This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's books discoverable online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that 's often difficult to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the
publisher to a library and finally to y ou.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying.
We also ask that y ou:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
any where in the world. Copyright infringement liability can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web
at|http : //books . google . corn/
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer r attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
À propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse] ht tp : //books .google . corn
.;
MACMILLAN'S FRENCH CLASSICS
For School and Collège Use
EDITED BY
Professor F. C. DE SUMICHRAST
LA CHANSON DE ROLAND
GEDDES
o.
I. Un Ambassadeur ou messager, d'après le manuscrit de la Bibliothèque
nationale, fr. 387, fo 13; voir Gautier, la Chevalerie ^ Fig. 129.
LA CHANSON DE ROLAND
A MODERN FRENCH TRANSLATION
THEODOR MÛLLER'S TEXT OF THE OXFORD
MANUSCRIPT
WITH INTRODUCTION, BIBLIOGRAPHY, NOTES,
AND INDEX
MAP, ILLUSTRATIONS, AND MANUSCRIPT READINGS
BY
J. GEDDES, Jr., Ph.D.
Profbssor OF Romance Languages in Boston Univbrsity
^9^ OF THE ^r
UNIVERSITY
^to |9orfe
THE MACMILLAN COMPANY
LoNDON : Macmillan & Co., Ltd.
1906
AU rights reserved
RFESE
Copyright, 1906,
By THE MACMILLAN COMPANY.
Set up and electrotyped. Published November, 1906.
Berwick & Smith Co., Norwood» Mass., U.S.A.
PREFACE
Since M. Francisque Michel published in 1837 his first
édition of the Oxford manusçript of the Chanson de Ro-
land ^ at least eight différent texts of the entire poem ,
edited by Freiïch and German scholars, hâve appeared.
Some of thèse texts hâve gone through several éditions.
Moreover, a number of manuals containing extracts
hâve been published. The first modem French transla-
tion of the poem was issued in 1845 by M. Delécluze.
Since then eighteen French versions, in prose or verse,
some of the entire poem, others more or less complète,
bave been printed.
Under thèse circumstances, were the object of the
présent édition merely to furnish students with a faith-
ful rendering of the Oxford manusçript, the desirability
of such a work might reasonably be questioned. The
aim of this book is not only to offer a faithful French
prose translation of the poem , but to make available the
•sources for the study of any part of the entire subject
Such a purpose calls for an adéquate Introduction, and
also for a suitable Bibliography. . Thèse two portions of
the first part of the book hâve been made supplemen-
tary to each other. Each of the fifty-four sections into
which the Introduction is divided treats briefly, and
with références to the sources in most cases , a subject
of considérable interest. In planning class-work, any
one of thèse topics may be made the subject of farther
PREFACE
investigation whose results may be presented in a five-
minute paper.
An effort has been made, in reproducing Gautier's
"Bibliographie de la Chanson de Roland^'' to bring the
work down to 1906. To the three hundred and thir-
teen numbered titles there registered, over se vent y haye
hère been added. A glance at the list will reveal the
fact that with the exception of a few brilliant French
scholars, those who hâve investigated most thoroughly
the entire old French field are Germans. This will ac-
count for the continuai référence in the Introduction to
German sources.
The translation hère offered is a rendering of the old
French text as presented in Theodor MùUer's third
édition of the Chanson de Roland, Miiller's text, until
superseded by a better one, will continue to be regard-
ed by scholars as a standard édition. This in itself
goes far to justify as faithful a rendering as possible of
a work of such pronounced merit. This is said with
due déférence to the excellent édition of Edmund Sten-
gel, the first volume of which appeared in 1900. Jt has
been used constantly as a valuable aid in the prépara-
tion of the présent work. When the second volume of
StengePs Chanson appears, it will be easier fittingly to
détermine whether it is to take henceforth the place so
long held by the Millier édition.
The better to secure unity throughout, the Notes,
while elucidating the many points that claim attention ,
hâve when practicable , been made to refer to the partic-
ular section of the Introduction, or Bibliography, in
which the topic may receive fuller treatment. The
PREFACE
Manuscript Readings, which follow the Notes, taken in
connection with the sections covering this subject in
the part of the book that précèdes the text, give an idea
of the nature of text criticism, and will serve as an in-
troduction to a subject as yet but little studied in this
country. The Index aims to furnish a key to the requi-
site data for investigating any part of the subject.
As the importance of the Chanson de Roland in rela-
tion to French history and literature becomes more gen-
erally known, the subject will receive wider attention.
It has been so with the Divina Commedia ; it will be so
with the Chanson de Roland, Each represents an en-
tirely différent type of epic poem. The old Chanson
belongs to that spontaneous class of epics which spring
right from the soil, and of which the Iliad \s the finest
type. The Divina Commedia^ on the other hand, is
the product of the extraordinary genius of one intellect.
It belongs to the class of epics best exemplified by the
jEneid. It is évident that genius has played no unim-
portant part in the création of both types. A distinc-
tion that has been well made between the two kinds of
epics, is that in the former type, genius is the prime
factor which makes up for art; while in the second
class, the prime factor is art which makes up for genius.
Regarding a subject about which so much is uncer-
tain, there must needs be a différence of opinion on
many points; for instance, in regard to the author, the
text, the contradictions in the poem, the couplets simi-
laires ^ etc. In such cases, the aim has been to state
the case impartially, giving the références to the
sources of information and leaving the student to draw
PREFACE
his own conclusion. Despite the fact that for many
years the same questions hâve been repeatedly the
thème of discussion and research, nevertheless Gaston
Paris writes, in his Préface to the seventh édition
(1903) of the Extraits . . . "D'autre part, les questions
relatives à la date, à la patrie, à l'élément historique, à
la genèse même de notre poème national, sont en ce mo-
ment à l'ordre du jour, et j'ai moi-même essayé d'orien-
ter les recherches dans une voie en partie nouvelle."
In what way Paris endeavored to direct new research
will be found described in the Revue de Farts j Septem-
ber, 1901. On April loth of that year, the distin-
guished Romanist visited Roncesvalles. His account
of the journey and the story of what has occurred in
connection with the historic spot since the day of the
battle, forms one of the most interesting chapters
written on thjs thème.
I wish to thank my colleague Professor W. M. War-
ren, for valuable suggestions in preparing the manu-
script; Professor E. S. Sheldon for bibliographical data,
but more especially for his able instruction which at-
tracted me when a student towards the study of old
French; and Professor de Sumichrast for his cordial
support throughout the work.
J. GEDDES, Jr.
Boston University,
AuGUST 2, 1906.
CONTENTS
Page
Illustrations xv
Map. Unknown Places, etc xvi
INTRODUCTION xvii
§ I. The Chanson de Roland an example of epic
development xvii
Historical e vents of the reigns of Dagobert
and Charlemagne confused xviii
§ II. The disaster of Roncesvalles the origin, his-
torically, of the Chanson de Roland . . xviii
§ III. The three oldëst versions of the legend . . xix
§ IV. Historical indications regarding Roland . . xx
§ V. Rise and development of the legend . . . xxi
§ VI. Unity of the poem xxiii
§ VII. The Society portrayed in the poem . . . xxiv
§ VIII. The motive of the poem xxv '
§ IX. Primitive manner of presenting the ideas,
characters and customs xxvi
§ X. Primitive poets unable to depict the manners
and customs of foreign peoples differently
f rom their own xxvii
§ XI. Ail peoples not Christian classed as pagans . xxviii
§ XII. Charlemagne xxix
§ XIII. Roland xxx
§ XIV. Oliver xxxi
§ XV. Ganelon xxxii
§ XVI. Naimes xxxiv
§ XVII. Turpin xxxiv
§ XVIII. The twelve peers xxxvi
ix
CONTENTS
Page
§ XIX. Subordinate characters in the Christian
army xxxvi
§ XX. Marsile xxxvii
§ XXI. Blancandrin xxxviii
§ XXII. The Baligant épisode xxxix
§ XXIII. Baligant xl
' § XXIV. Subordinate characters in the pagan army . xlii
§ XXV. Bramimonde xliv
§ XXVI. Aude xlv
v^' § XXVII. Who was the author of the poem as we know
it f rom the Oxford manuscript ? . . . . xlvi
^ § XXVIII. What indications point to in regard to the
author xlviii
§ XXIX. Approximate date of the poem xlix
§ XXX. Verse structure of the Chanson li
§ XXXI. Unsolved problems in regard to the Roland
material liv
The manuscript Iv
§ XXXII. Pecuiiar significance of the primitive epic Ivi
§ XXXIII. The poem a séries of tableaux Ivii
y Artistic construction of the central feature
of the poem, the battle of Roncesvalles . Iviii
§ XXXIV. Characteristics of the style of the Chanson lix
§ XXXV. Strophe répétition or les couplets similaires Ixi
§ XXXVI. The contradictions in the poem Ixii
§ XXXVII. Sentiment and émotion in the poem . . . Ixiii
Absence of the comic élément Ixiv
§ XXXVIII. Absence of the miraculous Uv
§ XXXIX. Popularity of the Chanson in its day and in
later times due to its inspiration . . . Ixv
§ XL. La Chronique du faux Turpin Ixvi
§ XLI. Graduai transformation in the form of the
Chanson de Roland to suit the spirit of
the times ixvii
§ XLII. Rise of the romances of chivalry .... Ixviii
§ XLIII. Roland in Germany jL * ** ^^^^
§ XLIV. The Netherlands . Ixx
X
CONTENTS
Page
§ XLV. The Scandinavian countries, Norway, Swe-
den, Denmark Ixx
§ XLVI. England Ixxii
§ XLVII. Spain Ixxiii
§ XLVII I. Portugal and other countries Ixxv
§ XLIX. Italy Ixxv
French versions written by Italians . . . Ixxvii
/ reali di Francia Ixxviii
A new kind of epic peculiar to Italy . . . Ixxix
Complète transformation of Roland . . . Ixxx
§ L. Roland almost forgotten during three cen-
turies Ixxxi
§ LI. Nineteenth century studies Ixxxii
Allusions to Roland in nineteenth century
literature Ixxxiii
§ LU. Scholars the first to make known the old
French epic poetry ' . . Ixxxiv
§ LUI. F. Michel's princeps édition followed by texts
and translations Ixxxv
A standard text of the Chanson .... Ixxxvi
§ LIV. Bibliographical Ixxxvi
BIBLIOGRAPHIE Ixxxix
I. Bibliographies xci
IL Premiers travaux xcii
III. Les manuscrits xciii
IV. Éditions xcv
V. Traductions françaises c
VI. Traductions étrangères ciii
VII. Les analyses cvi
VIII. Date de la composition cvii
IX. Auteur et lieu d'origine cviii
X. De deux rédactions de la Chanson de Roland qui
ne sont point parvenues jusqu'à nous .... ex
XI. Historique de la Chanson cxiii
XII.|jGéographie du Roland cxiv
XIII. Les ren^aniements en vers et les versions en prose cxvii
xi
CONTENTS
Pag«
XIV. Les variantes et les modifications de la légende . cxvii
XV. Critique du texte cxviii
XVI. Phonétique cxxii
XVII. Grammaire cxxiii
XVIII. Glossaires cxxvi
XIX. Rythmique cxxviii
XX. Le style cxxx
XXI. Les idées et les mœurs cxxxv
XXII. Roland dans l'art cxxxvii
XXIII. Diffusion de la légende à l'étranger cxxxix
II. Allemagne cxl
III. Angleterre cxliii
IV. Néerlande . cxlv
V. Pays Scandinaves cxlvii
VI. Italie cxlix
VII. En Espagne clvi
FRENCH TRANSLATION
Première Partie: La Trahison DE Ganelon i
Strophe and verse numbering 2
À Saragosse. Conseil tenu par Marsile 3
À Cordoue. Conseil tenu par Charlemagne ' 6
Départ, voyage, et trahison de Ganelon 16
Roland est placé à Tarrière-garde 29
Préparatifs des Sarrasins 35
Deuxième Partie: La Bataille DE RoNCEVAUx 43
Les préludes de la bataille de Roncevaux. — Première
partie de l'épisode du cor 45
La mêlée : duels entre les douze pairs de chaque côté, . . .51
Les Français repoussent l'avant-garde des Sarrasins ... 57
Les présages de la mort de Roland 60
L'attaque de la grande armée de Marsile contre l'arrière-garde 61
Exploits merveilleux d'Olivier, de Roland, et de Turpin . . 63
Le cor. — Deuxième partie 70
xii
CONTENTS
Page
Retour de la grande armée à Roncevaux. Ganèlon mis aux
arrêts 75
La déroute 77
Le calife et ses cinquante mille noirs entrent en scène . . 79
Mort d'Olivier 80
Mort de Gautier de l'Hum et de Tarchevêque 84
Mort de Roland 92
Troisième Partie: Les Représailles 99
Poursuite des Sarrasins loi
Comment les Français passent la nuit 104
Désespoir de Marsile et Bramimonde 107
Arrivée de Baligant, amiral de Babylone 108
Ambassade chez Marsile iio
L'émir met son armée en mouvement 115
Charlemagne, de retour à Roncevaux pleure son neveu . .117
L'empereur partage son armée en dix colonnes 122
Baligant divise son armée en trente bataillons 128
L'approche des deux armées 133
La suprême bataille commence 136
Divers épisodes de la bataille suprême 139
Joyeuse contre Précieuse 144
La déroute. — Prise de Saragosse 147
Le retour à Aix. — Mort de la belle Aude 149
Procès de Ganelon 151
Combat entre Tierri et Pinabel 155
Châtiment de Ganelon 1 59
Conversion de Bramimonde. Fin du poème 160
NOTES 163
MANUSCRIPT READINGS 235
INDEX 267
zui
CONTENTS
SiGNS OF REFERENCE AND ABBREVIATIONS
§ and Roman numéral, refer to the section indicated of the In-
troduction ; Roman numerals alone refer to the sections of the Bib-
liography ; ss. := strophes of the poem ; vv = verses ; n. = note ;
no = numbef ; r. = remark ; an * in the text of the translation
refers to the manuscript readings ; an * in the Bibliographie shows
that the work or remark over which it is placed is not found in Gan-
tières "Bibliographie de la Chanson de Roland,^* In the Index, a
verse number in parenthesis (182 1) indicates that the name referred
to occurs in the translation but not in the original.
ILLUSTRATIONS
I. Un Ambassadeur Frontispice
II. Carte Topographique de la Chanson Page
DE Roland (xvi)
III. Des Mémentos de Roland (xxi)
IV. Statues de Roland et d'Olivier . . . (Ixxvi)
V. Saint Gilles (Ixxxix)
VI. Groupe de Saint-Faron à Meaux . . . (cxxxviii)
VII. Fac-similé du Manuscrit d'Oxford . . (2)
VIII. Les Faucons (7)
IX. Un Chevalier (38)
X. Mille Clairons Résonnent (42)
XL Roland Frappant .la Roche et Sonnant
DU Cor (44)
XII. Pièces de l'Armure d'un Chevalier . . (52)
XIII. Chevalier à- Pied (75)
XIV. Charlemagne en Présence d'un Ange . (97)
XV. Baligant au Milieu de ses Rois . . . (no)
XVI. La Mêlée (137)
XVII. Un Jongleur (162)
XVIII. Armure Défensive (190)
XIX. Armes Offensives (191)
XX. L'Oriflamme, le Cor, l'Épée Sacrée . . (221)
XXI. Chevaliers à Pied (235)
XXII. Le Pavement de Brindisi (267)
XXIII. La Petite Chapelle d'Ibagneta .... (316)
The fûll<noing unknown, iittie âhûwh, or itnaginary names of
places or peopîes mentioned in the poetn are not on the Map* See the
Notes under place referred to in the Index,
Alferne, v. 191 5.
Argoilles, v. 3259.
Balaguer, v. 63.
Baldise-la-Longue, v. 3255.
Balide-la-Forte, v. 3230.
Belfeme, v. 812. '
Bire, v. 3995.
Blandonne, v. 2992.
Bios, V. 3224.
Bruns, v. 3225.
Brigal, v. 889.
Califeme, v. 2924.
Clairbonne, v. 3259.
Commibles, v. 198.
Durestant, v. 870.
Enfrons, v. 3517.
• Euglès, V. 3243.
Garmalie, v. 1915.
Gros, V. 3229.
Haltilie, v. 209.
Joie, V. 3257.
Leus, V. 3258.
Malpreis, v. 3285.
Malpruse, v. 3253.
Marbrise, v. 2641.
Marbnise, v. 2641.
Marsonne, V. 2994.
Maruse, v. 3257.
Noples, vv. 198, 1775.
Occiant, v. 3246.
Olofeme, v. 3297.
Ormalois, v. 3243.
Sezilie, v. 200.
Soltras, V. 3242.
Sorence, v. 3915.
Suatilie, v. 90.
Val-Ferrée, v. 1370.
Val-Fonde, v. 23.
Val-Fronde, v. 3260.
Val-Fui, V. 3239.
Val-Marquis, v. 3208.
Val-Métas, v. 1664.
Valnoir, v. 975.
Val-Penuse, v. 3256.
Val-Sevrëe, v. 3313.
Val-Ténèbres, v. 2461.
INTRODUCTION
/
INTRODUCTION
§ I. In what form the material which makes up nearly ail
of the world epics first appeared will probably never be known.
It would appear from much research on the subject that deeds
of valor and virtue, such as are related in the old Latin
chronicles or gestes^ were celebrated in popular song before
being sung in epic poems. The sources of the Chanson de
Roland^ determined as far as the data, mostly probable indica-
tions, will permit, illustrate in a measure the usual development
of this kind of poetry.
For several centuries after the conquest of Gaul by the
Romans, there seem to hâve been no deeds of
The Cliansoii de valor to sing; or, if they existed, as is not
Roland, an ex- unlikely, they hâve not reached us. At ail
ample ofepic \ i ^ .
development. events, the first traces of epic poetiy came
over into France from the Germanie hordes;
for the ideas and customs that are found in their songs, appear
in those of France as novel éléments. Thèse tribes, according
to Tacitus,^ had historical songs yvhich spread abroad the
praises of the founder of their race. The songs were in ail
probability unwritten, but when the Franks established them-
selves in Gaul, the influence of thèse songs on the rude history
of the time becomes traceable, for it is by them that events
otherwise unknown hâve been recorded.
About Dagobert (628-638), the most powerful as well as
the most popular of the Merovingian kings, cluster many taies
whose influence, it is believed, can be recognized in some of
^AnnalSj bk. II, cap. 88; see also G. Kurth, Histoire poétique des Mér(h
vingienSf Paris, 1893, ^P* !•» " ^-^^ Sources."
INTRODUCTION
the chansons de geste written six centuries later. It is known
that Dagobert lost an army in the défiles of the Py renées Jn
635, under cîîrcun^tances quite hke those under which Charle-
magne losïTïïs rear gùafd îh "778. DagoBeft's -army was
/commâMêan5y'twêIvê^^ not unlikely that the
I remembrance of Dagobert's loss, together with similar mishaps
rgi^t occurred in the gorges of the Pyrénées, were confused^
„. ^ . , and blended with the Charlemagne disaster,
ffistorical ^, ^ , . ^ ,
events of the ^^ jpresence al twelve wamors^ only men-
reigns of Dago- tioned in connection with Dagobert's aefeat,
bert and Charle- tends to substantîate this suppositipn. Just as
magne confused. ^^ incidents of Dagobert's reign formed the
.p.cxiii, I.) ^^gjg q£ story and legend from which songs
relating to the exploits of those days took their rise, so the
events of the illustrions reign of the renowned Charlemagne,
whose historical and mythical famé vie with each other,
furnished material which song and story transformed and
carried ever fartlier and wider. It is probable that thèse
primitive songs were lyrical and epic, and that thé epic proper
which in one form or another contains them came later.^
§ 1 1. The real origin of the Chanson de Roland is historical
and due to events that actually took place. Roland lived and
died for Charlemagne and for his country. In the year 778,
* See G. Baist in Zeitschrift fiir romanische Philologie^ Bd. XVI, p. 510;
also Kurth in Histoire poétique des Mérovingiens^ pp. 461-2; cf. however,
P. Rajna's Le origini delP epopea^ Florence, 1884, p. 238, note 2, and Ro-
mania, t. XXXI, p. 618. * G. Paris, Histoire poétique de Charlemagne,
Paris, 1865, p. 2 ; idem, la Littérature française au moyen âge^ Paris, 1888,
pp. 33-4; see also C. Nyrop, Storia deW epopea francese (E. Gorra's trans-
lation), Turin, 1888, cap I, " Origini delP epopea," pp. 20-21. The difficulty
in regard to determining the form of the first French chansons de geste is
well stated in P; Rajna's Le origini delP epopea francese^ cap. XVII, pp.
477 et seq.. The question is discussed in the Zeitschrift fiir rom. Philolo-
giey Bd. XVIII, p. 175, by H. Suchier; also in Romania, t. XXIII, p. 440,
by F. Lot, and in the note by G. Paris.
INTRODUCTION
Charlemagne, then king of the Franks, af ter a short campaîgn
in northem Spain, whither he had been called by internai
dissensions among the Saracens, was on his retum to France.
The main part of his army had marched safely through one of
the passes of the Pyrénées, when the rear guard was suddenly
attacked and thrown into confusion by the Basques concealed
in the mountain fastnesses until the opportune moment Al-
though the Franks were courageous • and better armed than
their opponents, they were nevertheless taken at a disadvan-
tage, and beîng unfamiliar with the ground ând with the
method of warfare, were utterly defeated. The baggage in
their charge was plundered and most of the
S* , ®'^ officers of the palace were killed before help
^ncesyalies «« «. .
e origin hi»- could corne. The afïair cast a gloom over the
tori<^yofthe army and the French court. Ihis account
Chanson do related by Angilbert in his Annalsf- long attril>
??î*^- ... , uted to EginhW. Lharieniagne's secretary
(Cf. p. cxiii, XI.) , , . ■." .>■*-' - . ^ , , , -^
and histonan, is supplemented by the latter
who says that UieTîeavy equipment of the Franks hindered
their âight, while the Basques who were lightly armed made
the most of their advantage, easily pursuing their enemies over
the rough ground and killing them to a man. In this batde
perished Eggihard, provost of the royal table ; Anselm, count
of the palace, and Roland (Hruodlandus), lord warden of the
march of Brittany {Britannici limitis praefectus)^, The place
itself where the battie occurred is not clearly indicated, but
tradition has ever located it atJto^cesvalles, in Spàin, quite
near th eFrench. .border, on the route from Pampeluna to Saint-
J ean-Hed-de-Port.' (See Map).
§ III. " TES îs ail that history relates of Roland. The won-
1 édition de la Société de l'Histoire de France, t. I, p. 170. * Vie de
CharUmagne, Edition de la Société de l'Histoire de France, t. 1, p. 31.
• See the imi>ortant article by G. Paris in the Revue de Paris^ Sept. 1901,
pp. 233 et seq.
INTRODUCTION
derful deeds of thîs hero, we find about.three centuries later
related in the Qxford version, the oldest that we possess, of
the Chanson de Roland^ thought to date, approximately, from
about 1080. It is highly probable that older texts did exist,
for a hero who had attained such famé must hâve been a
subject of gênerai interest during the three centuries preced-
ing. Among the accounts of Charlemagne's expédition that
hâve corne down to us, the Chanson de Roland is by far the
most precious because of its poetic and historical worth. It is
also.superior to any other similar old French epic and is, with
f the exception of a f ew spécimens of old French, and of several
I poems of a religious character, the oldest literary monument in
[ the French language. Besides the Chanson^ two Latin ver-
sions of the battie of Roncesvalles hâve been preserved, one in
prose, forming chapters tw«nty-one to twenty-nine inclusive
of the celebrated Chronicle^ attributed by its author to arch-
bishop Turpin of Rheims, ai^d th^other in verse known as the
Carmen prodicione Guenonis^iA about the same date.
Thèse are the oldest known versions of the épisode. Ac-
cording to the investigations of scholars like
The three old- G. Paris and G. Laurentius,' the French manu-
est versions of scripts of the Carmen represent the later^r-
thelegend. .—=--7 — 7 r.. if 1 . * 1 "
(Cf. p. ex X.) sion of jivhat w^ 'an older rendenng of the
jgoem; and aU that difîers from this old version
must be regarded as additional matter of relatively récent
origin. The prose account has a composite character, some
features of which may constitute a still older state of the
poem, while other traits are due to a scribe oj some inter-
mediate editor. By an ingenious comparison of thèse three
versions, the relation in which they stand to each other and to
the e vents described, has been carefully traced.*
' G. Paris, Extraits^ 5 me édit., Paris, 1896, pp. viii-ix. « Republished and
explained by G. Paris in Romaniay t. XI, pp. 465-578. ^ Zur Kritik der
Chanson de Roland^ Altenburg, 1876. * Paris, Extraits^ pp. viii-xxv.
Fig. I. Monnaie attribuée par M.Anatole de Barthélémy au gouverneur
des Marches de Bretagne. Voir Gautier, les Epopées, t. m, p. 563.
Fig. 2. "... ils arrivent à Bordeaux ... oh,
sur Pautel du grand saint Séverin, on dépose
le cor de Roland .".." w. 3684-86; voir
p. 228, n. 3.
fi20.
i/29.
illl.
SiSi).
Fig. 4. L'épée d'après des sceaux des
xie et xiie siècles.
Fig. 3. « Ah ! Durendal,
que de reliques précieuses
il y a dans ta garde do-
rée"! w. 2344-45; voir
p. 207, n. 6.
III. Des MÉMENTOS de Roland.
X
INTRODUCTION
§ IV. From ail available material, the distinctive traits that
must hâve characterized Roland hâve been carefully sought in
order to explain how it happened that he absorbed to such a
degree the attention of the middle âges. As is well known,
Charlemagne became emperor twenty-two years after the de-
feat of RoncesvaHés, being crowned by pope Léo m in the
yeaT'SDo. At the time of the battle, he was thirty-six years
old. ^f a Latin record preserved in the famous Chronicle of
the pseudo Turpin can be_re)i?d on, Roland, at the time of the
battie of Roncesvalles wàs thirty-eig£t years old.^ i he'^BatOe
Uself OCCUfi'ed oii tlie fifleeiiQi u£ Augu&l, ;;Q, a^ shown by an
epitaph, not long since discovered,^ recording
mstorical indi- t^e death of Eggihard, who died with Roland.
RoiAnf ' The marçh of which Roland was govemor — a
most trying position because of the disputes
continually arising — was the borderland between Normandy and
Brittany, At that tinîe brittany^Was Celtic, and goverhed by
kings not amenable to the authority of Charles. It would natur-
ally be there where Roland would be beloved by the kinsmen
with whom he lived and by whose side he fought, and where, it
is most likely, his memory would be preserved when forgotten
dsewhere. There, on the frontier of Brittany, in Anjou, in
Normandy, the legend would hâve taken its rise and, when the
Normans in the tenth century overran the entire district, from
there it could well become the property of the whole country.»
§ V. As the legend spread, it transformed the character of
\ The battle of Roncesvalles and the death of Roland are related in caps.
xxi-xxix; the epitaph itself may be more accessible as given and explained
by G. Paris in Romania, t. II, p. 148. * Paris, Extraits, p. x, note 3. See
also Romania^ t. XI, p. 570. ^ Romanîa, t. IX, p. 454; t. XII, p. 113. Cf.
also Baist in the Zeitschrift, Bd. XVI, p. 509 and Paris in Romania, t. XV,
p. 139; and see the important article by Paris : " Sur la date et la patrie de
la Chanson de Roland, " Romania, t. XI, p. 400 ; also Léon Gautier, Épo-
pées frani^aises, 2me édit. t. III, pp. 493-4, note.
INTRODUCTION
nearly everything originally connected with the historié events
forming the nucleus from which it took its rise. Moreover,
new épisodes were inventedin order to satisfy the popular
ideasof wKât the historié events must hâve been."~ l'.'Thus it
is that the king o£ the Franks, at thé tîme of the battle, is al-
ready/the great emperor Chaiiemagne. He is pictured as a
majestic olâ màivwith long flowing white beard, still sturdy
and vigorous, so striking in person, so just, and so fit to com-
mand that ail révérence and obey him.i 2**. Sb great an em-
peror must hâve had the flower of knighthood about his person
in order to aid him in council and to carry out his commands ;
so that as in the time of Dagobert, or in the
Rise and devel- j^^gj. poems of King Arthur, the twelve peers
opmen o ^^^ introduced,* although unheard of in Charle-
magne*s day. 3**. The^çampaign in Spain is no '
longer a predatory incursion lasting a iew ÏTianths, Dut Charles
is represented as having passed the entire period of seven years
in conquest in Spain.* 4°. Roland has become the nëphe^of
Charlemagne;* young, fearless, and intrepid, he unités in his
person ^nd character those brilliant qualities that make him un-
surpassed among knights even in the palmiest days of chivalry ;
he has become the central figure, the hero of Roncesvalles, the
Achilles of the poem. 5.** That a Frankish army could by any
possibility in the ordinary course of warfare, suiïer such a de-
feat, was not to be thought of . This must hâve been brought
about throughjtreaçhery. A trnitor, th^r^ffhrp, js invented, to
whose machinations^ .th£.i:alami.ty is due. 6**. A people so in-
significanTâs were the Basques® could never hâve defeated an
iCf. Strophes VIII, XLI, XLII, CCXL. «Strophe XVIII. «Strophe I.
4 Strophe XV. ^ Strophe XLVIII. « The Basques may possibly be included
with the Saracens in accord or allied with them ; cf. v. 3474, and see Léon
Gautier, Us Épopées françaises ^ t. III, p. 492. N5rrop, Storia delPepopeOy
p. 100, suggests possibly the remembrance of a Frankish defeat posterior, in
824, when the Basques were allied with the Saracens.
INTRODUCTION
anny of the Franks. The real conquerors must hâve been
those arch enemies of Christendom, the Saracens, * who conse-
quentiy are suhstitut^d for the Basques. 7.* That so serious a
disaster should go unpunished was hardly conceivable, and so
the i4^i^ of retaliation developed which closes the taie in a
manner cgnciliatoiy to national honor.^
Thèse différences between fact and fiction illustrate what an
important rôle imagination plays in the folklore of primitive
nations. To-day the light of éducation shedding the rays of
history and criticism among ail who are able to read, renders
impossible of gênerai accep tance historical versions so trans-
formed by the imagination.. Thus it is that the deeds of a
Washington or a Napoléon — deeds that contain éléments favor-
able for producing legendary material — lack the necessary con-
ditions for developing it. Thèse deeds may, however, be
distorted or idealized, as in the historical novel or play, and to
such a degree that in the popular mind the painting takes the
place of the original events.
§ VI. Although the poem was written a long time after the
triumph of feudalism was assured, and three centuries after
the events it describes, yet it préserves marked traces of the
days when kingly power was well nigh absolutèrând "when
Charlemagne was Deloved and reverêd by ail. Considering the
manner in which the parts were, in ail probability, at différent
times knit together," tVip nni^ ^f tv>f> ppir |g remarkable. It
divides itself naturally into ^ree parts that are as well balanced
as the three acts of a well constructed drama. The treason of
Ganelyn forms the subject of the first act, which has as its
resuit the battie and the deai^h of T?n]and i" t^? «ffn^îHj^^t,
leading up fittingly to the retaliation^_arid_j;iiimshBft«at which
form the third act of the drama. There are not lacking critics
^ Strophe I. Marsile, king of the Saracens, is not a historical character.
• Part III ; " Les représailles." « Cf. Paris, Remania, t. XI, p. 518.
Y-
INTRODUCTION
who daim that the poem should close with the death of Ro-
land, ^ and regard the last part as incongruous. As though to
strengthen their case, the Lyons m^nusrript^
Uiiity 0 tne ^^^ ^ ^^^ ^j^ ^^^ ^ ^ sure, leavÊg^^outTRTs
épisode. It is also leit-Out in Turpin^s Ckrûn-
icle and in the Icelandic and Danish versions of Roland. That
it is an addition, is the common opinion of"critics, and sèveral
contradictions with the parts preceding indicate this to be the
fact.a Nevertheless it is only natural to suppose with good
judges,* that it was the author's intention Roland should die
conquering, and Charlemagne should avenge his death by chas-
tising the united enemies of Christendom, the Saracens, thus
heightening the author's own famé and shedding glory up
France as the defender of the faith. Indeed, it may be said
f that 5ohi thë llTTlë <>1 Llovis (496) down to Charlemagne's day,
, it was the spécial mission of the Franks to combat the op-
pressors of the Church* — the Burgundians, Lombards, Saxons,
and Slavs — and, above ail, to check the S aracen - i n va sions^ an
event which was accomplished with signal success in 732 at
^ffiitiers, by Charles Martel. Hence the fitness, in the last part
of the Chanson^ of the champion of the Christian world meeting
in mortal combat the head of Islam, and thus deciding the right
by the defeat of the Saracen.*^
§. VII. T^esociety described in the poem belongs to the
feudal aristocracy, for it was particularly in the xith century
* Cf. " Die Baligantsepisode, ein Einschub in das Oxforder Rolandslied,"
by Franz Scholle, in Zeitschrift fur romaniscke Philologie^ Bd. I, 1877,
pp. 2&-40. Cf. Paul Meyer, Romania, VU, p. 437, and Gautier, Épopées
françaises^ 1. 1, p. 425, both refuting Scholle. See also G. Paris, in Romaniay
t. XIV, pp. 594-598, criticising A. Pakscher's views expressed in Zur Kriiik
und Geschichte des altfranz'ôsischen Rolandesliedes^ Berlin, 1885. ^ Ex-
traits^ p. xxii ; Hist. de la Hit. du moyen âge^ § 36. ' Gautier, la Chanson
de Roland^ p. xxxi ; Petit de Julleville, la Chanson de Roland^ P- S'» * Paris,
la Poésie du moyen âge, Paris, 1885 ; " La Chanson de Roland et la na-
tionalité française," p. 104. " Strophe LXXX.
INTRODUCflON
that the nobility was strong and the king feeble. There were
at least eighty immense tracts ot temtory, each govemed by a
lord absolutdy independent of the king, Philip I., a weakling,
who possessed in reality but a half dozen counties. It was
during this century that the Normans made the conquest of
En^lagd, and that they estabfished the kingdom of tfiê'two
Sîcilies; that a Burgundian nobleman received as a fief the
county of Portugal, and that the f^gt crusade, made up largely
of Frenchmen, started for the Holy Land The spirit of the
crusadeswas in the air and the din of arms resounded through-
out the Christian world.i Besides the warrior dass, there was
The societv por- ^^^^^^ ^^^^ ^^* ^^^ tô De reckonea with as a
trayed in the powerful f actor in the sodety of the time, the
poem. -^Igrfîl" The warriors who fight and tfie dergy
(Cf. p. cxxxv, who pray, tâlcing, however, occâsionally, a hand
in tiie"conflict,^ composed the recognized Soci-
ety of the devénth century. The peogle appear merel^ as a
confused indistinct mass, having no status other than that of
toilgrs. Such, too, is their character in the Chanson de Roland,
§. VIII. That the poem J&jKadikfi^jmd rdigious at the
same time is only what might be expected ; that it remains so
true to the traditions of royalty and of Charlemagne at a time
when thèse traditions had well-nigh gone by, is surprising. But
it must be remembered that the conflict de-
e ve 0 scribed is a struggle between faith and f aith,
rather than between country and country; that
the Terre Majeure^ is Franre fiffhring fnr the Christian world,
and that la douce France^ is that sweet land which Charlemagne
not only rules but represents. The Frençh are right, and the
pagansarewTong. In that oft repeated phrase ^ îîès"thê"^entral
^Gautier, Épopées françaises-. " Caractères des premières chansons de-
geste," t. I, p. 158. «Cf. Strophe XCVL » Cf. Strophe C XXX VI. *Cf.
Strophes II, XCIV. «Cf. Strophes LXXX, XCIV, CXVIII, CXLVII,
CCXLIV, CCLIX, CCXLVIII, CCLXI.
INTÎIODUCTION
idea of the poem of the âge. Charlemagne stands for the right.
He cannot well do wrong, for besides hisfaidiiul peers, ao nôt
angels counsel hîm?i This protection from heaven serves to
increase the prestige of Charlemagne and to make him more
venerated and beloved.^
The superstitions idea that the victory is a judgment of God,'
and that the Franks must win because right is on their side is
as inhérent a part of the belief of thèse old warriors as is their
profound faith in God, about which there can be no contro-
versy. Just as the /liaJ recalls the struggle of the Greeks
against the cities of Asia Minor, so hère the national tradition
is to HpfPT>^ ^^ynsti^gity against the Saracens. This is the
^PQt mntÎA/^ ni tViP prtAm^ the triumph of the banner, the ori-
flamme, symbolizing God's victory and giving the poem the
character of a national epic.
^ §. IX. The tone, throughout the Chanson^ i^erijjjjg, almost
severely so, as befits so noble a thème. The range of ideas j§^
Dmewhat limited, as generally in aU very early productions;
but this is m a great measure made up for by the directness
and energy with which the ideas are presented. The remarks
the heroes address to each other, the epithets used, and espe-
. cially the fréquent répétitions recall the Iliad
manner of ^^^ le ave much the same vivid impression upon
presenting the mind. It has been noted, too, so usual is
ideas, char- the form of dialogue in the development of the
aciers, and incidents of the Chanson^ that out of four thou-
customs. 1 1.11
sand verses which the poem contains, sixteen
hundred are pronounced in the form of address or response by
one character.* In both the Chanson and the Iliad ^ the gên-
erai efïect is enhanced by the primitive setting which carnes
with it a quaintness that is in itself a charm.
* Cf. Strophes LXVIII, CLXXXVII, CCLXIII, CCXCII. « In regard to
the sanctity of Charlemagne, see Paris, Histoire poétique de Charlemagne^
pp. 58, 59. 8 Cf. Strophe CCLXXXIV. * Petit de JuUeviUe, la Chanson de
Roland^ p. 62.
xxvi
INTRODUCTION
The few leading personages of the poem, Charlemagne, Ro-
land, Olivier, Ganelon, are drawn somewhat roughly but vigor-
ously, each is a well defined personality. That finer or more
clearly eut distinctions might be made, no one will care to dis-
pute, yet rough hewn as they are, they hâve a particular charm
of primitive poetry.
The inanners and customs are those of a rude civilization, in
which naight makes right> and where killing. han^^ing, and"bijrn-
ing of ail Moslems,^ that are not jmmediately converted ^to
Christianity, is justifiable and commendable. The more san-
guinary the feats of arms of the Christians, the more is the
right vindicated, the nearer they themselves approach salvation.
So that thèse tremendous blows,i which shatter the helmel,
buckler, and breastplate of the knight, passing on down through
his body, piercing the sad^le, cleaving in twain the steed,* are
each and ail masterstrokes for Christianity, for the right, and for
God. It must be admitted that they occur somewhat frequently
for the literary taste and ideas of the présent day, l?ut if it be
remembered that thèse .épisodes were sung by the minstrels to
hearers, some of whom departed as others arrived, thèse répéti-
tions would then not prove so monotonous to the audience as
to the modem reader.
§ X. In regard to thèse early epics, forerunners of the
national literary life of the future, it has often been remarked
that, apparentiy, it never occurs to the poet or to his hearers
that the manners and customs of other nations that he de-
scribes, can be différent from those of his own. Thus in the
Iliad^ Jhe leaders of the Trojans, the councils of war, the sol-
diers, their weâpons, are ail fashioned according to Greek
standards. History, however, tells a différent story. So, too,
in the Chanson de Roland^ no différence is made between the
administration of the pagan and of the Christian armies. The
CCXXK '' ' ' ^*" yll- * Cf. Strophes XCIV, CV.
xxvii
INTRODUCTION
Primitive
poets unable
to depict the
manners and
customs of
foreign peoples
differently from
their own.
commander of each army, a brave chieftain, great and power*
fui, performing deeds of valor on the fîeld, is surrounded by his
twelve intrepid warriors, who like their gênerai
are continually performing the most redoubtable
exploits. Brave deeds in either camp are re-
warded by gifts of territory.i The armor in
which the knights on either side are encased,
their arms, method of attack, way of looking at
things, ail appear to be essentially the same.
The Saracens, to be sure, are swarthy and black;
and the blacker they are, the more ungodly and dangerous do
they appear .2 This physical trajt together with religious belief is
réallv ail that constitutes the différence betweeji tiiç tacû armies.
§. XI. As regards religion, ail who do not profess the Chris-
tian faith are indiscriminatêiy classe^ as ^araceng, The poet
describes the vows made by the Moslems to their divinities,
among whom he places ApoUo and Tervagant,^ regardless of
the fact that the foriûfif ranks among RomaîTSivinities, while
the lajt^r is merely a Gallic idol. Such distinctions, if at ail
appreciated, aresubtlêïïêsIKal do not count in the momentous
question of the right. It is enough that ail other creeds and -
divinities that are not Christian, and that con-
sequently are in the wrong, be classed and
treated as Saracen. So ingrained and so far
reaching is this faith, that it is invoked for the
purpose of keeping a felonious agreement, as
when Ganelon plights his faith to the Saracens.* The Mea of
a Providence not only appears hère and there on the surface,
but also underlies the entire poem. God is ever attentive to
the prayerf ul Christians. The world is their battlefield ; the right
'^^is on their side, the ^J^^QÇ the<>ther.5 They are the beloved
Cf. strophes CCXL^irroiVîËftSf Çf..Strophes LXXIX, CCXXXI V.
\ Ail peoples not
J Christian
) classed as
pagans.
«Strophes I, XLVIII.
;>
he^QSVlI. »
Julleville, la Chanson tU
INTRODUCTION
of God, the champions of the right. The pagans are his
enemies, the upholders of evil. It is the old story of the con-
flict between light and darkness. between ignorance and vice^^
between good and evil. Despite the barbarity and sanguinary
deeds of tnese oia armor clad TOrriors, they are essentially )
human in ail their ways; they suffer from cold and heat, from ?
hunger and thirst, from physical and moral pain, just as we ail i
do. They are moved bv feeline^ of pleasure, afïected by thoughts
of home and the f atherland. la douce France^ and are moved to
tears by the losses that cannot be repaired.i And it îs'Because
oî^these human traits common to us ail that we cannot help
sympathizing with tTiem, admiring their singleness of purpose,
and revering the ideals they represent. Such, in gênerai, are
some of the main characteristics of the poem itself .
§ XII. Examining now separately the few characters» dis-
tinctly portrayed, we find that Charlemagne stands out as the
ideaLmpï^^rch, representing joyalty as it was in his day,
respected by ail, because in itself and in him, it stood for
France and the right. He is not the absolute tyrant of which
Roman history fumishes examples, but is essentially the Ger-
man Kdnig^ ruling \gith thcaid^and^adviceof -eeunsetiors from
^ejaity and clergy. He is a soldier himself, and the impres-
sion hê~ïsTîk^ to evoke is that of the bravest of Christian
soldiers marching onward at the head of his forces, his white
beard flowing in the wind, to défend Çhristi-
^ anity and the faith.* As in the Iliad^ where
the gods take the part of some conspicuous hero, so in the
Chanson^ Charlemagne is aided and consoled by the wisdom
ofProïideûCÊ^-and favored thus, becomes mofé tKân evènhe
iCf. Strophes LXIX, CXII, CLXVI, CCLXXXII. «Graevell, Die
Charakteristik der Personen itn Rolandsliede. ^ The relations between
Charles and his counsellors are well stated in Graevell, Charakteristik der
Personen^ etc., p. 53 ; cf. also, Rajna, Origini, pp. 385 et seq. * Cf. Strophe
CCXXIX.
INTRODUCTION
subject of admiration of his foUowers. The intervention of
the Deity is direct,^ not through an intermediary of the Church;
thé monarch tiius combines effectivdy the temporal and the
spiritual power. With ail his majesty, grandeur, and generos-
ity, at times he is sanguinary, fierce, and oppressive, as
represented both in history and in legend. His passion shows
itself in his vindictiveness towards Ganelon;^ his tears flow
freely over the loss of Roland» and the rear guard: thèse are
hiin^gn traitas and it is in a great measure because of them that
Charlemagne is beloved. Moreover, thèse characteristics that
mark the royal figure, exemplify the idea that the figure repre-
sents the right* With ail the emperor's failings, which are
those of humanity, there is ever présent that deep abiding
faith— iû-Gûd, that faith which the stupendous catEèdrals of
the middle âges tell us has been surpassed in no other epoch ;
and it is this faith which makes the Charlemagne of the
Chanson one of the grandest characters in ail literature. In
him are found coUectively the virtues which cause men to
révérence their king, their country, and their God.
§ XIII. And y et, as has rightiy been observed of epic
poems, it is rarely the chief, be he as eminent as Charlemagne
or Agamemnon, who is the herô of the poem. Artistically it
has seemed wiser to the poets to choose a sub-
^ ^ ordinate character, in order that the greater
the difiîcuUies he may hâve to contend with, the more our sym-
pathies may be enlisted in his behalf. Roland is the first of
Charlemagne's paladins, the type ôf consummate bravery,^ the
central figure of the poem, about which ail the incidents
»Cf. Strophes CLXXXII, CLXXXVII, CCXCII. «Strophe CXXXIX.
8 Strophe CCIX et scq. * Strophes CCXLIV, CCXLVIII. " Roland's char-
acteristic traits are well brought out by V. Crescini, Orlando nella Chanson
de Roland e net poemi del Bojardo e delPAriosto, ^ologna, 1880. (Extract
from the Propugnatore^ v. XIII, 1880), and useful indications will be found
in Anna Volta, Storia poetica di Orlando, Bologna, 1894, pp. 5-25.
INTRODUCTION
develop. It is in order to take vengeance upon him that die
treachery is devised resulting in the loss of die rear guard.
He is die particular enemy that Marsile desires to be rid of
because of his continuai instigation to war as well as of his
feats of prowess in bàtue/ Always in the hottest of the
action, his good sword Durendal red with the blood of the
Saracens,^ he is indefatigable in defending the faith by ridding
the earth of heretics. He has that exaggerated idea of honor
common to the feudal knights of the elevenUTcèntury ; an idea
as disastrous to him on tiie field of Roncesvalles, as to them,
almost a century later, in the batde of Bouvines which fore-
shadowed Crécy, Poitiers, and Azincourt. Like thèse knights,
he is not exempt from vanity as shown by his continuai
solicitude lest anything derogatory to his réputation should be
heard; indeeq, although he loves danger and the turmoil of the
batde, yet more and dearer to him than ail that is his réputa-
tion, and the dread lest it be sullied by even a remote intimation
that he lacks the courage to be equal to&^y emergency».
This trait, so eminendy national, *togêtfier with other failings
as human and true, failings du^ more to excessive courage
than to the lack of it, hâve contributed, no less than his vir-
• tues, to the hero's popularity in the eyes of his countrymen. »
^-t § XIV. Not far from wherever Roland is, and usually atC
his slde,may be found his companion, Oliver. Their friend-
ship dates from a cglebrated duel they fought in early day§^ in
which each proved him self Jfae^ jeq ual _of the other. Their
aiffection. has beeii farther strengthened by Roland ''i htatrothal -^
to Oliver's fair sister. Aude.^ In the expression, "Roland is
daring, Oliver wise, both of wonderful valor,"® the old poet
has, in a word, summed up effectively the characteristics of the
brothers in arms. Oliver, who obeys rather the dictâtes of
»Cf. Strophes XLIV, XLV, XLVI. «Cf. Strophe CVI. »Cf. Strophe
CXIII. *See Crescini, Orlando, etc., just cited. «* Strophe CXXXII.
«LXXXVIII.
INTRODUCTION
reason than his first impulse, contrasts finely with Roland
whose ardor is irrépressible. And y et, Oliver has a distinct
personality. As brave as Roland, he is more modest and is so
companionable as to daim both our interest
^*' and sympathy. He is fittingly likened to Pa-
I troclus ; and although it is true that Oliver does heighten by
contrast the attractiveness of the hero of the poem, yet he
does not meet that purpose exclusively. The relation between
the two warriors is of a more spontaneous and less artificial
nature than that observed, for instance, between Orestes and
Pylades, in Racine's Andromaque. While Oliver's amiable
traits serve to soften the many hard lines in Roland's make up,
his own personality grows upon us and renders him, finally,
perhaps the most lovable of ail the characters. Among the
finest passages in the poem, and indeed in literature, are those
where the two companions lay down their lives together in the
comfnon cause, thus linking inseparably their names, and
blending in death lives so dosely united in life.i
§ XV. In contrast with the hero of the poem, whose
striking virtues win the admiration of ail, is the traitor,
Ganelon, an object of exécration.^ His portrayal is less child-
ish than that of Charlemagne, Roland, and Oliver; for in the
case of thèse three, the transition between thinking and doing
is so rapid, that they may be said to represent roughly hewn
primitive types rather than characters. But in Ganelon's case,
the conception, as regards motives of conduct,
aneon .^ ^^^^^ jjj^g ^^^ revealed in productions of a
later date. Previous to his felony, he is represented as a
brave nobleman, handsome, rich and powerful. Hfiisjaanied
to Charlemagne^s dau^hter, Berthe, mother of Roland by her
» Strophes CXLVII-CLIII ; CLXX-CLXXVIII. «For the French
legends still existing in regard to Ganelon, see H. Camoy's article in
Romania, t. XI, pp. 41 1-4 13; and regarding the name as a synonym for
traitor, Nyrop, Storia, etc., p. 100.
INTRODUCTION
first^ husbqnH, Milan. anH is ^herefore Roland*s stepfaOïeni
His character is above reproach before he sutfers it to be
contaminated by hatred. This passion engenders jealousy and
suspicion of Roland and finally overwhelms Ganelon with
blind rage and brings about his downfall. Thus it is that in
the factors which go to make up character, Ganelon is more
finely delineated than his fellows; he is not a traitor by birth
and tradition, like the çonventjoaal type iûund ia-the latei»-
cKânsons de geste^ but becomes so by force of circumstances.
It oflenTrappuiiu lliut a father-in-law is as little beloved as the
traditional mother-in-law. Apparendy, Ganelon's home rela-
tions hâve, in the first place, embittered him against his stepson.
His unkind feelings are at once displayed when Roland pro-
poses his stepfather as envoy to the court of Marsile. Ganelon
construes Roland's proposai as a désire to get rid of his step-
father by having him sent off on this perilous errand. More-
over, he threatens vengeance in case he succeeds in his mission
and retums in safety.^ Roland, spuming Ganelon*s threat,
ofîers to go in his stepfather's place. From this point, matters
grow worse, fei^ia- Roland'â offer Gandna belieyes. theûmputa-
tion lies that he is afraid to undertake the mission. His rage
then blinds him to ail sensé of propriety. Ambitious and fond
of glory as he is, his hatred of Roland exceeds his love of ail
else, and his one great désire is to wreak vengeance on his
stepson at any cost. Hère lies the motive of his subséquent
treachery. In the présence of the Saracen king, Ganelon,
forgetf ul for the moment of Roland, speaks out for the Franks
like a brave knight;* but remembering Roland, his rage blinds
him completely and he yields to the overtures of the Saracens.
He tells the king that Roland and Oliver together with the
rear guard may be vanquished in Cizra's pass after the msrfn
«Strophes XV-XXI et seq, «See Strophes XXI, XXIII. » Strophe
XXXIV.
INTRODUCTION
army of the Franks has marched on.i The présents which
Ganelon receives are accepted more to seal the compact than
because of désire of gain. The vow of good faith which
Ganelon makes on the hilt of his sword illustrâtes the force of
religious custom even to sanctify a wicked compact.^ Thus
this diplomatie nature of Ganelon's rôle, coupled with the fact
(|that he was not ^originally bad, but f ell rather through force of
tircumstances, renders his conception less primitive than that
of his fellows in the poem, making him more truly a character
than a type.
§ XVI. The subordinate types on the Christian side are, in
their way,no less interesting than the principal ones. Naimes.
the old du^*" ^^ Pava^J?) is the most trusted of Charlemagne's
counsellors, and is often called the Nestor of the poem.» He
shows his courage by ofîering himself to go on the perilous em-
bassy to Marsile's court.* It is to him while riding through the
passes of the Pyrénées with the emperor that the latter confides
his forebodings in regard to the fate of the rear guard.* When
the main army hears Roland's hom in the distance, he suspects
and accuses Ganelon of treason.« On the march, he reveals his
natural quick perception in discovering the position of the
enemy by dust in the far distance.'' He shows
*"'^^*' his dévotion to Charlemagne by helping to raise
the emperor when he has swooned at the sight of the body of
Roland.8 Before the great battie with the émir occurs, he,with
Count Josseran, organizes the différent sections of the impérial
army, showing his skill as a tactician.' And lastly, he displays
on the field of battie his personal bravery by slaying Malprime,
the son of the emir.io No better vassal is there at court, nor one
in whom Charlemagne more deservedly places his trust.
§ XVII. The figure of the archbishop Turpin is a com-
* Strophe XLV ; see also the following strophes. * Strophe XLVII. ' See
Graevell, p. 75 et seq.y and Nyrop, p. 344. Strophes: *XVII. «XXVI.''
•CXXXVII. 'CLXXX. «ce VIII. »CCXVIII. WCCXLIX.
INTRODUCTION
manding one, for he unités in his person, to a certain degree,
the authority of the Church together with the qualities of the
warrior. At the beginning of the poem, he, Uke Naimes and
Roland, shows his courage by offering to go on the dangerous
expédition to the court of Marsile,^ but Charlemagne is
averse to sending any one of thèse three heroes so dear to him.
It is true that the archbishop is more of a warrior ^ than a
priest, and delights in hewing down the Saracens; for he kills
in single combat the Saracen king Corsablis,* the enchanter
Siglorel,* Abîme,* Marsile*s standard bearer, and a host of
others; yet the few passages in which he speaks as a priest
are among the most impressive in the poem. They reveal the
religious temper of the day and bear witness to a spirit of rév-
érence and to a strong attachment for the fâith. Such a pas-
sage is that in which, just before the battle, Turpin exhorts the
Franks to confess their sins, and if needs be,
*"^"* to die for their country, promising them abso-
lution and a seat in paradise.® At the end of the battle, af ter
the archbishop has performed brilliant deeds of valor on the
fieldjwhere ail save Roland and himself hâve been slain, he ré-
sumes the character of the priest in one of the most touching
scènes of ail. Roland fînds and places the bodies of ten of
Charlemagne's peers in front of the archbishop who has just
strength enough lef t to pronounce over them the final bénédic-
tion."' Just after this, Oliver's body is found and placed with
the ten peers, ail of whom Turpin again blesses.» Then,when
Roland overcome by his feelings of sorrow, faints, the arch-
bishop attempts to get him some water,but faints in his tum<>.
Roland regains consciousness just in time to see Turpin
expire in thfe act of confessing himself,io and it remains for
Roland to pronounce the final word over the archbishop. This
1 Strophe XIX. *Graevell, p. 74, Nyrop, p. 344. Strophes: «XCVI.
«CIX. «CXXVII. «XC. 'CLXIV. «CLXV. «CLXVII. loCLXVIII.
XXXV
INTRODUCTION
he does, composing the body, and crossing the priest's fine
white hands over his breast, and concluding his prayer with the
words: "May thy soûl be saved and the gâtes of paradise
unbarred."^
§ XVIII. The twelve peers^ are Roland and Olivier, Géiin
and Gérier, Oton and Bérenger, Samson and Engelier, Ivon
and Ivoire, Anséis, and Girard de Roussillon. In the chansons de
geste^ the list varies considerably. Originally, the peers were vas-
sals, laie and ecclesiastical, of the duke of France who became
king under the title of Hugues Capet [987-996].
^ ^* Poetry represents them as having existed in the
time of Charlemagne. In the Chanson^ no in-
formation whatever is gîven in regard to their origin, organiza-
tion, or relation to the emperor, other than that they are
beloved by him. They are companions, and two peers closely
associated are usually mentioned together, as Roland and
Olivier, Gérin and Gérier, Ivon and Ivoire; others are char-
acterized by some adjective as Anséis le fier^ Oton le fort^ le
preux Bérenger. Ail are distinguished for their bravery and
take the initiative in battie.
§ XIX. Other heroes that rank, apparentiy, with the peers,
or who are joined to them, like Geoffrey of Anjou» and Gautier
de l'Hum, belong to the bravest of Charlemagne's knights.
The former is the emperor's standard bearer,*
Subordinate always close to his commander; the latter plays
in the Christiaii ^^ important part at the battie of Roncesvalles
army. where he is in command of the heights.6
Ogier the Dane, one of the most celebrated
characters in old French epic literature, and whose name is still
borne by one of the valets in the game of cards, figures on
several important occasions. He is présent at Charlemagne's
* Strophe CLXIX. «Strophe LXV. *Geoffrey, together with Charle-
magne and Roland, is placed by Dante in the circle of Mars, among the he-
roes of the holy wars ; Par., can. XVIIl, 43-48. Strophes : * VIII. « LXVI.
INTRODUCTION
councilji and is selected by Ganelon to command the rear
guard.^ In the battle against the émir Baligant, Ogier com-
mands the third division composed o£ Bavarians.' Finally,it
is he who détermines the conditions of the duel between Tierri
and Pinabd.* There are, perhaps, twenty characters of less
prominence than those already méntioned, who are about the
emperor and at some particular time render him service.
The characters of importance in concluding the Chanson are
the champions Tierri, brother of Geoffrey, duke of Anjou, and
Pinabel, a relative of Ganelon. Tierri is the only knight who
opposes the resolution of the others to allow Ganelon to go
free, and accordingly he takes up arms on the side of the em-
peror against Pinabel, the champion of the traitor.6 At first,
Tierri is wounded in the face, but afterwards slays his oppo-
nent, thus vindicating the righteousness of his cause .«
§ XX. Among the Saracens, Marsile is the most conspicu-
ous figure, and like Charlemagne is called king and emperor.
He owes his prominence in the poem largely to his position at
the head of the Saracen forces in Spain rather than to any Per-
sonal traits. Like other leaders portrayed in primitive song,as
well as in the Chanson ^ he is roughly sketched representing a
type rather than a character. In the interview
* ® with Ganelon, whom Blancandrin introduces to
his king, we see Marsile in his chair of state surrounded by his
army corps, ready to listen to the envoy's message.'' His feel-
ings of anger at Ganelon's insolence are most natural;^ he
shows diplomacy when he allows himself to be prevented by his
counsellors from harming the French messenger.® His question ..
thrice repeatedi** about Charlemagne: "When will he ever tire
Strophes: *XII. «LIX. «CCXX, *CCLXXXI. ^QCUKXlXet seq.\
the two Personal encounters that, because of their importance morally, are
described in détail, are Tierri's with Pinabel, strophes CCLXXXIII-
CCLXXXIX, and Charlemagne's with Baligant, strophes CCLX-CCLXIV.
•CCLXXIV, CCLXXXV. 'XXXII et seq. «XXXIV. «XXXVI.
"XLI, XLII, XLIII.
xxxvii
INTRODUCTION
of makîng war?" has a childlike simplicity that lends to it a
peculiar charm and interest ; and when he believes it possible
to destroy Roland and the rear guard, he exhibits his joy as
a child would by throwing his arms around Ganelon's neck.
I Thèse pen strokes of the old poet, clear eut as the terrible sword
strokes of his warriors, represent the inf ancy of art ; analysis of
the feelings was to corne later.
At Roncesvalles, Marsile's prowess on the field of battie is
proportional to his kingly power, for he kills three of Charle-
magne's peers and one of his noble knights.a He is among
the last to fiée, buL.not before Roland 's sword has d^prived
him of his right hand, a shamefuT punishment, intended to
reinind him of~his perfidy,^în-l'1olaiiiig the^promiBey^ade
^jjCQUgh Blancandrin to Charles to become the- ^mperor's
liçgeman and a Christian.^ Feeling that his days are num-
bered, he hands over the kingdom of Spain to his sovereign,
Baligant, the émir of Babylon,* and dies upon leaming the
defeat of the latter by Charlemagne.*» Although placed in
direct contrast with his great rival the emperor of the Franks,
many of the traits that might parallel or contrast with those of
his great rival, are left to the imagination.
§ XXI. Blancandrin, Marsile's trusty counsellor and agent
in the treachery tRât caused the disaster at Roncesvalles, pér-
il" fonnsforhissovereign service very like that which Naimes
^^^J^£L>£]2Sll^."^^g^^- Although his rôle is subordinate, it is
\ one of the best of its kind.® The scènes in which he advises
Marsile to send présents and hostages to
Charlemagne, in order to induce the latter to
withdraw from Spain are particularly effective."' No less so is
Blancandrin's interview with the Frankish emperor into whose
présence he cornes with gif ts from Marsile.» Blancandrin finds
Strophes: » XLVI. «CLXIV. »IX, XIII. *CXCIX. ''CCLXVI.
« Graevell, p. 94. ' Strophes III, IV. » Strophe IX.
INTRODUCTION
the French emperor with his peers and nobles in an orchard.
The few Unes describing the manner in which they are spend-
ing the time compose a passage that for simplicity, originality,
and quaint charm is unsurpassed by any other in the poem.i
The journey back to the Saracen king at Saragossa, in which
Ganelon accompanies Blancandrin is f ull of interest. The way
in which the Saracen envoy, in his few brief remarks, obtains
the sympathy of his French companions, shows that even in
this primitive state the nature of diplomacy was essentially the
same.^ Blancandrin's introduction of Ganelon to his master
reveals again the well-bred knight difîering in no wise from a
courteous and noble Frank. It is through his instrumentality
that Marsile is made aware of Ganelon's true feelings and that
the treachery is accomplished." Ail this is told in a few lines,
with the utmost directness and simplicity, in striking contrast
to the incidents described in the later chattsons de geste.
§ XXII. In the last part of the poem, the figure of Balî-
gant, the head of the pagan world looms up in contrast to
Charlemagne, the head of the Christian world, and a prémoni-
tion is naturally awakened that we are now to hâve a battle
royal to décide for ail time which is right. As already indi-
cated,* the épisode is regarded as an inter-
TheBaligant polation. It is certain that the oldest portion
^, ' ... , of the account of the Ronces valles en^age-
(Cf.p.CXVlll,XV.) r . , /. 1 , . . , 1
ment, faithful to history, recognized no other
termina tion than the fatal one. The graduai transformation
of the original event has been pointed out. As time went
on, it became casier to take liberties with the old story
by recasting, and emendation, as well as by addition. By
the aid of Turpin's Chronicle^^ the Latin poem, De prodkione
Strophe VIII. » Strophe XXIX et seq. « Strophe XXXII et seq. * § 6,
and also see E. Donges, Vie Baliganiepisode im Rolandsliede^ Heilbronn,
i88o. » Fr. Wulflf, la Chroniqjée de Turpin^ publié d'après les manuscrits
B. N., 1850 et 2137, Lund, 1881.
INTRODUCTION
Guenonis^ and the Chanson?' the consécutive steps in the devel-
opment of the legend hâve been fairly well traced.' Angilbert
relates the escape of the Basques, under cover of the nîght,
after defeating the rear guard* The legend, nevertheless,
represents the emperor, in response to Roland 's hom, arriving
with the main army of the Franks towards evening.* In order
to hâve time to catch up with the retreating foes and chastise
them, Charlemagne prays for more daylight. His prayer is
answered, for the sun, as in Joshua's day, stands still.® The
pagans are overtaken and are either put to the sword or
pushed into the Ebro riverJ
It is at this point that the opportunity is seized to inter-
weave the Baligant épisode, the work of an unknown poet
Despite inconsistencies with the original poem, and unskilful
Uterary handling,^ this is more successf ully accomplished than
are like attempts in the later chansons. Thèse later produc-
tions, because of such additions, often seem interminable. In
the Chanson de Roland^ the poet is not content with the chas-
tisement of the Saracens. He feels the need of a climax
which shall redound to the glory of Charlemagne, France, and
the Christian world, and which shall forever settle the question
of the right. This is no less than a battle between the forces
of Christianity, on the one hând, and those of paganism on the
other; and finally, a hand to hand conflict between the two
leaders of the opposing hosts.^
§ XXIII. The conception of the admirai of Babylon, prob-
ably the caliph of Bagdad,i<> — for Babylon is the name tradi-
1 G. Paris, " le Carmen de prodicione Guenonis et la légende de Ronce-
vaux," Romania^ t. XI, pp. 465-518. Of this celebrated article, Gautier, in
his Bibliographie des chansons de geste, Paris, 1897, says (p. 179, no. 2335),
"C.'est l'œuvre la plus importante et la plus complète sur la matière."
«T. Miiller, la Chanson de Roland, Gottingen, 1878. » Paris, Extraits,
4me édition, Paris, 1893, PP- viii-xxv. * See note i to § 11. " Str. CLXXXI.
•Str. CLXXXII. 'Str. CLXXXIII. «Paris, Extraits, pp. xxi-xxii.
• Strophes CCLX-CCLXIV. w Cf. Paris, Extraits, p. xxi.
xl
INTRODUCTION
tionally applied during the middle âges, now denoting Bagdad,
and now Cairo — is almost identical with that of Charlemagne.'
Baligant is a character that, compared with the others in the
Chanson^ possesses strong personality, and is more carefully
portrayed;! this is due, doubdèss, to the importance of his rôle
as the worthy opponent of the def ender and head of the Chris-
tian church. The poet describes Baligant as a
fabulous being, supposing him older than Homer
and Virgil.2 His beard is pure white and he looks like a true"
man ; he is wise, fierce, and terrible in battle.^ The magnifi-
cence of his surroundings is such as is befitting a ruler who
represents unbounded power and royal authority over the mul-
titudes of paganism. The imagination, impressed with the
grandeur of this eastem royalty, allows itself to be dazzled, and
is prépared to accept in regard to oriental splendor ail that the
poet wisely leaves untold. When Baligant disembarks upon
Spanish soil, his four thousand ships await him on the Ebro ;
he proceeds to where his ivory armchair is placed and seats
himself in the midst of seventeen kings and countless dukes and
knights who compose his retinue. A carpe t of white silk has
been spread upoii the grass under the shade of a laurel tree.*
He then summons his envoys with whom he has an interview,
and thereupon sends them to Marsile with this message: "Un-
less the French emperor renounces his faith, I shall snatch the
crown from his head.^" The envoys bear to king Marsile a 1
glove embroidered with gold lace and a massive bâton of pure |
gold* Such scènes, described with Homeric brevity, are ^
among the most effective in the poem. They appeal strongly
to the imagination and give a lasting impression of the oriental
majesty of Baligant. After the retum of the envoys from Sara-
gossa, the émir, attended only by four dukes, goes to visit Mar-
iGraevell, p. 97. «Str. CXCI. sStr. CCXXI. *Str. CXCIV. «Str.
CXCV. «Str.CXCVIII.
xli
INTRODUCTION
sile. Before departing, he sees that his army is in marching
order and places one of his officers in command. He himself
is too great to command save when danger is imnûnent.i
■When the terrifie battle between Christianity and paganism
takes place, then his might is revealed, for no less than four of
the noblest of the Franks fall by his hand.^ Well may the
Franks exclaim : " Heavens ! were he a Christian, what a knight
were he!"' Charlemagne himself, in his hand to hand struggle
with the émir is only prevented from succumbing under the
Herculean strokes of this formidable foe by divine inter^n-
tion.* Such a resuit attained by divine means cd'ùia only^etûè
tne flîDre decisively the great question of the right. Such are
the principal types, ^ rather than characters in the modem sensé,
of the poem. By their words and actions is manifest the spirit
that inspires the epic, the conflict between right and wrong, be-
tween light and darkness, between good and evil.
§ XXIV. Just as Charlemagne is surrounded, in addition
to his peers, by many brave heroes who perform, when duty
calls, an act of bravery, but are otherwise inconspicuous char-
acters in the poem, so Marsile, besides his peers,
Subordinate jg continually attended by many Saracen knîghts
4.1.^ •.-— -««« who are hardly less vàliant than their Christian
the pagan army -'
counterparts, but to whom, of course, the for-
mer are finally obliged to succumb. Marsile 's uncle and liege-
man is staying at his nephew's court and is known as the
caliph, ruling over Carthage, Alfeme, Garmalie, and Ethiopia.
Hjs influence is felt when he blâmes Marsile for the la^Jer^è
angry passion when -about to strike the ambassador Ganeloii.®
He also continues the battle with his fifty thousand Saracens
after the flight of his nephew and mortally wounds Oliver, by
whose hand, however, in the hour of vengeance, he is slain."'
Strophes: iCCIII. «CCLIII. » CCXX. *CCLXIV, CCLXV. «Paris,
Extraits,^, ^yii. «Str. XXXVI. 'Strophes: CXLVIl, CXLVIII.
zlu
INTRODUCTION
Marsilfcls son, the blond Turfaleu. shows his courage by offer-
in^ to slay Ganelon for jiisjash language when delivering the
message to Marsile.i Later he meets^ his death at the hands
nf JRnIaftH a Thp brave Aelroth, Marsilp^s npphpw^ shows his
valor by asking that he be granted the favor of single combat
with Roland ; ■ and then eleven others with him are chosen to
fight against jthe French peers.* Mareile^s brother, Falsaron,
distinguished by his large forehead, is stnkîngi)/ puilia)'cdin
his combat with Oliver by whom he is slain.* So, too, is Val-
dabrun« who kills duke Samson, and Climborin,^ who slays
Engelier, and Grandoigne® who kills Gérin and his compeer
Gérier; likewise, Abîme,* Marsile's confidant and standard
bearer, who because of his wickedness incurs the spécial hatred
of the archbishop Turpin.
Corresponding to thèse figures who surround Marsile are
those about the émir Baligafit. The most prominent among
them are the evplfs son, and his brother. The..former,^^Mal-
pi^rri^ M je r^ heroic build, and in every way worthy of his high
lineage. He asks of his father and obtains the favor of strik-
ing the first blow in the great battle.^^ Later in the day, he
together with two kings, is given. charge of the, entire Saracen
army.^ He is slain by Duke Naimes.^' Baligant's brother is
named Canabeu; he is king of Floredée, and when his nephew,
Malprime, is slain by duke Naimes, Canabeu throws himself
upon the latter wounding him mortally." He then, in tum,
meets his death at the hands of Charlemagne himself.^* Less
conspicuous still are others hke Jangleu,^^ Baligant's adviser,
whose service for his mas ter is like that of Naimes for Char-
lemagne, and of Blancandrin for Marsile ; and Gemalfin," the
Saracen gênerai, to whom for a time Baligant entrusts his entire
army.
Strophes: 1 XXXVIII. «CXLIV. «LXX. *LXXI. «XCV. «CXVII.
'CXV. «CXXI. «CXXVI. »«CCXXI. "CCXXXII. "CCXXXVIII.
"CCXLIX. "CCL. i«CCLI. i«CCLVI. "CCIII.
xliii
INTRODUCTION
§ XXV. There remain two characters, quite différent from
the preceding, whose personality is sufficiently well outlined to
class them among those to whose action the poem owes some
of its inspiration and development. Both are women; both
are interesting and of importance in that they indicate in a
' measure the sacred character of the family and give us a
glimpse of the social state of the well-bred woman of the
eleventh century. ^*;2niïïinP^^ ^'f^ ^^ ^^^ "^nrurm king
Marsile, first appears when the pact bet^een
Marsile and Ganelon is sealed by the giving of
beautiful présents to the traitor. The queen asks him to ac-
cept from her two bracelets for his wife.i Simple as is this
scène of only six fines, it possesses a charm of its own. A
woman is i^troduced, contrasting with the warriors about her
in such a way that the impression left is very pleasant j it is of
someone possessing amiable, attractive, and womanly qualities
that contrast agreeably with the somewhat severe and formai
demeanor of those about her.
After the battle of Roncesvalles, when Marsile retums home,
having lost his right hand in the action, ^ramimonde weeps,
utters loud cries, déplores the sad fate of the^Saracens and
reviles their gods.^ Her émotions are most natural, and there
is something womanly about her distress that in itself is of în-
terest. Later on, after the defeat of the émir, we find her up in
the tower with certain of the clergy watching and waiting the
resuit of the final engagement. This she announces to Mar-
sile. He hears her, tums towards the wall, concealing his face
and weeping, then dies of grief.» Bramimonde delivers the
towers of the city to Charlemagne. The emperor takes the
queen a captive, but not to harm her, nor would he even per-
mit that she be converted by force.* He appears pleasantly
impressed with the queen, and this impression is retained when
Strophes: iLI. *CLXXXIX,CXC. «CCLXVI. *CCLXVII,CCLXVIII.
xliv
INTRODUCTION
at the close of the poem speaking of her as a prisoner of ni»ble
birth desiring to receive baptism, he desires tFat the cepëmony
be,jérformed by the bishôps.^ That Bramimonde, after thé
Saracen defeat should be much aifected, lose confidence in the
Saracen gods, and désire to be converted to -Christianity is.to
be expected. Moreover the greater susceptibility of women
to religious influences has been recognized from very early
times. Though sketched in rude outline, the gênerai traits of
an amiable woman, a good wife and mother, are no less plainly
distinguishable in the type of Bramimonde.
§ XXVI. The épisode of Aude is told in twenty-eight lines
that are admirable and affecting.^ And yet the fact that such
a personage as Oliver's sister and Roland's fiancée appears
only near the end of the Chanson and nowhere
else, save by allusion in the dispute between
Roland and Oliver about blowing the hom, has caused the pas-
sage to be considered an interpolation as well as the two lines
referring to it* It is certainly surprising that Roland when
about to die should hâve no thought of one so dear to him.
If, as appears tç^ be the case, the épisode is a later insertion,
the two lines being supplied for the better cohérence of the
parts of the poem, Roland would then, of course, hâve no
thought of Aude.* It will hâve been remarked that the Chanson^
serious and well-nîgh sombre throughout, contains almost noth- "
itTg''Wt^î^ffytr ■^!?hng îô "gPÏÏ^^t^y or love. "ThcTefore^ the
épisode, pathetic and admirable as it is, may appear hardly
congruous with the gênerai tone of the poem. Be the facts in
regard to this matter what they may, the épisode taken by it-
self is a gem. Just as Bramimonde typifies a good wife, so
Aude typifies the joyal unmarried woman, faithful unto death
Strophes: * CCiciI. »CCLXX, CCLXXI. «CXXXII; see Nyrop,
Sioriay etc., pp. 348-9, and Graevell, p. 133, note 39. * Léon Gautier supposes
this épisode to hâve been a lyric poem ante-dating the Chanson; note in his
édition to Une 3705, p. 328. Cf. Paris, Romania t. XI, p. 510, note i.
xlv
K
INTRODUCTION
to her betrothed. In both cases, there is reflected a fine, strong
family sentiment. Aude meets Charlemagne upon his retum
and inquires: "Where is the Captain Roland, my fiancé?"
Charlemagne replies: «You ask sad news of one who is
dead." He attempts to pacify Aude with promises. She re-
plies : « May it not please God, the saints, nor his angels that
I live if Roland be dead." She tums pale and falls lifeless at
' the feet of Charlemagne. He belle ves she has only swooned ;
he raises her, but her head falls back on her shoulder ; she is
dead. Four countesses bear her away to a convent where she
is buried with great honor.
§ XXVII. Having now obtained an idea of the nature of
the poem and of the persons who figure in it, we tum to con-
sider the question of authqrship. Who was the author of the
poem in the form that we know it in the Oxford manuscript ?
This most interesting question still continues to occupy the
attention of scholars without leading to any consensus of opin-
ion. Ouae_of the first editors of the Oxford text, François
G^ÛJn, was so confident that he knew at least the author's
name, that he entitled his translation, la_ Çhan-
Who was the son de Roland^ poëme de_ Theroulde.i M.
author of the G'énin based his assertion on the last line of the
poem as we . ^^^^^^ which reads : Ci fait la geste que Turoldus
th O ford declinet^ which he translates arçhaically : Ici
Manuscript? s^arreste la chronique que Theroulde nous ex-
(Cf. p. cviii, IX.) pose? There are no less than three difficulties
in the way of understanding clearly the old
French meaning. The word geste (f rom the Latin plural^j/a)
has at least three meanings, i° warlike exploit; 2® chronicle or
, ppemj in prose or in verse, in Latin, relating exploits, 3" bç-
roic family that performs exploits. The ordinary meaning of
» Paris, 1850 ^La Chanson de Roland^ p. 334; see also cap. IV of the
" Introduction " to Génin's édition, p. Ixx et seq,
xlvi
INTRODUCTION
chanson de geste is a poem that is sung, based on a historical
Latin chronicle, or purporting to be so based. Whether in the
présent case, geste means exploit or poem is a disputed ques-
tion. But admitting that ît means hère the poem itself, and
not the account of some previous exploit, what is the meaning
of declinej ? " finishes," also " exposes." But in what sensé ?^
It may refer either to the poet who composed the poem, to the
minstrel who sang it, or to the cJerk who copied it.^ M.
Génin's researches led him to believe that two persons of the
name of Turolti or Theroude existed, one a Bénédictine who
received from William the Conqueror the abbey of Malmes-
bury, and later in 1069 the abbey of Peterborough. We
know by an old catalogue there were in possession of the
cathedral of the latter town, during the middle âges, two
manuscripts of the Chanson de Roland^ — a rather curious
coïncidence. This Turpld or Theroude died in 1098. Accord-
ing to Génin, if he were not the author of the poem, then his
father, of the same name, was, who used to be William the
Conqueror's tutor.a As previously indicated, thèse researches
are based on the last line of the poem ; ingenious as they are,
they are no longer accepted, and the author of the poem still
remains unknown*
* See the searching article by Rajna in the Romania, t. XIV, pp. 405-
415: "Ci fait la geste que Turoldus declinet." 'Page Ixxxiv, "Introduc-
tion " to Génin's édition. * Cf. Paris, Extraits^ pp. xxix, xxx. Gautier,
Épopées^ t. III, pp. 496-498. In Romania, t. XXIV, (1895), p. 632, Paris,
criticising V. Crescini's attempt in an extract from the Rendiconti del-
PAccademia dei Lincety meeting of April 21, 1895, ^^ show that Turoldus was
indeed the author of one of the forms of the Chanson^ is inclined to see in
Turoldus a reciter. This point Crescini takes up later in the " Introdu-
zione ^' to Moschetti and Crescini's édition : I principali episodi délia canzone
d'Orlando tradotti in versi italiani, Turin, 1896, p..xlv, note 3, saying that
reciters, as such, were not in the habit of putdng their names down at the
end of the chansons de geste. The point would be well taken if the unnum-
bered strophe ending the Chanson were the last. But as Millier points out,
xlvii
INTRODUCTION
§ XXVIII. As far as can be judged from ail the available
data — Ûi^Chanson itself — it^ems likely that the ^ytl^or^was
What indica- not a churchman.^ as was, evidently, the author
tions point to ^^ ^^ famous Chronicle ascribed to Turpîn.
in regard to If he had been, the Chanson . would hardly
the author. breathe forth the warlike spirit that pervades
(Cf. p. cviii, IX.) j^. throughout There would, too, be traces o£
book-knowledge gained in reading Latin works and documents,
and the tone of the poem would be more clérical. Not that
the author in the least lacks religious feeling, — on the con-
' trary, he is deeply imbued with it, reflecting in that respect
faithfully the eleventh century ; ^ nor is he ignorant of biblical
story. Such-kiiqwlecige as he shows, however, was the j:om-
mon property of the literate and the illiterate, and might easily
hâve been gained by examining the frescoes and stained glass
Windows of the old cathedrals.^ The author may hâve just
made a beginning of literary studies and then dropped them,
as his vague allusion to Homer and Virgil* would indicate.
The différence between Turpin's Chronicle and the Chanson
p. 418, of his édition of the Chanson^ it is merely the beginning of a new
chanson de geste which the rearranger had in his stock and which got tacked
on to the final strophe of the Roland^ thus immortalizing to ail intents and
purposes the rearranger. The author would hâve named himself in the final
verse. Nevertheless, Rajna disagrees fiatly with Miiller, Romania, t. XIV,
p. 412. Pakscher, p. 131, believes the compiler was prevented from going
farther, possibly by death.
* Paris, Extraits^ pp. xxv-xxvi. In the Romanische Forschungen, B. VII,
no. 4, (June 15, 1893), Lindner tries to prove the author of the Chanson de
Roland a churchman and a Norman who lived in England. Paris, howeVer,
in Romania^ t. XXIII, p. 619 does not find his arguments tenable. Although
there are many leamed words in the Chanson^ yet A. Pakscher says in his Zur
Kritikund Geschichte des franz'ôsischen Rolandsliedes^ Berlin, 1885, p. 108,
that absolutely nothing can be determined from them in regard to what the
author's éducation was. ' Pakscher, p. 94. ^ As the allusion to Daniel shows
in str. CLXXVIII and that to Jonas in str. CCXXVIll. * Str. CXCI ; this
allusion is by the author of the Baligant épisode.
xlviii
INTRODUCTION
is largely such as distinguishes the writings of a churchman
and a layman who may hâve been a soldier.
§ XXIX. As regards the date ^ of the poem, it is related
in the History of the Kings of England,^ written by William
of Malmesbury, about 1125, that la Chanson de Roland ^-^^
sung at the beginning of the battie of Hastings (1066), in order
that the example of the hero might fire the ardor of the
soldiers. Wace, in his Roman de Rou (Lay of Rollo), com-
pleted about 1160, relates'^ that Taillefer, a minstrel and
warrior, rode in front of William the Conqueror, singing of
Charlemagne, and of Roland, and of Oliver, and of the knights
who died at Roncesvalles. It is probable that what was sung
on that famous occasion was from an earlier édition of the
poem with which the Oxford manuscript has made us familiar.*
It is thought that the lost poem, as represented by the différent
éditions which we hâve, cannot be earlier than the second halj
of the eleventh century, nor later than the firs^
Approzimate crusaae (fB^BT^^^his supposition is based upon
date 0 tne histoncal allusions such as the introduction of
Poem. " —Il ■■
(Cf. p.cvii VIII.) pensons who lived in the tenth century: Rich-
ard of Normandy ^ "and "GêôîTfeyof" Anjou ;7 /
mention of the oriflamme,^ wherein tradition oï tEê TfiretTangs
of the house of Capet is blended with Carlovingian tradition;
the pillage of Jérusalem by the Turks and murder of the pa-
triarch in ioi2;« and also upon linguistic features. There isi
no reason to suppose the poem later than the first crusade, for
it is very unlikely that an event of such international impor-
tance could escape mention.
"^Romania, t. XI, pp. 400-409, Paris's article. ^ De gesiis regunt Anglo-
rum^ lib. III, p. loi. ' Vv. 8035-40 of the Andresen édition. The testimony
of Wace, confirmed by William of Malmesbury, rests on tradition and is by
no means without value: G. Paris, Romania^ t. XV, p. 151. Cf. also,
Rajna, Origini^ p. 365. * Paris, Extraits^ p. xxiii. "Idem. "Strophes
XII, CCXXII, CCLIII. 'Strophes VIII, CCVllI, CCLIX, etc. «Str.
CCXXVII. »Str. CXVII.
xlix
INTRODUCTION
How much earlier the original poem may hâve been created
by the author who inspired with his genius the whole work,
welding together the eariy Roland traditions, composing some
parts, and revising others, producing, in a word, an entire poem
which in invention, arrangement, and combination of ideas
that awaken interest, outclasses ail other French productions of
its kind, is not known. We know that the language of the
tenth century, as illustrated by the story of St. Léger,i was in
a State of transition, elementary, and rude. It seems likely that
thé original text of which the Oxford manuscript, as well as
the later manuscript copies,! are more orless imperfect versions,
1 Paris in Romania^ 1. 1 pp. 273-317: "La vie de Saint Léger, texte revu
sur le ms. de Clermont-Ferrand."
X The différent versions of the legend may be divided into two
groups :
A. The primitive version to which the title of the Chanson de
Roland is given, and :
B. The remodeled versions called Roncevaux to distinguish them
f rom the preceding. To the former group belong :
A. I. The oldest and most precious eleventh century version
contained in the Oxford manuscript, in the Bodleian Library, Ox-
ford. The manuscript itself belongs to the second half of the
twelfth century, and consists of 3998 assonanced verses plus four
restored for the better understandmg of the text. It is generally
known as Digby 23, having been given, together with 238 manu-
scripts, to the library by Sir Kenelm Digby in 1634.
2. The Venice manuscript, in assonance, middle of the thirteenth
century, in Saint Mark's Library, known as Venice IV, old French
manuscripts. The version is substantially the Oxford account as
far as verse 3846. The remainder of the poem contains a long
account, more than 2000 verses, of the siège of Narbonne. The
text shows marked Italian influence.
B. Second group : Remodeled versions, ail in rhyme.
I. Venice manuscript, end of the thirteenth century, in Saint
Mark's Library; known as Venice VII, old French manuscripts,
1
INTRODUCTION
was not very much earlîer than the Oxford édition we possess ;
this appears to be later than the Norman conquest of England
(1066), and earlier than the first crusade (1096).
§ XXX. As the poem appears in the Oxford manuscript,
Verse Structure co"^pared with later epic§, it is brief and sim-
of the Chanson, pje^ It lacks, fortunately, the tedious prolixity
(Cf. p. cxxviu, and protracted length of the latter. It is made
^^^'^ up of strophes called /atsses, contsSnins each
on an average from twelve to fifteen versesTaTthough the num-
contaihing 8880 verses, not showing Italian influence and resem
bling the Versailles or Châteauroux version.
2. Châteauroux manuscript, formerly at Versailles, second half
of the thirteenth century, in the Bibliothèque de la Ville ; 8330
verses.
3. Paris manuscript, no. 860, middle of the thirteenth century,
in the Bibliothèque Nationale ; 11 800 verses. The beginning of the
poem, about eighty strophes, is lacking. The version differs from
the two preceding.
4. Lyons manuscript, no. 984, fourteenth century, in the Biblio-
thèque de la Ville. The first eighty-four strophes and the Bali-
gant épisode are lacking. Text similar to the preceding.
5. Cambridge manuscript, end of fifteenth century, in the Trinity
Collège Library. The first seventeen strophes are lacking. Text
similar to the two preceding.
6. Fragment of a Lorraine manuscript, thirteenth century, 351
verses, published by F. Gënin in Chanson de Roland, pp. 491-501.
Thèse eight manuscripts show considérable divergence, and the
relation between them is not yet clearly established. According
to Gaston Paris (" Introduction " to the Extraits, p. XXIV) they
appear to be ail derived from one manuscript, and not from dif-
férent oral traditions independently recorded later on. Petit de
Julie ville is responsible for the following statement in his 1894
édition of la Chanson de Roland (p. 19): «Les manuscrits, au
nombre de huit, offrent des différences considérables et ne dérivent
pas tous, comme on Ta cru jadis, les uns des autres ; ni même d'une
source commune."
a
\
INTRODUCTION
ber of verses in a laisse varies from five, as in strophe LI, to
thirty-five in strophe CCXXX. Each l/iix^^^r fttrnphp, formcj
as a ruk, Ûie sub&taeçe of .^iLincident generally complète in it-
self . The factor that binds iog^Ûiëir^^ laisse is not rhyme
but assonance.i The vowd sûund .gf the.last accented syllaMe
in^JL^e^versesof délaisse musi be the sâlûfir^^he consonants
may be différent. Thus, in"~Englîsh, hat and man exemplify
assonance but not rhyme. The verses, like those of the old-
est French poems, are made up of teg^ s;dlables as in Chaucer,
with the caesura or, pause after the foù^H ^r^f-r\\f^^ rynnV.io.>
The two principal accents of the verse fall on the ^rth and
on the tenth syllable. After each of thèse accent divisions,
there may be an unaccented syllable which does not count,
that is one containing a mute e. The verse may then be of
two forms each containing eleven syllables, the mute e coming
after the accented fourth or after the tenth syllable. Or the
verse may consist of twelve syllables, the mute e occurring
after the fourth and also after the tenth syllable. In French
verse since the Renaissance, it is permissible to hâve a syllable
containing a mute e aftér the tenth syllable but not after the
fourth. Hiatus is tolerated in the poem, provided the last syl-
lable of the first word be accented ; e. g. after ui in ambedui (v.
1094), 2iîter ûu in Peitou (v. 2323). As most polysyllables so
accented end in a consonant, hiatus occurs more frequently
after monosyllables ; e. g. after ça, jay the adverb la; ço^joj
si, qui; the last four monosyllables may or may not elide their
vowels. A diphthong counts as one syllable. Elision takes place
*.The assonance of the Chanson de Roland has been made the subject of
a thorough study by Professor Rambeau, late of the Massachusetts Institute
of Technology, in his well known doctor's dissertation : Ûber die als echt
nachweisbaren Assonanzen des Oxforder Textes der Chanson de Roland^
Halle, 1878. The subject of versification in gênerai is treated in a masterly
way by E. Stengel, " la Versification romane," Grundriss der romanischen
Philologie^ edited by G. Grober, Bd. 1, 1893, pp. 1-96.
lii
INTRODUCTION
usually in the case of final e, The opening lines of the poem
may serve to illustrate-this simple System of versification : i
^ » ^^i^Jî AII» « 78D10
Strophe I. v. i. Caries h rei's 1| nostre emperere ma'gnes,
6, 6 7 8 ^» 1?
ad ested en Espai'gne,
B. 6 7 8 9 10,. ,
n'i est re mes à fra'indre
V. 2. Set anz tuz plei'ns
113 4
V. 5. murs ne ci tet'
Strophe VIII. v. i. Li emperer'e || se fait e balz e lie'z
^?^ , * *, .\ « . « 7 8 » .10
V. 2. Cordres ad pri'se
V. 3. od ses ca dab'les
e les murs peceie'z
B 6 7 8 » 10
les turs en abatiéd
It will be noticed thatjhfî-finaLaylIable .çf ail thç wordâ .tbat ,
end the verses of the fir^t strophe cpntains a mute e. Ail
strophes with verses that end thus are in féminine assonance.
Strophes that contain verses the last syllable of which does not
end in a mute e as in strophe viii, are in masculine assonance.
The first two verses in both strophes above cited happen to be
in rhyme as well as in assonance, as f requently happens. More-
over ai, in Espaigrte must be pronounced like a to make asso-
nance with a in magne. Therefore a third verse is added in
both strophes which makes assonance but not rhyme with the
two preceding verses.
There are in the Chanson twenty-two varieties of assonance,
eleven masculine and eleyen féminine. The former occur more
frec[uently than the latter, a fact due to the nature of the old
French idiom.2 ""in ail there are 291 strophes, or 292 counting
the last unnumbered strophe. Thèse strophes, as constructed
in the Miiller text, contain 4002 verses. There are also six-
* The versification is lucidly and succinctly presented in Paris, Extraits^
pp. 57-62. Petit de JuUeville gives a more detailed account in his 1878
édition of the Chanson^ pp. 79-104. He adds a complète list of the termina-
tions that compose the twenty-two assonant varieties. The comments on
previous efforts to make poetical French translations are instructive. * Paris,
Extraits, p. 61, § 138.
liu
INTRODUCTION
teen unnumbered verses which seem necessary the better to
understand the connection and which hâve been supplied by
MuUer.i
In the Oxford manuscript, most of the strophes end with the
Word AOI. In this manuscript the word occasionally occurs
after a line other than the last in the strophe. This fact Mill-
ier notes, but puts AOI in his text at the end of a strophe.
The word ^X)l^ still continues to puzzle the commentators. A
number of interprétations of it hâve been ofïered.^ Suffice hère
to give that of M. Gaston Paris who _i:û»6iëe*s--thiâ_êxcla-
mation a refrain, recalling the lyrical stage of development
tnrough which the epic first passed. AU uttered this refrain
together when the minstrel finished the laisse that he alone
sang.8
§ XXXI. Not only are there numerous minor difficulties
IT sol ed b- ^^ ^® poem such as this of the interprétation
lems in regard ^^ AOI; but questions of prime importance
to the Roland recur continually to which the most minute re-
material. search of the ablest specialists oifers no very
(Cf.p.cxvm,xv.) satisfactory or conclusive answer. The question
raised in regard to the authorship, as has been shown, is a
difficult one. Others hardly less perplexing are : In what part
/lof France was the original poem composed? Where was it
(Virst sung?* In what dialect was the text from which the
*The 16 unnumbered verses are three after v. 136, one after v. 241,
one after v. 367, two after v. 432, one after v. 433, one after v. 605, one
after v. 655, one after v. 706, one after v. 796, one after v. 1777, one after v.
2185, one after v. 2186, and one after v. 3387. The foUowing four verses:
1615, 3146, 3390 and 3494 are lacking in the Oxford manuscript. They
hâve been supplied by Millier from the other manuscripts and numbered
as part of the original 4002 verses. * E. Seelmann in Bibliographie des
altfranzôsischen Rolandsliedes, Heilbronn, 1888, (p. 73) cites eight dif-
férent writers who hâve discussed this question ; he quotes some of their
ideas. ^ Paris, Histoire poétique de Charlemagne^ p. 21. * Thèse points are
t6uched on in § iv, p. xvii, and the most satisfactory answers yet offered may be
liv
INTRODUCTION
Oxford manuscript was made ? ^ It is qui te as impossible A
to answer the first question as to name the author. The sup- '
position is quite natural that the march of Bretagne which
Roland govemed was the centre where his supporters were
strongest and where songs about him would be most favorably
received. As regards the second question, it is equally diffi-
cult to adduce any reliable testimony whatever. A song about
Roland was sung among the Normans, as the épisode of Taille-
fer, already cited, proves. The introduction into the poem of
sucli characters as Richard of Normandy, who died in 996,
and of Geofîrey of Anjou, who died in 997, points to the pop-
ularity of the Roland song in those'parts of France.^ Carried
through Normandy and Brittany by the minstrels,» it would be
hardly possible for the Chanson not to undergo change in lan-
gu^ge as well as in matter, in order to suit the local taste as
well as the exigencies of the occasion.
As regards the third question, that of the dialect of the orig-
inal text,* the manuscript that has so imperfectly greserved it
is about a century later than the goemjtself.
e manuscript xhis celebrated twelf th century manuscript_^^Js
obviously the work of an Anglo-Norman wîiolvas no longer fa-
miliar with the original textbefnrp him, whether Norman or
Ile-de-France. Moreover, besides being very négligent, he
found in références previously cited : Paris, "Sur la date et la patrie de la
Chanson de Roland^'' Romania^ t. XI, p. 400 ; Paris, " Compte-rendu du
Roman d'Aquin," Romania^ t. IX, p. 454; Paris, "la Légende du saut
Rolland," Romania, t. XII, p. 113; Baist, Zeitschrift, Bd. XVI, p. 509.
* See Paris, " Compte-rendu " of Clédat's édition of la Chanson de Ro-
land, Paris, 1886 in Romania, t. XV, pp. 138-144. * § xxix, p. 34. » Gautier,
les Épopées f t. II p. 21 et seq. *See Paris, Extraits, " Observations gram-
maticales " pp. 1-57, based on Ile-de-France dialect, p. iv, of the " Avertisse-
ment " to the Extraits, Gautier, on the other hand, la Chanson de Roland,
24me édition. Tours, 1899, observes under " Langue," p. 401. " Nous nous
sommes proposé de ramener la Chanson de Roland à la pureté du dialecte
normand . . ." *See p. 35, A, i.
Iv
INTRODUCTION ,
seems to hâve considered himself in no wise obliged to repro-
duce faithf uUy his text. We therefore find beneath the Anglo-
Norman coating of the copyist ail kinds of errors due to his
ignorance or carelessness. It is no wonder.then that the prob-
lem of determining from the manuscript what the dialect of the
lost text before the scribe was, remains unsolved. Scholars are
divided on the question. The two well known texts, Gautier
and Millier, in the attempted reconstruction of the original
text, give to the Oxford copy Norman features ; Paris and Clé-
dat, on the other hand, base their texts on Ile-de-France French.
§ XXXII. Apart from its âge which produces what is
peculiar to it, the poem would not be understood. It awakens
interest because it is the first grand poetic
Peculiar signifi- monument of Latin Knrnpp siprp th'p' ^ïme oiE
. . Christ, what précèdes it being of more interest
for the study of the language than^of^JhfiJiteCi.,
atur^J From the Christian spirit of this popular production
can be judged in a measure what a factor Christianity was in
the development of early civilization. Both the Chanson and
the Iliad represent primitive stages of two différent civiliza-
tions which made possible the development of the two epics.
/They are not primitive, .however, in the same degree, for the
/literature of Greece in the time of Homer was more advanced
1 than that of France in the èleventh century. The French
language was in a rude state, ill adapted to give adéquate ex-
pression to much that Greek could express beautifully. One
has only to think of the rich images in Homer to realize the
poverty of art in the Chanson as compared with the Iliad.
pTet, at the same time, this very poverty of expression, this
.^implicity in portraying, heightens the effect produced. The
( parting of Roland and 01iver,2 the death of Turpin,» of Roland,*
^ Cf. last part of § xxix, p. 35, and the èleventh century poem la Vie
de saint Alexis as illustrated in the Paris-Pannier édition, Paris, 1887.
Strophes: *CL-CLII. «CLXVIII. *CLXXVIII.
Ivi
of Aude,A are told witr^3ffli»=Sîmplicity which adds impres-
siveness and imparts grandeur. And in a work of this kind,
just as in the old frescoes and paintings of the middle âges,
it is not facility of expression any more than correctness of
line that claims human interest, but rather the idea behind it
ail, the spirit, the inspiration.
§ XXXIII. At the verybeginning, there is no invocation as
iîl the Greek epics, and the old French poem, as has been truly
said of it,a begins without beginning and ends without ending ;
that is the3Ction_is hardly ever described, but a séries of ,ta-
bleaux is shown tojhe audiÊacelisLteningjQJthe
The poem a se-, minstrel's song. Thus Ganelon's treachery*,
,^. ' upon which dépends the en tire action of the
(Cf. p. CXXX, XX.) f t^
Chanson, is revealed in three lines, while he
and Blancandrin are on their joumey to Saragossa. The sub-l
ject, which is anything but pleasant to dWell upon, is in this) ^' ^^- '
way most eifectively handled, sucRreaJtmentdisplaying literary < \ \
skill of a high order.
Although it is true that the parts of the poem do not show
that cohésion that may characterize particularly the product of
one author, writing at one time, on one subject, nevertheless, as
already indicated,* the unity of the work as a whole, owîng its
inspiration to religious and patriotic enthusiasm, is apparent.
. For the disaster of Roncesvalles is the burden of the song.
I This disaster is the central feature, and the nucleus of what
précèdes and follows — Ganelon's treason and his punishment.
The battle itself, a subject by no means easy to describe in a
way to keep up continuai interest, is splendidly introduced by
the vision of Charlemagn^i^ the^pr^garatinn?; of the Christians
yand Saracens for the battie,^ and the firstpart of the épisode ^ of
Strophe: »CCLXX. *Crescini, "Proemio" pp. xlix, 1, to Moschetti's
Translation, Cf. note * to § xxviii, p. 33, and see Rajna in Romania^ t.
XIV, pp. 412-13. »Str. XL. *§ vi, pp. 7, 8. Strophes: «LVII, LVUI.
•LXV-LXVI and LXX-LXXX. ' LXXXIV, LXXXV, LXXXVI.
Ivii
V''
l«'-
INTRODUCTION
thejiûjavone of the most stirring and unique scènes in ail liter-
ature, and which, too, is unlike anything else. The battle,
which is represented by hand to hand conflicts between the
. . . opposing leaders, is begun by Marsile's nephew,
struction of the ^^° ^^ ^^^ honor of being the first Saracen
central feature knight to attack Roland.i The séries of single
ofthepoem, handed combats between the peers on either
the battle of gj^jg occupies what may be called the first act.
Roncésyalles. r^t. • ^ r t • ^ i_
This consists of a prelimmary engagement be-
tween the rearguard composed of twenty thousand Christian
soldiers ^ and the hundred thousand pagans forming the advance
guard of the Saracen army.« Ail of the peers of this latter
host, with one exception,* are slain, and of the army itself there .
are not two that survive,^ while the Christian peers remain in-
tact. This firet engagemejxtis.geparated from the central one,
which forms aie second act of the sanguinary^sJCUgglfi^y
Charlemagne'slament over thosefaithfulyoung soldiers who hâve
lost their lives in the battle, and are never more to see their
mothers and wives ; • and also by the sinister forebodings to
which the Franks are a.prey. Thèse are increased by the
darkness which overhangs ail France^ and by the thunder-
storms and earthquakes, ail of which announce the impending
doom of the rear-guardJ Then follows the lê^ôflfl à<?r7 Mar-
sile himself cornes on with the main army ,8 and such carnage
as has never before been witnessed, takes place. The Sara-
cens fall by thousands, Roland and Oliver themselves alone
killing four thousand.* But when for a moment the slaughter
abates, and a count is taken, alas ! six of Charlemagne's peers
hâve been slain, and but sixty knights of the faithful rear-
guard survive, but sixty who shall sell their lives dearly.i^ Then
comes the second pa^yt nfthe egisode^of the hom,ii Roland
Strophes: iXCIV. *LXIV, LXXXIX. «LXXXIII, CXII. *CIV,
Margaris. «CXII. °CX. 'CXI. «CXIII. »CXXIX. "CXXIX, CXLI.
"CXXX-CXXXIX.
Iviii
INTRODUCTION
offering to sound a blast and Oliver expostulating, the scène
forming so unique a pendant to the first part. Charlemagne,
thirty leagues away hears the hom, the third blast of which,
faltering and feeble, strikes his foUowers with appréhension.
Their only thought now is to hasten to the relief of the rear-
guard.^ This forms a fitting introduction to the last act of the
tra^edy in which Marsile, losing his right hand by Roland's
good sword Durendal, is put to flight with one hundred thou-
sand Saracens.2 But ail to no purpose, for the cdiph, Mar-
sile's uncle, arrives on the scène with more than fif ty thousand
EtHîop1agïg!> " Eficouraged at the sight of only a handful of
Franks left', he renews with ardor the battle, the resuit of which
is a foregone conclusion. It gives rise, however, to some of
the most pathetiç ^cenes in the poem and, indeed, in ail epic
poetry. Such are the parting of Roland and Oliver,* the death
of the latteTjô foUowed by1;hat~of the only IHree survivors of
Charlemagne's rearguard, Walter,^ the archbishop,'' and Ro-
land,8 whose soûl is borne on high by angels. While ail thèse
events are taking place, and the final struggle between the rear-
guard and the Ethiopians under the caliph is drawing to a
close, the vision of Charlemagne,^ the darkness and storm in
France,^** the sound of Roland's hom that reaches the emperor,ii
inform us of what is taking place in the main army of the
Fxankft Without any apparent artful construction, the three
parts, as shown, are related to each other in as artistic a man-
ner as are the parts of any well executed classical French
drama.
§ XXXIV. Whatever description may occur is very brief,
détails being sacrificed to the main idea, which, not infre-
quently, is depicted in the présent tense. But one fact at a
time is made prominent, and thus the taie goes on uninter-
Strophes: iCXLI. «CXLIV. Strophes XLIV, LVI, and LXIX in-
dicate Marsile's army to be 400,000 strong. ' CXLV. * CLI. " CLII.
•CLVI. 'CLXVIII. «CLXXVIII. «LVII, LVUI. "CXI. "CXXXVII.
lix
-c
INTRODUCTION
rupted and with few figures of speech. The pictures ol Char-
lemagne's camp in the orchard,^ of the return of^Jhejpain
army to Frânçe,2 of Roland proudly riding on
Characteristics Veillajotif just before theJiattie,» f orm tahlt^^^nx
**; ?y complelein themselves, of great artistic merit,
of the Chanson. r^ "r— r- r:: * ,. . r , .
/rf r. n^. ^ ^^\ ^^ch contained within the hmits of a laisse.
In striking contrast in respect to the continuity
/oï action, and simplicity of fact as well as of description, are
t the later chansons de geste^ where many actions, confused ad-
r ventures, and an infinity of persons are brought together. In the
i^ole poem, there is biit one ^enuine comparispn : " Just as
the stag Aies before the hounds, so the pagans flee before
Roland." * Of weak com^arisons or similçs there are quite a
number, but they show no originality whatever, and are evi-
dently used naïvely either to complète the thought or the verse.
Such for instance, as : " He runs swifter than a horse ; "<> (The
pagans begin) " to bark like dogs ; " « " Less swif t of wing is
the bird that Aies ;"'' " He becomes more terrible than lion or
léopard." ^
Just as we hâve seen that the types represented in the poem
are, in gênerai, somewhat roughly outlined, so too the scengs-^
^^•om r^^^^nrA arp fxvjfjy drawn. Oi\e heayy,&ttoke renders the
poet's idea. In speaking of a beautiful day, almost the same
expression occurs repeatedly: "The day was fine^ the sun
bright ; " ® " The day was bright and the sun beautiful ; " "
«< The day is fine, the sun radiant ; " '^ and speaking of the
moon: "The moon is bright, the stars shine."^ There is a
certain quaintness about this kind of regetition; it suggests
prîmitiveness and is by no means without charm. In certain
places it is very effective, as where the main army is on its
return to the Terre Majeure : " The mountains are high and the
valleys are deep ;"i8 farther on: " The mountains are high and
Strophes: iVIII. «LXVII. «XCII. *CXLIII. 6LXXII. «CCLVII.
^CXXI. «LXXXIX. »XI. wLXXX. "CXCIV. "CCLXVIII. "LXVIL
Ix
INTRODUCTION
dark and vast."i Describing the death of Oliver, three
strophes begin with the verse : " Oliver feels that he is wounded
unto death."a " Often a sjyçphe begins with a vefse that
récapitulâtes th<> gu'ntimtf^nt that .precedfisA Simple as thèse
phrases are, there is a grandeur about them that impresses the
scènes upon the mind almost indelibly.*
§ XXXV. There are besides thèse verse répétitions, strophe
répétitions, or as they hâve been termed, couplets similaires^
which repeat, in the same or almost the same
Strophe repeti- language, some passage, or scène, or dialogue,
tion, or couplets -j-he reason or origin of thèse répétitions has
iCi p cxxviii ^^^^ much discussed.® Not occurring in ail
XIX.) the différent manuscripts, it has been thought
by some that they were taken from différent
versions and unskilfully interpolated, or were due to oversight
on the part of the editor, copyist, or minstrel who sang parts of
the Chanson now in one place now in another. While this is
possible in some passages, it seems in many others hardly
probable, because the most notable répétitions occur in the
fînest passages in the entire poem, the épisode of the hom, ij^rice
in the first part twice in the second ; ^ and thrice îrTthe Duren-
dal sword syf np s Of course such supremely beautif ul passages
appealed to the minstrel's audience in those days even more
than to the modem . reader. Nothing, therefore, is more
natural than that they should be repeated. The effectiveness
Strophes : i CXL and cf. CLXXI. > CXLVIII, CXLIX, CLII. » IX and
X. XXVIII and XXIX. * Such passages as hère noted together with others
will be found listed and commented upon in : H. Drees, Der Gebrauch der
Epitheta ornaniia im aUfranzôsischen RolandsUedey Miinster, 1883. * O.
Dietrich, 'i Ûber die Wiederholungen in den altfranzosischen Chansons de
geste," Rom. Forschungen^ Bd. I, pp. 1-50. "Cf. Paris, Extraits ^ p. xxix;
Grôber, Zeiischrift, Bd. VI, pp. 492-500; A. Nordfeld, les Couplets simi-
laires dans la vieille épopée françaisey Stockholm, 1893, and the comment
in Romania, t. XXII, p. 632. 'Strophes LXXXIV-V-VI; CXXXI^j^I.
•CLXXIIMV-V; cf. Pakscher's observations, Kritik, pp. \o\-oisi "
bti
INTRODUCTION
of such répétition was appreciated in epic poetry of a much
earlier date, where instances of its happy use are of not infre-
quent occurrence.
! § XXXVI. The contradictions in the poem hâve provenas
fruitful a subject of discussion as hâve the répétitions.* It is
hardly possible to know absolutely the reason of some of thèse
inconsistencies. In certain cases, nevertheless, explanations
hâve been ingeniously suggested. Suffice it hère to point out
some of thèse passages in order to illustrate the nature of the
want of agreement. When Ganelon proposes Roland as leader
of the rearguard, the latter " begins to speak
The contradio- like a true knight." In the next strophe, in an-
tions in the s^gj. ^q ^j^e same proposition, " he replies to
^™* ... his father-in-law f uriously." The two strophes *
(Cf. D. cxviii XV
and no 157.)' ' contradict each other in spirit and tone. It
would appear that the two strophes were
originally parts of différent versions. Again Ganelon, upon
his return from me embassy to Marsile's court, relates to
Charlemagne that he has seen the caliph with 300,000 men
put to sea and perish by shipwreck before they had sailed four
leagues away.* Later on, during the third engagement at the
battle of Roncesvalles, we are surprised to see the caliph come
marching on to the field at the head of 50,000 Ethiopians.*
When Charlemagne, lamenting the death of Roland, déclares
what his grief must be upon his return to France, the scène of
the sorrow in the first strophe is placed at Laon ^ and in the next
at Aix-la-Chapelle,® both of which towns at différent epochs
were capitals of the Carolingian dynasty, although Aix was
f ounded after the battle of Roncesvalles, and Laon about the
time of Charles the Simple, more than one hundred years after
* Paris, Extraits f p. xxix ; Graevell, pp. 39-40. Strophes: ' LX and LXI.
»LV. *CXLV. »CCX. «CCXI; See Paris, Vie de CharUmagne, ^. 22
and pp. 367-8, and cf. Cari Th. HoeflFt, France, Français et Franc im
Rolandsliede^^^. 53-55; (Strassburg, 1891).
Ixii
INTRODUCTION
the battle. The discrepancy suggests versions of a différent
date. At the beginning of the poem, Marsile says that he has
no army,i and later brings on one most formidable.» Ganelon,
after having agreed with Blancandrin to betray the Franks,'
addresses Marsile in the haughtiest manner possible,* thereby
incurring the wrath of the king and his army. Although am-
bassadors when giving their messages are usually represénted in
old epics as using insolent language, such insolence is hère
hardly in keeping with the circumstances. We read that
Marsile, after 'his defeat, ofîers the keys of Saragossa to the
émir Baligant,* but earlier in the poem we hâve seen Marsile
in the act of handing them to Ganelon,* who later delivers them
to Charlemagne.'' Finally, Mont Saint-Michel, which is so
of ten spoken of in the early part of the poem,» and whither
Marsile promised to betake himself, is not even mentioned
after the death of Roland. Thèse examples are cited not to
weaken what has been said in regard to the unity of the poem
as a whole, but merely as indicating the probable development
of the epic, passing at différent epochs through the hands of
composers, or arrangers, or reciters, traces of whose influence
still appear, in spite of the degree of homogeneity given to the
poem in the last author's version, represénted inadequately by
the Oxford manuscript.
§ XXXVII. There are not lac king throughout the poem
strong passages giving vent to d«ep.feelings of
Sentiment and humani^v which. in a measure, we ail share.
Ganelon, before parting on his perilous mission,
thinks tenderly of la douce France and desires
to be remembered to his wife, to his son Baudouin, and to his
friend and peer Pinabel.® When Charlemagne's army, after
Strophes: 1 II. « XLIV, LXIX. « XXXII. * XXXIV. «CXCIX, CC.
«LUI. 'LV. »III, IV, X, CXI, CLXXVIII; it is for this reason that
M. Léon Gautier believes the poet to hâve been a Norman, possibly from
Avranches, where Saint Michael was much reverenced. ® Strophe XXVIII.
Ixiii
V
INTRODUCTION
leaving the rearguard in Spain, is on the march back to
France, the thoughts of ail tum toward the loved ones at home
from whom they hâve been so long separated and there is no
\,one who does not weep for very tendemess.^ When the
emperor with his army retums and discovers that the rear-
iiard has been annihilated, weeping will not suffice, and twenty
bousand Franks faU to the ground in a swoon.^ Such exag-
terations characterize epic poetry and hâve there a fitoegs im-
possible elsewhere.
So serions throughout is the tone of the poem that with the
exception of the short épisode of Aude,' which, as already noted,
is regarded as an interpolation, the sentiment . of-iove-ior
woman, a charactenstiç_ûL-lha-4ater-;çftrtïT, is luikuuwu.- If
wbuT3 seem, according to the ideas of the old poet, that in the
stem narrative of the struggle between Christianity and
paganism, such love had no place. The only passing allusion
to anything like gallantry is the remark made in speaking
of Margaris de Séville, one of the Saracen peers, that "the
ladies are f riends of his on account of his beauty ; not one of
them that does not brighten on seeing him ; not one of them,
whether she will or not, that can keep from laughing when she
sees him."
Both love, with its narrowing of interest, and humor with its
episodic efïect, seem to hâve been considered out of keeping
with the times and purpose of the poem. The
Absence 01 the passaere relatins: to the treatment of Ganelon,
comic élément. ^ o o »
whom Charlemagne hands over to the cooks,*
who insuit him by plucking out his hair, drubbing him, chain-
ing him up like a bear, and mounting him on a beast of bur-
den, was intended to appeal to a coarse and brutal humor
common enough in those early days when refinement was
\ uncommon. Somewhat like this passage in spirit is that in
Strophes: ^LX VII. » CLXXIX. «CCLXX. *LXXVIII. «CXXXIX.
Ixiv
INTRODUCTION
which tfae^agans, after the defeat of Marsile, maltreat their
gods,i ApoUo, Tervagant, and MôRammed on account of the
sHame of deieat. Excepting thèse passages, indicative more*
of the coarseness of the feelings of the people than of humor,
the poem préserves a uniform tone of dignity.
§ XXXVIII. Another élément, too, thât is conspicuously
lacking in the poem when compared with many other chansons
degeste^ particularly those relating the Arthurian legends, is the
miraculous. in the sensé in which it appears in
Absence of the ^^^^ ^^^^ poems. In a poem like the Roland,
y ' the nature of which is sober, stately, and im-
pressive, the insertion of faines, enchanters, magicians, and ail
«uch supematural agencies, could only weaken the efïectiveness
of the work as a whole. The introduction of the marvelous
in the later poems is a device for attracting attention and
heightening interest for the moment. But in a poem that deals
with a subject so lofty and grand as the thème of the Roland,
there is no need of resorting to any such trick to command
attention. True it is that an angel is wont to give advice to
Charlemagie^Jhat God causes the sun to stand still in order
that the emperor may havé time to oyertake the SaracenSj^that"
only^dîvine interférence prevents Charlemagne's death at the
hands of £aligajat,* and that angels bear on high Roland's
soul.6 Such miracles are not, however, pure inventions of thé
imagination, but hâve a far deeper source in that firm abiding /
faith that accepts without question Hke incidents of sacred
story. The miraculous in the Chanson is simple» just, worthy
of the faith, and profoundly Christian. With thèse old def enders
of the cross, diere could be no question of philosophy or
theology, no discussion of any kind ; in a word, they believed.
§ XXXIX. In the days when the Chanson was sung to the
accompaniment of a lyre by a minstrel whose arrivai in the
i Strophes: CLXXXIX. > LXVIII, CLXXXVII-VIII. «CLXXXII.
*CCLXIII. »CLXXVIII.
ixv
INTRODUCTION
market-place was a longed-for event, its popularity was very
great. Not only did it satisfy the people, but it fumished enter-
,. , _.^ ^ tainment to those of the nobles who could afford
Popularity of
the Chanson in *^ entertain the troubadour, and who delighted
its own day ii^ hearing related the deeds of prowess of the
andinlater nobility. The strong hand of Charlemagne,
times due to its ^g national unity of France, its leadership over
"®^ * ' other Christian nations in the struggle to défend
tiie faith, were peculiarly gratifying topics to the people of the
eleventh century. And to-day the poem remains one of the
principal monuments commemorative of the society of the epoch.
For it is through the Chanson that we hâve a better îdea than
could otherwise hâve been obtained of the influence of ^^^^^
mim'r mnnnrni ri^^t^^^s^ a^rj institutions. We see their traces
in the pqwer of the king limited by the nobles, by councils
called together, by judicial procédure, by the spirit of brother-
hood in arms* and by the strong feeling of the sanctity of the
family. The noble sentiments inspired by the Chanson^ of
honor, of sacrifice, and of courage, exercised later on a power-
ful influence not only on the later French chansons de geste^
but on the literature of the other nations of Europe.^
§ XL. It was long thought that the Roland^ like the other
Charlemagne ^^j/^j was inspired bythefamous Chronicle ofthe
false Turpin^ so called because attributed to Tuipin, who was
archbishop of Rheims under Charlemagne, and
La Chronique ^^o died in 800. The fact that in the poem,
u aux urpin. ^^ archbishop is killed at the battie of Ronces-
(Cf. p. ex, X.) ^
valles, while in the Chronicle he is supposed to
relate the occurrence, would in itself cause dis trust in the
belief that the Chanson owed its origin to the Chronicle. The
totally différent spirit in which the two compositions are con-
ceived, the poem warlike and secular, the Chronicle religions
* Paris, " la Chanson de Roland et la nationalité française," in la Poésie
du moyen âge, pp. 87-118.
Ixvi
INTRODUCTION
and monastic, would naturally tend to increase this distrust.
The fact that for one manuscript copy of the poem that has
corne down to us, we hâve fifty of the Chronicle^ would also
point to the greater antiquity of the former. It has since been
conclusively proven by Gaston Paris that the Chronicle is the/
work of several authors writing at différent times and places/
and that the chapters relating to Roland were not written beforè
the beginning of the twelfth century^^ Nevertheless, despite
the évidence, the Chronicle was considered throughout the
Middle Ages the source of ail the poems of chivalry. Its suc-
cess was remarkable, and such its authority that it was useless
to oppose it.
§ XLI. The différent texts of the Chanson de Roland ^2X
hâve corne down to us hâve already been mentioned.^ As
time passed and the exploits, once listened to with so much
attention and with feelings of émotion, ceased to be sung, and
began to be read, assonance,' which had satisfied the demands
of the ear, did not meet the requirements of the eye, and was
supplanted by rhyme. But it was not always easy to substitute
rhyme for assonance, and so for one verse of •
Graduai trans- t. i . t ■% i • i
- ^ assonance two of rhyme might be substituted,
the form of the ^^ ^^^vl more. Those who remodeled the old
Chanson de Chanson had little if any thought of respecting
Roland to suit the text, and thus during the thirteenth and
the spirit of the f ourteenth centuries, not only were the verses
refashioned, but the strophes, or laisses^ were
remodeled ; whole épisodes were changed, inserted, or lef t out
in order to meet the needs of the âge. Thf> patTiPtîf^pisode
of the death of Aude related in the old Chanson in twenty-
eigïîf verses,* occupies several hundred in the later versions ;
* Paris, Rotnania^ t. XI, p. 483 ; la Littérature française au moyen âge^
p. 56 ; see also the same author's dissertation : De Pseudo- Turpino, Paris,
1865, and cf. Hist. poH, de Ckarlemagne, p. 271. « Note $ to § XXXL
See § XXX * Strophe CCLXX.
Ixvii
INTRODUCTION
and Ganelon's trial is drawn out at wearisome length. The
results oÏTKîs process were ofl^ëTTireak -compositions containing
eight thousand or twelve thousand or more verses, in which the
original spirit was much changed to accord with the times. The
4 emperor was no longer respected as of yore, the warlike temper
of the crusades no longer prevailed, and theological subtleties
began to replace the faith of theeleyenth cen^ry. Thèse long
productions had their day, ànd in their turn^became wearisome.
§ XLII. As the taste for reading iiy^reased, romances of
rhlvalry rnmfi in ivith thl^ S.^^f*'"*^^ ^^'nflfy. The rhymed ver-
sions proving monotonous were replaced by prose versions.
The story of Roland, however, did not at first
Rise 01 h2LYe the honor of being translated, by^ itself ,
of chi alrv ^^^^ French prose. As related in the later
Chronicle attributed to Turpin, it had several
times been translated into more modem French verse, and one
of thèse versions found its way îrito the best known of the prose
compilations of Ej££tj^e^}' which in addition to the original
Chanson de Roland^ included Charlemagne's Spanish campaign.
This compilation, like Turpin's Chronicle?^ had an immense
popularity, being repeatedly reprihted. Another work in which
the f amous disaster of Roncesvalles was described was the poem
Galien^ the text of which is lost. Thèse prose versions, how-
ever, are preserved, one of which, like the Fierabras compilation,
had an extraordinary popularity. When tj^^ Rpnais?yf^jirP r^"^**j
^^^':?JI>T^'^"^'^° ^^ rV>iva)ry IfistiaYOr wîth the cultivated readers,
but remained popular with .the^eoplê.down to modem times,
\ makmg up the greater part of what is known as the Bibliothèque
bleue, They hâve been replaced to a considérable extent by
^'^ feuilleton^ or continued story, in the newspaper.
1 In regard to Fierabras and Galien^ see Gautier, Epopées y t. III, p. 694;
"Galien," t. II, p. 315 et seq. " Fierabras," t. II p. 381 et seq. Paris, Ex-
traits ^ p. XXXII. * For the translations of the Chronicle, see Paris, la Litt,
fr. au moyen âge, p. 137.
Ixviil
INTRODUCTION
§ XLIII. Thus the Song of Roland underwent the vicissi-
tudes common to ail epic material. From primitive poems in
assonance, it passed on to long, rhymed versions, thence to
prose. In this last {orm, romances of chivalry long held uni-
versal attention in most of the countries of Europe where they
were diffused through translations or adaptations in one form
or another. In this way the famé of Roland was carried far
beyond the limits of France. In Germany,^ where already
legends about the great emperor were current among the peas-
ants, the poem early met a favorable réception.
Roland being translated by a priest named Conjad
inGermany. (Chuonrat) about 1133, first into Latin, and
(Cf. p. cxl XXIII ^^ * ^^ ^ ^'^^ ....
II.)' * ' ' tEgll illlU't^erma^n â^^iOr-»"^ ^^t-e^" ^TT^ \^r^^.
lation follows the Oxford text doser than it
does any other French text of the Chanson, Yet none of the
French texts can be considered the source of the German
po^m. The fact that it contains none of the later additions
to the French texts tends to prove its antiquity. Like the
Roland f^t, old German Ruolandes Liet in assonance underwent
similar modificationi» SsL int<a.jiiympd .ven&e and then into
progfi^ In the thirteenth century (about 1230) a poet, known
as Stricker, made a rhymed version of Conrad's poem, with
some additions, preserving the religions spirit of the original.
In the fourteenth century the épisode of Roncesvalles, as re-
lated in a thirteenth century remodeled poetical version of the
Ruolandes Liet, was inserted, slightly changed, in the vast Karl
Meinet compilation of thirty-five thousand verses. Besides
thèse literary productions, a number of statues in the principal
squares of the old German cities, known as the Rolandssâulen,^
1 See Gautier, Épopées^ t. III. pp. 546-7, note; Paris, Hist, poèt. p. 118
et seq. • See the article, " Die deutschen Rolandssâulen," in the Festschrift
of the Vereinfur die Geschichie Berlins^ in honor of the twentyrfifth year
of its existence, and also the Illustrtrte Zettungoi June 11, 1892, no. 2554,
p. 654.
Ixix
\
f-
INTRODUCTION
symbolizîng impérial and municipal justice, testîfy to the famé
of Roland. Just as in France, so too in Germany, the peas-
ants used to read, and may still read, a version of Roland made
in the fif teenth century f rom a prose translation of the battle
of Roncesvalles f ound in the Fierabras compilation. What is at
once apparent upon reading aimost any scène of the German
version, is the modification the poem has undergone in spirit.
It begins with an invocation to God, and a devout and aimost
ascetic spirit pervades the entire poem. In brief , while in the
'original Chanson^ it is distinctly the warlike spirit that pré-
dominâtes in a religions poem, in the Ruolandes Liet it is the
religions spirit that oreponderates in a waxlilce poem.
"■g'XLlV. The^fi^xerlands formed a part oi Vjliarlemagne's '
empire, and the région about Liège, Namur, and
The Aix-la-Chapelle was the centre of the inherited
Netherlands. estâtes of the Carolingians. Hère one might
(Cf. p. CXIV, XXIII, ^\ Il A -J Ji. -J 1
jy X expect to nnd some independent epic develop-
ment of the Charlemagne material. But every-
thing that has been brought to light, four fragments of poems
of the thirteenth and fourteenth centuries, and the material
contained in a littie book popular in the sixteenth century, en-
titled la Bataille de Roncevaux, clearly indicate French sour-
ces.i The spirit of thèse versions partakes more of the Ger-
man edifying flavor than of the French renderings.
§ XLV. In ail the Scandinavian countries. Roland has been
widely celebrated. It was in Norway, cradle of the Eddas^
that the Charlemagne taies were first introduced in^the reign of
Haakon (\'i\j-\2(>'^ who effecteid tEe^estruction of paganism
ÎTi Mrvtniray onH seemeS to dcsîrc to" complète his work by sub- ^
stituting the poems of chivalry for the old weird ^ongs.2 It
was during his reign that a large collection of the best jCaro-
* Paris, Hist. poèt. p. 137. «Paris, Hist.poéi. p. 148; Gautier, Épopées^
p. 548, note.
Ux
INTRODUCTION
Ijngîan epics was translated by an Icelandîc author and
brought together in a compilation known as the Karlamag-
. nùs-Saf^a^ ovi& of the most precious monuments of the poetic
story of the great emperor. The Icelandic
The Scandina- translator has the advantage over the compiler
rànwiintries. q£ t^e German Karl Meinet, in that he lived at
{Cf p cxlvii ^^ earlier date and drew on the poems of the
XXIII, vO best period. Besides, so faithful and well exe-
cuted is his translation, that it is oftentimes of
use for text criticîsm of the original French manuscript. The
compilation is made up of ten parts ; thèse constitute a con-
sécutive account of the life of Charlemagne. In the eighth
part is the story of the battie of Roncesvalles, that follows
quite closely the Oxford manuscript. There is, ho^ever, this
différence, important in the study of the composition of the
poem, that the compiler either knows nothing of the third part
of the Oxford text containing the Baligant épisode (strophes
CXCI-CCLXXIII)or perhaps tiiinks tiie death of Roland a
good place to stop. Be the reasons for the omission what
they may, the fact remains that the épisode is
^ ^^' not included in the compilation. The Karla-
màgnùs-Saga was translated into Swedish, but of this version
only a iragment remains, contalîiïng, liowever, the eighth and
ninth parts of the saga.
In Denmark, a compendium of the Karlamagnùs-Saga was
madg, entitledA>; j^r Karl Magnus Kronike (Chronicle of the
Emperor tnariemagne the great) which is of especial interest
in that it has followed the oldest version of the saga.i A manu-
script of this compendium in the libràry at
cnmar . Stockholm is dated 1480. It underwent, like
ail such early accounts, remodeling, an3Tïad a wide popularity
that it has r^tained in a good degree until récent times ; for
during the nineteenth century it continued to be republished
1 Paris, Hist.^oétf p. 152.
Ixxi
INTRODUCTION
and read by the Danish peasants, and was even translated înto
Icelandic.
§ XLVI. It might very naturally be supposed that England,
conquered by the Normans, whose language for two centuries
was in gênerai use, would hâve some interesting
England. reminders of the days of the great emperor.
xxin mT' Sufficient référence to him, mainly historical,
by the old chronicles, show that he made hère
as elsewhere a powerful impression ; yet in prose or poetry,
but little advantage was taken of his great renown. Arthur
and the knights of the Round Table displaced almost entirely
the other famous heroes of legend and history. Nevertheless,
/there are in English a half dozen early productions relating to
[Ûie Charlemagne material.i The oldest_aildJth£ JUûsLlÊînark-
able of the imitations of the French ^Aûms^fê^ iig-^e^te îv-^at
of Roland^ a thirteenth century poem in F.ngiui^ veree. In
composing it, the author made use of Turpin's Chronicle^ as well
as of the French Roland. In Francisque Michel's first édition
of the Chanson de Roland will be found extracts from this
English manuscript poem, together with an analysis of it by
Mr. Wright. The composition is considered poor. Besides
this Roland^ there are in English : Sir Ferumbras, about the
end of the fourteenth century, taken from the French chanson
de geste: Fie^abras^ which it foUows qui te faithfully; Otuel^ a
poem dating before 1330, and foUowing closely its French
original: Otuel. The English poem was published by Mr.
Nicholson for the Abbotsford Club in 1836; Charlemagne et
Roland^ a kind of cyclic poem in stanzas of six verses, but as
regards form and substance worthless. Some account of thèse
poems will be found in EUis's Spécimens of early English
metrical romances?^
* Paris, Hist. poét.^ p. 155. * London, i8i i, 3 vols. Caxton's Life of Charles
the Great may be consulted in the Early English Text édition : Romances^
part III, edited by S. J. H. Herrtage, London, Triibner, 1861; cf. p. cxliii,
III, introductory remark.
Ixxii
INTRODUCTION
Towards the end of the fifteenth century, Lord Bemers, the
translator of Froissart, translated into English the French prose
romance Huon de Bordeaux ; this proved very popular, and
a drama based upon it was played by the Henslowe troupe, in
London, in 1593. It is from Huon de Bordeaux that Spencer
and afterwards Shakespeare borrowed the character of Oberon,
which plays so pleasing a rôle in the latter's Midsummer
Nighfs Dream. It was also during the fifteenth century that
the celebrated printer Caxton published a book entitied : The
lyf of Charles the Grete, fynyshed in the reducing of it into
englysshe the XVII day of juin MCCCCLXXXV. , , . Ex-
'pliait per William Caxton. This work has generally been
regarded as a compilation, but is simply a translation, as the
title indicates, of the French Conquestes de Charlemagne or
Fierabras, Such is the rather meagre contribution of English
to the whole subject of Charlemagne.i It may simply be
added hère that Ireland and Wales hâve not been strangers to
the legendary Charlemagne material in some of its many
forms.
§ XLVII. The traditions relatingto the Chanson^j^vXy
made their way int"^ *^ïininir*"^"''^'"""r for a time much similarity
to the originals. They were difïused through the^'^^/gm,^
so often mentidhe'd as the authors of the can-
Spain. tares de gesta. The juglares were merely
xxin vu) imitators of the French jongleurs^ whose
chansons de geste they adapted to their own
uses. Those chansons that related to the wars of Charlemagne
with the Spanish Moors were naturally the most interesting to
the minstrels and to their hearers. In order to satisfy the
national pride, it seemed appropriate that the Spaniards them-
* Paris, Hist. poét., pp. 156, 157. Gautier, Epopées ^ t. ii. p. 302 et seq.
Paris, Romania^ t. XI, pp. 149-153. * Milà y Fontanals, De la poesia he-
roUo-popular castellana^ Barcelona, 1874; p. 140.
Ixxiii
INTRODUCTION
selves should figure in the events that took place in their
country. Thus it came about that the character of the f amous
Bemardo del Carpio, a nephew of the Frankish emperor — the
. Spanish counterpart to the French Roland — was invented.i
He was the ally of Charlemagne, by whom in retum for his
help against the Saracens, he was made king of Italy. The
fact that Charlemagne's grandson, Bernard, was king of Italy
appears to be the only historical évidence for this account.
But it was not sufficient that a Spanish hero should replace
Roland in the army of the great emperor; he must conquer
Roland himself ; so he appears later no longer as Charles's
nephew, but as the nephew of Alphonso the Chaste, represent-
ing the national spirit in arms against the foreign invader.*
Many of thèse legends are found in the thirteenth century
Crônica gênerai oi Alphonso X, the Wise, and in the Historia
de rébus hispanicis of Rodrigo, bishop of Toledo, who died in
1247. The latter relates in ail seriousness that Roland was
defeated at Roncesvalles by Bemardo del Carpio and the
Christians, while the former ascribes the defeat to the Saracens
allied with Bemardo.
After the period of the first early versions of the Spanish
minstrels, foUowed by that of the chronicles^ cornes the third
period of the legend in Spain, that of the romances. Thèse
celebrated romances^ compositions in prose, taking their inspira-
tion now f rom the chronicles^ now f rom the French chansons de
gestey and relating the chivalrous deeds of their heroes, make
up the principal part in the events of the Carolingian cycle
in Spain. They hâve long composed the Spanish Bibliothèque
bleue^ the most popular book of which was Historia de Carlo-
magno y de los doce pares de Franciafi The first édition of
this work appeared in 1528, and subséquent éditions hâve
* Paris Hist. poét., p. 205 et seq. ' Gautier, Epopées^ t. iii., pp. 550-1.
■ Gautier, ^/(7/tfw, t. III. p. 552.
Ixxiv
INTRODUCTION
repeatedly been issued during the nineteenth century. This
book is merely a version of the French prose rendering of
Fierabras: la Conques te que fit le grand roi Charlemaigne es
Espaignes. The success of the romances of chivalry in Spain
is well known to the gênerai reader, because of the conspicùous
part that the Don Quijote played in checking \\.>
§ XLVIII. The tas te of the Portuguese was more for
Arthur and the knights of the Round Table than for Charle-
magne ; for the only Portuguese contribution
Pwtagal and toward the legendary history of the emperor is
a translation of the Spanish work just men-
tîoned : Historia de Carlomagno y de las doce pares de Francia,
Two fantastic continuations of this work were added in the
seventeenth century, which may be considered the last efforts
in the literary development of the epic cycle in Portugal.»
It is necessary now to pass over the few indications that
point to the diffusion of the Carolingian legends in Russia,
Bohemia, Hungary, Greece, and even among the Turks of
Anatolia,* and to bring the account of Roland's famé to a
close in a country where his renown is unsurpassed.
§ XLIX. Just as in Spain, so in Italy minstrels early sang
the deeds of Roland and Charlemagne's peers. The allusions
in Dante* make plain to us that he was familiar not onljfwîth
the Chanson de Roland but with other poems
Italy. belonging to the epic cycle qf Charlemagne.
xxiifvi.)"^' And not only in early literature but in the
early architecture are revealed traces of the im-
pression made by the legend. An inscription on the walls of
the cathedral at Nepi (States of the Church) dated 1131, may
still be read, according to which the knights and consuls bind
*Milâ y Fontanels, 0^. cit. p. 137. 'Paris, Hist. poét, p. 217; Gautier,
Épopées, t. III. p. 553. ^Idem, pp. 548-9. ^ Inferno, XXXI. 18; XXXII,
122 ; ParadisOf VI, 96 ; XVIII, 43, and see Rajna, " La rotta di Konces-
valle," in Propugnatore, IV. I, p. 336 ; and IV. 2, pp. 90-91. ^
Ixxv
INTRODUCTION
themselves to an agreement and threaten any one breaking it
with the fate of Judas and the death of Gattelon} The two
warriors carved in stone, in rough half relief, behind the columns
and grifiins of the handsome portai of the cathedral of Verona,
are well known to tourists. According to the inscription,
they were executed by Nicolàus in 1 135. One warrior's sword
bears the name DVR INDARDA ; the other warrior is in ail
probability the formeras faithful companion Oliver.
There is much évidence showing how popular were the
récitals of the minstrels on thèse thèmes. It would appear
that the success of the singers in some places in northem Italy
was such as to impede free circulation through the streets;
for a decree made in 1288 by the citizens of Bologna prohibited
those who sang about French warriors, from taking their stand
in the public squares.* In spite of such restrictive measures,
the popular taste for such récital was as keen in the fifteenth
century as in the thirteenth. A story taken from the Facetiae
of Poggio,' a writer eminent in the annals of the revival of
leaming, relates that a Milanese peasant retumed on a holiday
to his home in tears and refused to be consoled. Finally
3âelding to the entreaties of his wife, he explained that he had
been on the public square listenîng to one of those bards who
sing to the people the exploits of warriors. The récital of the
death of Roland had so affected him, that he could not control
his feelings.
Mention has already been made of the rare old text in
Venice,* parallel to the Oxford manuscript as far as verse 3682,
^ P. Rajna, Un* tscrizione nepesina del 11 31 (taken from the Archivh
storico italiano v. XIX). * N. Tamassia, OdofredOy studio storico-giuridico^
Bologna, 1894; p. 177 ; (taken from the Atti e memorie délia reale deptUa-
zione di storia patria per le provincie di Romagna, III, V, XI, XII.)
■ P. Rajna, // teatro di Milano e i canti intorno ad Orlando e Ulivieri^
Milano, 1887; pp. 10-15 (taken from the Archivio storico lombardOy fas-
dolo I, anno XVI). Cf. also, Paris, Hist. poét, p. 162. * Note to § XXIX, |, B. 2,
Ixxvi
IV. Statues de Roland et d'Olivier au portail de la cathédrale
de Vérone xiie siècle ; d'après deux dessins de Jules Quicherat (voir p. cxxxviii»
no 267).
INTRODUCTION
which represents an original old French assonanced text, but
considerably italianized by the scribe in copying. Besides
italianized texts, like the Venice manuscript, based on French
originals, there are other texts curious and interesting in that
they are written by foreigners in French on French subjects.
Singular as this fact may appear, there are well-
French versions known analogues in the Trésor of Brunetto
italiaiT ^ Latini, the Chronique vénitienne of Martino da
Canale, and in Marco Polo's Voyages^ ail of
which testify that French was the literary language of northem
Italy at the end of the thirteenth century, just before Dante
and the other great writers of his time gave to Tuscan the
prépondérance it still holds in the peninsula. Among thèse
French texts, there is one containing a vast poem, known as
VEspagne, The author, Nicolas of Padua,^ was evidently
familiar with Turpin's Chronicle^ the Chanson de Roland^ and
the Roncesvalles material, ail in some italianized form. His
poem, like other French versions written by Italians, bears
strong marks of the author's nationality. The first part of this
vast poem, V Entrée en Espagne contains no less than twenty
thousand verses. The manuscript is of the fourteenth century,
nearly contemporaneous with the composition itself, and has
every appearance of being adapted to be sung to the crowds on
the public squares. The second part of the poem has been
named from a published fragment of it: la Prise de Pampe-
lune?' This vast poem occupies in the history of the poetical
relations between France and Italy a remarkable place. A
poetical cycle has been transplanted into a foreign country
where it has given rise to a most artistic development.»
* Paris, Hisi, poét. p. 164, note 2 ; see, however, A. Thomas, Nouvelles
recherches sur V Entrée d'Espagne, Paris, 1882 ; pp. 93-4, where it is shown
his name may be Minochio. * By Nicola da Verona, whose name, however,
together with the title of the poem is thus given in an inventory of manu-
scripts : Liber Introitus Yspaniae secundum Minochium ; see A. Thomas,
in the place and work just cited. ' Rajna, in PropugnatorCy IV. 2, p. 90 ; see
Ixxvii
INTRODUCTION
The period when the French poems written in Italy flourished,
between 1300 and 1330, précèdes an interval thatends in 1350.
This date marks a new phase in the history and civilization of
Italy. The prose versions of the Franco-ItaHan poems con-
tribute to make this epoch mémorable. Thèse versions are
included in an immense compilation : / reali di Francia {les Ro*
yaux de France)> The eighth book of this work, Sfiagna^ com-
prises one hundred and eight-eight chapters which relate the
Roncesvalles disaster. They are based upon the important
poetical production of Nicolas of Padua, which work doubtless
gave to the Italian prose rendering its title.
**' Thus the material is no longer diffused by
minstrels. ParâUel with its course in other countries, it be-
comes widely diffused through prose versions. In France the
prose version is the last form of the old epic, but in Italy it is
merely the forerunner of new activity. As the Franco-Italian
poems fumishes the matter for / reali^ so the latter in its tum
becomes the source upon which the Tuscan improvisers draw.
Many of the prose taies of the Reali again become the subject
of song as of old before the people on the public square. La
Spagna again appears in verse and préserves its title. This
second Spagna^ the first édition of which is dated Bologna,
1487, has been attributed to Sostegno di Zanobi, a Florentine,
and folio ws qui te faithfuUy the prose version of the Reali?
Side by side with thèse poetical compositions of an imitative
character, there spring up productions which, while recalling
the old material, display an originality of invention that gives
them a stamp nf their -own. Pulci^s Mormnte^ hpgriin ahnnt _
1466, and published en tire seventeen years later, best illus-
also A. Ceruti, " Il viaggio di Carlomagno in Ispagna," in nos. 123-4 of the
Scelta di curiosith letterarie, cap. LI, et seq. (also Bologna, 1871, 2 v-i6**).
* Paris, Hist. poèt^ p. 179-187. ^ Idem, p. 192; see, however, Gautier,
Épopées, t. III, p. 559, where the author is called "anonymous"; cf. also
Gautier's édition of the Roland, p. xli.
Ixxviii
INTRODUCTION
trates this type of the treatment of the old thèmes. In thîs
poem, for the first time, the personality of the poet is felt, and
A new kind of / ^^ ^^^® reveals the hand of an original artist.
epic pecttliar The second part of the Morgante deals espe-
to Italy. ci^y with Roland aïid the peers and, too, in a
way the old French poets never would hâve dreamed of .^ The
serious and the facetious, the heroic and the commônplace, the
grave and the grotesque, the devout and the îrreverent, are
combined in a manner only possible to a genius peculiarly and
happily endowed. Instances of such kind of genius may be
dted among the Italian poets. While the literary ment of
the poem is recognized, opinion in regard to its worth varies
greatly.
Other less known works, in a fantastic vein, in verse, on
subjects connected with the Charlemagne cycle, appear toward
the latter part of the fifteenth century. In the variety of épi-
sodes and characters contained in them, they recall both Pulci
and Bojardo, between whom they form an interesting link.
One of them is the Mambriano^ of Francesco Bello, named
// Cieco dà Ferrara, This is a poem in forty-five books, very
uneven in quality, relating the wonderful adventures of Char-
lemagne and his heroes.
Bojardo's Orlandp j^^^^,.^^*^ (i495) marks again, after
Pulci, a new phase in Italian poetry relating to chivalry. Much
is developed in this poem that the previous poets had merely
Isuggested or outlined, and particularly gallantry and chivalric
1 love, so much admired in the Arthurian legends, are success-
I fully introduced. Early in the sixteenth century, AriostQ^s
I Orlando furioso appears and continues and complètes the
* In regard to the character of Roland in French and Italian epic poetry,
see V. Crescini, Orlando nella Chanson de Roland^ etc., Bologna, x88o;
and A. Volta, Storia poetica di Orlando, Bologna, 1894. *Venezia, Giu-
seppe Antonelli, editore, 1840. Francesco Bello died in 1496; see Paris,
HisUpoét^ p. 198.
Ixxix
INTRODUCTION
I transformation of Roland. Instead of the heroic Christian
soldier fighting for Charlemagne and the faith, he becomes a
knight madly in love, traversing ail countries, in
Complète search of his Angelica. Ail kinds of pomp and
Irf p laT* ^ pageantry, the wonders of fairyland, f antastic
adventure, enchantment and disenchantment
take the place of the former serions interest in the struggle
between pagans and Christians. The Orlando furioso is the
culminating point in this kind of epic literature in Italy.
Indeed so brilliant has been the splendor of this artistic créa-
tion as to put in the background the early sources to which it
owed its origin. Then came the Orîandino of Folengo, and of
Aretini, folio wed by a multitude of sixteenth and seventeenth
\ century poems singing the particular deeds of the characters
so celebrated in the older poems. Many of thèse late efforts
are imitations of Bojardo's poem, but the greater part are mod-
eled on the Orlandji/uriim^^ ■>
A fairly adéquate idea of what the great Italian masterpieces
Wthe sixteenth and seventeenth centuries owe to the old French
chansons de geste ^ can now be formed, after having seen the
intimate connection which the former hâve with the latter.
This immense diffusion abroad of the Chanson de Roland^ and
the influence which it has exercised upon so many foreign lit-
eratures are éléments that cannot be neglected in rightly ap-
preciating this work. Its exceptional importance, as already
indicated, is due to the depth of its inspiration, and to the ideals
of dévotion, faithfulness, courage, and honôr possessed at that
early day by Christian France, ideals that long influenced for
good the literature of ail Europe.^
^ The subject matter of Roland in Italy will be found in the " résumé " in
Gautier, les Épopées^ t. III, pp. 554-561. Its gênerai diffusion abroad i» told
in détail in t. II, pp. 764-775- Cf. also Rajna: ^^ Le fonti delV Orlando
furiosoy Florence, 1876; 2d. éd., 1900 j cf. Romania^ t. XXIX, 1900, pp.
487-8. * Paris, Extraits f p. xxxiv.
Ixxz
INTRODUCTION
§ L. Wîth thft Renaî5^yanre in France and the revival of
classical leaming in the fifteenth and sixteenth centuries, the
minds of tiie~e3ucated tumed towards Greece and Italy, and
the middle âges were forgottéû. The possîbîlîty that France
might hâve an epic poem did not even occur to the men of let-
ters. To supply this assumed lacuna, Ronsard wrote his
Franciade^ conceived in the days when he dreamed of becoming
a Homer. He in no wise appréciated the fact that an epic is
more than the work of a man, and is the production of many
générations of primitive civilization. For three
RoUnd almost centuries this forgetfulness, in France^, of the
forgotten French language and TTtêratïi^ê îastêd. "Vhe
dormg tfaree ' j ^ y I 1 ■
centuries: name of Roland was preserved among the
XTi, XTii, zviii. cultured mainly by Ariosto's great work, and
among the peasants by a stray romance of chiv-
alry hère and there making up the collection of the Bibliothèque
bleue. Nevertheless, sixteenth century scholars like the noted
antiquarian and historian Fauchet,^ and the jurist and author
Pasquier,* had some acquaintance with early French liter-
ature and even with some old texts. It is certain that seven-
teenth century scholars like Ducange ' and Leibnitz * were not
ignorant of the material of many of the old chansons de geste in
some form or other. And in the eighteenth century, Lacume
de Sainte-Palaye* had a familiarity with old French epic poems,
as did also the well-known littérateur^ the count de Tressan,
1 In his Antiquitet et histoires gauloises et françaises ^ Genève, i6i i, p. 473,
he disputes the authenticity of Turpin's Chronicle. * In Recherches de la
France^ 2 v., Amsterdam, 1723, bk. II, cap. XV, and bk. VII, cap. III, he
discusses the authenticity of the Koncesvalles legend. ' Besides his well-
known Works, in his De V origine de la poésie lyrique en France pendant le
XI le et le XI Ile siicles^ there will be found in the note 4 to pages 303-4 an
allusion to Taillefer. * In the Annales imperii occidentis Brunsvicenses^
under the date 778, he disproves Turpin and discusses the origin of the
statues of Roland. ^ His Glossaire de V ancienne langue française testifies
to this fact
kxxi
INTRODUCTION
who translated or adapted so many stories and fables for the
Bibliothèque universelle des romans. Yet the few Unes of his
version of what he calls the Chanson de Roland y^t^zx no resem-
blance whatever to any part of the original poem.i Moreover
there is no évidence to show that even so thorough a littérateur
as Voltaire was aware of the existence of the old French epic la
Chanson de Roland. His own epic la-Henriade^ though incom-
parably superior to Ronsard's Franciade, lacks, in the nature of
the case, those éléments that are essential to an epic poem ;
for the Henriade is not the product of a simple heroic âge,
animated by a strong deep f aith ; quite the contrary. Voltaire's
work lives, not because of any epic traits, but because it suc-
cessfully sustains a moral question.
§ LI. The great work of the Rene<ycti|:iefi iHistpire littéraire
de la France^Q^n jn. 1232^ necessitatçd, a,s \\ progressed.
setious researçh ia QU^f/ench. Thèse investigations were
continued in the nineteenth century by scholars and writers
like Raynouard, Roquefort, and Fauriel. Be-
Nmeteenth sides, a love for the past came as a reaction
• * against the Reign of Terror. This sentiment
is earlicst fait in Chateaubriand's Génie du christianisme^ which
défends the Christian faith and upholds the traditions of
the far ofî past. The story related of King John by those
who are not his admirers is well known.^ When the king one
day complained that he could no longer find Rolands, an old
1 In t. II, Epopées^ p. 683, M. Gautier gives a few stanzas of M. Tressan's
reconstruction of the Chanson. * Not at ail new, for a century earlier, as
M. Gautier remarks in his édition of the Roland^ "Introduction," p. xliii:
Adam de la Halle had uttered the same sentiment : " Mais s'encore f ust
Charles en Franche, le roial, Encore trouvast-on Rolantet Parcheval" ; Unes
25-6, p. 284, édition £. Coussemaker, Paris, 1872. And the author of the
Vie du monde gave to the idea its final form in the expression : " Se Charles
fust en France, encore i fust Rolans;" Rustebeuf, édition Jubinal, t. II,
p. 33 (Paris, 1839). The Kressner édition, Wolfenbiittel, 1885, has: "Se
Charles fust en France ou se i fust Rolanz," p. 183, 11. 60 and 61.
Ixxxii
INTRODUCTION
warrior replied that Rolands would not be lacking if Charle-
magnes were still left. In this story itself, is an indication of
interest in early days. In the poetry of the nineteenth century
many of the old thèmes of the Charlemagne epic
Allusions to hâve been recalkd. Ludwig Uhland trans-
o a in nine- j^^^^ ^^^^ verse several passages f rom the C/uin-
teenth century
literature. ^^^ ^ Roland \ ^ also, from the old Chanson,
Girard de Vienne^ the pleasing scène of the
first meeting of Roland and Aude, while he is attacking and
she defending the walls of Vienne.* The celebrated duel scène -
between Roland and Oliver described in Girard de Vienne,
which is brought to an end by Oliver's .proposition that his sis-
ter become Roland's bride, has been most efïectively rendered
in verse by Victor Hugo in his Légende des siècles? And, in
the same poem, he has also vividly portrayed in verse an attack
upon the invincible mountaineers at the pass of Roncesvalles.*
The épisode of the hom fumishes material for poetry in
Alfred dF V igny 's jne composîtron /^ Çp^t^ ^^^ Henry Heine
has described in verse Roland as he pictures him on the field
of battie about to expire, having wrought vengeance upon the
enemy* Rouget de Lisle, in his Essais en vers et en prose,
published in 1795, âlludes patriotically to Roland and to
OliverJ Henri de Bomier's play, la Fille de Roland? has
done much to make better known the name of Roland ; so too
has Autran's epic, la Légende des paladins,^ and Mermet^s
Roland à Roncevaux>^
* Gedichte : " Klein Roland," « Roland Schildtrager," " Roland und Aide."
* Schriften zur GeschichU der Dichtung und Sage, Stuttgart, 1868 " Die
Schlacht von Ronceval," pp. 646-55. «Paris, 1884, ire série "le Mariage
de Roland." * Nouvelle série, Paris, 1877, I, pp. 137-39 in the " Roman-
cero du Cid." ^Poésies complïtei, P^ris, 1864, "le Cor." ^ Sdmmtliche
Werke, Hamburg, 1890, 1, p. 42, Romanzen, "An eine Sângerin." 'Paris,
P. Didot, aîné: "Aux mânes de Frédérich Dietrich, ter maire de Stras-
bourg: Roland." * New York, 1895, Jenkins ; Paris, 1875. 'Paris, 1875, '2°.
" Paris, 1864, Choudens.
Ixxxiii
INTRODUCTION
Lovers of Browning are f amiliar with the lines : —
— " And yet
Dauntless the slug-horn to my lips I set
And blew. ^Childe Roland to the Dark Tower canu? " »
§ LU. But it was reserved for the scholars rather than for
the littérateurs to make known the early development of French
national life. In i8^ a graduate of the ÉcoU normale in
Paris, M^JJrnri Montn, presented at the Sorbonne a thesis
entitled: LU&SiZtaHon sur le roman, ds^ Msi21££3JJSMX,^ The
young man knew only the Paris text, but divined from his
material an older text. His observations in regard to the
historical value of old epic poems and their âge were also
correct. This dissertation was the subject of scholarly reviews
by Francisque Michel,» Raynouard,* and Saint
first to make Marc de Girardin.* Bef ore this time, Villemâin
known the old gave a course at the Sorbonne on la Littérature
French epic du moyen ^ âge^ and later the distinguished
poetry. writers and scholars, Michelet, Quinet, and
(C . p. xcn, II.) Paulin Paris published a number of articles
on the old French chansons de geste fi The abbé de la Rue
published, in 1834, some fragments of the Oxford manuscript,
together with his observations on the poem^ attributed to
Turold. The resuit of ail this activity, but principally that due
to the interest awakened by M. Monin's Dissertation, was that
1 Complète poeiic and dramatic works^ Cambridge édition, Boston and
N. Y., 1895. Houghton & Mifflin, 8*, pp. xviii-1033. See p. 289, last Unesof
the poem. 'Paris, 1832. 3" Examen critique de la Dissertation de
M. Monin," in the Cabinet de Lecture^ Paris, October, 1832. *" Dissertation
sur le roman de Roncevaux," de Monin, in the Journal des Savants ^ July,
1832, p. 392. ®" Des romans de Charlemagne en général," in the Journal des
Débats^ 27 Sept., 14 Cet., 9 Nov., 1832. «The titles of thèse articles willl»
found in Gautier's Bibliographie des Chansons de geste, ' In Essais histo-
riques sur les bardes, les Jongleurs et les trouvères normands et anglo-
normands. Caen, 1834, 3 v.; t. II, p. 64. See Seelmann's interesting obser-
vations: "Das Denkmal und seine Ûberlieferung," in his BibliographiCy
p. ifet seç,
Ixxxiv
INTRODUCTION
in iS'jô^ M. Guizot, minîster of public instruction, sent the ;
French scholar, M. Francisque Michel, over to the Bodieian /
library^atOjrford, Engjand,. tp copy the Oxford text of the (
Chanson de RQlaJtd At that time this important manuscript
was*not generally known to scholars. The English scholar,
T)a^hitt, in a note to his édition of Chaucer's Canterbury
TaUs^ was the first to indicate the existence of the manuscript
known as Digby 2,1^^ This was afterwards examined by the
French professor and historian, Gervais de la Rue, whose
observations, however, as noted above, were not published until
1834. Another Englishman, J. F. Conybeare, in 1817, wrote
an article in the Gentleman's Magazine f alluding to the manu-
script as the oldest of the kind among the treasures of the
English libraries. The same year, an analysis of the poem by
M. Louis de Musset appeared in a French review.* M. Monin's
Dissertation was, however, the chief incentive that led to the
publication of the Oxford text in the édition of M. Francisque
Miçhçl which appfflrt^d in 183^1 hnt is Hatpd 1837 .,
§ LUI. Undoubtedly this princeps editio of so important
a text contributed in no small degree to the wide-spread interest
aroused since then, particularly in France and
princeps^editioii Germany. The old French field has been the
soonfollowed subject of incessant exploration, which has
by texte and well repaid the efforts of research by throwing
translations. much light upon the facts of history, language,
.p. xcv, iv.) ^^^ literature. A second édition*» of M.
MichePs text appeared în i869,accompanied by the publication
of the Paris manuscript* The first 1309 lines which are
1 London, 1775, note to verse 13741 of vol. IV, p. 318, et seg, * See § XXIX,
I, A, I. «Vol. LXXXVII, II, August, p. 103. *" Légende du bienheureux
Roland, prince français," in Mémoires et dissertations sur Us antiquités
nationales et étrangires^ Paris, 1. 1, pp. 145-171. ■ The " Préface " to this
édition (pp. i-xxx) contains a detailed account of what is brieily summarized
in§LII. •See§XXIX,|, B, 3.
Ixxxv
INTRODUCTION
missing in this manuscript hâve been supplîed from the
Châteauroux (formerly Versailles) version, and the whole
poem is called le Roman de Rancevaux, But long before
Michel's second édition àppeared, no less than six versions
in modem French had been published in Paris of the old
Chanson^ three in prose and three in verse. Thèse will be
found in their place in the foUowing summary of bibliography
of the Roland.
While interest in the old Chanson was thus displaying its act-
ivity during thèse years, the need of estabUshing as accurate a
text as possible was felt by scholars. To meet this need, a
German, Theodor Miillçrj^ published at Gôttingen, in 1851,
his first critical édition of the Chanson de Roland. Then,
realizing its inadequacy, after the most painstaking effort,
twelve years later, he published the second
A standard text édition ; and after still farther research, a third
of the Chanson ^^ r» ▼ . m « 1 1 • ,r" -^^
R land m^yS. It is possible that this excellent text
may be superseded by a definite final édition
of the Oxford manuscript ; indeed, Stengel's scholarly work,
the first volume of which àppeared in 1900, bids fair, when
completed, to be final ; but at ail e vents, Miiller's text has held
a high place in the estimation of scholars for many years and
still retains it. For that reason, the présent modem French
prose translation has foUowed Une for line the German
scholar's second édition of the Oxford manuscript, or the third
counting the 1851 édition.
§ LIV. It now remains to summarize the bibliography of
the Chanson de Roland. Were an attempt made to give the
titles of everything that has been published on the Roland^
a volume would be needed. Moreover, as this work has been
thoroughly done by Emil Seelmann, as far as 1887, it is suffi-
cient to refer the. student to the sources of information.
Nevertheless, as thèse sources are as yet obtainable in this
country only in some of the best libraries, it is désirable to
Ixxxvi
INTRODUCTION
présent hère a bibliography of the most important works on the
subject. Such a compilation has been made by Léon Gautier in
his Bibliographie des chansons de geste, Paris, 1897. This
volume (the fifth) fittingly complètes the author's masterpiece,
les Epopées françaises, The bibliographical list, begun several
years before 1890, includes the principal publications on the
Roland as far as that year. A f ew titles of works which ap-
peared later than 1890 hâve also been înserted. This list com-
prises three hundred and thirteen numbered titles and is
divided into twenty-five sections in accordance with the subjects
classîfîed. As many of the works deal with several parts of
the whole subject, the same tities necessarily recur in the
appropriate classes to which the spécial topic treated belongs.
. A reprint of the entire list is hère given. To it hâve been
added, in so far as possible, the titles of such publications as
hâve since appeared. Thèse, together with a few others not
included in Gautier's Bibliographie , are indicated by a ♦ over the
nimiber of the work or before the édition of it. Remarks not
found in Gautier are also noted by a ♦. Gautier's own number-
ing is indicated by the numéral at the right of the title. For
more detailed information the student is referred to Seelmann*s
Bibliographie des altfranzosischen Rolandsliedes,
Ixxxvii
V. Saint Gilles. " Voiîà ce que dit la geste, . . . aiïisi que le brave saint
Gilles ..." ; v. 2095 ; voir p. 201, n. 3. Reproduction d'une vignette du
Mysûre de Roncevaux d'A. d'Avril, frontispice.
BIBLIOGRAPHIE
Ixzxiz
BIBLIOGRAPHIE
Quand K. Nyrop arrive, dans son excellent livre sur l'Epopée française, à
la bibliographie de la Chanson de Roland^ il avertit loyalement ses lecteurs
qu'il se contentera, pour tous les travaux antérieurs à 1877, de leur indiquer
les titres des ouvrages les plus importants {Den old franske HeUedigtningy
Copenhagen, 1883, in-80, p. 464). C'est en 1877 qu'avait paru la Bibliogra-
phie'de la Chanson de Roland par Joseph Banquier, et Nyrop estimait sans
doute qu'il était préférable de renvoyer le public à une œuvre aussi spéciale
et aussi détaillée. Nous nous trouvons dans le même cas que Nyrop depuis
la publication de l'ouvrage d'Emil Seelmann {^Bibliographie des altfranzoe-
sischen Rolandsliedes) qui a paru à Heilbronn en 1888. Cette Bibliographie
est si complète que nous n'avons vraiment à y ajouter que bien peu d'élé-
ments nouveaux. Nous sommes donc amené fort naturellement à suivre ici
l'exemple de Nyrop et à n'offrir, nous aussi, à nos lecteurs que " Les titres
des ouvrages les plus importants," et à les renvoyer pour tout le reste au
travail si achevé de Seelmann. Ce consciencieux érudit dit quelque part,
en un langage pittoresque, qu'il s'est proposé d'écrire un " Roland-Baedeker."
C'est la même entreprise que nous tentons aujourd'hui, d'après un plan
notablement différent, et en des proportions réduites. Dans ce "Guide-
Joanne du Roland^" nous n'indiquerons que le bagage nécessaire au voya-
geur et les hôtels oh. il est forcé de faire halte. Nous n'avons pas d'autre
dessein.
TITRES DES OUVRAGES LES PLUS IMPORTANTS
SUR LA CHANSON DE ROLAND
[Les ouvrages signalés par un astérisque étant presque tous récents, ne se
trouvent pas parmi ceux cités et numérotés de la Bibliographie des Chan-
. sons de geste àe^ Gautier, no. 6 de cette liste-ci. L'astérisque est aussi employé
devant quelques remarques qui ne se trouvent pas dans la Bibliographie
Gautier.]
L BIBLIOGRAPHIE
Sans parler des bibliographies nécessairement rudimentaîres de J. G. Th.
Grasze {Die grossen Sagenkreise des Mitielaliers, Dresde et Leipzig, 1842,
BIBLIOGRAPHIE
n-8^, pp. 262, 296, 298) et de J. L. Ideler {Geschichte der aUfrantoesischen
national Literatury Berlin, 1842, in-8<^, pp. 62, 92, 95) et en laissant égale-
ment de côté quelques bibliographies trop nidimentaires, les bibliographies
** complètes " du Roland qui ont paru avant la nôtre sont les suivantes:
I. Bauquier, Joseph. Bibliographie de la Chanson de Roland, —
Heilbronn, Henninger frères, 1877, petit in-8° carré, pp. 24. 2236
2.* Petit de Julleyille. La Chanson de Roland^ traduction nou-
velle rhythmée et assonancée, — Paris, Lemerre, 1878, in-8°, pp. 467.
Les pages 30-45 contiennent une liste des manuscrits, les titres de 44
ouvrages consacrés à la Chanson^ et une liste de 64 auteurs à consulter.
3. Gautier, Léon. Lès Epopées françaises (4 vols. in-8°, Paris,
V. Palmé, 2c éd. 1878- 1892) ; t. m, 1880, pp. 494-591 (291 nu-
méros) 2237
4. Nyiop, Kristoffer. Den old franske Heltedigtning, — Copen-
hague, C. A. Reitzels, 1883, in-8°, pp. 464-469. — Traduction
italienne, Storia delV epopea francese nel medio evOy Turin, Loe-
scher, 1886, in-8°, pp. 462-469 2238
5. Seelman, Emil. Bibliographie des altfranzosischen Rolands-
liedes, — Heilbronn, Henninger frères, 1888, in-8°, pp. xiii -H
113 » 2239
6*. Gautier, Léon. Bibliographie des Chansons de geste (Complé-
ment des Epopées françaises) — Paris, Welter, 1897, pp. 170-198.
C'est de ce livre que la présente Bibliographie a été prise et réimprimée
intégralement.
II. PREMIERS TRAVAUX. Cf. Introduction, §§ l, li, lu
Nous nous proposons de signaler ici les quelques érudits, auxquels on
pourrait donner le nom trop solennel de " précurseurs ", qui ont les premiers
discuté critiquement la légende rolandienne et soupçonné la véritable valeur
du manuscrit d'Oxford.
7. Leibnitz, Godefroy Guillaume. Godofredi Wilhelmi Leibnitii
Annales imperii occidentis Brunsvicenses^ t. i de l'édition de
Hanovre, 1843, *"**• 778. (La première édition est de 1707 et années
suivantes) . 2240
Réfutation de la Chronique de Turpin ; exposition de la légende de
xcii
BlBLIO<p.^X^
Roland ; Wenilo, archevêque de Sens s^^J|^|£i|'FO^^|i>^» ^^^ 1^ ^yp^ ^'^
Ganelon ; l'origine de nos légendes épiquesrUllioiilL pdlît-être au ixe siècle;
les statues de Roland, etc.
8. Riyet, Dom. Histoire littéraire de la France^ Paris, t. vi, 1742,
pp. 12 et. ss.; t. VII, 1746, pp. Lxiii-Lxxxii, in-4° .... 2241
Distinction nette entre le Roland et le Roncevaux.
9. Conybeare, J. F. The Gentleman*s Magazine^ Londres, t.
Lxxx VI i, II, août, 181 7, p. 103, col. 2 2242
Quelques lignes sur le manuscrit d'Oxford dont Conybeare se propose de
publier des extraits. Voyez Seelmann, p. 37.
10. Tyrwhitt, T. The Canterbury Taies 0/ Chaucer, — Londres,
T. Payne, 1775, ln-8°; aussi Oxford, Clarendon Press, 1798, 2 t. in-4°
et portrait 2243
Connaît et signale le manuscrit d'Oxford, t. iv, pp. 318 et ss.
11. Moniiiy Henri. Dissertation sur le Roman de RoncevauXyV^ûnSy
1832, Imprimerie Royale, in-S°. (Voy. Tlntroduction, § lu) 2244
Corrections et additions ^ Paris, 1832, quatre pages in-8^.
Petite brochure, mais dont l'influence a été considérable. M. Monin ne
connaît pas le texte d'Oxford et ne raisonne que sur le manuscrit de Paris.
— Analyse du Roncevaux ; détermination de sa date ; légendes rolandiennes
qui circulaient dès les ix« et x« siècles; condamnation du faux Turpin ; res-
sources que les érudits trouveront dans nos romans pour la peinture exacte
de la vie privée, etc. Cf. l'article de Raynouard dans le Journal des Savants
de juillet, 1832, et l'ouvrage de Ferdinand Wolf : Ûber die neuesten Lei-
stungen der Franzosen fUr die Herausgabe ihrer National-helden gedichte;
ncbst AuszUgen aus ungedruckten oder seltenen Werken verwandien
Inhalts. — Ein Beiirag zur Geschichie der romanischen Poésie. — Vienne,
1883, in-80.
IIL LES MANUSCRITS. Cf. Introduction, § xxix, note i.
A, Version primitive (à laquelle on est convenu de donner le
nom de Chanson de Roland) \ — 1° Oxford, Bodléienne, n° 1624;
Digby 23 ; suivant Stengel ce manuscrit a été écrit vers la fin du
xiie siècle; Gaston Paris en place Pexécution vers 11 70. — 2°
Venise, Bibliothèque Saint-Marc, manuscrit français, iv (pour ses
3846 premiers vers) ; milieu du xiiie siècle.
B, Version remaniée (qu'on appelle Roncevaux pour la distinguer
xciii
BIBLIOGRAPHIE
de la première) : — 1° Paris, Bibl. nat. fr. 860 ; milieu du xiii*
siècle. — 2° Châteauroux (= Versailles). Une copie fnodeme est
conservée à la Bibl. nat. (fr. 15108) ; seconde moitié du xiii© siècle
(d'après Fœrster qui a publié le manuscrit). — 3° Venise, Biblio-
thèque Saint-Marc, manuscrits français vu ; fin du xiiie siècle
(d'après Fœrster qui en a donné une édition). — 4° Lyon, Bibliothè-
que de la ville, n° 984 (Catalogue de Delandine, n° 649); xive
siècle. — 5° Fragment lorrain (de 347 vers) appartenant naguère à
la bibliothèque de M. H. Michelant; xiiie siècle. — 6*=* Cambridge,
Trinity Collège, R3'' ; fin du xve siècle. À ces six manuscrits
il convient de joindre la fin du ms. fr. iv de Venise, laquelle est
empruntée à une version remaniée (depuis le vers 4419 jusqu'au
vers 6012). Chacun de ces manuscrits a été intégralement publié
une ou plusieurs fois ; voy. plus loin : iv. Editions,
Ouvrages relatifs à l'énumération, au classement et à
LA concordance DES. MANUSCRITS DE ROLAND
12. Miiller, Theodor. La Chanson de Roland^ 3c édition. — ,
Gœttingue, 1878, in-8°, pp. m- vu 2245
13. Gautier, Léon. Les Epopées françaises^ 2.^ ià, — paris, 1880,
in-8°, t. III, pp. 499-516 2246
14. Fœrster, Wendelin. Zeitschrift fUr romanische Philologie^
t. II, 1878, pp. 162 et ss 2247
Tableau de la filiation des manuscrits.
1 5. Seelmann, Emil. Bibliographie des altfranzosischen Rolands-
liedes. — Heilbronn, 1888, in-8°, pp. 1-6 2248
C'est le travail le plus complet, avec l'indication la plus précise de tous
les livres, brochures et articles qui ont pour objet chacun des manuscrits du
Roland.
16. Heiligbrodt, Robert. Concordanztabellezum altfranzosischen
Rolandsliede^ à la suite de la publication de W. Fœrster, Das ait-
franzosische Rolandslied^ text von Paris^ Cambridge^ Lyon^ etc. —
Heilbronn, Henninger frères, 1886, in-8°, pp. 341-377 . . . 2249
Concordance vers par vers de tous les manuscrits de la version primitive
et de la version remaniée du Rolund. Travail infiniment précieux et sur le-
quel devront s'appuyer les éditeurs futurs du Roland.
xciv
BIBLIOGRAPHIE
17. Scholle, Franz. Der Stamtnbaum der altfranzbsischen und
altnordischen Uberlieferungen des Rolandsliedes und der Wert der
Ox/order/fandscAri/f. — Berlin, iSSg,ia-4'^ 2250
■ Cf. Romania^ t. xix, 1890, p. 157.
Sur tel ou tel des manuscrits cités plus haut, il existe des Dissertations dont
nous ne pouvons faire ici connaître le détail. P. Paris dans ses Manu-
scrits français de la Bibliothïque du Roi (t. vu, 184S, in-8°, pp. 2^-27) a
notamment étudié le Ms. fr. 860 (texte de Paris) *, M. Joseph Patureau, dans
une conférence du 16 mai, 1881 (publiée comme appendice au Catalogue des
livres imprimés et manuscrits de la Bibliothèque de Châteauroux^ Château-
roux, 1880, in-80, pp. 357-375), a rencontré sur son chemin le texte dit de
Châteauroux, etc., etc.
IV. ÉDITIONS DE LA CHANSON DE ROLAND
Cf. Introduction, § lui
10 ÉDITIONS DE LA VERSION PRIMITIVE
a. Texte d'Oxford
1 8. Michel, Francisque. La Chanson de Roland ou de Roncevaux,
publiée pour la première fois diaprés le manuscrit de la Bibliothèque
Bodléienne à Oxford, — Paris, Silvestre, 1837, in-8°, pp. LXix 4-
317 • • 2251
Une seconde édition de l'œuvre de F. Michel a paru trente-deux ans plus
tard sous ce titre : La Chanson de Roland, et le Roman de Roncevaux des
XII' et XIII* siècles, publiés d après les manuscrits de la Bibliothèque
Bodléienne à Oxford et de la Bibliothèque Impériale. — Paris, Firmin
Didot, 1869, petit in-80, pp. xxx 4- 363. Les mots " difficiles " des deux
textes originaux sont traduits en marge.
19. Génin, Francis. La Chanson de Roland, poème de Théroulde,
texte critique accompagné d^une traduction, d^une introduction, et de
notes, — Paris, Imprimerie nationale, 1850, in-8°, pp. CLXXV 4-
560 2252
Le fragment lorrain imprimé par H. Michelant se trouve à la page 489.
Voy. le no. 40.
20. Miiller, Theodor. La Chanson de Roland, berichtigt und mit
einem Glossar versehen, nebst Beitrdgen zur Geschichte derfranzo-
sischen Sprache, — Gœttingue, 1851, Dieterich, in-8°, pp. 228, 2e éd.,
xcv
BIBLIOGRAPHIE
1863, pp. 276; 3e éd. 1878, pp. 1X4-454 2253
* Le " Glossaire," etc., n'a pas paru.
2 1 . Hofmann, Konrad. Édition imprimée aux frais de l'Académie
royale de Bavière, mais non publiée. La " signature" de chaque
feuille est ainsi Q:ovic^\xt\ Ankang^Sitzungsberichte^ 1866, 1. (Seelmann,
Bibliographie des altfranzo sise ken Rolandsliedes^ p. 10). — Au bas
des pages, l'éditeur a très intelligemment imprimé le texte de
Venise iv 2254
* Cette édition, comme le dit Seelman (Bibliographie p. 10) a été préparée,
mais elle n'a jamais été entièrement imprimée. Elle finit par la ligne
numérotée 3889 dans l'édition Miiller. A ce qu'il paraît, l'édition Hoffmann
a du mérite ; on dirait que les savants qui ont voulu la consulter ont eu du
mal à le faire. Voici ce que Petit de JuUeville en dit : " . . . elle se maintient
dans un mystérieux inconnu ; quelque adeptes seulement se la font passer
sous le manteau. Je n'en connais que des extraits." (Page loi de l'Intro-
duction de la Chanson de Roland.)
22. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ texte critique^ accom-
pagné d*une traduction nouvelle^ et précédé d^une introduction his-
torique. — Tours, Mame et fils, 1872, in-8°, pp. CCI -H 327. Un second
volume, contenant les notes, les variantes, le glossaire et la table, a
paru dans le même format, la même année, à la même librairie, pp.
VI14-511 2255
Vingt-cinq éditions de 1872 à 1895. Deux de ces éditions (la 2© en 1872 et
la 3e la même année) ne renferment que le texte sans la traduction. En
revanche la loe édition (1881) la 14e (1884) et la 25e (1895) ne renferment
que la traduction, sans le texte. La première édition classique est la
quatrième, laquelle a paru en 1874. * La 24e édition a été réimprimée en
1899; la 25e en 1900.
23. Bœhmer, Edouard. Rencesval, édition critique du texte cTOx-
ford de la Chanson de Roland, — Halle, Niemeyer, 1872, in^°, pp.
iio 2256
24. Stengel, Edmond. Das altfranzosische Rolandslied^ genauer
Abdruck der Oxforder Hs. Digby -s-j. .. — Heilbronn, Henninger
frères, 1878, in-8°, pp. x 4- 143 2257
Edition purement paléographique.
♦ Le même éditeur a photographié entièrement le manuscrit d'Oxford. —
Heilbronn, Henninger, 1878, pp. 73. Gautier a également reproduit une
xcvi
BIBLIOGRAPHIE
page du même manuscrit dans son édition (p. 400), ainsi que Stengel dans son
édition paléogiaphique et d'autres éditeurs encore.
25. Clédat, L. La Chanson de Roland y nouvelle édition classique ^
précédée d'une introduction et suivie d*un glossaire» — Paris, Gamier
frères, 1886, in-i2°; 5e* édition, sans date, pp. xxxv ■+- 221. 2258
* Gautier ne fait entrer parmi les huit éditions qu'on vient de
nommer ni le texte publié par A. Lehugeur, ni celui de Petit de
Julleville, car "ces textes ne sont généralement que la reproduction
de la seconde édition de Theodor Miiller." Outre le texte ces deux
livres contiennent la traduction du poème ; par conséquent on les
trouvera cités parmi les traductions françaises de la chanson
DE ROLAND.
L'édition critique de Wendelin Fœrster, annoncée depuis long-
temps et " qui est très vivement attendue," n'a pas encore paru. £n
voici le titre: Das altfranzosische Rolandslied^ kritischer text mit
Anmerkungen und vollstandigem Worterbuch,
26.* Stengel, E. Das altfranzosische Rolandslied^ kritische Aus-
gabe, Band If Text, Variantenapparat und vollstàndiges Namenver-
ueichnis. — Leipzig, Theodor Weicher, 1900, in-8°, pp. ix 4- 404.
C'est l'édition la plus importante qui ait paru depuis la dernière édition
Millier de 1878. L'ouvrage est incomplet, car le second volume n'a pas encore
paru.
Voy. Romaniay t. xxx, 1901, p. 472 et pp. 588-590.
A côté des éditions intégrales que nous venons d'énu-
mérer, voici les éditions fragmentaires de la Chan-
son de Roland à l'usage des classes:
27. Talbot, E. Extraits de la Chanson de Roland et des Mémoires
de Joinville, à V usage de la classe de seconde. — Paris, Delalain frères,
[1886], in-i 2®, pp. VIII -+-208; 2e* édition, [1900] .... 2259
28. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland , ... ire éd.
— Paris, Hachette, 1887, in-i6°; 2e éd., 1889; 3e éd., 1891 ; 4e
éd., 1893; 5e éd., 1896; 6e* éd., 1899, in-24°, 7e* éd., 1903 . 2260
Les deux premières éditions renferment en outre des fragments de la Vie
de Saint-Louis par Joinville.
*La maison Ginn et Cie. acheta les clichés et publia en 1892, à
xcvii
BIBLIOGRAPHIE
Boston, une édition des Extraits^ in-8°, pp. xxxiv 4- i6o (Inter-
national Modem Language Séries).
29. Petit de JalleyiHe, L. La Chanson de Roland^ histoire,
analyse, extraits avec notes et glossaire, Paris, A. Colin et Cie., 1894,
in-i8°, pp. 122 , 2261
30. Fœrster, W. et K. Koschwitz. " Rolandmaterialien." In:
Altfranzosisches Ubungsbuch zum Gebrauch bei Vorîesungen und
Seminariibungen, — Heilbronn, 1886, in-8°; vv. 1851-2396; 3265-
3595 2262
Choix d'épisodes pour exerciœs critiques.
Fragments des éditions de F. Michel et L. Gautier. Deux pages photogra-
phiées d'après la reproduction de StengeL
Voici les titres de quelques recueils de morceaux choisis de l'ancien fran-
çais qui contiennent des extraits de la Chanson de Roland : Edouard Lid-
forss: Choix des anciens textes français, Lund, 1877, in-40; Paul Meyer,
Recueil d'anciens textes bas latins^ provençaux et français^ iic partie,
Paris, 1877, in-8° (pp. 209-236) ; K. Bartsch, Chrestomathie de P ancien
français^ Leipzig, 186^ (pp. 34-46) ; 5e édition, 1884, 6c * édition, 1895 ; L.
Clédat*, Morceaux choisis des auteurs français du moyen âge^ Paris, sans
date (pp. 26-32) ; Bartsch und Homing: La langue et la littérature fran-
çaises^ Paris, 1887 (pp. 38-47); L. Constans*: Chrestomathie de V ancien
français^ Paris, 1890 (pp. 22-30) ; P. Toynbee*: Spécimens of Old French^
Oxford, 1892 (pp. 17-25); Anna Volta* : Storia poetica di Orlando, Bo-
logna, 1894 (pp. 147-151) ; Paris et Langlois*: Chrestomathie du moyen âge^
Paris, 2C éd., 1899, 3e éd., 1902, in-i6o (pp. 12-26). Voy. le n^. 60.
31.* Ck>ndeU, Claude F. The Chanson de Roland, historical, crit-
icaly and grammatical introduction, Three passages with explana-
tory notes and an English translation. — London, Williams &
Norgate, 1894, in-i2°, pp. x-hS5.
Les sept premières laisses du poème.
b. Texte de Venise iv
32. Hofmaiin, K. Une partie du texte de Venise, la partie qui
correspond exactement au texte de la Bodléienne, a été imprimée
(mais non publiée) au bas des pages de Pédition du texte d'Oxford
rédigée par le même savant (voy. le n°. 21) 2263
33. Kœlbingy Eugen. La Chanson de Roland, genauer Abdruck
dervenetianerHandschrift , . . — Heilbronn, Henninger frères, 1877,
in-8°, pp. vi-hi75 2264
BIBLIOGRAPHIE
20 ÉDITIONS DE LA VERSION REMANIÉE, OU "ROMAN DE
RONCEVAUX "
a. Texte de Paris
Paulin Paris Pavait fait imprimer partiellement pour les auditeurs de son
cours au Coll^ de France (1855-56).
34. Michel, F. Voy. le no. 18, 2e ëd 2265
35. Fœrster, W. Das alffranzcsische Rolandslied^ Text von Pa-
ris y Cambridge y Lyon und den sog. Lothringischer Fragmentent mit
R. HeiligbrodCs Cancordanztabelle (cf. le no. 16) sum altfranzosi-
schen Rolandslied , . . — Heilbronn, Henninger frères, 1886, in-8°,
p. xxiH-377 2266
Altfran-zôsische Bibliothek, publié par W. Fœrster, t. vii.
b. Texte de Chateauroux = Versailles
36. Bourdillon, Jean Louis. Roncisvals mis en lumière,, Treuttel
et Wurtz . . . — Techener, Paris, 1841, in-8°, pp. 206 . . . 2267
Le Supplément a paru six ans après, Paris, V. Tilliard, 1847, in-S®, pp. 48.
37. Michel, F. Voy. le no. 18 2268
Michel a publié les quatre-vingts premiers couplets de ce manuscrit pour
compléter son édition du texte de Paris (pp. 125-163).
38. Fœrster, W. Das altfranzôsische Rolandslied, Text von Cha-
teauroux und Venedig VI i., Heilbronn, Henninger frères, 1883, in-8°,
pp. XXII ■+- 404 2269
Altfranzôsische Bibliothek, t. vi.
c. Texte de Venise vu
39. Fœrster, W. Voy. le no. 38 2270
d» Texte de Lyon
40. Fœrster, W. Voy. le no. 35 2271
e. Fragment Lorrain
Ce fragment a été imprimé par H. Michelant dans l'édition de F. Génin,
Paris, 1850, p. 489; voy. le n^. 19.
41. Fœrster, W. Voy. le no. 35 2272
xcix
BIBLIOGRAPHIE
/. Texte de Cambridge
42. Fœrster, W. Voy. le no. 35 2273
Il convient de rappeler ici le tableau de concordance, vers par
vers, de tous les textes du Roncevaux publié par R. Heiligbrodt
(voy. le no. 16).
C'est à titre de curiosité que nous signalons, en terminant, un article du
Louis Braille (journal spécial pour les aveugles, pubUé à Paris et imprimé en
relief d'après le système BraiUe). Cet article, de M. Marmoyet, est intitalé:
-La Chanson de Roland, étude sur l'édition de M. Léon Gautier» (Sup-
plément du Louis Braille, septembre, octobre et novembre 1884) . H renferme
des extraits de notre vieux poème.
V. TRADUCTIONS FRANÇAISES
A. VERSION PRIMITIVE
43. Delécluze, E. J. Roland et la cAevaleHe, — F&rïs, Jules
Labitte, 1845, '^^'^° ; 2 t. en i vol. ; t. i, pp. xxiii-392 ; t. il, pp. vm-
427 (d'après le texte publié par F. Michel) 2274
44. Génin, F. Voy. le no. 19 2275
La traduction, qui est en prose suivie, est placée au bas du texte (pp.
1-334.) Elle imite le français du xvi siècle.
Génin a donné une autre édition de sa traduction, sans le texte : Roncetaux,
traduit du poème en vers de dix syllabes composé vers le milieu du xie siècle
par Théroulde. Paris, 1852, in-80. C'est le tirage à part de deux articles
de la Revue de Paris (1852, mai-juin, pp. 5-35 ; 49-io4)-
45. Vitet, L. La Chanson de Roland, Revue des Deux-Mondes^
t. XIV, 1852, pp. 829-851 2276
Traduction en prose très abrégée ; ou analyse très étendue.
46. Jônain, P. Roland, poème héroïque de Théroulde, trouvère
du xie siècle, traduction en vers français, sur le texte et la version en
prose de F, Génin, — Va^rïs, Chamerot et Tardieu, 1861, in-i2°, pp.
XIV4-85 2277
La traduction est en vers décasyllabiques rimes (rimes croisées). — Jônain
n'a pas fait entrer dans sa traduction l'épisode de Baligant.
47. Avril, Adolphe d'. La Chanson de Roland^ traduction nou-
c
BIBLIOGRAPHIE
velUf avec une introduction et des notes» — Paris, Veuve Duprat, 1865
in-8°, pp. cxxxi 4- 206 2278
Traduction en décasyllabes " blancs ". — L'épisode de Baligant n'est pas
traduit. La traduction de M. d'Avril a été réimprimés plusieurs fois, et tout
d'abord, en 1867, par la Société de Saint-Michel, en un volume populaire
in-i20. — Puis elle a été introduite dans la Collection des Classiques pour ious^
publiée par la Société bibliographique (3e éd., 1877, in-i8°; 4e éd., 1880, etc.).
*5me éd publiée par Sanard et Dérangeon, Paris, 1895, in-240, pp. 203;
appendice, prix, 50 centimes, édition populaire ; voy. Romania, t. xxv., 1896,
PP- 347-8-
48. Saint- Albin, Alexandre de. La Chanson de Roland (pp. 1 5-
204), poème de Théroulde^ suivi de la Chronique de Turpin (pp. 205-
293). — Paris, Lacroix, Verbœckhoven et Cie., 1865, in-i8°, pp. x -+-
294 • 2279
Traduction en prose suivie. Cette même * traduction, sans nom d'auteur
et sans date, a paru chez les éditeurs Marpon et Flammarion (pp. iii-x ; 15-
204). Une autre, très abrégée, chez l'éditeur H. Gautier (Bibliothèque à 10
centimes).
49. Lehngeur, Alfred. La Chanson de Roland^ poème français
du moyen âge, traduit en vers modernes, — Paris, Hachette, i S70, in-
i8^ pp. XVIII -4- 369; 2e éd., 1880; 3e, 1882; 4e* 1888 . . 2280
Le vers employé est l'alexandrin à rimes plates.
50. Gautier, Léon. Voy. le no 22 2281
Traduction en prose, vers par vers. Elle se trouve dans toutes les éditions
sauf deux, les 2e et 3e. On trouvera un " Essai de traduction interlinéaire,"
pp. 587-594 de la 24e éd., ainsi que dans les éditions classiques publiéas dès
la 7e édition.
51. Petit de Julleville. L. Voy. le no 2 2282
Traduction en décasyllabes assonances comme ceux du xie siècle.
52. Feuilleret, H. La Chanson de Roland, traduction nouvelle,
revue et annotée» — Limoges, Ardant et Cie., 1879, in-8°, pp.
240 2283
Il y a une seconde édition sous ce titre \La Chanson de Roland, traduction
réduite et annotée pour la jeunesse, Limoges, 1882, in-8°.
♦Ces deux éditions, en prose, sont épuisées.
53. Chaillot, Amédëe. La Chanson de Roland, traduction fran-
çaise»— Limoges, Ardent frères, 1880, in-8°, pp. 191 . . . 2284
*En prose, épuisée. ci
BIBLIOGRAPHIE
54. Rœhrich, £. La Chanson de Roland^ traduction nouvelle^ à
V usage des écoles, précédée d^une Introduction sur V importance de la
Chanson de Roland pour V éducation de la jeunesse et suivie de notes
explicatives. — Paris, Fisch bâcher, 1885, in-i8°, pp. 286; 2e* éd.
1894 2285
Quelques passages sont en prose, d'autres en vers blancs.
55. Jubert, Amédée. La Chanson de Roland, traduite en vers. —
Paris, Librairie des Bibliophiles, 1886, pp. xxiv-H 173 . . 2286
56. Clédaty François. La Chanson de Roland, traduction ar-
chaïque et rythmée accompagnée de notes explicatives. — Paris, E.
Leroux, 1887, in-8°, pp. XIV 4- 291 2287
Il convient de signaler ici la traduction en latin étymologique d'un épisode
considérable de Roland qu'a publiée M. Armand Gasté, à l'usage des candi-
dats à la licence : La mort de Roland, vers 2164-2396 ; traduction en latin
étymologique ; remarques philologiques, grammaticales et littéraires, Paris,
Gamier, 1887, in-8°, pp. viii4-32.
57.* Paris, G. Récits extraits des poètes et prosateurs du moyen
âge mis en français moderne. — Paris, Hachette, 1898, 2« éd.,
pp. VIII 4- 232, in-24°; 4e* éd., 1903 ; voy. les pages 1-30.
58.* Bouchor, Maurice. La Chanson de Roland, traduite en vers.
— Paris, Hachette, 1899, 2e éd., 1901, in-i2°, pp. 167.
" C'est la strophe de huit vers, construite sur trois rimes diffé-
rentes, — le huitain dont Villon a si merveilleusement usé dans ses
Testaments, le huitain de la ballade :
* Dites-moi oh, n'en qurl pays,
Est Flora, la belle Romaine,' "
BoucHOR, La Ch. de R, p. 161.
59.* Clédat, L. Chansons de geste. Roland {pp. 1-207). Aimer*
de Narbonne. Le Couronnement de Louis. Traduction. — Paris,
Garnier, 1899, in-8°, pp. xvi-446.
Traduction en vers déjà appliquée et " mis à l'épreuve dans les citations du
Rutebeuf de la Collection des grands écrivains français". Clédat, Préface
de Chansons de geste, p. v.
60.* Paris, G. et E. Langlois. Chrestomathie du moyen âge.
Extraits publiés avec des traductions, des notes, une introduction
cii
BIBLIOGRAPHIE
grammcUicaîe et des notices littéraires (pp. 3-26). — Paris, Ha-
chette, 1899, in-24°, 2e éd., pp. xciiH- 352.
Traduction en prose au bas des pages.
61.* Fabre, Joseph. La Chanson de Roland^ traduction nouvelle
et complète^ rythmée conformément au texte roman, précédée de Ro-
land et la belle Aude (pp. 45-76), prologue à la Chanson de Roland , et
suivie de Autour de Roland (pp. 349-658) : Échos des Chansons de
geste de la vieille France. — Paris, Belin frères, 1902, pp. 663.
La traduction de M. Fabre a paru d'abord dans la Revue politique et
littéraire {Revue bleue'), du 3 juin, 1899, jusqu'au 4 novembre de la même
année. On en trouvera ime courte notice dans la Romania, t. xxxi, 1902,
p. 646;
B. VERSION REMANIÉE
Texte de Chateauroux = Versailles
62. Bourdillon, J. L. Le Poème de Roncevaux, traduit du roman
en français, — Dijon, Imprimerie de Frantin, 1840, in-120, pp. 108
(Introduction) + 244 2288
Texte de Paris
63. Michel, F. Voir le no 18, 2e éd. . . . . . . . 2289
Ce ne sont que les mots vieillis qui sont traduits en marge.
VL TRADUCTIONS ÉTRANGÈRES
Nous n'entendons parler ici que des traductions contemporaines,
et non pas de celles du moyen âge.
Traductions allemandes
64. Keller, H. A. Altfranzosische Sagen. — Tubinge, C. F.
Osiander, 1839, 2 vol. in-8° (t. i, pp. 59-187). — 2e éd., Heilbronn,
Henninger frères, 1876, in-8°, pp. 43-134 (en tout vii-h
399 PP-) 2290
Traduction en prose d'après le texte de Fr. Michel
65. Herz, Wilhelm. Das Rolandslied, das atteste franzôsische
Epos, — Stuttgart, Cotta'scher Verlag, 1861, in-8°, pp. xiv-+-
163 2291
Traduction en vers ïambiques allemands.
ciii
BIBLIOGRAPHIE
66. Zimmermann, Friederich. " Nach der Chanson de Roland,"
Archiv fur das Studium der neueren Sprachen^ Bd. LXV, 1881, pp.
121-124 2292
Traduction (en décasyllabes assonances avec césure) des tirades cciv-
ccvi; ccxxxiv-ccxL ; ccxcvii et ccxcviii.
67. Millier, Emst. Das Rolandslied. Ein altfranzoHsches Epos
ûbersetzt. — Hambourg, Actien-Gesellschaft, 1891, in-8°, pp. viin-
164 . 2293
Traduction en vers rimes.
68.* Schmilinsky, G. Rolandsîied, Das àîteste franzosische
Epos, — Halle a. d. S., O. Hendel, 1895, PP- ^^22.
Traduction en décasyllabes assonances.
Voir Romaniaj t. xxv, 1896, p. 349.
Traductions anglaises
69. Marsh, Mrs. Londres, 1853, in-4^ 2294
Traduction de la version abrégée de Vitet.
70. O'Hagan, John. The Songof Roland^ translated into Englisk
verse, — Londres, 1880, in-8°. First American from the second
London(i883) édition. Boston, W. Small, 1886*, pp. 198-12°. 2295
Voir Athenaeuntj le 3 juillet, 1880, p. 7 ; cf. aussi, le 26 juin, p. 819.
71. Rabillon, Léonce. La Chanson de Roland^ translated from
the seventh édition of Léon Gautier, — New York, Holt, 1885, in-i6°,
pp. 8 H- 211 2296
Traduction en vers.
♦Voir Romania, t. xiv, 1885, p. 318; aussi, cf. American Journal of
Philology^ vol. vu, 1886, p. 103.
72.* Condell, C. F. Voir le no 31*
Traduction en vers blancs des sept premières tirades.
73.* Butler, Isabel. The Song of Roland ^ translated into Englisk
prose, — Boston, Houghton, Mifflin and Co., pp. xxi -+- 156, 1904,
no 157, Riverside Literature Séries.
Une page du manuscrit d'Oxford d'après la reproduction photographique
de Stengel (cf. la remarque au no 24), dix gravures sur bois, liste de mots
civ
BIBLIOGRAPHIE
rares, pp. 141-144, appendice, pp. 145-150, notes, pp. 151-165. Voir
Romaniay t. xxxiii, 1904, p. 347.
Traductions italiennes
74. Canellov U. A. "Dalla Chanson de Roland versioni,"
Nuova Antologia^ vol. Lix, 1881, 2e série, t. xxix, pp. 526, 536,
in-8° 2297
Traduction en vers assonances des vers 1-95 ; 2259-2296 ; 3905-3933 du
texte d'Oxford.
Cf. du même : Saggi di versione dalla Chanson de Roland. . . Padoue,
1882, in-320, per nozze Ferrari-Turazza.
75. CannizzarOy T. Fiori d^oltralpe . . . — Messine, 1882, pp. 97-
103, vv. 2254-2493 . . . .' 2298
Traduction de l'épisode de la mort de Roland.
76.* Vanniy M. Délia Chanson de Roland: Esperimento di ira-
duzione (versi 1049-1437). — Pitigliano, 1891.
77.* Moschettiy Andréa. I principali episodi délia Canzone d^Or-
landOf tradotH in versi italiani. Con un proemio storico di Vincenzo
Crescini. — Turin, Carlo Clausen, 1896, in-l2°, pp. CXH- 123.
Voir Romania, t. xxv, 1896, p. 637.
Traductions suédoises et danoises
78. Hagbergy Theodor. Rolandssagen Hll sin historiska Jfàma och
poetiska omklàdning. — Upsal, Almqvist, 1884, in-4°, pp. 143. 2299
Traduction en suédois de quelques tirades du Roland.
79. Schultén, Hugo af. Sangen ont Roland fran det fornfranskU
originalet of versait af H, S, med en inledning af Werner Soderhjelm.
— Helsingsfors, 1887, in-4*^, pp. 137 2300
80.* RittOy O. P. Rolandsvadet: Metrik oversat af O, P. Ritto^
illustreret af Niels Skovgaard^ inledning og noter af Kr, Nyrop^ Co-
penhague, Boyesen, 1897, in-i2°, pp. xxx-+- 176.
Traduction danoise abrégée, en vers assonances, gardant le rythme de
l'original, avec une introduction et des notes, par Nyrop.
Voir Romania^ t. xxvi, 1897, pp. 613-14. Cf. le no 322.
cv
BIBLIOGRAPHIE
Traductions slaves (polonaise et russe)
8i. Duchinska, Severina, geb. Zochovska. Bibliotheka JVarszaw-
ska, 1868, in-8°; t. i, pp. 456 ât seq.; t. il, pp. 89 et seq, . . 2301
Traduction de quelques tirades en vers polonais.
82. Almasof , Boris. La Chanson de Roland ... — Moscou,
1869 2302
VII. LES ANALYSES
Sans parler des traductions plus ou moins abrégées, telles que
celles de Vitet {Revue des Deux-Mondes^ t. xiv, ler juin, 1852, pp.
817-874) 011 Ton se propose surtout "de pénétrer les rustiques
beautés et la naïve grandeur *' du texte original {ibid, p. 827), il reste
à signaler ici de véritables analyses, d'un certain développement,
où Ton suit le texte pas à pas, mais sans le traduire. Telles sont
les suivantes :
83. Paris, Paulin. Histoire littéraire de la France^ t. xxii. —
Paris, 1852, in-4°, pp. 727-755 2303
84. Paris, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne, — Paris, A.
Franck, 1865, in-8°, pp. 270-277; en tout, pp. XXIX-+-S13, très
rare 2304
♦ Voir Romania, t. xxxiii, 1904, pp. 137-138 oîi l'on annonce une repro-
duction anasta tique de ce chef-d'œuvre. Cette édition a paru chez Bouillon
en 1905. £lle est augmentée de notes nouvelles, par l'auteur et par M. Paul
Meyer, et d'une table alphabétique des matières. Voir Romania, t. xxxiv,
1905, p. 491.
85. Gautier, Léon. Les Épopées françaises, ire éd., t. Il, 1867, pp.
390-460; 2e éd., t. III, pp. 493-625 2305
86.* Petit de Julleville, L. La Chanson de Roland, histoire,
analyse, extraits, avec notes et glossaire, — Paris, 1894, in-i8°; analyse
ou sommaire: pp. 22-54 (voir le no 29).
BIBLIOGRAPHIE
VIII. DATE DE LA COMPOSITION
• Cf. Introduction, § xxix
87. Rue, abbë de la. Essais historiques sur les bardes^ les jon-
gleurs et les trouvères normands et anglo-normands, — Caen, chez
Mancel, 1834, 3 volumes, petit in-8° (t i, pp. 131-135; t. 11, pp.
57-65) • , 2306
T. II, pp. 57-65 : Étude sur Turold et Extraits de son Roman de Ronce-
vaux, Époque oh vivait ce trouvère.
88. Michel, Fr. La Chanson de Roland et le Roman de Ronce-
vaux des xiie et xiiie siècles. Voir le n© 18, 2e éd. . . . 2307
Le titre suffit à montrer que l'éditeur croyait que la Chanson datait du
xiie siècle.
89. Génin, François. La Chanson de Roland y poème de Théroulde ;
voir le no 19 2308
L'éditeur attribue le Roland à un nommé Théroulde, précepteur de
Guillaume le Conquérant, ou au fils de ce Théroulde. C'est assez dire qu'il
place la rédaction du vieux poème vers le milieu du xie siècle (chap. iv,
pp. LXIV-LXXXV).
90. Gautier, Léon. Les Épopées françaises^ ire éd., t. Il, 1867,
in-80, pp. 390, 391; 2c éd., t. III, 1880, in-80, pp. 493-496. . 2309
" Le ^^/an^ appartient aux dernières années du xie siècle" (ire éd., p. 39).
*' Le plus ancien Roland parvenu jusqu'à nous est une œuvre postérieure à
1066, antérieure à 1095 " (2e éd., t. m, p. 483).
91. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ ire éd.; voir le
no 22 2310
Voir le chapitre viii de l'Introduction (pp. lx-lxiii) qui porte ce titre:
" A quelle époque a été composé le Roland ? " La conclusion de l'auteur
est que notre chanson " est probablement antérieure à la première croisade "
(p. LXiii). C'est également la conclusion de toutes les autres éditions (depuis
la quatrième) oîi le chapitre v de l'Introduction est consacré à la date du vieux
poème. '^ Il n'est pas certain, mais il est probable que le Roland est antérieur
à la première croisade" (p. lxiii, ire éd.).
92. Paris, Gaston. " Sur la date et la patrie de la Chanson de
Roland " Romania, t, xif iSS2y pp, 400-4og 231 1
^ L'époque oii la Chanson de Roland a pris la forme que nous pouvons
cvii
BIBLIOGRAPHIE
restituer à l'aide de nos huit manuscrits français et des versions étrangères
du moyen âge, me paraît toujours devoir être placée antérieurement à la
[première] croisade" (p. 409).
93. Paris, Gaston. La Littérature française au moyen âge, —
Paris, Hachette, 1888, in-120, pp. viH-292; 2e éd., 1890, pp. 56
et seq, 3e* éd., Paris, Hachette, 1905, revue par J. Bédier et
P. Meyer. Voir Remania^ t. xxxiv, 1905, pp. 490-491.. . . 2312
Gaston Paris place vers 1080 " la forme conservée du Roland^^ p. 246.
^' La rédaction en assonances ne peut remonter plus haut que la seconde
moitié du xie siècle; . . . mais il n'y a aucune raison de la faire descendre
plus bas que la première croisade. . ."
Cette même conclusion se retrouve dans les Extraits de la Chanson de
Roland (4e et 5e éd., Paris, 1893, 1896; 7e* éd., 1903, pp. xxii-xxiii).
94.* Baist, G. "Variationen liber ^<?/û!«^ vv. 2074, 2156," Bei-
tràge zur ronianischen und englischen Philologie, Festgabe fUr
Wendelin Fœrster zum 26 Oktober içoi, — Halle, Niemeyer, 1902,
in-80, pp. VI -+- 500. Voir la page 213.
Il s'agit '' entre beaucoup de remarques intéressantes et neuves," de la date
du poème; cf. Romaniaj t. xxxi, 1902, pp. 418-19; aussi p. 616.
IX. AUTEUR ET LIEU D'ORIGINE
Cf. Introduction, § xxvii-viii
95. Rue, abbé de la. " Turold. De son origine. De son roman
de la Bataille de Ronce vaux. Époque où vivait ce trouvère. De la
versification, de la rime, du style de ce poète. Extraits," Essais
historiques sur les bardes, t. il, pp. 57-65 (voir le no 87). . . 2313
96. Duval, Amaury: ''Turold, auteur du poème de la Bataille
de Roncevaux," Histoire littéraire de la France, t. xviii, 1835,
pp. 714-720 2314
Notice et fragments.
97. Génln, François. " De la bataille d*Hastings et de Théroulde,
auteur de ce poème," la Chanson de Roland (voir le no 19), Intro-
duction, chapitre iv, pp. lxiv-lxxxv 2315
" De la bataille d'Hastings et de Théroulde, auteur de ce poème": tel est
le titre du chapitre v de l'Introduction, pp. lxiv-lxxxv. Attribution du
cviii
BIBLIOGRAPHIE
Roland à Théroulde ou Touroude, bénédictin de la célèbre abbaye de Fé>
camp, qui suivit Guillaume à la conquête de l'Angleterre et auquel le roi nor-
mand donna l'abbaye de Malmesbury. — Génin ajoute qu'à son défaut, on
peut faire honneur du Roland au père de ce Touroude, qui fut précepteur de
Guillaume le Conquérant (Introduction, pp. lxiv et uç.).
98. Gautier, Léon. Les Épopées françaises^ ire éd., t. Il, 1867,
p. 391 2316
Réfutation de l'opinion de Génin qui attribuait le Roland à Théroulde,
bénédictin de la célèbre abbaye de Fécamp, abbé de Malmesbury, puis de
Peterborough: " La Chanson de Roland est l'œuvre d'un poète normand, du
pays d'Avranches." L'auteur des Épopées se fonde principalement sur la
place considérable qu'occupent, dans notre poème, la fête, le souvenir, l'invo-
cation de saint Michekiu-Péril: "Il n'y a qu'un Avranchinais, qui ait été
capable de donner tant d'importance à un pèlerinage, à ime fête, j'allais dire
à un saint de son pays."
99. Gautier, Léon. "Le Poète," la Chanson de Roland^ Intro-
duction, chapitre vi de toutes les éditions depuis la quatrième
(voir le no 22) 2317
L'auteur réfute pour la seconde fois l'opinion qui attribue à Turoldus la
composition du Roland. Cette opinion repose sur le dernier vers du poème:
Ci fait la geste que Turoldus declinet. Le mot décliner signifie achever:
" Mais est-ce un scribe qui a achevé de transcrire la chanson, un jongleur qui
a achevé de la chanter, un poète qui a achevé de la composer? Tout au
moins il y a doute" (p. Lxvii). Dans toutes les éditions que M. L. Gautier
a données du Roland (depuis la quatrième), le sixième chapitre de l'Introduc-
tion est consacré à l'auteur du Roland, et la conclusion est partout la même:
" L'auteur de notre vieux poème est un Normand qui a séjourné en Angle-
terre, mais il n'est pas certain qu'il ait porté le nom de Touroude, et encore
moins que ce soit le fameux abbé de Peteçborough ou son père."
100. Gautier, Léon. Les Épopées françaises^ 2© éd., t. III, 1880,
.pp. 496-498 2318
lO << L'auteur du /?<?/anâf est un Normand, et peut être un Avranchinais;
2° Ce Normand a dû séjourner en Angleterre; 3° Turoldus est l'auteur
d'une chanson ou d'une chronique antérieure, mais non pas du Roland
d'Oxford."
ICI. Rajna, Pio. "Contributi alla storia dell'epopea e del
romanzo médiévale, m. Ci fait la geste que Turoldus declinet,"
^<7iwtf«/a, t. XIV, 1885, pp. 405-415 2319
BIBLIOGRAPHIE
102. Paris, Gaston, <<Sur la date et la patrie de la Chanson de
Roland^* Romania^ t. XI, 1882, pp. 400-409. * 2320
103. Paris, Gaston. La Littérature française au moyen âge^ p. 61
(voir le no 93) 2321
Gaston Paris, parlant de la plus ancienne rédaction du Roland dit que " la
patrie et la date n'en sont pas encore fixées sans contestation.'' ^' Le plus
probable," ajoute-t-il, " c'est qu'elle repose sur un poème originairement com-
posé dans la Bretagne française, remanié ensuite dans l'Anjou, et qu'elle a
pour auteur un " Français de France " qui a dû achever son œuvre à laquelle
il a donné une inspiration plus largement nationale sous le règne de Phi-
lippe 1er " (p. 61).
104. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland, Paris,
7e* éd., 1903, p. XXIX 2322
Ga^n Paris reproduit ici, presque dans les mêmes termes, la doctrine de
sa Littérature française au moyen âge ; mais au lieu des mots : " Remanié
en Anjou," il dit (plus prudemment peut-être) " remanié à plusieurs reprises
en diverses parties de la région occidentale de notre pays." La conclusion
reste la même.
X. DEUX RÉDACTIONS DE LA CHANSON DE ROLAND
QUI NE SONT POINT PARVENUES JUSQU'À NOUS
Cf. Introduction, § m ; § XL
Le premier de ces Rolands nous est conservé plus ou moins pure-
ment dans la fameuse Chronique de Turpin et le second dans le
poème latin intitulé : Carmen de prodicione Guenonis,
1° CHRONIQUE DE TURPIN
a. ÉDITIONS
105. Seelmann, E. Bibliographie , pp. 17 -+- 19 (voir le no 5). 2323
Ces pages contiennent une Bibliographie nécessairement incomplète de la
Chronique de Turpin (texte latin et traductions françaises).
106. CastetSy Ferdinand. Turpini historia Karoli Magni et
Roiholandi, texte revu et complété diaprés sept manuscrits, — Paris,
Maisonneuve, 1880, in-80, pp. XII + 92 2324
ex
BIBLIOGRAPHIE
Publications spéciales de la Société pour l'étude des langues romanes,
à Montpellier. Septième publication.
107. Wlllff, Fr. La Chronique de Turpin, publiée (Paprès les
manuscrits B» J\r,, i8jo el2ijy. — Lund, 1881, in-40, pp. vi + 76. 2325
108. Auracher, Theodor. Der Pseudo-Turpin in altfranzôsischer
Ubersetzungf nach einer Handschrift (cod. GalL ^2) der Miinchener
Staatsbibliothek . . . Programm des K. Maximilians-Gymnasiums
zum Schlusse des Schuljahres 187J-1876, — Munich, F. Straub,
1876, in-80, pp. 72 2326
b. Dissertations et mémoires
1 09. Paris, Gaston. De Fseudo- Turpino disseruiL — Paris, Franck,
1865, in-80, pp. 68 2327
1 10. Paria, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne^ ?• 271 (voir
le no 84) 2328
" Le récit de Turpin représente, à peu près seul, une autre forme de la
l^[ende qu^on a réputée comme plus ancienne et plus fidèle encore que celle
du manuscrit d'Oxford." Dans ces quelques lignes qui datent de près de
quarante ans la question était déjà très nettement posée.
111. Laurentius, Guido. Zur Kritik der Chanson de Roland^
Altenbourg, Bliicher, 1876, petit in-80, pp. 37 2329
La Chronique de Turpin^ si l'on en défalque les interpolations cléricales,
représente une forme plus antique de la tradition que la Chanson de Roland
elle-même.
112. Paris, Gaston. "Le Carmen de prodicione Guenonis et la
légende de Roncevaux," Romania, t. xi, 1882, pp. 465-518. . 2330
Il ne faudrait pas se tromper sur le titre de cet article, et Gaston Paris est
amené à s'y occuper aussi de la Chronique de Turpin dans ses rapports avec
la légende rolandienne et avec la Chanson de Roland elle-même.
113. Stengel, £. "Das Verhâltnis des altfranzosischen Ro-
landsliedes zur Turpinschen Chronih und zum Carmen de prodicione
Guenonis; Kritische Betrachtung der von Gaston Paris in der
Romania xi, iiber diesen Gegenstand verôffentlichten Unter-
suchung," Zeitschrift fUr romanische Philologie, Bd. viii, 1884, pp.
499-52Ï • • 2331
cxi
BIBLIOGRAPHIE
113 a.* Bnieckliery Gustav. Das Verhàltnis des frantSsischen
RolandslUdes zur Turpinschen Chronik und zum Carmen de pro-
dicione Guenonis. Inaugural Dissertation. — Rostock, 1905, in-So»
pp. 138.
Voir Romania^ t. xxxiv, 1905, p. 633.
114. Paris, Gaston. La Littérature française au moyen âge, 2* éd.,
1890, p. 56 (voir le nç 93) 2332
" La légende rolandienne nous est arrivée sous trois formes : le chapitre xix
du roman latin, qui prétend être l'œuvre de Turpin, composé vers la fin du
premier tiers du xiie siècle; le Carmen de prodicione Guenonis^ poème
en distiques latins, qui est à peu près de la même époque; la Chanson
de Roland^ dont la forme la plus ancienne en assonances, est encore du
xie siècle. Le Carmen et le Roland remontent à une même source, moins
altérée dans le Carmen^ considérablement amplifiée et modifiée dans le
poème français ; le chapitre de Tiurpin représente un état sensiblement plus
ancien."
115. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland^ 7e éd., 1903,
pp. xii-xxii 2333
Contribution du faux Turpin et du Carmen à la formation de la légende
rolandienne ; leur comparaison avec le Roland.
116. Auracher, Theodor. "Der altfranzosische Pseudo-Turpin
der Arsenal-handschrift BLF 283," Romanische Forschungen^
Bd. V, 1889, pp. 137-171 2334
117.* Gautier, Léon. " L'épopée nationale," Histoire de la langue
et de la littérature française, rédigée par Petit de Julie ville, Paris,
1896, Colin, t. I.
Exposé sommaire de l'état actuel de la question en ce qui concerne le faux
Turpin et le Carmen dans leurs rapports avec la Chanson de Roland. —
" L'épopée nationale " est mentionnée dans la Bibliographie Gautier, mais
elle n'est pas numérotée.
2® CARMEN DE PRODICIONE GUENONIS
Seelmann (l.c. pp. 18, 19) indique les éditions du Carmen données
par Fr. Michel à la suite de son édition du Roland' pp. 228-242, et
par Caspar Orellius {Carmen de bello in Runcisvalle, d'après le manu-
scrit de la Cottonienne, Titus A xix): Index lectionumin Aca-
BIBLIOGRAPHIE
demie Turicensi inde a die xxii mensis Aprilis usque ad diem XXV
mensis septembris M.DCCCXXXIX habendarum, Turici, 1839, ^'^^
(pp. 1-13). Seelmann signale, en terminant, la plus récente et la
meilleure édition, qui est celle de Gaston Paris dans la Romania,
118. Paris, Gaston. ''Le Carmen de prodicione Guenonis et la
légende de Roncevaux," Romania^ t. xi, 1882, pp. 465-518. . 2335
Le texte du Carmen est publié intégralement. Le reste de l'article est
une dissertation sur la place qu'occupent comparativement le faux Turpin
et le Carmen dans la formation de la légende rolandienne.
C'est l'œuvre la plus importante et la plus complète sur ce sujet; cf.
l'article de Stengel mentionné plus haut, uo 113, ainsi que les nos. 1x4
et 115.
XL HISTORIQUE DE LA CHANSON
Cf. Introduction, § 11
Les textes historiques relatifs à la bataille de Roncevaux ont été
publiés plus d'une fois. Voir, entre autres, l'ouvrage suivant :
119. Gautier, Léon. Les Épopées françaises ^2^ éd., t. III, pp. 450
etseq 2336
Tableau indiquant : 1^ les faits historiques relatifs aux différentes expé-
ditions de Charles au-delà des Pyrénées ; 20 les textes des historiens à l'ap-
pui de ces faits; 30 les légendes et les chansons de geste auxquelles ces
faits ont donné naissance.
Un certain nombre de questions spéciales ont été soulevées au
sujet de cette même historique du vieux poème : ** Les Sarrazins
ont-ils pris réellement quelque part au désastre de Roncevaux?
Quelle est la date exacte de la bataille ? " etc. C'est à ces questions
que répondent, plus ou moins directement, les livres suivants :
1 20. Reinaudi Jean. Invasion des Sarrazins en France . . .pendant
les Vllie, ixe, et xe siècles de notre ère^ diaprés les auteurs chrétiens
etmahométans, — Paris, Dondey-Dupré, 1836, pp. XLIH- 324. 2337
121. Diimmlery E. "Grabschrift aus dem achten Jahrhundert,"
Zeitsckrift fUr deutsches Alterthum^là^. xvi = neue Série, Bd. iv,
1873; p. 279. Réimprimé dans Monumenta Germaniae historica,
section: "Poetae latini aevi carolini recensuit E. D." — Berlin, t. i,
I, 1880, in-40, pp. 109-110 2338
cxiii
BIBLIOGRAPHIE
C'est répitaphe d'un guerrier franc, mort à Ronœvaux ; c'est celle de cet
Eggihard, ''qui est mentionné par Éginhard, avec Anselm et Hruodland,
comme un des plus illustres morts de Ronœvaux." Grâce à cette épitaphe, on
sait maintenant la date exacte de la bataille oh. succomba Roland : ce fut le 15
août 778. Cf. un article de Gaston Paris dans h. Komaniaf 1. 11, i875,p. '47*
122. Cœuret. ''Documents historiques relatifs à la Chanson de
Roland" V Investigateur ^ sept.-oct. 1875, PP* 218-225. • • • 2339
1 23. Paris, Gaston. <' L'épitaphe de Ko\\sjiày*Romaniay t. xi, 1882,
pp. 570-571 2340
Les vers insérés dans la Chronique de Turbin comme épitaphe de Roland
ne sont, sauf deux pentamètres, que des emprunts faits à cinq pièces de
Fortunat, etc.
124.* Jttilian, C. "La tombe de Roland à Blaye," Romania^
t XXV, 1896, pp. 1 61-173.
XIL GÉOGRAPHIE DU ROLAND
Des questions spéciales ont été soulevées aussi bien sur la topo-
graphie que sur Phistorique du Roland. Et celle-ci tout d'abord :
" Quel a été le théâtre du désastre de Roncevaux, la Cerdagne ou la
Navarre?" De là une polémique qui a donné lieu aux travaux
ci-dessous mentionnés :
125. Avril, Adolphe d*. La Chanson de Roland, — Paris, Albanel,
1867; la note à la page 277 (voir le n© 47) 2341
" Le détail de ce voyage de Charles et la mention de la Cerdagne indiquent
que le lieu du désastre, d'après notre poème, serait la Cerdagne. C'est sur
cette route que l'on trouve une localité appelée la Tour de Karl. On se
serait donc trompé en cherchant le Ronœvaux de Roland dans le Roncivals
qui existe sur la frontière de la Navarre" (éd. de 1865, Mme Ve Benjamin
Duprat, Paris, p. 186, note 2).
126. Tamizey de Larroque. "Une question sur Roncevaux,"
Revue de Gascogne, t. x, 1869, pp. 332, 365, 379 2342
1 27. Saint Maur, Francisque. Roncevaux et la Chanson de Ro-
land, simple réponse à une question de géographie historique. — Pau,
Vignancour, 1870, in-80, pp. 12 2343
cxiv
BIBLIOGRAPHIE
* Voir aussi du même auteur : Cinq jours d'un Parisien dans la Navarre
espagnole. — Pau, Vignancoiu*, 1863, pp. 38, petit in-S^.
128. Paris, Gaston. " La géographie de la Chanson de Roland^''
Revue critique^ t. iv, 1869, 11 sept, 11, pp. 173-6 2344
" La grande bataille a eu lieu en Navarre et non pas en Cerdagne " : telle
a été la conclusion du débat.
129. Gautier, Léoa. La Chanson de Roland, ir« éd. — Tours,
i872,in.8«. 2345
Dans la carte formant le frontispice du second volume, on a figuré l'itiné-
raire de Parmée de Charlemagne : Jules Quicherat est l'auteur du dessin
qui représente la chapelle d'Ibagneta, lieu présumé de la défaite. Dans les
éditions classiques, un des quatre " Eclaircissements," (le 4e), est consacré à
la " Géographie du Roland'*''' (7e éd., Tours, 1878, in-i8o, pp. 398-402).
* Voir la reproduction, no xxiii, de la petite chapelle, d'après le dessin de
Quicherat, dans ce texte-ci.
L'élément topographique du Roland a été Toc-
cas ion d'autres polémiques et d'autres remar-
ques dont nous allons citer les principales:
130. Paris, Gaston. " Noms des peuples païens dans la Chanson
de Roland^' Romania, t il, 1873, PP« 3^9-334 2346
131. Meyer, PauL *'Butentrot; les Achoparts ; les Canelins,"
Remania, t. vu, 1878, pp. 435-444 2347
La vallée de Butentrot n'a dû être connue qu'après la première croisade :
donc le Roland doit être postérieur à cette date. — On peut répondre à cet
argument de Paul Meyer, que des pèlerins ont pu apporter en France, avant
la première croisade, la connaissance de cette vallée.
132. Sarasa, Hilaris. Roncesvalles: Resena histôrica de la real
casa de Nuestra Senora de Roncesvalles y descripciôn de su contomo. —
Madrid, Murillo, et à Pampelune, 1878, in-40, pp. 220. . . . 2348
133. Suchier, H. **]}jiS(\yi'2LMSéinz,^* Zeitschri/t fiir romanische
Philologie, Bd. iv, 1880, pp. 583-4 2349
" Par les Seinz, il faut entendre la ville de Xanten, appelée Sancti dans
divers textes depuis le ixe siècle." Romania, t. x, 1881, p. 304.
134. Le Héricher, Ed. "Des mots de fantaisie et des rap-
cxv
BIBLIOGRAPHIE
ports du Roland avec la Normandie/' Bulletin de la Société des
antiquaires de Normandie ^ t. IX, années 1878-1880, Caen, in-80,
pp. 510-525 . 2350
135. Hofmaniiy K. "Tere de Bire." Roland^ v. ^^S, Romaniscke
Forschungen^ Bd. i, 1883, p. 429 2351
Nimphe = Nismes.
136. Ancona, Aless. d*. // tesoro di Brunetto Latini versificaio.
— Rome, 1889, in-40, pp. 166 2352
Cf. Romania^ t. xviii, 1889, p. 649.
Détails historiques curieux sur Charlemagne et Roncevaux.
137. Dubaret, l'abbé V. Roncevaux^ Charte de fondation:
poème du moyen âge: règle de saint Augustin; obituaire ; étude
historique et littéraire. — Pau, 1890, in-80, pp. 80 2353
1 38. Gautier, Léon. " L'idée politique dans les chanson de geste ^'
Revue des questions historique Sy ive année, t. vu (1869), pp.
79-"4 2354
2e éd. dans la Littérature catholique et nationale. — Lille, 1893, iïi'8®'
"L'idée politique" a été réimprimée dans \a. Littérature politique {^) et na-
tionale^ 1894; in-80, pp. 8 i-i 16.
* Cf. dans la Bibliographie Gautier les nos. 565, 566, 2354, 2455. Les ren-
seignements ne paraissent pas être d'accord. Cf., du même, la 4nie édition du
Rolandj Paris, 1874, in-i8o, p. 6.
139.* Gautier, Léon. Vidée religieuse dans la poésie épique du
moyen âge, Paris, Palmé, 1868, in-80, pp. 80. Extrait de la Revue
du monde catholiqucy iSôy^ 10 sept., pp. 665-695; 1868, 10 janvier,
pp. 224-265.
2e éd. dans la Littérature catholique et nationale. — Lille, 1893, in-80.
140.» Gautier, Léon. La Chevalerie, — Paris, 1884, in-80 (éd.
de 1895, P- 58). Nouvelle édition accompagnée d'une table alpha-
bétique des matières en 60 pages à 3 colonnes. Paris, s. d. [1890],
gr. in-80.— Troisième édition, Paris, 1895, gr. in-80.
BIBLIOGRAPHIE
Le point le plus important à déterminer était le sens exact des
mots France et Français dans la plus ancienne de nos épopées
(Cf. note 3, p. 167, de cette édition-ci).
Les mots France et Franceis s'appliquent 170 fois, dans la Chanson dé
Roland^ à tout l'empire de Charlemagne ; mais dans le même poème, ils
sont aussi employés dans un sens plus restreint pour désigner le domaine
royaravant Philippe-Auguste.
141. Hœfft, Cari Theodor. France ^ Franceis et franc im Rolands-
lied. — Strasbourg, Karl J. Triibner, 1 891, pp. 74. . . . 2355
Voir Romaniay t. xxi, p. 475.
XIIL LES REMANIEMENTS EN VERS ET LES
VERSIONS EN PROSE
142. Gautier, Léon. Les Épopées françaises ^ 2e éd., t. III, pp.
570-572 et 586, 587, etc 2356
Et surtout :
143. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ irc éd. — Tours,
1872, 2 vol. in-80 2357
Voir l'Introduction : chap. xii, " Les riemaniements," pp. Lxxxix-cix,
et chap. XIII, " Les romans en prose," ibid.y pp. cix-cxix. Cf. dans V His-
toire de la langue et de la littérature française^ publiée par A. Colin, sous
la direction de Petit de Julleville, les pages 164 et seq. du tome i, 1896.
XIV. LES VARIANTES ET LES MODIFICATIONS
DE LA LÉGENDE
144. Gautier, Le6n. Les Épopées françaises, 2e éd., t. m, pp.
564-590- • • 2358
Cf. l'Introduction, par le même, ire éd. de la Chanson de Roland,
cxvii
BIBLIOGRAPHIE
XV. CRITIQUE DU TEXTE
Cf. Introduction, §§ xxii; xxxi; xxxvi; lui
Indépendamment du devoir général qui incombe à tout éditeur
de dresser un texte critique et de rétablir partout la "bonne leçon/'
les éditeurs du Roland se sont trouvés en présence de trois diffi-
cultés :
10 Le plus ancien manuscrit, celui d'Oxford, présente des la-
cunes évidentes : il s'agit de les combler ;
20 Ce même texte renferme, selon plus d'un érudit, certaines
intercalations ou additions qu'il convient peut-être de supprimer ;
30 Ce manuscrit, enfin, est l'œuvre d'un scribe anglo-normand
qui l'a écrit selon les habitudes de son propre parler. Il importe de
savoir si telle est vraiment la langue de la chanson originelle et, dans
le cas contraire, de ramener ce texte corrompu à son dialecte pri-
mordial.
Ces trois difficultés ont été abordées, sinon résolues, dans une
série de travaux qu'il est utile de connaître.
En outre de la "bonne leçon" que la plupart des éditeurs
ont essayé de rétablir (témoin les éditions de T. Millier, de C. Hoff-
mann, d'E. Bœhmer, de L. Gautier, de G. Paris, etc.), plusieurs ro-
manistes se sont attachés à combler les lacunes du texte d'Oxford
en s'aidant du manuscrit iv de Venise et de ces remaniements qui
sont connus sous le nom de Rvncevauxj etc. C'est ce qu'ont tenté
de faire T. Miiller, qui a signalé ces additions dans ses notes, et
L. Gautier, qui les a introduites dans le corps même de son texte.
Certains traducteurs (Jônain, d'Avril) ont, par une sorte de coup
d'état, supprimé l'épisode de Baligant
11 est enfin des éditeurs qui n'ont pas reculé devant la restitution,
hypothétique et malaisée, de la langue du poème original. Tels ont
été notamment L. Gautier et G. Paris. Ces deux éditeurs ne se sont
point, d'ailleurs, placés au même point de vue : l'un d'eux, G, Paris,
s'est proposé de ramener le dialecte du manuscrit d'Oxford à ce
parler qu'il appelle \q francien ; l'autre, L. Gautier, s'est donné pour
but de le ramener au dialecte normand.
On consultera donc — sur les lacunes du texte d'Oxford et les ef-
forts qu'on a faits pour les combler — les 2e et 3e éditions de
cxviii
BIBLIOGRAPHIE
T. Millier (Gœttingue, 1863 et 1878, in-80) et, dans la 7e édition de
L. Gautier (Tours, 1880, in- 180, pp. 408-448) \ts Notes pour rétablisse-
ment du texte, — Sur Tépisode de Baligant, en particulier, on se re-
portera utilement aux ouvrages suivants :
145. Scholle, Franz. <'Die Baligantsepisode, ein Einschub in
das Oxforder Rolandslied," Zeitschrift fur romanische Philologie^
Bd. 1, 1877, pp. 26-40 2359
L'épisode de Baligant faisait-il ou non partie de la rédaction primitive du
Roland'^ N'a-t-il pas été ajouté tardivement à la version du texte d'Oxford?
M. Scholle est de œ dernier avis.
146. Dœnges, £mil« Die Baligantsepisode im Rolandsliede, — Mar-
bourg. Imprimerie de C. L. Pfeil, 1879, in-80, pp. 50. . . . 2360
147. Pakscher, A. Zur Kritik und Geschichte des altfranzosi-
schen Rolandsliedes, — Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1885,
in-80, pp. 136 2361
L'auteur essaie d'établir deux choses : " l'une que la Chanson a subi la
revision d'un clerc qui en a beaucoup accentué le caractère religieux ; l'autre,
que l'épisode de Baligant, également œuvre d'un clerc, était encore étranger
au poème dans des rédactions assez récentes. — Etude du personnage de
Bramimonde. — Rapports entre le Mainet et le Baligant. — L'auteur accepte
l'opinion de G. Paris sur le rôle du Turpin et du Carmen de prodicione
Guenonis ; mais c'est à l'épisode de Baligant qu'est consacrée la plus grande
partie du travail de M. Pakscher." Romania^ xiv, 1885, pp. 316 et 594-598.
148. Paris, Gaston. La Littérature française au moyen âge y 2e éd.,
1890, p. 58 2362
" Le grand épisode oîi Baligant, chef suprême des païens, intervient pour
venger Marsile et est vaincu à son tour par Charlemagno, a très probable-
ment été incorporé plus tard à la rédaction du Roland qui est représentée
par le manuscrit d'Oxford."
149. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland ^ 7e* éd.,
1903, Introduction, pp. xxi-xxii 2363
Gaston Paris suppose l'existence d'un poème indépendant, intitulé
Baligant^ qui aurait été soudé, plus ou moins adroitement, avec le Roland
d'Oxford.
BIBLIOGRAPHIE
En ce qui touche, enfin, à la restitution du dia-
lecte originel, on pourra se rapporter notam-
ment (sans négliger les autres éditions) aux
deux œuvres suivantes:
150. Gautier, Léon. La Chanson de Roland, 7e éd., (édition clas-
sique) p. 407. — Tours, Marne, 1880 2364
*Seelmann (p. 11 Bibliographie) donne la date de la 7e éd., 1878.
D'ailleurs il note (au bas de la page 11) la difficulté de déterminer
la date exacte des éditions Gautier qui se sont suivies continuelle-
ment tous les ans.
" Nous nous sommes proposé de ramener la Chanson de Roland à la
pureté du dialecte normand ou, en d'autres termes, comme nous l'a écrit
Theodor Millier, " de restituer la Chanson de Roland norma,ndef si misérable-
ment défigurée sous la recension anglo-normande du manuscrit d'Ox-
ford."
* Cf. pp. XLix et L de l'Introduction des éditions Gautier plus récentes
de la Chanson de Roland.
151. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland, 7e* éd.,
1903» pp. IV et V 2365
" J'ai ramené les formes, autant que possible (l'assonance m'en a quelquefois
empêché) à celles du francien^ de manière que tout mot apparût clairement
comme intermédiaire entre le latin et le français moderne. Ce procédé n'est
justifiable que par la destination du livre où je l'emploie, qui s'adresse aux
commençants: je puis invoquer pour me couvrir l'illustre exemple de Cobet,
qui, dans un recueil de morceaux grecs choisis, destiné aux commençants, a
ramené toutes les formes des textes, dont il donnait des extraits, à celle du
dialecte attique." Il convient d'ajouter avec Ad. Homing, qu'il faut entendre
ici par dialecte /raw^/i?» celui de l'Ile-de-France, celui-là même qui est devenu
le français littéraire.
Tous ces travaux sur le texte du Roland ont été jugés, encouragés
ou rectifiés en des articles critiques dont l'utilité n'a pas besoin
d'être mise en lumière.
152. Paris, Gaston. (Critique des premières éditions de L.
Gautier et de celle de Bœhmer, etc.), Romania, t. 11, 1873,
pp. 97-103 2366
153. Fœrster, W. (Observations sur la seconde édition de
cxx
BIBLIOGRAPHIE
T. Millier, etc.), Zeitschrift fur romaniscke Philologie^ Bd. Il, 1878,
pp. 162-189 2367
La comparaison des différentes rédactions du
Roland (qui constitue en réalité la meilleure
préparation à une édition critique) a donné
lieu, d'autre part, aux Dissertations suivantes:
1 54. Ottmann, Hugo. Die Stellung von F* in der Ueberlieferung
des altfranzôsischenRolandsliedes: eine textkritische Untersuchung,
— Marbourg, R. Friedrich, 1879, in-8°, pp. 40 2368
L'autetir regarde le manuscrit V^ comme provenant au moins de deux
manuscrits. Romania, t. ix, 1880, p. 176.
1 55. Perschmann, Hermann. Die Stellung von O in der Ueber-
lieferung des altfranzosischen Rolandsliedes ; eine textkritische Unter-
suchung,— Marbourg, C. L. Pfeil, 1880, in-80, pp. 40. . . . 2369
Cf. Ausgaben und Abhandlungen^ Bd. m, pp. 1-48.
156. SchoUe, Franz. "Das Verhaeltnis der verschiedenen
Ueberlieferungen des altfranzosischen Rolandsliedes zu einander,'*
Zeitschrift fiir romanische Philologie y Bd. iv, 1880, pp. 7-34. 2370
157. SchoUe, Franz. "Zùr Kritik des Rolandsliedes," Zeit-
schrift fiir romanische Philologie., Bd. iv, 1880, pp. 195-222 . 2371
" L'auteur essaie de prouver que le poème a été longtemps conservé par la
tradition orale avant d'être écrit, et que les différentes rédactions que nous
en avons, présentent elles-mêmes beaucoup de variantes dues à l'intervention
des jongleurs et non pas seulement aux copistes." Romania, t. x, p. 209.
Nous nous rallions volontiers à cette opinion.
De petites questions complémentaires ont pu s'élever au sujet
du texte de Roland: telle est celle qui a pour objet le sens de TAoi
qui se lit à la fin de chacun des couplets de notre vieux poème.
Seelmann a donné (1. c. p. 73) l'indication de tous les travaux et le
tableau de toutes les opinions sur cette notation qui n'est pas
encore suffisamment comprise :
Le savant bibliographe a, cependant, oublié notre Erratum du tome 11 des
Épopées françaises (2e éd., p. 805) oh nous avons écrit ce qui suit : " Le mot
Agi ne peut être expliqué que comme une interjection analogue à notre ohé.
Ahoy est encore en usage dans la marine anglaise : " Boat ahoy, entendait-
cxxi
BIBLIOGRAPHIE
on héler d'une niasse obscure qui se dessinait confusément à l'avant. C'était le
vaisseau amiral anglais. Puis, retentissait un accord parfait : ' Ho,' du canot ! "
("Une station sur les côtes d'Amérique," dans la Revue des Deux-Mondes^
1862, t. IV, p. 877). Le mot, qui se trouve dans les dictionnaires anglais,
n'est plus employé que dans un sens très restreint."
Quant à l'édition critique de Wendelin Fœrster, annoncée depuis
longtemps, voir la remarque à la fin dq no 25.
XVL PHONÉTIQUE
Voir plus loin le chapitre " Grammaire "
1 58. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ 4e éd., (édition clas-
sique) pp. 485-497 et 7e éd., pp. 461-473 (voir les nos. 22 et 1 50). 2372
Et surtout:
159. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland^ 7e* éd.,
1903» PP- 1-22.
Se rapporter aux ouvrages suivants dont ontrouvera
une nomenclature plus détaillée dans la Biblio-
graphie deSeelmann, pp. 59-64 2373
160. Meyer, Paul. " Phonétique française : an et en toniques,"
Mémoires de la Société de linguistique de PariSy t. I, 1868, pp.
244-276. 2374
161. Paris, G. et Pannier, L. La Vie de saint Alexis ^ poème du
xie siècle et renouvellements des xiie, xiiie, et xive siècles^ publiés
avec préfaces, variantes, notes et glossaire, — Paris, Franck, 1872,
in-80, pp. XII -4- 416 2375
Bibliothèque de l'Ecole des hautes études, fasc. vu.
Caractères distinctifs du dialecte normand et de celui de France, etc.,
pp. 29-43.
162. Lœschhom, Hans. Zum normannischen Rolandsliede, —
Leipzig, Imprimerie de Breitkopf und Hàrtel, 1873, in-80,
PP- 35 2376
163. Joret, Charles. Du C dans les langues romanes, — Paris,
Franck, 1874, in-8°, pp. xx -4- 344 2377
Bibliothèque de l'Ecole des hautes études, fasc. xvi.
Voir surtout les pp. 237-240, etc.
cxxii
BIBLIOGRAPHIE
164. Bœhmer, Eduard. "A, E, I, im Oxforder Roland** Ro-
manischt Studien^ Bd. i, mai, 1875, PP< 599-^^0 2378
165. Joret, C. ''Étude sur le patois normand du Bessin/' M/-
moins de la Société de linguistique^ 1877, t. m, fasc. 3. . , 2379
Prononciation du C, etc.
i66. Buhle, Wilhelm. Das C im Lambspriger Alexius^ Oxforder
Roland und Londoner Brandan, — Greifswald, Imprimerie de Julius
Abel, 1881, pp. 54 2380
XVII. GRAMMAIRE
Des grammaires du Roland ont été publiées dans
les éditions suivantes:
167. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ 4e éd., 1875 (édition
classique) et 7« éd., 1880, pp. 474-483: Phonétique, Grammaire,
Rythmique. *Dans la 24e éd., réimprimée en 1899, on trouvera ce
même titre: pp, 403-443 2381
Voir la remarque * sous le no 150.
168. Clédat, L. La Chanson de Roland^ 5e* éd., pp. xil-xxxv
(voir le no 24) 2382
" La langue française au xie siècle. Tableau des flexions. Notions de
syntaxe": pp.» xii-xxxv.
169. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland ^ 7e» éd.,
1903 2383
Gaston Paris divise ainsi qu'il suit ses "Observations grammaticales":
I. Phonétique: 1° voyelles; 2° consonnes; 11. Flexion: 1° déclinaison;
2° conjugaison; m. Syntaxe: i^^ syntaxe du nom ; 2° syntaxe du verbe ;
30 phrases composées; 4° ordre des mots; iv. Lexique; v. Versi-
fication.
* La plupart des Chrestomathies de Tancien français contiennent
des aperçus grammaticals plus ou moins étendus. Par exemple, on
en trouvera parmi les recueils suivants dont les titres exacts se
trouvent au-dessous du numéro 30: Bartsch, Bartsch et Horning
(8e* éd., 1904), Clédat, Constans,* To3mbee,* Paris et Langlois.*
On consultera utilement, sur les mêmes matières, les ouvrages
cxxiii
BIBLIOGRAPHIE
suivants dont on trouvera une ënumération plus détaillée dans la
Bibliographie de Seelmann et dans le livre de H. Vamhagen et
J. Martin intitule : Systematisckes Verzeicknis der Programmdbhand'
lungetiy Dissertationen und Habilitationsschriften, — Leipzig, 1893,
in-80, pp. 87-89.
170. Simon, Moritz. Ueber den flexivischen Verfall dts Substan-
tivs im Rolandsliede. — Bonn, Imprimerie de Cari George, 1867, in-80,
PP-37 2384
171. Darin, Robert. Observations sur la syntaxe du verbe dans
V ancien français, — Limd, Imprimerie de H. Ohlsson, 1868, in-8°,
PP- 53 2385
L'auteur s'appuie sur la Chanson de Roland^ le Rou et le DolopcUhos,
172. Trautmann, Moriz. Bildung und Gebrauch der Tempora
und Modi in der Chanson de Roland, i . " Die Bildung der Tem-
pora und Modi." — Halle, Niemeyer, 1871, in-8°, pp. 30. . . 2386
173. Carlbergy A. E. Étude sur r usage syntaxique dans la
Chanson de Roland^ ire partie. — Lund, Imprimerie de Berling, 1874,
in-80, pp. 37 . 2387
174. Beyer, Ernestus. Die Pronomina im alt-franzosischen
Rolandsliede. — Halle, Imprimerie Hendel, [1875] in-80, pp. 38. 2388
175. Scholle, Franz. " Die a-, « /-, a«-, ^«- Assonanzen in der
Chanson de Roland^* Jahrbuch fur romanische und englische
Sprache und Literatur^ Bd. xv = neue Série, Bd. m, 1876, pp.
65-81, in-80 2389
176. Rambeau, Adolf. Ueber die als echt nachweisbaren Asso-
nanzen der Chanson de Roland, — Marbourg, 1877, pp. 38, in-80. 2390
Cf. du même auteur : Ueber die als echt nachweisbaren Assonanzen der
Chanson de Roland. — Halle, Niemeyer, 1878, in-80, pp. x -H 232.
177. Morf, Heinrich. " Die Wortstellung im altfranzôsischen
Rolandsliede," Romanische Studien^ Bd. m, 1878, pp. 199-294.
Aussi, imprimé séparément chez Triibner, Strassburg, 1878,
in-8° 2391
" Ce travail fournit une base très solide à un important chapitre de l'his-
toire de la syntaxe." — G. Paris, Romania, t. vu, 1878, p. 632.
cxxiv
BIBLIOGRAPHIE
178. Freund, Heinrich. Ueber die Verhaîflexion der àltesUn
franzosiscken Sprackdenkmàlerbis zum Rolandslied einschliesslich^ —
Marbourg, C. L. Pfeil, 1878, iii-80, pp. 32 2392
179. Bichelmaim, Ludwig. Ueber Flexion und attributive SUllung
des Adjectivs in den àltesten franzosiscken Sprachdenkmàlem^ bis zum
Rolandslied einschliesslick. — Marbourg» C. L. Pfeil, 1879, in-80,
PP- 35 * • 2393
180. Bockhoff, Heinrich. Der syntaktische Gebrauch der Tem-
pora im Oxforder Textedes Rolandsliedes, — Munster, E. C. Brunn,
1880, in-8^ pp. 39 2394
181. Mussafia, A. "Zum Oxforder Roland," Zeitschrift fur
romanische Philologie y Bd. IV, 1880, in-8°, pp. 104- 11 3. . . 2395
" Le savant professeur de Vienne a réuni, au grand profit de l'histoire de
.la langue, tous les exemples d'accord ou de non-accord du participe passé
construit avec avoir dans le Roland d'Oxford." — G. Paris, Romania^ ix,
1880, p. 479.
182.* Qttiehl, Cari. La Chanson de Roland, Der Gebrauch des
Konjunctivs in den àltesten franzosiscken Sprachdenkmàlem bis zum
Rolandsliede einsckliesslick. Inaugural Dissertation, — Kiel, F.
Schiel, 1881, in-8°, pp. 42.
183. Flaschel, H. Die gelekrten Worter in der Ckanson de Ro-
land: ein sprackgesckicktlicker Versuck, — Neisse, A. Letzel, impri-
meur, 1881, in-8°, pp. 42 2396
184. Riecke, Otto. Die Construction der Nebensàtze im Oxforder
Texte des altfranzosiscken Rolandsliede s, — Miinster, E. C. Brunn,
1884, in-8°, pp. 60 2397
185. GŒhling, Dr. Die Satzverbindung im altfranzosiscken Ro-
landsliede,— Brandebourg, J. Wiesike, 1886, in-4°, pp. xv. 2398
186. Niebuhr, Cari. Syntaktiscke Siudien zum altfranzosiscken
Rolandsliede , i. — Gœttingue, Louis Hofer, 1888, in-8°, pp. 89. 2399
187. Alscher, R. "Der Konjunctiv im Rolandsliede," Pro-
gramm der Oberreal-Sckule zufàgemdorf 1888 2400
188. Niebuhr, Cari. Syntaktiscke Studien zum altfranzosiscken
BIBLIOGRAPHIE
Rolandsîiede, II. — Gœttingue, 1888 et 1889, in-S® (voir le
no 186) 2401
189. Bauer, Rudolf. Ueber die subjektiven Wendungen in den
altfranzosischen Karîsepen mit besonderer Beriicksicktigung der ver-
schiedetun Versionen des altfranzosischen Rolandslieds, — Francfort-
sur-le-M^in, 1889, in-8° 2402
Cf. Rofnania^ 1890, t. xix, pp. 158-159.
190.» Ernst, Gustaf. La Flexion des adjectifs et des participes
dans le Roland d'Oxford, — Lund, Millier, 1897, in-^®, pp. 132.
Voir Romania^ t. xxvi, 1897, p. 628.
191.* Ernst, Gustaf. La Flexion de V article ^ des noms de nom-
brCf des pronoms et des verbes dans le Roland d* Oxford, — Lund,
MalmstrÔm, 1899, in-4°, pp. vi -4-88.
Voir Romania^ t. xxix, 1900, p. 476.
191a.* Neomann, Fr. Zur Syntax des Rolandslieds, — Greifs-
wald, 1900.
192.* Loth, J. "Ganelon et le breton Ganas** Romania,
t. XXXI, 1902, pp. 392-3.
Observations philologiques sur le mot Ganelon et remarque sur Pinabel.
XVIII. GLOSSAIRES
Plusieurs glossaires spéciaux ont été publiés à
la suite des éditions suivantes du Roland,
193. Michel, Francisque. La Chanson de Roland, — Paris, 1837,
in-8°, pp. \(^ et seq 2403
II est impossible de considérer comme un glossaire l'index historique et
philologique de Génin {Chanson de Roland). — Paris, 1850, in-80, pp.
537-560.
194. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ ire éd. — Tours,
1872, 2 vol. in-8°, t. II, pp. 275-478. Cf. 4e éd. (classique), Tours,
1875, in-i8°, pp. 513-652; 7e éd. (classique). Tours, 1880, in-i8°, pp.
491-632, etc 2404
Toutes les formes citées dans ce glossaire sont celles du manuscrit
d'Oxford, et non pas celles du texte critique.
cxxvi
BIBLIOGRAPHIE
195. Clédat, L. La Chanson de Roland y 1886, in-iS^' (classique),
PP- 153-221 2405
*' Nous n'avons pas fait entrer dans ce glossaire les mots qui appartiennent
encore à la langue française et dont le sens ne diffère pas de la signification
qui leur est donnée dans notre texte. Nous indiquons les formes successives
du même mot jusqu'à la forme actuelle. Nous n'avons pas cru dstroir ren-
voyer aux différents vers oîi se rencontre chaque acceptation." 5e éd., s. d.,
pp. 149, 151, 152.
196. Talbot, E. Extraits de la Chanson de Roland et des Mé-
moires de JoimnlUf 2«* éd. — Paris, Delalain frères, s. d. [1900]
(voir le no 27) 2406
Les Extraits de la Chanson et les analyses détaillées qui les accompagnent
comprennent les pages 21-58. Le g\o%^i\ie diR\& Chanson de Roland oom-
piend les pages 189-196. Il n'y a pas de renvois aux vers de la Chanson.
197. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland iyoii le
no 28). 7e* éd., 1903, pp. 1 17-160.
Les notations ne sont pas celles du manuscrit d'Oxford, mais les notations
rectifiées par G. Paris.
* " Le plan d'après lequel le glossaire, absolument complet, a été établi, peut
sembler trop minutieusement systématique ; il a au moins l'avantage d'être
parfaitement clair et de ne rien laisser de côté." — Avertissement, p. v.
198.* Petit de Julleyille. La Chanson de Roland ^ histoire ^ ana-
lysey extraits^ avec notes et glossaire, — Paris, A. Colin et Cie, 1894.
Glossaire, pp. 97-121.
199.* Stengel, E. Das altfranzosische Rolandslied, kritische
Ausgabey Band 7, Text^ Variantenapparat und vollstandiges Namen-
zeichnis, — Leipzig, Theodor Weicher, 1900, in-8°, pp. ix -h 104.
Glossaire des noms, pp. 374-403.
200.* Bouphor, Maurice. La Chanson de Roland traduite en
vers. — Paris, Hachette, 2e éd., 1901, in-i2°, pp. 167.
Glossaire, pp. 20-30.
Dans les Chrestomathies de Bartsch, Bartsch et Horning, Con-
stans,* Toynbee,* ( voir la remarque au-dessous du no 30) ainsi que
dans Paris,* G., Récits extraits des poètes et prosateurs du moyen âge,
Paris, Hachette, 4e éd., 1903, on trouvera à la fin des vocabulaires
qui expliquent tous les mots des extraits ou certains mots vieillis.
cxxvii
BIBLIOGRAPHIE
On consultera utilement les ouvrages suivants dont on trouvera
rénumération plus détaillée dans Texcellente Bibliographie de
Seelmann et dans le Systématise hes Verzeichnis der Programm-
abhandiungetty Dissertationen und Habilitations s chriften de H.
Varnhagen et Joh. Martin, Leipzig, 1893, in 8°.
201 . Pakscher, A. Zur Kritik und Geschickte des altfranzosischen
Rolandsliedes, — Berlin, 1885, in-8° (voir le no 147) 2408
Voir les pp. 107-134 : Die gelehrten und geistlichen Elemente im Roland»-
liede.
202. Flaschel, Hermann. Die gelehrten IVorter in der Chanson
de Roland : ein sprachgeschichtlicher Versuch, — Neisse, 1881, in-8°
(voir le no 183) 2409
203. Schmilinsky, G. Probe eines Glossars zur Chanson de
Roland, — Halle a/S., Heynemann, 1876, in-4°, pp. 16. . . 2410
XIX. RYTHMIQUE
Cf. Introduction, §§ xxx et xxxv
Des Rythmiques spéciales du Roland ont été
publiées dans les éditions suivantes:
204. .Génin, F. La Chanson de Roland, — Paris, 1850, in-8®.
" De la versification du Roland," pp. cxlvim:xlvii. . . . 241 1
205. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ 4e éd. (classique). —
Paris, 1885, in-i8° 2412
"Rythmique," pp. 508-512. Cf. la 7e éd., pp. 484-489, et les
Épopées françaises y 2e éd., t. ili, 1880, pp. 499 et seq,
206. Clédat, L. La Chanson de Roland, — Paris, 1886, in- 12®,
pp. XXXIV, xxxv . 2413
207. Paris, Gaston. Extraits de la Chanson de Roland. — Paris,
Hachette, 7e» éd., 1903, pp. 57-62 2414
Tableau des assonances dans les cinquante-six couplets qui sont publiés
par G. Paris.
Cf. les ouvrages suivants dont on trouvera dans la Bibliographie
de Seelmann, une nomenclature plus détaillée et plus complète:
cxxviii
BIBLIOGRAPHIE
208. Paris, Gaston. " Les assonances du Roland/' Romaniaf t. il,
1873, pp. 263, 264 2415
Tableau dressé d'après l'édition de Bœhmer.
209. Raynaud, G. " Les assonances du Roland," Remania^ t. m,
1874, p. 291 2416
Pour compléter et redresser le tableau de Gaston Paris.
210. Hill, Franz. Ueber das Metrum in der Chanson de Roland,
— Paris, J. L. Uth, Fulda, 1874, in-8°, pp. 35 2417
Théorie de Télision, du hiatus, etc.
211. Petit de Jalleyille, L. La Chanson de Roland^ traduction
nouvelle^ rythmée et assonancée, — Paris, Lemerre, 1878, in-8°. 2418
Le chapitre vi de l'Introduction est intitulé : " De la versification dans la
Chanson de Roland et du procédé employé dans cette traduction," pp. 79 et
seq, (voir le no 2).
212. Dietrich, Otto. Ueber die Wiederholungen in den altfran-
zôsischen Chansons de geste* — Erlangen, Junge et fils, 1881, in-8°,
pp. 48 2419
Théorie des couplets similaires (cf. § xxxv, p. 45).
213. Schneider, Bernard. Die Flexion des Substantivs in den
àltesten Metrischen des franzôsischen Denktnàlern, — Marbourg,
C. L. Pfeil, 1883, in-8*»,pp.6i 2420
Zum Vorkommen des Hiats im Rolandslied, pp. 57-61.
214. Reissert, Oswald. Die syntaktische Behandlung des zehn-
silbigen Verses im Alextts und Rolandsliede, erster Theil. — Mar-
bourg, Imprimerie de l'Université, 1883, in-8°, pp. 44. . . 2421
215. Merlet, Gustave. Études littéraires sur les classiques français
des classes supérieures ^ nouvelle édition conforme aux programmes
de 1880, — Paris, Hachette, 1883, in-8^ pp. 583 2422
De la prosodie du texte d'Oxford, pp. 10-12.
216. Hayet, Louis. "Le décasyllabe roman," Romania, t. XV,
1886, p. 126 2423
L. Havet propose, comme origine de ce décasyllabe, le trimëtre ïambique
parox3rton.
217. Henry, V. Contribution à l* étude des origines du décasyllabe
ré?»ffl«.— Paris, 1886, in-8° 2424
cxxix
BIBLIOGRAPHIE
M. Henry raj^rpche le décasyllabe de l'ïambique scazon de Martial.
Cette hypothèse, de Louis Havet, est irréprochable au point de vue métrique.
218. Stengel, E. " La versification romane," Grundriss der
romanischen Philologie^ rédigé par Gustav Grôber. — Strasbourg,
Triibner, in-80. Bd. 11, i Teil, 1893, pp. 1-96 2425
" Des divergences d'opinion ne sauraient empêcher de rendre hommage au
mérite d'un ouvrage si neuf et si précieux. Les recherches sur la versification
romane auront désormais une base et un cadre. Rien d'essentiel ne paraît
omis." — Romania^t. xxii, 1893, p. 343. L'auteur de l'article reproche à
M. Stengel de n'avoir pas suffisamment utilisé V Essai sur P origine et P his-
toire des rythmes de M. M. Kawczinski, " un des livres les plus remarquables
qu'on ait encore écrits sur le sujet" (/. c. p. 344).
Dans notre " Épopée nationale," Histoire de la littérature fran^aise^
Paris, Colin, 1895, in-8^, 1. 1, nous avons renoncé à notre première opinion
sur l'origine métrique du décasyllabe et avons adopté le système de G. Paris,
sur l'origine rythmico-populaire de la versification romane.
*0n trouvera quelques observations au sujet de Rythmique dans
les éditions déjà nommées des ouvrages suivants :
O'Hagen, 1886,* pp. 26-29 (voir le no 70) ; Condell,* 1894, pp.
26-30 (voir le no 29) ; Moschetti et Cresciniy* 1896, pp. xlvi-
XLviii (voir le no 77); Paris et Langlois,* 1899, pp. xc-xciii
(voir le n© 60) ; Talbot, 1900,* pp. 11-14 (voir le no 27) ; Fabre,*
1902, pp. 22-36 (voir le no 61).
XX. LE STYL|:
Cf. Introduction, §§ xxxiii et xxxiv
219. Génin, F. La Chanson de Roland, — Paris, 1850, in-^°,
pp. vi-xv 2426
" Désormais on ne reprochera plus à la littérature française de manquer
d'une épopée: voilà le Roland de Théroulde. . . . Deux passions remplissent
le poème : la valeur et l'amour de la patrie. Nulle part ailleurs on ne re-
trouve cette tendresse émue, ce dévouement sans bornes pour la terre de
France. Ce fait suffit à échauffer l'œuvre d'un bout à l'autre " (pp. vi et viii).
220. Paris, Paulin. Histoire littéraire de la France^ t. XXil. —
Paris, 1852, in-4°, pp. 735 <r/j^^ 2427
" On reconnaîtra que le style du Roland est simple, grave, imposant, d'une
chaleur pénétrante. ... Le vers se forme de lui-même sans recherche, sans
cxxx
V^ OF THE ^y^
BlBLloqfl^^ïÇERSITY
Q OF
travail, sans ôter au langage ordinaire niQra^ ^f^}Qf^^^à/^, . . L'auteur
ne tombe jamais dans les lieux communs.
221. Souyestre, Emile. Causeries historiques et littéraires ^ 3e
série. — Paris, 1 861, in-i 2°, pp. 206-224 2428
" Chapitre vi : Le Chant de Roland: 1° époque de sa composition ; 2° ana-
lyse et citations ; 3° toutes les conditions de l'épopée s'y trouvent remplies ;
40 ce qui le fait différer des Niebelungen ; 5° pourquoi le Chant de Roland
n'est pas resté un monument poétique populaire comme P Iliade en Grèce, ou
la Jérusalem délivrée en Italie.
222. Gautier, Léon. Les Épopées françaises^ i" éd. — Paris,
1885, in-8®, t 1 2429
Le volume se termine par ces mots : " La Chanson de Roland vaut P Iliade^"
qui ont été expliqués et atténués à la page xv du second volume, etc.
Cf. ce second volume (Paris, 1867, in-8°) aux pages 405 et 406, et le t. m
de la 2« éd. (Paris, 1880, in-8°) aux pages 561-562. Voir aussi, du même
auteur, " Le style des chansons de geste," dans la Revue du monde catho-
lique des 10 et 25 mars, 1870.
223. Ayril, Adolphe d*. La Chanson de Roland^ ire éd. — Paris,
1865, in-8^ pp. cv-cviii 2430
"L'émotion va toujours croissant, et notre épopée atteint les dernières
limites du pathétique sans être tombée une seule fois dans l'exagération. . . .
Devant ces admirables scènes, dit M. Vitet, un seul mot vient à l'esprit, le
mot sublime'*'' (p. lvii).
Cf. les autres éditions du baron d'Avril; celle de 1877, à la p. 14, etc.
(voir le no 47).
224. Gautier, Léon. La Chanson de Roland ^ !« éd. — Paris, 1872,
in-8° 2431
Voir dans l'Introduction "Un chapitre d'esthétique. La beauté du Roland "
(pp. Lxxi-Lxxviii). Cf. dans la 4e éd., le chapitre intitulé: Le style (pp.
XXVIII et seq.) ; dans la 7e, le même chapitre (pp xxvi et seq.) etc.
225. Aubertin, Charles. Histoire de la langue et de la littéra-
ture françaises au moyen âge^ diaprés les travaux les plus récents. —
Paris, Belin, 1876, in-8°, t. i, 1876, pp. 172-189; t. 11, 1883, pp.
276-292 2432
226. Nyrop, K. Den oldfranske Heltedigtning, — Copenhague,
1883, in.8°, p. 336 2433
cxxxi
BIBLIOGRAPHIE
Cf. h traduction italienne, Turin, i8S6, in-8° (voir le no 4), à la page 522:
" La Chanson de Roland a ses beautés à elle et V Iliade a les siennes. On
peut goûter les deux poèmes sans qu'il soit nécessaire de comparer leur valeur
esthétique. Quand on les lit, on en reste enthousiasmé, et l'esprit s'en éprend
comme des deux productions les plus splendides et les plus imposantes de la
poésie primitive et populaire."
227. Merlet, Gustave. Études littéraires sur les classiques
français, — Paris, 1883, in-8°, pp. 12-33 (voir le n© 215). . . 2434
228. Clédat, L. La Chanson de Roland,^ Vms, 1886, in-8^
pp. ix-xi 2435
" L'introduction de la Chanson de Roland dans l'enseignement secondaire
était justifiée non seulement par le grand mérite littéraire de ce vieux poème,
mais encore par sa haute valeur morale. Du premier au dernier vers, il
respire un ardent amour de " douce France," un profond sentiment de l'hon-
neur et du devoir. En le lisant, les jeunes générations apprendront à servir
leur pays sans défaillance, à mieux aimer mourir que laisser honnir la France "
(p. XII).
229. Talbot, E. Extraits de la Chanson de Roland^ 2e* éd.,
1900, pp. 14-20 2436
230. PariSy Gaston. Extraits de la Chanson de Roland^ 7e* éd.,
1903. PP- xxvi-xxx 2437
" La Chanson de Roland se dresse à l'entrée de la voie sacrée oh s'alignent,
depuis huit siècles, les monuments de notre littérature comme une arche haute
et massive, étroite si l'on veut, mais grandiose et sous laquelle nous ne pou-
vons passer sans admiration, sans respect et sans fierté" (p. xxx). Cf. la
Littérature française en moyen âge, 1890, pp. 60 et seq.
Cf. les ouvrages suivants dont on trouvera rénumération plus
détaillée dans la Bibliographie de Seelmann, pp. 52-4, et dans le
livre déjà cité de Varnhagen, pp. 87-88 (voir la remarque au-
dessous du no 169).
231. Weddigen, Otto. Etudes sur la composition de la Chanson
de Roland, — Schwerin, G. Hilb, imprimeur, 1874, in-8°, pp. 36. 2438
232. Graeyell, Paul. Die Characterstik der Personen im Rolands-
lied. Ein Beitrag zur Kenntnis seiner poetischen Technik, — Mar-
bourg, C. L. Pfeil, 1880, in-8°, pp. 47 ; aussi: Heilbronn, Hen-
ninger frères, 1 880, in-8°, pp. 162 2439
BIBLIOGRAPHIE
233. Ziller, Fritz. " Der epische Stil des altf ranzôsischen Ro-
landsliedes," Programm des Real-Gytnnasiums in Magdburg^
no 241, 1883. — Magdebourg, Imprimerie de E. Baensch, Jr., 1883,
in-40 pp. 28. 2440
234. Grothy Emst Johannes. "Vergleich zwischen der Rhetorik
ins altfranzôsische Rolandslied und in Karls Pilgerfahrt," Archiv
fûrdas Studium derneueren Sprachen^ LXix, 1883, pp. 391-418. 2441
235. Ritschely A. '' Remarques sur les épithètes dans la Chan-
son de Roland f* Programm der Realschule zu Elbogen^ 1883. 2442
236. Drees, Heinrich. Der Gebrauch der Epitheta omantia dm ait-
/ranzôsischen Rolandsliede, Oxforder TexL — Munster, E. C. Brunn,
1883, in-8^ pp. 53 2443
237. Zntavem, Karl. Ueber die altfranzôsische epische Sprache.
— Heidelberg, J. Hôming, 1885, in-8°, pp. 80 ^444
D'après la Chanson de Roland^ Gormont et Isembard et le Voyage de
Charlemagne.
238. Knnze, Albert. Das Formelhafte in Girart de Viane ver-
glichen mit dem Formelhaften im Rolandsliede, — Halle, A. S. Plotz,
i88s, in-80, pp. 53 , 244S
239. Lemberg, Dietrich. Die verbalen Synonima im Oxforder
Texte des altfranzôsischen Rolandsliedes. — Leipzig, 1888, in-80. 2446
240. Vielnfy Gustav. Zum f ranzôsischen Rolandsliedes Komposi-
tionundStiL — Herschberg, 1889, in-80 2447
241. Visingy Johan. "Les débuts du style français." Fait
partie du recueil de Mémoires philologiques présentés à Gaston Paris
par ses élèves suédois."— Stockholm, 1889, in-40, pp. 189-195. 2448
Cf. Gaston Paris, Romania^ t. xix, 1890, pp. 129-130.
242.* £icke, Theodor. Zur neueren Literaturgeschichte der Ro-
landsage in Deutschland und Frankreich, Bine literar-historische
Studie, — Leipzig, Gustav Foch, 1891, in-80, pp. 56.
BIBLIOGRAPHIE
La Chanson de Roland a M. souvent l'objet d'une comparaison
avec les autres épopées. Nous ne pouvons .qu'indiquer ici deux
ou trois de ces essais de littérature comparée. Cf. surtout les
livres de Bekker où l'on rapproche si fréquemment le Roland de
VIliade,
243.* Bekker, Immanuel. " Vergleichung homerischen und ait-
franzôsischen Sitten," Monatsberichte der Berliner AkademUy 1886,
PP- 133» 316, 465» 577, 634, 741.
244.* Bekker, Immanuel. "Homerische Ansichten und Aus-
drucksweisen mit Altfranzosischen zusammengestellt," Monats-
berichte der Berliner Akademie^ 1867, pp. 429-444, 681-689, 730-740.
245.* Bekker, Immanuel. Homerische Blàtter. Beilage zu des-
sen Carmina homericay Bd. il. — Bonn, 1872, in-80. Réimpression
de remarques dispersées dans les Monatsberichte der Berliner Akct-
demie depuis 1863 jusqu'en 187 1 (voir les nos. 243* et 244*).
Comparaison entre la poésie homérique et l'ancienne poésie française.
246. Schlegel, Friedr. Geschichte der alten und neuen Litera-
tur. Édition de l'Athenaeum de Berlin, i, pp. 203-205. . . 2449
Belle page sur l'ancienne Chanson de Roland (que Schlegel cherche à re-
constituer) et sur l'œuvre de l'Arioste comparée à la légende carolingienne.
247. Paris, Gaston. "La Chanson de Roland et les Niebelun-
gen," Revue germanique et française ^ t. XX v.*- Paris, 1863, in-80,
pp. 292-302 2450
♦Réimprimé dans Pointes et légendes du moyen âge. — Paris, Société
d'édition artistique, 1900, pp. viii + 268.
" C'est l'âme de la France féodale telle qu'elle existait au xie siècle, qui
vivifie et inspire la Chanson de Roland ^^ (p. 294).
" Les Niebelungen sont un poème humain, la Chanson de Roland mu poème
national" (p. 300).
248. Monge, Léon de. Études morales et littéraires — Épopées
et romans chevalei^esques : i. Les Niebelungen^ la Chanson de Roland^
le poème du Cid, — Paris, Palmé; Bruxelles, A. Vandenbroeck, 1887,
in-80, pp. 429 2451
Roland a, depuis "l'année terrible," inspiré plus d'un poète na-
tional. Deux œuvres, — une épopée et un drame, — ont ici surpassé
cxxxiv
BIBLIOGRAPHIE
toutes les autres: la Légende des paladins, d'Autran, et la Fille de
Rolandy de M. de Bomier. Il nous parait superflu, sans remonter
au Rçland à Roncevaux de Mermet (1864) de mentionner ici une
foule d'œuvres lyriques ou théâtrales qui ont eu Roland pour
héros.
* Il y a aussi des articles pour répandre l'étude du vieux poème
parmi la jeunesse comme par exemple, l'article de M. Vapereau dans
la Revue pédagogique (1885): "Za Chanson de Roland comme livre
de lecture pour les écoles."*
C'est seulement à titre de curiosité que nous reproduisons un
programme du Chat Noir: Théâtre du Chat Noir, Programme in-40
de 6 folios, non numérotés, de l'Imprimerie de Charles Blot, rue
Bleue, Paris, s. d. (1891): Roland, oratorio en trois tableaux, poésie
de Georges d'Esparbès, musique de Charles de 3^vry . . . Décors
de Henry Rivière, découpages de M.'Barat.
249.* Avril, Adolphe d'. Les Enfances Roland, Cycle de geste, —
Paris, 8 rue François ler, 1892, in-i8o, pp. 100. Nouvelle Biblio-
thèque Bleue.
250.* Ayril, Adolphe d'. Le Mystère de Roncevaux (tiré de la
Chanson de Roland), Drame héroïque, en six tableaux. Iconogra-
phie (pp. 123-143). — Paris, 8 rue François ler, 1893, in-i8o, pp. 144.
Nouvelle Bibliothèque Bleue.
XXI. LES IDÉES ET LES MŒURS
I. VIE PUBLIQUE ET VIE PRIVÉE
Cf. Introduction, §§ vu, xxxvii et seq,
251. Littréy E. " La Poésie épique dans la société féodale,"
Revue des Deux-Mondes, ler juillet, 1854. Réimprimé plus tard dans
V Histoire de la langue française, en 2 vol. in-8°, 9e éd., Paris, Perrin
et Cie, in-i2°, t. I, pp, 2S6 et seq 2452
252. Avril, Adolphe d*. La Chanson de Roland, — ire éd., Paris,
i86s,in-8o 2453
Du christianisme (p. xxxix). — Turpin ou du Clergé (xliii). — Charle-
magne ou de la Royauté (xlvi). — De la tradition nationale (l). — Les sen-
cxxxv
BIBLIOGRAPHIE
timents, les idées, le merveilleux (lxv). — De la piété (lxx). — De l'idée du
droit (lxxviii).— De l'amour (lxxxviii).— De l'amitié (xciv). — Les
petits (xcvi).
253. Luce, Siméon. " Le génie français dans la Chanson de
Roland^* Revue- contemporaine ^ LV, 1867, pp. 630-645. . . 2454
254. Gautier, Léon. *' L'idée politique dans les chansons
de geste," Revue des questions historiques^ ive année, 1869, t. vu,
pp. 79-114 2455
Long développement juridique sur le procès de Ganelon (pp. 101-108):
" Tout un cours de droit féodal est implicitement contenu dans nos chansons "
(pp. 108 etc.). "L'idée politique" a été réimprimée dans la Littérature poli-
tique (?) et nationale^ 1894, in-80, pp. 81-116.
255. Bresslan, Dr. <* RechtsalterthUmer aus dem Rolandslied,"
Archiv fur das Studium der neueren Sprachen und Literaiur^
Bd. XLViii, 1871, pp. 291-306 2456
256. Petit de Julleville, L. La Chanson de Roland , traduction
nouvelle t rythmée et assonancée, — Paris, 1878, in-8°. . . . 2457
Le chapitre m de l'Introduction est intitulé: "Les mœurs et les carac-
tères " (pp. 46 et seq.).
257. Gautier, Léon. Les Épopées françaises^ 2^ éd. — Paris, t. i,
i878,in-8°, pp. 529^/ j^^ 2458
" L'épopée française du moyen âge considérée comme le reflet exact de la
société des xie et xiie siècles. — Peinture rapide de cette société. — Nombreuses
citations du Roland."
258. Gautier, Léon. La Chevalerie diaprés les chansons déleste,
ire éd. — Paris, 1883, gr., in-8° 2459
Mentions fréquentes du Roland, notamment aux pp. 57, 58, 61, 62, 63, 67,
68, 527, 528, 662, 663, etc.
♦ Dans sa "Bibliographie générale" (Biâlio^raphie des chansons de geste ,
p. 41, no. 588) Gautier donne la date de la Chevalerie: 1884 (voir le no 140).
259. Weisz, A. M. ** Die Entwicklung des christlichen Ritter-
tums," GorreS'Gesellschaft, Historisches fahrbuchy redigirt von
Dr. Georg Hiiffer. — Miinster, 1880, in-8°, Bd. i, pp. 107-140. . 2460
260. Paris, Gaston. La Poésie française au moyen âge : Lçons
et lectures, — Paris, 1885, in-i2°. 2461
BIBLIOGRAPHIE
^La Chanson de Roland et la nationalité française," leçon d'ouverture au
CoU^de France, 8 déœmbre, 1870 (pp. 86-118).
261. Settegasty F. '' Der Ehrbegriff im altfranzôsischen Rolands-
liede," Zeitschrift fur romanische Philologie^ Bd. ix, 1865, pp.
204-222 2462
262. Veckenstedty Edmimd. "Die Farbenbezeichnungen im
Chanson de Roland^ und in der Niebelunge not^^ Zeitschrift fiir
Volkerpsychologie und Sprachswissenschaft^ Bd. XVI l, 1887, pp. 139-
161 2463
263. Baist, G. "Der gerichtliche Zweikampf nach seinem
Ursprung und im Rolandslied," Romanische Forschungen, 1889,
Bd. V., pp. 436-448 2464
IL LES CARACTÈRES ET LES PERSONNAGES
Cf. Introduction, §§ xii-xxvi
264. Reiffemberg, baron de. Chronique rimée de Philippe
MouskeSf 3 vol., in-4°, 1836, 1838, 1845. — Bruxelles, M. Hayez,
Collection des chroniques belges inédites 2465
Simples notes sur Roland, Olivier, Aude (t. i, pp. 112, 1 80*184, 186, 206,
233» 237, 241, 272, 299, 319, 322, 327, ZZo, :^^2j 334, 342, 352, 353, 354), et études
plus développées sur les héros des chansons de geste : sur Charlemagne, t. 11,
(Introduction, p. cl) ; sur Turpin {ibid.j CLiv) ; sur Roland {ibid.^ CLXXXi)
et, enfin, sur Ganelon {ibid.^ cxcix).
265. Graevelly Paul. Die Characteristik der Personen im Rolands-
lied,— Marbourg, 18^0 (voir le no 232) 2466
XXIL ROLAND DANS L'ART
Le principal ouvrage sur la matière est le suivant :
266. Muntz, Eugène. " La légende de Charlemagne dans Part
du moyen âge," ^<?/«a«ia, t. XI v, 1885, pp. 321-342. . . . 2467
Sur l'iconographie de Roland, voir surtout les pp. 327, 328, 329, 331, 333,
337. — Sur les Rolandssaulen, la p. 341, etc.
BIBLIOGRAPHIE
On pourra consulter aussi les livres et l'article suivants :
267. Gantier, Léon. La Chanson de Roland, — Tours, 1872,
2 vol., 1888 2468
Reproduction (d'après deux dessins de JUles Quicherat): \^ des deux
statues d'Olivier et de Roland au porche de la cathédrale de Vérone. (* Cf.
la gravure no iv de ce texte-ci) ; 2° d'un médaillon du vitrail de Chartres qui
représente Roland sonnant du cor et fendant le rocher. (* Cf. la reproduc-
tion no XI de ce texte-ci). Ces mêmes dessins sont reproduits dans la 4^ éd.
(classique). — Tours, 1875, in-80, pp. 397, 398, etc. *Dans la 24e éd., 1899,
on les trouvera aux pages 381 et 382.
268. Vetault, Alphonse. Charletnagne, — Tours, ire éd., 1877,
in-80 2469
Reproduction du vitrail de Chartres oîi les médaillons 16-21 représentent
les différents épisodes de la bataille de Ronœvaux, d'après la Chronique de
Turpin : pp. 74-75. Cf. la reproduction des statues de Vérone : p. 475.
269. Ayrily Adolphe d*. "Iconographie de Roland," JVo^s
d'art et d" archéologie ^ août, 1890 2470
Sur la question des Rolandssaulen, ou " statues de Roland," voir l'ouvrage
de Leibnitz: Annales imperii occidentis Brunsvicenses (année 'j'jZ) [voir
le no 7]; les Dissertations de J. Gryphiander: Commentarius de weich-
bilUis saxonicis seu de colossis Rolandinis urbium quarumdam saxoni-
carum, Francfort, 1624, in-4°; de J. H. Eggeling: Dissertatio de statuts
Rolandinis^ jurium quorumdam iudicibus^ Francfort, 1670, in-40, de Nie.
Meyer: Dissertatio de statuis et colossis Rolandinis^ Bâle, 1675, et Halle
1739, in-4°; de Karl Tuerk: Dissertatio historico-juridica de statuis Ro-
landinis, Rostock, 1825, in-40; de Wilhelm Stapperbeck: Ueber die Ro-
landssaulen, Berlin, 1847, in-SO; et de H. Zœpfl: Die Rulandssàule, Leip-
zig et Heidelberg, 1861, in-80.
Dlllustrirte Zeitung, en son numéro du 11 juin, 1892, a donné la repro-
duction de dix-huit " Statues de Roland," toutes en Allemagne.
VI. Groupe de Saint-Faron a Meaux: Roland, Charlemagne, Aude;
gravure qui se trouve dans l'ouvrage de Mabillon intitulé: Annales ordinis
S. Benedicti, mdcciv; t. ii, p. 376. Voir l'explication dans ce texte-ci au
haut de la page 230.
UNIVERSITY
BIBLIOGRAPHIE
XXIII. DIFFUSION À VÉTRANGER DE LA LÉGENDE
ROLANDIENNE ET DE LA CHANSON DE ROLAND
I. GÉNÉRALITÉS
Cf. Introduction, §§ xlii et seq,
270. Géniily Fr. La Chanson de Roland, — Paris, 1850, grand
in-80 2471
Le chapitre vu de l'Introduction est intitulé, "Imitations et traductions du
Roland, soit en France, soit à l'étranger" : pp. cxxiv et seq.
271. Paris, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne, — Paris,
1865, in-80 . 2472
Diffusion à l'étranger de l'épopée française et, en particulier, de la légende
de Roland: Allemagne, p. 118; Pays-Bas, p. 135; Pays Scandinaves, p. 147;
Angleterre, p. 154; Italie, p. 159; Espagne, p. 203.
272. Gantier, Léon. La Chanson de Roland ^ !« éd. — Tours,
1872, 2 vol., in-80 2473
Tome I, chap. xiv de l'Introduction (pp. cxx et seq.) est consacré à la diffu-
sion du Roland dans tous les pays de l'Europe. Allemagne, p. cxx ; Néerlande,
p. cxxv; Pays Scandinaves, p. cxxvii; Angleterre, p. cxxix; Italie,
p. cxxxi ; Espagne, p. cxxxix.
Dans les éditions classiques, comme la 4e, qui a paru en 1875, i^ chapitre
de l'Introduction intitulé "La gloire," est consacré au même sujet: pp.
xxxiv-XLV. Cf. la 7e éd., pp. xxxiv-xxxix. Dans la 24e ♦ éd., voir les
pages xxxviii-XLiii.
273. Paris, Gaston. La Littérature française du moyen âge, —
Paris, 2e éd., 1890, in- 120, pp. 51-52 2474
Résumé en deux pages de l'influence à l'étranger de notre épopée nationale
et, en particulier, du Roland.
274. Gantier, Léon. Les Épopées françaises, — Paris, 1878- 1894,
in-80, t. II, 1894, pp. 272 ^/j^^ 2475
Voyages de l'épopée française (et, en particulier, du Roland)-. 1° En
Allemagne, p. 272; 2° en Néerlande, p. 293; 3° en Angleterre, p. 302;
4° aux Pays Scandinaves, p. 310; 5° en Espagne, p. 326; 6° en Italie, p. 345.
Cf. le chapitre intitulé: "L'épopée nationale" dans V Histoire de la lan-
gue et de la littérature fran^aise^ publiée par A. Colin, sous la direction de
M. Petit de Julfeville, 1. 1, 1896, pp. 153-160.
cxxxix
BIBLIOGRAPHIE
274 a.* Gantier, Léon. Bibliographie des Chansons de geste, —
Paris, Welter, 1897, grand in-80, pp. iv + 316 (voir le no 6*).
Cf. le chapitre II de la Bibliographie générale: "L'épopée française à
l'étranger. Généralités " : pp. 14-23, oîi se trouvent les meilleurs renseigne-
ments à ce sujet.
IL LE ROLAND EN ALLEMAGNE
Cf. Introduction, § xliii
L'histoire de la diffusion de nos chansons de geste en Allemagne
peut se résumer en quelques lignes. Deux de nos poèmes ont été
populaires de l'autre côté du Rhin : le Roland et VAliscans, Ce der-
nier roman adonné lieu au beau poème de Wolfram d'Ëschenbach,
au Willehaln et à ses compléments par Ulrich von dem Turlin : Ara-
bellens EntfUhrung^ et par Ulrich von Thiirheim : Rennewart, Le
Willehaln est une œuvre des premières années du xiiie siècle, et c'est
durant ce même siècle qu'ont été écrits les deux compléments dont
nous venons de parler. Quand au Roland^ dont nous avons ici à
nous préoccuper tout particulièrement, il a donné lieu (vers le mi-
lieu du XI le siècle) au Ruolandes J^iet du curé Conrad, qui est une
sorte de traduction de notre vieux poème, et au Karl du Stricker
(vers 1290) qui est au Ruolandes Liet ce que nos remaniements
sont à notre plus ancien poème. ' Il faut, pour être complet, joindre
à cette brève nomenclature la Kaiserchronik, ce poème du xiie siè-
cle, qui n'a rien de français, et le Karl Meinet, cette compilation du
commencement du xive siècle où l'auteur s'est inspiré surtout du
faux Turpin. ,
a. Le Ruolandes Liet du curé Conrad
275. Grimm, W. Ruolandes Liet^ herausgegeben von W. G., mit
einem Facsimile und den Bildern der pfàlzischen Handschrift. —
Gœttingue, Dieterich, 1838, in-80, pp. vi + cxxviii -f 280. 2476
* Voir aussi : Grimm, W. " Der Epilog zum Rolandsliede," Zeitschrift
filr deutsches Altertum^ 1843, PP' 281-288; ou âansKleine Schriften^ 1881,
III, pp. 200-207.
276. Bartsch, Karl. Das Rolandsliede herausgegeben von K. B.
— Leipzig, Brockhaus, 1874, in-80 2477
cxl
BIBLIOGRAPHIE
277* (Htmann, Richard Eduard. Das RolandslUd des Pfaffen
Konrad^ nach der altdeutschen Vorlage^ zum ersUnmale ubersetzi^ mit
den jç Bildem der Heidelberger HandschrifU — Leipzig, Philip Re-
clam, Jr., 1890, 111-240, pp. 406.
Pages 5-21, introduction; pp. 25-371, texte; pp. 372-391, commentaire:
i*' explications du texte; ^^ remarques sur les dessins; pp. 392-402, registre
des noms ; pp. 403-405, deux morceaux du vieux texte allemand d'après Pédition
du RolandslUdes de Karl Bartsch, w. 17 50-1 787; 5969-6032.
278.* Bassler, F. Die Rolandssage fUr die Jugend und das
Volk, 2e éd. — Leipzig, 1875; 5e ^^m '^3» in-ï6o.
278 a.* Berenguier, R. Die Rolande Deutschlands. — Berlin, Mitt-
1er et fils, 1890.
279.* Baumgarten, Bruno. SHlistische Untersuchungen zum deut-
schen Rolandsliede, — Halle, a/S, Niemeyer, 1899, in-8°» PP. v -H 102.
Cf. les ouvrages suivants :
280. Michel^ Francisque. La Chanson de Roland, — Paris, 1837,
in-80 2478
" Analyse des poèmes allemands sur la bataille de Roncevaux composés par
le prêtre Chuonrat et par Stricker " : pp. 284-296.
281. Heydler, W. F. Vergleichung des Rolandsliedes vom Pfaf-
fen Conrad und des Karl vom Stritker, nebst einem Fragment einer
niederdeutschen Predigt aus dem Xiil fahrhundert, — Francfort-sur-
rOder, Trowitsch et fils, in-40, pp. xx 2479
282. Golther, Wolfgang. Das Rolandslied des Pfaffen Konrad^
seine poeiische Technik im Verhàltnis zur franzosischen Chanson
de Roland wie sie in den Texten Oxford und Venedig iv vorliegt. —
Munich, F. Straub, 1886, in-80, pp. 48 2480
L'auteur étudie avec sympathie, mais impartiellement, les traits par les-
quels Conrad se distingue de son modèle français. Ce qui nous intéresse le
plus est l'hypothèse d'une source française perdue pour l'Introduction du
Rolandslied^ laquelle, comme on le sait, ne se trouve dans aucun texte
français. — Remania^ t. xv, 641.
cxli
BIBLIOGRAPHIE
b. Le Stricker
283. Bartsch, Karl. Karl der Grosse von dem Strickery heraus-
gegeben von K. B. — Quedlinbourg und Leipzig, Gottfr. Basse, 1852,
in-So, pp. xcvi + 432 2481
Voir plus haut le no 281 et la Dissertation suivante:
284. Ammann, J. J. Das Verkàltnis von Stricker's Karl %um
Rolandslied des Pfaffen Konrad mit Beriicksichtigting der Chanson
de Roland, — Leipzig, A. Pichler, 1885, petit in-40, pp. 31. . 2482
c, Kaiserchronik
285. Massmann, Hans Ferd. Der Keiser und der Kunige Buoch
oder die sogenannte Kaiserchronik^ etc. — Quedlinbourg et Leipzig,
Gottfr. Basse, 1849, 3 vol., gr. in-80 2483
286. Diemer, Joseph. Die Kaiserchronik nach der œltesien
Handschrift des Stiftes Vorau aufgefunden mit einer Einleitung, An-
merkungen und den Lesearten der zunœchst stehenden Hss. Theil L
— Urtext auf Kosten der Kais. Académie der Wissenschaften,
Vienne, Wilhelm Braumuller, 1849, gr. in-80, pp. iv -f- 531. . 2484
d, Karl Meinet
287. Keller, Adelbert von. Karl Meinet^ zum ersten Mal heraus-
gegebeny von A. von K. — Stuttgart, 1858, gr. in-80, pp. 902. 2485
Bibliothek des literarischen Vereins, in Stuttgart, t. xlv.
L'ouvrage le plus complet sur la matière est le suivant :
288. Bartsch, Karl. Ueber Karl Meinet^ ein Beitrag zur Karls-
sage, — Nuremberg, Bauer et Raspe (Julius Merz) 1861, in-80,
pp. VIII -I- 391 2486
Pour tout ce qui concerne l'Allemagne, voir plus haut (xxiii, i.
Généralités) et cf. le passage suivant de V Histoire poétique des Mé-
rovingiens par Godefroy Kurth, Paris, 1893, in-80, p. 498: "Au xiie
siècle, ce sont les chansons de geste françaises qui, traduites en al-
lemand, réveilleront la vie littéraire d'outre Rhin et détermineront
la renaissance à laquelle nous devons l'épopée des Niebelungen^
cxlii
BIBLIOGRAPHIE
III. ANGLETERRE
Cf. Introduction, § xlvi
Il n'y a, pour la diffusion de nos romans en Angleterre, rien &
signaler avant la conquête normande. Avec cette conquête com-
mence la "pérïoàG française y durant laquelle les conquérants se font
purement et simplement chanter des poèmes français par des jon-
gleurs français. À cette période succède la période anglo-normande^
où Ton voit quelques poèmes composés en pays anglais dans le
dialecte anglo-normand. Puis vient la période des traductions et
des imitations en anglais^ et c'est ici qu'il convient de mentionner le
Roland anglais, qui fut écrit au xve siècle après nos remaniements.
Mais les deux poèmes qui ont conquis la plus grande vogue de
l'autre côté du détroit, sont incontestablement le Fierabras et VOti-
neL De là le Sir Ferumbras du xve siècle avec son introduction,
'*The Sowdone of Babylone"; de là le Sir Otinel, antérieur à 1330,
avec une introduction qui reproduit, sans doute, un de nos romans
perdus, The Sege of Melayne. Le 18 juin, 1485, W. Caxton fait
paraître une Lyf of Charles the Grete^ qui n'est qu'une traduction
de nos Conquestes du grand roi Charlemaine des ^spaignes (une
des formes du Fierabras), Il ne reste plus qu'à citer les adaptations
dramatiques de nos vieux romans et, en première ligne, le Songe
d'une nuit d'étés qui est un des chefs-d'œuvre de Shakespeare.
289. Michel, Fr. La Chanson de Roland, — Paris, 1837, in-80,
pp. 279-284 2487
"Analyse d'un fragment en vieil anglais sur la bataille de Ronœvaux"
(d'après le ms. Lansdownien, no 388).
290.* EUis, G. Spécimens of early English metrical romances^
chiefly written during the early part of the xivth century, to which
is prefixed a historical introduction, 3 vol., London, 1805. " History
of Roland and Ferragus," v. 11, p. 291.
Une nouvelle édition revue et corrigée par J. O. Halliwell a été publiée en
1848, in-80. Analyse du Sir Ferumbras; de Rowland et Vernagu; de
Sir Otuel.
291. NichOlson, A. " The romances of Rouland and Vernagu
cxliii
BIBLIOGRAPHIE
and Otuely* Ancient metricaî romances frotn the Auchinleck MSS.—
Edimbourg, pour TAbbotsford Club, 1836, in-40 2488
291a.* Wschter, W. Untersuchungen ùber die beiden mittel-
englischen Gedichte " Roland and Vemagu" und " Otuel." — Berlin,
G. Bemstein, 1885, in-80, pp. 44.
La première partie seulement: Roland and Vemagu^ a paru. Voir Ro-
mania^ t. XIV, 1885, pp. 630-631.
292. PariSy Gaston. Histoire poétique de Charlemagne, — Paris,
1865, in-80 2489
La légende de Charlemagne en Angleterre, le Roland^ etc., pp. 154 ^ seq,
293. Schleich, Gustav. Prolegomena ad carmen de Rolando an-
glicum, — Burg, 1879, in-80 2490
294. Schleich, Gustav. " Beitrâge zum mittelenglischen Roland,*'
— Anglia, Bd. iv, 1881, pp. 307-341 2491
295. Héritage, Sydney J. The English Charlemagne romances^
part II: "The sege of Melayne," and "The romance of duke Row-
land and Sir Otuell of Spayne "; now for the first time printed from
the unique Ms.'of R. Thomton, in the British Muséum (Ms. addit.
31,042) together with a fragment of The Song of Roland from the
unique Ms. Lansdowne, 388, edited by S. J. H. — Londres, Triibner
et Cie., 1880, in-80, pp. XXXVI IH- 178 2492
Early English Text Society. Extra Séries, no xxxix.
Voir Romania^ t. xi, 1882, pp. 149-153.
296. Héritage, Sydney J. The English Charlemagne romances^
part VI : "The taie of Rauf Coilyear. . . with the fragments of Ro-
land and Vemagu and Otuel," from the unique Auchinlech Ms.,
about 1330 A. D., London, re-edited by S. J. H. — Londres, Triibner
et Cie., 1882, gr. in-80 2493
Early English Text Society. Extra Séries, no xxxix.
Voir aussi pour tout ce qui concerne l'Angleterre, xxiii, Généralités.
297.* Baldwin, James. The Story of Roland. — New York, Scrib-
ner*s Sons, Londres, 1883; 16 gravures, in-80, pp. xii + 415.
298.* Rowbotham, J. F. Poetical romances; no I, la Chanson
cxliv
BIBLIOGRAPHIE
de Roland: "The death o£ Roland; an epic poem." — Londres,
Triibner, 1887, pp. vi + 176.
299* Hnse, Harriet P. Roland'* s Squires, A legend of the time
of Charlemagne, after the German of Musaeus. — New York, Wm.
R. Jenkins, 1891, in-i6® carré, pp. 39.
300.* Way, Arthur and Spencer, Fred. La Chanson de Roland,
*A summary for English readers with verse renderings of typical
passages. — New York, Macmillan Co., 1895, in-12®, pp. 62.
301.* Ragozixiy Zenaïde A. Frithjofy the viking of Norway^ and
Rolandf the paladin of France, — New York et Londres, G. P. Put-
nam's Sons, 1899, in-8°, pp. 292.
302.* Church, A. J. Stories of Charlemagnô and the twelve peers
of France. From the old romances. — New York, Macmillan Co.,
1902.
303.* Langy Mrs. Andrew. The Book of romance^ edited by
Andrew Lang, adomed with fifty pictures by H. J. Ford. — Long-
mans, Green & Co., N. Y., 1902, in-80, pp. xiv -H 384.
"The battle of Roncesvalles," pp. 177-2 11.
IV. NÉERLANDE
Cf. Introduction, § XLiv
Les romans français eurent d'abord en Néerlande un succès dont
il n*est pas permis de douter quand on considère les nombreuses
imitations de ces romans qui sont parvenues jusqu'à nous et parmi
lesquelles il faut signaler des Roncevaux du xiiie siècle. Mais,
dès ce siècle même, une réaction nationale très vive se produit
contre les poèmes d'origine française, et cette réaction, qui est
appelée à triompher, a pour chefs Jacques van Maerlant en son
Miroir historial, et Jan Bœndale. Avec l'imprimerie, nos vieux
romans redeviennent à la mode, mais sous une nouvelle forme, une
forme populaire, et la Bataille de Roncevaux tient brillamment sa
place parmi ces petits livres à bon marché (voir l'édition d'Anvers,
1 576, in-40, avec l'approbation des censeurs de 1 552, etc.). Par mal-
heur, l'autorité ecclésiastique s'émeut des dangers que peuvent of-
cxlv
BIBLIOGRAPHIE
frir ces fictions romanesques et interdit formellement la lecture de
plusieurs d'entre elles, parmi lesquelles les Roncevaux ne figurent
pas.
304. Jonckbloety W. J. A. Roman van Karel den GrooUn en
zijne 12 Pairs {fragmenten)y uitgegeven door W. J. A. J. — Leyde,
Imprimerie du Mortier en Zoon, 1844, in-8°,pp. xxxii -H 334. 2494
305. Bormans, J. H. La Chanson de Roncevaux, fragments d*an--
ciennes rédactions thioises, avec une introduction et des remarques.
— Bruxelles, M. Hayez, 1864, in-8**, pp. 224. Extrait du t. xvi des
Mémoires couronnés et autres mémoires publiés par l'Académie
royale de Belgique 2495
" Les quatre fragments publiés par M. Bormans, appartiennent à autant de
poèmes distincts . . . Les auteurs de œs poèmes avaient sous les yeux un pre-
mier texte qui était avec ces poèmes dans le même rapport que le texte de
Turold avec les remaniements français. Ce premier texte est perdu." — Gas-
ton Paris, Bibliothèque de V École des Chartes^ 1865, PP- 384-392.
Aux pages 185-223 on lira, dans le livre de Bormans, des extraits de la
Bibliothèque bleue flamande au xvie siècle.
306. Paris, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne, — Paris,
i865,in-8°. 2496
La légende populaire dans les Pays-Bas. Roland, etc., pp. 135 ^ seq,
307. Kalfif, Dr. G. Middelnederlandsche epische fragmenten, meet
aanteekeningen, uitgegeven door Dr. G. K. Groningue, J. B. Wolters,
1885, in-8°. 2497
Sur l'édition populaire néerlandaise, cf. les quelques pages de :
308. Mone, Franz Joseph. Uebersicht der niederlàndischen
Volks-literatur altérer Zeit, — Tubingue, 1883, in-8^ pp. 36-38. 2498
Voir surtout le livre suivant qui peut servir de base aux études
sur cette branche de la littérature néerlandaise :
309. Petit, Louis. Bibliographie der middelnederlandsche Taal
en-Letterkunde.-^l^y^Q, 1888, in-8° (pp. 47, 48, no 430). . 2499
310.* Bœkenoogen, G. J. Roland, — Den droefliken strijt die
opten berch van Roncevale in Hispanien gheschiede daer Rolant ende
Olivier metten fluer van kerstenrije verslagen waren, Naar den
antwerpschen druk van Willem Vorsterman uit het begin der xvide
cxlvi
BIBLIOGRAPHIE
eeuw uitgegeven door G. J. Boekenoogen. — Leiden, 1902, in-8%
pp. VI + 90. lUustr. (Nederlandsche volksboeken, i.)
V. PAYS SCANDINAVES
Cf. Introduction, § XLV
La race Scandinave, avant sa conversion, ignorait Tépopëe
française et, à cette époque, si elle Teût connue, n'aurait pu que
lui être profondément réfractaire. Cette épopée était, en effet,
d'une inspiration très chrétienne, et c'est précisément ce caractère
qui devait un jour en faire un instrument de propagande religieuse.
Le roi Haquin V (Haakon-Haakonson) qui régna en Norvège de
1 217-1263, se servit de nos vieux poèmes pour achever la conver-
sion de son peuple à la foi catholique. Parmi toutes les Sagas
islandaises qui furent alors traduites ou imitées de nos vieux
poèmes, la plus importante est certainement la Karlamagnùs-Saga^
vaste compilation dont la huitième branche est consacrée à
Roncevaux. On la traduisit en suédois et le Runzival suédois est par*
venu jusqu'à nous; mais surtout, on en composa en danois un abrégé
qui, sous le nom de Keiser Karl Magnus Kronikey eut au xve siècle,
une merveilleuse fortune. Cette prétendue chronique prit dès lors
la forme d'un livre populaire analogue à ceux de notre Bibliothèque
bleue ; elle circule encore à Copenhague et dans le Danemark.
a, La Karlamagn us-Saga
311. Michel, Francisque. La Chanson de Roland, — Paris, 1837,
in-8°. 2500
Saga islandaise (fragment de la Karlamagnîis's Saga) y pp. 308-9.
312. Unger, C. R. Karlamagnùs-Saga ok Kappa hans, . . — Chris-
tiania, 1860, in-8^ 2501
La huitième branche a pour titre RuncivaU,
313.' Paris, Gaston. " La Karlamagnùs-Saga. Histoire islandaise
de Charlemagne," Bibliothèque de V École des Chartes^ nov.-déc,
1863, et sept.-oct., 1864 2502
cxlvii
BIBLIOGRAPHIE
314. Paris, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne, — Paris,
i865,in-8°. 2503
La légende de Charlemagne dans les pays Scandinaves (pp. 147 ^ se^^.
315. Gautier, Léon. La Chanson de Roland^ i" éd. — Tours,
1872, 2 vol., in-8°, t. II, pp. 242-252 (traduction des chapitres
XXXVII-XLI de la Aar/a»îtf^«j-^a^a) 2504
316. Koschwitz, Ed. '' Der altnordische Roland, ins Deutsche
v^i^x^^UX^^ Romanische Studien^ Bd. m, 1878, pp. 295-350. . 2505
Traduction de la huitième branche de la Karlamagnùs-Saga, qui est con-
sacrée à Ronce vaux. " M. K. a pris soin de traduire même les variantes des
divers manuscrits que M. Unger a fait figurer au bas de son édition du texte."
— G. Paris, Romania, t. vu, 1878, p. 632.
6, La Keiser Karl Magnus Kronike
317. Kejser Karl Magnus Kronike, etc 2506
La plus ancienne édition a été publiée à Malmœ en 1 534, et ré-
imprimée à Copenhague en 185^, parmi les œuvres de Christiem
Pedersen, qui est, en effet, Tauteur de cette Chronique. Voir la
Bibliographie de Seelmann (pp. 21-2), qui reproduit, en caractères
gothiques, le titre exact de Tédition originale. Cf. les éditions de 1827
et de 1866, toutes deux imprimées à Copenhague (Seelmann 1. c).
318. Michel, Francisque. La Chanson de Roland. — Paris, 1873,
in-80. " Extrait relatif à la bataille de Ronce vaux tiré de la Chro-
nique danoise de Charlemagne intitulée: Kronike om Keiser Cari
Magnus" pp. 297-308 2507
319. Gautier, Léon. La Chanson de Roland ^ i^^ éd. — Tours,
1872, 2 vol., in-80, t. II, pp. 242-252 2508
Traduction de la Keiser Karl Magnus Kronike.
320. Karl Magnus Kronike, n© vu., Slaget i Ronceval. — Copen-
hague, 1877, in-80 2509
Cf. également, l'ouvrage suivant :
321. Dahl, Franciscus W. Fabula Caroli Magni suecana, ecodd.
Mss. reg. Biblioth. Hauniensis necnon reg. Biblioth. Holmiensis,
nunc primum édita. — Lund, 1847, in-80. Voir la Bibliographie de
Seelmann, p. 22 2510
cxlviii
BIBLIOGRAPHIE
c. Traduction suédoise de la Chanson de Roland
. 32 2. Hagbergy Theodor. Rolandssagan Hll sin historiska kàma oc h
poetiska omklàdning, — Upsal Almqvist, 1884, in-40, pp. 143. . 2511
d. Travaux divers
323. Rosenberg, C. Roîandskvadet et normannisk heltedigt, — Co-
penhague Gyldendalske, 1860, in-So, pp. 304 2512
324. Storm, Gustav. Sagnkredsene om Karl den Store og Did-
rik af Bem kos de nordiske Folk. Et Bidrag til Middelalderens lit-
terœre Historié, — Christiania, P. T. Mailing, 1874, in-80, pp. iv -H
247. 2513
325.* Visingy Johan. Rolandssangenyjàmte en inledning om den
àldsta franska littérature af. J. V. — Gôtenborg, Wettergren, 1898,
in-i2o, pp. 3 -f- 166.
Voir Romania^ t. xxviii, 1S99, p. 163. Traduction suédoise d'une bonne
partie de la Chanson, avec une étude sur la plus ancienne littérature française.
VI. ITALIE
Cf. Introduction, § XLIX
La légende et la gloire de Roland ont pénétré de fort bonne
heure en Italie, et des jongleurs venus de France ont d'abord célé-
bré le héros mort à Roncevaux en des chansons qui, elles aussi,
venaient de France, mais dont la langue avait dû être singulière-
ment italianisée. Les Italiens ne s'en contentèrent pas longtemps,
et Ton vit bientôt les Lombards, les Trévisans composer eux-mêmes
de nouveaux poèmes dans une langue factice, qui avait le français
pour base, mais qui était fortement influencée par les dialectes
vénitien et lombard. Il n'y avait pas là de quoi satisfaire la légi-
time ambition des Italiens ; ils consentirent volontiers à garder nos
fictions épiques pour lesquelles ils s'étaient pris d'une véritable
passion ; mais ils ne voulurent plus .de notre langue, si italianisée
et méconnaissable qu'elle pût être. Ces Italiens, enfin, prétendirent
faire, sur des sujets français, des œuvres vraiment italiennes : de là
ces six livres des Reali di Francia que compila Andréa da Barberino
cxlix
BIBLIOGRAPHIE
à la fin du xive siècle, et au commencement du xve. De là (et nous
sommes ici au cœur de la légende de Roland) cette Spagna in rima
qui fut composée entre les années 1350 et 1380; de là cette Rotta
di Roncisvalle qui n'est, au xve siècle, qu'un remaniement de la
Spagna en vers ; de là, enfin, la Spagna en prose, et le Viaggio di
Carlomagno in Ispagna (en prose également), qui appartiennent l'un
et l'autre au même xve siècle, et où éclate cette gloire du neveu
de Charlemagne dont notre Chanson de Roland demeure la plus
ancienne et la plus haute consécration. Ce n'est pas ici le lieu de
parler des NerbonesieX de \2i geste de Guillaume en Italie, ni du cycle
d'Ogier, ni de celui de Renaud ; mais noift allons retrouver Roland
dans les poèmes de la Renaissance italienne, dans le Morgante de
Pulci, en 1481 ; dans VOrlando innamorato de Bojardo^ en i486, et
enfin dans VOrlando furioso de l'Arioste, en 1516. Encore aujour-
d'hui les cantastorie d'Italie et ceux de Sicile chantent à pleine
voix les exploits de notre Roland^ et, comme le racontait tout récem-
ment un voyageur français, le prix des places est doublé au Théâtre
des marionnettes, quand on y représente la Rotta di Roncisvalle,
a. Bibliographie
326. FerrariOy Giulio. Sloria ed analisi degli antichi romanzi di
cavalleria e dei poemi romanzeschi d*Italia. — Milan, 1 828-1 829, Im-
primerie de l'auteur, quatre vol. in-80. 2514
Les trois premiers volumes sont consacrés à l'histoire et le quatrième à la
bibliographie des romans italiens: Bibliografia dei romanzi e poemi ro-
manzeschi, appendice alV opéra dei dottore Giulio Ferrario.
Voir surtout t. i, pp. 1-136 (Romans d'ori^ne française sur Charlemagne
et sur Roland; Chronique de Turpin), etc., et t. m, pp. 17-24: La Spagna
istoriata."
327. Melzi, Gaetano de'Conti. Bibliografia dei romanzi e poemi
cavallereschi italiani, seconda edizione corretta ed accresciuta. —
Milan, P. A. Tosi, 1838, in-80, pp. viii -H 380 2515
La première édition est de 1829; Raynouard lui avait consacré dans le
Journal des Savants un article important.
328. Gautier, Léon. Les Épopées françaises, 2e éd.— Paris, 1878-
1894; t. Il, 1892- 1894, pp. 386^/ j^^r / • • 2516
" Tableau de toutes les chansons de geste qui, depuis les xie et xiie siècles
cl
BIBLIOGRAPHIE
jusqu'aux ten^ modernes, ont été connues, imitées, traduites en Italie''
(p. 386).
b. Généralités
329. Paris, Gaston. Histoire poétique âe Charîemagne, — Paris,
1865, in-80. 2517
La légende de Charlemagne en Italie (pp. 159 ^ seq^,
330. Rajna, Pio. *' La rotta di Roncisvalle nella letteratura ca-
valleresca italiana,*' // Propugnatore^ art. i, v. m, part. 2, 1870,
PP« 384-409. — Art II, ibid,^ iv, i, 187 1, pp. 52-78. — Art m, ibid.^
PP- 333-390-— Art IV, ibid., IV, 2, 1871, pp. 53-133- • • • 2518
330 a.* Burckhardty J. La civiltà del secolo del Rinascitnento in
ftaliay traduit de l'allemand par D. Valbusa. — Florence, Sansoni,
1876, 2 vol. in-i6o.
330 b.* Symonds, J. A. The Renaissance in Italy. — London,
7 vol., in-80, 1897-98, voir vol. IV et v, et cf. Téd. américaine de
Henry Holt et Cie., New York, 1888, part. iv.
33 1 . Nyrop, C ris tof oro. Storia delVepopea francese nel medio evo,
prima traduzione daîV originale danese di Egidio Gorra. — Turin, 1886,
in-80 2519
Histoire abrégée de la diffusion de nos poèmes en Italie, par E. Gorra,
pp. 207, 208.
331 a.* De SanctiSy F. Storia délia letteratura italiana^ 9e éd.,
2 vol., in-i6o. — Naples, 1898.
332. Gaspary, Adolf. Geschichte der italienischen Literatur. —
Berlin, t i, 1885. Idenit tradotto dal tedesco da Nicôla Zingarelli^
con aggiunte del au tore. Volume primo. — Torino, Lœscher, 1887,
in-80, pp. 495. 2e* éd., 1900- 1 901 2520
Voir pp. 96 et seq.; cf. Romania^ t. xvi, 1887, p. 176.
332 a.* Ancona, A. d' et Bacci, O. Manuale délia letteratura
italiana, — Florence, 2e éd., 1904; voir vol. 11 et m.
c. Avant les Reali
Sur la plus ancienne période de l'histoire de nos chansons en
Italie ; sur l'époque des romans composés en France et chantés de
cU
BIBLIOGRAPHIE
Tautre côté des Alpes en une langue hybride dont le fond est fran-
çais, mais dont les flexions sont italiennes ; sur les romans appelés
franco-italiens qui ont été composés en Italie et dont le type est le
ms. fr. XIII de la Bibliothèque Saint-Marc à Venise; cf. dans les
Épopées françaises^ le résumé des derniers travaux, 2e éd., t. 11,
Ï894, pp. 347-354.
333. Ancona, Alessandro d*. Tradizioni carlovingie in Italia,
1889 , 2521
334. Rajna, Pio. " Il Teatro di Milano e i canti intorno ad
Orlando e Ulivieri," Archivio storico lombardoy ann. xiv, 1887,
série ir, vol. iv, pp. 5-22, in-8° 2522
d. Les Reali
Sur les Realif voir le résumé des derniers travaux dans les Épopées
françaises, 2e éd., t. il, 1894, pp. 354-359'
335. Qui si commenza la hystoria e real di Franza. — Modene,
1491- • • ■ 2523
Tel est le titre exact de la première édition des Reali. — Cf. dans Brunet
(Manuel du libraire, 5e éd., iv, pp. wTp et seq.) les autres éditions des Reali
données à Venise en 1499, 151 1, 1537, etc. — Voir la Bibliographie de Giulio
Ferrario, pp. 1-4, et celle de Melzi, 2e éd., pp. 2-9.
336. Li reali di Francia, nei quali si contiene la generazione
degli imperadori, re, principi, baroni e paladini con la bellissima
istoria di Buovo di Antona, edizione per la prima volta purgata da
infiniti errori. — Venise, Alvisopli, 1821, in-S*', pp. xv + 479; éditore,
Bartolommeo Gamba 2524
337. Michelanty H. " Titoli dei capitoli délia storia reali di
Francia," fahrhuch fiir romanische und englische Literatury Bd. xi,
1870, pp. 189-209; Bd. xii, 1871, pp. 60-72, 217-232, 396-406. 2525
338. Rajna, Pio et Vandelli, Giuseppe. / reali di Francia,
I. Ricerchi intorno ai reali di Francia . . . seguite dal libre délie
storie di Fioravante e dal cantare di Bovo d*Antonay vol. l (par Pio
Rajna), Bologne, Romagnoli, 1872, in-8°, pp. xx -H 568, avec trois
tables ...'.'. 2526
Un second volume (texte critique des Reali) a paru en 1892: il est l'œuvre
clii
BIBLIOGRAPHIE
de M. G. Vandelli et c'est la maîtresse édition qu'il faut consulter de préfé-
rence à toutes les autres: ii. Teste critico, Bologne, 1892, in-80. (Collezione
di opère inédite e rare dei primi tre secoli délia lingua.)
e, La Spagna in rima
Sur la Spagna in rima^ dite aussi Spagna istortata (qui a été
écrite par un poète toscan annonyme à la fin du xive' siècle, et
avant la Spagna en prose), voir le résumé des derniers travaux dans
les Épopées françaises^ 2e éd., t. il, 1 892-1894, pp. 360, 362, et 395.
339. Questo è il libro chiamato la Spagna. — Bologne, 1487,
pp. 64, in-8°. C*est l'édition originale 2527
Cf les éditions de Venise en 1488, de Milan en 1512, de Venise en 1514,
de Milan en 1519, de Venise en 1534 et 1557.
Cf. surtout, Brunet, Manuel du libraire^ 5e édition, pp. 470-472.
Voir les Bibliographies de G. Ferrario, pp. 26-2S ; de Melzi, 2e édition,
pp. 42-47 et 356; de Seelmann, pp. 24, 25, et l'ouvrage de Paolo Antonio
Tosi : Notizia di una edizione sconosciuta del poema roman zesco la Spagna^
colla descrizione di un opuscolo impresso da Aldo Manuzzio neWanno
Mccccxcix, Milan, 1835, in-80, pp. 27.
/. La Rotta di Roncisvalle
Sur la Rotta di Roncisvalle^ qui n*est qu'une imitation de la Spagna
in rima et qui appartient seulement à la première moitié du xve
siècle, voir le résumé des derniers travaux dans les Épopées fran-
çaises ^ 2e éd., t. Il, 1894, p. 361.
340. La rotta di Roncisyalle. — Florence, s. d., in-4°, pp. 20. 2528
Cf. les éditions de Florence, 1590, de Sienne, 1607, de Venise, 1609, de
Trévise, 1652. Cf. Brunet, Manuel du libraire^ 5e éd., pp. 1414. — Voir
aussi les Bibliographies de G. Ferrario, pp. 126, 127 et Supplément^ pp. 327,
328 ; aussi, voir Seelmann, p- 25.
g, La Spagna en prose
Sur la Spagna en prose, qui est postérieure à la Spagna in rima,
voir le résumé des derniers travaux dans les Épopées françaises,
2e éd., t. II, 1 892-1 894, p, 361.
cliii
BIBLIOGRAPHIE
h. Le viaggio
341. Ceruti, Antonio. // viaggio di Carlo Magno in Ispagna. —
Bologne, 1871,2 vol., m-8°. 2529
Sur le Viaggto du xve siècle, qui doit être considéré comme une famille de
la Spagna en prose, voir le résumé des derniers travaux dans les Épopées
fran^aisesy 2e éd., t. 11, 1894, pp. 362-363 -, cf. t. m, pp. 426, 427.
/. Depuis la Renaissance jusqu'à nos jours
Sur la destinée de la légende de n(^s vieux poèmes, et en particulier
de la légende rolandienne à Tépoque de la Renaissance italienne ;
sur le Morgante de Pulci; VOrlando innamorato de Bojardo et
V Orlando furioso de TArioste ; sur les poèmes de second ordre qui
ont gravité autour de ces trois œuvres, voir les Épopées françaises ^
t. II, 1894, pp. 376-386 et surtout, en ce qui concerne TArioste, le
livre que Pio Rajna a publié en 1856: Le fonti deW Orlando
furioso, 2e» éd., 1900; voir Romania^ t. xxix, 1900, pp. 487-8.
Entre nos poèmes français et les poèmes italiens que nous avons
énumérés jusqu'ici, la comparaison s'imposait. Elle a fait le sujet,
entre autres études, des œuvres suivantes :
342. Ricagni, Giovanni. " La Fioritura epica francese nel medio
evo e la Chanson de Roland comparata coi poemi italiani che
trattano la rotta di Roncisvalle," // Propugnatorey v. x, 1877, lï»
pp. 90-117, 228-280, V. XI, 1878, 1, pp. 77-139 2530
343. Crescini, Vincenzo. Orlando nella Chanson de Roland e nei
poemi del Bojardo e delVAriosto. — Bologne, 1880, in-80, pp. 105. 2531
* Réimprimé du : Propugnatore^ v. xiii, 1880, i, pp. 199-235 ; 402-431 ; 11,
33-43-
343 a.* Morf, H. "Vom Rolandslied zum Orlando furioso,"
Deutsche Rundschau^ sept. 1898; cf. une 2e éd. dans Aus Dichtung
und Sprache der Romanen. — Strasbourg, 1903.
Sur les cantastorie qui, encore aujourd'hui, chantent en Italie et
en Sicile des romans empruntés à des chansons françaises et dont
les héros sont français, voir l'article suivant de l'érudit qui a le
plus profondément étudié l'histoire de l'épopée française en Italie :
344. Rajna, Pio. "I Rinaldi o i cantastorie di Napoli,"
Nuova Antologiay vol. XII, 15 décembre, 1878. ..... 2532
cliv
BIBLIOGRAPHIE
Cf. Fusinato, G. Giornale difilologia romanza^ 1883, no 9, p. i;o (v. iv,
fasc. 3, 4) et Pitre, G. " Tradizioni cavalleresche populari in Sicilia," Ro-
mania^ 1884, pp. 320, 328, 344 et 355, sans oublier le témoignage réœnt de
René Bazin dans son livre ijititulé : Sicile,
j\ Travaux divers
345.* Volta, Anna. Storia poetica di Orlando studiata in set
poemi. Pubblicata per il iv centenario dalla morte de Matteo
Nfaria Boiardo. — Bologna, Zanichelli, 1894, in-120, pp. 193.
Les six poèmes, dont on donne des extraits, (cf. le même titre au-dessous
du numéro 30) sont: la Chanson de Roland^ Spagna^ Morgante, Mam-
hriano^ Orlando innamorato^ Orlando furioso.
346.* Moschetti, Andréa e Crescini, Vincenzo. / principali
episodi délia canzone d*Orlando tradotti in versi italiani^ con un
proemio storico di V, C. — Turin, Clausen, 1896, io-120, pp. cxiï
4- 123.
A propo? de l'introduction historique : " C'est assurément ce qu'on a écrit
de plus substantiel et, dans sa brièveté, de plus complet, sur le célèbre poème.
On y trouvera résumés tous les faits qui importent à l'appréciation historique
et littéraire de la chanson et tous les travaux dont elle a été l'objet. Mais en
outre, l'auteur y a mis beaucoup de vues personnelles et de constatations inté-
ressantes, notamment en ce qui concerne la destinée du poème en Italie.
Le tout est d'ailleiu-s présenté dans une forme excellente, et M. Crescini fait
preuve, là comme ailleurs, d'autant de goût que de sens critique." Romania^
t. XXV, 1896, pp. 637-638 ; aussi, Paris, Extraits^ 6e éd., 1899, Avertissement,
p. II, note I.
347.* Rajna, Pio. " A Roncisvalle. Alcune osservazioni topo-
grafîche, in servizio délia Chanson de Roland," Homenaje â Menén-
dezy Pelayo, vol. il, pp. 383-395.— Madrid, 1899.
348.* Rajna, Pio. " Un eccidio sotto Dagobert e la leggenda
epica di Roncesvalle," Beitràge zur romanischen und englischen
Philologie^ pp. 253-279. — Halle, 1902.
Voir Romaniaf t. xxxi, 1902, p. 618.
348 a.* Kuhns, L. O. The great Poets of Italy. — Boston and New
York, Houghton, Mifflin & Co., 1903, in-80, pp. 359.
348 b.* Everett, W . The Italian Poets since Dante, — New York,
Scribner*s Sons, 1904, in-80, pp. 251.
clv
BIBLIOGRAPHIE
348 c* Ford, J. D. M. and Mary A. The Romances of ckivahy
in Italian verse, — New York, Henry Holt and Co., 1906, in-So,
pp. XXXVII -h 657.
Des extraits italiens de sept poèmes célèbres: Orlando (auteur inconnu);
Libro volgar intitulato la Spagna\ il Morgante di Pulci; Orlando innamo-
rato di Boiardo; /V/«r;«, rifatto da F. Berni- Orlando furioso di Ariosto; la
Gerusalemme liber ai a di Tasso. Notes en anglais, pp. 529-650; voir l'Intro-
duction, et surtout, la Bibliographie, pp. 651-657.
VIT. EN ESPAGNE
Cf. Introduction, § XLVii
£n Espagne, et surtout au célèbre pèlerinage de Compostelle
(cf. l'article de G. Paris dans la Revue de Paris ^ septembre 1901,
pp. 229 et seç,) les juglares commencent par chanter des cantares
de gesta dont Torigine est française, dont les héros sont français.
C'est la première époque de l'histoire de notre épopée de l'autre
côté des Pyrénées; mais elle n'est pas de longue durée, et, de
bonne heure, la fierté espagnole réagit contre le succès de nos
légendes et la gloire de nos héros. C'est alors, vers les premières
années du xiie siècle, que l'Espagne oppose à notre Roland un
héros sorti de son imagination, Bernard del Carpio, dont on peut
lire la fabuleuse histoire dans la Geste di Femdn Gonzalez (xiiie
siècle) ; dans le Chronicon mundi de Lucas de Tuy (t 1250) ; dans
VHistoria de rébus hispanicis de Roderic de Tolède (t 1247), et dans
la Crônica gênerai d'Alfonse X (seconde moitié du xiiie siècle).
Cependant, les souvenirs de l'épopée française ne s'éteignent pas en
Espagne. Parmi les Romances (dont aucune ne nous est parvenue
sous une autre forme antérieure au xve siècle, mais qui ont peut-
être circulé oralement durant le siècle précédent) il en est cer-
taines qui sont françaises et d'autres qui sont espagnoles d'inspi-
ration. Et voilà ce qui nous conduit jusqu'à une dernière période
de cette longue histoire, où l'on voit nos très médiocres romans en
prose (imprimés dès la fin du xve siècle) exercer jusqu'en Espagne
leur influence singulière et presque inattendue. VHistoria de
Carlomagno y de las doce pares de Francia^ par Nicolas de Piamonte,
n'est que la traduction de la Conqueste du grand roi Charlemagne des
Espagnesy ou, pour parler plus net, de l'éternel Fierabras plus ou
clvi
BIBLIOGRAPHIE
moins développé ou " embelli." Il n'y a plus, dès lors, à signaler
en Espagne que le succès des romans italiens où Roland XitnX une
si grande place : Roland défiguré, mais encore Roland.
a. Généralités
349. Puymaigre, Th. de. Les vieux auteurs castillans, — Paris,
1861, 1862, deux vol., in-i8o 2533
Romances du cycle carlovingien, t. 11, p. 295. Sur Roland, pp. 315,
324-328.
Cf. la seconde édition de ce bon livre qui a été l'objet d'une revision très
attentive et qui est considérablement augmentée (Paris, 1890, in-i8o), t. 11,
pp. 117-152, 160.
350. Paris, Gaston. Histoire poétique de Charlemagne. — Paris,
1865, in-80 2534
La légende de Charlemagne en Espagne: Roncevaux, les romances
(pp. 203 et seq.).
351. Milà y Fontanals. De la poesia heroico-popular eastellana. —
Barcelone, 1874, in-80 2535
351a.* Pidal, Ram6n Menéndez. La legenda de los Infantes de
Lara, — Madrid, Ducazcal, 1896, pp. xvi -H 448, in-80.
Voir le Journal des Savants^ mai et juin, 1898, deux articles de Gaston
Paris; ler article, pp. 296-309; 2e article, pp. 321-335.
Tiré à part, sous es titre: La légende des infants de Lara. — Paris, Impr.
nationale, 1898, pp. 28, in-40.
351b.* Paris, Gaston. "Les sept infants de Lara," Revue de
Paris, 1898, t. VI, pp. 372-395.
Cet article, d'un caractère plus populaire que les précédents notés sous le
no 35 la,* a été réimprimé dans Pommes et légendes du moyen âge. — Paris, 1900
(voir le no 247).
35 ic* Menéndez y Pelayo, Marcelino. Antologîa de poetas liri-
cos castellanos, t. xi. — Madrid, Sucesores de Hernando, 1903,
pp. 383, in-80.
Voir " Tratado de los romances viejos," pp. 5-132.
35 id.* Paris, Gaston, Légendes du moyen âge. — Paris, Hachette,
1903, pp. IV H- 292, in-80 ; 2e éd., 1904.
clvii
BIBLIOGRAPHIE
. Voir l'article '^ Roncevaux," (pp. 3-63) que nous avons mentionné à la
page viii de la Préface de ce texte-ci.
351e.* Poema de Fernan Gonçalez. Texto critico, con introduc-
cion, notas y glosario, por C. CarroU Marden. — Baltimore, The
Johns Hopkins Press ; Madrid, Libreria de M. Murillo, 1904, grand
in-80, pp. LViii + 225.
" Fernàn Gonzalez est pour l'Espagne du nord ce que le Cid est devenu
plus tard pour l'Aragon et la Valence." ♦ Ticknor's History of Spanish litera-
ture. — Boston, Houghton, Mifflin and Co., 6e éd., s. d., 3 voL in-80. Cf. 1. 1,
p. 99. Dans l'édition Marden, voir pp. 213-221 et les notes au bas des pages
de l'ouvrage, surtout, pour les renseignements bibliographiques.
b. Les romances
352. Sepulyeda, Lorenço de. Romances nuevamente sacados de
historias antiguas de la crânica de Espaha^ compuestos por L. de S. , »
en Anvers, mdli, in-i20, pp. 261 2536
353. Cancionero de romances en que estan recopilados la mayor
parte de los romances castellanos que hasta agora se han compuesto, . .
en Anvers, mdlv, in-120, pp. 300 2537
354. Romancero gênerai en que se contienen todos los romances que
andan impressos : aora nvevamente ahadido y enmendado aho 1604,
en Madrid, in-80, pp. 4 + 499 -1-7 2538
355. Tortajada, Damidn L6pez de. Floresta de varios romances
sacados de las historias antiguas de los hechos famosos de los doze pares
de Francia^ agora nuevamente corregidas por Z>. Z. de T.,. en Madrid,
171 3, in-120, pp. 348. 2539
356. Grimm, Jacob. Silva de romances viejos^ publicada por
J. G. — Vienna de Austria, 181 5, in-80, pp. xxviii H- 320. . . 2540
" Romances del emperador Carlos y de los doce pares," pp. 3-234.
357. Diez, Friederich. Altspanische ^i7f^a»jr^»,iib'ersetztvonF.D.
— Francfort-sur-le-Mein, Ilermann, 1818, in-80, pp. vi-H 52 . . 2541
358. DieZy Friederich. Altspanische Romanzen^ besonders vom Cid
und Kaiser Karls Paladinen^ iibersetzt von F. D. — Berlin, Georg
Reimer, 1821, in-80, pp. vi -H 236 2542
clYiii
BIBLIOGRAPHIE
359. Rodd, Thomas, ffistory of Charles the Gréai and Oriandoy
ascribed to Archbishop Turpin, translated f rom the Latin in Span-
heim*s lives of ecclesiastical writers, together with the most cele-
brated ancient Spanish ballads relating to the twelve p>eers of
France mentioned in Don Quixote, with English metrical versions
by T. R. — Londres, 1812, deux volumes in-S© 2543
Le 1. 1 renferme le faux Turpin: pp. 2-56, et la reproduction: pp. 57 «^
seq., de la Floresta de varias romances de Damiàn L6pez de Tortajada citée
plus haut, no 355. — Au 1. 11, pp. 308-323, Romances sur la bataille de Ron-
ce vaux.
360. Duràn, Augustin. Romancero de romanceros cahallerescos i
histôricos anteriores al siglo xviii, que contiene los de amor^ los de
tabla redonday los de Carlo Magno y de los doce pares^ los de Bernardo
del Carpioy ordenado y recopilado por A. D. — Madrid, 1832, in-80,
pp. xuH-224 2544
C'est dans la première partie de ce volume (pp. 23 et seq.) que l'on trouve
les*' romances tradicionales de Carlo Magno y de los doce pares con los de
Bernardo del Carpio."
Le second volume a paru à Madrid, en 185 1. On y trouve: pp. 229
et seq.j les "romances de Carlo Magno y los doce pares de Francia." *Voir
spécialement: Njrrop, Kristoffer: Den oldfranske Heltedigtning^ etc.
Copenhague, 1883, in-80, pp. 128, 129, 86 et 442. — Cf. la traduction italienne:
Storia delPepopea francese nel medio evoy Turin, pp. 83-125 et 431. Aussi
Hippean, C, la Chanson du chevalier au cygne, et de Gode/roi de Bouillon.
Première partie: U Chevalier au cygne, Paris, 1874, in-i8o. Deuxième
partie: Gode/roi de Bouillon, Paris, 1877, in-i8o. Les ouvrages de Nyrop
et de Hippeau discutent particulièrement la bataille de Roncevaux.
361. Michel, Francisque. Le Chanson de Roland. — Paris, 1837,
in-80 2545
\^ Romances de la bataille de Roncevaux, pp. 245-258. 2© Romances de
Bernard del Carpio, ibid., pp. 259-275.
362. Ochoa, Eugenio de. Tesoro de los romanceros y cancioneros
espaholesy histâricos, caballerescos, moriscos y otros, recogidos y ordena-
dos por E. de O.— Paris, 1838^ in-80, pp. xxxii -H 582. , . 2546
363. Wolf , J. F. et Holmann, Conrad. Primaverayflorde romances
6 colecciôn de los mds viejos y mâs populares romances castellanos,
dix
BIBLIOGRAPHIE
publicada con una introduccion y notas por F. J. W. et C. H. —
Berlin, 1856, 2 vol., in-80 2547
Voir au 1. 1, pp. 26-47, les romances sur Bernard del Carpio, et au t. 11,
pp. 313-325, celles sur la bataille de Roncevaux.
364. Tailhan, J. Le Romancero. Études religieuses^ historiques
^//ïV//rd!«y«, nouvelle série, t. VIII, 1865 2548
Page 41. Romance sur Roland, d'après le Romancero d'Augustin Durân.
Cf. l'ouvrage de M. du Puymaigre précédemment cité, no 349.
365.* Bibliographie des travaux de Gaston Paris, publiée par
Joseph Bédier et Mario Roques. — Paris, Société Amicale Gaston
Paris, 1904, pp. VI + 201, in-80.
Cet ouvrage, témoin remarquable des résultats extraordinaires d'un savant
qui a consacré toute sa vie aux études romanes, a paru après la terminaison
de la Bibliographie ci-dessus dressée. Néanmoins, pendant que l'ouvrage a
été sous presse, on a pu profiter, jusqu'à un certain point, de la nouvelle
Bibliographie Paris. Pourtant, on y trouvera bien des articles réimprimés,
ou séparément ou dans des recueils, sous une forme plus facile à obtenir que dans
celle que nous venons d'indiquer dans notre liste (cf. les nos. 247, 351b,*
35id*). On pourra de cette manière combler les lacunes de cette liste et en
même temps puiser des renseignements fort utiles.
La Bibliographie des travaux de Gaston Paris restera pour tout ce qui a
rapport au Roland, ainsi que pour toute la matière des épopées en général, une
des sources les plus fécondes et les plus précieuses. Pour le romaniste elle est
indispensable. A cause de son importance, elle mérite une place à part. Par
conséquent, si elle n'est pas citée parmi les ouvrages bibliographiques oîi elle
devrait se trouver, néanmoins en complétant dignement la liste entière elle a le
mérite insigne de rendre double service.
clz
PREMIÈRE PARTIE
LA TRAHISON DE GANELON
STROPHE AND VERSE NUMBERING.
REFERENCES.
The strophes of the Oxford manuscript (see plate, page oppo-
site) begin with a large capital letter. For convenience of refei>
ence the modem éditions of the Chanson de Roland usually hâve
the strophes numbered with Roman numerals and the verses with
Arabie. In the présent translation, the strophe numbering as
given in Miiller's text, is found directly over the prose rendering
of the strophe ; Gautier's strophe numbering which is also tKat of
Clédat, édition of 1887, is placed to the left of that of Millier.
It is hardly possible, as prose and verse are ordinarily printed,
to make the translated prose Unes correspond exactly with the
original verses. A Une will often contain a verse and a half or
two verses. It is désirable, nôvertheless, to keep the verse num-
bering as found in the Miiller and Gautier éditions, as well as in
other versions, because in speaking of incidents in the poem, it
is usual to refer to the verse. Therefore the Unes hâve been num-
bered to correspond as far as possible, to the verse numbering in
the above éditions. When a verse is comprised in two Unes of
the translation, the main part of the verse rendering receives the
numbering on the left-hand side of the page. In this way the
verse itself, or a portion of it, will always be found on the numbered
Une. The numerals over words refer to the Notes (p.p. 127-218);
the asterisks refer to the Manuscript Readings (pp. 219-257.)
/Ç'«npf ât«»û*^ tte uoHenr «fftr tttilttf.
Utftfiomartwfr; fi Utfcnr marUVife.
\ pat^febttrâmttitr me lurnauiiriefaiiiiCfit;
attftmrtMîntwrafdttagftu»^ ^**^'-
T^inim«<^t<t tffiio'ôtC cauti.
«f^anedrfmffemi&a&^ffaattc;
•/*v»- rcif ajJtvf te tmnc ft«r/4nr.
. cttttccCy %» » ai bcw «eCii cfvutnf^
S tuf uut<»t«r1ttcjl-€ii iti ! Hti camp.
SurttHrîiicttcr^tttjfpiinrpdlic (Une*
V fuvAeftoci mtir tmf dol)Ain.
Tuic UâlarAntc tcmcf «itiî/laitp.
V^ifitrÀeUTpmerydrfarauatir
otcKonrfmttcci^inialei^ua^ttUiip
j caH«fUmrtem^tft'dcf<miicf»
Hc-iewiB&iigtirtê'wmlicumanc»
fârati£tf|^ai5neindi7fhtr^ictrMa(r5niitr.
ss. 1-2] [vv. 1-23
*Â SARAGOSSE. CONSEIL TENU PAR MARSILE
I
G. I (Vers 1-9)
Le roi Charles, notre grand empereur,^ est resté sept
ans en Espagne.^ Il a conquis le pays jusqu'à la mer;
il n'est ni château qui tienne devant lui, ni ville, ni mur
5 qui reste à forcer, si ce n'est Saragosse au haut d'une
montagne.* Le roi Marsile* l'occupe, Marsile, ennemi de
Dieu, qui sert Mahomet et invoque Apollon;^ aussi ne
peut-il échapper aux malheurs qui vont l'attendre.
Aoi.«
II
G. II (Vers 10-23)
10 Le roi Marsile était à Saragosse."^ Il est allé dans un
verger, à l'ombre, et il s'est couché sur un perron de
marbre bleu. Plus de vingt mille hommes l'entourent.
Il adresse alors la parole à ses ducs et à ses comtes:^
1 5 « Sachez, seigneurs, quel malheur nous accable. Charles,
l'empereur de la douce France,® est venu dans ce pays
pour nous détruire. Je n'ai pas d'armée ^° pour lui livrer
bataille, ni d'hommes capables de détruire ses forces.
20 Conseillez-moi, donc, en hommes sages que vous êtes, et
sauvez-moi de la mort et de la honte. » Il n'est pas un
de ces païens qui trouve un seul mot à lui répondre, si
ce n'est Blancandrin, du château de Val-Fonde.^^
3
ss. 3-4] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 24-50
III
G. III (Vers 24-46)
Parmi les païens, Blancandrin était des plus sages,
25 chevalier de beaucoup de noblesse et de grande vaillance;
aussi était-il homme de sens pour aider son seigneur. Il
dit au roi: «Ne vous effrayez-point Offrez au fier et
orgueilleux Charles loyal service et très grande amitié.
30 Présentez-lui des chiens, des ours, et des lions, puis sept
cents chameaux et mille autours qui aient mué.^ En-
voyez-lui encore quatre cents mulets chargés d'or et
d'argent et cinquante chars ,pour transporter ces pré-
sents. Avec cela il pourra bien payer ses soldats. Il a
35 assez longtemps fait la guerre dans notre pays; il est
temps qu'il retourne à Aix,^ en France.* Dites-lui que
vous le suivrez à la fête de saint Michel,* pour y recevoir
la loi des chrétiens et devenir son homme-lige, loyal en
40 tout. S'il veut des otages, envoyez-lui en dix ou vingt
pour le tranquilliser. Oui, envoyez-lui les fils de nos
femmes. Moi, le premier, je lui enverrai mon fils dût-il
mourir. Il vaut bien mieux qu'ils perdent leurs têtes
45 que nous perdions notre honneur et nos biens, et que
nous soyons réduits à mendier. » Aoi.
IV
G. IV (Vers 47-61)
Blancandrin dit encore: «Par ma main droite que
voici, et par cette barbe * que le vent agite sur ma poi-
trine, vous verrez aussitôt l'armée des Français se dis-
Soperser. Les Francs s'en iront en France, leur terre.
4
ss. 4-5] FRENCH TRANSLATION [vv. 51-77
Quand chacun sera retourné chez lui et que Charles sera
à sa chapelle ^ d'Aix, il donnera une très grande fête à
la Saint-Michel Le jour promis viendra et le terme
55 passera sans qu'il ait de nous ni mot ni nouvelle. Le
roi est fier et son cœur est cruel. Il fera trancher la
tête de nos otages. Mais il vaut mieux qu'ils y perdent
la vie,* plutôt que nous perdions notre belle Espagne •
60 et que nous ayons à supporter tant de maux et de souf-
frances.» À ces mots les païens disent: fCela peut
bien être.»
V
G. V (Vers 62-77)
Le roi Marsile a levé son conseil.* Il appelle alors
Clarin de Balaguer, * Estramarin et son pair Eudropin,
65 Priamus, et Garlan le barbu, Machiner avec son oncle
Mathieu, Joïmer avec Maubien d'outre-mer, et enfin
Blancandrin pour traiter l'affaire. Après avoir fait
venir ces dix païens, les plus félons* de tous, Marsile
70 leur dit: t Seigneurs barons,' vous irez trouver Charle-
magne qui est en ce moment au siège de la cité de Cor-
doue.' Vous porterez des branches d'olivier' dans vos
mains en signe de paix et de- soumission. Si par votre
savoir-faire, vous pouvez nous mettre d'accord, je vous
75 comblerai d'or et d'argent, de terres et de fiefs autant
que vous en voudrez.» À cela les païens répondirent:
c De toutes ces choses rien ne nous manque. »
ss. 6-8] LA CHANSON DE ROLAND . [vv. 78-99
VI
G. VI (Vers 78-88)
Le roi Marsile a levé son conseil. «Seigneurs,» dit-il
à ses hommes, «vous vous en irez avec des branches
80 d'olivier dans vos mains et vous direz au roi Charle-
magne qu'au nom de son Dieu il ait pitié de moi; qu'il
ne verra ce premier mois passer sans que je vienne à sa
85 rencontre avec mille de mes fidèles pour recevoir la loi
chrétienne et devenir son homme par amour et par foi.
S'il veut des otages, certes il en aura. » « Bien,» dit
Blancandrin, «vous aurez à vous réjouir de votre mes-
sage.» Aoi.
VII
G. VII (Vers 89-95)
Marsile fit amener dix mules blanches que lui a don-
90 nées le roi de Suatilie.^ Leurs freins sont d'or et leurs
selles d'argent. Les dix messagers y sont montés, tenant
des branches d'olivier à la main. Ils arrivent bientôt*
près du roi qui tient la France en son pouvoir. Charles
95 ne pourra se garder tout à fait de tomber dans leurs
pièges. Aoi.
À CORDOUE. CONSEIL TENU PAR CHARLEMAGNE
VIII
G. VIII (Vers 96-121)
L'empereur est joyeux et de belle humeur. Il vient
de prendre Cordoue et il en a détruit les murs et ren-
versé les tours avec ses machines de guerre. Ses cheva-
6
"... il désire vous donner . . . mille autours qui ont passé la mue " ;
V. 129; cf. V. 31.
VIII. Faucons sur la perche avec leurs chapels auprès d'eux. Biblio-
thèque nationale, ms. fo 188 ; voir la Chevalerie^ Fig. 39.
SS. 8-9] FRENCH TRANSLATION [w. 100-131
looliers y ont fait grand butin en or, en argent, et en riches
armures. Dans la ville, il n'est pas resté un seul païen
qui n'ait été mis à mort,^ ou qui ne soit devenu chrétien.
L'empereur est dans un grand verger, entouré de Roland
105 et d'Olivier, du duc Samson, du fier Anséis, de Geoffroi
d'Anjou,^ gonfalonier royal, de Gérin et de Gérier, et
beaucoup d'autres encore se trouvaient auprès de lui, —
quinze irfille hommes de la douce France. Ces chevaliers
1 10 sont assis sur des tapis blancs, et ils s'amusent à jouer
au tric-trac,' ou les plus sages, ou les plus vieux, aux
échecs,*, tandis que les bacheliers* agiles se livrent à
l'escrime. À l'ombre d'un pin, près d'un églantier, il y a
115 un fauteuil tout en or pur. C'est là qu'est assis le roi
qui gouverne la douce France. Il a la barbe blanche,*
la tête toute fleurie,' la taille noble,' la contenance ma-
jestueuse. À qui le cherche, il n'est pas besoin de l'indi-
i2oquer. Les messagers de Marsile descendirent de leurs
mules et saluèrent l'empereur avec amour et avec respect.
IX
G. IX (Vers 122-138)
Blancandrin parla le premier et dit au roi: «Soyez
béni de Dieu* le glorieux que vous devez adorer. Voici
125 ce que vous mande le vaillant roi Marsile. Il a beau-
coup examiné la loi du salut; il désire vous donner une
grande partie de ses trésors, ours et lions, et lévriers en
laisse, sept cents chameaux et mille autours qui ont passé
130 la mue,^^ quatre cents mulets chargés d'or et d'argent,
cinquante chars que vous ferez vous-même remplir. Il
7
ss. 9-1 1] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 132-159
y aura tant de basants^ d'or pur que vous pourrez payer
tous vos soldats. Il y a longtemps que vous êtes dans
13s ce pays et vous devez avoir hâte de rentrer en France, à
Aix. Mon maître vous y suivra, c'est lui-même qui le
dit. Il recevra votre loi, et, mains jointes, il deviendra
votre vassal, et tiendra de vous le royaume d'Espagne.*»
L'empereur lève alors ses deux mains vers Dieu, il baisse
la tête et se met à réfléchir. Aoi.
X
G. X (Vers 139-156)
L'empereur demeura là, la tête baissée. Il avait pour
140 habitude de ne pas se presser pour répondre. Quand il
se redressa, il montra un visage plein de fierté et répon-
dit aux messagers: «Vous avez très bien parlé. Mais le
roi Marsile est mon grand ennemi. Quelle garantie
145 pourrai-je avoir des paroles que vous venez de pronon-
cer?» «Des otages,)) dit le Sarrasin, «dont vous aurez
ou dix, ou quinze, ou vingt. Mon fils sera du nombre,
150 dût-il y périr, et vous en aurez, je crois, de plus nobles
encore. Quand vous serez de retour en votre palais
seigneurial à la grande fête de Saint-Michel-du-Péril,
mon maître vous y rejoindra, c'est lui qui le promet, et
dans vos bains ^ que Dieu a faits pour vous, là il voudra
155 se faire chrétien.» Charles répond: «Il pourra se sauver
encore.»
XI
G. XI (Vers 157-167)
Le ^oleil fut brillant,, la soirée belle.' Charles fait
mettre les dix mulets aux écuries. Dans le grand verger
8
ss. 11-13] FRENCH TRANSLATION [vv. 160-186
160 il fait dresser une tente pour donner Thospitalitë aux
dix messagers. Douze valets sont chargés de les servir.
Les Sarrasins reposent là toute la. nuit et restent jusqu'au
grand jour. L'empereur s'est levé de grand matin.
165 Après avoir entendu messe et matines, il est allé sous
un pin oU il fait venir ses barons pour tenir conseil avec
eux, car il ne veut rien faire ^ sans l'avis de ses barons
de France. Agi.
XII
G. XII (Vers 168-179)
L'empereur se met donc sous un pin et fait venir ses
170 barons pour finir son conseil. Il y avait le duc Ogier*
et l'archevêque Turpin, le vieux Richard' et son neveu
Henri, le brave comte Acelin * de Gascogne, Tibaut de
Reims* et son cousin Milon, Gérier et Gérin, et avec
175 eux est arrivé le comte Roland suivi du preux et noble
Olivier. Il y a là plus de mille Français de France.®
Ganelon est venu, celui qui fit la trahison. Alors com-
mence ce conseil qui a si mal tourné. Agi.
XIII
G. XIII (Vers 180-192)
180 f Seigneurs barons,» dit l'empereur Charles, «le roi
Marsile m'a envoyé ses messagers. Il veut me donner
une grande part de ses richesses, ours et lions, et lé-
vriers en laisse, sept cents chameaux, mille autours après
185 leur mue, quatre cents mules chargés d'or d'Arabie,'^
avec plus de cinquante chars tout pleins. Mais il de-
9
ss. 13-14] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 187-213
mande que je m'en aille en France ; il me rejoindra dans
ma résidence d'Aix et recevra notre loi qui est la loi du
190 salut. Il se fera chrétien et tiendra de moi ses do-
maines. Mais je ne sais pas quel est le fond de son
cœur. » Les Français disent : t II convient d'y prendre
garde.» Agi.
XIV
G. XIV (Vers 193-213)
L'empereur a fini son discours. Le comte Roland
195 qui ne l'approuve point, se lève pour le combattre. Il
dit au roi : « Ce sera folie de croire Marsile. Voilà sept
longues années^ que nous sommes en Espagne ; je vous
ai conquis Noples^ et Commibles, j'ai pris pour vous
200 Valtierre,' et la terre de Fine,* et Balaguer,* et Tudèle,'
et Sezilie.'' Le roi Marsile s'est toujours montré traître.
Déjà, il vous a envoyé quinze de ses païens; chacun
d'eux portait une branche d'olivier et ils vous ont dit
205 les mêmes paroles qu'aujourd'hui. Vous avez pris con-
seil de vos Français qui vous ont conseillé d'une
manière assez légère. Vous avez envoyé aux païens
deux de vos comtes, l'un était Basan, l'autre Basile.' Or,
que fit Marsile ? Il fit tomber leurs têtes dans les mon-
2iotagnes non loin de Haltilie.*^ Faites donc la guerre,
comme vous l'avez entreprise, conduisez votre armée à
Saragosse, mettez-y le siège, dût-il durer toute notre vie
et vengez ceux que le félon a fait mourir.» A01.
ss. 15-16J FRENCH TRANSLATION [vv. 214-241
XV
G. XV (Vers 214-229)
215 L'empereur tient la tête baissée, il tourmente sa barbe,
et tord sa moustache et ne répond à son neveu ni bien
ni mal. Tous les Français se taisent, si ce n'est Gane-
lon. Il se lève^ et vient devant Charles et commence
très fièrement son discours, t Vous aurez tort de croire
220 les vauriens, » dit-il au roi, t ni moi, ni d'autres, hors
qu'il vous en profite. Quand le roi Marsile vous mande
qu'il deviendra, mains jointes, votre homme-lige, et qu'il
tiendra toute l'Espagne comme un don de vos mains, et
225 qu'il recevra la loi que nous suivons, celui qui nous con-
seille de rejeter ces offres ne se soucie guère, sire, de
quelle mort nous mourrons. Conseil d'orgueil ne doit
pas prévaloir. Laissons les fous et tenons-nous aux
sages. » Agi.
XVI
G. XVI (Vers 230-243)
230 Après cela Naimes s'avance à son tour. Dans toute
la cour il n'y avait pas de meilleur vassal.^ «Vous avez
bien entendu, » dit-il au' roi, « ce que Ganelon vous a ré-
pondu. Sage conseil, et il faut bien qu'on y fasse at-
235tention. Le roi Marsile est vaincu dans la guerre; vous
avez pris tous ses châteaux, vous avez détruit ses rem-
parts par vos machines de guerre, brûlé ses villes, battu
ses hommes. Or, quand il demande d'avoir pitié de lui,
240 ce serait péché de vouloir faire encore plus contre lui,
puisqu'il vous offre des otages pour sûreté. Envoyez-
ss. 16-18] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 242-263
lui donc un de vos barons.* Cette terrible guerre ne
doit pas être poussée plus loin.» Et les Français de
dire : «Le duc a bien parlé. » Aoi.
XVII
G. XVII (Vers 244-251)
«Seigneurs barons, qui enverrons-nous à Saragosse,
245 auprès du roi Marsile ? » Le duc Naimes répond :
«J*irai, si vous le voulez bien. Donnez-moi à Pinstant
le gant ^ et le bâton.» Le roi répond: «Vous êtes un
homme sage. Par cette barbe * et par ma moustache,
250 vous n'irez pas cette année si loin de moi. Allez vous
asseoir, car personne ne vous appelle. »
XVIII
G. XVIII (Vers 252-263)
«Seigneurs barons, qui pourrons nous envoyer au Sar-
rasin qui tient Saragosse?» Roland répond : «Je puis
255 très bien y aller. » « Vous ne le ferez certes pas, » dit le
comte Olivier, ® « votre courage est trop ardent et fier ; je
craindrai pour vous quelque méchante affaire. Si le roi
le veut, je puis y aller très bien.» Le roi répond:
260 « Taisez-vous tous deux. Ni vous ni lui n'y mettrez les
pieds. Par cette barbe que vous voyez blanchir, j'en-
tends qu'on ne choisisse aucun des douze pairs. » * Les
Français se taisent. Les voilà qui se tiennent tranquilles.
ss. 19-21] FRENCH TRANSLATION [vv. 264-286
XIX
G. XIX (Vers 264-273)
Turpin de Reims s'est levé de son rang et dit au roi :
265 « Laissez en paix nos Francs. Depuis sept ans que vous
êtes en ce pays, ils ont eu bien des fatigues et des
peines. Donnez-moi, sire, le bâton et le gant et j'irai
270 trouver le Sarrasin d'Espagne. Je verrai un peu' comme
il est fait.» L'empereur lui répond d'un ton de dépit :
€ Allez vous asseoir sur ce tapis blanc et ne parlez plus
de cela, à moins que je ne vous l'ordonne.» Aoi.
XX
G. XX (Vers 274-279)
«Chevaliers francs,» dit l'empereur Charles, «choisis-
275 sez-moi un baron de ma terre pour porter mon message
au roi Marsile.» «Ce sera Ganelon, mon beau-père,»^ dit
Roland. Les Français disent : Il s'en acquittera bien ;
si vous le laissez partir, vous n'en enverrez point de
plus prudent.»
XXI
G. XXI (Vers 280-291)
280 «Ganelon,» dit le roi, « approchez et recevez le bâton
et le gant. Vous l'avez entendu, ce sont les Français^
qui vous désignent.» «Sire,» dit Ganelon, «c'est Roland
qui a fait tout cela, et plus jamais de ma vie je ne
285 l'aimerai, ni Olivier parce qu'il est son compagnon, ni les
douze pairs parce qu'ils l'aiment tant. Je les défie tous,
13
f" ss. 21-23] LA CHANSON DE ROLAND fvv. 287-312
sire, sous vos yeux.» Le roi dit : « Vous avez vrop de
rancune. Or, vous irez certes, quand je l'ordonne » —
290 « Je puis y aller, mais je n'y trouverai point de sûreté.
Basile n'en eut aucune, ni son frère Basan.
Agi.
XXII
G. XXII (Vers 292-300)
Je sais bien qu'il faut que j'aille à Saragosse. Qui va
là-bas ne peut en revenir. J'ai, cependant, épousé votre
29s sœur ; j'ai d'elle un fils, il n'en est de plus beau. C'est
Baudouin qui, s'il vit, sera un preux. Je lui laisse mes
terres et mes fiefs. Gardez-le bien, car je ne le verrai
plus.» Charles répond: «Vous avez le cœur trop ten-
300 dre. Puisque je l'ordonne, il faut que vous partiez.»
Agi.
XXIII
G. XXIII (Vers 301-316)
À ces mots le comte Ganelon fut très tourmenté. Il
rejette de son cou sa grande fourrure de martre et il
reste alors vêtu de son habit de soie. Il avait les yeux
de couleur changeante^ et le visage plein de fierté, son
305 corps était gracieux et ses épaules larges. Il était si
beau que tous ses pairs le regardent. Il dit à Roland:
« Fou que tu es, pourquoi cette rage? On sait bien que
je suis ton beau-père. Tu m'as nommé pour aller chez
310 Marsile. Si Dieu m'accorde que de là je revienne, je
ferai venir sur toi un si grand malheur qu'il durera pen-
dant toute ta vie.» Roland lui répond: «C'est orgueil
14
^
ss, 23-26] FRENCH TRANSLATION [vv. 313-332
et folie. On sait bien que je n'ai nul souci des menaces.
315 Mais il faut pour ce message un homme sage. Si le roi
le veut, je suis prêt à le faire pour vous. » Aoi.
XXIV
G. XXIV (Vers 317-323)
Ganelon répond: «Tu n'iras point pour moi. Tu n'es
pas mon vassal, et moi, je ne suis pas ton seigneur.
Charles ordonne que je fasse son service. J'irai trouver
320 Marsile à Saragosse. Mais j'y ferai quelque folie pour
soulager cette grande colère.» À ces mots, Roland se
met à rire. Aoi.
XXV
G. XXV (Vers 324-330)
Quand Ganelon voit que Roland se moque de lui, il
325 en a telle douleur que, de colère, il manque d'éclater.
Il s'en faut peu qu'il ne perde le sens. Il dit au comte:
«Je ne vous aime point, vous avez fait tomber sur moi
ce choix funeste. Juste empereur, me voici devant vous,
330 je désire accomplir vos ordres.» Agi/
XXVI
G. XXVII * C) (Vers 331-336)
L'empereur lui tend le gant de sa main droite, mais le
comte Ganelon voudrait être bien loin de là. Quand il
15
ss. 26-28] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 333-355
dut le prendre, le gant tomba à terre. ^ «Dieu,» s'écrient
les Français, « qu'est-ce que cela voudra dire ? ce message
335 nous attirera de grandes pertes. » « Seigneurs, » dit Ga-
nelon, « vous en aurez des nouvelles. »
XXVII
G. XXVIII (Vers 337-341)
« Sire, » dit Ganelon, « donnez-moi congé ; puisqu'il faut
partirj^ je n'ai plus de temps à perdre.» Le roi lui dit:
« Allez au nom de Jésus et au mien. » De sa main droite,
340 il l'absout^ et il fait sur lui le signe de la croix. Puis.il
lui remet le bâton et la lettre.
DÉPART, VOYAGE ET TRAHISON DE GANELON
XXVIII
G. XXIX (Vers 342-365)
Le comte Ganelon s'en va dans sa maison, il se met à
s'équiper de la meilleure armure qu'il peut trouver. Il
345 attache à ses pieds des éperons d'or, il ceint à son côté
Murgleis,® son épée. Il monte sur Tachébrun,* son des-
trier. Son oncle lui tient l'étrier. Là vous eussiez vu
tant de chevaliers pleurer, qui tous lui disent: «Quel
350 malheur pour vous, seigneur ! Il y a si longtemps que
vous êtes à la cour du roi, où Ton vous tient pour un
noble vassal. Celui qui vous a désigné pour aller là-bas,
Charlemagne lui-même ne saura le protéger. Jamais le
355 comte Roland n'eût dû avoir une telle pensée, car vous
16
. ss. 28-30] FRENCH TRANSLATION [vv. 356-380
descendez d'un si grand lignage. » Ensuite ils ajoutent :
«Sire, emmejiez-nous.» Ganelon répond: «Au Seigneur
Dieu ne plaise! Mieux vaut périr seul qu'avec tant de
360 bons chevaliers. Vous retournerez, seigneurs, en douce
France, saluez ma femme de ma part et Pinabel,^ mon
ami et mon pair, et mon fils Baudouin, que vous con-
naissez bien. Aidez-le et le tenez pour seigneur. » Il se
365 met en route et poursuit son chemin. Aoi.
XXIX
G. XXX (Vers 366-376)
Ganelon chevauche sous de hauts oliviers ; il a rejoint
les messagers sarrasins. Ensemble ils reprennent leur
route,* Ganelon en arrière.* Mais Blancandrin va lente-
ment pour Pattendre. L'un à l'autre, ils se parlent avec
370 grande finesse. Blancandrin dit : « Charles est un homme
merveilleux qui a conquis la Fouille et toute la Calabre.*
Il a passé la mer salée du côté de l'Angleterre,* et en a
conquis le tribut pour Saint-Pierre.^ Mais que cherche-
375t-ilici dans notre pays?» Ganelon répond: «Telle est
son humeur, et il n'y aura jamais homme qui tienne
devant lui.» Agi.
XXX
G. XXXI (Vers 377-390
Blancandrin dit: «Les Français sont de vrais gentils-
hommes ; mais ces ducs et ces comtes qui lui donnent
de tejs conseils font grand tort à leur seigneur, ils tour-
380 mentent et perdent lui et les autres.» Ganelon répond:
17
ss. 30-32] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 381-407
«En vérité, je ne connais personne entre eux qui mérite
ce blâme si ce n'est Roland, qui encore en aura honte.
Hier matin Tempereur était assis à Pombre; son neveu,
385 vêtu de sa cuirasse, vint devant lui. Il avait fait butin
près de Carcassonne.^ Dans sa main, il tenait une pomme
vermeille. * « Tenez, beau sire, » dit Roland à son oncle,
«je vous offre les couronnes de tous les rois. » Son orgueil
390 devrait bien le perdre, car chaque jour il s'expose à la
mort. Que quelqu'un le tue, nous aurons alors tous la
paix.» Aoi.
XXXI
G. XXXII (Vers 392-401)
Blancandrin dit: «Roland est bien cruel de vouloir
faire crier merci à tout le monde et déporter le défi dans
395 tous les pays. Sur quelles gens compte-il pour faire de
tels exploits ? » Ganelon répond : « Sur les Français. Ils
l'aiment tant qu'ils ne lui feront jamais défaut. Il les
régale de tant d'or et d'argent, et mulets, et destriers,
400 soieries et armures. L'empereur lui-même a autant qu'il
en désire. Roland lui fera la conquête de la terre, d'ici
jusqu'au Levant. » Aoi.
XXXII
G. XXXIV * (2) (Vers 402-413)
Ganelon et Blancandrin ont fait tant de chemin en-
semble qu'ils s'engagèrent leur foi* l'un à l'autre de tra-
405 vailler à la mort de Roland. Ils ont parcouru à cheval
tant de voies et de routes qu'enfin ils arrivent à Sara-
gosse. Ils mettent pied à terre sous un if. À l'ombre
18
ss. 32-34] FRENCH TRANSLATION [vv. 40»-434
d'un pin, il y avait un fauteuil recouvert de soie d'Alex-
andrie.^ Là était le roi, maître de toute l'Espagne, au-
410 tour de lui vingt mille Sarrasins. Il n'y a pas un qui
dise ou qui souffle mot dans l'attente des nouvelles qu'ils
voudraient apprendre. Alors voici venir Ganelon et
Blancandrin.
XXXIII
G. XXXV (Vers 414-424)
415 Blancandrin, tenant le comte Ganelon par la main, se
présente devant Marsile et dit au roi: «Salut au nom
d'Apollon* et de Mahomet dont nous gardons la sainte
loi. Nous avons fait votre message à Charles. Il leva
420 ses deux mains vers le ciel, loua son Dieu et ne fit point
d'autre réponse. Il vous envoie un de ses nobles barons
de France, homme très puissant. Vous saurez de lui si
vous aurez la paix ou non. » Marsile répond : « Qu'il
parle, nous l'écouterons. » Agi.
XXXIV
G. XXXVI (Vers 425-440)
425 Mais le comte Ganelon avait bien réfléchi et se met à
. parler avec une grande adresse comme celui qui sait bien le
faire, et dit au roi: «Salut au nom de Dieu, le glorieux,®
430 que nous devons adorer. Charlemagne, le preux, vous
mande ceci:* *Que vous receviez la sainte loi chrétienne,
il vous donnera en fief la moitié de l'Espagne. ' L'autre
moitié, il la donnera à Roland. Vous aurez là un compa-
gnon des plus orgueilleux.* Si vous ne voulez pas accep-
ter cet accord^ il mettra le siège sous Saragosse,* vous
19
ss. 34-36] LA CHANSON DE ROLAND [w. 435-459
435 serez pris et lié de force, et Ton vous conduira à Aix, la
capitale. Là vous serez condamné par jugement et vous
y mourrez dans la honte et Popprobre.» À ces mots le
roi Marsile fut tout frémissant. Il tenait à la main une
440 flèche empennée d'or, et il en aurait frappé Ganelon, si
on ne l'en avait empêché. Agi.
XXXV
G. XXXVII (Vers 441-450)
Le roi Marsile a changé de couleur et il a agité la
hampe de sa flèche. À cette vue Ganelon porta la main
à son épée, la tira du fourreau la longueur de deux doigts.
445«Epée,» lui dit-il, «vous êtes claire et belle; tant que je
vous porterai à la cour d'un roi, l'empereur de France ne
dira pas que je sois mort tout seul chez l'étranger avant
que les meilleurs vous aient payée de leur sang.»^ Alors
450 les païens disent : « Empêchons-les de se battre.»
XXXVI
G. XXXVIII (Vers 451-467)
Les principaux Sarrasins ont tant prié Marsile qu'en-
fin il s'est rassis dans son fauteuil. Le calife* lui dit:
«Vous nous avez mis dans un mauvais cas en voulant
455 frapper le Français. Vous auriez dû l'écouter et l'en-
tendre.» «Sire,» dit Ganelon, «il faut bien que je souffre
cet affront, mais jamais je ne consentirais pour tout l'or
que Dieu a fait, ni pour toutes les richesses en ce pays
à ne pas lui dire, si j'en ai l'occasion, ce que Charle-
20
ss. 36-38] FRENCH TRANSLATION [W. 460-488
460 magne, le puissant roi, mande par ma bouche à lui son
mortel ennemi.» Ganelon portait un manteau de martre
couvert de soie d'Alexandrie. Il le jette à terre, et Blan-
465 candrin le ramasse. Mais il ne veut pas se de'faire de
son épée. De sa main droite il la tient par sa poignée
d'or. Les païens disent: «C'est un noble baron.»
Aoi.
XXXVII
G. XXXIX (Vers 468-484)
Ganelon s'est approché du roi et lui dit: «C'est à tort
470 que vous vous emportez, car Charles qui tient la France
vous demande de recevoir la loi chrétienne.* Alors il
vous donnera en fief la moitié de l'Espagne. Roland, son
neveu, aura l'autre moitié, l'orgueilleux compagnon que
475 vous aurez là I Si vous ne voulez accepter cet accord,
vous serez assiégé dans Saragosse. Vous serez pris et lié
de vive force et l'on vous conduira tout droit à Aix Iji
capitale. Là, vous n'aurez ni palefroi, ni coursier, ni
480 mule, ni mulet pour monter. On vous jettera sur un
mauvais cheval de charge, et vous serez condamné par
jugement à perdre la tête. Notre empereur vous envoie
cette lettre.» Ganelon l'a remise dans la main droite
du païen.
XXXVIII
G. XL (Vers 485-500)
485 Marsile est tout pâle de colère, il brise le sceau, en
jetant loin la cire et parcourt d'un regard ce que contient
la lettre. « Charles, qui a tout pouvoir sur la France,
ss. 38-40] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 489-51 S
m'ordonne de me souvenir de la douleur et de la colère
490 qu'il a éprouvées à cause de Basan et de son frère Basile,
dont j'ai coupé la tête à tous les deux dans les montagnes
dessous de Haltilie. • Si je veux sauver ma vie, il faut
que je lui envoie le calife, mon oncle; si non, point
495 d'amitié.» Alors le fils de Marsile prit la parole et dit au
roi : « Ganelon a dit des folies. Après un langage pareil,
il n'a plus le droit de vivre. Livrez-le moi, j'en ferai
justice. » À ces mots, Ganelon brandit son épée, puis il
500 va s'appuyer contre le tronc du pin. ^
XXXIX
G. XLII * (8) Vers (501-51 1)
Le roi s'en est allé dans le jardin emmenant avec lui
ses principaux barons. Blancandrin à la tête blanche s'y
trouva ainsi que Jurfaleu,^ fils et héritier du roi, et le
505 fidèle calife, l'oncle de Marsile. Blancandrin dit: «Ap-
pelez le Français, il m'a engagé sa foi pour notre cause.»
Le roi répondit: «Amenez-le donc, vous-même.» Blan-
candrin prit Ganelon par les doigts de la main droite, il
510 l'amène dans le jardin devant le roi. C'est là qu'ils rè-
glent les conditions de l'infâme trahison. Agi.
XL
G. XLIII (Vers 512-519)
«Beau sire Ganelon,» lui dit Marsile, «j'ai été un peu
trop vif avec vous quand je voulus dans ma colère vous
51 5 frapper. Prenez pour réparation ces fourrures de martre
ss. 40-42] FRENCH TRANSLATION [vv. 516-541
qui valent en or plus de cinq cents livres. Avant demain
soir Tamende pour ma conduite sera belle.» Ganelon ré-
pond: cje ne les refuse point Que Dieu, s'il lui plaît,
vous en récompense. » Agi.
XLI
G. XLIV (Vers 520-536)
520 «Ganelon,» dit Marsile, «tenez pour certain que je dé-
sire vivement vous aimer beaucoup. Je veux vous en-
tendre parler de Charlemagne ;^ il est bien vieux et il a
fini son temps. Si je ne me trompe, il a deux cents ans
525 passés. Il s*est brisé en parcourant tant de pays, et il a
reçu tant de coups sur son bouclier, il a réduit à mendier
tant de rois puissahts! Quand donc sera-t-il las de faire
la guerre?» Ganelon répond: «Ce n'est point là Charles.
530 Personne ne peut le voir et le connaître sans dire que
l'empereur est un vrai baron. J'aurais beau vous le louer
et le vanter, car il resterait en lui encore plus de bonté et
d'honneur. Sa valeur incomparable, qui pourrait la racon-
535 ter ? Dieu a fait briller en lui tant de noblesse, qu'il vaut
mieux mourir que de l'abandonner.»
XLII
G. XLV (Vers 537-549)
« Mais,» dit le païen, «je suis tout émerveillé de Charle-
magne qui est si vieux et si blanc ; si je ne me trompe, il
a deux cents ans et davantage. Il a eu bien de la peine
540 en parcourant tant de pays, il a reçu tant de coups de
23
SS. 42-44] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 542-564
lance et d'épieu, il a réduit à mendier tant de rois puis-
sants!^ Quand, donc, sera-t-il las défaire la guerre?»
«Jamais,» dit Ganelon, «tant que vivra son neveu, car il
545 n'y a pas un pareil vassal sous la cape du ciel. C'est en-
core un vaillant preux que son compagnon Olivier; les
douze pairs,^ qui sont tant aimés de Charles, font Pavant-
garde avec vingt mille chevaliers. Bien tranquille est
Charles, qui n'a personne à craindre.» Aoi.
XLIII
G. XLVI (Vers 550-562)
550 «Je m'émerveille beaucoup,» dit le païen, «de Charle-
magne, qui a les cheveux tout blancs ; à mon idée il a plus
de deux cents ans.' Il est allé en conquérant par tant de
pays, il a tant reçu de coups de lances tranchantes, il a
555 défait et tué sur le champ de bataille tant de rois puis-
sants! Quand, donc, sera-t-il las de faire la guerre?»
«Certes jamais,» dit Ganelon, «tant que Roland vivra, car
il n'y a point de vassal pareil d'ici jusqu'en Orient. C'est
encore un vaillant preux que son compagnon Olivier; les
560 douze pairs que Charles aime tant font l'avant-garde avec
vingt mille Français. Aussi Charles est-il en sûreté et
ne craint-il nul homme vivant.» Aoi.
XLIV
G. XLVII (Vers 563-579)
«Beau sire Ganelon,» dit le roi Marsile, «j'ai de tels
combattants que vous n'en verrez pas de plus beaux. Je
24
ss. 44-45] FRENCH TRANSLATION [vv. 565-595
565 puis avoir quatre cent mille chevaliers^ pour combattre
Charles et les Français.» Ganelon répond: «Ne tentez
pas le coup cette fois-ci; vous perdriez une grande partie
de vos païens. Pas de folie, mais montrez de la sagesse.
570 Donnez tant d'argent à l'empereur qu'il n'y aura pas un
Français qui ne s'en étonne. Pour vingt otages que vous
lui enverrez, le roi s'en retournera dans le doux pays de
France, laissant son arrière-garde derrière lui, oîi se trou-
575 vera, si je ne me trompe, son neveu le comte Roland
avec le brave et courtois Olivier. Les deux comtes sont
morts, si vous voulez m'en croire. Alors Charles verra
tomber son grand orgueil et n'aura plus envie de vous
faire la guerre.» Agi.
XLV
G. XLVIII (Vers 580-595)
580 « Beau sire Ganelon,» dit le roi Marsile, «comment m'y
prendrai-je pour tuer Roland ?» « Je saurai bien vous le
dire,» répond Ganelon. « Le roi sera dans les grands dé-
filés de Cize,^ ayant derrière lui son arrière-garde, oU se
585 trouvent son neveu, le puissant comte Roland, et Olivier,
en qui iLmet tant de confiance. Ils conduisent avec eux
vingt mille Français. Lancez contre eux cent mille de
vos païens qui d'abord leur livrent une bataille oîi les
590 Français seront blessés et tués. Je ne dis pas pour cela
qu'il n'y ait un grand massacre des vôtres. Alors,
livrez-leur de même une autre bataille. Roland ne se ti-
rera pas de l'une et de l'autre. Ainsi vous aurez accom-
pli un brillant fait d'armes, et de toute votre vie vous
595 n'aurez plus de guerre.» Aol
25
ss. 46-48] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 596-616
XLVI
G. XLIX (Vers 596-602)
« Qui pourrait faire que Roland y fût tué, ferait perdre
à Charles le bras droit de son corps. Adieu, alors, ses
merveilleuses armées ; il ne rassemblerait plus jamais de
600 si grandes forces, et la Terre Majeure restera en repos.»
À ces mots, Marsile saute au cou de Ganelon et l'em-
brasse. Puis il commence par ouvrir ses trésors.
Agi.
XLVII
G. L (Vers 603-608)
Marsile dit alors : « Pourquoi tarderai-je plus à parler ?
Un conseil n'est profitable que quand on peut compter
605 dessus. Jurez-moi la trahison tout de suite, que je trou-
verai Roland à Tarrière-garde.»* Ganelon lui répond:
«Qu'il soit selon votre plaisir.» Et voilà que, sur les
reliques^ de son épée Murgleis, il jure la trahison et s'est
fait traître.
XLVIII
G. LI (Vers 609-616)
Il y avait là un grand fauteuil d'ivoire. Marsile fait
610 apporter devant lui un livre qui renfermait la loi de
Mahomet et de Tervagant.^ Sur ce livre le Sarrasin es-
pagnol fit le serment que voici: «S'il trouve Roland à
l'arrière-garde, il le combattra avec tous ses gens, et s'il
6151e peut, il le fera mourir.» Ganelon répond: «Puisse
notre traité réussir.» Agi.
26
ss. 49-51] FRENCH TRANSLATION [vv. 617-637
XLIX
G. LU (Vers 617-626)
Voici venir un païen du nom de Valdabrun,* — c'est
lui qui fut le parrain* du roi Marsile. D'un air gai, il
620 dit à Ganelon en riant : t Prenez mon épée ; personne
n'en a de meilleure. Dans le pommeau, il y a pour plus
de mille écus d'or.' Par amitié, beau sire, je vous la
donne pour que vous nous aidiez contre Roland, le baron,
et que nous puissions le trouver à l'arrière-garde.» «Ce
625 sera fait,» lui répond le comte Ganelon. Puis ils se
baisèrent au visage et au menton.^
G. LUI . (Vers 627-633)
Il vient ensuite un païen, Climborin,* qui, d'une
manière avenante dit à Ganelon en riant : « Prenez mon
630 heaume, je n'en ai jamais vu de meilleur ; aidez-nous con-
tre Roland, le marquis, que d'une manière ou d'une
autre nous puissions le couvrir de honte.» «Ce sera
fait,» lui répond Ganelon. Puis il se baisèrent sur la
bouche et à la joue. Aoi.
LI
G. LIV (Vers 634-641)
Voici venir alors la reine Bramimonde:* «Je vous
635 aime beaucoup, sire,» dit-elle au comte, «car mon seigneur
et tous ses hommes vous ont en grand estime. J'en-
verrai à votre femme ces deux bracelets qui sont faits
27
ss. 51-53] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 638-660
d'or, d'améthystes et de rubis. Ils valent plus que tous
640 les trésors de Rome. Votre empereur n'en a jamais eu
de si riches.» Ganelon les a pris, il les met dans sa
botte. Agi.
LU
G. LV (Vers 642-646)
Le roi appelle son trésorier Mauduit: «Les présents
pour Charles,» lui dit-il, «sont-ils prêts?» «Oui, sire,
645 tout est prêt,» répond Mauduit; «sept cents chameaux
chargés d'or et d'argent, et vingt otages des plus nobles
qui soient sous le ciel. » Aoi.
LUI
G. LVI (Vers 647-660)
Marsile prend Ganelon par l'épaule et lui dit : «Vous
êtes très vaillant et très sage. Mais par cette loi que
650 vous tenez pour la plus sainte, gardez-vous bien de
changer de sentiment envers nous. Je vous donnerai
une bonne portion de mes richesses, six mulets chargés
de l'or le plus fin d'Arabie,* et jamais année ne se pas-
sera sans que je vous donne autant. Prenez les clefs de
655 cette grande cité, présentez au roi Charles les grands
trésors, et de ma part livrez-lui vingt otages.* Puis,
faites-moi mettre à l'arrière-garde Roland. Si je puis le
trouver dans un passage ou dans un défilé, je lui livrerai
une bataille à mort.» Ganelon répond: «Il m'est avis
660 que je tarde trop.» Alors il monte à cheval et se met
en route. Aoi.
28
SS. 54-55] FRENCH TRANSLATION [vv. 661-688
ROLAND EST PLACÉ Â L'ARRIÈRE-GARDE
LIV
G. LVII (Vers 661-668)
L'empereur approche de son royaume; déjà il est
arrivé à Valtierre,* la cité que jadis le comte Roland a
forcée et prise, laquelle, depuis ce jour, est demeurée
665 cent ans déserte. C'est là que le roi attend des nou-
velles de Ganelon et le tribut du grand pays d'Espagne.
Or, un matin, aux premiers feux du jour, le comte Gane-
lon arrive au camp. Aoi.
LV
G. LVIII (Vers 669-702)
L'empereur s'est levé de grand matin et a entendu
670 messe et matines.* Puis il est allé s'asseoir sur l'herbe
verte devant sa tente oîi se trouvent Roland et le brave
Olivier, le duc Naimes, et bien d'autres preux. C'est là
que Ganelon vient, le traître, le parjure. Il commence
675 par dés paroles pleines d'artifice et dit au roi : «Salut au
nom de Dieu ! Voici les clefs* de Saragosse que je vous
apporte, et voilà beaucoup de richesses que je vous fais
amener, et vingt otages ; faites-les bien garder. Le roi
680 Marsile vous prie de ne pas le blâmer si le calife y man-
que ; car j'ai vu de mes yeux quatre cent mille hommes
armés, vêtus de leurs hauberts, casques fermés, ceints de
685 leurs épées à la garde d'or niellé, qu'on conduisait jus-
qu'à la mer. Ils s'enfuyaient à cause de la foi chré-
tienne qu'ils ne voulaient ni recevoir ni garder. Mais
avant qu'ils eussent fait quatre lieues en mer, ils furent
29
SS. 55-56] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 689-716
assaillis par les vents et la tempête. Là, ils se sont
690 noyés,* jamais vous ne les verrez. Si le calife était
vivant, je vous l'aurais amené. Quant au roi païen,
tenez pour assuré, sire, que vous ne verrez point passer
ce premier mois avant qu'il ne vous suive au royaume
695 de France pour y recevoir la foi que vous gardez. Il
deviendra, mains jointes, votre vassal ; de vous il tien-
dra le royaume d'Espagne.» Le roi dit alors: «Que
. Dieu en soit loué ! Vous avez bien fait, vous en serez
700 bien récompensé.» On fait alors sonner mille clairons
dans l'armée. Les Francs lèvent le camp ; ils chargent
les bêtes de somme, et tous s'acheminent vers la douce
France. • Aoi.
LVI
G. LIX (Vers 703-716)
Charlemagne a ravagé l'Espagne,^ pris les châteaux et
705 forcé les villes. Maintenant le roi déclare que la guerre
est terminée et il s'en va à cheval vers sa douce France.
Le jour passe,* le soir descend.' Le comte Roland a
planté son étendard au haut d'un tertre, droit contre le
ciel dressé, et les Francs se campent par tout le pays.
710 Cependant, de leur côté les païens s'avancent à travers
ces grandes vallées, vêtus de cuirasses, de cottes courtes,
doublées, casques lacés, épées au côté, écus au cou, et
lances toutes prêtes. Ils s'arrêtent enfin dans un bois
au sommet des montagnes. Là, quatre cent mille hom-
715 mes attendent le point du jour. Et les Français qui
n'en savent rien I Dieu, quel malheur I
Aoi.
30
ss. 57-59] FRE^XH TRANSLATION [vv. 717-740
LVII
G. LX Vers (717-724)
Le jour s'en va et la nuit est noire. Charles s'endort,
le puissant empereur. Il se voit en rêve^ aux grands
720 défilés de Cize. Il tient entre les mains sa lance de
bois de frêne. Mais Ganelon, le comte, l'a par force
saisie ; avec telle rage, il la secoue et la brandit, que les
éclats en volent vers le ciel. Mais Charles dort et point
ne se réveille.
LVIII
G. LXI (Vers 725-736)
725 Après ce songe, il en fait un autre.^ Il est en France,
à sa chapelle à Aix ; un ours le mord au bras droit cruel-
lement; puis du côté des Ardennes,' il voit venir un
léopard, qui lui livre aussi un grand assaut. Puis un
730 lévrier descend de l'intérieur du palais, en sautant et en
bondissant jusqu'à Charles. D'abord le chien tranche
l'oreille droite à l'ours, puis furieux, s'en prend au
léopard. Les Français disent: «Voilà une grande ba-
735 taille.» Ils ne savent lequel sera le vainqueur. Mais
Charles dort et point ne se réveille. Agi.
LIX
G. LXII Vers (737-750)
La nuit s'en va et l'aube du jour apparaît. L'empereur
s'achemine fièrement. Mille clairons retentissent dans
740 l'armée. «Seigneurs barons,» dit l'empereur Charles,
31
ss. 59-61] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 741-765
« voyez ces défilés et ces étroits passages ; à qui me con-
seillez-vous de donner Tarrière-garde?» Ganelon répond:
«À mon beau-fils Roland; vous n'avez point de baron si
745 dévoué.» À ce mot, le roi le regarde fièrement; puis il lui
dit: «Vous êtes le diable vivant; il vous est donc entré
dans le corps une rage mortelle. Et qui sera devant moi
à Pavant-garde?» «Ce sera,» dit Ganelon, «Ogier^ de
750 Danemark. Vous n'avez point de baron qui puisse s'en
acquitter mieux.» Agi.
LX
G. LXIII (Vers 751-760)
Le comte Roland, quand il s'entend nommer, cov^r
mence à parler en vrai chevalier: «Vraiment, je dois. bien
vous aimer, beau-père pour m'avoir donné l'arrière-garde.
755 Charles, le roi de France, n'y perdra rien, à mon avis, ni
palefroi, ni destrier,^ ni mule, ni mulet sur lequel on
monte, ni rossin, ni même la moindre bête de somme
avant qu'on ne l'ait disputée à la pointe de l'épée. » Gane-
760 Ion répond: «Vous dites vrai, je le sais bien.» Aoi.
LXI
G. LXIV (Vers 761-765)
(Quand Roland voit qu'il sera à l'arrière-garde, il parle
plein de colère" à son beau-père. «Ah! perfide, méchant
homme de mauvaise race, tu croyais, peut-être, que le
765 gant me tomberait par terre comme à toi le bâton* devant
Charles. » Aoi.)
32
ss. 62-64] FRENCH TRANSLATION [vv. 766-791
LXII
G. LXV (Vers 766-773)
Le comte Roland s'adresse alors à Charles : « Donnez-
moi Parc que vous tenez au poing. Je suis bien sûr au
moins qu'on ne me reprochera pas de l'avoir laissé tomber
770 des mains, comme votre gant droit est tombé, quand
Ganelon reçut le bâton.^» L'empereur reste là, la tête
baissée, il saisit sa barbe, il tortille sa moustache, et ne
peut retenir ses larmes.
LXIII
G. LXVI (Vers 774-782)
775 À ce moment, Naimes est venu, le meilleur vassal qui
soit à la cour, et dit au roi: «Vous l'avez entendu. Le
comte Roland est dans une grande colère, car l'arrière-
garde lui est adjugée. Vous n'avez aucun baron qui
780 puisse l'en détourner. Donnez-lui l'arc que vous avez
tendu et trouvez-lui des hommes pour bien lui aider.»
Le roi lui donne l'arc et Roland le reçoit.
LXIV
G. LXVII (Vers 783-79O
785 L'empereur appelle Roland: «Beau sire neveu, sachez
bien que je vais vous laissei: la moitié de mon armée.
Gardez-la, ce sera votre salut.» «Je n'en fera:i rien,»
lui dit le comte. « Dieu me confonde si je démens ma
race! Je retiendrai vingt mille braves Français. Quant
790 à vous, passez les défilés en toute sûreté, car tant que je
vivrai vous n'aurez nul homme à craindre. » Agi.*
33
ss. 65-66] LA CHANSON DE ROLAND [w. 792-^13
LXV
G. LXIX * (*) (Vers 792-802)
Le comte Roland monte sur son destrier. À ses côtés
vient se ranger^ Olivier, son compagnon; puis viennent
795 Gérin, Gérier le brave comte, Oton et Bérenger, Samson
et le fier Anséis, Ivon et Ivoire* que le roi aime tant,
puis le vieux Girard de Roussillon, et Engelier, le Gas-
con. «Par ma tête,» s'écrie Parchevêque Turpin, «j'irai,
800 moi aussi.» «Et j'irai avec vous,» dit le comte Gautier.
«Je suis l'homme de Roland et je ne dois pas lui man-
quer.» Et entre eux ils choisissent vingt mille cheva-
liers.
LXVI
G. LXX (Vers 803-813)
Le comte Roland appelle Gautier de l'Hum.^ « Prenez
mille Français de notre pays de France et occupez les
805 défilés et les sommets afin que l'empereur n'y perde pas
un des siens.» Gautier répond: «Je dois bien faire cela
pour vous.» Avec ses mille Français de leur pays de
France, Gautier parcourt les passages et les hauteurs.
810 Recevrait-il les plus mauvaises nouvelles, il n'en descendra
pas avant que sept cents épées aient été tirées du four-
reau. Le roi Almaris, du royaume de Belferne, lui livra le
jour même une rude bataille. Agi.
34
ss. 67-68] FRENCH TRANSLATION [vv. 814-838
PRÉPARATIFS DES SARRASINS
LXVII
G. LXXII * (6) (Vers 814-825)
Hauts sont les monts,^ les vallées ténébreuses, noirs
81 s les rochers, les défilés effrayants. Les Français les
traversent ce jour-là dans une sombre tristesse. De
quinze lieues on entend le bruit de leur pas. Mais
lorsqu'ils viennent à la Terre Majeure,^ ils voient la
Gascogne, domaine de leur seigneur. Alors il leur sou-
820 vient de leurs fiefs et de leurs biens, de leurs jeunes filles,
et de leurs nobles femmes.' Il n'y en a pas un qui ne
pleure d'attendrissement. Mais plus que tous les autres,
Charles est plein d'angoisse, car il a laissé son neveu aux
825 défilés d'Espagne. Pitié l'en prend, il ne peut s'em-
pêcher de pleurer^ Aoi.
LXVill
G. LXXIII (Vers 826-840)
Les douze pairs sont restés en Espagne, et avec eux
vingt mille Français qui ne craignent rien et ne redoutent
point la mort. L'empereur s'en retourne en France et
830 sous son manteau il cache son triste visage. À côté de
lui s'avance le duc Naimes qui lui dit: «Qu'est-ce qui vous
afflige?» «Qui me le demande me fait tort,» répond
Charles. «Ma douleur est si grande que je ne puis
835 m'empêcher de gémir. La France sera détruite par
Ganelon.* Un ange* cette nuit m'est apparu qui me l'a
fait voir brisant ma lance entre mes mains. C'est lui
qui a fait mettre Roland à l'arriëre-garde. Je l'ai laissé
35
ss. 68-70] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 839-865
840 dans un pays étranger. Dieu ! si je le perds, jamais je ne
trouverai son pareil. » Agi.
LXIX
G. LXXIV (Vers 841-859)
Charlemagne ne peut retenir ses larmes. Cent mille
Français s'attendrissent avec lui et tremblent pour le sort
de Roland. Ganelon, le félon, en a fait trahison. Il a
845 reçu du roi païen de riches présents, de Por et de Targent,
des draps de soie, et de beaux tissus, des mulets et
des chevaux, des chameaux et des lions. Marsile fait
l'appel de tous les barons d'Espagne, comtes, vicomtes,
850 ducs, connétables,^ avec les émirs et les fils de ses nobles.
En trois jours il en réunit quatre cent mille.* Il fait son-
ner les tambours à Saragosse. Sur la plus haute tour, on
élève l'image' de Mahomet. Il n'est païen qui ne le prie
855 et ne l'adore. Puis ils s'acheminent à qui mieux mieux à
travers la Cerdagne* par monts et par vaux. Enfin ils
voient les gonfanons^ de ceux de France, l'arrière-garde
des douze compagnons.* Impossible qu'il n'y ait belle
bataille.
LXX
G. LXXV (Vers 860-873)
860 Le neveu de Marsile' s'avance au premier rang sur un
mulet qu'il touche d'un bâton, et dit à son oncle d'un air
joyeux et riant, «Beau sire roi, je vous ai tant servi;
j'en ai eu tant de peines et de tourments, livré tant de
865 batailles et remporté tant de victoires; accordez-moi
36
ss, 70-72] FRENCH TRANSLATION [vv. 866-891
une récompense, — Phonneur d'abattre Roland.^ Aussi
le tuerai-je de ma lance tranchante, si Mahomet veut
bien me protéger. Je délivrerai toutes les provin-
870 ces d'Espagne, depuis les défilés d'Aspe* jusqu'à
Durestant.' Charles se lassera et les Français découra-
gés se rendront. Vous n'aurez plus de guerres de toute
votre vie.» Le roi Marsile alors lui tend le gant
^ Agi.
LXXI
G. LXXVI (Vers 874-884)
Le neveu de Marsile tient le gant dans son poing et
875 s'adresse à son oncle d'un ton très fier: «Beau sire roi,
vous m'avez fait un grand don. Choisissez-moi onze
de vos barons et j'irai combattre les douze pairs de
880 France.» Falsaron,* le frère du roi Marsile, répond
tout le premier: «Beau sire neveu, vous et moi, nous
irons et nous livrerons certainement cette bataille; et
l'arrière-garde de la grande armée de Charles, nous la
tuerons: c'est dit.» Agi.
LXXII
G. LXXVII (Vers 885-893)
885 Le roi Corsablis vient d'autre part. Il est de
Barbarie* et tout plein d'astuce. Il parle, pourtant,
comme le doit tout bon vassal, car pour tout l'or du
monde, il ne voudrait se montrer couard. Mais voici
890 accourir Malprimis de Brigal, plus vite à pied que ne
fait un cheval, et devant Marsile il s'écrie à haute voix:
37
ss. 72-74] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 892-915
«J'irai en personne à Roncevaux;^ si je trouve Roland,
je ne le quitte pas que je ne Taie tué.»
LXXIII
G. LXXVIII (Vers 894-908)
895 Voilà un émir de Balaguer,^ bien fait de corps, fier et
beau de visage. Monté sur son cheval, il est tout
glorieux de porter ses armes. Il est fameux par sa
bravoure; s'il était chrétien,'* ce serait un vrai baron.
900 II s'écrie devant Marsile : « À Roncevaux, je veux y aller
aussi. Si je trouve Roland, ce sera fait de lui, ainsi que
d'Olivier, et des douze pairs. Les Français périront
dans le deuil et dans la honte. Charlemagne n'est
905 qu'un vieux qui radote ; il sera fatigué de nous faire la
guerre, et l'Espagne nous restera en repos.» Le roi
Marsile l'en remercie beaucoup. Agi.
LXXIV
G. LXXIX (Vers 909-91 5)
Il y a là un connétable maure,* le plus félon du pays
910 d'Espagne. Devant Marsile il vient faire le fanfaron:
«Je conduirai ma compagnie à Roncevaux, vingt mille
hommes armés d'écus et de lances. Si je trouve Ro-
land, je le garantis mort. Charles ne passera plus un
915 jour sans le pleurer.» Agi.
38
* . . . s'il était chrétien, ce serait un vj-ai baron " ; v. 899.
IX. Un Chevalier; le heaume, avec le nasal, l'écu, Pépée, le haubert,
avec les mailles qui couvrent les mains, débordé au bas par la chemise ou le
bliaut ; d'après le sceau de Galeran, comte de Meulan, 1165 ; voir la ChevaleriCy
Fig- 134-
^i.
LlUi
OF THii
UNIVERSITY
ss. 75-76] FRENCH TRANSLATION [vv. 916-939
LXXV
G. LXXX (Vers 916-930)
D'autre part vient Turgis de Tortose;^ c'est un
comte, et cette ville lui appartient. Il veut faire un
mauvais parti aux chrétiens. Devant Marsile il s'aligne
920 avec les autres et dit au roi: «Ne vous effrayez point.
Mahomet vaut plus que saint Pierre de Rome. Si vous
le servez, l'honneur du champ sera pour nous. J'irai
joindre Roland à Roncevaux. Personne ne pourra le
925 sauver de la mort. Voyez ma lame, elle est bonne et
longue ; je la mesurerai contre Durendal.^ Vous enten-
drez dire bientôt laquelle l'emportera. Si les Français
luttent contre nous, ils y mourront. Charles le vieux
930 en aura deuil et honte, et plus jamais ne portera cou-
ronne.»
LXXVI
G.LXXXI (Vers 931-939)
On voit venir ensuite Escremis de Valtierre;' il est
Sarrasin et seigneur de sa terre. Devant Marsile il
s'écrie au milieu de la foule : «À Roncevaux j'irai abattre
935 leur orgueil. Si je trouve Roland, il n'emportera pas
sa tête, non plus qu'Olivier qui commande aux autres.
Les douze pairs sont tous jugés à mort; les Français
mourront et la France en sera déserte. Charles sera
dépourvu de ses bons vassaux.» Agi.
39
ss. 77-78] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 940-968
LXXVII
G. LXXXII (V£RS 940-954)
940 Là se trouvait le païen Estorgant, qui est avec son
compagnon Estramaris, tous deux félons, traîtres et
perfides. Marsile leur dit : « Seigneurs, approchez-vous.
Vous irez aux défilés de Roncevaux et vous m'aiderez à
945 conduire mes troupes.» «Sire,» répondent-ils, «à vos
ordres. Nous attaquerons Olivier et Roland. Rien ne
sauvera de la mort les douze pairs, car nos épées sont
950 bonnes et tranchantes. Nous les ferons vermeilles de
sang chaud. Les Français mourront, Charles sera dans
le deuil. Nous vous ferons don de la Terre Majeure.
Venez-y, roi, en vérité, vous verrez beau spectacle, et
nous mettrons l'empereur à votre merci.»
LXXVIII
G. LXXXIII ' (Vers 955-974)
955 Voici venir en courant Margaris^ de Séville, qui pos-
sède le pays jusqu'à la mer. Les dames lui sont amies
à cause de sa beauté, car il n'en est point qui ne s'épa-
nouisse dès qu'il se montre à sa vue ; qu'elle le veuille ou
960 non, elle ne peut s'empêcher de sourire. Nul païen n'est
si bon chevalier. Il s'avance au milieu de la foule, s'écri-
ant plus fort que les autres, et il dit au roi: «Ne vous
effrayez pas! J'irai à Roncevaux tuer Roland. Olivier,
965 non plus, ne gardera la vie. Les douze pairs sont voués
au martyre. Voyez mon glaive dont la garde est en or;
je l'ai reçu de l'émir de Primes. Je vous engage ma
parole qu'elle sera plongée dans le sang vermeil. Les
40
ss. 78 80] FRENCH TRANSLATION [vv. 969-996
Français périront et la France en sera humiliée. Le
970 vieux Charles, à la barbe fleurie, ne passera plus un jour
sans chagrin et sans colère. D'ici à une année, nous
aurons pris la France, et nous pourrons coucher au bourg
de Saint-Denis.»^ Le roi païen lui fait un profond salut.
Agi.
LXXIX
G. LXXXIV (Vers 975-993)
975 Voici encore Chernuble de Valnoir.* Ses longs che-
veux balayent la terre. Quand il se récrée, par manière
de jeu, il porte un fardeau plus lourd que celui de sept
mulets chargés. Ce pays, oîi il vit, effraie les hommes,
980 car le soleil ne luit pas,' le blé ne peut y croître, la pluie
n'y tombe pas, nulle part de rosée, point de pierre qui
ne soit toute noire. Quelques uns affirment que les
diables y demeurent. Chernuble dit: «J'ai ceint ma
985 bonne épée, à Roncevaux je la teindrai vermeille ; si je
rencontre le preux Roland sur mon chemin et que je
manque à l'attaquer, eh bien, qu'on ne me croie plus
jamais. Aussi conquerrai-je sa Durendal avec la mienne.
Les Français périront, et la France sera détruite.» À
990 ces mots les douze pairs se réunissent; ils emmènent
avec eux cent mille Sarrasins qui se précipitent avec
ardeur à la bataille. Ils vont s'armer sous un bois de
sapins.
LXXX
G. LXXXV (Vers 994-1016)
Les païens s'arment de leurs cuirasses moresques, la
995 plupart à triples mailles; ils lacent leurs bons casques
41
s. 80] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 997-1016
de Saragosse;^ ils ceignent leurs épées d'acier viennois.
Leurs écus sont beaux, leurs lances sont de Valence, leurs
gonfanons^ sont blancs et bleus et vermeils. Ils laissent
1000 là leurs mulets et leurs bêtes de somme et montent sur
leurs destriers,' et s'acheminent serrés Tun contre Tautre.
Le jour est clair, le soleil resplendit.* Il n'est pas
d'armure qui toute entière ne flamboie et resplendisse,
et pour que ce soit encore plus beau, mille clairons
1005 résonnent. Le bruit en est tel que les Français l'en-
tendent. Olivier dit: «Sire compagnon, nous pourrons
bien, je crois, avoir bataille avec les Sarrasins.» «Dieu
nous la donne ! » répond Roland. « Nous devons rester
1 010 fermes ici pour notre roi.* Pour son seigneur on doit
souffrir toutes les peines, endurer les grandes chaleurs
et les grands froids,* et perdre, au besoin, et du poil et
de la peau. Que chacun veille à frapper de grands
coups, pour qu'on ne chante pas sur nous de mauvaise
loi 5 chanson."' Les païens ont tort,® les chrétiens sont dans
leur droit. Ce n'est pas de moi que viendra jamais le
mauvais exemple.» Agi.
X. "...Mille Clairons Résonnent"; v. 1004; d'après un manu-
scrit allemand, xiie siècle ; voir Ottmann, Das Rolandslied des Pfafen Kon-
radf p. 248.
DEUXIÈME PARTIE
LA BATAILLE DE. RQNCEVAUX
43
u^'i
XL Roland Frappant la Roche (w. 2312 etseq.) et Sonnant du
Cor (v. 1753) 'i d'^pi^^ le vitrail de Charlemagne à la cathédrale de Chartres,
f XI ne siècle; reproduction' bien connue.
ss. 81-82] [vv. loi 7-1038
LES PRÉLUDES DE LA BATAILLE DE RONCEVAUX
PREMIÈRE PARTIE DE L*ÉPISODE DU COR
LXXXI
G. LXXXVI (Vers 1017-1027)
Olivier est monté sur un haut pic d'oli il regarde à
droite vers une vallée verdoyante et voit venir la masse
1020 des païens. Il appelle Roland son compagnon : « Je vois
venir du côté de TEspagne un tel éclat d'armures, de
cuirasses blanches,^ de casques flamboyants ! Ces païens
vont faire grand mal aux Français. Ganelon, le perfide,
1025 nous a trahis;^ c'est lui qui devant l'empereur nous a
désignés à l'arrière-garde.» «Tais-toi, Olivier,» répond
le comte Roland, « c'est mon parâtre,' je ne veux pas que
tu dises un mot contre lui.»
LXXXII
G. LXXXVII (Vers 1028-1038)
Olivier est monté sur un rocher. De là il voit bien
1030 le royaume d'Espagne et les Sarrasins qui sont en si
grand nombre. Il voit briller ces casques ornés d'or et
de pierres précieuses, les écus, les cuirasses ciselées, les
lances avec les petits drapeaux dressés. Il ne peut même
1035 compter les bataillons. Tant il y en a qu'il n'en peut
apprécier le nombre, et il en est tout égaré. Il descend
le plus vite qu'il peut, il vient aux Français et leur ra-
conte tout.
45
ss. 83-85] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1039-1060
LXXXIII
G. LXXXVIII (Vers 1039-1048)
1040 «J'ai vu les païens,» dit Olivier; «jamais homme ici-bas
n'en vit davantage. Il y en a bien cent mille à Tavant-
garde avec leurs écus, leurs casques lacés, cuirasses toutes
blanches, leurs lances droites, 4eurs épieux bruns au fer
reluisant Vous aurez une bataille comme il n'en fut
1045 jamais. Seigneurs Français, Dieu vous donne courage!
Tenez ferme que nous ne soyons pas vaincus.» Les
Français s'écrient: «Malheur à qui s'enfuit 1 Pour mou-
rir il ne vous manquera pas un seul.» Aoi.
LXXXIV
G. LXXXIX (Vers 104^1058)
« Les païens ont des forces immenses, » dit Olivier, « et
1050 il me semble qu'il y a bien peu de nos Français. Com-
pagnon Roland, sonnez votre cor.^ Charles l'entendra,
il ramènera son armée.» Roland répond: «Ce serait
folie; je perdrais mon honneur en douce France. Je
1055 vais frapper de grands coups de Durendal;^ la lame en
sera sanglante jusqu'à la garde d'or. Pour leur malheur,
ces maudits païens sont venus aux défilés. Je vous le
garantis, ils sont tous condamnés à mort.» Aoi.
LXXXV
t
G. XC (Vers 1059-1069)
«Compagnon Roland, sonnez l'olifant. Charles l'en-
1060 tendra; il ramènera son armée. Le roi viendra nous
46
ss. 85-87] FRENCH TRANSLATION [vv. 1061-1087
secourir avec ses barons.» «Ne plaise à Dieu,» répond
Roland, «que pour moi mes parents soient blâmés^ et
que la douce France tombe en mépris. Avant cela je
1065 frapperai bien des coups de Durendal, ma bonne épée
que j'ai ceinte à mon côté ; vous en verrez la lame toute
sanglante. Ces félons païens se sont rassemblés ici pour
leur perte. Je vous le garantis, tous sont condamnés à
mort.» Agi.
LXXXVI
G. XCI (Vers 1070-1081)
1070 « Compagnon Roland, sonnez de votre olifant.^ Charles
qui passe aux défilés l'entendra, et les Français revien-
dront, je vous le garantis. » « À Dieu ne plaise, » répond
Roland, «que nul homme vivant puisse dire que j'ai
1075 sonné mon cor pour ces païens. Mes parents jamais
n'auront à subir ce reproche. Mais quand je serai dans
la grande bataille, je frapperai de Durendal et mille
coups et sept cents ; vous en verrez l'acier tout sanglant.
1080 Les Français sont braves et frapperont vaillamment, et
rien ne sauvera les païens de la mort»
LXXXVII
G. XCII (Vers 1082-1092)
Olivier dit: «Je ne vois aucun déshonneur à faire ce
que je vous dis. J'ai vu les Sarrasins d'Espagne; les
1085 vallées, les montagnes, les landes et les plaines en sont
toutes couvertes. Cette race étrangère a massé une
armée immense, et nous n'avons qu'une bien petite
47
ss. 87-89] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1088-1111
troupe.» «Mon ardeur en est d'autant plus grande,»
répond Roland. « Ne plaise à Dieu ni à ses très saints
1090 anges que par moi la France perde sa gloire! Plutôt la
mort que la honte. Plus nous frappons, plus l'empereur
nous aime.»
LXXXVIII
G. XCIII (Vers 1093-1109)
Roland est brave et Olivier est prudent ;^ ils sont tous
1095 deux vaillants à merveille. Dès qu41s sont à cheval
et sous les armes, ils n'éviteront pas la bataille pour
échapper à la mort. Les deux comtes sont braves et
leurs paroles sont fières. Les perfides païens s'avancent
pleins de fureur. «Vous en voyez déjà quelque chose,»
1 100 dit Olivier. «Les voilà tout près de nous, et Charles est
maintenant bien loin. Vous n'avez pas daigné sonner
votre cor. Si le roi était ici, nous n'aurions pas dom-
mage. Regardez là-haut vers les défilés d'Aspe,^ vous
verrez Tarrière-garde destinée à un triste sort. Ceux
1 105 qui se trouveront dans cette affaire d'aujourd'hui, ne
seront jamais plus dans une autre.» «Tais-toi,» répond
Roland, «c'est là nous faire outrage. Malheur au cœur
qui faiblit ! Nous resterons fermes à notre poste ici ; à
nous de battre et de combattre.» Agi.
LXXXIX
G. XCIV (Vers 1110-1123)
II 10 Quand Roland voit qu'il y aura bataille, il devient
plus fier que lion ou léopard. Il s'adresse aux Français
48
ss. 89-90] FRENCH TRANSLATION [vv. 1112-1138
et il appelle Olivier : « Compagnon, ami, ne parlez pas
de la sorte. L'empereur, qui nous a laissé ses Français,
1 1 1 5 en a mis à part vingt mille que voici, parmi lesquels il
ne connaît pas un couard. / On doit pour son seigneur
souffrir de grandes peines, endurer les grands froids et
les chaleurs extrêmes,^ perdre et son sang et sa chair.
II 20 Frappe de ta lance, et moi de Durendal, ma bonne épée
que l'empereur m*a <}onnée. Si je meurs, celui qui Paura
pourra dire : * Cette épée fut celle d'un noble guerrier.'»
XC
G. XC V (Vers i i 24-1 1 38)
Plus loin est l'archevêque Turpin;* il pique son
1 125 cheval, monte sur une éminence, appelle autour de
lui les Français, et voici le sèrtoon qu'il leur adresse:
« Seigneurs barons, Charles nous a laissés ici. Notre de-
voir est de mourir pour lui. Soutenez l'honneur du nom
II 30 chrétien. Vous aurez bataille, n'en doutez pas, car
voici les Sarrasins sous vos yeux. Confessez-vous, de-
mandez à Dieu merci et je vous absoudrai pour le salut
de vos âmes. Si vous mourez, vous serez au nombre des
II 35 saints martyrs* et vous aurez vos places au plus haut du
paradis.» Les Français descendent de cheval et se
prosternent ; l'archevêque les bénit au nom de Dieu, et
pour pénitence, il leur commande de bien frapper.
49
ss. 91-92] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1139-1166
XCI
G. XCVI (Vers ii 39-1 151)
Les Français se relèvent et se remettent sur pied.
1 140 Les voilà bien absous et quittes de leurs péchés. L'ar-
chevêque a fait sur eux le signe de la croix. Puis ils
sont montés sur leurs destriers rapides. Ils sont arinés
en chevaliers et tous sont préparés pour la bataille. Le
1 145 comte Roland appelle Olivier: «Sire compagnon, vous
le disiez fort bien que Ganelon nous a tous trahis:^ il en
a reçu de Tor, des biens et de Pargent. L'empereur
devrait bien nous venger. Le roi Marsile a fait marché
II 50 de nous, mais c'est avec nos épées que nous lui réglerons
son compte. » Aoi.
XCII
G. XCVII (Vers ii 52-1 169)
Voici Roland aux défilés d'Espagne, monté sur son bon
coursier Veillantif.^ Il porte ses armes avec tant de
II 55 grâce, et il s'avance, le baron, en jouant avec sa lance
dont la pointe se dresse vers le ciel. Au bout de la
lance est fixée une bannière toute blanche, dont les
franges d'or lui battent jusqu'aux mains. Il a le corps
II 60 gracieux, le visage clair et riant. Son compagnon le
suit de près et puis les Français qui proclament leur pro-
tecteur. Du côté des Sarrasins Roland regarde avec
fierté, mais sur les Français il tourne un œil doux et
modeste ; il leur dit avec courtoisie : « Seigneurs barons,
1 165 allez d'un pas tranquille.* Ces païens cherchent leur
perte. Nous aurons aujourd'hui bel et bon butin; ja-
50
ss. 92-94] FRENCH TRANSLATION [vv. ii 67-1 190
mais roi de France n'en eut d'aussi riche. » À ces mots,
les deux armées se rencontrent.^ Agi.
XCIII
G. XCVIII (Vers 1170-1187)
II 70 «Je ne veux plus rien dire,» dit Olivier; «vous n'avez
pas daigné sonner votre cor, et vous n'avez pas l'appui
de l'empereur. Ce n'est pas sa faute, le brave, il ne
sait mot de notre détresse ; et ceux qui sont là-bas ne
II 75 sont point à blâmer. Avancez donc, seigneurs barons,
du mieux que vous pourrez et ne reculez point ! Au nom
de Dieu, je vous en prie, soyez bien décidés à frapper, à
recevoir et à donner de bons coups. N'oublions pas le
iiSocri de*ralliement de Charles.» À ces mots, les Français
poussent leur cri de guerre : « Monjoie !»'* Qui les eût en-
tendus lancer ce cri se souviendrait toujours de leur
courage. Puis, ils s'avancent. Dieu! avec quelle fierté I
Ils piquent leurs coursiers pour aller plus vite ; ils vont
II 85 attaquer, — qu'ont-ils de mieux à faire? Mais les Sar-
rasins n'ont point peur. Français et Sarrasins, les voilà
aux prises.'
LA MÊLÉE: DUELS ENTRE LES DOUZE PAIRS
DE CHAQUE CÔTÉ
XCIV
G. XCIX (Vers 118&-1212)
Le neveu de Marsile, qui s'appelle Aelroth, s'avance
1 190 tout le premier en avant des troupes, insultant nos Fran-
51
ss. 94-95] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1191-1222
çais de mauvais propos: «Félons Français, aujourd'hui
vous allez lutter contre nous. Celui qui devait vous dé-
fendre vous a trahis. Il est fou, votre roi, qui vous a laissés
dans ces défilés. La douce France perdra aujourd'hui sa
II 95 renommée, et Charlemagne le bras droit de son corps.»
Quand Roland Tentend, Dieu! quelle grande douleur il
en a! Il pique son cheval et le lance bride abattue.
Le comte va frapper le païen aussi fort qu'il peut. Il lui
1200 fracasse Técu et lui ouvre la cuirasse,* lui fend la poitrine
et lui brise les os; il lui sépare toute Téchine du dos, et
avec sa lance il lui fait rendre l'âme du corps. Il le frappe
si bien qu'il fait chanceler le corps et à pleine lance il
1205 l'abat mort de son cheval.* Il lui a brisé le cou en deux
moitiés. Roland, cependant, ne laisse pas de parler ainsi
au mort: «Va donc, maraud! Charles n'est point fou, et
n'a jamais aimé la trahison. En nous laissant aux défilés,
i2ioil a agi en brave; et la douce France ne perdra pas
aujourd'hui sa gloire. Frappez, Français ! à nous le pre-
mier coup. À nous le droit, à ces mécréants le tort. »
Aoi.
XCV
G. C (Vers 12 13-1234)
Il y a là un duc du nom de Falsaron,' — il est le frère
i2i5du roi Marsile et seigneur de la terre de Dathan* et
d'Abiron. Il n'y a pas sous le ciel de félon plus scélérat.
Entre les yeux il a le front énorme et l'on pourrait bien
y mesurer un bon demi pied. Quand il voit son neveu
1220 mort, il est tout saisi de douleur. Il sort de la foule, se
met devant les rangs, poussant le cri de guerre des païens
et provoquant les Français: «Aujourd'hui la douce France
52
XII. Pièces de l'Armure d'un Chevalier ; d'après la tapisserie de
Bayeux, fin du xie siècle; planche ix des Vetusta monumenta; voir Gautier,
ia Chanson, p. 395.
^x^"' on HE ^r^
UNIVERSITY
ss. 95-96] FRENCH TRANSLATION [vv. 1223-1255
perdra son honneur.» Olivier à ces mots est pris de fu-
1225 reur. Il pique son cheval de ses éperons d'or et il frappe
le Sarrasin d'un vrai coup de baron, lui brise Técu, fracasse
la cuirasse, lui plonge dans le corps les pans de son gon-
fanon, et à pleine lance le désarçonne et l'abat mort.
1230 Puis il regarde à terre. oU il voit le misérable étendu et
lui adresse ces fières paroles : « De vos menaces, drôle,
je n'ai souci. Frappez, Français, et à nous la victoire. »
«MonjoieU^ s'écrie-t-il; c'est le cri de Charles.
Aok
XCVI
G. CI (Vers 1235-1260)
1235 Voici un roi qui s'appelle Corsablis. Il est de Barbarie,*
d'un pays lointain. Il fait appel aux autres Sarrasins :
« Nous pouvons bien soutenir cette bataille, car les Fran-
çais sont en assez petit nombre. Ceux qui sont là, nous
1240 devons les dédaigner, car nul d'entre eux ne sera secouru
par Charles. Voici le jour qu'il leur faudra mourir.» L'ar-
chevêque Turpin l'a bien entendu. Il n'est pas d'homme
sous le ciel qu'il haïsse autant que ce païen. Il pique son
1245 cheval de ses éperons d'or fin et va droit frapper sur Cor-
sablis un coup terrible. Il lui met en pièces son écu,
rompt la cuirasse, lui plante sa lance au milieu du corps.
Le coup est si rude qu'il le fait chanceler ; à pleine lance
1250 il l'abat mort sur le chemin. Turpin regarde alors à terre
oîi il voit le misérable étendu et ne manque pas de lui
dire ces paroles: «Lâche païen, vous en avez menti.
Charles, mon sire, est toujours notre appui, et nos Fran-
1255 çais n'ont pas le talent de fuir. Nous clouerons sur place
53
ss. 96-99] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1 256-1 276
tous vos compagnons, et quant à vous, une nouvelle mort
dans l'autre monde vous attend.^ Frappez, Français, et
que nul de vous ne s'oublie ! Ce premier coup est nôtre,
1260 Dieu merci.» «Monjoie!» s'écrie-t-il, pour rester maître
du champ de bataille.
XCVII
G. Cil (Vers 1261-1268)
Gérin frappe Malprimis de Brigal^ dont le bon écu ne
lui vaut pas un denier ; car Gërin en rompt la boucle de
1265 cristal et la moitié en tombe à terre. Il lui rompt la
cuirasse et pénètre jusqu'à la chair et lui enfonce dans
le corps sa bonne lance. Le païen tombe tout d'une
pièce et Satan emporte son âme.' Agi.
XCVIII
G. cm (Vers 1269-1274)
Et Gérier, le compagnon de Gérin, frappe l'émir,* lui
1270 brise l'écu et lui démaille la cuirasse; il lui pousse au
cœur sa bonne lance, frappant si bien qu'il lui traverse
le corps, et à pleine lance il l'abat mort par terre. «Oh!
la belle bataille !» s'écrie Olivier.
XCIX
G. CIV (Vers 1275-1280)
1275 Le duc Samson s'attaque au connétable,^ lui brise son
écu orné d'or et de fleurs. La bonne cuirasse, ne
54
ss. 99-102] FRENCH TRANSLATION [vv. 1277-1298
garantit guère le païen, car le duc lui fend le cœur, le
foie et le poumon, et l'abat mort, qu'on en pleure ou
1280 qu'on en rie. «C'est,» lui dit l'archevêque, «le coup
d'un baron.»
C
G. CV (Vers i 281-1288)
Anséis lâche la bride à son cheval et va frapper
Turgis de Tortose.^ Il lui brise l'écu au-dessous de la
boucle dorée, lui rompt les doubles mailles de sa cui-
1 285 rasse, lui enfonce dans le corps le fer de sa bonne lance,
le perçant si bien que l'acier ressort par le dos.
À pleine lance il le renverse mort au champ. «Voilà le
coup d'un brave,» s'écrie Roland.
CI
G. CVI (Vers i 289-1 296)
Puis, Engelier, le Gascon de Bordeaux, pique son
1290 cheval, lui lâche la rêne, et va frapper Escremis de
Valtierre.* Il lui brise l'écu qu'il porte au cou et le met
en pièces, lui rompt les mailles supérieures de sa cui-
rasse, le frappe juste au sein entre les deux épaules et à
1295 pleine lance le renverse mort de la selle. Agi.
Cil
G. CVII (Vers 1297-1303)
Et Oton frappe le païen Estorgant' sur le cuir peint
qui recouvre l'écu tout au devant, dont il fait sauter
55
ss. 102-105] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1299-1321
1300 les couleurs, blanc et vermeil, déchire les pans de sa
cuirasse, lui plante au corps sa bonne lance pointue et le
renverse mort de son coursier. Il lui dit alors: «On ne
vous en sauvera pas.»
cm
G. CVIII (Vers 1304-1310)
Et Bérenger, lui, fond sur Estramaris,^ brise son écu,
1305 lui fracasse la cuirasse, lui pousse au ventre sa bonne
lance, et l'abat mort entre mille Sarrasins. Des douze
pairs païens, en voilà dix de tué^. Il n'en reste que
i3iodeux vivants, ChernuTDle^ et le comte Margaris.'
CIV
G. CIX (Vers 1311-1319)
Margaris est un bien vaillant chevalier, beau, fort,
adroit et léger. Il éperonne son cheval et court droit
sur Olivier dont il brise Pécu au-dessous de la boucle
1315 d'or fin, et lui porte un coup de lance le long du flanc.
Mais Dieu protège Olivier, son corps n'est point touché.
La lance du païen l'effleure, mais sans lui faire mal. . i
Margaris passe donc outre, car il n'y a plus d'obstacle, I
et sonne de son cor pour rallier les siens.
CV ,
G. ex (Vers 1320-1337) 1
1320 Partout la bataille est merveilleuse. Le comte Roland I
ne veut point se ménager et frappe de sa lance tant que
56
ss. 10S-106] FRENCH TRANSLATION [vv. 1322-1350
le bois lui dure ; mais au quinzième coup, elle est brisée
en pièces. Alors il met à nu Durendal, sa bonne épée,
1325 pique son cheval, se jette sur Chernuble; brise son
casque oU luisent des escarboucles, lui coupe en deux et
coiffe et chevelure, lui tranche à la fois les yeux et la
figure, la cuirasse blanche aux fines mailles, tout le
1330 corps jusqu'à Tenfourchure. L'épée ne s'arrête que
dans le corps du cheval dont elle fend Téchine sans
chercher le joint et abat morts, sur Therbe drue, et le
cheval et le chevalier. «Misérable,» lui dit-il ensuite,
133s «tu fus mal inspiré de venir ici; ton Mahomet ne te
sauvera pas ; ce n'est pas un pareil glouton qui gagnera
aujourd'hui la bataille.»
LES FRANÇAIS REPOUSSENT L*AVANT-GARDE DES
SA^ÏIRASINS
CVI
G. CXI (Vers 1338-1350)
Le comte Roland s'avance à travers le champ de
bataille; à la main Durendal qui bien tranche et bien
1340 taille, et qui fait des Sarrasins grand carnage. Ah, si
vous l'aviez vu entasser les morts l'un sur l'autre et le
sang tout clair se répandre sur la place I Toute sa cui-
rasse, ses bras en sont sanglants,^ ainsi que le cou et les
épaules de son bon cheval. Quant à Olivier, il ne se
1345 met pas en retard de frapper; on n'a rien à reprocher
non plus aux douze pairs. ^ Les Français frappent à
droite et à gauche. Les païens meurent et quelques-uns
s'évanouissent. « Vivent nos barons ! » dit l'archêveque.
1350 Alors il crie «Monjoie!» c'est le cri de Charles. agi.
57
ss. 107-108] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1351-1378
CVII
G. CXII (Vers 1351-1366)
Olivier s'élance à travers la mêlée, n'ayant au poing
qu'un tronçon de sa lance dont le bois est brisé, et
il attaque le païen Malsaron,^ lui brise son écu orné
^3SS d'or et de fleurs, lui fait jaillir les deux yeux de la tête, et
la cervelle du païen lui tombe sous les pieds. Bref, il
le renverse mort avec sept cents de sa race.
Puis il tue Turgis* et Estorgus, mais le tronçon de sa
lance se brise en éclats jusqu'à la poignée. « Que faites-
1360 vous, compagnon?» lui crie Roland, «En telle bataille à
quoi sert un bâton ? Il n'y a de bon que le fer et l'acier.
OU est votre épée Hauteclaire* dont la garde est d'or et
13651e pommeau de cristal?» «Je ne puis la tirer,» répond
Olivier, «tant je suis occupé à cogner.» Aoi.
CVIII
G. CXIII (Vers 1367-1378)
Enfin, le seigneur Olivier tire sa bonne épée que son
ami lui a tant demandée et, en vrai chevalier, il la lui
1370 fait voir, car il en frappe un païen, Justin de Val-
Ferrée*; par le milieu lui fend toute la tête, lui tranche
avec le corps sa cuirasse brodée et sa bonne selle in-
crustée d'or et de pierreries, pourfend l'échiné du che-
1375 val, et les abat tous deux morts devant lui sur le pré.
«Or,» s'écrie Roland, «je vous nomme mon frère. Pour
de tels coups, l'empereur nous aime.» Et de toutes parts
retentit le cri de «Monjoie!» Agi.
S»
ss. 109-110] FRENCH TRANSLATION [vv. 1379-1406
CIX
G. CXIV (Vers i 379-1 395)
Le comte Gérin, monté sur un cheval bai/ et son
1380 compagnon Gérier sur Passe-Cerf, lâchent les rênes,
éperonnent tous deux à T'envi, et vont frapper le païen
Timozel, Pun sur Técu, Tautre sur la cuirasse. Tous
deux lui brisent leurs lances dans le corps et le renver-
1385 sent mort au milieu d'un guéret. Je ne sais point, et je
n'ai jamais entendu dire, lequel des deux fut alors le
plus rapide.
Esperveris était là, le fils de Bovel ; il meurt des coups
i39od'Engelier de Bordeaux. Puis l'archevêque tue Siglorel,*
l'enchanteur, qui avait déjà été dans l'enfer oh Jupiter
l'avait conduit' par l'art du diable. «En voilà un mal-
faiteur envers nous,» s'écrie Turpin. Roland répond:
1395 «Le mécréant est vaincu. Frère Olivier, ce sont là les
coups que j'aime. »
ex
G. CXV (Vers 1 396-1 411)
La mêlée, cependant, est devenue rude; Français et
païens échangent des coups merveilleux. Les uns atta-
quent, les autres se défendent. Que de lances sanglantes
1400 et brisées! Que de drapeaux et d'étendards en lam-
beaux ! Que de bons Français tués à la fleur de l'âge,*
qui ne reverront plus leurs mères ni leurs femmes, ni leurs
amis, qui les attendent là-bas aux défilés. Charlemagne
1405 en pleure et se désole, mais à quoi bon ? Ils n'en auront
nul secours. Ah! que Ganelon lui rendit un bien mau-
59
ss. iio-iii] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1407-1433
vais service le jour qu'il alla vendre à Saragosse sa propre
lignée ! Depuis lors il a perdu et ses membres et sa vie,^
car la cour d'Aix le condamna à être pendu,* et avec lui
1410 trente de ses parents auxquels on ne fit pas grâce de la
mort. Aoi.
CXI
G. CXIX * f) 0 C) (Vers 1412-1437)
La bataille est formidable et rude. Olivier et Rolan(
frappent à Tenvi et l'archevêque rend les coups par
141 5 milliers. Les douze pairs ne sont pas en retard, ainsi
que les Français qui frappent tous comme un seul hom-
me. Par centaines, par milliers, les païens tombent, et
qui ne s'ienfuit n'échappe pas à la mort, car bon gré mal
gré, tous y laissent^téÛf'^vieV" Mais les Français aussi
1420 perdent leurs meilleurs champions; ils ne re verront plus
leurs Ijf^Wes, ni leurs familles, ni Charlemagne qui les
attend' là-bas aux défilés.
LES PRÉSAGES DE LA MORT DE ROLAND
En France éclate une tourmente prodigieuse;' de la
1425 pluie et de la grêle à torrents ; on y entend le tonnerre et
le vent ; la foudre tombe à coups redoublés ; la terre elle
même tremble, et de Saint-Michel-du-Péril jusqu'aux
Saints,* de Besançon jusqu'au port de Wissant, il n'y a
1430 pas une maison, dont les murs ne chancellent; en plein
midi de grandes ténèbres; plus de lumière au ciel que le
feu des éclairs. Nul ne voit ces prodiges qui ne s'en épou-
vante et plusieurs de dire: « C'est la destruction ; c'est
60
/
ss. 111-113] FRENCH TRANSLATION [vv. 1434-1457
1435 la fin du monde ^ qui arrive.» Mais ils ne le savent pas,
et ils ne disent pas vrai: c'est le grand deuil pour la
mort de Roland.
CXII
G. CXXIII * (») (10) (U) (Vers 1438-1448)
Les Français frappent avec courage et vigueur de telle
sorte que les païens meurent par milliers, par troupeaux,
1440 et sur cent mille ils ne peuvent en sauver deux. «Les
braves gens que les nôtres, » s'e'crie Tarchevêque ; « nul roi
sous le ciel n'en a de meilleurs. Il est écrit dans la geste
des Francs^ que notre empereur a de vaillants soldats.»
1445 Les voilà qui vont par le champ de bataille à la recher-
che des leurs, les yeux mouillés de douleur et de ten-
dresse, le cœur plein d'amour pour leurs parents. Le
roi Marsile paraît devant eux avec sa grande armée.
Agi.
L'ATTAQUE DE LA GRANDE ARMÉE DE MARSILE
CONTRE L'ARRIÈRE-GARDE
CXIII
G. CXXVI * (12) (18) (Vers 1449-1466)
1450 Marsile s'avance' le long d'une vallée avec la grande
armée qu'il a réunie et divisée en vingt bataillons. Les
casques ornés d'or et de pierreries reluisent ainsi que
les écus et les cuirasses brodées. Sept mille clairons
Ï4S5 sonnent la charge et remplissent de bruit toute la con-
trée. « Frère Olivier, mon compagnon,» s'écrie Roland,
« Ganelon, le traître, a juré notre mort ; sa trahison n'est
61
ss. 113-115] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1458-1485
que trop évidente, mais l'empereur en tirera une ven-
i46ogeance terrible. Nous aurons une bataille forte et rude,
car jamais on ne vit un tel rassemblement. Moi, j'y
vais frapper de Durendal, mon épée; et vous, com-
pagnon, vous frapperez de Hauteclaire. En combien de
lieux nous les avons portées, et avec elles combien de
1465 batailles nous avons gagnées! Il ne faut pas qu'on en
chante de mauvaise chanson.^» Agi.
CXIV
G. CXXVII (Vers 1467-1482)
Quand les Français voient qu'il y a tant de païens
que de tous côtés les champs en sont couverts, ils
appellent à leur aide Olivier et Roland et les douze
1470 pairs ^ pour qu'ils soient leur défense. Alors l'archevêque
leur dit sa façon de penser: «Pas de lâche pensée, sei-
gneurs barons. Au nom de Dieu, ne fuyez pas, que nul
homme ne chante de vous vilaine chanson. Il vaut bien
1475 mieux mourir en combattant. C'est notre sort, nous
finirons ici, car après ce jour nous ne serons plus de ce
monde. Mais je vous suis bien garant d'une chose,
c'est que le saint paradis vous attend et que vous serez
1480 assis parmi les saints.» À ces mots les Français ont le
cœur plein de joie; pas un seul qui ne crie: «Monjoie!»
Aoi.
cxv
G. CXXXI * (") (16) (16) (Vers 1483-1 501)
Il y avait là un Sarrasin de Saragosse, seigneur d'une
1485 moitié de la ville, — c'est Climborin qui ne fuit devant
62
ss. 115-116] FRENCH TRANSLATION [vv. 1486-1511
personne, le même qui reçut la promesse^ du comte
Ganelon, et qui en signe d'amité le baisa sur la bouche,
et lui fit don de son casque orne' de rubis. Il couvrira,
1490 dit-il, la Terre Majeure de honte et à Tempereur il lui
arrachera la couronne. Il est monté sur un cheval qu'il
appelle Barbamouche et qui est plus rapide qu'épervier
ou qu'hirondelle. Il l'éperonne et lui lâche les rênes et
va droit frapper Engelier de Gascogne." Bouclier,
149s cuirasse, rien ne tient ; le païen lui met dans le corps la
pointe de sa lance, l'enfonce si bien qu'il en fait sortir
le fer de l'autre côté, et à pleine lance il le renverse
mort sur le champ. Alors il s'écrie : « Ces gens-là sont
1500 bons à tuer. Frappez, païens, pour rompre leurs rangs
serrés.» « Dieu!» disent les Français, « quel malheur de
perdre un si vaillant homme.* Agi.
EXPLOITS MERVEILLEUX D'OLIVIER, DE ROLAND
ET DE TURPIN
CXVI
G. CXXXII (Vers 1502-1518) .
Le comte Roland appelle Olivier : « Sire compagnon
voici Engelier mort; nous n'avions pas de plus vaillant
1505 chevalier.* «Veuille Di«u que je le venge!» répond
Olivier; et de ses éperons d'or pur, il pique son cheval,
et armé de Hauteclaire dont la lame est rouge de sang,
il court frapper le païen de toute sa force. D'un seul
grand coup de l'épée qu'Olivier brandit, le Sarrasin
1510 tombe et les démons emportent son âme.' Puis Olivier
tue le duc Alphaïen; il tranche la tête d'Escababi et dé-
63
ss. 116-118] ^ LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1512-1538
sarçonne sept Arabes qui ne seront jamais bons à guer-
i5iSroyer. Roland dit alors: «Mon compagnon est furieux,
car à Tenvi auprès de moi il se couronne de gloire. Voilà
les coups qui nous rendent plus chers à Charles. Frap-
pez, chevaliers,» s'écrie-t-il de toute sa force, «frappez-
les. » Aoi.
CXVII
G. CXXXIII (Vers 1519-1536)
.Voici venir d'un autre côté le païen Valdabrun. C'est
1 520 celui-là qui a élevé Marsile. Il est maître sur la mer de
quatre cents navires, et il n'y a pas de marin qui ne soit
à ses ordres. C'est lui qui prit Jérusalem^ par trahison,
1525 et viola le temple de Salomon, et tua le patriarche devant
les fonts de baptême. C'est lui qui reçut la promesse
du comte Ganelon et lui donna son épée ^ avec mille écus
d'or. Il est monté sur un cheval qui s'appelle Grami-
mond, et qui est plus rapide que ne l'est un faucon. Il
1530 le pique vivement de ses éperons aigus et court frapper
le puissant duc Samson. Il lui brise l'écu, déchire sa
cotte de mailles, lui enfonce dans le corps le pennon de sa
lance, et d'un coup de grâce lui fait vider les arçons et
i53Sl'étend mort. «Frappez, païens,» s'écrie-t-il, «nous les
vaincrons.» Et les Français de dire: « Dieu, quelle perte
que celle de ce baron I » Aoi.
CXVIII
G. CXXXI V (Vers i 537-1 549)
Vous pouvez bien penser que le comte Roland, quand
il vit Samson mort, en éprouva un grand chagrin. Il
64
ss. 118-120] FRENCH TRANSLATION [vv. 1539-1565
éperonne son cheval et de toute sa force prençi son élan,
i54oDurendal au poing, qui vaut plus que Tor fin, et se pré-
cipite contre ce païen lui donnant le plus rude coup qu'il
peut sur son casque orné de pierres précieuses. Il lui
fend Tarmure, et la tête et le corps, ainsi que la selle in-
i545crustée d'or, et enfonce son épée profondément dans le
dos du cheval. Tous deux sont morts, qu'on le blâme
ou qu'on le loue. «Voici,» crient les païens, «un coup ter-
rible pour nous.» Roland répond: «Je ne saurais aimer
les vôtres; car l'orgueil et les torts sont de votre côté.»
Agi.
CXIX
G. CXXXV (Vers i 550-1 561)
1550 Voici un Africain venu d'Afrique; c'est Malcuidant,^
le fils du roi Malcud. Ses armes sont toutes en or battu
et elles reluisent au soleil plus que toutes les autres. Il
monte un cheval qu'il nomme Saut-Perdu, qu'aucune bête
1 555 ne peut vaincre à la course. Il se précipite sur Anséis qu'il
frappe à l'écu dont il brise le vermeil et l'azur, met en
pièces les pans de son armure, et lui plonge au corps le
1560 fer et la hampe de sa lance. Le comte est mort, il a fini
son temps. «Baron,» disent les Français, «comme tu as
été malheureux!»
cxx
G. CXXXVI (Vers i 562-1 569)
L'archevêque Turpin parcourt le champ de bataille.
Jamais tel prêtre ne chanta messe qui fit de sa personne
1565 tant de prouesses. «Que Dieu te le rende,» s'écrie-t-il
65
ss. 120-122] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1566-1590
au païen, «toi qui as tué quelqu'un que je regrette vive-
ment. » Il donne Télan à son bon cheval, et il frappe si
fort sur récii de Tolède^ qu'il abat mort du coup T Afri-
cain sur rherbe verte.
CXXI
G. CXXX VII (Vers i 570-1 585)
1570 Voici venir d'autre part le païen Grandoigne, fils de
Capuel, le roi de Cappadoce.^ Le cheval qu'il monte et
qu'il appelle Marmore est plus rapide que ne l'est l'oi-
seau qui vole. Il lui lâche les rênes, le pique des éperons
1575 et fond avec tant de force sur Gérin qu'il lui brise son
écu de vermeil et le lui arrache du cou. Il lui découvre
du haut en bas sa cuirasse et lui plonge au corps sa ban-
derole bleue, le faisant tomber mort près d'une haute
1580 roche. Il tue aussi Gérier, le compagnon de Gérin, et
Bérenger et Gui de Saint- Antoine.' Enfin, il va frapper
un riche duc, Austoire, maître et seigneur de Valence
sur le Rhône, et l'abat mort à la grande joie des païens.
1585 Mais les Français disent : «Comme les nôtres tombent!»
CXXII
G. CXXX VIII (Vers i 586-1 592)
Le comte Roland, l'épée sanglante au poing, a bien
entendu les Français qui se lamentent. Il en éprouve une
si vive douleur qu'il sent son cœur prêt à se fendre. «Que
Dieu te confonde!» s'écrie-t-il au païen. «Je te ferai
ï 590 payer bien cher la vie de celui que tu viens de tuer.»
66
ss. 122-124] FRENCH TRANSLATION [vv. 1591-1618
La-dessus il éperonne son cheval qui prend son élan.
. Lequel des deux sera le vaincu? Toujours est-il qu'ils
sont aux prises.
CXXIII
G. CXXXIX (Vers i 593-1609)
Grandoigne fut un brave et vaillant homme, sans
1595 reproche et sans peur au combat. Sur son chemin il
rencontre Roland qu'il n'avait jamais vu, mais qu'il re-
connaît bien pourtant à son fier visage, à sa belle stature,
à son regard et à sa contenance. Il ne peut pas. s'em-
1600 pêcher d'avoir peur, il voudrait s'enfuir, mais il n'y a
pas moyen. Le comte le frappe avec tant de vigueur
que du même coup il lui fend son casque jusqu'au nasal,
le nez, la bouche, les dents, le corps entier et la cotte de
1605 mailles ainsi que les deux bords de la selle dorée, et
enfonce le fer dans le dos du cheval. Bref, il les tue tous
deux sans remède. Les païens gémissent et se désolent,
et les Français crient: « Il frappe bien, notre champion.»
CXXIV
G. CXL (Vers 1610-1619)
1610 ^ La bataille est merveilleuse et animée. ^ Les Français,
frappant avec vigueur et rage, tranchent poings, côtes,
échines, et armures jusqu'à la chair vive. Le sang clair
161 5 coule sur l'herbe verte. «Nous n'y pouvons plus tenir,»
s'écrient les païens. «Terre Majeure des Francs, que
Mahomet te maudisse! Par-dessus toutes les races, la
tienne est hardie.» Aussi n'y a-t-il pas un seul qui ne
67
ss. 124-126] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1619-1643
s'écrie: «Marsile, accours, ô roi, car nous avons besoin
d'aide. »
cxxv
G. CXLI (Vers 1620-1627)
1620 La bataille est merveilleuse et grande. Les Français
frappent avec leurs lances d'acier bruni. Vous eussiez
vu là un immense spectacle de douleur: tant d'hommes
blessés, sanglants et morts ! L'un est étendu sur l'autre,
couchés l'un sur le dos, l'autre sur la face. Les Sarrasins
1625 n'y peuvent plus tenir ; bon gré mal gré, il leur faut
lâcher pied ; de vive force les Français les poursuivent.
Agi.
CXXVI
G. CXLIII * (1^ (Vers 1628-1647)
Quand Marsile voit le carnage de son peuple, il fait
1630 sonner ses cors et ses trompettes, et s'avance à cheval
avec sa grande armée. Au premier rang, voici un Sarra-
sin, Abîme ; il n'en est pas de plus félon que lui dans ce
corps d'armée, car il est taché de crimes et souillé de
nombreuses et grandes trahisons. Il ne croit pas en
1635 Dieu, le fils de sainte Marie; il est noir comme la poix
fondue; il aime plus la trahison et la perfidie que tout
l'or de Galice;^ jamais personne ne le vit plaisanter ni
rire; mais il est brave et d'une témérité folle. C'est
1640 pour cela qu'il est le favori du félon roi Marsile et qu'il
porte le dragon du roi autour duquel se rallie la nation.
L'archevêque ne saura jamais l'aimer. Dès qu'il le voit,
il songe à l'attaquer, et fort tranquillement il se dit à
68
SS. 126-127] FRENCH TRANSLATION [vv. 1644-1670
1645 lui-même : « Ce Sarrasin me semble bien hérétique ; plu-
tôt mourir que de ne pas aller le tuer, car je n'ai jamais
aimé ni les couards ni la couardise.» Agi.
CXXVII
G. CXLIV (Vers 1648-1670)
L'archevêque commence la bataille.^ Il monte le
cheval qu'il enleva jadis à Grossaille ; c'est un roi que
1650 Turpin tua en Danemark. Le destrier est rapide et fait
pour la course, car il a les pieds fins, et les jambes
plates, la cuisse courte et la croupe bien large, les flancs
allongés, et l'échiné bien haute. La queue est blanche
1655 et la crinière jaune, la tête est fauve et l'oreille petite.
Bref, il n'est destrier qui lui soit comparable. L'archevê-
que le pique et le lance au galop de sorte qu'il ne peut
manquer de tomber d'un élan sur Abîme. Donc, Turpin
1660 porte un coup sur son merveilleux écu, couvert de
pierres fines, d'améthystes, de topazes, de cristaux et
d'escarboucles qui brillent, don d'un émir nommé Gala-
fre,^ et qui lui-même l'avait reçu d'un diable au Val-
i665Métas.' Turpin le heurte et ne l'épargne point. Tel
est le coup asséné par l'archevêque qu'à mon avis l'écu
d'Abîme ne vaut plus un denier. Alors Turpin lui
tranche le corps de part en part et l'abat sur place
raide mort, t Voilà du courage,» s'écrient les Français;
1670 «l'archevêque sait bien garder sa crosse.»
69
ss. 128-130] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1671-1692
CXXVIII
G. CXLV (Vers 1671-1679)
Le comte Roland appelle Olivier : « Mon compagnon,
il faut en convenir, Tarchevêque est un fameux chevalier.
Il n'en est pas de meilleur sur la terre ni sous le ciel.
1675 Comme il sait bien frapper et de la lance et de Tépée!»
«Allons donc l'aider,» répond Olivier. À ces mots
les Français recommencent de plus belle. Les coups
sont rudes, la mêlée terrible, et bien grande la perte des
chrétiens.
CXXIX
G. CL * (18) (19) (M) (21) (Vers 1680-1690)
1680 Ah I qu'il eût fait beau voir Roland et Olivier manier
leurs épées et tailler ! L'archevêque lui, frappe de sa
lance. Ceux qu'ils ont tués à eux trois, on peut bien en
savoir le nombre, car c'est écrit dans l'histoire, et dans
1685 les chartes, — ^la geste ^ dit qu'il y en eut plus de quatre
milliers. Aux quatre premiers assauts tout va bien pour
les Français, mais le cinquième leur est cruel et funeste :
tous les chevaliers français sont tués, excepté soixante
1690 que Dieu a épargnés. Mais ceux-là, avant de mourir, ils
se vendront bien cher.
LE COR. — DEUXIÈME PARTIE
CXXX
G. CLI (Vers 1691-1701)
Le comte Roland, qui voit les grandes pertes des
siens, appelle 'son compagnon Olivier: «Beau cher
70
ss. 130-132] FRENCH TRANSLATION [vv. 1693-1717
ami,^ par Dieu qui vous protège, que de bons vassaux
1695 vous voyez étendus à terre. Nous pouvons bien plain-
dre la belle, la douce France privée de tels barons.
Hélas, roi chéri, que n'êtes vous ici ? Olivier, mon
frère, comment faire ? Par quel moyen lui faire savoir
1700 ces nouvelles?» «Je ne sais nul moyen,» dit Olivier;
«j'aime mieux mourir que d'encourir le déshonneur.^»
Agi.
CXXXI
G. CLII (Vers 1702-1712)
« Ah,» dit Roland, « je vais sonner du cor. Charles
qui passe aux défilés l'entendra, et les Français revien-
i705dront, je vous le jure.» «Ce serait une grande honte,»
dit Olivier, « et un sujet de reproche à tous vos parents."
Toute leur vie, ils en auraient à rougir. Quand je vous
en priais, vous n'en fîtes rien. Maintenant, ce ne sera
pas avec mon approbation que vous le ferez. Sonner
1710 de votre cor, ce ne sera jamais l'acte d'un brave. Et
puis vous avez les deux bras tout sanglants.» «C'est
vrai,» répond le comte ; «j'ai donné de fameux coups.»
Agi,
CXXXII
G. CLIII (Vers 1713-1721)
« La bataille,» reprit Roland, « est rude ; je sonnerai
du cor et le roi Charles l'entendra.» «Ce ne sera pas
17151a du courage,» répond Olivier. «Quand je vous l'ai
dit, ami, vous avez dédaigné de le faire. Si le roi était
revenu, nous n'aurions rien souffert. " Ceux qui sont là-
71
ss. 132-134] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 171&-1743
bas avec lui ne méritent aucun reproche. Par ma
1720 barbe,» ajouta-t-il, «si jamais je revois Aude,^ ma noble
sœur, vous ne serez jamais son époux.» Agi.
CXXXIII
G. CLIV (Vers 1721-1736)
«Pourquoi cette colère?» dit Roland. «Ami,» répond
Olivier, «à vous la faute; car la bravoure raisonnable
1725 n'est pas la folie, et la sage mesure^ vaut mieux que la
témérité. Voilà nos Français morts par votre impru-
dence et Charles à jamais privé de nos services. Si
vous m'aviez cru, le roi serait venu, et nous aurions
1730 gagné cette bataille. Le roi Marsile eût été pris ou
tué. Ah ! votre prouesse, Roland, il faut bien la pleu-
rer. Charlemagne n'aura plus votre secours,' et jus-
qu'au jugement dernier, on ne reverra plus un homme
comme vous. Vous allez mourir et la France en sera
1735 abaissée. C'est aujourd'hui que va finir notre loyale
amitié; avant le soir aura lieu la douloureuse sépara-
tion.» Agi.
CXXXIV
G. CLV (Vers i 737-1 752)
L'archevêque entend leur dispute ;. il pique son cheval
de ses éperons d'or pur, s'approche d'eux et se met à les
1740 gronder: «Sire Roland, et vous, sire Olivier, au nom de
Dieu, cessez de vous disputer ! Sonner du cor main-
tenant ne vous servira de rien, mais néanmoins il vau-
drait mieux en sonner, et que le roi vienne, car il
72
ss. 134-136] FRENCH TRANSLATION [vv. 1744-1768
1745 pourra nous venger. Il ne faut pas que ces Espagnols
rentrent joyeux chez eux. Puis, nos Français, quand
ils descendront de cheval, nous trouveront ici morts et
massacrés; ils nous mettront sur des civières, à dos de
cheval en nous pleurant de larmes de deuil et de pitié;
1750 après, ils nous enterreront dans les parvis des monastères
à l'abri des loups, des sangliers et des chiens.» «C'est
bien parlé, sire,» répond Roland. Agi.
CXXXV
G. CLVII * (M) (Vers i 753-1 760)
Roland met l'olifant à sa bouche, l'enfonce bien, et
1755 sonne ^ pleins poumons. Le son s'y prolonge au loin
dans les hautes montagnes. On en entendit l'épho ré-
pondre à plus de trente lieues.^ Charles l'entend et tous
ses compagnons. « Nos gens livrent bataille, » dit le roi.
Mais Ganelon lui répond au contraire : « Si un autre que
1760 vous le disait, cela paraîtrait un grand mensonge.»
Agi.
CXXXVI
G. CLIII (Vers i 761-1784)
Le comte Roland fait sonner avec tant d'effort, de
grand'peine, et de vive douleur son cor d'ivoire que le
sang clair jaillit de sa bouche et les tempes de son front
1765 en éclatent.* Mais aussi le son du cor retentit bien
loin, et Charles qui passe aux défilés l'entend. Naimes,
ainsi que tous les Français l'écoutent. «J'entends le
cor de Roland, » dit le roi. « Certes il ne le sonnerait
73
ss. 136-137] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1 769-1 796
1770 pas s'il ne livrait bataille. » .« Il n'y a pas de bataille, »
répond Ganelon. «Vous êtes déjà vieux ^ et vos cheveux
sont tout blancs comme la neige, et vraiment vous par-
lez comme un enfant. D'ailleurs vous connaissez quel
est le grand orgueil de Roland ; c'est merveille que Dieu
17751e souffre si lon^jtemps. N'a-t-il pas pris Noples^ sans
votre commandement? Les Sarrasins sortirent de la
ville et livrèrent bataille à Roland, le bon vassal. Il les
tua de son épée Durendal,* et puis il fit laver le champ
à grande eau pour effacer les traces de sang. Après un
1780 lièvre qu'il lève, Roland, par folie sonne du cor toute la
journée, et sans doute, dans ce moment-ci, il est en train
de plaisanter. Qui sous le ciel oserait l'attaquer au
champ? Avancez toujours, donc; pourquoi vous arrêter,
car la Terre Majeure est bien loin devant nous. »
Aoi.
CXXXVII
G. CLIX (Vers 1785-1795)
1785 Le comte Roland a la bouche sanglante et les tempes
rompues; avec grande douleur et grand'peine, il sonne
l'olifant. Charles et tous les Français l'entendent et le
roi dit : « Ce cor a longue haleine ! » Le duc Naimes
1790 répond: «C'est qu'un bon vassal qui le sonne est en
détresse. À mon avis il y a bataille là-bas. Celui-là
qui vous conseille de n'y pas faire attention, a trahi
Roland. Armez-vous! répétez votre cri de guerre, et
1795 secourez votre noble maison.' Bien vous entendez que
Roland désespère. »
74
I^^OR^
XIII. Chevalier a Pied. "Les Français mettent pied à terre";
V. 1797. Un chevalier à pied; l'écu, avec sa guige, d'après le manuscrit de
VHortus deliciarum d'Herrade de Landsberg; voir la Chev alerte ^ Fig. 131.
ss. 138-139] FRENCH TRANSLATION [vv. 1797-1820
RETOUR DE LA GRANDE ARMÉE À RONCEVAUX
GANELON MIS AUX ARRÊTS
CXXXVIII
G. CLX (Vers 1796-1806)
L'empereur a fait sonner ses cors. Les Français met-
tent pied à terre, s'arment de cuirasses et de casques et
ceignent leurs épées brillantes d'or. Ils ont de beaux
1800 écus, des lances longues et fortes, des pennons blancs,
rouges, et bleus.^ Puis tous les barons de l'armée mon-
tent à cheval, et tant qu'ils sont dans les défilés, ils
éperonnent leurs destriers, se disant les uns aux autres:
f.Si nous trouvons Roland avant qu'il soit mort, quels
1805 grands coups nous frapperons ensemble!» Mais à quoi
bon ? Hélas, ils sont trop en retard.
CXXXIX
G. CLXI (Vers 1807-1829)
Le soir est clair comme le plein jour; les armes re-
luisent au soleil couchant; les cuirasses et les casques
1810 jettent des rayons de flamme, ainsi que les écus si bien
peints à fleurs, et les pennons dorés. L'empereur, à che-
val, s'avance plein de colère, et les Français anxieux et
tristes à la fois. Pas un seul qui ne pleure amèrement,
181 5 et tous ont grand'peur pour Roland.
Cependant le roi fait saisir le comte Ganelon* et le
livre aux gens de sa cuisine dont il appelle le chef, nom-
mé Bégon: «Gardez-moi bien ce félon, » lui dit-il, «com-
1820 me un traître qui a trahi ma maison.» Bégon s'en saisit
75
ss. 139-141] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1821-1845
et le livre à cent compagnons de la cuisine, des meil-
leurs et des pires, qui lui arrachent poil à poil la barbe
et la moustache. Puis chacun lui donne quatre coups
1825 de poing, et après l'avoir battu à coup de verges et de
bâton, ils lui passent une chaîne au cou^ comme à un
ours, le chargent sur une bête de somme, et le gardent
jusqu'au moment de le rendre à Charles. Aoi.
CXL
G. CLXII (Vers 1830-1841)
1830^ Comme les montagnes sont hautes, ténébreuses et
grandes! Comme les vallées sont profondes! Comme
les torrents sont rapides! Les clairons sonnent et à
l'avant et à Parrière-garde, et tous résonnent à l'appel du
cor de RolandJ L'empereur s'avance plein d'angoisse,
1835 et les Français soucieux et tristes. Il n'en est pas un qui
ne pleure et ne se lamente, et ne prie Dieu de garder
Roland jusqu'à ce qu'ils le rejoignent au champ de ba-
taille pour frapper tous ensemble de rudes coups. Mais
1840a quoi bon? Hélas! cela ne leur sert de rien. Ils sont
partis trop tard, et ils ne peuvent arriver à temps.
Aoi.
CXLI
G. CLXIII (Vers 1842-1850)
Charlemagne s'avance avec emportement, sa barbe
blanche s'étalant sur sa cuirasse,^ et tous les barons de
France éperonnent vivement leurs montures. Il n'en est
1845 pas ^^ Q^i ^^ montre colère de n'être pas avec Roland,
76
ss. 141-142] FRENCH TRANSLATION [vv. 1846-1868
le capitaine, qui se bat contre les Sarrasins d'Espagne.
S'il est blessé restera-t-il une âme qui réchappe? Quels
héros, mon Dieu, que ces soixante compagnons avec lui!
1850 Jamais ni roi ni capitaine n'en eut de meilleurs.
Agi.
LA DÉROUTE
CXLII
^îérCLXV * (M) (Vers 1851-1868)
Roland regarde autour de lui et les monts et les plai-
nes; il ne voit que des Français étendus morts et il les
pleure en noble chevalier^: «Seigneurs barons, que Dieu
1855 ait pitié de vous! Qu'il reçoive vos âmes en paradis!
Qu'il les fasse reposer sur les saintes fleurs! Meilleurs
guerriers que vous je n'en ai jamais vus. Vous, qui m'a-
vez servi si longtemps et qui avez conquis pour Charles
1860 tant de pays; ah! c'est donc pour cette dure fin que
l'empereur vous a nourris? Terre de France, ma douce
patrie, rendue déserte aujourd'hui par si cruel malheur!
Et c'est de par ma faute que je vous vois mourir et que
je ne puis vous sauver ni vous défendre. Que Dieu vous
1865 aide, Dieu, qui ne trompe jamais. Olivier mon frère, je
ne dois pas vous abandonner ; mais je mourrai de douleur
si quelqu'un ne me tue. Allons, camarade, allons frap-
per encore.»
77
ss. 143-144] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1869-1893
CXLIII
G. CLX VII « (M) (Vers 1869-1885)
Le comte Roland rentre sur le champ de bataille;
1870 dans son poing est Durendal dont il se sert en brave.
Il tranche en deux Faudron du Puy et aussi vingt-
quatre païens des plus vaillants de tous. Il n'y aura
jamais homme plus âpre à la vengeance. Comme le
1875 cerf s'enfuit devant les chiens,^ ainsi devant Roland
s'enfuient les païens, t Voilà qui est bien!» lui dit
l'archevêque, t C'est avec cette valeur que doit se com-
porter un chevalier qui porte des armes et monte un bon
cheval ; il faut qu'il soit fort et fier dans la bataille, ou
1880 autrement il ne vaut pas quatre deniers et doit se faire
moine ^ dans un de ces monastères oli il priera Dieu
tous les jours pour nos péchés.» «Frappez,» répond
Roland, « et pas de quartier.» À ces mots les Français
1885 reprennent la bataille; mais il y eut bien grand carnage
de chrétiens.
CXLIV
G. CLXVIII (Vers 1886-1912)
l 'homme qui combat et qui est certain qu'on ne lui
fera point de quartier, se défend à mort dans une telle
bataille. C'est pourquoi les Français sont courageux
comme des lions. Voici Marsile qui s'avance en guer-
1890 rier, monté sur un cheval qu'il appelle Gaignon. Le
piquant vivement, il va frapper Bevon, seigneur de
Beaune et de Dijon.' Il lui brise l'écu, lui rompt les
mailles de la cuirasse et l'abat mort sans plus de façon.
78
ss. 144-145] FRENCH TRANSLATION [vv. 1894-1923
Ï895 Puis il tue Ivoire et Ivon, et encore avec eux Girard de
Roussillon. Le comte Roland qui n'est guère loin dit
au païen : c Que le bon Dieu te confonde, toi, qui me fais
ce grand tort de tuer mes compagnons. Tu le paieras
1900 avant de nous quitter et tu sauras aujourd'hui le nom de
mon épée.» Alors en vrai baron, il va frapper Marsile
et lui tranche du coup la main droite. Puis il coupe la
1905 tête de Jurfaleu le blond,^ le fils du roi Marsile. «Au
secours, Mahomet!» s'écrient les païens. «Vous tous,
nos dieux, vengez-nous de Charles qui nous a lâché sur
cette terre d'Espagne de tels félons, que plutôt que de
nous abandonner le champ, ils mourront tous. » Puis ils
i9iose disent l'un à l'autre: «Or, donc, sauve qui peut.»
Sur ce mot cent mille hommes s'enfuirent. Inutile de
les rappeler. Ils ne reviendront pas.
LE CALIFE ET SES CINQUANTE MILLE NOIRS
ENTRENT EN SCÈNE
CXLV
G. CLXX *(«) (Vers 1913-1931)
Mais qu'importe ? Si Marsile s'est enfui, son oncle le
191 5 calife^ est resté, celui qui possède Carthage, Alferne,
Garmalie,' et aussi l'Ethiopie, une terre maudite. Ce
sont les gens de la race noire, au gros nez, aux larges
oreilles, qui sont sous ses ordres, et il y en a là plus de cin-
i92oquante mille. Ils avancent fiers et pleins de colère et
font retentir le cri de guerre des païens. « Ah ! » dit
Roland, «nous allons recevoir ici le martyre. Mainte-
nant je sais bien que nous n'avons pas longtemps à vivre;
79
ss. 145-147] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1924-1945
mais maudit soit celui qui ne se vendra cher. Frappez,
1925 seigneurs, de vos épées fourbies. Disputez bien et vos
morts et vos vies, et surtout que la douce France par
nous ne soit pas avilie! Quand Charles, mon seigneur,
viendra sur ce champ de bataille et qu'il verra le mas-
sacre des Sarrasins, et qu'il en trouvera quinze morts
1930 contre un seul des nôtres, il faudra bien alors qu'il nous
bénisse. ». Agi.
CXLVI
G. CLXXI (Vers 1932-1939)
Quand Roland voit ces gens mécréants qui sont plus
noirs que l'encre, et qui n'ont de blanc que les dents:
1935 «Ah!» dit-il, «à cette heure, je le sais à n'en pas douter
que nous mourrons aujourd'hui. Frappez fort. Français,
c'est mon commandement.» «Malheur à ceux qui se-
ront en arrière!» s'écrie Olivier. À ces mots les Fran-
çais se précipitent dans la mêlée.
MORT D'OLIVIER
CXLVII
G. CLXXII (Vers 1940-1951)
1940 Dès que les païens s'aperçoivent que les Français sont
en petit nombre, ils sentent se ranimer leur orgueil et
leur courage, et ils se disent entre eux: «Décidément
l'empereur a le dessous. » Le calife monte sur un cheval
roux, le pique rudement de ses éperons d'or et tombe sur
1945 Olivier qu'il frappe par derrière au milieu du dos. Il
80
ss. 147-149] FRENCH TRANSLATION [vv. 1946-1970
lui détache du corps son blanc haubert, et fait passer sa
lance au travers de la poitrine. «Voilà,» dit-il, «un rude
coup pour vous. Charles fut mal inspiré de vous laisser
1950 aux défilés. S'il nous a fait du mal, il ne faut pas qu'il
s'en vante^ car rien que sur vous j'ai bien vengé les
nôtres. »
CXLVIII
^G. CLXXIII (Vers 1952-1964)
"y Olivier sent qu'il est frappé à mort, mais il tient au
poing sa bonne épée Hauteclaire à l'acier bruni, et
frappe le calife sur son casque pointu, d'or dont il en
1955 écrase les fleurs et les pierreries, et lui fend la tête jus-
qu'aux dents et l'abat mort en brandissant son épée.
« Maudit- sois-tu, païen!» lui dit-il ensuite; «je ne dis pas
que Charles n'ait point perdu ; mais toi, du moins, tu ne
i960 te vanteras ni à ta femme ni à aucune autre dame de ton
pays de m'avoir pris la valeur d'un denier, ni d'avoir fait
mal, soit à moi, soit à d'autres.» Ensuite il appelle
Roland à son secours. Agi.
CXLIX
G. CLXXIV (Vers 1965-1977)
1965 Olivier sent qu'il est blessé à mort et qu'il ne pourra
plus assouvir sa vengeance. Alors, au milieu de la foule,
il frappe coup sur coup en vrai baron, tranchant les
lances et les boucliers, ainsi que les pieds et les poings,
les épaules et les flancs des cavaliers. Qui l'eût vu dé-
i97omembrer de la sorte les Sarrasins, jeter par terre un
81
ss. 149-151] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 1971-2000
mort sur Tautre, garderait le souvenir d'un brave guer-
rier. Aussi ne veut-il pas oublier la devise de Charles,
et d'une voix haute et claire, il crie : « Monjoie ! » Alors
1975 il appelle Roland, son ami et son pair, lui disant:
«Camarade, mettez-vous près de moi, car aujourd'hui,
hélas, nous serons séparés. » Aoi.
CL
G. CLXXV (Vers 1978-1988)
Roland regarde Olivier au visage ; il a changé de cou-
leur, il est livide, décoloré et pâle. Tout le long de son
1980 corps, le sang très clair coule, et les gouttes. en tombent
sur la terre. «Dieu!» dit Roland, «je ne sais plus que
faire. Camarade, votre courage vous a perdu! Jamais
homme ne vivra qui vaille autant que vous. Ah ! douce
1985 France, tu vas rester aujourd'hui confondue et déchue,
veuve de tes meilleurs guerriers! Ce sera pour l'empe-
reur un grand malheur.»^ À ces mots, Roland se pâme
sur son cheval. Agi.
CLI
G. CLXXVI (Vers 1989-2009)
199b Voici Roland pâmé sur son cheval et Olivier blessé à
mort. Il a tant perdu de sang que sa vue en est trouble
et il ne peut plus voir, ni de près ni de loin, assez clair
pour reconnaître personne. Le voilà qui rencontre son
1995 compagnon, frappe sur lui^ et fend son casque orné d'or
et de pierreries jusqu'à la visière, mais sans lui blesser
la tête. À ce coup Roland le regarde et lui demande
2000 avec douceur et tendresse: «Camarade, l'avez-vous fait
82
ss. 151-153] FRENCH TRANSLATION [vv. 2001-2027
exprès? Je suis Roland qui vous a tant aimé; vous ne
m'avez défié en aucune façon.» t Or, je vous entends
parler, » dit Olivier, « pourtant je ne vous vois point, —
2005 mais que Dieu vous voie, ami. Je vous ai frappé, par-
donnez-le moi. » « Je n'ai point de mal, » répond Roland ;
«je vous pardonne ici et devant Dieu.» À ces mots ils
s'inclinent l'un vers l'autre, et sur ce tendre adieu les
voilà séparés.
CLII
G. CLXXVII (Vers 2010-2023)
2010 Olivier sent les étreintes de la mort; déjà ses deux
yeux lui tournent dans la tête et il perd complètement
l'ouïe et la vue. Il descend de cheval, se couche par
terre, et de temps en temps fait sa confession ; il lève au
2015 ciel ses deux mains jointes et prie Dieu de lui donner le
paradis, de bénir Charles, la douce France et son com-
pagnon Roland par-dessus tous les hommes. Le cœur lui
2020 manque, sa tête s'incline, tout de son long sur le sol il
s'affaisse. Le comte est mort ; c'en est fait d'Olivier. Le
preux Roland le pleure et se désole et vous n'entendrez
jamais sur terre un homme plus affligé.
CLIII
G. CLXXVIII (Vers 2024-2034).
Quand Roland voit que son ami est mort, le corps
2025 raidi, le visage tourné vers l'orient, bien doucement il se
met à le plaindre : ^ « Mon compagnon, quel malheur que
ta vaillance t'ait perdu! Nous avons été ensemble bien
83
ss. 153-154] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 202^-2055
des jours, bien des années, et jamais tu ne m'as fait de
mal, et jamais je ne t'en fis. Puisque tu es mort, tout
2030 mon chagrin est de vivre.» À ces mots, le marquis^
s'évanouit sur son cheval Veillantif; mais il est retenu
par ses étrjers d'or fin, et quelque part qu'il aille, il ne
peut tomber.
MORT DE GAUTIER DE L'HUM ET DE
L'ARCHEVÊQUE
CLIV
G. CLXXIX (Vers 2035-2055)
2035 À peine Roland a-t-il repris ses sens et sitôt qu'il s'est
remis de sa pâmoison, il s'aperçoit de la grandeur du dé-
sastre. Les Français sont morts, il les a tous perdus
hors l'archevêque et Gautier de l'Hum.* Celui-ci est
2040 descendu de la montagne où il a bien combattu contre
ceux d'Espagne; mais ses gens sont morts, car les paï-
ens les ont vaincus, et bon gré mal gré, il s'enfuit dans
les vallées appelant à grands cris Roland à" son secours:
2045 « À l*aide, noble comte, vaillant homme, ob es-tu ? Je n'ai
jamais eu peur auprès de toi. C'est moi, Gautier, le
vainqueur de Maelgut,' moi, le neyeu du vieux Drouon à
la tête chauve, moi que tu aimais pour mon couraçe.
2050 Ma lance est brisée, mon écu percé, voilà ma cuîtasse
démaillée et en lambeaux; j'ai huit coups de lance dans
le corps; je vais mourir, mais je me suis vendu cher.»
Roland qui a entendu ces mots pique son cheval et
2055 galope vers lui. Agi.
84
ss. 155-156] FRENCH TRANSLATION [vv. 2056-2081
CLV
G. CLXXXI * («) (Vers 2056-2065)
Roland animé par la douleur et la colère commence à
frapper au milieu de la foule; il renverse morts vingt
Espagnols, et Gautier six, et l'archevêque cinq. tAh,»
2060 s'écrient les païens, « les malheureux mécréants ! Prenez
garde, seigneurs, qu'ils ne s'en aillent d'ici vivants. Qui-
conque ne va pas les attaquer est traître, et maudit soit
celui qui les laisse échapper. » Alors, recommencent les
2065 huées et les •cris, et de toutes parts on tombe sur les
Français. Agi.
CLVI
A G. CLXXXII (Vers 2066-2082)
C'est un noble guerrier que le comte Roland et un ex-
cellent chevalier que Gautier de l'Hum, et Tarchevêque,
c'est un brave éprouvé. L'un ne veut pas abandonner
2070 l'autre, et au plus fort de la mêlée ils frappent les païens.
En voilà mille d'entre eux qui ont mis pied à terre, et à
cheval il y en a bien quarante mille, — et tous, par ma foi,
ils n'osent plus approcher des trois Français.^ De loin
2075 ils leur jettent lances, piques, javelots, dards et flèches.
• Aux premiers coups, ils ont tué Gautier. Turpin de
Reims a son écu percé, son casque brisé, sa tête blessée,
et sa cuirasse rompue et démaillée; il a quatre coups de
2080 lance dans le corps, et son cheval s'abat tué sous lui.
Ah ! quelle grande douleur quand l'archevêque tombe !
Agi.
85
ss. 157-158] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2082-2108
CLVII
G. CLXXXIII (Vers 2083-2098)
Quoique percé de quatre coups de lance, quand Turpin
2085 de Reims se sent jeté à terre, il se redresse en un instant,
le brave, cherche des yeux Roland, et court auprès de
lui, s'écriant: «Je ne suis pas vaincu; jamais brave guerrier
ne sejend vivant.» Alors il tire Almace,^ son épée d'acier
2090 bruni, et au plus épais de la mêlée il se lance frappant
plus de mille -coups. C'est Charles qui Ta dit depuis,
queJTurpin ne fit grâce à^p^ersQnne, car autour de lui on
en trouva 'quatre" "Cents morts, les uns blessés, d'autres
coupés en deux, d'autres encore privés de leurs têtes.
2095 Voilà ce que dit la geste,^ ainsi que celui qui était sur le
champ de bataille, le brave saint Gilles,* pour qui Dieu
fit le miracle de le protéger. Après il en écrivit le récit
au monastère de Laon. Qui ne sait pas cela est ignorant
de l'histoire.
CLVIII
G. CLXXXIV (Vers 2099-2 II 4)
Cependant le comte Roland se bat en brave, mais il a
2100 tout le corps brûlant et trempé de sueur, et surtout il
éprouve un mal, une grande douleur dans la tête, car
en sonnant du cor, il s'est rompu les tempes. Pourtant
il voudrait bien savoir si Charles viendra. Alors il saisit
son cor et en tire un son faible. À ce son l'empereur
2x05 s'arrête et écoute. «Seigneurs,» dit-il, «tout va bien mal
pour nous; nous allons perdre aujourd'hui mon neveu
. Roland. Aux faibles sons de son cor je pressens qu'il
n'a plus longtemps à vivre. Pour arriver à temps auprès
86
ss. 158-160] FRENCH TRANSLATION [vv. 2109-2133
de lui, pressons nos destriers. Qu'on sonne toutes les
21 10 trompettes dans l'armée ensemble!» Alors soixante mille
cors résonnent si fort que les monts en retentissent et
les vallées y répondent. En entendant ce son, les païens
n'ont point envie de rire, car ils se disent l'un à l'autre:
«C'est Charles qui arrive.» Agi.
CLIX
G. CLXXXV (Vers 3115-2123)
21 15 «L'empereur revient sur ses pas,» s'écrient les païens,
«car ce sont bien les trompettes françaises qu'on entend
résonner. Si Charles arrive, c'est pour nous la déroute,
car Roland en vie, c'est la guerre sans fin et l'Espagne,
2120 notre terre, est perdue.» Là-dessus quatre cents d'entre
eux se rassemblent, bien couverts de leurs casques, et de
ceux qui passent pour les meilleurs parmi toute l'armée
païenne. Yoici que contre Roland ils livrent un rude et
terrible assaut. Or, le comte dans ce moment a fort à
faire. Agi.
CLX
G. CLXXXVI (Vers 2124-2133)
Quand le comte Roland les voit venir, il devient si
2125 fort, si fier et si ardent, qu'il ne se vendra pas tant qu'il
sera vivant. Monté fièrement sur son cheval Veillantif,^
il le pique de ses éperons d'or fin et court les assaillir tous
2 130 au plus fort de la mêlée. L'archevêque est avec lui.
Alors les Sarrasins se disent l'un à l'autre : « Sauvons-nous,
amis, car nous avons entendu les trompettes des Fran-
çais; c'est Charles qui revient, le roi puissant.»
87
ss. 161-162] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2134-2160
\l
CLXI
G. CLXXXVII (Vers 2134-2145)
Jamais le comte Roland n'aima les couards, ni les
213s orgueilleux, ni les hommes méchants, ni chevalier qui ne
fût bon vassal. Il appela l'archevêque Turpin: «Sire,»
lui dit-il, tvous êtes à pied et moi à cheval; mais par
amour pour vous je vais prendre poste ici ; ensemble nous
2140 partagerons le bien et le mal, et je ne vous abandonnerai
pas pour aucun homme du monde. Les coups d'Almace
et ceux de Durendal nous dédommageront aujourd'hui de
cet assaut des païens. » « Honte à qui ne frappe de son
2145 mieux,» répond l'archevêque! t Charles revient qui saura
nous venger.»
CLXII
G. CLXXXVIII (Vers 2146-2163)
Quant aux païens: tNous sommes nés malheureux!»
disent-ils. «Ce jour s'est levé bien funeste pour nous,
car nous avons perdu nos seigneurs et nos pairs! Charles,
le guerrier terrible, revient avec sa grande armée; déjà
2150 nous entendons les trompettes éclatantes des Français
et le vacarme de leurs cris de * Mon joie.' Le comte
Roland est de si fier courage qu'il ne se laissera vaincre
par aucun homme mortel. Lançons des traits en masse
sur lui et laissons-le sur le terrain.» Ainsi firent-ils, et
2155 aussitôt voici une pluie de dards, javelots, piques, lances
et flèches empennées,^ qui tombent sur lui. Ils ont percé
et fracassé l'écu de Roland, rompu et déchiré la cuirasse,
mais dans son corps ils ne l'ont pas atteint. Son bon
2160 destrier Veillantif entrente endroits blessé, tombe mort
88
ss. 162-164] FRENCH TRANSLATION [vv. 2161-2187
SOUS le comte. Cependant, les païens s'enfuient et lais-
sent là le comte Roland 3eul et à pied. Aoi.
CLXIII
G. CXC *(«') (Vers 2164-2183)
2165 Les païens, pleins de rage, s'enfuient vers l'Espagne.
Le preux Roland ne peut pas les poursuivre, car il a per-
du son bon destrier Veillantif, et, bon gré mal gré, il est
resté à pied. Il va donc porter secours à l'archevêque
2i7oTurpin; il lui délace son casque d'or, lui enlève sa
cuirasse brillante et légère, et coupe en morceaux son sur-
tout de soie, et avec les pans il lui bande ses grandes
plaies. Puis il le presse contre son cœur et le couche
2175 doucement sur l'herbe verte, et ensuite le prie bien ten-
drement: «Gentil seigneur, donnez-moi congé.^ Nos
compagnons, que nous aimions tant, sont tous morts à
cette heure; nous ne devons pas les abandonner. Je
2 180 veux aller les chercher et reconnaître tous les corps;
puis les apporter auprès de vous et les mettre en* rang.»
«Allez,» dit l'archevêque, «et revenez bientôt. Grâce
à Dieu, nous sommes, vous et moi, maîtres du champ de
bataille.»
CLXIV
G. CXCI (Vers 2184-2199)
Roland part; il s'en va tout seul par le champ de
2185 bataille et le parcourt en cherchant dans les vallées et les
montagnes. Il y trouve Ivoire et Ivon;* Gérin et son
compagnon Gérier, et Engelier le Gascon ;* puis Béren-
89
ss. 164-165] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2188-2214
ger et Oton, près d'eux Anséis et Samson, ainsi que le
2190 vieux Girard de Roussillon.^ L'un après l'autre, il prend
les dix barons et les porte tous auprès de l'archevêque
et les met en rang devant ses genoux. L'archevêque
ne peut retenir ses larmes. Il lève la main, il leur
2195 donne sa bénédiction, et dit après: t Seigneurs, vous
avez eu du malheur!^ Que le Dieu de gloire reçoive
toutes vos âmes et les mette dans les saintes fleurs du
paradis I* Je suis moi-même dans les angoisses de la
mort et je ne verrai plus le noble empereur.»
CLXV
G. CXCII (Vers 2200-2214)
2200 Roland repart : il cherche de nouveau dans le champ
de bataille. Il trouve, enfin, le corps de son compagnon
Olivier qu'il presse étroitement contre son cœur. Du
mieux qu'il peut, il le porte près de l'archevêque et le
2205 couche sur un écu auprès des autres ; l'archevêque l'ab-
sout et le bénit. Alors la douleur et la pitié redoublent.
«Olivier, mon beau compagnon»* dit Roland, «vous
étiez le fils du vaillant duc Renier,* chef et seigneur de
2210 la marche de Gênes et de la Riviera. Pour briser les
lances et percer les écus, pour vaincre et humilier les
orgueilleux, diriger et conseiller les braves, [et épouvan-
ter et venir à bout des traîtres et des lâches,] jamais
en aucun pays, il n'y eut meilleur chevalier.»
90
ss. 166-168] FRENCH TRANSLATION [vv. 2215-2236
CLXVI
G. CXCIII (Vers 2215-2221)
22.15 Quand le comte Roland voit ses pairs morts, et
surtout Olivier qu'il avait tant aimé, il s'attendrit et se
met à pleurer. Son visage est tout pâle et sa douleur
est telle qu'il ne peut plus se tenir debout ; qu'il veuille
2220 ou non, il tombe sans connaissance. «Hélas,» dit l'ar-
chevêque, «quel malheur pour un tel baron.»
CLXVII
G. CXCIV (Vers 2222-2232)
L'archevêque, quand il voit Roland s'évanouir, en
ressent une telle douleur que jamais il n'en eut de pa-
reille. Il étend la main et prend l'olifant; il veut aller
2225 vers une eau courante qui traverse la vallée de Ronce-
vaux pour remplir le cor d'eau ^ et en donner à Roland.
Tout chancelant, à petits pas, il s'en va, mais il est si
faible qu'il ne peut avancer ; il n'en a pas la force, il a trop
2230 perdu de sang. Avant qu'il n'ait parcouru un arpent,
le cœur lui manque, il tombe en avant. Le voilà dans
les angoisses de la mort.
CLXVIII
G. CXCV (Vers 2233-2245)
Cependant le comte Roland revient de son évanouis-
sement, et malgré sa douleur, il se redresse sur ses
2235 pieds. Il regarde d'un côté et d'un autre, et au-delà
de ses compagnons, sur l'herbe verte, il voit étendu le
91
ss. 168-170] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2237-2260
noble seigneur, le représentant de Dieu. Les yeux levés
2240 au ciel, Tarchevêque confesse ses péchés,^ les deux mains
jointes, et demande à Dieu de lui accorder le paradis.
C'est ainsi qu'est mort Turpin, le bon soldat de Charles;
il a été toute sa vie le champion de Dieu contre les païens,
soit par de beaux sermons, soit par de grandes batailles.
2245 Que Dieu lui donne sa sainte bénédiction I
Agi.
CLXIX
G. CXCVII * («) (Vers 2246-2258)
Le comte Roland voit l'archevêque étendu à terre ; ses
entrailles se sont échappées de son corps, et sa cervelle
répandue frémit encore sur son front. Alors il lui croise
2250 ses belles mains blanches^ sur la poitrine, entre les
deux mamelles, et le plaint tristement' selon l'usage
de son pays. « Hélas ! gentilhomme, chevalier de noble
lignée, ce jour je te recommande au Dieu de gloire. Il
n'y aura jamais homme qui le serve plus volontiers, et
2255 depuis les saints apôtres, il n'y a eu pareil prophète
pour maintenir la loi et convertir les hommes. Puisse
ton âme n'avoir aucune souffrance et trouver ouverte
la porte du paradis. »
MORT DE ROLAND
CLXX
G, CXCVIII (Vers 225^2270)
Mais Roland lui-même sent venir la mort; sa cervelle
2260 lui sort par les oreilles. Il prie d'abord Dieu, afin qu'il
92
ss. 170-172] FRENCH TRANSLATION [vv. 2261-2286
appelle à lui tous ses pairs; puis il implore pour lui-même
range Gabriel.* Alors il prend d*une main son cor pour
qu'on ne dise pas qu'il Ta perdu, et de l'autre main il
prend son épée Durendal, et s'avance sur la terre d'Es-
2265 pagne plus loin que la portée d'un arc; il entre dans
un champ, gravit un tertre, oli sont, sous deux beaux
arbres, quî^tre blocs de marbre taillés. Là, il tombe à
la renverse sur l'herbe verte et il s'évanouit, car la
2270 mort lui est proche.
, CLXXI
G. CXCIX (Vers 2271-2283)
Hauts sont les pics, très hauts sont les arbres; les
quatre blocs de marbre reluisent. Sur l'herbe verte le
comte Roland s'est évanoui. Cependant il y a là un
2275 Sarrasin^ qui l'épie et, couché entre les cadavres, contre-
fait le mort, le corps et le visage barbouillés de. sang.
Soudain il se lève et se met à courir. C'est un homme
fort, beau, et de grand courage. Plein d'orgueil et de
rage qui vont lui être mortels, il met la main sur
2280 Roland, corps et armes, et s'écrie: «Le voilà vaincu,
le neveu de Charles; j'emporterai cette épée en Arabie.»
Et comme il la tire, le comte reprend un peu connais-
sance.
CLXXII
G. ce (Vers 2284-2296)
Roland sent qu'on lui enlève son épée; il ouvre les
2285 yeux et ne dit que ce mot: «Sur mon âme, tu n'es pas
des nôtres.» Il garde toujours son cor qu'il ne veut ja-
93
ss. 172-174] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2287-2313
mais perdre, et il en frappe le casque orné d'or et de pier-
reries du téméraire. Il lui brise Tarmure, et la tête, et
2290 les os, lui fait jaillir les deux yeux de la tête et étend le
païen mort à ses pieds en lui disant : « Comment, lâche,
as-tu été si hardi que de mettre la main sur moi à droit
ou à tort ? Personne ne t'entendra raconter cela qui ne
2295 t'en tienne pour fou. Le gros bout de mon cor^ en est
fendu, et le cristal et Tor en sont tombés.»
CLXXIII
G. CCI (Vers 2297-231 i)
Alors Roland sent que sa vue se perd. Il se lève sut
ses pieds et s'efforce autant qu'il peut, mais son visage
2300 est sans couleur. Devant lui il y a une roche brune;
dans sa colère et son dépit, il y frappe dix coups de Du-
rendal. L'acier grince, mais ne se rompt ni s'ébrèche.
«Ah,» dit le comte, «aide-moi, sainte Marie! Hélas!
Durendal, bonne épée,^ quel malheur! tu ne peux plus
2305 me servir, mais je n'en ai pas moins souci de toi. Avec
toi j'ai tant gagné de batailles rangées, conquis tant de
vastes domaines pour Charles à la barbe blanche ! Que
jamais homme ne te possède qui soit capable de fuir de-
2310 vaut un autre! Tu as appartenu longtemps à un bon
vassal; il n'y aura jamais son pareil' en France, la terre
de la liberté!»
CLXXIV
G. CCII (Vrrs 2312-2337)
Roland frappe* sur le bloc de marbre; l'acier grince,
mais ne se rompt ni ne s'ébrèche. Quand Roland voit
94
ss. 174-175] FRENCH TRANSLATION [vv. 2314-2346
2315 qu'il ne peut briser Pépée, il se met à la plaindre avec
grande douceur: «Ah! Durendal, comme tu es claire et
brillante, comme tu reluis et flamboies au soleil ! Charles
était dans les vaux de Maurienne^ quand du ciel Dieu
2320 lui ordonna par son ange de te donner à un vaillant
capitaine. C'est alors que le noble roi, Charlemagne,
te mit . à ma ceinture.^ Avec toi, je lui ai conquis*
l'Anjou et la Bretagne, et le Poitou, et le Maine et la
libre Normandie;* avec toi, je lui ai conquis la Pro-
2325 vence et l'Aquitaine, ainsi que la Lombardie et tout le
pays romain; avec toi, je lui ai conquis la Bavière et
toute la Flandre, et la Bulgarie et toute la Pologne;
Constantinople dont il reçut la foi, et la Saxe oîi il fait
2330 ce qu'il veut ; avec toi, je lui ai conquis le pays de Galles,
rÉcosse, l'Irlande, et l'Angleterre, qui est son domaine
privé;* avec toi, j'ai tant gagné de terres et de pays que
possède Charles qui a la barbe blanche I Que j'ai pour
2335 cette épée de douleur et de peine ! Mieux vaut mourir
que de la laisser aux païens. Dieu, notre père, épargnez
cette honte à la France ! »
CLXXV
G. CCIII (Vers 2338-2354)
Roland frappe sur le bloc de marbre dont il en abat
plus quç je ne saurais vous dire. L'épée grince sans se
2340 briser ni s'ébrécher, et rebondit vers le ciel. Quand le
comte voit qu'il ne peut la briser, tout doucement il la
plaint en lui-même: «Ah! Durendal, que tu es belle et
2345 sainte I Que de reliques précieuses il y a dans ta garde
dorée!* Une dent de saint Pierre, du sang de saint
95
ss. 175-177] LA CHANSON DE ROLAND [w. 2347-2374
Basile, des cheveux de monseigneur saint Denis, du
vêtement de la Vierge Marie. Il n'est pas permis à des
2350 païens de te posséder; tu dois rester au service des
chrétiens. Que jamais personne ne te possède qui soit
capable de couardise 1 Que de vastes domaines par toi
conquis pour Charles qui font la force et la richesse de
Tempereur à la barbe fleurie!»
CLXXVI
G. CCIV (Vers 2355-2365)
2355 Roland sent bien que la mort s'empare de lui, et de
la tête elle gagne le cœur. Il court se jeter sous un
pin; et là couché sur l'herbe, la face contre terre, sous
2360 lui répée et le cor, il tourne la tête vers les païens.^ Il
a fait cela, le noble comte, pour que Charles dise, ainsi
que toute son armée, qu'il est mort en conquérant. Il
confesse ses péchés* en se frappant souvent la poitrine,
2365 et comme gage de son repentir, il tend son gant droit
vers Dieu.' Agi.
CLXXVII
G. CCV (Vers 2366-2374)
Roland sent que son temps est fini. Là, sur un pic,
il est couché, le visage tourné vers l'Espagne et d'une
main il frappe sa poitrine. «Pardonne-moi, mon Dieu,
2370 au nom de tes vertus, tous mes péchés, les grands et les
petits, que j'ai faits depuis l'heure» de ma naissance jus-
qu'à ce jour oli me voici venu.» Il tend vers Dieu son
gant droit, et les anges du ciel descendent auprès de lui.
Agi.
96
"... Dieu envoie saint Gabriel et lui commet la garde de Pempereur'' ; t. 2526;
voir p. 2ia, n. 3.
XIV. Charlemagne en Présence d'un Ange; d'après un manu-
scrit allemand, xiie siècle ; voir Ottmann, opus cit^ p. 297.
s. 178] FRENCH TRANSLATION [vv. 2375-2396
CLXXVIII
G. CCVI (VERS 2375-2396)
2375 Le comte Roland est étendu sous un pin, le visage
tourné vers l'Espagne. De bien des choses^ alors il se
met à se souvenir, de tant de terres qu'il a conquises par
son courage, de la douce France, des gens de sa famille,
2380 de Charlemagne, son seigneur, qui l'a nourri. Il ne peut
retenir ses soupirs et ses larmes. Mais il ne veut pas se
mettre lui-même en oubli, et de nouveau il confesse ses
fautes et en demande à Dieu le pardon: «Notre vrai
2385 Père,^ toi qui n'as jamais trompé, qui as ressuscité saint
Lazare d'entre les morts, qui a sauvé Daniel des lions,
sauve mon âme et défends-la contre toijs périls à cause
des péchés que j'ai faits en ma vie.» Il tend vers Dieu
2390 le gant de sa main droite, et saint Gabriel de sa propre
main le lui prend.* Alors la tête de Roland s'incline sur
son bras, et les mains jointes, il s'en va à sa fin. Dieu
près de lui envoie son ange chérubin et avec lui saint
2395 Michel-du-PériL* Saint Gabriel est venu avec eux. Ils
emportent l'âme du comte en paradis *
97
TROISIÈME PARTIE
LES REPRESAILLES
99
ss. 179-180] [vv. 2397-2421
POURSUITE DES SARRASINS
CLXXIX
G. ce VII (Vers 2397-2417)
Roland est mort; Dieu a son âme au ciel. L'em-
pereur rentre dans la vallée de Roncevaux. Là, pas un
chemin, pas un seul sentier, pas un espace vide, pas
2400 une aune, pas un pied de terrain oli il n'y ait corps de
Français ou de païen. Charles s'écrie: «Oîi êtes-vous,
mon beau neveu.? Oîi est Gérin et son compagnon
24osGérier? OU sont le duc Oton, et le comte Bérenger,
Ivon et Ivoire, que j'ai tant aimés? Qu'est devenu En-
gelier le Gascon, et le duc Samson et le brave Anséis?
Oîi est Girard de Roussillon, le vieux? Oîi sont les
2410 douze pairs que. j'avais laissés derrière moi?» Vaines
paroles auxquelles personne ne répond. «Dieu,» dit le
roi, «puis-je assez me désoler de n'avoir pas été au dé-
but de cette bataille !» Et de s'arracher la barbe comme
2415 un homme au désespoir. Ses vaillants chevaliers versent
des larmes; vingt mille hommes tombent par terre éva-
nouis.^ Le duc Naimes éprouve une douleur profonde.
CLXXX
G. CCVIII (Vers 2418-2442)
Il n'est chevalier ni baron qui de pitié ne pleure à
2420 chaudes larmes. Ils pleurent leurs fils, leurs frères,
leurs neveux, leurs amis et leurs seigneurs liges. La
- ss. 180-181] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2422-2452
plupart tombent évanouis contre terre. Mais le duc
Naiipes agit alors en homme sage; et tout le premier il
2425 dit à l'empereur : «Regardez en avant à deux lieues de
nous! Vous pouvez voir à la poussière^ qui s'élève sur
les grands chemins qu'ils sont couverts de cette race
païenne. À cheval donc, et vengez cette douleur!»
((Grand Dieu!» s'écrie Charles, «ils sont déjà bien loin;
2430 quand même, rendez-moi le droit et l'honneur, car ils
m'ont enlevé la fleur de la douce France.» Alors le roi
commande à Gébouin^ et à Oton, à Tibaut de Reims
et au comte Milon: «Gardez le champ, les monts et les
2435 vallées; laissez les morts couchés là comme ils sont.
Mais veillez qu'aucun lion ni autre bête sauvage n'y
vienne toucher, non plus que les écuyers, ni les gar-
çons. Je vous défends d'y laisser toucher aucun homme,
jusqu'à ce que Dieu veuille que nous revenions ici sur le
2440 champ.» Les barons, pleins de tendresse, lui répondent
doucement : « Juste empereur, cher sire, ainsi ferons-nous.»
Et ils retiennent avec eux mille de leurs chevaliers.
Agi.
CLXXXI
G. CCIX (Vers 2443-2457)
L'empereur fait sonner ses clairons, puis il s'avance
2445 bravement avec sa grande armée. Enfin ils trouvent la
trace des païens. Tous ensemble s'acharnent à leur
poursuite. Mais quand le roi voit venir le soir, il met
pied à terre sur l'herbe verte dans un pré, se prosterne à
2450 terre et supplie le Seigneur Dieu de faire arrêter pour
lui le soleil," de retarder la nuit et de prolonger le jour.
Voici apparaître un ange* qui souvent parlait avec
or ■■-•,
ss. 181-183] FRENCH TKAKSL^IOKç^^ [Vn^.i ^453/^2479
Tempereur et qui lui donne rapiocÏÏîÇtti CCx ordre:
«Charles, à cheval! car le jour ne te fera point défaut.^
2455 Tu as perdu la fleur de la France, Dieu le sait ; tu peux
te venger de cette race criminelle.» À ces mots l'em-
pereur remonte à cheval. Aoi.
CLXXXII
G. CCX (Vers 2458-2475)
Dieu fait pour Charlemagne un bien grand miracle,^
2460 car le soleil s'est arrêté immobile. Les païens s'enfui-
ent, mais les Français les poursuivent ; au Val-Ténèbres '
enfin ils les atteignent et à grands coups les chassent
vers Saragosse, leur donnant impitoyablement la mort,
et leur coupant les routes et les principaux chemins.
2465 Devant eux est le cours de PÈbre,* fleuve profond, mer-
veilleux et rapide, 011 il n'y a ni bateaux, ni barques, ni
chalands. Alors les païens invoquent Tervagant,*^ un de
leurs dieux ; puis sautent dans le fleuve, mais ils n'y trou-
2470 vent point leur salut. Les mieux armés sont les plus
pesants; un certain nombre coulent au fond, d'autres
vont flottant au courant de l'eau. Les plus heureux y
boivent rudement. Tous périssent, noyés ,dans des an-
goisses épouvantables. Alors les Français s'écrient:
2475 «C'est pour votre malheur que vous avez rencontré
Roland.»
CLXXXIII
G. CCXI (Vers 2476-2487)
Quand Charles voit que tous les païens sont morts,
les uns tués, les autres noyés, — ce qui vaut un riche
butin à ses chevaliers, le noble roi descend de son cheval
103
ss. 183-185] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2480-2506
2480 et se prosterne pour rendre grâces à Dieu. Quand il
se relève, le soleil est coiiché. «C'est l'heure,» dit Tem-
pereur, «de songer au campement, car il est trop tard
pour retourner à Roncevaux. Nos chevaux sont las et
2485 épuisés. Otez-leur la selle et le frein, et laissez-les se
rafraîchir dans ces prés.» «Sire,» répondent les Fran-
çais, « vous dites bien. » Agi.
COMMENT LES FRANÇAIS PASSENT LA NUIT
CLXXXIV
G. CCXII (Vers 2488-2495)
L'empereur a pris ses quartiers au bord de l'Èbre où
2490 les Français mettent pied à terre. Ils enlèvent les selles
à leurs chevaux ainsi que les freins d'or, qu'ils laissent
pendre à leurs cous. Puis ils les envoient paître dans
les prés oli abonde l'herbe fraîche, car ils ne sauraient
leur donner d'autres soins. Qui est bien fatigué, celui-
2495 là s'endort contre terre, et pour cette nuit il n'y a pas de
sentinelles.
CLXXXV
G. CCXIII (Vers 2496-251 i)
L'empereur s'est couché dans un pré; il a posé sa
grande lance à son chevet, car le brave ne veut pas
cette nuit quitter ses armes. Il est vêtu de sa cuirasse
2500 blanche à franges et il porte son casque ciselé d'or.
Il a ceint Joyeuse,^ cette épée qui n'eut jamais sa pareille,
et qui chaque jour change trente fois de reflet.^ On a
assez parlé de la lance dont Notre-Seigneur fut percé*
2505 sur la croix; grâce à Dieu, Charles en possède le fer, et
l'a fait mettre dans la poignée d'or, et c'est pour cet
104
ss. 185-187] FRENCH TRANSLATION [vv. 2507-2537
honneur et pour cette vertu que le nom de Joyeuse fut
donné à l'épée. Les barons français ne doivent pas
2510 l'oublier, car c'est de là qu'ils ont tiré leur cri de
Monjoie,^ et c'est pour cela qu'aucune nation ne peut
leur tenir tête.
CLXXXVI
G. CCXIV (Vers 2512-2524)
La nuit est claire et la lune brillante. Charles est
' couché, mais il éprouve une vive douleur de la perte de
2515 Roland ainsi que d'Olivier et des douze pairs, et de tous
les Français qu'il a laissés morts à Roncevaux. Il ne
peut s'empêcher d'en pleurer et de s'en désoler, et prie
Dieu de sauver ces âmes. Mais le roi est fatigué, car il
2520a eu tant de peine; il n'en peut plus et il finit par s'en-
dormir. Par tous les prés à présent, les Français dor-
ment; pas un cheval qui puisse se tenir debout; s'il
veut de l'herbe, il la broute couché, car qui a bien souf-
fert, celui-là a beaucoup appris.^
CLXXXVII
G. CCXV (Vers 2525-2554)
2525 Charles s'endort donc comme un homme accablé de
fatigue, lorsque Dieu envoie saint Gabriel et lui commet
la garde de l'empereur. L'ange passe toute la nuit au
chevet du roi, et dans un songe* lui annonce qu'il y
' 2530 aura contre lui une bataille, lui faisant voir des signes
bien sinistres. Charles regarde vers le ciel, et voit en-
tremêlés les tonnerres, les vents, les gelées, les orages,
2535 les effroyables tempêtes, ainsi que les feux et les flammes
qui les accompagnent, €t soudain tout cela fond sur son
armée. Les lances de frêne ou de pommier s'enflam-
105
ss. 187-188] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2538-2569
ment et les écus brûlent jusqu'aux^ boucles d'or pur. Le
bois des épieux tranchants éclate, et même les cuirasses
2540 et les casques d'acier grincent. Charles voit ses che-
valiers en grand danger; des ours, des léopards veulent
les dévorer; puis des serpents et des vipères, des dragons
et des démons, et des griffons — il y en a plus de trente
2545 mille ^ — dont il n'est pas un qui ne se jette sur les Fran-
çais. «Au secours, Charlemagne ! » s'écrient-ils. Le roi,
ému de douleur et de pitié, veut y courir, mais voici l'ob-
stacle: Du fond d'une forêt s'avance vers lui un grand
2550 lion,'* terrible, respirant l'orgueil et la férocité, et qui
s'attaque au corps même du roi. Alors ils s'étreignent
tous deux pour lutter, mais on ne sait lequel des deux
sera vainqueur. L'empereur ne se réveille point.
CLXXXVIII
G. CCXVI (Vers 2555-2569)
2555 Après ce songe Charles en a un autre.* Il rêve qu'il est
en France, à Aix, sur un perron, tenant un ours attaché
par une double chaîne, lorsque du côté des Ardennes,^ il
voit venir trente ours® qui parlent chacun comme un
2560 homme et qui lui disent: «Sire, rendez-le nous; il n'est
pas juste de le retenir plus longtemps ; c'est notre pa-
rent, nous devons le secourir.» Mais du palais un lévrier
accourt au milieu des ours et en attaque le plus grand
2565 [sur l'herbe verte auprès de ses compagnons]. Alors
le roi assiste à un merveilleux combat ; mais il ne saurait
reconnaître ni le vainqueur ni le vaincu. Voilà ce que
l'ange de Dieu a fait voir au baron. Et Charles dort
jusqu'au lendemain au grand jour.
106
ss. 189-190] FRENCH TRANSLATION [vv. 2570-2593
DÉSESPOIR DE MARSILE ET DE BRAMIMONDE
CLXXXIX
G. CCXVII (Vers 2570-2591)
2570 Le roi Marsile s'enfuit à Saragosse, oîi il met pied
à terre à Tombre d'un olivier et remet à ses valets son
épée, son casque et sa cuirasse. Alors il se couche pi-
teusement sur Therbe verte, car il a tout à fait perdu la
2575 main droite, et à cause de la perte de sang et de la dou-
leur il s'est évanoui. Voici devant lui sa femme Brami-
monde qui pleure et crie et se désole amèrement. Ils
sont bien plus de trente mille hommes qui maudissent
2580 Charles et la douce France. Ils courent dans une grotte
oh est leur dieu Apollon,^ le querellent, l'accablent d'in-
jures. «Quoi! méchant dieu! pourquoi nous fais-tu telle
honte ? Marsile, notre roi, pourquoi le laisses-tu vaincre ?
Pourquoi traiter si mal ceux qui te servent si bien?» A-
2585 lors ils enlèvent à Apollon son sceptre et sa couronne,
et le pendent par les mains à un pilier. Puis à leurs
pieds, par terre, ils le foulent et lui donnent de grands
coups de bâton et le mettent en morceaux. Ils enlèvent
aussi à Tervagant son escarboucle, et quant à Mahomet,
2590 ils le jettent dans un fossé, oîi les porcs et les chiens le
mordent et le foulent.
CXC
G. CCXVIII (Vers 2592-2608)
Marsile est revenu de son évanouissement. Il s'est
fait porter dans sa chambre voûtée oh il y a des in-
107
SS, 190-191] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2594-2624
scriptions et des peintures de toutes couleurs. Là, la
2595 reine Bramimonde pleure sur sort mari, s'arrache les
cheveux, à plusieurs reprises elle s'appelle malheureuse, et
enfin s'écrie avec violence: «Ah! Saragosse, comme te
voilà aujourd'hui privée du noble roi qui t'avait sous sa
2600 tutelle! Nos dieux sont des félons qui lui ont fait dé-
faut dans la bataille ce matin. L'émir se conduira lâche-
ment ^ s'il ne combat contre cette race hardie d'hommes
qui sont assez fiers pour ne faire aucun cas de leur vie.
2605 Leur empereur à la barbe fleurie est bien brave et bien
téméraire; si l'on se bat, il ne s'enfuira point. Quel
malheur qu'il n'y ait personne pour le tuer ! »
ARRIVÉE DE BALIGANT, AMIRAL DE BABYLONE
CXCI
G. CCXIX (Vers 2609-2629)
L'empereur par sa grande puissance est demeuré en
2610 Espagne pendant sept années.^ Il y a pris châteaux et
nombre de villes. Le roi Marsile en était fort tour-
menté et, dès la première année, il fit sceller des lettres
qu'il envoya au souverain de Babylone, Baligant.' C'est
2615 l'émir, le vieux de l'antiquité, [qui dépasse en vieillesse
Virgile et Homère]. Il doit venir pour secourir le roi à
Saragosse, et s'il ne le fait, lui, Marsile, abandonnera
ses dieux ainsi que toutes les idoles qu'il avait coutume
2620 d'adorer, recevra la sainte loi chrétienne, et fera sa paix
avec Charlemagne. Mais l'émir est loin, et il a long-
temps tardé à venir. D'abord il avait convoqué ses
gens de quarante royaumes ; il a fait apprêter ses grands
108
ss. 190-191] FRENCH TRANSLATION [vv. 2625-2648
2625 navires, barques, esquifs, galères et vaisseaux, et c'est au
port d'Alexandrie,^ qu'il a fait assembler toute sa flotte.
C'est en mai, le premier jour d'été, qu'il a lancé sur mer
toutes ses forces. .
CXCII
G. CCXX (Vers 2630-2638)
2630 Elle est grande, l'armée de cette race ennemie ! Elle
navigue rapidement en se dirigeant bien. Au haut des
mâts et sur les longues vergues brillent bien des feux et
bien des lanternes, qui projettent de là-haut une telle
2635 lumière, qu'au milieu de la nuit la mer paraît plus belle
encore. Quand les païens approchent de la terre d'Es-
pagne, tout le pays en devient éclatant de lumière. La
nouvelle en arrive jusqu'à Marsile. Agi.
CXCIII
G. CCXXI (Vers 2639-2645)
2640 La race païenne ne veut prendre aucun repos. Elle
quitte la mer et entre dans les eaux douces, laissant der-
rière elle Marbrise et Marbruse,* et tous les vaisseaux
retpaontent le cours de l'Èbre. Il y a tant de lanternes et
tant de feux que, pendant toute la nuit, ils jettent tout
2645 autour ^^6 immense clarté. Le jour même les païens
arrivent à Saragosse. Agi.
CXCIV
G. CCXXII (Vers 2646-2664)
Le jour est clair et le soleil brillant. L'émir sort de
son vaisseau. Espaneliz* marche à sa droite et dix-sept
.109
ss. 194-195] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2649-2679
2650 rois le suivent, et quant aux comtes et aux ducs qui vien-
nent après, on n'en sait pas le nombre. À Tombre d'un
laurier, au milieu d'un champ, on jette un tapis blanc sur
l'herbe verte,, et on y pose un fauteuil d'ivoire. Le païen
2655 Baligant s'y assied, tandis que tous les autres restent de-
bout. C'est le seigneur qui parle le premier: «Écoutez-
moi, maintenant, nobles et braves chevaliers; le roi
Charles, l'empereur des Français, ne doit manger si je ne
2660 le lui permets. Il m'a fait une guerre terrible par toute
l'Espagne, et je veux le poursuivre jusqu'en France.
D'ailleurs, je ne m'arrêterai de ma vie qu'il ne soit mort
ou qu'il ne soit livré tout vif.» Et de son gant droit,*
il frappe son genou.
AMBASSADE CHEZ MARSILE
cxcv
G. CCXXIII (Vers 2665-2685)
2665 Après avoir dit cela, il s'y obstine, et pour tout l'or du
monde, il ne renoncerait pas au dessein d'aller à Aix, oli
Charles donne audience. Ses gens l'approuvent et lui
donnent même conseil. Alors il appelle deux de ses
2670 chevaliers, l'un Clarif an et l'autre Clarien. « Vous êtes
les fils du roi Maltraïen,» leur dit-il, «qui faisait volon-
tiers de tels messages. Je vous ordonne d'aller à Sara-
gosse. Annoncez de ma part à Marsile que je suis venu
.-675 pour l'aider contre les Français. Si je trouve leur armée,
il y aura une fameuse bataille. Donnez-lui en pour gage
ce gant brodé d'or que vous lui ferez mettre au poing
droit,^ et portez-lui aussi ce bâton d'or pur, et dites-lui
* Espaneliz marche à sa droite et dix-sept rois le suivent ..." vv. 2648-49.
XV. Baligant au Milieu de ses Rois, d'après un manuscrit allemand
xiie siècle; voir Ottmann, opus cii.y p. 309.
ss. 195-196] FRENCH TRANSLATION [vv. 2680-2704
2680 de venir me rendre hommage. J'irai en France pour
faire la guerre à Charles, et s'il ne se prosterne à mes
pieds pour me demander grâce, et s'il n'abandonne pas
la foi chrétienne, je lui enlèverai la couronne de la tête. »
2685 « Sire,» s'écrient les païens, « c'est très bien dit.»
CXCVI
G. CCXXIV (Vers 2686-2704)
« Et maintenant, à cheval ! barons, » dit Baligant ; « que
l'un porte le gant, l'autre le bâton. »^ Ceux-ci répondent :
« Ainsi ferons-nous, cher seigneur. » À force de presser
leurs chevaux, les voilà arrivés à Saragosse. Ils passent
2690 dix portes, traversent quatre ponts, et toutes les rues oîi
demeurent les bourgeois. Quand ils approchent de la
partie élevée de la ville, ils entendent du côté du palais
une grande rumeur. C'est une foule de païens, qui pleu-
2695 rent, qui crient et qui se désespèrent, se plaignant de
leurs dieux Tervagant, Mahomet et Apollon dont il
n'ont rien reçu. « Malheureux,» se disent-ils les uns
aux autres, «qu'allons-nous devenir? La ruine est des-
cendue sur nous, car nous avons perdu le roi Marsile,
2700 dont le comte Roland hier a tranché la main droite.
Nous n'avons plus le blond Jurfaleu,^ son fils. Toute
l'Espagne est aujourd'hui à la merci des chrétiens.»
Là-dessus, les deux messagers descendent au perron.
III
ss. 197-198] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2705-2734
CXCVII
G. CCXXV (Vers 2705-2723)
2705 Ils laissent leurs chevaux sous un olivier, et deux Sar-
rasins les tiennent par les rênes. Les messagers, se te-
nant par leurs manteaux, montent au très haut palais.
Quand ils entrent dans la chambre voûtée, ils font un
2710 doux salut à Marsile: «Que Mahomet qui nous a en sa
puissance, et Tervagant et Apollon, nos sires, sauvent
le roi et gardent la reine!» «Les folles paroles,» s'écrie
27i5Bramimonde, «ces dieux ne sont que des lâches et n'ont
fait à Roncevaux que de mauvaise besogne, car ils ont
laissé tuer nos chevaliers, et ont abandonné au milieu de
la bataille mon seigneur qui a perdu la main droite, que
2720 lui a tranchée le puissant comte Roland. Charles aura
toute l'Espagne entre les mains. Que deviendrai-je, mal-
heureuse que je suis? Hélas! Que n'ai-je personne qui
me tue!» ' Aoi.
CXCVIII
G. CCXXVI (Vers 2724-2740)
« Madame,» dit Clarien, « ne dites pas cela. Nous
2725 sommes les messagers du païen Baligant, qui sera, dit-il,
le défenseur de Marsile. Voici son gant et son bâton
qu'il lui envoie pour gage. Nous avons sur l'Èbre quatre
mille chalands, barques, esquifs et galères rapides, et des
2730 navires, je ne sais combien. L'émir est riche et puis-
sant; il ira chercher Charlemagne jusqu'en France, ob il
compte le mettre à mort ou lui faire demander grâce.»
« Oh ! » dit Bramimonde, « cela n'ira pas si bien que vous
ss. 19&-200] FRENCH TRANSLATION [vv. 2735-2761
2735 pensez. Vous pourrez trouver les Français plus près
d'ici, car ils sont en ce pays déjà depuis sept ans.^ Leur
empereur est vaillant et batailleur, et il aime mieux
mourir que de s'enfuir du champ de bataille. Il n'est
roi sous le ciel dont il fasse plus de cas que d'un enfant.
2740 Charles ne craint âme qui vive.»
CXCIX
G. ÇCXXVII (Vers 2741-2754)
«Laissez tout cela,» dit le roi Marsile à la reine. «Sei-
gneurs,» dit-il aux messagers, « c'est à moi qu'il faut parler.
Vous voyez que je suis en mortelle détresse; je n'ai ni
2745 fils, ni fille, ni héritier. J'en avais un, mais il a été tué
hier soir. Dites donc à mon seigneur de venir me voir,
car l'émir a des droits sur l'Espagne; je la lui cède, s'il
veut l'avoir. Qu'il la défende ensuite contre les Français.
2750 Je lui donnerai un bon conseil à l'égard de Charlemagne,
et d'ici à un mois il l'aura vaincu. Vous lui porterez les
clefs de Sarragosse et dites-lui de ne pas s'éloigner, s'il
m'en croit.» Les messagers répondent: «Sire, vous dites
vrai.» Agi.
ce
G. CCXXVIII (Vers 2755-2764)
2755 «Charles, l'empereur,» continua Marsile, «a tué mes
gens et pillé ma terre, forcé et démantelé mes villes. Il
a réuni son armée a,u bord de l'Èbre, à pas plus de sept
lieues d'ici; je les ai bien comptées. Dites à l'émir d'y
2760 mener son armée, et faites-lui savoir de ma part qu'il
"3
ss. 200-201] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2762-2789
doit lui livrer bataille.» Alors, Marsile leur remet les
clefs de Saragosse.^ Les deux messagers s'inclinent,
prennent congé, puis ils s'en retournent.
CCI
G. CCXXIX * (Vers 2765-2789)
2765 Les deux messagers sont remontés à cheval, et sortent
promptement de la ville. Tout effrayés, ils vont trouver
rémir et lui présentent les clefs ^ de Saragosse. « Eh bien,»
dit Baligant, « qu'avez-vous trouvé là-bas? Où est Mar-
2770 sile que j'avais envoyé chercher ?» « Il est blessé à mort,»
répond Clarien. « L'empereur est passé hier aux défilés,
car il voulait retourner dans sa douce France, et il se
fit suivre d'une arrière-garde d'honneur où demeura le
2775 comte Roland, son neveu, avec Olivier et les douze pairs
et vingt mille Français, chevaliers de France. Le vail-
lant roi Marsile leur livra combat; Roland et lui s'abor-
2780 dèrent sur le champ de bataille et d'un coup terrible de
sa Durendal, Roland lui a tranché la main droite. Puis
il lui a tué son fils qu'il aimait tant, ainsi que les barons
qu'il avait avec lui. N'y pouvant plus tenir pied, Mar-
2785 sile s'est enfui et l'empereur l'a poursuivi longtemps. Le
roi vous demande secours et vous passe son droit sur le
royaume d'Espagne.» Baligant devient alors tout pensif
et il éprouve une telle douleur que peu s'en faut qu'il
n'en devienne fou. Aou
114
ss. 202-203] FRENCH TRANSLATION [vv. 279<^28i7
CCII
G. CCXXX (Vers 2790-2809)
2790 c Seigneur émir, » dit encore Clarien ; « il y a eu hier une
bataille à Roncevaux. Roland et Olivier y sont morts,
et les douze pairs ^ que Charles aimait tant, et avec eux
2795 vingt mille Français. Le roi Marsile y a perdu la main
droite et Tempereur Pa poursuivi avec ardeur. En ce
pays il ne reste chevalier qui ne soit tué ou noyé dans
rÈbre. Les Français sont campés sur la rive et ils se
2800 sont tant approchés de nous que, si vous le voulez, leur
retraite sera désastreuse. » À ces mots, les yeux de Bali-
gant brillent de fierté et il sent la joie au fond du cœur.
Il se lève de son fauteuil et se redressant, il s'écrie : « Ba-
2805 rons, point de retard, sortez des navires, à cheval, et en
avant! Si le vieux Charlemagne ne s'enfuit, le roi Mar-
sile sera vengé aujourd'hui, car pour la main droite qu'il
a perdue, je lui livrerai la tête de l'empereur. »
L'ÉMIR MET SON ARMÉE EN MOUVEMENT
CCIII
G. CCXXXI (Vers 2810-2826)
2810 Les païens d'Arabie sont sortis de leurs navires, et puis
ils sont montés sur leurs chevaux et leurs mulets. Les
voilà qui s'avancent au plus vite — comment pourraient-
ils mieux faire ? L'émir, qui les a tous mis en branle,
2815 appelle son favori Gemalfin: «Je te confie* le commande-
ment de toute mon armée.» Puis Baligant monte sur
son destrier brun, et avec lui il emmène quatre ducs, et
"S
S6. 203-204] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2818-2844
sans s'arrêter il poursuit son chemin jusqu'à Saragosse.
2820 II descend au perron de marbre, et quatre comtes lui
tiennent Tétrier. Il monte les degrés du palais, et Brami-
monde s'élance au-devant de lui en lui disant: «Ah!
malheureuse, misérable que je suis! j'ai eu la honte de
2825 perdre mon seigneur!» Elle tombe aux pieds de l'émir
qui la relève. Et, en grande douleur, tous deux montent
à la chambre du roi Marsile. Agi.
CCIV
G. CCXXXII (Vers 2827^2844)
Dès que Marsile aperçoit Baligant, il appelle deux
Sarrasins espagnols: «Prenez-moi à bras et redressez-
2830 moi sur mon séant. » Alors de sa main gauche, prenant
un de ses gants: «Seigneur roi amiral,^» dit-il à l'émir,
«je vous remets ici toute ma terre, et Saragosse et le
domaine qui en dépend. Je me suis perdu, et avec moi
2835 tout n^oi^ peuple.» L'émir répond: «J'en suis d'autant
plus triste. Je ne puis parler longuement avec vous, car
je sais bien que Charles ne m'attendra point. Cependant,
je reçois le gant que vous m'offrez. » Et tout en larmes,
2840 à cause de sa vive douleur, il se retire. Il descend les
degrés du palais, monte à cheval, court au gallop au-
devant de ses troupes qu'il dépasse, et de temps en
temps il leur jette ce cri: «En avant, païens! Déjà
les Français s'enfuient. » A01.
116
ss. 205-206] FRENCH TRANSLATION [vv, 2845-2869
CHARLEMAGNE DE RETOUR À RONCEVAUX
PLEURE SON NEVEU
CCV
G. CCXXXIII (Vers 2845-2854)
^ 2845 Le matin, quand Paube perce à peine, Tempereur Charles
s'éveille. Saint Gabriel, à qui Dieu Ta confié, lève la
main et fait sur lui le signe de la croix. Alors le roi se
lève et. laisse là ses armes, et tous les autres dans l'armée
2850 se désarment comme lui.^ Puis ils montent à cheval, et
rapidement ils s'avancent par ces larges routes et ces
^ longs chemins. Ils vont voir le prodigieux désastre de
Roncevaux,là oli fut la bataille. Agi.
•CCVI
G. CCXXXIV (Vers 2855-2869)
2855 Charles est arrivé à Roncevaux. À la vue des morts,
il pleure et il dit aux Français: «Seigneurs, allez au pas,
car il faut que j'aille seul en avant dans l'espoir de
2860 trouver mon neveu. J'étais un jour à Aix à une fête
annuelle. Là, mes vaillants chevaliers se vantaient de
grandes batailles et de leurs rudes et forts combats. J'ai
entendu Roland tenir ce propos que, s'il mourait en pays
2865 étranger, il serait en avant de ses soldats et de ses pairs,
et qu'il aurait la tête tournée du côté des païens"*, le
brave! pour finir en conquérant.» Un peu plus loin
qu'on ne peut lancer un bâton, Charles va devant les
autres et monte sur une colline.
117
ss. 207-209] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2870-2894
CCVII
G. CCXXXV (Vers 2870-2880)
2870 En allant à la recherche de son neveu, l'empereur
trouve les fleurs et le gazon du pré tout rouges du sang
de nos barons. Il en est tout ému et il ne peut retenir
ses larmes. Il arrive tout en haut sous les deux arbres,^
2875 et îur les trois blocs de pierre il reconnaît les coups de
Roland et voit son neveu étendu sur Therbe verte. Il
ne faut pas s'étonner si Charles frémit de colère. Il des-
cend de cheval, s'élance vers Roland, le prend entre ses
2880 deux bras, et dans sa douleur s'évanouit sur lui.
CCVIII
G. CCXXXVI (Vers 2881-2891)
L'empereur revient de sa pâmoison. Le duc Naimes,
le comte Acelin,^ Geoffroi D'Anjou' et son frère Tierri*-
soutiennent le roi et le redressent sous un pin. Il
2885 regarde à terre oii il voit son neveu étendu et il se met à
le regretter* avec une vive tendresse. «Ami Roland,
Dieu ait pitié de toi ! Jamais on n'a vu un tel cheva-
lier pour engager et finir les grandes batailles. Ah!
2890 mon honneur penche vers sa fin.» Et de nouveau
Charles tombe évanoui; il ne peut s'en empêcher. Aoi.
CCIX
G. CCXXXVII (Vers 2892-2908)
Le roi Charles revient de sa défaillance; ses quatre
barons le soutiennent dans leurs bras. Il regarde à
118
é^
ss. 209-211] FRENCH TRANSLATION [vv. 2895-2919
2895 terre son neveu étendu, le corps intact, mais le visage
sans couleur, les yeux tournés et remplis de ténèbres.
Charles le plaint en toute foi et en tout amour: «Ami
Roland, Dieu mette ton âme dans les fleurs du paradis^
2900 parmi ses glorieux saints! Quel malheur que tu sois
venu en Espagne 1 Jamais plus il ne se passer'à un seul
jour que je ne te pleure. Ah I comme ma force et ma
joie vont tomber maintenant! Je n'aurai personne pour
défendre mon honneur. Il me semble n'avoir sur terre
2905 un seul ami. Si j'ai des parents, je n'en ai nul si brave.»
Alors Charles tire ses cheveux à pleines mains,'fet cent
mille Français en ont une si vive douleur qu'il n'y en a
pas un qui ne pleure amèrement. Aoi.
ccx
G. CCXXX VIII (Vers 2909-291 5)
«Ami Roland, je vais retourner en France, et quand
2910 je serai dans mon domaine à Laon,^ des étrangers vien-
dront de bien des pays me demander: 'OU est le comte
capitaine?' Il me faudra leur dire qu'il est mort en
Espagne. Je ne pourrai désormais gouverner mon
royaume qu'en grande douleur, et il ne se passera pas
291 s de jour que je ne pleure et ne me plaigne.»
CCXI
G. CCXXXIX (Vers 2916-2932)
«Ami Roland, brave et beau jeune homme, quand
je serai dans ma chapelle d'Aix,' les gens viendront
demander de tes nouvelles. Je leur en donnerai
119
ss. 2II-2I2] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2920-2944
2920 d'étranges et de cruelles: *Mon neveu est mort, celui
qui m'a fait tant de conquêtes.' Alors contre moi se
révolteront les Saxons,* et les Hongrois, et les Bulgares
et tant de races hostiles, les Romains, les gens de la
Fouille, et tous ceux de Palerme, et ceux d'Afrique et de
2925 Califerne. Mes peines et mes souffrances augmenteront
de jour en jour. Qui saura guider mes armées avec une
pareille autorité, quand celui-là est mort qui tous les jours
nous conduisait? Hélas! ma douce France, comme te
voilà abandonnée! J'ai une si grande douleur que je
2930 voudrais être mort !» Il commence à s'arracher la barbe
blanche* et à tirer à deux mains les cheveux de sa tête.
À cette vue, cent mille Français tombent' à terre sans
connaissance.
CCXII
G. CCXL (Vers 2933-2944)
«Ami Roland, que tu as été infortuné! Que ton âme
2935 aille en paradis! Celui qui t'a tué a déshonoré la
douce France; et moi, j'ai une telle douleur que je ne
voudrais survivre à ma maison* qui a péri pour moi. Que
Dieu, fils de sainte Marie, m'accorde, avant que j'arrive
2940 aux grands défilés de Cize,^ que mon âme soit aujour-
d'hui séparée de mon corps et qu'elle aille rejoindre
celle de mes amis, tandis que ma chair sera enterrée à
côté de la leur.» Les larmes coulent de ses yeux et il
arrache sa barbe blanche. Le duc Naimes dit : « Charles
a une profonde douleur. »
120
ss. 213-215] FRENCH TRANSLATION [vv. 2945-2967
CCXIII
G. CCXLI (Vers 2945-2950)
2945 «Sire empereur,» dit Geoffroi d'Anjou, «ne vous lais-
sez pas aller à si forte douleur. Faites chercher par tout
le champ de bataille les nôtres que les païens d'Espagne
ont tue's, et donnez Tordre qu'on les mette en terre.»
2950 «Sonnez votre cor,» lui répond le roi. Agi.
CCXIV
G. CCXLII (Vers 2951-2961)
Geoffroi d'Anjou a sonné de son cor, et sur Tordre de
Charles les Français descendent de cheval. Tous leurs
amis qu'ils ont trouvés morts, ils les portent dans un
2955 même lieu. Il y avait bon nombre d'évêques, d'abbés,
de chanoines, de prêtres tonsurés. À tous ces morts ils
donnent l'absoute et les bénissent au nom de Dieu.
Puis ils allument de la myrrhe et des parfums, et ils les
2960 encensent tous convenablement; enfin ils les enterrent
en grand honneur et les quittent. Que pourrait-on leur
faire de plus? Agi.
ccxv
G. CCXLIII (Vers 2962-2973)
De Roland et d'Olivier et de l'archevêque Turpin,
l'empereur en dispose autrement. Il les fait ouvrir^ de-
2965 vaut lui et fait déposer leurs cœurs dans un drap de
soie. Puis on les met dans de blancs sarcophages de
marbre. Ensuite on prend les corps des trois barons
ss. 215-217] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 2968-2992
et on les enveloppe dans des peaux de cerf^, après les
avoir bien lavés avec du piment et du vin. Le roi
2970 commande à Tibaut et à Gébouin, au comte Milon et
au marquis Oton^ de conduire sur trois charrettes les
corps bien couverts d'un beau drap de soie. ^. Aoi.
L'EMPEREUR PARTAGE SON ARMÉE EN DIX
COLONNES
CCXVI
G. CCXLIV (Vers 2974-2986)
Au moment où Charles se dispose à partir, tout à coup
2975 apparaissent les avant-gardes des païens, et deux mes-
sagers, avant-coureurs, lui annoncent la bataille de Témir :
« Roi orgueilleux, tu n'agis pas avec honneur en partant
ainsi. Voici Baligant qui court après toi et qui amène
2980 d'Arabie de grandes armées; nous allons voir aujourd'hui
si tu as du courage. » Le roi Charles s'arrache la barbe
au souvenir de sa douleur et du désastre. Puis il jette
un regard fier sur toute son armée et d'une voix très
2985 haute et très forte s'écrie : «À cheval! barons français;
à cheval, et aux armes!» Aoi.
CCXVII
G. CCXLV (Vers 2987-2998)
L'empereur est le premier à s'armer ; vivement il revêt
sa cuirasse, lace son casque, et ceint Joyeuse • dont les
2990 feux d'or rayonnent comme un soleil. Puis à son cou
il suspend un écu de Girone,* saisit sa lance aiguisée à
ss. 217-219] FRENCH TRANSLATION [vv. 2993-3019
Blandonne,^ et monte sur son bon cheval Tencendor qu'il
a conquis aux gués sous Marsonne ^ quand il tua Mal-
2995palin de Narbonne. Charles lui lâche les rênes et le
lance à coups d'éperons, et devant cent mille hommes
prend son élan, invoquant Dieu et l'apôtre de Rome.'
Agi.
CCXVIII
G. CCXLVI (Vers 2999-3013)
Les Français se répandent par tout le champ ; et plus
3000 de cent mille hommes s'arment à la fois.* Ils sont bien
pourvus de tout à leur gré, de chevaux rapides et d'armes
superbes. Les voilà qui montent en selle et qui ma-
nœuvrent savamment. S'ils trouvent l'ennemi, certes ils
3005 lui livreront bataille. Leurs gonf anons s'agitent sur leurs
casques, et lorsque Charles voit leur contenance fière,
il appelle Josseran de Provence,^ le duc Naimes et
Antelme de Mayence,* et leur dit: «Qui n'aurait con-
3010 fiance en de tels soldats? Désespérer au milieu d'eux
serait folie. À moins que les Arabes ne se repentent
d'avancer, à mon avis ils payeront cher la mort de Ro-
land, » « Que Dieu le veuille ! » lui répond le duc Naimes.
Agi.
CCXIX
G. CCXLVII (Vers 3014-3025)
Charles appelle Rabel et Guineman:^ «Voici,» leur dit
301 5 le roi, « ce que je vous commande : Remplacez Olivier et
Roland ; que l'un porte l'épée et l'autre le cor ; avancez
en tête de l'armée au premier rang, et prenez avec vous
123
ss. 219-221] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3020-3043
3020 quinze mille Français, tous jeunes et de nos plus vaillants.
Après ceux-là il en viendra autant conduits par Gébouin^
et Laurent. » Le duc Naimes et le comte Josseran dis-
posent comme il faut ces deux corps d'armée. S'ils ren-
3025 contrent Tennemi, il y aura une rude bataille. Agi.
CCXX
G. CCXLVIII (Vers 3026-3034)
Ce sont les Français qui composent les deux premières
colonnes. Après celles-là, on forme la troisième avec les
bons guerriers de la Bavière qui sont, à ce qu'on estime,
au nombre de vingt mille. Certes, ce ne seront pas eux
3030 qui abandonneront la bataille, car il n'est sous le ciel race
plus chère à Charlemagne, si ce n'est celle de France avec
laquelle il a conquis tant de royaumes. Ce sera le comte
Ogier, le Danois,^ le brave combattant, qui les guidera,
car la compagnie est intre'pide. Aoi.
CCXXI
G. CCXLIX (Vers 3035-3043)
3035 L'empereur Charles a trois colonnes. Naimes, le duc,
forme là quatrième de barons d'un grand courage. Ce
sont des Allemands, les meilleurs de leurs marches, qui,
au dire de tous les autres, sont au nombre de vingt mille.
3040 Bien montés, bien armés, devant la mort ils ne fuiront
pas la bataille. C'est Hermann, le duc de Trace,' qui
les conduit et qui mourra plutôt que de faire une lâcheté.
AOL
124
ss. 222-224] FRENCH TRANSLATION [vv. 3044-3067
CCXXII
G. CCL (Vers 3044-3051)
Le duc Naimes et le comte Josseran ont formé de
3045 Normands la cinquième colonne ; ils sont vingt mille, à
ce que disent tous les Français. Ils ont de belles armes
et de bons chevaux rapides, et devant la mort ils ne re-
culeront pas, car il n'est race au monde plus terrible sur
3050 le champ de bataille. Le vieux Richard ^ marchera à leur
tête et il frappera fort avec sa lance tranchante. Agi.
CCXXIII
G. CCLI (Vers 3052-3059)
La sixième colonne est composée de Bretons ; ils sont
bien quarante mille chevaliers qui ont à cheval Pair de
3055 vrais guerriers, avec leurs lances hautes et leurs petits
étendards au vent. Leur seigneur s'appelle Eudes, mais
il en donne le commandement au comte Nivelon, à
Tibaut de Reims et au marquis Oton,^ en leur disant :
f Guidez mes gens, je vous les confie. » Agi.
CCXXIV
G. CCLII (Vers 3060-3067)
3060 L'empereur a formé six colonnes. Le duc Naimes or-
ganise la septième avec les Poitevins et les barons d'Au-
vergne ; ils peuvent bien être quarante mille chevaliers
bien montés et bien armés. Ils sont à part dans un
3065 vallon au pied d'une colline. Charles les bénit* de la
main droitei Josseran et Gauselme seront leurs chefs.
Agi.
125
ss. 225-227] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 306&-3090
ccxxv
G. CCLIII (Vers 3068-3074)
Quant à la huitième colonne, Naimes la forme des
Flamands et des barons de la Frise. Ils sont plus de
3070 quarante mille chevaliers; ceux-là ne lâcheront jamais
pied dans le combat. «Ils feront mon service,» dit le
roi, « et ce sera Raimbaud, avec Aimon de Galice,^ qui les
conduira selon les lois de la chevalerie. » Aoi.
CCXXVI
G. CCLIV (Vers 3075-3083)
3075 Aidé du comte Josseran, Naimes forme la neuvième
colonne de vaillants hommes de Lorraine et de Bourgogne.
Ils sont bien cinquante mille chevaliers tous armés de
leurs casques lacés et de leurs cuirasses. Leurs piques
3080 sont fortes et leurs lances courtes. Si les Arabes ne re-
noncent pas à venir et qu'ils engagent le combat, ils en
seront durement frappés. Tierri, le duc d'Argonne,* va
les commander. Agi.
CCXXVII
G. CCLV (Vers 3084-3095)
La dixième colonne est formée des barons de France.
3085 Ils sont cent mille de nos meilleurs capitaines, à la con-
tenance fière, au corps gaillard. Ils ont la tête et la
barbe blanche, et ils sont revêtus de cuirasses doublées;
ils portent au côté des épées de France et d'Espagne;
3090 leurs écus sont chargés de signes divers^ qui les font re-
126
ss. 227-228] FRENCH TRANSLATION [w. 3091-3120
connaître. Ils montent à cheval, demandant la bataille
et criant « Monjoie ! ji Charlemagne est avec eux. Geof-
froi d'Anjou porte Toriflamme;^ c'était jadis la bannière
3095 de saint Pierre et s'appelait Romain,e, nom qu'on échangea
alors contre Monjoie. Agi.
CCXXVIII
G. CCLVI (Vers 3096-3120)
' L'empereur descend de son cheval et se prosterne
sur l'herbe verte, le visage tourné vers le soleil levant,
et du fond de son cœur il invoque l'aide de Dieu.) «Notre
3100 vrai père, prends en ce jour ma défense, toi qui as sauvé
Jonas ^ quand il était dans le corps de la baleine, et qui as
épargné le roi de Ninive, toi qui as sauvé Daniel de cet
3105 effroyable supplice quand il était dans la fosse aux lions,
ainsi que les trois enfants dans la fournaise ardente, que
ton amour m'assiste aujourd'hui. Accorde-moi, s'il te
plaît, par ta grâce, que je puisse venger mon neveu
Roland. »
31 10 Quand le roi a fini sa prière," il se relève et fait sur
son front un grand signe de croix. Puis il monte sur
son cheval rapide; Naimes et Jossèran lui tiennent
l'étrier. Il saisit sa lance tranchante et son écu, et, le
31 15 corps noble, gaillard et avenant, le visage clair, et de
bonne mine, il s'avance avec grande assurance. , Et les
clairons de sonner et derrière et devant; mais par-dessus
tout, le cor de Roland se fait entendre. Les Français
3120 touchés pleurent en l'entendant.
127
ss. 229-230] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3121-3145
BALIGANT DIVISE SON ARMÉE EN TRENTE
BATAILLONS
CCXXIX
G. CCLVII (Vers 3121-3136)
L'empereur s'avance avec grâce et noblesse. Il a
laissé flotter sa barbe sur sa cuirasse,^ et par amour pour
lui tous les autres en font autant. À ce signe, on recon-
3125 naît les cent mille Français. Ils franchissent ces pics
et ces roches si hautes; ils traversent ces vallées pro-
fondes et ces gorges sinistres. Les voilà enfin hors de
ces passages et de ces lieux déserts, et en marche vers
l'Espagne. Ils font halte au milieu d'une plaine.
3130 Les éclaireurs de Baligant reviennent vers lui, et un
Syrien lui rend compte de son expédition: «Nous avons
vu, » dit-il, « l'orgueilleux roi Charles. Ses hommes sont
fiers et certes ne l'abandonneront pas. Armez-vous, car
3135 vous aurez bientôt bataille.» Baligant s'écrie: «Voici
l'heure du courage ; sonnez les clairons, que tout le monde
soit averti. »
CCXXX
G. CCLVIII (Vers 3137-3171)
À l'instant le son des tambours, des trompettes et des
clairons retentit dans toute l'armée. Lés païens descen-
3140 dent de cheval pour s'armer. L'émir ne veut point être
en retard ; il met sa cuirasse aux pans brodés, lace son
casque orné de pierreries; puis il s'attache au côté
gauche son épée, à laquelle, par orgueil, il a^^' viné un
3145 nom, à cauee de celle de Charles dont il a entendu par-
128
ss. 230-231] FRENCH TRANSLATION [vv. 3146-31 79
1er: il appelle la sienne Précieuse, et ce mot est son cri
sur le champ de bataille. Il le fait crier par ses cheva-
liers. À son cou il pend son grand et large écu dont la
31 50 boucle est d'or et le bord garni de pierres précieuses.
La courroie, d'un beau satin, est ornée de rosaces. Il
saisit sa lance qu'il appelle Maltet\ dont le bois est gros
comme une massue, et dont le fer à lui seul ferait la
3155 charge d'un mulet. Baligant monte ensuite sur son des-
trier tandis que Marcoule d'outre-mer lui tient l'étrier.
Le brave émir a le corps fait au moule, le buste fort, l'en-
fourchure très grande, les reins minces, les côtés solides,
3160 les épaules larges et le regard très clair. Il a la mine fière,
les cheveux tout bouclés, il paraît aussi blanc qu'une fleur
de lis en été. Quant au courage, il en a donné mainte
preuve. Dieu! quel baron, s'il eût été chrétien! Il
3165 pique son cheval et fait jaillir le sang tout clair. Il
prend son élan et franchit un fossé qui peut bien mesurer
cinquante pieds. Et les païens de s'écrier: «En voilà
un qui défendra bien nos marches! Il n'est Français,
3170 s'il veut se mesurer avec lui, qui, bon gré mal gré, n'y
perde la vie. Charles est fou de n'être pas parti. »
Agi.
CÇXXXI
G. CCLIX (Vers 3172-3183)
L'émir a tout à fait l'air d'un baron ;^ il a la barbe
blanche comme une fleur; il est savant dans la loi sar-
3i75rasine, et sur le champ de bataille il est fier et superbe.
Son fils. Malprime,' est aussi plein de valeur. Il est
graP'^ çt fort et tient de ses ancêtres. «Sire,» dit-il à
son père, «en avant! mais je serai bien étonné si nous
129
ss. 231-233] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3180-3206
3180 voyons Charles.» «Si,» répond Baligant, «tu le verras,
car c'est un vaillant, et plusieurs chansons de geste lui
donnent de grandes louanges. Mais comme il n'a plus
son neveu Roland, il ne pourra tenir contre nous.»
Agi.
CCXXXII
G. CCLX (Vers 3184-3200)
« Beau fils, Malprime, » lui dit encore Baligant, « le bon
3185 vassal Roland a été tué hier, ainsi que le preux et vail-
lant Olivier, les douze pairs que Charles aimait tant, et
vingt mille combattants de France. De tous les autres,
3190 je n'en fais aucun cas. Il est certain que l'empereur
revient, car mon messager, le Syrien, m'en a donné la
nouvelle. Charles a mis sa troupe en dix grands ba-
taillons. Celui qui sonne le cor de Roland est un vrai
preux; son compagnon lui répond d'un son de clairon
319s éclatant. Ils sont tous deux^ les premiers à la tête de
quinze mille Français, de ces jeunes guerriers que Charles
appelle ses enfants. Derrière eux, il y en* a bien autant.
Ceux-ci frapperont avec grande vigueur.» «Ah!» dit
3200 Malprime, « chargez-moi d'eux. » Aoi.
CCXXXIII
G. CCLXI (Vers 3201-3213)
« Mon fils Malprime,» lui répond Baligant, «tout ce que
vous me demandez, je vous l'accorde. Vous emmènerez
3205 avec vous Torleu, le roi de Perse, et Dapamort, le roi
des Wilzes.^ Si vous pouvez abattre le grand orgueil
130
ss. 233-234] FRENCH TRANSLATION [vv. 3207-3236
des Français, je vous donnerai une partie de mon pays
depuis Chériant jusqu'au Val-Marquis.»^ «Sire, je vous
3210 remercie,» répond Malprime. Il passe en avant et reçoit
la tradition symbolique^ de ce don. C'était jadis la terre
du roi Fleuri. Mais Malprime ne la vit plus jamais de-
puis, et n'en devint jamais possesseur.
CCXXXIV
G. CCLXII (Vers 3214-3236)
L'émir s'avance à travers tous les rangs de son armée.
3215 Son fils, qui a la taille d'un géant, le suit, ainsi que le roi
Torleu et le roi Dapamort. Ils forment bien vite leur
armée* en trente grandes colonnes, car ils ont un nombre
prodigieux de chevaliers. La plus petite colonne en a
3220 trente mille. La première est celle de Butentrot,* et
l'autre après est formée des gens de Micène aux têtes
énormes,* et le long de l'échiné, ils sont couverts de soies,
tout comme des porcs. La troisième colonne est formée
3225 de Nubiens et de Bios;® la quatrième de Bruns et d'Es-
clavons; la cinquième de Sorbres et de Sors; la sixième
d'Arméniens et de Maures; la septième des gens de
Jéricho. Les Nègres forment la huitième et les Gros la
3230 neuvième. La dixième, enfin, est composée des chevaliers
de Balide-la-Forte :' c'est une race qui n'a jamais voulu p^
le bien. L'émir jure tant qu'il peut par la puissance
et le corps de Mahomet: «Charles de France,» dit-il,
3235 « s'avance ici comme un insensé ; il y aura bataille s'il ne
la refuse pas; et jamais il ne portera plus couronne d'or
au front. »
131
ss. 235-236] LA CHANSON DE ROLAND [w. 3237-3262
ccxxxv
G. CCLXIII (Vers 3237-3251)
Ensuite les païens établissent dix autres grands corps
d'armée: Le premier est formé de Chananéens^ horribles
à voir ; ils sont venus en traversant Val-Fuit. Les Turcs
3240 composent la seconde colonne, et les Persans la troisième.
Dans la quatrième, il y a des Persans^ avec des Pinceneis ;
la cinquième est formée de Soltras et d'Avares ; la sixième
d'Ormaleus et d'Euglés ; la septième de ceux de Samuel.
3245 Les hommes de Prusse composent la huitième et les
Esclavons la neuvième. Quant à la dixième, elle est
d'Occiant la déserte ; c'est une race qui n'adore pas Dieu,
et jamais vous n'entendrez parler de plus félons. Ils ont
3250 la peau dure comme du fer; aussi n'ont-ils besoin de
casques ni de cuirasses, et dans la bataille ils se montrent
acharnés et cruels. Aoi.
CCXXXVI
G. CCLXIV (Vers 3252-3264)
L'émir forme encore dix bataillons: Dans le premier
il a mis les géants de Malpruse; dans le second, les Huns;
3255 dans le troisième les Hongrois. 'Le quatrième est de
Baldise-la-Longue et le cinquième du Val-Penuse. Le
sixième se compose des gens de Joie et de Maruse, le
septième de ceux de Leus et d'Astrimoine. Les hommes
d'Argoilles forment le huitième bataillon et ceux de
3260 Clairbonne le neuvième. Enfin le dixième se compose
des soldats barbus de Val-Fronde;* c'est une race qui a
toujours été ennemie de Dieu. La geste des Francs y
132
ss. 236-238] FRENCH TRANSLATION [vv. 3263-3285
compte trente corps; elle est grande cette armée oîi tant
de clairons retentissent. La voici qui s'avance. Les
païens ont l'air de braves guerriers. Agi.
L'APPROCHE DES DEUX ARMÉES
CCXXXVII
G. CCLXV (Vers 3265-3278)
3265 L'émir, qui est très riche et très puissant, fait porter
devant lui son dragon, les étendards de Tervagant et de
Mahomet, ainsi que l'image du perfide Apollon. Dix
Chananéens à cheval entourent ces idoles et crient de
3270 toutes leurs forces : t Quiconque veut être aidé par nos
dieux, qu'il les prie et les serve en toute humilité. » Les
païens alors baissent la tête et le menton et inclinent
bas leurs casques brillants, t Misérables I » leur crient les
3275 Français, t voici l'heure de votre mort. Soyez aujour-
d'hui confondus ! Et vous, notre Dieu, protégez Charles,
et que cette bataille soit décidée en sa faveur. » aoi.
CCXXXVIII
G. CCLXVI (Vers 3279-3290)
3280 L'émir est un homme de haut savoir. Il appelle près
de lui son fils et les deux rois, t Seigneurs barons, » leur
dit-il, t votre place est à la tête de l'armée ; vous con-
duirez toutes mes colonnes. Cependant, je veux en
garder avec moi trois des meilleures, celle des Turcs, celle
3285 des Ormaleus, et la troisième, celle des géants de Malpreis.
'33
I ss. 238-240] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3286-331 1
Les gens d'Occiant marcheront avec moi pour attaquer
Charles et les Français. Si l'empereur se bat avec moi,
il est certain qu'il aura la tête séparée du buste. Il peut
3290 être convaincu qu'il n'aura d'autre sort que celui-là.» aoi.
CCXXXIX
G. CCLXVII (Vers 3291-3304)
Les deux armées sont grandes et les colonnes superbes.
Il n'y a entre elles ni montagne, ni vallée, ni colline, ni
forêt, ni bois, rien qui puisse les cacher^ l'une à l'autre.
Elles se voient bien des deux bouts de la plaine, t Allons !
3295 ô peuple païen) » s'écrie Baligant, « courez donc chercher
la bataille. » C'est Amboire d'Oloferne qui porte l'en-
seigne, et les païens en l'apercevant poussent leur cri :
« Précieuse!» Les Français répondent: «Que Dieu vous
3300 perde aujourd'hui!» Et ils crient plus haut que jamais:
«Monjoie!» Aussitôt l'empereur fait sonner ses clairons
et l'olifant, qui se fait entendre par-dessus tout le reste.
tLa belle armée de Charles,» se disent les païens; «ah!
nous aurons forte et rude bataille. » Agi.
CCXL
G. CCLXVIII (Vers 3305-3328)
3305 Grande est la plaine et vaste le pays. On voit briller
les casques couverts d'or et de pierreries, et ces écus et
ces cuirasses ornées de franges ; partout les lances étin-
cellent et les enseignes s'agitent. \ On entend le son clair
3310 des trompettes, et les fanfares de l'olifant retentissent
dans les airs. L'émir alors appelle son frère Canabeu,
134
ss. 240-241] FRENCH TRANSLATION [vv. 3313-3344
roi de Floredée, celui qui gouverne les possessions jusqu'au
Val-Sevrée, et lui fait remarquer les dix échelles de
3315 Charles. « Voyez, » dit-il, c l'orgueil de cette France tant
célébrée. Avec quelle fierté l'empereur s'avance à cheval;
tenez, le voilà là-bas au milieu de ces gens à barbe
blanche. Ils ont étalé leur barbe sur leur cuirasse et
elle paraît aussi blanche que la neige glacée. Ceux-là
3320 frapperont de bons coups de lance et d'épée, et nous
allons avoir une bataille rude et terrible. Jamais on
n'en aura vu de pareille. » Alors Baligant se place en
avant des païens un peu plus loin qu'on ne lance une
3325 baguette et leur crie, prêchant d'exemple : « En avant,
païens! je vous montre la route.» Et brandissant le long
bois de sa lance, il en tourne le fer vers Charles.
Agi.
CCXLI
G. CCLXIX (Vers 3329-3344)
Lorsque Charlemagne voit l'émir, le dragon, l'enseigne
3330 et l'étendard des païens, et les Arabes en si grand nombre
qu'ils couvrent toute la plaine excepté la place qu'occu-
pent les Français, il crie de sa voix redoutable : « Barons
3335 français, vous êtes bons soldats ; vous avez combattu
sur tant de champs de bataille I Voyez ces païens ; ce
sont des traîtres et des lâches. À quoi leur sert leur
foi? S'ils sont en grand nombre, que nous importe?
3340 Qui veut marcher en avant, vienne avec moi.» Alors
il éperonne son cheval, et Tencendor fait quatre sauts.
« Comme le roi est brave ! » disent les Français. « En
avant, sire ! pas un de nous vous fera défaut.»
13s
ss. 242-244] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3345-3363
LA SUPRÊME BATAILLE COMMENCE
CCXLII
G. CCLXX (Vers 3345-3350
3345 Le jour est clair et le soleil brillant. Des deux côtés
les armées sont belles à voir et leurs bataillons sont grands.
Voilà déjà les premiers rangs aux prises. Le comte
Rabel et le comte Guineman lâchent les rênes à leurs
3350 coursiers en les piquant avec force. Alors tous les Fran-
çais se lancent au galop et vont frapper de leurs lances
tranchantes. Aoi.
CCXLIII
G. CCLXXI (Vers 3352-3359)
C'est un vaillant chevalier que le comte Rabel. Il
pique son cheval des éperons d'or fin et va frapper Tor-
3355 leu, le roi de Perse. Il n'est ni écu ni cuirasse qui puisse
soutenir le choc. La lance dorée s'enfonce dans le corps
du roi païen et le renverse mort dans les broussailles.
tQue Dieu nous aide,» s'écrient les Français; «Charles
a le droit pour lui ; nous ne devons pas lui faillir.» aoi.
CCXLIV
G. CCLXXII (Vers 3360-3368)
3360 Guineman, de son côté, se bat contre le roi des Wilzes.
Il lui fracasse le bouclier oli luisaient des fleurs peintes ;
après, il lui brise la cuirasse, et ensuite il lui enfonce si
bien au corps toute la flamme de sa lance, qu'il l'abat
136
^
ii
■s .^
-g -S
8 s
H s
=* X
SU I
ss. 244-246] FRENCH TRANSLATION [w. 3364-3388
mort, qu'on eh pleure ou qu'on en rie. À ce coup, les
3365 Français crient : « Frappez, barons ! Point de retard !
Charles a pour lui le droit contre les païens. Voilà
vraiment le jugement de Dieu.» Aoi.
CCXLV
G. CCLXXIII (Vers 3369-3382)
Voici Malprime, monté sur un cheval tout blanc, qui
3370 se lance au plus épais de l'armée française, et par-ci et
par-là, il frappe et refrappe de grands coups, renversant
souvent un mort sur l'autre. Tout le premier, Baligant
s'écrie: tO mes barons, vous que j'ai longtemps nourris,
3375 voyez mon fils, comme il court après Charles, et combien
de barons il provoque au combat! Je ne demande pas
de meilleur soldat que lui. Soutenez-le avec le fer de vos
lances.» À ces mots, les païens s'élancent en avant et
3380 frappent de rudes coups; la mêlée devient générale. La
bataille est merveilleuse et redoutable à ce point qu'on
n'en a jamais vu de pareille ni avant ce temps ni depuis.
Agi.
CCXLVI
G. CCLXXIV (Vers 3383-3395)
Les armées sont immenses et les bataillons intrépides.
Toutes les colonnes sont aux prises. Que de grands
3385 coups frappent les païens ! Dieu ! que de lances brisées
en morceaux, et de cuirasses démaillées et d'écus fra-
cassés I Les morts et les blessés couvrent le champ de
bataille.* Vous eussiez vu là la terre si jonchée de
137
ss. 246-248] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3389-3414
cadavres que Therbe du champ, qui ce matin encore
3390 était toute verte, est toute rouge de sang. Cependant,
rémirfait appel aux siens: «Frappez, barons, frappez sur
ces chrétiens!» La bataille est si rude et si acharnée
3395 que nul n'a vu ni ne verra la pareille, et la mort seule y
pourra mettre fin.
Agi.
CCXLVII
G. CCLXXV (Vers 3396-3404)
L'émir fait un nouvel appel aux siens : « Frappez, païens !
c'est pour cela que vous êtes venus. Je vous donnerai
de belles femmes,^ des fiefs, des domaines et des terres.»
3400 « Oui,» lui répondent les païens, « nous ferons notre devoir.»
Puis à force de frapper avec leurs lances, ils les mettent
hors de service, et alors plus de cent mille épées sont
tirées. Voici une lutte douloureuse et terrible. Ah!
qui fut là a vu une vraie bataille. Aoi.
CCXLVIII
G. CCLXXVI (Vers 3405-3420)
3405 De son côté l'empereur exhorte ainsi ses Français:
«Seigneurs barons, je vous aime et j'ai confiance en vous.
Pour moi vous avez livré tant de batailles, conquis tant
de royaumes et renversé tant de rois! Ah! je le sais
bien, je vous dois récompense; ce seront des terres,
3410 de l'argent, ma vie même. Vengez vos fils, vos frères et
vos héritiers tués l'autre soir à Roncevaux. Vous savez
que le bon droit est pour moi contre les païens.» « C'est
la vérité, sire,» répondent les Français. Ils sont vingt
138
ss. 248-250] FRENCH TRANSLATION [vv. 3415-3439
3415 mille autour de Charles, et d'une seule voix ils lui
jurent leur foi de ne jamais lui manquer, quelle que soit
leur détresse, pas même devant la mort. Aussitôt tous
jouent de la lance et frappent de Tépée. La bataille
3420 est pleine d'horreur. Agi.
DIVERS ÉPISODES DE LA BATAILLE SUPRÊME
CCXLIX
G. CCLXXVII (VERS 3421-3428)
Le baron ' Malprime galope toujours au milieu du
champ de bataille faisant un grand carnage des Fran-
çais. Mais voici que le duc Naimes le regarde d'un
œil terrible et fond sur lui d'un indomptable élan. Il
3425 lui brise le bord de son écu, lui enlève les deux côtés de
sa cuirasse, lui enfonce dans le corps toute sa banderole
de couleur jaune, et l'abat raide mort entre sept cents
autres.
CCL
G. CCLXXVIII (Vers 3429-3443)
Alors le roi Canabeu, frère de l'émir, pique vivement
3430 son cheval des éperons, tire son épée à poignée de
cristal, et frappe le duc Naimes au milieu de son casque
de prince dont il fracasse la moitié, et, du tranchant
de son épée, il lui en coupe cinq attaches. Le capu-
3435 chon ne lui vaut rien du tout, car l'acier fend la coiffe
jusqu'à la chair et en enlève un morceau. Le coup est
rude ; le duc, tout étourdi, allait tomber si Dieu ne l'avait
Ï39
ss. 250-252] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3440-3462
3440 soutenu. Il se cramponne au cou de son cheval. C'en
serait fait du noble guerrier si le païen eût redoublé son
coup. Mais voici Charles de France qui arrive à son
secours. Agi.
CCLI
G. CCLXXIX (Vers 3444-34So)
Le duc Naimes est en très grande détresse, et le païen
3445 redouble d'efforts pour le frapper. «Infâme,» s'écrie
Charles, «ce coup te portera malheur.» Puis, courant
sur lui pour le frapper de toute sa force, il lui brise son
écu et le lui fracasse contre le cœur. Ensuite il rompt la
partie supérieure de sa cuirasse et l'abat mort ; la selle
3450 du païen reste vide.
CCLII
G. CCLXXX (Vers 3451-3462)
Charlemagne, le roi, éprouve la plus vive douleur
quand il voit devant lui le duc Naimes blessé, dont le
sang clair coule sur l'herbe verte. Alors l'empereur
3455 lui donne un bon conseil: «Beau sire Naimes, restez
tout près de moi.^ Quant à ce misérable qui vous
a mis dans cet état, il est mort, car du premier coup de
ma lance je lui ai traversé le corps. » « Je vous crois,
sire, » répond le duc ; « et si je vis encore quelque temps,
3460 vous serez bien payé.» Puis ils vont à cheval, par
amour et par foi, l'un à côté de l'autre. Ils ont avec
eux vingt mille Français, dont il n'y a pas un seul qui ne
donne de rudes coups et qui ne se batte fièrement.
Aoi.
140
ss. 253-255] FRENCH TRANSLATION [vv. 3463-3484
CCLIII
G. CCLXXXI (Vers 3463-3472)
L'émir s'élance à travers le champ de bataille et va
tout droit attaquer le comte Guineman. Il lui écrase son
3465 écu blanc sur la poitrine, brise les côtés de sa cuirasse et
lui coupe en deux les flancs, de sorte qu'il le renverse
mort de son coursier. Ensuite il tue Gébouin, Laurent
3470 et le vieux Richard,^ seigneur de Normandie. Alors les
païens s'écrient : t Vive Précieuse ! Frappez, barons,
nous avons là une puissante défense I » Agi.
CCLIV
G. CCLXXXII (Vers 3473-3480)
Qu'il fait beau voir les chevaliers arabes, ceux d'Oc-
ciant, et d'Argoilles et de Bascle ! ^ Comme ils frappent
3475 de beaux coups de lance au milieu de la mêlée ! Mais
les Français n'ont point l'intention de leur céder pied.
Il en meurt bien et des uns et des autres. La bataille
dure avec acharnement jusqu'au soir. Le carnage des
barons français est épouvantable. Que de douleurs
3480 encore avant la fin de la lutte ! Agi.
CCLV
G. CCLXXXm (Vers 3481-3507)
Les Français et les Arabes, tous frappent à l'envi,
brisant le bois et l'acier brillant des lances. Ah! qui
aurait vu ces écus en morceaux, qui aurait entendu le
141
ss. 255-256] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3485-3516
3485 choc de ces blancs hauberts, et le grincement des bou-
cliers sur les heaumes, qui aurait vu ces chevaliers
tomber et mourir en râlant contre terre, celui-là saurait
ce que c'est qu'une grande douleur. Quelle rude épreuve
3490 que cette bataille ! Cependant, Témir invoque Apollon et
Tervagant, et aussi Mahomet : « Mes seigneurs dieux, je
vous ai bien servis ; je vous ferai des statues en or fin,
mais prêtez-moi votre secours contre Charles.» Voici
3495 venir devant lui un de ses favoris, Gemalfin, qui lui ap-
porte de mauvaises nouvelles. «Sire Baligant,» lui dit-il,
«vous êtes aujourd'hui dans une fâcheuse position, car
vous avez perdu Malprime, votre fils, et on vient de tuer
3500 votre frère Canabeu. Deux Français ont fait ces ex-
ploits, et l'un d'eux, à ce que je pense, est l'empereur,
car il est grand de taille avec la mine d'un marquis et
la barbe blanche comme fleur en avril.» À ces mots,
3505rémir penche la tête, et bientôt son visage se rem-
brunit. Il éprouve une si forte douleur qu'il est près
d'en mourir. Cependant, il appelle Jangleu d'outre-mer.
Aoi.
CCLVI
G. CCLXXXIV (Vers 3508-3519)
«Approchez -vous, Jangleu,» dit l'émir; «vous êtes
3510 brave, plein de sagesse, et j'ai toujours approuvé vos
conseils. Que vous semble des Arabes et des Français?
Aurons-nous ou non la victoire?» «Ah!» répond Jan-
gleu, «vous êtes perdu, Baligant, et tous vos dieux ne pour-
3515 ront vous défendre. Charles est fier et ses hommes
vaillants, et je n'ai jamais vu race si bien faite pour la
142
ss. 256-258] FRENCH TRANSLATION [vv. 3517-3542
guerre. Mais faites appel aux chevaliers d'Occiant, aux
Turcs et aux Enfrons,^ aux Arabes et aux Géants, et
faites sans retard ce qu'il faut faire. »
CCLVII
G. CCLXXXV (Vers 3520-3530)
3520 Alors rémir étale sur sa cuirasse sa barbe aussi
blanche que Taubépine.^ Quoi qu'il arrive, il ne veut
pas se cacher. Il porte à sa bouche une trompette écla-
tante, et la sonne si clair que tous ses païens l'entendent.
3525 De tous points les troupes se rallient. Ceux d'Occiant
braient et hennissent, ceux d'Argoille glapissent comme
des chiens. Ils s'élancent sur les Français avec une
témérité folle, et se précipitent au plus épais. Ils les
3530 rompent et les séparent, et du coup en jettent à terre
sept mille morts.
CCLVIII
G. CCLXXXVI (Vers 3531-3542)
Le comte Ogier ne sait ce qu'est la couardise. Jamais
meilleur guerrier que lui n'endossa armure. Quand il
voit rompre les colonnes des Français, il appelle Tierri,®
3535 le duc d'Argonne, Geoffroi d'Anjou et le comte Josse-
ran, et fait à Charles ce fier discours: «Voyez comme
ces païens tuent vos hommes! À Dieu ne plaise que
vous gardiez votre couronne sur la tête si vous ne ven-
3540 gez par des coups terribles cet affront!» Personne n'y
répond mot, mais ils éperonnent leurs chevaux en leur
lâchant la bride, et vont tout droit frapper les païens par-
tout oli ils les rencontrent. Aoi.
143
ss. 259-260] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3543-3567
CCLIX
G. CCLXXXVII (Vers 3543-3559)
Charlemagne, le roi, donne de grands coups; ils frap-
pent bien, eux aussi, le duc Naimes, et Ogier, le Danois, et
3545 Geoffroi d'Anjou qui porte l'enseigne royale. C'est un
vrai brave que le seigneur Ogier, le Danois. Il pique son
cheval, lui lâche les rênes, et se jette sur le païen qui
porte le dragon, si bien qu'à bas il écrase devant lui les
3550 deux [et le dragon et le porte-enseigne du roi].^ Ba-
ligant voit tomber son dragon et regarde l'étendard de
Mahomet abandonné par terre. Alors l'émir commence
à s'apercevoir qu'il a tort et que le bon droit est à Char-
3555lemagne. Déjà les païens d'Arabie montrent moins
d'ardeur. L'empereur, de nouveau, fait appel aux Fran-
çais: «Dites, mes barons, pour Dieu, m'aiderez-vous ? »
«Le demander,» répondent-ils, «c'est injure. Traître est
celui qui de tout cœur ne frappe.» Agi.
JOYEUSE CONTRE PRÉCIEUSE
CCLX
G. CCLXXXVIII (Vers 3560-3578)
3560 Le jour s'en va, le soir arrive. Les Français et les
païens ne cessent de combattre. Ce sont deux chefs
vaillants qui dirigent ces armées et ils n'ont pas mis en
oubli leurs devises: «Précieuse!» crie l'émir; «Mon-
3565 joie!» réplique Charles. L'un et l'autre se connaissent à
leurs voix hautes et claires. Au milieu du champ de ba-
taille ces deux héros se rencontrent. Ils se jettent l'un
144
ss. 260-262] FRENCH TRANSLATION [vv. 3568-3594
sur l'autre échangeant de grands coups de lance sur
3570 leurs boucliers ornés de fleurs; ils les brisent au-dessous
de la large bosse. Ils ont détaché une partie de leurs
cuirasses, sans pourtant s'atteindre plus avant. Les
sangles de leurs chevaux se rompent, les selles tournent
3575 et voici les deux rois renversés par terre. Mais vite, ils
se relèvent et bravement ils tirent leurs épées. Rien
ne. peut plus arrêter la lutte; elle doit finir par la mort
de l'un des deux. Agi.
CCLXI
G. CCLXXXIX (Vers 357^3588)
C'est un grand guerrier que Charles de la douce
3580 France, mais l'émir ne le craint ni ne le redoute. Cha-
cun fait voir sa bonne épée à nu, et sur leurs écus ils
échangent des coups furieux, tranchant les cuirs et les
bois qui, pourtant, sont doubles, faisant sauter les clous
3585 et mettant les bosses en morceaux. Ils se frappent alors
à nu sur leurs cuirasses. Des étincelles jaillissent de
leurs casques brillants. Ce combat ne pourra finir tant
que l'un ou l'autre ne reconnaîtra pas son tort. Agi.
CCLXII
G. CCXC (Vers 3589-3601)
«Réfléchis bien, Charles,» dit l'émir, «et prends le
3590 parti de me demander pardon. Je sais que tu *as tué
mon fils, et bien injustement tu me disputes mes terres.
Sois mon vassal, et je te les donne en fief. Suis-moi
jusqu'en Orient pour me servir.» «Ce serait une lâ-
145
ss. 262-264] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3595-3622
3595cheté,» répond Charles; «je ne dois ni paix ni amour à
un païen. Reçois la loi que Dieu nous a donnée, la loi
chrétienne, et je t'aimerai toujours; puis crois en Dieu
et sers le Roi omnipotent.» «Ah»! dit Baligant, «tu me
3600 fais là de vains sermons.» Et ils reprennent tous deux
le combat de plus belle. Agi.
CCLXIII
G. CCXCI (Vers 3602-361 i)
L'émir est d'une force redoutable et il assène un tel
coup sur le heaume bruni de Charlemagne qu'il le fend
3605 et le lui casse sur la tête. Puis il lui pousse son épée à
travers les cheveux et lui arrache un grand lambeau de
chair. L'os à cet endroit reste découvert. Charles chan-
celle et peu s'en faut qu'il ne tombe. Mais Dieu ne veut
3610 qu'il ne soit ni mort ni vaincu. Saint Gabriel^ est des-
cendu auprès de lui et lui demande : « Que fais-tu, grand
roi?»
CCLXIV
G. CCXCII (Vers 3612-3624)
Quand Charles entend la sainte voix de l'ange, il n'a
plus peur et il ne craint plus de mourir. Il reprend sa
361 5 force et ses esprits, et avec son épée de France il frappe
l'émir, lui brise son casque resplendissant de joyaux, lui
fend le crâne d'où jaillit la cervelle et met en deux, jusqu'à
la barbe blanche, tout le visage. Bref, il l'abat mort sans
3620 nul retour. Alors pour rallier les siens: «Monjoie!»
s'écrie-t-il. Sur ce cri le duc Naimes accourt, il prend la
bride de Tencendor, et le grand roi remonte à cheval.
146
ss. 264-266] FRENCH TRANSLATION [vv. 3623-3647
Quant aux païens, ils s'enfuient, car Dieu ne veut pas
qu'ils restent davantage, et les Français, enfin, ont ce
qu'ils demandent.
CCLXV
G. CCXCIII (Vers 3625-3632)
3625 Dieu l'a voulu ; les Sarrasins s'enfuient. L'empereur et
les Français les poursuivent. «Vengez-vous, seigneurs,»
s'écrie le roi, «vengez toutes vos souffrances; soulagez le
désir de votre cœur, car je vous ai vus pleurer ce matin. »
3630 Et les Français' de lui répondre: «Sire, voilà ce qu^ilnous
faut. » Alors tous se mettent à frapper les plus grands
coups qu'ils peuvent. Il n'y a guère de païens qui
échappent à la mort.
LA DÉROUTE — PRISE DE SARAGOSSE
CCLXVI
G. CCXCIV (Vers 3633-3647)
Il fait très chaud, et la poussière s'élève. Les païens
s'enfuient, serrés de près par nos Français qui les pour-
3635 suivent jusqu'à Saragosse. Là, au haut de sa tour, Bra-
mimonde est montée avec ses clercs et ses chanoines,^
ces gens de la fausse loi haïe de Dieu, prêtres qui n'ont
ni ordres ni tonsures. Aussitôt que la reine aperçoit la
3640 déroute des Arabes, elle s'écrie : « Au secours, Mahomet !
Hélas ! mon noble roi, nos hommes sont déjà vaincus et
l'émir tué à grande honte. » Marsile l'entend, se tourne
3645 vers le mur* et verse des larmes. Ses traits se décolorent
et il meurt de douleur. Comme le péché le domine, les
diables avides • s'emparent de son âûie.
147
ss. 267-268] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 364&-3674
CCLXVII
G. CCXCV (Vers 3648-3657)
Tous les païens sont morts ou en fuite, et Charles a
3650 remporté la victoire. Il abat la porte de Saragosse ; il
sait bien maintenant qu'on ne défendra plus la ville ; il y
fait entrer son monde, et les vainqueurs y couchent cette
nuit. Le roi à la barbe blanche est fier. Bramimonde lui
3655 a remis les tours de la ville, dix grandes et cinquante
petites. Tout réussit à qui a Dieu pour soi. \
CCLXVIII
G. CCXCVI (Vers 3658-3674)
Le jour s'achève et les ombres de la nuit tombent. La
lune est claire et les étoiles brillent. "J L'empereur est
3660 maître de Saragosse. Mille Français sont chargés de
parcourir toute la ville ^ et de fouiller les synagogues et
les mosquées. Armés de maillets de fer et de cognées,
ils brisent les murs et toutes les idoles. Il n'y restera
3665 plus trace de sorcellerie ou de mensonge, car le roi
croit en Dieu et veut le servir. Ensuite les évêques
bénissent l'eau et mènent les païens au baptistère. S'il
en est un qui se refuse à obéir à la volonté de Charles,
3670 il le fait pendre, ou brûler ou mourir.^ Plus de cent mille
sont baptisés et deviennent de vrais chrétiens. La reine
seule est mise à part. On la mènera captive dans la
douce France, car le roi désire qu'elle soit convertie par
amour.
148
s. 269] FRENCH TRANSLATION [vv. 3^7 $-3704
LE RETOUR À AIX
CCLXIX
G. CCXCVII (Vers 3675-3704)
3675 La nuit s'écoule, et voici apparaître la belle lumière
du jour. Charles munit alors les tours de Saragosse de
mille chevaliers vaillants qui garderont la ville pour
l'empereur. Puis avec tous ses hommes, le roi re-
3680 monte à cheval, emmenant captive Bramimonde,^ mais
sans autre pensée que de lui faire du bien. Les voilà
qui retournent en France pleins de joie et de gaieté.
En grande hâte et en vainqueurs ils passent par Nar-
bonne^ et ils arrivent à Bordeaux, la grande et belle ville,
3685 où ^ur Tautel du grand saint Séverin* on dépose le cor de
Roland rempli de belles pièces d'or. C'est là que les
pèlerins peuvent encore le voir. Après, traversant la
Gironde^ en grands bateaux qui se trouvent là, l'em-
pereur conduit jusqu'à Blaye* les corps de son neveu,
3690 d'Olivier, son noble compagnon, et de l'archevêque qui
fut si sage et si vaillant. Il les fait mettre dans des
cercueils blancs, et là, dans l'église de Saint -Romain, re-
posent les trois barons. Les Français les recommandent
à Dieu et à tous les noms divins. Alors Charles, de
3695 nouveau, chemine par monts et par vaux, et ne veut plus
s'arrêter qu'à Aix. Là, il descend au perron de son
haut palais.® À peine y est-il entré qu'il mande par
3700 messagers ses juges. Bavarois et Saxons,* Lorrains et
Frisons, Bourguignons et Allemands, Poitevins, Nor-
mands et Bretons, tous les hommes les plus sages de
France. C'est alors que commence le procès de Ganelon.
149
ss. 270-271] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3705-3733
CCLXX
G. CCXCVIII (Vers 3705-3722)
3705 L'empereur à son retour d'Espagne, vient à Aix, la
meilleure ville de France,^ monte au palais et entre dans
la salle. Voici venir Aude,* une belle demoiselle, qui dit
au roi: «Où est Roland, le capitaine, qui a juré de me
3710 prendre pour sa femme?» À ces mots, Charles éprouve
une douleur profonde ; il pleure, il tire sa barbe blanche.
« Ma sœur, ma chère amie, il est mort, celui dont tu me
demandes des nouvelles. Mais en échange, je te don-
37i5nerai, et je ne saurais mieux dire, Louis.' Il est mon
fils, celui qui aura mes états.» Aude répond: «Voilà
une parole étrange; ne plaise à Dieu ni à ses anges, ni
à ses saints, qu'après Roland je reste en vie.» Elle
3720 pâlit et tombe aux pieds de Charlemagne. La voilà
morte. Dieu ait pitié de son âme. Les barons français
la pleurent et la plaignent.
CCLXXI
G. CCXCIX (Vers 3723-3733)
La belle Aude n'est plus. Le roi croit qu'elle n'est
3725 qu'évanouie. Il en a pitié; il la pleure; il la prend par
les mains et la relève, mais sa tête, hélas ! retombe sur
l'épaule. Quand Charles voit qu'elle est morte, il appelle
3730 aussitôt quatre comtesses qui la portent dans un couvent
de religieuses et la veillent jusqu'au jour. Puis devant
un autel, on lui fait une belle sépulture et le roi lui rend
de grands honneurs.* Aoi.
150
ss. 272-274] FRENCH TRANSLATION [vv. 3735-3755,
PROCÈS DE GANELON
CCLXXII
G. CGC (Vers 3734-3741)
3735 L'empereur est revenu à Aix. Le traître Ganelon,
chargé de chaînes, est dans la ville devant le palais. Les
valets l'attachent à un poteau, les mains liées avec des
courroies de peau de cerf. Ils le battent à grands coups
3740 de bâtons^ et de lanières de bœuf. Mais il n'a que ce
qu'il a bien mérité. C'est ainsi qu'il attend son procès,
accablé de chagrin.
CCLXXIII
G. ceci (Vers 3742-3749)
Il est écrit dans l'ancienne geste ^ que Charles fît venir
des hommes de plusieurs de ses terres, et qu'ils s'assem-
3745blèrent à Aix-la-Chapelle. C'était un grand jour de
fête solennelle, quelques-uns disent le jour de saint
Sylvestre.' C'est alors que commence le procès de
Ganelon qui a fait la trahison. L'empereur le fait
traîner devant lui. Agi.
CCLXXIV
G. CCCII (Vers 3750-3761)
3750 « Seigneurs barons,» dit le roi Charles, «c'est à vous
de juger Ganelon. Il est venu dans l'armée avec moi
jusqu'en Espagne. Il m'a ravi vingt mille de mes
Français, et mon neveu que vous ne verrez plus, et
3755 Olivier le brave et le courtois ; et les douze pairs qu'il
151
ss. 274-276] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3756-3783
a trahis tous pour de l'argent.» «Que je sois maudit si
je le nie,» s'écrie Ganelon ; « Roland m'avait fait tort par
rapport à mon argent et à mes biens,^ et c'est pour cela
3760 que j'ai cherché sa perte. Mais qu'il y eut trahison, je
ne l'admets point.» Les Français répondent: «Nous
allons tenir conseil.»
CCLXXV
G. CCCIII (Vers 3762-3779)
Devant le roi, Ganelon se tient droit. Son air est
gaillard et son teint vif. S'il était loyal, on dirait un
3765 baron. Il regarde les Français, et tous ses juges et
trente de ses parents qui sont avec lui. Puis il élève la
voix et s'écrie d'un ton haut et clair : «Pour l'amour de
Dieu, écoutez-moi bien, barons. Donc, j'étais à l'armée
3770 avec l'empereur, le servant par foi et par amour. Mais
son neveu, Roland, me prit en haine et me condamna
à souffrir et à mourir, car on m'envoya comme messa-
ger au roi Marsile. Si je parvins à me sauver, ce fut
3775 grâce à mon adresse. Alors je défiai Roland,^ le guer-
rier, et Olivier et tous leurs compagnons. Charles en
fut témoin, ainsi que tous ses nobles barons. Vengeance,
soit ! mais trahison, non pas ! » Et tous de dire : « Nous
allons examiner l'affaire. »
CCLXXVI
G. ceci V (Vers 3780-3792)
3780 Aussitôt que Ganelon voit que son grand procès va
commencer, il rassemble trente de ses parents. Il en
est un que les autres écoutent; c'est Pinabel* du châ-
152
ss. 276-277] FRENCH TRANSLATION [vv. 3784-3806
teau de Sorence. Il est habile à parler et à persuader ;
3785 c'est encore un bon guerrier qui sait faire respecter ses
armes. Ganelon lui dit : « Je me confie à vous, mon ami ;
c'est à vous de me tirer aujourd'hui de la mort et du
déshonneur.» «Vous serez bientôt sauvé,» lui répond
Pinabel. « Il n'y a pas un Français qui vous juge digne
3790 d'être pendu, et s'il en est autrement, que l'empereur nous
fasse lutter ensemble, et l'épée au poing, je lui donnerai
le démenti.» Le comte Ganelon tombe à ses pieds en
le remerciant.
CCLXXVII
G. CCCV (Vers 3793-3806)
Les Bavarois et les Saxons sont allés au conseil ainsi
3795 Q^^ ^^s Poitevins, les Normands et les Français, et bon
nombre d'Allemands et de Tiois.* Les Auvergnats^
sont les mieux disposés et ont l'air de se montrer favo-
rables à Pinabel. Ils se disent les uns aux autres : « Pour-
quoi ne pas en rester là ? Trêve au procès ! et prions
3800 le roi pour cette fois d'acquitter Ganelon, qui dorénavant
le servira avec foi et avec amour. Roland, en effet, est
mort et jamais on ne le reverra plus. Ni or ni argent
ne sauraient nous le rendre. Ils seraient bien fous qui
3805 voudraient l'épreuve du combat.» Il n'est personne
qui n'en convienne et n'accorde tout . cela, excepté un
seul: Tierri,' le frère du seigneur Geoffroi. Agi.
153
ss. 278-279I LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3807-3832
CCLXXVIII
G. CCCVI (Vers 3807-3814)
Les barons retournent vers Charlemagne. «Sire,»
disent-ils au roi, «nous vous prions de tenir quitte le
3810 comte Ganelon pour qu'il vous serve par foi et par
amour. Laissez-le vivre, car il est vraiment gentil-
homme. Roland, d'ailleurs, est mort ; nous ne le
reverrons plus, et aucun trésor ne pourra nous le rendre. »
«Vous êtes traîtres envers moi,» s'écrie le roi. aoi.
CCLXXTX
G. CGC VII (Vers 3815-3837)
3815 Quand Charles voit que tous lui font défaut, son visage
et sa mine s'assombrissent. Il se plaint d'être fort mal-
heureux de la douleur qu'il ressent. Mais voici venir
devant lui un chevalier, Tierri, frère de Geoffroi, duc
3820 d'Anjou. C'est un homme maigre, mince, et svelte de
corps, les cheveux noirs, les yeux presque bruns. II
n'est pas grand, mais non plus trop petit. Il s'adresse
à l'empereur d'un ton tout plein de noblesse : « Ne vous
tourmentez pas ainsi, beau sire roi ; vous savez que je
3825 vous ai déjà bien servi. À cause de mes ancêtres^ j'ai
le droit de soutenir ce procès. Quelque soit le tort que
Roland ait pu faire à Ganelon, votre intérêt eût dû le
protéger contre toute vengeance. Ganelon est félon
3830 puisqu'il l'a trahi, et envers vous, d'ailleurs, parjure et
traître. Pour tout cela je prononce pour sa mort ; qu'il
soit pendu et puis que son corps soit jeté aux chiens
154
ss. 279-281] FRENCH TRANSLATION [vv. 3833-3855
comme celui d'un traître qui a fait trahison. S'il a
quelque parent qui veuille me donner un démenti, je suis
3835 prêt à soutenir à l'instant mon jugement^ avec cette
épée que j'ai là à mon côté.» Et les Français de dire:
«C'est bien parlé.»
CCLXXX
G. CCCVIII (Vers 3838-3849)
Alors Pinabel se présente devant le roi; il est grand,
3840 fort, agile et vaillant. Celui qu'il frappe d'un seul coup
• est mort. «Sire,» dit-il au roi, «cette cause est la vôtre.
Ordonnez, donc, qu'on ne fasse point tout ce bruit. Voici
Tierrî qui vient de prononcer ce jugement. Moi, je le
démens,^ et je prétends me battre avec lui.» Et il donne
3845 au roi le gant de peau de cerf de sa main droite. « Bien,»
dit l'empereur, «mais je demande de bonnes cautions.»
Alors trente de ses parents s'offrent pour caution légale.'
Le roi dit : « Je vous en tiendrai compte.» Et il les fait
garder jusqu'à l'arrêt du jugement.
COMBAT ENTRE TIERRI ET PINABEL
CCLXXXI "^
G. CCCIX (Vers 3850-3857)
3850 Lorsque Tierri voit que le combat va avoir lieu, il
offre à Charles le gant de sa main droite.* L'empereur
répond pour lui en donnant des otages; puis fait porter
sur la place quatre bancs ob vont s'asseoir ceux qui doi-
3855 vent combattre. On reconnaît que tout est bien en règle ;
155
ss. 281-283] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3856-3879
ainsi Ta déclaré Ogier de Danemark.^ Puis les combat-
tants demandent leurs chevaux et leurs armes. Aoi.
CCLXXXII
G. CCCX (Vers 3858-3872)
Quand ils ont tout arrangé pour la bataille, et qu'ils se
sont bien confessés et qu'ils ont reçu l'absolution et la
3860 bénédiction — ils sont allés à la messe et à la commu-
nion^ et ont fait de riches offrandes aux monastères —
ils reviennent tous deux devant Charles. Ils chaussent
leurs éperons, revêtent leurs cuirasses blanches, qui sont
3865 fortes et légères, et attachent sur leurs têtes leurs casques
brillants. Puis ils ceignent leurs épées à la garde d'or
pur, et à leur cou ils suspendent leurs écus blasonnés.
À la main droite, ils ont leurs lances tranchantes, et les
voilà maintenant montés sur leurs coursiers rapides. En
3870 ce moment les larmes brillent aux yeux de cent mille
chevaliers,* émus de pitié pour Tierri, en songeant à
Roland. Dieu seul sait bien quelle sera la fin.
CCLXXXIII
G. CCCXI (Vers 3873-3882)
Au-dessous d'Aix s'étend une vaste prairie. C'est là
3875 que s'engage le combat des deux barons. Ils sont tous
deux courageux et intrépides, et leurs chevaux sont vifs
et emportés. Ils les piquent vivement et leur lâchent
les rênes, et de toute leur force, ils vont se heurter l'un
contre l'autre. Voilà leurs deux écus fracassés, brisés.
156
ss. 283-286] . FRENCH TRANSLATION [vv. 3880-3901
3880 Leurs cuirasses se rompent, et leurs sangles en pièces,
les selles tournent et les voilà tombés. Cent mille
hommes, tout en pleurs, regardent ce spectacle. Aoi.
CCLXXXIV
G. CCCXII (Vers 3883-3891)
Les deux chevaliers sont donc par terre, mais vite, ils
3885 se redressent sur leurs pieds. Pinabel est fort, alerte
et léger. L'un cherche l'autre ; ils n'ont plus de chevaux,
mais avec leurs épées à la poignée d'or pur, ils frappent
et refrappent sur leurs casques d'acier. Ce sont là des
3890 coups bons à les fendre. Les chevaliers français sont
dans l'angoisse, et Charles s'écrie; «Montrez-nous, ô
Dieu, oh est le droit.»
CCLXXXV
G. CCCXIII (Vers 3892-3898)
«Tierri, rends-toi,^ donc,» dit alors Pinabel, «et je serai
ton homme par amour et par foi, et je te donnerai de
mes biens autant que tu voudras, mais fais que le roi
3895 accorde la grâce à Ganelon. » « Je ne veux pas même y
songer,» répond Tierri. «Que je sois maudit si j'y con-
sens. Que Dieu prononce aujourd'hui entre nous.» Agi.
CCL,XXXVI
G. CCCXIV (Vers 3899-3914)
Tierri reprend : « Tu es un vrai brave ; tu es grand et
3900 fort, et tu as le corps bien pris; tes pairs connaissent ta
157
ss. 286-288] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3902-3926
vaillance. Renonce à ce combat, je te mettrai d'accord
avec le roi. Quant à Ganelon, on en fera telle justice
3905 qu'il ne se passera plus désormais un jour sans qu'on en
parle.» «Ne plaise au Seigneur Dieu!» répond PinabeL
«Je veux soutenir toute ma parenté sans reculer devant
homme qui vive. Plutôt mourir que de mériter un tel
39Ï0 reproche.» Voici qu'ils recommencent à se donner de
grands coups d'épée sur leurs casques incrustés d'or.
Les étincelles, que ces coups font jaillir, volent vers le
ciel. On ne pourrait plus les séparer, et la mort seule
mettra fin à ce combat. Agi.
CCLXXXVII
G. CCCXV (Vers 3915-3923)
3915 C'est un rare guerrier que Pinabel de Sorence. Il
frappe Tierri sur son casque provençal de telle sorte que
le feu en jaillit et fait prendre feu à l'herbe sèche. Alors
il tourne sur lui la pointe de son épée, lui fend le cas-
3920 que sur le front et fait descendre la lame jusqu'au
milieu du visage. La joue droite de Tierri est toute
sanglante de ce coup, et sa cuirasse en est déchirée jusqu'au
ventre. Dieu seul l'a protégé^ d'en être écrasé mort.
Agi.
CCLXXXVIII
G. CCCXVI (Vers 3924-3933)
Tierri sent bien qu'il est blessé au visage et voit son
3925 sang vermeil couler sur l'herbe du pré. Alors il frappe
Pinabel sur son casque d'acier bruni qu'il brise et fend
158
ss. 288-290] FRENCH TRANSLATION [vv. 3927-3950
du haut jusqu'au bas. Le coup fait éclater le crâne, et
la cervelle en sort; Tierri brandit son épée et l'abat
393oraide mort. Ce coup décide de la victoire. Les Fran-
çais s'écrient: tDieu a fait un miracle. Il est juste que
Ganelon soit pendu, ainsi que ses parents qui ont paru
comme garants pour lui.» Agi.
CHATIMENT DE GANELON
CCLXXXIX
G. CCCXVII (Vers 3934-3946)
Dès que Tierri sort du combat vainqueur, l'empereur
3935 Charles vient à lui, accompagné de quatre de ses barons :
le duc Naimes, Ogier de Danemark, Geoffroi d'Anjou
et Guillaume de Blaye.^ Le roi prend Tierri dans ses
3940 bras, lui essuie le visage avec ses grandes fourrures de
martre qu'il enlève ensuite et en revêt d'autres. Tout
doucement on désarme le chevalier ; puis on le fait mon-
ter sur une mule arabe. C'est ainsi que le baron tout
3945 joyeux s'en revient. On rentre à Aix et l'on descend
sur la place. C'est alors que le supplice de Ganelon
et de ses parents commence.
CCXC
G. CCCXVIII (Vers 3947-3959)
Charles fait venir ses comtes et ses ducs : « Que me con-
seillez-vous au sujet des otages que j'ai gardés ? Ils sont
3950 venus au. procès pour Ganelon et ils se sont livrés en
159
ss. 290-292] LA CHANSON DE ROLAND [vv. 3951-3976
otages pour Pinabel.» «Qu'il meurent tous,»^ répondent
les Français. Alors le roi appelle Basbrun, l'exécuteur
de sa haute justice: «Va,» lui dit-il, «pends-les tous à
cet arbre maudit ; et par cette barbe aux poils blancs,
3955 s'il en échappe un seul, tu es iport, tu es perdu.» «Soyez
tranquille,» répond Basbrun ; « pourquoi ferais-je autre que
mon devoir ?» Puis, avec cent sergents, il les entraîne.
Trente ils étaient qui furent tous pendus. Ainsi homme
qui trahit amène sa propre perte et celle d'autrui.
Aoi.
CCXCI
G. CCCXIX (Vers 3960-3924)
3960 Là-dessus Bavarois, Allemands, Bretons, Poitevins et
Normands de retour, tous sont d'accord, et surtout les
Français, que Ganelon meure d'un supplice extraordi-
naire.^ On fait donc amener devant lui quatre coursiers
3965 auxquels on lie Ganelon pieds et mains. Les chevaux
sont fringants et emportés. Quatre valets les dirigent
vers une jument au milieu d'un champ. Ganelon subit
3970 un supplice atroce. Tous ses nerfs sont affreusement
tendus et tous ses membres s'arrachent de son corps.
Son sang vermeil s'épand sur l'herbe verte. Ganelon
meurt en traître avéré. Homme qui trahit les autres ne
doit jamais pouvoir s'en vanter.
CCXCII
G. CCCXX (Vers 3975-3987)
3975 Quand l'empereur a ainsi fait vengeance, il s'adresse
aux évêques de France, de Bavière et d'Allemagne: «Il
160
s. 292] FRENCH TRANSLATION [vv. 3977-4002
y a à ma cour une noble captive, qui a entendu tant de
beaux sermons et vu tant de bons exemples, qu'elle veut
3980 croire en Dieu et demande à être chrétienne. Baptisez-la
afin que Dieu ait son âme.» Les évêques lui répondent:
«Qu'elle ait des marraines* choisies parmi les dames
nobles et de haut lignage.» Les bains d'Aix attirent
3985 beaucoup de monde ; c'est là qu'on baptise la reine
d'Espagne en lui donnant le nom de Julienne. C'est par
conviction qu'elle est devenue chrétienne.
G. CCCXXI (Vers 3988-40022)
[Quand l'empereur eut fait justice et que sa grande
3990 colère fut apaisée, il fit entrer dans le cœur de Brami-
monde la foi chrétienne. Le jour fini, voici venir la
nuit sombre. Le roi se couche dans sa chambre voûtée.
Mais saint Gabriel vient lui dire de la part de Dieu:
«Charles, rassemble les armées* de ton empire, va à
3995 marches forcées dans la terre de Bire porter secours au
roi Vivien à Imphe,* dans la ville que les païens assiègent,
et oh t'appellent les chrétiens à grands cris.» Mais l'em-
pereur aimerait mieux ne pas y aller. « Dieu,» s'écrie-t-
4000 il, « que ma vie est pénible ! » Et les larmes aux yeux, il
tire sa barbe blanche. Ici s'arrête la geste que Thé-
roulde expose.*]
161
XVII. Un Jongleur ; d'après le manuscrit latin no 7 de la Bibliothèque
nationale, fo 125, xie siècle ; reproduction bien connue.
NOTES
163
vv. 1-8] [p. 3
NOTES
>J Pagro B« — I. Le roi Charles, notre grand empereur; it was not
until 800 that Charles received the title of emperor, and the expédi-
tion into Spain occurred in 778. Throughout his reign (771-814) h e
is called in the chansons de geste king and emperor, Charles and
Charlemagne (Carolus magnus), Charles the Great. Magne is now
only used in one other expression : la Tour Magne ^ when speaking of
la Tour Grande de Nîmes, In regard to the characters, both princi-
pal and subordinate, of the poem, see the sections of the Introduc-
tion severally devoted to them: §§ xii-xxvi.
^ 2. sept ans en Espagne; the time the Frankish expédition is
supposed to hâve lasted is purely traditional and legendary. In
reality, it was only a few months.
3. Saragosse an hant d'une montagne; the city of Saragossa is
in a désert plain, although Aragon, the ancient province of which
Saragossa was formerly the capital, is mountainous. The poet's
knowledge of the geography of Spain was of the vaguest kind; see
the Map. Historically, Charlemagne*s siège of Saragossa was
unsuccessful. In point of interest and of significance to the student
of Spanish history and art, Saragossa yields the palm only to
Granada.
^ 4. Marsile ; not a historical character, but one that plays quite a
rôle in the legends of the chansons de geste; cf. Introduction, § xx. ,
\ 5. Mahomet . . . Apollon ; the Mohammedans are confounded
with pagans. Even after the first crusade had taught western
Europe something of Mohammedanism, the confusion was current.
Throughout the poem, the three great Saracen divinities spoken of
are Mohammed, Apollo, and Tervagan. The last named was an
idol of old barbarian peoples; according to Paulin Paris, either
Scandinavian or Gallic ; see page 26, note 2, and page 59, note 3.
16s
vv. 9-36] NOTES [p. 3-4
^ 6. Aoi ; of the many explanations of this singular word that
ends most of the strophes, the most probable is that of Gaston
Paris, who takes Aoi for a refrain which ail uttered together when
the jongleur ended the laisse; cf. Introduction, § xxx, end, and
Bibliography, no. 1 57.
7. Le roi Marsile était à Saragosse ; unlike many of the chan-
sons de geste that hâve a long beginning, the poem foUows the best
classical precepts ; the poet plunges at once in médias res, This
directness in going straight to the point reveals a poet of more
than usual ability.
8. à ses ducs et à ses comtes ; Charlemagne calls his chief vas-
sais ducs et comtes; cf. page 84, note i. The particular title given
to Roland, Olivier, and Ganelon is count. The poet imagines the
organization of the Saracens to be the same as that of feudal
France of the eleventh century. So Homer assimilâtes the man-
ners and customs of the Trojans to those of the Greeks. And
primitive poets generally seem incapable of depicting a social order
différent from their own ; cf. Introduction, § x.
9. la douce France; one of the epithets dear to the poet and
often repeated, recalling Homer*s expressions: "ox-eyed Juno,"
" swif t-f ooted AchiUes," etc. So, too, in like manner, Spain is
called in the old French, clere Espaigne la bêle; cf. page 5, note 3.
V 10. je n'ai pas d'armée ; in s. lxix, v. 851, Marsile brings to-
gether an army of four hundred thousand warriors in three days.
Such contradictions in the poem represent, in ail probability, ver-
sions belonging to différent periods ; cf. Introduction, § xxxvi.
II. Val-Fonde; unknown or imaginary place ; possibly the same
as Val-Fronde, s. ccxxxvi, v. 3260, which likewise appears to be
imaginary.
Page 4« — I. de mille autours qui aient mué ; the falcons that
had molted were far more valuable than were the young birds that
had never shed their feathers. The latter are délicate; cf. s. ix,
V. 129.
2. à Aix; Aix-la-Chapelle, the German Aachen, was in the em-
peror*s territory in " France." Charlemagne did not found the
town until long af ter the battle of Roncesvalles ; but with the rise
^ of the Charlemagne legend, the town, like everything associated
166
vv. 36-48] NOTES [!^. 4
with the great emperor, partook of the epic character. It was his
northem capital, and there it was that he died. In those days, just
as to-day, the baths were much f requented ; cf. page 8, note 2.
3. en France ; in the poem, the name France^ of tentimes desig-
nated by la Terre Majur (la Terre Majeure) — as both Latin and
German lands were dépendent upon it — was given to Charle-
magne's empire. According to the Chanson^ besides French,
Belgian, and Dutch territory, the empire consisted of a part of
Spain, Italy^and the présent kingdom of Germany; cf. s. CLXXiv,
and page 95, note 3. Sometimes, however, the term France is ap-
plied to the royal domain as constituted at the end of the eleventh
century, before the time of Philip Augustus (i 180-1223); cf. as.
ccLXix and cclxxvii.
4. la fête de Sftint-Michel ; St. Michaers spécial function was to
guide soûls to their last resting place. The saintes festival fell on
the sixteenth of October. It was on this date that Charlemagne
was to receive Marsile's fealty. Saint-Michel en péril de la mer:
s. X, V. 152, s. CXI, V. 1428, s. cLXXViii, V. 2394, indicates that
the poet knew and venerated particularly the celebrated monastery
of Saint-Michel in periculo maris^ founded, in the eight century, on
the island in the bay of Saint-Michel, six miles west of Avranches,
on the limits of Normandy and Brittany. Its gigantic granité
walls on a rock-bound cliff beaten by the waves of the sea hâve
caused it to be named la Merveille, It rises directly opposite the
English coast, as though challenging that country, and during the
Hundred Years* War stood out when well-nigh ail other fortresses
had yielded. The allusions to this sanctuary in the early part of the
poem: s. m, v. 37, s. iv, v. 53, and the références given just àbove,
hâve led Léon Gautier to express the belief that the author of the
Chanson was a Norman; cf. Introduction § xxvill.
5. et par cette barbe ; in reality, neither the emperor nor his
warriors wore other than a mustache. In the eleventh century,
the time of the poem itself, the beard was allowed to grow to its
full length. It plays an important part in the Chanson,. Char-
lemagne, as well as Blancandrin, swears by his beard. The beard,
spread out over the breastplate, was a sign of challenge: s. ccxxix,
V. 3132; s. CCXL, V. 3318; s. ccLVii, V. 3520. In the chansons^
167
vv. 48-70] NOTES [p. 4-5
the royal beard is famous and sacred. PuUing the king's beard is
a State offence and almost, if not quite, sacrilegious.
Pagre 5* — I. à sa chapelle d'Aix ; the chapel» or cathedral, at
Aix, built by Charlemagne, was the subject of many legends during
the Middle Ages. The famous antique columns which the emperor
had conveyed thither from Ravenna were supposed to hâve been
transported by démons. The chapel, which the architect had con-
structed too small, was believed to hâve been enlarged by super-
natural means. God had hearkened unto the emperor's pétition
that the church might contain ail who went there; see page 119,
note 3.
2. Mais il vaut mieux qu'ils y perdent la vie ; this idea brings
out well Blancandrin's force of character; cf. Introduction, § xxi.
3. notre belle Espagne ; the original has clere Espaigne la bêle ;
cf. page 3, note 9.
4. Le roi Marsile a levé son conseil ; the original of the conseil
is Germanie.
Strophes v and vi are good examples of couplets similaires^
stanzas almost î'dentical in form and substance. There are at least
nine examples of this peculiarity in the Roland. Thèse répétitions
not only may occur twice, but three, or even more times ; cf. ss.
ccviii-xii. They hâve given rise to many explanations, such
as carelessness in copying, versions belonging to différent epochs,
literary invention for dramatic effect» etc. Each case, however,
should be considered separately ; see Introduction, § xxxv, and cf.
page 21, note i ; page 47, note 2 ; page 94, note 4.
5. Balaguer, unknown place, mentioned also in s. Lxxiii, v.
894; the farthest eastern point which Roland's arms reached, is
in Catalonia, about three miles from Lerida. The nine Saracens
who accompany Blancandrin appear in the poem only in this
passage.
6. les plus félons de tous ; félon is the term continually applied
to the Saracens in the sensé of false, not loyal. In the eyes of
the Christians this is a cardinal fault. The Koran recommends
acting loyally towards those who are loyal, but not towards those
who are not.
7. ''Seigneurs barons ...;'' baron is the title given to ail warriors
168
^
w. 70-106] NOTES [p. 5-7
of whatever nation. The emperor himself is called un vrai baron ;
cf. L. vtr. It afterwards was applied to a warrior of a certain
rank. Later the word assumes a particular meaning like duke^
countf or marquis. In the poem, the last three titles' are hardly
differentiated ; cf. page 84, note i. It was rarely the custom in
thèse early periods for friends or near relatives to call each other
by name. The husband would call his wife dame^ or, more tend-
erly, sœur; the wife would call the husband sire. The children
would address their parents : sire^ or sire père^ dame, or dame mère.
In addressing one's son, brother, or slster, the adjective beau
usually preceded the no un; beau fils, beau frère, belle sœur, Also,
in addressing people of inferior rank, it was quite usual to âay,
frère, beau sire, beau frère, bel ami. In addressing a soldier thought
to be of humble rank, the term used was vassal, When addressing
several . persons of equal or inferior station, the common title
given was seigneur; cf. modem monsieur and messieurs,
-J 8. Cordoue ; the north of Spain is the only part of the country
that the poet describes. As already noted, page 3, note 3, his no-
tions of geography are crude. The large cities mentioned, like
Seville, Cordova, and Saragossa appear to be mère names of
places somewhere in Spain. The two last named cannot be far
apart, as the messengers accomplish the joumey between the two
places in a few hours ; see the Map.
y 9. des branches d'olivier ; in many of the chansons de geste,
ambassadors are represented bearing the olive branch, a symbol
of peace f rom very early times.
Pagre 6« — I. Suatilie; an unknown country.
2. Ils arrlTent bientôt ; hère agaîin, as already noted, page 3,
note 7, the poet goes straight to the point, avoiding the circum-
locution that renders parts of other chansons de geste wearisome;
cf. Introduction, § xxxiv.
s/ Pagre 7« — I. qui n'ait été mis à mort ; this was the usual mode
of treatment, according to the chansons de geste, and reveals the
barbarism prévalent in those early days ; cf. s. cclxviii, v. 3670,
and Introduction, § ix.
>/ 2. Geoffroi d'Anjou ; a historical character introduced into the
legend towards the end of the tenth century; probably Geoffroi
169
vv. 106-117] NOTES [p. 7
Grise-Gonelle, first duke of Anjou (f 987), a contemporary of
Richard le Vieux, duke of Normandy: s. xii, v. 171; see page 9,
note 3. In the eleventh century, the house of Anjou held the
office oi grand sénéchal du duché de France ^ for which reason, pos-
sibly, the royal standard may hâve been^confided to Geofîroi. He
plays an important part in the poem, though not participating in
the battle of Roncesvalles. It would appear that the Une Geoffroi
d* Anjou f gonfalonier royale was added by an Angevin scribe at
some later period than that of ail the Roland manuscripts. The
gonfanon^ or gonfalon^ was a flag divided at one end into three
parts that floated in the breeze, while the other end was attached
to a lance just below the head ; cf. page 42, note 2, and page 52,
note I, under épieu,
The remaining characters mentioned in this strophe — Roland and
Oliver, Samson, Anséis, Gérin and Gérier — belong to Charlemagne's
twelve peers ; the other six were Bërenger, Ëngelier, Girard, Ive,
Ivoire and Oton. They are also called paladins^ men of the
palais^ because they were so closely connected with it in the capac-
ity of Charlemagne's chosen knights or compagnons ; cf. page 12,
note 4, and page 90, note i.
3 and 4. tric-trac . . . échecs ; trick-track, a kind of backgammon,
has corne down from very early days. The game of checkers, on
the contrary, was unknown in classical times ; from the eleveûth
to the thirteenth centuries it was a favorite game. It was played
for money, and at times was condemned by the Church.
5. les bacheliers agiles ; bachelier originally meant a young
man, not yet a chevalier^ but aspiring to that dignity ; hence by
extension applied later to those young men who, in the différent
faculties of learning, were candidates for a degree.
6. Il a la barbe blanche ; Charlemagne, hère, as well as in many
other of the chansons de geste^ is represented as an old man, and his
âge in one of the passages: s. xli, v. 524, not belonging to the
oldest version of the Chanson y is exaggerated fabulously, for he,is
said to be more than two hundred years old. In reality, at the
time of the battle of Roncesvalles, in 778, he was thirty-six years
old.
7. la tête fleurie ; a rendering of the quaint old French e tut
170
vv. 117-170] NOTES [p. 7-9
flurit le chieff in allusion to fruit-trees in flower; cf. s. CCLVII,
V. 3521.
8. la taille noble ; according to Turpin's Chronicle^ the emperor
was eight f eet tall, and his strength extraordinary. Throughout the
literary productions of the Middle Ages, he typifies idéal manhood.
9. "Sbjrez béni de Dien, le glorieux, ..." the feeling of révér-
ence for the Deity is constantly shown in thèse old poems by such
expressions as: Dieu^ le glorieux; le Dieu de majesté ^ le Roi du
mondef le Dieu du paradis^ le Roi très grand qui est au-dessus de
nous.
10. qui ont passé la mue; cf. page 4, note i.
^ Pagre 8. — I. besants d»or pur; Byzantine coins of the value,
intrinsically, of twenty francs, but of far greater purchasing power.
v' 2. et dans vos bains ; cf. page 4, note 2 ; it was believed that the
springs had gushed forth miraculously for Charlemagne. The old
French version is : Ens en voz bainz que Deus pur vus ifist.
3. Le soleil fut brillant, la soirée belle ; one of the charàcteristic
expressions describing nature; cf. Introduction, §; xxxiv.
Pagre 9. — I. car il ne yent rien faire sans Payis; in reality,
the authority of Charlemagne appears to hâve been absolute. But
the poet who lived in the time of the fîrst rulers of the house
of Capet, end of the tenth century, describes royalty, as in later
days, much influenced by the power of the nobles. Thus it is that
Charlemagne is represented as asking their advice and generally
acting in accordance with it.
N/ 2. le duc Ogier ; Iç Danois is one of the most celebrated char-
acters in old French literature and a famous warrior in the Chanson
de Roland; cf. page 124, note 2. When the old chansons were
subjected to genealogical classifications, Ogier was supposed to be
the son of Geoffroi de Danemark, who was the eldest son of Doon
de Mayence. As Ganelon is supposed to hâve been the son of
Grifon de Hautefeuille, who was the third son of Doon de Mayence,
Ogier and Ganelon were cousins. Ivon and Ivoire are supposed to
be sons of king Oton, who was the sixth son of Doon de Mayence ;
they were, theref ore, cousins of Ogier and Ganelon, — as were also
Anséis, and the four sons of Aimon. In this way, ail of thèse char-
acters enter into the Geste de Doon^ one of the three celeb?ated
171
vv. 170-198] NOTES [p. 9-10
grandes gestes, The other two grandes gestes are the Geste du roi^
to which la Chanson de Roland belongs, and the Geste de Guillaume
d*Orange, The latter is also known as the Geste de Guillaume au
court nez, the Geste de Garin de Mon^lane, the Geste de Narbonne^
and the Geste du cycle méridional,
3. le yieuz Richard; a historical character, Richard i of Nor-
mandy, Sans Peur, who lived, as did Geoffroi d'Anjou (cf. page 7,
note 2) in the tenth century (t 996). The introduction of thèse
two characters into the poem is important in that they indicate
the existence of another Chanson de Roland previous to the Oxford
version ; that is, to a poem dating f rom the end of the tenth or be-
ginning of the eïeventh century; cf. Introduction, § xxix. Le
vieux Richard is again mentioned in s. ccxxii, v. 3050, and in s.
CCLIII, V. 3470. His nephew, Henry, appears only in this place
in the poem, taking part in the council.
4. le brave comte Acelin de Gascogne, appears again in s.
ccviii, V. 2882.
5. Tibaut de Jîeims et son cousin Milon ; thèse two knights
are again associated together in s. clxxx, v. 2433 ; cf. v. 2970. In
s. ccxxiii, V. 3058, Tibaut, together with the count Nivelon and
the marquis Oton, commands the sixth corps against Baligant.
6. mille Français de France ; see page 4, note 3.
7. d'or d'Arabie ; Arabian gold is referred to by the poets in the
sensé of superfine gold; cf. s. lui, v. 652.
Page 10* — I. sept longues années ; the fearful attacks of the
Saracens had so struck the popular imagination that the term sept
ans in the Chanson de Gui de Bourgogne is lengthened to vingt-sept
ans, and the soldiers who started off young men are represented
returning as old men to meet their loved ones.
2. Noples et Commibles ; it is not known where thèse towns are;
cf. page 74, note 2. The siège of Noples is related in the Entrée
en Espagne and in the Karlamagniis-Saga, The most satisfactory
study of the names of uncertain places will be found in the Revue
critique, September, 1869; "la Géographie de la Chanson de
Roland;" and of peoples, in the Romania, October, 1873; " ^^
Noms de peuple dans la Chanson de Roland," both articles by
Gaston Paris.
172
vv. 199-255] NOTES [p. 10-12
V 3. Valtierre; Valteme is the Ms. reading; probably Valtierra on
the £bro, in the province of Navarre, in northem Spain. It is
a small town about half way between Saragossa and the valley of
Ronces valles, mentioned again in ss. liv, v. 662, lxxvi, v. 931,
CI, v. 1291.
« 4. Fine ; probably the little town of Pina near Saragossa.
5. Balaguer ; see page 5, note 5.
6. Tudèle ; Tudela, finely situated, close to the Ebro, in Navarre.
7. Sezilie ; possibly for Sébilie = S/vtlle, which the poet may
hâve heard about and then imagined to be in northern Spain.
S. Basan, l'autre Basile ; the épisode hère referred to is related
in the Karlamagnùs-Saga, It will also be found in the " Prise de
Pampelune," a poem belonging to the early part of the fourteenth
century, v. 2642 et seq, ; see Adolph Mussafia's édition, Vienna, 1864,
in Altfranzosische Gedichte aus venezianischen Handschriften her-
ausgegeben. In this poem, however, the two messengers are hanged
not beheaded.
9. Haltilie; nothing further is known in regard to the place.
^ "^ Pagr® 11* — I. Il 86 lève; Ganelon is by no means a born
knave or traitor. The poet describes him as an attractive and
brave knight. His jealousy of Roland tums to hatred. He then
suspects Roland wants to get rid of him, and in his rage vows
vengeance, come what may ; cf. Introduction § xv.
2. pas de meilleur vassal; this is the character ascribed to
Naimes in ail the chansons de geste; cf. Introduction, § xvi.
Pagre 12. — I. le gant et le bâton; the glove and the staff,
representing the hand and the sceptre, symbolized investing with
power, whether as hère in undertaking a mission (cf. s. cxcvi,
V. 2687) or over lordly domains, or affairs of state. The glove,
particularly, has played an important part in mediaeval history :
throwing down the glove meant provoking to combat ; giving it up,
or presenting it, indicated submission ; as in s. clxxvii, v. 2373,
and s. CLXXViii, v. 2389, where Roland, about to die, offers up his
glove to God ; cf. page 96, note 3.
2. Par cette barbe ; see page 4, note 5.
1/ 3. "Vous ne le ferez . . . '» Olivier ; the distinctive traits in the
characters of Roland and Oliver are better brought out in this poem
vv. 255-333] NOTES [p. 12-16
than in the oiher cAansons de geste, Roland's condaot is thatof
courage unrestrained, while Oliver's is controUed by reason ; see
page 48, note i, and page 72, note 2.
4. aucun des douze pairs; see page 7, note 2, last part; the
twelve peers were ail members of a compagnonnage ^ a kind of
military fratemity, an organization of Germanie origin. The
number twelve, however, though used by the Germanie tribes as a
number of spécial significance, seems to hâve had a like meaning
among the Christians. Inasmuch as Christ had twelve apostles,
it seemed fitting that Charlemagne should hâve twelve peers.
They were originally the laie and ecclesiastical vassals nearest that
duke of France who became the king known as Hugues Capet
(987). Poetry supposes the peers to hâve existed from the time
of Charlemagne. Several of the names of the peers mentioned in
the Chanson de Roland appear in the oldest epics. They are hardly
met with outside of the taies of Roncesvalles. In most of the later
poems in which the twelve peers are mentioned, one or the other of
those hère named is replaced by some one better known; see
page 57, note 2.
Pagr© 13. — I. " . . . Ganelon, mon beau-père;" Ganelon had
married Bertha, Charlemagne's sister, Milon's widow and Roland's
mother; cf. s. Lxxxi, v. 1027, and see Introduction, § xv.
2. ce sont les Français qui vous désignent; cf. page 9, note i.
Hère, Charlemagne acquiesces in what is apparently the désire of
m his army ; in s. xviii the more absolute side of his character
appears.
Fagro 14* — I* de couleur changeante; the old French has:
vairs ont les oils; vair is antiquated, but may still be met in archaic
language. This singularity of eolor was accounted a rare attrac-
tion, and is often mentioned in the old French poems.
Pag^e 16. — I. Aoi. * * * ; in the Oxford Ms., Aoi stands after
the first Une of the next strophe; cf. Introduction § xxx, end
The asterisks supplied by Muller, simply dots in the présent text,
indicate that the emperor's proposai to Ganelon is missing in the
Oxford Ms. (as also in the Venice iv Ms.) ; see the footnote t to
§ XXIX, Introduction.
Fa?e 16. — I. le gant tomba à terre; a sinister omen, and
174
vv. 333-362] NOTES [p. 16-17
construed much as when the toréador in Spain fails to catch the
bunch of keys tbrown to him in the arena of the bullring by the
alcalde from his stalge-box just above.
2. il l'a absout ; the absolution was a cérémonial bordering on
the priestly in character; cf. page 49, note 3. Charlemagiie's
royalty is in a measure priestly in its nature; cf. s. ccxxiv, v.
3066, for he communicates with Heaven without the priest's média-
tion; he causes in his own behalf a miracle to be performed:
ss. CLXxxi-ii, as when Joshua commanded the sun to stop; angels
descend and transmit his will to heaven. History relates that
when Charlemagne had leisure, he busied himself in trying to im-
prove ecclesiastical matters and in revising the liturgy.
3. Murgleis, son épée ; it is customary for the heroes in the
chansons de geste tp give names to their swords. Roland's sword
is namedZ>»r^»^/; 0\i\eT*sIlauteclatre\ Tmi^Ivû^s Almace \ Charle-
msigiïe*a/oyeuse. This usage is f ound in German epics, and appears
to go back to a time when a good sword was a rare possession.
4. Tachebron, son destrier; as the trusty blades of the war-
riors received names in thèse old poems, so, too, their warhorses
were known by name. Roland's steed is called Veillantiff s. xcii,
V. 1153; Charlemagne's Tencendor, s. ccxvii, v. 2993. The fol-
lowing are the names of the other steeds in the poem : Sorel,
s. cix, V. 1379; Fasse-Cerf t s. cix, V. 1380; Barbamouchey s. cxv,
V. 1491 ; Gramimonde, s. cxvii, v. 1528; Saut-Perdu, s. cxix, v.
1554; Marmoire, s. cxxi, v. 1572; Gaignon, s. cxLiv, v. 1890; cf.
page 32, note 2. Although German epics give names to the horses,
it is difficult to believe the custom of Germanie origin; for the
horse plays but an insignificant rôle in the warfare of the Germans.
Their invasions were made by bands on foot. It is natural that
the custom of naming horses should become established at the
time when the horse assumed in the knight's equipmént the im-
portance afterwards retained throughout the Middle Ages.
Pagre 17* — I. Pinabel; the character is skilfully brought in
hère to reappear, as he does, quite naturally, towards the end of
the poem (s. cclxxvi et seq) in order to défend Ganelon. This
fact is one of a number tending to show that the poem has more
unity than many are willing to admit; cf. Introduction, § vi.
175
vv. 363-385] NOTES [p. 17-18
2. Ensemble ils reprennent leur route ; the exposition in the next
three strophes of the way in which the treason is brought about is
masterly in directness, and reveals literary skill of no common order.
3. qui a conquis la Fouille et toute la Calabre ; this is related
in the Chanson cT Aspremont,
4. n a passé la mer salée du côté d'Angleterre ; there is no ac-
count in the chansons degeste, nor in history, of a conquest of Eng-
land in the time of Charlemagne. It is not impossible that poetry
may hâve attributed to him such a conquest, together with many
others. The verse implies some slight familiarity on the part of
the poet with the English.
5. le tribut pour saint Pierre ; a référence to Peter's pence.
This tax was first instituted by Offa, king of Mercia, about 759-
796, not by Charlemagne, whose contemporary, however, Offa
was. It seems to hâve been paid more or less regularly under
Ethelwolf, Alfred and Edward, down to the eleventh century.
Then, William the Conqueror, in order to win the favor of the
Pope, promised to establish it on a firm basis. Some think that
this verse alludes to the Norman Conquest in 1066. In this. case,
the Une certainly could not hâve been found in the oldest versions
of the Chanson.
Fagr® 18. — I. Carcassonne; the siège of this interesting old
place in southern France, west of Narbonne, in the department
of Aude, is not related in any of the chansons de geste that hâve
come down to us. Oral legendary taies of the town, however, hâve
been handed down and finally recorded.
2. il tenait une pomme vermeille ; none of the commentators,
apparently, with the exception of Delécluze, are aware that this
Une is obscure. In a note on this passage, in his version of the
" Chanson de Roland," in Roland ou la chevalerie^ t. il, p. 23,
note I, he very naturally asks : " La scène se passe-t-elle à Car-
cassonne? Cette pomme que Roland présente à Charlemagne,
est-elle un emblème de la toute puissance sur la terre ? " M. Avril
remarks in his édition of the Chanson de Roland^ P« 21, note 3:
" Le texte dit : Er main. (Millier has hier main) C*est à dire
hier matin. Charlemagne ne pouvait se trouver la veille à Car-
cassonne, au nord des Pyrénées."
176
vv. 386-500] NOTES [p. i8-2a
3. ils s'engagèrent leur foi ; in the three opening Unes of this
strophe, the treachery is consummated. The directness of the nar-
rative is striking. The poet has not the art, acquired later, of
leading up to a climax through transition skilfully managed. For
this reason, the scènes throughout the poem are ail a succession of
tableaux ; cf. Introduction, § xxxiii.
Page 19. — I. soie d'Alexandrie ; the most famous city in the
world in those days for such materials. It was also the principal port
of commerce through which goods from both east and west passed.
2. '^ Salut au nom d'Apollon . . . ; " see page 3, note 5.
3. DieUy le glorieux; see page 7, note 9.
4. Charlemagne le preux, vous mande ceci ; in the chansons de
gesîe, it is customary to portray ambassadors as beginning their
message in an insolent manner, to show the fearlessness of those
they represent.
Page 20. — I. vous aient payée de leur sang ; although Gane-
lon proves to be a traitor, he is not one naturally ; cf. page 11,
note I ; the poet desires to make prominent the fact that Ganelon
possesses the native pride and courage that distinguishes Charle-
înagne's warriors.
-, 2. Le calife lui dit ; calife is an Arabie word meaning the suc-
cessor of the prophet. The caliph commands the last army corps
in the battle of Ronces valles, and mortally wounds Oliver, by
whom he is killed; ss. CXLVII, CXLVIII.
Pagre 21. — I. de recevoir la loi chrétienne ; the substance of
s. XXXVII, Charlemagne's proposai to Marsile, omitted in the Ox-
ford Ms. and supplied by Gautier, as noted, page 15, note i, has
already been stated in s. xxxiv, although the form varies some-
what. Such répétitions, more or less identical in form and sub-
stance (cf. page 5, note 4), are quite common in the old chansons de
geste. As thèse were often sung to the crowds in the public squares
and streets, the répétitions gave late arrivais an opportunity to
know what had previously been sung ; cf. page 47, note 2.
Page 22. — i. contre le tronc du pin; the pine tree mentioned
in s. xxxii, v. 407.
2. Jurfaleu ; Marsile*s son and heir is killed by Roland in the
battle of Roncesvalles : s. cxliv.
177
vv. 501-626] NOTES [p. 23-27
Paçe 23. — i. Je veux vous entendre parler de Charlemagne ;
in this and the two foUowing strophes occurs a good example of
epic répétition. Like instances will be found in ss. Lxxxiv,
LXXXV, LXXXVI ; CXXXI, CXXXII ; CLXXIII, CLXXIV, CLXXV; CCIX,
ccx, ccxi, ccxii. By this simple artifice, the impression created
in the hearer's mind is strengthened. As in the celebrated épisode
of the horn, the resuit oftentimes is very effective.
Page 2é. — I. il a réduit à mendier tant de rois puissants;
the chansons de geste portray Charlemagne in the midst of a truly
régal court, for in the brilliant gathering about the emperor are
many kings.
2. les douze pairs; see page 7, note 2 (last part), and page 12,
note 4; also page 57, note 2, and page 115, note i.
3. il a plus de deux cents ans ; see page 7, note 6.
Pagre 26. — I. Je puis avoir quatre cent mille chevaliers ; cf.
page 3, note 10.
2. Cize; in Navarre, not far from Ronces valles; see page 120,
note 5, and the Map. In the Kaiser Kronik: Porta Caesaris.
Pagre 26. — I. sur les reliques ... il jura la trahison; this
illustrâtes the force of religion to bind even an impious compact*;
cf. Introduction, § xv.
2. Mahomet et de Tervagan ; see page 3, note 5.
Page 27. — i. Valdabrun; in the battle of Ronces valles, he kills
the duke Samson. He is then slain by Roland: ss. cxvii, cxviii
2. qui fut le parrain; although the same customs are attributed
by the poet to the Saracens as to the Christians (cf. page 3, note
8), it can hardly be supposed that he credited the former with the
rite of baptism. The' expression then is merely applicable to the
baptême chevaleresque ; the knight to be dubbed presented himself
for the ceremony with his protector, just as the child for baptism
with \)\& parrain,
3. pour plus de mille écus d'or ; as the pommel could not con-
tain so many coins, the idea is that, nevertheless, it possessed in-
trinsically that value. See the drawings and explanation, Plate xx,
fig-5-
4. Puis ils se baisèrent au visage et au menton ; this is merely
a variation of the usual ceremony of a vassal's allegiance to his
178
w. 626-719] NOTES [p. 27-31
lord, which consistée! in kissing him on the lips while placing his
hands in those of his lord.
5. Climborin ; in the battle of Roncesvalles, lie kills Engelier.
He is then slain by Oliver: ss. cxv, cxvi.
6. Bramimonde ; for the character of woman in the poem, see the
Introduction, §§ xxv, xxvi.
Pagre 28. — i. le plus fin d'Arabie; see page 9, note 7.
2. Prenez les clefs ; this incident is af terwards lost sight of, for
in «. ce, V. 2762, Marsile is represented as handing the keys of the
city over to the two messengers of Baligant; cf. in regard to this
and like contradictions in the poem, Introduction, § xxxvi.
Pagre 29. — i. Valtierre; see page 10, note 3. There is no men-
tion whateverof its destruction in the other chansons de geste, This
fact goes to show that a certain number of thèse old poems hâve
been lost. The name again occurs in s. lxxvi, v. 931 and in s. ci,
V. 1291.
2. a entendu messe et matines ; the chansons de geste almost
invariably describe the Emperor engaged, immediately upon aris-
ing, in prayer, or in hearing the mass at church. He then usually
proceeds to an orchard where, 'under a tree, he holds his council
meeting; cf. s. xi and xii. His sleep is watched over by an angel;
cf. s. CLXXXVII.
3. Voici les clefs de Saragosse ; see page 28, note 2.
Pagre 30. — I. ils se sont noyés; this, of course, is a pure fabri-
cation, as the caliph af terwards takes part in the battle ; see page 20,
note 2 ; moreover, the distance f rom Saragossa to the sea, over one
hundred miles, would prevent the possibility of Ganelon's having
such information as he is represented as bringing ; see the Map.
2. Charlemagne a ravagé l'Espagne; this Une, like several
others (cf. s. cxci, v. 2609-10; s. cclxx, v. 3705), merely serves to
summarize what has preceded and to introduce what the trouba-
dour, who has probably been taking a rest, is now going on to re-
late; see Plate xvii: Un jongleur,
3. Le jour passe, le soir descend ; cf. page 8, note 3.
Page 31. — I. il se voit en rêve; this first dream symbolizes
in a gênerai way Ganelon's treachery as revealed later on : ss. cxxxvi
et seq,
Ï79
vv. 720-765] NOTES [p. 31-32
i
2. il en fait un autre ; in the second dream, U aras droit signifies
Roland; Vours Ganelon; le léopard Pinabel, Ganelon*s future
champion ; le lévrier Tierry, who is to denounce Ganelon 's treach •
ery and to conquer Pinabel. The dream is a fréquent device of
the old poets to announce future events ; cf. the parallel dreams,
ss. CLXXXVii-viii, vv. 2525-2569.
3. du côté des Ardennes ; this vast région, comprising mountains
and forests, embraced parts of the German Rhine province, Bel-
gium, and north-eastem France; again mentioned in s. CLXXxviii,
V. 2558.
Some editors of Shakespeare, among them Malone, hâve held
that the forest of Arden in " As You Like It " was the forest
of Ardennes in French Flanders. Though the characters are
French, the allusions and bits of description evidently belong to
the English forest.
Page 32. — i. Ogier de Danemark; see page 9, note 2.
2. ni palefroi, ni destrier ; the destrier {tenu par la dextre = tenu
par la main droite) was the war horse used in battle (cf. page 16,
note 4); the palefroi and the mulet were the animais ordinarily
used for riding and driving.
3. il parle plein de colère à son beau-père ; the contradiction in
the manner in which Roland hère replies to Ganelon and that in
which he has just replied in the preceding strophe, where he makes
answer en vrai chevalier^ is apparent. Either a strophe has been
added or those given belong to différent versions. This explana-
tion, as Gaston Paris suggests (Extraits^ p. XX ix), may account for
the variation; cf. Introduction § xxxvi.
4. comme à toi le bâton devant Charles ; the poet seems to hâve
forgotten that it was the glove and not the staff that Ganelon
dropped in Charlemagne's présence: s. xxvi, v. 331. Ganelon re-
cel ves from the emperor's hands le bâton et la lettre just after the
glove incident: s. xxvii. MUller has put this strophe, as shown in
the présent rendering, in parenthesis. He regards it as an addition
that does not belong hère. In the fîrst place, as just noted, Roland
speaks in an entirely différent tone from that in the preceding
strophe. In the next place, what he says does not accord with
s. XXVI. The verse was probably added by the Anglo-Norman ar-
180
w. 765-835] NOTES [p. 32-35
ranger who thought possibly Roland had in the preceding strophe
not sufficiently relieved his mind.
Paçe 38, — I. quand Ganelon reçut le bâton; in the Oxford
Ms., as Millier points out (note v. 770), the old Frencb words: quant
reçut le bastun [quand (Ganelon) reçut le bâton] are written by a
différent scribe ; cf. Stengel's Genauer Abdruck der Oxforder Hs,
Digby 2j, V. 770. They are obviously out of place, as the référ-
ence should be to the gant. The scribe has confounded the bâton
(v. 341) with the gant (v. 331).
2. Aoi; in the Oxford Ms., /^^/ stands after the first verse of the
next strophe: Lxv, v. 792; cf. Introduction, § xxx, Aoi.
Pagre 34. — i. A ses côtés vient se ranger; the Oxford text
names only ten of the peers, the Mss. of Vehice and Versailles sup-
plying the missing two : Ivon and Ivoire.
2. Gautier de PHum ; just spoken of, at the end of s. lxv, v. 800,
as le comte Gautier, The account of his battle with the Saracen king,
Almaris of Belferue, mentioned at the end of this strophe, will be
found in s. CLiv et seqr, cf. also page 84, note 3. Belferne is un-
known.
Pagre 85. — i. Hauts sont les monts ; thèse Unes maywell be
compared with those of Alfred de Vigny in his poem of le Cor y
which owes its inspiration to the story of Roland.
2. la Terre Majeure; cf. page 3, note 9. The sensé hère is:
Quand ils arrivent à la frontière de France. The expression Terre
Majeure^ like la douce France^ has a charm of its own, that may
warrant its rétention in a modem version. The usual rendering is
la Grande Terre, La Gascogne, mentioned in the next Une, was one
of the Southern provinces into which, in olden times, the kingdom
was divided ; see the Map.
3. Alors il leur souvient . . . nobles femmes ; similar passages of
tenderness occur throughout the poem. They serve by contrast
with the clamour of war and the terrible scènes on the battlefield
to make a pleasant change by reposing the mind of the listener ; cf.
Introduction, § xxxvii.
4. La France sera détruite par Ganelon ; what is to take place
is not only foreshadowed as in the dream, but stated bluntly. The
poet has not as yet acquired the art of so developing the narrative
181
w. 835-866] NOTES [f, 35-37
as to surprise his hearers; cf. ss. lxxxi, v. 1024; xci, v. 1147;
ex, V. 1406.
5. Un ange cette nuit; the dream, to which the old poets so
often hâve recourse, as pointed out on page 31, note 2, is biblical in
conception. It was believed to be a vision which the angels, by
God*s command, caused to appear to the sleeper.
Pagre 36. — i. comtes, vicomtes, ducs, connétables; the poet
mingles indiscriminately the titles belonging to the feudal hier-
archy with those he supposes to be Saracen ; cf. page 3, note 8.
2. il en réunit quatre cent mille ; cf. page 3, note 10.
3. on élève l'image de Mahomet; the Mohammedans were re-
garded as image-worshippers and poly theists ; cf. page 3, note 5.
4. à . travers la Cerdagne ; la Cerdagne is a région on the
slopes of the Pyrénées in Catalonia. The poet has certainly
made a mistake in locating Cerdagne on the road between Sara-
gossa and Roncesvalles. Millier, without venturing to amend the
text, suggests that the reading in the old French Ms. may be la Urre
altaine or altaigney the hilly country. This reading would remove
the difficulty ; cf. the Map.
5. les gonfanons de ceux de France; see page 7, note 2 (last
part of first paragraph), and page 42, note 2.
6. l'arrière-garde des douze compagnons ; compagnon as well as
pair or paladin is applied to the peers as explained on page 7, note
2 (last part). The names of the peers vary more or less in the dif-
férent chansons de geste; in the Karlamagnus Saga^ they di£fer
slightly from those hère given.
7. Le neveu de Marsile ; qui s'appelle Aelroth: s. xciv, v. 11 88.
Page 37. — i. l'honneur d'abattre Roland; in the next ten
strophes, introducing Marsile*s peers, we hâve a picture of the
Saracen knights. Were it not for the fact that they are ail con-
sidered félons^ traîtres et perfides (s. Lxxvii, v. 942), they appear
worthy to take their place amid the flower of Christian chivalry.
The idea is brought out in s. Lxxiii, v. 899, speaking of the émir de
Balaguer: sHl était chrétien, ce serait un vrai baron; c£. page 3,
note 8. The radical différence, separating irreconcilably the two
hosts, is simply one of faith. In this introduction of the Saracen
knights, although Roland, owing to the circumstances, takes no
182
w. 866-916] NOTES [p. 37-39
part, he is, nevertheless, the central figure; for each Saracen knight
aspires particularly to the honor of slaying him. The hatred of ail |
the Saracen leaders towards Roland serves to heighten the prestige
of the hero. This invention shows genuine literary art.
2. les défilés d'Aspe; a hill and valley in the Pyrénées extend-
ing from south tonorth, from Mt. Aspe to the ridge of the Pyrénées
near Oloron, Basses Pyrénées ; see the Map.
3. Durestant ; evidently a geographical blunder, or an error of
the copyist, for there is no such place in the vicinity. According
to Léon Gautier (page 483 of his édition of la Chanson de Roland),
the allusion is tosome place in southern Spain, near Africa; there
was also a seaport Durestan or Durestéy well known in the Middle
Ages, in Holland.
4. Falsaron ; farther described in s. xcv.
5. Il est de Barbarie ; Barbarie or États barbaresques, the Bar-
bary States, comprising'about the same territory as today included
in Morocco, Alger la, Tunis, and Tripoli ; cf. the Map.
Pagre 38. — i. Roncevaux; on the road between Saint Jean-
Pied-de-Port (Basses Pyrénées), and Pamplona (Navarre) ; Brigal,
from whence Malprimis cornes, appears to be the name of an un-
known place.
2. Balaguer ; see page 5, note 5.
3. s'il était chrétien; as pointed out on page 37, note i, this is
oftentimes ail the Saracen knight lacks to be an idéal hero (cf.
page 129, note 2, and cf., too, regarding loyalty on the part of one,
not a Saracen): S*il était loyal, on dirait un baron: s. CCLXXV
V. 3764.
4. Il y a là un connétable maure ; the old French reading ts :
Un almaçur i ad de Moriane. Almaçur, which has already occur-
red in s. lxix, v. 849, is the title of one of the Saracen officers, and
is sometimes translated into French by aumaçour ; cf. page 36
note I. The. name Moriane occurs again in s. CLXXiv, v. 2318. La
Maurienne is in Savoy, in the valley of the Arc, but the Saracens
never occupied it. Possibly, it hère vaguely designated, as trans-
lated, the country of the Moors.
Paçe 39. — i. Turgis de Tortose ; Tortosa is finely situated
on the hills to the east of the Ebro, about twenty^two miles from
183
vv. 916-973] NOTES [p. 39-41
its mouth. Throughout the period known as the Cycle de Guil-
laume (tenth and eleventh centuries), it plays an important rôle.
Louis le Débonnaire, Charlemagne's son, wrested it from the
Moors in 811, after a siège. It was, however, shortly afterwards
recovered by them, since which time it has undergone many vicis-
situdes.
2. Dur^ndal ; the name of the most famous of the celebrated
swords of the time. The legends in regard to its origin vary
greatly. In ten of the chansons de geste^ Durendal is said to be
the work of the famous smith Galand, or Veland. According
to the Karlamagnùs'Saga^ it was given to the emperor by the Jew,
Malakin d*Ivon, as a ransom for his father Abraham. According
to the Karleto, the Crônica gênerai de Espana, and several other
texts, Charlemagne acquired it, when a young man, from the émir
Braimant whom he conquered in Spain. The Chanson de Roland
(s. CLXXiv) tells us that Charlemagne was bidden by an angel to
give the sword to a valiant captain, and then he gave it to Roland.
What great deeds Roland achieved with the sword will be found
related in the same strophe. The steel of which the sword was
made is the subject of praise by ail the old poets. In the main
door-way of the cathedral of Verona, Roland is represented hold-
ing a sword on the blade of which is engraved the word : DV RIN
DAR DA ; see the reproduction, Plate iv.
3. Valtierre ; see page 10, note 3, and page 29, note i.
Page éO. — I. Margaris de Séville; this knight is the only
one of the twçlve Saracen peers that escapes the gênerai slaughter
at Roncesvalles. His attractiveness seems to hâve inclined the
poet favorably towards him. In the formeras. remark that the
ladies upon seeing him cannot refrain from manifesting with a
smile their appréciation of his good looks, we hâve the only ap-
proach to anything like pleasantry throughout the sombre poem ;
cf. Introduction, § xxxvii.
Page él. — I. au bourg de Saint-Denis ; this Une would indi-
cate that Paris is the capital of France, whereas, as we hâve seen
(page 4, note 2), Aix-la-Chapelle has that honor, as generally
throughout the poem. In s. ccx, v. 2910, Laon is spoken of as
the capital. Thèse two allusions, the onç to Saint-Denis, the othei
vv. 973-996] NOTES [p. 41-42
to Laon, owe their origin to compositions later than the oldest
versions of the Roland, The later legends, or songs, hâve hère
found their way into the Oxford manuscript. Saint-Denis is about
four miles and a half north of Paris, and is celebrated because
of the noble Gothic church there which, since the seventh century,
has been the burial place of the kings of France.
2. Chernuble de Valnoir; this knight is described more fully
than the other peers, save Margaris de Se ville. Valnoir is un-
known ; the name seems to hâve been coined to match the charac-
ter of the country, for which its appropriateness is obvions. As a
rule, the Saracens are pictured by the old poets as monstrosities,
their outward appearance coinciding well with their abnormal
heathen propensities. Thus, in s. xcv, Marsile's brother, Falsaron,
is described as the most treacherous and insolent man on earth ;
the space between his two eyes might well measure a big half foot.
The twelve Saracen peers just named appear shortly in the prelimi-
nary engagement: ss. xciv-cv. They corne on in exactly thesame
order-as hère introduced (ss. lxx-lxxix), that is : i. Marsile's
nephew, Aelroth ; 2. Marsile's brother, Falsaron ; 3. the king Cor-
sablis de Barbarie ; 4. Malprimis de Brigal ; 5. the émir de Balaguer;
6. the connétable des Maures ; 7. Turgis de Tortose ; 8. Escremis de
Valtierre; 9. Estorgant; 10. Estramarin; 11. Margaris de Se ville;
12. Chernuble de Valnoir; so that the preliminary battle scène
forms a pleasing and appropriate pendant to the scène just described
introducing the Saracen peers ; cf. Introduction, § xxxiii.
3. le soleil ne luit pas ; the geography of the twelfth and thir-
teenth centuries is mingled with ail kinds of traditions handed
down by the ancien ts. The Imago mundi^ by Honorius (Honoré
d'Autun), a writer of the twelfth century, will give a good idea of
the State of science in those days ; cf. also the thirteenth century
poem, V Image du mondey by Gautier de Mes.
Page 42. — I. casques de Saragosse . . . épées d'acier vien-
nois . . . lances de Valence ; the appropriateness of thèse places
in connection with the objects supposed to be made there is not
apparent. The poet needed certain terminations in order to form
assonance with the endings of the Unes of his strophe, and took
them as convenient.
185
vv. 997-1027] NOTES [p. 42-45
2. leurs gonf anons ; cf. page 7, note 2 (last part of first para-
graph). Thèse little standards were used to rally partisans. They
were not red, white, and blue, but there were red standards, white
standards, and blue standards, and in both armies, as s. lxxx, v.
999, and s. cxxxviii, v. 1800, show. Roland had a white one:
s. xcii, V. II 57. There were also yellow standards, for Naimes
has one and kills with it the Saracen, Malprime, le baron : s. CCXLIX,
V. 3427.
3. leurs destriers ; cf. page 32, note 2.
4. Le jour est clair, le soleil resplendit ; cf. page 8, note 3. The
engagement at Roncesvalles took place the fîfteenth of August, 778,
consequently well along in the summer ; cf. Introduction, § iv.
5."^ Nous devons . . . pour notre roi ; Roland's first thought is
to be loyal to his lord, a Germanie sentiment among freemen, and
one which characterizes ail feudal society.
6. Pour son seigneur ... les grands froids ; in the old French,
thèse two Unes are almost exactly repeated, a slight change being
made on account of the assonance, in s. lxxxix, vv. 1117 and 11 18.
7. de mauvaise chanson ; a référence to the eleventh century
custom of composing songs either eulogizing or reproaching, ac-
cording to conduct in war. The référence shows an intimate
knowledge of the character of the French knights who were very
sensitive in regard to this matter. In those days the jongleur and
the trouvère took, in a certain degree, the place to-day occupied by
the daily paper
8. Les païens ont tort; an idea of fréquent occurrence (cf.
Introduction, § viii), making the outcome of a battle between
Saracens and Christians, at it were, a judgment of God. It is for
this reason that when the Christians are beaten, such a defeat
being in its nature an unspeakable wrong, the revenge taken by
the Christians must be commensurate and consequently extra-
ordinary.
Page 45. — i. de cuirasses blanches; Le. so highly polished
as to appear white when not burnished to a différent hue.
2. Ganelon, le perfide, nous a trahis ; the idea is repeated in s.
xci, v. 1147; cf. page 35, note 4.
3. c'est mon parâtre; see page 13, note i.
186
vv. 1028-^1070] NOTES [p. 46-4;^
Page 46. — i. sonnez votre cor; one of the celebrated épisodes
in the literature of the world. The story is told in the old French
chansons: Aspremont^ le Covenant Vivien and le Siège de Narbonne,
In foreign literature, particularly Italian, it receives a great deal
of attention; cf. Introduction, § XLix. Roland's horn, often called
in the old French poem V olifant (from oliphantum for elephantum,
ivory, in the sensé of the ivory horn), was the symbol of command
for rallying the troops and plays an important part in the Chanson
de Roland, Although there were sixty thousand horns (s. CLViii,
V. 21 II) that ail responded together to Roland's call, none of them
are ever olifant^ but simply cors^ graisles or buisines. Thèse to-
gether with the tambour, are the only musical instruments men-
tioned ; cf. vv. 31 37-38. The olifant seems to havè been larger, more
ornamental, and more powerful than the other horns. The inven-
tion of the épisode of the horn appears to be literary rather than
iraditional ; for it hardly seems probable that an épisode in which
Roland plays a part that is so fatal to the French army ever
existed by itself apart from the many songs celebrating the valor
and deeds of the hero. From the eleventh century, in the church
of Saint Séverin, Bordeaux (cf. s. ccLXix, vv. 3685-6, and page 149,
note 3), a cleft horn was displayed as Roland's and may hâve given
rise to song and story. In this way, such an invention as Roland's
refusing to sound the horn and then deciding to do so when it was
too late, might easily bave originated; cf. page 94, note i.
2. Durendal ; see page 39, note 2.
Pagre 47. — I. "que pour moi mes parents soient blâmés, etc.;
hère is shown the family sentiment of unity and loyalty to each
other; and in the folio wing verse the feeling for the fatherland.
Any member by misconduct tarnishes the honor of ail ; and that
honor is exalted by the particular virtue of any one member; cf.
s. cxxxi, and Introduction, §§ xxv-vi.
2. ''Compagnon Roland, sonnez votre olifant ; Oliver's appeal to
Sound the horn and Roland's reply are repeated three times in
nearly the same terms, but the assonance, or imperfect rhyme, at
the end of each verse in the old French laisse, or strophe, is varied
each time. Such répétitions are found in other poems, particularly
in the oldest French poems, where, too, the strophes are the short-
187
vv. 1070-1135] NOTES [p. 47-49
est. The aim of thèse répétitions is to heighten the impression
produced by a situation of more than usual interest, as in the
présent instance; cf. page 5, note 4, and page 21, note 2. The
horn was often used by leaders for signaling. and calling for
reinforcements.
Page 48. — i. Roland est brave et Olivier est pruoent; cf.
page 12, note 3. We hâve hère again the distinctive traits of the two
heroes. The loss of the battle, be it noted, is due in no wise to
lack of courage on the part of the French, but to over confidence
on the part of Roland in his own prowess in ref using to sound the
horn for reinforcements. Because of this blind confidence, and of
the dread of losing caste in the public eye (cf. page 42, note 7), the
disaster occurred. It was due to rashness, to heroic foUy, making
Roland the type of a kind of bravery that characterized that youth-
ful and foolhardy French nobility on the battlefields of Mansourah,
Courtrai, Crécy, Poitiers, and Azincourt. Roland possesses their
virtues but likewise their defects. In contrast to thèse brilliant
traits, and as though to exalt them, there is shown the sound
common sensé that distinguishes Oliver. He is just as' brave as
his companion, and besides, more lovable, more human, and more
modest. Nevertheless, Roland remains)the hero, for in poetry as
in lif e, the best are not always the preferred ; cf. page 90, note 4.
2. les défilés d'Aspe ; see page 37, note 2.
Page 49. — i. On doit ... les chaleurs extrêmes ; see page 42,
note 6.
2. l'archevêque Turpin ; the archbishop has already appeared
among Charlemagne^s counsellors : ss. xii and xix ; cf. Introduc-
tion, § XVII. Turpin, bishop of Rheims, is a historical character
who died long before Charlemagne, but after the battle of Ronces-
valles. Nothing in regard to him is known that justifies the im-
portance of his rôle in the poem. In the twelfth century, a Latin
chronicle bearing his name as the author, and relating Charle-
magne's expéditions in Spain was compiled. The account of the
battle of Roncesvalles appears there, but quite différent from the
story as told in the Chanson. Naturally, Turpin, the author, is
one of the survivors ; see Introduction, § XL.
3. VOUS serez au nombre des saints martyrs ; this same idea
188
VV.1135-1187] NOTES [p. 4^51
that Christians, who are killed while ôghting infidels, are martyrs,
was still in full force during the time of the crusades. It should,
however, be noted that Turpin does not deem the formality of in-
dîvidual absolution useless; cf. page 16, note 2. The circum-
stances prevent giving it to each separately, so that the archbishop
proclaims the absolution gênerai and commands the soldiers by
way of repentance, or penance for their sins, to strike hard.
Page 50* — I. Ganelon nous a tous trahis ; it was Oliver who
before: s. Lxxxi, v. 1024, expressed the same thought now voiced
by Roland ; cf. page 35, note 4.
2. son bon coursier Yeillantif ; cf. page 16, note 4. This fine
picture of Roland starting out for the f ray well portrays him as he
appeared at such times to the popular imagination. •
3. allez d'un pas tranquille ; one can but feel the confidence
which the brilliant personality and encouraging words of the noble
knight inspire. Nevertheless, Oliver cannot sympathize with him
for he clearly foresees coming events.
Page 51* — I. les deux armées se rencontrent; the séries of
duels which now take place recalls the combats of the lîiad; the
methods of challenging, reviling, and meeting each other are simi-
lar. Although the old poet mentions Homer in s. cxci, v. 2616,
he probably only knew him by name. The two poems are wholly
independent ; yet both describe primitive civilization founded on
war and subject to the laws of feudalism. Hence the similarity
of customs, particularly in battle scènes ; cf. Introduction, §§ viii
and IX.
2. Monjoie ; a word of unknown origin, the rallying cry of the
French. Later 4he name was given to the oriflamme or standard,
as related farther on in the poem: s. ccxxvii, vv. 3092-3095. Mon-
joie was lengthened to Monjoie Saint Denis when the kings of
France, as counts of Vexin, became vassals of the abbey of Saint-
Denis (end of eleventh century) ; see page 105, noie i, and page
127, note I.
3. les voilà aux prises ; the battle hère described is undoubtedly
very like an eleventh century battle, but quite unlike the attack in
which Roland perished at Roncesvalles. The Basques and the
French were on foot, as the nature of the ground prevented cavalry
189
vv. 1187-1199] NOTES [p. 51-52
movements; cf. " Ronce vaux," G. Paris, Revue de Paris, 1901, pp.
2^2 et se g.
Page 52. — i. il lui fracasse l'écu et lui ouyre la cuirasse;
the séries of duels causes continuai mention of armor and of
weapons. The three principal pièces used for défense were the
écUy the cuirasse, and the casque.
1° The écu was the shield of oblong shape, and large enough
to protect from head to foot. It was made of bent staves, and
was covered with leather nailed on. Some of the shields were
round, bulging out in the middle, forming there the bûsse or boucle
whence the term écu bouclier (écu à boucle). Then the adjective
bouclier itself became used for the écu. The term taT:^e designated
a very large oblong shield. The shields, or bucklers, were often-
times elaborately decorated as described in the poem : s. civ, v.
1276, s. cil, V. 1299, etpassim ; see Plates xviii and xxi.
2° The cuirasse or haubert was the old-fashioned coat of mail. It
was made of leather upon which were sewn iron links, making a
kind of woven net work. The term brogne (old French, brunie,
bronie), appears generally to be synonymous in the poem for haubert,
the latter term finally replacing the former. Both of thèse armor
coverings extended from the head, which they covered with a coij^e,
or hood, to just below the knees. Occasionally mention is made
of the ventaille, a part of the haubert or cuirasse which could be
raised in order to protect the mouth and chin. Under the coat of
mail the knight wore a bliaut (old French blialt), the finer ones
being made of silk and worn in time of peace under the f ur-cloak ;
cf. s. XXIII, V. 303.
3° The casque or heaume was the helmet, conicalin form, and put
right on over the coiffe of the haubert. It was providèd with the
nasal, a protection for the nose.
The principal arms used for attack were the épée, the lance, and
the épieu : «
1° The épée was the principal weapon of the knight, which he
named, talked to, and laved. It consisted of four parts: la lame,
the blade ; le helz or les quittons, the cross-piece, straight or curved
at the ends, between the blade and the handle ; la poignée, the
handle between the cross-piece and the pommel ; the pommeau^
190
Tig. I. Le heaume ou le casque
montrant le nasal ; d'après le sceau
de Matthieu III, comte de Beaumont-
sur-Oise.
Fig. 3. Le haubert, d'après le sceau
de la ville de Soissons, xiie siècle.
Fig. 2. La broigne ou grosse tu- Fig. 4. L'écu, montrant la boucle ou
nique de cuir; d'après le sceau de la bosse, d'après deux sceaux du xiie
Gui IV de Laval, 1095. siècle.
XVIII. Armure Défensive; voir G2M.t\eT^la Chansoftypassim»
Fi g. I. L'épieu ou la lance, et le
gonfanon, d'après le sceau de Ti-
baut IV, comte de Blois, 1138.
Fig. 3. L'épieu ou la lance, et le
gonfanon, d'après le sceau de Guil-
laume II, comte de Nevers, 1140.
On remarque aussi les emblèmes sur
les écus, Fig. i et 3.
Xi6o.
i/^5.
U64.
<^^^
ff=
Fig. 2. L'épieu ou la lance, et le
gonfanon, d'après le sceau de Galeran,
comte de Meulan, 1165. On remarque
aussi très bien le heaume ou le casque,
le nasal, le haubert ou la cuirasse
débordée au bas et aux manches par
la chemise ou le bliaut, et l'écu en
boucle ou en bosse.
XIX. Armes Offensives; voir Gautier, /a Chanson^ passim ; et la
Chevalerie^ Fig. 125.
ii^^.
Fig. 4. L'épée, d'après des
sceaux des xie et xiie siècles.
vv. 1 199-1257] NOTES [p. 52-54
pommel, a hollow round knob, within which relies could be kept ;
cf. s. CLXXV, V. 2345, and see Plate xix.
2° The lance consisted of two parts, le /ûty thç handle, quite
long and usually made of ash, and le fer ^ the steel part, diamond
shape or triangular.
3° The épieUf another weapon much spoken of in the old poem,
appears in most cases to be synonymous with la lance, The old
French espiet^ giving the old word épié^ has about the same sensé as
épieu though of différent origin. The épieu may at times hâve
been hurled like a javelin. It was just below the steel part or
blade of the lance or épieu that the gonfanon was attached ; cf.
page 7, note 2 (last part of first paragraph), and page 42, note 2.
Besides thèse principal weapons, mention is sometimes made of
traits^ dards, javelots, piques, et flèches empennées (cf. s. CLXii),
but thèse weapons were little esteemed by the knights, and play
but a secondary part. As armor became perfected, it also became
too heavy for free movement ; finally the introduction of fîrearms
rendered it entirely useless.
2. il l'abat mort de son cheval; this combat well illustrâtes
the method of ail the warriors in the poem. To the student
accustomed to the ways of modérn literature, thèse hand to
hand duels may seem somewhat monotonous and lacking in variety.
There are three divisions of each encounter: 1° The Saracen ad-
vances and challenges haughtily and insultingly the Christian
knight. 2° The Christian knight replies by spurring his steed and
dashing against the Saracen whom he kills. 3° The victor then
insults the body of the dead knight with récrimination.
3. Falsaron ; cf. page 37, note 4.
4. la terre de Dathan; Dathan and Abiron were Reubenite
chieftains, sons of £liab, who joined the conspiracy of Korah, the
Lévite: Num. XVI: i; XXVI-9; Deut. xi:6; Ps. cvi: 17. The Ox-
ford reading is datliun and balbiun, which would furnish testimony
that the scribe who copied the manuscript was not a churchman.
Page 53. — i. Monjoie; see page 51, note 2.
2. Barbarie; see page 37, note 5; Corsablis; cf. s. lxxii, v. 885.
Pagre 54* — i. une nouvelle mort . . . vous attend ; in thèse old
poems the angels are described as taking to paradise the soûls of the
vv. 1257-1343] NOTES [p. 54-57
elect (cf. s. CLXXViii, v. 2396), while démons bear away the soûls of
the wicked to hell (cf. ss. cxvi, v. 1510; cclxvi, v. 3647), where they
are everlastingly tortured. This is the new death hère referred to.
2. Malprimis de Brigal ; cf. page 38, note i (la%t half).
3. et Satan emporte son âme; cf. note i.
4. Et Gérier . . . frappe l'émir; Vémir de Balaguer mentioned
in s. Lxxiii, V. 894.
5. s'attaque au connétable ; the connétable maure mentioned in
s. Lxxiv; cf. page 38, note 4. The term connétable^ as ordinarily
used, is applied to the commander in chief of the armies of the
king of France.
Page 55. — i. Turgis de Tortose; see page 39, note i.
2. Yaltierre ; see page 10, note 3 and page 29, note i ; Escremis ;
cf. s. Lxxvi, V. 931.
3. Estorgant; cf. s. lxxvii, v. 940.
Page 56. — i. Estramaris ; cf. s. lxxvii, v. 941.
2. Chemuble; cf. s. lxxix and page 41, note 2.
3. Margaris; see page 40, note i., Thus we hâve tweive single
combats between the following knights respectively : i. Aelroth,
Marsile's nephew, and Roland; 2. Falsaron, MarsUe's brother, and
Oliver; 3. Corsablis de Barbarie and the archbishop Turpin; 4.
Malprimis de Brigal and Gérin ; 5. the émir de Balaguer and Gérier;
6. the connétable maure and the duke Samson ; 7. Turgis de Tortose
and Anséis le fier; 8. Escremis de Yaltierre and Ëngelier le Gascon
de Bordeaux; 9. Estorgant and Oton; 10. Estramaris and
Bérenger; 11. Margaris and Olivier; 12. Chemuble and Roland.
Of the Saracen peers, Margaris alone escapes death but does not
reappear. The only Christian peers not taking a hand in the prés-
ent conflict are Ive, Ivoire, and Girard de Roussillon, le vieux ^
whose places are taken by the archbishop Turpin, Oliver, and
Roland. The three former meet death at the hands of Marsile :
s. cxLiv. Finally, Roland brings the eleven slain peers together
for the archbishop's blessing: s. clxiv // seq, ; see Plate xxii.
Page 67* — i. ses bras en sont sanglants; cf. Introduction,
§ XIII. The contrast between Roland covered with gore and Oliver
who manfuUy does his duty is again effectively brought out in this
strophe; cf. s. Lxxxviii and see page 48, note i.
192
vv. 1344-1379] NOTES [p. 57-59
2. aux donze pairs ; it would appear hère as elsewhere in the
poem (cf. s. cxiv, v. 1470 ; s. ccii, v. 2793), that there are fourteen
peers : Roland, Oliver, and the twelve peers, but such is not actu-
ally the case, for Roland and Oliver are themselves a part of the
twelve peers ; see page 7, note 2 (last paragraph).
Page 58* — i. Malsaron; only mentioned in this strophe, in
which, together with seven hundred others (v. 1357), hais slain by
Oliver with a pièce of a lance; for the Christian knight has been
so busy with this deadly work, that he has not taken the time to draw
Hauteclaire from its scabbard. Strophe cxxix telfs us that Roland,
Oliver, and the archbishop together laid low more than four thou-
sand pagans. Exaggeration of this nature in primitive poetry is not
uncommon; cf. Introduction, § xxxvii.
2. Puis il tue Turgis; Turgis has already sufïered death at the
hands of Anséis le fier ^ s. c. This appears to be either an oversight
or a trace of another version.
3. Hauteclaire ; according to several old poems, this celebrated
sword was the work of the smith Veland ; according to others, of
Munificant. Its history is related in the old French chanson
Girars de Viane {Girard de Vienne), It once belonged to the Em-
peror of Rome, Closamont, who lost it in a wood. It was found
by some reapers who brought it to the Pope. Pépin took possession
of it when he went to Rome. He gave it to the duke Beuves. The
duke sold it to a Jew, Joachim, and he gave it to Oliver just as the
latter was about to begin his great combat with Roland at Vienne.
4. Val Ferrée ; an unknown place.
Pagre 69« — i. cheval bai; the old French reading is ceval
sorel. Some scholars take sorel to be the name of the horse ; cf.
page 16, note 4. This interprétation seems to be justified by the
folio wing verse. Millier regards sorel as an adjective.
2. l'archevêque tue Siglorel ; nothing more than what is hère
related of this Saracen enchanter is known. In the minds of the
poets' hearers, it seems quite justifiable for the archbishop to kill
pagans ; but were the battle between Christian hosts, it would not
then seem fitting for him to appear in the rôle of a warrior. In
feudal times, despite the rulings of councils, high church officiais
did take part as combatants in Christian wars.
193
vv. 1380-1449] NOTES [p, 59-61
3. oh Jupiter Payait conduit ; cf. page 3, note 5, and page 36,
note 3 ; hère Jupiter is added to the ancient divinities already met
with in the poem.
4. Que de bons Français tués à la fleur de l'âge; cf. page 35,
note 3.
Pagre 60. — i. il a perdu et sa vie et ses membres ; cf. page 35,
note 4; such prophétie announcements are fréquent * in the old
chansons.
2. le condamna à être pendu ; Ganelon, according to the poem
itselfy was not hung but quartered; his hostages were hanged.
3. En France éclate une tourmente prodigieuse ; this is one of
those fine passages in the poem in which the intensity of the poet*s
émotions inspires him most happily. He is not imitating hère
Virgii's fine verses (Georgics, bk. i, vv. 438-497) on the omens that
foretold Caesar*s death, as Génin in his commentary (pp. x and
397) supposed, for it is doubtful if he knew them. He simply re-
membered the signs that accompanied the death of the Messiah.
4. de Saint-Michel-du-Péril jusqu'aux Saints ... ; in thèse two
Unes four extremities of France are mentioned : Saint-Michel, in
Normandy (see page 2, note 4) ; Xanten (or Santén), in the duchy
of Clèves, Prussia; Besançon, in Franche-Comté; and Wissant, a
seaport between Boulogne and Calais ; see the Map.
Pagre 61. — I. c'est la fin du monde; in the Middle Ages,
people lived in constant terror of the last judgment. Now at one
time and now at another, they awaited the end of the world. Crit-
ics no longer attach importance to the legend of the terrors of the
year one thousand.
2. dans la geste des Francs ; the référence is to some old song
or oral tradition. The old poets liked to support their statements
with what would pass for authority. For this purpose they fre-
quently resort to citing some chronicle more or less authentic, often
imaginary ; cf. ss. cxxix, vv. 1684-5; CLVii, v. 2095; CCLXXIII, v.
3742 ; ccxcii, V. 4002 ; see also page 70, note i.
3. Marsile s'avance ; the advance guard of the Saracens led by
their twelve peers has just been defeated by the rear guard : ss.
xciv-=<:v. Now a division of the main army of the Saracens enters
upon the scène followed : s. cxxvi, by the grand army led in person
194
vv. 1449-1551] NOTES [p. 61-65
by Marsile. It is now the turn of the Saracens to slay the Chris-
tian peers. The scènes which take place form, to a certain extent,
the counterpart of those summarized on page 56, note 3, in which
ail of the Saracen peers, save Margaris de Se ville, are slain. Charle-
magne's peers meet their f ate at the hands of the foUowing Saracen
knights : Climborin kills Engelier, s. cxv ; the latter's death is
avenged by Oliver. Valdabrun kills the duke Samson, s. cxviii
his death is avenged by Roland. Malcuidant kills Anséis, s. cxix ;
Turpin avenges the death of Samson. Grandoigne, King of Cappa-
docia, kills Gërin, Gérier, and Bérenger, s. cxxi; their deaths
are avenged by Roland. Marsile kills Ivoire, Ivon, and Girard de
Roussillon, s. cxliv ; thèse deaths are likewise avenged by Roland.
Finally Oliver is fatally wounded by the caliph, s. CXLVII, whom
however, he kills. Roland's death from over exertion in blowing
the hom, s. CLViii, forms the climax to the scènes in Part II of the
poem. The peer Oton perishes also, s. clxiv, but by whose hand
the poet fails to inform us ; cf. Introduction, s. xxxiii.
Pagre 62* — i. Il ne faut pas ... de mauvaise chanson ; cf.
page 42, note 7.
2. et les douze pairs ; see page 57, note 2.
Page 63* — i. qui reçut la promessis du comte Ganelon ; related
in s. L., vv. 627-633.
2. Engelier de Gascogne ; the peer who slew the Saracen £scre-
mis de Valtierre: s. ci, vv. 1 289-1 296.
3. les démons emportent son âme; see page 54, note i.
Page 64. — i. C'est lui qui prit Jérusalem ; Jérusalem had
suffered several times at the hands of the Mohammedans. It is
not clear to just what event allusion is made. The Une is im-
portant in that it goes to prove that the poem was written bef ore the
first crusade (1096) ; for, were Jérusalem free and under a Christian
king, the city would not be represented as given over to the Sara-
cens for the purpose of plunder. The fact in itself that no mention
anywhere in the poem is made of the first crusade is also testi-
mony tending to establish the priority of the poem ; cf. Introduc-
tion, § xxîx.
^ 2. il lui donna son épée ; related in s. xlix, vers 617-626.
Page 65* — i* Malcuidant ; the name of this pagan, about
195
vv. 1551-1701] NOTES [p. 65-71
whom nothing farther than what is hère related is known, suggests
as its possible origin the Latin maie cogitantem.
Page 66. — i. l'écu de Tolède ; Toiedo was celebrated in the
eleventh century for its arms ; see, however, page 42, note i.
2. le roi de Cappadoce; Cappadocia is an ancient country o£
Asia Minor; see the Map.
3. Gui de Saint-Antoine ; guiun de seint antonie is the Oxford
Ms. reading. The text appears doubtful as no such place was
known at this time. Moreover, as Millier points out (note to
V. 1581), Saintonge cannot hâve been intended, for the o in that
name is closed and does not make assonance with the other open o^
in the strophe verse endings. What place and name the old poet
had in mind is not clear.
Page 68* — i. tout Por de Galice ; Galicia is an old province
of north-western Spain, of which St. James of Campostello, famous
on account of the pilgrimages made thither, is the capital. The
expression must not be taken too literally as the poet used the
Word Galice simply for an assonance; cf. page 42, note i.
Page 69. — i. L'archevêque commence la bataille; see
page 59, note 2.
2. Galafre; this name occurs in the chanson Mainet (twelfth
century), and is that of a king of Toiedo who plays an important
part. Possibly he is referred to hère.
3. Yal-Métas ; unknown or imaginary place; see page 10, note 2.
Page 70. — I. l'histoire ... les chartes ... le geste ; see page
61, note 2. A charte was a writing, usually on parchment,
containing a contract, deed, assîgnment, or something of like ténor.
Geste means history ; this was found related in the Latin chroni-
cles; cf. Introduction, §§ i and xxvii. By extension, ^^^/^ was
sometimes used in the sensé oifantUy, race, as in s. LXiv, v. 788,
where the old French reading is se la geste en desment! while
chanson de geste, or simply chanson, as we hâve seen continually,
means an epic poem upon a national subject. Just what docu-
ments, hère rather conf usedly referred to, are meant, is not clear.
Page 71. — I. Beau cher ami; see page 5, note 7, modes of
address.
2. j'aime mieux . . . que le déshonneur ; this change of rôle of
196
vv. 1701-1756] NOTES [p. 71-73
the two warriors fromthat described in ss. Lxxxiv-vi (vv. 105 1-
1082), arises from remorse on the part of Roland for his rashness,
and from rancor on the part of Oliver because of the evil results of
that rashness. This scène forms a pendant to the former which it
much resembles. Its skilful invention testifies to the unity of the
poem.
3. un sujet de reproche à tous vos parents ; cf. s. Lxxxy, v.
1063 ; s. Lxxxvi, V. 1076, and see page 47, note i.
Page 7 2. — I . si jamais je revois Aude ; Aude is mentioned only
in this strophe, and towards the end of the poem : ss. cclxx-i. She
was betrothed to Roland af ter his combat with Oliver. This celé-
brated encounter is related in later poems. Roland was Charle-
magne's champion ; Oliver was the champion of the duke Girard
de Vienne. No allusion whatever to this épisode is made in the
Roland. It has been thought, therefore, that the mention of Aude
in this passage has the appearance of an interpolation inserted in
order the better to secure unity throughout the entire poem ; cf.
Introduction, §. xxvi.
2. la sage mesure ; mesure is the word in old French. It is
used there in order to bring out Oliver's prudence and to contrast
it with Roland's desmesure or rashness ; cf. page 12, note 3, and page
48, note I.
3. Charlemagne n'aura plus votre secours ; to Oliver's mind the
certainty that the emperor is to be deprived of Roland's aid as well
as that of his other brave knights, is what is most to be regretted
in this unfortunate affair. The same idea is expressed by Roland
in s. CL, vv. 1978^88. Although Oliver blâmes the rashness of
his friend, he pays to his valor the fînest of tributes in the foUow-
ing fine old French verse : NHert mais tels hum desque al Deujuise =
(there never will be such a man unto the judgement-day). Some
commentators hâve taken tels hum to refer to Charlemagne.
Page 73. — i. à plus de trente lieues; hère as elsewhere in
the poem (cf. page ici, note i, and page 120, note 3), notably in the
number of pagans that fall continually during the battle, poetic
exaggeration goes beyond ordinary bounds. The Chronicle of the
pseudo Turpin (see Introduction, § xl), makes the sound of the
horn reach four leagues, which is wonderf ul, but later versions hâve
197
w. 1 756-1 775] NOTES [p. 73-74
deiîed space limits. The épisode is one of the most renowned in
literature ; cf. Daiite*s Unes :
" Dopo la dolorosa rotta, quando
Carlomagno perde la santa gesta
Non sonô si terribilmente Orlando."
After the sad disaster ^ ivhen
Charlemagne failed in the sacred undertaking
(of driving the Saracens from Spain)
Roland did not sound (his hom) sofearfully.
Infbrno, § XXXI, w. 16-18,
2. les tempes de son front éclatent ; it is owing to the prodigious
effort that Roland makes when blowing the horn that the sound of
it goes so far. It is this effort — and not the deeds of the enemy
— that causes the death of the hero. That Roland coold be con-
quered was not to be admitted.
Pagre 74. — i. "Vous êtes déjà vieux. . ."; Ganelon 's insolence
may perhaps be accounted for by the anguish that he naturally
feels upon hearing, as do the others, the hom. The reproach that
Charlemagne is childish does not correspond with the portrait of
the emperor presented in the poem (cf. s. viii, vers 11 5-1 19), but
is more in keeping with descriptions of royalty in feudal times.
It was then customary to déride the kingly power in order to exalt
feudalism.
à. N»a-t-il pas pris Noples ; cf. page 10, note 2. In the chansons
de geste ^ Noples is located somewhere in Spain. In the precious
thirteenth century Icelandic version of the battle of Roncesvalles,
part VIII of the Karlamagnus Saga (cf. Introduction, § XLv), the
account of the war with Spain opens with an adventure related
more or less difîerently in quite a number of later chansons de geste,
RT)land and Oliver, under Charlemagne's orders, capture Noples.
They put to death the king Fourré whom Charlemagne had com-
manded to be spared. They then try tô conceal the traces of this
deed by washing the floor. Nevertheless, Charlemagne discovers
his nephew's disobedience and gives him a blow in the face with his
gloved hand. This coup de gant became celebrated in epic legends.
The entire incident is hère appropriately recalled by Ganelon in
order to préjudice the emperor against Roland.
w. 1776-1915] NOTES [p. 75-79
Pagre 75. — I. des pennons blancs, rouges et bleus ; cf. page 42,
note 2.
2. le roi fait saisir le comte Ganelon ; the king, as will be seen
farther on, has not the right tô put Ganelon to death without the
consent of his peers. On page 40, note i, the only approach to
anything like pleasantry in the sombre poem has been noted. The
présent passage is the only one in the poem where there is possibly
an intention of exciting laughter by the grotesqueness of the
scène. It well illustrâtes the semi-barbarous state of society of the
epoch. In the later Paris and Lyons versions of the Chanson^
thèse traces of brutality hâve disappeared.
Pagre 76. — i. une chaîne au cou; bad treatment, torture, and
beating are regarded as acts within the power of the chief execu-
tive. But to condemn to death belongs only to the judges; cf.
page 151, note i.
2. sa barbe . . . sur sa cuirasse ; see page 4, note 5.
Pagre 77* — i. illes pleure en noble chevalier; a similarla-
ment over the fallen was customary in Greece. Farther on: s. cliii,
vv. 202S-31, Roland performs the same duty for Oliver and the
archbishop: s. clxix, vv. 2252-58; and Charlemagne pronounces
a kind of f uneral eulogy over Roland : s. ccix, vv. 2898-2905 ; see
page 90, note 2.
Pagre 78* — i. comme le cerf s'enfuit devant les chiens ; this
is the most complète comparison in the whole poem. There are,
however, quite a few similes, or less complète comparisons; cf.
Introduction, § xxxiv.
2. et doit se faire moine ; such disparagement of monks, slight
though it be, appears strange, particularly in the mouth of the
archbishop. A churchman would not be likely to say this ; cf.
Introduction, § xxviii.
3. Beaune et Dijon; in the department of the Côte-d'Or, in
eastern France; see the Map.
Pagre 79. — i. Jurfaleu le blond ; see page 22, note i.
2. son oncle le calife ; mentioned in s. xxxvi, v. 453 ; s. xxxviii,
V. 493 ; s. LV, V. 681 ; cf. page 20, note 2, and page 30, note i.
3. Alferne, Garmalie ; unknown places ; see page 10, note 2 in
regard to the Géographie de la Chanson de Roland,
199
w. 1916-2073] NOTES [p. 82-^5
Pagre 82. — I. Ce sera pour l'emperenr nn grand malheur;
cf. page 72, note 3.
2. Frappe sur lui ; thîs incident is interesting in that it expiains
the customs of chivalry. Roland believes it possible that Oliver
provokes him on account of their dispute: ss. cxxxi-iii. vv. 1702-
1736. But the affair must be settled according to the code.
Therefore, Roland reminds his comrade that he has not chal-
lenged him. We hâve hère the duel without hatred or serious mo-
tive, but simply on account of a point of honor, and out of respect
for public opinion. This tyrannical point of honor, not whoUy ex-
tinct yet, came into existence with the Roland and with chivalry.
Pagre 83* — i. il se met à le plaindre ; see page 77, note i.
Pagre 84. — i. le marquis; the title originally designated the
govemor (or count) of a marche; in Carlovingian times a marche was
a strip of land bordering on hostile territory. The word was after-
wards applied, somewhat indefinitely, to a certain extent of territory.
Roland was marquis de Bretagne or comte (gouverneur) of the marche
de Bretagne, The terms duke, marquis, count, which later came
to dénote ranks of the nobility, had as yet no definite value.
Roland is sometimes baron, generally count, and hère marquis ;
cf. s. CCLV, V. 3502.
2. Gautier de PHum; see page 34, note 2. Gautier is presented
in the poem as Roland's liegeman, and appears like Roland to be
from Brittany ; his combat with Maelgut (see note 3), suggests this.
In the Kaiser Karl Magnus*s Kronike^ Gautier is called Volter and
introduced as le frère de la sœur de V archevêque. Of the peers,
Oton is the only one not mentioned as having been slain; cf.
page 61, note 3 (end).
3. Maelgut . . . Drouon ; unknown characters that doubtless fig-
ured in chansons which hâve not been handed down. The name
Maelgut has every appearance of being of Celtic origin ; that is, it
would appear that Gautier*s combat with Maelgut took place in
Brittany, Roland's native place, and naturally, too, the home of his
liegeman Gautier; cf. page 97, note 4. The marche de Bretagne
comprised pretty nearly French Brittany and bordered on Celtic
indépendant Brittany; see the Map.
Pa^e 85* — i. et tous . . . n'osent plus approcher des trois
200
w. 2073-2181] NOTÉS [p. Ô5-%
Français ; cf. page 73, note i ; and just below (v. 2092) : autour de
lui on en trouva quatre cents morts.
Pagre 86. — i. Almace; one of the three swords given by the
Jew, Malakin d'Ivon (cf. page 39, note 2), for the ransom of his
father Abraham. The two others were Durendal and Courtain,
the sword of Ogier le Danois. Thèse three swords were tried on
the Steel landing in front of Charlemagne's palace. Durendal and
Almace withstood the test, but Courtain was broken off short,
hence its name; cf. page 149, note 6.
2. Voilà ce que dit la geste; see page 61, note 2.
3. le brave saint Gilles; Saint Gilles lived under Charles Martel
(715), but the poets represent him as living under Pepin*s sons and
he is intimately associated with the Charlemagne legend. The al-
lusion to Saint Gilles merely indicates a historical source (cf. pre-
ceding note) to which the poet refers to add authority to his taie.
According to the âge of the poem, the chronicles or sources of au-
thority comprised in V histoire^ les chartes^ les brefs (cf. page 70, note
i), are represented as deposited either at Laon, north-east of Paris,
in the department of Aisne (cf. s. ccx, v. 2910) and the capital of
the last of the Carlovingians (end of the ninth and tenth centuries),
or at Aix-la-Chapelle, the historical capital of Charlemagne (cf.
page 4, note 2), or at Saint- Denis, near Paris; cf. page 41, note i
and page 127, note i.
Page 87. — i. Yeillantif ; see page 16, note 4. Roland, when
quite a lad came into possession of both his horse, Yeillantif, and
his sword, Durendal (cf. page 39, note 2), by his contest with young
Ëaumont, son of the pagan king Agolant. The scène of this exploit
is in Calabria. The story is related in the Chanson d^AspremonL
Page 88. — i. une pluie de dards, etc. ; see under " The principal
arms used for attack," page 52, note i (second part).
Pagre 89. — I. donnez-moi congé; in regard to formality or
politeness, the âge, in many respects, was very exacting. Thus, as
in this case, it was not étiquette to leave without asking permission
to do so.
2. les mettre en rang ; this idea of searching for the bodies of
the eleven peers and then arranging them bef ore the archbishop, •
each one stretched out at his feet, is striking. The effect is
201
V. 2i8o] NOTES [p. 89
not the less fine if somewhat theatrical. The incidents that
make up the most effective scènes in which Oliver, Turpin, and
Roland figure are skilf ully varied. This incident, as well as the
chief events in Roland's part in the battlè of Roncesvalles,
hâve been naïvely yet effectively portrayed on the pavement at
Brindisi. As a summary of the hero's deeds, the reproduction of
the scène has been placed after the Ms. readings. Plate xxii, p. (267),
Avril's description of the pavement, together with his reproduction
of it, make an interesting contribution to Roland iconography:
" Dans la partie supérieure de ce pavement, la seule qui soit ici re-
produite, voici d'abord deux cavaliers armés : des inscriptions indi-
quent que le premier est l'archevêque Turpin et le second Roland.
La figure de Turpin est tournée vers le cavalier qui suit. La main
droite semble montrer une voie à suivre. Passons à la droite du
spectateur: c'est la mort d'Olivier (Alvier). Le héros est couché.
Suivant l'usage du moyen âge, l'âme, ou plutôt la figure de la vie,
s'échappe sous la forme d'une figure beaucoup plus petite. Quelques
fragments indiqueraient qu'elle est reçue par Dieu ou par un ange.
Olivier, couché, est démesurément grand, bien qu'il ait été de courte
taille. Dans la petite figure qui représente l'âme, le mouvement des
bras vers le ciel est admirablement, je ne dirai pas rendu, mais indi-
qué. . . . Voilà de ces effets, comme celui du ravissement au-dessus
de terre, où le moyen âge a excellé et n'a jamais été surpassé ni même
égalé. ... * Puisque tu es mort, tout mon chagrin est de vivre,'
V. 2030. Tel est le sentiment que représente la figure placée debout
aux pieds d'Olivier, penchée et s'appuyant sur une grande épée.
À mon avis, elle le représente très bien. Assurément les jambes
(comme dans toute cette composition) sont déplorables; mais que
voulez-vous! C'est émouvant. Les bras sont disposés très adroite-
ment, l'un soutient le corps sur l'épée placée avec la pointe en terre ;
la tête est penchée sur l'autre bras.
"Entre les deux cavaliers dont j'ai parlé d'abord, et la mort
d'Olivier, l'artiste a représenté une scène qui est assurément la plus
belle de l'épopée française, peut-être de toutes les épopées. Roland
et Turpin restent seuls sur le champ de bataille. L'archevêque va
mourir le premier (c'est alors que se passe la scène touchante 011
Roland recueille par ici et par là les pairs et les met devant Tar-
202
w. 2181-2207] NOTES [p. 89-90
chevêque). Roland est représente, transportant assez adroitement
un corps, celui d'Olivier, sans doute, pour le placer auprès des
autres chevaliers déjà rangés sur la terre. On ne voit pas l'ar-
chevêque; mais un ange descend ou plutôt tombe du ciel, on ne
sait trop comment. Les jambes d'Olivier sont encore tout à fait
manquées. Au-dessus de son corps, est un objet en forme de violon
avec un appendice étroit, que je n'ai pas compris."
Pagre 90. — i. Ivoire . . . ôirard de Roussillon; seven of the
peers met death in the engagement summarized on page 56, note 3 ;
but Ivoire, Ivon, and Girard de Roussillon are slain by Marsile (see
s. cxLiv). Ivon and Ivoire, Gérin and Gérier, Roland and Olivier
were compagnons (cf. page 12, note 4), and are therefore mentioned
together. Besides, the first two couples, it will hâve been noticed,
are figuratively joined together by allitération. Names better
known than those of the peers named in the Chanson are usually
substituted in the later poems. The name of Girard de Roussillon,
appears to hâve been ihtroduced into the Roland by the last ar-
ranger of the poem. Girard was a real character, a contemporary
of Charles the Bald (f 877). He became himself the hero of a
well-known epic Girard de Roussillon, The scribe who last ar-
ranged the Roland could hâve known little else of Girard de
Roussillon than his name, since he represents him as meeting death
at Roncesvalles — a dénouement quite as contrary to epic tradition
as to history.
2. vous avez eu du malheur; in this case Ù^e plainte funéraire
(cf. page 77, note i), or more properly regret funèbre is performed
officially by the archbishop. AUhough a French custom in the
eleventh century, this rite appears to be of Germanie origin. It
was performed especially for those who were killed in battle.
Sometimes a mère exclamation of regret had to suffice, but when
possible it became no less than a true oraison funèbre.
3. dans les saintes fleurs du paradis ; this recalls Dante's blessed
rose of paradise. This idea of paradise being a place fiUed with
flowers often occurs in the popular poetry of the Middle Ages and
one of the synonyms for le paradis is le champ fleuri; cf. s. ccix,
V. 2898.
4. Olivier, mon beau compagnon; this friendship of Roland
203
vv. 2207-2239] NOTES [p. 90-92
and Oliver remained proverbial throughout the Middle Ages, just
as that of Achilles and Patroclus of Grecian antiquity; and fur-
thermore, just as Achilles is the preferred popular hero, al-
though Patroclus is the wiser of the two, so hère Roland retains
this distinction in the popular eye despite Oliver's greater wis-
dom; cf. page 48, note i.
5. fils du yaillant duc Renier . . . etc. ; the story of Renier is
teld in the old French roman Girars de Viane (cf. page 58, note 3).
Renier is the son of Garin de Montglane and brother of Girard de
Vienne. He arrives at Charlemagne*s court in quest of adventures
and is able to deliver the région about Paris from brigands that
infest the outlying districts. As a reward, he is sent to Genoa
to marry the daughter of the late duke of that city. This he does.
Of this marriage, two children, Oliver and Aude, are born. It is
while Vienne is besieged by Charlemagne that Oliver reveals his
courage and Aude her beauty. Hère Oliver combats for several
days Charlemagne's champion, Roland; and hère Roland begins
his lasting f riendship for Oliver. Hère, too, Roland loves la belle
Aude and becomes \i^x fiancé. In the Chanson de Roland^ Aude*8
home is Aix-la-Chapelle. Another roman, but inferior in quality,
is devoted to Renier de Gennes. The coast région of Genoa appears
to hâve been called the Riviera as early as the eleventh century.
Pagre 91« — i. pour remplir le cor d'eau; in Turpin*s Chronick
it is related that Roland suffered thirst, but his death is not at-
tributed to that cause. Roland has fainted.
The archbishop is going to get him some water, not primarily to
slake his thirst, but to bring him back to consciousness. It would
appear that the purpose of the archbishop in filling the hom, not
being understood, gave rise to the legend that Roland died of
thirst. This idea is expressed in the Paris version, and passed on
into literature. It is to this that Rabelais refers when he says : . . .
et après quelques années mourut de la mort Roland, (Œuvres, éd.
Janet, Pantagruel, t. 11, p. 35). Thus the expression mourir de la
soif Roland means to die of thirst.
Pagre 92* — i. il confesse ses péchés; the old French has:
claimet sa culpe, meaning: il s"* écrie *mea culpa* pour ses péchés; cf.
s. CLXXVi, V. 2364.
204
w. 2239-231 1] NOTES [p. 92-94
2. ses belles mains blanches ; the beauty and whiteness of the
archbishop's hands well recall his priestly character. The fine
thought in this beautiful line has not infrequently been ezpressed
by the poets ; cf. de Musset*s :
Et sur son cœur de fer lui croise les deux mains."
LA NUIT DB MAI.
3. et le plaint tristement; cf. page 77, note i, and page 90,
note 2.
Pagre 93« — I. l'ange Gabriel is the usual intermediary between
God and man; cf. page 146, note i. The appropriateness of the
rôle appears from Luke i : 19-26. The angel GabrieFs rôle in the
poem is to bear to God the prayers of the dying; cf. s.clxxviii, v.
2390. ^ -
2. il y a là un Sarrasin; this picturesque and striking épisode
could easily be detached from the poem. On the other hand, it
might possibly hâve been one of those primitive songs, or romances,
celebrating Roland's warlike deeds. A successful imitation of
this épisode, superior to the original, is to be found in the story
of the Jew who, as the romances relate, came to pull the Cid*s
beard, when the dead champion was seated in an armchair in the
cathedral of Valencia. As told in the Chanson, the story seems
to hâve been invented in order to explain how Roland's hom was
cleft.
Pagre 94. — i. le gros bout de mon cor en est fendu ; it is not
clear whether this story of the cracking of the hom gave rise to
the cleft hom displayed in the church of Saint Séverin, in Bordeaux
(cf. page 46, note i), or whether the cleft hom suggested the
story. In the Chronique de Turpin, the hom is said to hâve been
split by the force of Roland's breath.
2. Hélas I Durendal, bonne épée; this is a particular kind of
regret funèbre, noticed on page 77, note i, and page 90, note 2.
Hère it is pronounced by the dying person to what he leaves be-
hind. It is a triple adieu and longer than usual.
3. il n'y aura jamais son pareil en France; at any other time,
this self appréciation might appear inappropriate, but under the
circumstances and in so suprême a moment, it seems justifiable.
205
vv. 2312-2324] NOTES [p. 94-95
4. Roland frappe sur le bloc ; this is one of the flnest and most
perfect f orms of intentional répétition to be found in epic poetry ;
cf. page 5, note 4; page 23, note i ; page 46, note i. This triple
répétition bas, too, its pendant later on in the five strophes in
which Charlemagne expresses the regrets funèbres for his nepbew :
ss. ccviii-xii, after arriving on the spot where he recognizes the
blows of Durendal upon the three stones : s. ce vu, v. 2875. -^.8
the Durendal legend spread, popular imagination developed it still
more and applied the expression brèches de Roland to the clefts
between high rocks very near together; as though the hero had
made thèse clefts with the blows of Durendal.
** Il n*est pas inutile de dire que les lieux appelés aujourd'hui, en
France, * Pas de Roland *, * Brèche de Roland,' etc., n'ont reçu ces
dénominations qu'à une époque très récente (on n'a trace d'aucune
avant le xviiie siècle), et les doivent à l'invention de poètes ou
d'érudits locaux. Il en est sans doute de même du Salto de Roldàn
en Espagne." Gaston Paris in Revue de Paris ^ Sept. 1901, p. 242,
note I. .^ -> . , '^ c i ,
Pagre 95* — I. les yaux de Maurienne ; see page 38, note 4.
2. Charlemagne te mit à ma ceinture ; see page 39, note 2.
3. je lui ai conquis, etc, ; in this enumeration, there are traces of
epic récitals relative to wars before Roland's time. Most of thèse
taies hâve disappeared without leaving any trace. They belong to
the poetic story of Charlemagne, though some of them are based
on historic e vents. The first seven names are those of the old
French provinces ; the other names are those of well known Euro-
pean countries or places ; cf. page 123, note 7. Needless to say that
each manuscript gives a différent list according jnore with the
imagination of the poet than with tradition. It may be said, in a
gênerai way, that the enumeration, with the exception of Constan-
tinople and the British Isles, — entirely fabulous conquests, —
comprises Charlemagne's empire, of which Aix-la-Chapelle was the
capital and heart (cf. page 4, notes 2 and 3) ; that is to say, the
territory exclusive of Austrasie on both banks of the Rhine, con-
sidered as the hereditary domain. — not acquired by conquest;
see the Map.
4. la libre Normandie ; Normandy was ceded by Charles the
206
vv. 2324-2365] NOTES [p. 95-96
Simple to Rollo about 912. It was taken away from Jean sans
Terre by Philippe-Auguste in 1204. The allusion is to a privilège
granted by Charles, to Richard, duke of Normandy, according to
which a serf from another kingdom became free after a year's
résidence in the province. This privilège is stated in the chanson
de geste Fierabras (Kroeber*s édition, page 120, vv. 3965-8).
5. son domaine privé ; this disdainful tone is suggestive of the
Norman conquest, and of a poet who sympathizes with the con-
querors.
6. Que de reliques précieuses, etc, ; the practice of keeping relies
in the sword pommel is often referred to by the poets and was cer-
tainly in vogue. According to the manuscript, the list of relies
varies. Saint Basile was the father of the Greek church and a
famous savant (329-379). Saint Denis was the first bishop of
Paris. He died a martyr*s death, about 270. Roland's anxiety in
regard to the fate of his sword after his death appears to be imi-
tated from a like épisode in some earlier chanson, The sword be-
came thesubject of many legends; see Plate m, fig. 3.
Pagre 96. — i. il tourne la tête vers les païens ; Roland wishes
to die facing the enemy, and for that reason advances a few steps
in the direction of the enemy's country to show that he dies a victor.
He does this, too, to make good a boast which the emperor relates
in s. ccvi, vv. 2855-69; cf. page 117, note 2. As Roland is un-
able, because of weakness, to remain standing or sitting, he is
obliged to lie down as he does, face downward; possibly, also, the
better to conceal his sword.
2. il confesse ses péchés ; cf. page 92, note i. The prayer tnea
culpa is continued in the next strophe.
3. il tend son gant droit vers Dieu ; to the mind of the présent
day, such a procédure is likely to seem lacking in déférence to the
Deity ; but to the Imaginative minds of the eleventh century, this
act would ,appear sublime. There is nothing more characteristic
of the spirit of feudalism than this act of Roland. According to
the ideas of the best classes of society in those days, Roland looks
upon God as his suprême sovereign toward whom it was his duty to
act like a loyal subject. The glove symbolizes the person perform-
ing the act. Thus, giving an ambassador one*s glove is the same
207
vv. 2365-2394] NOTES [p. 96-97
as giviug him f ull power ; throwing down one*s glove is équivalent
to bringing to the front one's strength and courage to support what
one asserts; cf. page 12, note i.
Pagre 97. — i. De bien des choses ; the dying hero fondly re-
members his king, his parents, his friends ; thinks of France and of
his sword, but there is no word of remembrance of his fiancée,
Aude. The reason of this, according to Gaston Paris (Récits des
poètes^ etc.f page 23, note 2), is that this passage, without doubt,
forms a part of the primitive version in which the love of Roland
for Aude does not appear. Their betrothal (cf. page 72, note i, and
page 90, note 5), is the invention of a later epoch. Another ex-
planation is that the old chanson de geste is the apotheosis of the
knight, the baron, or the many to whom ail is sacrificed, — es-
pecially woman. Love would diminish Roland's greatness. That
Aude, upon leaming of Roland's death, should die for him, was
quite according to rule. That he in no wise should appear to re-
tum her affection, was equally so. It is not until the folio wing
century that gallantry and dévotion to women become manifest in
the romans bretons,
2. Notre yrai Père ; a passage much admired. The miracles
relating to Lazatus, to Daniel, and to Jonah are those most often
recalled in the prayers that frequently occur in the chansons de
geste ; oi, s. ccxxviii, vv. 3100-3109. The scènes thèse miracles
represent are found upon many of the stained glass Windows of the
old cathedrals. They may be seen, too, upon some of the old
sarcophagi in the Aliscamps cemetery, at Arles. To thèse picto-
rial représentations correspond the well known funeral liturgies,
which inspire the beautif ul prayer that Roland hère utters. The
tragic end of the hero is, indeed, sublime. Two modem senti-
ments appear distinctly, christianity and chivalry. Roland's faith
is heroic, religions, and human ; his heart is that of a gallant knight.
3. saint Gabriel ... le lui prend ; in taking the glove, the
angel Gabriel shows that God accepts Roland's submis&ion and re-
pentance. To the eleventh-century imagination, this was the height
of the sublime.
4. saint Michel-du-Péril ; the patron of the celebrated abbey
Mont Saint-Michel (cf. page 4, note 4), on the borders of Nonâandy
208
w. 2394-2458] NOTES [p. 97-103
and of Brittany. Roland was marquis of Brittany ; cf. page 84,
note I. In ail probability, the oldest poem on his death must
hâve been composed in the neighborhood of Mont Saint-Michel.
There his memory would most likely hâve best been preserved ;
cf. Introduction, § iv, and see page 84, note 3.
5. l'âme du comte en paradis ; according to Turpin's Chronicle,
Roland was thirty-eight years old when he died ; cf. Introduction,
§ IV.
Pagre 101« — I. yingt mille hommes tombent parterre; one of
the poetic exaggerations referred to on page 73, note i ; cf. also
page I2Q) note 3.
Page 102* — I. Vous pouvez yoir à la poussière; Naimes
shows himself a good observer ; cf. Introduction, § xvi.
2. Gébouin, Oton, Tibaut de Reims, Milon ; thèse four knights
form an escort later on: s. ccxv, vv. 2970-71, for the removal of
the bodies of Roland, Oliver, and Turpin from the field of battle.
The name Oton is also that of the peer who has just been slain ;
cf. page 61, note 3 (last part). Tibaut and Milon hâve already been
mentioned: s. xii, v. 173.
3. de faire pour lui arrêter le soleil ; in the Iliad, when
night puts an end to the fray, the impetuous Ajax^ willing even
that Jupiter should take part against the Greeks if only he will
cause his sun to shine, cries : '* O God, restore to us the day, and
combat against us.*' In the book of Joshua, the Hebrew chief says
before ail Israël : " Sun, stand thou still upon Gibeon, and thou,
Moon, in the valley of Ajalon " (Joshua x : 12).
4. Voici apparaître un ange ; the angel Gabriel, mentioned in
verses 2262, 2390 and represented as appearing visibly in verses
2526, 2847.
Pagre 108« — I. le jour ne te fera point défaut ; if we exclude
the intervention of angels, the miracle which hère follows is the
only one introduced into the poem. In the case of angels, though
présent they are not described as visible. This modération in
having recourse only in a limited degree to the miraculous is
noteworthy. Later on, the poets use freely this fertile source of
material.
2. Dieu fit . . . grand miracle ; in old French, this verse became
209
vv. 2458-2504] NOTES [p. 103-104
almost proverbial ; for in later poems, notably in the poem of the
Saxons: s. lxxix (end of the twelfth century), and in Otinel: vv.
18-19, a thirteenth century poem, the substance of the verse is
again repeated.
3. Val-Ténèbres, an unknown place.
4. le cours de l'Ébre ; the Ebro river rises in the province of
Santander and flows in a south-easterly direction past Logrono,
Saragossa, and Tortosa, into the Mediterranean. Its navigation is
difficult on account of its rapidity and the rocks in its bed. In
modem times, canals hâve been eut along its course ; see the Map.
5. Tervagant ; see page 3, note 5.
Pagre 104. — I. Joyeuse; as with the story of Durendal (cf.
page 39, note 2), and of Hauteclaire (cf. page 58, note 3), so the
history of Joyeuse is related difîerently in the chansons de geste,
According to the Fierabras version (thirteenth century), this sword
was the work of the smith Veland; according to the Crônica
gênerai de Espana^ it was given to Charlemagne by Galienne, his
first wife, daughter of a Saracen émir. According to the Karla-
magnus Saga^ the emperor having received from the king of
Greece the gift of the point of the holy lance, had it fitted into the
pommel of his sword which he therefore named Joyeuse. This
account agrées with the one hère given.
2. change trente fois de reflet ; similarly thê Karlamagnùs-Saga^
treating of this famous sword, has : " Karlomagnus resta ceint de
son épée, nommée Joïus, qui était à trente couleurs pour chaque
jour:" chapter xxxviii. The sword possessed a thousand vir-
tues: it shed forth the light refracted in numberless rays; it pre-
served its happy possessor from being poisoned, etc. Doubtless
this is the very sword that the great emperor still holds in his
hand, as he lies in his tomb at Aix-la-Chapelle; and with this
sword, it would seem, he still menaces the enemies of Christen-
dom.
3. la lance . . . sur la croix ; this lance has been the subject of
many taies throughout the Middle Ages. There are two legendary
currents quite distinct from each other and that were not confused.
In the oldest ^^x^^s^^^^^^^^^mge à Jérusalem^ Charlemagne
brings from the^^^r t5^2W¥^u's''^S|K, which had been given him
(( UNIVERSiriy
V. 2504] NOTES [p. 104
by the king of Constantinople. The relie is enclosed in the pom-
mel of Charlemagne's sword which is known henceforth by the
name of Joyeuse, from whence the name Mon joie; cf. p. 5I1 note
2. Such is the account in the Karlamagnùs- Saga which may pass
as that typical of the Carolingian legend. The second legendary
tradition in regard to the lance is of Celtic origin and quite différent
from the preceding. Chrestien de Troyes* Perceval le Gallois best
summarizes this version of the legend : While at the palace of the
Roi-Pécheur, Percival sees a servant carrying a lance from which
a drop of blood keeps falling. He also sees two damsels, one of
whom holds a golden basin or graaL Percival is not curions
enough to inquire the reason of what he sees. It is to this lack of
interest that ail his subséquent misf ortunes are due. Nevertheless,
he sets out to find once more the lance and ihe graaL This time,
upon discovering them, he does not neglect to ask why the lance
bleeds. The reply is that with this lance Longus pierced the side
of our Saviour ; and with the basin Joseph of Arimathea received
the divine blood. The graal heals ail wounds and even resurrects
from the dead ; but to be able to approach it, one must be in a
State of grâce. Percival proves his right to approach the graal.
Many adventures take place. Percival finally becomes a hermit.
On the day of his death, the lance and the basin are transported to
heaven, where they still are. So différent are thèse two legendary
stories, as shown by the French and Celtic versions, that Gautier
well says : ** Les chansons de geste et les romans de la table ronde
sont à Pusage de deux sociétés différentes, de deux mondes
divers:" la Chanson de Roland^ note to v. 2503. Cf. also on
the story of the graal, Abbey's beautiful paintings in the delivery
room of the Boston Public Library. The manner in which the
emperor acquired the relies of the Passion is differently related in
thèse old poems. According to the curions chanson-. Voyage de
Charlemagne (a twelf th century poem), the queen told Charlemagne
that Hugues le Fort looked better with his crown on than the
emperor himself did when wearing the impérial diadem. To ascer-
tain the truth of this statement, Charlemagne, with his barons^
betook himself to Constantinople, the home of Hugues le Fort.
From there the emperor then passed on to Jérusalem to visit the
211
vv. 2504-2529] NOTES [p. 104-105
holy sepulchre. He received an ovation f rom the patriarch of the
city, and upon leaving w'as presented by him with the precious
relies. According to the chanson : Fierabras^ the emperor acquired
thèse relies not by donation but by conquest. A gigantie Saracen,
master of the holy sepulchre, combats with Oliver, Charlemagne's
champion, by whom the Saraeen is defeated. The diffieulties en-
countered by Oliver in getting the better of the Saraeen are novel
and of a highly entertairîing charaeter.
Pagre 105* — I. leur cri de Monjoie ; cf. page 51, note 2. The
explanation hère given monjoie (meum gaudium), is not probable, for
in French, masculine adjectives before féminine nouns are not
found previous to the fourteenth century. The explanation mons
gaudii i. e. mont joie, is more likely. According to some, this place
was in the neighborhood of Rome ; according to others, near Saint-
Denis in France. The oldest mention of this war-ery appears in
the Chanson de Roland.
2. car qui a . . . appris ; the old French reads : Mult at apris
qui bien conuist ahan, This passage suggests to Joseph Fabre
Jpage 263, note i, of his édition of the Chanson de Roland) ^ the
query whether Alfred de Musset when he wrote :
V homme est un apprenti ^ la douleur est son maître ,
\Jl nuit d'octobre.
ever suspected that he merely translated the old French verse.
3. dans un songe; the first dream foreshadows Baligant's ex-
pédition, the events of which are now to be related in what is
known as les représailles^ retaliation.
Charlemagne does not hâve direct intercourse with the divine
messenger. Plate xiv, however, portrays the emperor in the présence
of an angel. This plate, from a German xiith century manuscript
is thus described by Avril in his '* Iconographie '' de la Chanson
de Rolandy p. 124, Mystère de Roncevaux : ". . . Charlemagne est re-
présenté agenouillé et prosterné devant un ange, aux ailes relevées.
Le messager céleste tient de la main gauche un sceptre fleurdelisé,
tandis que, de la droite, il lève deux doigts pour bénir le héros.
Ci-contre la reproduction qu'en a donnée M. Léon Gautier {Cheva-
lerie, p. 308). Cette scène respire une incontestable grandeur.
Si les mains sont rendues sans aucun souci de la perspective, le
vv. 2529-2602] NOTES [p. 105-Ï08
groupe est bien agencé, les attitudes appropriées et les mouve-
ments vrais. Ce simple trait produit une impression qui reste
gravée dans la mémoire."
Pagre 106. — I. jusqu'aux boucles d'or pur; la boucle is a projec-
tion from the centre of the shield; cf. L. umbo, and see Plate xviii,
fîg. 4, and also Plate xxi. Because of the boucle^ the old French
h as the term escut bucler^ a buckler shield, from which the term
bouclier^ as noted page 52, note i, came to be used for the
shield itself. The bouclier was often of good size, gilded or orna-
mented, cf. vv. 3570-1; within the hollow part of it there was
preserved at times some precious object. See Plate xx, fig. 5.
2. il y a plus de trente mUIe ; what is told hère, in which vari-
ous animais and more than thirty thousand démons take part, and
the aid of Charlemagne is invoked, probably refers to the disaster of
Ronces valles of which Charles had a prémonition (cf. s. LVii, vv.
718-724 and page 31, note i), but could not prevent.
3. un grand lion; the lion of Islam, Baligant ; cf. Introduction,
§ XXIII.
4. Après ce songe ... un autre; thèse two dreams form a par-
allel to the two related earlier in the poem: ss. lvii-lviii, vv. 718-
736. The opening of the second dream in both cases is much the
same : // est en France^ à Aix. — The second dream is prophétie of
the expiation and indicates the main events in the trial of Ganelon.
5. Ardennes; see page 31, note 3.
6. il voit venir trente ours ; this dream is explained by what
follows later on. The thirty bears are the relatives who f urnish
surety for Ganelon. The first bear, attached by a double chain, is
Ganelon himself ; the greyhound is Tierri, Charlemagne*s cham-
pion; the bear that Tierri fights is Pinabel, Ganelon's champion;
cf. page 31, note 2.
Pagre 107« — i. Apollon . . . Tenragant . . . Mahomet; cf.
page 3, note 5. Such treatment by the Saracens of their gods is
related in other old French chansons^ notably Fierabras,
Page 108* — 1« L'émir se conduira lâchement; this announce-
ment is introductocy to the long Baligant épisode (917 verses).
Slender as is the tie, it serves to attach the épisode to the poem.
The object of this épisode is evidently less to avenge Roland, al-
213
w. 2602-2614] NOTES [p. 108
ready avenged by Marsile*s disaster, than to exalt Charlemagne.
The idea of eztolling the Emperor rather than the captain is
hardly in keeping with the spirit of the primitive chansons which
made Roland the central figure. It is not unlikely that the épisode
was introduced into the version of the Chanson just preceding the
one hère offered in the Oxford Ms. Most commentators regard ît
as an interpolation, and it is not f ound in the Lyons Ms. ; cf. Intro-
duction, §§ VI and XXII. It contains, however, parts that are ad-
mitted to be of ancient origin and abounds in spirited passages,
which in no wise detract from the rest of the poem.
2. L'empereur, ... en Espagne . . . sept années; this re-
capitulation recalls the opening verses of ' the poem and reminds
one of the répétitions, It appears to be the beginning of a new chan-
son ^ and as Clédat remarks in his Chanson de Roland ^ suivie d^un
glossaire^ 5e édition [no date], page 97, it is not impossible that it
began a poem originally différent from the Roland, but formed the
natural continuation of the latter. Petit de Julie ville in his édition
of the Chanson^ note to v. 2609 says : " M. G. Paris remarque très
justement que ce passage montre la pauvreté de la syntaxe dans
notre poème. Si le poète avait su construire un plusqueparfait,
il eût dit: *Dès le début de Tinvasion de Charles en Espagne,
Marsile avait fait mander à Baligant, etc.* Faute de savoir ainsi
échelloner deux passés, il est forcé de recommencer toute Texposi-
tion du poème : * L'empereur, par sa grande puissance, sept ans
tout pleins en Espagne est resté. Marsile s'en tourmente beau-
coup. Au premier an, fit sceller ses brefs, etc.' " This rétrospect-
ive manner of introducing what follows lends to the narrative a
pleasant flavor of antiquity. The editor has been unable to find
Gaston Paris' remark, the substance of which Petit de JuUeville
hère gives.
3. au souyerain de Babylone, Baligant ; in Turpin's Chronicle^
followed by twenty of the old poets, Baligant is represented as
Marsile's brother reigning with him at Saragossa under the sover-
eignty of the émir of Babylon. During the Middle Ages, Babylon is
designated now Bagdad, now Cairo. Its use hère appears to be a
souvenir of the ancient sovereignty of the oriental caliphs over ail
Islam ; this, too, notwithstanding the f act that beginning with the
214
vv. 2614-2831] NOTES [p. 108-116
year 756, Abderaman had founded the independent caliphate of
Cordova ; cf. the Map. In the poem, Baligant is a purely mytho-
logical character whom the poet supposes to hâve outlived Homer
and Virgil. The composer of this épisode is rather more leamed
than the poet of the Roland proper, for he cites thèse classic
authors of whom he has at least heard.
Page 109. — I. au port d'Alexandrie; the port of Egypt, on
the Mediterranean ; see the Map. As the fleet set sail in May
(v. 2628), and arrived on the iifteenth of August, the day of the
battle of Roncesvalles (cf. s. cxcvi, vv. 2700-1 : car nous avons
perdu le roi Marsile dont le comte Roland hier a tranché la main
droite)y the time consumed in reaching the destination is not con-
sidered for those times remarkably long.
2. Marbrise et Marbnise ; unknown places, due probably to the
poet*s fancy ; cf. page 10, note 2.
3. Espaneliz ; the name and the character hâve no historical or
traditional interest.
Pagre 110« — i. et de son gant droit; for the symbolic mean-
ing of this movement, cf. page 96, note 3 (last part).
2. au poing droit ; inasmuch as Marsile had lost his right hand
in battle: s. CLXXXix, v. 2574, the futility of the pledge is fore-
seen.
Pagre lll* — i. l'un porte le gant, l'autre le bâton; cf. s. xvii,
V. 247, and page 12, note i.
2. Jurfaleu; Marsile's son and heir, killed by Roland in the
battle of Roncesvalles: s. CXLIV, v. 1904.
Pagre 113« — i. depuis sept ans; see page 3, note 2.
Pagre 114. — I. les clefs de Saragosse; in s. lui, v. 654,
Marsile gives the keys to Ganelon; in s. lv, v. 677, the latter
hands them over to Charlemagne ; cf. page 28, note 2.
Pagre 116. — I. et les douze pairs; cf. page 57, note 2, and
page 62, V. 1470.
' 2. "Je te confie le commandement ..." the émir is too great a
personage to command in person other than in case of danger ; cf.
Introduction, § xxiii.
Pagre 116. — I. seigneur roi amiral; an interesting triplifica-
tion of titles illustrating the désire of the poet to heighten the
215
vv. 2831-2886] NOTES [F. 116-118
prestige of the chief — the émir — by clothing him with ail the
rank the titles indicate.
Page 1 1 7 • — I . les autres se désarment comme lui ; in s. clxxx v,
V. 2498, after the pursuit of the Saracens to the Ebro river, when
night came, Charles did not care to lay aside his arms. The
soldiers appear to hâve followed his example. The horses, how-
ever (cf. s. clxxxiv, v. 2490), were relieved of their saddles and
bridles and tumed out to pasture. In the moming ail foUow
Charlemagne's example and take off their arms and go to the field
of Roncesvalles in order to do the honors to the fallen heroes.
After this ceremony they corne back to camp where they ail put
on their arms : ss. ccxvi-ccxviii.
2. la tête tournée du côté des païens; cf. page 96, note i. It
was the custom for young warriors, particularly on feast-days, to
boast of the great deeds they were to perform. As thèse deeds
were often unperformed, the boasters became the object of much
jest and sarcasm. Later, this boasting took the form of vœux,
vows, which the knight was obliged to f ulfîlL In the Pèlerinage de
Charlemagney they exceed ail bounds and are known as gabs or
vanteries, They are performed only by miraculous intervention.
Pagre 118. — I. sous les deux arbres; according to s. clxxvi
V. 2357, Roland abandons the two trees mentioned in s. clxx,
V. 2267, deux beaux arbres^ and: il court se jeter sous un pin. Un-
important in a gênerai way as this variation is, it indicates that
this version passed through more than one hand.
2. le comte Acelin; mentioned in s. xii, v. 172, as le brave comte
Acelin de Gascogne.
3. Geoffroi d'Anjou ; see page 7, note 2.
4. son frère Tierri ; the champion of the emperor for Roland
against Pinabel, Ganelon*s champion; see ss. cclxxvii-ix, vv.
3806, 3818.
5. il se met à le regretter; cf. page 77, note i and page 90,
note 2. Hère the epic répétition (see page 47, note 2, and
page 94, note 4), is contained in ss. ccviii-ix-x-xi and xii, and
the regret funèbre itself covers more than forty Unes. It has been
remarked that Charlemagne*s grief seems rather over his own loss
and that of the empire than that of his nephew himself. On the
216
w. 2886-2939] NOTES [p. 118-120
other hand this royal pride and self interest on the part of the old
emperor are most natural.
Pagro 119. — I. dans les fleurs du paradis ; cf. page 90, note 3.
2. mon domaine à Laon; cf. page 41, note i. Laon was the
capital of the last Carlovingians from the time of Charles the
Simple (898). It was then that this city, by an anachronism easy
to understand, was made to represent in the poem Charlemagne's
capital.
3. ma chapelle d'Aiz; in the cathedral of Aix was the chapel
of the palace, whence the name Aix-la-Chapelle; cf. page 5, note i.
Pagre 120. — I. Alors ... les Saxons . . . etc.; it is certain
that this enumeration of the enemies of Charlemagne belongs to
one of the oldest versions of the poem. In other parts of the
Chanson de Roland-, s. ccLXix, v. 3700, and s. ccLXXVii, v. 3793,
the Saxons are considered as vassals and not as enemies not whoUy
conquered; the Hungarians are merely mentioned: s. ccxxxvi, v.
3254, as is la Bulgarie : v. 2328, no importance being attached to either.
The mention of Palermo as a hostile city indicates a date later
than 831, when the Arabs took possession of it, but earlier than
1071, when Robert Guiscard depriyed them of it. La Romagne is
mentioned in v. 2326, and la Fouille in v. 371 ; see page 17, note 3.
Califeme is an unknown country ; the word appears to be formed
from calife^ possibly meaning the caliph's country.
2. à s'arracher sa barbe blanche . . . etc. ; thèse physical mani-
festations of grief are customary in the poetry of the Middle Ages,
and doubtless existed in reality. The men of those times were in
many respects much like children.
3. cent mille Français tombent ... ; cf. page loi, note i. Hère
poetic exaggeration may be said to reach a climax ; cf. s. ccLxxxii,
V. 3870.
4. je ne voudrais survivre à ma maison ; maison does not hère
refer, as one might not unnaturally suppose, to Charlemagne's
family and lineage, but to his household, his court, his immédiate
councillors, and peers.
5. Ci2e ; see page 25, note 2. The pass of Cize is the valley on
the French slope corresponding to the Spanish valley of Ronces-
valles. Charles had already passed through it when, upon hearing
217
w. 2939-2998] NOTES [p. 120-123
Roland's horn, he retraced his steps. The correctness, geographic-
ally, with which the name Cize is repeatedly used would indicate
that it dated back from the time of the battle itself.
Page 121. — I. Il les fait ouvrir; according to Charles Ma-
gnin (Journal des Savants y septembre, 1852), this is the earliest men-
tion of extracting the hearts of the dead. As the entrails decayed
rapidly, they were buried on the battle-field. The bodies, carefully
washed and embalmed, boiled in pitch, were carried to France. In
the poem Raoul de Cambray^ mention is made of washing bodies
with water and wine ; cf. édition d*Edward le Glay, p. 329, in no. vu
of the Romans des douze pairs de France,
Page 122* — i. dans des peaux de cerfs; there hâve been
found in burial places dating from the eighth to the twelfth cen-
turies, bodies sewed up in large leathern sacks. The historians and
poets often mention the préférence giyen for this purpose to d^er-
skin. In the poem of Garin le Lohérain a scène is described in
which bodies are put in des outres de cuir\ cf. édition de Paulin
Paris, t. ii, p. 247, in no. m of the Romans des douze pairs de
France,
2. Tibaud et Gébouin . . . Milon . . . Oton ; Gébouin, Tibaut
de Reims, the Count Milon, and Oton, hâve been mentioned in s.
CLxxx, vv. 2432-3; cf. page 102, note 2. Oton is not to be con-
fused with the peer who was slain with the others at the battle of
Roncesvalles : s. clxiv, v. 2187.
3. Joyeuse ; see page 104, note i.
4. Girone ; probably Girona, in north>eastern Spain, on the road
between Perpignan and Barcelona; cf. page 42, note i.
Page 123. — i. Blandonne; unknown place; the word is in
assonance with Girunde ; see the référence in the preceding note.
2. Marsonne . . . Malpalin ; unknown names. Poems relating
to the capture of Tencendor (cf. page 16, note 4), must hâve ex-
isted, but they hâve not corne down to us. Narbonne is in the de-
partment of Aude, in the south-east of France, a little over a mile
from the coast of the Mediterranean.
3. Papôtre de Rome ; the pope is so designated in other chan-
sons de geste; as in le Charroi de Nîmes ^ v. 179, and le Couronne-
ment de Louisy v. 42.
218
w. 2999-3014] NOTES [p. 123
4. et plus de cent mille hommes s'arment à la fois ; see page
117, note I.
5. Josseran de Prorence ; the same knight who later, together
with the duke Naimes, organizes the columns of the impérial
anny that is to contend against Baligant*s forces. He commanda,
together with Gauselme, the seventh column composed of Poite-
vins and of Auvergnats: ss. ccxix, v. 3022; ccxxii, v. 3044;
ccxxiv, V. 3067; ccxxvi, V. 3075; ccxxviii, V. 31 13.
6. Antelme de Mayence ; mentioned in the poem hère only ;
Mayence is the German Mainz, on the Rhine.
7. Charles appelle Rabel et Guineman ; the ten army corps of
the emperor are made up as foUows :
1. Français de Rabel et 7. Poitevins, Auvergnats de
Guineman 15,000 Josseran et de Gau-
2. Français de Gébouin et selme ^0,000
Laurent 15,000 8. Flamands, Frisons de
3. Bavarois d'Ogier le Danois 20,000 Raimbaut et d'Aimon 40,000
4. Allemands d'Hermann de 9. Lorrains, Bourguignons
Trace 20,000 de Tierri 50,000
5. Normands de Richard . 20,000 10. Vétérans français de
6. Bretons de Nivelon, Ti- Charlemagne .... 100,000
baut, Oton .... 40,000
230,000
130,000 Total 360,000
As Aix is spoken of in the poem as la meilleure ville de France :
s. CCLXX, V. 3706, les Français would indicate that thèse soldiers
were from the région of which Aix was for some time the capital.
Les Français represent then, in a gênerai way, northern France.
The neighboring northern district is well represented by the knights
from Germany, Ba varia, Flanders (les Flamands) ^ and Holland (les
Frisons), Eastern France is represented by Lorraine and Bur-
gundy ; central and southern France by Auvergne, and western
France by Normandy, Brittany, and Poitou ; cf. page 95, note 3.
Trace, mentioned in connection with Hermann, indicates the ré-
gion north of Greece ; cf. the Map.
This enumeration recalls that in the second book of the Iliad.
It doubtless proved, in its way, quite as popular, for peoples and
cities were eager to find testimony of their deeds of prowess in
219
vv. 3014-3093] NOTES [p. 123-127
by-gone days. Thus arose the many patriotic interpolations. The
Versailles Ms. introduces twenty thousand Parisians who are
highly praised. The Oxford Ms. has no mention of them ; in that
Ms.) the Normans are those most lauded. This fact fumishes one
of the reasons for supposing the author to hâve been a Norman.
Gaston Paris and Wendelin Fôrster hâve taken the opposite view,
that is, that the Roland belongs to the Ile-de-France. Léon Gautier
says the poem is surely the work of a Norman, and probably of a
Norman who had lived in England; cf. Gantières édition, page
XXII. Nothing more than what is stated in the text is known of
several of the leaders.
Page 124. — i. Gébouin; see page 122, note 2.
2. Ogier le Danois ; see page 9, note 2. He is hère called le
comte; in s. xii, v. 170, he is called le duc; cf. page 84, note i, re-
garding thèse titles.
3. Hermann, le duc de Trace; cf. page 123, note 7; nothing is
known of Hermann himself.
Page 125* — i. Le vieux Richard; see page 9, noie 3. He
had two successors likewise named Richard. This explains why
he is called le vieux. He is killed by the émir: s. ccLiii, v. 3470.
2. Nivelon . . ., Tibaud . . ., Oton; Nivelon only appears in
this passage; cf. page 122, note 2, for the other two knights.
3. Charles les bénit; cf. page 16, note 2. This blessing is in
its nature patriarchal and révèrent rather than priestly in the strict
sensé. The latter function was rarely assumed by French royalty.
The king, however, was sacré and wore the dalmatic.
Page 126* — i. Aimon de Galice; Aimon is only mentioned
hère. For Galice see page 68, note i ; in both passages the word is
apparently used to make assonance.
2. Tierri le duc d' Argonne ; this is not the Tierri mentioned in
s. ce VIII, v. 2883. Argonne is the name of a plateau in north-
eastern France; see the Map.
3. leurs écus ... de signes divers; the only trace in the poem
of shield ornamentation bearing some resemblance to the coat of
arms, or to armoriai bearings. Thèse, however, date only from the
last third of the twelfth century.
Page 127. — I. Geoffroy d'Anjou . . . roriflamme . . . Ro-
220
La plus ancienne représentation de l'Oriflamme, v. 3093, d'après les mosaï-
ques du triclinium de Saint-Jean-de-Latran, à Rome. Fig. i, bannière verte
qui est l'étendard de la ville de Rome ou des papes Fig. 2, bannière rouge
qui est l'étendard de l'Empire.
Fig. 3. L'oliphant, cor d'i-
voire du xiie siècle, d'après
les Nouveaux Mélanges ar-
chéologiques du P. Cahier, 1. 11,
p. 36.
Fig. 4. Épée avec son fourreau, d'après un
dessin de VioUet-Ie-Duc, Dictionnaire du
mobilier, t. v, p. 372; voir la Chevalerie,
Fig. 125.
Fig. 5. Épée avec le détail de son pommeau reliquaire.
VioUet-le-Duc, Dictionnaire du mobilier, t. v, p. 379.
XX^ L'Oriflamme, le Cor, l'Épée Sacrée ; voir Gautier, la Chanson
w. 3093~3'^2] NOTES [p 127-128
maine ; see page 7, note 2. The oriflamme (aurea-flamma)^ a stand-
ard, so called because red constituted ils background which was
strown with fiâmes of gold. There are two old mosaics in the
church 6f Saint John Lateran in Rome, one of which represents
Charlemagne receiving from the hands of Christ a red banner
which is the standard of the empire. The other mosaic represents
Charlemagne receiving from Saint Peter a green banner which is
the standard of the city of Rome or of the popes.
The author of the Roland, like many another old poet, has con-
fused the two banners, making the red banner that of Saint Peter,
and giving to it the name Romaine, The oriflamme capétienne^ the
banner which Louis le Gros, when menaced in the early part of
the twelf th century by a f oreign invasion, adopted at Saint-Denis —
the banner of the saint that protected Paris — had nothing in
common with Charlemagne's flag ; but tradition attached one to
the other and caused the oriflamme de Saint-Denis to be connected
with that of Charlemagne. Thus the two were inextricably con-
fused in poetry. The soldiers of Louis le Gros adopted the rally-
ing cry of Monjoie (or Montjoie) Saint-Denis; see page 51, note 2,
and page 105, note i ; and for Saint-Denis, cf. page 86, note 3.
2. Jonas . . . Niniye . . . Daniel . . . trois enfants; cf. page
97, note 2. Thèse well known scriptural allusions, to events related
in Jonah ii, v. 10, Jonah iii, Daniel vi, and Daniel iii, are, for the
reasons suggested in the note to Roland's prayer, commonly met
with hère and in old French poems.
3. Quand le roi a fini sa prière ; the Oxford Ms. hère begins with
a large initial for a new stanza, but the assonances remain un-
changed; the strophe, too, is not numbered and thus forms numeri-
cally a part of the verses just preceding. The prayers in the Ro-
land are notably short ; those in later poems seem interminable and
mark an era of décadence in poetry.
Pagre 128. — i. Il a laissé flotter sa barbe, etc. ; see page 4,
note 5, and cf. CCXL, v. 3318. Just as in s. xcii (see page 50, note
2), we hâve a fine portrayal of Roland as he appeared to the popu-
lar imagination when about to enter the fray, so hère : ss. ccxxviii-
IX, we hâve an equally popular picture of Charlemagne, the
Christian soldier, as he appeared advancing to battle at the head
221
vv. 3122-3217] NOTES [p. 128-131
of the Christian army. The vénération in which the emperor is
held appears everywhere in the poem. Roland, in his last moments»
recalling the events of his life, thinks fondly of him : de Charle-
magne^ son seigneur^ qui Va nourri: s. CLXXViii, v. 2380. In the
more récent poems representing the emperor as childish and ridic-
ulous, tradition has confused him not with Charles Martel (f 774),
but with Charles le Chauve (t 877).
Pagre 129* — i. sa lance qu'il appelle Maltet; the form maltet,
in old French, may correspond to a Latin malitatem. If so, the
name of the emir's lance would mean in modem French méchan-
ceté.
3. L'émir . . . Pair d'un baron; the description of the émir, the
head of the pagan world, resembles much that of Charlemagne, the
head of the Christian host; cf. page 3, note 8, and page 38, note 3.
Indeed the émir lacks only one essential of the idéal baron, —
christianity. As the old poet himself says just above : s. ccxxx, v.
3164:
Deus ! quels v assois, s^ oust chrestientet !
3. Son fils, Malprime ; not to be confused with Malprimis de
Brigal: s. Lxxii, v. 889.
Page 130* — I. Ils sont tous deux ; alluding to Rabel and Guine-
man who take the place of Oliver and Roland at the head of the
ten columns: s. ccxix, vv. 3014 et seq.
2. des Wilzes; the Latin name for Wilzes is Lutici, inhabitants,
during the Middle Ages, of what is now Mecklemburg ; cf. v. 3360,
and Romania, t. ir> p. 331 ; see the Map.
Pagre 131. — I. depuis Chériant jusqu'au Val-Marquis; un-
known or imaginary places.
2. la tradition symbolique; that is, in the form of a little
earth.
3. Ils forment . . . leur armée ; hère begins the enumeration of
the pagan hosts that make up Baligant*s army. They fall into
two classes : A. Historicâl Peoples. 6. Imaginary or Unknown
Peoples. The important point brought out is that the Historicâl
Nations comprise those peoples against whom Christian Europe
struggled, not at the time of the crusades (end of the eleventh cen-
tury to the last third of the thirteenth), but in the tenth and
222
V. 2317] NOTES [p. 131
eleventh centuries, — which in itself, goes to support the daim to
antiquity of the Roland, The Historical Peoples, according to
Gaston Paris: Romaniay t. il, pp. 330 et seq,^ and cf. Gautier's
note to V. 3217, comprise: I. Slavs : i. Slavs proper, les Esclavonsi
vv. 3225, 3245; 2. les Sorabes or Sorbres or Sors\ vv. 3225-6, 3245;
3. les Micènes: v. 3221 ; 4. les Leutis or les Wtlzesi vv. 3205, 3360;
(see page 130, note 2); 5. les Prusses; v. 3245; 6. les Bios: v. 3224,
les Bruns-, v. 3225, probably for old French Ras meaning les Russes,
IL Tartars: l. les Huns: v. 3254; 2. les Hongrois: v. 3254; 3. les
Avares : v. 3242 ; 4. les Pinceneis^ very formidable and savage Tartar
tribes: v. 3241 ; 5. les Turcs: v. 3240. III. Semitic Peuple: i. les
Maures \ 2. les gens de Samuel: v. 3244, and les gens de Jéricho: v.
3228, Arabie or Jewish peoples, evidently suggested to the poet by
the Scriptures; 3. les Persans: vv. 3240-1. IV. African People:
I . les Nubiens : v. 3224 ; 2. les Nègres : v. 3229. V. Other PeOples : i .
les Arméniens: v. 3227; 2. les Chananéens: v. 3238; 3. les Astri-
moines: v. 3258, thought to be Thracians; 4. the people of the town
of Butentroty in Cappadocia. The origin, however, of some of thèse
peoples is uncertain.
B. Imaginary or Unknown Peoples or Places: i. les Gros: v.
3229; 2. les Leus: v. 3258; — Paris suggests, without feeling certain,
les Lechs ou Polonais; 3. les Ormalois: v. 3243; Paris hésitâtes to
suggest les Jarmenses^ ou habitants slaves de V Ermland^ appelé Or-
maland dans les textes Scandinaves; 4. les Euglés: v. 3243; 5. les
Soltras: v. 3242; 6. Argoilles: v. 3259; 7. Clairbonne: v. 3259;
8. Valpenuse: v. 3256; 9. Occiantla déserte: v. 3246; lo. Joie: v. 3257;
II. Maruse: v. 3257; 12. 'Balide-la-Forte: v. 3230; 13. Baldise-la-
Longue: v. 3255; 14. Val-Fui: v. 3239: 15. Val-Fronde: v. 3260;
16. Oloferne (Amboire d^Oloferne): v. 3297; 17. Floredée (le roi de
F'ioredée): v. 3312; 18. Val-Sevrée: v. 3313; 19. Malpruse: v. 3253,
Malpreis: v. 3285 ; it seems probable the same body of men in each
case is meant.
In ail the uncertainty regarding thèse names, one fact is brought
out forcibly, — the désire of the poet to name the peoples who
hâve terrorized Christian Europe during the last centuries. Thèse
différent races are marshalled together in one army, the enemy of
Christ. They are commanded by Baligant, the Charlemagne of
223
vv. 3217-3238] NOTES [p. 131-132
paganism. As the smallest column con tains 30,000 Saracens there
must needs be, at least, 900,000 in the pagan army. In the various
versions of the poem, however, like the names of the peoples, the
figures representing the sum total of the différent columns vary —
and ail the way from 15,000 to 50,000.
4. Butentrot; the valIey of Butentrot, east of the ancient Her-
aclea, near the Taurus range, is mentioned in a number of old
chronicles. After the battle of Dorylée, in which Godefroy de
Bouillon defeated the Turks in 1097, Tancrède and Baudouin,
famous for their part in the first crusade, took leave of each other
in the valley of Butentrot. The word is discussed by Paul Meyer
in Romania, t. Vil, p. 435. It is hardly possible that the word
could hâve crept into the Roland before the first crusade. Hence
the question arises, is the poem later than the accounts of Tan-
crède's and Baudouin 's opérations in the Ëast, that is approximately
later than 1098? As Gautier suggests in his note to v. 3220, even
were the référence to Butentrot later than the first crusade, that
fact in itself would not necessarily prove that the rest of the poem
is also posterior to that epoch ; see the Map.
5. des gens de Micène . . . etc. ; most probably tribes of the north
of Germany. The Middle Ages believed in the existence of monsters
like those hère described. Such ideas were traditions of past
âges.
6. ... de Bios ; ... de Bruns ; thèse two names as suggested
by commentators, probably should be Ros in the old French, mean-
ing the Russians.
Page 132. — i. Chananéens; Canaanites. The unfavorable
account of the Canaanites in the Bible hardly seems, as Paul Meyer
suggests {Romania vu, p. 443), a good reason for their introduction
among thèse oriental nations. As Paris remarks {Romania 11, p.
334), it is likely ihat thèse ancient names meant little to the ar-
ranger of the poem. The Slavs and Tartars, together with the
Saracens, are represented as the chief enemies of Christendom. It
is presumable that earlier versions of the poem than that we
possess must hâve accentuated the feeling hère shown towards the
barbarie hordes that invaded Europe before the time of the cru-
sades; cf. page 131, note 3 (first part).
224
w. 3239-3518] NOTES [p. 132-143
2. des Persans ; instead of Pers, repeated from the preceding
verse in the old French ; it is possible the reading should be Sers^
which would mean Servians.
3. Val-Fronde; cf. page 3, note 11.
Page ISé. — I. rien qui puisse les cacher ; thèse vast numbers
drawn up in battle array, as well as the idéal plain for a battle
ground are, of course, purely imaginary. The defeat at Ronces-
valles, which fires the poet's imagination to describe, by way of
retaliation, this brilliant spectacle, was in the number engaged, the
nature of the ground, and the method of attack, entirely différent.
Pagre 138* — i. Je vous donnerai de belles femmes ; compare
this speech with that of the emperor to his soldiers in the next
strophe. In his Épopées françaises : t. ir, p. 454, Gautier says:
" Baligant a fait à son armée une harangue toute païenne : *■ Si vous
êtes vainqueurs, je vous donnerai de belles femmes et de bonnes
terres ; Charles, au contraire, adresse à ses barons un discours su.
blime dans sa brièveté : * Vengez vos fils, vos frères et vos hoirs qui
sont morts à Roncevaux : vous savez que le droit est pour nous.'
Ces deux allocutions expriment heureusement le caractère des deux
peuples." The parallelism, however, is hardly exact, as Petit de
Julie ville points out in his note to v. 3398 ; for though Charles
does not promise his warriors de belles femmes^ he does promise
them des terres et de Vargent. Throughout the poem, the booty is
an important factor. This should not be lost sight of, inasmuch
as it is a fact which contributes to explain the origin of feudalism.
The poem paints rather the idéal of the elevehth century than of
philosophers and the clergy.
Pagre 140. — I. restez tout près de moi ; this remark reveals
the emperor's affection for his trusted f riend and counsellor ; cf.
Introduction, § xii.
'^ Page 141. — I. le vieux Richard ; see page 9, note 3, and page
125, note I. Just as Marsile slays : s. CXLIV, four of the bravest of
the Christian knights, so Baligant in this battle, parallel to that of
Roncesvalles, likewise slays four knights.
2. ceux ... de Bascle ; probably meaning the Basques who in-
habited both slopes of the Pyrénées.
4 Pagre 143. — i. Enfrons; an imaginary or unknown people
225
w. 3518-3644] NOTES [p. 143-147
not mentioned in describing the composition of the pagan col-
umns.
2. sa barbe aussi blanche que l'aubépine ; cf. page 7, note 6.
3. Tierri, le duc d' Argonne ; see page 1 26, note 2.
Pagre 144. — i. [et le dragon et le porte-enseigne du roi] ; the
old French verse : E le dragun e V enseigne le rei stands between
brackets. Miiller regards the verse as an obviously unsuitable ad-
dition. The translation hère given is an accurate rendering of
Miiller's text. In his note to v. 3549, Miiller suggests how this and
the preceding verse may hâve read in the old French. The scribe
appears to hâve confounded the old French word ambure = les
deuxy in one or the other of the lines, with Amboire, the name of
the pagan standard bearer ; see v. 3297. He then altered the
text to suit his idea. This conjecture is the more probable inas-
much as enseigne in the bracketed line did not hâve in early French
the meaning of porte-enseigne which the scribe gives to it.
Page 146. — i. Saint-Gabriel; cf. page 93, note i. Divine
intervention is thus necessary to end the battle and to give the
victory to the Chris tians. Many analogies may be found in the
Iliad, where like help is granted to the heroes. In later and less
religions times, the fact that a gênerai succeeded only through the
miraculous or supematural never added to his military prestige ;
but in ancien t times and in the Middle Ages, no greater praise
could be accorded a captain than to say that he succeeded through
God's intervention.
Page 147. — I. Bramimonde ... ses clercs ... ses chanoines ;
the Saracen queen is represented surrounded by such attendants as
ordinarily accompany a Christian queen. As noted on page 3, note
8, the poet is unable to imaginé the customs of foreign peoples as
difïering from those of his ovvn nationality.
2. se tourne vers le mur ; the author may hâve had in mind, as
Gautier believes, see his note to v. 3644, the passage in Isaiah :
XXXVIII, 2, accordingto which the king, Hezekiah, stricken with a
mortal malady, turns his face towards ihe wall praying to God and
bursting into tears. Génin {Chanson, notes, p. 448), citing thesame
passage from Isaiah, refers to the poet's previous imitation:
s. CLXXXii, vv. 2458-9, of the passage in the Scriptures where
226
vv. 3644-3683] NOTES [p. 147-149
Joshua commands the sun to stand still; cf. page 79, note 2.
Génin then says : " Ces souvenirs de TÉcriture, et la couleur re*
ligieuse profondément empreinte dans toutes les parties de ce
poème semblaient indiquer que Tauteur était un ecclésiastique." As
explained, page 97, note 2, and page 127, note 2, the scriptural al-
lusions are those with which ail Christians may be said to be most
familiar. To be able to cite them revealed no priestly training
whatever. As shown in the Introduction, § xxviii, the évidence,
in the poem itself is not sufficient to warrant the statement quoted
from Génin.
3. les diables . . . s'emparent de son âme ; cf. page 54, note i.
Pagre 148. — i. Mille Français ... de parcourir ... la ville ;
this description of the taking of Saragossa is typical of that re-
lated in the chansons de geste of towns captured and plundered.
It may well fumish the model for ail the other descriptive ac*
counts.
2. il le faitjpendre, ou brûler ou mourir; cf. page 7, note i.
This seems to hâve been the popular view in the eleventh century
in regard to the treatment of infidels. It may be well to remark
that there are instances in early times in which this view is re-
garded as contrary to the true doctrine of the Church. When the
pope Nicholas I (858-867) was asked what to do with pagans who
refuse to become Christians, he replied : " Nothing other than
convince them of their errors by advice, exhortation, and especially
by reason rather than by force."
Pagre 149* — I. emmenant captive Bramimonde; from the
end of this verse : 3680, ail the other versions of the Roland départ
from the Oxford reading and are taken up with a number of
rather long and tiresome récitals : the burial of the warriors who
fell in the great battle; the return of Charlemagne to France;
Ganelon*s escape; pursuit and capture of the traitor; the Aude
épisode ; the trial and punishment of Ganelon.
2. ils passent par Narbonne; Narbonne is not on the road
between the Pyrénées and Bordeaux; cf. p. 123, note 2 (last part);
probably the poet was ignorant of its exact location. An eleventh
century legend attributed its capture to Charlemagne on his return
from Spain. The poet, not wishing to relate this event, contents
227
vv. 3683-3697] NOTES [p. 149
himself with the brief référence in this verse: 3683, to its capture.
The siège of the town is related in the chanson: Aimeri de Nar-
bonney — dating, in the form we hâve it, from the beginning of the
thirteenth century, of which a modemized version by Clédat ap-
peared in 1899 in the recueil: Chansons de geste, The account of
the siège is also incorporated in the Venice iv Ms. from verse 3683.
3. sur l'autel . . . saint Séyerin ... le cor de Roland; see
page 46, note i (last part). The church of St. Seurin (Séverin) in
the Allées d'Amour, in Bordeaux, is one of the attractions for
visitors to the city. It was built in the eleventh century on the site
of a much more ancient church. Local tradition confirms the
story that hère the horn was deposited and was long visited by
pilgrims.
4. Gironde ; name given to the Garonne, af ter it unités with the
Dordogne at the Bec d'Ambès, just below Bordeaux ; see the Map.
5. Blaye; on the Gironde, about twenty miles north-west of
Bordeaux. The gloomy-looking modem fortifications of the cita-
del Project over the river. The accounts difîer as to where the
heroes were buried. The Karlamagnùs-Saga and the Kronike of
the Kaiser Karl Magnus represent the scène at Arles. Turpin's
Chroniclei cap. xxix, says Roland was buried at Blaye, and Oliver
at Belin, not far from Bordeaux. Génin relates the story of the
visit of Francis I to the church of Saint-Romain in 1526 (pp. xxii-
III of Introduction) in order to verify the tradition of Roland's
gigantic stature. The well-known Rolandsàulen^ or gigantic statues
of Roland, in the market places of some German cities (cf. Intro-
duction § XLiii) kept up the tradition. A man of extraordinary
height was known as a Roland,
The church of Saint-Romain at Blaye received the remains of
Charibert, the son of Clovis, who died in 570, two centuries before
the bodies of Charlemagne's three heroes were brought from Ron-
cesvalles to their final resting place in the ancient sanctuary.
6. il descend au perron ; this perron at Aix was famous. Ac-
cording to the Karlamagnùs-Saga^ the king caused to be melted an
immense mass of iron. This he afterwards placed in front of his
palace. Hère it was that the knights came in order to try their
Steel blades upon the iron mass; cf. page 86, note i. According
228
w. 3697-3733] NOTES [p. 149-150
to the Chanson des Saxons^ composed by the trouvère Jean Bodel,
who lived at the end of the twelfth and at the beginning of the
thirteenth century, this mass of iron served to commemorate a
victory of barons over Charlemagne.
7. Saxons^ aâ pointed out, page 120, note i, the Saxons generally,
as hère, are m the poem considered as vassals, not as enemies.
The other peoples named were also subject to Charlemagne. Their
names give an idea of the principal provinces included in the gên-
erai term France in the Roland, that is particularly northem
France; cf. page 123, note 7. In the expression at the end of the
strophe: tous les hommes les plus sages de France , the term France
appears to be used, as pointed out, page 4» note 3, in a more
restricted sensé than when designating the empire as in s. CLXXiv;
cf. page 95, note 3, and see the Map.
Pagre 150. — I. Aiz, la meilleure ville de France; cf. page 4,
note 2, and page 123, note 7.
2. Voici venir Aude; see page 72, note i. This scène is one of
the finest in the poem. It occupies but twenty-eight Unes. The
later poets lengthen the épisode interminably. Instead of replying
in four Unes, Aude has need of four hundred Unes and even more
to answer Charlemagne. Indeed, we begin to fear, as Gënin truly
States — perhaps without due déférence — (Introduction, p. ex)
that if Aude is to die at ail, it will be only of old âge. Whether
this épisode belongs to the primitive version or not is «incertain.
It could easUy hâve been added. It has, however, primitive traits,
as for instance when Charlemagne offers to console Aude by giv-
ing her another husband. Later, when Aude might hâve recovered
from the shock of Roland's death, such a proposition on the part
of the emperor might appear natural enough. But brutally pre-
sented as it is, it recalls barbarously primitive customs.
3. Louis. Il est mon fils ; in 778, the date of the battle of Ron-
cesvalles, Louis was not yet bom. He is known in history as Louis
/w, le Débonnaire (814-840) ; cf. page 39, note i.
4. le roi lui rend de grands honneurs ; by de grands honneurs is
meant particularly présents of landed property to the monastery
where Aude was buried. Such liberality was customary, and it as-
sured prayers for the repose of the soûl of the departed.
229
vv. 3734-3742] NOTES [p. 150-151
In the Bénédictine abbey of Saint-Faron, in Brie, near Meaux,
there was a celebrated monument representing, grouped together,
according to one version, Aude and the archbishop Turpin, Roland
and Oliver. Thèse two verses are supposed to be spoken by Oliver :
Audœ conjugium tibi do, Rot lande, sororis,
Perpetuumque met socialis fœdus amoris.
(I give to you, Roland, my sister for a wife
as a perpétuai pledge of my fraternal love).
The account given by A. d'Avril in his " Iconographie " de la Chan-
son de Roland (p. 140, le Mystère de Roncevaux) is based upon what
appears to be more reliable. It is as foUows : " Les trois figures que
nous reproduisons ici sont extraites d'une gravure, qui se trouve
dans l'ouvrage de Mabillon intitulé : Annales ordinis S. Benedictiy
MDCCiv, t. II, p. 376. En tête de la gravure est placée l'inscription
suivante: Tumulus Otgerii ac Benedicti, illustrium sub Carolo M,
heroum, Postea monachorum qualis extat etiam nunc in Basilica
S. Faronis apud Meldos. (Meaux.)
" Au bas de la page, une légende correspond à des numéros placés
sur le soubassement des statues. J'y relève, sous les numéros affé-
rents, les lignes qui désignent la fiancée de Roland, Roland, Char-
lemagne.
3° Auda, Otgerii (?) soror, Rotlando desponsata,
4° Rotlandus, Britannici limitis Praefectus, Audae sponsus.
5° Cardus Magnus" See Plate vi.
Page 151* — I. On le bat à grands coups de bâtons; Charles
has the right to torture Ganelon, this being one of the regular
forms of the trial (cf. page 76, note i) ; he has not, however, the
right to judge him, and consequently cannot put him to death.
The trial may be said to consist of five parts or scènes: 1° la
Torture: s. CCLXXli; 2° le Fiait: ss. CCLXXIII-CCLXXXI; 3° la
Messe du jugement: s. CCLXXXII; 4° le Duel: ss. CCLXXXIII-
ccLXXXViii; 5° le Supplice: s. ccxci. This entire judiciary
System is of Germanie origin, being borrowed partly from the laws
of the barbarous German tribes and partly from the Germanie
éléments of feudal législation. ,
2. l'ancien geste; see page 61, note 2. de plusieurs de ses terres,
in the same passage, refers to v. 3699 et seq; see page 149, note 7,
230
vv. 3743'3^3I^] NOTES [p. 151-155
3. le jour de saint Sylvestre ; the thirty-first of December.
Paire 152. — i Roland m'a fait tort ... à mon argent ... à
mes biens ; it is in no wise clear how Roland had wronged Ganelon
in regard to money and property. The verse states what is ad-
ditional to the accusation against Roland in s. cclxxv, vv. 3771-2,
and may possibly be an interpolation.
2. Alors je défiai Roland . . . Oliyier ... les compagnons ; in
s. XXI, V. 287, Ganelon challenges those who hâve incurred his
hatred, Roland, Oliver, and the twelve peers. Theref ore, although
the cause of Roland's death, Ganelon claims to hâve challenged
him in due form. This plea, however, is a poor one inasmuch
as no duel took place between them. To the judges, nevertheless,
who hesitate to allow one of their own rank to be condemned,
Ganelon's excuse seems adéquate. At heart they may hâve been
jealous of Roland, just as Ganelon himself was; or they may hâve
been influenced by the latter's powerful relatives. At ail events,
they acquit the accused.
3. Pinabel; see page 17, note i. Sorence may be the name of a
place.
Page 153* — i. Tiois; same sensé as Teutons, a generic name
for the Germanie people ; see the Map.
2. Les Auvergnats sont les mieux disposés ; why is not clear ;
possibly, it may be safe to assume that the poet who wrote this
Une was not an Auvergnat.
3. Tierri; see page 118, note 4.
Page 154* — i. à cause de mes ancêtres ; inasmuch as judging
the accused was the function of the high court drawn from the
aristocracy of the whole empire, Tierri thus proclaims his right
to take part in the judgment upon Ganelon. This is, however, the
language of the eleventh century rather than that of the eighth ;
for the nobles of the latter period were not given to speaking of
their ancestors of whom they knew nothing. Their eminence was
based upon superior intelligence and strength rather than on birth.
Page 155. — i. prêt à soutenir . . . mon jugement; that is
that the décision of the court is false. Tierri, in backing up his
own judgment, that Ganelon should sufîer death, by challenging
whoever disagrees with him, brings on le combat judiciaire j which
231
w. 3836-3892] NOTES [p. 155-157
amounts to a court of final appeal. The judges were obliged to
accept the challenge and to fight each in turn with the cit^iUenger
or his champion.
2. je le démens ... ; thus recourse is had to the combat judi-
ciaire, the gravest of tests. When theproof is inadéquate to décide
the case, then the parties resort to the combat judiciaire, It was
belle ved that God gave the victory to the one who was in the right.
For this reason le combat judiciaire was called le jugement de Dieu,
This way of settling difficulties was much in vogue throughout the
Middle Ages.
3. de caution légale ; ordinarily, thèse hostages served as se-
curity that one or the other of the parties to the suit would not
escape. The major bondsmen, or hostages, were those who ful-
filled ail the responsibilities resting upon the man for whom they
made themselves responsible, even to the length of sharing his
fate if judgment went against him.
4. le gant de sa main droite ; Finabel, just above: s. cclxxx,
V. 3845, has shown his submission andjrendered homage to his
sovereign by presenting him with his right-hand glove ; Tierri, no
less mindful of the obligation due to the emperor, now performs
the same ceremony ; cf. page 12, note i, and page 96, note 3.
Page 156. — i. Ogier de Danemark; see page 9, note 2, and
page 124, note 2.
2. à la messe et à la communion ; the incidents related in this
stçophe strictly conform to what history tells us actually took place
under similar circumstances. This mass was called la messe du
jugement de Dieuy missa judicii, Further détails in regard to la
messe and le jugement will be found in Larousse's Grand diction-
naire universel under messe and jugement^ and also in Ducange*s
Low Latin Glossarium under missa and judicium. Génin, who
throughout his commentary has used Ducange to good advantage,
gives the latter référence (Chanson^ notes, p. 456).
3. les larmes . . . aux yeux de cent mille cheyaliers ; cf. page
ICI, note I, and page 120, note 3.
Page 157. — "Tierri, rends-toi, donc"; in the way the com-
batants fight and then address each other, the duel recalls the hand
to hand struggle between Charlemagne and the émir: ss. CCLX-
232
vv. 3892-3994] NOTES [p. 157-161
ccLXiv. As in that conflict, too, it is a question of the right, le
droit, which only God's judgment can décide.
Page 168. — i. Dieu seul l'a protégé; cf. page 146, note i.
Page 159* — i. Guillaume de Blaye; mentioned in this one
verse only. Blaye; see page 149, note 5. Milon, Roland's father,
was count of Blaye, a title sometimes given to Roland in heroic
verse.
Page 160. — I. "Qu'ils meurent tous*' ; there is no historical
trace of like barbarity. In Huon de Bordeaux, Charlemagne
threatens the hostages with death, but finally merely deprives them
of their estâtes ; cf. page 71, édition Guessard, in Les anciens poètes
de la France,
2. d'un supplice extraordinaire; in the later versions of the
Roland, Charlemagne holds his council in order to décide on Gane-
lon's punishment. His barons, each in tum, endeavor to outdo
one another in proposing horrible tortures for the prisoner. Hère,
on the contrary, the scène is portrayed briefly but efîectively.
Page 161. — I. "Qu'elle ait des marraines" ; the custom of
having several godfathers and godmothers existed in some of the
churches. It has been prohibited by several councils. But even
now, in the case of a girl, two godmothers are called for ; in the
case of a boy, two godfathers. .
2. w. 3988-4002; the last strophe, Miiller leaves unnumbered ;
for, apart from the last verse, he does not regard it as belonging to
the Chanson de Roland. It appears to him merely introductory to
another chanson de geste of the Carolingian cycle. This new epic
material'probably got into proximity with the old. The arranger
of the poems by the addition of the last verse produced an endur-
ing mémorial to his services. The author himself, had he chosen
to sign his poem, would hâve written his name at the end of the
strophe that completed the work.
3. "Charles, rassemble les armées"; this ending, which is
really no ending at ail, has been considered just on that account
(cf. Introduction, § xxxiii), particularly striking. In the dim
distance înnumerable exploits are seen unfolding themselves to
the imagination and forming the subject of countless chansons de
geste,
233
vv. 3995-4002] NOTES [p. 161
4. Bire . . . Viyien . . . Imphe ; the roi Vivien and the places
are unknown.
5. Ici s'arrête la geste que Théroulde expose ; the old French
version reads : Ci fait la geste que Turoldus declinet. Geste may
either mean the Chanson itself, or a Latin chronicle upon which
it is based, or prétends to be, and to which référence is made not
infrequently in the poem; see page 61, note 2. Who Théroulde
was, is unknown. Génin's conclusions {Chanson^ p. Lxxxiv) that
he was the abbey Théroulde, of the cathedral of Peterborough,
England, or his father, the tutor of William the Conqueror, are
merely conjectures and are no longer accepted by scholars. In what
sensé declinet is used is not apparent ; the old French verb décliner
means to finish. Is it the poet who finishes composing the poem,
or the minstrel who finishes reciting it, or simply the clerk who
finishes copying it ? No satisfactory solution of thèse difficulties
has been found.
Millier as stated above, note 2, offers cogent reasons for suppos-
ing the last strophe to f orm no part of the Chanson de Roland,
In regard to the last verse, he brings out the fact that the form of
the name Turoldus 2A/^^\\ as the word declinet — both so-called
" learned " forms, in distinction to the popular ones used in the
Chanson — point to a clerk familiar with Latin as the writer of
the verse.
234
^/
XXI. Chevaliers a Pied; montrant l'écu avec sa boucle et ses autres
motifs de décoration ; d'après un dessin de Viollet-le-Duc, Dictionnaire du
mobilier^ t. v. p. 78.
MANUSCRIPT READINGS
*35
MANUSCRIPT READINGS
[Some of which may hâve belonged to the original version of the Chanson
de Roland\
Léon Gautier in his édition of the Chanson de Roland gives
twenty-eight strophes more than appear in Theodor Muller's
text. Gautier numbers three hundred and twenty-one strophes ;
Millier two hundred and ninety-two. This makes a discrepan-
cy of twenty-nine strophes; the twenty-ninth, however, Millier
does not number, for he does not consider it as belonging to
the original poem, but — with the exception of the last verse,
the f amous : Ci fait la geste que Turoldus declinet — , merely
introductory to a new one which the arranger had on hand ; cf.
Introduction, § xxvii, and page i6i, note 2.
The divergence in the strophe numbering of Gautier's and
MUUer's texts is due to the formeras supplying from the Venice
IV and other manuscripts what he considers to be real or proba-
ble lacunae in the Oxford manuscript. Millier relegates to the
foot-notes whatever other manuscript readings he gives. The
verse numbering in the Millier and Gautier éditions is identical ;
the latter does not number the verses of the strophes he has
supplied. Moreover, the supplied strophes are printed in italics.
An interrogation mark after the Roman strophe number — in
some cases two — dénotes a more or less probable lacuna in
the Oxford manuscript. Occasionally Millier brackets a verse,
which however he numbers, as in the case of w. 2565 and 261 5.
Such verses look to him like interpolations. The translation
of the verse in such cases is also bracketed,
237
G. XXVI] MANUSCRIPT READINGS [p. 15
Léon Clédat, in both of his renderings of the Chanson de
Roland: Traduction archaïque et rythmée^ Paris, 1887, and in
the less archaic version published by Garaier frères, Paris,
1899, in the volume entitled: Chansons de geste^ has followed
Gautier's strophe numbering and given a rendering of the sup-
plementary verses. It has therefore been thought proper to
give Gautier's modem French blank verse rendering of the
strophes of which he has constituted an old French text, to-
gether with such commentary as bears directly upon the in-
serted passages. Whether thèse strophes formed a part of the
original version of the Chanson de Roland is, in most cases,
difficult to détermine.
* (') Ganelon's proposai to Marsile, it will be observed, is
missing. It does not appear in the Oxford Ms. nor in the
Venice iv Ms. It can be supplied from the Versailles and
Venice vu readings. It is found also in the Karlamagnus
Saga and in Dos Rolandslied vont Pfaffen Konrad. Millier
gives in his foot-note to verse 330 the Venice vu reading.
Gautier gives the following rendering q{ the old French strophe
of which he has constituted the text : The strophe is numbered
XXVI.
XXVI
«Beau sire Ganelon^» lui dit Charles, «écoutes:
« Vous direz de ma part à Marsile
«Qu'' il devienne, mains jointes, mon vassal,
«Et quHl ait à recevoir le saint baptême,
«Je lui veux donner en fief la moitié de V Espagne;
«Vautre moitié sera pour Roland le baron.
«Si Marsile ne veut pas accepter cet accord,
«Sous les 7nurs de Saragosse firai mettre le siège,
«Je le ferai prendre et lier de force,
«On le mènera tout droit à Aix, siège de V Empire;
«Un jugement y finira sa vie,
238
G. XXXIII] MANUSCRIPT READINGS [p. 18
«Et il y mourra en grand deuil et grande honte,
«Prenez donc cette lettre^ qui est munie de mon sceau^
«Et remettez-la au païen dans le poing droit.»
This proposai faithfully delivered to Marsile, by Ganelon, in
almost the same words in whîch he receives it, will be found
in s. XXXIV, w. 428-437, and in s. xxxvii, w. 469-483; cf.
page 1 5, note i .
* (*) From the other Mss., Gautier has supplied the text in
italics of an old French strophe which he nujnbers xxxiii (?).
He gives the following modem. French blank verse rendering
of what he has supplied :
XXXIII (?)
Le Sarrasin jette un regard sur Ganelon;
Il lui trouve belle mine, mais regard de félon.
En ce moment Ganelon a un tremblement dans tout le corps,
Et Blancandrin lui adresse ce discours:
«Entendez-moi bien, lui dit-il,
« Voulez-vous vous venger de Roland?
«Eh bien! par Mahomet, livrez-le nous.
«Le roi Marsile est plein de courtoisie
«Et il vous abandonnera volontiers ses trésors.)^
Guenes V entend, et baisse le menton.
Millier evidently believes the verses not germane, for he
makes no comment.
* (3) Gautier inserts a strophe, XLi (? ?), supplied from the
la ter Versailles and Venice vu versions. His modem French
blank verse rendering of it is as f oUows :
XLI (? ?)
À Saragosse voilà donc un grand émoi.
Or, il y avait là un noble combattant^
239
G. xLi, Lxviii] MANUSCRIPT READINGS [p. 22, 34
Fils d'^un aumaçour et qui était puissant.
A son seigneur il parle tris sagement:
«Beau sire roi, pas de crainte.
« Voyez Ganelon^ voyez le traître ^ comme il a changé de visage,»
Mùller (note to v. 500) believes thèse verses entirely unne-
cessary.
* (♦) The Versailles, Venice iv, and Venice vu Mss. hère
give a strophe describing how Roland arms himself . Mùller
(note to V. 791) believes it doubtful. that the passage ever be-
longed to the original sources, regarding such description as
somewhat unfitting and useless. Gautier, who takes the oppo-
site view, gives the following modem rendering of the strophe
which he numbers Lxviii :
LXVIII
Le comte Roland est au sommet d'aune montagne.
Il a revêtu son haubert^ le meilleur qu'on ait jamais vu.
Lace son heaume fait pour baron,
Ceint Durendal au pommeau d^or,
Et suspend à son cou son écu peint à fleurs.
Quant au cheval^ il n''en veut pas d"* autre que Veillantif.
Il tient sa lance droite, sa lance au gonfanon blanc
Dont les franges d''or descendent jusqu^ au pommeau de son épée.
On va bien voir qui aimera Roland, et qui ne V aimera pas :
«Nous vous suivrons,» s^ écrient les Français.
* (*) A strophe hère appears in the Venice iv, Versailles,
and Venice vu Mss. Gautier gives the strophe in his text,
numbering it Lxxi and rendering it as f ollows :
LXXI
Charles est entré dans le val de Roncevaux;
Vavantgarde a pour chef le duc Ogier, le baron:
240
G.Lxxi] MANUSCRIPT READINGS [p. 35
Donc y rien à redouter de ce côté.
Quant à Roland^ il demeure en arrière pour garder V armée j
Il demeure avec Olivier^ avec les douze Pairs^
Avec vingt mille bacheliers ^ tous Français de France.
Que Dieu descende à leur secours: ils vont avoir bataille,
Ganelon le sait bien^ le félon ^ le parjure^
Mais il a reçu de V or pour ne rien dire^ et n^en dit rien.
Millier cites in the footnote to v. 813 the reading of the
three above mentioned Mss., but sees no good reason to believe
them ever to hâve belonged to the Oxford version. According
to him, they présent nothing in any wise necessary for the con-
nection. They simply point to what is related farther on, and
foreshadow what is in store for Ganelon.
*(*)0(*) I^ ^^ Paris, Versailles, and Venice vu Mss., three
strophes are given which Gautier includes in his text, number-
ing them : cxvi (? ?), cxvii (? ?), and cxviii (? ?). They do not
appear in the V. iv or Lyons Mss. ; nor is there anything cor-
responding to them in the Karlamagnus Saga, or in the
Rolandslied vom Pfaffen Konrad. Thèse strophes describe
the position of Gautier de l'Hum in the moun tains where the
pagans press him hard. According to Millier (note to v. 14 12),
the strophes belong unquestionably to later versions. Gautier's
rendering of his old French text is as follows :
CXVI (? ?)
Le roi Almaris, avec son corps d'' armée.
Par un étroit et merveilleux passage,
Va joindre Gautier, qui garde la montagne
Et les défilés du côté de V Espagne,
«Ah! Ganelon le traître,» dit Gautier le capitaine,
«Ganelon, pour notre grand malheur, a fait marché de nous,»
241
G. cxvii-xviii] MANUSCRIPT READINGS [p. 60
CXVII (? ?)
Le roi Almaris est venu sur la montagne;
Soixante mille païens sont avec lui
Qui très vigoureusement attaquent nos Français.
En grand colère ils les ont tous frappés^
Ils les ont mis en déroute, tués, massacrés.
Plus que tous les autres, Gautier est en rage :
Il tire son épée, serre son écu contre lui,
Au petit trot s'en va devant le premier rang des païens^
Leur fait mauvais salut et s'* aligne près dUux.
CXVIII (??)
À peine Gautier s'est-il aligné près des Sarrasins
Que ceux-ci V assaillent à droite, à gauche, de toutes parts.
San fort écu est brisé en mille pièces.
Son blanc haubert est rompu, et la broderie en est perdue.
Lui même, il est percé de quatre lances;
Il n^ peut plus tenir, et quatre fois se pâme.
Qu'il le veuille ou non, il lui faut quitter le champ.
Voilà que, de son mieux, il descend la montagne
Et appelle Roland: <fA mon aide, baron, à mon aidel»
* 0 (") (") In tl^e other French versions of the Chanson de
Roland, three strophes foUow s. cxi. They are missing in the
Oxford Ms., but Millier, because of their nature and relation to
the context, believes them to belong to original sources of the
poem. He gives, in his foot-note to v. 1437, the Venice iv Ms.
version. Gautier gives them in his text, numbering the strophes
cxx, cxxi and cxxii. The following is his modem French
rendering :
CXX
Les prodiges sont terribles et V orage effroyable;
En France, il y a plusieurs signes évidents:
242
G.cxx-cxxii] MANUSCRIPT READINGS [p.6i
Dh Vheure de midi jusqu'à celle de vêpres^
La nuit y est obscure^ et les ténèbres.
Ni le soleil ni la lune n'y jettent leur clarté.
Tous ceux qui voient ces choses croient quHls vont mourir;
Mais^ en vérité^ on peut bien être en telle douleur^
Quand celui quicotiduit tous les autres^ quand Roland meurt.
Il n'y eut jamais sur terre un homme de plus haut prix
Pour vaincre les païens et conquérir les royaumes,
CXXI
La bataille est formidable ; elle est horrible.
Tous nos Français y frappent du tranchant de Vépée^
Il n'en est pas un dont l'acier ne soit tout rouge de sang,
«Monjoie^» s'écrientMs; c'est le nom de la fameuse enseigne.
Par toute la contrée s'enfuient les Sarrasins.
Que poursuivent les Français^ les hommes de la terre chrétienne.
Ah! ils voient maintenant que la mêlée est rude.
CXXII
Les mécréants^ la tristesse et la rage au cœur^
Laissent le champ et se mettent en fuite y
Poursuivis de pris par les Français ^ qui les voudraient atteindre.
Vous pourriez voir la plaine toute couverte de combattants^
Tant de Sarrasins tomber sur l'herbe drue^
Tant de blanc hauberts et de broignes qui étincellent^
Tant de lances brisées et tant de gonfanons en lambeaux/
Cette bataille est gagnée par les Français ^
Mais y Dieu! comme' la peine va s'accroître pour eux!
Charles en perdra sa meilleure aide et toute sa fierté;
Grande est la douleur où la France va tomber.
* (") (") The other Mss. go on from s. cxii, v. 1448, to relate
that Margaris, the only heathen who escapes out o£ one hundred
243
G. cxxiv-v] MANUSCRIPT READINGS [p. 6i
thousand, brings the news of the Saracen defeat to Marsile.
This fact, in ail probability, has some bearing on v. 1440, s.
cxii : et sur cent mille ils fie peuvent en sauver deux. This is
not a usual expression, and as MùUer suggests, the sensé seems
to require n'en poet guarir qu"* uns suis — un seul peut se sauver,
Mùller believes the épisode to go back to the original sources
and gives in his foot-note to v. 1448 the Venice iv Ms. reading.
Gautier gives the following rendering of the old French which
forms a part of his text of the Chanson de Roland^ numbering
the strophes: cxxiv and cxxv.
CXXIV
Le comte Roland est un bon chevalier;
Olivier aussi et tous les douze Pairs;
Et les Français qui sont de grande valeur.
Ils sont vainqueurs^ ils massacrent les païens.
Sur cent mille un seul a pu se sauver^
C'est Margarisy et le voilà qui sUnfuit.
Mais sHl sUnfuity on ne doit point lui en faire de reproches;
Car il peut sur son corps montrer grandes marques de son cou-
Et il est percé de quatre coups de lance, \t'agey
Margaris s"* achemine du côté de V Espagne
Et raconte tout au roi Marsile,
CXXV
Le roi Margaris s^en est donc allé tout seul.
Sa lance est brisée y son écu est percé y
Et y au-dessous de la boucle y n'' est plus long que d^un demi-pied.
L'acier de son épée est tout rouge de sangy
Son haubert est rompu et démaillé ;
C^est ainsi qu'il revient du champ de batailky oi^ Von a donné
de si fiers coups,
244
G.cxxv] MANUSCRIPT READINGS [p.6i
Dieu ! quel baron sHl était chrétien /
// raconte tout au roi Marsile
Et, soudain, tombe à ses pieds :
4<A cheval. Sire, à chevcU,» lui dit-il;
4c Vous trouverez les Français de France épuisés
4cA force de frapper et de martyriser les nôtres.
«Leurs lances sont en pièces,
4< Une grande moitié d^ entre eux sont morts ;
« Ceux qui restent sont bien affaiblis,
4(La plupart sont blessés et rouges de leur sang,
«Et plus d^ armes, ils n^ ont plus d^ armes pour se défendre!
« Vous n'aurez pas de peine à venger les nôtres.
«Sachez-le bien. Sire, les chrétiens sont bons à vaincre.»
Cependant les Français réclament Roland et Olivier.
«A notre aide, les douze Pairs, à notre aide!»
Et V Archevêque de leur répondre avant tous autres :
«Hommes de Dieu, faites-vous gaillards et fiers j
« Voici le jour oîi les couronnes vont être placées sur vos têtes,
«Et où le saint Paradis va vous être donné.»
Parmi les chevaliers français, c^est alors grande douleur et pitié.
Par très vive amitié Vun pleure sur Vautre,
Et, par charité, tous se donnent mutuellement un dernier baiser:
«A cheval maintenant,» s'' écrie Roland,
«Car voici Marsile et ses cent mille païens.»
* (**) CO C*) In the other Mss., there foUows hère an account
of the division of Marsile's army into halves. One half,
commanded by the king Grandoigne, takes part immediately
in the fray. The other under Marsile, remains upon a
neighboring height in readiness to join in the battie. Millier
believes that verses containing some such data must hâve formed
a part of the Oxford Ms. as they explain verses 1628-30 (s.
cxxvi). In his foot-note to v. 1 483, he gives the three explan-
atory strophes found in the Venice iv. Ms., and four strophes
245 .
G.cxxviii-ix] MANUSCRIPT READINGS [p. 62
from the Paris Ms. The foUowing is Gautier*s rendering of
the old French text he has constituted from the other Mss. He
numbers the strophes : cxxviii, cxxix and cxxx.
CXXVIII
Cest un très mauvais roi que Marsile:
«Ecoutez-moi^» dit-il à ses païens^
«Le comte Roland est d'aune merveilleuse puissance^
«Et ce n^ est pas sans peine qu'ion le vaincra:
« Deux batailles n'y suffiront point.
«Eh bien / si vous y consentez^ nous lui en livrerons trois,
«Dix de nos colonnes vont se mettre en ligne contre les Français^
«Et les dix autres resteront avec moi.
« Vbiciy voici le jour oà Charles perdra de son pouvoir
«Et verra tomber la France dans la honte !»
A Grandoigne Marsile donne alors une enseigne brodée d'' orfroi
Pour conduire sa gent contre les Français:
« Vous aurez,» lui dit-il, «commandement de roi»»
CXXIX
Le roi Marsile est resté au haut d'une montagne^
Tandis que Grandoigne descend dans le bas de la vallée :
Son gonfanon est attaché par trois clous d'or:
«Barons,» s'écrie-t-il, «à cheval !»
Mille cors rententissent, mille cors au son clair.
Et les Français de dire: «Dieu le Père, que ferons-nous ?
«Ah! maudit soit le jour oi^ nous vîmes Ganelon:
«C'est lui qui nous a traîtreusement vendus.
«A l'aide, à l'aide, les douze Pairs!»
L' Archevêque alors leur répond:
«Bons chevaliers, voici le jour où vous recevrez grand honneur:
«Dieu vous va donner couronnes et fleurs,
«A u Parculis, entre les glorieux.
246
G.CXXX] MANUSCRIPT READINGS [p. 62
^ Quant aux lâches, il rCy a point pour eux de place là-haut,»
« — Nous ferons tout ce que vous voulez,» répondent les Français,
«Dussiotis-nous y mourir, nous ne serons pas félons envers
Dieu. »
Ils éperonnent des éperons dorés
Et se jettent sur ces maudits, sur ces traîtres.
CXXX
Le roi Marsile partage en deux son armée:
Il en garde dix colontus avec lui.
Et voici que les dix autres chevauchent pour engager la bataille,
«Dieu!» s'écrient les Français, «notre perte est certaine.
« Que vont devenir les douze Pairs ?»
Et r archevêque Turpin de leur répondre avant tous autres:
«Bons chevaliers, vous êtes les amis de Dieu,
« Voici le jour où vous allez être fleuris et couronnés;
« Voici le jour où vous reposerez dans les saintes fleurs du Para-
«Quant aux lâches, ils ny entreront jamais.» [dis,
« — Nous ny devons pas faillir,» disent les Français.
«Si c^est le bon plaisir de Dieu, nous ny contredirons pas,
«Donc, nous allons nous battre contre nos ennemis,
«Il est vrai que nous sommes peu ; mais, pour hardis et preux,
nous le sommes.»
Lors, ils éperonnent pour entrer parmi les païens.
Voici les Sarrasins et les Français aux prises,
* (*0 The Venice iv, Paris, Versailles, and Venice vu Mss.
hère hâve a strophe describing the flight o£ the pagans. Millier
believes the strophe can well be dispensed with in the text he
fumishes of the Oxford M s. Nevertheless, he gives in his
foot-note to v. 1627 both the Venice iv and Paris readings.
Gautier numbers the strophe in his text cxlii, and gives the
following modem rendering.
247
G. cxLii] MANUSCRIPT READINGS [p. 68
CXLII
Les coups de Roland sont d'^un rude et fort chevaliers
Pour les siens^ ni trêve ^ ni repos.
Dieu! comme les Français chevauchent rapidement!
Au trotf au galop, ils poursuivent les païens.
Ils vont dans le sang rouge jusqu* au milieu du corps.
Leurs épées d^ acier sont tordues et brisées:
Pour se défendre ils n'' ont plus d^ armes.
Ils se souviennent alors de leurs cors et de leurs clairons,
Et chacun d'yeux se sent plus fort.
«Maudit,» s'écrient les païens, «maudit soit le jour où nous
vînmes aux défilés;
«Cest nous qui en porterons tout le dommage.»
Il laissent le champ de bataille, ils tournent le dos aux Français,
Et ceux-ci de les tailler à grands coups d^épée.
La traînée des morts va jusqu'au roi Marsile.
* (**) (*') n (") The asterisks in MiUler's text, at the end of
s. cxxviii, call attention to the fact that a f ew strophes between
s. cxxviii and s. cxxix are missing. Gautier supplies them
from the Venice iv M s. Millier thinks it doubtful whether
they ail belong there, but gives in a foot-note to v. 1679 the four
strophes of the Venice Ms., upon which Gautier bases his own
text, and also the four strophes as givenin the Paris Ms. render-
ing. Thèse strophes simply describe the terrible exécution in-
flicted upon the Saracens by Roland and Oliver. The following
is Gautier's rendering of the old French strophes as constituted
in the text of his édition. They are numbered CXLVI, cxLVii,
CXLViii and cxLix.
CXLVI
Ils ont perdu leurs armes, les Français de France,
Mais ils ont encore trois cents épées nues.
248
G. cxLvi-vii-viii] MANUSCRIPT READINGS [p. 70
Sur les heaumes luisants^ ils frappent et refrappent encore.
Dieu! que de têtes fendues par le milieu!
Que de hauberts en pièces/ que de broignes rompues!
Z^s pieds ^ les poings^ le visage^ ils coupent et tranchent tout.
«Ces Français nous défigurent^» s* écrient les païens^
«Qui ne se défend n^a cure de sa vie,»
Et ils vont droit à Marsile:
«À l'aide^ à Vaide^ bon roi,»
Marsile les entend^ Marsile s"* écrie:
«O grande terre^ que Mahomet te détruise ^
«Puisque ta race a vaincu la mienne!
«Ne nous ont-ils pas déjà enlevé assez de nos cités
«Que tient aujourd'hui Charles à la barbe chenue f
«Il a conquis Rome, et la Calabre,
«Il a conquis Constantinople et Saxe la puissante,
«Ah! plutôt mourir que de m* enfuir devant ces Français,
«Que nul ne pense à sa propre sûreté: frappez,
«Si Roland meurt^ c'en est fait de la force de Charles;
«S^il vitj c'en est fait de la nôtre/!»
CXLVII
l^s félons Sarrasins frappent grands coups de lance
Sur ces écus^ sur ces heaumes qui flamboient au soleil.
On n'entend que le bruit du fer et de l'acier;
Les étincelles en volent jusqu'aux deux.
Que de ruisseaux de sang et de cervelles!
Roland a grand deuil au cœur
De voir mourir tant de bons vassaux capitaines.
Alors il se souvient de la terre de France
Et de son oncle le bon roi Charlemagne;
Et qu'il le veuille ou non, ces pensées changent tout son cœur.
249
G. cxLviii-ix] MANUSCRIPT READINGS [p. 70
CXLVIII
// est entré dans la mêlée ^ le comte Roland^
Et ne cesse dy frapper de grands coups ^
Dans sa main est Durendal^ sa bonne épée quHl a tirée dufour-
II perce les hauberts^ il brise les heaumes^ \reau :
Il tranche les corps ^ les poings^ les têtes ^
Et jette à terre des centaines de païens
Qui tous se croyaient de bons vassaux,
CXLIX
De Vautre côté est Olivier
Qui assaillit les païens et frappe de rudes coups !
Il tire du fourreau Hauteclaire^ qu'' il aime tant:
Fors Durendalj il n'en est pas de meilleure sous le ciel.
En son poing le Comte la tient ^ et vaillamment se bat.
Jusqu'^aux bras il a du sang rouge :
«Dieu ! » s'' écrie Roland^ «que voilà un bon vassal!
«Eh ! noble comte ^ si loyal et si preux ^
« Voici le jour oil notre a7nitié prendra fin ^
« Voici le jour de la douloureuse séparation,
«L "* empereur ne nous verra plus y
«Et jamais il ny aura eu si grande douleur en douce France,
«Pas un Français y pas un qui ne prie pour nous
«Et ne fasse oraison dans les vtoutiers,
« Quant à nos âmes, elles seront en paradis,»
Olivier Ventend^ éperonne son cheval^
Et y à travers la mêlée y s V« vient tout près de Roland;
« Compagnon^ venez par iciy » se disent-ils mutuellement;
«SHl plaît à Dieu y nous ne mourrons pas Vun sans Vautre,»
* (**) The other Mss. o£ the Chanson de Roland hdLve after
s. cxxxiv, V. 1752, one strophe more, in which Turpin again
250
G. CLvi] MANUSCRIPT READINGS [p. 7^
counsels Roland to blow the horn. Millier gives in his note to
V. 1752 both the Venice iv and Paris versions. He believes
that it is not possible to décide whether the strophe belongs to
the original sources or not. The strophe is, at ail events, as he
points out, unnecessary, inasmuch as Turpin has just counselled
blowing the horn. Gautier gives the old French text based on
the Venice iv M s. reading, together with his modem blank- verse
rendering. He numbers the strophe CLVi.
CLVI
4<Sire Roland^ il vous faut sonner votre cor
i(Pour que Charles V entende^ qui passe aux défilés.
i(La merveilleuse afmée du roi reviendra sur ses pas ^
^Elle nous trouvera morts et en pièces;
4(Mais ceux de France vengeront les nôtres
4(Que les païens auront tués dans la bataille;
4(Ils emporteront nos corps.
4(Les sangliers^ les chiens et les loups ne les mangeront pas.»
« — Voilà une bonne parole^» dit Roland.
* (*^) In the other versions o£ the Chanson, after s. cxli, v.
1 850, a strophe f ollows describing Charlemagne's anxiety in
regard to his nephew and his anger at Ganelon's treachery.
We leam also that Ganelon's ancestors were traitors. Millier
gives in the note to v. 1850 both the Venice iv and the Paris
readings. He says, however, that the strophe could not hâve
been in the original version of the Chanson; for the idea
that Ganelon belonged to a race of traitors is quite foreign
to the Oxford version. Gautier considers the strophe a later
addition, but gives an old French version and the modem
rendering. He numbers the strophe CLxiv.
251
G.CLXiv] MANUSCRIPT READINOS [p. 7^
CLXIV
Tant que durent les défilés^ Charles chevauche;
Quelle douleur^ quelle rage en son cœur!
«Sainte Marie ^» s^écrie-t-il, «aidez-nous.
« Voici que Ganelon m^ a jeté en grande tristesse,
«Il est écrite dans une vieille geste ^
«Que les ancêtres de Ganelon furent des félons;
«Les félonies^ chez eux^ étaient une habitude,
«Ils en firent une à Rome, au Capitole^
« Quand ils assassinèrent le vieux César,
«Mais ces maudits finirent mal
«Et moururent en feu ardent et angoisseux,
«Ganelon est bien de leur nature.
«Il a perdu Roland^ confondu ma gent
«Et m'' arrache vraiment la couronne de la tête,
«La France^ pour se défendre^ n'a plus de chevaliers!»
Charles pleure des yeux^ tire sa barbe blanche,
«Malheureux^» disent les Français. «Quelle douleur pour nous
d'être nés!»
Ils éperonnent^ tant que dure le passage des défilés^
Pas un ne retient la rêne à son cheval;
Mais, avant que les Français soient arrivés sur le champ de
bataille,
Roland aura gagné la victoire
Et mis en fuite Marsile et ses païens.
* (^) The other French versions contain (from v. 1868) a
strophe which mostly repeats in another form Roland's words
to Oliver in the preceding strophe (cxlii). Miiller thinks thèse
verses may hâve belonged to the original sources but hâve
become known though later versions. He gives the Venice iv
and Versailles versions and says there are two forms of the
strophe in the Paris version both of which — especially the
first — départ more from the old text than does the Versailles
252
G.cLxvi] MANUSCRIPT READINGS [p. 78
M s. The form in which the Venice vu M s. gîves thèse verses
resembles the first form of the Paris version. Gautier has
constituted from the Venice iv and Paris versions his old
French text of this strophe. He numbers it CLXVi and gives
the following modem rendering.
CLXVI •
Roland jette un regard sur les montagnes et les vallées;
Quelle foule de païens il y découvre!
Il adresse alors ces paroles à Olivier:
i< Compagnon frère^je veux ici mourir avec vous.»
Ils reviennent sur le champ de bataille^ ces deux amisj
Le comte Roland change de couleur^
Pousse quatre fois le cri: Monjoie^
Prend son cor et sonne la charge.
Puis très violemment éperonne Veillantif
Et va frapper les païens du tranchant de Vépée.
* (**) The other versions hâve, after line 191 2, an additional
strophe. It relates the fact that Marsile himself tums and fiées,
and twenty thousand pagans flee with him. Millier (note to v.
191 2) says that some such information must hâve made up one
of the strophes of the original sources. Otherwise the connec-
tion (cf. V. 191 3) is obviously loose. Millier gives, in his
foot-note to the verse 19 12, the Venice iv, Paris, and Versailles
versions. Gautier makes his text from the Venice iv version,
yethe doubts the genuineness of the latter. He numbers the
strophe clxix and renders itin modem French as foUows:
CLXIX
// a perdu son poing droite le roi Marsile,
A lors y il jette à terre son écu^
253
G.CLXXX] MANUSCRIPT READINGS [p. 85
Pique son cheval de ses éperons aigus^
Lui lâche les rêftes et s'enfuit du côté de V Espagne.
Vingt mille païens s"" enfuient avec lui,
Et il n'en est pas un qui n'ait reçu quelque blessure:
f(Le neveu de Charles a vaincu,)^ se disent-ils Vun à Vautre,
*('*)The other versions hâve, from v. 2055, a rather long
strophe in which Gautjer de THum, in answer to Roland's
question, informs him in regard to the flight in the mountains.
Inasmuch as the connection requires just such a strophe, Mill-
ier believes it (note to v. 2055) surely to hâve formed a part of
the original version. He gives the Venice iv, Versailles, and
part o£ Venice vu — where the latter difïers from the Versailles
— M s. readings. The Paris M s. has two versions of the
strophe, both of which vary considerably more from the Venice iv
than the Versailles reading does. Gautier constitutes from the
old French Mss. his own text and numbers the strophe CLXXX.
He gives the following modem rendering:
CLXXX
<(Sire Gautier,» lui dit le comte Roland,
<( Vous avez eu grande bataille contre la gent païenne;
«Or, vous étiez un brave et un vaillant
«Et m'aviez emmené mille bons chevaliers,
«Ils étaient à moi, c'est pourquoi je vous les demande,
«Rendez-les-moi; car f en ai grand besoin.»
« — Morts,» répond Gautier, «Plus ne les verrez,
«Etfai laissé tous leurs corps sur le champ douloureux,
«Nous avons, là-haut, trouvé tant de Sarrasins!
«Il y avait des Chananéens, des Géants, des Arméniens et des
«Et ceux de Balise, qui sont leurs meilleurs soldats^ [Turcs,
«Sur leurs chevaux atabes qui vont si vite,
«Nous avons si rudement mené cette bataille
«Que pas un païen ne s'en vantera,
254
G.CLXxxix] MANUSCRIPÏ READINGS [p. 89
4( Soixante mille sont morts et gisent à terre,
«Ah/ nous nous sommes bien vengés, à coups de nos épées d"^ acier,
«Mais nous y avons perdu tous nos Français»
«Les pans de mon haubert sont en pièces,
«Etfai tant de blessures aux côtés et aux flancs
«Que le clair sang coule de toutes parts.
« Tout mon corps va s'* affaiblissant,
«Et je sens bien que je vais mourir,
«Je suis votre homme, Roland, et vous tiens pour mon seigneur
et mon appui,
«Si je me suis enfui, ne m'en blâmez.»
« — Je n^en veux rien faire,» lui dit le comte Roland.
«Mais, tant que vous vivrez, aidez-moi.»
Roland est tout en sueur, de colère et de douleur.
Il tranche en deux les pans de son bliaud
Et se met à bander les flancs de Gautier,
*(*') From line 2163 of s. clxii, the other versions hâve one
strophe more, which however merely repeats what has already
been said in the preceding strophe. Millier gives the Venice iv,
Versailles, and Venice vu Ms. readings. Gautier bases his
old French text of the strophe on Venice iv. He numbers the
strophe clxxxix and gives the following modem rendering:
CLXXXIX
Les païens s"* enfuient., pleins d^ effroi :
«Roland.,» se disent-ils Vun à Vautre, «Roland nous a vaincus,
«Et le grand Empereur revient sur ses pas.
«Entendez les clairons de V armée française.
«Attendre les Français, c''est être assuré de mourir.
« Tant de nobles rois se sont déjà mis aux pieds de V Empereur,
«Ce n'est pas Marsile qui nous pourra jamais sauver,
«Et nous avons perdu la riche Espagne,
«Si VEmir ne vient la défendre pour notis,»
255
G.cxcvi] MANU SCRIPT READINGS [p. 92
* (*•) In the other Mss. of the Chanson^ after v. 2245, a
strophe follows in which Roland calls upon Charlemagne for
aid. As Millier says, it is, taken apart from the verse that be-
gins the strophe, decidedly weak. It must be looked upon as
a later addition. Bartsch and Gautier, basing their texts upon
Venice iv, hâve incorporated it with the rest. The latter num-
bers the strophe cxcvi, and gives the following modem ren-
dering:
CXCVI
Quand Roland voit que P Archevêque est mort^
Jamais tC eut plus grande douleur^ si ce h* est pour Olivier,
Il dit alors un mot qui perce le cœur :
«Chevauche^ Charles de France^ le plus vite que tu pourrai :
«Car il y a grande perte des nôtres à Roncevaux,
«Mais le roi Marsile y a aussi perdu son armée ^
«Et contre un de nos morts^ il y en a bien quarante des siens.»
SUPPLEMENTARY VERSE INSERTIONS.
In the twenty-eight strophes supplied by Gautier, there are
three hundred and fifty-three verses. Adding to them the re-
maining verses supplied hère and there throughout the poem to
the number of one hundred and forty-five, — which, like the
verses in the twenty-eight strophes, are unnumbered — the Gau-
tier text contains four hundred and ninety-eight more verses than
the Millier text. As already stated (Introduction, page liv,
note I), Miiller has supplied four verses that are missing in the
Oxford M s. and has numbered them as a part of the origi-
nal four thousand and two verses: vv. 161 5, 3146,' 3390, 3494.
Gautier also supplies and numbers the four missing verses,
printing them, however, in italics like his unnumbered verses,
juçt as Miiller has done. Likewise, vv. 979,2211,3641 and
3812, although numbered, appear wholly in italics in the Gau-
tier édition. Of thèse four verses, Miiller prints v. 979 partly
256
MANUSCRIPT READINGS
in italics, 3812 wholly, and the two ather verses in Roman type,
numbering them ail. Verse 2758 in Gautier's édition appears
with but one word (Sebre) in Roman type, the rest in italics;
in Miiller's édition the entire Une is italicized.
Of the sixteen unnumbered verses supplied by MiiUer, (three
after v. 136, one after v. 241, one after v. 367, two after v. 432,
one after v. 433, one after v. 605, one after v. 655, one after
V. 706, one after v. 796, one after v. 1777, one after v. 2185, one
after v. 2186, and one after v. 3387), Gautier has supplied four-
teen. The only two supplied by Mûller and not by Gautier are
a verse after v. 367, and another after v. 3387. Thus Miiller's
text contains, in addition to the four thousand and two num-
bered verses representing those of the Oxford Ms., only two
verses not supplied by Gautier, while Gautier's text contains
four hundred and eighty-four verses not found in the Millier
text. Thèse, like the sixteen supplementary verses in the
Millier édition, are printed in italics and are not numbered.
Gautier's modem French blank-verse rendcring of his sup-
plementary old French verses foUows.
No. After
of verse
vv. no.
I «Bref, donnez-lui tant de besants d^ or pur 33
I Et les païens de répondre: «Nous vous V accordons
volontiers,» 46
I En signe de soumission et de paix, 93
I Hommes barbus et vieux 108
3 «Et il y recevra votre loi)- 136
«Il y deviendra^ mains jointes, votre vassal^
«Et tiendra de vous le royaume d^ Espagne.»^
I // avait la barbe blanche et tout le poil chenu; 231
I «Vous n'avez plus qu'^à lui envoyer un de vos
barons:"^ 241
* Supplied also by Millier.
MANUSCRIPT READINGS
No. After
of verse
vv.
U Empereur baisse la tête: 258
Et interpelle Charles de sa grande et haute voix: 264
«Par cette barbe ^ vous n'en ferez rien; 271
«Et qui^ au besoin^ puisse se battre comme il faut, 276
«Et^ si le Roi le veut^ il est trop juste qu'il y aille.» 2 79
«Constantinople et la vaste Saxe: 371
Millier notes that probably a verse of similar import in the
Oxford Ms. has dropped ou t. He does not, however, supply
one, but gives the Versailles and Venice vu Ms. reading. The
Germanie and Icelandic versions likewise fumish évidence to
support the assumption.
2 «L'autre moitié sera pour Roland^ le barons 432
«(V orgueilleux compagnon que vous aurez làl)^
I «Sous Saragosse il ira mettre le siège :^ 433
I Et avait été aux écoles de la loi païenne, 485
3 II pleure des yeux ^ tire sa barbe blanche^ 487
Se lève^ ety d'une voix retentissante :
«Écoutez^ seigneurSy quelle folie,
I Pas un païen n'ose dire un seul mot^ 494
I «Elles viennent d'être ouvrées et achevées au^
jourd'hui même^ 515
I Au cou de Ganelon Marsile les attCLche. 517
I «Notre Conseil doit rester secret ^ 521
I «Il devrait bien se reposer à Aix, 528
I «Pour vous, seigneur, assemblez votre grande armée. 587
I «Il ne porterait plus au front couronne d'or, 599
3 «furez-moi que je le trouverai à l'arrière^garde}- 605
«Et je vous promettrai en revanche, sur ma loi,
«Que je l'y combattrai si je l'y trouve.»
I Sous un olivier, sur un écu blanc, 609
I «Et les douze Pairs sont condamnés à mort.» 615
» Supplied also by Miiller.
258
MANUSCRIPT READINGS
No. After
of verse
TT. no.
2 4<Etje VOUS garantis que nous les combattrons, 625
4<Etje vous promets que nous les tuerons.»
1 4< Une escarboucle y brille au-dessus du nasal, 629
Millier believes it probable that after v. 629 two verses hâve
fallen out, the first of which Gautier's rendering well ex-
presses.
2 «Pas un jour ne se passera^ sans que je vous fasse
nouveaux présents, 640
« — Nous sommes à votre service^» lui répond
Ganelon,
6 Le Roi s* est approché de Guenes 646
Et Va serré tendrement entre ses bras.
Puis : «Je vous dois bien aimer,» lui dit-il.
«Il fie passera plus de jour otl je ne vous donne
de mes trésors,
«Si vous m"* aidez contre Roland le baron,»
Et Guenes de lui répondre : «Il ne faut point
me mettre en retard.»
«Avec vingt otages que tu lui laisseras;'^ 655
Le jour est beau, le soleil clair, 668
Le jour s'en va, le soir descend} 706
QuHl Va brisée et mise en pièces entre ses poings ^ 722
Qu''il lui a tranché la chair jusqu ''à Vos. 727
Hofmann also incorporâtes this line in his édition of the
Chanson de Roland. Millier believes it to be unnecessary to
the connection.
I «Et ce sera le salut de notre gent» 744
I Qui a barbe blanche et cheveux blancs j 774
I «Il est furieux, il est terrible. 777
I Ive et Ivoire que le roi aime tant} 796
I // pleure de ses yeux et tire sa barbe blanche; 829
'Supplied also by Miiller.
259
MANUSCRIPT READINGS
Millier believes this verse in no wise necessary to the
connection.
No. After
of ▼erse
vv. no.
2 «Et si je trouve Roland^ je le défie et V attaque. 888
«Oest moi qui suis le troisième Compagnon^ élisez
le quatrième,»'
Miiller gives the Venice iv, Versailles, and Venice vu M s.
readings. The sensé is similar to that expressed by Gautier's
rendering.
I «Les Français mourront dans la douleur et dans
la honte ^ 914
I «Nos Français y frapperont aussi, et avec quel
élan! 1056
I «Mais ceux qui sont là-bas ne méritent aucun
blâme; 1102
I lia de bonnes armes, un fort et rapide cheval, 1 189
I «L'' Espagne enfin sera en repos.» 1 195
I Lui enfonce sa grande épée au corps, 1 199
4 Leurs forts épieux et leurs lances qui tranchent, 1420
Leurs gonfanons bleus, vermeils ou blancs.
Le fer de leurs épées est brisé.
Et que de vaillants chevaliers ils ont perdus!
Miiller notes that it is probable that four verses of the ténor
of the ones Gautier supplies hâve dropped out of the Oxford
Ms. The Venice iv, Versailles, Venice vu, Lyons, and Paris
readings are given. Without this passage the description of the
losses of the French appears obviously insufficient,
I «Il est de droit, dans la grande terre, 1443
I Et ces lances et ces gonfanons, 1452
I Ils éperonnent en avant sur leurs rapides destriers 1481
\ Tranche le corps, tue le destrier: 1 50S
«6q
MANUSCRIPT READINGS
No. After
of verse
▼V. no.
I i(Je ne puis vraiment le comparer à aucun autre
homme j^ 151 5
I «Misérables^» sVcrie-t-il, «vous y mourrez tous les
uns après les autres. 1 534
I Malquidant Véperonne des éperons aigus 1555
I «Il frappe bien^ notre archevêque^» disent les
Français, 1 569
Millier notes that Hofmann inserts a verse expressing the
same idea. He adds that it may hâve belonged to the original,
but is not necessary.
I Partout^ il la lève^ et partout il la montre. 1 586
1 Ses yeux tombent sur f acier rougi de Durendal, 1 598
2 Dieu! que de têtes coupées en deux^ 161 3
Que de hauberts brisés et de broignes en pièces/
2 Oest là qu''on verrait tant de leurs chevaux errant
sur le champ de bataille 1624
, Et traînant leurs rênes qui pendent le long de leur
poitrail.
I Jusqu'à Marsile, ils les pourchassent^ et les Ment. 1627
This verse, added also to the end of s. cxxv of Hofmann 's
édition can, according to Millier,, be very well spared, — as also
the following strophe (Cf. * 17, * 18).
I Jusqu'au bas de la gorge, il a le cou bienfait; 1654
Millier cites by way of comparison with Unes 1651-1657 ihe
corresponding Venice iv version: Thèse few lines give an
excellent idea of this italianized version of the Roland :
Li destrer e molt corant et de bon aire,
Li pei oit copies et le gambe oit plaite,
Curte le cosse et la grope molt large,
Longo in le cosse et la schena molt alte,
1 In the 15e éd. classique, 1884 ; not in the 24e éd. classique, 1899.
261
. ,^ MANUSCRIPT READINGS
Gris in le coste et u'mie in le spalle,
Ben fato in lo colo jusqua in la gargate,
Blàncha la coa et la crine oit çaine,
Pitet li orecle, tuta la testa falve,
Soto el cel no e bestia che contra lui vaie.
The modem French rendering given in the présent text for
the old French as found in the Oxford Ms is also a fair ren-
dering o£ the Venice iv verses, — with the exception of verse 5
which is not included in the old French texts. The lijeral ren-
dering of this verse is;/la les côtés gris et les épaules vermeilles
{alezanes).
No. After
of verse
vv. no.
ï Lâchant le frein (Tor et les rêneSy 1658
I «Monjoie^ Monjoie^» c'est le cri de Charles^ c'est le
sien. 1668
I «Plût à Dieu que Charles en eût beaucoup de
pareils/» 1670
Millier notes that most of the Roland Mss. hâve a verse
like this.
I Et voilà Roland et Olivier qui pleurent Vun pour
Vautre. 1 736
« Voyez nos Français ^ qui sont condamnés à mort. 1 741
«Charles est bien loin et tardera trop à venir. 1742
«Recueilleront nos chefs et nos corps 1 747
«Le fort y le preux ^ le grande le prodigieux Roland^ 1 773
«Il les tua du tranchant de son épée Durendal:^ 1777
Et qui est plus rapide qu'un faucon : 1890
Et plus ne veut tarder à se venger. 1952
Aux païens il distribue grands coups de Haute-
claire ^ 1966
Millier hère gives a number of verses f rom the différent Mss.
1 Supplied also by Millier.
262
MANUSCRIPT READIKGS
QF
by way o£ comparison. The fitness of the velW iH>q(n:imon as
given by Gautier is apparent from the various readings; but
whether a verse should be supplied hère is another matter.
No. After
of vene
w. no.
I M Et Vun se prend à pleurer en pensant à l ''autre, i^yj
1 II ne peut retenir ses larmes et ses sanglots; 2025
Millier says this verse may originally hâve been found in the
Oxford Ms. but is not necessary. A like verse is found in
Venice iv, Paris, and Venice vu Mss.
I 4<Je me suis tant battu contre les Sarrasins 2049
Millier remarks that hère Hofmann and Gautier hâve sup-
plied a Une from the Venice iv M s. He gives the V. iv read-
ing and adds that there is no necessity for supplying the Une.
2 i(Ils nous ont fait tant de mal quHl ne faut pas faire
de prisonniers }^ 2061
«Mais massacrer et tuer tout,
I Que Dieu, qui jamais ne mentit, que Dieu vienne à
leur aide! 2065
Que Dieu les aide, le glorieux du ciel! 2082
Plutôt la mort que la fuite, 2126
«Après cette bataille nous n'en aurons plus d'autre, 2 1 44
Il y trouve les corps d'Ivon et d'Ivoire;^ 2185
Il y trouve le Gascon Engelierj^ 2186
Sous un pin, pris d'un églantier, 2200
Il fait un suprême effort, et se relève; i^2.(>
Il la prend en son poing, et tire la barbe de Roland; 2282
MiiUer believes the addition of this Une unwarranted, for it
would be an outrage to Roland to hâve his beard puUed by a
pagan. Bartsch and Hôfmann add the Une.
^In the 15e éd. classique, 1884; not in the 24e éd. classique, 1899.
* Supplied also by Millier.
263
MANUSCRIPT READINGS
No. Alter
of verse.
vv. no.
I Alors il prends toute nue^ son épée Durendal: 2299
So, also, Bartsch and Hofmann. Entirely unnecessary, ac-
cording to Millier.
I « Tant que je vivrai^ vous ne me serez pas enlevée : 2309
I 4< Combien de batailles f aurai par toi menées àfin^ 2351
I « Que Dieu n'inflige point cette honte à la France !» 2354
I Les Anges de Dieu descendent d^en haut et^ sans
retard, le reçoivent. 2365
I Et des Français gui lui étaient si dévoués, 2380
I La douleur est grande à Roncevaux: 2417
This verse is taken by Gautier, as Miiller remarks, from the
Paris manuscript; it does not appear in the Venice iv version.
The entire strophe is lacking in the Versailles and Venice vu
manuscripts.
I Et Apollon, pour quHls leur viennent en aide. 2468
Miiller believes such a reading to hâve been probable in the
original text.
I Jamais Dieux ne furent à telle honte, 2591
5 «Baligant,» lui dit-on, «est entré dans sa terre 2638
4<À la tête d'une armée, comme on n'en verra
jamais de plus belle;
«Dix-sept rois, près de lui, sont à la tête de cette
y immense armée.»
Que Dieu, que la souveraine Paternité protège
Charles:
Car il aura une terrible et douloureuse bataille,
I Au sommet des mâts, et sur les longues vergues 2642
I «Et qu"* il pourra trouver les chrétiens en ce pays. 2760
I «Les Français ne la refuseront pas.» 2761
I «Le neveu de Charles Va frappé à mort et dés-
honoré» 2824
264
MANÙSCRIPT kEADiNGS
No. After
of verse
vv. no.
1 Et se pâme de nouveau sur son neveu ^ tant il est plein
(Tangoisse, 2906
2 Quand il a fait enterrer ses barons, 2973
Sauf les trois quHl voulait transporter jusqu'à
Blaye,
1 QuHl a subi à Roncevaux dans la bataille; 2983
2 Après cette prière, il n'a plus peur d'être vaincu, 2998
Et tous les Français s^ écrient: «Un tel homme est
fait pour porter couronne.»
I Que de coups d^ épies tranchantes! 3025
I Et tous les trois de répondre: «Nous obéirons à
votre ordre,» 3^59
1 Ils ont leurs épées au côté et leurs doubles larges
au cou; 3079
2 Leurs lances sont fortes, et dur en est V acier; 3090
Jusqu'aux ongles ils sont armés de mailles de fer,
I «A vec sa cité et tout son peuple; 3103
I «Et empêcher Volifant de résonner avec ce cri
vainqueur, 3206
I Judas, qui livra Dieu pour de for, Judas était de
ce pays, 3220
I Et grande est V armée qui y est assemblée, 3305
I « Quand à moi, je les attaquerai quand même. » 3 340
I Lui passe sa grande lance à travers le corps, 3449
As Millier points out, the passage is similar to that noted
under v. 1568 and v. 1894, where such a verse well meets the
requirements of the sensé.
I Qui tient en son poing son grand épieu tranchant, 3463
3 «Tu as tué mon fils,» dit alors Baligant, 3580
«Et fort injustement tu envahis ma terre;
«Deviens mon homme, et je te la donne en fief.»
265
INDEX
267
INDEX
The titles of articles found in reviews, or which form merely part of a work,
appear within quotation marks. .The titles of other literary productions are
italicized. Passages cited textually and allusions in French are also italicized.
Proper names and other words listed appear in black type.
Names spelled withœ, oe and 0 hâve been uniformly printed withœ. The
names Antelme^ Oton^ Tibaut^ Tierri^ Tiois and Tpace^ baving no h in old
French, are written by good authorities without h in modem French. Thb or-
thography is hère foUowed.
Abîme, p. xxxiv, § x vu ; p. xliii,
§ XXIV ; un Sarrasin^ vv. 1631,
1659, etc.
Abiron, la terre d\ v. 121 5;
p. 191, n. 4.
absolution, p. i88, n. 3.
Acelin de Gascogne, v. 172; le
comte Aceîitty v. 2882; p. 172,
n. 4; p. 216, n. 2 to p. 118.
Achilles, p. xxii, § v ; p. 203, n. 4.
address, mode of, p. 168, n. 7;
p. 196, n. I to p. 71.
Aelroth, p. xliii, § xxiv ; v. 1 188 ;
p. 182, n. 7.
Aeneidy Préface, p. vil.
African people, p. 223, A., iv;
Afrique, vv. 1550, 2924.
Agamemnon, p. xxx, § xiii.
Aimeri de Narhonney p. 227,
n. 2 to p. 149.
Aimon de Galice, v. 3073 ; p. 220,
n. I to p. 126.
Aix, vv. 36, 52, 13s, 188, 436,
478 ; la cour d*Aix^ v. 1409 ; en
France à Aix y vv. 2556, 2667,
2860, 3696, 3706, 3734, 3873,
3845 ; les bains d^Aix, v. 3984 ;
p. 171, n. 2 to p. 8; Aix-la-Cha-
pelle y p. Ixii, § xxx VI ; p. Ixx,
§XLiv; vv. 726, 3744, 3873»
ma chapelle d^Aix, v. 2917;
p. 166, n. 2 ; p. 168, n. I ; p. 184,
n. I to p. 41 ; p. 201, n. 3;
p. 217, n. 3 to p. 119; à Aix,
la meilleure ville de France,
p. 219, n. 7 ; i\iQ perron at Aix,
p. 228, n. 6.
Ajax, p. 209, n. 3.
Alexandrie, soie d*, vv. 408,
463 ; au port d^ Alexandrie, v.
2626; p. 177, n. 2 to p. 19;
p. 215, n. I to p. 109.
Alfeme, v. 1915; p. 199, n. 3 to
p. 79.
269
INDEX
Alfonso II, the Chaste, p. Ixxiv,
§ XLVII.
Alfonso X, the Wise, Crânica
gênerai^ p. Ixxiv, § XLVli;
p. clvi, VII, introductoiy re-
mark.
Allemagne, V. 3977.
Allemands, w. 3038, 3701, 3796,
3960; in the army against Bali-
gant, p. 219, n. 7, fourth army
corps,
Almace,Turpin'ssword,vv. 2089,
2143; P- 175» n- 3; P- 201, n.
I to p. 86.
Almaris, îê roi de Belferne^ v.
812; p. 181, n. 2 to p. 34;
pp. 241-2.
Almasof, Boris, Russian trans-
lation of the Chanson^ p. cvi,
no 82.
Alphaïen, le duc^ v. 1511.
Alphonso, see Alfonso,
Alscher, R^ Der Konjunctiv im
Rolandsliede, p. cxxv, no 187.
ambassadors, conduct of, p. 177,
n. 4; Plate i, frontispiece.
Amboire d'Oloferne, v. 3297.
American Journal of Philology^
vol. VII, 1886, p. 103, Rabil-
lon's translation of the Chan-
son de Roland f p. civ, n» 71.
Ammann, J. J., relation between
Stricker's A'arl and Conrad's
Rolandsliedf p. cxlii, no 284.
analyses of the poem, p. cvi.
Ancona, A. d', historical détails,
p. cxvi, no 136; Tradizioni
carlovingie in Jtalia^ p. clii,
no 333.
Ancona, A. d', et Bacci, O.,
Mànuale délia letteraiura ita-
liana, p. cli, no 332 a.*
Andréa da Barberino, compiler
of the Reali diFrancia^ p. cxlix,
VI, introductory remark.
Andromaque, Racine's, p. xxxii,
§ XIV.
angels, their rôle in old poems,
p. 191, n. I to p. 54.
Angilbert, Annals of, p. xix, § 11 ;
p. xl, § XXII.
Angleterre, vv. 372, 2332; Ro-
land en, p. cxliii, iii; see
England,
Anglia, Bd. IV, 1881, pp. 307-.
341, Schleich, ** Beitrâge zum
mittelenglischen Roland," p.
cxliv, no 294.
Anjou, p. xxi, § IV ; V. 2322 ; see
Geoffrey of Anjou,
Annals of Angilbert, p. xix, § il.
Annals of Tacitus, p. xvii, § l,
n. I.
Anseis, lefier^ p. xxxvi, § xviii;
vv. 105, 796, 2408; Anseis,
V. 1281; death of, vv. 1556,
2188.
Anselm, count of the palace,
p. xix, § II.
Antelme de Mayence, v. 3008;
p. 219, n. 6.
Antiquitez et histoires gauloises,
etc., p. Ixxxi, n. i.
AOI, p. liv, § XXX ; at end of ss.
270
INDEX
I, III, VI, etc; p. i66, n. 6; p.
174, n. I. to p. 15; p. 181, n. 2
top. 33, p. cxxi, no 157, r.
ApOllOy p. xxviii, § XI; p. Ixv,
§ XXXVII ; Apollon, vv. 8, 417,
2580, etc.; p. 165, n. 5.
Aquitaine, v. 2325.
Arabes, désarçonne sept Ara-
bes, y. 1513; 30"» 333». 3473»
3481 ; meaning pagans or
SaracenSf 3640.
Arabie, w. 185, 2282; les païens
d* Arabie, vv. 2810, 2980; d*or
d* Arabie, p. 172, n. 7; Arabs
take Palermo, p. 217, n. i to
p. 120.
Archiv fUr das Studium der
neueren Sprachen und Litera-
iur,'^, zlyiii, 1871, pp. 291-
306, Bresslau, " Rechtsalter-
thiimer," etc.,p. cxxxvi, no 255;
Bd. Ixv, 1881, pp. 1 21-124,
Zimmermann, translation of a
few strophes of the Chanson,
p. civ, no 66; Bd. Iziz, 1883,
pp. 391-418, Groth, "Ver-
gleich," etc., p. cxxxiii, n© 234.
Archivio storico italiano, vol. xix,
1887, Rajna, Nepesine in-
scription, p. Ixxvi, n. I.
Archivio storico lombardo, an-
no XIV, 1887, série ii, vol. iv,
pp. 5-22, Rajna, Milan théâtre
and songs about Roland and
Oliver, p. clii, n© 334; cf. p.
Ixxvi, n. 3. [n. 3 to p. 31.
Ardennes, vv. 728, 2558; p. 180,
Aretini, Orlandino, p. Ixxx,
§ XLIX.
ArgoiUes, vv. 3259, 3474, 3527;
p. 223, B., 6.
Argonne, le duc d^Argonne,
vv. 3083, 3534; p. 220, n. 2 to
p. 126.
Ariosto, p. Ixxix, § xlix ; p. clvi,
no 348c.* [A., v, I.
Arméniens, v. 3227; p. 223,
armor, pp. 190, 191, Plate xviii.
arms, pp. 190, 191. Plate xix.
army, Charlemagne'js army
against Baligant, p. 219, n. 7;
Baligant's army, pp. 222, n. 3,
to p. 131.
Arthur, King, p. xxii, § v;
p. Ixxii, § XLVi ; in Portugal,
p. IXXV, § XLVIII.
Arthurian legends, p. Ixv,
§ XXXVIII ; p. Ixxix, § XLIX.
Asia Minor, p. xxvi, § viii.
Aspe, les défilés d\ vv. 870, 1 103 ;
see Map.
assonance, p. lii, n. i ; and
rhyme, p. Ixvii, § xli;
pp. cxxviii, cxxix, nos. 207,
208, 209, 211 ; p. 185, note i
to p. 42.
Astrimoine, v. 3258; les Astri-
moines, p. 223, A., v, 3.
Athenaeum, July 3, 1880, p. 7,
0'Hagan*s translation of the
Chanson, p. civ, no 70.
A ttiememorie, etc., vol. m, iv,xi,
XII, study of judicial pro-
cédure, p. Ixxvi, n. 2.
271
INDEX
Aubertin, Ch., te style, etc.,
p. cxxxi, no 225.
Aude, p. xxxi, § XIV ; pp. xlv,
xlvi, § XXVI; pp. Ivi, Ivii,
§ XXXII; p. Ixiv, § XXXVII ;
death of Aude, pp. Ixvii,
to p. 78 ; p. 207, n. 5 ; p. 220,
n. 7 to p. 123; Génin's opin-
ion, pp. 226, 227, n. 2 to
p. 147; Miiller's opinion,
p. 233, n. 2 to p. 164; p. 234,
n. 5.
Ixviii, § XLi; first meeting of Autran, J., la Légende des pala-
Aude and Roland, p. Ixxxiii, dins, p. Ixxxiii, § li ; p. cxxxv,
§ Li; vv, 1721, 3708, 3717, r.tono248.
3723;?. 197» n- 1» top- 72; be- Auvergnats, v. 3796; p. 231,
cornes Roland*s^fl!«^/<f, p. 204,
n. 5 ; not mentioned when Ro-
land dies, p. 208, n. i ; the
passage containing the épi-
sode, p. 229, n. 2.
Auracher, T., Der altfranzo-
sische Pseudo-Turpin, etc.,
Aus Dichtung und Spracken der
Romanen, 2d édition of Morf 's
"Vom Rolandslied zum Or-
lando f urioso,"p.cliv, no 343 a.*
Aîisgaben und Abhandlungen^
Bd. III, pp. 1-48, Persch-
mann's "Stellung von O.,"
p. cxxi, no 155.
Austoire, un riche duc, v. 1582.
author of the poem. Préface,
pp. vii, xlvi, xlvii, § XXVII ;
native place, p. cviii, ix;
Gautier's opinion, p. cix,
nos. 98, 99, 100; p. 167,
n. 4 ; skill in présentation, etc.,
p. 176, n. 2 top. 17; p.i77,n.3
top. 18; p. 181, n. 4; pp. 182,
183, n. I top. 37; p. 194, n. 3
to p. 60 ; author probably not
a churchman, p. 199, n. 2
n. 2 to p. 153; in the anny
against Baligant, p. 219, n. 7,
seventh army corps.
Auvergne, les barons d^ Au-
vergne, v. 3062. [11, 3.
Avares, v. 3242; p. 223, A.,
Avril, A., baron d*, verse trans-
lation of the Chanson, p. c,
no 47; place of the battle,
p. cxiv, no 125; le style,
p. cxxxi, no 223 ; les Enfances
Roland, p. cxxxv, no 249*;
le Mystère de Roncevaux,
p. cxxxv, no 250*; les idées
et les mœurs, p. cxxxv.
no 252; "Iconographie de
Roland," p. cxxxviii, no 269;
p. 202, n. 2 to p. 89; Plate
XXII.
Azincourt, p. xxxi, § xiii;p. 188,
n. I to p. 48.
Babylon, p. 214, n.*3; Emir of
Babylon, p. xxxviii, § xx;
pp. xl, xli, § XX III; Babylone,
V. 2614; p. 214, n. 3.
bachelier, p. 170, n. 5.
272
INDEX
Bagdad, caliph of, pp. zl, xli,
§ XXIII.
Baisty G., p. xviii, n. i ; p. xxi,
n. 3; composition of poem,
etc., pp. liv, Iv ; n. 4 to p. liv ;
date of the poem, p. cviii, n©
94*; judicial duel, p. cxxxvii,
no 263.
Balaguer, vv. 63, 200; p. 168,
n. 5; un émir de Balaguer^
V. 894.
Baldise-la-Longue, v. 3255, p.
223, B., 13.
Baldwin, Jas., The Story of Ro-
landj p. cxliv, n© 297.*
Balide-la-Forte, v. 3230; p. 223,
B., 12.
Baliganty p. xxxvii, § xix;
p. xxxviii, § XX ; pp. xxxix, xl,
xli, §§ XXII, xxiii; p. xliii,
§xxiv; vv. 2614,2654, 2686,
etc. ; description of the émir,
p. 222, n. 2 to p. iz^'yBaligam
au milieu de ses rois. Plate xv.
Baligant épisode, pp. xxxix, xl,
§ xxii; p. xlviii, n. 4; not in
the Karlamagnùs-Saga, p. Ixxi,
§ XLV ; p. 213, n. I to p. 108.
Barbamouche, Climborin's
horse, v. 1491; p. 175, n. 4.
Barbarie, Corsablis de, vv. 886,
1235; p. 183, n. 5; see the
Map.
Bartsch, K., Chrestomathie^
p. xcviii, r. under no 30 ; gram-
maire^ p. cxxiii, r.* under
no 169; glossary, p. cxxvii,
r. under no 200*; édition of
Conrad's Roîandslied^ p. cxl,
no 276*; édition of Stricker's
Karl der Grosse^ p. cxlii,
no 283; Ueber Karl Meinet,
p. cxliii, no 288.
Bartsch and Homing, la Lan-
gue et la liU.fr. y p. xcviii, r. un-
der no 30 ; grammaire p. cxxiii,
r.* under no 169; glossary,
p. cxxvii, r. under no 200.*
Basan, vv. 208, 291, 490; p. 173,
n. 8.
Basbrun, v. 3952.
Bascle, v. 3474; p. 225, n. 2 to
p. 141.
Basile, vv. 208, 291, 490; p. 173,
n. 8.
Basques, p. xix, § 11 ; pp. xxii,
xxiii, § v; p. xl, § XX il.
Bâssler, F., Die Rolandsage fUr
die Jugend und das Volk^
p. cxli, no 278.*
bâton, le, et le ganty p. 173, n. i
to p. 12; p. 180, n. 4; p. 181,
n. I to p. 33.
Baudouin, p. Ixiii, § xxxvii;
vv. 296, 363.
Bauer, R., Ueber die subjectiven
Wendungeny etc., p. cxxvi,
no 189.
Baumgarten, B., SHHstische Un-
tersuchungen zum deutschen
Rolandsliede^ p. cxli, no 279.*
Banquier, J., Bibliographie y
p. xci, introductory remark,
p. xcii, no I.
273
INDEX
Bavaria, duke of, p, zxxiv,
§ XVI.
Bayarians, p. xxzvii, § xix.
Bayarois, vv. 3700, 3793, 3960;
in the army against Bali
gant, p. 219, n. 7, third army
corps.
Bayière, vv. 2327, 3028, 3977.
Bazin, René, Sicile^ p. clv, r. to
no 344.
beard, its significance, p. 167,
n. 5 ; barbe blanche ^ p. 1 70, n. 6 ;
p. 173, n. 2 to p. 12; ^ s*ar-
racher sa barbe, p. 217, n. 2 to
p. 1 20 ; il a laissé flotter sa
barbe, p. 221, n. i to p. 128.
Beaune, v. 1892 ; p. 199, n. 3 to
p. 78.
Bédier J. et Roques, M., Biblio-
graphie des travaux de Gaston
Paris, p. clx, no 365*; Bédier
revises with P. Meyer the 3d.
édition of Paris*s Litt, fr. du
moyen âge, p. cviii, no 93.
Bégon, le chef des cuisiniers,
vv. 1818, (1821).
Bekker, I., Vergleichung homeri-
schen unda,f, Sitten, p. cxxxiv,
no 243*; Homerische Ansichten,
etc., p. cxxxiv, no 244*; Ho-
merische Blàtter, p. cxxxiv, no
245.*
Belferne, le roi Almaris de,
V. 812, p. 181, n. 2 top. 34;
pp. 241, 242.
Bello, Francesco, Mambriano,
p. Ixxix, § XLix.
Bénédictines, Histoire littéraire
de la France, p. Ixxxii, §, Li.
Bérenger, le preux, p. xxxvi,
§ XVIII ; Bérenger, vv. 795,
1304; deathof,vv. 1581 j 2187;
le comte Bérenger, vv. 2405.
Berenguier, R., Die Rolande
Deutschlands, p. cxli, no 278 a.*
Bernard, grandson of Charle-
magne, p. Ixxiv, § xlvii.
Bernardo del Carpio, p. Ixxiv,
§ XLVII ; p. clvi, VII, introduc-
tory remark ; p. dix, no 360, r. ;
romances of Bernardo del
Carpio, p. dix, nos. 361, 363.
Bernera, Lord, translator of
Froissart, p. Ixxiii, § xlvi.
Berthe, Charlemagne's daugh-
ter, pp. xxxii, xxxiii, § xv.
Besançon, v. 1429; p. 194, n. 4
to p. 60. [p. 8.
besants, d'or pur, ^, 171, n. i to
Beyon, seigneur de Beaune et de
Dijon, killed by Marsile,
V. 1891.
Beyer, E., Die Pronomina, etc.,
p. cxxiv, no 174.
Bibliographie de la Chanson de
Roland, pp. xci, xcii.
Bibliographie des Chansons de
geste, p. xcii, no 6.*
Bibliographie des travaux de
Gaston Paris, p. clx, no 365.
Bibliothèque bleue, p. Ixviii,
§ XLii; p. Ixxxi, § l; Spanish,
p. Ixxiv, § XLViij Flemish,
p. cxlvi,no 305, r. ; similar Dan-
274
INDEX
ish literature, p. cxlvii, v, in-
troductory remark.
Bibliothèque de VÉcole des
Chartes ^ nov.-déc, 1863, et
sept.-oct., 1864, G. Paris, la
Karlamagniis-Saga^ p. czlvii,
no 313.
Bibliothèque universelle des ro-
mans^ p. Ixxzii, § L.
Bire, v. 3995; p. 234,11.4.
Blancandrin, p. xxxvii, § xx;
pp. xxxviii, xxxix, § xxi;
p. Ivii, § xxxiii ; vv. 23, 24, 48,
etc.; Blancandrin à la tête blan-
che, V. 503; p. 168, n. 5.
Blandonne, v. 2992; p. 218, n. i
to p. 123.
Blaye, v. 3689 ; p. 228, n. 5.
BI08, 3224; p. 223, A., I, 6;
p. 224, n. 6.
Bockhoffy H., Gebrauch der
Tempora, p. cxxv, no 180.
Bodleian Library, Oxford, p. L,
note î, A., I.
Bœhmer, Ed., Edition of the
Chanson p. xcvi, no 23 ; " A.
E. I., im Ox. Roland;'
p. cxxiii, no 164.
Bœkenoogen, G. F., Netherland
version of the battle of Ron-
ces valles, p. cxlvi, no 310.
Bœndale, Jan, reaction against
French poems, p. cxlv, iv, in-
troductory remark.
Bojardo, p. Ixxix, § xlix.
Bologna, decree of citizens of,
p. Ixxvi, § XLIX.
Bordeaux, // Gascon de Bor-
deaux, V. 1289; Engelier de
Bordeaux, 1389; Bordeaux,
3684 ; p. 228, n. 3.
Borel, Esperveris, le fils de Bo-
rel, V. 1388.
BormanSy J. H., la Chanson de
Roncevaux, fragments of old
German éditions, p. cxlvi,
no 305.
Bomier, H. de, la Fille de Roland,
p. Ixxxiii, § Li; p. cxxxiv,
no 248, r.
bosse, p. 190, n. i, 10.
Bouchor, M., verse translation,
p. cii; no 58,* glossaire,
p. cxxvii, no 200.*
boucle, p. 190, n. I, 10.
Bourdillon, J. L., Châteauroux
text, p. xcix, no 36; translation
of Roncevaux, p. ciii, no 62.
Bourgogne, hommes de Lorraine
et de Bourgogne, v. 3077; les
Bourguignons, 3701 ; in the
army against Baligant, p. 219,
n. 7, ninth army corps.
BouTines, p. xxxi, § xiii.
Braille, Louis, extraits pour les
aveugles, p. c, n© 42, r.
Bramimonde, p. xliv, § xxv ; la
reine Bramimonde, vv. 634,
2595 ; sa femme Bramimonde,
2 576 ; Bramimonde, 3636, 3680,
3990; p. 226, n. I to p. 147.
Brèche de Roland, p. 206, n. 4
to p. 94.
Bretagne, v. 2322.
275
INDEX
Bretons, w. 3052, 3702, 3961;
in the army against Baligant,
p. 219, n. 7, sixth army corps.
Brigaly Maîprimis de^ vv. 889,
1261 ; p. i83, n. i to p. 38.
Brindisi, see pavement of Brin-
disiy and Plate xxii.
Brittany, the march of, p. xix,
§ 2;p.xxi,§iv;p. lv,§XXXl;
p. 200, nn. I, 2, 3 to p. 84;
province of Brittany, p. Iv,
§ XXXI.
Browning, allusion, p. Ixxxiv,
§LI.
Brueckner, Gustav, Das Ver-
hàltnis des fr. Rolandsliedes
zu Turpinschen Chronik und
zum Carmetty p. cxii, no 1 1 3 a.*
Brunet, Manuel du librairey
p. clii, no 335.
BrunettO Latini, le Trésor ^ p. 61,
§ XLIX.
Bruns, v. 3225; p. 223, A., i, 6;
p. 205, n. 7.
Buhle, W., Das C im Ox, Ro-
land y etc., p. cxxiii, no 166.
Bulgares, v. 2922.
Bulgarie, v. 2328; p. 217, n. i
to p. 1 20.
Bulletin de la Société des Anti-
quaires de Normandie^ t. IX,
1878-9; i879-8Ô,pp. 510,525,
Le Héricher, "des Mots de
fantaisie," etc., p. cxv, no 134.
BuOTO d^Antona, édition of the
Realiy p. clii, no 336; p. clii,
no 338.
Burckhardt, J., La civiltà del
RinascimentOy p. cli, no 330 a.*
Burgundians, p. xxiv, § vi.
burial rites, p. 218, n. x to p. 121 ;
n. I to p. 122.
Butentrot, v. 3220; p. 223,
A.,v., 4;.p. 2^4, n. 4.
Cairo, p. xli, § xxiii.
Calabre, v. 371; p. 176, n. 3;
p. 201, n. I to p. 87.
Califeme, V. 2924; p. 217, n. i
to p. 120.
caliph, p. xlii, § xxiv; p. lix,
§ XXXIII; p. Ixii, § xxxvi; p.
177, n. 2 to p. 20; p. 179, n. I
to p. 30; p. 199, n. 2 to p. 79.
Cambridge^ Ms.y p. 1, n. J B., 5 ; p.
xciv, B., 60 ; text, p. c,/., no 42.
Canabeu, p. xliii, § xxiv; roi
de Floredéey v. 3312; /r^V<? de
Baligant, vv. 3429, 3499.
Cancionero de romances, p. clviii,
no 353-
Canello, U. A., Italian verse
translation, p. cv, no 74.
Cannizzaro, T., Italian render-
ing of the death of Roland, p.
cv, no 75. [xLvii.
Cantares de gesta, p. Ixxiii, §
Capet, Hugues, p. xxxvi, §
xviii; p. 174, n. 4; house of
Capet, p. xlix, § xxix.
Cappadoce, le roi </^?, v. 1571 ; p.
196, n. 2 to p. 66.
Capuel, le fils de Capuel, a pagan,
v. 1571.
276
INDEX
Carcassonne, v. 385 ; p. 176, n. i.
Carlbergy A. E., Étude sur Vu-
sage syntaxique^ etc., p. cxxiv,
no 173.
Carmen prodicione Guenonis^ p.
XX, § III; pp. cxi-cxiii, nos.
112-118.
Carnoy, H., Ganelon legends, p.
xxxii, n. 2.
Carolingian cycle, p. 233, n. 2
to p. 164.
Carthage, p. xlii, § xxiv; v. 1915.
casque, p. 190, n. i, 30.
Castets, F., Turpini historia
Karoli Magniy etc., p. ex, no
106. [155.
caution légale, p. 232, n. 3 to p.
Cazton, Wm, Life of Charles
the Greaty p. Ixxiii, § XLVI ; p.
cxliii, III, introductory re-
mark.
Cerdagne, v. 856; p. 182, n. 4 to
p. 36.
Ceruti, A., // viaggio di Carîo-
tnagno in Ispagna^ p. Ixxviii,
n. 3;p. cliv, no 341.
César, p. 252, s. clxiv.
Chaillot, A., prose translation
of the Chanson^ p. ci, no 53.
Chananéens, w. 3238, 3269 ; p.
223, A., V, 2; p. 224, n. I.
chanson, de mauvaise^ p. 186,
n. 7; p. 195, n. I to p. 62;
chanson^ or chanson de geste ^
p. 196, n. I to p. 70.
Chanson d^Aspremonty p. 176,
n. 3; p. 201, n. I to p. 87.
Chansons de geste, pp. xvii,
xviii, § I ; p. xxxiii, § xv; pp.
xlvi, xlvii, § XXVII; p. Ix, §
XXXIV; p. Ixv, § XXXVIII; p.
Ixvi, § XXXIX ; imitations of
in England, p. Ixxii, § XLVi;
importance of in Italy, p. Ixxx,
§ XLix; V. 3181; p. 128, n. 7;
p. 169, n. 9 to p. 5; n. 2 to p.
6; I to p. 7; p. 171, n. 2; p.
179, n. 2 to p. 29; p. 196, n. I
to p. 7Ô; apotheosis of the
knight, p. 208, n. i ; mention
of miracles, p. 185, n. 2.
Chanson de Roland^ importance
of , Préface, p. vii ; p. xvii, § i ;
p. XX, § m; p. xxvii, § x; p.
xl, § XXII; p. xlvi, § xxvii;
p. 35, note J, A and B ; pp. liv,
Iv, § XXXI ; p. Ivi, § XXXII;
nature of, p. Ixv, § xxxviii ;
inspiration, pp. Ixvi, Ixvii, §§
xxxix, XL; transformation of
p. Ixvii, § XLi, et seq; epic
language, p. cxxxiii, r. to no
237.
Charlemagne, pp. xviii, xix, §§
I, II; p. xxi, § IV; p. xxii,
§ v; pp. xxiii, xxiv, § Vl;
pp. XXV, xxvi, § VIII; pp.
xxix, XXX, § XII; pp. xxxix,
xl, § XXII; p. xlii, § XXIII;
English contributions to
Charlemagne, pp. Ixxii, Ixxiii,
§ xlvi; vv. 70, 81, 354, etc.;
Charlemagne^ le preux y 430;
Charlemagne^ le puissant roi.
277
INDEX
460 ; p. 165, n. I ; his âge,
stature, etc., pp. 170, 171, nn.
6, 7, 8; his authority, p. 171,
n. I, to p. 9; p. 174, n. 2 to p.
13; religious character, p. 175,
n. 2 ; brilliant court, p. 178, n.
I to p. 24 ; dévotions, p. 1 79,
n. 2 to p. 29 ; his dreams, pp.
179, 180, nn. I, 2 to p. 31 ; p.
182, n. 5 to p. 35 ; p. 190, n. 6,
etseq.; judicial powers, p. 199,
n. 2 to p. 75 ; lament over the
fallen, p. 199, n. i to p. 77;
enumeration of countries f orm-
ing Charlemagne*s empire, p.
206, n. 3; regret funèbre over
Roland, p. 216, n. 5; Charle-
magne's prayer before the
great battle, p. 221, n. 3; vén-
ération for the emperor, p.
222, n. I to p. 128; Europe
under Charles the Great, see
Map; Charlemagne en pré-
sence d^un ange y Plate xiv.
Charles, vv. 1,28, 52, etc.; le
vieux Charles ^ v. 970; p. 165,
n. 3 ; Charles les bénit^ p. 220,
n. 3 to p. 125; Charles ras-
semble les armées, v. 3994; p.
233» n- 3-
Charles II, le Chauve, pp. 221,
222, n. I to p. 128.
Charles III, le Simple, p. Ixii,
§ XXXVI ; pp. 206, 207, n. 4 to
p. 95.
Charles Martel, pp. 221, 222,
n. I to p. 128.
Charroi de Nîmes, p. 218, n. 3
to p. 123.
chartes, p. 196, n. i to p. 70;
p. 201, n. 3.
Chateaubriand, p. Ixxxii, § li.
Châteauroux Ms,, p. li, note},
B., 2 ; p. Ixxxvi, § LUI ; p. xciv,
B., 20; text, p. xcix, b,, nos. 36,
37, 38.
Chaucer, p. lii, § xxx; Canter-
bury Taies, p. Ixxxv, § Lii.
Chérlant, v. 3208; p. 222, n. i
to p. 131.
Chemuble de Val-Noire, vv.
975» 984; Chemuble, vv. 1310,
1325; p. 185, n. 2.
chiyalry, p, 200, n. 2 to p. 82 ;
p. 208, n. 2; romances, p.
Ixviii, § XLII; un chevalier.
Plate IX.
Christianity and paganism,
battle between, p. zlii, § xxiii.
Chronicle, Turpin's, p. xx, §
m; p. xxi, § IV ; p. xxiv, §
VI ; p. xxxix, § XXII ; p. xlviii,
§ XXVI II ; pp. Ixvi, Ixvii, § XL ;
p. Ixviii, § XLii; used in mak-
ing the English version of
Roland, p. Ixxii, § xlvi; bib-
liography, p. ex, no 105; text
and criticism, pp. ex, cxi, nos.
106, 107, 108; Dissertations on
the Chronicle and the Carmen,
pp. cxi, cxii, nos. 1 09-11 8;
p. dix, no 359, r.; burial of
the heroes, p. 228, n. 5.
chronicles, p. xvii, § i.
278
INDEX
Ckronicon mundi^ de Lucas de
Tuy, p. clvi, VII, introductory
remark.
Chnonrat, see Conrad.
Chnrchy A. T., Stories of Charîe-
magne and the twelve peers,
p. cxlv, no 302.*
Cid, p. 205, n. 2 to p. 93 ; p. clviii,
r. to no 351 e.*
Cize, Us défilés de y vv. 583, 719,
2939; P- 178, n. 2 to p. 25;
p. 217, n. 5.
Cizra, pass of , p. xxxiii, § x v.
Clairbonne, v. 3259; p. 223, B., 7.
Clarien, an envoy of Baligant,
vv. 2670, 2724, 2771, 2790.
Clarifan, an envoy of Baligant,
V. 2670.
Clarin de Balaguer, a pagan, v.
63.
Clédaty L.» his text, p. Iv, n. i ;
p. Ivi, § XXXI ; édition of the Ro-
land, p. xcvii, no 2 5 ; Morceaux
choisis,* etc. p. xcviii, r. under
no 30; traduction archaïque,.
p. cii, no 56 ; verse translation,
p. cii, no 59*; grammaire,
p. cxxiii, no 168; glossaire,
p. cxxvii, no 195; rythmique,
p. cxxviii, no 206; le style,
p. cxxxii, no 228; translation
of Aimeri de Narbonne, pp.
227, 228, n. 2 to p. 149.
Climborin, p. xliii, § xxiv; vv.
627, 1485; p. 179, n. s.
Cloyis, p. xxiv, § VI; the son
of, p. 228, n. 5.
Coenrety ^' Documents histo-
riques," etc., p. cxiv, no 122.
combat judiciaire, p. 231, 232,
nn. I, 2 to p. 155.
Commibles, v. 198; p. 172, n. 2
to p. 10.
compagnons, les douze, v. 858;
p. 170, n. 2 to p. 7; p. 182,
n. 6.
comparisons, p. Ix, § xxxiv; p.
199, n. I to p. 78.
comparisons between old
French poetry and Italian
poetry, p. cliv, nos. 342, 343,
344.
Compostello, pilgrimages to, p.
clvi, VII, introductory remark.
Condell,C.F.,text-selections,etc.,
p. iccviii, no 3 1 * ; English verse
translation of the first seven
strophes, p. civ, no 72*; versi-
fication, p. cxxx, r.* below no
218.
connétable, p. 192, n. 5.
Conqueste du grand roi Charle-
magne des Espagne s, p. clvi,
VII, introductory remark.
Conrad, Ruolandes Liet, p. Ixix,
§ XLIII ; p. cxl, II, a,
Constans, L., Chrestomathie,*
p. xcviii, r. under no ^o; gram-
maire, p. cxxiii, r.* under no
169; glossaire, p. cxxvii, r.
under no 200.*
Constantinople, v. 2329.
contradictions, Préface, p. vii;
pp. Ixii, Ixiii, § xxxvi ; p. 166,
279
INDEX
n. lo; p. i8o, nn. 3, 4 to p.
32; p. 182, n. 2 to p. 36; V.
851.
Conybeare, J. F., article on Ox.
Ms., p. Ixxxv, § Lii; p. xcili,
no 9.
Cordoffe, vv. 71, 97; p. 169, n. 8.
Corsablis, le roi, p. xxxv, § xvii ;
vv. 885, 1235.
council, origin of, p. 168, n. 4.
coup de gant, p. 198, n. 2 to
p. 74.
couplets similaire s y Préface, p.
vii; p. Ixi, § xxxv; p. 168, n.
4; p. 177, n. I to p. 21; p.
178, n. I to p. 23; p. 187, n. 2
to p. 47 ; the Durendal répéti-
tion, p. 206, n. 4 to p. 94; cf.
p. 214, n. 2.
Couronnement de Louis^ p. 218,
n. 3 to p. 123.
Courtain, Ogier's sword, p. 201,
n. I to p. 86.
Covenant Vivien^ p. 187, n. i to
p. 46.
Crécy, p. xxxi, § xiii; p. 188,
n. I to p. 48.
Crescini, V., p. xxx, n. 5 ; p. xxxi,
n. 5; p. xlvii, n. 3; style, p.
Ivii, § xxxiii, n. 2 ; Roland in
French and Italian epicpoetry,
p. Ixxix, n. I ; p. cliv, no 343;
historical introduction to Mos-
chetti's rendermg, p. cliv, no
346* r.
Crônica gênerai of Alphonso X,
the Wise, p. Ixxiv, § XLvii;
p. clvi, VII, introductory re-
mark; p. 210, n. I.
crusade, first, p. xxv, § vu, pp.
xlix, 1, li, § XXIX; changes
in temper of the crusades, pp.
Ixvii, Ixviii, § XLi; p. 195, n.
I to p. 64.
cuirasse, p. 190, n. i, 20; cui-
rasses blanches^ p. 186, n. i to
p. 45-
Dagoberty pp. xvii, xviii, § i; p.
xxii, § V.
Dabi, Y. ^., Fabula CatoUMagni »
suecanay p. cxlviii, no 321.
Danemark, v. 1650; see Den-
mark,
Daniel, vv. 2386, 3104; p. 208,
n. 2; p. 221, n. 2.
Dante, p. xxxvi, n. 3; allusions
to Roland, p. Ixxv, § xlix;
p. Ixxvii, § xlix; p. 198, n. i
to p. 73 ; cf. p. 203, n. 3 ; Divi-
na Commedia, Préface, p. vii.
Dapamort, le roi des Wilzes, vv.
3205, 3216.
Darin, R., la Syntaxe du verbe,
etc., p. cxxiv, no 171.
date of the composition, p. xlix,
§ XXIX; p. cvii, VIII; p. 195,
n. I to p. 64 ; p. 224, n. 4.
Datban, la terre de^y. 121 5; p.
191, n. 4.
declinet, pp. xlvi, xlvii, § xxvii.
Delécluze, E. J., French rendering
of Michel's text, Préface, p. v;
p. c, no 43.
280
INDEX
démons, p. 191, n. i to p. 54; p.
227, n. 3.
Denmarky Roland in, p. 55, § xlv;
édition of the Kaiser Karl
Magnus JCronike, p. cxlviii,
no 317; renderings from the
Danish, p. cxlviii, nos., 318,
3^9» 320.
destrier, p. 180, n. 2 to p. 32.
Deutsche Rundschau^ Sept., 1898,
Morf *s " Vom Rolandslied zum
Orlando Furioso," p. cliv,
no 343 a.*
dialect of the poem, pp. liv, Iv,
§ XXXI.
Diemer, J., Der Kaiserckronik^
etc., p. cxlii, no 286.
Dietrich, O., Ueber die Wieder-
holungetty etc., p. Ixi, n. 4; p.
czzix, no 212.
Diez, Fr., Altspanische Roman-
zen, p. clviii, nos. 357, 358.
diffusion à Tétranger, p. cxxxix,
XXIII, nos. 270-364.
Digby 23, p. 1, note }, A., i;
p. Ixxxv, § Lii; p. xciii, A.
Dijon, V. 1892; see Map.
Divina Commedia, Préface
p. vii.
Dœnges, 'E.yDieBaligantsepisode,
p. xxxix, n. 4; p. cxix, no 146.
Doon, Geste de, p. 1 71 , n. 2 to p. 9.
Don Quijotey checks success of
romances of chivalry, p. Ixxv,
Ǥ XLVii; peers mentioned in
Don Qui/ote, p. dix, no 359.
Drees, H., Der Gebrauch der
Epitheta omantia^ etc., p. Ixi,
n. 4; p. cxxxiii, no 236.
Drouon, le neveu du vieux
Drouon, v. 2048 ; p. 200, n. 3.
Dubaret, Tabbë V., Roncevaux,
p. cxvi, no 137.
Ducange, CD., familiar with old
French material, p. Ixxxi, § l.
Duchinska, S., Polish verse trans-
lation, p. cvi, no 81.
duel, p. 191, n. 2; p. 200, n. 2
to p. 82 ; p. 230, n. I to p. 151 ;
p. 232, n. I.
IHimmler, E., Grabschrift aus
detn viiin Jahrhundert, p. cxiii,
no 121.
Duràn, A., Spanish romances of
Charlemagne and the peers,
p. dix, no 360.
Durendal, p. xxxi, § xiii; p. lix,
§ xxxiii; p. Ixi, § XXXV j vv.
926,988, 1055; p. i7S,nn.3,4;
p. 184, n. 2; p. 201, n. I to p.
86 ; n. i to p. 87 ; Roland's
lament over Durendal, p. 205,
n. 2 to p. 94.
Durestant, v. 870; p. 183, n. 3
to p. 37.
Durindarda, p. Ixxvi, § xlix;
Plate IV.
Duyal, A., Turold, auteur du
poème, etc., p. cviii, no 96.
Êbre, vv. 2465, 2489, 2728; Ebro,
p. xli, § xxiii ; p. 210, n. 4.
Ecosse, V. 2331.
écu, p. 190, n. 3 to p. 51, 10;
281
INDEX
resembling coat of arms,
p. 220, n. 3 to p. 126. Plates
XVIII, XXI.
Eddasy p. Ixx, § XLV.
éditions of the Roland^ p. Ixxv;
p. xcv, IV.
Eggeling, J. H., the Roland
statues, p. cxxxviii, n© 269, r.
Eggihard, p. xix, § 11 j p. xxi,
§ IV.
Eichelmann, L., Ueber die Stel-
lung de^ Adjectivsy etc., p. cxxv,
no 179.
Eicke, Th., Zur neueren Litera-
turgeschichte^-^. cxxxiii,no 242.*
EUiSy G., Spécimens of early
English metrical romances^
p. 57, § XLVi ; p. cxliii, no 290.*
émotion, pp.lxiii, Ixiv, §xxxvii ;
p. 181, n. 3 top. 35; p. 194,
n. 4 top. 59; p. 216, n. 5.
enfants, Charles appelle ses,
V. 3197.
Enfrons, v. 3517; p. 225, n. i to
p. 143-
épée, p. 190, 10, bottom of
page; Plate xx, Figs. 4, 5.
epics, Préface, p. vii; p, xvii,
§ II ; p. Ivi, § xxxii ; Icelandic
translations of Carolingian
epics, pp. Ixx, Ixxi, § xLv;
p. bcxi, § L.
épieu, p. 191, 30, top of page;
Plate XIX.
epitaph, Ëggihard's, p. xxi,
§ IV.
epithets, use of, p. m, nos.
23s» 236,
Ernst, G., la Flexion des adjec-
tifs, etc., p. cxxvi, no 190.* la
Flexion de Varticle, etc., p.
cxxvi, no 191.*
Escababi, apagan, v. 151 2.
Eschenbach, Wolfram d', Ro-
land in Germany, p. cxl, in-
troductory remark.
Esclayons, w. 3225; 3245; p.
223, A., I.
Escremis de Valtierre, vv. 931,
1291.
Engelier, p. xxxvi, § xviii; p. Espagne, vv. 2, 59, 197*224; le
xliii;§ XXIV ;v.i 503 ;^«^^/iVr, Sarrasin d^ Espagne, v. 269;
v. 1503; Engelier le Gascon,
vv. 798, 1289, 2186, 2407;
Engelier de Bordeaux, v. 1 389 ;
Engelier de Gascogne, v. 1494.
England, conquest of, p. xxv,
§ VII ; p. li, § XXIX ; p. 176,
n. 4 ; Roland in, p. Ixxii, § XLVi ;
see Angleterre,
Entrée en Espagne, p. Ixxvii,
§ XLIX.
maître de toute VEspagne,
V. 409; la moitié d"* Espagne,
vv. 432, 472 ; sept ans en Es-
pagne, p. 165, n. 2; Espagne
and VEntrée en Espagne,
p. Ixxvii, § XLIX.
Espaneliz, v. 2648; p. 215, n. 3.
Esparbès, Georges de, Roland,
oratorio en trois tableaux,
p. cxxxv, r.* to no 248.
282
INDEX
Esperyeiis, // fils de Borel,
V. 1388.
Estorgant, lepaïen^ vv. 940, 1 297.
Bstorgua, v. 1358.
Estramarin, v. 64.
EstramariSy vv. 941, 1304.
Ethiopia, p. zlii, § xxiv; Ethio-
pians, p. lis, § xxxiii ; p. Izii,
§ XXXVI ; Ethiopie, \. 1916.
étiquette, p. 201, n. i to p. 89.
Eudes, leader of the Normans,
V. 3056.
Endropin, v. 64.
Eoglés, v. 3243; p. 223, 9., 4.
Eyerett, W., The Itaîian Poets
since Dante, p. clv, n» 348 b.
exaggeration, p. Ixiv, § xxxvii ;
p. 193, n. I to p. 58; p. 197,
n. I to p. 73; p. 200, n. i to
p. 85 ; p. 209, n. I to p. ICI ;
p. 217, n. 3 to p. 120.
Fabre, Joseph, French verse
translation, p. ciii, no 6 1 *; versi-
fication, p. cxxx, r.* below
no 218; p. 212, n. 2.
falcons, p. 166, n. i ; Plate viii.
Falsaron, p. xliii, § xx i v ; vv. 879,
1213; p. 183, n. 4 to p. 37.
Fanchety disputes authenticity
of Turpin's Chronicle, p. btxxi,
§ L, n. I.
faucons, se^/alcons,
Faudron du Puy, a pagan killed
by Roland, v. 1871.
Faiiriel, p. Ixxxii, § li.
félon, meaning of, p. 168, n. 6.
FernAn Gonzalez, geste du xiii
siècle, p. clvi, vil, introductory
remark.
Ferrario, Giulio, bibliography of
the romances of chivalry, p.
cl, no 326; p. clii, no 335.
Ferumbras, see Sir Ferumbras,
Festschrift des Vereines fur die
Geschichte Berlins, the Roland
statues, p. Ixix, n. i.
feudalism, pp. xziii, xxiv, §§ vi,
vil; p. 198, n. i; p. 225, n. i
to p. 138.
Fenilleret, H., prose translation
of the Chanson, p. ci, no 52.
Fierabras, p. Ixviii, § XLii; p.
Ixx, § XLiii; English version,
p. Ixxiii, § XLVi; p. cxliii, m,
introductory remark ; Spanish
version, p. Ixxv, § xlvii; p.
clvi, VII, introductory remark
p. 207, n. 4 to p. 95; p. 210,
n. I ; p. 212, top of page,
fin du monde, p. 194, n. i to
p. 61.
Flamands, v. 3069; in the
army against Baligant, p. 219,
n. 7, eighth army corps.
Flandre, v. 2327.
Flaschel, H., Die gelehrten Wbr-
ter, etc., p. cxxv, no 183;
p. cxxviii, no 202.
Fleuri, le roi Fleuri, v. 3211.
Floredée, p. xliii, § XXI v ; V. 331 2 ;
p. 223, B., 17.
Fœrster, W., relation of the Mss.,
p. xci V, no 1 4 ; text of Paris Ms.,
283
INDEX
p. xcix, no 35 ; text of Château-
rouxMs., p.xcix,no38; textof
Venice vu Ms., p. xcix, no 39;
text of Lyons Ms., p. xcix, no
40; text of Lorraine fragment,
p. xcix, no 41.
Fœrster, W. and Koschwitz, E.,
Rolandstnaterialetty p, xcviii,
no 30; criticisms of Miiller's
2d édition, p. cxx, no 1 53.
FolengOy Orlandino, p. Ixxx, §
XLIX.
Ford, J. D. M. and Mary A., The
Romances of chivalryy p. clvi,
no 348 c*
Français, vv. 49, 192, 217,
etc. ; le Français^ v. 454 ; vingt
mille Français^ vv. 561, 587,
789, etc.; in Charlemagne^s
army against Baligant, p. 219,
n. 7, first army corps; vétérans
français de Charlemagne^ tenth
army corps, les barons de
France,
France, p. xxiv, § vi ; p. xxv, §
VIII; p. xxviii, §§ xi, xii; p.
Ivi, § XXXII ; p. Ixiii, § xxxvii;
leadership of France, p. Ixvi,
§xxxix;p.cxvii,noi4i;vv. 16,
36, 50; barons de France^ vv.
42 1 ^'y>%/^\V empereur de France^
vv. 447, 470, 485; la douce
France^ vv. 360, 702, 706; p.
166, n. 9; p. 167, n. 3; p. 172,
n. 6; as a gênerai term, p. 229,
n. 7 ; duke of France, p. xxxvi,
§ XVIII.
Francis I, visit to Blaye, p. 228,
n. s.
Francs, w. 50, 265, 701, 709,
etc. ; the Franks, pp. xvii, xix,
§§ I, II; p. xxii, § v; p. xxiv,
§ VI ; p. XX vi, § VIII ; pp.xxxiii,
xxxiv, § XV; p. XXXV, § xvii,
et passim,
Freund, II., Ueber die Verbal-
. Jlexion^ etc., p. 125, no 178.
Frise, les barons de la Frise,
V. 3069 ; les Frisons, 3700 ; in
the army against Baligant, p.
219, n. 7, eighth army corps.
Froissait, translated by Lord
Berners, p. Ixxiii, § XLVi.
Fusinato, G., Italian epic verse
singers, p. clv, no 344, r.
Gabriel, Vange, see saint Gabriel,
gabs, p. 216, n. 2 to p. 117.
Gaignon, Marsile's steed, v.
1890; p. 175» n. 4.
Galafre, un émir nommé Galafre,
V. 1663; p. 196, n. 2 to p. 69.
Galice, l*or de Galice, v. 1637;
Aimon de Galice, v. 3073 ; Ga-
lice, p. 196, n. I to p. 68.
Galien, p. Ixviii, § xlii and n. i.
Galles, le pays de, v. 2331.
Ganelon, p. xxiii, § vi ; p. xxviii,
§ XI; p. XXX, § XII; pp. xxxii,
xxxiii, § XV; p. xxxvii, §§ XIX,
XX; p. xxxix, § XXI; p. xliii,
§ xxiv; treachery, p. Ivii, §
XXXIII ; p. Ixii, § xxxvi ; émo-
tion, p. Ixiii, § xxxvii ; reviled,
284
INDEX
p. Ixiv, § XXXVII; vv. 178,
217, 233, etc. ; le comte Ganelon^
vv. 332, 342, 347, etc. ; le traître
Ganelon^ v. 3735 ; le procès de
Ganelon, vv. 3704, 3747 ; feel-
ings towards Roland, p. 173,
n. I to p. 1 1 ; relationship, p.
174, n. I to p. 13; his eyes, p.
174, n. I to p. 14; courage, p.
177, n. I to p. 20; condemna-
tion, p. 194, n. 2 to p. 60; in-
solence to Charlemagne, p.
198, n. i; bad treatment of
Ganelon, p. 199, n. 2 to p. 75 ;
the trial, etc., pp. 230, 231^
notes to pages 151, 152 et seq,
gant, et le bâton^ p. 173, n. i;
le gant, p. 174, n. i to p. 16;
p. 180, n. 4; p. 181, n. I to p.
33; p. 207, n. 3; p. 232, n. 4.
Garin de Lohérain, p. 218, n. i
to p. 112. Geste de Garin de
Montglane, p. 172, n. 2 to p. 9.
Garlan le barbu, v. 65.
Garmalie, p. 27,§xxiv; v. 1915;
p. 199, n. 3 to p. 79.
Gascogne, v, 819; p. 181, n. 2
to p. 35 ; Engelier de Gascogne,
v. 1494.
Gaspary, A., Storia délia lette-
ratura italiana, traduzione di
Nicolâ Zingarelli,p. cli, no 332.
Gasté, A., etymological Latin
translation, p. cii, r. below no
Gaul, p. xvii, § I. [56.
Gauselme, v. 3067.
Gautier de THum, le comte, vv.
800, 803, 807, 809, 2039, 2067;
killed, 2076; p. 181, n. 2 to p.
34; p. 200, n. 2 to p. 84; pp.
243, 244.
Gautier, L., Préface, p. vi; p.
xxi, n. 3; p. XXII, n. 6; p.
xxiv, nn. 1,3; p. xxv, n. i ; p.
xl, n. I ; p. xlv, n. 4 ; p. xlvii,
n. 3; dialect etc., p. Iv, nn. 3,
4. Gautier's text, p. Ivi, §
XXXI; the poet a Norman, p.
Ixiii, n. 8; Fierabras, Galien,
p. Ixviii, n. i ; Roland in Ger-
many, p. Ixix, n. i ; Roland in
England, p. lxxiii, n. i ; Ro-
land in S pain, pp. Ixxiv, nn. 2, 3;
Roland in Portugal, p. Ixxv,
n. 2 ; Roland in Russia, Bohe-
mia, Hungary, Greece, Tur-
key, p. Ixxv, n, 3 ; Ireali, etc.,
p. Ixxviii, n. 2 ; Roland in Italy,
p. Ixxx, n. I ; gives some of
Count Tressan's verses, p.
Ixxxii, n. i; story of King
John, p. Ixxxii, n. 2; Biblio-
' graphie des chansons de geste,
p. Ixxxvii, § Liv; bibliogra-
phie, p. xci, I., no 6*j classifi-
cation of the Mss., p. xciv,
no 13; éditions of the Roland,
p. xcvi, no 22 j blank-verse
translation, p. ci, no 50; ana-
lysis of the poem, p. cvi,
no 85 ; date of the composition,
p. cvii, nos. 90, 91 ; réfutation
of Génin's opinion in regard
to the author, p. cix, no 98;
285
INDEX
Chronicîe and the Carmen^
p. cxii, no 1 1 7* ; historical data,
p. cxiii, no 119; geography,
p. cxv, no 128; "ridée politi-
que," p. cxvi, no 138; /*/<//<? re-
ligieuse^ p. cxvi, no 139*; la
Chevalerie^ p. -cxvi, no 140*;
p. cxxxvi, no 258; remanie-
mentSf p. cxvii, nos. 142, 143;
// viaggiOy p. cli V, no 34 1 , r. ; de-
puis la Renaissance Jusqu^à nos
Jours f p. cliv, // variantes de la
légende, p. cxvii, no 144; origi-
nal dialect, p. cxx, no 1 50 ; pho-
nétique, p. cxxii, no 1 58 ; gram-
maire, p. cxxiii, no 167; glos-
saire, p. cxx vi, no 194; ryth-
mique, p. cxxviii, no 205; le
décasyllabe roman, p. cxxx,
remark below no 218; le style ^
p. cxxxi, nos. 222, 224; les
idées et les mœurs, p. cxxxvi,
no 254; p. 225, n. I to p. 138;
Roland in art, p. cxxxviii,
no 267 ; diffusion abroad, pp.
cxxxix,cxl,nos.272, 274, 274a*;
portions of the Karlamagntis-
Saga, p. cxlviii, no 315; trans-
lation of some of the Keiser
Karl Magnus Kronike,
p. cxlviii, no 319; the chan-
son de geste in Italy, p. cl,
no 328 ; avant les Reali, p. cli, c;
' la Spagna in rima, p. cliii, e;
la Rotta di Roncesvalle, p, cliii,
/; la Spagna in prose,
p. cliii, ^.
Gantier de Mes, Vlmage du
monde, p. 185, n. 3.
géants, les géants de Malpruse;
vv. 3253, 3286; Géants, v.
• 3518.
Gébottin, vv. 2432, 2970, 3022,
3469; p. 209, n. 2 to p. 102;
p. 218, n. 2 to p. 122.
Gemalfin, p. xliii, § xxiv; vv.
2814, 3495-
GéneSy v. 2209; p. 204, n. 5.
Génie du christianisme, p. Ixxxii,
§ Li.
Génln, Fr., Théroulde, pp. xlvi,
xlvii, § XXVII ; p. xlvii,
§ XXVII; édition p. xcv, no 19;
archaic translation, p. c, no
44; date of the composition,
p. cvii, no 89; author and
native place, p. cviii, no 97;
rythmique, p. cxxviii, no 204;
le style, p. cxxx, no 219; dif-
fusion of Roland, p. cxxxix,
no 270,
Geoffroy of Anjou, pp, xxxvi,
xxxvii, § XIX ; p. xlix, § xxix;
p. lv,§ XXXI ; Geoffroy d* Anjou,
vv. 106, 2883, 2945, 2951, 3093,
3535» 3545» 393»; le frère du
seigneur Geoffroi, v. 3806;
Geoffroi, duc d^ Anjou, v. 3819;
p. 169, n. 2 to p. 7.
geography of the Roland, p. cxiv,
XII, nos. 125-141 ; p. 165, n. 3;
p. 169, n. 8; p. 172, n. 2; p.
185, n. 3.
Georgics, p. 194, n. 3 to p. 6a
286
INDEX
Gérier, w. 1269, 1380 ; death of,
V. 1580; V. 2404.
Gérin, vv. 1261» 1379» death of,
vv. 1575,2404.
Gérin and Gérier, p. xxxvi,
§ xvni; p. xliii, § xxiv; vv.
107, 174, 794, 2186; p. 203, n.
I to p. 90.
German translations of the
Chanson^ pp. ciii, civ, nos.
64-68.*
Germany, Roland in, p. Ixix,
§ XLIII ; p. cxl, II.
gestes, p. xvii, § i; p. xlvi,
§ XX vil; Charlemagne ^^j/<f j,
p. Ix vi, § XL ; lageste des Francs^
vv. 1443, 3262; p. 194, n. 2 to
p. 61 ; la geste dit^ vv. 1685,
2095 ; écrit dans Vancien geste^
v. 3742 ; gestes de Doon, du Roi^
de Guillaume d'^Orange^ de
Guillaume au court nezy de
Garin de Mon^lane^ de Nar-
bonne^ àvi cycle méridional, etc.,
pp. 171, i72,n. 2 to p. 9; geste,
p. 196, n. I to p. 70; p. 234,
n. 5.
Giomale di filologia romanza,
1883, no 9, p. 170, vol. IV, fasc.
3, 4, Fusinato, Italian epic
verse singers, p. clv, r. to n»
344.
Girard de Roussillon, p. xxxvi,
§ xviii; V. 797; killed by
Marsile, v. 1896; v. 2188; le
vieux, v. 2409; the epic poem,
p. 203, n. I top. 90.
Girard de Vienne, chanson de
geste, p. 193, n. 3 ; p. 204, n. 5.
Girardin, Saint Marc de, review
of Monin's thesis, p. Ixxxiv,
§ LU.
Gironde, v. 3687 ; p. 228, nn. 4, 5.
Girone, un écu de Girone, v.
2991; p. 218, n. 4.
glossaires, p. cxxvi, xviii, nos.
193-203.
Gœhling, Dr., Die Satzverbin-
dung im altfr, Rolandsliede, p.
cxxv, no 185.
Gelther, Vf,,Das Rolandslied des
Pfaffen Konrad, etc., p. cxli,
no 282.
gonfanon, p. 170, n. 2 to p. 7;
p. 182, n. 5 to p. 36; p. 186,
n. 2 to p. 42 ; Plate xx.
Gormont et Isembard, p. cxxxiii,
r. to no 237.
Gorra, £., translator, see Nyrop.
grail, the holy,"the sangreal or
graal pp. 210, 211, n. 3 to
p. 104.
Grâsze, J. G. Th., Diegrossen Sa-
genkreise, etc., (bibliographic-
al work) p. xci, i, r.
Graeycll, P., Die Characteristik
der Personen im Rolandsliede^
p. xxix, nos. 1,3; p. xxxiv, n.
3; p. XXXV, n. 2; p. xxxviii,
n. 6; p. xli, n. i ; p. xlv, n. 3;
le style, p. cxxxii, no 232 ; p.
cxxxvii, no 265.
Grainiinonde,Valdabrun'shorse,
V. 1528; p. 175, n. 4.
287
INDEX
grammaire, p. cxxiii, xvii, nos.
167-192.*
Grandoigne, p. xliii, § xxiv ; v.
1570; killed by Roland, v.
1593 etseq,
Greece, literature of, p. Ivi,
§ XXXII ; influence of, p. Ixxxi,
§ L. [n. 3.
Greeks, p. xxvi, § viii ; p. 209,
Grimm, Jacob, Siîva de romances
viejosy p. clviii, no 356.
Grimm, W., édition of Conrad's
Ruolandes Ltety p. cxl, no 275 ;
"Der Epilog zum Rolands-
liede," no 275, r.*
Grœber's Zeitschrift, see Zeit-
schrift fur romanische Philol-
ogie ; GrundrisSy see Grund-
riss der romanischen Philol-
ogie,
Gros, V. 3229; p. 223, B., I.
Grossaille, c'est un roi, etc., v.
1649.
Groth, E. J.," Vergleichzwischen
der Rhetorik," etc., p. cxxxiii,
no 234.
Grundriss der romanischen Phil-
ologie y Bd. II, jr Theil, 1893,
pp. 1-96, Stengel, "la Versifi-
cation romane," p. lii, n. i ;
p. cxxx, no 218.
Gryphiander, J., Dissertation
on the Roland statues, etc.,
p. cxxxviii, no 269, r.
Gui de Bourgogne, p. 172, n. i.
Gui de Saint Antoine, death of,
V. 1581 ; p. 196, n. 3 to p. 66.
Guillaume, geste de, p. cl, vi,
introductory remark ; Geste
de Guillaume d'Orange, de
Guillaume au court nez, p. 172,
n. 2 to p. 9.
Guillaume de Blaye, v. 3938 ; p.
233, n. I top. 159.
Guineman, w. 3014, 3360; le
comte Guineman, vv. 3348,
3464; p. 219, n. 6; p. 222, n. i
to p. 130. [p. 120.
Guiscard, Robert, p. 217, n. i to
Guizot, sends Michel to Oxford,
p. Ixxxv, § LU.
Haakon, or Hakon V., "The
Old," Norwegian king, p. Ixx,
§ XLV; p. cxlvii, v, introduc-
tory remark.
Hagberg, Theodor, Swedish
translation of the Chanson;
p. cv, no 78.
Haltilie, vv. 209, 491 ; p. 173, n. 9.
Hastings, battle of, p. xlix,
§ XXIX; p. cviii, no 97.
haubert, p. 190, n. i, 20; Plate
XVIII, Fig. 3.
Hauteclaire, Oliver's sword, vv.
1363» 1463, 1507, etc.; p. 175,
n.3;P-i93»n-itop.58;p.2io,
n. I to p. 104.
Hayet, L., "le Décasyllabe ro-
man," p. cxxix, no 216.
heaume, p. 190, n. i, 30; Plate
xviii, Fig. I.
Heiligbrodt , Robert, Concordanz-
tabelle, p. xciv, no 16; see
288
INDEX
p. xcix, no 35 ; p. c, r. under
no 42. [§ Li.
Heine, Henry, allusion, p. Ixxxiii»
Henri, nephew of Richard of
Normandy, v. 171.
Henry, Victor, Origines du déca-
syllabe roman f p. cxxix, no 217.
Henslowe troupe plays a drama
based on Ifuon de Bordeaux,
p. Ixxiii, § XLVi.
Hermann, le duc de Trace, v.
3042 ; p. 220, n. 3 to p. 124.
Herrtage, S. J., Englisk Char-
lemagne romances, p. cxliv,
nos. 295, 296.
Herz, Wilhelm, German verse
translation of the Chanson, p.
ciii, no 65.
Heydler, W.F., Vergleickung des
Rolandsliedes, etc., p. cxli, n©
281.
Hill, F., Ueber das Metrum, etc.,
p. cxxix, no 210.
Hippeau, C, la Chanson du
chevalier au cygne et de G ode-
froide Bouillon,('mth. référence
to the battle of Roncesvalles)
pp. dix, no 360, r.
Historia de Carlomagno y de los
doce pares de Francia, pp.lxxiv,
Ixxv, §§ XLVii, XLViii; Nico-
las de Piamonte, p. clvi, vu,
introductory remark.
Historia de rébus hispanicis of
Rodrigo, bishop of Toledo, p.
Ixxiv, § XLVii; p. clvi, vu, in-
troductory remark.
historical data in regard to the
Cfîanson, pp. cxiii, cxiv, xi,
nos. 1 19-124.*
Hœfft, Th., contradictions,
p. Ixii, n. 6 ; France, Franceis et
franc, p. cxvii, no 141.
Hofmann, édition of Chanson,
p. xcvi, no 21 ; includes a part
of Venice i v, p. xcviii, no 32 ;
geography, p. cxvi, no 135; see
Wolf, J. F.
Homer, p. xli, § xxiii; p. xlviii,
§ xxviii; p. Ivi, § xxxii; p.
Ixxxi, § l; comparisons with
Homer, p. cxxxiv, nos. 243,*
244,* 245*; Homère, v. 2616;
p. 166, n. 8; p. 189, n. i to p.
5i;Homer,p.2is,n. 3top. 108.
Hongrois, w. 2922, 3254; p.
203, A., II., 2; Hungarians, p.
217, n. I to p. 120.
honor, p. 200, n. 2 to p. 82.
Honorius, Imago mundi, p. 185,
n. 4.
horn, Roland's, pp. Iviii, lix,
§ XXXIII ; p.lxi, § XXXV ; cleft,
p. 205, n. 2 to p. 93 ; n. I to p.
94; deposited in church at
Bordeaux, p. 228, n. 3.
Hruodlandus, p. xix, § 11.
Hugo, Victor, allusions, p.lxxxiii,
§ Li.
Hum, Gautier de T, p. xxxvi,
§ XIX ; p. lix, § XXXIII.
Huns, V. 3253, p. 223, A., II.,
I ; Huon de Bordeaux, trans-
lated by Lord Berners, p.
289
INDEX
Izxiii, § XL VI; referred to,
p. 233, n. I to p. 160.
Huse, Harriet P., Roland*s
SqutreSy p. cxlv; no 299.
Ibagneta, la chapelle d', Plate
xxiii; p. cxv, no 129, r.
iconographie du Roland^ p.
cxxxviii, nos 267, 269; p. 230,
n. 4 top. 150.
idées, et les mœurs, p. cxxxv,
XXI, nos. 251-265 ; p. 225, n. i,
top. 138; p.226,n. I top. 146;
nn. 1,2, p. 226; p. 227, nn. i,
2 to p. 148; p. 229, nn. 2,4;
p. 230, n. I ; godfathers and
godmothers, p. 233, n. i to
p. 164.
Ideler, J. L., GeschichU der ait-
fr, nat Literatur, (biblio-
graphical work) p. xcii, i, r.
Iliady Préface, p. vil; p. xxvi,
§§ viii,ix ; p. xxvii,§ x ; p. xxix,
§ XII; p. Ivi, § xxxii; p. 189,
n. I to p. 51; p. 209, n. 3;
p. 226, n. I to p. 146; p. cxxxi,
no 221, r.; no 222, r.
Illustrirte Zeitung^ 11 juni, 1892,
reproduction of 18 Roland
statues in Germany, p.
cxxxviii, no 269, r.
Imphe, V. 3996; p. 234, n. 4.
Investigateur^ sept.-oct., 1875;
pp. 218-225, Cœuret, "Docu-
ments historiques," p. cxiv,
Irlande, v. 2331. [no 122.
Islam, head of, p. xxiv, § vi.
Italian translations of the Chan-
son^ p. cv, nos. 74-77.*
Italy, p. Ixxx, § L; Roland in
Italy, pp. Ixxv-lxxx, § xlix ;
p. cxlix, nos. 326-348 c*
Ivon and Ivoire, p. xxxvi,
§ Xviii; vv. 796, 2406; Ivoire
et IvoHf killed by Marsile,
v. 1895; V. 2185; p. 203, n. I ;
not mentioned in Ox. Ms.,
p. 181, n. I to p. 34.
Tahrhuch der Gôrres-Geselî-
schafty 1880, Bd. i, pp. 107-
140, Weisz, "Entwicklung
des christlichen Ritterthums,"
p. cxxxvi, no 259.
Tahrbuch fUr romanische und
englische Literatur, Bd. zi,
1870, pp. 189-209; Bd. xii,
1871, pp. 60-72, 217-232, 396-
406, Michelant, chapter titles
of the Reali, p. clii, no 337.
Bd. xy = neue Série, Bd. iii,
1876, pp. 65-81, SchoUe, " Die
a-t ai-f an-f en-, Assonanzen,"
p. cxxiv, no 175.
Jangleu, p. xliii, § xxi v ; v. 3508 ;
Jangîeu d^outremer^ v. 3507.
Jean sans Terre, p. 207, n. 4 to
p. 95.
Jéricho, les gens de Jéricho^
V. 3228; p. 203, A., m., 2.
Jérusalem, p. xlix, § xxix \ Jéru-
salem délivrée y p. cxxxi, no 221,
r.; captured by Valdabrun,
V. 1523; p. 195, n. I top. 64.
290
INDEX
John, King, p. Izxxii, § li and
n. 2.
Joie, V. 3257; p. 223, B., 10.
Joîmer, v. 67.
Jônain, P.» verse translation of
the Chanson^ p. c, no 46.
Jonah, p. 208, n. 2; p. 221, n. 2 ;
JonaSf V. 3101.
Jonckblœt, W. J. A., Netherland
version of Charles the Great
and his iwelve peers^ p. cxlvi,
no 304.
jongleur, Plate xvii.
Joret, Ch., Du C, etc., p. cxxii,
no 163; *' Étude sur le patois
normand du Bessin," p. cxxiii,
no 165.
Joshua, p. p. 209, n. 3.
Josseran, Count, p. xxxiv, § xvi ;
Josseran de Provence^ v. 3007 ;
le comte Josseran^ vv. 3023,
3044» 3535; Josseran, 3067;
p. 219, n. 5.
Journal des Savants, article de
Raynouard, juillet, 1832, p.
xciii, r. to no 1 1 ; septembre,
1852, Charles Magnin, extract-
ing the heart, p. 218, n. i to
p. 121 ; mai, juin, 1898, pp. 296-
309; 321-335, G.. Paris, "la
Légende des infants de Lara,"
p. clvii, no 351 a.*
Joyeuse, Charlemagne's sword,
V. 2501; p. 175, n. 3; p. 210,
nn. I, 2, 3 to p. 104.
Jubert, A., verse translation of
the Chanson, p. cii, n© 55.
Judas, p. Ixxvi, § xlix.
judiciary system, p. 230, n. i ;
p. 231, n. I to p. 154; p. 232,
nn. I, 2, 3, 4.
jugement de Dieu, p. 232, n. 2
to p. 155.
Julienne, v. 3986.
Jullian, C, "la Tombe de Ro-
land à Blaye," p. cxiv, no 1 24.
Jupiter, V. 1392; p. 194, n. 3 to
p. 59; p. 209, n. 3.
Jurfaleu, p. xliii, § xxiv;
V. 504; killed by Roland,
V. 1904; le blond Jurfaleu,
V. 2702 ; p. 177, n. 2 to p. 22;
p. 215, n. 2 to p. III.
Justin de Val Ferrée, un païen
V. 1370.
Kaiserchronik, p. cxlii, c.
Kalff, Dr. H., Middelnederland-
sche epische fragmenten,
p. cxlvi, no 307.
Karlamagnùs - Saga, p. Ixxi,
§ XLV ; p. cxlvii, V, introduc-
tory remark; pp. 210, 211,
nn. I, 2, 3; burial of the he-
roes, p. 228, n. 5; account of
the perron at Aix, p. 228, n. 6.
Karl iî/îrm^/ compilation, p. Ixix,
§ XLlll; p. Ixxi, § XLV;
p. cxlii, d,
Kawczinski, M., l'Origine et
V histoire des rythmes, p. cxxx,
no 218, r.
Keiser (Kejser) Karl Magnus
Kronike, p. Ixxi, § XLV;
291
INDEX
p. cxlvii, V, introductory re-
mark; p. cxlviii, b, no 317;
VII., Slaget i Ronceval,
p. cxlviii, no 320; burial of
the heroes, p. 228, n. 5.
Keller, A. von, édition of the
Karl Meinetf p. cxlii, n» 287.
Keller, H. A., German prose
translation of the Chanson^
p. ciii, no 64.
JClèing Schriften, 1881, Bd. m,
pp. 200-207, Grimm, W., "Der
Epilog zum Rolandsliede," p.
cxl, no 275, r.*
Kœlbing, E., édition of Venice
IV, p. xcviii, no 33.
KoschwitZy Ysd.yDeraltnordische
Roland^ translation of the
eighth branch of the Karîa-
tnagnùs-Saga^ p. cxlviii, no
316.
KuhnSy L. O., The great Poets of
Italy^ p. clv, no 348 a.
Kunze, A., Das Formelhafte in
Girartde Vianeverglicken,Qic,,
p. cxxxiii, no 238.
Kurtb, G., les Mérovingiens^ p.
xvii, n. I ; p. xviii, n. i.
Lacume de Sainte-Palaye, glos-
saire, p. Ixxxi, § L.
laisse, pp. lii, liii, § xxx etpassim,
lance, p. 191, 20, top of page;
Plate XIX.
Lang, Andrew, Mrs., The Book
of romance, p. cxlv, no 303.*
Laon, au monastère de, v. 2097 ;
mon domaine à Laon, v. 2910;
p. 184, n. I to p. 41 ; p. 201, n.
3; p. 217, n. 2 top. 119.
Laurent, w. 3022, 3469.
Laurentius, G., Carmen and the
ChronicUy p. 4, § m, n. 3;
p. cxi, no III.
Lazams, p. 208, n. 2.
LeHericher, Ed., "des Mots de
fantaisie," etc., p. cxv, n© 134.
Lehugeur, A., verse translation
of the Chanson, p. ci, no 49.
Leibnitz, p. Ixxxi, § L; Annales,
etc., p. xcii, no 7.
Lemberg, D., Die verbalen Syno-
nima, etc., p. cxxxiii, no 239.
Léon m, pope, p. xxi, § iv.
Leus, v. 3258; p. 223, B., 2.
Leutis, p. 223, A., I, 4; w. 3203,
3360.
Lidforss, E., Choix des anciens
textes, etc., p. xcviii, r. under
no 30. [Map.
Liège, p. Ixx, § XLiv; see the
Lindner,Fr., the author a church-
man, p. xlviii, § xxviii, n. i.
Littérature catholique et nationale,
la, 1893, p. 86, Gautier, "l'Idée
religieuse," etc., p. cxvi, no 1 39.
Littérature politique (?) et natio-
nale, la, 1894, pp. 81-116,
Gautier, "l'Idée politique,"
etc., p. cxxxvi, no 254; cf.
no 138.
Littré, E., "la Poésie épique dans
la société féodale," p. cxxxv,
no 251.
292
INDEX
Lœschliorn, H., Zum normanni-
scken Kolandsliede^ p. cxxii,
no 162.
Lombardie, v. 2326; Lombards,
p. xxiv, § VI.
Lorraine, hommes de Lorraine y
V. 3077; Lorraine Ms., p. li,
note î, B., 6; p. xciv,B., 5°;
p. xcix, no 41 ; les Lorrains,
V. 3700; in the army against
Baligant, p. 219, n. 7, ninth
army corps.
Lot, F., primitive song, epics,
etc., p. xviii, n. 2, bottom.
Loth, J., "Ganelon et le breton
Ganas" p. cxxvi, no 192.*
Louis, V. 3715; p. 229, n. 3;
Louis ler, le Débonnaire, p. 184,
n. I top. 39. [p. 127.
Louis le Gros, p. 221, n. i to
love, p. Ixiv, § XXXVII.
loyalty, p. 183, n. 3 to p. 38; p.
186, n. 5; p. 187, n. I to p. 47.
Lucas, de Tuy, author of Chro-
nicon mundt, p. clvi, vu, in-
troductory remark.
Luce, S., "le Génie français dans
la Ch, de ^.," p. cxxxvi,
no 253.
Lyons Ms,, no 984, p. xxiv, § vi ;
p. li, note }, B., 4 ; p. xciv, B.,
40; p. xcix, d, no 40.
Machiner, v. 66.
Maelgut, le vainqueur de, 2047 ;
p. 200, nn. 2, 3 to p. 84.
Maerlant, Jacques van, Miroir
historial, p. cxlv, iv, introduc-
tory remark.
Mahomet, w. 8, 416,611, etc.;
p. 165, n. 5; p. 182, n. 3.
Maine, v. 2323.
Malcud, le roi Malcud, v. 1551.
Malcuidant, a pagan, v. 1551;
p. 195, n. I to p. 65.
Malmesbury, abbey of, p. xlvii,
§ XX vu; William of Malmes-
bury, p. xlix, § XXIX.
Malpalin, de Narbonne, v. 2995 ;
p. 218, n. 2 to p. 123.
Malpreis, géants de Malpreis,
v.3285; p. 22f3, B., 19.
Malprime, Baligant's son, p.
xxxiv, § XVI ; p. xliii, § xxiv ;
vv. 3176, 3184, 3200, 3369; le
baron Malprime, v. 3421 ;
p. 222, n. 3 to p. 129.
Malprimis de Brigal w. 889,
1261.
Malpruse, les géants de Malpruse,
V. 3253» P- 223, B., 19.
Malsaron, le païen, v. 1353;
p. 193, n. I to p. 58.
Maltet, name of Baligant's
lance, v. 3152; p. 222, n. i to
p. 129.
Maltraîen, le fils du roi Mal-
traïen, v. 2671.
manuscripts, différent, p. 1, J;
p. Ixvii, § XLI; p. xciii; lll;
Plate VII; manuscript read-
ings, pp. 235-265.
Marbrise, v. 2641; p. 215, n. 2
to p. 109.
293
INDEX
Marbruse, v. 2641; p. 215, n. 2
to p. 109.
Marcoule iT outre-mer^ v. 3156.
Marco Polo, Voyages ^ p. Ixxvii,
§ XLIX.
Marden, C.C., Poema de Fernan
Gonçalez^ p. clviii, no 351 e.*
Margaris de Séville, V. 955;
p. Ixiv, § XXVII ; Margaris^
vv. 1310, 1311 ; p. 184, n. I to
p. 40; pp. 243-245.
Marmoire, Grandoigne's steed,
V. 1572; p. 175» n. 4.
Marsh, Mrs., English translation
of Vitet's analysis, of the
Chanson^ p. civ,no69.
Marsile, p. xxxi, § xiii ; p. xxxiii,
§ XV; pp. xxxvii, xxxviii,
§ XX ; p. xxxix, § XXI ; pp. xliii,
xliv, §§ XXIV, XXV; p. lix,
§ xxxiii'; vv. 7, 10, 62, etc.;
p. 165, n. 4; death of Marsile,
V. 3646; p. 226, n. 2 to p. 147.
Marsonne, v. 2994; p. 218, n. 2
to p. 123.
Martel, Charles, p. xxiv, § vi.
Martino da Canale, Chronique
vénitienney p. Ixxvii, § XLix.
Maruse, v. 3257; p. 223, B., 11.
Massmann, H. F., Kaiserchro-
nik, p. cxlii, n» 285.
Mathieu, v. 66.
Maubien, v. 67.
Mauduit, V. 642, (644).
Maures, v. 3227; p. 223, A.,
m, I, the Spanish Moors^ p.
Ixxiii, § XLVii.
Maurienne, les vaux de, v. 2318;
p. 206, n. I to p. 95.
Mayence, Antelme de Mayence,
V. 3008.
mea culpa, p. 204, n. i to p. 92.
Melzi, G. de' Conti, bibliography
of the romances of chivalry,
p. cl, no 327 ; p. clii, n© 335.
Mém oiresph ilologiques, présentés
à Gaston Paris par ses élèves
suédois ; Vising*s " Débuts du
style français," p. cxxxiii,
no 241.
Mémoires de la Société de lin-
guistique de Paris, t. 1, 1868,
pp. 244-276, Paul Meyer,
" Phonétique française," p.
cxxii, no 160; t. iii, 1870, fasc.
3, Joret, " Du C," etc. p. cxxiii,
no 165.
Menéndez y Pelayo, M., Anto-
logîa de poetas liricos caste-
llanos, p. clvii, no 351 c*
Merlet, G., Études littéraires;
(la prosodie du texte d'Oxford)
p. c^xix, n. 215.
Mermet, A., Roland à Ponce-
vaux, p. Ixxxiii, § Li ; p. cxxxv,
no 248, r.
Merovingian kings, p. xvii, § i.
messe du jugement, p. 230,
n. I to p. 151 ; p. 232, n. 2 to
p. 156.
Meyer, Nie, the Roland statues,
p. cxxxiii, no 269, r.
Meyer, Paul, p. xxiv, n. i ; Re-
cueil d'anciens textes, etc.;
294
INDEX
p. zcviii, r. under no 30; edits
new édition of Histoire poéti-
que de Ckarlemagne^ p. tvi, r.*
to no 84; re vises, with J.
Bédier, Paris's Litt. fr. au
moyen âge^ p.cviii, no 93; geo-
graphy, p. cxv. no 131 ; "Pho-
nétique française: an et en
toniques/' p. cxxii, no 160.
Micène, les gens de Micène^
V. 3220 ; p. 223, A., 1, 3 ; p. 224,
n. 5.
Michel, Fr., Préface p. v ; Eng-
lish Ms. poem of Roland^
p. Ixxii, § XLVi ; criticism of
Monin's thesis, p. Ixxxiv, § lu,
princeps editio of Ox. Ms.,
p. Ixxxv, §§ LU, LUI; p. xcv,
no 18; includes text of Paris
Ms., p. xcix, no 34 ; part of Châ-
teauroux Ms., p. xcix, no 37 ;
words translated of Paris text,
p. ciii, no 63 ; date of the com-
position, p. cvii, no 88; glos-
sary, p. cxxvi, no 193 ; analysis
of German poems, p. cxli,
no 280; analysis of an old
English fragment of the battle
of Roncesvalles, p. cxliii,
no 289 ; fragment of the Kar-
lamagnùs - Saga, p. cxlvii,
no 311; fragment of the
Danish chronicle, p. cxlviii,
no 318; romances de la ba-
taille de RoncevauXy romances
de Bernard del CarpiOy p. dix,
no 361.
Michelant, H., Fragment lorrain
in Gënin's édition of the
Chanson^ p. xcv, no 19; p. xcix,
e; chapter titles of the Realiy
p. clii, no 337.
Michelet, p. Ixxxiv, § lu, n. 5.
Hilaiiy father of Roland, pp.
xxxii, xxxiii, § xv.
Milà y Fontanals, Roland in
Spain and heroic lyrical
poetry, p. Ixxiii, § XLVii, n. 2 ;
Roland in Portugal, p. Ixxv,
n, 2 ; De lapoesia heroico-popu-
lar^ p. clvii, no 351.
Milon, cousin of Tibaud de
Reims, v. 173; le comte Milon^
vv. 2971, 2433; p. 209, n. 2 to
p. 102; p. 218, n. 2 to p. 122.
Minochio, p. Ixxvii, nn. i, 2.
miraculous, absence of, p. Ixv,
§ XXXVIII; p. 209, nn. i, 2 to
p. 103.
Mohammed, p. Ixv, § xxxvii.
Monatsberichte der Berliner Aka-
demie y 1 863-1 871, Bekker, Ho-
meriscke Blàtter^ p. cxxxiv, no
245*; 1867, Bekker, Homer-
ische Ansichten, etc., p. cxxxiv,
no 244.*
Mone, F. J., Uebersicht der nie-
derlàndischen Volks-literatur
altérer Zeit^ p. cxlvi, no 308.
Monge, Léon de. Études morales
et littéraires^ p. cxxxiv, no 248.
Monin, H., Dissertation^ etc.,
p. Ixxxiv, § LU ; p. xciii, no 1 1.
Monjoie, vv. 1181, 1234, 1260,
29s
INDEX
etc. ; p. 189, n. 2 top. 51 ;p. 212,
n. I.
monnaie de Roland, Plate m.
Mont Saint-Michel, p. Ixiii,
§ XXXVI.
MoorSy Spanish, see Maures,
Morf, H., "Die Wortstellung,"
etc., p. cxxiv, no 177; " Vom
Rolandslied zum Orlando f uri-
oso," p. cliv, no 343 a.*
Morgante, relation to Roland^
p. Ixxix, § XLix ; p. cl, VI, r.
Moschetti| A., Italian verse
translation of the Chanson^
p. Ivii, n. 2 ; p. cv, no 77 *; ver-
sification, p. cxxx, r.* below no
218; p. cliv, no 346.*
MoslemSy p. xxvii, § ix; p.
xxviii, § XI.
Muller, E., German verse trans-
lation of the ChansoHy p. civ,
no 67.
Millier, T., Préface p. vi ; p. xl,
n. 2 ; p. xlvii, n. 3 ; p. liv, § xxx,
n. I ; Miiller's text, p. Ivi,
§xxxi; p.lxxxvi,§ Liii; man-
uscripts, p. xciv, no 1 2 ; édi-
tion of the ChansoHy p. xcv,
no 20.
Muntz, E., "la Légende de
Charlemagne dans Tart du
moyen âge," p. cxxxvii, no 266.
Murgleis, Ganelon's sword,
V. 346; p. 175» n- 3-
musical instruments, p. 187, n. i
top. 46; vv. 3137-38.
Mussafia, A., past participles in
Ox, Roland Ms. p. cxxv, no 181;
édition of Prise de Pampeîune
p. 173» n- 8-
Musset, Alfred de, p. 205, n. 2
to p. 92; p. 212, n. 2.
Musset, Louis de, analysis of
the poem, p. Ixxxv, § lu.
NaimeSy p. xxxiv, § xvi; p.
xxxviii, § XXI ; p. xliii, § xxiv ;
vv. 230, 246, 673, 774, 831 ; le
duc Naimesy vv. 2417, 2423,
3023, 3423, 3937; character,
p. 173, n. 2 to p. II ; a good
observer, p. 209, n. i to p. 102.
Namur, p. Ixx, § xliv.
Napoléon, p. xxiii, § v.
Narbonne, p. 1, note |, A.,2; p. 218,
n. 2 to p. 123; Malpalin de
Narbonne^ vv. 2995, 3683 ; geste
de Narbonne, p. 172, n. 2 to
p. 9; p. 227, n. 2 to p. 149.
nature, expressions regarding,
p. 171, n. 3 top. 8.
Nègres, v. 3229; p. 223, A.,
IV, 2.
Nepi, inscription, p. Ixxv, § xlix.
Nerbonesif le storiey xivth century
romance, p. cl, vi, introductory
remark.
Nestor, p. xxxiv, § xvi.
Netherlands, Roland in the, p.
Ixx, § xliv; p. cxlv, IV,
introductory remark, nos.
304-310.*
Nicholas I, pope, p. 227, n. 2 to
p. 148.
296
INDEX
Nicholson, publisher of £nglish
Otuel, p. Ixxii, § XLVI; Rou-
land and Vemagu and Otuel^
p. cxliii, no 291.
Nicola da Verona, Prise de Fam-
pelune, p. Ixxvii, § XLix.
Nicolas of Padua, VEspagne,
p. Ixxvii, § XLIX.
Nicolaus, sculptor, p. Ixxvi,
§ XLIX.
Niebuhr, C, Syntaktische Stu-
dien, etc.,p.cxxv,nos. 186, 188.
Niniye, le roi de Ninive^ v. 3103 ;
p. 221, n. 2.
Niyelon, le comte^ v. 3057; p.
220, n. 2 to p. 125.
Noples, vv. 198, 1*775; P- i/^»
n. 2 ; p. 198, n. 2 to p. 74.
Nordfeld, A., les Couplets simi-
laires ^ p. Ixi, n..6.
Norman conquest, p. Ixxii, §
XLVI, cf. p. 176, n. 4.
Normands, vv. 3702, 3794, 3961 ;
de Normands la cinquième
colonne, v. 3045.
Normandie, v. 2324 ; seigneur de
Normandie f v. 3470; la libre
Normandie, p. 206, n. 4 to p.
95-
Normans, p. xxi, § iv ; p. xxv,
§ VII; p. Iv, § XXXI; Normans
in the army against Baligant,
p. 219, n. 7, fifth army corps.
Normandy, p. xxi, § iv; p. Iv,
§ XXXI.
Norway, Roland in, pp. lxx,lxxi,
§ XLV ; p. cxiix, no 324.
Notes d^art et d^ archéologie,
août, 1890, A. d'Avril,
** Iconographie de Roland,''
p. cxxxviii, n. 269.
Nubiens, v. 3224; p. 223, A.,
IV, I.
Nuova antologia, vol. xii, 15 dé-
cembre, 1878, "I Rinaldi" or
the Neapolitan singers of epic
verse, Rajna, p. cliv, no 344.
Nyrop, K., p. xviii, n. 2 ; p. xxii,
n. 6; p. xxxii, § xv, n. 2; p.
xlv, n. 3 ; bibliography,p. xci, r.,
and p. xcii, no 4 ; introduction
to Ritto's Danish translation of
. the Chanson, p. cv, no 80*;
thestyle, p. cxxxi, no 226 ; sum-
mary of the French poems in
Italy, p. cli, no 331 ; Charle-
magne and the peers, p. dix,
no 360, r.
Oberon, p. Ixxiii, § xlvi.
Occiant la déserte, v. 3246; les
gens d\Occiant, vv. 3286, 3474 ;
chevaliers d"* Occiant, v. 3517;
Occiant, v. 3526 ; p. 223, B., 9.
Ochoa, E. de, Tesoro de los roman-
ceros y cancioneros Espanoles,
p. dix, no 362.
Ogier the Dane, p. xxxvi, § xix ;
cycle d'Ogier, p. cl, vi, in-
troductory remark; Ogier, v.
170; Ogier de Danemark, vv.
749. 3856, 3937 ; le comte Ogier,
le Danois, v. 3033; le comte
Ogier, V. 353 1 ; Ogier, le Danois^
297
INDEX
vv. 3544, 3546; p. 171, n. 2 to
p. 9.
O'Hagan, J., English verse trans-
lation of the Chanson^ p. civ,
no 70 ; versification» p. cxxx, r.*
below no 218.
olifant, p. 187» n. i to p. 46; n. 2
to p. 47 ; p. 188, n^'i to p. 48;
Plate III.
Oliver, p. xxxi, § xiv ; p. xxxv,
§xvii; p. xliii, § xxiv; pp.
Iviii, lix, § xxxiii; p. 1x1,
§ XXXI V; Oliviety vv. 176,255,
285; son compagnon Olivier^
vv. 546, 559, 793; le brave et
courtois Olivier y v. 576 ; le brave .
Olivier^ v. 672; mortally
wounded by the caliph,
V. 1945. [n. 9-
olivier, symbolic use, p. 169,
Olofeme, Amboire d^Olofeme,
V. 3297 ; p. 223, B., 16.
Orestes, p. xxxii, § xiv.
Onent, jusçu*en Orient, v. 3594.
oriflamme, p. 220, n. i to p. 127 ;
Plate XX.
Orlando furioso^ relation to Ro-
land, p. cl, VI, introductory
remark ; p. cliv, no 343 a.*
Orlando innamorato, relation
to Roland, p. cl, vi, intro-
ductory remark.
Ormalois, vv. 3243, 3284; p. 223,
B.,3.
Otinel, p. cxliii, m, introductory
remark; xiiith century poem,
p. 210, n. 2 to p. 103.
Oton, le fort, p. xxxvi, § xviii;
vv. 795,1297,2187,2405.
Oton (not the peer), vv. 2432,
297I1 3058; p. 218, n. 2 to
p. 122.
Ottmann, H., Die Stellung von
V *, etc., p. cxxi, no 1 54.
Ottmann, R. £., translation of
the Rolandslied, p. cxli, no
277.*
Otuel, English imitation of
Otinel q. v,; p. Ixxii, § XLVi;
the romance published, p.
cxliv, no 291.
Oxford Ms, and text. Préface,
p. v; p. XX, § lii; p. xlvi,
§ xxvii; p. xlix, § XXIX ; p.l,
§ XXIX, and note J., A. ; p. li,
§ XXX; p. Iv, § XXXI ; p. Ixiii,
§ XXXVI ; p. Ixxxiv, § Lii.
païens, les païens onttort^ p. 186,
n. 8.
Pakscher, A., the Baligant épi-
sode, p. xxiv, n. I ; author of
the poem, p. xlviii, n. 3 to
p. xlvii; p. xlviii, nn. i, 2;
répétitions, p. Ixi, n. 8 ; Zur
Kritik, etc., p. cxix, no 147;
leamed words, p. cxxviii,
n0 20i.
Païenne, v. 2923; Palermo,
p. 217, n. I to p. 120.
Pampeluna, p. xix ; § 11 ; Prise de
Pampelune, p. Ixxvii, § XLix ;
p. 173» n- 8-
pape, r apôtre de Rome^ p. 218,
298
INDEX
n. 3 to p. 123; Nicholas I,
pope, p. 227, n. 2 to p. 148.
Paris, G., Préface, p. viii;
p. xviii, n. 2 ; p. xix, n. 3 ;
p. XX, nn. I, 2, 4; p. xxi, nn. i,
2, 3; p. xxiii, n. 3; p. xxiv,
nn. I, 2, 4; p. XX vi, n. 2 ; p. xl,
nn. I, 3, 8, 10; p. xlii, n. 5;
p. xlv, n. 4; p. xlvii, n. 3;
p. xlviii, n. i; p. xlix, nn. i,
3» 4, 5 ; P- 1» n- 1 ; manuscripts,
p. lii, note |, 6., 6 ; versification,
p. liii, nn. i, 2; p. liv, nu. 3,
4 ; date, composition, etc., p. Iv,
nn. I, 4; Paris's text, p. Ivi,
§xxxi; Alexis, p. Ivi, n. i;
répétitions, p. Ixi, n. 6 ; contra-
dictions, p. Ixii, nn. i, 6; in-
fluence, p. Ixvi, n. I ; Turpin*s
ChronicUf p. Ixvi, §XL; Fiera-
bras, GalieUf p. Ixviii, n. i ;
Roland in Germany, p. Ixix,
§ XLIII; Bataille de Ronce-
vauXf Netherlands version,
p. Ixx, § XLiv; Roland in
Norway, p. Ixxi, n. i ; Roland
in Denmark, p. Ixxii, n. i;
Roland in Ëngland, p. Ixxii,
n. I ; p. Ixxiii, n. i ; Roland
in Spain, p. Ixxiv, n. i ; Ro-
land in Portugal, p. Ixxv, n. 2 ;
Roland in Italy, p. Ixxvi, n. 3 ;
p. Ixxvii, n. I ; les Royaux de
France^ p. Ixxviii, nn. i, 2;
the Mambriano of Francesco
Bello, p. Ixxix, n. 2 ; influence
abroadof the Chanson^ p. Ixxx,
n. 2; éditions of Extraits, p.
xcvii, no 28; Préface, p. viii;
translation of Ëxtracts, p. cii,
no 5/*; analysis of the poem,
p. cvi, no 84 ; date of the com-
position, pp. cvii, cviii, nos.
92, ç-i ; date and native place of
the ChansoHy p. ex, nos. 102,
103, 104; Turpin*s Chronicle,
p. cxi, nos. 109, 1 10; Chronicle
and Carmen, pp. cxi, cxii, nos.
112, 114, 115; Carmen and the
legend, p. cxiii, no 1 1 8 ; epitaph,
p. cxiv, no 123; geography,
p. cxv, nos. 128, 130; Baligant
épisode, p. cxix, nos. 148, 149;
dialect restitution, p. cxx, no
151; criticism of éditions of
Roland, p. cxx, no 152 ; phoné-
tique, p. cxxii, no 1 59 ; gram-
maire, p. cxxiii, no 169; glos-
saire, p. cxxvii, no 197 and r.
under no 200 * ; ryth mique, asso-
nance, pp. cxxviii, cxxix, nos.
207, 208; le style, p. cxxxii,
no 230; comparison with Nie-
belun^en, p. cxxxiv, no 247 ; in-
fluence on French life, p.
cxxxvi, no 260; difEusion
abroad, p. cxxxix, nos. 271,
273; Roland in Ëngland,
p. cxliv, no 292 ; in the Nether-
lands, p. cxlvi, no 306 ; la Kar-
lamagnùs-Saga, pp. cxlvii,
cxlviii, nos. 313, 314; Kosch-
witz, Karlamagnùs-Saga, p.
cxlviii, no 316, r.; Roland in
299
INDEX
Italy, p. cli, no 329; Roland peers, p. xxii, § v; p. xxxv,
in Spain, p. clvii, nos. 350,
351 a*r., 351b* 351 d*; Bé-
dier et Roques, Bibliographie
des travaux de Gaston Paris ^
p. clx, no 365 *
Paris et Langlois, Chrestoma-
thie, p. xcviii, r. under no 30;
translation at foot of pages,
p. cii, no 60*; grammaire j p.
ciii, r.*; versificatiotty p. cxxx,
r.* bfilow no 218.
Paris è| Pannier, Vie de saint
Alexis (Norman and Ile-de-
France speech traits), p. cxxii,
no 161.
Paris, Paulin, p. Ixxxiv, § lu;
Paris Ms., p. xcv, no 17, r.;
prints parts of Paris Ms.,
p. xcix, a ; analysis of the
Chanson^ p. cvi, no 83 ; le styUy
p. cxxx, no 220.
Paris Ms, no 860, Xh ^i» "ote t., B.,
3 ; published, p. bcxxv, § Lin ;
p. xciv, B., 10 ; texts, p. xcix,
ay r., nos. 34, 35.
Pas de Roland, p. 206, n. 4 to
p. 94.
Pasquier, p. Ixxxi, § l; Ronces-
valles legend, p. Ixxxi, n. 2.
Passe-Cerf, ' Gérier's steed, v.
1380;?. 175» n- 4.
Patroclus, p. xxxii, § xi v ; p. 204 ;
n. 4 to p. 90. [p. xcv, r.
Patureau, J., Châteauroux Ms.^
payement de Brindisi, p. 201,
n. 2 to p. 89; Plate xxii.
§ XVII; p. xxxvi, § XVIII ;
p.xliii, § XXIV ; p. cxlv, no 303*;
p. dix, no 359; p. 170, n. 2 to
p. 7 ; les douze pairs, vv. 286,
547, 826, etc.; they are named
in SS. LXV, CLXIV-V, CLXXIX;
p. 174, n. 4 ; p. i82,n.6 to p. 36;
the Saracen peers, p. 182, n. i
to P« ZTf P* ^85» ^« 2; combat
between the peers, p. 192, n. 3
to p. 56; fate of the peers,
p. 194, n. 3 to p. 61.
Pèlerinage de Charlemagne,
p. 216, n. 2 to p. 117.
peoples, historical, imaginary,
p. 222, n. 3 to p. 131.
Perceval le Gallois ^ p. 211, n. 3
to p. 104.
Persans, w. 3240, 3241 ; p.
223, A., III, 3; p. 225, n. 2
to p. 132. Perse t Torleu, le
roi de Perse, vv. 3204, 3354.
Perschmann, H., Die Slellung
von O, etc., p. cxxi, no ^55.
Peter's pence, p. 176, n. 5.
Peterborough abbey, p. xlvii,
§ xxvn.
Petit, Louis, bibliography of
Nethcrland works, p. cxlvi,
no 309.
Petit de Julie ville, L., p. xxiv,
n. 3 ; p, XX vi, n. 4 ; manuscripts,
p. li, note t., B., 6 ; versification,
p. liii, n. i; p, cxxix, no 211;
bibliographie, p. xcii, no 2*;
édition of extraits, p. xcviii.
300
INDEX
no 29 ; verse translation of the
Chanson f p. ci, no 5 1 \glossaires,
p. cxxvii, no 198*; les mœurs
et les caractères, p. cxxxvi, no
256.
Philip I, p. xxv, § VII. Philippe-
Auguste, p. 207, n. 4 to p. 95.
phonétâque, p. cxxii, xvi, nos.
158-166.
Pidaly Ramon Menéndez, La le-
genda de les Infantes de Lara,
p. clvii, no 351 a.*
Pinabel, p. xxxvii, § xix; p.lxiii,
§ XXXVII î vv. 362, 3783, 3788,
3797, etc.; p. 175» n. i;p.23i,
n. 3 top. 152.
Pinceneis, v. 3241 ; p. 223, A.,
11,4.
Pine, V. 199; p. 173» n- 4-
Pitré, G., popular Siciiian tra-
ditions of chivalry, p. clv,
no 344 r.
plait, p. 230, n. I to p. 151.
PoggiO, Facetiae, p. Ixxvi, § XLIX.
Poitevins, vv. 3062, 3702, 3794,
3961; in the army against
BaligaDt, p. 219, n. 7, seventh
army corps.
Poitiers, p. xxiv, § vi ; p. xxxi,
§ XIII ; p. 188, n. I to p. 48.
Poitou, V. 2323.
Polish and Russian translations
of the Chanson, p. cvi, nos. 81,
82.
Pologne, V. 2328.
pomme vermeille, p. 176, n. 2
to p. 18.
popnlarity of the Chanson, p.
Ixvi, § XXXIX.
Portugal, county of , p. xxv, § vi i ;
Roland in Portugal, p. Ixxv,
§ XLVIII.
Ponille, V. 371, 2923; p. 176,
>> 3; P* 217, n. I to p. 120.
Précieiise, Baligant's sword, vv.
3146, 3471,3564, etc.; cf. p. 175,
n. 3.
premiers travaux, p. xcii, 11.
Priamus, v. 65.
Primes, Vémir de, v. 967. '
Prise de Pampelune, p. Lxxvii,
§ XLIX.
Programme du Chat Noir,
p. cxxxiv, no 248, r.
Programm der Oberreal-Schule
zu Jàgemdorf, 1888, Alscher,
"Der Konjunctiv im Rolands-
liede," p. cxxv, n. 187.
Programm des Real-Gymna-
siums in Magdeburg, no 241,
1883, Ziller, "Der epische
Stil," etc., p. cxxxiii, no 233.
Programm der Realschule zu
Elbogen, 1 883, Ritschel, " Re-
marques sur les épithètes,"
etc., p. cxxxiii, no 235.
Propugnatore, il, art. i, vol. iii,
parte 2, 1870, pp. 384-409;
art. II, ibid,, vol. iv, i, 1871,
pp. 52-78; art. III, ibid,, pp.
333-390 ; art. iv, ibid., vol. iv, 2,
1871, pp. 53-133, Rajna, "La
rotta di Roncisvalle nella lette-
ratura cavalleresca italiana";
301
INDEX
p. cli, no 330; p. Ixxv, n. 4;
p. Ixxviii, n. 3 to p. Ixxvii ; YOl.
X, 1877, II» pp. 90-117, 228-
28o;vol.xi,i878,i,pp.77-i39,
Ricagni, comparison between
French and Italian epic poetry,
p. cliv, no 342 ; vol. xiii, 1880,
I, pp. 119-235; 402-431; II,
pp. 33-43, Crescini, Roland in
French and Italian poetry,
p. cliv, no 343 ; Roland 's traits,
p. XXX, n. 5.
Provence, v. 2325; Josseran de
Provence ^ v. 3007.
Prusse, V. 3245; les Prusses^
p. 223, A., I, 5.
Pulci, // Morgantey p. Ixxviii,
§ XLIX.
Puymaigre, Th. de, les vieux au-
teurs castillans ; romances car-
lovingiennes et rolandiennes^
p. clvii, no 349.
Pylades, p. xxxii, § xiv.
Pyrénées, pp.xviii, xix, §§ i, 11 ;
p. xxxiv, § XVI; PyrénéeSy p.
clvi, VII, introductory remark.
Quicherat, Jules, drawings of Ro-
land and Oliver, p. cxv, no 1 29 ;
p, cxxxviii, no 267 ; Plates iv,
XXIII.
Quiehl, C, Der Gebrauch des
KonjunctivSy etc., p. cxxv,
no 182.*
Quinet, E., p. Ixxxiv, § lu.
Rabel, v. 3014; le comte Rabel^
vv. 3348, 3352; p. 202, n. 310
p. lOI.
Rabelais, mourir de la mort Ro-
landy p. 204, n. i to p. 91.
Rabillon, L., English verse
translation of the Chanson^
p. civ, no 71.
Ragozin, Z. A., Rolandy the pala-
din of France y p. cxlv, no 301.*
Raimbaud, v. 3073.
Rajna, P., p. xviii, nn. i, 2;
p. xxix, n. 3; p. xlvii, n. i;
p. xlviii, n. 3 to p. xlvii ; style,
p. Ivii, n. 2 ; p. Ixxv, n. 4;
iscrizione nepesina, p. Ixxvi,
n. I ; // teatro di Milano,
p. Ixxvi, n. 3; French epics
in Italy, p. Ixxviii, n. 3 to
p. Ixxvii; Roland in Italy,
p. Ixxx, n. I ; Ci fait la geste^
etc., p. cix, no loi ; the battle
of Ronces valles in Italian
literature, p. cli, n© 330; Mi-
lan théâtre and songs about
Roland and Oliver, , p. clii,
no 334 ; Lefonti delVOrlando
furiosOf p. Ixxx, n. i ; p. cliv,
/; "I Renaldi," or Neapolitan
singers of epic verse, p. cliv,
no 344; " A Roncisvalle," (top-
ographical contribution), p.
clv, no 347*; "Un eccidio
sotto Dagoberto," etc., p. clv,
no 348.*
Rajna, P. e Vandelli, G., re-
search into the Realiy etc.,
p. clii, no :^2l^.
302
INDEX
Sambean, A., Ueber die ah echt
nachweisbaren Assonanzen^
etc., p. cxxiv, no 176.
Rauf Coilyear, Taie ofy p. cxliv,
no 296.
Raynouardy F. J. M., p. Ixxxii,
§ Li ; review of Monin's thesis,
p. Ixxxiv, § LU ; p. xciii, r. to
no II.
Sajmouardy G., *^ les Assonances
du Roland," p. xciii, r. to
no II, no 209.
Reali di Francia, p. Ixxviii,
§ XLix; p. cxlix, introductory
remark ; p. clii, d^ nos. 335-338.
regret funèbre, p. 199, n. i to
p. 77; p. 200, n. I to p. 83;
p. 205, n. 3 to p. 92 ; p. 205,
n. 2 to p. 94; Charlemagne's
regret funèbre j p. 216, n. 5.
Reifiembergy baron de, notes sur
Roland, Olivier y Aude, etc.,
pp. cxxxvii, no 264.
Reinaudy J., Invasion des Sarra-
zins en France, etc., p. cxiii,
no 120.
Reisserty O., versification,
p. cxxix, no 214.
relicSy saintly, p. 178, n. i to
p. 26; p. 207, n. 6; p. 210,
n. 3 to p. 104.
religion, p. xxviii, § xi; p. 178,
n. I to p. 26; religious scènes,
p. 208, n. 2; p. 216, n. I to
p. 117; n. 5 top. 118; allusions
to scripture, p. 226, n. 2 to
p. 147; libéral présents made
because of religious feeling,
p. 229, n. 4.
remaniements, p. cxvii, xiii,
nos. 142, 143.
Renaissance, depuis la Re-
naissance jusqu'à nos jours,
p. cliv, /.
Renaud, cycle de, p. cl, vi, intro-
ductory remark.
Rendiconti délia R, Accademia
dei Linceiy sedutadel 21 aprile,
1 895, C rescini, showing Turold
to be the author, p. xlvii, n. 3.
Renier, le duc, father of Oliver,
V. 2208; p. 204, n. 5.
Renier de Gennes, p. 204, n. 5.
répétitions, see couplets simi-
laires.
reyerence for the deity, p. 171,
n. 9.
Revue contemporaine, \. LV, 1867,
pp. 630-645, Luce, " le Génie
français," etc., p. cxxxvi,
no 253.
Revue critique, t. iv, 1869,
II septembre, pp. 173-176,
G. Paris, geography, p. cxv,
no 128.
Revue des Deux-Mondes, t. Xiv,
ir juin, 1852, Vitet's analyti-
cal translation of the Chanson,
pp. 817-864, p. cvi, VII, r.;
t. XVI, 1854, Littré, "la Poésie
épique dans la société féodale,"
p. cxxxv, no 251.
Revue de Gascogne, t. x, 1869,
PP- 332, 365» 379» Tamizey de
303
INDEX
Larroque, geographical ques-
tion, p. cxiv, no 126.
Revue germanique et française^
t. XXV, 1863, pp. 292, 302,
G. Paris, comparison with
Niebelungen^ p. cxxxiv, n© 247.
Revue du monde catholique ^ 1868,
Gautier, "Tldée religieuse,"
etc., p. cxvi, no 139*; 1870, 10
et 25 mars, Gautier, "le
Style des chansons de geste,"
p. cxxxi, no 222, r.
Revue de Paris ^ t. vi, 1898, pp.
372-395, " les Sept enfants de
Lara," p. clvii, no 351 b*; sep-
tembre, 1901, p. 225-259,
G. Paris, " Roncevaux," Pré-
face, p. viii; p. xix, n. 3;
" Brèche de Roland," p. 206,
n. 4 to p. 94 ; Compostello pil-
grimages, p. clvi, vu, intro-
ductory remark.
Revue des questions historiques ^
ive année, 1869, t. vu, pp.
79-114, Gautier, "Pldée
politique," p. cxxxvi, no 254,
p. cxvi, no 138.
Revue pédagogique^ 1885, "la
Chanson comme livre de lec-
ture pour les écoles,"* p.
cxxxv, r.* to no 248.
Rhône, Valence sur Icy v. 1 583.
Ricagni, G., French epic poetry
compared with Italian poems
dealing with like subjects,
p. cliv, no 342.
Richard of Normandy, p. xlix.
§xxix; p.lv,§xxxi; le vieux
Richard, vv. 171, 3050, 3470;
p. 172, n. 3; p. 207, n. 4 to
p. 95; p. 220, n. I to p. 125;
p. 225, n. I to p. 141.
Riecke, O., Die Construction der
Nebensàtzcy etc., p. cxxv,
no 184.
rite of allegiance, p. 178, n. 4;
burial rites, p. 218, n. i to
p. 121 ; n. I to p. 122.
Ritschely A., "Remarques sur
les épithètes," etc., p. cxxxiii,
no 235.
RittOy O. P., Danish translation
of the Chanson, with Intro-
duction by K. Nyrop, p. cv,
no 80.*
Riyety Dom, Hist. littéraire de
la France, p. xciii, no 8.
RiTiera, v. 2209; p. 204, n. 5.
Roddy Thomas, History of
Charles the GreatandOrlando,
p. dix, no 359.
Rodrigo, bishop of Toledo,
Historia de rébus hispanicis,
p. Ixxiv, § XLVii; p. clvi, vu.
Rœhrichy £., prose translation
of the Chanson, p. cii, no 54.
Roi-Pécheur, le, p. 211, n. 3 to
p. 104.
Roland, pp. xviii, xix, xx, §§ u,
ui, p. xxi, § IV ; p. xxii, § v;
pp. xxiii, xxiv, § vi; p. xxix,
§ xu; pp. XXX, xxxi, § XUi;
p. Ivi, § XXX u ; p. Ixii, § xxx v i ;
le comte Roland, vv. 175, 194;
304
INDEX
254, 277, 283, 307. Roland, a
xiiith century poem in Eng-
lish verse» p. Izxii, § xlvi;
xvth century version, p. cxliii,
III, introductory remack ; Ro-
land, oratorio en trois tableaux^
p. cxxxv, no 248, r. Roland le
baron, v. 623; central figure,
p. 192, n. I to p. 37; loy^ty,
p. 186, n. 5; Roland sounding
the hom, p. 197, n. i to p. 73;
Plate XI; Roland le comte,
▼V. 355. 585» 633, 707, etc., Ro-
land le marquis, v. 630, 2031 ;
p. 200, n. I to p. 84; p. 209,
n. 4 to p. 97 ; mon beau-fils Ro-
land, V. 743 ; mourir de la soif
Roland, p. 204, n. i to p. 91 ;
Roland, vv. 313, 323, 382, etc.;
compagnon Roland, vv. 1051,
1059, 1070, etc.; p. 198, n. 2 to
p. 73; lamenta over Oliver, p.
200, n. I to p. 83 ; over the arch-
bishop, p. 205, n. 3 to p. 92 ;
over Durendal, p. 205, n. 2 to
p. 94 ; prépares to die, p. 207,
n. I ; confesses his sins, p. 207,
n. 2; his last acts, pp. 207,
208; Roland frappant la roche.
Plate XI; statues de Roland
et Olivier, Plate iv.
Roland and Ferragus, p. cxliii,
nos. 290,* 291.
Roland and Oliver, pp. xxxv,
xxxvi, §§ xvii, xviii; pp. Ivi,
lvii,§xxxii; p.lviii, §xxxiii;
vv. 104, 1680, etc.; distinctive
traits, p. 173, n. 3 to p. 12;
p. 188, n. I to p. 48; p. 189,
n. 3 to p. 50; p. 192, n. I to
p. 57; p. 196, n. I to p. 71;
p. 197, nn. 2, 3 to p. 72 ; p. 200,
n. 2 to p. 82 ; p. 203, n. 4; be-
corne fast f riends, p. 204, n. 5.
Roland and Vemagu and Otuel,
fragments of , f rom the Auchin-
leck Ms., p. cxliv, no 296.
Roland dans Tart, p. cxxxvii,
xxii; nos. 266-269.
Rolandsaulen, pp. Ixix, Ixx,
§ XLiii; p. Ixxxi, § L, n. 4;
p. cxxxviii, no 269, r. ; p. 228,
n. 5.
Rollo, lay of, p. xlix, § xxix;
Rollo, p. 207, n. 4 to p. 95.
Romagne, v. 2326; p. 217, n. i
to p. 120.
Romaine, name of a banner,
V. 3094; p. 221, n. I to p. 127.
Romains, les, v. 2923.
Romancero gênerai, p. clviii,
no 354.
romances, Spanish, p. Ixxiv,
§ XLVii; p. clviii, b,
romances of chivalry, p. Ixviii,
§ XLII.
Romania, t. 1, 1872, pp. 273-
317, G. Paris, Vie de saint
Léger, p. 1, n. I ; t. ii, 1873,
pp. 97-103, G. Paris, criticism
of Roland texts, p. cxx, no 1 52 ;
p. 147, G. Paris, date of the
battle, p. cxiv, no 121, r.; p.
148, the epitaph, p. xxi, n. i ;
30s
INDEX
pp. 263-264» " Assonances du
Roland,'* p. cxxix, n© 208; pp.
329-334, "Noms des peuples
païens," p. ex v, no 1 30 ; geogra-
phical names, etc., p. 224, n. i to
p.132 ; Wilzesy v. 3360, p. 222, n.
2 to p.130; p. 223,n. 3 top. 131 ;
t. iii, 1874, p. 291, Raynouard,
"Assonances du Roland,'* p.
cxxix, no 209; t. yii, 1878, pp.
435-444, Paul Meyer, " Buten-
trot, Achoparts, Canelius," p.
cxv,noi3i \y^,\y] yBaligantsepi-
j(7^<f,p.xxiv,n. I ; p. 443,Canaan-
ites, etc., p. 224, n. i ; p. 632,
G. Paris, Morf*s Wortstellung,
p. cxxiv, no 177; Koschwitz*s
Karlamagnùs-S(iga,'^,zyiW\\\yri^
316, r.; t. ix, 1880, p. 176, Ott-
man's Stellung von v *, etc., p.
cxxi, no 1 54 ; p. 454 et seq., G.
Paris, the Roland legend, as
traced in the Roman d'Aquin,
p. xxi, n. 3 ; p. Iv, n. 4 to p. liv ;
p. 479, Mussafia's Zum Oxfor-
der Roland, p. cxxv, n© 181 j
t. X, 1881, p. 304, "Jusqu^as
Seinz," p. ex v, n© 1 33, r. ; p. 209,
Scholle's " Zur Kritik des Ro-
landsliedes," p. cxxi, no 1 57, r. ;
t. xi, 1882, pp. 14^153» G.
. Paris, English contributions
to the legend, p. Ixxiii, n. i
and p. cxliv, no 295; pp. 400-
409, " Sur la date et la patrie,"
etc. p. xxi, n. 3; p. xlix, n. i ;
p. Iv, n. 4 to p. liv ; p. cvii, no 92 ;
p. ex, no 102; pp. 465-518,
G. Paris, ''Carmen et la lé-
gende etc.,"p. exi, no 1 1 2 ; p. xx,
n. 2; p. xl, n. I ; p. cxiii, no 1 18;
pp. 411-413, H.Camoy, Gane-
lon legends, p. xxxii, n. 2;
p. 483, G. Paris, author, etc.,
p. Ixvii, n. I ; p. 510, n. i, Aude
épisode, p. xlv, n. 4; p. 518,
unity of the poem, p. xxiii, n. 3 ;
p.570,"l*Épitaphe deRolland,"
p. xxi, n. 2; p. cxiv, no 123;
t. xii, 1883, p. 113, "Légende
du Saut Rolland," p. xxi, n. 3 ;
p. Iv, n. 4 to p. liv ; t.xiii, 1884,
pp. 320, 328, 344, 355, G. Pitre,
popular Sicilian traditions of
chivalry, p. clv, no 344, r.; t.
xiy, 1885, p. 318, Rabillon's
translation, p. civ, no 70; pp.
321-342, Muntz, Charlemagne
legend in art, p. cxxx vii, no 266 ;
pp. 405-415» Rajna, Ci fait la
geste, etc., p. ci^, no loi ; p.
xlvii, n. i; pp. 594-598, G.
Paris, criticism of Pakscher's
Zur Kritik, etc., p. xxiv, n. i ;
pp. 316 and 594-598, Pakscher,
Zur Kritik, etc., p. cxix, no 147 ;
p. 412, Rajna, the author and
the poem, in " Contributi alla
storia dell epopea," n. 3 to p.
xlvii, end, on p. xlviii ; pp. 412,
413, p. Ivii, n. 2 ; pp. 630-631,
Waechter's study of the
Middle English Charlemagne
romances, p. cxliv, no 291 a*;
306
INDEX
t. XT, 1886, p. 126, Havet, "le
Décasyllabe roman/' p. cxxix,
no 216; pp. 138-144, G. Paris,
Clédat's édition of the Roland^
p, Iv, n. I ; p. 139, Roland
legend as traced in the Roman
(TAquin, p. xxi, n. 3; p. 151,
TaUUfer et la bataille de Hast-
ings, p. xlix, n. 3; p. 641, Gol-
ther's comparison between
Conrad*s poem and the Oxford
version, p. cxli, no 282 ; t. rTi,
1887, p. 176, Zinganelli's trans-
lation of Gaspary's History
of Italian literature, p. cli,
n° 332; p. 649, Ancona, his-
tory and geography, p. cxvi,
no 136; t. xiz, 1890, pp. 129,
1 30, Vising's " Débuts du style
français/' p. cxxxiii, no 241 ; p.
157, SchoUe's Stammbaum^ p.
xcv, no 1 7; pp. 1 58, 1 59, Bauer's
Ùber die subjectiven Wendun-
^^«,etc., p. cxx vi, no 1 89 ; t. xxi,
1892, p. 475, Hœfft's France^
Franceis et franc ^ p. cxvii, no
141 ; t. xxii, 1893, P-343» Sten-
gel's versification, p. cxxx, no
2 1 8, r.; p. 632, répétitions, p. Ixi,
n. 6; t. xxiii, 1 894, p. 44o,r. Lot,
the form of the first chansons
de geste ^ p. xviii, n. 2; p. 619,
G. Paris confutes Lindner,
p. xlviii, n. I ; t. zziy, 1895,
p. 632, G. Paris, Turoldus, etc.,
p. xlvii, n. 3; t. XXV, 1896,
pp. 161-173, Jullian, Roland's
tomb, p. cxi v, no 1 24 * ; pp. 347,
348, édition populaire (la j^*)
d'A, d'Avril, p. ci r. to no 47;
P> 349» Schmilinsky's transla-
tion, p. ci V, no 68 * ; pp. 637, 638,
Moschetti's translation and
Crescini's introduction, p. cv,
no 77 «; p. clv, no 346,» r.;
t. xxvi, 1897, p. 678, Emst's
adjective endings, p. cxxvi,
no 190*; pp. 613, 614, Ritto's
Danish version and Nyrop's
introduction, p. cv, no 80*;
t. xxyiii, 1899, p. 163, Vising's
Swedish rendering, p. cxlix,
n** 325*; t. xxiXy 1900, p. 476,
Emst's noun and verb endings,
p. cxxvi, no 191»; pp. 487, 488,
Rajna's Le fonii delVOr-
lando, p. Ixxx, n. i ; p. cliv, i;
t. XXX, I90i,p. 472; pp. 588-
590, Stengel's Rolandslied^ p.
xcvii,no26*; t.xxxi, 1902, pp.
392, 393, Loth, "Ganelon et le
breton Ganas,"p. cxx vi,no 1 92*;
pp. 418,419; p. 616, Baist's"Va-
riationen", p. cviii, no 94* ; p.
618, Rajna's "Un eccidiosotto
Dagoberto," etc., in Beitràge,
etc., p. clv, no 348*; p. xviii,
n. I ; p. 646, Fabre's transla-
tion, p. ciii, no 61 * ; t. xxxiii,
1904, pp. 137, 138, une repro-
duction anastatique de /'ZT/j-
toire poétique de Charlemagne^
p. cvi, no 84; p. 347, Isabel
Butler's translation, p. civ, no
307
INDEX
73*; t. xxxiy, 1905, p. 490,
3d éd. of G. Paris' la Litt. fr,
au moyen âge^ revue par J.
Bédier et Paul Meyer, p. cviii,
^^ 93 î PP- 490, 49ï»ï*ewed.
of V Histoire poétique de Char-
lemagne^ p. cvi, no 84; p. 632,
Brueckner's Verhàltnis des
Roîandsliedes zum Chronik
und zum Carmen, p. cxii,
no 113a.*
Romanische Forschungeny Bd. i,
1883, pp. 1-50, Dietrich, "Ue-
berdie Wiederholungen,"etc.,
p. Ixi, n. 5; p. 429, Hofmann,
"Tere de Bire," p. cxvi,
no 135; Bd. y, 1889, pp. 436-
448, Baist, "Der gerichtliche
Zweikampf/' etc., p. cxxxvii,
no 263; pp. 137-17I1 Aur-
acher, "Der altfranzôsische
Pseudo-Turpin," etc., p. cxii,
no 116; Bd. yii, no 4, 15 juni,
1893, Lindner tries to prove
the author of the Chanson a
churchman, p. xlviii, n. i.
Romanische Studien, Bd. i, mai,
1875, PP« 599-^20, Bcehmer,
"A, E, I," etc., p. cxxiii,
no 164; Bd. iii, 1878, pp. 199-
294, Morf, "Wortstellung,"
etc., p. cxxiv, no 177; pp.
295-350, Koschwitz, " Der alt-
nordische Roland," etc., p.
cxlviii, no 316.
Romans y p. xvii, § i.
romans; Roman de Roncevaux,
p. Ixxzvi, § LUI; romans bre-
tons, p. 208, n. I ; Romans des
douze pairs de France, p. 218,
n. I to p. 121 ; n. I to p. 122.
Rome, les trésors de, v. 639;
Vapôtre de Rome, v. 2998.
Roncesyalles, p. xix, § 2 ; p. xxi,
§ IV and n. I ; p. xxii, § V ; p. xxxi,
§ XIII ; p. xxxviii, §§ xx, xxi ;
battle of, p. Ivii, § xxxiil; ro-
mances de la bataille, p. 136,
nos. 361, 363; the field of
battle, p. 225, n. i to p. 134;
" The battle of Roncesvalles "
in The Book of romance, by
Mrs. Lang, p. cxlv, no 303.*
RonceyauXy à, w. 892,901,912;
la vallée de, v. 2398; p. 183,
n. I to p. 38.
Roncevaux, p. 1, note |, B.;
version remaniée, p. xcix, 20;
see also p. c, no 44, r.
Ronsard, la Francia de, p. Ixxxi,
§ L. [§ Ll.
Roquefort, J. B. de, p. Izxxii,
Ros, meaning Russes, p. 223,
A., L, 6.
Rosenberg, C, Rolandskvadet,
a Danish contribution, p. cxlix,
no 323.
Rotta di Roncisvalle, a remodel-
ing of la Spagna in rima,
p. cl, VI, introductory remark;
p. cliii, /, no 340.
Rou, roman de, p. xlix, § xxix.
Rouget de Lisle, allusion by,
p. Ixxxiii, § Li.
308
INDEX
SowbOtham, J. F., Poetical ro-
mances^ p. cxliv, no 298.*
Rowland and Sir Otuell of
Spayne^ p. cxliv, no 295.
Rowland et Vemagu^ p. cxliii,
no 290,* r.
Rue, Tabbë Gervais de la, frag-
ments of the Ox. Ms., obser-
vations on Turold, etc.,
pp. Ixxxiv, Ixxxv, § LU; date
of composition, p. cvii, no 87;
author and native place,
p. cviii, no 95.
Ruolandes Liet, p. Ixix, § xliii.
Riusian translation of the Chan-
son by Almasof , p. cvi, no 82.
Runcivals, title of eighth branch
of the Karîamagnùs-Saga^ p.
cxlvii, no 312, r.; see the four
numbered titles below.
Runzival suédois^ Swedish ver-
sion of the Chanson, p. cxlvii,
V, introductory remark.
rythmique, p. cxxviii, xix, nos.
204-218.
Saint-Albin, A. de, prose trans-
lation of the Chanson, p. ci,
no 48.
saint Alexis, vie de, p. Ivi, n. i.
Saint-Antoine, Gui de, v. 1581.
saint Basile, v. 2346 ; p. 207, n. 6.
Saint-Denis, w. 973, 2347; p.
184, n. I to p. 41 ; p. 201, n. 3;
p. 207, n. 6.
Saint-Faron, group monument,
p. 230, n. 4 to p. 229; Plate vi.
saint Gabriel, vv. 2390, 2526,
2847, 3610,3993 ;/'a«^if Gabriel,
2262 ; p. 205, n. I to p. 93 ; p.
208, n. 3 ; p. 209, n. 4 to. p. 102 ;
p. 226, n. I to p. 146.
saint Gilles, v. 2096 ; p. 201, n. 3 ;
Plate V. [§ II.
Saint-Jean-Pied-du-Port, p. xix,
saint Lazare, v. 2385.
saint Léger, p. 1, § xxix.
Saint Maur, Cinq jours d^un
Parisien dans la Navarre,*
p. cxv, no 127; geography,
p. cxiv, no 127.
Saint-Michel, à la fête de Saint-
Michel, vv. 37,53 ',Saint-Michel'
du-Péril, vv. 152, 1428, 2394;
p. 167, n. 4; p. 194, n. 4 to
p. 60; p. 208, n. 4.
saint Pierre, vv. 373, 921, 2346;
la bannière de saint Pierre,
V. 3094 ; le tribut pour saint
Pierre, p. 176, n. 5. [n. 5.
Saint-Romain, v. 3693 ; p. 228,
•saint Se vérin, v. 3685; p. 187,
n. I to p. 46 ; p. 205, n. i to p.
94; p. 228, n. 3.
saint Sylvestre, p. 231, n. 3 to
P, 151; V. 3746.
sainte Marie, le fils de Sainte
Marie, vv. 1634, 2303, 2348,
2938-
^BXdX'A^ jusqu^aux, v. 1428; p.
194, n. 4 to p. 59.
Salomon, le temple de, v. 1 524.
Salto de Roldan, p. 206, n. 4 to
p. 94.
309
INDEX
Samuely ceux de Samuel, v. 3244 ;
p. 223, A., III, 2.
Sanctis, F. de, Storia délia lit-
teratura italianay p. cli, n©
331a-*
Samson, le duc, p. xxxvi,
§ XVI II; p. xliii, § xxiv; vv.
105, 796, 1275; killed, 1531;
1537, 2188, 2408.
Saracens, p. xxiv, § vi ; pp.
xxvi-xxviii ; §§ x, xi ; p. xxxi,
§ XIII; p. xxxiii, § XV;
p. XXXV, § xvii; p. xxxvii,
§ XX; p. xl, § XXII ; p. Iviii,
§ XXXIII, etc.; vingt mille
Sarrasins, v. 410; les princi-
paux Sarrasins, v. 451 ; /^J Sar-
rasins d"* Espagne, v. 1083; In-
vasion des Sarrazins, p. cxiii,
no 120.
Saragossa, p. xxxix, § xxi, p.
xli, § XXIII ; the keys of
Saragossa, p. Ixiii, § xxxvi;
Saragosse, vv. 6, 10, 211, etc.;
les clefs de Saragosse, vv. 677,
852, 2752, 2762, 2768; p. 179,
n. 2 to p. 28; p. 215, n. I to
p. 114; casques de Saragosse,
V. 996; p. 185, n. I ; Saragosse,
au haut d^une montagne, p. 165,
n. 3; capture and plunder of
Saragossa, p. 227, n. 2 to p. 148.
Sarasa, H., Roncesvalles, (his-
torical and geographical con-
tribution) p. cxv, no 132.
Saut-Perdu, Malcuidant's horse,
V. 1554; p. 173» n. 4.
Saxe, V. 2330; les Saxons,
vv. 2921,3700, 3793; p. 217,
n. I to p. 120; Saxons, p. xxiv,
§ VI; poem of the Saxons, p.
210, n. 2 to p. 103; account in
the poem of ih^ perron at Aix,
p. 229, n. 6 to p. 149; the
Saxons considered as vassals,
p. 229, n. 7.
Scandinavian countries, Roland
in, pp. lxx,,lxxi, § XLV; p.
cxlvii, v., nos. 311-325.*
Schlegel, F., Geschichte der alten
undneuen Literatur, p. cxxxiv,
no 246.
Schleichy G., préface to the £ng-
lish Roland, p. cxliv, no 293;
contribution to the Middle
Ënglish Roland, p. cxliv,
no 294.
Schmilinsky, G., German verse
translation of the Chanson, p.
civ, no 68*; glossary, p.
cxxviii, no 203.
Schneider, £., hiatus, etc., p.
cxxix, no 213.
SchoUe, F., " Die Baligants-epi-
sode," etc., p. xxiv, n. i ; p. cxix,
no 145; Stammbaum, p. xcv,
no 1 7 ; Mss. relations, p. cxxi,
no 156; "Zur Kritik . des
Rolandsliedes,'* p. cxxi, no
157; "Die a, ai, an, en Asso-
nanzen," etc., p. cxxiv, no 175.
Schultén, Hugo af, Swedish
translation of the Chanson,
p. cv, no 79.
310
INDEX
Seelmann, E., Aoi, p. liv, n. 2 ;
Ox. Ms., etc. ; " Das Denkmal
und seine Ueberlieferung/' p.
bczxivy n. 7 ; Bibliographie^ p.
Ixxxvi, § Liv; p. xcii, no 5;
classification of the Mss., p.
xciv, no 1 5 ; grammar, p. cxxiv,
r. at top of page; glossary,
p. cxxviii second remark
under no 200*; versification,
p. cxxviii, no 207, r.; style,
p. cxxxii, no 230, r.
Sege 0/ Melayney p. cxliii, m, in-
troductory remark; p. cxliv,
no 295.
Semitic peoples, p. 223, A.,
III.
sept années, p. 214, n. 2.
Sepulyeda, L. de, /Romances de
la crânica de Espaha^ p. clviii,
no 352.
Settegast, F., " Der Ehrbegriff,"
etc., p. cxxxvii, no 261.
Sezilie, v. 200; p. 173, n. 7.
Shakespeare, borrows Oberon,
p. Ixxiii, § XLVi; p. cxliii m,
introductory remark.
Sicilies, Two, p. xxv, § vu.
Siglorel, the enchanter, p. xxxv,
§ XVII ; V. 1390; p. 193, n. 2
to p. 59.
Siège de Narbonne^ p. 187, n. i
to p. 46.
simileSy p. Ix, § xxxiv.
Simon, M., Ueber denflexivischen
Verfall des Substantivsy etc.,
p. cxxiv, no 170.
Sir Ferutnbras^ p. Ixxii, § XLVI;
p. cxliii, III, introductory re-
mark and no 290,* r.
Sivryt Charles de, see Esparbès,
SlaySy p. xxiv, § vi ; p. 223, A., i.
Soltras, V. 3242 ; p. 223, B., 5.
Songof Rolandy Ms. Lansd. 388;
p. cxliv, no 295.
sonnez votre cor, v. 1051 ; p. 187,
n. I to p. 46.
Sorel, Gërin's steed, v. 1379; p.
175, n. 4; p. 193, n. I top. 59.
Sorence, v. 3783; Pinabel de
Sorence^ v. 3915 ; p. 231, n. 3 to
p. 152.
Sorabes, Sorbres, Sors, v. 3226;
p. 223, A., I, 2.
Sostegno di Zanobi, second
Spagnay p. Ixxviii, § XLix and
n. 2.
Souyestre, E., Causeries histo-
riques et littéraires^ p. cxxxi,
no 221.
Sowdone of Babylonej p. cxliii,
III, introductory remark.
Spagna^ in prose, p/ Ixxviii,
§ XLIX; p. cl, VI, introductory
remark ; p. ciii, g.
Spagna in rima, or, istoriata;
p. cl, VI, r. at top of page; p.
cliii,^; original édition, p. cliii,
no 339-
Spain, p. xix, § II; p. xxii, § 5,
et passim; p. 166, n. 9; p. 168,
n. 3 ; Roland in Spain, pp.
Ixxiii, Ixxiv, § XLVii ; p. clvi,
VII.
311
INDEX
Spanheim's lives of ecclesiasti-
cal writers, p. dix, no 359.
Spencer borrows Oberon^ p.
Ixxiii, § XL VI.
Stapperbecky W., the Roland
statues, p. cxxxviii, no 269, r.
statnes of Roland, pp. Ixix, Ixx,
§ XLlii ; p. cxxxviii, no 269, r.;
p. 228, n. 5 ; Plate iv.
Stengel, Ed.) édition of the
Chanson^ Préface, p. vi; p.
Ixxxvi, § LUI; paléographie
édition, p. xcvi, no 24; critical
édition, p. xcvii, no 26*;
Chronicle and the Carmen^ p.
cxi, no 113 ; glossary, p. cxxvii,
no 199*; versification, p. cxxx,
no 218.
Storniy G., a Norwegian contri-
bution, p. cxlix, no 324.
Stricker, p. Ixix, § xliii; Karl
der Grosse^ p. cxlii, b. [§ Vi.
structure of the poem, p. xxiii,
style, p. cxxx, XX, nos. 219-250.*
Suatilie, le roi de, v. 90; p. 169,
n. I to p. 6.
Suchier, H., p. xviii, n. 2 ;
geography, p. cxv, no 133.
Symonds, J. A,, The Renaissance
in Italyy p. cli, no 330, b*
Syrien, un Syrien^ v. 3 131.
Sweden, Roland in, p. Ixxi,
§ XLV ; Swedish and Danish
translations of the Chanson^
p. cv, nos. 78-80; p. cxlix, no
322; p. cxlix, no 325*; contri-
butions, p. cxlix, nos. 323, 324.
Tachebnuiy Ganelon's steed,
V. 347;p. 175» n- 4.
Tacittts, p. xvii, § i.
Tailliaii, J., le Romancero^ ittuUs
littéraires^ p. clx, n© 364.
Taillefer, p. xlix, § xxix ; p. Iv,
§ XXXI ; p. Ixxxi, n. 4.
Talboty E., édition of the Chan-
son^ p. xcvii, n© 27; glossaire^
p. cxxvii, no 196 ; versification^
p. cxxx, r.* below no 218; le
style, p. cxxxii, no 229.
Tamassia, N., judicial decrees
in Bologna, p. Ixxvi, § xlix,
n. 2.
Tamizey de Larroque, "une
Question sur Roncevaux"(geo-
graphical) p. cxiv, n© 1 26.
Tartars, p. 223, A., 11.
Tencendor,Charlemagne*s steed,
vv. 2993, 3342, 3622; p. 175,
n. 4; p. 218, n. 2 to p. 123.
Terre-Majeure, p. U, § xxxiv;
vv. 600, 618, 952, 1489, 1616,
etc.; p. 181, n. 2.
Teryaganty p. xxviii, § xi ; p. ix v,
§ xxxvii; vv. 611, 2468, 2589,
2696, etc.
tezt-criticism, Préface, p. vil;
p. cxviii, XV, nos. 145-157.
Théroude, Théroulde, Turold,
Turoldus, pp. zlvi, xlvii,
§ xxvii; p. cviii, no 96;
V. 4002 ; p. 234, n. 5.
Thomas, A., r Entrée d^Espagm^
pp. Ixxvii, nn. i, 2.
Tibaut de Reims, vv. 173, 2433,
312
INDEX
3058; p. 209, n. 2 to p. 102;
Tibaut^ V. 2970; p. 172, n. 5;
p. 218, n. 2 to p. 122.
Ticknor'8 Hisiory of Spanish
liUrature^ p. clviii, r. to n©
351e»
Tierriy U frire du Seigneur
Geoffroi^ p. xxxvii, § xix;
V. 2883; p. 213, n. 6; p. 216,
n. 4 ; vv. 3805, 3843, 3850, etc. ;
Tierriy le duc d*Argonney
vv. 3083, 3534; p. 220, n. 2.
Tiois, V. 3795 ; p. 231, n. i.
Timozel, le païen, v. 1382.
titles of rank, etc., p. 166, n. 8;
p, 168, n. 7; p. 182, n. I to
p. 36; p. 200, n. I to p. 84;
p. 215, n. I to p. n6.
Tolède, écu de, v. 1568; p. 196,
n. I to p. 66. [3216, 3354.
TorleUy le roi de Perse, vv. 3204,
Tortajada, D. L. de, Floresta de
varies romances, p. clviii, n©
3S5;p. dix, no359, r.
Tortose, Turgis de, v. 916;
p. 183, n. I to p. 39.
torture, p. 230, n. i to p. 151.
Tosi, Paolo Antonio, notice of
an édition of laSpagna, p. cliii,
no 339» r.
Toynbee, P., Spécimens of old
French,* p. xcviii, r. under
no 30; grammar, p. cxxiii, r.*
to no 169; glossary, p. cxxvii,
r. to no 200.*
Trace, Hermann, le duc de Trace,
V. 3042.
tradition, la tradition symbo-
lique, p. 222, n. 2 to p. iii.
transformation, pp. Ixvii, Ixviii,
§§ XLI, XLII, et seq.
translations, French, pp. c-ciii,
nos. 43-63 ; German, pp. ciii—
civ, nos. 64-68*; English,
p. civ, nos. 69-73*; Italian,
p. cv, nos. 74-77*; Swedish
and Danish, p. cv, nos. 78-
80*; p. cxlix, nos. 322-325*;
Slavic and Russian, p. cvi,
nos. 81-82.
Tratttmann, M., Bildung und
Gebrauch der Tempora und
Modi, p. cxxiv, no 172.
Tressan, comte de, his Chanson
de Roland, pp. Ixxi, Ixxii.
tric-trac, p. 170, nn. 3 and 4.
Trojans, p. xxvii, § x.
Tudèle, V. 200; p. 173, n. 6.
Tuerk, K., the Roland statues,
p. cxxxviii, no 269, r.
Turcs, vv. 3240, 3284, 3518;
p. 223, A., II, 5.
Turgis de Tortose, vv. 916, 1 282 ;
Turgis, 1358; Tortosa, p. 183,
n. I to p. 39 ; p. 193, n. 2 to p. 58.
Turpin, archbishop of Rheims,
p. XX, § III; pp* xxxiv, XXXV,
§ XVII ; p. xliii, § xxiv; p. Ivi,
§ XXXII ; vv. 170, 263, (799),
Il 24, 1243, etc. Turpin de
Reims, vv. 2077, 2083 ; death
of, V. 2242; p. 188, n. 2 to
p. 49 ; laments the f allen peers,
p. 202, n. 2 to p. 89; les belles
313
INDEX
mains blanches y p. 205, n. 2 to
p. 92. \cle.
Turpin'8 Chronicle, see Chroni-
Tjrrwhitt, T., CanUrbury Taies,
p. Ixxxv, § LU ; p. xciii, no 11.
Uhlandy Ludwig, allusions,
p. Ixxxiii, § Li.
Ulrich vcn Thurheim, Renne-
7uart ; Roland in Germany,
p. cxl, II, introductory remark.
Ulrich von dem Turlin, Arabel-
lens Entfûhrung ; Roland in
Germany, p. cxl, 11, introduc-
tory remark.
Unger, C. R., Karlamagtiùs-
Sagay p. cxlvii, n» 312,
unity of the poem, pp. xxiii,
xxiv, § VI; p. Ixiii, § xxxvi.
Valdabrun, p. xliii, § xxiv ;
vv. 617, 1519, et seq.; p. 178,
n. I to p. 27.
Valence, lances de, v. 988; p. 185,
n. I to p. 42 ; Valence sur le
Rhône, v. 1583.
yal-FerréGf/ustm de Val-Ferrée,
V. 1370; p. 193» n. 4-
'y éX-Yonôi^, château de Val-Fonde,
V. 23; p. 166, n. II.
Val-Fronde, v. 3260; p. 166,
n. ii;p. 223, B., 15.
Val-Fuï, V. 3239; p. 223, B., 14.
Val-Marquis, v. 3208; p. 223,
n. I to p. 131.
Val-Métas, un diable au Val-Mé-
tasj V. 1664 ; p. 196, n. 3 to p. 69.
Valnoir, Chernuble de, v. 975;
p. 185, n. 2 to p. 41.
Val-Penuse, v. 3256; p. 223,
B., 8.
Val-Sevrée, v. 3313; p. 223,
B., 18.
Val-Ténèbres, v. 2461 ; p. 210,
n. 3 to p. 103.
Valtierre', vv. 199, 662 ; Escremis
de Valtierre, vv. 931, 1291;
p. 173, n. 3 top. 10.
Vandelliy G., critical text of the
Reali, vol.' il, p. clii, r. to no 338.
Vanniy M., Italian version of
vv. 1 049-1 439, p. cv, no 76.*
yanterieSy p. 216, n. 2 to p. 117.
VapereaUy L. G., educational
value of the Chanson, p. cxxxv,
r.* to no 248.
yariations and modifications of
the legend, p. cxvii, xiv,
no 144.
Varnhagen et Martin, Syste-
matisches Verzeichnis, etc.,
p. cxxiv, r. just above no 170;
glossary, p. cxxviii, second
remark under no 200*; style,
p. cxxxii, no 230, r.
Veckenstedt, E., " Die Farbenbe-
zeichnungen," etc., p. cxxxvii,
no 262.
Veillantif , Roland*s steed, p. Ix,
§ xxxiv; vv. II 53, 2032, 2127,
2160; p. 175, n. 4; p. 189, n. 2
to p. 50; p. 201, n. I to p, 87.
Venice iv Ms., p. 1, note J, A., 2 ;
p. Ixxvi, § XLix î p. xciii, A., 20 ;
314
INDEX
text, p. xcviii, nos. 32, 33; con-
tains the siège of Narbonne,
p. 227, n. 2 to p. 149.
Venue Vil Ms,, p. 1, note t, B.,
I ; p. xciii, B., 30; text, p. xcix,
no 39, c.
Verona cathedral, p. Ixxvi,
§ XLix; p. 184, n. 2 top. 39.
versification, pp. li-liv, § xxx.
version primitive^ p. 1, note },
A., version remaniée^ p. 1,
note I, B.
versions, différent, p. 1, note X ;
pp. Ixvi, Ixvii, §§ XL, XLi;
p. xcv, IV.
Vetault, A., artistic window
reproductions, p. cxxxviii,
no 268.
Viaggio di Carlomagno in Ispag-
nay p. cl, VI, introductory re-
mark ; p. cliv, /^, no 341.
Vielufy G., Komposition und Stil,
p. cxxxiii, no 240.
Vienne, Girard de Vienne,
p. Ixxxiii, § Li.
Tiennoia, acier viennois, v. 997 ;
p. 185, n. I to p. 42.
Vigny, Alfred de, le Cor,
p. Ixxxiii, § Li; p. 181, n. i
to p. 35.
Villemain, course on old French,
p. Ixxxiv, § LU.
Virgil, p. xli, § XXIII; p. xlviii,
§ XX VIII ; Virgile, v. 2616;
p. 194, n. 3 to p. 60; Virgil,
p. 215, n. 3 to p. 108; Aeneid,
Préface, p. vii.
Vising, J., ''les Débuts du style
français," p. cxxxiii, no 241 ;
Swedish work and translation,
p. cxlix, no 325.*
Vitet, L., analysis of the Chan-
son, p. c, no 45 ; p. cxxxi,
no 223, r.
Vivien, v. 3996 ; p. 234, n. 4 ; le
Covenant Vivien, p. 187, n. i
to p. 46.
vœux, p. 216, n. 2 to p. 117.
Volta, Anna, p. xxx, § xiii, n. 5 ;
Roland in French and Italian
epic pôetry, p. Ixxix, n i;
p. clv, no 345* [§ L.
Voltaire, Henriade, p. Ixxxii,
Voyage à Jérusalem, p. 210, n. 3
to p. 104.
Voyage de Charlemagne, cxxxiii,
r. to no 237; p. 211, n. 3 to
p. 104.
Wace, p. xlix, | xxix.
Washington, p. xxiii, § v.
Way, A. and Spencer, F., a sum-
mary of the Chanson, p. cxlv,
no 300.*
Weddingen, O., Étude sur la
composition de la Chanson de
Boi^d, p. cxxxii, no 231.
Weis^ A. M., "Die Entwick-
lung des christlichen Ritter-
thums," p. cxxxvi, no 259.
Willehaln, poem, p. 140, il.
William the Conqueror, p. xlvii,
§ xxvii; p. xlix, § XXIX. [n. 3.
William of Malmesbury, p. xlix.
3^5
INDEX
Wilzes, Dapamort^ le roi des
Wilzes^ vv. 3205, 3260; p. 222,
n. 2 top. 130; p. 223, A., I, 4.
Wissant, ati port de, v. 1429;
p. 194, n. 4 to p. 59.
Wolf, F., Ueber die neuesien
Leistnngen der Franzosen, etc.,
p. xciii, r. to no n.
Wolf, J. F., et Hofmann, K.,
collection of old popular Cas-
tillan romances, p. dix, no 363.
Wright* s analysis of English
Roland, p. Ixxii, § XLVI.
Wulff, Fr., édition of Turpin*s
Chronicle, p. xxxix, n. 5 ;p. cxi,
no 107.
Zeitschrift fur deutsches Aîter-
thuni, 1843, PP- 281-288,
Grimm, W., " Der Epilog zum
Rolandsliede," p. cxl, no 275,
r.*; Bd. xvi, ■=■ neue Série,
Bd. iv, 1873, P- 279, Diimm-
ler's Grabschrift, etc., p. cxiii,
no 121.
Zeitschrift fiir roj?ianische Phi-
lologie, Bd. 1, 1877, PP- 26-40,
Scholle, " Die Baligantsepi-
sode," p. cxîx, no 145; p. xxiv,
n. I ; Bd. il, 1878, p. 162 et seq.,
Fœrster, tjbleau de la filia-
tion des vianuscrits, p. xciv,
no 14; p. 162-189, Fcferster
criticises Miiller's text, p. cxx,
no 153; Bd. iv, 1880, pp. 7-34,
Scholle, Ms., relationship, p.
cxxi, no
Mussafia, " Zum Ox. Roland,"
p. cxxv, no 181 ; pp. 195—222,
Scholle, "Zur Kritik des Ro-
landsliedes," p. cxxi, no 157;
pp. 583-584, Suchier, "Jus-
qu*as Seinz," p. cxv, no 133;
Bd, vi, 1882, pp. 492-500,
Grober, répétitions p. lxi,n. 6;
Bd. viii, 1884, pp. 429-521,
Stengel, criticism of G. Paris's
Carmen, etc., in Romania, t. x i,
pp. 465-518, p. cxi, no 113;
Bd. ix, 1885, pp. 204-222, Set-
tegast, " Der Ehrbegriff," etc.,
p.cxxxvii,no26i;Bd.xvi,i892,
p. 509, Baist, Roland legend,
origins, etc., p. xxi, n. 3; p. Iv,
n. 4 to p. liv; p. xviii, n. r.
Bd. xviii, 1894, p; 175, Suchier,
chansons de geste, origins, etc.,
p. xviii, n. 2,
Zeitschrift fur Volkerpsychologie
und Sprachwissenschafty Bd.
xvii, 1887, pp. 1 39-1 61,
Veckenstedt, color ■ indica-
tions, p, cxxxvii, no 262.
Ziller, F., " Der epische Stil des
altfr. Rolandsliedes," p.
cxxxiii, no 233.
Zimmermann, F., German verse
translation, p. civ, no 66.
Zingarelli, N., translator; see
Gaspary.
Zœpfl, II., the Roland statues,
p. cxxxviii, no 269, r.
Zutavern, K., Ueber die altfr. epi-
sche Sprache, p. cxxxiii, no 237.
^^^A^^^'^'J't^Ui^^^^^^
XXIII. La Petite Chapelle d'Ibagneta près de laquelle, à ce qu'on croit, la
bataille de Roncevaux a eu lieu ; cf. l'article de Gaston Paris, " Roncevaux," qui a été
réimprimé dans Légendes du moyeji âge^ Paris, Hachette, 1904 ; voir p. 39. Reproduction
de la vignette du t. m des Epopées^ p. 563, d'après le dessin de Jules Quicherat (voir
p. cxv, no 129).
14 DAY USE
RETURN TO DESK FROM WHICH BORROWED
LOAN DEPT.
This book is due on the last date stamped below, or
on the date to which renewed.
Renewed books are sobject to immédiate recall.
LD 21A-40m-ll,'68
(E16028l0)476B
CQ5tiQ7Bia5
/^529J
Tiq^^NIVERSITY QF CAUFORNIA UBRARY