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Tfarenhorst, Georges.
1^ CspaiŒTice.
LA CASAMANCE
(COTE 0CCI1JE^ITAI,E D'AFRIQUE)
IJEOHGES WARENHORSÏ
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llEC USE CABTE. UIX BBl-HODUimONS DE i'UOTMiHAPIllES ET irEUX HESSLXS
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LA CASAMANCE
HENSKIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Située par IS degrés 30* de latitude Noi-d, la Casamance est h première
de3 possessions françaises de la cJte occidentale il'Arriquo où le voyageur
venant d'Europe puisse entrevoir un pays ayant l'aspecl particulier aux liellcs
régions intertropicales.
D'ailleurs, la riciiesse de la végétation assure une production si abon-
dante, que la Casamance semble susceptible, au prix, il est vniî, d'eiï'orts qui
ont besoin de l'impulsion de l'Kuropéen, de rivaliser avec les léiîions les plus
favorisées de l'Améi-ique du Sud ou de la nier des Indes.
Elle a sur toutes les colonies intertropicales du monde l'avantage d'être
sensiblement la plus rapprochée de rKui-opo. L'embouchure de la Ca.<amance
n'est, en effet, qu'à 120 milles (12 heui'es de mer) du port de Dakar relié
aujourd'hui à la Métropole par quatre sei^vices postaux mensuels de
4 tA CASAMANCE
paquebots et par plusieurs services particuliers français et étrangers (i), Les
navires à vapeur mettent de 7 à 10 jours pour effectuer la traversée entre la
France et le poi-l de Dakar.
Enclavé enti'G les territoires de la Gambie anglaise et ceux de la Guinée
portugaise, le territoire de la Casamance constitue une sorte de colonie auto- '
nome do 30,000 kilonictres carrés environ de superficie (2).
La population de la Casamance est très dense. D'après les recensements
faits sur certaines parties du territoire, elle atteindrait !tO habitants pur kilo-
mètre can-é.
.L'iil^ènes de la Busse Casamance.
Les iiiJiyrnos appiu^tic-iitient à différents rameaux de la race noire; sui-
vant les régions ils sont catholiques, fétichistes ou musulmans; les métis
d'origine portugaise ou fi-ançaisc sont nombreux. Tous ces indigènes ont des
mœurs douces et sont très adonnés à l'agriculture.
{i)Seri!ici!tpo4taax: Hexsagcries marilimcs de Bordeaui, le 5 cl le 30 iJe chaque mois;
Chargenn réunis du Havre, le 5 de chaque mois;
Krairainct et O' allenialivemenl, le 15 d'un mois et le 35 du mois suivant.
SifiT'i*» Jiiirw ; Trnn<iporls maritimes de Marseille au inoimi une fois par muis.
HaurcI cl H. Prom de ttai'deaui, une fois par mois.
Compagnie t'raaçaiae de l'Afrique Occidentale, Buliaii et Tesauire, Devés et Cliaumet.
Il ï a en onlre plusieura lignes étrangères niiglaises, allemandea, portugaises et espagnoles.
L» vapeur Le Dakar, de la Compagnie de cabotaga à vapeur, fait ua service mensuel "de QDlur
â Carabane. aui rivières du Sud et à Sierro-Leone,
l'J) Cefsioii p.ir le Portugal à la France, ti-aild du 20 juillet 1W7.
LA CASAMANCE
COUP d'œIL GÉOGRAPHIQIK
Le territoire de la Casamance est traversé de l'Est à l'Ouost par le fleuve
dont la largeur, très vanalile, n'est jamais inférieure à 500 mt*tres et dépasse
parfois a kilomètres.
Les navires de ISOO â 2000 loimeanx, au maximum, francliîssent dans
de bonnes conditions Ibs passes de l'entrée (-1). Ils se mettent à quai, à l'entrée
de !a rivière aux appontements de la Compagnie Commerciale et Agricole de
laCasamaneeàCarabarie. Les grandes profondetirs, et la navigation faciledela
■
■ ^'
.jloegfe.
* ^' jjMt il
^^^y^*''-
Wturage en Ca3,vm,\nce. — l'lioioi;raphie prise â Iloih-Ville.
riviùi'c leur permettent de remonter jusqu'à Ziginchor où ils accostent encore
aux appontements de cette Compagnie.
Des navires de 200 tonneaux pourraient remonter dans le voisinage de
Sédbiou situé à 90 milles de l'embouchure, mais cette escale n'est dessei-vie
que par des caboteurs de 50 à 1U0 tonneaux. Ces navires remontent, sans
(1) Ces navires enlr^nt iictuellcmenl pur lu pelilc passe dont la profondeur iniiitma est de 3" ,50 à
tnarëe hagst, ainti que le conalalc lu carte mnrine de l'amiral Vatloii. En b.-ilisunt la gninde passe, on
permetlrjît i de plu» grands iiavireB d'entrer en Casamance. Les vapeurs Tamii, Vauban, Jlic/i(^(i'fni, de l:i
maisun Mnurelet Prom, accostent au petit appontctnenl de Carabane, le nouveau warf de 116 mèlres
delà Coni|>iigniG Commercinte et Agricole de lu Casamance, permet à de plus grands navires d'ac-
tMter. Un posta de pilolo est établi à l'entrée de la riviêie.
En 18i)0, la Comp.ignie Commerciale et Agricole de la Casamance a aiTrtlJ eu Angleterre le
vapeur Engincer qui eal venu prendre un ohargetncnl d'arai:liides.
Au mois de mai 1891, le vapeur Roa est venu accoster au wort do la Compapiîe i Ziginchor et
chargea 750 tonnes d'arachides. Quelques jours avant, le vapeur Saint-Joieph était venu enlever
63U tonnes pour le compte de UU. Uaurel îi'éres.
LA CASAMANCK
difficulté, à la voili' ; ils bénéficient d'ailleurs de la marée qui se fuit encore
sentir au-dpssus de Sédhiou et facilite la marche des chalands et embai'-
tattons de toute nalui'e. Les eaux, eu etîet, roulent tantiit dans un sens,
tantôt dans l'aulie, suivant le raouveraeiit du flux et du i-ellux ; ausisi peut-on
dire de la Casumance qu'elle constitue une route qui marche tantùt dans un
sens, tantùt dans l'autre.
Celte large vnie de pénétration n'est d'ailleurs que l'arlère -principale
d'ua réseau complexe de marigots qui, eux aussi, subissent les elVets de lu
m^<
LA Casanakce
marée. Ces cauauK naturels constituent, grAce à leur largeur et à leur pro-
fondeur, un système économique de communications commemales donnant
accès sur les divers points du territoire.
La grande masse d'eau qui s'étale dans le fleuve et dans ses inuom-
brdblcs ramifications subit, sous l'action du soleil intertropical, uue évapo-
rjtion qui maintient, pendant la saison sèche, une humidité favorable à
rugricuUure, et l'abondance des rosées explique peut-être que la riclic végé-
tation de la Casamance se maintienne si verte en toute saison.
Dans les réfîinris basses, voisines du fleuve et des marigots, s'étalent les
rizières bien entretenues par les indifcènes. Elles sont ensemencées en juin,
au comniciicement i\v la saison <les-i)liiies, cl la récolte se fuit en novembre
quand les pluies cessent,
I.A CASAMANCK 7
Sur les premiers i-essuuls du terrain, ;iu lielà île ces rizièrus, qui suut
inondées peiidaut quati-e mois de l'année, apparaissent les villages dont les
habitations isolées, au milieu de jardins et de bosquets, sonl disséminées
parfois sur des longueurs de plusieurs kilomètres. Les cases indigènes sont
construites en pisé ; leurs mui-s sont épais, ils s'élèvent parTois de six à huit
mètres, car Thabitation a le plus souvent, un vatîte (grenier uû s'accumulent
Aiiiitfiiiie rm:loi-epie Maurel et U. P.oin
1 propriétâ de la Cohpagmie commerciale e
les produits de la récolte. Ces fermes africaines sont ensevelies sous le feuil-
lage, et cachées par de véritables remparts de bananiers, d'orangers et
d'autres arbres fruitiers.
Sur l'arrière-plan se prafilent des palmiers qui constituent la bordure
des forêts. Celles-ci recouvrent la majeure partie du territoire de la Casa-
mance ; elles sont justement réputées pour la ridiesse de leurs essences
ainsi que pour leurs immenses ressources en caoutchouc et gutta-percha (1).
[il Les indigènes ue JisUngui.'nl pas aelucllcmpril \e caoulchour. do l.i giilt^-pcnhu et rOi)nL°ïiul
saus distinction ces iluux produila. Lu Cumiiagiitc Corniiicrcialc el .\gi'ïi'o1e de la Cus^i[ii^i]ii.'c sVlt'(>ri:c
d'obtenir la diviaiun dans la rricuUi.'.
LA CASAMANCE
APERÇU COMMERCIAL
Actuellement l'importation augmente sensiblement en Casamance. La
variété des objets qu'on s'efforce d'y ajouter (vêtements confectionnés, cha-
peaux, chaussures, chemises, etc.) crée une activité plus grande dans les
transactions commerciales.
L'exportation est considérable ; on en jugera par le tableau des douanes
deCarabano ci-dessous, qui ne comporte que les produits sortis par l'embou-
chure de la rivière.
TABLEAU nus DOUANES DE CARABANE
DÉB1GN,\TI0N
ESPÈCE
dci
- EXERCICE tm
da
l"j»nï. .u31 dtembrf
I" SKMESTIIE 1891
Uu 1" jonvifr >u 30 juin
(.aii-e
valeur
kilog.
valeur
kilos.
kllog.
valeur
s t '''l'es
kilog.
valeur
kilog.
v.ileur
kilos ,
slÉre
51
7.087
81
IRI
12.161
75
S.2(i2
57
23
223
7.13!)
1.123
1.306
18.509
78
2.035.403
137.269
«3l).3(Xi
113.778 500
1.7U0
(S
11
65 273
700
2,517
i.<Mi
315
38 500
(SU 50
16
760
l.tWl
725 50
500
43 tiliy 300
1
30
4.007
W
85
4.156
270
M
8.107
1.4<S
i.œs
10
1.678.530
50. (173
01.012 [')
75.121
2.111
1 UIO
5G9 2I)
5.987
47
737
11.250
2.657
787 50
163
7.6H («S
353
50
61
Anitnaut non dénommé
l'eaut du bœufs (brulos)
Rii Del
Ri» en paille
Afaclildes en coque
Ai'iichidcB déi'orlif]ui<es ......
Amendes tic palme
Bois & ronsli-uire du paja
BoU d'iibihiislerie
Polerle groasîËre du pajrfi
Tissus de coton du pays
ObjEta de colIcclioD
Fruits du pays non dénomnitS'. . ,
II, L«.u.^teMn,u,i=dc,,.h™«
f...«nl |.r,a.-,p.l«m
n,,.ad«,U.d...lW.
™.,.c.
LA CASAMANCE 9
L'AGRICULTOnE EN CASAMANCE
Les indigènes so nournssent principalement ili; poisson, d'hiiili-es, de
viande de bœuf et de porc, de poules et de canards, Us cultivent pour leur
usage, le riz, le niais, le mil, la canne à sucre, les bananes, les oranges,
les citrons et un grand nombre d'antres Truils. Ils produisent en outre les
arachides et la sésame, et récoltent les palmistes ainsi que l'huile de palme
qu'ils vendent ou troquent contre des marchandises d'importation euro-
péenne. Pour leur usage particulier ils cultivent encore l'indigo, et le coton
avec lequel ils tissent des cotonnades fort appréciées, qui sont l'objet d'un
important trafic dans le pays. Ils utilisent pour la teinture et la tannene
les écorces de différentes essences , et connaissent la vertu de certaines
plantes médicinales qui se rencontrent dans la flore variée de la Casamance(l).
>blc d<^ ^tiginchor.
n^ti at U Cuiiip.Bi.ie Commcrc»).
> n Agrlwls <)« la
nIO d< Il CtHnHDCII.
La Compagnie Commerciale et Apicole de la Casamance, qui est con-
cessionnaire d'un territoire de 150 000 hectares, a commencé, en 1890, des
plantations de toute nature (café, cacao, ricin, kola, ananas, etc.). Ces plan-
tations ont réussi au delà de toute espérance. On se dispose également à cul-
tiver l'olivier dont plusieurs échantillons plantés à Ziginchor en 1890, à
titre d'essai, se sont développés d'une façon surprenante.
A l'ombre des palmiers, certains arbies fruitiers d'Europe viennent bien,
il en est de même des légumes qui sont cultivés avec succès (2).
L INDUSTRIE KN CASAMANCE
Le caoutchouc de Casamance est le plus beau de toute la côte occiden-
tale d'Afrique. Le suc est de bonne qualité, et les indigènes le travaillent rela-
(1) M existe en Casamance une plante dcnommcc Thé de Gambie que Ici Européens ulitiient.
(3) De tout temps les clablipaeiucnla cl lu posie de .Sëdliiuu ont entretenu de beaux jardins
potagère.
10
LA CASAMANCE
tivemeiil bien. Aussi, ce proHiiit est-il d'une vente très facile tant à Paris
qu'à Marseille, au Havre, à Livei-pw)! et à Hambourg. Il se vend beaucoup
plus cher que celui du Niger et des Rivières du Sud.
La Compagnie Commerciale et Agricole a fait cette année des briques
d'excellente qualité à un pihc de revient très avantageux. Elle commence à
débiter des bois pour la construction. Nous sigi.alou8 ces deux faits comme
iDtéressants, parce que nous avons été à même de constater que les grauda
centres du Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Rufisquc, Corée) recevaient de
France les briques et le charbon de bois, ainsi que les bois de construction.
Une briqueterie perfectionnée et une scierie mécanique vont fonctionner
prochainement, et deux chemins de fer du système Decauvillle vont être établis
Vue d'ensemble do
dans de lai-gea trouées qu'on se dispose à percer dans la forêt pour faciliter
l'exploitation du caoutchouc et des bois.
LA COMPAQNIE COMMERCIALE ET AGRICOLE DE LA CASAMANCS
Nous venons de citer à diverses reprises le nom de cette Compagnie dont
les efforts persévéï-ants et méthodiques sont couronnés de plein succès. — Il
n'est pas sans intérêt de connaître les méthodes qu'elle préconise et met eu
OBuvre.
Suivant décret rendu par le Président de la République Française, le
14 août 1889, concession aélé accordée à M. Albert Cousin de la rive gauche
de la Casamance, à charge de constituer une société anonyme pour exploiter
ces territoires.
Sachant que dans ces contrées les prix des transactiuns ne se payent
guère qu'en marchandises, et redoutant les dilïicultés onéreuses qu'en-
tminent les installations aux colonies, le concessionnaire s'est attaché à faire
LA (JASAMANCE
11
entrer dans cette Société une maison de commert-^ établie en Casamance. Il
y a l'éussi, et le iH janvier -ISOU, la Société était fondée par le concessionnaire
rjui apportait sa concession, et par MM. Blanchard et C'", de Marseille, qui
apportaient leui-s comploii-s commerciaux de Casamance. Les capitaux étant
aloi-s très timides à l'égard des entreprises africaines, le capital social
n'était que de 800000 francs.
En février 1890, les fondateurs et quelques actionnaii'es se rendirent en
Casamance pour organiser l'entreprise agricole et donner de l'impulsion
Ancienne fuclorei-ie Blanchard, 1 Sëdhlou.
Aclucllem(^nt propriété de h' Compagnie C
aux affaires commerciales. Leurs elïorts ont été couronnés de succès, car
au 31 décembre suivant, la Compagnie avait exporlé 771 233 kilos d'ara-
chides en coque, 64 391 kilos d'arachides décortiquées, 228 178 kilos de pal-
mistes, 31 541 kilos de caoutcliouc; elle avait comme conséquence écoulé
grande quantité de marchandises euro()éenne8.
Tant en 1890 qu'en 1891 , la Compagnie a construit deux grandes
factoreries à Carabane et à Ziginchor, et deux appontements dans ces
endroits (1).
(1) L'appontemciil coiislruil ii Girdlianc a llli mtlica de long, u'eal le plu» gr^iiiii de lu eàle
ocddenlale d'Afrique, après Tcippuiitemenl de RuHsque^ Au warf de Curiibane, les navires auvosteut
uveo 5 mètres d'eau j ou uouvulapponlcmeiilde Ziginchor, ils trouvent ligaleineal & mètres d'eau.
r
12 LA CASAMANCE
Associant aux opérations commerciales l'exploitation directe des richesses
du sol, la Compf^nie se trouve amenée à prendre une très grande extension.
Aussi vient-elle, grâce à une entente cordiale avec MM. Maurel et H. Prom,
et MM. Maurel frères, de Bordeaux, d'acquéi-ir les établissements et la flot-
tille que ces deux puissantes maisons possédaient en Gasamance.
La Compagnie, étant maintenant substituée aux li-oîs maisons de com-
m
1
^m
^^PT' —
_l__
L
merce qui, seules, fonctionnaient en Casamanco, dispose de tous les immeu-
bles commei-ciaux de cette région, et possède une belle flottille (1).
(1) La flotUlle c^dée par MM. Maurel frères se compose de :
La Gambia, goèietle, en rer,i30U>naeai Le Cerf, cùtre, TOlonnea; La Marie-Louiie, c6Wc, ■£, \<m
Des; Le Brain, 7 tonnra ; aiz chalaods fer de 10 toiinea ; une bukiiiiére.
La noltille o^ilée par MM. Maurel et H. Prom se compose «le :
LaNoé, cùtre, 27 tonnes; La Bordeaux, colre, 16 tonnes; La Maria, 8 lonncs; La Cnsoniuni*
8 lonnc.t ; L'Emeut, 8 lonnes ; Petit- Pieri-e, canol cinq ramcure ; une Laliiiniérc ; cinq clialauds ta
de iÙ lonnes.
La flottille apportée par MU. Blanchard et Ci- se compose de.
La Florenie, D lonnes; La Marie-Louite, iO tonnes; La Poule, 8 tonnes; La Comète, 6 lonnes
Le Meuagef (cnnot), 1 tonne; deux baleinières à six rameuro; trois chalands fer de iO lonnts; u
yciniou, LaFUxhe.
LA GASAMANCE
J3
Son programme, méthodiquement étudié et confirmé par l'expérience,
va être résolument appliqué par ses agents qui sont pour la plupart Jes
anciens employés des maisons Mam-el ei H. Pivm, Maiirel frères et Blan-
chard et O".
Tenant compte do l'œuvre de peuplement pratiquée aux siècles derniers
par les Porlugais dans ces mêmes régions, et s'inspirant de Texemple plus
Acluellemenl propriâtû d
récent qu'offre l'établissement de plusieui-s colons européens en Casamaiice,
la Compagnie a fait étudier avec soin les zones susceptibles de recevoir des
colons européens, et elle est décidée à faciliter l'établissement de ceux qui
■voudront venir diriger une exploitation (2).
Quiconque a donc vu, ou simplement enti'evu, la belle région de la Casa-
[mance, comprendra sans peine l'avenir réservé à une Compagnie qui fait
(2) Un colon, Cliamlias, moil a Sêjliiou. en 1886, a v^cu Ireiite ans .
E (rsod nombre d'cntïiils dont vîngl-cinq ^onl actuellement vivants. Son gendre H. Rolh, d'oiigine
li^bacienne, est élubli depuis quinze ans en Ca^amance, à Djîaicola. 11 j a aussi deux uulrescelons
I tiablis depuis plusieurs années.
U LA. CASAMANCE
œuvre d'initiative et de progrès, et qui met en application un programme aussi
pratique que celui dont nous venons de tracer les grandes lignes.
Paris, 15 octobre 1891.
(Veorges Waremiorst,
EXTRAITS D'OUVRAGES
RELATIFS A
LA CASAMANCE
mnaiitTiME itcoloniue Page 421. — La Sénégambie méridionale est, ondélînitiTe, une terre
.nu XVI, !■ B«rie. oni'>bniissa, vierge pour le commerce où des produits négliges jusqu'à ce jour
cviOant ti SéUtiea n'allenuent qu'une sage exploilalion. Tout se résume pour la Casa-
iniwtidBM BoMT.n*.<iniini.iM mauce dans cepeuciemots: profits considérables réservés n la Iramaction
de in miriDe, vtlulHgerUe.
- La Casamance est lotresorcenlral.de l'Afrique occi-
nn uiiTiMi iT
la Ciuaaumet
ini iMirm R coLoiutE Page 330. ~ Bien que le Heuve Casamance ne figure qu'au second
N-ovembR I8B1. rang parmi tes cours d'eau qui sortent du Fouta-Djallon, il est néan-
moias dign'; de fixer l'attention comme voie de pénétration dans les
M'Bu['''ffli*[nn.'".hir«îrïuCB«ito P^î* pi'tx'uclifs ct peupiés silués près de sa source. Il arro?e, en effet,
defJdl^iàa. "" les plus belles et les plus fertilee^ des possessions françaises de la c6te
occldenlale, et, comme traQc commercial, il vient immédiatement après
le fleuve Sénégal.
Page 339. — Les forêts de la Casamance sont pleines de grands et
beaux arbres.
Page 340. — La fécondité du sol est exceptionnelle malgré lepeu
de soins que les cultivateurs lui accordent.
Page 16. — Le caoutchouc du Sénégal et delaciHe d'Afrique, quelle
que soit l'essence du ficus qui l'ait produit est déprécié sur les marchés
d'Europe, non pas comme on le croit généralement parce qu'il est
réellement de qualité inférieure, mais d'abord parce que les noirs qui
en font la récolte le mélangent avec de la terre et du bois, même des
cailloux, dépréciant ainsi stupidement leur propre marchandise, mais
aussi parce qu'il est mal récolté.
Page 333. — La Casamance arrose un territoire fertile couvert d'Line
* végétation luxuriante de forêts épaisses renfermant les essences les
i] plus variées : bois de menuiserie, d'ébénisterie et de construction,
arbres et lianes k caoutchouc.
Page 556. — Les ressources en bois de menuiserie qu'oiïrent les
forêts du Sénégal et notamment celles de la Casamance, faciles & ex-
ploiter, sont faites pour amener tflt ou tard l'entreprise de scieries en
vue de débiter sur place, en madriers, en planches, des essences telles
que l'acacia silacca, les ficus cephalanlifolra azfelu, lessapindus surina-
mensis et excelsB, les combretacées et autres nombreuses espèces qui,
pouvant admirable me m servir à la menuiserie, & l'ébénîslerie et ft. U
construction fourniraient, non seulement à la (Consommation locale,
mais encore largement à l'exporlalion. Les frais seraient minimes elles
bénéfices certains.
Page 63. — Les habitants de la Casamance sont doux et faciles à
' gouverner : aussi comprennent-ils l'ulilité de noire protection et sont-
ils animés des meilleures dispositions à noire égard.
, Page 66. — Grâce à la brise de la mer qui se fait sentir chaque jour,
le climat est relativement doux. On peut lui accorder une réputation
de galubrité.
Page 89. — La région comprise entre le Cacheo et la Casamance au
delft du marigot de Cajinolle est couverte de magnifiques forêts.
Page 6fi. — Zi}i;inchor, l'ancienne ville portugaise, est une colonie;
les gens qui rhabitenl se llaltent d'être des Européens; ils en recher-
chent les habitudes et s'honorent d'avoir leurs usages. C'est une raison
qui s'ajoute à tant d'autres pour ériger sur ce point le chef-lieu de la
Casamance; SéUhiou conservera son importance militaire et Carabane
sera le poste de douane de la rivière.
Page 417. — Depuis quelques mois l'attention s'est portée sur la
Casamance à causede la cession récemment faite A la France (le 13 avril
1888) du poste Ziginchor par le gouvernement Portugais.
Page 431. — Le commerce de la Basse- Casamance consiste dnns
> l'achat dé riz en paille, de l'arachide, des amandes de palme ou pal-
mistes, du mil. des peaux de bœufs, des grains de touloucouna et entln
du caoutchouc. Les transactions sont assez faciles. La végétation est
très belle et pendant toute l'année la terre est couverte de verdure.
Page 423. — Le pays produit de nombreuses espèces d'arbres. Il y
a des loréls entières de caoulchouliers appelés lai qui ne sont pas ex-
ploitées. Cependant, depuis trois ou quatre ans. les Ojollas ont appris
6 recueillir le suc de l'arbre ft caoutchouc ; ils l'extraient assez facile-
ment et le vendent aux traitants,
Page 476. — Délimitation des possessions françaises et portugaises
faile en janvier 1888 par le capitaine Brosselard, commissaire plénipo-
tentiaire du gouvernement français et le commissaire portugais.
En dehors des avantages politiques qu'elle a présentés, cette opéra-
tion a eu pour conséquence de faire reconnaîtra des régions jusqu alors
inexplorées, et qui, desservies par de nombreuses rivières, sont appe-
lées Si un grand avenir commercial. Elle a permis, en outre, de dresser
une carte exacte des Rivières du Sud.
Page 74. — Les sources de la Casamance ne bont pas encore con-
, nues, mais son bassin inférieur est recouvert d'une végétation splendida
qui rappelle celle des contrées de l'Amérique centrale placées sous la
même latitude. Elle reçoit à droite la rivière du Songrogou, et ses prin-
cipales escales sont Kolibanta, Sédhiou, Ziginchor et Carabane. Elle
se jette dans la mer par une multitude de bras. Devant Sédhiou {&
IBS kilomètres de la cùte) elle a environ un mille et demi de largeur;
à Ziginchor, les bâtiments peuvent borraquer avec 7 mètres d'eau. La
navigation de ce fleuve est facile sauf vers la mer, oti son entrée a
besoin d'être améliorée.
Paris. — Typographie du Magasin pittoresque, 15, me de l'Abbé-Grdgoù
OUVRAGES ET CARTES GONGERNAITT U CASAHANGE
IUvaatnarltim««|eoloiiiBie. luui<- A:V1,
ï* f^rii-, »f liitiri: INôlL r.t«i»*M et eat-
itdM). K3|>|Kin Ae U. Iloi:AM>tiBU luiaHlrc
J.' la VnHiir,
B«vu« BuirititBS Vt nOlODiale, avril i^i'L
La OMauuutca, Muitr par tt. A. VtiMin.
Trois ans de campa gna an S«a6gat.
l'ari-, duu-uiu. ain^, ul Re vue des
deux noadea, par Aitiu:, ca]ilUlut.- ilft
Journal d'un royago dant 1m poaBe«-
«idOfi fraoçaiias da la c6tv o«oîden-
tal» d'AfriqD«, juir Irft'ia'ral Hhumi.x.
Rovae Biaridiiie et coloniale, i. I.X\v,
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Caaamance.par M. Houb, Commandant
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tO SlX^ITtaN DK U UARtKK, ù l'occasiOR
■le l'Kipotiiioo t'uixr^utli: il 'A nv ors
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<^" miô>- (-tiallami-l ninu, i-ditcur.
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Ouinèe portugaise etpossessioas trta^
çaises du Sénégal, par le capitaine
lfiiosSKL*Bi>. Hiillclin de U Sitmli^ do
/;L-ofe'ra|itj;c.dt1-ilk'.AciiJlt»8!'au ^HÎm.
Cours de la Casamanee, dn!«(éc par
A. V*u.o> (Carie inaHui-].
Entrée de la Casamance et mowillage
^ de Carabane, par A. VjU.Uin. tUpdt des
caries el plan» de la niariuc.
Cartes de la Casamanoe et de U Con-
cession, A. COUStN, au —;;, au JlijJi,
"" îjïiîyï- Dress.'«» par les soiatt de U
Compagnie Commerciale el Agricole de
la Casumsncc au ^ège de la SocinW^
lU, rue Taitbout, l'aris.
l>ias Olb 1.5S 222
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