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Full text of "Journal D'horticulture Pratique de la Belgique"

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15" 



J^^ 



^xnoïb artoretum librarg 




THE GIFT OF 

FRANCIS SKINNER 

OF DEDHAM 
IN MEMORY OF 

FRANCIS SKINNER 

(H. C. i86a) 
Receivtd ^>v^v/VU2— ) ^ |( . 



Berlin ^.\^. 6. 

11. Carlstrasse 11 



^ 



7 



JOURNAL 

! D'HORTICULTURE PRATIQUE 

DE LA BELGIQUE., 



Inp. de F. PARENT et FiLS, à Bruielles. 



JOURNAL 

D'HORmiLTllRE PRATIQUE 

DE LA BELGIQUE, 

DE PHORTICILTIJRE BELGE ET ÉTRANGÈRE, 

publié arec le concoors 

DES AMATEURS, DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDEPITS DE SOCIÉTÉS DHORTICULTURE 
LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A L'ÉTRANGER ; 

SOUS LA blBECTlOX DE 

W. ifunrk, 

Souâ-Directeor du Jardin Rojal de Zoologie et d'Horticulture de Bruielles 
ancien professeur de botaniqiie et de zoologie. 



TROISIÈME AWWEE. 




A BRUXELLES 
Ches F. Parent 9 éditeur, 

Montagne de Sion, 17. 

1859. 



ON S'ABONNIS i 

A PARIS 
Ches Auguste Goln, éditeur. 

Quai des Grands- Augusiins, 41 . 




^r... //,,,, /^..^,,.^, . , ,,^ . ^^^^^^ 



V^/V^^/^/^ ^ 



Il 



JOURXiL 

D'HORTICULTURE PRATIQUE. 



QUELQUES MOTS AU LECTEUR. 



Lorsqa*après la mort prèmatorée de l'ancien rédacteur en chef, 
M. H. Galeotti, noos avons assumé la responsabilité de la direction de 
ce journal, nous ne nous sommes pas fait illusion sur rimporlance de la 
tâche qui nous incombait et bien souvent nous nous sommes demandé 
si réellement nous marchions dans la voie tracée par notre prédé- 
cesseur et si la bienveillance, que les abonnés n^onl cessé de témoigner 
à celte publication, nous serait continuée. 

Depuis prés d'un an que nous avons entrepris la direction de 
ce journal, nous avons suivi exactement la marche indiquée par 
notre prédécesseur : Deux planches nouvelles ou inédites, coloriées 
avec soin; une revue de plantes nouvelles et rares, importées 
et décrites soit en Belgique soit à l'étranger; une correspondance 
mensuelle sur la culture maraichére de notre excellent collaborateur 
M. Joigneaux; des articles sur la culture de certaines plantes de pleine 
terre, de serre froide et de serre chaude; enCn des traductions de 
journaux anglais et allemands sur tout ce qui pouvait intéresser Thor- 
liculture, formaient le fond de chaque livraison. Nous avons, en outre, 
offert à nos lecteurs, quelques renseignements théoriques et pratiques 
sur l'arboriculture, sur la greffe et sur la taille des arbres fruitiers et 
nous n'avons pas négligé de les tenir au courant des expositions les 
plus importantes de France et de Belgique. 

Nous croyons donc avoir satisfait aux promesses faites par notre 
prédécesseur, quant à la nature, à la variété et à l'importance de la 
mafière, mais nous ne nous dissimulons pas la lacune que la perle de 
M. II. Galeolti a laissée dans la rédaction principale. 

Janvier 1859. i 



- c — 

Néanmoins nous ne reculerons devant aucune difficulté ni devant 
aucun sacrifice pour tenir le journal à la hauteur de sa mission et nous 
ferons tous nos efforts pour nous assurer l'approbation du public 
horticole. 

Nous tâcherons, sll est possible, de combler une lacune importante, 
en nous procurant la coopération d*un homme pratique dans la culture 
forcée ; 

Nous passerons en revue les collections des principaux amateurs et 
horticulteurs du pays; 

Nous donnerons des soins tout particuliers à Tcxécution des planches 
coloriées et du texte et nous ne manquerons pas d'entretenir nos lec- 
teurs des publications horticoles les plus importantes. 

Nous pouvons également leur annoncer, comme une bonne fortune, 
que M. Linden nous a accordé la faveur de puiser dans ses intéres- 
santes collections, faveur que plusieurs journaux importants de Bel- 
gique, d'Angleterre et d'Allemagne ont sollicitée en vain. Nous serons 
ainsi à même de leur offrir, de temps en temps, les prémices des intro- 
ductions nouvelles faites sur le continent, au lieu de ne donner que 
des reproductions des journaux étrangers. 



GUSTAVIA INSIGNIS (Lind.). 
FamHIe des Myrtacées, groupe des Barringtoniées. — Monandrie Polyandrie. 

Planche I. 

Nous avons publié la description de celte plante dans la livraison du 
mois d'octobre 1858, page 219. Nous dirons seulement qu'après avoir 
donné la traduction de l'article de M. Hooker (Bot. Mag,, N** 465), 
nous avons eu l'occasion d'examiner de près cette plante et nous 
pouvons constater, qu'excepté les dentelures, à peine visibles sur 
l'exemplaire original, la description se rapporte exactement à la plante 
expédiée en Angleterre sous le nom de Gustavia insignis par M. Linden. 

L'échantillon que nous avons vu dans les serres de ce dernier 
mesure un 1/2 mètre de hauteur ; sa tige, non ramifiée encore, porte des 
feuilles de près d'un pied de longueur et présente de loin l'aspect 
et le port de nos plus beaux Theophrasta. 

Nous ajouterons, pour l'historique de cette plante, qu'elle est 
originaire de la Nouvelle-Grenade d'où elle a été envoyée vivante à 



— 7 — 

rétablissement de Bruxelles par M. L. Schlim. Elle réclame la serre 
ehaude, une bonne dose d*hamldité dans sa période de végétation et 
Hn compost de terre de bruyère, de terreau et de terre forte. Elle ne 
fleurit que difficilement si on la laisse croître en hauteur. Nous con- 
seillons d'en provoquer la ramification par renièvement de la tête et de 
lui donner de la chaleur au pied. 



OENOTHERA BISTORTA, var. Veilchiana. 

Famille des OSnolherées (Onagriées). — Octandrie Monogynie 
Planche II. 

Nous renvoyons également pour la description de cette plante à une 
des livraisons précédentes (novembre 1858 p. 247). Les qualités toutes 
particulières de cette espèce nous ont engagé à la faire connaître par 
une figure coloriée. En effet, parmi les OEhothères exotiques que nous 
cultivons en Europe et surtout en pleine terre, aucune ne nous parait 
devoir se prêter mieux à rembeIKssementde nos parterres que celle-ci. 
Ses tiges sont courtes, dressées, bien feuillées; ses fleurs d'un beau 
jaune d'or forment des épis bien garnis et sont moins fugaces que celles de 
la plupart des autres espèces. Plantée en corbeille ou en plates-bandes 
cette OEnothère est de beaucoup supérieure à VEscholtzia californica. 

On sèmera en automne et on repiquera, sur place, en avril ou 
mai. 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRE CHAUDE. 

BOTANIGAi. MAGAZINE. 

PlocoBtemma laslanthum (Blume m Rumphia). — ffoya lasiantha 
(Herb. Korthals, Blume). — Fam. des Asclépiadées. — Pentandrie 
Digynie. 

Ce nouveau genre a été établi au dépens du genre Hoya d'après la 
disposition de la couronne, qui est dressée. L'espèce en question a été 
figurée dans le Muséum Botanicum Lugduno Balavorum, C'est une 



— 8 — 

magnifique plante grimpante à grandes feuilles charnues et coriaces, 
ovales lancéolées, subcordées, acuminées, d*un vert foncé varié de 
quelques marbrures blanches sur la face supérieure. Ses fleurs, fort 
nombreuses et disposées en un ombelle retombant, sont d'un beau 
jaune orange et marquées de rouge aux prolongements inférieurs des 
pétales. Le disque de la corolle est cotonneux, entremêlé de poils 
raides. 

Cette superbe espèce, originaire de Bornéo, se trouve dans les serres 
de M. Low, de Claptou, où elle fleurit en juin dernier. Elle a été intro- 
duite vivante par le même horticulteur. 

coeiogyne pandarata (LiNDL.). — Fam. des Orchidées. — Gynandrie 

Monogynie. 

Cette Orchidée est sans contredit la plus remarquable du beau genre 
Coelogyne; que Ton se figure une hampe d*un pied et demi de lon- 
gueur, à moitié dressée, garnie de huit à dix fleurs dont chacune 
mesure de quatre à cinq pouces de diamètre, à divisions du perigone 
lancéolées-aiguës, d*un vert d*éméraude pâle et dont le labelle présente, 
au centre du lobe principal, une large tache triangulaire d'un noir de 
charbon, puis au-dessus decette tache ainsi que sur les lobes supérieurs, 
entourant la colonne, des lignes réticulées entremêlées de macules de 
la même couleur. Les pseudo-bulbes sont ovales, comprimées et can- 
nelées; les feuilles sont largement lancéolées, à demi plissées, d'un vert 
sombre et luisant. Cette Orchidée, décrite depuis 1853 par le docteur 
Lindiey, sur un échantillon qui fleurit chez M. Loddiges a Londres, 
a été introduite, de Bornéo, par M. LoWy de Clapton. En juin der- 
nier nous avons admiré un magnifique exemplaire de cette plante, 
parfaitement bien fleuri , dans l'établissement de M. Linden à 
Bruxelles. 

ivepenthes Tiiiosa (HooK. FILS et Th.)- — Famille des Nepenthncccs. 
— Dioëcie Monadelphîe. 

Encore une nouvelle espèce qui vient augmenter le nombre de ces 
curieux végétaux de la flore des îles de la Sonde. Celle-ci est originaire 
de nie de Bornéo, où elle croit à une élévation de 8,000 pieds au- 
dessus du niveau de la mer. Ses urnes sont beaucoup plus grandes que 
celles des autres espèces connues; elles atteignent une longueur de 
12 à 14 pouces anglais; l'ouverture, colorée de rougcpourpre, sa dis- 



— 9 — 

position oblique, ses ailes refléchies en forme d'oreilles, et les côtes 
marginées de rouge^ qui s'étendent de la bouche, le long des flancs de 
Turne, présentent l'ensemble d'un poisson à bouche béante* Le cou- 
vercle, dans son état parfait, est dressé, ovale cordé, apiculé, hérissé 
ou cotonneux dessus; le côté inférieur présente plusieurs grandes 
taches couleur de sang. 

D'abord découverte aux environs de Kina-Balao, par M. Hugh 
Low J', elle fut envoyée vivante à l'établissement de MM. Veitch et fils, 
par M. W. Lobb. 

A en juger d'après la hauteur où croit cette plante, nous serions 
tenté de croire qu'elle est de serre froide, ou tout au plus de serre 
tempérée. 



CULTURE MARAICHERE. 



Quand l'homme de la grande culture se plaint du renard, le jardr- 
nier, nous semble-t-il, fait bien de compter ses poules. S'ils ne sont 
pas aussi proches voisins que nous le voudrions, ils ne sont pas non 
plus tellement étrangers l'un à l'autre que la misère de celui-ci ne 
doive en rien affecter celui-là. Voilà pour le préambule; voici mainte- 
nant pour les faits : 

Les Anglais sont dans la désolation; leurs navets ordinaires sont 
malades, leurs rutabagas le sont aussi. A les entendre, il n'y a plus 
d'espoir, c'est une culture compromise, ce sont des plantes dégénérées 
et qui s'en vont tout d'un coup, pour avoir trop bien vécu, pour avoir 
été forcées outre mesure. Et là-dessus, nos fanatiques des navets de 
toutes les races en font bravement leur deuil et se tournent du côté de 
la betterave. C'est aller un peu vile en besogne. 

Si nous avions l'imagination aussi vive que nos voisins et la résolu- 
tion aussi prompte, nous devrions renoncer également aux navets et 
rutabagas du potager, attendu que les choses se sont passées chez nous 
comme chez eux. De quoi se plaignent-ils ? De ce que les racines en 
question deviennent fibreuses, se digitent, prennent la forme d'une 
main gonflée; de ce que la pourriture ravage, après cela, la récolte; 
de ce que le limbe se décolore en même temps que la croissance s'ar- 
rête. Eh bien, sous ce rapport, nous sommes précisément logés à la 



— iO -^ 

même enseigne que les anglais; nos navets de jardin ont eu à souffrir 
des mêmes affections que les navets des champs. Nous en appelons au 
témoignage des amateurs qui ont visité les expositions horticoles de 
Tannée 1858; ils vous diront que les lots de navets faisaient tache dans 
ces expositions, que ces racines étaient coriaces, rabougries, tourmen- 
tées dans leur développement, crevassées, véreuses, chargées de per- 
ruques, en un mot, d'une laideur repoussante. Est-ce une raison pour 
désespérer de l'avenir du navet ? Pas le moins du monde. Pour notre 
part, nous ne voyons dans ces altérations qu'un accident, que l'effet de 
semis trop hâtifs et d'une sécheresse trop prolongée. Nous voulons bien 
admettre encore, dans la circonstance, les fâcheux effets d'une culture 
forcée, et vraisemblablement, pour l'Angleterre, l'influence de succes- 
sions de cultures trop rapprochées; mais du moment que les causes 
du mal nous sont connues et peuvent être évitées, pour la plupart au 
moins, il n'y a plus lieu de se lamenter comme on le fait. 

Ne ramenez pas souvent les navels a la même place, évitez les ter- 
rains trop argileux, semez-les tardivement, vers la fin de juin ou au 
commencement de juillet, arrosez-les en temps sec, quand la chose 
sera possible, et vous récolterez bien certainement des racines saines, 
délicates et d'une belle venue. 

Qu'il y ait parfois altération à la suite d'une culture forcée, que la 
graine des semenceaux se ressente de cette altération et la transmette 
aux produits, nous ne le nions point. Nous croyons même que de riches 
terres à sous-sol compacte, fumées copieusement durant une longue 
suite d'années, transformées ainsi en terreau sur une profondeur con- 
sidérable, flnissent par déplaire à bon nombre de légumes et parti- 
culièrement au navet. Nous nous rappelons, à ce propos, que les jardi- 
niers des environs de Paris se plaignaient de l'engraissement de leurs 
terrains et les convertissaient de loin en loin en prairies, à seule fin 
de les dégraisser et de les rendre de nouveau propres à la culture de 
tous les légumes, ainsi que le rapporte Duhamel du Monceau; nous 
savons aussi que des navels sur gazon rompu seront toujours plus 
beaux que ceux de nos meilleurs potagers, ce qui nous prouve une fois 
de plus que les cultures forcées ont leurs inconvénients; mais le 
sachant, c'est à nous d'éviter les causes du mal, de fabriquer nos 
graines dans de bonnes conditions et de remettre les choses en ordre. 

Si nous désespérons quelquefois des plantes qui se renouvellent de 
bouture, de marcotte ou de greffe, nous ne désespérons jamais de celles 



— il — 

qui se renouvellent de graines. Elles peuvent, par notre faute, dégé- 
nérer jusqu'à un certain point, mais nous avons la ressource de les 
améliorer. Il ne faut, à cet effet, qu'un peu d'intelligence et beaucoup 
de soins. 

Si parce qu'un accident se produit sur nos légumes, parce qu'une 
maladie les roaliraile deux ou trois années de suite ou de loin en loin, 
nous devions nous avouer battus pour toujours, où en serions-nous ? 
Que deviendrions-nous? Nous n'aurions pas semé de radis celle année, 
parce que, il y a deux ou trois ans, nous ne savons au juste, les radis 
furent noueux, firent le chapelet, devinrent coriaces et amers dans 
toute la Belgique; nous ne sèmerions plus de navels de table, parce 
que, dans ces derniers temps, nous n'en avons rencontré que de détes- 
tables à tous égards; nous renoncerions à la culture du chou-rouge, 
parce que depuis deux ans, les têtes éclatent ou se mettent à fleurs 
prématurément; nous renoncerions à la culture du chou d'Allemagne, 
parce que ses létes ont pourri sur un grand nombre de points. Mais, 
à ce compte, nous arriverions à déserter le poste et à ne plus rien cul- 
tiver du tout. Ceci ne saurait nous convenir. 

Au milieu de ces calamités passagères, les Anglais ne manquent 
jamais de prendre conseil des savants. Ils confient religieusement des 
échantillons de plantes malades à des chimistes ou à des naturalistes, 
et ils leur disent : c Analysez-nous cela, prenez vos meilleures loupes, 
dites-nous ce qui indispose ces plantes et indiquez-nous ensuite les 
remèdes à administrer. » Cette manière de procéder n'aboutit pas et 
ne saurait aboutir. Mieux vaudrait observer, comparer les cultures 
similaires, remonter le plus haut possible dans l'histoire de ces cultu- 
res, prendre l'avis de ceux qui les ont pratiquées dans tous les temps, 
et mettre en ligne de compte les influences atmosphériques. On arrive* 
rait de la sorte à soulever le coin du voile dans bien des cas et à s'ex- 
pliquer certaines particularités très-obscures. 

Pour cela, il devient nécessaire de relier enlr'eux les hommes de 
l'horticulture, et nous ne saurions trop féliciter le gouvernement belge 
d'y avoir songé. II s'agit, d'après son projet, de constituer une sorte de 
congrès, à l'imitation des congrès de pomologie, de former l'assemblée 
d'un certain nombre de délégués, choisis par les sociétés diverses, et 
de débattre les grandes questions spéciales. Nous applaudissons à ce 
projet. Il y a désordre et chaos dans le domaine horticole: chacun s'ac- 
corde à le reconnaître; il est donc à désirer que l'on pose des règles. 



— iâ — 

que Ton s'entende sur les principes, que l'on prenne conseil les ans 
des autres pour sortir de la confusion, nous dégager de la synonymie, 
el modérer le zèle intéressé des créateurs de nouveautés suspectes. 
Reste à savoir maintenant si les discussions orales apporteront la 
lumière que l'on en attend. Ce n'est point notre avis. Nous comptons 
davantage sur les communications écrites, sur les mémoires rédigés à 
télé reposée et soumis à l'appréciation de praticiens exercés, et divisés 
en comités pour chaque branche de l'horticulture. Parcourez les actes 
des divers congrès et vous n'y rencontrerez de véritablement instructif 
que les mémoires ; le reste n'est que pur bavardage et assaut de rivalités, 
où la parole va presque toujours plus vite que le jugement, où l'on ne 
dit pas tout ce que l'on pense et où l'on ne pense pas tout ce que l'on dit. 

Si l'on veut obtenir de bons et rapides résultats au congrès horti- 
cole, on devra, ce nous semble, poser peu de questions à la fois, les 
bien choisir, solliciter surtout des travaux écrits, les soumettre à la 
discussion du huis-clos, à l'expérience des praticiens, et en assurer l'im- 
pression. Derrière les membres d'un congrès, il y a un juge qui se nomme 
le public et qui peut avoir une bonne parole à dire en dernier ressort. 

Pour ce qui regarde l'arboriculture et les fleurs, les écrivains ne 
feront pas défaut; mais pour ce qui concerne la branche maraîchère, 
le nombre en sera vraisemblablement Irès-restreint, prévision d'autant 
plus regrettable qu'il reste beaucoup plus à faire sur ce point que sur 
les autres. Aussi, pour assurer le succès de l'œuvre, nous pensons que 
l'on ferait bien d'accueillir et d'examiner toutes les communications, 
d'où qu'elles vinssent, c'est-à-dire de ne point se renfermer dans le 
cercle étouflTant de la nationalité. L'honneur de l'initiative doit suffire 
à un pays ; il aurait tort d'aller au delà. A quoi bon d'ailleurs deman- 
der aux idées un certificat d'origine ? Il s'agit d'avancer, de provoquer 
et de recevoir l'impulsion, rien de plus, rien de moins. Quand les 
ailes du moulin tournent, nous ne leur demandons pas pourquoi elles 
obéissent plutôt au vent du nord qu'au vent de l'ouest. 

Pour en finir avec noire chronique du mois, nous disons que les 
gelées sans neige ont nui sensiblement aux pépinières de légumes 
d'hiver. Les plants de choux ont été soulevés; les laitues de toutes 
sortes ont également souffert, non-seulement parce que beaucoup ont 
été rejetées hors de terre, mais aussi parce que les larves ont coupé 
quantité de tiges. Voilà du moins ce que nous remarquons ici. 

P. JOIGNEAUX. 



— 13 



REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 



L'horticulture belge jouit, depuis un certain nombre d'années, 
d'une céiébrilc européenne. La ville de Gand surtout s'est acquis, dans 
ce domaine, une réputation colossale et bien méritée. Il n'est guère 
de ville, voire même en Angleterre, ce pays par excellence de la 
science horticole, qui puisse rivaliser avec elle sur ce terrain. 

Toute grandiose que fût la ville de Gand, sa grandeur avait fini a 
une certaine époque, par s'éclipser et elle était tombée au rang des 
cités ordinaires, lorsque quelques hommes modestes et obscurs se 
mirent en tête de la tirer de celte décadence, de cet oubli, suite des 
vicissitudes des temps et des choses, et bientôt cette ville ressuscita 
comme le Phénix de ses cendres. Ces hommes, plus que modestes, qui 
ont tiré cette vieille cité des ducs de Bourgogne, du marasme dans 
lequel elle gémissait depuis des siècles, ces hommes étaient de simples 
fleuristes, des horticulteurs ! 

Ne riez pas profanes! Ce que nous disons est la pure vérité, une 
vérité historique, qu'aucun de nos historiens belges n'a encore devinée. 

L'horticulture est aujourd'hui pour la ville de Gand ce que les colon- 
nades sont pour Manchester, la quincaillerie pour Birmingham, les 
articles de modes pour Paris. Vous ne vous doutez pas de ce que le 
commerce de fleurs, comme vous l'appelez, rapporte chaque année à 
la ville de Gand, el vous vous doutez encore moins que ce n'est pas à 
ses cotonnades, mais bien au commerce de plantes que cette ville doit la 
réputation européenne, dont elle jouit. Nous n'exagérons guère en 
portant le chiffre de ses exportations à la somme de cinq millions de 
francs par an. Pour une population de 120,000 âmes, pour une tren- 
taine de fabriques de plantes, il faut convenir que c'est très-raison- 
nable, pour ne pas dire davantage. Il est fort difiîcile, il est vrai, pour 
ceux qui ne sont pas initiés à ce genre d'affaires, de se rendre compte 
de l'importance d'une industrie qui ne figure même pas sur les tableaux 
statistiques du commerce belge et qui a pris, de nos jours, un déve- 
loppement si considérable. 

La réputation de la ville de Gand a été fondée d'abord par la cul- 
ture des Camellia, puis des Azalea el des Rhododendron; plus tard, 
elle fut consolidée par la création du vaste établissement de M. L. Van 



— i4 — 

HouUe, qai embrassa toutes les cultures, ainsi que par Textension 
donnée au bel établissement de M. Amb. Verschaffeit, dont le père fut 
un des fondateurs de Tindustne horticole. 

Néanmoins ce ne fut réellement que vers Tannée i840 que le com- 
merce de plantes, en Belgique et particulièrement à Gand, commença 
à prendre cet élan extraordinaire qui n'a été qu'en augmentant d'année 
en année. Ce fut également vers ce temps qu'un autre établissement, 
celui de M. Jacob Makoy de Liège, se mit en évidence par ses belles cuU 
tures, par ses introductions nouvelles et par la rude concurrence qu'il 
fit aux Gantois. Avant cette époque nos horticulteurs étaient forcés de 
s'approvisionner de nouveautés exotiques en Angleterre; aujourd'hui, 
les rôles sont intervertis, ce sont au contraire les Anglais qui viennent 
se fournir en Belgique. 

Ce revirement, cette impulsion toute nouvelle donnée au commerce 
horticole de notre pays, date de l'époque où le gouvernement belge et 
plus fard quelques-uns de nos principaux horticulteurs, organisèrent 
des expéditions scientifiques et firent explorer les régions lointaines. 
Le Brésil, le Mexique, les lies des Antilles, la Colombie, le Guatemala, 
les Indes, devinrent nos tributaires; l'on vit affluer chez nous des nou- 
veautés de tous genres, plus brillantes les unes que les autres, et dès 
ce moment l'attention du monde horticole fut fixée sur la Belgique. 

Le gouvernement fit explorer, pendant sept ans (de 4855 à i84l), 
le Brésil, les Antilles, le Mexique et la Colombie, dans un intérêt 
scientifique, par MM. Linden, Ghiesbreght et nous; l'horticulture 
belge, tout aussi bien que les jardins botaniques et les musées de l'État, 
curent une large part dans le produit de ces voyages. 

L'intérêt tout particulier que le Roi prenait à ces explorations et les 
encouragements donnés par Lui à plusieurs de ces voyageurs intrépides, 
n'ont pas peu contribué à entretenir le feu sacré des explorateurs. 

L'initiative de ces expéditions, qui devaient, plus tard, avoir une si 
grande influence sur cette industrie nationale, est due à MM. Vander- 
maclen, de Bruxelles, et à M. Parlhon de Von, d'Anvers, qui firent 
explorer le Brésil, les premiers par MM. Deyrolie et Crabbe, le second 
par M. L. Vanhoutte. 

£ni855, M. Henri Galeotti, l'ancien rédacteur de ce recueil, parcou- 
rut le Mexique, pendant trois ans, pour compte de l'établissement de 
MM. Vandermaelen et M. Verheyen; il partit également, en i84t, pour 
le même pays et pour le même établissement. 



-- 45 — 

M. Jacob Makoy, de Liège, s'associa avec nous pour l'exploration du 
Venezuela et de la NouTelle-Grenade pendant les années 1840 à 1845. 

MM. Van HouKc et Verschaffeit, de Gand, organisèrent également 
plusieurs expéditions au Brésil et à la Guyanne. Enfin en 1845, 
M. Libon, qui avait déjà visité le Brésil avec M. Glausen, en association 
avec M. Jacob Makoy, de Liège, retourna dans ce pays pour compte de 
M. de Jonghe, de Bruxelles (1). 

Mais une ère toute nouvelle fut ouverte à rhorticulture belge par la 
création, à Bruxelles, de rétablissement de M. J. Linden, spécialement 
destiné à l'introduction de plantes rares et nouvelles. Dès ce moment 
les explorations, qui s'étaient faites jusque-là d'une manière plus ou 
moins irrégulière et sans suite, furent régularisées et conduites avec 
une entente parfaite et avec une connaissance des localités, acquise 
par dix années de courses et d'expérience. Depuis douze années cet 
établissement a rendu des services incontestables à la science et à l'bor- 
ticullure, en fesant explorer à la fois et par quatre voyageurs, la 
Colombie, le Brésil, le Mexique et récemment les Indes. Les noms de 
Ghiesbreght, Schlim et Porte sont devenus célèbres par les nombreuses 
découvertes et les belles introductions faites sous les auspices de cet 
établissement. 

Le résultat de toutes ces explorations se fit sentir peu à peu; des 
quantités innombrables de plantes rares, nouvelles et admirables vin- 
rent enrichir nos collections, si pauvres encore en formes tropicales; 
la réputation horticole de la Belgique fut fondée; le monopole du com« 
merce des plantes lui fut acquis et la ville de Bruxelles prit rang 
parmi les villes horticoles de premier ordre. 

Au moment où nous écrivons rhorticulture belge jouit d'une célé- 
brité universelle ; la France, la Russie, l'Allemagne, l'Espagne, le Por- 
tugal, l'Italie, la Hollande, les Étals-Unis, le Brésil même nous achètent 
nos produits, et chaque année nos établissements de Gand, de 
Bruxelles et de Liège, sont le rendez-vous des amateurs et des horti- 
culteurs de toutes les parties de l'Europe; l'Angleterre, notre unique 
rivale, ne dédaigne plus de se fournir chez nous et de nous emprunter 
nos introductions; les botanistes les plus distingués du continent et de 

(i) Nous reviendrons plus lard sur ces diverses exploralions; nous donnerons des 
détails sur chacune de ces expéditions en payant notre juste tribut d'admiration à 
ces hardis voyageurs, dont la part n'est pas la moins belle dans la prospérité de 
notre industrie horticole. 



— 16 — 

la Grande-Bretagne ont les yeux flxés sur la Belgique, et attendent avec 
impatience que nous leur fournissions des matériaux nouveaux; enfin 
nos publications horticoles font le tour du monde et nos établissements 
sont devenus des écoles où les élèves en horticulture de FAIIemagnc et 
de la Russie viennent terminer leur éducation. 

Toutefois, et nous Ta vouons â regret, il est une chose qui nous 
surprend dans ce mouvement progressif de Thorticulture belge , c'est 
le nombre restreint de véritables amateurs de plantes rares et orne- 
mentales en Belgique. 

En Angleterre, en Russie et en Allemagne, toute la haute aristo- 
cratie, les grands seigneurs et les grands capitalistes se distinguent 
par la richesse et Téclat de leurs collections ; ils croiraient déroger à 
leur dignité si, dans leurs résidences, ils ne pouvaient jouir de cette 
végétation tropicale, de couleurs si riches et si bizarres, de formes si 
grandioses et si gracieuses qui seule donne à leurs habitations le véri- 
table cachet de distinction. 

Chez nous, au contraire, à quelques exceptions près^ c'est dans la 

classe moyenne et dans la bourgeoisie que le goût de l'horticulture est 

particulièrement répandu et que nous trouvons le plus grand nombre 

d'amateurs. Du reste, si le nombre des véritables amateurs de plantes 

rares et ornementales est peu nombreux en Belgique, ceux que nous 

pourrions nommer n'en ont que plus de mérite ; ce sont les promo* 

teurs directs et immédiats d'une des plus intéressantes industries du 

pays, 

(La suite au numéro prochain.) 



— 17 — 

MISCELLANÉES. 

LE YUCCA QUADRICOLOR HorK, et sa valeur spécifique. 

Cette plante d'ornement, remarquable par la belle panachure de 
son feuillage, était restée depuis nombre d'années ensevelie dans un 
injuste oubli, d'où on l'a vue sortir subitement pour reparaître au 
grand jour sous le nom pompeux de Yucca quadricolor. A daler de 
ce moment, elle a pris dans le commerce horticole une valeur rappe- 
lant les prix exorbitants qui ont été atteints en Hollande par quelques 
Tulipes et Hyacinthes à une époque d^engouement exagéré pour ce 
genre de plantes. 

La dénomination de quadricolor a certes beaucoup contribué au 
succès de cette prétendue espèce, moins nouvelle que le nom immérité 
qu'elle porte. Nous ne savons qui l'a baptisée ainsi ; toutes nos 
recherches à ce sujet ont été infructueuses. Pour notre part, il nous 
a été impossible de trouver dans la panachure de ses feuilles de quoi 
justifier son nom spécifique; nous ne lui avons jamais vu plus de trois 
couleurs : le vert, le blanc jaunâtre ou le jaune et la teinte rougeâlre 
purpurine occupant le milieu du jaune. 

Il est surprenant de ne voir cette plante décrite nulle part, ni 
comme espèce, ni comme variété, et il n'est pas moins étrange de n'en 
trouver la figure dans aucun des nombreux recueils iconographiques 
parmi lesquels cependant plusieurs de ses congénères ont trouve 
place. Voici la liste exacte de ces espèces avec l'indication des ouvrages 
qui les contiennent. 

YUCCA ACUMINATA. Swbbt. The Brilish Flower Garilen, pi. 193. 

— ALOIFOLIA. L. Db Candollb, Plantes grasses, pi. 20. — Rbdocté. Les 

Liîiacées, 7, pi. 401, 402. — De Tussac. Flore des Antilles, 2, pi. 29. — 
Botanical Magazine, 41, pi. 1700. ~ Kbrwer. Hortus sempervirens, pi. 
14S. — Paxtow. Magazine of Èolany, 3, pi. 25. 

— ANGUSTIFOLIA. Pdrsh. Botanical Magazine, 48, pi. 2236. 

— DRAGONIS. L. Gàertner. Carpologie, pi. 85. — Lamarck. Encyclopédie, pi, 

243. — Botanical Regisler, 22, pi. 1894. 

— FILAMENTOSA. L. Botanical Magazine , 23 , pi. 900. — REnouTÉ. Les 

Liîiacées, 5, pi. 277, 278. — Herbier général de l'amateur, 4, pi. 258. 

— FLACCIDA. Haworth. Bolanical Register, 22, pi. 189.Ï. 

— GLAUCA, Noisette. Bolanical Magazine, 53, pi. 2662. 



— 18 - 

YUCCA GLACCESCENS. Hawobti, Swer. Tbe BrîUsh Flow«r Gardes, pi. S3. 
*- GLORIOSA. L. BoUnieal Magazine, 31, pi. 1260. — Air»tiw*8, Tbe BolanisTs 

Repofilory, 7 pi. 473. — RiaocTÉ, Les Liliacées, 6, pi. 396. 327. — Noa- 

irean Dobamel, 3 pi. 35. 

— PCBERIILA. HAWotra. Swkkt. TbeBriUsh Flower Garden pi. 251. 

— RECURVIFOLIA. SALisBOtT. Paradisos Londinensîs. pi. 31. 

— STRiCTA. Si«s. Bolanical Magazine. iS pi. 2322. — RBicmiitAca. Flore 

exoliqae pi. 201. 

— STPERBA. HiwomTi. Botanieal Register 20. pi. 1690. 

Si le Yucca quadricolor était une plante nouYelle, il nV aurait rien 
(Tétonnanl é ce qa*aucan aotear n'en eût donné josqu'icî ni descrip- 
tion ni figure; cette omission serait simplement due à une négligence 
on â an oubli; mais en considérant son ancienneté et le grand nom- 
bre d'exemplaires connus et répandus dans le commerce, il est permis 
de contester que ce soit une espèce nouvelle et il ne sera pas difficile, 
pensons-nous, d'établir qnll offre dans son ensemble tous les carac- 
tères du Yucca serrulata Haw. qui ne diffère du Y. aloifolia que 
par ses feuilles un peu plus courtes, plus retombantes et par leur 
dentelure plus distancée. Plusieurs auteurs n'admettent le Y. serrulata 
que comme une variété du Y. aloifolia et Steudel le donne comme 
synonyme. En effet, il su£Bt d'un examen quelque peu attentif pour 
se convaincre que le Yucca dit quadricolor n'est qu'une simple variété 
de l'espèce précédente dont voici la description. 

Yacea «toiffAiu, L. (F. serrulata Haw. Syn.). — Yucca à feuilles 

d'Aloës. 

Tige de 7 à 10 centimètres de diamètre, haute de 2 â 5 mètres, 
s'élevant quelquefois jusqu'à 9. Feuilles nombreuses, d*un vert pâle, 
longues de 4 à 5 décimètres. Très-raides, conliguës, linéaires lancéo- 
lées, dressées, fortement mucronées, denticulées au bord, surtout 
vers la base, à dentelures petites, cartilagineuses, piquantes, très- 
nombreuses. Panicute très-ample, longue de G4 à 97 centimètres; 
pédoncules glabres, cylindriques; pédicelles courbés. Fleurs pen- 
dantes de la forme et de la grandeur d'une petite tulipe, d'un blanc 
sale à la surface interne, jaunâtres à la surface externe, se colorant 
d'une légère teinte violacée sur le milieu des sépales. Sépales ovales- 
oblongs pointus. Etamines : fllels blancs; anthères jaunes. Fruit: 
Capsule d'environ 4 centimètres, ovale-oblongue, trigone, à trois loges 
renfermant des graines plaines d'un brun noirâtre. 



i 



-^ 19 — 
Voîcî les principales variétés de cette espèce : 

A. FLEXIFOLIA, Nobis. Feuilles pendantes. 

B. STENOPHYLLA, Nobis. Feuilles plus étroites que dans Tespèce. 

G. MARGINATA, Nobis. Feuilles marginées de blanc jaunâtre, parfois lavé sur 
les bords d'une teinte rouge purpurine qui finit souvent par disparaître. 

D. TAIGOLOR, Nobis. [Yucca quadricolor Hort.) Feuilles en tout semblables à 
celles de Tespèce, panachées au milieu de blanc jaunâtre ou de jaune, 
offrant dans presque toute la longueur une teinte rouge purpurine très- 
prononcée (i), mais disparaissant insensiblement à mesure que les feuilles 
avancent en âge et perdent leur rigidité. 

La disparition de cette teinte rougeâtre dans les vieilles feuilles, s'ex- 
plique d'autant plus facilement, qu'elle n'existe pas toujours à leur face 
inférieure (2) comme le vert et le jaune, qui sont des couleurs Oxes; 
tandis que la teinte rouge, purement superficielle, se manifeste prin- 
cipalement dans les jeunes feuilles, et devient plus intense à l'air libre; 
ce qui semblerait prouver qu'elle procède du jaune par oxygénation. 

Au sujet de ces variétés, il n'est pas inutile de rappeler à l'attention 
V Agave americana ainsi que sa variété dont les feuilles ont une pana- 
chure médiane et qui est plus rare que la variété à panachure 
marginale. Eh ! bien, s'il plaisait un jour à la nature de faire pour 
cette plante ce qu'elle a fait pour le Yucca aloifolia et tricofor, c'est- 
à-dire, marquer le milieu du jaune d'une teinte rougeâtre, on verrait, 
sans aucun doute, apparaître au jour un Agave tricolor, si pas même 
quadricolor, pour lequel, le mercantilisme horticole ferait autant de 
bruit que pour la plante en question. 

Ces observations suffiront, pensons-nous, pour réduire le nom du 
Yucca quadricolor à sa juste valeur, et pour assigner à cette plante 
la place qu'elle doit occuper parmi ses congénères. On doit donc la 
considérer comme une variété du Yucca aloifolia L. , car elle en 
possède tous les caractères essentiels, et n'en diffère que par sa pana- 
chure médiane parcourue par une teinte rougeâtre dans toute sa 
longueur. Cette différence étant simplement duc à une coloration 
sujette à varier ne peut à coup sûr être considérée comme spécifique. 

(1) Ce principe colorant rouge, verdit au contact de la soude ou de Tammo- 
niaque; le principe colorant jaune, en présence de ces alcalis devient d'un jaune 
beaucoup plus vif. 

(S) Cette coloration se présente quelquefois aussi à la face inférieure; mais de 
même que pour la face supérieure, elle n'est que sous-épidermique et ne s étend 
pas aux autresparties du parenchyme. 



— 20 -. 

Il seraîl superflu de s'étendre davantage sur ce sujet nous termi 
nerons donc en donnant prochainement la liste générale et synony- 
mique des Yuccas connus avec leurs lieux d'origine et la date de leur 
introduction en Europe, ainsi que la classification des espèces le plus 
ordinairement cultivées. 

i, E. BOMMER. 

Attaché au Jardin Botanique de Bruxelles. 



EXPOSITIONS. 



COMPTE RENDU 

DK L'EXrOSITlON DE IiA SOCIÉTÉ ROYALE LINNÉENRE DE BKCXRLLES, 

TENUE LES 23, 24, 25, 26 Et 27 septembre. 
(Suite. — Voir la livraison précédente, p. 281.) 

HOBTICfJLTIJBB. 

M. François De Craen, horticulteur à Bruxelles : premier prix, pour 
un lot de 60 plantes fleuries; premier et deuxième prix pour sa col- 
lection de Bégonia ; premier prix pour un Eucharis amazonica en 
fleurs; premier prix pour une collection de Dahlia cultivés en pots. 

M. Van Riet, de Bruxelles, a obtenu la première médaille pour un 
lot de 80 plantes fleuries et non-fleuries, et un premier prix pour son 
envoi de plantes retombantes cultivées en corbeilles ou en vases. 

M. Corn. De Craen, de Bruxelles, a partagé le premier prix pour 
un lot de 60 plantes fleuries avec M. François De Craen; on lui a dé* 
cerné, en outre, le deuxième prix pour sa collection de Bégonia. 

M. S. Peltier, de Schaerbeek : deuxième prix à un superbe Hélio- 
trope pour belle culture. 

M"« veuve Bresiers, de Schaerbeek, a partagé le premier prix pour 
20 Dracœntty CordylinCf Pincenectitia et Yucctty avec M. J. Verdickl; 
ce dernier a également obtenu le premier prix pour la plus belle col- 
lection de plantes de genres différents, non-fleuries. 

M. N. Ryckaerl, horticulteur à Stalle, a remporté le deuxième prix 
pour le concours des Dracœna, etc.; le deuxième prix pour sa collec- 
tion de Fougères et le premier prix pour 50 plantes fleuries, de pleine 
terre cl cultivées en pots. 



— 21 — 

Le premier prix poar l'envoi le plus remarquable de plantes an- 
nuelles, cultivées en pois, a été décerné a MM. Willems frères, hor- 
ticulteurs à Ixelles. 

Le premier prix, — au plus bel envoi de 30 Fuchsias, — a été dé- 
cerné à M. Alb. De Coene, de Lacken ; le second à M. Greef, jardinier 
chez M. Godin-Lemaire à Laeken. 

M"»" Charles Verhulsl, de Stalle : premier prix pour son envoi de 
Pétunia, Verveines, Mimulus et Phlox. 

M. J. Staes, de Louvain, a obtenu les premiers prix pour ses envois 
do 12 Dahlia nouveaux et 50 fleurs de Dahlia coupées; M. De Beuc- 
ker, horticulteur à Anvers, a obtenu le deuxième prix pour le premier 
de ces concours. 

M. J. Vander Vee, horticulteur, Quartier-Léopold , a remporté le 
premier prix pour sa collection de 50 Roses coupées ; le deuxième prix 
pour ce concours a élé décerné à M. G. Dekerck, horticulteur à Saint- 
Josse-ten-Noode. 

M. J. De Saegher, horticulteur à Molenbeek-Sainl-Jean, a obtenu le 
deuxième prix pour trois bouquets de genres différents, le premier 
prix n*ayant pas été décerné. 

La médaille en vermeil a été décernée à MM. Panis et Vandendriesse, 
de Bruxelles, pour la belle collection de plantes à feuilles persistantes, 
de pleine terre et d'orangerie. 

Des mentions honorables, pour divers concours, ont été accordées 
aux horticulteurs* ci-après désignés : MM. De Kneef , de Molenbeek- 
Saint-Jean; J. Vander Vee et M"« Verhulst déjà nommés, ainsi qu'i^ 
M. Caspar, de Paris; ce dernier pour les objets d*art servant à la dé- 
coration des jardins. 

Plusieurs amateurs de distinction avaient pris part aux concours. 
MM. les barons Heynderyckx, de Gand, et Osy, d'Anvers, se sont dis- 
tingués par quelques envois de mérite; le premier a remporté la mé- 
daille de vermeil pour une collection de dix Orchidées en fleurs; le 
deuxième prix pour son Echiies bicolor; le second a obtenu le pre- 
mier prix (médaille de vermeil) pour une collection de plantes de serre 
à feuilles panachées et le deuxième prix pour un contingent de plantes 
non fleuries de genres différents. 

Une médaille d'argent, hors concours, a été décernée à une belle 
collection de Maranta, en 22 espèces, à M"« Legrelle-d'Hanis, d'An- 
vers. 

Janvier 1859. 2 



— 2sr — 

M. François Vander Maelen a remporté la médaille de vermeil pour 
sa collection de 35 plantes en fleurs ; le deuxième prix pour le con- 
cours de Palmiers, Cycadés, Pandanées et M usacées. 

M. Yanden Ouwelant, de Laeken, a remporté le premier prix pour 
la belle culture d'une Passifiora cœrutescens en fleurs, et une médaille 
d'argent, hors concours, pour ses corbeilles de fleurs. 

M*^ Fonson, de Mons, a obtenu le deuxième prix pour une jolie col- 
lection de plantes panachées de serre. 

M. Beaucarne, notaire à Eeaaeme, a obtenu un second prix pour son 
envoi de Glfmnia, Achimènes et autres Gesnériacées en fleurs. 

M. le vicomte de Nieuport, le second prix pour un envoi de 50 fleurs 
coupées de Dahlia, et M. Lambert Havart, de Liège, la médaille de 
vermeil pour une collection d'instruments de jardinage. 

H a été décerné hors concours : une médaille d'argent à M. Stey- 
nen» horticulteur à Molenbeek-Saint-Jean, pour une collection de 
plantes panachées. — Une médaille de vermeil â M. Van Hoorde, jar- 
dinier en chef au Jardin botanique de Malines, pour ses plantes d'or- 
nement. — Une médaille de vermeil à M. le vicomte de Nieuport, pour 
une collection de Gladiolus. — Une médaille de vermeil à M. J. Ver- 
dickt, pour une collection d'Agares et d'Aloës. — Une médaille de 
bronze à M. J. De Beacker, horticulteur à Anvers, pour un lot de 
plantes panachées de pleine terre. — Une médaille d'argent à M. Bour- 
sier fils, constmcteur à M olenbeek-Saint-Jean , pour une barquette. 
>~ Une médaille de bronze à M. Lonia, de Cureghem, pour ses pote- 
ries. — Une mention honorable à N"» Verhulst, déjà nommée, pour 
une collection de Géranium zonaU» à feuilles panachées, et à M. Cal- 
lès, dlxelles, pour un appareil de chauffiage, nouveau système. 

Comme toujours, l'horticulture a pris la part la plus large dans 
cette exposition, et nous avons remarqué avec plaisir parmi nos horiî- 
cnttears et jardiniers de la capitale un progrès et une émulation que 
nous n'étions pas habitué à voir. 

Les collections de fruits étaient assez remarquables, surtout celles 
de M. de Jonghe, de Bruxelles, qui possède le véritable feu sacré de 
la chose ; mais quant à la partie agricole, nous devons le dire à regret, 
elle aurait pu être plus belle et mieux représentée. 

L'ouverture de l'exposition a été faite par LL. AA. RR. et II. le Duc 
et la Duchesse de Brabant, qui ont daigné féliciter plusieurs exposants 
avec leur bienveillance habituelle. La clôture a été honorée de la visite 




~ 23 — 

de S. M. le Roî et de MM. les ministres. Après le départ du Roi, la 
distribution des récompenses a été faite par M. le baron de Vrière, 
ministre des affaires étrangères. 

Nous terminons ce compte rendu en félicitant le gouvernement de 
la part active quil semble vouloir prendre dans les expositions de la 
capitale, et nous félicitons la Société Linnéenne d'avoir su donner ce 
nouvel éclat à ses expositions. 



A propos d'expositions et de sociétés d'horticulture : nous venons 
d'apprendre que M. Symon-Brunelle a donné sa démission de secrétaire 
de la Société Royale de Flore. Tous ceux qui ont l'avantage de 
connaître M. Symon-Brunelle regretteront avec nous la résolution 
qu'il a prise et qui prive cette société d'un de ses plus fermes sou- 
tiens. Voilà trente ans que M. Symon remplit ces fonctions ingrates 
avec une ardeur et une abnégation bien rares, et avec une activité toute 
juvénile, malgré son âge. Aussi aimons-nous à croire que la Société 
trouvera le moyen de lui prouver sa gratitude. Quant à nous , nous 
faisons des vœux pour qu'il revienne sur sa résolution. 



PLANTES FLEURIES (\) 

ORCHIDÉES. 

Les Orchidées suivantes, fleurissent en ce momÊOt dans les serres de M. Linden, 
au Jardin zoologique : 

Caltleya Trianœi, — Uropedium Lindenii, — Sophronitis violacea, — Cypn- 
pedium barbatum superbum, — Pbselauàopsis amabilis, — Gymbidium Mastersii, 
— Ansellia africana, ~ Angrœcum superbum, — A. eboroeum , — Calanlbe 
Veslila, — Batemannia meleagris, — Epidendrum sceplrum, — Hillonia More- 
liana, — Oncidium ornitborynebum, — 0. Gavendiscbianum, — Odontoglossuni 
bicloniense, — 0. nebulosum, — 0. Pescalorei, — 0. sp. nova de Chiapas, — 
0. sp. nova du Mexique, — Warrea Lindenii, Cœlogyne Gardneriana, — Lœlia 
aulomnalis, — Dendrobium moniliforme. 



(I) Plusieurs amateurs nous ayant demandé l'époque de floraison de certaines 
catégories de plantes, nous ajouterons dorénavant, à chaque numéro, la liste des 
espèces que nous aurons vues fleurir dans le mois précédent. 

( Note de la rédaction. ) 



— 24 — 
NÉCROLOGIE. 

La Belgique et la science viennent de faire une perle sensible 
dans la personne de M. Charles Morren^ professeur ordinaire de 
botanique à TUniversité de Liège, membre de rAcadémie des sciences 
de Belgique, et d'un grand nombre de sociétés savantes. 

La vie toute enlière de M. Charles Morren, fut consacrée aux sciences 
naturelles, et particulièrement aux progrès de la science horticole qu'il 
s'efforça de répandre et de vulgariser. Dès 1827, à l'âge de vingt ans, 
Charles Morren envoya aux Universités de Gand et de Groningue , 
des mémoires sur des questions de zoologie et de botanique, qui 
furent couronnés. En 1829, il publiait son analomie du lombric 
terrestre, qui dénote chez lui un grand esprit d'observation et une 
profonde connaissance dans la matière. 

Après ces succès , obtenus dans la science abstraite , Charles 
Morren se livra presqu*entièremcnt à la partie pratique de la bo- 
tanique : à l'horticulture. Les Annales de la Société d'horticul- 
ture et de botanique de Gand, le Journal d'agriculture pratique, la 
Belgique horticole, ainsi que les intéressantes correspondances sur la 
botanique et la floriculture publiées dans l'Indépendance belge, 
attestent son profond savoir et sa grande fécondité. 

Charles Morren n'élall pas seulement un écrivain érudit et élégant, 
patient et observateur, c'était aussi un professeur de grand mérite, 
dont les nombreux élèves qui ont suivi ses cours à l'Université de 
Liège, conserveront longtemps le souvenir. 

Ce souvenir, que ses travaux utiles imposeront aux savants, ceux 
qui l'ont connu le conserveront pieusement, en songeant au collègue 
affable et bienveillant, à l'ami dévoué, à l'homme de bien. 



AVIS IMPORTANT. 

I^e nombre des abonnés à ce recueil étant de plus de onze cent, repartis en 
France, en Belgique, en Allemagne et en Russie, nous avons pensé faire une chose 
très-utile à rborlicullure , en consacrant dorénavant, quatre pages en plus, aux 
annonces, à l'instar du Gardener's Chronicle et du Fruitisl and Florist. Le prix par 
ligne d'impression sera de 20 centimes. On recevra toutes les annonces ou ré- 
clames concernant directement ou indirectement l'horticulture. 

Désirant faire connaître, par la voie de notre journal , les faits intéressants, 
concernant les établissements horticoles, nous invitons nos abonnés à nous 
adresser leurs observations chaque fols qu'il y a lieu. Nous recevrons également 
toutes les communications sur la culture et la floraison de certaines plantes et 
nous nous chargeons volontiers de la détermination et de )a description des 
plantes nouvelles dont on voudra nous adresser un échantillon fleuri. 



ETABLISSEMENT DE M. GORNELISSEN 
RVE ST. -ALPHONSE, A BRUXELLES. 

FUCHSIA NOUVEAUX 

A FLEURS DOUBLES, 

Duc de Trévise, Pierre te Grand, Prince Ghika, Murât, Sire de Crequi 

Livrables au l*^" avril prochain au prix de S5 francs les cinq. 
Voir la planche coloriée de ce journal. — Décembre 1858. 



EtabliMement d'Introduction pour les plantes nouTelles de 

J. LINDEN 

A BRUXELLES. 

Plantes nouvelles livrables pour la première fois le 1" mai 1859. 

Arachnalrix coccinea. fr. 

Bégonia amabilis \ 

— argentea > ensemble. 

— Victoria ) 
Beleperone violacea 
Genlradenia grandifolia. 
Cuphea ocynoïdes. 
Lindenia rivularis. 
Monochaelum sericeum. 

Toutes ces espèces sont de premier choix et peuvent rivaliser avec nos plus 
belles introductions des années précédentes. 

PLANTES A PRIX RÉDUITS. 
Plantes nouvelles livrées pour la première fois en 1857 et 1858. 



15 


GomphiaTheoprasta. 


fr. 


50 




Musa glauca. 




10 


50 


Philodendron feneslralum. 




25 




Rhopala australis 




50 


10 


— glaucophylla. 




50 


15 


Gesneria cinnabarina var. 


ignea— 




iO 


merveilleuse, variété à 


feuilles 




10 


velues couleur de feu. 




15 


10 


Maranta Porteana. 




25 



Aristolochia leuconeura. 


fr. 5 


Maranta pardina. 


fr. 10 


Bégonia Rex. 


2 


— pulchella. 


5 


— Lazuli. 


2 


— regalis. 


10 


— splendida argentea 


2 


Passiflora vitifolia. 


5 


— M"« Wagener. 


2 


Pulzeysia rosea. 


15 


- Griffithii. 


2 


Tapina splendens 


3 


Boehmeria argentea 


5 à 10 


Theophrasta imperialis. 


75 à 300 


Campylobolrys argyroneura. 


10 


Aralia papyrifera. 


5 


Gyanophyllum magnificum. 


25 


Ghsetogaslra Lindeniana. 


5 


Gesneria cinnabarina. 


2 


Gonocalyx pulcher. 


3 


Eucharis amazonica. 


5 


Monochaetum ensiferum. 


2 


Heliconia metallica. 


10 


Salvia albo-cœrulea. 


2 


Maranta fasciata. 


10 


Scutellaria Triansei. 


2 


— metallica. 


10 







— II — 





PALMIERS. 




Astrocaryum Chichon 


fr. 25 


Chamœrops sinensis, les six. 


fr. 30 


— — les six. 


100 


Cocos Licouri. 


25 


AHalea Gohuna 


15 


- - les six. 


100 


- - les six. 


75 


Desmoncus horridus. 


5 


— nucifera. 


20 


— — les six. 


25 


-- — les six. 


100 


— orlhacantlius. 


5 


— speciosa. 


5 


— — les six. 


25 


— — les six. 


25 


Geonoma fenestrala. 


15 


Baclris baculifera. 


15 


— — les six. 


70 


— — les six. 


60 


— Gbicsbreglhii. 


15 


— Caravelana. 


15 


— — - les six. 


60 


— — les six. 


60 


— magniûca. 


15 


— Macanillo. 


15 


— — les six. 


60 


— — les six. 


60 


— Porteana. 


25 


- Maraja. 


10 


— — les six. 


100 


— — les six. 


50 


Martinezia Lindeniana. 


25 


Brahea nilida. 


30 


— — les six. 


100 


Calamus Rug-Bung. 


15 


Morenia Lindeniana. 


15 


Ceroxylon niveum. 


25 


— — les six. 


00 


— — les six. 


100 


CEnocarpus pulchellus. 


10 


Chamaedorea cataraclarum. 


15 


— — les six. 


50 


-- simplicifrons. 


15 


Syagras botryophora. 


25 


— — les six. 


75 


— — les six. 


100 


Chamœrops stauracanlha. 


20 


Trithrinax mauriliaeformis. 


6 


— — les six. 


100 


— — les six. 


30 


— sinensis. 


6 






Tous ces palmiers sont de 


graines de d 


eux à cinq ans. 





ŒNOTHERA BISTORTA TEITCHIARA. 

MM. Veitch et fils, Royal Nurserie à Ghelsea et Exeter, appellent TaltenUon des 
amateurs et des horticulteurs sur cette belle plante annuelle, originaire de la Cali- 
fornie et dont nous publions la figure dans ce numéro. 

Des graines sont livrables dès ce moment. 



AZALEA INDICA NOUVEAUX. 

A. Distinction. A, Queen of White. 
En vente Dorking Nurserie, Londres, — au prix de 2! sch. chacun. 







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— 25 — 

CUPHEA OCYMOIDES (D«««.). 
Planche III. 

Par son port et Fabondance de ses fleurs, cette jolie plante nous 
rappelle une de nos plus élégantes plantes alpines, le Saponaria 
otymoïdes. Elle appartient au groupe des Cuphea, chez lesquels la 
corolle est à six pétales et les étamines au nombre de douze. Elle est 
originaire des régions froides de la province de Chiapas ( Mexique), 
d'où elle a été introduite de graines, à rétablissement de M. J. Lin- 
den, par jVf. Ghiesbreght. 

Description. — Sous-arbrisseau de 1 ai 1/2 pieds de hauteur, à 
liges très-rameuses, diffuses, cylindriques, couvertes, de poils roides, 
hispides, à base purpurine. Feuilles d'un vert sombre, sessiles ou très- 
courtementpétiolées, ovales acuminées, entières, sinueuses ou ondulées 
sur les bords, scabres en dessus, à nervures hispides en dessous. Fleurs 
extra axillaires ; calice tubuleux, légèrement bossu à la base, de couleur 
jaunâtre et strié dans la moitié de sa longueur, de couleur purpurine 
uniforme dans la moitié supérieure, à laquelle correspond la bosse ou 
le petit éperon; Vin^e à six lobes arrondis, mucronés ; corolle pourpre 
à six pétales obovales, dont deux supérieurs et quatre inférieurs; les 
premiers, d'une couleur purpurine plus intense que les autres, se ren- 
versent en arrière après la fécondation. Étamines dépassant le tube du 
calice à Fexlrémité duquel elles s'inserrent et sont, à leur tour, dépas- 
sées par un style filiforme, couvert de poils. Â la maturité, la capsule 
déchire longitudinalement le calice qui la renferme et se fend elle- 
même pour laisser échapper des graines brunâtres, de forme lenti- 
culaire. 

Cultivé en pleine terre, en été, ce nouveau Cuphea prend un déve- 
loppement assez considérable et se couvre d'une multitude de fleurs 
depuis le commencement du printemps jusque bien avant dans l'au- 
tomne. On pourrait même dire, qu'il ne cesse de fleurir. On peut le 
laisser en pleine terre jusqu'à mi-octobre. 



FévRiEiv iaS9. 



— 26 — 

FCCHSÏA VARIÉS. 

6. Lëopold !•'. — 7. Marie Parent. — 8. Duc de Brabanl. — 9. Rogier. 
— ■ 10. Général Damman. 

Planche IV. 

La réussite bien rare qu*a eue M. Cornelissen en produisant, dans 
le courant de la même année, vingt nouveaux Fuchsia h fleurs doubles 
et Tépoque prochaine annoncée pour rémission de l'édition entière, 
nous ont décidé à offrir à nos lecteurs, une seconde figure coloriée, 
avec cinq autres variétés qui ne le cèdent en rien à celles que nous 
avons publiées dans notre livraison du mois de décembre dernier. 
Celles-ci sont le produit du croisement du Fuchsia Empereur Napoléon 
avec le violacea flore pleno. La planche ci-contre nous dispense de 
toute description et de tout éloge. Nous dirons seulement que la copie 
est encore inférieure à l'original. 

Nous pouvons également annoncer aux amateurs de ce joli genre de 
plantes que les dix variétés, qui forment le complément du contin- 
gent livrable au i" avril prochain, sont tout aussi belles et tout aussi 
curieuses que celles déjà figurées. Toutes sont vigoureuses, fleurissent 
facilement et avec abondance. 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRE CHAUDE. 

BOTANICAX. MAGAZINE. 

osbeekia aspera (WiGHT et Arn.), Prod. Fl. Petlins. Ind, — Walpers 
Bepert, — (Naudin, Melast, p. 74). — Melastoma asperum (Lin. sp. 
— De Cand. Prod.), — Famille des Mélastomacées. — Octandrie 
Monogynie. 

Fort belle plante, ressemblant par son port et par ses fleurs aux 
Lavoisiera et aux Chcetogastra y qui vient de fleurir pour la première 
fois dans les serres de Kew. Originaire de Tlle de Ceylan, on ne la 
connaissait que d'après une figure publiée par le docteur Wight dans 
son » Icônes plantarum Ind. Orient. » 



— 27 — 

C'est un arbrisseau à rameaux quadrangulaires et strigeux; à feuilles 
courlenoent péliolées, presqu'ovales, aiguës, rudes, entières et stri- 
geuses, couvertes de poils roides et courts sur la face supérieure, 
cotonneuses sur la face opposée, dont les nervures saillantes sont 
hispides. Les pétioles sont rouges. Ses fleurs, grandes et pourpres, sont 
disposées en racèines raccourcis, au sommet des branches. Le calice 
en forme de cloche, est couvert de poils roides et divergents. 

C'est toujours avec une véritable satisfaction que nous enregis- 
trons tous les beaux représentants de cette famille si caractéristique 
et dont la culture est encore par trop négligée. Que sont devenus 
aujourd'hui, ces charmants Charianthus cocctneus et Chœtogastra 
strigosa; ces magniflques Calyptraria hœmantha et Meriania ma- 
crantha, enfin, une infinité de plantes remarquables qui ont paru, 
puis disparu, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues ? 

On nous objectera les difficultés de culture; nous répondrons que 
c'est par suite de l'ignorance sur les conditions climatériques, et par 
conséquent, d'une culture mal entendue que nous avons à déplorer la 
disparition de tant de jolies plantes. 

Moostera Adanaonii (ScHOTT. Métetem. Bot.-Kunth, Etium, plant.) 
r— Dracontiuvi pertusum (Lin. sp. pL) ; Callapertusa (Kunth, syn.). 
— Famille des Âroïdées. — - Heptandrie Monogynie. 

Cette espèce, déjà introduite depuis près de cent ans, est encore 
fort peu répandue, et cependant elle mérite, à plus d'un titre, de 
figurer dans nos serres chaudes. 

Sa tige épaisse, succulente, grimpante, ascendante, ses grandes 
feuilles distiques, longuement pètiolées, d'un vert intense et luisant; 
son limbe , perforé d'ouvertures allongées et régulières , enfin son 
large spathe cymbiforme d'un blanc de crème , en font une véritable 
plante ornementale. Elle est surtout d'un bel effet, lorsqu'elle est 
cultivée sur des rochers artificiels, à proximité d'un bassin, et particu- 
lièrement dans la serre à Orchidées. 



- 28 — 



SERRE FROIDE. 



A|iicr«Bihc« «MMBiMia (MiKAN., Act., Acod, Nat. Cur, -— De Cano., 
Prod. — Jagq., in Bot. Reg,), — Famille des Ascipiadées. — Pen- 
tandrie Digynie. 

Jusqu'à ce jour, nous croyions que TAfrique et FAsie seules, étaient 
les patries du genre Stapelia. En voici une qui appartient également 
à l'Europe. Elle a été trouvée en i832, en Sicile, par le professeur 
Gussoni, et plus récemment, en Espagne, au Capo Gala, par M. Webb. 
Toutefois elle appartient aussi au nord de TAfrique, où elle a été 
signalée par M. Munby, qui Fa observée aux environs d'Oran. Reste à 
savoir si cette espèce n'a pas été importée en Europe, où elle se serait 
naturalisée tout comme VOpuntia Ficus indiea, et beaucoup d'autres 
plantes exotiques qui croissent aujourd'hui à l'état sauvage dans le 
midi de l'Europe. 

Le genre Apteranthes, formé au dépens du genre Stapelia, ne 
compte encore que deux espèces : VA. ntitntdtca ( Dubibu , Expl* 
Alger., in Pritzel le. Bot. Ind, locupletissimus), et celle dont il est 
question ici. 

Notre plante a fleuri en septembre dernier, au jardin de Kew. Ses 
rameaux, épais et succulents, d'un doigt d'épaisseur, sont tétra ou 
hexagones, plus ou moins profondément creusés en gouttière ou can- 
nelés entre les angles; ceux-ci sont garnis de dents courtes, triangu- 
laires, aiguës, convexes dessous, planes dessus. Les fleurs, d'un pouce 
de diamètre seulement, sortent au nombre de sept ou huit du sommet 
des branches, où elles forment une espèce d'ombelle presque sessile; 
la corolle est à fond jaune , rayée et tachetée transversalement de 
pourpre foncé, réfléchie, garnie de poils à la gorge et sur les bords des 
segments. A la base de chaque division du gynostegium se trouvent 
deux glandes jaunes et globuleusçs. Le stigmate est large, déprimé, 
obscurément pentagone et forme un disque pelté. 

XiObcUii irifl^onocaniu (F. MuLLER, fragm. phytogr. iltist.). — Famille 
des Lobeliacées. — Pentandrie Monogynie. 

Nouvelle et gracieuse espèce, originaire d'Australie. Elle vient de 
fleurir chez MM. Hugh Lov^ et fils, à Clapton, qui la reçurent de 
graines récoltées par M. Hill, à Mounl Lindsay, Moreton bay. 



— 29 — 

€*est une petite plante herbacée, décombante, glabre, à feuilles 
distantes, ovales-lancéolées. Irrégulièrement pinnatifides et se rétré- 
cissant en un long pétiole ailé^ Les fleurs sont à corolle d*un beau 
bleu, à centre blanc, à tube rose et ressemblent beaucoup, par leur 
forme, aux fleurs de la violette, qu'elles dépassent en dimension. 

C'est une bonne acquisition pour nos serres ù*oides et surtout pour 
la pleine terre. On peut l'employer pour vases suspendus, pour plate- 
bandes ou pour massifs. 

Fieidia ansCraiis (All. Cunn., in Fietd. Mem. of N. S. Wales). 
— Famille des Gyrlandracées. — Didynamie Angiospermie. . 

Plante très-singulière et fort peu connue, originaire des montagnes 
bleues, de la Nouvelle-Galles du Sud. Découverte, en i804, par 
M. Caley, elle fut retrouvée par M Allan Gunningbam, qui la dédia à 
son c'imi le baron Field, le même auquel M. Gaudichaux dédia le genre 
Fieidia (famille des Orchidées) ; cette espèce fut collectée également 
par M. le D** F. Mûller, à Gipp's Land; par M. Backhouse, à Shoal 
Hâven, ainsi que par le docteur Bynoe, dans Fives'Island. £n iSS?, 
le jardin de Kew la reçut à l'état vivant par les soins de M. Moore, 
du Jardin botanique de Sydney. C'est une plante sarmenteuse, dans 
le genre des Bignonia, à tiges et branches ligneuses, garnies de poils 
courts et brunâtres; à feuilles opposées, écartées, ovales-lancéolées, 
acuminées, légèrement cotonneuses particulièrement en dessous, cour- 
tement pétiolées, dentées en scie, excepté à la base, d'un vert pâle en 
dessous. Les fleurs sont abondantes, axillaires, pendantes; la corolle^ 
d'un jaune pâle, est tubiforme, cylindrique, d'un pouce et demi de 
longueur, un peu rétrécie à la gorge, à limbe court, divisé en cinq lobes 
arrondis et demi dressés. 

Quoique rien moins que brillante, c'est une plante fort curieuse qui 
mérite une place dans nos serres froides. 



FL.OHE DCS SCRHBS £T BSÏS JAHpINS. 

Après une interruption de plus d'une année, la reprise de celte 
publication a eu lieu récemment, et, depuis ce temps, plusieurs 
livraisons se sont succédées, de huitaine en huitaine. Nous félicitons 
M. Yan Houtte de cette nouvelle activité, et nous lui prédisons la con- 
tinuation du succès, dont la Flore jouit à plus d'un titre. Parmi les 



— 30 — 

plantes les plus méritantes que ce journal vient de publier, nous 
citerons : 

saiTia tri««i«r (Ch. Lem.). — Charmant petit sous-arbrisseau 
presque gazonnant, à corolles blanches el roses et à calice vert* 
Chaque racème, de 5 à 6 pouces de longueur, porte jusqu'à huit et 
dix fleurs d'un effet attrayant. 

Il provient de graines envoyées du Mexique, à M. Arab. Verschaffeit» 
par MM. Tonel frères. 

Nous supposons que cette plante est de serre froide. Elle doit 
prospérer en pleine terre, en été. 

RhododendroB Brokeaaiim ( Low). — Brillante espèce à fleurs d'un 
beau jaune d'or, d'un port gracieux, à feuilles grandes, belles et 
luisantes. Découvertes par M. Low, dans Tintérieur de Bornéo, près de 
Samarak, elle fut retrouvée plus tard et envoyée vivante à MM. Veitch 
et fils, par Th. -Loob. Elle croit épiphyte sur les arbres des forêts 
humides^ quelquefois sur les rochers couverts de mousses, 

«•lanam eapsieastrnm (Link). — Arbuste parfaitement ramifié qui se 
distingue surtout par ses nombreuses et grosses baies, d*un beau rouge 
orange qui se détachent admirablement bien sur un feuillage d'un 
vert foncé lustré. Il a été mis dans le commerce par M. Ryfkogel de 
Paris, qui le reçut du Brésil. Il se cultive bien en serre tempérée. 

Amaica Aiexaadre 11 (Yan Houtte). — Superbe variété d'Azalée 
de l'Inde, à fleurs très-grandes, blanches, à large ruban rose tacheté 
de carmin sur le milieu de chaque division du limbe et à large impé-* 
riale jaune pâle. 

CamelUa irirg^ae dl C«ll# Beato (PlETRO ToRRE). — Fleurs de pre-* 

mier ordre, blanches, à pétales parfaitement imbriqués» formant 
la roue. 

phiox Triomiihe de Twiekel (Sanberg). — Très-belle nouveauté 
tenant du Phlox acuminatay à corolle de forme modèle, carmin vif, 
bordée d'un liseré blanc pur. 

oEiiiet Souvenir de la iiaiiiiaisoa (Laisné). — Espèce remontante, 
vigoureuse de port et à larges feuilles; fleurs de 55 centimètres de 
circonférence, d'un blanc reflété d'incarnat tendre. Elle se dislingue 
surtout, par son format prodigieux, de tout ce qui est connu dans 
ce genre. 

eardenia eiiriodora (Hooker). — Très-bel arbuste toujours vert, de 
60 centimètres de hauteur, bien ramifié, se couvrant de fleurs blanches. 



— 51 — 

axillaires, de la forme et de la grandeur de celles de l'oranger, à odeur 
mélangée d'orange et de citron. — Originaire de Port Nafal. 

ireroBi«* syriaca (RoEM. et ScHVLT.). — Charmante plante lillipu- 
tienne, annuelle, rampante, à fleurs bleues dans la moitié supérieure, 
blanc-rosé dans la moitié inférieure. Elle est originaire de l'Asie Mineure 
et de Syrie. On suppose que son introduction est due à M. Boissier. 

j«chroiiia eoeciBenm (ScHDW.)* — Solanacée voisine des Cestrum et 
des Habrothamnus, mais à fleurs beaucoup plus grandes, semi cam- 
panulées, rouget-orange, naissant à l'extrémité des branches, où elles 
forment une agglomération d'un fort bel eff'et. Les feuilles, le port 
ainsi que les fleurs sont de véritables Datura en miniature. Cette plante 
nous est venue de Hollande. 

Hodg^sonia heieraphyiia (HooK. FILS et Th.). — Magnifique cucur- 
bitacé dont les fleurs, blanches en dedans, jaune-canelle en dehors, 
mesurent six pouces de diamètre, sans compter les 4ongs appendices 
frangés qui se détachent du sommet des pétales et qui retombent 
gracieusement en forme de tire-bouchon. Elle a été découverte par 
M. Hookerfils, sur les versants du l'Himalaya, à i,500 mètres au- 
dessus du niveau de la mer. C'est bien à regret que nous annonçons 
que l'on attend encore l'introduction de cette curieuse plante à l'élnl 
vivant. 

Nous ajouterons encore que cinq nouvelles variétés de Gladiolus, 
de M. Vinchon : Vesta, Arlequin, le Chamois et Madame Pelé, com- 
mencent le n*" 154, tome XH. 



CULTURE MARAICHERE. 



DE LA NÉCESSITÉ D'ÉTABLIR DE NOUVELLES CLASSIFICATIONS. 

Si nous n'y prenons garde et si nous permettons aux faiseurs et aux 
empiriques du jardinage d'inventer, de modifier, d'estropier les noms, 
de nous livrer incessamment du vieux pour du neuf, nous arriverons 
à une confusion déplorable et décourageante. Nous y sommes déjà 
jusqu'à In cheville, et nous en savons qui voudraient nous y voir jus- 
qu'au cou. 

Pour sortir de ce désordre de la nomenclature, nous ne pouvons 



— 32 - 

guère compter sur les botanistes , dont les classifications scientifiques 
ne répondent point aux besoins des praticiens ; nous ne devons réelle- 
ment compter que sur nous-mêmes. Il convient donc de s'entendre à 
l'effet d'établir de nouvelles divisions, de sortir du dédale de la syno- 
nymie, de poser des règles, de simplifier les choses, de parler la même 
langue à Paris qu'à Bruxelles, et ft Bruxelles qu'à Liège. Ce n'est pas 
une mince besogne. 

Nous n'avons point, on le pense bien, la sotte prétention d'exécuter 
ce travail sans le secours de personne ; mais nous n'entendons pas 
non plus nous croiser les bras en face de la difficulté et nous contenter 
de ce qui est sans vouloir chercher mieux. Il nous est arrivé si sou* 
vent, dans l'enseignement du jardinage, de regretter la confusion qui 
règne en cette matière, que nous avons du naturellement essayer de 
sortir de cette confusion pour notre propre satisfaction, aussi bien que 
pour celle de nos auditeurs. Nos premiers essais de classification 
maratchère ont porté sur les laitues et les choux. Aujourd'hui, nous 
nous bornerons à vous entretenir des laitues. 

Columelle, qui écrivait il y a plus de dix-huit cents ans, nous signale 
quatre sortes de laitues : 1<^ la Gécilienne; 2^ la Gappadocienne ; 5^ la 
laitue d'Andalousie ; 4" la laitue de Chypre. La première comprenait deux 
variétés à pommes sphériques, celle-ci touffue et verte, celle-là brune; 
la seconde n'était autre que notre batavia, chou de Naples, belle et 
bonne, énorme de Saint-Gilles, etc.; la troisième était une laitue 
blonde, à feuilles très-frisées et se rapprochant de l'endive par l'as- 
pect; la quatrième enfin était blonde aussi, mais veinée de rose, à 
pomme applatie, à feuilles lisses et tendres. 

Ces divisions existent encore en Italie, notamment en Piémont, on 
l'on retrouve la cecilianay la capadocia et la cipriana. 

Au temps d'Olivier de Serres, on ne citait encore que trois ou quatre 
sortes de laitues, vraisemblablement les mêmes que les précédentes; 
vers le milieu du dix-huitième siècle, on les portait de vingt à vingt- 
cinq; au commencement du dix-neuvième, de quarante à quarante-cinq; 
à cette heure, nous assure-t-on, elles dépassent le chiffre de cent cin- 
quante ; mais il y a lieu de croire que si l'on examinait de près les 
variétés ou variations additionnées, on rabattrait bien vite du total. 

Bosc a essayé de diviser les laitues d'après la couleur de leurs 
feuilles; mais il n'a pas été heureux dans sa classification. C'est à ne 
pas s'y reconnaître. 



— 35 — 

On les a divisées ensuite en laitues d*hiver, de printemps, d'été et 
d'automne; mais une pareille division n'a rien de satisfaisant, rien de 
fixe; elle doit varier avec les climats et les terrains. 

Il nous semble qu'il vaudrait mieux adopter deux grandes catégo- 
ries : 1<» celle des laitues à graines noires ou noirâtres ; 2** celle des 
laitues à graines blanches ou jaunâtres. Rien n'empêcherait ensuite 
de subdiviser les diverses laitues de ces catégories en pommées ordi- 
naires 9 cappadociennes ou batavias , et romaines ou chicons. Ce sont 
là trois formes parfaitement distinctes et ne permettant pas la con- 
fusion. 

Nous savons bien que la couleur de la graine n'est pas un caractère 
déterminant aux yeux des botanistes. Cependant, dans le cas parti- 
culier, ce caractère nous parait d'une importance remarquable. Nos 
lecteurs en jugeront. Tout d'abord, nous donnerons le tableau des 
principales variétés rentrant dans chaque catégorie , avec nos obser- 
vations en regard ; puis nous en tirerons les conséquences. 

liAllues pommées à graines noires. 



Variétés. 

!• Petite crêpe. Syn 
petite noire. 

2« Dauphine. 



3*» Brune de Hollande. 



4<» Grosse brune pares- 
seuse, Syn : grosse 
grise. 

S« Coquille. 



O*» Laitue d'Italie. 
7" Laitue Turque. 
Février 1859. 



Caractères principaoï. ObserTatioDs. 

D'un vert jaunàlre, frisée, dentée, doDDant 
une pomme petite et dure. 

D'un verl un peu blond. Pomme assez grosse Robuste, 
et aplatie, tant soit peu rouge au-dessus. 
Signalée par de Combles comme donnant 
des rejets ou rameaux entre les feuilles de la 



D'un vert brun, mat et lisse. Feuilles très- Robuste, 
noires sur les bords. Un peu dure à manger. 
Montant difficilement et mûrissant tard ses 
graines. 

D'un vert terne et ayant les mêmes qualités Robuste, 
que la précédente. 

Plus verte que jaune; feuilles unies et rondes, Robuste et résis- 
assez grosse; amère et dure. Mieux estimée tant bien aux ru- 
que la coquille à graines blanches. des hivers. 

Vert tendre avec bordure rouge ; feuilles fines. Robuste et résis- 
Pomme serrée et se soutenant bien. De toute tant aux hivers de 
saison. Paris. 

Feuilles assez lisses et d'un vert plombé peu Robuste, 
appétissant, bien qu elle soit d'excellente qua- 
lité. 



34 



8« Pommée de Berlin. 
Syn. : pomme de 
Berlin, blonde de 
Berlin, royale à 
graines noires, 

9<» Gotte à graines noi- 



10<» Bapaume. 



H® Blonde d'été à grai- 
nes noires. 



D*un vert tendre, légèrement ombré de rouge Robuste, 
aux bords. L'une des plus grosses si ce n*est 
la plus grosse des laitues. Elle est très- 
voisine de la blonde paresseuse à graines 
blanches. 



i2<' Sanguine, 



13* Passion, 



U» Palatine rousse. — 
Syn. '.petite brune. 

15» Gênes rousse. 



16® Petite rouge. Syn. 
jeune rouge. 

\T» Grosse rouge. 



180 Berg-op-Zoom. 



D'un vert clair. Aussi hâtive que la gotte à 
graines blanches. Montant difficilement , 
même en été. 

Blonde, grosse: pomme lâche au sommet, 
mais serrée du bas. 



Très-blonde, précoce, d'une belle grosseur et 
tenant bien la pomme. Feuilles assez do- 
quées. 

De moyenne grosseur ; feuilles dun gros vert, 
marbré de veines rouges et quelquefois en- 
tièrement rouges. Cœur blond, teint de rouge 
vif. Craint la chaleur et monte vile en été. 

(Sous-variété à graines noires).— De moyenne 
grosseur; à peu près semblable à la co- 
quille, mais mouchetée de sang et à nervures 
d'un rouge vif. Un peu cloquetée. 

Feuilles presque unies, d'un vert terne et for- 
tement teint de rouge. 

Frisée, rousse, tiquetée de brun. 



Feuilles rondes et presque unies, d'un vert 
tendre fouetté de rouge. Pomme de grosseur 
moyenne. 

Feuilles rondes, presque unies, d'un vert noir 
ombré d'un gros rouge terne. 

Feuilles rondes , unies sur les bords et forte- 
ment lavées de rouge brun du côté du soleil. 



Robuste. 



De toute saison et 
de tout terrain, 
c'est-à-dire très- 
robuste. 

Assez robuste. 



Convient aux con- 
trées du Nord. 



Bonne pour les 
pays froids et nei- 
geux. 

Robuste. 

Passe l'hiver à l'ex- 
position du cou- 
chantet ne réussit 
pas dans l'été. 

Elle fond en été. 



Très -robuste , de 
toute saison et de 
tout terrain. 

Robuste. 



liAlInes ranmlBCs on ehlc«rées à sralacs noires. 



1» Romaine verte. 
â<» Romaine rouge. 

Z** Romaine panachée. 

4» Boulogne. 

5° Alphange à graines 
noires. 



Feuilles d'un gros vert. 

Feuilles rouges, de médiocre qualité. 

Blonde fouettée de rouge. Médiocre. 

C'est une romaine d'un vert obscur et brun. 

Feuilles blondes , larges, très-fournies. Mon- 
tant lentement. 



Assez robuste. 

Très-robuste; pas- 
sant l'hiver. 

Assez robusle. 

Robuste. 

Assez robusle. 



~ 35 — 

On peut, rien que d'après ce tableau, constater un fait, à savoir 
que les laitues à graines noires sont en général robustes et convien- 
nent par conséquent aux climats du nord et aux semis d'hiver et de 
printemps en pleine terre. C'est dans cette catégorie que dominent les 
couleurs foncées et les feuilles abondantes. Les laitues blondes y sont 
rares, très-rares, et encore celles qui s'y trouvent ont-elles la feuille 
fournie et épaisse, ce qui marque une vigueur exceptionnelle. C'est 
parmi les laitues blondes à graines noires, plutôt que parmi celles à 
graines blanches, qu'il convient de choisir les laitues à couper de 
pleine terre, parce qu'elles ont plus de force pour repousser. 

Maintenant, si vous le voulez bien, mettons en regard des laitues à 
graines noires les laitues à graines blanches, puis comparons. 

liAllues pommées à g^ralnes blanehcs. 



Variétés. Caractères priocipani. 

1® Gotle ou gau. D'un vert blond. Montant très-vile. 

S» Passion. Verle, tRclielée de brun. Passe Tbiver. mais 

moins bien que la sous-variélé à s^raines 
noires, et ne graine bien que dans le midi 
de la France. 

3» Morine. Moins développée en feuilles que ta précé- 

dente, un peu plus verte et un peu rou- 
geâlre. 



4« Auheruilliers. Petite feuille lisse d'un gros vert. Hâtive. 



5® De Perpignan. Feuilles unies et lisses à grosses côtes. Verte. 



O*» Batavia. Syn : belle Feuilles très-frisées et repliées , d'un vert 

et bonne y chou de flapies, clair, cassantes. Amères dans les terres 

énorme de Saint-Gilles f fortes. 
cappadocienne. 

7" Coquille. Plus verte que jaune. 

' S^ Gênes verte. Verle et frisée, plus grosse que la Gênes 
blonde. Pomme dure et jaune. 



Obserfations. 

Délicate. 

Convient mieux au 
climat de Paris 
qu'à celui de la 
Belgique. 

C'est la plus ro- 
buste de la caté- 
gorie; elle passe 
assez bien IMiiver. 

Assez délicate , 
comme toutes les 
plantes bâtives. 

Elle aime les terres 
sècbes , pourrit 
dans les terres b u- 
midesetcrainlle 
froid. 

Difficile sur le sol, 
sujette à la pourri- 
ture et craignant 
le froid. 

Moins robuste que 
celle à gr. noires. 
Réussit dans les 
années sècbes , 
craint Teau. Elle 
monte en été sous 
le climat de Paris 
eteslsuj.ànuiler. 



36 — 



9« Laitue à bords rou- 
ges. Syn. : cordon 
rouge. 

iO« Royale. 
i 1» Cocasse. 



12» Laitue deVersailles. 
Syn. iversaillaisey 
versailleuse, blon- 
de de Versailles. 

13° Grosse allemande. 
Syn. : Impériale. 



14» Méterelle. 

15» GroMccr^pc. Syn.: 

16« Bagnolet. Syn. -.pe- 
tite courte, prin- 
tanière, Degrebé, 
crêpe blanche, 

170 Grosse Georges. 

i8° Georges blanche. 

19« Gro««e blonde. 
20<> G^nes blonde. 

21° Paresseuse. 



22° Sanflrutne. 



D'un vert blond un peu huileux. Le dessus de 
la pomme, qui se fait protnptement, esl teint 
de rouge; elle tient peu. 

D'un beau vert luisant et Cloquetée. Un peu 
sujette à nuiler ou à fondre. 

D'un gros vert luisant avec des taches de rous- 
seur. Très-cloquetée et très-grosse. 



D'un vert clair sans rousseur. Peu bouclée. 
Pomme aplatie selon les anciens auteurs, un 
peu élevée, au contraire, selon nos observa- 
tions. 

Elle ne diffère de la laitue turque que par sa 
graine blanche. Ses feuilles sont très-grandes 
et lisses , d'un vert pâle et terne. Sa pomme 
est énorme. 

C'est une variété de la laitue de Versailles, et 
à pomme bien fournie. 

Double de la petite, très-cloquetée, très- 
jaune. 

Elle est blonde, lisse, peu frisée et monte fa- 
cilement par les chaleurs. 



Blonde, assez lisse et montant rapidement, 
aussitôt la pomme faite. 

Blonde , un peu frisée , cassante et montant 
facilement. 

Blonde, hâtive, et montant vile en été. 

Blonde , assez lisse et à pomme un peu poin- 
tue, montant vite en été. 

Blonde, à feuilles extérieures d'un gros vert, 
fort cloquelées et entassées les unes sur les 
autres. Un peu dures et amères. 

Verte lavée de rouge. 



Des climats tem- 
pérés. 

Elle veut de lachA- 
leur et de l'eau. 

Sujette à la rouille 
et à la pourriture 
en temps • plu- 
vieux; elle graine 
mal dans le Nord. 

Sujette à la rouille, 
mais d'un feuil- 
lage vigoureux. 

Elle craint l'eau et 
est sujette à la 
pourriture. 

Assez délicate. 

Assez délicate. 

Sujette à nuiler, 
délicate. 



Du midi de la Fran- 
ce. 

DumididelaFran- 
ce. 

Assez délicate. 

Du midi delà Fran- 
ce. 

Assez robuste mais 
grainanl difficile- 
ment dansle nord 

Assez robuste. 



liAlInes romaines à g^ralnew blanches. 



i° Romaine hâtive. 
2° Romaine grise. 
3° Romaine blonde. 
4° Alphange. 



Feuilles d'un vert clair. 
D'un vert mal. 
D'un vert blond. 
D'un vert pâle. 



Délicate. 

Assez robuste. 

Assez délicate. 

Moins robuste que 
celle à gr. noires. 



— 57 — 

Oo voit, d'après ce qui précède , que les laitues à graines blanches 
sont plus délicates et d*un feuillage moins foncé en couleur que celles 
à graines noires. Le blond et le vert clair y dominent ; le vert foncé ne 
s'y applique exceptionnellement qu'à des feuilles petites, fines et lisses, 
cVst-à-dire à des variétés d'une vigueur douteuse. Ces laitues à graines 
blanches paraissent convenir surtout au midi et aux terrains secs. 
Sous le climat de Paris , elles souffrent et nuilent. Les seules un peu 
robustes de celte catégorie attestent leur vigueur par des rejets entre 
les premières feuilles ou par un feuillage bien fourni , comme la ver- 
saillaise, la grosse allemande et la paresseuse; aussi ce sont pour ainsi 
dire les seulesque nous puissions semerdans le nord avecquelque succès. 

En comparant les laitues à graines noires avec les laitues à graines 
blanches, on reste bientôt convaincu de l'avantage qu'il y a à intro- 
duire les premières sous les climats un peu rudes et à laisser les 
autres aux climats tempérés ou doux. On ne peut donc pas, dans cette 
circonstance, contester la valeur de la couleur des graines comme un 
signe caractéristique. P, Joignealx. 



REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suite.) 

Nous avons dit, dans notre précédent article, que le nombre des 
amateurs de plantes rares et ornementales était fort restreint en 
Belgique. Parmi ceux-ci, nous distinguerons les amateurs de cultures 
générales et ceux de cultures spéciales. 

La première catégorie ne compte que cinq amateurs; ce sont : le 
baron De Man de Lennick, M. Warocqué de Mariemont, le baron Heyn- 
deryckx de Gand, U^^ Legrelle d'Hanis d'Anvers et le duc D'Arenberg 
de Bruxelles. 

Les collections du baron De Man de Lennick, que nous avons admi- 
rées dans le courant de l'été dernier, jouissent, non sans raison, d'une 
réputation européenne. Quel est l'amateur, belge ou étranger, qui ne 
connaisse cette belle propriété de Bierbais, dont on aperçoit les tou- 
relles à proximité de la station de Mont-Saint-Guibert; ce château mo- 
derne, bâti sur une émînence au milieu d'un parc grandiose à arbres 
séculaires; ces magnifiques serres et ces rangées de châssis à forcer 



— sa- 
les fruits 9 où les plus beaux raisins, les fraises et les ananas, les abri- 
cots et tes pèches fleurissent et fructifient à volonté et en toute saison, à 
côté des plus beaux représentants de ta flore de TAsie, de rAmérique 
et de l'Afrique. Cesl là que Ion voit ce confortable, ce luxe de végé- 
tation, ce cachet de distinction, qui est Tapanage du grand seigneur et 
de l'homme de goût. 

Les serres principales du baron De Man de Lennick, forment un 
parallélogramme continu de prés de cinquante mètres de longueur sur 
dix de hauteur et de profondeur. €e corps de bâtiment, à toit vitré et à 
châssis droits du côté du midi, est divisé en trois compartiments : le 
premier, qui représente Forangerie, est occupé par une collection de 
Conifères et autres plantes de cette catégorie, toutes de premier choix. 
On y remarque de rares spécimen des plus belles espèces de Podo- 
carpvs et à' Araucaria , entre antres les À. exeelsa et Cunninghamiiy 
d'une taille à fructifier; des Pinus, des Cupresws, des Taxodium et 
des Cryptomeria exotiques d'une superbe culture et d'un aspect impo- 
sant. Le compartiment du centre contient des collections de Camellia 
et d'Azalea, que nos premiers horticulteurs de Gand ne se feraient 
pas faute d'envier. Des collections choisies de Fuchsia ^ d'Erica et 
de Rhododendron des Sikkim Himalaya, garnissent la devanture de 
cette serre dont l'aspect uniforme est relevé par quelques magnifiques 
Palmiers et Fougères en arbre de serre froide. Des Chamœrops, 
d'une grande rareté, des Balantium et des Maratlia, d'une taille 
gigantesque ; étendent leurs longues frondes au-dessus des espèces 
plus modestes, qui épanouissent leurs fleurs sous leur ombre cha- 
toyante. Le troisième compartiment, celui de l'Est, a été réservé aux 
Orchidées et à toutes ces espèces des régions chaudes qui aiment la 
grande chaleur et l'humidité. Mais ici point de ces gradins, point de 
ces tablettes en bois, qui enlèvent l'illusion et qui sont l'anomalie de 
nos serres. C'est un véritable parterre , entrecoupé de chemins, de 
bassins et garni de rochers artificiels d'où s'élance, par-ci par-li, un 
jet d'eau d'entre la verdure. C'est là que l'on voit les Orchidées, les 
Tillandsia, les JEchmea^ les Heliconia, les Caladium, les Aroïdées 
et les Fougères , simulant admirablement cet amalgame si curieux et 
si grandiose de la végétation luxuriante des tropiques. 

La collection des Orchidées, sans être nombreuse, est représentée 
par les plus beaux genres, les plus belles espèces et surtout par des 
exemplaires d'une force et d'une vigueur hors ligne. Nous citerons 



— 59 - 

parliculièremenl : un Sobralia macrantha, qui mesure quatre pieds de 
diamètre à sa base et dont les tiges, s'élevant à plus de deux mètres de 
hauteur, occupent un espace de douze mètres de circonférence; des 
jErides crispum et odoratum majus; des Cattleya crispa y pvrpurata 
et MossiaSy un Lœlia superbtenSy un Grammatopkyllum speciosum ^ 
tous d*un force peu commune. Entre les rochers, alternant, tantôt 
avec des Tillandsia et des Fougères ^ tantôt avec des Caladiiim, des 
Poihos ou des Philodendron, on remarque un grand nombre d'Orchi- 
dées rares, parmi lesquelles se distinguent : les Cattleya Trianœi 
et ekgans; les Odontoglossum nebulosum^ Pescatorei et grande; les 
Cœlogyne maculata et Wallichii; les Saccolabium violaceum et retu- 
sum; les Schomburgkia crispa et marginata; le Huntleya meleagris^ 
le Vanda Batemanii, VOncidium lanceanum, et plusieurs autres 
espèces remarquables. Deux Heliconia superbes et un Rhopala 
Jonghiiy de trois mètres de hauteur, garni de feuilles jusqu*au bas de 
la lige, quelques magnifiques Fougères en arbre, et un grand nombre 
d*espèces à feuilles ornementales ou à belles fleurs font de ce parterre, 
un vrai paradis terrestre. 

Ajoutons que le baron De Man de Leunick n'est pas seulement un 
amateur distingué, c'est de plus un de ces connaisseurs qui possèdent 
le feu sacré du beau et de l'élégant. 



MISCELLANÉES. 

CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES YUCCAS 

LES PLUS CONNUS. 

Tenant la promesse que nous avons faite dans la livraison de janvier 
de ce recueil, nous donnons aujourd'hui comme complément de notre 
article sur le Yucca quadricolor Hort., la classification ainsi que la 
description des Yucca le plus ordinairement cultivés. Nous espérons 
que ce petit travail pourra être de quelque utilité aux amateurs qui 
cultivent ce genre de plantes dans lequel figurent encore plusieurs 
espèces litigieuses. 



— 40 — 

I. — Feuille^ bordées d'aiguillons. 

Yncea 0|iIb«s« (Kunth , in HuMB. et BoNPL. Nov. gm. et spee, i, 
pi. 289.) — Yucca épineux. — Arbre atteignant environ 50 pieds de 
haut. Feuilles longues de i '/^ pied, larges de 4 lignes, très-roides, 
vertes, luisantes, glabres, linéaires, bordées d'épines jaunâtres, ascen- 
dantes. Périanihe (fleur) d'un rouge orangé. Sépales oblongs, pointus. 

11. — Feuilles denticulées au bord^ fortement mucronées au sonimet; 
dentelures petites y cartilagineuses, piquantes, très-nombreuses. 

YnecA aïoifoiia (L.). {Voir pour la description, livraison de jan- 
vier, p. 17.) 

YnecA DraeonU (L.). Yucca Faux-dragonnicr. — Feuilles un peu 
distancées, lancéolées-linéaires, d*un vert roussâtre, scabres (rudes) 
au bord, souvent réfléchies (Haworth, Syn, Plant, suec.) — Arbris- 
seau atteignant 6 pieds de haut. Fleurs blanches; les sépales externes 
verdâtres en dessous, violets au sommet (Spagh, Hist. des vég.) 

ni. — Tige çn général réduite à une courte souche,, feuilles très-entières, 
filamenteuses au bord. 

A. — ESPÈCES SDBACAULES. (i) 

Yaeea oiamentosa (L.). — Yucca filamenteux. — Feuilles lancéo- 
lées-oblongues, mucronulées, concaves en dessus, recourbées dans leur 
partie supérieure; filaments marginaux longs de deux à trois pouces, 
trés-tenaces, tordus, roussâtres. (Haworth, Suppl. Plant, suce, p^ 
54). — Feuilles subradicales, longues de i à 2 pieds, larges de 
i '/, pouce, vertes. Hampe Morale atteignant 7 à 8 pieds de haut. 
Périantbe (fleur) d'un blanc jaunâtre. Sépales acuminés : les extérieurs 
oblongs, les intérieurs elliptiques-oblongs.Stigmatesallongés, recourbés. 
Capsule oblongue, trisulquée, seplicide-trivalve au sommet (Kup(th, 
Enum. 4, p. 272). 

YnecA iiaeelda (Haw.) — Yucca flasque, — : Fcuilles flasques, pen-. 
dantes, lancéolées-linéaires, planes, mucronulées, concaves au sommet, 
un peu scabres aux deux faces; fiianients marginaux très-forts, rous- 
sâtres. Fleurs d'un jaune pâle tirant sur le vert. (Haworth, SuppL 
Plant, suce). 

(1) Espèces qui n'oat presque pas de tige ou qui ont une tige fprt courte. 



^ 41 — 

Yneca pnkeniia (Haw. în Philos. Mag. 1828, p. i86). — Yucca 
pubérule. — Feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires , étalées , 
planes, glauques, concaves au sommet, mucronulées. Panicule à 
rameaux flexueux, presque cotonneux. Sépales elliptiques-lancéolés , 
pointus. (SwEET, Brit. Flofv. Gard.). — Filaments des feuilles rous- 
sâtres, peu nombreux. Fleurs blanches; sépales externes verdâtres au 
dos. (Spach, Hist. des végét.) 

Yaeca sianeescens (Haw., Suppl.) — Yucca presque glauque. — 
Feuilles linéaires-lancéolées, concaves, un peu glauques, droites, à 
filaments marginaux très-rares. Hampe (tige) florale rameuse. Sépales 
internes presque deux fois plus larges que les externes. (Sweet, Brit. 
Flow, Garden.) Fleurs blanches. — Spach dit que cette espèce ne 
parait guère différer du Yucca filamentosa. 

Yneca aas^usUffoiia (PuRSH.) — Yucca à feuilles étroites . — FeuiHes 
droites, roides, très-étroites, ensiformes, glauques, marginéesde blanc; 
filaments marginaux blancs, très-déliés, peu nombreux. (Haworth, 
Suppl. Plant, suce. p. 5$). — - Feuilles longues de â pieds, larges de 
i 7^ pouce. Fleurs d*un jaune verdâlre. Capsule grande, oblongue- 
obovée (Spach, Hist. des végét.). 

Yucca stricta (SiMS.) — Yucca roide. — Feuilles lancéolées-Hné- 
aires, très-raides. — Hampe (lige] florale rameuse à la base ; rameaux 
simples. Périanthe (fleur) subglobuleux. Fleurs verdâtres lavées de 
pourpre à Textérieur (SiMS., Bot. Mag.) 

B. — ESPÈCE CAULESGENTE. (i) 

Yucca recurriffaiia (Salisb.) — Yucca à feuilles recourbées. — 
Feuilles linéaires-lancéolées, vertes, réfléchies; filaments marginaux 
rares (Pursh.) — Tronc atteignant 5 pieds de haut. Fleurs blanches 
souvent lavées de vert ou de rouge en dehors (Spach, Hist. des végét.). 

IV. — Feuilles très-entières, lisses et non filamenteuses au bord. 

A. — ESPÈCES CAULESCENTES. 

Yucca fl^iorioM (L.) — Yucca magnifique. — Feuilles dressées, lan- 
céolées, roides, épaisses, un peu plissées, d'un vert bleuâtre, un peu 
scabres en dessous; bord pâle. Périanthe (fleur) ové-campanulé 
(Haworth, Suppl.) — Tronc haut de 2 à 4 pieds, gros, succulent. 

(1) Se dit des plantes qui sont munies dune tige, ou qui ont une tige très-visible. 



— 42 - 

Feuilles longues d'environ 2 pieds, larges de 3 pouces, très-iserrées, 
étalées, glabres, très-acérées, piquante^, tranchantes au bord. Paniculc 
ample, pyramidale, haute de â à 5 pieds, composée de grappes, 4-à 
7-i1ores. Fleurs grandes, blanches. Sépales elliptiques oblongs,ciliolés 
les extérieurs pointus, les intérieurs acuminés. Ovaire (fruit) incom 
plétement Iriloculaire. Capsule oblongue (Spagh, HisL naU des végéi.) 

Yneca superba (Haw.) — Yucca superbe. — FcuiUes lancéolées 
amples, un peu plissées, à peine mucronées. Périanlhe (fleur) oblong 
campanule, point évasé. Sépales recourbés au sommet. ( Haworth 
Suppl.). —Tronc atteignant 10 pieds de haut. Feuilles grandes, larges 
do 2 à 5 pouces. Fleurs blanches lavées de pourpre (Spagh, Hist. des 
végét.). 

Yneea obliqua (Haw.) — Yueca obUque. — Tronc haut de 3 à 

4 pieds. Feuilles lancéolées-linéaires, glauques, obliquement fléchies. 
(Haworth, Syn.) 

B.-— ESPÈCES SUBACAULES. 

Ya«ca rnffoeincia (Haw.) — Yucca à feuilles marginées. — Sub- 
acaule. Feuilles presque étalées, longues de i '/« pied, larges de 
2 pouces, lancéolées-linéaires, un peu flasques, très-lisses, d*un vert 
un peu glauque, à bords roux, tranchants. Panicule ample, dense. 
Fleurs blanches. (Haworth, Suppl.) 

Yueea aenninaia (Sw.) — Yucca acumifié, — Tige sufi'rutes- 
cente (I). Feuilles lancéolées, marginées, glabres, roides, concaves en 
dessus. Bractées linéaires-lancéolées, acuminées, plus longues que les 
pédicelles. Sépales lancéolés-elliptiques, acuminés, blancs, lavés de 
vert et de pourpre en dessous (Sweet, Brit. Flow. Gard,) — Feuilles 
nombreuses, dressées, longues de 65 à 70 centim., larges de 5 à 
6 centim., à base élargie, bleuâtre, d*abord étroites, puis s'élargissant 
vers le milieu, de forme générale gladiée, coriaces, d'un vert glauque , 
à bords entiers, d'un jaune translucide, rapprochées en nacelle vers le 
sommet qui se termine par une pointe acérée d'un rouge brun ; à face 
supérieure du limbe marquée de stries parallèles nombreuses, et de 

5 à 4 sillons devenant saillants à la face inférieure qui est rude au 
loucher. Hampe (tige) florale dressée, haute de i mètre 20 centim., 
arrondie, lisse, d'un vert jaunâtre. Bractées foliacées, grandes, appli- 

(i) Épilhèle donnée aux plantes qui sonl de la nature des sous-arbrisseaux ou 
qui en ont ie port. 



— 45 — 

quées contre la hampe, acuminées-mucronées, rougâtres à la moitié 
inférieure, vertes vers le sommet, d'un bel effet avant le développement 
de la hampe. Pahicule pyramidale, allongée-dressée, à ramifications 
rapprochées, érigées, roides, rougeâtres vers le sommet. Fleurs nom- 
breuses, penchées, rapprochées, sous-tendues chacune par une petite 
bractée rougeâtre à la base, à peu près aussi longue ou plus longue 
que le pédicelle qui est long de 1 '/^ centim., arrondi, rougeâtre, arqué 
ou horizontal. Boutons à fleurs ovoïdes, allongés, d*un brun rou- 
geâtre. Périanthe (fleur) globuleux, légèrement ovoïde vers le sommet; 
les trois sépales externes sont amples, ovales, acuminés, bombés, d'un 
blanc verdâtre, marqué au milieu d'une large bande brun-rougeâtre; 
les trois sépales internes de même forme, mais un peu plus larges, 
d'un blanc verdâtre concolore. Étamines 6, à filets verdâtres, gros, 
coudés vers le sommet, de moitié moins longs que les divisions du 
périanthe. Ovaires 5, allongés, renflés, plus longs que les étamines. 
Stigmate trifide à divisions bilobées (/. E. B.) 

Yucca sianca (SiMS.) — Yucca glauque. — Acaule. Feuilles lan- 
céolées, flasques, glauques. Sépales ovés, trcs-étalés, jaunâtres (Sims. 
Bot. Mag). 

LISTE SYNONYMIQITE DES YUCCAS (1). 

1. YUCCA ACAULis (H. B.) B (2) {Codonocrinum Jgavoides, Willd.). — Caracas 

2. — ACROTRicBA (Schied.) D {Roulinia acr. Brongn.). — Mexico. 

3* — ACUMiNATA (Sw.) D Carolînc, Amer, australe. — Fleurs blanc-bru- 
nâtre. Juillet-septembre. 

i. — ALETiiiFORMis (Haw.) D. — Introduit en 1825 du Cap de Bonne- 
Espérance. 

5. — ALOiFOLiA (L.) D (Y. serrulata^ Haw. Syn.). — FI. blanches. Août- 
octobre. — 1696. Indes occîd., Jamaïque, Mexique, Caroline 
et Floride. 

6* — angustifolia (Pursh.)l). — FI. verdâtres. Août-septembre— 1811. 
Missouri. — H a beaucoup d*afiQnité avec les Y. filamentosa 
et glaucescens. 
— angustifolia (Karwinski.) Y. stenophylla Steudcl. 

7. — AKMATA (Haw.) D. — Missouri. 

8. ■— ARCTUATA (Haw.) 6. — FI. blanches. — 1817. Caroline. 

9* — coKCAVA (Haw.) 2j. — FI. blanches. Juillet-août. — 1816. Amer, 
sept. — Très-voisin du Y. flacdda, 

(1) Les espèces marquées d'un astërique sont de plein air. 

(2) Le signe & indique que la plante est arborescente, et le signe 2j. qu'elle est 
subacaule. 



— 44 — 

iO. YUCCA coNSPicuA (Haw.) 6 — FI. blanches. Août-octobre. — 18i0 Amer, 
sept. 

M. — CRBNULATA (Haw.) 6 — FI. blanchcs. — 1818. Amérique septentrio- 
nale, Caroline. 

12. — DEAcoNis (L.) B (Y. Harruckeriana Crantz). — FI. blanches. Août- 
septembre. — 1732. Caroline. 

IS"^ — FILAMKNTOSA (L.) 2). (Y. anguitifoUa Pursh? selon Sichrad«r). — FI. 
blanches. Juillet-octobre. — 1675. Caroline, Virginie. 

14* — FLACCiDA (Haw.) 2j. {Y. concava Haw. selon Sprengelj. — FI. 
blanches. Juillet-octobre. — 1816 Amer. sept. 

15* — GLAUCA (Noisette) D — FI. couleur paille. Août-septembre. — 
1812. Caroline. 

16* — GLAUCESCBNS (Haw.) 2J. (F. angustifoHa des jardins anglais, ainsi que 
de Pursh selon Sprengcl). — FI. blanches. Juillet-août. — 1815. 
Amer. sept. 

17* — GLORiosA (L.) ^ — FI. blanches. Juillet-août. — 1596. Amer, 
australe. — Très-voisin du Y. superba Haw. 

18. — QBACiLis (Link.) 2{. — FI. blanches. — 1829. Mexique. 

19. — GRAXiNiFOLiA (Zuccarini, Karwinski). 2j. — FI. blanc*rosé — 1858. 

Mexique. — Ce Yucca est un des plus beaux du genre par ses 
grandes feuilles glauques et le coloris de ses fleurs. 

— Harruckeriana (Crantz). ( Y. draconis L.). 

— horrida (Humb.) (Y. spinosa H. B.). 

20. — LAETEviRENS (Karwiuski) 1\. — 1858. Mexique. 

21. — LONGiFOLiA (Karwinskî) D — {Roulinia Karwinskiana Broug.). — 

1858 Mexique. 
22* — OBLIQUA (Hawortb) & — FI. blanchcs. Août-septembre. — 4808, 

Amérique. — Cette espèce a une variété major ^ 
25. — piTCAiRNiFOLiA (Karwînski) 2J. — 1858. Mexique. 
24* — PUBBRULA (Hawortb) 2j. -- FI. blanches. Juillet-octobre. — 1822. 

Amer. sept. 
?5* — RBCDRVA (Salisbury) 6 (F. recurvifolia Pursh). — Fi. blanches. 

Août-septembre. — 1795. Géorgie. 

— recurvifolia (Pursh) (Y. rbcurva Salisb.) 

26* — RUFOciNCTA (Haworth) D. — FI. blanches. Juillet-août. 1816. 
Amérique. 

27. — SBRRATiFOLiA (Karwioskî) D (Roulinia serratifoHa Brong.). — 1838. 

Mexique. 

28. — SERRULATA (Haworth Suppl) 6. — FI. blanches. — 1808. Caroline, 

Géorgie. — Cette espèce offre une grande analogie avec le F. aloifoUa. 
S$9. — spiNOSA (Humb. et Bonpl.) D (F horrida Humb.) FI. rouge-orangé. 

— 1829. Mexique. 
50. — STENOPHTLLA (Slcudel) 2|. — 1838. Mexique. — C'est le F. angusli- 

folia de Karwinski mais non celui de Pursh. 
5J* — STRicTA (Sims) ^ — FI. vert-pourpré. — Août-septembre. — 1811. 

Caroline. 



— 45 — 

32* YUCCA suPERBA (HaWorth) B (Y gloriosa Andrews et Lin. selon Sprcngcl). 

— Août-ocfobrc. — Caroline. 
33. — TENuiFOLiA (Hawortli) f> — FI. blanches. — ^817. Malte. 

J. E. BOMlUEIl, 

Attaché au Jardin botanique de Bruxelles. 



ARBORICULTURE. — LE POIRIER. 

bien que la culture du poirier soit arrivée en Belgique et eh France 
à un degré de perfection qui laisse peu à désirer eti ce moment, nous 
croyons devoir reproduire l'article suivant du docteur Powell, extrait 
du Fruitist and Florist (n° 75), sur la culture de cet arbre dans les 
contrées à climat humide et changeant, éomm'e celui de l'Angleterre. 

« Le sol le plus convenable, dans les pays à climat humide, est une 
terre argilo-marneuse, modérément forte, i^eposânt sur un sous-sol 
naturellement bien drainé, c'est-à-dire formé de gravier, ou sur une 
couche pierreuse et calcaire se laissant parfaitement Iraverseï^ par 
l'eau. Dans tous les cas mieux vaut une surface humide qu'un sous'-soi 
humide. Dans les terrains sablonneux il arrive souvent que la surface 
du sol est sèche et fissurée, tandis que le sol inférieur reste saturé 
d'humidilé, ce qui est contraire à la nature de Tarbrè. Si le sol n'est 
pas dans les conditions voulues, il est nécessaire de lui venir en aide 
par un drainage artificiel et par un émondage convenable des racines, 
dans le but de fortifier l'individu et de le préserver du chancre. Si, mal- 
gré ce soin, l'arbre ne prospère pas, on fera bien de le changer de place 
en préparant d'avance l'emplacement destiné à le recevoir. A cet effet 
on creuse des trous de deux à trois pieds de profondeur sur une lar- 
geur proportionnée à la taille de l'arbre; on déplace la terre, on 
affermit le fond en y tassant une bonne couche de débris de bri- 
ques, afin d'empêcher les racines de pénétrer dans le sol inférieur; on 
draine pour faciliter l'écoulement de l'eau trop abondante; puis on 
remplit avec une bonne terre marneuse et argileuse, sans engrais, en 
la tassant modérément à mesure que le travail avance. Si par la suite 
l'arbre se développe trop vigoureusement pour devenir productif (ce 
qui arrive rarement si l'emplacement a été bien préparé), une tranchée 
devra être ouverte sur la marge de l'emplacement préparé et les racines 
doivent être coupées ou élaguées. 



— 46 - 

Le plus grand obstacle à la culture du poirier, dans les pays humides, 
est une tendance à une croissance d'arrière*saison et, quand la chose a 
lieu, les arbres sont sujets au chancre, mal occasionné par la congéla- 
tion de la sève dans les bourgeons nouvellement développés. Ce mal 
fait son apparition au printemps suivant; des taches noires se dévelop- 
pent sur Técorce; celle-ci se fend le plus souvent, laisse le jeune bois 
à nu et pendant Tété les bourgeons ainsi que le jeune bois périssent 
infailliblement. Il est presqu'impossible de prévenir complètement le 
mal, mais il est en notre pouvoir de mettre les arbres en état de résister 
à ses effets désastreux. Ordinairement après un été et un automne 
humides, le bois n'a pas mûri, la gelée arrive quand les vaisseaux, des- 
tinés à transporter la sève, sont encore remplis de sucs, et le mal est 
engendré. 

Or, il est évident qu'il a pour cause la congélation de la sève dans le 
bois non mûri, et c'est pour cela que le remède doit être préventif, 
c'est-à-dire que l'on doit prévenir le mal en s'appliquant par tous les 
moyens possibles à obtenir une croissance modérée pendant l'été. A cet 
effet il suflBt d'éviter l'engrais, d'émonder les racines et de drainer 
parfaitement pour éviter trop d'humidité autour de celles-ci durant 
l'automne, afin que les bourgeons à fruits et le jeune bois soient bien 
mûrs vers ce temps. 

On n'est pas encore d'accord, non plus, sur l'emploi du cognassier 
comme sujet pour la greffe. Pour autant que mon expérience ait quel- 
que valeur dans la matière, je crois que la poire, greffée sur le cognas- 
sier, ne convient que pour certaines espèces; la plupart n'y réussissent 
qu'à demi, sont impropres à porter des fruits, soit en qualité soit en 
quantité, ou finissent par périr. Si l'on veut une culture uniforme, de 
beaux fruits et des arbres d'une longue durée, il est préférable de 
choisir des poiriers pour sujets. Par un émondage judicieux des racines 
on peut obtenir des arbres nains dans un état prospère tout aussi bien 
sur le poirier que sur le cognassier. 

Le travail d'été doit commencer en juin. On enlève alors les jets 
superflus et on éclaircii en laissant croître en liberté le jet final, dans 
le but d'y appeler la sève du centre de l'arbre. L'éclaircissement est 
indispensable vers ce temps, afin que l'action du soleil puisse se faire 
sentir jusqu'aux bourgeons nouveaux, desquels dépend le fruit pour la 
saison suivante. Vers cette époque, si les arbres sont faibles, le fruit 
doit être éclairci, surtout pour les variétés petites et moyennes. La 



— 47 — 

nature se charge elle-même, avec une rare prévoyance, d'éclaîrcir les 
espèces à gros fruits à un degré convenable. En effet, il arrive rarement 
que les espèces à gros fruits, telles que : Beurré Bosc, Marie Louise, 
Van Mons, Léon Leclerc et Beurré Diel, produisent plus d'un ou de 
deux fruits à la même grappe. Au cœur de Télé les arbres doivent être 
de nouveau passés en revue et les jets restants arrêtés et éclaircis s'il 
est nécessaire, pour que les fruits soient pleinement exposés au soleil. 
Si l'arbre a donné une récolte moyenne, la taille doit être modérée, 
tandis que le contraire doit avoir lieu si la récolte a été abondante. 

Toutes les variétés de poires ne fructifient pas de la même façon. Il 
faut donc observer certaines différences dans la manière de les traiter. 
Celles de la catégorie de la Bergamotte de Gansel et de Van Mons, Léon 
Leclerc, donnent leurs plus beaux fruits des petits jets de Tété précé- 
dent; c'est pourquoi il est bon, à l'époque de l'élaguage, de conserver 
intact un certain nombre de ces jets et de ne pas compter entièrement 
sur le produit des jeunes pousses; ils peuvent du reste être enlevés 
après leur rendement et être remplacés par d'autres. 

Pour détruire les insectes qui infestent le poirier, servez-vous d'un 
fort mélange de savon noir, d'eau de tabac et d'un peu de sel, que vous 
appliquez en hiver avec un gros pinceau, ou vers la fin de juin, lorsque 
la; jeune génération des parasites commence ses migrations et se fi\c 
aux jets et aux fruits. On se débarrasse facilement de la limace, qui 
se nourrit de la surface de la feuille et qui apparaît vers le milieu de 
l'été, en aspergeant l'arbre de chaux délayée. 

Le pommier a tant de rapport avec le poirier que ce que nous avons 
dit de l'un est applicable à l'autre. 



AVIS IMPORTANT. 

Nous avons la satisfaction d'annoncer à nos abonnés que M. le comte 
de Lamberlye, de Chaltrail-sur-Marne, auquel notre journal doit déjà 
plusieurs articles très-intéressants, vient de nous offrir sa collaboration 
active pour tout ce qui concerne la culture forcée. M. le comte de 
Lambertye qui possède à Chaltrait-sur-Marne, des cultures très-éten- 
dues, nous promet également sa coopération pour ta culture fruitière. 



. — 48 - 
PLANTÉS FLEURIES. 

A T.BTABLTSSEMRfrT i)E M. J LINDEN, A BRUXELLES, PENDANT LE MOIS DE JAnVIGR. 

Serre froide. 

Leucopo^oD Gunninghamii , — HTonochaelum ensiferum , — H. sericeum, — 
Thibaudia bractealâ, — Cuphea ocymoïdes (Nùb.), — Berberis japonica, — 
B. nepalênsis. 

Serre ehande. 

Isotipas rosiflôrus (Nob.), — Geissomeria nitida, — hertia coccinea, — Aphe- 
landra aurantiaca, — GesDeria cinnabarina, — G. longipes, — Spigelia senea, — 
Notodaphne fragrans, — Ixora floribunJa, — Meyenia erecta, — BegoDia nigri- 
cans, — Thyrsacanlhus miniatus (Nob.), — Tydœa occellala-picla. 

Serre à Orchidée*. 

Ada aurantiaca^ — Ansellia africana, — Angrœcum superbum, — A. ebur- 
neum, — Batemania meleagris, - firassavola glauca, — Gaianthe veslita roseat 

— Gatlleya Trianaei, — Cœlogyne crislata, — Gypripedium barbalum superbum, 

— G. Fairieanum, — Dendrobium moniliforme, — Eriopsis biloba, — Lycasle 
SkiDueri, — Laelia Barkeri, — Limalodes rosea, — Miltonia Russeliiana, — 
Maxillaria aromalica, — M. venusta, — Oncidium Gavendischianum. — Barkeri, 

— PLalcenopsis grandiflora, — Uropedium Lindenii, — Warrea Lindeniana. 



NÉCROLOGIE. 

Monsieur Jean-JacQues-Florimond PARENT, imprimeur-éditeur, 
chef (le bureau an Minisière des Finances, chevalier de TOrdre de la 
Couronne de Chêne, éditeur de ce recueil et de plusieurs ouvrages 
scientifiques et horticoles, est mort le 28 du mois dernier. 

M. Parent a été le fondateur du Journal d'Horticulture pratique de 
la Belgique, qui fut toujours Fobjet de sa vive sollicitude. Sa perle sera 
vivement sentie par les nombreux amis que Taménité de son caractère, 
sa loyauté et ses vertus lui avaient acquis. 

Nous personnellement, nous déplorons amèrement cette mort qui 
nous enlève un homme de talent et qui prive notre journal d'un de ses 
plus fermes soutiens. 

N. Fk. 




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49 



ARACHNOTHRIX ROSEA, 

(Plaivch. et LiND., Hortuê Lindenianus, n» i.). ■— Famille des Rubiacées. — 
Tetrandrie-Monogynie. 

Planche V. 

Le genre Arachnothrix se distingue des Rogiera et des Rondeletta 
par le nombre quaternaire des parties de la fleur et par la gorge de la 
corolle qui n'a ni anneau saillant comme chez les Rondeletia ni cercle 
de poils comme chez les Rogiera. 

La plante en question est une fort belle nouveauté, s'annonçant 
comme rivale des deux genres précédents, avec lesquels on la confon- 
drait de prime abord. Cette rivalité finira probablement par une 
alliance intime qui nous vaudra quelques nouvelles hybrides, destinées 
à ranimer le zèle des amateurs de ces jolis genres, d'une culture si 
facile et d'une floraison si gracieuse. Elle est originaire de Colombie 
d'où elle a été introduite, à l'établissement de M. J. Linden, à Bruxelles, 
par IM. L. Schlim. 

Description. — Arbrisseau de trois à quatre pieds de haut, bien 
ramifié, à feuilles larges-oblongues, pointues (les vieilles feuilles sont 
lancéolées-oblongues et acuminées], d'une texture papyracée, princi- 
palement sur les bords qui sont légèrement ondulés et recourbés; la 
face supérieure est d'un vert mat glaucescent et pulvérulent sur les ner- 
vures et à côté d'elles, la face inférieure est d'un vert pâle, à nervures, 
veines et veinules recouvertes de petits poils cendrés peu visibles à l'œil 
nu. Fleurs courtement pédicellées, très-nombreuses, disposées en 
cymes ou racèmes terminaux, trichotomes, subdivisés, formant des 
tètes globuleuses et compactes. Calice tubuleux-pyriforme, à quatre 
divisions triangulaires subulées, revêtues d'une pubescence cendrée 
très-visible. Corolle hypocratériforme, à tube grêle et carmin, tant soit 
peu dilaté vers le sommet, à limbe plane, rose pâle, divisé en quatre 
lobes ovales arrondis, à gorge nue et glabre. Étamines et pistil inclus. 

Culture. — Cette plante exige la serre tempérée; un compost de 
terre de bruyère et de terre forte mélangées par moitié; un bon drai- 
nage, des arroseinents fréquents en été, peu d'eau depuis l'entrée de 
l'automne jusqu'en février, époque où elle recommence à entrer en 
végétation ; beaucoup de jour et une place aéré pendant le^ grandes 
Mars 4859. 8 



— 50 - 

chaleurs. La floraison commence en juillet el continue sans interrup- 
tion jusqu'au mois de décembre. Elle se comporte parfaitement, en 
été, en plein air, dans un lieu un peu ombragé. 



CENTRADENIA GRANDIFOLIA, 

NAiDiif , Hortus Lindenianus, n» 1. — nhexia (Plagiophyllum) grandi folia, 
ScRLRCRT., in Linnœa, xiii« année, 1839, p 429. — Rkeona {Plagiophyllum) 
grandifolia, Schiidi, nov. sp., Cueêla grande de Gliiconqiiira, Sept, frttct, 
herb.f Scbiedb. — Melaslomacées. — Oclandrie Monogynie. 

Planche VI. 

Jusqu'à ce jour on ne connaissait que deux espèces de Centradenia 
cultivées dans nos serres : le C. rosea (Lindl.) introduit du Mexique, 
en 1840, par MM. Linden, Ghiesbreght et nous, et le C, fioribunda 
(Planch., FL des serres) mis dans le commerce, quelques années plus 
lard, par M. L. Vanhoulte, qui en reçut des graines récoltées, dit-il, au 
Guatemala. Ces deux gracieuses petites plantes, à feuilles mignonnes, 
ont été accueillies avec plaisir par le monde horticole et ont été répan- 
dues, en peu de temps, par toute TEurope. C'est une raison de plus 
pour préjuger de l'avenir de l'espèce nouvellement introduite, dont 
nous nous empressons d'offrir la figure exacte à nos abonnés. 

En effet, celle-ci est de beaucoup supérieure à ses deux congénères, 
tant sous le rapport de la taille que sous celui de la floraison; c'est 
non-seulement, une belle et gracieuse plante fleurissant avec facilité 
et abondance, c'est, de plus, une vraie plante ornementale qui peut 
flgurer dignement à côté des Medinilla et des Cyanophyllum ; elle a, 
en outre, un précieux avantage sur ces deux derniers genres, c'est 
qu'elle se plie à la culture de la serre tempérée et même des salons, et 
qu'elle se laisse traiter aussi aisément que la plupart des Bégonia. Nous 
en devons l'introduction à un heureux hazard ; elle est née, pour ainsi 
dire spontanément, d'un reste de détritus ayant servi à l'emballage 
d'un envoi de plantes envoyées du Mexique par M. Ghiesbreght. 
L'exemplaire que nous avons sous les yeux et d'après lequel la figure 
ci-contre a été faite, est un sous-arbrisseau parfaitement ramifié et 
touffu, d'une forme élégante, d'un mètre de haut et d'un diamètre à peu 
près égal. Ses grandes feuilles, un peu fauciformes et d'un veri foncé 
brillant au-dessus, se distinguent surtout par la belle teinte pourpre 



— 51 — 

intense qui colore la face inférieure et que la disposition penchée des 
feuilles fait briller de loin. Les fleurs, d*un rose tendre, sont beaucoup 
plus grandes que celles des deux espèces déjà connues; elles sont telle- 
ment nombreuses et se succèdent avec tant de rapidité sur des racèmes 
de six pouces de longueur, que la plante reste pourvue d'une floraison 
des plus abondantes, pendant huit à dix semaines consécutives. La 
diagnose qu'en donne Schlechtendahl a été faite sur un échantillon sec 
récollé au Mexique, en 1855, par te docteur Schiede; aussi quoiqu'elle 
ne se rapporte pas exactement à l'exemplaire vivant, nous n'avons toute- 
fois pas hésité à y rapporter notre plante, qui n'en diffère que par 
quelques caractères peu importants. 

Description. — Plante sous-frutescente, de 1 1/2 à 2 pieds de hau- 
teur, à rameaux jamais opposés, à tiges trichotomes, télragones, dont 
les angles sont garnis d'ailes courantes et ondulées. Feuilles brève- 
ment pétiolées, opposées, dont une seule développée à chaque nœud 
(l'autre restant à l'état de bractée foliacée lancéolée-aiguë ou se termi- 
nant en une pointe allongée presques ubulée), de six pouces de long sur 
un pouce et un tiers de large, inéquilatérales, lancéolées-oblongues et 
acuminées, parcourues par trois ou cinq nervures longitudinales (rare- 
ment quatre), et dont deux latérales n'arrivant que rarement jusqu'au 
sommet. La face supérieure, les jeunes rameaux, ainsi que les veines 
sont parsemés de poils glandulifères à peine visibles ; la face inférieure 
est glabre, excepté les nervures et les veines qui sont pourvues de 
poils rares et très-courts. Fleurs en corymbes ou en racèmes terminaux, 
dichotomes ou trichotomes, fastigiées et bractéolées. Calice petit, té- 
tragone, plutôt tubuleux que campanule, à angles arrondis, divisé en 
quatre lobes courts, dressés, obtus et ciliés, d'un rose pâle brunâtre, 
légèrement strié. Corolle rose, pétales longs de quatre lignes, obovés 
et pointus. Étamines glabres, à anthères longues d'un quart de ligne ; 
tube porifère très-court; connectif filiforme, élargi vers l'extrémité, 
d'un jaune pâle et formant un éperon relevé en demi-cercle. Capsule 
incluse (comme dans les Physalidées), plus petite que le calice, globu- 
leuse, membraneuse, réticulée, jaunâtre, garnie au sommet d'un cercle 
de poils soyeux. Semences pulvérulentes, très-petites, brunes, oblon- 
gues, obtuses ou aiguës. 

CiiLTDRE. — Serre tempérée ou serre chaude; de l'humidité, de 
l'ombre et un compost de terre de bruyère, de terreau et de terre 
forte par parties égales. La floraison commence en décembre et dure 



— 52 — 
jusqu'en mi-janvier. Les boutures de deux mois fleurissent déjà abon- 
damment. 

Ces deux nouveautés, ainsi que le Beloperone violacea et le Cuphea 
ocymoïdes, déjà figurés dans les deux livraisons précédentes, étant 
annoncées par M. Linden pour élre livrées au commerce à dater du 
i«' mai prochain, nous nous empressons, sur la demande d'un grand 
nombre d'amateurs et d*horticulleurs, de les faire connaître avant le 
temps de l'émission. Nous ferons de même pour les autres nou- 
veautés qui forment le complément du contingent livrable à la même 
époque. 

A propos de ces deux plantes, nous dirons que quelques abonnés 
se sont plaints de ce que l'établissement de M. Linden, ainsi que tout 
ce qui le concerne, prend trop de place dans notre journal. Nous pre- 
nons la liberté de nous disculper de ce reproche, si reproche il y a, 
en assurant que l'on aurait bien tort de considérer cette préférence 
pour une espèce de réclame. Nous avons déjà dit quelques mots, à ce 
sujet, dans Tintroduction au volume de cette année; nous ajouterons 
que M. Linden s'occupe en ce moment d'une publication destinée spé- 
cialement à ses introductions nouvelles, sous le titre de Hortus Lin- 
denianus et que, s'il nous permet d'anticiper sur sa publication, c'est 
par une faveur toute spéciale et pour favoriser notre journal qui, 
avant nous, devait puiser la plupart de ses nouveautés dans les ou- 
vrages étrangers et principalement dans les publications anglaises. 
Nous croyons donc faire acte de patriotisme, en ne donnant pas la 
préférence aux journaux anglais. Cela ne nous empêchera pas, du 
reste, d'y emprunter, en temps et lieu, ce qui nous paraît méritant, 
ainsi que de mentionner les nouveautés que Ton y publie. Tout hor- 
ticulteur de Belgique et de France, aussi bien que d'Allemagne et de 
Russie, qui voudrait imiter l'exemple de M. Linden, serait sûr d'avoir 
notre journal à sa disposition. 



— 53 — 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

•paihodea eampanaUia (Bbauv.), fl. d'Oware et de Bénin; De Cand., 
Prod. ; Bentii., in Niger fl. ; Walp. ann. — Spathodea tulipiferuy 
G. Don., Gard, dict. — Bignonia tulipifera, Sguum. et Thonn. — 
Bot. Mag,, u^ i69, pi. 5091. — Famille des fiignoniacées, Didyna- 
niie-Angiospermie. 

Si jamais une plante mérite la qualification de brillante, c'est bien 
sûrement celle-ci. Ses fleurs, de la dimension de celles du Lilium 
tancifolium, sont d'un rouge orange éclatant, passant au jaune orange 
dans le tube; elles sont au nombre de huit, disposées sur un racème 
terminal dont le diamètre n'a pas moins d'un pied. Malheureusement 
elle atteint la dimension d'un arbre, et ce n'est qu'après un certain 
nombre d'années de culture que ses fleurs apparaissent. Elle existe 
vivante dans les serres de M. Osborne (Fulham nursery), qui en reçut 
des graines d'Ashanler (Côte d'Afrique). On en doit la découverte et la 
description première à Palissot de Beauvais, qui la trouva aux environs 
d'Oware, sur la côte occidentale de l'Afrique tropicale. M. Schumacher 
l'observa sur la côte de la Guinée, et M. Ansell , qui fit partie de l'ex- 
pédition du Niger, sous le commandant Trotter, en envoya plusieurs 
échantillons secs recueillis par lui sur les bords de ce fleuve. 

D'après la description de Schumacher, c'est un arbre assez élevé, à 
grandes et belles feuilles pennées, à quatre paires de folioles coriaces, 
d'un beau vert foncé et luisant. C'est une fort belle plante orne- 
mentale. 



nuiioa eximiar (Hooker). — Brugmansia eximia, Hort. — Bot. 
Mag.y pi. 5092. — Famille des Solanacées, Pentandrie-Monogynie. 

Sous ce nom, accompagné d'un signe de doute, M. Hooker nous fait 
connaître une belle et curieuse plante que MM. Henderson, de Pine- 
apple-place, reçurent de Belgique sous le nom de Brugmansia eximia, 
et que ce botaniste a réuni au genre JuanuoUa à cause du calice qui 
a plus d'analogie avec celui de ce dernier genre qu'avec celui des 
Brugmansia et des Datura avec lesquels la plante paraît très-alliée. 



— 54 — 

Quant à nous, nous Faurions prise, à la première vue, pour un Datura 
à fleurs d'un jaune verdâtre ; mais les feuilles sont moins grandes et 
plus épaisses. Les fleurs ont aussi beaucoup d'analogie avec celles du 
Salandra viridiflora. M. Hooker suppose que c'est une hybride. 

•ansevlera eyllndrlea (BoYER , Hort, Maurit. — Sanseviera ango- 
lensisy Wellwitsch). — Bot. Mag., pi. 5095. •— Famille des Aspa- 
raginées, Hexandrie-Monogynie. 

Cette plante est originaire d'Angola , sur la côte occidentale d'Afri- 
que, où il parait qu'elle est cultivée sous le nom de Ifé, comme plante 
textile. Le Jardin de Kew la reçut de l'Ile Maurice par les soins de 
M. Duncan. 

C'est une plante vivace à rhizomes épais et charnus. Les feuilles 
sont toutes radicales, engainantes, presque cylindriques, épaisses, d'un 
vert sombre, formées par une masse cellulaire compacte entremêlée 
de nombreuses fibres très-résistantes. Les fleurs, portées par une 
hampe de 10 à 12 pouces de longueur, sont assez nombreuses et d'un 
bel effet; le péi*ianthe est blanc de crème rayé et tacheté de rouge, 
dressé, tubuleux dans la moitié de sa longueur; le limbe est divisé en 
six lanières élégamment recourbées eu dessous. 

Taehladenas earlnalas (GrISBBACH, Gent.y p. 200; De CaND., Prod. 
— Lasianthus carinatuSy Lamb., Dict.; Wild, sp. pL). -~ Bot. 
Mag,, pi. 5094. — Famille des Gentianées, Pentandrie-Mono- 
gynie. 

Fort jolie Gentianée, originaire de Madagascar et introduite vivante 
en Europe par le Rev. William Ellis. M. Hooker dit qu'elle est supé- 
rieure à nos plus jolies espèces de Gentianes d'Europe. La plante est 
sous-frutescente, à tiges tétragones dichotomes, à feuilles distantes, 
opposées, de i à i i/2 pouce de long, ovales, aiguës, parcourues de 
trois ou de cinq nervures curvinerves. Les fleurs sont grandes, axil- 
laires ou terminales; le tube de la corolle est blanc, le limbe est d'un 
beau bleu pourpre. 

SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. 

Chrysanthemaiii carlMAf am ; var. pictum. — Bot. Mag,^ pi. 5095. 



Cette belle variété de Chrysanthème a été obtenue par M. K. Bur- 
ridge, de Lexden Road, à Calcheslre. On a rarement vu des combinai- 



-^ S5 — 

sons plus riches en couleurs : les fleurs sont amples et d'une forme 
parfaite; les demis-fleurons de la circonférence sont blanc de neige; 
les fleurons du disque, d'un jaune brunâtre, sont séparés par un 
cercle jaune, d'un autre cercle d'un beau rouge vif qui traverse les 
derniers fleurons à deux lignes de leur point d'insertion. 

La onzième livraison de la Flore des serres et des jardins vient de 
nous arriver. Plusieurs des nouveautés qui y sont figurées ayant déjà 
été mentionnées dans les numéros précédents de notre journal, nous 
nous contenterons de citer les plantes suivantes : 

Acer polymorphum paliualum alroparpureum, SlEB. et ZUCG. 

Cet Érable est une des belles introductions que M. Van Sieboldt a 
rapportées du Japon. Ses feuilles sont petites, parfaitement palmées, 
dentées en scie et d'un beau brun rougeâtre luisant. Rien n'est beau 
dans les jardins japonais, écrit ce célèbre voyageur, comme cet arbris- 
seau, dont le bois et le feuillage pourpre foncé, formant buisson, 
tiennent lieu de fleurs et simulent nn monstrueux bouquet de fleurs 
noires reflétées de feu. Il ne se plaît pas dans les (erres légères; on le 
cultive en terreau de feuilles pur à l'exposition au levant. Il est 
parfaitement rustique et sera destiné à ajouter au pittoresque de nos 
jardins. 

Rho4o4eM4roii {hybr. Max) Othello. 

C'est une variété dei?A. ponticumy douée d'un beau feuillage obscur; 
les fleurs, de couleur amaranthe à reflets noirs, sont d'une forme par- 
faite; la macule ainsi que les bords du limbe sont d'un brun presque 
noir. 

M. Vanboutte qui annonce avoir reçu ce Rhododendron de M. Rinz, 
de Frartcfort-sur-Mein , avoue ne pas connaître son origine. Nous 
croyons ne pas nous tromper en avançant que cette belle variété a 
été gagnée, à Luxembourg, par M. Bakes Jones, il y a plus de cinq 
ans, et qu'elle a été baptisée par lui du nom de Triomphe de Luxem^ 
bourg. 

Camellla retlcolata flore pleno. 

Ce Camellia se distingue de la plante type par un coloris plus vif, 
le double de pétales, ceux-ci plus fermes de texture et arrangés 



— 56 — 

avec beaucoup plus de symétrie. M. VanhouUe pense que le Camellia 
reticutata ne convient guère à nos cultures, qu*il s'élève trop, que ses 
branches sont trop longues et ses feuilles trop distantes, mais que pour 
les pays où le Camellia croit à Taîr libre, le Camellia reticulata peut 
être une espèce fort belle. 

•éapeiia •rbieniaris (Andr., Bot. rep.). — Orbea orbtcularis, Haw., 
Syn. 8UCC. — Famille des Asclepiadées. — Pentandrie-Digynie. 

Nous ne sommes pas plus avancé que M. Vanhoutte au sujet de ce 
Stapelta qui termine la onzième livraison. Après avoir lu avec beau- 
coup d'intérêt l'intéressant article historique (m partibus) sur Fétat 
de la ville de Bruxelles avant i830et sur les nouveautés alors cul- 
tivées au jardin botanique d'ancienne date, nous ne savons, pour le 
moment, s'il appartient à l'Amérique ou à l'Afrique; nous optons 
pour ce dernier pays. En tous cas, c'est une fort belle espèce, à tiges 
relevées, tétragones, à angles dentés mucronés. Les pédoncules, se 
détachant de la base des tiges, supportent une ^ule fleur, de grande 
taille, à fond jaune marbré, tacheté et rayé de brun noirâtre. Les 
organes sexuels forment au centre une élégante étoile, à fond blanc , 
tacheté et pointillé de noir et de rose. 



ILLUSTRATION HORTICOLE (PÉCF.MBRE ET JANVIER). 
SERRE CHAUDE. 

BnrllBsioMla venusta (LiNDL. in Paxton Fl. Gard. ; W. Hooker, Bot. 
Mag.y 4834). — Fam. des Orchidées; trib. des Vandœ. — Gy- 
nandrie-Monogynie. 

Jolie Orchidée voisine du B, candiday duquel elle diffère par son 
gynostème quadrtcornu. Ses fleurs sont grandes, blanches, à disque 
d'un jaune orange avec quelques stries pourpres à la base du limbe et 
le long des trois lamelles centrales; elles sont gracieusement suspen- 
dues, au nombre de huit environ, à un racème pendant, aussi long que 
la plante même. C'est M. Pinel, auquel l'horticulture doit plusieurs 
jolies Orchidées, qui l'introduisit du Brésil dans les serres de M. Ver- 
schafielt. 



— 57 — 

cauieya pnmiia var. miMor (Ch. Lem.], Cattleya marginala, Horl. - 
Fam. des Orchidées. — Gynandrie-Monogynie. 

M. Lemaire propose de ranger celle jolie Orchidée parmi les Lœlia 
à cause de la présence de huit masses polliniques landis que le genre 
Cattleya n'en possède que quatre. Les fleurs de cette variété sont plus 
grandes et d'un colori plus éclatant que l'espèce type. M. Verschaffelt 
la reçut parmi un lot de plantes envoyées du Brésil par M. Gh. Pinel. 

SERRE TEMPÉRÉE. 

liesehenauuia Mtoba var. Hanisii , Hort. — Fam. des Goodenovia- 
cées. — Pentandrie-Monogynie. 

Fleurs nombreuses, grandes, d'un beau bleu d'outre mer, comme 
géminées au sommet des rameaux, mais en réalité solitaires. G'est un 
arbuste gracieux à feuilles petites, linéaires, et serrées, ayant l'habitus 
d'une bruyère. Il a été introduit de graine par MM. Low de Giapton, 
et exposé pour la première fois en fleurs par MM. Veitch et fils, 
d'Exeter. Sa patrie est la Nouvelle-Hollande. 

Alslrœmerla arsentea-TlItato (LeM., Illust. hort., pi. i92).— Fam. des 

Amaryllidées; sect. des Alstrœmériées. — Hexandrie-Monogynie. 

Si cette Alstrœmère se comporte mieux en pleine terre, même avec 
un abri contre les gels et dégels (comme le dit fort bien M. Lemaire) 
que les espèces que nous connaissons de la Colombie, alors nous sommes 
d'accord pour dire que c'est réellement une des meilleures acquisitions 
qui nous soient venues du Brésil. C'est encore à M. Gh. Pinel que nous 
sommes redevables de cette nouveauté. Les fleurs ne diffèrent pas nota- 
blement de celles des Alstrœmères grimpantes ascendantes que nous 
connaissons du Brésil et de la Colombie, cependant elles sont d'une 
teinte élégante et distinguée où le rouge-amaranlhe domine. Mais c'est 
surtout par les feuilles que cette plante brille; celles-ci présentent au 
milieu une large bande d'un blanc d'argent mat qui prend naissance 
près du pétiole et se prolonge jusqu'au sOmmet en s'élargissant au mi- 
lieu du limbe. 



— 58 - 

PLEINE TERRE. 
Briea «•rlnlh^Mcs, var. «•■■•■atoy Hort., — Jllust, hort., pi. i90. 

Cette variété ne diffère du type que par le coloris de ses fleurs y 
lequel est blanc, lavé et comme ligné du même rouge qui teint celles de 
la mère; Elle a été trouvée dans un semis fait par feu Fairbain, horti- 
culteur, à Clapbam, près Londres. C*est un arbuste dressé, bien ra- 
mifié, à feuilles serrées, éparses, linéaires, convexes, rigides, canali- 
culées et poilues en dessous, longuement ciliées-poilues sur les bords 
révolutés. 

Epaeris niMiata (LiNDL. ; var. splendené, Hort). 

Les fleurs de cette variété sont beaucoup plus grandes et plus vive- 
ment colorées que celles delà plante mère; elle l'emporte aussi sur 
celle-ci quant à la vigueur. 

LyehMis Hmi«eMa, hybride. Hort. 

Cette brillante hybride, obtenue par M. Ernest Benary, d^Erfurl, qui 
la dédia à son confrère M. Haage, de la même ville, provient d'un croi- 
sement du Lych. fulgens a\ee le Lych. Sieboldtii, Tout en conservant 
les formes florales de celui-ci , elle a emprunté le vif coloris de 
l'autre. Elle doit être d'un effet superbe en pleine terre. 



CULTURE MARAICHERE. 



DE LA CLASSIFICATION DES CHOUX. 

La classification admise pour les choux ne nous satisfait point et 
nous met souvent dans l'embarras. Il est d'usage de les diviser : 1° en 
choux non pommés; 2^ en choux pommés qui se subdivisent à leur 
tour en pommés blancs et rouges, en pommés à feuilles lisses et à 
feuilles cloquées; 3° en choux-fleurs et brocolis; 4<» en choux raves; 
5° en choux chinois. Nous nous en tenons là et ne parlons point des 
choux à racines. 

A moins d'une longue pratique, il devient difficile, pour ne pas dire 



— 59 — 

impossible, de se retrouver dans ces divisions. Ainsi, à la lecture d*un 
catalogue, vous ne distinguerez pas le chou pain du chou de Saint- 
Denis ou du chou d'Allemagne, et cependant la forme, le port, la 
saveur du premier s'éloignent très-sensiblement des caractères des 
deux autres. Ainsi, encore, nous nous demandons de quel droit on 
place le chou blond d'hiver dans la catégorie des variétés non pom- 
mées, lui qui pomme toujours quand on le repique de bonne heure, 
mais qui ne saurait serrer sa pomme à cause du volume des côtes. 
Nous nous demandons toujours de quel droit on met à part le chou 
de Bruxelles qui, en définitive, appartient à la catégorie des pommés 
à feuilles cloquées; nous nous demandons enfin s'il y a nécessité de 
changer le sens du mot brocoli pour l'appliquer à de véritables 
choux-fleurs. En Piémont, sur les bords de la mer, on nomme brocolo 
un bâton garni de nœuds ou saillies, et vraisemblablement, le nom de 
brocoli vient de là, parce que la partie mangeable de ce chou se com- 
pose de pédoncules garnis de fleurs dans leur longueur et en télé, de 
pédoncules en forme de turions d'asperge. Tel est le vrai brocoli 
violet des Italiens, qu'il ne faut pas confondre avec notre prétendu 
brocoli à tête blanche et ramassée. 

Dans notre enseignement de la culture potagère , nous avons cru 
devoir adopter une classification qui nous parait plus simple et plus 
intelligible que l'ancienne. Nous la soumettons humblement à nos lec- 
teurs et les prenons pour juges. 

Nous divisons les choux du potager en neuf catégories : i^ choux 
d'hiver, — 2** cabus d'York, — 3" cabus d'Allemagne, — 4<» cabus de 
Frise, — 5® cabus de Savoie ou de Milan, — 6" choux raves ou col- 
raves, — 7** choux-fleurs, — 8® brocolis, — 9® choux chinois. 

\^^ CATÉGORIE. Choux d'htver (syn. choux verts). — Ces choux ne 
pomment pas ou pommeul mal ; ils n'ont par conséquent que peu 
ou point de feuilles étiolées et délicates, et passent d'autant plus faci- 
lement l'hiver que ces feuilles ont mieux et plus complètement reçu 
les influences atmosphériques dans le cours de leur développement. 
Ces choux sont : le chou vert à larges côtes (syn. chou de fieauvais) ; 
— le chou blond à grosses côtes ^ — le chou vert frisé y — le chou 
frisé, ou frangé ou crépu, appelé autrefois chou brun ou pyramidal. 

2« CATÉGORIE. Cabus d'York. — Que les cabus d'York soient tout 
jeunes ou complètement développés, il suffit de les avoir vus pour 
ne plus jamais les confondre avec les autres cabus. Ils sont, pour ainsi 



— 60 - 

dire, au chou d'Allemagne, ce que la romaine est è la laitue pommée ; 
ils s'encapuchonnent ; ils se coiffent. Leurs feuilles extérieures ont une 
forme ovale, une couleur ardoisée et des nervures si fines, qu*à pre- 
mière vue on les distingue sûrement des feuilles des autres variétés. 
Cette catégorie comprend le chou d'York proprement dit, et ses sous- 
variétés, qui sont le chou nain hâtif y à pomme plus courte et plus tôt 
formée, le chou cabhage, aussi précoce que le précédent, mais à 
pomme plus allongée, et le gros chou d'York^ à pomme très-développée 
et un peu tardive. — Viennent ensuite le chou hâtif en pain de sucre 
ou chou patUy dont les feuilles, d'un vert un peu blond, forment bien 
le capuchon à Fexlrémité, et dont la pomme est tantôt allongée, tantôt 
en forme de cône renversé ; enfin le cAou cosur de hosuf, petit et gros, 
dont la pomme grosse et assez ramassée se forme huit ou quinze jours 
plus tard que celle du pain de sucre. 

Tous ces choux d'York ne sont réellement bien caractérisés entre 
eux que par le plus ou moins de précocité. S'il nous prenait fantaisie 
de semer de bonne heure les variétés tardives, et tardivement les 
variétés hâtives, de façon à faire coïncider la formation des pommes 
chez les unes et chez les autres, les plus habiles seraient fort souvent 
en peine de les distinguer. 

3« CATÉGORIE. Cabus d'Allemagne. — Nous plaçons dans cette 
catégorie tous les choux à choucroute et à larges feuilles lisses, quelle 
que soit d'ailleurs la forme des tètes. Dans leur jeunesse, on ne saurait 
les distinguer les unes des autres, tant la parenté est proche. Nous 
avons d'abord le cahus blanc d'Allemagne y à feuilles pâles, à tète 
sphérique et fort grosse; — le cAoti quintal y à tète sphérique égale- 
ment, mais moins serrée que dans le précédent, à cause du volume 
des côtes; — le chou de Saint-Denis y dont la tète est grosse, très- 
serrée, d'un vert foncé et légèrement aplatie ; — le trapu de Bruns- 
wick y que Parmenlier appelait cAou pommé blanc d'Alsace, à pied 
court et épais, à pomme très-serrée, très-aplatie et d'un vert pâle ; — 
le chou Joannety à pomme un peu élevée, sur un pied court, d'un vert 
pâle et très-précoce; — le cAou de Fumel, dont la pomme irrégulière 
affecte la forme d'un cône renversé et qui ne nous parait pas très- 
recommandable; — le chou pointu de Winnigstadt, à tête conique, 
large de la base, très-serrée, d'excellente qualité, se formant réguliè- 
rement bien, à feuilles extérieures d'un vert pâle et à pied très-court ; 
— le cAott conique de Poméranie^ à pomme en cornet allongé, à 



— 61 — 

feuilles d'un verl clair et de qualité supérieure dans sa catégorie; — 
le chou de Vaugirard, que Ton sème en juin et dont la pomme petite 
et assez ordinairement lâche, ne se forme qu'à l'approche de Thiver, 
résiste bien au froid et nous semble non-seulement délicate, mais 
encore d'une cuisson très-rapide. 

¥ CATÉGORIE. Cabus de Fri^e. — Sous ce nom, qui rappelle le 
chou rouge de Frise, le plus beau de tous, nous comprenons les races 
de choux rouges de nos potagers. Elles sont au nombre de (rois seule- 
ment : — le chou rouge de Frise, que certains cultivateurs appellent 
aussi chou rouge polonais et chou rouge de Brunswick. — Le chou 
rouge d'Utrecht ou tête de nègre^ plus foncé en couleur que le précé- 
dent, à côtes moins prononcées, à pomme petiieet très-serrée, à tiges 
ordinairement élevées; — enfin le chou rouge d'Alosty ou chou rouge 
dupaySy ou chou marbré, dont les feuilles extérieures sont glauques 
et veinées de rouge vif. 

5« CATÉGORIE. Cabus de Savoie ou de Milan. — Ces cabus n'ont de 
commun avec ceux des catégories précédentes que la forme des 
pommes. Ils en diffèrent par la couleur des fleurs qui chez eux est plus 
pâle que chez les cabus d'Allemagne, par la couleur, ordinairement 
d'un vert gai, par des feuilles plus ou moins cloquées ou bullées et 
d'une saveur particulière, et enfin par la couleur jaunâtre des feuilles 
de l'intérieur des pommes. 

Dans les cabus de Savoie ou de Milan, nous rangeons : - le chou de 
Savoie très-hâtif d' Ulm ; — le chou de Savoie court ou nain, à pomme 
d'un beau vert, et que de Combles appelait petit chou nain frisé; — 
le Pancalierde Touraine; — \t gros Milan, à feuilles d'un gros vert, 
que l'on désigne encore sous l'appellation de Milan à grosse tète; — 
le chou de Savoie à tète longue, appelé aussi frisé pointu ou tout sim- 
plement tête longue; — le chou de Savoie doré, à feuilles blondes et à 
pommes d'un beau jaune; — le Milan des vertus, le plus gros et le 
moins cloqué de (ous; — le chou de Savoie très- frisé, appelé aussi 
chou frisé court, chou de Malines, Milan trapu; — le chou de 
Bruxelles, chou é jets, chou à rosettes, spruyt; — enfin le chou de 
Russie, à feuilles très-découpées et à pommes pelites. 

6« CATÉGORIE. Choux ravcs ou colraves. — Ici viennent se placer 
les choux dont la tige se renfle au sommet et forme une boule sur 
laquelle se développent des feuilles. Tels sont les choux-raves ou 
d'Arabie ou de Siam, à pommes lanlôt violcKes, tanlot d'un vert 



— 62 — 

tendre, tantôt précoces comme la variété hâtive de Vienne, tantôt tar- 
dives comme le chou-rave blanc d'Angleterre, tantôt à feuilles simple- 
ment dentées, tantôt à feuilles découpées ou d'artichaut. 

7« CATÉGORIE. Choux-fleurs.^-- ^ous considérons comme choux-fleurs 
tous ceux dont les pédoncules forment une tête plus on moins serrée, 
tels que chou-fleur tendre ou petit et gros Salomon^ chou-fleur demi- 
tendre^ chou- fleur dur ou d'Angleterre ou de Hollande, chou- fleur 
d'ArgoSy chou-fleur violet. Brocoli blanc. 

S^ CATÉGORIE. Brocolis. — Les Italiens n'admettent sous ce nom 
que le chou à pédoncules longs, séparés, violets, et garnis déboulons 
sur toute leur longueur et en télé. 

9« CATÉGORIE. Chou chinois. — Nous ne connaissons que le Pe-t-saï, 
dont les feuilles d'un vert jaunâtre, à côtes blanches et assez larges, 
rappellent plutôt celles du navet que du chou. 

La classification, que nous venons d'établir, n'est pas, nous le savons, 
de nature à satisfaire les botanistes; mais il nous semble qu'elle peut 
répondre aux besoins des cultivateurs maraîchers et nous faire sortir 
de la confusion incroyable qui règne dans les catalogues aussi bien que 
dans les traités spéciaux. Si Ton a mieux à nous proposer, qu'on le 
fasse ; pour notre compte, nous tenons moins à créer qu'à stimuler. 

P. JoiGNEAt'X. 



REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suite.) 

Il y a peu de temps, nous avons eu occasion de visiler la magnifique 
résidence de M. Warocqnié à Mariemont. Nous ne parlerons ni du parc 
grandiose, au milieu duquel on admire encore les ruines du vaste 
palais habité autrefois par l'archiduc Albert d'Autriche ni de la 
nouvelle demeure, quasi royale, qui en forme un séjour à envier 
et du péristyle de laquelle la vue s'étend plusieurs lieues à la 
ronde; mais nous dirons quelques mots sur les beaux jardins, 
sur les plantations de fruits sous châssis et sur les belles serres en 
partie achevées, en parlie en construction encore. Disons tout d'abord 
que rien n'a été épargné pour donner à ce séjour tout l'attrait et tout 
le confortable indispensable à une habitation de ce genre. Un jardin 



— 63 — 

légumier de plus de deux hectares de superficie se trouve à proximité 
de la demeure principale ; des plates-bandes de fleurs annuelles et 
vivaces, entremêlées d'arbres fruitiers, en pyramides, d'une vigueur et 
d'une santé irréprochables, rompent la monotonie des carrés de plantes 
potagères. Une allée de quatre mètres de largeur traverse ce légumier 
dans toute sa longueur et vous conduit en face d'un pavillon vitré flan- 
qué des deux côtés de longues rangées de châssis presque perpendi- 
culaires sous lesquels un réseau de vignes Franhenthaler s'afi^aisse 
sous le poids des nombreuses et belles grappes de raisins dont il est 
chargé. Dans le pavillon du milieu on admire plusieurs abricotiers et 
pêchers en pleine terre et d'une venue superbe. En avant de ces 
châssis, sur une étendue de plus de quatre-vingts pieds en longueur, 
sont plusieurs rangées de bâches destinées à la culture des ananas 
et des primeurs sur couche. Ce vaste légumier est presqu'entiére- 
ment clos par un mur trés-élevé, littéralement tapissé des meilleurs 
arbres fruitiers cultivés en espalier, d'une belle tenue et surtout admi- 
rablement bien soignés. A quelque distance en arriére des serres à 
forcer, on arrive, à travers un verger dont les arbres bravent le vent 
au moyen de gros fils de fer fixés réciproquement au sol et à l'arbre, 
dans un parterre qui mérite bien le nom de jardin des roses ; ce par- 
terre contient plus de 500 variétés diff'érentes de rosiers à ce que l'on 
nous assura. Des massifs gigantesques de Rhododendron ponticum, 
d'Azaleapontica, de rosiers, àeKalmitty etc., parfaitement en rapport 
avec la dimension du parc, interrompent la monotonie et l'étendue 
des pelouses. 

Non loin du château, sur la gauche et en avant du légumier, on 
construit en ce moment, sur une plate-forme voûtée, une orangerie 
monumentale dont les portes et les châssis sont en Ter laminé et d'une 
hauteur de 6 mètres. Sous cette orangerie, chaufi'ée au moyen d'un 
thermosiphon, partie en fer, partie en cuivre, sont ménagés des ca- 
veaux très-spacieux destinés à la conservation des fruits^ Des deux 
côtés, en avant de cette construction et formant angle droit avec elle, 
sont deux serres à double versant destinées aux Camellia. En avant 
de celles-ci et parallèlement à l'orangerie, sont adossées, au bas 
de la plate-forme, deux autres serres dont l'une est destinée aux 
Azalea; l'autre, déjà achevée contient le noyau d'une collection d'Or- 
chidées qui promet de devenir grandiose, à en juger d'après le début 
et surtout d'après la force et la rareté des individus qui la garnis- 



— 64 — 

sent en partie. Noas y avons remarqué : un Vanda tricotor et un 
V. tricolor formosum de cinq pieds de hauteur; un Vanda eœrulea 
de prés de treize pouces, un jErides odoratum majus gigantesque 
portant plus de trente grappes de fleurs; des Saccolabiutn violaceum 
et Blumei majus de toute beauté; un Chygis Limminghii avec douze 
bulbes (véritable spécimen); des exemplaires de premier choix des 
Lœlia purpurata, Cattleya labiata^ crispa , Leopoldii, Acklandiœ ci 
Skinneri; les plus beaux Oncidium, Odontoglossum^ Stanhopea 
Huntleya, etc., etc.. enfin rien de médiocre, tout choisi de main de 
maître. Plusieurs Fougères arborescentes et autres à feuilles finement 
découpées, quelques ifaranfa. Tillandsia ei Caladium, alternent avec 
les Orchidées qu'ils abritent de leur ombrage et auxquels ils forment 
un cadre tropical. Dans le fond de cette serre on a ménagé une série de 
niches, de 3 métrés de hauteur, garnies de plantes grimpantes telles 
que Cissusy Dioseorea, Bignonia et Thunbergia, et an centre des- 
quelles sont disposées des groupes de plantes ornementales ou à 
feuilles panachées. Nous y avons remarqué la plupart des nouveaux 
Maranta et Dracœna de serre chaude. 

A en juger d'après ce début, comme nous le disions plus haut, il est 
à espérer que nous aurons sous peu, en Belgique, une colleciion d'Or- 
chidées qui pourra rivaliser avec celles si célèbres de MM. J. P. Pes- 
catore, de la Celle-Saint-Gloud , Reichenheim et Borsig, de Berlin, 
S. Rùcker de Londres et Schiller de Hambourg. Nous aimons à croire 
que les dispositions aussi grandioses que celles que Ton vient de 
prendre à Mariemont, engageront l'heureux propriétaire à ne pas 
négliger la culture des Palmiers. On aura beau dire et beau faire, les 
Palmiers et les Orchidées ainsi que les Fougères en arbres sont et res- 
teront toujours les joyaux du règne végétal. 



— 65 



MISCELLANÉES- 



EXPÉRIENCES SUR LA GREFFE DES ARBRES. 

Dans un précédent arlicle nous avons dit que la réunion du scion et 
du sujet se fait à Faide du cambium, c'est-à-dire de cette masse plas- 
tique et organisée qui se trouve entre l'écorcc et le bois, et que l'en- 
droit le plus propice pour cette opération, c'est le bourgeon terminal 
ou latéral. Ces faits ne doivent pas être perdus de vue quand il s'agit 
de poser le scion sur le sujet, soit en fenle, soit dans l'écorce, soit 
enOn simplement par approche. 

Si l'on examine attentivement un jeune arbre que l'on veut greffer, 
on ne peut manquer de remarquer de légères cicatrices à chaque nœud 
encore visible Immédiatement au-dessus de ces cicatrices, produites 
par la chute des feuilles de Tannée précédente, se trouve un bourgeon 
plus ou moins apparent et même quelquefois immergé dans Técorcc* 
L'expérience a démontré que c'est là le véritable point qu'il faut choisir 
pour l'opération de la greffe; c'est là que les éléments fibro-vasculaires 
de l'intérieur de la tige font irruption et s'offrent dans l'état le plus 
favorable à la réussite. C'est donc en dessous de ce bourgeon ou œil 
qu'il faut faire la section du sujet en ayant soin d'en laisser tout au 
juste assez pour que la place occupée par le bourgeon reste marquée ou 
visible après la section; ensuite on y pratique une fente dans le sens 
vertical, juste par le milieu de la place qu'avait occupée le bourgeon, et 
on y insère le scion de manière à ce que l'œil inférieur de celui-ci cor- 
responde exactement avec celui qu'occupait le sujet. 

En procédant d'après cette méthode on sera presque toujours assuré 
du succès. On conçoit, en effet, que des organes tels que les bourgeons, 
doués d'une grande force de vitalité et que l'on peut considérer, en 
quelque sorte, comme des bulbes, des cayeux ou des embryons, étant 
réciproquement mis en contact par leurs éléments, doivent nécessai- 
rement se confondre et s'unir dans une croissance commune, quoique, 
comme nous l'avons déjà fait observer dans notre précédent article, les 
éléments du scion restent distincts de ceux du sujet et ne se confon- 
dent jamais d'une manière intime. 

Dans la greffe par écusson on procède de la même manière : on fait 
Mars. 6 



~ 66 — 

d^abord une incision horizontale dans Técorce en travers de la base 
d'un bourgeon; puis une seconde incision en sens contraire, qui tra- 
verse le milieu du bourgeon, et on insère Técusson par celte fente en 
croix, en soulevant Técorce et en ayant soin de le fixer de telle façon 
que les deux yeux correspondent exactement. L*écusson étant ainsi mis 
en contact immédiat avec le cambium et les éléments correspondants du 
sujet, la reprise sera presque toujours certaine. 

La plupart des jardiniers croient qu'il est indispensable de détacher 
Técusson du rameau sans entamer le bois. Cette précaution est inutile; 
nous avons, au contraire, toujours observé qu'il est préférable d*y 
laisser adhérer une légère couche de bois, de peur d'entamer le point 
de végétation du bourgeon, ce qui détruirait la vitalité de celui-ci. Au 
reste, il nous est démontré qu'une légère couche de bois n'empêche pas 
l'adhérence des parties. 

Dans la gri'ffe des rosiers et des orangers, il ne faut jamais laisser 
plus d'un œil au scion et procéder, pour le reste, comme nous venons 
de rindiquer. 

SCH. 



COMPOSITION D'UN PARTERRE ETABLI EN PLEINE TERRE , 

ET OFFRANT UNE SrCCESSION DE FLEURS NON INTERROMPUE, ACCOMPAGNI^.R 
d'une NOTE SUR LE PHLOMIS LEONURUS ; 

Par M. Michel Kenens, horticulteur à Brée (Limbourg belge). 

Les amateurs de fleurs à goûts modestes n'ont d'autres désirs que 
d'avoir une floraison non interrompue du mois de janvier au mois de 
décembre. Les petits enclos dont ils disposent pour In culture des fleurs 
leur ofi^rent des satisfactions à nulles autres pareilles, quand pendant 
les douze mois de l'année ils peuvent contempler dans leurs plus grands 
charmes, au moins quelques enfants de Flore. Désirant prévenir les 
vœux de ces admiraieurs silencieux des beautés de la nature, nous 
allons leur procurer les moyens de jouir en tout temps de la vue de 
plantes en fleurs. 

Votre terrain est-il carré, ovale, rond? peu importe, planiez au milieu 
un fort pied de buisson ardent. Ses superbes baies rouges, en se déta- 
chant sur la blancheur de la neige en hiver, vous tiendront lieu de 
fleurs pendant les premiers mois de Tannée. 



— 67 — 

Au mois de mal, entourez votre buisson ardent d'une rangée de 
Phlomis LeonuruH; celte plante vous offrira, aux derniers mois de 
Tannée, une floraison aussi abondante que superbe. 

Le Canna indica^ avec ses difTérenles variétés, formeront votre troi- 
sième rangée. La beauté de leur feuillage et ta magnificence de leurs 
fleurs vous causeront des charmes indicibles. 

Faites suivre ces plantes d'une colleciion de Géranium rouges, 
tonale, roseum eXalhum, qui vous gratifieront d'une floraison abon^ 
dante pendant plusieurs mois de l'année. 

Aux Géranium succédera une rangée de Dielytra spectahilis, 
charmante Fumariacée, dont les superbes grappes de fleurs rosées 
tranchent d'une manière si suave sur la délicieuse couleur verte et 
glauque de leurs feuilles. Rien ne peut donner une idée de la magni- 
ficence d'un pied un peu grand de cette plante. 

Les nombreuses clochettes des Deutzia gracilis viendront se ranger 
autour des grappes des Dielytra» 

Les Corydalis formosa montreront leurs fleurs aux mois de mai et 
de juin, et trancheront, par la délicatesse de leur verdure, sur le vert 
massif des autres plantes. 

Pour les mois de janvier et de février, une rangée d'Hellébores satis- 
fera les désirs des amateurs. 

Puis, autour de ce parterre déjà bien rempli, plantez un cercle 
d'Hépatiques, de Perce-Neige et de Primevères. De cette manière, vous 
aurez, depuis le premier janvier jusqu'au 51 décembre, sans grands 
frais et avec fort peu de soins, le spectacle d'un coin de terre toujours 
parsemé de fleurs. 

Le rôle principal dans ce parterre sera dévolu au Phlomis Leonurus, 
superbe Labiée, dont les fleurs, d'un jaune aurore, disposées en verti- 
cilles superposés, vous offriront une superbe floraison automnale. Ses 
épis florifères atteignent jusqu'à 60 et 75 centimètres de hauteur. Au 
mois de novembre, on le rentrera avec motte dans une orangerie, un 
appartement, voire même dans une cave à légumes, mais à l'abri ce- 
pendant de l'humidité et des basses températures. Cette plante, par 
le peu de soins qu'elle demande, mérite d'être cultivée bien plus 
qu'elle ne l'est actuellement. Elle demande une taille sévère à sa sortie, 
au mois de mai, avant de la planter en pleine terre. Le Phlomis 
Leonurus se produit de boutures ou plus facilement de graines, qu'on 
se procure sans frais dans le midi de la France. 



— 68 — 

radmirfli le Phlomis Leonurus (1) pour la première fois au moîs 
d'octobre 1857, dans le château de Walbourg (Limbourg hollandais), 
appartenant à madame la baronne de Bredeesel d*Eisenbach , et je 
fus, on ne peut plus surpris de l'effet extraordinaire de cette plante. 
Cependant, je dois l'avouer, cette lloraison superbe dépendait d'un 
simple effet du hasard. Au château , on ne cultivait cette plante 
nullement selon les règles : au lieu de la mettre en pleine terre, 
on l'avait placée dans des pots assez étroits. De fortes racines, en per- 
çant le trou des pois, cherchaient une nourriture abondante dans la 
terre sous-jacente et produisaient ainsi la vigoureuse végétation que 
j'admirais tant. ( A ccdémie d'horticulture de Gand,) 



CULTURE DES LIS. 

La multiplication des Lis se fait par graines et par isolement des 
jeunes bulbes ou cayeux qui naissent autour du bulbe principal. Le 
premier procédé est très-lent et ne s'emploie ordinairement que dans 
le but d'en obtenir des variétés; le second est préférable en ce sens 
que les plantes se développent plus rapidement et par conséquent fleu- 
rissent plus tôt, surtout si l'on a soin de n'employer que les cayeux de 
deux et même de trois ans. On enlèvera ceux-ci sans déranger le bulbe 
mère; on les plantera, en pleine terre, à une profondeur de trois à 
quatre pouces, et on les y laissera jusqu'au moment où les plantes 
seront de force à fleurir. 

Les graines du Lilium Martagon doivent être semées, immédiate- 
ment après leur maturité, dans une terre sablonneuse, soit en pots, 
soit en terrines que l'on doit préserver des gelées et arroser suffi- 
samment pendant les six premières semaines. Vers le mois d'avril, 
époque à laquelle elles commencent ordinairement à germer, on les 
place en lignes, à la distance de trois pouces, dans une plaie-bande 
exposée au midi el adossée si c'est possible ; on les y laisse jusqu'au 
mois de septembre, puis on les plante à six pouces l'une de l'autre, 
ou, ce qui est préférable, on élague alternativement et l'on choisit une 
nouvelle plate-bande pour le surplus. Il est bon d'attendre que la 
première floraison soit achevée avant de les mettre déflnitivement en 

(1) Le Phlomis Leonurus, et mieux, selon la nomenclature actuelle, LeonotU 
Leonurus^ est une plante du Gap, introduite en Europe dès t7f2. (Gom. de Rio.) 



— 69 — 

place. Les nouvelles variétés s'obtiennent le plus souvent par la fécon- 
dation artificielle d'une espèce avec une autre. Ces croisements se Tont 
aussi naturellement lorsque plusieurs espèces se trouvent rappro- 
chées. Nous recommandons toutefois de ne pas trop se fier à ce der- 
nier moyen , dont les résultats sont fort problématiques. Les bulbilles 
que plusieurs espèces de Lis développent à Taisselle des feuilles peu- 
vent aussi servir à la multiplication. 

Le moment le plus propice à la plantation des Lis destinés à fleurir 
Tannée suivante, c'est l'automne, c'est-à-dire l'époque où les tiges 
florales sont fanées et où les bulbes ont joui de quelques semaines de 
repos. On peut aussi , au besoin, sortir les bulbes de terre avant cette 
époque et les laisser se reposer à sec. Il est à observer que quelques 
espèces, entre autres le Lilium candidum^ fleurissent moins bien si 
ou les laisse trop se dessécher. 

Après les avoir mises définitivement en place, elles demandent fort 
peu de soins. Quelques espèces moins rustiques , telles que L, Cates- 
bœi, japonicum, canadense et philadelphicum, ont besoin d'être pré- 
servées des grands froids en les couvrant de fumier ou de tannée. 
Après être restées en place pendant deux ou trois ans, toutes ces 
espèces doivent être transplantées, soit pour en ôter les jeunes bulbes, 
soit pour leur donner un sol plus substantiel. Le Lis blanc {Lilium 
candidum)^ le Lis Isabella (L. Isabellium) et L. Martagon convien- 
nent plus particulièrement aux endroits ombragés. 

Le sol le plus convenable à la culture des Lis est un mélange de 
terre de bruyère sablonneuse et de bonne terre de jardin ayant pour 
sous-sol une couche perméable. Pendant les sécheresses il est indis- 
pensable d'arroser fréquemment, car si les feuilles se dessèchent, on 
risque de voir périr les jeunes bulbes de l'année et l'on n'obtiendra 
que des tiges dépourvues de feuilles et des fleurs mal faites. On peut 
remédier ou obvier à ces inconvénients en recouvrant le sol d'une 
couche de mousse que l'on humectera de temps en temps. 

(FL Cah,) 

ASCLEPIAS SYRIACA. 

Cette plante, originaire de Syrie, croit aujourd'hui spontanément dans 
le centre de l'Europe. Elle parait s'être naturalisée dans certaines loca- 
lités privilégiées, où ses tiges glauques et cotonneuses repoussent chaque 



— 70 -- 

année de rhizomes .souterrains et traçants. Par^ci par là, dans qiieU . 
ques anciens jardins ou parcs, on aperçoit encore celte belle plante 
que beaucoup d*aniateurs et d'horlîcalteurs ignorent , et que Ton 
pourrait faire passer pour une nouveauté de premier ordre , sans le 
moindre remords de conscience. Ses fleurs violettes , blanches et jau-< 
nâtres, disposées en grappes globuleuses bien fournies au sommet, de 
tiges de deux à trois pieds de hauteur, sont d'un effet admirable et ne 
le cèdent en rien aux plus belles espèces cultivées dans nos serres. 
Nous regrettons de ne pas voir cette plante figurer plus souvent 
dans nos parterres, dont elle serait un des plus beaux ornements; 
nous le regrettons d^autant plus que VAsclepias syriiica est une des 
rares espèces du genre, assez rustique pour supporter la pleine 
terre. 

Le seul inconvénient qu'elle présente et auquel il est très*aisé de 
remédier, c'est la nature traçante de ses rhizomes^ Du reste, elle 
trace fort peu ; par contre elle forme des touffes bien fournies et d*un 
fort bel effet. Nous recommandons fortement la culture de cette plante 
ainsi que celle de sa congénère VAscL tuberosa. 



DES LNSECTES NUISIBLES A L'ARBORICULTURE ; 

Par M J. P.KoLTz, garde général des forêts, à Mersch(Gr'-Duehé de Luxembourg). 

LA LISETTE. 

Les jardiniers confondent sous le nom de Lisette, Coupe-bourgeon,. 
Piqttebroc, Gribouri, deux coléoptères à mœurs identiques, vivant 
principalement sur les bourgeons des arbres fruitiers. Ce sont le Phyt- 
lobe oblong ( Phyllobxus oblongus L.) et le Phyllobe argenté ( P. argen- 
tatus L.), appartenant à la grande famille des Curculionides. 

Le Phyllobe oblong est long de 5 lignes, a le corps allongé, étroit, 
noir, couvert d'un duvet grisâtre; les élytres d'une couleur ferrugineuse 
assez pâle, avec leur bord noir. Le Phyllobe argenté n'est guère plus 
grand ; son corps est oblong, noir, couvert de petites écailles arrondies 
d'un vert argenté, avec élytres de celle dernière couleur. Ils appa- 
raissent avec les premières pousses des arbres, dévorent les jeunes 
bourgeons, et s'attachent de préférence à ceux des sommités, qu'ils 
détruisent complètement. Leurs ravages sont surtout sensibles dans les 



- 71 — 

pépinières d'arbres Truiliers, où ils s'attaquent surtout aux jeunes 
greffes, en détruisant le bourgeon terminal, sur lequel on comptait 
pour le prolongement des branches principales, qui cessent alors de 
s'allonger. Plus tard ils se jettent sur les bourgeons déjà développés 
et ne laissent que les nervures des feuilles. 

L'insecte disparaît presqu'entièrement vers la fin de juin, et va, 
parait-il, déposer ses œufs en terre, où la larve se nourrit de racines 
d'herbes, jusqu'au printemps, où elle a acquis tout son dévelop- 
pement. 

L'apparition fréquente de la Lisette et les grands inconvénients 
qu'elle entraîne à sa suite ne manquèrent pas de faire imaginer un 
grand nombre de moyens de la détruire, tant de la part des savants 
que des praticiens. Loudon, entre autres, se fondant sur l'observation 
encore douteuse du dépôt de la progéniture de ce charançon en pleine 
terre, conseille d'affermir le sol planté avec un rouleau très-pesant; 
mais, outre que ce moyen n'est pas praticable dans un carré de pépi- 
nière, il est plus que probable que l'insecte, usant de l'instinct propre 
à tous les êtres créés, sait garantir sa couvée de toute dépression pro- 
bable du milieu où il doit vivre. D'autres auteurs recommandent i** un 
mélange de chaux vive, de savon noir et de lessive; 2® l'huile de lin; 
3<> du lard; i"* de l'huile empyreumatique, etc., appliqués sur les 
extrémités des arbres; mais tous ces moyens empiriques ne nous ont 
donné aucun résultat. Des cercles de papier, enduits de goudron, et 
liés aux pieds des arbres, ont bien fait prendre des Lisettes, mais pas 
en nombre suffisant pour pouvoir déclarer le remède efficace. Le 
soufre, employé seul ou mélangé avec l'eau, ayant servi à l'épuration 
du gaz, n'a été d'aucun effet. Enfin, pour en finir avec la relation des 
résultats négatifs, nous dirons que nous n'avons trouvé, lors de nos 
nombreuses expériences, aucun procédé radicalement bon. Celui qui 
nous a le mieux réussi, consiste dans des cornets de papier dont on 
coiffe le bourgeon principal des arbres greffés basse-tige, et une chasse 
très-active pour les autres arbres attaqués. Il suffit pour cela de donner 
un coup sec à chaque plante attaquée, et de recevoir les charançons 
(qui font le mort) dans un appareil quelconque à tenir en dessous. Un 
binage et un sarclage soignés, à faire vers le mois d'août et même un 
peu plus lord, pourraient probablement être aussi de quelque utilité; 
mais il est impossible de constater positivement le résultat d'aucune de 
ces opérations. {Académie d'horticulture de Gand.) 



— 72 — 
PLANTES FLEURIES 

OBSERVItES PBlfDATfT LR HOIR DR FliVRIER. 

Serre ehande, 

Alelris fragrans. — iEscliynanlhus coccineus. — Aplielandra crislala. — A. au- 
ranliaca. — Ardisia crenulata. — - Amaryllis aulica. — A. sp. plurimae. — Bé- 
gonia sp plorim». ~< Bilbergia Groyiana. — Gordyline rubra. — ■ Gbarlwoodia 
congesta. — GentradeDia rosea. — G. floribunda. — Glivia nobiiis. — Gonocii- 
niam janthiDum. — Godonanlhe DevoDiana. — Ganna sp. plurimae. — Giero- 
dendroD viscosum. — Ecbeveria grandiflora. — Eupborbia splendeus. — E. jac- 
quiniaeflora. — Franciscea eximia. — Goldfussia anisopbylla. — Haemanlbus* 
puniceus. — - Hippeaslrum armalum. — Justicia flavicoma. — Lopezia miniata. 

— Malpighia glabra. — Maranla bicolor. — Pentas carnea. - P. rosea. — Pil- 
cairnea staminea. — Rogiera Roëziii. — Rondelelia speciosa. — Ruellia varians. 
~ Siphocampylus nitidus. — Spironema Warscewiczii. — Sprekelia cybister — 
Strelitzla reginae. -- St. bumilis. — Streplocarpus polyanlhus. — S(. Rexii. 

— Thunbergia afala. — Th. Harrisii. — Tbyrsacanlhus rulilans. — Xylophylla 
lalifoiia. 

Serre ffrelde. 

Accacia dealbata. — A. Douglasii. — A. longifolia. ~ Alelris capensis — An- 
thocercis viscosa. — Boronia polygalaBfolia. — Gorrea alba. — G. speciosa. — 
G. Gavendishii. — Ghorizema superbum. — Gh. variiim. — Guphea miniata. — 
G. ocymoîdes. — Daphne indica. — Diosma arobigua. — D. purpurea. — Epacris 
eieganlissima. — E. grandiflora. — Eriostemon neriifolium. — GrevilIfa flexuosa. 

— Habrolbamnus fascicnlaris. — H. elegans. — Illicium floridanum. — - 1. anisa- 
tum. — Kennedia rubicunda. — Lescbcnaultîa obilala. — Polygala grandiflora. 
Piltosporum bracleatum. — PuKnaea slricta. — Tremandra verlicillala. 

Serre à Orehldée*. 

Ada auranliaca.— Acropera Loddigesi. — Brassavola glauca. — Gymbidium 
aloëfolium. — Gœlogyne crislala. — Cypripedium Fairicanum. -- Dendrobium 
nobile pendulum. — D. moniliforme. — Limodorum Tanckervillae. — Lycasle 
Skinneri. -- Maxillaria aromalica. -- Neollia maculala. — Oncidiiim Barkeri. — 
Phalsenopsis amabilis. 



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— 73 — 
PLANTES FIGURÉES. 

N° l.~ BEGONIA AMABILIS. 

LiNB. , HorL Lind, — Faoïille des Begoniacées. — Monœcie-Polyandrie. 

De même que le Bégonia Rex, la description est impuissante A don- 
ner une idée exacte de la beauté de cette charmante plante. Moins 
considérable dans ses dimensions que le Bégonia Rex, celte espèce 
présente néanmoins quelque analogie avec ce dernier, par le disque 
argenté qui parcourt la partie centrale de la feuille. Celle-ci est beau- 
coup plus petite, d*une consistance plus ferme ou plus coriace, dentée, 
et à lobes profondément incisés, aigus et irréguliers. La partie supé- 
rieure est glabre, d'un vert noirâtre très-luisant, sur lequel ressort, 
avec le plus grand effet, le cercle d'argent dont nous avons parlé, et 
qui est plus rapproché des bords que dans le Bégonia Rex, Le dessous 
de la feuille est d'un rouge pourpre. Les pétioles sont cylindriques, de la 
même couleur que la face inférieure de la feuille, etdensément hérissés. 
Cette jolie espèce, ainsi que les deux suivantes, habitent les mêmes 
localités que le Bégonia Rex, dans le royaume d Assam. 

N» 2. - BEGONIA ARGENTEA. 
Lmn.f HorL Lind. 

Quelques hybrides de Bégonia ont été mis, depuis peu de temps, 
dans le commerce, sous les noms de splendida argentea et d'argentea 
guttata, mais aucune d'elles n'offre la moindre analogie avec l'espèce 
dont il est question ici, et aucune, à coup sûr, ne mérite, à titre égal, 
la dénomination spécifique que nous lui avons appliquée. En effet, les 
feuilles semblent taillées dans de l'argent massif, ou mieux encore dans 
de la nacre. Quelques points verts presque imperceptibles apparaissent 
sur la surface, tandis que les nervures principales rayonnent en lignes 
d'un jaune paille. Ces feuilles sont de moyenne grandeur, obliquement 
cordiformes, allongées, aiguës, presque entières, à dentelures fines et 
serrées, qui font paraître les bords comme frangés. La face inférieure est 
d'un vert tendre, veinée et réticulée de lignes rouges qui correspondent 
Avril. 7 



— 74 — 

aux nervures, veines et veinules. Les pétioles sont plus épais que dans 
Tespèce précédente, également cylindriques et hérissés. 

N» 3. - BEGONIA VICTORIA. 
LiiYD., Hort. Lind. 

Par le port et la forme des feuilles, cette espèce ressemble beau- 
coup à la précédente. La couleur de ces dernières est des plus extraor- 
dinaires et d*une beauté exceptionnelle : le fond de la surface supé- 
rieure est d'un brun-verdàtre sur lequel brillent une infinité de 
paillettes d'argent; de larges bandes argentées, de longueur inégale, 
s'étendent entre les nervures principales et rayonnent de la base vers 
la circonférence. Le dessous des feuilles est d'un beau rose pourpre, 
réticulé de rouge plus foncé. 

Ces trois merveilles, dont nous faisions déjà présumer l'existence lors 
de la publication de notre article : « Quelques mots sur les Bégonia » 
(/ofirn. d'hort. prat.y août i858), ont été introduites dans l'établisse- 
ment de M. Linden, à Bruxelles, par M. Simons, auquel nous devons 
également l'introduction du Bégonia Rex. La fleur de ces Bégonia 
n'étant qu'une chose fort secondaire à côté de la splendeur et de la sin- 
gularité si peu commune des feuilles, nous n'avons pas cru devoir 
attendre leur floraison afin de pouvoir en offrir la figure le plus tôt 
possible à nos abonnés. 



Au moment de terminer ce travail nous recevons le n® 171 du Bota- 
nicttl Magazine^ dans lequel nous lisons la note suivante, înserrée au 
bas de la description du Bégonia Xanthina^ var. pictifolia, figuré 
dans le même journal, planche 5i02. 

« Au moment où notre article sort de dessous presse, nous recevons 
le n° 14 du catalogue des plantes exotiques de M. Linden, dans lequel 
nous trouvons, sous la rubrique de « plantes exotiques nouvelles » la 
description de trois Bégonia d'Assam, accompagnés d'une planche colo- 
riée représentant une feuille de chaque espèce. L'un d*eux, le Bégonia 
Victoria, est positivement notre plante, mais aucun caractère n>st 
donné pour indiquer l'identité spécifique. » 

Nous qui avons sous les yeux les deux plantes, nous pouvons affirmer 
que la différence est très-notable, et quoique nous n'ayons pas encore 



- 75 - 

pu examiner les fleurs, nous avons peine à comprendre comment un 
homme de Timporlance de sir W. Hooker ait pu constater aussi légère- 
ment ridenlilé des deux plantes, dont la moindre conséquence est 
d'occasionner une perte très^sensible à l'introducteur. Il sui&t, tout 
bonnement, d'examiner les dessins (faits avec beaucoup d'exactitude), 
pour reconnaître des différences notables entre l'une et l'autre. Nous 
croyons donc qu'il eut été plus équitable, avant de passer condamna* 
tion sur cette plante, que sir W. Hooker se fût assuré de l'exactitude 
de spn assertion en examinant un échantillon vivant, ce qui n'eut pas 
été difficile pour lui, attendu que M. J. Veitch, de Chelsea, en a acquis 
la moitié de l'édition, et nous sommes certain qu'il se serait convaincu 
qu'il avait affaire à deux variétés, sinon à deux espèces parfaitement 
distinctes. £n effet, à part les couleurs singulières des feuilles de notre 
Begoniay nous y constatons également une différence dans la forme : 
celles du Xanthina, var. pictifolia, sont cordiformes, presque orbicu- 
taires, tandis que dans la nôtre, elles sont cordiformes, allongées* La 
moitié inférieure se distingue surtout de celle du Xanthina par une 
largeur et une courbure moins prononcée; en général, les feuilles sont 
aussi plus effilées vers Textrémité. Quant aux bandes argentées qui 
divergent entre les nervures des feuilles, elles sont également mieux 
marquées, plus éclatantes et plus nombreuses. On sait aussi que la 
surface des feuilles du Bégonia Xanthina^ var. pictifoUa^ est verte 
dessus et d'un vert pâle réticulé de rouge en dessous. 

( fi Ole de la Rédaction . ) 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

BOTANIGAL MAGAZINE. 
SERRE CHAUDE. 

A^ave Jac^utniana, ScHULTES, Sy$t, veget. ; KuiSTH., enum. plant. — 
Agave lurida, Jacq., coll. bot.; Salm-Dyck, Hort* — Famille des 
Amaryllidées, Hexandrie Monogynie. 

Cette espèce a longtemps été confondue avec VAgave lurida; elle 
en diffère cependant par ses fleurs pins petites, plus raides et plus 
ramassées. C'est l'Agave de Vera-Cruz, de Miller {Gard, dict.); fort 
belle plante ornementale, à tige d'un pied à un et demi pied de hau- 



- 76 — 
leur. Cette tige, est suriuonlée (func superbe couronne de feuilles, 
divergeant en tous sens, et formant une tête globuleuse de trois à 
quali-e pieds de diamètre; elles sont raides, lancéolées-clroiles, aiguës, 
terminées par une pointe acérée et garnies sur tes bords de dents 
distantes, courtes, en forme d*aiguiilon$. La lige florale est droite et 
s'élève jusqu'à douze pieds de hauteur. Les fleurs, raides et vertes, à 
étamines très-saillantes et jaunes, sont réunies par petits paquets 
géminés ou ternes, très-rapprochées. Celte espèce, qui a fleuri Tau- 
lomne dernier à Kew, a été envoyée à cet établissement par M. Donald, 
qui la trouva au Guatemala. 

BiMMua radtaiM, var. /?. pvrpureOy IlookER. — Famille des 
Malvacées. — Monadelphie Polyandrie. 

On ne connaît pas exactement l'origine du type de cetle variété, 
Vllibiscus radiattis, dont les fleurs sont d'un jaune sulfuré. On sait 
qu elle est cultivée dans les jardins de Calcutta et à la Jamaïque, et 
l'on suppose qu'elle est originaire des Indes occidentales. La variété 
en question, à fleurs d'un benu rose pourpre avec une belle macule 
pourpre foncé au centre, à feuilles profondément quinquefides, a été 
envoyée au jardin de Kew par M. Wilson, surintendant du jardin 
botanique de la Jamaïque. Celte plante est d'un bel efl^et lorsqu'elle est 
couverte de fleurs. 

»a«yiirtoii Hartweiriaiiniitt , ZuccARiNi , m Act. A Cad. Monac; Den- 
THAM. pi. Hartw. — Cordyline longifolia ; Benth., in pi. Ilartw. — 
Famille des Asparaginées, Diœcie Hexandrie. 

Jolie plante ornementale, très-remarquable par la dimension extra- 
ordinaire de ses tubercules que l'on prendrait de prime abord pour 
ceux du TamuB elephantipes. C'est sur la surface de ces tubercules 
que les fascicules des feuilles apparaissent; celles-ci sont larges à la 
base, longues de i à 5 pieds, sveltes, rudes et rigides, et s'amincis- 
sent considérablement vers l'extrémité; elles sont glauques et canalî- 
culées, principalement à la base. Du centre des feuilles naît une pnni- 
cule plus courte qu'elles, branchue jusque près de la base. Les fleurs 
sont petites, blanches et pourpres, sessiles et agglomérées par deux ou 
trois autour des branches de la panicule. Elle est originaire des envi- 
rons de Zacatecas (Mexique) , d'où M. Harlweg l'envoya vivante en 
Europe. Nous supposons qu'elle est de serre tempérée. 



— 77 — 

Phyiiocacius ansuiifrer, Lem., Jard, fleàriste. — Famille des Caclées 
— Icosandrie Monogynie. 

Nous retrouvons aujourd'hui, dans le Botanical Magazine^ la figure 
de ce Cactus que M. Lemaire a décrit dans le Jardin fleuriste, vol. 1, 
|). 6. La partie inférieure de la plante est cylindrique ; les tiges supé- 
rieures ainsi que les branches sont obovales-lancéolées, comprimées, 
charnues, pinnatifides , à fissures plus ou moins triangulaires et 
obtuses, parfois aiguës. Les fleurs sont grandes, blanches, solitaires, 
très-odorantes ; elles naissent du sinus d*un lobe. Elle est originaire 
de la côfe occidentale du Mexique. 

Nous trouvons dans le même journal une copie du Bégonia Rex, 
décrit par M. Pufzeys, et figuré déjà dans la Flore des serres et des 
jardins de M. Vanhoutte. La planche est très-exacte, mais nous ne 
savons pourquoi le cercle blanc argenté qui distingue les feuilles de 
cette brillante espèce, n'est pas plus apparent. Nous sommes de Tavis 
de sir W. Hooker, en admettant que ta culture forcée leur enlève une 
partie de leur beauté. Les plus brillants exemplaires que nous ayons 
vus sont des spécimens de taille moyenne, cultivés à Tombre ; la feuille 
se boursouffle moins, la couleur du fond reste plus foncée, et le cercle 
argenté plus net et plus éclatant. 



ILLUSTRATION OF HIMALAYAN PLANTS. 

Depuis quelque temps ce bel ouvrage, avec ses magnifiques planches, 
fait les frais de plusieurs publications horticoles. Nous avons déjà 
donné les descriptions de quelques-unes des plus belles espèces extraites 
de ce recueil et publiées par la Flore des Serres et par l'Illustration 
horticole, et, pour ne pas y revenir plus tard nous relaterons ici ces 
superbes nouveautés dont quelques-unes existent déjà vivantes en 
Europe, nous réservant d'en donner une description plus détaillée 
lorsque nous serons à même d'offrir à nos abonnés les figures de 
celles déjà introduites et non encore reproduites. 

Magnolia campbeiiii , HooK. fils et Th.. — Famille des Magnoliacées 
Polyandrie Polygynie. 

Rien de plus grandiose et de plus gigantesque dans ses proportions 
que ce Magnolia, Que l'on se figure un arbre dont le tronc, à écorce 



— 78 — 

noirâtre, mesure 80 pieds de hauteur, sur 12 à 20 pieds de circonré- 
rence et, sur la cime de cet arbre, des fleurs odorantes, blanches, roses 
et écaiiates de près d'un pied de diamètre, réunies au nombre de cinq 
à six sur des racèmes de i et demi à 2 pieds de long. L'élévation à 
laquelle ce géant des Magnolia végète dans la chaîne des Sikkîm 
Himalaya (8 à f 0,000 pieds), nous fait espérer qu'il résistera, chez 
nous, en pleine terre, avec un léger abri. Son introduction en Europe 
sera un événement qui fera époque dans Thorticulture. 

TaUam» Hodu^aont, HooK. fils et Tu. — Famille des Magaoliacées. 

— Polyandrie Polygynie. 

Cette plant-e, assez rare dans les foréis des Sikkim Himalaya est un 
arbre de médiocre hauteur à belles feuilles, grandes, coriaces et tou- 
jours vertes. Les fleurs sont grandes, blanches et rosées, à moitié 
ouvertes, très-odoranles et pourpres en dessous. 

mitciieiita catiiearii, HooK. fils et Th. — Famille des Magnoliacées. 

Fort bel arbre très-élevé â grandes fleurs blanches isolées, qui croit 
dans les mêmes localités entre 5 et 6,000 pieds d'élévation absolue. 
M. Hooker pense qu'il pourrait supporter la pleine terre en Angle- 
terre. 

Mceonopai* nepaienai* , Wall. — Famille des Papaveracées. — 
Polyandrie Polygynie. 

Encore une merveille en tant que Papaveracée. C'est une plante 
herbacée, très-robuste dans toutes ses proportions et entièrement 
couverte de longs poils. Les fleurs, d'un beau jaune d'or soufré, à 
anthères formant un cercle brun au centre, à stigmate violet, sont 
très-grandes et disposées au nombre de iO à i2, sur un racème de près 
d'un mètre de hauteur. Elle croit à une élévation de iO à 11,000 pieds 
dans les mêmes localités, où elle est considérée comme très-vénéneuse. 

»ee«t«iie« iii«i(i^iii«, HooK. fils et Tu. — Famille des Lardizabalées. 

— Monœcie Monadelphîe. 

Arbre â grandes et belles feuilles imparipennées dédié par MM. Hoo- 
ker et Thomson au savant botaniste français, M. Decaisne. Les fleurs, 
disposées en grappes simples très*allongées et pendantes, sont peu 
remarquables. M. Hooker dit que le port de cet arbre est très-gracieux 



— 79 — 

et ressemble au port d'une Araliacée. Il croil dans les mêmes localités 
entre 7 et 10,000 pieds de hauteur. A en juger d'après la vignette 
coloriée qui accompagne la planche de M. Hooker ce doit être une 
plante ornementale remarquable. 

Duabann^a sonneraiioidea, Ham. — - Famille des Lylhrariées. 

En fait de Lythrarîée, il faut convenir que cette planle est extrême- 
ment méritante. C'est un arbre de 40 à 80 pieds de haut; les fouilles, 
de I â 4 et 1/2 pieds de long, sont presque sessiles, opposées, d'un 
beau vert dessus, blanchâtres dessous. Les fleurs sont grandes, blan- 
ches, à calice vert et forment, à l'extrémité des branches, des racémes 
abondamment garnis; elles exhalent une odeur d'Assafœtida très-pro- 
noncée. Cette plante croit dans les régions chaudes, au pied de la 
chaîne des Himalaya, dans les provinces de Bhotan et de Sikkim. 

Aewba iiiniaiaica, HooK. fils et TH. -- Famille des Cornées. 

Encore une plante ornementale qui viendra probablement sous peu 
augmenter le nombre des quelques espèces déjà introduites. Elle diffère 
de VAcuba japonica de Van Sieboldt par ses feuilles beaucoup plus 
longues, par les extrémités de celles-ci plus acumiuées et par ses 
pétales plus effilés. Les fruits sont d'un beau rouge orange. Elle 
habite les mêmes localités entre 7 et 10,000 pieds d'élévation. 

Ben^onia caibearii, HooK. fils et Th. — Famille des Begoniacées. 

Fort belle plante à grandes feuilles bidentées, d'un vert d'émeraude 
et à fleurs blanches d'une. belle dimension. Les tiges et les pétioles sont 
remarquables par les écailles rouges et inclinées qui les recouvrent 
d'une manière assez dense. Mêmes localités, entre 6 et 7,000 pieds 
d'élévation. 

Ben^onla d^emiiilpara , HoOK. fils et Th. 

Cette espèce-ci est moins belle que la précédente et rentre par ses 
formes et ses fleurs, dans la catégorie des Bégonia ordinaires. Ses 
feuilles sont palmées bidentées, distantes; les tiges sont élevées, roses; 
tes fleurs, d'un blanc rosé, sont agglomérées par masses compactes à 
l'aisselle des feuilles. 

{La suite au numéro prochain). 



~ 80 - 



CULTURE MARAICHERE. 



LES ASPERGES FORCÉES DE PLEINE TERRE. 

L'ordre dans les travaux du potager se trouve pour ainsi dire inter- 
verti. L*abseDce d'un hiver sérieux a bouleversé nos combinaisons sur 
plusieurs points, et, pour mon compte, je suis forcé d'avouer que mes 
essais sont à refaire. Si j'ai obtenu mieux et plus que ce que j'atten- 
dais, je n'ai pas, en revanche, obtenu ce que je voulais obtenir. J'ai, 
vous le savez, semé la plupart de mes graines potagères vers la fin de 
l'automne, afin de me conformer aux lois de la méthode naturelle, 
dont je fais très-grand cas. J'espérais, de cette pratique, les avantages 
réunis de la stratification en pleine terre, d'une germination hâtive et 
d'une vigueur exceptionnelle. En conséquence, j'ai fait, en novembre 
et décembre, une bonne partie de la besogne habituelle de mars et 
avril, comptant bien que pas une de mes graines ne bougerait avant 
l'heure. Le bouleversement des saisons m'a donné tort; mes légumes 
ont levé presque entièrement dans le courant du mois de janvier, et,, 
au moment où j'écris ces lignes, les pois, fèves, panais, carottes, lai- 
tues, radis, oignons, poireaux, etc., ont bonne mine et paraissent vou- 
loir me dispenser des couches tièdes et sourdes. 

Malheureusement, le cas est tellement anormal, tellement en dehors 
des prévisions raisonnables, que je ne puis en tirer pour l'avenir ni 
leçon ni profit. Il n'y a pas lieu d'espérer le même résultat deux années 
de suite, attendu qu'il y a eu surprise, et que les hivers de la clémence 
de celui-ci ne se représentent pas souvent dans le cours des siècles. 
J'en suis donc pour mes frais d'essai et n'ai pas le droit de conclure. 
Je reviendrai à la charge l'automne prochain, dans l'espoir que mes 
semences ne s'éveilleront plus trop tôt. 

La saison, que nous venons de traverser, a dû faire sourire plus 
d'une fois les amateurs qui sont dans l'usage de forcer les asperges de 
pleine terre. Les produits de cette sorte ont été d'une beauté ravis- 
sante, et grâce à la délicate attention de M. Delobel, j'en ai reçu 
d'Hoogstraeten qui mesuraient en moyenne environ 55 centimètres de 
longueur, et dont la grosseur était à l'avenant. Quel plus charmant 
cadeau pouvait-on désirer à l'époque ordinaire des grands froids et 



— Bi- 
des grandes neiges! Quelle plus belle preuve pouvait-on nous donner 
de la fertilité du pays des sables ! C'était à rendre FArdenne jalouse de 
la Campine; aussi, n'en doutez point, je tenterai quelque jour la mer- 
veille sous ce climat. 

Autrefois, les asperges ne Gguraienl en hiver que sur la table des 
millionnaires et des seigneurs ; les petites gens de ma sorte ne pou- 
vaient s*en régaler que des yeux à la devanture des marchands de 
comestibles ou à la vitrine des restaurateurs de premier ordre. Au- 
jourd'hui, sans faire grosse violence à nos ressources, plus rien ne 
nous empêche d'offrir ce délicieux mets de fantaisie dans nos dîners 
de famille ou d'amis. 

c Les asperges que vous avez reçues, nous écrit M. Delobel, ont été 
semées en 4856, transplantées en 1857 et forcées dernièrement de la 
manière suivante : — On ouvre une tranchée de 65 centimètres de 
largeur sur 50 de profondeur, tout autour de la planche d'asperge. 
Aussitôt cette tranchée ouverte, on l'emplit de fumier d'étable ou de 
cheval. Dans ce dernier cas, il convient d'ajouter au fumier une cer- 
taine quantité de feuilles mortes, feuilles de chêne ou autres, afin de 
modérer la chaleur et de la rendre plus égale. Ces réchauds doivent 
être faits par couches successivement bien tassées. Lorsqu'ils dépassent 
le niveau du sol de 10 à 45 centimètres, on fait, avec quatre planches, 
une espèce de coffre que l'on assujettit au moyen de piquets fichés 
dans le fumier. Ce coffre doit avoir exactement les dimensions de la 
planche à forcer et s'élever de 12 centimètres. On le recouvre au 
moyen de vieilles portes, de planches, de châssis, etc., puis, on charge 
le tout de litière, de paillassons, de feuilles ou d'épingles de sapins, 
pour empêcher la gelée et la neige de pénétrer dans le coffre ou dans 
les réchauds. Et, au bout de quinze jours, les asperges commencent à 
donner. 

» On réalise une économie de travail et de fumier en forçant deux 
planches à la fois. Dans ce cas, on ménage entre elles un intervalle de 
66 centimètres, et le réchaud que l'on établit dans cet intervalle, agit 
sur les deux planches. 

» Comme vous le voyez, cette culture est facile et peu dispendieuse, 
et avec la plus mince intelligence, il sufiit de vouloir pour réussir. » 

Cette manière de procéder est assez énergique pour nous donner des 
asperges au cœur de l'hiver; mais il nous semble que l'on pourrait se 
contenter à moins et s'estimer heureux, par exemple, d'obtenir ce 



— 82 — 

légame vers la fin de février oa en mars. Dans ce cas , nons pensons 
que Ton se IroaTerait assez bien de subslitner aox réchauds de fumier 
des réchauds moins actifs, en même temps qoe plus économiques et 
plus durables. Vraisemblablement, c'est en coci que consiste le pro^ 
cédé de M. le vétérinaire de Loockeren, procédé qu'il a cru devoir 
tenir secret jusqu'à ce jour dans l'espoir de le vendre avantageuse- 
ment, comme si la chose était facile et même possible. Il n'y a pas 
deux principes de culture forcée pour les asperges. Il s'agit tout 
bonnement de produire une chaleur artificielle par des moyens quel- 
conques, de conserver cette chaleur, de l'utiliser le mieux possible. 
Or, il y a divers moyens de produire cette chaleur, les uns très- 
coûteux, les autres très-économiques. Les premiers sont fort connus ; 
les seconds ne le sont pas assez. M. le vétérinaire de Loockeren a eu 
le bon esprit de s'attacher à ces derniers, et la bonne chance de pro- 
duire de superbes asperges vers la fin de l'hiver, alors qu'on les 
recherche et qu'il est facile de les vendre à un prix élevé. Il fait là, 
sans contredit, une excellente opération, et nous l'en félicitons. Si 
nous connaissions sa manière d'opérer, nous l'imiterions assurément ; 
mais ne la connaissant point, nous devons chercher une route qui nous 
conduise au même but et aux mêmes résultats. 

Pour mon compte, je n'aime pas les secrets; quand j'en suis dépo- 
sitaire et que leur divulgation peut être nuisible, je les tiens et les 
garde ; ^mais s'il me parait utile de les jeter aux vents, je m'en défais 
bien vite. Permettez-moi donc de vous dire comment je m'y prendrai 
dans deux ou trois ans pour forcer les asperges que j'ai semées à 
l'automne et qui, je n'en doute pas, lèveront au printemps. Je me 
procurerai de la tannée qui ne manque point ici et m'en servirai pour 
établir mes réchauds. Seulement, je ferai ces réchauds plus larges et 
plus profonds que si j'avais à employer du fumier. Si, à ce moment, 
j'ai des planches sous la main, je m'en servirai pour former les cof- 
fres; dans le cas contraire, j'élèverai une sorte de digue avec de la 
terre et des gazons; je recouvrirai avec des claies, des genêts, pour 
éviter les frais de paillassons et je chargerai le tout, réchaud compris, 
de substances propres à maintenir la chaleur et à préserver les plan- 
ches des atteintes des grands froids. Quelles seront ces substances? 
Voilà la question. Pour le moment, je songe aux menues pailles de 
colza qui sont perdues dans la contrée et aux tiges desséchées des 
topinambours. 



— 85 — 

Il y a lieu de croire qu*en m*y prenanl de la sorte, je réussirai à 
forcer des asperges pour la fin de février ou les premiers jours de mars. 

Il me parait inutile d'ajouter que si Ton s'avisait de forcer des 
asperges plusieurs années de suite, on ruinerait bien vite Taspergerie. 
On ne forcera donc la même planche que tous les deux ou trois ans. 

P. JOIGNEAUX. 



REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suite.) 

Une des collections les plus considérables de plantes de tous genres, 
dont la Belgique peut s'enorgeuîliir, est celle du duc d'Arenberg. Il 
est à regretter toutefois qu'elle soit répartie entre plusieurs résidences, 
ce qui lui ôte, en quelque sorte, son importance et ne permet guère 
de juger de son ensemble. 

Les serres, qui sont annexées au palais du Duc, à Bruxelles, n'offrent 
rien de remarquable comme construction; elles sont très-simples et 
sans la moindre prétention ; une seule, celle des Fougères, remplit 
entièrement les conditions nécessaires à ce genre de culture et a, par 
cela même, attiré particulièrement notre attention. 

C'est une serre basse, étroite et passablement longue, qui contient 
une collection très-variée de Fougères et de Lycopodes arrangée avec 
beaucoup de goût et admirablement bien cultivée. Le mur du fond est 
masqué par dé larges plaques de liège brut, sur lesquelles se cram- 
ponnent de jolis Ptéris et de gracieux Adiantum, dont les frondes, 
finement découpées et d'un vert tendre, retombent en guise de fes- 
tons pour aller se mêler aux frondes blanchâtres des Gymnogrammes 
et des NotochUenuy et aux feuilles plus raides et plus sombres des 
Polypodium, des Blechnum et des Acrostichum qui garnissent, avec 
un grand nombre d'autres espèces élégantes, la longue tablette qui 
longe le mur du fond, d'une extrémité à l'autre, et qui fait le pendant 
d'une seconde tablette, placée en face sur le devant de la serre. Le 
centre est interrompu par deux rochers artificiels, bordés de Lyco- 
podes et de Selaginelles. Quoique n'offrant aucune des nouveautés 
récemment introduites, elle est, parmi les collections d'amateurs, 
une des plus nombreuses que nous possédions en Belgique. 



— 84 — 

La passion des collections de Fougères est de date récente et 
cependant est-il rien de plus frais, de plus élégant, et en même 
temps de plus attrayant que ces plantes sans prétention qui fuient 
la trop grande lumière du jour pour étater modestement, à Tombre, 
ces gracieux contours, dont nos dentelles et nos broderies sem- 
blent n*étre que des copies grossièrement imitées. Elles sont sans 
fleurs visibles, sans fruits apparents et cependant elles plaisent; elles 
n'ont rien de brillant ni d'éclatant, et cependant, elles charment; on 
les admire en secret comme ces vierges pudiques, qui cachent leurs 
attraits sous le voile de Tinnocence. Les Fougères sont en effet les 
pudiques vierges des forêts, se dérobant par leur modestie, aux 
regards indiscrets de la masse des profanes. La tranquillité, l'ombre 
et l'humidité de nos serres parait parfaitement convenir à leur humble 
nature ; leur culture n'est rien moins que difficile, et s'il y a quelque 
chose qui a lieu d'étonner, c'est que ces jolis végétaux soient restés si 
longtemps sans attirer plus particulièrement notre attenlion» Enfin, 
on a fini par leur rendre justice, et au moment où nous en parlons, 
elles sont devenues indispensables à l'ornementation de nos serres, et 
sont cultivées en collections à l'instar des Orchidées, des Palmiers, des 
Camelliaf. etc. 

Après cette petite digression sur les Fougères, passons aux CameUiaf 
et avouons tout d'abord, que la collection en est très-variée et bien 
choisie. Une serre neuve à un seul versant et à châssis droits, abrite 
plus de trois cents variétés cultivées sur gradins; le mur du fond est 
tapissé par une rangée de ces plantes» dressées en espalier, qui sont 
d'un effet charmant et d'une culture parfaite. A propos de ce genre 
de culture, nous croyons, qu'à part le bel effet que les CatnelUa pro- 
duisent ainsi, cette culture ne parait guère favorable à la floraison. 

La plupart de ceux que nous avons vus ainsi cultivés, ne por- 
taient des fleurs qu'aux extrémités ; le reste de la plante en était 
dépourvu. 

Outre celte collection on admire chez Son Altesse, une centaine de 
Camellia en pyramide, dont la hauteur varie entre 5 et 6 mètres ; 
malheureusement les plus grands sont relégués, faute d'espace, dans 
un local où l'humidité et le manque de jour suffisant les fait dépérir. 
Ce serait réellement un crime, avec circonstances atténuantes, il est vrai, 
si ces superbes exemplaires, qui n'ont pas leurs pareils, périssaient 
faute d'emplacement convenable. 



— 85 — 

L*orangerie est forl riche en plantes ornementales destinées à garnir 
les allées des parcs pendant la belle saison. On y admire des Orangers 
qui datent au moins du siècle de Louis XIV; des Viburnum TinuSy 
des €leihray des Magnolia de taille et de formes parfaites ; une partie 
de beaux Azalea et Rhododendron, ainsi que la majeure partie des 
Camellia en pyramide, dont la tenue ne laisse rien à désirer. Quelques 
Acacia de la Nouvelle Hollande et un Sophora tetraptera se font 
remarquer également par leur force et leur beauté. 

Deux serres adossées, de construction ancienne, séparées par un 
vestibule vitré, contiennent les plantes de serre chaude. Une centaine 
d'espèces d'Orchidées y croissent suspendues ou cultivées en pots au 
milieu des autres plantes tropicales, telles que : Palmiers, Bégonia, 
Broméliacées, Mélastomes, Ficus, Aroïdées, etc. ; nous y avons revu 
avec une véritable satisfaction deux jolis pieds en fleurs de ce gracieux 
Centradenia jfloribunda , si répandu il y a quelques années, et que 
Ton revoit rarement aujourd'hui; un Bégonia Rex y étalait ses bril- 
lantes feuilles à cercle d'argent; un Chysis bratescens et un Oncidium 
Papilio étaient les seules Orchidées en fleurs. De cette bizarre famille 
de plantes, il n'y a que quelques espèces, entre autres les Cattleya, 
Urseliy reflexa et Pescatorei ainsi qu'un Lœlia purpurata qui mé- 
ritent une mention spéciale; les autres, à peu d'exceptions près, sont 
des espèces déjà anciennes; plusieurs d'elles resteront toujours belles 
et même brillantes, mais on n'y voit aucune de ces belles espèces de 
l'Inde, ni aucun de ces nouveaux Odonioglossum , Cattleya, Lœlia 
et Cypripedium , dont les fleurs sont défraies merveilles, et qui 
donnent du relief à une collection entière. Aussi c'est en toute humi- 
lité que nous nous permettons d'ajouter qu'il est à regretter qu'un 
. amateur aussi distingué que le duc d'Arenbcrg, n'ait pas encore eu 
l'heureuse idée de faire construire une serre spéciale destinée à la 
culture de cette famille de plantes, si belle et si curieuse, et de gra- 
tifier la capitale de la Belgique d'une de ces collections d'Orchidées 
qui font la réputation d'une ville entière, d'une de ces collections 
comme celles que Londres, Berlin, Paris et Hambourg s'enorgueillis- 
sent de posséder. 

En général les Orchidées aiment la chaleur et l'humidité; elles ne 
se plaisent pas au milieu d'une masse de plantes diverses; elles 
n'offrent un véritable attrait que lorsqu'elles sont cultivées en collec- 
tions nombreuses, variées, bien choisies, et qu'elles sont traitées 



comme elles le méritent. S'il est vrai que le jardinier en chef de 
Son Altesse est un homme intelligent, qui a su tirer le meilleur parti 
des locaux et des planfes mises à sa disposition ; il est vrai aussi 
que bien souvent c*cst à ceux qui sont chargés de la cullure et de la 
surveillance des collections qu'appartient Tinitiative. L*amour des 
plantes, le goût pour certaines catégories de plantes, demande à être 
entretenu chez les grands seigneurs ; il faut, de temps en temps, pou- 
voir leur offrir des nouveautés de distinction ; attirer leur attention sur 
tout ce qui est d*un mérite réel ; il faut chercher à stimuler leur goût 
et savoir profiler de toutes les circonstances favorables qui se présen- 
tent. Ne vous y trompez point ; si vous n'avez qu'à leur offrir toujours 
la même chose, vous finissez par les rendre indifférents; vous aurez 
beau déployer tous vos talents d'habile horticulteur, sans ces petits 
talents de persuasion et d'habileté, la réussite sera problématique. 

Or, nous n'hésitons pas à avouer qu'après avoir admiré les somptueux 
palais des ducs d'Arenberg, les meubles et les vases admirables qui 
en garnissent les appartements, la superbe galerie de tableaux où les 
Rubens, les Teniers, les Van Oslade, les Rembrandt, les Jordaens, etc., 
sont répandus à profusion, et surtout la gracieuse affabilité avec 
laquelle on a daigné nous faire voir toutes ces merveilles, nous sommes 
sortis des serres le cœur serré et, dans un mouvement de patriotisme 
local d'horticulteur et d'amateur, nous nous sommes demandé pour- 
quoi la ville de Bruxelles seule était encore vierge d'une de ces collec- 
tions choisies de plantes rares que plusieurs villes secondaires de Bel- 
gique se flattent de posséder déjà. 



MISCELLANÉES. 

MULTIPLICATION DES OEILLETS REMONTANTS 

ET AUTRES VARIÉTÉS 

Par la greffe sur racine de Saponaire [Saponaria officinalts), 

La rose et l'œillet seront toujours les ornements les plus saillants 
de nos parterres par la beaulé des formes et la richesse de leurs cou- 
leurs; aussi l'œJllet reçoit^l tous les honneurs des amateurs et des 



— 87 — 

horticulteurs qui se passionnent peut lui et en font leur fleur de pré- 
dilection. Aussi, depuis que ces jolies plantes existent, combien leur 
nombre a-t-tl augmenté par les nombreux semis effectués chaque 
année, tant par les amateurs que par les horticulteurs marchands qui 
en ont fait leur spécialité. 

Le mode de semis n*est pas toujours très-lucratif, en ce sens qu*il 
faut le traiter sur une grande échelle pour obtenir des plantes de 
mérite pouvant prendre droit de cité au milieu des splendides beau- 
tés que nous possédons; car il en est de ces beautés comme de tout le 
règne végétal, elles tendent à retourner au type primitif de la simpli- 
cité; cVst-à-dire que des graines récoltées sur des œillets flamands ou 
fantaisies à fleurs doubles, produiront le plus souvent des fleurs simples 
avec une grande variation dans les couleurs {et vice versa); et Ton est 
obligé, pour conserver les beaux types obtenus par les semis, de 
recourir au mode de multiplication par boutures et marcottes qui, du 
reste, présente une réussite certaine. 

On a encore parlé de grefl'er l'œillet sur Tœillet; ce mode, que 
nous avons pratiqué en 1842, nous a parfaitement réussi, en nous 
servant des variétés vigoureuses, telles que les Grenadins et œillcls 
gris dits Savetiers; il procure l'avantage de réunir sur un seul pied 
autant de variétés qu'il y a de branches, avantage im*mense pour les 
amateurs qui veulent cultiver un grand nombre de variétés dans un 
petit jardin, soit en pots, soit en pleine terre. L'époque la plus favo- 
rable pour effectuer cette greffe est le mois d'août. Elle se fait en fente 
ou en placage, comme je l'ai démontré avec figures dans le Guide du 
Jardinier fleuriste. 

Non content d'avoir épuisé ces modes de multiplication, nos re- 
cherches ont eu pour objet de trouver une plante de la même famille 
d'un tempérament plus rustique et surtout d'une grande vigueur sur 
laquelle on put greffer l'œillet; cette congénère, nous l'avons trouvée 
dans la Saponaire officinale (Saponaria officinalis)^ plante utile qui se 
trouve dans tous les jardins. 

Le iO mai 1858, nous avons détaché une douzaine de tronçons de 
racines, longues de quatre centimètres et d'un diamètre de dix mil- 
limètres, leur conservant le plus de chevelu possible. Le sommet des 
racines a été fendu d'un seul côté, comme pour la greffe en fente simple 
(expliquée dans la méthode élémentaire); puis, après avoir fait choix 
de branches d'œillcts remontants, longues de huit à dix centimètres, 



— 88 — 

nous les avons coupées horizontalement au-dessous d'un nceud et 
ensuite taillées sur les côtés, de manière à faire un coin qui pénétrât 
dans la fente de la racine, en observant que le côté placé intérieure- 
ment fût plus mince que la partie extérieure. 

On ajuste les parties internes de la pellicule, de manière qu'elles 
coïncident avec celles de la racine où la sève doit opérer le soudage 
et communiquer les sucs nutritifs à la greffe. On assujettit ensuite avec 
du gros fil en comprimant de la main gauche la fente de la racine, 
afin de mettre toutes les parties en contact, et l'opération est terminée ; 
on place les greffes k l'exposition du levant, en terre légère mélangée 
d'une partie de sable fin et d'une partie de terreau de feuilles On les 
place assez rapprochées les unes des autres, pour pouvoir les cou- 
vrir d'une cloche de verre ou simplement d'un pot à fleurs dont on a 
soin de fermer le trou pendant les premiers jours. On arrose modé- 
rément en évitant de verser l'eau sur les fentes des greffes; il suffit 
d'arroser la circonférence, et la greffe se développe en peu de jours* 

Sur douze greffes effectuées le 10 mai, onze étaient en pleine végé- 
tation dans les premiers jours de juin ; une seule a boudé. 

Après les avoir examinées attentivement, nous avons remarqué que 
la sève communiquée par les racines alimentait parfaitement ces greffes 
sans qu'elles se fussent affranchies, et cependant, en conservant une 
partie du nœud inférieur qui entre dans la fente, nous avions en vue 
de favoriser la sortie des racines et de provoquer l'affranchissement de 
la greffe, ce qui réussit si l'on enterre la partie greffée. 

Indépendamment de l'époque dont je viens de parler pour ces sortes 
de greffes, on pourra, avec succès, les pratiquer aux mois d'août et de 
septembre, en préparant des tronçons de racines que l'on placera préa- 
lablement dans du terreau de couche ou de la vieille tannée, pour leur 
faire développer des chevelus. Après cela on pourra les greffer et 
les empoter chacune dans des godets de sept à huit centimètres de 
diamètre, que l'on placera sous châssis ou sous cloche dans une serre, 
en évitant la concentration de l'humidité qui est mortelle pour les 
œillets, surtout pour les variétés remontantes si jolies et si nombreuses 
aujourd'hui. 

Les résultats obtenus de cette greffe ont paru pour la première fois 
à noire exposition d'horticulture du 27 septembre 1858. 

Chaque sujet présentait une tige de cinquante centimètres de hau- 
teur, garnie dans sa longueur de boulons latéraux : on pourra par ce 



— 89 - 

mode de multiplication, en se servant pour greflfé du sommet des tiges 
de leur montant, obtenir des plantes beaucoup plus naines que par 
boutures, comme nous l'avons observé sur plusieurs de nos greffes. 

Lâchaume. 

{Bulletin de la Société d'horticulture de ta Sarthe.) 



CULTURE DE LA GENTIANE A GRANDE FLEUR. 

(Exlraild'une lellre adressée au président de la Société d'horticulture de la Sartlie.) 

J'ai désiré voir, chaque année, s'épanouir les campanules 

d'azur de la Gentiane à grande fleur [Gentiana acaulis. Linné.) Au 
dire de plusieurs maîtres, ce vœu très-légitime et souvent manifesté, 
est difficile à réaliser. En effet, pendant plusieurs années de culture, 
soit en terre de. bruyère, soit en terre commune, plus ou moins à 
l'ombre, les promesses des bourgeons ont presque toujours abouti 
au développement de calices bien conditionnés et à l'avortement com- 
plet des corolles. Le feuillage s'étalait sain et verdoyant, mais le bleu 
d'outre-mer, mais le saphir ne se montrait pas. Il m'a paru que 
chez la plante, à un certain moment, la sève n'a plus l'abondance 
ni les propriétés nécessaires à la formation défioilive des corolles 
amples et nombreuses dont la nature lui impose le travail; plus de 
lumière et plus d'engrais dans le sol nourricier auraient probable- 
ment prévenu celte défaillance. L'expérience a confirmé mes prévi- 
sions et j'ai eu le plaisir de réussir en deux localités notablement diffé- 
rentes. 

Vers la fin do mois de septembre, j'ai levé, avec la motte, des 
tasses de Gentiane, et je les ai placées sur une couche d environ 16 cen- 
timètres de terreau provenant du curage d'une douve. Au printemps 
d'après, elles ont toutes fleuri , puis pendant les deux printemps 
suivants^ sans avoir reçu de nouvel engrais, elles se sont couvertes 
de fleurs aussi brillantes et aussi multipliées que je le souhaitais. 
Ceci a eu lieu à la campagne, dans un terrain exposé au soleil et à un 
air très-vif. 

La tentative a été renouvelée à la ville, dans un jardin sec et peu 
aéré. En juin 1857, 15 tasses de Gentianes furent levées avec précau- 
tion et confiées à une couche de fumier énergique de 20 centimètres 
Avril 1850. 8 



~ 90 — 

d'épaisseur. Le plant était en plein soleil, les arrosements ne lui ont 
pas été épargnés, et de temps en temps les pousses superflues ont été 
élaguées. Mes petites élèves ont prospéré; dès le premier printemps de 
1858, toutes ont donné quelques fleurs; d'autres fleurs feur ont succédé 
et leur petit nombre a été compensé par la durée de la floraison que 
les gelées seules ont arrêtée; au reste, la préparation pour la saison 
prochaine est satisfaisante. 

Sous des dehors assez humbles notre gentiane est exigeante; mais 
enfin si elle n'est pas généreuse, elle n'est pas ingrate. Je crois même 
qu'avec un peu moins d'avances, on se la rendrait encore favorable. 

Anjubault, 
Conservateur de la bibliotiièque de la ville du Mans. 



EXPOSITIONS. 

SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND. 

11â« EXPOSITION. 

La ville de Gand vient d'inaugurer, comme d'habitude, la série des 
expositions vernales de Belgique, dans son magnifique local du Casino, 
véritable Forum de l'horticulture gantoise, qui s'ouvre deux fois par 
an, à l'élite des amis de Flore. 

Comme toujours le coup d'œil de cette exposition était ravissant de 
fraîcheur. Hâtons-nous de dire que tout ce que l'horticulture de Gand 
pouvait ofi'rir de distingué en Camellia, Âzalea et Rhododendron y se 
trouvait là réuni. Nous y avons surtout remarqué : le CamelUa Duc 
de Bretagne, de M. Camille Vandenbossche, d'une culture et d'une 
floraison tellement supérieures, qu'il éclipsait son entourage, sans en 
excepter son concurrent, le CamelUa Chandlerii elegans, de M. De- 
limon-Papeleu, qui cependant a partagé le premier prix avec lui; 
deux collections de CamelUa^ l'une de cinquante, l'autre de quinze 
variétés, appartenant à M. de Kerchove d'OusseIghem, et à M. C. Van- 
denbossche, de Gand, toutes deux, d'une beauté remarquable; un petit 
lot de quinze variétés de M. Vervaene, d'une culture sans reproche; 
un Rhododendron Prince-Camille de Rohan, de M. Amb. Verschalfelt, 



— 9i — 

d'une dimension colossale et couvert de fleurs; deux collections de 
Rh, aboreum, en petits exemplaires, de MM. Jean et Louis Delmotte, 
d'une fraîcheur de foliation et de floraison bien rares; enfin, une tren- 
taine d'Àzalea indica, du baron Heynderyckx, d'une culture supérieure, 
et dont le feuillage disparaissait lidéralement sous la masse des fleurs. 

Parmi les plantes nouvelles obtenues de semis, figurait un Imanto- 
phyllum cyrthantiflorumy de M. Louis Van Houtte, que nous considé- 
rons comme une excellente plante de commerce. 

Deux lots d'Amaryllis, du baron Heynderyckx el de M. Delimon- 
Papeleu , n'ont pas manqué de produire de l'effet. 

Comme toujours c'est M. Tonel qui exhibe les plus beaux Cactus, 
ces anomalies du règne végétal; les collections de MM. Beaucarne et 
Desmet, ne manquaient pas de mérite non plus. 

Les mêmes concurrents se disputaient le prix pour la plus belle 
collection de Yucca, Agave, Bonapartea, Aloé, Pincenectitia et Dra- 
cœna. Toutes les deux étaient superbes, mais celle de M. Beaucarne 
l'emportait par le choix et la force des exemplaires. 

Parmi les CameUia nouveaux exposés parMM. Vervaene et Van Eeck- 
houte, nous avons vu de fort belles choses, entre autres; le CameUia 
Lavinia Maggi, du premier, M^^ Lebois et Aspasia, du deuxième 
exposant. Le CameUia Aspasia surtout, nous a paru fort intéressant 
sous le rapport de la nuance qui est d'un pourpre presque bleu. 

M. Amb. Verschaffeit, avait fourni un CameUia nouveau de semis 
(C. triomphe de Liège), parfait par la forme el le coloris. 

Une seule collection de Bégonia, en vingt-cinq espèces et variétés, 
a été fournie par M. Ch. de Bûck; chacun l'a admirée et avec raison ; 
M. de Bttck est le plus ardent amateur de Bégonia du pays, et à ce titre, 
on lui doit des éloges. 

Pour le second concours de vingt Azalea indica en fleurs, I\f. Ver- 
vaene avait fourni une remarquable collection, dans laquelle plusieurs 
nouveautés de semis; la collection hors concours contenait particu- 
lièrement de magnifiques variétés. 

]jlfme xertzweil-Boucqué et M. Beaucarne, ont exposé respectivement 
cinquante et quinze plantes diverses en fleurs; nous trouvons que le 
jury a été tant soit peu rigoureux en refusant un premier prix aux 
cinquante plantes diverses, du premier exposant; il est vrai que son lot 
ne présentait rien de saillant, mais enfin cinquante espèces en fleurs ne 
sont pas toujours faciles à réunir, et puis c¥.tait le seul concurrent.— 



Trois beaux lots de Conifères exposés par MM. Aug, Van Geert, L. de 
Sroe(et Jean Van Geerl, ornaient le vestibule de la salie. M. Auguste 
Van Geert maintient toujours sa réputation dans ee genre de plantes; 
sa collection contenait quelques espèces très-rares et en beaux exem- 
plaires. Celles de MM. de Smet et J, Van Geert, étaient aussi Irès-belles. 
LeDammarasp. nova, de Caledonie, de A. Van Geert est très-distingué, 
le Thuya aurea, d'une belle tenue, ses cioq Araucaria, fort beaux. 

Le lot d'Azalea de M. de Gract, comptait plusieurs belles variétés, 
mais en général, ils laissaient à désirer sous le rapport de la floraison. 

M. Amb. Verschafleit avait comme d'ordinaire, mis sa belle serre à 
Palmiers en réquisition pour rornemenlation d'une des demi-rotondes 
de la salle. 

Deux collections charmantes à'Eriea et A'Epacris, exposées par 
MM. Dallière et Jean Verschaffeit, brillaient modestement entre deux 
belles rangées de Camellia, 

Maintenant arrivons aux concours qui nous ont paru ne pas 
répondre suflSsamment à la réputation de la ville de Gand, cette ville 
par excellence de l'industrie horticole : ainsi , sans attendre merveille 
dans cette saison, en fait d'Orchidées, nous avons été très-sUrpris de 
n'y voir qu'une seule collection, celle du baron Heynderyckx de Gand; 
cet amateur n'en a que d'autant plus de mérite. 

Ses Dendrobium WitUchii, Ansellia africana, Dêudrobium spe- 
ciosum , Odontoglossuw Ehrenbergii , 0, pulehellum et Oncidium 
bicallasum étaient très -jolis. Mais ce qui nous a prodigieusement 
surpris, c'est l'absence totale de concurrents pour le concours de la 
plus belle Orchidée en fleurs. 

Comme plantes rares en fleurs et non fleuries, nous avons vu 
figurer le Bescorneria mulHflora et VA gave dealbata de M. Tonel et 
L. Desmet. Sans discuter le mérite de ces plantes qui sont belles 
et ornementales, nous eussions hésité à les placer dans la caté- 
gorie des plantes rares; ainsi le Bescorneria se voit aujourd'hui dans 
toutes les collections et se vend déjà à des prix fort réduits. VAgave 
dealbata de M. de Smet primait le Bescorneria sous le rapport de la 
rareté. 

Quant aux deux contingents de vingt-cinq plantes nouvelles, exposés 
par MM. Amb. Verschaffeit et Aug. Van Geert» nous nous permettrons 
de remarquer que ce n'est pas là ce que nous appelons plantes nou- 
velles. 



— 93 — 

A notre pornt de vue, et en cela, nous pouvons différer de manière 
de voir avec la commission organisatrice de l'exposition de Gand, 
nous ne considérons plus comme telles, des plantes qui sont dans le 
commerce depuis quelques années déjà, et de celles là, il en figurait 
plusieurs dans les deux lots en question. Pour n'en citer que quel- 
ques-unes, je prendrai le Solanum purpureum, qui est vieux de dix 
ans, le Mikania species, qui me parait tout bonnement VOctomeris 
Schlimiij qui n'a pas moins de douze années d'introduction ; les Rho- 
pala Jonghii, Cupressus Lawsoniana, Azalea Sieboldtii, Thunber- 
ghia Harrissii , etc., sont dans le même cas. Du reste, ces reproches 
s'adressent moins aux exposants qu'à ceux qui organisent les exposi- 
tions ; il est en effet fort diflBcile, pour ne pas dire impossible pour 
un horticulteur^ de réunir chaque année vingt-cinq plantes noui^elles; 
dans toule l'acceplion du mot. Les conditions pour ce genre de concours, 
seraient moins difficiles à remplir, si, au lieu de vingt-cinq plantes, on 
n'en stipulait que cinq ou six, ce qui nous paraît déjà fort beau ; et, 
si au lieu d'ouvrir un concours pour une ou deux plantes rares, 
on en fixait le nombre à vingt-cinq, ce serait, croyons nous, plus 
équitable. 

Nous allions oublier un lot fort intéressant A'Anœctochilus, de 
M. Van Huile, un superbe échantillon d'Araucaria Cookiiy de M.Dal- 
lière, et un remarquable exemplaire de Zamia horrida, de M. Amb. 
Versohaffelt, qui ont obtenu des mentions honorables. 

Neuf concours sont restés sans concurrents; ce sont ceux des 
dix Rhododendron à fleurs jaunes; des soixante-quinze Crocus ^ Hya- 
cinthes, Tulipes et Narcisses; des quinze plantes forcées; de la plus 
belle Orchidée en fleurs; des vingt-cinq Fougères; de la plus belle 
Fougère en arbre; des vingt-cinq Rosiers forcés; des cinquante Ca- 
mellia (deuxième concours), et des six bouquets. Deux premiers prix 
n'ont pas été décernés. 

Nous nous demandons souvent pourquoi M. Vanhoulte est si avare 
dans ses exhibitions, et pourquoi il ne prend plus comme autrefois, 
une plus large part à ces fêtes gantoises. M. Kerckhove de Limon , 
possède également une fort belle collection de Fougères, à ce que l'on 
nous assure et pourtant celte gracieuse famille brillait par son absence. 
Nou< savons aussi pertinemment que M. Amb. Verschaffell aurait très- 
bien pu combler la lacune du concours pour la plus belle Fougère en 
arbre, il en possède de magnifiques exemplaires. 



— 94 — 

Comme toujours, les décisions du jury ont été eloses par un brillant 
banquet, auquel ont pris part les membres du jury et les principaux 
membres exposants. Ce banquet, auquel nous avons assisté extra 
muros a dû être digne de la généreuse hospitalité des gantois , à en 
juger d'après Texhibition des lots attrayants qui ornaient les croisés 
de la salle du Casino destinée à ce& glorieuses clôtures. 

Résnlteta des c«BC«ar«, 

Coiieciions de 50 plantes en fleur. — 2* prix à H"* Terlzweil-Boucqué. 

Golleotions de 15 plantes en fleur. - 3* prix à M. Beaucarne. 

Bette culture. — !«' prix à M. A. Verscbalféll {Rhododendron Prince Camilhde 
Bohan) ; — 2* prix ex œquo^ à MM. Van Qoutle [Pruntis sinensis fiora a!b. pi.) et 
J . -B. De Gosier ( Ândromeda floribunda) . 

Collections de 50 Camellia en fleur. — \*' prix à M. de Kerchove d'Qusselgem. 

Collections de 15 Camellia en fleur. — !•' prix à M. Camille Van deu Bosscbe. 

Six Camellia nouveaux. — !•' prix à M. Vervaene; — 2« prix à M. Van Eeck- 
haute. 

Camellia de semi. — Prix à M. Amb. Verschaffelt [Camellia triomphe de Liège), 

Camellia le plus distingué. — Prix ex œquo, à MM. J. Detiroon [Camellia elegans 
Chandlerii, et G. Van den Bosscbe [Camellia duc de Bretagne), 

Collections de 15 Bhododendron arboreum en fleur. — 1*' prix à H. Louis Del- 
moite ; — 2* prix à M. Jean Delmolle fils. 

Coiieciions de 20 Axalea indica en fleur. — 1*' prix par acclamation, à M. le 
baron Heynderycx; — 2« prix à M. Désiré De Grael. 

Collection de 12 Erica et de 12 Epacris en fleur. — 1«' prix à M. Alexis Dallière ; 
— 2* prix à M. Jean Verschaffelt. 

Collections de 30 Amaryllis en fleur. — i^' prix à M. Delimon; — 2« prix à 
H. le baron Heynderycx; — 3« prix à M. Jules Delimon. 

Collections de 15 Orcbidées en fleur. ~ !«' prix par acclamation, à M. le baron 
Heynderycx. 

Plantes obtenues de semis en Belgique. -*- !«' prix à M. Louis Van Houtte 
[Imantophyllum Cyrthantiflorum); — 2* prix à M. Louis belmoiie [Bhododen- 
dron). 

Collections de 30 Conifères. — i" prix à M. Aug Van Geert ; — 2« prix ex œquo, 
à MM. Louis de Smet el Jean Van Geert. 

Coiieciions de 30 Palmiers. — l*''' prix à M. Amb. Verschaffelt. 

Pour le plus beau Lilium Candidum. — 1*** prix à M. Edmond d'Hane; — 
2« prix à M. Camille Van den Bosscbe. 

Collections de 25 plantes nouvelles. — 1*' prix à M. Amb. Verschaffelt; — 
2« prix à M. Aug Van Geerl. 

Pour la plante rare en fleur et la plante rare non fleurie. — Plante fleurie, prix 
à M. Tonel [Bescomeria multifl. sp. nov.); — Plante non fleurie, prix à M. L. de 
Smet [Agave dealbata Ch. L.). 



— 95 — 

Collections de ^ Bégonia. — l"" prix par acclamation, à H. Ch. de Bûck. 

Collections de 25 plantes à feuilles panachées ou striées. — 2« prix à M. Beau- 
carne. 

Collections de 30 Cactées. — 1*' prix à M. Tonel; — 2« prix eœ œquo, à 
MM. Beaucarne, et L. de Smet. 

Collections de 25 Yucca, Agave, Bonapartea, Aloe, Pincenectitia et Dra^œna. 
— !•' prix à M. Beaucarne; — 2« prix à M. A. Tonel. 

Collections de 15 CamelUa en fleur. — 1«' prix à M. D. Vervaene; — 2« prix à 
M. J. Van Geert; — 3« prix à M. J.-B. Cardon-Spae. 

Collections de 20 Azalea indica en fleur. — l«r prix à M. D. Vervaene. 

DislincHons décernées hors de concours. — Sur la proposition du jury : Médaille 
en argent, à M. D. Vervaene, pour ses Azalées nouvelles. 

Mentions honorables : Aux Anectochiles de M. Van Huile : — à V Araucaria 
Cookiide M. A. Dallière ; — et à la Zamia horrida de M. Amb. Verscbaffelt. 



UGENIA UGNI. 

A la dernière exposition automnale de Londres (18 nov. 1858), bn 
avait ouvert un concours pour les fruits de cet arbrisseau, introduit 
depuis peu de temps en Europe; M. Harrington, d*Acton Green, y avait 
envoyé un lot de ces fruits récoltés sur un exemplaire cultivé en 
plein air, au pied d'un mur exposé au sud-ouest, et qui ne laissaient 
rien à désirer sous le rapport de la beauté et de ta saveur. On pense que 
la culture de cette plante prendra bientôt plus d'extension. Les fruits 
sont de la grosseur d'une noix de muscade et d'une saveur très-agréable. 



Dans la Monatschrifï fur Pomologie nous trouvons un arlicle sur 
un mastic liquide à froid par M. Ed. Lucas qui le recommande pour la 
pratique de l'arboriculture d'autant plus que le prix en est peu élevé. 

Voici la recette pour en obtenir un kilogr. : On prend 840 grammes 
de résine ordinaire (pas de colophane) ; on la fond très-lentement sur 
le feu, en ayant soin de ne pas chauffer assez pour évaporiser la téré- 
benthine, laquelle se fait reconnaître à son odeur. Lorsqu'elle est ré- 
duite à la consistance d'un sirop clair, on y ajoute 310 grammes d'esprit 
de vin ; on mélange bien le tout et on le verse le plus vite possible dans 
un flacon ou dans un vase de verre fermant bien. On peut aussi verser 
In résine dans ce vase au moment où elle est fondue, y ajouter ensuite 
l'alcool et mélanger intimement les deux substances en agitant le vase. 



— 96 - 

Si Talcool est faible on en met un peu plus et en même temps on di- 
minue dans la même proportion la quantité de résine. 

Ce mastic, préparé convenablement, peut s*employer par tous les 
temps chauds, froids, humides ou secs; il ne s'insinue pas dans tes 
petites fentes et forme une couche mince mais ferme qui durcit en peu 
de temps et qui ne s'écaille ni ne se fend. Il est surtout utile pour les 
blessures ou cicatrices des bois jeunes. 



PLANTES FLEURIES 

OBSBBVËRS PEFIDAFIT LB MOIS DB MARS. 

Serre ffrelde. 

Arbulus andrachne. — Arctoslaphyllos tomentosus. — Bescorneria mulliflora. 

— Guphea ocymoïdes. — Cyclamen persicum. — C. var. plurimse. — Erica 
hyemalis, globularis el odorat». — Epacris impressa. — Eurybia argyrophylla. 

— Elyclirysum proliferum.— Genista rolodapiine. — Jocliroma verbascifolia. — 
Leucopogon Gunningbamii. — Mimosa paradoxa. — Monoebselnm ensiferum et 
pulchellum. — Pittosporum sinense. — Prostantbera grandiflora. — Rliododen-^ 
dron ciliatum. — Salvia albo-eœrulea. — S. dasianiha. ~ Scutellaria pulchella et 
viilosa. — Sipbocampylus bicolor et miscroslemma* — Teucrium marum. — Tro- 
paBOlum Lobbianum. 

Serre ehaiide, 

Adamia versicolor. — Allopleclus speciosus. ~ Aslrapseia Waliichii. — Bello- 
perone oblongala. — Bégonia Royiei el Griffithii. — Genlradenia floribuiida. — 
Combretum purpureum. -— Dipleracanlbus albiflorus. — Epipbyllum Irunca- 
tum -~ Franciscea eximia. — Geissomeria nilida. ^ Gesneria cinnabarina el 
Cooperi. — Imanlophyiium miniatum. -^ Isertia coccinea. — Maraiila Warzce- 
wizcii. — Morea fimbriala. — Meyenia erecla. ~ Porphyrocoraa ianceolata. — 
Ruellia formosa. — Spigelia œnea. — Tillandsia ionanlba. — Tydœa ocellala 
picla. 

Serre à Orchidées. 

Acanlhopbrppium syfhelense. — ifirides virens. — Cbelonanlhera Rollîssonii. 

— Cypripedium venuslum, villosum el villosissimum. — Deodrobium nobile 
Wallicbianum, densiflorum, nobile pendulum el aggregatum. -> Epidendrum 
Stamfordianum, phœniceum elaurantiacum. — LycasteSkinneri. — Limodorum 
Tankervillii. — Lépiotes bicolor. ~ Oncidium slraniineum, Wentbforlhianum, 
leucocbilom et sphacellalum. — Odontoglossum Pescatorei. — Pbalaînopsis ama- 
bilis. — Pbajus maculalus el grandiToilus. 



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— 97 — 
PLANTES FIGURÉES. 

TACHïADENUS CARINATUS, 

Grisb. ; Cent. p. 200. De Cand. Prod., v. 9, p. 8!. — Lisianthus carinatus, 
Lamb. Dict.,v. 2, p. 258. — Bot. Mag., pi. 5094. — Fain. des Gentianées. — 
Pentandri« Monogynie. 

PL4NGRE VIII. 

Dans le précédent numéro, nous avons donné la descriplion abrégée 
de celle jolie Gentiane; nous nous bornons donc ici à accompagner la 
figure de la diagnose complète. 

Description. — Pelile planle sous-frulescenle, à liges télragones, 
glabres, ainsi que toute la plante; branches dichotomes. Feuilles 
opposées, étalées, assez éloignées les unes des autres, d'un pouce à un 
et demi pouce de long, ovales, pointues, de trois à cinq nervures cur- 
vinerves. Cyme terminale, doublement dichotome, accompagnée d'une 
paire de fleurs axillaires. Pédicelle plus court que les feuilles. Calice 
oblong, à cinq lobes linéaires, subulés , carénés ; du dos de chacun de 
ces lobes se détache un angle ailé, qui s'étend jusqu'à la base du calice. 
Corolle hypocrate riforme, h tube mince, long de deux à trois pouces, 
un peu élargi en haut; limbe d'un beau poupre, horizontal, divisé en 
cinq lobes larges, ovales, aigus; l'entrée de la gorge est garnie de cinq 
dents aiguës, alternant avec les lobes de la corolle. Étamines insérées 
à la base de la partie renflée du tube, entièrement incluses; filaments 
courts. Anthères sagitlées, aiguës, apiculées. Ovaire subfusiforme, en- 
touré d'un anneau de petites glandes bractéiformes. Style filiforme, 
plus court que le tube de la corolle. Stigmate ovale, bipartite à lobes 
dressés. 

CHRYSANTHEMUM CARINATUM var. PICTUM, 

Hook. ; Bott Mag., pi. 5095. — Fam. des Gompositées. — Syngénésie Superflue. 

Planche IX. 

Nous avons également fait mention de cette plante dans la livraison 
du mois dernier. Sa beauté tout à fait extraordinaire, nous a engagé 
à en offrir le dessein colorié à nos abonnés. Nous ajouterons à ce 
Mai 1859. 9 



— 08 - 

que nous avons dit précédemment, que le type de Tespéce a été figuré 
dans le Botanical MagaxinCf planehe 508. C'est de cette vieille plante 
introduite, il y a près de 60 ans, de la côte de Barbarie, par M. Brous- 
sonel, et décrite sous le nom de Carinatuniy par Curtis (C. tricolor, 
Schousbee), que la variété en question a été obtenue, il y a peu de 
temps, par M. K. Burridge, de Colchesler. Cassini en a formé un nou- 
veau genre sous le nom de Ismelia. M. Hooker, à propos de celle plante, 
ajoute qu'il a rarement vu une combinaison de couleurs plus riche, et 
que si la semence ne dégénère point, aucune plante ne peut rivaliser 
avec elle pour rornementation de nos plates-bandes. Ajoutons qu'il est 
prouvé qu'elle soutient parfaitement la pleine terre. 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

Bec«Bi« XABthiBa., var. pictifolia, HooK. — Bégonia picla, 
HoRT. Jackson. — Bot. Mag., pi. 5i02. 

Ce joli Bégonia^ à fleurs jaunes et à grandes feuilles d'un beau vert, 
varié de bandes et de taches irrégulières d'un blanc argenté, rayon- 
nant du centre vers la circonférence, a commencé la série de ces bril- 
lantes espèces et variétés naturelles, mises récemment dans le com- 
merce, par M. Linden de Bruxelles. Sir W. Hooker, dit l'avoir reçu 
sous le nom de Bégonia picta, de M. Jackson , de Kingston nursery. 
Il est positif cependant, que c'est M. L. Van Houtte, de Gand, qui Ta 
le premier mise en vente sous ce dernier nom. 

Nous ne savons nu juste si cette variété est arrivée directement du 
pays natal, ou si elle a été gagnée de semis; toujours est-il que c'est 
une fort belle plante qui sera toujours d'un bel effet dans nos serres. 
Elle se prête aussi, comme la plupart des Bégonia , à la culture dans 
les appartements. 

Bec«Bi« xanthiBA, var. Lazuli HooR. — Bégonia Lazuli, Linden; 
Cal. 1857. — Bot. Mag., pi. 5107. 

Ce superbe Bégonia que M. JLinden a nommé B. Lazuli a été rap^ 
porté, avec quelque raison, par sir Hooker, é l'espèce Xanthina, tout 



— 90 — 

comme le précédent. Voici ce que dit ce botaniste à propos de celte 
plante : 

« Dans ces dernières années, on a introduit, du royaume d'Assam, un 
grand nombre de Bégonia nouveaux, d'une grande beauté, qui se dis- 
tinguent surtout par la dimension de leurs feuilles, par leurs teintes 
métalliques et par la disposition et la nature si variée de leurs taches 
(Spots). A celte catégorie appartiennent les Bégonia ReXf umabilis, 
argentetty Victoria et Lazuli (Linden); tous appartiennent à un seul 
et même groupe auquel le B. Xanthina sert de type, et je ne suis pas 
loin d'admettre qu'il sont dûs à des croisements de celui-ci, croise- 
ments auquels le B. Rex ne serait pas étraager. Le Bégonia Lazuli, en 
tant que variété, n'en est pas moins brillant et n'en a pas moins de 
mérite que s'il était une espèce distincle. » 

Il ne nous appartient guère de discuter l'opinion d'une autorité 
comme celle de Sir Hooker. Il est fort possible que les B. Lazuli 
argentea et Victoria ne soient que des variétés du B. Xanthina et 
même que le B, Rex y soit pour quelque chose, quoique celui-ci ait 
des fleurs blanches et roses, tandis que les variétés en question ont 
les fleurs jaunes du Xanthina (du moins celles que nous avons vues 
en fleurs); mais nous faisons positivement abstraction du B. amabilis, 
dont les différences sont trop caractéristiques pour que nous admet- 
tions l'opinion du savant Anglais. Les feuilles de celui-ci sont d'une 
consistance plus charnue et les bords présentent de véritables lobes 
plus ou moins prononcés. 

«•nertla marsarltacea , LiNDL. , in Gard. Chr. — PlANCHON, Flore 

de Serres. — Bot. Mag.y pi. 5104. — Fam. des Mélastomacées. — 
Triandrie Monogynie. 

Qui ne connaît déjà cette charmante petite plante à fleurs roses et à 
feuilles garnies régulièrement de belles taches d'un blanc de neige 
qui nous vient t from some part of/ndia, » comme dit le D' Hooker. 
C'est une des plus jolies introductions de M. Th. Lobb, le zélé collec- 
teur de MM. Veitch et fils, de Chelsea. 

Nous connaissons aujourd'hui une autre variété qui nous est venue 
également d'Angleterre, avec le nom de S. margaritacea superba; ses 
feuilles sont tant soit peu plus grandes, et les taches mieux marquées, 
et, si nous ne nous trompons, la face inférieure, au lieu d'être réti- 
culée de rose, est entièrement verdâtre. 



- \m - 

piec««€«ail« asMiMiea, Griff. — Zalacca assamica Wall. — Bol. 
Mag,f pi. 5105. — Fam. des Palmiers. — Diœcîe Hexnndrie. 

Cet inléressant palmier vient de fleurir récemment pour la seconde 
fois dans le jardin de Kew; des exemplaires vivants ont été envoyés il 
y a déjà plusieurs années, par le D** Wallich, sous le nom de Zalaeca 
assamtca. La même plante a élc rapportée par Grifiilh, dans le Journal 
of Natural History^ de Calcutta, au genre Plectocomiay et il Ta dis- 
tinguée avec beaucoup d'exactitude du P. elongata de Hartius. Cesi un 
palmier atteignant une hauteur de soixante-six pieds, même dans 
nos serres, à tige déliée, non grimpante, mais assez mince pour exiger 
un support. La nature a admirablement pourvu à ce besoin par des 
épines trés-curieuses raides et digitées, qui garnissent le rachis des 
frondes et qui ressemblent par leurs formes aux pattes d*une taupe; 
c'est au moyen de ces organes que ce palmier s'accroche aux arbres 
voisins. 

DIplerACABthaM calYeaceas , NeeS AB EseNB. ; De Cttfld. Prod. — 
Bot. Mag.y pi. 5106. — Fam. des Acanthacées« — Didynamie 
Angiosperroie. 

Quoique le Dipteracanthvs calvescens ne soit pas une beauté florale, 
comparable au D. spectahilis {Bot. Mag. , planche 4494], il mérite 
néanmoins d'être cultivé à cause de sa floraison pendant la saison 
d'hiver. Il est originaire des environs de Rio de Janeiro, où il fut 
récolté par Martius, Riedel, Schott, Sellovtr et Gnrdner. Nonobstant 
quelques différences, la plante figurée dans le Botanical Magazine^ 
qui a été envoyée des environs de Pernambouc, par M. de Mornay, 
est positivement le D. calvescens, de Nées von Esenbeck. 

C'est un arbrisseau ou sons-arbrisseau à feuilles ovales lancéolées, 
courtement pétiolées, d'un beau vert dessus, plus pâle et souvent 
pourprées en dessous. Les fleurs, presque sessiles sont géminées, ter- 
minales sur les jeunes pousses, puis devenant latérales par la prolon- 
gations des branches, â corolle d'un pourpre pâle, infundîbuliforme, 
à limbe légèrement plissé. 



v 



— iOi — 

ILLUSTHATIQN OF HIMALAYi^I^ PLANTS « 

(Suite.) 

vacciniani saiisBuiii, HooK. F. Cl Th. — Vacctnium serpenSy Wight. 
— Famille des Vacciniacées. — Pentandrié Moiiogynie. 

Celle splendide espèce a étç découverte dans le Bhotan par Griflilh, 
puis retrouvée plus lard par Hooker fils et le D<^ Thomson dans les 
Sikkiniy où elle est épiphyte sur les grands arbres, entre 3 el 
700G pieds d'altitude supra-marine. Ses feuilles sont denses, petites, 
cord i formes , dentelées; les fleurs penchées sont très-nombreuses 
vers rextrémité des branches, à corolles tubuliformes, d'un pouce el 
demi de longueur, d'un rose carminé, un peu ventrues et poilues. 

Une bonne figure en est donnée dans VlUustration horticole, 

pi. 196. 

« 

c«4qdomi« crMiiis, HooK. F. et Th. -^ Famille des Campanulacées. 
— Penlandrie Monogynie. 

Rien n'est comparable, dit M. Hooker, à la beauté el à la délicatesse 
de cette plante grimpante, très-rare dans les Sikkim ; elle n'habite 
cjue quelques localités très-ombragées, sur les bords des ruisseaux où 
elle couvre les buissons de ses feuilles pâles translucides et membra- 
ne^ises et de ses belles fleurs d'un bleu d'outre-mer. Son habilus est 
celui d'un Tropœolum. 

CodOB«Ml« SmirmmÈemy €. Inflata, HOOK F. et Th. 

€e&deux espèces différent peu dans leur habitus de la précédente; 
elles sont fort belles aussi, de couleurs moins vives, mais à fleurs plus 
graqdes. ta première a la corolle campanulée d'un blanc jaunâtre 
strié de carmin;, la seconde l'a en forme de tube raccourci, très-enflé 
et d'un blaoc jaunâtre marqué légèrement de rose à lentréc de la 
gorge. Toutes deux sont des plantes d'un assez joli effet dont l'intro- 
dudtion dans nos serres serait à désirer. Le Codonopsis javanica se 
trouve également dans l'Ile de Java, il a été décrit par le D' Blume 
sous le nom du Campanumœa javanica. Une bonne figure en a été 
donnée, page 157, dans la Flore des serres. 



— loa — 

eh7»Miiii»0, PMiii, HooK. F. et Th. - Famille de$ Cyrlandracées 
— Dîdynamie Angiospermie* 

Cette splendide espèce croit à une plas grande élévation et par 
conséquent dans un climat plus froid que toutes les autres espèces. 
Elle végète sur les arbres clair-semés du Jiltapahar près de Dorjiling. 
C'est assurément une des plus brillantes espèces du genre : les pèdi- 
celles, les bractées et les fleurs, sont du rouge le plus éclatant; rinlé* 
rieur de la corolle est jaune; les feuilles ressemblent beaucoup à 
celles de VJSêchynantkus Lobbianus; elles sont ovales-lancéolées, 
entières, longuement acuminées, d*un beau vert brillant dessus, d'un 
vert plus pâle dessous. 

■■dieia coiYiiei, HooK. F. et Th. — Famille des Scrophularinées. — 
Didynamie Angiospermie. 

« Ce Budleia, par la dimension et la couleur de ses fleurs ainsi que 
par les localités qu*il habite, diffère notablement de ses congénères, 
dont les fleurs sont ordinairement très-petites et qui croissent sans 
exception dans les régions tropicales ou subtropicales. C'est un joli 
arbrisseau de 10 pieds de hauteur, très-ramcux, à feuilles oblongues- 
lancéolées, longuement acuminées; les fleurs sont delà dimension de 
celles de la Digitale pourpre, très-nombreuses, d'un carmin pourpré 
et disposées en panicules terminales. Il croit à une élévation qui varie 
entre 9 et 12000 pieds, dans la vallée de Lachen. ' 

tnercns uaieiioMi, Wal. -— Famille des Cupuliféres. — Monœcie 

Polyandrie. 

Ce chêne, très-commun aux environs de Dorjiling, est cité par Hooker 
comme étant la plus noble espèce connue jusqu'à ce jour. Son tronc 
ne mesure pas moins de 40 à 60 pieds. Ses feuilles, persistantes, même 
pendant l'hiver, sont grandes, régulièrement dentées en scie, glauques 
en dessous; ses fruits, y compris la cupule, mesurent près de trois 
pouces de diamètre; la graine est relativement petite. 

i^aru firiffithu, Hoox. F. et Th. -- Famille des Conifères. — 
Monœcie Monadelpbie. 

Ce Mélèze a été nommé ainsi en l'honneur de son découvreur 
M. Grifiilh, un deis naturalistes les plus actifs qui aient sacrifié leur 
existence à la recherche des nouveautés vcgclales. Ce voyageur le 



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trouva dans le Bholan occidenlal non loin des confins des Sîkkîm. 
M. Hooker le trouva dans tes vallées des Sikkim ainsi que dans les 
parties orientales dnNepauL II atteint «ne hauteur de soixante pieds. 
Son tronc est mince et élégant; ses branches sont longues^ très-déliées 
et retombanles. Les cônes sont dressés et plus longs que dans aucune 
autre espèce de Larix. Le jardin de Kew en possède des exemplaires 
vivants élevés de graines. 

CyrtosiA EindieyaBA^ HooK. F. ct Th. — Famille dcs Orchidées. 
Gynandrie Monogynie. 

Sous ee nom M. Hooker décrit une Orchidée très-carieuse, originaire 
des monts Himalaya et de la Malaisie. C'est une plante aphylie, c'est- 
à-dire sans feuilles, à tiges rouges, épaisses, d'un mètre de hauteur, 
*à rhizome traçant. La tige, ou plutôt la hampe florale est brancbue; 
chacune des branches porte de 6 à 8 fleurs assez grandes, d'un beau 
jaune soufré. Les fruits ont beaucoup d'analogie avec ceux de la 
Vanille, genre très-voisin. Le D' Blume qui a découvert cette espèce 
à Java, a proposé le nom générique de Erythrarchis. 



CULTURE MARAÎCHÈRE. 



Nous sommes en avance de trois semaines au moins sur les années 
ordinaires, et pour peu que la lune rousse le permette, nous conser* 
verons cette avance et nos potagers feront bonne figure dans le courant 
de juin. Pour donner une idée de la végétation, nous prierons nos 
lecteurs de remarquer que dans les parties les plus élevées et les plus 
rudes de la Belgique, on consommait la rhubarbe comestible, le 
crambé et même déjà quelques asperges, dès la première quinzaine 
d'avril. l\ y a gros à parier que, de mémoire de vieillard, pareille chose 
ne s'est encore vue. 

A propos du crambé, nous en sommes toujours à nous demander 
pourquoi ce délicieux légume, robuste comme l'oseille, et n'exigeant 
ni grands soins ni grandes peines, ne figure pas même à titre d'échan^ 
titlon sur les principaux marchés de la Belgique et de la France. A ce 
point de vue, les sociétés d'horticulture, les amateurs et les jardiniers 



— J04 — 

d elîte on( de graves reproches à s'adresser. Nous courons aux diffi- 
cnllés, nous faisons sonner (ouïes les tronopeUes de la publicilé en 
faveur de rigname, du cerfeuil bulbeux, du cerfeuil de Preseolt; nous 
les propageons de noire mieux, nous offrons des tubercules, nous 
offrons de la graine, tandis que nous parlons a peine du crambé, dont 
la place se trouve marquée entre l'asperge et le cboufleur, place d'hon- 
neur, on le voit et qu'il occupera lot ou lard, nous l'espérons bien, 
dans les terres légères ou convenablement assainies. Pour notre compte, 
nous le cultivons sur une assez grande échelle en Ardenne, et nous nous 
proposons d'étendre cette culture chaque année, en reconnaissance 
des bons services qu'elle nous rend. Dès que les choux d'hiver s'en 
vont, le crambé arrive et nous permet d'attendre patiemment les as- 
perges. Distribuons donc ses semences ou des éclats de vieux pieds, 
avec la recommandation de mettre en terre les unes et les autres dans 
le courant d'octobre. Les graines lèveront et les éclats pousseront au 
mois d'avril suivant. 

Nous n'avons pas à revenir sur la culture de ce légume, puisqu'il 
en a été parlé à diverses reprises dans ce journal ; nous nous bornons 
à rappeler qu'elle n'offre aucune difficulté, qu'il n'est pas nécessaire 
d'acheter des vases en terre cuite ou des boîtes en sapin pour étioler 
les jeunes pousses de la plante, qu'il suffit de les butter pour arriver au 
même résultat et de les débutter pour faire la récolte. Il s'agir non d'une 
culture de luxe, mais d'une culture à la portée de tout le monde, et 
qui mérite de devenir populaire; il s'agit enfin d'une culture qui nous 
parait offrir des avantages , attendu que chaque pied peu( aisément 
fournir trois récoltes dans l'espace de six semaines. 

Nous ne connaissons au crambé qu'un ennemi redoutable, sur lequel 
il convient d'avoir l'œil ouvert au printemps, c'est l'allise, puce de 
terre, ou mouchette, comme Ton dit encore sur certains points de la 
Belgique. Elle ne s'attaque pas seulement aux jeunes plants de semence; 
elle s'attaque encore aux jeunes feuilles des crambés de bouture ou 
d'éclals, que nous devons saupoudrer de cendre vive, ou arroser fré- 
quemment pour les préserver de cet insecte. Cette circonstance nous 
remet en mémoire les recherches de M. Poileau à l'endroit de l'altise. 
Il résultait de ses expériences que l'allise déposai^t ses œufs sur la 
graine des crucifères et que l'éclosion avait lieu en même t<'mps que la 
germination; et de là, le conseil donné par M. Poileau, de plonger les 
graines dans une forte saumure et de les y laisser pendant cinq ou six 



— i05 — 

heures avant de les semer. Si les choses se passaient ainsi, on com- 
prendrait que les ahiscs ravageassent les crambés provenant de graines, 
niais on ne comprendrait pas que le même inconvénient fut réservé aux 
crambés de bouture ; et, cependant, ils ne sont pas plus épargnés les 
uns que les autres. 

Tout à l'heure, nous avons cité le cerfeuil bulbeux ordinaire et le 
cerfeuil de Prescott. Nous n'avons rien encore à dire de ce dernier que 
Ton estime supérieur à l'autre, quant au volume. Pour ce qui regarde 
le cerfeuil bulbeux ordinaire, nous le connaissons et souhaitons qu'il 
fasse son chemin. C'est un légume robuste, et nous allons en donner 
la preuve : — Au printemps de 1857, faute de renseignements sur sa 
culture, nous semâmes la plante en question. Elle ne leva point, et 
cela devait être. Nous la remplaçâmes par d'autres légumes. Au prin- 
temps de 1858, nous ne songions plus au cerfeuil bulbeux et ne fûmes 
pas peu surpris de le retrouver en mai au milieu de haricots nains et 
de choux repiqués. Le voisinage de ces légumes ne lui permit pas de 
se développer longtemps, et vers le milieu de juin , il ne restait plus 
trace de feuilles. Cette année, enfin, nous l'avons vu reparaître le mois 
dernier, éparpillé de tous côtés par les labours d'hiver. Nous avons, 
enlevé tout aussitôt bulbes et tiges et les avons repiqués avec un plein 
succès, mais en prenant la précaution essentielle de couvrir chaque 
pied d'une cloche en osier jusqu'à ce que la reprise soit assurée. 
D'après les déiails qui précèdent, il est évident que nous pouvons 
entreprendre la culture du cerfeuil bulbeux, avec une complète certi- 
tude de réussite, dans les maigres terrains et sous des climats rigoureux. 

Dans ces derniers temps, un de nos bienveillants confrères, M. Prud- 
homme, de Grenoble, nous a adressé par la poste quelques échantillons 
de graines que nous nous proposons de soigner tout particulièrement. 
Dans le nombre, se trouvent deux variétés de haricots que nous ne 
connaissions ni de vue ni de nom. Il s'agit d'abord du haricot d'Afri- 
que, dont le grain petit est d'un blanc terne et à l'œil bordé de brun 
et ombré; il s'agit ensuite du haricot d'Arabie qui, assure-l-on, rend 
trente mille pour un. Le chiffre nous parait beau, mais aussi il nous 
parait fort. Le grain de ce légume est très-petit, plutôt long que rond 
et d'une couleur rougeâtrc. Ces haricots sont-ils nains ou exigent-ils 
des rames? C'est ce que nous ignorons. Vers la fin de l'été, nous 
reviendrons sur leur compte et serons en mesure de donner des détails 
satisfaisants. 



— i06 — 

Le navet d'Orret, que nous avons introduit en Belgique il y a deux 
ou trois ans, fera certainement son chemin. Dans nos terrains seiiis* 
teux, notamment à Saint-Hubert et à Marche, cette variété a conservé 
les excellentes qualités qui ont établi sa réputation dans le département 
de la Çôte-d'Or. Si tous les cultivateurs qui ont eu part à nos petites 
distributions de graines de navet d^Orret, avaient eu la précaution de 
réserver des semenceaux, le maintien de la variété serait bien assuré,^ 
mais il y a lieu de croire qu'il n'en a pas été ainsi et que nous devrons 
nous charger de la besogne pendant plusieurs années de suite. Et 
pourtant, c'est chose st facile et si expéditive! Semer dans la première 
huitaine de juillet, conserver les racines les plus lisses, les plus nettes, 
les mieux conformées, les enterrer à l'approche des gelées, en lieu 
sec, l'une à côté de l'autre et sans qu'elles se touchent, les recouvrir 
de 50 à 60 centimètres de terre, afin de les soustraire aux fortes 
gelées, les retirer de la fosse dans le courant de mars, les replanter en 
bonne ferre, pincer les petits rameaux tardifs pour rejeter la sève dans 
les branches principales, récolter les plus belles siliques au fur et à 
mesure qu'elles mûrissent, les exposer à Pair et à l'ombre jusqu'à ce 
qu'elles soient bien sèches, les égrener, les vanner, les mettre dans un 
sac de toile et les conserver dans une chambre plutôt froide que 
chaude; voilà, en deux mots, toute la besogne. 

Nous rappelons à ceux de nos lecteurs qui affectionnent la tétragonie 
étalée ou tétragone cornue, pour nous servir des termes des catalogues 
du commerce, que l'on triomphe des difficultés de la germination de ce 
légume en laissant les graines se ramollir et commencer leur végétation 
dans un peu d'eau, quelques jours avant Tépoque du semis. Nous 
tenons ce renseignement précieux de M. Del Marmol ; nous disons pré- 
cieux, parce qu'il peut assurer la culture d'un légume bon et utile que 
les caprices de la germination tiennent éloigné de nos potagers ordi- 
naires. D'ailleurs, nous sommes tenté de croire que si nous récoltions 
nos semences et les mettions en terre aussitôt après leur complète 
maturité, nous arriverions à nous dispenser de cette précaution. Nous 
faisons cette supposition parce que des tiges de tétragonie, cultivées 
chez nous, arrachées au moment des gelées et abandonnées avec leurs 
graines parmi de la fine pierraille et de mauvaises herbes, nous ont 
donné une certaine quantité de plantes l'année suivante, alors que nos 
graines du commerce s'obstinaient à ne pas lever sur couche, même après 
avoir été échaudées et contrairement à deux essais faits antérieurement. 



— 407 ^ 
Avant de terminer, nous ferons observer aux amateurs de semis de 
pommes de terre qu'il n'est pas nécessaire, pour réussir, de séparer 
la semence de la pulpe des baies. Il suffit de planter les baies en rigole 
dans le courant d'octobre et de ne plus s'occuper de la plantation que 
pour éclaircir, une quinzaine de jours après la levée. De cette façon, 
on exécute sûrement les semis en pleine terre, tandis qu'avec la graine 
séparée, on doit souvent avoir recours soit à une couche tiède, soit à 
du terreau de couche. Les baies, en se décomposant, ont l'avantage de 
maintenir une fraîcheur utile à la germination. Nous avons procédé 
ainsi l'année dernière et n'avons qu'à nous féliciter de ce mode d'ense- 
mencement. P. JOICNEAUX. 



MISCELLANÉES. 



ARBORICULTURE. — DE L'ABRICOTIER. 

On se plaint généralement et avec raison, du peu de fertilité des 
abricotiers : cela tient à la nature délicate de cet arbre qui, sous notre 
climat, réclame des soins particuliers. 

L'abricotier, comme tous les arbres à fruits à noyaux demande, 
comme on sait, une terre légère et sèche, car leur chair molle a besoin 
de chaleur pour acquérir de bonnes qualités. 

Si on le plante en plein vent, on choisira un endroit abrité; les 
fruits y seront plus petits, mais plus parfumés et plus succulents 
qu'en espalier, surtout s'il n'y a pas confusion dans les branches; la 
forme en gobelet qu'on taille modérément lui convient bien; on doit 
avoir soin d'enlever scrupuleusement le bois mort et de pincer les 
branches gourmandes qui se développent toujours au détriment des 
lamboiiftles ou petites branches fruitières; sans cette précaution 
l'arbre s'emporte et l'on est obligé de raccourcir les branches jusqu'au 
vieux bois. 

Si on cultive l'abricotier en espalier, l'exposition la plus favorable 
est celle du levant. C'est l'avis de tous les bons praticiens et voici 
l'opinion émise en 1758 par l'abbé Legendre : « La chaleur du soleil 
étant douce lorsqu'il se lève et n'augmentant qu'à mesure qu'il appro- 
che de son midi, pénètre insensiblement le fruit et le rend plus délicat, 



— i08 - 

tandis qu'à Texposition contraire il conserve iMHidant tout« la matinée 
quelques restes de l'humidité et de la fraîcheur de la nuit el quand le 
soleil de midi commence à Féclairer il ne peut résister à la chaleur 
violente à laquelle il est brusquement exposé et qui le brûle au lieu 
de le mûrir, surtout dans les terrains chauds. » Cependant, la Quin- 
tinyedans son instruction pour les jardins fruitiers et les potagers» écri- 
vait en 1746 : « Il faut des arbres aux quatre expositioa& si ou a assez 
de murailles pour cela» autrement on manquerait souvent de la meil- 
leure des compotes, car les abricotiers fleurissant de très-bonne heure, 
c'est-à-dire à la mi-mars, saison fort traversée de gelées blanches, qui 
sont mortelles à la fleur de quelque côté que le vent froid vienae à 
donner sur cette fleur, il la gèle sans doute et ainsi il ne s'en sauve 
guères; et comme les vents du printemps ne donnent pas toujours sur 
les quatre murailles, celle qui n'en est pas affligée peut au moins nous 
récompenser de ceux qui auront été perdus ailleurs. » Pour trancher 
la question je conseillerai de placer au levant et au midi les variétés 
hâtives, parce qu'elles ont besoin de çhaleui: pour avoir quelque 
saveur et de planter au nord-ouest les variétés tardives pour avoir des 
fruits d'arrière saison. 

Quant aux abris à donner aux abricotiers en espaliers, pour les 
garantir des gelées, Legendre conseille les paillassons ou les toiles que 
l'on tient tendues quand le soleil est vif, en ayant soixi de les rappro- 
cher du mur pendant la nuit et de les en éloigner pendant le jour 
pour que les espaliers aient l'air nécessaire à leur développement, pré- 
caution qui sera également nécessaire pendant les fortes chaleurs de 
l'été, pour empêcher que le soleil ne brûle les fruits. 

Lorsqu'on n'a pas de murs on peut avoir, en peine air, un espalier 
d'abricotiers palissé sur un treillage posé à demeure; on établit un 
abri avec des panneaux mobiles ou des paillassons solidement flxés 
pendant l'hiver, du côté du midi ; les arbres étant ainsi exposés au 
nord, fleurissent plus tard et par conséquent courent moins li risque 
d'être gelés. Après la floraison, profitant d'un temps couvert on enlève 
l'abri portatif et on le place du côté opposé; les abricotiers se trouvant 
alors exposés au midi ont bien vite regagné le temps perdu. 

Lorsque les fruits ont presque atteint leur développement on retire 
les abris et les abricots jouissant du plein air acquièrent plus de qua- 
lités que ceux cultivés le long des murs. 

Ernest Baltet, horticulteur à Troyes, 



— 409 — 

« 

CULTURE FORCÉE DU MELON. 

par le comte de Lambrrtyg. 
COURTE EICPLICATION. 

En transcrivant ici les détails de ma culture, je n'ai pas la préten- 
tion de croire qu*elle soit la meilleure. — Je la présente telle qu'elle 
est, et pour m'avoir toujours réussi , n'ignorant pas toutefois, qu'on 
peut parvenir à des résultats semblables, peut-être supérieurs, avec 
certains procédés différents des miens. — Au reste, comme toute chose 
lend à se perfectionner, je ne suis pas dans l'intention de m'immobi- 
User, et mes petits traités subiront, suivant l'occurence, les modifica- 
tions ou additions jugées nécessaires. 

Ma culture forcée du Concombre a paru dans le numéro d'avril 
1857. Cet article renfermait la description d'une bâche d*un système 
particulier, qui sert aux semis et remplace à Chaltrail les couches mères 
et pépinières des maraîchers. Elle m'a offert de si excellents résultats, 
que je crois devoir reproduire celle description, afin d'en faire profiter 
les nouveaux abonnés du journal qui seraient tentés d'en faire l'essai. 

I. — Description du matériel. 

I. — Bâche à semis et repiquage, tenant lieu des couches mères et 
pépinières des maraîchers. 

Je ne sème pas dans un coffre chauffé en dessous par le fumier, 
selon les maraîchers, ni dans un coffre avec emploi du fumier et du 
Ihermosiphon réunis, selon les primeuristes, — j'ai voulu obtenir à 
une date fixe une chaleur fixe, et voici comment j'y suis parvenu : j*ai 
imaginé une petite bâche maçonnée seulement dans la terre, longue de 
2"*,66, large de 1™,66, recouverte d'un plancher de chêne rez-lerre 
du jardin. Un tuyau gouttière placé sous ce plancher, à distance 
de 0"*,25, parcourt l'étendue de la bâche, et aboutit à une petite chau- 
dière en plateau. Sur les murs existe un coffre en bois d'une pente 
de 0<",26 sur une longueur de i"*,66. Il reçoit deux châssis. Un tuyau 
cylindrique d'un diamètre de 0"* 08 régne au pourtour et contre tes 
parois de ce coffre; il correspond à une seconde chaudière. Les deux 
chaudières sont établies dans un fourneau en briques; les feux sont 



— no — 

• 

indépendants. On met sur le plancher 0"*,20 de terreau passé à un 
crible moyen. Les gouttières échauffent la terre, les tuyaux fermés, 
échauffent l'air atmosphérique, contenu entre la terre et le vitrage. La 
veille du jour ou Ton veut semer, Ton fait du feu sous la chaudière des 
gouttières et l'on obtient en peu d'heures â8*> centigrades, chaleur con- 
venable pour une germination qu'il est bon de ne pas trop pousser. 

If. — Bdehe pour ta fructification du melon. 

L'encadrement de celle bâche est en planches de sapin, longues de 
4 mèlres (elles pourraient n'avoir que 2",66), larges de 0",22, épaisses 
de 28*>>". -— Une planche et demie suffit dans le haut, une seule 
planche dans le bas. — Des pieux en cœur de chêne de 0*^,08 carrés 
sont scellés en terre avec des pierres sèches, à 0">,30 de profondeur, à 
la distance de i",32. — Le premier et le dernier, formant encoignure de 
la bâche et tous exactement en ligne. La ligne supérieure des pieux est 
distante de la ligne du bas de 1<",42 de dehors en dehors. Ces pieux 
sont en face à angle droit. — Les châssis ayant i"»,44 de longueur, 1",30 
de largeur et 0<",20 de pente, le sommet des pieux de la ligne du bas 
doit être de 0<»,20 inférieur aux pieux de la ligne du haut. — Tous ont 
une longueur de i«»,30, y compris les 0",30 qu'on enterre. — Les barres 
(ou jets d'eau) destinées â maintenir l'écartement et à supporter les 
châssis ont 0"*,06 d'épaisseur. Elles reposent sur le sommet des pieux, 
taillés légèrement en biseau en raison de la pente indiquée; elles 
affleurent les planches de l'encadrement; celles-ci sont clouées sur la 
face extérieure des pieux, et les débordant de 0"»,06 en saillie. Les 
barres en place aboutissent juste au champ de la planche. Elles sont 
entaillées aux deux extrémités sur une longueur de 0",10, et reçoivent 
deux pattes en fer qui se recourbent à angle droit et descendent libres 
contre les parois extérieures des planches. L'encadrement de la bâche 
conserve ainsi sa ligne droite sans dévier sur aucun point, les barres 
s'enlèvent à volonté. 

C'est au potager impérial de Versailles que j'ai remarqué, il y a deux 
ans, ce genre de bâche, et l'ayant trouvé avantageux, j'ai démonté 
toutes les miennes pour les rétablir sur ce modèle, en y ajoutant de 
légers changements. 

Il me reste deux mots à dire sur les tuyaux du thermosiphon. Mes 
cultures regardent le midi. Les côtés des bâches sont donc à l'est et à 
l'ouest. J'ai placé les fourneaux à l'est pour faciliter le tirage. — Je ne 



— 111 — 

saurais ici, sans donner un plan, faire suffisamment comprendre la 
forme de la chaudière et la construction du fourneau, j'emploie les der- 
niers modèles imaginés par M. Gervais (1), dont je n'ai qu'à me louer, 
et j'engage à recourir à cet intelligent fabricant. Il enverra sur place 
un ouvrier capable qui disposera l'appareil, dirigera le maçon dans la 
construction du fourneau, et donnera au propriétaire tous les rensei- 
gnements nécessaires sur la manière de conduire le thermosiphon. 

Jadis mes tuyaux de départ et de rentrée marchaient presque paral- 
lèlement en face ou au-dessus l'un de l'autre dans le bas des coffres. 
J'ai reconnu un vice à celte disposition et l'ai modiflée de la manière 
suivante : Le tuyau de départ au sortir du fourneau s'élève en prenant 
la direction de la planche de côté, puis il parcourt la ligne entière 
supérieure de la bâche, isolé à 0>n,06 de l'encadrement en planche, sui- 
vant une ascension de O^^fiO sur une longueur de 15<",96 (ce qui équi- 
vaut à 12 châssis de i%50 de large). Parvenu à rexlrémilé de la bâche, 
il rase le dessous de la dernière barre (ou jet d'eau), suit la pente de la 
petite planche en travers, et continue à descendre à raison de 0<",10 
sur tout son parcours, jusqu'à son embranchement dans la chaudière. 
Des entailles demi-circulaires de Qx^ylO d'évasement sont pratiquées à 
mi-bois dans les pieux sur le passage des (uyaux, pour les recevoir en 
partie, et de petits coussinets en planche découpés en demi-cercle 
concave, cloués à tous les pieux, emboîtent le dessous des tuyaux. 
A l'aide de ces diverses combinaisons, qui à la lecture paraîtront un 
peu compliqués, mais sont fort simples d'exécution, les tuyaux solide- 
ment fixés sont isolés des encadrements. La chaleur qu'ils répandent 
est toute absorbée par la terre et l'air atmosphérique contenu sous les 
châssis. Aucune crainte d'humidité n'est à redouter, et j'ai constaté 
une économie de combustible. 

II. — Culture. 

I. — Semis. — Repiquage. — Première taille de l'axe primaire [lige). 

Je suppose une culture bien comprise, bien gouvernée, sans le moin- 
dre échec; et je dis que quatre mois doivent s'écouler du jour où l'on 
sème au jour où l'on récolle le premier melon. — On pourrait abréger 
celte période de dix jours peut-être en chauflant d'une manière inso- 
lite, mais ce serait aux dépens de la qualité du fruit. 

(1) Chaudronnier-mécanicien, rue (les Francs-Bourgeois-Sl-Marcel, 18, à Paris. 



— 442 — 

A quelle date doit-on semer ? Je répondrai le i^ décembre, si Ton 
veut cueillir le premier melon le i" avril. Je ne conseille à personne 
de chercher à en obtenir plus rôt. Sous le climat de Paris ce serait un 
tour de force. — En semant le 45 décembre on récolte le 15 avril des 
fruits généralement plus gros, mais pas meilleurs. Je pars de cette der- 
nière base. 

On sème en plein terreau le 45 décembre le Cantaloup pelil Prescott 
(le C. orange un peu plus hâtif est trop petit, et le C. noir des Carmes, 
quoique bon, ne platt pas à cause de sa couleur sombre). La graine ne 
doit lever que le quatrième on le cinquième jour. Alors on donne de 
Fair de Tépaisseur d'une tuile ou un peu plus suivant le temps, mais 
tous les jours, ne serait-ce qu'une à deux heures. S'il fait un vent du 
nord glacial on approche des châssis un peu de litière, si le vent est 
très-violent (et seulement dans ce cas), on laisse les châssis fermés; il 
pénètre suffisamment d'air entre les carreaux. — Quand les cotylédons 
sont verts et étalés horizontalement, on soulève avec une spatule ou 
simplement avec les doigts les jeunes plantes, et on les repique une à 
une jusque près des cotylédons, dans des godets de 0<*,08 à 0'*,40 de 
diamètre, remplis d'un terreau un peu mouvant. Ces godets étaient 
préalablement enfoncés dans le terreau de la bâche. — On prive com- 
plètement d'air jusqu'à la reprise, qui s'eifectue en trois jours. On fait 
monter le thermomètre piquet plongé dans la terre à 50-52^ centig., 
et celui placé dans l'air atmosphérique limité à 20-25^ — On ombre un 
peu s'il fait du soleil en répandant sur les vitres, quelques brins de 
litière qu'on a soin de retirer dès que le soleil n'est plus à redouter. 
Le plant repris, on redonne de l'air de l'épaisseur d'une tuile d'abord, 
et Ton ne chauffe plus la terre qu'à 28^. - Peu à peu on augmente l'air. 

Trente jours, à partir de l'époque du semis, chaque axe primaire 
(tige) est muni de trois feuilles bien constituées, outre les cotylédons. — 
Le 45 janvier, on supprime le sommet de la tige au-dessus et près de 
la deuxième feuille, avec un greffoir bien affilé. Les deux yeux placés 
aux aisselles des deux feuilles ne tardent point à se développer. C'est 
le moment propice de mettre en place. Une couche à la température de 
25" devra être prête. 

II. — Couche pour la fructification. 

Je crois pouvoir me dispenser d'indiquer ici la manière de monter 
une conche, pratique journalière des maraîchers, décrite en détail dans 



- H5 — 

tous les bons traités de jardinage. — Si Ton emptoie uniquement du 
fumier de cheval, la couche sera chaude au bout de huit à dix jours; 
si Ton se sert d'un mélange de feuilles et de fumier, il faut de quinze à 
vingt jours. — Le mélange dont je me sers est composé d'une partie 
de fumier pailleux de cheval et trois parties de feuilles de chêne, qui 
sont les meilleures de toutes, parce qu'elles sont plus lentes à se 
décomposer et procurent par conséquent une chaleur plus durable, 
plus égale. Celle année j'ai essayé des couches entièrement de feuilles, 
et je m'en trouve bien. 

La réunion des lits superposés et fortement piétines, forme une épais- 
seur de 0"»,60 cent. On charge ensuite avec 5/4 de bonne terre de jardin 
eH/4 de terreau qu'on mélange ensemble. Ce lit a 0«»,16 d'épaisseur. — 
Le melon n'exige pas une terre particulière, il préfère les terres fran- 
ches, les terres à blé; les terres sablonneuses lui conviennent moins. 
J'emploie du terreau neuf, riche en carbone. — La couche chargée , 
il faut faire en sorte qu'il reste un vide deO™,i5 entre la surface de la 
terre et les vitres. Je calcule que le tassement opéré par la fermenta- 
tion fera baisser la couche de 0<°,10, alors les plantes seront à une 
bonne distance des verres. — Les maraîchers dont les coffres sont 
mobiles peuvent en tout temps tenir les plantes près des verres, parce- 
qu'ils soulèvent ces coffres à mesure qu'elles grandissent, mais les pri- 
meuristes, obligés de se servir de coffres flxes (bâches) à cause des 
tuyaux du thermosiphon, doivent calculer, en montant une couche, la 
distance moyenne de la terre aux châssis applicable à toute la durée 
d'une culture, distance un peu forte au début, j'en conviens, mais qui 
sera nécessaire plus tard, quand les feuilles auront acquis leur déve- 
loppement maximum. 

J'insisterai encore sur un point qui a son importance. Si on emploie 
seulement du fumier, ou des feuilles sèches, tout en arrosant ces der- 
nières, il faudra que la terre, étant placée, il ne reste plus qu'un vide 
de 0"*,5, parce que d'une part le fumier, dont la fermentation est très- 
active par suite de ses parties ammoniacales, s'affaisse beaucoup, et 
que les feuilles sèches d'autre part, qu'on mouille cependant en les 
employant, ne peuvent pas être tassées autant par le piétinage que 
des feuilles ramollies et humides depuis plusieurs jours. Or, ces feuilles 
sèches, quand elles fermenteront, se tasseront plus que si elles avaient 
été employées humides déjà. — Ces détails paraîtront minutieux, je n'hé- 
site pas cependant à les donner; c'est à l'aide d'une quantité de petits 
Mai 1859. 10 



— 114 — 

calculs que Ton atteint son but , et j*ai toujours pensé que quand on 
se mêlait dVnsoîgner une chose, on ne mettait jamais trop les points 
sur les t. Je m'adresse particulièrement à ceux qui savent peu. 

La couche, quels que soient les matériaux avec lesquels on rétablit, 
doit avoir la chaleur nécessaire pour la planter le i5 janvier. S'il man- 
quait alors quelques degrés, on chaufferait la veille, mais avant de 
planter il faut mousser la bâche. Voilà en quoi consiste cette opération. 
On tend, au milieu des barres (jets d'eau) et du champ des planches 
formant le cadre, du très-petit fil de fer retenu d'abord par des poinies 
de vitrier de loin en loin. L'on glisse sous le fil de fer, et par petites 
poignées, de la mousse très-souple et choisie avec soin. On la fait 
un peu déborder en dehors et en dedans, puis on ûxe celle mousse par 
de nouvelles pointes qu'on rabat sur le fil de fer. — Il résulte du 
moussage que les châssis ferment presque hermétiquement et que la 
chaleur est plus concentrée. 

III. — Mise en place. 

On peut varier d'opinion sur le nombre de pieds de melon â planter 
par panneau (de i'",50 sur \^,^^). Je ne parlerai que de mon procédé. 
Depuis plusieurs années j'en mets quatre par panneau et je récolte un 
fruit par pied, dont le poids varie entre 1 kilog. (les premiers mûrs) 
et 2 kilog. 500 gr. (les derniers). Ils sont disposés de la façon suivante : 
sur deux lignes distantes de 0°i,50 des planches de la bâche, deux sur 
chaque ligne et alternés de manière à se trouver sous les verres et jamais 
sous les barres du châssis ni sous les jets d'eau. En outre , les deux 
feuilles d'où sortiront les deux axes secondaires (ou bras des jardiniers) 
sont orientées dans le sens de la longueur du châssis pour faire monter 
l'un des axes et descendre l'autre. On dépote avec soin et on enfonce 
chaque plantejusque près des cotylédons; si la terre a assez d'humidité, 
on ne mouille pas; si elle est un peu sèche, on répand quelques gouttes 
d'eau tiède à chaque pied. On prive d'air jusqu'à la reprise, qui se fait 
vile (en trois jours); on lâche d'obtenir îO» de chaleur, car les melons 
éprouvent une secousse par la transplantation. Puis une température 
variant entre 25" et 28« convient parfaitement. On chauffe de grand 
malin, afin de pouvoir découvrir, dès le jour, malgré les plus grands 
froids, et le soir on chauffe de nouveau une heure et demie avant la 
nuit, ce qui permet de couvrir très-lard et de profiter ainsi du plus de 
lumière possible; les jours à cette époquede Tannée sont très-courts 



— H5 — 

il ne faut rien en perdre. Il importe de donner de Tair avec discerne- 
ment suivant le temps et l'état de la végétation. L'air est indispensable 
autant que la lumière et la chaleur. Je Tai dit ailleurs et je dois le ré- 
péter ici, une culture trop forcée, au lieu de produire la vigueur, produit 
répuisement, et ce n'est qu'en cherchant à se rapprocher des conditions 
qui assurent une belle culture à l'air libre, qu'on peut réussir complé- 
loraenl en culture forcée. (^„ g^^f^ ^v numéro prochain.) 



EXPOSITIONS. 

SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. 

COMPTE RENDU DE LA 74<^ EXPOSITION OUVERTE LES 20, 21 ET 22 MARS 1859. 

L'Exposition vemale de la Société royale de Flore, qui vient de 
s'ouvrir dans la belle salle du Jardin botanique de notre ville, est cette 
fois d'une splendeur et d'une distinction qui a dépassé notre attente. 
En effet, le nombre des exposants est moins considérable celte année 
que d'habitude, mais, par contre, la quantité est largement compensée 
par la qualité des produits. 

Presque toutes les catégories de végétaux y sont représentées : les 
Palmiers aux longues frondes pennées ou en éventail ; les Fougères en 
arbres, aux frondes finement découpées; les Draeœna, les Yucca, les 
Broméliacées et les Pandanus, aux feuilles raides ou rigides ; les Orchi- 
dées aux fleurs bizarres, les Bégonia aux feuilles si variées par leurs 
formes et leurs couleurs; enfin, les Plantes panachées et celles à 
feuilles ornementales des régions chaudes, s'associent modestement 
aux Azalea, Rhododendrum et Camellia des régions tempérées et aux 
espèces plus humbles, mais non moins belles, des régions froides. En 
somme, les différentes collections exposées font le plus grand honneur 
aux amateurs et horticulteurs qui ont bien voulu répondre à l'appel 
de notre antique Société de Flore. 

Le coup d'œil général de TExposition est vraiment ravissant : immé- 
diatement, à droite en entrant, on remarque un beau groupe de 
Palmiers et autres plantes ornementales, telles que Pandanus Théo- 
phrasta, Fougères et Aroïdées appartenant au Jardin Botanique de 
notre ville. Vis-à-vis de ce groupe se trouve une pyramide d'espèces 
analogues. Au centre de chacun de ces groupes on a eu l'heureuse 
idée de placer une belle glace, qui dédouble la longueur de la salle 
ainsi que la masse des plantes qui la garnissent. Dans le fond du 



— \\6 — 

salon, on aperçoit un trophée pompeux de verdure qui s*cl(We jusqu'au 
plafond et au pied duquel un joli bassin à eau crîslalline concourt, 
avec plusieurs grandes glaces enchâssées au centre, à produire un de 
ces effets de mirage des plus merveilleux. 

Au milieu de la salle, adossée contre le mur, on admire une formi- 
dable collection de grandes plantes variées, en fleurs, appartenant à un 
de nos habiles horticulteurs de Bruxelles, M. De Roster, qui se produit 
pour la seconde fois dans nos expositions, et cette fois d'une manière 
splendide. Quelques Camellia, plusieurs Bhododendrum et Azalea 
d'une force peu ordinaire, mais surtout un Azalea indica albo-venosa 
de plus de cinq mètres de circonférence et littéralement couvert de 
fleurs, sont de nature à captiver l'attention des visiteurs. 

Au centre même se trouvent deux groupes d'Azalea indica de 
M. Van Bavegem, propriétaire à Lebbeke, qui éblouissent par la 
variété et l'éclat de leurs fleurs. Le même amateur a produit un 
magnifique Azalea pour le concours de la belle culture, et 6 variétés 
nouvelles obtenues par lui de semis; une Collection de 15 Rhododen- 
drum arboreum de premier choix , et un superbe JEschynanthus 
grandiftorus font partie de ce bel envoi. Toutes ces plantes sont de 
premier ordre quant à la culture et ^ la floraison. 

M. Van Tilborgh, pharmacien a Bruxelles, cet amateur infatigable, 
a exposé également deux collections é' Azalea d'un choix exquis et 
d'une belle culture. Son Rhododendrum Gibsonii esi très-beau. 

Nous félicitons M. l'avocat Vandievoet pour son remarquable con- 
tingent de Camellia; ils sont d'une culture et d'une floraison qui 
feraient honneur au plus habile horticulteur. Ses Camellia Mistress 
Abby Welder y duchess of Northumberland , Matotiana et Comte 
Bouturlin, ainsi que plusieurs autres, sont admirables. 

Nous signalons avec plaisir un lot de superbes Camellia de M. Ver- 
vaene, de Ledeberg lez-Gand, un des horticulteurs les plus renommés 
pour ce genre de culture. 

Une collection de 70 Arbustes de pleine terre, très-variée, appar- 
tenant à M. Degreef fils, horticulteur, à Laeken, figure dignement 
au milieu des masses de plantes fleuries. Ses Géranium Tom-Pouce 
sont charmants. 

Deux jolis lois de Cinéraires ont été exposés par MM. Vanden 
Ouwelant, propriétaire à Laeken, et Degreef fils. M. Ch. Roukens, 
jardinier de M. le baron de Prêt, de Wezembeek, a fourni une collec- 
tion très-gracieuse de Cyclamen, qui ne manque pas d'être remarquée. 

Un des envois qui a fait le plus de plaisir, dans cette saison, c'est 
celui des 55 Roses thés, Roses Bourbon et Bengales de M. Médaer, de 
Saint-Gilles, si renommé pour ce genre de culture. 

Les Bégonia^ les Yucca, Agave, Strelitzia, Palmiers, etc., de 



— il7 — 

M. Lubbers, horticulteur, à Ixeiles, sont très-méritaïUs. M. Lubbers 
est un jeune horticulteur qui ne manque pas de talent et auquel nous 
prédisons du succès. 

M. Jean Verschaffell, deGand, a envoyé un Beschorneria muUifiora 
en boutons. C'est une de ces plantes à effet qui ont fait du bruit dans 
rhorticulture et que nous voyons figurer pour la première fois dans 
nos Expositions. 

Outre la collection de Cinéraires exposée par M. Vanden Ouwelant, 
de Laeken, cet amateur nous a adressé un beau lot de grandes plantes 
en jQeurs parmi lesquelles un Dielytra spectabilis gigantesque. 

Le Lilium candidum de M. le baron Osy, d'Anvers, est superbe 
comme plante forcée. 

S. A. S. le duc d'Arenberg a bien voulu contribuer à cette fête 
horticole par trois lots de plantes fleuries , parmi lesquelles on 
remarque un charmant Centradenia ftoribunda couvert de fleurs. 

Un plan de jardin (projet d'embellissement du parc de Tervueren), 
qui a déjà figuré à l'Exposition de Gand , fait honneur au talent de 
M. Keilig. 

M. de Jonghe, un de nos plus ardents et plus habiles pépiniéristes 
a exposé un lot de pommes et de poires à croquer. 

M. le baron Heynderycx, de Gand, un de nos plus zélés amateurs 
de plantes rares de toutes espèces et de tous genres, a exposé un petit 
lot de 8 Orchidées en fleurs, que nous aimons à signaler ici : Dendro- 
bium nobile var, Wallichii, Chysis bractescens, Epidendrum Stam- 
fordianum, Brassavola glauca, Maxillaria aromalica grandiflora^ 
Cyrtochilum maculatum, Calanthe Massuca et Burlingtonia rigida. 

M. Brys, de Bornhem, a exhibé une collection nombreuse el irès- 
distinguée de cette bizarre famille depuis si longtemps en vogue. La 
plupart de ses plantes sont d'une belle force. Nous y remarquons : 
les Dendrobium nobile grande y fimbriatum, macranthum, Devo- 
nianum et densiflorum, les Oncidium luridum, Bondeanum et pa- 
chyphyllum; VAnsellia africana; les Ly caste Skinneri, Cœlogyne 
flaccida; Schomburgkia rosea, Lœlia anceps, Zygopetalon Makayiy 
Mormodes Hookeri, Cypripedium venustum et insigne. On ne se 
douterait pas, à la fraîcheur des exemplaires, que celle collection 
d'Orchidées ait déjà figurée avec le même éclat à TExposllion d'Anvers. 
M. le baron Heynderycx el M. Brys appartiennent à ce genre d'amateurs 
qui possèdent le vrai feu sacré et qui ne manquent guère une occasion 
pour nous exhiber les produits de leurs belles cultures. 

Un de nos horticulteurs les plus distingués, M. Jacob Makoy, de 
Liège, a exposé un lot de 1 2 plantes nouvelles d'une rare beauté el d'une 
distinction hors ligne. On y voit d'abord plusieurs des splendides 
Caladiuni de M. Chantin, puis un Aralia spatulata, un Âristolochia 



— 118 — 

Twaitesiif un Araucaria np. nova de Morelon-Bay , un Cunonia 
pvbescens, un Tydœa Lamhinonxiy un Alnu9 imperialii oêplenifolia 
e( un Bégonia hybride nouveau {Queen Victoria) de la plus grande 
distinction; ce Bégonia est réellement admirable. Jamais MM. Jacob 
Makoy n ont exposé des produits plus merveilleux. 

M. Linden, de Bruxelles, s'est encore surpassé cette fois par l'im- 
portance de ses envois et surtout par son lot de 12 Planles nouvelles. 
Jamais la ville de Bruxelles n'a vu exposés, en même temps, quatre 
Bégonia semblables aux Bégonia amabilis, argentea, nivea et Vic- 
toria, chez lesquels les couleurs les plus singulières et les plus vives 
s'allient d'une manière si admirable au velours, à l'argent et à la 
nacre de perle. Ses Icica Bidwillii, Metiosma longifolia, Meconopsis 
nimplieifolia (non encore dans le commerce); ses Rhopala ausiralis^ 
crenata et glaucophylla (très-rares), ainsi que son nouvel Oreopanax 
peltatum sont des plantes ornementales capitales et récemment intro- 
duites en Europe. 

Son Gesneria cinnabarina-ignea est réellement splendide avec ses 
fleurs d'un rouge si vif qu'il éblouit ; le nouveau Monochœtum put- 
chellum est une plante fort gentille, qui supporte la pleine terre en été. 

La collection d'Orchidées, exposée par le même, quoique peu nom- 
breuse, se compose d'espèces de premier ordre; nous citerons, entre 
autres : VjErides virens, le Pkalœnopsis amabilis, les Cypripedium 
hirsutissimum. Un très-bel exemplaire de cette dernière plante est 
exposé pour le S*' Concours. 

Ses envois de Palmiers, de Fougères et de Plantes panachées, ainsi 
que son Cyathea excelsa, de Madagascar, sont d'un choix exquis. 

Quarante Bégonia, dont 25 espèces totalement nouvelles, font partie 
de ses envois et font l'admiration de tous les visiteurs. 

La Société royale d'horticulture de Bruxelles a largement contribué à 
Tembellissement de l'Exposition, par le grand nombre de plantes orne- 
mentales que M. Schram a mis à la disposition de la Société de Flore. 

MM. E. Ruelens, de Bruxelles, et L. Lebrun, rue des Palais, à 
Scharbeek, ont exhibé des meubles de jardin et de salon, tels que 
chaises, pliants, tables, vases, lavabos, fauteuils et corbeilles à fleurs 
d'une grande élégance, très-légers, imitant le jonc, mais qui nous 
paraissent d'une solidité à toute épreuve. 

Un magnifique bateau à roues, se mettant en mouvement au moyen 
de deux manivelles qu'une seule personne peut aisément mettre en 
jeu, a été exposé par M. A. Boursier, de Molenbeek-Saint-Jean, 

En terminant ce compte rendu, nous aimons à rendre justice au 
talent de l'habile architecte, M. Fuchs, qui a bien voulu prêter encore 
son concours à la Société pour l'arrangement de la salle et la disposi- 
tion des groupes. 



— il9 — 
SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE LA MAYENNE. 

RAPPORT DE l'exposition ANNUELLE OUVERTE LE 2 AVRIL 1859. 

La Société d'horlicullure a fait cette année son Exposition au commencement 
d'avril. L'époque en avait été changée, afin de donner aux horticulteurs la possi- 
bilité d'exposer des plantes de cette saison. 

Malheureusement, un petit nombre d'entre eux a répondu à l'appel de la So- 
ciété: il est fâcheux que, pour des motifs que nous ignorons, plusieurs nous aient 
privés de leur présence 

Malgré ces abstentions, l'Exposition n'en présentait pas moins un très-joli 
aspect, et nous avons admiré des fleurs que nous y voyons bien rarement, nous 
voulons parler des Camélias, Calcéolaires, Cinéraires, etc. 

Détaillons maintenant les plantes primées : 

D'abord la magnifique collection de Conifères de MM. Gautier etRabouiq; entre 
autres, le Wellingtonia giganlea, le Thuya giganlea. l'Abies Douglasii, Id. Nord- 
manniana, le Cupressus Lawsonii , le Taxus Fortunei , le Picea amabilis. Ces 
habiles horticulteurs enrichissent chaque année leur collection des espèces ou 
variétés les plus recommandables. Leurs massifs de plantes variées de serre et 
de pleine terre étaient fort jolis, et le jury y a surtout remarqué six belles variétés 
de ifucca, un joli échantillon du Bégonia Rex, les Pêchers à fleurs doubles, rouges 
et roses, le Spirea Revesiana, flore pleno, de charmants Epacris d'une culture 
excellente et d'une belle floraison. Citons enfin la collection d'Ilex (30 variétés) 
des mêmes horticulteurs, et leurs beaux Camélias. Nous mentionnerons surtout : 
Targioni, Prince de Canino, Comtesse Calini, Êlisabetha Herbert, Carolina 
Legnani, Comte Boulourlln. 

Parmi les amateurs, nous trouvons d'abord Louis Agnès, jardinier de M. de 
Vaubernier, avec ses superbes Calcéolaires de semis. Quelle forme insolite! quel 
singulier coloris! Comme toutes ces fleurs sont bizarrement piquetées, bordées, 
tachetées, marbrées; leurs variétés sont à l'infini : il est impossible d'en voir deux 
semblables. Le même horticulteur avait encore un beau massif de Cinéraires. 

Pierre Lardeux, jardinier de M. La Beauluère, avait exposé dix-neuf variétés 
de Dracœna; entre autres, indivisa, cannœrolia, gracilis, fragrans, arborca, en 
beaux échantillons ; le Farfugium grande , l'Âphelandra Leopoldii , le Yucca 
aloëfolia foliis variegalis. 

Venaient ensuite les belles Cinéraires de François Pichon, jardinier de }ll^ Tro- 
chon. C'était la première fois que nous voyions à une Exposition les produits de 
cet habile horticulteur ; il a bien débuté, et nous espérons le voir souvent. La 
forme de ses fleurs et le coloris de la plupart d'entre elles ne laissaient rien à 
désirer. Un joli massif de plantes variées complétait le lot de ce jardinier. 

La culture maraîchère était représentée seulement par les envois de Louis 
Agnès. Il avait envoyé un bel Ananas du Brésil à feuilles lisses, des Haricots, 
des Laitues de Beson, des Fraisiers et une dizaine de variétés de Pommes de 
terre, dont plusieurs, quoique tardives, étaient arrivées à un beau développement. 
Parmi ces dernières, nous mentionnerons la jaune de Hollande et la Kidney rouge. 

Le jury d'examen s'est réuni le 2 avril pour distribuer les récompenses. Deux 
jurés étrangers avaient seuls pu répondre à l'invitation de la Société : c'étaient 
MM. Baron, délégué de la Société d'horticulture de Paris, et Claude Goury, horti- 
culteur. 

M. le Préfet, par une lotlrp, avait exprimé le rftgrel de ne pouvoir assisler à la 
réunion. 



- 420 — 

Voici les récompenses décernées par le jur>' : 

A MM. Gautier et Rabouin. Grande médaille de vermeil pour Conifères; petite 
médaille d'argent pour Camélias; petite médaille d'argent pour Plantes variées, 
et médaille de bronze pour Ilex. 

Médaille de bronze à M*"* Rabouin pour Bouquets montés. 
M. Louis Agnès, grande médaille de vermeil pour Calcéolaires, et petite ipédaille 
d'argent pour Légumes et Fruits. 

Pierre Lardeux, petite médaille de vermeil pour plantes de serres. 

A M. François Picbon , petite médaille d'argent pour Cinéraires, et médaille de 
bronze pour plantes variées. 

Laval, 8 avril 1859. Le Secrétaire de la Société, 

L. La Beaulvére. 



PLANTES FLEURIES 

OBSERVEES PRIfDAlIT LE MOIS DAVRIL. 

lierre etaande. 

Aphelandra cristata. — Alloplectus speciosus. — Amaryllis vittata. — Am. sp. 
plurim». Aloë plicatilis. — A. psitlacina. — A. soccotrina. — iCchmea fulgens. 

— Aristoloebia cordifolia. — Bonatea speciosa. -— Columnea Lindeniana et 
Schiédeana. — Euphorbia Breonii. — Franciscea bydrangœformis, eximia et 
macrantba. — Gesneria Douglasii. ~ Hexacentris mysorensis et Harissii. — 
Inga ferruginea. — Isotypus rosiflorus, — Ixora floribunda et affinis. — • Marica 
cœrulea. — Musa rosacea. — Nematanthus longipes. — Oidenlandia Deppiana. 

— Passiflora Kermesina, quadrangularis et princeps. — Spigelia œnea. — Til- 
landsia splendens. — Whietfieldia lateritia. 

Serre froide. 

Acacia argyrophylla. ~ Ampbicome Emodii. ~ Abutilon marrooratum. — Bur- 
chellia capensis. — Berberis Leschenaultii. ~ Bessera fistulosa. — Geratostemma 
longiflorum. — Cleome spinosa. — Goronilla glauca. — Coleonema lenuifolia. — 
Cuphea ocymoides. — Enkyanlhus quinqueflorus. — Eriostemon nereifolium. 

— Forsythia suspensa. — F. viridissima. — Gnidia simplex et pinifolia. — Lemo- 
pogon Gunningbamii. -- Indigofera purpurea. — Monochœtum ensiferum. — 
Pimelea spectabilis. — P. linifolia. — Polygala grandiflora. — P. altenuata. — 
Rhododendron javanicum. — Selago Gilliesii. — Statice Halfordii. — Sophora 
tetraptera. — Tbibaudea pubesens. — Trimalium odoratissimum. — Templetonia 
glauca. — T. retusa. — Tropaeolum tricolorum. — Tetranthera japonica. -- 
Westeringia longifolia. — Zantedeschia Ethiopica. 

Orcbldéefl. 

Anguloa Clowesii. — iErides Lindieyana et virens. — Batemannia meleagris. 

— Brassia cinnamomea. — Chysis Limminghii. -— Cypripedium villosum et hlrsu- 
tissimum. — Cyrtochilon leucochilon. — Calanlhe veratrifolia. — Dendrobiifm 
crepidatum, villosum, pulchellum roseum, compressum, Devonianum et nobile. 

— 'Epidendrum Stamfordianum. — Masdevallia melanocanlha. — Oncidium 
luridum. — Odonloglossum Pescatorei splendens. — Phalaenopsis grandiflora. — 
Schomburgkia rosea — Vanda tricolor. 




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PLANTES FIGURÉES. 

GLADÏOLUS BERTHA RABOURDÏN. 
Planche X, 

Sous ce nom le Fruitîst and Fleurist nous fait connailre un char- 
mant GladiotuSy d'origine française, sans nom d'auteur et dont le 
dcssm a été fait sur un exemplaire exposé au Palais de crisfai , 
Taulomne dernier, par M. Standisch de Bagshot qui cultive ces plantes 
sur une grande échelle. La collection que cet horticulteur a exhibée 
était splendide et attirait ratlention de tous les visiteurs. Le dessin 
ci-conlre donnera une plus juste idée de la beauté de cette variété 
que la description que nous pourrions en faire; aussi, au lieu de celle-ci 
nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur donnant la traduction 
d'un article de M. Siandisch sur la culture des Gladiolus, 

« Pour obicnir des Gladiolu^ dans toute leur perfection, leurs 
tubercules doivent êlre plantés dans une terre légère et sablon- 
neuse. Si le sol est très-pauvre, on peut y ajouter du terreau de 
feuilles, mais point de fumier. Comme les sols légers et sablonneux ne 
se trouvent pas partout et que bien souvent on se voit réduit à se 
servir d'une terre argileuse et compacte, M. Standisch conseille d'en 
brûler la moitié, de la réduire en petits morceaux et de la mélanger 
avec l'autre moitié. Les bulbes ne seront plantés que vers la mi-avril 
et, au plus tard, dans la dernière semaine du mois de mai; lorsqu'ils 
sont mûrs, ce qui a lieu q^tre le commencement et la Gn d'octobre, on 
doit les enlever de terre et les sécher rapidement afin d'éviter la pour- 
riture qui les atteint trop souvent. Après cette opération on les place 
dans du sable bien sec, et on les conserve, jusqu'au moment de la 
plantation, dans un endroit à l'abri de l'humidité et des gelées. On peut 
aussi hâter la floraison des Gladiolus en les plantant en pots, vers 
le 45 février, les plaçant sous châssis ou dans la serre froide. 

En général les glayeuls sont d'un effet charmant en bordures, sur- 
tout quand ils sont mis en relief par un fond de verdure. En massifs, 
pas trop serrés, ils ne manquent jamais de produire de l'efFel. Les 
fleurs coupées jouissent aujourd'hui d'une grande faveur en Angle- 
terre. Un épis de glayeul coupé, avec une seule fleur ouverte et placé 
JriN 1859. 11 



dans Peau , donnera une succession de fleurs pendant plusieurs 
jours. 

Voici une liste des espèces les plus rccommandables : 



Adonis: saumon clair, pétales inférieurs 

jaunâtres, tachetés de carmin. 
Amabili9\ vermiliou brillant. 
Antiope; cerise , rayé d'une couleur 

plus foncée. 
Aurantia; nankin, gorge jaune. 
hicolor; rouge clair, marqué de jaune. 
Bérénice; saumon rosé, strié de rouge 

orange. 
Bertha Babourdin; blanc pur, pétales 

inférieurs ricliement nuirqués de car- 
min violet 
Brenchleyensis ; vermillon éclatant un 

des plus brillants et des meilleurs. 
Clémence; rose lilas pâle, nuancé el 

tacheté de rose plus foncé. 
Couranli fulgens; cramoisi brillant. 
Don Juan ; rouge orange brillant ; 

pétales extérieurs Jaunes. 
D^ André; rouge orange éclatant. 
Edith; rose lilas, rayé d'une couleur 

plus foncée. * 
Fanny Bouget ; rouge de chair, pétales 

inférieurs rose carmin. 
Florian ; rose saumoné brillant ei 

tacheté. 
Hebé : couleur de chair pâle, marbré de 

carmin. 



Impératrice; couleur de chair pâle , 

tacheté de carmin. 
Jànire; rouge orangé clair et brillant. 
Keteleeri; rouge vermillon très-brillant 

marqué de carmin vif. 
ieChamoiê; nankin à raies pourpres. 
L. Vanhoutte ; écuvhie, 
M^* Binder; blanc, les pétales inférieurs 

rayés de carmin, 
jlfae pi(jtce; rose saumoné très-délicat, 

pétales inférieurs presque blancs. 
Mathildede Landevoisin; blanc ou de 

chair pâle, rayé de carmin. 
Miniatus; rouge de saumon. 
Ninon de VEncîos; couleur de chair, 

rayé de rose. 
Pagasus; carnation, pointillé de rouge 

pourpre. 
Pénélope; chair pâle marbré; pétales 

inférieurs jaunâtres. 
Bachel; rougeâtre légèrement rayé de 

rose. 
StUphureus; soufre , gorge jaune et 

pourpre. 
Triomphe d*Enghien; cramoisi foncé, 

gorge jaune. 
Vesla; soufre délicat, pétales inférieurs 

buffle, ffiarqués de cramoisi. 
Wellington; rose carmin pointillé. 



STEPHANOPHYSUM BAIKIEI (HooK.). 

Famille des Acanlbacées. — Didynamie Ângiospermie. 

Plarchb XI. 

Cette brillante Acanthacéea levé de graines récoltées sur un échan-* 
lillon sec envoyé par le découvreur, M. Barter, au Jardin royal de 
Kew où elle a montré ses belles fleurs dans le courant de Thiver der^ 
nier. C'est un des produits de la récente expédition au Niger, dirigée 



- 12S -^ 

par le dotleur Baikie, auquel la plante est dédiéie. Le genfc Stephano- 
physum, créé par Pohî, compte aujourd'hui trente espèces connues, 
toutes originaires de rAmcrique du Sud et décrites par Niées von Esieu'- 
beck. Celle-ci est la seule espèce du genre d'origine africaine. 

DssGRiPTioN^ — Plante sous-frtitesccmte^ de deux à trois pieds de 
hauteur, à tige droite^ tétragone; branches dressées^ opposées. 
Feuilles opposées, de près de six pouces de longueur y compris le 
pétiole^ ovalesx-lancéolées, submembraneuses, entières^ penninerves, 
atténuées à la base. Panîcule terminale, garnie de nombreuses brac- 
tées et braetéoles vertes. Fleurs opposées, très-nombreuses, sessiles, 
semi-retombantes. Calice vert, profondément divisé en cinq segments 
linéaires, subulés^ recouverts de poils glanduleux^ Corolle de deux 
pouces et plus de longueur, d'un rouge écarlate, tubuleuse-infundibu- 
liforme, renflée ou ventrue au milieu, recourbée à l'extrémité du calice; 
limbe à cinq lobes très-distincts, légèrement réfléchis. Ëtamines in- 
cluses; anthères ayant un éperon raccourci à la base de chaque cellule. 
Ovaire înscrré dans un disque large, charnu, en forme de coupole. 
Graines au nombre de quatre dans chaque loge. 

CuLtuRB. — Depuis le peu de tem|)s que cette jolie plante est intro- 
duite sur le continent, il n'est guère possible d^ndiquer exactement 
sa culture. Du reste elle est de serre chaude et, à en juger d'après son 
habitus et ses liens de parenté, nous présumons que les mêmes soins 
que nous donnons à VÀphetandra auranliam^ lui suffisent. 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES- 



SERRK CHâDDE. 

Vrlesl* Ml**««in»9 var. ruliro-lir*ete*t«, HoOK., Bot. Mag.y pi. 5108. 
— Fam. des firoméliacées. — Hexandrie Monogynie. 

Le type de cette variété, le V. psillaeina est originaire du Brésil; 
c'est une fort belle plante ornementale connue depuis longtemps et 
figurée dans le Bot. Mag. il y a près de trente ans. La variété dont II 
est question ici a été fondée sur la couleur rouge écarlate qui. s'étend 
jusqu'à l'exlrémité des bractées. 



Mepenthea awpiillarla, W. Jack., in Hook. comp. to Bot. Mag. — 
Bot. Mag,j pi. 5100. — Fom. des Nepenlhacéos. — Dîœcic Mona- 
delphie. 

Comparé avec le remarquable N. Rafflesianay Jack, et le joli 
.V. villosa {Bot. Mag., pi. 4285 et 5080), celui-ci présenle peu 
d*alfraits. C'est tout bonnement une espèce inléressanfe à ajouter h 
celles que nous connaissons déjà. Les urnes sont globuleuses, petites, 
enflées ou ampoullacées , vertes, membraneuses, parfois faiblement 
leinlées de rouge, obliquement striées, légèrement retrécies d'en haut. 
Les feuilles caulinairessont distantes, larges, lancéolées sessiles; elles 
se distinguent de la plupart des espèces déjà connues par quelques 
nervures longitudinales qui longent les bords de ta feuille et par des 
veines latérales légèrement marquées. 

H«w«r4l« earacAflenala, Wedell, Afin, des Sc. nat, — Calycophyl- 
lum tvbutosum^ Seemaihn. — Bot. Mag,, pi. 5iiO. — Famille des 
Rubiacécs. — Pentandrie Monogynie. 

Fort jolie plante à fleurs roses pourprées, disposées en racèmes laté- 
raux ou axillaires, et dont la beauté est rehaussée par une large 
foliole rouge, semi-cordiforme, relrécie à la base, due à un élargis- 
sement d'une des dents du calice et qui accompagne chaque fleur. Le 
genre Howardia a été créé, par le docteur Wedell, aux dépens du 
genre Calycophyllum ; on en connaît aujourd'hui quatre espèces : le 
H. febrifuga, Wedellj H. grandiflora, H. tubulosa, puis celle dont 
il est question ici et qui est tellement voisine de la précédente que le 
docteur Seemann les a réunies. Comme son nom l'indique, elle est 
originaire de Caracas où elle fut découverte par N. Funck (pi. exsicc, 
n® 463, in herb, Paris; n» 372 herb. Hook,). La même espèce fut 
collectée par Fendier et Birschell dans la même contrée, ainsi que 
par Seemann dans l'isthme de Panama. 

Pour compléter l'historique de cette plante j'ajouterai que Téchan- 
tillon collecté par nous et inscrit sous le N<* 372 de notre catalogue, a 
été récolté en 1842 sur le chemin qui conduit de La Guayraà Caracas, 
à une élévation de 1000 à 1500 pieds au-dessus du niveau de la mer. 
C'est un petit arbre qui croit sur les bords des forêts qui bordent cette 
route pittoresque et qui attire de loin les regards du voyageur par 
l'éclat de ses nombreuses folioles rouges qui se détachent sur le vert 



— 125 — 

sombre des feuilles. La planle introduite vivante par nous en 1845 a 
figuré sur les catalogues de M. Jacob Makoy sous le nom de Pinckneya 
ionantha ? 

Thuniiersia natoienflis, HooR, Bot. Mag., pi. 5082. — Familles 
des Âcanthacées. — Didynamie Angiospermie. 

Quoique moins belle que sa congénère, le Th. Harrissii, cette 
espèce ne laisse pas que d'avoir son mérite. Ses fleurs sont moins 
grandes, d'un bleu d'outre mer, à gorge et tube blancs mêlés de 
jaune. Sa tige est droite, quadrangulaire, ligneuse en bas, herbacée 
en haut, glabre partout excepté aux nœuds. Les feuilles sont oppo- 
sées, sessiles, ovales, aiguës ou subacuminées, denliculées-sinueuses, 
à trois nervures primaires, glabres en dessus, poilues en dessous le 
long des nervures et des veines. Deux larges bractées vertes ovales 
lancéolées recouvrent les deux tiers du tube et cachent entièrement le 
calice qui est petit, à six dents courtes, triangulaires incurvées et 
apiculées. Cette plante, originaire de Port Natal sur la côte orientale 
d'Afrique, a été introduite de graines par M. Cuming. Elle a fleurie 
pour la première fois, en juillet i858, à l'établissement de M. Veitch 
à Exeter. 

SERRE FROIDE. 

Fuchsia flimpiicicaniis, Ruis et Pav., fl. Chtl. et Per. ; De Gandolle, 
Prod, — Bot. Mag.y pi. 5096. — Famille des Onagrariées. — 
Oclandrie Monogynie. 

Ce nouveau Fuchsia, introduit par W. Lobb dans l'établissement 
de M. Veitch à Exeter a été découvert et décrit, il y a bien des années 
par les botanistes espagnols^ Ruis et Pavon, dans leur flore du Chili et 
du Pérou. C'est une brillante espèce qui appartient au groupe des 
longiflorœ de M. Félix Porcher et dont les F. corymbiflora et fulgens 
ont servi de type. Excepté la couleur plus foncée de ses nombreuses 
fleurs pendantes à l'extrémité des rameaux, elle présente beaucoup 
d'analogie avec le joli Fuchsia venusta décrit par Humboldt et Bon- 
pland et introduit par M. Schlim et nous, en 1847, à l'établissement 
de M. Linden. Les fleurs de celui-ci sont d'un rouge orange tandis que 
celles du F. simplicicaulis sont d'un rouge coeciné vif. Les feuilles sont 
grandes et ternées, quelque fois quatcrnées, comme dans les F. serra- 
tifolia et venusla. 



— 126 ^ 

Bpyi^yBlMMi teMc«b«4ryii, MuTT. M S S. - BoL Mag.j^ pi. 3i03. — 
Famille des Vaeciniées. -^ Decandrie Monogynie. 

Arbrisseau de six A sept pieds de hauteur, droit, à branches vertî- 
cillées. Feuilles persistantes, lancéolées, obiongues, dentées, à peine 
acuminées, à pointe obtuse. Fleurs blanches, sub*diaphanes, à sub-* 
stance eéreuse et disposées par grappes simples au sommet des bran-» 
ches. Cette espèce, très^voisine de FE^ acffmînafunt de Kiotsch (Bot. 
Mag. pi, 50tO)nous rappelle» par son port et ses fleurs, nos plus jolis 
CUthra. Elle est originaire des Duj^a-ffillu, dans la partie NordE«l 
du Bengale, d*oû elle a été envoyée vivante par M, Boolb qui la trouva 
épiphyle sur une espèce de chêne. 



CULTURE maraîchère. 



Tout bien compté, les années de sécheresse ne sont pas avantagevses 
au potager. Pour faire de la feuille en abondance, il nous faut de la 
sève, et pour faire de la sève, il nous faut de l'eau. A défaut de pluie, 
nous recourons bien au puits, à la citerne, à la fontaine ou à la rivière, 
mais outre que Tarrosage des hommes ne vaut pas, à beaucoup près, 
celui du bon Dieu, it a encore le gros inconvénient de nous surcharger 
de frais de main-d'œuvre. Aussi, les jardiniers ont de l'inquiétude en 
ce moment et craignent fort que l'année courante ne ressemble aux 
deux précédentes, La première quinzaine de mai a été desséchante 
dans toute la force du terme, et les jeunes légumes ont pâti plus 
qu'on ne le pense. Or, à mauvais début mauvaise fin, presque tou- 
jours, aussi bien pour ce qui regarde les plantes que pour ce qui re- 
garde les bétes. 

Dans les terrains légers et exposés au midi, il serait bon, en pareille 
circonstance, de combattre les fâcheux effets de la bise et du soleil au 
moyen d'un paillis que Ton arroserait de temps en temps. Cette 
fumure en couverture, quelque peu gênante sans doute pour les sar- 
clages et les binages, a, en retour, le mérite incontestable de main- 
tenir la fraîcheur et d'assurer la croissance des légumes. En Belgique, 
il est rare que Ton ait recours â ce procédé, mais la nécessité faisant 



— 127 — 

Joi, on se trouverait bien de Fadopter exceptionnellement et de rompre 
avec les vieux usages de la pratique, puisque, de leur côté, les saisons 
paraissent rompre avec les leurs. Ici, nous n avons pas hésité à pailler 
nos planches de scorsonères, de betteraves à salade et de choux-fleurs, 
et les résultats sont tels cjue, vraisemblablement, nous étendrons le 
paillis à d'autres cultures, après les avoir sarclées et binées avec soin. 

La sécheresse ne nous contrarie pas seulement en ce sens qu'elle 
nous oblige à couvrir notre potager de litière fraiclie et à manier 
Tarrosoir, comme si nous opérions sous le climat de Nimes ou d'Avi- 
gnon ; elle nous contrarie, en outre, en ce qu'elle favorise les ravages 
ûes altises. Nous avons toutes les peines du monde à sauvegarder nos 
semis de choux contre leur voracité. Gendres de bois, mouillures fré- 
quentes , rien n'y fait. C'est le cas de signaler une observation que 
nous tenons de M. Marchot, secrétaire de la Société des Conférences 
horticoles de Lié^. Cet estimable amateur a remarqué que des choux 
semés, il y a trois ans, dans le voisinage d'une bordure de cresson 
alénois, avaient été complètement épargnés par les altises, tandis 
qu'autre part ils avaient été maltraités. Depuis lors, il a renouvelé ses 
essais comparatifs, et il résulte pour lui des essais en question que le 
cresson est un préservatif certain. Nous souhaitons bien vivement que 
te hasard ne soit pour rien dans cette affaire. Dans tous les cas, il 
convient de s'arrêter à cette observation , de la vérifier , parce qu'elle 
émane d'un homme honorable et intelligent. Que chacun de nous 
éparpille quelques graines de cresson alénois parmi ses radis d'été et 
ses navets, et veuille bien s'assurer cette année même de la valeur du 
préservatif. Pour que le succès fût concluant, il faudrait opérer en 
avril ou mai; mais comme il reste encore des altises en juin et 
juillet, le contrôle ne sera pas impossible. 

En fait de nouveautés potagères, nous sommes toujours d'une |yau- 
vreté désespérante. On se borne à ramener sur l'eau la Bardane 
comestible importée du Japon par M. Siebold et recommandée déjà 
à diverses reprises par nos publications spéciales. Les racines de celte 
plante rappellent, nous assure-t-on, la saveur de l'artichaut et attei- 
gnent un poids de 2S0 grammes. La Bardane comestible est bisan- 
nuelle; on la dit robuste, propre à tous les terrains et très-peu 
içxigeante quani aux engrais. Ce sont là des qualités trés^recommanda- 
bles, mais savant de conseiller la culture de cette plante, nous devons 
nécessairement l'iniroduire <l^ns notre potager ei nous assurer par 



— 128 — 

nous-mêmes rtc la valeur réelle de ses racines. Ce sera pour Faonée 
prochaine. 

Puisque nous en sommes sur le compte des légumes nouveaux, 
disons en passant que sur les digues qui séparent l'Escaut des pol- 
ders de dernière formation , on rencontre en abondance une plante 
désignée sous le nom d'épmards et mangée, assure-t-on, à la manière 
de ce dernier légume. Il s'agit de Varmoise maritime. A en juger par 
l'odeur et la saveur pénétrante de cette plante qui rappellent Tab- 
sinthe officinale, on hésite à lui accorder une place au potager; cepen- 
dant, il peut se faire que la cuisson rende cette armoise comestible et 
même de bonne qualité. Nous le saurons bien et sous peu, si les 
échantillons que nous avons rapportés des digues de l'Escaut et trans- 
plantés sous le climat de l'Ardenne tiennent ce que dès à présent ils 
promettent. En cas de succès, nous aurions sous la main une nou- 
veauté légumière, dont les auteurs ne parlent point et dont l'introdue»- 
tion serait peu coûteuse. 

Dans la culture maraîchère, la routine est beaucoup plus opiniâtre 
que dans la grande culture; aussi chaque fois que nous y découvrons 
un progrès, nous le saisissons comme une bonne fortune et le signa- 
lons avec empressement. Parmi les jardiniers belges qui ne dédaignent 
point les conseils de la science et n'hésitent guère à rompre avec les 
pratiques défectueuses, nous mentionnerons avec plaisir M. Salle, 
jardinier des dames Bénédictines, à Liège. Nous ne connaissons pas 
de potager mieux tenu que le sien, pas de porte-graines mieux soignés 
que les siens. Le premier, peut-être, entre les hommes du métier, il 
s'est décidé à appliquer la transplantation aux semenceaux de scorso- 
nères, et nous ne saurions trop le féliciter de cette heureuse innova- 
tion, quand nous voyons tant de jardiniers récolter la graine sur des 
scorsonères maladives qui se mettent à fleur la première année. 
Quant aux semenceaux de choux, M. Salle ne se contente point de les 
transplanter une fois à la sortie de l'hiver; il les transplante à deux 
reprises, à l'automne d'abord et ensuite au printemps. Il parvient 
ainsi à maintenir rigoureusement ses variétés perfectionnées, et n'a 
qu'à s'en louer sous tous les rapports. H serait à désirer que cet exem- 
ple fût suivi dans tous nos potagers. 

Un horticulteur Liégeois qui a fait ses preuves et que vous connaissez 
tous, M. Lorio nous disait dernièrement, à loccasion des graines de 
choix, qu'il lui en coûtait de se ranger à notre avis sur un point. Con- 



— 129 — 

trairement à notre manière de voir, il sérail disposé à préférer la graine 
des rameaux secondaires à celle des rameaux principaux, allendu que 
celte préférence a lieu dans la culture des fleurs doubles, et que Ton 
s'en trouve bien. Nous avons fait observer à M. Lorio que le maraîcher 
poursuit un tout autre but que le fleuriste, que le premier ne suit 
point la même route que le second et que les graines qui produisent 
des feuilles abondantes, des légumes pléthoriques, un excès de vie, ne 
conviennent point pour faire des fleurs doubles oii des plantes fati- 
guées. Le maraîcher et le fleuriste marchent en se tournant le dos ; 
comment se rencontreraient-ils? 

Au moment de finir notre rapide excursion dans le domaine de la 
culture maraîchère, nous recevons le journal le Sud-est, qui consacre 
habituellement d'excellentes pages à notre spécialité. Il ne se borne 
pas à donner des conseils 9 il donne en même temps des graines aux 
amateurs et force ainsi plus sûrement le progrès horticole. Cette fois, 
parmi les semences à distribuer, nous remarquons le haricot œil de 
ferdrix d'Afrique; le haricot miniature blanc , récemment introduit 
dans FIsère; le haricot géant blanc qui s'élève jusqu'à 7 ou 8 mètres, 
et le chou-brocoli de Russie. Notre estimable confrère s'est beaucoup 
occupé de la propagation du crambé par voie d'éclats, dûs à la géné- 
rosité de M. Tougard, président de la Société d'horticulture de 
Rouen. Ce légume était inconnu dans le déparlement de l'Isère, 
comme il l'est dans presque toute la France, et nous pouvons ajouter 
dans presque toute la Belgique. 

P. JoiGiNEÂUX. 



— 150 - 

MISCELLANÉES. 

CULTURE FORCÉE DU MELON. 

(Suite et fin. — Voir la livraison pr«cédenle, page 109.) 

IV. — Deuxième taille. — Taille des axes seeondaires {bras des 

jardiniers]. 

Les melons sont en place au 15 janvier. Les yeux situés à raisselle 
de chaque feuille ne tardent pas à s*allonger en bourgeons, ce sont les 
axes secondaires de la plante, autrement dit les deux bras. On les 
laisse se développer d*abord en liberté, puis avec de petits crochets de 
bois, on incline légèrement vers terre mais sans le toucher, le plus 
vigoureux des deux bras, afin d*équilibrer la sève. Jusqu'à Tannée der- 
nière, rhabitude a Chaltrait était d'attendre que les bras eussent atteint 
0»,33 pour les tailler, depuis on a crû ne pas devoir tenir compte de la 
longueur, et on s'est basé sim* le nombre des feuilles. L'on taille sur la 
quatrième et tout près d'elle quand la cinquième est stiflBsamment déve- 
loppée. Mais notez ceci, je vous prie, sur quatre feuilles appartenant 
an même axe (au deuxième) on supprime en même temps par une 
coupe nette les deux cotylédons et les yeux de leur aisselle, on arrache 
quelques petites herbes et l'on remue à la main la surface de la terre. 
A ce moment plusieurs axes tertiaires sont déjà formés. Nous sommes 
au iO février. 

V. — Troisième taille. — Taille des axes tertiaires (ou branches des 

jardiniers). 

Nous avons dit que les deux axes secondaires de chaque plante 
avaient été taillés chacun sur quatre feuilles. De Taissdle de ces huit 
feuilles étaient déjà partis ou vont partir, avec des degrés inégaux de 
vigueur, des bourgeons de troisième génération, ce sont les axes ter- 
tiaires (branches des jardiniers) ; on laisse ces axes s'allonger en les 
dirigeant un peu, afin qu'ils ne s'entrecroisent pas et garnissent régu- 
lièrement le terrain. On abaisse ceux qui ont une tendance à prendre 
le dessus, les faibles laissés en liberté se fortifient, et on les taille tous 
et successivement au-dessus et près de la troisième feuille, quand cette 
dernière a O^^^Oi de diamètre. Cette troisième taille commence à s'effec- 



— i5i — 

tuer 48 jours, à partir de la deuxième tailk, eVst-à-dire le 28 février. 
Déjà se sont épanouies quelques fleurs stnminifères (fleurs mâles, fausses 
fleurs des jardiniers), et peut-être une à deux fleurs pislilaires {fleurs 
femelles, mailles des jardiniers), mais sur lesquelles il n'y a pas d*es- 
fioir à fonder. 

Si alors le temps permet de soulever très-haut les châssis, on en 
profite pour tapisser toute la surface de la terre d*un léger paillis de 
fumier de cheval, ayant perdu son feu. — Sinon, on relarde jusqu\^ la 
première occasion favorable. Je rappellerai une remarque que je faisais 
au sujet du Concombre forcé. En culture de primeurs plus qu'en toute 
autre il faut saisir le joint. Souvent pour une opération importante 
Ton n'a qu'une ou peu d'heures favorables; et si on laisse échapper ce 
moment, on ne le retrouve plus qu'A plusieurs jours do là, alors l'opé- 
ration n'est plus faite à temps. 

VI. — Quatrième taille. — Taille des axes quaternaires (bonnes 
mailles des jardiniers). 

Les axes tertiaires ététés ont produit des axes quaternaires, rameaux 
à fruit la plupart, ce que les jardiniers nomment les bonnes mailles.' 
— La fleur pistilaire qui porte le fruit se présente tantôt à l'aisselle de 
la première feuille de Taxe quaternaire, tantôt à l'aisselle de la 
deuxième. Or, comme il faut toujours laisser un œil et par conséquent 
une feuille au-dessus de l'ovaire ou jeune fruit pour attirer la sève, on 
taille au-dessus de la deuxième ou troisième feuille, selon la position 
de l'ovaire. En général, on peut faire la taille au-dessus de la deuxième 
feuille. Ceci se passe vers le 8 mars, et le 13 il y a des melons noués. 
Trente-trois jours s'écouleront avant le premier fruit mur, qu'on 
pourra couper le 15 avril. Le semis ayant été fait le 15 décembre, nous 
rencontrons les quatre mois dont j'ai parlé au Z^ paragraphe de ce 
petit traité; mais pour tomber aussi juste, il faut admettre qu'il n'y 
aura pas eu une seule faute de commise. 

VIL — Cinquième taille et suivantes. — Taille des axes appartenant 
d la 5*j 6« et 7* génération. 

Tous les bourgeons qui se produisent sur les axes quaternaires et 
sur les suivants sont coupés au-dessus de leur première feuille. Cette 
taille peut donc être répétée trois à quatre fois, afin que les branches 
des melons ne dépassent pas l'espace qui leur est réservé sous chaque 



— 132 — 

châssis. Çà et là surgissent des branches chiffonnes; on les supprime 
entièrement pour donner plus d'air aux autres. On retranche aussi les 
feuilles jaunes ou jaunissant et qui ne fonctionnent plus. On abrite 
sous des feuilles les fruits trop découverts. 

VIII. — Choix des ovaires {jeunes fruits, mailles des jardiniers). 

Quand les ovaires (jeunes fruits) se présentent assez nombreux, on 
choisit ceux qui semblent les mieux conformés pour produire de beaux 
fruits, puis, dès qu'ils ont atteint assez rapidement la grosseur d'une 
noix, on les dit noués, arrêtés. — On réserve un ovaire par pied et 
Ton retranche les autresj les jardiniers appellent cette opération 
émailler (suppression de maille, suppression des jeunes fruits). 

« Mais il faut un tact qui ne peut s'acquérir que par la pratique, 
» pour reconnaître si une maille qui noue ou qui est nouée produira 
» un beau fruit. La rapidité de la croissance de la maille » (jeune 
fruit), u le Ion frais de son vert, sont d'un bon augure. Quand à la 
n forme, si le bout qui tient à la queue » (la base de l'ovaire qui part 
du pédoncule) « est plus gros que l'autre bout » (le sommet), « ce 
'» signe est favorable. Si c'est le bout opposé à la queue >» (le sommet 
du jeune fruit) «c qui est le plus gros, que la maille ait tant soit peu la 
> forme d'une bouteille, alors elle est de mauvaise augure, et nous 
* reportons notre espoir sur une autre maille. » 

{Manuel de Culture maraîchère, par Moreau et Daverne, p. 211.] 

IX. — Cueille du melon. 

Quand un melon est près de mûrir, il change d'abord de nuance, sa 
couleur devient plus pâle, il se ternit, puis l'épiderme qui avoisineson 
pédoncule (la queue) se fend et forme une zone autour de lui ; il répand 
de l'odeur, alors on le dit frappé, et il faut le cueillir sans tarder « ce 
9 changement arrivant d'un instant à l'autre est regardé comme frap- 
pant le melon à Timprovisle. » (Moreau et Daverne). Telle serait 
l'origine du mot : si un melon frappé du matin n'est enlevé qu'au soir, 
il perd de sa qualité. Ce qui doit toujours indiquer le moment favo- 
rable de la cueille, c'est la fente épidermique annulaire dès qu'elle se 
déclare autour du pédoncule. Aussi quand l'époque de maturité d'une 
couche approche, il faut visiter les fruits attentivement trois fois par 
jour, h matin, à midi et le soir, et les examiner au pédoncule. Le fruit 
cueilli à propos est rarement mangeable avec toutes ses qualités le jour 



— 133 — 

même. Il faut attendre iin, deux et trois jours, suivant sa grosseur, 
sa pesanteur relative et la température du local où on le dépose. La 
basse température tend à conserver et la haute à décomposer. Les fruits 
très-charnus, qui renferment très-peu d'eau dans leur centre et qu'on 
nomme pleins f sont les meilleurs; il faut les attendre plus de temps. 

Quand le sommet du fruit (la partie opposée à la queue où la corolle 
a laissé une cicatrice) fléchit sous la pression du pouce sans trop 
appuyer, il est à point. 

Il est très-rare de manger un melon parfait, parce que : 

i" la culture (si j'en excepte Paris et quelques points isolés de la 
province) en est généralement très-mal comprise; 

2" La variété est mal choisie ou dégénérée; 

3** Les fruits sont cueillis jaunes sur pied; 

4** On les sert sur table souvent tièdes au lieu d'être frais. 

III. — Renseignements généraux, 

I. — Air et chauffage. 

Soins à prendre : 

Par un temps doux, pluvieux y ou par le brouillard, en janvier et 
février. — Chauffer vers 8-9 heures. Maintenir les tuyaux chauds 
toute la journée et donner de l'air jusqu'à 4 heures, de l'épaisseur 
d'une crémaillère. 

Par un temps calmey froid et couvert,— ChnnSer au petit jour. Cesser 
le feu dès qu'on ne peu! plus laisser la main sur les tuyaux. Donner de 
l'air avec modération. Chauffer de nouveau deux heures avant la nuit. 

Par le soleil et le vent du nord. — On peut se dispenser de chauffer 
s'il n'y a pas de nuages; on découvre plus tard. Il faut de l'air et 
approcher, contre l'ouverture des châssis, de la grande litière, afin que 
le vent ne frappe pas directement les plantes. On chauffe le soir. Ces 
journées-là sont dangereuses et demandent une vigilance continuelle. 

Par les temps les plus froids. — Chauffer depuis le matin et entre- 
tenir tout le jour. Ne point donner d'air; si les carreaux du bas des 
châssis venaient à geler (ce qui est fort rare), il faudrait couvrir 
immédiatement. 

Par la neige. — Si elle est tombée la nuit, on l'enlève le malin des 
réchauds et l'on secoue les paillassons, puis on la brouette à distance 
des couches. Quand elle tombe le jour, on l'enlève dès qu'elle a cessé 
de tomber. La neige refroidit beaucoup les couches et les fait des- 



- 454 - 

cendre momentanément de plusieurs degk-és. tl faut chauffer et donner 
de Tair longtemps ces Jours«>là. 

Par Us giboulées et bourrasques du mois de mars. — Temps très- 
critique. Tour à tour clair et couvert, calme et agité, avec des alter- 
nances de pluie, de grêle et de neige; il faut agir selon je quarl- 
d*heure, donner de Tair, le retirer et recommencer plusieurs fois ce 
manège. Le matin surtout, quand le soleil luit, il faut aérer immé^ 
diatement après avoir découvert, afin de faire évaporer les gouttelettes 
de rosée condensées sur les feuilles. 

Par les belles journées d'atril. — On se dispense de chauffer. On 
donne beaucoup d*air. Mais les châssis doivent tous être maintenus au 
même niveau pour éviter les courants d*atr. 

lï. — Àrrosements. 

En décembrCf janx>ier et février ^ il suffit de seringuer quelquefois le 
tuyaux de départ (celui du haut) quand il est chaud, pour former de la 
vapeur. Il est rarement nécessaire de bassinet les plantes en placer 

En mars. — Dans la première quinzaine, il faut surtout dispenser 
Teau avec modération, mais un à deux bassinages sur le feuillage est 
urgent. Quand il y a eu du hâle, seringuer le soir le tuyaux de départ. 
Il m'arrive par un temps sec et clair, pour faciliter la fécondation des 
ovaires, de faire seringuer le feuillage et de retirer Tair. Cette légèris 
humidité, combinée avec une grande chaleur, favorise admirablement 
la fécondation sons Tinfluence d'une lumière vive. Le soleil vaporise à 
Finstant une partie de cette eau, qui se condense en gouttelettes à In 
surface intérieure des carreaux (les jardiniers disent alors : les carreaux 
sont brouillés). Cet état ne dure pas, les gouttelettes se dissipent et les 
carreaux reprennent leur transparence (ils s^ éclair cissent). Alors on 
seringue une deuxième fois le feuillage et on laisse encore les châssis 
fermés. Il est bien rare que le lendemain les ovaires n'aient pas aug^ 
menlé d'une manière sensible, ils sont noués. 

Fin de mars et avril. — Le feuillage a de Tomplour et couvre le sol ; 
les fruits augmentent dans une proportion sensible de jour à autre ; dès 
ce moment tous les huit jours environ il faut répandre (à ta pomme) 
quelques litres d'eau par châssis et au moment 011 l'on retire Vair. 
D'ailleurs la fréquence des àrrosements et la quantité d*eau à donner 
sont indiqués par l'état des plantes et de la terre. On seringue plus 
souvent les tuyaux de départ et de rentrée. 



— 135 — 

L'ean employée pendant toute la durée de la culture, doit être à la 
température de 20" centigrades.' 

Certains esprits inquiets s^alarmeront, je le crains, de me voir dé 
voiler les arcanes du métier conservés par eux au fond des laboratoires 
Ne devraient-ils pas se convaincre enfin, que Tépoque des secrets de cul 
ture est passée, que travailler au bien général dans la mesure de ses ap 
titudes, ce n'est ni .négliger, ni compromettre ses intérêts particuliers 

Une des qualités de la lumière est de se transmettre. Elle m*a été 
communiquée, je la renvoie affaiblie peut-être. JVn laisse juge les 
praticiens. 

Comte LÉONCE de Lambertye. 
Chaltrail (Marne), 15 avril. 

PROFIL DE LA BACHE A FRUCTIFICATION. 




LÉGENDE. 

iiM. Encadrement en planches. GG. Coussinete en planches pour soutenir les 

JBB.Plenx. l«y«ttx , . 

C. Chàsais pente «le Om.SO. ff- Vide pour le dëveloppemenl des plantes après le 

D Borre ou jel dVau. tassplnenl de la coUehe. 

E£ Pailcs en fer qui fixent les barres à Tcnca- i. Terre. 

drement. J- Couche. 

FF. Tuyaux du ihermosiphon. A'. Terre du sol. 

Erratum. Page 111, ligne 19, des entailles demi-circulaires de 0«,10 d'évasemenl , 
lisez : des entailles sont pratiquées ^ etc. 



— 136 — 

DE L'INCISION ANNULAIRE DE LA VIGNE. 

I/incîsion annulaire de la vigne a pour but d'obtenir des raisins de 
lable plus gros, plus précoces et de meilleure qualité. Mais ce moyen, 
quoique inventé depuis longtemps, parait n'avoir été mis en usage jus- 
qu'ici qu'à titre de curiosité. Les essais tentés par M. Bourgeois, depuis 
quelques années, sont de nature h jeter un nouveau jour sur cette 
question. Dans la notice qu'il a adressée à la Société centrale d'horti- 
culture, l'auteur die qu'il a étudié, avec tous les soins possibles, la mé" 
Ihode de l'incision annulaire de la vigne de treille, dan^ l'intérêt des 
pays froids et humides et de ceux du nord de la France, où il serait si 
important, en avançant notablement la maturité du raisin, d'utiliser ce 
fruit, dont la récolte est souvent perdue, parce qu'il n'a pas pu mûrir. 

M. Bourgeois a porté son attention sur les effets des incisions annu- 
laires pratiquées sur les rameaux de la vigne, afin de pouvoir déter- 
minera quelle époque, et dans quelles conditions, il convient le mieux 
de faire celte opération pour en assurer les meilleurs résultats. 

Voici d'abord comment il explique le phénomène qui se produit 
dans le raisin par la perturbation qu'apporte, dans le mouvement de 
la sève, renlèvemcnt d'une bande annulaire de Técorce, qui, à la fois, 
fait prendre aux grains un plus grand développement et en avance la 
maturation. 

La sève qui, au printemps monte, des racines vers les branches, par 
les couches corticales du bois, se répand avec profusion dans les 
nombreux rameaux qui surgissent et dans les feuilles dont elle opère 
le développement; puis, lorsque cette sève tend à redescendre des 
feuilles vers les racines, en favorisant dans son passage, d'abord le tra- 
vail de la fructification, et ensuite de la maturation du fruit, se trouvant 
arrêtée dans son cours naturel, par l'interruption que lui oppose 
l'incision annulaire, elle reflue dans les branches et les feuilles de la 
partie supérieure où, durant ce temps d'arrêt, elle complète et préci- 
pite l'œuvre de la fructification. En effet, quand l'incision a été pra- 
tiquée dans de bonnes conditions, on voit bientôt après se former à 
son bord supérieur un bourrelet très-saillant et au-dessus le rameau 
prend un accroissement très-remarquable, tandis que la partie infé- 
rieure du même rameau a cessé de grossir depuis l'opération. 

Alors, dans les expériences faites par l'auteur, le phénomène 



— 457 — 

d'aniclioration du raisin en volume, en couleur et en maturité n*a pa.<i 
manqué de se produire; les plus gros grains sont parvenus à un diar 
mètre de 24 et 25 millimètres, tandis que dans leur état naturel, ils 
atteignent au plus 48 à 20 millimètres dans la même localité ; et le 
raisin qui s'est aussi sensiblement amélioré se trouve dans des condi- 
tions meilleures de conservation. — L'auteur pense que Tincision annu- 
laire doit avoir aussi pour effet d'empêcher la coulure. 

La conclusion de ce rapport, dit en terminant M. Bourgeois^ n'est 
point absolument définitive, puisque bien des points sont restés indécis 
et ont besoin, pour être résolus, de la sanction de l'expérience. Il en 
appelle au zèle de ceux qui peuvent faire de nouveaux essais, et 
indique dès à présent, pour la pratique, une méthode qui suffira pro- 
visoirement aux amaieurs et aux jardiniers les moins exercés. 

L'époque la plus favorable pour pratiquer les incisions annulaires 
dans le climat de Paris, est ordinairement du 45 juillet au 45 août, 
mais en se guidant toutefois sur la température plus ou moins avancée 
de l'année; il faut que le bois soit tout à fait en sève, afin que la bague 
corticale puisse se détacher aisément de l'aubier; il convient aussi de 
n'inciser qu'après que le raisin est défleuri et quand les grains com- 
mencent à se former; cependant, si l'on avait en vue de prévenir en 
même temps la coulure, il est clair qu'il faudrait inciser avant qu'elle 
ait pu commencer à se manifester. Tant que le raisin n'a pas acquis 
son entier développement, toute sa grosseur, on peut encore obtenir 
quelque succès de l'incision, pourvu qu'elle soit faite en sève. 

Jusqu'à présent les incisions ont été pratiquées seulement sur les 
jeunes rameaux; il convient d'inciser immédiatement au-dessous de 
la première grappe de chaque rameau, afin d'éloigner la plaie le plus 
possible du point d'intersection du rameau sur le vieux bois, pour ne 
pas affecter la végétation à sa base. 

L'incision aura au plus un centimètre de largeur pour donner aux 
deux bords la facilité de se rejoindre promptement; puis on aura 
grand soin d'enlever complètement la pelure dans tout son pourtour 
jusqu'à l'aubier, afin qu'il y ait interruption , au moins momentanée, 
du cours de la sève 

Pour pratiquer les incisions, on peut se servir d'un canif où de la 
pointe d'une petite serpette. Un jardinier, un peu expéditif, peut faire 
cinq cents incisions dans un jour, s'il n'est pas trop gêné par le treil- 
lage ou la muraille. Bailly de Merlieux. 
Juin 1859. 12 



— 138 - 

MAUDIE DU PÉCHER. 

Depuis quoique temps, les pêchers aux environs de Bruxelles, sont 
attaqués par les pucerons et menacent ruine. Des exemplaires que 
nous avons vus sont dans le plus triste état : les feuilles se crispent, se 
desséchent et laissent Tarbre A Tèlal de squelette. Quoiqu'il soit fort dif- 
ficile d'indiquer, de prime abord, les causes de ce mal, nous ne sommes 
pas éloigné de l'attribuer, de préférence, aux froids tardifs qui ont suc- 
cédé à des chaleurs trop précoces, plutôt qu'aux pucerons qui, à notre 
avis, n'en sont que la conséquence. En général nous inclinons vers l'opi- 
nion que les insectes, quels qu'ils soient, n'attaquent le plus souvent 1rs 
plantes que lorsqu'elles sont dans un état maladif. Cependant à tout mal 
il faut nécessairement cherchera porter remède, et, comme on ne peut s'en 
prendre aux influences atmosphériques, force nous est de nous venger 
sur l'insecte plus ou moins innocent, que nous accusons peut-être à tort. 

Dans la livraison du mois de novembre (1858) de notre Journal 
(page 257), nous avons préconisé un remède contre le puceron lanigère. 
Voici quelques nouveaux spécifiques déclarés infaillibles pour la des- 
truction de toutes espèces de pucerons» 

i*" Badigeonner les parties affectées dans un liquide dont voici la 
composition : Dans un litre d'eau, faire bouillir 4 grammes de potasse 
d'Amérique, 4 grammes de fleur de soufre et 4 grammes de savon noir. 
Pour obtenir une solution d'une grande énergie on double la dose de 
potasse et de soufre. On peut également y tremper les branches infes- 
tées. Letellier, médecin à Saint-Leu Taverny {Seine et Oise). 

^^ M. Bertuy fils, de Dreux, recommande la famée du tabac contre 
tous les pucerons et autres insectes. Mais comme l'intrépidité des ama- 
teurs ne saurait résister à une opération qui consisterait à enfumer 
i arbre, un cigare ou une pipe à la bouche, M. Bertuy a inventé un 
instrument très-ingénieux, qui consiste en un petit soufflet auquel est 
adapté une pipe et que l'on peu! faire fonctionner très-aisément. Ce 
fumigateur insecticide coûte, chez l'inventeur, 7 francs; chez M. Ri- 
chard, coutelier à Chartres, rue des Changes, 7 francs 50 centimes. 

5** Nous venons de faire l'essai d'une péte insecticide fabriquée à 
Ix)ndrrs, dont l'efficacité est incroyable. L'essai a été fait dans une serre 
fortement infestée, au moyen de petits morceaux de papier enduits de 
cette pâte et dispersés dans la serre; un grand nombre d'insectes ont 



— io9 — 

été trouvés morts le lendemain de l'opération ; les blattes (kankerlas) 
surtout ont disparu comme par enchantement. Il est plus que pro- 
bable que cerie même pâte, employée en badîgeonnage sur les parties 
des pêchers attaqués, produirait le même effet. 

Nous indiquerons l'adresse du fabricant, cette pâle nous ayant été 
envoyée par un amateur, qui s'en sert depuis un an avec grand succès. 

BIBLIOGRAPHIE. — LES BONNES POIRES, 

par M. Charlks Baltbt. 

M. Charles Baltet est une autorité en pomologie. H a fait particuliè- 
rement du poirier une étude sérieuse. Nul ne détermine un fruit avec 
plus de sûreté. Il nomme une variété, le plus souvent sans hésiter, 
d'après l'épiderme, la direction des branches, la forme et la position 
des feuilles et des boutons, la distance des entre-nœuds, la longueur 
des brindilles, tout ce qui constitue enfin le faires d'un arbre. — il a 
vécu et il vit dans les pépinières; il s'y voue corps et âme; il épure ses 
collections par des études journalières sur le terrain de son école frui- 
tière, et à l'aide de ses correspondances et pérégrinations parmi les 
grands centres arboricoles de la France et de la Belgique. Il lui reste 
encore le temps de lire et de méditer nos vieux auteurs classiques, trop 
délaissés de nos jours par un public peu soucieux de son instruction, 
mais où certains fabricants modernes de traités sur la taille trouvent 
à puiser sans en avoir l'air. — Tous ces avantages lui ont valu deux 
fois l'honneur de présider, en 1856 et 1857, le congrès pomologique de 
Lyon, et d*étre l'un des secrétaires de la troisième session, qui s'est 
réunie à Paris en septembre dernier. 

Pressé par la Société d'horticulture de l'Aube, dont il est le membre 
le plus actif, de faire connaître ce qu'il savait de particulier sur les 
principales variétés du poirier, M. Baltet rassembla à la hâte ses notes 
et ses souvenirs, et les consigna, en février 1859, dans une brochure 
concise, où le mérite de l'observateur attentif se dévoile à chaque ligne. 

Aussi les éloges n'ont point été épargnés à l'auteur. Je lui en adresse 
ma part avec un vrai plaisir. 

J'ai sous les yeux un tout petit opuscule de 15 pages, qui porte ce 
titre : Taille des Poiriers en qtœnouilles rangés en trois catégories ^ 
selon les espèces et leur fécondité^ par le citoyen Lasnier (c'est la qua- 
lité qu'il prenait alors). Sens, 1848. 

«( Quoique l'on connaisse parfaitement la taille du Poirier en général, 
» dit-il, il u est pas moins vrai que si vous appliquez à un Doyenné la 
» même taille et le même raisonnement qu'à une Crassanne, vous 



— 140 — 

» épuiserez l'un et vous empêcherez Tautrede porter fruit L'élude 

» du terrain est aussi nécessaire... » 

Dans la première catégorie il range les arbres très-productifs. Il 
cite 2i variétés. Traitement : tailler très-court les sous-mères; sup- 
pression des branches chiffonnes, des grandes brindilles maigres, des 
lambourdes qui ont porté fruit quand il y en a trop, et toutefois le 
renouveler au delà de 3 ans. 

Dans la deuxième catégorie il range les arbres productifs. II cite 
35 variétés. Traitement: tailler un peu moins court les sous-mères; 
les espacer davantage entre elles; ménager les grandes brindilles bien 
nourries; ne pas pincer trop court. 

Dans la troisième catégorie il range les arbres non productifs. Il cite 
ââ variétés. Traitement : espacer les sous-mères entr*elles; tailler long; 
conserver toutes les brindilles ; arquer et assujettir les plus longues. 

Il y a certainement beaucoup de bon dans ce petit écrit. 

M. Lasnier soumettait donc toutes les variétés à rrois traitements 
différents, d'après leur degré réciproque de fertilité. 

M. Baltet fait plus aujourd'hui, il recommande pour ainsi dire un 
traitement particulier pour chaque variété. Il allonge, modère, rac- 
courcit la taille; il laisse les grandes brindilles, les casse ou les sup- 
prime; il laisse croître les flèches en toute liberté ou en rogne les 
sommets; conseille parfois les cransà leur base; pince tous les bourgeons 
ou quelques-uns au printemps seulement, ou pendant tout l'été; il an- 
nule des lambourdes; il éclaircit les bouquets de fruit trop compactes. 

La troisième session du congrès pomologique avait admis 120 variétés 
de Poires, dont 44 très-bonnes. La brochure de M. Baltet en renferme 
i07, dont 84 de la liste du congrès et qui figurent dans son école de 
Croncels (à Troyes). 

Elles sont classées par ordre de maturité, décrites avec sûreté et pré- 
cision. Le port de l'arbre, son mode de végéter, la forme et la qualité, 
du fruit, son origine parfois, l'exposition et la charpente convenable, 
tout cela est indiqué. 

Ce petit ouvrage, plein de substance, sera lu et apprécié par tous 
ceux qui cherchent une distraction, une étude ou un profit dans la 
culture des arbres fruitiers, devenue aujourd'hui une branche impor- 
tante de notre richesse territoriale. 

Maintenant je hasarderai quelques amicales remontrances. M. Ballet 
a assez la conscience de ce qu'il vaut, et on le tient en assez haute 
estime pour qu'il me passe une petile quinte de pédantlsme. 

Et d'abord je relèverai sa formule de la base et du sommet de la 
poire : « Le sommet d'une poire est pour nous la partie voisine du pé- 
9 donculc, la base est celle qui enlo ure l'ombilic. » Gomme on le voit, 
il a retourné la définition des botanistes. A quoi bon cette innovation 



— iii — 

qui n'aura pas d'imitateurs et à laquelle il renoncera lot ou tard, je le 
lui prédis (I) ? Tous les organographes considèrent la base d'un organe 
quelles que soient sa forme et sa situation, le point par lequel il lient à 
à son support. — Il désigne les sous-mères sous trop d'épithètes : 
membres, rameaux secondaires, branches charpentières. Un mot suffit 
pour un objet. Il conserve au bourgeon anticipé le nom impropre et 
suranné de faux bourgeon. Tantôt il ébot^uète ou pince les bourgeons. 

Ébouqueté a vieilli et d'ailleurs n'est pas ici le mot propre. 

Il nomme la variété espèce, et cette erreur est commise par presque 
tous les auteurs purement horticoles, ainsi que l'erreur contraire. 

Les phrases suivantes ne me paraissent pas suffisamment claires : 

Casser en vert et en sec les bourgeons secondaires. — Tailler à mi- 
bois les rameaux secondaires effilés. — Éborgner les yeux à fleurs des- 
tinés au prolongement. — Ne pas tailler sur les yeux latents. 

Comme on le voit, la critique n'a porté que sur des mots et non sur 
le fond de l'œuvre, qui m'a paru excellente. 

Comte LÉONCE de Lambertye. 
Gballrait, mai 1859. 



EXPOSITIONS. 



EXPOSITION DE LA SOCIETE D'HORTICULTURE DE MALINES. 

Nous n'avons pu que visiter à la hâte l'exposition vernale de 
Malines. Un simple coup d'œil nous a suffi pour nous convaincre que 
la Société d'horticulture de cette ville , marche dignement sur les 
traces de celles de Bruxelles et de Gand. Son beau local avec son 
immense parc et ses serres monumentales sont la preuve des efforts 
inouis que la Société de Malines a faits pour se mettre à la hauteur de 
sa mission. Grâce à l'activité et à la généreuse coopération de M. de 
Cannaert d'Hamale, son président, et des autres membres du conseil 
d'administration, leurs fêtes florales gagnent chaque année en impor- 
tance. Malgré la coïncidence assez regrettable de l'exposition de 
Bruxelles, qui a eu lieu à la même date, celle de Malines n'était pas moins 
brillante que d'ordinaire. Tout d'abord, à l'entrée, nous avons admiré 
un immense lot de plantes diverses en fleurs, appartenant à M. Van- 
duerne de Damas, propriétaire à Malines, auquel le jury a décerné avec 
justice, la médaille de vermeil ; on y remarquait une Rose thé (Gloire 
de Dijon), d'une grande distinction, un Rhododendron Gibsonii, 
d'une très-belle floraison, ainsi que plusieurs superbes Azalea^ Tulipes 

(I) L'observation de M. le C«« de Lamberlye est Irès-jusle. {Note de la rédaclion.) 



- 142 — 

et Jacinthes. Le second prix, pour ce concours, a élé accordé à 
M. Douchet de la même ville, dont le contingent ne comptait pas 
moins de ilO plantes diverses, bien fleuries. 

Deux collections choisies d'Azalées de l'Inde, de M. Jos. de Nelis, 
ont remporté les 4«^ et 2« prix. 

M. Vervaene, le célèbre cultivateur de CameUta, de Gand^ a rem- 
porté les i«» prix, pour sa collection de 12 variétés et pour ses huit 
CameUia les plus nouveaux. Un Camellia très-méritant, de M. de 
Smet de Gand, le C. Valde Varida a eu une mention honorable. 

M. de Cannaert d'Hamale, président de la Société, avait fourni huit 
Orchidées en fleurs, d'une culture admirable. Il y avait surtout deux 
Limodorum Tankervillii , d'une rare beauté, dont les feuilles et les 
bulbes disparaissaient sous la masse des fleurs; puis un Dendrobium 
Walliehii, deux Cypripedium , un Chysiê bractescens et un Lycaste 
Skinnerif très-distingués. Le premier prix ne pouvait manquer de lui 
élre décerné. Les plantes nouvelles et ornementales du même étaient 
très-méritantes; on y remarquait un Agave fiUfera, fil. nig., un 
Beseomeria multiflora et un Agave sp. nov.. M. Ch. de Nelis avait 
exhibé un Lycaste Skinnerif orné de neuf fleurs. 

C'est avec un inexprimable plaisir, que nous avons vu figurer à cette 
exposition un lot de 22 Orchis et Ophris indigènes en fleurs , exposé 
par M. le baron Osy, d'Anvers. M. L. de Smet de Gand, a remporté le 
premier prix, avec son bel Imantophyllum miniatum. 

Un très-beau Lilium cnndidum, de M. le baron Osy, a reçu une 
mention honorable ; il en a été de même du Tropœolum tricolore de 
M. Ch. de Nelis, cl d'un Dracœna brasiliensiSf de M. Douchet (1). 

M. Henri Vanderlinden, d'Anvers, a remporté une médaille d'argent, 
hors concours, pour un charmant lot de plantes bulbeuses. 

M. Linden de Bruxelles, était représenté par ses nouveaux et bril- 
lants J^e^oma, ainsi que par quelques nouveaux RhopalaeiOreopanax, 
auxquels le jury a décerné une médaille d'argent, hors concours. 

La même distinction a été accordée à M. le baron Henderyckx de 
Gand, pour sa belle collection d'Amaryllis ; à M. A. Van Geert, de la 
même ville, pour son Catlicarpa purpurea, et à M. Van Horenbeck, 
pour son lot de plantes vivaces de pleine terre. 

Plusieurs médailles de bronze et quelques mentions honorables ont 
été accordées : aux Azalea nouveaux, de semis, de M. de Neuf de Ma- 
tines, aux Cinéraires de M. Ferdinand Somers, d'Anvers, et aux beaux 
Rhododendrons, de semis, de M. Van deWiele, propriétaire, à Malines. 



(I) Ce nom de Dracœna brasiliemiSy nous paraît fort mat donné; cela fait 
supposer, une fausse origine, les Dracœna étant tous originaires des Indes Orien- 
tales et des îles de I Océan indien. 



— U5 — 
SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. 

RÉSULTAT DES CONCOURS DE LA 74« EXPOSITION OUVERTE LES 20, 21 ET 22 MARS 4859. 

\° Pour le plus bel envoi de 75 plantes au moins, bien fleuries et bien culti- 
vées. — !« Prix : médaille d'or, à M. Dekosler, horliculleur, rue de la Monlague, 
à Bruxelles, par acclamalion. 

2*> Pour le plus bel euvoi d'au moins 40 planles, bien fleuries el bien cultivées. — 
Pas de concurrents. 

S*" Pour le plus bel envoi d'au moins 30 plantes ornementales eu grands exem- 
plaires. — !«' Prix : médaille de vermeil, grand module, à M. Lubbers, horticul- 
teur à Ixelles, par acclamation. 

4^ Pour une collection de t2 planles fleuries ou non fleuries, nouvellement 
introduites en Europe. — !•' Prix : médaille de vermeil, de grand module 
ex œquo, à MM. Jacob Makoy et Linden. 

S"» Pour la plante exotique la plus nouvelle et la plus remarquable présentée en 
fleurs. — 1» Prix : médaille de vermeil, à M. Jean Verschaffeit, de Gand. — 
2« Prix : médaille d'argent, à M. Linden. 

6<* Pour une collection de 15 orchidées exotiques en fleurs. — 1*' Prix : mé- 
daille d'or, à M. Linden. 

7» Pour une collection de 8 orchidées en fleurs. — 1" Prix : médaille de 
vermeil, de grand module, à H. le baron Heyndericx. 

8» Pour la plus belle orchidée présentée en fleurs. — Prix non décerné. 

9« Pour une collection de 25 palmiers. — !•' Prix : médaille de vermeil, de 
grand module, à M. Linden, par acclamation. 

10» Pour la plus belle fougère arborescente. — 1«' Prix : médaille de vermeil, 
à M. Linden, par acclamalion. 

i1« Pour une collection d'au moins 30 fougères exotiques. — Pas de con- 
currents 

12o Pour une collection de broméliacées. — 1«' Prix : médaille de vermeil, à 
M. Linden. 

13<» Pour une collection de plantes de serre à feuilles panachées. — 1«' Prix : 
médaille de vermeil, à M Linden, par acclamation. 

14<» Pour la plante en fleurs qui se distinguera le plus par sa belle floraison et 
sa belle culture, les Orchidées exceptées — i" Prix : médaille en vermeil, à H. le 
baron Osy, d'Anvers. 2« Prix : médaille d'argent, à M. Vanden Ouwelant, à 
Laeken. Mentions honorables : à M. Van Bavegem, à M. Dekoster, à M. Vanden 
Ouv^lant pour 6 plantes, et à M. Van Titborgb. 

i5« Pour une collection de ."SO Gameliias en fleurs. — !«' Prix : médaille de 
vermeil, de grand module, à M. Vandievoet, administrateur de la Société. 

16* Pour une collection de 15 Gamellias en fleurs. — 1'' Prix : médaille de 
vermeil, à M. Vervaene, de Gand, par acclamation. 

\1° Pour une collection de 15 Rhododendrum arboreum et hybrides en fleurs. 
-*- 1*"' Prix : à l'unanimité, médaille de vermeil, à M. Van Bavegem, de Lebbeke. 

18® Pour une collection de 6 Rhododendrons à fleurs jaunes, en fleurs. — Pas 
de concurrents. 

19® Pour une collection de Rhododendrons de IHymalaya en fleurs. — Pas de 
concurrents. 

20® Pour une collection d'au moins 20 Azaiea indica en fleurs. — 1" Prix : 
médaille de vermeil, de grand module, à M. Van Bavegem, de Lebbeke. — 2« Prix : 
médaille de vermeil, à M. Van Tilborgli, à Bruxelles. 



— 444 — 

31° Pour une colieclion d'au moins 12 Azalea indica en fleurs. — \*^ Prix : 
médaille de vermeil, à M. Van Bavegem, par acclamation. ~ 2« Prix : médaille 
d'argent, à M. Vervaene, de Gand. 

32« Pour une collection de Bégonia.—-^ Prix : médaille d'argent, à M. Linden. 

^o Pour une collection d'au moins 20 Yucca, Agave, Bonapartea, etc., etc. 

— Pas de concurrents. 

24<* Pour une collection de Roses, renfermant au moins 30 espèces ou variétés. 

— 1«' Prix : médaille de vermeil, de grand module, à M. Médaer, de Saint-Gilles, 
par acclamation. 

25« Pour une collection de 10 Erica et de 10 Epacris en fleurs. — Pas de con- 
currents. 

26<> Pour une collection de 25 Amarillis en fleurs. — Pas de concurrents. 

27<» Pour une collection d'au moins 60 Jacinthes, Tulipes, Narcisses et Crocus 
en fleurs. — Pas de concurrents. 

28» Pour une colieclion de Plantes forcées. — Pas de concurrents 

29« Pour une collection de Conifères. ~ Pas de concurrents. 

ZO^ Pour une colieclion d'Arbustes de tous genres, remarquables par le porl 
et le feuillage, au nombre de 30 espèces. — 2< Prix : médaille d'argent, à 
M. Degreef, horliculleur à Laeken. 

3t« Pour une collection d'au moins 50 Plantes de pinino terre, cultivées en pots 
et fleuries. — 1«' Prix : à M. Reyckaert, à Stalle, par acclamation. 

32* Pour une collection de plantes fleuries d'un même genre, autres que celles 
qui font l'objet des Concours précédents et comprenant au moins 20 plantes 
d'espèces ou de variétés différentes. — !«>' Prix : médaille d'argent, à M. Vanden 
Ouweianl. — 2^^ Prix : médaille de bronze, à M. Roukens, à Wesembeek. 

33' Pour une collection de plantes non fleuries d'un même genre, autres que 
celles pour lesquelles des Concours spéciaux sont déjà établis et comprenant au 
moins 20 plantes d'espèces ou de variétés différentes. — Pas de concurrents. 

3i<» Pour une collection d'au moins 3 bouquets de genres différents. — Pas de 
concurrents. 

35<» A l'Exposant qui a le plus contribué à enrichir l'Exposition. — Prix 
ex œquo : MÉDAILLE D'OR, à MM. Linden et Schram, de Saint-Josse-ten-Noode. 

HORS CONCOURS. 

MÉDAILLE D'OR, à M. Brys, conseiller provincial, à Bombem» pour une 
collection de 32 Orchidées en fleurs. •— Médaille d'argent, à M. Van Bavegem, 
ipour Azalea de semis, Albertine et M»* Vander Keiien. — Médaille d*argent, aux 
chaises et fauteuils de jardin de M. Lebrun, à Scbaerbeek. — Médaille d'argent, 
aux fruits de M. de Jonghe. — Médaille de bronze, aux Géranium de M. Degreef. 

— Mention honorable, aux plans de jardins de M. Keilig, à Ixelles, et aux 
Jacinthes de M. Vanden Ouwelant. 

Le Jury ayant terminé ses opérations, M. le Président le remercie du concours 
qu'il a bien voulu prêter en cette circonstance à la Société royale de Flore et lève 
la séance à deux heures. 

MM. Beyndericx, Vanden Ouwelant, baron Osy, Brys, qui se sont retirés lors 
de l'examen de leurs apports, se réunissent au Jury pour toutes les autres opéra- 
tions. 

Les membres du Conseil d'administration, avant de se séparer, décernent à 
M. Fuchs, architecte de jardins, une médaille de vermeil de grand module pour 
le talent dont il a fait preuve dans l'arrangement du salon de l'Exposition. 

Il décerne également une mention honorable à M. Petit-Jean, rue des Palais à 
Schaerbeek, pour ses glaces argentées. 




^/yy^^r.^ ,y^/////Yj^ . ,/,,„„ 




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— i45 — 
PLANTES FIGURÉES. 

RHODODENDRON WILSONI (Tii. Nut.). 

Famille des Ericacées. — Decandrie Monogynie. 
Planghk XII. 

Il y a de ces plantes dont fa vague ne tarit point. Les Rhododen- 
drons appartiennent à cette catégorie de plantes privilégiées et cela 
à juste titre : port noble; feuillage beau et persistant; floraison 
abondante et grandiose, coloris brillant et distingué; culture facile; 
voilà certes plus de qualités qu'il n'en faut pour leur assurer une 
vogue constante. Aussi s'il existe un genre de plantes qui a joué, et qui 
joue encore à Theure qu'il est , un des plus grands rôles dans l'horti- 
culture, c'est bien le genre Rhododendron, vulgairement appelé Rosage. 
Il a pris place à côté de ces espèces réellement classiques , telles que 
les Roses, les Azalées y les CameUia, etc., dont on ne peut plus se 
passer pour peu que l'on possède un jardin, une serre. 

Le nombre des espèces réelles connues est assez considérable; on 
en comptait (il y a une dizaine d'années), 55 à 40, originaires de 
TAsie-Mineure, des monts Himalaya, de TEurope et de l'Amérique 
septentrionale; une seule espèce de Java, le Rh. javanicum. Ce sont 
surtout les Rh. arhoreutn de l'Inde, Catawbiense et maximum de 
l'Amérique septentrionale, et le Rh. ponticumy qui ont le plus contribué 
à la création des nombreuses variétés, aujourd'hui répandues dans nos 
cultures. 

Depuis lors une foule d'espèces nouvelles, plus brillantes et plus cu- 
rieuses les unes que les autres, et dues aux explorations du D' Hooker, 
dans les Sikkim Himalaya , et de M. Boolh dans les montagnes du 
Bootan, sont venues prendre place parmi leurs congénères et offrir à 
rhorticulture de nouvelles ressources pour l'hybridation. 

La variété que nous offrons aujourd'hui à nos abonnés sous le nom 
de Wilsonieu est déjà la preuve; elle a été obtenue par le croisement 
du Rh. eiliatum avec le Rh. glaucum, par M. Th. Nutlal Esq.; de 
Nutgrave, Rainhill, comté de Lancastre, qui l'a dédiée à M. William 
Wilson, le célèbre cryptogamiste. Celte variété possède les feuilles 
du Rh. ciliatumy moins les cils de celui-ci et l'aspect glauque de l'autre 
Juillet 1859. 13 



— 146 — 

espèce. La corolle aussi présente un caractère intermédiaire : elle est 
plus grande que dans le Bk, qlaueum^ et beaucoup plus rose que dans 
le Rh. ciliatum. On suppose qu'elle est plus rustique que les parents 
dont elle est issue. C'est une fort belle plante à port ramassé, bien 
constituée. A propos de Rhododendron, voici une liste assez intéres- 
sante communiquée par M. Slandish, constatant l'origine d'un grand 
nombre de variétés connues. 

Espèces dont la plupart de, nos, hybrides prçvientient. 

Arboreum, a. album, ponticam, p. purpnreum, p. album, caucasieum, cam- 

panulatum, catawbiense, maximum. 
Bhododendron calawbiense, et arboreum , ont produit allaclerense; calawbiense 

et aitaclerense ont produit Blandyanum ; Blandyauum avec Queen Victoria onl 

produit Blandyanum superbum , Manglesii, Robert Burns, Menziesii, Gounless 

de Morella, General Cabrera, etc. 
Rhododendron maximum, avec arboreum, a produit Lindseyii ; dito avec ponlicum 

album, ont produit un grand nombre de variétés délicates à fleurs rouges et 

blanches, lesquelles, croisées avec aitaclerense, produsfrent Paxtonii, Mrs. Bee- 

cher Slowe, Tbe Gem, Guinare, Zuleika, Paxtonii ; croisées avec Lindseyii, ont 

donné Glimax et fimbrialum. 
Rhododendron ponticum purpureum avec aitaclerense, a donné Queen Victoria; 

Queen Victoria et aitaclerense, ont produit Vesuvius; Vesuvius, croisé avec 

Blandyanum, onl produit Brebnerii, Madame Titien, etc. 
Rhododendron ponticum alhum^ et campauulatum, ont produit delicalum; deli- 

catum et luultimaculatum, Fairy Queen, Lillle Sue, etc. 
Rhododendron ponticum album, et caucasieum, onl produit Gunningham's wbile ; 

Cunningham's whileet Blandyanum, ont produit limbalum, la plus belle parmi 

les variétés les plus tranchées. 
Rhododendron caiawbiense hybridum, ainsi que album elegans, croisés avec pic- 

lum, produisirent Slandish's Perfection, Minnie, Mrs. Slandisb, etc. 

Rhododendrons issus du Catawbiense, 

Blandyanum, rose carmin. 

» superbum, cerise brillant. 

Menziesii, fond rose, macule jaune; grandes fleurs. 
Manglesii, beau rose carmin, fleur grande. 
Schiller, pourpre bleuâtre, taches noires dans la macule. 
lago, rose carmin, large macule virgule, fleur très-grande. 
Countess de Morella, rose clair, centre pâle, très-grandes fleurs, bouquet com- 
pact. 
General Cabrera, grandes fleurs, macule à taches obscures. 
M agnolœfolium superbum, violet pourpre, bouquet grand, compact, beau feuillage. 

Rhododendrons issus du Maximum» 

Mars, carmin écarlate, bonne variété. 

Lindseyanum, dito, beau bouquet. 

Paxtonii, très-brillant, rose, avec la macule à (aches obscures. 

Mrs. Beecher Slowe, rose pale chatoyant, fleurs grandes. 



— 147 - 

The Gem, joli rouge, pointillé de rose brillant. 
Gulnare, rougeâtre, bouquet pyramidal, très-grand. 
Zuleika, dilo, relevé par des mouchelures, très-délicales. 
Climax, beau carmin, à nombreuses taches. 
Fimbriatum, rose intense, très-beau. 
J. C. Stevens, carmin écarlate, bien tacheté, splendide. 

Rhododendrons issus du Caucasicunt. 

Limbaturriy blanc, mêlé de carmin. 

Zealander, rougeâtre, macule formée de taches brunes. 

Rhododendrons Catatrhiense, hybrides à fleurs blanches, 

Standish Perfection, couleur pêche pâle, macule large, à taches d'un brun d*ocre, 
très-beau. 

Columbus, chair pale, devant blanc, macule jaune lachetée. 

Lady Godiva, blanc, macule orani^e. 

Highlànd Mary, rouge délicat, chatoyé de blanc, taches oranges, bouquet conique, 

Sultana, blanc ou pâle rougeâtre, belle forme, grandes macules à taches brunes 
intenses. 

Conqueror, blanc, chatoyé de rougeâtre, grand bouquet, tacheté comme le pictum 
mais à fleurs plus giVndes. 

Mmnie, blanc, très-grande macule, à taches chocolat, fleurissant longtemps, pre- 
mière qualité. 

Ingramii, rouge pâle, très-beau, macule à taches citron. 

Mrs, Standish, blanc pur. 

Star ofEngland, fleurs extrêmement grandes, rougeâtre», chatoyées de blanc, à 
taches chocolat. 

Mrs. Otto Poster, couleur crème, fortement marqué de brun foncé. 

Pyramidal, blanc, macule jaune, bouquet grand, pyramidal. 

Rhododendron ponticum purpureum {hybrides). 

Vesuvius, rouge de sang foncé, beau bouquet. 

Brebnerii, carmin foncé, beau et grand bouquet. 

Madame Titien, beau rose, bouquet immense. 

My Seedling, beau rose, forme de Tulipe, fortement tachetée. 

Admiration, écarlate foncé, belle et grande forme. 

Brillant, carmin écarlate, très-brillant. 

Rhododendron campanulatum (hybrides). 

Little Sue, blanc, à taches couleur de prune. 
Fairy Queen, blanc tacheté. 

Weatherproof, blanc, à taches vertes, fleurs très-belles; résiste à tous temps et 
fleurit longtemps. 



— i48 — 

FRAISE SURPRISE (Myatt). 
Planchb XIII. 

Fruit très-gros, creux à l'intérieur, variable dans sa forme, qui est 
tantôt allongée ou conique et très-souvent carrée, angulaire et aplatie. 
Sa couleur rouge clair ou très-pâle s'avive du côté du soleil d'une 
nuance rouge vif très-brillante. Ses graines, assez nombreuses, en 
partie jaunes, en partie rouges, sont implantées dans des alvéoles peu 
profondes. Sa chair est blanc-rosé, d'une contexture peu délicate, mais 
sucrée et d'un goût agréable. Il est à regretter que la qualité de cette 
variété ne soit pas en harmonie avec un faciès aussi heureux : elle est 
cependant recommandable et de premier rang pour la grosseur. 

Le fraisier est vigoureux et assez touffu; son feuillage est moyen, 
vert clair; les pétioles sont longs, très-velus; il est assez fertile et 
tardif. • 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

Ansr»eiim «esqul pédale , LlNDL. , gen. et sp. Orch. ; AUB. DU PETIT 

Thouars, Hist. des pi. Orch,-, Bot. Mag.^ pi. 5115. —Famille 
des Orchidées. — Gynandrie Monandrie. 

Nous avons vu cette Orchidée rare et curieuse dans les serres de 
M. Linden, à Bruxelles, mais jusqu'à ce moment nous n'en connais- 
sions pas les fleurs. Voici ce qu'en dit sir W. Hooker (^ô^ Mag. , 
n« 173) : 

« J'ai parlé avec admiration du port et du noble aspect de YAn- 
grœcum eburneum; mais il est insigniflant en comparaison de cette 
précieuse rareté de Madagascar connue depuis longtemps par une 
description et une figure très-exacte, publiée par Aubert du Petit 
Thouars, en 182î2. On en doit l'introduclion au Rev. W. Ellis, le 
célèbre explorateur de cette merveilleuse île. Elle a fleuri pour la 
première fois en 1857, et récemment en 1859 dans sa résidence de 
Hoddesdon, Hertz. » 



— 149 — 

C'est une plante de deux pieds de hauteur, à feuilles distiques, très- 
rapprochées, d'un vert à reflets glauque-bleuâtre, recurvées, épaisses 
et carénées à la base. Les pédoncules, qui sont axillaires et solitaires,, 
supportent trois ou quatre fleurs gigantesques, d'un blanc d'ivoire et 
Irès-odoranles. Les couleurs ne sont pas brillantes, mais la dimension 
des fleurs rachète ce défaut. On se fera une idée approximative de là 
forme de chaque fleur en voyant celles du Brassavola Glauca, q^u'elle 
dépasse à peu près d'un tiers en dimension. 

cieMneria purpurea, PaXt. et LiND., Fl, Gard.; G. verticUlata, Hook.; 
Bot. Mag.y t. 2776; G. Douglasîi , var. verticUlata y HooK. ; 
Bot. Mag.y t. 36i2; Dircœa purpurea, Planch. Fl. des Serres, 
Van Houtte.; Bot. Mag.y pL 5115. — Fam. des Gesneriacées. — 
Didynamie Angiospermie. 

Nonobstant les deux flgures déjà publiées dans le Bot. Mag., de 
celte espèce de Gesnerie, S. W. Hooker en accuse une troisième, qu'il 
lient à figurer, tant à cause de son mérite qu'à cause de l'occasion 
qu'elle lui procure de relever quelques erreurs à lui et à d'autres de 
ses amis qui ont parlé de cette plante. La conclusion de ce botaniste 
est donc : que cette plante, qui a été considérée comme une variété 
du verticUlata, du discolor ou du Douglasii et qui fut rapprochée par 
Planchon du genre Dircœa, esi réellement une espèce à part à laquelle 
il conserve le nom donné par Lindiey. 

A en juger d'après la planche qui accompagne la description , nous 
serions également tenté de la rapprocher du G. verticUlata, plutôt 
que du genre Dircœa et du G. Douglasii. Dans tous les cas elle ne 
présente aucun rapport avec le Dircœa lobulata de Desc., dont les 
fleurs d'un rouge écarlate et velouté, sont disposées en longues grappes 
serrées et retombantes. Du reste, variété ou espèce, c'est une char- 
mante plante à fleurs roses maculées fortement de carmin. Elle est 
originaire du Brésil. 

Jambosa lanceolala, KoRTH. ; Jambosa KorthalsH, Bl. — Fl. des 
jard. du Boy. des Pays-Bas ,^ 3« année. — Fam. des Myriacées. 
— Icosandrie Monogynie. 

Une fort belle figure de cette plante se trouve dans la troisième 
livraison de la Flore des jardins du royaume des Pays-Bas. Envoyée par 
M. Teysmann de Java 9 au Jardin botanique de Leyde, en 1853, elle 
a montré ses fleurs en 1856. On sait que les Jambosa, sont des arbres 



— 150 — 

fruitiers des tropiques qui produisent des fruits de la forme d'une 
pomme, à chair blanche ou rose, d'une saveur sucrée un peu fade, 
ayant un arrière-goût de rose, ce qui lui a valu, dans les colonies fran- 
çaises et espagnoles, les noms de pomme rose etpoma rosa. Tous ont 
plus ou moins de ressemblance entre eux; celui-ci est un bel arbre à 
feuilles lancéolées oblongues, parfaitement veinées, d'un beau vert 
intense et à fleurs, dont le pcrigone, à corolle blanche et caduque, 
disparaît sous la masse des étamines blanches, qui se détachent du 
calice en forme de panache. 

Tillandsia palchclla, HoOK. , Exotic. fl, ; Tillandsia pulchra, du 
même; Anaplochytum pulchellumy Béer. — FL desjard. du roy. 
des Pays-Bas, — Fam. des Broméliacées. — Hexandrie Monogynie. 

Très-jolie plante naine, introduite dans le commencement de ce siècle, 
de nie de la Trinité, au Jardin botanique de Liverpool, par M. le baron 
Schack. On peut dire que c'est le type nain des Broméliacées. Toute la 
plante ne mesure pas au delà de 5 pouces de hauteur. Ses feuilles sont 
imbriquées, terminées en alêne, d'un vert glauque; ses fleurs d'un blanc 
de neige, sortent entre des bractées d'un rose tendre. Elle végète faci- 
lement et sans soins sur un morceau de bois. 

BlIlkcrKia macracalyx , HoOK., Bot, Mag,y pi. 5114. — Fam. des 
Broméliacées. — Hexandrie Monogynie. 

Cette espèce, fort brillante sous tous les rapports, vient d'être 
décrite par le rédacteur du Botanical Magazine, sur un exemplaire 
fleuri, envoyé au Jardin de Rew, par le consul anglais, J. Wetherell 
Esq. Ses feuilles sont larges, d'un pied et demi de longueur, en gouttière 
vers le bas, épaisses, aiguës et pourvues sur leurs bords de dentelures 
en scie se terminant en épines. On y remarque des taches blanchâ- 
tres, principalement sur la face inférieure qui est plus glauque. Les 
fleurs assez grandes, sont disposées en épi thyrsiforme à la base 
duquel existent plusieurs grandes bractées d'un rouge lrès*vif. La 
corolle, plus longue que le calice, est verte, à limbe bordée de bleu 
pâle; celui-ci est blanc, pointillé de rose. C'est une plante à efl'et. 



— iol — 



SERRE FROIDE. 



iEscuius iiidica, HooK. , Pavia indica, Colebrook's, M. S. Herb. et 
V. Jacq., pi. rares des Indes, — Bot. Mag., pi. 5I17*--Fam. des 
Hippocastanées. — Heptandrie Monogynie. 

Il y a peu de temps nous avons cité une nouvelle espèce d'JEsculuSy 
figurée dans le Bot. Mag^, VA, californica, des environs de Monlerey. 
Aujourd'hui une nouvelle espèce, très-brillante, originaire dos régions 
élevées des Indes orienfales, est acquise à Thorlicullure. Sa découverte 
est due au D' Wallicb et à V. Jacquemont; son introduction au colonel 
Bunbury, qui en envoya des graines à son frère Fox Bunbury, à 
Middenhall, Suffolk. C'est un bel arbre à feuilles amples, opposées, 
composées de sept à neuf folioles, pétiolulées, dentelées, vert foncé 
dessus, glaucescentes dessous. Les thyrses sont garnis d'une multitude 
de fleurs à corolle blanche, et à pétales maculés de rose et de jaune à la 
base. 



FLORE DES SERRES ET DES JARDINS. 

Tropœolam majus alropiirpaream nanam. — Cette variété naine 
du T. majus a été mise dans le commerce par MM. James Carter et C'« 
de Londres, sous le nom de Tom Thumh, Les fleurs sont grandes, d'un 
rouge foncé Irès-brillant. 

DeiphiBiam pompon de Tiriemont (HiP. Millet). — Nouvelle variété 
du Delphinium elatum, dont l'édition a élé acquise par rétablissement 
Van Iloutte. Les fleurs sont en épis, très-serrées, d'un bleu intense, 
à rayons roses divergent du centre. 

Tydaea nouTean;. — La planche 1:291, liv. 159, représente neuf 
variétés de ce gracieux genre, plus jolies les unes que les autres. C'est 
une belle addition aux nombreuses variétés que nous possédons déjà. • 
A en juger d'après la forme des fleurs et l'aspect des feuilles, nous 
croyons en induire que le Tydœa amabilis y est pour quelque chose. 

woiana paradoxa Tioiacea. — Très-jolie plante annuelle de plein 
air, à grandes fleurs qui alfeclenl la forme des fleurs de Convolvulus. La 
corolle est pourpre pâle; la gorge jaune est séparée du pourpre par 
un cercle blanc d'un bel efl'et. 

cameiiia jap. Bonomiana (Sangalli). — FIcur d'une forme hors 



~ 152 — 

ligne a fond d'un blanc pur qui parait velouté, pétales gr.icieusement 
striés de bandelettes carmin. 

ABAica vaM ■•■!«•! fl. pieM (hybride). — Ce remarquable Azalea 
appartient à cette catégorie connue sous la dénomination d*Azalea de 
Gand ou Azalea de Mortier, obtenus par le croisement de VAzakapon- 
tica avec les Azalea nudifiora, vUcosa et ealendtUacea de FAmérique 
du Nord. La variété en question est trés-florifère et rustique. Ses fleurs 
se distinguent particulièrement par leur belle forme et le mariage de 
deux couleurs très-distinguées, le rose et le jaune; ce sont les trois 
pétales supérieurs qui sont jaunes. 

AMysdaiHs ipcrsic» var. Dianthiflora ou Pécher à fleurs d'oeillet. 
— Ce pécher à fleurs doubles est encore plus distingué que la variété 
Camellta flora dont nous avons déjà parlé dans un de nos précédents 
numéros , et dont un dessin colorié a paru dans Vlllmiration horti- 
cole. Celui-ci a les fleurs plus grandes, tout aussi doubles, mais sans 
le cœur central. En pleine terre il doit élre d'un effet charmant. 

ABirtea iMdiea vaHés. — Ce que Ton a déjà produit en belles Aza- 
lées est incroyable, et cependant tous les jours des nouveautés plus 
belles encore voient le jour. La Flore des serres nous offre, dans le 
numéro 26-140, trois superbes variétés à grandes fleurs, gagnées par 
M. Vervaene de Gand. 

ï^ Azalea Gloire de Belgique. — Fleurs de forme parfaite, fond 
blanc pur, piqueté de rose et a bandelettes carmin. 

^ Azalea étendard de Flandre. — Fond blanc plus apparent, bandes 
carmin moins nombreuses mais mieux marquées, pas de piquetures. 

5® Azalea le Géant. — Le blanc pur de cette variété n'est inter- 
rompu que par quelques taches rose pâle se prolongeant en bandelettes 
courtes. 

Azalea magnifica (Rollisson). — Encore une nouvelle Azalée rus- 
tique ou de pleine terre. Celle-ci est un gain anglais du à M. Rollisson. 
• Les fleurs sont grandes, à fond blanc; une grande tache jaune occupe 
le centre du cinquième pétale; les autres sont élégamment marquées de 
fines stries roses formant la maille. 

La dernière livraison que nous avons entre les mains ne contient 
qu'une seule plante, dont nous n'avons pas encore fait mention. C'est 
le superbe Rhododendron Clowesianum (Rollisson). Les fleurs sont 
très-grandes, d'un blanc d'ivoire; la macule est formée par une infinité 
de petites macules d'un violet foncé. 



— 155 - 



CULTURE MARAÎCHÈRE. 



Nos jardins ont eu tant à souifrir, au milieu des plus belles appa- 
rences de végétation, non-seulement de la part des orages et des pluies 
torrentielles, mais aussi de la part des insectes, que nous devons 
accueillir avec reconnaissance toute communication qui a pour but de 
prévenir ou d'amoindrir les ravages de ces derniers. Puisque les ento- 
mologistes ne nous apprennent rien de fort utile à notre point de vue, 
nous sommes heureux de recevoir les observations des praticiens. Un 
de nos estimables lecteurs, M. F. T. Deltil, propriétaire. à Péruwelz 
(Hainaut), nous adresse, à la date du 7 juin, la lettre suivante, au 
sujet du petit ver blanc qui, dans certaines années, attaque les 
espèces du genre ail, notamment le poireau, et fait le désespoir des 
maraîchers : 

— «t Voici, dit notre correspondant, Tépoque ou les poireaux vont 
» monter en graines. Depuis bien des années, je fais ma récolte sur 
» les mêmes pieds (une dizaine) qui me suffisent et au delà. Au prin- 
» temps, je supprime les pousses faibles, qui partent du pied, et ne 
> laisse que deux ou trois montants, les plus forts, pour porter 
» graines. En 1857, dès que les boules ou pommes furent formées et 
» que les graines commencèrent à mûrir, je remarquai qu'une partie 
» des supports de ces graines (pédoncules) se détachaient, rongés par 
» un insecte, et tombaient à terre. Je fis ma récolte, comme à Tordi- 
» naire, et suspendis dans ma chambre les têtes des semenceaux. 
» Quelque temps après, je fus bien surpris de voir mes fenêtres et 
» mes rideaux couverts d'une quantité considérable de petits papillons 
» gris, sortis bien certainement des têtes de poireaux. — Voilà, pensai- 
» je, l'insecte si nuisible à celte plante. Aussi, l'année dernière, dès 
» que les graines commencèrent à se former, je mis sur chaque boule 
» une bonne pincée de tabac en poudre, et je remarquai, avec satis- 
» faction, qu'aucun insecte ne vint contrarier la maturation de la 
» semence qui se développa on ne peut mieux. Je liai plusieurs têtes 
» ensemble, comme de coutume; je les suspendis dans ma chambre 
» et ne vis plus reparaître de papillons. 

» Chaque année, après la transplantation du poireau, il arrive assez 
» souvent qu'un petit ver s'introduit dans la tige de la plupart des 



— 154 — 

> plantes. Je pense que cet insecte est le même que celui qui s'attaque 
» à la graine. Jai essayé d'introduire, dans Targile délayée (dont je 
» me sers pour tremper les racines du jeune plant avant de le mettre 
» en terre), du tabac en poudre. Le tout étant rendu assez liquide, 
» j*y trempe racines et tiges, et j'ai la conviction que ce procédé les a 
» préservées des ravages de Tinsecte en question. Vous trouverez peut- 

> être bon de propager ce moyen si simple. » 

Il est facile de contrôler les observations de M. Deltil, et il y a lieu 
de croire que le contrôle se fera. Pour notre compte, nous regrettons 
de ne pouvoir intervenir directement dans Tessai, par la raison toute 
naturelle que, sous ce climat, nous n'élevons pas de porle-graines de 
poireau, et que jusqu'à ce jour nous n'avons point eu à souffrir de ta 
larve signalée. 

Ici, comme partout, nous avons eu beaucoup à nous plaindre des 
altises, et la plupart des cultivateurs ont dû repiquer des choux à 
diverses reprises, principalement dans les potagers un peu secs. Duos 
les potagers humides, quantité de semis ont été ravagés par les vers 
de terre. Les limaces ne manquent pas non plus. Les averses, les 
pluies battantes qui ne cessent pas depuis plusieurs semaines, nous 
contrarient plus encore que les insectes. Malgré la tiédeur de la tem- 
pérature, les légumes souffrent visiblement. Nous redoutons la pour- 
riture pour quelques-uns; nous redoutons l'appauvrissement de la 
sève pour tous. La terre a été littéralement lessivée par les eaux 
pluviales; les parties solubles et par conséquent assimilables des en- 
grais sont aujourd'hui dans les couches profondes, hors de la portée, 
des racines, ou ont glissé sur les pentes avec le terreau de la surface. 
C'est à ce point que, dans beaucoup de localités, nous tenons pour 
indispensable une seconde fumure. Elle nous parait surtout de rigueur 
dans les potagers de date récente, en sol léger. Pour ce qui nous 
regarde, nous nous proposons bien de l'appliquer dès que le temps 
nous le permettra. 

Par cela même que les pluies continuelles prennent et emportent, 
on ne sait où, les vivres destinés à nos légumes, nous sommes dans 
l'impossibilité de pratiquer les sarclages habituels, au moyen de la 
râtissoire, parce qu'il y a plus de perte que de gain à remuer de la 
boue. Il s'ensuit que les mauvaises herbes abondent et que nous en 
sommes réduits à nous défaire des plus grandes à la main, c'est-à-dire 
à faire un lourd sacrifice de temps et do peines. 



— 45o — 

Nos observations, jusqu'à ce moment , nonl pas élé très-favorables 
aux légumes d'introduction récente. Sur une douzaine de racines ou 
de tronçons d'igname-batate, mis en terre au printemps, nous n'en 
avons vu lever que quatre. Où en serions-nous donc si les pommes de 
terre se montraient aussi capricieuses ? 

Notre cerfeuil de Prescolt, que les amateurs mettent bien au-dessus 
du cerfeuil bulbeux ordinaire, n'a point bougé, quoique semé à l'au- 
tomne, dans les conditions indiquées. C'est partie remise, parait-il; 
la levée aura lieu l'année prochaine. A ce compte, nous ne voyons pas 
clairement les grands avantages que présente ce légume. Vraisembla- 
blement, la germination du cerfeuil bulbeux n'abuserait pas ainsi de 
notre patience, si nous récoltions nous-méme la graine et la semions 
presque de suite après la récolle, au lieu de Tacheter au magasin. 
Nous y avons songé cette année, et, à cet effet, nous avons fait un 
repiquage de cerfeuil bulbeux commun. La reprise n'a rien laissé à 
désirer; mais voici le revers de la médaille. Toutes les tiges de notre 
plant, à l'exception de trois, ont été coupées entre deux terres, par 
nous ne savons quel insecte. Les trois restantes ont d'abord présenté 
une vigueur remarquable; mais, à cette heure , les feuilles se recro- 
quevillent, jaunissent, brunissent et nous enlèvent tout espoir de 
récoller la semence. Nous en sommes là au bout de trois ou quatre an- 
nées d essais opiniâtres. Nous ne condamnons pas pour cela le nouveau 
légume ; seulement, nous éprouvons du refroidissement à son endroit. 

Notre semis d'œnothère bisannuelle nous a donné une levée par- 
faite; malheureusement, les jeunes plants ont boudé durant des se- 
maines entières et ont disparu en grande partie sans que nous 
sachions comment; mais les sujets qui restent, quoique en petit 
nombre, suffiront pour nous permettre d'apprécier le mérite de celte 
plante-racine que l'on dit répandue et recherchée en Allemagne. 

Les trois variétés de haricots, qui nous ont été apportées de New- 
York, se présentent bien. L'une d'elles se dislingue particulièrement 
de nos haricots connus par un feuillage glauque, quelque peu panaché 
et par un gros grain, arrondi en demi-cercle, aplati et blanchâtre. 
Est-ce un haricot nain ou un haricot à ramer? A-t-il de la qualité? 
N'en a-l-il pas? Doit-on le manger en vert ou en sec? Nous l'ignorons 
encore, mais nous espérons bien que nos cinq ou six louffes arriveront 
à maturité complète et qu'il nous sera permis de juger ce légume et 
de le propager s'il en vaut la peine. 



— i56 — 

Nous avons pu vérifier les effels de Teau sur la graine de tétragonie, 
si rétive à la germination, si capricieuse, quand on ne la recueille pas 
soi-même pour la semer aussitôt après la récolte. Des semences de 
tétragonie, en partie recouvertes d'eau tiède, entretenues mouillées 
pendant une quinzaine de jours environ, ont été plantées en rigoles 
et nous ont donné une levée assez satisfaisante. 

Des légumes proprement dits, permettez -nous de passer au chapitre 
des condiments ou des assaisonnements. Autrefois, il n*y avait pas de 
bonne fourniture de salade sans le plantain corne-de-cerf; aujourd'hui, 
il n'en est plus question nulle part. Cette année, nous avons intro- 
duit la plante en question dans notre potager, et nous trouvons que 
la saveur particulière, qu'elle communique aux salades, n'est point à 
dédaigner. Décidément, en ceci, les anciens n'avaient pas mauvais goût. 
La description queDeCombles donne de la corne-de-cerf est très-exacte. 
La voici : < Cette plante est annuelle; sa racine est ligneuse, unique, 
» garnie de quelques fibres ; ses feuilles sortent du cœur à fleur de terre, 

> longues de huit à dix pouces, et étroites, découpées profondément et 
» inégalement en approchant de leur extrémité, un peu velues, d'un 
» vert assez foncé. Autour du cœur, il sort au«si des espèces d'épis, 

> portés sur une queue ronde et menue, semblables à ceux du plantain, 

> qui fleurissent imperceptiblement. Chaque fleur est portée sur un 
* petit calice, surmonté de quelques i^tamines, sans pétales visibles : à 
» ces étamines succède la graine, qui est extrêmement menue, plus 
» ovale que ronde, et de couleur marron. » C'est le langage, non d'un 
savant de nos jours, mais d'un consciencieux praticien du temps passé. 

Nous ne terminerons pas cette course à travers le potager sans dire 
un mol des porte-graines. Jusqu'à présent, nous ne voyons rien de 
compromis. Pour ceux qui ont passé fleur en temps convenable et 
formé leur semence, la chaleur et le ciel bleu se font bien attendre; 
pour ceux qui sont en fleurs, il est à craipdre que la graine neVéussisse 
pas, à moins d'un prompt retour à des jours favorables ; pour ceux 
enfin qui commencent ou ne larderont guère à fleurir, on fera bien 
de les entourer de fumier consommé et d'arroser de fois à autres sur 
cet engrais, afin, de réparer les perles essuyées par le terrain et de 
fournir une riche sève aux plantes qui ne vivent réellement plus que 
d'eau claire. Les reproducteurs végétaux ont besoin, comme les repro- 
ducteurs animaux, d'une alimentation forte et de petits soins parti- 
culiers. P. JOIGNEAUX. 



~ 457 — 

REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suite.) 

Après une interruption de deux mois,. nous avons recommencé nos 
excursions horticoles, et, pour faire suite à notre précédent article, 
nous avons choisi, pour première visite, le château d'Enghien, séjour 
favori de son Aliesse le Duc d'Arenberg. Je dis château par antithèse, 
car il n'en reste plus qu'un souvenir représenté par une vieille tour, 
dont les murs extérieurs dénotent une antique vétusté. Une nouvelle 
habitation fut construite, nous ne savons plus au juste à quelle époque; 
elle a été la proie des flammes, et les restes de ce bâtiment sont trans- 
formés en ferme. 

L'habitation actuelle du Duc consiste en quelque;» pavillons carrés 
modernes, d'une simplicité extrême dont deux, qui se font face, com- 
muniquent, l'un avec l'autre, au moyen d'un corridor ou d'une 
galerie vitrée. C'est de la belle pelouse qui occupe le centre de ces 
pavillons, et qui en fait aujourd'hui la cour d'honneur, que la vue 
plonge sur un vaste parc, dont la contenance ne compte pas moins de 
260 hectares, entièrement clôturé de murs et dont les arbres sécu- 
laires attestent du religieux respect de leurs propriétaires pour ces sou- 
venirs vivants des temps passés. Une partie du parc a été dessinée 
par Lenostre, et l'on y admire encore un pavillon octogone, d'une 
architecture remarquable^ sur lequel aboutissent huit larges avenues 
traversant une forêt de haute futaie, qui rappelle le siècle de 
Louis XIV. Toutes les essences y sont représentées d'une manière 
grandiose. Nous y avons mesuré des chênes de 9 à 42 et même 15 pieds 
de circonférence ; les hêtres, les tulipiers, les ormes, les frênes, les 
bouleaux, les mélèses, les sapins, les abies, etc., etc., y sont tous d'une 
taille à l'avenant. Quelques magnifiques hêtres à feuilles pourpres, épars 
ça et là, contrastent agréablement avec la verdure sévère et uniforme 
de la forêt et le vert tendre des pelouses et des prés. Un cèdre du 
Liban, isolé au milieu d'une pelouse, y forme une pyramide de près de 
60 pieds de hauteur, ayant ses branches à ras du sol. Presque tous les 
nouveaux conifères, récemment introduits y sont déjà à l'essai en pleine 
terre. De vastes prés, entrecoupés de canaux et de cours d'eau; des 
étangs et des eaux courantes, des allées ou avenues formées chacune 
d'une essence différente, des vergers et des jardins légumiers, des 



- <d8 — 

pavillons de chasse, dos statues plus ou moins bien conservées, des 
ruines marquées de véluslé, deux fern|es entourées de champs de 
blés, enfin des moutons de race anglaise, des vaches d'Enghien qui 
ne le cédenl en rien aux plus beaux produits de Durham, el qui 
paissent ça et là, donnent à cet ensemble un air tantôt champêtre, 
tantôt délabré, mais en somme ayant un cachet grandiose el noble. 
On y admire surtout la vieille tour qui fcsait partie de Tancien châ- 
teau d'Enghien; elle a été transformée en chapelle, dont les riches 
sculptures et les fresques en pierres, peuvent pas.'^er pour des mer- 
veilles de Fart. On ne se douterait guère des richesses artistiques qui 
en ornent Tintérieur, lorsqu'on voit les sombres murs de cette vieille 
tour féodale, qu'une épaisse tapisserie de chèvre-feuille recouvre à 
l'extérieur. 

Ce ne fut qu'après avoir parcouru pendant plusieurs heures les 
avenues et les chemins tortueux de cette immense propriété, que nous 
abordâmes l'emplacement qu'occupent les serres dont le développement 
et l'architecture sont en rapport avec l'étendue de ce domaine sei- 
gneurial. 

La serre principale, exposée au midi, est d'une architecture des plus 
solides avec toat le sous-bassement en pierres de taille. Au centre de 
cet immense paralellogramme vitré selève un pavillon de près de 
quinze mètres de hauteur; cest là que sont logés les Palmiers et les 
plantes tropicales qui acquièrent de grandes dimensions. Excepté 
Pfaueninsel, près de Potsdam et Herrenhausen, à Hanovre, il n'existe 
peut-être pas dans toute l'Europe des exemplaires de Palmiers d'une 
taille supérieure. Il y a là des Sabal umbraculifera, des Diplothemium 
campesire, des Ârenga saccharifera, des Corypha umbraculifera et des 
Latania barbonica, dont les stipes ne mesurent pas moins de trois pieds 
de circonférence et dont les frondes menacent de briser les vitres du 
toit. Nous y avons remarqué de superbes exemplaires de Cocos flexuosa, 
plumosa, fernambucensis, oleracea, coronaia, nucifera et chilensis, 
d'Areea lutescens, rubra et paraguayensis, de Diplothemium australe 
(Cocos australis) et argentea, de Sabal Adansonii et glauccscens, d'Elœis 
melanocoeca, Corypha rotundifolia, Latania rubra, Astrocaryum Airi 
et roexicanum, Livistonia mauritiana, Saribus subglobosus, Oreodoxa 
regia, Chamaerops excelsa, Wallichia caryoloides, ainsi qu'un grand 
nombre de gracieux Chamsedorea. Quelques exemplaires gigantesques 
de Cycas eircinalis et revolula; des Pandanus utilis, furcatus, giaucus. 



- 159 — 

rigidus, purpurascens, amaryllidifolius et odoralissimus; des Dracsena 
umbraculifera, margînala, arborea, fcrrea, (erminalis et ntgrescens; 
rUrania speciosa et guyanensis; le Slrclirzia Augusla, et sept espèces de 
Musa, concourent avec les Palmiers à donner à cette serre le cachet 
d'une forêt tropicale. J'allais oublier de citer particulièrement un 
exemplaire du rare Corypha australis, qui n'a peut-éli e pas son pareil 
en Europe. La plupart de ces plantes sont en pleine terre et toutes 
d'une vigueur peu commune. Un grand nombre d'entre elles sont d'an- 
ciennes habitantes des serres de feu M. Parmentier d'Ënghien, et l'on 
sait que cet amateur y avait réuni une des collections les plus variées 
et les plus belles. Les vitres de cette serre sont en verre rugueux, et 
ne mesurent pas moins d'un mètre carré sur trois quarts de pouces 
d'épaisseur. Nous croyons que ces vitres auraient mieux rempli leur 
but si elles avaient eu la moitié de cette grandeur; l'expérience aussi a 
prouvé, trop tard malheureusement, que la dimension n'était pas en 
rapport avec l'épaisseur; la plupart sont fendues en plusieurs endroits, 
mais résisteront encore pendant de longues années. 

La serre formant l'aile droite de ce pavillon contient une foule d'an- 
ciennes plantes que l'on chercherait aujourd'hui en vain dans les 
nouvelles collections, et qui sont par cela même très-intéressantes. Il y 
a là, pèle-mèle : Dracaena Boerhavii, Draco et arborea, Bonapartea 
juncea et gracilis, Ficus elastica, Araucaria excelsa, imbricata et Cun- 
ninghami, Dâcridium cnpressinum, Aralia infegrifolia, quinquefolia et 
trifoliata; Agnostus sinuatus, Banksia ericoides, inlegrifolia et latifolia; 
Tamus elephantipes, Thea Bohea et viridis, F^aurus camphora, Mela- 
leuca linearifolia, Agave americnna, mexicana et fœtida, Protea cyna- 
roides, Bellis lanceolala (de 6 à 7 mètres de haut), Pinus canariensis 
et maritima, Banksia serraïa, Cussonia spicata, etc., etc. 

Le prolongement du côté gauche contient la masse des plantes de serre 
chaude et tempérée, parmi lesquelles il y a de fort belles espèces. Celles 
que nous avons particulièrement remarquées, tant à cause de leur beauté 
que de leur rareté sont : Theophrasta imperialis (Curalella), Brownea 
erecta, Cupania australis, Theophrasta mexicana, Chrysophyllum ma- 
crophyllum, Phyllanthus juglandifolius, Paralropia farinifera, Bhopahi 
corcovadensis et elegans , Xanthochymus speciosus, Aralia elegans , 
papyrifera, guatemalensis et Sieboldtii, Galactodendron utile (arbre 
de la vache ou arbre à lait) et G. speciosum, Sierculia Balanghas, Porlea 
kermesina, Coffea opulina et mauritiana, Pincenectitia tuberculata, 



— i60 — 

siricta et glauca, Cinnamoniiim aromatîcum, puis divers Dracaena, 
Hechtia, Agave el Brometiacées, ainsi que la plupart des nouveaux Bégo- 
nia. Cette serre est parfaitement bien tenue, les plantes sont d'une santé 
vigoureuse et d'une bonne forme. Plus de cinquante Ixora coccinea de 
première force offrent un coup d*œil ravissant avec leurs grands bou- 
quets de fleurs d*un rouge corail. Excepté en Angleterre, nous avons 
rarement vu cette espèce aussi bien cultivée et si bien fleurie. 

A cinquante pas de cette dernière galerie, se trouve une serre basse, 
à double toit, située un peu en avant et dans la direction du midi, de 
manière à former angle droit avec le corps principal. Celte serre est 
divisée en trois compartiments égaux : le premier, transformé en serre 
froide, contient une nombreuse collection de Calceolaires et de Ciné- 
raires de semis; ces dernières seules étaient en fleurs, et nous avouons 
qu'elles étaient extrêmement jolies. Le compartiment du centre est occupé 
par une collection très-nombreuse de Fougères, parmi lesquelles se dis- 
tinguent quelques beaux exemplaires de Balantium antarticum, Angiop- 
teris evecta et Acrostichum inequale. Le troisième compartiment 
contient une centaine de jeunes Palmiers, dont plusieurs assez rares 
encore, entre autres les Calamus micranlhus, niger, viminalis et 
Rotang;. le Zalacca Blumeana, le Maximiliana regia, le Martinezia 
caryotaefolia, le Phytelephas macrocarpa (Palmier à ivoire), les Chamae- 
dorea elegans et pygmœa, le Thrinax parviflora, les Bactris setosa et 
caryotœfolia, puis quelques Plectocomia, d'une grande rareté. Quel- 
ques Orchidées seulement, placées là à titre d'essai, garnissent le fond 
de cette serre; elles semblent réclamer de la munîGcence du Duc une 
place mieux appropriée à leur nature, et une société plus nombreuse 
et mieux en rapport avec le rang élevé que ce genre de plantes occupe 
en ce moment dans le monde horticole. 

Vis-à-vis de cette serre, ou plutôt en face d'elle, faisant également 
angle droit avec l'aile droite du corps de serres principal, Son Altesse 
a fait élever tout récemment une galerie vitrée de la plus grande beauté, 
destinée à la culture des plantes aquatiques. Cette galerie, dont toute 
la charpente est en fer battu, présente le coup d'œil le plus gracieux. Le 
centre forme une rotonde à dôme en demie sphère, surmontée d'une 
coupole très-gracieuse. C'est là que se trouve un bassin très-spacieux et 
circulaire où s'étalent les immenses feuilles circulaires de la célèbre 
Victoria regia. Une idée très-ingénieuse a présidé à sa construction : 
il s'agissait de préserver les promeneurs de la chaleur intense que 



— 161 — 

réclame ce compartiment, et à cet effet on a placé, autour du bassin, 
des châssis vitrés, droits, qui permettent de circuler à Tentour et d'ad- 
mirer la Victoria regia sans être incommodé par une atmosphère étouf- 
fante. Les deux ailes de cette rotonde possèdent aussi leurs bassins, 
mais d'une forme carrée oblongue. Il n'y existe encore que quelques 
plantes aquatiques; par contre les vitrines et les abords du chemin de 
circulation sont garnis d'une collection considérable de plantes grasses, 
dont l'effet est des plus singuliers : il y a là des Cereus et des Opuntia de 
3 à 4 mètres de hauteur, des Echeveria, des Crassula, des Agave, des 
Aloës, des Stapelia, etc., qui forment un ensemble des plus piquants. 
Nous ne trouvons qu'un seul défaut à cette serre, c'est l'absence d'un 
filet d'eau courante. La Victoria regia ainsi que la plupart des Nénu- 
phars ne se plaisent et ne se développent bien que sous l'influence 
d'une eau mouvante et qui se renouvelle insensiblement. Espérons 
qu'il sera remédié à ce petit inconvénient, et le parc d'Enghien pourra 
se flatter de posséder, dans ce genre de construction, ce qui existe de 
plus élégant et de mieux approprié sur le continent. 



EXPOSITIONS. 

SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE D'ORLÉANS. 

27« EXPOSITION. — 7, 8 ET 9 MAI 1859. 

L'adminislralion municipale d'Orléans avait demandé à la Société d'horticulture 
de prendre part aux fêtes qui ont eu lieu en cette ville, les 7 et 8 mai, à l'occasion 
de l'inauguration de la statue du juriscorisulte Pothier, de la bénédiction du clo- 
cher de Sainte-Croix, et de V anniversaire de la délivrance d'Orléans par Jeanne 
d*Arc. 

La Société d'horticulture s'empressa, de répondre à l'appeîde la municipalité; 
et la 27'' exposition eut lieu à celte date. 

J'ai dû à mes excellents rapports avec M. Porcher, l'honorable président de la 
Société d'horticulture, d'être appelé à faire partie du jury de cette exposition, où 
je me suis rencontré avec des collègues éclairés. Je citerai deux amateurs distin- 
gués, MM. Lesèbe et Léon Leguay, qu'il m'a été très-agréable de connaître. 

Le jardin, improvisé sous une vaste tente, rappelait dans des proportions res- 
treintes, mais avec un goût pareil, ceux des expositions parisiennes. 

C'était une pelouse vallonée, traversée par un petit ruisseau et des allées 
sinueuses. Les fleurs, groupées par espèces et variétés, ressortaient éblouissanles 
sur le fond vert clair de la prairie, et produisaient un délicieux coup d'œil. Je 
JuiLLRT ^859. 44 



— 162 — 

passe aux détails. Le lot incomparable, et qui a volu à l'heureux jardinier Piu- 
signe honneur de la première récompense» était exposé par M. Grange^ d'Orléans. 
II réunissait 74 variétés d'Azalées indiennes, 20 Rhododendron hybrides, des Rho- 
dodendron Catawbiense et ponticum: (eus les exemplaires ëlaient remarquables 
par leur choix, leur culture, leur floraison; plusieurs par leur force et leur nou- 
veauté. Je citerai parmi les Azalées : 

Admiration, — Napoiéon lU, — Louise MargoHn, — Marginata formosissima, 
Slanieyana, — CrispiUora^riterion , — Madame Miellez, — Louise-Marie, — 
Sinensis lutea, — Rosea elegans et Prince Alberi, tige de 1 mètre «^ centimètrefs. 
— Elala fl. rubro plena, pyramide de 1 mètres. — Parmi les Rhododendron : 

Fischerii, — Blandijanum, — Grand Arabe, — Sir Isaac Newton, — Sherwoo- 
dianvm, — Everestianum, — Candidum, — Elfride. 

La collection (\es^ Azalées du général Le Louierei, inférieure en nombre et en 
mérite à celle de M. Grange, fixait aussi Tattention des connaisseurs. 

M. Léon Berniau, jeune et zélé horticulteur d'Orléans, qui sème et obtient 
beaucoup de nouveautés, avait là un gain de Pelargonivm zonale à fleurs blan- 
ches, qui m'a semblé supérieur à tout ce qui a paru jusqu'ici dans cette nuance. 
Il est vrai que je n'ai pu juger encore Madame Vaucher, mis dernièrement dans 
le commerce par la maison Thibaut et Keteleer, et qui serait* dit-on, du blanc le 
plus pur et le plus parfait de forme. 

Je citerai les Cinéraires et les Calcéolaires de M. Morée, remarquables par la 
grandeur, l'éclat et la diversité de leurs fleurs, — Les Pensées, de M. Belouet dont 
plusieurs bizarrement striées. — Les Anémones coupées de M™« veuve Quétel de 
Gaen, qu'on rencontre un peu trop à toutes les expositions. — Une collection 
choisie de plantes vivaces m'a fait découvrir dans M. Pascal Sasserand, horticul- 
teur à Orléans, un véritable amateur; j'ai particulièrement remarqué : Ajuga 
Genevensis à fl. roses, — Aquilegia Skinneri, — Anémone sylvatica, — Erynus 
alpinus, — Fumaria exigua, — Onosma echioides, — Phyteuma Charmelii, -r 
Ranunculus japonicus, ^ Saxifraga granulata fl. pleno et 5. irrigua. Comme 
toujours M. Delaire, le chef habile des cultures du Jardin* botanique d'Orléans, 
avait largement contribué à l'ornementation de celte exposition par un beau 
choix de plantes de serre chaude et de serre tempérée parmi lesquelles brillaient 
de forts exemplaires de Cycas, des Orchidées, des Fougères et de gracieuses 
plantes de la Nouvelle-Hollande. 

M. Chevrier, secrétaire-général de la Société, avait envoyé un Bégonia Rexet un 
Aphelandra Leopoldiquï témoignaient de son goût éclairé. 

Les Roses, les Erica, les Pivoines arborescentes, les Conifères, les arbres frui- 
tiers faisaient défaut. Ces concours ont été annulés. 

La culture forcée de fruits et légumes a été très-dignement représentée par le 
lot (le M. Aubert, jardinier du prince de Chimay, qui lui a valu la médaille d'or 
des Dames Patronesses et ce n'était que justice. — On pouvait admirer quatre 
très-beaux Melons Cantaloups de forme et de qualité irréprochables, — des 
Tomates très-mûres, — du Raisin Chasselas doré cl fort bien conservé, — des 
Haricots verts, — des Haricots en grains. 



— 163 — 

M. GhevFier avait des Concombres biancs de EoUande. H. Tiiouvenej un loi de 
Fraisiers ^tevës en pot «t ebargés d« fruils vaÛTS, 

La culture maraîchère laissait à désirer. Deux jardiniers ont concouru et ce 
sont des jardiniers d'amateurs. 

Parmi ies objets d*art et d'industrie, j*ai à citer les sécateurs et ciseaux à 
tondre, à plaque et vis de rappel, de M. Chauvin, coutelier à Orléans, — les élé- 
gants et solides treillages de corbeilles de la fabrique de M. Ploton-Moulin, à 
Orléans. — La collection des fruits admis par le congrès pomologique de Lyon, 
reproduits en plastique par M. Buchelet et exposés par M. Thouvenel, — des plans 
de jardins de M. Le Breton architecte-paysagiste. 

Je ne veux pas terminer sans remercier ici M. le président et MM. les membres 
de la Société de Taccueil cordial que j'ai reçu d'eux. J'en reste bien reconnaissant. 

liUte des e^wkemum et des récompemies. 

!«' Concours. — Le plus beau lot de légumes de saison. — M. Sauger, jardinier 
au château de Talcy (Loir et Cher), et M. Moyse, jardinier de M. Doussaint, à 
Saint-Mesmin. Médaille d'argent de 2<' classe. 

2« GoNcoDBS. — Le plus beau lot de légumes forcés. — M. Aubert, jardinier en 
chef du prince de Ghimay, au château de Menars, près Blois. Médaille en or des 
Dames Patronesses. 

3^ GoncoDBs. — Le plus beau lot de Fraisiers en fruits parvenus à maturité. — 
M. TJiouveael, propriétaire à Orléans. Médaille d'argent de â« classe. 

Les 4«, S« et 6' Cojicours annulés, 

1^ Concours.— Le plus beau semis, de quelque genre qu'il soit. ^ M. Léon 
Barniau, horticulteur à Orléans. Médaille d'argent de 2« classe. — Pelargonium 
zûnaie à fleurs blanches. 

8« et 9« ConcouBs annulés. 

lO*' et 11« Concours réunis. — Pour la plus belle collection de Rhododendron 
ponticum ou arboreum, et d'Azalea indica. — M. Théophile Grange, horticulteur 
à Orléans. Prix de l'Empereur : médaille en or de 300 francs. 

i\^ Concours. — Azalea, — M. Alex. Belonet, jardinier de M. le général Le Lou- 
lerel, à 011 vet. Médaille d'argent de ^ classe. 

12», i3«, U% 15«, 16« et 17« Concours annulés. 

18" Concours. — Plantes bulbeuses. --Anémones, fleurs coupées. — M"" Quétel 
de Caen. Médaille d'argent de 2« classe. 

19® Concours. — La plus belle collection de Cineraria et Caheolariaf etc. — 
M, Morée, jardinier chez M. Bouglée, à Saint-Germain (Loiret). Médaille d'argent 
de 1" classe. — Les mêmes plantes et Pensées de M. Alex. Belonet (déjà cité). 
Médaille d'argent de 2« classe. 

20« et 21« Concours annulés. 

22« Concours. -- La plus belle collection de plantes vivaces en fleurs. — M. Pas- 
cal Sasserand, horticulteur à Orléans. Médaille de bronze. 

23« Concours. — Instruments de jardinage. Sécateurs et ciseaux à tondre, avec 
plaques et vis de rappel (brevet d'invention). — M. Chauvin, coutelier à Orléans. 
Médaille d'argent de 2« classe. 



— 164 — 

24» GoNGOuss. — Objets propres à rornemenlation des serres el des jardins. — 
Treillages artistiques de M. Bioton-MouliD, fabricant à Orléans. Rappel de Médaille 
d^argenl de i^^ classe. 

Hors concours. — Médaille ^e vermeil à M. Deiaire, chef des cultures du Jardin 
Botanique d'Orléans. Médaille d'argent de 2» classe à M. Léon Berniau (déjà cité), 
pour SCS Pivoines, Pétunia, Pelargonium et Verbena réunis. 

C^ Léorcb de Laxbertyb. 



BIBLIOGRAPHIE. 

TRACÉ ET ORNEMENTATION DES JARDINS D'AGRÉMENT, 
Par T. BONA, 

ancien architecte, directeur de l'école de tissage et de dessin industriel de Verviers, 
membre de plusieurs Sociétés d agriculture et d'horticulture. 

Sous ce titre M. Emile Tarlier, libraire-édileur, à Rruxelles, vient 
de publier un joli petit ouvrage portatif qui résume, en 170 pages, un 
traité presque complet sur la matière. Nous avons parcouru ce petit 
volume avec beaucoup d'intérêt. Nous avons été surpris de ia masse 
de détails utiles et intéressants qu'il contient et surtout de la bonne 
méthode qui y préside. 

M. Bona, divise son livre en trois parties : la première, comprend 
les jardins paysagers; la deuxième, les jardins symétriques; la 
troisième, les jardins mixtes. Cette division simplifie beaucoup la 
pratique en évitant la confusion. 

La première partie traite de la nature des terrains, des moyens de 
les améliorer, des disposition;» générales pour les tracés, de la planta- 
tion des forêts, des bois, des massifs, des groupes, etc. Ensuite 
M. Bona passe successivement en revue la distribution des eaux, les 
massifs et les parterres de fleurs, les corbeilles, les bosquets, les 
fontaines, les rochers, les ponts, les pavillons, les cabanes rustiques, 
statues, volières, enfin tout ce qui peut contribuer à l'embellisse- 
ment du paysage, au confortable, au pittoresque el à l'imprévu. 

Les jardins symétriques et mixtes , traités avec la même connais- 
sance de cause et la même simplicité de bon goût, sont suivis d'une 
nomenclature, avec description, des arbres, arbrisseaux, arbustes, 
plantes vivaces à fleurs, les plus propres à la composition des forêts, 
bois, avenues, massifs et parterres. Ce qui donne encore plus de valeur 
à ce livre, ce sont les nombreuses figures intercalées dans le texte. 

Les ouvrages de ce genre sont rares en Belgique, et M. Bona a rendu 
service aux amateurs en leur exposant, avec clarté et précision, les 



— 165 — 

principales règles de Fart et en les initiant au bon goût qui doit pré- 
sider à la disposition d'un jardin d'agrément. En parcourant ce traité, 
même à la hâte, on ne laisse pas que d'être convaincu que M. Bona 
n'est pas seulement un théoricien, mais encore un praticien consommé. 
Aussi, malgré le grand nombre d'ouvrages publiés sur cette matière, 
en France, en Allemagne et en Angleterre, nous croyons devoir pré- 
dire du succès à celui-ci, dont le prix de vente est fixé à la modique 
somme de un franc cinquante centimes. 



NOTICE POMOLOGIQUE, 

Par M. J. DE LiRON d'âiroles (1). 

La science des arbres fruitiers est moderne. J'entends par là les 
principes raisonnes de la taille et l'étude des fruits. ~ Au xvii« siècle, 
à trente ans d'intervalle, de 1652 à 1690, Claude Mollet et Ln Quinlinyc 
en jetèrent les premiers fondements, l'un dans son Théâtre des plans 
et jardinage y l'autre dans son Instruction pour les jardins fruitiers 
et potagers (2). Les Pères Chartreux imprimèrent au commencement 
du xviii® siècle le Catalogue des arbres à fruits les plus excellents, les 
plus rares cultivés dans leurs pépinières, alors les plus en honneur. 
De précieux livres qu'on consulte avec avantage à cette heure, se 
succédèrent. Le jardinier solitaire, — Vabrégé des bons fruits, par 
Merlet, — le jardinier François, — la manière de cultiver les arbres 
fruitiers, par Legendre, curé d'Hénonville, — le traité des arbres 
fruitiers de Duhamel, — le nouveau La Quintinye, par Le Ber- 
ryais (3). Tous ces écrits exercèrent une heureuse influence sur leur 
époque. On pouvait admirer, il y a 25 ans, dans les jardins royaux, 
dans les monastères et chez quelques particuliers, des arbres fruitiers 
formés à l'école des grands maîtres, derniers et magnifiques témoins 
d'une période florissante, confondus avec des avortons modernes 
accusant la période de décadence qui avait suivi. Car il est à observer 
que depuis la fin du siècle dernier, y compris les trente premières an- 
nées du xix«, l'éducation raisonnée des arbres fruitiers fut à peu près 
délaissée. Le comte Leiieur fut le restaurateur des vergers. Par sa 
Pomone française qui parut en 1816, il prépara une nouvelle et scien- 
tifique impulsion à cette branche importante du jardinage. Des 

(1) 13 livraisons de publiées, accompagnées de 24 planches représentant un 
nombre très-considérable de fruits dessinés au trait. Les 13 livraisons expédiées 
franco 13 fr. 50. Auguste Goin, éditeur, quai des Grands-Auguslins, 41. 

(2) Tous les ouvrages anciens el modernes cités par M. le comte de Lamberlye 
dans le cours de cet article se trouvent à la librairie de Auguste Goin. 

(3) 3* édition. 4 vol. in-8 avec planches. 



- !66 — 

hommes capiibles ei d'un mérite inégal toutefois, marchèrent sur ses 
traces. he$ bons traités s échelonnèrent. Le cours de taille de 
M. Dalbret, -- la culture du pécher^ par Bengy de Puyvallée, — 
ta taille du pécher ^ par M. Lepère, ~- le cours d'arboriculturCy de 
M« Dubreuil, dont la première édition date de i 847 et qui en est arrive 
à la quatrième, œuvre du plus grand mérita et qui malgré les attaques 
partielles dont elle a été le but, n'en reste pas moins le répertoire le 
plus complet, le plus savant et le plus clair des connaissances arbo- 
ricoles de cette époque appliquées à tous les arbres et arbustes» fruits 
comestibles cultivés en France. 

J'énoncerai encore la taille des arbres fruitiers, par M. Pavis, — 
la pratique raisonnée des arbres fruitiers, par M. Gossonet, — cours 
d'arboriculture de Gaudry, — traité théorique et pratique des arbres 
fruitiers, par de Bavay, — taille des arbres fruitiers, par M. Hardy. 

D*autre part des ouvrages illustrés par la gravure furent publiés à 
grands frais en Angleterre, en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis. 
La France ne resta pas en arrière. Sans négliger de citer les figures 
noires qui accompagnent le Traité des arbres fruitiers de Duhamel, 
je dois une attention particulière au N^ouveau Duhamel, recueil des 
plus beaux fruits cultivés en France, par Poiteau et Turpin dont les 
gravures imprimées en couleur offraient, à Tépoque ou elles parurent, 
un type de ce qui se faisait de mieux en ce genre. Le texte était rédigé 
avec le soin et le scrupule que Poiteau apportait à toute chose. Le 
jardin fruitier, cette publication incomparable, dû à la plume de 
M. Decaisne de Finstitut, Tillustre professeur de culture au Muséum, 
à Thabile pinceau de M. Riocreux dont on connaît maintenant 
24 livraisons (1), formera un jour une réunion complète des mono- 
graphies de tous les genres et sera jugé le plus beau monument scien- 
tifique et iconographique des fruits au xix*" siècle. 

La science arboricole a fait de nos jours des progrès immenses. Elle 
s*est répandue sur de nombreux centres du terriioire. Elle a ses sociétés, 
ses revues, ses auteurs, ses cours publics. Elle s'est divisée en deux 
branches : r Arboriculture fruitière proprement dite et la Pomologie, 
L'une comprenant l'éducation des arbres, les lois de la taille, ses 
procédés pratiques; l'autre, s'occupant spécialement des fruits, de la 
comparaison, de la dénomination et du mérite des diverses variétés 
entre elles. De là les noms d'arboriculteurs et de pomologistes. 

Je l'ai dit, l'art de la taille s'est très-vulgarisé et est fort en hon- 
neur, mais la connaissance des fruits est presque à l'état d'enfance — 
une déplorable synonymie embarrasse cette étude et y répand une 
confusion extrême. Pour y remédier et fixer les esprits sur les origines, 

(1) Prix de chaque livraison : 5 francs. 



— i67 — 

les descriptions et les synonymies des fruits, — ont été fondés les con- 
grès pomoiogiques« Tel est aussi le but des Notices de M. d'Airoles, 
objet de cet article. 

Dans un lumineux rapport à la Société académique de Nantes, 
M. le docteur Delamare, après avoir cité les tentatives de réforme 
entreprises par V Album Potnologique (i) de M. Bivort et les Annales 
de Pomologie Belge (2) — utiles publications auxquelles il souhaite- 
rait seulement un peu plus d'esprit de critique — et rendu hommage 
m\ jardin fruitier î^Lt M* Decaisne, c œuvre de luxe, dit-il, inabor- 
» dable aux pelites bourses et qui d'ailleurs ne pourra, de longtemps, 
» rendre tous les services qu'on doit en aUendre, » résume ainsi les 
idées de M. d'Airoles. 

« M. d'Airoles a pensé qu'un ouvrage qui aurait pour but de sim- 
» pliûer cette fâcheuse synonymie par la recherche active, conscien- 
» cieuse, de l'origine du fruit, de sa qualité, de l'époque de sa matu- 
» rite, en tenant compte toutefois des différences de localités; par la 
» comparaison des diverses formes qu'il peut prendre, de manière à 
» bien constater l'identité de chaque variété, et à n'admettre comme 
» réellement différentes que celles qui présenteraient des caractères 
n bien tranchés; il a pensé, dis-je, qu'un pareil ouvrage rendrait 
» d'immenses services, si surtout il pouvait être livré au public à un 
» prix accessible à toutes les fortunes. » 

M. d'Airoles a, depuis de longues années, formé un jardin-école d'ar- 
bres fruitiers à sa terre de la Civelièrey près Nantes. Il se prit à étudier 
avec passion ces innombrables variétés de poires dont le chiffre s'ac- 
croît tous les jours dans des proportions formidables. Il voulut être fixé 
sur leurs noms et leurs mérites. Ses recherches furent pénibles et 
poursuivies avec la plus noble persévérance. Il se mit d'abord en 
relation avec tous les hommes spéciaux de cette partie de la Bretagne 
qui, la première avec l'Anjou et la Touraine a eu l'honneur de doter 
la France de plusieurs nouveaux fruits estimés; — puis avec la Bel- 
gique, cette terre classique des semis, où le nom de Van Mons, point 
de départ de cette longue série de succès, restera toujours en faveur. 
Après avoir mûrement observé et réfléchi dans sa retraite , il s'aven- 
tiira à lancer dans le public le résultat de ses labeurs sous forme de 
brochures paraissant à des époques indéterminées. Elles furent lues et 

(1) Ouvrage moderne épuisé et qui ne sera probabiement pas réimprimé. 

(2) La publication de cet important ouvrage a commencé en 1853. Il y a au- 
jourd'hui 6 volumes de publiés. Chaque volume est composé de 100 pages de texte 
environ et de 48 planches coloriées formai in-folio. — Le prix de l'édition papier 
ordinaire est de 2i fr. le volume et 36 fr. sur beau papier vélin. — L'ouvrage sera 
complet en 8 volumes. 

(Mte de Véditeur».) 



— 168 — 

$i(OÛtées. L*auteur reçut des encouragements du pouvoir qui souscrivit 
à plusieurs exemplaires. — Les sociétés étrangères de Moscou, de Lon- 
dres, de Gand, de Bruxelles, de Liège et de 15 villes françaises, s'em- 
pressèrent de Fadmettre parmi leurs membres honoraires ou corres- 
pondants. — MM. Avenel, Douchin, Lesueur, Delamare,'Siraudin , 
furent chargés de faire des rapports sur ses Notices aux noms des 
sociétés d'horticulture du Havre, de la Somme, de fa Seine et Loire- 
Inférieure. — Et pourquoi ces distinctions flatteuses, ce retentisse- 
ment à propos de ces feuilles volantes dispersées et recherchées sans 
l'éclat des réclames? — C'est ce que je vais m'efforcer d'expliquer. 

La Notice Pomologique de M. d'Airoles forme à bien examiner deux 
parties distinctes. — Dans l'une il donne la liste synonymique histo- 
rique des diverses variétés de poiriers y anciennes , modernes et nou- 
velles; — puis la description succincte de quelques fruits inédits, nou* 
veaux ou très-peu répandus, avec figures au traits. 

Dans l'autre partie, il trace V Histoire de l'arboriculture fruitière et 
rassemble plusieurs considérations détachées en chapitres, sous le 
titre ^'Observations utiles. C^ Léonce de Lambertye. 

{La fin au prochain numéro.) 



MAGASIN DE GRAINES DE H. RAMPELBERGH. 

L'autre jour, en traversant la Grand'Place de Bruxelles, nous avons 
été attiré par un brillant groupe de plantes à feuilles panachées, étalées 
derrière les deux belles vitrines de l'élégant magasin de graines de 
M. Rampelbergh. Il y avait là les plus nouveaux Bégonia mis récemment 
dans le commerce : le Bégonia Bex avec son cercle d'argent , le Lazuli 
à feuilles de satin bleuâtre , les Splendida argentea et Reichenheimii 
marmorea aux teintes si distinguées, les Griffithii à feuilles imitant le 
velours , le Splendida, le Roylei et une quantité d'autres espèces entre- 
mêlées de gracieuses Fougères, de beaux Gesneria et de Dracœna. 

Nous félicitons M. Rampelbergh de l'heureuse idée qu'il a eue d'exhi- 
ber ainsi au public ces jolies merveilles du règne végétal que jusqu'ici 
les amateurs initiés à l'horticulture avaient en quelque sorte seuls |e 
droit d'admirer dans leurs serres, et nous ne doutons pas du succès 
que ce genre d'étalage obtiendra à Bruxelles. La vue ne coûte rien; 
mais qui ne voudra posséder aux prix si minimes, quelques-uns de ces 
jolis produits de TAsie et de l'Amérique pour en orner sa chambre, son 
salon ou sa serre ? 



M. X. nous sommes occupé à rassembler les matériaux nécessaires pour pou- 
voir donner sous peu, une notice sur les Broméliacées introduites dans nos 
cultures. ^ 



— 169 — 



PLANTES FIGUREES. 



PELARGONIUM VARIÉS A GRANDES FLEURS. 

Marie Massinon. — Garibaldi. — M™* Tasson. — Horlense Parent. — Comte 
de Hainaut. — L. Noûtèns. 

Planche XIV. 

Nous offrons aujourd'hui à nos abonnés six nouveaux Petargonium 
ô grandes fleurs, que nous considérons comme le nec plus ultra de ce 
qui a été produit dans ce genre par Thorticulture belge. C'est à M. Si- 
mandre, propriétaire à Ixelles, que nous devons la communication de 
ces magnifiques variétés, obtenues par lui de semis. Si quelques-unes 
pèchent tant soit peu par le défaut de régularité dans les contours des 
fleurs, c'est-à-dire si celles-ci ne possèdent pas ces formes circulaires 
qui semblent tracées au compas, et que les véritables amateurs consi- 
dèrent comme le type de la perfection (type que nous n'avons jamais 
vu dans toute sa réalité, que dans les dessins), ce défaut est largement 
compensé par l'ampleur des fleurs, par la vivacité et la netteté des 
nuances ainsi que par la couleur tranchée des macules. La planche 
ci-contre, exécutée sous nos yeux avec la plus minutieuse exactitude, 
nous dispense de tout éloge. L'heureux propriétaire de ces plantes 
jouit de la réputation d'être très-habile dans la culture des Fuchsia 
et dés Pelargonium» Nous avons en effet pu constater, de visu, que 
celle réputation n'est pas usurpée ; ses Fuchsia et ses Pelargonium 
sont admirables d'ampleur et de floraison. IMais nous devons avouer 
que sa manière de cultiver est un secret, que nous ne sommes pas à 
même de divulguer. M. Simandre est un de ces amateurs exclusifs qui 
n'aiment pas la concurrence. Cela ne nous empêchera pas cependant 
de dire notre mol sur cette matière, aux amateurs qui ne sont pas 
initiés à la •culture des Pelargonium, Pour obtenir des sujets vigou- 
reux et une floraison brillante , voici les conseils que nous donnons : 

Une serre peu élevée, à doubles versants, de préférence en bois, 

à doubles gradins intérieurs, très-rapprochés des vitres, et disposée 

de manière à pouvoir donner beaucoup d'air constamment renouvelé ; 
Août 1859. 15 



— 170 — 

beaucoup de lumière, mais un abri cgritre les rayons directs du soleil 
sont les premières conditions exigées. 

On conservera les Petargontum en serre depuis la fin d'octobre 
jusqu'à ce que la saison permette de les sortir à Tair libre. A cet eifet, 
on choisira une bonne place, de préférence au «pied d'un mur exposé 
au midi ; on les y laissera ainsi se fortifier jusqu'au moment de Tappa- 
rition des boutons, puis on les rentrera de nouveau en ombrant légère- 
ment et en donnant le plus d'air possible. Les plantes ainsi traitées de- 
viennent vigoureuses, et par conséquent la floraison solide et éclatante. 
Ce travail pourrait s'éviter si la serre était construite de manière à pou- 
voir enlever les châssis. Une fois la floraison terminée, on les reph- 
cera de nouveau à l'air libre, à une exposition un peu abritée pour 
que le soleil puisse mûrir les graines et donner de la vigueur aux 
jeunes pousses qui doivent servir à la multiplicarion. C'est ordinai- 
rement d'août en septembre que le jeune bois est aoûté^ et que l'on 
s'occupe de la taille et du rempotage. On rabat les branches jusque sur 
le vieux bois, aussi sévèrement qu'on le fait avec les Rosiers. La terre 
que l'on prépare pour le rempotage doit être légère, mais riche en 
humus ; le compost dont on se sert avec le plus de succès est composé 
d'un tiers de terre franche, deux tiers de terreau de feuilles, auxquels 
on ajoute un dixième environ d'engrais, soit guano, poudre d*os ou 
autres. Les pots que l'on emploiera à cet usage seront plutôt étroits 
que larges, mais toujours en rapport avec la dimension et les besoins 
de la plante. Les arrosements, qui seront à peu près nuls en hiver, 
doivent être augmenfés à mesure que la végétation progresse et que 
les chaleurs augmentent. C'est alors le moment où les Pelargonium 
ont besoin de seringuages, et oà une légère dose d'engrais liquide 
facilitera singulièrement leur développement. Un litre sang de bœuf 
sur iOO litres d'eau, est un excellent stimulant que l'on peut appliquer 
deux fois par semaine. 

La multiplication des Pelargonium est des plus faciles, soit par 
bouture, soit par semis ou par greffes. On bouture de préférence, en 
automne, à froid et à l'ombre, en serre ou en plein air. — Il est bon 
d'observer que les boutures prises sur des sujets cultivés en plein air 
réussissent moins bien en serre. — Ces boutures se feront en terrines, 
dans une terre légère, sablonneuse; on aura toujours soin de faire 
la tranche bien nette et d'enlever les feuilles inférieures. 

Les semis se font aussitôt après la récolte des graines; celles-ci étant 



— i7l — 

très-tenues, il est inutile de les recouvrir; la terre doit être tamisée et 
tenue dans un élat d*humidité convenable; on placera les terrines en 
^erre ou sous châssis froids. 

On ne se sert avec avantage de la greffe que pour conserver des 
variélés précieuses; ces greffes se font en fente ou en placage sur des 
sujets vigoureux, d'un an au moins. 

Pour obtenir des exemplaires spécimen larges et peu élevés, voici le 
mode de culture adopté par les anglais, qui cultivent les Pelargonium 
à la perfection. Dès que la bouture est reprise, on la pince sur deux 
ou trois yeux; lorsque ces yeux ont poussé quelques feuilles, on les 
pince à leur tour et on abaisse an moyen de fils de plomb, retenus par 
les bords du pot; on continue ainsi â pincer et à abaisser jusqu'à ce 
que la plante déborde les bords du pot; une bonne culture exige que 
les branches latérales recouvrent et cachent mêmes les bords; on 
obtient ainsi des exemplaires de 40 centimètres de haut qui mesurent 
jusqu'à 5 ou 4 mètres de circonférence, et qui portent de 150 à 
200 bouquets de fleurs. On comprend que pour obtenir ce résultat, il 
faut n'épargner ni soins, ni engrais, ni arroscroents, ei que les pots 
doivent augmenter en laideur, en raison du développement de la 
plante. 

En hiver les Pelargonium réclament beaucoup de surveillance. 
On aura soin d'aérer aussi souvent que le temps le permet, et de ne 
chauffer que dans le cas où la gelée menacerait de pénétrer dans la 
serre. La chaleur artificielle ne doit jamais dépasser de + ^ à 6® R. 
Les panneaux seront ouverts chaque fois que la température exté- 
rieure est au-dessus de -f- â« R. 



~ 172 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

Celamnfa seandeMa, LiN. sp. pL ; Plum. gen. pi. ; C, Toiundifolia^ 
Salisb. Paradis. Lond. ; C. speciosa, Presl., Bot. Bem, — Bot. Mag.j 
pi. 5H8. — Fam. des Gesneriacées. — Didynamie Angiospermie. 

Sir W. Hooker dit, avec raison, que celle espèce est fort peu dis- 
tincte des C rotundifolia et speciosa dont elle ne diffère que par la 
couleur plus pâle de ses fleurs et par quelques légères différences de 
formes dans ses feuilles. €*est une jolie plante grimpante ascendenle, 
à fleurs assez grandes et nombreuses vers Textrémilé des rameaux ; les 
corolles, de deux pouces de longueur, sont velues et d'un rouge pâle 
ou rouge de chair. Les tiges sont un peu laineuses; les feuilles assez 
épaisses et ciliées. Elle est originaire des Indes occidentales (1). 

9t«Mseria paraëexa, ^. MooRE in Hook. Kew Gard.; Lomaria 
coriacea, Kze. in Lin.; Lomaria eriàpus, Kze. in Lin. — Bot. 
Mag.y pi. 512i. — Fam. des Cycadées. -— Diœcie Polyandrie. 

Plante réellement à formes paradoxales que Ton prendrait, sans le 
moindre doute, pour une fougère du groupe des Osmun datées y avant 
d*en avoir vu la fructification. Aussi ne doit-on pas s'étonner de lui 
avoir vu appliquer d'abord le nom générique de Lomaria. Cependant, 
quoique ses feuilles, très-grandes et parfaitement pennées, présentent 
une analogie frappante avec celles de plusieurs espèces é'OsmundacéeSy 
rien que l'aspect de sa tige charnue et tuberculeuse, de forme et de 
consistance de celles des Zamia, devait prémunir contre une erreur 
aussi grossière. Peut-être aussi cette plante fut-elle décrite sous le nom 
générique de Lomaria^ d'après un échantillon sec et sans tige. C'est 
une très-belle plante ornementale fort recherchée par les amateurs 
de Cycadées et de Fougères, Ses cônes ont exactement la forme de 
ceux des Zamia et des Cycas. Elle est originaire de l'Afrique méri- 
dionale (de Port Natal) d'où elle a été envoyée au jardin de Chelsea, 
par le docteur Stanger, en 1854. 

(i) Le Columnea scandens est une vieille plante qui figure depuis longtemps 
sur les catalogues des horticulteurs. {Note de la rédaction.) 



— 173 — 

AcATe HMieuiMMi» HooK.y Boî. Mag.j p]. 5122. — Fam, des Amaryl- 
lidées. — Hexandrie Monogynie. 

Très-jolie et nouvelle espèce naine, introduite du Texas dans les 
serres de la Société Royale d'Horticulture de Londres. Elle a beaucoup^ 
d'affinités avec 1*^4. saponarta (Lindl.) du Guatemala dont elle diffère 
cependant par la texture de ses feuilles et surtout par ses bords qui 
sont dentelés. Celles-ci sont d'un vert intense agréablement marbrées 
de tacbes plus foncées. La tige florale ne mesure qu'un pied à un pied 
et demi de long. Les fleurs, an nombre de dix à douze, sont d'un vert 
pâle, légèrement lavées de rose : nous supposons qu'elle est plutôt de 
serre tempérée que de serre chaude. 

«yiNira Meeier, De G. Prod.; Cacalia bicolor^ Roxh. FL Ind. — 
Bot Mag.y pi. 5123. — Fam. des Compositées. — Syngenesie Poly- 
gamie égale. 

Sans pouvoir avancer que c'est là une belle plante nous n'hésitons 
pas à avouer que c'est une curieuse plante qui, par son babitus, la 
forme et la couleur de ses feuilles, a bien plus de rapports avec une 
Solanée qu'avec une Compositée. La plante est vivace, à tige herbacée, 
de deux à trois pieds de haut; les feuilles sont assez grandes, irrégu- 
lièrement lobées ou incisées, d'un beau vert foncé dessus, pourpres 
dessons. Les fleurs, au nombre de douze à vingt, sont d'un jaune 
orange qui tranche assez singulièrement sur le vert et le pourpre des 
feuilles. A l'exception de la taille et des épines, le Gynura bicolor 
ressemble quelque peu au Solanum purpureum. Il n'y a pas longtemps 
que nous avons vu apparaître cette plante dans nos cultures et cepen- 
dant son introduction date de 1799^ époque à laquelle Sir J. Banks 
l'introduisit en Europe. Elle est originaire des Molluques. 

SERRE FROIDE. 

Rii«d«iieiidr«M smiiiiii, NuTT. M. S.; — Bot. Mag,, pi. 5120. —Fam. 
des Ericacées. — Decandrie Monogynie. 

Encore une des belles introductions que nous devons aux voyages 
de M. Boolh dans le Bootan. Ce Rhododendron, qui a beaucoup 
d'affinités avec le Rh. barbatum, est très-remarquable par la couche 
épaisse et tomenteuse qui revêt la face inférieure des feuilles. Les 



— 174 — 

fleurs, d*un rouge carmin extrémemenl vif, forment une tête globuleuse 
d*un diamètre peu considérable, mais d'un aspect brillant. Quelques 
macules noirâtres se détachent sur le lobe supérieur de la corolle. Ce 
Rhododendron a été trouvé en compagnie du Rh. Hookeri, Nutt., sur 
les versants Nord des passes connues sous le nom de LMung, 



GARTEN FLORA. 



Busenia cewpaciiflera, SPRiNG. ~ Fam. des Myrtacées — icosandric 

Monogynie. — Serre chaude. 

Belle plante ornementale , à grandes feuilles ovales-lancéolées 
oblongues, opposées et légèrement cordées à la base. Les fleurs sont 
petites, blanches, sortant par faisceaux de Tancien bois. 

Cette plante, originaire du Brésil, a été exposée en fleurs, à Saint- 
Pétersbourg, par le chef de cultures du général Malzal. 

«pirflMi ReeTeaiana, LiNDL., var. fl* pleno. — Fam. des Rosacées. — 
Icosandrie Polyandrie. — Pleine terre. 

Cette variété, qui surpasse même en beauté le Spirœa prunifolia 
fl. plenOj est une excellente acquisition pour la bordure des massifs 
peu élevés et convient aussi pour former des groupes isolés le long des 
pelouses. Le feuillage est bien fourni ; ses petites fleurs blanches sont 
nombreuses et forment des grappes en boule trés-élégantes d'un effet 
surprenant. 

picramiiu Riedeiii, Rgl. et Râch. ; — Garten Floray pi. 247. —Fam. 
des Térébinthacées. ~ Serre chaude. 

C'est à M. Riedel, professeur de botanique à Rio-Janeiro que le 
jardin botanique de Saint-Pétersbourg doit cette espèce qui lui a été 
envoyée, avec plusieurs autres espèces nouvelles et rares, sous le nom 
de Amyris species. Cette plante n*a du reste qu'une valeur botanique; 
c'est un arbrisseau à fleurs petites et insignifiantes; les feuilles seules 
sont assez belles et lui donnent quelque mérite comme plante orne- 
mentale : elles sont pennées, ayant 5 à 7 folioles ovales-lancéolées, acu- 
minées, obtuses entières, légèrement ciliées sur les bords. M. Regel lu 
cite comme une plante ornementale à feuilles toujours vertes. 



— 175 — 

ErcniMiachyfl laeiniata, Bunge;— Garten Flora, pi. 249— Fam. des 
Labiatées. -*- Pleine terre. 

Cet arbrisseau, de 4 à 6 pieds de hauteur, qui rappelle les Acanthua 
par son port, est originaire du Caucase d'où il a été introduit de graine 
au jardin botanique de Saint-Pétersbourg. La plante se distingue 
par un port noble, des Teuilles très-grandes (surtout les inférieures) 
bipennées, à pinnules linéaires et incisées, et par des fleurs grandes, 
jaunes, disposées par paquets verticillés sur de longs épis droits. Elle 
convient parfaitement pour être plantée en groupes isolés. 

Outre ces quatre plantes nouvelles et rares , le même journal , 
dans les quatre livraisons de cette année, donne des figures coloriées 
des plantes suivantes : 

Pœonia arborea splendida, à fleurs très-grandes, d'un couge foncé. 
— Cœlogygne cristata à belles fleurs blanches pendantes. — 5 nouveaux 
Pétunia admirables, obtenus par M. Christian Deegen à Kôstrilz. — 
Delphinium formosttm, Ilort., à fleurs d'un bleu intense. 



PLORIST AND FRUITIST. 

Dans la livraison N<^ 89 de ce journal, nous remarquons une figure 
coloriée d'un très-beau CatUeya à grandes fleurs blanches, à peine 
nuancées de rose et à grand tabelle à lobe central plan lavé de 
pourpre foncé. Le rédacteur du Florisi and Fruiti&t lui donne le nom 
de Lœlia speeies et se borne à dire qu'il a vu cette belle Orchidée en 
fleurs chez M. Veitch, horticulteur à Chelsea, lequel l'aurait reçu du 
continent sans indication de nom ni d'origine. Nous avons reconnu 
dans cette plante, le CatUeya Trianœi, de la N^^^^-Grenade, introduit 
depuis plusieurs années dans l'établissement de M. Linden à Bruxelles 
('t nous ne doutons pas que c'est de là qu'elle a passé dans les serres 
de M. Veilcb. 



— 176 — 



CULTURE MARAICHERE. 



L*année du jardinier ne commence pas comme Tannée de (oui le 
monde, au mois de janvier; elle commence au mois d'août, et c'est là, 
précisément, ce qu'il importe de ne pas oublier. Nous sommes à 
l'époque de plusieurs opérations importantes. Ainsi, par exemple, du 
45 au âO août, il convient de semer en riche lerre les choux qui 
forment la base de notre culture potagère, notamment les gros cabus 
blancs d'Allemagne, de Brunswick, de Winnigstadt, les choux cabbage, 
pain de sucre, cœur de bœuf, les choux de Savoie hâtifs à pomme 
ronde ou allongée, les choux rouges de diverses sortes, même des 
choux-fleurs. On les repiquera vers la fin de septembre, en pépinière, 
et à la sortie de l'hiver, l'on aura du plant pour la vente et pour les 
transplantations à demeure. Vers la fin d'août, on peut déjà aussi 
semer les épinards, en vue du printemps, Toignon blanc ordinaire 
pour le repiquer à l'automne, la valérianelle ou mâche, etc. A propos 
de ces semis d'arrière-saison, nous devons rappeler à nos lecteurs 
qu'ils sont d'autant plus importants pour ce qui regarde les plantes 
annuelles qu'eux seuls sont susceptibles de fournir de la graine de 
bonne qualité. Supposons que l'on ait affaire à des épinards et â du 
cerfeuil, qui se trouvent dans le cas précité, nous prendrons constam- 
ment notre semence sur ceux d'automne qui auront passé l'hiver, 
jamais sur nos cultures de printemps. Pourquoi cela? Parce que les 
plantes d'arrière-saison ont plus de pied, plus de vigueur, plus de 
racines, parce qu'elles ont été mieux nourries que les autres, par con- 
séquent, qu'elles résistent mieux aux liâles, aux sécheresses de mars 
et d'avril et offrent, sous tous les rapports, les caractères d'une végé- 
tation plus complète. D'ailleurs, comme résultats, les faits sont là, 
et alors même que nos explications laisseraient à désirer, nous n'en 
devrions pas moins nous incliner devant les faits en question. 

C'est aussi le moment de propager une méthode adoptée par les 
maraîchers de Paris et qui pourrait l'être sans inconvénient dans la 
plupart des contrées. Nous voulons parler du semis des carottes et 
panais destinés à servir de porte-graines l'année suivante. Vous savez 
qu'il est d'usage, chez la plupart de nos jardiniers, de mettre de côté, 



— 177 — 

à l'approche de Thiver, un certain nombre de rdcînes bien Conformées, 
de les conserver en cave, au cellier ou en silos, et de les replanter au 
printemps à titre de semenceaux. Le procédé n^a rien de repréhen- 
sible assurément, et nous donne des produits parfaits, mais avec lui, 
on a toujours à craindre les dégâts des souris, les cas de pourriture, 
un commencement de végétation anticipée et quelques inconvénients 
après la replantation. Le passage de la cave à la pleine terre, les brus- 
ques changements de température détruisent de temps à autre les jeunes 
pousses ou déterminent la décomposition rapide de la racine-mére. 
Sur une douzaine de racines que nous transplantons ainsi pour nofre 
usage personnel, nous nous attendons toujours à en perdre au moins 
deux ou trois. Avec le procédé des maraîchers de Paris, nous n'avons 
pas à appréhender les effets des transitions brusques. Il consiste à 
semer les carottes et les panais en août, à les couvrir de feuilles 
sèches en hiver, à tes découvrir dès que les fortes gelées ne sont plus 
a craindre, à les arracher en mars, à mettre de côté toutes les laides 
racines et à replanter toutes celles qui présentent une peau lisse et 
une belle conformation. Cette méthode a le double mérite d'être com- 
mode et expéditive; elle a de plus l'avantage de prévenir toute végé- 
lalion étiolée, point très-essentiel à obtenir, selon nous, aussi bien 
chez les carottes, panais et navets que chez les pommes de terre de 
plant ; mais, l'on est tenté de se demander : 1* si les semis déracines 
Taits en août n'auront pas trop à souffrir des rigueurs de l'hivernage ; 
jt^ si les graines provenant de plantes^racines incomplètement déve- 
loppées vaudront celles que nous reliions de racines arrivées à leur 
développement complet. 

Pour ce qui concerne la première question, nous n'avons guère 
d'inquiétude, et voici pourquoi : les racines d'arrière-saison résistent 
ordinairement mieux à la gelée que celles qui ont atteint leur volume 
normal. Nous savons tous que les jeunes navets traversent mieux 
rhiver que les navets bons à récolter et qui se dépouillent de leurs 
feuilles. Ceux-ci ont achevé leur carrière, fini leur existence et sont 
prêts à se décomposer ; les autres, au contraire, sont encore pleins de 
sève et de vie, c'est-à-dire pleins de force et n'attendent que le moment 
favorable pour poursuivre leur développement. Or, il nous semble 
qu'il doit en être ainsi de la carotte, que sa racine jeune doit mieux 
résister que la racine vieille, même sous les climats réputé;»^ rigoureux, 
attendu que les rigueurs de ces climats sont d'ordinaire combattues 



— I7S — 

par des neige^s abondantes et que Dieu mesure l'épaisseur de la four- 
rure à Tintensilé du froid. Dans FArdenne même, nous croyons donc 
que les jeunes carottes peuvent supporter les inclémences de la rude 
saison. 

Pour ce qui concerne la seconde question, nous éprouvons quelque 
embarras et l'avouons trés-humblement* Il nous en coûte d'admettre 
que les petites racines, arrêtées dans le cours de leur végétation, soient 
Hptes à fournir d'aussi bonnes graines que celles semées au printemps 
et arrachées vers la fin de septembre ou en octobre. Cependant, les 
résultats se dressent devant notre hésitation , et nous sommes bien 
forcés de reconnaître que les semences, ainsi faîtes par les meilleurs 
maraîchers, valent les nôtres, faites par d'autres moyens. On pourrait 
peut-être expliquer cette anomalie apparente en comparant la puis- 
sance vitale et l'état des vaisseaux séveux chez les plantes de conserve, 
avec la puissance vitale et l'état des vaisseaux séveux chez les plantes 
maintenues en terre. On pourrait admettre, en outre, que les tissus 
végétaux se perfectionnent | même dans les racines qui n'ont pu se 
développer toute fait, qu*elles émettent peut-être plus de chevelu que 
les autres, et que n'ayant point à souffrir de l'étiolement et des brus- 
ques changements de température, elles maintiennent, sous ce rap- 
port, des avantages qu'elles eussent perdu au complet développement 
et durant le séjour en cave. 

Nous voudrions pouvoir recommander l'application de la même 
méthode pour les semenceaux de scorsonères et de salsifis, mais il 
nous semble que des semis d'août laisseraient à désirer et qu'il vaut 
mieux s'attacher à ceux du printemps, d'autant plus que les scorso- 
nères et les salsifis d'un beau volume passent fort bien Fhiver à de- 
meure. Seulement, nous nous élevons de toute notre énergie contre 
les mauvais jardiniers qui prennent leur graine sur les scorsonères 
qui montent la première année. Pourquoi ne la prennenl-ils pas aussi 
sur les jeunes carottes qui s'emportent et se mettent à fleur avant 
l'heure? Ce ne serait ni plus ni moins déraisonnable, et en continuant 
pendant une série d'années à suivre une pareille voie, ils arriveraient 
à compromettre nos cultures les plus importantes. Les plus intelli- 
gents, nous nous empressons de l'établir, ne récoltent pas leur 
semence sur des sujets de l'année, s'emportant ou filant pour cause 
de malaise quelconque; ils ont le bon esprit d'attendre la seconde 
année et de laisser des carrés en réserve au moment de l'arrachage 



— 179 — 

des racines qui a lieu pendant le carême. Dans ces conditions, la 
semence récoltée nVst point parfaite sans douie, mais elle est accep- 
table, et s'il s*y trouve du mauvais, il s*y trouve également du bon. 
Pour faire les choses convenablement, il faudrait, au printemps, dès 
que les pousses des scorsonères et des salsifis d'un an se montrent, les 
arracher, les trier et replanter les racines régulières seulement. 
Comme la graine hérite des qualités et des défauts de la plante-mère 
et nous les transmet fidèlement, nous avons un intérêt clair à sup- 
primer les défauts et à ne conserver pour semeuceaux que tes racines 
irréprochables. Avec la méthode ordinaire, nous ne savons pas si nos 
scorsonères et salsifis pour graines ont des racines bien conformées , 
puisque nous ne les transplantons point. Nous laissons fleurir tous 
les sujets indistinctement, en sorte que nous récoltons, pêle-mêle, de 
la semence de belles racines et de la semence de laides racines, qui 
nous transmettent : celle-ci les beautés de la mère, celle-là ses formes 
défectueuses. Cette simple observation nous parait de nature à ouvrir 
les yeux des maraîchers et à leur faire adopter le procédé de replan- 
talion. 

Nous ne terminerons pas sans dire un mot de Tétat de nos cultures. 
Après avoir beaucoup souffert d'un excès de pluies battantes, elles 
souffrent beaucoup aujourd'hui d'une sécheresse excessive. Les choux 
de toutes sortes sont très-compromis; les racines ne prendront plus, 
quoiqu'il arrive, le volume qu'on était en droit d'en attendre. Les 
pommes de terre ont donné et donnent encore des inquiétudes, mais 
il faut se méfier des exagérations. Les cultivateurs onl, en général, une 
tendance marquée au pessimisme. 

Vous voudrez bien remarquer, en passant, que les premiers signes 
de la maladie ont suivi les pluies abondantes et coïncidé avec les 
alternatives de journées brûlantes et de nuits froides. Avec le retour 
de la chaleur et des nuits douces, le mal s'est arrêté. Reprendra*t-il 
sa marche à la suite des pluies qui tombent en ce moment? C'est à 
craindre. 

P. JOIGNEAUX. 



— i80 — 

REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suile.) 

A deux petites lieues de Gand, au milieu de ces fertiles plaines des 
Flandres, entrecoupées ça et là de petites forêts ou de lignes d*arbres 
qui rompent la monotonie du paysage, on aperçoit une charmante 
habitation moderne, entourée d'eau, se détachant coquettement du 
fond de verdure qui Tenvironne. C'est là le château de Destelbergen où 
le baron Heynderyckx, de Gand, a accumulé une des plus impor- 
tantes collections de plantes rares et précieuses que possède la Bel- 
gique. Nous disons accumulé dans toute l'acception du mot, car nulle 
part on ne voit réunies, dans un si petit espace, des collections plus 
variées et plus intéressantes. Il y a réellement de tout; des Azalea^ 
des Rhododendron, des Camelliaf des Conifères, des Amaryllis, des 
Fougères, des Pelargonium, des Cycadées, des Palmiers, des plantes 
panachées de serre, des Orchidées, etc., elc; tout cela se trouve casé> 
serré, superposé, dans une infinité de petites serres adossées les 
unes aux autres, en amphithéâtre, et que domine un corps de bâti- 
ment vitré, d'un fort bel aspect, situé sur le point culminant d'une 
butte arlifîciclie d'où l'on domine les jardins et les campagnes envi> 
ronnantes. C'est dans ce bâtiment, dont le centre est une rotonde ter- 
minée en dôme, très-élevée, que sont logées les grandes plantes 
ornementales de serre froide : les Araucaria, les Dammara, les 
Pinus, les Banksia, les grands Camellia, Rhododendron, Azatea et 
les Acacia de la Nouvelle-Hollande. Les plus petits exemplaires ne 
mesurent pas moins de trois mètres de hauteur ; les Araucaria excelsa, 
Cunninghamii et Brasiliensis, le Damara alba, le Banksia serrata ,. 
les Acacia longifolia ei pendula, puis un Balantium antarticum se 
faisaient remarquer par leur belle forme et leur taille extraordinaire. 
L'aile gauche de cette serre récèle une collection de Palmiers et de 
Cycadées de grand mérite; on y remarque surtout, pour la force des 
exemplaires : Chamœrops excelsa, Chamœrops tomentosa, Chamœrops 
palmata, Phœnix spinosa, Sabal Adansonii, Sabal Blackbumiana, 
Thrinax parviflora, Oreodoxa Sanchona (très-rare), Pinangœ Nenga^ 
Areca sapida, Calamus niger, Chamœdorea fenestrata, Latania Corn- 



- 181 — 

mersoniiei Astrocaryum mexicanum ; de superbes CyccLS revoluta, 
Cycas eircinaliSf Ceratozamia mexicana el Dion edule; des Pan- 
danus furcatus, candelabrum et inermis fort beaux; un Angiopteris 
evecta magnifique, un Medinilla magnifica colossal el quelques belles 
espèces de lleliconia. 

L'aile droite contient une collection de Camellia de près de 500 va- 
riétés. Celte serre nous parait peu favorable à ce genre de culture, 
à en juger d*aprés les tristes plantes qui s'y trouvaient. Une atmos- 
phère trop sèche pendant l'hiver, peut-être trop de chaleur, sont 
cause de letat maladif de toute cette collection. 

Chacun a pu admirer à la dernière exposition vernale de Gand les 
Azalea du baron Heynderyckx ; ce sont des exemplaires admirables et 
supérieurement bien cultivés. Le feuillage, disions-nous alors, dispa- 
raissait sous la masse des fleurs. 

Sa collection d'Amaryllis jonii également d'une grande réputation. 
M. le baron Heynderyckx en possède des milliers; c'est une de ses 
cultures favorites. 

Les huit ou dix petites serres qui s'adossent au bas des serres prin- 
cipales contiennent une infinité de plantes ornementales, de plantes à 
fleurs et à feuilles ornées, telles que : Rhopala, Aralia, Brownea, 
Ixora, Gloxinia, Gesnériacées, Bégonia, Pavetta, Maranta, etc. ; en 
général la plupart des plantes à la mode, mises récemment dans le 
commerce, s'y trouvent. 

Ce qui attira particulièrement notre attention, ce furent les Orchi- 
dées. La collection est très-importante; c'est à elle que le baron Heyn- 
deryckx doit la grande réputation dont il jouit à juste titre. Nous 
n'exagérons pas en taxant à 500 espèces le nombre des Orchidées qui 
font partie de sa collection. En général les spécimen sont d'une belle 
taille et d'une bonne culture. Nous avons remarqué les espèces sui- 
vantes qui se distinguent par leur force ou par leur rareté : 

Caltleya crispa, C. crispa purpurea, C. Perrinii, C. Mossi», 
C. Mossiœ superba, C. guttata, Brassia maculata, Epidendrum auran- 
tiacum, E. viosciduni, £. Stamfordianum, Odontoglossum Pescatorei, 
0. naevium (très-rare), Aerides odoratum, A. odoratum majus, 
A. crispum, Angrœcum eburneum, A. bilobum, Sobralia macrantha, 
Uropedium Lindenii, Vanda Roxburghii, V. tricolor, V. teres, 
V. cœrulea (magnifiques exemplaires), Chysis Limminghii (très- 
rare), Dendi*obium nobile Wallichii, D. Paxtonii, D. Gibsonii , Lœlia 



— i8â -^ 

purpurata, L. acuminata, L. snperbiens, Saecolabium retusum et 
S; Biumci. 

Malgré son âge avancé, le zèle de M. le baron Heyndcryckx pour 
rhorlicnlture ne se refroidit pas ; toutes les expositions de Belgique 
doivent en grande partie leur splendeur aux contingents que cet 
ardent amaleur leur envoie. Son médailler est la preuve des succès 
remportés à Gand , c^ Bruxelles, à Namur, à Mons, à Anvers et à 
Malînes. 



BIBIJOGRAPHIE. 

NOTICE POMOLOGIQUE, 

Par M. J. DR LiRoif o'Airoles. 
(Suite et fin: — Voir la livraison précédente, page 165.) 

J'examine d'abord le premier travail. 

Dans sa liste synonymique historique des Poires, l'auteur s'est 
appliqué à simplifier h classification des nombreuses variétés» en rap- 
prochant d'un nom primitif les synonymies qui en dépendent. Il s'est 
tiré avec bonheur de ce travail pénible, fastidieux ; 245 variétés sont 
décrites ; il annonce que plusieurs centaines sont à l'étude. On trouve 
dans chacune de ses descriptions très*snceinctes, le degré de vigueur 
et de fertilité de l'arbre, le mérite du fruit et son volume, l'époque de sa 
maturité, sa synonymie, quelquefois l'origine et l'histoire de la variété, 
les noms des ouvrages qui les citent, les décrivent ou les figurent. 

Dans la sous-division des fruits inédits, nouveaux ou peu répandus, 
M. d'Airoles en décrit i62, dont plusieurs le sont pour la première fois ; 
il passe en revue la végétation, la forme et le degré de fertilité de 
l'arbre, le volume du fruit, sa qualité, le pédoncule, le calice. Il est 
regrettable qu'il ait omis de parler des yeux, de la couleur des scions, 
des feuilles et de la fleur, détails importants qui rentrent dans les tra- 
vaux du monographe. 

Il a eu la bonne pensée de figurer chaque fruit par un dessin au trait; 
ce mode de reproduction, peu coûteux, met à même les jardiniers 
avides de s'instruire, de pouvoir s'accorder l'acquisition de l'ouvrage. 

Il me reste à parler de la deuxième partie de la Notice, coup d'oeil 
sur V arboriculture fruitière, et des chapitres réunis sous le titre d'o6- 
servations utiles. 



— 185 — 

M. d'Airoles donne d'abord quelques principes élémentaires d'or- 
ganogruphie et de physiologie végétales, dont il a emprunté une 
grande parlie aux éléments de botanique d'Achille Richard. Il ap- 
prendra ainsi à un grand nombre de jardiniers même habiles, à dis- 
tinguer le fruit d'une graine et dans le fruit le péricarpe de la 
graine; puis il traite très longuement de Vhyhridation naturelle et arti- 
ficielle, citant lés opinions de Seringe et de M. Lecoq. Certains juge- 
ments de fauteur m'ont paru un peu aventurés ; il me serait impossible 
de les discuter dans un article de journal horticole. Cette besogne 
prendrait trop de place et n'intéresserait pas des praticiens; j'ai pour- 
tant une peine infinie à laisser passer une supposition de M. de Liron 
d'Airoles, qu'il serait assez disposé à établir en fait. 

« Nous sommes portés à croire, dit-il, que l'hybridation peut avoir 
un effet simultané sur la chair des fruits comme sur les graines» » 
Je répondrai : le pollen, organe générateur masculin, ne peut agir que 
sur le pistil, organe générateur féminin. — L'ovule fécondé est une 
génération nouvelle, une individualité d'abord renfermée dans les en- 
trailles du péricarpe, dont il tire sa nourriture, mais sur lequel il n'a 
aucune action, et j'affirme en laissant dire certains jardiniers, forts 
seulement de leur routine, qu'en plantant par exemple un pied de 
melon, provenant d'une semence d'un bon porte graine^ contre un pied 
de citrouille, j'affirme que les fruits de ce pied de melon auront les 
qualités inhérentes à sa variété; mais je ne conseillerais pas de semer 
l'année suivante des graines prises sur ces fruits là. 

Il termine son mémoire sur l'arboriculture fruitière par des citations 
curieusement extraites de nos vieux auteurs, d'Olivier de Serres, et de 
son Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, et de la Quintinye; 
par une liste des variétés anciennes de Poires, d'après Columelle, et 
les deux auteurs cités, et enfln un paragraphe instructif est réservé à 
la synonymie. 

Je termine par un court examen des chapitres portant le titre 
d'Observations utiles. 

Dans celui sur la reproduction des arbres fruitiers par semis, l'au- 
teur juge que le sujet sera d'autant plus long à fructifier que les arbres 
seront plus serrés. — Plus loin, à l'article plantation et conduite des 
jeunes poiriers, il conseille la suppression du pivot et la plantation à 
i mètre carré d'abord, puis quelques années après à une plus grande 
distance, et d'ailleurs la transplantation lui fournit, dit-il, un moyen 
de hâter la fructification. 

Ainsi, d'une part, par la suppression du pivot et par la transplanta- 
tion, on fait éprouver un malaise à l'arbre, qui sera favorable à sa mise 
à fruit; d'autre part, la plantation espacée lui donne de la vigueur et 
doit contre-balancer, selon moi, les bons effets du premier traitement. 



— 184 — 

MM. les semeurs émérites vont rire de pitié, je me risque à leur 
conseiller une méthode que je n*ai ni pratiquée ni vu pratiquer, mais 
que je suis fondé, par induction, à croire bonne. Dans tous les cas, il 
en coûtera peu de Tessayer, je dirai donc à ces messieurs : quand vous 
enlevez vos jeunes sujets de la pépinière mère, pourquoi, après avoir 
supprimé le pivot, ne les planterîez-vous pas en cordons verticaux sur 
deux rangs, espacés les uns des autres de 40 centimètres dans la ligne 
et à 15 centimètres entre les rangs? Puis laissant sur le terrain un 
espace vide de 3 mètres de largeur, on recommencerait deux autres 
rangs, et opérant le pincement des bourgeons latéraux, le cassement, 
et laissant filer Tceil terminal, taillant en sec selon Toccurence, usant 
ainsi la vigueur de l'arbuste pour le forcer à produire. N'agit-on pas 
ainsi aujourd'hui à l'égard de toutes les espèces d'arbres fruitiers, et 
n'est-il pas reconnu que les arbres en cordons se mettent à fruit infi- 
niment plus vite que ceux plantés à grandes distances ? 

Si on reconnaît plus d'énergie à un arbre de semis qu'à un arbre 
greffe, raison de plus, me semblerait-il, de dompter d'autant sa force, 
afin de faire surgir des dards et des brindilles. 

Au chapitre sur la possibilité d'une classification de poirier^ l'au- 
teur juge la chose à peu près impossible, voici la raison qu'il en 
donne : 

c Dans une poire il y a la forme et la qualité. La forme, cette base 

» du classement de la vue est rarement suivie par la qualité Telle 

)* poire qui affecte plus habituellement la forme de ce qu'on est con- 
» venu d'appeler un Beurré , un Doyenné, un Bon-Chrétien, un Ber- 

* gamote, n*aura pas avec cette forme les qualités du type qu'elle pré- 

• sente à l'œil. Dans un tel état de choses, quel principe adopter pour 
» une classification? Là est la difficulté. En se fixant sur la forme, on 
» aura des centaines de poires dont les qualités seront sans analogie; 
» en se basant sur le goût, on aura la diversité de forme la plus dis- 
» parate. » 

Ces lignes sont très-sages. Telle est bien la manière de voir du savant 
et judicieux auteur du Jardin fruitier du Muséum, qui a biffé les 
noms prétendus caractéristiques de Beurré, Bon-Chrétien, Berga- 
mote, etc. 

M. d'Airoles fait un beau rêve quand il nous entretient de la néces- 
sité des monographies de fruits sans luxe, à la portée de tous les tra- 
vailleurs. Mais des gravures nombreuses et soignées doivent toujours 
accompagner les monographies importantes, et j'avoue n'avoir jamais 
rencontré sur mon chemin des monographies à bon marché. 

M. d'Airoles n'a pas eu la prétention de nous en donner une. Sous 
le titre modeste de : Notice pomologique, il a trouvé le secret d'inté^ 
resser et d'instruire les différentes classes de la société. Chacun, n'im- 



~ 183 — 

porte sa condition, recueillera dans ces brochures des renseignements 
excellents. 

M. d'Airoles a bien voulu me prévenir qu'il donnerait suite à ses 
Notices^ et je m'en félicite avec le public. Qu'il accomplisse donc son 
programme. J'avoue que je verrais avec douleur cesser une œuvre en 
si bon chemin de vulgariser la connaissance des fruits. 

Challrait (Marne), 20 juin 1859. 

Comte Léonce de Lambertye. 



EXPOSITIONS. 



SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. 

COMPTE RENDU DE LA TS""' EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES, 
OUVERTE LES DIMANCHE 17, LUNDI 18 ET MARDI 19 JUILLET 1859. 

Les amateurs de Flore de noire capitale se rappelleront avec plaisir 
la brillante exposition qui a été inaugurée, il y a un an, dans notre 
S4iperbe Jardin Zoologique. Le retentissement et l'éclat tout excep- 
tionnel de cette fête florale, ont décidé Tadminislration de la Société 
à abandonner définitivement l'ancien emplacement des bas-fonds du 
Parc et à accepter la gracieuse offre du Conseil d'administration du 
Jardin Royal de Zoologie et d'Horticulture, qui a généreusement mis 
son magnifique local à sa disposition. Comme l'année précédente, on 
a choisi la belle pelouse qui se déploie, en légère pente, entre le corps 
de bâtiment principal du jardin et le bassin des Loutres. Cet empla- 
cement, avec ses beaux massifs d'arbres qui promettent aux visiteurs 
et aux plantes un abri contre les fortes chaleurs du jour; par sa 
situation dans les bas fonds à proximité de la belle et grande nappe 
d'eau dont l'évaporation contribue au rafraîchissement de l'atmosphère 
environnante; enfin avec ses allées sombres, sinueuses et pittoresques 
qui donnent de l'imprévu aux abords de l'exposition, cet emplacement, 
disons-nous, est, dans celle brûlante saison, le' plus favorable que 
l'on pouvait choisir. Aussi quelle que soit la majesté du cadre qui 
l'entoure, l'exposition présentait le coup-d'œil le plus saisissant. 

Au centre de la grande pelouse se déploie une immense fente circu- 
laire de cent mètres de circonférence; elle a pour pivot un arbre 
centenaire dont la cime en pyramide forme la flèche. Cette tente abrite 
une forêt en miniature d'un délicieux effet, composée de la masse des 
plantes ornementales tropicales, alternant avec des groupes de plantes 
fleuries. 

AOUT 1859. 10 



— 186 — 

Non loin de là, entre deux grands massifs, s*éiève une charmante 
tente rayée bleu et blanc, où Ton peut admirer ces formes hétéroclites 
et paradoxales des tropiques; nous voulons parler des Palmiers, des 
Orchidées, des Bégonia et des plantes panachées de serres, ainsi que 
les arbres fruitiers et plantes officinales exotiques. 

Aux avant-postes de f'exposîlion sont deux pavillons, l'uu à droite, 
sous une allée ombragée, qui abrite les espèces fleuries délicates, 
Tautre à gauche où brille le buste de S. M. le Roi au centre d'un 
parterre de fleurs. 

M. Linden, Directeur scientifique de la Société Royale de Zoologie 
et d'Horticulture de Bruxelles, a contribué pour la plus large part à la 
splendeur de celte exposition. Douze concours ont été remplis par lui 
seul, et plus de deux cents plantes rares, nouvelles et ornementales, 
dignes représenfanls de la végétation de l'Asie, de l'Afrique, de l'Amé- 
rique et de l'Australie, nous donnent une idée plus ou moins vraie de 
la végétation luxuriante de ces diverses parties du globe : 55 plantes 
ornementales, 56 plantesnouvellement introduites en Europe, 5 plantes 
nouvelles et remarquables, 58 Orchidées, 23 Palmiers, 2 Fougères arbo- 
rescentes, 40 Fougères diverses, 25 Broméliacées, 50 plantes de serres à 
feuilles panachées, 50 Bégonia et 50 arbres fruitiers et plantes utiles des 
tropiques, font partie de ce formidable envoi. Quoique toutes soient 
très-remarquables et de premier ordre, nous devons nous contenter 
de ne citer que les plus belles d'entre les belles; ce sont parmi les 
espèces nouvellement introduites : Gupanîa Pindahiba , Dracœnopsis 
sp. nova, Icica nucifera, Eriostigma catalpsefolia, Lomatia elegantis- 
sima, Oreopanax digitatum, Pandanus cuspidatus, Rhopala crenata, 
Petrophila pulchella, Gentradenia grandifolia, Yaccinium salignum; 
parmi les Orchidées : Aerides affine, A. Fleldingii, A. odoratum majus, 
A. quinquevulnerum, Cattleya Acklandiae et Leopoldii, Odonto- 
glossum hastilabium et Reichenheimii, Vanda suavis, V* tricolor 
formosa, V. tricolor cinnamomea, Dendrochilon filiforme, Odonto- 
glossum nebulosum et 0. Hùgelii; parmi les espèces nouvelles et 
remarquables : Arctocalyx sp. nova et Gynura bicolor ; enfin parmi 
les Fougères en arbre : Alsophylla australis et Hemitetia acuminala. 
Ajoutons que ses Bégonia sont admirables, ses Fougères, plantes à 
feuilles panachées (de serre), Broméliacées, arbres fruitiers des tro- 
piques et Palmiers, d'une beauté et d'une distinction bien rares. 

Après ce contingent, le plus considérable est celui exposé par 
M. Schram, Directeur de la Société Royale d'Horticulture de Bruxelles. 
Il se compose de quatre collections de grandes plantes ornementales, 
telles que Palmiers, Gonifères, Fougères, Dracœna, Yucca, Pince- 
nectilia , Bonapartea et Agave. Excepté les Fougères , qui sont 
médiocres, toutes les autres plantes brillent par leur taille et leur 



- 187 — 

beauté ; il y a surtout des Palmiers ainsi que quelques Conifères d'une 
force extraordinaire. Parmi ces derniers on remarque particulièrement 
les Araucaria excelsa et Cunninghamii, puis le Cryptomeria japonica 
qui ne mesurent pas moins de 16 pieds de hauteur. 

Un des envois les plus méritants, tant sous le rapport du nombre 
que sous celui de la belle culture et de la rareté des exemplaires est 
sans contredit celui de M'"^ Legrelle d'Hanis, d'Anvers. Sa collection de 
Cnladium est le bijou de l'exposition; les G. Ghantinii et argyriles 
sont de véritables merveilles. Le lot de 67 plantes panachées, de serres, 
est admirable. Douze espèces de Maranta, des Dracœna, PaveCta, 
Croton, Billbergîa, Campylobotrys, Bégonia , Caladium , Anœcto- 
chilus, etc., font partie de ce brillant envoi. 

M. Vanden Ouwelanl, Président de la Société d'Horlicnltnre de 
Laeken, a produit un magniûque lot de i50 plantes diverses en fleurs 
pour le 2<^ concours. Il y a des Yucca, des Dracœna, des Bégonia, des 
Hortensia, des Fuchsia, des Héliotropes, des Pelargonium, des Géra- 
nium, des Phlox, Erythrina, OEillets, Ganna, etc., dont le mélange 
est d'un effet charmant. Il y a surtout un Phlox decussata à fleurs d'un 
bleu violet strié très-distingué. Ge joli groupe de plantes a été désigné 
pour servir de cadre au buste du Roi et se trouve sous la gracieuse 
lente qui décore l'entrée de l'exposition. 

Le même a exposé une collection de 68 espèces de Gonîfères d'une 
grande beauté. On y remarque des exemplaires très-rares et d'une 
belle taille; entres autres : le Pinus Russellianus, le Gingko biloba, le 
Salisburia adiantifolia, les Araucaria Bidwilliana, Gunninghamïi et 
lanceolala, l'Abies Nordmanniana, deux Pinus Pinsapo d'une rare 
dimension, plusieurs Gupressus funebris de six pieds de hauteur, le 
Dacrydium cupressoides , le Podocarpus longifolius pendula et un 
Gedrus Deodora pendula de six pieds. 

Pour la belle culture, M. Vanden Ouwelant a exposé une Passiflora 
cœrulea cultivée en arbre, en boule, qui a déjà remporté quatre 
premiers prix. 

Le !•'• concours, le plus bel envoi de 75 plantes au moins, bien 
fleuries et bien cultivées, a été supérieurement et dignement rempli 
par M. J.-B. De Koster, à Bruxelles. Le lot exhibé par cet habile 
horticulteur dépasse même, à notre avis, les conditions réclamées. 
Ses plantes, au nombre de 86, sont réellement admirables sous tous 
les rapports. On y remarque des Hortensia {Hydrangea hortensis), 
à fleurs bleues et à fleurs roses, des Fuchsia, Grassula coccinea, 
Lilium lancifolium, lauriers-rose (Nerium oleander) à fleurs doubles, 
Justicia carnca, Veronica et Glethra qui s'afi'aissent sous le poids des 
fleurs. Les Dracœna ferrea et terminalis sont d'une fort belle cul- 
ture. 



— 188 — 

Parmi les plantes ornementales on distingue le contingent fourni par 
M. Lubbers, horticulteur, à Ixelles. Ses Yucca, ses Dracœna, Agave, 
Palmiers, Fougères de serre froide, Broméliacées et Scitaminées, au 
nombre de 60 espèces différentes, sont remarquables par leur choix 
et leur taille. Le même exposant a aussi fourni une jolie collection de 
75 Bégonia, parmi lesquels on admire les B. Queen Victoria, Lazuli, 
umbilicata, picta et Rex. 

M"»« veuve Bresiers, horticulleur à Schaerbeek, a exposé un lot 
remarquable de Yucea, Agave, Bonapartea, Dasylirion et Dracœna ; 
42 espèces diverses de ces genres si recherchés aujourd'hui, contribuent 
largement à Tembellissement de l'exposition. 

M. Forckel directeur des serres du Roi, à Laeken, a exposé quelques 
plantes d'un grand mérite; ses Lisianthus Russellianus sont trés- 
attrayants; le Schomburgkia libicinis se voit rarement si bien fleuri, 
ses Ixora sont parfaits de forme et de fleurs. 

M. DeGreef, horticulteur, à Laeken, a fourni un superbe contingent 
de plantes fleuries; ses 80 plantes de pleine terre, ses 60 Pelargonium 
zonales, ses 50 Lantana sont d'un très-bel effet. 

La collection de Pelargonium à grandes fleurs, de M. Warocqué, de 
Mariemont, et celle de 60 variétés de M. Halkin, à Ixelles, ne laissent 
rien à désirer. Les véritables connaisseurs seront bien embarrassés 
pour décerner la palme à Tune d'elles. 

Une collection considérable et très-bien choisie de plantes panachées 
de serres est exposée par M. Pellier, horticulteur à Schaerbeek. 

Au milieu de la masse des plantes exposées, on voit briller un groupe 
de 25 Gladiolus, de M. Henri Vanderlinden, d'Anvers, qui réclame, à 
juste titre, l'attention des visiteurs. 

M. A. VanGeert, horticulteur, à Gand, expose un Laporlea crenulala, 
à titre de plante nouvelle, de beaucoup de mérite. 

Une charmante collection de Pétunia à fleurs doubles, de M. G. De 
Kerck, horticulteur à Saint-Josse-ten-Noode, est fort remarquée. 

Les OEillets flamands de M. J. Steynen, jardinier à Molenbeek-Saint- 
Jean, sont d'un mérite réel. La floraison est parfaite et la variété de 
couleurs des plus bizarres. 

M. C. De Craen, horticulteur à Bruxelles, a exposé 2 Amaryllis de 
semis assez distingués, ainsi qu'un Ëucbnidia bartonioides également 
de semis et d'une floraison continue. 

Trois collections de Fuchsia se disputent la palme : celle de M. Van- 
d erkindere à Uccle, comprenant au moins 255 variétés et des meilleures ; 
celle de M. Coene, horticulteur a Laeken, est encore supérieure; la 3"« 
appartenant à M. Gornelissen, horticulteur à Saint-Josse-ten-Noode, est 
peu nombreuse, mais elle a le mérite de la grande nouveauté; ce sont 
des Fuchsia à fleurs doubles obtenus de semis par l'exposant. 



-- 189 — 

Outre la collection de-Petunia de M. De Kerk, on remarque encore 
trois jolis lots de ces plantes, appartenant à MM. Willeins frères, horti- 
culteurs à Ixelles, Coene, déjà nonamé, et Vandervee, horticulteur, à 
Etterbeek, Ce dernier a également exposé deux très-beaux lots de Roses 
et de Dahlia en pots. 

Une collection très-gentille de Pelargonium à feuilles panachées est 
exposée par M™« Verhuist, à Stalle. 

Enfin, les roses coupées de M. Yanassche, horticulteur à Ixelles, 
Vandievoet fils, de Meysse, et Vandervee, déjà cité, THeliotropium 
peruvianum de M. Van Baerlem, propriétaire à Saint-Gilles, le Hoya 
carnosa (exemplaire colossal), de M. De Roster, le Cereus serpentinus, 
de M. Ch. Vandermeulen, de Bruxelles, les Roses trémières et la 
superbe collection de Gloxinia de M. Leroy, les fleurs coupées de pleine 
terre et en corbeilles de M. Drugman, administrateur de la Société, les 
trois superbes bouquets de M. De Saegher, de Molenbeek-Saint-Jean, 
et les fleurs coupées de Pétunia de M. Malou, contribuent grandement 
à Tembellissement de l'exposition. 

Les meubles de jardin de MM. Lebrun, de Schaerbeek et Ruelens, de 
Bruxelles, sont d'une légèreté et d'une élégance remarquable. 

Nous terminons ce compte rendu, en félicitant M. Fuchs, notre 
habile architecte de jardins, sur le talent, dont il a fait preuve dans 
cette occasion. C'est à lui que l'on doit l'arrangement élégant de l'expo- 
sition et rheureuse disposition des groupes. 

Résultais des concours. 

1*' GoifcoiiRs. — Pour le plus bel envoi d'au moins 75 plantes bien fleuries et 
bien cultivées : 1" Prix, par acclamaUon, médaille d'or : M. J.-B. De Kosler, 
horliculleur à Bruxelles. 

2* GoFfcocjRS. — Pour le plus bel envoi de 40 plantes au moins, bien fleuries et 
bien cultivées : 1«' Prix : M. Yanden Ouwelant, à Laeken. 

S** GoRcoDRS. — Pour le plus bel envoi d'au moins 30 plantes ornementales 
en grands exemplaires : !«' Prix : M. Linden, à Bruxelles. — 2"« Prix, à 
M. Lubbers, horticulteur à Ixelles. 

4« Concours. — Pour une collection de 12 plantes fleuries ou non fleuries, 
nouvellement introduites en Europe: 1^'Prix : M. Linden, pour plantes diverses. 
■— 2« Prix : au même, pour Palmiers nouveaux. — Mention très-honorable : 
M. Linden, pour Fougères nouvelles. 

5" Concours. — Pour la plante exotique la plus nouvelle et la plus remar- 
quable, présentée en fleurs : 1" Prix : M. Linden, Cenlradenia grandifolia. 

6« Concours. — Pour une collection de 15 Orchidées exotiques, en fleurs : 
1" Prix, médaille d'or : M. Linden. 

7« Concours. — Pour une collection de 8 Orchidées exotiques, en fleurs : 
l*»- Prix : Linden. 



— 190 — 

8* GoifGoufts. — Pour la plus belle Orchidée, prësenlée en fleur : l*' Prix : 
M. LindeD, pour un Âerides quinquevulnerum, 

9« GoNcoQKs. — Pour une collection de 35 Palmiers : 1<' Prix, par acclamation : 
M. Linden. 

10* GoifcouRS. — Pour la plus belle Fougère arborescente : \" Prix, par accla- 
mation ; M. Linden, Hemitelia acuminaia. 

Il*" Concours. — Pour une collection d*au moins 30 Fougères exotiques : 
l^'Prix, par acclamation : M. Linden. 

12« Concours. — Pour une collection de Bhopala et d'Araliacées : !«' Prix, par 
acclamation : M. Linden. 

13" Concours. — Pour une collection de Broméliacées fleuries ou non fleuries ; 
J«'Prix : M. Linden. 

U« Concours. — Pour une collection de plantes de serres à feuilles panachées : 
1" Prix : M"»« Legrelle d'Hanis, à Anvers. — 2« Prix : M. Linden. — Mention très- 
honorable : H. S. Peltier. 

15* Concours. — Pour la plante qui se disliguera le plus par sa belle floraison 
et sa bonne culture, les Orchidées exceptées : !•' Prix : Non décerné. — 2« Prix 
ex œquo : M. Yanden Ouwelant et M. Van Baerlem. 

16* Concours. — Pour une collection d'au moins 50 espèces ou variétés dAchi- 
menes , Gloxinia et autres Gesneriacées en fleurs : 1" Prix : M. Leroy, horticul- 
teur, à Ixelles. 

18* Concours. — Pour une collection de Bégonia, composée des espèces les plus 
remarquables, fleuries et non fleuries : 1*' Prix : M. Linden. — 2* Prix : M. Lub- 
bers, horticulteur, à Ixelles. 

20* Concours. ^ Pour une collection d'arbres fruitiers et de plantes utiles exoti- 
ques : 1»' Prix : M. Linden. 

21* Concours. — Pour une collection d*au moins 20 Yucca, Agave Bonapartea, 
Dracœna^ etc. : 1*' Prix : M™* Y* Breziers, horticulteur à Schaerbeek. 

22* Concours. — Pour une collection de Conifères : 1*' Prix, médaille de ver- 
meil grand module : M. Yanden Ouwelant, à Laeken. 

24* Concours. — Pour une colection d'au moins 50 variétés distinctes de Pelar- 
gonium à grandes fleurs: 1*' Prix ex œquo : M. Warocqué, à Mariemont, et 
M. Halkin, à Ixelles. 

25* Concours. — Pour une collection d'au moins 50 Pelargonium zonale en 
fleurs : l'^Prix : M«* Yerhuist, à Stalle. — 2* Prix : M. De Greef, à Laeken. 

26* Concours. — Pour une collection d'au moins 50 espèces ou variétés de 
Fuchsia en fleurs : ' 

1*' Prix, à Tunanimilé : M. Coene, horticulteur à Laeken. -- 2* Prix : non 
décerné. 3* Prix : M. Yanderkindere, à Uccle. 

27* Concours. — Pour une collection d'au moins 50 variétés de Rosiers remon- 
tants, fleuris et cultivés en pot : 2* Prix : M. Yandervee, à Ellerbeek. 

20* Concours. — Pour une collection de 50 (£illcts flamands : 1*' Prix : 
M. Steyne, à Molenbeek-Saint-Jean. 

30* Concours. — Pour une collection d'au moins 25 variétés distinctes de 
Dahlia, cultivés en pot : l*' Prix : M. Yandervee, horticulteur à Ellerbeek. 



— i9i — 

33* CoNcocRs. — Pour une collection d'au moins 50 variétés de Pétunia, en 
fleurs : 1«' Prix : non décerné. — 2« Prix : M. Goene, à Laeken. 

37« GorfcooRS. — Pour une collection d*au moins 50 plantes de pleine terre, 
d'espèces différentes, cultivées en pots et fleuries : !•' Prix : M. de Greef, horti- 
culteur à Laeken. 

38* GoNCODRs. — Pour une collection d'au moins 50 plantes de pleine terre, à 
feuilles panachées, fleuries ou non fleuries, d'espèces différentes et cultivées en 
pots : 1" Prix : M. Reyckaert. à Stalle. 

39<' Concours. — Pour la collection de roses coupées, la plus nombreuse en 
espèces et variétés : 1" prix : M. Van Assche, horticulteur à Ixelles. — 2« prix : 
M. Vandervee, horticulteur à Elterbeek. 

42« Concours. — Pour 3 bouquels de genres différents : i*' Prix : M. Desaegher, 
horticulleur^à Molenbeek Sl.-Jean. 

La médaille d'or destinée à celui qui aurait le plus contribué à enrichir Texpo- 
sition a élé décernée à M. J. Linden. 

Médaille d'or à M. Scliram, à Saint-Josse-ten-Noode, pour ses remarquables 
envois de plantes ornementales, Palmiers, Fougères, Yucca et Dracœna, et à 
M. i. Linden, pour une fougère phénoménale nommée, sur la décision du jury : 
Pteris Urselii en l'honneur de Monseigneur le Duc d'Ursel, président de la Sociélé 
Royale de Flore depuis 37 ans. 

Médaille de vermeil de grand module à M°*<^ Le Grelle d'Hanis, à Anvers, pour 
sa belle collection de Caladium^ et à M. Forckel, directeur des serres chaudes, 
au Palais de Laeken, pour un envoi de plantes de serre chaude parfaitement 
cultivées. 

Médaille d'argent : à M. Gornelissen, pour ses Fuchsia à fleurs doubles, — à 
M. F. Degreef, pour ses Lanlana, — aux Gladiolus de M. Yanderlinden, d'Anvers, 

— à M. Willems, horliculleur à Ixelles, pour ses Pétunia à fleurs doubles. — 
aux corbeilles de fleurs coupées, de pleine terre, de M. Drugman, administrateur 
de la Société, — à M. Aug. Van Geert, de Gand, pour son Laportea crenulata, — 
et à M. Warocqué, pour la bonne culture de ses grands Peiargonium. 

Médaille de bronze : aux Pétunia de M. De Kerck, horticulteur à Saint-Josse- 
len-Noode, — à M. Leroy, pour sa collection de Fuchsia. 
Mention très-honorable aux Fougères de pleine terre : de M. Reyckaert, à Stalle, 

— aux Pelargoninum à feuilles panachées, du même, — et à M. Lebrun, treilla- 
geur, rue des Palais, à Schaerbeck, pour ses ouvrages en fer, se rattachant à l'hor- 
ticulture. 

Mention honorable : aux fleurs coupées de Roses (remières de M. Leroy, horti- 
culteur, à Ixelles , — à M. Symon Brunelle, pour ses semis d'Amaryllis, -— à 
M. Mottin, secrétaire de la Société, pour son envoi de plantes variées, —au Cereus 
serpentinus, exposé par M. Yandermeulen, de Bruxelles, — aux fleurs coupées de 
Pétunia, semis de l'année, de M. J. Malou, — à M. G. De Graen, pour trois plantes 
oblenues de semis, — et au Hoya carnosa, exposé par M. De Kosler. 



— 192 — 



NECROLOGIE. 



L*Horliculture belge, vient de faire une perle irréparable dans la per- 
sonne du doyen de ses amateurs, et d'un de ses plus zélés promoteurs. 

M. le Bàroii F. J. A. HEYNDERYCKX, chevalier de TOrdre Léopold, 
ancien sénateur, bourgmestre de Destelbergen , président de la Société 
royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, etc., etc., est décédé en 
son château de Destelbergen, à Tâge de 81 ans. 

Les remarquables collections de plantes qu'il avait réunies, son titre de 
président de la plus importante Société d'Horticulture de Belgique, les 
distinctions obtenues par lui, à toutes les expositions de fleurs du pays et 
de rétranger, témoignent hautement de son goiit éclairé pour la science 
et de son dévouement h une des plus belles industries, dont notre patrie 
est en droit de s'enorgueillir. 

M. le Baron HEYNDERYCKX, commença à s'occuper de la culture des 
plantes en 1821 ; ce ne fut que vers 1830, qu'il s'y adonna activement et 
depuis celte époque son goût pour Thorticulture ne fit que s'accroître , et 
devint l'occupation constante de sa vieillesse et sa distraction la plus 
agréable. 

Les plantes pour lesquelles il avait le plus de prédilection étaient les 
Palmiers, lesAmaryllidées, les Azalées de l'Inde et surtout les Orchidées. 

Il obtintses premiers succès aux expositions en 1831 ; depuis, le nombre 
s'en accrût chaque année ; il remporta des* prix non-seulement en Bel- 
gique, mais encore en France et en Hollande : en 1858, 27 médailles 
qu'il obtinl aux différentes expositions du royaume, témoignèrent du 
mérite et du choix de ses collections. 

Puisse le monument de fleurs, auquel il a travaillé 30 ans, pour en 
orner sa tombe, être aussi durable que le souvenir de son dévouement à 
la science et de son amour pour les plantes, souvenir qui le fera honorer 
comme un des hommes qui ont dans ces derniers temps, le plus contribué 
aux progrès de l'horticulture. 




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— 193 - 
PLANTES FIGURÉES. 

CHRYSANTHÈMES DU CAUCASE, DOUBLES DE BEDINGHAUS 

ou VARIÉTÉS HORTICOLES DE PYRETHRtJM. ROSEDM. 
Planche XV. 

Nous avons publié, il y a deux ans, trois superbos variétés de 
Pyrethrum de M. Bedinghaus, horliculleur à Nimy près Mons, qui ont 
eu les honneurs de Texposition de la Société impériale et centrale 
d'horticulture de Paris où elles ont obtenu la médaille d'argent pour 
le concours des semis nouveaux. Le zèle de M. Bedinghaus ne s*est 
pas ralenti depuis, car c'est à lui que nous devons la communication 
des cinq variétés à fleurs doubles figurées ci>contre, choisies au hazard 
parmi une vingtaine de gains nouveaux récemment obtenus par lui, de 
semis. 

M. Bedinghaus nous informe que celles-ci proviennent de semis du 
Pyreihrvm roseum fl. pleno {voir pi. XIV, année ^857). Nous devons 
nous en rapporter à lui pour la véracité du fait, quoique nous soyons 
enclin à supposer que le Pyrethrum carneum n'y est pas étranger, et 
cela d'autant plus que quelques-unes d'entre ces variétés présentent 
le coloris pèle de ce dernier. 

On sait que les espèces types : les Pyrethrum carneum et roseum 
de Bieberstein, sont originaires de la Transcaucasie (i); elles sont 
cultivées depuis longtemps dans nos jardins et, quoique appartenant à 
cette catégorie de plantes rustiques ordinaires, elles sont devenues 
presque indispensables à l'ornementation de nos parterres du prin- 
temps. Aussi tout gain nouveau, dans ce genre de plantes, sera toujours 
le bien venu. Nous félicitons M. Bedinghaus de l'habileté qu'il déploie 
chaque année dans le perfectionnement de ces espèces ordinaires de 

(1) M. Planchon, dans la Flore des Serres et des Jardins de L. Yanhoulte, 
vol. 9, p. 156, dit que raffinité entre ces deux espèces est assez étroite et qu'il est 
impossible de les distinguer, sur la figure coloriée, autrement que par la diversité 
de coloris. Le P. roseum a les capitules d'un rose plus ou moins intense, tandis 
que celte teinte est plus ou moins diluée sur les ligules du P. carneum. D'après 
M. Bieberstein les feuilles sont moins découpées , à divisions plus étroites et à 
dentelures plus rapprochées dans la première de ces espèces. 

Septembre 1859. 17 



— 194 — 

pleine terre et nous aimons à le signaler à Tattention des amateurs et 
des horticulteurs. Les cinq variétés que nous offrons aujourd'hui à 
nos abonnés ont obtenu récemment une médaille de seconde classe à 
l'Exposition impériale et centrale de Paris, ainsi qu'un diplôme d'hon- 
neur, à titre de récompense spéciale, à l'Exposilion de Berlin du mois 
de juin dernier. Elles sont à fleurs grandes, doubles, d'un coloris 
distingué et brillant. Elles offrent toutes cette particularité de la trans- 
Tormation presque complète des fleurons du disque en fleurs ligulées 
formant des couronnes de languettes irrégniières , chiffonnées et 
tordues, particularité que nous avons signalée, il y a deux ans, dans 
le Pyrethrutn roseum fl, pleno et au centre desquelles apparaît encore 
la partie jaune d'or du disque naturel des fleurons. 

La variété Henri GaleoHi(n^i) brille surtout par l'ampleur des fleurs 
et par le coloris carmin foncé lavé de pourpre des ligules ; 

La variété N. Funck (n^ â) est tout aussi grande, mais à ligules rose 
tendre à reflets violets; elle diffère principalement du P, roseum fl, 
pleno par le plus grand développement de la couronne du centre et 
par les ligules plus étroites. 

La troisième variété V. Lemoine, diffère du n^ i par ses ligules 
d'un pourpre plus intense; 

La variété M. RouUlard a des capitules plus petits et d'un rose pâle; 

Enfin la cinquième variété appelée Ed. Boissier est entièrement 
blanche à reflets rosés. 

M. Bedinghaus mettra en vente, au mois de septembre prochain, 
toutes les variétés qu'il possède; il fournira à son choix i2 Pyreihrum 
doubles pour 50 francs. En terminant nous croyons devoir rappeler 
la lettre de M. Bedinghaus qui se trouve dans le volume de 1857, 
page i46. On y trouvera quelques renseignements intéressants sur ce 
genre de plantes et sur sa manière d'opérer. 



GOLDFUSSIA THOMSONI (Hoox.). 

Famille des Acanthacées. — Dldynamie Angiospermie, Bot. Mag., pi. 5119. 

Plauchb XVI. 

Voici une bien charmante plante qui nous rappelle le Torrenia 
asiatica par la forme de ses jolies fleurs pourpres. Nous l'avons vue 
récemment en fleurs ch<z un amateur de Bruxelles, qui vient de la 



— 195 — 

recevoir d'Angleterre. Sir W. Hooker, auquel nous en empruntons la 
description et le dessin, nous apprend qu'elle est originaire des Sik- 
kim Himalaya , d'où elle a été introduite de graines (au jardin de Kew 
probablement) par les docteurs Thomson et Hooker. Elle appartient 
à un groupe assez obscur duquel font partie les G. discoloi^j Dal- 
housiana et penstemonoides, dont elle diffère par son habitus plus 
délié, par ses fleurs invariablement terminales et le tube grêle de stt 
corolle d'un violet-pourpre foncé. Il y a bien quelques rapports avec 
le trèS'Variable G. Wallichii^ Strobilanthes Wallichii de Nées, mais 
celui-ci a la corolle plus enflée, le tube plus large et le limbe plus étroit. 
Toutes ces espèces et plusieurs autres du même genre sont très-méri- 
lantes par l'abondance et la beauté de leurs fleurs. Celle-ci croit à une 
élévation de 6000-9000 pieds au-dessus du niveau de la mer, aux 
environs de Garvhal, dans les monts Rahsia. 

Description. — Plante herbacée, vivace, d'un port gracieux et droit. • 
Tiges grêles, glabres, peu branchues, de un â deux pieds de hauteur. 
Feuilles d'un beau vert tendre dessus, pâles dessous, opposées, ovales- 
lancéolées, aiguës, dentées en scie, pétiolées vers le bas, sessiles vers le 
haut de la plante, presque nues ou recouvertes d'une pubescence à peine 
visible. Fleurs généralement sessiles, disposées par fascicules de deux, 
trois ou quatre au sommet des rameaux. Calice formé de segments verts, 
linéaires, à poils glanduleux. Corolle d'un beau pourpre foncé, recour- 
bée; tube s'élargissant graduellement de la base vers le sommet, en 
forme d'entonnoir et présentant de fortes rainures sur les côtés; limbe 
divisé en cinq lobes courts et étalés. 

La hauteur où croit cette espèce, nous fait présumer qu'elle peut se 
cultiver en serre froide. C'est une qualité de plus et qui la fera recher- 
cher par tous les amateurs de plantes de serres. 

La plante que nous avons vue croît parfaitement en terre de bruyère 
mélangée de terreau bien décomposé. Elle se prête fort bien à la culture 
en vases suspendus. 



— 196 — 



KEVCE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SEbRE CHAUDE. 

TliiiBber«ia McciBea, Wall. Tent. ; HoOK., Èxot. Fl.; Tkunbergiû 
pendulQy Hassk., Cat. Hort. Bog,; Hexacentris coccineay Nées, in 
Wall. Plant. — Bot. Mag.^ pi. 5124. — Famille des AcaïUhacées. 
— Didynamie Angiospermie. 

Celte belle et remarquable plante a été envoyée il y a près de 
40 ans, du Jardin botanique de Calcula, par le docteur Wallich ; mais 
à cause du grand développement qu*elle atteint il est rare de la voir 
dans toute sa magnificence dans nos serres. Le spécimen figuré dans le 
Botanical Magazine a fleuri dans rétablissement de M. Veitch à Exeter 
et provient de graines importées de Tlnde. Elle croit communément dans 
les régions montagneuses-tropicales telles que Rumaon, Népal, Sikkim, 
Rhasia et Java. Une espèce très-voisine, mais diflerente, le Th. myso^ 
rensis, parait être très-abondante à Ceylan et dans les fihates occiden- 
tales. C*est une plante grimpante, à tiges minces, à branches pendantes 
retombant en feston le long des arbres. Ses feuilles sotit opposées, 
grandes, cordiformes ou hastées, largement sinuées sur les côtés et se 
terminant en pointe. Les fleurs forment des racèmes pendants de un 
à trois pieds de longueur, quelquefois branchus à la base et garnis 
d'une infinité de fleurs brillantes, très-curieuses par leurs formes et 
réunies par verticilles de quatre : le calice est peu apparent, à peine 
divisé en douze lobes ou dents; la corolle, irrégulière, à tube rétréci 
vers le milieu, présente un limbe réfléchi, écarlate, à gorge jaune. 
Deux bractées calicinales d'un brun rougeâtre, enveloppent toute la 
fleur excepté le limbe qui se replie sur elles. 

CymMdlniii efcnrBenm, LiNDL., in Bot. Reg. — Bot. Mag.^ pi. 5126. 
— Fam. des Orchidées. — Gynandrie Monogynie. 

Cette intéressante Orchidée est encore peu répandue dans nos collec- 
tions. Elle ressemble beaucoup par son port et ses fleurs au Cymbi- 
dium Mastersii. C'est une de ces espèces sans pseudobulbes apparents, 
A fouilles engainantes par la base et s'étalant en forme d'éventail. Les 
fleurs sont très-grandes, d'un beau blanc pur ombré de jaune. On en 



— 197 — ' 
doit la découverte à M, Grifiith qui la Irouva aux environs de^Myrung 
dans les Monts Khasias (Bengale occidendal). De beaux exemplaires en 
ont été introduits vivants en Europe, par M. Loddiges, du Jardin bota- 
nique de Calcuta. 

SERRE FROIDE. 

Bhododendron Shepherdll, NUTT., in HOOK. KeW. Journ, Bot. — 
Bot^ Mag,, pi. 5125^ — Fam. des Éricacces. — Décandrie Mono- 
gynie. 

Encore une de ces belles espèces introduites par le vénérable Nuttai 
des montagnes du Bhotan et d*Assam. Ce Rhododendroriy qui vient de 
fleurir chez Tinlroducteur, à Nutgrave, dans le Cheshire, diffère du 
Rh. Kendrickîi (qui paraîtra sous peu dans le Bot. Mag.) par son 
ovaire glabre et son calice plus grand ; du Rh, arbçreum par la cou- 
leur de la surface inférieure de la feuille, ses nervures moins mar- 
quées et son calice plus développé ; et du Rh. barbatum, avec lequel il 
a le plus d'analogie, par Tabsence de soies sur les pétioles et par son 
calice plus exigu. Il a été nommé ainsi en Thonneur de M. Shepherd, 
du Jardin botanique de Liverpool. 

C*est une très-brillante espèce à fleurs d*un écarlate foncé formant 
des têtes terminales globuleuses comme dans le Rh. barbatum. 

pâtura elilorAii«ai«9 flore pleno, HooK., Bot. Mag., pi. 5128. — Fam. 
des Solanacées. — Pentandrie Monogynie. 

Sir W, Hooker ignorait la pairie de ce Datura, fort remarquable 
par ses grandes fleurs, jaune d'ocre clair et à corolle parfaitement 
double, qui a fleuri en 1845 dans la résidence du duc de Northumber- 
land, à Sion House et qui a été envoyé à Sa Grâce par le docteur 
Wallich, lorsqu'en mai dernier il remarqua un bel exemplaire de cette 
même plante chez MM. Henderson, de Pine-apple Place, à Londres, qui 
Font élevé de graines reçues de TAustralie méridionale par les soins du 
directeur du Jardin botanique d'Adélaïde. C'est une excellente acqui- 
sition pour nos serres froides et pour la pleine terre, en élé. 

Ceanothnfl YçUchiRiius, HooK., Bot. Mag.^ pi. 5127. — Fam. des 
Rharonées. — Pentandrie Monogynie. 

Cette espèce est encore une bonne acquisition pour la serre froide et 
pour la pleine terre en élé. C'est un arbrisseau rustique peu élevé à 



- <98 — 

feuilles glabres, d'un vert foncé et à jolies fleurs bleues disposées en 
têtes nombreuses vers le sommet des rameaui. Quoique proche allié des 
C. fioribthdus, Lobbiantu et papilloêuSf il s'en distingue par la forme 
et le caractère de ses feuilles et surtout par la grande abondance de ses 
jolies fleurs bleu de ciel. Il est originaire du nord de la Californie 
d*où il a été introduit dans rétablissement de M. Veitch par son zélé 
collecteur M. W. Lobb. 



ILJ«U8TRATION KORTICOL£. 

Nous nous bornerons à Ténumération des espèces dont il n'a pas 
encore été fait mention dans les précédentes livraisons. 

«•rreaia MiatiM, var. pulcherrima , HoRT. -^ Charmante plante 
grimpante qui diffère de l'espèce type par ses fleurs un peu plus 
grandes, par la riche teinte violette intérieure, et par la grande tache 
blanche qui occupe presque tout le lobe de la lèvre supérieure. Elle a 
été élevée de graines reçues directement de Tlnde par M. J. et C. Lee, 
horticulteurs à Hammersmith. — Serre chaude. 

•«ioB««*i«flsiiBi maxiiiare, LiNDL. ; 0. nebvlosttnt , ffort, nec 
Lindl. — Une des plus belles espèces du gepre à fleurs grandes, 
blanches et maculées de brun pâle vers la base du périgone. 

« Cet Odonloglossum a été introduit vivant en Europe par M. H. GaleoUi 
en 1845; en 1850 nous en avons vu des exemplaires en fleurs, à rétablisse* 
ment de M. Linden, qui les avait reçus de M. Gbiesbrecht. La plante représentée 
(pi. 200) par ^Illustration horticole, est bien réellemeal 1*0. nehulosum de 
M. Lindley. Elle est originaire de la province de Oaxaoa, où elle a été observée en 
fleurs par M. Linden et nous. Serre tempérée. » 

Berfceris jmMeflonii, Hort. angl. ? — Superbe arbrisseau à grandes 
feuilles luisantes bordées de longues épines et à grandes fleurs, globu- 
leuses, jaune de chrome, disposées en grappes pendantes, composées. 
On n'en connaît pas la patrie. — Serre froide. 

caiiicarpa pnrpnrea? ffort, angl. — Arbrisseau dont tout le mérite 
consiste dans une infinité de petites baies violettes très-jolies, dispo^^ 
sées comme des grappes de raisins en miniature, aux aisselles des 
feuilles. Celles-ci sont opposées et n'offrent rien de remarquable. Nous 
l'avons vu à la dernière exposition vernale de Gand, et nous pouvons 
dire que c'est une fort jolie plante lorsqu'elle est en fruits. 



— 199 — 
jMnilMiiioriiM , W. HooKER. -~ Ce joli Rhododen- 
dron qui a déjà été figuré dans le Bot. Mag.^ pi. 4524, vient d^étre re- 
produit, avec beaucoup de vérité, par Vlllustration horticole. Ce sera 
toujours un de nos plus gracieux Rhododendron, avec ses jolies fleurs 
blanches et ses étamines oranges qui tranchent si bien sur le blanc 
pur de la corolle. C'est une des rares espèces de serre tempérée; elle 
est originaire des montagnes de Malacca. 

Befonia i^eopoidi, Hort, Versch, ~ Tout ce que Ton peut dire de 
ce Regonia hybride, c'est qu'il est admirable : ses feuilles amples, 
bordées de rouge foncé, sont recouvertes de nombreux poils dont la 
couleur rouge forme des effets chatoyants, sur le fond vert des feuilles, 
qui varient selon l'inclinaison que Ton donne à celles-ci. Elle est issue 
des B. Grifflihii et splendida. C'est une des belles productions de 
l'établissement de M. Verschaffelt. — Serre chaude et tempérée. 

BcrfceHfl Rookeri, Hort. angL — Joli Rerberis à grandes fleurs 
jaunes fasciculées à l'aisselle des feuilles. M. Lemaire dit qu'elle parait 
très-voisine du B, Wallichiana (D. C). — Serre froide. 

Rhododeadron i¥iiu«iiii , Booth. in Sched. — Cette espèce aurait 
mérité le nom de giganteum, par la taille qu'elle acquiert, par la 
grandeur de ses feuilles et surtout par le développement extra- 
ordinaire de ses fleurs blanches qui ne mesurent pas moins de 
16 centimètres de diamètre. Que l'on se figure de 6-10 de ces fleurs 
gigantesques sur un corymbe de 25 centimètres de hauleur sur 52 de 
largeur, des feuilles de 50 centimètres de longueur sur 10-15 de large, 
et l'on aura une idée assez exacte de la plante qui vient de fleurir ré- 
cemment à Augsbourg. 

«revuiea aipesirifl, var. helianthemtfolia, Meisn. — Petit arbris- 
seau très-curieux, à feuilles petites, ciliées, ressemblant tant soit peu 
à celles des Ledum et à nombreuses fleurs irrégulières, gibbeuses et 
rougeâtres vers le bas, jaunâtres vers le haut et recourbées au centre. 
C'est une plante d'un assez joli effet en serre froide. — Nouvelle-Hollande. 

ThaiietrtiBi aiiciiioBio¥des, MiCH. — Une des plus petites et des plus 
jolies du genre. Elle forme des touffes assez fournies à fleurs blanches 
et nombreuses qui rappellent par leurs formes et presque par leur 
grandeur, noire il nemone nemorosa. 

edoniosiossant laeve, LtNDL., Bot, Reg, ; 0, Reichenheitniiy Hort,, 
LiND. et Planch. 

Le même Odontoglossum est actuellement en fleurs dans les serres 



— 200 — 

de M. Linden sous le nom d*0. Reiehenheimii. Quelqu'èn soit le 
véritable nom, c'est une belle Orchidée qui fleurit facilement et 
dont les fleurs sont ornées de riches et bizarres teintes. C'est une 
de ces espèces qui croissent dans les hautes montagnes du Mexique 
et du Guatemala , et que Ion pourrait facilement cultiver en serre 
tempérée. 



CULTURE MARAICHERE. 



A la fin de notre dernière revue horticole, nous nous demandions 
si la maladie des pommes de terre, suspendue par quelques journées 
de chaleur, ne reprendrait point sa marche, dans le cas où de nou- 
velles pluies surviendraient. Cette crainte, on a pu s'en convaincre, 
n'était pas sans fondement, et les variétés hâtives ont eu beaucoup à 
souffrir. 

Il nous serait difficile de vous donner des chiffres concernant l'état 
actuel de nos diverses races de pommes de terre, car ce n'est réelle- 
ment qu'à l'époque de l'arrachage complet qu'il est permis de présenter 
des renseignements exacts. Ici, selon toute apparence, la pomme de 
terre rouge, le plus généralement cultivée, se maintiendra bien. Quant 
aux variétés de table, la fameuse corne de chèvre, que l'on croyait 
perdue, reparaît de loin en loin et offre, par extraordinaire, tous les 
caractères d'une végétation vigoureuse. La belle pomme de terre Motte, 
recommandée à juste titre par la maison Vilmorin, ne présente pour 
ainsi dire plus traces de fanes. Est-ce un mauvais signe pour la santé 
des tubercules? C'est ce que nous ne saurions dire encore. La bleue, 
qui nous vient de l'arrondissement de Huy, et que nous croyons être 
la bleue de Tavier, continue à se porter à merveille. Depuis trois ans 
que nous la cultivons, elle a été complètement épargnée par la pour- 
riture. Pour cette raison donc, elle est déjà très-recommandable ; mais 
elle l'est encore par son rendement et sa qualité supérieure. La bleue 
en question est une pomme de terre ronde, assez grosse, très-produc- 
tive, de seconde saison pour la précocité et d'une chair ferme et non 
farineuse. 



-- 204 -^ 

Nos jardins, si trisles à voir dans ces derniers temps, ont repris 
bonne mine avec les finies. Cependant les beanx choux seront rares, 
et en ce qui les eoncerne, nous n*avons guère d'espoir que sur les semis 
de printemps. Ils n'ont pas été seulement maltraités par les allises; ils 
ont encore souffert considérablement de la voracité des chenilles. Nous 
pouvons en dire autant des navets, dont les semis successifs ont 
été ravagés jusqu'à la fin de juillet, en sorte que nous n'avons à 
compter que sur les semis du mois d'août. Ceux-ci se présentent fort 
bien et seront bien accueillis quoique venus tard. La récolte des hari- 
cots sera des plus abondantes. Les endives et les scaroles, semées en 
premier lieu, ont filé en grand nombre, mais celles provenant de semis 
tardifs nous promettent de beaux produits. Les laitues, qui disparais- 
sent chaque jour de nos potagers, au fur et à mesure que nous appro- 
chons de Taulomne, ont été superbes dans la plupart des localités, et 
les graines que Ton récoltera, seront vraisemblablement de qualité 
supérieure. Les céleris ont nécessairement souffert et ne donneront de 
belles récoltes que dans les potagers privilégiés où Teau et la main- 
d'œuvre ne manquent pas. Les ognons, en terre riche bien entendu, 
s'annoncent bien et ont en général parfaitement tourné. Les carottes, 
panais, salsifis et scorzonères ont un aspect favorable et tiendront plus 
qu'ils ne promettaient dans le principe. 

A propos de racines, nous avons à mentionner ici les premiers ré- 
sultais d'un essai que nous poursuivons, à titre d'étude, depuis plu- 
sieurs années. Nous avons voulu renouveler en Belgique l'expérience, 
faite en France autrefois, par M. Vilmorin, sur la. carotte sauvage. A 
cet effet, nous avons procédé par semis successifs, en vue d'améliorer 
cette plante, et ap/ès cinq années de semis et de transplantations, nous 
avons obtenu de cette carotte sauvage quatre sujets remarquables. 
L'une de ces racines est tout à fait hors de terre et présente une lon- 
gueur d'environ vingt centimètres sur dix à douze centimètres de cir- 
conférence. Deux autres racines ne laissent sortir que le collet, en 
sorte que nous n'en connaissons pas la longueur ; quant n leur circon- 
férence, elle défie celle de nos plus belles carottes champêtres. La 
quatrième racine, enfin, indique le passage de l'état sauvage à l'état 
cultivé; les feuilles largement développées, ne sont ni complètement 
étalées sur la terre, ni complètement dressées. Il va sans dire que 
nous ferons en sorte de conserver pendant l'hiver ces intéressantes 
conquêtes du potager, que nous leur demanderons de la graine l'année 



— 202 — 

prochaine et que nous poursuivrons de notre mieux l'amélioration 
commencée. • 

Nous avons repris, cette année, la culture de la tétragonie étalée, en 
suivant le conseil que nous donna un jour M. Del Marmol; comme lui, 
nous avons, dans le courant d'avril, placé nos graines sur une sou- 
coupe; puis nous les avons arrosées d'eau tiède que nous renouvellions 
au fur et à mesure qu'elle disparaissait. La germination n'ayant pas 
lieu, nous craignîmes, au bout de huit jours, que nos graines ramollies 
ne pourrissent, et nous les semâmes dans cet état. La levée n'a pas 
été complète, mais nous t'estimons suffisante et nous nous trouvons à 
merveille du procédé. Nous conseillons donc aux amaleurs d'y recou- 
rir. Il est probable que si la difficulté de germination a, jusqu'à ce jour, 
empêché ou entravé la culture de cet excellent épinard de la mer du 
sud, c'est que les graines mises à notre disposition par le commerce, 
sont ordinairement vieilles et racornies, attendu la faible consomma- 
tion que Ton en fait. Il y a lieu de croire qu'en se servant de semences 
de l'année, il suffirait de les mouiller un jour ou deux pour en assurer 
la levée. Il y a quelques années, nous jetâmes sur un chemin, parmi 
la pierraille et des débris terreux, les tiges mortes de nos tétragonîes, 
ne croyant pas que les graines attachées à ces tiges, eussent atteint 
leur complète maturité. Aussi, l'année d'après, vers la fin de mai, nous 
ne fûmes pas peu surpris de retrouver un certain nombre de jeunes 
plantes que nous repiquâmes au lieu et place des graines que nous 
n*avions point réussi à faire lever. C'est là précisément ce qui nous 
donne à penser que la graine nouvelle nous offre des chances de 
succès. 

Notre essai d'œnolhère bisannuelle, considérée comme racine légu- 
mière par certaines populations de l'Allemagne, nous donne bon 
espoir. La planche est bien garnie, le légume très-vigoureux; seule- 
ment quelques pieds se sont mis à fleur. Quand il en sera temps, nous 
vous rendrons compte de la valeur de celte racine. Dès à présent, nous 
ferons remarquer qu'elle n'a été attaquée par aucun des nombreux 
insectes, dont nous avons eu tant à nous plaindre. 

A propos d'insectes, vous avez pu voir que de toutes parts l'on s'est 
ingénié à découvrir des préservatifs ou des moyens violents pour s'en 
défaire. Nous avons à diverses reprises parlé de ces moyens; rien ne 
nous empêche d'y revenir encore; nous croyons vous avoir dit qu'un 
de nos amis de la Société des conférences horticoles de Liège conseillait 



— 203 — 

de semer le cresson aléoois dans te voisinage des plantes sujettes 
aux allises, et qu'ayant renouvelé Tessai à deux ou trois reprises 
diiférentes, il s'en était bien trouvé. Nous devons opposer à cet essai 
l'observation d'une personne également digne de confiance, qui, tout 
dernièrement, nous assurait que son cresson alénois n'avait su pré- 
server sa pépinière de colza des altises, et que ce cresson avait été 
complètement mangé par l'insecte. Ces jours derniers, on nous afiir- 
mait que le jardinier de M. le comte Cornet, de Vonéche, employait 
avec succès contre les altises, la sciure de bois fraîche. C'est une asser- 
tion à vérifier. Quelques personnes conseillent, non-seulement à l'en- 
droit de l'altise, mais encore à l'endroit de tous les insectes nuisibles, 
remploi de ces poudres insecticides, poudre Vicat, poudre de pyrèthre 
du Caucase, etc., etc. Le jeu vaudrait-il la chandelle? c'est ce qui ne 
nous est pas démontré. 

Puisque nous en sommes au chapitre des animaux qui font le cha- 
grin des jardiniers, nous aurions tort d'oublier les taupes et de ne pas 
mentionner ici certains moyens dont on dit beaucoup de bien. Les 
pièges ordinaires ont leur mérite sans doute, mais ils exigent une 
perte de temps trop considérable, chaque fois que l'on opère sur de 
grandes étendues; en sorte que les plus zélés finissent par y renoncer, 
de guerre las. On propose de remplacer ces pièges par des sub- 
stances, dont l'odeur forte sufiit, assure-t-on, pour éloigner ces ani- 
maux. Ces substances sont le goudron minéral et les issues de poisson 
en état de pourriture. Avec le goudron, on se contente d'en enduire 
des morceaux de bois que l'on fiche en terre sur le passage des taupes; 
avec les issues de poisson, le procédé est moins facile : il s'agit de 
rechercher les points où les galeries des taupes se croisent et d'y 
introduire une certaine quantité du préservatif. Dans tout ceci, qu'y 
a- t-il d'exact? Nous l'ignorons; mais toujours est-il que les essais de 
cette nature n'entraînent pas à de fortes dépenses et que nous aurions 
tort de ne point les tenter. 

Voici venir l'époque des expositions, et nous nous en félicitons, car 
cette perspective des fêtes horticoles ranime les amateurs et les jardi- 
niers de goût. Les efforts qu'ils font, en vue de remporter des récom- 
penses, et souvent coûte que coule, ont toujours une importance qui 
n'est pas à dédaigner. La vue de beaux produits, l'exhibition de variétés 
nouvelles ou peu connues intéressent toujours le public, l'instruisent 
dans certaines limites et éveillent les idées de progrès. D'ailleurs, plus 



^ 204 -- 

nous allons, plus les soeiélés se tiennent en gnrde contre les fraudes 
décourageantes et donnent de garanties aux cultivateurs sérieux. Ainsi, 
on a pu voir dans le programme de la Société d'horticulture de la pro- 
vince de Namur, que, cette année, les jardins des sociétaires exposants 
seront visités par une Commission spéciale, chargée de &'assurer que 
les produits déclarés s*y trouvent réellement. La mesure est honne, 
car elle garantit la sincérité des concours. Il serait à désirer que toutes 
les expositions fussent précédées par une mesure semblable. 

Au moment où cet article sera livré à la publicité les instituteurs 
de la province de Luxembourg auront fait, eux aussi, leurs expositions 
de légumes, sur six points différents de la province; à Arlon, Neuf^ 
Château, Saint-^Hubert, Houffalize, Florenville et Hotton. Ces concours 
entre instituteurs ont pour but d'assurer le bon emploi des graines 
qui leur ont été distribuées par les soins du gouvernement, et de don^ 
ner une autorité pratique nécessaire aux jeunes hommes chargés de 
propager dans nos campagnes les principes élémentaires de la culture. 
Le jour où ils prouveront qu'ils sont capabJes de produire mieux et 
plus en jardinage que la plupart de nos cultivateurs vulgaires, ils 
auront acquis une influence des plus utiles. Nous espérons que Tessaî 
tenté dans la province la plus arriérée de la Belgique aura un plcii\ 
succès. 

P. Jqignkaux, 



REVUE DE L'HORTICULTURE BELGE. 

(Suite.) 

Nous en sommes aujourd'hui à la dernière des grandes collections 
d'amateurs que possède la Belgique. Mais pour être la dernière men- 
tionnée, ce n'est certes pas une des moins importantes et des moins 
riches; nous voulons parler des collections de M"^<^ Legrelle d'Hanis, 
de Berchem lez-Anvers. 

La campagne qu'habite cet amateur distingué n'est ni un domaine 
dans le genre de celui du Duc d'Arenberg d'Enghien, ni un vaste parc 
comme celui du Baron de Man de Lennick ou celui de M. Warocqué 
de Mariemont dont nous avons eu occasion de parler dans les précé- 
dentes publications; c'est une de ces charmantes villas comme on en 
voit tant aux environs d'Anvers et où l'étendue est largement com- 



— 205 — 

jielisée par le luxe et le confortable. La taknpâgnie de M"^^ Lcgrelle 
mesure au plus deux hectares, dont une moitié est consacrée aux 
serres et aux fleurs, l'autre moitié au légumier et aux primeurs. 

Les collections de plantes rares et de plantés ornementales occupent 
six serres gracieusement dispersées au milieu de parterres de fleurs : 
Derrière l'habitation on admire une grande serre chaude exposée au 
midi, entièrement en fer, où les Palmiers, les Zamia, les Cycas, les 
Dion, les Pincenectltia , les Theophrasta et toutes ces espèces qui 
acquièrent de grandes dimensions, peuvent se développer en toute 
liberté. La collection de Palmiers est assez nombreuse et d'un beau 
choix; nous citerons notamment : Astrocaryum rostratum, A. mexi- 
canumy Areca rubra et luftseens-, Ceroxylan andicola, Arenga saceha- 
riferay Bacîris flavispinUy Caryota urens, Chamœdorea elegans et 
argenteus, Dasnionorops laiispinusy Latania borbonica^ Livistonia 
jenkinsoniana et oUvœformis, Phwntx farinifera, Thrinax parvû 
florùy Sabai Adansonii et havanensiSf Corypha australisy Saribun 
rotundifolius, Martinezia curyotcefolia et Chamœrops excelsa vera : 
tous ces exemplaires se distinguent par leur taille et leur belle tenue. 
Au milieu de ces espèces on voit briller \e Livistonia Birô, exemplaire 
unique importé du Japon, en 1850, par M. Von Sieboldl; ses frondes 
mesurent en ce moment 5 mètres en longueur. La même serre con- 
tient de superbes exemplaires deZamia horrida, Z.glaucescens, Pan- 
danus utiliSf refiexus et syhestris, des Strelitzia reginœ et augusta^ 
Carludovica palmata^ Bonapartea histrix, B, graciliSy Cycas revo- 
lutOy Dion edule (dont plusieurs d*un mètre de hauteur); quelques 
Ceratozamia niexicana dont deux avec 50 feuilles chacun; puis un 
Encephalartos A Uensteinii qm peut passer pour une merveille végétale 
dans nos contrées : sur un tronc (stipe) de i mètre 20 centimètres 
de hauteur et 0,95 centimètres de circonférence, se déploie une cou- 
ronne de i80 feuilles! Le digne pendant de cet Encephalartos est un 
7%eopAra$fa (Curatella) impérialis, introduit du Brésil il y a iO ans; 
la plante, sans la cuve, mesure 2 mètres 20 centimètres de hauteur ; 
la tige est garnie de soixante feuilles dont les plus grandes ont un 
mètre de longueur. On nous assure qu'une somme de 5000 fr. a été 
refusée pour cet exemplaire, unique en Europe pour sa taille. Plu- 
sieurs beaux Dasylirion; des Pincenectitia tuberculata et glauca de 
deux mètres de tronc; quatre Fourcroya gigantea, véritablement 
gigantesques, complètent à peu près ce beau trophée tropical. 



— 206 — 

La collection de plantes d'ornement, autres que celles que nous 
venons de citer, n*est pas moins importante en exemplaires beaux et 
rares. Nous y avons remarqué particulièrement : Bœhmeria argenteaf 
Cossignya borboniea, Cyanophyllum magnificum^ Ficus Leopaldiif 
Rhopala corcovadenitis ^ Rh, magnificat Rh, Jonghii y Coccoloba 
nymphœifolia , Galipea macrophylla, Theophrasta maerophyllaf 
minory Jussieui, laiifolia et longifoUay Aralia (Sciadophylium) 
farinifera, A. Sieboldtii , Bambusa insignis y Pavetta borbonica , 
Brownea erecta, Sciadophylium longifolium en superbes échantillons. 
Ajoutons à cette liste les tout nouveaux Gomphia Theophra$tay Cres- 
centia regalis et Meliosma Umgifoliay introduits récemment dans l'éta- 
blissement de J. Linden et mis pour la première fois dans le commerce 
le 1^ mai de cette année. 

Dans les plantes diverses de serre chaude, M»« Legrelle possède les 
plus belles espèces d^jEsckynanthuSy AUamanday Amaryllis, Alla- 
plectus, Apkdandraf Ardisia, Cinnamomum, Crinum, Didymo- 
carpuSj EchiîeSf Franciscea et Bignonia ; les Brexia chrysophylla^ 
Cedrela brasiliensis y Cecropia peltata , Dracœna nobiliSf DraeOy 
ferreay terminalis, indivisa, Rumphii, umbraculifera et deux Dra- 
cœna australis de près de deux mètres de hauteur, garnis de âOO à 
250 feuilles ; les Gesneria Douglasii et Donckdarii, 8 espèces des 
meilleurs Ixora; les Sarauja maerophylla, Kasmpferia Galanga, 
Marcgravia dubia, Medinilla speçiosa et magnifica, plusieurs Musa, 
le Ferdinandusa superba, etc., elc. 

Les bijoux de la collection de M"**^ Legrelle sont les plantes pana- 
chées de serres. Ces plantes garnissent un compartiment entier de 
la serre chaude et offrent le coup d'œil le plus ravissant. Ce sont 
d'abord les Caladium aux brillantes panachures, parmi lesquels on 
admire toute la collection de Chanlin : C. Chantinii, argyrites, 
argyrospilum , Brongnartii , Neumannii et VerschaffelHi , les 
C. bicolor, Houlletii , thripedestum LowH, marmoratum métal- 
lieum, pictum, rubricaule et superbitm, aux feuilles si agréablement 
poinlillées ou variées, etc.; en tout 26 espèces et variétés; puis les 
Anœctochilus Lowii, Veitchii, Eldorado, argenteus, pictus, inter- 
médius et xantophyllus, aux petites feuilles veloutées, réticulées d or 
et d'argent; les Maranta par dîna, borvssica, pulchella, Porteana, 
fasciaîa y regalis, metallica , Warzcewiczii, albo-lineata, roseo- 
lineata, vitlata, variegata, micans, eximia, sanguinea, etc., etc.. 



— 207 — 

aux feuilles lisses ou veloutées, rayées, marbrées ou tachetées de 
différentes nuances, en tout ââ espèces parmi lesquelles un Ma- 
ranta zebrina d'un mètre de hauteur ayant 160 feuilles de la 
plus grande fraîcheur; enfin des espèces de plantes à feuilles or- 
nées (elles que : Campylobotrys argyroneuray Ciuus discolor, 
Croton picîum, C. variegatum, C, discolor, C. pictum angustifolium 
Dioscorea diseolovy Echites nutan$, E. marmoreay E. picla, Eran- 
themum leuconeurum , Farfugium grande y Cureuma Zedoaria , 
Heliconia metalUca, Mikania speciosa, Sonerila margaritacea, S. su- 
perbtty S. alba, Gesneria cinnabarina auxquelles il faut ajouter les 
plantes panachées déjà citées plus haut parmi les plantes d'ornement. 

La collection d'Orchidées est assez nombreuse et on y remarque de 
forts beaux pieds ainsi que quelques espèces rares et brillantes; entre 
autres les Dendrobium moschaiumf Paxtoniiy densiflorum, Chrysan- 
thum et Griffithiiy les Miltonia bicolor et spectabilis, les Myanthus 
sanguineus et fimbriatus, les Cuttleya crispa, Skinneri, Mossiœ et 
Leopoldii, Brassavola glauca, Chysis bractescens, Odontoglossum 
grande et Insleayi, Lœlia anceps et L. sttrperbiens, Houlletia tigrina 
et un grand nombre de Stanhopea, Epidendrum, Oncidium et Gon- 
gora. Le nec plus ultra Ae cette collection est un Disa grandiflota 
du Cap de Bonne-Espérance, le seul qui existe peut-être en ce moment 
en Belgique. On sait que cette Orchidée est d'une culture des plus 
difficiles et nous félicitons M"^<^ Legrelle de l'avoir conservée. Nous 
dirons cependant que cette collection est la seule dont l'état laisse 
à désirer; nous en attribuons la cause à la mauvaise exposilion de 
la serre qui semble ne pas avoir été construite pour ce genre de 
culture. 

La collection d'Orchidées de M°*« Legrelle est une des plus anciennes 
du pays ; elle est contemporaine de celle de M. le chevalier Parthon de 
Von, d'Anvers, qui le premier en essaya la culture en Belgique; un 
grand nombre de spécimen furent introduits directement par cette 
dame. Plusieurs plantes remarquables ont également été introduites 
directement chez elle par son beau-frère, qui résidait à la Havane; 
nous citerons, entre autres : Dion edule, Gunnera scabra, Jacaranda 
Legrelliiy Pourreiia Hanisiana, Cattleya granutosa, diverses espèces 
de Didymochlœna, Theophrasta, etc., etc. 

Une pofîre serre est consacrée uniquement à la culture des Bégonia. 
Toutes les belles et nouvelles espèces récemment importées s'y trouvent 



— 208 — 

en très-beaux exemplaires : nous nous contenterons dVn citer les 
meilleures : B. Rex, Latuliy amabilUf argeniea, Victoria j Queen 
Victoritty Griffiihiij M^* Wagener, Prince Troubetzkoyy splendenSf 
splendida argeniea ^ xanihina marmoreay Tteaithesii, nelndosa, 
grandis, Rotlissonii et Urania, 

Les Aga?e, les Yucca, les Broméliacées et les Aroîdées à liges 
grimpantes sont richement représentés. 

Les Billbergia Leopoldii et Mvreltiana, les jEchméa fulgens, Cara* 
guala splendens, EncholirionJonghii, Nidularium fulgené, Dasyliron 
junceum, les Pitcnimia, les Gusmannia et Tillandsia sont des plantes 
ornementales toujours d*un bel effet; les Aroîdées sont presque indis- 
pensables dans une bonne serre chaude, humide, et surtout dans la 
serre à Orchidées dont elles aiment la société et avec lesquelles elles 
s*accomodent parfaitement. Des Yucca Parmentieriiy comuta, fila- 
wmtosa fol. var», aloifolia var^, canaliculata, etc., forment un joli 
groupe, en pleine terre, devant la serre à Palmiers. Plusieurs Agaves 
panachées gigantesques ornent* le péristyle de cette belle serre. 

Les collections de Rhododendron arboreutn ^ â'Azalea indica , 
d*Achimenes, de Tydaea, de Fuchsia, de Gloxinia et de Camellia sont 
brillamment représentées. 

Les Azalea indica et les Rhododendron arboreum sont très^nom- 
breux en variétés et des plus nouveaux. La collection de Camellia est 
réellement grandiose, tant sous le rapport du nombre que sous celui 
de la taille des exemplaires; elle se compose de 600 individus, parmi 
lesquels on en remarque 60 dont la hauteur varie entre 5 et 6 mètres, 
taillés en pyramide. 

Nous mentionnerons spécialement le superbe Punica Legrelliiy qin 
a été obtenu par M"*« Legrelle, et dont l'édition fut cédée à M. Jacob 
Makoy, de Liège. 

Tous ceux qui ont vu les cultures de M"« Legrelle d'Hanis seront 
d'accord avec nous pour dire qu'il existe peu de collections, sans en 
excepter même celles de nos premiers horticulteurs, qui puissent 
rivaliser avec celles-ci pour le choix , la bonne tenue et surtout pour 
la belle culture des exemplaires; le tout est d'une fraîcheur, d'une 
élégance au-dessu» de tout éloge. Rien enfin ne saurait donner une 
idée de l'ensemble de ces belles collections ; il faut les voir pour s'en 
convaincre. 

En parcourant les serres de celle jolie villa, on remarque non- 



— 209 — 

seulement qu'une main habile a présidé à la classification, au choix et 
à la culture des plantes, on remarque aussi, à l'exactitude de la nomen- 
clature, que M"** Legrelle possède des connaissances botaniques assez 
étendues. 

Nous apprenons que M"^^ Legrelle a Fintention de bâtir une nou- 
velle serre pour les Orchidées et qu'elle se propose de n'y admettre 
que les meilleures espèces. Nous félicitons M*"® Legrelle de cette bonne 
idée, car au milieu d'aussi belles plantes que celles que Ton admire 
chez elle, une collection d'Orchidées est de rigueur ; nous répéterons 
ce que nous avons déjà dit précédemment à propos de ces jolies 
plantes ; ce sont les joyaux du règne végétal. 



MISCELLANÉES. 

DE LA CULTURE ET DE LA MULTIPLICATION 

DES RHODODENDRON. 

Par Prospkr Pktel [Cercle pratique d'horticulture et de botanique du 
département de ta Seine-Inférieure), 

Les Rhododendron sont certainement un des plus beaux ornements 
de nos jardins par l'élégance de leurs fleurs et la beauté de leur 
feuillage. Beaucoup d'espèces ou variétés abandonnées à elles-mêmes 
prennent souvent une forme défectueuse; dès leur jeunesse, une ou 
plusieurs branches s'emportent au détriment des autres, et une 
plante, qui pourrait être charmante, devient un buisson informe. Lii 
difficulté que plusieurs personnes éprouvent à faire fleurir celle plante, 
pourrait être facilement évitée par quelques soins bien entendus et 
ne priverait pas les massifs de leur principal agrément. Ces fâcheux 
résultats, dont j'ai souvent été témoin; m'ont engagé à vous présenter 
ces observations, dont rexpérîence m'a prouvé la justesse. 

Pour obvier à l'inconvénient dont je parlais tout-à-rheure, dès qu'on 
s'aperçoit qu'une plante a tendance à pousser plus d'un côté que de 
l'autre, il faut, au printemps, casser le bourgeon qui termine ces 
branches, avant que les nouvelles feuilles soient développées, c'est- 
à-dire quand l'œil terminal n'est poussé que de 0™05 à 0"0S; on le 
casse facilement en le poussant avec le doigt. Il résulte de cette 

SEPTKMBRK 4859. 48 



~ 2<0 — 

opération qoe la sève, se troovanl ainsi refoulée, favorise le dévelop- 
pement des bourgeons du côté faible ; on arrêtera ceux-ci à leur lour 
quand ils auront atteint la hauteur voulue pour former un buisson 
bien arrondi. 

Depuis bien des années, je traite de cette manière les Rhodo- 
dendron y et la pratique m'a démontré qu'au moyen de lebourgeon- 
nement, non seulement on a l'avantage d'avoir des plantes bien 
ramifiées, plus basses, et, par conséquent, d'une forme agréable, 
mais encore on provoque considérablement le développement des 
boulons à fleurs, même de la plupart des espèces reconnues très- 
difficiles à fleurir ou ne fleurissant que quand la plante est vieille. En 
supprimant l'œil terminal, on empêche très-souvent la plante de faire 
deux pousses successives dans la même année; la sève se répartit dans 
les yeux qui sont à sa base, au nombre de trois ou quatre, et même 
davantage, selon l'espèce; ils se développent avec plus de facilité et 
poussent régulièrement ensemble sans s'allonger autant que l'aurait 
fait le bourgeon terminal; presque toujours, des boutons à fleurs ter- 
minent ces nouveaux bourgeons. Si parmi ces derniers, il y en avait un 
ou deux qui aient poussé plus vigoureusement que les autres , ou qui 
soient mal placés, on pourrait les supprimer (1). 

On peut également remettre en équilibre des plantes déjà vieilles 
qui auraient poussé d'une manière inégale et qui seraient dégarnies à 
leur base, en rabattant le côté emporté à la hauteur d'un verticille de 
branche, bien formé et placé te plus bas possible, ou à la hauteur du 
côté opposé, et en ébourgeonnant ensuite toutes les branches, excepté 
celles qui seraient trop courtes, selon la place qu'elles doivent occuper. 

Je crois devoir parler un peu de la terre qui convient aux Rhodo- 
dendron et de l'exposition qu'ils préfèrent. Tous les horticulteurs, 
amateurs ou marchands, savent qu'ils ne végètent bien qu'en terre de 
bruyère; mais la terre de bruyère n'est pas la même dans toutes les 
contrées, et toutes ne possèdent pas la terre de première qualité pour 
ce genre de culture. Ici, elle est trop sableuse, trop légère; là, elle est 
trop tourbeuse, trop compacte, et souvent ces terres différentes sont 
trop éloignées l'une de l'autre pour que l'on puisse s'en procurer et 
les mélanger par parties égales, ce qui ferait une terre excellente. 



(1) Si Ton a besoin de greffes plus lard , on les laissera jusqu'à ce moment, et 
on les emploiera de préférence à loule autre. 



— 2ii — 

Lt" Rhododendron, dans la terre tourbeuse , pousse avec vigueur à 
certaines époques de l'année, parce qu'il aime un sol frais et un peu 
humide; mais aussi, quand il fait sec, en. été, celte terre devient 
excessivement dure, et, s'il pleut ou qu'on l'arrose, l'eau glisse à 
la surface et va se perdre dans les fentes que la sécheresse a faîtes 
au sol. Pour rendre celte terre plus perméable, il est bon d'y ajouter 
un sixième de sable de ravin, bien tamisé; la terre ne doit pas être 
pn$sée à la claie; on ne doit en extraire que les plus grosses ra- 
cines, en les cassant avec la bêche et le râteau. Il est indispensable 
de mettre toutes ces racines au fond dti massif ou de la fosse, par- 
dessus des plâtras, des écailles d'huitres ou d'autres débris, que l'on 
aura placés d'abord pour former un drainage nécessaire. Quant à la 
terre trop légère, trop sableuse, on fera bien de la mélanger de bourre 
que l'on trouve chez les tanneurs (cet engrais animal convient assez 
aux arbustes de terre de bruyère et principalement aux Rhododeti" 
dron); pour faire ce mélange, on mettra d'abord un lit de terre de 
0"05 à 0^06 d'épaisseur, ensuite un lit de bourre de 0™02 environ (1), 
et on continuera ainsi jusqu'à ce que le massif soit formé. Avant de 
faire ce mélange, on aura eu soin de diviser, autant que possible, les 
plus grosses pelottes de bourre en les frappant à coups de baguette sur 
un plancher uni et en les partageant à la main (2). 

Un massif de Rhododendron doit être placé à mi-ombre, abrité 
par de grands arbres (5) ou par une maison d'habitation, de façon 
qu'il soit ombragé depuis onze heures du matin jusqu'à trois heures de 
l'après midi; cette ombre est suffisante et favorise beaucoup la végé- 
tation. 

Les Rhododendron cultivés en pots ou en caisses, exigent une terre 
généralement plus légère; les rempotages seront faits dans le courant 
du mois d'août (cette époque est d'autant plus favorable que, fort 
souvent, une plante qui n'aurait pas de boulons et qui ^rait suscep- 
tiple de faire une deuxième pousse tardivement, se trouvant dérangée 
par l'opération du rempotage ou du rencaissement, donnera des bou- 

(i) Il sera bon de mouiller la bourre à chaque lit, surloul si la terre est sèche. 
(2) Le peu de chaux qui se trouve dans celle bourre n'est pas nuisible aux 



(3) Pourvu que ces arbres soienl assez éloignés pour que leurs racines ne 
viennent pas jusqu'au massif de terre de bruyère, ou bien on serait obligé, tous 
les deux ans, d'ouvrir une tranchée entre les arbres et le massif à 0"*10 de ce 
dernier pour couper les racines et les empêcher d'aller plus loin. 



- 212 — 

tons h fleurs, au lieu de boutons à bois); puis, quand vient le mois de 
novembre, époque à laquelle on les rentre en orangerie, les racines ont 
déjà traversé la nouvelle terre et tapissent les parois des vases. Pen- 
dant rhiver il faut donner à ces plantes de l'air largement, tant qu'il 
ne gèle pas, et modérer les arrosements. Au commencement de mars, 
beaucoup d'espèces entrent en végétation; et, dans le courant de ce 
mois, on peut déjà pratiquer l'ébourgeonnement ci-dessus mentionné. 
Il ne faut laisser aucune plante manquer d'eau, car c'est presque tou- 
jours pour cette cause que les feuilles se tachent et se desséchent à 
l'extrémité ou an pourtour. Dès que les nouvelles feuilles commencent 
à paraître, le point essentiel pour obtenir une belle végétation est de 
bassinet* avec une petite pompe à main ou une seringue à cet usage, 
tous les soirs, ou le malin, si les nuits sont trop froides. 

On aura soin aussi, avant de bassiner, de mouiller le pied des plantes 
qui auraient besoin d'eau. Il faudra aussi, quand le soleil aura atteint 
une certaine force, ombrer avec des claies faites au moyen de petits 
latteaux ou de baguettes espacés de deux centimètres tout au plus; on 
ne les laissera sur la serre que pendant le plus fort du soleil; cet om- 
brage est bien supérieur au barbouillage des carreaux qui laisse con- 
tinuellement les plantes dans l'ombre, ce qui les fait étioler, et qui 
donne ainsi plus de difficultés à les acclimater quand vient le moment 
de les sortir. L'époque de la sortie varie du i^^' au i5 mai, selon que 
la pousse est plus ou moins bien formée; il faut qu'elle ait déjà de 
la consistance; on devra les tenir à l'ombre pendant quelques jours, 
pour les habituer à l'air, avant de les mettre définitivement en place. 
Si l'on voyait, le matin, de la gelée blanche sur les feuilles, on ferait 
bien de les bassiner légèrement pour la faire disparaître, mais seule- 
ment un peu avant que le soleil ne vienne dessus. En les mettant défi« 
nitivement en place, on pourra pratiquer sur les plantes jeunes et 
vigoureuses ?n deuxième ébourgeonnemenl ou pincement (on peut l'ap- 
peler ainsi, parce qu'on est obligé de se servir de la pointe d'un 
greffoir pour supprimer l'œil terminal, puisqu'il n'est pas encore 
développé). 

On peut obtenir des boutons à fleurs aussi bien après la deuxième 
pousse qu'après la première. Si on ne piuce qu'une fois, on doit mo- 
dérer les arrosements lorsque la pousse est faite, mais on ne doit pas 
craindre de bassiner souvent le soir , quand il a fait chaud pendant 
le jour. 



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III- 
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— 213 — 

Floraison forcée^— Le Rhododendron est un des végétaux les plus 
faciles à faire fleurir à jour fixe, deux et même trois mois avant son 
époque naturelle; il faut pour cela, à Fautomne, rentrer en serre tem- 
pérée les plantes que Ton désire forcer; puis, si Ton veut une floraison 
en mars, pa»- exemple, on les rentrera en serre chaude au commence- 
ment de janvier ou de février, selon que Tespèce est plus ou moins 
précoce ou que l'individu est lui-même plus ou moins avancé; généra- 
lement les arftoretim fleurissent les premiers, \esPoniicum, Cataw- 
bienscy maximum^ etc., plus tard, et ont besoin, par conséquent, d'être 
rentrés les premiers , si Ton veut que les uns et les autres fleurissent 
ensemble. Il sera bon, dés qu'ils seront, en pleine végétation, de les 
bassiner légèrement et souvent ; pour les espèces dont le bouton aurait 
de la peine à débourrer on prendra une petite éponge mouillée et on 
humectera le bouton en le frottant légèrement de bas en haut. On doit 
aussi laver les feuilles avec cette éponge tous les huit ou quinze jours ; 
il faut avoir soin de tenir ces plantes le plus près possible du verre, 
de manière qu'il n'y ait rien qui empêche le soleil d'y arriver direc- 
tement : parce que, quand la floraison a lieu en serre, la couleur des 
corolles est généralement plus pâle qu'à l'air et, si elle se trouvait 
ombragée par d'autres arbustes, il serait presque impossible de recon- 
naître la variété par la couleur de ses fleurs. 

(La suite au prochain numéro.) 



EXPOSITIONS- 
SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE NAMUR. 
EXPOSITION d'Été des 12, i 5 et 14 juin 1859. 

La vignette ci-contre, faite sur un dessin qui a été exécuté sur les 
lieux par M. Félicien Rops, représente, tant bien que mal, un des 
beaux tableaux que nous a oflert, cette année, l'exposition de Namur 
dans ce magnifique local connu sous le uom de manège de cavalerie. 

L'intéressant compte-rendu qui en a été publié par M. Ed. iMorren 
nous dispense de longs détails; nous dirons toutefois que l'exposition 
a été splendide, malgré le nombre comparativement moins considé- 
rable des exposants que celui de l'année précédente; elle brillait sur- 
tout par le choix des plantes et la rareté des exemplaires exposés. 



~ 214 — 

Ce sont MM. iACob Makoy et O* de Liège qui onf le plus puissamment 
contribué à la splendeur de cette fête florale. 

Notre yignetle représente un superbe groupe de Palmiers, Bananiers, 
Cycadées et Pandanées, ainsi qu'un exemplaire admirable de Cyana- 
phyllum magnificum (1) et un Dracœna umbraculifera de toute 
beauté, exposés parées horticulteurs. 

Leur collection de Palmiers était très-distinguée, tant sous te rap- 
port de la belle culture que sous celui du grand mérite spécifique 
et de la rareté. Nous aimons à citer particulièrement les espèces sui- 
vantes : 

Calamus ciliaris, C. micranthus, G. niveus, C. Run$C'Dang, G. tenuis, G. latis- 
pinus, Maximiliana regta, Wallichia artrentea , Stachiophorbe DeckeriaDa, Go- 
rypba Gebaoga, Latania Gommersonii, Tlirioax graminifolia, T. etegaos, Garyota 
excelsa et Plycosperma appendicuiala- 

Parmi leur lot d'Orchidées , composé de trente-quatre espèces, on 
remarquait : 

iËrides odoratum purpureum, Yanda suavis var. formosa, de Veitch, Brassia 
eruciTera, B. Boissieri, B. gullata, B. Joschlii, Anguloa Glowesii, Myanlhus punc- 
(alus; les Galtleya crispa var. purpurea, Rollissoni, Leopoldi et maxima; les 
Gypripedium barbatum superbum. les var. nigricans et Yettchianum ; les Epiden- 
drum lonosmum, Oncidium pubes var. mnjus et spbegiferum, Trichopilia suavis 
et Trigonidium oblusum Toi. var. aureo-vittalis. 

Leur lot de Bégonia contenait tout ce que le commerce possède de 
plus exquis dans ce genre ; enfin le contingent de 54 plantes nou- 
velles, exposé par le même établissement, peut être cité comme un 
des plus mérîtanis qui aient jamais été exhibé à nos expositions. La 
grande importance de cet collection nous fait un devoir de citer ici 
toutes les espèces sans exception. 

Allamanda violacea. Gallicarpa purpurea. 

AIdus imperialis. Genlroslemma punctalum. 
Araucaria sp. nov. de Morelon-Bay. Gunonia pubescens. 

Arlhrotaxis Doniana. Guspania febrifuga (2). 

» Gumiana. Dracseiia indivisa lineala. 

Bégonia Queen Vicloria. » punctata. 

Arlocarpus urlicaefotia. Grevillea pleridifolia. 

Galadium argyriles. Lomalia Bidwillii. 

I» Ghanlinii. Macodes pelola (superbe Orchidée dans 

» albo-punctalissimun. le genre des Anœclochi lus). 

» haslatum. Maurilia Uumboldtii. 



(1) Le Cyanophyllum magnificum est une des plus splendtdes introductions de 
rétablissement de J. Linden de Bruxelles; il a été mis pour la première fois 
dans le commerce le l*** mai 1858. 

(2) Ne serait-ce pas Cusparia febrifvga? [Note de la rédaction.) 



— 215 — 

Mikania Warscewiczii. Podocarpusjaponica fol. var. 

Philodendron fenesiratum. Simaruba excelsa. 

Phyllantfaus Smilhii. Stadmannia Libonii. 
Phyllocladus Gunningbami. » LeGrellii. 

Pleclocomia Teysmannii. Terminalia mollis. 

Plocostemma lasiantbum. Vriesia graminifolla. 
Podocarpus cupressoides. 

Toufes ces plantes sont d'introdoclion récente et presque fontes 
sont des espèces capitales, entièrement nouvelles et dignes de figurer 
comme telles aux expositions de la Belgique^ qui a la réputation^ bien 
méritée^ d'être le pays des introductions nouvelles et le pays horticole 
par excelleneey du continent. Nous soulignons avec int^ention cette der- 
nière phrase, car nous avons plusieurs fois remarqué dans la capitale 
de FlorCy des lots de plantes, concourant pour le prix des nouveautés et 
de récente introduction, qui n'étaient pas à la hauteur de la réputation 
de la grande ville. Ceci soit dit sans arrière pensée et sans la moindre 
jalousie; la ville de Gand restera toujours la première ville horticole de 
la Belgique pour la masse des plantes, pour Timportance de quelques- 
uns de ses établissements et surtout pour la centralisation de l'industrie 
horticole ; mais pour les nouvelles introductions, la rareté et même le 
choix des espèces, elle est aujourd'hui surpassée par Bruxelles et 
Liège. 

Nous espérons que la concurrence qui vient de se déclarer depuis 
quelques années, entre les villes de Gand, de Bruxelles et de Liège, 
sera une nouvelle émulation qui ne pourra qu'être profitable à l'hor- 
ticulture belge. Nous sommes de l'avis du proverbe qui dit : pas de 
concurrence, pas de progrès! 

Pour en revenir à l'exposition de Namur, nous dirons qu'après le 
brillant contingent dont nous venons de parler, ceux de MM. Kegeijan, 
de Beul et J. Linden ont eu les honneurs du salon. Le premier avait 
exposé 50 plantes diverses, fleuries; une belle collection de Pelargo- 
niumy une charmante collection de Calcéolaires et une collection très- 
variée et bien choisie de plantes panachées ou ornées, de serres et de 
pleine terre; le second avait présenté un remarquable loi de Palmiers, 
Bananiers, Pandanées, Cycadées, Dracaena, Rhopala, Yucca, Agave, 
Ficus, etc., de jolies Fougères et des Bégonia ; M. Linden avait envoyé 
une petite collection d'Orchidées, parmi lesquelles les Batemannia 
meleagriSy Cattleya Acklandiœ, Lœlia purpurata et Odontoglossum 
Reichenheimii , brillaient au premier rang. 

Nous citerons encore ; les plantes vivaces de pleine terre et les 
plantes fleuries de M. Brichart, horticulteur à Namur ; les plantes 
variées, plantes grasses et de pleine terre de M. Resimont, égale- 
ment horticulteur à Namur; les espèces variées de pleine terre de 



— 216 — 

Bl. Baslin, ainsi que sa collection de Bégonia; les Pelargonium de 
fantaisie de M. J. B. Merveille; les arhiisles à feuilles panachées de 
M.Rosseels, de Louvain ; les Pelargonium et Fuchsia de M. Feront, 
horticulteur à Nainur ; les beaux Orangers et les superbes Raisins 
de MM. le marquis de Croix, de Francwaret, vicomie Desroanet de 
Biesme, de Goizinne; enfin les Nepenthes, Tydœa, Bertolonia, et 
Anœctochilus de M*"' Perd. Kegeijan ; les Calcéolaires de M"' De Bruges, 
de Gerpinnes et les fruits et légumes de M">« la douairière de Moreau 
d'Andoy. 

Après les décisions du jury, tous les membres qui en fesaient partie 
se sont réunis pour féliciter la commission d'organisation du succès 
qui a couronné ses efforts. 



SDR LA TAILLE DE QUELQUES ARBUSTES 

DESTINÉS A FLEURIR EN HIVER. 

Lorsque des arbustes sont culti\iés en pots dans l'Intention de les 
forcer en serre, pendant l'hiver, il ne suffit pas de leur faire produire, 
par une culture soignée, du bois mûr et des bourgeons à fleurs, il 
faut encore savoir bien choisir le moment de la taille. Ainsi il y a des 
plantes, se prêtant particulièrement à cet usage, ou qui donnent leurs 
boulons à fleurs à l'extrémité du bois mur, ou qui, sévèrement taillées, 
pendant l'époque de repos, ne donnent que des bourgeons à feuilles A 
la première reprise. C'est surtout le cas avec le Weigelia rosea qu'il 
faut tailler au moment de la première sève, ou immédiatement après 
la floraison. Nous conseillons, de préférence, de choisir la fin de la 
floraison tant pour les Weigelia que pour la plupart des Spirea le 
Deutzia gracilis, les Seringa^ etc. £. Regel, 

(Traduclion de la Gartenflora). 



AVIS IMPORTANT. 

M. Simandre nous apprenri qu'il est décidé à céder de gré à gré sa colieclion de 
Pelargonium nouveaux dans le courant du mois de septembre. ( Voir le dessin co- 
lorié dans notre numéro précédent.) 



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— 2i7 — 
PLANTES FIGURÉES. 

POIRE MONSEIGNEUR DES HONS. 

Planche XVII. 

L'arbre est très-vigoureux et fertile, d'un port superbe, réussissant 
sur franc et sur coignassier, et se plaisant sous toutes les formes. 

Le fruit est assez gros, pyriforme, de couleur jaune herbacée, 
s'éclaircissant pendant la maturation, marbré, ronge-carmin à l'inso- 
lation, ei tiqueté gris-noisette. 

Chair demi-fine, fondante, légèrement teintée, remplie d'une eau 
sucrée, aromatisée, relevée de la saveur particulière du Rousselet de 
Reims. 

La nature de la chair et de l'rau , indique que le fruit ne saurait 
devenir pâteux, qu'il se conservera quelque temps dans son étal mûr, 
et pourra réussir aux quatre expositions. 

Dans les années ordinaires, l'époque de maturité est du i*' au 
20 août; les fruits ne mûrissent pas tous à la fois, mais successive- 
ment : c'est un grand mérite chez une poire précoce. 

Cette précieuse nouveauté a été obtenue à Troyes, par M. Gibey- 
Lorne, amateur, qui la dédia à un ancien évéque de son diocèse. 

Sur le rapport d'une commission spéciale, fait en 1858, la Société 
d'horticulture de l'Aube, a décerné à Tobtenteur une grande médaille 
d'argent, pour ce gain intéressant (i). 



FUCHSIA VARIES. 
Planche XVIII. 

M. Cornelissen est sans contredit l'homme des Fuchsia. Sur vingt 
nouvelles variétés à fleurs doubles, des plus belles, que cet hor- 
ticulteur a livrées au commerce dans le courant de cette année, nous 



(1) MM. Ballet frères, horlicuUeurs, faubourg Croncels, à Troyes, en ont acquis 
immédiatement la propriété et la livreront au commerce, à partir du 1" novembre 
1859, aux conditions suivantes : Jeunes sujets : 6 fr. ; haute tige ; 10 fr. 
Octobre iS59. 19 



— 218 - 

en avons déjà fait connaitrc dix. (Liv. de décembre 1858 et février 
i839). Aujourd'hui nous en sommes à un nouveau contingent de vingt 
variétés admirables et curieuses, parmi lesquelles nous avons choisi 
celles que nous soumettons en ce moment au jugement des amateurs, et 
nous, devons avouer que nous avons été fort embarrassés de faire ce 
choix car toutes sont parfaites de formes, belles de coloris et à corolles 
bien doubles. Une seule, celle qui porte le nom du Général ChazaI, se 
dislingue des autres par la rare coloration de sa corolle. 

En général, nous n*aimons pas à donner à nos abonnés plus d*une 
planche de Fuehêia par an ; mais en présence d^une réussite aussi rare 
et du zélé intelligent d*un de nos plus humbles horlicuileurs, nous 
avons crû devoir faire une exception en sa faveur, ne fut*ce que pour 
le récompenser de son dévouement à cette culture plus que modeste 
et appeler sur lui l'attention des amateurs de ce genre de plantes. 

Nous omettrons les détails d'une description en présence de la 
planche ci-contre, fidèlement exécutée (1). 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

Dendlroblani alb^-saiiffuliieani, LlNDL. in Paxt. FloW, Gard. — Bot. 
Mag.y pi. 5150. — Fam. des Orchidées. — Gynandrie Monogynie. 

Noble plante à grandes fleurs blanc de crème, lavé de jaune au cen- 
tre des sépales et du labelle. Ce dernier, presque étalé, présente, de 
chaque côté de sa base, une série de lignes transversales, d'un carmin 
foncé. Le racème est moins long que les feuilles et porte ordinairement 
de 4-5 fleurs. Pseudobulbes droits, allongés, cylindriques, noueux, 
d'un pied de longueur. Feuilles engainantes à la base, lancéolées- 
linéaires, sub-disliques, longues de six pouces. Cette espèce est ori- 
ginaire de Moulmein; nous en devons l'introduction en Europe à 
M. Veitch, d'Exeier, près de Londres. 



(1) M Gornelissen mettra ces Fuchsia en vente à dater du \^' mars 1860, au 
prix de 25 fr. les o variétés, 6 fr. au choix. 



— 219 — 

BrachychitoD Bidwiiii, HooK., Bog. Mag., 5i55. — Famille des 
Stcrculiacées. — Polygamie Monœcie. 

Des semences de celle remarquable plante furent envoyées au jardin 
de Kew, en 1851, du nord-est de l'Australie (district de Widebay), par 
feu M. Bidwill. Son port est celui des Sterculia avec lesquels elle a beau- 
coup d'analogie. C'est un arbrisseau (probablement un arbre dans le 
pays natal) à liges cylindriques, tomenteuses, jaunâtres, recouvertes, 
ainsi que toutes les autres parties de la plante, de poils courts et 
droits; les feuilles, assez grandes et à longs pétioles renflés à la base, 
sont cordées, profondément trilobées, occasionellement entières ou 
obscurément quinquelobées, légèrement tomenteuses dessus, fauves et 
fortement tomenteuses dessous. Les fleurs, presque sessiles, naissent 
par faisceaux de 8-iO de i'aisselie des feuilles; elles sont d'un rouge 
pâle, â perigone simple, d'un pouce de long, presque campanule, à 
limbe divisé en cinq lobes, marqués chacun de trois stries ou ner* 
vures. Le même pied porte des fleurs mâles, femelles et hermaphro- 
dites. Nous considérons cette plante comme une bonne espèce orne- 
mentale de serre chaude et de serre tempérée. 

SERRE FROIDE. 

Bhododendron Kendrickii, var. latifolia, HooK. , Botatiical Mag.j 
pi. 5129. — Famille des Ericacées. — Decandrie Monogynie. 

Dans notre précédente publication, nous avons attiré l'attention sur 
cette espèce, à propos du JR. Schepherdii, et nous disions que celte 
dernière diffère de l'espèce en question, par son ovaire glabre et son 
calice plus large. Elle a été également introduite du Bhotan par 
M. Booth. La variété que sir Hooker décrit sous le nom de tattfolia, 
diffère de l'espèce originale par ses feuilles beaucoup plus étroites, 
parfaitement glabres dessous, et du H. Schepherdii, par ses fleurs plus 
grandes, moins intenses de couleurs et par ses feuilles plus larges et 
plus acuminés. Elle croît à 7,000 pieds de hauteur au-dessus du 
niveau de la mer, en compagnie du R. Edgeworlhii, dans la région 
des Pins et des Ifs; elle passe l'hiver, en pleine terre, dans le Cheshire. 



— 220 — 

■•■•cbMiuM eimirerani, Naudin, Afin, des Sc. fiai. y Mofiog, (tes 
Metast.y p. 255. — Fnm. des Mclaslomacées. — Octandrie Mono- 
gynio. 

Si nous revenons sur ceUe charmante plante, figurée el décrile sur 
un exemplaire original, fleuri chez rinfroducleur, M. Lîndon {Journ, 
(Vhort. prat.y pi. Vî, 1857), c'est d*ahord pour rendre pleine justice à 
Inexactitude de la figure coloriée du Botanical 3fagazine, plus exacte 
que la nôtre, ensuite pour consigner une rectification de sir Hooker, 
concernant le nomhre des pétales el la forme des feuilles. M. Naudin 
décrit ainsi le genre Monorhœium : t Calice â quatre divisions, quatre 
pétales; anthères conncctifs en forme d'éperon simple ou de soie; 
M. ensiferum : feuilles lancéolées, linéaires, etc. » Sir Hooker, de son 
côté, dit avec raison que les fleurs sont tantôt tetramères, tantôt penla- 
mères (à quatre ou à cinq pétales), et que les feuilles ne sont pas 
linéaires lancéolées, mais bien ovales lancéolées. Nous croyons que 
l'un et l'autre de ces botanistes ont bien observé la plante; nous dirons 
cependant que la première diagnose qui en a été faite, était conforme à 
l'échantillon envoyé à M. Naudin. L'établissement de M. Linden pos- 
sède encore en ce moment des plantes mères qui présentent les feuilles 
telles qu'elles sont décrites par M. Naudin. Quant au peu de constance 
dans le nombre des pétales, nous devons Tattribuer à une pure ano- 
malie, résultant de la culture, le nombre quatre étant le nombre 
normal. Nous ne pouvons trop recommander celte jolie plante, dont 
les fleurs, d'un rose tendre pourpré, sont d'un effet charmant au sortir 
de l'hiver. Elle se plaît surtout dans la serre froide. 

PLEINE TERRE. 

Dendromeeon rlgldum, Bcnth. in Trans. Hort. Soc, Lond.; IfooK. 
/c. pL — Bot» Mag,y pi. 5134. — Fam. des Papaveracées. — 
Polyandrie Monogynie. 

Encore une introduction dont MM. Veitch d'Exeler, près de Londres, 
sont redevables à leur collecteur M. W. Lobb, qui en récolla des graines 
en Californie, ou la plante forme des buissons sous-fruclescenls à liges 
cylindriques, branchues et à feuilles étroites, lancéolées, rigides, cour- 
temenl pétiolées, d'un vert glauque. Les fleurs sont d'un beau jaune 
uniforme, moitié moins grandes que celles de VEscholtzia californica. 



— 221 



BELGIQUE HORTICOLE. 



En parcourant cet inléressunt journal, rédigé par M. Edouard Mor- 
ren, nous y avons remarqué les plantes suivantes , que nous recom- 
mandons lout particulièrement : 

SERRE CHAUDE. 

BeloperoDc plamba^liilffolla 9 N. ab. E* {B. oblongattty LiNDL ). — 
Élégant arbuste de cinq à six pieds de haut, à tiges débiles et à fleurs 
grandes, d'un rouge pâle Irès-dislingué, originaire du Brésil, des 
forets du Gorcovado, près de Rio-Janeiro. Les Beloperones croissent 
très-bien en pleine terre, en été, et y fleurissent abondamment. Les 
espèces cultivées aujourd'hui sont : B.Amherstiœ, B. violacea, Lind. 
çt PI. et celui dont il est question ici. 

BesoDia QDeen-Tictoria, Hort.y Makoy. — Délicieuse variété mise 
dans le commerce par MM. Jacob Makoy et C*»« de Liège, à feuilles 
moyennes, à large disque argenté ou nacré qui se divise, vers les 
bords, en une foule de macules de la même nuance, tranchant admira- 
blement sur le fond vert d'éméraude qui longe les bords et apparaît plus 
vif au centre. Nous regrettons que M. Morren n'indique pas l'origine de 
celte variété; a-t-elle été gagnée par MM. Makoy ou par un autre hor- 
ticulteur? Quels sont les pères et mères? Nous pensons que le Bégonia 
Rex doit être l'un ou l'autre. Enfin on ne saurait se faire une meilleure 
idée de la feuille de cette plante, dit M. Morren, que si on la compare 
à une dentelle jetée sur un tissu d'un beau vert. 

SERRE FROIDE. 

liAiase orDAta, LiNDL. — Fort joH arbrisseau appartenant à la fa- 
mille des Légumineuses. Les fleurs sont très-curieuses par la combi- 
naison de leurs couleurs tranchées : le pétale supérieur, ou l'étendai^d, 
est assez grand, d'un jaune vif, relevé à la base d'une macule rouge 
de sang bordée de pourpre fauve; les ailes ainsi que la carène (pétales 
latéraux et inférieurs) sont d'un pourpre plus ou moins intense, qui 
tranche singulièrement sur le jaune de l'étendard. Elle est originaire 
des parties froides de la Nouvelle-Hollande et se cultive aisément dans 
la serre froide bien aérée, à la manière des Hovea, Plalylobium et 
Bossiœ dont elle rappelle les formes. Quoique introduite depuis 1850, 
elle est encore assez rare dans nos cultures. 



2M — 



PLEINE TERRE. 



Dans les six dernières livraisons de ce journal nous trouvons, en 
oulre, les figures coloriées des plantes suivantes, très-recommanda- 
blés : Ixia aristatay à fleurs roses. — /. macutatay var. viridisy à 
fleurs vertes à macule d*un bleu-noirâtre au centre. — F.viltosa, à 
fleurs tricolores : bleues, centre blanc rosé, suivi d*un cercle rouge. — 
/. maculata, lilas pAie, centre rouge de brique. 

iris arenaria, fleurs petites, d*un beau jaune clair, garnies sur tes 
trois lames d'une bande de poils rouges. — /. pumila, fleurs bleuâtres 
ou violettes, var. violacea, ou blanches, var. alba, ou bleues pâles, 
var. eœruUa. — /. Clusiana, à fleurs jaunes veinées de violet. 

Dianthus ckinensis, var. ifeddemgii, de Saint-Pétersbourg. 

Rien de plus beau que ces Dianthus dont la Flore des Serres de Van 
Houtte a déjà publié un grand nombre de variétés. Ils brillent sur- 
tout par la dimension extraordinaire et la richesse des nuances des 
fleurs. 

Phlox nains pour bordures : Phlox divaricata, à fleurs d'un bleu 
pâle ou grisâtre. — P. pilosa, à fleurs d'un lilas pâle ; cette espèce est 
délicate et demande â être élevée sous châssis. — P. stolonifera cras- 
sifoUa, à fleurs rouge indigo. 



CULTURE MARAICHERE. 



Nous ne jouissons pas de l'heureux privilège de nos confrères de la 
floriculture qui ont chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour, 
de bonnes nouvelles à nous apprendre, de charmantes surprises à 
nous faire, de jolies inconnues à nous présenter. Nous sommes consi- 
gnés, nous autres, depuis des siècles et peut-être pour des siècles 
encore, dans un cercle de vieilles connaissances qui reviennent tous 
les ans avec les mêmes racines, les mêmes feuilles et les mêmes fruits. 
Les Romains en ont parlé, Olivier de Serres en a parlé, La Quintynie 
aussi, et, après lui, De Combles, et après celui-ci celui-là, en sorte 
qu'avec la meilleure volonté du monde, l'héritage qu'on nous a légué 
nous embarrasse fort par moments et que nous nous faisons un cas de 
conscience de remettre à neuf les descriptions d'un autre âge. Est-ce 



— 223 — 

bien utile? Où donc sont nos conquêtes sérieuses de la veille ou du 
jour? Citons-nous donc des introductions récentes qui soient de taille, 
par exemple, à faire échec au chou, à la pomme de terre ou à la 
carotte. Nous avons beau tourner sur nous-méme et chercher de Tœil 
des choses d*un mérite capital , nous ne découvrons rien qui vaille la 
peine d'occuper le public. Nous avons bien ça et là , des nouveautés 
plus ou moins fraîches en radis, courges, tomates, etc., des excen- 
tricités, des originalités, des variations qui figurent avec avantage sur 
les tables d*un concours, mais rien de plus, et ce n'est point assez. 

Il nous souvient de vous avoir promis le compte-rendu d'un essai 
relatif à l'œnothére bisanuelle, considérée comme plante poiagére. 
Dans certaines localités de l'Allemagne, nous avait-on dît, on fait 
grand cas de sa racine, que l'on désigne vulgairement sous le nom de 
jambon des jardiniers. Or, parler de jambon à un habitant de l'Ar- 
denne, c'est parler de ciboules à un marchand d'oignons. Aussi long- 
temps que nous n'avons pas eu une planche d'œnolhére bisannuelle 
sous la main, il manquait quelque chose à notre satisfaction. Aujour- 
d'hui, il ne nous manque plus rien, sous ce rapport, mais nous ne 
sommes point satisfaits pour autant. Le jambon des jardiniers alle- 
mands ne vaut pas le nôtre à beaucoup près ; la racine d'œnothérc 
n'est ni belle ni bonne, et quelle que puisse être la qualité de la 
sauce, nous n'y reviendrons plus. Nous ne voulons pas en dire préci- 
sément du mal, mais nous nous ferions un reproche d'en dire 
précisément du bien. Sa saveur, qui n'a rien de désagréable d'abord, 
a le tort de se continuer par un arrière goût poivré qui ne dure pas 
longtemps, mais qui dure assez néanmoins pour offenser le palais et 
le gosier. 

Tenons-nous en là pour le moment, et demandons^nous si en abor- 
dant les questions maraîchères de plus haut et de plus loin, nous ne 
pourrions pas rendre de plus importants services au public qu'en 
nous traînant dans le domaine des vieilleries, des redites et des menus 
détails. Gomme notre conviction est solidement assise sur ce point, 
nous nous permettrons de rappeler à nos lecteurs la théorie des labou- 
rages d'automne d'abord, puis nous leur parlerons des efforts que l'on 
tente en Belgique en vue des progrès horticoles. Les peuples comme 
les individus ont l'esprit d'imitation, et nous serions fort heureux, 
tout en prenant date pour un pays, si les bonnes institutions établies 
dans ce pays, avaient l'honneur de servir de modèles à d'autres. 



— 224 — 

Reprenons Tordre de nos promesses en commençant par le labou- 
rage d'automne. Si les jardiniers soupçonnaient seulement la moitié 
du mérite de celte opération , ils ne nous obligeraient pas à insister 
sur la nécessité de Tentreprendre. 

Le labourage d*automnea pour objet et pour but : i^' d'approfondir 
graduellement la couche cultivée pour la plus grande joie des racines 
pivotantes et la plus grande prospérité des légumes ; ^ de ramener k 
la surface la terre neuve du dessous et de Faméliorer par un eonlaet 
prolongé avec l'atmosphère ; Z^ de diviser le terrain et d'y ouvrir par 
conséquent des milliers et millions de routes par où l'air glisse et fait 
son travail souterrain, et par où l'eau des pluies et des neiges descend 
plus aisément que si le sol était consolidé. Or, il suit de là qu'une 
terre divisée boit plus d'eau en hiver qu'une terre durcie, que les 
réservoirs souterrains s'emplissent et s'approvisionnent de liquide 
pour les besoins de l'été et que les couches supérieures du sol s'assai- 
nissent parfaitement. Ce sont là, assurément, d'excellentes conditions. 
Par cela même que l'eau ne tient pas dans la terre remuée, puisque 
le labourage fait l'effet du drainage, il est clair qu'au printemps, nos 
jardins labourés avant l'hiver sont plutôt secs, plutôt prêts à être 
cultivés que les autres ; il est clair aussi que le labour de printemps 
devient plus facile à exécuter, que la température souterraine devient 
plus douce, que les gelées tardives y exercent moins de ravages que 
sur les terrains labourés seulement après l'hiver et n'ayant pas eu le 
temps de s'assécher. Enfin, il est évident que puisque les réservoirs 
des couches profondes ont reçu beaucoup d'eau , les légumes souffrir 
ront moins des sécheresses de l'été que dans les terrains incomplète- 
ment travaillés. Cette eau montera vers les racines, au fur et à mesure 
de leurs besoins, par l'effet de la capillarité, et ne s'épuisera pas vite 
sous l'influence du vent et de la chaleur. 

Nous savons bien qu'avec les labourages profonds de l'automne, il 
convient de fumer plus copieusement qu'avec les labourages super- 
ficiels, puisque le logis de l'engrais est plus vaste dans le premier cas 
que dans le second, puisque cet engrais s'en va plus vite par des mil- 
liers de rigoles bien ouvertes que par des rigoles obstruées; mais peu 
importe; en matière de jardinage, nous n'avons pas l'habitude de 
marchander avec le fumier, et nous sommes assez riches pour payer 
généreusement nos succès. 

Dans noire dernière correspondance, nous avons dit un mot en 



- 225 — 
passant des concours et expositions horticoles qui devaient s'ouvrir le 
dimanche 4 septembre, et à titre d'essai, entre les instituteurs de la 
province de Luxembourg; et, à ce propos, nous avons dit aussi nos 
espérances. Aujourd'hui que le fait est accompli, que le succès a 
dépassé notre attente, que les instituteurs ont fait dignement et 
solennellement leurs preuves, il ne nous reste plus qu'à conseiller au 
département de l'intérieur d'étendre la mesure aux neuf provinces. Il 
reste démontré que les instituteurs ont tiré profit des conférences 
horticoles, qu'ils sont capables de fabriquer des produits de toute 
beauté et qu'ils sont aptes par conséquent à donner aux enfants de 
nos campagnes les notions essentielles de jardinage et d'arboriculture 
fruitière. 

Le progrès se poursuit et se poursuivra, n'en doutez pas. Grâce à 
rintelligenle initiative de M. le gouverneur de la province de Namur, 
secondée par le département de l'intérieur, des instituteurs choisis 
dans tous les cantons de la province, et bien choisis, ont fait gracieu- 
sement le sacrifice de la moitié de leurs vacances pour se rendre à 
Malonne, où ils reçoivent en ce moment un enseignement horticole 
aussi complet que possible. Ces instituteurs vont devenir, à leur tour, 
maîtres en jardinage et culture des arbres, et seront chargés de confé- 
rences spéciales, dont ils s'acquitteront parfaitement. 

Celte mesure est de celles qu'on ne saurait trop louer, car elle aura 
des résultats rapides et excellents qu'il eut été impossible d'obtenir en 
suivant une autre voie. Un cours suivi et complet vaut mieux, beau- 
coup mieux que le système de conférences à de longs intervalles, et a 
sur ce système l'avantage inappréciable de créer des professeurs capa- 
bles dans l'espace de quelques jours seulement. Nous pouvons l'affir- 
mer, puisque cette fois encore il s'agit pour ainsi dire d'un fait 
accompli. D'ailleurs, au bout du compte, ce n'est pas le cas de crier 
au miracle. Qu'est-ce donc que le jardinage ? Qu'est-ce donc que la 
culture des arbres fruitiers? Deux jeux d'enfants ou à peu près. Ce 
n'est point là, sans doute, l'opinion de tout le monde, mais c'est la 
notre, et nous y tenons d'autant plus fermement que l'opinion de tout 
le monde a été faite par des massacreurs de légumes et d'arbres, in- 
capables de donner la raison de leur pratique, vaniteux à l'excès, 
faisant caste, et cherchant à se donner de la valeur aux dépens de la 
vérité. Il est temps de souffler sur cette poussière et de voir clair 

dessous. P. JOÏGNEAUX. 



MISCELLANÉES. 

L'IIORTFCILTURE AU XIX* SIÈCLE. 

Par M. F. G. Saiict, horticalleor, à Montpellier (Héraull, France). 

Si l'on considère Tctal actuel de rhorlicullore en général, et qu'on le 
compare avec ce qu'elle était jadis, on reconnaît qu'elle a fait d'immenses 
progrès depuis un demi-siècle et qu'elle est entrée dans une voie nou- 
velle de prospérité et d'amélioration de toutes sortes. Chaque année, 
qui s'est écoulée, a été pour l'horticulture une période qui a vu toujours 
quelque découverte nouvelle lui faisant faire un pas de plus en avant; 
chaque série de quelques années, constitue une véritable révolution dans 
telle ou telle partie, qui nous montre l'horticulture sousr un jour tout 
nouveau ; et, nous faisant passer de surprise en surprise, nous met sous 
les yeux des résultats que, quelques années auparavant, nous n'aurions 
pas même osé espérer. Dès lors, un vaste champ est ouvert à l'intelligence 
de rhorlîculteur; il a devant lui un avenir immense et il saura en pro- 
filer, car pour lui, la nature végétale n'a plus de secrets; il la soumettra 
à tous ses caprices, lui imposera sa volonté et saura la gouverner à son 
gré; il lui fera prendre les formes les plus variées, en lui faisant subrr 
une multitude de changements et de modifications de toutes sortes, qui 
la transformeront complètement. 

Quiconque admire le degré de perfection auquel est arrivé la taille 
des arbres fruitiers, est émerveillé de la multiplicité de formes diverses 
auxquelles Tintelligence du jardinier soumet les sujets confiés à ses 
soins. De même qu'un sculpteur modèle un morceau d'argile, et fait 
prendre à cette masse inerte les formes les plus gracieuses , de même 
l'horticulteur, par des soins incessants et une taille bien comprise, 
donne à ses arbres une multitude de formes variées, qui nous présente- 
ront la même espèce sous des aspects tout à fait différents. Seulement, 
moins indépendant que l'artiste dans Texécution du chef-d'œuvre de son 
imagination, le jardinier, soucieux avant tout de rendre son œuvre utile, 
n'adopte, pour chaque espèce d'arbres, que les formes les plus propices 
au but qu'il se propose; il doit tenir compte soit de l'exposition soit de 
In nature du sol, et encore de beaucoup d'autres circonstances qui lui 
imposent des limites qu'il ne doit pas dépasser. 



— 227 ~ 

Ce que nous disons de la taille, peut s'appliquer aussi aux autres 
opérations horticoles; toutes s'améliorent et se modifient au bout d'un 
certain temps, et nous font constater des résultats surprenants. 

L'horticulture maraîchère gagne tous les ans quelques espèces nou- 
velles de légumes, ou voit s'améliorer quelque ancienne espèce, qui 
constitue alors une race nouvelle, succédant avec avantage à celle qui 
était précédemment cultivée. 

Il en est de même de l'arboriculture fruitière, qui est dotée tous les 
ans, grâce au zèle infatigable de quelques habiles et heureux semeurs, 
de nouveaux fruits de plus en plus exquis, qui viennent prendre rang et 
briller parmi leurs devanciers. 

Mais c'est surtout la floriculture, cette branche, sinon la plus impor- 
tante, du moins la plus agréable de l'horticulture, qui a fait en peu de 
temps des progi*è$ excessivement rapides et a marché à pas de géant 
dans la voie d'une transformation complète. 

Qu'un genre quelconque, une espèce même, vienne attirer l'attention 
de l'horticulteur, ce dernier s'en empare aussitôt et en fait l'objet de sa 
culture favorite; s'il croit découvrir dans sa plante un avenir prospère, 
elle deviendra immédiatement l'objet de ses soins les plus assidus, et 
dès lors stimulant son zèle, il va se mettre avec ardeur, à l'œuvre qu il 
veut accomplir. Son imagination le précédant dans la réalisation des 
résultats auxquels tendent ses efforts, lui montre déjà l'avenir à travers 
le prisme enchanté de son beau rêve, qui rappelle un peu celui de la 
laitière de notre immortel Lafontaine; seulement plus heureux que 
Perrette, il voit quelquefois ses efforts couronnés de succès, et son beau 
rêve s'accomplit et se réalise au gré de ses désirs. Avec quelle joie 
n'accueille-t-il pas alors la floraison des premiers semi^, sur lesquels 
il avait fondé tant d'espérances, et comme il va éprouver de douces et 
agréables jouissances, quand il aura découvert parmi eux quelques 
variétés supérieures au type primitif. C'est ainsi que par d'autres semis, 
il procréera quelques autres variétés, toutes différentes les unes des 
autres, qui par leurs formes et leurs coloris plus variés, formeront la 
souche de toutes les variétés qui se succéderont par la suite. Dès lors, 
l'avenir de cette plante sera assuré; d'autres semeurs non moins infa- 
tigables et non moins habiles que lui, se mêleront de la partie, et com- 
binant leurs efforts, ils formeront, par des semis successifs et des croi- 
sements quelquefois artificiels, mais le plus souvent naturels, celte 
innombrable légion de variétés qui se succéderont les unes aux autres. 



— 228 — 

et éclipseront successivement leurs devancières par la beauté de leurs 
formes, Téclal et la richesse de leurs coloris, autant que par la suavité 
de leurs parfums. 

De lenips en temps, quelque nouvelle espèce de végétal est Tobjel de 
relte expérience, et vient doter la floricuilure d'une nouvelle série de 
plantes qui ne tardent pas é occuper une bonne place dans le jardin de 
Pamateur iulelligent, en lui créant une nouvelle source de plaisirs iniKh 
cents et de jouissances inflnies. 

CVst ainsi que nos jardins ont été peuplés successivement de ces pha-^ 
langes nombreuses de fleurs de toutes sortes, qui sonl, chacune prise à 
part, autant de joyaux qu'on ne se lasserait jamais d'admirer dans 
i'écrin déjà si riche des espèces qui entrent dans rornementation de 
nos jardins. C'est ainsi qu'ont été formées ces admirables collections si 
nombreuses et si variées de Rosiers, Camellias, Pelargonium, Rhododen- 
dron, Azaleas, Dahlias, Chrysanthèmes, etc., etc., qui rivalisent toutes 
par la beauté et le nombre infini de leurs variétés, et font les délices 
des amateurs d'horticulture de nos jours. 

Actuellement, cescolleclionscomptentun si grand nombrede variétés, 
toutes différentes, et offrent tant d'attraits et tant de variations dans les 
feintes ou dans les formes, que chacune d'elles suffit fort souvent pour 
satisfaire l'ambition de l'amateur le plus difficile; en réagissant sur les 
goûls de ce dernier, sa collection d'élite devient l'objet de toute son 
attention : il y consacre tous ses soins, et sous l'impression des jouis- 
sances qu'il y trouve, il est presque insensible à tout le reste, son 
imagination étant concentrée sur la collection préférée, à laquelle il 
réserve toute son admiration. 

Pour comprendre combien l'horticulture a fait de progrès depuis 
quelque temps, il suffit de jeter un coup d'œil en arrière, et de se repor- 
ter par la pensée, seulement à la fin du siècle dernier, où aux premières 
années de celui-ci. Que possédait-on à cette époque en fait de ces col- 
lections si riches, qui parent aujourd'hui nos jardins el leur donnent 
cet aspect féerique et enchanteur qui charme les sens? Presque rien, 
ou du moins ce qu'on avait alors était bien peu de chose, en le compa- 
rant à ce que l'on possède de nos jours. Combien les Roses, Camellias 
et autres plantes de collections de cette époque, paraîtraient à présent 
ternes et tristes ; combien elles pâliraient à côté des belles variétés 
modernes. Plusieurs genres n'étaient pas même encore introduits 
dans nos jardins, entre autres le Dahlia, dont les variétés si nom- 



breuses et si belles ont atteint un si haut degré de perfection, qu'on a 
eu un moment la folie de croire que cette plante avait atteint son apo- 
gée de magnificence, comme si la nature, créatrice et féconde en toutes 
choses, n'avait pas toujours en réserve des formes nouvelles, qui 
viennent à chaque instant et tour à tour surexciter notre admiration. 

Aussi peut-on dire, sans craindre le paradoxe, que Thorliculture est 
une science essentiellement moderne, et que Tune de ses branches sur- 
tout, la floriculture^ est même nouvelle, où à peu prés, car son histoire 
se résume presque dans celle d'un demi-siécle. Certainement Tart des 
jardins n'était pas complètement inconnu dans les siècles précédents; les 
quelques monuments qui nous en restent, le parc deVersailles surtout, 
sont là pour nous le prouver; Tarboricullure possédait déjà à Tépoque 
de La Quintinye beaucoup de bonnes qualités de fruits, dont la plupart 
sont parvenus jusqu'à nous. Mais on ne doit pas méconnaître cepen- 
dant que c'est seulement depuis une date récente que l'horticulture a 
pris cet essor, qui lui a fait faire un pas immense dans la voie du 
progrès. 

L'horticulture enfin, devenant une science de plus en plus compli- 
quée, exige et nécessite de la part de ses adeptes des connaissances de 
plus en plus étendues, s'ils ne veulent pas rester en arrière dans ce 
mouvement progressif, et être au-dessous de la tâche qui leur est im- 
posée. Aussi doit-on être étonné de voir généralement les horticulteurs 
négliger pour la plupart l'étude de la botanique, tandis que cette 
science leur rendrait de très-grands et très-utiles services dans l'exer- 
cice de leur profession. Ils ne comprennent pas assez combien les 
notions de botanique leur sont nécessaires, et combien elles leur faci- 
literaient des recherches et des découvertes, qu'ils ne font généra- 
lement qu'à tâtons. Cette aimable science devient de plus en plus 
nécessaire à l'horticulteur, et elle ne tardera pas à lui être indispen- 
sable, si l'horticulture, comme il faut l'espérer, continue à suivre la 
même marche progressive. 

Si nous avons un peu insisté sur les progrès que l'horticulture fait de 
jour en jour, c'est afin de faire mieux comprendre combien elle tend à 
sortir de plus en plus de cet état de routine dans lequel elle semblait 
plongée précédemment. Elle a désormais ouvert devant elle un grand 
avenir, et de simple profession qu'elle était, elle constitue déjà une véri- 
table science, qui vient se ranger dans l'ordre hiérarchique, à côté de sa 
sœur aînée, la botanique ; elle tend de plus en plus à s'identifier avec 



— «30 — 

celle dernière, et à ne plus former pour ainsi dire avec elle qu'nncseole 
et même science. 

La botanique, pour rhorllculteur, doit être le foyer de toutes ses 
recherches, la base de toutes ses observations, la source de toutes les 
découvertes; elle lui expliquera un grand nombre de phénomènes, que 
son observation lui avait bien, peut-être, déjà indiqués, mais dont il ne 
pouvait pas tout à fait se rendre compte, en même temps qu'elle lui 
facilitera Tobservation de nouveaux phénomènes, qui précédemment 
étaient passés inaperçus pour lui. Après lui avoir servi à donner une 
dénominalion exacte à chaque plante, elle lui montrera les affinités 
qui existent entre elles; elle lui donnera aussi rexplîcatioYi de cette 
corrélation intime, existant entre des plantes en apparence fort diffé- 
rentes, mais que Tétude de la science lui montrera plus rapprochée 
qu'il ne le croyait auparavant. L'étude organographique de la Heur, en 
lui faisant pénétrer les mystères de la fécondation, lui enseignera les 
moyens de gouverner cette fécondation, en la faisant tourner à son 
avantage ; elle sera pour lui, et à Tégard de chaque plante, une source 
inépuisable, où il trouvera toute une génération d'^ produits variés. 
Enfin, l'étude de chacune des parties du végétal , et dans chacune de 
ses phases de développement, sera pour lui un précieux enseignement 
dans la marche qu'il aura à suivre pour sa culture, et lui indi- 
quera de plus tout le parti qu'il pourra en tirer, en même temps 
qu'elle lui rendra beaucoup plus facile la multiplication de ce même 
végétal. 

La géographie botanique sera aussi d'un précieux concours à l'horti- 
culteur intelligent, à celui surtout qui veut s'adonner è la culture des 
plantes récemment introduites; elle lui fera connaître le pays d'origine 
de chaque plante, la latitude et l'altitude de la région où elle vit à l'état 
spontané, et enfin la nature du climat qui lui est propre : données 
fort utiles, qui le renseigneront suffisamment pour pouvoir le fixer 
à peu près, sur le genre de culture qui convient le mieux à chaque 
végétal. 

Nous n'en finirions pas, s'il s'agissait d'énumérer tous les avantages 
immenses que peut puiser l'horticulteur dans l'étude de la botanique; 
nous avons seulement essayé d'en indiquer sommairement l'impor- 
tance. Aussi, on ne saurait trop insister et faire des vœux pour que cette 
science, la plus aimable et la plus agréable de toutes, et qui actuelle- 
ment est à la portée de tous, ne soit plus négligée comme elle l'a été 



- 254 — 

jusqu'à ce jour, par ceux précisément qui, il ne faut pas craindre de 
le répéter, sont le plus intéressés à la connaître, et à qui elle devient 
de plus en plus utile et même indispensable. 



DE LA CULTURE ET DE LA MULTIPLICATION 

DES RHODODENDRUM, 

Par Prosper Petbl [Cercle pratique d* horticulture et de botanique du département 
de la Seine-Inférieure.) 

(Suite et fin. — Voir la livraison précédente, page 209.) 

Multiplication. — Les Rhododendrum se multiplient de semis, de 
marcottes, de boutures et de greffes diverses. On peut récolter des 
graines en automne ou dans le courant de Thiver pour les semer au 
mois de mars ou au commencement d*avril, en pleine terre de bruyère, 
au nord, et, autant qu'il sera possible, le long d'un mur, pour qu'elles 
se trouvent à l'ombre. La graine étant excessivement fine, il sera bon 
de préparer convenablement le sol avec la fourche et le râteau pour en 
extraire les grosses racines et les cailloux; on sèmera ensuite avec pré- 
caution pour que la graine ne tombe pas en trop grande quantité dans 
un petit espace ; pour plus de sûreté, on peut la mélanger avec de la 
terre de bruyère tamisée très-fine et semer le tout ensemble; on ne doit 
pas recouvrir ces graines, pour ainsi dire; il suffira de les saupoudrer 
légèrement d'un peu de terre tamisée et ensuite d'un peu de mousse 
coupée avec des ciseaux et réduite presqu'en poussière, ce qui empê- 
chera la terre de durcir à la surface; on donnera de suite un léger 
bassinage avec un arrosoir fin; on le répétera souvent, si le temps est 
sec, de manière que le sol soit constamment dans un état de fraîcheur. 
Ces graines ne sont pas longtemps à lever (six semaines ou deux mois 
environ), et à l'automne de la première année, le plant est déjà beau, 
si on a eu soin de le traiter convenablement. 

Au printemps suivant, on peut éclaircir et repiquer ce plant, tou- 
jours en renouvelant la terre, car c'est un point essentiel pour obtenir 
une belle végétation ; il vaut beaucoup mieux mettre la couche de 
terre de bruyère moins épaisse et la renouveler plus souvent; 10 cen- 
timètres d'épaisseur de terre suffisent pour repiquer ce petit plant. 

Pour les espèces délicates ou précieuses, il sera bon de les semer en 
terrines ou dans des caisses à semences; on mettra au fond, sur une 



— 232 — 

épaisseur de 0<»,02 ou O^^yOd, selon la grandeur des pots ou des caisses, 
du gros gravier ou des morceaux de pois cassés; puis de la terre de 
bruyère jusqu'à 0"»,02 ou 0",03 du bord , el on sèmera comme il est 
dit plus haut; on recouvrira le tout d'une feuille de verre. On peut 
semer de cette manière dès le mois de février et placer les pots ou les 
caisses en serre tempérée ou en orangerie, les graines y germeront plus 
vile que dehors. 

Quand elles seront bien levées, on enlèvera la petite feuille de verre 
pour laisser les jeunes plants profiler de Taîr de la serre, el, vers la 
fin de mai, on les placera dans le jardin jusqu'au commencement de 
novembre, époque de la rentrée. 

Si on veul hâter la floraison de ces jeunes sujets, on devra les cultiver 
isolément dans des petits pots; quand ils auront un an, c'est-à-dire au 
mois de mars suivant, on les relirera des vases dans lesquels on les a 
semés pour les repiquer dans d'autres en renouvelant la terre et en 
les espaçant; on mettra de suite quelques-uns des plus forts en pots, 
et, l'année suivante, à pareille époque, on répétera la même opéra- 
tion (1). On pourra pratiquer le premier ébourgeonnement sur les 
sujets les plus vigoureux, quand ils auront deux ans, et continuer en- 
suite, au moins une fois chaque année (de manière à multiplier les 
ramifications, principalement dans la jeunesse) et de préférence au 
printemps, parce que la plante a plus de force à cette époque qu'à 
toute aulre pour développer les bourgeons et que la protection de la 
serre y aide aussi beaucoup. Il faudra rempoter le plant une fois 
chaque année; ce rempotage doit être fait dans le courant du mois 
d'août, parce que la plante a le temps de faire de nouvelles racines 
avant l'hiver, et se trouve par cela bien disppsée à faire la pousse du 
printemps; il faut avoir soin de tenir les plantes le plus étroitement 
possible, c'est-à-dire dans des pots de petite dimension ; une plante bien 
portante, dont la motte est bien garnie de racines, doit être remise dans 
un pot un peu plus grand, de telle manière qu'il puisse passer un peu 
de terre neuve entre la motte et le pot; si, au contraire, la plante est 
languissante et que les racines n'ont pas traversé la motte de terre, on 
aura soin de faire tomber avec les doigts ou un petit bâton pointu la 



(1)Des semis que j'ai faits en 1852, il est résulté, pour ceux cultivés en pot, 
qu'à l'automne de 1855, un quinzième de ces semis avait des boutons à fleurs, 
et, en 1856, un huitième, tandis que, pour ceux faits à la même époque en pleine 
terre, deux ou trois seulement sur mille ont fleuri en 1856. 



— 233 — 

terre qui n'adhère pas bien aux racines et de la remplacer par de la 
terre neuve; un pol de la même grandeur de celui d'où elle sort 
suffira, et même il sera bon d'en donner un plus petit, si la motte se 
trouve réduite beaucoup par la suppression de la terre et des racines 
pourries. 

On posera les pots sur le sol sans les enfoncer et à Texposilion que 
nous connaissons déjà; on fera bien de se procurer des cendres fines 
de charbon de terre, d'en couvrir le sol d'une épaisseur de 0™,03 et 
de poser ensuite les pots pardessus; cela empêchera les vers de terre 
ou lombrics de pénétrer dans les pots, où ils causent souvent des 
dégâts. 

Marcottage ou couchage ordinaire. — Les racines se développent 
plus facilement et en plus grand nombre sur le bois de deux ou trois 
ans que sur le bois d'un an ; pour ce dernier, on devra faire les mar- 
cottes avec incision ; ce genre de multiplication est peu usité. 

Bouturage. — Les boutures réussissent très-bien à froid sous cloches 
ou sous châssis, au nord, complètement â Tombre; l'époque la plus 
favorable est le mois de septembre. Les boutures doivent avoir 0«,I5 
environ de longueur et être formées du bois de deux pousses, attendu 
qu'à la base, il y aura alors du bois de deux ans; elles seront faites avec 
talon ; les pousses vigoureuses de l'année reprennent difficilement. Cette 
multiplication m'a très-bien réussi pour la variété Duchesse de Wur- 
temberg. Les soins que cette opération exige sont des plus simples; ils 
consistent tout simplement à repiquer les boutures en pleine terre de 
bruyère, â les priver complètement d'air lorsqu'elles sont nouvelle- 
ment plantées et à les arroser de temps en temps, c'est-à-dire toutes les 
trois semaines; on essuiera les cloches ou les châssis en dedans et en 
dehors et on enlèvera les feuilles mortes; le temps de faire ce petit 
travail suffira pour renouveler l'air concentré; on remettra les cloches 
ou les châssis de telle manière que l'air extérieur y pénètre le moins 
possible. 

Les soins, pendant l'hiver, sont de couvrir le tout de litière, de 
feuilles ou de paillassons assez épais pour empêcher la gelée d'arriver 
jusqu'aux boutures; on ne découvrira qu'au moment du dégel. Au 
printemps, il y aura bon nombre de boutures enracinées, et si, parmi 
ces dernières, il y en avait qui poussassent beaucoup, on pourrait 
sans inconvénient les mettre en pot ,. puis sous cloches ou sous 
châssis, pour les acclimater, en leur donnant, au bout de quelques 
OCTOBRE 4859. 20 



— 234 - 

jours, un peu d'air ; les antres boutures pourront être enlevées, vers 
la fin d'août, et traitées de la même manière. 

Greffe. — On peut greffer è plusieurs époques de Tannée ; la plus 
favorable est du I" au i5 août ; on peut pratiquer plusieurs genres de 
greffes, mais celles qui offrent le plus de succès sont la greffe en fenle 
et la greffe en placage. Pour celle en fente, le sujet ne doit être fendu 
que d'un seul côté; on doit choisir pour faire cette greffe un endroit 
propre et lisse, et le plus près du pied possible; il faut qu'il y ait du 
côté opposé un bon œil ou une jeune pousse pour appeler la sève. Pour 
la greffe en placage, il n*est pas nécessaire qu'il y ait un tire-sève juste 
à l'opposé de la greffe, puisqu'on laisse une partie de la tête du sujet, 
qui ne sera elle-même supprimée qu'après la reprise de la greffe et 
même qu'à la fin de l'hiver, au moment où la sève va se mettre en 
mouvement. 

Ce qui contribue beaucoup à la reprise des greffes, c'est la vigueur 
des sujets; comme les greffes doivent être faites à l'étouffée, sous 
cloches ou sous châssis, sans chaleur artificielle, il faut que les sujets 
soient en pot, autant que possible, depuis le printemps, et aient au 
moins la grosseur d'une plume à écrire; aussitôt que les greffes sont 
faites, il faut les priver d'air totalement; pour celles sous châssis, on 
fera bien de coller de petites bandes de papier partout où l'air pourrait 
pénétrer dans le coffre. On les laissera ainsi hermétiquement renfer- 
mées pendant quinze jours. Après ce temps, on lèvera les châssis, les 
uns après les autres pour que les plantes soient le moins longtemps 
possible exposées à l'action du grand air, pour passer les greffes en 
revue, c'est-à-dire pour retirer les feuilles mortes, s'il y en a, parce 
qu'elles engendreraient de la pourriture, pour donner de l'eau aux 
plantes qui en auraient besoin et s'assurer du degré d'humidité qui 
existe dans le coffre. Cela fait, il faut remettre de suite les châssis 
et recoller des bandes de papier; si on reconnaît qu'il y a trop 
d humidité, on laissera le soleil frapper un peu sur le vitrage pendant 
quelques jours, c'est-à-dire qu'on ombrera un peu plus tard. Si, au 
contraire, il n'y avait pas assez d'humidité, on mouillerait un peu le 
sol sur lequel reposent les pots des sujets greffés et on les laisserait 
ombrés un peu plus longtemps. Quinze jours plus tard, on passera 
encore la même revue et on pourra se dispenser de recoller du papier 
pour relier les châssis au coffre et les châssis entr'eux, comme on Ta 
fait précédemment, à moins qu'il ny ait de grandes ouvertures; il 



— 255 — 

faudra, comme par le passé, ombrer au moment ou le soleil donne 
sur les plantes. Au bout de cinq ou six semaines que les greffes sont 
faites, bon nombre sont parfaitement reprises, mais il y a toujours des 
retardataires, et c'est pour cela qu'il ne faut pas s'empresser de leur 
donner de l'air; si, quelque temps après, il y en avait encore qui ne 
fussent pas complètement soudées, il sera bon de les retirer et de les 
tenir sous cloche. On commencera à acclimater les greffes reprises en 
soulevant un des bouts des châssis; ensuite, il n'y aura qu'à les pré- 
server de la gelée pendant l'hiver. Â la fin du mois de mars, on pourra 
les sevrer, c'est-è-dire, couper le sauvageon près de la greffe et recou- 
vrir la plaie avec de la cire à greffer; ces sujets seront assez forts pour 
rester à l'air libre; on supprimera aussi la ligature. 

Si l'on veut que ces greffes poussent promptement, on les mettra 
de suite en pleine terre (neuve) de bruyère dans une bâche, au nord; 
à la fin de mai, on retirera les châssis que l'on remplacera par des 
claies pour garantir les greffes du soleil; on supprimera l'œil terminal 
de ces jeunes greffes, à moins qu'il n'y ait pas d'yeux bien formés â sa 
base; on pourra, si l'on veut, relever ce plant au mois d'août et le re- 
mettre en pot pour passer l'hiver en orangerie. 

Rouen, 11 juillet i 858. 

(Extrait des bulletins de VAcadémie de Gand.) 

Quoique la notice de M. Petel, sur la culture des Rhododendron ne 
concorde pas entièrement avec notre manière de voir, nous avons cru 
devoir la reproduire telle qu'elle, parce qu'elle contient quelques bons 
renseignements qui nous paraissent devoir être pris en considération. 



EXPOSITIONS. 



SOCIÉTÉ ROYALE LINNEENNE DE BRUXELLES. 

Les fêtes nationales par lesquelles la Belgique célèbre, depuis 29 ans, 
l'anniversaire de son indépendance, ont reçu cette fois un nouvel éclat 
par l'exposition extraordinaire et brillante que la Société Royale 
Linnéenne a organisée avec le concours du gouvernement dans l'ancien 
palais de la rue Ducale, pendant les journées du 25-26 septembre. 



— 236 — 

La grande cour du palais qui donne sur le boulevard, dont elle n'est 
séparée que par un élégnnt grillage en fer, avait été transformée comme 
par enchantement, en un brillant parc de fleurs. De gracieux massifs de 
Pelargoniunif de Fuchsia ^ de Chrysanthhnes y de Roses y de Dahlia y 
de Pétunia, de Balsamines, de Phlox, de Géranium zonale, etc., en 
pleine floraison, alternaient avec de superbes groupes de Palmiers, 
de Cycadées, de Yucca, Dracœna, Pincenectitia , Lauriers, Orangers 
et Conifères. Tout cela avait pour cadre une élégante et immense 
tente en toile blanche, sous laquelle s'abritaient les plantes délicates 
de serres, les plantes nouvelles et rares, et celles fleuries et à feuilles 
ornées. 

Heureusement, le ciel noir et sombre du premier jour a fait place, 
les jours suivants, à un soleil tropical ; les dégâts partiels d'une nuit 
orageuse ont été reparés à la hâte, et le lendemain, sous Taclion bienfai- 
sante d'une chaleur caniculaire la foule des visiteurs qui n'a cessé 
d'encombrer l'exposition jusqu'à la fin du quatrième jour ne se dou- 
tait guère du danger réel, dont elle était menacée à son début. 

En somme les efforts de la Société Linnéenne ont été couronnés d'un 
succès complet : l'horticulture proprement dite, la pomologieet l'agri- 
culture, y étaient brillamment représentées; il y avait même des col- 
lections d'instruments de jardinage, des objets d'art servant à la déco- 
ration des jardins, tels que vases, statues, corbeilles, des plans de 
jardins, des livres d'horticulture et d'agriculture, des instruments ara- 
toires, d'un mérite réel et qui dénotent un véritable progrès dans ce 
genre d'industrie. 

L'exposition étaient divisée en quatre sections : la première com- 
prenait les produits agricoles; la deuxième, les produits maraîchers; 
la troisième, les fruits; la quatrième, l'horticulture. 

Cette dernière section était, selon nous, la plus riche et la plus bril- 
lamment représentée. Deux superbes lots de plantes diverses en fleurs 
brillaient aux deux angles de la tente. Le premier lot de soixante plantes, 
appartenant à M. F. De Craen, administrateur de la Société et horticul- 
teur à Bruxelles, a obtenu le i«' prix (médaille de vermeil); il se dis- 
tinguait par la belle culture et la beauté des exemplaires. On y remar- 
quait quelques espèces d'une floraison parfaite, entre autres le Veronica 
Ifendersonii (Andersonii), le Bouvardia longiflora, le Cuphea eminens 
et le Clerodendron Bungei, Le second lot, de quatre-vingt plantes au 
moins, appartenant à M. Van Riet, horticulteur à Bruxelles et adminis- 
trateur de la Société, se distinguait par la variété des espèces. On y 
voyait quelques palmiers, beaucoup de beaux Yucca, des Agave et le 
Dion edule, un bel Araucaria excelsa, un Aralia capita et plusieurs 
gracieux Habrothamnus» Le 1'^' prix (médaille de vermeil) lui a égale- 
ment été décerné. 



— 237 -^ 

Les concours des plantes ornementales étaient largement représentés 
par les Palmiers, Cycadées, Musacées et Cyclanlhées, de M™« Legrelle 
d Hanis, d'Anvers, F. Vandermaelcn de Bruxelles et Van Hoorde, jar- 
dinier en chef du Jardin botanique de Matines; le lot de M™® Legrelle, 
qui a remporté le l**" prix, contenait plusieurs Palmiers de premier 
ordre; nous citerons particulièrement : Ceroxylon andicola, Chamœ- 
rops argentea et mexicana^ Corypha australis, Chamœrops excelsa 
verUf Astrocaryum rostratum et Dœmonorops latispinis; celui de 
M. F. Vandennaelen, auquel est échu le 2^ prix, renfermait également 
de fort belles espèces, entre autres : Cocos chrysophyllus , Ceroxylon 
andicola , Diplothemium maritimum , Dœmonorops melanochœtes 
(Wig.)j Maximiliana regia, Martinezia caryotœfolia et Calamus 
niger; dans le lot du Jardin botanique de Matines, auquel on a dé- 
cerné le 3« prix, brillait un Palmier très-rare : VOreodoxa Sanchona; 
les autres espèces étaient en général méritantes. 

Le concours pour les Yucca ^ Dracœna, Cordyline et Pmcenecti- 
tiay etc., etc., avait trois concurrents sérieux; M"« V° Bresiers, horti- 
culteur à Schaerbeek lez-Bruxelles, a remporté le i®*' prix; sa collection 
de 2i Yucca et 14 Dracœna était fort remarquable. Le 2« prix, a 
été remporté par M. Verdickt, jardinier en chef de l'établissement 
de MM. Vandermaelen à Molenbeek; sa collection se composait de 
13 Yucctty de 8 Dracœna et de 3 Pincenectitia. Celle de M. N. Ryc- 
kaert, horticulteur à Stalle près Uccle ne manquait pas de mérite. 

Le l**" prix entre amateurs pour le plus bel envoi de grandes plantes 
d'ornement, de genres différents, non fleuries, a été décerné à M. J. Al- 
lard, directeur de la Monnaie; le 1" prix du même concours entre 
horticulteurs à M"« V** Bresiers déjà nommée; le 2« prix, à M. Ph. Jans- 
sens, horticulteur à Bruxelles. L'envoi de M. Allard se distinguait par 
le choix et la taille des exemplaires; celui de la V« Bresiers, par la 
grande variété des espèces. 

Deux belles collections de Broméliacées se disputaient la palme. 
Celle de M. Muller, président de la Société l'a remportée sur celle de 
M"*"^ Legrelle d'Hanis, qui n'a obtenu que le 2^ prix. Il est vrai que la 
collection de M. Muller était double et brillait par quelques spécimen 
rares; on y remarquait : Mchmea Melinonii et vittata^ Ananassa 
pinangensisy A. saliva foL var. , A. saliva foL aur,, Billbergia 
giganlea^ B. rubromarginata, B sp» nova de Para, Encholirion 
Jonghiiy Dyckia princeps et quelques espèces non déterminées. Dans 
celle de M"^* Legrelle on remarquait : Encholirion Jonghiiy Billbergia 
zonata, carolinea, angustifoliay liboniana eisuperba. 

Un Tradescaniia odoralissima de MM. Jacob Makoy et C'« de Liège, 
et un Plocostemma lasianlhum du même ont obtenu le premier et 
le second prix comme plantes fleuries les plus rares. M. Desmel, 



— 238 — 

horticulteur à Gand, a remporté le 3« prix» pour un Guneria, dont 
nous n'avons pu déchiffrer le nom, et qui figure sur le catalogue de 
Texposition sous le nom de GJechty probablement par un lapsus calamù 
Le jury no peut pas s*étre trompé dans son appréciation sur le mérite 
de ces plantes; quant à nous, nous eussions donné la préférence au 
Plocostemmaj superbe Asclépiadée de ^ava, à grandes feuilles coriaces 
et à fleurs jaunes en grappes, trés-curieuses. Le Tradescantta nous 
rappelle par trop le 7*. discolor ou variegata à feuilles plus larges 
et variées; dans tous les cas c*est une belle plante d'ornement. 

Ce sont encore MM. Jacob Makoy qui ont remporté le i^' prix (mé- 
daille d^argent) pour la plante la plus remarquable par sa belle culture 
et sa belle floraison avec le Ceratopetalum gummiferum (non gumni- 
forum comme le portait Tétiquette); la plante est déjà ancienne, il 
est vrai, mais d'une tenue et d'une floraison admirables; le ^^ prix du 
même concours est échu à M. Peltier, horticulteur à Schaerbeek pour 
son Statice Halfordii; une mention honorable a été accordée au 
Gynerium argenteum de M. F. de Graen de Bruxelles. 

M. de Greef, horticulteur à Laeken avait exhibé une fort jolie col- 
lection de vingt Lantana et a obtenu le i^' prix pour le plus envoi de 
plantes fleuries d'un même genre; le 2^ prix a été accordé à M. Louis, 
jardinier de S. A. S. le duc d'Arenberg pour son lot de Celosia cristata : 
Le même exposant a remporté la i^* médaille avec une charmante col- 
lection de Fougères de serre. 

Deux lots de Fougères de pleine terre, très-intéressantes et d'un bel 
effet, exposés par MM. Ant. Willems et frères, horticulteurs à Ixelles- 
lez-Bruxelles et N. Reyckaert déjà cité ont obtenu le 2« et le 5<^ prix. 
Nous aimons à citer ces sortes de collections ; les Fougères sont de ces 
plantes gracieuses et belles, qui figurent trop rarement à nos exposi- 
tions et qui cependant méritent une des premières places à titre de 
plantes ornementales. 

Trois collections assez importantes de vingt plantes rares ou peu con- 
nues étaient en présence. Celle de MM. Jacob Makoy a remporté le 1 <^<' prix 
sur celle de M. Muller qui obtint le second, et celle de M"»« Legrelle 
d Hnnis qui obtint le troisième prix. Le jury a dû être fort embarrassé 
du choix, car ces trois collections contenaient des espèces de premier 
ordre dont la plupart n'avait encore figuré à aucune exposition de 
Belgique. Excepté le Calamus ciliaris et le Nepenthes ampuUacea 
toutes les espèces du lot de MM. Jacob Makoy sont des introductions 
de i858 et 1859. Ce sont Arthrotaxis gunneana, Caladîum Rogierif 
Chamœbatia foliosa, Dracœna indivisa lineata (Dracœnopsis)^ D. tha- 
loides^ Drosera binaia (plante très -curieuse dont les organes fo- 
liacés, filiformes et cylindriques se divisent à leur sommet en deux 
longues lanières), Grevillea spart ioides, Hoya Vriesiana, Mauritia 



— 239 — 

Humholdtiiy Poihos argyrea (à petites feuilles marbrées de blanc), 
Pleris argyrea (fougère ayant la base des pinnules blanche], Selagi- 
neMa atroviridis et S. Lohbii^ Smilax zeylantca{à feuilles marbrées de 
blanc), Siniaruba excelsa, Zamia Skinnerii et Vriesia graminifoUa, 
Le lot de M. Muller contenait, outre plusieurs introductions nou- 
velles de cette année, telles que Centradenia grandifolia^ Crescenfia 
regalis, Gomphta Theophrasta, Chamœbaiia foliosa, Pothos argyrea 
et Rhopala glaucophylta un exemplaire du Meconopsis simplici- 
folia (4). Le contingent fourni par M<"^ Legrelle offrait également des 
plantes remarquables^ de premier ordre et dont plusieurs introduc- 
tions ou gains de 4858 et 4859, entre autres : Caladium albo^punc- 
tatissimum (qui nous senible être le C. Houlletii)^ Bégonia grandis^ 
Centradenia grandifolia^ Bégonia Urania, Lindenia rivalis^ Bégonia 
amabilis, Victoria et argentea^ Sonerila alba^ Gomphia Theophrasta 
et Meliosma longifolia. Sans vouloir discuter la décision du jury à 
l'égard de ces trois lots, les plus importants peut-être de Texposition, 
il est de notre devoir d'appeler l'attention du public sur l'avenir 
commercial et le mérite réel de plusieurs des espèces en présence. 
Nous confessons que toutes choses égales nous eussions également 
voté comme le jury ; le lot de MM. Jacob Makoy contenait le plus 
grand nombre d'espèces inconnues jusqu'ici, en Belgique, et parmi 
elles quelques-unes sont d'une importance incontestable; dans ce 
nombre nous classons le Caladium Rogieri, les deux Dracœna, le Hoya 
Vriesiana (quoique nous n'en connaissions pas encore les fleurs), le 
Pothos, \e PteriSf le Smilax , le Simaruba et le Zamia Skinneri, 
D'un autre côté les lots fournis par M. Muller et M™« Legrelle offraient 
plusieurs de ces espèces dont l'importance ne fait que s'accroître 
d'année en année, telles sont les : Gomphia Theophrasta ^ Cres- 
centia regalisy Meliosma longifolia, et enfin le Meconopsis simpli- 
cifolia sans parler du Centradenia grandifolia qui n'a fait son appa- 
rition qu'en exemplaires chétifs, ne donnant pasi 'idée de la beauté 
de la plante; il en est du reste de même des Gomphia et Crescentia 
qui n'étaient que des boutures du printemps, tandis qu'une seule do 
ces deux espèces, en exemplaire de deux ans, eût éclipsé peut-être un 
grand nombre de ses rivales. Il faut ajouter aussi que les nouveaux 
Bégonia^ ayant souifert du mauvais temps, et quelques autres espèces 
du lot de M*»* Legrelle n'étant pas assez nouvelles pour prendre 
part à ce concours, ont dû faire du tort à l'ensemble de sa colloction. 



(1) On sait que c'est une des belles découvertes que le docteur Hooker a faites 
dans les monts Himalaya. L'espèce a été introduite vivante il y a quelques années 
à Kew Garden el s'est perdue depuis. Au commencement de celle année M. Linden 
en a reçu plusieurs exemplaires. 



— 240 - 

Il on a élé de même de celle de M. Muller dont qnatre espèces avaient 
le défaut de n'être déjà que trop connues. Somme toute, rendons d 
César ce qui est à César : disons que les trois exposants ont bien 
mérité de Texposition, et que la décision du jury a été trèssatisfai- 
snnie. 

Les envois de Bégonia étaient très-remarquables ; un grand nombre 
de brillantes nouveautés, espèces et variétés hybrides sont venues, 
celle année, donner un nouvel éclat à ce beau genre. On y admirait 
les nouveautés récentes à feuilles ornées, à côté des plus belles espèces 
des années précédentes. Les Bégonia aniahilisy argentea, Victoria, 
Ch, Wagenery Queen Victoria , regina, Leopardina, nobUiSj Léo- 
poldiiy Lazuliy if"»* Wagener, splendida argentea, Rex , etc., etc. 
étaient là dans toute leur beauté pour constater la richesse des intro- 
ductions et des gains nouveaux de rhorticuiture belge. La collection 
de M. Corneille de Craen, horticulteur rue d'Anderlecht, à Bruxelles, 
a été couronnée ; celle de M. F. de Craen. déjà cité, a obtenu le 2^ prix ; 
le 5« prix a élé décerné à celle de M. Van Barlem , à Saint-Giiles- 
lez-Bruxelles. M. Ch. de Buck, de Gand, un des amateurs de Bégonia 
les plus passionnés, avait exposé, (hors concours) une collection de 
douze variétés seulement, parmi lesquelles on admirait le Bégonia 
grandis, de Rollisson, le B. Rex Leopardinus de Van Houtte les 
Bégonia nouveaux de Linden ainsi que deux semis qui promettent 
beaucoup; cette collection a élé récompensée d'une médaille d'argent. 

(La stiite au numéro prochain). 



Un amateur de plantes, possédant un Dracœtia umbracuUfera trop grand pour 
ses cultures, désire s'en défaire. Il le cédera à un prix raisonnable. S'adresser à 
la rédaction du journal. 

M. Cornélissen, liorticulteur, rue Saint-A'phonse à Saint-Josse-ten-Noode-lez- 
Bruxelles, vient d'acquérir la belle collection des nouveaux Pelargonium dont six 
variétés ont été figurées dans noire précédente livraison. Elles sont mises eu vente 
cet automne. 







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— 241 — 
PLANTES FIGURÉES. 

ROSE EUGÈNE APPERT. 
Plawcbb XIX. 

Les Roses élaienl en quelque sorle exclues jusqu'ici de notre journal; 
quelle en est In cause? nous n'en savons rien. Est-ce une exclusion pré- 
méditée ou un oubli de notre prédécesseur? nous ne le savons pas 
davantage. Quant à nous, nous considérons cette exclusion comme un 
crime, avec circonstances atténuantes, il est vrai; car à notre point de 
vue, la Rose occupe et occupera toujours une des premières places dans 
la floriculture ; de tous temps elle a été l'emblème de la grâce et de 
la beauté; depuis l'humble chaumière jusqu'au palaissomptueux, du 
plus modeste jardin jusqu'au parc seigneurial, partout elle est consi- 
dérée comme l'hôte indispensable. 

On se passerait volontiers du Dahlia, du Rhododendron, du Fuchsia, 
du Phlox, etc., etc., de la Rose jamais. Aujourd'hui encore, en pré- 
sence des belles nouveautés de pleine terre, qui sont venues enrichir nos 
parterres, aucune d'elles n'a pu la détrôner, elle est et restera la seule 
plante à laquelle on peut accorder le litre de plante classique! 

Aussi pour réparer l'oubli que nous constatons aujourd'hui en 
toute humilité, nous avons choisi la charmante Rose Eugène Appert , 
dont nous empruntons la figure au Florist and Fruiiist (n° CXL, 18S9). 
Cette belle variété, de la section des roses remontantes a été gagnée par 
M. Victor Trouillard et tient beaucoup, pour la richesse des couleurs, 
de la variété de ce nom. Quoique cette ressemblance puisse être consi- 
dérée comme une qualité de plus, par ceux qui connaissent la Rose Victor 
Trouillard, nous croyons encore être très-sobre d'éloges, en affirmant 
que notre Rose l'emporte sur celle-là par la vigueur de son port, l'am- 
pleur de son feuillage et par la disposition gracieuse et bien fournie 
de ses pétales. Ajoutons à ces qualités, une teinle des plus brillantes, 
une rusticilé promise; une floraison abondante et facile, et nous 
aurons le droit d'en conclure que la Rose Eugène Appert mérite une* 
des places les plus distinguées dans nos collections de fleurs. 

Le Florist and Fruitist nous apprend qu'un exemplaire en fleurs, 
exposé à une des dernières exhibitions florales, par M. Caul, à Col- 
cheslre, a été l'objet de l'admiration des connaisseurs. 

NOVKMBRK 1859. 21 



— 242 — 

AMARYLLIS SYMONII (i). 

Famille des Amaryllidi^es. — Hexandrie Monogynie. 
Plauchr XX. 

Il ne s'agit pas ici d'une nouvelle espèce, mais hien d'une variété 
nouvelle, lrés-distin{;uée, obtenue par un de nos anciens amateurs de 
plantes bulbeuses, M. Symon-Brunelle, ancien secrétaire de la Société 
royale de Flore, d'un semis fait en 1850, de graines recueillies sur 
VAmaryllis psittacina (espèce envoyée du Brésil, à M. de Jongbe, par 
M. Libon) et que M. Symon-Brunelle avait eu Tidce de féconder avec 
VAmaryllis vittata^ dont la fleur rouge est de la forme la plus parfaite. 

Le résultat a dépassé son attente; la variété ainsi obtenue, et qui 
vient de fleurir chez lui, est une merveille dans son genre. Elle est de 
la plus grande beauté sous le rapport du développement et de la forme 
parfaite de sa corolle, dont la nuance, d'un jaune tendre, légèrement 
teinté de vert au centre des pétales, est ornée de stries carmin fort élé- 
gantes. Nous croyons que celte variété est d'autant plus précieuse que 
la réunion de ces nuances est unique dans les collections d'Amaryllis 
et que sa corolle présente un développement des plus considérables et 
des formes très-régulières. Notre formai nous a forcé de réduire les 
fleurs aux ^/s de leur grandeur naturelle. Il est vivement à désirer que 
M. Symon-Brunelle puisse conserver et multiplier celte précieuse nou- 
veauté que nous signalons aujourd'hui à nos lecteurs. 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

jRrUtem ivigriiikianm (LiNDL.), Geti. ct sp, Orch»; Vanda parviflora 
(LiNDL.). Bot. Reg.y 1844. — BoL Mag., pi. 5158. — Fam. des 
Orchidées. — Gynandrie Monandrie. 

Très-gracieuse Orchidée, qui habite l'île de Ceyian, les environs de 
Madras et ceux de Bombay. Ses feuilles sont étroites, d'un vcrl 

(1) Une erreur s'esl glissée dans Timprcssion du nom qui se trouve au bas <le 
la planche; c'est Symonii qu'il faut lire. 



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bleuâtre ; ses fleurs, sans être grandes ni brillantes, sont nombreuses, 
d'un jaune d'ocre, à labclle petit, singulièrement nuancé de quatre 
couleurs : le blanc, le bleu, le vert et le rose se succèdent du centre 
vers la circonférence. La figure publiée dans le Boianical Magazine a 
été faite sur un exemplaire qui a fleuri récemment dans les serres de 
MM. Parker et Williams, à Paradise Nursery, Holloway. 

SERRE TEMPÉRÉE. 

ChelrofltemoD pla«anolde«i (HUMD. Ct BONPL.), pi. equin. (De CaND.), 

Prod. — Flore des Serres, vol. VII. — Bot. Mag., pi. 5135. — 
Fam. des Slerculiacées. — Monadelphie Pcntandrie. 

Cette remarquable plante vient de fleurir pour la première fois en 
Angleterre, et figure également pour la première fois dans le journal 
de Sir W. Hooker. Le dessin en a été fait sur un exemplaire parfaite- 
ment bien fleuri, appartenant à M. Ch. Dorrien, à Aschdean. Xe spé- 
cimen qui m'a été adressé, dit sir Hooker, était accompagné de la note 
suivante: « L'arbre est toujours vert; il perd une partie de ses 
anciennes feuilles en hiver, et laisse à nu la partie inférieure de ses 
branches. Une température de iO«-12*> lui suffit pendant la morte sai- 
son. Les premières fleurs, au nombre de quatre seulement, s'ouvrirent 
vers le 27 mai de cette année; elles sécrètent un liquide sucré, qui est 
fourni par des glandes situées dans le fond de la corolle, autour de la 
base des étamines; chaque fleur dure une quinzaine de jours. La 
plante se multiplie aisément de boutures. » 

Quoique cette plante ne soit rien moins qu'une nouveauté, cl qu'elle 
soit déjà répandue dans la plupart des collections, sa floraison est une 
chose si peu commune, qu'on doit en faire mention comme d'un fait 
extraordinaire. C'est aussi à ce titre seulement qu'elle figure en ce 
moment parmi les plantes nouvelles et rares. Elle a fleuri, il y a quel- 
ques années, chez M. Van Houtte, et une figure en a été publiée dans 
la Flore des Serres. Au lieu d'une description, nous en donnerons, 
sous peu, à l'article Miscellanèes , quelques détails historiques que 
nous emprunterons en partie aux deux publications dont il est<|uesfion 
ici, en partie aux notes prises sur les lieux par nous. 



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llhlp«allM «araenteeca (Otto et DlBT.)i Allg. GarL Zeit., 1841; 
Cereus lumbricoides (Lrm.). — Bot. Mag.^ pL 5156. — Fam. des 
Cactées. — Icosandrîe Monogynîe. 

Cette singulière plante a été introduite récemment, en Angleterre, 
par M. D. Chrisfie, ministre d'Angleterre auprès de la république 
Argentine. Comme Ions les Rhipsalis, elle ne présente rien d'extraordi- 
naire, sinon que ses tiges retombantes et grêles sont garnies d'épines 
étoilées qui lui donnent quelque apparence avec un Cereus, et que 
ses fleurs, d'un blanc mal, teintées de vert aux extrémités, sont plus 
grandes qu'elles ne le sont ordinairement dans ce genre de plantes. 
C'est une espèce très-gracieuse, très-florifère, qui fera bon effet en vases 
suspendus. 

SERRE FROIDE. 

Are«a saplda, RiCH. , FL AstroL, p. 157; HoOK., Fil. fl. nov, 
Zeland., v. 1, p. Î262. — Bot. Mag., pi. 5129. -- Fam. des Pal- 
mées. Monœcie Hexandrie. 

Ce noble Palmier, une des belles espèces de serre froide, et encore 
assez rare dans les collections, vient de fleurir au jardin de Kew, à 
Londres. C'est une espèce Irès-éléganle, native des parties nord et 
centrales de la Nouvelle-Zélande. Elle est d'autant plus intéressanfe 
qu'elle appartient à cette catégorie de palmiers qui représentent l'ex- 
trême limite sud , assignée à cetle famille. En Australie cette limile 
est sous le 58%22', en Amérique sous le 38" et en Afrique sous le 50^ 
de latitude sud. VAreca sapida se cultive aisément en serre froide, 
dont il devient un des plus beaux ornements. 

niyosotidiani nobiie, HooK., nov. gen,, Bot. Mag,y pi. 5157; Cyno- 
glossum nobiley J. D. HooK., in Gard. Chron., 1858. — Fam. des 
Borraginées. — Pentandrie Monogynie. 

Charmante Borraginee, originaire des îles Chatam, dans la Nou- 
velle-Zélande, d'où elle fut introduite en Europe, par les soins de 
M. Watson, de Sainl-Albon. Un exemplaire en fleurs, présenté à la 
Société d'horticulture de Londres, au mois de mars 1858, a fixé l'at- 
tention de3 amateurs. Par son habitus et surtout par la disposition 
de ses fleurs, elle nous rappelle nos jolis Myosolis; tandis que par la 



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grandeur de ses fleurs et la forme de ses fruits, elle se rapproche 
davantage des Cynoglossum. Quelques différences dans la forme de 
ses fruits ont déterminé sir Hooker a en former un nouve«iu genre. Les 
feuilles sont assez grandes, les inférieures longues et péliolées. Ses belles 
et grandes fleurs, blanches et bleues, formant une tétc globuleuse, 
compacte, de quatre pouces de diamètre, en font une plante très- 
reeommandable, principalement pour la pleine terre et particulière- 
ment pour les bordures. M. Sfandisch, possède l'édition entière de 
cette plante. 

ILLUSTRATION HORTICOLE. 
SERRE FROIDE. 

Echlnopsls Pentiandi, Salm-Dyck, Allg.-Gart.y 250; Illust. hoH. y 
pi. 214, 4859. — Très-belle espèce de la famille des Cactées, à fleurs 
assez grandes, à pétales d'un beau rose tendre et gai, disposés sur 
trois rangs ; elles yarient de coloris, passant du rose au rouge et au 
cocciné. La plante a la forme sub-globuleuse ou ellipsoïde, faiblement 
ombiliquée au sommet; les côtes sont garnies d'aiguillons inégaux, en 
nombre variable, d'un brun fauve, étalés -ra/onnanls, droits ou 
courbes y plus longs vers le sommet de la plante. Le fruit, comme 
celui de la plupart des Cactées, a une délicieuse saveur. Cette espèce a 
été introduite, du Chili, en 1857, par M. A. Verschaffell. 

Dlelytra cacallarla, D. C; IlluSt. hort.y pi. 215, 1859. — S'il eSt 

une charmante et gracieuse plante, c'est bien certainement celle-ci, 
connue et introduite dès 1751, puis perdue et enfin réintroduite il y a 
quelques années, par M. Amb. Vcrschaffeit, qui en reçut, du pays 
natal (l'Amérique septentrionale), plusieurs tubercules vivants. Ses 
feuilles sont triternées, glaucescenles, à folioles inciséespinnatifides. 
Du centre de la petite plante, s'élève une hampe gracieusement pen- 
chée, qui porte 5-7 fleurs pendantes, d'un blanc de neige, à limbe 
jaune de miel. Elle fleurit de bonne heure, au printemps. 

Rose Impératrice Eagénie, Oger. — ArbHsseau vigoureux, (rès- 
florifère; fleur de grandeur moyenne, bien pleine, bien formée, d'un 
blanc délicatement teinté de rose au centre, en s'ouvranl; pétales très- 
gracieusement chiffonnés ; voilà les qualités de cette belle Rose obtenue 
par M. Oger, de graines recueillies sur la Rose Madame Récamier. Ce 
rosier est disponible chez M. Vcrschaffeit. 



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Blunfthiia ▼•raehaVeiftil , Lbm. , Illust. hort*, pi. 220. -- Magni- 
flque OEiilet hybride, né du Z). Mauley^ fécoadé par le D. arboreus. 
Les fleurs sont simples, réunies par gros bouquets, de 8-iO fleurs 
aggrégées, d'un beau blanc, avec une ample macule d*nn riche pourpre 
à rentrée de la gorge, qui est également blanche. Les tiges de cet 
OEilIet restent petites; elles ne dépassent guère 0,iS à 0,18 de hau- 
teur. Cette variété est recommandable pour les bordures et pour la con- 
fection des bouquets. Elle a été gagnée par M. Herschbach, horticul- 
teur à Cologne, d'où elle a été importée à Gand. 

SERRE CHAUDE. 
CochllMtema •«•ratlsalinnni , Cu. Le.M., IlltlSt. hort.y pi. 217, 

1859. — Voici une Commelinée , non-seulement belle, mais encore 
remarquable par la grandeur et le coloris de ses fleurs et de ses feuilles. 
Des paniculcs axillnires, ramifiées et dressées, plus courtes que les 
feuilles, molles et velues, se garnissent d'une quantité de grandes fleurs 
à corolle velue et odorante, d'un beau bleu violet. Les feuilles sont 
grandes, lancéolées-oblongues , discolores, d'un beau vert dessus, 
marginées de pourpre pâle; le dessous est entièrement pourpre; elles 
ont quelque ressemblance avec celles du Tradescantia discolor. La 
plante a été communiquée à l'établissement de Verschafl'eit par M. Veitch 
de Londres, qui n'a pu donner aucun autre renseignement sur elle, 
sinon de l'avoir reçue du continent sous le nom de Tradescantia odora- 
tissifiia. 

BecoBiA Charles urasner, Illmt. hort.y pi. 218, 1859. — Encorc 
une des merveilleuses hybrides du Bégonia Rex, fécondé avec le 
B. Mirauda. Impossible d'en donner une idée exacte par une descrip- 
tion. Nous nous contentons de dire qu'elle est tout aussi belle que le 
B, Queen Victoria^ el de renvoyer nos lecteurs à Vlllustration hor- 
ticoUf pour plus amples informations. Nous devons cette nouveauté 
hybride à rétablissement de M. VerschniTelt de Gand. 



BELGIQUE HORTICOLE. 

■ahernla Mlarato, And., Belg. hort. y p. 290. — Petite plante de 
la famille des Butlneriacées, que nous recommandons comme plante 
très-odorante, et qui se couvre de petites fleurs jaunes, pendantes, d'un 
assez joli effet. Elle est de serre froide. 



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orisanuni iiipyteaiii, LiN.; Belg. hort,, p. 289. — Le rédacteur de 
In Gartenflora , signale de nouveau cette plante de serre froide, à 
Tattention des amateurs. C'est une petite espèce à feuillage élégant et 
bas, donnant une tige débile, à petites fleurs roses disposées en épis 
serrés et retombants que Ton recommande pour la culture en cor- 
beilles et en appartements. Chacun ses goûts; quant à nous, elle nous 
parait assez insignifiante. 



CULTURE MARAICHERE. 



La mauvaise saison va nous créer des loisirs; profitons-en pour 
agiter certaines questions qui nous paraissent plus importantes que 
les menus détails de la pratique et ont le niérile d'élever notre pro- 
fession de jardinier à la hauteur d'une profession libérale. Aujour- 
d'hui, nous reviendrons sur un point de la physiologie que nous avons 
effleuré de fois à autres, sur le maintien des races végétales naturelles 
et artificielles. Par races naturelles, nous entendons les légumes que 
la culture n'a pas éloigné beaucoup de leur état de nature ou sauvage; 
par races artificielles, nous entendons les légumes forcés par une 
culture intelligente et conduits à l'état de monstres. Ces définitions 
sont très-peu scientifiques, mais nous les adoptons à dessein, parce 
qu'entre les éleveurs de plantes et les éleveurs d'animaux, il se ren- 
contre plus de points de contact qu'on ne le croit généralement, et 
que ces éleveurs d'animaux ont établi deux grandes divisions sous la 
dénomination de races naturelles et de races artificielles. Ils admet- 
tent que si les premières sont faciles à améliorer par sélection , les 
secondes ne se maintiennent bien qu'à la condition de recevoir des 
soins assidus et intelligents. Ne pourrions-nous pas établir la même 
règle en ce qui concerne nos espèces végétales? Voilà ce que nous nous 
proposons d^examiner. 

Toutes les fois que nous avons à multiplier nos races naturelles, 
nous ne sommes point en peine d'aboutir. Rien de plus simple que la 
reproduction par graines de la mâche, du persil commun, du cerfeuil 
ordinaire, de la raiponce, de l'oseille, de l'arroche, de la courge, du 
crambé maritime, du cresson alénois, de l'épinard, de la tétragonic, 
de la fève de marais, du haricot, de la poirée, des pois communs, de 



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la pomme de terre, du pourpier vert, de la rhubarbe, de la valériane 
d'Alger, des choux non pommes, des lailues à couper, de la sarrielte, 
des arbres fruitiers sauvages et du froment ordinaire. C'est que la 
nature a fait tontes ces plantes telles ou à peu près telles que nous 
les connaissons. Elles doivent un peu d'embonpoint à la culture, mais 
rien de plus. Il nous suffit donc de bien choisir nos graines sur des 
pieds d'une belle venue, sur des rameaux de première force, de semer 
et de cultiver ces graines avec soin pour reproduire exactement les 
espèces citées. 11 n'est pas nécessaire de repiquer les semenceaux pour 
obtenir de bons résultats. £n ceci, nous suivons la méthode de sélec- 
tion, adoptée pour le maintien des races naturelles de bétail et aussi 
pour leur amélioration lente, et nous obtenons exactement avec les 
plantes ce que d'autres obtiennent avec les bêles. Quand, au lieu de 
bien choisir nos semenceaux, nous les prenons au hasard, comme ils 
nous tombent sous la main, nous perdons vite le peu d'avantages que 
nous a donnés Ja culture et retournons à l'état spontané. Nos sujets 
dégénèrent, perdent de leur taille, leurs feuilles s'amoindrissent, leurs 
graines aussi, et nous rentrons, pour le règne végétal , dans la condi- 
tion des mauvais fermiers qui abâtardissent leur bétail par un détes- 
table choix de reproducteurs. 

Le parallèle que nous venons d'établir entre les races naturelles 
animales et les races naturelles végétales, nous parait applicable aux 
races artificielles des deux règnes. C'est ce que nous allons essayer 
d'établir. Il a été dit maintes fois qu'il était plus difficile de maintenir 
les Durliam et les Dishieys que de les créer. Cette vérité est admise 
par tous les connaisseurs intelligents. Nous pouvons dire, nous aussi, 
qu'il est plus facile de créer certains légumes que de les maintenir. 
En cinq ou six ans, nous pouvons faire, par exemple, avec de la graine 
de carotte sauvage, une racine du plus gros volume connu; et en moins 
de quatre années, un maladroit cultivateur peut la réduire aux plus 
infimes proportions. En ce qui nous touche, comme en ce qui touche 
les éleveurs de bêtes, il est à remarquer que tout produit forcé, dé- 
tourné de ses voies, remanié par les mains et les expédients de 
l'homme, tend constamment a nous échapper et à retourner à son état 
naturel. Nous sommes en lutte avec lui, et c'est à qui restera le 
maître de la place. Tant que nous le surveillons de près, que nous 
contrarions ses tendances, que nous barrons les passages par lesquels 
il cherche à nous fuir, tout va bien selon nos désirs, mais aussitôt que 



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nous détournons h (été, que nous nous oublions, tout va ma). Citons 
quelques exemples à Tappui de cette assertion. 

Tout à riieure nous avons vu que pour reproduire fidèlement le 
persil commun , il sufSsait de prendre la graine des principales om- 
belles des gros rameaux, sans qu'il fût besoin de repiquer le semen- 
ceau. Mais supposons que nous ayons affaire au persil frisé qui s'éloigne 
beaucoup plus de Télat sauvage que l'autre, qui doit plus à la main 
de l'homme, nous soffira-t-il de procéder avec celui-ci comme avec le 
premier? Non, certainement, car dés les premiers semis, nous verrions 
la plante dégénérer. Pour que les feuilles se maintiennent crispées 
sur tous les sujets, il nous parait nécessaire, indispensable même, de 
repiquer les semenceaux. 

Avec le cerfeuil frisé, nous devons prendre les mêmes précautions. 
Avec la poirée ordinaire, nous prendrions notre semence sur des pieds 
non transplantés, que nous reproduirions exactement le type; mais 
du moment que nous nous trouvons en face de la bette à cardes, c'est- 
â dire d'une poirée artiGcielle, nous sommes astreints à repiquer 
nos porte-graines, sous peine de voir les cardes se rétrécir très-vite. 

De tous les pois, quel est celui qui s'éloigne le plus de l'état naturel 
et se rapproche le plus de l'état artificiel ? C'est, à notre avis, le pois 
de Knight. Aussi, est-ce le seul qui, chez nous, dégénère vite et nous 
force à acheter de la semence tous les ans. 

Si nous négligeons le pourpier doré à larges feuilles et ne repiquons 
pas ses semenceaux, il retourne promptemenl à l'état de pourpier vert 
à feuilles plus ou moins étroites, tandis que celui-ci, très-rapproché 
du pourpier sauvage, se reproduit bien sans qu'il soit nécessaire de le 
repiquer. 

Si, au lieu de laitues A couper, nous avons à multiplier des laitues 
à grosses pommes, nous ne pourrons répondre longtemps du succès 
qu'à la condition de pincer notre graine sur des pieds transplantés et 
qui auront parfaitement pommé avant de former leur tige florale. Ici 
donc, nous observons la double précaution du repiquage et de la sélec- 
tion de la semence. 

S'agit-il de choux pommés, nous avons tout profil à marquer les 
sujets qui ont fourni les plus belles pommes, a transplanter les pieds 
en automne, à les transplanter de nouveau au printemps et à rafraî- 
chir les racines coriaces pour les forcer à cineltrc du chevelu et à 
prendre par conséquent plus de nourriture. Ce n'est pas tout : à la 



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récolle de la graine , nous devons accorder la préférence à celle de la 
tige et des rameaux principaux. 

A propos de choux et a)in de bien établir que la reproduction fidèle 
du type est d*autant plus difficile que les races s'éloignent davantage 
de leur point de départ, nous pouvons comparer le chou de Savoie 
ordinaire et le chou de Bruxelles , autre savoyard, poussé plus loin 
que le premier dans la voie artificielle. Au moyen d'une simple trans- 
plantation du pied, nous multiplions facilement le savoyard ordinaire ; 
pour Taulre, deux transplantations sont nécessaires, et la semence 
doit être prise sur les rameaux qui sortent des rosettes, non sur la 
lige principale qui tend toujours à nous ramener vers l'origine. C'est 
parce que ces précautions ne sont pas toujours prises que les rosettes 
se forment parfois si mal et que beaucoup de nos spruyt nous donnent 
des (êtes de savoyards au lieu de petits jets. 

Tous les observateurs de la grande culture recommandent de ne 
réserver pour porte-graines que les racines moyennes, non les pelites 
ni les très-grosses. Pourquoi cela ? Parce que les petites accusent un 
fait de dégénérescence, parce que les grosses sont forcées et deman- 
deraient plus de soins que les moyennes pour bien réussir. 

Pourquoi nos salsifis, nos scorsonères ne donnent*il$ que des racines 
souvent chélives, malgré le terrain, l'engrais et les soins? C'est parce 
que ces racines appartiennent à des races artificielles et ne se soutien- 
nent que par le bon choix et le repiquage, tandis que beaucoup de 
jardiniers se dispensent du repiquage et prennent leur semence sur 
des sujets de première année, fleuris par anticipation. 

Pourquoi nos plus gros ognons ont-ils tant de propension à dégé- 
nérer ? 

Pourquoi enfin les arbres non grefies se reproduisent-ils mieux de 
noyaux que les arbres greffes ? 

Si ces exemples ne suffisaient pas, et au delà, pour démontrer que 
Fentretien des races végétales est d'autant plus difficile qu'elles s'éloi- 
gnent davantage de leur simplicité originelle et qu'elles ont été plus 
forcées, nous invoquerions encore la chicorée à grosse racine, les 
endives monstrueuses, le céleri-navet à feuilles frisées qui ne nous 
refuseraient point leur témoignage. 

Les observations physiologiques qui précèdent ont plus d'importance 
dans la petite culture que dans la grande, parce que dans la première, 
les produits forcés sont très-nombreux* Cependant la grande culture 



— 251 — 

compte la betlerave, le panais, la caroUe, le rutabaga et même des 
céréales qui appartiennent à divers degrés aux races artificielles. Ainsi, 
par exemple, nous avons le froment précoce d'Australie qui nous 
semble rentrer dans cette catégorie et auquel on reproche une ten- 
dance à dégénérer qu'il serait aisé de combattre par le repiquage des 
porle-graines* P. Joigneaux. 



MISCELLANEES. 

QUELQUES MOTS SUR LES ARROSEMENTS DES PLANTES 

DE SERRES ET d'aPPARTEMENTS. 

De tous les soins qu'exigent les plantes de serres et d'appartements, 
les plus difficiles, ou plutôt qui paraissent les plus difficiles pour les 
amateurs, qui ne sont pas encore initiés à la culture des plantes, par 
unj^ longue pratique, ce sont certainement les arrosements. 

C'est loujours là la pierre d'achoppement pour tous les commen- 
çants; beaucoup d'entre eux perdent leur plantes, et se laissent décou- 
rager par cela même qu'ils ne savent pas administrer judicieusement 
les arrosages en temps utile. A chaque instant, nous entendons ces 
plaintes se nouveier, et bien souvent nous voyons, à notre grand regret, 
un certain nombre de ces nouveaux amateurs abandonner la culture de 
ces plantes, par suite de l'ignorance dans laquelle ils sont de savoir 
régler convenablement les arrosements. Nous essayerons de leur indi- 
quer ici les règles générales qui doivent présider à la distribution de 
l'eau aux plantes, en indiquant préalablement le rôle que ce liquide 
joue dans la nutrition des végétaux. 

Chacun sait que la plante est un être organisé, dont la vie se mani- 
feste par certaines fonctions qui servent à son entretien et à son 
développement. La principale de ces fonctions qui a pour but l'entre- 
tien de la vie de l'individu, s'appelle fonction de nutrition. C'est au 
moyen de cette fonction que ces êtres s'assimilent de nouvelles matières 
servant à l'accroissement de leurs parties. Ces matières ou substances 
nutritives, les plantes les puisent dans le milieu qui les entoure, soit 
dans la terre, soit dans l'air. La terre ellc*mème leur sert principa- 
lement de récipient et leur fournit également certaines substances 



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inorganiques, certains mclnux et alcaloïdes qui jouent un rôle plus ou 
moins important dans leur organisme. L*air ambiant leur fournit certains 
gaz, entre autres Tacidc carbonique indispensable à Taete de la respira- 
tion. Mais la plante étant un être inanimé qui ne peut se déplacer pour 
aller à la recherche de sa nourriture, celle-ci doit lui être apportée, et, 
la masse des matières nutritives se trouvant contenue dans le sol, à 
l'état non assimilable, celles-ci doivent être dissoutes préalablement, 
avant de pouvoir élre absorbées par les racines. 

Cette opération est réservée à Peau. En ajoutant à cette fonction 
importante le rôle plus direct de Teau dans Tacle de la nutrition, « la 
masse des végétaux étant formée principalement d'eau et de carbone, y» 
on comprendra facilement comment et pourquoi Teau joue le principal 
rôle dans cet acte de la vie végétative et pourquoi, sans elle, aucune 
plante ne pourrait exister sur la surface du globe. 

Ceci posé, passons aux faits : 

Dans rétat ordinaire des choses, la nature pourvoit dans une juste 
mesure, à l'entretien de ces êtres immobiles fixés invariablement sur 
la même place jusqu'à ce qu'une force étrangère ne les dérange ou.ne 
les déplace. Mais une fois sortis de ses conditions normales, la nature 
semble les priver de sa bienveillante sollicitude, en les abandonnant aux 
vicissitudes d'une existence artificielle, souvent anormale. Cette exis- 
tence anormale consiste surtout dans leur séquestration en serres ou 
dans les appartements. On conçoit qu'alors la nature abdique une 
partie de ses droits et que le rôle principal, le rôle actif, incombe à 
celui qui s'est volontairement chargé de la besogne. Toutefois, l'air 
ambiant agissant absolument comme au dehors, à l'état naturel, en 
fournissant à la plante son acide carbonique, etc., et la terre conte- 
nant les autres matières nécessaires à son entretien, celte besogne se 
trouve considérablement simplifiée, et se borne par conséquent h pro- 
curer à la plante la quantité d'eau indispensable, soit pour dissoudre 
les substances contenues dans la terre, soit pour lui fournir la dose 
nécessaire d'hydrogène et d'oxigène qui se trouve exactement en pro- 
portions voulues dans l'eau. 

Le grand secret consiste donc à régler cette dose d'après les besoins 
de la plante; trop et pas assez peuvent également nuire. Mais ces 
besoins de la plante varient suivant les individus et suivant les espèces ; 
telle plante en réclame beaucoup, telle autre en réclame fort peu ; ces 
besoins varient aussi suivant ta période de repos et la période de végé- 



— 253 — 

talion. Ce sont là les points capitaux qu'il s'agit de saisir, et pour cela 
un peu d'habitude et d'observation suffisent. 

En effet, chaque espèce ayant son temps de végétation et son temps 
•d'arrêt, il n'est pas difficile de comprendre qu'une plante qui est dans 
la période de végétation ou de développement, réclame une plus forte 
dose de nourriture, et par conséquent d'eau, que dans l'état de repos; 
cette évolution, si je puis m'exprimer ainsi, se fait une ou deux fois par 
an, selon Tespèce de plante, et se reconnaît aisément au développement 
de l'individu ainsi qu'à la quantité d'eau qu'il réclame, la terre se 
desséchant plus rapidement que d'habitude. Cela étant, on ne doit pas 
craindre d'arroser copieusement chaque jour, de préférence le soir, si 
le temps est chaud, à moins de grande urgence. Dans les journées 
pluvieuses et plus fraîches on ne manquera pas de remarquer un ralen> 
tissement dans l'absorption de l'eau, la terre reste plus longtemps 
fraîche, et il est naturel d'en conclure qu'il faut arroser modérément, 
c'est-à-dire n'arroser que les pots dans lesquels on reconnaît à la pre- 
mière vue ou au moindre contact que la terre commence à se dessécher. 
La fraîcheur des feuilles ou leur état flasque (passez-nous le mot), indi- 
que également s'il leur faut de l'eau ou non. Ceci se remarque facile- 
ment dans la plupart des plantes à feuilles tant soit peu molles; 
celles-ci, manquant de liquides pour contrebalancer la somme des 
exhalations qui ont lieu sans cesse tant que dure la vie active de la 
plante, perdent de leur consistance, le pétiole et les nervures se re- 
lâchent de leur rigidité, le limbe s'abaisse, s'affaise sur lui-même, et 
les feuilles, ou la plante elle-même, finirait par périr si de nouvelles 
matières liquides n'étaient fournies à temps. Il est à remarquer que 
toute la quantité de matières nutritives chariée par l'eau, dans l'inté- 
rieur des tissus, n'est pas employée à être fixée et à devenir partie 
constituante du végétal ; une portion notable de ces matières est rejetée 
au dehors par divers organes, sous des formes diverses, et principa- 
lement par l'intermédiaire des organes verts, les feuilles. Ce phéno- 
mène, qui constitue l'acte des exhalations et sécrétions, étant tout 
aussi indispensable à la vie de l'individu que les autres fonctions 
de nutrition, on comprendra aisément que l'accroissement et les 
exhalations devant toujours être en équilibre avec l'absorption, ou 
vice-versa, la même perturbation résulterait par le fait contraire, c'est- 
à-dire par des arrosements trop fréquents ou trop abondants. Dans ce 
cas la surabondance de liquide introduite dans Tintérieur des tissus ne 



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peut plus êlre élaborée à temps, la circulation ne se fait plus réguliè- 
rement, elle languit, finit par s'arrêter et par amener une perturbation 
totale dans les fonctions; c*est ce qui explique la mortalité de beaucoup 
de plantes qui sont trop fréquemment arrosées pendant la période de ' 
repos. 

Le temps du repos pour la plupart des plantes a des règles assez 
fixes, qui ne trompent guère et que Ton fera bien de ne pas inter- 
rompre. Une certaine catégorie de plantes se dépouille de ses feuilles; 
ce sont celles à feuilles caduques; dans d'autres , ces organes foliacés 
changent de teintes et se flétrissent plus ou moins; chez quelques 
autres la végélation, l'accroissement s'arrêtent; enfin chez la plupart, le 
commencement ou la fin de la floraison marque ou la fin ou la reprise 
de la végélation. Tous ces signes nous indiquent sufiisammenl à quoi 
nous en tenir et quand il faut activer ou modérer les arrosements. 
On peut parfois et dans certains cas avancer ou reculer la reprise de la 
végétation d'une plante, nous en avons des exemples dans les plantes 
que l'on force, et dans celtes à bulbes ou bulbilles, que l'on tient sèches 
au delA du temps voulu et dont on modère le développement en les 
privant de la chaleur qui leur est nécessaire, mais on ne doit que rare- 
ment ou plutôt jamais provoquer un redoublement dans l'accroisse- 
ment d'une plante ; cela se fait ordinairement au dépens de sa floraison 
et bien souvent aux dépens de son existence. — Il existe, en outre, un 
grand nombre de végélaux, qui ne sont pas exactement assujettis aux 
règles fixes que nous venons de poser : ce sont les plantes grasses et les 
plantes parasites, telles que les Cactées, Orchidées, ainsi que beaucoup 
de Broméliacées, les Echeveria, Crassula, etc., etc.; beaucoup de ces 
plantes vivent moins de la nourriture qu'elles tirent du sol que de celle 
qu'elles puisent dans l'atmosphère; d'autres, et particulièrement celles 
h feuilles succulentes, tirant également la majeure partie de leur nour- 
riture du même milieu, possèdent des feuilles ou organes analogues 
d'une telle consistance et pourvues d'une telle accumulation de matières 
nutritives, qu'elles peuvent, sans risques de périr, exister et végéter 
pendant des mois sans le moindre arrosement. Ce sont là des excep- 
tions qui ne font pas loi. 

Quant à la culture dans les appartements, elle est en général plus 
difficile que celle dans les serres, attendu qu'une humidité constante 
règne ordinairement dans celles-ci, tandis que dans les apparlemenis 
la sécheresse de l'air est un obstacle continuel à une culture régulière. 



— 255 — 

Ce désagrément ne peut être évité qu'à force de soins et par des 
arrosements plus fréquents. On pourrait aussi y obvier en plaçant les 
plantes dans des corbeilles ou dans des caisses garnies de mousse 
humide, pour entretenir Tatmosphère environnante dans une certaine 
moiteur, surtout en hiver lorsqu'on fait du feu dans les apparte- 
ments. En été rinconvénicnt est moindre, parceque ordinairement on 
aëre plus souvent et que l'air extérieur est toujours plus saturé d'hu- 
midité. 

En somme, nous nous résumons ainsi : 

Arroser copieusement pendant la saison de I9 végétation. 

Ralentir les arrosemenis au déclin de la végétation. 

Ne pas laisser se dessécher entièrement la terre pendant la période 
de repos. 

Ne jamais arroser iildistinctement les plantes à la fois. 

Ne pas arroser celles dont la terre est saturée d'humidité. 

En arrosant, avoir soin de bien arroser pour que la terre ne soit pas 
trempée dessus et sèche dessous, ce qui arrive infailliblement si une 
ou deux fois la dose d'eau n'est pas suffisante pour traverser la terre. 



PLANTES POUR BORDURES. 

Une foule de plantes vivaces et annuelles ont été successivement 
recommandées pour les bordures, et rien de positif n'est encore venu 
nous satisfaire à cet égard. Le fait est qu'il y a bordures et bordures 
comme il y a fagots et fagots. 

Il y a bordures pour plates-bandes, pour massifs de fleurs, pour 
massifs d'arbres et d*arbustes; le tout est de choisir les espèces qui 
conviennent le mieux à l'usage auxquels on les destine. Le Gardners 
Chronicle rejette toutes les plantes à fleurs, à cause de leur irrégularité 
et du peu de durée de la floraison, pour recommander certaines gra- 
minées, entre autres le Festuca ovina, qui croit sauvage dans les lieux 
secs et arides, et qui par cela même résiste d'autant mieux dans tous 
les terrains; M. Bouché, de l'Institut horticole de Berlin, préfère le 
Festuca heterophylla, qui se plaît dans les lieux ombragés, et con- 
vient par sa nature aux bordures là où il y a peu d'air et de soleil; 
nous recommandons le Cerastium argenteum ou tomentosum , le- 
quel, par ses feuilles d'un blanc argenté, sa petite taille et ses petites 



— 286 - 

fleurs binnches, est d*un effet surprenant autour des massifs ou des 
corbeilles exposées au grand soleil. Sans exclure ni les unes ni les 
autres, nous conseillons de varier les bordures autant que possible, et 
de ne pas plus exclure les plantes à fleurs que les graminées; mais 
nous optons particulièrement pour les plantes vivaces h fleurs, que 
l'on peut miegx conduire à sa guise que les plantes annuelles. 
M. Regel, directeur du Jardin Botanique de Saint-Pétersbourg, indique 
pour cet usage une foule d'espèces vivaces, dont voici la liste : 

Armeria, Diantbus plumarios, Saxifra;^ csespîtosa, bypnoTdcs, (riftircala, 
umbrosa, Geum, Sedum involucratum, hybriduiOt spurium, oppositifolium, 
kamlschalicum, Ewersii, anacampseros, Aubrietia dehoidea« Arabis caucasica, 
Alyssum saxatiie, gemoneuse, Gampanula pulla et pusiJIa, Vinca miner, etc. 

Les Vinca minor, Sedum tnvolucratuniy hybridum, spyrivm, opposi- 
tifolium^ réussissent bien à t'ombre. Nous y ajouterons le Iledera Hélix 
(Lierre), qui se prèle parfaitement aux bordures. Les Saxifrages vont 
très-bien dans les endroits à demi abrités. Les Dianthus, Lychnis vis- 
cariaf Sedum acre. Thymus Serpyltum, Sempervimm tectorum, prêté- 
rent des lieux secs et sablonneux. £n somme, la plupart de nos petites 
plantes indigènes font très-bien en bordures, il suffit tout bonnement 
desavoir bien les choisir; un peu d'expérience s'acquiert assez vite. 

II est d'usage aujourd'hui, dans la plupart des grands parcs, de 
garnir les massifs d'arbres avec des plantes à fleurs, que l'on doit 
varier autant que faire se peut. Nous conseillons de choisir de préfé- 
rence, des arbustes tels que Deutzia scabruy Philadclphus coronarius, 
Tamarix germanica et Azalées de pleine terre, devant lesquels on 
plantera des Digitales, des Penstemon variés, des Géranium scarlet, 
des Pelargonium, des Lins vivaces, etc. On aura soin naturellement de 
placer les espèces les plus élevées dans le fond et les moins élevées à 
l'avant. Les Géranium peuvent s'enterrer avec les pots lorsqu'ils sont 
en fleurs. 



— 257 — 

RAPPORT SUR LES CULTURES DE PÊCHERS DE M. A. LEPÈRE 

PAR M. Malot. 

Exirait du Journal de la Société impériale et centrale (VU or tic ull are de Paris, 
n« d'avril 1859, t. V, p. 281-28B. 

Messieurs, 

Dans notre séance du 24 mars dernier vous avez, sur In demande 
de M. Lepère , nommé une Commission, en la chargeant de visiter les 
cultures de Pêchers de notre collègue. 

Cette Commission était composée de MiM. Foresl, Dumas, Raron 
(Phil.), Lacroix, Jupinet el Malot. M. Roussière, vice-Président hono- 
raire de la Société, a bien voulu nous faire Fhonneur de nous accom- 
pagner dans notre visite. Le 9 avril, votre Commission s'est réunie à 
Monlreuil chez M. Lepère. 

Le jardin do M. Lepère est, comme vous le savez déjà, un grand et 
beau jardin; son étendue est de plus d'un hectare. Les Pêchers y 
occupent une étendue de plus de 5000 mètres d'exposition. C'est là 
que notre habile collègue enseigne la taille de cet arbre. Les nombreux 
Pêchers qui s'y trouvent sont élevés et conduits sous différentes formes, 
toutes plus belles les unes que les autres. La plupart d'entre vous, 
Messieurs, connaissent déjà ces beaux arbres, soit pour les avoir vus, 
soit par suite des nombreux rapports dont ils ont déjà été l'objet; je 
ne crois pas dès lors devoir revenir sur le mérite ou les inconvénients 
des diverses formes qu'ils ont reçues, ni sur la direction qu'on a 
donnée à leurs branches charpentières et fruitières; je vous dirai 
cependant que, n'importe la forme sous laquelle ils ont été dirigés, ils 
sont toujours beaux , admirables , et font grand plaisir à voir. 
Permettez-nous, Messieurs, de vous entretenir un instant d'une plan- 
talion assez considérable de jeunes Pêchers qui nous a frappés chez 
M. Lepère. Plus de 80 de ces arbres ont été plantés, il y a trois ans, 
le long d'un mur, à l'exposition du midi. Leur forme est des plus 
simples et des plus faciles à obtenir; elle peut remplacer très-avanla- 
geusement la forme oblique, et même beaucoup d'autres formes de 
fantaisie dont le principal avantage est de faire ressortir l'habileté de 
la personne qui dirige les arbres. Déjà, dans un précédent rapport, 
que nous avons eu l'honneur de vous faire, nous avons préconisé cette 

NOVKMBRR t85S). 22 



— 258 — 

forme, dont rinvcnteur est M. Baudinat, jardinier â Meanx. Chez 
M. Lepère, ces arbres sont plantés ô nn mètre de distance les «nsdes 
antres; chaque Pêcher est élevé sur deux membres senlement, lesquels 
sont dressés verlicalement et espacés entre eux de 50 centim. Ce 
grand nombre de Pêchers dressés de la même manière, et sur une 
seule ligne, produit un frès-bel effet, et quoique les arbres soient 
encore jeunes, puisqu'ils n'ont que trois ans, toutes les branches de 
charpenle sont garnies de bas en haut de petites branches fruitières 
qui, lors de notre visite, étaient couvertes de fleurs et de boutons â 
fruits? cependnnt, toutes ces productions fruitières étaient le résultat 
d'un seul pincement. Aussi votre Commission a*t elle été heureuse, 
après avoir félicité notre excellent collègue, de pouvoir, séance tenante, 
démontrer jusqu'à l'évidence aux nombreux visiteurs, qui étaient 
réunis dans le jardin, tous les avantages qui résultent d'un pincement 
raisonné et non pas d'un pincement uniforme que certains novateurs 
préconisent aujourd'hui et qui consiste à pincer indistinctement tous 
les bourgeons d'un Pêcher à 5 ou 4 feuilles seulement; en effet, le 
pincement d'un bourgeon, pour être efficace, doit être fait d'après la 
position qu'il occupe sur l'arbre, d'après sa vigueur, et d'après la 
végétation du Pêcher; ces novateurs, dont nous respectons d'ailleurs 
la bonne foi et les bonnes intentions, sont, d'après votre Commission, 
dans une fausse route, ou même dans une erreur complète, quand ils 
conseillent de pincer 2 ou 4 feuilles non-seulement à toutes les 
branches fruitières d'un Pêcher, mais encore tous les bourgeons 
antieipés. 

Ces bourgeons anticipés qui toujours prennent naissance sur les 
branches à bois les plus vigoureuses , ne doivent êlre pinces, 
d'après votre Commission, et aussi d'après tous les praticiens qui 
savent les ntiliser, qu'à 8 ou 10 feuilles; il en résulte qu'ils donnent 
des fruits l'année suivante , comme on peut le remarquer chez 
M. Lepère. 

Au total, Messieurs, le jardin de notre estimable collègue est un 
jardin modèle : le nombre des visiteurs qui s'y succèdent et celui des 
jeunes élèves qui viennent y suivre des cours de taille , prouvent 
clairement que la méthode des Montreuillois est toujours bonne lors- 
qu'on sait l'apivliquer et qu'elle sera encore longtemps suivie psn* ceux 
qui désirent avoir de beaux arbres, de beaux et bons fruits. 

Messieurs , après les nombreuses récompenses qu'à déjà reçues 



— 2S9 — 

M, Lepère, et surtout après la décoration de la Légion d'honneur, qui 
a élé la réeoinpense de ses travaux, votre Commission doit se contetiter 
de vous demander que des félicitations lui soient adressées en séance 
par le Président; mais attendu que M. Lepère a été puissamment 
secondé par le sieur Carrelet, son jardinier, homme intelligent et 
capable, elle vous prie de prendre en considération le^ services de ce 
dernier qu'elle ref^rde comme méritant tout votre intérêt. Aussi, en 
vue de la récompense à laquelle il lui semble avoir droit vous demande- 
t-elle, pour cet objet spécial,/ le renvoi de ce rapport à la Commission 
des récompenses. 

EXPOSITIONS. 

SOCIÉTÉ ROYALE LINNÉENNE DE BRUXELLES. 

(Suile et fin. — Voir la livraison précédente, page 209.) 

Les plantes panachées de serres étaient largement et brillamment 
représentées. Une charmante collection d'Anœctochilus (12 espèees), 
exposée par M, le baron Osy, d'Anvers, dans une élégante vilrine 
garnie de Cissus, de Sonerila, à'Echiles, de Maranta, de Calmdium 
panachés, faisait l'admiration de tous les visiteurs; cette collection, qui 
a remporté le premier prix, comprenait un grand nombre d'auitres 
plantes à feuilles ornées, parmi leiiquelles les nouveaux Bégonia 
argentés, le Cyanophyllum magnificum, le Bœhmeria argentea, 
VAristolochia leuconeuray le Tradescanlia cupreata,le Musa sinensts 
fol. var.y plusieurs Bilbergia, Dracœna, Pandanus, Agave , Cro- 
ton, etc. La collection de M™« Legrelle d'Hanis, qui a partagé le pre- 
mier prix avec celle du baron Osy , n'était pas moins importante et 
comptait 68 espèces, parmi lesquelles nous citerons les nouveaux 
Caladium de Chanlin, un grand nombre de Maranta et de Bégonia, 
les Anœctochilus pictus, seta^^eus, Lowi et slriatus. Celles de MM. C. De 
Craen et François Vander Maelen,de Bruxelles, se sont partagé le 
deuxième prix. Toutes les deux étaient très-^méritantes et contenaient 
des espèces remarquables et bien cultivées. 

Plusieurs collections de Fuchsia étaient en présence : ce sont celles 
de MM. Albert Coene , horticulteur à Laeken ; Ualkin, horticulteur à 
Ixelles, etReyckaert, horticulteur à Stalle, qui ont remporté respec- 



— 360 — 

livement, les premier , deuxième et troisième prix. La collection de 
M. Coene brillait surtout par sa belle culture, très-basse, et sa 
belle floraison. Nous a?ons remarqué un lot de Fuchsia nouveaux et 
t> fleurs si parfaitement doubles et amples, celui de M. Comelissen, 
horticulteur, à Saint-Josse-ten^Noode , que nous avons lieu d'être 
étonné que le jury ne lui ait pas décerné une récompense. Il est vrai 
qu'on lui avait réservé une des plus mauvaises places de lexposltion 
et nous supposons que cette collection n'a pas été soumise à l'appré- 
ciation du jury. 

Les Reines Marguerites, Balsamines, Phloxy etc., cultivés en pots, 
étaient richement représentés. MM. Vandervee , horticulteur à 
Elterbeck, et Vandergoten , jardinier à Auderghem, se sont partagé 
le premier prix ; le deuxième et le troisième prix ont été décernés à 
MM. Van Riet, déjà nommé, et Panis, grainetier à Bruxelles. MM. le 
baron Osy, d'Anvers, et Antoine Willems et frère, horticulteurs à 
Ixelles, ont obtenu le premier et respectivement le deuxième prix pour 
leurs jolis lots de Pétunia, Mimulus et Verveines cultivés en pots. 

Vingt-€inq Rosiers en pots, appartenant à M. Vandervee, déjà 
nommé, ont mérité le deuxième prix. 

Les premier et deuxième prix pour les Pelargoniutn à grandes 
fleurs et les Géranium zonale ou à feuilles panachées, ont été ac* 
cordés à M^»*" Verhulst, à Uccle, et à M. Fr. Van Riet, à Bruxelles. 

Nous avons admiré quelques beaux groupes de Dahlia cultivés en 
pots et parfaitement fleuris : l'un d'eux qui appartenait à M. Van* 
dervee, déjà nommé, a remporté le premier prix; l'autre, appar- 
tenant à M. F. Van Riet, déjà nommé, a remporté le deuxième prix. 

Mais c*est surtout en présence des fleurs coupées de Dahlia que les 
amateurs de grandes et belles formes, de coloris brillant cl gai, s'ar- 
rêtaient de préférence. MM. Van Dievoet, horticulteur à Meysse, et 
J. Stacs, propriétaire à Louvain , qui tous deux ont remporté le pre- 
mier prix, avaient fait merveille en ce genre; les lots du baron Osy 
et de M. Vandervee étaient également fort beaux. 

A côté de ces beaux tapis de fleurs de toutes nuances, depuis le rose 
le plus tendre et le plus gai jusqu'au rouge le plus foncé, on remarquait 
deux petites collections composées chacune de i2 fleurs de Dahlia 
nouveaux, qui faisaient jeter des exclamations de surprise à tous les 
passants. 11 y en avait de formes si belles et si grandes, de nuances 
si délicieuses, si bigarrées et si singulières , que l'on se demandait si 



— 261 — 

bien réellement elles étaient naturelles ou artiBciclles, d'autant plus 
qu'à côté d'elles une foule de visiteurs ont été trompés par quelques 
fleurs de Dahlîa de la plus grande singularité de couleurs, (aillées 
dans des navets. Hâtons-nous d'ajouter que ces deux collections appar- 
leuaient à MM. J. Staes, précédemment nommé, et J. De fieuckcr, 
horticulteur à Anvers. 

Les Roses coupées étaient belles, mais un peu flétries; le premier 
])rix a été accordé à M. De Kerk, horticulteur à Saint-Josse-ten-Noode ; 
le deuxième à M. Vandervee, déjà cité. 

M. Vanden Ouwelandt, propriétaire à Laeken , a , comme toujours, 
fourni le plus beau contingent de Conifères d'orangerie et de pleine 
terre, qui lui ont valu le premier prix. 

M. F. Van Riet, déjà cité plusieurs fois, a remporté deux prix pour 
sa belle collection d'Orangers, de Lauriers, Myrtes, Citronniers, etc., 
de grande dimension. Le premier prix a été décerné au même pour 
ses plantes retombantes cultivées en vases ou en corbeilles. 

C'est M. de Saegher, horticulteur à Molenbeék-Sainl-Jean, lez 
Bruxelles, qui a remporté le prix pour les plus beaux bouquets. 

Plusieurs distinctions ont été accordées hors concours; savoir : 
à M. Boekens, jardinier en chef chez M. Van Voixem, à Trois^Fon- 
(aines : une médaille de vermeil, pour sa belle collection de plantes 
panachées de pleine terre; à M. A. Tonel, de Gand : une médaille d'ar- 
gent, pour ses Cactus; à M'"*" Legrelle-d'Hanis : une médaille d'argent, 
pour une Ruhiacée nouvelle; à M. Vanderlinden, d'Anvers : une mé- 
daille d'argent, pour ses Gladiolus; à M. Félix Muller, déjà nommé: 
une médaille d'argent, pour un Bonapartia; à M. de Smet, de Gand : 
une médaille d'argent, pour deux Bescorneria et une Agave dealbata, 
très-belle ; une médaille d'argent à M™« Legrelle-d'Hanis, d'Anvers, 
pour une collection de Maranta ; une mention honorable à M. A. H. Hal- 
kin, pour un semis de Yucca ; une médaille de vermeil et une men- 
tion honorable à M. le baron de Knyff, de Waelhem, pour un superbe 
Cycas revolula et un fort pied de Phormium leuax; une menli^n hono- 
rable à M. Toussaint, pour une collection de plantes panachées de 
pleine terre. 

Trois prix ont été décernés pour des objets d'arts se rattachant à 
l'horticulture : un i" prix à M. Izouard, fabricant de poierif^s à Curc- 
ghcm lez-Bruxelles; un 2« prix a M. Lonia, fabricant do poteries égale- 
ment à Cureghem. 



— 262 — 

Une superbe collection d'instruments de jardinage a été exposée par 
M. Lambert Ilavarl, de Bellaire lez-Lîége. Au lieu d'une médaille d*ar« 
gent, cette collection aurait bien mérité une médaille de vermeil, à 
cause de son importance, de la finesse d'exécution des instruments 
et surtout à cause du bas prix des objets, C'est là une industrie qui 
dénote un progrés réel chez nous, et je doute fort que les outils ans^lo- 
gués, de fabrication anglaise, puissent rivaliser aveccetixtci pour le bon 
marché et la solidité. Nous faisons nos sincères compliments à M. tla- 
vart, et nous l'engageons à produire le plus souvent possible ses pro* 
duits. Un second prix pour ce concours a été décerné à M. Boden Cue- 
lemans, de Lierre , dont les prodtiils étaient également remarquables* 

C'est M. V. Van Riet, horticulteur à Bruxelles, qui a remporté la 
médaille de vermeil, réservée è celui qui aurait le plus contribué à 
rornemenlalton de l'exposition. 

Malgré Tannée défavorable, les collections de fruits étaient trés-nomT 
breuses et dignement représentées. Elles occupaient non-seulement la 
majeure partie du vestibule de droite, elles s'étalaient encore jusqu'aux 
deux tiers des deux angles latéraux qui s'avançaient dans la grande 
cour réservée aux plantes et aux fleurs. Disons tout d'abord que rare- 
ment nous avons vu réunie une série de fruits aussi variés et aussi 
beaux. 

Dans celte section, les concours entre amateurs et pépiniéristes 
étaient séparés. 

De toutes les collections de poires exposées, celte qui nous a paru la 
plus méritante, est celle de M. Jacob Lombaerts, de Malines, qui a 
partagé le i^"^ prix avec celle de M, Hip. Millet, de Tirlemont, tous 
deux pépiniéristes. Entre amateurs, ce sont MM. Hennau, professeur 
à Liège; Alp. Rops, de Namur; et A. Fonson, de Louvain, qui ont 
mérité les i«' et respectivement les 2« et 3« prix. 

Les lots de 50 poires les mieux dénommées ont eu deux récompenses, 
entre amateurs seulement : le i" prix est échu à M. Tercelin, de 
Bt^xelles; le 2« à M. de Vergnies, de Binche. 

Parmi les collections de 25 pommes, une seule a obtenu un prix, le 
troisième^ c'est celle do M. Capeinick, pépiniériste a Gand. 

Si le jury a été très-avare ou très-sévère pour ces deux catégories de 



— 263 — 

fruits, en revanche il a é(é plus généreux pour les autres, tels que 
raisins, ananas, melons, ete. 

M«« veuve Bresîers, horticulteur à Schaerbeek, et M. Gustave Mar- 
chand, propriétaire à Saînt-Josse-teii-Noode, ont obtenu : Tune une 
médaille de vermeil, Tautre une médaille d'argent, pour 15 espèces 
de raisins; une médaille d'argent et une de bronze ont été décernées à 
M. le baron Wautier, de Bruxelles, et à M. Gustave Marchand, déjà 
nommé. 

Une médaille de vermeil a été votée, par acclamation, à M. Ant. 
Rummens, chef de culture de M. Van Voixem, à Trois-Fontaines, pour 
6 Ananas variés de la plus grande beauté. 

Quoique le programme n'indiquât qu'une médaille d'argent pour le 
concours des fruits nouveaux, de semis ou importés, le jury a cru 
devoir accorder, par acclamation, une médaille de vermeil au remar- 
quable lot exposé par M. N. Grégoire, pomologue à Jodoîgne; M. P. Van 
Driessche, de Ledeberg lez-Gand, a remporté le second prix du pro- 
gramme pour le même concours. 

Un 5« prix, médaille de bronze, a été décerné à M. Hip. Millet, de 
Tirlemonl, pour ses spécimens de jeunes arbres à fruits, les plus 
beaux sous le rapport de la taille. 

La plus riche collection de poires était sans contredit celle de 
M. J. de Jonghe, pépiniériste à Saint-Gilles lez-Bruxelles; elle se com- 
posait de 450 variétés de premier choix. M. de Jonghe s'étani abstenu 
de prendre part aux concours ordinaires, le jury lui a décerné une 
mention très-honorable hors concours. 

Trois distinctions ont encore élé accordées hors concours, savoir : 
une médaille de vermeil aux superbes fruits divers fournis par 
M. Alexis Lepère, horiiouUeur pépimériste à Montreuil lez-Paris; une 
médaille d'argent, aux arbres fruitiers cultivés en pots, de M. Julien 
Bastien, de Quiévrain (France); puis une autre médaille d'argent à 
M. Henrard, d'Ixclles, pour une corbeille de fruits en cire. 

LésTumes, ete. 

La culture maraîchère n'était pas aussi brillamment représentée que 
celle des fruits. Cela nous a d'auiant plus étonné, que la province de 
Brabant et particulièrement les environs de Bruxelles jouissent d'une 
certaine réputation à cet égard. En présence de l'importance de ce 



— 264 — 

genre fie produit, nous avons lieu (Pélre surpris du peu de zèle que 
nous remarquons chez nos jardiniers maraichcrs, chaque fois quil 
s'agit de concourir. Espérons que dorénavant nous n'aurons plus Toc- 
casion de signaler une pareille indifférence. 

Nous avons remarqué toutefois plusieurs lots que nous aimons h 
signaler, et qui ont obtenu des distinctions, ce sont : 

Pour les légumes de saison, ceux de MM. de Cock, de Grammont; 
F. Brems, de Molenbeék-Sainl-Jean ; Jacobs, de Sainl-Gilles; Marinus, 
directeur de la maison pénitentiaire à Saint-Hubert ; et M™* veuve Van 
Stuyn, de Molenbeék-Saint-Jean. Une assez belle collection de ces 
légumes cultivés en pots, a été présentée par M. le docteur de Cock, que 
nous venons de nommer. 

Pour les légumineuses en cosses, telles que : pois, fèves, hari- 
cots, etc., ceux de M. Em. Vandermcuïen, d'Uccle; et M. Vanden 
Ouwelandt, à Laeken. 

Pour les meilleurs vins récoltés dans le pays; ceux de MM. J. J. de 
Masy, à Statte lez-Huy (vin rouge); Masson et Conip*, à Huy (vin 
mousseux); Palran Joly et Comp«, de Huy (vin mousseux); celui de 
M. le supérieur de Tabbaye des trappistes à Weslmale, abbé Martin 
(vin blanc) et de M. Bamaux d'Amay (vieux vins). 

L étalage le plus attrayant, peut-être, de toute l'exposition, sous le 
rapport de la singularité des formes et des couleurs, consistait en une 
collection nombreuse de Melons, Courges et Potirons, exposée par 
M. F. Louis, jardinier en chef de S. A. S. le duc d'Arenberg, à Heverlé; 
le 1" prix ne pouvait manquer de lui échoir. 

Quant à la section d'agriculture, nous regrettons de devoir dire que 
nous n'avons eu ni le temps, ni les moyens de nous en occuper; nous 
espérons qu'un autre, plus apte dans la spécialité, s'en sera occupé. 

En terminant ce compte-rendu, déjà passablement long, nous ajou- 
terons que le Jury a décerné une médaille de vermeil à notre excel- 
lent architecte de jardin, M. Fuchs, pour son concours généreux dans 
la direction de l'exposition; c'est à lui que l'on doit l'éléganle disposi- 
tion dont nous avons parlé plus haut. 




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— 2G5 — 
PLANTES FIGURÉES. 

^SCHYNANTHUS CORDIFOLIUS (J. W. Hook.). 
Bol. Mag., pi. 5i3t . — Fam. des Gyrtandracées. — Didynamie Angiospermie. 

Planche XXI. 

Quel est l'amateur ou rhoriiculteur qui n'a cultivé avec amour ces 
maguifiques habitants de la zone torride, ces jEschynanthus, le plus 
souvent épiphytes, dont les tiges cylindriques et les feuilles, rondes, 
ovales et charnues, souvent luisantes, retombent en festons autour des 
troncs d*arbres et dont les singulières fleurs, grandes et brillantes, se 
détachent admirablement, sur le fond sombre des forêts. Malheu- 
reusement il en est des plantes comme de bien d'autres choses, la 
mode s'en empare comme elle s'empare de tout ce qui nous envi- 
ronne, et nous force le plus souvent, bien malgré nous, à trouver beau 
ce qui est réellement laid. Les JSschynanthus ont subi le sort de 
beaucoup d'autres belles espèces; on les cultive encore, il est vrai, on 
les aime, peut-être par reconnaissance, pour les jouissances qu'ils nous 
ont procurés jadis, mais on ne les apprécie plus à leur juste valeur. 

En effet, toutes les espèces que nous connaissons aujourd'hui sont 
tombées à des prix au-dessous de leur valeur réelle; et cependant 
elles possèdent toutes les qualités que l'on réclame d'une belle plante : 
beau feuillage, fleurs brillantes, floraison facile; elles se plient à toutes 
les cultures; on peut les cultiver en serres et en appartements, en 
espalier, en corbeilles, voire même en toufl'es dressées et, dans ce 
dernier cas, lorsque les tiges sont bien espacées et assujetties au moyen 
de tuteurs, les parties supérieures de celles-ci, en retombant gracieu- 
sement par le poids des fleurs dont elles se couvrent, produisent un 
effet admirable. • 

Nous possédons, en ce moment, un certain nombre à'jEschynanthus 
vivants dans nos serres, plus beaux les uns que les autres. 

Nous citerons, entreautres, les^. splendens, javanicus^ Lobbianus, 

coccinem, longiflorus, miniatus , pulcher, speciosus et le tricolor, 

figuré dans une de nos précédentes livraisons. Tous appartiennent 

à la zone chaude et tempérée des iles de la Sonde où ils repré- 

Dhcembre iSbU. 23 



— 266 — 

senlent les AchimeneSf les Gesneria et les Columnea du nouveau 
inonde. L'espèce nouvelle dont nous produisons la figure, a éré intro- 
duite dans rétablissement de M. J. Veilch à Gheisea, près Londres, 
par M. Thomas Lobb, le digne émule de M. W. Lobb, que nous avons 
déjà si souvent eu roccasion de citer. Elle est originaire de la grande 
tle de Bornéo et présente beaucoup d*aflBnités avec VjE. tricolory de la 
même contrée; mais celui-ci a des feuilles plus petites ; un calice à tube 
plus court et plus ouvert (c'est-à-dire non accollé à la corolle); une 
corolle autrement formée et marquée, ainsi qu'une glande hypogyne 
différente. De même que V^. tricolore celui^i a l'apparence d'être 
grimpant et épiphyle.Les tiges sont assez faibles, cylindriques^ entiè- 
rement glabres et pendantes; les feuilles sont grandes (dans le genre de 
celles de VjE. Lobbianus) presque ovales, entières, cordées, épaisses, 
charnues, glabres, courlement petiolées et acuminées, mais légèrement 
obtuses, obscurément penninerves et un peu réfléchies; leur couleur 
est foncée dessus, plus pâle dessous. Les fleurs, grandes et belles, 
sortant par deux ou trois de Taisselle des feuilles supérieures, sont 
redressées et tournées toutes du même côté; le calice est à peu-près 
turbiné, de couleur verte, teinté de brun, légèrement cotonneux, 
divisé en cinq dents assez larges. La corolle, quatre à cinq fois plus 
longue que le calice, est d'un rouge brillant, garnie de petits poils 
glanduleux; le tube ainsi que les trois lobes étalés du limbe, sont 
marqués de quelques lignes d'un noir foncé, la gorge est jaunâtre. 

La culture de tous les JEschynanthus est la même : une bonne terre 
de bruyère mélangée avec du terreau, beaucoup d'humidité en été et 
une chaleur tempérée leur suffisent. La multiplication se fait très-aisé- 
menl par boutures. 



CEANOTHUS VEITCHÎANUS (J. W. Hook). 

Bot. Mag.j pi. 5137. — Fam. des Rhamnées. — Pentamirie Monogynie. 

Planche XXII. 

Les Ceanothus appartiennent à cette catégorie de plantes privilégiées 
qui sont toujours favorablement accueillies par les amateurs de plantes 
de serre froide et de pleine terre. Cela tient en grande partie à la 
facilité avec laquelle ils se prêtent à nos cultures et particulièrement 



— 267 — 

à l'abondance et à la longue durée de leur floraison. Nous en connaissons 
aujourd'hui plusieurs espèces charmantes, originaires de TAinérique 
du Nord, du Mexique, de la Californie et des États-Unis; presque 
toutes sont à fleurs bleues, une seule à fleurs blanches; mais toujours 
ces fleurs sont réunies, en grand nombre, par corymbes ordinairement 
axillaires. Parmi celles-ci, les plus connues et les plus recherchées pour 
la serre froide sont : les C, dentatus et papillosus (Torr et Gray), de 
la Californie, à fleurs d*un bleu d*azur ; les C. floribundus et LobbianuSf 
à fleurs bleues, dont les teintes, plus ou moins égales, ne peuvent 
être comparées qu'à celles qui ornent les fleurs de nos poétiques 
Myosotis; enfln les C. thyrsifloruSy divaricatus, azureus et ameri-' 
canuSf ce dernier à fleurs blanches, déjà tous répandus dans nos 
collections. 

L'individu dont nous donnons ci-contre la figure est une nouvelle 
espèce, récemment introduite dans l'établissement de M. J. Veitch à 
Chelsea, par les soins de M. W. Lobb, qui la récolta en Californie. 
Comme presque toutes ses congénères, celle-ci ne diffère, d'une 
manière très-dislincte des autres espèces, que par la forme des feuilles; 
elle les surpasse toutefois par l'abondance et le bleu intense de ses 
fleurs ainsi que par la surface vernissée de ses feuilles. 

Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de ce joli CeanothuSy nous 
ajouterons que c'est un arbrisseau rameux, qui atteint, dans nos 
serres, une hauteur de 5-4 pieds; les tiges sont cylindriques, glabres, 
vertes, dressées, portant des feuilles courtement petiolées, obovées- 
cunéiformes, arrondies à l'extrémité, d'un vert luisant dessus; les 
bords sont pourvus de quelques dents écartées^ terminées chacune 
par une glande. Les fleurs, d'un beau bleu, forment des têtes larges, 
coniques, de trois pouces de long, supportées par des pédoncules 
ramifiés, garnies de bractées soyeuses, imbriquées. 

En Angleterre, le climat permet de cultiver les Ceanothus en plein 
air; chez nous on fera bien de les rentrer, en hiver, dans l'orangerie 
où ils se conservent parfaitement avec peu de soins. On les multiplie 
aisément de boutures faites à froid. 

N'atteignant que la hauteur d'un petit arbrisseau dans nos contrées, 
nous savons que dans leur pays natal les Ceanothus prennent parfois 
la iaille d'un petit arbre. Au Mexique, où nous en avons observé plu- 
sieurs, ils croissent toujours en terre froide sur le versant des rochers 
élevés, entre 7-8000 pieds au-dessus du niveau de la mer. 



— 268 — 



REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. 



SERRE CHAUDE. 

Bveiyna caravaUi, LiNDL. foL Och. ; Sobralia Caravataj Lindl. gen. 
et sp. Orch,; Evelyna lepida, Reich. fils. — Bot. Mag., pi. 5141. 
— Fam. des Orchidées. — Gynandrie Monogynie. 

Les Evelyna sont généralement peu remarquables par leurs fleurs 
et par cela même fort peu recherchés pour les collections d'Orchidées* 
Leur habitas présente beaucoup de rapports avec celui des Sobralia 
avec lesquels ils ont été souvent confondus; leurs fleurs, toujours 
petites, se trouvent en partie cachées sous une série de longues 
bractées, ordinairement rouges, disposées en épis serrés au sommet 
des tiges. 

L'espèce dont il est question ici est originaire de TAmérique du Sud 
et erott également dans l'tle de la Jamaïque. Ses fleurs sont d'un beau 
jaune, à labelle frangé sur les bords; le caractère distinctif de la 
plante consiste dans sa tige, ses bractées et son calice garnis de poils 
raides et noirs. 

ii»ii» xanthina, LiNDL. ; HooK., Bot. Mag., pi. 5144. — Fam. des 
Orchidées. — Gynandrie Monogynie. 

Sans être brillante , cette espèce nouvellement décrite par le 
D' Lindiey, est assez remarquable. Les fleurs sont grandes, jaune 
d'ocre , disposées au nombre de cinq ou six sur un racéme de 
8-10 pouces de longueur; le labelle est d'un jaune pâle, bordé de 
blanc, avec quelques stries rouge-carmin au centre de la lèvre. Les 
bulbes et les feuilles offrent beaucoup de ressemblance avec ceux du 
CattUya Mossiœ. Elle a été importée du Brésil, par MiM. Backhouse et 
fils, de York. Le D' Lindiey dit qu'elle diff'ère du Lœlia flava {Bot. 
Reg.y 1842, t. 62) par ses sépales et pétales ondulés, devenant très- 
convexes par suite de la tendance de leurs bords à se réfléchir for- 
tement en arrière, et par la forme presque carrée du labelle , légè- 
rement divisé en trois lobes de même profondeur, tandis que celui 
du Laslia flava est profondément découpé en trois lobes, celui du 
milieu étant crispé et beaucoup plus long que les latéraux. 



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Momordlea mlzCa , RoxB, fl* Ind,; Momordica Cochinchinensis , 
Spreng. syst. veget,; Muricia CochinchinensiSy La un. fl, Cochinch. 
et De C, prod. — Bot. Mag.^ pi. 5145. — Fam. des Cucurbilacées. 
— Diœcie Monœcie, 

Espèce nouvellement introduite de Monlmein par le révérend 
G. S. P. Parish. Ses fleurs mâles sont grandes et belles, couleur de 
paille, parcourues par de nombreuses veines jaunàires; elles sont velues 
vers le disque; les trois pétales intérieurs ont chacun une large tache 
d'un noir pourpre à la base. Voici comment s'exprime Sir W. Hooker, au 
sujet de celte plante, qui vient de fleurir au jardin de Rew, sans donner 
de fleurs femelles. « L'une des serres chaudes de Kew est devenue très- 
inléressanle, il y a quelques années, par l'introduction de plusieurs 
nouvelles Cucurbitacées. C'est une famille de plantes qui a été trop 
négligée malgré la beauté de leurs fleurs, et la taille, la forme ou la cou- 
leur remarquable de leurs fruits, qui sont souvent d'une grande utilité. 
Plusieurs d'entre elles fleurissent et fructiflent même en plein air. » 
Celle-ci a des tiges grimpantes, faibles, anguleuses. Les feuilles sont 
palmées-cordées, à 5-5 lobes profonds, dentées-sinueuses, portées 
par des pétioles canalicuiées et parsemés de glandes ou verrues très- 
apparentes. Une longue et simple vrille fait face à chaque feuille. Les 
fleurs, portées par de longs pédoncules uniflores, qui présentent à leur 
partie supérieure de larges bractées, ont quatre pouces de diamètre, 
à corolle campanuliforme, formée de cinq pétales irapezoïdes aigus; 
le calice est d'une couleur très-obscure, profondément divisé en cinq 
parties lancéolées, striées de lignes noires. Le fruit est grand, ovale- 
arrondi, rouge, muriqué, terminé en pointe, tri-loculaire, contenant 
une grande quantité de semences. 

SERRE FROIDE. 

Rlctaardla albo-maealata, HOOK, Bot, Mag,, pi. 5140. — Fam. des 
Aroïdées. — Monœcie Monandrie. 

Le genre Richardia a été formé aux dépens du genre Calla de 
Linné, par le professeur Kunth, qui y a rangé les espèces de l'hémis- 
phère austral. Il a élé représenté jusqu'à ce jour par notre ancien 
Calla œthiopica {Richardia afritana, Klh.) du Cap de Bonne-Espé- 
rance. L'espèce en question, originaire de Port Natal, a été décrite 



— 270 - 

sur un exemplaire présenté par MM. Backhouse el Gis d'York. Elle 
se distingue du R. africana par ses feuilles d'une léxture plus mince, 
flasques et membraneuses, d'une couleur plus pèle, plutôt hastées que 
sagittées, dépourvues de veines et de marges pellucides, par leur 
pétiole plus délié et surtout par une infinité de taches blanches, per- 
manentes, qui parsèment le limbe. La sphathe est aussi moins étendue, 
moins large vers le haut et presque dressée dans cette partie. Le spa- 
dice et particulièrement la partie staminifère, sont plus courts. Les 
loges de fovaire et du fruit varient de i-5. 

Nous considérons cette espèce, si espèce il y a, comme une excel- 
lente addition à celte catégorie de plantes à feuilles ornées qui ont 
enrichi nos collections dans ces dernières années. 

PLEINE TERRE. 

PeBHtenioii eentranthlfollns, BeNTH, Scroph. Ind, ; DeC, Prod. — 
Bot. Mag.j pi. 5142. — Fam. des Scrophulariécs. — Didynamie 
Angiospermie. 

Fort jolie espèce découverte en Californie par M. Fremoni et in- 
troduite, en Angleterre, de la Nouvelle-Californie par Tinfaligable 
voyageur Douglas. La plante est vivace, de i '/» ^ 2 pieds de hauteur, 
à tige dressée, cylindrique, à feuilles glauques, presque dressées, 
semi- embrassantes, oblongues- lancéolées, ou ovales-cordées, plus 
larges et plus courtes vers le milieu de la lige, diminuant graduelle- 
ment vers le haut où elles passent à Télalde bractées étroites-lancéo- 
lées. La corolle, d'un pouce et demi de longueur, est rouge de brique, 
en forme de tube, jaune à la base; le calice est court et vert. Les 
Heurs sont gracieusement penchées et sont disposées en une longue 
panicule d'un fort bel effet. 

spra^nra ■mbeiiaia , ToRR. m pi. Fremontianœ. — Bot. Mag., 
pi. 5143. — Fam. des Portulacées. — Triandrie Monogynie. 

Si cette plante n'est pas belle, elle est au moins très-curieuse et 
singulière et par cela même elle sera la bien venue pour nos parterres 
de plein air. C'est une plante herbacée, indiquée comme vivace, qui 
ne présente rien de saillant sous le rapport des tiges et des feuilles, 
mais les fleurs, réunies en larges ombelles, présentent un en^semble 
assez attrayant : elles sont petites, disposées en épis scorpioïdes , 



- 271 — 

serrées les unes contre les antres sur deux rangs opposés ^ le long 
des pedicelles. Étant originaire des montagnes de neiges de la haute Cn- 
lifornie d'où elle a été introduite, dans rétablissement de M. J. Veitch 
à Exeter, par M. W. Lohb , il est probable qu'elle pourra passer Thiver 
dans nos contrées. Le genre Spraguea a été dédié par le D"^ Torrey, 
à M. Isaac Sprague, connu dans les sciences par son admirable ouvrage 
intitulé « Gênera of plants ofthe Unitated States, 



G ARTENFLOR A . 

Caiathe» fasciata, Rgl. et EcRE, pi. 253. — Fam. des Marantacées. 

Sous ce nom, la livraison du mois de mai 1859, donne une excellente 
figure d'une des belles introductions de M. J. Linden, qui fut mise, 
pour la première fois dans le commerce, le l*"" mai de Tannée dernière, 
sous le nom de Maranta fasciata, par l'introducteur. MM. Regel et 
Francke ont crû devoir rapporter celte plante au genre Calathea, sur 
lexamen d'un exemplaire qui a fleuri (pour la première fois dit-on) 
dans les serres de la grande Duchesse Helena Pawlowna, à Saint- 
Pétersbourg. Quelle que soit l'exactitude du nom générique, que nous 
ne sommes pas à même de discuter en ce moment, nous pouvons dire 
que c'est une des plus brillantes espèces introduites jusqu'à ce jour. 
Ses feuilles, grandes et presque orbiculaires, sont à bandes d'un vert 
foncé et luisant, alternant avec 6-8 larges bandes blanches se diri- 
geant obliquement et avec une grande régularité, de la nervure médiane 
vers la circonférence j ces bandes sont à leur tour parcourues, dans 
toute leur longueur, par plusieurs lignes d'un vert plus ou moins 
foncé. Les fleurs sont blanches et peu apparentes. Ce beau Maranta se 
cultive en serre chaude, en serre tempérée et en appartements. On 
lui donnera une bonne terre mélangée par parties égales, de terre de 
bruyère, et de terreau; en été il demande beaucoup d'eau et une place 
ombrée. 

senecio Farrasiam, C, H. ScH. ; Farfuyium grande, Lindl. — Fam. 
des Composilées. — Syngenesie Polygamie superflue. 

Chacun connaît aujourd'hui cette belle plante que le professeur 
Schuitze vient de rapporter au genre Senecio tout en conservant le 
nom de Farfugium comme nom spécifique. La figure que nous en 



— 272 — 

donne la Garietiftora nous paraît très-exacte quant aux feuilles. Les 
fleurs, que nous ne connaissions pas encore, sont de la grandeur de 
celles du Chrysanthemum leucanîhemum et ont exactement la même 
teinte que les taches jaunes répandues à profusion sur les feuilles. 
Nous savons qu'elle résiste ici en plein air. 

iNiCnra wriK«ii,HoRT., Garî. FL, pi. 260; Flore des serres, pi. 1266. 
— Fam. des Solanacées. — Pentandrie Monogynie, 

Celte nouvelle espèce, répandue dans le commerce sous le nom de 
Z>. meteloides , i^SiT la maison Vilmorin, est originaire de Californie, 
par conséquent de plein air, en été. C'est une plante semi-herbacée, 
annuelle, formant des touffes de 4 pieds de hauteur qui se couvrent 
de grandes et belles fleurs, en forme d'entonnoir, à tube et gorge 
jaune, à limbe blanc passant graduellement au bleu tendre. Elle est 
très-recommandable sous tous les rapports. 

BchiMicacCui BaeiLii, Klein. , Gart. FL , pi. 266. — Fam. des 

Cactées. 

Sous ce nom nous trouvons, dans la livraison de septembre 1859, 
la figure d'une intéressante Cactée de pelite dimension, de formes 
sphéroïques, à mamelons très-prononcés et réguliers , garnis d'un 
faisceau de six épines étoilées dont les trois du centre sont plus longues 
que les autres. Les fleurs, d'un beau rose, mesurent 1 7» pouce de 
diamètre; elles s'étalent entièrement sous l'action des rayons solaires. 
Le Mexique est sa patrie. 

Nous mentionnerons encore pour mémoire : JErides affine roseum, 
Platytheca galioides, Chironia floribunda, Sollya Drummondii et 
Rhynchospernmm jasminoides, très-gracieuses plantes déjà figurées 
anlérieurement dans difi'érents journaux horticoles. 



— 273 — 



CULTURE MARAICHERE. 



THEORIE DE L'ARROSAGE. 

Les opérations que Ton connaît le moins sont ordinairement celles 
que l'on a pratiquées dans tous les temps. Elles sont dans nos habi- 
tudes; on vil avec elles sans y prendre garde, comme avec de vieilles 
amies, et Ton ne songe guère à leur demander quelles sont leurs 
raisons d'être. Ainsi, le jardinier qui arrose son jardin, le fermier 
qui arrose son pré ne se rendent pas bien compte de ce qu'ils font 
et n'admettent point que la science ait le droit d'intervenir dans une 
besogne de cette nature. Ils savent, par expérience et pour l'avoir 
remarqué au bord des sources et des ruisseaux, que l'eau fait de 
l'herbe bien verte et de jolis légumes, et ils arrosent; voilà tout. Ils 
n'ont pas, disent-ils, besoin de savoir autre chose. Pour notre part, 
nous sommes d'un avis contraire, et pensons qu'il reste beaucoup à 
apprendre aux hommes du métier sur ce chapitre là. Si, dans la plu- 
part des cas, l'arrosage est exécuté à propos, quelquefois aussi , il est 
exécuté hors de propos et poussé jusqu'à l'abus, et c'est précisément 
parce que nous en avons la certitude que nous tenons à éclairer cette 
opération par le raisonnement. 

L'eau est nécessaire, indispensable à la germination des plantes, 
à titre unique d'agent de la fermentation ; elle est nécessaire au déve- 
loppement des plantes, en ce sens qu'elle dissout tes sels de la terre 
et des engrais et les conduit dans les divers organes de ces plantes ; 
elle est nécessaire enfin pour réparer dans les végétaux les pertes 
occasionnées par l'évaporation, par l'action du soleil et des vents secs 
sur les tissus. Tout le monde est d'accord sur cette triple nécessité; 
mais à l'exception de quelques habiles jardiniers, nos cultivateurs 
n'en agissent pas moins à l'aventure. Au potager, nous nous servons 
de plusieurs termes distincts pour exprimer les divers modes d'arro- 
sage. S'agit-il de dégourdir la graine en terre, d'éveiller ses facultés 
germinalives, de favoriser la levée? Nous bassinons les planches, au 
moyen de pommes d'arrosoir très-finement trouées; autrement dit, 
nous arrosons le plus légèrement possible, dans le seul but d'hu- 

DÉCKMBRB 1859. 2i 



— 274 — 

mecler nn peu la graine, quitte à renoaveler assez souvent le bas- 
sinage pendant les sécheresses persistantes. S*agit-il d*aidcr au déve- 
loppement des plantes levées de fraîche date? Nous donnons une 
mouillurey c'est-à-dire quelque chose de plus que le bassinage. S'agit- 
il de donner de Teau A une plante en pleine force? Nous arrosons ^ 
cVst-à-dire, nous opérons largement, soit avec une «pomme d'arrosoir 
Irés-prodigue, soit avec le goulot. Parfois, dans la culture des arbres, 
nous nous servons de la pompe à main pour mouiller feuilles, bran- 
ches et tiges, mais nous n'avons pas de mot convenable pour exprimer 
cette opération. 

Ces degrés à observer, quant à l'arrosage, ont leur raison d'être. 
Trop d'eau sur les graines en terre pourrait amener la pourriture , 
au lieu d'une germination régulière , et occasionner par la prompte 
évaporalion un froid très-vif qui nuirait à la levée. Voilà pourquoi, 
nous procédons très-prudemment, voilà la raison du bassinage. Trop 
d'eau sur de très-jeunes plantes deviendrait inutile et môme nuisible, 
puisqu'ayant de petites racines et de faibles tiges, elles n'ont besoin 
ni de beaucoup d'eau pour réparer les pertes de l'évaporation, ni de 
beaucoup de vivres en dissolution. Mieux vaut donc mouiller de temps 
en temps que d'arroser. C'est comme avec les enfants : peu à la fois, 
mais assez souvent. On doit mesurer la richesse et l'abondance des 
vivres à l'âge et à la force des sujets. Voilà la raison des mouillures. 
Mais aussitôt que nous avons affaire à des plantes robustes, d'une 
grande vigueur, d'un grand appétit, nous sortons de la voie des ména- 
gements ; voilà la raison des arrosages proprement dits. 

Il va de soi que les arrosages doivent être d'autant plus copieux 
que les climats sont plus chauds et les terrains plus perméables. En 
Ardenne, nous pourrions, à la rigueur, faire du jardinage passable, 
sans le secours de l'arrosoir, même sur coteau et à l'exposition du midi. 
Les sources et réservoirs souterrains, les nuits fraîches, les rosées 
abondantes, nous tirent toujours d'embarras, à défaut des pluies ou 
de l'arrosage à la main. Les meilleurs jardins de Saint-Hubert, n'ont 
peut-être jamais vu l'arrosoir de mémoire d'homme. C'est à ne pas le 
croire sous le climat de Paris. La perméabilité du sol commande 
nécessairement les arrosages; mais il ne faut point trop s'en rapporter 
à la perméabilité apparente de la surface. C'est le dessous qui fait la 
loi. Si ce dessous se compose d'argile compacte, forme réservoir et ne 
liiisse rien passer, ou bien s'il touche au niveau de Teau dans les 



— 275 — 

contrées basses, comme en Hollande, où il siifiit de gratler le sable h 
quelques pouces de profondeur pour trouver de la boue, il devient 
prudent de ménager Teau aux plantes. Rien ne ressemble plus que 
ces terrains à des pots de fleurs, dont Torifice du fond serait bouché. 
l'excès d*eau ne s'écoulant pas, elle devient marais et la plupart des 
plantes y meurentde la pourriture des racines. Quand, au contraire, 
les couches profondes sont bien ouvertes, Texcès d'eau s'en va par 
Touverture et les gros inconvénients disparaissent. La géologie a 
donc un rôle important à jouer pnrmi nous, surtout quand nous 
att.'iquons un sol neuf et que nous n'avons pas à compter, au début, 
sur les données de la pratique et de Texpérience. 

Les eaux, dont nous nous servons pour les bassinages, mouillures 
el arrosages ordinaires, ne sont pas indistinctement bonnes. Celles qui 
reçoivent des égouts valent mieux assurément que celles qui n'en 
reçoivent pas; celles qui viennent des bois ne valent pas celles qui 
viennent des champs; celles qui dorment ne valent pas celles qui cou- 
rent; celles de puits ne valent pas celles de sources bien aérées, etc., etc. 
Quand nous avons le choix, profitons-en; mais quand nous ne l'avons 
pas, résignons-nous et contentons-nous de corriger les défauts. Rien 
qu'avec un peu de cendres ou un peu de fumier bien pourri, nous pou- 
vons rendre bonnes les eaux suspectes. L'important, après cela , c'est 
de les employer convenablement, selon l'état de la plante, la tempé- 
rature et le climat. La température de l'eau doit être au niveau de 
celle de l'atmosphère, et plutôt au-dessus qu'au-dessous. Refroidir 
la plante, c'est troubler la circulation de la sève, la ralentir. On 
recommande donc avec raison de donner à l'eau des puits et des 
sources froides le temps de se dégourdir, de s'échauffer quelque peu 
au soleil, de prendre le degré de l'air. 

Une précaution à prendre encore, mais que l'on ne prend guère, 
c'est de ne point arroser indifféremment toutes les plantes jeunes ou 
robustes avec de l'eau chargée de guano, de matière fécales, d'urines, 
de colombine, d'engrais quelconque, en un mot. Voici pourquoi : si la 
nourriture substantielle convient aux sujets d'un certain âge, elle ne 
convient pas assurément aux sujets faibles et délicats. On fera donc 
bien de mesurer la force des vivras à la force des organes qui devront 
les élaborer et se les assimiler. Ainsi , point d'engrais liquide aux 
très-petits légumes; réservons-le à la plante en pleine force, tout en 
nous conformant, bien entendu, au principe physiologique qui ne 



— 276 — 

permet pas à un liquide plus dense que la sève de passer par les 
racines el de s'élever vers les organes supérieurs. 

Fort souvent, dans ce pays, et aulre part encore, nous avons 
entendu soutenir par les praticiens, qu'en temps sec, le défaut absolu 
d'arrosage était moins nuisible aux légumes, que l'arrosage exécuté à 
de rares intervalles. Notre expérience personnelle ne nous autorise 
point à accepter purement et simplement cette assertion. Il nous 
arrive chaque année, par nécessité, de procédera bâtons rompus, 
d'arroser quand nous avons de l'eau sous la main, de ne plus arroser 
quand le puits est à sec, et de constater, malgré cela, l'avantage des 
mouillures et des arrosages irès-irréguliers. L'opinion contraire est 
d'ailleurs tellement étrange, qu'à défaut de notre expérience, de nos 
observations propres , nous aurions toutes les peines du monde à 
l'admettre. Autant, nous semble-t-il, vaudrait dire à un individu mou- 
rant de soif : ne buvez absolument rien plutôt que de boire peu ; 
bravez la souffrance plutôt que de l'adoucir seulement. Ceci choque le 
bon sens. 

Un dernier mot sur les arrosages. Nous l'avons prononcé à diverses 
reprises déjà, dans celte publication; nous le répétons uniquement 
pour répondre aux exigences de la matière traitée. L'eau pure, par 
cela même qu'elle dissout les sels du terrain et de l'engrais, devient à 
hautes et fréquentes doses un agent énergique d'épuisement. Les 
années pluvieuses et les arrosages copieux fatiguent donc le terrain ; 
donc aussi l'eau appelle impérieusement l'engrais; donc enfin, plus 
Ton arrose, plus il faut fumer. P. Joigne aux. 



MISCELLANEES. 

DE LA BOUTURE DE ROSIERS, 

Par M. V. Trocillard. 

Tout le monde sait que le rosier se multiplie de boutures faites 
soit au printemps, soit à l'automne. Les boutures de printemps 
demandent plus de soins que celles d'automne ; ce sont des boutures 
presque herbacées qui ont besoin de châssis et de cloches pour pren- 
dre racine; encore faut-il qu'elles soient faites sur souche de fumier 
ou chauffées par le thermosiphon. La difficulté est de pouvoir appré- 



— 277 — 

cier par la vue ou par le toucher si le bois est convenablement aoûté. 
De là vient la réussite, car tout dépend de Tétai plus ou moins 
avancé du bourgeon sur lequel on prend la bouture. $11 est trop 
tendre, la bouture pourrît; s'il est trop dur, le bourrelet se forme 
difficilement et la reprise est douteuse. J'ai cherché par bien des 
essais, le moyen de reconnaître sans tâtonnement, Tétat convenable 
du bois propre à faire les boutures de rosiers. D'abord j'ai pensé que 
la longueur du bourgeon pouvait me guider : alors j'ai fait des bou- 
tures avec des bourgeons de 10 centimètres de longueur (bien entendu 
que mes boutures n'avaient que deux feuilles); puis j'en ai fait de 
12 centimètres, puis de 15, enfin de 20; ces deux dernières ont le 
mieux réussi. Les deux premières avaient le bois trop tendre, elles 
ont pourri. J'ai donc conclu que les bourgeons de 15 à 20 centimètres 
pris sur des rosiers taillés à long bois pendant l'hiver, ou même non 
taillés, étaient ceux qui avaient le vrai et bon aoûtement pour cette 
opération. L'an dernier je me suis servi d'un autre moyen pour recon- 
naître l'aoûtement parfait des bourgeons qui me servent à faire une 
bouture : au lieu de me guider sur leur longueur, j'ai porté mon 
attention sur l'état du bouton à fleur. Ce moyen est encore plus cer- 
tain, attendu que le bois est toujours au même état d'aoûtement. 
Chaque année, lorsque le bouton à fleur est parvenu à la même gros- 
seur, il y a bien moins de variation que sur la longueur des bour- 
geons. J'ai remarqué que, pour avoir le bois en parfait état pour l'en- 
racinement de la bouture, il faut que le boulon commence à laisser 
apercevoir entre les divisions du calice la coloration des pétales; à ce 
moment le bois est justement convenable pour une réussite assurée, 
si on a eu le soin d'entretenir une température de 22 à 24 degrés 
centigrades dans la serre ou sous le châssis. Aussitôt que les racines 
se montrent aux parois des pots, il faut rempoter les boutures, les 
placer dans un châssis sur une couche tiède, et ne donner de l'air que 
quelques jours après; tenir le châssis ombré par des branchages ou 
des claies de petit bois, et au bout d'une semaine donner de l'air, puis 
l'augmenter progressivement , jusqu'à ce que les jeunes boutures 
puissent résister à l'air libre et être transplantées en pleine terre. 
Celte manière d'opérer évite tous les tâtonnements que donne l'ap- 
préciation du bois soit à la vue, soit au toucher, chose toujours diffi- 
cile à connaître même aux praticiens habiles. 

{Annales du Comice horlicole de Maine-et-Loire.) 



— 278 — 
ACANTHE ÉPINEUX ET ACANTHE A FEUILLES MOLLES. 

MOYEN d'en assurer L\ FLORAISON. 

Parmi les plantes ornementales, TAcanthe mérite à plus d'un titre 
de trouver place dans nos jardins d'agrément et d'y développer sa 
belle végétation. Chantée par les poètes de l'antiquité et choisie par 
l'architecture grecque comme l'un de ses plus beaux ornements, elle 
est remarquable encore par ses propriétés médicinales et offre, sous 
ce rapport, de précieuses ressources à la science. -— Virgile en fait 
dans l'Enéide la broderie de Ih robe d'Hélène et lui consacre ailleurs 
ces deux vers : 

« Et nobis idem Alcimedon duo pocula fecit 

« Et molli circum est ansas amplexus acantho (1). 

Callimaque, célèbre architecte grec, emprunta à l'Acanthe l'orne- 
ment des chapiteaux de l'ordre corinthien dont il fut l'inventeur : 
« Frondibus acanthi columnas corinthiaSy veteres architecti corona- 
» bant, quarum effigies adhuc hodiè nostris fréquenter oculis off'erunt 
( Vitruve) (2). Et voici comment la Oction poétique explique la cause 
de cette origine due à la forme gracieuse des feuilles de cette plante : 

c On dit qu'une jeune fille de Corinthe, étant morte peu de jours 

> avant un heureux mariage, sa nourrice désolée, mit dans un panier 
» divers objets que la jeune fille avait aimés, le plaça près de son 

> tombeau sur un pied d'Acanthe, et le couvrit d'une large tuile, pour 
» préserver ce qu'il contenait. Au printemps suivant, l'Acanthe 

> poussa; ses larges feuilles entourèrent le panier; mais arrêtées par 
* le rebord de la tuile, elles se recourbèrent et s'arrondirent vers leur 

> extrémité. Près de là passa un architecte nommé Callimaque : il 
» admira cette décoration champêtre, et résolut d'ajouter à la colonne 

> corinthienne la belle forme que le hasard lui offrait. » (5). 

(1) « Du même Alcimedoo je garde un même ouvrage; 
« L'anse de chaque vase offre à Toeil enchanté 

« De la plus souple acanthe un feuillage imité. » 

Langeac, Trad. des hucol. de Virgile. 

(2) Les anciens architectes couronnaient les colonnes corinthiennes de feuilles 
d'acanthe dont on voit encore de nos jours fréquemment des modèles. 

(3) Les plantes, poëme par R. Caslcl, 3'édit. Paris Délerville, gr. in-18, fig. 



— 279 — 

Si nous passons des temps anciens aux temps modernes, nous trou- 
vons qu'en Italie on emploie avec succès les feuilles de V Acanthe {A can- 
thu8 mollis L.) contre la morsure de la tarentule. — « Son suc, dit 
'» Gilibert, est admirable dans la dyssenlerie, les ardeurs d'urine, le 
» lénesme, les hémorrhoïdes, les irritations d'entrailles. On le donne 
» aussi avec avantage dans les maladies de la peau accompagnées de 
» prurit, d'ardeur, comme les dartres. » 

N'avions-nous pas raison de dire que l'Acanfbe est une plante digne 
de figurer dans nos jardins? Et cependant elle est généralement 
délaissée; on la néglige et on lui préfère une foule d'autres plantes 
auxquelles elle est pourtant bien supérieure. C'est que dans notre 
pays, il lui manque une des principales qualités qui doivent distinguer 
une plante d'ornement; c'est-à-dire une floraison facile et régulière. 
Est-ce un défaut inhérent à la plante même ou résultant d'une culture 
vicieuse? Dans l'un ou dans l'autre cas, est-il possible d'y remédier et 
d'obtenir de l'Acanthe tous les agréments dont elle contient le germe? 
C'est ce que nous nous demandions depuis longtemps, en remarquant 
la stérilité florale d'un fort pied d'Acanthus spinosus L. que possède 
le Jardin Botanique de Bruxelles. Il eût été difficile d'obtenir une 
végétation plus puissante que celle de celte plante pendant les cha- 
leurs tropicales de l'été dernier; il en fut de même au commencement 
de l'été de 1859 : à cette époque, elle formait une superbe corbeille 
de feuillage s'élèvant à près de 40 centimètres du sol et couvrant une 
superficie de plus de trois mètres de circonférence. Mais pas la 
moindre tige florale ne se montrait à travers ce beau feuillage et 
l'espoir de la voir fleurir n'eut point lardé à nous abandonner, lors- 
qu'un jour, l'idée nous vint d'écarter, au centre, ses feuilles épaisses et 
piquantes pour rechercher la cause de son impuissance. Là était le 
mot de l'énigme : une jeune tige florale parfaitement constituée, 
commençait à se dessiner; mais étoufi'ée par la masse compacte de 
feuilles qui la privait d'air et de lumière, elle n'eut point tardé à 
périr comme ses devancières, si nous n'avions aussitôt coupé les 
innombrables feuilles du centre qui empêchaient son libre dévelop- 
pement : — Dès ce moment, en effet, la tige prit un accroissement 
rapide et bientôt sa floraison, qui dura deux mois, de juin à août, 
couronna de succès l'expérience que nous avions faite. Comme il est 
probable que nous devrons renouveler l'opération susdite, nous pro- 
céderons delà même manière; mais cependant, il nous parait plus 



— 280 — 

rationnel de commencer dés le premier printemps â supprimer une 
partie des jeunes feuilles du centre qui sont toujours trop nombreuses. 
En opérant ainsi, la plante ne perdrait aucunement de la beauté de 
son port. 

Nous ne terminerons pas sans donner la description des deux 
espèces d'Acanthes susceptibles d'être cultivées en pleine terre, per- 
suadé que, le moyen de les faire fleurir étant maintenant connu, les 
amateurs de belles phintes restitueront bienlôt à celles-ci la place 
qu'elles méritent dans nos jardins d'agrément, où elles se feront 
remarquer par leurs formes gracieuses, leurs feuilles élégamment 
découpées et par leurs beaux épis de fleurs blanches ou d'un blanc 
rougeâlre. 

Aeanthaii «pinosas, L. — Jcanthe épineux. 

Tige simple, droite, haute de 2 à 5 pieds, terminée par un épi de 
fleurs blanches ou rosées longues d'environ 2 pouces, recouvertes par 
la division supérieure du calice qui est très-grande et d'un beau vert 
purpurin. Feuilles presque toutes radicales, longues de i-2 pieds, 
étalées, larges, profondément pinnatitides, lisses, luisantes, épineuses 
sur leurs bords et d'un vert sombre. 

Cette espèce croit spontanément en Italie , en Provence et en 
Languedoc. On la rencontre aux environs de Montpellier. 

Aeanthvs mollis L. --Acanthe à feuilles molles. Branc-ursiney Grande 
berce f Patte d'ours. — Hollandais : Beerenklaauw ; Allemand : 
Bàrenklau; Anglais : Brank-ursine^ Bears-Breech, Bears-foot. 

Plante vivace à racine épaisse, fibreuse, horizontale produisant 
une tige simple, droite, ferme, haute de deux pieds, garnie depuis le 
milieu jusqu'au sommet de fleurs grandes , d'un blanc jaunâtre , 
formant un bel épi terminal. Les feuilles sont amples, sinuées-pinna- 
tifides, molles, lisses et d'un vert foncé; elles embrassent la partie 
inférieure de la tige qui les soutient. 

Cette plante croît spontanément dans les endroits humides et 
ombragés de la France méridionale. On la trouve aux environs de 
Draguignan, de Nhnes et de Montpellier. 

Les feuilles et les racines de cette espèce, qui est la plus ordinai- 
rement employée en médecine, sont mucilagineuses, émollientes. 

Culture. ~ Les Acanthes viennent à peu près dans tous les terrains; 



— 281 — 

cependanl, un terrain chaud et profond est celui qu'elles préfèrent. 
Originaires du midi, elles sont assez sensibles au froid, aussi est-il 
nécessaire de leur donner une couverture de feuilles sèches pendant 
les forles gelées. — Multiplication par la séparation des œilletons qui 
croissent autour du pied. 

J. E. BOMMER. 

Atlacbé au Jardin botanique de Bruxelles. 



EXPOSITIONS. 



SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE LA PROVINCE DE NAMUR, 

DEUXIÈME EXPOSITION TRIENNALE DE FRUITS, DE LÉGUMES ET DE FLEURS, 
OUVERTE DU 2-4 OCTOBRE 1859. 

La Société royale d'horliculture de Namur, vient de clôturer digne- 
ment sa seconde- exposition triennale. Aux beaux discours prononcés 
à celte occasion, à l'entrain que Ton ne manque pas de constater dans 
ce que fait le conseil d'administration de cette Société, au zèle louable 
que chaque membre du conseil déploie individuellement, on peut hardi- 
ment préjuger favorablement de l'existence future, de la prospérité de 
cette Société. Le beau compte rendu, publié par M. Stienon, ne nous 
dispenserait pas de nous étendre longuement sur les produits exposés, 
si ce n'était le peu de place qui nous reste, à la fin de l'année, pour 
dire aussi quelques mots des expositions de Liège et d'Anvers. 

Nous nous bornerons donc à constater les principaux résultats des 
concours, en renvoyant les plus exigeants au susdit compte rendu, 
pour plus amples informations. 

Comme de juste, les fruits et légumes devaient y figurer en pre- 
mière ligne, la saison étant trop avancée pour les plantes fleuries; 
aussi ces dernières n'y figuraient que pour mémoire. Sur dix concours 
six seulement y éts^ient remplis, tandis que sur les trente-quatre con- 
cours de fruits et de légumes, il n'y en avait que neuf qui faisaient défaut. 

Dans la catégorie des fruits, les honneurs de l'exposition ont été 
pour M. le comte Cornet de Waes-de-Ruart. Sur dix concours aux- 
quels cet exposant a participé, huit ont obtenus des distinctions, 
savoir : i^^ prix, médaille de vermeil, à son envoi de fruits divers; 
2« prix : à ses fruits à baies; 2« prix : à ses pommes; dilo : à ses pèches 
et brugnons ; i«^ dito : à ses melons; 3« dilo (seul prix accordé) : à 
ses fruits à noyaux; 3« dito : à ses poires et une mention honorable 



— 282 — 

pour ses raisins cultivés à Tair libre. Ces produits étaient d'autant plus 
intéressants qu'ils provenaient d'une des contrées les plus ingrates 
de la province, de Vonèche, situé dans les terrains schisteux et froids 
des Ardennes. 

M. Alphonse Rops, de Namur, a obtenu le 2* prix, pour une collec- 
tion de fruits divers et un 2« prix, pour un lot de poires. 

l\].Baslin, de Namur, a remporté le 2« prix ex œquo, pour ses poires ; 
le !«' prix, pour ses pommes, un 3<' prix, pour un lot de fruits à 
pépins et à noyaux (seul prix accordé), et une mention honorable, 
pour ses raisins. Les envois de cet exposant étaient les plus impor- 
tants après ceux de M. le comte Cornet. 

M. Daubresse Lagrange, delà même ville, a obtenu le \^^ prix, 
pour le concours de poires et le 2« prix, pour celui de pommes. 

M. Dijon, de Huy, a eu un 2« prix, pour son lot de poires (con- 
cours entre pépiniéristes) et une mention honorable pour ses pommes. 

Le i»' prix, une médaille d'argent, a été décernée à M. fiouchereau , 
président de la commission pomologique de Bordeaux, pour un beau 
lot de raisins, cultivés à l'air libre. 

Le i«c prix (médaille d'argent) a été décerné à un lot de poires, 
exposé par M. Martin Wérotle, à Fooz-Wépion. 

L'envoi le plus remarquable de fruits nouvellement gagnés de semis 
ou importés dans le royaume et non encore répandus dans le com- 
merce, de M. Grégoire, de Jodoigne, a mérité une médaille de vermeil, 
votée par acclamation. 

Des médailles de bronze ont été accordées, à M. Beckers, de Namur, 
pour ses poires, et à M. Moncheur, représentant à Nainèche, pour 
ses melons. 

Des mentions honorables ont été accordées à MM. F. Kegeijan, de 
Namur, Hancart, de Saint-Servais, J. B. Dumont et Louis Jauquet, 
jardinier de Thospice d'Harscamp, à Namur, pour des lots de poires ; 
à M. Alex. Gosseaux, de Namur, pour le même objet et à M. Paul 
Wilbrant, de Namur, pour ses raisins de serres. 

La catégorie des légumes était passablement variée, et les con- 
currents plus nombreux qu'à l'ordinaire. L'attention des amateurs a été 
particulièrement attirée par les beaux et intéressants produitj de 
M. Marinus , directeur du pénitentiaire de Saint-Hubert. Son envoi 
était très-riche et varié; on ne comptait pas moins de ii6 variétés de 
légumes différents, tous cultivés au milieu des sites sauvages et des 
terres ingrates des Ardennes; M. Marinus a démontré ainsi ce que 
valait un sol réputé ingrat entre des mains habiles; aussi le l^^'' prix 
(médaille de vermeil), lui revenait-il de droit, pour sa collection 
de légumes de saison. MM. de Montpellier, d'Annevoie et Kegeijan, de 
Namur, ont obtenu respectivement les 2« et 3« prix, pour ce concours 



— 283 — 

enire amateurs. Les 1" et 3« prix, pour le même concours, enire hor- 
ticulteurs, ont été décernés à MM. Henri Ant. Saizinne et G. Hucorno, 
de Flawinne. Une assez belle collection, exposée par M. Bivort, n'a 
pu être convenablement appréciée, parce que la plupart des légumes 
de cet amateur avaient perdu cet air de fraîcheur, qui en fait le prin- 
cipal mérite. 

Au concours pour la beauté et la bonne culture ce sont MM. Henri 
Antoine déjù nommé, Xavier Anciaux, de Namur et Charbonnier, de 
Bièvre, qui ont obtenus respectivement les 1«% î2* et 3« prix. 

Une simple médaille de bronze a été accordée pour le concours des 
pommes de terre; elle est échue à M. G. Hucorne, déjà nommé. 

Voici le résultai des autres concours. — Choux de toutes espèces : 
i«' prix : à M. de Montpellier; 2« prix : ô M. Marinus. — Racines 
alimentaires : i*' prix : à M. de Montpellier; 2« prix : à M. le vicomie 
Desmanet de Biesme, à Gaizinne. — Salades diverses : !«' prix : à 
M. de Montpellier. - Légumes en gousses, secs et écossés : 1«' prix : à 
M. de Montpellier; 2« prix : à M. le vicomte Desmanet de Biesme. — 
Courges, concombres et autres produits de ce genre : 1" prix : à M. le 
vicomte Desmanet de Biesme; 2« prix : à M. J. A. Tielens , à Namur. 
— Artichauts : 2«prix : à M. Marinus. 

Au jardin potager le mieux tenu et le mieux cultivé : 

Entre amateur : i»*" prix : médaille de vermeil, M le vicomte Des- 
manet de Biesme; 2® prix : MM. J. Beckers, à Namur et Douxchamps- 
Zoude, à Burdinne; 5« prix : M. X. Anciaux, notaire à Namur. 

Entre horticulteurs : 1" prix : M. L. L. Colin , à Jambe; 2« prix : 
M. H. Antoine; 3« prix : M. Anciaux-Romedenne, à Jambe. 

On a accordé, en outre, pour le même objet, des mentions très- 
honorables, à M. M. H. Spruyl, jardinier chez M. le vicomte Desmanet 
de Biesme, pour un pécher parfaitement conduit d'après la méthode 
Lepère, etô M. J. Desmet, jardinier chez M. J. Beckers, à Saint- Ser- 
vais, pour la culture et l'entretien parfaits d'une haie à épines. 

Dans la section des fleurs, six distinctions seulement ont été accor- 
dées : 

Un l®"^ prix : médaille de vermeil, à M. Feront, horticulteur à Namur, 
pour un envoi de plantes ornementales; une médaille d'argent à 
M. G. Aelens, horticulteur à Namur, pour une collection de plantes de 
serres, en fleurs; une médaille d'argent, au même, pour des fleurs de 
Dahlia, et une médaille de vermeil, au même, pour son lot de Conifères. 

Un 4" prix est échu à M. Lambert Havard , de Liège, pour ses 
magnifiques instruments de jardinage. 

Hors concours , le jury a décerné les distinctions suivantes : 
médailles de vermeil, à la collection de raisins de M. G. Sahut, de 
Montpellier et aux poires et pommes de M. Lepère de Montreuil, près 



— 284 - 

Paris; médailles d'argent, aux melons de M. Eugène Glady, à Boi^ 
deaux et au Gynerium argenteum de M. Ph. Lambotte, à Namur ; 
médailles de bronze, aux choux frisés de M. Félicien Rops, à Namur 
et aux pommiers, présentés par M. Bastien, de Quiévrain; mentions 
honorables, aux betteraves de M. X. Anciaux, à Namur, et aux racines 
fourragères de M. Alex. Cosseaux, pépiniériste, dans la même ville. 

(Extrait du rapport de M. At6. Stjenon.) 



SOCIETE ROYALE DIIORTICULTURE ET D'AGRICULTURE 
d'anveus. 

BXPOSITIO!! DR FRUITS ET DR FLEORS, DU 9 OCTOBRE 185d. 
Rèaaital ileii coiie««rii. 

Fruits divers. — i*' prix : M. René Délia Faille, d'Anvers; 2* prix : 
M. le baron de Caters, d'Anvers. 

Pommes et poires. — Médaille de vermeil : M. G. C. Agie. 

Raisins f trois grappes au plus. — Médaille d'argeiU : M^^ Eug. Van 
Praet, à Hemixen; médaille de bronze : M. René Délia Faille. 

Pommes, quinze variétés de pommes, trois au plus de chaque, — 
Médaille d'argent : M. le baron de Croeser de Mooregem, à Bruges. 

Poires^ quinze variétés, dont trois au plus de chaque. — Médaille 
d'argent : M. le comte de Bergeyck-Moretus ; médaille de bronze : 
M. le baron de Catters. 

Raisins, trois grappes. — Médaille d'argent : M. le comie Bergeyck- 
Moretus; médaille de bronze : MM. Durlet et Ed. Verhaegen. 

Ananas. — Médaille d'argent : M. le baron Diert. 

Fleurs de Dahlia, cinquante au moins. — Médaille d'argent : 
Jos. Staes, à Louvain; médaille de bronze : MM. H. Vander Lindcn 
et baron Osy-Villers. 

Fleurs de Dahlia, 25 des plus nouvelles et des plus méritantes. — 
Médaille d'argent : Ch. Van Geert à Saint-Willebrord ; médaille de 
bronze : à M. De Beucker, également de Saint-Willebrord. 

Dahlia, le plus beau gagné de semis, 5 fleurs au moins. — Les 
\o.r pi ^e ppix on élé remportés par Staes, de Louvain. 

Chrysanthèmes, collection de 25 au plus. — Pas de concurrents : 

M. D. R. Gevers-Deynool, Secrétaire général de la Société hollan- 
daise d'agriculture, à Rotterdam, a reçu, par acclamation, une médaille 
de vermeil pour son intéressant envoi de raisins. 

A propos des récompenses obtenues â l'exposition d'Anvers par 
M. Jos. Staes, de Louvain, nous croyons devoir attirer Tatlenlion des 
amateurs sur les magnifiques produits de Dahlia de cet amateur. 



TABLE DES MATIÈRES. 



PLANCHES. 



Pages. 

1« Gustavia insignis. 1 
2« Oenothera bistorla, var. Veit- 

chiana. ib. 

3® Cuphea ocymoides. 25 

4" Fuchsia variés. ib. 

5» Arachnothrix rosea. 49 

6» Ctntradenia grandifolia. ib. 
7" 1 Bégonia amabilis, — ^.B.ar- 

gentea. 3 fi. Victoria. 73 
8*» Chrysanlhemum carinatum 

var. piclum. 97 

9" Tachiadenus carinatus. ib. 

10» Slephanophysum Baikiti 12! 



Pages. 

n« Gladiolus Berthe Rabourdin. 121 

12® Fraises surprise. 145 

13*> Rhododendron. ib. 

14« Variélés de Pelargonium. 169 

15^» Goldfussia Thomsoni. 193 

16» Variétés de Pyre^ArMmroieum tô. 

17» Fuchsia variés. 217 

18» Poire Monseigneur des Bons. «6. 

19» ^marî///ts 5imon«. 241 

20» Rose Eugène Appert. ib. 

21» Mschynanthus cordifoUus. 165 

22» Ceanothus Veitchianus. ib. 



Abricotier. 107 

Acanthe épineux et Acanthe à 

feuilles molles. 
A cer polymorphum palmatum atro 

purpureum. 
A cuba Himalaica . 
jErides Wightianum. 
JEschynanthus cordifolius. 

— Peelii. 
jEsculus indica. 
Agave Jacquiniana. 

— maculosa, 

Alstrœmeria argenteo-vittala. 
Amaryllis Symonii. 
Amygdalus persica. 
Angrœcum sesqw pédale. 
Arachnothrix rosea. 
Arboriculture. 
Arbustes. (Sur la taille de quel- 
ques.) 216 

Arecasapida. 244 

Arrosage. (Théorie de T.) 273 



278 



55 

79 
242 
265 
102 
151 

75 
173 

57 
242 
152 
148 

49 
45, 107 



Arrosements des plantes de serres 
et d'appartements. (Quelques 

mots sur les) 251 

Asclepias syriaca. 69 

Azalea Alexandre II. 30 

— indica. 15-2 

— Van Houttei fi. pleno. ib. 
Bégonia amabilis. 73 

— argentea. ib. 

— Cathcarti. 79 

— Charles Wagner. 246 
~ gemmipara. 79 

— Leopoldi. 199 

— Queen-victoria. 221 

— Victoria. 74 

— Xantina. 74, 98 
Beloperone plumbaginifolia. 221 
Berberis Hookeri. 199 

— Jamesonii. 198 
Bibliographie. 139, 164, 182 
Bilbergiamacrocalyx. 150 
Bordures. (Plantes pour) 255 



— 286 — 



Brachyckiton Bidwilli, 219 

Budleia Colvilei. 102 

Burlingtonia venusta. 56 

Calathea fasciata . 271 

Callicarpa purpurea . 1 98 

CameUiajap. Bonomiana. 151 

— reticulata flore pleno. 55 

— Virgine di Collo Beato. 30 
Cattleya pumila. 57 
Ceanothus Veilchianta. 197, 266 
Cenlradenia grandifolia. 50 
Cheirostemon platanoides. 243 
Choux. (De la classification des) 58 
Chrysanthemum cariruUum 54, 97 
Chrysanthèmes du Caucase. 193 
Classification. — De la nécessité 

d'en établir de nouvelles. 
Cochliostema odoratissimum. 
Codonopsis gracilis. 

— javanica. 
Coelogyne panduraia. 
Columnea scandens 
Culture maraîchère. 9, 31, 58, 

103, 126, 153, 176, 200, 222, 



Cuphea ocymoides (D"*). 

Cymbidium ebumeum. 

Cyrtosia Lindleyana. 

Dasylirion Hartwegianum. 

Datura chlorantha, flore pleno. 

— Wrigtii. 

Decaisnea insignis. 

Delphinium pompon de Ti rie- 
mont. 

Dendrobium albo-sanguineum. 

Dendromecon rigidum. 

Dianthus Verschaffeltii. 

Dielytra aicullaria. 

Dipteracanthus calvescens. 

Duabanga sonneratioides. 

Echinocactus Buekii. 

Echinopsis Pentlandi. 

Epacris miniata. 

Epygynium leucobolrys. 

Eremoslachys laciniata. 

Erica cerlnthoides. 

Eugenia compactiflora. 

Evelyna Caravata. 

Exposition de la Société d'horti- 
culture de la Mayenne. 



31 
246 
101 

t6. 
8 
172 
80, 
247, 
273 

25 
196 
103 

76 
197 
272 

78 

151 

2t8 
220 
246 
245 
100 

79 
272 
245 

58 
126 
175 

58 
174 



110 



Exposition de la Société d'horti- 
culure de Malines. 

— de la Société d'horticulture 
d'Orléans. 

— de la Sociélé Royale de Flore 
de Bruxelles. 115, 143, 

— de la Société Royale d'horti- 
culture de Namur. 213, 

— de la Société Royale d'horti- 
culture et d'agriculture d'An- 
vers. 

— de la Société Royale Linnéenne 
de Bruxelles. 20, 235, 

— de la Société Royale d'agricul- 
ture et de botanique de Gand. 

Fieldia australis. 

Flore des serres et des jardins. 



Fuchsia simplicicaulU 

— variés 26, 
Gardénia citriodora. 
Gentiane à grande fleur. •- (Cul- 
ture de la) 

Gesneria purpurea. 

Gladiolus Bertha Babourdin. 

Goîdfussia Thomsoni. 

Greffe des arbres. (Expériences 
sur la) 

Grevillea alpestris, 

Gustavia insignis. 

Gynura bicolor. 

Hibiscus radiatus. 

Hodgsonia heterophylla. 

Horticulture Belge.— (Revue de 1') 
37,62,83, 157, 180, 

Howardia caracasensis. 

Illustration horticole. 56, 198 

Insectes nuisibles à l'arboricul- 
ture. 

Jambosa lanceolata. 

Jardins d'agrément. (Tracé et or- 
nementation des) 

Jochroma coccineum. 

Juanulloa eximia. 

Lœlia xanlhina. 

Laitues pommées à graines blan- 
ches. 

— à graines noires. 
Laitues romaines à graines blan- 
ches. 



141 
161 
185 
281 

284 

259 

94 
29 
29, 
151 
125 
217 
30 

89 
149 
121 
194 

65 

199 

6 

173 

76 

31 

13, 

204 

124 

245. 

70 
149 

164 
31 
53 

268 

35 

33 

36. 



287 



Laitues romaines ou cliicorées à 

graines noires. 34 

Lalageomata. 221 

Larix Griffilhii. 102 

Leschenauttia biîoba. 57 

Lis.i(Culture des) 68 

Lisette. 70 

Lobelia trigonocaulis. 28 

Lychnis Haagena. 58 

Magnolia Campbéllii. 77 

Mahernia odorata. 246 

Mastic employé en arboriculture. 95 



Poire Monseigneur des Hons. 217 

Poires. (Les bonnes) 139 

Poirier. (Le) 45 

Quercus lamellosa. 102 

Quelques mois au lecteur. 5 

Revue des plantes nouvelles et 
rares. 7, 26, 53, 75, 98, 123, 148, 
172, 196, 218, 243, 268 
Rhipsalis sarmentacea. 244 

Rhododendron Othello. 55 

— Brokeanum 30 

— (De la culture et de la multipli- 



Melon. (Culture forcée du) 


109 


130 


cation des) 


209 


,231 


Meconopsis nepalensis. 




78 


— jasminiflorum. 




199 


Miscellanées. 17, 39, 65, 86, 


107, 


130, 


-— Hendrickii. 




219 


209, 226, 


251 


276 


— Nuttallii. 




199 


Mitchellia Cathcarti. 




78 


— Shepherdii. 




197 


Monochœtum ensiferum. 




220 


— Smithii, 




173 


Monstera Adansonii. 




27 


- Wilsoni. 




145 


Momordica mixta. 




269 


Bichardia albo-maculata. 




269 


Myosotidium nobile. 




244 


Rose Eugène Appert. 




241 


Nécrologie. 2^ 


t,48 


192 


— Impératrice Eugénie. 




245 


Nepenthes ampullaria. 




124 


Rosiers. (De la bouture des) 




276 


— villosa. 




8 


Salvia tricolor. 




30 


Nolana paradoxa violacea 




151 


Sanseviera cylindrica. 




54 


Notice pomolpgique. 


165, 


182 


Senecio Farfugium. 




271 


Odontoglossum laeve. 




199 


Serre à Orchidées. 48, 72, 96 


, 120 


— maxillare. 




198 


Serre chaude 7. 26, 48, 


53, 


56, 


Oeillets remontants. (Multip 


lica- 




72, 75, 96, 98, 120, 123, 


148, 


172, 


lion des) 




86 


196, 218, 221, 242 


246 


,268 


Œillet souvenir de la Malmaison. 


30 


Serre froide. 28, 54, 72, 96, 


120, 


125, 


Œnothera bistorta. 




7 


151, 173, 197, 219, 221, 244, 245, 269 


Orchidées. 




23 


Serre tempérée. 




243 


Origanum sipyleum. 




247 


Solanum capsicastrum. 




30 


Osbeckia aspera. 




26 


Sonerila margaritacea. 




99 


Parterre établi en pleine terre. 




Spathodea campanulata. 




53 


(Composition d'un) 




66 


Spirœa Reevesiana. 




174 


Pêcher. (Maladie du) 




138 


Spraguea umbellata. 




270 


Pêchers de M. A. Lepère. (Rapport 




Stangeria paradoxa. 




172 


sur les cultures de) 




257 


Stapelia orbicularis. 




56 


Pelargonium variés à grandes 




Stephanophysum Baikiei. 




122 


fleurs. 




169 


Tachiadenus carinatus. 


54,97 


Penstemon centranthifolius. 




270 


Talauma Hodgsoni. 




J8 


Phillocactus anguliger. 




77 


Thalictrum anemonioides. 




199 


Phlox triomphe de Twickel. 




30 


Thunbergia coccinea. 




196 


Picramnia Riedelii. 




174 


— Natalensis. 




125 


Plantes de pleine terre. 58, 


220, 


270 


Tillandsia pulchella. 




150 


Piaules flnup'fts. 23, 48, 7i 


,96, 


120 


Torrenia asiatica. 




198 


Plectoœmia assamica. 




100 


Tropœolum majus alropurpnreum 




Plocostemma fasianthum. 




7 


nanum 




151 



{ 









— 288 — 




Tydœa nouveaux. 






15i 


Yucca à feuilles bordées d'aiguil- 




Ugenia Ugni. 






95 


lons. 


40 


Vaccinium salignum. 






101 


— aloifolia. 


18 


Veronica syriaca. 






31 


— espèces caulescentes. 


41 


Vigne. (De l'incision annulaire de 




— espèces sUbacauies.lit. B. 


42 


la) 






136 


— quadricolor. 


17 


Vriesia psittacina. 






12H 


— Classification et description. 


39 


Yucca, espèces subacaules, 


lit 


A 


40 


— Liste synonymique. 


43 



FIN DE LA TABLE. 



I 



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3 2044 102 797 032 



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