds' 
ou  environ  d'une  Cheminée  ,  les' 
rayons  du  feu  /è  réuniront  aufoyec 
■  1  Miroir  &  brûleront  les  ma-- 
5Zij 


i  yjj^  JùttmaL  des  SfAvans  ; 
c|qpp$fombuJ^les»  jÛ  remarque  de 
bIW'>  ^q^e  firiQa£ihrf que  un  Miroir 
aÛEtiquc^  dont  les  myers.fdentà 
lo.  pieds  ou  environ  de  diftance 
Vjivk  dp  l'autre.^  les  rayons  d'un 
clvaf  bon  iitué  à  l'un  des  foyers  iront 
fe.jcaflem^er.à.raufirc âc  y. brûle* 
roi9;t;inÊdiUbIementA.  .-'.../. 
^.M^.du  F^^.^iious  rend  compte  ; 
après.celar^,  de jTes  expe^çnces  uites 
(ur  les  Miroirs ,  avec  les  rayons  du 
Sç^Va  pQPMl^(>uvr«f  iuf(|u'où  ces. 
tijI^ori^rC^pbxspouyoient  s'étendre; 
c^u^JFâic ,,  en  ^niervant  à^Cèz  de 
forcé  poux  itfuler  abrès  leur  riu-« 
nion.  Sans  nou$.etenace  ici  fur  tou- 
tes les  tencaciveff  de  ce  genre  dont 
r Academiciçu^nQ^$  donne  le  détaiL^ 
ryo^  .-nQyS'.Ix)ràei;oris  à  celle  «ci. 
Ajant  re^  Viaiage  du  Soleil  fur 
un  Miroir  plan  d'un  pied  quarré  ^ 
il  l*a  dirigée  de  manière .  qu'elle  al- 
lait tomber  iuf.un.MiiCo»  (pherique. 
concavQ..^  qui  raffembloit  à  Ion 
fayier'tqus,.lfi^rayoQS' qu'il  recevoit 
parallèles  ou  a;- peu  près,,  &  dont  la 
réuxûo^devjQi,^  xmcore  le  feu.à,  quel- 


'^ôufl   171?.  1377 

que  matière  inflammable.  Cette  ex- 
périence a  réufli  aupointqucIeMi- 
ïoit  fphcrique  a  pu  être  éloigné  du 
Miroir  plan  jufqu'à  la  ditlance  de 
«00.  pieds,  iiiis  que fon foyer ccf- 
far  (i'ètrc  brûlant ,  &  cela  malgré 
toutes  les  circonilances  qui  fcmblcnt 
pcufavorablesaufuccès,  telles  que 
la  petitclle  du  Mîroix  plan ,  les  iné- 

f  alitez  de  fa  fuifâce  ,  la  divergence 
es  rayons  du  Soleil ,  dont  l'image 
croit  dix  fois  plus  grande  fur  le  Mi- 
roir concave ,  que  fur  le  plan ,  l'af- 
foibliflement  de  ces  rayons  paj:  deux 
reflexions  confecucives, 

Un  pareil  fucccs  peut  engager  les 
PhyficicBS  5c  les  Géomètres  à  fuT- 
pendte  leur  jugement  furl'impoffi- 
bilicé  décidée  par  Defearres  ,  tou- 
cliant  ce  qu'on  a  raconté  d'Ârehi- 
mede  j  qui  bcijU  les  VaifTeaux  des 
Romams  avec  fes  Miroirs  ardents, 
à  une  grande  diftance.  11.  eft  vrai 
que  ce  tait  n'cft  acrcfté  que  pat  T^w 
t^s ,  Poëtc  Grec  très  -  moderne  s 
maison  prétend  que  Ffoc/wj  ,  célè- 
bre Philoâ:>fh«  ^  Macbuwitkwu  , 


1378  journal  des  Sçavans , 
contemporain  de  l'Empereur  Ana- 
ftafc,  (c  fervit  du  même  expédient 
pour  brûler  la  flotte  de  Vitalicn , 
qui  aiEegeoit  Conftantinoplc ,  vers 
le  commencement  du  ^^fieclc. 

La  Méchamtjue  offre  ici  trois  ar- 
ticles ,  qui  figurent  dans  l'Hiftoire 
&  parmi  les  Mémoires.  Le  premier 
fur  le  choc  des  corps  k  reffon ,  cft  de 
M.  l'Abbé  de  Molieres  :  le  i*  fur 
la  force  des  Revitemens  é]H*il  faut 
donner  aux  levées  de  Terres^  Dignes ,' 
Chauffées  y  %emfaHs  ^  0*^.  cft  dt* 
M.  Couplet  :  la  3*  fur  la  force  dei 
Ceintres ,  eft  dé  M.  Pitot*  i 

I.  Là  niatieredu  choc  des  Corps 
àrefforty  quoique  déjà  fort  appro- 
fondie dans  les  Volumes  de  i  jo6.[ 
1721.  &  1713.  rcnfermoit  encore' 
nne  difficulté  phyfique  trt  s  Confidc-' 
rable ,  non  encore  cclaircie ,  quoi-' 
qu'elle  eût  grand  befoin  de  rêtrc. 
On  avoir  obier vé  en  lyt^fi  que  fi  de* 
deux  corps  à  rcflbrtpàrfâit^l'un  in-» 
fîniment.  petit, avec  une viteflc  finie/ 
choque  l'autre  »  qui  efl  fini  &  en 
repos  i  le  premier  conferve  après  le 


jimjl  171.9.  IÎ73 

choc  U  même  force  qu'il  avoir  au- 
paravant, &  le  fécond,  qui  n'en 
avoir  aucune,  enacauicrt  une  dou- 
ble de  celle  de  i'mnnîmcnt  petit, 
de  manière  que  le  total  du  mouve- 
ment eft  triplé  par  le  chnc.  D'où 
peut  naître  une  pareille  augmenw- 
tionj"  Ce  n'eft  certainement  pas  de 
Uruppofition  de  l'infini oudel'in- 
finimcnt  petit  i  car  en  fuppofanc 
lesdeux  corps  finis,  la  force  totale 
à  la  vérité,  fera  moins  que  triplée, 
mais  toujours  confidcrablcmenc 
augmentée:  c'eft-à-dirCj  qu'au 
lieu  d'ctte  jj.  elle  ne  fera  que  i?. 
C'cft  donc  ce  Myfterc  de  la  nature 
oucct  accroilTemcnt  de  force,  que 
M.  l'Abbé  lie  Mohires  entreprend 
de  développer  j  &  c'cft  fut  quoi 
nous  cioyons  devoir  renvoyer  au 
Mémoire  même  de  l' Académi- 
cien. 

1,  Celui  de  M.  CaupUt  fur  U^ 
ft  des  '^evètevuns ,  mérite  d'autanc 
plus  d'attention  ,  qu'il  eft  delVîné  à 
prévenir  la  ruine  qu'on  voit  lou- 
vcnt  airivci  à  ces  Rcyétcmens ,  fau- 


1380    foHrnd  dis  Sçavans  ; 
te  d'une  bonne  conftruétion.  UA^ 
cademicien  a  chcfdhé  avec  grande 
cxa<5Htud!c  les  règles  qu*il  faut  ob- 
fervcr  dans  les  épaUTeurs  &  les  talus 
*  qu'on  doit  donner  à  ces  ouvrages  de 
Maçonnerie  ,   pour  les  mettre  en 
état  de  re(îAcf  à  ta  fçyâSkc  des-ter^ 
fes  qu'ils  ont  à  foâtenir.  C'eft  for 
quoi  l'on  n^a  point  eu-  juiqu'içi  dd 
notions  bien  dé^nmin^s  *,  8c  l'on 
s*eft  conduit  là  •*  de({u«  ^JS&l  au  h4« 
zard.   Il  eft  vrai  que  deux  ktcïk^ 
te&t%  cékbres ,  ÏAM.  BhIUp&c  Smu\ 
Pier  ^  ont  entrepris  cette  recherche 
avant  M.  Couplet  :  mais  ils  n'ont 
point  refblu  la  difficulté.    Car  fani 
cûndderer  les  Revèremens  conune 
des  corps  à  fùr£ice^  graveteufes  SU 
inégales*^  8&  fans  avoit  nul  égard 
aux  leviers  qu'on  employé  dans  1» 
pouflfee  des  terres  &  dans  la  refîftan^ 
cèdes  revctemens:  ils  font  de  plus 
tombez  dans  plufieurs'crreurs  cohfi- 
derabks^  fbit  par rappon  au- calcul 
deS'fbrccs,  fent  par  rapport  à  la  ma-* 
niere  de  confidcrcr  le  talu  des  ter- 
res.  M.  Couplet  divife  dcHic  ion 

Mémoire 


Mémoire  en  deux  Parties  j -dans  la 
l' il  fait  voie  quel  cftle  taUiniturel. 
des  terres  ,  quelle  eft  leur  poufTée 
contre  les  rcvétemç ns  doue  les  fur- 
faces  font  planes  &  polies  ^  &  quel- 
les font  les  épailTeurs  ?c  les  fruits 
qu'il  faut  donner  à  ces  rcvctemens. 
Dans  la  féconde ,  renvoyée  à  un 
autre  Volume,  il  déterminera  quel- 
le cft  la  pouflée  des  terres  contre 
les  revêtemens  à  furfaccs  gravclcu- 
fes  j  &  il  y  donnera  les  bafes  &  les 
fruits  non  feulement  des  revête- 
mens qui  doivent  /bûtenir  la  poulTcc 
des  terres ,  mais  encore  de  ceux  qui 
doivent  foûtenir  cette  même  pouf- 
fcc  ,  avec  celle  des  cfFoits  acciden-; 
tels  quelconques. 

j.  M.  P/tors'eftpropoféd'examïf 
ner  U  force  tjn'il  f^ut  donner  anx 
Cintra  dont  on  fe  (en  iéws  U  cen- 
fli-HÛion  dis  grandes  fautes  ,  des  j^r^ 
ehes  dis  Ponts ,  &€.  Il  obfcrvc  d'a- 
bord que  lapcrfcâriondcs  AttsMé- 
chamquc!  dépendant  d'une  pfofon- 
de  théorie  ;  il  n'eft  pas  furprenant 
^ue  les  meilleurs  Ouvriers ,  qui  nç. 

uiouji.  6  A 


I 


1 3?  t  Jourftd  des  Sçavans  ; 
font  guidez  pour  Tordinaire  qU6 
par  une  longue  routine  dcnuce  de 
principes  fufKfans  ^  ne  prennent 
pas  toujours  les  voycs  les  plus  fim«i 
pies  &  les  plus  fures  pour  le  fuccès 
de  leursouvrages.  L*art  de  Char- 
pentcrie  en  foutnit  feul  quantité 
d'exeniples.  Mathurin  ffiuffe  ^Ic 
feul  Auteur  qui  en  ait  écrit;  en  par-' 
ticulier  j  &  il  i'a  fait  fi  négligem- 
ment ,  que  s*étant  contenté  de 
donner  les  noms  de^  .pièces  de 
bois  &  leurs  figures  ^  il  ne  s^eft  pas 
mis  en  peine  de  prefcrire  aux  Charw* 

1)entiers  des  règles  générales  ^  pous 
es  garentir  desdeffauts  oùil^ne 
tombent  que  trop  fouvent ,  fur  touU 
çn  multipliant  outre  mefure  les  piè- 
ces d'une  charpente ,  dont  par-là  ils 
diminuent  la  force  &  la  fblidité; 
loin  de  l'augmenter.  Ceft  donc 
pour  remédier  a  ces  mconvenien»^ 
du  moins  par  rapport  à  la  ftjTuéhire 
des  Ccintres  ,  que  M.  Pitot  acom- 
pôfé  fon  Mémoire ,  où  il  approfon* 
dit  en  Géomètre  toute  cette  matic-s 
re^  &b  réduit  en  cdlciil. 


les  Machines  ou  Inventions  sp>M 
prouvées  par  l'Académie  en  lyitf'y* 
îdnt  aa  nombre  de  douze  ;  fçavoir,' 
i".  Une  Pendule  de  M.  Duchefiie 
Hotlogcc,  laquelle  marque  par  un 
Cadran  fixe  l'heure  moyenne  i  pat 
un  autre  concentrique  &  tournant 
l'heure  vrayc  ;  de  plus ,  les  minutes 
&  les  fécondes  des  deux  tems ,  les 
jours  du  mois ,  &  les  figncs  :  z'. 
Une  Horloge  du  Sr  MizhiciiKneg- 
'  fi'Jf^"  >  laquelle  cft  à  rochet  &  à 
Pendule  ,  comme  à  l'ordinaire  , 
mais  qui  marque  outre  tour  ce  qu'on 
pourroit  demander  à  une  Horlojre  , 
tout  ce  qu'on  demanderoit  à  un 
Calendrier ,  le  tems  moyen  &  le 
Vrai  en  minutes,  tout  ce  qui  appar- 
tient à  la  révolution  du  Soleil  &  à 
Celle  de  la  Lune,  même  avec  fes 
phafes  &  fa  figure  apparente,  le 
partage  du  premier  degré  d'j4rièt 
par  le  Méridien  ,  l'heure  des  prin- 
cipales Villes  du  monde  ,  tant 
moyenne  que  vraye ,  le  quantième 
mois  ,  avec  la  différence  de  ceux  _ 
1  ont  plus  ou  moins  débours  quA 
tfAij  ^ 


ntio; 

É 


ï  38  4  Journal  des  SçMam  ; 
les  autres,  faiis  qu'il  foitbefoiad'y 
toucher  qu'aux  années  biflextiles  , 
l'Epade ,  le  Nombre  cl*or ,  le  Cy- 
cle Solaire  ^  &c.  3*^.  Uneefpecc  de 
Moulin  à  vent  pour  labourer  la-ter- 
re fans  Bœufs  j,  ni  Chevaux  j  inven- . 
té  par  le  fîeur  Lajfife  Me^uifier  de 
Farmoutier  en  Picardie,  &  différent 
du  Chariot  à  voiles  employé  au  mê- 
me ufage  par  M.  Duquet*  4*^.  Six 
Machines  de  M.  Dubois  Ingénieur 
&  Officier  reformé  ,  lefquelles  ont 
à  peu  près  rapport  aux  mêmes  ob- 
jets 5  c'eft-à-^direx]u'étantfîmples8c 
ingénieufes,  elles  peuvent  fervir 
dans  les  travaux  de  terre,  comme 
excavations,  tranfports,  conftruc- 
tions de terrafles ,  glacis,  &  autres 
pareils  ouvrages.  5'*,  Une  Pendule 
du  temj  vrai  ,  inventée  par  M» 
Thiout  Horlogçr,  &  où  une  courbe 
qui  en  eft  la  principale  piçcp  eu  tra- 
cée avec  tant  de  juileHe  ,  que  pla<» 
çant  même  avec  la  mai^  à  divers 
jours  de  l'année  une  roue  d'un  an , 
de  laquelle  dépend  le  mouvement 
vr^,  on  trouve  un  parfait  accord 


avec  la  Table .  des  Equations.  ^'^ 
Une  applicatiôtt  de^  différentes  Vis 
propofée  par  M.  le  Maire  Ingénieur 
en    Inftrumens   Mathématiques   ^ 
pour  élever  ou  abaiflcr  des  poids 
parallèlement.  7®*  Une  Machine  de 
M.  Augerl,  ba.ttrelc  Taii ,  &  à  éle- 
ver des  fardeaux.  8*^  Une  Machine 
pour  élever  l'eau ,  exécutée  à  Paffy 
par  MM.  A4ey  &  ^^^^r ,  Anglois  j 
employée  en  Angleterreprincipttle- 
'  ment  pour  épuifer  Teau-  des*  Mines 
de  charbon»   ^*^.  Deux  'Machines 
afièz  femblablcs  de  M.  Bonlagne^ 
pour  remonter  les  Batteaux ,  par  le 
moyen  ordinaire  d*un  cordage  qui 
les  tire  vers  un  point  fixe.  10^.  Une 
nouvelle  méthode  d'écrire  ou  notiér 
-le  Plain-chant  ,  inventée  par  M. 
DemotZy  Prêtre  du  Diocefe  de  Ge- 
nève. 11^.  Un  aflemblage  que  le  St 
Jofeph  VEfpiniere  a  fait  de   zo^ 
Machines  différentes,  toutes iriuës 
par  un  même  mouvement ,  &  qu'il 
îeroit  trop  long  de  fpecifier  ici»  1 1**.- 
Une  méthode  de  M.  de  Gamachc 
^ur  le  jaugeage  des  Tonneaux. 

^Aiij 


138^    JoHffid  des  Sç^vans , 

La  partie  hiftoriquexlc  ce  Volu-^ 
jne  eft  terminé  paci'Elqge  dç  M. 


'MEMOIRES  fOVR  SERVIR 
à  l'Hiftoire  des  Hommes  Illnflres  , 
d^ns  U  RépHtlique  des  Lettres. 
jivec  un  C4t$UgHe  raïÇonni  de 
leurs  Ouvrages.  Tom.  7^.  A 
Paris, chez  Briaflbn,  Libraire, 
f  uë  faint  Jacques  >  à  la  Science, 
jyz^*  !•  vol.  in-ii»  pp.  40s* 
fans  les  Tables. 

CE  Volume  contient  les  Vies 
de  trente-fept  Sçavans.  Le 
premier  fiecle  nous  y  fournit  Pline 
Second^ie  quinzième  Frédéric  Ffç?- 
.2i ,  Auguftin  Patrizi,  Bernarid  Ju- 
ftiniani ,  George  Mérula ,  Julius 
Pomponius-Laetus ,  Jacques  Bra-» 
xrelli  3  .&  Betnardin  Cozip  >  le  kï^ 
•zieme  ,  Adrien  Juniqs.,  &Georgc 
Buchanan;  le  dix-feptiéme ,  Nico- 
las le  Févre ,  François  de  Malherbe, 
Thomas  Campanella  ,  André  du 
Cheihe^  Aubcrt  le  Mire^  Jeanr 


w 

■P  jian(l  1719'  1387 

Briançoîs  Ntceron ,  Philippe  Gua- 
dagnoli ,  Gafpar  Batchius ,  Chrc- 
ftien  Lupus  j  Fcançoife  Bert^uk  de 
Mottevillc ,  Paul  Colomiés ,  David 
Ancillon  ,  Antoine  Binariis  ,  5c 
ClaudeBourdclini  le  dix-huicieme, 
Charles  de  S-  Denis  Sieur  de  Saine 
Evrcmonc,  George  Pafchius,  Jcaa 
Mabillon  ,  Claude  Bourdelin  le 
fils  ,  Jean  -  Dominique  Cafïiiii  , 
Godefroy  Bidloo  ,  Ciiacles  Ancil- 
lon, Godcfroy  Oléaiius,  François 
Bourdelin,  François Pagi,  George 
"Wolfgang  -  Wcdélius  ,  Jacques 
WarfoUiet  &c  Pierre  Régis. 

Le  Père  Niceron  a  toujoufs  grand 
foin  de  marquer  les  fources  d'où 
il  [ire  les  Vies  qu'il  nous  donne, 
par  exemple  celle  de  Malherbe  eft 
tirée  d'un  Mémoire  manufcrit  de 
M.  Jean  Frédéric  Guib,  celle  de 
Jacques  Marfollier  ,  d'un  autre 
dont  il  ne  die  poincl'Auteur,  celle 
de  S.  Evremont  eft  de  M.  des  Mai- 
féaux  ,  &  celle  de  Pline  Second  eft 
du  R.  P.  Bougerel  de  l'Oracoirc  : 
BUC  celle  attention  doiclui  procurée 
«Aiiij 


1^88  poumal  des  Sfavarrs  ; 
des  Mémoires  &  des  Mémoires 
exa6ls ,  puifque  la  gloire  qu*il  tâche 
de  faire  rejaillir  fur  ceux  qui  les  lui 
fourniflfcnt  fe  tourneroit  en  blâme 
fll'on  y  trouvoit  des  erreurs. 

Nous  tranfcrirons  ici  un  des  artî- 
'^cles  de  ce  volume ,  moins  pour  faire 
tx>nnoître  notre  Auteur  qui  Teft  dé- 
jà fuffifamment ,  ne  fiit-ccque  par 
nos  Journaux  ,  que  pour  cnridiir 
notre  ouvrage  -,  cet  article  fera  celui 
xl'Andrédu  Chêne  fi  fameux  par  fe$ 
immenfes  recherches  fur  notre  Hi- 
ftoire.. 

André  du  Chêne  naquit  à  Vljk 
Batichdr  en  Tourraine ,  au  mois  de 
May  1584.  &"fut  le  quatrième  des 
cnfans  mâles  de  Tannegtty  Dnchef* 
ne  3  Ecuyer  Seigneur  de  la  Sanfo^ 
niere.  Son  nom  a  été  diverfement 
rendu  en  Latin.  Il  s'eft  nommé  lui- 
même  QHerttAHS  Quercetanns^  Du^ 
chen'ms.  D'autres  l'ont  appelle 
jQjierceus ,  k  QHerCH  ,  CheftieHS  ^ 
ChentHs. 

Il  commença  fes  ^études  à  Lou- 
<Hlun  s  après  y  avoir  fait  fa  Rhéiori- 


l 


^iic  ,  il  vint  à  Pam  ,  &  fit  foa 
cours  de  Philofophic  au  Collège  de 
Boncourt  fous  JhUs  Ce  far  BotUan^ 
ger  ^  grand  Philofophe  de  ce  tcms- 
là  &:  bon  Hiftorien. 

Il  commença  dès  l'âge  de  i8« 
3ms  à  donner  des  Ouvrages  au  Pu- 
blic ,  &  toute  fa  vie  s*cft  paflce  à 
écrire.  Il  n'a  pris  dans  fes  Hiftoires 
d'autre  qualité  que  celle  de  Géogra- 
phe du  Roi  ,  excepté  dans  celle  de 
a  Maifon  de  Bethune ,  imprimée 
en  1^39.  où  il  fe  qualifie  d'Hifto- 
riographc  du  Roy. 

Quelque  foit  le  nombre  de  fes 
Ouvrages ,  on  pouvoir  s'en  pro- 
niettre  bien  davantage ,  û  un  acci- 
dent funcfte  ne  Tavott  enlevé  dans 
la  force  de  fon  âge.  Car  il  fut  écra- 
fé  par  une  Charrette  le  jo«  May 
j6^4o.  en  allant  à  fa  maifon  de 
Campagne  à  Verrière  \  il  n'étoit  alors 
âgé  que  de  5^".  an^. 

Il  s'étoit  marié  en  1^08.  &  il  n'a 
eu  de  ce  mariage  qu'un  fils  nommé, 
Jcran^ois  'Duchefne. 


^ 


13^0    Joumat  des  Sçav^ins  ; 

SERMONS    DV  PERE 

Cheminais  de  la  Compagnie  de  Jf- 
[hs  ,  Tome  4^  C^  j*.  A  Paris  , 
chez  Louis  JoflTe,  rue  S.  Jac-» 
ques  ,  à  la  Couronne  d'Epines. 
X729.  vol.  f»-i2,  pp.  370-  pour 
le  4%  &  3^2.  pour  le  5%  fans  la 
Préface. 

QU  A  N  D  le  Pcrc  Bretonncaa 
de  la  Compagnie  de  Jcfus 
donna  au  Public  pour  la  première 
fois  les  Sermons  du  Père  Chemi- 
nais, il  n'a  voit  pas,  dit-il,  tous  les 
papiers  de  ce  Prédicateur  à  fa  dif- 
pofition.  Plufieurs  même  fe  trouvè- 
rent tellement  difperfez  qu'il  n'étoit 
pas  aifé  de  les  recueillir.  Il  (b 
contenta  donc  d'en  donner  d'abord 
deux  Volumes  qui  furent  reçus  du 
Public  comme  ils  méritoient  de 
l'être ,  c*efl:-à-dire ,  avec  toute  l'a- 
vidité poflîble.  Il  ne  s'en  tint  pas  là  , 
après  une  nouvelle  révifion  des  ma- 
nufcrits  qui  lui  reftoicnt ,  &  le  fe- 
çoms  de  quelques  autres  que  l'oa 


jionji  iji^.  1391 

lui  confia ,  il  ajouta  un  troifieme 
Volume  aux  deux  premiers.  Enfin 
-par  une  recherche  plus  cxade ,  & 
avec  un  peu  de  travail  de  fa  part ,  il 
•eft  hcureufemcnt  parvenu  à  raffem- 
bler  alièz  de  maciere  pour  ces  deux 
derniers  Tomes. 

Apres  cet  cxpofé  ,  on  ne  doit 
point  erre  furpris  que  les  Sermons 
oui  compofent  ces  cinq  Volumes  ne 
foycnt  pas  arrangez  dans  l'ordre  qui 
leur  conviendroit ,  puifque  le  Pcrc 
Bretonncau  n*a  pu  les  avoir  fous  les 
yeux  en  même  tems ,  il  n'a  pu  met- 
tre auffi  chaque  Sermon  à  fa  place  ,' 
mais  la  bonté  de  tout  l'Ouvrage  eft 
•un  fur  garand  d'une  édition  com- 
•plettc  ,  &  la  facilité  d'y  placer  cha- 
ue  pièce  à  fon  rang  fera  remédier 
ans  doute  à  ce  petit  défaut. 

Les  Sermons  qu'on  lit  ici  font  au 
nombre  de  douze,  les  fix  premiers 
traitent  de  l'ambition,  de  l'en  vie, 
de  l'obligation  de  fervir  Dieu  dès 
la  jeunefle ,  de  la  Communion  Paf- 
chalc  ,  de  la  Cérémonie  de  la  Cène ,; 
-du  Myftere  de  l'Incarnation  divine; 


i 


^  1 3  9  i  Journal  dei  Sçavanf , 
&  les  fix  autres  font  pour  la  Fcte  de 
l'Epiphanie ,  pour  la  Fête  de  la  Pu-» 
rification  de  la  Vierge  ,  pour  la  Fè-! 
te  de  la  Vifitation  de  la  Vierge  ^ 
pour  la  Fête  des  Saints  Innocens^, 
pour  le  jour  de  la  Commémoration 
des  Morts ,  &  pour  la  Fête  de  tous 
les  Saints. 

Nous  n'entreprendrons  Textrait 
d'aucun  de  ces  Ouvrages  ; 
c'eft  dans  le  Livre  même  qu'il  faut 
les  lire  \  mais  nous  croyons  faire 
plaifir  au  Public  en  lui  communi- 
quant le  projet  d'une  nouvelle  ma- 
nière de  prêcher  que  le  Père  Chemîr 
nais  jugeoit  plus  convenable  à  élo- 
quence de  la  Chaire  ,  &  qu'il  a 
quelquefois  fui  vie  avec  fuccès.  Dans 
Tavertiflement  qui  eft  à  la  tête  des 
deux  premiers  Volumes  de  cet  Ou- 
vrage le  Père  Bretonneau  en  avoit 
dit  quelque  chofe,  mais  très-fuc- 
cintemcnt ,  il  nous  donne  aujour- 
d'hui ce  projet  plus  en  détail ,  tel 
que  ce  Prédicateur  l'a  voit  conçu ,  & 
même  tel  à  peu  près  ,  dit-il ,  qu'il 

l'avoit  tracé  lui-même  fur  le  papier  t 
le  voici  : 


'jloiffi  1719,  IJ,^  ] 

II  feroitbon  d'imaginer  une  me-> 
thode  nouvelle  qui  donna  lieu  an 
pathétique,  &  qui  non  feulement 
perfuadac,  mais  qui  touchàc  &  fit 
prendre  de  forces  refolutions. 

La  nicrhodc  qu'on  obfcrve  au- 
jourd'hui n'y  paroît  nullement  pro- 
pre ,  parce  qu'en  divifanr  &  lubdî- 
vifant  undifcours,  l'éloquence  eft 
gÊnée  ,  contrainte ,  comme  étouf- 
fée. Les  raouvemens  font  interroni- 
pùsj  $c  fijepuisledirc,  étranglez. 
Après  avoir  pailè  avec  véhéracucc , 
on  recommence  froidement  un  au- 
tre Point  j  ce  qui  fatigue  l'Audi- 
teur. 

Cette  manière  a  etïCOTe  cela  d'in- 
commode ,  qu'elle  prcfenrc  à  l'Au- 
diteur,  &  lui  iaiffe  entrevoir  d'un 
premier  coup  d'œil  tout  ce  qu'on  a 
à  dire  dans  la  fuite  de  chaque  Par- 
tic;  &:  de  plus  elle  empêche  qu'on 
ne  retienne  aifcment  le  difcours  par 
la  mulnplicicc  des  idées  fouvent 
mal  a/lortics ,  &  qui  n'ont  les  unes 
.aux  autres  qu'un  rapport  très  -  éloi- 
cnéi  Au  lieu  qu'en  k  bornant  à  un. 


1 5  9  4     Jo^^^^  ^^^  Sçavém  ; 

feul  article ,  lui  donnant  tout  le  jouf 
qu'il  demande,  cil  tirant  toutes  lc$' 
confequenccs  qui  s*y  trouvent  lices  ,. 
répondant  à  toutes  les  objcdions  , 
en  un  niot  le  pouffant  avec  toute  û- 
force  dont  il  eft  fufceptible  ,  il  s*im- 
prime  plus  profondément  dans-  lès 
cfprits  &  il  y  fait  une  fenfation  plus 
Xtiarquée. 

Pourquoi  donc  s'affervit  à  la  mé- 
thode ordinaire  ?  Pourquoi  n*u(cf 
pas  de  nouvelles  manières  pour  faircf 
entrer  dans  les  cœurs  la  vérité ,  ou 
plutôt ,  pourquoi  ne  s'attacher  pas* 
à  une  méthode  que  les  Anciens  ont' 
mife  en  œuvre  avec  tant  de  fucccs  ?•' 
I5u  moins  faudroit-il  effaycr  &  fonr 
âet  le  gué.  La  leûure  de  Ciceron  ^ 
^uoiqù'Auteur  Prophanc  •  peut 
beaucoup  aider  à  Tufage  de  cette? 
méthode ,  &  apprendre  à  y  donner 
l'arrangement  ,  l'ordre  ,  le  tour 
néceffaire. 

D'abord  on  feroit  une  feule  en- 
trée de  dîfcourt ,  dans  laquelle  on 
propoferoit  clairement  la  vérité 
^u'on  entreprend  d'expliquer.  Orf 


n'en  traiteroit  jamais  qu'une  fonda- 
mentale, on  l'appuyeroit  bien ,  on 
rexpoferoii; ,  on  la  montrcroic  par 
les  cndroics  les  plus  forrs ,  on  rcpon- 
droit  enfuire  aux  difficukcz  qui  peu- 
vent naître,  &  Ictouc  étant  exécuté 
de  la  ibrre  ,  c'eft  alors  que  l'oa 
concluroir  par  une  courte  récapitu- 
lation ,  &  que  s'abandonnant  à  fou 
talent  &  àion  zèle ,  on  finiroit  pat 
un  mouvement  vif ,  preflant ,  chré- 
tien, doux,  iniînuant  ,  terrible; 
félon  que  U  matière  l'éxigcroit.  Pat 
là  l'on  s'cpargneroit  la  torture  des 
divilîons,  l'inconvcniciit  des  deux 
Exoides  :  on  iroit  au  cœur. On  pour- 
loir  avarcei  quelquetois  pas  à  pas, 
&  développer  la  propoiition  pac 
plufîeuis  autres  qui  en  fcroient  dé- 
pendantes. Ce  qui  ne  vicndroit  pas 
dirciScinent  aiiuijet ,  onlerejetce- 
foic  en  objeiftion.  Tout  cela  d'un 
ftile  naturel ,  aifé  ,  coupé ,  (ans  une 
mpreOion  trop  recherchée,  ni  ces 
longues  périodes  qui  font  perdre 
haleine.  Ainiî  l'on  pratiqueioit  tel- 
lement la  chofe  ,  que  ce  qu'il  y  au- 


1 3  9  ^    foumd  des  SçavAm  ; 
loitde  plus  touchant  dans  le  dif- 
cours  fe  trouvât  à  la  fin  ^  &  que  de; 
l'un  à  l'autre  on  montât  comme  pat 
4égre2. 

On  ne  doit  pas  toujours  prendre 
k  ton  <ie  déclamateur,  qui  endort," 
mais  varier  le  ftile  pour  éviter  une 
monotonie  où  tombent  la  plupart 
des  Prédicateurs,  Les  mouvemens 
affedueux  &  devots^font  beaucoup 
d*impreffion  quand  on  les  fçait  mé- 
nager i  mais  il  faut  prendre  garde 
qu'ils  ne  deviennent  lanewffants. 

On  ne  doit  pas  non  plus  remplir 
un  difcours  de  citations  Latines.  Il 
cft  vrai  qu'il  y  a <le  certaines  paroles 
énergiques  ou  de  TEcriture  ^  ou  des 
Pères,  qui  peuvent  être  placées  fort 
à  propos:  mais  les  autres  font  com- 
munément ennuyeufes.  Elles  rom- 
pent le  fililu  difcours  &  ne  figni- 
fientrien. 

Après  un  trait  où  l'on  «'cft  éten- 
du &  où  Ton  a  parlé  avec  feu.  On 
peut  ^arrêter  quelque  tems ,  laiflcr 
rcfpirer  l'Auditeur ,  lui  faire  goûter 
à  loiiir  c^  qu*on  vient  de  lui  répre* 

fenter  : 


fentet:  cela  foulage  la  poitrine ,  & 
dans  cette  efpcee  de  repos  la  vérité 
paffe  infenfiolenient  jufqu'au  fond 
de  Pâme  &  s'y  enracine  plus  forte- 
ment. 

J'ai  de  la  peine  à  entendre  ua 
Prédicateur  fanfarondans  fes  pro-^ 
ppfitions ,  ear  il  y  en  a  qui  le  ibnc 
un  peu ,  •  ou  qui  femblent  Terre.  Il 
vaut  mieux  promettre  moins  &  te- 
nir plus.  Là.  modcftie  ficd  par  tout^ 
mais  finguliercment  dans  le  Mini- 
ftcre  Evangelique.  Le  Prédicateur 
doit  fe  défier  de  lui-même ,  &  le 
témoigner,  il  doit  reconnoître  fa 
foibleîfe  &  la  difficulté  de  fon  entrc- 
prifc,  ne  comptant  "que  fur  Taffi- 
ftance  Divine  ,  &  n'attribuant  le 
fruit  de  fon  difcours  qu*à  la  grâce 
du  Seigneur ,  qui  cft  le  maîae  des 
cœurs. 

•  Pour  en  revenir  à  la  queftion 
principale  9  je  ne  puis  défàvoiier 
que  ces  divisons  &  fubdiviiions 
aufquelles  nous  fommes  accouru* 
met ,  ne  fourniflent  divers  endroits 
fcrillans  ,  qu'il  cfl  plus  facile  de 


1398  Journal  des  Sçavam  ^ 
canger  fous  pluficurs  Chefs 
que  (o\xs  un  fcul  :  mais  la  nouvelle 
méthode  que  je  propofe ,  me  pa- 
toit  d'ailleurs  avoir  des  avaatages 
fi  eflentiels  ,  que  je  n'héfitcrois 
pas  à  lui  donner  la  préférence. 

C'eft  encore  une  aflez  bonne  ma- 
nière ,  que  celle  de  traiter  un  fujec 
en  forme  de  délibération.  Par  exem- 
ple :  s'il  eft  fage  de  différer  fa  con- 
verfion  ,  &  h  Ton  le  peut  dans  les 
xeglesde  la  prudence.  Si  le  parti  de 
ceux  qui  ne  croient  rien  eft  raifon* 
nable.  Si  ceux-là  font  plus  à  plain- 
dre ,  qui  fouffrent  en  filence  &  avec 
fcfignation ,  que  ceux  qui  fe  don- 
nent la  vaine  fatisfadion  de  mur- 
murer. Si  lajeunefTe  a  plus  de  cha- 
grins à  effuyer  dans  la  pratique  de  U 
vertu  que  dans  la  recherche  des 
plaifîrs. 

Enfin  pour  une  pcrfedion  cntie* 
le,  l'OrateurChreticn  doit  étudier 
extrêmement  (bn  aâioyQ.  L'aéiion 
fert  à  relever  les  chofcs  qu'on  dit  , 
comme  auflî  les  chofes  qu'on  die 
doivent  fervir  àjcegler  l'aâion  &c  i 


divcrfirict.  Car  elle  ne  doit  pas 
toujours  êcc  la  même ,  puifque  ce 
ne  font  pas  toujours  les  mêmes  fen- 
timensni  les  mêmes  raouvemcns. 
Mais  du  refte,  animée  ou  modcréc, 
douce  ou  véhémente ,  il  faut  tou- 
jours qu'elle  foit  libre  &  dégagée  ^ 
fans  aucunes  de  ces  alfciiVarions  pue- 
tllcs  ,  qui  ue  conviennent  ni  à  la 
dignité  du  Miniftre  de  J.  C.  ni  à  la- 
faintccé  de  la  parole  qu'il  annonce. 


I 


ÏB» 


1400     JoHrnal  des  Sçavans  ; 

MEMOIRES  CONCERNANS 
là  nature  &  lacjHAliUàcsSta^ 
tms  \  diverfes  ^uefiions  mixtes  de 
Droit  &  de  Coumme  ^  &  Uplû" 
fan  des  Arrefts  cfui  les  ont  déci-^ 
dées.  Par  M*  Lonis  FroUmd  ^  an-^ 
cien  Avocat  au  ^Parlement  de 
Paris.  A  Paris  ,  chez  Pierre  le 
Mercier  pcre^  rue  S.  Jacques^  à 
S.  Ambroife  -,  &  au  Palais  ^  chez 
Paulus  du  Mefnil,  Pierre- Mi- 
chel Brunet ,  &  Jean  de  NuUy* 
1725.  />f-4°.  2.  voL premier  voL 
pp.  i^ii.  fécond  voL pp. i^ii. 

NOUS  avons  donné  dans  le 
Journal  précèdent  le  précis  dw* 
la  première  Partie  de  cet  Ouvrage, 
dans  laquelle  l'Auteur  fait  des  Ob- 
fervations  générales  fur  les  que- 
fiions  que  font  naître  les  difpofi- 
lions  aiflèrentes  dés  Coutumes, 
lorfqu'il  s*agit  de  fçavoir  fi  ces  dif- 
pofitions  font  réelles  ou  perfonnel- 
les.  Dans  la  féconde  Partie  dont 
nous  avons  prefentement  à  rendre 


un  grand  l^^m 
ixrcs  ,  il  ^ 


jfiuji  1719. 

Tompte,  M.  Frobnd  tcaite  un 
nombre  de  ces  qucftions  mîxrcs  ,11 
commence  par  celles  qui  regardent 
Il  communauté  des  bîens  entre  ma- 
li  &  femme  ,  le  droic  de  viduité  , 
la  puinànce  paternelle  ,  le  gain  de 
furvic,  &  le  douaire  delatemmc 
6:dcscnfans.  Delà  ilpafleaux  qne- 
ftions  qui  regardent  la  Gaide-noble 
Royale  ou  Seigneuriale  ,  la  piûlTan- 
cc  paternelle,  l'émancipation,  les 
'  donations  foit  pures  &  fimples , 
foit  mutuelles ,  les  obligations  des 
femmes ,  l'aliénation  de  leurs  biens 
dotaux  ,  leurs  avions  fur  les  biens 
de  leurs  matis ,  l'augmcnt  de  dot , 
les  bagues  &  joyaux  &.  les  biens  pa- 
raphcrnaux  ;  il  vient  enfuite  aux 
queftions  mixtes  que  font  naître  en- 
tre cohéritiers  le  partage  de  ditFc- 
tcntes  efpeces de  biens,  la  manière 
de  payer  leî  dettes  d'une  fuccelïïon  , 
les  renonciations  des  filles  aux  fuc- 
ci; (fions futures ,  le  remploi  des  pro- 
pres aliénez,  Srlamajorité  par  rap- 
port à  l'âge  auquel  on  peut  adminî- 

-Ârei  fon  bien ,  ou  en  difpofer ,  -foie 


1402     Journal  des  Sça^uans^ 
entre  vifs,  foit  par  teftament. 

La  plupart  de  ces  matières  don- 
nent lieu  à  plufieurs  queftions  im- 
portantes &  difficiles  dans  l'oppofi- 
tion  des  difpofitions  des  Coutumes^' 
on  n'attend  pas  de  nous  que  nous^ 
entrions  dans  un  fi  grand  détail ,  &C 
que  nous  marquions  le  fentimenc 
de  notre  Auteur  fur  chacune  de  ces 
queftions^  il  nous  fuffira d'en  rap- 
porter ici  quelques  exemples  qui 
donneront  une  idée  des  principes  y. 
Se  de  la  méthode  de  l'Auteur, 

Commençons  par  un  abrégé  dé 
ce  qui  regarde  la  communauté  de 
biens  entre  mari  &  femme.  Nous^ 
avons  un  grand  nombre  de  Goûtu- 
mes  qui  l'admettent  exprcflement  ,\ 
d'autres  qui  difent  comme  la  Cou- 
tume de  Rheims,  que  les  con joints- 
par  mariage  ne  font  »;?/  &c&mfnHns 
en  biens.  D'autres  qui  comme  la 
Coutume  d'Auvergne  &  le  Droit 
Romain  n'admettent  ,  ni  ne 
rejettent  eypreffement  la  commu- 
jiauté  entre  conjoints. 

JL'Autcux  ayant  expliqué  cette 


^Aoufi  1719*  1405 

divcrfîtc  de  nos  Loix  ,  deman- 
de û  la  femme  qui  a  été  mariée  à 
Paris  avec  ftipulation  de  commu- 
nauté ,  peut  prendre  part  aux  ac-^ 
quets  que  fon  mari  a  faits  pendant 
le  mariage  dans  les  provinces  où 
la  communauté  de  biens  n'a  point 
de  lieu. 

On  dit  contre  la  femme  que  le 
fartage  de  la  communauté  n'eft  pas 
moins  réel  que  celui  d'une  fuccef- 
£on  ,  pour  lequel  on  fuit  toujours- 
la  Coutume  des  lieux  011  les  biens 
font  fîtuez ,  que  le  douaire  de  la 
femme  &  des  enfans  n'eft  fixé>&quc 
le  don  mutuel ,  n'a  de  lieu  que  fui-.- 
vant  les  difpofitions  des  Coutumes 
de  la  fituation  des  biens ,  que  le  ma-! 
Ci  qui  a  la  liberté  d'acquérir  ou  de* 
diflîper ,  peut  auflî  acquérir  en  ua 
Pays  où  la  condition  de  la  femme 
t&  moins  avantageufe  que  dans  la 
Coutume  où  le  mariage  a  été  coUr 
tradé.  D'Argentré  a  embraffé  ce 
çarti ,  &  il  a  été  fuivi  en  ce  point 
par  plufieurs  Jurifconfultes. 

Ùnn  autre  côfé  on  dit  pour  U 


I  -404  lonmal  des  Sçavans  ; 
femme  que  la  ftipulation  de  la  coixt^ 
munauté  entre  conjoints  eft  une 
convention  pcrfonncUe  ^  qu'on  peut 
comparer  à  une  fecieté  univerfellc 
contraftée  entre  deuxperfonnespour 
les  meubles  &  les  biens  à  venir ,  qui 
s'étend  fiir  tous  ks  biens  acquis  par 
Tun  des  aflbciez  depuis  la  focietc. 
Le  mari  ne  peut  même  être  regardé 
comme  un  aflbcié  ,  mais  comme 
un  agent  &  comme  une  perfonne 
prépofée  pour  acquérir  au  profit 
de  la  focicté  :  il  ne  feroit  pas  juftc 
gu'il  pût  rendre  fon  obligation  illu- 
(oire  &c  fans  effet ,  en  acquérant  de 
mauvaife  foi  dans  des  lieux  où  la 
communauté  des  biens  n'eft  point 
en  ufage.  C'eft  le  fentiment  d« 
Dumoulin ,  qui  a  été  adopté  pref  5- 
que  par  tous  les  Auteurs  du  Parle- 
ment de  Paris  ,  où  cette  déclHoiQ 
pafle  pour  une  Jurifprudcncc  con- 
fiante ,  confirmée  par  plufieurs  Ar- 
rcfts,  tant  anciens  que  modernes; 
C'eft  auffi  le  fentiment  pour  lequel 
notre  Auteur  fe  déclare; 
.-  l^ais  cette  difpofition  pourvoit- 

cUe 


*™''=^  qui  ront  7  f  "''"'"d'f- 

«"■)«/lio„.DalT  ,?"*"<<= 

•     ^"«Ameu,    il  „1  '''')■«">«  dM 

«fficnltéi;,,;        ''^  point  plus  J? 

rp«  'vpor"T,*  ~?™«*a 

'"':^'"'«-   l'rne&l'     Coutume  d2n 

B°''«,  il  iîtr  ";'"''■'=«"- 

"'  ™  peu  de  „   '^?f  "  "i  "Pliquer  ' 

'«^ut»,''"™"J««Wdertl; 

n'y  a    J;    -i 
<Jans  la  r  -  ^*    '  "3"^  deux  arfi.l     ' 


1 40<r    foHWitl  des  Sçdvms  ; 

330.  &  le  3  8  j.  le  3  8  9^  eft  purement 
iiégàtifGommcle2  3*9.  de  la  Coû- 
tnfiie  de  Rheirris  ^  puifcju'iï  porte 
fteiplcment  qiit  ks  perfonnts  con- 
jointes par  mariage  ne  font  corn-» 
XHitnes  en  biens* 

Pour -ce  qui  cftde  rartîclc  330. 
qui  eft  place  fouS  le  titre  des  fucceC- 
frons  collatérales ,  il  eft  vrai  qu'il 
contient  une  prohibition  exprcflc  i 
là  femme  de  prendre  dans  les  acqùi- 
fitiôns  faites  pendant  le  mariage  une 
part  plus  confideraHe   que  celle 
qui  lui  eft    donnée  par    Partidb 
3  2  j.  foit  dâiiS  la  Coûmmt  gehera-2 
lé  de  Normandie,    foit  dans  les' 
lieux  régis  par  les  ufâgjes  IticaUx  de  '' 
la  même  Gôûtimie.  ^  Mai^  cet  arti-  ' 
cléqUlr^gfecc  que  li  femme  doit 
a  voit  eh  qualité  d'heriticre  dt;  fdn 
riîàri  j  iic  dit  rîefî  fut  la  quaKté  de 
cOmiritinfr^  ainfi  il  ne  cbilnent  au- 
cune    difpqfition   prohibitive   àt 
cfcmrmmaittf  entre  cbnjoiiits;ll  s'en; 
fuft'dfe  ce  fyftêmc  dé:  M.  Frohfiid' 
qu'on  lie  doit  foint  trouvet  cx- 
ti"'àordinairc  la   Jurifprudence  dii^ 
P^rleitiént  de  Paris  qui  jugfe  quif  la 


î 


femme  mariÉe  à  Paris  avec  ftipula- 
tion  de  communaucé  doic  avoir  ^ 
titre  de  commune, la  moitié  des  ac- 
ilîtions  faites  en  Normandie  pat 
1  mari  pendant  leur  mariage. 
On  pourroir  conclure  de  ce  mê- 
me fyftêmCj  qu'il  feroit  permis  de 
flipuler  une  communauté  par  le 
Contrat  de  mariage  pallccn  Nor- 
mandie ,  Se  entre  des  perfonnes 
domiciliées  en  cette  Province  ; 
mais  coinme  ces  conventions  ont 
toujours  été  rcjcttées  en  Nor- 
mandie ;  M.  Froland  dit  quM  ne 
fcdctcrniineroit  point  à  prendre  ce 

Î)jrti,  fans  le  fecours  de  gens  habi- 
cs  &  fans  l'autorité  de  quelques 
Arrefts. 

Notre  Axitcur  traite  avec  beau. 
coup  d'étendue  une  qucftion  qui  eft 
une  fuite  des  précédentes ,  fi  une 
femme  mariée  à  Paris  ,  5c  qui  y  a 
toujours  demeuré  depuis  fon  maria- 


ge, peutavoir  part  dans  les  acquili 

rions  faites  par  fon  mari  dans  une 

Coutume  ,    qui  n'admet  point  la 

^brtimuiiauiè,  lorfqu'cile  a  été  ma- 

«Cij 


I 


i4o8  foumél  dit  Sçdvétis  J 
liée  fans  contrat  de  matiage  , 
lorfqu'il  n'y  a  point  eu  de  ftipi 
tion  de  comoiunauté.  M.  FioL 
rapporte  des  auroiitez ,  desrait 
&:  des  Arrefts  de  part  &  d'aui 
puis  il  décide  ,  contre  l'avis  qui 
j:ifttoît  être  le  pluscomnum  ,  qu 
veuve  ne  doit  prendre  auci 
part  à  ces  at^quifitions.  Elle  n'y  t 
tien  avoir ,  dit-il  ,  en  vertu  di 
Coûnimeoù  les  biens  ibnt  Htu 
puifqu'on  fuppoiè  que  c'eft  ] 
Coûiume  qui  ne  donneiucuDjç  i 
dans  les  conqucts ,  «Ifc  n'y  a  J 
<■[!  vertu  du  contrat  de  maria 
puifqu'on  fuppofe  qu'il  n'y  a  p< 
de  contrat  dejpatiage,  ouqu^il 
ck  point  parlé  dé  cominûnauté. 
A  l'égard  de  ce.  que  dit  Dum 
lin  dans  fon  Confeil^j.  qu'en 
cas  les  Conrraâans  ,  font  cei 
ïvoir  voulu  relier  leurs  droits  i 
jic<Aits^  fur  la  difpofîcion  de 
Coûtumcdpleur domicile,  &.  ■ 
f:etre  convention  tacite  doit  ptoi 
rc  le  même  effet  qu'une  convcni 
cxprcile.   Ce  font  >  Vivant  n< 


^i-*  ^^  ■—       *         --•^V 

aoujf  tyi^.  1405 

Auteur  ,  des  fubtilitcz  d'cfprît ,  des 
idées,  des chimeies.  Ilncvcutpaj 
qu'on  fupplce  des  padions  que  IcB 
Parues  n'otlt  pas  rédigées  par  écric , 
lorfqii'elles  pouvoient  le  faire.  L'u- 
nique chofc ,  qu'il  croit  qu'on  puif- 
fe  prcfumcr  en  ce  cas  clt  qu'elles 
font  convcnul's  de  s'en  rapporter  àU 
loi  de  U  fîcuation  des  biens.  ' 

Le  Chapitre  1.8.  qui  reglrde  \é% 
rentes  condttuécs  à  prix  d'argent  ,* 
nous  fournira  un  fécond  exemple» 
nous  l'abrégerons  pour  ne  pas  palTcc 
les  bornes  ordinaires. 

Il  y  a  quelques  Coutumes  qui 
reputcnt  meubles  les  rentes  confti- 
tuées  à  prix  d'argent ,  &  qui  veu- 
lent qu'elles  foiait  partagées  dans 
les  fucccflions  comme  meubles  , 
d'autres  les  rcputent  immeubles,  ce» 
dernières  Coutumes  forment  notre 
Droit  Commun.  Miis  par  quelle 
Coutume  faut-il  fc  régler  quand  il 
s'agit  de  partager  les  rentes  confti- 
niées,eft  cepar  celle  du  domicile  du 
débiteur ,  par  celle  du  domicile  de 
créancier  eu  par  le  lieu  où  font  fi- 
S  C  iii 


I 


t4io    JonmMdes  Sfavans, 
fucz  les  biens  duDébiteur*  Il  y  a  une 
règle  furc  p^  rapport  aux  rentes  fur 
Vliôtcl  de  Ville  &  fur  le  Clergé  , 

3u'clles  fe  rçgiflcnt  par  la  Coutume 
u  lieu  du  Bureau  ou  elles  fe  payent. 
A  l'égard  des  rentes  fur  particulier , 
le  Droit  Commun  eft  de  les  régler 
par  la  Loi ,  ou  par  l'ufage  obfervé 
dans  le  lieu  du  domicile  de  ceux 
qui  en  font  les  propriétaires.  En 
Normandie  on  fuit,  par  rapport  aux 
biens  de  cette  nature ,  la  Coutume 
du  lieu  où  les  biens  du  débiteur  font 
fituez.  Cette  Jurifprydencc  qui  eft 
confiante  dans  tous  les  Tribunaux 
de  Normandie  eft  un  refte  d*unc 
très-ancienne  Jurifprudcncc  ,  iuîr 
vant  laquelle  on  ne  pouvoir  conftir 
tuer  de  rente  à  prix  d'açgent  ftiis  e^i 
charger  un  fond.  Après  ces  Obfef-  * 
varions  notre  Auteur  décida  qup 
quand  le  domicile  du  Créancier  e^ 
à  Paris  &  que  les  biens  du  Pçbiteuf 
jfont  ûtuçz  c;i  Normandie ,  il  faut 
régler  le  partage  des  rentes  par  U 
Coutume  de  Paris  qui  eft  celle  du 
domicile  du  Cr^ncier.  Mais  Ci  \ç 
domicile  àd  Créancier  eft  en  Nor- 


jfowjï'  T715.  *  (-41^ 
mandie.  S:  que  les  immeubles  du 
Dcbiteuc  foienc  dans  laCoûtume  de 
Paris ,  faut-il  parragei  la  rente  cos- 
fticuée  ,  comme  un  bien  finie  i  Pa- 
ris; non,  répond  notre  Auteur, 
car  l'uligc  de  k  Normandie  à  ççt 
égard  étant  i  proprement  parler  ua 
abus ,  fujet  à  un  grand  nombre  d'iii- 
convcniens  ,  ne  doit  avoir  lieu 
que  quand  le  Créancier  a  fon 
domicile  en  Normandie  &  qi;p 
les  biens  du  Débiteur  y  font  fir 
mcz.  Hors  ce  cas  il  faut  pour  évîtcc 
les  inconveniens  avoir  recours  au 
Droit  le  plus  commun  duRoyaur 
mcj  &  ne  point  cKndte  la  Coutu- 
me de  Normandie  fur  des  biens  il- 
tuez  dans  celle  de  Paris. 

Comme  toutes  ces  queftîons 
mixtes  font  très -importantes ,  non 
feulement  par  rapport  à  la  Franei 
mais  encore  par  rapport  aux  Pay) 
où  ladivcrfité  desLoix&desCoû^. 
tûmes  fait  aufll  naître  des  diiEcultcZ 
furla nature  des  Statuts,  M.  Fro- 
landa  refolu  d'en  faire  un  troilîemc 
I  ^yoluraci  plufieiiis  Avocats  s'aflcran 
6  C  iiij 


Î4ii  j^onmal  des  Sçavans ; 
blent  même  chez  lui  pour  faire  des 
conférences  fur  des  qucftions  mix- 
tes ,  comme  on  en  raifoit  autrefois 
à  la  Bibliothèque  des  Avocats  ,  on 
en  rédigera  le  refultat  ,  &  notre 
'Auteur  promet  qu'on  les  mettra  en 
état  d'être  communiquées  à  ceux 
qui  fouhaiceront  de  les  avoir.  M* 
Maillard  connu  par  fes  Commen- 
taires fur  la  Coutume  d'Artois  ^  Se 
M»  Boulenois  qui  a  donné  au  public 
ninc  Differtation  fur  les  Statuts  réels 
t>u  perfonnels  inféré  dans  fon  traite 
des  démiflîons  de  biens  ^  j(bntdece$ 
conférences. 

•  Le  zèle  de  M.  Froland  ne  /ê  bor- 
îie  point  à  ce  projet.  Il  a  entrepris 
par  des  ordres,  qu'il  appelle  fupe- 
xieurs  Se  refpeftables,  des  Mémoires 
fur  les  Commentaires  de  la  Coutu- 
me de  Normandie,  en  particulier 
fur  celui  de  Banage,  fur  ion  Traité 
<les  Hypothèques  ,  fur  les  ufages 
locaux  de  cette  Province,  fur  les  re- 
-glemens  duParlcment  dcRouen  de- 
1  ^d^^.&de  I  ^7  3  .il  y  joindra  la  Diflcr- 
Jtation  de  M.  Greard  fon  oncle  ^  fiiii^ 


r'Amfi  171?.  i4rî 

cicrs  &  (langer  ,  qui  eft  un  Ou- 
vrage très  -  rare  &  très- recherché. 
Notre  AuccLU  cfpcre  encore ,  dans 
l'interval  de  cescompolîcions,  trou- 
ver du  tcms  pour  faire  paroîrre  le 
Barreau  d'Athènes ,  celui  de  Rome* 
louslaRepublique  &fousles  Em- 
pereurs ,  &  celui  de  Paris ,  tant  au- 
paravant que  depuis  l'inditution  du 
Parlement.  Ce  morceau  d'Hiiloirc 
eft  trc'S-intere fiant  pour  coût  l'ordre 
'  des  Avocats,  fur  tour  par  rapport 
au  Barreau  de  Paris,  dont  Loifcl 
a  donné  une  idée  qui  laiirc  encore 
bcaucoupdcchofesàttefirer,  même 
pour  le  tcms  qui  a  précède  le  règne 
d'Henri  IV. 


I 

t 


1414    ToHrftdl  des  Sçavans  ; 

CONTINVATION  DES 
Mémoires  de  Littérature  &  d  ffi^ 
ftoire  ,  Tome  V.  Partie  IL  A 
Paris,  chez  Simart,  rue  faint 
Jacques ,  au  Dauphin.  172^ .  voL 
iri'-ii.  ppr4^3* 

A  La  fin  de  l'extrait  que  nous 
avons  donné  le  mois  dernier 
de  la  prcmicrç  Partie  de  cccinquic- 
;jne  Tome  de  la  eentinnattoH  des 
MunuBirei  de  Littérature  &  dHi^ 
fioire^    par  le  P.  Defmôkrs  \  nous 
avons  promis  que  nous  ferions  plus 
courts  dans  ceux  que  nous  feriois- 
des  autres  Volumes  du  même  Livre, 
en  cas  que  ces  Volumes  n'euflcnc 
rien  de  plus  fingulier  ,  ou  de  plus 
conforme  au  goût  gênerai  que  celui 
dont  nous  venions  de  parler ,  ni  que 
celui  qui  Tayott   précédé.   Nous 
croyons,  pour  cette raifon,  ne  de- 
voir donner  qu'un  extrait  fort  fuc-* 
cint  de  la  féconde  Partie  dont  nous 
avons  ici  à  rendre  compte. 
.Cette  féconde  Partie  renferme 


Asaff  17 1?.'  r^Tf 

quitte  Pièces.  Sçavoir  ,  i".  Un  E»- 
tretien  de  M.  V^fcal  &  de  M.  de 
SdcyfKrU  LiBtire  d'EpiBete  &  de 
Moniagni.  i°.  Un  Recueil  el'0^«~ 
•uns  peffiitKes,  ouimc fiti'ie des  Pen~ 
fia  de  M.  Pafcal  ,  extraite  d'un 
Ménitfcrit  de  M.  l'Abbt  Pemerfon 
tieveu,  j*,  {Jns premiirv  Lettre  ton- 
chant  la  première  Dijfirtaiion  du  R. 
P.  Souciet  ,  im'iiuU:  ,  Prjiives  af- 
tronomiijins  contre  le  nouveau  Sy^ 
fiêmc  de  M.  I^ewioti.  4°.  Unc/f- 
eonde  Lettre  fur  U  féconde  Dijfcrta- 
lion  du  même  P,  Soucier  ,  inritaUe 
Preuves  fJijloriaiies  contre  le  Sjjîéme 
Chroitfflogi.-jue  de  M.  Newton. 

Qiuncà  l'Encreticn  fur  Epidtcre 
Scf\[i  Monwgnc,  M.  Pafcal  ylauc 
Cïcrcmcment  les  lumières  du  ptc- 
miei:  touchant  ce  qui  concerne  les 
devoirs  de  l'homme.  »  EpitftetCjdic- 
»il ,  veut,  avant  toutes  chofcs,  que 
1'  nous  regardions  Dîcu  comme  no- 
»tre  principal  objet  ,  que  nous 
Mfoyions  perfuadez  qu'il  gouvci- 
M  ne  cou:  avec  jullicc  ,  que  nous 
M  nous  foûmetùons  à  lui  de  bou 


X  4  ï  ^    Journal  des  Sçavans  ; 
99  cœur  ,  &  que  nous  le  fervîoft* 
jy  volontairement  en  tout  comme  ne 
n  faifant  rien  qu'avec  une  très-gran* 

»de  fageffe Ne  dites  jamais, 

99  dit  Epidete ,  j'ai  perdu  cela ,  dites 
«plutôt, je  l'ai  rendu,  ma  femmtt 
3>  eft  morte ,  je  Uai  rendue  y  ainfi  des 
»  biens  &  de  tout  Icrefte;  Mais  ce- 
»  lui  qui  me  l'ôte  eft  un  méchant 
»  homme  j  de  quoi  vous  metter- 
wvous  en  peine  par  qui  celui  qui 
»  vous  l'a  prêté  vous  ic  redeman:- 
»de  ? 

M.  Pa&al ,  après  avoir  cite  d'Epî- 
ftete  quelques  autres  moralitez ,  dît 
à  M.  de  Sacy  >3  que  ce  grand  Philo- 
w  fophe  qui  connoiflbit  fi  bien  les 
M  devoirs  de  Thomme  ,  mériterorc 
jid'ctre  adoré  s'il  avoit  auffi  bien  con- 
«nu  l'impuiffance  de  l*hommc,puif-; 
w  qu'il  ralloit  être  Dieu  pour  ap- 
j>  prendre  l'un  6c  l'autre  aux  hom- 

Enfuitc  [  &  ceci  eft  digne  de  re- 
marque ]  M.  Pafcal  pour  faire  voir 
qiCEpiSletefe  perd  dans  la  préfomp'- 
thn  de  ce^  ^h'w  ftnt ,  rapporte  que 


^oHJi  1715.*  *4'7 

ce  Philofophc  die  »  ijue  Dieu  * 
ï>  donné  à  l'homme,  les  moyens  dt 
ïï  s'ac^uiter  4e  toutes  [es  oblig»- 
xtîioiis  ;  qu'il  fitat  chercher  lafili- 
Mcité  par  les  chofes  ijuifom  en  no- 
ntre  pouvoir  >  ftiifque  Dt'u  nout 
ti  les  a  données  k  cette  fn.  Qii'ilfaHt 
n  voir  ce  qu'il  y  a  en  nous  de  libre  j 
»  que  les  biens ,  la  vie ,  l'eftimc  ne 
M  lonc  pas  en  notre  puiflancc  6:  ne 
I»  mènent  donc  pas  à  Dîeui  mais 
sjqiie  l'crprinic  peut  être  forcé  de 
3)  croire  ce  qu'il , fixait  être  faux,  ni 
»  U  volonté  d'aimer  ce  qu'elle  f^ait 
»  qui  la  rend  malhcureufe  ,  que  ces 
M  deux  puiflauces  font  donc  libres  j 
»  &  que  c'cft  par  cllcsque  nous  pou- 
Mvons  nous  rendre  parfaits  i  que 
»  l'homme  peut  par  ces  puiflances 
)'  parfaitement  coiinoître  Dieu  , 
n l'aimer j  lui  obéir,  Ijj plaire,  fc 
SI  guciir  de  tous  fes  vices ,  a(;querir 
(.  routes  les  ycrtuSj  fe  rendre  failli  4C 
X  ainli  compagnon  de  Dieu. 

Ces  principes  d'une  Superbe  DÏm^  , 
kohque  ^  dit  M.  Pafcal,cowii«//îw^  1 
^"^pilîeie  4  d'autres  erreurs ,  (f^ff.^  _,  J 


14^8     Journal  des  Sçâvâns  ; 

M.  Pafcal,  après  avoir  rapport? 
ce  ^ui  lui  paroîc  bon  ou  mauvaiîf 
dans  ce  Philofophe  ,  rapporte  tôuf 
de  même  ce  qui  lui  paroit  bon  ou 
mauvais  dans  Montagne  ,  avec 
Cette  difference  qu'il  commence  ^d 
par  le  mauvais  >  qui  eft  le  doute  où 
Montagne  preteiwi  qu'on  dôitêtrt 
à  l'égard  de  toutes  les  chofcs  de  là 
tiature  ^  puis  il  vient  à  ce  qu'il  trou- 
ve de  bon  dans  cet  Auteur  ^  &  il 
dit  que  5^1  y  a  «dans  Êpiâxte  ûii 
«j'art  ihcompairable  po^r  trôublef 
»>  le  repôi  de  ceux  qui  le  cherchent 
ijdans  les  chofes  cxteiâcures  i  K 
5j  pour  les  forcer  à  rcconnoître  qu*ilé 
ii  I®nt  de  véritables  efclàvis ,  &  dé 
ii  imiféràblts  iveiigles  ^  qulleftim- 
w  poflïble  qu'ils  tK)U veut  autre  cho- 
te  fc  que  l'erreur  &  la  douleur  qu'ilj 
«  fuyent^s'ils  ne  fc  donnent  fans  rci 
w.fer^  à  Dieu  feul  ;  Montagne  de 
a>fon  coté  çft  incomparable  pcAjr 
»9  confondra  l'orgueil  de  QtXxH 
M  qui  hors  la  foi  jfe  picquent 
»  d'une  véritable  jnftice  ^  poui 
»  dclkbufèt     ceux      qui    Vatt»l^ 


H  chent  à  leurs  opinions  ,  &  qui 
jj  croient  trouver  dans  les  fcicnces 
)>  des  veritcz  inébranlables ,  &  pour 
»  convaincre  fi  bien  la  raifon  de  fon 
)j  peu  de  lumière  &  de  fes  cj^arc- 
»•  mens ,  qu'il  eft  difficile  quand  on 
M  fait  un  bon  ufage  de  fes  principes 
j>  d'Èirc  tenté  de  trouver  des  tcpur 
»  gnanccs  dans  les  myftcres. 

M.de  Sacy  fournit  peu  à  l*Entre- , 

-  tien  donc  il  s'agit.  Si  ce  qu'il  y  co»- 
'   uibuc  de  fa  part  ne  va  qu'à  quel- 
ques légères  reflexions  furies  paroles 
dcM.'Pafcal. 

L*arciclc  intîmlé,Of«ï'WipoJ?«M« 
di  M.  Fafeal  ,  commence  pat  une 
DiiTcrtation  fur  l'Arc  de  perruadcr, 
laquelle  n'offre  que  les  préceptes 
les  plus  communs  de  la  Rcthoriquc. 
Elle  eft  fiiivic  de  quelques  reflc- 
ïiojîs  fur  la  nature  Je  l'amour  pro- 

-  pic,  dcfqvielles  nous  ne  rapporte-, 
(onsquc  dcax exemples. 

"  C'cft  fanï  doute  un  mal  que, 
»  d'être  plein  de  defiauts ,  mais  c'cfti 
»  encore  un  plus  grand  mal  d'en 
nêue  pUin^ae  ne  vouloir  pas  les  rc- 


es     ^^ 


1420  Journal  des  S ç Avons; 
»  connoître  ,  puifque  c'eft  encore  'f 
»  ajouter  celui  d*une  illufîon  yolon- 
»tairc.  Nous  ne  voulons  pas  que 
«les  autres  nous  trompent,  &nous 
w-ne  trouvons  pas  jufte  qu'ils  veuil- 
3>lcnt  être  eftimez  de  nous  plus 
>'  qu'ils  ne  méritent.  Il  n*cft  donc 
ri  pas  jufte  auflî  que  nous  les  trom-  ^ 
w  pions ,  &  que  nous  voulions  qu'ils 
99  nous  eftiment  plus  que  nous  ne 
i>  méritons. 

«Xa  vie  humîttne  ri*cft  qu'une    ^ 
a*  iUufion  perpétuelle  ,  on  ne  fiiit 
■»  que  s*entretromper  &  s'entreflat- 
wter. 

M.  Pafcâl  pouffe  pluî  loin  cette 
propofition ,  il  foûtient  que  ferfon^ 
mnefârléde  nous  en  notre  frefencc 
cmme  it  en  -parle  en  notre  abfence  , 
OT&  que  peu  d'amitiez  fubfifte-» 
w  roient  fi  chacun  fçavoit  ce  que 
5>fon  imi  dit  de  lui  lorfqu'il  n'y  eft 
*>'pas. 

Nous  laiffons  aux  perfonnes  d'u- 
ne véritable  probité  à  juger  de  ce 
Icntimcnt  de  M.  Pafcal; 

On.ne  peut  nier  qu'il  n'y  ait  des 

.  2SXÛ\ 


unis  atTcz  faux  pour  déchiter  Icun 
amis  en  leur  abfcncc ,  mais  i!  s'en 
trouve  aivdî  (  nohobftant  ropinionr 
de  M.  Pafcal  )  un  grand  nomme  de 
bons  qui  difcnt  même  plus  de  bien 
de  leurs  amis  ,  quand  ces  amis  ne 
font  pas  prefcns,  que  quand  ils  \ 
font. 

A  cet  article  de  l'amoiir  [ 
prc  en  fiicccdc  un  qui  a  pour  ricrni 
Peifées  di-verfis  de  M-  Pafc^t  , 
voici  pluficucs  exemples  decespcn- 
fces  ,  parmi  lefqucllcs  il  y  en  a 
quclques-imes'  que  nous  avons  c 
devoir  ometcre, 

n  Les  hommes  font  fi  nccclTaii 
"ment  fous  que  ce  fcroit  être  I 
»  par  un  autre  tour  de  folie  qiieJ 
»»  n'être  pastou. 

»  Qui  voudra  connoûrc  à  plein 
1  M  la  vanité  de  l'homme  ,  n'a  qu'à 
M  confidcrcr  les  caufes  &  les  effets 
«de l'amour.  Lacaufecneft  un  je 
>fne  fftti  tjuai ,  &  les  effets  en  font 
»  eflroyables.  Ce  je  ne  ffiti  tjuot  , 
"  fi  peu  de  chofc  qu'on  ne  fij-auroic 
«le  reconnoîtic  ,  lemue  toute  U 


lis  ne 

fal  ;      ■ 
spcn- 
,   en  a^^ 


1421     Journal  des  Sçavans , 
»  terre,  les  Princes,  les  Armées, 
»  le  monde  entier  j  fi  U  ne\jiç  CUq^ 
i»  patré  em  été  pins  court ,  tmi  U 
»jface  de  la  terre  auroit  changé., 

^PuiiTance  àts  mouches.  Elles 
3»  gagnent  des  batailles ,  empêchent 
»  notre  ame  d'agir^  mangent  notre 
»  corps. 

»  QupUe  vanité  que  la  peinture ,. 
M  qui  attire  l'admiration  parlaref- 
9>(emblance  des  chofes  dont  oa 
a>  n'admire  pas  les  originaux. 

«NosMagiftratsontbien  connu 
a^cemyfterc,  leurs  robes  rouges  ^ 
»  leurs  hermines  dont  ils  s'em- 
9t  maillotent  en  Chats  fourré^  ,  les 
a  Palais  où  ils  jugent ,  les  fleurs  de 
9*  Lys  >  coût  cet  appareil  auguftc 
>>  ctoit  neceflaire. 

n  Si  les  Magiftrats  avoient  la  ve^- 
ai»  ritable  juftice ,  &  les  Médecins  le. 
3>  vrai  art  de  guérir ,  ils  n'auroient 
M  que  faire  deoonnets quairés, mais. 
n  leurs  lumières  étant  iouvent  fau- 
»  rives ,  il  fam  qu'ils  prennent  ces 
w  vains  inftrumens  qui  frappent  l'i- 
i?  magination  à  laquelle  ils  ont  afTai-^ 


jfouft  1719.'  i'4i} 

nrc  ,  &  par  là  en  effet  ils  s'attirent 
«  le  refpci^. 

a»  Le  monde  fubfiftc  pour  excr-; 
>jcer  mifericordc  &  jagement  , 
»  non  pas  comme  fi  les  hom* 
»  mss  y  étoicnr  ,  fortans  des 
>i  mains  de  Dieu ,  mais  cotnmc  des 
>j  ennemis  de  Dieu  ,  aiifquçls  il 
9»  donne  par  grâce  afTcz  de  lumière 
«  pour  revaiir  ,  s'ils  le  veulent 
»  chercher  &  le  fuivre  ^  mais  pour 
»  les  punir,  s'ils  refufent  de  le  cher-i 
î»  cher  &  de  le  fuivre. 

Pour  ce  qu!  eft  des  Lettres  contré 
le  R.  P.  Soucier ,  par  lefquelles  fi- 
nie le  Volume  ,  il  faudroit  pour  en 
faire  un  jitfte  expofé ,  entrer  dans^ 
des  détails  d'Aftronomie  ^  &  de 
Chronologie  qui  demandcroient 
beaucoup  plus  d'étendue  que  n'en 
comporte  un  extrait.  C'eft  pourquoi 
nous  croyons  plus  à  propos  de  ren-- 
voyer  les  Leéîeurs  aux  Lettres  mê- 
mes, &  de  nous  contenter  feule— 
ment  d'en  donner  ici  une  idée  gé- 
nérale. 

Le  P.  Etienne  Souciée  Jefuitd 

6Ï)i\ 


1424  foumd  des  Sçdvans  / 
ayant  publié  ,  il  y  a  quelques  an-» 
nées ,  un  Tome  de  Diflèrtacions  , 
dont  la  plupart  concernent  la  criti- 
tique  &  l'interprétation  de  TEctitu- 
rt,  avec  la  connoiffancc  des  Lan- 
gues originales  &  de  leurs  caraétc— 
res ,  en  publia  un  fécond  en  1 72^". 
dont  nous  avons  parlé  au  long  dans 
le  Journal  de  Janvier  17x7.  ce  fé- 
cond Tome  roule  prefque  tout  fur 
la  Chronologie  ,  &  l'Auteur  après 
y  avoir  débuté  par  les  Faftes  du 
monde  -»,  qu'il  conduit  jufqu'à  la 
prifedejerufalemfous  Vefpafîen  , 
examine  dans  cinq  DifTertations  la 
Chronologie  de  M.  Newton  :  & 
combat  le  Syftême  de  cet  illuftrc 
Anglois  par  diverfes  preuves  tirées 
de  l'Aftronomie  &  de  THiftoire. 

M.  de  la  Naufe  Auteur  des  Let'* 
très  dont  il  s'agit ,  fe  propoTe  de  ré-* 
pondre  à  ces  cinq  Diflèrtacions  par 
cinq  Lettres  y  du  nombre  defquellcs 
font  les  deux  qu'on  trouve  dans  ce 
Volume  9  il' promet,  d'en  donner 
cnfuite  dix  autres  pour  examiner  les 
points  fondamentaux  4c  Chroaolo- 


1 


'Aoufl  171J.  r4r5 

rie  que  le  P.  Soucicc  a  établis  dans 
les  Fades  du  monde ,  Se  d'a)oûter  à 
cela  desl  aftes  Chronolagiqueî,qu'il 
eppofcraàccllesdu  P.  Souciée. 

La  première  Lettre  cft  dcftînéc  à 
deffcjidre  le  fentimcnt  de  M.  NcV- 
con  contre  celui  du  P.  Soucict  fui 
L'expédition  des  Argonautes,  qui 
cft  un  des  ptincipaux  pouits  de  la 
Chronologie  dcM.  Nevton  ,  en- 
forte  que  il  ce:  Anglois  s'ctoit  trom- 
pé là-deiTus,  fon  Sylïcme  fur  les 
AntiquitezGrequcs  n'aiiroitricndc 
folidc. 

M.  Newton  prétend  que  la  con- 
quête de  la  Toiion  d'or  arriva  l'aH 
f  jy.  avant  l'Ere  Chrécieunc  ,  & 
que  Chiron  ,  deux  ans  auparavant, 
avoit  déterminé  les^  conftellations , 
afin  de  faciliter  la  navigation  aux 
Argonautes. 

Le  P.  Souciet  aii  contraire  veut 

?uc  l'expédition  des  Argonautes 
bit  beaucoup  plus  ancienne  ,  &  il 
ioûticnt  que  M.  Nevton  met  cet 

Ienemcnt  Jji.  ou   534,  ans  plus       ^J 
yl  qu'il  ne  faut.  Voilà,  le  point      ^M 


14  2^     Tournai  des  Sfév4fts , 
qui  fait  le  fujet  de  la  première  Let- 
tre de  M.  de  la  Nauze  :  cet  Auteur 
au  refte  déclare  aue  fî  dans  fa  Lettre 
il  y  a  ^HelqueJMJteJfe  de  calent^  il  e» 
a  Poblîgatiotr  an  P.  Souciet  ^  éjni  lui 
en  fournit  non  feulement  l*occafioh  , 
m^is  encore  le  moyen  :  Q^il  ne  fe  /î?- 
Toit  jamais  avifè  de  fuivre  le  fU  di 
tant  de  fupfutations  jiflronomiques 
fi  la  DiffertatioU'  de  ce  ^ete  ne  lui^ 
eut  fervi  de  guide.  jQu'èlle  renferme 
peut^'être  Quelques  triicomptes^  mais 
jju'on  doit  flStiOt  les  rejetter  fnr  la 
difficulté  qui  fe  trouve  a  pénéutr  U% 
fentimens  de  M.  Newton  avant 
qu^il  lésait  lui-même  expliquez. 

Au  regard  de  la  féconde  Lettre  », 
il  s'y  agit  encore  des  Antiquités 
Greques ,  c'cft-à-dire ,  principale- 
ment de  l^expedition  des  Argonau- 
tes &  du  Sac  de  Troye  ^  évcnem«is 
qui  fe  touchent  d'aflez  près^  &  qui 
une  fois  déterminez  fervent  à  fixer 
d'une,  manière  affez  fure  toute  la 
Chronologie  de  l'ancienne  Grèce» 
M.  de  la  Nauze  3  dans  fa  première 
Lettre  ^  tâche  de  répondre  aux  prctt* 


vcs  Aftronomiques  que  le  P.  Sou- 
ciet  a  âllcguées  contre  M.  Nevton; 
ici  il  examine  les  preuves  hifloriques 
de.  ce  Pierc  fur  le  même  point ,  &  il 
s'cflforce  ,  comme  dans  l'autre ,  de 
faire  voir  que  M.  Newton  a  raifon 
de  retrancher  quatre  ou  cinq  cens- 
ans  de  :  ce  qu'on  donne  ordinaire*- 
ment  aux  Antiquitez  Greques. 

Il  n'eftpas  feulement  queftio» 
dans  cette  féconde  Lcttre^de  T^xpe^- 
ditiôn  des  Argonautes  &  du  Sipge 
de  Troye  ,  niais  encore  du  com- 
mencement des  Olympiades  Sc  de 
la  fondation  de  Rome ,  tous  points 
également  curieux  &  difficiles ,  &: 
fur  lefquels  M.  de  la  Nauze  fait  de 
nouveaux  efforts  pour  juftiiîer  M. 
Newton  contre  le  P.  SoucieL  De 
juger  fi  ces  efforts  répondent  aux 
bonnes  intentions  de  M*  de  la  Nau« 
ïc  pour  Newton  ,  c*eft  ce  que  la 
neutralité  où  nous  devons  être  en 
qualité  de  Journalises  9  ne  nous 
permet  pas  de  faire  >  &  ce  que  nous 
abandonnons  aux  connoitTeurs. 


\ 


ij^it    Joumd  des  Sçavanf; 

LIBER  NIGER  SCACARII  i 
c  Codice ,  calamo  exarato  jfibi- 
que  ipfi  à  Richafja  GraVcfio 
Mickicconicnfi  ctofrfato ,  defciip 
fît  &  nunc  primus  cdîdit  Thôm, 
Hearniu9^  qui  Qc  cum  duobus 
aliis  MflT.  contylk.  yff  ilhelmiquc 
etiam  Woroeftrii  Annales  rerum 
Anglicarum  [  antetiac  ibidem 
incditosjfubjecit.  C'cft-à--dirc:  Le 
Livre  Noir  de  FEchicjmer ,  éifvee 
tes  Annales  d^  Angleterre  de  GhU'^ 
tànme  de  U^orcefire  v  Ouvraget 
éjHÏ  n^aaroiem  point  encore  été  im- 
frimeT^^  &  qui  ont  été  publiez 
pdr  M.  Hearn.  A  Oxfort.  172*. 
in'-î^.i.  vol.  premier  vol.  pp* 
59^.  fécond  voL pp.  770^ 

HENRI  n.  Roy  d'Angleter- 
re ordonna  à  tous  les  Barons 
du  Royaume  ^  &  à  tous  ceux  qui 
tenoient  des  Fie&  mouvans  immé-' 
diatement  de  lui  en  Angleterre ,  de 
donner  un  état  du  nombre  desSoU 
dats  que  chacun  d'eux  dévoient  lui 

foumir; 


fournir ,  Se  du  nombre  des  Soldats 
que  dévoient  leur  fournir  leurs 
VaiVaux  pour  les  Fiefs  qu'ils  tc-i 
noicntd'cux.  Heiiry  II.  voulut  que 
l'on  fir  une  diUiniftion dans  cet  Etat 
des  anciennes  inféodarions  ,  c'eft-à- 
dire ,  de  celles  qui  avoient  ccé  faites 
lûus  le  rcgnc  d'Henry  I.  d'avec  cel- 
les qui  avoicnt  été  faites  depuis  la 
mott  de  ce  Prince.  Ce  font  ces 
Etats  qui  ont  été  confcrvcz  dans  un 
Rcgiftrc  gardé  à  l'Echiquier  ,  qui 
eft  couvert  de  noir ,  &  qui  a  été  ap-. 
pelle  par  cette  raifon  le  Livre  noir. 

On  connoît  par  cet  Etat  quels 
étoientibuslcrejriied'Henry  II.  les 
Fiefs  les  plus  conOderables  de  l'An- 
gleterre potlcdcz,  foit  par  des  Ec-  i 
clefiaftiques  ,  foîc  par  des  Seigneurs  I 
Laïcs  ;le  nombiedcs  hommes  pour 
le  fervJce  militaire  que  chacun  de 
ces  Seigneurs  dévoient  fournir  au 
Roy  ;  ce  que  chacun  de  ces  Sei- 
gneurs avoir  foufinteodê  avant  & 
depuis  !c  règne  d'Hcnti  I.  &  le 
nombre  d'hommes  que  chacun  de 
leurs  Vaffaia  ,  qui  étoîeni  Arric- 


1 4  3  ®  journal  des  Sçavani  ; 
te-Vaffaux  de  la  Couronne  devoîcnf 
îcur  fournir  pour  le  fervice  militai- 
re •,  CCS  Etats  qu*on  peut  regarder  , 
comme  des  avcus  &  dénombre- 
mcns  force  fojet,  peuvent  encore 
fervir  à  faire  connoître  les  ancien- 
lies  familles  d'Angleterre. 

Ce  Livre  Noîrcon  tient' Outre  les 
îtats  doncori  vient  déparier  ^  quel- 
•ques  Chartres  qui  fe  trouvent  à  la  tê- 
te du  Volume.Ce  font  le  Teftamcnt 
4l-Henri  IL  Ats  Traitez  entre  ce 
Roi  d' Aiigleterxc  &  les  Comtes  de 
Flandre  ,  des  Bulles  d'Alexandre 
IIL  adreflcz  aux  Eveques ,  aux  Bâ- 
tons &  au  Roi  d'Angleterre,  où  le 
Pape  les  remercie  <Jcs  foins  qu'ils 
avoient  pris  pour  faire  ceflfer  les  dé- 
fordres  qui  fcgnoient  en  Irlande. 
A  près  l'Etat  des  Fiefs,  il  y  a  fur  la  fin 
<lu  Livre  Noir  un  Etat  particulier 
des  Officiers  de  la  Maifon  <lu  Rot 
d'Angleterre ,  &  de  ce  qu'on  devoit 
leur  foumirchaquc  jour^&quelques 
jregleçfiens  pour  Tétain.  M.  Hearn 
croit  que  le  plus  grand  nombre 
4eces£tafô  fontdutemsd'Hcxui  II. 


Miis  il  penfe  qu'il  peut  y  avoir  quel-, 
qu'unes  de  ces  picccs  du  tems  de 
Richard  I.  du  Roi  Jean  &  d'Hcn- 
ty  III. 

M.  Hearii  qui  s'attache  depuis 
pluficurs  années  à  donner  au  Pubhc 
oes  Pièces  qui  concernent  l'Hiftoir6 
d'Angleterre  &c  qui  n'avoienc  point  ■ 
encore  été  imprimées ,  a  été  perfua- 
dé  qu'on  verroic  avec  plailîr  une 
i  Edition  du  Livre  Noir;  ce  tut  M.  f 
Graves  qui  lui  en  fournit  une  pre-l 
mierc  copie  ,  qu'il  confronta  avec  ■ 
d'autres  copies ,  donc  l'une  vcnoif 
de  Guillaume  Dugdal  ,  &c  l'autre: 
de  Simon  Dcvés  ,  qui  paiToieno 
l'un  &  l'autre  pour  très-vcrfez  dani^, 
les  Antiquitez  d'Angleterre. 

Il  yavoic  à  l'Echiquier  un  autre-; 
Livre  qu'on  appelloit  le  Livre  Rou-i 
gc.  Quelques  Sçavans  croyenc  em 
j^ngleterre  que  ce  Livre  Ronge^  ne 
contenoit  rien  autre  chofe  que  le  Li- 
vre Noir.  M.  Hearn  qui  n'ert  point 
de  cet  avis  ,  dit  que  ces  deux  Livres 
contiennent  en  plulîeurs  endroits 
dcschofcs  à  peu  près  femblables, 
6t\\ 


1 


î  4}  i  foumal  des  Sf4V4fts  J 
niais  ^u'en  d'autres  ils  font  difFc- 
rcns  ^  comfhc  on  le  voit  par  quel- 
ques ^morceaux  du  Kegiftre  rouge 
<jai  ont€té  citez  par  des  Sçavans,quî 
ont  fait  des  recherches  fur  les  Anti-. 
qmtez  d'Angleterre. 

LŒditeut  a  joint  des  notes  au 
Texte  du  Livre  Noir  qu'il  donne  au 
Public  :  nous  allons  rendre  jcomptc 
de  quclqu'unesde  ces  notes. 

:  Le  titre  du  Livre  porte  que  c'eft 
fut  les  Etats  des  Fiefs  fournis  au  Roi 
Henri  IL  par  les  Barons  du  Royau- 
xnc^qu'il  leva  une Ayde  pour  marier 
faille  Mathilde  à  Henri  Empereur 
des  Romains.  M.  Hearn  croit 
qu'au  lici?  de  ces  mois  Heftrico  Im^ 
feratori  Romanorym  -^  il  &ut  lire  , 
Henrico  Dnci  Sdxàniét*  En  effet, 
ajoute-t-il ,  Mathilde  fille  d'Henry 
n.  Roi  d'Angleterre  ,  époufa  Hen- 
ri furnommé  le  Lyon,  Duc  de  Saxe. 
H  eft  vrai  qae  quelq^ces  Auteurs 
ont  donné  a  ce  Duc  de  $axe  le  titre 
d'Empereur  ,  mais  Goltzius  a  refu- 
té ces  Auteurs  qui  lui  ont  paru  avoir 
manqué  d'exaâitude. 


'jiiufi  1719,       mj 

L'Abbé  de  Taviftoche  donnant 
l'état  des  Fiets  moLivans  dcfon  Ab- 
baye ,  fe  qualifie  Dsi  gratis  Tdvi-- 
fioçhienfis  EcclefiA  Minifitr  huni^ 
lis.  L'Editeur  tcmarqiiequc  le  mot 
,  ^H;yîfr  cil  mis  en  cet  endroit  pour 
\cmor.t^ybas ,  Se  il  cft  furpcisqLie 
Spclman  &  Diicangc  n'ayent  point 
lemarqué  qu'on  doniioic  ce  fcns  au. 
mot  de  Minillrc. 

Guillaume  fils  d'Allain  die  que 
Roger  tient  de  lui  un  Fief  HM/wiiwr- 
lins  &  trinm  Montmoram^  Notre 
Auteur  croit  que  ceux  qu'on  appeU 
ïoit  Aimtatorss  étoient  des  efpeces 
de  Pionniers  qui  étoieat  obligez  de 
faire  des  travaux  pour  que  les  Sei- 
gncuts  ne  tufl'cnt  point  expofez  au 
danger.  11  ajoute  que  ces  perfonncs 
étoient  obligées  de  travailler  pour 
le  Seigneur  fur  U  terre  ,  &  fut 
la  mer.  M.  Hearn  cftimc  que  le 
Fief  qui  obligeoic  a  fournir  unPion- 
nicr  étoit  moins  confidetable  que 
celui  pour  lequel  on  fourniflbit  ua 
hommcdc  guerre.  Ce  dernier  étoic 
félon  lui  ,  de  tf^o.  acres  de  rerre, 
isEÎLJ 


I 


1434     loumal  des  Sfavans  ; 

il  cftime  que  le  premier  pouvoir 

être  d'environ  40.  acres. 

Un  des  articles  de  l'Etat  de  la 
Maifohdu  Roy  d'Angleterre  porte 
'Nehnlarius  confuetHdinarium  cibum 
&\i\.ob.homini fiio  in  rf/>.L'Officier 
appelle  Nehnlarins  ,  ctoit  ,  félon 
notre  Auteur  ,  celui  qui  avoit  le 
foin  défaire  faire  du  pain  azime  de 
la  plus  purç  fleur  de  froment,  qu'on 
faifoit  cuire  dans  un  fer  chaud  ^  & 
qu'on  appcUoit  des  nues  à  caufc  de 
leur  blancheur.  M.  Hcarn  adopte 
cette  explication  d'autant  plus  vo^ 
lontîers  que  cet  Officier  appelle 
Nebularius  eft  joint  aux  autres  Ofii'- 
cicrs  de  laPanncterie.  Il  ne  défavoiie 
point  qu'on  ne  puifle  encore  entcn*. 
dtc  par  là  un  Officier  charge  de 
"faire  faire  ces  linges  (î  fins ,  que  les 
parties  du  corps  qu'ils  couvroient 
paroîfToicnt  au  travers  du  linge ,  Pc- 
ttonne  appelloitccttcefpccedelin- 
ge  nébHl/ts  lïnèns. 

Entre  les  Officiers  de  la  Chaflc 
hrarquez  dans  le  même  Etat ,  il  y 
en  a^oicqui  étoient  appeliez  Lnfa-^ 


^r  Zîtujî  lyiy.         r4î5 

^Hf/.NotreAiiteur  fe  forme  fur  ce  mot 
^ja  queftion,  s'il  y  avoir  des  Loups 
en  Angleterre  du  rems  d'Henri  II, 
&  de  fes  fuccefleurs.  11  icpond  que 
le  Roi  Edgar  fit  ce  qu'il  put  pour 
Jesdctruire,  maisqu'ilen  relia  en- 
core pluficuts  dans  l'IIIe,  qui  don- 
nèrent lieu  aux  Rois  d'Angleterre 
de  prendre  le  plaifir  de  la  chaflc  au 
Loup.  D'où  vient  qu'il  efl  parlé 
des  Loups  dans  les  Loix  d'Henri  I, 
Si.  qu'il  y  en  avoît  encor.c  long  tcms 
après  fon  règne  dans  le  Parc  de 
.Voodftock. 

Guillaume  de  Winceflrcduquel 
la  Chronique  fait  une  partie  du  fé- 
cond Volume  donc  nous  avons  à 
tendre  compte  ,  étoit  né  datas  k 
Paroifïc  de  S.  Jacques  de  BriftoUc 
en  141  j.ilfitfcs  études  dans  l'Unir 
verfité  d'Oxfort  ,  &  il  devint  lui 
des  plus  habiles  de  Ton  cems  pour 
l'Hiftoire  ,  la  Chonologic  ,  l'Art 
Hcraldique,rAftronomic  &  la  Mé- 
decine. M.  Hcsrn  entre  dans  le  dé- 
tail des  Ouvrages  de  Guillaume  de 
Winccftrcquifoncvcnusà;fa.coiiir.  ^ 
6  E  iiij 


"143^  foHYfiAl  des  Sçavâns  ; 
noiflancc  fur  ces  diffcrentcs  matîc-^ 
res.  Sa  Chronique  commence  à 
Tannée  1 3  24.  &  finit  à  l'année  1 45  t. 
Notre  Auteur  n'a  point  donné  cette 
Chronique  toute  entière  ,  il  s'eft 
contente  d*cn  tirer  et  qui  pouvoie 
conftater  les  dates  des  evenemens , 
&CCUX  des  feits  rapportez  dans  cet- 
te Chronique  que  l'Auteur  n'avoit 
point  copies  dans  des  Hiftoriens  qui 
ibntà  prefent  imprimés.  On  fçait 
que  les  Chroniques  ne  font  gueres 
fufceptîbles  d'un  extrait  3  &  que 
pour  en  connoître  le  mérite  il  feut 
avoir  recours  au  Livre  même.  Nous 
y  renvoyons  nos  Le<îleurs.  Nous 
avertirons  feulement  ^  après  M. 
Hearn ,  qu'on  ne  croit  pas  que  cette 
Chronique  foit  toute  entière  de 
Guillaume  de  Winceftre  dont  nous 
avons  parlé,  &  que  quelqu'une  en 
attribuent  les  dernières  aânées  i 
Guillaunfiefbnfiis.  ,  " 

Outre  les  morceaux  de  TOu- 
vrage  de  Guillaume  de  Winceftre 
oue  M.  Hearn  a  fait  imprimer 
4ous  le  Otre  de  Chronique  ^  il  a 


'jtoufiiiif.  I4J7 

ftiis  fous  le  litre  d'Anecdotes  quel- 

3ues  pièces  qui  Ibnt  lapporrés 
ans  i'Ouvrigc  de  GiiilUume  de 
Winccftrc,  comme  lalîftedeccuic 
qui  ont  fuivi  Guillaume  1.  à  U 
conquête  de  l'Angleterre  ,  des 
vers  fur  les  aiitions  principales  & 
fur  le  caradcrc  des  Rois  d'An- 
gleterre ,  le  Teftament  d'Hen- 
ry III.  &  un  Mémoire  envoyé  à 
Rome  par  Edvard  fur  fcs  préten- 
tions au  Royaume  de  FraïKc ,  du 
Chef  d'Ifabclle  de  France  la  mère  , 
contre  Philippe  de  Valois. 


1  jf  3  8    foumal  des  SçMvans  ; 

JLBMARQVES  SVR  LE 
Traité  de  U  manière  Jtenfeigner 
&  (timàier  les  belles  Lettres. 
Troifiéme  Partie  du  Livre  intitu^ 
UTerence  ,.  Ciceron,  CefarSalu^ 
fie  iuftifiem  centre  lacenfure  de 
M*  Rollin.  A  Paris  ,  chez  Jean- 
Baptiftc  Brocas  ^  Charles» 
François  Quiliau  y  Claude 
Simon*  lyrS.  vol»  m  -  zz» 
pp.  250,^ 

LE  S  Remarques  dont  il  s*àgît 
font  une  critique  de  ce  que  M^ 
Rollin  dans  fon  Traité  de  la  manie-» 
rc  d'cnfeigner  &  d'étudier  les  bel- 
les Lettres ,  a  écrit  ^  1^.  Surrétudc 
de  la  Langue  Françoife  >  fur  la 
connoiffance  des  règles  de  cette 
Langue ,  fur  l'importance  dont  il 
cft  ,  félon  lui ,  de  fçavoir  tailler  les- 
plumes  foinnême  ^  &  de  /è  pafTer 
pour  cela  d'uoe  main  ctrafigere, 
îur  le  fenriment  de  ceux  qui  préten- 
dent qu'on  doit  mettre  des  traduc- 
tions entre  les  mains  des  enfans  goût 


[/iokfi  iji^.^  143  jr 

leur  apprendre  en  même  tems  leuc 
tangue  naturelle  ,  fur  l'ufagc  de 
leur  faire  compofer  des  Thèmes  ^ 
fur  rutilitédc  \st  Langue  Grequc  & 
fur  la  manière  de  l'enfcigncr,  furie 
choix  des  Auteurs  Grecs  dans  les. 
différentes  ClalTes^  iîir  les  accens 
grecs ,  &furratticifme. 

1  • .  Sur  l'étude  de  la  Langue  La- 
tine,  fur  le  clioix  des  Auteurs  La- 
tins, fur  la  Syntaxe  &  l'élégance  j^ 
fur  un  paflage  de  Tite-Live  au  fujec 
de  Brutus ,  fur  la  coutume  de  faire 
parler  latin  dans  les  Claflfes.  j®.  Sur 
la  Poëfie  ,  fur  la  queftion  ,  s'il  efl 
permis^ux  Poètes  Chrétiens  d'em- 
ployer dans  leurs  Ouvrages  les- 
y»oms  desDivinitez  Payennes^  fur 
la  le<5fcure  des  Pôëtes ,  fur  les  Tra- 
gédies de  Collège ,  &  enfin  fur  la 
Ycrlîfication  Françoife, 

De  tous  ces  articles  nous  n'en 
cxpoferons  ici  que  deux  qui  nous 
ont  paru  un  peu  plus  importans 
que  les  autres  j  fçavoir  ^  celui  de  la 
queftion  s'il  eft  permis  aux  Pocres^ 
Chrétiens  d'introduire  dans  leurs 


144°    foumd  des  Sçavam  i 
Ouvrages  des  Divinitez  Paycnnes; 
&  celui  du  paflage  de  Tite-Live. 

Quant  au  premier  point ,  notre 
Auteur  ne  peut  founrir  que  Ton 
condamne  ceux  qui  mettent  dans 
leurs  Poëfies  les  noms  d'Apollon  , 
desMu(ês>  de  Jupiter,  de  Neptu- 
ne ,  de  Pluton ,  de  Mars ,  de  Mer- 
cure ,  de  Bacchus ,  de  Venus  ,  de 
Minerve  j  &  comme  M.  Rollin  pa- 
roît  défaprouver  cet  ufage  ,  M. 
Gaulier  lui  dit  que  c'efl:  là  avoir  une 
moraîe  un  peu  Icvere  ,  &  qu'il  ne 
fçait  fi  Mrs  de  Port  Royal  autoicnt 
porte  la  leur  auflS  loin. 

Quoi ,  s*écrie-r-il  ^  il  ne  fera  plu* 
permis  de  mettre  Jupiter  pourl'àîr, 
Neptune  pour  la  mer ,  Mars  pour 
la  guerre  y  Venus  pour  les  plaifirs ,' 
Minerve  pour  la  prudence,  Cercs 
pour  le  pain  ,  Bacchus  pour  le  vin  ? 
Un  Poète  Chrétien  ne  pourra  pas^ 
dire  comme  Virgile ,  adfit  Utitiéb 
Bacchus  datoTy  &  comme  Terencc, 
fine  Cerere  &  Bacchofriget  Venus  ^ 
ni  s'exprimer  comme  fait  M.  Def- 
f  reaux  dans  fbn  Odt  fur  laprifedt 


''Aoufi  i-jif.  i44f 

Namur,  admirablement  traduire  en 

^^crs  iacinsparM.  RoUin  mêmcji^ 

^Eient  voici  quelques  veis. 

W'Mi 


I 


I 


Si^elle  doSe  &  feinte  yvrejfe 
^^iiJDUf'^hiti  me  ftiit  U  ky  î 
',  Chafles  Nymphes  du  Permejfe , 
N'efi-ee  pas  vous  ifueje  vois . , . 
Quel  bruit,  quel  fin  renvmnnei 
Ce fl  Jupiter  enperfonne^ 
(fu  e'efi  U  vainqueur  des  tnoas. . .  i 

Et  plus  bas. 

M4is  gui  fait  enfisr  Ufambrt  l 
Sous  les  Jumeaux  e^rAycz 
Des  froids  torrens  de  Décembre  , 
Les  champs  font  par  tout  noyez. 
■Cerés  s'enfuit  éplorée  , 
De  voirenproy:  i  Bore'e 
Sssguertrs  dépics  chargez.  ; 
Et  feus  les  urnes  fangeujis 
Des  Tryades  orageufes 
Tous  fes  trJfors  fumergez ,  &Cc. 


144^     J«i<W4/  des  S'fAVdm , 

Quoi ,  demande  ici  M .  GauUier^ 
un  Poète  Chrétien ,  ne  pourra-  pas, 
>dans  un  grand  fujet  qui  ne  fera  pas 
f acre  3  felaifTer  ainfî  aller  à  ion  en- 
thoufiafmc  ,  à  l'exemple  de  M» 
Dcfprcaux  3  dont  les  vers  qui  vien- 
nent d'être  rapportez  ont  même  pa- 
ru fi  beaux  à  M.  RoUin ,  qu'en  les 
traduifant  il  n'a  ofé  en  retrancher 
ces  noms  des  Diviniçez  Payennes, 
Non  certainement  on  ne  lc<loit  pas, 
dira  M.  Rollin/elon  la  réponfe  que 
rapporte  ici  de  lui  M.Gaullier,&  fur 
laquelle  il  cite  les  pages  245.  & 
252.  delà  manière  d'enfeigner  & 
d'étudier  les  belles  Lettres ,  »  Non 
M  certainement ,  cela  ne  fc  doit  pas 
s>  faire  >  il  peut  y  avoir  des  erreurs 
w  fort  anciennes  qui  pour  celan*en 
»  font  pas  plus  recevables ,  &  on 
»  ne  prefcrit  point  contre  la  vérité 
M  dont  les  droits  font  éternels.  Il 
m  faut  ravQiicr  de  bonne  foi ,  plu- 
»  fleurs  ne  tombent  dans  cet  incon- 
wvenientquepour  n'y  avoir  jamais 
«•fait  une  fcrieure  reflexion  j  ils 
^fuîveitilt  torrent  d'une  coutume 


"  qu'ils  trouvent  ccablie,  &  ik  ne 
)»  s'avifcnt  pas  d'en  examiner  l'ori- 
aïgine,  ni  d'y  foupçonncr  aucun 
«mal;  je  rcconnois,  pourfui:  M. 
M  RoUin  j  que  ç*a  été  là  autrefois 
ï»  ma  difpontion  ,  Si  s'il  m'cft  at- 
1»  rivé  quelquefois  d'employer  dans 
»  des  vers  les  noms  de  quelques  Dl- 
i>  vinitez  Prophanes  ,  don:  je  me 
»repcns  bien  maintenant  ,  je  l'ai 
nfait  àl'imicariondes  autres,  dont 
"  l'exemple  étoit  pour  moi  une  loi , 
wmais  nonpasunejuftification.  . 

Tel  ell  le  langage  de  M.  RoUia 
dans  les  endroits  citez  par  M.  Gaul- 
lier ,  qui  prend  occafion  de  U  de 
s'égayer  Se  de  dire  qu'on  voit  ici 
la  contrition  parfaite  de  M.  RoUin, 
fa  confelBon ,  &  même  fa  fatisfic- 
rion  publique ,  qu'ainlî  il  y  a  tout 
lieu  de  croire  qu'aucun  Confef- 
fcur  ne  fera  alTcz  rigoureux  pour  lui 
icfufcr  rabfolutîon. 

M.  Gaullîer,  au  reftc,  ne  prétend 
point  aiitoiifer  ceux  qui  s'avifcnt 
de  mêler  dans  leurs  Ouvrages  le 
ùaé  &C  leprophanc  ,  coraov^  Ti.tais. 


'i  444  Journal  des  S ç avons , 
Sannazar  dans  fon  Pocme  de  TartH 
Virginis ,  mais  il  pcnfe  <jue  ce  mé- 
lange bizarre  péchc  uniquement 
contre  la  convenance  ,  &  que  la 
faute  que  l'on  commet  -en  cela  eft 
plus  contre  les  règles  de  l'Art  Poe- 
tique  ,  que  contre  la  foi  &  les  bon- 
nes mœurs. 

Notre  Auteur  ne  s'arrête  point  à 
réfuter  dans  les  formes,  les  raifon-* 
nemens  que  M.  Rollin  fait  contre 
l'ufage  immémorial  d'inaoduire 
daps  des  Poèmes  lesDivinitezPayen^ 
nés  ,  &  même  d'y  invoquer  ces 
Divinitez,  qui  eft  ce  que  M.  Rol- 
lin  trouve  de  plus  criminel ,  il  de- 
mande feulement  ce  que  Ton 
peut  trouver  <le  mauvais  dans  les 
deux  invocations  fuivantes.  Tune 
de  M.  Racine  Se  l'autre  de  M.  de  la 
Mothe« 

Et  toi  Neptune ,  &  toi ,  p jamais 
mon  courage 

jy infâmes  ajfaffms  nettoya  ton  ri- 
vage, 

SowvUns 


P"' 


1/foMjî    171?.  1445 

wiens-tûi  que  pour  prix  de  mes 
"      heureux 

Tit  frémis  d'exaucer  le  premier  de 
met  vœux, . .  , 

Je  t'implore  aiijûHrdhui  ;  vange  «» 
malheuruHX  père ,  &c. 

Tragcd.  Je  Phed.  Si  d'Hypp. 
•Ç3T  M.  Racine. 

^  Oferai'jg  ckamer  ce   génie  hê^ 
K  roi^M 

jÇ«j  f;V»f  AH  facrè  mont  le  fceptrt 

Poeii^iie  1 
Pour  célébrer  fan  nom  quel  fera  mon 
^fpuy  ^ 

'mufe  ,  qni  finfpirois ,  infpire-map 
poHrluy. 

Poëme  à  laloiiange  d'Homcrc  :  par 
M-  de  la  Mothe. 

M.  Gaiilier   lemarquc  <^ue   M- 
RoUin  eicufera  pcvtt-&ùe  \c\  ^-«àï^ 

*?.    M 


I 
I 

I 


î  44^  J(j«rw4/  des  Sçavâns, 
ûc,  parce  queccn'cft  pas  le  Poète 
qui  parle  dans  cet  endroit ,  mais 
qu^l  fait  parler  Théfée  qui  étant 
Wolâtre ,  &  reconnoiffant  Neptu- 
ne pour  un  vrai  Dieu  pouvoir  avoir 
recours  à  lui ,  ce  qui  eft  conforme 
aux  règles  de  la  vrai»femblance,que 
W.  Racine  fçavoit&  pratiquoit  fî 
parfaitement,  mais  notre  Auteur 
doute  que  M.  de  la  Mothe  doive 
attendre  de  M*  RoUin  un  jugement 
auflî  favorable.  »  M.  Rollin,  dit^il , 
>» demandera  ce  que  M.  delà  Mo- 
»the  ehtend  par  cette  mufè  qu'il 
«invoque  ,  &  qui  infjpiroit  Homc- 
»  re }  û  c'eft  une  faufle  Divinité ,  fi 
9i  c'eft  un  attribut  du  vrai  Dieu ,  ou 
«  fi  ce  n'eft  rien  du  tout  ?  Si  M  .de  la 
»>  Mothe  répond  Tune  de'  ces  trois 
«chofes,  il  eft  perdu,  M.  Rollin 
i>  va  tomber  fur  lui  avec  tout  kti 
w  zèle  &  toute  fa  Rhétorique ,  &  il 
«  le  percera  de  part  en  part  avec 
«»  urne  vingtaine  idc  joints  interxd- 
»9  gans. 

M.  GauUier  dit  ici  que  le  mçil- 
Jeur  parti  à  prendre  pour  reibudrc. 


ce  cas  de  conlciçnce  ,  c'eft  de  le 
rcnvoycrà  Mc».d:e  Sorboiine  y  mai& 
qu'en  attendant  leur  décifion,qui,à 
caufe  de  la  gravité  dix  fujet^  fera 
fans  ddute  laiig  temî  à  vQtiijc ,  oa 

{)euts'en  tenir  pat  pravifîoti^àcel- 
e  de  M.  ^D^i^rea^  qm  a  étlidié  au' 
Collège  de  Beau  vais  ^  &  qui ,  par 
cette    raifon ,  a  toujours  confervé 
pendant' fa  vie  une  affedion  &c  une 
eftime    finguUerc    pour    plufieurs- 
gerfonnc^  célèbres  qui  y  ont  cnfei-  • 
gnc,    &  fur  tout  pour  M.  Rollitt; 
qui  en  a  été  Principal. 

Voici  donc  la  cfécifion  de  M.:. 
Defpreaux: 
<  "•        .        ' 

Ce  nUfi^as  qHcfafftoHve  tn  un^ 
fujet  Chrétien  y 

Vn  auteur  follement  idolâtre  (ÎT 
'Payen  \ 

'Mais  dans  une  fr$fane  &  tiàme' 
peinture  , 

I>e  tfàfer  de  la  faèie  efHfloyer  /4' 
figure  y 


9  448    jMrnsl  des  S'fdvdns  ; 

» 

De  chaffer  les  Tritons  di  Fempindar' 
eaux. 

Dicter  s  Pan  fajikte  ,.  ianx  f  arques 

Uursfufeaux  ^. 

IXémpeehirque  CUrondans  4a  fat a^ 
le  Barque^ 

t/tinjir  que  le  Berger  ne  pajfe  U 
Monarque  \ 

C*€ft  un  fçrupUile  vain^  ^dlarmer 
finement,. 

iSt  voulolraux  LeSeurs plaire  fanr 
agrément* 

Sien-tit  ils  défendront  de  peindre Ja 
Prudence  , 

DeMnner  a  Thimis  ni  Bfndeau  ni^ 
Balance  , 

'De  figurer  aux  yeux  la  guerre  au  front 
d! airain  , 

4p/i  Utemsqui  s'enfuit  une  Horloge  t 

lambin  ^ 


iHms  four  nous ,  Banniffçnt  ctttf 
vaine  terreur^  &c 

Quant  au  dernier  article  dont 

nous  avons  à  parler,  il  s'y  agir  du 
fcns  de  «s  paroles  de  Tite-Live,. 
Liv.  I.  par  Icfquclles  cet  Hiftoricn 
termine  la  detcription  qu'il  fair  du- 
fupplice  des  cnfans  de  Bruuis:  Nh- 
datùs  virgis  céÂum  ,  ftcnri^ue  fe- 
riust ,  cum  incersmne  lernfui  paur , 
vultuf^ue  &  os  ejus^fpeSMttlo  ejfirt, 
emiitente  tinimo  patrio  tnurpuèlicé 
ftenit  minifliriuiH. 

On  donne  à  ces  derniers  mors; 
deux  fcns  louc  oppofez  j  les  uns 
prccendenc  qu'ils  figcificrjt  que 
«lans  ccue  occaûon  U  «^ulv^  «Ïa 


14^5^    ToumÀl Jtes  S^fOVMs; 
Gonful  l'emporta  fur  celle  de  perej.. 
&  que  l'amour  de  ta  patrie  étouffai^ 
dans  Brutus  tout  fcntiment  de  tén- 
dreflc  pour  fcs  fils.  Ge  mot  de  Vir- 
gile vifjcft  omorpatriâTy  Se  le  cara- 
â:ere  d'infenfibilité  &  de  dureté  que 
Plùrarque  donne  à  Brutus  femblenr 
fa vor ifer  ce  premier  fens.  D^àutres 
au  contraire  j  &  de  ce  nombre  eft 
M.  Rollin  ,  foûtiennent  que   les 
mots  en  qucftion  (îgnificnt  qu'à 
travers  le    trifte  miniftcre  que  la 
qualité  de  Conful  impofoit  à  Bru-- 
tus ,  ce  Conful  quelque  effort  qu'il 
fit  pour  étouffer  la  douleur ,  laifToit 
échaper  malgré  lui  des  tnarquesdc-. 
la  tendreflc  paternelle. 

Ainfî ,  félon  les  uns ,  ccsparolcs  ,. 
tmineme  animo  fatrio  imer  fublicét 
ftjeriét  miniflmmn  ,  fignifient ,  fa* 
mour  de  la  patrie  iclattant  an  imliet^ 
dn/uppUce  y  oh  pendant  le  fuppliee  ^ 
dont  le  père  étoit  le  Miniftre.  Et  fe— * 
Ion  les  autres  ,  t^àmour  paternel  fe 
laijfant  entrevoir ,  &c.  ou  comn\c  ; 
traduit  M.  Rollin,  la  tendrejfe  de 
fm  écUtumt  À  travers  u  trifie  Mi-^ 


vt(!ere  ifut  la  ^ualtié  de  Cof?ful  impo- 
foii  a  Bmiis. 

M,  Gâullier  obtèrvc  U-delTus 
qu'à  conlideret  U  lîgnilîcarion  ■ 
grammaricale  des  deux  moH  anina 
patria ^  on  trouvera  quatre  feus  dif- 
tcrcnSj  àcaufcdesdeux  dl.ftrenrcs 
interprétations  dont  chacun  de  ces 
mors  eft  fufccpcible.  Car  anintut 
fignifie  ou  amor,  ou  virtus  ,  conjîda- 
tia  ,  animi  fonititdg.  Eipumits  fi- 
»   gnific  ou  p^/n«  ou  p«mf ,  eiifortc 

Îi\3'4ttimo  pairio  peut  fc  traduire  , 
elon  M.  GaiiUier  ,  en  ces  quatre 
manières  :  l'amoHy  du  pi*f ,  l'amour 
d;  la  patrif ,  U  courage  ou  U  coti' 
fiance  du pen^  le  courage  oulacon- 
fianci  de  la  patrie  ,  c'cil-à-dirc, '"• 
confiance  "^mairie.  Comme  céder-  ; 
nier  fcns  n'cll  foûtcmi  de  perfonne  , 
notre  Auteur  examine  feulement 
les  trois  autres  ,  &  il  ne  balance 
point  à  fe  déclarer  pour  le  troilîéme, 

fçavoir  :  le  courage  du  pere^  iciat-.  . 

tant.   Voici  fesraifons.  J 

1°.   Ce    fens  eft   plus  fimple   »,| 
cooiiu  tcdiercbé.  S:  en  mûmc  cecn& 


ï4f3L  Toumdl  des  S ç avons  i 
plus  conforme  à  la  fignification  or- 
dinaire &  grammaticale  des  mots 
4immus  &  patrÎHS  qui  fignifient  plus, 
fouvent  en  Lmn  y  fonaudo  Scfa^, 
tris ,  que  amor^  Se  pâma. 

1**.  Ce  même  fens  convient 
mieux  aux  paroles  qui  précèdent , 
refquellcs  font ,  pater  VHltHfqne  (^ 
es  ejus  fpeElaculo  effent ,  puifqu'elles^ 
paroiflent  faire  entendre  clairement 
que  le  père  &  fon  vifage  oh  fa  cante^ 
nanct  extérieure  iioiem  un  fpeSlaclé' 
d* admiration  &  defurprife  pour  tous^ 
ceux  qui  éioient  prefens  à  cette  trifiê 
exécution  ^  &  nm  pas  feulement 
qu*il  en  et  oit  regardé  attentivement. 

Or  cela  fuppofé,  *j  M-  GauIIics 
»  demandé  fi  ce  n'eft  pasune  penfée 
»plus  noble  &  plus  naturelle ,  de. 
»>  dire  que  le  père  &  fon  vifage  mê- 
w  me  étoient  un  (^^eiSbcle  d'admira- 
w  tion ,  parce  que  fa  fermeté  édat- 
»  toit  au  dehors  contre  fes  propres' 
wenfans,  que  de  dire  que  c'étoit 
»  parce  qu'il  laifToit  échapper  des 
w  traits  de  l'amour  natcrnel  enfii- 
fffantpvmxt  fcs  «nfans ,  à  caufc  de 


l'amour  de  la  patrie  Vcmportoit. 

3°.  Rien  ne  convient  mieux; 
félon  M.  Gaullier  3  au  caradere  de 
Brutus ,  dont  la  fermeté  &  la  jufticc 
alloicnt  jufqu'à  l'inflexibilité.  Un 
autre  n'auroit  pas  manque  de  vcrfer 
quelques  larmes ,  ou  défaire  paroi* 
tre  quelques  marques  de  tendreffe  , 
mais  les  iiluftres  Romains  de  ces 
tems-là ,  *&  fur  tout  Brutus  ,  fur- 
montoient  les  fentimens  les  plus 
namrels  quand  il  s'agilToit  de  la 
patrie.  Sevola  brûle  avec  intrépi- 
dité £1  main  droite  :SManlius  hit 
trancher  ,  fans  aucune  pitié  ,  Ijl 
tête  à  fon  fils  pour  une  faute  légère. 
Les  trois  Decies ,  père  ,  fils  &  petit 
*fils  fe  jettent  à  corps  perdu  à  travers 
les  bataillons  ennemis  pour  s'y  f^re 
percer  de  mille  coups. 

4'.  Plutarque  cité  par  M,  Rollin; 
rapportant  au  commencement  de 
la  Vie  de  Publicola ,  la  même  Hi- 
ftoire  de  Brutus  >  afliire  que  ce 
Conful  interrogea  lui  -  même  fes 
enfans ,    exhorta  les  Bourreaux  à 


1454  lonmal  des  Sçavdns , 
faire  leur  cruel  office ,  &  que  non 
feulement  il  ne  détourna  point  les 
yeux  dedeflus  fesfils  pendant  cette 
tragique  exécution  ,  mais  qu'il  les 
regardoit  fixement ,  &  fans  s'ébran- 
ler ,  pendant  qu'ils  étoicnt  attachez 
au  poteau  ,  &c«  Cela  eft  bien  con- 
traire^ remarque  M.  Gaullier,  à 
cette  rendrefle  paternelle  que  M. 
RoUin  dit  avoir  éclatté  dans  Brutus 
malgré  lui. 

5**.  Le  même  Plutarque  dît  qu'on 
porta  de  cette  adion  de  Brutus 
deux  jugemcns  biendifferens^  que 
les  uns  la  regardèrent  comme  étant 
au-delà  de  la  férocité  des  bctes  mê- 
mes 3  &c  les  autres  comme  étant  au- 
deflus  de  k  vertu  humaine ,  mais 
qu'il  eft  plus  juftc  de  juger  ici  d'une 
manière  convenable  à  la  gloire  de 
Brutus ,  que  de  refiafcr  d'ajouter  foi 
à  fa  vertu ,  à  caufe  de  la  foibleffe  de 
nos  jugemens. 

Après  ces  réflexions^  M.  Gaul- 
lier  répond  aux  objedions  qu'on 
peut  faire  contre  fon  fcntimcnt  : 


on  les  pourra  voit  dans  fon  \À~ 
vre.  Nous  pafTons  les  aurrcs  ax-- 
liclcs,  &  par  confidewtion  pouc 
M.  Rollin  ,  &  par  confiJcration 
pour  fonadverfaite  ,  que  nous  ef- 
pcrons  qui  feront  bien-tôt  réunis. 


ï4J^    Jonrvaldes  Sfâv/tftS^ 

LIBER   PSALMORUM; 

Vulgatx  Editionis  :  cum  Notis , 
in  quibus  cxplîcanir  ticulus ,  oc* 
cafio   &  argumcntum  cujufquc 

•  Pfalmi-,  dilucidarur  fcnfus  littc- 
ralis  ,  paucis  attingitur  fenfus 
xnyfticus ,  &c.  Acccflît  Appcn- 
dix  ad  Notas ,  in  quâ  difcuriun- 
tur  pra:cipuae  diffcrentiacquaèoc- 
currunt  inter  Textum  Hebrai- 
cum  ,  .&  verfîones  fcptuaginta 
.Interprctum ,  AquUa?,  Symma- 
chi ,  Theodotionis  ,  quinte  & 
fextae  Editionis  •,  Paraphrafim 
Chaldaïcam,vulgataniLatinam , 
Hicronymîanam ,  &c.  Studio  & 
opéra  U.  E.  S.  F.  P.  D.  F.  B.  P.  L. 
Parifîis^  apud  Jacobum  Etienne, 
Nicolaum  Lottin,  Gabrielem- 
Francifcum  Quillau  ,  H.  D. 
Chaiibert  ,  Ckudium  Simon  , 
Bartholonueum  Alix.  172^. 

C*cft-à-dirc  :  Les  Pfeanmes  félon  la 

Vulgate ,  avec  des  mtes ,  dans 

kfjHelUs  on  expli<^ye   le  titre  , 

l*cfcafion  ^   U  Çmet  de  chaqne 


Zioufi  i7i$.  14Î7 

Pfeuttme  ^  U  fens  Uiteml ,  &  ett 
feu  de  mots  ^  U  fem  viyfliijHs  :  On 

Iy  a  joint  un  t^fpendtx.  oh  l'oit  .^^ 
examint  Us  principales  diff^erenci^^^k 
•     qui  Je  trouvent  entre  le  Texte  Hi^i^^Ê 
>     hrcHfir  Us  Verfions  des  SeptAnttt-J^^È 
t     d'AjiiiU  ,    de    Symma^He  ,  '^^^l 
Theoiigiien ,   de  la  cin^juicme '9^^^Ê 
de  U  fîxieme  Edition ,  la  ParO^^^Ê 
phra/e  CaUaique  ,  U   fnlgate  , 
U  ferf  on  Latine  de  S.  "^erorm  ^ 
f  &€.   l'ar  **".   A  Paris  ,  chez 

^L'    EricnnCjà  la  Vertu  ;  Lottîn,  à 
^H'     la  Veiircj  Alix,  ruif  S.  Jacques, 
V  '      à  la  Vertu  ;  Quillau  ,  ntë  Gai- 
lande;  Chaiibcrt,  à  l'entrée  dii 
Quay  des  Auguftius  ,  du  côcc 
du  Pont  S.  Michel,  à  la  Renoni-  ^^J 
mec  &  à  la  Prudence  j  Simon ^^^H 
rue  Haute-Fcaillc.  Vol.  '"'^-KJ^^M 
pp.  70.   pour  la  Préface    &  les^^l 
Prolégomènes  :   pp.  44^.  pout 
les  Picaumes  &  les  Notes  :  pp. 
1 33-  pour  l'Appciidix. 

y*V  N  dit  cjue  l'Auteur  de 


Notes  cft  celui  t^uî  a  Ac 


1 


ï  4  5  8     foumd  des  Sçdvant  ^ 
la  tradudion  deDenys  d'Halicarnaf- 
fc,  (  qui  parut  chez  Lotincn  1723. 
dont  nous  avons  fait  l'extrait  au 
xnois  de  Mars  1714.^  &  qui  a  donné 
la  Théologie  Aftronomiquc  deM. 
Derham  ^    dont  nous  avons  parlé 
dans  le  Journal  du  mois  de  Juin 
J729.  Il  commence  fon  Ouvrage 
par  un  éïogc  des  Pfea  urnes,  .il  réu<»» 
nit  dans  cet  éloge  ce  que  les  plus 
cxccUens   Commentateurs  ont  dit 
de  meilleur  fur  cette  matière.  Il 
parl^  d'abord  de  l'urilité  dcsPfcau- 
mes.  Il  les   reprefentc  comme  un 
excellent  abrégé  de  tout   ce   que 
contient   l'Ecriture  Sainte  ,    tant 
pour  PHiftoire  que  pour  la  morale. 
De  là  ilî  pafle  à  Iclegance  &  la  fubli- 
mité  de  ces  divins  Cantiques.  Il  re- 
marque que  cette  fublimité  vient, 
i**.  De  la  grandeur  de^chofes  mê- 
mes ,  i°r  De  lanoblefle  des  cxpret- 
fions  3  3M)e  la  vivacité dcsf peintu- 
res :  4**.  Dé  la  richeflîe  des  com- 
paraifons  :    5**.   De  l'élévation  du 
ftile^  &  de  la  rapidité  des  mouvc- 
mcns.  Il  s'étend  fut  tous  ces  points. 


'jIouJÎ  1719.  _  I45J 
après  quoi  il  ex  pofefondelTein. 

Il  y  a  deux  manières  d'expliquer 
l'Ecriture  ,  l'une  licrerale  Se  hiftori- 
qiie  ,  l'autre  allégorique  -,  il  s'eft 
attaché  principalement  au  fens  lit- 
téral ,  qui  fert  de  fondcmcni:  à  l'aLî- 
tre.  Il  prend  pour  Texte  la  Vulga- 
te  ptétciablement  aux  autres  ver- 
rions &  à  l'Hcbreu  même,  &  ce  qui 
l'y  détermine  cflrl'ufage  de  l'£i;lifc 
qui  a  adopté  cette  verfion.  Il  ne 
lillfe  pas  cependant  de  confultcr 
i'Hcbtcu  ,  Se  il  en  rire  divers  fe- 
cours  pour  cckircir  quelques  eii- 
droitsdela  Vulgate. 

triant  aux  noteSj voici  la  métho- 
de qu'il  y  obfcrvc  :  1°.  Il  explique 
te  titre  du  Pfeaume ,  il  examine  à 
quelle  occafion  Se  par  qui  ce  Pfeau- 
me a  été  compofc  :  2°.  Il  fait  voir, 
autant  qu'il  lui  eft  pollible  ,  la  liai- 
Ton  des  verfets  :  3°.  Quoiqu'il  s'ap- 
plique principalement  au  fens  litté- 
ral j  il  ne  néglige  pas  le  fens  myfti- 
quc  j  il  indique  celui-ci  en  peu  de 
mots ,  Se  d'une  manicte  conforme 
aux  fcucîmens  des  Sa.înK   Gw.»»- 


1 4^o  foumnl  des  SçâvAns  J 
Quant  au  fcns  Littéral ,  pour  mieux 
réuflîr  à  rexpliquer  ,  il  confultc 
non  feulement  les  anciens  Com- 
mentateurs j  mais  encpre  les  modec- 
jics ,  tels  que  Vatablc  ,  Demuis  , 
Flaminius  s  Bellarmin  ^  Ferrand  » 
la  Synopfe  des  Critiques  3  Calmée 
&c  pluûeurs  autres  ^  dont  il  avoiie 
avoir  tiré  ce  qui  lui  a  paru  de  meil- 
leur :  4®.  Comme  fon  deflein  eft  de 
faire  des  notes  courtes,  il  évite  de 
les  charger  de  Critique  &  de  re- 
cherches fur  les  différences  qui  fe 
rencontrent  en  grand  nombre  en-; 
tre  le  Texte  &  les  Ver  fions  \  mais 
on  n'y  perd  rien  ,  car  il  renvoyé  ces 
différences  à  un  Appendix  ,  où  il 
s'en  trouve  jufqu'à  iixcensquaran* 
te-huit  :  l' Appendix  eft  à  la  fin  du 
(Volume. 

Après  la  Préface  dont  voilà  le 
précis,  viennent  des  Prolégomènes, 
que   l'Auteur .  a    jugé    neccflaires 

f)0ur  préparer  les  Lcdeurs  à  l'intel- 
igcnce  des  Pfcaumcs  &  des  notes. 
Ces  Prolégomènes  qui  ,  comme  la 
Préface  ^  lont  d'une  latinité  très-pih 


Jloufl  1713;  I4?i 

re  Se  très-châtiéc .  contiennent  huit 
Chapitres  ,  le  preinicc  cft  de  la  fi- 
gnihcacion  idumotde[*feaume,  le 
iccondtle  ladividon  du  Livre  des 
rfeaumcs ,  le  ttoificme  des  Auceucs 
de  CCS  Cantiques ,  le  quatrième  de 
celui  qui  les  a  recueillis ,  le  cinquiè- 
me de  leurs  titres,  le  lixicme  des 
pncicnnes  vcriîous ,  le  feptieme  des 
imprécations  conceimes  dans  les 
P/eaumes ,  le  huitième  enfin  de  la 
collation  ou  comparaifon  du  Texte 
Hébreu  avec  les  dilïerenrcs  vcrllons 
ou  Paraphrafcs  ,  principalement 
avec  celle  des  Septante  SclaVulga- 
te, 

Ce  Chapitre  eft  comme  une  in-' 
trotiuction  à  VAppendix,  voici  en 
abrégé  ce  qu'il  contient.  La  Langue 
Hébraïque  commenta  à  s'éteindre 
dins  la  Captivité  de  Babilone  : 
mais  elle  ne  fc  perdit  pas  entière- 
ment ,  puifquc  les  Iftaclitcs  étant 
revenus  de  cette  Captivité  ,  leurs 
Prophcccs  A|;!;éc,  Zaccharie,  Ma- 
J.icliie  ,  Nchemie ,  &  Efdras ,  écri- 
Titcnt  encore  en  Hebieu.  L'Hcb^ 


14^1  Jôumal  des  Sçàvdns , 
s*écrivoit  alors  fans  points  s  c'cft 
l'opinion  du  plus  grand  nombre  des 
Critiques.  On  convient  que  les 
points  n'ont  été  ajoutez  au  Texte 
que  dans  le  fixiéme^  le  cinquième^ 
ou  le  quatrième  iiecle  *>  ou  que  s'ils 
étoient  déjà  inventez  dans  le  fécond 
ou  troifiémc  fiéclc  ,  l'ufage  n'c» 
étoit  pas  encore  bien  commun  y 
puifque  ni  Aquila  ni  Symmaque  ^ 
ni  Théodotion,nimême  S.  Jérô- 
me ,  ne  les  ont  connus.  Avant;  Tin-  i 
vention  des  points  &  des  accens ,  la 
prononciation  des  mots  Hébreux  , 
la  diftindion  des  verfets  deTEcritu- 
re  Sainte ,  la  détermination  de  cha- 
que mot  à  une  fîgnification  plutôt 
qu'à  une  autre ,  ne  fe  connoiflbient 
que  par  la  Tradition  ôc  par  l'ufa^^ 
ge* 

Quelques  fiecles  avant  la  naiffan- 
ce  de  J.  C.  fe  fit  à  Alexandrie  cet- 
te célèbre  verfion  de  l'ancien  Tefta- 
ment  ii  connue  fous  le  nom  des 
Septante.  L'Auteur  n'examine 
point  fi  elle  fut  faite  par  foixantc  & 
douze  Vieillards  envoyez  exprès  de 


Judée  ,  fi  ce  fut  précifément  deui 
cens  ans  après  la  Captivité  ou  plus 
tard  ,  niit  tour  l'ancien  Tcftamcnt 
fut  traduit  alois.  Qu'on  fuppofe  fi 
l'on  veut  que  du  tcms  de  Ptoleméc 
Pliiladdphc  ,  ou  même  apr^s  fon 
fcgnc,  les  .luifs  d'Alexandrie  tra- 
duilîrent  d'abord  quelques  Livres 
dcrEciitore,  &  que  les  autres  ne 
furent  traduits  qucdanslafiiitc  ,  il 
eft certain  au  moins,  que  la  plupart 
des  Livres  de  l'ancien  Teftamcnt 
furent  traduits  en  Grec  plus  décent 
ou  cent  cinquante,  deux  cens  ou 
même  deux  cens  cinquante  ans 
avaiitlaNaiiTance  de  J.  C.  par  des 
Juifs  qui  enrendoicnt  l'Hcbreu  Se 
le  Grec ,  que  ces  traductions  furent 
approuvées  &  reçues  par  le  plus 
^raiid  nombre  des  Juifs  qui  vi- 
voicnt  parmi  les  Grecs  ,  que  les 
Apôtresîes  ont  circcs  ,  &  que  l'E- 
f^life  Grcquc  &c  l'Eglife  Latine  les 
ont  adoptées  comme  rcprefcutant 
la  pjrole  de  Dieu.  Il  cil  certain 
d'aillcursquela  veiiîon  Grequc  de 
liancien  Tcftamcnt   le  wqwc  tiv 


< 


1 4^4    JoHrftal  des  SçAVâm  ; 
bien  des   endroits   fort  différente 
du  Texte  Hébreu  d'aujourd'huL 

L'Auteur  examine  u  cette  vesfion 
de  l'ancien  Teflament  >  particuliè- 
rement celle  des  Pfeaumcs,  rcprc- 
fete  plus  fidèlement  le  fens  contenu 
dans  les  autographes^  des  Ecrivains 
Sacrez,  que  ne  fait  le  Texte  Hébreu 
tel  qu'il  eflt  venu  jufqu'à  nous.  Voici 
les  raiibns  qull  croit  qu*on  peut  ap- 
porter en  faveur  de  la  verfi^n  Grc* 
que.  i*^.  Elle  a  été  fait€  plufieurs 
fiecles  avant  la  Naiflance  de  J.  C. 
le  Texte  Hébreu  étoit  alors  plus 
corrcft ,  la  Langue  Hébraïque  plus 
en  ufage ,  la  dodrine  des  Juifs  plus 
pure  ,  puifqu'ils  profeflbient  la 
vraye  Religion  ;  car  il  eft  très-pro^ 
bable  qu'à  mefure  qu'ils  font  devc^; 
nus  infidèles  &  que  leurs  traditions 
fe  font  corrompues ,  le  Texte  He* 
bréu  a  fouffert  auffi  plufieurs  chan- 
gcmcns.  20.  On  peut  confidercr  ce 
Texte  ou  avec  des  points  ou  fans 
points  :  fi  on  le  confidere  fans 
points  3  commcMt  pourra-ton  fça- 
vois  la  fignification  des  mots^  di- 


jBinguet  les  phrafcs  &c  les  verfcts  : 
fera<c  par  la  Tradition  des  Juifs  ! 
Mais  cccce  Tradiûon  n'écoit-cUc 
pas  dqaun  peu  changée  des  le  tcms 
des  Apôtres  3  &  combien  ne  s'cft- 
ellc  pas  altérée  depuis!  Sera-ce  pat 
lesvcrlions  d'Aquila  ,  de  Symma- 
qi!C  ,  de  Tlieodotion  î  Mais  ils 
croient  ou  Juifs ,  ou  Samaritains  , 
ou  Hérétiques  ï  Sera-ce  donc  par 
la  ponctuation  des  Mafloretes  ou 
par  les  Ecrits  des  Rabbins?  Mais  la 
pondhution  des  Mafloretes  &  les 
Ecrits  des  Rabbîns  ne  contiennent- 
ils  pjs  une  tradition  fuiped-c  î  Que 
il  l'on  conlîdcrc  !e  Texte  Htbteu 
avec  des  points,  cette  ponctuation 
ne  doi:  -  elle  pas  auHi  être  fort  fiif- 
pe<5te,puifqu'ellcaécéfaitcpat  des 
Juift  rebelles  à  la  vérité  &  ennemis 
de  J.  C.  &  que  l'ancienne  Tradi- 
tion couchant  l 'intelligence  de  ï'Hc- 
brcLi  étoit  perdue  en  partie  quand 
ils  ontajouté  les  pointsau  Texte.  En 
cflet ,  pourquoi  ont-ils  inventé  ces 
points,  lî  ccn'cll  pour confcrvcr  k 
h  pcftetué  jcc  qui  Icuï  icft.«a  àt. 


14^^  foHrnd  des  Sçavàtm  ; 
connoiuancc  fur  la  fignification  des 
mots  &  fur  la  diftinâion  des  vcr- 
fets  que  le  plus  grand  nombre  des 
Juifs  ignoroient  alors.  3®.  Plus  les 
Juifs  croient  voifins  du  tcms  où  les 
points  ont  été  inventez  &  ajoutez  au 
Texte ,  plus  leur  Tradition  chan- 
geoit  par  rapport  à  la  prononciation 
&  à  la  fignification  des  mots  Hé- 
breux. La  comparaifon  des  verfions 
avec  le  Texte  en  fournit ,  félon  no- 
tre Auteur ,  une  preuve  convain- 
cante. Celle  des  Septante  eft  la  plus 
différente  de  l'Hébreu  pondue  par 
les  Maflbretcs  \  celles  d'Aquila  ^  de 
Symmaque  ,  &  de  Théodotion , 
n'en  font  pas  fi  différentes ,  parce 
qu'ils  vivoient  dans  un  tems  moins 
éloigné  de  celui  des  M  afforetes.  La 
traduction  Latine  de  Saint  Jérôme 
cfl  encore  moins  diflfèrente  du  Tex- 
te Hébreu  pondue ,  que  ne  le  font 
les  verfions  de  ces  trois  Interprètes 
Grecs.  Enfin  les  Paraphrafes  Cal- 
daïques  différent  encore  moins  du 
Texte  pondue  que  toutes  les  tradu- 
irons   préccdenies,    ^^   Dans  le 


'j^iu^  1719.  14^7 

tems  que  les  Septante  ont  traduit 
l'ancien  Tcllamenc,  non  feulement 
l'Eglifc  des  Juifs  ctoic  la  vraye 
EgUfe  j  mais  il  fe  trouvoit  encore 
pacmi  eux  des  Auteurs  infpîrez  ,  té- 
moin le  Livre  de  rEcclcdaftiqticôi: 
les  deux  Livres  des  Machabécsquc 
l'Eglifc  a  reçus  au  nombre  des  Li- 
vres Sacrez.  Telles  font  ,  fuivant 
notre  Aureut ,  les  raifons  qui  peu- 
vent engager  à  préférer  la  vetfion 

•  desSeprante  au  Texte  Hébreu  d'au- 
jourd'hui ,  au  moins  dans  les  en- 
droits où  cette  verfion  prcfentc  un 
fens  plus  lié  avec  ce  qui  précède  & 
ce  qui  fuit.  L'Auteur  après  cela  re- 
cherche les  caufes  des  différences 
qui  fe  trouvent  entre  le  Texte  ôc 
les  vcrfions.  11  remarque ,  1°.  Qiie 
les  anciens  Interprètes  ont  pu  fc 
tromper  :  1".  Qu'ils  n'ont  pas  tou- 
jours traduit  mot  pour  mot  :  }', 
Qiic  les  Copiiles  du  Texte  Hébreu  ' 
ontfouveiit  fait  des  fautes  en  tranf- 
ciivant:  4°.  Qiie  les  diftcrens  In- 
terprètes n'ont  pas  toujours  lû  le 
Texte  Hébreu  de  la  même  uviritic. 


iÉ^^2    poHrnal  des  Sça.vans  , 
Ibit  par  rapport  aux  confonnes ,  à 
la  prononciation  &:  aux  points  ^  foie 
par  rapport  à  la  féparation  des  mots 
&  des  vcrfets. 

C'eft  le  fort  de  tous  les  Livres  ; 
d'être  fujets  à  beaucoup  de  varian- 
tes ,   &  il  eft  moralement  impoffi- 
ble  que  deux  manufcrits  d'un  même 
Livre  foicnt  entièrement  confor- 
mes. La  Providence  n'a  pas  jugé  à 
propos  de  faire  un  miracle  pour  pré* 
îerver  les  SaintesEcritures  de  cet  in- 
convénient,  enfortcque  lesCopi- 
ftcs  qui  tranfcrivoient  ces  Livres  ne 
s'écartaflent  jamais ,  pas  même  d'u- 
ne feule  lettre  ,  ni  d'un  feul  point , 
de  la  leçon  des  Autographes,   Le 
Texte  Hébreu  a  donc  fouflfert  plu- 
fieurs  altérations  dans  les  différentes 
copies  qui  en  ont  été  faites.  On  ne 
peut  nier  que  la  verfion  des  Septan- 
te n'ait  eu  à  peu  près  le  même  fort  : 
mais  comme  elle  a  toujours  été  en- 
tre les  mains  des  Chrétiens  depuis 
le  fîecle  des  Apôtres ,  l'on  peut  fup 
pofer  qu'il  ne  s'y  eft  glifle  que  les 
ïfL\Xit%  qû  n'ont  pu  ablolument 


être  évitées  par  iesCopiftes.il  n'en  cfl: 
pas  de  même  du  Texte  Hcbreii  ;  de- 
puis près  de  deux  mille  ans  U  cil  en- 
cre les  mains  des  ennemis  du  Chri- 
ftianifmc;  ôc  jiifqu'au  quinzième 
fîccIclcsCbcticnsfefonc  peu  inte-. 
re0cz  pour  ce  Texte ,  &  en  ont  fait 
peu  d'ufige. 

De  tout  ce  qu'on  vient  de  dire 
touchant  les  diftcrences  qui  fc  ren- 
contrent entre  le  Tc'ite  &  lesvcr- 
fions ,  il  ne  s'enfuit  pas  que  la  paro- 
le de  Dieu  ne  fublillc  plus  :eUe  fub- 
iîftetoûjoiys,  foie  dans  le  Texte, 
foie  dans  les  vcrfions ,  principale- 
ment dans  celles  que  l'Eglifc  2. 
adopte  es. 

Après  cec  excrait  de  la  Préface  5c 
des  Prolégomènes,  il  ne  nous  rcftc 
plus  qu'à  citer  quelques  endroits  dej 
notes  &:dcl'Appcndix.  Nous  nous, 
contenterons  de  la  première  nort 
fur  le  Pfcaume  foixame-fepticme,, 
<^m  cdV  Exargar. 

n  Ce  Pfeaume  cft  de  David.  Il 
»fut  compofé  à  l'occafion  de  k 
Miranflation    de  l'AtcKç    C*»  '«a» 


I 


147^  Journal  des  SçAvans  i 
»  montagne  de  Sion.  Ce  qui  donne 
»  lieu  de  le  croire ,  c'eft  que  ces  pa- 
>9  rôles  ExurgM  Dens  &  dijfipemur 
n  inimici  eJHs  ^  font  juftement  ccUcs 
j>  dont  fe  fervoit  Moyfc  dans  le  de- 
»  fert,  toutes  les  fois  que  les  Lévites 
n  clevoient  l'Arche  fur  leurs  épaules 
«  pour  partir  de  l'endroit  ou  l'on 
»  avoit  campé.  A  cette  occafion  le 
j>  Pfalmifte  parle  auflî  de  la  fortie 
fïdes  Ifraëlites  de  l'Egypte,  de  la 
i>  Loi  qui  leur  fut  donnée  fur  le 
9)  mont  Sinaï  ,  des  victoires  qu'ils 
w  a  voient  remportées ,  ou  qu'ils  dc- 
M  voient  remporter  5  car  David  rc- 
wgardoitT Arche  tran/portée  fur  la 
>y  montagne  de  Sion  ,  comme  une 
M  marque  de  la  prefence  de  Dieu  & 
>j  comme  un  gage  de  la  durée  du 
9>  règne  de  David  &  de  fes  Succef- 
»  feurs.  Voilà  l'occafion  &  le  fujet 
«de  ce  Pfeaume.  Mais  comme 
»  l'Arche  étoi  tune  figure  de  J.  C. 
n  ce  pfeaume  doit  s'entendre  dans 
M  un  fens  plus  fublime ,  &  s'appli- 
j>  qucr  à  l'avènement  de  J.  C.  à  fa 
>>  Rcfutxc&ïoi^  y  à  fou  Afccnfîon, 


Jionfi  lyr^r.  147I 

»  (  principalement  le  verfet  15* 
»  jifcendifli  in  altum ,  cepifii  capti-t 
>9vitatem  >  ^ccepifii  dona  in  h$mifti^ 
99  tus,  que  faint  Paul  au^  Ephefiens^ 
>5  chap.  4.  ^.  8.  entend  de  l*Afcen- 
j»iion.  )  Il  doit  s'appliquer  auffi  à  là 
iy  Prédication  desApotres&à  la  con- 
»  vcrfion  des  Gentils,  verfets  ji.  & 
9>  3  3s  &c*  David  chante  donc  les 
n  Myfteres  de  Tancicn  &  du  nou- 
1»  veau  Tcftament ,  ceux-ci  propbc- 
>»tiquement  ,  &  ceux-là  hiftori-» 
nquemenr. 

L'Auteur  explique  fur  le  même 
plan  tout  le  Pfeaume.   Cette  noter 
que  nous  avons  abrégée  peut  fervir' 
à  donner  une  idée  générale  de  tou- 
tes les  autres. 

Quant  à  TAppendîx  nous  n'en 
extrairons  de  même  qu'un  exem*  ' 
pie. 

L'Auteur,  pages  18.  19.  &  10. 
fak  fur  le  verfet  jo.  du  Pfeaume  17. 
la  Remarque  fuivantc. 

On  lit  dans  la  Vulgatc ,  Eripiar 
k  tentât ione ,  dans  le  Grec  ,  fvçdn^ 


1 47  i    loHrnal  des  Sçiivans  ; 
brcu  -,    Arouts    ghedo u d» 
Le  mot  Hébreu ,  ghedoud,  fa 
racine  &  fçs  dérivez  fignifient  toû*. 
jours  brigandage  ,  firaterie ^voleurs. 
Pirater^  voler  ^  piller  ,  Gencf.  chap. 
49.^.. i^.  Job  ^chap.  I5#  ijr.  lu 
chap.  ij.  -jjr-  j,  Ozée,  chap.  ^.f.  ^. 
fecoiid  Livrt  des  Rois ,    chap.  j* 
T^..!!*  &  ailleurs.  Jamais  ce  mot^ni 
fa  racine.,  ni  fes  dérivez  n'ont  figni-^ 
fie  tentation  ou  temer.  Les  Scptanta 
le  traduifent  tantôt  par  flwiparifpioy. 
&  *mdfctTriç^  tantôt  par  XnTTiifio)f  Sc 
T^uTThC^  Jerem.  chap.  18.  îr.  ii» 
Ozée ,  chap.  7.  f».  r.  fécond  Livra 
des Paralipomenes^^  chap.  22.  ir.  i^ 
&  en  pluueurs  autres. endroits.  Ces- 
deux  mots  grecs  ,  'w^/f^Tn'pioy  Se 
T^uTT^fio^^  font  donc   fynonymes» 
Or  le  fécond  n*a  jamais  piliigniâec. 
tentation,  mais  feulement  krigan-» 
dage  y  par  confisquent  le  premier 

2ui  lui  cft  fynonyme ,  fignifie  auffi 
rigandage  ,  ou  troufe  ai  brigands> 
&  de  Seidats  armez,  k  la  légère  ,  & 
non  tentation..  La  Traduâion:  des. 

Scpt^me  fignifie  donc  ca  cet  car- 


H  'Jeu^jyif.  I47J 

Hvoît  la  même  chofe  que  le  Tcxce- 
Hebreu  ,  EripÎAr  à  Pirstcria  ,  oui 
turmA  PiratAYum ,  à  mrmn  latronum 
expeMiorum  ^  accinEtanim ,  &  levit 
j^nttAtHrx.  S,  Jeiômc  ,  Aquîla  , 
Symmaqiic  &  Thcodorîon  on:  toû- 
jeiirs  traduit  le  mot  Vichica  ghéHonà 
dans  la  lignification  de  brigandage  , 
PirAierit ,  Soldats  ,  voleurs.  L'Au- 
rcuc  de  k  Vulgatc  s'cft  donc  trom- 
pé en  [raduifaiit  comme  il  a  taie,' 
dwà  'srfipaTitpiB  ,  par  *  lenttttiatie  ^ 
au  lieu  de  le  traduire  par  k  turmâ 
latronum  ,  k  lurmà  Piratarum,  à 
turmâ  Miiiiitwt  acciulîoritm  &  f.v- 
pediiorum  ,  ce  qui  convient  parfai- 
tement avec  l'autre  partie  de  ce 
même  vcrfee  ,  El  in  1}eo  meo  trauf- 
gredietr  murum~  La  racine  gicque 
iiîpa  a  deux  fortes  de  dérivez  ,  ^u- 
paTei"»  )  ■Biifariii  j  •otipaTtifiov  ^  qui  fe 
prennent  toujours  dans  la  fignifica- 
tion  de  brigands ,  voleitrs ,  Soldait 
armez,  a  U  légère ,  brigandage  ;  Se 
Tià^à^bi  j  -Bï/paî-z^sf  ,. -sfipaçiK  ,  qui 
Cgnifientfwwr  ,  tentation,  tenta- 
leur^  tant  dans  l'ancien.  (\\js.  àa.W 


î  474  Journal  des  Sçavans  y 
Nouveau  Teftamcnt ,  &  dans  tou$ 
les  Auteurs  Prophanes  &  Ecclefià- 
ftiques  qui  ont  écrit  félon  T  Analo* 
gie  &c  la  pureté  de  la  Langue  Grc- 
que ,  excepté  quelques-uns  qui  ont 
iui  vi  l'erreur  de  l'Auteur  de  la  Vul- 
gatAjui  traduit  ici  'OfUfetriipêov  par 
tentatio.  S.  Jérôme  eft  de  ce  nom- 
bre. Quoiqu'il  fçût  l'Hebrcu,  le 
Grec  &  le  Latin  y  fon  Ravoir  a 
néanmoins  échoiic  fur  le  mot  *»«/[>«- 
Tjfpiov  -,  car  dans  la  Verfion  Latine 
des  Pfeaumes  qu'il  corrigea  fur  cel- 
le des  Septante ,  à  la  prière  de  Pau  - 
le  &  d'Euftocbium ,  il  conferva  ci* 
cet  endroit  la  verfipn  Vulgatc^  in  te 
eriptar  a  tentât ione  5  &  dans  fa  tra- 
duction duTraité  de  Nominibns  He* 
brÀicis  fur  le  mot  (jad ,  il  traduit , 
«mipetraip/oy    par    tentatio.    On  ne 

{)eut  nier  que  ce  Pcre  ne  fçût  bien 
e  Grec  ,  mais  on  ne  peut  nier  non 
plus  qu'il  n'ait  fait  bien  des  fautes  en 
le  traduifant.  On  en  trouvera  plus 
d'un  exemple^  (i  l'on  veut  comparer 
fa  Tradudion  Latine  de  la  Chroni- 
quc  ci'Eufebc  &  du  Livre  de  Nomir 


Aoufl  lyi^:  i47f 

nis  Hehràtcis  ^  avec  le  Texte  Grec. 

On  voit  par  cette  note ,  qui  peut 
pafler  pour  nouvelle  ^  que  fî  TAu- 
reur  s'attache  àlaVulgate^il  ne  le  fait 
pas  à  l'aveugle  ^  mais  avec  difccrne^ 
ment. 

Nous  voudrions  pouvoir  extraire 
de  cet  Appendix  plufieurs  autres 
Remarques  curieufes  &  importan- 
tes» maislesloix  de  la  brièveté  ne 
/  nous  le  permettant  pas ,  nous  fom- 
mes  obligez  de  renvoyer  les  Lec- 
teurs au  Livre  même. 
•  Cet  Ouvrage  eft  imprime  en 
deux  formes  différentes.  Tune  in-â^. 
en  beaux  caractères  ,  Tautrc  in- 1 2» 
qui  ne  contient  que  le  Texte  des 
Pfeaumes  &  les  notes  fans  Préface  , 
ziiProlegomencs^niAppendix. 


[DUS  annonçons  an  Public  ,  fa  vie, 
fon  éducation  ,  fes  dignitcz  Ion: 
des  biens  qu'il  a  tous  reçus  à  Schel- 
ling  ,  &  donc  il  vcuE  cternifcr  fa 
gratitude  ,  en  étcrnifant  cette  Ville. 
Il  feroit  à  fouhaitcr  que  chaque  lieu 
eût  un  Sçavant  de  ce  caradiere , 
l'Hiftoirc  particulière  ne  feroit  pas, 
comme  elle  eft  trcs-fouvcnt ,  noyée 
dans  l'Hiftoirc  Générale- 
Cet  Ouvrage  eft  renfermé  dans 
huit  Chapitres,  le  premier  traite 
du  Fondateur,  dunom&de  l'anri- 
quitc  de  cette  Ville  y  le  fécond  parle 
ocfa  fituation  ,  le  ttoiûémc  décrit 
fes  principaux  Edifices,  le  quatriè- 
me exalte  la  rcfcirmc  qu'on  y  pro- 
fc/Tc ,  le  cinquième  tâche  de  prou- 
ver que  Willigis  fameux  Archevê- 
que &  premier  Electeur  deMayen- 
ceétoicnitif  deSchelling.  Lefixié» 
me  rapporte  les  guerres ,  les  incen- 
dies ,  les  maladies  contagieufes  qui 
ont  affligé  ce  Pays.  Le  feptiéme  a 
pour  objet  les  eaux  qui  l'arrofent.  Se 
i'air  qu'on  y  refpire.  Le  huitième 
cnfincxpofcUbcaucé&  la  fertilité 


^uterrpîr.  Se  laiaçoodevivi^dflc 
habicans.     .         ,  :  ■      .      . 

M»  Cun  commence  fon  pwnnifir 
Chapitre  par  fe  plaindre  de  lao^^- 
.{çligence  des  anciens  Allemand  qiû 
n'ont  pris  nul-icin  d'écrire  leuf  f)î« 
fioice  ,  Ac  qiii  par  lànousmrtfcnt 
dans  la  triibc  neccfiité  :<d;*igpOr^ 
Jes  Fondateurs ,  l'xîrigine  des  ooms 
&  rantîqiiité  d?tinc  infinicé  de  Vil- 
les fameufes.  £)e/on  areu  SchcUing 
t&  de  ce  nombre ,  jde  telle  forte  que 
ce  qu^il  dit  dans  la  fuite  n'tA  qu'im 
tifTu  d'opinions  qui  fe  détnûient  H»* 
ciproquement  ^  &  que  nou^  ne  rf  p* 
porterons  point  icL 

•  |.e  Chapitre  qqi  fuit  eft  d'ime  Mi- 
tre naciue  ^  il  met  fous  les  yeux  dlli 
-Lcâxuir  j  avec  une  (crupuleuiè  CM* 

âitude  3  la  fituation  de  Scbelli&g  « 
1^.  Par  rapport  au  Ciel  :  i^.  Pv 
f  apport  aux  dif&rens  Pays  qui  l'co- 
vironnent  :  3^.    Par  rappoçt  mx 

•  quatre  principaux  Points  Géogra*- 
phiques.  Nous  nous  contentrroos 
<le  dire  que  notre  Auteur  la  pkee  a|i 
5 1^  degré  deux  minutes  de  latitu^ 


'^Ktiji  171?.  M7> 

&  au  5  î'  degré  18.  minutes  de  loQi 
gicudc. 

Le  troifiémc  ChapitiC  nous  ap-,' 
prend  que  les  Edifices  de  cette  Ville 
ne  font  ni  de  fiiperbes  Palais ,  ni  de 
viles  Chaumières  ,  qu'il  y  en  a  peu 
de  pierre,  que  du  bois  enduit  de 
chaux,  peinte  de  diverfes  couleurs  y 
forme  la  plus  part  des  maifous  ,  & 
que  l'adrefle  des  Ouvriers  fçair  les 
lendrc  commodes,  félon  la  qualité 
te  le  bcfoin  de  ceux  qui  les  habitent. 
Le  Marché  ,  le  Sénat ,  le  Tcmplp 
de  faint  Vincent ,  le  Collège ,  1^ 
BralTcrie  publique,  la  Chapelle  de 
S.  Nicolas ,  la  Ciradelle  .  l'Hôpi- 
tal ,  l'Eghfc  de  faint  Etienne  ,  le 
Convent  de  S.  Laurent ,  &  quel- 

3UCS-  autres  Edifices  font  decrifs 
ans  ce  Chapitre  ,  &  prefque  nys 
-fous  les  yeux  du  Ledeur.  Mais  no- 
tre Auteur  ne  fe  borne  pas  à  une 
fimple  dcfcription.  A  l'occafion  (Je 
tous  CCS  Bâiimens ,  il  nous  rapporte 
une  in6nité  d'Anecdotes  curicufes. 
Par  exemple  en  parlant  du  Convent 
de  S.  Lautent  ,  U  nous  appreçd 
4Vv\ 


1 4?  ô  JoHYfsal  des  SÇjîVâns  ; 
^'il  étoit  défcrvi  par  des  Rcligîeut 
Àuguftins ,  confirmez  par  une  Bulle 
du  Pape  Honore  Second/  Il  prenct 
enfuira  le  ton  plaifant ,  &  pour  fai- 
re à  TEglife  Romaine  un  reproche 
3u*on  lui  a  mille  &  mille  fois  feit  ^ 
dfcrit  le  trefor  de  cette  Eglife  :  il 
cônfiftoit,  dit-il,  en  cinq  corps ^ 
faifant  partie  de  ceux  des  onze  milr 
le  Vierges,  en  un  Pouce  de.faint 
Xaurent ,  en  plufîeurs  des  charbons, 
•&  une  partie  du  Gril  fur  IcfqûcU 
<:c  Martyr  fut  rôti  ,   en  une  pédté 

trtion  du  Lait  &  des  Cheveux  de 
Vierge ,  en  un  peu  de  la  Mâhc 
-dçnt  vécurent  les  Ifraelices  dans  le 
^çfert ,  cii  un  morceau  de  la  Ver- 
-  gc  tf  Aàron ,  en  quelques  goûtes  da 
lang  de  faint  Jcan-Baptifte ,  en  un 
peu  d'huile  db  faintc  Catherine ,  & 
de  S.  Nicolas ,  en  plufieufs  Reli- 
ques des  douze  Ap5tres  Se  de  beau- 
«^up  d'autres  Saints. 

Le  quatrième  Chapitre  contient 
l'Hiftoirc  de  la  Réforme  de  Luther 
qui  caufaplufieurs  troubles  dans  cet- 
te Ville ,  &  qui  n'y  fiv  bien  établie . 


'Aim^  i7i>.  1481 

qu'en  Ij*t8.  c'eft-à-dire quand  Jule 
Duc  de  Bruiifvic  l'eût  embcairéc. 
Il  finit  par  la  Lifte  des  Miniftrcî 
Luthériens  ,  qui  depuis  ce  tcms 
jufqu'à  prefcnt  ont  dirigé  cette 
Eglife  ,  &  par  celle  des  Redcurs  & 
autres  Officiers  du  Collège. 

Lecinquicmc  contient  «ne  DiP- 
fertation  lur  la  Patrie  de  Willigïs, 
qui  de  fils  d'un  Charon  devint  Ar- 
chevêque de  Mayencc  ,  Précepteur 
dcl'EmpercurOtton  HT,  Chefdu 
Coiifeildccc  Prince,  Vicaire  Ex- 
triordinairc  de  l'Empire,  &  enfin 
en  996.  le  premier  de  fcs  Eleiileurs; 

Dans  le  fixiémc  Chapitre  M. 
Cun  déplore  les  malheurs  de  fa  chè- 
re Patrie  Ilfiit  remonter  ceux  que 
lui  ont  caufé  la  eiierre  jiifqu'à  l'an 
I053.  &  prétend  que  ce  fléau  l'a 
affligé  plus  de  vingt  fois.  Il  vient 
cnfuire  aux  incendies.  Il  en  rapporte 
quatre  dont  les  trois  premiers  arrî- 
vcrcnc  dans  refpacc  de  14.  ans  , 
c'eft-à-dire  depuis  155}.  jufqu'en 
15^7.  &  le  dernier  en  1544.  les 
laladics  conragieufes  tctrtdiM.ïvtt*i 


BBii 


6Vv\^ 


I 
I 


i  4  *  i     Journal  des  S^iWâm  ^ 
Chapitre.  On  trouve  ici  que  Schet 
ling  a  été  fix  fois  attaquée  de  k  pè^ 
Ae  ^  là  première  fois  te  i  $3o«  Se  li 
8èrnierèentér25. 

"  Ltfcptiérnc  Chapitre  parle  aiti>* 
plcmènt  d*un  RuiflTèau  que  M.  Cuti 
préfère  âiix  plus  belles  Rivières  y 
c*eft  grand  dommage  qu'il  n*ait  pu 
s'empêchet  de  nous  dire  que  fon  eau 
n'cft  bonne  qu*à  Icxivcr  le  linge  Si 
qu'à  faire  tourner  des  Moulins, 
fcfhàcun  îroit  habiter  fon  Pays  fur  le 
fèulélogcqu'ilen  fait.  Il  n'eft  paîj 
ihoihs  éloquent  fur  la  falubtité  de 
Tàîr  de  Schelling ,  il  en  tire  les  rain- 
ions de  la  poficion  de  cette  Ville  fut 
un  Cotteau  qui  regarde  le  Soleil  ic*^ 
Vant. 

Le  huitième  Chapitre  eft  commfc 
le  précédent  un  Panégirique  At  k 
Ville  chérie  dé  M.  Cutt.  Tout  ce 
îjû'oli  en  jdoît  retenir ,  c'cft  auç  lies 
hàbitâbis  ëicellertt  dàfts  l'aft  de  cùi^ 
ré  là  Bieiré ,  &  qti^ôA  tJttovfc  chWfe 
^ux  d^  Gatéàiix  que  M*  Cun  exàl^ 
fôtt* 

Tofli  rextttit  fidckdc  tout  et 


'j^wjî  i7!y.  148 j 

que  contient  ce  Livre  ,  le  bas  de 
chaque  page  cft  chargé  de  longues, 
notcsqiiifoncvoirque  cetOuvtagc 
a  dû  beaucoup  coûter  a  fon  Auteur, 
qui  furement  n'a  rien  vouUi  pren- 
dre fut  lui  ,  comme  on  le  voie  paf.J 
"la  foi'lc  de  citations  dont  il  les  a' 
fcmplies.  A  U  pa;^c  ij}.  com*J 
mencent  le»  Pièces  Julîiiicativ^ 
jHomifcsd.insIetitre.il  y  en  a  i 
îtlricufes,  tel  eft  ,  pour  en  donne»'! 
Un  exemple ,  k  Lettre  du  Coiicilk^ 
de  Balte  an  Clcrgc  de  Schdling;- 
les  Ecclefialliques  de  Schelling 
âvoicnt  expotè  au  Concile  ,  que 
îeurs  £olifçs  étoieiK  fouvenc  vifitccs 
ar  des  Excommuniez  ,  ce  qui  les 
letEoir  dans  l'impollîbiiïtè  d'y 
ifîlircleServictfdivin  ,  parce  que  le* 
fcaints  Canons  décUtcnt  que  U 
fercfence  de  telles  perfonnes  foûmct* 
item  les  lieux  feints  à  ïinçctdit. 
(le  Condie  iéve  cet  inccrdità  leur 
'■é^td  Si  leur  permet  de  faire  publi- 
quement rOfiice  immcdiatement 
(pr^s  que  les  excommuniez  en  fe- 
lont  fortis, Cette  Letti*  cftAi'&ttï  *.■«. 
ifi.  Uccenibre  143  j.  6  ^  v'i'C^ 


1484    Joumdi  des  Sçavmhs  ; 

ES  S  AT    THlLOSOfUIÇ^ 

fur  l'mne  des  Bêtes  ,  oit  l'on  1 
de  fon  exifienee  &  defA  riAt 
&c.  A  Amftcidam  ,  chez  I 
çois  Changuion.  1718.V0I.  il 
pp.  joo, 

CET  Ouvrage  cft  une  rd 
tion  des  Automates  de  ] 
cartes ,  &  comprend  deux  Par 
dans  la  première  ,  l'on  eflayç 
prouver  que  les  Bêrcs  ont  une  1 
Pour  y  mieux  réulîîr  on  prc 
d'abord  le  fyftême  des  Carcelî< 
Si  l'Auteur  donne  an  précis 
exi£t  &  aulli  £dele  des  raifbns 
paroiflcntfavorifcr  ce  fyftême, 
s'il  l'avoir  lui-même  adopté ,  il 
trtprcnd  cn{uice  de  montrée 
t'siiT  rcconnoîcce  dans  les  Bruie 
prmcipc  irrynateriel  uni  1  leur 
chine ,  lequel  eAla  caufedfrwii 
jïiotiveméns  que  l'on  adiflirc  ci 
les. 

Mais  comme  la  ratfon  n'cft  f 
comanz  qu'on  fe  boiae  à  dlri 


gênerai  qu'il  y  a  un  principe  inima- 
tccicl  qui  produit  djns  les  Brutes 
tous  les  plienonicnes  qu'on  y  rc-) 
inarquc ,  l'on  examine  dans  une  lè- 
condc  Partie  qu'elle  eft  la  nature  de 
ce  principe  immatciiel  ou  de  cette 
ame. 

Qiiant  à  l'cxpofîtion  du  (yftcrac 
des  Automates ,  par  laquelle  com- 
mence !a  première  Partie  ,  notre 
Auteur  tâchcde  ne  rien  omettre  de 
ccqu'ily  a  de  plus fpecicux dans  ce 
fyliéme  ,  fii  il  rcprefcnte  en  peûc 
tontes  les  taifons  dirtiites  qui  le 
pcnvenr  établir  ,  lefqiiellcs  étanc 
bien  pefces  ,  fc  rcduifcnt  à  ceci;-' 
fçavoir  ,  que  le  feul  mcchanifmc 
fuflit  pour  rendre  raifon  des  moiivft- 
mens  des  Brutes  ,  &  que  par  coiife- 
guent  l'Iiypochéfe  qui  leur  donne 
une  ame  eft  fatiiTe  en  cela  même 
qu'elle  cil  ftippcrfluc. 

Comme  il  eft  non  feulement  ju- 
fte  mais  avantageux  de  mettre  dans 
le  plus  beau  jour  qu'il  fe  peut ,  l'opi- 
nion que  l'on  veut  combattre,  parce 
qu'on  n'en  découvre  jamais  mieux 


I 


'iàfté  7oHrftkl  dés  Sçà^étns , 
tout  le  roible ,  s'il  y  en  a ,  que  lorfi 
^u^ôn  en  a  fenci  tout  le  fott ,  nocr d 
Auteur  ne  néglige  rien  pour  faire 
Voir  d'abord  par  le  beau  côté  le  fy- 
ftême  de  Deicartes.  Puis  il  s'appli- 
que à  montrer  que  PHypôthéfeCat-? 
tcficnne  révolte,  du  premier  coup^ 
te  préjugé  naturel  de  tous  les  hom- 
mes ^  qu'elle  amufe  enfuite  la  raifon 
pour  quelque  tems ,  &  qu'enfia 
^llc  fe  voit  détruite  par  la  raifon^ 
fa^mt  qui  prend  le  parti  du  préjugé 
en  développant  ce  qu'il  y  a  de  réel 
&  de  jufte  dans  ces  impreflîbni 
Confufes  que  Ton  appelle  penchant 
^aturél  de  l'etpric  a  croire  ou  à  n^ 
bas  croire.  Il  ne  chicane  point  lei 
Carte/îens  fur  la  poffibilité  d'un  m'é- 
chanifme  qui  produiroit  toutes  1e^ 
avions  que  l*bn  voit  faire  aux  Bê- 
tes ,  il  convient  qu*ils  difcnt  dé 
belles  &  bonnet  chofes  quand  il^  fè 
îhettent  à  paflpt  ^e  la  fécondité  des 
loî^  des  moii veméns ,  des  metveiU 
leux  fcflfets  de  la  méchahiquc  ,  de 
l'étendue  incompréhenfible  de  l'cn- 
tttidt&itlàt  diviil  ,   Se  quand  iU 


Comparent  l'induftrie  de  certaines 
mrichines  que  Tarr  des  hommes  i 
tonftriiites ,  avec  le  merveilleux  in- 
finiment plus  grand  ,  que  le  Créa- 
teur de  l'Univers  pouiroir  mectri 
dans  celles  qu'il  produicoit.  Il  re- 
garde cette  Idée  féconde  &  prefque 
infinie  de5  poîlibîlirez  mcchaniqnes, 
jointe  à  l'idée  delaûgeflc  &  delà 
puiffance  du  Cré.iteur,  comme  le 
,  fjft  ifitxpHgnuèU  dtiCarccfianifmcî 
il  avoiie  qu'on  ne  fçauroic  diïfe 
oti  ctU  ne  mène  point ,  &:  que  qui- 
conque a  un  peu  conKtké  l'idée  de 
r£ttc  infiniment  parfait  j  fe  donne- 
ra bien  de  garde  de  jamais  nier  la. 
poflibilité  de  quoique  ce  foit ,  pour 
vu  qu'il  n'y  ait  pas  con tradition. 
Mais  il  ne  peut  fouffrit  que  le  Car-  J 
icfien  prenant  pied  fur  cette  podlbi-  I 
lité,  croie  qu'il  lui  Toit  permis  de  ■ 
ïaifonner  en  la  manière  fuivantc: 
"Piiifqiie  Dieu  peut  produite  des 
MCtTcstels  queno!  Automates,  qui 
".)  nous  empêchera  de  croire  qu'il 
»lcs  a  produits  ?  Les  opcritions. 
M  des  Brutes ,  quelque  inA\ua!c^i». 


14"  Journal  des  Sçâvans , 
«qu'elles nous  paroiflcnt,  peuvent 
M  être  le  refulcac  d'un^  combinai* 
P  fon  de  reflbrts  ,  &  d*un  certain 
}>  arrangement ,  que ,  de  Ta veu  de 
M  tout  le  nionde,l'art  divin  eft  capa» 
?>ble  de  concevoir  &  de  produire  > 
33  dpnc  il  ne  faut  point  attribuer  aux 
»  Bêtes  un  principe  qui  penfe  &  qui 
»  fente ,  puifque  tout  fc  peut  expli- 
M  quer  fans  ce  principe  ^  donc  il 
9)  faut  conclure  que  ce  font  de  pures 
99  machines. 

Notre  Auteur  veut  qu'on  nie  au 
Cartcficn  cette  conlcqucncp  & 
qu'on  lui  réponde  ;  »  Nous  avons 
>^  certitude  qu'il  y  a  dans  les  Bêtes 
93  un  principe  qui  penfe  &  qui  feilQ 
S)  tout  ce  que  nous  Uur  voyons  faire 
n  nous  conduit  à  un  tet  principe  ^ 
M  donc  nous  fommes  fondez  a  le 
91  leur  attribuer^  malgré  la  poflîbili- 
»>  té  contraire  que  vous  nous  oppo- 
a>  fez. 

.  Pour  faire  fentir  la  force  de  cettjB 
rcponfe  il  remarque  ,1**.  Qu'il  s'a- 
git ici  d'une  queftion  de  fait ,  iça- 
yoir^  (i  dans  les  Bêtes  un  telprinci- 


'Aottll  1725.  1481 

pc  cxiftc  ou  n'exifte  pas  ;  que  nous 
voyons  les  aftions  des  Bètcs  ,  & 
qu'il  cft  qucftionde  découvrir  quel- 
le eft  la  caufe  de  ces  allions.  1°.  Qiic 
l'on cftaftreinticiàla même  manic- 
ic  de  raiibnncr ,  dont  les  Phyficiens 
iê  fervent  dans  la  recherche  descau- 
fcs  naturelles ,  &  que  les  Hiftoricns 
empîoyent  quand  ils  veulent  s'alTu- 
rer  de  certains  évcnemens  :  Que  les 
mêmes  principes  qui  conduisent  à 
la  certitude  fur  les  queftions  de  ce 
genre  ,  doivent  déterminer  dans 
celle-ci  :  Qnc  dès  que  l'on  fort  du 
pays  des  démonftrations ,  &  de  U 
Sphère  des  idées  abllraites  ,  où  U 
certitude  eft  toujours  accompagnée 
d'évidence  ,  on  ne  fçauroiu  avoif 
pour  guide  que  CCS  deux  règles,  qui 
font  le  fondement  de  ce  qu'on  ap- 
pelle certitude  morAle.  La  première , 
c'cft  que  Dipu  ne  fçauioit  tromper; 
la  féconde  ,  c'eft  que  la  liaifoji 
qu'un  grand  nombre  d'eftecs  réunis 
patoJlTcnt  avoir  avec  une  caufe 
qui  les  explique  ,  prouve  l'cxiftcn- 
^■cedccctte  caufe.  Notre  Auteur  ap- 


I 


1 49  o  JottnM  Jet  Sféivuns 
puye  de  pluficuw.rcflcxions 
fonnemcnt ,  après  quoi  il  o 
que  A  nous  (bmmcs  dans  l'oc 
artribiurl  aax  Bêtes  un  p 
([iii  penfeSC  qui  fcnte,  c'ti 
qui  nous  trompe.  Uappclte 
gumcnr,is  y'Kp  ^  mon  four  t 
ihéfe  dcsmMhimes. 

Lcsadveifmes  duCaàcHli 
ont  enrrcvû  depuis  long  te 
endroit:  folble  j  ni»9  aecrf  . 
ptctend  qu'ils  n'ont  pas  bi 
conduire  l'attaque,  o»  que 
être  i!s  n'ont  pM  ofi  la  pouflè 
mcilfalioit,  depeutoctoui 
armes  aux  Pythonieni.  Il  ( 
queleP-Pataies  n'a  fait  qu'î 
l'objcûioni  il  convient  qu*< 
devenue  beaucoup  plus  redt 
dans  les  maitis  du  Pcre  I 
mais  il  rclaiflepasdeaouve 
dite  à  la  inanieie  dont  ce  dei 
clî  pris.  Ilavoiicque-lePete 
a  fait  valoir  la  dillKultc  avec 
&  que  fon  Livre  eft  capable 
barr^Uer  IcsCattedensen  les 
Dmcàuneabruidit^»  maïs  il 


'Aoufi  1715.  ï4jf 

<jaecc  tour  de  taifonnement  où  k 
Pcre  Daniel  combjt  le  dogme  par 
les  confequences ,  en  dilant  aux 
Cartcficnsi  »  Si  vos  argiiniens  prou- 
j>  vcncquc  les  Bcrcs  ne  lonr  qiic  des 
n  macliines  ^  vous  ne  pouvez  erre 
waflurcquc  tous  les  hommes,  cx- 
»ceptcvous  fcul ,  ne  foient  pas  au- 
M  tant  d'Automates;  «  il  trouve  que 
ce  [OUI  de  lailbnnemciic  n'ctaiic 
^u'un  appel  à  Uperfuafïon  invin- 
^  cible  pu  nous  fommes  tous  qu'il  y 
a,  dans  le  monde  autant  d'amcs  bu'-' 
.xpaincs  dillin4ïcs  de  la  nocrc  que 
nous  voyons  de  corps  vîvans  fcm- 
blables  au  npcie ,  n'eft  qu'un  argii- 
jnent  ad  hominem  ,  &  ne  fctt  Qu'i 
jçttetdes  téniébres  fut  une  matière 
iâm  rien  prouver  ni  lîcn  cclaircir.  il 
regarde  iç  lilcucc  où  l'on  réduit  ici' , 
leCaricftcn,  comme  le  triomphe  { 
-du  Sceptique  qui  ne  manque  pas 
-4'admettre  tour  au  long,  la  confê- 
quence  Si  de  faire  fon  proEt  des 
dillicaltcz  que  le  Pcre  Daniel  fait 
naître  fur  l'cxiftcoce  des  aracsbu- 
jnaiaoï,  iâns  rappoitei  quoique  ce 


149*^     journal  des  Sçavans , 
foit  qui  levé  ces  difficultcz.  »  Cet 
»  Auteur^  rf/>-rf,  rmployc  la'nife 
M  ordinaire  de  ceux  qui  joiiehc  le 
n  rôle  avantageux  d'attaquants.  Ils 
»  ne  fe  foucientpas  de  rien  établir  ', 
»  pourvu  qu'ils  ruinent  la  Théfc  de 
Nieur  adverfaire.  Ils  ne  s'arrèteiit 
9i  point  d'ordinaire  à  la  combattra 
j»  dans  le  point  de  vue  fur  lequd 
9>  roule  la  difptue  y  ils  la  tranfpor- 
M  tent  par  la  voye  des  confequences 
n  dans  d'autres  casfuppofcz  où  cet*  « 
a»  te  Théfe  donne  plus  dé  prife  au 
w  ridicule  j  c'eft-là  qu'ils  font  tom^ 
'  99  ber  tout  leur  effort  •,  ils  montrent 
«  qu'une  opinion  par  fes  fuites  nc- 
»  ceflaircs ,  tend  à  faire  douter  de 
a>  certaines  chofcs  généralement  rc- 
n  connues  pour  vrayes ,  fans  fe  met-^ 
99  trc  en  ocine  d'apporter  des  preu- 
»vespoutivcs  qui  du  même  coup 
3>  ctabliffcntdémonftrativement  ces 
«  yétkcz  ,  &  renvcrfent  la  Théfe 
M  qui  tendoit  à  les  ébranler. 

Tel  eft  l'inconvénient  que  notre 
Auteur  trouve  dans  la  Méthode  du 
P.  Daniel.  Utâchc.d'y  rcmedier,*8c 

pour 


'Muji  171J.  i49î 

|iourceU  iicntrcpicnd  de  montrei 
au  Pyrrhonicn  ,  en  appliquant  les 
deux  rcglesqui  viennentd'ècrc  rap- 
portées ,  que  les  hommes  que  l'on 
voit  neibr.t  passHrant  d'Automa- 
tes i  puis  au  Cartclicii  ,cn  fc  fctvant 
des  mêmes  règles  ,  que  les  brutes 
n'en  font  pas  «on  plus.  Il  a  rc- 
couis  cnfuiie  à  une  nouvelle 
preuve  de  l'cxiftcncc  de  l'amc 
des  Bêces ,  prife  de  l'Analogie  de 
leur  corps ,  avec  le  corps  humain  j 
il  prétend  que  l'admirable iltudurc 
de  leurs  organes  ne  peut  avoir  d'au- 
tre bue  que  déloger  une  anic  imma- 
térielle ,  &:  d "être  pour  cette  amc 
principe  de  fenfation ,  &  inftrument 
d'ai^ioa  ;  il.  fait  à  ce  fujet  divcrfes 
reflexions  fut  l'ufagc  des caufcs  fina- 
les dans  la  Philofophiei  après  quoi 
il  conclut  qu'il  y  a  dans  les  Bêtes  un 
-principe  immatériel  uni  à  leur  ma> 
chine ,  principe  fait  pour  elle ,  com- 
me elle  eu.  faite  pour  lui  :  principe 
qui ,  à  l'occalîen  de  cette  machine, 
reçoit  difFerentes  fenfations ,  &  qui 
-leur  fait  faire  diyMfci&rt>«* -it-ifc-- 


I 


1494  loHrnal  des  Spavans  ^ 
tions  par  les  diveifes  direâîons  que 
ce  principe  immatériel  y  ou  cettt 
«me  9  imprime  à  la  forme  mouvant 
te  renfermée  dans  la  machine.  Mais 
•quelle  eft' la  namrede  cette  ame^ 
r'eft  ce  que  l'Auteur  recherche  dnts 
û  féconde  Partie.  .     S 

Il  prétend  que  Tame  des  BÊtes  cjfl: 
une  (ul^ftance  qui  petife  ^  mais  il 
s'agit  de  fçavoir  jufqu'oil  cettc-penc 
icc  s'étend  ^  5c  fi  toutes  les  proprie^ 
tcz&c  routes  les  Êiodtez  de  l'an^ 
diuinuine  fe  trouvent  dans  U  leur. 
'Il  ihontre  que  les  Betes  n'ayant  ac*- 
-tuellement  aucune  idée  de  Dieu  , 
id'une  Religion  ^  ni  du  bien  moral  ^ 
ne  Ibnti  rufÉéptlÙes  d^'aucune  'de  •cqs 
Jdies  y  &:  ^nanqjuent  pai!  coiftfeqvïeiK 
-de  plufidurs  des  prérogatives  de  i^t* 
^nehnniftine  :  il  croit  qu'on  pouiw 
«oit  l^r  accorder  de  la  puifon^  4iis 
-fumâ^  ij^ûi  cA^  lâ^fferebcti  Sp^ 

taifetendit 


(cinnc:  il  ptkr(y  qu'il  h'j  a  -«fcns  les 
Bmresqu'iiiiprindjjc  fciifirif ,  c'^ïl- 
à-dire  ,  un  cne  immarcticl ,  une' 
fubftantc  penfanre,  en  tin  mociifi' 
efprit  qui  ii'i  que  des  perceptions' 
cOïiAiFcs  8t  ^f^m  l'jttiviré'cll  rtio^' 
(ii'fi6c  3ri!'|»lcefur  «s  pcrccprions.- 
Hf6ûtiénrqire-cetc(^rucfttle  telle' 
nature  qu'il  ne  fcnc  qwc  pat  le 
moyen  du  corps  organifc  auquel  il' 
éft  tmi ,  S;  fine  coiTunc  ii  nature  1^- 
Bôrtic  à  fcifitir,  il  .n'a  de  defïr^  Si'. 
ci'.i'îHvHtè'qi.ie'pat  rajjpbrt  à  «  qïf''il' 
feur.  Soia  un  on  :ivec  la  matière  lui' 
clt  lî  cffenrielle,  dit-il,  le  corps  lui* 
cRfi  iieceflain;  8c  pour  appcrcèvoîr 
&■  pour  agir,  ou'li  ne  peut  fubtrlfelf' 
ftpârédu'^COtiiB,  &-mie  CeiiiH  déV 
ttuir  cette  union  le  détruit  lui-mê^" 
me.  ■  ;_  ■■■■:     -^   ; 

Poui'bientîpofiit'tefoiitlde'^- 
rt' "HypbthÉfc  ir  fau3rdit  furvre  tro- 
rfc  Auteur  â^teS  quelques  reflexions"* 
qu'il  fait  fut  la  nature  des  fenrationsl 
oc  fhortimc"  :  il  S'étend  au  long  fur  ' 
cet  article,  nous  y'  renvoyons  Icsi^ 


Quact  au  lefu^  qu'il  £àic  de 
fon  auK  BçtÉs  ^  en  ieur  àccc 
néanmoins  uneamc.  Il  die  qui 
fleurs  croiront  détruire  cette  t 
thcfe  p^r  une  batccic  d'exempl 
ne  manqueront  pas  de  raos 
bataille  contre  lui,  les  AbcilG 
Chiens ,  les  Renards ,  les  Si 
les  Elephuis  &:  autres  Anl 
qui  femblent  donner  par  leur  i 
liric  ^  leur  fagacité  tant  de  1 
de  raifon.  Mais  cesexemplcs  t 
branlent  point.  Il  examine  â 
tout  cela  fe  réduit,  5C  rapport 
àccscroischefs  :  l^.L'inftin^ 
Ce  qu'on  appelle  la  docilité  de 
maux  ;  ]".  Certaines  aâions 
cKêesqui>inf[èpcruUmmcnc  d 
deux  premiers  principes,  lem 
marquer  des  raiTgnncmcns. 

On  appelle  inftinâ  ,  félon 
Auteur  ,  le  principe  d'un  c< 
cours  d'aâioné  réglées,  .^ui  cil 
pre  a  chaque  efpcce ,  &  oà  ,  fi 
fccours  de  l'habitude  .Qc.  de. 
chaque  animal,  ftptune  certaij 
bhtait  de  mouvemeos'  iàdifll 


'jiok^  1715;  1457 

four  parvenir  à  une  fin  propre  2 
cfpccc  dooE  il  eft.  Cet  inftind:, 
dit-il,  cft  un  art  que  la  nature  cn- 
fciguc  â  chaque  animal ,  &  i^ui  lui 
cft  infus  par  le  Créaceur.  Chaque  ef- 
pecc  a  fonaitpardculierjOutrcrinf- 
Tinâ  ^encrai  pat  où  cous  les  animaus 
icndenc  à  leur  confcrvation  &  à  leur 
bonheur.  Mais  commcce qui faitlc 
bonheur  d'une  cfpece  n'eftpasprc- 
ciiemcnc  ce  qui  fait  le  bonheur  Je 
l'autre,  la  fin  étant  diffcrcntc,  les 
moycnt  varient ,  &  11  y  a  une  tabla- 
ture dcmouvcmcns,  différente  fé- 
lon ics  efpeccs ,  maistoûjoursinva- 
liablemciii  ta  même  dans  tous  les 
individus  de  chaque  erpcce-  Cet  ait 
pour  Icquçl  les  individus  n'ont  bc- 
îoin  ni  de  règle  ,  ni  d'expérience  , 
produit  les  plus  adroites  manœuvres 
&  les  ouvrages  les  plus  înduftrieux. 
Les  KidsdcsOifeaux,  les  Ruches 
des  Abeilks  .  les  Magazins  des 
Fourrais ,  les  Bîtimens  des  -Caftots 
en  font  d'étonnantes  preuves.  On 
dira  que  l'âge  5:  l'habitude  en  ces 
Animaux ^e^èâionne.cc^c  foite 


I 

I 
I 
I 


i4?8  JuMtUdl  det  Sf^ani , 
t'ait,  que  par  eScttiplt  le  pr 
tiid  que  confttuit  une  Hîrbi 
n'cft  pas  àt  là  flicirïe  ieguUtit< 
ceux  qu'elle  fait  les  années  fu 
tes  i  je  le  veux,  dit  notre  Au 
riisis  roiijoùrS,  'avoiicïa-t-ohj 
leurs  tçups  dfffay  font  déjà 
fùfpi'enahs,  Sfdétiaïtfimn  aïi 
qui  dans  fon  origine  n*cft  pa 
loin  de  fapciiîtâion,  8c  do 
progicS  font  fi  rapides,  !î"1' 
JncomparaWehietlTplai'aiK  t: 
natiirels  qu'â^  VexperithCift' :  'a 
ftinct  cft-il  le  fruit  d'une  raifo 
liculicre  à  chaque  animal  jOi 
eft-ce  l'effet  d'une ïaifoitfctte] 
&  univerfellc  qui  conduit  tùl 
âhîmaili  î  Notte  AlHcUt  idit 
ne  voit  pas  qut  l'on  puiffe  t 
&r  raltemativc.  »  Si  les  ùui 
lî  de  l'inflina  étoicDt  d^ns  cl 
iHfîdlvidû  l^^t  d'une  taifon 
rçéiïoitttfét  individu  .iHrt  i 
wS'iïfe  côîiduifoit  par  dcS  idée 
il  tes  K  par  des  règles  qu'il  tr 
Dcû  naiflaht  toutes  dÉvck 


■ittelligenCc  la  Brurc  ne  reufermc- 
<roit-cllepas  ;  Quelle  fiipecioriré 
1  4ifar,iifon  n'aurOit-cUc  point  fliili 
«Miotcc  ?  Combien  les  Bètes  qui 
M  nattroicnt avec  UneTaifonfiliimi- 
'^t  lieufe  8c  iî  tbtmées  feroient-elles 

E'^'^ipcrieures  aax  hommes  ,  dont 
!S  Uimicccs  croilTcnc  avec  l'ài^e  8c 
ont  k  raifon  marche  à  pis  Ci  lents 
c  Cl  incertains  î  Les  merveilles  de 
inftind  font  rcUcs  tjuc  la  raifoa- 
umaiiiclcsfuit  avec  peine.  Com- 
»bien  donc  n'cft-cllc  pas  inférieure 
M  à  celle  qui  les  exécute  î  Souvent 
«cet  inftind  des  animaux  nous  a 
"fervide  modèle  Knous  a  donné 
•«4es  vâës  les  plus  fines  &  les  jilus 
»  utiles  V  les  animaux  font  nos  maî-; 
*>  ttcs  fans  en  avoir  en  eux-mêmes. 
-nSi  cet  inftinclcft  une  forte  derai- 
-M  (ônncment  qu'ils  tirent  de  leur 
-*propretbnd  ,  oûMmentpcuvcnt* 
->»  ils  conduire  ce  raifonncment  in^ 
«dépcndammtat  de  l'expérience? 
,  ■*» 'Comment  cft-ce  que  le  raijbnne- 
^»  ment  la  précède  •  d'oil   rAbeîlle 


I  j  os  JoHmal  dei  SfdvMt  ; 
«propres  à  compofcr  fon  mi 
»t|uc  pour  la  manufaâure  i 
n  cncrepicnd ,  elle  doit  con 
j'  fcs  rayons  &  Ces  cellules  d 
1»  manière  1  Qui  lui  a  dit  i 
M  Frelon  ,  malgté  fa  leflèm' 
Kiciterieuic  avec  elle,  ferc 
»  voilln  dangereux  pour  (on  c 
»  ge  1  Pourquoi  dans  les  an 
»  CES  fympathies  Ac  Ces  antif 
M  R  bien  fondées ,  ou  pouf  « 
wtainsalimeBsou  pouidesan 
wd'urc  autre  cipcce  t-D'oiJ 
»  cette  union  &  cette  corrcfiH 
ïj  ce  entre  ceux  de  la  même 
»  pour  le  bien  commun  î  D'< 
n  ioins  Cl  aâiâ  &  d  picvoy^i 
»mctcs  poui  leurs  petits  î  &c 
Si  l'on  prend  l'itilUnâ  po 
laifon  paiticuUere ,  voyez ,  ci 
tre  Auteur,  )u£]^'où  elle  dt 
tciidrc,  voyez  quel  nombce  d 
qucIlcscompliciiioDsdevûës 
le  fîle  de  confequences  ièroic 
cclT3i[;es  pour  faire  ce  que  fo 
Abeilles  &lcs.Fo.urims.  Le  '. 
cicn  appliqua  à, imdiei le»- d 


^m 


l'mftituS  des  Bêtes  ne  fçauioit  en 
épuifct  l'art ,  &  la  Brute  aura  reçu 
tout  d'un  coup  cet  art  dont  le  Phy- 
licien  fait  fon  étude  fans  le  pouvoir 
pénétrer  à  fond.  Cet  art  rend  à  fon 
but  par  des  voycs  infaillibles  &  fu- 
ies, o  que  la  raifon  humaine ,  s'écrie 
notre  Auteur ,  cil  éloignée  de  joîiit 
d'iui  tel  privilège  pour  fes  propres 
■  «uvrages  '. 
•  Il  conclut  de  là  que  plus  font 
grandes  les  merveilles  qu'on  rap- 
porte des  animaux  pour  prouver 
qu'ils  raifonncnt,  Se  pKis  elles  fec- 
Tcnt-à  prouver  qu'ils  ne  raifonnent 
pas.  Nous  pflons  ce  que  l' Auteur 
dit  fur  la  docilité  des  animaux ,  Sc 
fur  certaines  avions  détachées  qui 
fcmblcnt  marquer  en  eux  du  raifon- 
ricmeiit  ,  luws  nous  contenterons 
d'obfervcr  qu'il  explique  tout  cela 
par  les  feules  fcnfations  que  font 
faire  aux  animaux  tout  ce  qu'ils 
font ,  fans  qu'ils  f<;achent  ce  qu'ils 
font,  ni  pourquelle-fin  ilslefoiit. 

L'ajnc  des  Bêtes  ,  félon  notre 
Auteur  ^  n'eft  nullement  douce  de 


nier  point 


caifoii ,  mais  elle  ne  laifle  pas 
Ion  lui  j  d'ccre  fpjrimclle ,  ce 


ioaSce  bicn<les<liâ 


plus  foite  objei^ioa  c 
f  iiifTc  tiue  fur  cela  cfl:  que  i 
admet  que  l'amc  des  Bêtssib 
efprirjon  tuinc  pu  là  lespnoT 
i'immoftalitédel'imc  htinuin 
bien  l'on  donne  aux  Bètesle  pri 
gc  d'ctjc  immortelles  :  notre 
tcur  répond  que  l'ame.  «JM 
n'ctsiic  que  lenfitive  n'a  été 
que  pour  itibUllei:  viec  le  ■ 
«qu'elle  anime ,  qu'ainfi  Dieu 
que  lorfqu'elle  a  iatisËût  i  i 
pour  laquelle  elle  »  itt  créée , 
eH  de  concotnir  Avec  ie  m^cli 
me  uuivetfcV.,  pourfeitains 
utiles  à  l'IUnivefs ,  elle  tombe  « 
[c  dans  le  néant ,  après  avoir 
tout  le  unis  pour  lequel  Die 
voit  t'ait  naître  ,  ■&  au-  delà  d 
elle  ncpouEioit  peuf^e  iiil 
fans  devenir  inutile  ,  ou  loêmi 
judiciiblc  à  la  nature  des  chol 
Il  entre  cnfuite  dans  l'es 
d'une  fecoodc  itbjeâioopri 


Mufi  1719."  Ï50J 
ftmffrances  des  Bêtes  ,  il  foûticm 
que  ces  rouiïcances  ne  ibnt  point 
încompJtibles  avec  l'iniinie  bonté 
de  DieUjil  rcflcchitàcctrc  occafiort 
fuil'oiigine  du  mal  phylîque,rurU 
différence  qu'il  y  a  à  cet  égard  ennc 
les  êtres  laifonnables  &  les  êtres 
purement  fenfîcife:  il  refiite  les  tai- 
îbnncmcnsManichéens  deM.Baîle, 
&  combat  ceux  du  Perc  Malbran- 
che,qui  prétend  qu'il. eftinjurtc  que 
desamcs  fouffrenc  &  foicnc  aj)éan*, 
tics  ;  nous  renvoyons  fur  tout  eeU 
auLivremême. 

On  agite  fur  la  fin  la  qucftion  gc- 
ncralc  de  l'influence  des  cfprits  lur 
les  corps,  &  des  corps  fur  les  erprîcs, 
autre  article ,  que  nous  croyons  de- 
-voU  ïenvoyci  encore  à  l'Ouvrage. 


I 


oc 


açurSllES    LITTMRAI 
:    ITAXIS. 

-  P  E   N  A  P  1  E,S.  ' 

VO I C  Y  lé  titre  de  la  tt, 
tion.  Italienne  qfii  a  été  ii 
jnée  ici,^'uû'Ç'dvrige'Ahglbii 
'tditnè  en  Ah^tV^i  Prmt'ifi 
fcjici  M 'Xtli^îifiie'itMtxniU , 
EUmcnti  dtlU  Fjleft^a,e  delU 
gisne  d*  f0  dcrivami.i  Oft 
Oiorgio  Cèiytie-'v-  Ts-ér  dtlCti. 
ta  Regia^trâdêtfd  liatCJdim. 
glefe  dM  Cavalière  Tok/mJo 
nhttm,  Banntne  deila^and  î 
ftia  &  mimlrro  deliASocUtmfm 
Preffo  il  Mofchini  &  Comf 
in-4''.  avec  figuia. , 1725. 

De  *Romz. 

'    J.  a  mort  de  M.  Sianchiià  d( 
Mrt/Ml'^prcffion  du  4'  Ton 


V^naflaff^  dont  cet  Illuftïe  &  f 
vint  Ptcht  avoit  déjà  publié},  va 
jlumes  ,  comme  nous  l'avons  annoiî^ïL 
ce  plus  d'une  fois  dans  nos  Nouvi»! 
les  ;  mais  on  efpcrc  qu'on  continue-  i 
ja  cette  Edition  i  Ôc  on  refperej 
avec  d'autant  plus  de  raifon  que  (à&m 
-JW.  Bianahtni  z\pk  prepate  avec! 
-  grand  foin  tout  cc  qui  écoit  ncccfï^^J 
►  re  pour  faite  paroîtrc  incefTammcffl 
xc quatrième  Volume,  lia  lailTècajl 
.mourant  tous  fcs  Manufctits  ,  6êf 
|fcn  Cabinet  d'Antiquités  au  ChapS  I 
«trc  de  ytront.  *  ■ 

De  Venise; 

Jcan-Baptifte   Alhr'tx.zi  délivre   I 

' es  les  Semaines,  depuis  le  com-  A 

icemcnt  de  cotte  année  ,  en  uiit 
ouille  in-^.  une  elpeccdc  Gazette  I 
.ittcraire  intitulée  :  l^wille  delltt  | 
'epH^liat  délie  Lettere,  Vh  àes  Au-  ' 
quitravailloicnc  ci-devant  au  i 
tournai  Licteraiie  de  Venifc ,   au- 
tcment ,    Giomale  de  Litttrati  di 
ÎHropa,  inccrrompu  depuis  de  qael: 


)  jof     Jtitmsî  des  SfMVMtiJi 

2ue  ,tcms,  donne  ces  Nou 
.îlteïaîres.  ^tkrizzj  a  &it  un 
çtcté  pour  fournk  à  U  dépen 
t'impiçflïon ,  Sic  moyennant  i 
vres  dé  Veniic  pat  an,  donnée 
■yancc  ,  non  feulement  on  a  i 
les  Semûne^  uiie.'dc  ccs.féi 
qiaïs.enc$ie' le  libiaiie  fbun 
çha^ixc  Sbufciiptcui  ou  Affa 
Cpmmcnccmeiit  de  chaque  a: 
un  cxcmpl^rc  complet  de  ce* 
incs  Nouvelles  leUe  en  paichi 
avec  un  Catalogue  des  Livres 
feront  annoncez.  Le  hiênu 
tri'^  qui  a  entrepiis  par  Sou 
tion  une  nouvelle  Edition  des 
files  Si,  des  Oeavrtrs^e  S,  Auj 
afinileîweinierTome  de  c( 
<uer.,>iiflibién'quçle  j*&j 
mc^CpncilW'  .   .' 

■   A'.>)'--I>b-"Vîbromï; 

;>.  AVaétt'\TMme)'rnini  Impi 
ie  cctDc  Ville  doit  avoir  bi 
achevé  ^'impieifiou  de  l'Ëdit 


'lEaffindote  ,  publiée  par  les  foins  de 
jd.le  MarcjuisMaftei ,  &:  ptopoféé 
'  -par  Soufcriprion  dans-  un  Program-» 
me  Italien  ;  elle  fera  en  deux  Vo- 
Xumes in-folio j  avec  une  Préfacedtf 
l'Editeur ,  la  Vie  de  rAuteur,&  dcS 
Notes-  M.  le  Marquis  Matfei,  dans 
Mne  Di-ffcttation  qui  doit  ctrcàli 
lêrcdc  tout  l'Ouvrage,  rechercha 
qucleft  le vrainomdeCilTiodorc, 
8c  prétend  prouver  qu'il  faut  Ucc 
Ca^ioeimHs  &i  non  Cajfndoms,       ' 

De  Mit  an;  ' 


M,  ArgclAti  qui  avoir  puHié  au 

loisdc  Février  de  cette  année  urt 

Programme  pour  avertir  que  le  1  5* 

^ome   du  Recueil   des  EerivAint 

ititalie  dont   la  Socîctc  Palatine 

BDntinnc  d'enrichir  IcPublic  ,  étoit 

Khevce    d'imprimer  ,    a  annon- 

iÈiiu  commencement  du  mois  det- 

Kcr  ,  que  le  16"  Volume  de  cette 

"«lieaionfortoitdedelTouskPrcf- 

,  Dans  ces  ditfercns  Programmes 

■.  Argelatânc  ccffc  Ac  cq-nîsmx 


1 5  oS  founud  des  Sçavans  ; 
les  Sçavans  de  tous  les  Pays  de  cotOh 
muniquer  aux  Editeurs  toute  ce 
qu'ils  peuvent  avoir  dans  leurs  Ot--'. 
binets^de  propre  à  enrichir  l'Hiftoi- 
ce  y  foit  générale  >  fpit  particulière 
d'Italie  y  Se  ils  of&ent ,  kit  àa  côté 
de  l'honneur  ^  foit  du  côté  de  l'inte- 
tc&y  les  conditions  plus  capables 
d'engager  les  Gens  de  Lettres  à  coa^ 
tribuer  autant  qu'il  eft  en  eux^à  per- 
fi^onneruneentreprife  auifivafte 
&auflî  utile* 

Nous  croyons  qu'on  ne  fera  pas 
fâché  de  voir  ici  d'avance  ce  que 
contiennent  ces  deux  derniers  Vo- 
lumes 3  Se  nous  fuivrons  d'ailleurs 
la  méthode  que  nous  avons  déjà 
obfervcc  à  l'égard  des  précedens. 
Le  I  î*  Tome  comprend  les  Ouvrai 
gcs  fuivans. 

.  JoHANNis  ViLLANi  FloTcntim 
Hifloria  nniverfalis ,  à  condita  Fl9^ 
rentia  HfcjHe  sd  annnm  mcccxlviii* 
Cette  Hiftoirc  de  Jean  Villani  écri- 
te en  Italien  ,  avoit  déjà  été  impri- 
mée :  mais  elle  paroît  ici  bien  plus 
coxreâ:e  ^  &  même  augmentée  d*a« 


P^KV^nHBRP 


près  un  auoieti  Manufcrit  de  M; 
Jean-Baptiftê  Heeartati  Noble  Ve^ 
lûtien. 

HiSTORiA  SicuLA  i  morle  Fri* 
àtrià  //.  Imperatoris  &  SicilU  Re~ 
gis  :  hoc  efl  ab  anno  m  c  c  l  a4 
MccxcTv  deduBa  ,  auHore  Banhalth 
m£B  deNei)cafiro.f.C.MejfaTJinfi,&e. 
■  Nu»c  primitm  ex  MsTis  Codidhs 
Ji^effanenfibus  in  luctmfrodit. 

Matth^i  P AiHEKU  Florentini 
de  yita,  &  rébus  geftisNicoUiAcci^- 
ioU  Floremmi ,  Magm  j^palix  Se~ 
mfcÂlU  ah  xnno  mcccx.  uffue  ad 
*nrjum  mccclxvi.  Comment arini  ^ 
KHnc primitmUtinè  proditex  MsTis 
Codicibui  Neritinis, 

CoNFORTi  Puiicis  Fragmentit 
Hifloriti  Viecmifiit  ab  atitia 
ucccLxx^-Ad  amiiimMcccLxxwn. 
Tinnc prmi'um prodeunt  fx  Msto  Co- 
dice  f^eneto. 

.  On  trouve  dans  le  Tome  xyi"^  les 
Pièces  fuivantes.MATTH*iViLLA- 
Vn  ejuffHefiiii  Philippi  Hifioria  A& 
4!tKo  McccxLvitt.  td  Atinum 
fc«tccci,xiv.  anfeu  editA  \  «une  v(rk 


in  aRoicn   Manulciir  tic   U. 
■BapûJlé  RtCMKJtà  Nobk  Vev 

iSTORlA  SlcirtA  s  wierte  Fri» 
IL  Imferéaani  &  SiciiU  Jt»< 
iW  efi  éb  ar.no  h c  c  l  4<^ 
Cfv  dediiiU  ,  anSlore  B*nh^ 
•l!^€OCAfiro.f.C.MeJf»atnfi,&c, 
primitm  ex  Mstis  Codicihut 
tncnfibus  in  iMcemfndii. 
ATTHS.I  Palmeilii  Fiortutim 
ta  &rebits  geflisNiCùlMAcCt*-' 
(oreHtini ,  A^agni  j4pidu  Se- 
Ui  sb  MVnç  ucccx.  Hfyte  »i 
%  MCCCLxvi.  CommentariKt  f 
pymhaUtwè  prùditex  AisTis 
ibns  Neritims^ 

NFORTl     PoLICIS     Fra^tMA 

Ht  Vie  cru  1)7  £  ab  aimm 
Lsxi^  annitm  mccclxzx  vit 
Primimtfndejott  ex  Mito  Or 
'ésa». 

«ivc  dans  le  Toment'leS 


1 5 1 9  JtHrnÀt  its  Sfawuti, 
ntmduebus  MsTis  CetHeihut c 
^  VMndmihm  ItiliemiiiuMB» 

Comme  les  exemplaiies  de 
primez,  tant  de  THiftoire  dei 
lani  dont  il  cft  ici  queftion  ,  <] 
celle  de  Jtén  VtUani  qui  cft  à  I 
du  15'  Tome,  font  devenus ( 
memciit  rares  !  Les  EditeLtrs  o' 

\  propos  pom  la  commodi 
PubUc  ,  de  ÎMK  une  autre  E{ 
à  part  de  tous  les  Ouvrages  d 
trois  Auteurs,  en  a.  Volumes. 
qui  n'entrent  point  dans  le  no 
des  Volumes  du  grand  Recqe 
îcri  vains  d'Italie. 

CHRONICONBRrXIANUM«i« 

IJrkis  ttd  annum  h/'^w  mcccx 
jittUore  Jttcobo  Malvbcio  , 
prirnUm  'in  ineem  éffeftur  i  ] 
Cedict  Ctmiti'i  /eh^nii-joit 
Tajfis  ,PtitriciiBergimenjis^ 

Ântonii  Astesani  Fo'éu^ 
ps  j  &c.  Carmen  devarittMe 
iim/tfiveif  yhâfMâ& gefliiC 
Âffen/înm  tih  origine  Vrbts  sds 
Mcccxiit.  nuns  primim  in 
e^nnr  tx  MsTo  AUU^^iim, 


'Annales  C^senates  jluSlere 
nanymo  abanm  mclxii.  itfjHe  ad 
"Jtm  jACCCLXn.TtHnc  primam  imi~ 
Hnt  IX  MsTQ  Codice  Brandolin$ 

ANGLETERRE. 
De   Londrbs. 


le  troifîcmc  Volnmc  in- fol.  de 
^ifioire  Romaine àzi\*?.  Céttrou&z 
mille  Jcfiiircs ,  traduire  en  An- 
ois  par  M.  Bimdy ,  paroîr  chez 
h.I^oodward.  Le  4°  Volume cft 
iisU  Prcffe. 

M,  Rookf  a  fiiit  imprimer  en  deux 
plumes  I»-?",  fa  Tiadudion  An- 
pHc  de  X'HiftoiTt  dis  Contjuiia 
[fhxandrs  par  y^rritn  ^  avec  flCs 
ïtcs  Hiftoriqucs ,   Géographiques 

Criciqiics.  Il  y  a  ajouté  fa  traduc- 
>n  de  l'Hiftoite  des  Indes ,  &  du 


é  de  la  divilion  de  l'Empin 


ffcsla  mort  d'Alexandre, 


par 


rmc  Auteur,  les  Tables  de  H^^a- 


■  ufi  Cm 


t  in.  VM&\!n 


I  y  1 1  JoMmsl  tUi  SftKMtis  ; 
AuTcuisquiont  écrit  furl'H 
d'Alexandre,  unecouitcQ 
logie,  &  un  Ind»  nès-amp 
Tndudeui  a  rois  aullt  à  h  i 
premier  Volume,  la  Criti^ 
Quintft-Curfc  par  M.  U  Cit. 
qucltjue»  Remarques  fur  la  c 
de  M.  PtrizjmtHS  ^  avec  une 
de  Géographie^ 

£.  Symoit  débice  le  Trait 
Taille  au  haut  appareil  ,  ce 

far  M.  ^or<»/ Chirurgien 
Académie  Royale  des  Scici 
paris  &  de  la  Société  Ro; 
Londres  ,  imprimé  à  Paris 
dernière ,  &  traduit  en  Ang] 
M' DoHgUs  Chirurgien  Se  m 
de  la  Société  Royale  /«-S". 

Th.  Çreem  a  imprime  les  '. 
ée  M.  Cooke  ,  conlîftaQt 
Contes,  fcsEpîtrei,  fes  Od 
Fables  >.  Ôcc.  on  a.  joint  à  ce  ï 
iatraduâion  dcr£pirode<^' 
tirée  duz'Livre  de  l'Iliade  d1 
xe  >  accompagnée  de  Rema 
Se  quelques  traductions  d'aut 
cJeui Auteurs .  a,YCC  unpioj< 


petfcdionncr  la  Langue  Angioife  , 

M.  Bernard  j^imely  a  mis  su 
jour  fa  Théorie  de  l'Air  ,  dans  la- 
quelle il  entreprend  de  montrer  par 
une  hypotcfe  nouvelle  les  caiifes 
phyfiques  de  l'air  en  gênerai ,  &  de 
donner  la  folutiMi  des  dilïïcitltcz 
.  qu'en  peut  former  paj  lapportàfcs 
yariations  &  fes phénomènes;  chez 
Batlcy  i»-ii°. 

M.  Richard  Ruffeli  propofé  pat 
Seufcription  l'Edition  qu'il  donne 
au  Public  en  un  volume  in  -  8".  des 
Oeuvres  de  S.  Barnabe,  S.  Clîment, 
fous  ce  titre  ;  SS.  Patrum  jépofleti- 
forum ,  Barnabe  ,  démentis ,  titr- 
•ma.  j  Ignatii  *^  PolicArpi  -vera  Opé- 
ra. 

On  doitavoir  mis  en  vente  Af. 
Hienmymi  Vidspoemat  qu€  ext«nt 
vmrtia ,  dont  l'Edition  paroîtpar  les 
foiiisdumcmeM.  RhjJcL 

Les  Innys  împrimenr  auflî  par 
foufcription  une  nouvelle  Edîâon 
de  quelque  Dialoj^ucs  choilis  de 
I-ucien,  fur  les  coricdions  de  M-, 


I 


1^  j  4    ^oumAÏ  des  ISçavans  ; 
l^^Kem  Membre  du  Collège  Royal 
de  Cambridge. 

On  deltvic  aâuellanent  aux 
SoufcripteufS  L'Ouvrage  que  lece* 
kbre  M«  de  MoSvre  a  mis  au  jour; 
intitulé  *,  Atifcelléuiea  AnÂlyticAdê 
Sâriebns  Jnfirtkis  &  Qikfdréumis  ^ 
^kiiits  étctefere  Vétfid'ÇonfidemUnei 
de  Methodis  C0mf€rationHm  i  €om^ 
kinationHm  &  diffèrentiânm  ,  foh^ 
tiones  diffiçiliamm  Àliquat  ^reblemé^ 
mmÀdfortempertiMntiHm:  itemqui 
^mftrHSieftesfieciUs  criiitm  FUmet^^ 
tum  ^  unk  cam  determinatiome  nyucèr 
mâriêm  &  minimétr^m  mutéttiemitm 
que  in  motihas  corpomm  eâlfifilmm 
9€CHrrHnt  ,^<^r.  Le  prix  de  ce  Livre 
eft  d'une  Guinée  poiu^.UsSoufciip- 
teurs. 

DES  PAYS  BAS* 

D'Utrecht* 

Les  Oeuvres  Pofthumcs  de  M. 
Hartfoeker ,  qu*on  imprime  fou? 
Jcsycux  de  (es  Hériricrç ,  paroîtront 


'Âoitfl  171»;  IJf  J 

bicn-tôr.  L'Ouvrage  confinera  aan« 
un  Cours  de  Phyricjue ,  &c  un  Ex- 
traie Critique  des  Lettres  de  M. 
Lcevenhock;  On  a  jugé  à  propos 
d'y  joindre  l'Eloge  de  l'Auteur  pat 
yi.  àe  Fometiellc ,  comme  aufli  unç 
Lettre  Apologétique  de  MMttnftx^ 
ksr  à  ce  cclcbrc  Académicien.  On 
fe  flactc  que  le  Public  ne  fera  pas 
taché  de  voir  une  féconde  Edition 
jju  Recueil  de  diverfes  Pièces  de 
■  Piiyiiqiic  que  M.  fJanfockir  fit 
imprimer  à  Vincht  l'année  17»  1, 
Tout  cela  fera  un  Volume  in-t^, 
divifc  en  deux  Parties. 

De.  Brvs£i.lis. 

11  paioît  i^  chez  Eugenc-Henry 
Tfiks  une  Brechure  de  14,  paj'cs 
in-^".  intitulée  ,  Le  gm»d  Èlixir 
tu  U  Contpeftion  de  la  Medecint 
Vniverfelte  ftlon  les  Reglts  &  les 
frincipes  de U  Chimie;  cet  Elixir ^ 
eftiil  encocctnatqué  dans  ce  Titre  , 
tfi  une  Panttaçis ,  J»vpre  à  gueM 
teMtsftntt  de  maUdiii  :   un  gntitt 


t$ii    Journal  des  Sjmms  ; 

mmr  de  €€  frcrtifirvirM  i  ndoÊOUt 
U  vigueur  de  U  flus  flmjfume  Jeu- 
mjfe  'y  <!r  elle  ne  permeterd  fd$  qu*ém^ 
euu  Mcielent  fâcheux   détruifi  U 
§§rps  humuin  ^  fâr  quelque  maligni^ 
té  que  ce  fuijje  être  ,  finon  dans  le 
tems  prioidonné  de  Dieu.  Cette  Mei^ 
dectne  agit  doucement  &  en  tripfon 
de  tems  >  ce  que  les  dutres  remèdes 
ne  peuvent  faire  qu* après  bien  des 
douleurs  &  un  long  efpnee  de  temsi» 
Cette  Bfochuie  mondent  deux  Par^  4 
tiièsz  danski  première ,  fous  le  dtre 
de  Lettre  d^un  AUhimifle  aux  Cbh- 
miftes   de  ce  Âoyaume  ^  l'Auteuf 
exhorte   les  Chimiftes    àj)ouflèi- 
leurs  recherchés  Zo  leurs  travaux 
plus  loin  qu'ils  ne  font  d'ordinai|;e  , 
parce  qu*il  eft  permadp  qu'ayant 
Eût  ce  qu'il  y  a  de  plus  pénible  &  de 
plus  dimcile  en  Chimie^  ils  peuvent 
arriver  fans  peine  à  la  connoiflànce 
de  la  Médecine  Univerfelle  ^   & 
qu'ils  ont  par  confequent  mauvaife 
grâce  de  s'arrêter  en  u  beau  chemin: 
ca   fiiite  ^  fans    s'embarraflèr   de 
l'a&athême  des  Phiiofophes  ^  Mt^ 

lediSus 


:^*«/îi7i9.      .1517 

ffiiSut  in  nveUtiiine  fecteti\    a  l 
,c  bien  leur  révéler  ce  qu'il  appcl^  1 

e  les  plus  fublimes  fecrctsdcl'AI-î  " 
chimie.  Le  nouvel  Alchimiftc  rriii 
te  dans  la  féconde  Partie  du  cemS  1 
propre  pour  commencer  à  rravaillet'  | 
au  fécond  Oeuvre ,  ou  à  la  Mcdcdii  J 
ne  Univerfelle,  de  l'union  des  mz*   1 
tiercs,   de  l'Athanor  ou  Fourneau  ^  I 
des  diffcrcnces  manières  de  faire  \t 
feu  ,  &  enfin  des  fept  divers  régi— - 
mes  iiccelTai  ces  pour  parvenir ,  avec 
l'aide  du  Seigncur,à  la  fin  del'Oeu* 
vre.   L'Aurcuc  dans  tout  ccc  Ecrid 
parle  en    homme  bien  perfuadé  ^. 
&  en  véritable  ^deptt. 

F  R  A  N  C  £. 

Paris. 

On  trouve  chez  Jean  -  Baptiftç 
Ceignard  {ils ,  rue  S.  Jacques,  atf 
Livre  d'or ,  EUvAnom  ■*  Diiu  fitr 
les  Vfe^umes ,  diffBfies  peur  tous  let 
jours  du  mais  dont  on  peut  fe  ftrvir 
tris-utdement  dtV4n$   &   aprir  At 


1 5 1  s  fçumd  des  S ç avant  l 
jÀinte  Cmmunion.  Par  le  feu  Vttt 
ÇoHrdan  ,  Chanoine  Regolier  de 
SP  Vidor.  1729.  in-iz.  Ccft  à  M. 
f  Abbé  te  T^ormam ,  Chanoine  de 
SI  Honore,  neveu  du  pieux  Auteur, 
que  le  Public  eft  redevable  de  TEdi- 
apn  de  cet  Ouvrage^  lequel  eft  une 
fuite  du  premier  Tome  des  Eléva- 
60ns  fur  rEcriture  Sainte  ^  du  me* 
me  Père  Gourdan  ^  imprimées  l'an- 
née dernière. 

^'.Barthélémy  ^lix ^  rue  S.  Jac- 
ques ,  en  la  Boutique  de  Jacques 
Etjenm  a  en  vente  Us  Oeuvres  de 
fÀiht  A'OfArùife  fur  la  Virginité  % 
traduites  en  François yzstc  des  notes 
ic  une  Dilfortatipn  Préliminaire  fur 
les  Vierges. t^ar  le  R.  P.  <fe  Bonre-^ 
cueil  ^  Prêtre  de  l'Oratoire  lyaj* 
in-ii. 

'^^d*é  Cailleau ,  Place  de  Sor- 
l^nne  jf  .débke  une  nouvelle  Edînoa 
îiçprica^  '^  Roiicn  ,  de  VVmil  dt 
ÇJE^/ii/f  y  oùÇ^efutation  du  nouveau 
Syftcmedc  M.fHrieiê ,  par  M.  M'-. 

Lfj^^îwe  de  la  i^nne  NMeJfr^ 


"^ault  1719.-  ryif 

pat  le  p.  J.  B.  P.  Duehefm  de  U 
Compagnie  de  Jcfus.  Chez  Char- 
les Mùttte ,  rue  de  la  Bouclcric ,  à 
S.  Alexis ,  &  Pierre  Simon ,  rue  de 
la  Harpe,  à  l'Hercule.  Tji^.irt-iz, 
l.  Volumes  qui  fcroni  bien-tôt  fuî- 
vis  d'un  rroificme.  >>  Le  premier 
»tomc  contient  les  Maximes  de  la' 
wSagefTe  ,  l'Att  Méthodique  dif 
»  Blafon,  la  Géographie  Univctfcl- 
3>lc,  i'Hiftoire  UmvctfeUe  depuis 
jj  la  création  de  monde  jufqu'à  l'E- 
w  reChréciennc,  l'HiftoireRoiHaï- 
jine.  Le  1*  comprend l'Hiltoire de- 
»  France,  la  Vcrlification  Françoifc, 
»  l'Arithmétique  ,  la  Chronologie, 
»  &  on  trouvera  da^ls  le  troi/iiemc 
»  qui  eft  fous  Prcflc  ,  VHiftoire  Ec- 
Mclefiaftique  ,  les  Fortifications,; 
M  les  Généalogies  des  principales' 
"Maifons  de  Fnncc  ;  le  roiic  ré- 
wduit  en  Méthodes  nouvelles  SC 
n  très  -  faciles  ,  &  précédé  d'une" 
Epitrc  Dédicatoire  à  Mrs  le 
Marquis  de  Joycufc  &  l'Abbé  de 
Joyeufe,  à  laquelle  l'Autcucaca 
ibiii  de  joijadic  des  note&  Iù&oûq^es;- 


1 5  là    foumâl  des  Sçâvâns  ; 
&    Généalogiques  qui  expli<]lieat 
dans    un    détail  abrégé  Se  exaâj. 
ce  qui  concerne  l'ancienneté  2c  h: 
grandeur  de  la  Maifon  de  Joyeufe^ 
&  qui  n'auroit  pu    entrer   avec- 
grâce  dans  une  Epitrede  cette  natiiaj 
re.  Nous  ne  nianquerons  pas  de 
rendre  compte  de  tout  l'Ouvrage^ 
qui  paroît  en  ef&t  d*un  goût  nott-«t  . 
veau  dans  quelques-unes  de  fes  Par-, 
des  y   quand  il  fera   entièrement    J 
achevé  d'imprimer.  ^ 

,  Les  Principes  du  Droit  François, 
fur  lis  Fiefs  ^  avec  des  Modèles  p0i$r 
drejfer  les  AHes  de  foi  &  hommdge^ 
les  dinombremens  y  les  faifies  fiodales^. 
&  autres  ABes  ^  concemans  lamdtie'' 
re  des  Fiefs  :  par  M.  Billecocq  Lieu* 
tenant  Particulier  au  Bailliage  de. 
Roye.  Chez  Louis  SeveHre  ^  rue 
des  Amandiers  ^  Guillaume  Denis^^ 
TDavid ,  Quay  des  Auguftins ,  &c«^ 
ijiS.  in-ii.  M.  Billecocq  avoiie 
dans  un  avis  au  Leâieur^  qu'il  avoit 
recueillie  mise» ordre  ces  Princi^ 
pes  du  Droit  François  pour  fa  feule 
ialtméixon,  mais  que  comme  oa 


'Aoiffî  1719.  ij-ii 

lui  3.  fait  entendre  que  l'Ouvrage 
pouvoit  être  mile  au  Public ,  il  s'eft 
lefolu  èc  les  faire  imprimer.  Il  i 
fait  au  teftc  ces  Recueils  pour  fervir 
à  U  Coîitamedc^Peroue,Mondidier 
&  %cjt  qui  cft/^  CaûtHmc  i  & c'eft. 
ce  qui  l'a  détcrniiné  à  dédier  fou 
Livre  à  Madame  la  Marquifc  de. 
.SîlUfôrkre  de  Soyecoun ,  quia  ua 
grand  nombre  de  Terres  &  Sei- 
V  ^curies  dans  l'Etendue  de  cette 
Coutume  ,  &  prirtcipalemtnt  cg 
^eait  ChâteMu  du  Tiltaloy ,  dotitl'jS- 
venne  &  l'avune  -  Cour  font  fi  helUt 
^  mAgnijùfues  qu'elles  Jim  Vadmi- 
ration  non  -  fei*lem<ni  des  gens  à» 
Tajs ,  mgis  HHJfi  de  tons  les  Etrxrtgers 
^Hty  faffent. 

Claude  Rokuftel ,  tue  S.  Jacques; 
à  l'Image  faint  Jean ,  a  imprimé  fie 
vend  ,  Lt  nouvelle  Pratique  Civile^ 
Criminelle  &  Bene^inU.  Oh  le  »o«- 
vea»  PrAticien  Français  Reformé 
fuivam  les  nouvelles  Ordonnaneet 
■p£r  feu  M.  Lange  ancien  Avocat 
an  PArlemem  ,  avec  un  Traité  d'In~ 
4iéU&dt  lajHr^diSiç»  £ecU^*$i^ 


ï$il     Jêtirnal  des  SfMâns^ 
éjue^  trôHvê  dans  les  Mff.  de  l'Asie 
Uur  ^  &  nn  nouveau ftyle  des  Lettres, 
de  Chancellerie ,  fmvant  Vnfage  qui 
fefratiqne  à  frefent  ^  for  M.  Pi- 
MONT  Confeiller  Raffoneur  Hefé^ 
nndaère  en  la  menu  Chancellerie , 
dédite  a  M.  Talon  Prifident  en  la^ 
Câur  de  Parlement,  trei'J^eme  Editietf^  ' 
Corrigée  &  augmentée  desFormutff 
de  prononciations  en  moHcre  civile  i    | 
Criminelle  &  Benefieiale ,  dans  toU'*  J 
tes  les  Cours  &  JurifdiBions   dé 
Éetyaumty  &  de  AfoeUles  d^Ecriturei 
d'Avocat  r  tyz^/in-^^  i.  vol. 

Briaffon ,  rue  iaint  Jacques  ,  à  1* 
Science ,  débite  le  premier  Tome 
^u  Nouveau  Théâtre  Italien  3  oit 
Hecueil  General  des.  Comédies  repris 
Jintées  par  les  Comédiens  Italiens  opr 
iinaires  du  Âoy  :  Nôxjvblle  Edi- 
tion, ^iipwfwr^^if/  Fieces  nouvel^ 
tfs^  des  Afymens  deptufieurs  outrer 

S  ni  n*ont.  fpint  été  imprimées  ,  &" 
'un  Catalogue  de  toutes  les  Comédies^- 
reprefentées  depuis  le  retablijfement    ' 
des  Cme£ens  Italiens.  lyis.  iuru»' 


SREyi^RWM  INSIGNIS 

Ecelefi*  Ntvervenfn,  IllHflnjf.AC 
RevcnndijftmiDD.  Caraii  Fon- 
taine des  Montées ,  EpifcopiNi' 
•veiTiinfîs  anteritaie  ,  GT  ejiifdem 
Eçclejtti  Cafiiuli  eanfenfu  edituvit 
jiuretiatiii ,  4.  vol.(fl-l  z> 


Ll 


ES  Exemplaires  de  l'ancien 
Bréviaire  du  Diocefe  de  Nc- 
vers  éroicDt  devenus  li  rares  depuis 
la  dernière  Edition  que  M- Arnaud 
Sorbin  qui  en  étoit  Evéquc  en  fie 
faire  au  commencement  du  dernier 
ficelé  que  l.i  plupart  des  Ecclcllafti- 
qucs  de  ce  Dioccle  étoicnt  obligtz 
depuis  long  tems ,  de  fc  fcivir  de 
Bréviaires  étrangers. 

C'cft  ce  qui  a  déterminé  Monfci- 
gncur  l'Evèquc  de  Nevcrs  d'au- 
jourd'hni  dès  fon  avènement  à  l'E- 
pifcopatde  fongcr  à  reformer  l'an- 
cien BrcvÎJÎre  de  fon  Eglifc  ,  en 
lappcllanc  les  précieux  ufages  qui 
caraâciiicm  véritablement  ce  Brc- 
Ce  Prélat  aufli  éi 


1 5^4  journal  des  Sfdvéns  ; 
pieux ,  &  continuellement  occupe 
aux  fondions  de  fon  Miniftere  vou- 
lut bien  fe  charger  lui-même  de 
rOuvrage&  travailler  avec  aflîdui- 
té  dans  les  vuides^  de  fes  occupations 
îndifpenfables  &  y  faire  travailler 
avec  lui  &:  fous  lui  des  perfonnes 
également  verfées  dans  l'étude' de 
l'Écriture  &c  de  la  Tradition  &  dans, 
celle  des  anciens  Liturgiftes  &  Ru-; 
bricaires.  .    J 

Le  plan  general'de  ce  Bréviaire^ 
en  fait  fentir  la  beauté,&  la  manière 
donc  il  eft  exécuté  le  rend  efFedi^ 
Tement  un  des  plus  beaux  &  des 

5 lus  accomplis  Bréviaires  qu'il  y  ait 
ans  l'Egliie. 
Le  digne  Prélat  toujours  attentif 
à  joindre  l'onâion  à  l'inAruâion^ 
a  obfervé  d'abord  que  îe  Pfautier  fut 
recité  en  entier  chaque  Semaine  de 
Tannée  >  enforte  que  la  repartition 
qui  en  eft  faite  avec  beaucoup  d'or-; 
dre  composât  chaque  jour  un  Office 
particulier  qui  n*çff jamais  interrom* 
pu  par  aucune  Fête  à  l'exception  dû  - 
tcms  Pafchal  ou  on  ne  dit  que  troîs 


Ffcaumcs  Se  trois  Leçons  à  Matines 
pour  fe  conformer  à  l'ancien  adgt 
dcl'EglifcdcNevers  :  toute  l'Ecri- 
ture Sainte  eft  dîfpofée  de  mcme  ,' 
de  manière  que  dans  le  cours  de 
l'année  on  cft  obligé  de  la  récitée 
pFcfque  toute  entière. 

Le  Propre  du  tems  efl:  travaillé 
avec  beaucoup  de  foin '5c  d'une  &- 
çoii  bien  propre  à  éclairer  Se  nourrie 
I  la  pieté  des  Ecclefiaftiques.  On  y 
trouve  dans  les  dlfterens  tems  de 
l'année  tout  ce  qui  y  a  le  plus  de  rap- 
port dans  l'Ecriture  &  dans  les  Pè- 
res. Les  Myftétes  fur  tout  y  font 
traitez  avec  un  grand  goût,  on  y 
obferve  aux  premières  Vefpces  Se  i 
Matines  de  rapporter  tout  ce  qui  re- 
garde la  Prophétie  Se  la  Figure. 
Matines  &  les  petites  Heures  en 
contiennent  la  réalité  &  l'accom-l 

{lUflcment,  Se  les  fécondes  Vefprcs 
a  morale  du  Myfterc. 

Il  n'eft  point  de  Leçon  qui  n'ait 
fon  Répons  qui  luicotrefpondexir 
Clément  Se  q^iâ  ne  lie  même  ordinal' 


1J28     loumsl  des  Sçdvéïns  ^ 

Ce  Bréviaire  cft  divifé  en  qur*  " 
.  f re  Parries  ^  qui  reliées  féparémcAC 
font  environ  huit  cens  pages  in-^iz* 
y  compris  le  Mandement  de  M» 
î'Evcque  ^  &  les  Rubriques  qui  (è 
trouvent  à  la  tête» 

Ce  Bréviaire  eft  bien  imprimé  ;  > 
il  fc  trouve  à  Paris,  chez  Hippolyte» 
Louis  Gucrin  ,  rue  faint  Jacques  y 
iris-:.-vis  faint  Yves.  I 

Nous  avons  crû  que  le  Publie  Jj 
ne  fcrorc  point  fâche  de  voir  le  Mé- 
moire ou  Extrait  ci-deâus  dans  le$ 
propres  termes  qu'on  nous  Ta  re- 
mis ,  en  nous  priant  de  le  faire  irû- 
primer  tel  qu'il  ctoit. 


Idutes  M  corriger  eUns  le  f^nmd 
defmtU$  lyiy. 

PAgc  11.1).  ligne  ij.Runcrh, 
//y^^^Palmerii:  pag.  i}i3.  darif 
TErrara  ,    lig.  3.  Eiagabalc,  /i/rx; 
Eliogabale-,  jfHpprim^z.cene  com€^ 
Ncn  y  iljnnt  lire  «  Elagibile» 


....  ..'f^>, 


TABLE 

'ES  ARTICLES  CONTENU? 
dans  le  Journal  d'Aouft  17 1>. 

y  AraphrAfe  de  tEccîiJtafle,éiveê 
.  4's  kemar'jHis ,  tar  le  K^  'P- 
^tittrdùuiti ,  fefuite.  Le  Livre  dt 
Job  ,  felott  la  VulgAie  ,_  pAM- 
phrafé  par  le  mime  ,  pag.  133^ 
'ijleire  de  t'jicaJemi;  "Royale  des 
Sciences  ,. année  lyif.  avec  têt 
i^emoires  de  Mathématique  cJ* 
de  PhypijHe  pour  la  mime  année  , 
134J. 
Mémoires  ptHr  fervir  <■  tHifloin 
dts  Hommes  Illujhes  ,  dans  l4 
Ripubli^ut  des  Lettres ,  Tome  7. 
■.iiv  ijStf 

rmens  du   Père  Cheminais   it  Itt 
Compagnie  Je  Je/nt ,  Terne  j^'& 

timoires  camernanî  la  nature  &  f* 


ay^o         T  A  B  L  E.  j 

*'  pions  Mixtes  de  Droit    &  de    \ 
Coutume  y  &c.  jaoo     ) 

Continuation  des  Mémoires  de  Ut- 
terature  &  itjiifioire  ,  Ten^  V* 
1? Ortie  H:-    "^  "     -  -      -^  1414 

%e  Livre  Noir  dg^^J^  Echiquier  ^  /ijgf. 
les  kyinnÀles,  :  de  l* Angleterre:  dk\ 
ÛuiUaurne   déWmeftrej   &c. 

'fyn^r^iHes  fur  le  Traité  de  la  mani 
re  éenfeiffner  &  d^ étudier  lef  b^ 
les  Lettres ,'  C'r.  ^43  8 

'f,esTfehHTnes  félon  la  Vulgate  ^  avec 
^'àes  Noies ,  &^.  i4jtf 

ji,f /  PaniculériteT^  de  Scheningen  , 

Eff^^]  Philo/oplf/fne  fur  famé  det 

;.fffis: i4«4 

jr(ei(t(eflfis  Littéraires.  z  5  04 

Mémoire  fiy  le  Bréviaire  deNevers, 


'.    .'      Fin  de  laTaWft 

-'    »   ■     . 


JOURNAL 

DES 

SÇAVANS> 

POVX 
I    VANNEE  M,  DCC.  XXIX. 
SEPTEMBRE. 


A      PARIS, 

Chîa  e  H  A  u  B  I R  T ,  à  l'entrëe  du  Quay  de( 

Anguftins .  ^u  cAté  du  Pont  Saint  Michel, 

â  la  Renommée  &  â  la  Prudence. 

M.  DCC.  XXIX. 


. .-     ■   -.^ 


J- 


JOURNAL 

DES 


I 

1^§CAVANS 

SEPTEMBRE  M.DCCXXIX. 

Z£  PARADIS  PERDV 
iieMilton,  Poème  fimijne  ^tr.-f' 
dnit  de  V  Anglais  ,  ttvfC  les  Re- 
marques de  M.AdÀiffm.  h  Paris, 
chez  CaiUcau  ,  Quay  des  Augu- 
ftinsj  à fainr  André; chez  Brunct 
fils,  Grard'Sailcdu  Palais,  au  S. 
Efprît  i  cher  Bordcict ,  rue  faint 
Jacques,  à  Taint  Ignace,  &  chez 
Henri,  vis-à-vislaintYves.  On 
le  trouve  aurti  chez  Chaobekt  , 
Libraire  du  Journal,  Qui'^  i».  , 
Se/fiem^re.  «  0\^ 


1534    fournal  des  Sçavâns  ; 

Aueuftins ,  à  la  Renommée  &  à 
la  Prudence.  1729.  3.  vol. /«-ii. 
Toina  ï .  &  2t  pp.  24.  pour  la  Vie 
de  Milton  ,  cliv.  pour  les  Re- 
marques de  M.  Addiflbn  ,  & 
544.  pour  le  Poëme.  Tome  3* 
pp.  304. 

JEAN  Milton  exerça  la  Profef- 
iîon  de  Notaire ,  &  fur  deshéri-  J 
té  fort  jeiîlie  par  fcs  père  &  mère  ^ 
pour  avoir  abandonne  la  Commu- 
nion Romaine.  Il  eut  de  Sara  Ca- 
fton  fa  femme  trois  enfans,  fçavoir, 
Jean  ,  Auteur  de  l'Ouvrage  que 
nous  annonçonSjChriftophequifui- 
vit  le  Barreau ,  &  une  fille  nommée 
Jeanne. 

Jean  Milton  fils  naquit  à  Milton 
Ville  de  la  Province  d'Oxfort  en 
1^08.  &  laiffa  voir  de  fi  hcurcufcs 
difpofîcions  que  fon  pcre  refplut  de 
ne  rien  épargner  pour  fon  éduca- 
tion 3  &  lui  donna  un  Maître  dans 
fa  maifon ,  donc  l'Ecolier  ,  à  l'âge 
de  II.  ans,  a  célébré  la  capacité  dans 


Septembre  1719.  15  j  5 
une  Elogic  Latine.  Il  pafla  de  la 
maifon  paternelle  au  Collège  de 
faine  Paul  pour  achever  fes  huma- 
nitez ,  de  là  on  l'envoya  à  Cam- 
bridge au  Collège  de  Chrift  ,  où  il 
fe  diftingua  avantageufement.  Il  en 
fortit  Maître  es  Arts,  &  retourna 
vers  fon  peie ,  qui  s*ctoit  établi  à 
Horton  près  de  Colebrookc  ,  dans 
la  Province  de  Bcrck. 
•  Il  y  refta  quelques  années  cnfon. 
ce  dans  la  retraite  ,  y  continua  fcs 
études  avec  fuccès ,  &  y  fit  de  H 
longues  Icdlures  qu'elles  le  rendi- 
rent non  feulement  fujct  à  de  fré- 
quensmaux  de  tête  ,  mais  qu'elles 
afFoiblirent  encore  fa  vue ,  &  l'en 
privèrent  tout-à- fait  dans  la  fuite. 

Après  la  mort  de  fa  mère  il  ob- 
tint de  fon  père  la  permiflîon  de 
voyager,  &  parcourut  la  France  & 
l'Italie  ,  où  il  fc  fit  d'illuftres  amis. 
Ayant  accordé  deux  ans  à  fa  curiofî- 
té ,  il  retourna  chez  lui  fur  le  bruit 
d'une  î^uerre  civile.  11  trouva  en 
effet  TAngleterre  remplie  de  fang 
&  de  defordres ,  dans  AeCoji^^  oi- 


1 5  J  <    JeHrnal  des  SçavMns  ^ 

Ecndant  ,  malgré  fon  caraûcre 
ouillant ,  il  ne  prit  aucune  parc , 
au  contraire .  il  reçût  chez  lui  fes 
neveux  &  quelques  jeunes  Gentils - 
Hommes ,  8c  fe  chargea  du  foin  de 
leur  éducation.  Il  lesforma^  dit-on^ 
fur  le  plan  qu'il  publia  depuis  dans 
un  Traité  dcdié  à  fon  ami  M*  Harc- 
licb. 

Il  vécut  ainfi  en  Philofophe  juf- 
qu'en  Pannée  1^43.  ^qu'il  cpoufc  J 
Marie  Powell  fille  de  Richard  Pa- 
vell  de  Foreftill,  dans  la  Province 
d'Oxfort.  C'ctoit  un  Gentil-Hom- 
me confiderable  par  le  bien  &c  par 
le  mérite  y  mais  oont  les  fèntimens 
étoient  fi  oppofez  à  ceux  de  fon 

f;endrc  qu'il  ne  faut  pas  s*étonner  de 
a  rupture  qui  arriva  entre  les  deux 
époux  peu  après  le  premier  mois  de 
leur  mariage*  ' 

Milton  fit  tout  ce  qu'il  put  pour 
engager  fa  femme  à  rentrer  avec 
lui.  Dcfcfperant  d'y  réuflir.  Il  fie 
plufîeurs  Traitez  fur  le  divorce  ,  & 
s'engagea  dans  la  recherche  d'une 
Jeune  pet foiinctxès-hdUôc  trc^fpir 


«ttiicUc ,  mais  avant  qu'il  eût  pu  la 
iHoudce  au  mariage ,  fa  femme  vint 
fe  jccter  à  fes  pieds  ,  &  lui  arracha 
fil  gcacc ,  &  celle  de  fon  pcre  dont 
il  devint  le  PioccdteiK. 

On  ne  fçauroit  nier  que  Milron 

n'ait  entré  violemment  dans  l'odieu- 

fcligueformécde  fon  tcmsenAn- 

.  gietcrre  pour  la  deftruilion  de  la 

Monïtcbie  ,  mais  on  doit  avotier 

^uflî  qu'il  n'a  pris  ce  parti  p.u  aucu- 
ne vûë  d'intérêt,  puifquc  malgré 
la  retraite  dans  laquelle  il  a  vécu, 
il  n'a  lailTé  à  fa  mort  que  quinze 
cens  livres  fterlin};;  s'il  avoit  eu 
pour  bur  de  fe  revêtir  des  dépouilles 
de  fes  Concitoyens,  le  crédit  que 
fon  zelc  Se  fes  calens  lui  donnèrent 
dans  fon  parti  lui  cuflent  procuré 
des  biens  plus  confidcrables. 

On  lui  promit  une  Commiflloii 
d'Adjudant  Général,  pareille  à  cel- 
le du  S.  Guilliume  W^Uer,  mais 
la  fiiprcflion  de  celle  de  \/ aller  dé- 
gagea, la  parole  de  ceux  qui  gou- 
vcrnoient  l'Etat.  Qiiand  Cromwcll 

^rit  en  main  les  rcies  tiu  Gou-iCî- 


1 5 }  8  JoHfval  des  Sçan>ans , 
ncmentj  illuidonnale  Secrétariat 
du  Latin ,  tant  auprès  de  fa  perfon- 
ne  qu'auprès  du  Parlement.  Il 
poffedàL'  le  premier  de  ces  emplois 
fous  l'ufurpateur  .&  fon  fils ,-  &  gar- 
da l'autre  jufqu'aur-rctabliflemch't  du 
Roy  Charles  II-*'= 

n'eut  pendant  quelque  tems  uh 
Appartement  à  Whitehall  que  fa  . 
fanté  lui  fit  q|ïrîtter  pour  en  habiter 
un  qui  donnoit  fur  le  Parc  de  faint 
James%  Céft  là. que  fa  première 
femme  mourut  en  couche^  &  qu'il 
perdit  totalement  la  vue.  Il  cpoufa 
peu  après,  pour  adoucir  «fon  état, 
Catherine  fille  du  Capitaine  Wood- 
cock  de  Hacfcney  quil  perdit  une 
année  après  de  la  même  manière. 

Le  rcrabliflement  du  Roy  fur  le 
Trône  d'Angleterre  annonçant  à 
Miltbn  le  châtiment  de  fa  révolte  , 
il  fe  cacha  prudemment  jufqu*à  ce 
qu'une  amniftie  &  peu  après  des 
Lettres  de  pardon  abfolu ,  le  miffcnt 
en  état  de  paroître  à  la  Cour.  Il  y 
reparut  en  effet ,  &  le  Dodeur  Pa- 
gctlui  jficépoufer  cntroificmcs  nô- 


Septembre  1729.  1539 
ces  Elifabech  fille  de  M.  Minshfull , 
Gentil-Homme  de  la  Province  de 
Chefter  donc  il  n'eut  point  d*cn* 
fans. 

.  '  Il  avoit  eu  de  fa  première  femme 
-trois  filles  qui  vivoient  pour  lors. 
On  dit  que  les  deux  aînées  ayant  été 
inftruites  à  prononcer  non  feule- 
.  ment  les  Langues  modernes,  mais 
encore  le  Grec  &  l'Hébreu  ,  lui  li- 
aient dans  les  propres  originaux  les 
Auteurs  qu*il  avoit  befbin  de  con- 
fulter,  quoiqu'elles  n'encendiffeni 
que  leur  langue  maternelle.  Cette 
occupation  ne  devoit  pas  leur  paroî-. 
tre  amufante^ 

Avant  la  perte  de  fa  vûg  il  avoît 
dotlné  le  mafque  de  Comus ,  lalle^ 
gro ,  il  penferofo ,  &  Licidas ,  Pièces 
qui  fuffifoient  pour  le  faire  avanta- 
gcufement  connoître ,  mais  il  vou- 
lut donner  d'autres  preuves  de  fon 
génie ,  &  malgr'^  les  infirmitez  de 
fon  âge ,  la  foibleffc  de  fon  tempe- 
ramment  »  &  les  vicillîtudes  de 
fa  fortune  ,  il  entreprit  un  Poème 
Epique* 


M.  ce  Voltaire  dans  fon  Ejfaj 
fur  U  Po'éfie  Efi^ue ,  dont  la  tradu- 
âionfc  vend  chez  Chanbert  ,  Li- 
braire du  Journal  3  dit  que  Milton 
voyageant  dans  fa  jeunellè  en  Irilie^ 
vit  à  Florence  une  Comédie  intitu- 
lée Addtn  y  écrite  par  un  certain  Ita-* 
lien  nomme  Andrtino ,  &  dédiée  à 
Marie  de  Mcdicis  Reine  de  France. . 
Le  fujet  de  cette  Comédie^  conti- 
nuc-t-il ,  étoit  la  chute  de  l'hoii^ 
me  3  les  Ââeurs  croient  Dieu  3  les^ 
Diables,  les  Anges,  Adam,  Eve,' 
le  Serpent,  la  Mort  &  les  fept  Pé- 
chez mortels.  Ce  fujet  fi  peu  propre 
pour  le  Dramatique  &  fi  confor- 
me au  génie  ablurde  du  Théâtre 
Italien  de  ce  tems  là ,  étoit  traité 
d'une  manière  convenable  à  l'extra- 
vagance du  defTein  ,  mais  Milton 
perça  à  travers  Tabfurdité  de  l'exe« 
cution  ,  &  découvrit  la  majeftc  ca- 
chée de  la  matière  qui  comme  il  l'a 
fait  voir ,  pouvoir  fournir  un  Pocme 
Epique. 

Mais  que  Milton  n'ait  pas  vu  ce 
{îijec  dans  la  Genefe  ^  &  qu'il  l'air 


S.piimbre  lyzj.  1541 
apperçûdans  Andrcïno,  fiiivantce 
témoignage  de  M.  Voltaire  ,  c'eft 
un  taie  qui  ne  doit  pas  bcîucoup  in- 
tereirer  les  Sçavans  ,  ce  qu'il  y  a  de 
certain  c'cft  qu'il  ne  commença  ce: 
Ouvrage  qu'après  qu'il  eût  eiitierc- 
mcnc  perdu  la  vue,  &  qu'il  fûc 
obligé  pour  l'écrire  d'emprunter  li 
luaai  de  quiconque  lui  rendoit  vl- 

'  Il  ce. 
^  Ce  fut  en  itftf?.  c'eft  -  à  -  dire  i 
^  deux  ans  aptes  avoir  traité  avec  (an 
Libraire,  car  leur  contrat  cft  datte 
du  17.  Avril  itftfy.  que  Milton  pu- 
blia fon  Poi-mc  du  Paradis  perdu. 

Cet  Ouvrage ,  die  encore  M.  de 
Voltaire  ,  dans  le  Livre  déjà  cité  j 

^ftit  longtcmS  négligé  ,  &  même 
prcfqoc  inconnu  en  Angleterre ,  ce 
tut  en  quelque  forte  M  ilors  Somme» 
ty  qui  apprit  aux  Anglois  à  l'ad- 
mirer, éi.  Milton  n'cft  devenu  ci- 
libre  que  depuis  que  M.  Addillbn  a 

.cxpofè  au  jour  les  beautcz  cachées 
du  Paradis   perdu  ,   &  qu'il  a  éta- 
bli pour  toujours  la  téputation  da 
L'CecOuviagc.dans  fon  fameux Spcc- 


4 


I 


î  5  4  ^     Journal  des  Sçavans  ^ 
Qiïoiqu'il  en  foit ,   Milton  eut 

{)eine  à  trouver  quinze  livres  fter- 
ing  de  fon  Manufcrit  ,  encore  le 
payement  d'une  fommc  fi  modique 
ne  devoit-il  fe  faire  qu'après  la  yen-, 
te  de  trois  éditions  nombreufes.  Sî 
ce  faiteft  véritable,  on  en  doit  na- 
turellement conclure ,  ou  que  Mil- 
ton n'a  jamais  rien  touché  de  fon  • 
Manufcrit ,  ou  que  fon  Ouvrage 
n*a  point  été  ignoré ,  comme  le  dé 
M.  de  Voltaire ,  mais  qu'après  une 
première  vogue ,  il  eft  tombé  dans 
l'oubli,  c'eft  cependant  un  fait  qui 
s'accorde  difficilement  avec  la  tra- 
duction que  Guillaume  Hog  Ecof- 
fois  fit  de  ce  Poëme  en  i  ^50. 

Deux  ans  après  qu'il  eût  donné 
au  Public  le  Paradis  perdu  ,  il  mit 
au  jour  Samfon  Agonifte ,  &  publia 
en  même  tems  le  Paradis  regagné  , 
Poëme  qui  eut  l'avantage  des  der- 
niers Ouvrages  d'un  Auteur.Il  étoit 
infiniment  inférieur  au  premier  ,  & 
Milton  l'cftimoir  beaucoup  plus. 
Après  avoir  pafTé  le  rcftc  de  fcs 
par$  dans  une  profonde  retraite , 


S:ptcmb-a  1719.  1143 

une  violente  amquc  de  j^oiitc  finit 
fcsjoursàBonhil,  proche  de  Lon- 
dres ,  à  la  tf  7'^  année  de  fon  âge.Sori 
corps  fut  tranfportc  dans  cctre  Ca- 
picalc ,  il  y  fut  enterré  dans  le 
Chœur  deTEglifede  faine  Gilles, 
fituée  près  de  la  Porte  nommée 
Cripplcgace,  mais  fans  aucun  mo- 
nuiiienc  cjui  puiflc  perpétuer  fa  nié- 

Nous  ne  chargerons  point  cet 
'  extraîtdti  régime ,  du  caractère ,  ni 
du  portrait  de  Milcon,  nous  rap- 
porterons feulement  uncfingularirc 
qu'un  de  fcs  neveux  raconte ,  com- 
me la  tenant  de  iiiî.  Son  imagina- 
tion ctoic  plus  vive  depuis  le  mois 
de  Septembre  jufqu'à  l'Equinoxe 
duPrintcms,  que  dans  le  rcftc  de 
l'année  -,  les  inégalicez  qu'on  remar- 
que dans  fcs  Ouvrages  montrent 
alTez  en  effet  que  dans  de  certains 
Cemsilécoitun  homme  ordinaire. 

Les  Remarques  de  M.  Addîflbn 
étant  fuffifammenr  connues,  nous 
n'en  parlerons  point  non  plus  ,  &: 
nous  .paiI(;£D0;  au  Pocmc  aoac  oqua 


I S44     fountAÏ  des  SfOVMii 
donnerons  l'extrait  le  plus  cxai 
nient  qu'il  nous  fcrapomblc. 

Livre  I.  Milton ,  après  avoir 
pctlëiîmplemcnt  fon  (ujct  &  in 
qui  le  g^nic  qui  inipita  Moyfc  , 
treen  matière  &prcfentc à  fesL 
tCLirs  le  fpedtaclc  effrayant  de  Sa 
Se  fcs  Anges  précipitez  par  la  Ji 
ce  Divine  dans  un  gouffre  d't 
reur,de  mifere  &  de  perdition 
ne  place  point  fonEnfcrdanslec 
trc  de  la  terre  ,  puifqu'ellc  n'é 
pas  créée  >  mais  dans  le  centre 
cahosdontilfairla  peinture.  S: 
revenu  de  l'ctourdiflement  que 
a  cauré  fa  chute  ,  rappelle  le  i 
mier  fes  efprits  &  réveille  Bée! 
buth.  Ces  deux  Démons  conféi 
enfcmble  fur  l'horreur  de  leur  i 
J-e  dcfefpoir,  la  rage  ,  le  blaf[ 
me  éclatent  dans  leurs  difcours. 
fc  icfolvenc  eniîn  à  faire  une  gui 
étetnelle  au  Tout-puilTanL  Si 
taiTcmble  fes  légions  fisudroyj 
les  harangue,  leur  fait  efperei 
regagner  le  Ciel,  leur  parle  c 
monée  ,  d'nnft  Ctéatuic  nouv 


Stftevéri  171?.         1^4^ 

qui ,  rdoii  une  ancienne  prophétie , 
dévoient  un  jour  éxifler,  &  leur 
propojfe  d'examiner  dans  une  afîcm- 
blcc  gciicrale  ce  qu'ils  doivent  ten- 
ter en  confcqucncc.  Ses  Compa- 
gnons y- foufctivcnt  &  fans  autre  né- 
ccflîré  que  de  fournir  à  Milcon  l'oc- 
calïon  d'une  dcicription  ponipeufe 
dcbfouilicnt  le  cahos  ,  &:  fous  les 
ordres  de  Mammonc  conllruifenc 
ug  Edifice  fupeibc  fous  le  nom  de 
^/indcmonie.  A  peine  eft-il  élevé 
■^u'il  cmbarrafTe  Ion  auteur.  Quel- 
quc  vaftc  qu'il  foitj  il  ne  fçauroit 
(utKrc  à.contenir  tous  les  Efprits  îii- 
ternaux ,  Si  Milton  cft  obligé  de 
meta  mer  phofer  fes  Diablesen  Pig- 
raccs,  à  l'exception  des  Chefs  pour 
les  y  faire  entrer.  Il  les  y  entafTe  en- 
fin, &  donne  le  caradere  des  prin- 
cipaux fous  les  noms  des  plus  fa- 
mcufes  Idoles  du  Paganifme, 

Livre  II.  Satan  aarcfTcla  parole 
aux  Démons  affcmblez ,  &  délibè- 
re s'il  cft  à  propos  de  tcnier  encore 
une  bataille  conctcla  Milice  Célc- 

■fe*  Bélùl^ûœboicdçUmolRl^^^ 


154^  hi^y^^l  ^cs  Sçavansy 
de  la  lâcheté  ,  s'oppofc  fortement  à 
la  guêtre  ,  &  propofc  de  ne  com- 
battre la  mifere  qu*cn  s*apprivoifant 
avec  elle.  Mammonc,  nmboledc 
Tavarice ,  fe  range  à  fon  avis  ,  & 
foûtient  aue  l'or  &  les  perles  qui 
croiflcnt  dans  leurs  demeures  ,  Sc 
qu'ils  auront  l'adreflc  d'employer  à 
difFerens  ufages  peuvent  les  dédom- 
mager des  pertes  qu'ils  ont  faites. 
Bcelzébuth  fe  levé  alors  &  blâme 
également  l'indolence  honteu 
qu'on  leur  propofe  dans  les  Enfers , 
&  l'aflaut  téméraire  qu'on  veut  ten- 
ter contre  le  Ciel.  Pourquoi  délibé- 
rer^ dit-il  3  fî  nous  ferons  ou  la  guer* 
re  ou  la  paix  y  notre  fort  efl  â  dans 
nos  mains.  Le  TouM)ui(rant  nous 
hait ,  fe  venge ,  haiflons-le ,  ven- 
geons-nous ,  mais  fîgnalons  notre 
haine  ,  exerçons  notre  vengeance 
par  des  moyens  plus  furs  &  plus  al- 
lez que  ceux  qu'on  nous  preicnrc.  Si 
j'ai  bien  combiné  les  tcms ,  un 
monde  nouveau  doit  être  forti  du 
néant ,  une  race  qui  nous  cft  odieu- 
fc^  puifqu'elle  cft  dcftinée  à  remplir 

nos 


nos  places  dans  le  Ciel  y  doit  l'habi- 
ter. Tournons  notre  fureur  de  ce 
côte ,  enlevons  à  l*Etcrncl  ces  nou- 
veaux adorateurs  \  il  les  aime ,  nous 
ne  pouvons  l'attaquer  que  par  là.Cc 
déteftable  projet  réunit  tous  les  fuf- 
frages ,  il  ne  s'agit  plus  que  de  trou- 
ver quelqu'un  qui  veuille  traverfeif 

•  le  vafte  fcin  du  cahos  pour  aller  dé- 
couvrir ce  nouveau  monde ,  exami* 

^hcr  la  fubftancc  ,  les  talcns ,  la  for-^ 
ce^  la  foiblcfiTc  de  fes  habitans  ,  & 
profiter  de  tout  pour  les  révolter 
contre  Dieu.  Satan  feul  ofc  fe  char- 
ger de  cette  éxecution.  Les  Démons 
applaudiflcnt  à  fon  courage  ^  fc  dif- 
pcrfent  ,  &  pour  charmer  leurs 
maux ,  s'occupent  à  differens  exer- 
cices^ dont  la  plupart  fembleroient 
convenir  mieux  aux  Héros  d'Ho-. 
mérc  &  de  Virgile  qu'à  ceux  de 
Milton ,  mais  qui  peuvent  cepen- 
dant faire  plaifir  à  ceux  que  la  beau- 
té des  dcicriptions  féduit.  Bien  des 
gens  3  pourront  être  frappez  de  ce 
que  le  Poiftc  fait  dire  à  ceux  qui  s'é- 
lèvent à  dîfputcr  futUîtoN\àsxt* 
Septembre.  i"^. 


154^    Journal  des  S fovMs^ 

ce  y  la  préfcience  ,  k  liberté  3  la 

J>rédcftiiiation  ^   les  décrets  fixes 
e  franc  arbitre^    la   détermina- 
tion abfolue. 

Cependant  Satan  part  ^  arrive  à 
la  porte  de  l'enfer  ,  y  trouve  le 
Péché  y  la  Mort  &  les  Remords. 
Après  un  entretien  dont  nous  ne 
dirons  rien  ici  ^  parce  que  M.  de 
Voltaire  3  dans  l^Eflay  dont  nous 
avons  parlé  y  s'eft  hazardé  à  publici^ 
d'avance  le  jugement  qu'on  en  por- 
teroit  en  France ,  le  Péché  laiffe 
fortir  Satan.  Il  encre  dans  un  abîme 
noir  3  démefnré  9  fans  formes  ^  fans 
dîmenfîons  ^  où  l'étendue  Se  la  du- 
fée  fe  trouvent  engloutis.  L'anar- 
chie ^  Tantipatie  ,  la  confufîon  y 
foûtiennent  le  Trône  de  la  nuit  pri- 
mitive que  TEternel  a  laiiTé  fuD^i- 
fler  entre  ce  monde  &  les  enfers.  Il 
lutte  contre  toutes  les  difficultez  , 
erre  long  tems  à  l'avanture  3 
aborde  enfin  le  cabos  qui  préfidant 
à  cette  mafle  informe ,  devoir  em- 
barraflcr  fa  coiufe  3  &  qui  pourtant 
Jui  cnieigne  charitablement  la  rour 


Septembre  17  29.  1 545 
te  qu'il  doit  tenir.  Il  profite  des  avis 
de  ce  guide  fingulicr  &  arrive  aux 
environs  de  TUnivers. 

Livre  III.  Le  Tout-puiflant  du 
haut  de  fon  Trône  tourne  les  yeux 
vers  Tabîmc ,  &  voit  Satan  planer 
dans  ce  gouflre  &  diriger  fon  vol 
vers  le  monde  nouvellement  créé. 
Il  le  montre  à  fon  Verbe  .  lui  rcvé- 
le  que  l'homme  péchera  »  &  de- 
^^ontre  qu'on  ne  peut  accafcr  de  fa 
^chûte  ni  la  bonté  ni  la  fageflc  divi- 
ne. Il  lui  découvre  enïuice  que 
rhomme  n'étant  devenu  coupaDle 

3ue  par  féduâion  ^  trouvera  grâce 
evant  lui ,  pourvu  que  quclqu'au-r 
tre  3  capable  de  répai^er  fonoEenfe  2 
s'immole  volontairement  pour  lui 
à  la  Juftice  irritée.  Auffi-cot  le  Ver- 
be Eternel  s'offre  à  fon  Père  pour 
yidime ,  accepte  librement  Tin- 
carnation  &c  la  mort ,  Se  rend  à  tou- 
tes lesPuiflancesCéleftes  la  joye  que 
ces  trilles  nouvelles  avoient  inter- 
rompue 

Cependant  le  TyranT*  Infernal 
avance^  £c  perce  enfin  l'efçac^x.^ 


I  j  50  Journal  des  Sçav^ns , 
nébreux  qu'il  parcourt ,  il  ?.rrivc  à 
la  lumière  &  découvre  les  degrcz 
qui  conduifenc  aux  portes  du  CicL 
Milton  en  fait  ici  une  magnifique 
defcriptiôn ,  &  place  fon  Héros  fur 
le  plus  bas  de  ces  degrez.  C'cft  de 
là  qu'il  lui  fait  appercevoir  l'Uni- 
vers créé  pour  l'homme.  Frappé  du 
plus  fubit  étonnement ,  &  rongé  par 
la  plus  noire  envie  ^  il  paflc  à  l'orbe 
du  Soleil  ,  &:  fous  la  forme  d'u 
Ange  de  liuniere ,  dit  à  l'Archange 
Uiiel  qui  préûde  à  cet  Aftre ,  qu'il 
quitte  exprès  rcmpiréc  pour  con- 
templer-dc  près  la  nouvelle  créatu- 
re que  Dieu'4«ftine  à  partager  un 
jour  leur  béatitude.  Uriel  approuve 
fon  defTein  &:  lui  apprena  la  de- 
meure de  l'homme  ,  après  l'avoir 
apprife,  Satan  part  &  s'abat  vers  la 
terre  fur  le  fommet  de  la  plus  haute 
montagne  de  l'Aflyrie. 

Livre  IV.  La  vûëd'Eden  oà  Sa- 
tan doit  exécuter  l'attentat  qu'il  a 
projette  contre  l'homme  9  ou  plu- 
tôt contre  Dieu^l'in timide.  L'envie 
&  la  crainte  Tagitc  ^  le  defefpoix 


Septembre  1719.  Ï551 
enfin  le  confirme  dans  le  mal.  Il  fc 
transforme  en  Vautour,  franchit 
la  haute  montagne  fur  laquelle 
étoit  fitué  le  Paradis  Terreftre ,  en- 
tre  dans  ce  lieu  de  délices  &  fc  per- 
che fur  l'Arbre  de  vie  v  il  voit  de  là 
toutes  les  bèautez  imaginables  raf- 
fcmblces  ,  mais  deux  objets  plus 
.nobles  que  tous  les  autres  attirent 
tous  fes  regards  ,  c*étoit  Adam  & 
Eve.  Milton  les  pieint  tels  qu'ils 
ppuvoient  être  en  ce  premier  état 
a  innocence,  c'eft-à-dire3revétus  de 
toutes  les  grâces  ,  prévenus  de 
toutes  les  faveurs ,  pénétrez  de  tou  - 
te  la  félicité  dont  ils  étoient  capa- 
bles. Notre  Auteur  fe  livre  encore 
ici  à  fon  imagination.  Satan  qui 
pouvoit  les  épier  fous  la  forme  de 
Vautour  qu'il  avoir  prife  ,  va  fc 
confondre  dans  la  troupe  badine 
Ats  animaux  qui  entourrent  Adam 
&  Eve  ,  &  le  transformant  fans 
ccflc  tantôt  en  une  forme  &  tantôt 
en  une  autre  ,  il  entend  enfin  parler 
nos  premiers  Pères.  Il  apprend 
d'eux  que  fous  peine  de  mott  vII^vnx 


1552  ^oîirnd  des  Sçdvans  ; 
eft  dcffcndu  de  manger  du  fruî 
de  TArbre  de  Science.  C'eft  là  def 
fus  qu'il  forme  le  plan  de  fa  tenta 
tion ,  &  qu*il  conçoit  le  deifeii 
meurtrier  de  les  rendre  défoheKTaru 

Pendant  qu'il  diffère  fon  attaqu 
pour  la  faire  plus  furement  3  Uric 
oefcendant  fur  un  rayon  du  Soleil 
avertit  Gabriel  à  qui  la  garde  du  Pa 
radis  Terreftre  eft  confiée  ^  qu'ui 
efprit  infernal  s'ctoit  échapé  dc( 
prifon ,  qu'il  avoir  pafle  par  fa  fphc 
re  j  fous  la  forme  d'un  Ange  heu 
reux ,  que  de  là  il  avoir  rabatu  vej( 
la  terre^  mais  que  fes  geftes  furieus 
à  la  vue  du  Paradis  Terreftre ,  Ta 
voient  trahi ,  Se  qu'il  venoit  appa 
remment  pour  nuire  à  l'honunc 
Gabriel  promet  de  le  trouver  avar 
le  lever  du  Soleil 

Adam  &  Eve  s'entretiennen 
enfemble  9  &  c'eft  ici  où  l'ei 
ne  fera  pas  fâché  de  voir  l 
fentiment  de  M.  de  Voltaire  , 
propos  de  cet  entretien  Se  de  quel 
ques-autres  {cmblables.  »  Il  eft  à  rc 
^^  inarqucr  ^  dit-il ,  que  dans  les  ai 


Septembre  iji^.  1555 
>>  trcs  Poëmes  l'amour  eft  teprefencé 
"Comme  un  vice  ,  Milton  feul 
«•fçait  le  reprefenrer  comme  une 
»  vertu.  Les  peintures  qu^il  en  fait 
»  font  nues ,  comme  les  Perfonna- 
»  ges  qu'il  met  fur  la  Scène  ,  & 
n  font  auflî  refpcâ;ablcs  ,  il  lève 
y>  d'une  main  cbafte  lie  voile  déli- 
3>  cat  qui  dérobe  les  plaifirs  de  cette 
»  paflSon,  Il  y  met  de  la  tendrelfe  , 
9>  de  la  douceur  &  du  feu  ^  fans  in- 
décence. Ce  Poifte  noustranspor- 
»  te  avec  lui  dans  le  Jardin  de  dc- 
n  lices  ,  &nous  fait  goûter  cet  état 
»de  bonheur  innocent  où  Adam  & 
M  Eve  reftercnt  Ci  peu.  Il  ne  s*élevc 
m  pas  au-deffus  de  la  nature  humai- 
>>  ne  ^  mais  au-deffus  de  la  nature 
>)  corrompue  ,  &  comme  il  n'y  a 
93  point  d'exemple  d'un  .  pareil 
yy  amour ,  il  n'y  en  a  point  non  plus 
*>  d'une  pareille  Poeue..*  «  Vers  le 
foir  les  deux  époux  fe  retirent  dans 
leur  berceau  ,  dont  Milfon  fait  une 
defcription  charmante  ,  adrcffcnt 

*  Eflay  fur  la  Peëde  Epique ,  pag.  izB» 
&  119» 


I  j  5  4    fourfial  des  Sçavans  , 
leur  prière  à  Dieu ,  &  fc  livrent  aux 
douceurs  qu'exige  ou  que  permet 
cette  partie  du  jour. 

L'efprit  malin  fe  place  à  l'orcilIc 
d'Eve  pendant  fon  fommeil  pour 
corrompre  fon  cœur  &  fon  efprit 
par  un  longe.  Ce  qui  pourra  éton- 
ner plus  d'un  Ledieur ,  c'cft  qu'à  la 
fuite  des  plus  pompeufes  deicrip-^ 
tîons,  Satan  ne  patoiflecn  cet  en- 
droit que  fous  la  forme  d'un  C^^ 
paud.  C'cft  fous  cette  forme  qu'i 
cft  reconnu  par  les  Anges  que  Ga- 
briel a  détaché  pour  le  chercher. 
Ils  l'amènent  de  force  vers  cet  Ar- 
change, Satan  paroît  fièrement  de- 
vant lui  &  fe  prépare  au  combat , 
mais  effraye  par  unfigne  menaçant 
qui  paroît  dans  le  Ciel ,  il  s'enfuit 
hors  du  Paradis. 

Livre  V.  VI.  VII.  &  VIII.  Au 
lever  du  jour  Eve  effrayée  des  fug- 
geftions  de  Satan  ,  raconte  à  fon 
mari  fon  rêve.  Elle  avoit  crû  pen- 
dant la  nuit  manger  du  fruit  de 
r Arbre  defFendu.  Adam  attrifté  de 
ce  fongQ  la  confole  cependant ,  ils 


Sâptewhre  Jjif.  155; 
fe lèvent,  adicircncun  Cantique  à 
Dieu  &  fortenc  pour  s'amufcr  i 
l'embellifTcment  du  Pat-idis.  Dieu 
i  qui  avoir  permis  à  Satan  de  donner  î 
£ve  un  fongc  qui  devoit  l'avertir 
jiu  danger  qui  la  mcnaçoit,  en  fait 
fulîi  avertir  Adam  ;  mais  au  lieu 
'unfonge  ,  il  envoyé  Raphaël  Vi- 
enne de  ne  point  s'écarter  de  l'o- 
béi (Tance  qu'il  doit  à  fon  Souverain, 
de  faire  un  bon  ufage  de  la  liberté 
a^fcu'il  lui  a  donnée  ,  &  d'être  en  gar- 
ce contre  l'ennemi  qui  le  menace. 

Adam   voit   arriver   Raphacl  j 
'Court  au-devant  de  lui,  le  conduit 
«fa  demeure  &  l'invite  d'y  prendre  ^h 
on  repas  champêtre.  Dans  l'entre- ^| 
.tien  qu'ils  onr  enfemblc  ,  l'Ange  ^H 
(evelc  i   l'homme  la  rébellion  de  ^^ 
Satan ,  la  punition  terrible  qu'en  a 
jiré  le  Créateur  &  les  projets  funeftes 
Due   l'cfprit   de  ténèbres  a   forme 
xotitre  le  genre  humain. 
1      Adam  frappé  de  ce  qu'il   vient 
d'apprendre ,  conjure  fon  Hôte  Cc- 
leftc   de   continuer    fa  narration , 
l'Archange   lui  raconte  les  guerres 


t  j  5  tf  fokmdl  des  S^Avâns  ; 
terribles  qui  fe  font  faites  dans  le 
fcicl.  Sa  tan  for ti  avec  honte  du  prc^ 
inier  combat ,  lui  dit-il ,  taffembla 
(bnConfeil,  inventa  des  machines 
infernales  ,  dont  les  effroyables 
peintures  font  tracées  en  termes  les 
plus  pathctiques&d'après  les  foudres 
d'artilkiie  &  les  fracas  de  la  poudre 
à  Canon  de  nos  jours.  Ces  machi- 
nes dans  le  combat  fuivant  cau{è« 
xent ,  iînon  la  mort  dans  des  [vhz 
fiances  (jpiritucllcs  de  Tarméc  de 
Michel ,  ^u  moins  des  efpcces  de 
inouvemensconvulfifs  &  de  cilUe- 
buttes  fîngulieres  ,  mais  enfin  les 
bons  Anges  arrachèrent  les  monta- 
gnes &  enterreront  lies  machines  ât 
Satan. 

Ce  tumulte  augmentant  dans  le 
Ciel ,  continue  Raphacil ,  &  mcnar 
çant  toutce  qui  étoitfortidu  cahos 
a*y  rentrer ,  alors  l'Eternel  envoya 
fon  Fils ,  à  qui  Thonneur  de  cette 
victoire  étbit  refervc ,  il  vint  fur  le 
champ  de  bataille ,  deffcndit  àJcs 
légions  de  faire  aucun  mouvement, 
pouSz  fon  Char  ^  s*avan^à  fui  fes 


ce 

fi.'. 


Ji. 


Sfpumhre  171J;        Tjjy 

tnnemis  le  foudre  à  la  main  j  les 
rcnverfa  &  les  pouifuivit  jufqu'i 
i'excrémiré  du  Ciel ,  qui  fe  fendic  eii 
deux  ,  les  Démons  fc  précipitèrent 
de  là  lulqu'au  fond  de  l'ibîme  que 

Jufticc  Divine  leur  avoir  creufé, 

le  Meflîe  triomphant  fctourn* 
idans  !e  fcin  de  fon  Pcrc. 

Alapriered'Adam,  Raphaël  ex- 
plique encore  comment  &  pourquoi 
Ip  monde  a étécréé.Ce  morceau  n'eft 
autre  chofc  que  les  premiers  Ciiapî- 
tresdela  Génefe,  aufqucls  Mîiton 
■i.  prête  tous  les  prétendus  ornemens 
de  fon  arc  ,  avec  cette  différence 
que  c'eft  au  fcul  Fiis  de  Dieu  qu'il 
attribue  tout  l'ouvrage  de  la  créa- 
tion. 

Adam  fait  enfuitc  à  l'Ange  plu- 
fieurs  queftions  fur  les  mouvemcns 
des  Corps  Celcftcs  ,  l'Arec  fans 
lien  décider  l'inftruît  des  ditîcteM 
fyftêmes  des  Philofophes  &  dCf 
Aflronomes  ,  &  l'exhotre  à  reptl- 
jncr  une  vainc  curjolîté,  en  bornant 
fes  recherches  à  ce  qui  peur  lui  ctie 
utile.  t 


I 


41 5  5  *    foumat  des  SçMVÂhs  J 

Adam  par  reconnoiffance  poiut 
jtout  ce  qu'il  vient  de  lui  dire  lui  ra- 
conte à  Ion  tour  quelles  furent  Tes 
premières  idccs  après  la  création  , 
comment  il  fut  enlevé  dans  lePara- 
dis  Tcrjreilre  ,  foii  entretien  avec 
JPieu  pour  Tengager  à  liii  donner 
une  Compagne ,  la  bonté  avec  la- 
melle Dieu  la  lui  accorda ,  &  les 
tranfports  de  joye  qu'il  reflentit 
en  la  voyant. 

.  Raphaël  lui  fait  ,  <à  cette  ocça- 
(îon  ^  une  vive  leçon  pale  rapport  à 
l'empire  qu'il  doit  çonfcryer  fui:  la 
femme  ^  &c  s'en  retourne  dans  le 
Ciel. 

Qiielqucs  beautez  que  M  il  ton  (c 
foit  efforce  de  mettre  dans  ces  qua- 
tre Livr-es  ,  il  pourroit  bien  arriver 
que  quelques  gens  fouhaireroicnt 
[u'il  les  eût  compofez  dans  ce  tcm$ 
e  l'année  où  fon  imagination  étoit 
plus  pofée. 

Livre  IX.  Tous  ceux  que  d'ex- 
traordinaires faillies  d'imagination  , 
<^ue  des  comparaifons  trop  cbar*- 
gces^  que  des  digrefHoDS  t;rop  ijipr 


t 


Septembre  i?!^»        15  0 

qucntes,  qu'une  érudition  afFedéc, 

qu€  des  contradi<%ions  apparentes  ^ 

qu'un  mélange  furprenant  du  Sacré 

avec  le  prophane  *,  tous  ceux  enfia 

.  qui  auront  été  bleflez  par  tant  de 

traits  particuliers  à  ce  Poëme  cet* 

tainemcnt  tout  nouveau  en  fongeii'^ 

re  y   pourront  être   dédommagez 

.  pajc  la  lc<3:iu:e  du  5.  Livre  _,  que 

quelques  eens  appellent   le  Chef* 

ÂOsHvre  de  Milton  ,  mais  qu'on  ne 

'^Tçauroit  eftimer  fon  véritable  prix 

qu'en  le  Irfant  en  entier. 

Satan  ayant  parcouru  la  terre  ^ 
trompe  la  vigilance  des  Gardiens 
du  Paradis ,  en  y  rentrant  comme 
on  broiiillard  ^  il  s'infinue  dans  le 
Serpent  qrfil  rencontre  endormi  ^ 
&  projette  de  tenter  nos  Pères  fous 
cette  forme.  Cependant  les  deux 
Epoux  fe  lèvent  &  fortent  au  point 
du  jour  pour  vaquer  à  leurs  oc- 
cupations ordinaires.  Eve  propofe 
à  Adam  de  s'écarter  l'un  de  l'autre 
fous  prétexte  que  leurs  cateffcs  mu- 
tuelles les  détournent  de  Touvragcv 
Adam  s'oppofc  à  ce  projet ,  aile- 


1 5  if  o  JoHméil  des  Sptvâns  ; 
guantle  danger  prochain^&la  crains 
te  qu'il  a  que  l'ennemi  dont  ils  fono 
lYcrds  3  n'entreprenne  de  la  fédui-* 
te  quand  elle  fera  feule.  Eve  piquée 
de  ce  qu'Adam  la  foupçonne  de 
fbiblelTe  ^  en  fait  de  délicates  plain« 
fcs  ^  combat  âuement  Tes  raifons  j 
&  perfide  dans  Ton  dcITein ,  Adam 
fait  fes  efibrts  pour  l'en  détourner 
de  nouveau  ^  mais  au  milieu  des 
motifs  Te  plus  propres  à  l'en  difluag 
der ,  il  laifla  échaper  ces  paroles  :  (T^ 
tucroyois  pourtant  qu'une  attaque 
imprévue  feroic  plus  dangeréufe 
pour  nous ,  va  _,  reftant  contre  ton 
gré ,  tu  n'en  ferois  que  plus  abfente^ 
va.  Eve  faifit  des  mots  fi  capables 
de  la  retenir ,  feint  d'y  appercevoic 
une  pcrmiflion  complctte  ,  dégage 
doucement  fa  main  de  celle  de  foQ 
Epoux ,  âc  s'éloigne  de  lui. 

C'eft  alors  que  le  Serpent  l'abor- 
de ,  &  qu'après  avoir  laiflc  parler 
fa  feinte  admiration  dans  des  geftes 
de  furprife  ^  de  rcfped  &  de  dé- 
vouement 3  il  lui  adrelTe  les  louan- 
ges les  plus  outrées.  Eve  furprife  de 


Septembre  171  j .         15^'! 
Tcntendre    parler  ,    &  fuppofanc 
mille  fois  p\u$  de  juftefle  dans  fes 
difcours  qu'il  n'y  en. avoir  en  effet  ^ 
parce  qu'ils  la  âatcoient ,.  lui  de«* 
mande  d'où  lui  viennent  &  l'ufagç 
de  la  parole  ,  &c  la  raifon  fublime 
qu'il  fait  voir.  Le  Serpent  lui  rér 
pond  qu*il  doit   ces  deux  grands 
avantages  au  fruit  d'un  Arbre  dont 
il  a  mange  par  bazard ,  &c  qui  fubi* 
tement  l'a  tiré  de  la  condition  de$ 
Brutes  pour  l'élever  à  celle  desCréa- 
tures  raifonnables.  Eve  à  ces  mors 
fe  laifTe  conduire  à  cet  Arbre  ^  elle 
voit  avec  étonnement  que  c'eft  le 
feul  qui  lui  (bit  inter<lit  3  &  le  dit  à 
Satan^  Alors  le  Tentateur  non  con- 
tent de  ce  qu'il  a  avancé  fauflement, 
veut  encore  faire  croire  à  la  femme 
ue  ce  fruit  lui  a  donné  la  faculté 
e   pénétrer  les  fecrets  du  Très- 
Haut  ,  &  l'affurc  que  ce  n'eft  que 
par  une  baffe  jalouue  que  Dieu  s'efl: 
xéfervé  ce  fruit ,  &  parce  qu'en  en 
mangeant  l'honune  lèroit  pareil  à 
Dieu.    A  lodieufe  impremon  que 
ce  difcours  fût  (ut  U  femme  ^  fe  joi- 


3 


15^1  journal  des  Sçavdfis; 
gnirent  la  vue  fcduifante  de  TAr-î 
brc,  rapedtquc  Thcurc  du  repas 
rxcicoit  en  elle,  la  vie  que  pofTedoit 
le  Serpent  quoiqu'il  en  eut  mangé  ^ 
ôc  la  nient  liiccombcr.  Apeine  a-t- 
elle  goûté  le  ftuit  fetal  qu^elle  entre 
dans  une  fone  d'yvreffe.  Elle  (ê 
croit  heureufe  y  fe  congratule  de  fa 
hardiefle  3  fepropofe  de  cacher  foa 
bonheur  à  Ton  mari  :  mais  tout  à 
coilp  la  crainte  s'empare  de  (on  amc^ 
fi  Dieu ,  dit-elle ,  me  prcparoit  des 
châtimens  ^  s'ilmedonnoitlecoup 
de  la  mort  ^  fî  je  rentrois  dans  le 
ncant^Adam  formeroit  de  nouveaux 
nœux  avec  une  nouvelle  Eve  ,  8c 
trouveroit  fon  bonheur  avec  elle* 
Ah  !  cette  penfée  feule  me  fait  mou^ 
rir ,  le  fort  en  cft  jette,  Adam  parta^ 
géra  ou  mon  bien  ou  mon  mal.  A 
ces  mots  elle  arrache  une  branche 
de  l*Arbre  de  fcience  &  l'apporte  à 
fon  mari.  Nous  ne  rapporterons 
point  la  confternation  d'Adam ,  les 
diftcrens  degrez  par  où  Milton  le 
fait  paffer  de  l'indignation  à  l'a- 
mpur^  Se  de  l'amour  à  la  défobeif^ 


Septembre  1715.  Ijtfj 
Tance ,  nous  dirons  feulement  que 
■prenant  enfin  par  un  excès  de  tea- 
drcire  la  réfolution  de  mourir  avec 
fon  Epoufc  ,  lî  véritablement  ce 
fritit  doit  les  faire  mourir,  il  con- 
!cnr  à  manger  du  truit  deffcndu. 
•^lilcon  peint  les  funeftcs  cifecs  de 
xetre  défobci  ll'ancc  avec  les  couleurs 
les  plus  vives,  &  les  plus  rcc]lc^■ 
chccs.  Ils  penfcnt  auffi-rôt  à  coii-, 
rir  leur  nudité  ,    la  difcordc   fe 

.et  enti'cux  ,   &  leur  fait  s'a dcenec 

i  rcptoclics  les  plus  fan^lans. 

Cet  extrait  n'étant  déjà  que  trop 
liong,  nous  n'entrerons  point  dans 

détail  des  trois  derniers  Livres, 
nom  nous  contenterons  de  dire  que 
les  Anges  quittent  la  terre,  que  J. 
C.  vient  juger  les  coupables ,  que 
Satan  retourne  aux  enfers ,  que  le  " 
péché  &  la  mort  in&tfient  la  natu- 
re ,  qu'Adam  &  Eve ,  aprcs  plu- 
fieurs agitations,  cflaycnt  dappai- 
fcr  laDivinitc  offcnlee,quc  le  Fili  de 
Dieu  intercède  pour  eux  ,  que  le 
Tour-puilTant  l'exauce ,  maisdécla- 
xe  qu'ils  ne  f^auroîenc  demeuxeK.^^ 


plus  long  tcms  dans  le  Paradis  Tcjpa 
ttflxc ,  qu'il  envoya  Michel  pouc  - 
les  en  chafler ,  avec  ordre  de  révfe» 
1er  à  Adam  ce  qui  arrivera  dans  la^ 
ftiite  des  tems  à  fa  pofterité^  que 
cet  Archange  lui  découvre  dans  une 
vifion  tous  les  évenemens  futurs  ju(* 

3u'au  Déluge^  &  lui  narre  ce  qui 
oit  le  fuivre. 
Au  refte  dans  les  derniers  Livres 
comme  dans  les  précedens  ,  on  r^*; 
trouve  toujours  le  même  genre  cG^ 
Poëfie  ,  le  même  tour  d'idée  du 
Poète,  un  fond  prodigieux  d'cru* 
dirion,  une  fécondité  fans  pareille 
d'imagination ,  une  foule  de  com^ 
paraifbns ,  une  vivacité  de  defcrip* 
rions ,  une  force  d'expreflîons  ,  qui 
ne  fe  rencontrent  point  ailleurs  ,  en 
un  mot  de  quelque  opinion  qu'on 
foit  prévenu  à  Tégard  du  fameux 
Milton^  il  eft  par  tput  Milton. 


.Septemhre  171?.        ijï). 

LES    OEV  TRE  SDR 

faim  Ambrnife  fnrU  Vir^niti  , 
frAÀiiht  en  Fr.itiçois  avec  ats  No^ 
tes  &  une  Dijfertation  Pniiminai~ 
rejur  les  Kierge  .  l'ar  le  R.  P.  d» 
Bourecueil ,  Prêtre  de  tOratoire, 
A  Paiis ,  en  la  Boutique  de  Jac- 
ques Etienne ,  chez  Barchelcmi 
Alix,  Libritre,  rue  faine  Jac-; 
^  <jiies  ,  à  la  Vctm  :  1719-  vol. 
in-iz.  pp.43j.  fans  la  DilTcrta-* 
tionde  xxi. 

^V  E  Pete  Duranty-dc-Bonrccueil 
Xj  Auteur  de  l'Ouvrage  que  nous 
annonçons ,  a  raflemblé  dans  ce 
Volume  toutes  les  Oeuvres  de  faint 
Anibroifc  fur  la  Virginité,  de  forte 
qu'on  y  trouve  les  trois  Livres  des 
Vierges,  le  Traité  de  ta  Virginité, 
celui  de  l'Education  d'une  Vierge, 
ou  de  la  pcrpérucllc  virginité  de 
Manc,rcxhorcation  deccPercàU 
Virginiré,  5i  fon  invcdlive  contre 
une  Vierge  qui  s'croit  laifTé  corrom- 
pre. Tous^ccs  morceaux  ibat  aop 


* 
I 


î  5  ^^  JouMfiÂl  des  SçAvMs  i 
connus  pour  en  donner  ici  l'extraîC 
Nous  nous  contenterons  de  rappor-. 
ter  un  précis  de  laDiflertation  Pré* 
liminaire  ,  nous  copierons  enfuke 
un  endroit  de  cette  Traduiîlion  pouc 
mettre  le  Ledeur  en  état  d^c  jugée 
du  ftile  du  Traducteur. 

Après  avoir  remarqué  combieft 
l'état  du  célibat  a  été  négligé  fuc  Ift  . 
terre  dans   les  premiers  tcms  ^  & 
combien  Texcmple  de  J.  ~C.  Fil^^ 
d'une  Vierge  ,  &  lui-même  Vierge^ 
toute  fa  vie  lui  a  donné  de  crédit , 
notre  Auteur  entre  en  matière  &di* 
vifc  fon  Ouvrage  en  cinq  articles*, 
r**:  Quelle  eft  Tantiquité  des  Vierges?' 
2®.  Quel  jour  étoit  deftiné  pour 
leur  Confécratïon  ?  }®  •  Avec  quel- 
les cérémonies  leur  donnoit-on  le 
Voile  ?    4®.    Quelle  place  occu^ 

f)oient-ellcs  dans  PEglife  ?  5°.  Quel- 
^%  exhortatiôns^  l'Evêque  leur  fai- 
foit-il  à  cette  occaiîon. 

Art.  I,  Il  eft  indubitable  que  les 

Vierges  ont  paru  dans  TEglife  auflî- 

fôt  qu'elle  a  commencé  à  fe  former, 

puifqut  Philippe  avoir  quauc  fiUcs|^ 


Septembre  1719."        15. 

lî toutes  quaric  étoicnEdcmcuréi 

iergcs  ,   &c  que  falntc   Thécle , 

Mmme  le  rapporte  le  P.  de  Bonre- 

f-cucil,  iiiftruitc  parfaint  Paul,  eft 

devenue  célèbre  par  fa  confccxarîoa 

Slavirginitc.  Dès  le  rroKiemeficclç 

lJcs  Vierges  compofoicnt  une  por- 

'  tion  fi  confidérable  de  l'Eglîfe,  que 

faint  Cypxicn ,  au  milieu  de  U  plus 

'  violente  pcrfécution  a  compolè  un 

Traité  pour  leur  apprendre  quelle 

«Revoit  ccrc  U  pureté  de  leurs  mœurs 

&  la  gravité  de  leur  conduite.    Il 

«'y  a  pas  lieu  de  douter  que  les  autres 

Eglifesn'eulTefic  le  même  avantage 

que  celle  de  Carthage.  Il  eft  vrai 

L,^ue  les  Loix  Romaines ,  dît  notrç 

HjAurcur  ,    deficndaut  Tous  de  gci^ 

Vyes  peines  de  vivredans le  célibac  , 

KlQc  obligeant  chacun  à  donner  des 

HiCitoyensàla  République,  les  filles 

H^i    vouloient   demeurer  Vierges 

F  s'en    faifoient    pas    publiquement 

profelfion,  &  ne  fe  diftinguoient 

àcs  autres  que  par  une  conduite 

plus  fagc  &  plus  niefuréc 

L,    Mais  d'abord  que;   l'£mpeiea|J 


?■ 


t  fgt  IouthmI  des  Sç4V0i5 , 
Conftantin  eut  donné  la  paix  à  V^^ 
gUfe ,  cette  vertu  ccffa  d'être  captir 
ve ,  &  les  Vierges  portèrent  puoli*- 
cuemeiit  des  marques  de  leur  cotl« 
iecration.  Le  Pcmt^  laCappadoce^ 
Alexandrie ,  Rome  ,  Conftantino^ 
pie ,  Milan ,  Arles ,  Trêves ,  B«r* 
aeaux  furent  fubitement  remplies 
de  jeunes  filles  qui  renoncèrent  hau* 
tement  aux  alliances  les  plus  fiatei}- 
fes  pour  embrafTer  le  célibat.  Toute 
la  différence  qu'on  reriarquoit  erî* 
tr'elles  confiftoit  en  ce  qœlestmes, 
Après  avoir  reçu  le  Voile  par  TE- 
vêque ,  demeuroient  avec  leurs  pa* 
cens  dont  elles  faifoient  la  gloire  tc 
le  bonheur  ^  &  que  les  autres  fe  re-. 
tiroient  dans  de  Hùntes  Societez, 
ou  fans  être  cloîtrées ,  «lies  vivoient 
en  commun  (bus  la  conduire  d'une 
Supérieure  ,  ne  pofledant  rien  .en 

Î>ropfe  ^  &  ne  iortant  jamais  de 
eur  retraite  que  pour  aller  àTEgli- 
fe ,  ou  pour  vaquer  à  des  exercices 
<lc  charité.  C'cft  ce  qu'on  appella 
dans  la  fuite  des  Monaftcres.S.  Au- 
guâXn  en  établit  un  tel  à  Hippone 


Sâftembre  1 7 1  j.  1  $e^ 
tous  la  difcipline  de  fa  lœur  ^  &  lui 
^oDna  une  Règle  3  il  s'en  forma  un 
pareil  à  Boulogne  en  Italie  àc 
vingt  Vierges ,  comme  le  remar- 
que faint  Ambroifc ,  &  l'on  en  vit 
prefque  ^n  même  tems  dans  toutes 
les  Provinces  de  ^Empire  Jlo* 
main. 

jtn.  n.  Il  neparoît  pas  que  les 
Evêques  ayent  jamais  déterminé  un 
four  particulier  pour  la  confécration 
'tIcs  Vicft:ges.  Cependant  il  cft  à  pré- 
itimer  (ju'ils  attcndoient  les  Fêtes 
ks  plus  iblemnelles  pour  cette  édi«* 
fiante  cérémonie ,  par  exemple  cel- 
les de  Noël  &  de  Pâques,  Ccftcc 
que  nous  apprenons  de  fakit  Am« 
broife  lui-même.  Padant  à  fa  iœur 
Marcelline  ,  il  lui  rappelle  le  jour 
:deNoël  comme  celui  Qc  fes  noces 
fpirituelies  2  &  parlant  à  ime  Vierge 
qui  s'étoit  laiffé  féduirc  ,  il  lui  rap- 
cUe  le  jour  de  Pâques  comme  ce- 
ui  aux  ^ngagemens  duquel  elle  a 
totalement  manque.  Le  Pape  GéUu 
fe  ajouta  dans  la  fuite  à  ces  deux 
grands  jours  celui  de  iâînt  Pierre  fie 


11 


x  J7^  Jtf/^ni  ^/  des  Sçâvâm  , 
de  faine  Paul  ^  durant  lequel  il  fe 
ÊûToit  à  Rome  un  grand  concours 
de  peuple  ^  mais  nui  Evêque  ne 
s'aftreignic  jamais  à  cette  difcipline. 
Le  moment  de  la  vocation  ,  ou  la 
commodité  èi'&%  Vierges  femblent 
avoir  toujours  décide  du  tems  de 
leur  facrince. 

'^Art.  IIL  La  fille  qui  fc  don- 
noit  à  Dieu ,  fe  tranfportoit  à  TEgli- 
fe ,  le  plus  foùvent  accompagnée  de 
toute  fa  famille ,  les  autres  Vierge^ 
Tenoient  audcvant  d'elle  pour  la  re- 
cevoir ,  &  fi  c'étoit  un  jour  de  Bap- 
tême folemnbl  ^  on  la  plaçoit  au 
milieu  de  tous  les  nouveaux  hapti- 
fcz ,  &  c'éroit  avec  ce  refpecStable 
Cortège  qu'elle  approchdic  de 
l'Autel. 

Si  la  fille  fçavoit  ou  prévoyoit 

3ue  fes  parens  s'oppoferoicnt  à  fon 
eflein  ^  elle  fe  déroboit  à  leur  ten- 
drcffe  ,  &  vcnoit  inopinément  fe 
|etter  aux  pieds  de  TEvêque ,  &  le 
conjuroit  avec  larmes  de  lui  don« 
ncr  le  voile.  On  en  a  vu  à  qui  TEvc- 
^uerefiifoit  cette  faveur  ^  loir  pour 

c'auurec 


Septembre  1719.         1571 

s'alTiircr  de  leur  vocacion  ,  foir  pour 

lYoir  la  tcms  d'y  faire  confcntir  leur 

t-famillc  ,  qui  fc    tenant   debout  ^ 

^^tanrôc  conjiiroient:  le  peuple  d'cn- 

^ptonner  pour  cUcs  les  prières  accoû- 

^Ftumées ,  Si  tantôt  prenoicnt  la  main 

^Eâu  Pomife  pour  l'imporec  fur  leur 

B^tête.  Il  y  en  a  même  qui  ontpoulTc 

.   le  cranfport  de  leur  zélé  jufqu'à  le 

couvrir  de  laNapc  de  l'An  ce!  au 

j^éfautdu  Voiic  qu'on  leur  rcfufoii 

&  jtifqu'à   dcclarcr   publiqucmcril 

qu'elles  fe  croyoicnt   confacrécs  ai 

la  main  de  J-C.  même. 

Alors   on  faifoît   quitter  l'habif 

fcculicràla  Vierge  pour  lui  en  don* 

ner  un  qui  la  diftinguât  du  rcftc  dc' 

H%n  fcxc  ,  on  prioit  pour  elle ,  fi 

^&Evcque!ui  donnoitle  Plammeum 

^PVoile  de  couleur  de  feu  qu'elle  por- 

roit  coure  fa  vie,  auquel  il  ajoutoit' 

un  autre  ornement   de  tête  d'une 

forme  particulière   qui  s'appcUoit 

Notre  Auteur  examine  ici  fi  1' 
Êoupoit  alorsleschevcux  aux  Vii 
j^s  comme  on  les  leur  couçe  3.^1 
'    Seftmbrt.  6^ 


9 


I 


1 5  7^  fofêrffsl  des  Sfavéms  ; 
fenc ,  &  répond  que  Tufage  a  été 
4iâcrcnt  félon  les  tems  &c  les  lieux. 
Dans  l'Egypte  &  dans  la  Syrie  la 
Vierge  qui  (e  confacroit  à  Dieu  aW 
loit  d'abord  fe  préfcnter  à  la  Supé- 
rieure pour  qu'elle  lui  coupât  les 
cheveux,  &  gardoit  ces  pieufès 
dépouilles  toute  fa  vie  comme  ua 
témoin  de  fa  confecration  à  Dieu» 
Il  n'en  étoit  pas  de  même  en  Italie  ^ 
en  Afrique,  &dans  les  Gaules.  Le 
Vierges  y  confervoient  non  feule- 
ment leurs  cheveux  ^  mais  les  y 
portoient  dénouez  comme  les  fem- 
mes mariées  ,  comme  un  fîgne  pu- 
blic de  leur  alliance  avec^l'Epoux 
Célefte.  Nous  avons  un  exemple  du' 
premier  uTage  dans  une  Lettre  de 
faint  Jérôme  à  Sabinien.  Il  y  parle 
d'une  Vierge  confacrée  à  Rome  qui 
voulut  s'établir  à  Bethléem ,  siVfic 
couper  les  cheveux ,  &  dans  la  fuite 
le$  donna  à  Ton  Amant  pour  pre» 
micrc  recompenfe  de  l'amour  qu'd- 
le  lui  àvôit  infpiré.  Nous  avons  ua 
exemple  du  fécond  dans  fàint  Am«- 
hrçiic  ^  lor/que  prefaivant  à  ime 


Vierge  qui  étoic  tombée  dans  le  ca- 
me ,  les  pratiques  de  |>ctiicence 
qu'elle  devoir  cnibraller ,  il  lui  dit: 
coupez  j  coupez  ces  cheveux  que 
vousavcz  fait  lervir  i  \i  vanict ,  SC 
qui  oDC  donné  occasion  à  vociç  chu- 
te. 

La  difcipliae  étojr  même  Ct  £é~ 

.  vcre  en  faveur  de  l'iifage  de  gardcf 
fes  cheveux,  que  le  Concile  de  GaoT 

^grc.  Canon  17%  avijit  deflendij 
aux  Vierges  de  fe  les  faîie  couper 
fous  peine  d'anathcmej  &  que  les 
Evêques  engajjcrent  l'Eiu  pereuE 
Thcodofe  d'en  faire  pie  Loi  l'an 
j?o.  Onfera  peut-ccre  furpcis ,  dit 
notre  Auteur  ,  qu'une  coLitume  qui 
a  cnBn  prévalu  chez  les  Latins  Se 
chez  IcsGrccs,  aitétcinterdite  fous 
de  fi  pricves  peines  ,  &  que  la  Puif- 
fance  Ecclefiaftiquc  &c  Séculière  (9 
foycnt  réunies  pour  l'abolir.  Deux 
morift  y  concouroicnt  pour  lors, 
1°.  Lcfentimcnt  du  grand  Apotrc 
qu'on  prenoic  à  la  Lettre,  Si  qui 
fembleinfinuerquec'cft  une  îgno- 
joimc  À  une  Uwtxte  d'ivoii  1^  chcK 


1 574  Journal  des  Sçavàns  ; 
veux  coupez  :  2®X*envic  de  s'oppoS 
fer  à  quelques  Vierges  hérétiques,' 
qui  maniteftoient  leur  fchifme  e& 
aâèdant  une  pénitence  plus  auftere^ 
&  fe  faifant  couper  les  cheveux. 

Quelque  ufage  qu'on  fuivît ,  dès 
que  la  Vierge  étoit  admife^l'Evêque 
environné  de  Miniftres  &  d'une 
foule  de  peuple  ,  lui  expliquoit  ce 
que  faint  Ambroife  appelle  l'Hy- 
mne de  la  Virginité.  Les  unspré^ 
tendent  que  cet  Hymne  étoit  un 
Cantique  particulier  fait  exprès 
pour  cette  cérémonie  ,  d'aunes 
croyent  que  c'eft  le  Pfcaumc  44.  de- 
puis le  dixième  jufqu'au  dernier 
verfet.  Quoiqu'il  en  foit  ,  cette 
Vierge  promettoit  alors  d'être  fidcl- 
le  à  (es  engagemcns ,  &  le  peuple 
lui  répondoit  par  une  acclamation 
&  par  un  Amen  général» 

AH.  IV.  &  V.  Ges  deux  articles 
font  très<ouKS  dans  notre  Auteur. 
Il  s'y  borne  à  nous  apprendre  que 
les  Vierges  avoient  une  place  mar- 
quée dans  l'Eglife,  d'où  fans  être 
vues  de  perfbnne  elles  aififtoient  à 


Seftembre  lys?.'         1575^1 
l'Office  j  Si.  que  l'Evêquc  3.  Iciir  n 
Profcffion  leur  fiifotc  un  difcours 
aflcz  lemblable  à  ceux  qu'on  leur 
faic  prefcncemcnt.  Voilà  le  morceau 

3 ne  nous  avons  promis,  il  cft  tiré 
u  Traitéde  la  Virginité,  Lîv.  *.  j 
fag.  88.  1 

Il  y  avoit ,  il  n'y  a  pas  long  teins,' 
.  dans  U  Villcd'Antiochc  une  jeune 
fille  qui  fetenoic  dans  une  auflcre 
Retraite;  mais  plus  elle  avoir  foin  de 
fc  cacher  aux  yeux  des  hommes, 
plus  les  hommes  avoîcnt  d'ardeur  & 
d'emprcflement  pour  lavoir.  Car 
quand  on  a  beaucoup  entendu  van- 
ter uncbcauté  qu'on  n'a  point  enco- 
re vue  ,  on  cft  encore  plus  vif  à  la 
rcchccchct.  A  l'amour  qu'elle  inf- 
pirc  le  jomt  le  motif  de  la  curiofitê  , 
d'autant  plus  queue  pouvant  ju^cr 
par  nos  propres  yeux  fi  elle  a  moins 
de  charmes  que  nous  ne  croyons  , 
nous  fuivons  prefque  toûjoiirs  les 
icntimens  &  les  délits  de  notre 
ccEur  ,  qui  nous  petfuadcnt  qu'elle 
ai  a  encore  plus  que  la  renommée 
Bn'uipublic.    Voilà  pourquoi  cctt9'-| 


T^jè  Journal  des  SfAvMHS ;. 
j&intc  Vierge  ,.  voulant  coupet 
court  à  toutes  les  recherches  ^.coa- 
facra  fa  virginité  à  Jefus  -  Chrift*. 
Alors  Tes  Amans  perdant  toute  efpc^ 
rance  de  la  poUedtr  ,  changèrent- 
leur  amour  en  haine  ,  &  prirent  le 
parti  de  la  livrer  au  Tyran ,  qui  vo-, 
noit  d'exciter  une  violente  perfècu^^ 
tion. 

Avec  quelle  intrépidité  fe  prcpa?3 
ra-t-elle  à  foûtenir  les  efforts  cjg; 
cette  tempête  l  Elle  ne  peut  fc  rcfou- 
dre  de  prendre  la  fuite  ^  quciqu'ello 
craigne  de  tomber  entre  les  mains 
•de  ceux  qui  tendent  des  pièges  à  fk 
pudeur  :  elle  fe  prépare  donc  2; 
donner  des  preuves  de  Ton  courte 
&  de  fa  vertu.  La  grandeur  de  fa  £r 
la  met  au^-delTus  de  la  crainte  de  la 
mort.  Elle  la  fouhaite  même  pour 
conferver  fa  virginité.  Enfin  arrive 
ce  jour  heureux  >  où  elle  doit  rece»- 
voir  la  couronne  >  ce  jour  qui  tient 
tout  le  monde  en  fufpend  à  la  vue 
du  double  combat  qu'elle  va  foûte- 
nir ,  &  pour  b  chafteté  ^  &  pour  It 
Religion»  On k préfented^aot  1^ 


Septemhn  17IJ."  ij" 
^gc ,  qui  voyant  d'un  côté  fon  i 
taclicnient  à  la  foi ,  &  de  l'autre 

iès  allarmes  pour  fa  pureté  ;  qu'elle 
cft  prête  à  IbufFcir  toutes  forces  de 
tourmens ,  S;  qu'elle  ne  rougit  que 
d'ècre  expolèc  aux  rcgatds  des  hom- 
mes ,  contjoit  l'abominable  dellcia 
de  lui  faire  perdre  tout  à  la  fois  &la, 
IHjrcté  &  la  Religion  ,  cfpcranc 
qu'après  lui  avoir  ravi  le  premier 
tjpfot ,  il  lui  ravira  facilement  le 
lecond  j  qu'elle  ne  pourra  plus- 
confcrvcr.  Il  lui  commande  donc 
de  clioitîr  entre  facrificraux  Dieux, 
ou  être  profticuce  dans  un  lieu  infâ- 
me. Eft-ce  ainll  ,  ô  Juge  inique^ 
que  vous  honorez  vos  Dieux ,  & 
que  vous  les  vangez  de  leurs  enne- 
mis !  &  combien  vos  mœurs  font* 
elles  corrompues  ,  puifque  vous, 
êtes  capable  de  prononcer  de  pareilf 
lesfcntcnccsî 

Alors  cette  géncrcufe  fille  prête  i 
tout,  pour  ne  pas  trahir  fa  Reli- 
gion ,  ne  craignant  que  pour  fa  pu- 
reté ,  fc  difoit  à  elle  -même 


]4 


I 


H&nd  de  ion  cœut  :  Quel  parti  doîsvi^^H 


1 57  8  ^owmaX  des  Sçdvuns  ; 
je  prendre?  C*cft  aujourd'hui  qu*i! 
faut  être  ou  Vierge  ou  Martyt'e.  On 
veut  m'élevcr  Tune  ou  l'autre  de  ces 
couronnes  y  mais  puis-je  croire  que 
je  demeure  Vierge,  fi  je  renonce 
r Auteur  de  la  Virginité?  Eft-ce 
être  Vierge,  que  d'adorer  une  Dée& 
fe  impudique  :  que  de  révérer  des 
Dieux  adultères  ?  cft-ccêtre  Vierge^ 
que  de  defirec  de  plaire  au  Dteu  de 
Tamour?  Il  vaut  infiniment  mieig 
garder  la  chaftetc  du  cœur  que  celle 
au  corps.  A  la  bonne  heure,  gar- 
dons Tune  &  l'autre,  fi  cela  fe  peur, 
mais  fi  l'on  ne  nous  le  permet  pas  y 
foyons  plutôt  chafte  devant  Dieu 
que  devant  les  hommes*  Rahab  n'é« 
toit  qu'une  Courtifanne  ;  mais  la 
confiance  qu'elle  eut  aux  promefTes 
de  Dieu,  procura fon falut.  Judith 
fe  para  pour  plaire  à  Holopherne  ; 
mais  comme  la  pieté  ,  plutôt  que  la 
vanité ,  lui  avoir  fait  prendre  fo  or- 
nemens ,  pcrfonne  n'a  ôfé  foupçon- 
nerfa  conduite.  Son  exemple  me 
convient  tout-à-fait  dans  l'extremi* 
le  où  je  fuis  réduite  :  car  fi  pout 


Stptemhre  1719;  i  ^79 
■*voir  furvi  les  mouv  cmens  que  la 
\R.cligion  lui  infpiioit,  elle  conferv^ 
&  fa  pudeur  &  fa  Patrie  ■■,  peut-être 
qu'en  l'imitant ,  nous  confervetons 
auflî  notcc  Religion  Si  notre  chafte- 
té  :  au  lieu  que  u  elle  avoît  préféré  ù. 
pudeur  à  fa  Religion ,  elle  auroic  en  < 
même  tems  perdu  fa  Patrie  &  ^J 
pudeur.  .1 

Soutenue  par  ces  grands  exem-^l 
pleSj  fortifiée  par  cette  parole  de  l'E-  1 
*^angile  qu'elle  méditoïc  fans  ccflc  }  I 
Qufi  quiconque  perdra  fen  ame  poHf  À 
rameur  de  Jefiu-Ckrt/i  U  trouver»^  i 
elle  vetfa  des  larmes  en  rcccvant-| 
l'injufte  arreft  que  ce  Juge  abomi-  1 
nable  venoit  de  prononcer.  Elle  | 
garda  le  fdence  de  peur  que  fcs  J 
oreilles  impures  ne  l'entendiiTenc  I 
parler.  Elle  eut  horreur  du  choix  i 
qu'on  lui  propofoit ,  &  elle  ne  vou-  I 
iutrcnoncerni  à  Jefus-Chrirt,  014  I 
fon  honneur  i  &  par  ces  fentîmen^  J 
fi  héroïques ,  jugez  fi  elle  étoit  capa-  m 
bic  de  foiiiller  fon  corps ,  puifqu'el*  S 
le  ne  voulut  pas  feulemenc  fouillccfl 
&  voix.  riH 

SiptetHkrr^  tS     ^ 


ï  5  8o  fûumal  des  Sfdv4fts  ; 
'  Ici  je  n'ofe  continuer  mon  difj 
cours ,  &  je  crains  de  rapporter  & 
de  décrire  les  honteufes  circonftan-^ 
ces  de  cette  Hiftoirc.  Vierges  fàîn-; 
tes ,  bouchez  vos  oreilles.  On  con- 
duit une  fervante  de  Dieu  dans  un 
lieu  infâme.  Vierges  faintes^  gu«* 
vrez  vos  oreilles.  On  peut  violer 
une  Vierge  de  Jefus^Chrift  ,  mais . 
on  ne  peut  pas  la  rendre  adtdtére. 
Par  tout  où  fe  trouve  une  Vierge 
là  fe  trouve  le  Temple  de  Dieu 
Lès  lieux  infâmes  ne  deshonorent 
pas  la  chafteté ,  mais  la  cha(leté 
bannit  la  turpitude  des  lieux  infa*^, 
mes* 

Auflî-tôt,  une  troupe  de  libertins 
8c  de  débauchez  accourent  en  foule 
à  cette  maifon  de  proftitution.  Vier- 
ges faintes,  effacez  de  votre  mé- 
moire le  nom  de  ce  lieu  abomina- 
ble i  retenez  feulement  les  miracles 
que  le  Seigneur  fait  en  faveur  de  fcs 
Martyrs.  On  enferme  au*-dedan$ 
cette  Colombe  ,  &  les  Vautours 
font  au-dehors  prefts  à  la  dévorert 
Ji^dii^utencà  l'envi  à<^ui  fe  jettera 


Septembre  1719;  Ij8i 

le  premier  fur  cette  proye ,  pendant 
que  levant  Icsmaînsau  Ciel,comme 
n  elle  eût  été  dans  une  maifbn  Hc 
piicre  j  &  non  dans  un  lieu  de  dé- 
oauchc:  Seigneur  ,   s'écria-t-clle , 
qui  avez  autrefois  adouci  la  férociti^l 
ocs  Lions  en  faveur  de  Daniel  quï^îi 
étoic  Vierge  ,  vous  pouvez  encore  j 
'adoucir  la  cruauté  des  hommes  les  ', 
plus  barbares  :  Vous  avez  répanda   I 
■#ic  douce   rofée  fur  le  feu  de  la. 
Fournaife  où  l'on  avoir  jette  les  trois  '  I 
cnfans  Hébreux,  Vous  avez  fufpen- 
du  par  votre  puiflance  &  contre  les 
loîx  de  la  nature  les  Rots  de  la  mei 
f  ougc  pour  ouvrir  iin  patTagc  à  vo- 
tre peuple.    Suzanne  conduite  au 
fuppUce  n'a  eu  qu'à  fléchir  le  gcnoa   ' 
devant  vous  pour  triompher  de  fcs  ' 
accufateurs.  Vousavezpunifévére- J 
mène    l'attentat   d'Héliodorc   quîJ 
avoir  voulu  enlever  les  donsdevo-'j 
tre  Temple,  *  C'efl:  voue  Temple- 
même  qu'on  veut  prophaner  au- 

"  II  y  a  dans  le  texte,  la  main  quia 
1^  voulu  enlever  les  dons  lîc  votre  Temple 
Ucfi  fcchce,   S.Ambtoifc  a  cutotti* 


ï  5  5  2  Journal  des  Sçavans  ; 
jourd'hui  :  Jic  fouffrez  pas  un  tel 
îacrilége ,  vous  qui  Ji'a ver  pas/ouC- 
fçrt  qu*on  y  coiavs&i  un  larcîn« 
Faites  qu'on  beniflc  aujourd'hui 
votre  nom  en  me  faifant  fortir Vier- 
ge de  ce  lieu  où  Ton  ne  m'a  amenée 
^ue  pour  y  être  proftituée. 

Apeine  avoit-elle  achevé  fa  priè- 
re ,  qu'elle  vit  entrer  fous  un  habit  . 
de  Soldat  un  homme  d*un  afpeâ 
tejrrible  i  Qudle  fut  fa  frayeur  à  1|l 
viië  de  celui  qui  avoir,  intimide 
tous  fcs  Compagnons,  &  qui  les, 
avoir  forcé  par  fes  airs  menaçansdc 
lui  céder  la  place.   Cependant  elle 
ne  perdit  pas  courage  ^  &  fe  rappelr., 
lantce  qu'elle  avpitlûdahs  les  Li-^ 
vres  Saints  :  Daniel ,  dit-elle ,  étant 
venu  pour  être  fpeélateur  du  fup- 
plice  de  Suzanne  fit  lui  feul  abfou- 
dre  cette  femme  innocente  que  tout, 
le  peuple  avpit  condamnée.  Il  fc 
peut  faiïje  qu'une  Brcbb'  foit  cachée 
lous  h  peau  de  ce  Loup.  Jefus- 
Chrift  a  auflî  fcs  Soldats ,  lui  qui  a 

confondu   THifloiri:  dç  Jéroboan  avec 
i?cI/ed'J3éliodoxflf 


Seftemire  r^ij,  ijgj 

des  légions  à  fa  folde  >  peut-être  cet 
homme  vient-il  pour  me  donner  la 
mort  &  Utouronnc  du  marcyr ,  ne 
craignons  point.  O  Vierge  fainte, 
votre  loi  vous  a  fauvéc. 

Le  Soldat  s'approchant  d'elle  , 
lui  dit  ,  rafTurcz-vous ,  rrfa  fccur, 
■  je  fuis  venu  ici  comme  votre  frerc 
,  fauver  votre  ame  &  non  pas  la  per- 
dre. Sauvez-moi  afin  que  je  piiiflc 
^ous  fauver  :  je  fuis  entré  ici  com- 
me uri  adultère ,  fi  vous  le  voulez 
j'en  '  fortiiai  Martyr  ,  changeons 
d'habits,lcs  vôtres  font  propres  pour 
moi  comme  lesmicns  pour  vous,  &c 
les  vôtres  &  les  miens  font  projires 
pour  Jefus-Chrift.  Les  vôtres  me 
rendront  vtritablcmcnt  (bnSoldar, 
&  les  miens  vous  con'fcrveront  Viei- 
gc.  Il  vous  fera  utile  de  vous  en  re- 
vêtir ,  puifqu'ils  fcrviront  à  vous 
cacher  ;  &  il  me  fera  encore  plus 
utile  de  m'en  dépouiller  ,  puifque 
par  là  je  ferai  connu  du  Pcrfccutcur. 
Prenez  ce  manteau  à  la  faveur  du- 
quel vous  dcguifcrcz  votre  fexc- 
I^onBez-moi  votre  robe  qui  me 
6Su\ 


I 


I 


1584    Journal  d^s  S f avons , 

reparera  au  martyr.  Prenez  cet  ha- 
it de  guerre,, fous  lequel  une  Vier- 
ge peut  facilement  fe  cacher  &c  con- 
terver  fa  pureté ,  prenez  ce  chapeau 
dont  vous  couvrirez  vos  cheveux  & 
Yotre  vilage.  On  a  coutume  de 
rougir  &  de  fe  cacher  quand  on 
fort  d'un  lieu  de  débaucne  ;  mais 
quand  vous  en  ferez  dehors^  prenez 
garde  de  regarder  derrière  vous,  ÔC 
n'imitez  pas  la  femme  de  Loth ,  qui 
pour  avoir  regardé  des  impudiqucf^ 
quoiqu'avec  des  yeux  chaftes  »  mé- 
rita de  perdre  la  figure  humaine  i 
&  d'être  changée  en  une  ftatuë  de 
SeL  Cependant  ne  craignez  pas 
qu'il  manque  rien  au  Sacrifice  'y  ^e 
rendrai  pour  vous  une  Vidimç'i 
Dieu  j  &  vous  rendrez  pour  moi 
unSoldatàJefus-Chrift.  Vous  êtes 
en  effet  enrôlée  dans  la  milice  de 
la  Chaftcté  >  qui  ne  promet  pas  à  fes 
Soldats  une  moindre  folde  que 
rimmpïtaïité5  vous  portez  la  cui- 
rafledelajufticequimettou't  votre 
corps  en  fureté  ;  vous  avez  en  main 
le  Bouclier  de  la  foi  qui  vous  défend 


Septembre  171J,  Ij8( 

acs  coups  de  vos  ennemis  ;  vous 
avez  le  cafque  du  Salut,  je  veux  di- 
re ,  Jefus-Chrifl  qui  en  cft.lc  plitt 
ferme  appui;  car  comme  l'hommt 
cftlc  chef  delà  femme,  demcmC 
Jerus-Chrift  cft  le  Chef  des  Vici>< 
gcs.  I 

En  lui  Tenant  ces  dilcours  ,'il 
,   quitte  fon  habit  de  guerre ,   Se  le 
prcfcntc  à  cette  Vierge ,  qui  de  Iba 
^ôté  lui  prefentc  fa  tête,  s'iinaginanC 
toujours  ,  dans  le  trouble  où  clk 
ctoic,   qu'il  cft  un  adultère  ou  un 
Bourreau.  Mais  quelle  merveille  de 
les  voir  dans  un  lieu  de  profticution 
diiputer  cnlèmble  à  qui  remporte-   | 
râla  gloire  du  martyr  :  for  coût  fi  J 
lepnfidéranr  l'cKcrÔTie  cloigncmenc  1 
I  -^e  k  nature  a  mis  entre  ces  dcuX  ^ 
[1  .peifonnes ,  je  veux   dire  e 
l-Soldat&une  fille,  vous  remarquez  1 
Evuc  la  grâce  les  a  tellement  rap-  | 
^^rochez.qu'ils  n'ont  que  les  mêmes  I 
Kntimensj  ne  direz-vous  pas  avec  f 
admiration      que    c'cft     là    l'ac»-  ' 
feomplifTement  de  l'oracic  du  Pro'- J 
l^he:e:-rf/»r(  isiLouft  &  lisA^ewKl6!\ 


I 


1 5  s  tf  Jeumal  des  SçavâHs  ;  . 
fatmntenfenAle.  Voici  une  Brebis 
&run  Loup  qui  non  feulement  paif» 
fenc  enfemble  ,  mais  qui  veulent 
être  facrifiez  enfemble.  Enfin  pour 
terminer  ce  récit  ^  cette  fille  ayant 
changé  d'habit  échape  au  filet  qu'on 
lui  a  voit  tendu ,  &  s'envole  avec  ces 
ailes  fpirituelles  qu'elle  avoit  reçues 
du  Célefte  Epoux  >  &  ce  que  les  fie- 
cles  paflez  n'avoient  jamais  vû^  une 
.Vierge  a  le  bonheur  de  fortir  Vier^ 
ge  <r un  lieu  de  débauche*,  mais 
n'en  foyez  pas  furpris ,  c'eft  une 
Vierge  de  Jefus-Chrift. 

Cependant  les  autres  Soldats  qui 
frappez  d'un  étrange  aveuglement 
voyoient   fans  voir  ,  étoient  à  là 
poncconijne  desLoups  affamez  qui 
trémiflent  ,  en  attendant  le  mo-- 
ment  de  fejcttcr  fur  leur  proyc, 
lorfque  l'im  d'cntr'cux  plus  impu- 
tent que  tous:  les  autres  entra  tout 
d'un  coup  dans  la  Chambre  ;  mais 
fi-tôt  qu'il  eût  reconnu  par  Tes  pro- 
pres   yeux  ce   qui   s'étoit  pafle  : 
Qu'eft-ce  que  ceci  l  s'écria-t-il ,  quel 
éctângc  événement  !  On  a  amené  ici 


une  fille ,  ôc  je  n'apperçois  plus 
qu'un  homme  ;  ce  n'cft  donc  pas 
une  fable  que  ce  qsi'on  rapporte 
qu'une*  Biche  fuc  mifefur  l'Autel 
à  la  place  d'Iphigeiiie  :  mais  ce  qui 
cft  certain,  c'eft  que  je  trouve  ua 
Soldat  au  lieu  d'une  fille,  J'avois 
entendu  dire  qu'autrefois  Jcfiis- 
Chrift  avoit  change  l'eau  en  vin  ^ 
&  je  n'avois  pas  voulu  le  croire  . 
jnainccnant  je  vois  qu'il  a  change 
■^es  Icxcs  même.  Sortons  d'ici  au  plu- 
tôt pendant  que  nous  fommcs enco- 
re ce  que  nous  crions.  Ne  fuis-je 
pas  moi-même  peut-être  déjachan- 
j;c ,  puifquc  je  trouve  ici  toute  au- 
tre chofc  que  ce  que  j'avois  crû  î 
J'ctois  venu  dans  ce  lieu  de  profti- 
tucion  j  &  je  n'y  vois  que  la  caucioa 
de  celle  qui  en  efl:  fortie.  Oui ,  je  mç 
fcns  entièrement  changé  à  la  vue 
d'un  tel  prodige:  j'ccois  venu  im- 
pudique j  &  je  m'en  retournerai 
charte. 

■*  Iphigcnie  fille  d'Agamcmaon  JcvMt 
être  îacrîh'ficfurrAutel  çiour  appaifcrla 
coltre  des  Dieux;  on  prétend  tju'on  im- 
mola une  Biche  à  ù  place. 


1 5  SS     Jôumal  des  Sç avons  ; 

L'ingénieux  artifice  de  ce  genéS 
«eux  Soldat  qui  avoit  délivré  cette 
Vierge  lui  valut  une  brillante  cbu*- 
«onne  ,  car  le  Tyran  ayant  appris 
comment  tout  s'étoit  paffé  ,  le  fit 
prendre  à  la  place  de  celle  qu'il 
avoir  fauvée  &  k  condamna  à  U 
mort.  » 

PREMIER    ET  SECONO 

Mémoire  pour  %ArméLnd  de  Be^ 
thnne  dOrval  ,  eontre   Lohîs^ 
Pierre  Métximilien  ^  Marquis  4^ 
Bethune  j  in-foL  pp^  3  3  • 

« 

LA  terre  de  Sully  a  été  érigée  en 
Duché- Paifie  eh  faveur  de  Ma* 
-ximiliende  Bethune  &defesdef« 
cendans  mâles.  Maximilien  II.  fon 
fils  aîné  a  fiiccedé  au  Duché  de  Sul« 
ly  ,  qui  par  lui  eft  venu  jufqu'à  Ma- 
ximilien-Henri  mort  fans  cnfans  le 
1.  Février  1729*  La  ligne  de  Maxi- 
milien II.  fils  aîné  du  premier  Duc 
de  Sully  a  été  éteinte  en  fa  performct 
ainfi  la  Pairie  doit  paffer  a  la  Bran- 
cbc  de  François  de  Bethune^Comcc 


SeftinAre  171J.  ij8> 
é'Orval  &  fécond  fils  du  premier 
Duc  de  Sully  :  mais  il  y  a  ime  conte- 
ftation  pour  cccte  Pairie  encre  Ar- 
mand de  Bcchune  qui  en  qualité 
d'hctitier  le  plus  proche  du  derniec 
Duc  de  Sully  prétend  devoir  fucce- 
dcr  à  la  Pairie,  &  Louis-Pierre 
Maximilien  de  Betliune ,  qui  quoi» 
que  plus  éloigne  de  deux  de-- 
grez  que  Ton  grand  oncle  ,  foûcîcnt 
^qucla  Pairie  lui  appartient  comme 
-étant  deCcendu  du  filsainédeFran- 
çoisdcBethune  qui  éroit  le  fécond 
des  cnfans  mâles  du  premier  Duc 
de  Sully  :  ainfi  toute  li  quellion  fc 
réduit  à  fçavoir  fi  le  droit  de  fucce- 
-dcr  aux  Pairies  fc  règle  par  la  Coû- 
"tume  des  lieux  où  cUcs  ionc  fituées  , 
çncas  deconteftation  entre  les  dcf- 
ccndans  mâles  de  celui  en  tâveur  de 
qui  la  terre  a  été  décorée  de  cette 
dignité  ,  ou  fi  la  fucccSîon  en  eft 
liiîcâle  ,  de  force  que  la  Pairie  foie 
toujours  dcfcrée  ,  comnic  la  cou- 
ronne par  ordre  de  primogcni-' 
turc  de  mâle  en  mâle  Se  d'aîné 
en  aîné.  Voici  quels  font  les 
_  pioycn*  qu'ctnplojc   TA.  ôîOvi^ 


1 5  90     Immal  des  Sçêvans  y 
pour  foûtenir  fa  piécention  ^  que  k 
lacceffion  lincâle  n'a  point  de  lieu 
pour  les  Pairies. 

Il  eft  vrai ,  dit-il ,  que  les  fbnc« 
tions  éminentes  de  la  Pairie  font 
perfonnelles  s  mais  comme  ces  (our 

.  âions  font  attachées  à  la.poflelIkHi 
delà  terre  9  tant  qu'elle  refte  daijs 
la  famille  3  en  faveur  de  laquelle 
réreâion  en  Pairie  a  été  faite  ^  SC 
que  la  Pairie  eft  irréparablement 
unie  à  la  terre ,  elle  devient  réelle, 
&  par  coniequent  hereditaice|».Car 
le  titre  de  la  Pairie  attaché  au  Fief 
ne  change  point  l'ordre  d'y  fuccet-i 
der  établi  par  la  Coutume  9  parla-^ 

•quelle  ce  Fief  étoic  régi ,  n'y  ayant 
aucune  loi  qui  déroge  à  la  difpofî* 
tion  de  la  Coutume.  Ce  qui  tait  dire 
àDutillet  dans  fonRecueil  des  Rois 
de  France^que  les  Pairies  font  régies 
par  rapport  aux  fucceflions  &  aux 

;  Douaires  des  Veuves  par  les  Cou tu- 
ines  générales  des  Pays  ou  leFief  au- 
quel la  Pairie  eft  attachée  fe  trouve 
Htuée.  Dumoulin  &  les  autres  Jurit 
confultcs  François  s'expliquent  dp 


Septemhre  172?:  ijji 
la  même  manière  au  fujet  des  Du- 
chcz  &  des  Comtcz  &  des  autres 
Fiefs  de  dignité. 

C'cft,  iuivant  M.  d'Orval,  en 
confequence  de  ce  principe  ,  que 
la  Pairie  d'Artois  fuc  adjugée  à  Ma- 
hauE  fille  de  Robert  II.  prefcrable- 
ment  à  Robert  d'Artois  périt  fils  de 
.  Robert  U.  parce  que  la  reprcfenta- 
lion  même  en  ligne  directe  n'a 
jpoint  de  lieu  dans  la  Coutume 
d'Artois.  En  1 341.  le  Jloy  Philippe 
de  Valois  adjugea  le  Duché  de  Bre* 
tagnc  à  Jeanne  de  Bretagne,  &re- 
çûràla  foi  Charles  de  Blûis  fou  ma- 
ri ,  parce  qu'elle  reprcfcntoit  Guy 
£ls3Îué  du  dernier  Duc,  &  qu'en 
cette  qualité  elle  excluoit  Jean  de 
Montfort  qui  étoit  le  frerc  cadet  de 
Guy,  Le  fort  des  armes  ne  fut  pas 
favorable  à  Charles  de  Blois ,  mais 
ce  n'cil  pas  par  ces  fortes  d'évene- 
mens  qu'on  doit  juger  de  la  juftice 
d'un  Arrert  rendu  par  un  grand  Roi 
feant  avec  les  Pairs  de  France.  Le 
Roi  Jean  ne  fe  mit  en  poffelîîon  du, 
Duché  de  Bourgogne  en  i3£i.que 


1 5  9  f  fêwmàl  des  Sféf&âns  ; 
parce  qu'il  étoit  rhcriticr  le  plus 
proche  du  dernijeg:  Duc  par  la  Reine 
Jeanne  fa  mère  ^  &  qu'en  cette 
qualité  il  excluoicCharlesRoi  deNa- 
varre,  qui  étoit  fils  de  la  fœur  aWe 
delaReineJeanne^inaisquIne  pou*" 
voit  fe  prévaloir  de  cette  pretc^ti* 
Yc  ^  parce  que  la  Coutume  de  Bour- 
gogne n'admet  point  la  teprefènta* 
tion  à  l'infini.  Les  Auteurs  »  dit  M. 
d'Orval ,  qui  ont  olé  condamnée^ 
ks  Arrefts  rendus  par  PhiUppe  le 
Bel  &  par  PhiKppe  le  Long  au  pro- 
fit de  Mahaut  ComtefTe  d'Artois , 
&  le  titre  en  vertu  duquel  le  Roy 
Jean  k  mit  en  pofleffion  du  Duché 
du  Bourgogne ,  fe  font  trompez  en 
ce  qu'ils  ont  crû  que  les  anciennes 
Pairies  données  en  appanage  aux 
Fils  de  France^devoient  être  réglez 
comme  les  appanages  des  derniers 
iiecles  qui  n'ont  été  accordez  qu'en 
Êïveur  des  defcendans  mâles  du 
Prince  Appanagiftc. 

M.  d'Orval  conclut  de  ces  trois 
exemples  fameux  dans  notre  Hi<* 
fioùe^quc  la  fucccfllion  des  ancien- 


Septmhre  171J.  ijjj 
nés  Pairies  fc  rcgloît  par  la  Coù-! 
tumcs  des  lieux  d^lcm  ntuation  , 
parce  qu'il  n'y  avOT  point  de  Lm 
qui  dérogeât  pour  ces  digiiitcz  à  la 
regle  générale  que  les  Ficfs  fe  par- 
tagent fulvantU  Coutume  des  lieux 
oCl  ils  font  fîtucz. 

Il  foûtienc  qu'il  en  cft  de  même 
pat  lappott  aux  Pairies  modcrnci 
qui  ont  été  fubrogées  aux  anciennes. 
Ûeft  vraijdic-il,  que  fuivant  l'E- 
oic  de  i$6e.  auquel  nos  Rois  ont 
prcfquc  toujours  dérogé ,  les  terres 
ne  dévoient  écie  érigées  en  Duché 
&  en  Comté  qu'à  la  charge  de  réu- 
nion au  Domaine ,  en  cas  qu«  let 
Piopiîetaites  vinrent  à  dcccdef 
{ans  hoirs  mâles ,  que  fuivanc  L'Ar- 
ticle 4.  de  l'Edic  du  mois  de  May 
1 7 1 1. les  termes  A'Hoirs ,  fucciffeun 
djant  eaufe ,  ne  doivent  s'entendre 
dansles lettres  d'étertloii en  Pairie, 
que  des  mâles  dcfccndans  de  mâlei 
en  mâles  de  celui  en  faveur  de  qui 
l'éteAion  acte  faitci  &  quequaiul 
les  terres  décotées  du  titre  de  Pai*  ' 
ibfit  échûtù  à  det£Ucs ,  V 


k  5  94  JoHmd  des  SçétvMs  , 
du  même  £dit  permet  à  Taîné  des. 
niales  defcendaj^  en  ligne  direâc 
de  celui  en  (àvm  duquel  Véie&ion 
a  été  faite ,  Scz  fon  refus  aux  autres 
mâles  de  degré  en  degré  de  retires 
la  Pairie  d'entre  les  mains  des  filles 
qui  fe  trouveront  en  être  Proprietaî-. 
ires.  Mais  ces  Loix  ne  dérogent  en 
aucune  manière  à  l'ordre  de  la  fuc- 
ceflîon  par  rapport  aux  mâles.  Pour 
être  habile  à  lucceder  au  tiare  de  la 
Pairie  ,  félon  l'Article  4.  de  VEd^ 
de  171 1  •  il  faut  être  mâle^defcendu 
de  mâle  en  mâle  de  celui  en  faveur 
de  qui  Téreâion  a  été  faite ,  mais 
entre  ceux  qui  ont  cette  qualité 
lr£dit  ne  règle  rien  h  ainfi  s'il  fur- 
vient  quelque  conteftation  entr'eux 
au  fujet  de  la  fuccedion  à  la  Pairie  , 
il  faut  la  décider  par  les  difoofitions 
de  la  Coutume  du  lieu  ,  ou  le  Fief 
auquel  elle  eft  attachée  fe  trouve  fi* 
tué.  L'Edit  de  1711.  permet  aux 
mâles  de  retirer  les  Pairies  fut  les 
filles,  en  leur  rembourfant  la  valeur 
de  la  terre  ,  maisTEdit  ne  perniec 
jpas  au  mâle  qui  de&end  de  Tainé 

de 


Sepigjnhre  T7Ï9:  ij? 

de  retirer  k  Pairie  far  un  mile  pli 
proclïc  qui  s'en  troiiv'e  héritier 
quoic]n"H  Toit  d'une  btâhche  cadet- 
te. Le  droicdc  Fccrait  eft  un  privilè- 
ge qui  ne  s'étend  point  d'un  casi 
un  autre.  Cen'eftpasmêmcàï'aîné 
de  \a  ligne  de  l'aîriè  que  l'Edit  at- 
tribue le  rUair  de  retirer  les  Pairies 
.  fur  les  filles ,  mais  à  l'aîné  mal:  dt 
degré  Ltt  digrè.  Ce  droit  fe  re2;lc 
^oncpar  la  pronimiré  du  degré  Se 
non  par  la  lij^ne,  Se  l'ainé  dont  par- 
le l'Edît,  ne  s'entend  que  de  ccltii 
qui  fe  trouve  l'aîné ,  entre  plu- 
fleurs  mâles  qui  font  en  pareil  de- 
gré. 

La  fucceflîon  lineale ,  ajoute  M.' 
d'Orval,  eft  contraire  ,  nonfculc- 
menc  au  Droit  Commun  de  la 
France  ,  mais  encore  au  Droit 
Commun  de  toute  l'Europe:  Les 
fouvcrainetcz  héréditaires  y  font 
déférées  à  l'héritier  le  plus  proche 
qui  fcrOÎr  appcUé  aux  autres  biens 
parla  Loi  du  Pays ,  à  moins  qu'il 
n'y  ait  quelque  Loi  espreflc  ,  ou  un^ 
iifagc  ancien  &  confiant  cjtii  ait  dé^^ 
Sipttmhrc.  *^'\ 


Jus   ■ 

^1 


t$9i    journal  des  Sçavâns  ; 

rogé  à  cette  règle  pour  établir  If 
fucceffion  lineale.  licite^  pour  prou- 
ver cette  proportion  3  Grotûis  ^ 
PufTendorf  &  Reinking.  Il  joint  i 
ces  décidons  des  Juriiconfukes 
oeux  Jugemens  du  Confeil .  Auli« 
que  pour  lesF4^  de  l'Empire.  Le 
premier  de  i^i^.  dai\la  maifim 
de  Brunfvich  \  le  fecona  en  i  ^7^ • 
dans  la  maifon  d'Holftein  >  potir 
les  Comtez  d'Oldembourg  &  d^ 
Helmenhorft.  En  1^71.  le  Prince 
Erneft  de  Saxe  «  Gotha  ^  après  la 
mort  de  Frédéric  Guillaume  IIL 
fucceda  aux  Principautez  d'Altem- 
bourg  8c  de  Cobourg  ^  à  rexcluiîon 
de  fes  neveux  enfans  de  fbn  firere 
aîné.La  fucceffion  lineale  n'a  été  in- 
troduite pour  les  Eleâorats  que  par 
la  Bulle  d'or  de  l'Empereur  Charles 
IV.  L'Empereur  Charles  V.  vou- 
4ant  que  la  Souveraineté  des  dix- 
-feptProvinces  unies  &  du  Comté  de 
Bourgogne  y  demeurât  toujours  teu- 
nie  fur  la  tête  d'une  feule  perfonne  ^ 
fitaffembler  les  Etats  &  il  y  fit  pu- 
Ixlier  une  Ordooi^ance  poui  rendre 


la  fuccefGoa.-à  ces  Souverainetcz 
lincilcs ,  dérogeant  à  cet  effet  à  Cûu^ 
teCoârcimc  contraire. 

Les  MajordtsfercglentenElpa- 
gnc,  comme  le  Royaume  i  parce 
tpie  te  Royaume  d'Efpagnc  cft  le 
chef  de  tous  les  Majorats  v  mats  il 
n'y  a  en  France  ni  loi,  ni  ufage  qui 
règle  la  fncceffion  des  Paiiîcs  lue 
'  celle  de  la  couronne  ,  ni  même  ftlt 
^ellcdcs  Appsna^es  relsqu'ils  font 
établis  à  prcfenr.Il  'feut  dotic  fuîvre, 
à  l'égard  de  ces  dignttez ,  le  Droit 
Commun  &  k  Coûtiunedu  Hcii  oii 
les  Fiefs'airfquelsellcs fontattachéej 
font  fitiiez ,  poiiTvû  que  celui  qui  y 
cft  appelle  par  la  Coutume  foitdef- 
ccndudc  mâles  en  mâles  de  cffluî 
en  faveur  duquel  le  Fiet  a  été  déco- 
ré de  cette  diïinicé. 

Tels  ionc  les  moyens  propofer 
par  M.  Julien  de  Pnmay  dans  fou 
Mémoire  pour  M.  d'Orval.  Nous 
rendrons  compte  dans  l'article 
fuivant  des  moyens  qu'employé 
M-  de  Bcthune  pour  foiîcenir  it 
Jùccellîonlineale. 


159'    loHrfkddciSçéivémfl 

REPONSE    DE    LOVISa 

PierrcMaximilien  de  Bethune  , 

Due  de  Sully ,  Chef  du  nom  & 

^rmes  de  I4  Maifon  de  Bethtme^ 

•    defcendu  du  premier  mariéige  Jk 

\  ;  Fré9tifois  ,4?   Bethune   ,    dmHê 

:  .  d'Orvatydi  mâle  en  mâle  &  étsU 

né  en  aîné. 
'An  fécond  Mémoire  fre fente  au  Bjhj 
far  Meffire  ^Armand  de  Beehn^ 
.neitOrval^  Abbé  de  Senanfues  ^ 
,  defcendu  du  fécond   mariage  j 

Jiejktation  du  dernier  Mémoire  de 

M^fft^^ç  Amumd  de   Bethune  , 
/)Çûvi^  d;Orvat ,  defcendu  dufe^^ 

€find.m^'age  4^  Iran  fois  de^  ^-. 

thune  j  Ceimte  d*Orval  avec  Anne 

d'Harville. 
feurifouii  -  Pierre  -  Maximilien  de 

Bethjfne^  Comte  diOrvjU  ^  &cc, 
.  in-foL 

t 
#  ■  ■ 

EN   zcndant  compte  dans  IW 
ticle    précèdent     des     deux 
Mcxnoixçs  de  M.  le  Comte  d'Q'r* 


« 
1 


J^ttW^M 


1 171*;  ■      r^99L 

val,  nousavonscxpafclefaicqui  a 
donne  licuàU  co n te llation d'entre  les 
Parties  au  fujet  de  la  Pairie  de  Sully. 
Ainfinouscommenceionspar  l'cx- 
polîtiondes  moyens  que  M. le  Roy 
Avocat  de  M.de  Bethunc,cmploye 
pourttablir  la  propofitîotij  que  le^ 
Pairies  font  linealesi  c'en: -à- dire  , 
<]ue  ia  fuccedion  en  cft  toujours  dé- 
Herée  aux  aînez  mâles ,  defcendus  de 
niàlcs  en  mâles,  de  celui  en  favcus 
auquel  la  terre  a  été  décorée  de  cet- 
te dignité. 

Il  tire  fon  premier  moyen  de  la 
nature  &  de  ia  qualité  des  Pairies, 
le  fécond  de  la  condition  de  rever- 
iîon  &  d'union  à  la  couronne  des 
terres  érigées  en  Pairies  au  défaut 
de  dcfcendans  mâles ,  quand  le  Roi 
n'a  point  dérogé  à  cette  condition 
par  les  Lettres  d'ércdion  de  la  terre 
m  Duchc-Pairie,  le  tioilicme  des 
termes  6;  des  diipolïcions  dcl'Edît 
de 1711. 

Cujas  parlant  des  Fiefs  Régaliens; 
du  nombre  dcfquels  foncIcsDuchcr 
pairies,  alTure  que  c'cllunc  maxi- 


'^Go  Journal  des  Sçdvàns; 
me  du  droit  des  gens  que  ces  fortei 
de  Fiefs  ne  fe  partagent  point  dans 
les  familles ,  mais  que  s'il  y'a  plu* 
fleurs  héritiers  en  pareil  degrc,raîné 
mâle  doitavoir  le  Fief  entier,  C*eft 
en  France  que  cette  prérogative» 
d"abord  été  attribuée  aux  aînez  mai- 
k$3  d'où  vient  que  TEmpeteur  Fr6- 
deric  II.  exigeant  un  Fief  Regalic», 
pour  être  pofTedé  par  les  aînez 
îculs  ^  dit  que  ce  Fief  fera  régi  pç 
fc  Droit  de  France,  Ccft  for  ce 
fondement  que  le  Comté  d'Angou^ 
iême  a  été  déclaré  impartable  en 
1 2^7.  la  même  chofe  a  été  jugé  pour 
la  Baronie  de  Beau  jeu  en  ii^^AX  eft 
dit  dans  le  Contrat  de  mariage  de 
Simon  de  Sarrebruche  avec  Mar- 
guerite de  Savoye  de  l'an  i  joj» 
Que  fuivant  l'ancien  ufage ,  l'aîné 
mâle  fuccede  feul  au  Comté  de  $9!^^ 
rebruchc  &  à  la  Seigneurie  de 
Gommcrcjr. 

Or  dès.  que  les  Pairies,  drtM.de 
Bethune  ,  font  des  Fiefe  régaliens 
qui  appartiennent  pour  le  tout  à 
l'aîné  fans  pouvoir  être  4ivifêes ,  ou 


rj'. ^ 

re  1719.'  leoi 
y  fuccedc  par  ordre  de  lignes ,  Sc 
aprcs  la  premîcre  ligne  épuiice  l'aîné 
mâle  de  la  féconde  ligne,&  les  aîncz 
defcendans  de  lui  de  mâle  enmâlc, 
d'aîné  en  aîné  y  font  appeliez  :  cette 
règle  eft  établie  parles  plnsfameux 
Jurifcon  fuites Al!emans,au  fujcc  des 
Fiefs  déferez  à  l'aîné  ;  on  rapporte  1 

U-delTus  les  décifionsd'Itterus  dans  ^^m 
Von  Trîité  des  Fiefs  de  l'Empire,  ^^M 
^  Strykius  ,  d'Andler  ConkiUcE  ^^M 
auConfcil  Auliquc  de  R.cinkcing.  ^ 

Lamêmcchofes'obfervc  en  Efpa- 
gnc  pour  les  Majorats ,  qui  fuivenc 
en  tour  pour  l'ordre  df.  la  fucccffion 
celui  dcUCouroniied'efpagnc,parcc 
qu'elles  font  émanées  de  la  couronne 
comme  les  Pairies  font  émanées  de 
la  Couronne  de  France.  Anfelmc 
ditavilTÏ  que  b  fucceflion  des  Fiefe 
régaliens  eft  déférée  par  lignes ,  Pc- 
ïcgrinus  &Sommeren  s'expliquent 
delà  même  minière,  le  prcmio: 
dan*  (on  Traité  du  Droit  du  Fifc, 
le  fécond  dans  fon  Traité  de  URc- 
prefctitation. 

Le  Dcfenfcurdc  M.deBcthiuie  [ 
conclut  de  là  que  les  Pwïics  oafo'BS. 


T^oi  loumnl  des  Sçavdns , 
pas  fegies  par  rapport  ^ux  fuccef«^ 
lions  pas  les  dirpo(îçions  des  Coû'- 
tumes  \  il  ajoute  qae. les  Pairies 
étant  des  Fiefs  liges  >  font  plus  per- 
fonnelles  que  réelles ,  &  que  dans 
le  quatorzième  fiecle  &  au  com* 
xnencement  du  quinzième  ,  on  a 
fouvent  feparc  l'Hommage  de  U 
Pairie  d'avec  celui  du  Fief  auquel 
elle  étoit  attachée.  Il  répond ,  i®*  A 
1*  Arreft  rendu  en  faveur  de  Mahawt 
Comtcffe  d'Artois,  que  cet  Arreft 
«ft  l'effet  de  la  prévention  de  Phi- 
lippe le  Bel ,  dont  le  fécond  fils 
avoitépoufë  Jeanne  de  Bourgogne , 
fille  de  Mahaut  :  x""  A  l'Arreft  de 
T  341 .  pour  Jeanne  de  Bretagne  cohw 
tre  Jean  de  Montfort  5  que  le  Trai*. 
té  de  Guerrandc  qui  détruit  l'Arreft 
de  J  341.  a  été  confirmé  par  des 
•  Lettres-Patentes  de  Charles  V,  qui 
a  voulu  que  ce  Traité  fut  exccqiî  ^ 
'.comme  im  Arreft  de  fon  Parle- 
ment ,  &  que  c'eft'cn  verm  de  ce 
•Traité  que  les  defcendans  de  Jean 
de  Montfort*  ont  joui  de  la  Breta^ 
gnc^  juTdu'attRoi  Henri  IL  qiul'a 


Septemhn  1719.'  itfo} 

tcunic  .i  U  Bretagne  :  3  '.  A  l'exem- 
ple du  Duché  je  Bourgogne ,  au- 
quel leRoiJcan  fucceda  en  ij6i. 
que  ce  Duché  échut  au  Roy  Jcaa 
par  droit  de  réveillon  ,  connue  le 
îbûtintleRoy  Louis  XI.  contre  la 
Mailbn  d'Autriche  ,  qui  mettoic 
au  nombre  de  fes  motifs,  la  quali- 
té de  la  Pairie  qui  ctoit  >  dit-il,  de 
*  même  condition  &  nature  que  la 
-CouronHc  mcme.  A  l'égard  du 
doiiaite  Se  de  la  Gatdc-Noblc  ,  on 
foûnentdcla  part  de  M.  deBethu- 
ne  qu'ils  n'ont  jamais  eu  de  lieu 
four  les  Pairies  ,  &  que  les  Veuves 
des  Pairs  de  France  n'ont  jamais 
joui  que  du  douaire  prcfix.  On  pré- 
tend même  tirer  un  grand  avantage 
de  ce  qu'iolandc  de  Dreux  femme 
d'Anus  II.  Duc  de  Bretagne  obtint 
en  ijog.  des  Lettres- Patentes  du 
koy  Philippe  le  Bel  pour  que  la 
Coutume  de  Bretagne  fût  fuivic , 
tant  à  ion  égard  qu'à  l'égard  de  fcs 
cnfans,  nonobftant  l'éredion  delà 
Bretagne  en  Pairie  i  Lettres- Paten- 
ics  qui auroient été,  dit-on,  inutiles, 
^  Scpimbre.  6  V 


I 
I 


î  '<f 04    SoMVéït  des  SçâvMS  ; 
fi  les  Pairjcs  avoient  cté  alors  regiet 
i^ar  la  Coutume  des  lieux  de  kur  iî^; 
tùatiotr^  tant  pour  le  ^kmaiie  quft 
^ur  les  fûcceffions; 

Voici  en  peu  de  inotslcraifonne» 
xncnr  dcM.deBctbunepour  foûtenir 
ibnfecond  moyen.  Les  Ordonnan- 
ces^ de  15,^^.  de  1579.  veulent  que 
Ibs  terre?  ne  foicnr  érigez  à  l'avehîf 
en  titre  de  dignitez,  qu'à  condition 
^c  rcverfion  &  d'union  de  la  terre|^ 
.a  îa  Couronna  ^  audefFaut  de  dcA 
ctndans  mâles  de  celui  qui  eft  ho* 
liorc  de  la  dignité.  Il  faut  donc  re-! 
garder  les  Pairies  comme  une  éma*- 
liation  de  la  Couronne  ,  &  fuivrt 
pour  y  Hiccedcr  l'ordre  de  la  lignb 
^romine  pour  la  Couronne  &  pont 
IcsAppanaws*  Philippe  le  Bel  dit 
•li  parlant  d^une  Pairie^  honoris  £e^ 
gn  f'àrs  non'  moàka  ,  Louis XI.  flfc 
Charles  IX.  comparent  dans  des 
Lettres-Patentes ,  la  Pairie  avec  les 
Appanages. 

Sur  l'Edit  de  171  r .  le  Deffcnfeur 
^eM.deBethune  obfcrvc  d'abord 
.^ue  fuivwt  le  préambule  dit  çtx. 


Septembre  1715,  iffoj 
îditjU  rranfmtllîon  eft  U  voyc  pat 
laquclleon  eft  appelle  à  recueillir  la 
Pairie  •■,  l'cffct  de  k  tranfmillîon  cft 
fclonluij  dcrcmonrer jufqu'àl'An- 
tciir  &  aa  chef  de  chaque  ligne  , 
qui  a  laiffc  à  fes  defcendans  l'cf- 
perance  d'être  placez  en  leur  ordre, 
a  Uciigni:cdc  Pair  de  France.  Les 
,  Pairies  fontfi  cffcntiellement  affcc- 
■  tccs  à  l'ordre  de  primogcniturc  , 
ï  qu'il  a  fallu  une  pcrmidion  expreflc 
du  Souverain  dans  l'article  i.en 
faveur  des  Princes  légitimés ,  pour 
tlonner  à  leurs  puincz  une  de  leurs 
Pairies ,  &  pour  maintenir  par  U 
l'ordre  de  la  tranfmiflion. 

Qiiand  l'article  7.  de  l'Edit  de 
171 1.  permet  aux  mâles  defcendus 
de  celui  en  faveur  de  qui  l'ércâion 
en  Pairie  a  été  faite  ,  de  retirer  la 
terre  d'entre  les  mains  des  filles  auf- 
quelles  elle  eft  échue  parla  voyede 
la  fucccQion  ,  îl  conlidcce  en  nom 
colledtif  tous  les  mâles  defcendus  du 
premier  Pair  ,  toutes  les  lignes  font 
HÛemblccs  ,  n  &  entre  les  mâles  de 
"toutes  ces  lignes  ÛRfi  rs.fk.'O'i^iSia. 
6  N  \\       J 


j£oi  Journsl  des  Sçavam  ; 
'»  &  confîderez  par  rapport  à  leur 
w  Auteur  commun  ,  oii  choifit  Taî- 
^Mné  des  mâles;  c*eft  à  lui  que  la 
'^>  dignité  de  la  Pairie  cft  déférée  ^ 
»  c'cft  lui  qui  pourra  retirer  le  Du- 
«  ché  des  filles  qui  en  feront  pro- 
»prictaircs.  Sera-ce  le  mâle  d'une 
Miigne  puinéequi  paflera  poux  l'aîné 
«de  la  maifon  ,  confiderée  toute 
w  entière  dans  cette  difpofition  de 
wl'Edit  \  Le  mâle  d'une  branchëi 
»  puinée  difputcra<t-il  à  Tainé^  mâle 
^y  delà  branche  aînée,  le  titre  6c  le 
Jirang  d'aîné  de  la  maifon ,  &  par 
ajconfequent  d'aîné  des  mâles  de  fa 
M  maifon ,  qui  eft  la  qualité  requifc 
o)  par  l'aTticle  7.  pour  être  élevé  à  la 
^  dignité  de  Paix  de  France ,  dont 
«  la  maifon.  a  été  heiîerée^  &  qui 
«  étantindivifibk ,  pafle  aux  aînez 
3J  deftinez ,  &  par  l'ordre  delà  naîf- 
wfance  &  par  la  volonté  du  Souve- 
w  rain ,  &  par  le  A^oeu  comniuh  des 
«maifons  illuftres  à  en  foutenir  l'é- 
»  clat  &  la  fplendcur. 

Depuis  la  publication  des  deux 
Afcinoiics  de  M.  de  Bethunc ,  il 


Septembre  1715.  i6aj 
ïnapamiin  troKiemede  M.  d'Or- 
val ,  dont  il  fulfira  de  donner  ici 
une  idée.  M.d'Orvaly  foûcicnt  fuc 
la  premkre  propolition,  que  M.  de 
Bechunemetcn  principe,  cequieft 
en  qiieftion  ,  li  le  Fief  Régalien  clk  " 
toujours  déféré  par  ordre  de  primoJ 
genicure  ,  &  lîj  quand  l'ordre  di 
priinogenicurccft  établi,  il  faut  ne3 
*l  ccflaircmenc  fuivre  l'ordre  des  1" 

'  Siirlefecondmoyen  tire  des  Om 
donnanccs  qui  portét  que  IcsFiefs  tf 
dignité  feront  réunis  à  la  Couronne! 
ail  dcRaut  de  dcfcendans  mâles  de 
celui  en  faveur  duquel  la  tcrce  a  été 
décorée  d'un  titre  de  dignité.  M. 
d'Orval  continue  à  foûtcnir  que  ccç^ 
argument  porK  à  faux ,  parce  quW 
ces  Ordonnances  parlent  des  Map^ 
quifacs&des  Comtez,  comme  des 
3Duchcz,  &  que  perfonne  ne  prc- 
^tend  que  la-  fiiccelîien  lineale  ait 
lieu  à  l'égard  des  Marquifats  Se  des 
Comtez. 

Par  rapport  au  3'  moyen  j 
d'Oival  dit  d'abord  que  le  terme  d 
6  N  v\\ 


M. 

Lu(jH 

les™ 

cc- 
ait 


itfoS  Journal  des  S^fdVMs; 
tranfmiffiort  employée  dans  le 
prcambalc  de  1  Edit  ne  fignific 
point  une  manière  particulière  d'ê- 
tre appelle  à  la  Pairie ,  &  que  c'eft 
un  terme  générique  qui  comprend 
différentes  manières  de  fucceder  , 
il  avoiie  que  dans  l'article  j.  du 
même  Edit^leRoi  coiïfîdere  tous  les 
mâles  defcendus  de  celui  en  faveur 
duquel  la  terre  a  été  érigée  cnPairic^ 
mais  qu'entre  les  mâles  defcendus  v 
de  mâles  en  mâles  du  premier  Paie 
delà  famille^  il  a  voulu  donner  U 
préférence  à  la  proximité  du  degré  , 
&àl'aînefleentre  ceux  qui  feroient 
dans  le  même  degré  ^  puifque  1*E- 
dit  défère  le  droit  de  retirer  la  Pai- 
rie fur  lies  fiUes^à  tout  mâle  de  dcgtc 
en  degré^  fans  parler  de  la  ligne. 


Septetnlre  171?.  i£c^ 

MEMOIRES     DEM. 

L*'"*  Canfeillerd'EtAt  ,  Ci>fitt>^ 
n^nt  i'  H I flaire  des  Gut^s  Civi- 
Usdtsannies  1^49.  &  fuivanits^ 
frlKcipaU/neni  ailes  de  Guyenne 
&  dis  autres  Provinces,  i/ay.. 
-  in-11.  2.V0!.  prcm.  vol.  pp.  547. 
2.  vol.  pp.  j8i. 

MLeiict ,  Aureut  de  ces  Me- 
.moires,  étoit  dis  &  petit 
!fil<;  de  tteux  Prclidens  du  Parlement 
■•de  Dijon,  c^ui  avoîenc  toujours  été 
^ngulierement  attachez  aux  intérêts 
■idelaMaifondc  Condé,  &queles 
îPiinces  de  cette  Maifonavoicnt  ho- 
rnorédclcur  protcdioii.  M.  Lciict 
étant  Confcjller  au  Parlement  de 
Dijon  ,  Je  cnfuite  Procuicut  Gene- 
tal  au  même  Parlement,  fmvit  l'e- 
xemple de  fon  père  &  de  fon  ayeul. 
Il  eut  en  pluficuis  ocoaiîons  k 
confiance  du  Prince  Henri  II.  de 
Bourbon  ,  qui  lui  promit  d'em- 
ployer fon  crédit  pour  le  taire  cnicei: 
-aaiwle  Çonlcildu  Roy.  Etant  gaû* 


ï^  I o  foumalÀes  SçnvMs  ; 
venu  à  la  place  de  Confeiller  d'Etat j 
ilconrinua  d'être  attaché  à  la  Mai- 
£>n  qui  lui  avoit  procuié  cet  hon- 
neur ^  eaparticulierau  grand  Prin- 
ce de  Condé,  Il  fut  pendant  le  Siè- 
ge de  Paris  l'un  des  Intendans  de 
Juftice ,  de  Police  &  de  Finafices. 
LaCourledeftinoit  en  1^4^»  pour 
l'ÂmbalTade  de  Venife.  Il  ètoit  pet- 
fuadé  qu'il  lui  auroit  kik  très-avan-  ' 
tageux  d'accepter  cette  place  ,  pcn-  ^ 
dant  les  troufades  dont  la  Cour ,  la 
Ville  de  Paris  &  tout  le  Royaume 
ctoit  agitée  »  Je  croyois  ,  dit- il 
39  dansfes  Mémoires ,  qu'il  étoit  de 
a»  la  prudence  de  s'abfcnter  de  la 
p  Cour^agitéc  de  fadions^aufquellcs 
j>lcs  pertonnes  les  moins  conudera- 
wbies  prenoient  parti  ,  parce  que 
«îceux  qui  les  formoient  tâchoicnt 
»  de  fe  fortifier  du  nombre  ^  quand 
a6  ils  ne  le  pouvoient  être  du  mérite. 
»  Dans  L'incertitude  du  fuccès  on 
M  couroit  fortune  de  fe  former  des 
M  excluions  aux  emplois  &  aux 
91  charges  ^  aufquelles  l'ambition  ou 
^  h%^  jTervices  faifoient  afpirer.  Au 


Septembre  1719.        itfri 

nlicu  qu'une  honnête  abfenccdon-  ' 
wnoiclieu  li'obicrver  les  chofes  de 
wloinj  Se  le  rems  de  fc  ranimer  du 
n  côcc  qui  prevaudtoic ,  fans  Com- 
M  ber  dans  les  cxtrcmircz  de  dcmcu- 
n  rcr  inutile  &  rulpeiità  ceux  dont 
»on  auroir  époufe  les  pallions  &■ 
"les  intcrcfts  à  contrc-ccms  ,  onde 
ïiS'cn  réparer  de  mauvaifc  grâce 
■  >'  pour  chercher  la  fortune  auprès  de 

fleurs  ennemis.  C'eft,  a]oûtc-t-il, 
"unc  poluiquc  Sien  iaiilTe  ,  mais 
"  érablie  de  rout  tems  dans  notre 
"nation  de  fe  tenir  ferme  au  parti 
»  dans  lequel  on  (c  jette  même  con- 
»  tre  Icjîremier  devoir  -,  &:  c'eft  une 
ïicfpecede  hontcquedel'abandon- 

-»  ner  pour  fc  ranger  même  du  côté 
"  du  Souverain ,  parce  que  ceux  à 
»  qui  les  intcrefts  particuliers  tout 
11  former  des  fadtions  dans  le 
11  Royaume  ,  ne  manquent  jamais 
n  de  prétextes  peur  les  colorer  du 
li  nom  fpccieux  du  fervice  du  Roy; 
»  6c  du  bien  pubic. 

n  fembloit  qu'après  des  reflc- 

^^ons  A  fenfces ,  où  il  cntiok  &  dil^H 


devoit  &   de  rincercft   faites  etr 
1^4^.  un  Confeiller  d'Etat  n*auroit 
dû  prendre  aucune  part  aux  nôii- 
^  veaux  troubles  qui  arrivèrent  ea 
cette  année  &  pendant  la  fui  vante* 
Néanmoins  dès  que  M.  Lenet  ap^ 
prit  que  le  erand  Prince  de  Conoé^ 
le  Pcince  de  Conti  &  le  Duc  de 
Longucvillc  avoicnt  été  arirêtez  ,  fk 
première  vue  fot  d'exciter  des  trou-' 
blés  pouf  tenter  d'obliger  la  Coiur 
à  donner  la  liberté  aux  Princes,  il 
voulut  d'abord  engager  dans  ce  pat* 
ti  les  Officiers  Militaires  de  la  Ville 
de  Dijon ,  Se  tes  Principaux  à\i  Par- 
lement de  Bourgogne  5  mais  voyant 
que  toutesles  tentatives  ctoient  in- 
utiles dans  cette  Province  dont  le 
Prince  de  Condé  étoit  Gouverneur, 
il  prit  le  parti  de  revenir  à  Paris  & 
d*alier  enfui  te  à  Chantilly ,   où  la 
Princeffc  Douairière  ,  la  Prince/ïc 
r£i  belle   fille  ,    de  le  jeune   Duc 
■d*Anguien  s'étoient  retirez  par  ot^ 
dre  de  la  Cour. 

M.  Lenet  s'attribue  toute  la  gloi*' 
:i?e.des  moyens  qu'on  cmployujà 


Septmhre  1719.  rffïy 

Chantilly  pour  crompct  du  Vauldy 
Gentilhomme  ordinaire  dit  Roy , 
que  la  Cour  y  avoic  envoyé  pour 
porter  les  ordres  du  Roy  aux  deux 
Princclîes ,  &  pour  obfcrvcr  ce  qui 
s'y  paflbit ,  &  de  la  manière  dont  la 
Princeflc  de  Condc  6:  le  jeune  Duc 
d'Anj^uien  fortitcnt  de  ChanriUy 
.  pour  fc  retirer  à  Montraud  ,  les  me- 
■furcs  qu'on  prie  pour  que  la  Prin- 
♦eHe  &  le  Prince  fiiiTent  en  futctc 
dansccctc  pbcc,  jufqu'àccqu'ilsfc 
fcticafTenc  a  Bordeaux,  qui  Te  décla- 
rant j-Jour  ks  Princes,  rendit  la 
GuitnneleThcarrc delà  guerre  civi- 
le. Les  Ducs  de  Bouillon  &  de  la 
Rochefoucaulty  curent  la  principa- 
le part  pour  ce  qui  étoîc  purement 
sniiicatTe;  mais  il  paroîtparles  faits 
ûue  M.  Lencrrapporte  d'une  manie- 
îcquifemblcaflcz  nsturcllc  ,  qu'il 
fit  dans  11  £;uerre  de  Bordeaux  les 
Èiaïlioiis  de  Chef  du  Coiifcil ,  de 
Sur-Intendant  des  Finatices ,  d'in-; 
tendant  de  guerre  ,  de  Secrétaire 
chargé  des  ncgocîations ,  tant  avec 
les  Espagnols  qu'avec  ceux  des  Sûj 


î^  1 4    foHrnal  des  Sçavatu  ^ 
gneurs  François  qui  vouloient  prciu 
drc  le  parti  des  Princes ,  &  avec  U 
Cour.  Il  fut  pour  ainfî  dire  le  pre- 
mier MiniftrcdeU  Princeflc  ^  &  du 
jeune  Duc  d*  Anguien ,  fous  le  nom* 
defquels  fe  faifoit  cette  guerre  d^tns 
la  Guienne.  ^y  On  me  nomma  ^  dit* 
>*il,  ChcfduConfeil&Sur-Inten- 
»  dant  des  Finances  s   mais  je  refii- 
«  fai  ce    titre  comme  j'avois  déjà:/ 
9>faitàTurennes>  quand  les  Duc| 
a»  de  Bouillon  &c  de  hs  Rochefou^ 
a  cault  creyant  m*obligcr  i  m*invi- 
»  tcrent  de  l'accepter,  &  ^refolus 
i>  deflors  de  ne.  prendre  aucune  qua* 
«litédans  le  parti  ^  pour  éviter-  les 
9>jaloufies   qu'elles   excitent  pout 
«l'ordinaire  ^  &  n'en  ai ea aucune 
»  tant  qu'il  a  duté ,  me  contentant 
M  de  m'employer  volontairement  à 
»  tout  ce  dont  on  me  jugeoit  capa- 
»  ble  ,  fans  y  être  oblige  par  le  titrç 
••d'aucune  charge j  n  il  falloit  que 
M.  Lenet  çût  beaucoup  d'adteUe, 
d*efprit    ,     de    connoiflance     du 
inonde  &  de  politique  pour  con«-. 
^uire  une  a£&ire  fi  délicate. 


Septmhre  1715.  3 
Quand  la  Ville  de  Bordeaux 
tra  fous l'obeiflance  du  Roi,  la  Prin- 
cefTe  de  Condé  &  le  Duc  d'An- 
guîcH  en  fortireiK  pour  fc  rccîrcr  à 
Montraud.  M.  Lencr  eut  en  cetrc 
occalîon  plufieurs  conférences  avec 
le  Cardinal  Mazarin ,  qtii  le  fie  lui- 
même  prefcntcr  à  la  Reine  Mcrc;, 
,  "Je  fuis  bien  aifc,-lui  dit  la  Reine, 
'  »  de  vous  voir  ici  ;  je  fouhaitcrois 
ft  que  ce  fût  faiw  avoir  été  à  Bor- 
!5  deaux.  Je  l^ai bien  que  vous  avcB 
n  beaucoup  a'houneur ,  que  vous 
"  avez  bien  fervi  le  Roi  par  le  paflè, 
"&  que  vous  êtes  crts-capablc  de 
M  continuer;  )c  veux  croire  que  vous 
n  vous  en  acquitercz  avec  autant 
n  d'afTcâion  que  vous  en  avcit  té- 
r,  moij^nCj  en  fctwant  Monfieur  le 
a*  Prince ,  puifquc  vous  en  recevrez 
»  plus  de  gloire  &  plus  d'avantage  , 
n  &  que  vous  ne  donnerez  plus  de 
"confcjls  violens  à  Madame  U 
■n  Piinceffe.  Vous  êtes  trop  habile 
«pour  ignorer  qu'on  ne  fait  rien 
»  taire  aux  Rois  par  force.  "  Ce  dif- 
couis  de  U  Reine  mêlé  d'éloges  St 


^4î6  foumÀl  dit  Sçavâm  ; 
de  reproches  ^  &  ce  que  le  Cardinal 
At  Mazarin  dit  à  Monfîeur  Lenct 
4?n  cette  occafîon  ^  fait  coniioitre 
qu'on  reftimoit  encore  à  la  Cour  9 
quoiqu'il  fe  fut  déclaré  fi  ouverte- 
ment ^  ou  du  moins  qu'on  le  rega&« 
.doit  comme  im  homme  qu'on  de- 
voit  ménager  à  caufe  de  Tes  talens. 

Comme  M.  Lcnet  av<»t  tenu  un 

Journal  exaâ  de  toutes  les  afifaires 

aufquslles  il-  avoit  eu  parc  depujs 

^ue  la  PrinceiTe  &c  le  jeune  Duc 

d'Anguien  étoient  fortis  de  Chaa- 

tilly  pour  fe  retirer  en  Bpurbonnois, 

jufqu'au  jour  qu'ils  étoient  renttez  à 

JMontraud  après  la  paix  de  Bot- 

.^eaux  ^  il  n-cut  pour  rédiger  les 

.Mémoires  qu^on  vient  de  donner 

au  PuUic  qu'à  remettre  au  net  ce 

Journal ,  &  qu'à  y  ajouter  ce  qui 

eft  arrrivé  depuis  que  les  Princes 

.avoient  été  arrêtez  jufqu'au  premier 

voyage  de    Montraud.  L'Auteur 

alTure  qu'il  ne  s'eft  donn^  la  peine 

de  rédiger  ces  Mémoires  que  pour 

fa  propre  (àtisfadion  ^  ^  qu'il  -n'^ 

^oii2reu  deflein  delo^  rendre  pu- 


SefterrAre  VJ19'  i<i/  ^| 
tlics.  M  J'y  mets  au  jour  ma  cot>r''^| 
»diiitc  ,  ajoute-c-îl  à  la  page  ijft.' 
»  du  premier  Volume,  j'y  rais  voie 
»  mes  fautes  ,  mes  foupçons ,  mes 
«défiances  aufli-bien  que  mes  foins 
»  &  mon  aficdtion.  On  met  toute 
M  matière  en  ufage  dans  une  matière 
n  aufli  épincufc  que  celle-ci  l'a  été. 
.a» On  y  cft  prefque  toujours  novice , 
"n  parce  que  peu  de  pcrfonncs  s'y 
^embarquent  deux  ibis  en  leur  vie. 
*  Une  grande  amitié  celle  que  j'a- 
îi  vois  pour  le  Prince,  un  grand  de- 
M  fir  de  vengeance  ,  ou  un  grand 
"intcreft  que  je  n'avois  que  pour  lui, 
«peut  faire  entreprendre  lacondui- 
>'  te  d'une  telle  affaire ,  &  il  fc  trou- 
»  ve  rarement  une  de  ces  palHonS 
M  afTcz  fortes  pour  engager  plus  d'u- 
»»  ne  fois  contre  le  premier  devoir  , 
«&  cela  fait  qu'on  y  porte  peu  d'cs- 
h  perience  quand  on  y  entre ,  qu'oa 
»  efl:  fujet  à  y  faire  de  grandes  faute* 
»  &  à  courir  de  grands  hazards. 
Nous  ne  donnerons  pas  ici  d'cK- 
_  Vait  déiailléde  ces  Mémoires ,  pac-^^^^ 


1^  1 8  JêHwal  des  Sçavêns  » 
ce  que  nous  ne  pourcions  que  ra{>-' 
porter  des  faits  principaux  qui  (ontL 
fiif&famment  connus  par  un  grand 
nombre  d'autres  Ouvrages^  &que  le 
mérite  de  celui-ci  condfte  dans  un- 
détail  de  circonftances  particulières 
qu'il  fautlire  dans  le  Livre  nieme#  • 
On  ne  nous  apprend  dans  aucun 
endroit  comment;  cet  Ouvrage  a 
étéconfervé  ,  ni  comment  il  eft 
tombé  entre  les  mains  de  celui  qui. 
Ta  imprimé.  On  fe  contente  d'en 
Élire  réloge  dans  un  court  averdde- 
ment  qui  eft  à  la  tête  du  premier 
Volume^  &  de  remarquer  que  dans 
les  autres  Mémoires  publiez  fur  les 
aâaires  de  ce  tcms  là  ^  on  ne  trouve 
pointtantde  circonftances  curieufes^ 
tant  de  faits  développez  «  ni  tuntde 
points  coniiderables  éclaircis.  On 
ajoute  que  les  reflbrts  de  l'intrigue 
éc  de  la  cabale  y  font  finement  dé<« 
mêlez ,  &  que  les  Héros  s'y  pei- 
gnent par  les  aâions  &  les  fenti- 
mens.  L'Auteur  de  Taverti&ment 
fouhaiteroit  que  la  narration  fût 

plus 


Septembre  172^;  ifijj 
plus  animée,  que  Je  ftile  fur  plus 
pur.  Celui  du  premier-Livre  lui  pa-,_ 
.loîcctop  diftns.  On  lie  avec  plus  de 
plailirles  Livres ftiivans  qui  font  en 
iorme  de  Journal.  Les  deffaursde 
tftilc  font  icconipcnfcz  par  le  détail 
4'iiii  grand  nombre  de  circoiiftanccs 
rCluieufes. 


■      Septtmhi 


HisroiHE   sACRi^e 

de  U  Vrtfoiàtnee  J&  de  Ucômdmte  ~ 
de  DieH /ht  les  hommes^  depuis  lé 
cemmencement    dn   monde    ftif* 
qtfdHX  tems  frêdks  dam  f  Jlpo^  • 
'calypfr  ;  •  tirit  de  Vnneien  &  dn' 
nouvean  Tefiament  ,  refrefenth' 
en  cinq  cens  Tableaux  y  gravez. 
Jtaprh  Ti^aphael  &  autres  grands 
Maures  ,    &  expliquée  par  les  ^ 
paroles  même  de  P Ecriture  ^enla^ 
tin  &  en  Franfois  :  lyiik. trois 
Volumes  in-fbl.  Didiie  a  la  Rei-^ 
ne  \  par  de  Marne  Graveur  ordi^ 
naire  de  Sa  MnjefH.    A  Paris, 
chez  l'Auteur  ^  rpexiu  Foin ,  en 
entrant  par  la  riic  «de  la  Harpe  , 
au  Heaume ,  Quartier  de  la  Sor-. 
bonne. 

IL  a  déjà  paru  fur  l'Ecriture  faintc 
quelques  Ouvrages  femblables  à 
celui-ci  :  on  trouve  dans  plufieurs 
Bibles  des  Eftampes  qui  reprefen- 
tent  les  principaux  evencmcns  de 
VandcnUdî\x  nouveau  Teftament  f 


StptemhM  17x9:  rCit 
Biais,  comme  on  le  remarque  dans 
yn  Avertifiemcntquicfl:  àla  rèceiie 
ce  Recueil  ,  les  dcfleins  en  font 
mal  cxccuccz ,  &  lî  mal  que  s'ils 
pCLivent  fcrvir  à  quelque  chofc, 
.É^cftà  faire  fouhaitcr  quelque  chofç 
■de  meilleur.  Divers  AureurS  qi|i 
■♦tit  rravaillé  dans  le  même  genre 
&  font  bornez  au  nouveau  Teita- 
inent  ,  &;  n'ont  la  pU'tparc  gucr-es 
inieiix  rciiflî ,  foie  pour  le  chodY, 
3foir  pour  l'cx-ccucion  des  deficînsi. 
'C'cft  ce  qui  a  porté  un  grand  noni- 
ifce  deperloimes  p î eu fcs  &  éclairées 
à  procurer  au  public  ceRecueilque 
V&n  peut  dire  fans  exageiation  être 
fefininiencau-deiTus  de  tous  les  au-; 
)  foit  pour  le  nombre  des  fujcts  ^ 
foit  pour  la  beauté  des defTcins.  Oir<J 
y- trouve  cinq  cens  planches  gravccȕ 
d'après  les  plus  grands  Maîtres  >  St  ^ 
eotr'auttcs  d'après  l'Illuftre  Ka^l 
(tari.  l  ' 

Tout  le  monde  ne  peut  pas  profi-f- 
X  de  la  ieâure  de  l'Ecriture  faintc  ; 
éctcelecture  ne  convient  pas  mémo; 
à  tous  indiftercmment ,  mais  tousJ^" 


I 


1 6 12  Journal  des  Sç4V/mî  ; 
jufqu'aux  cnfans  même,  pcuvcitt 
j'inftruire  dans  ces  Eftampes  qui , 
gravées  avec  autant  d*art  qu'elles  le 
font,  arrêteront  agréablement  les 
yeux  j  &  feront  paffer  ainfi  f^s 
peine  dans  la  mémoire,  les  faits 
qu'elles  expofent. 

Pour  rendre  cet  avantage  encore 
plus  fur  4  on  a  fait  graver  au-de({bus 
de  chaque  planche  un  titre  coure  • 
qui  indique  le  fujetdpnt  U  s'agit, 
&  on  y  a  joint  une  explicationLatinc 
&  Françoife  de  ce  fujct.  L'expUca- 
tion  Latine  eft  toujours  tirée  des 
propres  paroles  de  l'Ecriture  j  com- 
me en  cet  exemjJe  de  la  première 
planche ,  par  lequel  on  jugera  des 
autres. 

La  Cr.e'ation  du  Cahos. 

.   In    principio  Au  commence-^ 

Deus  creavit  cae-  ment  Dieu  cria 

lum  &  terram  ,  le  Ciel  &  la  Ter- 

terra  autcm  erat  re^  la  Terre  était 

inanis  &  vacua  ^  injhrme  &  tenu 

Se  tenebxa^  erant  nuè  ^  &  les  séuér. 


Sfffttmèi-e  1719.'       itij 

fuper    fecîem         i»-es  èteiem  fitrl* 
abyili  j  Gtnef.  1.    fitrfact  de  i'aki- 


A  la  têcr  de  chaque  Livre  de 
l'EccitLirc ,  tant  de  l'ancien  que  du 
nouveau  Tcftamcnt,  eft  un  Sorn- 
mairc  du  Livre ,  &  tous  ces  Som- 
■  maires  paroiirent  venir  de  rrcs-bon- 
jiemain  ;  voici  celui  que  l'on  trou- 
ve :ivaat  la  première  planche  de 
l'Hiftoirc  de  la  Geiiefe. 

Premier  Sommaire  de  la  Gettffe, 

M  L'ancien  Tcftament  commcn- 
mcc  par  le  Pentateuquc  ou  les  cinq 
"Livres de  Moyfe,  le  plus  ancien 
"Ouvrage  qui  notis  refte.  Le  prc- 
*»m!cr  decescinq  Livres  ett  la  ff*- 
a>nefe  ,  ainfi  appelle  des  Grecs, 
>>  parce  qu'il  comprend  la  Gcnefc  , 
»  c'eft-à-dirc  ,  la  produition  de 
»  rourcschofcs. 

n  Gc  Livre  fut  écrit  par  Moyfc 
wfoit  pendant  fou  fejour  chez  IcPrc!- 


Térr4   f^^T^  ^fi  Sçétums; 

9ttrc  de  Madian,  foit  pendant  les 
4»  quarante  années  qu'il  conduidt  le 
^  peuple  dans  le  defert.Il  comprend 
»  ce  qui  s'eft  pafle  depuis  le  com- 
nmencement  du  monde  jufqu'à  la;t 
9»  mort  de  Jofeph  dans  Telpace  de 
^>deux  mille  trois  cens  foixanee- 
M  huit  ans.  £184.  ans  depuis  le 
»  commencement  -  du  monde  jut. 
»  qu-à  la  mort  d* Abraham  ^  &  de  là  ' 
»  à  la  mort  de  Jofeph  184.  « 

«  Les  principaux  fiiits  qui  y  font 
3»enfeignez,  font  la  Gfcation  dw 
«  monde ,  le  commandement  fait  à 
w  Adam,  fa  défobéèffance ,  fa  puni- 
wtion,  les  généalogies  de  fes  en- 
mùinSy  leurs  iniquitez  qui  obligent 
I'  Dieu  à  enfevelir  le  monde  dar» 
»  un  Déluge  univerfcl ,  la  conftruc- 
3)tion  de  l'Arche  ,  dans  laquelle 
»  Noc  feulement  &  fa  famille  font 
w  fauvez ,  &  reparent  le  gaire  hu- 
9>  main  \  la  malediâiôn  de  Cham  y. 
»k  conftruâion  de  la  Tour  de  Ba- 
«  bel ,  la  confufion  des  Langues  ,  & 
w  la  difperfion  des  nations  ,  la  fuite 
WesPamarchcs^uic^'à  Abis^iam^ 


Septembre  '  7 1 9  r        i  <  1  j: 

6  les  voyages ,  les  épreuves ,  les  ver-' 
«  tus  de  ce  faint  Patriarche ,  le  pr&- 
»  ccptc  de  la  Circonciiîoa ,  !a  naît 
n  fanccd'Ifaac,  &  des  autres  enfan». 
«d'Abraham,  le  faciificc  d'ifaac^ 
"fon  mariage  &  la  mort  d'Abra- 
^  ham  fon  père  ,  arrivée  l'ao  du 
«monde  1184. 

.  Le  Livre  delà  Gcnefe  cft  ici  di- 
Vifé  en  deux  Parties  .■  le  Sommaire 
qae  nous  venons  de  rapporter  re- 
garde la  prcmicre ,  voici  celui  qui 
cft  à  la  tête  de  la  féconde. 

Deuxième  Saymnairt  de  U  Geneft. 

La  féconde  Partie  de  U  Gcnefe  ,' 

qui  comprend  ,  comiucon  l'.i  dit, 
1 S4.  ans  depuis  la  mort  d'Abraham 
iufqu'à  celle  de  Jofeph ,  contient 
U  fuite  de  l'Hiftoirc  d'Ifaac  ;  fcs 
voyages  fur  les  Terres  d' Abimelcch, 
&  le  Traité  qu'il  fit  avec  ce  Prince  i' 
le  choix  que  Dieu  fit  de  Jacob  prc- 
fcrablement  à  Efaii  ,  la  bencdiâion 
que  celui-là  ravit  à  celui-ci ,  dont  le 
rcflcntimcnc  obligea  fon  frerc  à  fc 


1^1^'   JoumÀl  des  Sçavsmi  ; 

letircr  en  Mcfopotamic  chez  Li- 
ban 3  &  à  y  demenxer  20.  ans  ;.  fes 
mariages,  la  naiCfance  de  fes  enfans, 
ion  retour  dans  la  terre  deChanaan^ 
le  rapt  de  Dina  &  la  vengeance  que 
fes  frères  en  tirèrent.  Celui  qui  y 
joue  le  plus  grand  rôle  eft  Joièph. 
On  Vy  voit  haï  &  vendu  par  (*cs  Sec- 
tes ,  conduit  en  Egypte ,  ietté  en 
priion,.  cleve  au  gouvernement  du 
Royaume  fous  Pharaon  ^  les  fag^ 
précautions  qu'il  prit  contre  la  ra- 
mîne  qu'il  avoit  prédite  ,  l'arrrY^ 
de  £ts  frères  à  la  Cour  d'Egypte 
pour  achepter  du  bled  ^  la  conduke 
de  Jofçph  à  leur  égard ,  leur  retour*) 
lareconnoiflance.  de  Jofephj  l'en- 
trée de  Jacob  &  de  toute  la  famille 
en  Egypte ,  fa  mort  &  les  predic* 
tions  qu'il  fit  à  fes  en&ns  avant  que 
d'expirer  ,  en  particulier  celle  du 
Mcflie  y  qui  devoit  naître  de  Juda  \ 
enfin  la  mort  de  Jofeph  i  Tâge.  de 
1 10.  ans ,  &  l'ordre  qu'il  donna  de 
tranfporter  fes  cendres  dans  k 
Terre  promife. 

Ce.  Recueil  de  planches  eft  par- 
tage 


Sepcmhrc  1715.'  i6iy> 
tagécii  trois  Volumes  :  le'  prémiâ 
comprend  la  Gcncfc ,  l'Exode  ,  les 
Nombres ,  le  Levitîque  ,  le  Dcu- 
tcronomc  ^  Jofeph.  Le  fécond 
renferme  les  Livres  des  Juges  &  de 
Ruch ,  les  quatre  Livres  des  Rois, 
les  Paralipomcnes ,  Tobie  ,  Judith, 
îfther  ,  Efdras  ,  les  Prophètes  & 
les  Machabécs.  Le  troifiémc  ,  touc 
'.  le  nouveau  Tcftamcntj  fans  en  cx; 
^epter  les  Aûes  des  Apôtres  ,  & 
l'Apocalypfe.  A  la  fin  de  chaque 
Volume  cft  une  Table  crès-amplc 
qui  indique  par  ordre  alphabétique 
tous  les  fujers  rcprefcntcz  dans  les 
planches  du  Volume. 


I 


%iii    J^nmal  des  Sfdvdns  ; 

PE  CURA  ECCLESliE 
vcteris  circa  Canonem  Sacce 
Scriptural ,  &confervandam  Co- 

.  ^iiçum  purkatem  Commentatio 
^  Thçologico  -  Critipa.  AuAojnp 
Joanne  Frickio  S«  T.  P*  Ulnue» 
27i8.Suinptibus  Danielis  Bas* 
tholomsei  &  filii.  Ccft*à-dire  : 
Traité  T^çolç^i^ae  &  Criii^ttf^ 
;  fnr  U  foin  qu'a  pris  I4  primifivf 
EgUfe  fQMT  conftater  U  Cgnpn  diê 
divines  Ecritures  en  général  ^  & 
€anfirver  U  fureté  4f  shé^tii 
Texte  en  fautif ulier.  Pd>^  Jean 
trick^^  Profs feur  en  Théêhgie. 
A  Ulmc ,  aux  dépens  de  Daniel 
jBartc^omée  &  de  {on  fils.  1718. 
vol.  19^4^.  pp.  185.  (àins  TEpiue^ 
la  Préface  &  la  Tiatlc. 

UNE  Thcfc  de  Théologie,  à 
laquelle  prcfidoit  notre  Au* 
teur.  Se  que  foûtei>oit  Ton  fUs,  a 
donné  naifTance  à  TOuvrage  donc 
on  yicn^  jde  lire  le  titre ,  &  l'utilité 
Jelojxigxkïc  qu'ojn  y.  vaite  9  fàir 


Septemlirt  i?!?.  I<1$  ' 

léfoudrc  M.  Frick  à  lui  laifTcrvoir 
le  jour.  Quatre  Chapirtes  divifcz  ca 
plulîcursPaiagraphcs  le  compofent. 
Le  premier  roule  fur  l'origine  ,  k 
forme  ,  l'intégricé ,  & c.  du  Canon 
des  Hebicux.  Le  fccond  rapporte 
l'attention  qu'ont  eu  les  premier! 
Chrétiens  à  conferverce  Canon.  Le 
'.  troifieme  Traité  de  celle  qu'ils  onc 
apportée  pour  former  &  pouc 
maintenir  celui  du  nouveau  Tefta- 
ment.  Le  quacticme  enfin  conccr- 
ncle  foin  avec  lequel  ilsfefontdp- 
pofezà  la  corruption  du  Texte  Sa- 
cré. 

Dans  le  premier  Chapitre  M. 
Frick  s'efforce  d'établir  que  la  Pro- 
vidence divine  ne  s'cft  pas  bornée 
àraffcmbleilcsLivresSainB,  mail 
qu'elle  a  encore  établi  une  règle , 
nn  Canon  ,  un  CatalogHC  facré  qui 
n'admettant  rien  que  (Toriginal  6c 
de  divin  ,  ne  permectoh  pas  aux 
Hébreux  d'errer  fur  cette  matière. 
Le  précepte  qu'a  laifle  Moyfc  de 
garder  le  Livre  de  la  Loy  dans  l'Ar- 
die  comme  un  tcmoignigs  cxsxcis^. 


iVjo     Journal  de^  S f  avons  ; 
deValli^oçc  qiiiç  Dieu  avoit  faite 
aTfic-k  familla  4'-^^ ^b^nir  3  engage. 
2iGi»re  Auteiyr  à  çonclvue  qiu^  ce  Çi^ 
non  a  commencé  dès  le  teni&  de 
Moyfc..  Après  la  njort  de  ce  Patriar- 
che ,  aioiite-c-il ,  d'autres  ProphiC-, 
tas.&  des  P^çcrot^  ecal^Us  pa4;.l'<0£dre 
do  Difiu  ooc  vteiUé  à  la  ço^Ie^va^ion 
des  Livres  Saiôts  ^  jufc^ues^  à  la.  Cap- 
civité  de  Babylonc.  M.  Fiick  va. 
plus  loin ,  il  pretfcnd  (^durant  çet-^ 
t»  même  Capûvi^4  &^  da^iSylrs.ifeiQS. 
1m  .plus  duri:  cjle  l'^xU^  4^1  ^fs. j(> 
Ezechiel.^  E^nij&l  ^|d*aiiy($l  fe  fbac 
chargez  de  ce  foin  important,  &. 
s'^n'font  fcrupulcufcmcnit  acq^nitez. 
Aufli  traitç't^il  de  R^^pA>difte  fims 
difcomement  &  fajns  ^qcpiiicé  ^  1*4.ii-ï 
tcurdu  quattricme  Lw4Q  qui  porte 
le  nom  d'Efdras,  locfi^'iifdb;  que 
tous  les  livres  de  Moyfç  &    defk 
Prophètes  périrent  .d^iisde  ftccagc-^ 
ment  que  les  Chal<iéons  firent  de 
Jcrufalcm,  &  qu?ik  ac  furent  réta- 
blis qu'au  retour  de  Babylone  pat 
EfdrâS  3  auquel  Dieu ,  pat  un  grand 
miracle  ^  les  cèv^  àt.  liOMV^u  ^  Se 


Septtmhft  171?.  t<"}i 
prfcîlïment  dans  les  tetriifs  qiill 
les  avoir  rtvt-lez  à  leurs  premiers 
Aurciirs.  Ce  fcnrimcnt ,  dir  -  il ,  eft 
tcm6r.iicc  ,  &  n'eft  qu'une  pure 
chimcredont  Efdras  j  nôire  Bible, 
ni  l'Eglife  n'ont  awnin  befoin.  Nous 
icavons  qi!C  c'eft  Efdras  qoj  a  laf- 
Icmblé  ,  examine ,  rcvû  cxadtfrti^nt 
.  &:  augmente  de  ces  propres  Ecrits, 
'  les  Livres  faints  difperfcz  par  les 
•  malheurs  de  la  Nationjaive;  qu'a- 
vec un  grand  travail ,  il  a  recueilli 
IcsOuvragcsdcMoyfe  &  des  Pro- 
phètes j  les  Hiftoires&lcs  Annales 
Sacrez ,  &  les  Pfcaumes  de  David  , 
de  telle  forte  que  pcrfonne  ne  méri- 
te mieux  que  lui  le  titre  de  rrcs-fçd- 
vantdans  la  Loi  de  Dieu ,  puifqu'il 
s'eft  mis  à  ce  long  &  pénible  travail, 
non  feulement  avec  tous  les  fecours 
d'une  profonde  Théoiogie,d'un  fré- 
quent ufagc  des  anciens  Livres  , 
d'une  parfaite  connoiflànce  des  An- 
tiquitcz  de  fa  partie,  &:  d'une  par- 
faite habitude  de  la  Langue  de  fcs 
pères ,  mais  encore  avec  une  affiilan- 
ce  particulière ,  une  infpitatlon  im- 


ïïS  )  1  fouimél  des  Sçâvém  ; 
médiate  du  faint  Efpiit  >  £ins4cs 
lumières  duquel  lui  ^  niperfonne 
fi'autoit  pu  remplir  ce  grand  projet. 
Loin  donc  d'ici  ^  continue  notre 
'Auteur  ^  tous  prophanes ,  qui  n'ad<- 
mettent  pas  une  providence  plus 
attentive  a  la  amfcrvation  du  Tex* 
teSacré ,  qu'à  la  confervation.  des 
Livres  de  Titc-Live  y  &  de  Virgile, 
&  qui  regardent  Efdras  comme  ex-  .* 
cellent  Critique  ic  non  Cdmme  Re^ 
daâeur  infpiré. 

Telle  eft  la  dodtine  de  M.  Frick 
fur  le  Canon  desJaintes  Ecritures  l 
doSttinc  qu'il  déterre  dans  tous  les 
Ecrivams  qui  lui  font  favorables,' 
Se  qu'il  defrcnd  contre  tous  ceux  qui 
la  combattent  dans  les  Paragraphes 
fuivans*  M.  Simon  &  Ifaac  Volcius 
font  ceux  qu'il  y  attaque  avec  le  plus 
de  chaleur. 

Dans  le  Chapitre  fécond  le  but 
de  M.  Frick  eft  de  prouver  non 
feulement  que  la  primitive  Eglife  a 
eu  un  grand  icfpcd  pour  les  Livres 
Proto  -  Canoniques ,  mais  encore 
qu'elle  n'a  eu  de  relpeâ  que  pour 


Stpttmhre  171J.  itfjj 
"ceux  là.  C'cft  ce  qu'il  râchc  d'aboid 
4'établii  parle  témoignage  de  J.  C. 
,&  des  Apôtres,  qui  n'ont  jamais  , 
Jit-il ,  cité  les  Dcutero- Canoniques. 
Jl  vient  enfutie  à  un  fameux  ^afiagc 
^e  S.  Cyrille  de  Jcrufalcm,  qui 
;dans  fa  quatrième  Catechefc ,  p^gc 
X6%.  de  l'Edition  de  Paris,  parle 
^ere  Toutcéc  ,  ne  recommande  à 
•fon  Cartcliumenc  que  la  IciSuie 
j^s  vingt-dcuxLivres  duCanon  de! 
[Hébreux.  I^e  lifez.  <jiie  ciux-là,  lui 
..Jùil,  &  ni  vous  evpofez.pds  kl» 
^t£inre  des  jtpocyiphts,  vohs  ne  devez. 
^iHilltter  &  méditer  Avec  foin  que 
.9tHX  <}Me  nous  Itfons  publiquement  rt 
i^Ms  contradiSiian  dtins  t'EgUfe.  Les 
*-^%/i pâtres  &  les  premiers  Evi^ues /JHÏ 
miss  les  ont  tranfmis  ètoieni  plus  ft- 
ges  6"  fins  religieux  qite  vous,  Pi*if~ 
tjut  vous  êtes  donc  un  enfant  de  l'E- 
glife  y  g4rdez~voits  bien  de  renverfer 
fes  Loix  &  fes  InflitHts.  Pour  foû- 
tenir  ccTeste  gui  lui  paroît  formel-  j 
Icnicnt  favoraole  à  fon  fcntîment ,  j 
il  en  ajoure  de  S.  Irenée,  de  Tenu!-  1 
lien  ,  d'Origene ,  d'Eufebc ,  de  S..  1 
«  Y  iii)        J 


^^34    l^^^^l  ^^^  Sf4VMns  « 

Athaxiàfe  ,  de  S.  Grégoire  de  Na* 
ihnzc^  de  S.  Epiphane ,  de  S.  Jc- 
tôme^  deRufin  d'Aquilcc,  &dc 
tous  ceux  enfin  qui  font  ou  qui  pa- 
coiffent  être  de  fon  avis.  Le  refte  de 
ce  Chapitre  eft  employé  à  combatrc 
les  dimcultez  qu'on  rencontre  en 
cmbraflant  cette  dodrine. 

Le  Chapitre  troifiéme  regarde  . 
^e  Canon  du  nouveau  Teftament.  * 
M.  Frick  établit  la  nccedité  de  ca 
^C^uionfurla  nature  des  Livres  qui 
le  iX)n)pofent.  Nous  ne  pouvons  , 
dit-il  ^  apxès  S.  Irenée  ^  autrement 
connoître  Toeconomie  de  nôtre  faluc 
que  par  ceux  qpi  nous  ont  prêché 
i*JE.vangilc  ^  &  qui  dans  la  fuite  pat 
i^  yôlonté  de  Dieu ,  nous  ont  laifle 
iktis  leurs  Ecrits  le  fondement  Se 
}*appui  de  notre  foi.  Âinfi  quand 
tous  les  Chrcriens  feroient  reftez 
ila^sU  (implicite  de  la  foi ,  il  leur 
ctoitcflcntiel. de  connoître  &  de 
cônfcrvej?  les  Livres  qui  en  conte- 
noient  les  dogmes.  Mais  la  malice 
des  Hérétiques  qui  dès  le  tems  de 
S.  Paul  reuanchoient,  ou  ajoutoient 


"^  Septmihe  1715.        llfjî 

âiiï Livres faints,  &  qui  poulToient 
la  [cméricé  julqu'à  en  fuppofcc  de 
tocalctncnrfâux,  p.iioifTcntà  nocre 
Aurcur  un  morit"  encore  plus  tore 
que  ic  premier  pour  que  de  rous  les 
tcms  l'Eglife  ait  eu  grand  foin  de 
conllacerics  Ecrits  dont  U  Provi- 
dence l'avoit  rendue  dépofiraire. 
AiilTI  cft-ce  aux  Apôtres  même ,  Se 
non  aux  Pères  du  fécond  fi eclc  qu'il 
•attribue  le  Canon  du  nouveau  Te- 
ftament.  C'eft  ce  qu'il  dit  claire- 
ment dans  le  14"  Pararrraphc  de  ce 
Cliapitrciony  lit:  le  Canon  du  nou- 
veauTcftament  n'apoint  étédreffê 
dans  un  Concile  Général  ,  maïs 
dans  ur.c  AflembU-e  des  ho;niîies 
Apodoliques  ,  à  laquelle  l'Apôirc 
S.  Jean  picfidoit-  Après  fa  mort 
ceux  qui  avoicnt  aÛîllc  à  cette  Af- 
fcinblcc  en  écrivirent  un  refultat  à 
toutes  les  Eglifcs ,  à  ce  que  croit  M. 
Frick.  Il  ajoute  qu'il  cft  très-difpo- 
li  à  croire  que  S.  Policatpc  a  eu  U 
principale  part  dans  cette  inijïor- 
taiucafTairej  &  que  S.  Anicct  y  a 
beaucoup  contribue ,  mais  il  dtula- 


t4i  i  Jmméà  des  Sfdvsns  ; 
ce  que  li  ce  fentiment  choque  quel-' 
qu'un  il  eft  preft  à  Tabandonner  ^ 
pourvu  qu'on  lui  accorde  que  les 
Apôtres  &  leurs  SuccefTeurs  immé^- 
diats  ont  drefle  &  promulgué  le 
Canon  du  nouveau  Teftamenr. 

Tout  ce  qu'a  dit  M.  Frick  dans 
les  Chapitres  prècedens  pour  établir 
le  foin  qu'a  pris  TEglife  du  Canon 
des  divines  Ecritures  y  il  le  dit  datis .' 
le  quatrième  peur  établir  celuj: 
qu'elle  a  pris  pour  conferver  Tinter 
gritéde  chaque  Texte. 

S.Irenée  en  finiflant  £>nOuvragje 
par  ces  mots  :  ^i  que  vqhs  fyycK^ 
éjHt  tranfcrinz.  ce  Livre  >  je  voHi 
conjure  far  J.  C.  notre  Seigneur  de 
€olUt tonner  ce  (jue  vous  anrez.  écrie  ^ 
&  de  le  corriger  éxaStement  fur  /'£• 
xempUin  que  vous  aurez,  fuivi. 
Tranfcrivez.  mime  jufcjH* a  cette  f  rien 
&  l'infereT^dans  la  copie  lui  four- 
nit une  nouvelle  preuve  de  ce  qu'il 
adeflcin  d'établir-,  il  en  conclut  que 
les  Saints  Percs  qui  apportoient 
tant  d'attention  pour  garantir  leurs 
Livres  des  erreurs  que  la  négligence 


des  Copiftes  pouvoir  y  kiHér  glif- 
fcr  ,  n'en  prcnoicnc  fûrcmenc  pas 
moins  pour  mettre  les  Livres  faints 
1  l'abri  de  la  malice  des  Héiéti-' 
qucs. 

Pour  appuyer  ce  fentimcnt  ,  il 
adopte  l'opinioii  de  ccitx  qui  croient 
que  chaque  Eglîfcavoit  des  Archi- 
ves uriqucmentdeflinées  à  confcr- 
■  ver  les  Evangiles  &  les  Ecrits  des 
•Apôtres  ,  afin  qu'en  cas  que  les 
exemplaires  s'en  pcrdificnt  on  (i^ât 
où  les  retrouver  dans  toute  leur  in- 
tégrité. On  ncfçauroitnicr  que  les 
tortures  qucs  les  Tyrans  fiiifoicnt 
foutfrir  aux  Prêtres  pour  qu'ils  leur 
remirent  les  Livres  fainrs  ,  Êtvo- 
rifentmcrveilleufemcnr  cette  opi- 
nion ;  aufli  M.  Frick  en  fiiit-ilufa- 
ge ,  &  prétend-il  que  les  autogra- 

fihcs  di's  Ecrivains  ont  été  confervcz 
DBg  rems  dans  diiFerentesEglifcs,  II 
ne  nous  elt  pas  poiliblc  de  poulTcr 
plus  loin  l'extrait  de  cet  Ouvrage  , 
plus  M.  Frick  y  a  jctté  d'érudition  ; 
moins  nous  pouvons  nous  étendre. 
Ce  qu'il  y  a  ae  ccrcain ,  c'cft  que  1^ 


1  tf  jS  foumsl  des  Sfovtms , 
Icfturc  de  fon  Livre  ne  peut  cttr 
^qa*utilel  tous  ceux  qnt  veulent  ap«. 
profondir  U  matière  qu'il  traite  ; 
puifqu'on  y  trouve  raflemblc  ,  ou 
au  moins  indiqué  tout  ce  qui  Êiic 
pour  ou  contre  Ion  fèntiment. 

RE' PONS E  ALACRITÏQVE 
de  M.  Dueptet  ^  imprimée,  dans 
le  foumal  de  Trévoux  dn  mois  de^ 
Juin  i-ji^^  contre  le  Mémoire  dt 
M.  P\ inféré  dans  IHifloire  de 
F  Académie  des  Sciences ,  de  Pan-- 
nie  ijt^.  fur  les  Machines  muh 
parles  courans  &  lac  hâte  de  l*eaUy 
OH  ton  détermine  le  fncces  qnfm 
doit  efperer  de  celtes  ju^on  pfopoji 
pofir  remonter  les  Bateaux.  Par 
M.  Pitot  de  l*  Académie  Royale 
des  Sciences. 

IL  n'eft  que  trop  ordinaire  à  ceux 
qui  travaillent  à  faire  des  Machi- 
nes  nouvelles   d*ctre  Machiniftcs 
fans  être  Mécaniciens ,  les  principes 
ui  mettent  en  état  déjuger  des  ef- 
*cts  qu'on  doit  attendre  d'une  Ma*. 


i 


Septemhrt  1719.  1^-39. 
chine  ne  leui  font  pis  alîez  connus» 
Parmi  les  Mémoires  de  l'Acadc- 
mic  des  Sciences  de  17x5.  il  y  en  a 
un  où  j'ai  donné  des  régies  fur  Icf- 
quellcs  on  peut  calculer  les  forces  de 
toutes  les  Machines  qni  font  mues 

itar  le  courant  de  l'eau ,  malheurcu- 
cmcncles  rerulwts  qu'elles  donnent 
ne  s'accommodent  pas  avec  les 
idécsque  M.  Duquct  s'cft  faite  de 
laforce  BCcefTairc  à  l'eau  pour  rc- 
aïonic^  des  Bateaux.  Il  attaque  ce 
Mcmoircdans l'Article  LXVIl.du 
Journal  de  Trévoux,  &  il  l'attaque 
fur  un  ton  un  peu  (îngiilicr. 

Sa  Critiqtic  ne  fc  reflent  point  du 
tout  de  la  lêcherefle  avec  Laquelle 
on  traite  communtmcni  lesmaEit;^ 
ics  de  Mtcaniquc  &  de  Géométrie, 
«llcefl:  remplie  de  traits  ingénieux, 
ilï'yég'ivç  par  tout,  &en  plus  d'un 
endroit  c'eft  aux  dépens  des  Sçavans 
donc  le  Public  refpeifte  les  calens 
&  les  connoiflances.  J'aurois  pour- 
tant mauvaifc  grâce  de  faire  des  rc- 
piochcs  à  M.  Duquct  fur  les  tours 
&  les  espielTiotu  dop  pcumefuiccs 


H€4ô  loumul  des  Sçâvdns  , 
de  Ion  Mémoire  ^  il  en  a  fcnci  lui^ 
même  les  confèquences ,  &  en  z 
fMins  fort  touché  3  il  n*a  même  fait 
aucune  difficulté  de  nommer  celui 
qui  fans  fa  participation  a  faitparoî* 
fre  fous  une  pareille  forme  l'Ecrit 
<|a*illui  avoit  remis.  Le  vrai  eft  que 
VAuteur  n'en  étoit  pas  difficile  k 
dernier.  Depuis  au'on  Ecrit  fur  h  ; 
Géométrie ,  il  eft  le  premier  qui  ei} 
ait  traité  les  queftions  conune  il  le$ 
traite  ^il  n'eft  pas  même  à  prefnmef 
qu'il  ait  fi-tot  des  Imitateurs.  M. 
Duquet  fe  plaint  que  celui  qui  lui  a 
prêté  les  tours  &  les  expreflions  ^  lui . 
a  encore  prêté  les  paralogifmes.  Ce 
n'eft  point  à  moi  à  faire  le  partage 
de  ceux  qui  peuvent  leur  appartenic 
en  propre.  Comme  ils  parôiflènt 
tous  fous  le  nom  de  M.  Duquet  ^ 
c'cft  à  lui  feul  que  je  dois  m'adref* 
fer. 

Le  premier  de  ces  paralogifmes 
eft  de  fuppofer  que  l'eau  doit  faire 
effort  furies  aubes  ou  vannes  de  fa 
Machine  avec  toute  la  vitefik  de 
^n  courant  >  ce  qui  ne  peut  arriver 


Septemèrt  lyij.  iS^i 

([uc  lorfquc  les  aubes  fonr  immobi- 
les, car  dès  qu'elles  rourncntj  elles 
(e  dérobent  au  couianc  de  l'eau ,  Se 
il  ne  faut  prendre  que  la  viteflc  rcC- 
petStivc,  c'eft-à-dire,  l'excèsdcli 
yitelTc  du  couiant  fui  celles  des  au- 
tes. 

Cette  première  erreur  cfl  fuivi^ 
■  d'une  féconde  j  c'cftde  prendre  U 
'  vitcfle  des  aubes  égale  à  celle  da 
Courant  de  l'eau ,  mais  dans  ceitt 
fuppofition  l'eau  ne  fait  point  d'im- 
fuUion  fur  lessubes,  &  patconfe- 
quenc  point  de  force  pour  la  Ma* 
chine. 

Après  de  telles  fyppofitions  il  eft 

aifé  à  M.  Duguetdc  conclure  qu'a^^ 

■fcc  48.  pieds  de  fucfdcc  dp  vaiincs 

il  fera  rcmanter  des  pcùcs  Bateaux 

['Je   fix  pieds  de  large  fui  deux  do- 

r  profondeur  avec  une  viteffe  égale  i. 

I  ledle  du  courant  des  Rivières  ,  & 

I  Lnue  par  confequent  Ci  le  courant  faic 

I^deux  lif  ui;s    pai  heure  ,  ces  périt» 

I^Barcaux  remonteront  55.  lieues  en 

■V27.  heures    &  demi.    Mais  il  y  a. 

^bien   à  labatuc   ,    ces    Baceam 


ï?42'    Journal  des  Sçétvénus , 
ne  font  pas  cDCor«  alTez  petits  ^  ou  ; 
ce  qui  eft  le  même  ^  ces  aubes  vit 
[ont  pas  a(Ièz  grandes* 

Lorfqu'une  roue  de  Moulin  ou 
de  toute  autre  Machine  mûë  par  le 
courant  de reau  eft  en  mouvement, 
nous  avons  dit ,  i'.  Que  la  viteflc 
des  aubes  ne  peut  jamais  être  égate 
t  celle  du  courant  :  i^.  Quon  doit 
prendre  pour  la  vitefTe  de  Teau,' 
contre  les  aubes  la  différence  entnp 
la  viteflc  de  Tcau  &  celle  des  mê- 
mes aubes  :  ainfi  llmpuUion  dt 
Teau  fur  les  aubes  fera  d'autant  plus 
petite  que  leur  viteflc  fera  plus  gran- 
ac,  ou  plus  approchante  de  celle 
du  courant.  Nous  avons  démontré. 
Article  V.  de  nôtre  Mémoire  que 
cette  viteflc  des  aubes  doit  être  le 
tiers  de  celle  du  courant  de  l*eau  , 
pour  que  la  Machine  fafle  le  plus 
grand  eflet  dont  elle  fbitjcapable. 

Cherchons  maintenant  le  rap- 
port entre  la  furface  des  aubes  & 
celle  du  Batteau ,  en  fuppofant  avec 
M.  iDuquet  que  le  Batteau  doive 
remonter  avec  une  vitefle  égale  \ 

celle 


celle  au  couraiït  ,  &  que  cette  vi- 
telTe  cft  de  deux  lieues  par  hearc. 
Or  le  couun:  étant  i,  lavicefTedes 
aubes  pour  le  plus  g,raiid  effet  de  la 
Machine  fera -^  ,  &  la  virelTe  refpc- 
âive  de  l'eau  contre  les  aubes  feri 
■i-,  &  puifque  le  Batte  au  doit  re- 
monter avec  î.  pendant,  que  la 
Rivicre  delîrcnd  aufli  avec  i.  h  vi- 
«tetîe  refpciflivc  de  l'eau  contre  le 
Batteaii  fera  4.  &  on  fçaic  par  les 
principes  que  l'impulfion  de  l'eau 
courte  le  Battcnu  fera  à  l'impullion 
fur  les  aubes ,  comme  le  quatre  de 
4.  eft  au  quJrtc  de  •- ,  comnae  If. 
crt  à  ^.Donc  pour  que  les  efforts  de 
l'eau  fur  les  aubes  5£  fur  le  Fatteau 
foîcnt  égaux  ,  il  faut  que  la  furfacc 
des  aubes  foit  9.  fois  plus  grande 
que  la  furfàcc  que  leBatteau  oppgfc 
au  courant  de  l'Cau. 

Mais  ce  n'eft  pas  tout,  il  cft  aifé 
de  voir  pai  les  premiers  principe! 
des  Mécaniques  que  le  Batteau  re- 
cevant fa  vitefle  de  celle  des  aubes  , 
S£  le  cWcihîh  qu'il  parcourt  etiBS. 
Stftmhrt,  ^r"^ 


il  ^44  JâHfHéd  êtes  SfdvMs  ; 
triple  du  chemin  que  le  centre  des 
aubes  décrit  en  tournant  ^  il  faut  en 
raifon  réciproque  que  la  force  de 
t'eau  fur  les  aubes  (bit  trois  fbis  plus 
grande  3  ou  ^  ce  qui  eft  le  niême  ; 
que  leurs  furfaces  Ibient  triplés  dîe 
celle  que  nous  venons  de  trouver^ 
ou  i7.tois  plus  grandes  que  celle  que 
le  Bateau  oppofe  au  courant  de 
Teau.  Ce  qu'il  faloit  démontrer  pat .' 
les  premiers  ,  &  plus  fixnples  prin« 
cipes  des  Mécaniques. 

Notre  Machinifte  qui  ne  veut 
faire  ces  aubes  que  4.  fois  plus  gran- 
des que  celle  que  leBatteau  opofe  au 
.  courant,  au  lieu  de  27.  que  nous  ve* 
nous  de  déterminer  ,  trourera  - 1  -  il 
fon  compte  dans  l'exécution }  je  lui 
faic  même  grâce  des  frattemens. 

Si  M.  Duquet  ne  peut  pas  enten- 
dre la  démpnftration  de  l'Article  y. 
^  de  mon  Mémoire,  &  qu'il  s'iniagî- 
ne  que  ce  (bit  une  fiippofition  âroi- 
;  traire  de  prendre  le  tiers  de  la  vitef- 
fe  du  courant  pour  celle  des  aubes  , 
il  n'a  qu'à  prendre  cette  viteflc  plus 
iPU  moins  grande;  £  pa^  c;cemj>ic  U 


-» 

k 


Septemhrt  iji.9:  1J4J 
^ut  que  ce  foît  le  ^  ,  il  trouvera  aa 
Faifanc  le  calcul ,  qui  cfl  très-limplo; 
[ueli  fucfacedcs  aubes  devra  être 
'lî.  -^  fois  plus  grande  que  celle 
le  le  Bateau  oppofe  au  courant  et 
ncau,  ôcs'il  faic  cette  vicelfe  cgate 
i  la  ^  de  celle  du  courant ,  il  trois-  .^ 
vcra  que  les  aubes  devront  être  î  i 
fois  plus  grandes.  Je  Un  donne  i 
calculer  éternellement  pour  troiï- 
*  ver  une  vicclTc  des  aubesde  laquelle 
il puifle déduire,  dans  le  cas  dotic  _ 
il  s'agit  ici  ,  la  furface  des  aub»  * 
moindres  de  17.  fois  celle  que  le 
Batteau  oppofc  au  courant  de  l'eau.- 
II  eftbienaifé  de  voir  mainrc- 
nanc  que  fi  l'on  multiplie  les  11. 
pieds  que  M.Duquetdonneà  ceS 
Bateaux  par  17.  on  aura  J14.  piedS' 
quarrez  de  furface  qu'il  doit  donner  \ 
À  ces  aubes  ,  au  lieu  de  ^9:'- 
pieds.  Mais  fi  foB  génie  lui  fuggerfc 
d'imaginer  des  Bateaux  encore  plu» 
petits  ,  il  n'a  qu'à  divifer  les^Sv 
"lieds  de  furface  de  ces  aubes,  pai 
il  aura  i.  pied-j  pour  la  furfecc 


1  is^é    foHrnaî  des  SfdVMS  i 
que  fon  petit  Bateau  doit  opppfer  aa 
.courant. 

-    Si   M*    Duquet  avoit  entendu 
mon  Mémoire  ^  il  auroit  vu  qqe 
j'ai  rendu  mes  calculs  applicables  à 
ctous  les  Bftjieaux  ^  de  quelle  grat^ 
jS^\àX'&c  de  quelle  petitefTe  qu'ils 
p^ifTent  être  ^  &  cela  par  une  furËi* 
ce  indéterminée  ^  laquelle  furface  . 
feprefente    non  feulement    celle  ' 
deS;j&a.teaux  tels  que  nous  les  avons/ 
-niais  de^  jjlus  petits  qu'un  Machim- 
^  '  puiUe    ji^mais     imaginer.   Il 
xft  vrai  3  &  je  conviens  avec  M- 
jPuquetquc;  les  petits  Bateaux  ne 
ioo(j  p2S  unçcho/e  rare  ,  mais  il  eft 
jbon:4e  lui  dite  que  la  capacité  des 
p€;tits^^^O;aMiç^  étant  à  celle   des 
grands^n  raifi^ri  y  compoîee  de  cel*- 
jkdo  leurs  trois- dimenfions  ^  lorf-» 
.qu'ils  ne  font  pas  femblables  ^  & 
.^^pioime  les  Cubes  de  leurs  Cotes  p 
gmploguesi  j^rlprfqu'ils^font  fembla- 
\^^iy  il  l^udroit  au  moins  1x5.  de 
ÇM  petite  Bateaux   de  ^.  pieds  de 
large  pour  porter  U  même  quantité 
de  J2^;uchandife  qu'un  feul  Bateau 


Septembre  171J.  ï^47  ] 

,de  trente  pieds  de  larges. 

'     J'avois  dclTein  d'ajouter  encore 

'en  faveur  de  M.  Duquec  le  calcul  de 

I  la  vitcflc   avec  hcjucllc  un  Bateau 

l 'peut  remonter  contre  un  courant 

i  ^nné  de  Rivière,   les  furfaccs  du 

|_&Ceau  &C  des  aubes  étanc  données  , 

î  comme  ce  calcul  demande  û  , 
L-iefolucion  d'une  équation  du  troi- 
V  Ccmedcgré  ,  jecrains  qu'on  ne  me 
JTrcproche  encore  de  m'enveloppct 
f  M'Algcbre,  je  dirai /eulemenrqu'on  ' 
I  Tiouve  toujours  dans  cette  équation 
TTune  racine  réelle ,  pofltive  ^  &  les 
icux  autres  imaginaires! 


ftT-«î.  .    ^=^ 


X  <4<    f^wmâl  diS  SçMMS  ; 

DE    LA    DIGESTION 

&  des  maladies  de  Pcfiomac  y  fm^ 
vont  le  fjfUme  de  U  Trituration 
é'  du  brojemen^ ,  fans  Caide  dits 
levains  oh  de  U  fermentatia/f^ 
dont  on  fait  vcirl'imfojfibil'tii,  m 
famé  (t  en  maladie  :  nomfeU€ 
Edition  ,  revue  ^  corrigée  &  oui', 
mentée  far,  l'Auteur.  Tome  fre*  ; 
mier  y  qui  contient  unDifcotim 
préliminaire  fur  la  Trituration  , 
une  Réponfe  a  M.  Silva  ^  &  cinq 
Lettres  fur  /^  Rcvuliion  ^  la  Sû- 
gnée,  U  Kermès  minerai  &Ut 
Maladies  dès^Ycox.  A  Paris  ^ 
ckcz  Guillaume  Cavelier  ^  rue 
S.  Jacques ,  au  Lys  d'or.  1719» 
vol.m*ii.  pp.  ^i^*  petit  carac^^ 
tcre. 

LA  nouvelle^ édition dti  Traitf 
qu'on  annbfiée  ne  fe  trouve 
point  dans  ce  Volume  *,  elle  eft  ren« 
voyée  à  un  fécond  qui  ne  paroît  pas 
encore^  mais  qui ^  félon  l*àyis  du 
Xibraire  au  leâeur  ^  paxoîtra  VD^t 


tcfTamtncnr.  Le  prctnicc  Volume 
dont  il  s'agît  renferme  fcpc  Pièces 
différentes,  fçavoir  ,  un  Dlfcours 
Ptéliminairc  fur  U  Trituration,  une 
Réponfe  à  M.Silva,  deux  Lettres 
fur  la  Revulfion  ,  une  croificme 
fur  la  Saignée ,  une  quatrième  fut 
le  Kermès  minerai ,  Se  une  cinquic- 
me  fur  les  Maladies  des  yeux. 

Nous  ne  dirons  rien  du  Difcours 
Préliminaire  fur  la  Trituration  , 
parce  qu'il  diffère  peu  pour  le  fonds 
de  ce  quî  a  déjà  été  dit  fur  cette  ma- 
tière ,  il  y  a  quelques  années  ,  par 
le  même  Auteur,  dms  fon  Traite 
de  la  Digeftion  ic  des  maladies  de 
l'eftomac. 

La  Réponfe  à  M.  Silva  Doâ:euï 
en  Médecine  delà  Faculté  de  Paris, 
offre  quelque  chofc  de  plus  nou- 
veau :  nous  nous  y  arrêterons  uni- 
«juement ,  remetcant  les  cinq  Let- 
tres du  Volume  à  un  autre  Jour- 
nal. 

M.  Hecquet  donna  au  Public  en 
1724.  des  OèfervatioHS  fur  la  féi-. 


1  ^ jo  .  foHffiéd  des  Sfdvânsl 
commencement  de  la  petite  vérolUl 
des  fièvres  malignes  ^  O' des  grandes 
maladies.  (  Nous  en  avons  fait  men- 
tion dans  le  Journal  de  Novembre 
1724.  )  Comme  M.  Silva  ne  trou- 
va pas  ces  Ob/ervations  Conformes 
à fcs  Principes,  il rcfolut  de  les  ac-. 
taquer  par  une  Ctiriqùe  publique  ^  ■ 
ce  qu'il  fit  en  1717.  Nous  avons  pat.  • 
lé  au  long  de  l^Ouvrage  de  M,  Silxa* 
'dans  le  Journal  de  Mây  de  l'annéfe 
'  dernière.  C'eft  à  cette  Ctitique  que 
M.Hecquet  oppofc  laRéponfe  dont 
nous  allons  rendre  compte.  Nou$ 
croyons  n*en  pouvoir  mieux  com- 
mencer Textrait  que  par  l'expolc 
des  raifons  qui  ont  porté  rAuteiir 
à  prendre  ici  la  plume  contre  M. 
Silva.  Ces  raifons  parlefquelles  M. 
Hecquet  auroit  dû ,  ce  femble ,  dé- 
buter pour  mettre  tout  d'un  coup 
fes  Le'àeurs  au  fait ,  ne  fe  trouvent 
cependant  que  dans  le  corpis  de  fa 
Reponfe ,  &  encore  cparfes  en  di- 
vers endroits.  Nous  raflcmblerons 
les  principales  &  nous  les  rapporte* 
jfons  dans  lés  propres  termes  de 


Sifttmhre  17IJ.  i^jd 
l'Autcuc  ,  en  forte  que  ^eft  M. 
Hccquet  lui-même  qui  va  parler  : 
voici  donc  comme  il  s'explique. 

n  Pourquoi  prendre  pour  luï 
n  [  c'efl  de  M.  Silva  ^u'U  s'agit  ] 
M  ce  que  dan$  mon  Livre  des  Ob- 
"  fcrvarions  ,  j'ai  écrit  contre  un 
»  abus  méthodique  des  faignées  du 
M  pied  ,  &  des  purgations  âmeti- 
.  n  quccs ,  réitcrccs  les  unes  &  les 
V  autres  fans  autres  railbns ,  iînon 
»  qu'il  faut  ainfi  les  pratiquer  au 
«  commencement  des  petites  véro- 
i>  les  Se  de  femblables  grandes  ma- 
•j  ladics  î  Ai-je  eu  la  témérité  de 
»  nommer  aucunement  M.  Silva  î 
»  pouvois-je  croire  qu'une  pratique 
n  de  cette  forte  lui  appartcnoit  en 
»  propre  ;  &  qu'il  en  ctoit  amoureux 
""  s'en  déclarer  le  protcflcurî 
rie  au  contraire  d'être  bien 
»  convaincu  que  jamais  je  n'auroîs 
n  écrit  contre  cette  Médecine  s'il 
)i  s'en  étoit  déclaré  plutôt  l'Auteur  \ 
Mperfuadé,  comme  j'aurois  bien 
ji  voulu  l'être,  qu'un  Mcdccin  de 
^ja  réputation  auioit  eu  des  raifons 
■  Septmbri*.  7  A 


»  jufqu'à  s' et 
I»  Je  le  prie  ; 


l6  5 1    Jmù^ldii  Sfdvégs  ; 

91  fijpeileure&^ .  fior  IdqiKiUcs  ceitat^ 

M  ce*  {xuuguûi  .4qqc  fkvoiUec.  uoc 
iftMcfdfiçin&jquipçuc.  gâter  Tc^iic 
i>  des.jeuhes  Meiicciiis.  «lacoce.  ijot 
M.vices.enpratique,  Se  pa^Sriavec 
«.cuxaux  autres  Medef  ifis  des  Pxo«» 
«  viDCcajQÙ  ik.Yonp  ?  car  entendant 
ndii£jqu!à.Pafis.,  dÉûnt  les  PsavUw  • 
n  ces icopkoc  les  lUûdesL^  la  faignée  . 
«>.diLpiça,4{ïbtticxoinQie  ckdcms^ 
ti  dc&  les  prqmiers .  commenccrocns 
a»  des  petites  véroles. &  des. ficvcei 
u  mal^ses,,  e&aujourd'iiulla  pratH 
oi.queiuclienjdqtie  3  aumriiî^c  même 
«>  par  des  Medecixks  accréditez.^  £m» 
vMtLC  examep  y  {sais  choix.^  iàps 
«étude ^ijfuis  diftinâiion^  cetto 
«pratique  devient  pour  .eux  upe 
n  règle  conftaxuevi&  cette  prétendue 
93  regLo. a  fait. périr  un  millier  do 
^malades  entre  les.  mams  de  ces 
^malheureux  ahufez.  C^dcequ'on 
»)  tient  de  bons  avis  3  ou  de  relations 
H  fidèles  des  Provinces. 

Acediicours  fucçede  immédiat 
tcmcnt  celui  qui  iiiir. 


Stftetfthre  171?:  iii%i 
r'î» Voilà  où  l'en  ctois  :  mais  fut. 
nccs  entrefaites  ,  M.  Silva  paioîc 
n  fui  la  Scène  pout  fe  montict  le 
n  chef  de  cette  nouvelle  Médecine,', 
n  fans  que  je  me  fuffe  jamais  atcendu- 
»delcvoirfe  fitucriimal.  J'avois 
nbien  foup^nné  que  dans  un  tenu 
n  où  la  faignée  du  pied  éroit  en  fa- 
.-«vcut,  quelque  jeune  Médecin  fe 
■3»feroit  élevé  pour  prendre  fa  dé- 
j#&nfe  :  il  mctcvenoic  mémcqii'il. 
jj  fcformoit  dans  Paris  un  atœlier 
M  de  jeunes  Phyficicns  qu'on  difoic 
M  employez  à  un  Ouvrage  de  Mcdc« 
j)cine,mais  on  n'ymêloic  aucunPri» 
M  ticien.  Dailleurs  quelque  Sçavanc 
K  que  ce  foie  ,  peut  bien  illuArci 
n  (on  Cabinet  de  U  converfatioa 
H  d'une  Compagnie  de  Sçavans  : 
)■>  ainfi  tout  cet  appareil  d'érudition 
»  ou  de  guerre  littéraire  ,  ne  pou- 
1)  voit ,  ce  me  fembloit ,  regarder 
i>  un  Ouvrage  de  Pratique  en  Me- 
«decine.  Trois  ans  donc  [  ce  qui 
nauroitété  ilfcz  de  tems  attendre 
ufurlcprc]  fefont  paflczfansquc 
«•peilbone  ait  puiti  Mait^veil», 
7  Ai) 


I 


î*54-  foHffud  dus  Sfd'Ofms  ; 
a»  lorfqué  je  vlj  pciifoîs'  plus  ,  & 
jf  qu'au  contraire  y  je  m'étois  ablb- 
9»lunient  défoccu^de  ces  matières. 
9»en  me  retirant  de  deiTus  le  pavé. 
i> de Patis V  voilà  que  M. -Silva  fe 
3»  montre-^  &  en  menobnmant  dès 
n  fa  Préface ,  me  provoque  à  xèn^ 
9»  treren  Ike.  Ofciois-jc  dire,  coin« 
Mme  cet  illuftre  mort  qui  fe  vie 
fi  malgré  ^  lui  raillé  de  l'autre 
nmoiHle  :  Qufri  mtjmtràfli  jm  u^ 
nfufcMter.  M.  SiWadevient  donc 
a»  agreffeur  à  mon  égard ,  moi  qui 
a»  ne  lui  difois  rien  ;  ainfi  ma  répon* 
M  fe  me  devient  le  titre  d'une  définir: 
a»iè  la  [dus  légitime  &  la  plusinnon 
»cente  ,  parce  qu'clfc  ift  necef^. 
affaire. 

M.  Hccquct,  cent  quarante  par 
ges  après ,  ajoute  :  . 

>>  Mfc  SilVa  vient  eu  perfonne  fe 
a»  mettre  £bus  les  coups  que  je  po&e 
a»  contre  un  fyftême  de  pratique  qui 
y>  étoit  encôrie  fans  aveu  &  iànschef^ 
as&en  Jui  faifànt  cet  honneur^il  a  la 
n  bonté  d'adôptcfles  repixxrbes  faits 
V  à  cette  doâline ',  ç'aoroic  don^ 


SePtenAfe  171».  '      '^ïfj^ 
»ércàcUe  aledédotHmaîjGt  i   mûs'  j 
"  il  préfère  de  nie  prendre  à  particî. 
»  il  in'arcaquc  en  me   nommant  à 

»  chaque  page Sur  cçc  expo- 

*i  fc  qui  cil  dans  le  vrai ,  qui  de  meî 
noiide  M.  Silva  eft  l'accnfatcur  ï 
n  mes  reproches  ont-ils  jamais  porté 
»  contre  liri/  les  ficnsnc  poitent- 
_.  "ilspasnLimmcmeiircontcemoi  î 
M,  Hccquct  /e  plaint  enfuîtci  3C 
en  plus  d'un  endroit ,  que  fon  ad- 
vcrlaire  l'a  traité  d'une  manière  foit 
pic]uantc.  On  dira  peut-être  que  Ci 
M.  Siiva  lui  a  lancé  des  traits  un 
peu  vifs ,  il  a.  eu  foin  à  chaque  fois 

3u'il  lui  en  a  décoché  quclqu'ua, 
'accompagner  cela  d'une  forte  de 
compliment.  Se  pour  ainfi  -^iit , 
d'une  révérence;  maisc'eft  ce  gen- 
re de  politcfTc  qui  paioît  a  M.  Hec- 
quet  encore  plus  infulrant.  Quoi- 
qu'il en  foit ,  l'Auteur  <lc  la  Répon- 
Ic  fe  tourne  après  ceU  vers  M. 
Geoffroy  &  Glufcar  commis  par 
la  Faculté  à  l'examen  du  Livre  de 
M.  Silva  j  &  il  trouve  fort  à  redire 
que  ces  deux  Mcflîcurt  ayenc  pu 
7Aiij 


^6f^  Jommit  dri  SfétMmi  ; 
applaudir  à  un  td  procédé  ^  en  Viir 
tfant  comme  ils  font  dais,  leur  tph 
'{ttobation^  qu'ils  biKntUtnodcft- 
-tion  deM;Silva^t4naisoei}ue  ttott- 
'■  ^re  âc  mcôns  etcufâhle  &r  <x  pdiat 
M.  Hecquet^  c'eft ,  s^l  en  faut  croi- 
re fes  reproches  ^  que  l'un  des  deux. 
Approbateurs  qull  vient  de  nom- 
sner  ait  pu  en  agir  d'une  manière  ù 
'jpett  conforme  à  cet  air  débonnaire 
-qui  paroît  en  lui  ^  &  à  cette  felitejt 
4miéAle  que  la  Faculté  de  Médecine 
de  Paris  ordonne  par  un  Statut  ese^ 
]près  à  tous  fes  Dodeurs  ,  d^avoir'les 
uns  pour  ks  autres.  DoRores  Mgdi^^ 
éitnHtuife  càUnt. 

Puifque  nous  en  (bmmcs  fur  Ibs 
plaintes  que  l'Auteur  de  la  Réponic 
-fait  ici  de  ces  doux  Dodteucs^  t<m- 
-ëhànt  l'impolkefTe  qU'il  les  acciife 
-d'àVdir  ëuë  à  j(bn  égard  3  ^rsaat  fiD- 
marquerons  à- cette  occafîon^^  tptU 
kuren  fait  de  beaucoup  flie  éjtoi- 
^des  fur  Uô 'point  i^itoteetnelui;  fa- 
culté ^  iNftfdecine  de  Bâtis,  dà&s 
^quel  ilpiéttod' Qu'ils  aurofent  du 
*«cndreà*une  fi  l^yantfc  £ccde:piiis 


■Septembre  171?.  t€ij 

de  jufticc  qu'ils  n'ont  tait.  Il  ne 
peut  fouftrii  ,  par  exemple  ,qiic  M- 
Gcoffroy  &  M.  Glufcarc  ,  ofcnc 
traiter  à'obfcuriti  &  d'ignorance ,  ht 
fraiiqHe  de  la  Médecine  fhfju'ait 
îfms  tjite  vieitt  le  Lii/re  de  l'itf^i 
d;s  faigniei ,  comnu  fi  ,  ajœftc-t-4l, 
^erjhntte,  avant  l' Auteur  de  ce  Trtti- 
,  té^ri'avBii  déveltippéh.6.oSa\ncAe% 
\  faignées  -^vec  autant  de  nehaé  ^ 
j^uoiqu'il  manque  à  cette  netteté ,  dit 
rien  preuvsr  de  ce  qui  efl  em^ia^an^ 
/Il  tt'ent-pmïtcntint,  pourflùt  M. 
Hccquct ,  de  eenclure  en  la  mankri 
/nivante ,  rf  la  face  même  de  la  Fa- 
tultéde  Paris  ,  Iciir  approbation. 

Nous  SERONS  V'AK  LA  HN  E'tAT 
o'AGIR.  PLUS  SUREMENT  DANS  L'V* 
SAGt  DE  CE  REMEDE  .  .  . .  Ce  TrAî* 
TÉ*  LEVE  TOUS  LES  DOUTES  CtUB 
NOUS  POUVIONS  AVOIR..  .  .  Il  ACHE- 
VE d'e'claircir  et  de  fixer  un 

DES  POINTS  LES  PLUS  IMPORTANS 
BE  LA  Pratique.  Voilà ,  dit  notre 
Auteur ,  le  Itn^age  de  deux  Mede- 
çins  de  la  Fitciilrèae  Paris ,  qui  ^  en 
vrnr  d'un  ami  qu'ils  veulent  gr4^ 
yAiiij 


1(5'     Journal  des  SçavMS  5 
cienfer  y  oublient  ^ne  U  Faculté  dont 
ils  ontjHride  défendre  V honneur  fj^ 
Udifiipline  ,  s*efi  fixée  depuis.  100: 
MHS  [fêr  ce  point  important  de  Prati'- 
^f^  >  &  que  Von  y  [fait  depuis  a 
tems  k  quoi  s*  en  tenir  fur  Vuja'ge  des 
faignées  ;  en,  forte  que  V Auteur  dis 
Truite  des  faignées  vient   trop  turd 
pour  pouvoir  rien  apprendre  la^ejfus 
à  la  Faculté  de  Paris  ,  qui  donne  des   ' 
modèles  de  Pratique  &  n'en  reçoit^ 
point. 
^  Ce  Difcours  eft  frappant  :  mais 
le  point  eft  de  fçavoir  11  lorfque  M» 
Geof&oy  Se  M.  Glufcard  difent  : 
Nous  ferons  par  la  en  état  d*agtrplus 
fièrement ,  &c.  Ce  Traité  nous  levé 
tous^  les  doutes  que  nous  pouvions 
avoir  y  &e.  Ce  n'eft  pas  plutôt  d'eux 
qu'ils  entendent  parler  ^  que  de  la 
Faculté  ?  Car  en  ce  cas  c'eft  une  con- 
feflîon  qu'ils  font ,  &  qui  ne  regar- 
dant qu^eux  feuls  ^  ne  fçauroit  inte* 
teflèr  en  rien  l'honneur  du  corps. 

Mais  pour  lai  (Ter  cette  digreffiony 
nous  remarquerons  que  quelque 
licu^ue  M.  Hecquetccoye  avoir  de 


Septembre  171J.*  itfjj 

Te  plaindre  de  certains  fermes  ré- 
pandus à  fon  fujet  dans  le  Livre 
que  Mrs  Geoffroy  &  Glufcard  trou- 
vcnr  d'une  (i  grande  moderatiox,  il 
affiirc  qu'il  les  négligera ,  parce  tjue 
ces  termes  ne  regardent  que  fa  per- 
fonne  ,  mais  qu'il  s'attachera  à  rele-; 
ver  dans  ce:  Ouvrage  il  medirévim 
.  partiedecequ'ilyjugcdc  contraire 
*.  a  la  bonne  Médecine.  Il  tient  paro-  ' 
ic;  Strout  ce  qu'il  dit  à  cette  occa— 
iîon  roule  fur  des  matières  impor- 
tantes. 

11  prétend  que  ce  n'cft  pas  avoir 
des  notions  juftcs  de  la  rcvulfion  , 
de  croire  comme  M. Silva,  qu'elle 
doive  fe  faire  dans  les  parties  IcS 
plus  éloignées  du  mal. 

Que  ccqacdébitc  cet  Auteur  fur 
lafaignccdubras ,  qu'il  aiTure  être 
toujours  revulfîvc  à  l'égard  des  par- 
ties inférieures  qui  reçoivent  le  fang 
dcl'Aorccdcfcendante ,  ne  s'accor- 
de nullement  avec  la  diftribution 
des  vaiffeaux  &  les  loix  de  la  Mé- 
chanique.  * 

Qii'on  ne  doit  poinr,  quoiqu'il 


tê^o    lonméd  des  iSçavémf  ^ 
en  difc  3  commencer  par  la  faign^ 
du  pied  le  traitement  des  niàla* 
<Iies. 

Que  la  £dgnée  du  bras  foulage 
siieux  le  cerveau  que  ne  fait  celle 
du  pkd» 

Que  les  c^ipacîtez  des  vaiflêaux 
dansl'étatde  fanté  ne  peuvent  êcre 
lar^ledescapàcitez  de  cesmêmeS', 
Yaiueaux  dans  l'état  de  maladie. 

Que  la  dérivation  ne  fçauroit  at^ 
tirer  trop  de  fang  fur  la  partie  :  (  ce* 
qui  donne  lieu  à  M.  Hecquet  de 
faire  bien  des  Remarques  importan- 
tes fiir  TùtUité  des  ventoufes  &  des^ 
ïangfucs.;). 

.  Que  M.  Silva.fe  trompe  de  pen-i! 
fer  que  dans  toutes  les  fièvres  con- 
•d^ucs^  le  fang  fe  porte  imgulîere^ 
mtni  ail  cerveau» 

Qu'ileiddans  une  grande  erreuc 
«n  &it  d'Anatomie  ^  de  sHâiaginer 
que  reftomac  &  les  intcftins  puif- 
^^ntpïefièï  le  tronc  de  l'Aorte  ^  fc 
forcer  par  là  un  plus  grand  volume 
de  fang  à  monter  au  cerveau. 

Ç^t  le  ff  â:4me  de  M^  Silva  fii£ 


Stf timbre  ifig:        t(gt 
i  faignées  du  pied  acricc  des  rail- 
!  qui  ne  fonc  pas  bonneui  à  U 
|>lcdccine. 

Qu'on  Kouvc  une  grande  mar- 
^ucdelafagefle  des  anciens,  dans 
■  --le  foin  qu'Us  prenoicnt  d'amenée 
d'abctfd  le  kagcomme  à  mi  chemin  , 
jpar  la  faigiicc  du  bras,  pour  l'éva- 
cuer cnfuite  en  cas  de  befoin  pat 
«lie  dn  pied  :  qu'ils  aiiroienc  cm 
•  (s'ileft  pcrmisde parler ainfi.J ^fï»- 
4re  l'anguille  à  écorcher  parla  ^ueuï^ 
que  de  commencer  la  cure  d'une 
maladie  par  la  faignée  du  pied.  Que 
leur  précaution  en  cela  paroît  con- 
forme »ux  conrtiiffances  de  l'^mi~ 
tamii  miÀertie  &  aux  loix  eapitaUx 
■delicireulation. 

Que  félon  M.  Sitva,  {ehâterde 
^pii^er  du  pied  dés  Nncyée  d'une  fie- 
■Vre  reconnue  paurmaiigne ,  ou  prèfu- 
tnéetell; ,  c'eft  tout  faire  ^  qu'iiafi 
voilà ,  contre  ce  qu'a  crû  Hippo- 
cratc ,  l'Art  de  la  Médecine  bien 
coûte 

Qii'à  en  croire  ccnonvel  Auteur^ 
l'inHanmacioli  du  cerveau  eft  U. 


1  èèi    fùimtal  des  Sçavâfts  ;. 
caufc  univcrfcUc  des  ficvres  mali- 
gnes y  mais  que  la  plus  forte  preuve 
qu'il  en  apporte,&  qu'il  rire  de  l'ou- 
verture desvcadàyrês ,  fait  prccifé- 

-  ment  contre  lui'. 

Que  pour  afFoiblir  l'autorité  de 
Celfe  dont  le  témoigriagc  eft  peu 

'  favorable  à.  la  faignéc  6m  pied  dans 
le  conimcricemenr  dfes  maladies , 

'c'eft  injuftemcnt  qu'il  cherche  à  ex- 
clure ce  Grand  Homme,  du  nombjpc* 
des  Médecins. 

Que  M.  SU  va  ne  reSeehit  pas- 
aflcz  pour  un  Médecin ,  &  qull  loi 
cft  arrivé  par  une  étrange  méprilè 
de  prendre  une  paralyfie  pour  une 
gangrenne. 

Que  cetAuteur  enchanté  de  fon 
fyftêmefiir  la  faienée  du  pied  »  s*ap- 
plaudit  là-dédus  dans  fon  Livre  jui- 
qu'à  s'y  élever,  pour  ainfi  dire ,  des 
é$rcs  de  triomphe  a  chaque  fds. 

»  Que  ce  font  par  tout  des  airs  de 
Mconâance^de  fatisfaâion,  de  corn- 
wplaifancc  furcefujet.  Qu'il  com- 

'»  pte  pour  lui  le  fuf&agedes  anciens 

^  Médecins^,  dont  il  ne  produit  les 


( 


Septembre  171 9.  nf^j 
[w-témoignagcs  qu'en  abufant  du 
»nom  de  U  faiencc  du  pied  en 
t>  gênerai.  De  forte  que  la  Iculc 
H  mention  de  ûîgnée  au  pied  lui 
w  tait  un  titre  d'appropriation  pour 
wautorifei  la  Hennc  tout  au  com- 
winenccnicnt  des  grandes  maladiesi 
«■quoique  cette  faignée ,  en  pareille 
»  conjonâute  ,  foit  abibluinenc 
»  inouie  parmi  les  anciens ,  [  u'ctar^t 
^)  pour  le  cas  dont  il  s'agit  ni  nom- 
wméc  ni  défignéc  dans  aucun  de 
wJcurs  cfprits]  &  qu'elle  ne  foit 
a»  connue  parmi  les  modernes  que  ^ 
idans  le  Livrcde  M.  Silva. 
Qiie  ce  Livre  de  M.  Silva  cft  "pv 
puye'fkr  dti  raifonnemtns  pÎHsfon-^ 
dez.  en  magitaiions  qu'en  tftge  cm 
tn  faits  i  Qiic  c'eft  plus  un  j4rt  de 
tUfcourir  que  de  guérir.  »  Qiic  c'eit, 
Munc  belle  &:  ingcnicufe  fidîon  de 
>t  Médecine  ,  agréablement  imagî- 
a>  ncc  ,  débitée  avec  efptit ,  narrée 
»»  avec  art,  exprimée  avec  grâces  i 
"Livre  aufli  inutile  à  laPr^tiqucde 
»  la  Médecine  qu'il  y  cA^hon  d'tiH- 
nvn  t  parsc  que  les  çbofcs  5c  iê| 


1 


srpaileiit  point  dÂns  nos  cotp^&tth 

n  vant  4es  cakuls  &  lesdémoiiftiar 
ncions  de  TAtitear^ 

Que  Mi,  SAv9.  débite  t9P  terma 
magnifiquef  ^jUmmux  U  deib*i9U 
de  fin  fro9tveau  fy^me  j  qvKCe>fûn$ 
élèhéutx  termes'  &/  J^gémêmo$%\, 

PULCHIUTM  CÀPVT,   fH^S^HekcU^ 

fhrafè  ne  guérit  jamais  malade  ^^ 

IfOUSr^    ELEGANTIA  AUX:  VERBIS 

MON  cuRAKTVHi  Commc  l'expti-. 
me  le  fçàv ant  Qladkàch* 

Il  faudroît  unVolumepouï  inctt-* 
^ner  amfi  quoiqu'eh  gros  tous- les  ar-' 
ticles  de  laÇLéponfc  tie  M;  Heoquet*^ 
xiOu$  en.  choinrons  féulemenc  quel» 
qués^ns  «dans  lé  périr  nombie-  dei 
ceux  que  nous  venons  de-  parcourir  » 
qui  puiiTent  faire  la  matière  dé  notre' 
extrait  3  &  donner  une  idée  quoi^ 
que  bieh  impar&ice  de  cette  Ré-f 
ponfd 

M.  Silva  prétend  qu'on  doit  tofii^ 
jours  commencer  par.  la  faîgnée  dv^ 
pied  le  traitement  des  grandes  ma^ 
Udies  cojnme  font  ks  petites- vero*' 
les ,  les^  fièvres-  imlignè»-^  ;  &  cdi'^ 


'Septemire  1719.         iVfy 
^ur  prévenir  les  cngagcmens  du, 
Cerveau:  M.  Hecquadk  là-dcfliis 
que  ce  Médecin,  pour  prévenir  les 
embanas  du  cerveau  ,  uns  fçavoir 
s'ils  arriveronr ,  ordonne  tour  d'i-     ^^ 
bord  de  maîtrifei  le  cours  du  fang-'  -^^Ê 
en  le  déreiminant  par  la  faignée  du  ^^H 
pied  proniptcmcnt  faire  &  préféra-     ^^ 
•olcmcncà  celle  du  bras,   qu'ainfî, 
•c'eft  par  la  revulfion  la  plus  torre  Se 
h  moins  indifférente  qu'il  confeillc    ^^ 
de  conunenccr  la  cure  d'une  gran-î  -^^Ê 
de  maladie  qui  cft  précitèmenc  l'oc-    ^^M 
cajion  oU  une  telle  nvulfîan  a  été  de'  - 
teat  terns interdite.  La  taifûn  qu'ap- 
porte ici  M,  Hccquet  pour  combat- 
tre la  Pratique  de  M.  Silva  ,  c'eft 
que  CCS    commence  m  en  s   font  le 
temsoùun  Médecin  ne  doit  fonger. 
qu'à  mettre  le  fang  au  Urgc ,   en 
taifàntque  la  preirion ,  qui  eft  alors 
également  ourrcc  dans  tous  les  vaif-' 
féaux,  où  elle  gène  la  circulation, 
diminue    aflez    pour    dégager  les 
vaiilcaux  qui  font  trop  en  preile ,  ic 
permettre  au  fang  de  reprendre  fcs 
pentes,  &de  rentrer  dans  ^csalli-' 


^?^6  fotmtéd  des  Sçavémt  ; 
CCS  naturelles.  Par  ce  moyen  ,  dit^ 
.il  3  on  évite  de  troubler  ou  de  confond 
dre  les  rentes  qui  font  à  f  rendre  en, 
frmqtu  i  parce  que  rien  n'eft  plus 
dangereux  que  la  trop  grande  préci^ 

{ùtation  en  Médecine,  furtouf  dans 
e  commencement  des  maladies  , 
qui  eft  le  tems  dobfcuriti  de  la  natu- 
re  iOH  il  eflaHJft  périlleux  de  vouloir . 
U  changer  ^  qu*il  eft  feu  fojfible  d'y  ' 
parvenir ,  comme  en  avertit  Hipt 
pocrate.  Mais^  dit  M.  Hecquet,  ce 
n*eft  point  là  la  Médecine  de  M» 
Silva  y  il  veut  qu'on  fongc  à  détcr-. 
miner  tout  d'abord  le  cours  du 
fang,  à  régler  fes  mouvemens  j  k. 
les  forcer  même  ;  &  il  ceuvre  cette 
manœuvre  .du  fpecieux  prétexte  de 
preferver le  cerveau  \  commence  bon, 
office  et  oit  reftrve  alafeulefaignie  du 
pied.  Le  témoignage  du  célèbre  de 
Aloort  qui  a  û  bien  examiné  le  cour$ 
du  fangfuivant  les  loix  de  la  circu- 
lation &  par  rapport  au  cerveau 
n'eft  pas  ici  oublié  :  l'on  enfeigne 
après  ce  fçavant  homme ,  que  pour, 
preferver,  ^e  cerveau  dans  le  corn- 

mencemcnc 


Septmibrt  1713.  iSiy 

ftiaicemcin  d'une  malidie ,  il  fuffit 
dedimiiiucrlaprcHlonquc  le  fsRgt 
ou  rrop  abondant  ou  trop  taréfié  ; 
fait  fut  les  vallTeaus  de  ce  vifcerc  , 
&quc  pour  la  diminuer  il  ne  faut 
point  employer  la  forte  rcvullion  , 
mais  s'en  tcniràladcrivationrevul- 
fivc  ,  telle  qu'elle  s'opère  par  la 
,  iâignée  du  tras.  M.  Hccqiiecn'c» 
',  demeure  pas  là  ;  il  entreprend  de 
contrer  quclafaignéc  du  bras  eft 
même  plus  propre  que  U  faignce  du 
pied  pour  dilupcr  U  pretfion  du 
fang  qui  fc  porte  au  cerveau.  Les 
talions  qu'iUllegiic  pou  t  le  prouver, 
méritent  d'être  pcfées  avec  foin.  Il 
ne  nous  feroit.pas  poffible  de  les  ex- 
pofer  en  abrégé  fans  les  altérer ,  il 
taut  leslirc  dans  le  Livre  nicmc.  U 
S'y  agit  d'un  point  de  Pratique. 
d'autant  plus  important  qu'il  regar- 
de un  cas  adcz  ordinaire  ,  mais  un 
cas  où  il  eft  de  la  dcrnictcconfe- 

3ucncc  de  ne  pas  s'expofct  au  rifgiie- 
e  préférer  mal  à  propos  une  fai- 
gnce du  pied  à  une  faignée  du  bras  ■■, 
la  mcprifc  oùroniombcroit  icîcai 
a     Stftenéhrt.  7  B 


làioififlant  11  fab^née  da  bias  i  ^M 
CSiS  que  ce  fat  céUe  du  pied  qni  con»* 
ifînt ,  ncpoawnt  jamais  avoir  -des- 
fuites  aam  fôcheufes  que  celle  ^oà 
l'on  tomberoît  en  choiatTanc  la  &i^ 
gnée  du  pied  ^  au  cas  que  «ce  fut 
cc^tle  du  l>ras  qu*il  falut  faire. 

Nous  ^ne  {çaurions  donc  trop^ 
eithorter  les  Leâeuis  à  cotxfultec 
cet  article  :  maisii  demande  d'êcrb 
là  attentivement ,  fur  tout  à  Wgard^ 
d'une  {)ropo(îtion  que  TAuteor  y 
â^vahce  au  fujet  du  cœur  qu'il  dk 
ètit  inttrpiffi  emm  V  Avne  éifctndan^ 
U^VAmedefrwdante y  &empi^ 

car  R  Ton  «xatnine  ce  qui  précède 
ic  cequi ^hk la  ptcpafmon  ,  qui , 
fans  cda  &c  étant  ik&ce ,  pâroitroit 
d*abord  un  fujet  de  aitique ,  on 
rtttz  qv^  par  le  ^aurimerpofé  ^  t^lr* 
l'Auteur -entend  ici  ,  non  la  j»fi- 
ti^  réelle  8c  manifefte  du  cour  » 
ébmme  s'il  ètoit  iitiué  efTeâdtvmvmt 
entfe  les  dtiax  A^ttei;  3  mais  ieole^ 
Énmt  ra<%ion  du  cœur,  laquelle 
^tage  le  &Bg  {  4U  £(usàt  du  ve&trih 


cule  gauche  )  en  deuic  colonlncs 
difttiiAes ,  Se  fi  diftmdcs  ,  fdon 
M.  Hecquet  ,  qu'elles  ne  pciivcnç 
p&ifcr  poHT  une  feule  colotniic  , 
pour  une  colomnc  non  intctrom-» 
pue  depuis  le  cervL-au  jufqu'aiix 
pieds,  maisqu'auconrrairclccccuC 
qui  fait  ce  parcage  du  fang  ,  rnipè- 
ehe  par  la  manière  donc  il  le  fiiic  » 
touccontaift,  tout  rapport  &  roiiw 
^communication  entre  U  colomne 
de  {ang  contenue  dans  l'Aorte  af* 
ccndante  Si  la  colomne  de  fang 
contenue  dans  l'Aorte  dcfccndantei 
voilà  ce  que  l'on  entend  ici  par  cetnî 
ÏHterpoficion  du  coMir  ,  &  ce  que 
nous  remarquons  pour  lât4sfjirc  i 
ce  que  la  fidélité  d'un  expofè  de^  J 
mande  de  nous.  'I 

M.  Hecquet  dit  que  fi  les  Lee»  1 
teiirs  veulent  confidcrcr  avec  atten- 
tion Si  de  bonne  foi  toutes  les  preu- 
ves qu'il  apporte  dans  cette  occa^ 
fion  en  faveur  de  la  faiguéc  du  bras, 
eiles  tes  ferfuaMirom  comrc  Us  illu^ 
fions  ^Hi  pfKvtm  fith-e  des  raifonm^- 
r  lidroics  fur  la  dt^nbutioit  d($> 


iffyo  Joumd  des  S ç Mans; 
vaijieakx ,  &  fUtsfptctenx  (jue  cd^ 
fdbles  de  proHvcr  tout  ce  qH*cn  vou^ 
droit  promettre  fnr  le  fujet  de  la  r^- 
vnlfion  dhfolMe  ,deU  part  des  fali^ 
des.  Cefontfes  termes. 

Maïs  quand ,  félon  M.  Hecquet , 
il  fcroit  vrai  [  ce  qu'il  eft  bien  loi- 
gné  de  penfer  3  que  la  faignéedu 
pied  conviendroit  fpecidement 
pour  garantir  ou  délivrer  d'engagé* 
ment  le  cerveau  ^  il  prétend  que  la  ^ 
pratique  de  faigner  du  pied  au  corn- 
snencemenc  de  toutes  les  grandes 
maladies  3  &  particulièrement  de» 
fièvres  continues  3*  ne  conviendroic 
points  parce  que^  pour  nous  en  tenir 
a  celles-ci  3  il  n'eft  nullement  vrai  3 
félon  lui  3  que  dans  les  fièvres  con- 
tinues ,  le  lang  fc  porte  finguliere- 
ment  au  cerveau.  M.  Silva ,  dit-il  y 
ne  prend  pas  garde  que  dans  ces  fiè- 
vres 3  les. uns  ont  la  poitrine  atta- 
quée y  les  autres  ont  des  cours  de 
ventre ,  &c-  w  &  périflent  de  ces 
^accidens^  fur  tout  de  ceux  de  la 
}i  poitrine  ;  que  d'autres  fuccom- 
nbcnt  à  ropiuiâcrcté  de  la  fièvre 


»'  fans  aucune  attaque  du  cerveau  , 
«d'autres tombent  dam  des  fievtcj 
"lentes  ,  dans  des  phthîfics  ,  des 
"Cachexies,  des  hydropifies  ;  que 
î'M.  Silva  fait  cependant  de  l'enga- 
»i  gement  du  cerveau ,  la  règle  gené- 
lï  raie  pour  coures  les  fièvres  dont  il 
»  s'agit ,  quoiqu'il  y  ait  des  milliers 
nde  tîevtes  continues  très-fàcheu- 
«fcs,  où  le  cerveau  foiiftre  moins 
•j  que  les  autres  vifceres,  &cnpar- 
"ticulicrque  la  poirrine  :  de  forte 
»  qu'en  ce  cas  il  faur  avoir  bien  plus 
»  d'attention  à  l'état  de  la  rcfpira- 
»rion  des  malades  qu'à  toucc  autre 
"cliofc. 

Nous  pafTons  un  nombre  infini 
de  reflexions  que  fait  M.  Hccquet 
fur  cette  matière ,  où  il  n'omet  pref- 
tien  de  ce  qui  peut  favotifer 
fcntiment.  Une  des  chofes 
[ui  paroî:  i'indifpofer  davanta- 
ge contre  le  Livre  auquel  il 
iépond  t  font  l^s  traits  de  raillerie 
t^a'il  prétend  que  le  fyftcmcde  ce 
iLivrc  a  attirez  fur  la  Médecine. 
Comment    dii-it    cire  indiffc- 


1^7^^  Tmiméà  dés  Siféttâns  ; . 
rmc  (m  des  plaifanceries  »  vpc  k 
«^ryAême  de  M»5ilva  autonfe  chcB 
»» les  malades^  & quH  occaiionoe 
>»  dans  le  inonde. ,  où  j'appreiub* 
»>que  la  faignéc  du  pied  employer 
1»  comme  on  la.yoit  aujourd^fauy^ 
s>  contre  toutes  foftes  dse  malardies^ 
i»attire  de  piquantes  railleries  fur  la 
M  Médecine.  On  voit  chez  les  malji*, 
>'des  desMedecinsbadiner  fur  la  fa»-, 
^gnéedu  pied  dans  de  légères  m^** 
>%ladies^  pour  capter  la  bien vGtfUaiï^ 
Mce  d'une  famiUe  à  qui  ils  accoiv 
«»  dent  cette  faignce  à  la  place  de  cd« 
nie  du  bras,  ieulemenrpour  reti»* 
jrnir  par  ce  moyen ,  au  logis  ,  na 
»> malade  qui.  ne  fe  croit  pas  alîèz 
)9^inal  pour  garder  la  Chambre.  Oà 
Meft  donc  cette  importance  de  la 
>>  faignée  du  pied  ,  h  exaltée  pont 
»»  prévenir  les  plus  funéftes  acct* 
»>  dcns  ?  Puifqu'un  M  edecin  diftin** 
s»  gué  dans  cette  forte  de  Médecine  ^ . 
»  accorde  ,  comme  ifidiâèrente ,  & 
»  pa"r  manière  de  gtacieufcté ,  une 
9»  telk  faignée.  Voilà,  continue  M 
99  Hecquet  ,    des  plai£uiteûes^  de 


Septmhv  lyïj:  tëy^: 
"Mgens  livrez  au  fyftÉmei  en  voici 
»  d'autres  dans  les  gens  du  monde  , 
wlcfquels  en  rient  ,  parce  qu'ils 
n  font  coûjotiis  bien  aifes  de  trouvée 
••  à  rire  fur  les  Médecins. 

M.  Hecquct  raconte  à  ce  fuîct 
l'Hiftoirc  fuivanrc. 

»  Une  Dame  diftin^ucc ,  anranf 
,  *par  fon  itiLTitc  que  par  fonrang  , 
,  »  enrendanc  dire  qu'un  de  fcs  Chc- 
#»vaux  ctoit  malade:  que  ne  l'a-r- 
»on,  diislle  j  faigné  da  pied  î 
4«  Voilà,  ajoute  far  ceU  Ai.  Htccfuet , 
>»dcs  plaifantcrics  aufqucUcs  le  fy- 
wftcme  de  M.Silvaa  certainement. 
j)  donné  occafion  ,  je  doute  que  U 
H  gravité  desconfcilsdc  l'ancirniTc 
«♦Médecine,  8; de  ceux  quiy  font 
T  actaclicz ,  en  ait  jamais  fait  naître 
"de  pareilles. 

Notre  Auteur  pafTc  ici  à  la  dcf- 
fenfe  de  Cclfr  ,qiie  dans  le  Traité 
'àcs'eii'ffrrpiie!  forets  de  fiiigttéei  ,  o» 
Vfui  abfolumcotCKclure  du  nombre 
ides  Médecins.  Il  s'cccnd  fort  aa 
long  fut  ce  fojet ,  &  à  examiner  ce 
^tt'ileii  dit ,  titft  i^£dU  4ic  cefu&c 


I 


« 


?. 


11^74    journal  dés  Sfavnns  i 
à  Cclfe  la  qualité  ,  non  feuiemcnc 
de  Médecin  «  mais  de  grand  Méde- 
cin. M.  Hecquct  remarque  là-def- 
fiis ,  aprcs  Vander-Lindcn ,  que  fi 
par  M  £  D  £  c  I N  )  on  veut  entendre 
ici  de  CCS  Médecins  CoptréUleurs  qui 
voltigent  de  flaee  en  place  pâur  voir 
^s  malades ,  &  multiplier  leurs  vU 
fit  es  ;  de  ces  Msdecins  de  balle  qui  fi , 
prêtent  à  tout  venant  pour  de  l*ar^  ' 
gent  \  de  ces  Médecins  de  routine 
3ui  fans  connoître  les  maladie$pa(^ 
ent  tout  leur  tems  à  courir  le  maUUt^ 
Gelfedansce  fen$  ,  n*étoit  nulles 
jnent  Médecin  ,  paxce  qu'il  faifoit 
là^cdecine  d*une  manière  noble  , 
Se  qu'il  poflfèdoit  fa  Profèflion. 

Une  grande  partie  du  fy  ftcme  de 
M.  Sil  va  touchant  les  effets  a  vanta** 
geux  que  doit  produire ,  félon  lui ., 
h  faigncedu  pied  au  commence* 
ment  des  grandes  maladies^fe  trou^' 
vc  fondée  fur  le  calcul  des  calihres 
des  vaifTeaux  -,  M.  Hecquct  ,  fans 
vouloir  difputer  à  M.  Silva  laju- 
ftefle  de  ces  calculs ,  qu'il  prétend 
cependant  n'être  pas   tout  à  fait 

exempts 


Septembre  1719;  tfyj 
fctemprs  de  fautes  ,  félon  quelques 
CéometreSj  foûtient  que  tous  ces 
calculs  ne  font  bons  qu'à  frapper 
certains  Leâicurs  &  ne  fervent  de 
tien  au  fond. 

A  quoi  ,    demande-t-il  ^  aboutît 
)j  la  connoilTance   de  ces    calibres 
»  fpecub.tivcment  calculez  ?  Qu'eft- 
.  «cequ'ade  certain  là-dciTus la Mc- 
.  ndecinc  î   Tout  ce  qu'elle  y  fçait 
*i  de  conftant ,  ajsute-t-il ,  c'eft  que 
"CCS  calibres   Ci  bien  fuppiitcz ,  Ci 
"bien  calculez  deviendront  en  ma- 
»  ladie ,  tout  differens  de  ce  qu'ils  j 
n  font  dans  l'état  de  fanté  ;  &  com- 
ïi  me  il  n'eft  pas  pollible  de  fixer  ces  f 
M  calibres  pour  le  tems  à  venir  d'une  I 
»  maladie ,    rien  ne  doit  être  plus  , 
M  fautif  &  plus  trompeur   dans  la    | 
jj  pratique  de  Médecine ,  que  des  , 
»  règles  de  rcvulfion  ou  de  dériva- 
)ï  lion ,  tirées  de  calculs  dreflez  (lir  ■ 
n  des  calibres  qui  dans  l'état  de  la 
n  maladie  ne  fubfiftenc  plus. 

Il  cft  donc  certain ,  conclut  M. 
"Hccquet,  que  les  dcmoiiftrations 

h  tirées  de  ces  calculs  feront  audî  feuf- 
Septembre,  7C  1 


s  ^7^  journal  des  S^çavâns  ; 
Xçs  dans  l'état  de  maladie  ,  qu'elles 
/ont  vrayes  dans  l'ctat  de  fanté, 
pnifqu'il  eft  auffi  conftant  que  les 
calibres  /changent  dans  le  tems  de  la 
maladie  ,  qu'il  eft  conftant  qu'ik 
jiibliftent  dansle  tems  de  la  fantc. 
«  Il  eft  donc  étrange,  conclut  encore 
yyPAuteHr ,  que  M.  Silva  ait  choi/î 
.âj  prc^ifémcnt  en  Géométrie ,  ce  qui , 
^>étoit  inutile  au  dcfleiii  qu'il  fc.' 
*>  propofe  dans  fon  Livre.  Il  avoir i 
M  décider  quelles  font  les  pentes 
atqueliiivcntlcs  humeurs  dans  les 
y%  maladies  lorfqu'il  £e  fait  dles  rc- 
a»  vulfions  de  ces  humeurs ,  &  pour 
>3ccla  il  va  chercher  dans  des  calculs 
M  Géométriques ,  les  pentes  &  les 
Xi  déterminations  que  fuit  le  fang 
■3>  quand  le  corps  eft  en  fanté.  Des 
5>  règles  ainlî  tirées  peuvent-elles  fej> 
»  vir  à  tourner  une  Pratique  de  Mc- 
^>dccine? 

Mais  en  voilà  aftèz  fur  cette  ma- 
tière, pafTons  à  d'autres  points,  M. 
Hecquet  ne  peut  s'empêcher  d*c- 
-clatcr  fur  une  proposition  qu'il  re- 
proche à  M.  Silya  au  fujct  de  Tcfto^ 


Septembre  lyi?.        lify^  1 
taiac  Sc-âa  conduit  imeftinal ,  fça- 
voir  ,  que  l'un  &  l'aurrc  étant  gon- 
flez prclîcnc  le  ttonc  de  l'Aoïic ,  Sc 
forcent  par  cette  prclîïon  un  plus 
grand  volume  de  fang  à  monter  au  j 
cerveau,  en  empêchant  ce  fangdffl 
dcfcendrc  dans  le  bas  ventre.  Voicï  f 
les  propres  paroles   de  M.  .SUva, 

/pag.    ifij.  de   fort  Livre  ,     pre-'J 
'inieEc Partie.-  Les crudittz,  dont  leii 
fremUrss  voyts  fe  trouvent  ordinai- 
rement farciis  dam  lit  fièvre ,  lefi- 
■^Hslles  nsdevroiem,  ce  fer/Me,  prt^' 
duire  des  embarras  ijue  dans  b  bat 
ventre  ,  abnutijfsm  enfin  à  en  f 
re  dans  le  cerveau  même ,  é"  doivent 
par  confer^uem  contribuer  k  redoubUr 
nos  craintes.  L'efiomac  &  les  inte- 
fiins  gonfii^var  la  quantité  ou  par  W^ 
bouillonnement  des  matières  ,    ffow- j 
priment  It  tronc  de  l'Aorte ,  (^  /eï  1 
ramiaux  qui  en  naiffent  pourfe  di- 
finhusr  dans  le  bas  ventre  :  f^  forcent 
de  cette  manière  un  plus  ^rand  voIh~ 
jm  de  fang  àmanter  an  cerveau,  en 
l'empkhani  de  defcendre  dans  le  batM 
vcmre  avec  fa  Ubené  ord.naire.  DW 

iÇii 


1^7  '    ^QHruéA  des  Sfovdftff  ; 
id  vient  qne  d^tns  les  fièvres  cantiwiû 
les  embanas  de  la  tête  &  Us  gonfie^ 
suens  Ht  methemfmfs  dt^  b^s  ventm 
métrchem  frefqne  toâj^itrs  enfevihla. 

Certes ,  s'écrie  ici  M.  Hecquet; 
la  f en  fée  e fi  toute  niHve,  que  l^efipr 
mac&'les  inteflins  goï^fiez  pniffent 
xowjfriwerU  tronc  de  [Amean  foint 
étmerçepter  le  cours  d^  fang  l 

»  Le  volume  &  la  preflion  4*un* 
M  enfant  du  poids  de  io«  livres  dails 
3>  le  fcin  de  fa  mcrc ,  firen^ik  ja- 
y»  maisun  tel  effet  ?  L'enflure  de3 
«>  jambes  dans  les  femmes  groOcs 
*>  n'étant  rien  en  coniparaifon  du 
»9  reflux  de  la  maflè  du  iang  au  cer* 
••veau,  vers  lequel  on  lui  fait  ici 
»  rebroudèr  chcmiiiconcrc  (on  pny- 
«>  pte  poids  U  contre  toutes  les  \qïx 
a»  de  la  circulation. 

«>  Dans  quelle  crainte ,  ajoute  /i- 
9%  deffiis  M.  Hgc^et  ^  ne  nous  jette 
>i> point  M*  Silva  fur  tout  ce  qu*il  a 
«avancé  d^aiiatomie  à  l'égard  de 
w  chofes  qui  ibnt  hors  de  la  portée 
M  de  bien  des  efprits ,  lorfque  fur 
«9  une  partie  aufli  connue  que l'cllo^ 


rtmaCj  il  nous  débite  avcûconfian* 
»  ce ,  touchanc  la  lîmadon  &  l'ac- 
»  cion  de  ce  vifcère  ,  des  chofcs  que 
j'rinfpcfldon  feule  dément-,  prin- 
M  cipalemcnt  depuis  que  M.  Winf-' 
mIoW  a  redtcfle  la-delTus  les  opi- 
«  nions  vulgaires ,  mais  cela ,  pewr- 
nfuit'il  ,  n'a  point  encore  ccc  juf- 
*■  n  qu'à  M.  Silva ,  qui  fait  preflet  la 
"  ngroffc  arrere  par  le  ventricule 
ïjpoiirfiire  refluer  le  fang  au  ccr^ 
"  veau. 

M.  Hecqttet  rend  ici  jiiftice  à 
M.  "Winflov.  Mais  bien  des  Lec- 
teurs trooreiront  peut-être  qu'il  ne 
la  lui  rend  pas  de  même  à  la  pa^. 
1 1 1.  Att.  X3txi,  où  il  dit  au  fujct  de 
l'approbation  que  ce  Ccnfeur  a  ac- 
cordéau  Livre  de  M.  Silva  ,  qu'r/ 
fcTOit  déolaipim  pour  un  Cenfewr 
Roy*l ,  chargé  ds  Nntenjl  du  pMc, 
dont  il  eji  le  déptjttaire  ^  de  pouvoir 
itrecanv/dncu  d'avoir  donne  plus  a 
l'inelinatien  iju'àla  vérité.  Ceux  qui 
connoiflent  M.  WinfloW  répon- 
dront,  fans  doute ,  qu'on  peut  bien, 
fil'onn'eft  pas  de  fonojMnion,  Igi 
7Ciij 


I 


reprocher  de  s*êtrc  trompé  .,  n*j 
ayant  tien  ea  cela  y  aa  ca&qii'il  fe 
foit  mépris,  qui  le  rende  criminel^ 
mais  que  pour  /ivoir  donné  fins  a 
t inclination  qn^à  la  vérité  ^  il  ne 
l'auroit  pu  faire  fans  bleffer  la  pror. 
bité  3  Se  que  c'eft  de  quoi  ils  ne  le 
croyent  pas  capable*  Après  tout , 
pour  dire  là-defTus  ce  que  nous  pen:*  • 
ions  y  nous  n'eftimons  pas  que  M* . 
Hecquet,  en  s'cxpliquant  commt 
il  vient  de  faire  ,  ait  jamais  eu  ia- 
tcntion  qu*on  prît  fes  paroles  à  la 
rigueur.  Nous  ne  doutons  pas  même 
que  fi  on  les  prenoit  ainu  &  qu'il 
en  fût  informé»  il  ne  regardât  ccbi 
comme  une  injuftice  qu'on  lui  fe-« 
xoit. 

Mais  pour  revenir  à  la  compref- 
fion  de  l'Aorte  par  Tcftomac  ,  M. 
Hecquet  oppofc  à  ce  fentimenc  àt 
M'  Silva ,  cinq  faits  an  atomiques  : 
le  premier  ,  c'eft  que  l'eftomac ,  par 
la  partie  que  l'on  appelle  fon  fond^ 
ne  rçauroit  prcflcr  fur  la  groflc  artè- 
re ,  puifque  cette  artère  dcfcend  per- 
pendiculairement le  long  de  répir 


Septémhe  lyz^.  '~  ïff&i 
ne ,  &  que  l'eftomac  de  fon  côré  J 
partout  ce  qu'il  peut  avoir  de  plu^' 
gros  en  fa  furtace  &  en  fon  volume^; 
occupe  les  parties  antérieures  dc- 
t-'Abdomen  S;l'Hypochondrc  [;au-- 
ehe  ;  de  forte  >fit'il  «e  pofe  qui  par  ce- 
^u'ila  de  moins  étendu  oh  de  tuoint 
gros ,  vers  le  centre  dn  corps ,  fur  les 
K  ivtejîins ,  tiroHt  vêts  l' Hyfotbondve 
■  droit.  Dans"  une  relie  lituation  le 
lieu  fous  lequel  paflc  profondément 
la  groITc  arrête  ,  fc  trouve  fous  la 
petite  arcade  ou  courbure  qui  eft  en- 
tre les  deux  orifices  de  l'ertomac  , 
ceqnin'cfl:  p.is  le  moyen  défaire 
prcifer  la  grolTe  artère  par  le  poids 
de  ce  vifccre. 

Le  fécond  fait  anatomiqiie  que 
M.  Htcquet  oppofe  à  M.  Silva 
pour  faire  voir  que  l'eftomac  ne 
îçauroit  prcfTcr  le  tronc  de  l'Aorte, 
c'en  que  par  tout  où  fe  porte  l'efto- 
mac ,  il  fe  trouve  un  iatcrmcdc 
mou  ,  épais  &:  flottant  ctitre  ce  vif- 
ccre &  les  parties  fur  Icfquellcs  il 
Fofe:  Icsinteftiiis  qui  fout  flottanS| , 
Epiploon  qui  e[l  gros  fie  nioU0qj|<d 
yCiiij 


téi  %  Journd  des  SfièvMs , 
le  paneceas  quieft  une  glande  lon^ 
gacd'undcmlpicd,  large  de  deux 
pouces  y  epaille  au  moins  a'autanc  ^ 
&  placée  iaos  l'eftomac  ^  compo« 
km.  cet  intermède.  Rien  >  deman<- 
cie  Mj  Hecquet,  pouvoit-il  être  emr 
f\x>yh  de  plus  propre  par  la  nature 
pour  garantir  les  parties  les  plus  in- 
térieures de  la  compreifîon  de  celles 
qui ,  comme  l'eftomac ,  font  pla- 
cées au  deiTus  ?  .  * 
Le  troiitéme  fait^c'eft  que  l'efto- 
mac eft  un  corps  creux  »  elaftique  ^ 
coulant  3  qui  pofe  fur  un  folide 
plein ,  quoique  molafle  ,  cnforte 
^fue  lorfque  ce  vifcerc  s'étend ,  il  ne 
le  peut  faire  que  du  côté  vers  lequel 
il  (e  porte  far  ce  cfHt  a  en  Ini  plus  de 
fierface  &  pins  de  volume.  Or  Tefto- 
snac  n'a  nulle  part  plus  de  furÊK:» 
que  du  coté  de  l'Abdomen  ^  ni  pltis 
de  volume  que  du  côté  de  l'Hypo» 
ehondre  gauche ,  enfbrte  que  c'«ft 
neceflairement  vers  ces  endroits-là 
quM  s'étend ,  &  non  vers  fa  partie 
fioft&ïtatt  0u  inférieure.  De  plus  ^ 
imkti$k  poux  &  (!aVu€t  )fifques**U 


l 


Septmhre  tjif'i  ïîfïj 
i|ae  dans  les  yvrogiies  il  peut  contc- 
niriiciif  pintes  devin,  &;  en  beau- 
coup de  perfonncï  plufieurs  livres 
»<l'alimensfolides,il  fe  gonfle  princU 
paiement  vers  l'Abdomen ,  comme 
onl'obfcrvc  dans  les  grands  mâgcurs 
&  encore  vers  l-'Hypochondre  gau- 
che. Tous  faits  difficiles  à  conciliée 
«k  svec  la  prcffion  de  l'eftomac  fur  le 
■  tronc  de  l'Aorte. 
•  Le  quatrième  fait,  c'eftla  grof-, 
fcur ,  la  dcniîcé ,  la  fermeté  extraor- 
dinaire, le  nombre  infini  de  fibres 
mufculeufes ,  &:rénormc  reflbrt  de 
cette  arccre  ,  qui  la  rendent  fi  in- 
comprcllible  qu'elle  ne  pourroic 
fans  prodige ,  être  déprimée  &  re^ 
tiecie  par  le  poids  moiiffe  de  partie* 
molles  &  flotantes  comme  les  Inte- 
ftins  ,  le  pancréas ,  &  Icsmcmbran- 
Besdcl'ellomac. 

Le  cinquième  enfin  ,  r'cft  U 
a>eine  étrange  qu'on  éprouve  dans 
fin  cas  d'ancviifmc  pour  comptimet 
4inc  artère  bien  moins  confiderable,* 
^inscompaiatr<Hi,  ijue  celle  dont  il 
-«•agit. 


I 


î  ^84     Jmmal  des  Sçavans , 

LMurcur  demande,  après  celaj 
s'il  peut  tomber  dans  l'efprit  d*un 
Phyficicn  ,  qu*un  Vaiffeau  tel  que 
1* Aorte  puiue  être  comprimé  par 
Tèftomac  &  lesinteftins; 

Le  reproche  que  fait  plus  haut 
M.  Hecquet  à  fon  adverfaire ,  d'a- 
voir |)ris  une  paralyfic  pour  une 
gangrené,  &  le  remerciment  par  #* 
lequel  il  finit  fa  Rcponfe  3  termine-.  * 
ront  notreextrait. 

M.  Lancifi  traitant  un  malade 
qui  avoit  une  paralyfîe  à  un  pied , 
le  fitfaigncr  du  pied  paralitique  & 
avecfuccès.  Ce  pied,  dans  la  Rela- 
tion qu'a  dônnce  là-deffiis  M.  Bian- 
chi^eft  Tn^i^lÏQfyieratHm ,  mot  déri- 
vé du  luztmfyderatio^  qui ,  ainfi  que 
le  terme  Grec  A<rrfo0o\!çfA9ç ,  &  le 
Terme  Grec  2<p«KeAoç  ,  à  chacun 
defquek  il  répond  également,  & 
dont  il  eft  l'a  traduétion  littérale,  fe 
dit  de  toute  forte  de  gangrène  ou 
de  difpofition  à  gangrené ,  &  mê- 
me convient  encore  plus  particuliè- 
rement à  la  gaugrene  confirmée 
qu'on  nomme  <diàXxmtcmcntSph^ 


Seftemhre  172J."  i?ï| 

K^fcif.  M.  Silva  ayant  Ki  la  Relation 
Tdoiu  il  s'agit,  a  ^ù^fyderdiumA&-a% 
1-  un  des  fcns  ordinaires  da  mot ,  en 
■foite  qae  trompé  par  le  terme,  il  a 
I  trû  que  la  maladie  en  queftion  éroit 
I  finoii  une  gangrené  confirmée  j  au 
moins  un  commencement  de  gan-f 
grcnc,  quoique  ce  ne  fiit  efFeflive- 
^    mcnr  qu'une  paralyfïe,  ne  faifanc 
pas  leflexionquelc  mocLatiny^iif-   1 
*  ratio  ii'cft  pas  tellement  affcflé  ai]«| 
fens  de  gangrené ,  qu'il  ne  s'appli-tB 
que  aulli  quelquefois  à  d'autres  ma-   ' 
iadics ,  telles  ,  par  exemple  ,  que 
l'apoplexie  &laparalyfic  jcequieft 
il  vrai  que  Foéfms  dans  fa  traduc- 
tion d'Hippocrate ,  rend  également 
par  fyderatio  ,  le    Gicc  StpawAoç  , 
,   '  qui  lîgnifie  Sphacele  ,  &  le  Grec 
kRAvoTAxi'-i     ,    qui   fignilîc    jipople- 
W^ie.  C'eft  ce  qu'on  peut  voie,  prc-! 
'  'jnicrement    par  rapport   au    mot 
s^iaxfAiî   &  à fes  dérivez,    dans  la 
rraduflion  du  Livre    de  l'Air  des 
Régions  &  des  eaux  ;  dans  celle  des.  _ 
khcoaqucs  en  plufieurs  endroits  i  daru 
fcccHe  du  cinquième  Livre  des  niaUJJ 


dies  populaires  -,  &  dans  celie  d«i 
cinquantième  Aphorifine  de  la  fi- 
xiéme  iedHon.  Secondement  pai 
apport  au  mot  Avo^rAxIm  ic  à  fes 
dèrivez^dans  la  traduâion du  Livre 
des  Pxédidions,  dans  celle  des  mc--^ 
mes*  coaques  en  plufieurs  endroits  , 
de  laquelle  M.  Hccquet  cite  trois 
paffages^  &  enfin  dans  celle  du  Li-» 
vrc  des  Ventofitez  dont  M.  Hecquet 
rapporte  aufii  un  endroit. 

M.  Silva  ayant  donc  snfyderéf' 
tum  talum  >  a  crû  qu'il  s'agifToitd'ua 

Sîcd  ga  ngrcné  ,  &  Ta  crû  peut-être 
'autant  plus  qu'il  aura  fçu  que  Foé- 
fius  en  tradnilarîtrendroitd'Hipo- 
crate,  du  Livre  cinqmemc  des  ma- 
ladies cpidémiqucs  \  dans  lequel  il 
eft  parlé  d'un  pied  attaqué  de  fpha-^ 
celé  ,    ne  rend  les  termes  ,  •  wfffs 
tr^ttKé\ftè  ^  dont  fc  fcrt  Hippo- 
crate  dans  cette  occafion ,  que  par 
ceux-ci  :  fes  fyd€rationeterHd$HS  eft* 
Quoiqu'il  en  foit ,  M.  Silva  a  pris 
font  pied  gangrené  \m  pied  paralyti- 
gue  y  voilà  le  fait  :  l'Auteur  de  la 
Réponfe  dit  là-dtffus  cju'on  ne  peut 


W  septembre  1715;        1^87 

ëftimer  ce  Médecin  fans  être  fincc- 

tcmcnc  touché  cJc  le  voir  dans  une 

erreur    aufH  hnfnili*nte  que   celle 

B    d'expliquer  par^iïw_Çr«itf  j  (yderAtum 

V'é^/mt»  ,  îorfqucc'cft  uti  pied  paraly- 

^tique  ,  devenu  tel  à  la  fuite  d'une 

apoplexie. 

M.  Hecquet  trouve  cette  erreur 
^    <l*auiant  plus  mortifiante  pour  M. 
Silva  j  qu'il  y  cft  tombé  en  voulant 
•  faire  palfer    M.   Lsncilî    pont  un 
homme  peu  entendu  eu  anaromle, 
cequi  feroitvtaicneHèf  fi  M.Lati- 
cifi  ,  commcl'acrû  par  méprifcM. 
Silva  j  avoir  étécapable  d'ordonner 
m  .une  faignéc  fur  un  pied  gangrené. 
^B     11  cft  tems  de  venir  au  rcmerci- 
■Snenc,  par  lequel  M.  Hecquet  con- 
■^TlutfaRéponîe,  &  que  nous  avons 
promis  de  rapporter  pour  en  faite 
aufli  la  conclufion    de   notre  ex- 
trait. 

Nous  ne  croyons  pas  qu'il  foi:  î 
propos  d'en  rien  retrancher.  Nous 
le  copierons  donc  dans  fon  entier  , 
mais  avec  une  parfaite  neutraliEc  i 
UtHanc  à  M.  Silva  &  à  Mrs  fes  deux 


'tii s     foumàl  des  Sfétv/m$  ; 
'Approbateurs  Geoffroy  &  Glufcard 
à  s'examiner  là-deflus. 

»Ce  feroic  ici  qu'en  fimflTant 
»9)*aurois  à  placer  le  remercimenc 
)>  que  je  me  fuis  refervé  de  faire  à 
»>  M.  Silva.  Et  certes  je  ferois  hors 
j>  d'état  de  m'en  acquiter  comme  il 
w  âuroit  été  convenable ,  fi  cet  Au* 
9%  teur  étoit  demeuré  au  ton  de  po^- 
*>  tefTe  cxceflîvc  ,  fur  lequel  il  s*étoit 
»  mis  d'abord ,  d'une  manière  d'au-  • 
p  tant  plus  fiateufe  que  je  la  méritois 
»  moins.  Mais  après  m'ctre  vu  trai- 
.1»  té  dans  fon  Ouvrage  avec  aufli 
»  peu  de  ménagement  qu'il  m'avoit 
«  outrément  prodigué  ks  flatteries  ^ 
«que  me  refîe-t-il  à  penfer  de  fe$ 
wcompliraens  ?  Ses  termes  adula- 
w  teurs  auroient-ils  été  de  trompeu- 
»>  fes  amorces ,  ou  des  annotices  de 
w  furprifes  ?  Pacificè  cjuidem  lo^ue^ 
a  bantHr^fed  dolos  cogit^bant.  Pour 
wmoi  qui  ne  fçai  ce  que  c'cfl  que 
w  de  reculer  en  fait  d'eftimc ,  quand 
»une  fois  je  l'ai  donnée  àdcs  perfon- 
»nes  qui  la  niéritent,  &  encore 
i*  rpittc  autte  chofe ,  janwis  d'inju- 


Septembre  1729.  ifiSj 

»  ftcs  procédez  ne  me  feront  fortlr 
»  dos  fcntimcns  refpcdueux  de  la 
j'  plus  -fînccrc  confideration  que 
M  l'ai  voiiéc  à  U  perfonnc  de  M. 
M  Silva  j  Se  monté  que  je  fuis ,  fur  ce 
»  ton ,  où  rien  n'cft  force  ,  il  ne 
■'m'en  verra  jamais dcchcoir.  Pour 
M  même  ne  rien  Uiflct  manquer  à 
iî  mon  rcmercinient  ,  jç  lailfe  à  y 
.  M  fupplcer  par  M.  Geoffroy  Si  fon 
«iiconibrr,  feszclez  Approbaceurs, 
"  pcrfuadé  comme  )c  dois  l'être , 
M.qu'ils  feront  devenus  plus  conccns 
n  de  la  cenfiirc  de  M.  Silva  contre 
■■moi)  en  la  trouvant  moins  modc- 
"  réc  qu'ils  ne  l'avoicnc  crû  d"a- 
M.bord  ,  depuis  qu'ils  auront  fçû 
"flue  le;  gens  de  Lcrcres  ont  été  plus 
M  Iciifibles  qu'eux  au  piquant  défo- 
aibligcant  des  phraCes  ironiques,  & 
n  des  termes  malms  qui  font  répan- 
n  dus  contre  moi  danslcLivre  deM. 
nSilva.  Cependant  horsia  maitvai- 
wfe  pratique  ,  j'oublie  tout,  paro- 
n  les ,  fentimcns,  expreflïons  artifi- 
»  cicufcs  ,  infinuations  malignes  Se 
»aifcdées,  fur  lefqucUcs  toutes  j'ai 


ft?90    J^ff'^^i  àei  SfâvâHs  ; 
»>  brife ,  &  je  brifc  encore. 

Nous  donnerons  dans  un  autre 
'Journal ,  comme  nous  l'avous  pio- 
mis  au  commencement,  l'extrait 
des  cinq  Lettres  qui  fui  vent  la  Ré» 
ponfe  de  M.  Hecquet. 

LES  rOEVX  DE  VEVROVE 

&  de  la  France  pûiér  U  famé  dn, 
7{oy  ^ 'Poème  Héroi^He  fur  fa  pe*  . 
tite vérole.  A  paris,  chez  la  Veu^ 
ve  d'Antoine-Urbain  Ceuftelicr, 
Quay  des  Auguftins.  1725.  Bro- 
chure /;ï-8*.  pp.  47. 

CE  Poëme  eft  de  M.  Martîneau 
de  SoUeinc  ,  Subdélegué  de 
l'Intendance  de  Bourgogne  au 
Comté  d'Auxerre  ,  lequel  a  fourni 
au  Dictionnaire  Hiftorîque  ,  édi- 
tion de  171 8,  le  morceau  curieux 
que  nous  avons  rapporté  dans  le 
Journal  du  Lundi  1 5 .  Juillet  de  la 
même  année  touchant  les  congcUa- 
tions  de  la  Grotte  d'Arcy. 

Le  Poëme  eft  précède  d'une  Epî- 
tre  Dédicatoiic  i  la  Reine  ,  où 


Septembre  1719?  i^^r 
r Auteur  rcmaraue  d'abord  que  la 
jprovîdèftc'e  qui  Içâit  tirer  le  bien  du 
mal ,  femble  n'avoir  permis  que 
JLouisXV.  fut  attaqué  de  la  petitç 
vérole,  que  pour  calmer  à  l'avenir 
nos  allarmcs  lur  la  Tante  d*un  Prince 
fi  difcri  &  fi  digne  de  l'être.  Il  vient 
cnfuite  aux  juftcs  &  tendres  atten- 
•s^  tions  de  la  Reine  dans  la  maladie 
•  du  R oy  ,  &  a^rès  avoir  ot)fervc  qûè 
Veft  aux  foins  de  l'Augufte  Epoâfç 
qu'eft  due  la  fan  te  de  TAuguHc 
Epoux,  il  finit  par  l'oflfrande  du 
Poëmè  dont  nous  allons  rendre 
compte  en  deux  mo^s. 

Oèft  l'Etlro]^  qtii^arîc  id  :  Elle 
décrit  d*abord  le  trouble  dont  elle 
fut  faifie  au  bruit  qui  fe  répandit  de 
la  maladie  du  tloy.  Elle  ehfre  à  cet- 
te occafîon  dans  le  détail  des  vertus 
du  Printi; ,  af»lè$  avoir  auparavant 
dépe'mt  la  maladie  dont  Û  s'agit  j' 
qu'elle  appelle  : 

Dôme  (tique  ennemi,  nattirel  ajf^f, 
Scptemhu.  li^ 


I  ^9 1    fâumal  des  Sçavdns  ; 

Qui  me  en  fe  cachant^  &  qu^onpor* 
te  enfonfein , 

Contre  qui ,  de  frayeur  ,  la  tendrejfe 
,     desmera 

jlrme  en  vain  leurs  enfans  de  diven 
PhiUBeres , 

Homicide  levain ,  perfide  noHrrijfon  ,  ^ 

QniJHfques  fous  la  fourprè  étend  yi* 
trahifon  , 

Ferment  inextingnible  \  fffroy  de  lé 
nature , 

^«/ ,  s'il  nUtoUffe  l^hotn/ne ,  an  moins 
le  défigure. 

Droit  fatal  du  Berceau  ^  tribut  con» 
tagieux  ^ 

Que  toutfexe  eftfujet  à  payer  Jeune  ou 

vieux. 

m 

Ce  Protée  intefiin  qui  dam  le  fan  g  fe 

Et  fous  la  peau  fe  mafque  avec  tant 
(^artifice  , 


Septembre  lyi^»         i^^J 
^i  par  un  jeH  cruel,  tantôt  s'éteint  ; 


rendit , 


Sort  &  rentre  aVinflant  ^poigf^ardt 
&  difparoh  ^  &ç. 


vi^ 


te  portrait  du  Roy  fuccede  à  ce 
trifte  tableau. 

^Srâ  heureux  naturel  a  tous  les  pAx 
s*  explique  ^ 

Chacun  lit  fur fon front  Fclicitévpu- 
bliquc,  -; 

Sur  terre  il  croit  qvlun%oyn'e^l'l^ 
mage  des  Dieux  ^      .  -  ^ /.o 

Q^  autant  qu^un  Roy  Je  plaît  afy'ire 
des  heureux  y  .  l    .   ,    .^ 

Q^ autant  que  defon  cœur  ilfçait  fl 
rendre  fnarre , 


.'r 


Q^ il  règne  fur  hti^néCme ,  &  chàrùfH 
àfe$onnoitre  y 

j^'ildomp4e  de  l'orgueil  les  njouvj^ 
mens  fecrets , 

ilu*il  met  les  partons  au  tangde'^es 


z^94    fàHm4ldcsSf4v4mi 

Q^*il  n'aitHf  qne  U  vrai ,  ditefie  VdTk 
tifice , 

Qi^ilfçait  faire  etiéraffer  la  fdx  f§^ 
lajufiicû , 

^«'/7  combat  fur  le  Trône  oh  le  deftin 
'  l*awis, 

Les  vices  qn^il  tient  tons  fourfes 

vrais  ennemis  ,  &c. 

è 

A  l'cxpofé  des  vertus  de  LOUIS 
le  Ciel  fe  rend.  Il  commande  à  la 
Parque  d*épargncr  les  jours  du  Prin- 
ce. Elle  retire  fon  cifeau ,  &  le  Prin- 
ce guérir. 

"  Le  Poète  un  peu  auparavant  > 
trouve  le  moyen  de  gliflcr  un  Epi- 
fôde  fur  Tinoculation  de  la  petite 
vérole  ^  &  il  traite  de  meurtrière 
cette  pratique. 

L'Ouvrage  finit  par  les  Vers  fui- 
vans  :  c'eft  la  France  qui  parle ,  en 
s^adteffant  d*abord  à  la  Renommée. 

Vas  Détffck  ifent  voix ,  aff  rends 
de  toutes  parte  , 


[Que  Ka  félicité  ne  court  plus  de  /m- 
ZAfds  j 

jQa*  dK  parfait  repos  que  Louis  noiit 


Les  doux  fruits  pajferont  à  la  race 

■  Que  l'Europe  a  pris  part  à  tua  ju^e 
*  douleur , 

El  que  le  monde  entier  doit  fen tir  et 
bonheur , 

Mais  dis  tju'il  ne  tient  poim  fin  fa- 
lutd'Efcuiape. 

Que  c'e^  furies  mortels  la  viljne  main 

qui  pappe , 

S>ui  fans  autre   fecours  ici^èas   le 
jtKtrit , 

Et  ne  voulut  pour  moi,  ^ue  tant  def- 
poir  périt. 

Bis  pins ,  tju'a  fa  famé  cet  «^*<it  f*- 
lutaire . 


x€9^    Journal  des  SfavMS^ 

Ne  laifje  plus  aux  lis  que  ce  vœufeul 

k  faire  y 

De  voir  naufe  un  Dauphin  ^M  fan 
cœur  héritier , . 

Et  (jui  pour  moi  préfère  '  aux  palmes 
V  olivier. 

Déjà  de  fon  beau  Sang  les  trois  Gra^ 
ces  f orties  ,,  ^ 

Et  de  fes  mimes  traits  à  nos  y  eux 
affmies^, 

^Annoncent  que  l* amour ^en  vrai  frè- 
re, à  fes  foeiirs^ 

De  l'aîneflc  a  voulu  déférer  les  hon- 
neurs. 

jiidé  de  tes  confeiU ,  Minifire  in- 
fatigahU , 

Dont  le  zèle  à  jamais ,  ^rend  le  nom 
mémorable , 

Louis  fruit  de  tes  foins  Ji  de fmtenjfés, 

Nous  fera  hien-tot  voir  tous  nos  v(t;éX 
furpajfez.. 


SeptmhfS  1715.  1^37 

Tu  le  mis  au  chemin  qui  conduit  a  lit 

Il  [fait  déjà  i'ou-urir  le  temfle  de  mt' 
moire. 

Sa  prudence  ,  fon-  cœur  ,  fin  ztle 
pour  la  piiXj 

"  ^FoHt  déjà  ce  qu'il  faut  pour  ne  mourir 
à  jamais, 

Fourtioui,  au  double  ment,  quehdoux 

chants  doilesFées^ 

Safanté  vous  fournit  !  j^précez.  vos 
trophées. 

Et  portez.  jufijH'aux  deux  vos  voix 
pour  le  Héros  . 

j5«(  déjà  de  l'Europe  affermit  le  rt~ 


itf^S     Journal  dés  Sfdvans  ; 


KOUFELLES    LITTERAIRES^ 
R  U-S  S  I  E- 

De    PETESBÔtxKG; 

L'Académie  des  Sciences  établi^ 
en  cette  Ville  par  le  feaCzar   / 
a  fait  imprimer  en  Latin  V'^ï^'^^ 
derhicre ,  le  premier  Volume  de 
fes  Mémoires ,  fous  et  titre  :  Corn- 
memarii  AcddtmU  Sciemiari$m  Im- 
perialis  PetrofolitdnA\  Tomus  I.  Te* 
tropoli  ^    Typis   AcaJemU.    lyzS. 
grand  w-4**.  avec  figures.  Ce  Vo- 
lume comprend  4cs  Ouvrages  qui 
.ont  été  lus  dans  r Académie  depuis 
fon   établiflcment  jufqu'à  ï'ârinée 
172^.  ils  fontdivifer  en  trois  Claf- 
fcs  ,  celle  de  Mathématique  com- 
prend ,1^.  Jacûbi  Hermanni  ,  de 
Mènfura  viriiim  carpomm:^^.  Geor- 
gis  Bemardi  Bnlffingeri ,  de  ViribHS 
corpori  moto  infitis  ,  &  illarnm  men" 
fum  :  3*.  NicoUi  Bemoullii  ,  de 

mota 


Septemhre  171?.*  is^y 
■mttu  COYfsrum  exfercufiont.  ^".D*- 
nitlis  BemouUiî  ,  Examen  frirtci~ 
fiomm  Mechanica.  j  ".  Jacohi  Htr-. 
tnanni ,  Dt  ProbUmate  Keplerîattgj 
4^,SiHfdem,  De  Calcula  imegrali^ 
■f.feannis  BirnouUii ,  De  Imegra- 
tionibiist^<}iimio)mmdi^ertmialium. 
8".  Chriftiatii  GaldiAchi,  De  Cajt- 
.   .èits  quitu/dam  Iniegralibus.  j°.  Ni- 

;fotM  Bemoullii ,  AriAlyJis  ty£ejMa- 
timum  ijuarumdam  différent iatium. 
10".  Chnflitfni  Geldbachi  ,  Mttha-i 
dut  Integrattdi  tyCtjuatitrtem  diffi^ 
remialetn.  1 1°.  faeshi  Htrmimni  , 
"De  Epicyclgidîbiis.  1 1°.  Chùpiani 
IVolffii  Prjncipia  Dynamica. 

On  trouve  aans  la  féconde  CUf- 
fc  j  quicft  celle  de  Phylîqiie  ,  les 
Ouvrages  fuîvaiis  ,  1°.  JohAtinis- 
ChrifliAni  Biixb(*um,  NovapUmét- 
rnm  getierA.  2".  Georgii  Bernardi 
Bulffingeri ,  De  direUione  CcrporHvt 
gravtnm  in  vonicefphArleo.f.  Jotn- 
tiis  Georgii  du  Vemoi^Deferiptse  va- 
forum  Chylifertrum,  4",  DanielU 
Bcrnouilii ,  Tcriramen  novt  de  mat 
mufinlorum  Thtom.   f.  EJnJde\ 

Septembre^  7  E 


I 

I 


1 
iyoô    ftatmd  itsSçdvam  ; 

rxpcrimentHm  circa  nervum  oPtlcmiii 
6^»  -G^orgii  Btmardi  Biil0iigjtri  ^ 
De  vdriis  Sanmetris  fefifibilioribHs 
&  toTum  nova  ffecie  a^  ufibuù 
7®.  foannis  Georgii  du  Vemoi  ,  Hi 
Cinéma  &  cond^Qu  Thoracico  Ca^ 
têpardi  ,  Phocét  &  ElephdHtL 
S**.  Frid.  Chrijtofhori  Meyeri  ,  D6 
luce  E créait.  ^**.  Petri'AmaHti  Aii*.  . 
chelotti  5  Rari  ac  prope  maudits  ex,  • 
utero  morhi  hifioria*  i  ©**.  Obfenrati$!^ 
Tiestj^atomiea*  - 
•  La  Claffe  de  l'Hiitoirc  qui  cft 
U  treizieÂiç  de  ce  Volumc^i  ne  con- 
tient que ,  •  1®.  Theophili  Sigefrié& 
Bayeri ,  de  Origine  &  prifcis  Sedi-» 
Ims  Scytharanté  i\  Eiufdem ,'  de 
filn  ScythiJe  fib  4tdtem  Herodoti. 
i"^ :  Ejkjfdem  ^  de  Mnro  Caucafea. 
4^  Jojefhi^  Nmiai  Deltfle  ,  & 
Ludo^ici  7)eUJle  de  la  Croyere  ^  Ob'-. 
fervatiohes  ^ftronomica*  * 

L' Académie  doit  donner  cette 
année  le  fécond  Volume  de  fcs  Me* 
moires  pour  Tannée  1727. 

M.  Buxbattm  de  la  même  Aca- 
démie ^  lequel  a  voyagé  en  Orient, 


r 


Septembre  1715;  1701 
a  fait  imprimer  en  cette  Ville  deux 
Volumes  de  Botanique  intitulez  : 
Ptamxrum  minus  cognitaritm  ceiitH-' 
ria  /.  eompliSlens  plantas  cirCM 
Bizjtmium  &  in  Oriente  obfervatat 
fer  ^.  C.  Bitxbaum ,  j4cad.  Scient. 
Soctum.  1718,  in-4°.  enrichi  de 
tfj.  planches  gravées. 

Ejufdem  Centuria  II.  auffi  in-j^. 
vec  jo,  planches  gravées. 

Abrégé  des  Mathématiques  pour 
tufage  de  Sa  Majefié  Impériale  de 
lentes  les  Ruftes.  A  S.  Pelejhourg  de 
V  Imprimerie  de  l' Académie  Impéria- 
le des  Sciences,  in-4'*.  1718.  Cet 
Ouvrage  en  François  ,  auquel  les 
principaux  membres  de  l'Académie 
ont  ca  part ,  a  paru  en  deux  Volu- 
mes. Le  premier  contient  l'Arith- 
métique ,  la  Géométrie  &  la  Trigo- 
nométrie ,  Se  le  fécond  qui  cft  dû 
prefquc  tour  entier  aux  foins  de  M. 
de  rifle  del' Académie  des  Scien- 
ces de  Paris  ,  lequel  eft  à  Petcs- 
bourg depuis quirrc ans,  comprend 
l'Aftronomie  &  la  Géographie  j  il 
4oit  bien-tôt  en  paroîue  un  troilic-.  j 
I  7E.j         I 


47o  ^    J^f<r»4/  dei  S f  avons  ; 
jM  Tome  qui  txzitctpL  des  Fortifica^ 
.lions.  Les  deux  premiers  Volumes 
guenons  annonçons  ont  aufli  été 
imprimez  en  ^lême  jcems  en  Langup 

ITALIE.  , 

•   •  ■  •^    •    ■  > 

De  F  lob.  en  ce; 

Dominique-Marie  Mé^^i,  quîli;^^ 
imprime  la  nouvelle  édhioA  du 
grand  Dictionnaire  Italien  de  l'« 
çademip  A^^  la  Crnfca  ,  a  publié  uq 
Programijie  Latin  ^  Italien  pouf 
spropofcr  cet  Ouvrage  par  Soufcrîr 
ption.  Il  fe  flatte  que  jes  Curieuj^ 
Jferont  d'autant  plus  portez  à  fairç 
cette  acquifition  .  de  la  inaniere 
xju'on  la  propofe  ,  quç  le  premier 
Volume  ae  ce  Didionnaire  eft  dc- 
j  à  imprimé  ,  &c  qu  ainfi  ils  pour- 
ront s^  déterminer  avec  connoif^ 
fance  de  caufe ,  ce  qui  n'arrivç  pas 
toujours  en  fait  de  SjOuCcfiptionç. 
Cette  édition  que  le  Libraire  afliirç 
devoir  être  iniinintient  plus  coaeçr. 


ISepttmhre  1723;'  i^of 
Éfe  &:  plus  ample  que  colle  de  itf^.l. 
doue  les  exemplaires  font  devenus 
fort  rares ,  doit  contenir  au  moini 
cinq  gros  Volumes  in-fol.  Ceux  qui 
auront  envie  de  foufcriic  ,  doivent 
S'adrellcr  ou  au  fieiir  Aianni  Impri- 
meur ,  ou  3u  ficut  Francefchini 
Banquier  à  Florence ,  qui  infcrironc 
*■  ^àe  nom  des  Soufcripteurs  fur  un  Rc- 
Jgidic  ,  &i  leur  délivreront  les  Rc- 
ccpilTcz  des  Tommes  pour  Icfquelles 
tls  auront  foufcrit.  Le  prix  de  k 
Soufcriptiôn  pour  cliaque  Volumt! 
cfi:  de  1 8.  livres  de  Florence ,  &  il 
coûtera  ij.  livres  mêmemonnoye,  ' 
à  ceux  qui  n'auront  pas  foufcrit. 

ANGLETERRE, 

De   Londres. 

I  ni  La  nouvelle  &  magnifique  édi-  ■ 
non  de  l'Hiftoire  de  M.  de  Thou  ^ 
qu'on  prépare  depuis  long  tems  en 
Angleterre ,  cft  fur  le  point  de  voie 
I  Ifijour.  Le  Tieur  BHckJey  Libraire, 
f»i  l'a  cntreprife ,  avoit  déjà  public 
7EUJ 


1 704    JoUftid  des  Sçdvéms  i 
deux  Lettres  en  Anglôis  adreflosfs  k 
M.  Mead  Doékcvix  en.Medecîne^3C 
depuis  traduites  &( imprimées  eii 
François,   Il  y  rcndoit  compte  de 
Tufage  qu'on  doit  faire  dans  cette 
édition  des  principaux  matériaux 
qu'it  a  rafTehiDlez  ,  foit  par  lui^^mêr 
me ,  foitîpar  les  foins  de  M.  Tho- 
mas Carte  3  connu  des  Sçavans  de  >^  ' 
Paris ,  fous  le  nom  de  M.  Vhilips  ,  l   ' 
lequel  d'abord  n'avoit  eu  pour  but 
^ans  les  recherches  qu'il  a  Élites  fur 
THiftoire  de  M.  de  Thou,  que  d'en 
faire  une  traduction  en  Ànglois. 

Le  même  Libraire  fait  aChielle- 
mentdifl-ribuer  un  Programme  im- 
primé ,  fous  le  titre  de  :  Projet  du 
fieur  Buckley  f  our  imprimer  f  or  fouf^ 
criptioh  une  nouvelle  édition  de  fHi-' 
fiâire  de  M.  de  Thon.  Jac.  Aug. 
Thuani  Hifloriarum  fni  temporis  a^ 
anno  Domini  1 54^.  ufijHe  ad  annum 
1607.  Ltbrl  lii.  Accednnt  Com-^ 
mentariorum  de  Vita  fua  Lilni  g. 
&c.  en  fept  Volumes /»-)î>/. 

Nous  fouhaiterions  pouvoir  infe* 
f  cr  ici  ce  projet  en  entier  ,  Sc  înctODO 


Septemhre  172J.  170J 
Tous  les  yeux  de  nos  Lcdieurs  le  Spe- 
cimen  ,  ou  la  feuille  qui  y  eii  jointe 
pour  fervir  d'échannllon  de  l'im- 
prellion  de  tout  l'Ouvrage.  Ils  fe- 
roicnt  bien  plus  en  état  de  juger  par 
eux-mêmes ,  foit  de  U  beauté  du 
papier  5:  de  la  netteté  des  carade- 
res ,  foit  de  l'exailitudc  avec  laquel- 
1  le  le  Texte  y  eft  donné:  mais  le  peu 
/  d'étendue  que  nous  avons  coûmnu 
'  de  nous  rcferver  pournos  Nouvel- 
les, nous  oblige  ,  en  renvoyant  le 
Lecteur  à  cette  feuille  iTiême  ,  de 
n'extraire 'du  A»/^JcI;(j  que  le  plaa 
qu'on  fe  propofe  dans  cette  édi-  , 
don,  J 

11  Pour  le  Texte  on  fuîvra  l'édî- 
n  tion  publiée  à  Genève  en  1^20, 
"par  Lingclshcirn,  qui  aifuie  que 
3»  le  premier  Tome  eft  conforme  à 
»  celui  qu'imprima  Robert  Efticti- 
M ne ,  [ce  qu'on  vérifiera  en  Ici 
"  comparant  cnfeniblc  ]  &  au  bas 
"des pages  il  y  aura  les  diverfcs  ie- 
Mçons,  qui  contiendront  les  divers 
» paflages obniis  ou  inferez.  Se  les 
>*cbagemens  faits  dans  les  expreÛîoSy  1 
7  E  ii"i 


^To^   Joumd  âes  Sçâvant  ; 

atlorfqu'ils  altèrent  le  fens  y  tirecj 
»  des  éditions  de  Paris  imprimées 
»duyivant  de  l'Auteur  &  fous  fcs 
99  yeux  ;  fçavoir  ^  de  l'édition  de 
n  Patiflouj  in-'foL  Se  des  éditions 
^•desDrouarts^;»-^*'.//?-;;^/.  &  in-ix» 
n  dont  la  dernière  ne  s'étend  que 
«  jufqu'au  Lxxx.  Livre. 

>?  Par  ce  moyen  le  Ledcur  verra . 
»  tout  d'un  coup  les    variations^ 
as  qu'il  y  a  entre  ces  éditions  -,  &  il  V 
»  trouvera  auffi  qu'on  a  diftingué 
^>  par  des  marques  particulières  les 
ii  additionsque  l'Auteur  a veit  faites 
^  dans  l'exemplaire  qu'il  avoir  pre- 
îtparé  pour  une  nouvelle  édition^ 
*9  ic  qui  a  été  publié  par   Lingei- 
9»sheim. 

nLa  continuation  de  l'Hiftoirc  ; 
9' depuis  leLxxx.  Livre  nedeman- 
»9  dera  pas  les  mêmes  foins  ^  parce 
«>  que  cette  continuation  n*a  été  pu* 
^bliée  qu'après  la  mort  de  l'Auteur 
u  pair  Ling^sheim  ,  Se  qu'elle  n'a 
«^  point  été  publiée  à  Paris. 

w  Pour  ce  qui  regarde  les  correc- 
9>ÛQXi$  &  les  additions  £aites  par 


Sefiemhrt  lyij;        1707 
Ts  Dupuy  &  Rigault ,  011  tirées 

viAqs  MS S\  &:les  intcrptewrions 
M  des  noms  propres  par  M,  Dupuy  ; 
M  elles  feront  fcparccs  du  Texte ,  & 
»  pUcécs  dans  la  même  pige  avec 
»  dcsdiftindtioiis  particulières. 

Tout  l'Ouvrage  fera  fKcccdé  d'u- 
ne Préface  de  M.  PW/p,  dans  la- 
'  ^quelle le  fçavanc  Editeur  parlera  au 
/long  des  manufciits  qu'il  a  conful- 
teZj  aullî  bien  que  de  pluJieurs  au- 
tres chofes  qui  ont  bcfoîn  d'être 
cclaircics.  Et  à  cette  occjfion  nous 
croyons  ne  pouvoir  nous  difpctifcÉ 
d'avertir  le  Public  que  fur  les  bruits 
que  le  niême  M.  Philips  a  appris 
qu'on  répandoir  à  Paris  qu'il  fuppri- 
moitdani  cette  édition  del'Hilîoî'- 
fcde  M.  de  Thou  pUifieurscliofus 
peu  avantageufes  à  la  Nation  An- 
glojfe  ,  il  a  eu  foin  de  détruire  ce 
reproche  dans  une  Lettre  qu'il  a 
écrite  à  M.  l'Abbé  de  Targny  l'uii 
des  Gardes  de  la  Bibliothèque  dii 
Roy  ,  datttedu  18.  Juillet  dernier. 
11  y  alTurc  que  tout  ce  qu'il  a  fait  par 
(apport  aux  af&iies  d'Angleterre 


%^9'^    Journal  des  SçavÂ/nii 

Ue  laijje  plus  aux  lis  que  ce  vœufeul 

à  faire  , 

De  voir  tiaitfe  un  Dauphin  ^de  [on 
cœur  héritier  ^ . 

JE/  qui  pour  moi  préfère  '  aux  palmes 
V  olivier. 

Déjà  de  fon  beau  Sang  les  trois  Gra^ 
ces  [orties ,  ^  * 

Bi  de  fes  mêmes  traits  k  nos  yeux 
ajférties^ 

annoncent  que  l* amour ^en  vrai  ùh' 
rc,  àfesfoeiirs^ 

De  Taîneflc  a  voulu  déférer  les  hon- 
neurs. 

^idé  de  tes  confeiU  ;  Miniflre  in- 
fatigable , 

Dont  le  zèle  à  jamais ,  ^rend  le  nom 

mémorable  .^ 

Louis  fruit  de  tes  foins  fi  difintenjfés. 

Nous,  fera  bien-tot  voir  tous  nos  vitJéX 
furpaffez.. 


Stptimhe  Ï71J.         1697 

"Tîi  le  ntis  au  chemin  qui  conduit  a  ia 
gloire  ^ 

Il  [fait  déjà  s^  ouvrir  letemfU  de  me^ 
fnoirem 

Sa  prudence  ,  fon-  coeur  ^  fin  zjetà 
pour  la  paix  ^ 

^'^Fom  déjà  ce  tju^itfaut  pour  ne  mourir 
À       .  fumais. 

f^ourvous^  au  double  mont^  quelsdoux 
chants  doSes  Fées , 

Sa  famé  vous  fournit  \  jiprêtez  vos 
trophées. 

Et  portez,  jufcju' aux  deux  vos  voix 
pour  le  Héros , 

Qui  déjà  de  P Europe  affermit  le  re^. 

p0S. 


*î7io    foHiUal  des  SçaD4^s  j 

Hollande ,  en  trois  Volumes'  m^f^h 
On  fe  propofe  dans  cette  aaduâion 
-    de  changer  bien  de»  erïdrôifs  du 
Texte  original ,  qui  patroiflent  avoir 
befoin  de  corrcdion.  Les  mêmes 
Libraires  débitent  ane  cinquième 
édition  dt  l'Hiflêin  canif  Une  de  U  • 
Bible ,  tomprife  dans  ^ancien  &  le 
nouveau  Teftament,  par  Mr  Lau-v 
tent  Howel  ,    en  trois  Volumejl 
/IT-S",  ornez  d'un  grand  nombrede  * 
planches  gravées  par  M .  Sturr. 

Raijons  fonr  italdir  l^anifirmiti 
dans  PEtat ,  ou  Supplément  à  la 
Conftitution  de  la  grande  Breragnci 
par  l'Auteur  de  cette  même  Conftir. 
tution,  chez  Billingsly.  /»-8^ 

M.  Thomas  tnnis  aj)nblicche2 
Guillaume  Innés  un  Eflay  Critique 
fur  les  anciens'  habitans*  des  parties» 
Septentrionales  de  la  grande  Breta-r 
gnc ,  ou  dTcoflc  3  contenant  l*Hi- 
Ûohe^^  RoTMins  Ôc  des  Sreuns  qui 
ont  habité  le  Pays  compris  entre  les 
deux  murailles  ou  Remparts  ^  donc 
quelques  Auteurs  préfendent  que  le 
plusieptentrional  fut  conftruit  par 
Lollius-Uibicus  &  l'autre  par  Vï^tBrz 


Septembre  1719.  171 1, 
jwtciii  Severc.  M.  Iiiués  traire  en- 
core dans  cet  Ouvrage  des  Calcdor 
niens  ou  Pides ,  Se  fur  tout  des 
EcofTois.  L'Auceur  aOurc  qu'il  a. 
travaillé  fut  d'anciens  manufcrits 
dontil  donne  une  efpecc  de  Notice. 
in-S°.  deux  Volumes. 

T.  Pogc,  &  W.  Mount ,  Jean 
.  Osborn  Sc  T.  Longcnan  ont  en  vcn- 
.  le  U  fie  &  U  mort  de  Thomas 
/MORus,  GrandChancelierd'An- 
clctcrrc  fous  le  règne  de  Htnry  VllI. 
écrite  en  Angloîs  pat  Guillaume 
^opi  j  Protonotaite  du  Banc  du 
Roy.  On  a  ajouté  quelques  Lettres 
de  Thomas  Moruslui-mcmc,  lef- 
quellesonttappoità  cette  HiQoiie 
dcfaVie,iB-8o. 

M .  André  Motse  a  fai:  imprimet 
ûcraduition  Angloifc  des  Princi- 
pes Mathcraaciqucs  de  la  Philofo- 
phicNacurellc  ,  par  M.  Newton, 
çn  a  joint  à  cette  tcaduâion  les 
Loix  du  mouvement  de  la  Lune, 
pat  M,  Jean  Metchm  ^  Pjrofefrcur 
d'Aftrojiomie  au  Collège  de  Grc- 
sbam  j  &  Sccictaiie  de  la  Soclcû 


17 1  i    Souméâ  des  S  (avons  ; 
Royale  i  ce  qui  fait  àciix  Vd!iimc3 

OntrovLvcchctG.  Jkteadowslt 
Traité  de  la  Navigation  que  M. 
Jean  Collier  a  compofé  ,  intitule  : 
Comfendium  Anii  'Nantie £  in-4^. 


F  R  A  N  C'^ 
Paris. 


•  .k 


( 


Là  Veuve  Quillau  &  Compa- 
gnie a  achevé  d'imprimer  une  nou- 
velle édition  de  la  Bible  de  François 
y atable ,  fous  ce  titre  :  Sitlia  Sacra 
enm  Vniverfis  Frotte^  Vatabli  Regii 
Hebràica  Lingua  qHondam  Profiffo^ 
ris  j  &  variorum  Intèrpretum  An^ 
notât  içnibus.  Latina  Interpretatio  da- 
plexeft  :  altéra  vêtus  fivevulgata^aU 
Sera  nova  feuSanEtis'^PagninuEditi» 
fofhema  mklto  quam  antehac  emen^ 
datior  &  auSior.  1729.  iff-fiL  Pre- 
mier Volume  ,  qui  comprend  les 
Livres  de  Tancicn  Teftament  juf- 
qu'au  quatrième  Livre  d'Efdras  in^ 
clufivcmcnt. 


Seftemhe  T715;       lyij 

Nous  ne  manquerons  pas  de  rcn- 
idrccomptede  cequ'il  y  2  de  plus 
intereflant:  dans  la  Préface  que  les 
Editeurs  ont  mife  à  la  tête  de  ce  Vo- 
lume ,  &  qui  regarde  non  feule- 
ment les  dificrentcs  éditions  qui  fc 
font  faites  de  cette  Bible  i  mais  en- 
core la  petfonnc  &  les  Ecrits  de 
•  .  Vatable  dont  elle  porte  le  nom. 
-  1  Hippolyte  -  Lûuis  Guéri»  & 
/Compagnie  a  mis  en  vente  les 
Tomes  vingt  -  cinquième  St 
vingt  -  fisiéme  de  l'Hiftoirc  Ec- 
cleliaftique  pour  fervir  de  conti- 
nuationaccllcdcM. l'Abbé  Flcury, 
J719  in-4.''.  h:  i ^'  Volume  conte- 
nant l'Hiftoirc  de  l'Eglifc  depuis 
l'an  1508.  jufqu'cn  i5io.&lei6" 
la  même  Hiftoiic  depuis  l'an  1511. 
jufqu'cn  1518. 

Ordonnances  des  lîois  de  France 
de  la  troiféme  Rxce  ,  recHeilUes  far 
eràre  ChronoUgi^jne  ,  avec  des  ren~ 

is  des  unes  aux  autres  ,  des  Sem- 
maires  &  des  O^fervations  fur  le 
Texte  ,  SECOND  Volume  ,  conte- 
nant Us  Ordonnances  dti  Raj  PfaiU^- 


^7<4   J^f^^^  ^^  SfdvMs ; 

juffH^M  t^mmcncemem  de   VaHmk 

Ml$S'f^rfr^  J)/.  DE   LaVRIEKB  3 

êncien  AvùCdt  su  tdriemcnt  & 
ieux  Supplémms  ^  des  Tables  & 
V  Eloge  de  M.  de  Lauriere  far  Jl^. 
'Denis  -  François  Sicousse  ,  Avocat 
OH  Parlement  de  P Académie  RoyaUi 
des  Infcrivtions  &  belles  Lettres.  A 
Paris,  de  rimprimcric  Royale. 
lyiy.in-foL  .    > 

On  trouve  chez  Julien-MîchcA 
Candouin  ,  Quai  de  Conty  ,  Sc 
Pierre-François  Giffart  ,  rue  faine 
Jacques  s  Mémoires  pour  fervir  à 
VHiftoire  de  France  &  de  Bonrgê* 
gne  j  contenant  un  Journal  de  Paris  , 
foHs  les  règnes  deChaAesVL& Charles 
f^JIJ'Hifioire  du  meurtre  de  Jean/ans 
peur ,  Duc  de  Bourgogne  ,  avec  les 
preuves.  Les  Etats  des  Maifins  & 
Officiers  des  Ducs  de  Bourgogne  de 
la  dernière  Race  ,  enrichis  de  Notes 
Uifioriques  très-interejfantes  pour  un 
grand  nombre  de  familles  illujlres. 
Des  Lettres  de  Charles  le  Hardy  ^ 
Duc  de  Bourgogne ,  au  fieur  de  Neuf- 
chatel  du  Pay  ^  Gouvemenr  de  Lu- 
xembourg 


'"mes.  ''^-  "H",  dsui  V„ 

f      '  "^  gui  Te  vcnj        P"  encore; 
"<'»fco,d_.,j,"      Pour    do„„J 


tftè  SoHtnsl  des  Sçavarts  ; 
9^fbnnes  qui  voudront  étudier  oit 
»  écrire  l'Hiftoirc  du  règne  préœ- 
»  dent,  ne  fçauroieht  puifer  dans 
»  une  fource  ni  plus  pure ,  ni  plus 
a  abondante  que  celle-cy. 

Ce  Recueil  qui  contient   273; 
Lettres ,  fans  compter  quelques  au- 
tres Pièces ,  fous  le  titre  d'Oeuvres 
divcrfcs  de  M.  PcIifTon ,  eft  prece-  l  * 
dé  de  l'Eloge  de  cet  Auteur  ,^;f^y4/>r  * 
de  PHÏfloire  de  r  Académie  Françai»  » 
fe ,  far  le  même  Mm  FAbbé  (t  Oliver. 

Le  huitième  Tome  à^s  Memeires 
pour  fervir  à  l'HiJioine  des  Hommes 
Illnfires  dans  la  RefubliqPie  des  Let* 
très  ,  avec  un  Catalogue  raifonné  de 
leurs  Ouvrages  ^  far  le  P.  Niceron^ 
paroi t  chez  Briajfon  ,  rue  S*  Jac* 
ques ,  à  la  Science.  Nous  ne  fçau-^ 
rions  nous  difpenfcr  de  mettre  ici 
l'Avis  du  Libraire ,  tel  qu'il  eft  à  la 
tête  de  TOuvrage.Le  voici.  »  L'Au*- 
»  teur  de  ces  Mémoires  fc  prépare  à 
yy  donner  dans  le  dixième  Volume  , 
»  qui  paroîtra  fur  la  fin  du  mois  de 
«Décembre  prochain,  les  correc- 
M  tipns  fur  les  neuf  Volumes  qui  le 


► 


Septembre  171^;  171/ 
«précéderont,  avec  les  additions 
n  qu'on  lui  a  dtja  données.  Il  invi- 
»  te  ceux  qui  auront  reconnu  quel- 
M  que  faute  ^  quelque  légère  qu'elle 
»  puiiTc  être  ,  ou  qui  fçauront  qucl- 
»  ques  ftirs  oubliez,  ou  enfin  qui 
"  auront  quelques  additions ,  à  les 
n  lui  communiquer,  11  fc  charj^cdii 
.  «foin  d'inftruire  le  Public  du  nom 
lu  de  ceux  dont  il  aura  rcfjii  des  Re- 
/»  marques  utiles.  Le  dixième  Volu- 
n  me  contiendra  encore  des  Tables 
"Sencralcs  Alphabétique,  Nécro- 
"  îog'li'c  &  feloti  l'ordre  des  ma- 
>i  cicres ,  de  ce  quieft  contenu  dans- 
M  !cs  neuf  premiers  Volumes.  I 

"  On  potura  s'adtefler  au  Libraii-  | 
ure  qui  vend  ce  Livre,  pour  tout     ' 
>'  ce  qu'on  voudra  taire  tenir'*  l' Au- 
Mtcur. 

Lettre  deM.VtTiT ,  Docteur 
FN  Médecine  de  l'académie  det 
Scicriees  ,  conienuftt  des  Rrfi:vhnt 
fur  ce  ijfte  AI  Hecquet  'hoCieur- 
Rigemde  la  Faculté  dt  Medecint  dt 
Paris  ,  «  fuh  imprimer  touebitm  les 
*'■  '    "      '  "  dMiÇonXttivX 


*^^ 


%7i'8    fruriîd  des  Sç^DÂHl^ 
dès  Amers ,  &  dans  celui  de  U  ïUgé^ 
fÙon  &  des  Mdadies  de  V  Eflomàc^ 
Chez  Chântért,  Libraire  du  Jour^. 


Fattus  k  corriger  dans  le  Jonmal  de 

PAg.  1 147.  lig.  2  y.  àla  nettoyer,/ 
///i?z,  à  nettoyer  :  p.  1252.  en  y 
Etuy  !  Uf.  en  Etuy  y  ^ 

Vans  le  Journal  ijiouft  tjzy^ 

Pag,  i^Jf^.  L  15.  Sâffaras,  //jÇ 
£l(la&as' :  p.  i3'55.  h  zi.  dans  ce- 
genre^,///,  dans  le  genre:  pfi4i7*  , 
L;  22;  |)0ur  Newton  ^  lif.  pour  M. 
Ncvton  :  p.  1441. 1. 10.  des  Mons, 
lif*  de  Mons  :  p.  rj^/^i.  L  24.  inter- 
cogans-,  ///.  interrogants  :  p*i447. 
lé  dernière ,  figf^re  ,  lit  figure  5  p^ 
1448 .  L  1.  eaiix.^  Itf.  eéMX  ^  p.  1 5  0  5  » 
1. 1 2.  anéanties  r  ///]  anéanties  pour 
tutilicé  du  corps  :  ibid.  1.  18.  arti- 
cle y  que  ^  ///•  article  fur  lequel. 


TABLE 

DES  ARTICLES  CONTENUS 
dans  le  Journal  dc"Scpr.  171?-  ■ 

CF    E   Pxratlis  perdu  de  Miîtaït-  ; 

'Zfj  Oeuvres  de  S,  Ambmfe  fur  U 
Virginité.  Ijtfy 

Premier  &  fécond  Mémoire  paur  Ar- 
mani de  Bethune  d'Orval,  centre 
LoHÎs-Pierre  Mdximilitn ,  Mar- 
tjuii  de  Bethune ,  1588 

Xéponfe  de  Louis-Pierre  M^ximilien 
de  Bethune ,  Duc  de  Snlfy ,  (^c. 
Second  Mémoire  prefemé  au  Roy 
par  Mejftre  Armand-  de  Bethune 
itOrval.  Réfutation-  du  der- 
nier Mémoire  de  Meffire  Armand 
de  Bethune ,  Comte  d'Orval.  Pour 
Louis-Piern-Maximilien  de  Be- 
thune,  Comte  d'Orval j  &c.  1598 

JHemoires  de  M.  Lenet ,  Cenfeiller 
d'Etit ,  twieném  l'Bijîeirt  dti 


rjio         TA  B  L  E. 

Giêerres  Civiles  des  années  i  €j(^V 
^  fnivames  ^  principalemem  eeU 
Us  de  Guyenne  j  érc^  1609 

Hifloire  Sacrée  de  la  Providence  & 
de  la  conduite  de  Dieu  furies  hanh 
mes ,  &c.  tirée  de  l'Ancien  &  déê 
Nouveau  Te  Rament ,.  reprefemie 
en  cintj  cens  Tableaux ^&c.  1610 

Traité  Theologiqne  &  Critique  [h 
le  foin  qu'a  pris  la  primitive  Egli 
fe  pour  conftaterle  Canon  des  divi* 
nés  Ecritures  en  gênerai  3  &  con* 
ferver  la  fureté  de  chaque  Texte 
en  particulier  ,  :  1^28 

lèifonfe  a  la  Critique  de  M*  Tiuguet^ 
imprimée  dans  le  Journal  de  Tre* 
voHxdu  mois  de  ]kin  1 72^*  contre 
le  Mémoire  de  Ai.  Pitot  fur  les 
Machines  mués  parles  Courans  & 
la  chute  de  l'eau  ,  (jrc.  par  M^ 
Pitot  de  l* Académie  Royale  des 
Sciences^  1^38 

He  la  Digeflion  &  des  maladies  de 
l'Eftomac  ^  &c.  Nouvelle  Edition^ 
revue  ,  corrigée  &  augmentée  par 
l*  Auteur^  Tome  premier  y  qui  eon^ 
tient  un  Difcours  Préliminaire  fwe. 


TABLE.  1711 
la  Tritttraiion ,  une  Ripanfeà  Ai. 
Siha  ,  &  5.  Lettres  fur  URsvhI- 
fion  ,  la  faign'ie  ,  ^c.  1  ^48 

Les  Vœux  de  l'Europe  &  de  la  France 
four  la  famé  du  Roy,  Poème  He->- 
ni^ue  fur  la  petite  ^erole  ^    iffjo 

Nouvelles  Littéraires ,  1  fi"?  8 


Fin  de  la  Table 


«  « 


H55 


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V  t 


1 .1