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Fcuxrr, Ph.
JOURNAL
COMBATTANT DE FÉVKIER.
JOURNAL
D'UN
dTamlrallant h ^àxitx,
TA&
PHILIPPE FAUEE;
/
FOAQXZNT SVR l'aUTEUB, PAK PIB&KE LBSOirX, ET DBS SlSCOrO)
TSONONCÈB SUA LA. TOUBS DE PHILIPPE PAUOE ;
HOTES HISTOEiaUES ET DE TEKOIOKAQES DE LA UAIM
DE LAHBITHAIS, DE MADAMB ADÈLE TICIOB HUGO, DE TICTOBBUQO,
DB LOUIS BLANC, DE KOSSUTH, DB LBDBU-ROLLIN, D8 HAFfl,
de hbbzbk, db berieau, se obbfpo, de bru, de 1. habnet,
d'alphonbb btakchi, d'alfbbd talandieb, et
d'aUTBBS amis DB PHILIPPE PAUBB.
l^nWi à $tt»ts tar
AUGUSTE DESMOULINS.
JEBSET:
C, LE FEUTIŒ, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, BERESPORD 8TRREI.
1859.
TABLE.
FlOIB
JxBBBT, 24 Février, 1859 viii
Atxbiisbbkbbt 1
Fraient d'un ouvrage iuâdit intitula La Bochbb vkb Pbos-
CKiTB, par Pierre Leroux 3
Discoora pronono^s sur la tombe de Fhilippk F^ube 9
Diecoura d'Auguste Desmoulina 9
Xettre adressée par Julian Hamey A U mère et mx amia de
Philippe Faute 20
Bisocnira d'Alphonse Bïanclii 28
Inscriptions gravéea aur le tombeau de Flûlippe Faum 34
JOURNAL D'UN COMBATTANT DE FÉVRIER.
CHAPITRE I.
26 Atbil 1847. — Préambule. — Coup-d'œÛ sur la rituation de la
France et de l'Europe 87
CHAPITRE n.
2aDÈciHSBB 1847.— Situation des Partis 52
CHAPIIKE m.
Bfi Jamvieb 1848.— Ouverture de la SeasiMi 58
CHAPITHB n'.
26 Janvibs 1848. — Discussion et vote de l'Adresse 66
CHAPITRE V.
27J'A)(yiEB 1W8. — Lut te de porte-feuille fl.—Tatribles pronostics. 68
CHAPITRE VI.
28JAHTIBK 1848,— Aigres débat» parlementaires 71
TABIX. ▼.
CHAPITRE Tll.
29 JjLimiS 184S,— DùcouiB belliqueux de H. de Lamartine nu
la Nationalité Italienne 75
CHAPITRE Tni,
31 Jaittibk 1848.— DiBcoun de M. Thien sut la Question
Italienne 80
CHAPITRE IX,
IFÉTMBB 1848.— Affaires de la Suisee 81
CHAPITRE X.
9 FÈTBiBK 1848. — DiflcuBÛou du droit de réunion. — DieMurs
de MM, Hébert, Ledru-Eullin, et Odilon
Baïrot 82
CHAPITRE XI.
10 FfevBiBB 1848. — Bdet de l'Âmendenient Darblaj.— Discoure
de MM. de Oenoude, Blanquî, Guizot
etThiera 90
CHAPITRE XII.
llFÉvsutB 1848.— Tote définitif de l'Adresse. — Diacours de
M. de lamartine 94
CHAPITRE XIII.
16 FfeTBiKB 1848. — CODToi d'un patriote.— Les étudiants, les
ouTriers e'ogitent. — Sruits d'Insurrection
en Italie 09
CHAPITRE XIV.
16 FÊTSIBS 1848. — l'agitation augmente.— (opinion de Lamen-
nais sur la résistance. — Discussion décisive
AU Bein de la Kéunion socialisfe. — Opinion
de Pierre Leroux sur le mouTement et sur
ses Huites possibles. — Philippe Paure sou-
tient le principe de la résistance et range à
■onaTÎa la Béunion. 102
CHAPITRE XV.
17 FÉVBIBE 1848, — Eéunion chea Jean Beynaud. — EipoMtion
du Sodaliame 113
CHAPITRE XVI.
19 rfcrxiEB 1848,- ETénements d'Italie. — Oraison funèbre
d'O'Counell, faite à Notre Darae par
Lacordairo. — Banquet Catholique à l'Hôtel
Lambert. — Préjutratiià du GouTemement
et de l'Opposition. {Article de Paulibb
Boland) 118
chapitre xvii,
21 PÊVBIBB 1848.— Lundi, midi 130
" " " Huit heures du soir 131
T(. TABLE.
CHAPITRE XVIII.
22 FËVBIKB 1848.— Mardi, & heures du matin.— Testament de
Philippe Taure 131
CHAPITRE XIX.
22FÈVBiBa 184S. — Mardi, huit heures du matin 132
" " " Huit heures du soir 132
" " " Minuit 137
CHAPITRE XX.
23FÉvniEE 1848.— Mercredi, midi 138
" " " Beux heures 1S3
" " " Dix heures du Boir 139
" " " Onze heures et demie du Boir 141
CHAPITRE XXI.
24FÉrBTEB 18i8.— Jeudi, 6 heures du matin 141
" " " Quatre heures du soir 142
" " " Minuit 146
CHAPITRE SXII.
29 Ffcvsisa 1843. — Les OuTriers portent leurs réclamationB à
l'Hôtel de Tiae 146
CHAPITBE XXm.
14DÈCSUBBE 1853.— Union ! (Article daté de Londres) 148
APPENDICE.
Note (o)— SiiHTB-PÉtisiB; Jbaxkb, ls Pèbb EitTAirriir ... 153
Note (6) — JTbantib d'Abc 156
Bote (c) — liA. LiBBBTè AUX Bâbbicxdbb, (tabltAU d'Eugâne
Delacroir) 156
Notefii)- La PoLoaBB 168
Hôte (e) — LAKBiriri.TH 168
" ■' FlTNÉHilLLBa DB Lahbbnais 164
" " LsTTBBa DB Lamïbmaib 185
Note (/)— Fabeb d'Olivbt 167
" " Vers dorés des Pythagoridens 168
" " Extraits de l'Etat Social de l'Homme 171
" " " des Examens des Vers Dores 176
Note (if)- BÉBASGBK 180
" " L'EsBiscB SB Phiuptb 186
Note (A)— QnBBTiOKs d'Histoibb 186
Note (i)— Lb Gboppb Socialistb 186
Note (j) — Lbttbb DB JuLiAV Habmbt 187
" " APPBBKXI— COMPAONOB — MtlTBB 188
Note (fc)— La Tombb db Babab 189
Note (0 — ^L'HiBTOiBB KELiaiGuaB 190
" " Adam 190
" " CoBMOOOHIE 191
" " Db L'Histoibb 192
" " l'eclaibehb 196
TABLE. Tll,
Note (m) — U, ss Lamabtinx à Uâcoh 186
Note («)— La. Cibcuuieb du 3 Makb 1848 196
« 11 Votas* db Pibbbb Lxxoux à Fabis 187
Note (oj— Lbttkb db lotria Elasc 197
Note (p) — I'" BAKftuHT SociAiiBiE DB LiHOQBa 198
Note (g)— Ijb bbtoir bu Fateioib 199
" " Protestation d'im Electeur... 199
Note (r) — Jean Ebtsaud 201
" " Article do Philippe, sur "Terre et Ciel" 202
Note (»)— .Napoi-éok Jèbôub 203
Note (() — Lbb PkÊparatiss db M. Guizot 204
Note (ttl — L'Etabgilb Eteeitei 204
Note («) — I-A Canue de Babas , 211
Note(arl— Lb TocsiiT 213
Note (y) — LosDSXB 214
Nota («) — ^Miasoir PEOTiDBifTiBLLB de la FaAifCB 222
TÊMotaKAQBS. — Lettre de Lameimma 224
" Lettre de Madame Adèle Victor Hugo 226
" De la même à Philippe Faure 2S5
" Lettre de Victor Hugo 225
" lettre de Louis Blanc à Philippe Faure 229
" Louis Blanc à Philippe Faure 226
" Lettre de Louis Kossuth 227
" Lettre de Saffi 227
" Lettre de Ledru-Eollin 227
" Ziettre d'Alexandre Serien ' 228
" Lettre de Philibert Berjeau 229
" Lettre de Louis Greppo 229
" Autre lettre de Lmus Greppo 229
" Lettres d' Aime Greppo 330
" Lettre de Jenny Greppo 232
" Lettre d'Anne Greppo 282
" Lettres de Jenny Greppo 284
" Lettre de Cherassus 235
" Lettre de Cœlme 236
« Lettre de Veillard 336
" lettre d'Alfred Tftiandier 237
" lettre de Couturat 288
" Article de critique littéraire, pw Philippe Faure 239
lettre de Félix I^rat 243
" Lettres do "WilMd de Fonvielle 24a
« lettre d'Emest Lebloys 244
" Lettres de Jules Bru 244
" Fragment du Jonmal de Philippe Faure 248
" Extraits de Journaux
" L'Ebtapettk 260
" ThbEeabosbb 261
L'Homme 264
JEESEY, 24 FÉTHIEE 1859.
Nous terminons aujourd'hui, ouziâmc amÙTersaiie de la
Bévolutioa de Février, et dans 1& septième année de notre
exil, l'impression de ce premier volume des écrits de Philippe
Faure. •
Fuisse ce livre éclairer l'opinion et même l'histoire.
Fuisse-t-il marquer le vrai caractère, le caractère socialiste
de la Bévolutioa de 1818.
Fuisse-t-il en8n contribuer à i^re triompher dans le monde
la Liberté, la Fraternité, l'Egalité, ce principe triple et un
comme Dieu, un et indivisible comme la ïlépublique !
* Koos publierons produinement boos le Utre Fkaoucnts d'Histoire
ST DB cBiTiauE UTTtBiiBx, uii volomo d'études fort inWreswitteg de la
mais de l'auteur du Joukkal u'uk CohbilTsaki di F£tbixk.
AVERTISSEMENT.
La Béroliitioii de Féyner fîit mt &it si compliqué et
résultaDt de causes ei multiples, qu'il s'écoulera encore
beaucoup de temps avant qu'on n'en puisse écrire l'his-
toire. Un de nos meilleurs amis, Philippe Faube,
qui a en la gloire de participer à cette RèTolutîon, en
a raconté lui-même les événements les plus mémorables,
et c'est BOD récit que nous publions. Noos^ croyons ce
récit intéressant pour le public et de nature à éclairer
l'historien qui plus tard entreprendra de raconter la
naissance de la République de 1848.
Le Joîimal Sun Combattant de Mvrier a paru il y a
plus de dix ans dans VJEclairew du Centre. Ce docu-
ment, écrit dans l'ardeur de l'action par un jeune
homme qui eut ime part héroïque dans les scènes qu'il
raconte, a tout l'attrait qu'on cherche d'ordinaire dans
les Mémoires. La réimpression de ce Journal était
le plus bel hommage que nous pussions rendre à la
mémoire de notre ami Philippe Faure.
Nous avons cru devoir y joindre les témoignages
qu'il a reçus de plusieurs de ses amis et que sa mère
a pieusement conservés. Parmi ces témoignages se
trouve le fragment suivant, que Pierre Leroux a bien
voulu, pour elle, détacher d'un ouvn^ encore inédit.
B
AVERTISSEMENT.
Ce morceau eiit une peinture ai vraie et n complète de
Philippe Fawrc, que nous n'avons en qu'à rassembler
cninuïtc quclqurtt dates et <iu'à citer lua Discours pru-
Qonc^ Bur ea tombe, pour achever de flaire connaître
notre ami.
Nous pinçons î la fin du "Journal d'un Combattant"
le TeHtaincut de Pliilippu Faure. deux Lettres de lui,
et lia premiers feuilleta d'un article qu'il avait com-
mencé sur le ]iYrc de Jean Reynaud. Ces pièces nous
ont paru m rattnclitf nuturcUtiment à l'ouvrage et le
compU'tiT.
On trouvera dana l'Appendice les documents liisto-
TÏquoe et les Témoignngea, Les lettres de La Mennaia,
do Maïkmc IIu(^. de Vietor Hu^u. de Louis Blanc et
de L. KoK-sutb sont remarquables, tant à cause des
idtaB qui en «ont le fond que de la sympathie montrée
à Philippe Faure par ces poraonncB illuBtres.
Noua publiouB ctn ouvrage deux ans et demi après la
mort de rautciir. et duiui un tiinjw où les idée» cjui ont
amené la Kérolution do Février panuasrnt partout
Taincues et dédaignées, bien qu'elles exercent partout
une îuflut.iice oeculte du plus en plus puiltsnntc. Si
quelque chonc peut ranimer dans lets âme^ la foi à ces
idée», n'cBt-cc pas de les voir confeafiies par un esprit
profondément ninc^re et dmit, et servies avec un absolu
dévouement par lui [^rniid cœur ?
AUGUSTE DESMOULINS.
/«my, Stptitrtir» 1SJ3.
I
I
I
FKAGMENT DTN OUVRAGE INÉDIT
onavLk
LE EOCHETt DES PROSCRITS.
CHAPITRE IX.
PHILIPPE FAURE.
Verrai-je partout dos tombeaux, et tout ce rivage
eat-il peuplé de «ouvenira funèbres !
Voîli l'endroit où j'ai serré, pour la dernière
fois, la main de Pm lippe Faure.
V'Oiu Yoyex ce chemin tortueux qui, du rocher
où je suis, mèae à la ville par Colomberie ; c'est
ïa route de Saint-Clément. Hé bien, à une portée
de fusil d'ici, je montrai à Fauro le nom de La
ïlennui», écrit à l'angk d'uno ruo qui débouche
■ur cette route : La Mennats Place.
Ali I comme il a été bien inspiré celui qui, pro-
fitant du druit que chacun a de nommer comme il
veut les constructions qu'il élèye, se trouve avoir
donné à cette rue un nom qui lui restera, O ami,
ami illustre ! Ta tombe n'est pas ici, et ta charité
n'a voulu d'autï-e tombe que la fosae commune, le
grand gouii're où disparaissent les pauvres de Paria;
hé bien, soit ! mais tu auras ici, du moins, un céao-
Î,E ROOIEB DBS TftOSmiTS.
tapbe. Cette rue est un exemple pour ton pays
Breton. Ont-ils peusé, de l'autre cûtt- du détroit,
à faire ce que la main d'un, étranger a fait ici, dcpui»
longtemps, pour toi ?
Noua dîmes cela ensemble d'un conmiun accord,
moi, vieux, qui ai vécu des années dans le com-
merça do La. Moniiais ; Ini^ jeune, maia depuis
longtemps l'arnî et le disciple de ce maître véuc-
rable. . . .
Et puis, nous nous dîmBs adieu, nous nous sépa-
râmes. ... ce fut un dernier adien.
A quelques jours de là, il mourut-. ... Il mourut
en quoIquoB lieurea dans les bras de sa mère. . . .
Ah ! pauvre mère. . . .
Elle m'a envoyé ce matin demander les Paroles
j>'u.\ CitoTANT; elle veut mettre, sur le tombeau
qu'elle fait ériger à son fils, cea etropbes d^ Ja
ïTeunais :
" — JouJie Soldat, oii Tsa-tu*
" — Je vali cuioliattre pour la JiistÎPiî, pi>ur
In BAinie csuac dcï Peuples, potii lo dioiu
I sacrÉH du Geiiru Humain.
" —Que tes armes iwient bénie», J£une Bdldot.
" — J«im« Soldat, Où TaB.tu }
" — 9e vais cgmbattre, pouj que tous aient
uu ciel un Dieu et uni; l'utriu nur la tt^rre.
" — Que les nrair-H iiairnt b^'iuc«, ic^t foi»
bÉniea, jeune Soldai."
PJllLirPE FAURE,
I
Jamais épîtapbc n'aura mieux convenu au mçrC.
Ob! cottQ mèrù a bien. choiaL Elle counnisaait
bien «on fila, aon tr<^sor pt^rdu. Elle et son fils ne
iiiÎHuitiut qu'un, ILi n'avalent qu'un cœur, qu'une
àiue.
Comme on a raiscm de dire que la mort achève
de tracer la vraie figure do notre vie ! Jo vois
maintenant lu vie do Philippe Faure bien phui
olairoment, quoique je l'aie toujours sentie et eom-
pi-ia©. C'était un chercheur de la Vérité, laïus
doute ; moia il lui fallait uuo action, uuo ritaJisu-
tioD. n était consacre.
Oui, il était vi-uiiuent consacré comme un
Sémblnhle à ce& mères antiques qui consacraient
lenrs fils au Seigneur pour toute la vie, sa mère
l'avait coiiaacré dès sa nui^sanuc.
Cette mère avait connu, aimé Fabre d'Olivet,
une grande intellifrençe ég'orée dans lea r&vc« de-»
sciences occulter, dans les mystères de ralchimic,
et trop portée à. s'envelopper dea nuages de l'éso-
térisme. Il voulut, au milieu d'un inonde idéale-
meut oi^anchi, rééditer uu temple itecret ; il se
fit prêtre à la façon antique, mêlant l'E;»yptianisme
au Cliristi^inisme. Mois il fut Irappé d'apoplexie &
cinquante ans, eur les marches de son autel, au
moment, je crois, où il célébrait «a messe.
Que fera-t-elle de son SÏ&, maintenant que Tinir
tiateur n'est plue, que î'Epopte qui devait lui ouviir
les yem a lui-même fermé le» yens ; que l'Jïiéro-
LE HOCHER DES PnOSCRITS.
I
jibante a disparu, bsus laisser de «ucccMenr P I3Ie
nft peut que lui transmettre, de souvenir, les ensei-
gnements qu'elle a reçus, et que la reconnaissance a
gravis dans sou âmo ; car hore do ce culte de la mé-
moire, quel autre secours lui rcato-t-il ? Une lueur ■
faibl»?, incertaine, et qui semble enveloppiée à dessein,
iw montre à peine dans de-a ouvrages inachevés.
O'oet une marche à travers l'obscurité des sinueux
Rentier» des Pyramides, avant d'arriver à la sali»
où s'achevait l'initiation et où brillait la lumière.
N'importe, il est consacré. Elle le destina, cette
mère béroïque, aux plus nobles dévouemeuts. Dès
l'ilgc de huit ans, elle le conduisitr à Sainte-Pélagie,
dans la prison de Jeanne. L'enfant se lia aveo la
prisonnier ; et Jeanne, emmené de Paris h Hara.
char^ de fers, écrivait sur les marges d'une lettre
que Philippe lui avait adressée: — "L'amitié et
" les paTOles na'ivos de cet entant me consolent
" dans ma captivité." (a) Plus tard, après la mort
du martyr républicain, Philippe reçut des mains
du père et de la mëre de Jeanne la croix que
cctui-ei avait gagnée en Juillet. Cette croix,
Philippe la porta, quinze ans Hprèa, sur les barri-
cades de Février.
Les visites de l'enfant à fîftintr-Pélngîe lui firmt
dès ce t«mps connaître Oodefroy Cavaignac et Har-
rast. Vn de ses parents le leur présenta. Philippe
alors fut séduit par leur conviction républicaine.
I
fa} Poui oc renvoi ot pour toui lu imTnnte, vuîr l'Appendice^
PKarPPE FAVItB.
Mais Grodofroy mourut, et Marrast trahit.
Devenu homme, Piûlipjie chercha, , , ,
Il s'approcha do nous ; il v^cut avec nous. . . .
Mais il trouva le plan trop vaste, il y avait trop
à méditer, il fallait trop an patience, la vie s'y
consumerait. ... désir de réalisation, combien
tu en aâ égarés !
Alors il entendit La Memiaîs s'écrier : — " Sei-
" gneui', Uâ &ont là gisojits ; mais ils n'y seront
" pas éternellement ! Encore trois Joura, et le sceau
" sacrilège sera biiaé ; et ceux qui dorment se
" réveilleront, et lo règne du Christ, qui est Jus-
" tice et Charité, et paix et joie dans TEeprlt
"Saint, commencera."
Kt Philippe répéta, aprèa La Mennaîs : — Aitui
soit- il/
Oh I je me souviens de cette nuit (c'était
l'avant-veille du 83 Février) où l'on me conduisit,
avec quelque mystère, à cause des em^bûchcs de la
police, dana une maison destinée à être démolie,
au centre du quartier le plus populeux de Paris.
Dans une chambre déjà ûbandunnée, à la lueur
d'un lampion, je vis une fuule de figures qui
toutes me conanissaîent. — " Que faufc-il faire P
La Bourgeoisie prépare une émeute ; maïs si nous
nous eu mêlons, ce sera une Révolution." — Ce fut
Philippe qui posa uinsî la question. Et quand
j'eus parlé, qui fut mou contradicteur P. , . . Ce
fut lui.
$ LB ROCBER DES PROSCRITS.
Le sorlendomoin, en offet (qu'il en ait la gloire),
liabillé on HoDtagnard d«e l^yrénéee, et reinar-
qiiablû par une énergie que aa faibleuee cor[)oreIle
fai^t encore ressortir, sur la place de la Rétolt.:-
TicxT, il transformait une émeute de la Boiu^oisit;
en Révolution !
La Mcnnais aura donc fait l'épitaphe do celui
qu'il aima ! de celui qui porta peiit-ètro aa plus
liaut degré la foi dans aes prophéties et lo carac-
tère da son école.
C'est i. merreiUe ! Mais que dirais-tu, mère
infortunée, ei, lorsque tu iras visiter lo tomboaii
élevé par tes larmes, au-dessoua de ton inscription
tu lisais oea paroles de celui que La Motituub ucÎocu
loDgtompa comme un Dîcii:
" Quiconque tirera répéc, périra pK l'Épéc." f* '
PIEiUïK LEROUX
DISCOURS
FKOXaNcËH
SUR LA TOMBE DE l'HIUPPE FAURE.
Le Mardi 15 Janvier 1856, uii nombreux cortège
de Proscrits do tous les pays accompagnait au cime-
tière de Saint-Joan, & Jersey, les dépouiUeB mor-
t*llc« de Philippe Faure.
Lea Proscrits, aussitôt qu'on fut arrivé à lu
grille du cîmetîèrE, porteront enx-mêmea le
cercuKÎl jusqu'à la foase, et l'y descendirent. Alor»
l'un d'outre eu.:;, Auguste Besmoiilina, s'avança au
bord de cett^i fosse, encore ouverte, et prononça lo
Discours suivant :
"Aiiis, — Si je D'écnutaiR que le scntimcTit de ine»
trItituVitcH peraonnellea. â je cÉdaia à mes propres an-
goiîiHCfi, je ne prendrais piw iri la parole, n y a un moîi
à pleine, nous conduisions au cimetière voisin mon
Dcvcn, l'enfant de Desit^cs, emporté par une maladie
«mâainc. Tl y a trois joiira. je recevais lanouvelle de la
mort de mon père, et le lendemain, je perdais l'ami dont
sous TcnouR d'apporter le cadavre dans cette Îosbc.
Tous comprendrez qu'en fiioe de Rptnblaïilcs eatas-
tropbcH, il me Boit pénible de ne pas m'en tenir aux
pleuTH, et de parier.
Pourtant il faut que cenx qui oentinucnt la lutte dnns
luquclla Philippe Faure était, dès ses plus jcunta année»,
entré, eoTome voluntaîre du progrès, sachent quL'l frère
d'ormeA lIb ont perdu ; il faut que lee hommes dispo^
D[SOÛURS PHONDKCÊS
de ceenr i rc4»:Toir les idées philosopliiques et religieuses
qui l'ont poussé et BDntrnn dons cette lutte apprennent
à quel de^ré d'élévutioa ces idées étaient arrivées en
lui; enfin il faut qiu? cinm qiiï viendront après nous
connaissent sa rie, «fin d'avoir un bon exemple de plus
 suivre comme hommes, comme fils, et comme citoyens.
Je Buis bien aii-dessooB d'une telle lâclie. Les tristes
échos de ce cimetière s'étaient accoutumés à répéter les
accents d'une voix plus éclatante que la mienne, et c'est
une douleur de plm dans notre deuil que l'absence de ce
compatriote illustre qui IHÎK.tit r«1^utir si loin et si haut
le cri de ces tomlteH proscrite». Notre iuni mort secon-
dera ma faiblesse ; eu racontant sa rie si coiu'te et pour-
tant déjà bien remplie, je te ferai parler lui-même, et îl
TOQH apparaîtra tel qu^uie amitié de douze ans me l'a
fait connaître. D'autres parmi vous, Amis, m'aideront
i remplir oe deToir. Je tous peindrai principalement
en lui l'homme, le Ris, l'ami ; eux. tuu» diront les mérites
et les neri-ices du citoyen.
Philippe Faure était né en Champagne, le 1 5 Décembre
1823. Sa mère,— car on ae saurait se faire une idée
exacte de la. destinée ni du caiactère de PhiKppe si l'on
ignorait ce qu'est sa mère, si l'on ne connaissait l'œuvre
à laqueHo elle avait voué son enfant — sa mère, issue d'une
fomille de militaires, éprise uatureUement d'ime admi-
ration enthousiaste pour k'g qualités héroïques, mais
éprise avant tout du l'amour de la Fronce et du seotà-
mottt de la mission glorieuse réservée à cette noble
nation, ea mère avait ardemment souhaité im fils qui
pût pratiquer Ivs graudi-s vertus, réidiser les œuvres
eubUraeii que ^n idéal lui faisait concevoir, mai*
qu'elle ne pouvait réaliser. Cbez elle, même dès
ce temps, cette notion élcvéo du devoir avait déjà
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I
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81TIL LA TOMBB DE VDIIJFPB FAURE.
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une racine plus profonde et plu» intime que ce qu'on
appelle PATBioTisME : iwnr outle ûme d'exception,
la Patrie ne raérile tout notre dévouement que i>acce
que cette Patrie, c'est la France; c'est-ù-dirc l'idée qui
se fait universelle, c'esl-à-diro encore. la Relijarion. Owi,
Amis, cette importante vérité, si bien formulée paï le
Sooialism*!: laPhancb eiiiT trir£RBi,iGio:«, i-aFkascb
C9Z LA. ltBLIGtO>' EL1.E-MÊS1Ë QVt 8Ë TiU-NSFIOUïlB
POUB DETENiu SotriÉTÉ. pouT BCTvir de lien entre
tons les Peuple», pour lea amener à une même foi, à un
mime tdènl de Justice ; cette vérité, ta mère de Phi-
lippe l'a Hentie dèii sa jeuucHse. Elle l'a comiue. elle Ta
oonfesBée, elle l'a servie toute m vie ; et, comme si ne
n'était pna iiMez, seluD ellt-, que de consacrer à une telle
cauKe toute Ha pent^ée. toutes ses forces, tout son ounir,
cUo voulut auaai lui consacrer ce qui tenait de plus pr£9
à Bon cunir, cUc lui dévoua mn 6ts ! . . . .
Ceux-là seulu parmi vous qui ont intimement connu
Philippe, peuvent savoir combien complètement U repon-
dit aux vœux de sa mère, avec quelle ardeur il iiima co
qu'elle aimait, avec quel dévouement il eerrit la cause
qu'elle servait ; quel culte eonetaut et fcraae il voua à
l'idée qu'elle avait embrassée. Pour moi qui l'ai connu
depuis notre adoleacenoe à touA deux, et qu'il appelait
sou frère aîné, pareo qu'en effet jo l'ai précédé dons la
vie de prêa d'un an, je dois lui rendre ici témoignage.
ianiAts je n'ai tu deux ?imca ei profondément unies,
deux eRpritB dans un si touohnnt aceord, deux eœurs ea
répondant ci bien que ce tils et sa mère. Entre eux,
rien qui ne fût absolument commun. La Religion, la
PbîloHUphic, Icti ScicncsB. l'IIietoire, la Politique, ces
dbutés cucuro si indécises du lu conticiencc bumniuc. ces
problèmes bruknte qui divisent tant do familles^
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mscouKs PBONoscÊa
n'étaient pour Philippe et ita mère qu'nuta&t de point*
de rapprocUement. autant de? foyors commune, où B*6eliù>
raîpnt tt se fotidnicnt Leurs eeuttmi'Utit et leurs ])pnt^t-f?.
Kt il ne faut pus croire. Amis, ({u'ils ftiïiseat, dés
lors, t-ncouragéa dans leur foi politique cl rcUgieuw
par raEBentimeiit de ceux <{uï les cDviroanaictit. l'Oin
de là, Iciir vie étuit un combat c »ntinucl contre 1«5 idépu,
contra les préjuges, contre les vif es de la aociété. Pour
conquérir le droit, ei aimpb cepciidrint, de coes*tv<^
«on liU près d'elle, k méro de P'auro avait dil soutenir
dcR luttt» p^nible-s: combien n' eut-elle pas à cnartor
d'obstftclcR pour l'arracher à l'ensei^emcnt officiel ;
roTûbieo ne lui fallut-il pas d'infatigable perBévérance
pour obtenir qu'on laissât fie développer litirement ee
jeune esprit, également loin des daJi^oreuaes limères de
l'Université et du joug pastoral dp l'Eglise.
A forec d'amour maternel, elle y réussit pourtant.
L'enfant (grandit près d'elle et n'eut jamais, grScc à
Dieu, d'autre édueatear que sn mère; il ne connut
jamnis, non plus, d'autre prêtre, d'autre confesseur!
Touchante ntcesaîté des époques (le renouvellement
comme la nôtre. Quand tout est mort, ou à peu prés
mort dans une société ; quand elle n'il plus ni religion,
ni culte, ni momie, ni lois respectées ; quand les honuue«
ne connaisHent plus entre eux d'outrés attaches que les
tiens puroment matérit^U et n'échangent plu», en place
d'idées et de sentimeutri, que des piècea de métal, il tant
bien alors que l'Humanité se réfugie quelque part : elle
revient au foyer domcatiquo ; il faut bien que le vrai
culte s'entretienne, pnia* ec transfigurer un jour: il se
rutrouvo dans la famille ; il faut biua que la reli^oa
renaiBâe: elle renaît au sciud'uue raére. Où allez-vouii,
viergcfl mères dË notre Judéemodeme? Pourquoi «errer
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8UR LA lOUBU DB FUILtPfB t'ACRB.
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NI fort muTOtre cœur votre précieux fardeau? — llérode,
ditcfi-vous. cherche le petit cnfimt pour lo foire mourir.
— Ah ! je comprentls ; lu Vi-nti.' vous est coimue ; vous
sarez que ce petit enfant, c'est l'Avenir, o'ert le Salut
flu monde. c?t voue vouIok que le wân qui l'ii fait naître
ot qui lo nuiirrit, serve eneoro à le piéservtr !
Ce quu l'iùlippe ainsi cueci^é pur ku mère iipprit dt^ti
tes plus teuilrcs années, vous pouvvi! le prubecutir. vous.
Amis, qui uvt>z vécu avec lui. A sis ans, il lisait loi: poèmes
irilumèru vt les (.■oinprrnait assez |>ourKu iiossit^ituor nu
récit des iiv«iitur«« dTHyBsc ot An «ou rftour dune la
patrie. Uu an plus tard, Li Révolution do 1630 lui âonnu
wi première leçon d'IiÎNtoire. Cett«3 fois la France »'a8W>-
cûûl à la uiùte, et vernit iuiprimiir diuis le ca-ui' et daiu
l'esprit de L'cafont le sentiment du di'oit et de la jugticc.(9)
Si mes forces me lu permcttJiiont, je vous le peindrai"
déjà rèvolutiomiaire. orpanisaut à l'inslar de lu virile
RÙlîcc de 8011 dëpiutemeiit, une milice d'euihntN mouta-
gnards : j'&i bntc d'ojTÏver à des èv^Dcmciitii motus éloi-
(foés de noua ; pourtant je me reprocherais do négliger
un trait de non enfance qui le peint bien, selon moi.
CéCait vers 1831 : lu Pologne (plodiours parmi vuufr,
AjnÎB. s'en souviennent) la Pologne venait de succom-
ber ;- — la lri.-îte nouvelli; itait récente encore. Philipjie
^il a^'ait Hopt ans ù peine), conduit pitr un parent au
bureau de la 'FribuKc, lirait diu!^ un coin Ic^ jour-
aauï. Tout à ffoup il s'écrie : ■■ Et pourquoi la P'rance
" ne va-t-pUe pan an RepoTtra de la l'oïogne?'' Le» réilar-
teurs du jnumal et qutlqucH patriotes caui>iticnt dur
értnements RanK prendre garde à l'cntànt dont la taille,
d'ailleurs, était au-dessnus do ctille dcis cnfiints de sob
igo. En î'cntendanl répéter: — "' Et pourquoi la France
" neTa-t-cllc pas ausccouTB de la Pologne?" — "Pour-
HnOOUBS PROKOSCfe
"quoi n'y VM-tu pas, toi?" lui (lit quoiqu'un. — "Je
" suis trop petit, mon «ubre uo coupe pas et mon fiiBil
" rote îV toiw Irs eoiii>», mais si j'avais quinze atu !" —
*' Et si lu i'Uiw tuè?" — "Eh bien, je inourrais en com-
" battant!"— "Kt ta mère? " L'enfant se troubla,
les larmEM lui vinrent aux yeux, mais son sentiment
héroique reprit le desaiu et il s'écria : — " Qu'importe»
" pourvu qu« la France rente \" (d)
Pour qui «uit appr^iner les hoiumuK, Philippe est tout
entier «lans vv mut. Soldat et Français, il se révèle
diLux cette parole et comme guerrier et comme patriote.
ïlais voyez. Amis, comment il entend ces doux choses !
n sera Soldat, cet (^-nluut, puisqu'il y a un ennemi à com-
battre, mais soldat-eitoycn. Et en effet, né dans une
famille de nûlittûre», il n'a jamais porté d'autre uniforme
que celui de Ourdc ntiiiomil, et, s'il ne craint point,
elinquu foi» que l'occuinon s'en présenta, d'aflVontâr le
feu des batailles, ce fut toujours sur des barricades et
du côté où l'on défendait la Liberté et la Justice.
n sera Patriote, puîiique ce qu'il veut a^iiut t«»it, e«
qu'il met au-de^HUH de tout, de sa vie, de lu vie mime
de sa marc, c'cëI quo In Feami:i: be»ib; mais cotte
France qu'il ainii.-, elle est si ^^nndc. si immcoMC, si
unÎTcrsellc, que les &uutièreii no sauraient la borner
à bi's yeux et que c'eut en Folo|j;ne qu'il faut aller mou-
rir pour défendre celte Frmuc-là !
Gûnircux Philippe, je reeonnaift dans ce mot les
nobles dispositions de tu nature. Ta mère, La Mea-
nais (e) et Fabre d'OUvet (fj ont pu te Ikire croyant à
leur manière ; Bérauger a pu te communiquer son idée de
la patrie, (</) mais nul ne t'a fait brave, nul ne t'a fait
dévoué. Ce» belles qualités de ton «œtu éclatent dans
la vie : elles la carat tériaent toute.
I
SUB LA TOMBE DE PHITJPPB PAUBB.
15
n s'ilavmît prjs (iv m mire, étudiant comme (ou
mattrc. Ln Mviinai», r*\'ait dit et comme lui, Philippe,
dovtît coiubnttre un jour, en volontaire. Cette méthode
pouvait avoir rinconTéoient de lui foire voir un peu de
tout sa&e le forcer à Rpproftmdir onconc étude en pur-
tieuUcr; mois elle avait l'immense nvuntagc de laÏMer
MO esprit libre, de Le prés^erver d'un grand nombre da
préjugés. A dix-neuf ans. il fut chargé de la fonction
de Secrétaire de lu Suvièté d'Enseignement Universel,
fondée pur ks di-icîplffl de Jncotot. Ci-st là que je 1»
TÎa pour lii première foi» en 1844. Je lu» frappé de n
manière exacte dt> foire 1m pruoè:«-verbnux d^s S^neea
de la Société. Juk-s lîuulinc, ami de Philippe et lié
BTeo moi depuis quelque teuiptt. nous mit eu rapjMjrt. cl
dopuiii uou» avons toujours vécu dan:^ une étroite inti-
mité, que la perte de Bouline et beaucoup d'autres
malheurs conunous ou personnels ne ûreot que rejaerrer
choque jour.
C'était le tempe oâ nous avions dans plusieurs quar-
tiers de Paris des centres de propagande socialiste-
Chez Louis N^tré »e tenait une réunion mère, dans
laquelle on s'occupait d' études pliilOHophiques et rclî-
gteuses. Ou turmait là des cnseigneurs qui. une Jbis
fbrméa, se répandaient eur dVutres points, soit pour
&ire connuitru l'idée qu'ils croyaient être la Vérité, eoit
poxa combattre wUc qu'ils croj-aieut être l'Erreur. Ce
qui sortit de cet utile travail, t'eut à l'histoire de le
dim; car ces faib< à voi«ius do nnun appartiennent
déjà ù l'hii^irc par l'influi^nce qu'ils exercèrent sur le
Mouvement Sociulititc do 1848 ; les nombreux amis que
cet cuBcigaement rallia furent, en cHct, oc que j'oserai
appeler le Noyau du Socialisme, tt, à ce titre, eurent
oaa grande part dans les événemcota qui suivirent.
DISCOCSS PROMOMCÉS
(
Philippe, qui n'avait pan coiiun<! nous à gaffer 1p
jiaia (le cliaque jour, cousacrit tout koq tempH à ci!tt«
œuvre de pi'opii^nikde. Il kc chai^çea du Coure d'IIû*
toire ; cette circonstance eut cela d'avantageux pour lui,
qu'il fut oblige de ooucentrer sui' ce sujet toutes »e»
«■tudea, et qu'il eut ainsi une sorte de spécmlité daiw
laquelle il devint rÉeUement très fort.
L'tinnûe suivante, il fit uu voyago de trois mots en
Algérie. Il publia une courte relation de ce Toyi^çe
dana la Jtrvue Sociale, qui venait de paraître. A *ion
ii^tour il Pari^, <-n Ontnl»re 1845, uoub eûmes la dou-
leur de penhe Uabiui, vieux serviteur de l'idée républî-
caine et socialiste, et qui uous avait £iit Is plus cordial
accueil. Philippe prououça Hiir la tombe de Rabau ou
discours qu'il me faudra tout-à -l'heure répéter Bur la.
«jenne, paioe qu'il contient une formule à laquelle je
tirois de tout mon. esprit, de tout mon cœur et de touteii
mcH forccR, et qui pour moi cITace les liorreun de la.
mort. Cette formule, c'est la Solidarité éteiTielle des
hommes entre eux, c'est la Kenaissanee sur lia Terre
dans niumanité. Peu de temps »près oette cérémoDie
funèbre, je cou(;us le projet d'aller joindre à Boussac ceux
de nos aoiis qui s'eflbrçaieat de réaliser par rnssociation
les idées (jue nou» eoscignionM à Paris. Philippe qui,
d'accord avec nous sur le Foud de ces idées, ne jugeait ■
paH cependant la situation du monde comme uouh ja
jugions alors, et comme uous pereiatuns à la juger
aujourd'hui, combattit ma résolution, mais santt Ul
vaincre. Cette lutte douloureuse pour tous deux, bien
qu'elle n'eut jamaiii interrompu nos relations, je ne la
rappelle ici que pour vous faire mieux connaitre Plùlip[>u.
Noua ijentions bien l'un et l'autre que l'apostolat «ana
action ne «auivit convetùr aux hommea du uwtr«
I
son LA TOUBE DE PmiJPPE FAniE.
fr
*
temps : nuits tandis qu« je voyais principalement l'ftetion
dans les patienta labeurH d'hommes associés autouir dt-
inatnununts de traTiiil, lui, in voyait principalement
doafi la lutte sans toutes sen formes : il la TOj&it dont
l'flTganiAution dca forces d'im pflrt.i potïtiqiio : il la
voyait liant) le combat, (ju'îl 8ontaît proche.
Il rcatû : inui» il ne mma en aida pa.? moine de tout
Kin pmiToir. H so chargea de la ('orraspondanc^
Portsicnne àa V Eelairettr du Centre, que nous venionH
d'ajouter à nos pu1>lieatious. et ce fut non début clnua la
ouriérc du journalisme. 80 première corrospondnnce,
datée du 26 Avril 1 647, cet ouricuec sous plus d'un
rapport ; j'y trouve le poseage suivant : * Que n'eat-il
* donné de pouvoir observer les progrès du Socialisme
* dans Iw esprit'*, l'élan qui pousse do tontes parts vcw
' une régénération aocialp? Kn proscrivant les Abso-
* eiatiom, le pouvemement a désorganiBé ses adver-
* Boire^, mais ils sont plus dangereux agissant dans
' l'ombre et sans qu'il puisi!C constater leur influence.
* La question Sociale prrâccupe chacun aujourd'hui:
' tïs livrcB ri'liihtoîre n'vn inapirent; les j^mniaiix la
' traitent chaque jour, les romans la portent dans le»
' boudoirs, les iKilonfl la voient surgir avec eifi-fii dans tes
' conversations. Voyez comme on dévore les hiHtoiren
' de la Kévolution. voyez le succès de Louts Blanc, do
* lAmattine-, do Micbelet ! On étudie, dan» la ehuto de
* lajiodalilé militaire, le* egmptûmca de la chute de la
' fiodalitf Jînoncirre. (h)'
Remarquer.. Ainii*, qu'il y a tout près d'un an entre
oeUe coiTt'jipondïince et Février 1818; mais Philippe
«nit trop trïivaillé à ]irrpnror ce gnmdV'vénemeut pour
»e pas y froin- à rrivimcc. Il y croyait aussi ; il y
croyait ftrtuemenl, et c'est quelque chose de salsisMiiit
o
18
DIB00UB8 THCntOSCfy
qtie do voir es jeune homme prêtre avec tant de pr£-
cÎMon la suite des actes qui amèneront, à eî peu âc
temps du là, l'cmcuh.', la rceistance, le comliat, la
victoire !
DaoD chacna de ces actes glorieux, il eut une g^Io-
rieuse part. Je n'ai pas bi'tioia île vous îc monlror
prèparaal Tactioa ùita Janvier ISifi ; cntraînanl le
20 Février, dans cette action, notre proupe socinlit<tcf/) ,
en (Ifipit clcH prcsâi^ntimcnts tuncâtcs de Pierre Lerotis,
tn^ justiË^K. bêlas ! par ïvs événeiumts : jotnut le 23
le {vcmicr cri d'insurrt.'ctioii à lalèlc des étudiants sou-
levés, forçant avec une poiguée d'èléves des écoles et
d'ouvriers, la tête du Pont de la Révolution, et francliiB'
Rant 1? premier la grille de la Cbainhre des Députéa.
CJuand on écrira pIiLitard rniatoirc de la Révolution de
Férrier, son Journal d'un Comhattant deviendra l'une
des pliLi belh's page* de cette histoire, et la postérité
apprendra, en la lisant, qm^l vaiUnnt cœur c'était que
ce Philippe l'aurc. qui sut si bien nllier dans fia main
la pluma du Joumaiistc à l'épèc tiu Soldat Citoyen.
Mais il s'en faillit (ic beaucoup que cette révolution
réalieât l'idée que Philippe s'en était faîte. Bien loin
de Toir U Hépubltque amener la chute de la féodalité
Ënancière. on vit bicotôL la féodalité &naiieiérc pré-
parer la r;iiue de la Képubltque. Aoasi, à peine reposé
An la lutta victorieuse d'oi^ la Hcpubliquo était sortie.
Philippe diit-il rentrer de nouveau dans rorcnc, pour
déieudre ta llévolatïon contre la réaction grandissante.
Il partitipa à tout ce qui se fît dans le sens de l'opinion
la plut avancée, au Eli^in den clubs, des vomitéa rèvolu-
tiomiairea et des réunions électorales do cette époque :
mnis c'est surtout comme journaliste qu'il combattit.
Lo jPevple Cvatl Huant (IMS), La Jtrpritentant du
I
4
SVX UL 70HRX DT. PtHT.TPPff PAtTItB.
10
*
Peuple (L848). Le Peuple (18-19), Xs Fom d»
Peuple (1850). Lo Peuple de 16■^{l; ecâ journaux qui
tour à tour tombèrent sous \p9 proo^s et lc« nmnidea,
trouveront on Philippe iin collnborntcur oesiila, infliti-
gablc. Puû, quand il lui spmbU qu'il était temps
d'étendre aux dépancmcnts iinc asitation qu'il jugeoit
bienûùflante et nfcessfiÎTe. il pnrlît pour le Mnns, où il
travailla à réunir en un seul journal le Courrier de la
Sêrthe et lo Honhomme Manceau. 11 était attaché & co
journal quand se fit te Coup d'étnt de Wccmbrc. Pr*-
Mtit & Paris le '£, il fit pcndunt deux jours des tcnutivca
inntiks pour éclairer la grande ville but la portée du
Coup d'état. Ici, permettez-moi âe le laisser parler luî-
mèmc. Voici ce qu'il ccrivftit, le 8 Juin 18Ô2, au
Rédacteur du Patriote Sataisien : * Je fus envoyé
' dans lu Département qua j'avais or^omijé pour y
' mettre le ftit. Dijà sur uuc lettre de moi, l'afraire
' était engagée. Maïs pendant que je garais la Surthu,
' «a cliangeont six fois de voiture en viogt-qumxo
' beurcu, rafijiru éclatait it Pum; la Déuiocratîe Oâsoz
• dévouée pour pwndro les armes était écrast c. Les
' pajsans, levés au son du tocsin, rentrèrent chez eux
• i cette noti^'cllo et mes amis durent fuir ou se consti-
' tuer prisonniers. PluïicorG furent transportés, dont
' qoelqucs-uns méiuc n'aviiient pab bouj^ê. Pour moi,
' apréa des joui*» et des uuîts de morthc» et d'inquié-
' codes, je trouvai un obiIc. Quatre mois pluB tard,
• n'entendant plus parler de rien, JG rentrai chc.>K moi.
• Peu du temps après, on m'espcdia du Mona l'anéti
• préfectoral m'expuUuit à jimiis dj la Fruaeo.*
'* L'exil no fut pour lui que la lutte ooutinuée. Tonl
qu'il resta un moyen d'action on de pwjt?»tction, il en
fit osogo. Arrivé à Loadre« lo 31 >Eai« 1852, U ac
20
TfîSCOXTBS nuWOÎTCÉS
rattacha à TVmon SoàalinU. Puis, à Jwwy. fl prî
pBrt à la rédaction de l'Adresse au Ti-uple. qui fut
publii't! le 81 Octobrf, cuntri- lu ProclaïUBtion de rKra-
piri', On dit mcine que ce« iin>tî< de la dernière pliruse:
rkarrfer son Jiuti et nUciulre riwure, sont de lui ; m»ii'
n'cùt-il eu que rbonnettr de signer cette jn-ut«gttition
iiu nom dr toiits et de concert avec Victor Ilugn. t-t
UTCc notre aiui Fombcrtaux, que son nom ne s'en troit-
verait |mui muiiis a^ocié. et d'une manière gloriei»«,
eettu fois encurc à l'Histoire de la Révolution.
Ver» Novemhre de ctttc mèiue lumée, il retoumn i
Londi-es. , . .11 défendit dnna «ne aBsombléc de proserits
(le tous les paya, notre ami Anglius le citoyen Julian
Hamcy. Hanicy l'ait allusion à ce service dans ime
lettre qu'Asplet \*icnt de me remettre et que je doii«
iDuinteaunt vous lire, linrtiey est retenu au lit par la
multtdle, et il adresse V ex pression de ses r^rets à la
mire et aux ainis de Philippe Fauie. Voicî sa lettre (f) :
31 lu Mht tt aux 3.m\s ^« mon fljcr 3lmi 7n'ctit\
|)f)Uip|it Satxrt.
* A peine conTalcscent d'une m&lsdie grave, je anis frappa
p( profoncK'niiijit affecté de la iioui'oUe tristo et foudroyaûle de
In mort iir6maliir/'e de mon pauvre et clier nrnî P!iilippbFa«ki;.
JuraiiuaÏBoommeiui &ère, IliM'Stnk plii»<iu'un frfere parle
KMijî, il m'était frère par le cœur. Jnmnia je n'otiblierai son
il6vi>ueinânt géiij-reux pruuvé dans le monieni du pËril, slon
que je n'avais quepcud'acnifict qit^meecmiLdnis ùt aient nosi.
bleui. Je giuilurui la icconnab^ance iIl' oti condiiiLe en rotto
ciccosîon, tant que jt; garderai la faculté dît souvenir. Comme
|)fttriol«, comme Kcpublicaiii, comme SocialietL", i-<iniiue iicTif
«pâlie de la Hédemptîon d-e t'HumunicA, vt mirtout eonunv
PioBorit eupp')rttint putienimeni les peines de IVzil, na con-
duite pMtCiituit un exemple doiLt ap» coucitwjrens doivent êCi*
8I7K lA TOMBE DE PHII.m>E FAVRE.
31
tm. Soa unow et ih BcAja usidus pour m mère, nuintc-
QUt si taBlhcureuie, eUi^ seule peut digiiitni'nt loh apprfiiàer,
INtutt-ft 1™ KjTnpjitliiw do mon ua'ut pour nllv- <len* &a solitude
'Cent enrore un« wn&re âouleixr de plna potir mol d'Olre
InMpablc de quitter ma chambre e1 de no pouvniï me juinibc
nu eitojciui qui rtint [mjrcr !«' clt-micr tribui niix leezen de mon
ob^amt, TouU^fi.iis, laiiise^^mtii, luu-ct'^ruiblcsiuots, tûmoigllK
(luoique impiirraitËiucnl, loun amitié pour PhiLippe, et mêler
in«« lanne» aux v&treB.
' E vécut et tiavailU pour la République et il est mnrt en
«t!l pour la Këpnhliqiie. L'hommage de ses fr&rei rfipublU
mifu proelamu wa nictltce ot honore ea taésaotre.
(Signé) 'Jci.iAN IIaukït,'
Je n'agouterai que pc" de mois, Amis, ù ces géné-
reuses paroles de Haracj-.
Philippftrc^'iatà Jt-rsey le 3 Août 1854. H y apprit
U profcftaion de compositeur à l'Iniprimerie Uvirna-
liCLl.K. A partir de ce moiarnt il se tînt en deliors de
toute actiûD politù^ue. Chargé di; traduire K'3 article»
f crita [>ar Kdasuth et qui étaient publiés ea ft-aiti;ais par
V Homme, il s'occupa tout entier de sa douhk' protession
de compositeur et de tmduetcur. Je doia diie t\u'ii la
iiuite d'un grand malheui' donie-stiqui;, sa mêi-c était
venue partager son exil, et qu'il lui consacrait tout le
temps que lui loiiiiiiiiit aou traTail. Il y ii quelques moi*
U proscription nouvelle de tbente-tbois dt.s mitre*
nnt s'i^outcr pour lui à touK lus tourmeots de l'vxil.
L'cloigncmi-'ut ecubit de tout d'anùs lui fdt on ne peut
plu» pénible. Voua save» totin avec quel dévouement
il était veuu, l'un des premiers, défendre l'Imprimerie
UvivEBâELLE Contre les fnrcars payées de la populaoe
de cette île. Ce fut ma dernier tribut de génèroaité en
£&Teur de notre cause. L'inaction presque absolue où
22
D1800VKB FEOXOSCÉS
la suppression dr L'Homme, le lai»!tait lui caïutait -an
amiT c-Iuipx'" Tt-nioin et ccnCdent de se» dèec-ptions
et de »es doidcurs, jo puis vou* dire tout ce ({uc le »pcc-
tacJi^ du monde lui fniiinît soufiî'ir. Ardent et généreux
il xoynit se feriuer pour longtemp» Fère des dévoue-
ment* îllustrfs, — " NouH vivons trop tôt ou trop tard,"
cHsait-il ; " nous no Hontntes pas do notre temps." La
mort (cette mort qui l'a frappé avant-hier, presque ins-
tiin tant! ment) n'est venue que de là ; et le Docteur
Gonict, qui ne l'n pus quitté, vous dira qu'en Philippe.
leB ardeurs de la 6ène furent eutrcteuuee par l'état
douloureux d'un cerTcaa que des médîtatioas tristes
avoic-Tit cxrité au plus haut point.
C'est donc eneore tine victime que nous pleiirana,
Amifl. Cest onir de ces &mes élevées et délicate» que la
me dea comiptiona Ae notre temps révolte et dégo6te
et que la noble passion <îu bien cousumc. Tout à l'heure,
dans sa lettre éloquente, Ilaraey nous disait : " U vécut
"et travailla pour la République, et il est mort en ejtîl
"pour la République." Je sais bien, moi, de quelle
République idéale il fut l'amant passionné. Je sais bien
de quelle cité, encore à venir, îl fut le soldat citoyen,
n répétait Konvcnt en prenant sa plume de JoumaliBte,
la Bublïme formule da Ulrich de Hiittfn : — ' A In Vérité
• pur lu Liberté, à la Liberté pnr la Vérité.' Nul plus
que lui. pflrmi nous, n'ovait le droit d'arborer cette de-
TÎse ; e-ar celte devise sort tout entière de sou fi.me.
Philippe, avant de IniîwiT ici ta dépouille, il me reste
à proclamer nur ta lomb-' la Vérité relifyciLse que noua
portions en commun et que noun avoua tous deux cher-
ché à actrir. chacun wlou sa naturef'^J . Tes propres pa-
roles (ne suffiront. Il y n un peu plu? dd dix ans, nous
(tious un grand nombre d'nmia autour d'une l'oese comAe
I
I
Sl'R LA TOICBB DE PHILIPPE FAURB.
23
*
crUe*ci. Seulement ei?tte Tosse était creusée pour un
vieillard et cIIb était creuB«e dann la Icrrc de France
Kaban venait de mourir rntouré de noua tous, ji-unt-»
yçesa qu'il avait foi-més, et il avait pu en mourant «c bcr-
oer de l'espoir du prochain triomphe de l'idciî. Tuua.
[deina d'ardeur et de foi, nous suîvlmcit ech rrirteii an
cimetière du mont Parnasse ; et [à , Philippe, fidèle écbo
de nos sentimeats. tu prononças ces paroles :
' Et maînteniuit, Balian, ton corps repos? enfin. Celle
' enveloppe mortelle quw tu qb eonstaininent »tncrifiée aux
' idée« d'avenir, ee eorps dont tu avais fait nbn^^ation
' pour l'ofli"ir à Dieu comm« viHime expiatoire du ma-
'tériulisme corrupteiu' qui (çnngrrnc la «ociélé, tu l'aa
'quitté et ton i\me i'puréc, Jbrtilîée par la lutte, a
* commencé sa nouvelle existence.
* Sa vie e'eet usée dans une lutte incessante pour set
'frères, les opprimé;!. Il a ensayé de tous les moyens.
* il s'est »ilreK!té à toutei^ Le» docHriues, il leur a demandé.
* à tontes le mot de l'avenir.
' Quel mot a-t-il rapporté ? — Ce mot qui est La Vérité
•et la Vie — * lIommoR, vous êtes frères, vous ^tes plus
** que frères.' — Et il développait alors cette loi de
•Solidarité, d'après liiquelle nul homme ne peut jouir
'lorsque l'ilumanilé soufTre ; nul liomma nu peut toiiT-
* frir, sans que tous ne soiilTrcnt en lui. Parce que
'l'homme et les homme» ne fnnt qu'uN en Dieu.
'Paroe qu'ils ne peuvent êMe heureux, qu'en réalisant
* par cett«! dmion de chacun et de tous, le type idéal de
'rHumanité.*
Je ne sais. Amis, ai vos cspritssont comme le mien;
nuùa cette parole de foi me console et me fortifie. Je
vois bien, pourtant, tout ce que cplte tombe iBppclIc
de mal. TJn homme, un jeune Itommc succombe daaa
%
TOSOOrRS PRONONCÉS
loutc sa force en moiiiB do deux jours, et k science, ins-
pirée par l'umitic, n'y peut ricin. Bien plus, l'amour, 1m
soins, l'âme d'une mire n'y pcuvMit rifn, et ti^tto mcrc
ijuej'ni vue iiicbbct de bum^nt le front de ce eaila\Tc.
nette mère u'a rîcu pu pour y ranimer Iti vie. Kllc a
I>vL'du soa âl», j'ai perdu nioo aiiii, tous nous avon» perdu
lui fnH'ç, un compatriote dévoué, un hèrofl Philippe
i'8t iiiiirt muet, cojuiue si eu lui Lt peueèc, obBÉclf'-c pnr une
insuinuonlable tristesse, s'était dérobée avant la vie.
Seul, «on œil que j'arnia vu tant de fois îËumiiicr non
visajfc d'ordintiirc pensif, d'un écluîr d'esprit ou de noble
itrdeur : son mil tne révélait, en se tounuint arec une
teudre«t)e iniijuièto vers »a mf'ie, ses tourmente intc-
rieui"». J'« vu co regard suprême e' éteindre. J'ai va
le désespoir muet de liv mère, j'ai enaeveli moi-même ce
eorpn inanimé, je l'ai suivi ici avec vous tDu«. je l'ai vu
descendre dnnB cette fo»bG crcuâée dona une terre étran-
s^ïii. Toutes les misères humaine» bc ruMcmblcnt
devant moi : mît^ére de la science inipuisitautc contre
la maladie ; mî^^re de La société préBonlc, si eorrompuc.
51 dé]^ii.dée, qu'elle dèlaitâC et lûèconnalt Ica ])1us beUw
facultés de l'àme; misère de la patrie, qui accueille le
Crime triompluiut et repousse la Vertu jusqu'à co point
de LUI BEFoaEB l'hospitalité ne TOMBEiu; misèro
enfin de L'iunitié, misère de l'amour qui peut donner la
vie et ne peut rien pour la wiuvcr. . . . Oui, Amis, toutes
les misère» août là dans cette tombe, je les «ens et pour*
tant im mot me oonsele, parce qud eo mot, comme non»
le disait Philippe tout-â -l'heure : ce mot, c'est la Vérité
et la\'ic. lih bien ! oui. les déjjradfttions de tout genre
peuvent affliger nos regards et nous frapper noiis-mfcmta»
nom Kojuiaes iSoLtDAiBK^ : Xvi. 'homme ne peut
•JHLiK LoitsarE L'iluiiJiiiiiè aouiruE." Mai» voici
<É^ LA TtOiaE SE PIULITPB J^AVUIi:.
26
»
rr qui rétablit la Justice àans lu monde» voici œ qui
nous rend l'espoir ; 'Nor. homme ?( e pf-ct socffhir
• 8*K« QUE TOUS KE BOl'FtBB.VT EN iUI,' Voici l|lli
noua rend la fol : 'L'hommk et les hommes as homt
' Qo'oN KM DiED.' — Voioi enfin, qui ranime en nouH
i'Amour : ' hKH hommba ne PEirvR?.'T Être heuerux
'qu'es REiI.r3A.NT PAR CETIE 0ÏJION IIE CIIACOK ET
' DK TOCS, I.K TYPE IDÉi.1. DE t'HCMAMTÉ.'
Si cette Solidarité cm vrnie dans l'i>g}>aef, il liiut qu'elle
■oit vTsie aussi dan» le tempic. Si les hommea vivant
actiifUcfint^nt but cette terre, no sont qu'tiy ; « clwciui
d'eux porte en lui l'Ilimianité, il Faut bien qu'il eu soit
de même de ton», de» pAves pen(?hén vers la tombe aiutn
bien que des enl'unt8 qui itur^iKeeut du berceau. I-a Soli-
,t* n'est donc universelle que pnree «lu'elle est éter-
Lh mort n'est donc, comme la niÛBuanoe, qu'un des
do la vie. Séchoas nos plour», Amh, PUilippe
Piinre rient lie mourir : j'afHmie qu'il renaîtra sur oette
terre, dans l'Humanité.
Le meiUenr moyen pour non» du remplir envers lui
Ica devoirs d'une amitié fidèle et éclairée, c'oet de noio»
remettre tons à notre œuvtb d'apostolat et de reuouvel-
leateot; aân quel a oondition Ituwaiuo s'améliore, que la
misère sou» tous sus aspect* y ait minan d'ompire, que
ïii terre ee Iransfimire. ut qu'un y renuissiint sou» une
forme nouvellf, il nous rutrouvi? touc tnmeforinés, vivant
libre», frtrc». tf(uux duiw ec monde futur pour la venue
duquel aouij avûiu combuttu avec lui, et d'oA la loi de
1b vie, mieux eoiuprise ot mieux. pi-iilîqué<>. aura baoni
pottr toujours la moit et son iViuC-brc oppureil."
Après un moment de silence, le citoyen Alplioiisu
Bîanchi, désigné pnr les Proacrita Trançuis poup
prendre la parole ca leur nom dans octto circous-
26
Disooniw rsosoNCÉs
tance, s'approcha H son tour de la fosse, et lut le
Discours qui suit :
CiTOTEHft, — Encore une fosse ouverte tna la terre
d'exil, encore un funèbro coqtoî. encore un cadavre,
eneore une victime !
Vous TcnoK, Citoyens, d'entendre les accents du
deuil privé : ta famille et l'amitié se sont udrcBsécs à
von» par l'organe de notre excellent ami DeemouUns.
A non tour. In proseription républicaine liabitant Jersey,
vient expiîmer par ma voix ses douïeurs sur cette tombe,
sur ce corps cjui fut celui (Vnn penHeur, d'un écrivain
dévoué, d'un vaillant snldat de la démocratie militante.
PhilippB Faure, doué d'uue inLelligence précoce et
irncrgique, jeune, tout jeune encore, cumbatLaît déjà par
la conepiratton de Li pensée le régne abrutissant de
IjOuïs- Phi lippe. Pendant que les Satinjaiis de ce temps
d^Rhonoraicnt le peuple de Juillet, un petit groupe
d'iminraes Jirdents et inslmita se réunissait. Leur but
était d'enseigner la aejeuce aux désliérités du droit
naturel, à ceux que la pauvreté, inipoGèe par une société
marâtre, a privés de rinstriiclioii. iiiarchimdi.se courante
Komme le velours et la soie, que l'on achète en France
à denicis comptanta.
Dans cette phalange d'éducateurs, l'idée socialtBlc,
si peu répandue alors, trouva une cbairc. Faurc, en
particulier, apportait là son contingent de travùL
L'histoire du vieux monde, ce long martjTologe du'
prolétariat csploité, abruti, égorgé par les religions,
les monarchies, et le parasitisme ■,(JJ l'hiatoire avec ses
conscqacneos philosophiques, était son étude favorite.
La eonacicnce des ouvrier^*, assistant à cea conlërcncvs.
recevait le verba de véril* ; le sentiment de \& justioa
SITR LA TOiTBF. DE PHILIPPE FACBE.
27
lea aiptait avec vîolmcR : In prapag:ando enfin aipiûftit
m silence Ia haohp du combut. Aîo^ïî Faure com^ncrnit
Mfl Teilles de vingt nns à fourbir leii arm» dont les
bulles dcYCtient, quelque jour, cribler les royales forte-
IV8AP8: à prfpapcr le bÈchcr qui devait consumer en
place de (îréve le trône et l'f t'hnfnud.
Des années entières furent cmploy^cB & cet înunciiM
labeur î
Mais le «oleîl de Février se lem ! Pile d'abord,
ayant pour contempliit^urs nii des eftprïtn bornés on des
Bmbitieiuc mécontents, ce que l'on appelait alor» V<^po-
ntionparïemeaitsir'â : cch hommeR porluicnt entre eux un
jn^n étonnant; ils invoquaient la (.'herte, le Droit
écrit ; ibi attaquaient Guizot et respectaient le roi : ils
préparaient une rérolation pendant une année, ib y
excitaient par des discours violenta, et croyaient ensuite,
les iiineuscs ! ancter cette révolution eoinme une com-
pagnie d'ïii&nterîe, alors que son capitaine lui crie :
Ilalte là ! ! Soldl bieutèt radieux, quand, repoussant len
cadormcarx, ouvriers et ctudîanU déployaient héroïque-
ment sur les barricades trouées jiar les boulets, la dra-
peau unitaire, le drapeau du Peuple percé de mille
balles ; quand le fusil popalaire, acclamant non-seule-
ment le suoit ni', kéumoti, mais toxts les dkoits,
annonçait aux rois que la Itévolution allait reprendre
sa course civilÏKutrïre ; aux peuples que la République
FVant^nise inarqiuiit la pnmiièrc éttipe de la Itéj)ublic{ue
Européenne.
Faure rêunÎMttaît Les deux qtinlttéa principale» du
DitQOcrate. Il étiut Hévolulionnaire parce qu'il étiut
Socialiste. H eranprcnait que les idées seraient lettres
mortes si on les binçnit au vent en les abondonnnnt à
lent fortune j et, tout eu songeant à la reconstruction
DISCOUBS PBOKOXCÊS
tuliire, il portiiit le marlt-itu démoUsseur daiis k-s i-uinC9
tlu pusse. Selon, l'état dv la luth?. Il reni|iliiçaît la plume
par l'épée o« l'épve par la plume. Nuiurî de tels sen-
tlnieula, Fmire — nuuy n'uvuns pas besoin du le dire —
tut lui de* pi-L-micTs iletjccnduîj dans Ul i-uo. Mon kcuIc^
ment il KP disposait lui-mtin« à la lutte ; mftw, de pliw,
il y excitait Ior atitnM«. Dana une lettr*' (jn'iï écrivait à
YEdaireur dit Centre le 21 Fémer 18'J8. après avoir
donné ses imprcti;»ious sur le» fait^ précMeiiti<, il ajoute:
"A DKMAiff LE Combat 1" et 8a phrase coulîatite
•wnble dire: A Demain i..i VictoirkI
Le loudoniain, en effet, le 2^! il jutte le cri d'îusur.
«•ctiou dsins le quartier Latin. Pendniit culte journée
et eelles qui eui^x'ut, il eonstruit des barriL'ade», lutte
oyntre la jîardc uuiiiicipidc, eombnt au milieu du peuple,
t't ne quitte le hisil qu'après la procliniiutiyn de U Uépti-
bliqueù l'Hôtel de Vaio!
Mai9, hêks, il le constate déjà lui-iuêmc : — ■ Seau-
'coup," écrit-il. '• se jettent à heurte //pj emploi» et
' Ua vils îaquaia de l'ancien r^tfÎTue prerment /a Uvfvg
'de la République aveo un empressement J^^ùUlant.'
En eff'f t. la Képublique périclite. Lob prêtres bénissent
les arbrcB de Liberté, les royaliutCB retrouvent leurs
poditiooë, les usiiriers conservent leurs priiiiléf^ea : lu
trohiHun ost partout, lu Révulution n'est nulle purt.
Fnnre rut s'y ti'oinpti pua : il faut eorabuttre eneore ;
il taille sa plume, i^ Pfitpîe Constituant défendait
«vec courage, f nerj^ie et Inlent la caiiso de la démocratif
aocialt* : Pliilippe Fiiurc pivnd plar-c parmi sea rédnc-
tixatfi et partage leurs danfjers.. La vuix honnête et pc-
tcntissantc de Lamennais cfliaic le* réttctcurs de tous le«
partis : son JAurmil meurt roui; le» loii< A^culert votée» )wi-
ï'AiaGmbléo Constituante. 11 est plu.-* facile de tuer U
vérité que de lui répondre.
8UH LA TOMBE ns PîtILIPPE FAURE.
9λ
»
Après les fautes, les crimes; ceux-ci s'necumulaicQt:
Jnin 18-)8 Qu'ait m. iiprf'B la biitailU'. l'horrible mu<-wtcn'
du peupk' iiorÎMiïn ; lu iriuiHiiortHtiiiu de eu U-uipH. iliffui-
mère <lc lu uuitsportiLtiuu de Di-cembrc, u^'att, daue sou
immense initjuilf', offrajé toutes les consciences; le
wbrc rciu])lu(,'^il le drutt. l'Etat de Siéfçc rompinçaît la
loi; la presse u'éluît libre que pour la conspii-ation de
In rue de Potiera ; en ptoiinçnnde en profitait et lançait
ta plein eolcil, avec impudence et impudeur, ees pam-
phlets bardés de fnussetéa historiques et de cidonmieei
indÏTidoellee. Kn même tempa les royalùftes d'épéc,
de wutoae, de to^. d'iirgent continuaient leur lâche
mensoti)^, IIh udomictit lu lU-publiquc, criaieut-ïli),
ilt en étaient les Scn'iteiirH ! Y.U pour prix des gros
IraitemcutH que le Pcuplu leur piiyu-it: au dedans, ûs
jK-niculaicut à outjimce les Républicuins ; au dehors^
ils livraient In Itf>puMi(iue aux monarques leurs alliés.
C'était avec horreur que Faure voyait ce navrant
tableau se dérouler ehuque jour sous seR yeux ; dans le
Btpriaentant du l^avple, puis dans Le Peuple, jour-
naux dirii^ée par Proudlton, il dénoti<;ait à la France
ces wdieuseB mainuuvres dont le dcriiicr mot était fata-
lement un Deiut-Déeembre, xm Coup-d'Etat au profit
d'un prétundaut quelconque.
Griee à riiiintelligeiLee, volontaire ou non, de
rAvKemblée Constituante et aux eriines eniiLnti» parle
Gouvernement sorti de Juin ; grâce à l'absurdité d'une
Constitution qui consenait la monarchie sous le nom de
Présidence ; grâce aussi aui înf'àmes eolomnles répan-
duei en tous lieux par les membres de la rue de Puilicr!',
l'électioD du 10 Décembre fait sortir de l'omo le nom
d'un prétendant, lu nom d'un Buiiapiuie. L'empire
euauue&cti pour quiconque comprend les événementtt.
99 iHsctnrBs rwasasdM
Le jamaal Le PempU ctût nart. tôt tamam 4nft
'■■Im pgv le* ■>-*»*■■ et les em p ii ao uag aie ati ; la
FmM ém Pempte hâ avait ■oecédé. Famé fc a ti a M h
brtte cC cnotbattait to^oon: îl cnmhittait puvr la
Liberté de b PrcKe que rJUsemUée lg giahti »c mie i
Ba^srte èoasut sansTenords; il wrobattait powr la
liberté iTiwiii iiliim et de rénaioa ; il cooibattaîl poor
ks feapte» ija'dB fnmnhnït. pour la Pologne ili'liiaifi .
famr la Hoogtîe tombant soïb le la- anstro-rosse. poor
bBépobliqœ Bomaïne égtRvée par ee* RèflwsbûiB-
■ettrs, aondo^ces et aÛTTées, qui dnwest, deux ana
plaa tazd, égotger la Bêpobliqiie Françaiw ; il eoB-
batlaît cootre Cbangamier et les siens, qond ee
gfeafral Je Im BépmUiqiÊe et bob étit-m^or fcîaaieat
■abro^ dans les mes de I^ris. sa bénéfice da Vxpb et
ém^ fiitar empœnr de France, des boaunes «ans aiaua.
In défenaenn lojaiiz de la Solidarité des Peiqiks.
I«s lottes tiectœales êtaimt égalnnent ks grandes
farttes de ce temps : Faure, dont TinteO^aice et
f énezgie étaient coonnes de ses amiâ, siégea phùon
ijÎB aa OKnité aocialtsts de la Seine. Xà, coouae par-
toot, il fit «on deroir.
La !^ronnce, aoan bien qœ la C^^stalc, ccdamaît le
euueuui» des dèmociatâs éelaîrâ. Un giaad aoaabn
de Tépoblïeaias de la Sjrtbe appelèreat Philippe Faore.
n ae rendit an ilans, où ii prit la dizection dn t V n » l ui'
d« Im Smrtke et du Bmiliemme JKaaren. A cette
^nqœ va gxand crime, un crime égal à edaï de
DéeemtKe, ae préparait : la grande majorité de TA»-
■esiblée, sentant sa juste împopalaritê, brïaait Fmaa
dn suffiage nnivots^ et coarait la loi dn 31 Mai.
nilqjfie Faore déioadît le vote général an non dca
I de 1& Jnatioe. Sese&rtSr eamme ke ndCR%
BVB LA TDSIBE DB PHtUJTFG FAUHE.
31
flirent rains : les élus <lu BuSrage uoirersel manquADt
4 icur mandat, à k>ur devoir, à leur hutmeur, votèrent
rabomiaabtu loi rvcluiuèe par loua lt?s partis moaor-
cHiMc-H, et livréroDt à Botmpune une position qu'il
mclicrcluûl dupuia ei longtemps avec lunt do machîavé-
lismu.
Len royaIisti?a, av.>u;;lés par leurs pnssions, furent
eotiuiuèH rux-ménici-. par leur propre faute, dans
l'abîme où ild pcusuient ne prédpitor que ks rcpubli-
aûus. Axissi luuuvuls poIiEit^ucti qu'iulîd^lca manda-
uùrc?, ila poïèrcul aituù lu piunu fuudiuuuilalQ de
l'édifice napoléoaitru.
Le 2 décembre arriva.
Républicains et royuUstea furent jetés pêle-mêle dans
les cachots de la traliison.
Faure, revenu à Paris di^puis quelque tempa. ae
lan^ d'abord daua la lutte dcB rues ; pui» te 4, il partit
pour le M.1I18, afin d'y prfparcr le combat. On Roit le
nate, le parjure vainquit, le droit fut Écrasé.
La vio dii Fuure était trop honorable pour qu'elle ne
lui attirât pas les pf^riiécutiODs bonaportistce, Faure
devait être et fut proscrit.
Sa caciduîte dunn l'exil fut celle d'un homme
eouvtÛDC'j. Sur a^xtQ terre étrnngèrR, oit nous pleurons
la patrie absente et a'^Bcrvîo, il lutta encore, et eut
ITionueur d'appliqurr Bun nom à l'énergique protepta-
tion partie de Jmicy. lors de la comédie jouée ai
France à l'occasion du rctablJssement de TEmpire.
VoiU le citoyen que noua plcur&na, voilà celui à qui
nous rendons en ce moment U-a derniers devoirs !
C'est un vftillunt eoldat de moins, c'est un lutteur
qui manquera à la démocratie te jour du combat
suprême !
32
DTSCOrSS PBOVONCÉS
Deuîl sur lut comme sor tous ceux qui «ont inortx.
qui mcuirnl. qui moarront pour notre «aimte cause
avant ravénemenl de U ré^n^mticm M>cialG !
Si la tristesse est dans no* cœurs, une énergique
Tolonté bout dans non cerreaux. Nous «avons que si
Lambeau, Cayenne. Belle-Ile, l'eiil nous enl^Tcnt à
chaque heure quelqu'un de nos anm : l'Idée, invincible
et immortelle, incorpore à chaque jour un comhatbtnt
de plus dans l'immense annw rèndotiaiuiaÏTe.
Quoiqu'il 8JTÎ^'o. malgré les mensoDges ncertlotauz
et tes pcT«éc(LtioIli^ roTnlr», le jour n*e«t pa* loin, e^>^
roQ»-le. où le prolétariat d*> France, éclairé enfin, com-
pietidnt que notre canse est la sienne et que nous ne
ronbattons que pour faire triompher f*9 droits imprex-
criptihles ; il verra ulon: qne le seid moyen de renvçrîer
l'esploîbtdon politique et »>cialc, unique cause de la
misèn, e«t d'accomplir une révolution égalîtaîre, de
fotider une société dans laquelle îl produira pour lui-
même et nOD pour autrui. Qu'il prenne enfin pour
guider ses acte», non tJes préceptes menteur», vieilIcriM
in\-CDt6c6 pour l'abrutir et rénervcr. mats la nûwm
humaine, cet immense et lumineux flambeau, qui. trou-
vant en lui seul son aliment, éclaire et conduit l'hunu-
nité dans la large voie de la Vérité et de la Justice.
Aloc». il w oo Mcia «on înconce^-able torpeur ; de 8oa
hrar- înv:iincu îl fmi pour sou propir avanta^ cette
gr:uKlo Révolution française, étoile directrice de la
Kévolutioo générale ; et les exploités de tous W pay*
levant le« v-eux racore vers cette France dont tant de
lais îl leur a été parlé, marrheroiit à la dernière fçuerrr.
poussant le cri !<«cré qui les ralliera en un seul bâtai]-
km mal^ les Itntipatliies nationales et le« diStresoes (te ,
née.
H
SUR LA TOMBE DE PHILIPPE FAUBE. 33
Ce cri de combat qu'ils jetteront dans la suprême
lutte, enToyons-le comme dernier adieu à cette tombe
qui va se fermer pour toujours :
" Vive la MèpiMique universelle, démocratique et
meiale ! "
Ce Discours termina la cérémonie funèbre. Un
Proscrit Polonais prit la bêche du fossoyeur, et s'en
servit pour jeter la première pelletée de terre sur
le cercueil. Un autre Proscrit suivit son exemple,
et tous, se passant la bêche, rendirent l'un après
Vautre à Philippe Faure ce pénible et suprême
devoir. Après quoi l'on se sépara dans un silence
religieux.
34 IWSCRIPTIONS GEATÉBS
Inscriptioiu gravées sur le tombeau de Philippe Fanre.
La mère àa Philippe A élevé un monument k 6a mémoire. C'est
une colonne Burmoatée d'une urne. Sur l'un des c6tés de cette colonne,
on lit t'inscription qui suit ;
Jeune Soldat, ou vas-tu ?
Je vais œMBATTBE POUR TE RENDRE
SUR LA TERRE, UNE PATRIE
AU CIEL, TON Dieu.
QUE TES ARMES SOIENT BÉNIES, JEUNE SOLDAT.
PHILIPPE AMÉDÉE FAURE.
ChâlonS'Sur- Marne, 15 Décembre 1S23.
Jersey, 13 Janvier 18d6.
Ma mère, au REVOIR
DANS UN MEILLEUR MONDE
OU NOUS SERONS TOUS RÉUNIS
NOUS QUI NOUS AIMONS.
Au SEIN DES Immortels
DEVIENS UN Dieu toi-même.
SUR LE TOMBEAU DE PHILIPPE FAURE. 35
Sui l'autre c6t6 de la colonne est gravé l'extrait BuiTant du Testa-
ment de Philippe Faure :
Je vais combattre pour la Liberté,
kon pooe un parti. mon seul espoie
est dans une action providentielle,
dans une transformation religieuse
pour régénérer la société.
. . . MAIS LE DROIT EST ATTAQUÉ ; c'eST UN DEVOIR
PO0E MOI, JOUBKALISTE, DE PRENDRE LES ARMES.
PARDONNEZ, DIVIN JESUS, SI NOUS,
DISCIPLES DE l'Evangile éternel.
NOUS NE savons, COMME VOUS,
PREFERER LE MARTYRE AU COMBAT.
Parit, 22 Février 1848.
PHILIPPE FAURE.
Aux feux des camps le gl&ive encor scintille !
Dans l'ombre à peine on voit poindre le jour.
Ses uatianB aujourd'hui la preuiière,
France, ouvre-leur un plus lai^e destin.
Pour éveiller le monde à ta lumière.
Dieu t'a dit ; Brille, étoile du matin.
— BËBANQER. —
JOUItNAL
n'ira
COMBATTANT DE FEVEIEE.
CHAPITRE I.
25 Avril 1847. — Préarnluîe. — Coup-d' œil sur là Situa-
tion de la France et de rJSurope. (l)
A PIERRE LEROtJX, RÉDACTETTR EN CHEF DE
rS<^ireur du Centré.
YoTTS me demandez, mon ami, de détacher, pour
vousj de mon Journal particulier les nouvelles qui
ont rapport à la politique : les grands journaux ne
TOUS suffisent pas. Cependant, voua en avez pu
juger vous-même, quMid je vous ai montré ce
Journal dont vous avez la bonté de voud
souTenir, les f^ts que je m'amuAe à y rassembler»
venant après les récits des recueils périodiqueB,
seraient la plupart sans intérêt pour le commun
des lecteurs. Mon Journal était principalement
38 JOURNAL d'un OOMBATTAST
pour mot, quand je le ccmuneiiçaî il y a deux ans
à pou prèsi une sorte de résumé de mes études di-
>'erse8 et des pensées que le spectacle de l'histoire
ou de la TÎe conisoiiporaine &îsait naître en moi.
Depuis, j'y remarque une tendance srugulière :
d'ime part-, Tétude a développé et fixé en moi des
idées, des principes qui ae trouvent actuellement
mêlés à mes împressi<»is les j^ns intimes ; et, d'un
autro oâté, les notes qœ je prenais en courant, sur
la poKtîqoe du jour» sont deranieB de phn csi plus
êtcmlues, et ont presque aujourd'hui les dimensions
d'iuiicles de journaux. MaDiaueosHitexii, ces ar-
ticles u«> ^ distinguait pas asacx oomplét»ne9it des
aj^véciatMns, des souvoùis puremoit personnels
qui les prvoèdttit ^ ks soiToit jour par jour dans
uiim rahîw, pour pcmToir întèresBer d'aotzes que
C\« naïutt^ d'aîlfevrs, o« c«s artiîc^pciunûent-
iU a jout«jr, pour tos feotaura, na OTitinapHm îndis-
cK-ltoos d«s feuàUes iwriodMyaes qni Betteat & jour
W phtt $Mi<H& ÎBcàieRb^ An hattK parierncBlaîres,
«4 UiJttiiMlMiMtepK<i>fe«sipeùw«0BÇ«a4eladqilo-
V\Wk» iHËÙMib, »M— WMK ; was M» dStea que
v\^ «» «uw^âiv iL kl &K gè a i a U H ùtùne
«)w WMiA * ftii|^ «bdk» aam ifcvnal; qae nb
^4Mlt<» à «M» ^è^tmtÙMk» «M» «llu* KMdêpeadHBte
^M wt» fiiUt. |w'<i:jiiWM p*K» ^'«Ife cbK pn
DK PfeVRIBR. — 2Ô AVEJL 1847.
30
FsHàiona et les détails qui peuvent circuler daus
tca coDversatioiu.
Je cédti à de si obligeantes insistaaces. Je vaig
n'efforcer de fiaUir à lu vol«o tous 1«8 conmi«nig(«
politiques colportas par des Jiommeê Bérmw, et je
vous en ferai yart: heureux lorsque jo tomberai
sur une de cee révélations inattciuiuea que laissent
«chapper certttins pctit« honuu«H d'état déâireax de
prouver qu'ik savcut ce que lo vulgairo ne devrait
pas Bavoir. J'easoierai ainsi de compléter les récits
que voua donnent les feuilles quotidiennes ; et tandis
que cellos-ci oc rapportent que lus faits, je tâcherai
de TOUS en faire saisir la ptysionomio vivante, si je
puis ainsi parler, et de vous en signaler les cauees
petites souvent, très petites; mais souvent au£si
profondes et plus grandes qu'on ne croît.
Pour aujoard'lïui, je vous conterai les confidences
d'un pauvre député qui se dédommage, dans L'inti-
mité, de la contrainte de la chambre. Ce député,
conservotour par tempérament, trop doux et trop
iéffiête pour aimer l'arbitraire, trop foiblo pour
combattre le pouvoir, se trouve pressé par les uxi-
ices de ses électeurs, clmtouillé par les flatteries
luveruemNitaleB ; il tremble devant le faat6mc
'révolutionnaire agit^ par les ministre», et juge
pourtant lo système avec clairvoyanoc, mais tou-
jours en héâtont. Co conscrvatem- îtnpartiai, car il
est du nombre des foudroyés de la fameuse répri-
nuode des DébaU, ce conservateur impaitiul riait
de mes diatribes, lors des ^Slcctions générales, il y s
40
JOVKSAL tfVH TOMBATTANT
huit mois. Il voyait tout en beau, alors. — "La Franco
out-clle jamais plus forte position depuis rétablis-
sement de la monaTclii'Q coostitutioiuiËUe ?" me dî-
suit- il à cotte époque. "Voyez: Palmerston, qui nous
liait, n'ose noua contrecarrer ; l'Espagne suit nos
conseils ; l'inaurroction Portugaise oWit conjplai-
«ammcnt à Dona Maria et à notre ami lo Duc do
Palmella^ A Rome, notre ambassadeur dirifre le
clioix des cardinoux : lo roi disait, en 1 ^22, à Odi-
lon-Barrot, qu'un Papo raisonnable lui semblait
difficile â obtenir, et nous avons aujourd'hui un
Pape libéral qui s'appuie sur In France. Dans
AthânoF;, qui, sinon la France, soutient Colettî, ce
politique habile qui prépare l'IIellénie aux grandes
destinées qui l'attendent lorsqu'il faudra remanier
i'Orient P Ainsi nos alli4s, tous prudents, tous réa-
lisant les amëliorations matérielles ai nécessaires
aux éttits du midi, nos alliés gouvernent sur la
Méditerranée. Quant ans puissances dn nord,
elles ne nous aiment pas, mais elles nous respectent;
et sans l'entente cordiale, trop calomniée, Cracovie
ue serait plus, le Czar régnerait  CoDstantinople.
Et pour la France, que no fera pas M. Guizot, sûr
de la majorité ? Il l'a dit à Ijisious, il accomplira
des réformes sagçs et modiîrées, il réduira, jjar
exemple, les impiîta sur lo sel, les poètes, le timbre
des joumaox ; il colonisera l'Algérie ; peut-être
esMtiera-t-il bientôt d'y appliquer notre code.
Nous allons résoudre les difficult»!» de la question
de l'enseignement (oe député venait do preodi« do*
I
DE PÔVRIBB. — 25 AVXO. 1847.
41
«ngagementa forai els avec ses iSlecteurs). Eh! mon
3}iini, jo ao vois pafi ce qui noutt onipâchoruit <Vac-
«opter l'ûdjonction des capaciti's, et tt'cntrer lenfr-
9nmt daos la vole <le la, réCorme imrlemen taire,"
Yoîl ce qu'il me (Usait, cet honnête conserva'
lenr, il y a huit mois. Vous saver, mon ami, ce
qu'il cet advenu do tout ce beau programme. Hier,
Je l'ui revu, oe naïf ddputé ; il esquivait la conver-
aution politique. Enfin, trop pressa, fl s'est écrié :
*' Jja situation est bien grave. Depuis 1815, l'Europe
"ne s'était pas trouvée si près do la crise définî-
"tÎTc." (Textuel).
Vous pouvez juger de mon étonnement, à cet
aveu de sa part. Vous pensez aussi que j'ai eu la
malice de lui rappeler ses eepérauces. Mais toiu
fturiez eu pitié de lui, comme moi, si vou9 l'aviez
itendu parler avec effroi de la position de l'Europe.
"LeCzar," disait-il, "s'ennuie de temporiser, il
Bcnt la vieilIeBse qui s'approche, îlveutagir, Hveut
prendre Constantinople au risque de mettre l'Europe
en combustion ; et la destruction de Cracovie, Tané-
itifi«ement de la Pologne, les notes méprisantes
ix hoËpûdars du Buuube no sont qu'un défi à la
France et à l'Angleterre. D'nn autre côté, Pal-
merëton est plus que jamais irrité contre nous,
rAnjçlotorro c«t blosat'B d'avoir va son nlliauco mé-
prisée pour un intérêt dynastique; elle nous ohorohc
d^« tiiuiemis. D'aiUeui's, elle n'a souoi que pour son
commerce, et, ta elle ue redoutait pas la concurrence
future de la Russie, elle lui permettrait tout pour
42
sroK
aie œ qn vénJfeeim de «OB {K^BiB- pM? L'êqilt-
wâf»f»l»riiiTiïaii U^HOtdasBbett
JEsan détaacUsn de k Qt» cOMBiatte. Les
fmitM^mmt tttmifûSa^ aaÏB 3s •• faut qiTqoanwr
■■« knri inf ririHi I« pi^le tfâfMèle povr a
aolMÎilmee, et tow sans bien qae "c'tat dhn
" le bonkager q» eouManai ks BéTCiatâaa&''~
[AxRSO BB Ti^rr.] Ia nptara de TwOJauem
anglaise doob busse mw allié», la dicvté du pam
pwpiee kidoetnii» infifa» ■tfMTnr, b gpo-
wracwml raeale devant les lâdmea pnoÛMb et
k muante bétite. Aa defaon, av didaaa, «hacm
■ miifi; Miiii Éli iiiilli iraigiiiiill'ifîiiiMiHl,
et k polîtiqiie dca ca)râpw teiaxde à ftàaa cette
eriae, plas nieDaçante qne edW de 1&30, 1830 et
1&40. Ia staukn est hien gnre I " M
Voâi, mon ami, ks paroka mkwM de ce panne
dépoU, qui Tote pour k aàtÛÊt^e, par pcor^ poor
retarderorttecriacqtt'ticroit imminente; et, pQJgy
je n'ai ziea de aeiiMaii à TûosaimoDcer, permettes-
moi de capwer avec tous de l'état de l'Europe avec
les détails qu'il me donnait.
Le Btïniâtère croyait consolider sou influenee en
B t pag ne par l'habile rapidité de Jl. Breasoa i
eaaeUra le doable mariage. Moiâ les Conès ont
reiiTené Isturitx ; et ¥oici que la reine Isabelle,
cett£ mutine et capricieuse eu&nt, boude parce
qu'on menace le paladin qui l'aTait déclaré*
3
48
>
se
DHÎean? avant treize ans. Elle se jette dans les
brasdos Progressistes, pour eauver lo jeuue et beau
Sfimmo; elle chasse lo minîatèro Soto-Mayor,
longu'îl ^ient de rewfvoïr lui vot« de confiance
dans les Cortds ; elle rappelle Oloza^, ce partiâau
déclaré des Anglais ; elle chawe "Bgana, l'ami
de la reine Cbristîne ; elle confie la garde do sa
peraonae au viens Coetanos, dont le titre nobi-
liaire rappelle aux Français le déaaatrc de Baylen,
jui déxewfmnta les peuples sur ^invincibilité de nos
urmes. L'Angleterre trîomplie et suit toujours le
dont me parlait un honune d'état de la
'jniiuule; elle se fait plus libérale que nous, et
ferait Communiste, bî nous étions RépuUictiina.
Ëa vain tes amis de Pastor Diaz, dans la presse
parisienne, veulent-ils nous persuader tjuo Pal-
mereton n'ost pour rien doiiâ ce revirement : le
Courrier Fraudai» avoue lui-même que Bulwer a
participé à l'avéncmcut du ministère Pachcco. 11
Be peut que Palmerston protègs la prétondant
devenu presque aussi radical que M. de Genoudc \
peut que Pacheco aime la France ; mais il est
in qu'il s'appuie en ce moment sur le gou-
vernement Anglais. On assure qu'il a offert à
Dona Maria sou intervention, si elle veut renvoyer
Dîeta, le conseiller Autrichien appuyé [lar les
Tuileries. A Miidrid, M. Guizot n'a plus d'in-
floenco; aussi parle-t-on d'aEinistic, et la Kllc de
Ferdinand VIT a fiût grâce à cinq oondamnéa à
taort. Mais le comte de Monttiuijolîn oe paraît
44
JOVBXAZ. DUS O0EllB*TT.UrT
pAA disposé à Uiaer ysntr tranqoillenwînt i
oou!» d'état libénox. Dn gatàlim âUmmcjat les
pnmnoes, dénotent 1m cmiMgnH, et le paye àcs
ricfus mûsMOS a peat de la diseMe qm déaole
l"Europç^
A lisbmuiB, Dooa Muta ne vent pas nous abaii-
donoer, ^le ; cUe a répondu à tea avis : *' J^aioe
" mieux jouer ma couivonc que de l'humilier."
Vqob pourez répéter, mon ami, cette pan>Ie de
TDtrc poète farorî :
** Dieu juste ! encoce un foi qû -mit tomber !"
Dooa y[xnz ae tient prête à cliercher osile â bord
des bâtiments Anglais, lorsque tout eemblflit
otmspirer pour elle. Jje maréohal Soldanlia, cette
réputation européenne, ce petit-fila dn marquis de
PombaÂ, lui a dévoué son épée jadis républicaine,
aujourd'hui Uberticide. Bomfim, dont le faible
corps renfemuùt tant d'audace militaire, est pri-
sonnier, et déporté inhumainement eut tes plages
mortiieres d'A&ique. A la tête des forcée insur-
rectionnelles se trouve le comte Das Antas, qui
dénonçait, il y a trois ans, la conspiration de
Bomûm et do Joee Ëstcvào. Das Antas, après
une lenteur calciUée, a laissé accabler Bomfim, il
s'est retiré dans Porto, abandonnant les provinces
insurgées aux féroces champions de la reine, et
cq>endant, par un aveuglement inconcevable, la
Junte loi conserve aon commandement. D'ailleuTs
cette Junte craint la Démociatie, elle ne veut pas
mécoatenter Victoria, qui fait de la royauté de
I
DE PÊTBIEB.— 25 AWh 1857.
45
Bons Maria une qneetïoa pereonnelle. La Jtmto
manque d'élan révolutionnaire, de scîcTice admi-
nistrative, de confiance dRns le peuple. Qu'importe
donc qui triomphera ? Le rortugal manque do
Knmtes, do porte, de finances, d'instntctîon pri-
maire, d'arsenaux, d^ culturi?, ^nurlout de popula-
tion. Mois la dispute cntro Doua Maria ot la Junte
ne fiût qne disoler le pays. Hé bien ! la reine a
su se rendre tellement odieuse en protégeant le
» renégat pillard Costa Cabrai, en s'idcntiitaut avec
BB cause, que les Portngaia lui préfèrent encore les
ambitieux de Porto. Le rieux et mutilé Sada
Bandeira s'est transporta par mer à quelques lieues
de Lisbonne; José Estevèo et les volontaires de
l'Alemt«jo marelient pour le joindre. Mais ces
deux hommes, tous deux loyaux et dévoués au
kpeys, chasseront la reine au profit d'intrigants ;
l'argent anglais abonde à Porto ; et nous verrons
encore à Lisbonne s'agrandir à nos dépens l'in-
âuence angLii^e. Décidément, nous ne pesms
Iguùiv dans la Péninsule.
En Italie, nous n'osons soutenir le Pape, qui a
dû rétablir la censure, et qui pourtant contient à
peine l'impatience des patriotes, lesquels se forment
spontanément en bataillons, pour le soutenir,
disent-ils, et pour intimider l'Autricbe. D'autre
■ part, lee peuples ont peur de la disette, et les mar-
chés sont troublés par des émeutes. Qui peut dire
où s'arrêtera ce monvement ? Certes, ce n'est pas
U. Guizot.
46
JOUBJTAL DUir aOMH&TTASrr
ient dSB
Ea Grèce, l'influence russe et anglaise vient
renverser Colettî, parce qu'il n'a pas voulu abaisser
Athùnes aux pieds de Stamboul ; et la ]>auvr(;
Hellénic s'agite en vain, elle a perda le chef qui
lui promettait la réunion du Panhcllenium. Encore
un allié que perd la Ptoucc, et c'était le dernier.
La Turquie, pressée entre l'Angleterre ce la
Itussie, voudrait s'appuyer sur nous ; mais qui
peut se âer aux lionmtâs qui ont abandonné Ancône,
et dont la protestation n'a pu sauver Cracovic ?
Keschid Pacha est malgré lui sous le joug de nos
eiiueuiis, vt tous sks efforts retardent vainenieut
la décomposition de TEinjiire turc. Là, les popu-
lations s'inquièteut aussi pour les subsis tances, et
le« agents du Csar répandent des craintes dL famine.
Méhémct sait ce que lui a coûté notre alliance, et
les populations chirétiennca du Liban dé»aniiées,
incendiées, massacrées, témoignent hautement de
notre iuipuissancecn Orient. NéanmoinslesPrinci*
pautés du Danube contiaient leur jennesjso à nos
écoles, comme pour éveiller nosejTnpathies. Voici
que le Czar les contraint à se faire slave): par l'éduca-
tion, en attendant qu* elles le soient par la conquête;.
Le Citar met le pîed sur le Danube ; il touche aux
Dalkatis i il s'impatiente d'une trop longue inac-
tion, il concentre des laasses de troupes, et, sans
les convuLsions de la Pologne, il aurait déjoué
depuis longtemps la méticuleuse diplomatie des
royautés constitutionnelles ; la Romélie aérait sa
proie.
t)B FÉVRIER. — 25 ATEn. 1847.
47
Pauvre Pol<^e ! Elle ii snccnmW plutôt que
de niarcli(!r à l'avant-garde des barbares du nord,
et sou cadavTc arrête cDcore les Cosaqiii^s. Hais
est-elle morte vraiment ? Voyez luire ses baïon-
nettes dans les rues de Lemberg ; voye» camper
SCS soldats ytès des canons, mèche allumée ; on
arrête une comtesse polonaise. Diteji, mon ami,
la Pologne est-elle morte? Ives patrouilles cir-
culent dans Prague, parce que la pwpagand^ iftrre
mjUimmfi- la Bohème. Les diètes esclaves de l'auto-
crate autrichien réclament la liberté do la Presse,
la Honnie se couvre d'associations. Partout, d'ail-
leurs, les paysans refusent la corT^e; et Vienne,
épuisée par une crise mont'taii'e, Vienne est trou-
blée par dca émeutes ; les ^ains simt rares. Quelle
position pour l'Autriche stationnaire ! Metteniich
en perd le sommeil. Puis le caprice d'une dan-
seuse expulse les Jésuites de la Bavière, et met
le roi aux prises avec les théologiens rf^actionn aires.
Lo Wurtemberg applaudit ; les Etats prussiens
sont emportés par le mouvement philosophique.
Berlin »i^u: dos péLidous. L'industrie a se»
troubles aussi, et les ouvriers demandent de»
réformes sociale». Que faut-il pour faire éclater
r.MlFmajîne ? Kien qu'un pas du Czar, écrit*ou
de Leipsick.
Pendant ce temps, ou soufirc en Angleterre, on
France, en Belgitiuc ; un mciiri de faim en Ecosse,
en Irlande ! Le blé est race» la pomme de terre a
manqué I
48
JOUHNAI. D CN COUBATTAKT
I
Î/Aristocratîc anglaise est effrayée; elle craint
(le se troux-er entre mie guerre «traugèrc et une
|)opuktioii alTani^e, elle a voté des millions pout
l'Irlande. Victoria, le pape anglican, a fait un
acte religieux qui me semble bien remarquable :
clic a imposé un jeûne tnttragrâinaire comme aux
temps de grandes calamités ; et de Québec il Cal-
GUtta, à Paris comme A Londres, les Anglais ont
partout jeûné pour sauver de ta famine la Grande-
Bretagne aux abois. Miiis qu'importe? Leslrlan- ■
dais, fatigués de leurs «tculfrauces, meurent de faim
saoa combattre la famine. Les terics restent
incultes, les populations abandonnent le tra'^'oil
ingrat qui ne peut les nourrir. II faut mourîrj
hé bien ! pourquoi «'ûpuiserP Ilâve et dt!'cUanié,
sans aliments pour réparer ses forces, l'enfant
d'Erin laiese en friche 1p champ de ses oppresseurs.
Oh ! n'est-ce pas, c'est un afiieus spectacle que ce
peuple agricole, délaissant la charrue, et s' asseyant
pour mourir ? Vous qui vivez dans nos campagnes,
dites, la Fiance n'eu viendra jamais à ce point de
découragement ?
La Banque de Londres Élève encore le taux de
ses escomptes, l'argent est rare, les forges du pays
do Galles éteignent leurs feux, les salaires ne
s'élôvent pas, la misère croît toujours, le Parlement,
est inquiet. En France, la Banque ne peut raf-
fennir le ci'édit, le Ministère rassemble avec peiuC'
les fonds nécessaires au paiement de la rente 5 p.,
cent ; les Chambres votent presque sans discuter
HE rtvna&R.—'2Ô Avnih 1M7.
49
tous les crédits demandés pour soulager les ou-
vners ; les villes s'iinposcul de girandâ 6âCri£ces ;
mais rien n'apaise l'agitation, rien ne peut l'apai-
ser, que la liaisse sur tes graias ; et rétrau<^r ne
nou6 fournit pas asscx pour empêcher la hausse
constante. Ht voyer. comme le monde est sin^fu»
lièrument urganisé ! J'aî suus les yeuK une lettre
île la NoutelIe-Orl^Ds. Les Etats-Unis ne savent
plus oii déposer leurs récoltes ; les magiisins re-
gorgent de cerisaies pour l'cxportulion : en Europe,
le sang coule, les populationît languissent ou s'in-
surgent faute de blé ! Maia on manque de moyens
de transport. Qui te croirait, lorsqu'on étale dans
des statistiques le nombre de nos vaisseaux, lors-
qu'on s'enorgueillit de nos raiûdee /rfcamen*? lié
bien ! non, la France ne manque pas de navires,,
c'est le commerce qui en manque. Si ïe Gouver-
nement voulait employer la marine de l'état, des
bâtiments résoudraient bientôt toutes les difficultés
relatives au tvansiJort des subsistances. Mais
récononiie de nos lionnnes d'état est basée sur un
principe comnind» : ils abandonnent à la libre
concurrence le soin de nourrir le pays. L'état de-
venir commecçant> l'état faîre concurrence anx
Capitalistes ? Jamais. A peine si quelque» voix
dédaigueusonient écoutées, ont osé hasarder timide-
laent cette proposition. Des remorqueurs attendent
les vaisseaux dans los parages dîfliciles, c'est tout
ce qu'on a pu obtenir. En attendant, le pris du
>|Kun augmculc, le peuple ^'inquiète. On a parlé
60
JOniHAL D'rîT OOKDATTAVr
d'un lU&cît dans la récotte de âàs millions dliL-cto-
litre» nu moins, ou a importé trois ou quatre mil-
lions ; ou craint do no pouvoir apporter Le reste à
t<>mp8. Que fcrn le Gouvernement, si le blé
mAnqtko en. JuinP A supposer que le Aommerce
ttppotle lu ([unntit^ nécessaire pour éviter la famine,
1m prix trop t'icvi^s ne peuvent-ils pas iuire amii'-
t nr uu p<.>upU> des maux incalculables ? ■
Ainsi donc, puur me résumer : En Espagne,
rt^volutîon do palais contra notre gpavcraemcnt
ot uMm'cmcDt contTfi nos idées; en Portugal, nne
luttu déplorublo oïl notre politique eet représenta
pu UQo femme frivole et altière ; en Italit^ l'infin-
nnc» KUtrichienne arrêtant le Pape dons ses effivts
d'UttABonttioQ modérée, ot la natâon tout entière
prlte à précipiter U marcKo des éréneraents ; en
QrtWi l'AnjHc'tttm aîdant la Russie à nsnTcner
un ttiaiel^ QTgluÙBsiQar. paz«e qa*il est notie
■M ; l'Onsuk VnH à l'aBudù^ b Can peanrt sar
ïm 4tals gféoo-sbT«^ «t ■mwmil TaipH* tpi k
9^fU9 mmn émlJÊvhntnni h Pbhy», frrirfw,
(ihftiABU «MMv SH iMahottx ftfwrf B ; FAo*
Iric4» «ft dfaatKM ; r ^Bi— ^in f»<ts à —gdwr;
|«ul^'«« la KtmM» & tmàn^ parfiMt rnHTi d*i
WHB miW OTIMS SK nSlHK ^mCSHi* ^^HB ^
DB ït?WEH.— 25 A^TUL 1847.
51
chaque matin la presse ; vi^îlà ce que tout lô monde
peut voir !
Que n'est-il donné de pouvoir observer les pro-
grès du SocïaUsmo da'nâ les espnts, l'élan qui pousse
de toutes parts vers une régéuénition sociale? En
proecrivant les as30ciationa> le Gonvernement a
désorganisé ses a(lyoi*6airi>s, luais ils sont plus dan-
gereux agissant dans l'ombro et gaue^ qu'il puisée
ooostater leur inâuence. La question Sociale pré-
occupe cbacim aujourdliui ; les livres d'histoire
s'en inspirent; leajournuux la traitent chaque joxir,
les Tomana la portent dans les boudoirs, lea salona
la voient surgir avec efiroi dans les conversations.
Voyez comme on dévore Ica hiatoires de la Révolu-
tion, Toycz le succès de Louis Clanc, de Lamartine,
deMiclidct! On Studio dans la cliute do la féo-
dalité militaire, les i^ymptùmes de la cliuto do la
féodalité financièi-c.
Et pendant ce temps les Mîniatres achètent des
coUoctious do fossiles ; puis il» nomjucnt une com-
misâîon générale des clieniins de fi^r, aupétioire au
Conseil des Ponts et C'bausaées dont Tindépendance
gêoRÎt parfois le Gouvemomeiit. La Cbambrc,
réunie depuis iwi^t «loj-i, a voté la réduction mo-
mentanée des droits sur les céréales, l'Adresse au
roi, et rejeté la très modeste proposition do Sf.
Buvergier de Hauraune. Aujourd'hui, elle laisw
au Gouvernement la faculté de rembourser por
dixièmes le cautionnement dos compagnies de ohe-
mina de fer. Prime d' agiotage pour les banquiers ! .
52
lOV&SAX. D CN tXJMBATTANT
Aussi nul intérêt n^GlIemeut sérieux ne «'attache
plua aux travuux des Cbombres, ni mix actes du
GouTemement; le peuple regarde \-er» ravenir,
tout eu lisant l'histoire de la Bérolutiuii Pran-
çaÛG ! . . . .
ciL.U'rntE II.
22 DÊCEMSOi: \M1.— Situation Jet Partis.
J'ai toutes sortes de li^ca nouvelles à vous
donnor, mou ami. On prétend que l'irritation
produite par les banquets réfonni^s e&aîe le
ministère. H serwit question d'ôter à l'opposition
djTLiwtîque la popidorité dont elle s'affuble en
prodiguant les mots de réformes et de progrès.
Que diraient, en e£Fet, les tribun-s si violenta dans
leurs discours, mais eî modustes dans leurs pre-
tentionB, le jour où M. Guizot présenterait, à sea
conservateurs disciplinés par M. Ihichâtel, une
xéductiou des taxes sxir les lettres et de l'impôt sur
le 8cl, l'adjonction de la deuxième liste du jury à
la liste électorale, et l'exclusion de quelques fonc-
tionnaires do la Chambre ? On ajoute à ce» réformes
le projet do loi sur renseignement. On prépare
mie loi sur le régime hypothécaire. Fuis on montre
la diplomatie française chassant du cabiaot de
Madrid les ministres dévoués à la politique an-
glaise, et arrachant le cœur d'Isabelle uux influences
progressistes. On se vnute des progrès accomplis
en Italie; on se hâte d'ajouter qu'on encourage
A
1>K FÉVRIER. — 22 nÉCEMllBE 1847.
53
lee soUTereins à ne pas sp laisser entraîner par
! l'exaltation des peuples au point do mcittrc en
ditngcr la paix et les traités de 1815 ; on sv féli-
cite d'avoir consolidé l'ordre, la reine et le« Cuhnil
i Lisbonne, eaas qu'il en oit coûté que les astu-
cieuses propositions nn cabinet nnglnis do faire
intervenir l'Espagne seule. Et le aj'stème, L'crawmt
Ibes ennemis, triomphe des taquineries de l'opposi-
tion, et raille lea frais d'éloquence et d'cnthouaîafîmc
inutilement dépensés daus le^ bnnquets réfarmistes !
Voilà, dit-on, le programme du ministère. S'il
le suit an peu hardiment, IVClt. Dufaure, Billault,
Dupin, Kraile de Girardin, Thiers, voire même Léon
de Mallevillo et Duver^er de Haumime, seront
Wcn attrapés, forcés qu'ils seront ou d'être inconsé-
quents et de se jeter dans une opposition plus
décidée pour pouvoir attaquer le ministère, ou de
soutenir de leurs votes ces hommes dont ils désirent,
dit-on, prendre les places, ces hommes, leurs
cnnomia peraonnch !
JjB. Gauche de MM. Odilon Barrot, Pages (de
r.'Vriège), Ci-émîeux, Lherbette, ne peut, eUe, se
montrer satisfaite de ce progratome, qui ne ramone-
rait le sjrstème qu'à la politique do Casimir Périer.
T*a Gauche veut uuo modification plus complète do
k loi électorale, un remanimcut du budget, do
l'administration, do l'arméo ; une loi sur la res-
ponsabilité ministérielle, et une politique plu»
décidée à l'extérieui'. Après tout, ce serait un
cabinet Dupont ^dc l'Eure) ou LoSîttc que nous
nVVSXL tfVS aXMMXOAST
I
ilflniMWiMiil ces moBeon ; osiâset bien ^riférïfale
en to^ QidniBiTe, îl eat -nmî, aaà ÎMnffimit
poiir réaoodre les problèmes posés an sîièole
TnpôMé, U Familk., ifcat.
Mais t r uu Tac M n oQ i m pvti, qndqa'Q
c^iabk de riaoaSn «es praUdraes ? Mûlé, Thiers,
G«iaot^ Odîlûo BaxTOt, i des degrés dÏTwi, repré-
sentent le système siiîtî depuis 1830. Us n'ont su
et ne anmàent rien Téaoodre. Le Ifatiouai e% les
radicaux de U «oalitioii, des Bastilles, et des Ban-
quets, sauraient diriger one administration avec
des Tues d'amëlioratiûct, de probité minntîease, de
responsabilité, plus démocratiqae peut-«tre que lit
gauche ; ils ne poomieot, ils le savent bien,
présider à une rénoratùm de l'état snciaL L'union
momarcliiqac et ses loyaux rorsHstes, un mom^it
surpris et entraînés par M. de Gcnoudc, laiearait
tous les jonrs percer leur aigreur, leurs ranconea, et
leur iguoranoe. Us soutiennent les Jésuites, non
pour le principe de la liberté, mais parce qu'Os
sont nltramontaïns. Us défendent le duc de Mo-
dène et le sanguinaire Ferdinand de iN^aples,
admirent le réformateur Charles-Albert, exhatttmt
le Saint- Père à s'arrêter, et blessent à tout mtMnent
le sentiment d'égalité qui caractérise la France, en
exaltant maladroitement la noblesse, et en palliant,
avec j4us de maladresse encore, les fautes de la Res-
tauration, hardiment reniées par M. deGenoude.
Quant à la Ré/orme, à »on parti j^us socialiste,
plus radical que l'ancien parti répnblicain désor-
\
OB FÉVRIER. — 22 DÉCraiBRE ISlT*.
55
mais transformé, sou action est grande. Bons doutr-;
mais il est permis d'attendre, pour les juger, dw
les avoir vus à l'œuvre, ces £h de la tcrriUu mon-
tagne! Le talent incontostablo do Mil. Arago,
Ledm-HolUii, et Louis Blauc illustre ce |»arti, sans
loi acquérir ono confiance qu'ébranlent parfois
one polémique inutilement violeutQ ot le défaut de
développement de leur système sociaL
Quant à M. de Genoudo, esprit logique, con-
Bdcncieox, émdit, il voit très bien qu'imc réformo
religieaee doit accompagner, inspirer les réformes
sociales et politiques demandées. Mais il est seul;
Bca doctrines ne trouvent que trop \)en d'écho par-
mi les Catholiques et les Légitimistes. . . . Ceux qui
croient à sa bonne foi craignent do le voir repous-
sé par ses amis triomphiints> comme jadis ÏL de
Châteanbriand.
Aucun des partis ne présente i la France lesga-
mntics qu'elle demande, avant de se décider à un
effort suprême pour reprendre sa marche. Aucun ï
Poxirtant les événements ec pressent, les peuples
se lèvent, les questions s'accumulent. Il fout ré-
pondre à l'Humatiité, qui demande à la France le
mot d'ordre ou de signal. Il le faut. I>es réformes
ne suftisent plus, des changements de minialèrc ou
de d^oiastie sont inutiles à l'Europe ; les améliora-
tions no remédieront à quelques maus qu'en créant
à l'inetttnt de nouvelles misères. Ainsi la libre
concurrence a détruit les monopoles du moyen-âge,
pour y substituer les souilranccs du Prolétariat!
fie
JOirRNAl. n'CTK CDMIUTrAXT
En 1R32, im Bépaté mtègr», (•) dons, bien
foulant, nllait qnitter Paris, désespéré de aou im-
paisaanco pour le bion. o&BTé des tendances dm
cûDâerratcurs, tremblant pour le fragile édifice de
1330, et mécontent de tous les bomiu«e, d« tous les
puiis qoi cherchaient ou à lo modifier ou à le
changer.
— Mais n'y s-t-il pltu d'e^nmce ? lui demftn-
âait-oo.
— Kh ! ""J*"**. IX n'est ni on changement de
ministère, ni m» Révolution qu'il ncn» fkat ; c'est
une RteÊKteATION BHOAUI TOtT E3mÈBE.
Ob mot résnmc la situation. Bt eonine, pour
rigteinr b soeiéié, Q faut nn prisâpe, ui dogmo
religteox ; cocome nul hoM c, nulle secte, nnl
parti plae^ «i évidence ne représente un principe
gttn jnl* mùa naa ooterie, nae îoidgae. oa on sys-
tèn* oclwif, «<pjtaw Ib cAOte MBâwme jeté par
IjUBAltùke: * Un principe, e< pas de parier'
aUPÎTRE in.
3i Jjutnu la*».— 4ftwiiCi Aie.
Sfefift k CSumAb*
SaMim! LBsdn
\m plu awbhirtw
ywl q — MM daa al
D^Mtéa
tfitte par
Mit mis à jour
o4 «"«ak coaainmiae la
»E PÉITIIEB. — 25 JANVIER 184S.
67
probit« admiiùstratÎTe de ?ir. Duchâtel, et l'orgueil-
leuse auRtorité An M. Guizot. H s'agiaBnit de
l'afiùire Prtîk, et de la distribution des indemnités
anx inondés de la Ijoire.
Le 20 Janvier, M. Hébert présente nn projet do
loi contre le frafic des emplois publics, et M. Dnpin
retire lu proposition qui a éveillé Finiti&tive tnitùs-
tériclle, tout on promottant do réclamer une péna-
lité plua sévère contre lo stellïonat.
Puis M. Fouid a h» un rapport impartial et cir-
con8tanoi(5 sur la réélection do M. Rîchond dos
Brus. Cet hoiiorabte médecin. Député du Puy,
nommé lospoi^teur doa Eaux Thermales de Kéris,
a été snomia à la réclcotion ; il a obtenu, le 23
Octobre, 431 voix contre l(îi>. Ija protestation de
49 électeurs s'appuiesordîvers points, mais surtout
Rur la répartition faite par le Préfet, des fouda
destinés par la Chambre et par des milliers de
Bousoripteurs, à Bocourir les vlutimes de l'inonda-
tion de la Loire. Ces fonds auraient jiai/é le bon
vouloir (les électeurs minisiériels, les homme* de
Vadminittration ne se seraient pas oubliés, tin mairf-
aurait obtaiu sept à huit mille ft-anc^. M. Chopia
d'Amouyille, le Préfet, a refuaé au Conacil Géné-
ral de fournir les états de répartition. M. Tuja,
Conseiller de Préfcctnrr, a donné sa dcnuBsion, en
déclarant ne pas 'V'ouloir porter la solidarité des
aoteedo l'admiiuatration ; le Conseil Général de la
Haute Loire, malgré le Préfet, a demandé compte
de la distribution dea aecoura ; il a été prouvé que
M
JOCRNM. D'trS COMBATTAST
ds riollM propriétaires, des électours, ont reçu loar
piti-t dot tooours, qiu! \o Tt^fct s'est mandata à
lui<m&mo, don sommes montant à quinze ou S(tiz«
millo (Vonci, ut qu'il a mandaté à ses dctuL Sous-
Vrétbts due sommes plus consiâérablea encore.
tVpottdant, l'auumuoo ayaut été domiée par le
GoaTornomoat quo toutes ces sommes, eu appo-
NiUQo di^U.mruiV>« de leur de-^ioation, avaient payé
rorKanÏMiUuii d'ateliers do travail, la reconstruc-
tiua dM pont*, etc. et oes faiia a'étant d'ailleurs
puMia qnolqiMM mois araut T^kctiott, le n^iporteur
ftofon à k oh>abn do T«lider i'âactioQ : M. Bu-
VWRX 4s F«i7 dwMmdft à le PnSfefc a it antonsé
(W U> yiixàatin i repartir, ainsi qu'il l'a fiût, les
AHKb naùft à n di^aaiîgB. ^ Gteûn Gridaixte
«"Wife r4Aift A «M cinaJiiMik «t X. BvMax de Piuy
^IkUiliM^cwwnMft t«»leP>«<Bk adiaabéiattx
«mAmkmÎW ; «a a Aâîvri 4k i
«4 ««« «h» « 4«i4 ^ tt ff«nier » » Jmlkt
Dt ÏÉVRIER. — 25 JANVIER 1848.
59
Thermales ? Est-îl vroi qu'il ait écrit à un médcdn
inspecteur pour lui domander aa démission ?" Au
milîoii dos trépiguoments du centre, M. Kidiond
œ lëvA, hésite et se raœicd sans répondre. — " Je ne
conçois rien à ce silence de M. Richond," s'<k^^e
M. Lh^liette; et la parolo BOiioro et retentlesante
do M. f>. Barrot e'élèvc contre cette administra-
tion, qui transformo en corruption an acte do
charité patriotique! La {^^auehc tout entière de-
mande la production des documents, l'imprcsaion
de l'état de répartition, M. Duchàtel s'y refuse,
couvre do sa rusponsahilité la responsabilité du
Préfet, affirme que les fonds reiuia è. l'administra-
tion on a do rielioB propriétaires ont 6té dépensés
au profit dos pauvres, et demanda qu'on ne s'arrôte
pas à 008 banales accunations de- corruption et de
vénalité. M. 0. Barrot lit alors le procès verbal
des détibérations du Conseil général ; et M. Gtar-
nior Pages, au milieu d'un tumulte croissant, cite
des faita accablants ; M. Cbappuis, gendre d'un
électeur influent, a reçu 960 francs. Ses propriétés
sont pourtant situées à 200 mètres au-dea.%us du ni-
veau de l'inondation. Trois riches propriétaire* ont
reçu 2,800 fr. pourtme perte de 400. Le Cbntuu :
"Aux voii ! aux voix î " — M. Hicuosd des
Bm'S : " M. Gory Floréal dont vous vouez de parler
comme ajiint été acheté pour mon élection, a fâgoA
la protestation dirigée contre moi!" — M. Garnïer
Pages : " Cela n'eet pas vrai, je tiens cette pro-
testation, ce nom ne s'y trouve
^ jùvvaiKL d'cx COUBATTAST
dM cm. (les îaterpoUations qui ec croUent, les deuj:
1>/|>ut4tA «xominant fa, ou plutôt Its protostations
(oiir il y en a deux), et il. Richond dea Bnu
atlimiQ de iiou\-pau quo M. Grory, qu'on accuse
d'nvoir Aivi rarrorapu, a sîj>7ié la protestation. Au
nùlii*u d'un tumutto impossible à décrire, la mix
do M . Uamior IhiffÈs fait retentir ces paroles. "Hj
M doux Mewieurs Gory, l'un a wçn rargcOt, l'autre
« {NntaMA. " Aùm crtU- a/iiirv eonuhtmc^ par U
mm^Hêm a* lermim» f»r un mmh^ff, et M. Bi-
tttuttd 4m Bras est pnrUm ^ Dépoté.
A« eMttMnOBBMni d» W «émce nnVBntr. M.
RMwiâteBrtt * iliiiilf hywJe «>r tepto-
t<4ft w<M :— - II. (àunw Pk^" <Ët-iL ** est libn
^ Mnnt <è* vn «Mit* «mm» ^ vier FiLintan ;
^fiik^lft tiiMMV nyii m nfcsHk fa* w nom ■■
■M«ill |M «» Mn «
ns FêVRIBB. 25 J.iMVIKR 1848.
H. CSwgaray veut uno manifestation de la Cliaiubre,
Km. Odilon Barrot engage lu Chambre à m f.(mten-
^tr du biàrae infligé par le Président, et M. de la
3toclieju«iuoleùi s'écrie: — "J£n voulant Ibrcer nu
Pde U08 collègues à 80 rétracter, on envenime le
*^ débat) et ce n't»it plus dans cette enceinte qu'il
•' peut se Eenniuei"." La Séance reste suHfiendue,
■Kt l'agitation Be calme difficilcmcntj bien que 11.
Bauzet déclare l'incident vidé.*
H. O. Banot> avec cette pompe de langage dont
«ait rehausser lt-6 accusations qu'il porte, inter-
îlle alors M. Guizot sur l'affaire Petit. Ce M.
?etlt désirait une plaoc de rcœveur. Son cousin,
I. lîerlin de A'aux, Pair de Frtince, propriétaire
du Journal des Débats, le conduit à M. Génie,
Secrétaire du Cabinet de M. Guizot : — " On a be-
"soin," lui dit JI. Génie, "d'une place de référt-u-
" daire à la Cour des Comptes ; achetez uno démîs-
"aion, et voua aurez votre recette." — "Mais quel
" rapport entre cea dtjux emplois ?. ..." — " Que
m* voua importe ? Adrcssez-voua à M achetez sa
V* démission, et vous serez nommé." Muni de lettres
KU recommen dation, M. Petit ackrtc\a démission, la
dépose entre les muins de M. Génie. . . . Mois la
détnisaioa avait été déjà vendue à un autre, et M..
Petit 8e trouve fort heureux de rentrer dans se»
* Ijb bruit K ciuru, et il a. été démenti, qœ M. Richtinrl
avait mvoyé un ciirtel h M. Gui'iiicr-l'agès. Le MtmiieMT an-
nioDce que MM. Loiabit, t'nmât, LiAdâres et Lf)%ieUc ont
obtmu a«4 duux honor&hles advcruticus tine déclariaioa A«no>
rai/e pout louii deux.
G2 JOURNAI. d'uv oombaixabt
fiMids. . . . Plus tard, H. G^énie demande de noor
veau à IL Petit d'acheter nue démÎBHian. de réfé-
rendaire. Divenes pn^positions sont Eûtes, les
exigmoes deTÎeimeiit plus élevées ; il. Génie met
en n^port IL P^t avec d'antres sdUicîteazs,
qui réanisseait lems efforts et knr argeait. ...
OefMkdant " des hnôts aa. eonzent à sa lioiit&"
LelGiùscredes flnaiioes nie le £itt à la Otamlse,
e4 poQT quHl ne ntaaqne pas â sa panJe, ostains
jvtllidtcnrs, déjà fonctwamàie^ se vêtirent de
r«3MciaùoiL n ne frOait pas qm'm emplo;pé
<4>Unt d» 1 anaccBent ■nyenMort finanoeB. M.
Peou M. Alna pasteat ank; ccwifarits par U.
Cï<«Mv >k«i4à«WKUiUdèBi9EÙa delLBa&ah,
uKtTWOUtmt peaisHn viaciav de 6,000 fr. YdHi
W Ëàt& L'ùveipeZbiMn dt 3L <X Bamt portait
$w U f*nM^»tàes d» ^L ûsôks & ees Sût», dont
W pK«iTV» «*l dTatUesis pasi^ «■& ses tcox, et il
«kaàkaMk»- M mv mucwacw «ccwûtnM. mtWÊtaola^
^Ctt» jtxxjftf onà Ta yL ûx£jcfi asss de dédain
t-f ^ aM|c«s^ <«.-SLT?f î& jrtiTià«- ùxs ^H x^iétait :
" JV <<« i tîttML'^ «X s^fiï À£ apastn^ihes
MAwawtie» ^w «j^ {«fiàTcamif à^^ et hs plus
MKCS ^>4k\vtùr$ An^ao^iùnti: i îft Cbasmore. !1L
l.v^£X»,<4 * vvniit .À-iCWC aoK ÙKi^obi repccaent»-
s&y'iii. ^odÀ» u i"» ?*t iùjTîc atm. isàix aa deŒos
DB Ffi\*RnîR. — 25 JANVIER 1848.
63
des accusations précisoa de comiptioa articulôu»
contre lui. L'orjïucU de cet homme a vainement
[nssemblé leji débris d'une intègre réputation et
' sa réponse haineuse, arrogante n'a rien jutitifîé.
Il a menacé de rejeter sur aes adversaires, comme
il l'avait fait à la Chambre des Pairs, la solidarité
tic ces abus ; il a ni6 les faits énoncée, il s'ost réjoui
de la suaccptibilité du paya, et il s'est en6u écrié :
— " Co qui se passe devant voua dépasse les limites
ordinaii'os delà justice ot de la vérité. . . .Le parti
conservateur se trjihii-ait lui-même s'il désertait la
cause de la moralité publique. . . .Les hommea qu'il
honore do sa confiance ont ou i rccncillir un héri-
tage mêlé, bien mêlé. Nous travaillons à l'épurer.
' Si le parti coneorvateiu' n'a pas la coa£auco que
c'est là ce que nous faisons, qu'il nous renverse,
qu'il s'adresse à des hommea qui répondent mieux
à sa peusée, car m pensée doit être d'épurer, de
I moraliser. Mais il a celte confiance. Qu'il se sou-
vienne dimc que l'auvre est à peine commeneée,
que noua avons besoin de toute notre force. 8i le
moindre affaîbliesement lîevait noua venir de lui»
nous ne délibérerions pas un seul instant pour nous
retirer."
Ia réplique de M. O. Barrot ne s'est pas fait
attendre. — "Après avoir exposé les faits, il me
paraît impossible," dit-il, "de sjortir de cotte alWr-
zuLtive ; ou de les nier, on de les flétrir, ou d'en
accepter la responsabilité écrasante. Vous voua
retranchez dana votre orgueil : cela est commode.
64 JorESLU. B'rx oomsattaxt
e^ est-Q digne î* Toos mettez -votre majonté i
de CToe^les éfseares. H y & dans votie oonfianoe
en elle qœlqne ehoee d'insoSoit. Oasad Tau
Tenez d'appcmca- une lo qoi est ime «xaidanniatifMi
de rOÊ actes, aai termes de laqnefle îtn*y *f— nn
triboml &a ^nnde qui ne tous "-|— *^* le titre de
oonqilioe ou d'aoïxiar prùubnl, et qne Tom dittiii &
TOOc majamé : Tosex pour auà. H j a dans eette
«ooâuKie quelque c^ose dlztsolenl. Gh làcn ! que
TvCze maiontè tok ponr tobs P H. de PcTOBBont
eaùe dedi^aidzcJLGnai^^afinaaalqnetans
las :îGiàssM^ depÙK 1S3». «f «fad de 3L Ftey,
se «ni lendas eciapaihlK àt «es aib^ Jkjvès d'inn-
tsKas fcoi*raeKàaB&, 3 s'èaie «■ia:—-'' L'étalage de
Ions «tt j:ruï^ wMs ea laxâsC <w 3 y a longCEH^
qne TOBsaanei fat otàsv ra|ifGBatàaa àTQiaus.
iNn* cùiq HÙna^ JeoèoEnà taas ëonle la lanile
& 3I.T)àeis. ~ Fï9pè u tï^ 3L Tb^a se
l^T* akes <t donae à «c^ panÀï» le âsecâ le plus
fboMl: — ''Le â^DOL:^'^ ôîi-a^ '^qa'^cx honnête
ha— If wù à xKcaisK&àiaeicrr' Litôêfaas s'ègaie
Mvfeinraxs^bjxià^evàet&cie.iiESeiDLHâiert,
Xh^Mk, «« ^ JWraoBiMKL Maàf X. Doûkr xâa-
Wlk^weSva: — "^K 2ie»a«h pK àf s^rar à des
IJmfaÙW «Kï XVOliK irar A i ^wriimMr JUKS à IL le
IbdùtK^ « j|.'£&t£ar^ «Kunàe^ <3%é «i a e ffi ana t "
Idi «Nttonf M. G^àaK xàx^ «bmc*-. IL LÀahet te
i»KiptiM^ » bt «w î«<E=w À 3L Bflàx. de Vnu,
DB pft\'nrett. — 25 j.unriEB IMB.
R5
car il ne put la fairti par écrit.' J'ai va.
s'écrie M. Lherbette, sur lo tht^àtre le Tabtufk
drKeijoion; je riens de voir, à cette tribime, l«
Taxtuve vk Probité '".... Au milieu dos cris,
àm exclamations, M. Darblay, un cenaervatimr,
pTOpw* un voto de blâme, et 225 voix du centre
le nejettent. Il ne a'eat trouvé que 140 Dépntéi
qui aient eu l'ftudacfl de se déclarer affligés ot mé-
contents ! TIq certain nombre de oonuervatèura se
sont abstenus.
Ainsi s'est terminé le prolog;ae de la grandft
dÎHluâoil de l'Adresse. Trois séances ont été
oomacrées, dopuia, à la discussion de cette Adrestv.
Attaqué par MM. Bei-viOw, Darblay, resmoiisseaux
de GÎM^, trois couservatcui's, le Ministère a ganlé
le silence. M. Dncoa lui a lancé quelques flèches
acérées, quï ont dÔ blesser plusieurs des hcoiorubles
prisonniers qu'il a su faire ÎL l'opposition, et parmi
lesquels on compte MM. de Golberj', Laurence,
F. lléal, le Marquis de Dalmatie, Janvier, et "S!,
ïïauzct, qui uvaît reçu autrefois la présidence d'un
banquet du centre gaucho, avant-goût des honneurs
phiB significatifs dont il cat aujourd'hui en posees-
aûm.
Les paroles de MM. Gauthier do Rumilly, L«-
fort-Gonsolin, E. de CJirardîti sur l'agriculture et
le commerce, et de M, Jules de LiiKteyrie sur les
finances, n'ont pu émouvoir une Chambre inatten-
tive. Ijbs nouvelles de rinsiirT«':^'tifin de la Sicila
lépondaicnt la terreur dans lu Cent» ; ot c'ent à
JOCXJLU, peu ÇamMtTT±XT
par le p^j^ akn qa'il eik
,ikpniité,àw
noMOnoè
ItBin T^ritfn. QaKitaiix
k pB^ les il<ihi|.Bi>. n
CD crtiK-
iMç±a d'amesceb
...&iiéaaié,ls
RCDÔlUes
dr BHvalît^,
wdiKnt
UMqw, pu- les
qm pMVcsncttt, rocgB&isfttaoB BOCMUff ne
d'au pu ; et S De se réreîQe de n
qa'aiL farnit des wxmm i l'mériBar, oa ai
leUaitir les krangoes des «ladqBM
tdbom qm oaent «nègre azboRr le dnpeea. des
pflDC^BB I
Pana entend mamtenïr Lx DBort de KËrînoH.
Le oonùté da 12cbi« aRoadnaraMiit âédore qao 1*
Banquet ajoozué aoia Uea après U discnsâon d*
fAdreve.
Heneuzs ka aiîùtn», teepectàlakt!
CHAPÎTKE IV.
25 JumEK IM8_— 2ïwi««w« <« ntf« d^f TjUretêf.
I«peBplem*A(ne: Oia«*ux. boob pcjou notr» cluiaf ,
Lee paragraphes de TÂdre^e, reUli& aux fi-
nances, ont rté TÎToneiit discutas \ muis Ift majo-
rité Tote «aos TQoloîr rkn entendre. MM.
I
I
I
TUi«n, M
PB rÉVBlBR. — 26 JXNVltlK 1848.
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LÎ8, Orémicux, ont pressa d'arguments et
de chISrcs MM. Duob&tel, Dumoa et Muret (d»
Bord). Un déficit croipsant; l'i^piiieemeTit des capi-
taux détournés de l'industrie financière pour 9ul>.
venir aux travaux estmordinaireH ; les dépenses
inatiles, le gospillag'o, et les coDGUSBÎonâ ; ocnt
milUûii* engloutis chaque année en Algérie s&n»
riea coustitaer de durable ; la buTcaucratie épuî-
aant dfs ressource» inespérées, e'opposant à la
réduction des impôts do consommation, et dépen-
sant toujours plus ; le Gouvomement forcé da
contracter d'onérenx emprunta, subissant la loi des
banquiers, et ne pouvant combler le déficit malgré
l'augmentation des recettes : voilà cette position
financière où nos ministres habiles aperçoivent nn
équilibre possible 1 — " Cet équilibre," a dit plai-
samment M. Deslougi-ais, " me semble un tour d»
force gymnastique. Tombcra-t-îl, no tombera-t-il
pas? Voilà la question qu'on s'adresse, voilà ce
qu'on appelle vn budget «j équilibre ! " M. E. d»
Girardin propose de changer de système de comp-
tabilité : tout inscrire au budget, discuter, voter tout
waemblc, et supprimer les budgete extraordinaires,
qui entraînent à des dépenses bors de proportion
avec les recettes, voilà son système ; on ne ferait
alors do travaux extraordinaires qu'avec l'oxcâ-
dant des recettes sur les. dépenses ordinaires. .. .
M. Qamier-Pagès a, par deux fois, rappelé bu minis'
tère un grave sujet d'înquétude : il s'agit des deux
cent niillioiLS de La caisse d'épargne, qu'un moment
DB FÏhTHBR. 27 JANVIBR 1848.
en
TOLS daoa la classe qui gouverne m'inqaiète cL
m'effraie. Ce qiin j'y vois peut s'exprimer Ȕ 'un
mot : les mœurt! publiques *'jf altèrent ! " L'orateur
examine la démoralisation politique, la substitu-
tion des intérdtfi privés aux «sntimenta génénux,
la tili^pm des <j;ouvertiants causé par Ll corruption,
qui avilit ju&(|u'aiUL plus grands fuutitiunnairt»:, et
il termine par ces inutiles avertissements : — " Ne
|«entez-vons pas le vp-nt des Révolutions P En
presence de la dégradation des mœurs publiques,
eBfc*c« que vous avez un lendemain ? Est-ce que
V0U8 savez oit eu sera la France dans un an, six mois,
lin jour? Tout ce que vous savez, c'est que la
lempète est à l'horizon. , . . Vous dormez sur un
volcan, le danger est réel. Conjurez-le, il est
(emp?, attaquez le mal dans le mal lui-même ; pour
l)ieu, changez l'esprit du gouvernement, il vous
conduit aux abîmes." Un conservateur endurci,
ïf. Devienne, riposte alore aux piquantes Balllien
de M. Ducoa, en lardant ses ouU^^es passés à
i'OjiposiLioa; puis il dit ù la Oaucbe: "Vous accuses
'le poUToir de k, démoralisation politique ; pour-
-" tant, c'est vous qui rcdigez l'ordre du jour de
'' l'opinioa publique. C'est l'Opposition qui a
tontes les sympathies, parce que le pouvoir c'rst
*' le maître, et le maîtrej c'est l'ennemi. Est-ce
''qoo par hasard on ne lit pas vos livres, tob jour.
" naux ? Si les mœurs sont corrompues, c'est vous
*' qui en Êtes coupables." M. Devienne, avec un
vif, mordant, spirituel, passe alora en revue
70
JOUBRAI. D'UK COMBATTAKT
les alliée de la Gauche, les ennemis de U religion^
les détracteurs de la propriété, les romancîei»
de l'histoire, les apologistes de la ConTention, lu»
utopistes de l'égalité Interrompu par M. Léoa
de Malleville : — " Hé ! mon Dieu, tout la mond»
Mit que les Saint-Simomens sont ministériela." M.
I>evieano atteste la droiture, la pureté des mceur»,
fait rélogo do la loi électorale qui l'a fait nommer
Député, do la majorité qui vote avec lui, accuse
roppowtioa d'ovoir voulu intimider la Cliambre,
ot proto&te que les Bornes ne bougeront pas. I
M. Billaull reprend et dévelopjje, nvec son talent
ordinaire, la thèse de M. De Tocqueville. Il siguale
le fardeau des exigencefl électorales, et lit cett«
lettre, adressée à un Député tnip bienveiLliint : i
— "£spa'ez}'os iolHeitaiiom ; il faut primire eo»!
*' t^mps pour des demandes d« ce {^eiiit. Quand pou* •
,**n'aurrz piturien à demander pour toi électeurs, ii»
*^ feront bien prêt (Fêire iiiffrvtN." M. Billault rap- i
poUc tous les faits de corruplion dévoilés depuis un '
an, Ifsdénégntioiia ministérielles démenties par lea
faits, l'aflaii-e Petit, et il termine ainsi ; — " Si voua
"aviez de IcMiguea années devant vuub, je pourrai»
" TOUS comprendre. Mais il peut naître telle cir* !
"constance, où la main qui a porté le fardeau do»
" affaires publiques, cesserait de le soutenir. Pour-
"riez-voua faire face am circoBstances? Oseriex-
"vouB faire appel à la Garde Nationale ?
"Membres de la majorité, vous dites, en parlant do»
*'iiiiiuatrea, sur une question de moralité : nous n*
DE rfnuEn.— 28 jantieb 1848.
71
" pouvons les renverser, cela compromettrait la si-
"Uiation! but une queation ëtmtigère, cela com-
"promettraît la paix du monde ! sur une question
"intérieure, cola poueserait à la réforme. Soit,
** gardcz-Ieal Maïa prenoz bien garde de ne pouvoir
"ni gouverner ni eontcnir un Gouvernement. Sur
••"une question do moralité, en présoaco d'évcaitua-
" litéa prochaines, notre devoir était de vous donner
'*im avis. A vous maintenant d'aviser !.,.."
CHAPITRE VI.
28 Janvier 1848. — Aigres Blbatt parîementairet.
En réponse à M. Janvier, MM. F. De Lostcyric
«t Léon de Malîeville harcèlent le Miuiatère, et ce
dernier orateur sV-crie : — "La pontîte suprême do
" parti Conservateur s'est trouvé mêlé à d'indignes
*' tripotages. Vous niez ? Est-ce que vous ponve»
"nier les lettres qui ont passé sous vos yeux?
''Allez, vous avez beau vous déclarer satisfaite,
**lo pays TOUS estime assez pour ne pas tous
"croire?"
Le Ministère ne pouvait plus reculer ; M. Hébert
a pria la parole. Il s'oat plaint hautement de toutes
eca ftccujiafiona, la plupart vieillies :— " On a traiU'
"formé" dit-il, ■' le Mininire de la Justice en prai
" Jnge Â'Instrîtetion. (Pat /ait de nombreuses en-
'^qnitea, et j'ose croire que personne m récusera nu
"parole (PAonnéte homme et de Meifjîxfrat, . . ."
M. E. DE GiBABDiN : — " Je demande îaparoU."
(Exclamation}.
JOTTXKAL D'mr OOMBjLTTAKT
M. HâBKKT : — " Je répèt« que peraonne ne dou-
" tera de ma parole d'honnête komme Peut-être
" y a-t-îl q^uclqu'im qui croit avoir à se plaindra
" dfi l'accomplissement de mes devoïra de Magistrat,
" malgré les sûductious et les menaces. . , , Je vais
" vous dire ce qui s'est paijst- ... , "
T^a Chambre a compris alors qu'un achat per-
soQjtiel allait s'engager. E\le a lait sileace, craî-
giiant de perdre un mot de tx duel scaadaleus
entre le froid et arrogant ministre et son haineux
adversaire. M. Hiîbert, interrompant son discour»,
rappelle les deux procès intentée par lui d la Presse
et au Commerce, alors que ces journaux essayaient
une nouvelle oombinuison àv publicité que las tri-
buiiBux déclarèrent néci\?^t4?r doux gérants et deux
cautionnements, comme constituant deux journaux
séparés. Il s'agissait de publier un supplément
auquel on pîit s'abonner sëpar^ment, — " Sur ces
"eutreiaites," dit le ministre do la Justice, "g'agi-
" tait, dans les bur^ux de la Chambre, la disoua-
" sion de l'Adresse, Le même membre qui vient
" de demander la parole, me donna aa voix, et je
" fua appelé à rhonneur de passer la soirée choK
' lui. ... Je fis cependant mon devoir. La Frtaat
" £ut condamnée . . . . " Pois M. Hébert continue 4
■e disculper du roprocho de partialité élové par H.
ït. de Slultevillâ au Eujut des afiaires Lccomto,
Bénier, Warnory, de Jussica et Petit. H répri-
mande les violences de l'opposition, et lui conseilla
plus de modération. " Ces attaques, ces violeacos
*
4
3>E FÉ^IIIEB. 28 JAIfVIEE 1848.
\
I
retomberaiit sur elle, ei elle s'cntendm «lire :
" Subis la loi qtie tu as faite ! "
Ia voix tremblante de colère : — *' L'antre jour,"
dit M. De Girardin, " on tous parlait du Tartufe
" do religion, du Tartufe do probîttf . H y a uuasi
•• lo Tûrtufe de juAtice !" Le President, au milieu
<ïe8 cris « l'ordre, enjoint à l'orateur de s'expliquer,
©t l'orateur répond: — "Jo qualifie ainsi ceux qui
"traitent de calomnie des faits qu'ils savent f^tre
" rée/«, ceux qui, aous uuo fausse raideur, cacheut
•• une fauBBO impartialité." TTn violent débat s'^ta-
"blit entre le Président:., l'oral^ur, rappelé ù l'ordre,
et le Centre. M. E. de Girardin aunonco qu'il va
raconter dos faite, et la Chambre redevient silen-
-r.ieiwe. Il commence par repousser les insinuations
du Minîjitrt', le détic de citer des menaces, se moquo
des tentatives de séduction que M. Hébert a eru
apercevoir dans une invitation, et sa retournant
vers lo Ministre : — " Voua avez," lui dit-il, *'pour-
" suivi la Prv^se &. outrance, et vous avez laissé
" paraître un outre journal sans cautionnement ! "
M. Hébert : — " Ce n'est pas exact."
M. E. DE Gihardin : — "Vous l'avez poursuivi,
"sur ma dénonciation dix fois répétée! Et cette
*' rigidité envers un jouraiil, voua la dépouillez
"pour d'autres. I« Siècle fait depuis un an ee que
•' la P«?se voulait taire, et vous n'osez poursuivre."
M. IFfiBEiiT : — " Cda n'est pm vrai."
M. E. DE GiRAKDiN : — " M. le Garde-des-Sceflui,
' avec cetrto urbanité qui le oaractêrise, me dit : —
74
GOMBATTAST
" Oa n'est pas vrai. — Je réponds : Cela est Trai ; le
" Sièek Mul coûte 48 fraoca ; avec lo Musée JÀtié-
" raire, il en coûte 60. Cela c*t clair et nett
" Mais paetion» A d'uutros faits. J'avais dit qu'on
" avait voulu acheter 1,200,000 francs un projet do
"loi. ]iO Oouvornemont a traité cola d'încptic.
" Vuulpx-vciufl savoir les noms d&t inaUree de poate ?
"(LoCfïutre; 'Auîtvoixl aux voix!') Ce eont
"MM. Dailly, David, Faucher et Dnclos ; le projet a
" ^t^ pané dans le Cabîaot do M*. Joox. (Le Centre:
" Aux vuix ! aux voix I) Et si je prouvais que M-
" lo Clardc-des- Sceaux a eu connai^ance des faits
" relatif* au troisième Th^Atru Lyrique. Le notaire
"qui achetait pour ctt th^tre le Cirque Oljm-
." piqu9 était oblige, pour avoir Targent nécessaiie»
■" d« T«ndra «a cluirgi>. Il pr^aents son suoceeaeur
" A la Chanof^lerie. On fit \ta objectiona lea plna
•* firaree. M, le Garde^ee-Sceaux ne voulait pa« de
** aueeesseur, lonquo ..... un fonctionnaire alla À la
*' Chanceileri*) et fit si bien qui? le suoceaseur de
" M. Moriu ftit nommé. 31. Il^Urt dit n'avoir
" rien au ; je no lui dirai pas : C* n'est pas viui,
" BMM : Oe ft'ost pas rtgoaz«aaeincnt exact." U.
Hébert <««aM de se diaonlpH' ; affirme qu'il n'était
pa« encore Uiwslre lorsqve ces £ùtB se mni pacséi.
M. de Oirardin reprend U puole, et, malgré 1m
«iMtMn du Omœ» pairicDt à faire ntrir*!— c«
' tl y a pluàeaas ta^mgùam povr din :
" 11 oorrompi;" Û nV «tta^*«Mpoardiie: "H
."—"J atteste' éaBomn que H. U&ieti
I
I
DE FÉVRIER. — 29 JAKVIBB 1848.
'•^tftit Ministre lorsque M. Logcndra tmcc^da à
"M. Morial"
Vous voycs, mon ami, où dcsccDiI la représenta-
tion QatJOQale. Oa no discut*: pua t'arganisation
intérieure de l'état, les rapports dvts Communes et
du pouvoir central, le contrAle dea finances publi-
ques, r^dufitttion morale de la nation. Non, on
discute la probité, la loyauté ptraonmUe de noi
gouTemanta, et, des réputations jusqu'à ce jour
intactes, il reste à peine le souvenir I En vain H.
Dufaurc a voulu faire reprendre à la dùicussiou sa
portée politique. Les passions qui agitaient la
CbftTfibre la rendaient iouttentive ; on attendait
impatiemment le moment de voter. L'amende-
ment de M. Billault, qui blâmait les /tmenteK exemple*
donnés au pays par les hommes du pouvoir, a été re-
jeta. M. do Lamartine a demandé la romiso de la
diftcnssion nu lendemain. Le Centre exigeait qu'il
parlit de suite pour ue pas pe.nire un mofiient ....
Après vïng;t minuti>H de clameurs et de tumulte, !•
Président lève la séance.
CHAPITRE ^^I.
M Janvier \M&.—J)ùcourg heiUgurux A; M. de
Ijamarlirte «ur la Naitonalilè Ilaliettne.
lies abords du palais Bourbon étaient assiégés
de curieux, malgré le dégel et la pluie. Lu» tri-
bunes étaient combles longtemps avant l'ouvertur»
de la séance. liCS étrangers, les dames, les proviu-
76
JOURNAL D'UN COMBATU^tT
ciaus BO disputaient les places, et la Chambre elle-
mémc était plus nombrcuso encore que les jours
pr6cMont«.
M. du Lamartine a prononcé, d'une voix faible
d'abord, à peine iicrccpliblo, un diacours où son
magique talent se fait sentir, sans dnute, main qui
a néanmoins déçu l'espérance populuiro. L'uuteur
des GifonUiits, parlant de Vltaiie et du Pape ! On
attendait quoique chose de grand et de nouveau
peiit-(M.Te. M. de Tmmartinc a voulu parier & la
l^llmuibrc, se restreindre au possible, et son discours
< causé une véritable déception. Pourtant il a fait
preuve de tact en ne prodiguant pas sm palpitantes
apoistropbo^, en refouliint nea aspi ration», en repliant
tes ailes à cette tribune des élus du cens. Les
hartuigues du tribun électrLscnt le forum; elles
seraient au-de^us do ces iiiti-lligeiicea bourg^eoïses
qui déduif^ncut autant l'idéal que Pavcnir, et h
discours de M. de Lamartine, poiu- être plua positif,
pluH actuel que ses discours de Mftcon, (m) n'eu
éclipse pas moîn» ceux de la plupart de« orateurs.
Oaerai-je l'analyatT, le dénaturer ? C'est à regret
quo je m'y résigne.
II raconte d'abord les mouvements do 1820
réfrénés par les baïonnettes autrichiennes, Pavi-
neraent de Pie IX, les e>ipéraiiceN qui l'ont salué.
Mais il ne peut partager ses espérances. — " Si du
" combat," dit-il, " était sorti un homme, le dra-
" peau de l'Italie fédérale d'une main, le dmpeao
" du progrès dans l'autre; s'il avait héroïquement
n
■h
M)
£1]
i
DE PÉVRIKR.— 29 JJiNVIRH 1848. 77
" rallié autour àe lui toutes les forces ponr rappeler
" l'Italie à l'indépendauce, le monde à la forreoF
"que mérite la causo de la liberté «t do IV-inaiitû-
"pation ; cet homme, phénomène de l'hiatoirc, eût
"soulevé dos Byropotbies unanimes pour la sainte
"canse do la liberi-é. Il ne l'a pas osé, et tous
" tr/ez concouru à lui ôter ce t'uurage. Il s'est
"contenta d'être un Pape gueUe et d'extirper
" qtwlqucs-nns des abus de son g;ouveniement. Et
" pourtant, sorti du conclave en prononçant le mot
" de liberté, que les échos du Capitolo avaient ai
" longtemps oublié, le Pontife fiit întronwé par les
*• bras do tout un peuple. L'Italie treasaillit !....'*
' L'orateur exaniine la politique do la Franco
Radicale: elle devrait rallier les mécontrats du
monde entier, se mettre à la t^to de cette colunne
inccndjairo et prendre la responsabilité du aang
qa'coi eût fait répondre en Italie et dans toute
tEnrope. Constitutiouucllp, la Franco pouvait
enotmrager les Ttalicnrt X s'unir, promettre de les
protéger, et attendre Ica circonstances. Bétrograde,
La France s'alliait à se» ennemis naturels pour op-
primer ses amis, ses alliés. " Telle a été votre con-
duite, et clic mérite toute notre indignation } "
Ici se place une analyse pressante, accoblantp,
des dépêches ministérielles, où " le Gouvernement
** de la France, de la Révolution, de la frstentité,
"et de riudéj}cndance dans le monde, caractérisa
" de chÎTnériq^io ot dangereuse cotte régénération d«
" l'Italie, dont elle a û souvcnit reusuvelé depvit
78
rointNAL D UN COUBATTAÏTr
" trente ans le témoignage et le martyro ! '* Ls
BoBtaunLtîon avait otfert son appui aux Italifms,
•'ils voulaient remplacer la Constitution démocra-
tique de Cadix pur la Charte de Louis XVIII, et le
Oouvorncnicnt de Juillet abandonne le Pape, etJ
traite do perturbateurs les chefs de l'aristocratie
et les prédicateurs de l'indépendance. Eévolo-
tionnaires I ce Toscan qui vante le gonvcmcmcnt
du Gmnd-Duc Léopold^ cet Archevêque de Milan,
vieillard de quatre-vingts tns, qui prouste en chaire
contro les imiTTnTUtn des ntoUitos antrichiens, ca
Comte Borromco, poocâsonr do 000,000 livrea da
rante, et qui affrunte les vengeaitces de VAquiU _
OrifbjpM, an point de d jpo6er publiquement r<aân M
dft la Toison d'Or, («uillê du sang de se« compa*
triotes. Vous les caloomiei pour les abandonner.
L'orateur £ùt la coaitotsie i K. Guii»t da la
craire ou fwd d'un Hb^ralisme sinoère, respectant
lesid^etiwlmotmignaBtpaa. — "0*0^ vient dons
qu'il abaiMkuw TlteB^ qu'il mefiace la Suiase f
U •• prat douter que la nationalité italienne ne aoit
vivante ; la née ilalîi^M De a'ert fM Bâmgée «Tw
tmofi^Ktaaauni Vapoigawd^kaflaMlHdeTe&iatv
ha «D^itanaîas «ba S ^ pârfber g n'eat 4l«tni aocu
sMveiùr> nrane wpJiawiiî k hagew est tonjosi
pore, n salBt ^veir ra am job cette iBagnîfiq»
Italie fffÊT SNitîr «<«(■ denàère pwlsa ù oo qni aa-
towii 1Na«a 4» la aatat» et 4e IlieM ^'«aaa
1
pcitl
Ak!
DB MÎTRIER. — 29 JANVIER 1848.
79
poissanoo des nationaliti*», alliez-vous i ntolic, &
h SaiHse, et tous ne craiadrvz rien des avakuches
da Nord. Rpspectpz les traités signéa par la Pro-
rîdenco et iiitiliéa par la nation ! Votre allianc*
trec les puiiisajices du Nonl date des mariages espa-
gnols ; maJB rappelez-veus la chute du Dirpctoiro !
Ne mentez pas à votre origine, no rcniea pas vos
principes ou tous êtes perdus !
" D vous a fallu dire en Suisse que le Sonder-
bund était national, et la Diète révolutionnaire.
Id France e»t devenue gibeline à Home, autri-
chienne à Turin, russe à Vareevie. La France,
mentant À acs affections, a plaqua Bon oreille ù la
porto des Cabinets étrangers ! J'ai dû jirémonir
]a Chambre, le pays et l'Italie contre Totre poli-
tique ! . , . .Quant à l'indépendance de l'Italie, je la
vote avec le cœur et lea mains de la Fiance. Espé-
ïes!, crieraî-jo aux Italiens quî veulent réaliser Is
fédération du Midi contre le despotisme du Nord,
Ksp^rez ! Sous le Gouvemoraont de la France, il j
a la France qui salue avec l'ivresse d'une sainte
joie le drapeau de la rég-énérction italienne !" (n)
M. Guizot a répondu sans oacr avouer hautement
ID politique rétrograde, mais sans éviternéanmoius
ocs déclarations impopulaïrea qui blessent, irritent
et scandalisent toujours dans sa boucte les sympa-
thies nationales. Ainsi, il s'est plu à répéter am
éloges à la modéraiion de l'Autriche, à la bonne
valante de Mcttcrnich ; et, comme la Gauche se cou-
tonaït «Lcore, pour mieui la braver, il aâectait d«
80 xotTRNjU, »'inf oouBATTAirr
Tenter lea traités de 1815, base de Pordre européen
ci que la J'Vanct a acceplés. — " Dites que vous lee
avez skWs," s'écrie M. Thiers. M. Gxiizot a malu-
t«rtu ses paroles, taucé vertement la politique révo» ■
lutioimoiro de ÛI. de Lamartine, taxé d'ignorance
profonde et d'impudence qualifiée, toute peaaée do
changer le Siata quo, et déclare qu'il ne craignait
rien pour la politique du Juste* Milieu, ni dudâdans>
ni du dehors ?
M. Mauguin, jadis orateur, n'a pu se faire
écouter. . . ,
CllAPITIlE VIII.
SI JufTi'Ba 1848. — Discours de M. Tkien attr I»
Qaastioa Jiatieime.
M. Camot a établi que l'Italie déchirée par Ica
traitas de 1815, assoryie militairoinout par l' Au-
triche, veut resgaiair sa nationalité av.^st tout.
U n'y a qu'un parti, c'est le parti de l'indépeD-
dance. Les questions philosophiques, politiques,
écwtomiques eeront discutées plus tard. Avant
tout, les Italiens veulent avoir leur Patrie ; et Ici
aouflrances qu'ils endurent légitiment cruellement-
lour impatience !
Aprcfl MM. D'Haussouville et Deamousseaux
de Givré, M. Thiera a pris la parole. Lucide, mo-
déré, sobre de phraséologie, noorri do fait'9, son
diacoura est, comme toujours, un exposé rapide et
complot de la question ! JQ montra l'Italie exi-
DE PfiVBIBB. — 1 rtVIOBR 1848.
81
géant les institutions les plos modéra ot uéao-
ïnoins taxée de rndicole, do rcpubUcomo, par notre
«iiplomatie. 11 montre les traités de 1815 euX'
xuémeG, que oous sabiseoiis, ca les détestant, ga-
kï^nti&sant l'indépendance de Parme et de Modène,
et cependant les garniaons autrichiennes occupent
le« fortereseea do ces deux états. Il montre l'An-
gleterre encourageant l'Italie, accaparant les sjtu-
jiathies nationales, et remplaçant la France dans le
cœur de cette nation, notre dernière alliée en 181 5 1
M&lgTt^ l'habileté, le talent de M. Thiers, on
■ eent des réticences à tout moment dana son discours.
Il Teut être Ministre, et il craint de s'engager, il
craint surtout de déplaire à. la Diplomatie, de bles-
_^ fier les cours et M. de Mettemich.
f Sans ayoir les mêmes motifs, mais pour ne pas
comproraettrc son directeur^ M. Odilon liarrot n'a
■ pas su colorer et préciser ses paroles de sympathie
pour rit&lic, et M. Guizot a eu peu de pciue à
persuader au pays ot à la Chambre que les systèmes
|K>litiquca du Contre et de In Gaucho différaient
peu dans leurs résultats. — Le cinquième para-
graphe est adopté.
CHAPITUE K.
1 FÉTMER 1848. — Jffairea da la Sume.
La séance est remplie par les discours peu écou*
tés de MM. C. Perrîer, Malgaignc ot Mahul. Il
s'agit de la Suisse. M. Thiersdoit prendre la parole
sur cette question encore. Cela veut dire que noua
82
at tfVS OOMnATTJSST
aurons dos aperçus vifs, claire et ^-ulgaires sur les
dissensions politiques et religieuses de ootte /or-
teresse du radicalisnte.
Il n'y a rien de nouveau ni de puissant dans
cotte Chambre ; les Ddputt^a le eontent, ot leurs
paroles comme leurs aotca manquent de franclusc
et de hardiusso. A rostériour, à l'intérioxir, il s'agit
de régénérer la société, et ils ne sauraient faire
autre chose que s'efforcer de rendru durable l'édi-
fice du présent, l'étayor, le rebadigconmr.
CUAI'ITItE X.
9 FÉTBiER 1848. — Discussion dit droit de réunion. —
Discourt de MM. Mibert, Ledru-HoUin et Odiioa
£arrot.
Les séances de la Chambre nous ont donné,
cette semaine, l'image affaiblie de* séances les
•p\m orageuses de la Convention. La violence doa
Sentiments éclatait au Falais-Bourbon malgré la I
modération contrainte du langage, et la passion
agitait à la triliime des orntours dont lo respect dû
à des collègues réprimait difficilement l'ardente
indignation. Autrefois les adversaires s'envoyaient
à l'échafand; par bonheur, nous vivons dans un ■
temps où l'oppression sanguinaire est repoussé«. ^
Réjauiasons-noiis de ce que les partis se conteut«nt
d'échanger dos outrages ot des insultée, au lieu do
mettre hors la loi leurs ennemis ou de déporter il
Sinnamary Ils aveugles promoteurs des banquet»
DE FÉVEJBB.— 9 FÉVRIER 1848.
83
I
réformistes. Le droit de réunion, supprimé par
le bou plaiintr du Ministère, qui s'autorise de Tin-
terprctatioa Bophistique d'une loi de police ; plus
de ceut Députvs cuudanint.^3 par \m discours de la
oouroDDO et des doux CliaiubreH ; le parti conser-
Tttteur 8c serrant derrière MM. Gruizot et Duchâtel,
et refusant même la promeaso éloignée dos réformes^
voilà où nous en aomniea aujourd'hui. Domain
De quoi domain acra-t-il fait ? Q.ue d'autres se le
demandent ; pour moi, je reprends mou rôlo de
narrateur.
M. BoÎésoI, Député du douzième arrondissement,
repousse avac dédain l'injuro faite à la \-iUe do
Paris par lo gonvemcment, et proteste qu'il n'au-
rait pas accepté La présidence du bnuquet de son
arroodissomcnt, s'il n'eût été bien convaincu do
l'esprit pacifique et légal de cotte réunion. H y
a un certain courage à M. lîoiàsel, homme très
modéré, à so porter ainsi solidaire d'une réunion à
laquelle doivent assister Ica radicaux les plus com-
promettants, et dont plusieurs, calomniateurs, sans
doute, aocuEaicut M. Boie»el de refuser la préaïdcnce.
depuis qu'il savait. .. . Mais, quoi qu'il en soit,
M. lioissel a compris et accompli son devoir ; il a
senti qu'il fallait oublier toute disHenBÎon en face
de ceux qui se décliiraient les ennûmis du droit de
réunion, et il a noblement i-eTendiqué les droits de
tous, et ceirs do sea commettants en imrliculier.
Les énergiques apostrophes de M. Borrot avaient
ému lo mimâtère ; le plus acerbe, lo plus irritant
M
jomxAL irtnr cojcbattast
des ministres a, poncUnt deux heures, insulté l'op-
poâitioD, déni^ ks droits primordians:. épouTsnté
les âmes tïm i<^<*« des bcanes eo enTeniniAnt les doc-
tnnes et les discoun do la Gauche ; pais, redisant
BUS &pTC3 doctrinairca las anathèmee jet& à la cor-
ruption par les orateurs de« banqueta, il a galvanisé
les honcs du Centre, éperdus au contact des dieux
LoTK du ministère : la Peur et la Colère. — " Rap*
" pelez-vous/' criait-il aus Conservateurs, " ces
" haiangues, propres à provoquer les désordres et
** les révtdatbns. On a élevé tribune sur tribune
" pour trainer aus pieds de ces tribones la majorité
"de cette Ctambre, autjorité igouie fi rfpuf,
•• disaient les tribuns, majorité accusée de concus-
" «ion, de prévarication I On y a traîné la monar-
** chie, on a prédit sa mine, on Ta menacée de son
" renversement. A Béthune, on disait que le peuple
" n'avaic pas donné sa déinisaon, qu'il pouvait
" revenir sur la place publique (une voix : " Conti-
" naex, on rreri«idra"),el qu'il peut encore porter
" la main sot la couroiuie et la jeter aus flota de
*• Cherbourg. A DiJMi, c'est un appel à toutes les
" cbsses, aux artistes, aux artisans. (Intemiptioa :
" 'iSi! bien! après!') J'en passe eî des mefl-
'* leurs. M. O. Barrot prétend qu'il s'agit ici d'un
" de ces droits primordiaux qu'cm ne peut niex' ; je
" me défie de ces droits prétendus primordiaux
"qu'on ne tivuve écrits dans aucune loi. (Au
" milieu de l'agitation, M. Ledra-RoUin demande
** la parole). Les drtùts fondam^itaax sont tons
DE FÊVRIEn. — 9 PÊVSIEÏ 1848.
85
" rcoonnus et consooréa par la charte, et la cliarte
" est muette snr le droit de réunion. (Une voix :
" * Lo droit de respirer y est-il?') Il y a plus : la
"constitution de 1791 avait reconnu le droit de
" s'assembler ; et siï mois pins tard la Constituante
*' faisait une loi poar interdire les eociétés popu-
" laires."
M. Chambolle ; — " Il s'agissait de sociétés, non
*' de réunions."
M. Ef.BBRT : — " Les réuoiona étaient le berceau
" (ÎCB Bociétéa."
M. 0. B.1BR0T : — "On n'avait pas, en 1791, la
"loi contre lea a,«soeiation8 dont voua êtes armé."
M- IléMKitr : — " Lors de la discussion de cette loi
" contre les asaocîattona, deux orateurs s'écrièrent :
" * Votre loi est injuste, noua ne nouB y somnet-
" trons p«3, nous juroos d'y désobéir.' L'un est
" aujourd'hui l'air de France, l'autre est oncoro
*• Député ; et ni l'un ni l'autre, nous le croyons, n'a
" exécuté eft menace. J'espère qu'il en eera de
■" même du défi porté par MM. Duvorper do Han-
" ranne et Léon de MaUcvillc, Entre la parole et
" l'action il y a lo conseil. La Loi doit être appU-
" quée, elle le sera. Nous avons toléré oee manî-
■" festationa jusqu'ici ; elles deviennent dangercoflos,
" nous les prohibons ; maia nous regretf^rionB qu'on
" vit dans cet acte une provocation à l'émeute.
" Kous refusons ce secours ! '*
Après un diaoours peu écouté de M. Fcuillade-
Cliaurin, qui adjure la majorité de ne pas se com-
Se
JOUBNAL D^CS COMBATTAMT
promettre par dea démarches poSBÎoiméea et vio-
lentes, M. Lodra-Rollin s'empare do la tribune na
milieu de l'agitation de la Cîiambre. Le Contre
fl'apprôtc à oouvrii de ses clameurs, s'il y a lieu,
l'apologio de la Convention. M. Sauzet guettait
les paroles du tiibua radical ponr le rappeler à
l'ordre, la Oaitcko semblait craindre un appel au
peuple, une menace à la société. M. Ledra-IlollÎD
calme, pressant, sobre d'argnments et de phrases, a
broyé la juriaprudence du Himstro de la Justice,
démontré la légalité des banquets, et réclamé har-
diment, maU Bans violence, les droits non inscrits
dans les lois Lumaiuea. Il eet des droits naturelsT
qu'un teste formel i>eut seul soumettre è. des res-
trictions. — " Nul texte qui interdise ou limite le
*' droit de réunion, maîa an teste fonu6l qui l'ati-
" torise- Lisez la déclaration des droits de 1791.
" Ce texte, nullo loi ne l'a, depuis, abrogé. Il n'est
" question de ce droit m dana !a Charte de 1814,
" ni dana celle de 1830 ; donc, ce droit n'exiatepoa,
" dit lo Ministre de la Justice. Yoïci ma réponse :
" Les droits de la nation Jrançaisc ne sont pas rep-
" pelé» dans la Charte do 1830 : c»t-CG qu'il»
'* n'existent pas ? Oh I vous me faites la partie
" trop belle. Vous vous souvenez tous comment elle
" s été faite votre Charte I ^Longue et bruyante
" exclamation). Mon langage eet toujours cuusti-
** tutionnol il la tribune. J'ai prêté serment à la
*' Charte et je la respecte. fParleïi ! Parlez '.)
*' Ëeportex-voufi à la délibàration : voua y trouverez
DE F£vni£iL — 9 FÉnuER 1848.
87
" plusieurs articles de la Charte de 1814, axnc
*' catto seule mention : suppurié. Kotro Charte ne
" pr<iscnte que dea lacunes ot des coupures. (M.
•* Sauzet se lève.) On a procédé par suppi^ession."
M. Sauzet : — " Telle qu'elle est vous devez la
" respecter."
M. de Larochejacq'uelein s'élance à La tribune et
remet à M. Ledru-RuUin un esempluire de la
Charte en lui indiquant le Préammule qm porte :
" La. Chai-te de 1SI4, telle qu'elle a été mneiidé*
"par nos délibérations.".... M. Ledru-EoUin
reprend : — " La Charte do 1830 n'est donc que la
" Charte de 1814 amendée. Or la charte ne parb
" pas du droit du réunion, et cela, ee conçoit ; elle
" étut de provenance étrangère et ne cherchait
" pa* son principe dans nos anciennes Conetitu-
" tiona. (La Chambre se retourne en riant vers
« MM. de Genoude et de Larochejacqueîein).
*' Mais le lendemain do 1880, M. Goizet déclarait
" que ce droit était une chose légale, désirable,
" Vous dite» que la loi de 1791, dirigée contre
" les associations, atteint les réunions. Vous
" oubliez donc que la première société populaire
" fut fondée le 15 Juillet 1789, le lendemain de la
" prise de la Bûatille ? Les sociétés étaient anté-
" TÎeures à k déclaration da droit de réunion
" Vous avez iuToqué la lui de 1790, je tous ai
" répondu que la Constitution do 1791 sanctionnait
" le droit de réunion. ^'ou3 avez invoqué la loi de
1791, je vous ai démontré qu'elle ne s'applique
88 JOUBNAL D'ÏTH COXBAXTAST
" pas aa droit de réanion. Vous m'arei ol^ecté le
" silence de la Charte, je tous aï mctatré une foule
<■ de droits încontestaUee et incontesté dont elle
" ne parie pas non pins. Poor sopinîmer un dnut
** il&ntaam<nn8iintexte,nneloî; ToosnepoaTez
"enmontrer! Vos prétentions sont pins exagérées
** que cdies de la Bestamatiai. Ba|qiele>-TOiis le
** banquet offert à Ia Farett^ œ Jaeobm, ee Boimet
** iiM^. Raj^telei-Tinis» M. Gviiot, le tianquet dn
** 90 "iSait anqnd tous avei assisté comme membre
** d» la société * Aide-toi. le del t'aidera.' Onya
** poité le toast an roi, et> deux mois phs tant, la
** nmratê s^embarquait à ClkKboiirg ! Quant i ces
** expressions d*aTeagks et d'ennemis, dks me
** tOMbttkt peu. Xai Tonbi lertndiqa» fezndce
** <f«n droit an iHNn de tons: Avant de le anqppri-
**ttH^réflê<bia8e!KlMn; sIlTanàtdnaBn^Tfné,
** J9 ne Tondrais p^ qne Tons «k tmm kx lu yc n -
« adUw J*ai looln dé&ndre fe dnràr lanbean
** à» nos K bott sa ! O n'aek pas mm qnMtJBw de
^ faiti ; c*«et «■» qwBtîim & droit. S totb Ton-
*^Imm ■ftnsofy er la £me des batafllana. wns
**M«tt ntùnrions. mnis poor en igp afc i "
Ici l'teHMifeiott d» plos «a pfas azdcane ^ la
CWaabc* ftite ^[pIosàMt. ke KBterpeBatHms se
«owftt. k t«mdh»<o«nelavocK4» ro ra te n rqni
wpvwd â>iNd0»Mkt>—''^Z$<fi» «K appefiecàosiB an
X. H«b«et pNftMte d'aboïd içttn. m» fera pas
«Mwbnt W Wftfhwiw» s'ùaitpb» ^'«a iffdfe la
DE FÉVRIEH. — 9 FÉVBIBB 1848.
80
liorace "lederaier lambeau de nos UbertéB," et
déclare encore qu'il ne reconnaît do droit que les
droits écrits dans la Constitution. H déclame vio-
lenunent contre les Constitutions abrogées et t«r-
mine en s" écriant : — " Ce que voua avez fait toub
" ne pouvez plua le faiic Toilà ce que noua
" voulons." Comme M. Hébert passait devant la
Gauche indignée, comme les criB *' C'est de la
** ccaitre-révolutîon, c'est une persécution," reten-
tissaient sur tous les bancs, une voix domine le
tumulte, la vois sonore do M. 0. Barrot : — *' Voua
" dépassez le Ministère Polignac !" A ce mot, le
Centre se lève et demande avoo fureur le rappel
à l'ordre ; la Gauche répond À ce défi en ae levant
et s'écriant : * Rappelez-nous donc tous à l'ordre ! '
H. Hébert repousse cetto insulte, l'injure la plus
grave, dit-il, par loa terribles souvcnira qu'elle
rappelle, cette injure que lui adresse un homme
qui devrait donner l'exemple de la modération et
do la réserve. — " Ces injuras me prouvent, e'écrie-
" t-il, que j'ai mis la main sur la plaie, et me
" raffermissent dans la lésolutiou inébranlable do
" faire cséoutcr la loi contre ceux qui l'enfrein-
" dront."
il. OniLON Barrot: — "J'écarte d'abord vos
" menaces, réminiscences du passé, arme dont on
" use quand on entre dans la voie où vous poussez
" le Parlement. Au lieu d'appeler ici la liberté de
" discussion, voua associez à vos rossontimcnta
" La Couronne et la majorité, ^'ot^e conduite
w
JOUWTAL D'tm OOMBATTAST
M «^ nno tache pour un pouvoir sanctionné par
" l'insuTrectlon des masses. Sliniatrcs do la
" Révolution do Juillet, voua violez un droit que
*' les Ministres de la Beet-auratiou ont respecté
" au moment où ils allaient être renversés avec
" la royauté. Voilà qm est un fait, un foit
** indélébile que je répète encore : voua ne resr
" pectoï paa oo qu'a respecté M. de Polignac/'
Jj& Contre, à peine contenu par le calme imposant
du chef do la QancHe, éclate alors en imprécations;
la Gaucho réplique aux insultes par de violentes
apostrophes. ftPt. Faiilet, £. De Girardin essaient
\*aincmcnt de se faire entendre à la tribune, et
M. Saoxet, accahié, désorienté, ne pouvant ni
contonir le tumulte, ni faire roprendi^i la dîscos-
àon, abandonne le fauteuil et dîspar< dans lu
couloirs.
CHAPITRE XL
10 FtTUBK 1848l— J&r«f de rammilim t DmiUf.
Jm MM. 4ê Q mtu i9 , JHaafw, Chàaot ei
XUên.
Ln •maBdaoMUts de M. de Lenefs et de OeoQoade
dinkilipés arec talent» mak pea écoutées ne «ont
pas ap|Kijr<éa. Le ■ii-vi«t* de M. de Genoude.
noun-i d'iutéranaxLtss et eazieoBefr c it e tin a s animé
ptt de tadîoaktt pcotestatMU pour les dnMsda
toiH, a w le gtaai tort d'toe intempecti^ Vem*.
|«itùi se BMBMçaHttC s'accotaient i une lutt«
DB FÉVRiBR. — 10 FÉVRIER 18!8.
91
I
I
I
déciâivo, les conseils du prêtre-député nopouToiont
leur convenir : — " Pour éviter les r<?Tûlutions, il
** faut/' dit-il, " rétablir la nation dans ses droit»,
" fguder Torganisation dans l'intérêt dits cloâscs
*' populaires per l'association. Retrempex-vous
** dans le peuple, il pt^ut «ncore aanver le monde.
*' n n'y a qu'un mot ixiur sortir do votre situation,
*' o'eat le droit national."
ÎL Darblay développe à son tour nn amende»
zaentquî atténue le blâme dirigé contre le» députée
de la Qauche. Son discours, écouté aveo Intérêt,
exprime nettement la réprobation des Conservateurs
honnâtes et modérés pour l'immobile corruption du
ministère. M. Cucliàtel a répondu par des ploi-
«ttnteriea fort piquantes au [wrte-drapeau de la
Boission oon&ervatrico ; M. Paillct défend avec trop
de lougtiear la légalité des banquets, démontrée la
Teille par M. Ledru-UolUn, et la Chambre s'apprête
à voter, lorsque M. 0. lînrrot déclare qu'il no peut
appuyer M. Darblay, ne reconnaissant pas à la niajo-
Até le droit de condamner même un seul membre
de la minorité. M. Blanqui aine fait un appel aux
sentiments de dignité des conservateurs ; les con-
jure de rayer ces deux mots funoBtes, dont l'impra-
doice sera révélée avant six mois, supplie la majo-
rité toute puissante, d'être généreuse. La tfancbe
se récrie aveo force : — " î^'oua ne voulons pas de cette
générosité." M. Blanqni rappelle les dernières pa-
roles de son père, membre de la Convention, et quï
son lit de mort l'adjurait de ne jamais conaontii
i
92 JOCHSAL D'fK OOHBATTATÎT
à la condamnation d'un Hcpréscntant Ap. la nation.
M. Dumont réplique, en accusant la Gauche de
provoquer iino K^rolution politique pour amener
une RéTolution sociale. Commences sous l'invoca-
tion do 89, les banquets se eont terminés, dit-il,
sous l'invocation de 93 I
M, 0. Barrot> avec louto I*^nergîo à'xm tribun,
accueu le Gouremement d'une politique à outrance.
" — Nous subissons lu majoriti^, mais à condition ■
" qu'elle nous respectera. Vous pesez sur les élec-
*' tions, et voua nous contestez le droit de réunir
" nos concito}'ens pour leur dénoncer Ira abua et
" les moyens d'y remédier. Si voua persistez, si
" votre majorité, se constituant nos juges, prétend
" nous frapper de ces appellations injurieuses,
" nous vous les renverrons ; nous vous dirons :
" C'est vous qui êtes les ennemis de nos instîtu-
" tiotts ; c'est vous qui êtes des aveugles ! "
Je ne sais si l'homme de Gand était troublé par
seâ remords ; mais, certes, M. Goizot parlait avec
égarement ! Sou émotion, ses angoisses alténùont
sa voix ot faisaient errer sa pensée dans des
plira$«â sans suite, oit ae distinguaient seulement
de$ menacc« et l'orgueil réactionnaire auji prises
arec les Bouvenira du professeur d'histoire. Il a
osé réclamer le droit de blâme par la majorité,
ajoutant que l'opposition au. pouvoir en userait
certainement.
M. 0. Bassot : — " Je roms garantis le ooo-
'* traire."
DE rÉvniEB. — 10 Ffi\-WER 1848.
93
M. GnzoT. — " Toutes les grandes armes sont
usoB. n y a ici une majorité qui, à ello le
!Bt, pourrait étouffer les discussions." A cca
imprudentes paroles, la Chambre se soulève, les
iuterpeJJtitions, les apostrophes tourbiliotuient uu-
lour du président du conseil ot sa hautaine inâexi-
bilité fiéchit 80U9 l'orage. 11 reprend: — "La
K " majorité eu a le pouvoir, mais elle ne le ferait
" pas. Toute arme est d'an dangereux emploi, il
I " ne faut pas en abuser. Je défends mes idées, ma
■ " politique, coiume je l'entoiide. C'est l'eseence
" du gouvernement représentatif."
M. Thiera défend lea droits de la minorité, et
W' s'iudigue do la menace do M. Oaizot : — " Mon droit
" est inscrit dans la Charte, aussi sacré que celui
*' de la royauté. Je n'accepte pas votre tolérance,
H" je n'accepte pas les pai'olcs du président du
" Conseil. La Charte m'a conféré un droit et
■' j'en UBO, ot la majorité ne peut me le retirer.
" Messieurs, voui déclarez qu'il y a dans cette
" Chambre des ennemis de nos institutions P C'est
■' une injustice, c'est surtout une dangereusa
** imprudence ! " M. de Larochejaoquelcin, le flétri
de 1844, supplie la Chambre do ne pas réitérer
une faute qui rebondît contre ses auteurs. . . .
A huit heures du soir, lo Président met aux
Toix ramendement de M. Darblay ; l'opposition en
masse s'abstient. L'amondemcut est rcjoté.
DB PÉVBIER. — 11 FÉVRIER 1848. 95
•' Depuis que le gouvernement a élargi la question
'* au point d'y faire disparaître une . de nos der-
" nieras libertés, est-il un seul de noua qui pense
" que le jeu de nos institutions soit concentré dans
** l'enceinte législatiTe ? Quand la royauté et les
*' deux chambres ont dît leur opinion d'un fait, le
■' dernier mot est-il ditP (Longues intermptionfl,
*' oui, oui, non, non.) En debora de ces pouvoirs,
*• au dessus (réclamations bruyantes) au dessous, si
" vous voulez, de tout ce mécanisme, il existe un
•* juge, un souverain arbitre, la Nation. (Explo-
" sion d'applaudissements et de dénégations.) Oui,
" en debors du faisceau des pouvoirs publics, aussi
*' bien à Rome autrefois qu'aux Etats-Unis au-
" jourd'hui, il y a la voix qui avertit et qui con-
" damne, la voix dont on ne méconnaît point
" impunément les avertissements et dont les mur-
" mures sont de graves symptômes. H y a la voix
" du peuple.
" Je n'ai pas assisté aux banquets ; mais j'en
" accepte glorieusement toutes les conséquences. Il
" y a eu une agitation (applaudissements au centre),
" ime agitation salutaire, et je m'en réjouis. J'avoue
" que nous avons eu plus de peine à modérer, à
"contenir (Au milieu du tumulte et des
" applaudissements du centre, on entend ces cris :
" ' Ab ! vous en convenez donc P ') nous avons eu
" plus de peine à en modérer, à en contenir le
" nombre qu'à l'augmenter. (Explosion de bravos
" à gauche. Silence au centre). Nous n'avons agi
9G
JOURNAL D UN COMnATTAIÎT
1
" ni en couapirateursj ni on factieux ; nous avons
" voulu avertir la nation de la distance de plus en
" plus grande qui sépare le gouvernement de son
" origine, do la Révolution do Juillet. Et tous
" coul&s, mettre la main de la polies eur la louche da
" pays."
La voix affaiblie de M. de Lamartine se perd
dans le bruit. Le président obtient difficilement lo
silence. — " Vous dîtea que nous avons excîtt! «ne
" agitation artificicUo. Ah. I Messieurs, elle ne vous
" alarmerait pas tant [ Lo pays a été très patient
" depuis dix-sept ans. H n'avait pas encore compris
" oombien votre système est déplotablB. Quand il
" a va cette mesquine oligarchie prendre la place
*' de la dmocratie do 1830 ; quand il a vu le
" scandalo s'implantei dans ce pays de l'honneur,
*' et les flots impurs de la corruption atteindre
"jusqu'aux Ministres; quand il a vu dans \m
" intérêt dynastique, compromettre la pais. Quand
" il a vu violer tous les principes révolutionnaireB,
" quand il a vu la France onaerréo dans une frun-
" tière de contre révolution en Europe, le paya
" s*est ému, il a parlé ! " (L'exaltation de la Gaucho
interrompt l'oratouf.) " H y a dea armes dange-
" reuses, disait M. Goizot ; pourquoi donc s'en
" servir ? Voua pouviez laisser à ce mouvement
" toute sa liberté, sauf â ea réprimer la licence.
" Vous pou\'ie2 présenter une loi. Non, vous avca
" préféré voua adresser à l'arbitraire, cette tamb
" qui se brisera daiLS vos main» ou se retournera
DE PfiMttBR. — 11 FÊTBIEE 1848.
97
I
" oontro vous-mômo tm jour. Je lu répète, vous
* voulez maître la main de la police sur les lèvres
* du. pay». Avez-vDiia bien rédéohi aux cousd-
' queucee de cet-ncte ? Je vais tous les dire : Je
' suppose qu'au défaut de législation (f^llc qu'on
*" nous oppose e«t dérisoire) une partie de la repré-
' seutatîoii se reiuse à subir votro censure, ii vous
' obéir. Vous pmposertz une wîutencc d'indignité.
■ Cest dans la logique, sinon dons vos intontioufi.
^ £b si ioB électeura voui renvoient ces Députéis,
' le passé noua dit ce que vous ferez. Vous renoa«
* relierez l'espolfiioTi du Manuel ; et certes il se
■ trouvera parmi nous autant de Manuels que do
* députés frappés par votre censure. En Angle-
* terre, dims une circon.sta7ice semblable, un oro-
* teur, Lord Walter Raleigh fut dénoncé par
** fiuckingham ; vûiis lavez ce qui advint à Buck-
** ingham — StrafFord dénonça Buckiugham, Vous
*' «mnaiaaez te sort de Stra&brd." {La vois de l'ora-
teur se perd au milieu du tumulte qui couvre la
fin de cette citation.) " Measieursj l'histoire de
■" notre Révolution est pleine aussi de ces terribles
" exempLc« de réactions succédant aux réactions,
" de victiroee entraînant d'autres victimeB ! Un
*' mot encore : Souvonez-vous du Jeu de Paume.
" (Violente intomiption). Le Jeu de Paume fut
" un lieu de réunion publique" , , . , Ijcs Clameurs
du Centre redoublent j les apostrophes et les cris
interrompent longtemps M. de Lamartine, qui
reprend avec nue fiévreuse énergie : — " Je répè-
" terai la parolo du Présîdont àa Conâeil : V»
" clameurs pouvoat couvrit" ma. toÏs, mais dlea ne
" m'empâcheront pas de dire ce que je crois être la
" vérité i. mon pays et à la Chambre. Dailleurs,
" c'est (wur dire cette parole que je suis monté à
" la tribuue ! Ijs Jeu de Paume iiit un. Uou do réu-
" nion fermé par des mînietrcs oppresseurBj et roti-
* vert par la représentation nationale."
Le reste de la séance ne présente plus qu'une
confiLaion de discours interrompus, d'exclamations
incohérentes, de récriminatioBs écliangées ontre
MM. Vitet, 0. Bitrrot, de Laslcyrie, de Larochc-
jacquelein, Crémieux. M. de Rémusat accnae la
politique Irréconcilîable dee Minifitres d'éToquer ■
une loi révolutionnaire aana eouci de l'avenir. M.
Lufaiiro s'écrie : — " Rondoz le Député respectable
" au Député," Enfin le préaident obtient avec peine
le oalme et le silence uéceaaairea pour voter. Une
première épreuve est déclarée douteuse. Le Centre
paraît consterné, La Gauche demande le BCrutïn
de division ot l'amendement conciliateur est rejeté
par 228 vois contre 185. On procède au vote du
paragraphe. L'Opposition s'abstient, à l'exception '
des Conser\'afeurs dissidents, et le paragraphe œt
voté par 223 voix contre 18.
MM. Dupont de l'Eure, Manuel, Berville, très
Gouffrants se sont fait porter à. la Chambre. Le»
deux derniers sont arrivés trop tard. De son côté,
le Ministère a fait venir deux Députés Vftlétudi*
ttnirea, MM. Qoary et Champanhet.
DK PÉmrER.— 15 FÉvnran 1818, 99
Le lendemain, la Chambre a rejeté l'amonde-
ment Sallandroiize demandaat au Ministère de
[a^indro l' initiative des réformes. M. Guizot a
reftisô obstinément de faire aucuno promesse.
Pagitation était au comble L'éloqoent Berrycr,
Sfts jjIus que MM. E. de Gîrsrdin, Blanqui, Darblay,
ïallandrouzc, ne peut obtenir lo ailence. M. Tîiicrs
kzuande iine réponse explicite. M. Ghiizot ne veut
»à8 la donner. 222 vois rofuBent la réforme à 1 89
posants. Enfin, l'Adrcsso est votée. L'Opp03Î-
se retire, et les Conservatoura se sont tus au
bro de 241. M. Sauzet a constamment voté
le ministère, L'Opposition, pour première
geance, a décidé qu'elle ne paraîtrait plus dans
(€3 salons. Sous la présidence de M. Barrot, la
jlauche a décidé qu'elle s'entendrait avec le comiti!
la douzième Arrondissement, pour résister légale*
ent et paci£quemeiit à l'arbitraire. . . .
CHAPITRE XIII.
i FÉVRiEK 1948. — Cimvûi d'an patriote. — Zea élw
^t$f tes ouvriers s'a^UenL — Bruit* d'insurrection ea
Italie.
Toici, mon cher Auguste (n) , des renseignements
ipubliobWs tels quels, maie dont tu poux tirer
a^ pour VEcMrmr.
Ijc* patriotes affluaient au convoi de Caussidière
père, l'un des employés de la Réforme. Us témoi-
gnaient leur sympathie pour l'alttiction du file de
100
JOVSSXL D'UN 009UU1X1XT
09 défcuscor du peuple, déjà si cnieUemeut éprouvé
par les persécutions que Itû aTuît aStù^es eoa d«-
voucnieat patriotique. La foule recnefllirt sm'W&it
le cortège osoorté, surrràllé, par U troope sooa Iw
armes. La Pdîoe se gtiasait dans les tuxgs. Une
fleur, signe de raooDnûaauioe, se distnbaait en
éfAkUlgeant nne parole» un geste^ poaz ne ptâ
naqwr d« donner la main i on ■onÂBnL
J'avmîs emprunte on unilonne de gaxde natioflftl
pmr «Toù le droù de suivre josqu'au cùnetiène
À, eoauH QB on était menacé, le pouToir, toi^GBn
iaqnet» toigoiin loiéMDlent de eea twnnignagea
poUka i{ûiiBlaiiantpaaadreBaé«, &âattt dispetscE
Ûa riMtiiliiMl dn firiiwMii ft^ewifir et de
nox qiB ToK «ut fnt^as. h'aéUtioa, qm
à^û «n WM a'aiagBaktait i rhagM déo oa T e rte
d'oa aalw^ùa^ W^ fair f wimÎw^ A chaqiie
et |Miil4Bi'i abaB de pavrair,
; )ida ^éelMir a» 4* 4éAar k yi ei u e-
^ ^inir— M ^miil ai l'M devait
k !»!■■ fliiiHeli — *QM«»oqiii
lH*«te^fe^«tiHaBeanà
4
DB i^ÉTïtnnt— 15 PÉVRTEH 1848.
101
force
" l'on envoie cfmixe eux U police et la
brutale."
Des jeunes gens, étudiants, ouTrlers, plusiours
evâtufi (le ruiiiforme de g;arclo national, se dcman-
aient comment coTrespondjre avec les chefs ?. . . .
Moi, connu de Louis Blano et des nïdactcurs do
Réarme, je fus chargé do transmettra à l'hia-
orien de Juillet cet hommage do confiance de la
wrt do eea jeunes gens.
Louis Blanc (o), comme tu penses, a'eet monti^
itisfèit do ces énergiquea dispositions de la
eunesse et du peuple.
' L'insurrection de Naples et de Sicile est très
sérieuse, et a, en Italie, plus de retentissement
3u*on ne le voudrait aux Tuileries. Je n'ai point
Snoore de détails : ce que je sais fort bien, c'est
^ue, à Turin, les portraits de M. Guizot aîiisâ que
exemplaires de aon discours du 28 Janvier
omier ont été brOlés en place publique, et que,
même temps, chacun lisait avec enthousiasme
discours prononcé le lendemain par M. de
iftmartine, discoura traduit par la OoMordùi, et
.blié en supplément par ce Journal.
102
JOimNAL D'UN OQÏtBATTAirr
CHAPITRE XIV.
16 FÉVRiEQ 184B. — L'ajitatioa augmenta. — Opinion
de Lamennais sur la réêutanee. — JKéieuation dieïnve
au soin de la réunion so/fiaïUtc. — Opinion de !Bierre
Leroux sur le vmuvcment et tmr ses suites poasihle». —
Philijppe Faure soutient te principe de Ta Tésîttanoe! et
range à son aeit la rêttniùn.
Tu 08 inquiet do Pierre et do Dosages, mon chra:
Auguste. l^Bsure la famille, je tes ai tus. . . .
Tu ne peux t'imaginer la fermentation âc» es-
prits. On s'inquiète, on murmiu^, on s'agito. Lo
I)ouToir rit et menace. Il médit* de s'opposer au
banquet du Douzième.
S'il le fait, il ea résultera do graves événements.
Plua de soixante députés doivent se rendre â ce
banquet'. Les pairs de la Gauehe, d'Althon Sbee,
da Boissy, do la Moskowa, et plusieurs autres se
proposent de se joindre à ces courageux députés ;
ils seront suivis des principaux ri'dacteurs des
journaux do l'opposition, delà jeunesse des écoles»
des ouvriers iutolliguuts ol palrîotes, de La légioo
du Douzième. . . .
Odilon Bari'ot aurait, dit-on, annoncé qu'il ne
voulait s'y rendre, lui et. son opposition dj-nastique,
qu'autant que Ledru-ItoUin s'abstiendrait d*y
paraUre. Iiedru, pour ne poîat faire manquer
cotte déuioustratiou, aurait coosenti à s'ubst^r:
— " Mais à une condition," aurait-il ajouté ; " toÏIâ
" la troisième fois, M. Odîïou Barrot, que vous me
I
BB PÉVntER. — 16 FÉVniBR 1848.
103
I
I
I
*' jou«z on pareil tour. Yoas abusez de mu con-
*' âescendoucv ; mois cette fois, tous marcherez,
"onje tous iàche par les jambes (rois mille itu^vitiiis
" jw cous /erent courir plu» tite que mut ne
" le eoudra."
J*ai été voir. Lameiuiais. " Si ce conflit," lai
ai-jc dit, " fait renoncer nos chefs à se réunir au
" Banquet électoral? " — " Alors, le droit de
" réunion vous sera enlevé, et avec celui-là tous
*' les autres. ... et il ne vous restera aucun moyen
" do réclamer, de conserver aticnn droit ! " —
" Mais si les députés, les chefs de l'opposition
" s'abstiennent tous, la jeunefise de toute condition
** ne peut-elle s'aasembler au lieu du banquet, cl
" protester en faveur du droit de réunion électo-
" raie?" — "On vous opposera la force armée. . . ."
" Que faire ? faut-il alors marcher au risque des
" événements ? "
Lamennais jeta un regard de tristesse sur sa
débile pui-soune, perdue dans sa vieille redingote
noire, et sar ses pauvres petits pieds frissonnants
dons ses pantoufles, appuyés aur les chenots : —
" Je ne puis vous donner de conseil, car je ne puis
*' marcber le premier." — '* Alors, j'interprète
*' Totre silence ; je penserai que vous marchez eu
" avant, et je vous suivrai comme mon chef ! "
Nous avons eu hier soir, je devrais dire cette
suit, une réunion. Je ne t'aurais pas voulu M,
parce que je saiâ trop bien quel parti tu aurais
conseillé d" adopter. Voici ce qui s'est passé :
104
lOttHNAL D'UN COS!BATr.\?tT
On s'était donné reodcz-vouB dans une maison
destinée à être démolie, et déjà abandonnée de»
locataires. Tu le rappelles nos Goiirs ; mais les
anciens centres de ces réunions étaient des palais
nupriîa de la grande chambre nue, délabrée, et ■
mal éclairée où nou3 étions tous rassemblés. Ou
ne rio voyait pas, mais on «changeait de \ivos inter-
pellations et la diacnssion s'animait. ■
— " Resterons-nou? spectiiteurs d« la lutte qui
" va s'cng^goi'?" demandait l'im. — " Mais," disait
im autre, " y anra-t-il une lutte ? tons les députés
*' s'abstiennent, ainsi que tous les hommes in-
" fluents." — "C'est à nous," répondais-je, "de ré-
" clamer au nom du droit attaqué. — " Ce serait"
dit H, , . ., "une émeute de la Bourgeoisie." —
— '■ Oui, mais si noue nous en mèlonsï il en sortira
" ime Révolution!"
Tu vois à quel ton on était monté. Kdouard H....
qui, depuis ton départ dirîf^ généralement les
travaux, însiato sur la nécessité de discuter à fond
CB point important, à sbtdîi- quelle conduite nous
dovouB tenir nous, eocialisteis religieux, dans la
circonstance. On se tait, on écoute ; H, . . . dé-
veloppe »ou opinion. II eut pour la non résistanco
abaoluc. (J'ai su depuis qu'il s'était entretenu
avant la séance avec une personne très connue
de toi, et que tn vas voir paraître tout-à-I' heure.)
Selon lui, c'est pour nous un principe do no point
nous mêler encore à la politique active ; il expose
tous les périls, toute» les chances funestes d'une
(
DE FÉVRIER. — 16 FÉVRIER 184S.
105
lutte inégale, à luquclle on n'est point prépaie ot
dont b succès, si douteux, n'amènera probable-
ment ancue réforme ealuttûro. Il tennîno à peu
près ainsi : — " Kniin, nous sommei une élito, nous
" portons on noua la foi de l'arenir ; nôua sommes
" le germe du PiDgrèa, devons-nous exposer, «nn-
" promettre tout cela ! "
— " Parlez pour vous," lui criai-jo, " moi je ne
■" me crois pas si précieux."
£t j'allais continuer; mais à l'autre bout de la
salle, un homme prend la parole, et dès les pre-
miers mots captive L'attention. Ëa voix grave et
accentuée ne m'était pos inconnue ; l'ensemble de
sa physionomie — je ne pouvais avec mca inauvaî»
yeux distingTiç-r ses traits — me rappfluit uu sou-
venir confus. 11 appuie l'opinion de l'abstention,
mais avec une force de logiqiie, une puissance, un©
facilité d'élocution qui nous impressionnent tous. Jo
n'aipaa 8téno,(iT!ïpliié8on discours; enToicipourtantla
substance:—" Saclioua, cliers amis, qui nous sommes
>'" et fw que nous voulons. Si nous étions, avant
■" tont, dos hommes politiques, nous n'aurions point
■ " & discuter ici ; notre rôle serait marqué d'avance
-" dans la résistance qui se prépare ; mais si nous
" sommes les hommes de l'idée, les serviteurs d'une
"doctrine, notre devoir est, aujourd'hui ce qu'il
" était hier; il oonaifite à enseigner, à propager ce
'* que nous croynns la vérité. Notre idée de soli-
" darité, la théorie d'organisation vraiment répu-
: '* .blicaine qui on découle est bien au fond dca évé-
106
JOCBNAL D'UK OOHBAITAST
I
' nemcnte actnels ; mais jo n'ai pas bosâin de Tons
' dire que ce ne sont pas nos principes qui fonb
' agir les hommes de l'opposition. Loin de là, s'ils
' poument noaa entendre ici, s'ils se dontaicnt qno
' dos Socialistes songent à. les suivre, cola suffirait
' oerCaiuemcnt pour les empêcher de marcher. £t
'dès à présent, pensez-vous que nous ne aoyiona
' pour rien dans les tergiTereatioiis de ces ambi- fl
'lieux? Agiter pour poosâcr leurs chefe au minîs-
' tèrc, pour faire toinb«r Guizot et Ducbâtel, cela ^
'leur irait, sans doute; mois si leur agitation dorait^^^
' émouvoir jusqu'au Peuple; si, comme on le diaait-^=
' tout-à-l' heure, leur émeute devait donner nais-
' saooe à une Révolution, ils seraient les premiers
' à se repentir, et à tout faire pour restaurer la
' monarchie avec le premier monarque venu. Ei
' le Gouvernomont lo sait bien ; il compte plua
' leurs craintes qno sur ses soldau et sur ses canons.
' Il rassemUe i grand bruit ses zaoyeuâ de défense ;
' mais tout bas il fait dire aux chefs de l'opposition :
' — ' Preuei garde ; la société est minée par les
' ' mauvaises doctrines ; $i tous êtes véritablemeot
' * amis de l'ordre, bioi loin de vou^ tourner contre
' ' le ministère, agissez avec lui, afin de délivrer la
' ' Ftanoe de« Socialistes.' — Vous voua indignia
'des hésitations d'Odilon Barrot et de ses amis,
' soTci persuadés qu'elles n'ont pas d'sntreâ motilb
' que ceux que je dis. Ceci d'ailleurs tous explique
' la conduite du pou^'oir. Pourquoi les poarsmtes
' contre Cabot ? Foarqut» les persécutions déjà
I
I
D8 FëVBIBK. — 16 FÉVB18R 1848.
107
" cutomencées contro nos amis P Pourquoi l'ordre
" avait- il été donné de noua arrêter à Limogea ai nous
•' nous rendions an banquet ? (p) On espérait uno ma-
** nifcetation hoâtilo, au lieu do la fèto religieuse qui a
" eu lieu, et l'on s'était pr<Spar<5, nous en avions reçu
," l'avis, à fair« dea arrestations en masse et un graud
"procès. M. Duchâtel n'avait-il pas dit: — 'II ost
"'temps à'ù.gir contre ces doctrines; autrement
■"• 'noua aurons bientôt douze millions de Commu-
"'nisteB.* — Croyez- vous, amis, que si la liour-
" geoisie était aussi bien renseignée à cet égard qne
" M. Duchàtel, un seul de se» chefs, un seul même
" de seB journalistes, fût-il riîpublioain commo on
" l'est au National, voulût marcher devant tous ?
" Non, n'imaginez pas cela. On agitera, on mettra
■" tout en train ; puis le moment venu, voua serez
" laîaséa seuls en face du danger. Nos amis seront
*' tués, massacré^ on ai anâtera des multitudes
" pour faire le procès-monstre dont on a besoin ;
" et, en apprenant les opinions des ûpcuaés, vos
" chefs do la vcillo seront les premiers à applaudir
*' au triomphe du gouvernement. Ne faites rien
" avec de pareils alliés. Laissez les Bourgeois ré-
" gler entre eux leui-s différends. S'ils vous voient
" entrer derrière eux dans la lutt*, ils se retireront
" et vous aérez écrasés. En somme, selon moi, c'est
" une St.-Barthélcmi qu'on prépare — uno St.-Bar-
'' thélemi du Peuple. Mais j'admets l'autre hypo-
'* thèse: que la victoire vienne à l'insurrection. Kh '
*' bieUj dans cette supposition, je ne vois point de
108
JOtnCfAI. DtJîf COmATTASTT
' momdjo8 dangers. Lo Peuple aora tudco, maïs
' qm profitera de sa TÏctoire P Ce n'esi point vous,
' Ce n'œt pu le Peuple, ce n'est pas la caose ^u
' Peuple, ce i
eera cette fraction Ae la Boorgeoîaie
'qui rédige le Natù>nat et
cçXXe fenillc. Ne les
ces RèpublicainB-là P Ne
'mente
pas,
partage les senti-
es connaîasea-ïTius
savez-Toos pas
** comme ils détestent tootes les idées qui iMoa sont
" chères ? comme ils ont peur de œs idées ? Ai !
** les jdus grands ennemis du Peuple et du Soda-
**Hsme, ce ne sont pas eenx qoi aont an pouvoir,
" ce sont ceux qui y arri Tendent, Voici donc ma
** oancloaion : Notre devoir comme doctrine b'ec-
*' corde avec notre vraie politique pour la non-
*' interveation : testons ce que nous eourmee, des
*' hommes voués à l'idéaL Contianons à procéder
" par la voie du Progrès, par le travail lent et eer-
•' tain de rasswiatïon , par la propagande, non par
"nne action réTolutionnaire infailliblement suivie
" d'une réaction. L'emploi de la force d'ailleurs
" est à oontradietoiro avec nos principes que nous
" ne devrions y recourir qu'à la dernière estrémité.
" FvaBÎons-nous même aujourd'hui réduits & cette
" dernière e^ïlrémité, il ne nous resterait que le
** nartyre ; car nous ne saurions combattre, n'ayant
" punt avec nous de soldats, c'cat-è-dirc d'hommes
" trauJtfiHinés par nos idées et résolus à les défendre.
" Seaocoup ont été sollicités, ébranlés, c'est déjà
** on immense résultat ; attendez pour agir qu'un
" jJus grand nombre adopte nos principes, et ne
I
I
I
t>« pflvareH. — 16 pÉviuEB, 1848.
109
" compromettes pas l'aTcnir pour vouloir trop tôt
" le rendre pr«;flent ! "
L'orateux dominût nos amis : je le Bentais ; je
les TÎs tous ébrunlûs ; presque tous, conTaioeus,
allaient se retirer. Nous laiseions oinâi le champ
libre au pouvoir. Plein encore de mon entrc-
tùm dtt matia avec Lameuiais, je les interpelai à
monteur; je leur peignis l'état où nous allions
tomber, privés de tout moyen de réclamation : —
" Commcut, leur dis-jc, former des associations, si
" l'on ne peut se réunir et s'entendre même pour le
" chois d'un député? Quelle propagande poesible, ai
" l'on ue peut s'^ulairur, ac soutenir mutuellement F
" s'il suffit au pouvoir, pour obtenir le silence do
" la résiguatioa, de supprimer un droit consacré
'* par la Charte, et d'opposer la force brutale, la
" force année à uuo protestation pacifique ? Où
" eu 8iorous-uou$ alors ?. . , , En ce moment de
*' crise, s'abstenir, rester inactif, céder à Torbi-
" traire, n'est-ce pas se rendre complice de l'iujuft-
" tice ? (2) s'ôter jusqu'au droit de se plaindra, de
^ ae défendre ? Ou nous parle de doctrine, le moyen
^pâe chercher en commun la vérité, li la liberté
" de réunion nous est absolument refusée ? La
" Bourgeoisie, nous dit-on, craint les Socialistes.
" Personne n'en doute I Mais que nous font lc«
" torreors de la Bourgeoisie ? Au-dessus de toutes
" les classes, il y a lo droit. Or le droit est attaqué.
'* La Bourgeoisie le sont aussi bien que nous.
" Si un reste de dignité la dispose à la résistance,
110
JOTUWAÏ, r>*VV COSEBATTiST
devons-nous Inî refuser notre appui, notre con-
cours ; quand ca concours même peut nous être
un puissant moyen de la pousser en avant? Elle
Tise à un changement de porte-feuilles, elle agite
dans le but do mettre à !a place de Guîzot dont elle
no Teut plus, Mole ou peut-être Odilon. Barrot j
agitons avec elle, et, à la place de Louis Philippe,
nous aurons la République 1 . . . . Erreur, vaine
illusion, nous objocto-t-on ; ces gens-là vous
laisseront seids eu fiice du danger ; vous serez
écrasés. Pour moi je ne puis le croire ; ils sont
trop engag;é8 déjà ; mais quand mémo nou«
devrions être lâchement abandonnés, nous devons
à la Franco, nous devons à nos idées de progrès,
noua devons à nona-mômos de protester contre
l'attentat qui se prépare. Oui 1 résister à cet
attentat, ce n'est pas un acte de purtî, un de
ces actes dont on pent toujoura discuter la oonvc-
nauce et l'opportunité, c'est un dévoie. I £t si la
France était déchue à ce point qu'un tel abus
de pouvoir dût passer sans autre protestation
que la mienne, je protesterai seul ! , , , . Mais on
va plus loin ; on suppose que le combat ait lien
et qu'il nous donne la victoire : dans ce cas même,
nous dit-ODj tout est à craindre encore, car le pou-
voir tombera aux mains d'hommes à qui les idées
de progrès sont odieuses. Je réponds: Oui, ces
hommes ecront à craindre, s'ils t'ont seuh la Révo-
lution ; mais si nous luttons avec eux, si nous
mfuxihons en avant pendant la lutte, ncixmvons*
I
DE PÉVBIER. — 16 TÊTEraR 1848.
m
I
" nous pousmr eu araiit la rictoireV Si ces hommes
" sont un danger, combieQ ce danger sera-t-îl plu»
" grand s'ils sont seuls an gouvcmcmcat ? Coin-
" battons donc avec euxanjourd'hui afin d'avoir
" demain le droit do lea diriger, de les reprendre,
" s'ils font mal; de les eucom-ager, de lee soutenir,
'* ^ila ûvanoont ; de les remplacer, s'ils reculent. Le
" citoyen, qui irient de parler disait en terminant
" que nous avions avec nous trop peu d'hommes ;
" il s'en présentera ; ils surgiront de tous côté» :
" marchons, nous serons suivis. Toat« ia Prance
" eet lasso du régime aetuel. Quelquo soit celui que
" nous mettions on plaoe, noua aérons approuvés,
" soutenus de tous. Il n'est besoin d'être ni rëpubli-
" oûin, ni homme de progrès pour être dt?goûtë des
" oorruptâons dont nous sommes témoins depuis tant
" d'années. La vue de c«s actes honteux met toutes
" les sympathies de notre c6té. Jamais moment
" plus opportun ne se présentera. Le jjarti conser-
" valeur est en désarroi, toutes les opinions sont eu
" confusion ; au milieu do leurs luttes, si nous
" savons agir A. temps, nona disposerons de tout,
" nous cntiainerons tout le monde, et alors qneL
*' champ, quel vaste homou pour ks hommes do
" l'avenir. Il n'y a pas do progrès qu'on ne puisse
" attendre d'un pareil mouvement. Où, en eSot,
" tin peuple arraché tout à coup à une si longue
" et si honteuse léthargie ne peut-il être entraîné ?
" A nous de devancer le torrent à la coureo, à nous
" de maintenir le flot soulevé, de préserver notre
119
JOCRVAL D'tni COMBATrAHT
" sainte cause des excès qui ne doivent point- la '
*' souiller tii la compromettre. Tont nous porto à '
" nou3 Juiudre su mouveaient. Si nous nous abste-
" nons, tionfl abandonnons nos dernières liberté»,
" nous donnons libre carrière à loua les abus, à
" toutes les iniquités du régime actuel ; proaons
" part  la r(53istanco et nous arrachons la France
" à (w régime odieux, et nous enroutons lu monde
" entier dans la voie da Progrèa. Oui, citoyens,
" tmit m'en donne l'eapoir !. . . . nous atteindrons
" notre but ; le but auquel nous axons tous consacré
" notre vie ; et nous verrons luire sur la Frauoc,
" le règTie de Juêtice et de Vérité. . ."
ie m'arrêtai, étonné moi-même d'avoir parié si
longtemps. J'étais animé, encoura^ par les mur-
mures approbateurs d'Edmond, de son £rère Charles
de M .,deB ,deB , deCéleetin
P. do J ., et de plueicura de nos vievr
amis placés près de moi. Je sentis à la fiu que
je l'emportais et que tous ou presque tous s'étaient
rangés à mon avis.
On se forme en groupes, on continue à s'entre-
teair chaleurousement. Un jeune hommo arrive
jusqu'à moi, me prend aailcalement la nmin,. , .^
c'est Luc Dosages.
Je ne l'avais pas reconnu de loin, à la lueur
TEuâllante do la chaudello placée sur l'établi de
menuisier qui nous servait do table.
— " Voua ici ! depuis quand donc à Paris ? et
" Bana doute cet homiuB grave, impoaaut, qui vient
^
DB FÉVBIER. — 17 FÉITUER 1848. 113
" de parler, c'est Pierre. Âh ! si j'avais su ! et moi
" qui me sois permis de le combattre publique-
" ment."
J'allai lui faire mes exooees. — " Pourquoi donc ?"
m'a-t-il répondu aveo une charmante bonhomie.
" Nous ne sommes pas du même avis, voilà
" tout. Tous l'avez emporté ; cela devait être,
" o'est l'opinion de la jeuneœe ; mais quel sera le
"résultat?"
J'ai été touché de sa bonté indulgente. Ce n'est
pas à mon âge que je me serais permis de contre-
dire aimî un homme de cette importance et de ce
caractère, et dans nne assemblée ! Maudite vue
basse qui ne me permet de rien reconnaître à deux
pas. £t pourtant, lorsque je pense à quoi tiennent
souvent les plus décisives déterminations, je suis
tenté de me féliciter de n'avoir pas reconnu
Pierre Leroux.
CHAPITRE XV.
17 FÊvniEK 1848. — Séunion chez Jean Beynaud. —
Expoeition du Socialisme.
Je continue, mon cher Auguste, à te tenir au
courant de ce qui se passe. La rédaction de
VEclaireur en pourra peut-être tirer quelque profit.
Pierre est venu nous voir hier. Il s'est présenté
chez nous avec cette manière affectueuse qu'il a
toujours eue avec moi, et qui a établi tout d'abord
entre ma mère et lui quelque chose de l'intimité
d'une ancienne amitié.
114
TOrmrAL n un coujuattast
Faisant allusioa à ma sortie do Tantro sotr, a
[^aiaaismcnt félicité ma mère sur son heUiqueux
fil». Mais dans les étoges qu'il adressait à la. mère
d'un hérof, dans la façon tout aimable dont il so f
plaignait d'avoir éié battu por l'asoendant d'une
parole chaleureuse qui nvait entraîné tout t'auditoîro,
on dépit do la raison et de la prudence qui parlaient
par sa bouche (mais comme une voix aa désert,
grâce à son contradicteur), j'ai cru voir que mon
exposition lui avait été sensible. Tout en riant,
je lui ai renouvelé mes excuses, rejetant In fauto
anr ma vue baase, qui ne m'avait pas permis de
roconnaitro c«1ul que je contredisais.
Pierre alors m'invite à une soirée chez son ami
Jean Reyuaud, â qui il veut présenter qaelques-un-H
A.Q ie% jeum» gem ; — " maia," me dit-îl, "ne nous
" mangez pas, ne nous battez pas ! " Tu juges si
je fus touché de son indulgence et charmé de l'idéo
do voir Jean Eeynaud (r) dont j'apprécie tout le
mérite et dont quelques idées me séduisent.
Je m'y rendis avec Luc Pesages, Gustave Sandre,
les jeunes Ollivier, à qui Desagca mo présenta, et
quelques autres do nos amis qui étaient venus me
prendre. Il y avait chez Jean RejTiaud brillante
compagnie ; des savants, doe artistes, des hommes
politiques, venaient là comme nous, jeunes geus,
écouter Pierre, interroger celui qu'on appelait lo ■
philosophe de Boussac. Par un singulier hasard,
je vis là près de Louis Blanc un jeune homme dont
la physionomie me frappa ; je le reeouuue» c'était
\
DE F£\'ïttElt. — 17 FÊTRIB» 1848.
le plm jetmo fil» de Jérôme Napoï^cra. (h) J'avais vu
son frère qui était venu., lors de son passage à Paris,
visiter lo panorama àc la tmtaitle d'Ejlaa. Le mal-
heureux jeune bomme traversait la France sons nn
nom supposa ; il courait eu Espagne se faire tuer
ea duel. Ctilui que je rencontrais chez Jean Rcy-
naud avait, naguère, soulevé une vive émotion à
la chapelle de Saint-Leu. Ou célébrait un Bcrvîco
à l'occaBion de la tranalation des corps du roi do
Hollande et de son second iilâ, dans une a^pidtare
de fttmille. Plusieurs membres de cette lamiUe
proscrite avaient obtenu la permission de venir en
France pour déposer les restes de leurs parents dans
leur sépulture consacrée. . . Napoléon-JérOine était
venu s'incliner devant le sarcophage conduisant sa
sœur Mathildo. Sur leur paasage, s'échappaient
dans la foule des cxolanuLtions involoataires : ou
B'entrc-regardait. H ressemble à Napoléon d'une
façon saisissante, et cette ressemblance se reflète sur
la fi^re blanche, blonde et rose de la hcUo Matbildc.
II j- a quatre moia à peine de cela ; pourtant, en.
le retrouvant chez Jean Reynaud, je fus comme
saisi de cette rcgsumblance. Mais mon attention
ftit bientôt captivée par la conversation qui était
devonuo générale. L'ancien, collaborateur do Pierre
le pressait de parler.
—"Allons, Pierre, parle-nous. Ces messieurs
*' désirent t'ontendi'e, parle donc."
Pierre ae défend et Jean Iteynand inaîsto aveo
le6 taquineries dont on poursuit tuie timide muai-
lus jnnxiL ifvs aaax^uxT
^yTT tpâ. n'aie ol pvblîe pniduùe aon talent.
Devant ee Bowle f £te qn. ae bttaît d'aiteodre
le ptuloamphe expooK m ^K&siffi cK proclamer aa
tri wfialâlg, ces îu<ÎLitMMB aemfabient plutôt
&ita pour ôter la parole que pour emeo iagn .
— " Pazle-^iODa de rHamamcé," Rprend Ber-
naod. " Explïfpe-iiaaB la SaBdanfeé, la Keoaïs-
*' maee, et la "biade et le CircHà» ; parle donc ;
" Voa tTétxmte,"
£t en^^ tout le nunde ae recnoDe dans un
grand. Mlemy, dans mie ittPirtînn emyeaaée.
I^ene Leroux s'excuse ; il n'est préparé à
parier Nir zim fl. craint de &tigai^ cet andi-
tcire pea habttné à entoidre traiter de sonblables
sDÎetB dans un aalom.
—** ATi l ce lont ces ^im*^ qui t'intimident P
" ee aiRit ces menhlcB qni te gênent ? qu'on
" étetgne les lampes."
Snr TinTÎtatim de Pior^ Luc Desages prend la
pande. H se Tenferme dans une série d'affirma-
tions qn'îl ne déreloi^ pas ; il crût i la Trinité
ea Dien et dans Hioomie ; ïl croit À la Stdîdarité
étemdie : il croit i la Triade comme loi d'organi-
sation ; au Ciratha comme loi de subsistance ;
mais sans appuyer de preuves aucun des principes
qu'il émet.
Aussi, comme tm espère foire parler Pierre, les
olDTJections viennent de toutes parts. Fabas attaque
la Triade ; Henri Martin, tout en reconnaissant
qu'on en retroTtre la trace dans l'histoire, parmi
DR FÉVRIER. — 17 PÉVRIBB 1848.
117
le« chevaliers Ao la Table Ronde, l'attaque égale-
ment ; Jean lît'ynaiifl d^clfire qu'il ne peut croire
h la Hcnaissance, qu'il ses ycxix l'Humanité n'est
qu'un mot, et il combat toutes les opinions du
Pierre, faisant avec beaucoup d'eaprit l'apologie do
toutes les opinions contraires.
Ainsi presse do tous côtéâ, Pierro a répondu.
Jamais il n'a eiprimé ses convictions avec tant
d'éloquence. La vivacité et le laisser-aller de
l'iDiprovisatlon, sans rien ôter i. ces questiona
profondes de ce qu'elles offrent de grave et
d'inipo6&.at à h. méditation, ont excité un intérêt
qui s'est emparé de tous et de toutes. On l'écou-
fjiit, on appi-o\]vaît, ou s'éleviut à la liauteur de ses
conceptions, ot si tous n'adoptaient pas toutes ses
idées, on admirait cet liomme et l'on symputhisiiit
avec lui. Ali ! l'iorre a été bien beau ! . . . .
Tu peus compter la journée d'hier parmi les
meilleure:* de cette école de Boussac qui t'est bî
chère. J'ignore si le plan pratique proposé par
Herre à la fin do son discours, ce plan d'une Colonie
Agi'icofe fondéa nur >tn noKtenu moyen de subsistance,
dont il nou.'i a distribué lo Prospectu-s, sera adopté,
mais sois assuré que les idées gagneront beaucoup
à l'admirable exposition qu'il nous a faite.
Ceci m'a éloigné de la politique. Ce n'est pas
qu'elle n'offre rien d'intéressant, tant s'ea fout.
n y a ou à Naples une vraie révolution. Ici
toujours beaucoup d'émoi. Le pouvoii- fait, dît-on,
de grands préparutifs de défouee.
118
JOUKSAL DFK COMBATt.Urr
CHAPITRE XVI.
19 FÉTBiKB 1818. — Mvinementt iT Italie.— Oraùm
Junihre iPG'Connetl. faite à Xotre-J)ame par Laeor-^
àaire. — JBanqnet CathoUquc à tJlôtnî Zamhurt. — !
^rt^aratija du Gouvernement et Se rOpposition.
[^Le "Journal d'un Cambattnat" préicDlo Iteett» dntei me laeuB*
Ïue nous rempliisoQs en citant l'arlioli! tuiviiut. &:rit pu Patlish
^OLiKC, d'Bprts IflB natM «jDâ Pbilipps envc^t de Ptjia è l'EfUù-
I
" Le^B signes d'im grand changemeat se pressent cm
Europe,
l<a Révolution siciJîenrM? s miircfal. Le 12 Janvier,
jour de la (He tlu roi, le peuple de Pakrme s'î>tati
ùiaurgé, après avcâr aimonL-é qu'A prendrait les RTm^v
si à ce moment-là Les réformes Buxquelles il ttspÎTaïi ■
u'ètaient pas accordées. f
Le 13, àè» sept heures du matin, le tocsin appelait
aux armes la popnlution, et le bruit <Ie lu fusillade so
faisait entendre. De temps en temps, djin» la diroetion
du palais, retentissaient des déc-hargefi d'artillei'ie ; dw
groupes de quinze à vingt individus, armés de fusils d»
chasse, âe sabres, de camics à èpée, et diriges par de»
jeunes gens bien mis, parcouraient la vïUe aux cris cTe
"ViveFerdinanaiI!" "Vive la Constitution del812!"
A partir de ce jour, l'insurrection ne fit que s'étendre ■
et se fortifier. Après une série de eomliatK souvent
meurtriers, l'autorité du gooremement ayant tout i bat
cessé d'^étre reconnue dans la ville, il s'est établi par la
force des choses une espèce d'orgaoisatian de ce grand
soulèvement.
I
BE FÉVHIBR. — 19 PfiVMBn 1848. 119
I
Le 15, U a èt6 institué diS^rents comités auxquels
les iasurg:és n'ont pas ceRsé d'obéir depuis : 1" comité
de la défense de tu ville, préaidé par le prince Pantcl-
lerin ; 2" comité des Anunccs, présidé par le marq^ia
de Riidini ; 3" comité des ajjproràionneraenw, présidé
par le prétour de la ^illc, nitirquîs de Spadelatto ; 4*
comité des afiaires d'Etat, présidé par le maréchal do
C4unp fn retraite Bon Rupgtro Settimo, Komme capable
et joTjiRRant d'une grando popularité. Fonni les mem-
bres leEi plus influent» de ces comitée, on a distingué
porticnlièrcmcnt SIM. Stabi2o et Seaglia, la premier,
négociant, le second, avocat,
Depuis lo pommenccmeiit de l' insurrection, les troupes
royales n'oot pas ces^é d'oceupei' les poeîtioiis suivantes :
le palais rojal, où se trouve le lieuteuant du roi en Sicile ;
le fort de Gaatellaniare, les casei'oee du Mi^lc, la prison,
ùtuée entie le Mole et la «-ille ; le palaîâ des tinaDces
iiur In place de la Maiine, au bas de la rue de Tolède,
et les casernes tiiii avoÏHÏnent le palais loyuL Ces troupes
iurent renforcées par un corps de G,(JOO hommes porté
BUT une esoadxo de neuf ârégates à vapeur que le roi ât
partir en tuute hâte de Naples, et qui arrivèrent de-
vant Palermc dans la joiu^ée du là, à quatre heures de
l'après-midi. Apt^s un stjour de 24 heures, le comte
d'Aquilii. frère du roi. est reparti pour Naples avec deii.\
de CË« bàùmeuls ; deux autres bâtiments ont été détn-
diés de l'enciulre dans la journée du 1 7, et il est resté
cinq &égate8 en vue de la ville.
J>t» la iiult du 13 au H Janvier, le fort de CosteUa-
loaie buii^uit àca boulots et des bombes sur la ville,
quoiqu'il n'y eût encore eu que des engagements par-
tiels et peu meurtriers entre les troupes et les iuNiirg6<.
120
JOURNAL D'nf OOMltATTANT
Aucua avîa, aucun signal n'avuit annuDoé à lu partie
îaoffL'nsive (le la popuIiLtîon le danger qui la nLonaçnCt,
nuniin délui u'avuit été accorité niix divers oonsuls pour
avertir el po\ir mettre en sùruté laiirs imtiamiiix.
Les Palcrmitains sp sont battus jiendant cinq jf""*!
les vappiirs en mèma tempe que Ich forts ont bomhnnlé
Il villu pendant saixiuito-ilouiie heures. Les hnbitanta
do Palormc l'ont emporté. Les troupes roj-rtlcs ont été
défiiitefi.
tialeme s'est révoltée le 17. L'iiL^urrection s'est ré-
{Minrlue dans le» campayues environ n.iu les. 1m Capïtft-
uiite, la tene d'Otraute, les Ahruzzes et la Calabrc sont
insnircée», dit-on.
Lorsque le roi de Naplcs eut appris la victoire dea
PalermitaÏTis et le» progrcs de I" insurrection, il se décida
à l'aire des concensions. Cinq déci-etu royaux furent
publiés par le Journal des Deux- Sicilce. Ils promet-
taient une onukigtic, ils conftrninient la sèpnTution Admi-
nistrative et judiciaire des Dc!L\-SîcilcM. comme l'n vntcnt
dt-mundc les habitants de Païenne. Par ces décrets In
liberté de la prefiae était nceordéc moyennant Icf restric-
tions qui existent à Rome, en Toscane et en Snidnignc.
Le» commîmes étiûent émîmeipées ; elics de\aimt ad-
ministrer elîes-mémes leurs biens et éliie leurs mi\f;îs-
ti'atîi. Les eou-Heils pi-o^-inciaiix. dont les actes seraient
(léMirnini» rendu» publics par la vuic de la presse, avaient
à élire un comité de coniîiinep ]iinir ndiuiiiistrer les biens
de lu province conjointement avec l'intendant.
Les ConsultcB do Naples et de Sicile recemient lo
pouvoir U'ipvlatif. eu ce sens que leur a^i-i était indis-
peneablc poiu- la cuiifccUon des lois et réfflctnent», pour
la formation d(^a tarifs de douanes, la conclusion
, d»!
DE PÊVBIBR. 19 FÉVRIER 1848. 121
tomtés de commerce, l'adoption de toute mesure finan-
dère, et la présentation de certains projets ministériels
au conseil des ministres. Enfin, la compt^tîon de la
Consulte générale des deux royaumes était fixée ainsi
que modifiée.
Le gouvernement napolitain espérait que ces conces-
nona calmeraient l'effervescence générale en sstis&isant
les esprits. Son attente a été déçue. Les décrets
royaux ont été déchirés aussitôt qu'affichés à Naples ;
ses concessions ont été refusées par les Siciliens. Le
Marqms de Spadelatto, prètem: de la ville de Païenne,
a répondu an nom du peuple et du comité au lieutenant
du roi en ces termes :
" Le comité, fidèle interprète de la ferme résolution
" du peuple, ne peut que persister dans les idées déjà
" transmises à votre excellence par mon intermédiaire,
" à savoir, que les armes ne seront déposées, que les
*' hostilités ne seront suspendues, que lorsque la Sicile,
" réunie à Palerme en parlement, adaptera à notre
" époque la constitution que notre pays a possédée
" depuis plusieurs siècles, qtti a été réformée en 1812
** BOUS l'influence de la Grande Bretagne, et qui a
" été confirmée implicitement par le décret royal du
" 11 Décembre 1846."
H parait que les concessions faites un peu trop tard par
Ferdinand de Naples, auraient satisfait les populations,
il y a quelques mois. C'est bien difiérent aujourd'hui.
On a été jusqu'à refuset l'amnistie accordé par ce
monarque. Au milieu de l'imtation actuelle et du
soulèvement général, quelle solution sera donnée par
les événements à toutes ces difficultés ? La révolution
ne semble pas de nature à être facilement comprimée.
133 JOUINAL d'un OOUMiXXAST
Uualqu€S eomqnnâuoM Tenues d'an-delà des Monta,
Ut lejirisentttit oomme souTenine. Pakxme a un
|tMkT«nMB«kt pioviaoizfi, ^ ses hibitmts officnt l'aspect
d'tuM muhit»de ^Uutoswste et année pour la dé£sise
d(^ 9M ânùt». Maipi le calme aj^taient de la popu-
btMB MpoKttinat le nà, in^iùet sur ses diqiowtkms,
a dNÉtadi «a ccuBBMmdiMt da Son Saint Ebne s'il
yottTKtt eQHptw s«r la suniaoB. Le coninaadant a
rt y aiè* «K «•i«j«ak sa dfMrimn
i1lli«aMi«iX&'UiaMa.l»Cde ee woîs(FcnMrX qve
l>ùl<fa* avut M èlM* & w« £riàn aacnle frasçiMe
4*MNMAt*4MKlesfHtx4»X^ln; k asHtre-aùral
T il NiiiirT irriÏT mii ilii 1 iiiaMiiii T i '
Itf» itMCW teit é(wia » Jhij a t inonaft |nv le
ni <è* idifkt*. ^M aranM |èif ^'& f«ncr k pan <w
à MbwAir À MB J iy u 4f Ih^^w pMPCràfi Cest,
<mkp—ifc.«* *IKMW ym yUaiMK. lia
w *MMàMMh<^«M»swkOhn» I
â « vMWNCpè •» MikiMnfi. «k fl a
ti» teBi«)t^4»KkMar «r «■■ m
DE rÉVRUSB. — 19 FÊVHIBK lSi8.
123
nous ait léguèeA la RévolutioD, voici oe qui m panait
à une autre ertrémité de Paris, C'e n'étJiît pUis dao»
un palais légt^atif qu'avait lieu la gcéue, c'était d».ii«
une église ; la tribune s'était trmistbrraée en clmirti.
Cette chaire sert à lui easeigncmcDt religieux, ce ^niit
âc!4 fidèles soutui!* qui se jirea»otit à l'entour, uou de»
adversaires prêts à la (lisru.<«8iDii, non des hommes
dél^ués par In nation poiu* défcndi'e et assurer ses
droits ; de plus, l'orateur est un de ces nïoines Domi-
nicains qui furent jadis les invc-nteurs de la Sainte
Inquisition. Là, non plus qu'un Pulflis-Bourbon, sans
doute, on ne rnppcllcm donc Ica vcrilablu» principe»
révolutionnaires.
Restons pourtant ; car oe Domiaicain, c'est l'abbé
Lacordaire, celui qui jadis, avec un autre ministre catho-
lique, écrivant le journal l'Avenir, avait arboré pour
■épigraphe le» mots Dmu et la. I.idëeté I
De quoi scca-t-il question d'aillcure ? l'ne oraison
funèbre doit Ctrc prononcée ; le héios rie ce panégy-
rique, c'est O'Connell, le Uhirateur, l'agitateur de
l'Irlande, le défenseur d'une accte opprimée, l'homme
enfin qui, pendant une longue vie, fat en Ann;lclcrre
le promoteiu', le chef de ces réuniona pidjliquos qu'on
veut aujourd'hui interdire à la Fronce, A tous les
mérites ordinaires de l'éloqucuce inGontestable de M.
Lacordairt se joindra dans cette cîrc<mBtanee un médite
d'à-propo», tort rare dans le» discoura des Qtgancs des
religions du passé.
L'auditoire est plus mtêrcesaut encore que le prédi-
cateur ; aus&I nous nous oceupcrone du publie bien
plus que du discours. Nous pourrions d'aîUcuTH être
d'ua avifi contraire à celui du Dominicain. Sans doute.
154
JOmSAT- DCN COMBATTANT
noM n'npprècîtTonB prw de la mime nuinivrc que lui
Im f!iiitH et (fCHtcs du liêros Irlauikis. doq plus que nou.'t
ne prcmonB dans Bosquet nos jugcuit-nttî sur les p^rgon-
na|;(.>H hUtoriquca. L'ornisou funèbre tst flatteoxe de
Bti nuturo ; ci* n'vtt ijn» pour elle que fut inventée cette
mAximo : On nt ihit itu-r morts qne la vérité.
3tlnîa cAtnyon». avftnt de t-tndrc compte de ce qui jtc
priiKO A Notre- Dami^, Ac dire uu peu ce que noiw
pcnAnnA de cette figure d'O'ConnclI. grandie outre
mcHuro par le» hommei* de son parti.
In8tnmient de la l'ïxjndeuec, luiûs lusinuiieut îm-
pitrlhit et «veuf^le, O'Coauoll. tout yu voulant l'nl&uu-
cliimoiaent dire (■ntlioliqucs d'Irlniidc et le rétablisgcment
de Ift nntioiuiUtt irlniKLûsc. ue »ut jamais s'élever aux
RmmU ppiiveipp»' de la Ubertè. de la fraternité et do
r^Rulilè hunmùios. îTt pw hasard dans une secte
0p^îiu6i\ il \*outut l'afEhuiehisMïracut de cette «ccte.
ntl^ «MIS s'inquiéter de la liberté de toutcfi. H n'eût,
que non» rn>_\tmn. fevrv cordialement la main ni d'un
Juif ni d'un IdiUitre; et, s'il eût été maître, à leur
luur Iw OtthoUqucA irlandais «iraient opprimé les
jniMbUttA, leur rrdcfluuKtimt irîl pour <pil. dent pour
4tet l^ un »eul de Jir« «ctCM. ps» un seul de «s
dhmun n'indMjucnt qu'il mittt le lien ftntemet qui
Wftil \aiM ka Hommes monr eux, et ses paroles de haine
oikl loi^tftpat pouTHUvi le» t^tukttonaaÎMa de France.
KltSa. «0U de mec bour|7(w», Texprit de l'inégalité
i^t «uB kA : it^ du» l'aiîxtwxctîqtte .Vofrlrterre. ne
NMUttil ^TUTii'- p«tt» ÏBiiiiMiiMitif J a r an cer qu'on.
Immi* «a tkfà d'vB «Mb* fci— t. 4^9 qadqoe lUif
^ii»lN«i%i>iliM>li*WMrt. O'OiMcD ei« jt^ pour
MtOWii tte pHsi. a nr «eiMt. n'aecdo^ que
I
DE FÉVRIBB. — 19 FÉVRIEK 1848. 125
des ccu\Tes du passé. Il peut être, bous certaîiu rap-
ports, unhéros national; il ne sera jamais un des héros
de l'HcuANiTÉ. Or les nationalités ont fini leur
temps, l'ère de I'Humakiié est commencée.
Mais retournons à l'assemblée de Notre-Dame. C'est
le 10 de ce mois qu'a eu lieu cette solennité. L'homme
auquel s'adressait particulièrement du haut de la chaire
le nouveau Bossuet, ce n'était ni Louis XIV, ni même
le duc d'Orléans; c'était un mince avocat de Dublin,
M. John O'Connell, pour la tète duquel se trouve bien
un peu large la couronne civique que lui a léguée son
père. Noblesse oblige ! En vertu de ce dicton, et par
droit d'hérédité, M. John O'Connell se croit condamné
à défendre envers et contre tous les sectaires catholiques
àa la verte £rin, aussi bien que de demander aveo
acharnement le rappel (r«peaZ), et une foule d'autres
niaiserieB, qui, amusant les Irlandais par un vain leurre,
leur font négliger leurs intérêts véritables. M. John
O'Connell siégeait au banc-d' œuvre, en compagnie de
quelques auditeurs privilégiés ; puis venait le comte
d'Appony, ambassadeur d'Autriche; l'évêque de St.-
Flour, qui présidait la cérémonie en l'absence de
Monseigneur Affire, retenu chez lui par la grippe. La
même indisposition avait éloigné M. de Montalembert,
et, parmi les fidèles, plus d'un œil égaré cherchait des
yeux ce coryphée du chœur catholique.
Comme le dernier coup de midi retentissait à l'horloge
de la cathédrale, un murmure qui parcourut l'assemblée
annonça l'arrivée du prédicateur. Tous les regards
étaient fixés sur la chaire avec une avide curiosité.
L'abbé Lacordaire, revêtu du costume de Dominicain,
gravissait lentement les d^;rês, en s'appuyant sur la
1»
TOUKSAIi P*UN COMBATTAÏfr
balustrade. La pâleur de son risiige. lo «m affiiiblî de
Bil voix nux jjreiniers mots qu'il prononçn. révélèrent
l'altératioii de sa santé. L'illustie prédicateur n'est
pas encore remis d'ime afl'ectioa de poitrine qm, pcu-
dant longtemps, l'a tenu éloigné de la chaire. Mais
.bientôt rorateur a vaincu le malade, et c'est à granda
traits, dans un. styîe magnifiij\ie. et nvec tinc Éloquence
bien supérieure au sujet, que M. Lacordaïre a Eût le
panégjTÎque de Vaptaiear.
La cérémonie s'est terminée par une quête en faveur
des paa\Te8 catholiques d'Irlande. On n'a point parlé
des pauvres, catlioliqU'eB auBsi pourtant, bombardés à
Falenue par le roi très catholique de Kaitle^i.
Tant qu'a duré le discours, rattentiiin de l'assemblée
ne s'ctit pas un instant démentie. Mais in, nu sortir de
l'église, quelques catbuliqucs fervents se fï-Ucitaient dé-
■votemeiit, il étiùt facile, à raiidilion des phrnsps entre-
coupées qii'on saisissait au pasîWfçe, de rcconnaîtri' q\if
la majeure partie du public était composée d'artiste»,
de litténiteiirB, de joumatisttis, venus là comme à uu
«pectaclc, à un exercice littéraire, ou bien tout simple-
ment pour voir où en est la doctrine. la philosophie du
catholicisme. Une partie du groupe catbohque, les gros
bonnets, parmi lesquels M. Lacmrdaire, se rendit chex
M. le prince Cwirtoryski, ù l'hôtel Lambert, où avait
été préparé un banquet oH'ert à John O'Conuell par les
deux comités de la liberté religieuse et dot» Becoure jKnir
r Irlande.
Les honneurs de ce banquet étaient faits par M. de
VatimcsuiL vice- président du comité de la liberté reli-
gieuse, et par M. le prince Czartoryski. L'archevêque
arait accepté l'invitation d'y prendre pnn ; et ne pou-
DK FÉVRIER. — ig FÉVEnî» 1848.
137
vont s'y rendre, il s'était &Lt remjLlacer par M. de la
Bouîllcric, viciiire génénil du diocèBC de Poris. Parmi
les cimttvcs, on remnrquiùt M. le duc d'Hiireourt, M, le
loarquis Barthélémy, M. le TÎcomte d'Andignc. pairs do
France ; In Chambre dea Députes était représentée par
M. lo marrjuis de la Kocbejacqiiclein, M. le comte de
Camé, M. Clapier, M. le mnrqiiî» de la Guiche, M. Por-
talîft, M. de Falloiix. Bcaiicoup d'autres Jïcrsoimes de
distinction étaient là : BI. de Connenin. M. de Cham-
pagny, M. Lenormant, de l'iofititut, M. de Kergorlay,
noms fenieux entre lotis dam le parti calholique.
Certes, cette oraison fiinèljre, ee banquet pourraient
«lonner lieu à de norabreiiseB séflfxionn, sur ronvtour,
sur 1© sujet du discours, sur une nseemblée qui, on ne
saurait Je nier, soit lorsqu'elle coraraen<,'ait au sein de la
catUédriilc, soit lom^u'elle se terniiniut au milieu des
gracieuses muj^uiâecnoct) de l'iiàtt:! Lambert, était forte-
ment empreinte d'un cnntctèrc politique. Nous mmu
contenterons d'une seule remarque. Cette rèuiiion,
faite en commémoratiou et pour ulusï dire bous l'inTO-
CAtion do l'homme dea bimquety et des meetings, n'a-t-
elle pan l'air d'une maligne épigrammc ? Koh ministres
auraient pu la défendre, comme iUi ont défendu le ban-
quet du Douaèmc airondisscinent ; il» auraient aimé
peut-ètxo à ac rendre coupables de ee nouvel acte d'ar-
bitraiiu ; l'éloquence parfois rèvolutiounaire du moiuc
dominicain ne leur convient guère plus que ne le ferait
celle d'un St.-François d'AsiaBeri; mais île ci-îiigiicnt les
foudres do l'Eglise bien plus que les colères du peuple,
ou mf,mc de ce coi-ps électoral, qui leur euvoic une
Chambre si facile à eati^aire. Uuc les Catholiques se
rassurent sur la poilcc du vote du lO^mc piu'a^raphc,
22S XKS3UI. 3^'CX oaMHlZLUT
1(W Ilôb se jjearait lee sOeânâre, abôtés gn'îk «mit par
le xecpoct qn'ii^nre ie clei:;g« à us prêsâeut ds oanseQ
se yotpHtmt., nne fist «a> des âiotts ânpaseé. Cest
K «t (jm Éita» reapeoé es enx ; et^ et -atm la Hberté à
laquelle, dw» l'état de dwcdoboai oâ sont tombés au-
jgordluû tenu 1» eaba «tfrâA de rËurcpe, les sectes
iwWTdle* denaggit a-nâr dioât, tonl -wmim tnm qae eefle»
1^ psoneot dans m long puce leur Twàaim d'être.
£ile parti catholîipie ag^ à ^mmièie, les antres
pattû n'i^jtent pas ncHits. I^ ftitulalk » des ei^nits
psrût anirée an demûr tenie:.
Sif«t ailles k Tote de r AdioM, IL Onfe de Giraidin,
dépitté de la Oeose, a enraya à la Chambre m, démis-
aîoa aîiuâ couçoe :
" It Fénicr 1818.
"Monnenr le président,
** Entre U tn^orité înlolénnte et la mqonté iiiccMi<
** séquente, il n'y a pas de place pour qui ne comprend
** pas: le PouToir sans l'initiative et le pn^rès,rOppo-
'' mtûm sans la TÎgaeur et ta logique. J'attendrai les
** électifKts générales. J'ai l'honnear d'être, monsiem-
** le président, votre très humble et très obéissant ser-
«fiteur,
Exile de Giiu-BDIx."
Le Banquet du Douzième arrondissement aura lieu
demain. Dimanche, 20 Février.
La Gazette de France annonce que le comité organi-
sateur de ce banquet, comité formé de MM. Alfred
Mathey, Vemet, et A. IsMobert, a décidé qu'il aurait
lieu, non au Mont-Famasse, mais à Paris, dans une
propriété particulière, ^iiste terrain clos que M. le
général Thiars, député, possède aux Champs Elysées ;
DB FtVBIER. — 19 FÉVEIBK 1848. 129
c'est là que lea ouvriers traTailleiit en ce moment à
construire un grand pavillon. Le Banquet se composera
de souscripteurs et d'adhérents.
Le même journal assure que l'artillerie de Vineennes
sera toute attelée Dimanche, dès dix heures du matin ;
et qu'un approvisionnement de cinquante cartouches
par homme vient d'être fait dans les casernes de la garde
municipale et dans celles de la troupe de la garnison.
Le Conttitutionneî annonce que l'on fait marcher des
troupes sur Paris ; il évalue de 60 à 80 mille hommes
les f<»:ceB que l'on peut y concentrer rapidement en
employant les chemins de fer.
Le Courrier M-ançait dit qu'il y a eu Mardi demi^
une grande réunion des commissaires de police de Paris.
La Séforma du 17 contient 1^ lignes suivantes: —
" Nous avons dit que les casernes et les forte recevaient
" un approvisionnement extraordinaire. Outre les
" munitions et les vivres, on distrilme aux régiments
" des haches, ainsi que des pioches et des pelles, soit
" pour élever des retranchements, soit pour démolir 1m
" barricades."
Ainsi, en dépit des avertissements de rhistoire et
ûes conseils de l'Humanité, le pouvoir se prépare â
l'emploi de la force brutale. " Il est," disait M. Guizot,
*' des armes dangereuses ! " Que M. Guizot se souvienne
et qu'il prenne garde."
" Pauline Roi41td."
K
JOUKSAL lypN OOMBATTAKT
CHAPITRE XVn.
21 PÉraiEii liiS.—Landi, mdî.
Je I16 sais trop, mon cher ami, sîi quand, et
comment cotto Icttro te parvic^ndra. Je la com-
mence pendant le veille des ûi-mea ; lu termi-
nerai-je? Tu ne peux te Ëgurer l'aspect de PariH,
l'agitation de tous les esprits, et l'inquifStudo qui
monte de l'atelier au salon ; siniati-es précurseurs
de l'orage 1 D'une part, Louis-Philippe est déter-
miné à noua écraaer ; d'autre part, Paris veut
maintenir le droit de réunion, et ce sera un
magii^uo coup-d'œU que celui do ces députés,
défilant à la tête des Ecoles et des douze légions
da IiL gardu nationale, dans cette immense avenue
des C hampe- Elyséos, oii les attendront quatre cent
mille spectateurs. Puis, arrivés sur le ten^eiîn,
oommencera le drame. Si Louis-Pliiliitpo bg borne
à nous oppoaur uu procès- verbal, la niariife&tation
pourra, selon Vétat de Vaimmphère, se terminer
pociGquomcnt. Sinon, si la force armée nous
attaque, la garde nationale rdh'era ks jiostes de
ta Ligne, les ouvriers et les étudiants écraseront la
garde municipale, et Louis- Philippe tomliera. On
assure qu'il roeule, qu'il comprend le danger, tant
mieux pour loi., , , ,
DE F£VBIEa.~-23 FÉVBIEB 1848. 131
(Suit heures du soir.)
Je TÎem de voir Flocon. Sugeand est nommé
gouTemeur de Paris, la loi sar les attroupements
est proclamée. Demain le combat, (tj
CHAPITRE XVIII.
22 FÉTBiEs 1848. — Mardi, 5 heure» du matm. —
J^tament de Philippe J'burff,
[Nous plaçons ici cett« {lartie du Teatainent de Philippe ; écrite aTant
le combat, elle ne saurait, sebn nous, dtre détachée de son " JoumsL"]
Ceci est mon Testament.
Je lègue à ma mère tout ce que je possède.
Philippe Faube,
Je croîfl à la Religion Catholique. Toutes les
religions, variées dans leur forme, tme au fond, ne
sont qu'uNB religion, toujours rappelée par les
Théosophes et 1m Révélateurs.
Je vais combattre pour la Liberté, ' non pour un
parti. Des hommes, des partis, je n'attends rien.
Mes espérances sont dans une action providen-
tielle, dans une transformation religieuse pour
régénérer la société. Mais le Droit est attaqué.
C'est un devoir pour moi, journaliste, de prendre
les armes.
Fardonnez-noiis, divin Jésus, si nous ne savons,
comme vous, préférer le martyre au combat!. . ..
Arnaud de Brescia, Ulricb de Hûtten, disciples
de l'EvANGiLB Eternel, (u) je vais imiter vos
exemples.
183^
JOUHNAL D FN COMUArTAST
E I jo to rejoins. A-Dieu, ma mère.
Brûle oa mets en sûreté tous mes papiers. Ta
Terras toi-mèm.o, si tu les lis, à. qui tu Youdras Iqs
communiquer.
Quant au reste, tout eat à toi, ma mère, et mou
ca;ur aussi, tu le sais bieo.
Au revoir dans un meilleur monde, où, nous
serons tous réunis, nous, qui nous aimons.
A-Dieu, encore,
Phujfpe.
CHAPITRE XIX.
32 FÉTEtEE IMi.^Jifardi. Jiuit heure» du matin.
Je t'écris chez Jourdain, cher Auguste. Quatre-
vingt millo hommes sont concentri^s sur Paris.
Pour éviter une collision, Odîlon Barrot et ses
amis refusent de a'associer â notre manifestation.
Lamartine, Dupont (de l'Eure), Orémioux, Garnier-
Pogès, d'Althon Shee, d'Harcourt, en tout une
vingtaine de pairs ou de députés, pereistent ; mais
le Comité du Douzîâme arrondissement ajoumo le
Banquet, ot lea gardes nationaux ôtont leur uni-
forme, n pleut à verse. Qu'allona-uons faire ?
{Suit heuret du toir,")
Le combat a commencé; je vais to raconter 1m'
ivéucmcnts du jour :
Les étudiants, les jemxeâ gëos accourus pour les
joindie de tous les quartiers, quelques ouvriera,
massés devant le Panthéon, sont partis, sans armes,
sans drapeau, sons uniformes parmi eux, sans chefs
DB FÉVRIER. — 22 FÉVRIER 1848.
133
ëminentSj pour savoir si Paris vont maintenir son
droit. Je les suis avec Jourdain ; nous allons nou»
faire massacrer; cela réveillera pt^ut-ètro le Peuple...
Nous entonnons la MarsriUam devant la caserne
des municipaiis, rue des Grès; ils rentrent. D'où
vient que personne ne noue arrête, que les troupes
eont soigneusement écartées de notre pnssag;c ?
Louis- Philippe joue gros jeu ; il espère se conso-
lider &i estemiinant une émeute. . . . C'est une
Révolution qui oommoncc. . . .
Devant I'EgoIc do Médecine nous quittent
quelques-uns des g;uidcs de la colonne ; oe sont des
agents provocateurs I Nous traversons la ruo
Dttupliine, le Pont-Neuf, la rue de la Monnaie, ïa
rue 8aint Honoré. Notre année se grossit. Nous
étions cinq mille ; j'étais vers In fin de la colonne
au départ ; je guia vers le centre en arrivant à. la
Madeleine, . . , Noua avons su depuis que les dra-
gons chargeaient, à quelques pas de nous, la foule
assemblée duvant l'hûtL'l de M. Guizot ; nous
n'avons aperçu, aucun mouvement, et la cavalerie
0. disparu, à notre approche. . . . Noua défilons
autour da la Madeleine ; là devaient se mettre en
têtu les députés ; pereonne ne paraît. On siifle,
on chante la Marmllaisa, l'air des GiromUns ; on
descend la rue Royale. Au miniatère de la Marine,
des dames et des fonctionnaires nous regardent
défiler ; les cria : " A bas les eatififaits !" "A bas
les corrompua 1 " "A bas les lâches !" "A bas
thdzot ! " " Vive la Réibnao ! " retentissent dans
JOURNAL D'en OOMAATTUrr
I
rangs ; mais xm cri réunît tontes les voîx poor
r les dUapidateurs de notre flotte : " A bas
iB Tolcura !".... Nous entonnonfl le Chant du
'épart, et nous nous prouiions sur la Place de la
RéTolution, où sont masSiés des milliers d'ouvrière.
Xa tâte de la colonne s'arrête. Jourdain, (le jeune
graTdur), Bebock, jouno tj-pographe l>elge, de
Fouviellts jeune pi-oibascur de matlHÎmatiques,
et moi, nous arrivons eu ti-te devant le Pont
do la Concorde, burr6 par nnu vÎQjçtaiue de
gardes municipaux di pied, qui croiaout la bayon-
nette, et arment leurs fosila. Le moment était
décisif. l>jrrièro nous, on hésitait, un vide ee
formait. Noiw uvaii^-ous. Les bayonnottes sont
8ur nos poitrines : — "Allona, camarades, vous n'allez
'* pas frapper des i'i-èccs ? Kous sommes paisibles,
" vous le voyez; mais si voua tirez, voua Ètos perdus;
" vous n'êtes pas en force. laî-ssez-noo» passer."
Et, tout en pai'laiit, je détourne la bayonnette,
Fonvielle saute derrière le soldat, nous passons
environ UDO dousaine ; les municipaux se retour-
nent, 60 précipitent sur nous, et Debock saisit nue
bayonnetto prête à lui percer la cuisse. La canne
à lance de Itubttu (e) a revu le combat, mon cher
Auguste, et j'ai armé mon pistolet En même
temiïs la foide se précipitait à notre Becoors, et le
pont est oulové. J'ai reiuta mon pistolet dans ma
poche, ot nous noua sommes jetés sur la Chambre
des Députéâ, en clamant : " Tîre la I-ignc ! '* Nous
biuiubiasons la grUIe, sans résistance ; en un
DB FfiVSlSR. — 22 FJiVBlEB 1S48.
■ instant les gradins sont couvoris ; et, de la ooloii-
nade, nous d^xHivrons los quais, le pont, la Place,
la me Ro^'ule couverte do tèten. Combien de
milliers d'iigmmea nous Btu\'uieut ï Qui pont Ica
compter ?
Trop tôt ! Les Députés n'étwcnt pas encore
on séanco, et notre position devenut dangereuse.
Beaeues, orions-nons en commençant lo mouve-
ment; et ks Ëooles sa râtircnt en plusieurs
bande».. ... X* Peuple reste. . . ,
Notre but était atteint. Tout Paris sayoît qae
nous persistions h maintenir notre droit, que naas
appelions le combat, le Gauveruement n'avait pas
osé assumer sur Ini l'odieux d'un massacre de la jeu-
nesse bourgeoise, et partout on courait aux armes.
Nous noua retirons. ... Le Peuple reste. . . . Des
charges do di-agons, de gardes municipaus: à pied
et à cheval ite lancent sur la Ibule agglomérée. Deux
femmes au coin de la rue Rwoîit un vieillard, sur
le quai d'Orsay, tombent sous les coupa de la garde
municipale : signal fatidique de toutes les Kévolu-
tiona, Igs promîârcs viotîmca sont des êtres faibles
ot inoffenaifs. ... La foule se disperse ; la place est
occupée militairement, «t Bugeaud y établit son
quartier {çenérul ....
A partir de ce moment commence, dans tous lee
quartiers, une bataille, dont les incideuta sont
diversement racontés. Dans lo récit que je vais te^
faire, tu trouveras les événements dont j'étaia spec-
tateur et acteur, et, plus brièvement, les toits qu'im
m'a racontés.
\
136
JOURNAL D'OW COMBATTAST
Dans le faubourg Saint- Honoré, l'émeute s'oa^ro
sous les chargea des dragons, qui, le sabro au
fourreau, balaient la chaussée sana regarder les
trottoirs. Les barrièros de TËtoile, du lloul», de
OourcoUeB sont brûlées. Dana la grande avenue,
les chaises sont amoncelées sur la chaïisaée par
les gamins sana armes, qui ae dîâijoreent sous les
chargea poor so reformer aussitôt. Loa gardes
municipaux les maltraitent, les blessent sans IcH
décourager. Ces mulhcureuic enfanta sautent à
la hridc dos chevaux ; un d'entre eux a la main
coupée d'un coup de sabre, entoure le moignon
d'un mouchoir, s'éloiguo un moment et revient
derrière la barricade jusqu'à ce que lea forces
Tabandonnent. Us enlèvent le drapeau du Pano-
rama, courent au poste voisin, abandonné par la
Ligue, repousses un moment par la garde muni-
cipale, ils l'obligent biontût à s'enfermer dans le
poste, accumulent autour le faoia destiné au chauf-
fage, et y mettent le feu. . . . Un détachement du
26ème de Ligne aocoiixt l'arme ou bras. lies insurgés
se précipitent au devant, criant : — " Vive la Ligne ! "
embrassant les sapeura, se pendant à la selle du
commandant ; et les soldats dégagent le poste sans
avoir à frapper ; mais aussitôt Ica gardoa munici-
paux ae jettent snr les pauvrea enfants : malheur
à qui ne peut les éviter I
Le poste du Cirque Olyinpiqne est pria et brûlé,
en présence d'un bataillon de la liigne, l'arme au
pied. On assure que les gardoa municipaux de
ce poste ont été fusUlés par les insurgés ! . . . .
DE vÊrxrsBL. — ^22 février 1848. 137
Fendant une partie de la nuit, rémeate dispute
le premier arrandissement aux troupe et à la
garde municipale. Des feux de bivouac illuminent
tous ces quartiers ; et là se chauffent successive-
ment les deux partis. Jusqu'à ce moment, les
insurgés n'ont point d'armes. . . ,
{Minuit.)
lia gauche a demandé la mise en accusation du
ministère. Qu'importe ! Les Députés du centre
ne sont rien pour nous .... MM. De Boiasy, D'ÂI-
thon Shee, d'Harcourt, n'ont pu se faire entendre
à la Chambre des Pairs.
Le rappel de la garde nationale a battu ce soir.
Peu d'hommes y répondent, et ce sont des Répu-
Uicains. Les boutiquiers ne veulent pas se battre
pour Louis-Philippe. La Ligne ne tirera que si
la gardé nationale la conduit. . . . On a enfoncé
les boutiques de I^epage, de Devisme ; les fusils
sont démontés ; jusqu'à ce moment nous man-
quons d'armes. Pourtant, les barricades s'élèvent
dans les quartiers de l'Hôtel-de- Ville, des rues
Saint-Denis, Saint-Martin, et Montmartre. . . .
Devant l'Ecole Polytechnique, les cris du peuple
appelant l'Ecole au secours, ont amené une charge
à la bayonnette. La ISème Légion a mis en fîiito le
colonel Lavocataucride "Vive la Réforme! "
138
roTTKNAL d'un COUBKTTAST
CHAPITRE XX.
28 FéYKiBB 1848. — Mensredi, îatdft.
Les iScolca ne dssconJuut pus en masso ; mais do
moment en moment lïca étudïauta et des ouvriers
du faubourg Saint-Marceau descendent dans la
villo. On se bat dans tout le centre, Porte Saint-
Denis, me de Cléry, rue neuve Saint-Eustacho, me
du Cadran, rue du Petit Canx-au, i-ue Montmartre,
nio Mauconseil, ruo Viuîllû-du -Temple. Des barri-
cades sont dlevées. On se défend avec acharnement
contre la garde municipale. lies blouses sont admi-
rables d'énergie, de saiig'froid, de résolution. Dans
les rues Saint-Denis, Saint- Martin, et dans toutes
les petites niee qui les coupent, les barricades,
disputéca avec rage aux gardes municipaux, sont
abandonnées devant la Ligne et relevées un moment
après. Quelques gardes nationaux se mêlent aux
combattants. Nous pressons la 12ème Légion (quar-
tier du Panthéon) de se mettre à notre tète. Dana
les autres quartiers le rappel bat ; ici, on sait bien
que Ifl rappel no réunirait que des insurgés. Les
officiers hésitent ; pourtant il faut se hâter ; on
égorge no» frères I. . . . Malheur! la pluie tomho i
torrents : le tempa est doux, maia lea averac a bo
succèdent sans interruption.
(Deux heures.)
Le combat a repris malgré l'orage. Place des
Petits Pères, la 3ème Légion a formé le carré dc^■ant
les charges do cuiraasiers et de chasseurs. Dos
I
DE FËTRIER. — 23 FÉVRIER 1848. 189
piquets se portent sot le quartier Montmartre. La
cavalerie, comme l'infanterie de Ligne, les salue et
68 retire devant eux. L'armée est passive presque
partout. ... La 12ème Légion veut se rassemblei^ ;
les officiers sont chez le maire, demandant l'autori-
eatiou de faire battre le rappel. La population
s'impatiente, beaucoup descendent vers Paris. En
vain les ponts sont gardés. La Ligne laisse pas-
ser les combattants.
{Dix heures du soir.)
Le combat a été sanglant entre les boulevards
et les quais. On a fait marcher la Ligne pour
appuyer la garde municipale. Les soldats, pour la
plupart, tirent en l'air, après avoir crié de fermer
les fenêtres ; mais les insurgés ripostent avec fureur,
et l'irritation commence à gagner l'armée. Au
marché des Innocents, à Saiut-Kéry, le canon a
grondé ; la mitraille a écrasé les insurgés ; les
barricades ont été prises et reprises : les rues
sont teintes de sang. Les uniformes de gardes
nationaux sont devenus plus nombreux derrière les
barricades; des armes ont été données aux insurgés;
des vivres, des secours de toute espèce leur sont
prodigués. Le courage et la modération de tous
ces combattants soulagent un peu le cœur des
commerçants.
Les officiers républicains de la ISème Légion
ont fait battre le rappel sans ordres supérieurs.
Les gardes nationaux, séparés du Peuple par la
140
JOCHKAL D'UN COMBiTTAÎfT
quelques étudiants qui porsistaieat à 108 <
En quelques instants tout était surpieii..fl
stationnait toujours l'arme au pietl, sur la.
Ligne sur la place du Panthéon, n'en ont pas :
crié: "VivckRéfonno!" " A bas Gnizot ! '
colonel Lavocat veut bs dire réformiste, lui, lo
traître de Juin 1833, lui, le Tendu des Qobelius,
lui, l'ami do Fîoscliî î Les apostroptes les plu»
violentes, Ie>.s menaces l'ont fuît reculer; et, pour
éviter lc3 bayonnettea do aa Légion, il a dû fuir.
Alors, la garde nationale a parcouru Ica faubourgs
Saiiit-Jucques et Saint- Marceau, suivie par le Peuple
et par les quelques étudiants qui persistaient à les
attendre.
La Ligne
place du Pauthéou. L'avia du cbangemout do^
Ministère est aurvena. On voulait douter d'abord.B
Les Journaux du soir sont arrivés. Sur les inter-
pellatioua ds M. Vavin, M, G-uizot a déclaré que
le comte Mole était ans Tuileries, et il a ajouté:
"Jusqu'au moment où nous aurons réaigné nos
"pouvoirs, noua maiutieudi'ons l'ordre, eelon notre
*• conscience, comme nom l'avons fait Jusqu'à ee
"four." On apprend alors qu'ïine foule de gardes
nationaux ont porté aux Tuileries et à la Chambre
le vœu général de Paris, et que ces manifestations
pacifiques, maïs empreintes de fermeté, ont épou-
vanté lo roi ! MM. JBilIauU, Dufanre, vont être
miniatrea. Pourtant, M. Gitizot esi toujours aa
ministère.... Les gardes nationaux se retirent avec
tristesse, craignant d'êtres joués. Les étudiants et
le Peuple ao portent vers la Seine : arrivés à la place
Maubert, quelques décharges de la garde munici-
p
I
■
TJB TÉVRIER. — 24 PÉVRTBR 1848. 141
palo ropooâec&t cette fonle immenso maïs sans
anuee,8t qui se croît d'ailleurs isûn» delà K^fonuet
Four résumer cette journée. Il faut rondro hom-
mage B l'héroïame des Travailleurs, Eux, enx seuls,
ont repoussé cette l'éroce garde municipale, qui por-
-tout s'eet vengée par dos atrocités de la haine quo
]ai porte la population. Entro les boulevards et les
quais, Parie est coupé de quinze en quinze pas par
de formidables barricades, et le Peuple voille dans
lea maisons voisines. La nouvelle du changoment
de ministère a répandu le mécontentement parmi
lo8 combattante. C'tat un bien mesquin résultat
pour tant de victimes ! . . . . La garde iiationole
s'ect dispersée, la Ligne est rentrée dans ses
ca&emcE, dans la plupart des quartiers. Est-ce uno
trêve?.... Est-ce le triomphe du gouvernement?
{Orne heures et demie du setr.)
Le tûcân ! .... la réserve marche sur Paris, (x)
CnAPITRR XXI.
24 FÉvAiEs 1846. — Jeudi, six heures du matin.
Paria est eouâ les armes. Nous avions bien
deviné la truHison de Louia>Philippo. Bugoaud
oommande la garde ualiunale ! Mule n'est pas
ministre. Mais, pour noxis tromper encore, on parlo
de Thiers et de Barrot ! . . . . Hier soir, vers lee dix
heures, une foule mêlée de gardes nationaux par-
courait lea boulevards iUimiinéB, criant : *' Vive la
Uéfgrmel" "A bas Guiiwt!" Arrivés devant
142
JOinUTAI. ffTOt COMBATTAÎtT
iBieura
Pi'èa de soixante
I
l'hâtel des Affaires Etrangère»
imprudent efiraie les soldats, e:
peloton arrêtent cette colonne. _ .-._
cadavrOB 1 Tin immense crL de vengeance a réreilléfl
Paris ; toute la rive droite a couru aux armes
"Aux armes!" répi^taient les barricades. "Aux
armes I" répondaient les gardes nationaux.... Et ca-
tocain que j'entendais hier soir, c'étaient des étu-
diants qui réalisaient hardiment notre plan. lia
sanuoiout le tocsin à Saiut-8ulpice I Tout à coup, la
garde municipale accîourt, sans bruit; nnedéchai^
on étend dix par terre ; les autres sont aisassinéa
«ans bmit ! Des cris déchirants partent des tours de
Saint-Sulpice, et réveillent la garde nationale but la
rive gauche Paris est sous les armea ! On dit
que dans la journée d'hier des gardes nationaux ont
eaeuyé le fou du 45èmD do Ligne ; qu'un officier de.
I/igne, refusant d'assister la garde municipale sans.
la garde nationale, l'olScier des municipaux aurait
brûlé la cervelle à l'officier da la Ligne, et qu'un
combat Be serait engagé entre les deux compagnies.
L'exaspération gagne tout Fariâ. Aux ormes !
(Qiwii're heures du aoir.)
Nous sommes vainqueurs ! . . . .
Je auÎ3 arrivé trop tard au Panthéon. L'Ecolo
Polytechnique, résolue de 8C jeter dans rinsurrec
tion, réclamait sa liberté, lorsque la garde nationale
a forcé les portos. Un peloton do vingt élèves par
arrondis Bcmont s'est mis à la tête des gardes na-
tionaux, et la bataille a recommencé. Lea postes
I
D£ PÉVBIBR. — 24 FÊVIUEK 1848. 143
des municipaux se sont rendus, pour la plupart, sans
résiâter. Les misérables, désarmés, tremblants, ont
été protégés, ou plutôt entourés — «ar les plus nobles
semtiments animaient seuls le Peuple — ^par les écoles»
les gardes nationaux, et les combattants restés
sobres. ... Je vais te raconter d'abord les deux épi-
sodes auxquels j'ai assisté. A l'EooIe Polytechnique,
un poste de Ligne, sommé de rendre les armes,
a refusé. TJn coup de feu imprudent est-il parti?
Je ne sais ; mais j'ai entendu trois décharges coup
sur coup, et sept à huit hommes sont tombés autour
de moi. Le Peuple s'est précipité dans l'Ecole.
Quelques élèves et gardes nationaux sont accourus...
Devant le Panthéon le 55ème restait l'arme au pied
depuis Mardi. Le Peuple regardait avec envie les
fusils des soldats. Les soldats, immobiles, calmes,
gardaient leui% armes, mais ne bougeaient pas. On
s'adresse aux officiera ; le commandant nous répond :
— "Nous sommes des militaire français. Nous
" nous ferons hacher avant de rendre nos armes ;
" nous vous promettons de rester neutres, cela doit
" vous suffire. Vous avons-nous gênés ?" (Ici les
rires d'éclater, ils n'avaient pas fait un mouve-
ment.) "Vous êtes gens de cœur ; que feriez- vous
" à notre place ?" Cette digne allocution contentait
peu le Peuple, que nous avona néanmoins dissuadé
de désarmer ces braves gens.
Puis je suis descendu vers les quais, aidant sur
ma route à hérisser de barricades la rue Saint
Jacques.
144
JOUSNAL U'-try OOStBATTAKT
tToi parcouru la Cité, oïl retentissait le bourdon
S0118 la prot4K:tioQ duPcuple et de la garde nationale.
On brûlait un des ponts suspendus. TJn jeuno
homme et un lieutenant de la Ligrio accourent
engager les citoyens à maintenir les communica-
tions ; je me joins à eux, et le feu est bientôt
étoiut ; mais la pont Louis- Philippe est déjà con-
sumé. J'arrive à la Ré/orme, en escaladant lc3
barricades parlaîtement gardées. J'annonce la
victoire du llième arrondissement, et je repara pour
annoncer la nomination du Gouvernement Provi-
soire, composé de MM. Lainariine, Dupont (de
rEitre), Araffo, Louis Blanc, Le.drU'RoUiny et
Albert. Une heure plus ittrd, on le proclamait &
la Chambre des Députas, en y ajoutant quelques
membres des autres nuances radicaloe, tandis qu'une
liste de 15 membres circulait dans Paris, sortant j&
ne sais d'où ....
 la Bastille, Jourdain a vaillamment combattu,
avec le Peuple, pour enlever cette importante
position. Los premières décharges avaient décon-
certé bon nombre de gardes nationaux, maïs le
Peuple s'est rué sur les soldats, et les a désarmés.
La Ligne, paralysée les jours précédents par l'atti-
tude de la garde nationale, a presque partout
rendu ses armes. . . .Le combat était sanglant, i
l'Hâtel-de- ville; il a été plus sanglant encore au
Palais Koyal. Là, la dème Légion, son maire et son
Koutenant-colonel en tête, a dû longtemps et voïl-
lamment combattre. Le capitaine Lesaéré y a été
I
WB PfiTWBB. — 24 FÉVRIER 1848. 145
On a mis le fou aux [loates, dit-oii. Auliert-
Bocho et T^stieur. officiers rlc la garde nationale.
seul», »c sont rendaa aux Tuileries ; là, ils ont
ordvHHç au duo do Nenmurs de faire évacuer le
fili&teuu ; et ce triete réijeni leur a demandé, en
tremblant ; — " Que faut-il faire ? " MûtiseiQimif a
descendu le perron des Tuileries, soutenant son
clieval par la bride. Plusâeurs Légions marchaient
sur les Tuileries, lea élève-s de l'école Polytechnique
en tête, et précédées par le Peuple. Toujows vail-
lant, toujoiiTB terrible, et toujours g*5néreu3C, la
Penple a fait gréco aux vaincus sans défense
ho 25èmo 80 voutc, avec raison, do n'avoir poH tiriï
un seul coup, et de n'avoir pas un homme blessé.
(Mlmii.)
lie roi s'est sauvé dans une voiture de place
escorté par la cavalerie au, triple galop. I>eB
combattants l'ont poursuivi un momentj croyant
que c'était Guizot.-^"Nou8 ue l'escorterions pas ; "
ont dit les offîciei-s, " ce u'ost pas Guizot, c'est le
" roi qui so sauve.'* " Eh bien ! qu'il ne revienne
"plus!" ont répondu les combattanta. La du-
chesse d'Orléans, improvisée régent*, s'est rendue à
la Chambre avec ses enfanta et aea deux beaux-
frères. Odilon Barrgt a essayé d'escamoter à son
profit la Eévolutiou. Il était tbiov tard. . . .
Lamartine, plein d'égards pour cette grande înfor-
tone, maiii iuébi-auable défenseur des principes,
Lodni-RollJn, éncrgiquo promoteur do l'insiu--
146 JOURNAL d'en combattant
rection, Crémîeux, Maugoia, etc., s'opposaient à
rosciLitiotage, lorsque les étudiante et le Peuple,
envahiasant la salle, ont mis en fuite M. Sûuzet et
Lee députés. Les combattants out pm place ; au
milieu des cria et du tumulte, Latnai'tiiiB, Ledru-
llollin, Dupont (de l'Eure), ont tour à tour pro-
clamé les noms des membres du Gouvernement
ProTÏaoirc ; et bientôt Ica chefs do la République
Française délibéraieat à l'Hôtel de TiUe, au
milieu des coinbattauts
Tu as lu les proclamationa ; tu sais les mesures
prises à la hâ-to pour poun'oîr à la situation. Tout
EST A FAiiiE. La tâche aera-t-elle au-dessus dca
forces de nos chefs P. . , ,
CHAPITHE XXII.
29 FÉVRiBE 1848. — Lea OKvrîâra portent leun récla-
mations â l'Hôtel de Ville.
Je euis brisé de fatigne. Hier eeulomont j'ai
dormi dans mon lit. La pluie, la fatigue, l'inquié-
tado, la faim, m'ont épuisé, et m'âtent la force do
terminer cette lettre
Pourtant, il me reste è. te pai-ler de nos amis.
Parent, Edmond Frçssard et sa femme, Cliarlea
Proasard, Charles Lebnm, L{>me No-'lach, Debock
(oes deux derniers légèrement blessés), GustaTC
Sandre, sont descendus ans barricades. VoilÀ,
jusqu'à ce moment, lea noms que j'ai recueillis.
Vasbenter s'est comporté comme un héros pondant
DE PÉ\'BIER. — 29 FÉVRIER 1848. 147
la bataille et depuis. Il s'est mêlé pannï Ic8
Preaeiera, qui chcrclmient à briacr les nutchines.
Ses traita énergiques, sa bcllo chevelure noire, son
élocatiou convaincue et persuasive loa ont décidés
à Bodispcrser. — "Notre intérêt, à noua, TravaîUours,
" c'est de garder loâ mûchiiies," disnit-îl. " Elles
" feront pour noua le travail, en nous laissant le
" loisir de nous iuatruire. ItTuis il faut laisser le
*' temps à l'industrie de s'organiser ; et pendant
" queI<{U(.>s aornaÎDes encore, rien ne peut être
" changé ; serrons-nous près du Gouvemement
" Provisoire, soTitenoas-le, et usons do notre droit
" d'élccteui-s pour faire assoi'or l'avenir du Peuple
** par l'Assemblée Conatitiwmte. Soyons patienta,
*' frères, nous sommes forts I " Je l'iii aecondé
de mon mieux ; mois combien Téloquence de
ce travailleur était ûu-desaua des efforts de
l'étudiant.
L'ordre ae rétablit peu à peu, les ouvrierB
B*a«Memblent, les clubs se rouvrent, l'agitation se
colmu maiâ pour s'organiser.... J'espère, je
compte sur l'intelligence du Peuple pour laisser
le temps au Gouvemement de satisfaire à ses
réclamations, et pour faire justice des Uonteusos
excitations d'hommes qui n'ont pas oaé paraître
pendant le combat. En attendant^ beaucoup ne
jettent i la curée des emplois ; c'est dégoûtant,
et lea vils laquais de l'ancien régime prennent
L la livrée républicaine avec un empressement
H repoussant....
148
JOUIUTAt D'mr COMBATTAST
i
X*Our me résumer, les étudiants ont donné râlan
n.voo dt^voucmcnt; W ourriors ont combattu oomiuc
tlc« lio"8 ; V Ecolo ï'oly technique et lo garde na-
lioUttl** ont iiasure le Iriouiplie, . . ,
Toat à toi,
Philippe Favbe^
p. S.— ^Ti ce moinont nne fonio d'ourriers
liaient dpux A deux ; ils vout porter leurs récla-
[matiuua à rU<3tel do Ville. L'ordi-c et lo calme
•ont ndmirablw.
CIIAPITRK XXm.
14 DÉCEMBSB
1853. — tltiiofi !
Londres), (if)
(article daté
IX/utiolt ruinant, puliUé iliuui i' Hi/m-mo, iiuti> a para trouver naln-
ifiQ^inait «•l4*MiUSn(lu " Jaimol iVuaCoiub4tUBtdoF«nûr.''l
Il ost sage do ne pou récriminer entre nous;
tous, GouvL-ruuiits, Parti, et Peuple, nous avons
commis dos fautes que l'iiistoire impartiale jugero.
ïîxaminons-les pour no pas y retomber ; mais no
nous croyons pas le droit de nous les reprocher
comme de» crimes. Tous, nous y avons plus ou
moins participé, aoit que noua les ayons provo-
quéett, soit que nous y uyoa» concouru. Tous,
nous en portons la solidarité. Que le maUiour
commun, conséquence do no3 fautes communes,
noua rapproche donc enfin. Divisés, nous avons
succombé ; essayons donci une fois, de mettre «n
DK FÉVBIEB. — 14 DÉCEMBRE 1853. 149
pratique notre devise fraternelle. Comproiiong et
appliquons notre doctrine do solidarité ; ne nous
acindona plus on sectes, en partis, en classes enne-
mies, Bprès avoir pi-êclié la Fraternité des Peuples,
la Solidarité kumuinc. Tous unis, fierons'nous
assez forts pour raincre les égoismm, loa privilèges,
les préjugés coalisés et armant contre nous l'igno-
rance et la misèro de ceux-là même que noua
défendons?.
Nobles, banquiers et prêtres de tous les cultes,
iU ont su rallier tontes leurs forces, grouper toutes
leurs inducnces contre nous. lia ont iiidiQ'érem-
ment acclonnî la dictature du aoldat républicain
ou do l'impérial parjure ; ils ont béni les arbres
de liberté tout comme les aigles du Coup-d'iltat.
IIh ont fuit taire leurs ambitions, leurs jalousies,
et ce qui leur restait de conscience ; ils eussent
sacrifié la moifié de hur fortune pour comerver le
reste. Pour retarder la Révolution, qu'ils savent
bien ne pouvoir éviter, Us laissent le Czar menacer
dan» Constantinople, do couper aux Anglaïâ la
routo des Indee, et do prendre pour lui la Médïter-
fauée, if lac français. . . .
Pendant ce temps, qu'a fait la nation, Bourgeois
ou Prolétaires P
Le Prolétaire a plus cherché L'augmentation
immédiate de son bien-Hn-., par la bausse partielle
des salaires, qu'il n'a étudié le but pliut lointain et
plus élevé de la Révolution sociale : l'abolition du
Prolétariat. De là cette apathie de l'ouvrier qm
La Bourgetùs a redouta, pour ses intérêts, les '
«ontAqo^AM mrtainea du progrès démocratiquô,
1b IkiDA àm spicaLations, l'annihilation du privi*
Uga MpîtiUste. Ne voulant pas voir qae l'intel-
figaae* et ractirit n'avaient qu'à gagner à l'avè'
MOWDt du Tra^-oîl, le Bourgx>ois a traité en euuonue
Ife République^ Pour nous échapper, par peur et
par jgotsiue, il a taisw s'introniser le despotisme
jiisuiliqu» et brutal du Deux- Décembre.
Tuus, pourtant, Bourgeois, Prolétaire», Paysan»,
uu instant lovés & Tappcl de la Kévolution sociale,
et rejetée pur la Terreur Sonapartiâte dans leur
inystérioufw inertie ; tous sont appelés à secouer l'op-
probtv national, à rwntrer dans la voie providentielle
ouTerto à la Franc© pour y guider le monde, (z)
Mntj c'est en &iBUit abnégation de leurs intérêts
immôdîats, en acoeçtaut, s'il le faut, les dures
néi^cautéa de la crise ré^-olntionnaire, qu'allégera
d'ailtt>itrt; le mutuel déTouement ; c'est eu fiùaaut
taire régoi&mo et l'exclusivisme dans lenr &me, quo
BouTgeoù et Prolétaires, retrouvant leur dignité
d'iwinme trop engourdie par le culte dea intérêts
matériels, m retreinperont dans le courant révolu-
iîuitna)n\ et rendront à notre patrie aon honneur
fft ftou iiùtiatira.
Hikohut» dtvno nous unir ; nos consciences, nos
MnvloUou», UOU» a'avODB pas, comme nos ennemis.
I
Bï FÉVBIER.— .14 DÉCEMBRE 1853. 151
à les Bacrifîer ; car, alors, mieus vaudrait renoncer
à jamais à ressusciter la République française !
Nos idées ? mais elles sont la llévolution mCmc ;
tous, Qouâ voulons l'émancipation sociale, poUtiqno
et religieuse de I'uomme. Qui donc détachera aon
drapeau du faÎBceau commun ? D'où sortirait mie
résistance à riuiion révolutionnaire ?
D'aiitîpatkiBs personnelleis, d'idëes systématiques,
de défiances injustes, d'enthousiasmes exagérés P
— lie dévouement commun à la cause commime
ne doit*il pas seul évoiller un écho dans cette
autre tombe qu'on appelle fcxil. — C'est l'amoui"
fraternel, le dévouement, la foi an devoir qui
peuvent ressusciter le Lazare populaire ; oublions
donc un moment no^ sectes, nos préférences indi-
viduelles; ne pensons qu'à nos aspirations com-
munes Ters la délivrance de l'Humanité ; et prou-
Tona au monde, par nos actes plus que par noa
paroles, que notre doctrine de Solidarité n'est
pas mi texte mort pour les Démocrates, pour les
Proscrits !
PHILIPPE FAITRK.
tVS -DV JOVLXtkL D'UK COMIUTIAITT DE f£vSIE:S.
APPEiroiCE.
NOTE (o).
SAINTE-PÉLAGIE; JEANNE, LE PÈRE
ENFANTIN.
Page 6 : " L'amitié et les paroles naïves de cet
" enfent me consolent dans ma captivité." (a) Plus
" tard, etc."
Au sujet de Jeanne et des rapports de Philippe arec ce
martyr républicain, avec les prieotmiers de Sainte-Pél^e, et
avec Enfantin, la mère de Philippe nous communique les
détails suivants ;
"Quelque tempH aprâs les événements de Saint-Méry (1832,
Philippe avait neuf ans), un honune, jeune, d'une figure
distinguée, d'une apparence maladive, frappe à ma porte et
demande l'avocat Adolphe P
~" Ce n'est pas ici," dit Philippe.
— " Je le sais, mais j'ai inutilement frappé chez lui ; ... . il
m'avait pourtant donné rendez-vous."
Et il caressait l'eniont ; cclui-ci l'invite à attendre Vavoeat,
qui aurait bien dû prévenir le concierge, ou rentrer à temps
cliez lui. Ils échangent des paroles amicales et enjouées que
j'entends de mon parloir.
— " Vous êtes Jeanne i"
IH
APPSSDICE.
— "Oui, Madame."
3a forme; vivctiiont la porte. 6p(nivantée de l'iioprudeoce de
mon parent, qui donno Ttindêx-voua à un pruecrk dftUB une
ntaisdii hubiti-c par âcax. agEnts de polico et par deux
bonunes èutpccts (Tftre dM mowhardi ....
•~" Je lu «ais, me iliL Jeaana ; j'ai hiibicô C9ttâ maison ; Je
me suis \\i-e nvea P , îk qui nous avei quelquefoU
confiË Totre «nfiuit, tandis que vou» ixïtz mal&dG ; j'&i été
touché des saiiiâ nlfectuuux cl intcUigenCs q^u'U vous rcndùl,
si petit ! et plus d'une fol», il nune n tous Étonnéfl pat l'aidnit
et la pr/'Cocilë (le ses. «pntimenTs petriotiiiueB."
JeonnefuttJislaUâ dans la chambre d'Adolphe P
ouvrant sur un pnllier eonimun il quatre npparteinenls. P!u«
d'un locataire i^l le* poOi-tiurix coniiiiîaafiitDt Jeanne. Son pbrc
et sa mùtù le vcniûent voir. Ils montaient chez moi; oci
respectables el mallueuteux psrçnts adoraient içur fils,
— " Vous Toilà heureuse, disaii>je à ïladame Jeanne, votu
Tene!; d'emlirasier voire fils."
— "' Uui I '• me répondait cette paui^TB mère, " heureuse,
encore pour quelques minutea! A peine auroi-je dêpaisË
lt> coin de la ru<!, tciutea lui^s angoiaaeB [uviendiont me auisir;
je croîTAÎ qu'iJa ont déc:i3uvert nioii filn, qu'i'4 sont venus le
S rendre, et je iL'nurai plus un inetant de repos jusqu'il
emaïn."
— " Je le cToi« bien."
L«s ètouTderics, Us maUdreeseH du pronerit et de son. hât«
et de toua leuTft nombTLvix aniÎB, me tuttscFent tant d'inquU-
tudo t|ue la ti^vre nie reprit.
Le JDur ËJLé pour le départ de Jeanne, .je ici;ue £«s Adieux
et la promesae de gcb paienta, de reTenir me danser de ses
nouvelles et cHerclier quelque consolation dans l'intûrCt
qu'ils inspîrnieiit pur leur tnérîte aulnnt quci par leur
malheur.
Ppu d'heures aprta. Ad. P arrive bmEquament :
— "Tues malade? ne Tna psst'nffecter d'une tnauTaÎBeiioa*
Telle.. .. Jeanne est arrêté ! '*
Philippe me dciniinda de l'aller voir à Sainte-Pélaple,
ConduitpAT le vieux pî*re et la mi'Te du pTJHonnicr, &qui je
ne pua refuser ce que leur Ëis regardait comme; la plu* douce
tlittraation.
A Suîiitc-Péltigie,. tons lea dçt«nus polilir^ucB accueillirent
Yer^fanl gw avait entti^n^àlireû mt jmiive iihstf d« Sainl-Utry,
ampnti du hraa liroil, lequel obtint un petit emploi pour vivre,
Ait* qu*il sut lira.
Philippe, ijuuiblé de caresses ci d'éloces, parcourut touto
la pritum, et iiil tout observer : les munivres de» prtnouuierftt
t«urs costumes, leurs discours, Ica^ dfcoiatioiu do Icun cel-
IuIqï, Iciu* rcpai L . . . On le luqtÛQS siic su loiriécJ tio'iyu».
I
ftàlKTE-rélAOIE ; JEAKDB, LE FÈBE BIÏFJ.IITi:X. 165
\
\
\
»
— " Vou« ètç« TÉpubUcaim," 6"Écti*-t-il, '■ « voue kUivcIigs
tant d'imporiance à dea /rîai'iùfg, et tou» vou» plaipiez de
Ift miohsntp soupe île lit piteoa i. . . . Allei, vous n'ètm puii
d«B Sputiatca I '
Il Toiilut voir LB rÈBE E.VTAKTur qui lui derannda : —
" Voulo2-vous ftte Saint-Sînionîeîi ? "
— " Bat-ce qu'il y a des eafcmta SaiuUSimoniims : " do-
mondo-t-il à son tour.
— " Sans doute, vous trouveicx pnrmi ntiits de gontil» pottift
camnrades." — " Oh," reprend l'enfant, après ua iiiotunt
de réfleïion, "josuia trop polit pour mr /mre ptctpui ckoM.
Plus tbid je ine l'crai ValAoligtif comme maman."
Le p&T« XunlAii, compagnon menuLBier, ancien solditt de In
K^publinuu et de lu Orunde Armée, qui piéuisémctil avait
Eerri &vec la oncles de Philippe, Était le portier de sotte
maison ; U. ^talt \lè avec Jt>aniii> et arec sca mnis ; il noui
a|)prît le dfpait de Jeanno pour 1g Mont Saint-Michel.
Philippe Bp lÈve (ivûnt le jour.
— " Je viiii yui'tter It pire Nnntitii!, qui va bîentûl éteindre
la lampe et coiurnencer le balayaae de l'eRcalivr. Ja rais 1b
Îirier de me conduire ii Sainle-I'ilagie, avant que l'en oti»re
ËS portes de 1a pri«on ; noun Terrons sortir le convoi des
prisonniers ; je veus dire tulleu ù Jeanne, A tous."
— *' Mai» mon pauvre enfant, il y a. deur heures de chemin
pour t«H putites jtvttibes, et pcut-t-iri! ni Jcunne, ni uueun du
ceux que tu connais, ne partiront par ce convoi.
Main l'enfant éclate en sanglots. — " Ce sont lonjfitira des
patriotes que l'on cmmitie..,. Est-ce (qu'ils me tonnsifl-
Boicnc, <mx f eal-cc qu'ils connaissaiont lz rEVPi.E, lorsqu'ils
allaicrt aux biirricudes risquer Itfiir vie, se faire enfermer
KU Mont .Saint- Michel fil» n'en aoriiront peul-&tre phu), et
c'était pour le peuple ! pour toua '. pour moi, qu'ila n©
connÛMiùtiLt pas I est-co qa« je no lour doispas un adieu V
Apria la mort de Jeanne, ses purenta donnèrent it Philippe
1a otqù d» Ju.iUtt du républicain de Sitiat-Méiv, et Philippe m
porta aux barricades de révrier.
Le 25 PévriBT, jiprès la viotoîre, le» ou*rierB presaîers
voulant briser lea nLachlnes, Pliilippo et VssbenteT (corn*
poaiteur) se portèrent aux imprimeriL-a ineiiacÉes, pour
prfssirvcr do lu dcElTuctiOD les presses it \*opeur. Un ouvrier
ïtait armé d'un miirteau, et il allait frapper la machine,
quand Philippe s'i^lim^ce et détourne le coup qui peiina i'at»
tuinOre. Ce mouvoroeni attira l'attention sur lui. AIm» l'un
des imprimeurs, piunnnt en se jominl la crois d« Juillet que
portait Philippe, lui dit d'un ton moqueur : — " San» doute,
TOUS avtx go^if cela ta Juillet ^"
— " Non ; c'est la croix de Jennne que j'allais consoler dans
ta prùtiui, ti v'avt son père qui me l'a duimC'Q aprfs b& mort.
le droit pmt-êtze
r SKK nECcea ovrrien ; les
. À^bï&ppe^i lenn amis.
k^îïit^CSW.3*««taE90Miaat des presses
ec»rBtôaB^'3WÉtJi» JaTOMA qui Les briserait.
MME I^ régatJioms et
lis pose. 3 bnt le dire
LJ tMiu. Impropriété."
~'V^ > ; "* ^tfâHiHINB l ima Tîfèe. pémm par
■ It^a^ ' T<in»ri '"n^ '"* — \'^z — '—— de Ptaitios,
- «t. -'«ik ■ w«& -W Éfcw» i^ aiMM ' L. jpt-'eg&J Imaàn. «Tmea «t de
> >^.). f- ' 7_tt, "1— wat rm— t.* •rp-"*'* -"- >~»h.t-
- ..««Mt»*^.!!*^^ JNPK.d» iiaw.UM» 'ir ifcing»!* Tictnâe."
;StH4«AM i.AK^ w m n ift r6*«^ ac ft^pa jimaâs de
»l»m».--11|[iaat< -■M a w'MM ««qp»» aMJOTD s «wnt,
^*^« ^ .:ta^ .'<^À>Bé« ^MM JHt >{>L ^Mmit s nnr Ses)
■* ■■!%. i* si»-»:U!H!W«: i» — iî«»-ï^ - et moi
t^ IJSEBTÊ AUX BA111IICAIIE9.
157
" Que peuuil y comprendre r" «t l'on e'aïauso â lui con-
■tillcr de chnngicT Mia nom dû ni.
— " -Te voua trouve trop d'animositô contre Louis Philippe ;
vous feries; mieux de lui -dire le uiul qui bl- iail : ee iiVsl ptut
'lui qui rorilonnc. il ne le voit pa», il ne le snit pas peut-être."
— " Qui l'*.'ni|)Mie de lii« les jouTimu^! ; ' dit Armtuitl
lliinttst, s'ef!ôri,'tiut de teiilr son Btiioujt.
— '• Oh 1 IcB jcumauji, ils sinit si L'sagêrfe ! et pui*." dit 1«
pptit censeur qui n'cniund pits malice, " csi-ce que vou*
tsioyuï qu'ils disent lonjourB lu Téritû ?"
— "Pourquoi ne elioisit-il pits de bons mînbtreB?" lui
âemand" un puramiuase, qui riait en «a barbe.
— "Ah!" dit Philippe, "pcnsez-voua que ti^us ceux qui
KheichenI h It di-veiiir, no veulent que le 131811 du pciipîo ■ "
— " Uu'il s'culoTu-e de bons dfput^s. qu'il ftuutc leur»
conecU»," ccpliquaicnt quElques-uœ ds est meseÎEiirB, (unuséa
dm l'i.-pro[ii]s dont l'enfunt no pouvait se douter.
— " Lbb bons députt'sî'" dc^mandc-t-il ù buu tour, "atcoir-
ment vouleï-rous qu'il les rcconnaisao î 11 7 on a tant dû
vendus, Kuit qui oliwrchenl ft bù ïwndre ! "
Le» dames bu fcât?jreiit de détourner la conversation ; elle»
careaaaieiit eu fliuchohmt l'enfant ^■tonné. Peu de jiiuru
après, on ne doutnit plus que lo tîcui A et bioii
jk<â autres ne ftiseeiit dûywius Iùs plus " jusTe-milieu,"
P La vî%'e intuitiiin de eei enfant inquiétait sa m&te ; ell>ele
tint éluignû de cr. monde politiquL-, de ces Écrits qui l'avaient
liHit iraprys&ioimé.
Mais dans l'iutërieur ulisciir et retira, lee livres, IcB rou-
xenirs de In iamiUc iLont tou» Ica mcmbrcB a^-oitnt pris pan
eux événements dcpuia 1789 (Bertrand Pé=;ot, le bisaïeul ma-
■leniel de Philippe, avait étû député » la Congtituanto, et ses
'S}i, volontaires de 1T92, apr&s avoir di^l'endu Ica (ronliL'rvM
'de la Frsaicc Eous la Itépubli^uc, ttaîent ilcvenus généraux
dans la Grande Armijc), l'hiatoîte nvante, en un mot, lui
' apparaissait.
Quelques annfes npr^», aur la pince de la Concorde, Ip»
BO]d&ii du géniu, guidés par M. Le Sue, lilcvaitnt Vobctisquc
àe Louqsor aux acclaniaiicius de tout un peuple.
Aunioiueniuù, uprfaplusieureuscillmiions.l'obélisqufii^efixH
'commcdelui-mcnic, sur »ii buse, VeutliousiusmegagnaPhilippe.
— "Oh! mÈre, regarda : lÀ-bss^ au-dcesu» des arbres de*
'Cliatnps ElyÉÉPB, l'nrc do iiiomphe ; lil-bns en fnue, le Louvret
avec le Mu^eiuïi ; le Temple de la Gloire vis-il-via du Pont
den grands hnnimc» ; ici la Dùme dca Invalider et bien loin
les tours de Notr^-DaïuQ et le Panibëon; tout, tnui, delaplac?
"do la Concorde, ert but lu pUcu ell(*-infuie, rEg\pce viiait
tïouver la FmJice : vois, lu Colonna d'AusterlilK et l'ob^liaque
de LouqiQi tacs à focc ; Sésoetris et ^Kapolâon sa regnrdeni ! "
Page U ;
" ruatc ; " (rf)
Au miliou d'une Joyeuge rimûoti d'en&nta, FMlippe
ttùtëment le plua vif et le plua (-û, reste trietc, et ne pto
pRTt ni aux jeux ni à ]& oollstion qui est ofisrle, Prewë
que&tiuns amicales, il réiii>nil enlîn, na piiuvant retenir
larmcft : — " Varsovie est pris ! Varsovie est i^ fau et à eaug !
En vouant ici, j'en ai entendu lo nouvelle criée aux l»
boulevards ; jo ne puis m'unuaer. Je ne puU prondie aociili
pUiiiil"
SOTB (e).
LAMENNAIS,
Pacî; 14 : " Généreux Philippe, je reconnais
^« ce mot lea nolïlcB dispositioiis de ta natuic. Ta mèi
" Laiaeimais (e), etc."
Lb journal L'Homme du Mercredi 8 Mars 1854, contient u
IctUc adressée à Ribeyrglles par Tlillippo au sujet de In ni<
do Lnmcnniiis. On j trouve cgolcmcat ime comespandance
Londres où le ré*it de ce douloureui éy^-QumeQt revient bo
ea plume. Nous TËunisBone ces deux pifces dans l'arâole
■uiva.nt. Bi(in c^ue le comniuicenient do cet article ne se rap».
porto pas a Lainrainais, nous le conservons cependant, poui
rien 8ter de lia phjiiiononûe à la correspondance île Philippe.
•* Mon cher Etibcyrollcs,
•• Lon^n, t Mar* m*.
" tJne iamnootion miliuir« ù Siuragns» a ftê vaincue ptf
OIU) ptrtla dM troupes sur le eoncouiB dEsqttplleH comptnit li>
oolonal HoTO^ tué ik la têtu dts insurgé» un momttit où il
TvpTochnit sa trahison au colonel des grenadiers. Cett« insur-
rection SEUU drapeau, acclamant le nom du eénâral Cmcha
au limi do iaÀxo np]iel aux Kynvpaihiea des radicaux du Sara-
goaae, ti'cat pourtant pa:^ étuunée ; lee Tnincuâ ont battu em
Lumnr&n.
159
BUia Qs ont r&llié & eux U gSTnisoD âc Hues» et
BtUot le Hsut-Aiaeoa. — De nombiviui» tuTvstnlîuiiG de
rdiputês et de juumamws, la plupart rfiynii»t-«4 modM*. ont
|bu lieu ÎL Miidrid, Le 'Fimea persiste a Boutenix qtte le Coup
|d*£ait de la tcinc IsAbdle peut dctcrmmcr l'cxpulBion dee
rbtnis et In tréurion d'un Empire d'Ibêrie tn faveur des
Dragance. D'nutrc:» parlent de ILépuMic^ue
Lord J. Rwsdl a piéscntÉ im lûïgo projet de Réfonne élce-
co projet, tiSKcz bien attucilîi pîir l'opLoiDn publique,
l'a pomtiuit excité nul iHnthousi&aiiie ; les préuccupaLîuna ftont
E^cuTà, On ta A profilé pour engager le minùtêre fcl'njouT-
ner, et, hier, lord j. Eussell a annoncé qu'en effet, le vote du
proJBt de loi ne stra pas poiiss-é aussi «ïemejit, iinssi promiile-
munc qu'on avait dit d'abord. Le Chroiviel/r-, organe des Whig»,
tâu.t eu approuvant L'héSLtation du minisièrc il lutter contre
certainB du Bt'S pmlibUQH, craint que cette reculade ne «liÎBiiflbc.
tiuniie les populations, «n leur montrant la guerre comme un
moyen d'ajourner In. Réforme ; le Times fait un nppel iroiiiiiiic
^ à l'opinion publique, qui peut aeule enlcTCi d'euthousiaunu)
une Kéfomie ptu s^êable itux nienibri.'S Ae» Communes.
MuinteuEml, venons \ la quehiton d'Oiieut.
Lee cabinets Ab F/>riâ et do Londres ont envoyé au Csoi' uno
demiiire aonmintion d'avoir, dans les six jouis, à déclarer s'il
veut, oui ou non, évacuer les Principauté avant le 30 Avril.
Ou approuve peu, icietàPatlH. ce nouveau délai; on aurait
L préféré une dL-cluTation de guerre immédiate.
■ Ls floUo de la linliiquB vu partir pour bloquer les port»
l'tiLKea auj^tÔt lu fonl« àea glace*, et enipScher lea CBcadrt!9
nuMes de ee réunir. Le Dnmcmu-li n été prié deloiaaei le port
Kdfl Kiel ouvert ati.\ v-aiescaux {uiglais et feançaû ; 1& Buèdu
FEdoute l-L-s SottOB TUKK'Cs, IcB ports de Riga et de Kronstadt
étant pr&s d'être uuverta par suit« de l'ado ucisa'wnent inatcou*
tiuné de In température.
Le mar6eli»l Si»înt-Am«ud e«t notnmfi général en chef do
l'expédition d'Orient. Les générnux Canrobert, Bousquet,
lîëpinaB^ae, etc., l'accompEiguent, Pitnni loe légimcntâ dÉHCnâs,
U 20e de ligue et le Ta léger oat été iutiout ounuua ppui leuw
L tdIc« républicains eu 134d.
f Le Pai-li'tnerit ErajiÇttîs (où l'on ne parle gnières) a été ouvert
en Ecruide pompe hier ; le discours impérial roule eux 1a disette
et sur la giioric, baus of&ir rien de rtiniarquablc quo la con-
»&incc placée dmis l'alliance des ruisaanees gtrmEuiiques.
hm opÉrations militairti cont rospcnduei^ en Orient, par lu
tennpètGB et leii pltiiei^ torieudelloB. Néfiiimoins, une cscfulre
escorte un convoi de troupL's destina & l'srmée d'Asie, et des
renforlfi, auilout des oilicitra europécnfl, arrivent conslammwtl
I k Omer Piiehs. I>e$ combat» d'uvaal-pvete ont eu Ueuioit»
m l'e«jour9 aur tout le Bm Dunube.
Tnis ucodninj de Comquc* tJtriftiena (mbiu zttOfAitià ébtt
lu l'une paxsaiie des déoûlcs do CtiuleB ^UI fltmiimx-
ttctîau du dvniioi hAuId) ont 6té atfaxùiès pv 1« Suluut et
annta ptu Lviiï» Boita imite. Ces Cosaques ponrat réonia sio"
Icon orniidiux U C'roix et le Croissant, Evmbalc de IV-xliuc-
tion dw fiuiaduncs leligioux domina par ruléabumiiaitiurv.—
D'autre piin, uuu tirinuc.>uc kurtle, à In £ifoii dc-a aiiciqu»
nmiumacB dont clic occupe prettiue le tenitoiic, ntnfiic rllc-
lutlino au Sultan les i^uArricrH de en horde : protcetation contn
im i^oliui<iti ilvB liun'iti!! ! I/lHlnniiiaiie a'un VR snus le choc do
f vénimfiiu ; Il atxepic le c^uhijouik des Cluétii?»a, Icun ofli-
cien, loiu» Knnr*, c( ncfc'ert'rRÎe pnsde voit une femme, uni:
priiiooew uuia toUc st In Sirmes i\ la mnin 1
Aiiui toiaWiit lit* oiicienii cultos, les anciens pouvoirs; ù
uUMiil le» *i»iU» aocidtéa : "
•' 3 Man ISM.
•' Noua RK«wi» une bien do-ido^iTeUBe nouvelle : Lamennais
vicut <le mourir. A le; voii- si Irilc de îtcinté, ne sautcnoni un
votlM débilo que ptir l'in domptable énugic d'une religieuse
viilunti, on (lavnit criiindrn d^-piiis liingtemps -du le voir c^lrvctr
il Ib d6n)ooratle; puurtiuiT, il nvoît surmonté tant (1« souf*
ftftBMi, de ]MS*éeution«, de déreptiniie, poiu BQD «me plu»
«0O«blantw «ncora qua U prison ou l» iiiftlndie, qu'on e^érett
leien^ an rentrant en France, lorsque 1a sainte Bévulutioa
HUhkitél; prdchfe pu «ui éloquence, régénérerait eniiu notre
SaviVT« putri«. . . . Uilw ! combien do nos nmi^ d?3 plus
A^^oufo, dva plus inielligonts, mmiqu^ront on co jour i\ l'appel
lie noa mbuih I Combiru de tombes l'cli&vcraiit sur la route ucs
«xilte, «t UtnsUtoat notre retour !
11 iet«lt îuutU» de vuivcUt aux lecteurs de L'aommt <e que
fut I.uniHiii«t»|M>ur]aapiiviicratie, pour la civilisation. Smtra-
VMUI ciuiBOtcnDioux, sa parole sublitac tIegtmiilL'UTet deconvic*
ttoHi la pui«itaHec de 8C« id6ee et la religieu«e ardeur de ats efforts
Mur oonnHilre et n^andre la lumière do l;i Justice et de la
Vtrilf, oui tnip ilhuttf le JCixe «i^cle pour Lju'îl soit tiesoin de
tappeler ici, un à un, les «euvres et 1(« frcto de 1' np'>tie populaire.
8ia'nboniiIlWtrillâti(-deur âc«iltnefl s'esidonnuiit piiren^eoBe-
mmt (IniiM un doute 'égciîslp, et s*il es«nio de reittitiseitcr le
OUlmlicisme en mettant la seience de sa thi-oîogîe au service
dllftïapitiitc, c'est qu'il eepérait l'atlVanehissemem de l'IIu-
nmltépBr t'^glLHe et la loi du Chiist. Si plus lard, il ««juimb
lo doinwa delefiuligioii universelle sans plus s'enfermer dans
1« Chnïtiimième qui lui avait n-Tusi^ de premiru laiioixdehOH
ot de d&fcndre liienuai.- îles Peuples opprimée, — c'est quo M>
esprit sinctre avait radi-ealement rompu avec la IrtSre i
cultes pass^H, eoiis ubiuidonncr pourtant sa confliuicc
loi proviileniicUc, di>nt il n'a pua cessé d'affinncr In
souvcriûne.
•MorMdn ^
ce dans la H
pilisMCce H
iji»n!7fie*i».
161
7e)i>£>rut' pair l'£mpii«, pur In Rcutaurutinn, il *xpîa, pn un
Ui île uri^uu. le crime d' avoir d6iiniic6 la hautc-ti'aliiiKiu du
rcRn* ou lA)uia-Phiiî)ipe tl Ici liuhilcë jciiiRleri«A du sct^tiquu
H. Thiow. CI nfait, dan» le p«iiii>hlpi Srûl.int iiui lui coi'u» la
liberté, HÏi^nalé l'explosion |iubli<|iit du SoL-ialistne daii* ie«
jf'ttr» de 1810, npiisVavcîi [ii\>|ilipli«êe pmdnjit (iÎK (uie parles
far^tft rf'td (Jroî/ant, It Lii^r* du l'ruple « WU9 l-cs ï'ummt»
Jtéroluiianiniîrei doiil In n:)JStii]iic iiiflutucc a préparé l'Eunijif
entiJb^ i\ raTtoi-miJfit du Veilie iiau.»«iu. Uaiu oa p»ison. U
étudia prntiqucmcitt le prublcnte so«lal i et, rCAïUnt les tbco-
rW absolues du (.'<;m/ri<(ni>w, Loui. en ^itrif-sanl V Irutiridua-
Iini« inhumain, il jiosa Ich b:ises ile la léali^eiiuii lévalutiun-
nairc poi' r AsBUcialioii et le Cr^'dît eocïal. «n mfnic temps qu'il
exhortait les pioiétoirci à chetcher d*nâ la F^l c-t le mutuel
divouament la forœ ot l'unian indispi^neabloe au iriompli* de
l'EgiiUlé.
L'inrariablc loyauté da (oroct^re do LomcnaaiR l'a fait
Tai^er mdii'slenient ot brusquement dan» l'applicattaii îl Is
viw pulitiiiue dr acM nrinripL» rclîgii-ux ; maU il ti*» juinuis
CMM de pruirrcitser, a'avaiiKr Tora l'Idéal ; cC il a toujours
coaroffCOKmciu proolaint ce qu'il cioyait ùtro In vétiti, ta£rac
quand il fellait reonnuBitio qu'il avnii trré. On le TÎt, pair
exemple, spr£> artiii' ii^iligé une Cuuatïtiiticin ait il inlidduisâît
U PK«idcncc comme cléoLcnt d'unité, voter contre la Fréà-
deiiee lorsque les Oaii|Eers lui en eurent ûlé ùimonUH par cette
t«tlie ai pleine d'aUei' tueuse Tënéimtoii qu-» lui ^ctivU George:
Sand, et dont vntm tlifvt'K avoir gtii'dé le «ouveuir. Après
RTDtr e^vbcmcnt blùmii lci> toUcs cx;:iiHlioii«, lis eutrtkîuementa
diaoTdonK^ auxqiu^ s'abandonnait parfois noire ijarti en
I848i il n'eut pliis de hl&nm eL du eolûrc, aprbs les Iîuie>Ua
jnimiÉCB de Juin — ([u'd avait de tt>ut« Bon ilmo essayé do
prcTcnir — 11 no prit plu^ la ulumt! quû pour c^adamner te»
uleurs, VI d^tendiw rhoiuiem, la vie, la liberté de»
:«n, Aussi ne t4UiUi-l*il paâ ù voir le eabie brtaci aa
Ce cuuni^u de b«( eouvîeiloua, cette Taîllaiwe en face de la
Ftoeo vicwiieusc, ne l'omt. jnmais ahaBdonué, Il ne chcri:lui
}aiD*it U popularité aux dépcoâ de scB priacipea. " Sa voix
**ii'6tait qu'on Kouillu," <Ui ia lui Louin TiUmv j et ce soufne iw
BOUvsk »e faire siitendr» dane !«* temp^itm révolutions air (?■.
il M tataiùt donc tn»latu'nt, rrgrctuuit de se ^Butir la belli*
qneuse énane dee c^nlicr^ mvatiqucs du moyea-ivftv, watu
pouTuir. ù df;faul d>.ti iu-uicb, luiter par l». parole cimtr«
l'Erreur et la Tyrannii-.
Mftii, dfuui riutimilé, Il n« cessait d'impiicr h tous ceux <iui
rapprochai en l ci; rciqiuîcl de lu divine <*»o»ai de l'huiiimniti,
cette foi dans l'idfnl, t;ette aUBtfrc et coniilnntc obierrancr du
ÛcToir et de ta Solidaritû norido dca hniumes, [^ui ont dlet£
162
ArPEKDIOB.
«et Comiaentaires m l'BTS&iilc, et qui l'ont mlB wmvcnt aux
Erù«s arec les fractions tceptiqu^s, rolciiritmai» et inditidii»-
Km de notm pitrti. Tl <)ût voulu Toir pTStiqucr, dans la via
de duumn. lea pnnoîpM do momlr étemelle snpÊneura k tout
Int^te de porti, et que les «hunpioiiE du Ftogito doivent
pnqnger par l'cxi^inplQ niitnnt quu pitr la pjU'ulv, Nutu [>cûir de
reuftembkr il ca prCtrcn dont li coadiulc souille et coirompb
l'cn»fi(rncinmt.
Sa mort laisse !nti>rTompne une tradtictjon du Ptaradi* du
Danli.' : ptctstULtmient de %6. fiii. Ce trayail nous eût fait
l'imiiuître k' niyeik-isnic clu |)oùt«, comme liû révolu tionaaiTC
et ihé<ilo([ien..'..Laraeiuiiùa croyait, il a toajoura cru, qu«
l'humanîii.^ uo pouvait progresspr sans pitîscr, diiiu une faî
tvligicuâir, Lo lifti diM imwa et la loi di- lu Société. H parU-
^mc eetto croyance avec cas esprits émineuts, pour la piupari
»asMni»penwniM>l»,etquÎ8"appQlIi'niBéranBC'T, Cliâlpaubriftnil,
Lunortiiie, Cieorge Bniiil, Pierre Leroiuc, Jctin Reynoad, etc.,
etc., etc. H sVlait, comme eus, t\e\i à cette vio eupériwuc
des pr«ar(6 tie l'humwîTv, qui brise les chnînes dos scetes et
den eup^rstîlions sans aiiLoitidiii l'iianuiie et lo dépHuillCT du
rcligitux nt-ntimeiit de sn, inj-slérieiiie destinée. Et cela lu.-
l'erûpiii^hiût pas de ^rre eliaquc jour do la vie de touB, »ym-
pcthiquf j\ toutea lus «oiilfriunos, partageant les luîtes et les
émotions de bcs IVJreii, Its sidfint. d« sch conaeilg, de «on
rsemple, de toolRs bps facullca," et trsTaillunt avec ardeurà
rtippiodior l'aYtaerncnt do la DCmocratic, bien que son appio-
b.itiou filt refusée i pexlaînes doetrine» (lu à certains hoinnw»
durit il ne rechcTchait ni ne repoussait l'alliance.
...Il y a huit nus de c«la, nous causions toue dctix d«s
dogmes direra sur la via future : et 11 mo disait ; " De cette
*' existence de l'iiomme aints Li sueptoision de son existence
*' connue, nous ne pouvons nous lormer l'idÉe que par hjrpo-
" thèse! et ralltgQrie. la poéaJe, la légende même. Talent
" souvent. In pliilosophie sur eoa questions. C'est ainsi que des
" mythes populaires nous représentent les âmes de deux
" omaotB a unisaont aprùa la mort, poiu' ug fonncr qu'un muI
"6t(eî eti au contraire, l'Esprit d'un grund hoimnc n'incar-
" niint daiu ses diseiples, ruCcue dans toute une K&tion, et
*' donnant l-ti vie û de nombruuacs géjiérntionn..."
Ah ! s'il en est ainsi, puisso l'esprit do inmonnais nviflet
les g^uérntions qui Tiennent, et sutâtiiuer îi l'iipiiiliîiiue indif-
TÉrence de nos eontcmporaina en matiJre df Jieligion, de
ïloralo et d'Honneur, l'énergique et icligicuie toi att D«Toit
I
I
• J'ni fW- n1itiTtri<, Il âiTcriciK tnln, &(■ pnrter. do In paiI ùa LnmËnnalL de*
HBoiir^ Ik <Ltn i^fiitrii^n <iiii l'iiclTcsutlcai \ lui (inr li>lirc«, vl dont II a*
vouLiH pM ftlimonnu, me dv>tpnilnnl nif'iiipili'illreqiie jertantBd*»part.
Il £talt iQia 4'etra dsua l'ai^AtLOt, ï nilv (pvijuc.
XAMEHNAtS.
ma
quî l'a toct«]iu â&ue sa. lutte contre lan Pmssanc(>H jiuiqu'apr&s
^&JUurt, et lui n fuît U-guvr, par wa Te6t(uii(.'at,* un dcraiei
acte de foi à wa cadavre 1"
" PjItLIPrB F AUBE."
'■ P, S,— L;» mort -Je Lamonnaîs jette «n voile d? deuil sur
tette semaine déjà bÎ Lruite p«ur les rf-pablii'aîiis cÉli-braiit ibtns
l'exl], danii les prisons, ou daiui le ^laiid (.'Quhot iiiipùtial,
l'anoîvereiai».- du. râveil si vouit de la llëvolutiun du lElb, Le
griuid nom, lo dévouement nigdeFle et constant de LFimonnaia
avaient esinlf J«ii» la population de Paris un ardent dtsii de
rendre un demîeï hemmiigc au tTitosophe déiuocifitc, et
d'hanivrerpottmc inunenïc et popiduireuacifcsiation/cCi^nra*
da pativrir. On ae ri^p^'lait tnut bd» qu'il avait refueiî jusqu'au
denikT moniwit In vtsile des prêtres et des dévoia qui vcju-
luient extorquu' de e,aïi agonie une abjiuatîoa ; qu ii avait
enfin déshérité, pai uaii Tetitamiïut, veux de ses parentD qui
avaient pria purt Ain répression de l'insurructiun db Juin. ISÎS.
Le gouTtriiDiuont a fait pubUur la meuacu d'interdire, par la
force, la nianift station de resptet et de véuêrution pour les
i-eBtGS du. grimd homme *juî venait de mourir. Mai«, pour
éviter un c*ntlit, on a fait partir le convoi dfea sept heures du
malin, apiÈ^ l'avoir oiuioncâ pour dixhcurca. QueloucB amiâ
personneb, Biaise, Eeiioit-Chuinpy,Au8uatv Barbfel, E, Littré,
Martin de Strasbourg, tianvier-Pagés, siiivaieRt seuls. Bôraa-
gor & rejoint le funùbre corteee, eu route, et eau arrivée n fuit
Que grande imprcesion eux a. foulo qui statiannoit dans loa
mes ; Béruugec était, avec Chûnnubiiand, l'ami le plu» iuUuie
de InUoenitm».
Le convoi s'est rendu au POie I>achiûae par des rues détoiir-
néfiB i néanmoins la foule étoit et considérable, qu'au pont du
Canal les sergents de ville se sont ouveit p^K^age l'épée k la
main. — Des ehnrgea île {^nrde munjeipalc 6ur la place de la
BastUlc. et de dragons prÈs du cimctitre du i'trc Lachaiac,
de» coups de caruie et d'épée uux environs de la mnisoii itiar-
tuairc ont assailli le» musses accoiu-uts. et se dispersant en
npcionatit le changement d'heure tt d'itinéraire.
TulliHi mit Ëlé les ubsc^qucs d'un des plus Uluttres génies
dont la yraiiee citera toujourit avec orgueil le nom huk untiona
ne« Émules. Il est vrui que «'était un penscoir, et que te régime
du sabre voudrait en finir ayoc la penace."
" P. P."
Lamennais était &6 d Sodnt-Mslo, en 1782 ; il nvatt donc
7Sanslcrade sa mort, arrivée le 28 Fénier 1SA4. La lettre
" Il ftoi-danafiiHirMa TeMaiiirat,ûe donner t Ma «wwnïll Im (uah'oUtna
du iwuTre, u:!» ru&eu ii l'CwU3>>
1«4
HSVKJCfie-K.
iffû «oit, iwllitrfr & TlctOP Hogo, » M pnUife dnu VITomanti
mw^ Il wiiraiIttittiDs afin de oompUuc te récit doiit)& par
Jïhili;
'• Cha çiotcnu
•Ttrk,Ulrfltml»H,
I
I
*• ]ti irrm» qn'Q «n adl» qve vous novra teosei^ £ «ir H
tmamilm dnac m aont p—éw le» otn^iurâ de LMocniinù.
I <«!• M (Mul Cottius dt In plume quelqxiee notM k
t/^ ^qstdI a*sit Dté indiqua pour huit bvorM
' ' - ' 'rif£ Iksept WuiM et un quaii, el
minnCM, malgn- Icn instimcm de
^in*vu <ivi ^hrurox défloBt (qui voulait qu'on an«BdIt
IM WÎIbm* fMHoav KMerMn 1> aura pmxtio au cottvoi), la^
..— . ' -^-ï MBfdBtiL L» environs de Li rkùpod mi
.!>• tfMgonÉiiM. Ltt mwuMMiiigii^ publia
< ' itit RiflMnmkeot tût 00iiipt«ndi« aux amia
iiu it« iHt ttovnàuBt fa» « oi iye r it se fimoer «o con^^
OitAiMiat t4p«Mlu* 0» nombre inflnî sut le bouietard
vhfttAk •«■ t» pUc* 4» U Bastille et Tuc de la RoqoettG
MUHUi vooM donner m chiSïe mPme npproximaDTeles '
„„v>'>->> ■ I ^^ni d'batiit, qni aniTuuhi valu-er le cercueil,
t . 1 i.t TOUS dir«, c'eM qu'il detait être immense,
II. t% KaatiUv. la «inalation a ité interrotnpue-
<W^ iU>uu«tt«, 1» nwLTcû «VBtl tout jiutp d» quui pjua«T Mitn
^ ik-ua hid«a. I« ftwla eDc«mbnùt le banlevaid ext^mrur prîs
IM clnMàtec HAlçré la tenue grave ot rfisignce de eett»
nultitudff, dM atrocités ont 6t6 oonimlscfi, «t ]i1ii<^îoiitb
nuw yeux. Pour nvnir mantfeMé de l'empTcseeineiit à ■
puiu aniir «MaTÔ de p6nCl>cT un peu plus avant qu'il a!
ordono^ pour at» riens en un mot ou pour des choses
l'InWitlton iinii|ue î-tait lo rr*prct et 1a «ympatlue, sami
utUitnco de violence ni même d'éclst exa^éjé, plusîeun
H uni éii liitérnlemocit assommés. Les sergents dfr
limt anmét do }o ne «lis qnpl* *a>i*p-i*teç imnortés
iFi-ni, ot IVappiucot tur ces loallieuivux Jusciu i^ les
iiuiiitii» poT t«m tout enstngUnt^, Dc^-ant moi, un hommo
vik lil;<uae n r«ta an moins dix «oups de casse-t^te qui l'ont
fti-iii)» iwna ntoiirrmmit et sans souffle. FI y n eu (c««t est
ptutuui^ 4ulnKc caa uu moins du même genre. Si je ne erai>
M cMnpromettrc des amis, je tous citerais MM. tel et
imi mmiali'TiI du r^rv-LacHaise ind%n6s, — et l'un d'eux
.._ ^11. -".««.^.«lea brutalité dont Us vrasient d'Atre
uonstruonAc ! Ils ont £o&rt^ le peuple da
f 1 imId d'kumilit^. Le gnuid Iwatme a Touln
*' -MUB laa pauTraa qu'il a tant ûmé». B a M
b. ■ — lu Ica nwndiaats. Sod oorbiUsid £tsit cslui,
Ittifl
•OUS'j
: auiran.''
LAUE.NKAïa.
non pu de U denûire «Ins^c. moi» d'aptia la. d»ni^ cIju«c,
de ceux f\a» la mU^re a mis au-deseous de terne «t (^u'on
«mterra [itu cïiarité. Ayant untcndu dire que ri<tii «e Iltiûl
ainsi, jcncneais, bu moins, su ti corps scrn mis dan» un tombcnu
de funillc, dans un endroit propre à rcc-cvmr un monument,
Xnn, j'ai pu, i forno do pntienct', pwwniï i entier dnti* lo
cimetibre. LumcunuiN a voulu i>trc eiiterrt duii* lu foMe
eommuac. J'ai vu ion cercueil à peine rccouTcrt cStoyant le
C«rcuoIl des demlcni Incormuc. Jq ne naurais tous diro, cher
prgiiinit, combiïTii j*ai M toticlié. Cette prÉdicnticin de
régftlit^, qui nVscliLt paft l'action du giuif^, ïnaia qui l'unît
dan* un saint umbrostement arec la pativretê. est d[une
grandeur, d'une i^loijuanTO qui émeut jusqu'au fonri de l'âme.
— ILii» Tiiili qui est ptn-ort ]ilus gtrmd, ft qui, \u les tirL-ou«
stoncofi, est tout-i'i-rnit àigna de Tuttc altcatioii. Suivant les
Intentions de M. LomLimoU forniuBciueiil ^xpriinfes dnns
l'drlc df •o« volont''" dTiiitTo», non npuleineni on n'a pua
conduit Hùti corpï k l'i-uliBn. iniii» ou n'a pas mis do croix eut
va fo»(it\ J'ai loucW lu bûtim inosei".'! auquel gn a «taobë
avec une corde un pnpier poTtnut ta nom glorieui ; im liilton,
«■I J1I13 di- cr«ix ! «iqii-Tbr oxcmplc (lunaf pjir ce génie w reli-
gieux qui s'en cet alIË A Dieu en rf pudinnt les \ictix Mgncs,
la vieilli- formule, le vii-ux «wurdoto, toutes eea v-icilteHeB,
•léciépit*^ Beiiltment, l'nutre jour, mai» aujnunî'liui, sprtdi
tant (l'uttcntats, aprfe tiint d'ncte» d'un obspiulîsjni; îtilolé-
mblc. devenues des aigncs de honte, doa symbolcfi d^tCHtablis
qu'on doit liauttnient répudîi'r. Et cet exemple est doimé
pu tm ancien ptrlre, iin vieillard de 72 niLt, ei pur dnni sa
Îlnietue apoatafîii? I Oui, oui, c'cat \ti un eîçne des temps :
. n'y IL plus de sacerdoce, il n'y a plus di: tfuniaturaliïiue, le*
prCiret » un vont ! "
X...
LETTÎLES D£ T.ATifUXMAIS.
Les deux. Ictti'ttB suivantes ont été ndrcMfes de Varia pAC
Lnntcnnoin il Philippe, nlnrs i^daetciir du Bnnhtimme iltinn^u.
Pnttie iln.nK In Snrthc, comme p,u'toiit, e'dfiirçail d'uniT les
divt'mes fraytidiui ilu parti léjmblîcaîn. H y rL-nconirait de*
difficultés qui l'âcunnnlcnc et qui le faisaient acvJblx. I.&men-
n&ia nu peut lui expliquer ces dillicultés qu'en les iittriboant à
l'âgoftme humuR ; il exhorte Philippe t\ In patitnioo, et l'en-
4an»g« à peraâvér». Coa doux lettrée et l'article qui pi^fdc
Tdr&last compl5tement le disciple et U- niiùln-.
166
AJT£NDIC£.
" PuL*, » Mwnttir* IBSft
Koeilcl
*' Vol» n'aïes besciîn, mon clier moirùeur Fiiai*, d'aucune
juBtiËcatton près de mai. Jo pa««c dono toui de suite il l'objet
de ToCru k-ttru. I! t-s: iriat« ijuâ partout U y ail des àivitjoiw
enue ceiiï. qiii tenxleiit nu mî'iiiB luit ; et c'est, piiïsq^ii'il faut
le dite, que lù Mui duiuine dune tontee les icùK^, et qus 1a
cause coiuiaune, lu vaiwe dce peupk-9, de rhumanUé, ii« rient
Ju'apr^s. HipprticliBr, concilier, c'est doue comme voua la
itcs fort bien, une[ju.i'tic d;:tii)tri; tjclie. Qitnnt ii.u\ inoyena,
Qâ dôpoodont tclleracnt d<;s cir(-i>usiiiti(-es, de l'Ëtat des eaprltSi
du earftetittf dos hummcî, qu'il est impowîbk- dt voua douiier
«uciui conncil pnrcLculier i.\-diîssus. H eo *st â peu mH niiui
•m ce qui touche Ia Religion. Ctir, en dehora dea geiiéndités
ptuJo«o|iM(.iuee, lu loiigiigic ÏL tenir ii chacun diffère selon lot
(ipîiilûiiis diverses, lea projii^ês, la panée de l'esprit, toutes
choses que l'on ne pmit ciimniitrc et appréiiier nue uoi le»
rappatiB diiccts avec lee hommes. H y a une lai de la coe-
Boiemîi?, une ioi tla w qui kb résuaie dans 1« devoir et le dixiÎL,
et K' droit et le devoir u'oiic fiucuii fLiiidemeiil, HUcune raisoD
quclcDiique dune Ica syattimi!» matériulisIcJi. Yoilili le point
capital ÎL uicH yi'ux. Et comme cette M rfc vie est d&DB tua
egecnee ce qu'on nomme Koligion. nulle rie réelle, nulle vb
inonvle ou sociulo eaufi ll.[^!igÎDll, Muis les religions nppel£cs
positives iiû sont pas cotte li>i pure ; il s'en, faut de limuicoupi
Elles KTifcrniDiit tonU'S, diias te qiû les cniartérisu reEpocôve-
jueiit, de» erreurs Jung creuses, et des élémentH pernic-îoux.
Ainsi piu' exemple et pour s'en tenir à ce eeul point, le Calholi-
v,ismc CHt iadicidi>Tneut iucompatible uvcc la Libei'té. Slnii,
comme In lumitce no bu fait pas tout d'un coup chez les liomuiM
qui, dfs l'eufanee, oui ïi5cu soub l'empire de eenaiii8 préjugés,
rîntéri>t mèniHï de In. Vérité esîge que l'im uaa avec eux do
ménagometita ; et que, dins Ui pratique, on évite de les cho-
quer trop directement ; sans quoi, ou ne r(!"tt8Bir«ît qu'à suacîter
au vrai une opposition pUui rive. La douceur, l,i condescen-
dance, une cerisiiue meenrQ que les Grèce nommnient : («i*»'
»st inii*pi't»sablu pour opérci le bien, et l'nmour, qui l'initpire,
est le pruiuierdcB apfitre» et, biuia cûmpBrai&tjn, le pluspuieaant,
"RteeveK do nouveau, tnou eliet monsieur Ftiure, l'assurance
de mes sunUmeuia oCTectucux.
(Signe) " LAstEsxAiB.*'
I " Vv\», 17 luTleT uai.
" Vous i»o duvca pBB VOUE jîtonnpT, mon cliernionsieur Fan»,
do lene^jiitrer des dtaDîdtiice». Elles août inCviUiNes eu tout
ti'n][ix et Burtout eu celui-eî, où tant de doctiîues, d'opïnionit,
de pensées divcntcs et ttouTuit oppasCcs, paxtagcut lus esprits,
I
FABRE-D OLIVBT.
167
un n£nd di^ti'iinent de In cause commune; car, chacun
■UBichunt (tans ia. vole, il »' ensuit qu'an joiir du combnC, tei>
forces sb diôpcracnl et qu'aprf^a la ^kLolro, oii n'est iirôpAré ÎL
rien établir, à riiyi urgi«ii6L'r de concert. Aussi, l'uviaiir d«
l'humanité bb iaiUil de ini-mème, non par 1 m homme», maî»
malgré les hommes, ut c'est pourquoi son iiv&iiennait est ai
laborieux, st pC'aiblu ei si kuL
"Voua aulv«iz une bonne voie, pciHÏateK-y. Les obsuicles, jly
«1 n. partout ; il ce fiiut donc pns s'en inquiéter outre nirsurp.
Quand on ne les choqus pa§ violeaincnt, ils e'nifaibliss>eat
d'vUeuis peu ù peu, et le il«voii uocomplî n'est jamais stérile.
" Je Tepoiu«e comme vous toute dictature. Les avantagea
■qu'elle peut avoir en un nuimenl iLonué, n'en compeiiSL-nt paa
lès inconvénients. Elle c9t de mauvais cxctaplc et conB^qucim-
meul de mauvai'* uffut. Seluii mu plus iiji'te eruyanue, c; est la
Liberté unie II l'Amont qui snnvera le monde. Elle est tivcc-
r£g&liié qui en est le fondement, la loi prcnii^G de l'ordre
social auquel le& peuples ospbent. Je nu connuis point <1q
question religieuse, politîctue, éconcnnique, qui puiase être
résolue Bfl.nâ elle, et il o-'an cât aucune qui ne doLve pur «Ue
trouver enfin aa Bolution. Elle a pour o-^pression, dans l'orga-
nisation politique, le suffrage miiverayl, qui doaiie i chntun sti
Sirt d'iniltienf-e et une part l-^alv à lou.*. Dt-mande/ donc,
emiuidei! eans cesBe, le rt-labliaaem.ent dueulfrage universel.
C'est dcmmider la- Pnijc. par, avou lui, tout ao résoudra pacifique-
méat, et, sans lui, la guerre, uno guerre Uirrible UNt iiLÔTÏtable :
l'ius fiuim eivtiia bcttci.
" Vou» avez bien liit de ne pas impiîmer ma lettre ; elle
n'était que pour vous et j'aurais été contrarii; qu'elle fût
devenue publique.
"Solut fraternel,
(SignË) " Lajubkmjlis."
NOTE {/).
FABRE-D'OLIVET.
Page 14 : "Ta mère, Lamennais, Fabrc d'Olivet (/)
" ont pu te £ùre croj'oiit à leur manière, etc."
Fabsë-d'OliVet, né k Soint-Hippolytc (Oara), dans le»
C^Twines, en 1769, d'une ûuuille protestante, mort à Parts en
1624. esc l'auteui de Bavontûs recherches but la piûloRopMe de
l'Histoîte, du Langage et delà Musique. Ou lui doit d'inlÉrei-
seauta travau.^ »ui la. Langue d'Oc {Le Trouiadoia; IKQj). H
168
kTFMXmCK.
S Agalomeat publié la idatuiL do la guâciioo âe «ourâa -i
tjpMe pivT lai. Sm sutiM onrm^ra publia »ODt : La Lum^H^'
Bébràijtu: Rtttihtit (1815) ; Lrt V»rt iorit de Fylhanon
atpli^ura (ISIS) ; La Cotn de Ixiid Byron, traduit lii tvn
eiunolpjques (1833), VBittoirt ci* VEtat SoeiaZ de rnvmm*
(ISIS), n a l&iaeé ua grand ouiragc iuMIt our la Hcn^im,
uurrage dont de nombreux extraits ont paru, tctb 1812, dans
la Fmncc Musicale. H doit ««1er eiicoro plusiçuM luiw do lui,
r tiiL »Lii le Sympaihiamc, nom qu'il iloimntt 5 Iii cause inconnue
jtlBqu'M'l (le tou* lus phénimï'n.pa myatérL'us (ttLagnËlûici',
extase, etc.) ; un autre sur l'Eeaenc* de In Miifli^iie et sur le*
Xnmlirec de Pytlingorë ; un autro enfin sui la TIi«odE»k
Uni^■c^«clll^.
n avait «t£ lié dnnM »a jeiiiiesae avec Napoléon et aTCc
T&lma, leur atiié de iiouf aus. Toudù* iiu* ce liunilcr renou-
rclait en Fran-oe l'art dcnmatiqtic, et qit« Kapolénn essaj'ail,
iiu début du Dii-NeuviC-ice Siècle, de relever l'egopire de
Charlomftgue, Pabre-d'Olivet, poiiseant plijB loin stwi embltion,
clietcliait dau» la science les liaxiE-s de Viuiilé uiiiverselle.
Foui&ire «pprêciEir ce grtiod ceprit, autiei pTofond érodii
que hnrdi penaeor, nom donnerons q^iielqucs extrftits de rg»
ouvrages. Citons d'uboril »n trnduction cloa Vers Dor^ do
Pj-thngore : <
" VEIIS DORÉS DES PYTILVGORICTENS,
TIlADriTR KN VEB3 BtTM0I.T'Iût:E6 FKAITÇAtS PAK
Fabue-d" Olitet .• "
PRÉPARATION.
" Bends Mix Dieux immortele le cultâ contiuxé ;
Oardç tiiBUile ta foi : ïévtro Ib œ<'nwîre
DeM H^i-us Trieufaiteur», des Eeprits dcmi-^DiLnix.
• I*j B9r« if-iT^ de Fj/thagiKv, Arpttpift, tt Iradaitt pour Is
FABBE-D'OtlTET.
109
PUBIfICAIIOX
" Suis Iian fils, Ertie juste, f:p<Tux tcmlre et bon pèio.
ChAÙia pour îqh ami, 1 ami du ta vertu ;
Celle \ ets- ilinix euiun-ils, îitKtniii-tiii ]>iur sa vte.
Et poui un tort léger ne le (imtte janiftis ;
Si ta le naax du moine : car une loi aérdre
Attache In Ptiiasiuicc & la Nécewsifé.
ri l'eal donné pourtant de cotnbatlre et Ae vaincre
Tes îii\le& puseinoâ ; oppi-endâ ù lus ûomplcr.
Sois sobre, actif et cimslc ; évite la coltre.
Ea public, en. setTCt nu te permets jainHÎB
Rioa de mol ; et surtout rcepcctc-toi tgî-mtoie.
*• Ne paile et n'sgi» point sans avoir réfiéoM.
Boâa juste. Souvteiie-iot qu'un poiiToîr inTÏiieîble
Otdooiic (le mourir ; que tos biens, les honneuia
ïoeiloiient ncquis, sont ^ilee i. perdre.
Et qtiFtnt (lux maux qu'Entraîne avec soi le Destîu,
Juge-les ce qu'ilâ aoiit ; *nippor!e»les ; et tàehe,
AuîFuit que tu ponrros, d'en ndoncii les trtiite ;
Les Dk-ux, aux plus cruels, n'out pae Uvié k» »agoe,
" Comaïc In Vérilf, l'Erreur a ses amant* :
Le plitltjaopîie approuve, ou blâme uiec pmilencc ;
£t fri riïrrcur tncmplic. il s'éloi^t- ; il uttcnd.
Kooutfc, et grave bien en ton cœur mes paroles :
Ferme l'cpil et l'oreill-,.' il la prf venticm ;
Crains l'exemple d' autrui ; peii^c d'uprf s toi-mBmc :
Coniulte, déiibiïrt', vt ehoi*i» lil>rt'ni(-ni.
Laisse les l'oux agir el saii* but et siins etiuse.
Tu dois dana le jM'éscnt, ccintcaiplei l'sTeiiir.
" Ce que tu ne eaU pas, ne nrfteods point lo fure.
Instruis-toi : tout s'occoràc à la cDastniice, nu temps.
Veille SUT la santé : dUpense avec mesure,
Au oorpB les. nlLmcuts, il l'esprit le repos.
Trop ou trop peu de soins sont i fuir ; ear l'eiivîc,
A 1 un et rnutre uxctn, n'iitlo^lio égnJement.
Le luse et l'avAricc ont des suites semlilablo»,
n faut clioisir eu timt, un milieu juste et bon.
lu. Terre, ifirtai à la datte -rl-t, la liaturue et de ht LUt-énUvm
frnn^.t'tB» ft à feUe XHitlvirt cf *■ Z.itith'afvrt ancienne à9 VX,»-
4lUiil iiHiiiriai {ie Frriace ,■ pai l'aliK-ii'Ulivet. Avtc etlla i-sigtt^fiut:
"Je Xii» parler nii Snffe : iilnlimfs l^f [trurimM." [vprs (U PjIIUiiiare
170
APresmcE.
PEBFECTION.
" T>&s rinstanl dn lé^'eil, examine a\ec cftlau^
Ce qu'il to rcïtc il laiic et qu'il faut sucouipltE.
** Quo januLia le somnicil ne ^errao tn pnupi^re,
Sans t'Otre demanda : Qu'ai-jc omî* ? (Au'iii-ic fait ?
Si c'est, miil, nliâtirns^toi : fiî c'Mt bien, persivèic.
MÈdilo mes cons^^ik ; aime-les ; hiûs-Ibs toua :
Aux dîvîiiet TBrtus ib sauront le fonduire,
J'enjure par Celui qui griiva daus nos cœurs
La TtTUAnB SackLk, imm^nâc et pui Gymbole,
SoTirce dç Is Xaturc, et hukIvIs àee Dîiiux.
Mai» qu'avant tout, ton âme, & son devoir fidèle.
Invoque hvec ferveur ceo Dieuxj doni les soeour»
Peuvent seuls aclievcr us ceu^Ti'a commencée*.
Itutruît par eux, alurti ri^n ne t'nbusera :
Dca î'trca difTôrGiitii tu Aondems l'essence ;
Tu connaîtras de Tout le principe «t la fin.
Tu sauras, et le Ciel le veul, que la Xature,
Semblable ejt toute chose, est la même en tout Ueu î
En Borte qu'êcloin" siii tes Ji'oii* véritable»,
Ton ecour de vbîub dt-^sits ne se repaîtra pUis,
Tu verras que Im maux qui (lévureut les hommes.
Sont le fruit de teur choix ; et que ces mallifureux
Cherchent loin d'eux Ua biens dont ils portent Iil souree.
Pt'U s&vcut être heitrcux ; jouets tlca p8«*ions,
Tour ù tour lialIottÉa p:ir des vagues trontmÎTKB,
Sur une raier hmis rive, iU roulent, aveuglés,
Sans pouvoir rëfieter ni céder 2k l'orage.
■■ I>iQu ! TOUS îes »auverj«Z en dcGsillnnt lenre wux. . , ,
Mais non ; c'est aux Humains, tlont ta Roue est divine,
A discerner l'Erreur, ii voir la Vi'ritû,
La Xature les sert. Toi qui l'as pénétrée,
Homme sage, homme heuiein, respire dans le port.
Msûs observe mes- Inia, en t' abstenant dea choses
Que ton âme doit craindie, en les dietinguiuit Tjiea ;
En laîasant sur le corps réguer l'intelligeuee :
Afin que, t' élevant dons l'Etber radieux.
Au sein deâ Immortels, tu soia un Dieu tûi-mèmo ! "
Ces vers contiennent l'exposé d'une doRUinc que fabie-
d'Olivet considérait comme bax^e sur toute La science antiiiud
et qu'il a cherohë i^ scrrii touto a.a vie snn» lu dë^'oiler onti^-
nient. Voici en quels termes U mconte lui-m?me les immcnBas
tntvnux auxquels il M coaduit par l'Cludo de cette doctrine.
FAUttE-DOLlVET.
m
'Les extraits itiiTaiiU sont liras de V£tat Soeial é» rUomm»,
[ouvrage en deux vDlum«a ptiblU deux an» arant sa mort.
" Jp me dÎH : Puieqwo !e S5ph«T do MoÎbc-, qui contiont la
coâmogotitc de cet liunime ci;Ii:lirc, ust évidcmiiitnt le fruit
^d'iui gcuis tiù-a clûvc, conduit pue uuc inapivation divine, il ju:
seut contenir quo des principes vrais. St ce géiiie n quul-
F^uefuis erré, ce ne peui eue <|uq ditns rEnchmiiË]iu;iit Aizrt
Cùne6qutncea, on fronchiaaaat des idies intarmcdiftir^s, ou en
rapportant ù une ccrtnitii; oause des elfeu qui appurtecitieut &
J'aiLire ; mais ces orreura l^gâres, qui tiunneut souvent lï la
[.fromptiludi.- de l'éloiuiTiun et \ l'cclat des images, ne taat
rica à Ia vérité ['i:ind;kiu entai e, qui est l'itine do sce écrits, et
nui doit se trouvée eBseniieUemûat idi'Ulique dans tous les
ivres sacrée des nntians, (^taauèa comme Iq »icii de In source
)u« et fôeondo d'où dûcoule toute vérité. Si cela i\a paraît
baa ainsi, c'«et que le ^êpher, composa dana une lungue
îepuÎB king>letap« ignorée ou perdue, u'mI plus entendu, et
que ses traducLcura en ont Tolaiitaiietncnt ou involutuiiiie-
ment déndtuTC on perverti le seua,
" Apr^a aveif fait et rui son ne m eut, je passai de suite !i soi»
applicntion. .T'exB.niiiittî de toute !,i force dont j'étais capable
1 hébreu du SépliËT, etje ne lardai pas è. voir, comme je l'ai
diloOleuis, qu'il tr£tiiU pas rmdit dans les ttaductioaa vul-
Mairtà, et quL' Moine ne disait presque piis un mot en lièbreu
c ce nu'ou Ini fu-isoit diie en grec ou en latin.
" Il est oaniplèlemcnt inutile que je repaie ici plus au long
ce qu'on peut trouver «nliSrcmcut développé dans l'ouvrage
que j'ni composa exprî-s sur ce siyel ; • qu'il me auifiae de
dire, pfiar l'intelligence de celui-ci. que le lemp» que j'nvais
dcatinc pour ûcriro l'Histoiie de la Tcire, apiâs quo j'en atu-nJa
lasaemhlê les matériaux., fut presque enUùreirnjnt umployi' ù.
expliquer un seul des monuments qui les contenait en partie,
^ftfia que ce monument d'une irrefritgidilc authenticité nt
CtinlriirLVt pis, par âon opponiliciu formelle, ruTdoiinnnce de
l'édifice, et ne le fît pas crouler prir »h base, en lui refusant
eou appiù fondiuuenlol. Cette csplicatLon inCme, faite à la.
DJiuiiËre ordluairu, n'aurait pas aulli. Il falliiit prouver sus
antres, avec bestucoiip de travail el de peine, oe que je m'étais
asee'f. facilement prouvé îi rcoi-mcme ; cl pour re*tiluerime
g longue perdue depids plus du vin^t-quutre ^iL-cles, créer une
■ ^ammaire et un dictionnaicij Taiicid, appuyer la traducCLon
F T«rbale de q,uulqaeii chapitres du Sèpher d'\me multiludade
*t.A L*snriRi!BaAïairtiLESTiTr(E. etc., S roi. In-ita., dans Umiu 11 en
truuir I* crisiniiftnnip i\e Mnl»p, tvUe riirtllp est cjntpnus daÎBllfesdfl prt-
EUMiBubii;H,Uvt duSEiuiEUiTU, culgolreuiEiit mtt-LGBxhk.
IT4
APrEKDIC£.
" Interrogeons les uchives soorfes da Gciire EttiSAin.
" En ouvrant loa liTTes twciés des plus anciennes Q&tioQI
du mande, ceux dea Chinois, dei Hindous, des Hcbrciuc, ou
âo3 Paracti, on voit <i\ia \<t lèçne tmimal^xistnittouL entier
avant que l'Homaie esistilt. tursijue l'HuiiiiiiL- parut suj la
BcSne de l'univers, il l'omin. A lui seul un quatii^me rf jçne, le
Sè^ne llatninat, Ca rf:gne est nommû Purv^Iiau poi les Ctiiciuiiii
Fovnu pur les Br^limea, Kcn-Qmonii ou Slnehia par 1h
secia.teurs d« Zorosstri, et A'îamt par les H^reux et par tous
les peuples qui reçoivent lo Sf plier de Moïse, soit qu'ils s'jr
rattachent par rEv&ngilc comme Ica ChrêtictiB. eoit qu'ils y
remontant pur Le Coran et l'Evangilç, eoinine les MusiùiiiitBl.
" Au mom-enl où l'Homiae parut sur In Terre, les trois
règnes qui en faiment l'ensem'ble et \i divisent existaicnL
Lo rii^xu: minérnl, 1« vCgËttil et ranimS'l avaient été l'objet do
truîs créatiuiiB auceessïves, d« trois appEirïtiona ou de (roi*
dévcloppcruente; l'Homme, ou plutSt le règne hominol, fiit
le qllat^il^me
" L'Iîoinnie, âeatiu^ à être le nceud qui utiit la DÎTinîté à
lamntiJ-ie, fut, stlun l'expressioii d'un moderne n a turalis le,
Sa. chaîne de coniniunicutioa entre tous les ctres. Placé uns
contina d« deux moiidos, il devint lEt voie d'uxdltation ditns la
corps, et celle d'nbatHsement dans l'esprit divin. L'wssvnce
élaborée dee tioîs r^^ues de la neture se réunit tsa Itii A une
puisauicf! TolitivQ, libre dans son CBsor, qui en lit le type
vivant de l'unLvL'is, Cl l'itnuge de Dieu même. Dieu est le
centre «t la firtunféronet de tout ce qui est : l'Homme, &
l'Lnitntion de Dieu, est le centre tt ia eircûnférooce de U
BphËro qu'il habite ; il n'existe que lui seul dsns cette sphini
qui soit eompusë de quatre esseneett : aus^i est-ce lui que
Fythsgore daignait par son mystérieux qiuttemBtTo,
luuneUM et pur 3;vmbolc,
SoutCfl Aa lu. Krituro, i-t modi^k- dps Dieux.
J
" Lu notion de toutes choses est oongên&rc à l'homme : I»
soiomse do l'immensité et de l'étemiié cm dans son esprit.
I>eH ténèbres éxiûsses lui en dérobent souvent, il eut vni, le
dÎBL-crnc tuent et l'usn^e ; maie il eiiflit do t'cxereicc aesldu. dn
sefl facultés pour changer ees ténèbres eu ltiini6rc. et lui
rendre In posseBwii.iii de ces trésors. lU'Mi ne peut résiator à
Is. puissance de sa Volonté, quand ha Volonté, émue psr
l'amour divin, principe de toutttA'ertu, agit d'nccoid htdcU
Providence
" I.'IIomme appartient h. une nnture triple ; il peut donc
vivre d'une triple vie : d'une vie inâlinctivc, d'une vio ani-
nique, ou d'une vie intellect uellc. Ces trois vie*, quand
elles KonL toutes Les trois dévelopX'ées, as confondooi duis un»
TABRE-Tl'OMTKT.
lïs
quUri^iiiC qui oet la tio pToprc et toIiUta àa c6l Ctie admi-
rable, dont l Houruu immarullc «at Oum lu vie et 1& voloUé
«ina
" I)^» qac le premier mouvement est donné à l'Ctre humain
puissance, et qu'il poaie en nctc paT un eâ^t de ea natim,
ii»i ili'lcnniiKTC pnr la Ciiiise première àv toui Icfi ÙUes, 1b
lytr irjiiiictîf' attire et dûselup-pc les ^lômont» du (wy* j Ir
lycr luùniiiiiic cri'-c l'/inin, et 1 intclleutuol élabore Vapril.
■liommo se ooinpoie donc de Corp», d'Ame et d'Ktptit. Au
'oi|is appanietuient les l/taoin» ; k l'Aine, les panion» ,- à
riîsprit, les intjiiratùiii*
" tjuand jû dis que l'homme ett ainki, oel& ne doit a'entendie
qne de rUonune en gÉnËml, conHidcré ii1utiii(;ttvctii<!nt dans
Ik ptiuiUUltÉ de eo» ewtunce. L'hmiunu individuel khi uè«
nrcoient dêvoloppc doiu toutes nce modiâoiitianH mentales,
mêiD« Hujourd'hui que le Kgne homiaa) jouit d'une grande
puikannce dnns In nature. Duns l'enrnnce du ri^gne, 1& masse
de rtiuraanité otAÎt luiii d'tlro ce ((u'elle est h ptéacfkt ; In vîu
instiuctivQ était dans l'indÎTidu la ^io pr&pondcmnte, i'ani*
Rtîque 310 jeiftit que de iailjles lueur*, et L'iatelli'ntiiolle
n'exi9tu.it encore qu'en germe Un liomme partifulier est il
une gronde nation, connue une gruiidc iiutioii o&t au règne en.
fbiéiaL Qui Ëoic, pai cxctsplu, combtvn d'^ommtB aiaieiii
lumi Leiu' cnniÈre d4?|)ntH la plus fniblo qutotd du la via
'jusquTt «in cstrûnie d6cliii, parmi les peuples d'Assyrie ou
d'UgypLc, durant la longue exietcznce de ces duux peuples ? et
qui sait combien Ans peuples senilblaljlea sont deslinCB encore ii
Di'illei' Et il s'éteindie sut la grèiie d.u mondi?, avant i[ua
l'Honune Uttivi:rael arrive h la cadtieité ?
" En trnçnnt lo tablcnu mf^taphysiiiuc qu'on a tu, j'ai cotisi-
âéri l'homme dutiB le plus gfimd dû velop peinent qu'il puisse
attoindio Ktijaurd'lini. Ce dOvcloppcmcnt tnciiic n'cipparticttt
piisùtous iGahomm-sBj il u' appartient p4a mùmoàU plue gi'Ondo
pilrtifd'fntre eux ; il n'eall apunage quedu potilnombre. I.u
nature ne fnit pAS los homme» égaux ; les flmes dïfft'reiit
encore pluË que les corp.t.... L'^'gnlitc tans doute est «liuia
Veosoncc voUtivo dctoua, piùaquo cette essonce eat divine;
ftinaig rinôgûlilô s'est glissée duix» lus facultés pai' la diiersitê
f de l'emploi et la difl'éT«nci' de l'esarcico, . . , L'égalité animiotit
esl doDCt djins rantiialîté des clioats, une chimère encore plua
grande que l'êgiUité dco force» instinctiTes du corpj. L'uié-
»galité est partout, et dans l'iutfelligeaco encore plus que danit
tout lo letitc ; puisi^u'il y a parmi les bommes eajatanta, et
■urtout parmi ceux dont la civilisation n'eet qu'ébauchée, un
grand nombre d'hommes dont le oemie intellectuel n'est pas
Ri^me encore en voie de développement. . . . L'homme est une
Îiuissnncc, maiti UDa puissunce en geimc, laquelle, pour menî-
caicr ses proprîût^s, ptmi atteindre ti lu hautcui o(t »»
v
176
KTFtsimcz.
deednéw l'appellent, a besoin d'une action int/ilenra jvertuve
par une Action exiJrteare qui la léactionne. C'est une plante
céleste dont lea tntines n.Uadtfe'» à la terre cIoîvenL y pampa
Ue forcos ôl^mciiiairon, aii» àe loe élaborer pur un tr&vml
particulier; et qui, OlôTOnt pcuîLpLUHU ligo luajeatiiouse, et M
coiuT.inl eiLsn caison de flpuni et de fruiin intanectuel». Im
mûiiBse aux rayoua de la lumic^ie divine, et les offre en
liolo«nu»ta DU Dieu de l'um^'a's
" Mais ii l'homine n'est d'abord, i^omrae je Tiens de 1« dir«^
qu'tLse puJBsimci; l-d gcnne que In civiliiation doive diV0*
loppct. d'où lui Tiendront leo principe» de cette culture î
" <re réponds que ce sera do deux puiisunciM auxqi>«Ue> U
80 trouve lié, et dont il doit foiincr la troisième, aelon lu Imcii-
tîon du théoaophe idiûiois. Ces di^tix puisenncea, au nùUeu
desquelles il ee trouve placé, aont le Pestin et Ift PBOTii>iDiCii.
Au-deHïoiiB de lui est lo Destin, nnture tiôoes-Kitae et naturëe;
au-dessus de lui est la Providence, nature libre et natuionto.
nest, lui, comme rhgnù honiinal, la, volonté médiatrice, la
forée efReîente, plocéB entre ces deux natures, pour leur servir
de lien, de moyeu de coniiiiumfB.riiin, et réunir deux nclion»,
deux mouvements qui seraient inconipB.liijlefi aiins lui.
" Les troii PuisBancca que je viens de nommer, lu Vaavt-
DBNCB. VIIoMME poMsiiiériJ eonimo rù^ne liomtnnl, et le Desrnt
constituent la TEKNAIIIE UNIVERSEL. Rien n'échappe
& leur aciinti ; Tout ]f ur tn «oumiA dnns l'Unirera ; tout,
excepté DIEU luim^nie qwi, lea enveloppant de sçn insondub!»
iinîio, fotaiu iivec pux cette Tktuakb suerùe des Kncîena, c«l
touuenDL- quuttrnuiie, qui eél tout dann tout, et hura duquel
Un'cGtiiGii. * "
Pabre-d'Oliret n'avait pu voir la Trinité dans l'Homme et
dans lo gouvernement de ru.nivprs. sans la voir dtma la DItI-
nil6. Aussi lit. on dans «es Ezanirnt itfs Vert Dorrs, le pal-
^age BuirnDt, dans loquel ce 'dolente d« la Trinité conduit
l'nuteui A unv vie eyntiiétîque sut les diSi^Tenta cultoe de U
terre :
".... Le but àe tous les cuit» éttmt <^lemcnt de conduire è
la cannniEeïincede InDÎTiniti/, ils ne dîB^rent entre giuc que par
la route qu'ils Uaccnt potir y parvenir; el cette route déperd
loi^oura de In manlî-ro dont la Divinili^ Il &té ^nviungri: pm 1«
fbndstrur du mite, SI oe foncinteut Va, eimsidérée daiu ton
intoUigvncc, il a vu la Divinité duii! nos raodUlcatioa«
anlrerBeÛei, et par conséquent triple, eoinnie W&ivws; s'il
I
I
• rpl'PUi «wl»l !l« momme ; en rne> nhîliwophlqneji mir l'îîiitlïire lu
fabbe-d'olitet. 177
l'a considérée dans son entendement, il l'a Tue dans ees
Ïiincipes créateurs, et, par conséquent, double comme la
rature ; s'il l'a conaidérëe dans sou instinct, il l'a tus dans
ses facultés et dans ses attributs, et par conséquent infinie
comme la Matière ; s'il l'a considérée enfin, dans sa propre
unité Tolitive agissant à la fois dans ses trois modifications, il
a TU cette même DÎTinité selon la force ou le moUTement de
sa pensée, ou dans son essence absolue ou dans son essence
uniTerselle ; c'est-à-dire. Une dans sa cause, ou TTne dans ses
effets. Examinez bien ce que je Tiens de dire, et Toyez s'il
existe un seul culte sur la face de la terre, que tous ne
puissiez rapporter à l'une des espèces dont j'ai indiqué
l'origine.
" J'ai dit que la Divinité, considérée dans l'intelligence
humaine, se montre sous l'emblème du ternaire universel ; de
là, tous les cultes où dominent trois Dieux principaux,
comme aux Indes (Brahma, Vishnou et Budra), en Grèce et
en Italie (Jupiter, Neptune et Pluton) ; trois modifications
principales dans le mime Dieu, comme en Chine, au Japon,
au Thibet et parmi les nombreux sectateurs de Foë ou de
Bouddha. Ce culte, qu'on pourrait appeler celui des Tri-
théistes, est un des plus répandus sur la terre, celui qui se
mêle le plus facilement aux autres. Il plût à l'imagination,
et donne de grands moyens à la sagesse pour s'élever aux
vérités intelligibles.
" J'ai dit que la Divinité, considérée dans l'entendement
humain, se manifeste sous l'emblème des deux principes
naturels : de là, tous les cultes où paraissent deux êtres
opposés, comme dans le culte de Zoroastre. Ce culte, qui se
rencontre rarement aussi pur que chez les anciens Paisee,
ou parmi les sectateurs de Manea, se mêle volontiers au tri-
théisme, et même au polythéisme : il est très-reconnaissable
en Egypte et chez les Scandinaves, et beaucoup plus
enveloppé chez les Indiens, les Grecs et les Latins. On
pourrait regarder ce culte comme une Dyarchie naturelle,
et appeler ceux qui le suivent des Dyarehi»tet. Le
jugement et la raison s'en accommodent fort bien ; aussi
Toit-on ordinairement les profonds raisonneurs et les
sceptiques, y incliner maigre eux. • Son abus conduit à
l'atiéisme ; mais il offre de grands moyens, quand on en sait
&ire un bon usage, pour pénétrer dans l'essence des choses,
et parvenir à l'explication des phénomènes naturels.
" J'ai dit encore que la Divinité, considérée dans l'instinct,
se présente sous l'emblème de l'infinité matérielle : de là,
tous les cultes, où par un mouvement contraire, l'intelligible
devient sensible, et le sensible intelligible ; comme quand les
* Cela est frapput, snrKnit duu Bayle.
178
ATPEÎfBtCB.
ittjiboU et le* £icuItC« de la Divinité ^e putienUtiMitt et le
peaioaiiiâcnt, et que les m^enu do la nature, ksnsnwada
r0nivcra et let ctrw indtviduvU tiux-iu&mcis, le dlviafawDt.
Ce culte, auquel j'ai donn^ le nom de l'ufytiéiimo, «al partomt
aouB dircrsca formea et baub divers nonu, la |iurtt«e du
vulgairQ,..,,,.. !?^on nbuii pr&npitn leepaniplts uana 1 iitolA-
trte at la auperetitton -, atm bon pmiiloL évertue lea talents, et
dûnn» lU^attoe tnt rcrtun tiAruïiiuu*. On devient artiAU ou
h^roa Mr rvocaltatton du l'ulyThéisnic ; Eavs-rt un pliil(isopb«
ÎU coua de la D^arclùe ; «l safce ou tliéosophe pnr ceUe da
ïithUaiuc. Cce ttois cultea, »oil purs, soit diversement
uAICfl. lotLI ka Hc-uls dont La transfi^rmation EOit p'OeBÎble;
o'<Wt>i-dlrc qui piiieKvtit t'itri' revËtus di> fiirmce OBtensililea et
reulÎKTaia (laiu un iitui<l [jui-tcgnque. Le quatrième culte,
S|ui ne fond» itur l'untif' ubeolue d^ Dieu, u cat point txatiA-
urmnbk'. Voici pourquoi :
" La Dlvliiilé ctnisiJ^iôe dant l'unité ToUlive de l'honime,
agJMant tk la lob dan» ses Unis fucultcs principAles, te
manifeato, «ommcje l'aidit cniiti dans eon âaeenee &bs<^u0,
ou daim Hon camonce univciscUe, Uni> ditn» sa caus<>, uu ITno
dans scfl oITcta : de là, miji pluâ, tous Hb cullea publics, mali
ti>u« les myiit.ùrtfi secrets, tnutes Ira dncliinÉe myâliquce et
contomplniivce; car, conuneiu rejiréBenter au deliora ce qui
a*a de reueniltlanee avec rivn r Coiumeiit Tendre senuble ce
qui est AU'deEsus de taule IntelligoncG : Quelles expreasiODS
ootiTieadrotit à ce qui est incxjiriinnlile, h ce qui eat phiB
ineSlkble quele stlenco int'ino ^ QiicU temples 61^v«ni-t-ao
ik ce qui eut iucmnpréliensible, înncce^sîtilo, insondable } Lee
tliÂoeoplics et les Bagc« avoicriit gcnti ces diilicultéc; ils
avaient vu qu'il faut suppriiuct tout discouTSi éloignée tout
simulacre; reitoiiror !l touti^ enceinte, nii^antii enfln tout
objtit sensible, un a' exposer h dnnner de faueaee îdéea de
l'eascncc absolue d'un Etre que Tespoce et le temps ne
peuvent cimtcnir. riunieure osi'ient l'pntwprpiidre. On
auit, en h' L'n foi II; tint ilâni une aiiliquilé t(&s-rtH:ulc't^, que le*
plu* anciens Mages do la Perso n'ilcvcûenl aucun temple et
n'^rigcaieiiit niicimo statue. Les Ilruidoe en uaaitôit de
mfuie.* 1â>» pteinicrs invoquaient 1« Piînripe de toutw
choflfB sur le BotMnet des inoiitagnce. les seconds, dana U
piofondtuf de» foiûts. le* uns et les autres juscaiont
indiiçiiP do In Miij>s[(> divînc de l'enclore dans une enceinte,
et du la lepri-seniei par nue image malÉrielle, 11 naridt
mSmc qu(! k« picmiers lloniain* paitaffeaieikt cette opmteia.
Muii CCI rnhe entji' rein Mit intelleotuel et di-nuC de formes, &•
sauriiit mibaister longlenipa. Il faut, nu penpie, des objets
•eruit)lM sui Icsqueb san idâoe puissent se reposer. Cea
• Ftllautln-, Ottroiu ou Cuns, h V. B. 3.
TXBKE-D' ou T£T.
17»
' «Iqfels B'iaaiavcBt u dépit mime ds ligHiHittKa ^-ai eherch« h
(<Im praicrir«, I.CS imitms, les Btutuos. Iw tomplra se
inultiplimt maJjJiT^ Im lois qui lei iléfîtndcnL Alan, *i la
cullc nV-protivc pria une xMoTmc Nthitnirc, il ■« chkiiKC, ou en
un giMÙcr Anthropomorplûame, ou go un mrtuiiati&me
IiIkoIu 1 G'(is.l-ik-iliri;, que l'hafnntc du peu pin, no pounint
*»'élevcf jusqu'à l'Unité JDlvbie, rBbaistejubqu'ii lui; et que
te lATuni nu poiiTMit tu coniiiiendro et croyant nûnnnifiln» la
«ai»ir, lu rontond avec It. Hnturii.
" C'éuil puiic éviter vMtv catAfllropbe biérïtable, <^ne lea
'■Hgcs ot Ice thâoeophcc nvaicnt fait un mystùro de \ Uiùtû
"de Dieu, et l'araicmi cacliiiâ au fond dce sanctiuiircB. Ce
[ n*6tait qu'uni^ àc* jprouvoii multipltân vt luTvntii! l'intlitî
était Jui;é digne d'Aue iidmi« au sublime degré de Vitutopaie,
^u'on «oulcvait ù ses yeux lo dernier voile, et qu'on livioit i
u contctnpUtion le pnRi:ipQ ci tu fln do toutes cLoecs, l*£ue
des Btrea, dan* ton îniHindnlile niiitô. * ''
Noua n'avons pas 1« pt^cntion de faire connidtxo par
^tMlijuGa extnùtH troniiuê» l'utuvic ni iiii{iortainlc du Fiil>r«>
d'OUvet ; nous avoni voulu seuleincnt on matquet le caiactilTe
«l la direction, et expliquei par li rinfluenue t^ue celte onixTe
exvrçn sur Phitippo Fauie. Si la poitârit<$, appliquant U loi
d'unitiâ qui iiispiia à Saïut-Junl eca rssTiTCTiûxs, exîgc&ît,
avant de ic piuuoncer aur lea travaux de Fubre-d'OUve:,
qn'il Hc piétcntdt nu Jngoment arec las amis tntcUeotuals, il
C*t probable qu'il ne demanderait ce niprfmc *ccDim ni
à Talma ni & Kapolâoa,t ^ qui lui eircotuitiincc» plutôt quu
l'amitié l'unÎTem «n monicni; mni» qu'il invoqurrnil l'uppai
de CoituT SB UvuELiK, at de celui qu'il appelle le PUUotopho
Inconnu, S.MNT-MiUTix.
Saini-Miuiiii uTaji réaumS dans non livre sur Dittt
r Sitminj; et r Vmvtr», la tradition, mystique de Swodenbnig,
de Jnoob BoDlmie, et des cxtctîqueâ frau^ius. Un soit quelle
action cex myctiqii«s curent. Il lit un du nix-IIuitièmu Si^eley
snttaFranc-Mui^nncrie. et par suite sur InsociétôcuropËenne
et aur la RévoluLion FtançaÎM!. Au milieu dea oihjjqb de cette
R£voLuUon et des terribles guerres de l'Empire, 1q PMhsophe
ÎCb no hit cpip pendaut 1m C.mt Imnv fï «rfiee i Cartiot, aa» P»t«*-
lirct put Ikiro laiprtinci U Coixuo (MtB va UeliUt (I.UWVB UÉBOoitif
Ba>nivta.>
180
ArpKxnicE.
Jhmhiiu axait tentt: de canserrci les prioclpca et leê inititu-
tions Beoiitts du Myeticisme.
Pe ion cât£, Couit de Oéticlia, ctierchunt duui U icicnoe
cette u II île que 1& RËvdlution n'nvail. su xn pu rriflUuir duu
la politique, avait es^&yé àa découvrir le» nfiginc» do lânea
humaine, et luimueiicC daiu son Moiule Priinid/, se» reclieichBa
eur retlmogrnpMs et sur lo IftQgiigti, qui (ure«l pour les
philologaes modernea la source do tant do beaux traraox
M de ei fiSeimdea d^hrouvcrtos.
Enflammé de rcathausiasEaci du premier, excite pnr ta «oif
de connnîue itui (l<-vniiût le «ccniid, un pnnicur unit en lui
leurs deux tendiiucea : il chercha Ik faire aboutir la êpé-
calationa du My-AticistiiG i^ des ctini;lusîous scii-ritifii^uus et &
de% applications utiles ; il e'uttui'lm tiux BciirniMia occultes,
mais pnur y tiouTei la clef dcn myalt-res antiijuCa, et pftur
pénétrer, à l'aîdo Je cette cUf, dans Ica plus profonds
arcanes lia la coanaiasance humaine i ce saxant en qui
l'exaltRÛon de Baist-Maniu «'allia si puise atitme ut k l'jru*
ditloa do Court do Gûbciin, oo fut F&buz-d'Olitet.
HOTB Cff).
BÊRAXGER.
Paob 14 : " Bf^rangcr a pu te conimuniquer son
" idée de la patrie, (^) mais, etc."
UiS PBIFOIFJlLES CKABSUJÏtS DE SËUANGKK.
{Beimtt Sun rteuaii d'étude» tUlèrairt» hril par PhUijip* Ftatrv.)
— " L» roi d" Yvelot, gaÎD, «ntiiifiiio, aux vcth coup6a facile>
ment et hi<m chantante. — Le in^iattur, oui ôt tire Vapoléon.
— Sai/rr Bonteiiips, ilimce urhiquo îint. niiibtttuux, (Aoge joyeux
et un pcoi tri»tc dos bous ciifanU. Janvier 1814. — Zm Gau*
drîcU, im peu folle, cl qui ec tcrminii par un Uait fort eomîiiue :
(au pl'toe i[iiï Vexborlail,) — La wiiVr arewjU, jiuintiire «laïri-
—\,aartri pu, doiiç romance, inspirée par l invaKion ; la
prcToî^c chunatin ciui mérite la nom d'udti.— I^si gueui, tit
detemt» aux cn/cr», efi perce la ruillt-iie du Philosophe.— ta
béila.hgï:b. 181
coin de VAmitU, prétentieuse lomance de Demoiselles, — Le
vieux célibataire, critique de mœurs fort amère et fort juste.
— Les Gauloie et iea Francs, appel aux anncB et a l'unioa
des partis pour la défense du sol ; ode pleine d'images poé-
tiques et d'aUneione sublimes aux faits historiques :
D'Attila suivaikt la voix, etc.
Le bon Françaie, protestation modeste dont le mérite, outre
les atlusione historiques, consiste dans la circonstance qui
l'inspira. — La mordante satire contre les nobles : Requête des
chiens de qualité ; — Vieux habits, vieux galons, contre les girou-
ettes et les Tendus ; — Les adieux de Marie Stuarl, poétique
élégie, admirable de rersiâcation, de sentiment mélancolique,
et d'amour pour la France.
— Le curé, digne de Rabelais ;—Le caHlUmnem, attaque plus
TÎve encore contre le Clergé. — La vieillesse, pleins de senti-
ment, de calme et de gaîté douce :
Mes amis, ce n'est pas vieillir!
— Prisonnière et chevalier, charmante imitation des romances
du temps. — Antoine Arnaull, Eévêrement jugée par Béranger
lui-même, et qu'il ne publia que pour rendre hommage à un
proscrit.
— Traité de Politique, timide conseil donné à l'empereur
dans les Cent jours. — L'opinion de ces Demoiselles, leste et mor-
dante épigramme contre les hommes vendus au pouvoir.
— Plîis de Politique, tendre plainte sur les malheurs de
■Waterloo, ode pleine de sentiments patriotiques, exprimés en
Ters harmonieux. — Ma vocation, plainte sur sa destinée, et
justification de son rôle, qu'il juge encore aujourd'hui si
modestement.
Le bon Dieu me dit ; chante,
Chante, pauvre petit.
— Le vilain, protestation contre les nobles et les souvenirs
de la féodalité. — Le ménétrier, jolie chanson de village.
Xes oiseaux que l'hiTeT exile
Eeviendroni avec le printemps;
qui ranime l'espérance du Proscrit,
— Les DEDx ScEUBs de Charité, admirable et philosophique
leçon adressée aux dévots, peinture touchante et pieuse de la
vie de la Sœur, tendre et douce de la vie de l'Actrice, et dont
le refrain si beau résume la morale évangélique.
Dieu lui-même
OrdomiB qu'on aime ;
Je vous le dis en vérité :
Sauvez-Tous par la charité.
— Le Marquis de Carabas, ce portrait ridicule des absurdes
prétentions des ém^réa. — Pailkuse, joyeuse épigramme contre
1B2
APPEÎTDICE.
l«a pointes ctnirtisane qui sautent pour tout le monde ! — Xm
dmr, pltnne du tristcm- et dont \ai vcn poîHîqufs wut lobUmes
d'images et d'aUiulona :
" V(nn BTCï vu bwnhrr In gloitt
" D'im Ilinn trop in.iulu^
" Qui prit l'Auld Oc In Victoire
" Pour l'AiiUt] lin lu LvberU,"
— Lr. Jugmk dharmlon, épîgramme trop juste coQtie le
ptirquct. — Li* Vhatmts, idyUc eruciituie. — La Cocarde Bloiicfit,
ciUru dCguisC-c, mais murdiinco, contru lus Bourbons de
1815. — Mon Il'ihU, 6logc noble et joyeux de la pau\relé.—
Im Sainte AUimife, parodie fiirt euergiquc des trnît&3 de
Vionnc— 2.' i/iSTMiffi, qui contient quelques vers chaimants. —
M(in Pe!i( Coin, V Irutépeniiaat, pri>t.cfiliiIioii tcintri; uemc qui le
pressaient de fenoncer h «a po^itiâu mcdiocie. — La ifoniM
visilli, touchant appel h \&, pûsi6rit6,— C<i(i'f<, leato peinture
de», santînienls pnirioliiiuiw du l'aniiti.'. — L'Eiil^, t-iOXe élégie
qu.*on ue peiii aiiiilyBcr, tant elle vst pkdniB do sentibiLtê. —
M. Ju^iti, dirigâc coutrc la police et le» ufûntâ provocittcura
qui fnisiicnt tomber les tvlaa do Didier, Caion, Bcrtoa, les
quatre sorgent» de la Ttdchi'lle, — /,* Dieu Jet bonntt ^MU,
eiprcs*ion calme et ilcmre du DKsme, fiuiniée d'yûllcur» par le
patriotiamc. — Br<n>ïius, nltiuion k la gloire de nos «ime*. — £<
fdtais petit iiiicaUt udo gracieusiB et twitchanle, qu'il serfiit
Curieux de compairer ûvet le Vtcm de V. Ilugu; l'une tendre
et aifec tue lise, 1 autre i&veiiiw et possionnéei lldiunger désire
cbaiLier pour l&s autres, Y, Hug« dans son Vw ne pcoBEÛt-il
qu'à lui :
Si j'iîtms U (feuille que roule, etc. P
~Dai;iW= tourire aux chanaona ifxm Vieitlard, apolo^c de
SGS citants. — M^itAurit Jinmteu, sntîro morcUinte contre li
Royoucf». — Cinqmi-nte ériis t/u nwi(<, excellenlc plnisnnHprie,— .Le
Relrrur dam la Pairir, poésie dont lu litrL* milique sssex le
Bontiment, pleine de nin^iVQiaunl.—Le Ventm, !ti ilùàion-
nttirijs, t Enrhwnii, etc., t'outinueiit le feu roulant dirigé
contre lu Kcstauration.-— ta Fariritmdalnc, double ttaUe^,
Slaisanterie malheureusement tn>ii vraie, eontro le systènu
e* interprétations. — La Sainte Alf!arto« dft Pmphf, appel
rTicifi.que II l'union de la race humains, ik la Libeitv, i
Egnlilé.
—Le Champ iTAnyîf, odo mognifiqur, l'une des plus bellce.
^Lei Enj'iinln de ta Frimcv, appel énerg;i<|Uc ïi la Patrie qui
fl'eadort.— /■-«* Hosiiy7ioh, rommice tendre et mélant-oliiiiie, uu
petit chef- d'a'uvro de sentiment. — Lts ftoittt tjui Jiltnt, dou-
loureuse l^tégit), inspirée par une «uperfitition poétique. — L»
Tmnps, Ma latnpt, toul«s gracieuses, toutea sciiEibles, et qui
ormcnt un singulier contraste avec lu cliuoson presque impie
SÊBÀNOER.
1B8
doat lc« trait! ipiiitMcls et !«• eoupt de fimct >ont mil dims
U boucbe du Bon Di»M. — Les regrets nobles et pacriotlqueft du
Vïtui lirayeaii, lécument touii? l'ÎTiitation lies solilnu d«
l'empire «t tumoaccnt le pvculigicax effet que produlsînmt It»
aobtvi couleur», «u 1»30.
ifoH ttur Dupmnl, •ttun truU cl? cour«gcr ; Chrùtoph», une
£pi(iaiiiiae burlenquii eontrc IcB ulliës. — iLuum XI, ofFre un
ooiitnats Qolor£ de la "«io psiiiîbla dna champ» et dcn furmi-
daMn wagoiMet du Tyitui.—t»s dmut Couiint, ]Joigiii!itt eu vers
touchonta et froiuLi-iii? 1« rcrcr» do» gvnndes clyniLïtîca, l'in.
eonMince des tiontmes : Napoléon U et Ucm-i V. V Oragt,
qni â«vK3idnk la rundc de non enfiuiie, leur apprendra qob
oâMSties et les f^ra rSfKcliir sur l'nviiiir.— " /.a cinyStài, est
tme chwisnn Ai- (j^aii;," ii dit TiMSttt ; et t'«t là que BZ-ranger
O, en cffgt, iôeum6 Ica imniic» poi-liqucs 1«B plus giundiuscB
ptodiffuées par Bjron, V. IIngfp, Lnmarcme et C, Delavignc! ;
o'ect lH qui? lui-même n'est tDuattj> la plus Cnidît, le phia
hsanauiûox, le plus oiiginal, et certes, k ploB grand des potitei
du eiëcle.
Luprd/aetda K25 eatmodeete et eatiiii^ae tout It la foû."
n est à regretter que Philippe n'ait pas eu le temps de
poursuivre son nnalyM. Nous aurions eu aon seiitineat
atu les denaitra recueils de Béraugûr, recueila BUpfricura
encore, conunc mérÎEo Itttéialie vc eoninii> portée politique,
ptiiloaophique et rolJgii.'Uflo. à ccm que Philippe nvait uou» It»
yeux quand il foisiiit l'fltirlc qui pn'cfrtle. A défaut d'un
jugement £crit de ba main sur l'etuenililv de ]'wu\Te du poëte
national, oa naiiï pcnuettrn de plaucr iri quelques détaïln que
doe propres souvenirs et nos eutri'tïeiia avec la m^re de
Philippe TLons fcuroisacnt, et qui montrent toute l'influeDCo
qu'a, eue sur lui cette poësic vralmonl fratiçaiso.
" Dès le berce&il, Flûlippe chantait Ica odee patriotiques de
ï^ranger qu'il nppuluîl : /.ea ehausant. A 9 onSi 11 rertvai-t
eimi^&re d« l'Etit, reciieill&Dt dans sa mémoire, parmi les
Souvenir» que tant de uoins înacrîls sur les tombes, HTaîent
émquâs. le nom de Itrrauffur pour lui inséparablement Vi& au
noni de Manuel, Il munuurait :
Pour honorer latomlw,
PïAi** wcaun au jioutTP ebansonnier !
De retour h la maison, il prEud une plume et d'abonduice d»
MBUr, il cëlâbie, h sa manière, l'umiliâ de cee deux boEumea :
8ur le» (l^briJi lio lo Patrie en eenilrM,
. Hooi aoui étûn» ranocDtrà tous les doux
ÂTTEVmOB-
Cotte campoêltïon rcmarquablfl pu lo smtbacnt et l'&ge dt
l'cnûuit, a&moli' aroii dvUsiuiné «a voundou. H ue ptwea plui
nn jour suik ^erin. Ao» pcr*6m, sm affrotiann, en locluns,
tout c« qui »e présente ; U a'exeici; k ht parole, è Vimpro*
riflfttioii,... jOMtt Ka moment ob il a l'iunbition de bite un j^oï
un ourrege uiuo iL sb patiio, d'njotiier un nom àe nhu aux
Dama qu'elle Jut'cra <Ugn.ia* de Kuitvrnîr, rtîlimppHraelumiMii
împftmîts. înoomplcta, par iaequcle U se nrepnre consciea-
cieuiemeai. . . .La lévolutkiii (tiîl!(lSf%'lau; ilpenseàrniidii
cluuuoiuûn:
Bm, Mie «t aiùwt, tout etiùi |ioupIe ea InL
Et PliilippL- Bc Inticc dnna F ac tion, E^t (Icvirnt joumalûtc . . • •
en aiiendauc qu'il puisSB chanter :
Jour do Ciibiiipho ^liûni l'uaircn.
Unû) ce jour ne vint pus pour lui. Dili» IVxil, quoique
■ouvem. dScouiagé, il reveimit. k ses nncicna traTHUx ; U
^tutUilit, il anaassii.il des mutî-riniix, Tnnîti il n'^puisuit en
cSbrU inutilcc pour amener V l'nim, VBarmonu, parmi lc4
mambres brUfis do lu ^ ruscriptlon.
Il lui levvniiit uu reiram île Béranger :
Eu nu crî-utt Dkuin'udit: Nctaiinen.
**Non, BËranger. l'homme ne peut pus dire, snns ne mealii
" ù Im-mBmc, qu'il n'ci^t rien et encore niouia nue Dieu l'a
" oréô pour 6we BiVn, Au contmLii!, Dieu 1 a orée pour
" devenir une des plu* grandes puIsBnnceB c:éle«ieR. Un
"'Accident a'eet oppoHe il sa» dL-ïo!o^ipcin(.-nt, mais co moave*
•^WHayon de la L'erfutlibllité."
Et to eJiansoJiuiOT en avait le pressratimenl :
AJ] ! mon Adui, je in*cn douluû.
Na dit-il pu mcKlofltcment :
Je HP BuU qu'on ver liiUnnt;
Mois je rcuoa La nuit latâut >um1>ri! î "
Bëronger, nC. commo il noue l'appcend lui-inônv. rfantr*
Paria, i-ii'.is n'on ET UB miskbb, en tan du Chriit mit-trp(-ecnl
çaalrr'-vinift, CM inort b. Poriii, lo \Ù juiîltl 1857, ifié de
77 ajM. L'éclat dM abaâquM officielles «i^u'on lui flt et qui
contr.-tslu si péiublement avBC la dignité des funC-iailles d« ion
ami LamcHiinia, cet encore trop pi^Boal aux fsprita p«ur
ijuc nous j ituintioue.
tBSFAÏÏCB DK PHILIPPE.
185
I
I
SOTS {g hit),
UEXPANCE DE PHILIPPE.
PiGB H : "Kal no fo. fait brave» nul ne t'a fuit
P' " dÉTOné."
"TovjiU-iiciifBnlssrtnlrf^itiolM pour leurs pnrenis; peml'cn-
IJmiB uni Cté ausA! heureu-t, tous le aaTOE, moa cher Aug::utC(
QuePhUip))<^;(:o!iibU<l'auliimd'cloge» et de cturiw«t«,otpaf un
plu» griuid nnratjre de iiersonnti. Souvent cittte adarntion 1rs
gite ; puur lui, au coiiiruire, ju crois que t'eBt là ce ijiù a le
plTiH contribué À lui liupicci Lo ecatimcnt du devoir et le
aâvaiiCTnciii, mfmt? au pris, du saciiAce.
Ai^i- di* cinq iiii», il clcmsTtilsJt k fjûre aa priire avant d'aller
àcrnuÎT. — " Kt pi>ui'iiuoi," lui demaDdo un onolequi sepUifût à
le taquiner, " qu'syi-iu dtrne tt deiouiidiv au Bon Dieu, gu'mt-
"ce qui te mnnqueî" — "Je gaja qu'il ne mo mnn^ue rieo," ré-
pond Philippe. " je ne dia pas qu' il me faut do plus ; mata je
" vvux prier Dieu pour qu'il m'aime, pour qu'il donuo à
" Mamnn ImiI ce dont j'ai besoin, e1 pour lo rc-nuTcier."
A quelque temps de IS, un aoir de carême, comme 4 l'ordi-
nuirc, la Taniillc ctait r£'unic en nombre dans In chambre de la
biaai'vuW, et l'iiu Cchujigenit dos pluiaanwries aiiiioalcs saue
suit«, La grrtnd-tn^Te, an coin du f«a, liuiit l'Evac^lc à haute
Toïx pniir tioi» nrrifre petits tnfiinta qui écoutaie-fil alteiitife la
mort de J<!EUB-Chrû:it. Un doB jeunes oncloe de Flûlippe Lui
frappe *ui l'épunltf :—'' Que di*.tu décela, loi ?" — " Ali!, tnoï!"
»'fi-rie Philippe, "j'j/^tnia, j'y l'iaîtf at cela m' a, f ail tant de
" prinef et il ae mit î\ pleurer. — "Aurait-il donc la piêtention
'* d*Broii a»stst£ blaTussion de notre Seigneur?"
Il ttitit ATai ; Ba vive mémoire lui rendait présenta les amis
absents, les 1i«tu: qu'il nvnit parcuuruB, tout ce qui s'était
EnsE^S stnu ece yvux; et Bon imaginalion l'ideiitifiQit avec ses
(Ctures, pomniD s'il eût pris part aux lîvénementH mémoiablCB,
comme s'il cilt vlth nrec les grauds liomniEB dont le curattï-ro
M Était sympathique.
H avilit dis ans ; j'hésiliùs h me ebiirger d'une iRsponsabi-
liti^ dont je prévoyais tou* les iiiconTonienU. — " Vihre si nous
" ne voulons rendre scrvii^e qu'à la condition de ne pua niiire ^
" iious-mômcs, n'eal-ce pas Ifi ee qu'ctL appelle Êgoisnie î "
Et toujours tl me seconda dans tous le» devoirs, li.instous
lïS soinrt pieux, fiouvuit ptnihkii, avtt uno tifueion do ifiiurj
mais TOUS avce pu juger lo te-ndro reepcct et lu Teeonnutsi^anuo
qu'il avait tuu^s ft ses pareiitd, tout eu se réservant cette indé-
pendiuico moTAlr i^uc je lui avais ménugûe avec tant de aoUici-
tttdu et dont Ù sencnit si bien le prix.—" Quelle difléicnce do
'' RioL aux autres enfants," inv dUoit-U souvent dmi* «ou
enfance ; " comme je tuiâ plui heureux, comme j'e suis pluR
t8S
JLrfETDrCS.
"libro!" IlATAÎtpi&idoTitist uuldTGqMTOlUTonStMBis
d'amitié, et vous «avcx l'austtetâ de sa >ie, toute d'aboégatwa
et d' Affection.
Un de ses jeun» parents Tenait d'être reqa bachelicr-is-
lettrdiS; 11 roMntAit ^'aprin l'exiimcn, un pr^fbsâour, pour
VéproTi'er, lui posa des quostions eicentri-iues, ÙLEidietuca,
entreautres: — "Vers quel ptiincdu-L'Ii-l apparut la croix lumiu*iu«
qui détemiiiiilInfaiivecBion de ConntAiitiii, et Ini donnanôiui
la vioioiro et r«mpîre î " Le Jeune B»eheli«r araitStitun*
répon>e ériwiv», et le protVsKou.r Iticnvcillimt s'éuût conteaté
dosouiire. Philippe, ag6 ào 13 ans, eemil à rêflêcMr : — "Mail
"jAVondrali ttii^ enviiir k ^i^iell» heuru oette yfaian, eteoiB-
** DMDt étidt ftitué le chnmp d? bataille et W âûpoKition dot
" tioupaa San* dtiute, \en lûgiuns chiélienno, protégfc*
** Me Constance, arboraient à leurra enseigne* de* «robe, de*
■■ dntoet, ayiaboies do leur foL— C« lipte Jwmtnntf, ce no fut
" |)a> pi&ciaânumt un miraol», mais un wtmgB e t ca n'est pat
" moiiu basa."
NOTB (h).
QUESTIONS D'HISTOIRE.
Faqe 17 : "On étudie dans la chute de la Rodaliti
** militaire, les symptâmes de la chute de la féodalité
"financière." (A).
Pmiiippb ne partaecRÎt pM rerreui de oenx qnî crcnent la
régime ffodul termine en li&Q. Avec tous lus SocialisteB, il
reconnaÎEsait, an contiftire. que la féodalité e:(t airiyée de noi
jours, poï la dciminalion presque uaivciaeUe du Capital, à «on
Buprênie développe ment. Chargé en 18-15 de faire, au aeïa d«
notre réuntan, un Cours d'hifitoue, il avait divine tout 1c pau4
de l'Humuiiti en tiaia grandes périodes canctéhsée» par la
Srèdaminance des Castes de Famille, di« Castes de Patria et
ea Caittes de Propriété, Noua publions à U fin de c«t AppOl»
dico ce qui reste des notes qu'il btûc ïiuaiu pour fiurow
Cours. Nous y lenvoygnB le lecteur.
trOTB (i).
LE GROUPE SOCIALISTE.
Paob 18 : " Entraînmit le 15 Férn'er. dana
" aotion, notre groupe socialiste (»'), en déjiit, etc.''
" Lb 21, jom de triomplic et pourliuil jour d'sngolMc, Philippe
rentiR pour peu de tcmpa ; il élail triât*, malgré l'uiiiaatioa do
I
1
LETTRE DB JTJL1A3Ï HAHSEY.
Ifit
I
I
I
tftnt d'imotiotu diverae*. — " Xous l'avons empoTt<S, nu
•• Rouveniciaent provisoire «st nomruo . , . , C'est pcndiuil cea
" jijumwi» cjuo j ai senti le vida quu laissent, pouc moi lu mûri
• do Jules et te dépnrl d'A Si l'oeuTTe rommuncce
' a'«ût tU: ainsi btucc, l'ilito do la jeunesse se betoî; réimig
'*• i non», No« travaux, à ptrino flmucluSs et iB-iisquenienl
'*' internj»ii!us, auraitut Été suivis avec oïdie et complctw pai
•' tant d'nptitudes diverses.. .. J'ullois smeaer &ii<hi rÊuniuus
•■Ch, B A- L et par le auito A. V t.t A.
"M qui noua auxaimil ilotiut li? contours déjeunes
" çcn», toiia (le\-éA pour de s^ricusca études, ûppnrtcnant «ux
" tgailllcs les plus honorables. A y aurait attiré loB
" jeuura artistes, Igb ouvrîi^« înU'IlignnIs ; pur Jules, tant
** d'étudiautd et tant d'autres, que Il'Utb itléca lÉpublicnincB et
" leurs ardentes aspirations tcm un progrfr* sodal^ dous
"awriiiont ralliés.... Plua du S,000 jouflcs gcni, d«vou(iii,
" dëaintërei^és, raus par un iiiL'Uie principe, aiusiciit marché
" comme un seul homms. Nom aurioni arbord l'Ët«ndard de
*' Is DËJioOBATiB BEUdisuEE, nouj; l'aurions planta but notre
•' barricndi^, et nou» aurloni purt6 &. l'Hôtel 'de- Ville Lmaen-
*' nais et Piene Lexaux. Lo eouveniuaeat provisoire, boub
" leur Intpintion, aurait téoUie Les progria que nous eapéions
"due réformes qui vont être demandées, peut-êtro promises.
" Mais rien de tout e«ia ne s'est fait, que se fi-ra-I-il dans
« l'&vcuir î C«t avenir qui doit amener tu rfguc de la Justice
" et de la Vérité, la ïtinous-nous J eat-il ai proche ? En
" tegretlaat les amia dont le Bccoura me mo.tiqiinit, en me
" retrouvant isolé au milieu de cette foule confuse, ivro de son
" triomphe. ... je les ni îaîîBÉs entrer ît L'HCtvl-de-Ville, jemo
EUÙ senti seul, et je suis icveiRu ven toi."
KOTE (j).
LETTRE DE JULIAX HARNEY.
Page 20 : *' Tlamey est retenti au Ut par la maladie,
" et il adresse l'expreBsion de bch regrets à la mère et
" atii amis de rUilippe. Voici ea lettre f'jj :"
" Deai A*plet,
" I hâve wrillwj tliene woicb in hed, os yen knon-. They but
fecbl^ ond Irapcifectly express my tiguid for Philippe Foure,
and my grief tur lus loss.
*' Q. Jdluk Hkurar."
7. Boyal Square.
Jauuary Ijth, 180fl.
16B
ArPXXSICE.
'■ TO THE 1107HES ft FBIEXDS OT XT DEAB DECEà8£D rSIESP !
PHUIPPE FAtTHE.
" Slowly recovcring from scTore illncfs, I ua atutled \
slinc'kpd by the aatounding and momnful intelligent» of tl
uiilimelr <lc:n.th of my poor iltar frii-ti(l, Pliilippe Fautc.
lorcd hun tu a biothcr. To me ho %ras more thon a brotlief J
by blood, he wa« a bnulicr uf ihe hoati. Never can I forge
his gpnenniw (îpvor.inn, lented and jirovi-il at a momcnl al
pûiil. ^vheii I Imd but fi;w frîeiiJa and raaiiy encmies. îtyJ
graccfiLl recollcction of hi» conducl on ihaX occasion caa nerwl
cpasi? wliiie raeinory endures. As a patrîw, llcpnblican, Kocial/
rcfurmcr, worltftr fur thi- rwlemptîoii of IIu:naritty, a.m!, laallyi 1
pTDAcrit p&tii>Qtly bcfiring tbo paLis of oxilfi. bis conduet]
prescnWil an example uf wliit-h bis counuyinen niay bo prowd.J
His lorc and nttentïtjn to bis now imliiippy Mfithi:r, slic olon
cim do justice lu. My lieart'n ?ynipa.thy for bcrr in bot nuil
aiHieiîjig btreavement. Il U a acre Dildi'lîon to my grief ibst,
MÏll iinabla to laave my room, 1 cnnnot mingip wîth liiit
eonrifujrrjw who wïll pay llie butt tribntc of rcipcct to the
rcmait» of in^ dem friend. Still, let me, ttirougli Uia»o fe«bl0
words, tcBtify, howevoi' imperfrccl y, my love fer Phnippo
Fnurc, Miîi miiigle my leais v.-iùi ymira ovcr his grave, He
lived and Uboured for ihc Rcpiiblio, tind in e?iile for tiiel
KirpubliL' bu dicd. Tbe bornage of his brotliui RepubUc&oaj
procLaims bia vîrtueaandhonouislllsiiani? and meinury.
" G, JuLiAX HjiaxET,"
7, Royal Square. Jcrspy.
Jonuary lâth, 18l!S.
(note J bû).
APPRENTI— COM PAGNON— MAITIIE.
Paoe 31 : " PhQippe revint à Jersey le 3 Ao6tj
" 1854. n y apprit In profession de compositeur 4 (
" r Imprimerie l'NiT:EHaELi.E.''
ArPHENn ME.NniaiBa E^c Cdmpaoxok du Oktoih.— Lopbn
Kantais fut son maitro en l'i^lat da menuisier, et le leçut
Apiiioati, puia CompugDOii de son Devoir.
CoMPAaxoN TypooBiirHB. — " Je, BoiMaio
'* M. Faiire (Ami'di-e l'bîUppe), ai à CbUuna-sur-
" (Fraiiuf), lo H Ucccmbro 1623, à l'ait chez moi Km
oenlâc qua H
iaon.appMii' H
APPBENTI — COMPAGNON — MAÎTHE. 189
" tUsa^ de typographe, et & trayEÙllé ensuite dans mon
" împninerie, comme compositeur, jusqu'à ce jour,
*' Fait à Jersey, le 2 Novembre 1855.
(signé) " Zbko Swibktoslawsxi."
Maitbb Maçoit. — " A Madame Ve. Faura, nA Virginie Didier.
" Madame et très-cliëre Sœur,
" Pénétrés de la profonde douleur ^ue vous cause la mort
*' prématurée de notre T.'. 111.'. et bien-aimé F,-. Philippe
" Fsure, nous demandons à mêler nos larmes aux yôtres. 'Èa.
** ce deuil qui tous &appe si cruellement, comme il frappe la
" grande Famille Maçonnique dont nous faisons partie, nons
" sentons que toutes paroles de consolation seraient impuis-
*' santés. Nous ne pouvons que rappeler ici les rares
*• qualités du tendre fils que tous aTez perdu, du frère déToué
" dont la mémoire viTra constamment dans nos cœurs, Son
'* caractère enthousiaste et calme à la fois, sa tournure d'esprit
" sérieuse et poétique, son tangage conciliant et ferme, sa
" rectitude de jugement dans les circonstances difficiles, avaient
" rendu son concours précieux à l'œuvre que nous poursuis
" Tons. Aussi son entrée dans notre Ordre fut pour nous une
" grande joie i c'est à lui que nous fûmes redevables des adhé-
" sions dont notre Ordre a le plus droit d'être fier.
" Croyez donc bien. Madame et T.-. G.-. Sœur, que 1s
" mémoire de notre cher Philippe ne périra jamais parmi nous,
" et veuillez agréer tes sentiments d'amitié respectueuse et
" fraternelle aTec lesquels nous restons tob bien dévoués
" FF.-.
" J. Ph, BEnjEAtr, 95.*. — Banssept, 94, ■, —
"T. M, DnoHÉ, 9fi.*.— E. Chetassub, 94.',— T, Mathias,—
Tabaut, — L, Vasbbntbb,"
NOTE {h).
LA TOMBE DE EABAN.
Page 22 : " la Vérité religieuse que nous por-
" tiouB en conunun et que nous avons cherché à servir,
'* chacun selon sa nature." (i)
" N'oublions pas que si nous n'aTiona pas dû être sujets à
" la mort, nous ne serions pas nés. La mort n'est dans la vie
" physique qu'une conséquence pure «t simple de la naissance.
190
APPENDICE.
" Ce n'est pu la mort qni donait étonner dana cette vie, c'««
" la naissanc?. Ce premier jinit eut tiicti plus mjvtéiivux «t^
" plus inexplicable que lu dfroicr."
" L'âme s'épure nus riiyrms de rimltlliROnco ; qu'ello pa
vienne k comprendre que nnître et tnoimr ne »oat que
nuutifeatatîon de ce mcmvenierjt iiiystérîetis qui parte
rimmensitâ à rEepacv et de rEspnoË i L'Immcoité. dV
rEioniicf- au TemiJS ei du Ti>mp» k rEieiuilé ; pour elle olots
la Nuin-Muicc et la Mgrt ne ncriint jilu» nutn.- cluuie qa'un
chniigomont â'él&t, un passage de l'^t d'£aijoac« à celui de
Vatvire ou de l'Eut de Nalui-e, à wlui d'Et*t'ut<e."
SolùbiriU, rmainoTuv, pour achever daii* Vnvpnir l'ouTre
CCiminenc£e, qui ne râuBsinv qii'nulivnt que ses béros et aeft
miirtyn pcrsietori»it à la conduire avec l'iûdo d« U Prort-
denc», leu f^ent les suJQts d'i-iiiitiii'ii et 1g§ consolatiaus sa
lii de- mnrt de IlabiKi ; colui-i^î sfmnntrnplcindecnntîance, et
tétnoiffna la plue xoadie aïoiùc è. rbilipps, qui ne l« qtiitta
poinL"
NOTE (ï).
L'mSTOIEE RELIGIEITSE.
Paoe 26 : " L'îiiatoire du vieux monde, ce
" martyrologe Ha peuple exploité, abniti. cgorgê,
'* lea religions, le9 mouorcliies, et le pamsitisiue {t)t
" etc."
Nom crciyiins devoir pincer ici le dfbut du court à'I
de FliUipp-u Fauru :
ADAM.
"Iica ËcritA dcAThcosoplies, ^ peu pT^s nos MinU documents
eut Ica premiers temps de l'histoire, a'occiiponi toiUi dît
l'abord, de la Cri?i>lion, et rKisioire cIh la Terre n'usi qu'anv
Buite, un dévelcppcmcnt do l'Wtoire du Muiido, L'bunune
lui-uiémc, est un petit monde. L'iiomrae mt l'oit à l'imog* de
pieu, et commu lui, la nature maniXeste lo Créateur,
L'hîatoîre, pour Ptre complète, embia^sie doue la Cré«doD,
ses ropports fiTeo Sittu, et In mtfitiiaii de l'homme 6nr la tore.
Ne croyez pas, copcndont, que j'aie autiuit de syttïmet
religiaus et iciiiitiltiiucii fi voiu i-xpoçiiM ())io d'ecrils à
cou&uliL-r. Je ii'iii pu i^ticurecxuJiûiuT tous les livre» surii
des ancicnncu Thâocrntins, miU Ic'S coumngnnieji des Indiens,
dea égyptiens, dp» Ohinois, des Scandinaves et dea Hébreux,
COncofdent uarfaitcnu-nt, t-t l'on ptut, mr ccrtAins points, y
rnppottcr ceilcs des Phdûidetis, et par suite celles des QrecM.
l'kigtoibe bbligieusk.
191
no» suffit alonc do connattie 1a Oaiëae, poui araii une
et prècÏM; lie* opmioiw des ancima Mitg«« nu 1» formaliou de
I l'Uni vers."
[ "DacMlv priocipti, Diini, L'Etre dvs £&es, arait erCi «a
M* ràtiutliti l'coLÙteace dea Ci«ux et l'exiai«DC« de la Terre."
I
»
COSIkTOQOXIE.
" n Bemlilfi étnmge à Ijeaucnitp de Tt^îr lea ancien) tlica*
wphes, à lu tuû pontifas, linslatcu» et hûtoiieiu de l«iut
paupUa, ouviir In aonBlcn oe t'Humanitë en rKuotsat U
ciéatiu» du numdd. A q-iiel bat } Kn quoi U formation cLm
Gtict A-t-«l]« rapport avec lea £v&iicDu.-nl§ qui ont agaulé
l'eXMLcnoG du KCniru liumum ? Et d'itboril, comment pcitt-on
counnî1r« loi phnicfl de la création, à laquelle mil n'uitisiaît,
de l'aveu mèniD de tous cea ihiasaithn», forets de let^nurix
l la Ki^-^lalion Divino. pour noua donner quelque* notions
tncoiopl^tes ei dont il i<st pour ciu»! dîrc impusaifale de véri-
fier l'fUKTtitiidc? Les philosophee vous cépoudiODt que les
fuit» nu Dont pas isolé» ; que les éTÉntmonts i'enduùncnt ùua
)s vie de rHiuneuitê vomnie dans tielle An clijtqui; ntiliTidu,
Pour compiendre l'hiatoiie, ïl faut donc étudier l'«n<^ltaine>
meut dc« ai-'les de l' HumunitË, leur inoiidilé. burcaust-etlvor
but i Û fnut maontcr il l'origino des hommes, ri'chcrfliGr d'otl
sort le gcnr« humain, d'où sortent les su(û£l^ î Ce qui
rcviL-nt n Bc demander comniomt a 6\i ciéi riiomme et nvont
l'homme, latem qu'il habile ot d^nl il oemble rfsumvr en
lui la ïie, diins ce qu't'Ui^ a do jilus ftle\é. Ci'e r-cclmrclLCi
condubcnt n^-ces^dircnitni h parier de* hypotliise» sur la
crËBlion du monde et sur Ir CrÉntcur, pour pouvoir te rendre
compte de U formation des ëcrcs qui nous entourent : et ces
hj^otiif aea, iiispiipfB pur une religieuso r^'T^loiion de l'^ptee
dès ^Ires, cl véridées autant que possible par la science,
nnalysont ks TCElîgCB du paAac, ces hypothùsee se retrouvent
feouK le uoiu de vosicogonic, nu dfbul dt^ toua Ict écrits
liériogrnpMqite» de l'outi^juité, uua pi«uùi;is documenta hiato-
riqucs.
L'eximien attentif des modîËcaiionB qui G''opËT^nt do nos
jours à la suitoL-e du gluljc terrestre sert de point de départ
aux BavnntB pnur s'expliquer \e^ trtui^formntiona tjui nous ont
pricfdéE. et dont nous retrouvons \ce ttaccB sut Lee tUucs dut
moutagnes ou duiiH l'inl^nmiT des milieu. On rcmouie olnai,
d'analogie en nnalogie, et toujouiH eu ^'Fipptij'ant smt l'obacr-
vaiûn de f&ita inMntutables, jusqu'ftux prcœicis âges du
* Je UB ma («rrlrnl pni do la tni4iicUcn unllnnirn il» MuTm, trop
mstPrlallH^e, hiil!» ilc crtin il'iin linniinc i qui In tci™<;e <1m langur»
oricniilr?» a pniiaoïiiiiiciii uMfi il trriuYi-r li> Hc» all#gor1>itie, aucbi^dui* l«
l#tir« dB UcrMiiiili vt'Bbtv-d'UllTCi).
IfS APPENDICE.
monde. C'e»t ainit que, K&ns avoir assista â la créadon, an
panant A. se ïiiitc une idûn de aa ninrchv génémle ; idée luuu
acutG flirt incoRiplùte Ot fort obsLurc, xna.ii quo chaqo»
découveiW acicutiUiiue doit rendre phtà netti; «t (ilua «xocie.
L« but d?s iradM cosiaogomqvies, c'est de b« rendre compta
de Ist nature dâ l'hulHine et de aa missiaii sur la t«rre. C«ii
éludes inutikit vt flutiditfue<^s pour ceux qui croient in
homme» ieulêfi, aiins Heu moi-al eiiire eux, (tans autre relatlnn
nvcu la nnturc qui: pour la. sntufoction (la înatiiictA, ces
£tuâ«» nous nant doac indiapeiuiAbteK, h notu a uî ne lùons pas
l'IUnolre pour amuser une «térîli; DurlofîitJ. Nous voadHoas
d^courrir dann ]o» f^its nccomplts la nntion de l'nTenir ; nous
voiidriimâ savoir <>& m li: gunn^ humilia i natu rxaminniui
dons c« but, quelle dirccii'iii il a tiuivic jusqu'ici. Com-
mcDi^onB dëi lara pm tiiclier d'apercevoir sou poiut de dépori,
mnlifrfi l'^lDiKnemetit et l'abat: iiril^J^,
11 a âtË donné à p«u d'hommea ds dificemer l'ordxe da
la cr^ntiOD ï trnyi^H le l'huas.
"Araiit In naissance du monde " nin»i débutent le»
anciens théosophes, et mivlgté le ridicule ou l'uiathèiiie jeté i
Inroispurla acioiice et ht tupi-r«tit>vn t^iir ces ftudcx, noiu
eMKittionit de pousser nos lechei-chefl ju8iju« dans MtM
phase de l'esiatoucL- où
he monde, VucÎTc-ni. tnut, lu nnturo antUnv
£Uiit eiii90v«lie an l'und île ta mnti^r,
Loi éWinen'*, If feu, l'nir, «t. tn i«rii\ «I r«mi,
Ba&iiKé^ eaiaMaée, no fiiiunlftit qu'un nonoMU,
Vtie eaaauha, nnc maœ (mii» loniu?,
Unddurdrc, un ohaot, une {-obuo éuonufl.
T/Ïtiu enit toliy nattirit tmltus fti o'-be,
Qicwi ^rwn <ii»«re c/iao», rvdii inii^ftaqta mltt.
Racine a résuntc dons ces \am admirablcB de U cntniquc
tirade di; l'uvn-iiat li-ea Plaîdencrs, les iloscriptiona du cllBM
faite* pnr Moïse ci par Ovide. La pontife lara^Ute et le
poiXb Romiûn s'accordent diuia leur desniptloti."
DB L-HISTûIHE.
lÈre QffËSTIOîf. — Difitiidon dn !' ffiiteim, mm objet. — Graiidii
dici»iojiî et ptrittlM tct fh.t rtmar^vaila de l'Airtoin
uniteratiUe.
"L'histoirs eut le rfc!t des -.^vËnemmU piUBéa ; poux km
claire et int£T«Mante, rlln doit pri'^nrntcr fcn causca et IH
conséquonce» &tt faits qu'elle rnconto» et l'on peut tirei de »
Ivcture d'utiles emoignciiUïUts puur juger le» fait» qui M
pOMeat diivant nos yeux. Elle a pour olyot d« nous £un
I
I
L UISiaiILB XELIGI£OS£.
193
coniiaitre leag^^nËrationsquiont poEsâsur lu t^nrcaruit noiu;
•lie doit ni)U<' inttniiriT ih'n aupiirn, dca <;niiliiineB, di's loix Aes
pËupIeii ; raconiei' aveu iiii|iiirtiuUtÉ ivn «liveis iiipportii uu'it*
ont «iu cntri.- ctiix ; riiiff le» tntvnu^ des gDind^ iKiiTimo», i«uia
crimes ou leurs crandcH acitons ; elle duït âignalei 1«ï ptoRrës
dm connaiiii.tncrm htimniiiex; lo imn^fontiu lions snbicK p&r
riîCut Sùcial. Ktilîit cUl' duït s'uL'ctipu de l'iuBueiir::.- des
croyance* tcligicasws et philo* ophiquc» diint (hii<|uc siècle, et
d^ermin^r les vniiittionH et \en clili^TcnceB ilet iiÏ6câ tnielleC'
luullo duminnnt aux (li«eriii-s i^pixjuc-M.
Il y & |)IusiL-urs muiiii:rt's de diviser l'bîstoîre. SomuK
ci^mptL* douxu ôpoquos. l>'aiitTus parlent de* sept flfie# du
ini>nd«. Oïdicùroment on sb «sti de la divUïim en : HutoilQ
Anvit^nnc, Hiitoitu du il<ijpn-A gp, Hiiinirc Modprnir.
L'histoire uicicnnc s*iu-r«tc a la di-cb-uciion àe l'empÛA
romain d'Oi;eiiîenl per lei ItatbtiTi'a du >ord ; on plnoe le
tcrnut de l'Iiistoire du Mnyen-Ago itlapiise de Consumlinople
pal InTutta.
I.'hûitoir« luicienne, à partir du DËlugc, peut être divisât on
traia Ktande^ péiiD(l«s :
le Le* Tenips ]l<''r<iïqiiE«, oà Ira fzilts nUégonnups ne
pctivwit ÎAtc dL4lî[ij^iit.'Ë dcH faits réols, ail les grnuda BomineB
sont touH Dieux ou demi UJtux, vt dont In pocsiu i;t la U»-
dition nom ont lianunis lo souvenir.
Il e»t tris diiScilc d'^tnlilir IV^oquc prfci*c de d^niRTcotion
cntro d«ux périodes d'hiatouc. T.orM]UG nous trouvons les loîx
de LyvuTguo contpripotainco do In fandnitiin de CaTlhaKC,
lorsque 1&. fable de Kociului. les extiluli» d'Aiittontîncs, les
loix dû Solon sont à peu prfrs do Jn mrtnC f-priqul.-, cumracnt
dctcrmincr l'histùiie « lalUgoneJ L'hÎBtonc n'est poeitivo
qw'i partir du moment où «lie cet éorût ; ui, uoiimu.- on peut
^*UM]u'à un ccrlniti puiiiC cuiitesler aux l'ciits hk^iogTppbiqura
a réalité des faits que l'on croit y trouver, on pensa que cette
dcmii'ie époqiie ce doit n'airèter qu'à HCrodoto.
3o Après llémdoie, riiÎBtoiie nous letriteti U-a lutttrs des
peuple» pour la domination ; lett eûmes conlinudlcs do
peupladi; i piruplado, du nation à iiaiiun, saut le carnciJT(> dis-
tînetif de ceus époque, où des nalinMnliti'i ilialinulcs ae
couatitueiit en Europe. L« foiteiesae de Home paivitnt & sou-
mettre le» piciuples et le» roia.
3» La missîim de JÉaus-ChrÏEt, laetabiliention de l'cnipÎTB
romain, commencent la ttoiaiîine périude. Lea peuples
anciens, énervée piii le luxe, abiutis par le anuvnge degjiDliiMno
<kl«tus touveruuiE, déchiiË* pu VitiiarcMcmiliinirc, linG» à
la démornliantion que le nuiti^iiaIi>^nio iriujuurs croi»jLnt avait
«moDi à snsutie, tombent aux mains dia peuples liarbaieii,
indisciplini;». m&ia plus jctiaes dann la vie sociale.
L'Hisu^e du. Moyeu-Age aum peut e« di\-ifier en troia
périodes.
«a
APrEXDICB.
1° D'abord IcsBarbarea Yaiiit^uciirase disputent Gta'antK'h
le« Iitmbrnux de l'empirii-. Le VhristiiinLime, pcntcuG
stissiidc qu'il tiiomphc, détruit et remplace Ifl Pglytliéifinw.
OIotU et Churloiuagiio tuntcnt de conetîtuer I Europe ;
ruais leurs saccesaeuis, conlrulutd de lutter contre 1» Actot-
tiitnitttioii & l'intériear, contre deux piiupluit guerriers el
fie croyances diSSreiilBs, k l'eit^rieur, InissMit i5crouler
I'£ilîfice ijiie ce» dtux t^itiiils hommes avaient ejeny*!- d'éltveï.
En mSnur temps, Ica guerrieie qui s'ctiûmt ptirtasc 1» tcrrct
(les vaincus vx-ulenl toiis w rendre indî'pendnnts rto leun
cliefs. Cost alors que le ChriitÎBnisnic, enr<tlnnt nous ae*
drapeaux les Nurmaiid», sti; tuteurs d'Odîii, les oppose aux
UuËulniitn.?, cos fonatiq^ues emicnûs «lu nom chrétien. La
FôodaUtv ti'£ia.b1it, ri^gle les ruppotts dce v<ui«ïiiix a\ec Imin
BUïcrnÎHB, Lu France, rAllemnjrne, l'ADglBlerrc voient leur*
dj'QaBtiea renversées.
20 Hugues-Capei, le représcntiiTit de lu F6oiUiliié, monte
nur le tri^ne de France, et avec lui commence une seconds
périniLe, pendnat laquelle les aouïetîiins s'tîtiorcent de c«a-
traliBor les masses do volontés diTcrscs a^gloai6r£«s août
leur dominution.. L» cCvilistitioii est livK'e tl de« oscU-
latinus qui la mettent souvent ;\ deux doigts do sn miaa ;
telles que les in\asiaiis répétées dea cnthousiasteB s-ectateur» de
Mabotned, In fctrouclic ciuiâadc contre les Albigeois, qui étouâa
lu Langue-d'0« ; et les guerres des Guolplies et des Ghil>e-
lins, oui arri^tèrent I'cbsot de l'Italiu, et TUEÙntiiuent l'anarchie
en Â-Llerangnc. La terrible lutte de lu Ptiiïanncc Impériale
eentto la Papauté, fati^tt l'Europe, et empêcha ces deux
pouvoirs do réaliser la pensée de Charleiiiagtie, qui avait cra
consolider sou nouvel empiro pur leur union,
Maift OBS ftSceusEes ne purent empcuher les efforts des Ttàa
de France, les Croisades, et l'oâ'raucliiase nient des Commu&ot,
de porter leurs fruits.
S" Uina la troisième période. Ica Roia parviennent, par la
ruse 011. la force âiia u-mcii, 4 réduire leurs gtùnis vassaux.
Le» villes renversent 1«6 eoutume-s leodaleK, et cotnnLoncenI à
cumptei' dana l'Etat. Les travaux des moines amènent des
dficouvert£B sciontifiqueE importantes. Les peuplée oiliuichis,
éveillés par les chocs et les luttts dts princes et de« roi»,
rojnmencent à s'occuper d'id<ieH intolleotucHci. L'invention
de la poudre à canim change l'ait de lu guerre. L'imprimcris
donne un immenâs movcn de communient ion il la pensée. 1«
diTiifr di'tîri'i de rorapiro Komain e'éeroule devant un»
iioiivelli; inïftïion. d>! Uiirbiites. Les Turcs sY-tabltsii-nt en
Kurnpe. .. mttia bientôt une nouvoUe route pour les IndM,
un nouveau continent, sont d^couvcrls. La religma Chr6tienne
t*t divim'c par un schisme terrible qui jette au .juReinent d«s
Inique» les qucstîonii théologiques jusqu'aloia auignvuacmeat
coveloppccs par Ira arguties de l'Kcolo,
L'£ci.AlBXTm.
19 j
I
I
p
L'esprit hinnain prend un lu^uveL e»ioT[ la Bwbofte est
Oéflniiivcment vaincue. . .. çt l'Hiaioiie Moderne «ommcnce.
DepuU le Ackieme de Lulher, l'Higloire a présuctê itoii
phases.
le Done lu premîïïTC, les querelles reiigiensee et poli-
tiques ont ettitiitaini> tnuB \os ei^priiK ; In Féodnlilé sp di^but
nous le ioug. et cherche ti retenir le pomToir ijiie Itâ enlivt 1»
Koynutc BeconâéepoïlA BoHrçcoisie.
2° La paix de WesipholÎQ apaise IcBE^orreB religieuBCâ, et
la Noblesse, à ta cour de Louis. XIV^ abdique touCe indé-
pendance.
La noyauté absolue commande en Europe ; mEÙB qu'elle bo
hitte de jouir. A. deux l'oie, sas lepiéiHL'nmncs moorent Nur
L'échalaud, (iptès jugirmcat . , . .
30 Les B6volutioiui ronrcrsent le trône cl l'autel, rcmplaccot
la Noblesse p«r 1» Bouigeuisie, jettent l'Europe dans une voie
du n-i'iiiiiK'js qu'elle ïeuL en vain Éviter, et iiitiociuiseat dans
eociai un nouveau pouvoir. . , . LE P£UPLK."
soxE (l his).
L'ÉCLAIREUR.
Page 37 : " Cowp d'œil sur la eituaticn de la France
\" et dû l'Europe. A Pierre Lerotts, rédacteur en
\*' chef de L'Ecïaireur du Centre fi)."
M. VicrfiR BouiE, l'ancien Tédaflteiu de l' Eclairetia; ayant
quitté ce journal, Pierre Leroux en prit la direction, et étendit
■a publicttf! !t tous les départements du Centre. Le nucuérn
du 1 Moi 1847 annoni^a uo changement aux abonnés. Un lit
dans ce numéro, après un article dû se trouve conuncntée
l'éloquente priËro des condiimnés de Buxan^ais ; " Orilo»,
" utesBicn» les Itourgeuis! "la Corre&poaduiiue PariHicnnt
qu'on vient de voir en tète du " Journal d'un Combattant
do Février," ei qui inaugurait Ijl colLaboralion de Philippe h
X Eclair mir.
noTE (m).
M. DE LAMARTINE A MAÇON.
Paok 76 : " Le discours de M. de Lamartine, pour
** être plus positif, pliw octacl qiio ses discours de
, ** Mâeon (m), n'en éclipse pas moins ccus de la plupart
** des orateurs."
196
XFPZÎtinCB.
PiiiLirpa écrirait, Aaa* «a Cone>|>oiidaDcc Parlticnne dAJ
VEalairetrr. le 31 juillet 18-17 :
" Je ne voua pulc pas du dtscears de M. de Ltunnrtina '
" à Miicon i il a produit ici beaucoup d'imprcsaion ; il dÔcrit
■* admit ablement la eitiiatiuii de la monoiiUii» eaiiatilutian-
" nelle ; on regrette aeuleinart que l'éliiquBut poJïle n'ait pai
" jiigL' à propos d'exdnûner nuBsi In iiitudtion du Penpli', ctlla i
" d«& clajiacB ouvriêies, et qu'il n'ait pas tibordô en publir laj
"question, dàs longtemps suulevée pur lui, de la réfirnuBl
" aociu-le, comme il a hu traiter la quealian religieuse, OtJ
*' proclamer la. liberté dee eectes."
SOTE (a).
LA CIRCrLAIRE DU 3 MARS 1849.
Page 79 : " Espérez, crÎGrai-jo aux Italiviis. «ipfc-
*' rez ; aoub le gouTeniemi^t do In Prasce, il y a 11]
" France qiii salue avRC l'ÎTrcssn d'une â&inte joie
" drapeau de la régénération italienne !" (»)
" EerfcBKt ! " crijiit M. de Lamartine oux Italien» le 29
ïam-icT 1948, " csp6re« ; sons le gmivt-memL'ot de M. Gulzot,
" il y R la Fiance radicale-, dont le devoir est dp r^géntor
" rilslîe, de rallier lus DiécoHleiics du monde entier ; et de .
*' se mettre iï la iPtc de ccUe colùniie incendiaire ! "
LcB Itulinis entendent In voix de M. do Ltuaunine :
continuent, k Naplcs, le macTenuztit commencé quinze joiusl
ai'ant en Sicile ; ils font de ee irioUTement une rÉTolutioii qui,]
gagnant hienlCt loFrauce, y fait tomber b gouTcmemcnt dij
Louis Pliilippe, et porte M. de Lamartine îi la place de )L]
Guiiot ; et treiite-deiix joiu's apr&s tet appel h l'inBurrection,'
2ue l'ÉTénenieûl a fuivï de si piOt), M. de Lamartine, imuistn
e lu Ffanae Sadieah deveiLu« la ÏLcpablîque Française, Acrit
CPlte trop fameuse Circulniie du 3 Mars lH-18, dun« Inqnellr II
iic"pRrle pins ni (le rfgftiérer l'Italie ;— l'Italie nu eoiitraîre
Lien qu'encore en armes, bien que menne^e Jfjà par l'AutricliC,
est TiMniBC tn question ; " Si, dit la Cireulaire, »i l'heure de U
*' roetisistniction di> cjUBltmen nationalil^s opprim-Ées en Hiiropi-,
■' ou ailleura, nuua parmasuit avoir sonné dans les déerets de
" la l'rovidcniie, etc. i"* — ni de rallier Ic« mÉi;onlcnU du
■ ht* pUMiint- Biàllmittti^ MJiil csaiitemcnt itiicodait» d'apri* !•
Olnmi^iKB que tiTUX Int Juunukni ilu teiii)i« uiit pulilliSt. N'oan n'arODI
pi^tmtti-tiitii IVi/iipmcnt puiir il^m-nvct in Uinilnuri' i-(iHctioniisir«dacH
ul« inliiliiU'r^cl -. HiKi Jnun njir^n. Ir fl Mnni IMS. Jul» Leroas «n Bl
«et Li. BtFc*U4U8 1 A
LETTBE D£ LOUIS BLA.XC.
197
> uoniln outî«r : — *' Ln Praacc ne fen poiiU da propagande
l*' smirde ou iucendiiLire chi>E ses voistii* ; " ni, et tnirn idqiiis
[Bncurea de- so muttie i lu ti-to li'miu culonnc mrt.-niUiiiie ; —
Uft CirctiUini, loin de lit.nosomblo^uritu i^ue pour "/cmm mfrer
I** ia Rép\i2tUqita Fr^KfiUa itatis It familU du ifuuo^rntmtnti
" iiutUuc'i eomnui tiua piii4»a»e<i n'itatii-rc, kt nom comux l'x
" FBksaMiLVB PEiiTURBATtUtt DK L'ORDRE EUROPUiW : ■"
On uùt, L-n (-ITl'I, camtntiit Ii^u EfihlaUi iIc tu RÎ'puliUijiH;
^mo^isoîte de M. dv: Lam^ntuie, apirès avoir en Juin rclabU A
HXouis Boaapart«. r^aiiir à Kama ca mâme oiuibb, <me les
^BAutricliîc:M avuient rétabli it "Sovans, et ciue lo» Hu«u,>ii
H O puissance de la machiue gouvernementale 1 Le cbantre
H jlociuoat du progct^, l']i\siarieit révolu tiunnuii'u, puru? nu
■ (iiîle de cett» mticlîluu, niaia catraîiiû par elle, au lieu d'î-tiv.
aokra 6x b<3llc cKprc^^înii, \m ituCrKiaani tl'ijrîùs, n'nurii ili
qu'un insouineni de rÈacùon, ol IsuTo, en queLqii«9 mois ds «a
République, ]>lits nui au prnffKtx q,u« M. Quûot eu ijuln««:
années dé Mouari;Ui« !
HOTE (»AW).
VOYAGE DE PIERRE LEROUX A PARTS.
■ VC
^t ^A«E 99 : "Voici, mon cher Auguete, («) des
HSlDseigiiementti, et&"
H^ En l'absence de Pierre Lnïiux, qui âtait all6 avec Dcbr^cs
V & Tours cL À Poiis, soum^-ttrc met persiiuncs sympatki(|uca
k notre oeuvre de Bouaaac le plan tf uhb Uolosib aosicoi-b
rONDlti auii \J."t PJtisctPB Nurvinr dh sanâisTANcit, la»
Correspondances de Philippe étaient envoyées i^ Augusle
Vcsmaulim. Ce fait explique comment, aana la suite de
■on " Joiimiil," l'auteur h adresse à jxaiiA porsonq^lemeat.
NOTE (o).
LETTRE DE LOTHS BLANC.
Paoe 101 : " Louis Blanc, comme tu pensea, 0*est
' montré satisi^it de ces énergiques disposltimis de la
' jeunesse et du peuple."
" MjlDAMIt,
*^jBii«tna laçpelle pa» le fait que vous mentionnes dana
Tot» lettre : inain, puufc^uc votre pauvie ËJa vous l'a raconté,
ti*a do plu» corlaia.
•■ Londrcitto » AoAt, IIST.
19S
APPKTDICB.
*' Quel tÊmoigna^ pamrait manquor & In mëmoirc cIo
Thilippo Fnuri;. quund tous avci: ceux d'hommvs tcb que
LïmennaU, Pi(?rn? Leroux, Kosslith., Viotnr lliigo. Vous ma
demandez le mien, ccomulont. Ah ! c'est du fond du civur,
Modame, qtie je vous id donne. Dicn i^u« j'oio connu Philippe
?Buro trop tnid pûui ôtre nu courant de toaa les faila qui
iongrent an vie, je L'ni cunnu tissur. pour pouvoir reartre liH.ut«-
ment témaïenoge de lu noblesse do aun carnclère, de la boulé
de ton va-iir, d? Is fsrmetc de aee priudpes, et de la douceur
de son commerce.
"Vous savez. Madame, combien je m'iliiia nItNflié A lui.
La nouvoUe de sa mort, liï-laa I bî prématoréc. m'est venue au
cœur comme un« ftèc)ie, et je l'iii pleun' comme j'eusse pu.
faire d'un ami de vingt an». Quelle consolation pour voiu,
Madnme, que le souvenir de tnat ce qui a rendu si longue un*
Tîe eu apparence si courte : M&is une mÈie qui a perdu
fton fila a'ust.ella jamuift eûnsoW-e »
" Adieu, MniUmc ; ngrfei l'esprcBsion de mon bien «încfirc
st Uen respectueux attacbemecit.
" LOUIS BLANC."
HOXB {p).
LE BANQUET SOCIALISTE DE LIMOGES.
Paoe 107: " Pourquoi Tordre avait-il été donné dû
" nons arrêter à Limogea, si nous notia rendiotifl au
«banquet (i>)?"
L*EoL&iitBim, ce journal socialiste dans lequel Philippe &t
■es premières amies, courut en Janvier 181S le daagur d'Clie
«Uftncadu, Voici comment :
L EclairetiT avait, il Limoge?, beaucoup d'omis. Ces ajnÎA
orgFinUôrent xav bunq^uct dont les npprËls attiferont l'attention,
du gouvernement. Pierre Leruui devait le préïid^i ; il
roc;ul ])TCsque bu moTOcni; de piu-l.ir pour Limoges, un ay\a qui
l'en dâtouron. Jean ReTnaud. <tui lui donnait cet &vie, lui
écrivait <im? M. Duclnuel nvaii résolu d'en finb avec la
propagande socialiste ; que ce miniatre avait dit: "11 n'«t
" qii« l«rap3 de eÈvîr (lontrâ ces flncuiiics, einon nous aurans
" hiuntftt douze roillionB de CommunÎBtos 1" qu'enfin In
poursuilee réeemnient commencées contre Cjibei n*Étale«t
Îue le prélude de ces niesutes, et que &i Pierre 6e rendait &
.imogca, il y soitûl certainement arrPté.
C'était, on lu voit, la question de l'-ietion qui se posait le
1 JnnvTcr 13*8, comme elle allait ae poser le IS F^\Tier. Pierre
U lésolut alors comme il devait lu rétoudie plus tard, La
I
X» DBTOrtt DÎT PiTEÎOTE.
199
pciïpectirc â'anc pcmccutio» glorifnisc no le BÔduiùt point.
Co triomphe pcraonncl ne lui parut pta àt nanue à mériter
qu'on lui sncrifiût. l'Existçiice de la Colonie de BaiisBor;, H ne
jugeait "point, d'ailleiir!!, lu Soi-iulkTae mûr pour une acdua
politi<Lue inun^ilinlc. Il en conféra nvec MnrcelUn Uoeton*
buasoul^, qiû était venu à Bouseno, «t leureatretûn & (.'«et^et
ne cantribuii paspL'U A.ilonntT au banquot la cnract^re religieux
^ui Le distingua m pnifùndt lucut dts autrea baaquoM.
Xo Baa{|uct sociLtlûtc â<.' Limu^eu eut Lieu le !i Jan\-icr 1318,
«tfut triB-be»u.. Bnc, qui le pr*»iiÏB en l'iibsence d» Pierre,
eut de» mouvernenU d'une éloquence magnifiqui;. Denûi
0)u)ton>Dus»oubs fui réelkinctit flublime, eu interrompiLnt la
Uaneiliaiie, et tu développant cette boUo penBÉe : " Il n'y
" a nlujt du iimp impur ! "
Maiculliii Dusaoïibs en Déceiubie 1851 dûniiû sa vie pour le
Sociedismc el pour U République, et verea pour tux tout son
sang, W plue noble qui jaillit jamais d'un coïur d'tonmiB.
Quaiità r/iV/rtiVerir, sou 6ditcur ne iiitpa* arrêté p«r lesBbircs
de îl. Duchdtcl, et cotte piibllcation uo fut pas euspcndue eu
janvier 1848. Pierre Leroux ne fut arr^ié quB quelques mois
plustHiil, sous la RôpuhliquG, et YEelaii-aur no fut suspendu
que poi suite des lois répieisives votécu par la Conîititiiaiili".
ClLOne digne de leinaïque : Philippe uvait écrit dans le
prcraiernuméri» del'£cfHi>e'ij- .- il en ât le dernier feuillBion :
UlritA de Uiiiitn, fort boime étude que uauB reproduisons
plu6 loiu.
SOTE (2J.
LE DEVOIR DU PATllIOTE.
Paob 109 : " Ea ce momL-at de criae, s'abstenir,
" PMter ianctif. céder à rai-liîtruire, n'est-ce point «e
" rendre complice de l'injustice (g) ? "
C« fut dana toiilca Igs grandes élises le Bentïcnent d»
Philippe. Ce SËnhmcnt lui dicU la l'ioteetation suivnntc,
qu'il udieâaa, le 17 Seplemin-Q 184fi, kiuc ItcprésenlanU du
" PROTESTATION.
■' Citoyens EeprésentaDte,
" Les f lectioiis du 17 Septembre 1848, nrnnt eu lieu, dftUK lo
département de la Seine, sous l'Etat de Si^ge. ie faiâ appel k
Totre jaitice, et je vuua dttuûjide de causer cca £lcctioTi>.
200
AlTEXOtCB.
" Vous exattm, fu dëtéendun, la MUTcnincté. Mats 1«
Téritnhlei 1b ■«ni «nuvcrAia, c'rat In nutioD. VuniofratUiU du
eileyfui, dont vous iiW9 Ice roprédentauts, aoa los nuiîtfci).
" ChK(|ue iTitnynn, lu jour oil il it<'li>gii« un uiuvpriïincé, est
1« tieul, io ïéritabli! souveriLiii. Si la plus eimère liliiinô ne
préïidc pat îk l'Actc pur lequel il doimc monda* i d'auliM
i^itoycn», 1» mafidal cnnfiiré foas la violejini est nul, «t doit
cire lejfacilé ctnuillt* non aït^au.
" Ur, lea citimiift clostcora du dâpartcmont de U Seine ont-
ils lîbr«rmoDl DhrWiileiiN repcdseoTAUts duw Lu* ilootioas dv
17 ScDtfmbrB IStiS S
" Vous ne pouvez le croire. Paria eut cii état à» tii^.
Tous les pouvoirs sont icuni» dans les nuûiu do r&utonté
mililaire. La Force pî-ne «ui les oonacicnoe^, et contramt le*
actes.
" D'unû part, des milliers de citoyens, «mpriaiMinée sur de
KÎinplv* dâiionciatiunK, sont uibitruicunc^tit privi« de voter.
La Xoi ri^volurionnaiTe n'a poiinant inurdit le droit de >uf>
£rage qu'uux condiMnnûs et nullinnmt mux prcvenus.
" Dc$ milliers do citoyoïu, lirrËe au csprica du oonuaia-
■ions DùlitiiirL''', oiic ét/r irtt'ixpwlt-i loiii de Paris.
" Des eontniiicN de ciloj^i», di^lrnil* de Iturs justes naturell,
ont été traduits davaiit lee Cunsi^ila dt yucrre, et cnridaninÉ* k
des peinPB inl'amantes ; on IcTir npplique une juridiction cxeep-
lionoellQ, et on leur eïil&vc le» giiraniies de la loi commune.
" lie premier rétultat de l'état de siéj^e a donc été da
priver Arbitrairement et iniquement des millisiB d« citâyVBi
de leur droit de stiflrnge.
"D'autre part, l'înîiniîdatiou excrc5cpMle despotisme du
BBhre, par la crainte des nrrestutiatis prcrf>ntircs, et de la
juridiction militaire, a éloigné tm grand nombre do citcyau
de l'unie éleutorule.
" BeaiiLoup d'autrw ont ftd de la rapitnle. Un plus grand
ruKUbre, enfin, aiait plier i& eoneciencc devant la peur, et la
Terreur de 181S privu dus laîllicrs d'électeurs de leur souvo-
raineté !
" Enfin, eousl'empirc de l'étntdeBÎt'ge.r Assemblée Nationale
a voté des loix reetriplivcs du droit de manifcstpr bch opinlona
par la presse et par lu dlKeiission publique. Lea clubs, les
jonmaojt, ont été bappvs par ces Luîx. Ccat & grand* peine
que de bnrdiB eitoreits ont pu réunir les électeurs dans dn
féunion» préparatoirea. (^latun waigiiait do se CLimprciincttnî
en partitipaiU à leur tentative. Gèiiés par la lui, intimidés
par l'arbitraire de l'état de siéçe, lea orateurs ne peuvent
s'exprimer librement sur le compte des candiânis.
" L»s jouinuux, menacés pikr l'ameudc et la prùon, uaat
lédnita & des réticence» iucompatiblcB avoa toute Ubte di^
cuBUoa.
I
I
JEXS KRTXAUD.
301
I
\
EnRn l'impôt da c»atioi)nirRi«nt bri«« mlx main» don Jour-
nolîiittîi la pliuou iiui leur serrait à. «■claircr et av^irlir Icura
partiiAUA. I.cs ricKcs peuvent seuls élever la. voix, viotuit
ainsi le |>rincipc d'Egnlité inscrit par la ltî'j)ubUque en tf'ie de
1> ConsLit.tiliiin. " Kilmcn au Pauvrt," n dit en se tnktuit, le
pluà illu-tttc (Ice Cmraîna !
*<Et, CQUUUL- ft'U iiv Hiilfiaoit pM âea loix fiscales, des laix
»fvèreni0ntrépi'eMive8qui' von* avez votée*;, lectief (inPoniroir
«ziTUtif B'e»t lumgâ lu itrtiit de su»ptndrL- It» jtiurniuix c|,ui lui
déptaîiwnt : sa TolontÔ, daminimt la i-ot, a. supprima, mm
reciOuiB poMtblc, \at atviikov* du ïus ndvecaaiiw ; el la presse^
iWà g«tutté« pnr vos lois, s dft Gomrbor la tit« poiic éviter
rOetraoiame du Dtctnteur.
" Kn pTÛKcncc de l'Etui de !itéi;<i :
'' Lontqae le« Ci>DiniL»iMuii4 i>iiiiiali-e§ emprisonnât, IntiM*
portent, et cundiuiment illÉgnl<,-tiiciit te» cLtoj-ens ;
" Lotcque J'Ktat de Siège ezsice sa pieseioa sur l«a cod-
koieni.>Q> ;
" Lorsi(Ue des lois répressives et fierales n'opposent jl 1a
libre diâc-uââion dans les dubs et d&ns las journaux, et priv»
lu piiu-vrc ào H'jtt droit ;
" LiiKijuo la LibcTtf' de la Prmse est livrée, comme 1»
litioii- icdividueUe. nu Ixin ploieîr de l'niLtoTitf' iniiit4iù-i; ;
*' Les citoyena électeurs du dépnttement de la Seine, ne
peuvLtit exHTcer lîbii:iiieat Itur droit de ^iitfrngf^, et lus nODU
<jui aoitirùnt de runie élijciorale nu peuvent être reconaus
comme l'expression de i» gouver&inté natiocaLe.
" Ja ra'abaituus de voter.
" Ja ptoleste ciuitre Icis éleodoDs, et je vous demande de lea
■sauler.
" PHILIPPE FAtrilE."
Electenr du départi?ment de la Seine,
Paria, Ur arrondisaement.
section.
— 17 Septembre 18M —
SOTB (r).
JKAN REYNAU0.
Paqz 114 : '* Tu juges si je fiis toaché de aoR indul-
" );i?nce, et chanaë de l'idée de voir Jeoa Rcynaud (r)
■' dont j'apprécie toat le laérito, et Uont quelques idées
" EUC ïiiiduLiuut."
203
irTETTOICB.
Xoca inavona dans 1m papîcrA tAisscs par Philippe le ftng-
mcnt suivuit, qui lU-valt servir de début h. une snitlTiic du livre
de Jean Rcynaud :
XEEItK ET CDEI, psi Jbai Estiato.
" Lis (lispoï^itions rie la France ccmviennent-eîlrB & un
" développemcni (les diudM théologiqucs ? n'cût-on sotu k«
"yeiix que lo aiH:claclc du retour offensif qu'opèrent en c«
" nKiment pux tout de roie» loa id^es du régime déchu, ca
" eemit pnit-fttre nssee pour se sentir entmînû & répondis
'■ affinoaUTement. C'est en effet but le tcrroin qu'il affcc-
" tiuiiiie et avec les armes qui font kl fori?e, que l'esprit liu
" Moyec-Ag'L' peut î-tre combattu avec le plus «le sitccfrs ; cl il
" importe que cet esprit Boiiréprimfi, non seuleiBcnt dana
" l'îtilérôt (le la pliiloBopliio et de la liberté, innis duni
"l'intér&t même (le la Religion, qu'il tend à c<jmprùm<'ttn!
"£n amasBoiit impnidemineiit contre elle les ôlËmeiitA d'une
" réottioa, qui Beroit plus funeste encore que rÉphÉmèro
*' tïûiiiiphe dmit il aurait Joui."
"Ces nsserticnn par lesquelles Tean Beynnud onvie son
livre, parfiîlroiit estraordînaiieB et tièB-contoatablcs fk beaucoup
de Bourgi^oîs réttetiomiairea qui, ne vavant itsjis la Reli||inn
qu'un moyen de maintenir l'ordre niatfrriel et d« diaeipliiiei
len incwaes i leur profit, acftepteut, aans le» examiner, sans »'«B
rendre eompte, les doctrines prûcluSes au peuple, aux femme*
et aux enfanta, du lisiit des chiûreB ofUcielleB et inserîtcs ail
budget.
" Ce» Aseertionn heurteront euasi de front l'opinion ds
beaucoup de IlémocrateB, et provoqueront leurs rires. A U-un
yens, là Religion est l' ijjBtrument usé dimt lu Despirtismo
a'eat servi pour connacrer son oppression, et nmintenir Is
peuple dans l'iBncranct- sur la vie de ce monde en le plongeant
dans la superuLîtion. lU devinrent almurile de se pTéoccuuci
do la vie de l'ctte humaîji en dehora rie son cxiatence actuelle ;
Ha regardent comme iiisoLubles Ick questione qui ont, de totlt
temps, agitéi l'eeprit liumain aurlaenuee première, la Cràu
tion, l'origine de l'Humanilé, la persistancu de L'individualité
humaine, indépendamment do bcs organes corporris ; la
Providence et la ju*te rimunéialion des a-Mions de rhi>inniot
r6muiit>iution iucniuplàtc ou injuMtit »i un ne le uoiinidÈrw qU9
dun* flun cxïatence actuelle .et, regardant cc« questions
comme insolubles, ils en pruelamcnt l'étude inutile, et intBt-
dinent îi la aeienee de n'en oecupOT.
" L'iiypocxitc indifférence île la Bourgeoisie réactionnaire f*
Iff dédain ijcieatiûque de ses advctaoùct n'ont que Hop souTeat
I
I
I
VKTOhtoV J'ÉRÔUR.
203
I
I
la m^e résaltftt : "Lee méthodes dont le XVIII<^i« titeJe
t'est nervi pour atutiuert'cfprit du Mo^en-Affcontnuiimcnant
vieilli; M il wt d'mnant pin» iirgcmt û'ca chorclieT d'jLulr»»,
qun U-» dangcm ifeiullant di? leur emploi ne soiit pus une de»
moindres toiftoni qui potteixt un si erand nombre d'int«lli-
ecucea h revenli so nuiRQr, en d&espoir de cmisc, mu* \m.
Mnnière da psM^." Oui, c'<*«t la fraide sécHeicssi! des
dio(itiin«a Mnmftlistee et positiviates, qm tfjette aux tcctco
Igonisuitc» t»Dt d'cspriU cnercht'un mais faiigués, et aurlout
tant de cvuis Ûeisét, qui b« rôfiiuiFTit ii l'omhie des Do^int»
qui R'impoutnl; 1c« hominni du acimice ou de bon Bfns l«ur
syftnt sâBurt!' qu'ils uq trauvcrui^nt pu aitlJnirs une réponse
mix doutvH uui kti lounucntcut, une cspf'rance pour Iob
cousoler, fùt>«lle un rha / "
" PHUOPPE PACRK."
WOTB (*).
N/VrOLÉON JÉRÔME.
Paob 115 : " Je le reconnus, c'était le plu» jeune
" fil» do Jérôme Napoléon (»)."
" Ex 18JÎ1, M. C. L Tint prendre PWlippe ; — "Vien»,
je veux te Dure twt quelqu'un qui désire te park-r." — " Qui
donc ! •' — " Tu tus bîtii voir." Ht il k met en ptieenco do
Napoléon J^r6in«. Lo princo do U Moningno d^sirail KAvnîr
auellc* £tnicnt im cluuices pour Etre r^élu dans la S»rtho ^
«Q pouvait i^oitipti^r sur lu contours des républicains, et ni leur
jounuU lui «unit faTOrabLo ? — " N'y comptez pu ; voua no
•' svrei pu» noitiinf". Vous l'ayei éxé l'un ptwiin, purcu qup liai
" répnbllctùna, pour faire i-lire leure repifseiitonts. ont con-
" Mtnti à, Toiu admettre sur lirar liste. Toutes les nuuicc* de
*' l'opinion républi<*ainG s'él&icnt udï^b contre lee vandîditis du
" la rtiactian. Aujoard'liui, l'on ne crnînt plui* qui; MM.
" Tela et tels Boieitt 61ua ; main l'on craint que vos tcndnncM
"ncBoicntpu " Lt' prince fut eharoinul, t-t pkbi Jb
âï^ité «n nrotcetant de 1& sincérité do bp» conyictinm r(<pu-
lilicitincit, ele «on di^vouemenl — " Jl- vou^ dois In mume
" sincfiité. Je crois quo vous ne serc7 point ^n diuiii la
" Sartbc, et Ja «ai» que l^e làpublicains eooialûtc* na vauJi
" donniiront pna leur voix."
La prince n'en fut ptu moins aimable, et es rappela l'avoir
déjà rencontré ?
—"Oui, c'était quelques jours avant U Uévululion d«i
Ffvriiir, à une soirée chcE lesn Rfi/nuud, où Je fuâ candlût
pu Pice» Leroux."
3M
ArrEïn>ic£.
VOXB (<}.
LB8 PRÊPAR.1TIFS DE M. GUIZOT.
Vxr.w. 131 : " La loi sur les attroupements est pro-
'* damée. Dcm&m le combat (/)."
21 FKntl8B,Sheur«âuBaîr. — "C S aousairiTe:
— " M*BUcspaB BU Bnwiavl. ATcrtîMw vo* smis, wrlîini-
lea Uns 1 Le emcierg* d'une nabon Bea^e, en ce aïoineDt
inlubitAe, «st Tmn cbocfacr ss femme, n'oasnt l'mpONcr à
rtOtarer eÂlle Atïia aon fMarfûr «ii«<«Ai par itê ÊoUatê fw* fou
B3nCM0B DÀJtt TUFTW LBS KkUOS» QVI «OIIDIVXT LB TS»-
BAIK OttOnt POC& LB BlJtQttBT. l)e« CArm HnX OXBlflERa,
Icfl BoIdAta cachés, entassés ^ tous Us éCagea, par toutes lee
fcoAtzw. s'spprètcmt à canariir Injèetittix ; il a'«a écbappcn
pu un aenl. Je me suis ftdt donuet lea rensetgncnmitii lea
plus paaiti& par ces braves scm décidée h ne rentrer chez eus
qw kmqoel crAvaenrétsÛi." — " Merci dcraTertiaeciaafti.i..
«t de rewonir pour le comausiquci."
NOTB (»).
L'ÉVANGILE ÉTERNEL.
Page 131 : " Amaad de Btescia, Ulrich de Uutten,
" dÎKÎpleB de l'Evangile Etemel, {u) je vais ïnùter roe
" exeinplea."
Kaoa dunnons iti l« Teetoment de Pliilippe, qui ne pourùl
entier tout eutur dAUA la " Journal d'un Combanant de
Fénier."
" a Wrrier IHk
••CECI EST MOS TEBTASIEST.
" Jfl liguu i ma mÈre tout ce q.u* je possède.
" rHiLam Paubb.
" 2e la prie aeulenient do T«ulalc bl«ai remettre de ma put :
l'> A ma tanti! K <lu V. . . . . . ., tout ee qtd me vient
A'S , ou que Je lui aï donna.
2° A Sd mea iii£daiJl6rB et colloctlons de médailUs.
S'' A I .... ma muntio.
i.'ÉvAitoii.E éTsunel. 205
4° A Mme Candida S le petit camée donné par ma
tante et clioisi par £ en Italie. Ce sera pour elle un
double souvenir. Je la prie de choisir, en outre, tout ce qui
pourra lui rappeler ce cœur brisé, dont la douleur a reçu tant
d'adoucissement de sa tendre amitié.
" Je prie aussi ma mère de donner quelques souvenirs de
moi à ceux qui m'ont aimé et que j'aimais tant et qu'elle
connaît trop bien pour que J6 les nonune tous .... Je dois en
oublier, aujourd'hui. , . .
" Je crois à la Religion CiTHOLiauB. Toutes les religions,
variées dans leur forme, une au fond, ne sont qu' Une religion,
toujours rappelée par les Théosophes et les Révélateurs,
" Je vais combattre pour la Liberté, non pour un parti.
Des hommes, des partis, je n'attends rien. Mes espérances
sont dans une action providentielle, dans une transformation
religieuse pour régénérer la société. Mais le Droit est attaqué.
C'est un devoir pour moi, Journaliste, de prendre les armes.
" Fardonncz-nous, divin Jésus, ai nous ne savons, comme
vous, préférer le martyre au combat.
"Arnaud de Breacia, Ulrich de Hiitten, disciples de l'EviN-
aiLE Etehnel, je vais imiter vos exemples.
" E , je te rejoins. Adieu, ma mère.
" Brûle ou mets en sûreté tous mes papiers. Tu verru
toi-même, si tu les lis, i qui tu voudras les communiquer.
" Quant au reste, tout est à toi, ma mère, et mou cceur
aussi, tu le sais bien. Au revoir dans un meilleur monde, où
nous serons tous réunis, nous qw nous aimons.
" Adieu encore,
" Phjuppie."
" Depuis Février, de nouvelles amitiés sont venues accroître,
renouveler ou remplacer nos anciennes affections ; Auguste et
les siens, Wilirid et sa famille ; la famille de Mme D .,
les L , la mère de Jules Bouline, au Mans, V ,
L , B , B V et cet ouvrier dont je
ne connais guêres que le nom et le service qu'il m'a rendu.
A Paris, A D . . . , et d'autres encore.
" Je n'ai pas besoin de nommer ici la famille qui m'a rendu
un si grand service en Janvier 1852, et à qui nous attachaient
déjà tant de liens d'estime et d'amitié. Si je venais à mourir
ayant d'avoir pu lui témoigner toute ma reconnaissance, ma
mère saura bien m'acquitter. ■
" Je dois encore ici oublier bien des noms, mtûs je ne peux
passer sous silence Greppo et les siens, le statuaire D '.
et sa femme Florence, Jules Bru, enfin, mon digne compagnon
d'aimes. " 17 Avril 1852?'
309
APFENTICB.
" Ceci Mt un teeond cndîcUi! joint au Teetsmcnt, mû
davuit ^tre ouvert Iimaédiatcmeut apràa mii mort.
" 22 Juillet 184S,
■■ Ph. Fxubb.
"I* — 7e d^sIiOTBis que mun ccxrpg ne f&ipnaportjùt'EKlUo.
OepËtLilant je n'entends faire jjRr 1& cjw'une turtw de prot«.
Utuin contre \a. ptilitntioa d' Ei/Iùm nmi/tie, élevûe par lutine el
contre lt!9 fau9S>i.*« inierpTêtutioas donnôtii depuU Nic^e kux
dogmes et aux doctrines sur la Trmiié, 1j Rév^l&tioii, U
Oiàce, L'immortidité de l'Ame et la Ciétttion, aînti qu'i la
firnsec tiiLduction de la Bible.
" Si donc, pour un motif mSme minime, nm m&re dédirait
que je iimse porté à l'Eglise, je déclare ne pa« m'y opposer.
" il* — Je di-sirerajs ijue, suivant l'usage des ^uicio-tis, mon
corpi fût bnilû, i;t lu« cendres rccurillicâ duns une unu.
LTime seraîl, jieut-^Lro, plutôt déliirriinséu' des lleria du furp» î
" Je ne saiâ, du rcatc, si cela e«t possible. Je le dcsiieraii
vivomeot.
•■ni''— Dons tous ks eu, je serais bien lieveux qbs au
tante permît de déposer mes dépuuilles mortelles pf^ ds
cclka iî'E ; mn. mfire lui dirn pourquoi,
"IV— Je dôairu qu'oa onaevclÏBSc arec moi: la toque âe
velours brodée paj- E , le eouteau d'ivaire qu'elle io'«
donn^ cC tou» les obieU contenus daas le premier Uroii ea
luiut de ma petite toible à trois tiroiiâ. (1).
" Si e(?Ia ce se peut, qu'ils Eoient douiiis & nm lan1«, Bavf
les papiers cjuî doiyent être brûlés.
'• Fait U -li Juillet, 1845, à FariB.
•'PaitirFK FirRB."
(!) "Ce« objeta Bout maiatenant dnns la boîte cooiLi^,
arttnt mon déparl, à, Ëd Ils denont être rendus ù ms
tante et non brûlés ni détruits, oanf ceux icul'ennés dons un
mouclioir. Londres, 17 Avril ISâ2."
" PHILIPPE FAURE."
I
UuELQvmi citations, quelques mots d'fclfùcissement tûctO'
riquG DcLîivLTent d« faire coiuiuître les principes que Philippe
rontciMe diin» son Testumimt, et qu'il a acrvia et pratiqua
toute ta tId.
— "Tout» iRs ULioio» Tuiif» suri unrit Toun,
*U IfONU."
"Je nrewi'iitin l'cxiBtfjnco d'une grande Tlnité, «ouree
" ëtenieUe d'où tout dvuuulu, tri Ji; lis tiliùjvmt^it que les
■CivxJtQtli ÉTBBSZI.,
207
** honuD^ ne «mit pn» nuwâ loin do la vente qu'île Ip crftîpnt
•• généralcnienl. Jrfur plu^ grande erreur est de la chercher
" là ob elle n'est pas, et de s'attacher &ux formes tandis qu'ili
** derrûent leB ÊTil«r, au continlie, pour upprafoiidir Tûse^ace,
" (surtoiit en nontidï-mat que ces tormei lont le plus souvmL
" lent propra ouvrogeO " FABRE d'OUVIIT."
"irti«grana? diversité de cuUes, sembUMo? pour le fond,
" maiB Taiiés daiu leurs t'oinms, Huut loaiûfeiît^s p&i la vulunté
" du l'Etrt Suprême. Les une suivent un culte, les nuttcs
" ii'a-ttnchcnt àVttutie: tous oc» adoratems sont puiitUe dfi
'• Icuni oiTi'iiaeti jiar liiur tvillc purticulier,. . .Dieu est le doa
" de Charité. Digu est rofirande. Dieu est le feu de l'Autel -,
" c'eal Dieu mrâie (iui fait le Bucrilice, et Dieu ecra obtenu
" pu celui qui lait Dieu Le aeol obj^t de eas œuTcos.
"BHAGWAT-GHITA."
" Un phîloBopîie I^agoricien ne reconnaît pas ces bar-
" lièrea rcdoutaliiia qui piin^uent les nations, lee isolent et
" Içs rendent plus qu'ennemies. Lpb Dieux des peuples
" sont i ses yeui, le* mêmes Dieux, et bcs dogmca cosmo-
" polites ne coudiimnent peT»(imic A ia dnmnatiou âieriielle.
" 11 peut, d'iin bout i\ l'autre do la terre, iJaire fumer
'* l'enceae eur l'auld d(? 1b Divinité, sous quelque nom, ftous
" quelque forme qu'elle boit adorée, et lui raidiv le culte
" public établi par la Loi. " LYSIS."
— " TuGoioritEa zt KBvi:iJt.»Diie, etc."
" EiLTiron quatorze uu quinze BÎÈcles avant notre ftrc, troÎB
"' bomnieB extraordinaiies pjLruri;ui sur la texre : Orpli^'u, clua
" IcB Thraces ; Moïse, cliea les Egyptiens, et un troiMième
" Bouâka, chsz les Hiudoux . . , . Ce^ Uoîs houimee qui parlent
•' égalemmit dolaméine ifârité, maisquî s'attatheiit plus partï-
*' culïèrement il en fuite tesBortir une des fnreis, s'ils «vuient
" pu être réunie, scrajont pcut-ûtro parvenus ït faire tuiuiuitr»
" la DivJnilÉ absolue:- — -Moisû, dans son insondable t'niU;
" Orphée, dan» !■' tnjîni de ses ijipultéa et de ses attributs;
" Foi-, dans le principe et La Su de ses cancepti'Oiis."— £fiit
Social, p. 3LS.
1 —" HqV EBbL E«FOnt UT DAKS Vjn AQIIOR POQTIDXNTUaLir,
DAltB UNU TRAMSFUBX&TIOM BXT^IUIEUBB roUB. KÉofeKi(lL8& IX
60C)tTf<-"
" Il fallait un culte nouTeau dont les dogmes ÎQaceoHBîbles
ik ta rnitipn et les formes iiiDexîbles Buiimisseiit également la
Vuluuli^ de l'homme et domiiLaeaent le Deatin. C'était un
immense clt'oitdc laFigrideuce, L'h&nuiie qu'elle appdapoui
308
APrEÏCDICE.
yctaplÎT rctte tcrrlMe tnlselon devait «ans donUCtTcplua qu'un
iKimmc, (!ar unîininnivui Du'âcflUSli^, eût ploy*»ou*rfîiïonML'
fitrilonu qu'elle lui (Li]|iiiaila»oul<:tiii. ('<i hirnimi-diTin HRnnm-
mait JÉAUiL, c'«*t-Â-<liix- fiaut^ur. Il naquît parmi ces rnêmi»
H^hrenx stixquoli; Ib ^nrde du Sép/trr Ac Mui«b nvnit étû
conliéi- ijuiiizo «ii^c-l*» auparavaai, et, parmi ce» hocumes d'un
tiAruclèrr inflexible, dmia la MCto aci N&tArûenfl. la plm
rigide de toute». La force meniale de Jéfiaa, son axaltatûn
iutfUfcluelle.m vrTtu animique n'uviûiait ou rieade conipBrm1)Ie
jiuquc-lil. Il ii'f luit poliit Buroiit «clon li'fi bamine», muis U
acicnraduinondoiic lui 6tait nullnmciit lléGC!^gaL^c pour aon
oni^TT-; cUo loi &urût nui au oontmir»; il ne lui fiiiliùt qnfi
<Ie la fm ; et nul, ni firwit uî aiirà» lui, n'a ponf aussi loin cet
abandon de la volontt- qui s'61iiucc rt'soluniL'nl dt%-(uit elle. U
oommcnijn ea miiAiOR & trente ans, et la Huit ii tronte-troù.
Tmiti an» lui RuffiTpnt pnur ('hnti^cr lu ùu.e du niuiidc. Mail
aa vie, qudquc^ lutigui.' quMk' L'iic i-tf.tLc quelque» utiraclc* qu'il
l'eût irmplic, n'narAÎt point suHi. 11 fulluit qu'il voulût mourir,
0t qu'il eut la furei^âc! rusKUMilor. AiiniirHlilucITiirt dr Innnttire
humKÎni- aidf-c par la Providence ! JESl'S LE VOULCT, ei
trouva en lui les itioyi.-ii» de bl- LiVK):R A mokt, pour ou bravor
te« horreurs, et en d'ompti-i l'iiidutnplablâ puleùince. Ce Roi
de» (^pouvnnti'tnonlH ne rôpniivanla pan . , . , Jl- m'arrête. Ito»
eulhougisAUM tgUOiuTna vu fuiiiitiqiii;» n'ont que Itup aervi pu-
leur» vainoa cxogf lations ù d6truirc l'uctc le plus bi:au dont
l'uni\i}TB B,tt (ni tûmoiti." P. d'O.
— " PAIinoKKEZ. DtVIS JiSDS,"
" liliniinirit' lie tii«ii, paiaiblu au iDonMiC qu'H npin,
1\turii>- Kiir L-U4 buurreaui un (L-i\ relij.'iDiM.
ICt lii'iiit jitEqu'anbnw qui «aiua Km martjTo;
Tel l'srbrp do Sandal quo&nppo ud furimi,
CoUTi» da ies narnuna 1» tar qui In dfc'hiro."
— " Disciples de t-'EVAXGILE ETEKXEL."
Cm mat» expliquent toute la peni^^e dr Pliillppe. Comme
on r« TU plua haut, dnns »ea étiidcH hiHlririqui.-!>, kod hiit
principfti'Êtiiït de pénîitror la cauao dca ftchi^mi.'H relt;;ieus et
poliliquci, vt l'ijifLutiice qu'il Iravi-r» le* Niiïclvw, tU exvrv«nt
■aoore sur nmin ; de ro rendis ctmtpio des inl^ds, des T^rllis,
que Tc pré aeni aient les pcirnécutéH de tiiutifi Ira (■poquta, <t
«le mettre on lumiùra lex d(;.'ouvcncE sciciititîque<> CDnd«mi)6w
tiarle» prétendus oiiliùdoxL'» eonime tMntriutletoirti at»c lea
ivtea sacrés tels que ces mCmn orthodoxes les «Tnàent
iraduits.
11 aimait îk rnniuvsr, dim.* V cirraPt&rc du p^^p Al»xia, de
Upiridion, qusIquU'UUB des tnùu de Min maluo Lametinaà.
l'éva^oile éiebnel. 209
Un jour, comparant les Commentaires ajoutés par Lamennais
à sn traduction des Evangiles, avec les âemiers chapitres
de Spiridiott, où les révélations de Joakîm de Flores, de
Jérôme de Prague et de Jean Husa, apparaissent comme
formant le lien de la tradition chrétienne et de la Révé-
lation Socialiste moderne, Philippe nous dit : " Lamennais
fait revivre Joakim de Flores." Noua noua rappelons que
nous ne fûmes point de son avis à cet égard. Si nous euEsions
eu à caractériser Lamennais, nous l'eussions comparé plus
volontiers au moine Dominicain mais patriote Savonarole.
Plus tard, Philippe fit des recherches historiques nouvelles
sur le Uoyen-Age et sur l'insurrection religieuse de la Bo-
hême. C'est alors qu'il écrivit Ulrich de Siitten, feuilleton que
le lecteur trouvera dans la suite de cet Appendice. Comme
Philippe n'a pas eu le temps de terminer les Etudes géné-
rales dont Ulrich de Hûtten ne devait Être qu'un fragment,
nous donnons ici, d'après nos conversations avec lui, et d'aptëa
nos propres recherches, un rapide résumé de ces Etudes.
L histoire du Christianisme nous révèle l'existence dans
son sein de trois Sectes dont l'une se rattache plus particu-
lièrement à l'apStre Pierre, et a fondé, sous son invocation,
l'Eglise de Rome ; dont l'autre obéit à la voix de l'apôtre
Paul, et a donné nsùssance à la Réforme ; et dont la troisième,
qui reconnaît l'évangéliste Jean pour son fondateur, a pro*
duit ces grandes inspirations qu'on a appelées les hérésies du
Moyen-Age, depuis Abeilard et son disciple Arnaud de
Brescia (1144), jusqu'aux chevaliers de l'Evangile Eternel
(11Ô6), jusqu'à Jean Huss (1419), à Jean de Leyde (153â), tt
Jeam Huniade* et au farouche taborite Jean Ziska (1424.)
• N'onbliez pu lb boatz Jbiit Sobimki, dsns cette évocation de çranrta
bommes du nom ds Jean, que vous faites d'après les notei recaeillieE par
Philippe pour les travaux bistoriques q.a'il préparait. Ce nom est rt'nfriS
dans notre ramille. Celui qui le portait noue a \6gxie un souvenir qui lui
BUrrivra longtetûps. Ceux de nos enfanta qui l'avaient à peine entrevu,
ne pouvaient roubllcr ; ceux qui n'étaient venus au monde que depuis en
mort, apprenaient à respecter sa mémoire. Fréquemment, une rencontre,
un hBZûTd, nous révélait quelque trait de ce noble cai'acl^re dont rénergic,
la probité et le patriotiHme étalent rehaussés pat une bravoure stoïque et
dévotiéë. Philippe, dés qu'il sut lire, recherchait si tous ceux du nom de
Jean, ét.ûent dignes de porter ce nom Un soir, il écoutiùt une de eea
lectures qui remplissent les soirées de famille : il s'agitait et soiTait avec
inquiétude les progrès des Turcs, maîtres do Constant Inople, qui mena-
çaient le second empire d'occident, prés de s'écrouler, de même qiie
l'empire Komaïn, de même que l'empire d'Orient, sous une nouvelle
Invasion de Barbares. L'Allemagne était ravagée et les souverains
de l'Europe, trop occupas de leurs propres dissensions, ne songent même
pasàsccourir contre l'ennemi commun, l'inepte empereur, détesté de tou».
VlINirX VA BUCCOHBEB, LB CROIBSAHT VA ÊTRE ABBORË SUS LA TOVX Ht
Bt-'Etienhi Philippe s'élance en courant par le salon, en brsmdissitRt
son " sabre," et s'écriant : " I^ brave Jean ! le voilà I Vive Je*:*
SoBiBBKi ! Viv« LA PoLOOKE, c'est elle qui a sauvé l'Europe 1 " iU
B'av< qjte 7 oiu.)
210
MTXSniCB.
PMlipp?, le 22 Férrier ISiÈ, au mam«tit de ç«rtir ou
combiit, ipivuvo le bisviQ dç ju»Iifii'i piir uit piroctpe In
df'l«rtn{natioQ qu'il pieiid ; de lailacher ï une Tritdilloii U
caïuc mi'il mi défendre ; ttiiûs cniritni! il imt bien ^it'il ne
•"agit plus d'iuio lôformo puromeat politique, ni aiéme pure-
rnont nationalo, il n'iiiïo'iUL- puiiit lt'\ ^raiirls uuiiia de 89 M
de 93 ; il remonte plus h&ut, ou. ai Vm veut, U crcnii>ic plu*
pralîMidÉ nient dans U socii^é cl dnua l'tiiatnîre ; il s'appuie sur
in R^TMatian, ntnîs sur la Rfivélntion lyrogreasire, at ilinvnqaa
le» liéros, le* martyrs qui ont Toué leur via au eeivice du
l'ouplc «t & la défonBe de U grande Dootrine desHnëc à
H^liaer sur U t^rre la. Libcxlè, U Fmicrnîtf-, et rEçalité.
Or ealla doctrine, avunt de s'ajip'-lec le Sucùdume, a ru
uu nom daiL» le Uoycu-Ago ; elle a eu iiom l'KvxtiatLl
BTBJllfU..
Au K^n de 1& Secto dta Johannites, r^ra la fin. dtt Dov
Ktèm« Siècle, une Oofflinuniiuté de FT^rts-MiDeura mit en
\ente à Parie dun» l'Eglise Nûtfe-Dnme un livre intitulé
l' Hvangile Etamtt. Ce livf e oonieiiait uiie prophétie annonçant
que les m» i;c es se tira de Saint Pit--trc seraîeitL renversés aoua
|>t'U. et que daQft l'Eglise s'tlfverait une nouvelle puissance,
HOU& le patraiiage de Sûnt Jba», p\]issaii<<.e qui devait faire
dispatsitT-u complètement les partisans du Si^gG do Botne.
l,e [jape Aleiandie IV fit ti-ùler ce livre en 1256 pai la main
dubuurromt.etlamPnne ann6c^ l'Inquliicion fut établie à Paiii.
Ce ItvTe ii'uttxiuait pue eeul^ment la Papauté i U remontait
Jusqu'au DoginG ol poBHÎt, en fiico de la Doctrine manlcliéennv
de In Chute DriginH.dle, la gruude iflée du Progrf» relineux
et locial. ÏHxRi la pensée de^ JohAnnitce, auteurs a» ce
\i\to, 1.1 Révéluilcin devait avoir trois époques lÂpondant avx
tiois perHonnos de lu Trinité. La ptemièra de ces époquu
avait lait cunnaître Dieu le P^re [loi de Moïse) ; dana la
seconde, le FiU s'étnii manifesté [misâon de Jéauaj ; la
troîaiûme, qui coinnuinçait selon eux, au TreiziËme Siècle,
démit inJi.uguTer le r^gni? du Saiot-Esptit (Parnclei), c'rat-
&-diro que le Paradis démit se r^Aliaer sur la terre, et
que Igutcs tes disiinctiona tubitrairt-», tvut«i \en iiiénaUloii
■ocialea, tciutc« li» CFistea qui »fp«raient les Ilomniee et les
(laMftiant en Clercs et Laïques, enOauvcrnantaetOauvvmèa,
en Kichcs et l\-iuvTc?, allaient difparaîtifi.
Les tionimeH l>?s plus instruits et les plus purt lOUtinTeiit
ccUp Doctrine de Tt^vangile ]i!lem>pl, et M la transmirent
d'â^e en fise -, elle eut sce Chevaliers, ses PoMes «t .im Prê-
chc^urs ; eue pii-Aida ik lu vr^'ation des erdre» monnstiqueB et
■lilitniros \eK plus c^lAtires ; sons son inspiration myatique
t* fondèrent des S'iciétcs Hectèlea qui nuhstitcnt encore ds
non Jotirj I vc «ntln Tepou«»(i3 pir réiaumo et par l'igno*
raixc des populaiious oetidentalefl, ^Hlncue en BdMtH tu
4
Sâziëme Siècle, ella se réfugia probablement chez Ira autrei
peuples slaves qui, ayant reçu des Grecs leur initiation
chrétieime, étaient préparés d'avance à accepter I'Etakqilx
pi Jxur.
KOTB (v).
LA CANNE DE RABAN.
FA.OE 134 : " La canne à lance de Baban a revu I«
" combat (»)."
Kabait était bossu et de petite taille. H portait une canne
qu'il avait achetée, je crois, pour &ire son tour de France.
Ceux qui ont connu Saban se rappellent ce voyage, qu'il
entrejmt en sortant de Doullens, dans le but de foire con-
verger les efforts de tous les tépublîcalns. L'invention de
jDaguerre était récente alors ; Itaban, un appareil sous le Inw,
allait de ville en ville, feisant des portraits pour vivre. Il
visitfùt les joumaliates, les hommes influents du |>arti, lei
«impies citoyens ; il les invitait à s'unit dans une action com.
mune. On sait quel lîit pour lui le résultat. Après avoir
ainsi sondé les idées et les bommee, Raban revint à Paris
socialiste, c'est-à-dire, persuadé de la nécessité d'une doctrine
générale, seule capable d'associer les bras après avoir éclairé
les intelligences.
n mit au service du Socialbme naissant toute l'activité qa'il
avait déployée naguère en favetir de la conspiration républi-
caine, n mourut en Octobre 184£, occupé de notre propagande
Socialiste, et nous bénissant tous, noua autres jeunes gens,
qu'il voyait décidés à servir l'idée nouvelle.
Philippe, libre de son temps, put soigner Raban durant la
maladie ; il reçut de lui cette même canne à lance qu'il porta
en Février, et qui le servit bien moins encore que son sang
froid et son intrépidité.
Le fragment suivant, daté du 22 Septembre 1845, un moii
avant la mort de Baban, est tout entier de la main de Philippe ;
c'est une ébauche du Cours qu'il allait commencer et aux
premières Béances duquel Rabsn assise :
" 23 aeptonlire lUS,
"QTIfiSTHWS PBnaTrTEB PB U. DOCTBINE DE L'EnCAKITi.
" DE I.'hOMHE.
" Introduction : C&n*iàératiùtu *ur la Société aetiull»;
'ééfaut 4e tynthite. — Enamitur ies tendaneet dêmtaeratiguet et
fkUo*^phiquet de Cépogue. — En un mot, préparer le Court «M
partant 4e*- fait» pvwr renuitter awt prmoipee.
APFES'DICff.
"an'iar-PB qvi l'uoumi?
" liV* Ot"'f>'<"), — De la natuTu de rhammc.
" r.'iinniTIiccst jrnadfùfB — acnlimcnt — ccinaaiitame indittiihfp'
mmt unii dan» une maiiiCntatiua uaa et ninair« & la foin.
Une, par la ]M^'doniinaiiei.' dans cluniuc nuCu ; irinwrc, pur ta
concouTB nfcesHoiic ùa troi».
" La vift (II- l'homma tut une atpirafhn indtfinû. se mani-
&«laii.t par sa natum irhiairt ; c'vst. ])iit «clip nkltire «in'il
mllue Bur le iiiunde eiltriem ou en est înfluenc/'. La. vie de
l'homme Cirt doiir uiia ctitiimuniim nccuâbnûc «vcc Kh ecm-
blablce, stcc la ^'^atu^c, arec Dieu.
" av'usT-CK ttun la ttb dk l'ubiuib?
" 2tm« QueMion. — La vie de l'homine est iumî coramualoa
n/'cwsairii .1ÏIV »ei »«ïjnblable.'i, avec ta Nature, arec Sîmi : «tn
taul ini'clri'. il iluit l'UiiiinuiiicT nveu tout [-(^ i/ui e*t ; vu tant
flxi'indMdii A«inaia,û doit surtout communii-r arec C UmMi-
niW, qui est son oljjel;, et. dmU il fiit \a «iiict, parce mi'Q («»
tmi à CL-Ili: Humamté. Vie olijiïiUvc et sulijci.'ûve,^-dêfiiiiticiai
û donner.
" Zm» âueffion.— Qv'Kti-ï-oi qn l'HuhamtI i
" Rt^futcr loK faitEscs nattons données sui lliaiiune tn^vîâii
cniKniversi--] àeuleniJ?nt, et dire :
" L'HiimimitÈ, c'est l'hommc-humaiiiuS un 3l« idËAl te
réali-iant i travt-rs le temps et l'eHpiu;*; par dta* étri?a particil-
lîers apps^W* hommes. Donc, tout houiine pdc VHumaiùtéJ
l'élal virtuel «.'idaiis itno nukiiileslaLiiin avtudle et piutïcuUèn.
" Donc, cn£Q, Ivs bonuncs sont solidaires,
" io'/tie QMithn. — Qw'hst-cï qrb ul Si)i.iDikArTÉ î
•' R6Piler lee favii^ses notions du droit ot du devoir coaAi
B^arimcnt. Montrer leur ûidi'vkiliilitii. Lt» lîroît nt In dvvoîi
réunii en action, constituent la BuliJsritf. La ^ie f't&nt&Ill
Êia stibjcotivc et ubjcclivc, et tout homme Étant riliimaiiité,
droit et le tluvou ne peuvent o\i»tL'F séparâm^ui ; votm
drtiit, vutre duvuir Ront le» mitii*. Dooc tout lnjinine at ûgal
^ tout hiimine. Dnnc l'organisation notucll« c»t mauToisc,
parce qu't'lK> est fondée sur la K^pAiatioiL du droit et du
devoir, stir l'fgoÏBaïc «tt \v sacrifie!.',
" fiinit Question. — QuELMi BEnh I.*OltOJkH»&TIC»r IfOBXlLri
" Cdwlmllro les nolicns en vertu desquellea la Proprlfti, la
Faniillu i^t In. Oit( ont ct£ *>t Monl oignnÎK^,
"L'homme e&t scnnalioii : il a boeciin de pTupiiflê pout
garantir et di^velopjiLT bu si-naaliuii.
" L'hommv ut lutliineiil i il a bocoin de famille,.
I
Z,E TOCSIN. 21$
" L'homme est connaîâsoDce ; il dok participa au gouTene-
luent de la cité.
" Ces trois choses organisées en me du. fmi, yoilà le mal dam
la société.
" Ces trois choses devront être organisées en vue de la
nature indéfinie de l'homnie, et être telles q^ue l'homme puisse
y vivre et s'y développer.
*' Introduction à la Sème Quetiion. ' '
" Distinction du ciel relatif et du ciel absolu. L'absolu;
c'est Dieu, c'est l'être ; le relatif c'est la partie que nous en
.«tteignons tous les jours.
" 6é/ne Qiiettùm. — FaDOSÈs sans i'imdêfini. "
" 7ètne Question. — De la Sbnaibsance daks l'Huuakitë."
/ HOTE (jb),
LE TOCSIN!
Page 141 : " I^e tocsin. ... la réserve marche sur
*' Paris (x)."
" Mou cher Auguste, '~
" Je me reporte à cette nuit terrible où le 'bourdon de Hotre-
Dame, les fusillades et le tumulte lointain m' arrivaient avec les
rafal» de l'ouragan qui courbait nos peupliers jusqu'à faire
entrer les branches par les l'enêtres ; le roulement des canons,
le rappel, la marche des soldats, les fouirons pour l'artilleriie
et pour les vivres, tous ces bruits sinistres me semblaient plus
sinistres encore après un court silence... £n£n Philippe rentra:
i'e lui fis part de la sollicitude de ma sœur et de Mme. Zoé
j qui s'inquiétaient pour lui au point de vouloir envoyer
le chercher dans Paris, tout en me rassurant sur la tran-
guillité rétablie depuis le renvoi de M. Guizot. Je ne pensais
pas que l'on se contentât de cette concession, et depuis que
j'étais restée seule, le nombre de troupes, de batteries et de
munitions que l'on dirigeait vers le quartier aux barricades
me disait trop bien qu'il fallait s'attendre à de nouveau^
combats.
" En efiet, Philippe était venu pour quelques instants seule--
ment. Il me raconta la descente du faubourg Saint -Marceau.
Le Peuple ! le Peuple agité depuis plusieurs jours s'était
eaâa ébranlé, et il était descendu. Hommes, femmes, enfants,
comme au temps des barbarts [ à la lueur des torches, ils
.descendaient paisiblement pat touteE les nies qui 4'^ vont
214
AFFEITDICE.
vm Is Bçine ; «tuntont la )r»r*f11taitt, Lm fennm portsat
leurs enfonU ànn* leurs bra» ; ies enfhnU plus grands <^!uul-
Uîmt et couraient à travers celle masxe formidable qui
devenu! plus compacte et a'engoutfïiût donâ les réseaux de «a
mille jKiit£0 ruçe t^ui s'enticcroiscnE nux eniTtruns d« l'HDt^l-
rie-Villc. Bien loin de sVflrayet i l'aspect de cette naaae
humoino, les habitiitita descendiucitt do leur» raaisorM, Icf
boutiquiers npporlsient d'eux-même» auc iiuurgés des viviw,
de* rafruttliiiuivuietitii, rL-fusiukl le puieincitt tiue leiu offiaient
Im moins jinuyrcB'.
Philippe me quitta Aa nmmau : }c onntptai li troisibi»
bfttterio lit: iZ-acrve (luî norlnit tlu clintim dn Mkri), et Vt tOKÎn
M fit eutt^dre ! "— f .Vdfn de fci mère Je PhUijjpe.J
HOTE (yj.
LONDEES.
Page 148 : " Union ! (artù-lc date de Lonrlrc-«/y;."
Nova dannone ici pluiicu» docuniunu qui w rapporttiit au
K^jour de Philippe ù Landrc» et i^ son premier paMMgc à
Jersey :
" Ax BbDACTBUX m PatrM* SaimUift,
" Loadrw, S Jméq IM3.
" Mon clicr con&ère,
« Depiùs qu'en aort&nt de cIick moi -pom aller r^ciller le
peuple, le tnatia d-u 3 Décembre', je vous donnnî U nouvelle du
Coup d'état, il m'a été pii-aqu' intipoMible de tou» écrire.
Aprîa deux }Ov>tb de lEnt&tîv^ inutile* pour {-claircr Pui»
BUT la portée du Coup d'plnt, ja ftw enroyé dait* lii d'Tiiiitc-
ment que j'aviiia orgiinist pyiix y mrtlre U Jeu. Uéjâ, but uac
lettre de moi, l'a^ie éttût engagée, ^ais pendant qno Je
gagnais ee (lépanomenl en ehmigeunt six foi» de Toiture en
Tingt-quLitre lieure», l'ifffairr rvlittuit il Paria, et Itt Déniucntie
ftaaeK dévoué« pour prendre 1t>s ormes, (ncùt écnuéo. Lca
paysans, levés du eon dn tucitin, rentrèrent choi eux à eetn
nouvcIlD, et me» nmi^ durL'nt Tuir ou m> constinkir prtMumien.
Il y eii A trois transporléi, dont l'un, le principal, n'ataot
cependant pw bougé ; Pnur moi, après dca Jouni6ei dt
murehes et d'iiiqtiiéludc», jo imnvni nn myle ; (jouni ainû
plus tiird, n'entendant plus pnrlrr de rtm. je rentriu chcx noti
peu de temps aprf», on m'expédia du Haa» l'arTêté préfectonl
m'expulsant Jt jainois de la France. J'ai obtenu qnelinie*
jour» du répit poni mettre en ordie lea aflaireM de ma m«rs.
L0XDBE9.
215
que j'&i l&iuée tin peu Mnjj&ant?, cas éTéneinente ayiuit altûié
IIM aanté que km eaux il'ALx avitinit à peine rf-tablLc. Ma
sœut est toujours anm malade, que lorsque, poiu lui faire
Eicndre 1«> eaux, j'ui toXl U) voyage qui m'a valu le plaiiùr d9
uire votre cannaùisAnco.
" L'ubli^alii}!! du ijiànler eecrct mon aeylc, an moins pour nu
pn oomprtnactlTP liw amu ôioonnm qui m'ont si ^ënâreose-
menC sauv^, m'» privât du plauir An (.■uiiliuuct ni» relations.
I*Out-<!trc m'»vca.vous cru tmnsporté. comme Ir. bruit en ■
couru : Je n'ai pas eu eette fi»s enccrc, le m&llicur de tomber
aux grl&M de reniieiai, bien que j'en ûe eu souvent In
«caini«.
' J'ai tiDUv^ rémigrmtton. divisée en inillca cat«riea. Ani-
[nadvenion. rËcriminationa. accuaatiotu, fureur, voUà le spec-
\ tado oS^L pur t'cmi^Atitm ; par cena yiirtÏB la plus dispoi^
Ui combat, mois nue«i la plus disposée A se Uûhkt fgnrrr pitr Im
maaé^ de police. Lca amis de Lodru, les eectairca Bocialiates,
les potites umbitinn» ul kv erund<>ft coliiic», s'ai^linminit &
diviser la. mallieureuse prose nplimi, et do ce» déctùnsmcnts,
<^uc Hortiia-t-it ? rien de non poui penonnc
*' Js ^-ous envoie une brochure qui vient do puroîtio à
Landrcc;leaprinDlpa1i?)iti-U'G du Socialisme proscrit, ù Londres
BO sont aaacmbl6c« pour tilcher de rÉuiiir e» un seul fBieccuu,
iMdMtrines BOciolÎBtes en lutte en France. Qu'en sortira-I-il ?
Des panphUtD, des idfe» ; penl-^tre un noliemîrigmeiit à une
grande ilocttinu réivovatrice ; uuûs il sa iiourrait bien qu'il
n'en sortit po» mi-mo le journal hebdumailitiie i )n formaiiim
duquel on travslUe.
" Cotte union Bociallste témoigne d'une aspLtatinn veJs
l'Unité ptumi les diverses f fûtes : nutis leur est-il posoîblo d'y
pami^î c'est 00 que l'avenir seul mûntroia. L Esprit i«lU
gîeox 9t âognuktiquo de Pierre Leroux., les tendancDs d'auto-
rité de Louis Blttnc, U dictature étroite du Communisme de
CsboC, p(Hirront>elles s'entendre tntxo ellee ï et tu elles
rtuBskeeat à s'sgglooiÊrer, leur sera-t-il pos»ibl« de s'accorder
Bvec l«s carBcUras indépendants de llioré et des autres
nfoudhonieiu accolas & eun ? Je ddia vous dire que Louis
blanc fut tous seti efforts pour se modifier et pour se lier
SUK pMtiE«iiB de Is Liberté dont il â^t'c'nd snns ccsm et
chaleureusement les opiniuus.
" Je pense que vous repioduirM la brochure de 'piort «t
que \'ous annoncereE la formation de l'Unirai Socisliiste. Je
Youii siir»! cibljgf de m'rnvnyer le numrro qui en paileTïi.
" Je vou» r*euiitcraib ericoie bien de» choses eui la Démo-
cratie, sui 1» scïticni qui s'y fbTTncnt, oui les brooiUeB de e^m
okeEs, le<; haines ttiiriultucuscs de ««-s suld.aLs, et ana^ SUT
rélabûtatioii d'idées grandes, rudîcjles. vraiment révolution-
naires, qui t'j iiiit enCe les boumoe tépiH* des coterifia M
su
^prniDnnc.
ilM Nctta, mais liaetecmint déroo^ M pnpts focSd....
inal4 nu lettre paMen par la Fruire ....
" L'n nint pounant : totu Im proacrita, auii
d'opiiiiMi, de aeoto, do coterie, ont farmâ une hk.
OVpiatw de «««01111 Ovlcrnel. où il c*l défendu a>^ jirt^
|N>IUMia« et dout la oomnriawon s'oraupe d« r«cii«î11tr dM
■oiMKn{rtknu et de ttoarer de l'emptaL mut les tnalbcmeiU.
■au rtatovrcn «t tana trarai). La Ooamimoa «at fine
aiwwuellenent i ell» se «mipote en ce moiBCDt de ctto^vos
ftnmKmwmt aM<inbi^> pnr fnrcc dan* un bot de fraternité ;
f. Vyat. !.. BUoc hcûm ItoUin. Pîeno Leroux. Tbor^.
( 'niiitiidi^re, Ttibcyrollcit, Itnjcuu, Bvrtlioloa, Martîn-Bemard,
Itqichol. Mint les' êlv» de la deniîfrre afance. Halh^urviwc-
tUMit, ila lie a'miendcDt (|U« pour chercher à «cooimr Inufl
Mtiti'lloj'Dnc : t'ile pouvaient mareber maoïBble, ce wrait nae
' rï* politique fnimvnïâ . . . mais cela ne «en jamais !
" Adieu, nwn cher confrère, fjûtr» de crttr lettre ce qae
«tw mudiea. Adreasioa vos réponses à rVniMi Soctalùt*.
^i'ui Ut un ami <\ni rue ft-rii it-iiir \r* letlrca,
" Snlut et Finlctnilé. Taui Jt voua.
" Pli. FArRB."
" Tirtlrt oublia; d'abnrd, «t non envoyée en rojant rimpua-
^fibîliti dp t&cner ii An l'Unioa Saoioliate.
— Août 1852.—
" Au PairiiiU. Su<',uit>u
" Pa, F."
A GKEPPO,
" St.<lUU«r, ïlamnltic, ISU.
" Mon cher Greppo,
*' Je para piior Lauilrea Lundi prochain ; je ne voui
éorirnl pa« 1 mu truc meut, je n'ai 't'>>iUi:ur» pui itiand' chose i
[OU* dire, mi muina de bnii. Cn-mniciiçonK p.ir Iti meilleur :
\ti\ts de CiM|Uitrt di: Cltiiueili.')r qui se csL'Ituil & Fam ft po
_.La'écliï|)pi.i' el rvjuijidco ici son mari, ob ils font cosemSlc
iû ■blanthiiwngi'. EIJp dil r|u'i\ Tan» tinit. wt monte ou indif-
frrfut ; la Ijoutiquo eat l'ulhce h. )ii)iiii))(utL-. Dca arrestationa
CHjiitinucllL-« (i^i-ournf^ciU co rjui icMtu d'énLT^que parmi les
proI6[airc«. Elle 3 vu Gouiklmux. qui paraissait trte aSIgt
ot lui a dit qup lu* i>xîlvs ctniutit plu* hcurvux que ceux qui
icalaivul tiii. fVnnu:.
" Je reçois il l'instant rotzo lettre d'hier et tme lettre de
^jouis Blanc. Vatro nppriibation mo Hntinûiit extrAnutnient
et ju auis litiurcux du voir que la Tijradc si curieusciaetii
•Mortic oit £l6 comprise par no* amis de Londres, dans aa
•igoiAoatioafila fuU trunoaiie et oonciliatrico. Victor Hugo
i
à
' LOITDBES. 217
taarche à pas de géant ; il se tient à merveille, toujours
empressé à prendre sa port de l'action, toujours éritant ce
qui aurait l'air de le poser en chef de parti. Il a été très
content de la réception de son fils dans la société fraternelle,
Il nous a engagés à passer les Samedis chez lui, en famille.
Nous y avons été au nombre de plus de 20 ; les uns ont fumé,
d'autres ont causé avec lui sur l'avenir. Il a parlé de la
Kévolution Européenne, de la grande guerre, de la démolition
des institutions politiques ; suppresiian du clergé, de la magis*
trature, de l'armée actuelle : levée en masse de 1,200,000
républicains lancés à la destruction des trônes..,, tout ce
grand plan se déroulait sous sa parole poétique .... Sabotier
lui a parlé de la nécessité d'une dictature. Victor Hugo a
fort bien défendu le suffî'age universel, mais en reconnaissant
qu'entre la révolution et la convention, il y avait un inter-
valle de quelques semainee qui doivent suffire pour qu'une
dictature révolutionnaire fasse son œuvre assez radicalement
pour qu'il n'y ait plus à revenir. Mathé l'a poussé sur la
question sociale, devant laquelle il reculait d'abord, tout en
protestant de ses sentiments particuliers prouvés par ses
anciens livres.* Il a fini par convenir avec moi qu'il fallait
nourrir la levée en masse et aviser à la crise économique
-" La Banque d'échange, la liquidation de la dette, pour éviter
la banqueroute," l'impôt- assurance, il a proposé ou accepté
tous ces moyens sans sourciller.
" Après quoi, un thé serri par sa femme et sa fille et de»
chants patriotiques dits anec àme par Colfavru, ont clos la
soirée. Fombertaux, l'honnête et vieux Démocrate a été
parfaitement et particulièrement accueilli par Victor Hugo
qui a très vaillament accepté cette compromettante collabo-
ration. En somme, le plus grand accord a régné On a
seulement remarqué l'absence de tous les membres de la
Kévolution. Un mot d'ordre a~t-il interdit à ces soldats
disciplinés d'assister aux soirées du grand poëte, du grand
orateur, de l'ex-pair converti au Socialisme et sortant des
barricades ! C'est présumable ; car ces 20 M. M. ne se seraient
pas tous abstenus sans ordre ou concert préalable. . . . Pour-
■ Le 39 Février, la France entière mIur la Répnbliqae avec un élsn
d'enthousiasme et d'espoir, La Proclamation aauoDçiut l'Abolition na
zji. PEINS SE MOKT [en madère politique.) L'Humunité crut avoir
fait un pas vers l'avenir promis il la fraternité. Cette adieuse !nii)ieW,
appelée Jrsnci dans les temps barbares, que nous croyions déjà loin de
noiu, Li FEiHS DK KosT, Lamartine en Toulait I'Abolition entière,
alMoloe, sans restriction. L'on avait dana la mémoire les paroles ton-
cbanlea et enbHmes inspirées à Victor Hugo par le même sentiment (Ls
Daanmt jour d'c» Condamne, CuimE Oubux, Discacns) et la France
Joi eroyait avoir obtena oe progrès moral (et qui le réalisera un Jour, n'en
onUma paa), la France j rattachera le nom de ces deux Poètes ; elle les
unira dans sa reconnaissance & Béranger ^ul contribua si puissamment lui
aBEd fc ee progrde dea eaprHs;
il»
ÂSratBKM.
\ liiniiri
tau noi r»lBtioa> uot aues ag^SablM -mi
(W <l(plimblMi dÏMiMunon* qui ont édaii
ùmt «xploumi antotu ducad^Tiede Comnet
*■ Nuiu >voM on tcrvkc ^ toua HwiiifAt : s'dflt dTéoMÊ. M
Acldaiu, de dnnaiuler si od réiisprin» «t pnmp ^Fnef*
notn Lvttrp au pi-uplv >ut t'slMttsitian ; vm, tH Tan «au ^v*«t
en onroU un jinquet tout impritad de i«n*f I Prà* de 3,SM
oxtaapUlrc» «ont diji «d Franw, il en reste «otnu i p lt aw.
J« Toiu «n BppnrterM <|iielqui?it ccntaîim poux qoe nat mit
tla Londiva pulaaont le* itxp^dicr sur la Fnooe.
" IJnt, qiiL m'MconipAgnc à Londrci, d'oA fl mtt pvtir
pour t'Ain^rltiiM t SnbÀUei, Matli^ etr., vous esnriait nB»
utnlti^, Vvullliri pr^tMnUr nos GompUmiait» r w pa cte enx I
Idinu. «t A MIU). Oivppu.
" A roui do comr, " fourra."
riUOKENT OC JOUBKAL Il£ rHILIfFE.
'• Londiw, S JuTkr UU.
" Tht»^, Groppo, LchloT». Bru. Vdllud ; d'uitra taton,
voal BU ognvoi oo llonri BoaUErund, un jeutw Purtnan mon
ds la poitrine. Il ap]iKrtciiiiii u lu " Rrvulutton." La vefll^
Itnbcit (da iaxa,) avait iuinonc6 que cette sociÉt£ «'oj^linaH
it M qu'on prononc&t »ur lu tuaibu ùv» divcoura nun a|»pcowvéa
P*i nIc. vlvea rumeuis et discueuutu à ce siùet.
" Aii flonvoi, je n'ai vti ni Lnui.i Bltino, ni Martin Beniânlt
ni BtbcyToU«ii, ai Lcdru Kollin (dont U bcUc-inin vioit de
mourir ; 11 parait uu'uu uuck- du hk fuinnie wt mort l i fa a m l
<lo« RiillionN k «<-* hérïtierm sniin que LmItii ait jm «n «toit
M port). Purfligcin [lurti^ le ihnjiL-uu dt^ U " KérùlutioiL"
RoocTt, Kfshilcr, Gu6rm aoni »\w lui. Lu iJovK-t^ fntamcUe
s'cRt fait luîi-u uti drapeau miigniAque. Li, marchant Félix
Pjnt, Lnugi'nnd, Mnii«lct, etc.... Noua, qui prenona la
aucue> noua noiu trourona avec la masM dcirii^ co eaoosd
ra|>uau. Nuua panuini du " Otuy'K Iiui Laae" par va»
pliuo affreuse; les nies sont boueunen, délVincém | noua clu>
itiinons diuu la féage. L«s Angl&ia (habia de voir 400 fc<™™
suivro un corbilLardi eux qui payent quelquva pluurcuMa pour
Bceotupagnu leun csadaTrca au cimc-ii^re, les Anglais rùnt,
ailHen^ huent, en TccannaioMUit 1e-i l''runi,'aii( et leura drapeaux
lasgM. Plui naut avnnçona dons les (|unrticrs miaôzoblM,
aux malaona cturcuiifi, h U populniiou Jauiite, t^roc, hiv»,
appauvrie do sang, nux traits grimncfs pur la MoufErancOi et
?luE les ftciitimcnii luHiiIi:« ne manil'est«at outragoiuencbt.
''e*t Duur aux, pour inti» Im proKitaîrcs, quu nous lomniM
proicnta et iu nous iuaulteut 1
•
LOMOBE».
219
" An ctmeli^T« de Victoria Fvk, i l'extr^mitd de la TilW)
apràÏK deux henres de cette nnit« dnuluiUBUKe ou pénible,
uius noua urStons enfin. Oa dépose le corpe. Là qaeli^aea
ouvrieta et des femmes accourent, plus curieux qu'liu*tilc«
lien d#ux diKpeaux te plsnt^tit sux d«ux bouts dp la toate.
Keaftlft proaouce d'uiio vuie diatinctc-, bnm accentuée, luaia
•MM duucur, oïL diaMium de ThOtoriqnc. bivn nn^ncfr, bien
«rdanaé, tnaia lans pandoii, sans eutrUDem«rit. Il fait appel
& la Tenptoncc pour nmourait In luulc iniitilr cHù-rt '..,..
" KoMrt (â« Jnn) s'écrie alors : " La céicmonic est fini» i
dtOTCOkf, terminoni^l» en poutKiuit noue cri d« riilliuueut :
Vm LX ItfcptTKMaVH I>tMOCtU.TiauK XT Soct\i.tl"
" Le oci ent icpété i ranis on se itgnnLait, tout étonné de cet
/(« mtMD Mf, lorsque l'ardigon cnlËve le drapeau do la"K£To-
lution," a'élance eix avuat, fvnd la fuult, traînant derrière
lui quelques hommes, la tète penchée, l'oreille basse, liontcux
do l6ur rOle. La foule icste immobile, soumnte, preeqiu
moqueuse: "Pas d'héeilnliun," nLunntireFitrcU)[oti, en pasaout
près de moi, "en avunt !".... Et comme §'i] s'figîuait d'cnlevrr
une position, ils portent vAillammenti nu nombrù de 2â. 11 i&fte
pluaituts centaines d'homnicE poux écouter Ice diacouiud'un
OUTTier nommé Bl-hose, de Hartelec Puis, U fommuiie ap-
pelle aon chef : Pjot ! Pya,t '. Pynl î Félix Pynt, ayant r«ir
a'itxt ior':6, prononce k son tour' une huangiic- 6tuÎJiée, tiri«
bien dite et où le souvenir dç Miidnine KoUud, chsleiirensemont
évoqué, nous remue A tons \a cœur. . . . Puis on part les pieda
glacés par le gason mouillé. (On boit on verre de iltutn pour
se véchauSer] et en rout« !...."
" Nadntid ruL' tùiatge de caitssr avec Loub Blanc
d'une concili&tion gèuérHle. l'wplm peu, iimis ce n'est pas
d« Louis lllnnc qui; viendra lit T^-*^iAtiuicc. , . . Louis Blano %
tr&i bien répondu. Tout ee qui se f«rn pour l' l^nion rilptbCU
euine, Û l'approuvera. 11 ne veut pas qu'on se serve de son
nom pour foii-e des avaucct, mais il est prêt à s'unir à totta
)m r^ublicaina, excepté i. Ca>aignac, qu'il regmâc comme
l'ennemi i]« lu DdmorratiB.
" Non* avons chub^ du Ifi Avril, du 17 Mars. H n'eût pua
voulu renrcrEiCr le gouvernement provisoire, porco qu'il ne
voyait rien ii fairo avec ceux qui rBur<iî«nt remplacé. Mfnna
peaaée pour le 10 Avril. U voulait poser sur le f^ouvemement
pour on obtenir des décr<:<ta en faveur dn travail, nutis son jeter
par l«s feuétree la majorité des gouvcmania. Par qui le*
TesnpltsGcr i Par U:iKpnil, Cnhct, PÎltio lA-roux, Pruudhan,
Slanqui, Barbes ? Ce dernier aurnil tuf Bluuqul, et lui-m^me
rtt été iMMMiaé cnauitc. Quelles di^-ision*. quel chaos I riea
d'airdté, de précis dans les cervollos. Len tantôt, Iwi crreiira
oommisea, ont été in^évilniilcs, fa-tnlts. La Képiibliqui^ était
impossible si l'on eût voulu exclure lc< iltua. Le fcrsûuul
«20
A^TEXntffE.
RUinq-iiftit A T'(\lru H àtaut^t^lr* iiilmInt»tT!itir>a.<t. Aujonrâtini
«ncore, le peraonnel raaniiue ! LamiLninc ctnit plus fwpulkiic
(|u[! Iioniit Blnnc. I.nmjiilinc, ini>m(^, le 16 A^tÎI, Joua un
■iiiguller nllc. Ln vvlllc, prcRqu'oTunt le jour, il avait vn
niAmiui. Albert l'An noue ù a LoiiUltluic; celui-ci ee ni^U^
d'Albert et de ao piilice da eaci6tés bcptôIp*. AUinrl lui ihl :
^"Tu va* tuiccequ'il mer^ponlta. Allun* ài'Uùiel de Ville."
lia, Avtvnt mi'on ne prenne pirate, il \n flroit ù Lamartine.
— "Monsinur âe Lamanûie, ToiwaveKpiihior une cM>nfiprpne«
BTOoBliinniiiï" — Lnm&TtînR change de «Î9ii];e, «« trouble; puis
rcprunnnl soit souiiro . — " Ah, c'«t vnti ! j'avais oublie de
VOUS dlriï oelJi, Mi'AsifUm. On m'amt dil qu'il roulait mo
fiurr ttntMBincr ; Je l'ai fait vonii : uoue nvai» chuk^ longlciups.
Il m'u L-luirmû. Uitia vnùineut, ee n'eat pas la Hl/iuyii dont on
rou.i pulail ? il est nimnblc, duuK, nvenunt. Il m'a dv:^|-«l(>ppi
*^s nliins; tin foiLt exceUents ! je ftuU tout-b-fait dp non KTi*>—
Vruiiiient, il m'a séduit "
" Iiamnjoritt Tt^stait iuleiditc, inquifitf, Mmpçanncilf«.. . .
i>nns lu J^ium^c, Laïaartina ac montra impitoytiblc, cbcrrhiuit
une ïnftv. CC-iait Encilo. Barbes Bcicaurait uvac xa li'^inn.
résolu d'arrètcrrlUunijui  tdut prix, »'tl tciiiak di? s'eiiipam
du pouvoir. Tout se pnenn irHiiquillfineiit, pntirtant. Mais
quand L«druKolîin réclama l'arrestation deBlanqtti; quRiid
tous, sauf Iiouis lllauc et Atbwl l'eui^nt »iKiJ*e, et que Tint le
tour de Lamartinp, celui-ci s'y refuse ob^invmi;nt et Suit pai
prendre son chapeau, en âcclarnut qu'il lortirait plutfit du
fouvemement. L'ordre fut néanmainK puroyé & Ciuusidtbrv,
I ne fut point cxi-cul^: et il fut aitiiulL-, aans que Louta
BlAnn ait an comment, ni pourquoi.
" Et l'avenir .-— Le pursonnsl nous manquerait ; même pcw
centrer d^UK rcngrGnago d'aiiimird'liui, lï plusi forte raîwnt
f|nand il fnuilialt tout it^lt, i>' ailleurs, toutca les fracticdiB
Tondraient leur part du (tàitati. Qu'on niMS laisse les linaacea,
IcK trnvnuK publirpi. ]*ïn«IntClion publîi]!!»; sxix bleu», la
guerre et yurtie de ritilfrieuc. . . .le reste aux raug«a, H cela
marchera, . . ! "
" Peut-être "
" Cumbier toe pitrUitt de Yaucnr ; cela raut la pcîne d'£tte
consorvf dans mt; notes, eit.
" Vsiseur étudiant, dingeait L O-renoble Id moaTcmcnt
(da IBSI) où Préfet pt KCnfrul furent mis «i piûton itt la ville
conq^uiae il la Ui^TuIutiun iiciidant huit jours, Uuand il n'y
eut plus moyen do tenir. Vaeeeur remit en liberW- l'rifet m
Oéneral, qui I«> remord'^rt^t, Iv loutretit boiicoun de ki
conduite inudfr^-e, plriiii? d'eftprit d'ordre.... et te firent
arrCter c«mmc il aUnil passer la fronti6i«. Une folt es libccti,
Vaaattnr d^elnra lu Pranoo perdue, lu Lll!pubti[|UH imponUds
on Buiape, el partit pour L'Amérique. Il avait quelque aigoDt
4
i
tONBHES. 221
sur lui ; un indÎTidu capta sa oonfiance but le TaÎBseaii et le
dépouilla en débarquant, sauB qu'il pût le reastûsir. Il se
trouva doue avec ea femme, presque sans ressources, à la
Nouvelle Orléans,
" Sans perdre courage, Vasseur tiouva moyen d'obtenir une
concession ; s'en alla sur les bords du Mississipi, sur un
plateau ; abattit des arbres, éleva sa hutte ; défricha, cultiva,
tua beaucoup de serpenta et de caïmans ; apprivoisa des
cochons et des dindons (lesquels tuaient les serpents) ; profita
des débordements du Mississipi pour réunir en trains les bois
d'acajou flottant & la dérive, et se fit enfin une petite aisance.
Il loua un esclave, fort étonné d'être si doucement mené.
Bref, il vivait agréablement, lorsqu'il apprit la Révolution de
Février. Il accourut en Europe, arriva eu Juillet 1848, courut
chez Bastide, lui parla très vertement, lui dit qu'il perdait la
République Bastide l'expédia en Suisse pour suppléer au
défaut d'activité du vieux général Thiars, homme honnête et
dévoué, mais facile, à tromper peut-ê^e, disait Bastide.
Vasseur ne partit qu'avec l'assurance d'une intervention en
Italie. . . . (Cavaignac l'offrit en effet) mais il était trop tard,
l'armbtice était signé, (peut-être aussi la Cour de Turin
craignait la France plus encore que l'Autriche). Vasse'ir
donna sa démission, fut élu représentant de l'Ardêche et
mourut quelque temps avant le Coup d'état.... Sa femme
T^rettaït leur établissement sauvage, loin de la Civilisation. ..
" 13 Janvier. Je viens de mettre mon Journal au courant....
J'ai écrit à ma mère. . . . J'envoie à la maison un paquet de
lettres, l'Album de Jersey J'avais la tSte brisée,,..
partout on me trouvait l'air triste, soucîeui : regrets ! . . . .
je me sens accablé dès que je pense un peu longtemps.
" Le reste de la semaine a été rempli par l'étude. . . ,
" J'ai vu la famille Wehnert où j'ai trouvé le plus aimable
accueil et ces fortifiantes sympathies qui allègent le temps de
l'exil. On m'a vivement engagé à voir Cobden pour qui j'ai
une lettre de recommandation de Victor Hugo, lettre ûtyiA
j'ai gardé copie :
" Jersey, 18 Décembre, 18S2. Marine Terrace,
" Voici, mon honorable et cher co-proscrit, un mot poux
Cobden. Cobden est digne de tout ce que vous dites si bien :
il vous accueillera comme vous devez être accueilli.
" Plein hiver à Jersey. Le Ciel est aussi laid que la terre.
On croirait que Napoléon IH règne là-haut. Il est probable
qu'il règne aussi à Londres et que, taudis que noua sommes
ici dans la pluie, vous êtes là-bas dans le brouillard : mais il
faudra bien que Mai revienne et la République aussi.
" Je TOUS serre la main,
" Signé VicToa Hooo."
" Met amitiés à nos co-ptoscrits Yeîllard et Julea Bru,"
'■Ibfcl
"Cei
.r«a4e>«
'J^
>-— ^^— . ** ■*— '- "". '«*— dSojVK, eaaDcl*<
VttmHtx^mai de la£ dama la bmm yovr mac
■mB. AwrilVT-te, y Tom Mie,
Bot-mtow, «t tc^Uci leNTotr U »aarf«IlB ■i iimiimiii Je wm
nBtÔBBBU d* luuM fOfuîiilfTatinn «t ife pnrfbade cocdikUlt
" SifBé Vtcti» B«oo.
" V. a Cobâo, Mcnbra d« Pidoont**
2.ETrB£ DE PHILIFFZ JACKK A TICTOB HCGa
" CUoycn,
" Voa> m'KT«»£ûtitneofteâontM«au trop kmrevx po«r
ftToir U dûcrdion à» U nftiMX. Voua m'&Tca propote, m
nuHBCiit de mon dépszt, de mo donner une Icttn d'intiodne-
lion pour Cobden. Lexil me vaudnit ùui cette dovÛe
Mtiifutioa de oonuttie U grand initiateur du "Fiee Tn«k,"
et de le connaître sortu vo« aumiera.
" PooT ceux ^ui ont déroué four rie ku progrf* înrwwinl dae
tnititutkXM aociklc*. e'aX un gruid sujet d'étude que cet
homme, kcnzeux adveiutre de* baniiTc* cleMtques oopoèées
pirroncivn rfgîtno aux r«Utioiu eo«nmeiciale* inwn&tiooalci.
LAFnnce a eu U wl-jut de donner l'exemple de l'abolition à.*»
dovAnea prorincûuca. Grioo à Cobden. l'An^tcrre paraB
■ppaU» • roman le* donuiea n&tlooAlea, et cet bommc oceu-
pm aae place '-"—"" dana l*kiatoir« iconnmiq^ua do l'iiama-
nité. — Cela n« lui a pu suai -, il a voulu joindre bs mm aux
*9lz éloquvatM çiol continuaient la tradition pbiloaopbiquo
francpîae, et coRvlaîi'nt Icn niition« A proscrire " ce meurtre en
naMetlti'on sppellv la t^cna." Jcrou> aunû uiip rire rccon*
nabmnee:, citoyen, ai tuub, qui stcx pris uih- gfnndc part h
l'imvre de conciliation dei pcaplea, tduj ^fiUcE bien ise
pr^aentcT h votre collègue du (ïongrte iJa la paix.
" Ou Hana, do Paria, àe Ltmugt^. le» Itltte* que amis
legerona ftliutcnt la proacription de Jemy de >a X cW«r joa ;
ellet aV'CnrilrntmulWurmuenxiiitftoonBtateraui-t U inauvail
effet produit par Icn uutiea pifcoea de ce genre puMi. » par noa
amis de Londiea, et dont l'influence a d£trui: rmijireeeioa
tiroduiiepar la document que vous uvi-e réi^ii'i-. Him ^^ue ta
rtuea «xprinaai uoe greodo triatiuBef olka tcuvi^ient «a
1II88ION P20VIDENIIELI.E D£ LA. FRANCE. 323
même temps que là conscience n'eatpas muette daiu toutes les
Âmes ; et si le réveil de la France est peut-être enoore loin, il
y a du moins des citoyens qui yeilleat encore sur son ATeair et
qui ont souci de sa dignité.
" Veuillez agréer, citoyen, et faire agréer aux memliTea de
viotre fomille que j'ai eu l'honneur de voir, les compliments
respectueux de votre tout dévoué.
" Ph. Patoe."
*' J'ai remis vos lettres à M. L, Blanc, que j'ai trouvé très
affligé des dissensions du parti, dont il se tient a l'écart ; et à
U.Ivan Golowine. Ce dernier demeure 37, New Bond Street."
NOTE (2).
MISSION PROVIDENTIELLE DE LA FKANCE.
Page 150 : " Tons sont appelés à secouer l'opprobre
" national, à rentrer dans la voie providentielle ouverte
" à la France pour j ^der le monde."
- La Société fondée pour l'Emancipation intellectuelle, ouvrit
on COUTS â'EdvcaUon maternelle. On eut bientôt la visite
inattendue de deux Inspecteurs de l'Université qui, apiës
avoir quelque temps écouté les divers exercices, demandent
que l'on iasae improviser les Blëves. Les plus âgés s'^ refiisent.
Le Professeur, inquiet et mécontent, se résigne à interpeler
Philippe, î^é de 11 ans. — " Donnez -lui un luj^t" — "Sur
"quoi? Que sait-il î — "Donnez-lui un sujet quelconque,
" puisque TotiB venez noua surprendre et nous mettre à
" l'épreuve."
L'Inspecteur propose L'Âmovr de la Patrie.
— " Philippe, tâchez deuejias vous perdre dans le vague da
vos souvenirs, de vos imaginations; renfermez-vous dans
votre sujet "
— " Philippe, dît un jeune professeur qui l'avait pris en
aniitié, figurez-vous que deux cents persoimes vous écoutent..."
Et Philippe, enchanté d'un si beau si^et d'improvisation,
pense à B^anger et firedonne à demi-voix t
" Pour firelttcr le monde ï ta lumltre,
Dleut'aâlt: Brille, Etoile do matUiI"
— " France, ô ma patrie ! réponds à la totx qui l'appdlel
Marche en avant ! Dût chacun de tes pas laisser une trace de
sueurs et de sang sur l'arène. Marche en avant, sur la voit
doulùurnue qui mène à la Terre Promise ! Sets de guide aux
lotions, tes rirales encore aujourd'hui, âemttiii tes -aiawia
!î24
ArPENTMCe.
quand tu autxb frayfi le rudo sentier ; fguiind In anru monUë.
{itu ton itÉToQcinrat, que le JlD^uume He Dfcu »ur laTcrrc, c'cK
ert^gnaâel&Vi^rii^. (îi^laXiiiticoi c'est l'Atnotir iIp la l'ouïe !
rAinoiir de ton» le» liDiiiinea uni» t-u Uîcu cuiuuie dca lïèiiai,
pour n'cCrc plua qu'un seul peuple.
" O Fianee, moIb le Pr^-eursimr qui les conduit toui à CK
avenir de glaii« ut de bontttuc !"....
— " Voua vofex hitsi que voua ne piu-lat pfts lur l'Amour
do lit Putrîe? Jiuiljia, coitiiuo vuus iiounex, co quo \ÇVM
veneï d'avunctr."
Et Tctifiint qui ne recueille, lucontc une foule d'actîoiit
h6rt>iqilOB îji>pi]'^-a par V.imoar lU la i'atrit. Il tient l
E rouler que la France, connue autrc-foU l'IMlfiniei mala plus
eiueuse, doit ilevancor Iok pouplc* ilr rEurtijHj tt leur Kcrrîr
do modî'le eu suriia^Hunt laua Ita i>rbgrî'tt dans loua 1« arU,
tout(^s lc3 svkDcef, tuuie-s le» rertus ! Wut te que l'on «ppdle
litol et qui doit î-tre 'Voi.
Et trtu;iiiit rnpidcnirnl l'Hiatoiro de !n Pranco, du Gaules
«Tant In conquête de <Jt soi, ,}u§uuii NapoKVin, jusqu'il ce jour,
évoquant TOUS les r.oius, tous lea smivenirs, il B'exatie
nvcc Se-xnn^ d'Aïc, LDKpirniinn vivante lUi l' Amour d<! 1a
Palrio, rôiélatinn do hi iiiiasion imposée îi la Fiance !— " Ahî
" M la Fniricucit çiMzQiv Joulc« aux pied» ili> rvimtmi, »\ elle
" s'abinilonne an découragement, & l'oubli d'HIe-mèin*. >i fWa
" pMil juïfiu"ii-i désir, a. l'eepoir d'iiceomplir sa tàclic glo-
" ricuH» fallut-il un miracle pour In sauver.... ooauiM
" au tunijiK dn Jkinne, ne miracU irfcra !"
El l'enriLiit «'arr^tA. cmu. oiùdij, iouI en lannc» et *c formu-
lant h Ini-mcm^, le liiit, de au. vie cl la oanièTe oii il d«^v&il
fi»«oiDlicr kÎBSBiit l'cxvmpk du plus pur dcvoucsunt."
TÉMOIGXAOES.
lEITHE 0£ UUEKNAIS.
"PirU, Ifl Fiinlor, 1S5I.
" J'ai rwu, mon rTierMonnieui^auiP, votrn pmi*t d'article,
eljsvoua le renvoie, dans la rrainto que vnua n cil avcx paa
gnidti cvpiti, Il m'» pciru Irta bien, et je ne vois mucun chuigt-
inent ^ y faÎTi*. Q.u&i)i aux diiticultcs que vous reucontret,
nù n'rn tcouvr.t.nn puint ? Ln seule chose importante nt dr
ne fournir, ik qui que ce «ott. des reproches foniUa. Toujours
le public finit par ftru juHt» il pui aa ranger ducâtédcls
■ntauR. Comme voiis cicve» prorhaincmcnt vciiit voirMulame
Toue mbre, ce me sera une occulon hcutcuso de causer arou
TOUS de vos slïhiii«s cl du plutfîcvixs ellipses qu'il «t il'Aîcili
TÉJtOlONAOes.
225
(1« *uS«ainm«at expliquer par InltTcii. J'attends donc pour
cda voue acrii ùe ici. J'aurais un vrni plaiMi ft vous renouveler
de vÎTO n>ix l'atsumnce du mun BlTuQtuiiux dévouement.
•' Lmcen-naw.*'
LETTBS DS UADAME ADELE TICTOS HUGO.
" Qttomoterf, 12 Janvier 1$90.
' Nous apprcrnons, M&dfimc, !a doulaureu&e uouvulle. Voue
riricx Itt Croix jufi<iu*&u bout. Vi>UM In quîtUtrez pour aiiiiit^r
la Lumière ou voiro chci tiifant voub b piécëdée. ! chèro
Daiun, comme vous j'iùpordu un nifrint a<loré, une flllo bénie.
Tin ang*- ! J'ai élf ctimnic rou» ottuchi^a fi lu claie, maikj'HÎ
cm, j'&l eu firi, Cl pulit à petit le jour est venu ; et luiLÎntcnant
je tic ToU que les ailes île mon ance. Bientôt votre fiU vous
spp&caîtTft dons l'Axur ; il it mérité la lécumpi^naedeevTiilIantti,
(It* giondâ ca;ur6. — Il (i lutté paur l'Kutnauïtë, pour l'Idée. —
Quelle coiiBoIstion que ce Eouvenii liiiee^- !
" Couisge, clière Dame. Chaque larme est un ravon aii
Ciel — votre pensée iro souvent. Quand voua netex loin, tounie»
U q:UelqufiEaia vera Isa Exilés, les liëies de votre Ëls.
" Ag,iÉex l'expreuion de unu atntiments,
*' Al)i:i.B VicToa Hroo.
"Seeamnchdfé mtx iûint de ttatrâ ami M. rAUippe JUpkt."
DE Li MEME A PHILIPPE FAUEB.
" Vou» SPtîc]: bien ai mabli?. Monsieur, rlcTenîrdinerdptnMii,
jeudi, avec noua. C'est Ift fcto de mon mari. 11 n'u jamais
trop d'omis ce jour lik.
" A domain donc, & six heuiea, noua arurons nos chera acnia
Bnrbier.
" Adîls Vicioa Hctio."
LETTEE DE VICTOB HCOO.
" GaerD«aej, Haute ViUe, FSmar ÎSEB.
" Voua vdulcs bien, Uadame, attaehec quelque prix ftu
flouvcnir que je conaerce ik voue fils. Philippe Famé a été
un des TiùlUnu de l'exil, et jet Ruiii heureux dv lui douucr ce
témoipuif c devant tous, sa uièie, si dévouée ot si éprouvée.
" Recevez, Madame, l'hommage de mon respect,
" VicToa Huo«,"
336
iPPEÎTDrCE.
LSriEE DE lOUIS DLAKC A PBILIPFE FjLFBS.
"LondM*! Kavembi* Itit.
" Mon «îier ami,
*' J'ai Tct;ii votre lettre Somedi, et le dorumont, déjà envoyé
& Schœlclici, avait paru, areci imo l&itre â« lui, dans 1« Nominj
AdvertUer. La commission ko trouvait dorui tnit» d'BvmncP,
Cet appel est bien de toute fû<,ou ut jo me rfjuuia du
fond Gu ccBiir d'y voir la sigiintme dt Victor Uugo â^uicr
& c^té de la T&irC'. Ceoi est c«rtnin*?ni«nt â'nne gigui&câtion
Srofonde. Mais voire voix nrrivcra-t-eUe jusqu'à ceux qnî
ûivent l'entciiitre ? Car enfin, la France est mui-fie ! Bt
ptiis, à cSti! des alHimces fûcondce, à cô<£ des lapprofihe-
menis un quelque! sorte fatidiqui^g, ijue do dlTuiotis moneUâs [
qui? de luttes saLTiifgts ! Voua me dites c^ue voua ttlkx
iGvenîi il Londres ; j'en »eraia cluirtnc potir moi, fi je pouvais
l'être pour vous. SftiÎB halos I ce qu'on peut aouhailer de
mti^x pour «es amb. c'e»t qu'île viveut loin, le pliu loin
poPBÎblo de ce triste lover de tuiineR eavcnimâcB, do qucidÛM
entis but et |)ouriaat brfil&ntcs. Quant & moi, je voiu Miui«
qu9 jVn ni le cccui' si navré, qu'il me prtînd d«8 onvïes d'ftller
m'eiiiicvtilir pour jnmtLÎa au fond de quelque »uULude où ne
Sorriuiint: p[i3 It bruit des pn^sLons des hommcB. Mois non.
'otie vie pBt un combat. Le soldat Ke doit fk bou yiMXe.
Soudons, en attundunt que nous puissions mourir I Je voû
de temps en temps Lcbluyfi et Talaiidicr, L'amitié de cm
nobles eujurft me cuiiBole. ConimB moi, ils ta tinmcat à l'ëcnrc
de toutes ces étranges (pierres intestines.
'* Adieu, mon ther Fauro. Je toim envoie, en attendant le
plaiair de vous levoir, une bien cordiale poignée de main.
" Locu Blakc.
*' P S.'^Mes amitiés à Sabntler, k Roomïlhac, k Bru, & tous
ceux que nous aimons enfin."
LOria BLANC A PHILIPPE FACHE.
" Londre*, le 33 Unra 1 3U.
"Mon cher nmî,
" Je vo'us adresse M. Ruahton, qui ne propooe de dotmer
â» LaetuTB» «ur 1(>£ liommes de 1B4S, et qui d^airoiait plépuci
ce* Leciuies avec l'aide d'uriFraii^uii e^pablo do lu bien ren-
Mlgncr, ft dont il pny<?rîdt convrinablemenl le tmrttD, cda
vn sans dire. Les tondilîon^ r6(l8mée« danEi son collibor*tnir
■ont le talent, la loyaaté, uii« (.'onnniMuince approfondie de*
faite et de» personnes ; j'ai tout de suite pensé )k »-ouii.
Soulenumt j'ai dît h, M. Ku«htoti ^uc je voua croyait à
TÉH0IâNAO£S.
227
V^ASnl do l^rouillion uno npiniaii plus Tavorable qae »Ua
Îu il m'i-it puMÎble d'«*"oir de lui. Mais qu'J rola no tit-^n* !
c désire que ce petit tmraïl soit de vgtrv goûl et votta Mit
piofiUhlc.
" Je viiun rcnroin, npiitilliju comcac tous ]q désîi«E, la
lettre de ïoire ami-
" S&Ltit oovdial,
" Lovia Blaxo."
1£TXRB DB LOUIS K08SUTH.
" Loadtn, Dfeemtxe ISIS.
" CltOTen,
" Cnt &vrc Waucnnp Ht plaisir que je viims d'apprcadro
de notre anù commun, Tolcki, que c'est ii Totn bontË que je
sui> ledevable du rc-icellciiic tiaductliia de mou dîscouii it
l'aiinÏToniivïte de lu ]lévo1\i(ioii pnlfinnisc.
" Peraioitw-moi de tous on lemercicr cordialement, et de
vouK dire que je serai» tits liturtitx de vuu» pouvoir t^-iuolgnet
en quoi quo ce «oit, mon estime, ma canBid^miion et mou
ofTectiuii toaUnnellc
" L. KostDTU."
LETTRE DK BAFFT.
•• Oiroid, Tl Bigh Sirset, I Mtra IBSI.
" Citoyen,
" Mon ami ïlewen m'écril que les ^scouis pTononeéssu
meeting du 27 Féniet à Londrui, seront iinpnniL-s dnn>
l'HoMUf^ et me euUicitc h vùM8 cnvo^âr copie de la lottio que
ÏIÀ écrite dam ccllo ciiconylaiice uu mêinu coniitë. La voùà.
Si vous Ju|;ex & urriiios de la publicT, je voun pria d« vouloir
bien m corrigo' t cirthograplx?, et luut ce que voua y trouverez
de oluquwit par lappori h lu grtimtniûre.
" S«lut et frntcmilÉ,
'• A. Sai-w."
LETrRK DE LEDEU-HOLUIf.
••3» ManlïM.
" Citoyen,
" Si quelque chosa avait pu ctuinger U. dftenninaiion grave
que J'ai pme, «uyei peMuadû qu« e e«i votre leiiie finienidla ;
moi» un iitis que j'ai rei;u bîer de Porid m'oblige l y peiaé-
virer. Il résulte do cette tuta que, do ttole côtés diffitienis.
«ont arriva & la Prffeetuie des ronsuiguemeiits «ur l'élection
de la Coumluian et sui le oom desmembiea q,ui la egm^tgHnt.
32S
ArPBxntcE.
Ordre n été dono^ îmmédiAUtncnt par le OoaTcmemeut tk-
rarrcillcT Tfiuh qtic Jitnaû ni» conupondsiic», slrui que les
commuiiicationn nni poun-iùant wnir du Londrw, aux anciens
■ounnipti^urn de Punii.
" Ce qutr j'avais picTU s'c«t donc ài^h rfalie^, et lee rapport»
vont (Icrmir plue diffidlee ; d'où la conséquence peur mai qw
■l jp pni* Hrc vncore tiiilu iiibt de* «umii-riptrun clFritjr^, c'c«t
pluii i^ui^ j&UAÎs h la cundition d'agir d'homme H humme et
dont le plui gt&nd wc»t.
" Nouii avotu un tort âan^ la proMription, c'est de noiM
croire toujours >ur la tene de la patrie, sn grand air d* la
Uberl^. maître* de faire tout publiqurnient, tnndîa que m^nie
pour le* clio»« les plus eibcréea, nous eammes environné*
d'AmbCicHc» et d'wpion». Qiuutd il ii'act d'^mpitre de«
principe», v'e«tl>ien. il n'y a aucun dangeft loin de li ; mais
quand il s'sglt d'orTachei de l'argent de nains sinon rË&ae-
talrvR du moir» fort timnrfms, c est atitro chose; n tant y
mettre plu» de mjstère et de eircunspcetion.
" 1a faim n'attond pu, il tâut de l'argent. Toilik toute U
mtctition. Or le meilleur moyen pour eu obtenir, Jk mM yctin,
c est le *eent.
" Quant & l'opiniDn que por fc rt'frttit <fe mon nom ta
Conuniition le trotii^frait piraiiji^f, permettez-moi da ne
pas part.ager tob craintes, Dt doux clioseB l'une, ou la
Commiftiiian n été âérisusùinent nommée poitr r&n§sir et ce
n'cntpas tUL nom de nkoLne qui. pouiTait la faire sombrer, Ou
elle ^tuit impiiisËuntM pur la |>ulili^it6 même qu'oit lui avvt
donnée, et ce n'est pas mon nom qui pourrait parer A cet
inroiivénient.
"Encore ttn coup, jo eontinuetai à remplir mon devoir
comme ma eonsoleuee me le dicte, ieolémi>nt, elaiidi^gtinement.
Eu égard nus terreur» qui rJgucnt ii Pniîit, faire autrement
c'est manquer le but.
" Salut fraternel,
" LBDitu RoLirx."
«
«
UriTRE d'AT-EXANCBE UEUZEN.
" Considérant votre permission,
" ConsidérnTit l'iirpence.
" Cuniiidërant la jiécoHailé,
" Con»id6rnnt le brouillard,
" 3n Tons cnvoîi? la feuille avec la prih^ de jettCT nn coup
d'teil sur les fnuti'H (quoique o'rj^L Itè* pou chrftictl) KttliX
10 hL'urci du matin ; j'pnvorraila chercher.
" Tout 11 vous,
■■ Dimnaelic, U Sept. 1858." ■' A. H."
TÉK0I0KA0B9.
229
•
LSTIBB DE PBILIBBBT BESJBAV.
" loodrai, F«rrlw IBW.
*' Iful n'it élÈ [tlun dfliilmiicusetneiit franpS qun mot il U
noaTello de U mort do YOlrc bien aimé Philippe, Je no tq^
ai pas É«rlE, car coûtes euiisuluai}im sout vuinu» dcvAiii une
perle comme c<ll« ans toui avts fake ; mais j'ai Bonti qiiella
aovftit ètce U grandeur tlo vulte nlHiutiuii ai éprouYo-tit moi-
mdiac la ])Ius giaude pcino que j'aio Hubk pn exil. Vout le
siivwT, Uadame, j'avatK connu vocre clisï l'hlUppe e» Févrie»
m, et (juoiijue je fusse bi.>aucoiip plos Agé qiui lui, le «^risux
da ion esprit, lo charme du ^un cai&ctàre, in ftoIidUé de son
jugement, la sogoBsu et lu formcié do ttn convietiim» poU-
ticiuc*, m'avaiimt tout de ïuïte attira veia lui. En \e revoysnt
sur la terre étrau^iïre, IlAn^ 1'^ cumniun dvsoslte du la Pabic,
jcl'iivait eiLué commo un frâro, comme ua ami. /e l'avais
a««ocié avec boiiliuur à une uouvre qui o beaucoup pertlu par
Ron atiAcnco, cnr son concours ardent l'nrait Tivifiec et nouii
GompCîoas que, d&ns l'arGnir, il non» aiderait à en tain
qu«lquo vhocc de grand ot du dig;nv du but que nou» poui-
Riiivon*. Maintenant, je chercherais valm^ment aucuur de moi
quelqu'un qui l^t en état de li; mniplocer. Le parti (li-ino-
crftliquu & fiilt (Id nâm«, en le petdaat, une perle ÙT6pata.btc.
" J. Pu. BSK/SAV."
lETTEE DB tOt'IS ORKPPO.
" LoDdrM, MlI lue.
" Chfcre Madame Faure,
Jen«veuxpaKlaiG.-ver partirlaleUTedcmafemmcannïToti»
Tomcrcier de m'avoir choini parmi les amia de votre bien aim?
l'IùUppe, pour ntc remcIUi! les pnpins politiques qu'il a
lêjcuéi 1 sans vous dire ouc: quelque eoit la dîatance qui naU4
aéparo, la mâme umitiu nous Unira, et que dfi loin comme do
pie», naut puttsero us souvent il vous et ii. celui qiio taxis nou»
avtMie aimé. RappeWï-moi au souvenir de ceux de non aiaïa
qui voua viitDuient, et rcccrea l'oasurance de notre ofTectioii.
"Ldcis Gbeppo."
AUTILE LETTRE DE XOPIS CBE^PO.
"LoadtM, l«l«Ao<lt.l>M.
" Madame et chère amie,
)t apprit que tous faites inipriinGr le Journal d'un
atit de jVm'pr, et que vous devez mettre h )r
fluite de* lettres, témoignages d'iuniiii' nu'aTiût u Iûlii au
tnérltci le caractère de moa digue onû Philippe, je croirait
AITEXDICK.
& sn devoir ttai, li Je ne naaii m'
n» penit nndn lioacnuc & mb
crKtiqtiM et dvlquc*. Oui, }« pub Im nain m
Âlllppc Kaure ttait t'un des botiimn les pin
yaU conniu dsiu nos noga ; inUlUceao* «■pèrie
vinnct dstu 1« latte, d'un carnci^n ferme «
dMrrclunl tni^oun «t pcnoot k réunir les démocral** ta vm\
«A«l cl mhBQ faisceau, bien ooimincu q«*il ^tait ^we 1m\
discorda «t l'iwleiikent ne pourtieM qw perpécner le ri^D»
ils U tyrannûr.
" Comblea de Cois ra'a-Uil dit ; ** 8) nota senoRS non» «sir
U r6vohitioo sonût fait£ : G*r U n'y m pas d'efeslaele qne n* ,
piiiwtnt francMr des boinnia ToaUnt rérieuwmt «t r~
nenl la Jualk'C M l'Aqutté."
" (hti. madatitc, votre (C^némix fils aTÙt niaen ; car n a'fi
k nue I union «t la lolénnce dnis les noca d^necrat'
i|iif pulM«mt p^rmoctro mis r^>ub1innnK de r««aisir la ]
m-rdiia tit d'nMturer niiuï le inumplie de leiir catiar
Utal-Je tons mes oBbrts p«ur imit« mon bfaTe ami
l'omBie lui Je d(nt touJoiuB en loiUc*. circnasi&nces, '
nnrns, ti'imt le devoir «Ik tout Itamnw sineèrtsient ami
l'Iiumsnit^ 1 penser et Bfîr dHfEremmiCBt e'eet se rendre
ptfM d« eeiu qui eppnment les peuplas «t étouffent tooW'
" Pont TOUS, midame et nmie, je iic chen^emï
pu
do natro elici PniUppe; mois si les
(air* ce (iiur n'a
oint i
ifberti.
u faire le temps, à vous consoler de la pcrta..
iyi^>athles d'un da ac»!
Trnln amiii powvcnt npparler qtitlfiiie soula^nneiit 1 voa
■lutili'urs, cToytiK, madùac^ i^ue vaua les puaaédez toutes
^^ «Dllltros,
^^^ " Lorta ORappo."
I ^^
I rlin
I COTI
I tru
I rrti
I qui
^ qu.
LmrniîB D'aptne oreppo a madame fattre.
••LDiidr(!».6ATrillSlB.
3, aibMm SqnirB, tnUnftoa.
" Ch*riï Madune Faure,
*' Nous avons Ali nous-m&mes teUotnent accabla
par votre mnlhcur, <\np nous n'nvona pu trouver iino parol^.
ot eounlation ft tous apporter ._ J*i»ToahiToirlcapereon«H
nul aimaient vuLru ftU et quiii'ÎEitf-T!iN«i->iii h voui; touima'oat
Anrgfc île vous esprimci' leurs K'gicU et l'nniitiA qn'elles
caT)§crvcnt. . . , , Apr&s avoir eu d'aniicalos TRlations l'on 9t'
truuvD tlUpoTsA*, Mans savoir quand et i-n quoi li«u l'on se
retroiiveni. Nous^ratTiei aprfe avoir hitté p«iiduut plus de
quatre ans dons un jnny» qui niiuAarAnftnmment refusé lepsin.
quDiIdifn vu 6eliAiigo do QDUe travail, noua nous tojom)
rixowKkOfs.
231
oblig^B de l'abAniloimer. Mon man ««t parti depuU uninota ;
ot, Ycn lu intlimi de Ivân, nous irons le ri^oindrc. C'Mt à
LisboDuo (lue nous plantons de nouveau notre tente. Sera-ce
iiuLre demiitre étkpi: nvnnt que la liKin-té nous ouvra les portes
de )n Fnuïcie ? Je l'osp&re.
" Adieu, ma châr« Madame Faure, ctoycx que quelque
part qua Ir dcstîn nous oondutso, le soiiYenir de votie ois oi le
v8ire nous suÎYront, et recevez les embruMenienU <],iie Jenny
"AtTNi Oiaerpo."
"T-litMnnP. !» J<i\S\H IMB,
ItD. Une Atirfo, le AiiiIm.
" Ch&re Madame Paare, chère ttmie.
"Que je regrotto, que nous rcgicttons tons que lo destin
aouH ait pou6»64 ëi laii] de cens t\u(! nous aimoni et q,ue In
difficulté de corfxspondrG rende Tare tpHL'ulplaisirquinnnB reste.
.. ..Fouitant je vou^ autaU êciit plus ic^t, si Je n'uviûfi attendu
i|uc nouR fussions inRCallés, afin de pouvoir youi donnn uac
adresM pour nous f'crÎTe.
"En, arrivant ici j'csp^rnis pouvoir remettre moi-même la
lettre dont voue m'avw chargée pour Madame Candidat» ,
mais ma déoeption a ét^' yraiidc qmindj'fti appns qu« 1« lieu
qu'elle haliitnit était à une vingtaiue de lieues i\e Lisbonne.
J'ai prU !e purti de la lui i^nvuyer pur Iapost(.-,nufiBitdtqnej'ai
pu lui donner notre adicasc. la priant do m'Écrim quelques
mota aussitôt qu'elle l'auintL r«çue. Il y a do cela presque
di;uK semaines, t^t elle ne na'a pas r/rpoudui Nous avons vu
I>on Eaterào. Xoub lui avons piulf d'elle : il panilt savoir
savoir iiru duehovi^ «ur sa poeition actuelle, et n«\iE a dit qu'il
«n attendait prochaÏDeincnt d«fi nouvelles par quelqu'un qui
devait la voir it non couvent. Je rccrctte vraiment beaucoup
qu'cUo no ioit pas ik Lisbonno, c'eut élé pour moi im bien
grand plaisir de lu voir.
" VouB am trop vécu avec les Portugaïe pour que je vous
donne dos dûiuU de Lisbonne. Le t&Mcau a dCl tous en (tre
fail pur des penonncs qui vous l'ont micua peint que jii nu
saurai» le fnire.
" Mou mari est toujours occupî-dnns une fabrique; sar^tri*
butigsi étant luËdiocrc. Jcnny et moi pensons y suppléer pat
un peu de travail ; mais dans ce uiomeol il serait uiiAcile de
■'en procuri'i,
" Les fortes chaleurs ot Tapparition du choifiia dans nos
mut» ont fait fuir à la eimipii(|[nu loua ceux qui ont une
prinîtiou lirhc ou iti*iV. Je crois qu'on s'cftaic ou dcliV du
mal, car le Docteur ^Elarbiei, que nous Toycns quelquefois.
noiifi dit qu« la puur fait prutqu'nulant dj; mol que la maladie
ell«>mËiae.
232
APPESDICE.
*' Adûni, cMïï* nuditmc Fsurn, (ftioïque litLit Soignés nooi
coiueivaus l'apwr dv vous levutt, et vous euTOjrons nga
«niirca ombroââ«menU.
*• Votic mie,
" Am»R QfcBTPO."
LETTBE DE JESKY OEHPPO.
Uibonna, » Uttobn tSH.
" Mure!, diiVrc MhiIhiol', Av. petit souvenir que vou» m'avw
envoyé ; L m'est daubleiaent précieux poifqa'U aT»!t £t£
roninii-nt'é par cette dnuct L-t bimni; Isaiin-, et que tous atcb
en t'cxtr&oo bonté da lo finir quoittuc ncciiblcc ot toitarée fMr
In douleur. Herci encore iM soyi^i conraiitouo que je luU
I>iLii BCiwibIc X cette roeriiiic d'altarîmafiit.
" Ce matin encore jo rêljsaia vstio bonne lettre. Merci de»
boni tuiisi'iU q^ue voub lae (!oa«E7. Vouenio dîtes BUtuî d(
ne pas oublier votre cîiei enfaut ; non. bonne medsine Faîne,
ya n'oublierai Jiunaifi non ami, il m'avuit inspira une adicction
tn»p sincèro et trop rive i>our ouo la pierre d'un tombeau
mL'U)i> puisse l'effat'cr de mu mémoire. Ce que je rogrellc
m-ulcmcnt, c'est de n'être point niiprîa de voua, non pM pubï
roua conâoler, û est dts plaies qui ne se guénaeeni pas, mai*
pour pleurer avec tous œlni qui est & jusic titre regretta do
tous ceux qui l'ont eouiiu.
" Je ne voua rtirai rico de Lisbonne, je ne In connaia que
bisn imparSûtempnt ; ici les temineB Borlent très peu, Jaiùis
seulea ; ea un mot les ItAbituiIes mauresques prévoletit eocore
sur toutes autrea eu eo pay^ Le ciel est Dcau depuia six
semaines, poa un nuaçc ne l'obscurcit, nwis In TCiilure est
eatÎLTeîrwjnt grLCfe pur lt>s nrdeiira d'uu soleil tropical ; elle
ne levieiiilra que dans dvnx utois,
" Adieu, au reroir, chère et bien aimée mndame. l^iissiena*
wius être réunis plu» tflt que nous ne l'eapéroas; quoiqu'il
ailviannc, comptea-moî toujouis nu nombrt! de eetix qui
voiiB aircmit fiincèrement et qui Bcrftient heureux do vous lo
pi ou*er.
" Adieu (Hieore, jit vous embrasse du fond du cœur.
•' XxKMY Guarpo."
LETTKi: jyASKE OKEPPO.
•• Lundrpi, 11) Htuf ]»•,
■*«, ÙAg SqUATO, UoavoU SM^
" Ch&re Madame Faurc, chère amîc,
" n y a quel^ui» mois déjik que noui coinmos i Londnt, et
si je ue vous ai pna ùcrit, c'est qu'on m'avait dix que Y«uft
TÉUOiaNAQBa.
9i8
Pensn-rmu y rente» }ongteinp«, et
oa YiAl depitis quelque* année*, vouii v
c-t-il au moins des unier Mon Dieu q;u» je voudms
-vous savoir alnmt iLcaieusc, (vous ne pourei moriileineiit paa
l'Atra), oiiùs mt tiiotn& eatourfc il'airection.
" Pendant notre séjour en PortuguJ, Uadame S. .... . m'a
4csit plusûuiR Iota, ?( avitit mon dépuil ic loi ni terit uno
l«ttre d'adieu ; je lui parlais de tous et lui demandais qu'dlo
Toulût Inon fcriro une lettre d«tit je me clinigerrtis; elle ne
m'a pM rÉpondu, oc q,m m'a fciit supposer (lu'cllo n'était ptua
à Coïniljro. Coimbre eel ^ ringt liuiies d^t LùlHinne, «t Je no
connaÎMnis perBonoe qui pût me doBoec sur eUe des reu-
eeignemeiita,
" Quand DpriiB quatre nnnéca de luCtcB incessantes en
Angleterre, noii£ auiumcs :iI1liï un Pcirtugal, noiiii avons cru
qu'en tTftvnilInnt noub y trouverions nu nioiiislepnînq'iotidien,
maîB notre mauvaise chance nous a poursuivis jusque là ; oai
à |iuti)c Jirnny cl moi )' Étions-nous arrivées que moti miiri se
Ti-oiiivait i«aMii emploi, lu luaison cù U 6tait ne pouvant paa
tiontinutr parce qu'elle manquait d«'Fi fonda nécessaires pour
oeJ». Moua avons cru lutter contre cette nouvelle catastrophe
en &iMLnt virnir de France t|Uflqui?s niurt^ltati Jibl-h, soil pour Ikh
vendre, fait pour coiit'eclioiiLiGr dca cliapcnux, et do ce côt£ lu
nous n'avons pas eu plus dn nurcf », U est bien difRcile de faire
quelque choee datis un pays où l'on n'est pas connu, eurtQUt
unqu'on n* peut pas n'établir de fu^'ou a attirer les clienta.
NeuA avons dune dit, api<^ avoir épuiai nu demiirvB
reaB(niToes. revenir en AnirUtctre, où au moins nous avons
qucdques ftlncèrfs nmi».
"En arrivant ici, Jtrnny «"est piac6o dans une maison de
eommcTce, mnia mou mari ext resté sans cnkploi jusqu'au mois
de Janvier; c'est ù cette époque seulement qu'il est rentré
dan* In maison de dorure où il ^tait avant notre départ pour
Lisbonne.
"Si je vous donne cea dëtixiU, c'est que voue tq» les aveu
demandés ; c'est queie sais que vouk vous intéressex 4 tout ce
qui QOU9 fouclwr, et t ust eulia pour que Vuus sachifï que nous
galons strictement notre vie, mais que u»u3 la RiLgnona.
" Noa lontéasont heureusement bonnea ; ombc cela noua
avons toujours la mf^nc foi, Va même eap France, uuus pourruna
encore lutter cwitie l'orage qui semble gronder uutour dâ
noua, eu le soi qui tremblait hier sous les pas Aïs proeci'ils no
nous semble pas rafF^rmi mijouid'hui, et ne le ■«■» L-i-iuùne-
ment paa demain. Xnu» ne cruyona pas aux cuurtouics des
doux gouTemementa. elles ne sont que pour la terme, et
renferment au fond de cruelles meitHccs,
" Mous avons p*ii de nouvelles de France ; nous savons
■eaiement que le» ariuatadana sont pcimancntcs, (^uc (Uni
2»4
APPEHDICB.
toutes Im TÎUsB let ptbona Mat pleinoa, et que la peur Mt
telle qu'on n'ote plu adnner une l«tti« on Angletarn ou
Mtx proBfTils de* nutrei pH.y«.
" Combien do temp» cncoro U Ubralé, la justka, MZa<t-«Uo
«ooipriméo pur les tyriuiM i 3e l'ieiiore, msis ce qu« je 8«ia,
o'wt qu'Us ne parvleiiâiont psn 1 1 éioTifF«T.
" Adieu, chhe Mnttanie Faute ; écrivuK-nous quelquefuia ftt
rcccTGK l(w embrueemcata bien imoètcs de toi «mie.
" Anxx QsBPTO.
" No« smlfl, et en particulier Iw familles WdUaid et Ch»>
Tusu* me chargent di: voua envoyer leur meilleure amitié."
XETTBES DE iSSSlY QREPPO.
•■ LondTM 19 U*.ra 1IH,
6, Kins') Bitowc^ OwvtU K«U.
" Bien chiïcc; madame,
" C'Mt FiTPO nue joie hion Binc^^e que je me midg ou d4»ir
que TOUS éiutiticz d'uToir quelques mots de mai. Laiiaes-moi
d'abord tous remercier de U lionne amitié que tous m'ATOS
conwTvée, Bmitié qni vous cbi biim rendui?, soyex en sûre ; je
ppnse h vous gourent, liion lunivcoit ; «t ce n'eut pwi *ani
émotions que je repasse dajiti ma mémuire tout cQ qui B'«et
puaê depius plusieurs fuinéLii puur noua touii. Je me
plaie tuitout A me ropuruii \ers ce temps heureux, si ou
le compare & celui cjui lui a. i\xcc6dC; o{i nous Étiimn il Dcmen
Btrool, vivant tous on famille i ce pauvre cher Philippe étAÏt
!à parttuteont toutes nos joies, comme toute* noa pcinaB i
aujourd'hui nous tommes tous isolas, cherchant à ruoodra
ce prohl^^ne prpfond, à pénétrer ce myatire qur la mort wule
rfv^lc : Tout est-tl Soi poui' noua, quand &ouh avoua quitta
celle terre î
" Jiî nt! le crpiB pns, je ne veux paa le croire. N'est-il pas
S lus doux, pliu canaolant de porter en son csar l'espéiance
e TCvuir oUIeuis ceux qu'un u aûiu^s icUbui. Cette ponate
TOUR aid« à supporter la ^■\e et vous évite de redont^r la mort I
" Voua vous rappelez hiuim duuto Alix HaTies ; dana
chncutie de ces lettre* elle me parle de voui tit cela en tennw
ir^8.afri>clueux ; ello vlmtde lie maiîor il y a & peu pr^ trob
flcmnincs, Fuissi'-t-i'll-p clio hcureusL- ; elle le mériter bien. Je
me propose de lui envoyer votre adrcesc, elle se fera un plaisir
de vous ^rirt: quelque ligneB,-'~«Ue ausai elle aimait «t die
rtgrctle votre Hls
" Je tcnniiie en voua piiiuit de croire, bien chère madame
Faure, que ce a'turt pas par indiflôrcnce que je ne voaa ai pu
I
I
I
ferit depuis et longleioin ; niuU on remet toiijcmrs d'écTirtt à
MH unis quand oa n'A qmc de trûtcs notivctl» a leur donner.
" Adieu ou plutôt ku revoir, bien châre Madame ; vioyct à
1k tiiiotei «t i«ip*ctuauKe affectio» d« votre ttmto r\A\oai-it,
"jBAmra Gnrrro."
" Londres, 18 Ao^t ISaè,
" ChJrc lionne Madann^ Fourc,
**Nqus AvoiiK rpi^ AToe un indîcibin plùsif TOtze aimoblo
letm, aliui ijue Isk deux chomuuits Mjuveaùs que vous j aves
joint*. Comme coiu ftcn bonne, ob£rc M«d*inr, d'tLVoir nud{(r£
Tocre vue qui faiblit trouré moyen, de finir des oatragaa atusi
Jolis et uuKui ilûlic-nlK ; iU iiotu nont âoubloment précieux.
" J'ai HTTf Yotie petit f>ac ilau» la mf œc boite ^ui, dcpuia
cinq MU. naîtirait Îù portc-inontro que m'avait fait ma entre
Xsauro. Si oo porta . mon txd et runi<|u» Idttro iiti'cUo m'ut
Jaro^ ëcrite, sont le» seuk ïu^vuniiH mat^iitlii qui luc reatent
d'ello. jt garde dnnu mim cicui un lucn bon MUTeoit de
cette amie que j'ai dix regretter nvani même d'avoir éxi an
igo de rapifKcier cdriuii.' Mf U- niûriiatt.
"Ayant peu de temps je ?ou* ëcria enk&tc,mBt)i jcnevoulai*
pas qu£ la lottie de papa pArtIC jutnn vour envoya: un sut de
Tcncrcirmiint cl d'amîté, un nouvimir à Pliilippo.
" Votre nfl'octioanco,
*' Jx*xKii OarjTO.
"Homan tdo* erobroime mille foîa. Votuparl» de dCparl
«ana noua dire où voua allei."
lETTRE DB CTOEVASSirS.
"LoodrMlOAoàl tl57.
" Maclanic Fa-urc,
" Dion qti? Miulnmi' (îtrppn, cetto excellente ande, ait bien
voulu nou» oRfriicier, mu fijinuio et moi, h l'oxprcafioa de
doulourcudv nympatliiu qu'elle voua exprime dans la trist«
Holitude qui vous Mt ^chue pn pitnngs, par In n^ti- irréparable
de Tulrc bien aimé Pliiliii]ie, je lui aï àetaaDdd la pcrmiuion
d'^jouttr moi-mcmc quolciucii iifnic*. Pnlitenl-enea. en voua
portant l'aisuranee âfs répéta profijndii oup «a Un jifématurée
a fcit naître eliPK tous Kr* amia, cnntribucrn adoucir l'amertume
d« votre âéftoliitic^n ! LaioscK-moî votu dire eneore combien
n miiaoirv re^le entouri^e de reepocl et d'admîrntion Il
e*t tombai vnillRinnirnt dnrtE la lutte du devDtr. Ba vie a M
an cointinuL'l t)£vi>uomeiit û la cause de la justice et du droit,
"8oy« licru d'un tel fil», et ai la mwrt voua l'a part,
Mng«c qu'il vît encore par la mémoire et <[uc l'affection d«
tona Aea amii voua lotc i jamais uuquiac.
236
Arr£}(Dic£.
" Veuilles, ch&re Uadnme, offi^cr «u nam do oui «fbnU, m
celui de au feiiiiD« et nu mien, rezpTe88kial& plus sincèrB d'un
ilévoumiml inolt Stable.
" E. OsBTuaua Ftu."
lETXItE DE CtELIKE.
" fuit, SS Jêanet IQSe.
" Jen'etaBieroipai, Madune, de vous contolcr, c&r je mm
qvo eola est impoasîbl^, j« comprends combien votre uouletu
eel immenae; pnrractieB-umt jinilwucnt linviTtiirvoiuidiroaTec
ij,ui*l <^hiigTiii UUU4 nvon^ K-HsctiCi In perte si doulouKMiHc que
vous venea de l'uiie. et pcnuc-ticx-nDuad'Msooicr le témoignage
de nos regrets ei de notsjtnpathicsit tous ceux ^uevousdevei
rc(M!Yoir.
** VooB coiuaaJï&iotw trop celui ^u« mni picuns poui ne pu
l'aluer (Mimmc il en était digne.
"Otïn'» pnjt plus ileciEwr, plim dehnnt^.plund'çsprit; onii'ii
pas pluw (loniihlesaeet Jt.' dÉlicati;s*;e diiiisU'fl sentiment» i jene
cctnniiieaÙBricnau.n)ondedt'bonct dcdérou^ comme lui i quel
Eoinino^MantUnientùl d'être agrénbleaiixautreseidea'ouMicr
lui-m^ma ; auHsi, comme il était aiitiË de toutes Les ponontm
«lui avaiont le bonheur ^c le connuitrc. Quand en parle de lui
■>c' n'e".t que k» louanges dans lu bouulie et les lanuL's uui vetw,
" Mais je iii'ouWie, Madame, en ravivant aiiiii vos dauleurs ;
(■ep end Bill, je n'iii [)u m' empêcher de vous donner une manque
de notre iympothie.
" Venez, Madaine, vt voua verrei combien on l'aîmwt, vou»
trouvères ici bien des ccBuia pour tous comprendre et pleurer
avec vous.
" Kvaa Tout embrassons tendrement,
*' Votre toute dêrou^iï,
" CiBLQIB.'
LEITHS DE VEILLAED.
"LoOiliMjTJtillMUH.
" Mndfline,
*' ron. euie bien conruncu, voua n'avei jnmoiit douté de su
profonde silTcc^tian pour I*hilippe, car vous «aviez que cette
nlfecLian repuïB.il hui l'eBlinie cl In reconnoiiiancu tout & In
foi*. Je no pui« pensci: ù Ivii sons me rappeler tûua Ice bons
DiomeDta que J'ai û souvent pacâés avec lui ; dans ces dciuect
convcniiLtit>n« dont lui seul avait le secret. C'eitt uns piiiode
àc proaquG dis années en arrière qui se déroule tous laee yeux
en ce mumeat encore ] c'est le souvenir tle msê Igngiut «t
pf'iiibk-B veilles de mon garde-malade qui sont pr^Niitee &
TfuOIONJLCKS.
237
it, et si ma ttMlé n'6l<iit si bien rf'iablie Je pentcraù
ail hier. Puiivre nmi. il y nriut rn lui ijiislque
cbOM du stuïcieii antEque et de tn fueuT do chnriié, Je me
vois encore dans mes dclires cfdanl k l'in Bncncc da lettc voix
douce « ftrme lout ft la l'oie, Jv spniaie et je le fleiis «ncoxe
a.«ji>UTd'Vmî, que les soins itiuL'haiits de ceLta «niitié «i vrai*-,
Bt profonde, ui? pouvaient ae bonipcr . . . .Je codais, je cëdaia
toujuui*,. ..et QM luttes qui toujours s^ ter rainaient de Ift
itième tnnnifTp éiaicnt sniTics de q^iielquos miniLten d'tm
aommrît répomltur. Pauvre ainî. durs en paix du sommeil du
Juste, ton aotivcnir est virart pnmi non« tous,
" Je derais payer uuo dette siurrÉe i rolrc ftifl bien oimô et
ToiiM (•scjiiïmrr tonteii Us EyinpnlIiieR de nos amis du Mans,
qui m'uiit ilé liuiiniiiiKcrH pnr ma femme en ce moraeut-ci au
>lan«, arec piièrc de vous les Ddic-eaer. C'est que ces ainii
avu-iâoit f'Oniine tout le monde pu apprécier les qualités du âli
et du cîttiyeii
" Si Ici! rcpett unÎTcrsela parmi ceux qui l'ont connu,
pouvait ndoucii les vfitres, certes, mtwrlaiiie, toub serieB soulftsée,
car Ht jeune, pi-u d'IiDinmes ont plus que lui pot»iù£ 1&
sympa Oue.
" Je ne TOUS diriti rien de l'estime que tout aratciit pour
«on eMoetère ptiHtinue, il n'en pouvait être ftiitremem, enr U
paojiJidnit au plus liaut point la droiture de l'esprit «t du
eCBur.
" Combien nous avons »egr«tté, ra» fcmmo ol moi, de ne
pouvoir vou? nilerconsBcner quelques instants; combit'R non»
cuaoions élC heureux de payi-r l'i notri) pauvre aiilï cotte dette
d'mùtié «t de locoimnLssiutce qu'en d'uutre» temps anm ttviuti»
contractée envers lui.
" Me permeftrL'î-ittus, nmdame, en finisnont. de voua ex-
primer en mon nom, nu nom do mu fiunille, ot de nos amis,
rMtuiuiee de lu plus vive et â« laplue respectueuse vympatlile,
" C. Veiluuu)."
T.ETTBE D'ALFHED TALAKDllîn.
" BnueUce, 10 Septombic \iÙ3,
Buii lie LouTuiiL S Iùl
" Mon clu» Plitlippe,
"Vous direi bien que je ne vous fcrîs que lorsque j'ai
quelque clioae i, vous demander, maîa j'ctsp^^e que vouf
n'èUn pu Slch6 que Je pense it vouf lorsqu'il s'a^t d'obliger
decanus oommuriK...- 3 ni eu, il y n pmi dL- jnurs, àve nciuveliEiG
dr fjiiÂatMT, ils sont en Suisse où d* se plaiaeiit furt.inabjc pL-n*c
que nous apprendrons bientôt qu'ils sont en £!!pasuc ou
niUcur*. Le Daguerrc cet un &et prétexte ÏL voyages s'il n'en
288
kVTLSHlCZ.
vn pua le moyen. J'niaiwsi etesnouwlU» do lA-liloy» c^ui h'ÎI
Kavftit iiuo je ifiuit f-ciia ne tuuKiucruIt |iaa d'i^outcr tauUra sa
amitiés aux micuncs. ttunnii votia vcrrcc Louïa DlAnc, piicE-
1« donc do mo donnet lui-mCniQ ou par tous de ses nouTcUee,
Voua ooouppx-viu» toi^autK lies travaux que nuua avnna
oomineiicé!! uiisemlilc avoc U* amis. Je voua priciaia alore d«
mo fÙTC port dïE lésulU-U. Ici tien ù-a neuf, eux !& peiu du
BonapaiCc n'est piw neuve chez les lÎL-lgis, luiu* le voyagtt i,
Lille redouble cttle peur pour le i»ijrai::it. Tout ttl» est iioîi
d'orages pour revenu ; la sâulc chose un peu consolADte ctt
l'immixtion de lu polilit^uG doe ^inl.Unifi dans les affairci
d'Europe : jo pcnsB quii vous miivi-i: cido iivcc intércL Aditu
fi tous nos anus et à k-urs fuuiUles; mes affectcux respects i
Madame votre mécei a xaua de ca-ui.
" Al-KIIBII TALAKOtsa."
LETTRE DE COrTUBAT.
"LovArea, U> 21 SopUmbre 1SJS&
*' CbcTS Madame Faiire,
"ie viens vous dvcubët rûciirption ds votia banne ot
aJ&atueuso !otv/e du 14 Auût Ji-rnier, qu« m'a iemla« 11 y a
deux jours notre atni M. iieijiiuu.
"Je vous rcTnercic du fond du cmur d'iToîr pensé à mot
«□ rêpariissatit ce qui n tippancnu à notre cher âëfiml.
L'amitié donc il m'a honoré est et reitiera dans mon c«tur ;
mais il me semble ixuc ju surni plus prùs du lui en touchant co
qu'il 3 touché, en li&aiit ce i^u'il a lu.
"Pnurrt- umî ! lui si bon, «i dévoua, être tombÉ dana la
pleine fleur de l'^g^, avec un passé ai beau d'avenir ! Ce
ierait À douter de Injustico éternoUe, eiEcearrcionepUinaîcnt
au dL>fsue de notre entendomcnc ÎÎbm qunnd les rocilleurB
quiitunl ev monde, ce nu peut-être que pour passer dans de»
mondes tupËrîturâi AutrciuciU il n'y aui^iic pua de loi morale
dans l'utûTers. Je trois Jonc, comme vous le dite^ avec le
aentiinent profond de la »6rité : L'awi, ik FRiTta aubent kb
vous OIBLia 1'Jl& !
"Detotistea amln de PhilippeFoure (ils étaient nombreux]
aucun mieux que moi u'n pu nppTf^icr les qualité» de Bon
cœui, et n'en a iihis ressenti les bienfaits. Lora de la looguo
maladie dont vous voulez bien voue souvenir, il fut celui
d'entre mes amis d'csil qui tenta d'égaler le dévouetneot de
mon excelleiitti ^pou^e, en me prodiguant jouni cl nuits lea
Goina les plua délii^iitâ snna lesquels i'cueae ûdaibliblcncDt
succomba- Au><9t, jft ne penE« Jamais à ces joun [lUHft luia
reporter but celui qui n est plu< la part de raconnaiuance
qan je lui dois.
1
TÉM 010 X AGES.
3110
" Chère VodMn« Paure, ai quelque cboee pouvait adaucir
votre doiilcur mnieniL'llc, ce ncrniï In port qu'y riennont Uns
C(îu« qui ont connu vutro fils, et eiuei cette sympalhlo qui
fitit cortège à sa mûinaire. Vtin tan pur Bcmaiiie )u ViiIa tbu
ivtTemper à celte rcunion innçoniiiquv dont il fut l'un dca
fondatcuni.
'* En g^nf'ial In situntinn do ■aou amîs dv Londfce oit
devenue plui anppot lubie ; luu.t on prusque tous ont Ktii
pat •« créer une industrie qui les fnil vivre; le nombre d«
ceux qui sont obligé* d'aller d(?Dinndei' la séeuiit£ du travail
au sol American est presque nul dcpui* un nti.
" Douncz-iiouB quelqueroia do voi i>ouvellcs, el parlee-nous
de ce qui peut ûncore voua iatâresser.
'\Ma romniB se joint 1^ moi pour vous adrera«r nos plus
affectueux nouTtuiis.
" Vctre^b'cn dévoué,
"E. CoUTVBAT,"
[On ne lira pas sans tntérft l'Article suivant, ëciit piti;
PliiUppe à Voccaeion do la leprise du Diogine de FSUx Pyat.
Cet article a paru dans la Voix du PeupU du 17 Avril ISfiO.]
HEVUE DES THEATRES.
TUÎ.A!IBK DB I.'oDÉDa : SIOGBNB, VMM ^kLIX PTaT.
à M. de Kmlrtl
" Vtm» avei dit biet !l l'assomblto lêgîsliitivo. Monsieur :
* Au Tliéitre Ilalitn. je trouxe vfrilabk-iaetU l'un qui eat du
tous Ici paye. AulhcâtTederOdéon, jcnetrourc la plupart
du tempe, tiue riva jMiroUs ù / mtjiT^A/nMçaian», et presque jamais
Cari. Je di'mnîido qu'on prenne 60,000 ûains Ac lu iitjbvon>
tiondoTOd^on et qu'on les toportc sur le Théittr« ItoUon.
Ce ftwait aeto de justice, et j'igoute atite de bon (joût et ût-
mwmtiU .' '
" Si TQua aviez deniandi- le rejet de toutû aubvonljou théâ-
trale, je ne me acmii) paa permti de vous répondre, la rcdoeCion
économique cl politique de ce Journal nynnl pris sur c8 point
uni; initiative devant laquelle je dois m'ineiiuel.
** Si roua inus étïeK conlcul^ de chanter en votre piosc Ica
lOUftngcs des fauvcltea et dE« ruaiiignoU des Italiens, J'eurais
applaudi tout comme al c'eût iib leur chant qiû charmât
mes oreilles.
" Mata vous avcE attaqué l'Odéon; vous Tuvcs aceuiË au
nom du la mainliié, de l'art ; vous ares prétendu cju'on y
eatendaît des paioles à peîae iîanfai»Qi,
340
XPFEHDUCE.
"Ah! Uondcnr, tooa n'*vtt donc catcodu ni Ft-nntcit
h CAdwipy, ni Dhf hir.
" M. Bar««he ranis a rsppeli^ le glorieux piued de l'Odéon :
Casimir Uclavignc, l'ontutra, Ë. Augitu" ; lauûi il n'eel b^win
de retourner bkj; carriim ée lu rcBtuuration et de U qoui-
KgitimiLi' pour tionverks titiei «l'huuin^ur décernés il'0<UaD
pal l'art et la moialc.
" Su Unrftlitc : où U trouvcrcii-voui plus paT«, plvs niÏTe,
plue piimîtivc, plan fian^'iiiso aussi de laiigigc, que duut CBtte
idylle de Gvurga Snnd, où l'ener^e g&ulouo rCTot uns Jbnne
ei neuve et «i pfiiiiiquc.
" Vous Ti'a\ez donc aesistÉ h. a.ucunc dca cent ot quvlquu
icpti'seninlioaa de Prarn-oît Le Chnmpy, ijue voua vou*
croyoz oblige d'nD&tEipmalieer pudlcjucment l'Odéon, toxiA
dopuû (luatorzc moiâ à la pastorale !
'■ L'Art, La, chute do la IVi'ia do votre nnû Reboul, et le
triomphe de /^ùtfriiBdcvraicnt voua apprendre à mieux juger le
théâtre ait ta nusemlile un public eclniic, întclligont et dea
plus aplea il discuter ut fk AppÛqucr l'esitiftiquc.
" AUeï! un théâueoù George Siuid et Félix Pyiit sont si bim
spprécifa console un peu 1» po^iîJe des éeliecs que Manieurs
Ica ncliclûmiciens lui font eunir et la momie des trahisons
dont les hoinmen d'état se rendent chaque jour coupables.
" Au nom de l'art et de la morale, Moimiour de Kcrdr«l,
allez voir Diogi^ne, et retîrci votre «mendcnient.
" PauvTP Kiogène ! cette ileraii!]'« miai-rc loi mimquAit.
*' Il cm it pourtant Eubt de tonte goTie, el ce n'evt pss suis
motif quo ce paysnn. atlirt; dans Athtne» par l'umour du
l'humenitf', le dtTOuement i la Képubliquc, r«nihtmsiaame
de l'Idéal, du vrai, du juste ; ce n'eal pas sans avoir bien
soulFert qu'il a nié L'Idëal, lu \Tai, le ju«ic, qu'il ar«fusé ion
bras h la pntcîc^ cl rompu tout lien avec l'humanité.
" Tu t'ee fait cJiim, tu T'es enfermé dans ton tonneau, non,
comme lo rat dan» Hon fromage, pour y vivre en 6%(iiBio, mais
comiiio lofl saints du christianiMitie. pour pwîllur tua ilnic dw
soiUIlurcs eocialcs.
" Tu t'es fait rynîqutr, parce que tu as vu les hypcurites
parer leurs vïla égui'sinc», letirs lAchos pnsïions dea b»iiux
noms de Religion, d'Idéal, de morale, de justice, fu as
rult! soldat, h<Sros des pondes luucs pntiioiiquos nksodiuit
Bnn pnin : tu as ^ni l'otivricr, cif^teur dce merveUlefl d8 Is
tapitnle, laîiiser ui mourant sur le champ de bat»illo dn
trarnit, sa vcuv« et ses cnfi^nts & la discréiioii de la chuité
publique, tu na vu Phidias en prison, Sopbodc accusé de
luUe.... tu a% vu Socrnto buvant La cigilo et pourauirL par
les hu^cs d'une foule superstitiou&e, criant ; JUurt à FAtA/e.
•' Va, Diogèiif, ftiii-wt cAùu, tu «8 trop comvicoeiuux pour
Ctre homme !
4
4
TÊUOIGXAOZS.
3-tl
" Va, Diegèno. aliumc t4 linlcnto et chnclu] un homme, tu
n'en lToav«r«» certes pu
Voil& que la miianlliropie me gagaf, et j'ai tort. Non, <sfi
n'est "put l'hum&nilé que je dois Tenoufiser. c'ett !& société qui
tranMormo. f-ncive et (It^inuralûe W liomiQQa. Diogtnc, l<i
as reiii6 rbuM^mit^ en iiï«i«timL nu mnit^-ro des piuid»
h<)iiun«a. Si tu occeptuia l'imiUltou quo l'adtc&se U bâilo
A>p«eic î 91 m Tenaiit l'N^si-uir uu (tslln <le c&ttç ilLtutro
cuutiisAiie, tu la verrais m^prUant Iv» hommsee* il» l'Jliie
des Athéniens, ut n'éciiunl : ' Ja ne pciix thoiBir un At^nnie
pnnai vuus. Tu ce be&u, Alcibiado ; tu es un philoeophc,
ÎMaton ! tu o* un rii-ht-, Gurfiios ; tu*» un orulvur. Dëmoi-
thf^ne^; lu e»iHn»ciilpt«uT, I,p>ij)i>c ; m BHiinpnjitp, Kuripirle;
lu CE un utlilâte, Milun ; mnia nul [inruit voua n'e«l «i»
homme. Euch fuciiece, «une BpotiUnéitf, »ni)t vonvvicncQ et
HUIS cœur, voua n'im» loua que des masqueB, et J6 ne peux
aimer qn'un homme.
" £t Aspiisie aimi) DioitËnc, paicâ que lui, il enache leu»
masques û touï cbb prétendus ^runds hoitiiotii.
" Ah 1 tuoimieur de Kerdrel, ravt<E>vuu3 vu ce chikk,
d^Diliircc dntiB sea dents viçoureusi^B le luantcAU tivinuit noua
lequel m cacho ThypocriBie Boeîiil».
"Tuconvaqui;» ïo Peuple au champ d'honneur, D^motliî'nes
la théteur ; et lorsqno ce peuple ni'L-ourt an rendi'it-voiiK, lu te
cnches lilcliënient, tu laiBâcs Itt SQudatds du roi de Maiûdotne
ôgorgcr tee frires armés à tn voix, Ne parle plus d'honneur
et de patrie !
" Et loi, Akiljiade, que foie-tu parmi ces ooiiititnncs? Toi
Jeune, Vitlll&nt, iuâuiMit, tu Énerves tan àine et tu cbrrorops par
ton exemple l'ëlUi3 de lu jouncEse ; tu iais di^scendre lu corrup-
tion au mn du peuple, ft tu iralùn la ptiirie.
" Oui, tu In trnhis ! l'on luxe et tue jouÎRflftncPB insultent &
la mia&rc du travaiUeur ; mais tei hursn^efe pacifiques Ilvionl
In patrie k l'Etranger, et c'est là qu'est surtout loti crime !
" Athéniens, ne distinguez* voua pus, dan» le* bcouillurda du
noid l'oiglc de Maciduiiic aiguiïiuit sca Ecncf pour vou4
dÔehîrer. N'entender-vous pus los rois armer leur» esclaïWi
pour envahir et conquérir la République ; Celui qui parle de
pais et de bicn-^tri; qunnd in putriu et lu République sont en
danser n'est-ce pus un Traître ?
"Et rou$ tous artÉDie» sans idéal, philosophe* Kitn«
CTO]rancc)i, pTètrca suniî fut, noldati» saut iutelligen(.'« ; v«ua
■urtout unurien, sangsue* dévorantes qui poKipcx inceuam-
mant tes suiîura du travail, ëntrvant itin«i le FcupU 11épu>
bticaîn, fuyez devant Diog^ne. Le cuikn hurle »ur rou* ira
imprécfttiona de U conieicncc humiuiiQ tiohic et trompés
pur ?ou».
APPEXDieE.
"M.dnKimlrol.Tauaqiiîi^tPtiiwix.tnenlMjMUialveaanp»
duU l'ilic luuc Dfi;ton, diu». nu# p«iaiiirr d« U MMî£té
DftaBllr. bicnijii'hitbinc^ .'k rathô.-iîcan«. ne nnu k-t-ditt ptt
I^WU uliU'ini.'nt viaio, plr me d'une omâre mnàhxi-i
rvdurii'iit ii'.n»me, luiii* un luimiui; purifia pu VtMOOOTt Qvaad
AijKuto ivt ■ciitliicriUpii>li;Hr{Mir raustërcfareutdacTakieti
ir»vri!-H>i« iMa r6p^cé l*a vet«ou érang^Iiq»*» : AimiK-tKm*
te* KHI /m aalret, U trra tcauaiup parjann/ à c««£ y»"' OMTMrf
ftauctyvfi ttimè ! ]{iiâii r&fciuatùjfl, do sacriln^ portée fiinBSft-
rnorit contro Aipaslu pat lu volcuc llyperboldu, âvvcna Vavocat
iitluMDvnt myé Hc^ dieux, Ae la inondo M ile Iti >oci^é. M
vijii» a<U<illo pa» mpiwdé li?» rlkiuùiloiieii hjpocrîii-B «au» le»-
ii.icl* miccoinli^rcol Innt d'innoccnt'i depuis Sicmte Jusqu'à
JiNin HiiM. depuU Eschylejujqu'à B>?ran(rùr. I-vn^nnsu «t....
|{l (iMt d'atitri'a ! ISii tayniit les atalliv de l'Odéim occupée*
HM» II'» d' Win il« la Montagne, «t eîi eutendant Ira écho* ia
lo •uiiti- non» icnvoycr ]c mot d'oitracûmc. noua penitansik
touti'i nv» vlctjjnps (II.' nofl lulteij politi'|ae«, noti* rvdùîoB*
plus il'iin num clii-r h n<i!« ctnunt, m.ilgif 1mi p ruser iptiono.
t'M «'tlo reprise du Dioetne de F, Pyut aTsil réuni & rOdéoa
iM ntuH Uliutr» t&tc!i oc la dciaocVatic. pf.-le-iu(:l« avec 1<*
dluuinnlo, (.'m In MartfîttaUr cl U>ii« nus cliimt» p^itriulifUCS
d«HH UidiSi ii*i;i; L-xalriiliou. ioiif» iivfc arde-iir. applaudis ftTM
Mnânif, Hdlunicnt ounonj aaiti,7trcUépiibliquc l.t UûpuMitiuo
(^ArliCrii-H, et vetMitieiiL «ut le* lik'ïiuivs dv iioï uuiis le baume
d'uur i>ui.l)uuiiAi»lo iyniiintlii(>.
" I.i- Ktj'lrr )n<:i!iif, lu vcrvo inr'puî&nMe, IV-ntiaïu, 1a gfiité
du driimo ^'tidcnt admirutik'moiit lendiu par t«u£ It» tu.'tv<iT&,
tut niorduiiii! laillorie <lu oj-iiique ii po4.-ti(|uauent relevée pot
un li-iioiit pniriotiinno ot par 1 iimo»ir rivslit^tt dmw 1* Taveiit
du |)ikr[citï< avi?c U çn'inu niflnnculiniie. rCctruau et la cpiri-
lurllu {■l^Stcunco d'Avpasic, ... M. DeHlinyvE.Umf. I..fiun;moni
intiiiqii^ d'^tic^naevclia tous une pluîê di> bouquets trkolore* ;
M>ri«. Dc^lirtyi-it. Mnis nous d'-vrionn Ira iicimmer tùxa,
BB1IH devrions (lusai reproduire tcx m client eut I-o diime, «i nou»
TonlimiB défendre l'ait et lu« utiÎKtuB (.'(intre vos ii^uatei
aOL-Uitikriiiii.i. Allrï voir Uingîne, M. do Kerdirl; ne juge»
tm» rodéon par oui-dito, m Dia^iaa par cet ariiclo inco-
ti^rcnt, truumni, euniiyuux ; (dltï entendre l'wuvrc de Ftïix
Pynl.otxou» leconiittîrroa mio l'au a raiemtat un et dtgna
organe qu6 le pui-li: cxilii et d'oii^ai hnbilct interprètes ^uc lu>t
•Olcurti durCMfon.
" Allex. si pourtant tob oreilItiA ne nonl pan Moiiu^ea par 1m
crU de ' Vive la liC;publi(pie,' cor cca cm accueillent le» allu-
aioii* dlructtfs at bien inyolontnircmcivt pnurt&nt ficiuJies dana es
drame Ccrlt «uut Luui» Philippe. AUcs, si v^u« ruulex
Bdioiret In morale pocfc de toutea les mervciUea de l'ail, at
I
TÉUDIQNAOES. 343
Mndez juBtice à l'Odéon. car il sait feîre aimer la Rêpublîqvw
dont vous êtes un des législateurs 1 Après cela peut-être lei
chants patriotiques et les acclamations rêpublictdiies vous
■«mbleut-ils uu outrage à l'art et il la moraie.
••Philippe Fauhe."
leitee de felix, pyat-
" Super Flamina Babjlooia, 20 Âyril 1850.
" Mon cher confrère,
" Vous m'avez comblé, vous m'avez accablé. Je ne sais
comment vous remercier de votre trop gracieux article sur
Diogène. Vous avez vu la pièce à travers votre spnpatM»
pour l'auteur.
" Pauvre auteur ! la première fois qu'on a donné ea pièce,
il était en prison; tt la geconde, ii est en exil; que lui
arrivera-t-il à la troisième mais vous m'avez donné un
baume qui adoucit toute peine. Merci mille fois ! avec voun
les absents n'ont pas tort. J'ai lu et relu votre feuilleton, qui
n'a que le défaut d'être bienveillant à outrance. Je serre la
main partiale qui l'a écrit ; je la serre de tout mon cœur, de
toute ma reconnaissance, do toute mon amitié.
" FÉLIX Ptat.
" Mille compliments à tous nos amis du Journal,*'
KEXTILES DE WILFEID DE FONTIELLE.
" Paris, 29 Juillet 1851.
" Mon cher Philippe,
" Edouard a dû te prévenir du malheur qui nous a frappés
j* te préviens à la hâte ; on a déjà dû le faire en mon nom.
Vraiment je ne sais ce que je te dis, mon pauvre vieux ; la
mort s' acharne après nous. Cependant j'ai bon espoir.
" Ne perds pas courage, les choses changeront. Des compli-
ments à Desmoulius et aux Leroux ; mes frères se joignent à
moi.
" W. Db Fonvielle."
«5, Eue du Cherche-Midi,
Janvier 1866.
" Madame,
"Je ne sais comment exprimer la part que je prends à
votre douleur. Quel coup pouvait vous être plus funeste et
combien vous devez avoir besoin de courage surhumain pour
supporter une épreuve aussi déchiiante. iàijene ciaignais da
u*
ArTMUDlCt.
lUi* ooulsi de nmircsn xo* Urmea. j« vom pcrlervlade UHiua
iM qnalilis qui loai regiolt» »in«rencAt FUl^ipe pw toM
•ca eonnacnon* «l pn ntA ta particulier.
"Muame, Pllitipp««M mwtpn exU. c'vsuh-dînrnn champ
«Ilnituinir, oomnw il «rniTi»»! à un ■oldxt de i» DéoDOcrvue.
Que cette ppn>£e toub aouticnne, MaduiM, cm il Mt bran de
mourir A «on poew pour la LlbeniS ! OMrsi-)« votu partar
da jour* nipillrarn rjns l'Arentr aoœ réceira pmit-èire.
Héla», Mndauic ! touii «o* jours mnt Yuuéii à la douleui puis-
3 Ha Philippe n'cat plu*. Ucpcndant Tout dcm il aa minoire
e trouver quelques »nii]a£;eni?ni« k toc ntaux m ganluat
rmtp6ranc« qnp ni tniwt faniMtir num coutribué au auccèa de
la vauae pour laquelle il avait cambAttu'IepuisaeapluBlMidrct
annc6«. Co Oicl mut doit lacoiuotacion bien. amcrcaaaa doute,
(le VOD* felre KmiAier au triompha â«B idl^ d» Ju^tioe et im
I.Jb«rtfi auxquclIvH vutic 61» s'est immiJé. Fardonnot.
Haditoa, i mon Amotibn, cC r«c(ret ra«suianc« â« mon dô-
Tffuancat Bnii Klial.
"W. hk yw.-<ifimi.i.iu"
LETTBE B-BRNEfT LEBLOTS.
- LoadiM, S Uù 18S3.
" Mon bi«i cbet Philippe,
"Je TOOB uime et d'abotdi. ami, voua dlr&!-je la doulmir
qiio j'ui Éprourfc rn npprrnnnt 11 piTtr irri'-pdTnhlc liUi: VCO»
avea fnita dans votre fumillc: Vue seule clioeo m'adoacUeut
celte peine, c'e«t î'iJée du lui avoir cuuaf' qnelqnri hfute> de
bnrhuijr à lui {isrlcr tie «au*. Ai-ant innn départ Je lui ai
offert UD bouquot de violettes; ces Itciirs Tireitt pinisir à cette
pnuvrv cnfauL Je no croyiûs pas que noua n'auriotu & lui
«n apporter qua «iir une toiutie. Je ne cbereherai pas à «'out
Mnaolcr, ami. Ht un mnlhrur Kcmblnbl*? me frappait. )e ne
permvtiraiB pu h mes amU Vtanxi de vainca eonaolAtiou.
Parler d'elle et la regretter avec vaua, toÏIA ce que me dit
mon i^unir.
" BnxsaT hmuyn."
LETTKEB DE JUtEB BBU.
■• S aiai im.
" Cher amt. j'apprrad* qu» tu en à LoitdrL's avec tu tntre.
Je n'tf pu beaoju, n'est-ce pu», c!ii.t ami. de le dire quelle
]>i\n y<û pri»o du niflllitur qui t'n fiapp6 et des dnulmrcuscd
iinotiono que tu oa dû lrnv*rser. Je n'ai point la pr^t«Dtioa
do t» con»i>lcT, on ne se console pas de la mort de cwii qu'on
aime. J'estime que ce aurait un groad malheor et
I
tfcHOlOVAOUS.
24ô
p
Itrande bonté l'il en poiivnit ^tre niniù. Ijo temps itcbe loi
lamipt %u profit dm arauvcnir*. voilii tout
" Bruxdloa «n UrabaDt est imc pnado ville d'Mp«6t
lUez YUlgiùrv et qtU no ae riSvèk pan, d'abord, comn» lo
Paradis annonce pur tio« aniii. Ce n'sat pu qit« Ia Ilclgique
n'ait d'cscfllcntc» qualités; aiiieii, cll« est du cantùimt, on
y pirle friui^nie, on y manM, on y boit, on y âort fran^i», «t
i-e ii'iMt piu pi'U tlii«. Nos catnaradea otii eu aalu de me
préparer unt chambre où je min & prit prj« i l'ubri de tout
danger. Nauh liaiiioDS, à un fïano pur tâle. des fcstina fc
togrettvr que voua ne aayuz pQinl avec noua. Nous jouuaoïui
d'un leinpi «upcTlii^ qui noua permet de auperbea pKomcnniIw.
....il y a pourtant un revers b. cette agréable médailltr; dra
nutoi de gcn» dn police nouB eauBcnc, de tempa en lanpn, In
plus drOleo d'émotions! un pvupla \jtnit, luaia bico! mip
nature décedtable, pas un puy^aj^p. poa un hariKon. I.a
licÎEiiïUc, c'cet un perpétuel 'renier*. Mab j'oi vu doux
monuments qui valent à eus neub, le vo^agv dg Belgique.
Si». OiiJule et rUAtel du Villul J*iii vuïlé le miiiiùii la
nioina t^iioitiniô qui pusfj^do quatre ](ubcn« et deux Juidaiina
flniii^ pnrc^ilM ! Deimiin ju pUï pnur Anvers arco le Vrai. . . .
" Quelles nturveilit'8 i^'i>!*iil eptie petite ville ! on ne
eonnuit piiiiii tt-s ■plenileurn imirmniitntalea du mnjrcn-Ag»
et l'on est i^iic>ri\[it de l'oeuvre de Uiibi^ns, qtinnd ou n'a pas
TU les i^iUarica d' Anvcra et les chct*-d'<]:u\Te de L ut ^olbiquo
seanéo & ehni^uo pan sur le sol di> oc peili paya aiiiiGi bêtement
constilntiontiel aujourd'hui, qu'il » kti roratement cathaliqiis
et fôodal auimfaîa I , . . .Noua vivons entre noua, noua voua
r^-grclipnc (tclù c»l hoTiliU'iui'iit iiiiinotuiiL'), Pour ce qui ttX,
Av- la poliiiqito, vi fi Londrpg on s'aftiici ilana le vide, ici on a
le mafhtrur ou !i: bcinhpui' ili- ni! paa n'agitEr du t()ut.,..Idi
prosrriptiou ii'ïflt paa plus rûiinic ici qu'ailleurs ; lo BtlCDM
qu'tlk' Mil vblijiéi; de Riuder iioua peine d'6ire jetée ft \m
porte, donne Ip change but ia e<Srilabl» «iiuntion Que c«nit
qui peuvent pt-ji-et, peimunt. Ce irivail de rt«ueilU'TOPitt
•t do mviditotirin ra (cra pas perdu pour l'nvenLr....Xoua
n'ftvfluii plus ta. ,/>'■' »i>tn/,vrc au peuple. Nous we soinnita ps«
niiKiMi tciilt pnur ili»pnx(;r de notru bma, tilclinns de fniic! dara
noa» ïiidii idu^Ui-'ii]i.'nt> ci\t:c lu cuDCoura de i-c que iiuua
savon», de nniro esprit chercheur, un fuads d'idée que noua
pulasiona répandre k TooL-asion.
K Juin 1853.
" J*8i fsU «n charmant vnj-Bge. Depuis que je suU
1 OaH'bve, jn mi- «cm rt-vîvre et ji- ne suis pas bÎQO sAr dp
n'avoii pfts changé de plantie : quund je pense \ vous, enpiit*
itiftiieur» que tous £im, qui pcritE^ten ïi ramper sur cet amas
de boue sublunaiie qu'on appelle, ys croisi Lottdrtê % (est-ce
246
APPKTÎDICE.
bien ça r) je me prend» à lou» roiiteropler atcc pitiu-. 3'tâ
Îuitté llruxollca, j'ni UavcTsé rAUcmagno arec In nipidilé
'tins balla Élastlquo, en trots bonde aux<|uc!s je laisicifti
loiin nomt Tiilgnii?» : Coloynr, Maycner, Francftiri. Ta ne
t'atteiidj pm (et en ceLi tu fuis preitvt- de haule prudence)
à une description détaiUÉe du ilhin ot ds «et tlfintouraï
Qu'il tD aiifliHc de navoSr, aiiiiplQ moitcO, que laul c-s que lu a>
Cu ouïr, nu lire, sur le Jlhm, i-*t ù In Ti'nlitv eu ijao toi,
abilaot du Lundr^B, tn in'cR ù mm. habiliuit de ticn^ve !.. ..
'L'u C'?Tnprt>iKii4 que lonqti't>ii n pu «'urrûter doux heum
dsvaDt lu GntliMrHle de C'<.>]ngiie ! Courir toute une journée
MUT le dai< de rc piiiseiint <:t riiK|(U('ux lUTpcnL qu'on nppcllc U
liliii) \ «'éblouir In vue et rïmacTHintiort au contact de oeii
iioblet et vJL'Us chuleiii^i qui nippflleut Vma tic iiobU» d
<i',iiiiique§ saiivpTiirs î (luniid oit .1 pu iwliipr «n pniwaiit In
MaClHGthitrm. vuir li-a dûint-n de la c&tlii'TdruJu de Mnjrmcc
resplondir nu eglcil couchant. tiurcn«' la roo des Juib \
Finricfon daan le ]tn>mcr. et entier clan» la la^le dca Empe-
reurs et dniL-i ecUc tU» l'.lc-rttuTB ! ijnaud t-nlin, nprîs nrnir
donné un regard i une tnauT&iec statue neuve de Gl1^the, on
n pu a'aN^eQÎr bou loin dr la viuiUe et lupcrbc muiaou du
docteur Faust ! lu comprends, si abruti i]ue tu Bob par tu
»ie de T^Rètul, qu'on vous fori=id&rc', A-nU6 nutri-fi, avec cpr-
tuiitD pitié I £t [juL' xiii dtraû-je pas de la ituieBc, ai je ne
cratinaîa de vaus acetiblor î l.uu»:fi!inu l>si peut Stro
In plus charmante posîtîoii du LSman. J'y al vu CluiiupM»K.
11 a gnrdË le mcilteur aouviMiir de toi, et il a £t6 hetircus de
parlfrdela Rranda fnmille Pïerïo Leroux. Je sut* arriva à
tlell^vo Bans eiii:(inilire. iiiaÎB non dans un moment facile. Ij»
tftnps Était aux espuUîoiis. . .. ceci c*l le revers de la mf-
dutllQ : le monde qufi nous habitant, ei aromal qu'il «oit. n'cat
pu t^ l'nbri &f% agents d» police. Ous iiit«cto« innlÊùnjtu as
Ëuurtoiit partout
" Je rcc>ùa ton eotcel lente lettre, M«ci, cher ami. d»
ton aauvcnir, mcrei è tous ceux qui n'ont pas er&int de
t'îmiter. PUisanterJe à pari, je no nui» pas musi beurt-iiK
que je voudrAÎs en aviiir l'air. U'ubuid, si je junit d'une
nature splendido. je no vous ni plux, vaut, pour partager OM
biens avec moi et I avenir ne me paraU pa» eoua de briUaniea
couleura..,. Si d'ici il un moU, je nu vols pa» jour à in ea
afi'jiic». je quitte Gcnf'rt^ et jo rnia pUnlcr ms tente au pied
des Alpes, au bord d" lac, dans quelque roin bien iml* et
bien vert. J'ai un ëtranK<-' bi^snin du iioliltide et da ùUnos,
.. Jo comprends trtia bien maintenant, que ta n'aïea p«a
ntfime lonjcf à la SuImc. Tu na bien fût de fuir nu plu» vito
ce piSgv loujount .tondu, cutto aoutici^ro permanente qui a
remplacé ParÎM
" Jo t'écris do Uontrcux, oà jo suia en compagaic, dfi
I
TÉMOIGNAGES. 24"
qui ï devine ? de Sabag et de T., qui après avoir couru les
aventures les plus parsemées de gendarmée, sont enfin arrivas
saine et saufs I Nous sommes à mi-c5te, au pied de la Dent
de Jaman, dans la plua belle partie du Lac dont nous ne
sommes séparés que par une verdure dont les plus belles
saTanes de ton pays peuvent à peine te donner une idée. En
face, les Alpes, à droite, dans de superbes lointains, le lac
avec le Jura pour limites ; à gauche, la vallée du Ehône que
surmonte la Dent du midi couverte de neiges, bleues le matin,
blanches et or à midi, roses et pourpres au soleil couchant.
mais à quoi bon vous parler de ces naiseties, à vous, vous êtes
à Londres.
" . . . . Il y a longtemps que je n'ai ouvert un journal; j'ignore
ce qui se passe et je m'en trouve bien, le monde s'arrangera
comme il pourra de ma retraite de la politique, je veux croire,
modestement, qu'il n'en ira ni mieux, ni plus mal Victor
m'a enfin écrit, toujours le même. Bon, serviabie, dévoué,
téméraire autant que d'autres sont prudents et réservés. 11
croyait que je lui tenais rigueur. Hélas, si tous ceux à qui je
n'écris pas plus souvent le prenaient sur ce ton, je serais réduit
àchanterde mavoix la plus lamentable :l'Ezilé partout est seul.
" Nos plus chaudes amitiés à Louis Blanc dont nous relisons
chaque soir, au coin du feu, les admirables ouvrages. A
Berieau, aux. amis de la L.'., à Oreppo et sa famille ; à
Félix Fyat, à Boichot, Pardi.Wasb, Guill, Rou. . et à Madame
Ron.,, Veâ, Malar, Wilfrid, Albert, Chevassus, Talandier,
etc., etc. A tous enfin pour n'en pas oublier, à ta mère, bien
entendu. Si tu vas à Jersey, embrasse pour nous tous Au-
guste, Louis, Houmilhac, etc.,et nos plus chaudes poignées de
main à Pierre Leroux et à Victor Buigo
" Rassure-toi. Je ne suis ni fou, ni mtat, ni o&rwït,
insolent 1 Je ne finirai pas sans te dire mon profond mé-
contentement pour les nouvelles formes que tu afi'ectes avec
celui qui fut toujours pour toi un maître doux, bienveillant et
poli. De quels livres te nourris-tu, insensé î De quels
nommes fais-tu ta société, malheureux ? Tu lis Scheelcher et
tu fréquentes Mme. Beecher Stowe } arrête, onclt Tom, il en
est temps encore ! . . , .
" La terreur qui a un instant plané sur notre ville s'est
dissipée. Nos amis bourgeois arrêtes sont maintenant relâchés
et tranquilles. Nos amis ouvrier» sont encore en prison, au
secret, ou traqués. Heureux temps, bienheureuse Egalité,
" Si je reste en Suisse, ce qui n'est pas sûr, je ne veux pas
rentrer dans les villes. Je choisirai le coin le plus reculé, le
S lus solitaire. Ami, n'envie pu mon bonheur. Suis-je
eureuK ? je n'en sais rien ; mais ce qui est vrai, c'est que je
suis, en face des magnificences de la nature, ce que j'étais sur
le pavé bourbeux de Londres : triste, brisé, las.
MS
ATTEÎTDICE.
FKAGMEST DU JOUBNJLL DE PHILIPPE FAI
" Mon pauvre jour do L'an ! cette vieillo fiJte de faBiUIc. to
roîlft orisiement paesj. J« ne sais TTEkimeni ft ciuoi je l'ai
employé ? Hier, il pleuvail i j'ui parcouru 1 en boutiques, le
s»ir, pour opportcr & Jaiiny un petit LaHyt' Comp<inii>ji, iaodo)t«
«ouvciùi' qu eWn a jojrL-utomeoi; acc^iiié uoiamc s» seule*
étrennei. Etrennes d'exilé! J'ni pFUs6 la «oitf c dvoc elle et
sn mère à cnuner de noa amia de France, île tous ceux oua
nous roudrions voir, de ceux que nous n« vcrroiie plu» ! Ma
pauviQ m&re, pendant co temps, asi uiaie, siuis aiiimaiion,
M113 gaîté, sAHi diatrootion ; cllir ^ni nvnil mis nnn cxîntvnca
en moi! dont tout lo plitisir èiM de penser teui haut avec
moi ; do m'inatruiro, ili; m'iiinfrUorur, île m'iiupirct quaiid tlla
pouvait combien lit mâùoii di>it lui Hcintilci tiiaic, vider,
ennuyeuse Cette paurri; Isnuru maladL>, ào plaignant moiua
'lU'eilc n'est à nlaindi'e, dont j'Ëgnyni» ou CQtvfcilaÎA la \\ii
ctmtloui'euHe. . , .liUe aussi doit me regretter, ii petUt eîtoj/etme
(eommo l'appelait EUoii M.\c Farlane) elle, toujours rivei
iiritéG, ne m<^niigi;nnt h aucune hypncrisie, iï aucuns Uchot^
».on couti -d'ùpingle piciuanl et bk'ii diiigé. Umiv R,, jt- nuis
BÛrii qu «Ue iQ« rtgi-L'tti! uussi. BUe n^appeloit l'ûtnc de la
mikiuon, elle me cro-ynit rolaoniuible ! elle (ivnit contianeeca
moi. La voiià privée de son âl» Auguste, qu'elle aiinc . - ■
ni? pouvant compior que sur l!ug^nE, ttop jnune encore;
s'enuujnint de n'être pas chejt elle : ufllig^^**, Iriitéc de tout . - -
Tous CCS chagiins doivent te heurter et rendre fojùâtemïe
>lc Akinilie peu u^rf-able., ,.Si j'y étais. J'y mettrais le valme,
:kLl dL^fant de la g^aîtir.
" Ma ttkiite aussi me regrette. Elle pense aux absimts dans les
lâunions do la famille, elle s'oocuiie de ma mire el d'Ieaur* ; elle
ma leinplaoe. EUe-miVine est itlBigi^ par 1rs ninrtK qui chaque
jour creusent l'eiislencL'. Elixa, llynuiùitlMi <Jli., ScttX morts
«i proclioa. Muu oiicio a àà ôtrc accabif par la pcrto de t*
s\t>w . ..Haureusemunt Edouard leur resio; mais d lui, aussi,
je fioi* manquer et sas inquiétudes pour moi d'iivciit ! empS*
cliuc d'i-tre heureus comme il devrait l'ttie, Cca ^mcs hon*
nûts!;, d'ailleurs, souffrent on leur conscience de rabaissement
•.1« la moralité nutionale. Jules aussi pen«a aux abeeitla,
r«xcellent Jules ! ccDur aimant, hnunête, druU; d^placS dans
cetto e.\iateiico militiiîre, de discipline impitoyable et Ulji-
traii'C. Emile, Amédff, Léopol J y pcnecut aussi."
* l.te|i(rld. iut au ^^g« <Ii< S'^bivitniMl. El cninUsn de nu oohib Ciequls
patUmik' le lor JaDTicj: 19^3 luiinciuiJrnt k ku iinid uRiraWaa au l«t
Jniivlar IBM. et cckiiibbit ile^uk lant nknrijui^i pur la niort dans leBommii
{lo ct-ui 'liil «'irvlvent elHJOrB I futa«ent ina* Iv ami" de ThUlppe ptrtwr
ilueiqiuM cutuujliiUi»» dans ta sympulUa «t In r^m* iiii'll l«ui aàe
I
XËH0IG1(A.GGS.
2^9
C« msiin 1er Jiuivier, MaUrdiar, Lobinfs, Bru, f.t>bUnc, «le.
Je re^ÏN une lettre d'EdounriI ; honnf* nouvella de toi» K
purotcH du cifrur ^oat mol. Mlle. Aiovlic, cùtto blonde j^uni-
pcraonnc ei distinguée, aiplcuau. ri attractive, se marie (k uii
nomme de banque, tnaia qui esit nppTi?cipT «a Annexe, liti
plniiiFint benucoup et aitnnnt lu miiati^ue. Putxac-Uvlle Etre
neurttuBe. L.... âputeË de trav&il. a oblitërû «en fncultés
iiitvllculueiles enlt*jiurehw(i;euiil d'f-luJeu iBitiliém a tiques, un
trayail physiologique tr^ curieux »'e»l prtirliiit c.lii'» Ini. 11
Bcnlnit, iiî.init-il, le dcrrii-m A; la téit aepretrsr, t'm/onerr, et en
effet les ptnchiiM» icnC tiffawtt. IL n trop vfcvi (.-Inualrnlutncnt,
la nuluTff n'a pu fiiippotter lee prîvaticn» d'un rîlté, l'cseïs Je
l'nutre ; et le rnilà le décJaiant incunibla du eonlinuer «r»
tra-rotix crUiRÙnitur! lui lu premier i\j' Ecole Polj'tccïinique 1
Il clin'chc un ctuplui t>ii il n'nuru pltu d'initiative, il« retpon-
»nbt.liif , d'i'fTurts intellectuels, et il est oonient. tranquille
Quel exemple frappimt de la nccesgit.é de maintenir l'iiarma*
nie dana nea ficultâa et notre existence !
Et moi-mf mu ! uUjo dotic hurrnoniué inon oxistaDCe! La
Tfoiurc phy^iijuc no HouJlVa-t-i-Ue pas de tout ce que je lui
reCuBL' 't . . . .MunintcUii;tnce ti'ent-tltepiwfatiguéo à non lour ?
... Maûs que £aiiD j ja d' ni ni métier, ni fortune, ni uvuriir.
Je ne peux longpt i nie erût-i une fimiille quaikd ma position
est si précDiro et mn vie ^ la merci de» ec^netni^ritn. TJnv
mûcresïe t Je sais trop timide, trojt défiant pour la clierciier ;
et iVailleurs, la femine ilnnt j'oblisiuIrnU un Rnprîoti, olilirn-
draiti\ non tuiii, peut-être, plus qu'elle et moî u'aujion» cherché
dans une union pnsa'igëre ; je lui dannorais peut-être lut
amour pasaiwiué dont t'ile te jouoraU. . ..Kt si le contraire
nrrivaii, ni pour «utUlaîre une piu^Binn ni«ineittiin(e, j« iifid-iin
rexiateiiee d'une Jeutie lUIe, ne fteraia^e pas indigne de porter
httut le fiont et en AvnnC lu dnipenu Dcinocraliquo ? Ce quo
^« blùmi^ dnns Ica RTitr«i«, je ne le ft^rni pna. Je 6tii§ done réduit
L HunlTrÎT, h attendre. ., .Mes r*res m'en trnî lient, il e»t vrai,
yor» i'4raoi»; je m'imasine parfiii» nimir Une blonde
ftgure, gracieuse, aonriontë, modeste et famiitèrc laut ensemble,
ccmSantt; et rÉx«rv6c ; di^uee, malien ?, timide, volrintairi.- ;. .. .
Yuitl ma churroanle apparïticin qui vient uusai inc souhaiter
Il bonne ann^e, . . et derrière elle, cet ctEoim de Jeun ca
filleâ [et de jeunes ^eua que j'ai rus enG«ntH.. ,.La bonne et
blunde Bliae ; la prudente et maligne Hermine: la trïatv
Irfiuise aux yeux nnirs, à In contenance peneionnairu, regrut-
tant 80D Mie chéiï. et faisant txir lui dee t4v«a dont nul ne se
réalûtera, . . lîUK^nr, bon j^ri^n et <l*oxcoll«>nt(i enndnitv ; 1«
ntjMif Uliici le ftirme et vailiiint Arthur, IIé1i«<. Emile, Amétl6«,
Stsur Sophie — t>t tous, «t toutci Ah ! combien je voudiais
rovBoir parmi *ux , . . .
" Mais je mu luiMe trop aller k mes aouvenîrs. J'ai pcn»
1'
fiôO
LrFExnics.
aiix vivanU on les âéi'mat, «ux coorts eu les regrottaut, en Ii
évoquant, ^glantino I dont je n'éciii jamais le dou ({u'ca
treniblnni et on pleiitont, et dont riœauo s£-v£tc, it^ileuM,
naos cesse me lappelle-Vinon devoir, . . . Jiiiu* Boulms, pal nuî
je suis eiitrt' daiiB la politique, ctquî B aiiccombé à son actinie
muà yoit la ItÛptiblii)u<: qu'il dùaiiait si ordcmincnt . . . .
C^'sarine ! cette intelligeni.9 el Bviupathiguo jowne fille, inoTU
yictimede tous ceux qu'elle oimnit . .Eilmtmd Protutaid! . ., ,
et depuis, tant de parant^ tmit d'amis ! Niuous. le» ESiNi
JuloB Baseans, Llna, Eiiiesi,, Yrou, Luciu ! Aulotnt'lK) «t 1«
tnôre de Uaz.-iijlb dont j'ai apprig, par îiaaard, U mort l'autre
jour, et tant d'auirea tucort- !. , , .Miulmm-- ItoUiid. victime
courageuse du coup à'Etat. Anîetido-OUlvicr, Diuftoute
entrevu uu inslant eu 48, t-t dont j'ai MUâ paitafiec le sort
ea LSiil Efji, déjîl, (j'ai 29 otibÎi p^ine), ot je coinpt« plu*
d'oETiiCtioua patoii l«s morL» que parnù Ica vivanU. . . . '
" PHILIPPE FAniE."
4
EXTRAITS DE JOURNAUX.
"EsTursTTB, rArrier IBM.
" Nous apprenons ta nmrt de M. Philippe Faurc, décMfi à
Jeree; ii l'iga de tKat^deux ans, après deux jouri seulement
de inatadîP. Quoiqui? jeune encore, ce publii'îste avait âéjft
colluborë k\n r6dncLii>ii d'un grand naïubte de jnurtiatix appar-
tenant loua à l'opiniuii la phiâ avancée. Avant la lévolitUoa
d« Février, il avait dfjîi puliliê de Ti<):[ibrL>nx uitiolejt dam
VEctitii'mr, journal fondé sous la dirciotiou de Fierre Leroux,
el imptiiué tlani la typu{^iip1ûc que ce philuuuplii; ayait
ét&blîc danà la forme aôciclaire de Uuuhfiac. Philippe t'auro
prit une part active ù l'orgunUaiion du batiquet du 12a, 4 U
mnnifeiiiKtiiin des *cole« et ù l» Jtijvoliiliiin rie Fàvrier.
" DaiiH les pn-miers joursqui suivirent la prurlumalion de Ik
République, il entra dans LnrûdcMaion linjQMrtwilU Rêprt'tinHaHl
ihi Pfiifitt, et fut chargé de la paille dei> afi'aiies étrangères,
que aes éludciî spéciales lui piTriniri'til Av. traiter avec Autunt
de profondeur que de eagaciié et do véiiiable modfitaiio:].
Fidùle à la cnuse qu'il avait umbruMut-e, il suivit celte feuille
da.n* ses diti'éveates tmiisPirmationç. l'uli!, lori>qu'<'lI« dut
di'liiiitivemc-nt dtflpniiiîtrc, il aliunduiina l'urîs pour tanltiiuet
«a polémique en province. Le BmAamm* Miti'ceitii le vhotait
puur «DU ri^'dnetL'ur en chef, et U exen<a oes foiiettona aveo
dialinclioTi jutqu'ritix (-vriir-inent» de DÈccmliru IB-ïl.
" A cttte époque, U dut quitter bt Ftuncc. 11 ae ri^fui!:ia en
\nKlulerru ot hiilûta, nltt^ruittiveinvnt, Londres et JiMvcy, et
rÉdigca de nombreux articles dans le Jçurn<»l itc» JU/tiyi^t.
I
4
TÉMOIGNAGES. 251
C'est à Jersey qu'il passa les derniers mois de sa vie auprès,
de sa mère qui était venue partager son exil.
" Comme il connaissait à fond pluaieura langues ptracgères,
il s'était fait maître de langues, et traTaillait en même temps
comme typographe dans l'imprimerie démocratique de Jersey.
" La mort trancha trop tât cette carrière si activement
remplie. Philippe Faure était un grand cœur et un véritable
homme de bien. Ses amis rontiroiit douloureusement sa
perte.
" A. Blaitchaud."
Thg Rbasones, Sunday, February 3, 18G6.
DEATH OF A TEENCH PROSCRIT.
"Jersey, Janoaiy 18, 1869.
" Death is bringing désolation to the hearths and hearta of
tbe few exiles stilT remaiuing in this island. This week two
maie chiidren, grandaons of Pierre Leroux, sons of citizena
Desages and Fiézières — married to daughters of the exile just
named— hare been reaped down by that mysterious Power,
■whose Scythe too often IcTets budding childhood with ripened
âge. This was nut the beginning of mouming in Pierre
Leroux's household — for some weeks past oversnadowed by
the grim destroyer, It must be nearly a montb ago that a fine
boy, five years old, son of citizen Dcsages — now a second time
bereayed — died. Accidentally I met the funeral procession.
As ia customary with me, I lifted my cap as the moumen
passed. In mj hasty glance, I did not, at the moment, recog-
nize faces known to me ; though the thought stnick me —
' thèse, from their bcards, should be Frenchmen.' I waa
proceeding onward, when, some yards in the rear of the pro-
cession, I met my friend Philippe Faure, accompanying hia
mother. He hastiW told me the deceased was a grandson of
Pierre Leroux'a. I immediately turned and walked by the
aide of my friend, following the procession. Arrived at the
cemctery, the coffin was lowered into the yawning grave ; an
affectlng address by Pierre Leroux ; a vrild burst of grief from
the fatber of the child, and ail was over. The cemetery lying
high and exposed, was swept by a keen and searching btast.
I was unwell, and on my return hume did not feel at ail
benefitted by having stood bare-headed during tbe last cere-
raonies. I had marked that amongst the last, perhaps the
very last, to remain uncovered, was my poor fiiend Philippe
Faure. Little thought I, at that moment, that in another
three or four weeks, my poor dear friend would himselfbe
APPESTDICB.
consifned ta th« nU-dcToaring crav». Lcavin^ tli? ecmetcrr,
va ■hook hands and parted; l [lurnoing toy loUtiiry walk.
Prwcntiy, fiatiing 1 cotild not restoTs ■ propoT nuiursl
wnrmih, I rclumetl lioine.
"Next day.IcblUiltiponPhilippEFaarc. SubiGqucntly, be
twice iKilli^d iipou. ma. Ug wm In hâve glvGii jati cc-ciain
IcMcitia, mtmrupted liy my illnesa. I hcud of liim niiei^arda
inquinag abaut me ! but I never eaw hirn aguiu.
" Liisi Sutiilay evening [Junuary 13lli), n /orivy fneni
infnrmcd rn^ he had heard ihâi Thilippi^ Fauie was sidc,
thou^li lieliitil acL-n him un Uic previoun Wcdnenday L'venin([
(tppMently woll I waa aorrv to honr thifl. lut not alonaed.
Hiid JDlc-Tiddd ti> buvu Ht-nt lli« nt^xC dity lo iniioirc as to hl«
sï.ttt', Rfid lo req^uent him, whon beiwr, to fnvouf me wilh k
vall. Scfore I cuuld acnd, a mcs.icngei, my fricnd, whu liod
cdUed the provious ovotông, afi»n vUitod me. Ncvcrvrotl
moro surpriied, ahockcd, uud griuved, ihan wÏilii he MÎd —
iiiid hia wonb wcro m a thunderbolt f'ailing «t my fcct—
• l'hHippt l'aura i» <kad .' '
" île wiis nUctidy dvud whnn tny frlend spuku uf biiiL a> bciag
»ick, inerely. Ile liad bi'un sMeud wiih scarlet fever on Uw
lOth of Jaaunry, and dicd on the ISth, Sunday, «bout twelrt
Q ci'K'k.
" ' Aivd vrho wfts Pliilippo Faiirer' (he roadcr bobt ulu
" Ile was rot knowti to the Engiish public gcucridly; out to
tho Ftcnth exilée he wiis well knowii, and by them VU
l'Bspetted atid loved. A («w Eti^îlishincn kiiew hlra. I lovod
liiiîi lis a btoiJu'r. To me ha wns more ihaa a bxothet by
blugd : ho was a brnllter ol' the licmt. Ncvcr sha1l 1 forgirt
liia ^ncrouB dévotion, teeted and pn)y(>dina moment nfperU.
Never shall I l'orvet ^ow gallanily he etood by me wluin my
honour waa assEiUtd, and tiiy Hte ibieatened, by imacrupulouB,
eoivardly, and brutu! focs.
" Philippe Faurc was a native oE ChampaRne : born in th«
mmith of Novernber, 1823, Ile llad, ihar-i-fiitc, at htM deatli,
juiit completed hi* thitty-seyond yeat — tbat perîod whîch ix
tliD glory of n luan's litc ; wbca bU obytkal ttrctigth _tt
inUtixed 1)111 undeiraycd ; wbi>n bia youtliful onUiiuiBisni atill
lîreH, iniiTiir?M, nnd nnîmalc», but is tvnipcrcd by tbat modère-
tion wbicn timi.* »iid expeiiuiiee natuniUy brîiig. Y<tt ni niich
on offc, or within & fcw ycars of tbat pcnod, howmanjmen
periàh, cm do»"ii in ttio" l'dliiess of tbeii bodily and miuitat
strengtb. Pcrha^i* it U wiH (iit then» ; bat ctitn'mly it 1» •
aisfûrtune, a dire miefarCunci loi' thosc vho buTC bea
UBOviatsd willi Uium in the liaillu of Ufe.
" The oauao to wliich Pbilippp Fnuro wa» dcvuled etinnot
nffatà Ut I(Mu a sin^li! cHicicnt soblii-r ; and ho vaa onc of tbc
bcet, bccnusc ablc, modcei, uiid truthful i not hungrriiig and
4
TÊHalOMAOEK.
353
I
I
I
tbirKlin|[ nftcr iho fcrnlifiL-iiUon a{ n pitîfui penoiial junbittim ;
but duvitiL'd abïolutoly — hmd, lifuid, and heait, to tbe CKUiic
of libcTty nnd justice,
" He had bccn cducated for thc profcMiun of an Aârocfttc.
ï Ictiow noi if bo ever piautiacd n» «iicli. Probably noC, for at
an eariy nge bc commcnced bie carc<:-r ns n Joiirnnlisl, In this
■Ki'ich, or ncitico. I cnn but CQumcmtË ihc n&mcs of thc
luUi ftc, to whieh he miiiribiiU'fl. 11g bei;n,ii t,i> wrilfl in
'Belairrur i!ii ('enlrr in ibe vt-ar ]84£. He wnite " Somtnîra
d'un Vojage en Al^^iie." in thp Jttvat i*wwTÛi/r, cdiltd by
Pitrrc I^TOux. Afur thc mémorable and Kloiious Slth oï
Febniary, 18*8, bc beciuno « (^untrlbutar to Proudhfln's
HtpritentitHt. da Pm-plf ; La ni en liai»' i'enjite CoiintUnant ;
another jniiniftl namcd ibi: l'eupte ; ulna thc Voie du t'cuplt ,-
ihe P^i/i'r- */;■ 1850; the Vourritr d* la Sarike \ h Bon/iMHint
JUimctau, 1S5I, &c., &t.
" Philippe Faiire"» gloriouA partiripnlîon in tho Ilcvolatiim
of ïc-bruury. will bo found reeorded in thc '* Joumûl d'un
Gombaltant," publîabed în VEetairnir du Ctatrt oî Morch 4,
IB18.
" The dnrk ilny» oT DMMnhcr eniric, nnd Iho niaii of blood
tTlumphant, ihose pnirioi* whoba'.i escoped d<'nth, Caycnne.
ntid U»e cholt'd-up duiigt-iine ol' FrnnpL', Bought refuge în
EngEund and tlnevrhtrc. Philippe Faute came tu Luiitïon in
Much, 1852. In Scptember oï ihat w«r hu wfnt to .Tcrsey.
At that tiine tbo ghriatty moekeiy of Bonapatic-'s 'L'iectiori'
as EmpproT was in pm^rress. On the question nf whether the
Kepublicat) parly atill left in Tranci^ Hiioiihl vote agnûiat tbe
tyruiil, or iibifiuin iiltoBttb&ir Irora partitipating in ihwtk'ction
Inrce, ih* exile» in Joisey lerommeiidL-d ihe lnui->r, in an
iiddrcM tn tho Fn-ni-b pcopli;. ilatfd Ûctoher 31, 1832. To
Ihftt &âdme lUf eifriiûtuic «f Philip Fuurc wae appcndeil. in
«onjuiiciton With Oione of Victor Hugo and FotnbeTlaux —
repTespnting the body of the esileti in Jersey. The nddicsa,
«ave llit" la.il twrn nr lliree iinea, was wril.ten by "Viftoi Ilueo.
Thoïclngttwu or ihrcc sipiiBcani linaa X wiUquatcpreaenuy,
wate Buggested l>y Pliîlippe Faute.
" Ruh.srqueiiUy, Philippe Fnnrp rrtumpd to rjondon. l[c
came back tu JcrtiCy in Uct., 1854, and bot-auiu nnc of tïm
'■taff' of VHmnme, uiiiil thût jownial wu» pro*ori.b«d ud
«xpplUd by thp .(ersey inul niment» of M. Ilnnapane.
" Philippe Faure vraannt married. Me livïdwiihhi» mothcr,
a higbly inli'llieettt Avumari, who vhari'd his sentiments and
Mpirattuns, nnd -«.k* c«nT«nt, I might aJmosi ïny hnppy, to
aharr hiii cxiic. Ain.» ! fur hrr.
•• Ile Tvas ihon ol etaturc and email of limb, but elid nol
Bpp*>ai aiallwmkoi ailinfç. Tbough twyHb"n-sighttd,hiscyee
hâu « \er5'pl>eaaiiiK expiession; and altogetber liù coununaDC»
2S4
x'prr.Ktnom.
Mcfted tlie MUiidnesB of hU head. and tW gootlncse of ItW
icart.
" T/ouis Blniic kiiew mr pool fiitnd wtli. imd hU nlilf jifti.
ïrilifttof Uhnrica Hibl^7Vollc*, will, cluubilc««, d'n juaUm! to
IbU mi'iiioi'y. For ii)ys«lf, iho phyâlcal wciiknefi« whieh liiu
lùiii'ii: ibtMïrilinK cviMi of thi» brinf nulint a laSoiir «1 «omit
kâitUi^ilUy. Usa, uI course, f^rbadu Ûia aoiJiiiix uf tlioâc ftcta
fAntI rc-tul1(;L-tiO!iH iha axUea Kc^rv uuuIJ havvtupiilk-d oiu wiili.
ti)t) H'j )tav0 eukbled ma lo liure mawrially l«uglt)ê>ned i!m
" It ia ODc af tbo aaddost aSictÎQiu of life to knoir thaï a
' MeiiU U ou hîs duutli-liod, uiid ta bc unv'a «et>'Iii(!Upii<:itgLl(.'<t hy
•PVCTP illnpM Inini tcnuling to, or evwi ■ci-ing, him. 'lli.it
BiHktiun I wuH !i|>ari-d ut Uiu lime;, fiiTllim:» iiut oï che illiii;u
of my fricnd utitil ull wai «ver. But t n'as not ïpxrvd thu
flul><jequ«ut regti't — r^i'i>t Iii Tain. Nur cuuld I atu-nd tho
fniicrnl — to mi! a liitler jmin. A léw wnriîs^lhi! titvL 1 hnd
wiitlffu foi llir*o weckfi— CitiKcu Dcsraoulitis kindly rend ùa
me. Ha, lu", ileLivcied lui alïêt-linç [iddrt-ss ; oiid wiiu fulluwvd
by Citizen iliflin.'^i. wbn also (Iflivcri'd a nuitiililo distouiw
ovpr »Il tUnt rr^rriDitii-d oï l'tiilippc l'iiurr. Tho Ucptiblic iitver
liad u inorc t'oïiht'ul bob ; iox ttie Hcpuliltc )ic Uvedi laboarcdt
aiiil siifTwt-il; and iii f.ii!»" l'ur tlu' Ut]tubUi: liûdied. Pwlmp*
Ihc concluding woid'* oflhenddics» of OclobcT 31, ISôi^
ThlHppcraiiTe'» owii woid* — coiiHlilutâboth hû beat c[)ita[>Ii
and legacy t" hia BiirTîriiig comrades : —
' Iii pruseiic-e of M. linii»piiile ïiiid o( Uî» ^vm'maent, every
citiïcn — worthy ol tho iintiio — docn coly oui: tliin^, unit ha«
cnly one Uiiii^ to do : /«orf Ai> mv^Att, anil utail/or lAe /i^tir .'
"Ami» 1
" Q. JuLiui IIabmbt."
L'HouuE, 31 Mfti nse.
NâCHOLOOIE.
PHILIPPE yXVKV.
"Noua a' étions plua & JuTHev quand Fhilippo Fnnrc wt
mort, et en jmimni. radrnu <ics uauiriigâs, rvûI Mimbii-
muuLL'uTaiit'nit'iit, Voili'i pourquoi itaua ti'ùnoat pu mêki:
nwtru udii'u rruurni'l aux derniùii.-» purolo» H\ii ont honoré *n
tnitibe. Mai* nous n'avon» jaiDsis o\iblii fa drrtLn, et miui
ifiii'iin, qu(ii(|u'»n pt'U tiiiu, lu pnyur, bitui COCCaiiiS ({ii4
riicuro n'«flt jamaia postC'e potir les Mos, oc ijuv cvux qui oui
bleu vicu ne wuiiùiiUt mourir.
TÉMOIGNAGES. 255
" Philippe Faure, enfant, avait eu 1^ plus grande chance de
la vie : l'amour puissant, intelligent et doux d'une mère,
femme sérieuse et forte qui sentait profondément la responsa-
bilité de sa tâche, en cette tutelle des premières années.
" La culture de l'enfant fut libre, spoutanêe, mais toujours
conduite et guidée par une expérience habile, attendrie,
dévouée. Les horizons s'ouvraient presque d'eux-mêmes : la
met e avait l'air de suivre et n'imposait pas: ainsi point de
discipline farouche, point d'études sèches et forcées: la vie
s'ouvrait et se développait en plein essor. Mais les curiosités
n'alimentaient jamais l'esprit sans laisser un enseignement ;
l'intelligence et le cœur se formaient ensemble. Madame
Faure préparait un homme.
" Elle avait réussi, cette mère si cruellement frappée dans
son amour, et dans cette génération qui a tant produit et tant
souffert, nous avons rencontré peu d'esprits plus droits, peu
d'études plus profondes, peu d'âmes plus libres, plus actives,
plus élevées, que celle de Philippe.
" Son mode d'action était double comme celui de toute
pensée bien faite et qui cherche les lois après les choses.
" Il exposait les faits ; il chercliait, il étudiait de près la
vie, ses relations, ses incidents, ses formes ; il était de sa
nature observateur, instructeur, nomenclateur, et comme tel il
a fait sa preiive, soit dans ses études sur l'Afrique, insérées
dans la Revue Sociale de Pierre Leroux, soit dans sa politique
étrangère au journal le Peuple.
" 11 avait, en même temps, la passion, encyclopédique : il
s'inquiétait en toutes matières de la tendance générale, du
l'organisation, de la loi. Son esprit n'était jamais satisfait,
tant qu'il n'avait pas pénétré la raison, la logique des choses.
" C'était un penseur.
" Il s'est trompé souvent, comme nous tous, dans l'ordre de
la science qui n'en est encore qu'à la libre recherche, et dans
la série des généralités ; mais il n'avaitpas l'orgueil farouche,
absolu de la conception personnelle, et quand il voyait mieux
que son horizon, il ne s'encaissait pas, il ne se pétrirait pas
dans le ajfstème.
" C'était un libre et franc penseur.
"Du reste, il avait eu lui le grand caractère humain, la
probité, le dévoûment. Il savait pratiquer le devoir, même
contre set idées, et dans sa dernière collaboration, au journal
V Homme, quoique ses opinions ne fussent pas en tous points
les nôtres, if nous a prêté concours jusqu'au dernier sacrifice.
" C'était un grand esprit et un noble coeur.
" Philippe Faure s'était trouvé dans le milieu le plus actif
de notre dernière Révolution. 11 y avait rempli sa tâche de
combat, eC plus tard, au Mans, il avait défendu l'idée socia-
ILste, par une polémique habile et sulTÎe, dans le Bonhomme
ifattceau.
256 ArPENDICE.
" L'exil le prit comme tant d'autres, et l'exU l'a tué : c'est
la patrie des morts. Hélaa 1 quand le souvenir de sou agonie
nous reYtent, notre cœur se déchire ; car ce bèie que nous
avons perdu, la République aussi l'a perdu.
" Mais il y a une douleur plus poignante, c'est le désespoir
de la mère. Fuîsse-t-elle 6tre consolée, dans son supplice de
la vie, par le souvenir âraternel que nous gardons tous d*
cette belle âme qu'elle avait formée.
"Chablbb Kibsthollu,"
FIN.
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STANFORD UNIVER5ITY L1BRARIE5
CECIL H. GREEN UBRARY
STANFORD, CALIFOJiNIA 94305-6004
(415) 723-1493
Ail boolcs may be recolled of^ef 7 doyi
DATE DUE
JUL 2 2.
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