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Full text of "La bonne maîtresse, comédie en un acte en prose ..."

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LA BONNE MAITRESSE, 

COMÉDIE 

EN UN ACTE EN PROSE; 

ParMadame^DE Montattclos, 

Auteur de. Robert le Bossu, le FcuUeuUf les 
Habltans de VaucUise, et autres Ouvrages. . 

Kepréseulée pour la première foi» «ur l« rlié&tre des Jeunea AtlûlM 
de la me de Bondi, le iSMeu^dor, an ii. 

Prix : 24 sols. 




A PARIS, 

Cliez H0SEI.KT , Imprimeur , rue des Fossés-St-ÙTscquei j N* 4t 
prùs l'fslrapade , DiviMon de l'Observalcûre. 



AS «I. — l8o3. 



»■-. - •>. 



CE ft S O N N A G E S, 

Madame DTIÊRICOURT. 

M. jMc smoiG* 

MARIE, Doméslique de Madame d*HëncourU; 
BASILKf-AmaBt d«. Macie* 
ANTOINE y père de Basile. 
4AY^1I.]($J» y»lët de Madaine d'HéricourU 



La feint fe pafft à Lausanne. 



fw 



■^■r 



Je déclare avoir cédé au titbyén HvCeleT , imprimeur , la 

pièce ayant fp^ur tî^re :. lA^^ç^Jf^ MjirjussSE, Comédie en 

.un acte et eu prose de ma coooipositioa ; laquelle pièce il peut 

*. 'Hipprimer^ veudre et faire veudre en tel nombre d'exemplaires 

'•'^)qu*il lui plaira; me réservaut les droits d'Auteur par chaque 

' représentation qu'on eu pourra donner sur les théâtres de la 

République. Paris, ce 19 Messidor an 11. dk Moktamclos» 

Je déclare que je poiifsuivrai tous contrefacteurs et débiteurs 
d'éditions qui ne porteroient pas le fleuron qui est au frontispice 
lit la présente piécei lequel indique les lettres initiales de mon nom. 






g 



naeieus 



f • 



' * 



K : 



»- 






LA BONNE MAITRESSE, 









COMEDIE. 



Le théâtre représente un sa^on, un grand cafbinet. Il faut que tout y 
respire une simplicité ndb)e et la plus grande propreté» caractère des 
Genevois et des habitans de Lauzanne. — Un secrétaire ouver.t est d«l8 
nne embrasure très-près d« Tavant-scènc). Ha<iame d*Héricourt est assise 
devant le secrétaire et' parait occupée à lire i^ue lettre^ 

■ Il l.K il i l , i ,^ lil {np Hi,B eggap— » 



S C E N E P R E M I E R É. 

Mme D»HÉRlCOirRT, luuMumUme. 

Je ne puis me lasser de lire ^et^e lettre! «U^.e.xj^lni^ îi 
bien la candeur, hi jpureté des seottime^s Ws; plus tendres! 
eh c'est un garçon . de village | un paysain e>i4.9| qui 
récrit. Ah! jenues gens de la ville i^ous irâvé»p^8 cette a^ 
iDable- simplicité : c^s^l par ia ruse, plirles fausses apparences 
d'une tendresse que vous n'éprouvez point , c|qe vous parv<(nez 
à séduire et à tromper* ( i^Ue lu. ) Iptéressaiit Basile^! 
tout â la fois boa bis, amant fidèle et pleib de çouC^ance 
dans ce qu'il aime. ( Elle Xii* ) Des plaintes sur sou sort^ sans 
bassesse : fesaot upe actipn lonable, sans orgeuil ;. tout ee 
qui est' vertu lui parait uatlirel. ( Elle se /et^^.7 En Vérité j« 
remercie le hasard qui m'a fait 'trouver cette lëhre. ••.'.. .: 
Mais celte pauvre Murte - est dans - ia pi uS' vive inquiétude 
de l'avoir perdue. Il faut calmer les peines de cette ^me douce 
et sensible. J'ai eu- le temsde lui préparer les surprises agr^éa* 
blés 9 fesons - lui coonaiire d-^avance md plaisir bien in»oceut* 
Je ne me pardonnejraif pas de l*en avoir privée^ si |e «e 
savais que je tra^lle à la rendre parfaiteipeni heureuse^ 

( £H& sonne ^> 



T-fT 



S C E N E 1 1. 

M ARIB, JACQUES, Mme D'HÉ RI CO UA T. 

[^ Marie et Jacques entrent en même teins sur ht steite.^ tuhe 
par la chanbre de madame d'* Héricourt , L^autre par Pan* 
tïchatnbre de ^appartement, et disent ensemble, y 
Me voilà| madame. 

Mme D'H É R I C O U R T. 
Je n'ai pas besoio de . vous ^ Jacques; o'eet ii Marie (\ue va 

▼eux parler. 



¥ ' 



L A B O N N E 

JACQUES, ( avec humeur.) 
Là! !• m^cii doutaia. Y semble que je ne suis plus bon 
rien, depuis que cette petite 611e tst ici. G^est toujours 
la que madame veux ; cVsc dépitant, ▼o\ez-vous. 

Mme D'H É R I C O U R T, ( ^/i souriant. ) 
Comment donc? Mais je crois que Jacques est d'uo ca— 
reciére jaloux» 

MARIE, ( avec ingénuité. ) 
H^fas ! Madame, j'en ai peur et cela me fait ' bien de 
Ja peine. 

JACQUES. 
Fardine^ quen ; qui ne serait pas jaloux? Depuis sept ans qtie 
)e sis au service de madame, ai-je ti jamais manqué & mon 
devoir? Hé ben, gni a pas six mois que cette morveuse est 
devenue ma camarade et c'est toujours pour elle qu'est Tou- 
vrage. Marie, fais ceci, Marie, fait cela; ou ne me commande 
presque pu rien; ho! aile est beu heureuse d^étre iille| et 
gentille encerp, sans cela*»* 

Mme D'H É R I C O U R T, (à part.) 
Sa colère m'auiiijie, ( haut. ) Hé bien, Jacques, sans cela que 
Teriez-vous ? ' 

JACQUES. 
Ce que . je ferais ? ha ! ce que je ferais si c'était un garçon ; 
li(^ b'U je disputerions notre emploi à coups de poiogt , et tout 
fluet' que je sis, je compte beu que je serais le plus fort? 
par ce que le zèle, voyez-vous , ça. ' ' 

Mme b'H É R E C Û R T, ( sérieusement. ) 
Comment , Jacques. . • . • 

J A C Q U ES, ( vivement. ) 
Ho! n'ayee pas peur, madame^ je ne sis pas fait pour dor 
. ner des giffles à une femme, je: «.'ai pas été éduqué pour 
lion,ba ben au contraire, voyez vous car drès que mameselle Ma 
uie regarde tant seulement avec . son petit air doux , via q 
je ris d'aise et que î'aimous cent foi$ miemx qualle soit fi 
qiie garçon. ^ 

Mme D'H É R I C O U R T. 
A la bonnne heure. 

JACQUES. 
Et puis, c*^t que j^ons une ben'^bonne idée sur elle..-vi 
eune pensée*, la. • comme y faut, 

MARIE. 
Je ne sais pas quelle est votre pensée j Jacques; ma' 
poiives demander à madame si ]e ne lui dis pas t( 
lours que vous êtes un bon serviteur. ' 

Mme D'HÉRICOURT. 
^'^Mt h vérité. 



MAITRESSE. 5 

JACQUES, 
/lions, faut; encore que je Jax^mercîe, vous verrez ça; 
mais pourquoi qu'aile ne dit pas feT devant moi par exemple I 
se seroit d^ux plaisirs ensemble et l'on sait bea que daas 
c^e qui est agréai le, deux valent mieux qu'un* 

Mme D'HÉRIGOURT,(efi souriant. ) 
Qa*entendez^vous par deux plaisirs ensemble? 

JACQUES. 
Hé ouï-, 8Î )*étais ici quand aile dit du bien de moi ça ff- 
roît que je verrions pus souvent notre bonne maîtresse f et 
^is celle là dont j'ai envie de faire ma femme» 

M'A R I E, {presque effrayée.) 
Vplre femme, Jacques! 

Mme D'H É R I C O U R T, ( d'un ton plaisant. ) 
Ah ! ce serait là un de vos plaisirs ? allez , Jacques, retourne* 
i votre ouvrage et guérissez- vous en même tems de votre 
alousie, et de vos idées de mariage avec Marie. Allez. 

^^J^C Q U E S. 
Mf^ls, madame^ vàaS^rraoi donc?.... 

Mme D' H É R f C 9 U R T. * 
Allez, vous dis-je, et qu'il ne soit jamais question de cela, 
Marie ne vous est pas destinée. 

. JACQUES. 

Comment , aile ne m'est pas destinée? mais gnî a pas de des- 
tinée dans tout ça, /*aî mis mon a-mî((é k aimer Marie, et cVst 
ben naturei , je sommes de même acabit : )e pensons de mêuit 
pour wym : alfe vous sert avec plaisir : je Vous sert de tout 
cœur, aile est pauvre, je ne sis pas riche, et c'est comme ca 
qu^on se convient^ . aile est suîcesse , je eis français? be ben 
par le mariage, les deux pays n'en feront qu'un, pardine sa 
se voit tous les jours , et par ainsi vous ne pouvez pas dire 

non , et ' * * 

Mme p ' H E R I C O U R T. 

•T^cqnts, je vous dis d'aller à votre ouvra<^ et de ne plus pén- 
Sfr au mariage relativement à Marie^ j*ai d'autres viiei sur 
elle, et vous me fâcheriez sérieusement si vous lui eu parlez 
de nouveau, laissez-nous. 

JACQUES, ( sanglotant.) 
Mai?, tcadame, v'ia la première fois que vous me faites da 
ehagiiu. • . songez donc. • • 

Mme D'H É R I C O U R T. 
Encore. 

JACQUES. 
He ben, je m'en va.. 15. • ô mort dieu ! mon dieu ! ( en s^en^-^ 
allant ) mais cest égal , je n'y reiionce p.(8 , je la vouloni at ve 
rauraiv 



- .«- f. 



6 X A B O N N E . 

S C E N £ 1 1 1. 

Mme D* H ÉRICOURT, MARIE. 

MARIE, ( àpart^ ) . 

Que veut dire madame, est-ce qn^elle saurait.. • 

Mme D»H É R I C O U RT, { avec finesse et honte 
Je ne crois pas t*avoir fait de la peine eu refusant / Jacq 
ponr ton mari ; n'est-ce pas mon enfant? 

MARIE. 
Non, madame , tant s'en faut et )e tous Ireraercie bien d'aT 
engagé cet honnête garçon à ne plus penser à moi. 

Mme D*H ÉRICOURT, iobservant Marie} 
Mais tes yeux sont tout rouges? tu as pleuré, Marie* 

MARIE, (se contraignant. ) 
Moi , plenrer? vous voyez bien que je ris, madame* 

Mne D'H É R I C O XI R T, (en souriant.) 

Ouiy tu ris en pleurant encore, va, ma chère petite, je ne V( 

pas )ouir plus ioug.-teras de ton inquiétude; tiens ( elle' 

présente la lettre qu'elle lisoit) n'est-ce pas cela qui ca 

ton chagrm et qui fait couler tes larmes? cette Ictttre perdu 

M A RIE, avec transport reamnaisant la lettre de Basï 

elle la pose sur son cœur. 
Ha! la voilà! la voilà! cette lettre dictée par «on cœui 
qui est fi chère au mien,i.«« he! pardon madame j'oublie > 
)e SUIS' devant vous» . . . Te-roranque au respect que )e vousd 

Mme D'H É R I C O U RT. 
Pas du tout, ma chère Marie, mais tu as manqué de^ 
fiance, ^oilà le seul reproche que: mon amitié peut te fe 

MARIE. 

Madame 

Mme D'HÉRIÇOURT. 
Sans doute, pour quoi depuis <|ue tu es à mon 8er\ 
m*avoir point parlé d<2 Basil t$, de ce brave Antoine? .] 
|)U les secourir dans leurs peines, et calmer celle qu 

maleurs te cause. 

MARIE. 
Ne m'en voulez pas , ma bonne maîtresse y je n'ai 
ésé vous entretenir de ce qui regarde une pauvre fille 
moi| & puis , vous faire conuaitie la fûcheuse siiu 

mes bienfaiteurs 

Mme D'HÉRIÇOURT. 
He bien ? 

MARIE. 
Cela n*4Hirait-iL ps eu l'air de solliciter votre 



MAITRESSE. ^ 

lour eux ? ha ! sMU avaient été ^ans le boohenr comme par 
t passé, )e a'auraia pas résiaté à l'envie de vous voir satis* 
aite , est • ce que )e né sais pas que vous n'êtes libur<Hise 
|ue lorsque tout le monde paroît content. 

Mme D' H B R I C O U R T. 
Je t'aprouve et te blâme: oui ^ mon enffant l'un et Taulre^ 
Dais passons sur tout, cela et parlons de la lettre de Basile. 
Bile m*a instruit de tout ce qu'il était essentiel que {e seiisse. 
Ion pere^ le bon Antoine, a perdu ses troupeaux : il i)*a pa 
layer ses impositions; un percepteur, plus sévère qfie juate^ 
a fait mettre en prison: Basile va chaque nuit récliauffei Us 
piembrea gUcéa de. ce respectable vieillard , et le four il s oc- 
cupe du projet 'de s'enrôler pour que le prix de son engage- 
Qeot puisse rendra, la liberté à son père. Tu vois que'j^ai 
u la lettre de cet estimable jeune homme avec attention. 

M A R I £» .( ingénueinenl ^t avec sanglot. ) 
N*6tl«il pas vrai y madaDie, quelle vous a navré le cœur. 

Mme D' H É R I C O F R T. 
J'en convians lelle ma attendri jusqu'aux larmes, mais je 
f^nx aavoiir de loi le commencement de votre amour mutuel 
il ca que tu aspere d*uu a).tacliemeat qui me parait très sé- 
ieugc de parr at d^auire» * . 

MARIE, {sanglotant.) 
Ce que j'espère de notre amitié dans le . malheur qui pour- 
suit cette honnête famille? he bien, madame, il est clair qu'il n'^ 
^ -plus da plaisir, pour moi sur la terre, faire mon devoir 
envers vous, ma bonne maîtresse, et pleurer' mes bienfaiteurs^ 
roilà tout remploi de ma jeunesse et de toute ma via. {^elle pleure.) 

Mme D*H É R I C O U R. 
Secbe tes larmes, ma fille, et' souviens- toi que Basile te 
parle da la ^ résignation de son père comme dNine vertu à 
imiter lorsqu'on est dans le malheur; joins k cette résignation, 
l'espérance oui l'eapérance , entends^lp? le ciel est juste et Ion 
trouve encore des mortels bienfaisant. 

MARIE. 
Ha I quand il n'y aurait que vous, madame^ qui êtes la 
Vonlé même, voilà qui est fmi : )e ne pleurerai plus ; ont, 
la ciel vieudra au secours da celui qui ma tenu lieu de pera. 

Mme D'HIÉRICOURT. 
Gomment? tu es donc orpheline. 

MARIE. 
Oui, madame, mais je ne rét4is plus quand j*étais chea 
mouaieur Antoine. Sa brave digne fecnme, ma tenait liey 
de mère, et pour Basile j'étais une soeur. 

Mme [) ' H É R I C O U R T. 
'-•. V^aêaveaété éUves easciabUi il ce o^^ \^ >^tÂ%* 



^v« 


L A B N N E ^ 
MARIE ■! 


■ 


^H Oui 


madame. 


■H 




Mme D'H ^ R I C TJ R T. 


^^ 


^H' El, 


quel âge avoît-lu quand lo vina chez Antoine. fl 


^^H 


MARIE. 


■ 


^^r. Bel 


as! niaai.me, j'pTais (lîjc pus lorsqii'ui.e ma 


Udnfl 


^^^K^a^icii 


e ravagea noire TÎtlage: pete, nitTK , Cipres 


■i°iS 




cVtuii une déaolaiioii chet nuns et pour n 
Mme D'É R I C TJ R T. 


1 


^H Pan 


rre enfant! 

MARIE. 


1 


^H He 


bien, luaJame, ce bon miinsjeur Antoine qi. 


k^l 


^Bd..,. 


Cft élal me prit dans ses bras comme il au 


^B<n. Ir 


SOT. il me [lorla daiia .<a «misoo et dii à Ge 


eTiiifl 


^^^ftfetnme 


Tis"», voiln et que lit dpaires depuis luiig-tctiis« ^| 


^^■loiini 


action à faire; Marie HelW a louL per 


lu. tfl 


^^1 


ijiiaiid le riche reste oux- pituVres, ils oui gagné tH 


Mme D ' H É R I C O U R T. 




^Hf Cola 


devroit être au moins I eli qi.el âge avoit Bas 
MARIE. 


\„.V 


^^E '' 


voit doiiie ans, j'en ai vingt, voua poJm; (\ 


■■'il e 


^^w'.S.b 


eux.... mais, Maitaiiie , il esi isge . IravaiU 


ur, 








Mt.ie D'H É R IC U R T. 




j S.l 


Itre, entltel, ne seiiihie tioitii éciile par un 


Euça 


B"'"° 


t élevé dans un village. 

MARIE. 




^V Ho! 


madame, Antoine n'a puinl la grossièreté d'i 


n ho. 


^^■dei eh 


amps; c'ctuit un des plus riche» laboureurs d 




il ;.ÎD 


e son irai : il ne veut poini que son fils e 


.1 pr. 


il'siilre 


, mais il pense qu'on peut, en ruluvsul la 1er 


re, !.•* 




n brr>tal, ni un i|;>mranl. Tenez, Mailame 




t>i>)ours, ï Basile et à moi, qu'il faut avoir 1 


. 1.,,, 


^H|t le» 


ini^niérea polits, mais les attions simples e 




^^Ke droi 






^^F Mfne D'H ^. K 1 C TJ R T , 'en four/<in{.) ■ 


^K T.. 


s bifn pn-lilé de aea conseils, rsoii enfant. { 


apar^ 


^^BRélûs! 


dans nas villes c'est presque l'inverse que Toi 


euseirtH 


^^t/^^.w. 


) Dis-moi, Marie, Basile iloit être bien cli 


' '1 


1 paren» 


MARIE, {atec la naiWÉ de-Tamovr. 


) 1 


Po! 


luntle tn.'m!« l'aime. Si «mis fovei. Madame 


con.J 


^^ij .« 


DiéreLian-î bien f«if 


■ 




Miiie t)'H E R I C r R T. 


.1 


^^K Tu 


tiiaib tluLC Lieu joyci.» Bi tu le niruuiais avfr Inifl 






UAan 


^^^^^^H 


^^^^^M^ > «"^^ 


-y J 


^^^^^^1 


^^b- ^ k 'i^M 


^^ 



MAITRESSE. q 

M A K I £, {avec tristesse,) 
11 ne faut pas me dire cela « madame; il y 4 de quoi ms 
rendre trikte tout le jour, puisque je buis que je oe !# reverra,i 
peut-être jamais. 



*'■ ' ' ■ ^^^ 



S C E N E 1 V. 

Mme D'HÉRlCOtJRr, MARIE, JACQUES, 

JACQUES. 

Madame, voilà nwnaieur le syndic qui , 8Û.rement , vient vous » 

faire l'honneur non, ce n'est pas ça, il vient pour avoir 

lui-métne Thonneur de vous dire quenque chose ^ car. •• 

Mme D-HÉflï COURT, {en souriant. ) 
Finissez, mon pauvre Jacques , vous ne pourrez jamais ap- 
prendre comment on annonce une visite. Au fi^it , M. le &yudi8 

est-il ICI ? 

JACQUES. 
He oui madame , c'est ce que je me tue de voot dire ; il 
•8t dans la cour, là contre le jardin. Tous savez bien? il / 
caresse votre petit chien , et moi quand j'ai vu ça , j'ai bien 
vite quitté la besogne que je fesais pour.... {Dfarie ne peut 
s^empécher de somir,) Mais voyez donc mamselle Marie qui rit 
es*, moi comme si j'étais un nigaud , gni a plus d'enfant, en vérité ; 
«liez, maniselle , si je ne parlons pas aussi ben.que vons , )e uu 
•avons pas moins distinguer ce que c'est qn'eune politesse, et 
celle que monsieur le syndic fesoit à cette petits bâte* ... et 
aiais^ tenez , madame , le voilà lui-même. ... 



ss=s 



s C E N E V. 

Mme D'HÉRICOtJRT, MARIE, JACQUES , LE SYNDIC. 

Mme D'HÉ RI COURT, 
Bon jour 9 mon cher voisin , Je suis à vous dans Tinstant. 
{ â Marie.) Marie, je te défend d'être triste , enlends-tu bi«n , 
'Ct tu ne peux mieux me prouver ton attachement qu'en te sou- 
venant de ce que je t'ai dit. Va, ma fille, va t'uccuper daus 
-ma chambre. 

JACQUES, {avec dépit.) 
Eh moi , madame , vous ne me commandez donc rien ? c'est 
tout pour Marie..... Tenez, monsieur le syndic , faut que jo 
vous conte 

Mme D'H lî R I C O U R T, {sérfeusejnent. ) 
Retournez au jardin , Jacques ; je vous l'ordonne. 

JACQUES. 
Hé ben, c'est toujo«irs uu command:rm nt^ c€st ce que jo 
voulais. 



lo LA B K N E 

(^ En s^en allant p JaCquèS Jaii une tnoue « Marie p pùi 
lui sourit, et lui tend la Ukim ; Mûrie n'en vu sans prêt 
garde à ces minés , Jacques lape du pied de dé pu ei so 



SCENE VI. 

Mme D'HÉAlCOtJRT, LE SYNDIC. 

LÉ SYNDIC, ienriant.) 
Il me paraît, n^adâme, que ce pauvre Jacc)Mes est touj< 
le'mètne^ que Votiloil-il me dire, le savez» vous? 

Mme P'HÉRICOURX. 
Quelque chose qui tient sans doute à sa simplicité et 
n'est' pas fait pour vous imëressrr. 

LE SYNDIC. 
Il faut, )e Tavone, être aussi bonne que vous Têtes p 
garder nussi long-temps un pareil imbécilie. Son service 
lètre bîen.impatieniaut? 

. Mme D'HÉRIGOURT. 

Hé y mon (voisin, rintelligence que nous dédirons dans 
domfstiques est souvent pour eux la source de leurs ruses , 
leur publicitéet de bien des défauts essentiels. ,Vai pris Jaci 
à niQu sctvice par compassion : jo. le trouvai dans un de 
hospices oii son maître , voyageur français , l'avait laissé 
^r-^^ejit, presque sans vêtement, enfin' sans ressources; 
p'en fiurajt eu pitié? 

LE SYJSTDI C. 

Les actes de bonté vous sont si familières 9 madame. 

'--—- Mme D'HÉRICOURT. 

Si cela est, j'en stiis récompensée, car ce garçon , 
«rériié*blen simple , bien borné., il est d'une fidéiiVé à 
r^}rcMire , laborieux , sabre , et je crois 4e plus qu*il 
très attaché. 

LESYNDIC. 

Ce sont des qualités cela, j'en conviebs* 

Mme D^ H É R I C O U R T. 
Oui, mon voisin, et quand un domestiqiie remplit ! 
voiis envers nou« , .Pindulgenre pour ses imperfections 
itj, nôtre; mais parlons, je vous prie, de ces braves ge' 
lesquels vous m^avez promis d*ti^ir. 

LE SYNDIC. 
Je n*ai pas perdu un moment , je vous i'asjiur#. 

Mme D'HÉRICOURT. 
Hé bien, ce pjuvrc Antoine est-il lif)reî B?isil 
.point engagé? je tremblais que son amour filial u*eu 
3cù£ que mou zèle* 



maîtresse: h 

LE SYNDIC. ^ ' 

Rassurez- vous, madame, tuut est >ieri|iiD4 «u gré de vot 
désira. Votre bienfaisance a prévenu tous les malheurs quo 
Yous craignez. , 

Mme D'HÉR I COURT- 
A^ ! monsieur, dites votre empressement à me seconder. Mais 
coinbien il esi heureux que vous ayez eu quelqu'un de connoissauçs 
dans ie vil luge qu'habitent ces bonnes gens? 

LE SYNDIC. 
Cela n^est poitit étonnant, 'fy suis né; oui | madame, je suis 
ne à Southi , et je ne rougis point de dire que mon père et 
mon frère étoient de pauvres, niais ^'hon^têtes cultivateurs. 

Mme D'A ÉRI COUR T. 
Il y a cependant plusieurs années que vous habitez Laiisanne ^ 
et que vous ^ cit^ parvenu par vos lalens, et sur*tout yioê 
vertu^i à ia place di&tinj^uée que vous occupez. 

LE S Y N D I C, ( en souriant. ) 
Si je voulais imiter la plupart des gens qui , nés comme 
ipoi veulent pourtant en imposer sur l^ur origine et sur les 
famés de leur jeunesse, je me contenterais de vous remercier, 
de ce compliment flateur par une inclinatiou de tête^ petit 
salut que prescrit une fausse inodestie ; mais eu vieiliissaot , 
l'ai «riace au ciel rej;ris ma francliise villageoise^ •! je vous 
avoue naivement , madame, que j'ai quelques torts à me reprocher 
euv^^rs' ma famille. 

Mme D'HÉRI COURT. 
Un pareil aveu suffirait pour les réparer ; et quels sont ces 
torts ?.. . s'il n'y a point d'indisciétiou à vous les demander. 

LE SYNDIC, {en souriant. ) 
Je cherche eu co moment les moyeos de me racomcnodec 
avec ma conscience , et si j'ai le bonheur de réussir dans les 
démarches que }*ai commencées pour cela , vons serez la 
première à qui je ferai part de ma satisfaction* 

Mme D'HÉRICOUllT. 
Et moi je vous promets de ne plus vous faire de questions 
a ce sujet. 

LESYNDIC. 

.T« suis jaloux de votre estime, madame, et je craindrais 
d(* la voir diinintier par Paveu détaillé de mes fautes | de» que 
)*aurai pu faire le bitu qu« )U dssire* 



1^«*. 



LA BONNE 



SCENE VII. 
Mme D'HÉRICOCRT, LE SYNDIC, JACQUES. 



.T ACOUKS, ("'1 buUi 



ben fdchi 



faut y a qt 






'g". 



Iiut bDII 



• ) 



appropriée ; j* vfiix faire iiiiin oiivraj;»! , vuypz-i 
' manuelle Maiie , la bia» aimée y virnne fuiirrei' 

W^. Mme B'HÉRICOUHT. 

^^^Fl7n momeuti Jacques, 
^■r JACQUES. 

^^^K Allons, UD niomenl à pr>^ET-iii, ei ça pour donner .le lems j 
^^^Bfarie de veuir tii'oier le balai de la iiiaîn, t'tursge. 

^^ ^'"^ D'HÉRICOUHT. 

ïl" Terminons, mon déligeaiil voisin. cJ ^ui i.garde no 
I tiiiiés, car ce garçou va rae loiirnieiiter pour faire gb besogna,! 

{à demi bus.} Mais te noiiimei ptrsouK», j'ai n 

LE S Y IN I) 1 C. 



Hébie 



exempt 



e père soit pendant quelw 



Oui 

m. 



: D'H ÉillCOURT. 



LE SYNDIC. 
Je le veux comme voua, mais il Taudraii pcitir rela ()i>t 
les pepiFis n<.ce!s;iirt6. Cil l'oinjiie jxut avoir qutlqtil 
'Itp d'exemption, il |ie<it èire rer.dii utile à sa conii/uixs 1 
'fir adopté quelque euluul nialhti'i eux. 

D'HÉ il [COURT. 
Ito! ce titre \k exi=ie, |e vous iii rt^poud ; pour dVulrei 
papiers, je van lui éciiie à l'insiani. Quel doinui«^e qu9 
indroit «oit à innlr lieues d'ici j cuuiuib le bi< 



l'o 



Irlllf 



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QUE S, (impatient.) 








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est.r.' 


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do. 


D'HÉRICOURT. 
ta. 

L R SYNDIC. 
c qui lu iiietBH ai fort t 






tl niam«ll 

voiiioiiï pa 

mai» que 

1 Jst siitiiu* 


! et 1 

sMarl 


i A C Q U E S. 
dtvoir donc'.' fft-ce qne j'aoni accoutiir 
lié iua'la«ie, qu'iiine Uiit U piopreié , 
quti mal néti^pr, ra il Teralt lien plm 
qui vicmlroii me Taire deunerpîr d'iii, je 
a. non, |'«.i..on^ mieux ti.ourii' le balai à 
cauune uu fuiguaut eu regardant liiivai 


.1^ 

h. 

ii« 
11 




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■■^1 


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MAITRESSE. . i3 

LE SYNBIC/<« nflfir.) 
Dis moj y Jacques I e8t->c« que tu ne ponrrais pas dire 
Uïut cela ^aus y raéler x^s faisions ^ je n'aurions! ces paysans 
français opt uue sioguiiôrd maoière de s'exprimer i je' ne puis 
nV accoutumer ' / 

JACQUES. 

£u vérité I lia beo stila et drôle, mais {e vas vous dire que. • 

LE SYNDIC. 
Adieu, taadame , j'aurai Thooneur de vous revoir tantôt, 
et j'aurai peut être quelque chose de nouveau à vous apprendre* 

Mme D'HÉRICOURT. 
Je vous attends avec impatience. 

JACQXTES. 
He beiiy écontdi doncy monsieur le Syndic* •••• mais écoutes 
donc* 



SCENE VIII. 

JACQUES, (seul.) 

- Il 8*en va, c'est qu'il sent beu ce que j'aurais pu H dir« 
au sujet de' mon partage ; y ne sait pas que ches nous \e 
disons, par manière dé goaye, tiant stautre y parle français 
comme un suisse^. On dit que je sis ici presque en suisse.. •• 
)8 parle doue mieux français qu'eux. ( // s'appujre sur son 
biihii.) Je pense « moi, suivant mon petit esprit, que cliaque 
pays se croit au-dessus d'un autre. Je nous mocquons de ceux- 
ci 9 ils se gobargent de nous et ça fait que je somm'vs tretous 
cornent. (^ il balaye») Mais je voudrais qu'il y aye un quen^- 
que xuns qui ne fut d'aucun pays î\\\ monde , pour voir un 
peu celui à qui il donnerait la préférence. Stila qu'aurait da 
dessous serait ben penaud ! Je sis français , dirait i*un. Moi ^ 
allemand, dirait l'autre; moi turc; moi noir; moi blanc; 
moi , que saiit-je. ... hé ben , sfhomme leur répondrait que le 
meilleur pays est celui où l'on ne fair mépris que du méchant ^ 
rt où J'boniiéte homme est toujours bien venu queuque part 

qu'il aye poussé balayons toujours en attendaut, ( il chan^ 

tonne,) (On frappe. ) qui qui frape donc ? hé, l'entrée chez le» 
braves g«iis la purte n*est jamais fermée. 

SCENE IX. 

JACQUES, BASILE. 

BAS I L E, regardant partout d*un air inquiet» 
pardon* ••. monsieur, si je vous dérange* . • 

J ôlC QU ES, {à part.) 
Tiens, monsieur ; il est ben honnête Ct \&\Uk%bsvcD^^&i^% V^^^^^^^ 
Quoique vous vealeii , noamud ^ 



BASILE. 
KtB turs-je pas êëus la maison (^e madame clV«ricôui 

JACQUES, ^veç une politesse gauche. 
Oui, inonnenr , vout êtes dans Iti maisoa de cette l 
dame; vonlez^-voiis que je J'y dîsè quetiqùe chose de ' 
part ? }e sis savviabie moi, tel que vous me yoj'ez : t< 
«iTsisez-Tous.. • . 

BASILE- 
fiol nioDsienr, je nVî pas le tems de m'asseoîr; il faut 
je sache tout de suite si Marie Herbiii est toujours ici. 

JACQUES, prenant de Phutneun 
Ha! c'est Maiie Herbtn, que vous demandez? ça ch 
mou liimeur, voyez-vous. Hé queque vous li voulez à 
î«une fille 7 Qte3-Yous son frère , sou cousin ? c'est que 
mon pays, toutes ces jeuuesses qui sout en condition j avons 
Jours queuque cousin de conimande , et je ne voulons pas 
Marie Herbîn suive cette mode, parce que je comptoi 
faire notre femme | eatendèz-vous? / 

BASILE. 

Vous? épouser Marie? allons donc, voua badinez. De gT 
faites que je lu^ parle, avant de voir madame d*Hérico 

JACQUES. 

Hé ben, il ne se gêne pas ce monsieur, il veut li pai 
et que nou I que non, que vous ne ii parlerez paa, j'y met 
bi>u ordre* 

BASILE, ( vivement. ) 

Mais , -monsieur, je si*is du pays dé Marie, je lui ap 
f](.*s nouvelles de ses parents ^ et c'est bien mal i vous de 
loir mVinpécher de la voir. 

JACQUES. 

Hé ben, diles-moî votre nom, et je verrai bcn si alîe 
eonnoit. {à part, ) Ce p^iit luron là est nu cousin, t'est 
{haut) Quand vous regarderez par tout, c;a n'avance de- 
alie n'est pas dans ces boiserie». Faut me dire votre 
^uns ca bernique. 

BASILE, ( impatient. ) 

Je m'appelle Basile ; ce nom là vous est-il connu? (à^ 
Je brûle d'iuipalience* 

JACQUES- 

Ha ! ha! vous vous appelez Basile , c'est donc pou' 
que mamselle Marie pîeurlichonne si souvent 5 , pauvre Ba 
fait elle. Moi qui comploit que c'étoil queuque pelî 
qu'allé -avoit, j'étais si sot que de vouloir la consoler, 1 
je pleurions avec elle 5 mais drès que c'est pour un grani 
homme comme vous... qu'elle se chrgrine , hoî ce 
eoijsjtjûge de mon pays; et vous oe la verrez pa;». 



MAITttESSE. r5 

B A S I L E , ( avec un dépit concentré* ) 
«Ttspere Aix moio^ qu*U me ««ra parmi» ' de voir mailamt 
d'Héricouri ! 

JACQUES. 
Ho! ça c^est différfiu^ mais je dis ben atie de rout dira 
que Marie ue se chagrine pas pour vous tout seul : elle parla 
aussi d*un Antoine; c'est eiiç9re uu de vos pays qu*aUe aiiue, 
pas Trài? la parfide. 

BASILE, {à part et joyeux. ) 
Chère Mai ie , mon père l'ocdape autant que moi , (^ la 
cneilleHre des filles. 

JAG.QUES, {à part.) 
Le v*la qui parle tout seul à présent ; donnons-Iuî eutic leure. 
(/iai//) AH ça, écouteac; je ne sis pas autant méchant que Peu ai 
Tair, et si vous voulez roir votre pay»e , descendes à la cuisiae, 
aile j est, ou aUe ne tardera pas d'y aller. 

BASILE, {preux.) 
Dites, distes par où je dois passer, )'j serai bientôt. '^ 

JACQUES. 
Tenez 9 par cette porte là, descendez tout droit devant vous , 
là: y étés-vous? hé ben , teuez-vous les pieds chauds. 



s C E N E X. 

JACQUES , ( seulf en riant aux éclats. ) 
Ha! ha! ha! il Tatteudra lotig^temps, je sais qu'aile eàt 
dans la chambre de madame, nioi je va rester ici pour la 
guéter et Pempêcher d'aller le trouver; peste 1 c'est un amou- 
reux, ça; il faudrait n'iivoir pas d'yeux pour s'y tromper. . . 
%\ Marie Paime pourtant, je lui ferai de la peine. •• bon saint 
I Jacques que je sis embarassé, j'en raffole moi de cette petite 
'•' fille, msis, aile est si froide pour mon sujet.... Si aile peut 
,; ne pas revoir ce Basile peut-être qu'aile s'accoutumeroit à ma 
, figure ; du dit qa^à ça près d*un air bête , je ne sis p.is 
mal; allons, c'est dît , faut pas qu'aile le voie. Ha mon dieu! 
' voilà madame, aile va me renvoyer d'ici. 

^ S C E N E X L 

^ Mme D*HÉRICOURT, JACQUES. 

se: Mme D'HÉRICOURT. 

ré\ Vous avezea le temps de nçtoyer, Jacques, allés et laissez 

lis! moi seule. 

ne! J A C Q U E S , {embarrassé. ) 

le' Madame. • • • 

1 Mme D'HÉRICO^i^T. 

i Hé biea» 



i6 LA BONNE 

JACQUES. 
Cest que je Toadrions bien rester ici , avec ^Totre ptrmuik 

Mnie d; h É R 1 C O U r t. 

Qu^esUce que cela •i^nifie , Jacques , pourquoi voules-ro 
rester lorsque je vous dis de me lai&ser beule. 

JACQUES, ( at^ec dépil et embarras. ) 
Madame, cVst que je voudrions bien Teiftpêchêr de d« 
cendre à la cuisine» 

Mme D' HÉ RI COURT- 

EsNce que vous déraisouni^B , luon enfant; qui voulex-vo 
empêcher de desceudre k la cnistoe ? 

JACQUES. 
Eh c'est Marî«, qui peut être va y aller, qui le rem 
mon dieni que jVi de guignon, 

Mme D'HERIC OURT. 
En vérité » mon pauvre Jacques , vous abuses quelquea tù 
ie ma patience; expliquez- vous doue , car je ciols que voM i 
TOUS enteDdcx pas vous même, 

JACQUES. 
Hé si, madame, je mVntends ben , et ma peine est aisé« 
deviner, votis savez depuis ce matm que i'aime Marie. 

Mme D'HÉRICOURT, ( avec un ton sévère. ) 
Jacques ?• • • . 

JACQUES. 
* Tenes , madame, oe vous fâches pas; cette iouroée va p' 
être tuer votre psuvre domestique j par ainsi ëcuutes moi ^ 
ta dernière fois, et puis motus )usqn*d ma fin finale* 

Mme D'HÉ RI COURT. 
Allons donc 9 parlez pour la dernière lois. 

JACQUES. 
î ben , madame, palme donc AJarie, c'est arrangé ce 



ça dans ma tête) mats je ne Pavais ptis arrangée' à renco 
un amoureux da« ei cept'uclantren voilà un qui viaui d*ai 
tout k Theure de ,soo lays, un certain Basile. 

Mme D'HÉRICOURT, ( vivement. ) 
Basile?» . . . 

JACQUES. 
Hé mon dieu ou!, madame, Basile, quVst plus grs 
moi de toute la main, il demande à yolr lilarie : r 
je lui ai joué d*un tour. 

Mme D'HÉRICOURT. 
Comment ^ ua tour? 

JACQUES. 

Tfo! je n'^y f*\ pas faîl c?e nml , je n'en si> pns ca' 
bcâi de fa peinit k luer uut m.'iîchej meis ttoe» , ic 



MAITRESSE. 17 

' dans la cuisioe pour Ty faire croquer le mariaot, aEn qu*îl ne fut 
pas pus cbanceux que moi. — C'est pas uii crime, D^est-ce pas? 
Urne D'A É RI CO URT, (à;?ar/.) 

Bon« Marie aura vu Basile, je Tai fait desceudre |»ar mon 
cabioei pour aller faire le thé« 

^ ." JACQUES, en riant naïvement. 

Je vois que vous ilites à part vous que faî bien fait* 



S C EN E XII. 

Mmt D'HÉRICOURT , MARIE , JACQUES. 

M A R I £ , entre toute essoufflée ; une joie excessive doit 

être peinte dans ses traits» 

Madame ! ma bonne maîtresse! il est ici; il est arrivé; son 
père TaUend dans Taubergc ; )^o ! mon dieu ! mou dieu ! quel 
bien vous nous avez fait; laisser moi baiser votre main, votre 
bras**.. Il va venir ^ oui, oui , il va venir* • • Que je regarde 
voir s'il arrive? .pas encore; mais soyez-en bien sûr,, madame ,. 
ils ne tarderont pas*.*. Mon pauvre cœur est si plein... Je 
ris..*., je pleure.*.* je suis comme une folle.* «•* ma joie 
est trop forte, ça fait mal... {^ elle est prête à s^ évanouir, ) 

Mme D'HÉRICOURT, la retient dans ses bras. 

Tu Tois, mon enfant, que tout excès est nuisible* •« tâche 
de te calmer allons, pour l'amour de moi.** 

MARIE, toujours troublée. 
Tout y tout, madame pour l'amour de ma bienfaitrice* • é • 
■le voijà tranquille. *•* • vous le voyes bien; vous avez tiré 
Antoine de prison! ô ciel, inspires-'moi ce que )e puis faire 
pour payer un ai grand service.... Jacoues^ mon ami , re- 
merciez donc madame pour moi. • « • }e n ai pas la Corce de 
parler.*. Mon pauvre Ëasile. 

JACQUES, 
Oui , remerciez bien madame , d'avoir fait Tenir un amou* 
reux qui, éloit ben loin d'ici , et qui ne pensoit peut-être 
plus â vous, au lieu que moi, je vous aimons jusque dans 
nés songes , jVtions tout près de vons , et ça auroit fait un 
petit ménage de dieu. . . Basile! via un bieao nom, mafijue; 
Jacques le vaut bien; ko ben, madame, je tous «"espectons, 
)è Tous chérissons, mais.... tatiguienne*..* {il pleure») )e ne 
.TOUS rtmarcions p«<). • • éi je m'en va pleurer là bas tout moa 
content. ^( Marie vu souvent regarder à la fenêtre.} 

Mme D'H ÉRIC OURT, e/î joi/rwnf. 
Ce Pauvre Jacques! il t'aime de bonne foi^ mais du caraçtfra 
deut il est , leo cbagriu ne durera euèret. 



la X A ' B N N E 

MARIE. 

Les voilà ^ marî'ame, les voilà! 



S C Ë N E X 1 I L 

JVimeD'UÉRiGOURT, MARIE, ANTOINF, BASILE. 

B A S I L E , e/i entrant. 
C'est ici, mon pere , entrez. 

MA K IVày se jellant dans les bras (T Antoine. 
Ah! mon bon père, mon premier bienfaiieur.. .. Je vous revois! 

A N T,0 I N E , pressant Marie dans ses bras^ ' 
Oui , tu revois celui qui t^a loiijoura regardée comme sa 
chère fille. • • Mais^ dites^mçi vite, mes enfants, c'est sûremenc 
là cet ange du ciel qui a fini nos malheurs* ..• Mes enfants, 
tombons à ces genoux, Pélre bienfaisant est Timage de la 
divinité et nos respects pour lui s\h\\\ légitimes. 

( ILsi vont pour s ti mettre à genoux, M^^ d^Héricourt s^j' oppose. ) 

Mme D; H É R I C O U R T. 

SVn est trop , mes amis : songea qu*en exaltant de la sorte, 
tvi acte d'humanité bien simple vous laisseriez penser que cetto 
Vt^lM si naturelle est inconnue. 

ANTOINE. 

. Hélas! madame, elle est 'au moins bien rare | et je l'ai 

éprouvé dans mes revers. « 

Mme D'HÉRICOURT, avec grâce. 

Le plaisir de vous détromper m^étoit ré&ervé MaU 

occupons-nous de vos affaires, voilà Tessentiel, Dites- môi^,. 
Antoine, ser^is^je assez heureuse pour qu'en venant ici, voDt'^ 
eussiez apporté les papiers relatifs à l'événement fâcheux qui*,-^ 
vous est arrivé. 

ANTOINE. 

Qui , madame, parce que j*ai des réciamalîèns justes à faire; „ 
mais ce nVst pas ce motif qui m'a fait venir : je vous prie de v 
croire que la reconnaissance seule m'a fait oublier les fatiguée;' 
de la route. 

MARIE. <' 

Allez, monsieur Antoine ^ ma mai tresse eu est bien persuadée^ 
elle joge les autres d'uprès son cœur. 

B A S I h Yà^ montrant des papiers. 
Voilà, madame, les papiers que vous avez paru désirer*. 

Mme D'HÉRICOU R T. 
Donnez-les moi , je vais les faire examiner tout de suii 
par le Syndic de cette ville, qui non seulement est très hor 
nête homme, mais qui , étai.t de voire coaiuiune , preud le pli 
vif iatérét à votre bituatiou. 




M À I T R ES SE. 19 

ANTOINE. 

J*ai îoint à (Vaticiens titres d'exemption « l'acte d'adODtion da / 
ma 

l^aiuitié de cette chère et huooête créature. 

BASILE- 
Mon père a raison, madame; s'il a protég« son ehfanc^^ 
elle vient de lui sauver la vie, et c'est nous <^ui lui bummes 
^devables, 

MARIE, vivement. 

Maïs, Basile, taisez vous donc. Est-ce qu'entre nn père f! on 
enfant iés services se comptent? c'est une dtUc eiUre eux, et 
le plus hecreux est celui qui la paye. 

- Mme D'HÉRIGOURT. 
Mes amis , ce combat de délicatesse vous fait honneur à fous; 
mais tie perdons pas vos affaires de • vue j je vais écrire à 
monsieur le syndic. 

{Elle Se met à son secrétaire , et pendant qu elle écrit il doit 
j" avoir une scène muette de sensibilité entre Antoine , Basile et 
Marie. ) 

Mme D'HERIGOURT; 

Voilà qui est fini. Je lui dis, en peu de mots, ce dont il 
s*agit. ( Elle lit tout haut.) j 

a Je vous envoie , mon cher voisin , les papiers du ^lon 
» Antoine : il est ici avec son fils, vous concevez que leur 
* séjour ne peut être long; parcDureas ces papiers tout c!e suite , 
3* et mandez moi g'ils sont suffisants. Ces braves gens pareront 
s tranquilles^ uous ferous le rcsie avec le teuis.Je vous^alue.i> 

( Madame d^Héricourt sonne. ) 



S C E N É X I V. 

Mrtie D'HÉRIGOURT, ANTOINE, 'BAS ILE, MARIE, 

Jacques. 

JACQUES, avec tair chagrin. 

Ho ! pour le coup , c'est ben moi qu'on sonne. Via mamselle 
Marie qu'est bans doule cffairée à faire i'auiour. Vous varr#^ 
que je vas être obligé de remplir mon devoir et pis le sien 
avec, c'est genti ca, pas vrai , mamselle ? 

Mme D' H *É R I C O U R T , (en souriant. ) 
Tu le plaij^nais tantôt de n'être pas a-^spz employé; c'est pour 
te conlenler (^ue Marie te cède la place. 

JACQUES, ttvi »: une ^oie wlaise. 
Tiens/ eh madame qui vue vuvo^^ ^Q>3^t \^ ^x^^\^x^ V^v^- 



sa ^ L A 3 O N N E 

ah! via donc que {e monte en grade, hé ben c'est ça de ga£0^, 
tuais ma giàe j'avais besoin d^ cette Rché de consolation* 

Mme D'HERICOURT. 

Jacques I portes ce paquet chez monsieur le sytviîîc : attend 
sa réponse , parce qu*à ton retour on préparera un petit repas * 
pour its accords de JSasile et de Marie; ailonsy dépêches toi. 

J A CQVESy pétrifié 

Patatra! via que je tombe de Téchejle. Les accords de Basile 
et de jVlarie! suis-je ti encore de ce nioiide, ho! qu'on a ben 
raison de dire que* le plaisir et le tems ont de. fières jirouestes: 
l'étions si content de vous, ma bonne dame, et j'espérions que 
quand ce cousin Basile seroit parti y aurait qeueque moyen 
d« manigancer rnon mariage avec mamoselle, et tout est a 
veau leâu, à mon dieu! mon dieu! queu gros péché ai*je ti' 
fait pour ni'arranger comme ça, madame. Jacques en mourra 4 
mais c'dSt égal , faut porter le paquet auparavant et* • « jy.. .va&<». 

( il pleure comiifuement. ) 






91 



S C E N E X V, ^ 

Mme D'HERICOURT , ANTOINE , BASILE ï MARlBv 

ANTOINE^ 
Ce pauvre garçoô parait bien affligé. ' ■ 

Mme D'HERICOURT, en souriant. 

G*est un petit- mouvt'meut d*amour pour Marie qui le renii 
jaloux du bonheur oe Basile. ' '\ 

ANTOINE. 
Mais,^ cela peut le rendre très malhenreux ^ et je le plains* V 

Mme D'HERICOURT, en riant. ji 

Soyez tranquille, bon Antoine; Tesprit de Jacques fst de na- 1 
ture à préserver son cœur d'une impression durable CVstd'iiil- * 
lenis un très-bon sujet que l'on peut rendre heureux fort ai-^r. 
aéraent. Ven^z , Antoine, venez avec moi dans mon cabinet .j 
nous avons quf Ique chose à arranger pour les enfants, et pour voua^'-^ 

ANTOINE, pénétré. * l 

£h ! madame, vous avez assez fait. '-i 

Mme D'HERICOURT. /I 

Oui , pour votre coeur; mai^, pas suffisamment pour le m ieh« 
Vene» {en riant) d'ailleurs, Basile et Marie ont bien des chos^ 
à se dire, depuis le tems qu'ils sont sépares. ^ 

A NT O I N E. 
Rien que vous ne puis$itz entendrti , madame \ \t ^\x\a ^\vt v^v^W^ 
^e pérJeroiit que de ro6 bienfait». \ 



y> 



MAITRESSE. 21 

SCENE XVI. 

B A S I L E^ M A RI E- 

{ Basile et Marie se regardent un moment sans rien dire^ tnaUi 
leur altidude. doit peindre Vivresse du bonheur^ ) 

BASILE. 
Maîg , dît moi , Marie , u'esi ce point un songe que ce qui nooi 
arrive ? 

M A R I E f en riant. 
Non ,. mon ami ; ma bonne maîtresse a rendu notre hemeass 
•ïtuatiuu une réalité. 

BASILE. 
Mon père, que j'ai vu presque mourant dans uu cachdtest libre! 
ma mère, ma bonne méie, qui est la tienne, passe de Texcèsdela 
duuUur â l'espoir d^embrabSer bientôt l'S' objets qui lui sout 
cht;rSy et c'est à toi que je dois tant de félicité ! 

MARIE. 
Non y Basile , ce u'est pas à moi , non il ue faut pas m^ea doaoer 
la gloire. • . 

BAS Ile. 

- Comment , tu veux. • r . 

MARIE 
C'est â la lettre que tu m'as écrite: madame a vu tes bons teoti* 
mens pour^ioij père et ta mère , et sans me rien dire elle à ré- 
compensé les vertus : va , mou ami, cest bien plus iaiériissaut 
que Tamour d'une jeune fille. '' 

B A S I L E , ( ^^/veme^^ ) 
Maîsc*e5t quNine fille comme toi ne peut aimer qu'un honnête 
garçon et que ton amitié m*a tout de suite douué uu triste que je 
n'ai par moi même. 

MARIE. 
Tiens, Basile, cessons de nous débattre là dessus, songeons plutôt 
à un mojren de munirer notre reconnaissance à madame 

(/cz l^on voit paraître Mme d'Héricouri et Antoine 4jui obiervent^ 

M A R 1 E. 

D^abord , me voilà bien en peine pour ce qui regarde ma boime 
maîtresse. 

BASILE. 
Comment donc. 

MARIE, en observant Basi'e. 
Réflécbis, Basile, que ]>our iccompense de taiit de boutés de aa 
part voilà que je vas la quitter. 

B A S 1 L IL , e«vbarrassè% 
^ MaU dam, que ?eux wx'i...^ 



M 1. A , B O N K E 

MARIE. I 

Son e;« qu'une antre qtie cette Marie , quVIIe a tiré âe pire qiM^ 
If' lamDeat] , va avoir poinr elfe les soûis, les af-tections; les égard^ 
€{.tt^elle mérite de tout le monde. Cela est-il bien , Basile? répoud «^ 
liasse parler ton cœur tout seul. 

BASILE, attendri et embarrassé, • 
Haf Marie , tu me fait trembler; noua alteus done paraît 
iBgrals. Cependant je sf ns bu fond de Pî-rne que je donnerais ma 
m pour conserver celle de madame d'HéricourU 

MARIE, vivement, 
Voîlâ de belles paroles^ Basile^ et madame d'Héricourt a tkiti 
4e& actions. 

B A S I L E , i/n peu honteux, 
He bîn, Marie , prescrit toi même ce que nous devous faire ^ et 
fîmiter me semblera aussi honorable que doux. 

M A B. I E, ( elle s'approche affectueusement de Basile et It. 
' prend par dessous le bras.)] 

£coute ^il faut aller chercher ta mère, 

BASILE. 
Ma mère ?. ... . oui, 

MARIE. 
Nous entrerons tous quatre au service de madame sans gage ami 
moins. ^ > 

B A S I L E. y 

Ho f cela va sans dire. 

MARIE. ' 

.EIt<* nous nourira seulement ; à nous quatre et ce pauvre Jacqeei 
Bons ferons Touvrage du dedans et du dehors. 

B x\ S 1 L E , jojeux. 
Oui y oui : tout Tonvrage. 

MARIE. 
Madame a une ferme â quelques lieues d*icî, son métayer v\ 
cTe mourir, toi et ton pèie et Jacques, volis ferez valoir cettll: 
ferme et la reudrez bien profitable peur madauie. 

B 7^ S I L e; 

Et toi , Marie , où seras-! u ? 

MARIE. 
Ici , avec notre bonne mère , mais nous irons vous voir , von 
viendrez an«ri quelques Fois, M..dame nous chérira comme ses ei 
fans, elle s'applaudira tous les jours d'avoir puobliuer desinforion 
qui ont le coeur sensible et reconnoissaul -, he bien, Basile , est»! 
que ce projet ne t'enchante pas ? 

BASILE, triste et embarrassé. 
Sùremein , Marie, je t*approuve. ..mais notre mariage. 

Ai A R I E, rivciiient. ^ '[^ 

Basile ^ uu wariagc ptut se rclarvier , mavi wvife ^^^^A^^^ ^^ it 



1 



MAITRESSE. 2S 

«onnaissiaince , jamais : madame a-t-elle balaucé pour nous faire 

Au bien. 

BASILE, av^c sentiment^ . 

Tu as raison , ma chère amie , et je te demande cent fois |>ar- 
d^aveir paru si peu digae de toi , mais que veux tu, ^e t'ainne 

«tut. 

MARIE. ' 

Bt moi , est-ce que je ne t'aime pas detout mon coenr ? je te îe 
prouve bien puisque fe veux que tu sois de moitié dans le plaisir 
Sfffie l'ai de faire mon devoir. 
■^ BASILE. 

Allons 4 voilà qui est dit, je vais en parler à raos pâre« 

MARIE. 
' Ho! je^suis bien sûre qu'il applaudira mon projet, }e connaia 
08 ses sentimeus et si les miens soot louables, c'est à ce bon père 

me je les dois-. 

BASILE. 

Comihe ta est digne de «a tendresse et de tout mon amour! v« 

ifisk satistaitei tes souhaits seront bientôt remplis. 

MARIE. 
Mais il ne faut rîen dire à nriaJame, entend-tu, Basile. Elle ma 
surprise , je veun la surprendre à mon tour. 



À, 



S C E N E X V I L 

Mme D'HÉRICOURT , ANTOI^^E , BASILE , MARIE. 

Mme D'HÉRI COURT, embrassant Marie. 
ISon, ma chère enfant , tu ne me surprendras point. Ton coear 
«t les seutimeas dont il est animé me sont trop bieu connus. 

MA RI E-y naïvement. 
Vous noBS avez donc entendu 7 hé bieu madc^me, dites que vous 
consentez à tout ? 

ANTOINE, vivement. 
Marie, Je te sais bien hongre de n'avoir jias douté du consen- 
ti le;ii^nt de ton père. Basile, lu m^as fait peine uu mo.ueni ; mais 
il bientôt j'ai reconnu mon fils. 

MARIE. 
Vous allez dire oui y u'esi-ce pas nia bonne mai tresse ? 

Mme D' H É R I C O U R T, (en souriant. ) 
Oui , oui , je souscris sans hésiter à voire projet ; mais je veux 
quon se marie | c'est ma volonté expresse. • . .. • 



?si 
:el 



SCENE XVIII, 

JjES PREcéDE^iS , JACQUES, entrant tout essoujlé. 

J A C Q U E S. 
Ha! j^apporte de belles nouvelUs, allez. Hus d'accords, plus de 



-/ 



«4 L A B O N N E 

marUgei; font est par-dessus le monl Ceûi$| le syndic va vtoir , 
%oii» allez voir , vons allez voir. 

Mme D'HÉRICOURT, avec effroi. 
Qu'est-ce que cela &ignifie ? 

BASILE, acahU. 
Ociel,qu*aî-je enlf»n«Ju ! 

MARIE, découragée. 
Je oTat pae de courage pour ce coup là 1 

ANTOINE. 
Celte Douvelle |>eîne m*est la plus sensible. 

JACQUES. 
Hé ben^ via ti pas que leur tristesse me fait mal, allons ne jettt 
pas le manche après la coignée, ce u est peut-être qu'uue avalaucli 
on 8*60 retire , pis que me vêla. 

Mme D'HÉRI COURT, revenant a sa surprise. 

3*ai resté nn moment interdite par les propos de Jacques^ma 
la chose demandé explication, (à Jaccjues^ Voyous , que t'a d 
:àioB$ieur U syndic? répond posément et ue vas pas t*embrwtt«U< 
dans ton récit. 

JACQUES. 



Récit ? mais il ne m^a pas dit récit. Tenez, je va vous contes ( 
lien au juste. Drès que je lui ai eu baillé votre billet , il Ta i^ 




que je cherche , ha J La via donc trouvée , pis il s'est levé y.il 
pris sa canne et son chapeau. .. et lise promenait comme ca d*e 
côté, de l'autre. ( Ici, Jacques se promène comiquemenu S i 
lapoit de sa canne ^ il regardoit le pjancher, il.. • ., j 

Mme D*H É R I C O U RT, avec impatience. '< 
Mais finis donc , je t*en prie. ^ ,'1 

JACQUES. : 

Hé ben , madame , je me tuais de lui- dire que vous atteoclîesj 
rtponse et de lui crier encore plus fort : ça ne sh passera pas coiiu 
C».Va vite,m*a-t il fait, je te suit. Marie Herbin, ho! (h Mafii^ 
Allez , mpmselle , faut que vous tourniez la tête à tout le monih 
car monsieur le syndic étoit connue un fou. Ha! le via , vo; 
s'il a Tair d*être daus son bon sens? 



SC£N£ XIX& dernière. 

Les Précédas. Le SYNDIC, avec Vairdu trouble H 

l*euiharras. j 

Mme D*H É R I C O U R T. \ 

Ab ! monsieur^ hâtes -Vous de dissiper nos allarmçs ; id 

qu'a%eZ'^ff 



MAITRESSE; ^ 

l«'avez-vou« ? t\m peut causer l'agitation où je roua voîa 7 

LESYNDIC, troublé. 
La caase eu est bien légitime, 

B A S I L E , à paru 
Je tremble ! 

M A R I E 9 se jettant dans les brus JCAntoinel 

Mou père ! ^ r« ^ » -.^n^ » 

ANTOINE. 

Du courage 9 mes eofans, 

LE SYND^ICf avec timidité et sentithénU 
Où est-elle, cette Marie, cette fille vertueuse i laquelle voua 
prenez tant d'intérêt ^ la voilà sans doute. 

Mme D'HÉR [COURT, ( sérieusement. ) 
Oui, monsieur, la voilà, mais je vous préviens que qui l'affli* 
serait ep la moindre des choses, me rendrait moi-même trèa 
malheureuse. Parlez 9 monsieur, parlez; je suis sur les épines. 

LESYNDIC. 
Hé| madame, c*esl à moi de souffrir les angoissas delà crainte. . 
Il faut donc en présence de cette jeune orpheline avouer les tort» 
àue je voulais cacher tantôt. 

Mme D'H É R I C O U R T, avec joie. 

Comment ! il se pourait que.« • • ' 

LE SYNDIC. 
Oui, madame ; Marie est le seul enfant de mon frère Herbin^* 
enlevé à sa famille parla maladie épidémique qui ravagea la com« 
mune de Soulti ; je conviens en rougissant qu'à cette époque détas* 
treuse livrée entièrement à Tambition , j'oubliais mes parents et ne 
daignai pas m'informer s'ils étoient du nombre des victimes.. • • «j 

Mme D'H E R I C O U R T. 
C'est assez, mon voisin , et U joie que sûrement voua épvouve* 
•D retrouvant votre nièce répare. . . 

LESYNDIC. 
Non y ce n'est pas assez et je dois subir rhumiliatloQ de dîreea 
Totre présence qu'Antoine a fait pour cet enfant ce que seul j'aurais 
dû faire , il l'a tirée de l'abandon , de la misère ; aussi je vora 
qu'elle le regarda et le chérit comme un père , tandis que je lui 
{Mirait sans doute bien méprisable* 

MARIE» approchant de son oncle avec affection et respect. 

\ . Ah !' mon oncle , Antoîue ne m* a point appris à mépriser mes 
iMirens. Au contraire, il m'a toujours fait faire des vœux pour 
teux que je ne connaissais pas \ le ciel les a exaucés puisque )t 
Vous retrouve* \ 

Mme D'HIÉRICOUR, avecune joie vive. 

iVoici un des phi beaux jours de ma V^^\\.t\i^x^\stf«i>N^v«îv^>^^'^ 



36 LA BOKNE MAITRESSE. 

le boa Antoine et son fils Basile , vous savez combien tous deux 
aiment votte nièce? 

LE SYNDIC. 
Respectable Antoioe , je vous dois la pensipn de Marie depuis 
bien long-tems et je veux m'en acquiter , mais vous me regardez; 
est-ce que vous ne recounaisses pas Henri Herbin, frère aîné d« 
pète de voire fille adoptiveî ' 

A IS T O I N E , /«i prenant la main. 
Oui) ouï je vous reconnois) nous avons été camarades d'eofaocey 
et ce que vous fai((;s aujourd'hui nous rends amis à jamais» 

LE SYNDIC. 
Ecoutez , mon. ami , je donne douze mifle francs à ma nièce ponr 
'ëpouser votre fils ^ cest l<i pension seulement dont je m'acquitr» 
mais elle devient mon unique héritière. ' . ' 

JACÇUES, {à part. ) 
Nièce d'un syndic et son héritière ^ ho! ce n'est pas pour toi,' 
pauvre Jdcques , fais en ton deuil. 

MARIE. 

Mais mon chère oncle , en vous exprimant toute ma reooD'* 
noissaoce, je dois pourtant vous dire que nous comptons demeuref 
tous avec notre bonne maîtresse, et que je renoncerai plutôt à 1« 
fortune qu'à ce bonheur là | dites-moi en témoignage d'amitié qui 
Tous y consentez. 

LESYNDIC. 

Comment oserai-je m'opposer au sentiment de la recoonoîssanee. 
moi que le earactère bienfaisant de madame a éclairé sur mes de- 
voirs ? oui , réunissons nous auprès d'elle, excitons nous sans cessa! 
& faire le bien , etqu^à notre exemple la fortune du riche deviesnè 
par le bienfait le patrimoine du pauvre. 

JACQUES. 

Me via planté eomme un terme tant je sis dans l'admiration! qnt^ 
de belles choses dans un jour? pas pour moi pourtant, maise'eat. 
ëî^al, je reste avec vous, pas vrai ma bonne maitresre? hé ben , voMJ 
varrez que je serai L'ami de Basile, je bercerai les enfants de Mariej 
l'aiderai lepère Antoine, j'épousterai les habits de M. le syndic f 
tous ces braves gens m'accenilleront ^ et ma fine je serai heurea 
jpomme un seigneur. Ce^t pourtant de bonnes gens que ces Suisse.* 
mais y en a partout 9 j'en sis ben la preuve , ne sis-|e ti pas Frai 
cais et Parisien encore? et beuai je n'ai pas l'esprit de ma uatio 
l'eu ai leccaur, ça fait qu'on finit par m'aimer. 

Au Public, 
Messieurs y continuer, s'il vous plaît , d'avoir des boutés 
Jacques 9 et il croira être du meilleur pays du monde. 

FIN.