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Full text of "La Chanson de Roland : a modern French translation of Theodor Mu?ller's text of the Oxford manuscript, with introduction, bibliography, notes, and index, map, illustrations, and manuscript readings"

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.; 


MACMILLAN'S  FRENCH  CLASSICS 
For  School  and  Collège  Use 


EDITED   BY 

Professor  F.  C.  DE  SUMICHRAST 


LA  CHANSON  DE  ROLAND 

GEDDES 


o. 


I.   Un  Ambassadeur  ou  messager,  d'après  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
nationale,  fr.  387,  fo  13;  voir  Gautier,  la  Chevalerie ^  Fig.  129. 


LA  CHANSON  DE  ROLAND 


A  MODERN  FRENCH  TRANSLATION 


THEODOR  MÛLLER'S  TEXT  OF  THE  OXFORD 
MANUSCRIPT 


WITH  INTRODUCTION,  BIBLIOGRAPHY,  NOTES, 

AND  INDEX 

MAP,  ILLUSTRATIONS,  AND  MANUSCRIPT READINGS 

BY 

J.  GEDDES,  Jr.,  Ph.D. 

Profbssor  OF  Romance  Languages  in  Boston  Univbrsity 


^9^      OF  THE        ^r 

UNIVERSITY 


^to  |9orfe 

THE  MACMILLAN  COMPANY 

LoNDON  :  Macmillan  &  Co.,  Ltd. 

1906 

AU  rights  reserved 


RFESE 


Copyright,  1906, 
By  THE  MACMILLAN  COMPANY. 


Set  up  and  electrotyped.    Published  November,  1906. 


Berwick  &  Smith  Co.,  Norwood»  Mass.,  U.S.A. 


PREFACE 

Since  M.  Francisque  Michel  published  in  1837  his  first 
édition  of  the  Oxford  manusçript  of  the  Chanson  de  Ro- 
land ^  at  least  eight  différent  texts  of  the  entire  poem , 
edited  by  Freiïch  and  German  scholars,  hâve  appeared. 
Some  of  thèse  texts  hâve  gone  through  several  éditions. 
Moreover,  a  number  of  manuals  containing  extracts 
hâve  been  published.  The  first  modem  French  transla- 
tion of  the  poem  was  issued  in  1845  by  M.  Delécluze. 
Since  then  eighteen  French  versions,  in  prose  or  verse, 
some  of  the  entire  poem,  others  more  or  less  complète, 
bave  been  printed. 

Under  thèse  circumstances,  were  the  object  of  the 
présent  édition  merely  to  furnish  students  with  a  faith- 
ful  rendering  of  the  Oxford  manusçript,  the  desirability 
of  such  a  work  might  reasonably  be  questioned.  The 
aim  of  this  book  is  not  only  to  offer  a  faithful  French 
prose  translation  of  the  poem ,  but  to  make  available  the 
•sources  for  the  study  of  any  part  of  the  entire  subject 
Such  a  purpose  calls  for  an  adéquate  Introduction,  and 
also  for  a  suitable  Bibliography.  .  Thèse  two  portions  of 
the  first  part  of  the  book  hâve  been  made  supplemen- 
tary  to  each  other.  Each  of  the  fifty-four  sections  into 
which  the  Introduction  is  divided  treats  briefly,  and 
with  références  to  the  sources  in  most  cases ,  a  subject 
of  considérable  interest.  In  planning  class-work,  any 
one  of  thèse  topics  may  be  made  the  subject  of  farther 


PREFACE 

investigation  whose  results  may  be  presented  in  a  five- 
minute  paper. 

An  effort  has  been  made,  in  reproducing  Gautier's 
"Bibliographie  de  la  Chanson  de  Roland^''  to  bring  the 
work  down  to  1906.  To  the  three  hundred  and  thir- 
teen  numbered  titles  there  registered,  over  se  vent  y  haye 
hère  been  added.  A  glance  at  the  list  will  reveal  the 
fact  that  with  the  exception  of  a  few  brilliant  French 
scholars,  those  who  hâve  investigated  most  thoroughly 
the  entire  old  French  field  are  Germans.  This  will  ac- 
count  for  the  continuai  référence  in  the  Introduction  to 
German  sources. 

The  translation  hère  offered  is  a  rendering  of  the  old 
French  text  as  presented  in  Theodor  MùUer's  third 
édition  of  the  Chanson  de  Roland,  Miiller's  text,  until 
superseded  by  a  better  one,  will  continue  to  be  regard- 
ed  by  scholars  as  a  standard  édition.  This  in  itself 
goes  far  to  justify  as  faithful  a  rendering  as  possible  of 
a  work  of  such  pronounced  merit.  This  is  said  with 
due  déférence  to  the  excellent  édition  of  Edmund  Sten- 
gel,  the  first  volume  of  which  appeared  in  1900.  Jt  has 
been  used  constantly  as  a  valuable  aid  in  the  prépara- 
tion of  the  présent  work.  When  the  second  volume  of 
StengePs  Chanson  appears,  it  will  be  easier  fittingly  to 
détermine  whether  it  is  to  take  henceforth  the  place  so 
long  held  by  the  Millier  édition. 

The  better  to  secure  unity  throughout,  the  Notes, 
while  elucidating  the  many  points  that  claim  attention , 
hâve  when  practicable ,  been  made  to  refer  to  the  partic- 
ular  section  of  the  Introduction,  or  Bibliography,  in 
which   the   topic   may   receive   fuller   treatment.     The 


PREFACE 

Manuscript  Readings,  which  follow  the  Notes,  taken  in 
connection  with  the  sections  covering  this  subject  in 
the  part  of  the  book  that  précèdes  the  text,  give  an  idea 
of  the  nature  of  text  criticism,  and  will  serve  as  an  in- 
troduction to  a  subject  as  yet  but  little  studied  in  this 
country.  The  Index  aims  to  furnish  a  key  to  the  requi- 
site  data  for  investigating  any  part  of  the  subject. 

As  the  importance  of  the  Chanson  de  Roland  in  rela- 
tion to  French  history  and  literature  becomes  more  gen- 
erally  known,  the  subject  will  receive  wider  attention. 
It  has  been  so  with  the  Divina  Commedia  ;  it  will  be  so 
with  the  Chanson  de  Roland,  Each  represents  an  en- 
tirely  différent  type  of  epic  poem.  The  old  Chanson 
belongs  to  that  spontaneous  class  of  epics  which  spring 
right  from  the  soil,  and  of  which  the  Iliad  \s  the  finest 
type.  The  Divina  Commedia^  on  the  other  hand,  is 
the  product  of  the  extraordinary  genius  of  one  intellect. 
It  belongs  to  the  class  of  epics  best  exemplified  by  the 
jEneid.  It  is  évident  that  genius  has  played  no  unim- 
portant  part  in  the  création  of  both  types.  A  distinc- 
tion that  has  been  well  made  between  the  two  kinds  of 
epics,  is  that  in  the  former  type,  genius  is  the  prime 
factor  which  makes  up  for  art;  while  in  the  second 
class,  the  prime  factor  is  art  which  makes  up  for  genius. 

Regarding  a  subject  about  which  so  much  is  uncer- 
tain,  there  must  needs  be  a  différence  of  opinion  on 
many  points;  for  instance,  in  regard  to  the  author,  the 
text,  the  contradictions  in  the  poem,  the  couplets  simi- 
laires ^  etc.  In  such  cases,  the  aim  has  been  to  state 
the  case  impartially,  giving  the  références  to  the 
sources  of  information  and  leaving  the  student  to  draw 


PREFACE 

his  own  conclusion.  Despite  the  fact  that  for  many 
years  the  same  questions  hâve  been  repeatedly  the 
thème  of  discussion  and  research,  nevertheless  Gaston 
Paris  writes,  in  his  Préface  to  the  seventh  édition 
(1903)  of  the  Extraits  .  .  .  "D'autre  part,  les  questions 
relatives  à  la  date,  à  la  patrie,  à  l'élément  historique,  à 
la  genèse  même  de  notre  poème  national,  sont  en  ce  mo- 
ment à  l'ordre  du  jour,  et  j'ai  moi-même  essayé  d'orien- 
ter les  recherches  dans  une  voie  en  partie  nouvelle." 
In  what  way  Paris  endeavored  to  direct  new  research 
will  be  found  described  in  the  Revue  de  Farts  j  Septem- 
ber,  1901.  On  April  loth  of  that  year,  the  distin- 
guished  Romanist  visited  Roncesvalles.  His  account 
of  the  journey  and  the  story  of  what  has  occurred  in 
connection  with  the  historic  spot  since  the  day  of  the 
battle,  forms  one  of  the  most  interesting  chapters 
written  on  thjs  thème. 

I  wish  to  thank  my  colleague  Professor  W.  M.  War- 
ren,  for  valuable  suggestions  in  preparing  the  manu- 
script;  Professor  E.  S.  Sheldon  for  bibliographical  data, 
but  more  especially  for  his  able  instruction  which  at- 
tracted  me  when  a  student  towards  the  study  of  old 
French;  and  Professor  de  Sumichrast  for  his  cordial 
support  throughout  the  work. 

J.  GEDDES,  Jr. 

Boston  University, 
AuGUST  2,  1906. 


CONTENTS 

Page 

Illustrations xv 

Map.     Unknown  Places,  etc xvi 

INTRODUCTION xvii 

§  I.  The  Chanson  de  Roland  an  example  of  epic 

development xvii 

Historical  e vents  of  the  reigns  of  Dagobert 

and  Charlemagne  confused xviii 

§  II.  The  disaster  of  Roncesvalles  the  origin,  his- 

torically,  of  the  Chanson  de  Roland      .     .  xviii 

§  III.  The  three  oldëst  versions  of  the  legend    .    .  xix 

§  IV.  Historical  indications  regarding  Roland  .    .  xx 

§  V.  Rise  and  development  of  the  legend     .     .    .  xxi 

§  VI.  Unity  of  the  poem xxiii 

§  VII.  The  Society  portrayed  in  the  poem       .    .     .  xxiv 

§  VIII.  The  motive  of  the  poem xxv  ' 

§  IX.  Primitive  manner  of  presenting  the  ideas, 

characters  and  customs xxvi 

§  X.  Primitive  poets  unable  to  depict  the  manners 
and  customs  of  foreign  peoples  differently 

f rom  their  own xxvii 

§  XI.  Ail  peoples  not  Christian  classed  as  pagans  .  xxviii 

§  XII.  Charlemagne xxix 

§  XIII.  Roland xxx 

§  XIV.  Oliver xxxi 

§  XV.  Ganelon xxxii 

§  XVI.  Naimes xxxiv 

§  XVII.  Turpin xxxiv 

§  XVIII.  The  twelve  peers xxxvi 

ix 


CONTENTS 

Page 
§  XIX.  Subordinate    characters    in    the    Christian 

army xxxvi 

§  XX.  Marsile xxxvii 

§  XXI.  Blancandrin xxxviii 

§  XXII.  The  Baligant  épisode xxxix 

§  XXIII.  Baligant xl 

'     §  XXIV.  Subordinate  characters  in  the  pagan  army    .  xlii 

§  XXV.  Bramimonde xliv 

§  XXVI.  Aude xlv 

v^'  §  XXVII.  Who  was  the  author  of  the  poem  as  we  know 

it  f rom  the  Oxford  manuscript  ?    .     .     .     .  xlvi 

^    §  XXVIII.  What  indications  point  to  in  regard  to  the 

author xlviii 

§  XXIX.  Approximate  date  of  the  poem xlix 

§  XXX.  Verse  structure  of  the  Chanson li 

§  XXXI.  Unsolved  problems  in  regard  to  the  Roland 

material liv 

The  manuscript Iv 

§  XXXII.  Pecuiiar  significance  of  the  primitive  epic  Ivi 

§  XXXIII.  The  poem  a  séries  of  tableaux Ivii 

y  Artistic  construction  of  the  central  feature 

of  the  poem,  the  battle  of  Roncesvalles     .  Iviii 

§  XXXIV.  Characteristics  of  the  style  of  the  Chanson  lix 

§  XXXV.  Strophe  répétition  or  les  couplets  similaires  Ixi 

§  XXXVI.  The  contradictions  in  the  poem Ixii 

§  XXXVII.  Sentiment  and  émotion  in  the  poem    .     .     .  Ixiii 

Absence  of  the  comic  élément Ixiv 

§  XXXVIII.  Absence  of  the  miraculous Uv 

§  XXXIX.  Popularity  of  the  Chanson  in  its  day  and  in 

later  times  due  to  its  inspiration      .     .     .  Ixv 

§  XL.  La  Chronique  du  faux  Turpin Ixvi 

§  XLI.  Graduai  transformation  in  the  form  of  the 

Chanson  de  Roland  to  suit  the  spirit  of 

the  times ixvii 

§  XLII.  Rise  of  the  romances  of  chivalry     ....  Ixviii 

§  XLIII.  Roland  in  Germany jL   *  **     ^^^^ 

§  XLIV.  The  Netherlands .  Ixx 

X 


CONTENTS 

Page 
§  XLV.  The  Scandinavian  countries,  Norway,  Swe- 

den,  Denmark Ixx 

§  XLVI.  England Ixxii 

§  XLVII.  Spain Ixxiii 

§  XLVII I.  Portugal  and  other  countries Ixxv 

§  XLIX.  Italy Ixxv 

French  versions  written  by  Italians      .     .     .  Ixxvii 

/  reali  di  Francia Ixxviii 

A  new  kind  of  epic  peculiar  to  Italy    .     .     .  Ixxix 
Complète  transformation  of  Roland    .     .     .  Ixxx 
§  L.  Roland  almost  forgotten  during  three  cen- 
turies       Ixxxi 

§  LI.  Nineteenth  century  studies Ixxxii 

Allusions  to  Roland  in  nineteenth  century 

literature Ixxxiii 

§  LU.  Scholars  the  first  to  make  known  the  old 

French  epic  poetry '  .     .  Ixxxiv 

§  LUI.  F.  Michel's  princeps  édition  followed  by  texts 

and  translations Ixxxv 

A  standard  text  of  the  Chanson  ....  Ixxxvi 

§  LIV.  Bibliographical Ixxxvi 

BIBLIOGRAPHIE Ixxxix 

I.  Bibliographies xci 

IL  Premiers  travaux xcii 

III.  Les  manuscrits xciii 

IV.  Éditions xcv 

V.  Traductions  françaises c 

VI.  Traductions  étrangères ciii 

VII.  Les  analyses cvi 

VIII.  Date  de  la  composition cvii 

IX.  Auteur  et  lieu  d'origine cviii 

X.  De  deux  rédactions  de  la  Chanson  de  Roland  qui 

ne  sont  point  parvenues  jusqu'à  nous   ....  ex 

XI.  Historique  de  la  Chanson       cxiii 

XII.|jGéographie  du  Roland cxiv 

XIII.  Les  ren^aniements  en  vers  et  les  versions  en  prose  cxvii 

xi 


CONTENTS 

Pag« 

XIV.  Les  variantes  et  les  modifications  de  la  légende    .  cxvii 

XV.  Critique  du  texte cxviii 

XVI.  Phonétique cxxii 

XVII.  Grammaire cxxiii 

XVIII.  Glossaires cxxvi 

XIX.  Rythmique cxxviii 

XX.  Le  style cxxx 

XXI.  Les  idées  et  les  mœurs cxxxv 

XXII.  Roland  dans  l'art cxxxvii 

XXIII.  Diffusion  de  la  légende  à  l'étranger cxxxix 

II.  Allemagne cxl 

III.  Angleterre cxliii 

IV.  Néerlande     . cxlv 

V.  Pays  Scandinaves cxlvii 

VI.  Italie cxlix 

VII.  En  Espagne clvi 


FRENCH  TRANSLATION 

Première  Partie:  La  Trahison  DE  Ganelon i 

Strophe  and  verse  numbering 2 

À  Saragosse.    Conseil  tenu  par  Marsile 3 

À  Cordoue.     Conseil  tenu  par  Charlemagne  ' 6 

Départ,  voyage,  et  trahison  de  Ganelon 16 

Roland  est  placé  à  Tarrière-garde 29 

Préparatifs  des  Sarrasins 35 

Deuxième  Partie:  La  Bataille  DE  RoNCEVAUx 43 

Les    préludes    de   la    bataille    de    Roncevaux.  —  Première 

partie  de  l'épisode  du  cor 45 

La  mêlée  :  duels  entre  les  douze  pairs  de  chaque  côté,    .     .     .51 
Les    Français  repoussent  l'avant-garde  des  Sarrasins    ...  57 

Les  présages  de  la  mort  de  Roland 60 

L'attaque  de  la  grande  armée  de  Marsile  contre  l'arrière-garde  61 
Exploits  merveilleux  d'Olivier,  de  Roland,  et  de  Turpin    .    .  63 

Le  cor. —  Deuxième  partie 70 

xii 


CONTENTS 

Page 
Retour  de  la  grande  armée  à  Roncevaux.     Ganèlon  mis  aux 

arrêts 75 

La  déroute 77 

Le  calife  et  ses  cinquante  mille  noirs  entrent  en  scène      .     .     79 

Mort  d'Olivier 80 

Mort  de  Gautier  de  l'Hum  et  de  Tarchevêque 84 

Mort  de  Roland 92 

Troisième  Partie:    Les  Représailles 99 

Poursuite  des  Sarrasins loi 

Comment  les  Français  passent  la  nuit 104 

Désespoir  de  Marsile  et  Bramimonde 107 

Arrivée  de  Baligant,  amiral  de  Babylone 108 

Ambassade  chez  Marsile iio 

L'émir  met  son  armée  en  mouvement 115 

Charlemagne,  de  retour  à  Roncevaux  pleure  son  neveu    .    .117 

L'empereur  partage  son  armée  en  dix  colonnes 122 

Baligant  divise  son  armée  en  trente  bataillons 128 

L'approche  des  deux  armées 133 

La  suprême  bataille  commence 136 

Divers  épisodes  de  la  bataille  suprême 139 

Joyeuse  contre  Précieuse 144 

La  déroute. —  Prise  de  Saragosse 147 

Le  retour  à  Aix. —  Mort  de  la  belle  Aude 149 

Procès  de  Ganelon 151 

Combat  entre  Tierri  et  Pinabel 155 

Châtiment  de  Ganelon 1 59 

Conversion  de  Bramimonde.     Fin  du  poème 160 

NOTES 163 

MANUSCRIPT  READINGS 235 

INDEX       267 


zui 


CONTENTS 

SiGNS  OF  REFERENCE  AND   ABBREVIATIONS 

§  and  Roman  numéral,  refer  to  the  section  indicated  of  the  In- 
troduction ;  Roman  numerals  alone  refer  to  the  sections  of  the  Bib- 
liography  ;  ss.  :=  strophes  of  the  poem  ;  vv  =  verses  ;  n.  =  note  ; 
no  =  numbef  ;  r.  =  remark  ;  an  *  in  the  text  of  the  translation 
refers  to  the  manuscript  readings  ;  an  *  in  the  Bibliographie  shows 
that  the  work  or  remark  over  which  it  is  placed  is  not  found  in  Gan- 
tières "Bibliographie  de  la  Chanson  de  Roland,^*  In  the  Index,  a 
verse  number  in  parenthesis  (182 1)  indicates  that  the  name  referred 
to  occurs  in  the  translation  but  not  in  the  original. 


ILLUSTRATIONS 

I.    Un  Ambassadeur Frontispice 

II.    Carte    Topographique    de    la    Chanson  Page 

DE  Roland (xvi) 

III.  Des  Mémentos  de  Roland (xxi) 

IV.  Statues  de  Roland  et  d'Olivier    .    .    .  (Ixxvi) 
V.   Saint  Gilles (Ixxxix) 

VI.   Groupe  de  Saint-Faron  à  Meaux     .    .    .  (cxxxviii) 

VII.   Fac-similé  du  Manuscrit  d'Oxford      .    .  (2) 

VIII.    Les  Faucons (7) 

IX.   Un  Chevalier (38) 

X.   Mille  Clairons  Résonnent (42) 

XL   Roland  Frappant  .la  Roche  et  Sonnant 

DU  Cor (44) 

XII.    Pièces  de  l'Armure  d'un  Chevalier    .    .  (52) 

XIII.  Chevalier  à-  Pied (75) 

XIV.  Charlemagne  en  Présence  d'un  Ange     .  (97) 
XV.   Baligant  au  Milieu  de  ses  Rois      .    .    .  (no) 

XVI.    La  Mêlée (137) 

XVII.    Un  Jongleur (162) 

XVIII.   Armure  Défensive (190) 

XIX.   Armes  Offensives (191) 

XX.   L'Oriflamme,  le  Cor,  l'Épée  Sacrée     .    .  (221) 

XXI.   Chevaliers  à  Pied (235) 

XXII.   Le  Pavement  de  Brindisi (267) 

XXIII.   La  Petite  Chapelle  d'Ibagneta   ....  (316) 


The  fûll<noing  unknown,  iittie  âhûwh,  or  itnaginary  names  of 
places  or  peopîes  mentioned  in  the  poetn  are  not  on  the  Map*  See  the 
Notes  under  place  referred  to  in  the  Index, 


Alferne,  v.  191 5. 
Argoilles,  v.  3259. 
Balaguer,  v.  63. 
Baldise-la-Longue,  v.  3255. 
Balide-la-Forte,  v.  3230. 
Belfeme,  v.  812.  ' 
Bire,  v.  3995. 
Blandonne,  v.  2992. 
Bios,  V.  3224. 
Bruns,  v.  3225. 
Brigal,  v.  889. 
Califeme,  v.  2924. 
Clairbonne,  v.  3259. 
Commibles,  v.  198. 
Durestant,  v.  870. 
Enfrons,  v.  3517. 
•  Euglès,  V.  3243. 
Garmalie,  v.  1915. 
Gros,  V.  3229. 
Haltilie,  v.  209. 
Joie,  V.  3257. 
Leus,  V.  3258. 
Malpreis,  v.  3285. 


Malpruse,  v.  3253. 
Marbrise,  v.  2641. 
Marbnise,  v.  2641. 
Marsonne,  V.  2994. 
Maruse,  v.  3257. 
Noples,  vv.  198, 1775. 
Occiant,  v.  3246. 
Olofeme,  v.  3297. 
Ormalois,  v.  3243. 
Sezilie,  v.  200. 
Soltras,  V.  3242. 
Sorence,  v.  3915. 
Suatilie,  v.  90. 
Val-Ferrée,  v.  1370. 
Val-Fonde,  v.  23. 
Val-Fronde,  v.  3260. 
Val-Fui,  V.  3239. 
Val-Marquis,  v.  3208. 
Val-Métas,  v.  1664. 
Valnoir,  v.  975. 
Val-Penuse,  v.  3256. 
Val-Sevrëe,  v.  3313. 
Val-Ténèbres,  v.  2461. 


INTRODUCTION 


/ 


INTRODUCTION 

§  I.  In  what  form  the  material  which  makes  up  nearly  ail 
of  the  world  epics  first  appeared  will  probably  never  be  known. 
It  would  appear  from  much  research  on  the  subject  that  deeds 
of  valor  and  virtue,  such  as  are  related  in  the  old  Latin 
chronicles  or  gestes^  were  celebrated  in  popular  song  before 
being  sung  in  epic  poems.  The  sources  of  the  Chanson  de 
Roland^  determined  as  far  as  the  data,  mostly  probable  indica- 
tions, will  permit,  illustrate  in  a  measure  the  usual  development 
of  this  kind  of  poetry. 

For  several  centuries  after  the  conquest  of  Gaul  by  the 
Romans,  there  seem  to  hâve  been  no  deeds  of 
The  Cliansoii  de    valor  to   sing;   or,  if  they  existed,  as  is  not 
Roland,  an  ex-      unlikely,   they   hâve  not  reached   us.     At   ail 
ample  ofepic  \       i  ^        . 

development.        events,  the   first  traces  of  epic  poetiy  came 

over  into  France  from  the  Germanie  hordes; 
for  the  ideas  and  customs  that  are  found  in  their  songs,  appear 
in  those  of  France  as  novel  éléments.  Thèse  tribes,  according 
to  Tacitus,^  had  historical  songs  yvhich  spread  abroad  the 
praises  of  the  founder  of  their  race.  The  songs  were  in  ail 
probability  unwritten,  but  when  the  Franks  established  them- 
selves  in  Gaul,  the  influence  of  thèse  songs  on  the  rude  history 
of  the  time  becomes  traceable,  for  it  is  by  them  that  events 
otherwise  unknown  hâve  been  recorded. 

About  Dagobert  (628-638),  the  most  powerful  as  well  as 
the  most  popular  of  the  Merovingian  kings,  cluster  many  taies 
whose  influence,  it  is  believed,  can  be  recognized  in  some  of 

^AnnalSj  bk.  II,  cap.  88;  see  also  G.  Kurth,  Histoire  poétique  des  Mér(h 
vingienSf  Paris,  1893,  ^P*  !•»  "  ^-^^  Sources." 


INTRODUCTION 

the  chansons  de  geste  written  six  centuries  later.     It  is  known 

that  Dagobert  lost  an  army  in  the  défiles  of  the  Py renées  Jn 

635,  under  cîîrcun^tances  quite  hke  those  under  which  Charle- 

magne  losïTïïs   rear  gùafd   îh  "778.     DagoBeft's  -army   was 

/commâMêan5y'twêIvê^^  not  unlikely  that  the 

I  remembrance  of  Dagobert's  loss,  together  with  similar  mishaps 

rgi^t  occurred  in  the  gorges  of  the  Pyrénées,  were  confused^ 

„.  ^   .    ,  and  blended  with   the  Charlemagne  disaster, 

ffistorical  ^,  ^         ,  .    ^       , 

events  of  the  ^^  jpresence  al  twelve  wamors^  only  men- 
reigns  of  Dago-  tioned  in  connection  with  Dagobert's  aefeat, 
bert  and  Charle-  tends  to  substantîate  this  suppositipn.  Just  as 
magne  confused.   ^^  incidents  of  Dagobert's  reign  formed  the 

.p.cxiii,  I.)  ^^gjg  q£  story  and  legend  from  which  songs 
relating  to  the  exploits  of  those  days  took  their  rise,  so  the 
events  of  the  illustrions  reign  of  the  renowned  Charlemagne, 
whose  historical  and  mythical  famé  vie  with  each  other, 
furnished  material  which  song  and  story  transformed  and 
carried  ever  fartlier  and  wider.  It  is  probable  that  thèse 
primitive  songs  were  lyrical  and  epic,  and  that  thé  epic  proper 
which  in  one  form  or  another  contains  them  came  later.^ 

§  1 1.  The  real  origin  of  the  Chanson  de  Roland  is  historical 
and  due  to  events  that  actually  took  place.  Roland  lived  and 
died  for  Charlemagne  and  for  his  country.      In  the  year  778, 

*  See  G.  Baist  in  Zeitschrift  fiir  romanische  Philologie^  Bd.  XVI,  p.  510; 
also  Kurth  in  Histoire  poétique  des  Mérovingiens^  pp.  461-2;  cf.  however, 
P.  Rajna's  Le  origini  delP  epopea^  Florence,  1884,  p.  238,  note  2,  and  Ro- 
mania,  t.  XXXI,  p.  618.  *  G.  Paris,  Histoire  poétique  de  Charlemagne, 
Paris,  1865,  p.  2  ;  idem,  la  Littérature  française  au  moyen  âge^  Paris,  1888, 
pp.  33-4;  see  also  C.  Nyrop,  Storia  deW  epopea  francese  (E.  Gorra's  trans- 
lation), Turin,  1888,  cap  I,  "  Origini  delP  epopea,"  pp.  20-21.  The  difficulty 
in  regard  to  determining  the  form  of  the  first  French  chansons  de  geste  is 
well  stated  in  P;  Rajna's  Le  origini  delP  epopea  francese^  cap.  XVII,  pp. 
477  et  seq..  The  question  is  discussed  in  the  Zeitschrift  fiir  rom.  Philolo- 
giey  Bd.  XVIII,  p.  175,  by  H.  Suchier;  also  in  Romania,  t.  XXIII,  p.  440, 
by  F.  Lot,  and  in  the  note  by  G.  Paris. 


INTRODUCTION 

Charlemagne,  then  king  of  the  Franks,  af  ter  a  short  campaîgn 
in  northem  Spain,  whither  he  had  been  called  by  internai 
dissensions  among  the  Saracens,  was  on  his  retum  to  France. 
The  main  part  of  his  army  had  marched  safely  through  one  of 
the  passes  of  the  Pyrénées,  when  the  rear  guard  was  suddenly 
attacked  and  thrown  into  confusion  by  the  Basques  concealed 
in  the  mountain  fastnesses  until  the  opportune  moment  Al- 
though  the  Franks  were  courageous  •  and  better  armed  than 
their  opponents,  they  were  nevertheless  taken  at  a  disadvan- 
tage,  and  beîng  unfamiliar  with  the  ground  ând  with  the 
method  of  warfare,  were  utterly  defeated.  The  baggage  in 
their  charge  was  plundered  and  most  of  the 

S*        , ®'^        officers  of  the  palace  were  killed  before  help 
^ncesyalies  ««       «.  . 

e  origin  hi»-      could  corne.    The  afïair  cast  a  gloom  over  the 

tori<^yofthe     army  and  the   French  court.     Ihis   account 

Chanson  do  related  by  Angilbert  in  his  Annalsf-  long  attril> 

??î*^-  ...      ,    uted    to    EginhW.    Lharieniagne's    secretary 

(Cf.  p.  cxiii,  XI.)  ,    ,  .       ■."       .>■*-'  -  .  ^  ,         ,       ,       -^ 

and   histonan,  is  supplemented  by  the  latter 

who  says  that  UieTîeavy  equipment  of  the  Franks  hindered 

their  âight,  while  the  Basques  who  were  lightly  armed  made 

the  most  of  their  advantage,  easily  pursuing  their  enemies  over 

the  rough  ground  and  killing  them  to  a  man.     In  this  batde 

perished  Eggihard,  provost  of  the  royal  table  ;  Anselm,  count 

of  the  palace,  and  Roland  (Hruodlandus),  lord  warden  of  the 

march  of  Brittany  {Britannici  limitis  praefectus)^,    The  place 

itself  where  the  battie  occurred  is  not  clearly  indicated,  but 

tradition  has  ever  located  it  atJto^cesvalles,  in  Spàin,  quite 

near  th  eFrench.  .border,  on  the  route  from  Pampeluna  to  Saint- 

J  ean-Hed-de-Port.'  (See  Map). 

§  III.  "  TES  îs  ail  that  history  relates  of  Roland.    The  won- 

1  édition  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  t.  I,  p.  170.  *  Vie  de 
CharUmagne,  Edition  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  t.  1,  p.  31. 
•  See  the  imi>ortant  article  by  G.  Paris  in  the  Revue  de  Paris^  Sept.  1901, 
pp.  233  et  seq. 


INTRODUCTION 

derful  deeds  of  thîs  hero,  we  find  about.three  centuries  later 
related  in  the  Qxford  version,  the  oldest  that  we  possess,  of 
the  Chanson  de  Roland^  thought  to  date,  approximately,  from 
about  1080.      It  is  highly  probable  that  older  texts  did  exist, 
for  a  hero  who  had  attained  such  famé  must  hâve  been  a 
subject  of  gênerai  interest  during  the  three  centuries  preced- 
ing.    Among  the  accounts  of  Charlemagne's  expédition  that 
hâve  corne  down  to  us,  the  Chanson  de  Roland  is  by  far  the 
most  precious  because  of  its  poetic  and  historical  worth.     It  is 
also.superior  to  any  other  similar  old  French  epic  and  is,  with 
f  the  exception  of  a  f ew  spécimens  of  old  French,  and  of  several 
I  poems  of  a  religious  character,  the  oldest  literary  monument  in 
[  the  French  language.     Besides  the  Chanson^  two  Latin  ver- 
sions of  the  battie  of  Roncesvalles  hâve  been  preserved,  one  in 
prose,   forming  chapters   tw«nty-one  to  twenty-nine  inclusive 
of  the  celebrated  Chronicle^  attributed  by  its  author  to  arch- 
bishop  Turpin  of  Rheims,  ai^d  th^other  in  verse  known  as  the 
Carmen  prodicione  Guenonis^iA  about  the  same  date. 
Thèse  are  the  oldest  known  versions  of  the  épisode.     Ac- 
cording  to  the  investigations  of  scholars  like 
The  three  old-       G.  Paris  and  G.  Laurentius,'  the  French  manu- 
est  versions  of      scripts  of  the  Carmen  represent  the  later^r- 
thelegend.  .—=--7 — 7    r..  if  1     .  *    1  " 

(Cf.  p.  ex  X.)         sion  of  jivhat  w^  'an  older  rendenng  of  the 

jgoem;  and  aU  that  difîers  from  this  old  version 
must  be  regarded  as  additional  matter  of  relatively  récent 
origin.  The  prose  account  has  a  composite  character,  some 
features  of  which  may  constitute  a  still  older  state  of  the 
poem,  while  other  traits  are  due  to  a  scribe  oj  some  inter- 
mediate  editor.  By  an  ingenious  comparison  of  thèse  three 
versions,  the  relation  in  which  they  stand  to  each  other  and  to 
the  e vents  described,  has  been  carefully  traced.* 

'  G.  Paris,  Extraits^  5 me  édit.,  Paris,  1896,  pp.  viii-ix.  «  Republished  and 
explained  by  G.  Paris  in  Romaniay  t.  XI,  pp.  465-578.  ^  Zur  Kritik  der 
Chanson  de  Roland^  Altenburg,  1876.    *  Paris,  Extraits^  pp.  viii-xxv. 


Fig.  I.   Monnaie  attribuée  par  M.Anatole  de  Barthélémy  au  gouverneur 
des  Marches  de  Bretagne.    Voir  Gautier,  les  Epopées,  t.  m,  p.  563. 


Fig.  2.  "...  ils  arrivent  à  Bordeaux  ...  oh, 
sur  Pautel  du  grand  saint  Séverin,  on  dépose 
le  cor  de  Roland  .".."  w.  3684-86;  voir 
p.  228,  n.  3. 


fi20. 


i/29. 


illl. 


SiSi). 


Fig.   4.  L'épée  d'après  des  sceaux  des 
xie  et  xiie  siècles. 


Fig.  3.  «  Ah  !  Durendal, 
que  de  reliques  précieuses 
il  y  a  dans  ta  garde  do- 
rée"! w.  2344-45;  voir 
p.  207,  n.  6. 


III.  Des  MÉMENTOS  de  Roland. 


X 


INTRODUCTION 

§  IV.     From  ail  available  material,  the  distinctive  traits  that 

must  hâve  characterized  Roland  hâve  been  carefully  sought  in 

order  to  explain  how  it  happened  that  he  absorbed  to  such  a 

degree  the  attention  of  the  middle  âges.     As  is  well  known, 

Charlemagne  became  emperor  twenty-two  years  after  the  de- 

feat  of  RoncesvaHés,  being  crowned  by  pope  Léo  m  in   the 

yeaT'SDo.     At  the  time  of  the  battle,  he  was  thirty-six  years 

old.  ^f  a  Latin  record  preserved  in  the  famous  Chronicle  of 

the  pseudo  Turpin  can  be_re)i?d  on,  Roland,  at  the  time  of  the 

battie  of  Roncesvalles  wàs  thirty-eig£t  years  old.^     i  he'^BatOe 

Uself  OCCUfi'ed  oii  tlie  fifleeiiQi  u£  Augu&l,  ;;Q,  a^  shown  by  an 

epitaph,  not  long  since  discovered,^  recording 

mstorical  indi-     t^e  death  of  Eggihard,  who  died  with  Roland. 

RoiAnf     '     The  marçh  of  which  Roland  was  govemor — a 

most  trying  position  because  of  the  disputes 

continually  arising — was  the  borderland  between  Normandy  and 

Brittany,    At  that  tinîe  brittany^Was  Celtic,  and  goverhed  by 

kings  not  amenable  to  the  authority  of  Charles.    It  would  natur- 

ally  be  there  where  Roland  would  be  beloved  by  the  kinsmen 

with  whom  he  lived  and  by  whose  side  he  fought,  and  where,  it 

is  most  likely,  his  memory  would  be  preserved  when  forgotten 

dsewhere.     There,  on  the  frontier  of  Brittany,  in  Anjou,  in 

Normandy,  the  legend  would  hâve  taken  its  rise  and,  when  the 

Normans  in  the  tenth  century  overran  the  entire  district,  from 

there  it  could  well  become  the  property  of  the  whole  country.» 

§  V.    As  the  legend  spread,  it  transformed  the  character  of 


\  The  battle  of  Roncesvalles  and  the  death  of  Roland  are  related  in  caps. 
xxi-xxix;  the  epitaph  itself  may  be  more  accessible  as  given  and  explained 
by  G.  Paris  in  Romania,  t.  II,  p.  148.  *  Paris,  Extraits,  p.  x,  note  3.  See 
also  Romania^  t.  XI,  p.  570.  ^ Romanîa,  t.  IX,  p.  454;  t.  XII,  p.  113.  Cf. 
also  Baist  in  the  Zeitschrift,  Bd.  XVI,  p.  509  and  Paris  in  Romania,  t.  XV, 
p.  139;  and  see  the  important  article  by  Paris  :  "  Sur  la  date  et  la  patrie  de 
la  Chanson  de  Roland,  "  Romania,  t.  XI,  p.  400  ;  also  Léon  Gautier,  Épo- 
pées frani^aises,  2me  édit.  t.  III,  pp.  493-4,  note. 


INTRODUCTION 

nearly  everything  originally  connected  with  the  historié  events 
forming  the  nucleus  from  which  it  took  its  rise.  Moreover, 
new  épisodes  were  inventedin  order  to  satisfy  the  popular 
ideasof  wKât  the  historié  events  must  hâve  been."~  l'.'Thus  it 
is  that  the  king  o£  the  Franks,  at  thé  tîme  of  the  battle,  is  al- 
ready/the  great  emperor  Chaiiemagne.  He  is  pictured  as  a 
majestic  olâ  màivwith  long  flowing  white  beard,  still  sturdy 
and  vigorous,  so  striking  in  person,  so  just,  and  so  fit  to  com- 
mand  that  ail  révérence  and  obey  him.i  2**.  Sb  great  an  em- 
peror must  hâve  had  the  flower  of  knighthood  about  his  person 
in  order  to  aid  him  in  council  and  to  carry  out  his  commands  ; 

so  that  as  in  the  time  of  Dagobert,  or  in  the 
Rise  and  devel-  j^^gj.  poems  of  King  Arthur,  the  twelve  peers 
opmen  o  ^^^  introduced,*  although  unheard  of  in  Charle- 

magne*s  day.  3**.  The^çampaign  in  Spain  is  no  ' 
longer  a  predatory  incursion  lasting  a  iew  ÏTianths,  Dut  Charles 
is  represented  as  having  passed  the  entire  period  of  seven  years 
in  conquest  in  Spain.*  4°.  Roland  has  become  the  nëphe^of 
Charlemagne;*  young,  fearless,  and  intrepid,  he  unités  in  his 
person  ^nd  character  those  brilliant  qualities  that  make  him  un- 
surpassed  among  knights  even  in  the  palmiest  days  of  chivalry  ; 
he  has  become  the  central  figure,  the  hero  of  Roncesvalles,  the 
Achilles  of  the  poem.  5.**  That  a  Frankish  army  could  by  any 
possibility  in  the  ordinary  course  of  warfare,  suiïer  such  a  de- 
feat,  was  not  to  be  thought  of .  This  must  hâve  been  brought 
about  throughjtreaçhery.  A  trnitor,  th^r^ffhrp,  js  invented,  to 
whose  machinations^ .th£.i:alami.ty  is  due.  6**.  A  people  so  in- 
significanTâs  were  the  Basques®  could  never  hâve  defeated  an 

iCf.  Strophes  VIII,  XLI,  XLII,  CCXL.  «Strophe  XVIII.  «Strophe  I. 
4  Strophe  XV.  ^  Strophe  XLVIII.  «  The  Basques  may  possibly  be  included 
with  the  Saracens  in  accord  or  allied  with  them  ;  cf.  v.  3474,  and  see  Léon 
Gautier,  Us  Épopées  françaises ^  t.  III,  p.  492.  N5rrop,  Storia  delPepopeOy 
p.  100,  suggests  possibly  the  remembrance  of  a  Frankish  defeat  posterior,  in 
824,  when  the  Basques  were  allied  with  the  Saracens. 


INTRODUCTION 

anny  of  the  Franks.  The  real  conquerors  must  hâve  been 
those  arch  enemies  of  Christendom,  the  Saracens,  *  who  conse- 
quentiy  are  suhstitut^d  for  the  Basques.  7.*  That  so  serious  a 
disaster  should  go  unpunished  was  hardly  conceivable,  and  so 
the  i4^i^  of  retaliation  developed  which  closes  the  taie  in  a 
manner  cgnciliatoiy  to  national  honor.^ 

Thèse  différences  between  fact  and  fiction  illustrate  what  an 
important  rôle  imagination  plays  in  the  folklore  of  primitive 
nations.  To-day  the  light  of  éducation  shedding  the  rays  of 
history  and  criticism  among  ail  who  are  able  to  read,  renders 
impossible  of  gênerai  accep tance  historical  versions  so  trans- 
formed  by  the  imagination..  Thus  it  is  that  the  deeds  of  a 
Washington  or  a  Napoléon — deeds  that  contain  éléments  favor- 
able for  producing  legendary  material — lack  the  necessary  con- 
ditions for  developing  it.  Thèse  deeds  may,  however,  be 
distorted  or  idealized,  as  in  the  historical  novel  or  play,  and  to 
such  a  degree  that  in  the  popular  mind  the  painting  takes  the 
place  of  the  original  events. 

§  VI.  Although  the  poem  was  written  a  long  time  after  the 
triumph  of  feudalism  was  assured,  and  three  centuries  after 
the  events  it  describes,  yet  it  préserves  marked  traces  of  the 
days  when  kingly  power  was  well  nigh  absolutèrând  "when 
Charlemagne  was  Deloved  and  reverêd  by  ail.  Considering  the 
manner  in  which  the  parts  were,  in  ail  probability,  at  différent 
times  knit  together,"  tVip  nni^  ^f  tv>f>  ppir  |g  remarkable.  It 
divides  itself  naturally  into  ^ree  parts  that  are  as  well  balanced 
as  the  three  acts  of  a  well  constructed  drama.  The  treason  of 
Ganelyn  forms  the  subject  of  the  first  act,  which  has  as  its 
resuit  the  battie  and  the  deai^h  of  T?n]and  i"  t^?  «ffn^îHj^^t, 
leading  up  fittingly  to  the  retaliation^_arid_j;iiimshBft«at  which 
form  the  third  act  of  the  drama.   There  are  not  lacking  critics 

^  Strophe  I.  Marsile,  king  of  the  Saracens,  is  not  a  historical  character. 
•  Part  III  ;  "  Les  représailles."    «  Cf.  Paris,  Remania,  t.  XI,  p.  518. 


Y- 


INTRODUCTION 

who  daim  that  the  poem  should  close  with  the  death  of  Ro- 
land, ^  and  regard  the  last  part  as  incongruous.   As  though  to 
strengthen  their  case,  the  Lyons  m^nusrript^ 
Uiiity  0  tne         ^^^  ^  ^^^  ^j^  ^^^  ^  ^  sure,  leavÊg^^outTRTs 

épisode.  It  is  also  leit-Out  in  Turpin^s  Ckrûn- 
icle  and  in  the  Icelandic  and  Danish  versions  of  Roland.  That 
it  is  an  addition,  is  the  common  opinion  of"critics,  and  sèveral 
contradictions  with  the  parts  preceding  indicate  this  to  be  the 
fact.a  Nevertheless  it  is  only  natural  to  suppose  with  good 
judges,*  that  it  was  the  author's  intention  Roland  should  die 
conquering,  and  Charlemagne  should  avenge  his  death  by  chas- 
tising  the  united  enemies  of  Christendom,  the  Saracens,  thus 
heightening  the  author's  own  famé  and  shedding  glory  up 
France  as  the  defender  of  the  faith.  Indeed,  it  may  be  said 
f  that  5ohi  thë  llTTlë  <>1  Llovis  (496)  down  to  Charlemagne's  day, 
,  it  was  the  spécial  mission  of  the  Franks  to  combat  the  op- 
pressors  of  the  Church* — the  Burgundians,  Lombards,  Saxons, 
and  Slavs — and,  above  ail,  to  check  the  S aracen - i n va sions^  an 
event  which  was  accomplished  with  signal  success  in  732  at 
^ffiitiers,  by  Charles  Martel.  Hence  the  fitness,  in  the  last  part 
of  the  Chanson^  of  the  champion  of  the  Christian  world  meeting 
in  mortal  combat  the  head  of  Islam,  and  thus  deciding  the  right 
by  the  defeat  of  the  Saracen.*^ 

§.  VII.  T^esociety  described  in  the  poem  belongs  to  the 
feudal  aristocracy,  for  it  was  particularly  in  the  xith  century 

*  Cf.  "  Die  Baligantsepisode,  ein  Einschub  in  das  Oxforder  Rolandslied," 
by  Franz  Scholle,  in  Zeitschrift  fur  romaniscke  Philologie^  Bd.  I,  1877, 
pp.  2&-40.  Cf.  Paul  Meyer,  Romania,  VU,  p.  437,  and  Gautier,  Épopées 
françaises^  1. 1,  p.  425,  both  refuting  Scholle.  See  also  G.  Paris,  in  Romaniay 
t.  XIV,  pp.  594-598,  criticising  A.  Pakscher's  views  expressed  in  Zur  Kriiik 
und  Geschichte  des  altfranz'ôsischen  Rolandesliedes^  Berlin,  1885.  ^ Ex- 
traits^ p.  xxii  ;  Hist.  de  la  Hit.  du  moyen  âge^  §  36.  '  Gautier,  la  Chanson 
de  Roland^  p.  xxxi  ;  Petit  de  Julleville,  la  Chanson  de  Roland^  P-  S'»  *  Paris, 
la  Poésie  du  moyen  âge,  Paris,  1885  ;  "  La  Chanson  de  Roland  et  la  na- 
tionalité française,"  p.  104.    "  Strophe  LXXX. 


INTRODUCflON 

that  the  nobility  was  strong  and  the  king  feeble.  There  were 
at  least  eighty  immense  tracts  ot  temtory,  each  govemed  by  a 
lord  absolutdy  independent  of  the  king,  Philip  I.,  a  weakling, 
who  possessed  in  reality  but  a  half  dozen  counties.  It  was 
during  this  century  that  the  Normans  made  the  conquest  of 
En^lagd,  and  that  they  estabfished  the  kingdom  of  tfiê'two 
Sîcilies;  that  a  Burgundian  nobleman  received  as  a  fief  the 
county  of  Portugal,  and  that  the  f^gt  crusade,  made  up  largely 
of  Frenchmen,  started  for  the  Holy  Land  The  spirit  of  the 
crusadeswas  in  the  air  and  the  din  of  arms resounded  through- 
out  the  Christian  world.i  Besides  the  warrior  dass,  there  was 
The  societv  por-  ^^^^^^  ^^^^  ^^*  ^^^  tô  De  reckonea  with  as  a 
trayed  in  the  powerful  f actor  in  the  sodety  of  the  time,  the 
poem.  -^Igrfîl"      The  warriors  who  fight  and  tfie  dergy 

(Cf.  p.  cxxxv,  who  pray,  tâlcing,  however,  occâsionally,  a  hand 
in  tiie"conflict,^  composed  the  recognized  Soci- 
ety of  the  devénth  century.  The  peogle  appear  merel^  as  a 
confused  indistinct  mass,  having  no  status  other  than  that  of 
toilgrs.   Such,  too,  is  their  character  in  the  Chanson  de  Roland, 

§.  VIII.     That  the  poem  J&jKadikfi^jmd  rdigious  at  the 

same  time  is  only  what  might  be  expected  ;  that  it  remains  so 

true  to  the  traditions  of  royalty  and  of  Charlemagne  at  a  time 

when  thèse  traditions  had  well-nigh  gone  by,  is  surprising.   But 

it  must  be  remembered  that  the  conflict  de- 

e  ve  0  scribed  is  a  struggle  between  faith  and  f aith, 
rather  than  between  country  and  country;  that 
the  Terre  Majeure^  is  Franre  fiffhring  fnr  the  Christian  world, 
and  that  la  douce  France^  is  that  sweet  land  which  Charlemagne 
not  only  rules  but  represents.  The  Frençh  are  right,  and  the 
pagansarewTong.    In  that  oft  repeated  phrase  ^  îîès"thê"^entral 

^Gautier,  Épopées  françaises-.  "  Caractères  des  premières  chansons  de- 
geste,"  t.  I,  p.  158.  «Cf.  Strophe  XCVL  »  Cf.  Strophe  C XXX VI.  *Cf. 
Strophes  II,  XCIV.  «Cf.  Strophes  LXXX,  XCIV,  CXVIII,  CXLVII, 
CCXLIV,  CCLIX,  CCXLVIII,  CCLXI. 


INTÎIODUCTION 

idea  of  the  poem  of  the  âge.  Charlemagne  stands  for  the  right. 
He  cannot  well  do  wrong,  for  besides  hisfaidiiul  peers,  ao  nôt 
angels  counsel  hîm?i  This  protection  from  heaven  serves  to 
increase  the  prestige  of  Charlemagne  and  to  make  him  more 
venerated  and  beloved.^ 

The  superstitions  idea  that  the  victory  is  a  judgment  of  God,' 
and  that  the  Franks  must  win  because  right  is  on  their  side  is 
as  inhérent  a  part  of  the  belief  of  thèse  old  warriors  as  is  their 
profound  faith  in  God,  about  which  there  can  be  no  contro- 
versy.  Just  as  the  /liaJ  recalls  the  struggle  of  the  Greeks 
against  the  cities  of  Asia  Minor,  so  hère  the  national  tradition 
is  to  HpfPT>^  ^^ynsti^gity  against  the  Saracens.  This  is  the 
^PQt  mntÎA/^  ni  tViP  prtAm^  the  triumph  of  the  banner,  the  ori- 
flamme, symbolizing  God's  victory  and  giving  the  poem  the 
character  of  a  national  epic. 
^  §.  IX.  The  tone,  throughout  the  Chanson^  i^erijjjjg,  almost 
severely  so,  as  befits  so  noble  a  thème.  The  range  of  ideas  j§^ 
Dmewhat  limited,  as  generally  in  aU  very  early  productions; 


but  this  is  m  a  great  measure  made  up  for  by  the  directness 

and  energy  with  which  the  ideas  are  presented.     The  remarks 

the  heroes  address  to  each  other,  the  epithets  used,  and  espe- 

.  cially  the  fréquent  répétitions  recall  the  Iliad 

manner  of  ^^^  le  ave  much  the  same  vivid  impression  upon 

presenting  the  mind.     It  has  been  noted,  too,  so  usual  is 

ideas,  char-  the  form  of  dialogue  in  the  development  of  the 

aciers,  and  incidents  of  the  Chanson^  that  out  of  four  thou- 

customs.  1  1.11 

sand  verses  which  the  poem  contains,  sixteen 

hundred  are  pronounced  in  the  form  of  address  or  response  by 
one  character.*  In  both  the  Chanson  and  the  Iliad ^  the  gên- 
erai efïect  is  enhanced  by  the  primitive  setting  which  carnes 
with  it  a  quaintness  that  is  in  itself  a  charm. 

*  Cf.  Strophes  LXVIII,  CLXXXVII,  CCLXIII,  CCXCII.  «  In  regard  to 
the  sanctity  of  Charlemagne,  see  Paris,  Histoire  poétique  de  Charlemagne^ 
pp.  58,  59.  8  Cf.  Strophe  CCLXXXIV.  *  Petit  de  JuUeviUe,  la  Chanson  de 
Roland^  p.  62. 

xxvi 


INTRODUCTION 

The  few  leading  personages  of  the  poem,  Charlemagne,  Ro- 
land, Olivier,  Ganelon,  are  drawn  somewhat  roughly  but  vigor- 
ously,  each  is  a  well  defined  personality.  That  finer  or  more 
clearly  eut  distinctions  might  be  made,  no  one  will  care  to  dis- 
pute, yet  rough  hewn  as  they  are,  they  hâve  a  particular  charm 
of  primitive  poetry. 

The  inanners  and  customs  are  those  of  a  rude  civilization,  in 
which  naight  makes  right>  and  where  killing.  han^^ing,  and"bijrn- 
ing  of  ail  Moslems,^  that  are  not  jmmediately  converted  ^to 
Christianity,  is  justifiable  and  commendable.  The  more  san- 
guinary  the  feats  of  arms  of  the  Christians,  the  more  is  the 
right  vindicated,  the  nearer  they  themselves  approach  salvation. 
So  that  thèse  tremendous  blows,i  which  shatter  the  helmel, 
buckler,  and  breastplate  of  the  knight,  passing  on  down  through 
his  body,  piercing  the  sad^le,  cleaving  in  twain  the  steed,*  are 
each  and  ail  masterstrokes  for  Christianity,  for  the  right,  and  for 
God.  It  must  be  admitted  that  they  occur  somewhat  frequently 
for  the  literary  taste  and  ideas  of  the  présent  day,  l?ut  if  it  be 
remembered  that  thèse  .épisodes  were  sung  by  the  minstrels  to 
hearers,  some  of  whom  departed  as  others  arrived,  thèse  répéti- 
tions would  then  not  prove  so  monotonous  to  the  audience  as 
to  the  modem  reader. 

§  X.  In  regard  to  thèse  early  epics,  forerunners  of  the 
national  literary  life  of  the  future,  it  has  often  been  remarked 
that,  apparentiy,  it  never  occurs  to  the  poet  or  to  his  hearers 
that  the  manners  and  customs  of  other  nations  that  he  de- 
scribes,  can  be  différent  from  those  of  his  own.  Thus  in  the 
Iliad^  Jhe  leaders  of  the  Trojans,  the  councils  of  war,  the  sol- 
diers,  their  weâpons,  are  ail  fashioned  according  to  Greek 
standards.  History,  however,  tells  a  différent  story.  So,  too, 
in  the  Chanson  de  Roland^  no  différence  is  made  between  the 
administration  of  the  pagan  and  of  the  Christian  armies.     The 

CCXXK  ''  '    '  ^*"    yll-    *  Cf.  Strophes  XCIV,  CV. 
xxvii 


INTRODUCTION 


Primitive 
poets  unable 
to  depict  the 
manners  and 
customs  of 
foreign  peoples 
differently  from 
their  own. 


commander  of  each  army,  a  brave  chieftain,  great  and  power* 
fui,  performing  deeds  of  valor  on  the  fîeld,  is  surrounded  by  his 
twelve  intrepid  warriors,  who  like  their  gênerai 
are  continually  performing  the  most  redoubtable 
exploits.  Brave  deeds  in  either  camp  are  re- 
warded  by  gifts  of  territory.i  The  armor  in 
which  the  knights  on  either  side  are  encased, 
their  arms,  method  of  attack,  way  of  looking  at 
things,  ail  appear  to  be  essentially  the  same. 
The  Saracens,  to  be  sure,  are  swarthy  and  black; 
and  the  blacker  they  are,  the  more  ungodly  and  dangerous  do 
they  appear .2  This  physical  trajt  together  with  religious  belief  is 
réallv  ail  that  constitutes  the  différence  betweeji  tiiç  tacû  armies. 
§.  XI.  As  regards  religion,  ail  who  do  not  profess  the  Chris- 
tian faith  are  indiscriminatêiy  classe^  as  ^araceng,  The  poet 
describes  the  vows  made  by  the  Moslems  to  their  divinities, 
among  whom  he  places  ApoUo  and  Tervagant,^  regardless  of 
the  fact  that  the  foriûfif  ranks  among  RomaîTSivinities,  while 
the  lajt^r  is  merely  a  Gallic  idol.  Such  distinctions,  if  at  ail 
appreciated,  aresubtlêïïêsIKal  do  not  count  in  the  momentous 
question  of  the  right.  It  is  enough  that  ail  other  creeds  and  - 
divinities  that  are  not  Christian,  and  that  con- 
sequently  are  in  the  wrong,  be  classed  and 
treated  as  Saracen.  So  ingrained  and  so  far 
reaching  is  this  faith,  that  it  is  invoked  for  the 
purpose  of  keeping  a  felonious  agreement,  as 
when  Ganelon  plights  his  faith  to  the  Saracens.*  The  Mea  of 
a  Providence  not  only  appears  hère  and  there  on  the  surface, 
but  also  underlies  the  entire  poem.  God  is  ever  attentive  to 
the  prayerf  ul  Christians.  The  world  is  their  battlefield  ;  the  right 
'^^is  on  their  side,  the  ^J^^QÇ  the<>ther.5    They  are  the  beloved 

Cf.  strophes  CCXL^irroiVîËftSf  Çf..Strophes  LXXIX,  CCXXXI V. 


\  Ail  peoples  not 
J  Christian 
)  classed  as 


pagans. 


«Strophes  I,  XLVIII. 


;> 


he^QSVlI.    » 


Julleville,  la  Chanson  tU 


INTRODUCTION 

of   God,  the  champions  of  the  right.     The  pagans  are  his 
enemies,  the  upholders  of  evil.     It  is  the  old  story  of  the  con- 
flict  between  light  and  darkness.  between  ignorance  and  vice^^ 
between  good  and  evil.     Despite  the  barbarity  and  sanguinary 
deeds  of  tnese  oia  armor  clad  TOrriors,  they  are  essentially  ) 
human  in  ail  their  ways;  they  suffer  from  cold  and  heat,  from  ? 
hunger  and  thirst,  from  physical  and  moral  pain,  just  as  we  ail  i 
do.   They  are  moved  bv  feeline^  of  pleasure,  afïected  by  thoughts 
of  home  and  the  f atherland.  la  douce  France^  and  are  moved  to 
tears  by  the  losses  that  cannot  be  repaired.i    And  it  îs'Because 
oî^these  human  traits  common  to  us  ail  that  we  cannot  help 
sympathizing  with  tTiem,  admiring  their  singleness  of  purpose, 
and  revering  the  ideals  they  represent.     Such,  in  gênerai,  are 
some  of  the  main  characteristics  of  the  poem  itself . 

§  XII.  Examining  now  separately  the  few  characters»  dis- 
tinctly  portrayed,  we  find  that  Charlemagne  stands  out  as  the 
ideaLmpï^^rch,  representing  joyalty  as  it  was  in  his  day, 
respected  by  ail,  because  in  itself  and  in  him,  it  stood  for 
France  and  the  right.  He  is  not  the  absolute  tyrant  of  which 
Roman  history  fumishes  examples,  but  is  essentially  the  Ger- 
man  Kdnig^  ruling  \gith  thcaid^and^adviceof -eeunsetiors  from 
^ejaity  and  clergy.  He  is  a  soldier  himself,  and  the  impres- 
sion hê~ïsTîk^  to  evoke  is  that  of  the  bravest  of  Christian 
soldiers  marching  onward  at  the  head  of  his  forces,  his  white 
beard  flowing  in  the  wind,  to  défend  Çhristi- 
^  anity  and  the  faith.*      As  in  the  Iliad^  where 

the  gods  take  the  part  of  some  conspicuous  hero,  so  in  the 
Chanson^  Charlemagne  is  aided  and  consoled  by  the  wisdom 
ofProïideûCÊ^-and  favored  thus,  becomes  mofé  tKân  evènhe 

iCf.  Strophes  LXIX,  CXII,  CLXVI,  CCLXXXII.  «Graevell,  Die 
Charakteristik  der  Personen  itn  Rolandsliede.  ^  The  relations  between 
Charles  and  his  counsellors  are  well  stated  in  Graevell,  Charakteristik  der 
Personen^  etc.,  p.  53  ;  cf.  also,  Rajna,  Origini,  pp.  385  et  seq.  *  Cf.  Strophe 
CCXXIX. 


INTRODUCTION 

subject  of  admiration  of  his  foUowers.  The  intervention  of 
the  Deity  is  direct,^  not  through  an  intermediary  of  the  Church; 
thé  monarch  tiius  combines  effectivdy  the  temporal  and  the 
spiritual  power.  With  ail  his  majesty,  grandeur,  and  generos- 
ity,  at  times  he  is  sanguinary,  fierce,  and  oppressive,  as 
represented  both  in  history  and  in  legend.  His  passion  shows 
itself  in  his  vindictiveness  towards  Ganelon;^  his  tears  flow 
freely  over  the  loss  of  Roland»  and  the  rear  guard:  thèse  are 
hiin^gn  traitas  and  it  is  in  a  great  measure  because  of  them  that 
Charlemagne  is  beloved.  Moreover,  thèse  characteristics  that 
mark  the  royal  figure,  exemplify  the  idea  that  the  figure  repre- 
sents  the  right*  With  ail  the  emperor's  failings,  which  are 
those  of  humanity,  there  is  ever  présent  that  deep  abiding 
faith— iû-Gûd,  that  faith  which  the  stupendous  catEèdrals  of 
the  middle  âges  tell  us  has  been  surpassed  in  no  other  epoch  ; 
and  it  is  this  faith  which  makes  the  Charlemagne  of  the 
Chanson  one  of  the  grandest  characters  in  ail  literature.  In 
him  are  found  coUectively  the  virtues  which  cause  men  to 
révérence  their  king,  their  country,  and  their  God. 

§  XIII.     And  y  et,  as  has  rightiy  been  observed  of  epic 
poems,  it  is  rarely  the  chief,  be  he  as  eminent  as  Charlemagne 
or  Agamemnon,  who  is  the  herô  of  the  poem.     Artistically  it 
has  seemed  wiser  to  the  poets  to  choose  a  sub- 
^  ^  ordinate  character,  in  order  that  the  greater 

the  difiîcuUies  he  may  hâve  to  contend  with,  the  more  our  sym- 
pathies may  be  enlisted  in  his  behalf.  Roland  is  the  first  of 
Charlemagne's  paladins,  the  type  ôf  consummate  bravery,^  the 
central   figure   of  the  poem,   about  which   ail   the  incidents 

»Cf.  Strophes  CLXXXII,  CLXXXVII,  CCXCII.  «Strophe  CXXXIX. 
8  Strophe  CCIX  et  scq.  *  Strophes  CCXLIV,  CCXLVIII.  "  Roland's  char- 
acteristic  traits  are  well  brought  out  by  V.  Crescini,  Orlando  nella  Chanson 
de  Roland  e  net  poemi  del  Bojardo  e  delPAriosto,  ^ologna,  1880.  (Extract 
from  the  Propugnatore^  v.  XIII,  1880),  and  useful  indications  will  be  found 
in  Anna  Volta,  Storia  poetica  di  Orlando,  Bologna,  1894,  pp.  5-25. 


INTRODUCTION 

develop.  It  is  in  order  to  take  vengeance  upon  him  that  die 
treachery  is  devised  resulting  in  the  loss  of  die  rear  guard. 
He  is  die  particular  enemy  that  Marsile  desires  to  be  rid  of 
because  of  his  continuai  instigation  to  war  as  well  as  of  his 
feats  of  prowess  in  bàtue/  Always  in  the  hottest  of  the 
action,  his  good  sword  Durendal  red  with  the  blood  of  the 
Saracens,^  he  is  indefatigable  in  defending  the  faith  by  ridding 
the  earth  of  heretics.  He  has  that  exaggerated  idea  of  honor 
common  to  the  feudal  knights  of  the  elevenUTcèntury  ;  an  idea 
as  disastrous  to  him  on  tiie  field  of  Roncesvalles,  as  to  them, 
almost  a  century  later,  in  the  batde  of  Bouvines  which  fore- 
shadowed  Crécy,  Poitiers,  and  Azincourt.  Like  thèse  knights, 
he  is  not  exempt  from  vanity  as  shown  by  his  continuai 
solicitude  lest  anything  derogatory  to  his  réputation  should  be 
heard;  indeeq,  although  he  loves  danger  and  the  turmoil  of  the 
batde,  yet  more  and  dearer  to  him  than  ail  that  is  his  réputa- 
tion, and  the  dread  lest  it  be  sullied  by  even  a  remote  intimation 
that  he  lacks  the  courage  to  be  equal  to&^y  emergency». 
This  trait,  so  eminendy  national,  *togêtfier  with  other  failings 
as  human  and  true,  failings  du^  more  to  excessive  courage 
than  to  the  lack  of  it,  hâve  contributed,  no  less  than  his  vir- 
•        tues,  to  the  hero's  popularity  in  the  eyes  of  his  countrymen.  » 

^-t  §  XIV.     Not  far  from  wherever  Roland  is,  and  usually  atC 

his  slde,may  be  found  his  companion,  Oliver.  Their  friend- 
ship  dates  from  a  cglebrated  duel  they  fought  in  early  day§^  in 
which  each  proved  him  self  Jfae^  jeq  ual  _of  the  other.  Their 
aiffection.  has  beeii  farther  strengthened  by  Roland ''i  htatrothal  -^ 
to  Oliver's  fair  sister.  Aude.^  In  the  expression,  "Roland  is 
daring,  Oliver  wise,  both  of  wonderful  valor,"®  the  old  poet 
has,  in  a  word,  summed  up  effectively  the  characteristics  of  the 
brothers  in  arms.     Oliver,  who  obeys  rather  the  dictâtes  of 

»Cf.  Strophes  XLIV,  XLV,  XLVI.  «Cf.  Strophe  CVI.  »Cf.  Strophe 
CXIII.  *See  Crescini,  Orlando,  etc.,  just  cited.  «*  Strophe  CXXXII. 
«LXXXVIII. 


INTRODUCTION 

reason   than  his  first  impulse,  contrasts  finely  with   Roland 

whose  ardor  is  irrépressible.      And  y  et,  Oliver  has  a  distinct 

personality.    As  brave  as  Roland,  he  is  more  modest  and  is  so 

companionable  as  to  daim  both  our  interest 

^*'  and  sympathy.     He  is  fittingly  likened  to  Pa- 

I  troclus  ;  and  although  it  is  true  that  Oliver  does  heighten  by 
contrast  the  attractiveness  of  the  hero  of  the  poem,  yet  he 
does  not  meet  that  purpose  exclusively.  The  relation  between 
the  two  warriors  is  of  a  more  spontaneous  and  less  artificial 
nature  than  that  observed,  for  instance,  between  Orestes  and 
Pylades,  in  Racine's  Andromaque.  While  Oliver's  amiable 
traits  serve  to  soften  the  many  hard  lines  in  Roland's  make  up, 
his  own  personality  grows  upon  us  and  renders  him,  finally, 
perhaps  the  most  lovable  of  ail  the  characters.  Among  the 
finest  passages  in  the  poem,  and  indeed  in  literature,  are  those 
where  the  two  companions  lay  down  their  lives  together  in  the 
comfnon  cause,  thus  linking  inseparably  their  names,  and 
blending  in  death  lives  so  dosely  united  in  life.i 

§  XV.  In  contrast  with  the  hero  of  the  poem,  whose 
striking  virtues  win  the  admiration  of  ail,  is  the  traitor, 
Ganelon,  an  object  of  exécration.^  His  portrayal  is  less  child- 
ish  than  that  of  Charlemagne,  Roland,  and  Oliver;  for  in  the 
case  of  thèse  three,  the  transition  between  thinking  and  doing 
is  so  rapid,  that  they  may  be  said  to  represent  roughly  hewn 
primitive  types  rather  than  characters.  But  in  Ganelon's  case, 
the  conception,  as  regards  motives  of  conduct, 
aneon  .^  ^^^^^  jjj^g  ^^^  revealed  in  productions  of  a 

later  date.  Previous  to  his  felony,  he  is  represented  as  a 
brave  nobleman,  handsome,  rich  and  powerful.  Hfiisjaanied 
to  Charlemagne^s  dau^hter,  Berthe,  mother  of  Roland  by  her 

»  Strophes  CXLVII-CLIII  ;  CLXX-CLXXVIII.  «For  the  French 
legends  still  existing  in  regard  to  Ganelon,  see  H.  Camoy's  article  in 
Romania,  t.  XI,  pp.  41 1-4 13;  and  regarding  the  name  as  a  synonym  for 
traitor,  Nyrop,  Storia,  etc.,  p.  100. 


INTRODUCTION 

first^  husbqnH,  Milan.  anH  is  ^herefore  Roland*s  stepfaOïeni 
His  character  is  above  reproach  before  he  sutfers  it  to  be 
contaminated  by  hatred.  This  passion  engenders  jealousy  and 
suspicion  of  Roland  and  finally  overwhelms  Ganelon  with 
blind  rage  and  brings  about  his  downfall.  Thus  it  is  that  in 
the  factors  which  go  to  make  up  character,  Ganelon  is  more 
finely  delineated  than  his  fellows;  he  is  not  a  traitor  by  birth 
and  tradition,  like  the  çonventjoaal  type  iûund  ia-the  latei»- 
cKânsons  de  geste^  but  becomes  so  by  force  of  circumstances. 
It  oflenTrappuiiu  lliut  a  father-in-law  is  as  little  beloved  as  the 
traditional  mother-in-law.  Apparendy,  Ganelon's  home  rela- 
tions hâve,  in  the  first  place,  embittered  him  against  his  stepson. 
His  unkind  feelings  are  at  once  displayed  when  Roland  pro- 
poses his  stepfather  as  envoy  to  the  court  of  Marsile.  Ganelon 
construes  Roland's  proposai  as  a  désire  to  get  rid  of  his  step- 
father by  having  him  sent  off  on  this  perilous  errand.  More- 
over,  he  threatens  vengeance  in  case  he  succeeds  in  his  mission 
and  retums  in  safety.^  Roland,  spuming  Ganelon*s  threat, 
ofîers  to  go  in  his  stepfather's  place.  From  this  point,  matters 
grow  worse,  fei^ia-  Roland'â  offer  Gandna  belieyes.  theûmputa- 
tion  lies  that  he  is  afraid  to  undertake  the  mission.  His  rage 
then  blinds  him  to  ail  sensé  of  propriety.  Ambitious  and  fond 
of  glory  as  he  is,  his  hatred  of  Roland  exceeds  his  love  of  ail 
else,  and  his  one  great  désire  is  to  wreak  vengeance  on  his 
stepson  at  any  cost.  Hère  lies  the  motive  of  his  subséquent 
treachery.  In  the  présence  of  the  Saracen  king,  Ganelon, 
forgetf ul  for  the  moment  of  Roland,  speaks  out  for  the  Franks 
like  a  brave  knight;*  but  remembering  Roland,  his  rage  blinds 
him  completely  and  he  yields  to  the  overtures  of  the  Saracens. 
He  tells  the  king  that  Roland  and  Oliver  together  with  the 
rear  guard  may  be  vanquished  in  Cizra's  pass  after  the  msrfn 


«Strophes  XV-XXI  et  seq,     «See  Strophes  XXI,  XXIII.     »  Strophe 
XXXIV. 


INTRODUCTION 

army  of  the  Franks  has  marched  on.i  The  présents  which 
Ganelon  receives  are  accepted  more  to  seal  the  compact  than 
because  of  désire  of  gain.  The  vow  of  good  faith  which 
Ganelon  makes  on  the  hilt  of  his  sword  illustrâtes  the  force  of 
religious  custom  even  to  sanctify  a  wicked  compact.^  Thus 
this  diplomatie  nature  of  Ganelon's  rôle,  coupled  with  the  fact 

(|that  he  was  not  ^originally  bad,  but  f ell  rather  through  force  of 
tircumstances,  renders  his  conception  less  primitive  than  that 
of  his  fellows  in  the  poem,  making  him  more  truly  a  character 
than  a  type. 
§  XVI.  The  subordinate  types  on  the  Christian  side  are, in 
their  way,no  less  interesting  than  the  principal  ones.  Naimes. 
the  old  du^*"  ^^  Pava^J?)  is  the  most  trusted  of  Charlemagne's 
counsellors,  and  is  often  called  the  Nestor  of  the  poem.»  He 
shows  his  courage  by  ofîering  himself  to  go  on  the  perilous  em- 
bassy  to  Marsile's  court.*  It  is  to  him  while  riding  through  the 
passes  of  the  Pyrénées  with  the  emperor  that  the  latter  confides 
his  forebodings  in  regard  to  the  fate  of  the  rear  guard.*  When 
the  main  army  hears  Roland's  hom  in  the  distance,  he  suspects 
and  accuses  Ganelon  of  treason.«  On  the  march,  he  reveals  his 
natural  quick  perception  in  discovering  the  position  of  the 
enemy  by  dust  in  the  far  distance.''  He  shows 
*"'^^*'  his  dévotion  to  Charlemagne  by  helping  to  raise 

the  emperor  when  he  has  swooned  at  the  sight  of  the  body  of 
Roland.8  Before  the  great  battie  with  the  émir  occurs,  he,with 
Count  Josseran,  organizes  the  différent  sections  of  the  impérial 
army,  showing  his  skill  as  a  tactician.'  And  lastly,  he  displays 
on  the  field  of  battie  his  personal  bravery  by  slaying  Malprime, 
the  son  of  the  emir.io  No  better  vassal  is  there  at  court,  nor  one 
in  whom  Charlemagne  more  deservedly  places  his  trust. 

§  XVII.     The  figure  of  the  archbishop  Turpin  is  a  com- 

*  Strophe  XLV  ;  see  also  the  following  strophes.    *  Strophe  XLVII.    '  See 
Graevell,  p.  75  et  seq.y  and  Nyrop,  p.   344.     Strophes:    *XVII.    «XXVI.'' 
•CXXXVII.    'CLXXX.    «ce VIII.    »CCXVIII.    WCCXLIX. 


INTRODUCTION 

manding  one,  for  he  unités  in  his  person,  to  a  certain  degree, 
the  authority  of  the  Church  together  with  the  qualities  of  the 
warrior.  At  the  beginning  of  the  poem,  he,  Uke  Naimes  and 
Roland,  shows  his  courage  by  offering  to  go  on  the  dangerous 
expédition  to  the  court  of  Marsile,^  but  Charlemagne  is 
averse  to  sending  any  one  of  thèse  three  heroes  so  dear  to  him. 
It  is  true  that  the  archbishop  is  more  of  a  warrior  ^  than  a 
priest,  and  delights  in  hewing  down  the  Saracens;  for  he  kills 
in  single  combat  the  Saracen  king  Corsablis,*  the  enchanter 
Siglorel,*  Abîme,*  Marsile*s  standard  bearer,  and  a  host  of 
others;  yet  the  few  passages  in  which  he  speaks  as  a  priest 
are  among  the  most  impressive  in  the  poem.  They  reveal  the 
religious  temper  of  the  day  and  bear  witness  to  a  spirit  of  rév- 
érence and  to  a  strong  attachment  for  the  fâith.  Such  a  pas- 
sage is  that  in  which,  just  before  the  battle,  Turpin  exhorts  the 
Franks  to  confess  their  sins,  and  if  needs  be, 
*"^"*  to  die  for  their  country,  promising  them  abso- 

lution and  a  seat  in  paradise.®  At  the  end  of  the  battle,  af  ter 
the  archbishop  has  performed  brilliant  deeds  of  valor  on  the 
fieldjwhere  ail  save  Roland  and  himself  hâve  been  slain,  he  ré- 
sumes the  character  of  the  priest  in  one  of  the  most  touching 
scènes  of  ail.  Roland  fînds  and  places  the  bodies  of  ten  of 
Charlemagne's  peers  in  front  of  the  archbishop  who  has  just 
strength  enough  lef  t  to  pronounce  over  them  the  final  bénédic- 
tion."' Just  after  this,  Oliver's  body  is  found  and  placed  with 
the  ten  peers,  ail  of  whom  Turpin  again  blesses.»  Then,when 
Roland  overcome  by  his  feelings  of  sorrow,  faints,  the  arch- 
bishop attempts  to  get  him  some  water,but  faints  in  his  tum<>. 
Roland  regains  consciousness  just  in  time  to  see  Turpin 
expire  in  thfe  act  of  confessing  himself,io  and  it  remains  for 
Roland  to  pronounce  the  final  word  over  the  archbishop.    This 

1  Strophe  XIX.    *Graevell,  p.  74,  Nyrop,  p.  344.    Strophes:    «XCVI. 
«CIX.    «CXXVII.    «XC.    'CLXIV.    «CLXV.    «CLXVII.    loCLXVIII. 

XXXV 


INTRODUCTION 

he  does,  composing  the  body,  and  crossing  the  priest's  fine 
white  hands  over  his  breast,  and  concluding  his  prayer  with  the 
words:  "May  thy  soûl  be  saved  and  the  gâtes  of  paradise 
unbarred."^ 

§  XVIII.  The  twelve  peers^  are  Roland  and  Olivier,  Géiin 
and  Gérier,  Oton  and  Bérenger,  Samson  and  Engelier,  Ivon 
and  Ivoire,  Anséis,  and  Girard  de  Roussillon.  In  the  chansons  de 
geste^  the  list  varies  considerably.  Originally,  the  peers  were  vas- 
sals,  laie  and  ecclesiastical,  of  the  duke  of  France  who  became 
king  under  the  title  of  Hugues  Capet  [987-996]. 
^  ^*  Poetry  represents  them  as  having  existed  in  the 

time  of  Charlemagne.  In  the  Chanson^  no  in- 
formation whatever  is  gîven  in  regard  to  their  origin,  organiza- 
tion,  or  relation  to  the  emperor,  other  than  that  they  are 
beloved  by  him.  They  are  companions,  and  two  peers  closely 
associated  are  usually  mentioned  together,  as  Roland  and 
Olivier,  Gérin  and  Gérier,  Ivon  and  Ivoire;  others  are  char- 
acterized  by  some  adjective  as  Anséis  le  fier^  Oton  le  fort^  le 
preux  Bérenger.  Ail  are  distinguished  for  their  bravery  and 
take  the  initiative  in  battie. 

§  XIX.  Other  heroes  that  rank,  apparentiy,  with  the  peers, 
or  who  are  joined  to  them,  like  Geoffrey  of  Anjou»  and  Gautier 
de  l'Hum,  belong  to  the  bravest  of  Charlemagne's  knights. 
The  former  is  the  emperor's  standard  bearer,* 
Subordinate  always  close  to  his  commander;  the  latter  plays 

in  the  Christiaii  ^^  important  part  at  the  battie  of  Roncesvalles 
army.  where  he    is    in   command   of   the    heights.6 

Ogier  the  Dane,  one  of  the  most  celebrated 
characters  in  old  French  epic  literature,  and  whose  name  is  still 
borne  by  one  of  the  valets  in  the  game  of  cards,  figures  on 
several  important  occasions.     He  is  présent  at  Charlemagne's 

*  Strophe  CLXIX.  «Strophe  LXV.  *Geoffrey,  together  with  Charle- 
magne and  Roland,  is  placed  by  Dante  in  the  circle  of  Mars,  among  the  he- 
roes of  the  holy  wars  ;  Par.,  can.  XVIIl,  43-48.    Strophes  :  *  VIII.  «  LXVI. 


INTRODUCTION 

councilji  and  is  selected  by  Ganelon  to  command  the  rear 
guard.^  In  the  battle  against  the  émir  Baligant,  Ogier  com- 
mands  the  third  division  composed  o£  Bavarians.'  Finally,it 
is  he  who  détermines  the  conditions  of  the  duel  between  Tierri 
and  Pinabd.*  There  are,  perhaps,  twenty  characters  of  less 
prominence  than  those  already  méntioned,  who  are  about  the 
emperor  and  at  some  particular  time  render  him  service. 

The  characters  of  importance  in  concluding  the  Chanson  are 
the  champions  Tierri,  brother  of  Geoffrey,  duke  of  Anjou,  and 
Pinabel,  a  relative  of  Ganelon.  Tierri  is  the  only  knight  who 
opposes  the  resolution  of  the  others  to  allow  Ganelon  to  go 
free,  and  accordingly  he  takes  up  arms  on  the  side  of  the  em- 
peror against  Pinabel,  the  champion  of  the  traitor.6  At  first, 
Tierri  is  wounded  in  the  face,  but  afterwards  slays  his  oppo- 
nent,  thus  vindicating  the  righteousness  of  his  cause .« 

§  XX.  Among  the  Saracens,  Marsile  is  the  most  conspicu- 
ous  figure,  and  like  Charlemagne  is  called  king  and  emperor. 
He  owes  his  prominence  in  the  poem  largely  to  his  position  at 
the  head  of  the  Saracen  forces  in  Spain  rather  than  to  any  Per- 
sonal traits.  Like  other  leaders  portrayed  in  primitive  song,as 
well  as  in  the  Chanson ^  he  is  roughly  sketched  representing  a 
type  rather  than  a  character.  In  the  interview 
*  ®  with  Ganelon,  whom  Blancandrin  introduces  to 

his  king,  we  see  Marsile  in  his  chair  of  state  surrounded  by  his 
army  corps,  ready  to  listen  to  the  envoy's  message.''  His  feel- 
ings  of  anger  at  Ganelon's  insolence  are  most  natural;^  he 
shows  diplomacy  when  he  allows  himself  to  be  prevented  by  his 
counsellors  from  harming  the  French  messenger.®  His  question .. 
thrice  repeatedi**  about  Charlemagne:  "When  will  he  ever  tire 

Strophes:  *XII.  «LIX.  «CCXX,  *CCLXXXI.  ^QCUKXlXet  seq.\ 
the  two  Personal  encounters  that,  because  of  their  importance  morally,  are 
described  in  détail,  are  Tierri's  with  Pinabel,  strophes  CCLXXXIII- 
CCLXXXIX,  and  Charlemagne's  with  Baligant,  strophes  CCLX-CCLXIV. 
•CCLXXIV,  CCLXXXV.  'XXXII  et  seq.  «XXXIV.  «XXXVI. 
"XLI,  XLII,  XLIII. 

xxxvii 


INTRODUCTION 

of  makîng  war?"  has  a  childlike  simplicity  that  lends  to  it  a 
peculiar  charm  and  interest  ;  and  when  he  believes  it  possible 
to  destroy  Roland  and  the  rear  guard,  he  exhibits  his  joy  as 
a  child  would  by  throwing  his  arms  around  Ganelon's  neck. 
I  Thèse  pen  strokes  of  the  old  poet,  clear  eut  as  the  terrible  sword 
strokes  of  his  warriors,  represent  the  inf  ancy  of  art  ;  analysis  of 
the  feelings  was  to  corne  later. 

At  Roncesvalles,  Marsile's  prowess  on  the  field  of  battie  is 
proportional  to  his  kingly  power,  for  he  kills  three  of  Charle- 
magne's  peers  and  one  of  his  noble  knights.a  He  is  among 
the  last  to  fiée,  buL.not  before  Roland 's  sword  has  d^prived 
him  of  his  right  hand,  a  shamefuT  punishment,  intended  to 
reinind  him  of~his  perfidy,^în-l'1olaiiiig  the^promiBey^ade 
^jjCQUgh  Blancandrin  to  Charles  to  become  the-  ^mperor's 
liçgeman  and  a  Christian.^  Feeling  that  his  days  are  num- 
bered,  he  hands  over  the  kingdom  of  Spain  to  his  sovereign, 
Baligant,  the  émir  of  Babylon,*  and  dies  upon  leaming  the 
defeat  of  the  latter  by  Charlemagne.*»  Although  placed  in 
direct  contrast  with  his  great  rival  the  emperor  of  the  Franks, 
many  of  the  traits  that  might  parallel  or  contrast  with  those  of 
his  great  rival,  are  left  to  the  imagination. 

§  XXI.     Blancandrin,  Marsile's  trusty  counsellor  and  agent 
in  the  treachery  tRât  caused  the  disaster  at  Roncesvalles,  pér- 
il" fonnsforhissovereign  service  very  like  that  which  Naimes 
^^^J^£L>£]2Sll^."^^g^^-     Although  his  rôle  is  subordinate,  it  is 
\  one  of  the  best  of  its  kind.®     The  scènes  in  which  he  advises 
Marsile    to    send    présents    and    hostages    to 
Charlemagne,  in  order  to  induce  the  latter  to 
withdraw  from  Spain  are  particularly  effective."'     No  less  so  is 
Blancandrin's  interview  with  the  Frankish  emperor  into  whose 
présence  he  cornes  with  gif ts  from  Marsile.»     Blancandrin  finds 

Strophes:  »  XLVI.  «CLXIV.  »IX,  XIII.  *CXCIX.  ''CCLXVI. 
«  Graevell,  p.  94.    '  Strophes  III,  IV.    »  Strophe  IX. 


INTRODUCTION 

the  French  emperor  with  his  peers  and  nobles  in  an  orchard. 
The  few  Unes  describing  the  manner  in  which  they  are  spend- 
ing  the  time  compose  a  passage  that  for  simplicity,  originality, 
and  quaint  charm  is  unsurpassed  by  any  other  in  the  poem.i 
The  journey  back  to  the  Saracen  king  at  Saragossa,  in  which 
Ganelon  accompanies  Blancandrin  is  f  ull  of  interest.  The  way 
in  which  the  Saracen  envoy,  in  his  few  brief  remarks,  obtains 
the  sympathy  of  his  French  companions,  shows  that  even  in 
this  primitive  state  the  nature  of  diplomacy  was  essentially  the 
same.^  Blancandrin's  introduction  of  Ganelon  to  his  master 
reveals  again  the  well-bred  knight  difîering  in  no  wise  from  a 
courteous  and  noble  Frank.  It  is  through  his  instrumentality 
that  Marsile  is  made  aware  of  Ganelon's  true  feelings  and  that 
the  treachery  is  accomplished."  Ail  this  is  told  in  a  few  lines, 
with  the  utmost  directness  and  simplicity,  in  striking  contrast 
to  the  incidents  described  in  the  later  chattsons  de  geste. 

§  XXII.  In  the  last  part  of  the  poem,  the  figure  of  Balî- 
gant,  the  head  of  the  pagan  world  looms  up  in  contrast  to 
Charlemagne,  the  head  of  the  Christian  world,  and  a  prémoni- 
tion is  naturally  awakened  that  we  are  now  to  hâve  a  battle 
royal  to  décide  for  ail  time  which  is  right.  As  already  indi- 
cated,*  the  épisode  is  regarded  as  an  inter- 
TheBaligant  polation.  It  is  certain  that  the  oldest  portion 
^,       '  ...       ,    of  the  account  of    the  Ronces valles  en^age- 

(Cf.p.CXVlll,XV.)  r    .   ,   /.    1  ,  .  .        ,  1 

ment,  faithful  to  history,  recognized  no  other 
termina tion  than  the  fatal  one.  The  graduai  transformation 
of  the  original  event  has  been  pointed  out.  As  time  went 
on,  it  became  casier  to  take  liberties  with  the  old  story 
by  recasting,  and  emendation,  as  well  as  by  addition.  By 
the  aid  of  Turpin's  Chronicle^^  the  Latin  poem,  De  prodkione 

Strophe  VIII.  »  Strophe  XXIX  et  seq.  «  Strophe  XXXII  et  seq.  *  §  6, 
and  also  see  E.  Donges,  Vie  Baliganiepisode  im  Rolandsliede^  Heilbronn, 
i88o.  »  Fr.  Wulflf,  la  Chroniqjée  de  Turpin^  publié  d'après  les  manuscrits 
B.  N.,  1850  et  2137,  Lund,  1881. 


INTRODUCTION 

Guenonis^  and  the  Chanson?'  the  consécutive  steps  in  the  devel- 
opment  of  the  legend  hâve  been  fairly  well  traced.'  Angilbert 
relates  the  escape  of  the  Basques,  under  cover  of  the  nîght, 
after  defeating  the  rear  guard*  The  legend,  nevertheless, 
represents  the  emperor,  in  response  to  Roland 's  hom,  arriving 
with  the  main  army  of  the  Franks  towards  evening.*  In  order 
to  hâve  time  to  catch  up  with  the  retreating  foes  and  chastise 
them,  Charlemagne  prays  for  more  daylight.  His  prayer  is 
answered,  for  the  sun,  as  in  Joshua's  day,  stands  still.®  The 
pagans  are  overtaken  and  are  either  put  to  the  sword  or 
pushed  into  the  Ebro  riverJ 

It  is  at  this  point  that  the  opportunity  is  seized  to  inter- 
weave  the  Baligant  épisode,  the  work  of  an  unknown  poet 
Despite  inconsistencies  with  the  original  poem,  and  unskilful 
Uterary  handling,^  this  is  more  successf  ully  accomplished  than 
are  like  attempts  in  the  later  chansons.  Thèse  later  produc- 
tions, because  of  such  additions,  often  seem  interminable.  In 
the  Chanson  de  Roland^  the  poet  is  not  content  with  the  chas- 
tisement  of  the  Saracens.  He  feels  the  need  of  a  climax 
which  shall  redound  to  the  glory  of  Charlemagne,  France,  and 
the  Christian  world,  and  which  shall  forever  settle  the  question 
of  the  right.  This  is  no  less  than  a  battle  between  the  forces 
of  Christianity,  on  the  one  hând,  and  those  of  paganism  on  the 
other;  and  finally,  a  hand  to  hand  conflict  between  the  two 
leaders  of  the  opposing  hosts.^ 

§  XXIII.  The  conception  of  the  admirai  of  Babylon,  prob- 
ably  the  caliph  of  Bagdad,i<> — for  Babylon  is  the  name  tradi- 

1  G.  Paris,  "  le  Carmen  de  prodicione  Guenonis  et  la  légende  de  Ronce- 
vaux,"  Romania^  t.  XI,  pp.  465-518.  Of  this  celebrated  article,  Gautier,  in 
his  Bibliographie  des  chansons  de  geste,  Paris,  1897,  says  (p.  179,  no.  2335), 
"C.'est  l'œuvre  la  plus  importante  et  la  plus  complète  sur  la  matière." 
«T.  Miiller,  la  Chanson  de  Roland,  Gottingen,  1878.  »  Paris,  Extraits, 
4me  édition,  Paris,  1893,  PP-  viii-xxv.  *  See  note  i  to  §  11.  "  Str.  CLXXXI. 
•Str.  CLXXXII.  'Str.  CLXXXIII.  «Paris,  Extraits,  pp.  xxi-xxii. 
•  Strophes  CCLX-CCLXIV.    w  Cf.  Paris,  Extraits,  p.  xxi. 

xl 


INTRODUCTION 

tionally  applied  during  the  middle  âges,  now  denoting  Bagdad, 
and  now  Cairo — is  almost  identical  with  that  of  Charlemagne.' 
Baligant  is  a  character  that,  compared  with  the  others  in  the 
Chanson^  possesses  strong  personality,  and  is  more  carefully 
portrayed;!  this  is  due,  doubdèss,  to  the  importance  of  his  rôle 
as  the  worthy  opponent  of  the  def  ender  and  head  of  the  Chris- 
tian church.  The  poet  describes  Baligant  as  a 
fabulous  being,  supposing  him  older  than  Homer 
and  Virgil.2  His  beard  is  pure  white  and  he  looks  like  a  true" 
man  ;  he  is  wise,  fierce,  and  terrible  in  battle.^  The  magnifi- 
cence of  his  surroundings  is  such  as  is  befitting  a  ruler  who 
represents  unbounded  power  and  royal  authority  over  the  mul- 
titudes of  paganism.  The  imagination,  impressed  with  the 
grandeur  of  this  eastem  royalty,  allows  itself  to  be  dazzled,  and 
is  prépared  to  accept  in  regard  to  oriental  splendor  ail  that  the 
poet  wisely  leaves  untold.  When  Baligant  disembarks  upon 
Spanish  soil,  his  four  thousand  ships  await  him  on  the  Ebro  ; 
he  proceeds  to  where  his  ivory  armchair  is  placed  and  seats 
himself  in  the  midst  of  seventeen  kings  and  countless  dukes  and 
knights  who  compose  his  retinue.  A  carpe t  of  white  silk  has 
been  spread  upoii  the  grass  under  the  shade  of  a  laurel  tree.* 
He  then  summons  his  envoys  with  whom  he  has  an  interview, 
and  thereupon  sends  them  to  Marsile  with  this  message:  "Un- 
less  the  French  emperor  renounces  his  faith,  I  shall  snatch  the 
crown  from  his  head.^"  The  envoys  bear  to  king  Marsile  a  1 
glove  embroidered  with  gold  lace  and  a  massive  bâton  of  pure  | 
gold*  Such  scènes,  described  with  Homeric  brevity,  are  ^ 
among  the  most  effective  in  the  poem.  They  appeal  strongly 
to  the  imagination  and  give  a  lasting  impression  of  the  oriental 
majesty  of  Baligant.  After  the  retum  of  the  envoys  from  Sara- 
gossa,  the  émir,  attended  only  by  four  dukes,  goes  to  visit  Mar- 

iGraevell,  p.  97.  «Str.  CXCI.     sStr.  CCXXI.     *Str.  CXCIV.     «Str. 
CXCV.    «Str.CXCVIII. 

xli 


INTRODUCTION 

sile.  Before  departing,  he  sees  that  his  army  is  in  marching 
order  and  places  one  of  his  officers  in  command.  He  himself 
is  too  great  to  command  save  when  danger  is  imnûnent.i 
■When  the  terrifie  battle  between  Christianity  and  paganism 
takes  place,  then  his  might  is  revealed,  for  no  less  than  four  of 
the  noblest  of  the  Franks  fall  by  his  hand.^  Well  may  the 
Franks  exclaim  :  "  Heavens  !  were  he  a  Christian,  what  a  knight 
were  he!"'  Charlemagne  himself,  in  his  hand  to  hand  struggle 
with  the  émir  is  only  prevented  from  succumbing  under  the 
Herculean  strokes  of  this  formidable  foe  by  divine  inter^n- 
tion.*  Such  a  resuit  attained  by  divine  means  cd'ùia  only^etûè 
tne  flîDre  decisively  the  great  question  of  the  right.  Such  are 
the  principal  types,  ^  rather  than  characters  in  the  modem  sensé, 
of  the  poem.  By  their  words  and  actions  is  manifest  the  spirit 
that  inspires  the  epic,  the  conflict  between  right  and  wrong,  be- 
tween light  and  darkness,  between  good  and  evil. 

§  XXIV.     Just  as  Charlemagne  is  surrounded,  in  addition 
to  his  peers,  by  many  brave  heroes  who  perform,  when  duty 
calls,  an  act  of  bravery,  but  are  otherwise  inconspicuous  char- 
acters in  the  poem,  so  Marsile,  besides  his  peers, 
Subordinate  jg  continually  attended  by  many  Saracen  knîghts 

4.1.^  •.-—  -«««    who  are  hardly  less  vàliant  than  their  Christian 
the  pagan  army  -' 

counterparts,  but  to  whom,  of  course,  the  for- 
mer are  finally  obliged  to  succumb.  Marsile 's  uncle  and  liege- 
man  is  staying  at  his  nephew's  court  and  is  known  as  the 
caliph,  ruling  over  Carthage,  Alfeme,  Garmalie,  and  Ethiopia. 
Hjs  influence  is  felt  when  he  blâmes  Marsile  for  the  la^Jer^è 
angry  passion  when -about  to  strike  the  ambassador  Ganeloii.® 
He  also  continues  the  battle  with  his  fifty  thousand  Saracens 
after  the  flight  of  his  nephew  and  mortally  wounds  Oliver,  by 
whose  hand,  however,  in  the  hour  of  vengeance,  he  is  slain."' 

Strophes:  iCCIII.    «CCLIII.    »  CCXX.    *CCLXIV,  CCLXV.    «Paris, 
Extraits,^,  ^yii.    «Str. XXXVI.    'Strophes:  CXLVIl,  CXLVIII. 

zlu 


INTRODUCTION 

Marsilfcls  son,  the  blond  Turfaleu.  shows  his  courage  by  offer- 
in^  to  slay  Ganelon  for  jiisjash  language  when  delivering  the 
message  to  Marsile.i  Later  he  meets^  his  death  at  the  hands 
nf  JRnIaftH  a  Thp  brave  Aelroth,  Marsilp^s  npphpw^  shows  his 
valor  by  asking  that  he  be  granted  the  favor  of  single  combat 
with  Roland  ;  ■  and  then  eleven  others  with  him  are  chosen  to 
fight  against  jthe  French  peers.*  Mareile^s  brother,  Falsaron, 
distinguished  by  his  large  forehead,  is  stnkîngi)/  puilia)'cdin 
his  combat  with  Oliver  by  whom  he  is  slain.*  So,  too,  is  Val- 
dabrun«  who  kills  duke  Samson,  and  Climborin,^  who  slays 
Engelier,  and  Grandoigne®  who  kills  Gérin  and  his  compeer 
Gérier;  likewise,  Abîme,*  Marsile's  confidant  and  standard 
bearer,  who  because  of  his  wickedness  incurs  the  spécial  hatred 
of  the  archbishop  Turpin. 

Corresponding  to  thèse  figures  who  surround  Marsile  are 
those  about  the  émir  Baligafit.  The  most  prominent  among 
them  are  the  evplfs  son,  and  his  brother.  The..former,^^Mal- 
pi^rri^  M  je  r^  heroic  build,  and  in  every  way  worthy  of  his  high 
lineage.  He  asks  of  his  father  and  obtains  the  favor  of  strik- 
ing  the  first  blow  in  the  great  battle.^^  Later  in  the  day,  he 
together  with  two  kings,  is  given.  charge  of  the,  entire  Saracen 
army.^  He  is  slain  by  Duke  Naimes.^'  Baligant's  brother  is 
named  Canabeu;  he  is  king  of  Floredée,  and  when  his  nephew, 
Malprime,  is  slain  by  duke  Naimes,  Canabeu  throws  himself 
upon  the  latter  wounding  him  mortally."  He  then,  in  tum, 
meets  his  death  at  the  hands  of  Charlemagne  himself.^*  Less 
conspicuous  still  are  others  hke  Jangleu,^^  Baligant's  adviser, 
whose  service  for  his  mas  ter  is  like  that  of  Naimes  for  Char- 
lemagne, and  of  Blancandrin  for  Marsile  ;  and  Gemalfin,"  the 
Saracen  gênerai,  to  whom  for  a  time  Baligant  entrusts  his  entire 
army. 

Strophes:  1 XXXVIII.  «CXLIV.  «LXX.  *LXXI.  «XCV.  «CXVII. 
'CXV.  «CXXI.  «CXXVI.  »«CCXXI.  "CCXXXII.  "CCXXXVIII. 
"CCXLIX.    "CCL.    i«CCLI.    i«CCLVI.    "CCIII. 

xliii 


INTRODUCTION 

§  XXV.  There  remain  two  characters,  quite  différent  from 
the  preceding,  whose  personality  is  sufficiently  well  outlined  to 
class  them  among  those  to  whose  action  the  poem  owes  some 
of  its  inspiration  and  development.  Both  are  women;  both 
are  interesting  and  of  importance  in  that  they  indicate  in  a 
'  measure  the  sacred  character  of  the  family  and  give  us  a 
glimpse  of  the  social  state  of  the  well-bred  woman  of  the 
eleventh  century.  ^*;2niïïinP^^  ^'f^  ^^  ^^^  "^nrurm  king 
Marsile,  first  appears  when  the  pact  bet^een 
Marsile  and  Ganelon  is  sealed  by  the  giving  of 
beautiful  présents  to  the  traitor.  The  queen  asks  him  to  ac- 
cept  from  her  two  bracelets  for  his  wife.i  Simple  as  is  this 
scène  of  only  six  fines,  it  possesses  a  charm  of  its  own.  A 
woman  is  i^troduced,  contrasting  with  the  warriors  about  her 
in  such  a  way  that  the  impression  left  is  very  pleasant  j  it  is  of 
someone  possessing  amiable,  attractive,  and  womanly  qualities 
that  contrast  agreeably  with  the  somewhat  severe  and  formai 
demeanor  of  those  about  her. 

After  the  battle  of  Roncesvalles,  when  Marsile  retums  home, 
having  lost  his  right  hand  in  the  action,  ^ramimonde  weeps, 
utters  loud  cries,  déplores  the  sad  fate  of  the^Saracens  and 
reviles  their  gods.^  Her  émotions  are  most  natural,  and  there 
is  something  womanly  about  her  distress  that  in  itself  is  of  în- 
terest.  Later  on,  after  the  defeat  of  the  émir,  we  find  her  up  in 
the  tower  with  certain  of  the  clergy  watching  and  waiting  the 
resuit  of  the  final  engagement.  This  she  announces  to  Mar- 
sile. He  hears  her,  tums  towards  the  wall,  concealing  his  face 
and  weeping,  then  dies  of  grief.»  Bramimonde  delivers  the 
towers  of  the  city  to  Charlemagne.  The  emperor  takes  the 
queen  a  captive,  but  not  to  harm  her,  nor  would  he  even  per- 
mit that  she  be  converted  by  force.*  He  appears  pleasantly 
impressed  with  the  queen,  and  this  impression  is  retained  when 

Strophes:  iLI.  *CLXXXIX,CXC.  «CCLXVI.  *CCLXVII,CCLXVIII. 
xliv 


INTRODUCTION 

at  the  close  of  the  poem  speaking  of  her  as  a  prisoner  of  ni»ble 
birth  desiring  to  receive  baptism,  he  desires  tFat  the  cepëmony 
be,jérformed  by  the  bishôps.^  That  Bramimonde,  after  thé 
Saracen  defeat  should  be  much  aifected,  lose  confidence  in  the 
Saracen  gods,  and  désire  to  be  converted  to  -Christianity  is.to 
be  expected.  Moreover  the  greater  susceptibility  of  women 
to  religious  influences  has  been  recognized  from  very  early 
times.  Though  sketched  in  rude  outline,  the  gênerai  traits  of 
an  amiable  woman,  a  good  wife  and  mother,  are  no  less  plainly 
distinguishable  in  the  type  of  Bramimonde. 

§  XXVI.  The  épisode  of  Aude  is  told  in  twenty-eight  lines 
that  are  admirable  and  affecting.^  And  yet  the  fact  that  such 
a  personage  as  Oliver's  sister  and  Roland's  fiancée  appears 
only  near  the  end  of  the  Chanson  and  nowhere 
else,  save  by  allusion  in  the  dispute  between 
Roland  and  Oliver  about  blowing  the  hom,  has  caused  the  pas- 
sage to  be  considered  an  interpolation  as  well  as  the  two  lines 
referring  to  it*  It  is  certainly  surprising  that  Roland  when 
about  to  die  should  hâve  no  thought  of  one  so  dear  to  him. 
If,  as  appears  tç^  be  the  case,  the  épisode  is  a  later  insertion, 
the  two  lines  being  supplied  for  the  better  cohérence  of  the 
parts  of  the  poem,  Roland  would  then,  of  course,  hâve  no 
thought  of  Aude.*  It  will  hâve  been  remarked  that  the  Chanson^ 
serious  and  well-nîgh  sombre  throughout,  contains  almost  noth-  " 
itTg''Wt^î^ffytr  ■^!?hng  îô  "gPÏÏ^^t^y  or  love.  "ThcTefore^  the 
épisode,  pathetic  and  admirable  as  it  is,  may  appear  hardly 
congruous  with  the  gênerai  tone  of  the  poem.  Be  the  facts  in 
regard  to  this  matter  what  they  may,  the  épisode  taken  by  it- 
self  is  a  gem.  Just  as  Bramimonde  typifies  a  good  wife,  so 
Aude  typifies  the  joyal  unmarried  woman,  faithful  unto  death 

Strophes:  *  CCiciI.  »CCLXX,  CCLXXI.  «CXXXII;  see  Nyrop, 
Sioriay  etc.,  pp.  348-9,  and  Graevell,  p.  133,  note  39.  *  Léon  Gautier  supposes 
this  épisode  to  hâve  been  a  lyric  poem  ante-dating  the  Chanson;  note  in  his 
édition  to  Une  3705,  p.  328.    Cf.  Paris,  Romania  t.  XI,  p.  510,  note  i. 

xlv 


K 


INTRODUCTION 

to  her  betrothed.  In  both  cases,  there  is  reflected  a  fine,  strong 
family  sentiment.  Aude  meets  Charlemagne  upon  his  retum 
and  inquires:  "Where  is  the  Captain  Roland,  my  fiancé?" 
Charlemagne  replies:  «You  ask  sad  news  of  one  who  is 
dead."  He  attempts  to  pacify  Aude  with  promises.  She  re- 
plies :  «  May  it  not  please  God,  the  saints,  nor  his  angels  that 
I  live  if  Roland  be  dead."     She  tums  pale  and  falls  lifeless  at 

'  the  feet  of  Charlemagne.  He  belle ves  she  has  only  swooned  ; 
he  raises  her,  but  her  head  falls  back  on  her  shoulder  ;  she  is 
dead.  Four  countesses  bear  her  away  to  a  convent  where  she 
is  buried  with  great  honor. 

§  XXVII.  Having  now  obtained  an  idea  of  the  nature  of 
the  poem  and  of  the  persons  who  figure  in  it,  we  tum  to  con- 
sider  the  question  of  authqrship.  Who  was  the  author  of  the 
poem  in  the  form  that  we  know  it  in  the  Oxford  manuscript  ? 
This  most  interesting  question  still  continues  to  occupy  the 
attention  of  scholars  without  leading  to  any  consensus  of  opin- 
ion. Ouae_of  the  first  editors  of  the  Oxford  text,  François 
G^ÛJn,  was  so  confident  that  he  knew  at  least  the  author's 
name,  that  he  entitled  his  translation,  la_  Çhan- 
Who  was  the  son  de  Roland^  poëme  de_  Theroulde.i  M. 
author  of  the  G'énin  based  his  assertion  on  the  last  line  of  the 
poem  as  we  .  ^^^^^^  which  reads  :  Ci  fait  la  geste  que  Turoldus 
th   O  ford  declinet^  which   he  translates   arçhaically  :   Ici 

Manuscript?  s^arreste  la  chronique  que  Theroulde  nous  ex- 
(Cf.  p.  cviii,  IX.)  pose?  There  are  no  less  than  three  difficulties 
in  the  way  of  understanding  clearly  the  old 
French  meaning.  The  word  geste  (f rom  the  Latin  plural^j/a) 
has  at  least  three  meanings,  i°  warlike  exploit;  2®  chronicle  or 

,  ppemj  in  prose  or  in  verse,  in  Latin,  relating  exploits,  3"  bç- 
roic  family  that  performs  exploits.     The  ordinary  meaning  of 

»  Paris,  1850     ^La  Chanson  de  Roland^  p.  334;  see  also  cap.  IV  of  the 
"  Introduction  "  to  Génin's  édition,  p.  Ixx  et  seq, 

xlvi 


INTRODUCTION 

chanson  de  geste  is  a  poem  that  is  sung,  based  on  a  historical 
Latin  chronicle,  or  purporting  to  be  so  based.  Whether  in  the 
présent  case,  geste  means  exploit  or  poem  is  a  disputed  ques- 
tion. But  admitting  that  ît  means  hère  the  poem  itself,  and 
not  the  account  of  some  previous  exploit,  what  is  the  meaning 
of  declinej  ?  "  finishes,"  also  "  exposes."  But  in  what  sensé  ?^ 
It  may  refer  either  to  the  poet  who  composed  the  poem,  to  the 
minstrel  who  sang  it,  or  to  the  cJerk  who  copied  it.^  M. 
Génin's  researches  led  him  to  believe  that  two  persons  of  the 
name  of  Turolti  or  Theroude  existed,  one  a  Bénédictine  who 
received  from  William  the  Conqueror  the  abbey  of  Malmes- 
bury,  and  later  in  1069  the  abbey  of  Peterborough.  We 
know  by  an  old  catalogue  there  were  in  possession  of  the 
cathedral  of  the  latter  town,  during  the  middle  âges,  two 
manuscripts  of  the  Chanson  de  Roland^ — a  rather  curious 
coïncidence.  This  Turpld  or  Theroude  died  in  1098.  Accord- 
ing  to  Génin,  if  he  were  not  the  author  of  the  poem,  then  his 
father,  of  the  same  name,  was,  who  used  to  be  William  the 
Conqueror's  tutor.a  As  previously  indicated,  thèse  researches 
are  based  on  the  last  line  of  the  poem  ;  ingenious  as  they  are, 
they  are  no  longer  accepted,  and  the  author  of  the  poem  still 
remains  unknown* 

*  See  the  searching  article  by  Rajna  in  the  Romania,  t.  XIV,  pp.  405- 
415:  "Ci  fait  la  geste  que  Turoldus  declinet."  'Page  Ixxxiv,  "Introduc- 
tion "  to  Génin's  édition.  *  Cf.  Paris,  Extraits^  pp.  xxix,  xxx.  Gautier, 
Épopées^  t.  III,  pp.  496-498.  In  Romania,  t.  XXIV,  (1895),  p.  632,  Paris, 
criticising  V.  Crescini's  attempt  in  an  extract  from  the  Rendiconti  del- 
PAccademia  dei  Lincety  meeting  of  April  21,  1895,  ^^  show  that  Turoldus  was 
indeed  the  author  of  one  of  the  forms  of  the  Chanson^  is  inclined  to  see  in 
Turoldus  a  reciter.  This  point  Crescini  takes  up  later  in  the  "  Introdu- 
zione  ^'  to  Moschetti  and  Crescini's  édition  :  I principali  episodi  délia  canzone 
d'Orlando  tradotti  in  versi  italiani,  Turin,  1896,  p..xlv,  note  3,  saying  that 
reciters,  as  such,  were  not  in  the  habit  of  putdng  their  names  down  at  the 
end  of  the  chansons  de  geste.  The  point  would  be  well  taken  if  the  unnum- 
bered  strophe  ending  the  Chanson  were  the  last.     But  as  Millier  points  out, 

xlvii 


INTRODUCTION 

§  XXVIII.  As  far  as  can  be  judged  from  ail  the  available 
data  —  Ûi^Chanson  itself  —  it^ems  likely  that  the  ^ytl^or^was 
What  indica-  not  a  churchman.^  as  was,  evidently,  the  author 
tions  point  to  ^^  ^^  famous  Chronicle  ascribed  to  Turpîn. 
in  regard  to  If   he   had   been,   the  Chanson .  would   hardly 

the  author.  breathe  forth  the  warlike  spirit  that  pervades 

(Cf.  p.  cviii,  IX.)  j^.  throughout  There  would,  too,  be  traces  o£ 
book-knowledge  gained  in  reading  Latin  works  and  documents, 
and  the  tone  of  the  poem  would  be  more  clérical.  Not  that 
the  author  in  the  least  lacks  religious  feeling,  —  on  the  con- 
'  trary,  he  is  deeply  imbued  with  it,  reflecting  in  that  respect 
faithfully  the  eleventh  century  ;  ^  nor  is  he  ignorant  of  biblical 
story.  Such-kiiqwlecige  as  he  shows,  however,  was  the j:om- 
mon  property  of  the  literate  and  the  illiterate,  and  might  easily 
hâve  been  gained  by  examining  the  frescoes  and  stained  glass 
Windows  of  the  old  cathedrals.^  The  author  may  hâve  just 
made  a  beginning  of  literary  studies  and  then  dropped  them, 
as  his  vague  allusion  to  Homer  and  Virgil*  would  indicate. 
The  différence  between  Turpin's  Chronicle  and  the  Chanson 

p.  418,  of  his  édition  of  the  Chanson^  it  is  merely  the  beginning  of  a  new 
chanson  de  geste  which  the  rearranger  had  in  his  stock  and  which  got  tacked 
on  to  the  final  strophe  of  the  Roland^  thus  immortalizing  to  ail  intents  and 
purposes  the  rearranger.  The  author  would  hâve  named  himself  in  the  final 
verse.  Nevertheless,  Rajna  disagrees  fiatly  with  Miiller,  Romania,  t.  XIV, 
p.  412.  Pakscher,  p.  131,  believes  the  compiler  was  prevented  from  going 
farther,  possibly  by  death. 

*  Paris,  Extraits^  pp.  xxv-xxvi.  In  the  Romanische  Forschungen,  B.  VII, 
no.  4,  (June  15,  1893),  Lindner  tries  to  prove  the  author  of  the  Chanson  de 
Roland  a  churchman  and  a  Norman  who  lived  in  England.  Paris,  howeVer, 
in  Romania^  t.  XXIII,  p.  619  does  not  find  his  arguments  tenable.  Although 
there  are  many  leamed  words  in  the  Chanson^  yet  A.  Pakscher  says  in  his  Zur 
Kritikund  Geschichte  des  franz'ôsischen  Rolandsliedes^  Berlin,  1885,  p.  108, 
that  absolutely  nothing  can  be  determined  from  them  in  regard  to  what  the 
author's  éducation  was.  '  Pakscher,  p.  94.  ^  As  the  allusion  to  Daniel  shows 
in  str.  CLXXVIII  and  that  to  Jonas  in  str.  CCXXVIll.  *  Str.  CXCI  ;  this 
allusion  is  by  the  author  of  the  Baligant  épisode. 

xlviii 


INTRODUCTION 

is  largely  such  as  distinguishes  the  writings  of  a  churchman 
and  a  layman  who  may  hâve  been  a  soldier. 

§  XXIX.  As  regards  the  date  ^  of  the  poem,  it  is  related 
in  the  History  of  the  Kings  of  England,^  written  by  William 
of  Malmesbury,  about  1125,  that  la  Chanson  de  Roland  ^-^^ 
sung  at  the  beginning  of  the  battie  of  Hastings  (1066),  in  order 
that  the  example  of  the  hero  might  fire  the  ardor  of  the 
soldiers.  Wace,  in  his  Roman  de  Rou  (Lay  of  Rollo),  com- 
pleted  about  1160,  relates'^  that  Taillefer,  a  minstrel  and 
warrior,  rode  in  front  of  William  the  Conqueror,  singing  of 
Charlemagne,  and  of  Roland,  and  of  Oliver,  and  of  the  knights 
who  died  at  Roncesvalles.  It  is  probable  that  what  was  sung 
on  that  famous  occasion  was  from  an  earlier  édition  of  the 
poem  with  which  the  Oxford  manuscript  has  made  us  familiar.* 
It  is  thought  that  the  lost  poem,  as  represented  by  the  différent 
éditions  which  we  hâve,  cannot  be  earlier  than  the  second  halj 
of  the  eleventh  century,  nor  later  than  the  firs^ 
Approzimate        crusaae  (fB^BT^^^his  supposition  is  based  upon 

date  0  tne  histoncal  allusions  such  as  the  introduction  of 

Poem.  "      —Il        ■■ 

(Cf.  p.cvii  VIII.)  pensons  who  lived  in  the  tenth  century:  Rich- 
ard of  Normandy  ^  "and  "GêôîTfeyof"  Anjou ;7  / 
mention  of  the  oriflamme,^  wherein  tradition  oï  tEê  TfiretTangs 
of  the  house  of  Capet  is  blended  with  Carlovingian  tradition; 
the  pillage  of  Jérusalem  by  the  Turks  and  murder  of  the  pa- 
triarch  in  ioi2;«  and  also  upon  linguistic  features.  There  isi 
no  reason  to  suppose  the  poem  later  than  the  first  crusade,  for 
it  is  very  unlikely  that  an  event  of  such  international  impor- 
tance could  escape  mention. 

"^Romania,  t.  XI,  pp.  400-409,  Paris's  article.  ^  De  gesiis  regunt  Anglo- 
rum^  lib.  III,  p.  loi.  '  Vv.  8035-40  of  the  Andresen  édition.  The  testimony 
of  Wace,  confirmed  by  William  of  Malmesbury,  rests  on  tradition  and  is  by 
no  means  without  value:  G.  Paris,  Romania^  t.  XV,  p.  151.  Cf.  also, 
Rajna,  Origini^  p.  365.  *  Paris,  Extraits^  p.  xxiii.  "Idem.  "Strophes 
XII,  CCXXII,  CCLIII.  'Strophes  VIII,  CCVllI,  CCLIX,  etc.  «Str. 
CCXXVII.    »Str.  CXVII. 

xlix 


INTRODUCTION 

How  much  earlier  the  original  poem  may  hâve  been  created 
by  the  author  who  inspired  with  his  genius  the  whole  work, 
welding  together  the  eariy  Roland  traditions,  composing  some 
parts,  and  revising  others,  producing,  in  a  word,  an  entire  poem 
which  in  invention,  arrangement,  and  combination  of  ideas 
that  awaken  interest,  outclasses  ail  other  French  productions  of 
its  kind,  is  not  known.  We  know  that  the  language  of  the 
tenth  century,  as  illustrated  by  the  story  of  St.  Léger,i  was  in 
a  State  of  transition,  elementary,  and  rude.  It  seems  likely  that 
thé  original  text  of  which  the  Oxford  manuscript,  as  well  as 
the  later  manuscript  copies,!  are  more  orless  imperfect  versions, 

1  Paris  in  Romania^  1. 1  pp.  273-317:  "La  vie  de  Saint  Léger,  texte  revu 
sur  le  ms.  de  Clermont-Ferrand." 

X  The  différent  versions  of  the  legend  may  be  divided  into  two 
groups : 

A.  The  primitive  version  to  which  the  title  of  the  Chanson  de 
Roland  is  given,  and  : 

B.  The  remodeled  versions  called  Roncevaux  to  distinguish  them 
f rom  the  preceding.     To  the  former  group  belong  : 

A.  I.  The  oldest  and  most  precious  eleventh  century  version 
contained  in  the  Oxford  manuscript,  in  the  Bodleian  Library,  Ox- 
ford. The  manuscript  itself  belongs  to  the  second  half  of  the 
twelfth  century,  and  consists  of  3998  assonanced  verses  plus  four 
restored  for  the  better  understandmg  of  the  text.  It  is  generally 
known  as  Digby  23,  having  been  given,  together  with  238  manu- 
scripts,  to  the  library  by  Sir  Kenelm  Digby  in  1634. 

2.  The  Venice  manuscript,  in  assonance,  middle  of  the  thirteenth 
century,  in  Saint  Mark's  Library,  known  as  Venice  IV,  old  French 
manuscripts.  The  version  is  substantially  the  Oxford  account  as 
far  as  verse  3846.  The  remainder  of  the  poem  contains  a  long 
account,  more  than  2000  verses,  of  the  siège  of  Narbonne.  The 
text  shows  marked  Italian  influence. 

B.  Second  group  :  Remodeled  versions,  ail  in  rhyme. 

I.  Venice  manuscript,  end  of  the  thirteenth  century,  in  Saint 
Mark's  Library;  known  as  Venice  VII,  old  French  manuscripts, 

1 


INTRODUCTION 

was  not  very  much  earlîer  than  the  Oxford  édition  we  possess  ; 
this  appears  to  be  later  than  the  Norman  conquest  of  England 
(1066),  and  earlier  than  the  first  crusade  (1096). 

§  XXX.  As  the  poem  appears  in  the  Oxford  manuscript, 
Verse  Structure  co"^pared  with  later  epic§,  it  is  brief  and  sim- 
of  the  Chanson,  pje^  It  lacks,  fortunately,  the  tedious  prolixity 
(Cf.  p.  cxxviu,  and  protracted  length  of  the  latter.  It  is  made 
^^^'^  up  of  strophes  called  /atsses,  contsSnins  each 

on  an  average  from  twelve  to  fifteen  versesTaTthough  the  num- 

contaihing  8880  verses,  not  showing  Italian  influence  and  resem 
bling  the  Versailles  or  Châteauroux  version. 

2.  Châteauroux  manuscript,  formerly  at  Versailles,  second  half 
of  the  thirteenth  century,  in  the  Bibliothèque  de  la  Ville  ;  8330 
verses. 

3.  Paris  manuscript,  no.  860,  middle  of  the  thirteenth  century, 
in  the  Bibliothèque  Nationale  ;  11 800  verses.  The  beginning  of  the 
poem,  about  eighty  strophes,  is  lacking.  The  version  differs  from 
the  two  preceding. 

4.  Lyons  manuscript,  no.  984,  fourteenth  century,  in  the  Biblio- 
thèque de  la  Ville.  The  first  eighty-four  strophes  and  the  Bali- 
gant  épisode  are  lacking.     Text  similar  to  the  preceding. 

5.  Cambridge  manuscript,  end  of  fifteenth  century,  in  the  Trinity 
Collège  Library.  The  first  seventeen  strophes  are  lacking.  Text 
similar  to  the  two  preceding. 

6.  Fragment  of  a  Lorraine  manuscript,  thirteenth  century,  351 
verses,  published  by  F.  Gënin  in  Chanson  de  Roland,  pp.  491-501. 
Thèse  eight  manuscripts  show  considérable  divergence,  and  the 
relation  between  them  is  not  yet  clearly  established.  According 
to  Gaston  Paris  ("  Introduction  "  to  the  Extraits,  p.  XXIV)  they 
appear  to  be  ail  derived  from  one  manuscript,  and  not  from  dif- 
férent oral  traditions  independently  recorded  later  on.  Petit  de 
Julie  ville  is  responsible  for  the  following  statement  in  his  1894 
édition  of  la  Chanson  de  Roland  (p.  19):  «Les  manuscrits,  au 
nombre  de  huit,  offrent  des  différences  considérables  et  ne  dérivent 
pas  tous,  comme  on  Ta  cru  jadis,  les  uns  des  autres  ;  ni  même  d'une 
source  commune." 

a 


\ 


INTRODUCTION 

ber  of  verses  in  a  laisse  varies  from  five,  as  in  strophe  LI,  to 
thirty-five  in  strophe  CCXXX.  Each  l/iix^^^r  fttrnphp,  formcj 
as  a  ruk,  Ûie  sub&taeçe  of  .^iLincident  generally  complète  in  it- 
self .  The  factor  that  binds  iog^Ûiëir^^ laisse  is  not  rhyme 
but  assonance.i  The  vowd  sûund  .gf  the.last  accented  syllaMe 
in^JL^e^versesof  délaisse  musi  be  the  sâlûfir^^he  consonants 
may  be  différent.  Thus,  in"~Englîsh,  hat  and  man  exemplify 
assonance  but  not  rhyme.  The  verses,  like  those  of  the  old- 
est  French  poems,  are  made  up  of  teg^  s;dlables  as  in  Chaucer, 
with  the  caesura  or,  pause  after  the  foù^H  ^r^f-r\\f^^  rynnV.io.> 
The  two  principal  accents  of  the  verse  fall  on  the  ^rth  and 
on  the  tenth  syllable.  After  each  of  thèse  accent  divisions, 
there  may  be  an  unaccented  syllable  which  does  not  count, 
that  is  one  containing  a  mute  e.  The  verse  may  then  be  of 
two  forms  each  containing  eleven  syllables,  the  mute  e  coming 
after  the  accented  fourth  or  after  the  tenth  syllable.  Or  the 
verse  may  consist  of  twelve  syllables,  the  mute  e  occurring 
after  the  fourth  and  also  after  the  tenth  syllable.  In  French 
verse  since  the  Renaissance,  it  is  permissible  to  hâve  a  syllable 
containing  a  mute  e  aftér  the  tenth  syllable  but  not  after  the 
fourth.  Hiatus  is  tolerated  in  the  poem,  provided  the  last  syl- 
lable of  the  first  word  be  accented  ;  e.  g.  after  ui  in  ambedui  (v. 
1094),  2iîter  ûu  in  Peitou  (v.  2323).  As  most  polysyllables  so 
accented  end  in  a  consonant,  hiatus  occurs  more  frequently 
after  monosyllables  ;  e.  g.  after  ça,  jay  the  adverb  la;  ço^joj 
si,  qui;  the  last  four  monosyllables  may  or  may  not  elide  their 
vowels.  A  diphthong  counts  as  one  syllable.   Elision  takes  place 

*.The  assonance  of  the  Chanson  de  Roland  has  been  made  the  subject  of 
a  thorough  study  by  Professor  Rambeau,  late  of  the  Massachusetts  Institute 
of  Technology,  in  his  well  known  doctor's  dissertation  :  Ûber  die  als  echt 
nachweisbaren  Assonanzen  des  Oxforder  Textes  der  Chanson  de  Roland^ 
Halle,  1878.  The  subject  of  versification  in  gênerai  is  treated  in  a  masterly 
way  by  E.  Stengel,  "  la  Versification  romane,"  Grundriss  der  romanischen 
Philologie^  edited  by  G.  Grober,  Bd.  1, 1893,  pp.  1-96. 

lii 


INTRODUCTION 

usually  in  the  case  of  final  e,     The  opening  lines  of  the  poem 
may  serve  to  illustrate-this  simple  System  of  versification  :  i 

^  »  ^^i^Jî         AII»  «  78D10 

Strophe  I.  v.  i.  Caries  h  rei's  1|  nostre  emperere  ma'gnes, 

6,      6       7     8        ^»     1? 

ad  ested  en     Espai'gne, 

B.       6       7         8        9         10,.      , 

n'i   est  re  mes  à  fra'indre 


V.  2.  Set     anz  tuz  plei'ns 

113  4 

V.  5.  murs  ne    ci     tet' 


Strophe  VIII.  v.  i.  Li  emperer'e  ||  se  fait  e  balz  e  lie'z 

^?^  ,  *     *,      .\  «     .  «      7         8  »  .10 

V.  2.  Cordres  ad  pri'se 


V.  3.  od     ses  ca  dab'les 


e     les    murs  peceie'z 

B  6         7  8     »     10 

les  turs  en      abatiéd 


It  will  be  noticed  thatjhfî-finaLaylIable  .çf  ail  thç  wordâ  .tbat , 
end  the  verses  of  the  fir^t  strophe  cpntains  a  mute  e.  Ail 
strophes  with  verses  that  end  thus  are  in  féminine  assonance. 
Strophes  that  contain  verses  the  last  syllable  of  which  does  not 
end  in  a  mute  e  as  in  strophe  viii,  are  in  masculine  assonance. 
The  first  two  verses  in  both  strophes  above  cited  happen  to  be 
in  rhyme  as  well  as  in  assonance,  as  f requently  happens.  More- 
over  ai,  in  Espaigrte  must  be  pronounced  like  a  to  make  asso- 
nance with  a  in  magne.  Therefore  a  third  verse  is  added  in 
both  strophes  which  makes  assonance  but  not  rhyme  with  the 
two  preceding  verses. 

There  are  in  the  Chanson  twenty-two  varieties  of  assonance, 
eleven  masculine  and  eleyen  féminine.  The  former  occur  more 
frec[uently  than  the  latter,  a  fact  due  to  the  nature  of  the  old 
French  idiom.2  ""in  ail  there  are  291  strophes,  or  292  counting 
the  last  unnumbered  strophe.  Thèse  strophes,  as  constructed 
in  the  Miiller  text,  contain  4002  verses.     There  are  also  six- 

*  The  versification  is  lucidly  and  succinctly  presented  in  Paris,  Extraits^ 
pp.  57-62.  Petit  de  JuUeville  gives  a  more  detailed  account  in  his  1878 
édition  of  the  Chanson^  pp.  79-104.  He  adds  a  complète  list  of  the  termina- 
tions  that  compose  the  twenty-two  assonant  varieties.  The  comments  on 
previous  efforts  to  make  poetical  French  translations  are  instructive.  *  Paris, 
Extraits,  p.  61,  §  138. 

liu 


INTRODUCTION 

teen  unnumbered  verses  which  seem  necessary  the  better  to 
understand  the  connection  and  which  hâve  been  supplied  by 
MuUer.i 

In  the  Oxford  manuscript,  most  of  the  strophes  end  with  the 
Word  AOI.  In  this  manuscript  the  word  occasionally  occurs 
after  a  line  other  than  the  last  in  the  strophe.  This  fact  Mill- 
ier notes,  but  puts  AOI  in  his  text  at  the  end  of  a  strophe. 
The  word  ^X)l^  still  continues  to  puzzle  the  commentators.  A 
number  of  interprétations  of  it  hâve  been  ofïered.^  Suffice  hère 
to  give  that  of  M.  Gaston  Paris  who  _i:û»6iëe*s--thiâ_êxcla- 
mation  a  refrain,  recalling  the  lyrical  stage  of  development 
tnrough  which  the  epic  first  passed.  AU  uttered  this  refrain 
together  when  the  minstrel  finished  the  laisse  that  he  alone 
sang.8 

§  XXXI.  Not  only  are  there  numerous  minor  difficulties 
IT  sol  ed  b-  ^^  ^®  poem  such  as  this  of  the  interprétation 
lems  in  regard  ^^  AOI;  but  questions  of  prime  importance 
to  the  Roland  recur  continually  to  which  the  most  minute  re- 
material.  search  of  the  ablest  specialists  oifers  no  very 

(Cf.p.cxvm,xv.)  satisfactory  or  conclusive  answer.  The  question 
raised  in  regard  to  the  authorship,  as  has  been  shown,  is  a 
difficult  one.     Others  hardly  less  perplexing  are  :   In  what  part 
/lof  France  was  the  original  poem  composed?   Where  was  it 
(Virst  sung?*     In  what  dialect  was  the  text  from  which  the 

*The  16  unnumbered  verses  are  three  after  v.  136,  one  after  v.  241, 
one  after  v.  367,  two  after  v.  432,  one  after  v.  433,  one  after  v.  605,  one 
after  v.  655,  one  after  v.  706,  one  after  v.  796,  one  after  v.  1777,  one  after  v. 
2185,  one  after  v.  2186,  and  one  after  v.  3387.  The  foUowing  four  verses: 
1615,  3146,  3390  and  3494  are  lacking  in  the  Oxford  manuscript.  They 
hâve  been  supplied  by  Millier  from  the  other  manuscripts  and  numbered 
as  part  of  the  original  4002  verses.  *  E.  Seelmann  in  Bibliographie  des 
altfranzôsischen  Rolandsliedes,  Heilbronn,  1888,  (p.  73)  cites  eight  dif- 
férent writers  who  hâve  discussed  this  question  ;  he  quotes  some  of  their 
ideas.  ^  Paris,  Histoire  poétique  de  Charlemagne^  p.  21.  *  Thèse  points  are 
t6uched  on  in  §  iv,  p.  xvii,  and  the  most  satisfactory  answers  yet  offered  may  be 

liv 


INTRODUCTION 

Oxford  manuscript  was  made  ?  ^  It  is  qui  te  as  impossible  A 
to  answer  the  first  question  as  to  name  the  author.  The  sup-  ' 
position  is  quite  natural  that  the  march  of  Bretagne  which 
Roland  govemed  was  the  centre  where  his  supporters  were 
strongest  and  where  songs  about  him  would  be  most  favorably 
received.  As  regards  the  second  question,  it  is  equally  diffi- 
cult  to  adduce  any  reliable  testimony  whatever.  A  song  about 
Roland  was  sung  among  the  Normans,  as  the  épisode  of  Taille- 
fer,  already  cited,  proves.  The  introduction  into  the  poem  of 
sucli  characters  as  Richard  of  Normandy,  who  died  in  996, 
and  of  Geofîrey  of  Anjou,  who  died  in  997,  points  to  the  pop- 
ularity  of  the  Roland  song  in  those'parts  of  France.^  Carried 
through  Normandy  and  Brittany  by  the  minstrels,»  it  would  be 
hardly  possible  for  the  Chanson  not  to  undergo  change  in  lan- 
gu^ge  as  well  as  in  matter,  in  order  to  suit  the  local  taste  as 
well  as  the  exigencies  of  the  occasion. 

As  regards  the  third  question,  that  of  the  dialect  of  the  orig- 
inal text,*  the  manuscript  that  has  so  imperfectly  greserved  it 
is  about  a  century  later  than  the  goemjtself. 

e  manuscript  xhis  celebrated  twelf  th  century  manuscript_^^Js 
obviously  the  work  of  an  Anglo-Norman  wîiolvas  no  longer  fa- 
miliar  with  the  original  textbefnrp  him,  whether  Norman  or 
Ile-de-France.      Moreover,  besides   being  very  négligent,  he 

found  in  références  previously  cited  :  Paris,  "Sur  la  date  et  la  patrie  de  la 
Chanson  de  Roland^''  Romania^  t.  XI,  p.  400  ;  Paris,  "  Compte-rendu  du 
Roman  d'Aquin,"  Romania^  t.  IX,  p.  454;  Paris,  "la  Légende  du  saut 
Rolland,"  Romania,  t.  XII,  p.  113;  Baist,  Zeitschrift,  Bd.  XVI,  p.  509. 

*  See  Paris,  "  Compte-rendu  "  of  Clédat's  édition  of  la  Chanson  de  Ro- 
land, Paris,  1886  in  Romania,  t.  XV,  pp.  138-144.  *  §  xxix,  p.  34.  »  Gautier, 
les  Épopées f  t.  II  p.  21  et  seq.  *See  Paris,  Extraits,  "  Observations  gram- 
maticales "  pp.  1-57,  based  on  Ile-de-France  dialect,  p.  iv,  of  the  "  Avertisse- 
ment "  to  the  Extraits,  Gautier,  on  the  other  hand,  la  Chanson  de  Roland, 
24me  édition.  Tours,  1899,  observes  under  "  Langue,"  p.  401.  "  Nous  nous 
sommes  proposé  de  ramener  la  Chanson  de  Roland  à  la  pureté  du  dialecte 
normand  . .  ."    *See  p.  35,  A,  i. 

Iv 


INTRODUCTION  , 

seems  to  hâve  considered  himself  in  no  wise  obliged  to  repro- 
duce  faithf uUy  his  text.  We  therefore  find  beneath  the  Anglo- 
Norman  coating  of  the  copyist  ail  kinds  of  errors  due  to  his 
ignorance  or  carelessness.  It  is  no  wonder.then  that  the  prob- 
lem  of  determining  from  the  manuscript  what  the  dialect  of  the 
lost  text  before  the  scribe  was,  remains  unsolved.  Scholars  are 
divided  on  the  question.  The  two  well  known  texts,  Gautier 
and  Millier,  in  the  attempted  reconstruction  of  the  original 
text,  give  to  the  Oxford  copy  Norman  features  ;  Paris  and  Clé- 
dat,  on  the  other  hand,  base  their  texts  on  Ile-de-France  French. 
§  XXXII.  Apart  from  its  âge  which  produces  what  is 
peculiar  to  it,  the  poem  would  not  be  understood.  It  awakens 
interest  because  it  is  the  first  grand  poetic 
Peculiar  signifi-  monument  of  Latin  Knrnpp  siprp  th'p'  ^ïme  oiE 
.    .  Christ,  what  précèdes  it  being  of  more  interest 

for  the  study  of  the  language  than^of^JhfiJiteCi., 
atur^J  From  the  Christian  spirit  of  this  popular  production 
can  be  judged  in  a  measure  what  a  factor  Christianity  was  in 
the  development  of  early  civilization.  Both  the  Chanson  and 
the  Iliad  represent  primitive  stages  of  two  différent  civiliza- 
tions  which  made  possible  the  development  of  the  two  epics. 
/They  are  not  primitive,  .however,  in  the  same  degree,  for  the 
/literature  of  Greece  in  the  time  of  Homer  was  more  advanced 
1  than  that  of  France  in  the  èleventh  century.  The  French 
language  was  in  a  rude  state,  ill  adapted  to  give  adéquate  ex- 
pression to  much  that  Greek  could  express  beautifully.  One 
has  only  to  think  of  the  rich  images  in  Homer  to  realize  the 
poverty  of  art  in  the  Chanson  as  compared  with  the  Iliad. 
pTet,  at  the  same  time,  this  very  poverty  of  expression,  this 
.^implicity  in  portraying,  heightens  the  effect  produced.  The 
(  parting  of  Roland  and  01iver,2  the  death  of  Turpin,»  of  Roland,* 

^  Cf.  last  part  of  §  xxix,  p.  35,  and  the  èleventh  century  poem  la  Vie 
de  saint  Alexis  as  illustrated  in  the  Paris-Pannier  édition,  Paris,  1887. 
Strophes:    *CL-CLII.    «CLXVIII.    *CLXXVIII. 

Ivi 


of  Aude,A  are  told  witr^3ffli»=Sîmplicity  which  adds  impres- 
siveness  and  imparts  grandeur.  And  in  a  work  of  this  kind, 
just  as  in  the  old  frescoes  and  paintings  of  the  middle  âges, 
it  is  not  facility  of  expression  any  more  than  correctness  of 
line  that  claims  human  interest,  but  rather  the  idea  behind  it 
ail,  the  spirit,  the  inspiration. 

§  XXXIII.  At  the  verybeginning,  there  is  no  invocation  as 
iîl  the  Greek  epics,  and  the  old  French  poem,  as  has  been  truly 
said  of  it,a  begins  without  beginning  and  ends  without  ending  ; 
that  is  the3Ction_is  hardly  ever  described,  but  a  séries  of  ,ta- 
bleaux  is  shown  tojhe  audiÊacelisLteningjQJthe 
The  poem  a  se-,  minstrel's  song.  Thus  Ganelon's  treachery*, 
,^.  '    upon  which  dépends  the  en  tire  action  of    the 

(Cf.  p.  CXXX,  XX.)         f  t^ 

Chanson,  is  revealed  in  three  lines,  while  he 
and  Blancandrin  are  on  their  joumey  to  Saragossa.     The  sub-l 
ject,  which  is  anything  but  pleasant  to  dWell  upon,  is  in  this)  ^'  ^^-  ' 
way most  eifectively  handled,  sucRreaJtmentdisplaying literary <       \  \ 
skill  of  a  high  order. 

Although  it  is  true  that  the  parts  of  the  poem  do  not  show 
that  cohésion  that  may  characterize  particularly  the  product  of 
one  author,  writing  at  one  time,  on  one  subject,  nevertheless,  as 
already  indicated,*  the  unity  of  the  work  as  a  whole,  owîng  its 
inspiration  to  religious  and  patriotic  enthusiasm,  is  apparent. 

.  For  the  disaster  of  Roncesvalles   is  the  burden  of  the  song. 

I  This  disaster  is  the  central  feature,  and  the  nucleus  of  what 
précèdes  and  follows  —  Ganelon's  treason  and  his  punishment. 
The  battle  itself,  a  subject  by  no  means  easy  to  describe  in  a 
way  to  keep  up  continuai  interest,  is  splendidly  introduced  by 
the  vision  of  Charlemagn^i^  the^pr^garatinn?;  of  the  Christians 

yand  Saracens  for  the  battie,^  and  the  firstpart  of  the  épisode  ^  of 

Strophe:  »CCLXX.  *Crescini,  "Proemio"  pp.  xlix,  1,  to  Moschetti's 
Translation,  Cf.  note  *  to  §  xxviii,  p.  33,  and  see  Rajna  in  Romania^  t. 
XIV,  pp.  412-13.  »Str.  XL.  *§  vi,  pp.  7,  8.  Strophes:  «LVII,  LVUI. 
•LXV-LXVI  and  LXX-LXXX.    '  LXXXIV,  LXXXV,  LXXXVI. 

Ivii 


V'' 


l«'- 


INTRODUCTION 

thejiûjavone  of  the  most  stirring  and  unique  scènes  in  ail  liter- 
ature,  and  which,  too,  is  unlike  anything  else.  The  battle, 
which  is  represented  by  hand  to  hand  conflicts  between  the 
.    .    .  opposing  leaders,  is  begun  by  Marsile's  nephew, 

struction  of  the  ^^°  ^^  ^^^  honor  of  being  the  first  Saracen 
central  feature  knight  to  attack  Roland.i  The  séries  of  single 
ofthepoem,  handed  combats  between  the  peers  on  either 
the  battle  of  gj^jg  occupies  what  may  be  called  the  first  act. 
Roncésyalles.        r^t.  •  ^       r  t     •  ^  i_ 

This  consists  of  a  prelimmary  engagement  be- 
tween the  rearguard  composed  of  twenty  thousand  Christian 
soldiers  ^  and  the  hundred  thousand  pagans  forming  the  advance 
guard  of  the  Saracen  army.«  Ail  of  the  peers  of  this  latter 
host,  with  one  exception,*  are  slain,  and  of  the  army  itself  there  . 
are  not  two  that  survive,^  while  the  Christian  peers  remain  in- 
tact. This  firet  engagemejxtis.geparated  from  the  central  one, 
which  forms  aie  second  act  of  the  sanguinary^sJCUgglfi^y 
Charlemagne'slament  over  thosefaithfulyoung  soldiers  who  hâve 
lost  their  lives  in  the  battle,  and  are  never  more  to  see  their 
mothers  and  wives  ;  •  and  also  by  the  sinister  forebodings  to 
which  the  Franks  are  a.prey.  Thèse  are  increased  by  the 
darkness  which  overhangs  ail  France^  and  by  the  thunder- 
storms  and  earthquakes,  ail  of  which  announce  the  impending 
doom  of  the  rear-guardJ  Then  follows  the  lê^ôflfl  à<?r7  Mar- 
sile  himself  cornes  on  with  the  main  army ,8  and  such  carnage 
as  has  never  before  been  witnessed,  takes  place.  The  Sara- 
cens  fall  by  thousands,  Roland  and  Oliver  themselves  alone 
killing  four  thousand.*  But  when  for  a  moment  the  slaughter 
abates,  and  a  count  is  taken,  alas  !  six  of  Charlemagne's  peers 
hâve  been  slain,  and  but  sixty  knights  of  the  faithful  rear- 
guard survive,  but  sixty  who  shall  sell  their  lives  dearly.i^  Then 
comes  the  second  pa^yt  nfthe  egisode^of  the  hom,ii  Roland 

Strophes:  iXCIV.  *LXIV,  LXXXIX.  «LXXXIII,  CXII.  *CIV, 
Margaris.  «CXII.  °CX.  'CXI.  «CXIII.  »CXXIX.  "CXXIX,  CXLI. 
"CXXX-CXXXIX. 

Iviii 


INTRODUCTION 

offering  to  sound  a  blast  and  Oliver  expostulating,  the  scène 
forming  so  unique  a  pendant  to  the  first  part.  Charlemagne, 
thirty  leagues  away  hears  the  hom,  the  third  blast  of  which, 
faltering  and  feeble,  strikes  his  foUowers  with  appréhension. 
Their  only  thought  now  is  to  hasten  to  the  relief  of  the  rear- 
guard.^  This  forms  a  fitting  introduction  to  the  last  act  of  the 
tra^edy  in  which  Marsile,  losing  his  right  hand  by  Roland's 
good  sword  Durendal,  is  put  to  flight  with  one  hundred  thou- 
sand  Saracens.2  But  ail  to  no  purpose,  for  the  cdiph,  Mar- 
sile's  uncle,  arrives  on  the  scène  with  more  than  fif ty  thousand 
EtHîop1agïg!>  "  Eficouraged  at  the  sight  of  only  a  handful  of 
Franks  left',  he  renews  with  ardor  the  battle,  the  resuit  of  which 
is  a  foregone  conclusion.  It  gives  rise,  however,  to  some  of 
the  most  pathetiç  ^cenes  in  the  poem  and,  indeed,  in  ail  epic 
poetry.  Such  are  the  parting  of  Roland  and  Oliver,*  the  death 
of  the  latteTjô  foUowed  by1;hat~of  the  only  IHree  survivors  of 
Charlemagne's  rearguard,  Walter,^  the  archbishop,''  and  Ro- 
land,8  whose  soûl  is  borne  on  high  by  angels.  While  ail  thèse 
events  are  taking  place,  and  the  final  struggle  between  the  rear- 
guard and  the  Ethiopians  under  the  caliph  is  drawing  to  a 
close,  the  vision  of  Charlemagne,^  the  darkness  and  storm  in 
France,^**  the  sound  of  Roland's  hom  that  reaches  the  emperor,ii 
inform  us  of  what  is  taking  place  in  the  main  army  of  the 
Fxankft  Without  any  apparent  artful  construction,  the  three 
parts,  as  shown,  are  related  to  each  other  in  as  artistic  a  man- 
ner  as  are  the  parts  of  any  well  executed  classical  French 
drama. 

§  XXXIV.  Whatever  description  may  occur  is  very  brief, 
détails  being  sacrificed  to  the  main  idea,  which,  not  infre- 
quently,  is  depicted  in  the  présent  tense.  But  one  fact  at  a 
time  is  made  prominent,  and  thus  the  taie  goes  on  uninter- 

Strophes:  iCXLI.  «CXLIV.  Strophes  XLIV,  LVI,  and  LXIX  in- 
dicate  Marsile's  army  to  be  400,000  strong.  '  CXLV.  *  CLI.  "  CLII. 
•CLVI.    'CLXVIII.    «CLXXVIII.   «LVII,  LVUI.    "CXI.  "CXXXVII. 

lix 


-c 


INTRODUCTION 

rupted  and  with  few  figures  of  speech.     The  pictures  ol  Char- 

lemagne's  camp  in   the  orchard,^  of  the  return  of^Jhejpain 

army  to  Frânçe,2  of  Roland  proudly  riding  on 

Characteristics     Veillajotif  just  before  theJiattie,»  f orm  tahlt^^^nx 

**;       ?y  complelein  themselves,  of  great  artistic  merit, 

of  the  Chanson.  r^ "r— r-    r::       *      ,.    .        r       ,   . 

/rf  r.  n^.  ^  ^^\    ^^ch   contained   within   the  hmits  of  a  laisse. 

In  striking  contrast  in  respect  to  the  continuity 

/oï  action,  and  simplicity  of  fact  as  well  as  of  description,  are 

t  the  later  chansons  de  geste^  where  many  actions,  confused  ad- 

r  ventures,  and  an  infinity  of  persons  are  brought  together.    In  the 

i^ole  poem,  there  is  biit  one  ^enuine  comparispn  :  "  Just  as 

the   stag  Aies  before  the  hounds,  so  the  pagans  flee  before 

Roland."  *     Of  weak  com^arisons  or  similçs  there  are  quite  a 

number,  but  they  show  no  originality  whatever,  and  are  evi- 

dently  used  naïvely  either  to  complète  the  thought  or  the  verse. 

Such  for  instance,  as  :  "  He  runs  swifter  than  a  horse  ;  "<>  (The 

pagans  begin)  "  to  bark  like  dogs  ;  "  «  "  Less  swif  t  of  wing  is 

the  bird  that  Aies  ;"''  "  He  becomes  more  terrible  than  lion  or 

léopard."  ^ 

Just  as  we  hâve  seen  that  the  types  represented  in  the  poem 

are,  in  gênerai,  somewhat  roughly  outlined,  so  too  the  scengs-^ 

^^•om  r^^^^nrA  arp  fxvjfjy  drawn.     Oi\e  heayy,&ttoke  renders  the 

poet's  idea.     In  speaking  of  a  beautiful  day,  almost  the  same 

expression  occurs  repeatedly:     "The  day  was  fine^  the  sun 

bright  ;  "  ®   "  The  day  was  bright  and  the  sun   beautiful  ;  "  " 

«<  The  day  is  fine,  the  sun  radiant  ;  "  '^  and  speaking  of  the 

moon:  "The  moon  is  bright,  the  stars  shine."^     There  is  a 

certain  quaintness  about  this  kind  of   regetition;   it  suggests 

prîmitiveness  and  is  by  no  means  without  charm.     In  certain 

places  it  is  very  effective,  as  where  the  main  army  is  on  its 

return  to  the  Terre  Majeure  :  "  The  mountains  are  high  and  the 

valleys  are  deep  ;"i8  farther  on:  "  The  mountains  are  high  and 

Strophes:  iVIII.    «LXVII.    «XCII.    *CXLIII.    6LXXII.    «CCLVII. 
^CXXI.  «LXXXIX.  »XI.  wLXXX.  "CXCIV.  "CCLXVIII.  "LXVIL 

Ix 


INTRODUCTION 

dark  and  vast."i  Describing  the  death  of  Oliver,  three 
strophes  begin  with  the  verse  :  "  Oliver  feels  that  he  is  wounded 
unto  death."a  "  Often  a  sjyçphe  begins  with  a  vefse  that 
récapitulâtes  th<>  gu'ntimtf^nt  that  .precedfisA  Simple  as  thèse 
phrases  are,  there  is  a  grandeur  about  them  that  impresses  the 
scènes  upon  the  mind  almost  indelibly.* 

§  XXXV.  There  are  besides  thèse  verse  répétitions,  strophe 
répétitions,  or  as  they  hâve  been  termed,  couplets  similaires^ 
which  repeat,  in  the  same  or  almost  the  same 
Strophe  repeti-  language,  some  passage,  or  scène,  or  dialogue, 
tion,  or  couplets  -j-he  reason  or  origin  of  thèse  répétitions  has 
iCi  p  cxxviii  ^^^^  much  discussed.®  Not  occurring  in  ail 
XIX.)  the  différent  manuscripts,  it  has  been  thought 

by  some  that  they  were  taken  from  différent 
versions  and  unskilfully  interpolated,  or  were  due  to  oversight 
on  the  part  of  the  editor,  copyist,  or  minstrel  who  sang  parts  of 
the  Chanson  now  in  one  place  now  in  another.  While  this  is 
possible  in  some  passages,  it  seems  in  many  others  hardly 
probable,  because  the  most  notable  répétitions  occur  in  the 
fînest  passages  in  the  entire  poem,  the  épisode  of  the  hom,  ij^rice 
in  the  first  part  twice  in  the  second  ;  ^  and  thrice  îrTthe  Duren- 
dal  sword  syf  np  s  Of  course  such  supremely  beautif ul  passages 
appealed  to  the  minstrel's  audience  in  those  days  even  more 
than  to  the  modem .  reader.  Nothing,  therefore,  is  more 
natural  than  that  they  should  be  repeated.     The  effectiveness 

Strophes  :  i  CXL  and  cf.  CLXXI.  >  CXLVIII,  CXLIX,  CLII.  »  IX  and 
X.  XXVIII  and  XXIX.  *  Such  passages  as  hère  noted  together  with  others 
will  be  found  listed  and  commented  upon  in  :  H.  Drees,  Der  Gebrauch  der 
Epitheta  ornaniia  im  aUfranzôsischen  RolandsUedey  Miinster,  1883.  *  O. 
Dietrich,  'i  Ûber  die  Wiederholungen  in  den  altfranzosischen  Chansons  de 
geste,"  Rom.  Forschungen^  Bd.  I,  pp.  1-50.  "Cf.  Paris,  Extraits ^  p.  xxix; 
Grôber,  Zeiischrift,  Bd.  VI,  pp.  492-500;  A.  Nordfeld,  les  Couplets  simi- 
laires dans  la  vieille  épopée  françaisey  Stockholm,  1893,  and  the  comment 
in  Romania,  t.  XXII,  p.  632.  'Strophes  LXXXIV-V-VI;  CXXXI^j^I. 
•CLXXIIMV-V;  cf.  Pakscher's  observations,  Kritik,  pp.  \o\-oisi  " 

bti 


INTRODUCTION 

of  such  répétition  was  appreciated  in  epic  poetry  of  a  much 

earlier  date,  where  instances  of  its  happy  use  are  of  not  infre- 

quent  occurrence. 

!       §  XXXVI.     The  contradictions  in  the  poem  hâve  provenas 

fruitful  a  subject  of  discussion  as  hâve  the  répétitions.*     It  is 

hardly  possible  to  know  absolutely  the  reason  of  some  of  thèse 

inconsistencies.     In  certain  cases,  nevertheless,  explanations 

hâve  been  ingeniously  suggested.     Suffice  it  hère  to  point  out 

some  of  thèse  passages  in  order  to  illustrate  the  nature  of  the 

want  of  agreement.     When  Ganelon  proposes  Roland  as  leader 

of  the  rearguard,  the  latter  "  begins  to  speak 

The  contradio-      like  a  true  knight."     In  the  next  strophe,  in  an- 

tions  in  the  s^gj.  ^q  ^j^e  same  proposition,  "  he  replies  to 

^™*       ...  his  father-in-law  f  uriously."     The  two  strophes  * 

(Cf.  D.  cxviii  XV 

and  no  157.)'     '     contradict  each  other  in  spirit  and  tone.     It 

would    appear    that    the   two  strophes  were 

originally  parts  of  différent  versions.     Again  Ganelon,   upon 

his  return  from  me  embassy  to  Marsile's  court,  relates   to 

Charlemagne  that  he  has  seen  the  caliph  with   300,000  men 

put  to  sea  and  perish  by  shipwreck  before  they  had  sailed  four 

leagues  away.*    Later  on,  during  the  third  engagement  at  the 

battle  of  Roncesvalles,  we  are  surprised  to  see  the  caliph  come 

marching  on  to  the  field  at  the  head  of  50,000  Ethiopians.* 

When  Charlemagne,  lamenting  the  death  of  Roland,  déclares 

what  his  grief  must  be  upon  his  return  to  France,  the  scène  of 

the  sorrow  in  the  first  strophe  is  placed  at  Laon  ^  and  in  the  next 

at  Aix-la-Chapelle,®  both  of  which  towns  at  différent  epochs 

were  capitals  of  the  Carolingian  dynasty,  although  Aix  was 

f ounded  after  the  battle  of  Roncesvalles,  and  Laon  about  the 

time  of  Charles  the  Simple,  more  than  one  hundred  years  after 

*  Paris,  Extraits  f  p.  xxix  ;  Graevell,  pp.  39-40.  Strophes:  '  LX  and  LXI. 
»LV.  *CXLV.  »CCX.  «CCXI;  See  Paris,  Vie  de  CharUmagne,  ^.  22 
and  pp.  367-8,  and  cf.  Cari  Th.  HoeflFt,  France,  Français  et  Franc  im 
Rolandsliede^^^.  53-55;  (Strassburg,  1891). 

Ixii 


INTRODUCTION 

the  battle.  The  discrepancy  suggests  versions  of  a  différent 
date.  At  the  beginning  of  the  poem,  Marsile  says  that  he  has 
no  army,i  and  later  brings  on  one  most  formidable.»  Ganelon, 
after  having  agreed  with  Blancandrin  to  betray  the  Franks,' 
addresses  Marsile  in  the  haughtiest  manner  possible,*  thereby 
incurring  the  wrath  of  the  king  and  his  army.  Although  am- 
bassadors  when  giving  their  messages  are  usually  represénted  in 
old  epics  as  using  insolent  language,  such  insolence  is  hère 
hardly  in  keeping  with  the  circumstances.  We  read  that 
Marsile,  after  'his  defeat,  ofîers  the  keys  of  Saragossa  to  the 
émir  Baligant,*  but  earlier  in  the  poem  we  hâve  seen  Marsile 
in  the  act  of  handing  them  to  Ganelon,*  who  later  delivers  them 
to  Charlemagne.''  Finally,  Mont  Saint-Michel,  which  is  so 
of ten  spoken  of  in  the  early  part  of  the  poem,»  and  whither 
Marsile  promised  to  betake  himself,  is  not  even  mentioned 
after  the  death  of  Roland.  Thèse  examples  are  cited  not  to 
weaken  what  has  been  said  in  regard  to  the  unity  of  the  poem 
as  a  whole,  but  merely  as  indicating  the  probable  development 
of  the  epic,  passing  at  différent  epochs  through  the  hands  of 
composers,  or  arrangers,  or  reciters,  traces  of  whose  influence 
still  appear,  in  spite  of  the  degree  of  homogeneity  given  to  the 
poem  in  the  last  author's  version,  represénted  inadequately  by 
the  Oxford  manuscript. 

§  XXXVII.     There  are  not  lac  king   throughout  the  poem 

strong  passages  giving  vent  to  d«ep.feelings  of 

Sentiment  and      humani^v  which.  in  a  measure,  we  ail  share. 

Ganelon,  before  parting  on  his  perilous  mission, 

thinks  tenderly  of  la  douce  France  and  desires 

to  be  remembered  to  his  wife,  to  his  son  Baudouin,  and  to  his 

friend   and  peer   Pinabel.®   When  Charlemagne's  army,  after 

Strophes:  1  II.  «  XLIV,  LXIX.  «  XXXII.  *  XXXIV.  «CXCIX,  CC. 
«LUI.  'LV.  »III,  IV,  X,  CXI,  CLXXVIII;  it  is  for  this  reason  that 
M.  Léon  Gautier  believes  the  poet  to  hâve  been  a  Norman,  possibly  from 
Avranches,  where  Saint  Michael  was  much  reverenced.    ®  Strophe  XXVIII. 

Ixiii 


V 


INTRODUCTION 

leaving  the  rearguard  in  Spain,  is  on  the  march  back  to 
France,  the  thoughts  of  ail  tum  toward  the  loved  ones  at  home 
from  whom  they  hâve  been  so  long  separated  and  there  is  no 
\,one  who  does  not  weep  for  very  tendemess.^  When  the 
emperor  with  his  army  retums  and  discovers  that  the  rear- 
iiard  has  been  annihilated,  weeping  will  not  suffice,  and  twenty 
bousand  Franks  faU  to  the  ground  in  a  swoon.^  Such  exag- 
terations  characterize  epic  poetry  and  hâve  there  a  fitoegs  im- 
possible elsewhere. 

So  serions  throughout  is  the  tone  of  the  poem  that  with  the 
exception  of  the  short  épisode  of  Aude,'  which,  as  already  noted, 
is  regarded  as  an  interpolation,  the  sentiment .  of-iove-ior 
woman,  a  charactenstiç_ûL-lha-4ater-;çftrtïT,  is  luikuuwu.-  If 
wbuT3  seem,  according  to  the  ideas  of  the  old  poet,  that  in  the 
stem  narrative  of  the  struggle  between  Christianity  and 
paganism,  such  love  had  no  place.  The  only  passing  allusion 
to  anything  like  gallantry  is  the  remark  made  in  speaking 
of  Margaris  de  Séville,  one  of  the  Saracen  peers,  that  "the 
ladies  are  f riends  of  his  on  account  of  his  beauty  ;  not  one  of 
them  that  does  not  brighten  on  seeing  him  ;  not  one  of  them, 
whether  she  will  or  not,  that  can  keep  from  laughing  when  she 
sees  him." 

Both  love,  with  its  narrowing  of  interest,  and  humor  with  its 

episodic  efïect,  seem  to  hâve  been  considered  out  of  keeping 

with  the  times  and  purpose  of  the  poem.    The 

Absence  01  the      passaere  relatins:  to  the  treatment  of  Ganelon, 

comic  élément.      ^        o  o  » 

whom  Charlemagne  hands  over  to  the  cooks,* 

who  insuit  him  by  plucking  out  his  hair,  drubbing  him,  chain- 

ing  him  up  like  a  bear,  and  mounting  him  on  a  beast  of  bur- 

den,  was  intended  to  appeal  to  a  coarse  and   brutal  humor 

common  enough   in   those  early  days   when   refinement  was 

\  uncommon.     Somewhat  like  this  passage  in   spirit  is  that  in 

Strophes:  ^LX VII.    »  CLXXIX.    «CCLXX.    *LXXVIII.    «CXXXIX. 
Ixiv 


INTRODUCTION 

which  tfae^agans,  after  the  defeat  of  Marsile,  maltreat  their 
gods,i  ApoUo,  Tervagant,  and  MôRammed  on  account  of  the 
sHame  of  deieat.  Excepting  thèse  passages,  indicative  more* 
of  the  coarseness  of  the  feelings  of  the  people  than  of  humor, 
the  poem  préserves  a  uniform  tone  of  dignity. 

§  XXXVIII.  Another  élément,  too,  thât  is  conspicuously 
lacking  in  the  poem  when  compared  with  many  other  chansons 
degeste^  particularly  those  relating  the  Arthurian  legends,  is  the 
miraculous.  in  the  sensé  in  which  it  appears  in 
Absence  of  the  ^^^^  ^^^^  poems.  In  a  poem  like  the  Roland, 
y  '  the  nature  of  which  is  sober,  stately,  and  im- 

pressive,  the  insertion  of  faines,  enchanters,  magicians,  and  ail 
«uch  supematural  agencies,  could  only  weaken  the  efïectiveness 
of  the  work  as  a  whole.  The  introduction  of  the  marvelous 
in  the  later  poems  is  a  device  for  attracting  attention  and 
heightening  interest  for  the  moment.  But  in  a  poem  that  deals 
with  a  subject  so  lofty  and  grand  as  the  thème  of  the  Roland, 
there  is  no  need  of  resorting  to  any  such  trick  to  command 
attention.  True  it  is  that  an  angel  is  wont  to  give  advice  to 
Charlemagie^Jhat  God  causes  the  sun  to  stand  still  in  order 
that  the  emperor  may  havé  time  to  oyertake  the  SaracenSj^that" 
only^dîvine  interférence  prevents  Charlemagne's  death  at  the 
hands  of  £aligajat,*  and  that  angels  bear  on  high  Roland's 
soul.6  Such  miracles  are  not,  however,  pure  inventions  of  thé 
imagination,  but  hâve  a  far  deeper  source  in  that  firm  abiding  / 
faith  that  accepts  without  question  Hke  incidents  of  sacred 
story.  The  miraculous  in  the  Chanson  is  simple»  just,  worthy 
of  the  faith,  and  profoundly  Christian.  With  thèse  old  def enders 
of  the  cross,  diere  could  be  no  question  of  philosophy  or 
theology,  no  discussion  of  any  kind  ;  in  a  word,  they  believed. 

§  XXXIX.     In  the  days  when  the  Chanson  was  sung  to  the 
accompaniment  of  a  lyre  by  a  minstrel  whose  arrivai  in  the 

i Strophes:    CLXXXIX.      >  LXVIII,  CLXXXVII-VIII.      «CLXXXII. 
*CCLXIII.    »CLXXVIII. 

ixv 


INTRODUCTION 

market-place  was  a  longed-for  event,  its  popularity  was  very 

great.     Not  only  did  it  satisfy  the  people,  but  it  fumished  enter- 

,.     ,  _.^  ^       tainment  to  those  of  the  nobles  who  could  afford 

Popularity  of 

the  Chanson  in     *^  entertain  the  troubadour,  and  who  delighted 

its  own  day  ii^  hearing  related  the  deeds  of  prowess  of  the 

andinlater  nobility.     The   strong  hand   of   Charlemagne, 

times  due  to  its    ^g  national  unity  of  France,  its  leadership  over 

"®^  *      '  other  Christian  nations  in  the  struggle  to  défend 

tiie  faith,  were  peculiarly  gratifying  topics  to  the  people  of  the 

eleventh  century.     And  to-day  the  poem  remains  one  of  the 

principal  monuments  commemorative  of  the  society  of  the  epoch. 

For  it  is  through  the  Chanson  that  we  hâve  a  better  îdea  than 

could  otherwise  hâve  been  obtained  of  the  influence  of  ^^^^^ 

mim'r  mnnnrni  ri^^t^^^s^  a^rj  institutions.    We  see  their  traces 

in  the  pqwer  of  the  king  limited  by  the  nobles,  by  councils 

called  together,  by  judicial  procédure,  by  the  spirit  of  brother- 

hood  in  arms*  and  by  the  strong  feeling  of  the  sanctity  of  the 

family.     The  noble  sentiments   inspired   by  the    Chanson^  of 

honor,  of  sacrifice,  and  of  courage,  exercised  later  on  a  power- 

ful  influence  not  only  on  the  later  French  chansons  de  geste^ 

but  on  the  literature  of  the  other  nations  of  Europe.^ 

§  XL.     It  was  long  thought  that  the  Roland^  like  the  other 

Charlemagne  ^^j/^j  was  inspired  bythefamous  Chronicle  ofthe 

false  Turpin^  so  called  because  attributed  to  Tuipin,  who  was 

archbishop  of  Rheims  under  Charlemagne,  and 

La  Chronique        ^^o  died  in  800.     The  fact  that  in  the  poem, 

u  aux    urpin.    ^^  archbishop  is  killed  at  the  battie  of  Ronces- 
(Cf.  p.  ex,  X.)  ^ 

valles,  while  in  the  Chronicle  he  is  supposed  to 

relate  the  occurrence,  would   in  itself  cause   dis  trust  in   the 

belief  that  the  Chanson  owed  its  origin  to  the  Chronicle.     The 

totally  différent  spirit  in  which  the  two  compositions  are  con- 

ceived,  the  poem  warlike  and  secular,  the  Chronicle  religions 

*  Paris,  "  la  Chanson  de  Roland  et  la  nationalité  française,"  in  la  Poésie 
du  moyen  âge,  pp.  87-118. 

Ixvi 


INTRODUCTION 

and  monastic,  would  naturally  tend  to  increase  this  distrust. 

The  fact  that  for  one  manuscript  copy  of  the  poem  that  has 

corne  down  to  us,  we  hâve  fifty  of  the  Chronicle^  would  also 

point  to  the  greater  antiquity  of  the  former.     It  has  since  been 

conclusively  proven  by  Gaston  Paris  that  the  Chronicle  is  the/ 

work  of  several  authors  writing  at  différent  times  and  places/ 

and  that  the  chapters  relating  to  Roland  were  not  written  beforè 

the  beginning  of  the  twelfth  century^^     Nevertheless,  despite 

the  évidence,   the    Chronicle   was   considered  throughout  the 

Middle  Ages  the  source  of  ail  the  poems  of  chivalry.     Its  suc- 

cess  was  remarkable,  and  such  its  authority  that  it  was  useless 

to  oppose  it. 

§  XLI.     The  différent  texts  of  the  Chanson  de  Roland  ^2X 

hâve   corne   down  to  us  hâve  already  been   mentioned.^     As 

time  passed  and  the  exploits,  once  listened  to  with  so  much 

attention  and  with  feelings  of  émotion,  ceased  to  be  sung,  and 

began  to  be  read,  assonance,'  which  had  satisfied  the  demands 

of  the  ear,  did  not  meet  the  requirements  of  the  eye,  and  was 

supplanted  by  rhyme.     But  it  was  not  always  easy  to  substitute 

rhyme  for  assonance,  and  so  for  one  verse  of  • 
Graduai  trans-  t.    i  .  t     ■%         i     •        i 

-       ^  assonance  two  of  rhyme  might  be  substituted, 

the  form  of  the     ^^  ^^^vl  more.     Those  who  remodeled  the  old 

Chanson  de  Chanson  had  little  if  any  thought  of  respecting 

Roland  to  suit       the  text,  and  thus  during  the  thirteenth  and 

the  spirit  of  the    f ourteenth  centuries,  not  only  were  the  verses 

refashioned,  but  the  strophes,  or  laisses^  were 

remodeled  ;  whole  épisodes  were  changed,  inserted,  or  lef  t  out 

in  order  to  meet  the  needs  of  the  âge.     Thf>  patTiPtîf^pisode 

of  the  death  of  Aude  related  in  the  old  Chanson  in  twenty- 

eigïîf  verses,*  occupies  several  hundred  in  the  later  versions  ; 

*  Paris,  Rotnania^  t.  XI,  p.  483  ;  la  Littérature  française  au  moyen  âge^ 
p.  56  ;  see  also  the  same  author's  dissertation  :  De  Pseudo-  Turpino,  Paris, 
1865,  and  cf.  Hist.  poH,  de  Ckarlemagne,  p.  271.    «  Note  $  to  §  XXXL 
See  §  XXX     *  Strophe  CCLXX. 

Ixvii 


INTRODUCTION 

and  Ganelon's  trial  is  drawn  out  at  wearisome  length.  The 
results  oÏTKîs  process  were  ofl^ëTTireak -compositions  containing 
eight  thousand  or  twelve  thousand  or  more  verses,  in  which  the 
original  spirit  was  much  changed  to  accord  with  the  times.  The 
4  emperor  was  no  longer  respected  as  of  yore,  the  warlike  temper 
of  the  crusades  no  longer  prevailed,  and  theological  subtleties 
began  to  replace  the  faith  of  theeleyenth  cen^ry.  Thèse  long 
productions  had  their  day,  ànd  in  their  turn^became  wearisome. 
§  XLII.  As  the  taste  for  reading  iiy^reased,  romances  of 
rhlvalry  rnmfi  in  ivith  thl^  S.^^f*'"*^^  ^^'nflfy.  The  rhymed  ver- 
sions  proving  monotonous  were  replaced   by  prose   versions. 

The  story  of  Roland,  however,  did  not  at  first 
Rise  01  h2LYe  the  honor  of  being  translated,  by^  itself , 

of  chi  alrv  ^^^^   French  prose.     As  related   in   the   later 

Chronicle  attributed  to  Turpin,  it  had  several 
times  been  translated  into  more  modem  French  verse,  and  one 
of  thèse  versions  found  its  way  îrito  the  best  known  of  the  prose 
compilations  of  Ej££tj^e^}'  which  in  addition  to  the  original 
Chanson  de  Roland^  included  Charlemagne's  Spanish  campaign. 
This  compilation,  like  Turpin's  Chronicle?^  had  an  immense 
popularity,  being  repeatedly  reprihted.  Another  work  in  which 
the  f  amous  disaster  of  Roncesvalles  was  described  was  the  poem 
Galien^  the  text  of  which  is  lost.  Thèse  prose  versions,  how- 
ever, are  preserved,  one  of  which,  like  the  Fierabras  compilation, 
had  an  extraordinary  popularity.  When  tj^^  Rpnais?yf^jirP  r^"^**j 
^^^':?JI>T^'^"^'^°  ^^  rV>iva)ry  IfistiaYOr  wîth  the  cultivated  readers, 
but  remained  popular  with  .the^eoplê.down  to  modem  times, 
\  makmg  up  the  greater  part  of  what  is  known  as  the  Bibliothèque 
bleue,  They  hâve  been  replaced  to  a  considérable  extent  by 
^'^  feuilleton^  or  continued  story,  in  the  newspaper. 

1  In  regard  to  Fierabras  and  Galien^  see  Gautier,  Epopées  y  t.  III,  p.  694; 
"Galien,"  t.  II,  p.  315  et  seq.  "  Fierabras,"  t.  II  p.  381  et  seq.  Paris,  Ex- 
traits ^  p.  XXXII.  *  For  the  translations  of  the  Chronicle,  see  Paris,  la  Litt, 
fr.  au  moyen  âge,  p.  137. 

Ixviil 


INTRODUCTION 

§  XLIII.  Thus  the  Song  of  Roland  underwent  the  vicissi- 
tudes common  to  ail  epic  material.  From  primitive  poems  in 
assonance,  it  passed  on  to  long,  rhymed  versions,  thence  to 
prose.  In  this  last  {orm,  romances  of  chivalry  long  held  uni- 
versal  attention  in  most  of  the  countries  of  Europe  where  they 
were  diffused  through  translations  or  adaptations  in  one  form 
or  another.  In  this  way  the  famé  of  Roland  was  carried  far 
beyond  the  limits  of  France.  In  Germany,^  where  already 
legends  about  the  great  emperor  were  current  among  the  peas- 
ants,  the  poem  early  met  a  favorable  réception. 
Roland  being  translated  by  a  priest  named    Conjad 

inGermany.         (Chuonrat)   about    1133,  first  into   Latin,  and 

(Cf.  p.  cxl  XXIII     ^^  * ^^  ^    ^'^^  .... 

II.)'    *      '  '    tEgll  illlU't^erma^n  â^^iOr-»"^  ^^t-e^"  ^TT^  \^r^^. 

lation  follows  the  Oxford  text  doser  than  it 

does  any  other  French  text  of  the  Chanson,     Yet  none  of  the 

French   texts   can  be  considered  the  source  of  the  German 

po^m.     The  fact  that  it  contains  none  of  the  later  additions 

to  the  French  texts  tends  to  prove  its  antiquity.     Like  the 

Roland f^t,  old  German  Ruolandes  Liet  in  assonance  underwent 

similar  modificationi»  SsL  int<a.jiiympd  .ven&e  and  then  into 

progfi^  In  the  thirteenth  century  (about  1230)  a  poet,  known 

as  Stricker,  made  a  rhymed  version  of  Conrad's  poem,  with 

some  additions,  preserving  the  religions  spirit  of  the  original. 

In  the  fourteenth  century  the  épisode  of  Roncesvalles,  as  re- 

lated  in  a  thirteenth  century  remodeled  poetical  version  of  the 

Ruolandes  Liet,  was  inserted,  slightly  changed,  in  the  vast  Karl 

Meinet  compilation   of  thirty-five   thousand  verses.     Besides 

thèse  literary  productions,  a  number  of  statues  in  the  principal 

squares  of  the  old  German  cities,  known  as  the  Rolandssâulen,^ 

1  See  Gautier,  Épopées^  t.  III.  pp.  546-7,  note;  Paris,  Hist,  poèt.  p.  118 
et  seq.  •  See  the  article,  "  Die  deutschen  Rolandssâulen,"  in  the  Festschrift 
of  the  Vereinfur  die  Geschichie  Berlins^  in  honor  of  the  twentyrfifth  year 
of  its  existence,  and  also  the  Illustrtrte  Zettungoi  June  11,  1892,  no.  2554, 
p.  654. 

Ixix 


\ 


f- 


INTRODUCTION 

symbolizîng  impérial  and  municipal  justice,  testîfy  to  the  famé 
of  Roland.  Just  as  in  France,  so  too  in  Germany,  the  peas- 
ants  used  to  read,  and  may  still  read,  a  version  of  Roland  made 
in  the  fif  teenth  century  f  rom  a  prose  translation  of  the  battle 
of  Roncesvalles  f ound  in  the  Fierabras  compilation.  What  is  at 
once  apparent  upon  reading  aimost  any  scène  of  the  German 
version,  is  the  modification  the  poem  has  undergone  in  spirit. 
It  begins  with  an  invocation  to  God,  and  a  devout  and  aimost 
ascetic  spirit  pervades  the  entire  poem.  In  brief ,  while  in  the 
'original  Chanson^  it  is  distinctly  the  warlike  spirit  that  pré- 
dominâtes in  a  religions  poem,  in  the  Ruolandes  Liet  it  is  the 
religions  spirit  that  oreponderates  in  a  waxlilce  poem. 
"■g'XLlV.     The^fi^xerlands  formed  a  part  oi  Vjliarlemagne's  ' 

empire,  and  the  région  about  Liège,  Namur,  and 
The  Aix-la-Chapelle  was  the  centre  of  the  inherited 

Netherlands.         estâtes  of  the  Carolingians.     Hère  one  might 

(Cf.  p.  CXIV,  XXIII,  ^\       Il     A  -J  Ji.  -J  1 

jy  X  expect  to  nnd  some  independent  epic  develop- 

ment  of  the  Charlemagne  material.  But  every- 
thing  that  has  been  brought  to  light,  four  fragments  of  poems 
of  the  thirteenth  and  fourteenth  centuries,  and  the  material 
contained  in  a  littie  book  popular  in  the  sixteenth  century,  en- 
titled  la  Bataille  de  Roncevaux,  clearly  indicate  French  sour- 
ces.i  The  spirit  of  thèse  versions  partakes  more  of  the  Ger- 
man edifying  flavor  than  of  the  French  renderings. 

§  XLV.  In  ail  the  Scandinavian  countries.  Roland  has  been 
widely  celebrated.  It  was  in  Norway,  cradle  of  the  Eddas^ 
that  the  Charlemagne  taies  were  first  introduced  in^the  reign  of 
Haakon  (\'i\j-\2(>'^  who  effecteid  tEe^estruction  of  paganism 
ÎTi  Mrvtniray  onH  seemeS  to  dcsîrc  to" complète  his  work  by  sub-  ^ 
stituting  the  poems  of  chivalry  for  the  old  weird  ^ongs.2  It 
was  during  his  reign  that  a  large  collection  of  the  best  jCaro- 

*  Paris,  Hist.  poèt.  p.  137.    «Paris,  Hist.poéi.  p.  148;  Gautier,  Épopées^ 
p.  548,  note. 

Ux 


INTRODUCTION 

Ijngîan  epics  was  translated  by  an  Icelandîc  author  and 
brought  together  in  a  compilation  known  as  the  Karlamag- 
.  nùs-Saf^a^  ovi&  of  the  most  precious  monuments  of  the  poetic 
story  of  the  great  emperor.  The  Icelandic 
The  Scandina-  translator  has  the  advantage  over  the  compiler 
rànwiintries.  q£  t^e  German  Karl  Meinet,  in  that  he  lived  at 
{Cf  p  cxlvii  ^^  earlier  date  and  drew  on  the  poems  of  the 

XXIII,  vO  best  period.     Besides,  so  faithful  and  well  exe- 

cuted  is  his  translation,  that  it  is  oftentimes  of 
use  for  text  criticîsm  of  the  original  French  manuscript.  The 
compilation  is  made  up  of  ten  parts  ;  thèse  constitute  a  con- 
sécutive account  of  the  life  of  Charlemagne.  In  the  eighth 
part  is  the  story  of  the  battie  of  Roncesvalles,  that  follows 
quite  closely  the  Oxford  manuscript.  There  is,  ho^ever,  this 
différence,  important  in  the  study  of  the  composition  of  the 
poem,  that  the  compiler  either  knows  nothing  of  the  third  part 
of  the  Oxford  text  containing  the  Baligant  épisode  (strophes 
CXCI-CCLXXIII)or  perhaps  tiiinks  tiie  death  of  Roland  a 
good  place  to  stop.  Be  the  reasons  for  the  omission  what 
they  may,  the  fact  remains  that  the  épisode  is 
^    ^^'  not  included  in  the  compilation.     The  Karla- 

màgnùs-Saga  was  translated  into  Swedish,  but  of  this  version 
only  a  iragment  remains,  contalîiïng,  liowever,  the  eighth  and 
ninth  parts  of  the  saga. 

In  Denmark,  a  compendium  of  the  Karlamagnùs-Saga  was 
madg,  entitledA>;  j^r  Karl  Magnus  Kronike  (Chronicle  of  the 
Emperor  tnariemagne  the  great)  which  is  of  especial  interest 
in  that  it  has  followed  the  oldest  version  of  the  saga.i   A  manu- 
script of  this  compendium  in   the  libràry  at 
cnmar  .  Stockholm  is  dated  1480.     It  underwent,  like 

ail  such  early  accounts,  remodeling,  an3Tïad  a  wide  popularity 
that  it  has  r^tained  in  a  good  degree  until  récent  times  ;  for 
during  the  nineteenth  century  it  continued  to  be  republished 

1  Paris,  Hist.^oétf  p.  152. 

Ixxi 


INTRODUCTION 

and  read  by  the  Danish  peasants,  and  was  even  translated  înto 
Icelandic. 

§  XLVI.     It  might  very  naturally  be  supposed  that  England, 
conquered  by  the  Normans,  whose  language  for  two  centuries 
was  in  gênerai  use,  would  hâve  some  interesting 
England.  reminders  of  the  days  of   the  great  emperor. 

xxin  mT'  Sufficient  référence  to  him,  mainly  historical, 

by  the  old  chronicles,  show  that  he  made  hère 
as  elsewhere  a  powerful  impression  ;  yet  in  prose  or  poetry, 
but  little  advantage  was  taken  of  his  great  renown.  Arthur 
and  the  knights  of  the  Round  Table  displaced  almost  entirely 
the  other  famous  heroes  of  legend  and  history.  Nevertheless, 
/there  are  in  English  a  half  dozen  early  productions  relating  to 
[Ûie  Charlemagne  material.i  The  oldest_aildJth£ JUûsLlÊînark- 
able  of  the  imitations  of  the  French  ^Aûms^fê^  iig-^e^te  îv-^at 
of  Roland^  a  thirteenth  century  poem  in  F.ngiui^  veree.  In 
composing  it,  the  author  made  use  of  Turpin's  Chronicle^  as  well 
as  of  the  French  Roland.  In  Francisque  Michel's  first  édition 
of  the  Chanson  de  Roland  will  be  found  extracts  from  this 
English  manuscript  poem,  together  with  an  analysis  of  it  by 
Mr.  Wright.  The  composition  is  considered  poor.  Besides 
this  Roland^  there  are  in  English  :  Sir  Ferumbras,  about  the 
end  of  the  fourteenth  century,  taken  from  the  French  chanson 
de  geste:  Fie^abras^  which  it  foUows  qui  te  faithfully;  Otuel^  a 
poem  dating  before  1330,  and  foUowing  closely  its  French 
original:  Otuel.  The  English  poem  was  published  by  Mr. 
Nicholson  for  the  Abbotsford  Club  in  1836;  Charlemagne  et 
Roland^  a  kind  of  cyclic  poem  in  stanzas  of  six  verses,  but  as 
regards  form  and  substance  worthless.  Some  account  of  thèse 
poems  will  be  found  in  EUis's  Spécimens  of  early  English 
metrical  romances?^ 

*  Paris,  Hist.  poét.^  p.  155.  *  London,  i8i  i,  3  vols.  Caxton's  Life  of  Charles 
the  Great  may  be  consulted  in  the  Early  English  Text  édition  :  Romances^ 
part  III,  edited  by  S.  J.  H.  Herrtage,  London,  Triibner,  1861;  cf.  p.  cxliii, 
III,  introductory  remark. 

Ixxii 


INTRODUCTION 

Towards  the  end  of  the  fifteenth  century,  Lord  Bemers,  the 
translator  of  Froissart,  translated  into  English  the  French  prose 
romance  Huon  de  Bordeaux  ;  this  proved  very  popular,  and 
a  drama  based  upon  it  was  played  by  the  Henslowe  troupe,  in 
London,  in  1593.  It  is  from  Huon  de  Bordeaux  that  Spencer 
and  afterwards  Shakespeare  borrowed  the  character  of  Oberon, 
which  plays  so  pleasing  a  rôle  in  the  latter's  Midsummer 
Nighfs  Dream.  It  was  also  during  the  fifteenth  century  that 
the  celebrated  printer  Caxton  published  a  book  entitied  :  The 
lyf  of  Charles  the  Grete,  fynyshed  in  the  reducing  of  it  into 
englysshe  the  XVII  day  of  juin  MCCCCLXXXV.  ,  ,  .  Ex- 
'pliait  per  William  Caxton.  This  work  has  generally  been 
regarded  as  a  compilation,  but  is  simply  a  translation,  as  the 
title  indicates,  of  the  French  Conquestes  de  Charlemagne  or 
Fierabras,  Such  is  the  rather  meagre  contribution  of  English 
to  the  whole  subject  of  Charlemagne.i  It  may  simply  be 
added  hère  that  Ireland  and  Wales  hâve  not  been  strangers  to 
the  legendary  Charlemagne  material  in  some  of  its  many 
forms. 

§  XLVII.  The  traditions  relatingto  the  Chanson^j^vXy 
made  their  way  int"^  *^ïininir*"^"''^'"""r  for  a  time  much  similarity 
to  the  originals.  They  were  difïused  through  the^'^^/gm,^ 
so  often  mentidhe'd  as  the  authors  of  the  can- 
Spain.  tares    de   gesta.      The  juglares   were    merely 

xxin  vu)  imitators     of     the    French   jongleurs^    whose 

chansons  de  geste  they  adapted  to  their  own 
uses.  Those  chansons  that  related  to  the  wars  of  Charlemagne 
with  the  Spanish  Moors  were  naturally  the  most  interesting  to 
the  minstrels  and  to  their  hearers.  In  order  to  satisfy  the 
national  pride,  it  seemed  appropriate  that  the  Spaniards  them- 

*  Paris,  Hist.  poét.,  pp.  156,  157.  Gautier,  Epopées ^  t.  ii.  p.  302  et  seq. 
Paris,  Romania^  t.  XI,  pp.  149-153.  *  Milà  y  Fontanals,  De  la  poesia  he- 
roUo-popular  castellana^  Barcelona,  1874;  p.  140. 

Ixxiii 


INTRODUCTION 

selves  should  figure  in  the  events  that  took  place  in  their 
country.  Thus  it  came  about  that  the  character  of  the  f amous 
Bemardo  del  Carpio,  a  nephew  of  the  Frankish  emperor  —  the 
.  Spanish  counterpart  to  the  French  Roland  —  was  invented.i 
He  was  the  ally  of  Charlemagne,  by  whom  in  retum  for  his 
help  against  the  Saracens,  he  was  made  king  of  Italy.  The 
fact  that  Charlemagne's  grandson,  Bernard,  was  king  of  Italy 
appears  to  be  the  only  historical  évidence  for  this  account. 
But  it  was  not  sufficient  that  a  Spanish  hero  should  replace 
Roland  in  the  army  of  the  great  emperor;  he  must  conquer 
Roland  himself  ;  so  he  appears  later  no  longer  as  Charles's 
nephew,  but  as  the  nephew  of  Alphonso  the  Chaste,  represent- 
ing  the  national  spirit  in  arms  against  the  foreign  invader.* 
Many  of  thèse  legends  are  found  in  the  thirteenth  century 
Crônica  gênerai  oi  Alphonso  X,  the  Wise,  and  in  the  Historia 
de  rébus  hispanicis  of  Rodrigo,  bishop  of  Toledo,  who  died  in 
1247.  The  latter  relates  in  ail  seriousness  that  Roland  was 
defeated  at  Roncesvalles  by  Bemardo  del  Carpio  and  the 
Christians,  while  the  former  ascribes  the  defeat  to  the  Saracens 
allied  with  Bemardo. 

After  the  period  of  the  first  early  versions  of  the  Spanish 
minstrels,  foUowed  by  that  of  the  chronicles^  cornes  the  third 
period  of  the  legend  in  Spain,  that  of  the  romances.  Thèse 
celebrated  romances^  compositions  in  prose,  taking  their  inspira- 
tion now  f rom  the  chronicles^  now  f rom  the  French  chansons  de 
gestey  and  relating  the  chivalrous  deeds  of  their  heroes,  make 
up  the  principal  part  in  the  events  of  the  Carolingian  cycle 
in  Spain.  They  hâve  long  composed  the  Spanish  Bibliothèque 
bleue^  the  most  popular  book  of  which  was  Historia  de  Carlo- 
magno  y  de  los  doce  pares  de  Franciafi  The  first  édition  of 
this  work  appeared   in    1528,  and   subséquent  éditions   hâve 

*  Paris  Hist.  poét.,  p.  205  et  seq.  '  Gautier,  Epopées^  t.  iii.,  pp.  550-1. 
■  Gautier,  ^/(7/tfw,  t.  III.  p.  552. 

Ixxiv 


INTRODUCTION 

repeatedly  been  issued  during  the  nineteenth  century.  This 
book  is  merely  a  version  of  the  French  prose  rendering  of 
Fierabras:  la  Conques  te  que  fit  le  grand  roi  Charlemaigne  es 
Espaignes.  The  success  of  the  romances  of  chivalry  in  Spain 
is  well  known  to  the  gênerai  reader,  because  of  the  conspicùous 
part  that  the  Don  Quijote  played  in  checking  \\.> 

§  XLVIII.  The  tas  te  of  the  Portuguese  was  more  for 
Arthur  and  the  knights  of  the  Round  Table  than  for  Charle- 
magne  ;  for  the  only  Portuguese  contribution 
Pwtagal  and  toward  the  legendary  history  of  the  emperor  is 
a  translation  of  the  Spanish  work  just  men- 
tîoned  :  Historia  de  Carlomagno  y  de  las  doce  pares  de  Francia, 
Two  fantastic  continuations  of  this  work  were  added  in  the 
seventeenth  century,  which  may  be  considered  the  last  efforts 
in  the  literary  development  of  the  epic  cycle  in  Portugal.» 

It  is  necessary  now  to  pass  over  the  few  indications  that 
point  to  the  diffusion  of  the  Carolingian  legends  in  Russia, 
Bohemia,  Hungary,  Greece,  and  even  among  the  Turks  of 
Anatolia,*  and  to  bring  the  account  of  Roland's  famé  to  a 
close  in  a  country  where  his  renown  is  unsurpassed. 

§  XLIX.  Just  as  in  Spain,  so  in  Italy  minstrels  early  sang 
the  deeds  of  Roland  and  Charlemagne's  peers.  The  allusions 
in  Dante*  make  plain  to  us  that  he  was  familiar  not  onljfwîth 
the  Chanson  de  Roland  but  with  other  poems 
Italy.  belonging  to  the  epic  cycle  qf   Charlemagne. 

xxiifvi.)"^'  And  not  only  in  early  literature  but  in  the 
early  architecture  are  revealed  traces  of  the  im- 
pression made  by  the  legend.  An  inscription  on  the  walls  of 
the  cathedral  at  Nepi  (States  of  the  Church)  dated  1131,  may 
still  be  read,  according  to  which  the  knights  and  consuls  bind 

*Milâ  y  Fontanels,  0^.  cit.  p.  137.  'Paris,  Hist.  poét,  p.  217;  Gautier, 
Épopées,  t.  III.  p.  553.  ^Idem,  pp.  548-9.  ^  Inferno,  XXXI.  18;  XXXII, 
122  ;  ParadisOf  VI,  96  ;  XVIII,  43,  and  see  Rajna,  "  La  rotta  di  Konces- 
valle,"  in  Propugnatore,  IV.  I,  p.  336  ;  and  IV.  2,  pp.  90-91.      ^ 

Ixxv 


INTRODUCTION 

themselves  to  an  agreement  and  threaten  any  one  breaking  it 
with  the  fate  of  Judas  and  the  death  of  Gattelon}  The  two 
warriors  carved  in  stone,  in  rough  half  relief,  behind  the  columns 
and  grifiins  of  the  handsome  portai  of  the  cathedral  of  Verona, 
are  well  known  to  tourists.  According  to  the  inscription, 
they  were  executed  by  Nicolàus  in  1 135.  One  warrior's  sword 
bears  the  name  DVR  INDARDA  ;  the  other  warrior  is  in  ail 
probability  the  formeras  faithful  companion  Oliver. 

There  is  much  évidence  showing  how  popular  were  the 
récitals  of  the  minstrels  on  thèse  thèmes.  It  would  appear 
that  the  success  of  the  singers  in  some  places  in  northem  Italy 
was  such  as  to  impede  free  circulation  through  the  streets; 
for  a  decree  made  in  1288  by  the  citizens  of  Bologna  prohibited 
those  who  sang  about  French  warriors,  from  taking  their  stand 
in  the  public  squares.*  In  spite  of  such  restrictive  measures, 
the  popular  taste  for  such  récital  was  as  keen  in  the  fifteenth 
century  as  in  the  thirteenth.  A  story  taken  from  the  Facetiae 
of  Poggio,'  a  writer  eminent  in  the  annals  of  the  revival  of 
leaming,  relates  that  a  Milanese  peasant  retumed  on  a  holiday 
to  his  home  in  tears  and  refused  to  be  consoled.  Finally 
3âelding  to  the  entreaties  of  his  wife,  he  explained  that  he  had 
been  on  the  public  square  listenîng  to  one  of  those  bards  who 
sing  to  the  people  the  exploits  of  warriors.  The  récital  of  the 
death  of  Roland  had  so  affected  him,  that  he  could  not  control 
his  feelings. 

Mention  has  already  been  made  of  the  rare  old  text  in 
Venice,*  parallel  to  the  Oxford  manuscript  as  far  as  verse  3682, 

^  P.  Rajna,  Un*  tscrizione  nepesina  del  11 31  (taken  from  the  Archivh 
storico  italiano  v.  XIX).  *  N.  Tamassia,  OdofredOy  studio  storico-giuridico^ 
Bologna,  1894;  p.  177  ;  (taken  from  the  Atti  e  memorie  délia  reale  deptUa- 
zione  di  storia  patria  per  le  provincie  di  Romagna,  III,  V,  XI,  XII.) 
■  P.  Rajna,  //  teatro  di  Milano  e  i  canti  intorno  ad  Orlando  e  Ulivieri^ 
Milano,  1887;  pp.  10-15  (taken  from  the  Archivio  storico  lombardOy  fas- 
dolo  I,  anno  XVI).  Cf.  also,  Paris,  Hist.  poét,  p.  162.  *  Note  to  §  XXIX,  |,  B.  2, 

Ixxvi 


IV.  Statues  de  Roland  et  d'Olivier  au  portail  de  la  cathédrale 
de  Vérone  xiie  siècle  ;  d'après  deux  dessins  de  Jules  Quicherat  (voir  p.  cxxxviii» 
no  267). 


INTRODUCTION 

which  represents  an  original  old  French  assonanced  text,  but 
considerably  italianized  by  the  scribe  in  copying.  Besides 
italianized  texts,  like  the  Venice  manuscript,  based  on  French 
originals,  there  are  other  texts  curious  and  interesting  in  that 
they  are  written  by  foreigners  in  French  on  French  subjects. 

Singular  as  this  fact  may  appear,  there  are  well- 
French  versions  known  analogues  in  the  Trésor  of  Brunetto 
italiaiT  ^  Latini,  the  Chronique  vénitienne  of  Martino  da 

Canale,  and  in  Marco  Polo's  Voyages^  ail  of 
which  testify  that  French  was  the  literary  language  of  northem 
Italy  at  the  end  of  the  thirteenth  century,  just  before  Dante 
and  the  other  great  writers  of  his  time  gave  to  Tuscan  the 
prépondérance  it  still  holds  in  the  peninsula.  Among  thèse 
French  texts,  there  is  one  containing  a  vast  poem,  known  as 
VEspagne,  The  author,  Nicolas  of  Padua,^  was  evidently 
familiar  with  Turpin's  Chronicle^  the  Chanson  de  Roland^  and 
the  Roncesvalles  material,  ail  in  some  italianized  form.  His 
poem,  like  other  French  versions  written  by  Italians,  bears 
strong  marks  of  the  author's  nationality.  The  first  part  of  this 
vast  poem,  V Entrée  en  Espagne  contains  no  less  than  twenty 
thousand  verses.  The  manuscript  is  of  the  fourteenth  century, 
nearly  contemporaneous  with  the  composition  itself,  and  has 
every  appearance  of  being  adapted  to  be  sung  to  the  crowds  on 
the  public  squares.  The  second  part  of  the  poem  has  been 
named  from  a  published  fragment  of  it:  la  Prise  de  Pampe- 
lune?'  This  vast  poem  occupies  in  the  history  of  the  poetical 
relations  between  France  and  Italy  a  remarkable  place.  A 
poetical  cycle  has  been  transplanted  into  a  foreign  country 
where  it  has  given  rise  to  a  most  artistic  development.» 

*  Paris,  Hisi,  poét.  p.  164,  note  2  ;  see,  however,  A.  Thomas,  Nouvelles 
recherches  sur  V  Entrée  d'Espagne,  Paris,  1882  ;  pp.  93-4,  where  it  is  shown 
his  name  may  be  Minochio.  *  By  Nicola  da  Verona,  whose  name,  however, 
together  with  the  title  of  the  poem  is  thus  given  in  an  inventory  of  manu- 
scripts  :  Liber  Introitus  Yspaniae  secundum  Minochium  ;  see  A.  Thomas, 
in  the  place  and  work  just  cited.   '  Rajna,  in  PropugnatorCy  IV.  2,  p.  90  ;  see 

Ixxvii 


INTRODUCTION 

The  period  when  the  French  poems  written  in  Italy  flourished, 
between  1300  and  1330,  précèdes  an  interval  thatends  in  1350. 
This  date  marks  a  new  phase  in  the  history  and  civilization  of 
Italy.  The  prose  versions  of  the  Franco-ItaHan  poems  con- 
tribute  to  make  this  epoch  mémorable.  Thèse  versions  are 
included  in  an  immense  compilation  :  /  reali  di  Francia  {les  Ro* 
yaux  de  France)>  The  eighth  book  of  this  work,  Sfiagna^  com- 
prises one  hundred  and  eight-eight  chapters  which  relate  the 
Roncesvalles  disaster.  They  are  based  upon  the  important 
poetical  production  of  Nicolas  of  Padua,  which  work  doubtless 
gave  to  the  Italian  prose  rendering  its  title. 
**'  Thus  the  material  is  no  longer  diffused  by 
minstrels.  ParâUel  with  its  course  in  other  countries,  it  be- 
comes  widely  diffused  through  prose  versions.  In  France  the 
prose  version  is  the  last  form  of  the  old  epic,  but  in  Italy  it  is 
merely  the  forerunner  of  new  activity.  As  the  Franco-Italian 
poems  fumishes  the  matter  for  /  reali^  so  the  latter  in  its  tum 
becomes  the  source  upon  which  the  Tuscan  improvisers  draw. 
Many  of  the  prose  taies  of  the  Reali  again  become  the  subject 
of  song  as  of  old  before  the  people  on  the  public  square.  La 
Spagna  again  appears  in  verse  and  préserves  its  title.  This 
second  Spagna^  the  first  édition  of  which  is  dated  Bologna, 
1487,  has  been  attributed  to  Sostegno  di  Zanobi,  a  Florentine, 
and  folio  ws  qui  te  faithfuUy  the  prose  version  of  the  Reali? 

Side  by  side  with  thèse  poetical  compositions  of  an  imitative 
character,  there  spring  up  productions  which,  while  recalling 
the  old  material,  display  an  originality  of  invention  that  gives 
them  a  stamp  nf  their  -own.     Pulci^s  Mormnte^  hpgriin  ahnnt  _ 
1466,  and  published  en  tire  seventeen  years   later,  best  illus- 

also  A.  Ceruti,  "  Il  viaggio  di  Carlomagno  in  Ispagna,"  in  nos.  123-4  of  the 
Scelta  di  curiosith  letterarie,  cap.  LI,  et  seq.  (also  Bologna,  1871,  2  v-i6**). 
*  Paris,  Hist.  poèt^  p.  179-187.  ^  Idem,  p.  192;  see,  however,  Gautier, 
Épopées,  t.  III,  p.  559,  where  the  author  is  called  "anonymous";  cf.  also 
Gautier's  édition  of  the  Roland,  p.  xli. 

Ixxviii 


INTRODUCTION 

trates  this  type  of  the  treatment  of  the  old  thèmes.  In  thîs 
poem,  for  the  first  time,  the  personality  of  the  poet  is  felt,  and 
A  new  kind  of  /  ^^  ^^^®  reveals  the  hand  of  an  original  artist. 
epic  pecttliar  The  second  part  of  the  Morgante  deals  espe- 
to  Italy.  ci^y  with  Roland  aïid  the  peers  and,  too,  in  a 

way  the  old  French  poets  never  would  hâve  dreamed  of  .^  The 
serious  and  the  facetious,  the  heroic  and  the  commônplace,  the 
grave  and  the  grotesque,  the  devout  and  the  îrreverent,  are 
combined  in  a  manner  only  possible  to  a  genius  peculiarly  and 
happily  endowed.  Instances  of  such  kind  of  genius  may  be 
dted  among  the  Italian  poets.  While  the  literary  ment  of 
the  poem  is  recognized,  opinion  in  regard  to  its  worth  varies 
greatly. 

Other  less  known  works,  in  a  fantastic  vein,  in  verse,  on 
subjects  connected  with  the  Charlemagne  cycle,  appear  toward 
the  latter  part  of  the  fifteenth  century.  In  the  variety  of  épi- 
sodes and  characters  contained  in  them,  they  recall  both  Pulci 
and  Bojardo,  between  whom  they  form  an  interesting  link. 
One  of  them  is  the  Mambriano^  of  Francesco  Bello,  named 
//  Cieco  dà  Ferrara,  This  is  a  poem  in  forty-five  books,  very 
uneven  in  quality,  relating  the  wonderful  adventures  of  Char- 
lemagne and  his  heroes. 

Bojardo's   Orlandp  j^^^^,.^^*^  (i495)   marks   again,  after 

Pulci,  a  new  phase  in  Italian  poetry  relating  to  chivalry.     Much 

is  developed  in  this  poem  that  the  previous  poets  had  merely 

Isuggested  or  outlined,  and  particularly  gallantry  and  chivalric 

1  love,  so  much  admired  in  the  Arthurian  legends,  are  success- 

I  fully  introduced.     Early  in  the  sixteenth  century,   AriostQ^s 

I  Orlando  furioso  appears    and  continues   and  complètes  the 

*  In  regard  to  the  character  of  Roland  in  French  and  Italian  epic  poetry, 
see  V.  Crescini,  Orlando  nella  Chanson  de  Roland^  etc.,  Bologna,  x88o; 
and  A.  Volta,  Storia  poetica  di  Orlando,  Bologna,  1894.  *Venezia,  Giu- 
seppe  Antonelli,  editore,  1840.  Francesco  Bello  died  in  1496;  see  Paris, 
HisUpoét^  p.  198. 

Ixxix 


INTRODUCTION 

I    transformation  of   Roland.     Instead  of  the  heroic  Christian 
soldier  fighting  for  Charlemagne  and  the  faith,  he  becomes  a 

knight  madly  in  love,  traversing  ail  countries,  in 
Complète  search  of  his  Angelica.    Ail  kinds  of  pomp  and 

Irf  p  laT*  ^     pageantry,  the  wonders  of  fairyland,  f antastic 

adventure,  enchantment  and  disenchantment 
take  the  place  of  the  former  serions  interest  in  the  struggle 
between  pagans  and  Christians.  The  Orlando  furioso  is  the 
culminating  point  in  this  kind  of  epic  literature  in  Italy. 
Indeed  so  brilliant  has  been  the  splendor  of  this  artistic  créa- 
tion as  to  put  in  the  background  the  early  sources  to  which  it 
owed  its  origin.  Then  came  the  Orîandino  of  Folengo,  and  of 
Aretini,  folio wed  by  a  multitude  of  sixteenth  and  seventeenth 
\  century  poems  singing  the  particular  deeds  of  the  characters 
so  celebrated  in  the  older  poems.  Many  of  thèse  late  efforts 
are  imitations  of  Bojardo's  poem,  but  the  greater  part  are  mod- 
eled  on  the  Orlandji/uriim^^  ■> 

A  fairly  adéquate  idea  of  what  the  great  Italian  masterpieces 
Wthe  sixteenth  and  seventeenth  centuries  owe  to  the  old  French 
chansons  de  geste ^  can  now  be  formed,  after  having  seen  the 
intimate  connection  which  the  former  hâve  with  the  latter. 
This  immense  diffusion  abroad  of  the  Chanson  de  Roland^  and 
the  influence  which  it  has  exercised  upon  so  many  foreign  lit- 
eratures  are  éléments  that  cannot  be  neglected  in  rightly  ap- 
preciating  this  work.  Its  exceptional  importance,  as  already 
indicated,  is  due  to  the  depth  of  its  inspiration,  and  to  the  ideals 
of  dévotion,  faithfulness,  courage,  and  honôr  possessed  at  that 
early  day  by  Christian  France,  ideals  that  long  influenced  for 
good  the  literature  of  ail  Europe.^ 

^  The  subject  matter  of  Roland  in  Italy  will  be  found  in  the  "  résumé  "  in 
Gautier,  les  Épopées^  t.  III,  pp.  554-561.  Its  gênerai  diffusion  abroad  i»  told 
in  détail  in  t.  II,  pp.  764-775-  Cf.  also  Rajna:  ^^  Le  fonti  delV  Orlando 
furiosoy  Florence,  1876;  2d.  éd.,  1900  j  cf.  Romania^  t.  XXIX,  1900,  pp. 
487-8.    *  Paris,  Extraits  f  p.  xxxiv. 

Ixxz 


INTRODUCTION 

§  L.  Wîth  thft  Renaî5^yanre  in  France  and  the  revival  of 
classical  leaming  in  the  fifteenth  and  sixteenth  centuries,  the 
minds  of  tiie~e3ucated  tumed  towards  Greece  and  Italy,  and 
the  middle  âges  were  forgottéû.  The  possîbîlîty  that  France 
might  hâve  an  epic  poem  did  not  even  occur  to  the  men  of  let- 
ters.  To  supply  this  assumed  lacuna,  Ronsard  wrote  his 
Franciade^  conceived  in  the  days  when  he  dreamed  of  becoming 
a  Homer.  He  in  no  wise  appréciated  the  fact  that  an  epic  is 
more  than  the  work  of  a  man,  and  is  the  production  of  many 
générations  of  primitive  civilization.  For  three 
RoUnd  almost  centuries  this  forgetfulness,  in  France^,  of  the 
forgotten  French  language   and  TTtêratïi^ê  îastêd.  "Vhe 

dormg  tfaree  '      j   ^  y     I 1 ■ 

centuries:  name  of  Roland   was  preserved   among    the 

XTi,  XTii,  zviii.  cultured  mainly  by  Ariosto's  great  work,  and 
among  the  peasants  by  a  stray  romance  of  chiv- 
alry  hère  and  there  making  up  the  collection  of  the  Bibliothèque 
bleue.  Nevertheless,  sixteenth  century  scholars  like  the  noted 
antiquarian  and  historian  Fauchet,^  and  the  jurist  and  author 
Pasquier,*  had  some  acquaintance  with  early  French  liter- 
ature  and  even  with  some  old  texts.  It  is  certain  that  seven- 
teenth  century  scholars  like  Ducange  '  and  Leibnitz  *  were  not 
ignorant  of  the  material  of  many  of  the  old  chansons  de  geste  in 
some  form  or  other.  And  in  the  eighteenth  century,  Lacume 
de  Sainte-Palaye*  had  a  familiarity  with  old  French  epic  poems, 
as  did  also  the  well-known  littérateur^  the  count  de  Tressan, 

1  In  his  Antiquitet  et  histoires  gauloises  et  françaises  ^  Genève,  i6i  i,  p.  473, 
he  disputes  the  authenticity  of  Turpin's  Chronicle.  *  In  Recherches  de  la 
France^  2  v.,  Amsterdam,  1723,  bk.  II,  cap.  XV,  and  bk.  VII,  cap.  III,  he 
discusses  the  authenticity  of  the  Koncesvalles  legend.  '  Besides  his  well- 
known  Works,  in  his  De  V origine  de  la  poésie  lyrique  en  France  pendant  le 
XI le  et  le  XI Ile  siicles^  there  will  be  found  in  the  note  4  to  pages  303-4  an 
allusion  to  Taillefer.  *  In  the  Annales  imperii  occidentis  Brunsvicenses^ 
under  the  date  778,  he  disproves  Turpin  and  discusses  the  origin  of  the 
statues  of  Roland.  ^  His  Glossaire  de  V  ancienne  langue  française  testifies 
to  this  fact 

kxxi 


INTRODUCTION 

who  translated  or  adapted  so  many  stories  and  fables  for  the 
Bibliothèque  universelle  des  romans.  Yet  the  few  Unes  of  his 
version  of  what  he  calls  the  Chanson  de  Roland  y^t^zx  no  resem- 
blance  whatever  to  any  part  of  the  original  poem.i  Moreover 
there  is  no  évidence  to  show  that  even  so  thorough  a  littérateur 
as  Voltaire  was  aware  of  the  existence  of  the  old  French  epic  la 
Chanson  de  Roland.  His  own  epic  la-Henriade^  though  incom- 
parably  superior  to  Ronsard's  Franciade,  lacks,  in  the  nature  of 
the  case,  those  éléments  that  are  essential  to  an  epic  poem  ; 
for  the  Henriade  is  not  the  product  of  a  simple  heroic  âge, 
animated  by  a  strong  deep  f aith  ;  quite  the  contrary.  Voltaire's 
work  lives,  not  because  of  any  epic  traits,  but  because  it  suc- 
cessfully  sustains  a  moral  question. 

§  LI.  The  great  work  of  the  Rene<ycti|:iefi iHistpire  littéraire 
de  la  France^Q^n  jn.  1232^  necessitatçd,  a,s  \\  progressed. 
setious  researçh  ia  QU^f/ench.  Thèse  investigations  were 
continued  in  the  nineteenth  century  by  scholars  and  writers 
like  Raynouard,  Roquefort,  and  Fauriel.  Be- 
Nmeteenth  sides,  a  love  for  the  past  came  as  a  reaction 

•  *    against  the  Reign  of  Terror.     This  sentiment 

is  earlicst  fait  in  Chateaubriand's  Génie  du  christianisme^  which 
défends  the  Christian  faith  and  upholds  the  traditions  of 
the  far  ofî  past.  The  story  related  of  King  John  by  those 
who  are  not  his  admirers  is  well  known.^  When  the  king  one 
day  complained  that  he  could  no  longer  find  Rolands,  an  old 

1  In  t.  II,  Epopées^  p.  683,  M.  Gautier  gives  a  few  stanzas  of  M.  Tressan's 
reconstruction  of  the  Chanson.  *  Not  at  ail  new,  for  a  century  earlier,  as 
M.  Gautier  remarks  in  his  édition  of  the  Roland^  "Introduction,"  p.  xliii: 
Adam  de  la  Halle  had  uttered  the  same  sentiment  :  "  Mais  s'encore  f  ust 
Charles  en  Franche,  le  roial,  Encore  trouvast-on  Rolantet  Parcheval"  ;  Unes 
25-6,  p.  284,  édition  £.  Coussemaker,  Paris,  1872.  And  the  author  of  the 
Vie  du  monde  gave  to  the  idea  its  final  form  in  the  expression  :  "  Se  Charles 
fust  en  France,  encore  i  fust  Rolans;"  Rustebeuf,  édition  Jubinal,  t.  II, 
p.  33  (Paris,  1839).  The  Kressner  édition,  Wolfenbiittel,  1885,  has:  "Se 
Charles  fust  en  France  ou  se  i  fust  Rolanz,"  p.  183, 11.  60  and  61. 

Ixxxii 


INTRODUCTION 

warrior  replied  that  Rolands  would  not  be  lacking  if  Charle- 
magnes  were  still  left.  In  this  story  itself,  is  an  indication  of 
interest  in  early  days.     In  the  poetry  of  the  nineteenth  century 

many  of  the  old  thèmes  of  the  Charlemagne  epic 

Allusions  to         hâve  been  recalkd.     Ludwig    Uhland    trans- 

o     a  in  nine-     j^^^^  ^^^^  verse  several  passages  f  rom  the  C/uin- 

teenth  century 

literature.  ^^^  ^  Roland \  ^  also,  from  the  old  Chanson, 

Girard  de  Vienne^  the  pleasing  scène  of  the 
first  meeting  of  Roland  and  Aude,  while  he  is  attacking  and 
she  defending  the  walls  of  Vienne.*  The  celebrated  duel  scène  - 
between  Roland  and  Oliver  described  in  Girard  de  Vienne, 
which  is  brought  to  an  end  by  Oliver's  .proposition  that  his  sis- 
ter  become  Roland's  bride,  has  been  most  efïectively  rendered 
in  verse  by  Victor  Hugo  in  his  Légende  des  siècles?  And,  in 
the  same  poem,  he  has  also  vividly  portrayed  in  verse  an  attack 
upon  the  invincible  mountaineers  at  the  pass  of  Roncesvalles.* 
The  épisode  of  the  hom  fumishes  material  for  poetry  in 
Alfred  dF V igny 's  jne  composîtron /^  Çp^t^  ^^^  Henry  Heine 
has  described  in  verse  Roland  as  he  pictures  him  on  the  field 
of  battie  about  to  expire,  having  wrought  vengeance  upon  the 
enemy*  Rouget  de  Lisle,  in  his  Essais  en  vers  et  en  prose, 
published  in  1795,  âlludes  patriotically  to  Roland  and  to 
OliverJ  Henri  de  Bomier's  play,  la  Fille  de  Roland?  has 
done  much  to  make  better  known  the  name  of  Roland  ;  so  too 
has  Autran's  epic,  la  Légende  des  paladins,^  and  Mermet^s 
Roland  à  Roncevaux>^ 

*  Gedichte  :  "  Klein  Roland,"  «  Roland  Schildtrager,"  "  Roland  und  Aide." 
*  Schriften  zur  GeschichU  der  Dichtung  und  Sage,  Stuttgart,  1868  "  Die 
Schlacht  von  Ronceval,"  pp.  646-55.  «Paris,  1884,  ire  série  "le  Mariage 
de  Roland."  *  Nouvelle  série,  Paris,  1877,  I,  pp.  137-39  in  the  "  Roman- 
cero du  Cid."  ^Poésies  complïtei,  P^ris,  1864,  "le  Cor."  ^ Sdmmtliche 
Werke,  Hamburg,  1890, 1,  p.  42,  Romanzen,  "An  eine  Sângerin."  'Paris, 
P.  Didot,  aîné:  "Aux  mânes  de  Frédérich  Dietrich,  ter  maire  de  Stras- 
bourg: Roland."  *  New  York,  1895,  Jenkins  ;  Paris,  1875.  'Paris,  1875,  '2°. 
"  Paris,  1864,  Choudens. 

Ixxxiii 


INTRODUCTION 

Lovers  of  Browning  are  f amiliar  with  the  lines  :  — 

—  "  And  yet 
Dauntless  the  slug-horn  to  my  lips  I  set 
And  blew.    ^Childe  Roland  to  the  Dark  Tower  canu?  "  » 

§  LU.  But  it  was  reserved  for  the  scholars  rather  than  for 
the  littérateurs  to  make  known  the  early  development  of  French 
national  life.  In  i8^  a  graduate  of  the  ÉcoU  normale  in 
Paris,  M^JJrnri  Montn,  presented  at  the  Sorbonne  a  thesis 
entitled:  LU&SiZtaHon  sur  le  roman,  ds^  Msi21££3JJSMX,^  The 
young  man  knew  only  the  Paris  text,  but  divined  from  his 
material  an  older  text.  His  observations  in  regard  to  the 
historical  value  of  old  epic  poems  and  their  âge  were  also 
correct.  This  dissertation  was  the  subject  of  scholarly  reviews 
by  Francisque  Michel,»  Raynouard,*  and  Saint 
first  to  make  Marc  de  Girardin.*  Bef  ore  this  time,  Villemâin 
known  the  old  gave  a  course  at  the  Sorbonne  on  la  Littérature 
French  epic  du  moyen  ^  âge^  and    later    the    distinguished 

poetry.  writers   and    scholars,    Michelet,   Quinet,   and 

(C  .  p.  xcn,  II.)  Paulin  Paris  published  a  number  of  articles 
on  the  old  French  chansons  de  geste  fi  The  abbé  de  la  Rue 
published,  in  1834,  some  fragments  of  the  Oxford  manuscript, 
together  with  his  observations  on  the  poem^  attributed  to 
Turold.  The  resuit  of  ail  this  activity,  but  principally  that  due 
to  the  interest  awakened  by  M.  Monin's  Dissertation,  was  that 

1  Complète  poeiic  and  dramatic  works^  Cambridge  édition,  Boston  and 
N.  Y.,  1895.  Houghton  &  Mifflin,  8*,  pp.  xviii-1033.  See  p.  289,  last  Unesof 
the  poem.  'Paris,  1832.  3" Examen  critique  de  la  Dissertation  de 
M.  Monin,"  in  the  Cabinet  de  Lecture^  Paris,  October,  1832.  *"  Dissertation 
sur  le  roman  de  Roncevaux,"  de  Monin,  in  the  Journal  des  Savants ^  July, 
1832,  p.  392.  ®"  Des  romans  de  Charlemagne  en  général,"  in  the  Journal  des 
Débats^  27  Sept.,  14  Cet.,  9  Nov.,  1832.  «The  titles  of  thèse  articles  willl» 
found  in  Gautier's  Bibliographie  des  Chansons  de  geste,  '  In  Essais  histo- 
riques sur  les  bardes,  les  Jongleurs  et  les  trouvères  normands  et  anglo- 
normands.  Caen,  1834,  3  v.;  t.  II,  p.  64.  See  Seelmann's  interesting  obser- 
vations: "Das  Denkmal  und  seine  Ûberlieferung,"  in  his  BibliographiCy 
p.  ifet  seç, 

Ixxxiv 


INTRODUCTION 

in  iS'jô^  M.  Guizot,  minîster  of  public  instruction,  sent  the  ; 
French  scholar,  M.  Francisque  Michel,  over  to  the  Bodieian  / 
library^atOjrford,  Engjand,.  tp  copy  the  Oxford  text  of  the  ( 
Chanson  de  RQlaJtd  At  that  time  this  important  manuscript 
was*not  generally  known  to  scholars.  The  English  scholar, 
T)a^hitt,  in  a  note  to  his  édition  of  Chaucer's  Canterbury 
TaUs^  was  the  first  to  indicate  the  existence  of  the  manuscript 
known  as  Digby  2,1^^  This  was  afterwards  examined  by  the 
French  professor  and  historian,  Gervais  de  la  Rue,  whose 
observations,  however,  as  noted  above,  were  not  published  until 
1834.  Another  Englishman,  J.  F.  Conybeare,  in  1817,  wrote 
an  article  in  the  Gentleman's  Magazine f  alluding  to  the  manu- 
script as  the  oldest  of  the  kind  among  the  treasures  of  the 
English  libraries.  The  same  year,  an  analysis  of  the  poem  by 
M.  Louis  de  Musset  appeared  in  a  French  review.*  M.  Monin's 
Dissertation  was,  however,  the  chief  incentive  that  led  to  the 
publication  of  the  Oxford  text  in  the  édition  of  M.  Francisque 
Miçhçl  which  appfflrt^d  in  183^1  hnt  is  Hatpd  1837  ., 

§  LUI.  Undoubtedly  this  princeps  editio  of  so  important 
a  text  contributed  in  no  small  degree  to  the  wide-spread  interest 
aroused  since  then,  particularly  in  France  and 
princeps^editioii  Germany.  The  old  French  field  has  been  the 
soonfollowed  subject  of  incessant  exploration,  which  has 
by  texte  and  well  repaid  the  efforts  of  research  by  throwing 
translations.         much  light  upon  the  facts  of  history,  language, 

.p. xcv,  iv.)  ^^^  literature.  A  second  édition*»  of  M. 
MichePs  text  appeared  în  i869,accompanied  by  the  publication 
of   the    Paris   manuscript*    The  first    1309  lines   which   are 

1  London,  1775,  note  to  verse  13741  of  vol.  IV,  p.  318,  et  seg,  *  See  §  XXIX, 
I,  A,  I.  «Vol.  LXXXVII,  II,  August,  p.  103.  *" Légende  du  bienheureux 
Roland,  prince  français,"  in  Mémoires  et  dissertations  sur  Us  antiquités 
nationales  et  étrangires^  Paris,  1. 1,  pp.  145-171.  ■  The  "  Préface  "  to  this 
édition  (pp.  i-xxx)  contains  a  detailed  account  of  what  is  brieily  summarized 
in§LII.    •See§XXIX,|,  B,  3. 

Ixxxv 


INTRODUCTION 

missing  in    this   manuscript    hâve    been    supplîed  from   the 

Châteauroux    (formerly    Versailles)  version,   and    the    whole 

poem  is   called   le  Roman  de  Rancevaux,     But  long  before 

Michel's  second  édition  àppeared,  no  less  than  six  versions 

in   modem  French  had  been  published  in  Paris  of  the  old 

Chanson^  three  in  prose  and   three  in  verse.     Thèse  will  be 

found  in  their  place  in  the  foUowing  summary  of  bibliography 

of  the  Roland. 

While  interest  in  the  old  Chanson  was  thus  displaying  its  act- 

ivity  during  thèse  years,  the  need  of  estabUshing  as  accurate  a 

text  as  possible  was  felt  by  scholars.     To  meet  this  need,  a 

German,  Theodor  Miillçrj^  published   at  Gôttingen,  in    1851, 

his  first  critical  édition  of  the   Chanson  de  Roland.     Then, 

realizing  its   inadequacy,   after   the   most  painstaking  effort, 

twelve   years   later,  he  published  the   second 

A  standard  text    édition  ;  and  after  still  farther  research,  a  third 
of  the  Chanson  ^^   r»       ▼    .  m  «      1         1  •  ,r"    -^^ 

R  land  m^yS.     It  is  possible  that  this  excellent  text 

may  be  superseded  by  a  definite  final  édition 

of  the  Oxford  manuscript  ;  indeed,  Stengel's  scholarly  work, 

the  first  volume  of  which  àppeared  in  1900,  bids  fair,  when 

completed,  to  be  final  ;  but  at  ail  e vents,  Miiller's  text  has  held 

a  high  place  in  the  estimation  of  scholars  for  many  years  and 

still  retains  it.     For  that  reason,  the  présent  modem  French 

prose   translation  has   foUowed  Une    for    line    the     German 

scholar's  second  édition  of  the  Oxford  manuscript,  or  the  third 

counting  the  1851  édition. 

§  LIV.     It  now  remains  to  summarize  the  bibliography  of 

the  Chanson  de  Roland.     Were  an  attempt  made  to  give  the 

titles  of  everything  that  has  been  published  on   the   Roland^ 

a  volume  would  be  needed.     Moreover,  as  this  work  has  been 

thoroughly  done  by  Emil  Seelmann,  as  far  as  1887,  it  is  suffi- 

cient   to   refer   the.  student    to    the    sources    of    information. 

Nevertheless,  as  thèse  sources  are  as  yet  obtainable  in  this 

country  only  in  some  of  the  best  libraries,  it  is  désirable  to 

Ixxxvi 


INTRODUCTION 

présent  hère  a  bibliography  of  the  most  important  works  on  the 
subject.  Such  a  compilation  has  been  made  by  Léon  Gautier  in 
his  Bibliographie  des  chansons  de  geste,  Paris,  1897.  This 
volume  (the  fifth)  fittingly  complètes  the  author's  masterpiece, 
les  Epopées  françaises,  The  bibliographical  list,  begun  several 
years  before  1890,  includes  the  principal  publications  on  the 
Roland  as  far  as  that  year.  A  f ew  titles  of  works  which  ap- 
peared  later  than  1890  hâve  also  been  înserted.  This  list  com- 
prises three  hundred  and  thirteen  numbered  titles  and  is 
divided  into  twenty-five  sections  in  accordance  with  the  subjects 
classîfîed.  As  many  of  the  works  deal  with  several  parts  of 
the  whole  subject,  the  same  tities  necessarily  recur  in  the 
appropriate  classes  to  which  the  spécial  topic  treated  belongs. 
.  A  reprint  of  the  entire  list  is  hère  given.  To  it  hâve  been 
added,  in  so  far  as  possible,  the  titles  of  such  publications  as 
hâve  since  appeared.  Thèse,  together  with  a  few  others  not 
included  in  Gautier's  Bibliographie ,  are  indicated  by  a  ♦  over  the 
nimiber  of  the  work  or  before  the  édition  of  it.  Remarks  not 
found  in  Gautier  are  also  noted  by  a  ♦.  Gautier's  own  number- 
ing  is  indicated  by  the  numéral  at  the  right  of  the  title.  For 
more  detailed  information  the  student  is  referred  to  Seelmann*s 
Bibliographie  des  altfranzosischen  Rolandsliedes, 


Ixxxvii 


V.  Saint  Gilles.  "  Voiîà  ce  que  dit  la  geste, .  .  .  aiïisi  que  le  brave  saint 
Gilles  ..."  ;  v.  2095  ;  voir  p.  201,  n.  3.  Reproduction  d'une  vignette  du 
Mysûre  de  Roncevaux  d'A.  d'Avril,  frontispice. 


BIBLIOGRAPHIE 


Ixzxiz 


BIBLIOGRAPHIE 


Quand  K.  Nyrop  arrive,  dans  son  excellent  livre  sur  l'Epopée  française,  à 
la  bibliographie  de  la  Chanson  de  Roland^  il  avertit  loyalement  ses  lecteurs 
qu'il  se  contentera,  pour  tous  les  travaux  antérieurs  à  1877,  de  leur  indiquer 
les  titres  des  ouvrages  les  plus  importants  {Den  old  franske  HeUedigtningy 
Copenhagen,  1883,  in-80,  p.  464).  C'est  en  1877  qu'avait  paru  la  Bibliogra- 
phie'de  la  Chanson  de  Roland  par  Joseph  Banquier,  et  Nyrop  estimait  sans 
doute  qu'il  était  préférable  de  renvoyer  le  public  à  une  œuvre  aussi  spéciale 
et  aussi  détaillée.  Nous  nous  trouvons  dans  le  même  cas  que  Nyrop  depuis 
la  publication  de  l'ouvrage  d'Emil  Seelmann  {^Bibliographie  des  altfranzoe- 
sischen  Rolandsliedes)  qui  a  paru  à  Heilbronn  en  1888.  Cette  Bibliographie 
est  si  complète  que  nous  n'avons  vraiment  à  y  ajouter  que  bien  peu  d'élé- 
ments nouveaux.  Nous  sommes  donc  amené  fort  naturellement  à  suivre  ici 
l'exemple  de  Nyrop  et  à  n'offrir,  nous  aussi,  à  nos  lecteurs  que  "  Les  titres 
des  ouvrages  les  plus  importants,"  et  à  les  renvoyer  pour  tout  le  reste  au 
travail  si  achevé  de  Seelmann.  Ce  consciencieux  érudit  dit  quelque  part, 
en  un  langage  pittoresque,  qu'il  s'est  proposé  d'écrire  un  "  Roland-Baedeker." 
C'est  la  même  entreprise  que  nous  tentons  aujourd'hui,  d'après  un  plan 
notablement  différent,  et  en  des  proportions  réduites.  Dans  ce  "Guide- 
Joanne  du  Roland^"  nous  n'indiquerons  que  le  bagage  nécessaire  au  voya- 
geur et  les  hôtels  oh.  il  est  forcé  de  faire  halte.  Nous  n'avons  pas  d'autre 
dessein. 

TITRES  DES  OUVRAGES  LES  PLUS  IMPORTANTS 
SUR  LA  CHANSON  DE  ROLAND 

[Les  ouvrages  signalés  par  un  astérisque  étant  presque  tous  récents,  ne  se 
trouvent  pas  parmi  ceux  cités  et  numérotés  de  la  Bibliographie  des  Chan- 
.  sons  de  geste  àe^  Gautier,  no.  6  de  cette  liste-ci.  L'astérisque  est  aussi  employé 
devant  quelques  remarques  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  la  Bibliographie 
Gautier.] 

L    BIBLIOGRAPHIE 

Sans  parler  des  bibliographies  nécessairement  rudimentaîres  de  J.  G.  Th. 
Grasze  {Die  grossen  Sagenkreise  des  Mitielaliers,  Dresde  et  Leipzig,  1842, 


BIBLIOGRAPHIE 

n-8^,  pp.  262,  296,  298)  et  de  J.  L.  Ideler  {Geschichte  der  aUfrantoesischen 
national  Literatury  Berlin,  1842,  in-8<^,  pp.  62,  92,  95)  et  en  laissant  égale- 
ment de  côté  quelques  bibliographies  trop  nidimentaires,  les  bibliographies 
**  complètes  "  du  Roland  qui  ont  paru  avant  la  nôtre  sont  les  suivantes: 

I.  Bauquier,  Joseph.  Bibliographie  de  la  Chanson  de  Roland, — 
Heilbronn,  Henninger  frères,  1877,  petit  in-8°  carré,  pp.  24.     2236 

2.*  Petit  de  Julleyille.  La  Chanson  de  Roland^  traduction  nou- 
velle rhythmée  et  assonancée,  —  Paris,  Lemerre,  1878,  in-8°,  pp.  467. 

Les  pages  30-45  contiennent  une  liste  des  manuscrits,  les  titres  de  44 
ouvrages  consacrés  à  la  Chanson^  et  une  liste  de  64  auteurs  à  consulter. 

3.  Gautier,  Léon.  Lès  Epopées  françaises  (4  vols.  in-8°,  Paris, 
V.  Palmé,  2c  éd.  1878- 1892)  ;  t.  m,  1880,  pp.  494-591  (291  nu- 
méros)      2237 

4.  Nyiop,  Kristoffer.  Den  old  franske  Heltedigtning,  —  Copen- 
hague, C.  A.  Reitzels,  1883,  in-8°,  pp.  464-469.  —  Traduction 
italienne,  Storia  delV  epopea  francese  nel  medio  evOy  Turin,  Loe- 
scher,  1886,  in-8°,  pp.  462-469 2238 

5.  Seelman,  Emil.  Bibliographie  des  altfranzosischen  Rolands- 
liedes,  —  Heilbronn,  Henninger  frères,  1888,  in-8°,  pp.  xiii  -H 
113 » 2239 

6*.  Gautier,  Léon.  Bibliographie  des  Chansons  de  geste  (Complé- 
ment des  Epopées  françaises)  —  Paris,  Welter,  1897,  pp.  170-198. 

C'est  de  ce  livre  que  la  présente  Bibliographie  a  été  prise  et  réimprimée 
intégralement. 

II.    PREMIERS  TRAVAUX.   Cf.    Introduction,   §§    l,  li,  lu 

Nous  nous  proposons  de  signaler  ici  les  quelques  érudits,  auxquels  on 
pourrait  donner  le  nom  trop  solennel  de  "  précurseurs  ",  qui  ont  les  premiers 
discuté  critiquement  la  légende  rolandienne  et  soupçonné  la  véritable  valeur 
du  manuscrit  d'Oxford. 

7.  Leibnitz,  Godefroy  Guillaume.  Godofredi  Wilhelmi  Leibnitii 
Annales  imperii  occidentis  Brunsvicenses^  t.  i  de  l'édition  de 
Hanovre,  1843,  *"**•  778.  (La  première  édition  est  de  1707  et  années 
suivantes) .     2240 

Réfutation  de  la  Chronique  de  Turpin  ;  exposition  de  la  légende  de 
xcii 


BlBLIO<p.^X^ 


Roland  ;  Wenilo,  archevêque  de  Sens  s^^J|^|£i|'FO^^|i>^»  ^^^  1^  ^yp^  ^'^ 
Ganelon  ;  l'origine  de  nos  légendes  épiquesrUllioiilL  pdlît-être  au  ixe  siècle; 
les  statues  de  Roland,  etc. 

8.  Riyet,  Dom.  Histoire  littéraire  de  la  France^  Paris,  t.  vi,  1742, 
pp.  12  et.  ss.;  t.  VII,  1746,  pp.  Lxiii-Lxxxii,  in-4°    ....     2241 

Distinction  nette  entre  le  Roland  et  le  Roncevaux. 

9.  Conybeare,  J.  F.  The  Gentleman*s  Magazine^  Londres,  t. 
Lxxx VI i,  II,  août,  181 7,  p.  103,  col.  2 2242 

Quelques  lignes  sur  le  manuscrit  d'Oxford  dont  Conybeare  se  propose  de 
publier  des  extraits.    Voyez  Seelmann,  p.  37. 

10.  Tyrwhitt,  T.  The  Canterbury  Taies  0/ Chaucer, —  Londres, 
T.  Payne,  1775,  ln-8°;  aussi  Oxford,  Clarendon  Press,  1798,  2  t.  in-4° 
et  portrait 2243 

Connaît  et  signale  le  manuscrit  d'Oxford,  t.  iv,  pp.  318  et  ss. 

11.  Moniiiy  Henri.  Dissertation  sur  le  Roman  de  RoncevauXyV^ûnSy 
1832,  Imprimerie  Royale,  in-S°.     (Voy.  Tlntroduction,  §  lu)  2244 

Corrections  et  additions ^  Paris,  1832,  quatre  pages  in-8^. 

Petite  brochure,  mais  dont  l'influence  a  été  considérable.  M.  Monin  ne 
connaît  pas  le  texte  d'Oxford  et  ne  raisonne  que  sur  le  manuscrit  de  Paris. 
—  Analyse  du  Roncevaux  ;  détermination  de  sa  date  ;  légendes  rolandiennes 
qui  circulaient  dès  les  ix« et  x«  siècles;  condamnation  du  faux  Turpin  ;  res- 
sources que  les  érudits  trouveront  dans  nos  romans  pour  la  peinture  exacte 
de  la  vie  privée,  etc.  Cf.  l'article  de  Raynouard  dans  le  Journal  des  Savants 
de  juillet,  1832,  et  l'ouvrage  de  Ferdinand  Wolf  :  Ûber  die  neuesten  Lei- 
stungen  der  Franzosen  fUr  die  Herausgabe  ihrer  National-helden  gedichte; 
ncbst  AuszUgen  aus  ungedruckten  oder  seltenen  Werken  verwandien 
Inhalts.  —  Ein  Beiirag  zur  Geschichie  der  romanischen  Poésie.  —  Vienne, 
1883,  in-80. 

IIL  LES  MANUSCRITS.  Cf.   Introduction,  §  xxix,  note  i. 

A,  Version  primitive  (à  laquelle  on  est  convenu  de  donner  le 
nom  de  Chanson  de  Roland)  \ — 1°  Oxford,  Bodléienne,  n°  1624; 
Digby  23  ;  suivant  Stengel  ce  manuscrit  a  été  écrit  vers  la  fin  du 
xiie  siècle;  Gaston  Paris  en  place  Pexécution  vers  11 70.  —  2° 
Venise,  Bibliothèque  Saint-Marc,  manuscrit  français,  iv  (pour  ses 
3846  premiers  vers)  ;  milieu  du  xiiie  siècle. 

B,  Version  remaniée  (qu'on  appelle  Roncevaux  pour  la  distinguer 

xciii 


BIBLIOGRAPHIE 

de  la  première)  :  — 1°  Paris,  Bibl.  nat.  fr.  860  ;  milieu  du  xiii* 
siècle.  —  2°  Châteauroux  (=  Versailles).  Une  copie  fnodeme  est 
conservée  à  la  Bibl.  nat.  (fr.  15108)  ;  seconde  moitié  du  xiii©  siècle 
(d'après  Fœrster  qui  a  publié  le  manuscrit).  —  3°  Venise,  Biblio- 
thèque Saint-Marc,  manuscrits  français  vu  ;  fin  du  xiiie  siècle 
(d'après  Fœrster  qui  en  a  donné  une  édition). — 4°  Lyon,  Bibliothè- 
que de  la  ville,  n°  984  (Catalogue  de  Delandine,  n°  649);  xive 
siècle. —  5°  Fragment  lorrain  (de  347  vers)  appartenant  naguère  à 
la  bibliothèque  de  M.  H.  Michelant;  xiiie  siècle.  —  6*=*  Cambridge, 
Trinity  Collège,  R3''  ;  fin  du  xve  siècle.  À  ces  six  manuscrits 
il  convient  de  joindre  la  fin  du  ms.  fr.  iv  de  Venise,  laquelle  est 
empruntée  à  une  version  remaniée  (depuis  le  vers  4419  jusqu'au 
vers  6012).  Chacun  de  ces  manuscrits  a  été  intégralement  publié 
une  ou  plusieurs  fois  ;  voy.  plus  loin  :  iv.  Editions, 

Ouvrages  relatifs  à  l'énumération,  au  classement  et  à 

LA   concordance   DES.  MANUSCRITS   DE   ROLAND 

12.  Miiller,  Theodor.  La  Chanson  de  Roland^  3c  édition. — , 
Gœttingue,  1878,  in-8°,  pp.  m- vu 2245 

13.  Gautier,  Léon.  Les  Epopées  françaises^  2.^  ià,  —  paris,  1880, 
in-8°,  t.  III,  pp.  499-516 2246 

14.  Fœrster,  Wendelin.  Zeitschrift  fUr  romanische  Philologie^ 
t.  II,  1878,  pp.  162  et  ss 2247 

Tableau  de  la  filiation  des  manuscrits. 

1 5.  Seelmann,  Emil.  Bibliographie  des  altfranzosischen  Rolands- 
liedes.  —  Heilbronn,  1888,  in-8°,  pp.  1-6 2248 

C'est  le  travail  le  plus  complet,  avec  l'indication  la  plus  précise  de  tous 
les  livres,  brochures  et  articles  qui  ont  pour  objet  chacun  des  manuscrits  du 
Roland. 

16.  Heiligbrodt,  Robert.  Concordanztabellezum  altfranzosischen 
Rolandsliede^  à  la  suite  de  la  publication  de  W.  Fœrster,  Das  ait- 

franzosische  Rolandslied^  text  von  Paris^  Cambridge^  Lyon^  etc.  — 
Heilbronn,  Henninger  frères,  1886,  in-8°,  pp.  341-377  .  .  .  2249 
Concordance  vers  par  vers  de  tous  les  manuscrits  de  la  version  primitive 
et  de  la  version  remaniée  du  Rolund.  Travail  infiniment  précieux  et  sur  le- 
quel devront  s'appuyer  les  éditeurs  futurs  du  Roland. 

xciv 


BIBLIOGRAPHIE 

17.  Scholle,  Franz.  Der  Stamtnbaum  der  altfranzbsischen  und 
altnordischen  Uberlieferungen  des  Rolandsliedes  und  der  Wert  der 
Ox/order/fandscAri/f.  — Berlin,  iSSg,ia-4'^ 2250 

■  Cf.  Romania^  t.  xix,  1890,  p.  157. 
Sur  tel  ou  tel  des  manuscrits  cités  plus  haut,  il  existe  des  Dissertations  dont 
nous  ne  pouvons  faire  ici  connaître  le  détail.  P.  Paris  dans  ses  Manu- 
scrits français  de  la  Bibliothïque  du  Roi  (t.  vu,  184S,  in-8°,  pp.  2^-27)  a 
notamment  étudié  le  Ms.  fr.  860  (texte  de  Paris)  *,  M.  Joseph  Patureau,  dans 
une  conférence  du  16  mai,  1881  (publiée  comme  appendice  au  Catalogue  des 
livres  imprimés  et  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de  Châteauroux^  Château- 
roux,  1880,  in-80,  pp.  357-375),  a  rencontré  sur  son  chemin  le  texte  dit  de 
Châteauroux,  etc.,  etc. 

IV.     ÉDITIONS  DE  LA  CHANSON  DE  ROLAND 
Cf.  Introduction,  §  lui 

10    ÉDITIONS    DE    LA    VERSION    PRIMITIVE 

a.  Texte  d'Oxford 

1 8.  Michel,  Francisque.  La  Chanson  de  Roland  ou  de  Roncevaux, 
publiée  pour  la  première  fois  diaprés  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
Bodléienne  à  Oxford, —  Paris,  Silvestre,  1837,  in-8°,  pp.  LXix  4- 
317     •     • 2251 

Une  seconde  édition  de  l'œuvre  de  F.  Michel  a  paru  trente-deux  ans  plus 
tard  sous  ce  titre  :  La  Chanson  de  Roland,  et  le  Roman  de  Roncevaux  des 
XII'  et  XIII*  siècles,  publiés  d après  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
Bodléienne  à  Oxford  et  de  la  Bibliothèque  Impériale.  —  Paris,  Firmin 
Didot,  1869,  petit  in-80,  pp.  xxx  4-  363.  Les  mots  "  difficiles  "  des  deux 
textes  originaux  sont  traduits  en  marge. 

19.  Génin,  Francis.  La  Chanson  de  Roland,  poème  de  Théroulde, 
texte  critique  accompagné  d^une  traduction,  d^une  introduction,  et  de 
notes,  —  Paris,  Imprimerie  nationale,  1850,  in-8°,  pp.  CLXXV  4- 
560 2252 

Le  fragment  lorrain  imprimé  par  H.  Michelant  se  trouve  à  la  page  489. 
Voy.  le  no.  40. 

20.  Miiller,  Theodor.  La  Chanson  de  Roland,  berichtigt  und  mit 
einem  Glossar  versehen,  nebst  Beitrdgen  zur  Geschichte  derfranzo- 
sischen  Sprache,  —  Gœttingue,  1851,  Dieterich,  in-8°,  pp.  228, 2e  éd., 

xcv 


BIBLIOGRAPHIE 

1863,  pp.  276;  3e  éd.  1878,  pp.  1X4-454 2253 

*  Le  "  Glossaire,"  etc.,  n'a  pas  paru. 

2 1 .  Hofmann,  Konrad.  Édition  imprimée  aux  frais  de  l'Académie 
royale  de  Bavière,  mais  non  publiée.  La  "  signature"  de  chaque 
feuille  est  ainsi  Q:ovic^\xt\  Ankang^Sitzungsberichte^  1866, 1.  (Seelmann, 
Bibliographie  des  altfranzo sise ken  Rolandsliedes^  p.  10).  —  Au  bas 
des  pages,  l'éditeur  a  très  intelligemment  imprimé  le  texte  de 
Venise  iv 2254 

*  Cette  édition,  comme  le  dit  Seelman  (Bibliographie  p.  10)  a  été  préparée, 
mais  elle  n'a  jamais  été  entièrement  imprimée.  Elle  finit  par  la  ligne 
numérotée  3889  dans  l'édition  Miiller.  A  ce  qu'il  paraît,  l'édition  Hoffmann 
a  du  mérite  ;  on  dirait  que  les  savants  qui  ont  voulu  la  consulter  ont  eu  du 
mal  à  le  faire.  Voici  ce  que  Petit  de  JuUeville  en  dit  :  " . . .  elle  se  maintient 
dans  un  mystérieux  inconnu  ;  quelque  adeptes  seulement  se  la  font  passer 
sous  le  manteau.  Je  n'en  connais  que  des  extraits."  (Page  loi  de  l'Intro- 
duction de  la  Chanson  de  Roland.) 

22.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  texte  critique^  accom- 
pagné d*une  traduction  nouvelle^  et  précédé  d^une  introduction  his- 
torique.  —  Tours,  Mame  et  fils,  1872,  in-8°,  pp.  CCI  -H  327.  Un  second 
volume,  contenant  les  notes,  les  variantes,  le  glossaire  et  la  table,  a 
paru  dans  le  même  format,  la  même  année,  à  la  même  librairie,  pp. 
VI14-511 2255 

Vingt-cinq  éditions  de  1872  à  1895.  Deux  de  ces  éditions  (la  2©  en  1872  et 
la  3e  la  même  année)  ne  renferment  que  le  texte  sans  la  traduction.  En 
revanche  la  loe  édition  (1881)  la  14e  (1884)  et  la  25e  (1895)  ne  renferment 
que  la  traduction,  sans  le  texte.  La  première  édition  classique  est  la 
quatrième,  laquelle  a  paru  en  1874.  *  La  24e  édition  a  été  réimprimée  en 
1899;  la  25e  en  1900. 

23.  Bœhmer,  Edouard.  Rencesval,  édition  critique  du  texte  cTOx- 
ford  de  la  Chanson  de  Roland,  —  Halle,  Niemeyer,  1872,  in^°,  pp. 

iio 2256 

24.  Stengel,  Edmond.  Das  altfranzosische  Rolandslied^  genauer 
Abdruck  der  Oxforder  Hs.  Digby  -s-j. ..  —  Heilbronn,  Henninger 
frères,  1878,  in-8°,  pp.  x  4- 143 2257 

Edition  purement  paléographique. 

♦  Le  même  éditeur  a  photographié  entièrement  le  manuscrit  d'Oxford. — 
Heilbronn,   Henninger,   1878,  pp.  73.    Gautier  a  également  reproduit  une 

xcvi 


BIBLIOGRAPHIE 

page  du  même  manuscrit  dans  son  édition  (p.  400),  ainsi  que  Stengel  dans  son 
édition  paléogiaphique  et  d'autres  éditeurs  encore. 

25.  Clédat,  L.  La  Chanson  de  Roland  y  nouvelle  édition  classique  ^ 
précédée  d'une  introduction  et  suivie  d*un  glossaire»  —  Paris,  Gamier 
frères,  1886,  in-i2°;  5e*  édition,  sans  date,  pp.  xxxv  ■+-  221.     2258 

*  Gautier  ne  fait  entrer  parmi  les  huit  éditions  qu'on  vient  de 
nommer  ni  le  texte  publié  par  A.  Lehugeur,  ni  celui  de  Petit  de 
Julleville,  car  "ces  textes  ne  sont  généralement  que  la  reproduction 
de  la  seconde  édition  de  Theodor  Miiller."  Outre  le  texte  ces  deux 
livres  contiennent  la  traduction  du  poème  ;  par  conséquent  on  les 
trouvera  cités  parmi  les  traductions  françaises  de  la  chanson 

DE  ROLAND. 

L'édition  critique  de  Wendelin  Fœrster,  annoncée  depuis  long- 
temps et  "  qui  est  très  vivement  attendue,"  n'a  pas  encore  paru.  £n 
voici  le  titre:  Das  altfranzosische  Rolandslied^  kritischer  text  mit 
Anmerkungen  und  vollstandigem  Worterbuch, 

26.*  Stengel,  E.  Das  altfranzosische  Rolandslied^  kritische  Aus- 
gabe,  Band  If  Text,  Variantenapparat  und  vollstàndiges  Namenver- 
ueichnis.  —  Leipzig,  Theodor  Weicher,  1900,  in-8°,  pp.  ix  4-  404. 

C'est  l'édition  la  plus  importante  qui  ait  paru  depuis  la  dernière  édition 
Millier  de  1878.  L'ouvrage  est  incomplet,  car  le  second  volume  n'a  pas  encore 
paru. 

Voy.  Romaniay  t.  xxx,  1901,  p.  472  et  pp.  588-590. 

A  côté  des  éditions  intégrales  que  nous  venons  d'énu- 
mérer,  voici  les  éditions  fragmentaires  de  la  Chan- 
son de  Roland  à  l'usage  des  classes: 

27.  Talbot,  E.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland  et  des  Mémoires 
de  Joinville,  à  V usage  de  la  classe  de  seconde.  —  Paris,  Delalain  frères, 
[1886],  in-i 2®,  pp.  VIII -+-208;  2e*  édition,  [1900]     ....     2259 

28.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland , ...  ire  éd. 
—  Paris,  Hachette,  1887,  in-i6°;  2e  éd.,  1889;  3e  éd.,  1891  ;  4e 
éd.,  1893;  5e  éd.,  1896;  6e*  éd.,  1899,  in-24°,  7e*  éd.,  1903    .     2260 

Les  deux  premières  éditions  renferment  en  outre  des  fragments  de  la  Vie 
de  Saint-Louis  par  Joinville. 

*La  maison  Ginn  et  Cie.  acheta  les  clichés  et  publia  en  1892,  à 
xcvii 


BIBLIOGRAPHIE 

Boston,  une  édition  des  Extraits^  in-8°,  pp.  xxxiv  4-  i6o    (Inter- 
national Modem  Language  Séries). 

29.  Petit  de  JalleyiHe,  L.  La  Chanson  de  Roland^  histoire, 
analyse,  extraits  avec  notes  et  glossaire,  Paris,  A.  Colin  et  Cie.,  1894, 
in-i8°,  pp.  122 , 2261 

30.  Fœrster,  W.  et  K.  Koschwitz.  "  Rolandmaterialien."  In: 
Altfranzosisches  Ubungsbuch  zum  Gebrauch  bei  Vorîesungen  und 
Seminariibungen,  —  Heilbronn,    1886,  in-8°;  vv.  1851-2396;  3265- 

3595 2262 

Choix  d'épisodes  pour  exerciœs  critiques. 

Fragments  des  éditions  de  F.  Michel  et  L.  Gautier.  Deux  pages  photogra- 
phiées d'après  la  reproduction  de  StengeL 

Voici  les  titres  de  quelques  recueils  de  morceaux  choisis  de  l'ancien  fran- 
çais qui  contiennent  des  extraits  de  la  Chanson  de  Roland  :  Edouard  Lid- 
forss:  Choix  des  anciens  textes  français,  Lund,  1877,  in-40;  Paul  Meyer, 
Recueil  d'anciens  textes  bas  latins^  provençaux  et  français^  iic  partie, 
Paris,  1877,  in-8°  (pp.  209-236)  ;  K.  Bartsch,  Chrestomathie  de  P ancien 
français^  Leipzig,  186^  (pp.  34-46)  ;  5e  édition,  1884,  6c  *  édition,  1895  ;  L. 
Clédat*,  Morceaux  choisis  des  auteurs  français  du  moyen  âge^  Paris,  sans 
date  (pp.  26-32)  ;  Bartsch  und  Homing:  La  langue  et  la  littérature  fran- 
çaises^ Paris,  1887  (pp.  38-47);  L.  Constans*:  Chrestomathie  de  V ancien 
français^  Paris,  1890  (pp.  22-30)  ;  P.  Toynbee*:  Spécimens  of  Old  French^ 
Oxford,  1892  (pp.  17-25);  Anna  Volta*  :  Storia  poetica  di  Orlando,  Bo- 
logna,  1894  (pp.  147-151)  ;  Paris  et  Langlois*:  Chrestomathie  du  moyen  âge^ 
Paris,  2C  éd.,  1899,  3e  éd.,  1902,  in-i6o  (pp.  12-26).    Voy.  le  n^.  60. 

31.*  Ck>ndeU,  Claude  F.  The  Chanson  de  Roland,  historical,  crit- 
icaly  and  grammatical  introduction,  Three  passages  with  explana- 
tory  notes  and  an  English  translation.  —  London,  Williams  & 
Norgate,  1894,  in-i2°,  pp.  x-hS5. 

Les  sept  premières  laisses  du  poème. 

b.  Texte  de  Venise  iv 

32.  Hofmaiin,  K.  Une  partie  du  texte  de  Venise,  la  partie  qui 
correspond  exactement  au  texte  de  la  Bodléienne,  a  été  imprimée 
(mais  non  publiée)  au  bas  des  pages  de  Pédition  du  texte  d'Oxford 
rédigée  par  le  même  savant  (voy.  le  n°.  21) 2263 

33.  Kœlbingy  Eugen.  La  Chanson  de  Roland,  genauer  Abdruck 
dervenetianerHandschrift ,  .  . —  Heilbronn,  Henninger  frères,  1877, 
in-8°,  pp.  vi-hi75 2264 


BIBLIOGRAPHIE 

20    ÉDITIONS    DE    LA   VERSION     REMANIÉE,    OU    "ROMAN    DE 
RONCEVAUX  " 

a.  Texte  de  Paris 

Paulin  Paris  Pavait  fait  imprimer  partiellement  pour  les  auditeurs  de  son 
cours  au  Coll^  de  France  (1855-56). 

34.  Michel,  F.     Voy.  le  no.  18,  2e  ëd 2265 

35.  Fœrster,  W.  Das  alffranzcsische  Rolandslied^  Text  von  Pa- 
ris y  Cambridge  y  Lyon  und  den  sog.  Lothringischer  Fragmentent  mit 
R.  HeiligbrodCs  Cancordanztabelle  (cf.  le  no.  16)  sum  altfranzosi- 
schen  Rolandslied ,  .  .  —  Heilbronn,  Henninger  frères,  1886,  in-8°, 
p.  xxiH-377 2266 

Altfran-zôsische  Bibliothek,  publié  par  W.  Fœrster,  t.  vii. 

b.  Texte  de  Chateauroux  =  Versailles 

36.  Bourdillon,  Jean  Louis.  Roncisvals  mis  en  lumière,,  Treuttel 
et  Wurtz  .  .  .  —  Techener,  Paris,  1841,  in-8°,  pp.  206    .     .     .     2267 

Le  Supplément  a  paru  six  ans  après,  Paris,  V.  Tilliard,  1847,  in-S®,  pp.  48. 

37.  Michel,  F.    Voy.  le  no.  18 2268 

Michel  a  publié  les  quatre-vingts  premiers  couplets  de  ce  manuscrit  pour 

compléter  son  édition  du  texte  de  Paris  (pp.  125-163). 

38.  Fœrster, W.  Das  altfranzôsische  Rolandslied,  Text  von  Cha- 
teauroux und  Venedig  VI  i.,  Heilbronn,  Henninger  frères,  1883,  in-8°, 
pp.  XXII  ■+-  404 2269 

Altfranzôsische  Bibliothek,  t.  vi. 

c.  Texte  de  Venise  vu 

39.  Fœrster,  W.    Voy.  le  no.  38 2270 

d»  Texte  de  Lyon 

40.  Fœrster,  W.     Voy.  le  no.  35 2271 

e.  Fragment  Lorrain 

Ce  fragment  a  été  imprimé  par  H.  Michelant  dans  l'édition  de  F.  Génin, 
Paris,  1850,  p.  489;  voy.  le  n^.  19. 

41.  Fœrster,  W.     Voy.  le  no.  35 2272 

xcix 


BIBLIOGRAPHIE 

/.  Texte  de  Cambridge 

42.  Fœrster,  W.  Voy.  le  no.  35 2273 

Il  convient  de  rappeler  ici  le  tableau  de  concordance,  vers  par 
vers,  de  tous  les  textes  du  Roncevaux  publié  par  R.  Heiligbrodt 

(voy.  le  no.  16). 

C'est  à  titre  de  curiosité  que  nous  signalons,  en  terminant,  un  article  du 
Louis  Braille  (journal  spécial  pour  les  aveugles,  pubUé  à  Paris  et  imprimé  en 
relief  d'après  le  système  BraiUe).  Cet  article,  de  M.  Marmoyet,  est  intitalé: 
-La  Chanson  de  Roland,  étude  sur  l'édition  de  M.  Léon  Gautier»  (Sup- 
plément du  Louis  Braille,  septembre,  octobre  et  novembre  1884) .  H  renferme 
des  extraits  de  notre  vieux  poème. 


V.     TRADUCTIONS  FRANÇAISES 
A.     VERSION    PRIMITIVE 

43.  Delécluze,  E.  J.  Roland  et  la  cAevaleHe,  —  F&rïs,  Jules 
Labitte,  1845,  '^^'^°  ;  2  t.  en  i  vol.  ;  t.  i,  pp.  xxiii-392  ;  t.  il,  pp.  vm- 
427  (d'après  le  texte  publié  par  F.  Michel) 2274 

44.  Génin,  F.  Voy.  le  no.  19 2275 

La  traduction,  qui  est  en  prose  suivie,  est  placée  au  bas  du  texte  (pp. 

1-334.)     Elle  imite  le  français  du  xvi    siècle. 

Génin  a  donné  une  autre  édition  de  sa  traduction,  sans  le  texte  :  Roncetaux, 
traduit  du  poème  en  vers  de  dix  syllabes  composé  vers  le  milieu  du  xie  siècle 
par  Théroulde.  Paris,  1852,  in-80.  C'est  le  tirage  à  part  de  deux  articles 
de  la  Revue  de  Paris  (1852,  mai-juin,  pp.  5-35  ;  49-io4)- 

45.  Vitet,  L.  La  Chanson  de  Roland,  Revue  des  Deux-Mondes^ 
t.  XIV,  1852,  pp.  829-851 2276 

Traduction  en  prose  très  abrégée  ;  ou  analyse  très  étendue. 

46.  Jônain,  P.  Roland,  poème  héroïque  de  Théroulde,  trouvère 
du  xie  siècle,  traduction  en  vers  français,  sur  le  texte  et  la  version  en 
prose  de  F,  Génin,  — Va^rïs,  Chamerot  et  Tardieu,  1861,  in-i2°,  pp. 
XIV4-85 2277 

La  traduction  est  en  vers  décasyllabiques  rimes  (rimes  croisées).  —  Jônain 
n'a  pas  fait  entrer  dans  sa  traduction  l'épisode  de  Baligant. 

47.    Avril,  Adolphe  d'.    La  Chanson  de  Roland^  traduction  nou- 

c 


BIBLIOGRAPHIE 

velUf  avec  une  introduction  et  des  notes» — Paris,  Veuve  Duprat,  1865 

in-8°,  pp.  cxxxi  4-  206 2278 

Traduction  en  décasyllabes  "  blancs  ". — L'épisode  de  Baligant  n'est  pas 
traduit.  La  traduction  de  M.  d'Avril  a  été  réimprimés  plusieurs  fois,  et  tout 
d'abord,  en  1867,  par  la  Société  de  Saint-Michel,  en  un  volume  populaire 
in-i20.  —  Puis  elle  a  été  introduite  dans  la  Collection  des  Classiques  pour  ious^ 
publiée  par  la  Société  bibliographique  (3e  éd.,  1877,  in-i8°;  4e  éd.,  1880,  etc.). 
*5me  éd  publiée  par  Sanard  et  Dérangeon,  Paris,  1895,  in-240,  pp.  203; 
appendice,  prix,  50  centimes,  édition  populaire  ;  voy.  Romania,  t.  xxv.,  1896, 
PP-  347-8- 

48.  Saint- Albin,  Alexandre  de.  La  Chanson  de  Roland  (pp.  1 5- 
204),  poème  de  Théroulde^  suivi  de  la  Chronique  de  Turpin  (pp.  205- 
293).  —  Paris,  Lacroix,  Verbœckhoven  et  Cie.,  1865,  in-i8°,  pp.  x  -+- 
294 • 2279 

Traduction  en  prose  suivie.  Cette  même  *  traduction,  sans  nom  d'auteur 
et  sans  date,  a  paru  chez  les  éditeurs  Marpon  et  Flammarion  (pp.  iii-x  ;  15- 
204).  Une  autre,  très  abrégée,  chez  l'éditeur  H.  Gautier  (Bibliothèque  à  10 
centimes). 

49.  Lehngeur,  Alfred.  La  Chanson  de  Roland^  poème  français 
du  moyen  âge,  traduit  en  vers  modernes,  —  Paris,  Hachette,  i  S70,  in- 
i8^  pp.  XVIII -4- 369;  2e  éd.,  1880;  3e,  1882;  4e*  1888     .     .     2280 

Le  vers  employé  est  l'alexandrin  à  rimes  plates. 

50.  Gautier,  Léon.   Voy.  le  no  22 2281 

Traduction  en  prose,  vers  par  vers.     Elle  se  trouve  dans  toutes  les  éditions 

sauf  deux,  les  2e  et  3e.  On  trouvera  un  "  Essai  de  traduction  interlinéaire," 
pp.  587-594  de  la  24e  éd.,  ainsi  que  dans  les  éditions  classiques  publiéas  dès 
la  7e  édition. 

51.  Petit  de  Julleville.  L.    Voy.  le  no  2 2282 

Traduction  en  décasyllabes  assonances  comme  ceux  du  xie  siècle. 

52.  Feuilleret,  H.  La  Chanson  de  Roland,  traduction  nouvelle, 
revue  et  annotée»  —  Limoges,  Ardant  et  Cie.,  1879,  in-8°,  pp. 
240 2283 

Il  y  a  une  seconde  édition  sous  ce  titre  \La  Chanson  de  Roland,  traduction 
réduite  et  annotée  pour  la  jeunesse,  Limoges,  1882,  in-8°. 
♦Ces  deux  éditions,  en  prose,  sont  épuisées. 

53.  Chaillot,  Amédëe.  La  Chanson  de  Roland,  traduction  fran- 
çaise»—  Limoges,  Ardent  frères,  1880,  in-8°,  pp.  191    .     .     .     2284 

*En  prose,  épuisée.  ci 


BIBLIOGRAPHIE 

54.  Rœhrich,  £.  La  Chanson  de  Roland^  traduction  nouvelle^  à 
V usage  des  écoles,  précédée  d^une  Introduction  sur  V importance  de  la 
Chanson  de  Roland  pour  V éducation  de  la  jeunesse  et  suivie  de  notes 
explicatives.  —  Paris,  Fisch bâcher,  1885,  in-i8°,  pp.  286;  2e*  éd. 
1894 2285 

Quelques  passages  sont  en  prose,  d'autres  en  vers  blancs. 

55.  Jubert,  Amédée.  La  Chanson  de  Roland,  traduite  en  vers.  — 
Paris,  Librairie  des  Bibliophiles,  1886,  pp.  xxiv-H  173     .     .     2286 

56.  Clédaty  François.  La  Chanson  de  Roland,  traduction  ar- 
chaïque et  rythmée  accompagnée  de  notes  explicatives.  —  Paris,  E. 
Leroux,  1887,  in-8°,  pp.  XIV  4- 291 2287 

Il  convient  de  signaler  ici  la  traduction  en  latin  étymologique  d'un  épisode 
considérable  de  Roland  qu'a  publiée  M.  Armand  Gasté,  à  l'usage  des  candi- 
dats à  la  licence  :  La  mort  de  Roland,  vers  2164-2396  ;  traduction  en  latin 
étymologique  ;  remarques  philologiques,  grammaticales  et  littéraires,  Paris, 
Gamier,  1887,  in-8°,  pp.  viii4-32. 

57.*  Paris,  G.  Récits  extraits  des  poètes  et  prosateurs  du  moyen 
âge  mis  en  français  moderne.  —  Paris,  Hachette,  1898,  2«  éd., 
pp.  VIII  4-  232,  in-24°;  4e*  éd.,  1903  ;  voy.  les  pages  1-30. 

58.*  Bouchor,  Maurice.  La  Chanson  de  Roland,  traduite  en  vers. 
—  Paris,  Hachette,  1899,  2e  éd.,  1901,  in-i2°,  pp.  167. 

"  C'est  la  strophe  de  huit  vers,  construite  sur  trois  rimes  diffé- 
rentes, —  le  huitain  dont  Villon  a  si  merveilleusement  usé  dans  ses 
Testaments,  le  huitain  de  la  ballade  : 

*  Dites-moi  oh,  n'en  qurl  pays, 
Est  Flora,  la  belle  Romaine,'  " 

BoucHOR,  La  Ch.  de  R,  p.  161. 

59.*  Clédat,  L.  Chansons  de  geste.  Roland  {pp.  1-207).  Aimer* 
de  Narbonne.  Le  Couronnement  de  Louis.  Traduction.  —  Paris, 
Garnier,  1899,  in-8°,  pp.  xvi-446. 

Traduction  en  vers  déjà  appliquée  et  "  mis  à  l'épreuve  dans  les  citations  du 
Rutebeuf  de  la  Collection  des  grands  écrivains  français".  Clédat,  Préface 
de  Chansons  de  geste,  p.  v. 

60.*  Paris,  G.  et  E.  Langlois.  Chrestomathie  du  moyen  âge. 
Extraits  publiés  avec  des  traductions,  des   notes,   une  introduction 

cii 


BIBLIOGRAPHIE 

grammcUicaîe  et   des    notices    littéraires    (pp.  3-26).  —  Paris,    Ha- 
chette, 1899,  in-24°,  2e  éd.,  pp.  xciiH-  352. 
Traduction  en  prose  au  bas  des  pages. 

61.*  Fabre,  Joseph.  La  Chanson  de  Roland^  traduction  nouvelle 
et  complète^  rythmée  conformément  au  texte  roman,  précédée  de  Ro- 
land et  la  belle  Aude  (pp.  45-76),  prologue  à  la  Chanson  de  Roland ,  et 
suivie  de  Autour  de  Roland  (pp.  349-658)  :  Échos  des  Chansons  de 
geste  de  la  vieille  France.  —  Paris,  Belin  frères,  1902,  pp.  663. 

La  traduction  de  M.  Fabre  a  paru  d'abord  dans  la  Revue  politique  et 
littéraire  {Revue  bleue'),  du  3  juin,  1899,  jusqu'au  4  novembre  de  la  même 
année.  On  en  trouvera  ime  courte  notice  dans  la  Romania,  t.  xxxi,  1902, 
p.  646; 

B.     VERSION    REMANIÉE 

Texte  de  Chateauroux  =  Versailles 

62.  Bourdillon,  J.  L.  Le  Poème  de  Roncevaux,  traduit  du  roman 
en  français,  —  Dijon,  Imprimerie  de  Frantin,  1840,  in-120,  pp.  108 
(Introduction)  +  244 2288 

Texte  de  Paris 

63.  Michel,  F.   Voir  le  no  18,  2e  éd.      .      .     .     .     .     .    .    2289 

Ce  ne  sont  que  les  mots  vieillis  qui  sont  traduits  en  marge. 

VL   TRADUCTIONS  ÉTRANGÈRES 

Nous  n'entendons  parler  ici  que  des  traductions  contemporaines, 
et  non  pas  de  celles  du  moyen  âge. 

Traductions  allemandes 

64.  Keller,  H.  A.  Altfranzosische  Sagen.  —  Tubinge,  C.  F. 
Osiander,  1839,  2  vol.  in-8°  (t.  i,  pp.  59-187).  —  2e  éd.,  Heilbronn, 
Henninger     frères,     1876,     in-8°,     pp.  43-134    (en      tout     vii-h 

399  PP-) 2290 

Traduction  en  prose  d'après  le  texte  de  Fr.  Michel 

65.  Herz,  Wilhelm.  Das  Rolandslied,  das  atteste  franzôsische 
Epos,  —  Stuttgart,  Cotta'scher  Verlag,  1861,  in-8°,  pp.  xiv-+- 
163 2291 

Traduction  en  vers  ïambiques  allemands. 

ciii 


BIBLIOGRAPHIE 

66.  Zimmermann,  Friederich.  "  Nach  der  Chanson  de  Roland," 
Archiv  fur  das  Studium  der  neueren  Sprachen^  Bd.  LXV,  1881,  pp. 
121-124 2292 

Traduction  (en  décasyllabes  assonances  avec  césure)  des  tirades  cciv- 
ccvi;  ccxxxiv-ccxL  ;  ccxcvii  et  ccxcviii. 

67.  Millier,  Emst.  Das  Rolandslied.  Ein  altfranzoHsches  Epos 
ûbersetzt.  —  Hambourg,  Actien-Gesellschaft,  1891,  in-8°,  pp.  viin- 
164 .     2293 

Traduction  en  vers  rimes. 

68.*  Schmilinsky,    G.    Rolandsîied,     Das  àîteste  franzosische 
Epos,  —  Halle  a.  d.  S.,  O.  Hendel,  1895,  PP-  ^^22. 
Traduction  en  décasyllabes  assonances. 
Voir  Romaniaj  t.  xxv,  1896,  p.  349. 

Traductions  anglaises 

69.  Marsh,  Mrs.     Londres,  1853,  in-4^ 2294 

Traduction  de  la  version  abrégée  de  Vitet. 

70.  O'Hagan,  John.  The  Songof  Roland^  translated  into  Englisk 
verse,  —  Londres,  1880,  in-8°.  First  American  from  the  second 
London(i883)  édition.   Boston,  W.  Small,  1886*,  pp.  198-12°.    2295 

Voir  Athenaeuntj  le  3  juillet,  1880,  p.  7  ;  cf.  aussi,  le  26  juin,  p.  819. 

71.  Rabillon,  Léonce.  La  Chanson  de  Roland^  translated  from 
the  seventh  édition  of  Léon  Gautier,  —  New  York,  Holt,  1885,  in-i6°, 
pp.  8  H- 211       2296 

Traduction  en  vers. 

♦Voir  Romania,  t.  xiv,  1885,  p.  318;  aussi,  cf.  American  Journal  of 
Philology^  vol.  vu,  1886,  p.  103. 

72.*  Condell,  C.  F.    Voir  le  no  31* 
Traduction  en  vers  blancs  des  sept  premières  tirades. 

73.*  Butler,  Isabel.  The  Song  of  Roland ^  translated  into  Englisk 
prose,  —  Boston,  Houghton,  Mifflin  and  Co.,  pp.  xxi -+-  156,  1904, 
no  157,  Riverside  Literature  Séries. 

Une  page  du  manuscrit  d'Oxford  d'après  la  reproduction  photographique 
de  Stengel  (cf.  la  remarque  au  no  24),  dix  gravures  sur  bois,  liste  de  mots 

civ 


BIBLIOGRAPHIE 

rares,    pp.  141-144,    appendice,   pp.  145-150,  notes,  pp.  151-165.      Voir 
Romaniay  t.  xxxiii,  1904,  p.  347. 

Traductions  italiennes 

74.  Canellov  U.  A.  "Dalla  Chanson  de  Roland  versioni," 
Nuova  Antologia^  vol.  Lix,  1881,  2e  série,  t.  xxix,  pp.  526,  536, 
in-8° 2297 

Traduction  en  vers  assonances  des  vers  1-95  ;  2259-2296  ;  3905-3933  du 
texte  d'Oxford. 

Cf.  du  même  :  Saggi  di  versione  dalla  Chanson  de  Roland. . .  Padoue, 
1882,  in-320,  per  nozze  Ferrari-Turazza. 

75.  CannizzarOy  T.  Fiori  d^oltralpe . . . —  Messine,  1882,  pp.  97- 
103,  vv.  2254-2493    .     .     .     .' 2298 

Traduction  de  l'épisode  de  la  mort  de  Roland. 

76.*  Vanniy  M.  Délia  Chanson  de  Roland:  Esperimento  di  ira- 
duzione  (versi  1049-1437).  —  Pitigliano,  1891. 

77.*  Moschettiy  Andréa.  I principali  episodi  délia  Canzone  d^Or- 
landOf  tradotH  in  versi  italiani.  Con  un  proemio  storico  di  Vincenzo 
Crescini.  —  Turin,  Carlo  Clausen,  1896,  in-l2°,  pp.  CXH-  123. 

Voir  Romania,  t.  xxv,  1896,  p.  637. 

Traductions  suédoises  et  danoises 

78.  Hagbergy  Theodor.  Rolandssagen  Hll  sin  historiska  Jfàma  och 
poetiska  omklàdning.  —  Upsal,  Almqvist,  1884,  in-4°,  pp.  143.    2299 

Traduction  en  suédois  de  quelques  tirades  du  Roland. 

79.  Schultén,  Hugo  af.  Sangen  ont  Roland fran  det fornfranskU 
originalet  of  versait  af  H,  S,  med  en  inledning  af  Werner  Soderhjelm. 
—  Helsingsfors,  1887,  in-4*^,  pp.  137 2300 

80.*  RittOy  O.  P.  Rolandsvadet:  Metrik  oversat  af  O,  P.  Ritto^ 
illustreret  af  Niels  Skovgaard^  inledning  og  noter  af  Kr,  Nyrop^  Co- 
penhague, Boyesen,  1897,  in-i2°,  pp.  xxx-+- 176. 

Traduction  danoise  abrégée,  en  vers  assonances,  gardant  le  rythme  de 
l'original,  avec  une  introduction  et  des  notes,  par  Nyrop. 

Voir  Romania^  t.  xxvi,  1897,  pp.  613-14.    Cf.  le  no  322. 

cv 


BIBLIOGRAPHIE 

Traductions  slaves  (polonaise  et  russe) 

8i.  Duchinska,  Severina,  geb.  Zochovska.  Bibliotheka  JVarszaw- 
ska,  1868,  in-8°;  t.  i,  pp.  456  ât  seq.;  t.  il,  pp.  89  et  seq,     .     .     2301 
Traduction  de  quelques  tirades  en  vers  polonais. 

82.  Almasof ,  Boris.  La  Chanson  de  Roland  ...  —  Moscou, 
1869 2302 

VII.   LES  ANALYSES 

Sans  parler  des  traductions  plus  ou  moins  abrégées,  telles  que 
celles  de  Vitet  {Revue  des  Deux-Mondes^  t.  xiv,  ler  juin,  1852,  pp. 
817-874)  011  Ton  se  propose  surtout  "de  pénétrer  les  rustiques 
beautés  et  la  naïve  grandeur  *'  du  texte  original  {ibid,  p.  827),  il  reste 
à  signaler  ici  de  véritables  analyses,  d'un  certain  développement, 
où  Ton  suit  le  texte  pas  à  pas,  mais  sans  le  traduire.  Telles  sont 
les  suivantes  : 

83.  Paris,  Paulin.  Histoire  littéraire  de  la  France^  t.  xxii. — 
Paris,  1852,  in-4°,  pp.  727-755 2303 

84.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne,  —  Paris,  A. 
Franck,  1865,  in-8°,  pp.  270-277;  en  tout,  pp.  XXIX-+-S13,  très 
rare 2304 

♦  Voir  Romania,  t.  xxxiii,  1904,  pp.  137-138  oîi  l'on  annonce  une  repro- 
duction anasta tique  de  ce  chef-d'œuvre.  Cette  édition  a  paru  chez  Bouillon 
en  1905.  £lle  est  augmentée  de  notes  nouvelles,  par  l'auteur  et  par  M.  Paul 
Meyer,  et  d'une  table  alphabétique  des  matières.  Voir  Romania,  t.  xxxiv, 
1905,  p.  491. 

85.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises,  ire  éd.,  t.  Il,  1867,  pp. 
390-460;  2e  éd.,  t.  III,  pp.  493-625 2305 

86.*  Petit  de  Julleville,  L.  La  Chanson  de  Roland,  histoire, 
analyse,  extraits,  avec  notes  et  glossaire,  —  Paris,  1894,  in-i8°;  analyse 
ou  sommaire:  pp.  22-54  (voir  le  no  29). 


BIBLIOGRAPHIE 

VIII.   DATE  DE  LA  COMPOSITION 
•     Cf.  Introduction,  §  xxix 

87.  Rue,  abbë  de  la.  Essais  historiques  sur  les  bardes^  les  jon- 
gleurs et  les  trouvères  normands  et  anglo-normands,  —  Caen,  chez 
Mancel,  1834,  3  volumes,  petit  in-8°  (t  i,  pp.  131-135;  t.  11,  pp. 
57-65)     •  , 2306 

T.  II,  pp.  57-65  :  Étude  sur  Turold  et  Extraits  de  son  Roman  de  Ronce- 
vaux,    Époque  oh  vivait  ce  trouvère. 

88.  Michel,  Fr.  La  Chanson  de  Roland  et  le  Roman  de  Ronce- 
vaux  des  xiie  et  xiiie  siècles.     Voir  le  n©  18,  2e  éd.     .     .     .     2307 

Le  titre  suffit  à  montrer  que  l'éditeur  croyait  que  la  Chanson  datait  du 
xiie  siècle. 

89.  Génin,  François.  La  Chanson  de  Roland  y  poème  de  Théroulde  ; 
voir  le  no  19 2308 

L'éditeur  attribue  le  Roland  à  un  nommé  Théroulde,  précepteur  de 
Guillaume  le  Conquérant,  ou  au  fils  de  ce  Théroulde.  C'est  assez  dire  qu'il 
place  la  rédaction  du  vieux  poème  vers  le  milieu  du  xie  siècle  (chap.  iv, 

pp.  LXIV-LXXXV). 

90.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises^  ire  éd.,  t.  Il,  1867, 
in-80,  pp.  390,  391;  2c  éd.,  t.  III,  1880,  in-80,  pp.  493-496.      .     2309 

"  Le  ^^/an^ appartient  aux  dernières  années  du  xie  siècle"  (ire  éd.,  p.  39). 
*'  Le  plus  ancien  Roland  parvenu  jusqu'à  nous  est  une  œuvre  postérieure  à 
1066,  antérieure  à  1095  "  (2e  éd.,  t.  m,  p.  483). 

91.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  ire  éd.;  voir  le 
no  22 2310 

Voir  le  chapitre  viii  de  l'Introduction  (pp.  lx-lxiii)  qui  porte  ce  titre: 
"  A  quelle  époque  a  été  composé  le  Roland  ?  "  La  conclusion  de  l'auteur 
est  que  notre  chanson  "  est  probablement  antérieure  à  la  première  croisade  " 
(p.  LXiii).  C'est  également  la  conclusion  de  toutes  les  autres  éditions  (depuis 
la  quatrième)  oîi  le  chapitre  v  de  l'Introduction  est  consacré  à  la  date  du  vieux 
poème.  '^  Il  n'est  pas  certain,  mais  il  est  probable  que  le  Roland  est  antérieur 
à  la  première  croisade"  (p.  lxiii,  ire  éd.). 

92.  Paris,  Gaston.  "  Sur  la  date  et  la  patrie  de  la  Chanson  de 
Roland  "  Romania,  t,  xif  iSS2y  pp,  400-4og 231 1 

^  L'époque  oii  la  Chanson  de  Roland  a  pris  la  forme  que  nous  pouvons 
cvii 


BIBLIOGRAPHIE 

restituer  à  l'aide  de  nos  huit  manuscrits  français  et  des  versions  étrangères 
du  moyen  âge,  me  paraît  toujours  devoir  être  placée  antérieurement  à  la 
[première]  croisade"  (p.  409). 

93.  Paris,  Gaston.  La  Littérature  française  au  moyen  âge, — 
Paris,  Hachette,  1888,  in-120,  pp.  viH-292;  2e  éd.,  1890,  pp.  56 
et  seq,  3e*  éd.,  Paris,  Hachette,  1905,  revue  par  J.  Bédier  et 
P.  Meyer.     Voir  Remania^  t.  xxxiv,  1905,  pp.  490-491..  .     .     2312 

Gaston  Paris  place  vers  1080  "  la  forme  conservée  du  Roland^^  p.  246. 

^'  La  rédaction  en  assonances  ne  peut  remonter  plus  haut  que  la  seconde 
moitié  du  xie  siècle;  . . .  mais  il  n'y  a  aucune  raison  de  la  faire  descendre 
plus  bas  que  la  première  croisade. . ." 

Cette  même  conclusion  se  retrouve  dans  les  Extraits  de  la  Chanson  de 
Roland  (4e  et  5e  éd.,  Paris,  1893,  1896;  7e*  éd.,  1903,  pp.  xxii-xxiii). 

94.*  Baist,  G.  "Variationen  liber  ^<?/û!«^  vv.  2074,  2156,"  Bei- 
tràge  zur  ronianischen  und  englischen  Philologie,  Festgabe  fUr 
Wendelin  Fœrster  zum  26  Oktober  içoi,  —  Halle,  Niemeyer,  1902, 
in-80,  pp.  VI  -+-  500.     Voir  la  page  213. 

Il  s'agit  ''  entre  beaucoup  de  remarques  intéressantes  et  neuves,"  de  la  date 
du  poème;  cf.  Romaniaj  t.  xxxi,  1902,  pp.  418-19;  aussi  p.  616. 

IX.   AUTEUR   ET   LIEU  D'ORIGINE 
Cf.  Introduction,  §  xxvii-viii 

95.  Rue,  abbé  de  la.  "  Turold.  De  son  origine.  De  son  roman 
de  la  Bataille  de  Ronce  vaux.  Époque  où  vivait  ce  trouvère.  De  la 
versification,  de  la  rime,  du  style  de  ce  poète.  Extraits,"  Essais 
historiques  sur  les  bardes,  t.  il,  pp.  57-65  (voir  le  no  87).    .     .     2313 

96.  Duval,  Amaury:  ''Turold,  auteur  du  poème  de  la  Bataille 
de  Roncevaux,"  Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  xviii,  1835, 
pp.  714-720 2314 

Notice  et  fragments. 

97.  Génln,  François.  "  De  la  bataille  d*Hastings  et  de  Théroulde, 
auteur  de  ce  poème,"  la  Chanson  de  Roland  (voir  le  no  19),  Intro- 
duction, chapitre  iv,  pp.  lxiv-lxxxv 2315 

"  De  la  bataille  d'Hastings  et  de  Théroulde,  auteur  de  ce  poème":  tel  est 
le  titre  du  chapitre  v  de  l'Introduction,  pp.  lxiv-lxxxv.    Attribution  du 

cviii 


BIBLIOGRAPHIE 

Roland  à  Théroulde  ou  Touroude,  bénédictin  de  la  célèbre  abbaye  de  Fé> 
camp,  qui  suivit  Guillaume  à  la  conquête  de  l'Angleterre  et  auquel  le  roi  nor- 
mand donna  l'abbaye  de  Malmesbury.  —  Génin  ajoute  qu'à  son  défaut,  on 
peut  faire  honneur  du  Roland  au  père  de  ce  Touroude,  qui  fut  précepteur  de 
Guillaume  le  Conquérant  (Introduction,  pp.  lxiv  et  uç.). 

98.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises^  ire  éd.,  t.  Il,  1867, 
p.  391 2316 

Réfutation  de  l'opinion  de  Génin  qui  attribuait  le  Roland  à  Théroulde, 
bénédictin  de  la  célèbre  abbaye  de  Fécamp,  abbé  de  Malmesbury,  puis  de 
Peterborough:  "  La  Chanson  de  Roland  est  l'œuvre  d'un  poète  normand,  du 
pays  d'Avranches."  L'auteur  des  Épopées  se  fonde  principalement  sur  la 
place  considérable  qu'occupent,  dans  notre  poème,  la  fête,  le  souvenir,  l'invo- 
cation de  saint  Michekiu-Péril:  "Il  n'y  a  qu'un  Avranchinais,  qui  ait  été 
capable  de  donner  tant  d'importance  à  un  pèlerinage,  à  ime  fête,  j'allais  dire 
à  un  saint  de  son  pays." 

99.  Gautier,  Léon.  "Le  Poète,"  la  Chanson  de  Roland^  Intro- 
duction, chapitre  vi  de  toutes  les  éditions  depuis  la  quatrième 
(voir  le  no  22) 2317 

L'auteur  réfute  pour  la  seconde  fois  l'opinion  qui  attribue  à  Turoldus  la 
composition  du  Roland.  Cette  opinion  repose  sur  le  dernier  vers  du  poème: 
Ci  fait  la  geste  que  Turoldus  declinet.  Le  mot  décliner  signifie  achever: 
"  Mais  est-ce  un  scribe  qui  a  achevé  de  transcrire  la  chanson,  un  jongleur  qui 
a  achevé  de  la  chanter,  un  poète  qui  a  achevé  de  la  composer?  Tout  au 
moins  il  y  a  doute"  (p.  Lxvii).  Dans  toutes  les  éditions  que  M.  L.  Gautier 
a  données  du  Roland  (depuis  la  quatrième),  le  sixième  chapitre  de  l'Introduc- 
tion est  consacré  à  l'auteur  du  Roland,  et  la  conclusion  est  partout  la  même: 
"  L'auteur  de  notre  vieux  poème  est  un  Normand  qui  a  séjourné  en  Angle- 
terre, mais  il  n'est  pas  certain  qu'il  ait  porté  le  nom  de  Touroude,  et  encore 
moins  que  ce  soit  le  fameux  abbé  de  Peteçborough  ou  son  père." 

100.  Gautier,  Léon.   Les  Épopées  françaises^  2©  éd.,  t.  III,  1880, 
.pp.  496-498 2318 

lO  <<  L'auteur  du /?<?/anâf  est  un  Normand,  et  peut  être  un  Avranchinais; 
2°  Ce  Normand  a  dû  séjourner  en  Angleterre;  3°  Turoldus  est  l'auteur 
d'une  chanson  ou  d'une  chronique  antérieure,  mais  non  pas  du  Roland 
d'Oxford." 

ICI.  Rajna,  Pio.  "Contributi  alla  storia  dell'epopea  e  del 
romanzo  médiévale,  m.  Ci  fait  la  geste  que  Turoldus  declinet," 
^<7iwtf«/a,  t.  XIV,  1885,  pp.  405-415 2319 


BIBLIOGRAPHIE 

102.  Paris,  Gaston,  <<Sur  la  date  et  la  patrie  de  la  Chanson  de 
Roland^*  Romania^  t.  XI,  1882,  pp.  400-409.   * 2320 

103.  Paris,  Gaston.  La  Littérature  française  au  moyen  âge^  p.  61 
(voir  le  no  93) 2321 

Gaston  Paris,  parlant  de  la  plus  ancienne  rédaction  du  Roland  dit  que  "  la 
patrie  et  la  date  n'en  sont  pas  encore  fixées  sans  contestation.''  ^'  Le  plus 
probable,"  ajoute-t-il,  "  c'est  qu'elle  repose  sur  un  poème  originairement  com- 
posé dans  la  Bretagne  française,  remanié  ensuite  dans  l'Anjou,  et  qu'elle  a 
pour  auteur  un  "  Français  de  France  "  qui  a  dû  achever  son  œuvre  à  laquelle 
il  a  donné  une  inspiration  plus  largement  nationale  sous  le  règne  de  Phi- 
lippe 1er  "  (p.  61). 

104.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland,  Paris, 
7e*  éd.,  1903,  p.  XXIX 2322 

Ga^n  Paris  reproduit  ici,  presque  dans  les  mêmes  termes,  la  doctrine  de 
sa  Littérature  française  au  moyen  âge  ;  mais  au  lieu  des  mots  :  "  Remanié 
en  Anjou,"  il  dit  (plus  prudemment  peut-être)  "  remanié  à  plusieurs  reprises 
en  diverses  parties  de  la  région  occidentale  de  notre  pays."  La  conclusion 
reste  la  même. 


X.  DEUX  RÉDACTIONS  DE  LA  CHANSON  DE  ROLAND 

QUI  NE  SONT  POINT  PARVENUES  JUSQU'À  NOUS 

Cf.  Introduction,  §  m  ;  §  XL 

Le  premier  de  ces  Rolands  nous  est  conservé  plus  ou  moins  pure- 
ment dans  la  fameuse  Chronique  de  Turpin  et  le  second  dans  le 
poème  latin  intitulé  :  Carmen  de  prodicione  Guenonis, 

1°    CHRONIQUE   DE   TURPIN 

a.  ÉDITIONS 

105.  Seelmann,  E.   Bibliographie ,  pp.  17  -+- 19  (voir  le  no  5).  2323 
Ces  pages  contiennent  une  Bibliographie  nécessairement  incomplète  de  la 

Chronique  de  Turpin  (texte  latin  et  traductions  françaises). 

106.  CastetSy  Ferdinand.  Turpini  historia  Karoli  Magni  et 
Roiholandi,  texte  revu  et  complété  diaprés  sept  manuscrits,  —  Paris, 
Maisonneuve,  1880,  in-80,  pp.  XII +  92 2324 

ex 


BIBLIOGRAPHIE 

Publications  spéciales  de  la  Société  pour  l'étude  des  langues  romanes, 
à  Montpellier.    Septième  publication. 

107.  Wlllff,  Fr.  La  Chronique  de  Turpin,  publiée  (Paprès  les 
manuscrits  B»  J\r,,  i8jo  el2ijy.  —  Lund,  1881,  in-40,  pp.  vi  +  76.  2325 

108.  Auracher, Theodor.  Der  Pseudo-Turpin  in  altfranzôsischer 
Ubersetzungf  nach  einer  Handschrift  (cod.  GalL  ^2)  der  Miinchener 
Staatsbibliothek  .  .  .  Programm  des  K.  Maximilians-Gymnasiums 
zum  Schlusse  des  Schuljahres  187J-1876,  —  Munich,  F.  Straub, 
1876,  in-80,  pp.  72 2326 

b.  Dissertations  et  mémoires 

1 09.  Paris,  Gaston.  De  Fseudo-  Turpino  disseruiL —  Paris,  Franck, 
1865,  in-80,  pp.  68 2327 

1 10.  Paria,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne^  ?•  271  (voir 
le  no  84) 2328 

"  Le  récit  de  Turpin  représente,  à  peu  près  seul,  une  autre  forme  de  la 
l^[ende  qu^on  a  réputée  comme  plus  ancienne  et  plus  fidèle  encore  que  celle 
du  manuscrit  d'Oxford."  Dans  ces  quelques  lignes  qui  datent  de  près  de 
quarante  ans  la  question  était  déjà  très  nettement  posée. 

111.  Laurentius,  Guido.  Zur  Kritik  der  Chanson  de  Roland^ 
Altenbourg,  Bliicher,  1876,  petit  in-80,  pp.  37 2329 

La  Chronique  de  Turpin^  si  l'on  en  défalque  les  interpolations  cléricales, 
représente  une  forme  plus  antique  de  la  tradition  que  la  Chanson  de  Roland 
elle-même. 

112.  Paris,  Gaston.  "Le  Carmen  de  prodicione  Guenonis  et  la 
légende  de  Roncevaux,"  Romania,  t.  xi,  1882,  pp.  465-518.  .    2330 

Il  ne  faudrait  pas  se  tromper  sur  le  titre  de  cet  article,  et  Gaston  Paris  est 
amené  à  s'y  occuper  aussi  de  la  Chronique  de  Turpin  dans  ses  rapports  avec 
la  légende  rolandienne  et  avec  la  Chanson  de  Roland  elle-même. 

113.  Stengel,  £.  "Das  Verhâltnis  des  altfranzosischen  Ro- 
landsliedes  zur  Turpinschen  Chronih  und  zum  Carmen  de  prodicione 
Guenonis;  Kritische  Betrachtung  der  von  Gaston  Paris  in  der 
Romania  xi,  iiber  diesen  Gegenstand  verôffentlichten  Unter- 
suchung,"  Zeitschrift  fUr  romanische  Philologie,  Bd.  viii,  1884,  pp. 
499-52Ï •    •     2331 

cxi 


BIBLIOGRAPHIE 

113  a.*  Bnieckliery  Gustav.  Das  Verhàltnis  des  frantSsischen 
RolandslUdes  zur  Turpinschen  Chronik  und  zum  Carmen  de  pro- 
dicione  Guenonis.  Inaugural  Dissertation. — Rostock,  1905,  in-So» 
pp.  138. 

Voir  Romania^  t.  xxxiv,  1905,  p.  633. 

114.  Paris,  Gaston.  La  Littérature  française  au  moyen  âge,  2*  éd., 
1890,  p.  56  (voir  le  nç  93) 2332 

"  La  légende  rolandienne  nous  est  arrivée  sous  trois  formes  :  le  chapitre  xix 
du  roman  latin,  qui  prétend  être  l'œuvre  de  Turpin,  composé  vers  la  fin  du 
premier  tiers  du  xiie  siècle;  le  Carmen  de prodicione  Guenonis^  poème 
en  distiques  latins,  qui  est  à  peu  près  de  la  même  époque;  la  Chanson 
de  Roland^  dont  la  forme  la  plus  ancienne  en  assonances,  est  encore  du 
xie  siècle.  Le  Carmen  et  le  Roland  remontent  à  une  même  source,  moins 
altérée  dans  le  Carmen^  considérablement  amplifiée  et  modifiée  dans  le 
poème  français  ;  le  chapitre  de  Tiurpin  représente  un  état  sensiblement  plus 
ancien." 

115.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland^  7e  éd.,  1903, 
pp.  xii-xxii 2333 

Contribution  du  faux  Turpin  et  du  Carmen  à  la  formation  de  la  légende 
rolandienne  ;  leur  comparaison  avec  le  Roland. 

116.  Auracher,  Theodor.  "Der  altfranzosische  Pseudo-Turpin 
der  Arsenal-handschrift  BLF  283,"  Romanische  Forschungen^ 
Bd.  V,  1889,  pp.  137-171 2334 

117.*  Gautier,  Léon.  "  L'épopée  nationale,"  Histoire  de  la  langue 
et  de  la  littérature  française,  rédigée  par  Petit  de  Julie  ville,  Paris, 
1896,  Colin,  t.  I. 

Exposé  sommaire  de  l'état  actuel  de  la  question  en  ce  qui  concerne  le  faux 
Turpin  et  le  Carmen  dans  leurs  rapports  avec  la  Chanson  de  Roland. — 
"  L'épopée  nationale  "  est  mentionnée  dans  la  Bibliographie  Gautier,  mais 
elle  n'est  pas  numérotée. 

2®    CARMEN  DE   PRODICIONE  GUENONIS 

Seelmann  (l.c.  pp.  18, 19)  indique  les  éditions  du  Carmen  données 
par  Fr.  Michel  à  la  suite  de  son  édition  du  Roland'  pp.  228-242,  et 
par  Caspar  Orellius  {Carmen  de  bello  in  Runcisvalle,  d'après  le  manu- 
scrit de  la  Cottonienne,  Titus  A  xix):    Index  lectionumin  Aca- 


BIBLIOGRAPHIE 

demie  Turicensi  inde  a  die  xxii  mensis  Aprilis  usque  ad  diem  XXV 
mensis  septembris  M.DCCCXXXIX  habendarum,  Turici,  1839,  ^'^^ 
(pp.  1-13).  Seelmann  signale,  en  terminant,  la  plus  récente  et  la 
meilleure  édition,  qui  est  celle  de  Gaston  Paris  dans  la  Romania, 

118.  Paris,  Gaston.  ''Le  Carmen  de  prodicione  Guenonis  et  la 
légende  de  Roncevaux,"  Romania^  t.  xi,  1882,  pp.  465-518.    .    2335 

Le  texte  du  Carmen  est  publié  intégralement.  Le  reste  de  l'article  est 
une  dissertation  sur  la  place  qu'occupent  comparativement  le  faux  Turpin 
et  le  Carmen  dans  la  formation  de  la  légende  rolandienne. 

C'est  l'œuvre  la  plus  importante  et  la  plus  complète  sur  ce  sujet;  cf. 
l'article  de  Stengel  mentionné  plus  haut,  uo  113,  ainsi  que  les  nos.  1x4 
et  115. 

XL  HISTORIQUE  DE  LA  CHANSON 
Cf.  Introduction,  §  11 

Les  textes  historiques  relatifs  à  la  bataille  de  Roncevaux  ont  été 
publiés  plus  d'une  fois.    Voir,  entre  autres,  l'ouvrage  suivant  : 

119.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises  ^2^  éd.,  t.  III,  pp.  450 
etseq 2336 

Tableau  indiquant  :  1^  les  faits  historiques  relatifs  aux  différentes  expé- 
ditions de  Charles  au-delà  des  Pyrénées  ;  20  les  textes  des  historiens  à  l'ap- 
pui de  ces  faits;  30  les  légendes  et  les  chansons  de  geste  auxquelles  ces 
faits  ont  donné  naissance. 

Un  certain  nombre  de  questions  spéciales  ont  été  soulevées  au 
sujet  de  cette  même  historique  du  vieux  poème  :  **  Les  Sarrazins 
ont-ils  pris  réellement  quelque  part  au  désastre  de  Roncevaux? 
Quelle  est  la  date  exacte  de  la  bataille  ?  "  etc.  C'est  à  ces  questions 
que  répondent,  plus  ou  moins  directement,  les  livres  suivants  : 

1 20.  Reinaudi  Jean.  Invasion  des  Sarrazins  en  France . .  .pendant 
les  Vllie,  ixe,  et  xe  siècles  de  notre  ère^  diaprés  les  auteurs  chrétiens 
etmahométans, —  Paris,  Dondey-Dupré,  1836,  pp.  XLIH-  324.     2337 

121.  Diimmlery  E.  "Grabschrift  aus  dem  achten  Jahrhundert," 
Zeitsckrift  fUr  deutsches  Alterthum^là^.  xvi  =  neue  Série,  Bd.  iv, 
1873;  p.  279.  Réimprimé  dans  Monumenta  Germaniae  historica, 
section:  "Poetae  latini  aevi  carolini  recensuit  E.  D." — Berlin,  t.  i, 
I,  1880,  in-40,  pp.  109-110 2338 

cxiii 


BIBLIOGRAPHIE 

C'est  répitaphe  d'un  guerrier  franc,  mort  à  Ronœvaux  ;  c'est  celle  de  cet 
Eggihard,  ''qui  est  mentionné  par  Éginhard,  avec  Anselm  et  Hruodland, 
comme  un  des  plus  illustres  morts  de  Ronœvaux."  Grâce  à  cette  épitaphe,  on 
sait  maintenant  la  date  exacte  de  la  bataille  oh.  succomba  Roland  :  ce  fut  le  15 
août  778.    Cf.  un  article  de  Gaston  Paris  dans  h.  Komaniaf  1. 11,  i875,p.  '47* 

122.  Cœuret.  ''Documents  historiques  relatifs  à  la  Chanson  de 
Roland"  V Investigateur ^  sept.-oct.  1875,  PP*  218-225.    •    •     •     2339 

1 23.  Paris,  Gaston.  <'  L'épitaphe  de  Ko\\sjiày*Romaniay t.  xi,  1882, 
pp.  570-571 2340 

Les  vers  insérés  dans  la  Chronique  de  Turbin  comme  épitaphe  de  Roland 
ne  sont,  sauf  deux  pentamètres,  que  des  emprunts  faits  à  cinq  pièces  de 
Fortunat,  etc. 

124.*  Jttilian,  C.  "La  tombe  de  Roland  à  Blaye,"  Romania^ 
t  XXV,  1896,  pp.  1 61-173. 

XIL   GÉOGRAPHIE  DU  ROLAND 

Des  questions  spéciales  ont  été  soulevées  aussi  bien  sur  la  topo- 
graphie que  sur  Phistorique  du  Roland.  Et  celle-ci  tout  d'abord  : 
"  Quel  a  été  le  théâtre  du  désastre  de  Roncevaux,  la  Cerdagne  ou  la 
Navarre?"  De  là  une  polémique  qui  a  donné  lieu  aux  travaux 
ci-dessous  mentionnés  : 

125.  Avril,  Adolphe  d*.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  Albanel, 
1867;  la  note  à  la  page  277  (voir  le  n©  47) 2341 

"  Le  détail  de  ce  voyage  de  Charles  et  la  mention  de  la  Cerdagne  indiquent 
que  le  lieu  du  désastre,  d'après  notre  poème,  serait  la  Cerdagne.  C'est  sur 
cette  route  que  l'on  trouve  une  localité  appelée  la  Tour  de  Karl.  On  se 
serait  donc  trompé  en  cherchant  le  Ronœvaux  de  Roland  dans  le  Roncivals 
qui  existe  sur  la  frontière  de  la  Navarre"  (éd.  de  1865,  Mme  Ve  Benjamin 
Duprat,  Paris,  p.  186,  note  2). 

126.  Tamizey  de  Larroque.  "Une  question  sur  Roncevaux," 
Revue  de  Gascogne,  t.  x,  1869,  pp.  332,  365,  379 2342 

1 27.  Saint  Maur,  Francisque.  Roncevaux  et  la  Chanson  de  Ro- 
land, simple  réponse  à  une  question  de  géographie  historique.  —  Pau, 
Vignancour,  1870,  in-80,  pp.  12 2343 

cxiv 


BIBLIOGRAPHIE 

*  Voir  aussi  du  même  auteur  :  Cinq  jours  d'un  Parisien  dans  la  Navarre 
espagnole. —  Pau,  Vignancoiu*,  1863,  pp.  38,  petit  in-S^. 

128.  Paris,  Gaston.  "  La  géographie  de  la  Chanson  de  Roland^'' 
Revue  critique^  t.  iv,  1869,  11  sept,  11,  pp.  173-6 2344 

"  La  grande  bataille  a  eu  lieu  en  Navarre  et  non  pas  en  Cerdagne  "  :  telle 
a  été  la  conclusion  du  débat. 

129.  Gautier,  Léoa.  La  Chanson  de  Roland,  ir«  éd. —  Tours, 
i872,in.8«. 2345 

Dans  la  carte  formant  le  frontispice  du  second  volume,  on  a  figuré  l'itiné- 
raire de  Parmée  de  Charlemagne  :  Jules  Quicherat  est  l'auteur  du  dessin 
qui  représente  la  chapelle  d'Ibagneta,  lieu  présumé  de  la  défaite.  Dans  les 
éditions  classiques,  un  des  quatre  "  Eclaircissements,"  (le  4e),  est  consacré  à 
la  "  Géographie  du  Roland'*'''  (7e  éd.,  Tours,  1878,  in-i8o,  pp.  398-402). 

*  Voir  la  reproduction,  no  xxiii,  de  la  petite  chapelle,  d'après  le  dessin  de 
Quicherat,  dans  ce  texte-ci. 

L'élément  topographique  du  Roland  a  été  Toc- 
cas  ion  d'autres  polémiques  et  d'autres  remar- 
ques dont  nous  allons  citer  les  principales: 

130.  Paris,  Gaston.  "  Noms  des  peuples  païens  dans  la  Chanson 
de  Roland^'  Romania,  t  il,  1873,  PP«  3^9-334 2346 

131.  Meyer,  PauL  *'Butentrot;  les  Achoparts  ;  les  Canelins," 
Remania,  t.  vu,  1878,  pp.  435-444 2347 

La  vallée  de  Butentrot  n'a  dû  être  connue  qu'après  la  première  croisade  : 
donc  le  Roland  doit  être  postérieur  à  cette  date.  —  On  peut  répondre  à  cet 
argument  de  Paul  Meyer,  que  des  pèlerins  ont  pu  apporter  en  France,  avant 
la  première  croisade,  la  connaissance  de  cette  vallée. 

132.  Sarasa,  Hilaris.  Roncesvalles:  Resena  histôrica  de  la  real 
casa  de  Nuestra  Senora  de  Roncesvalles  y  descripciôn  de  su  contomo. — 
Madrid,  Murillo,  et  à  Pampelune,  1878,  in-40,  pp.  220.    .    .    .    2348 

133.  Suchier,  H.  **]}jiS(\yi'2LMSéinz,^*  Zeitschri/t  fiir  romanische 
Philologie,  Bd.  iv,  1880,  pp.  583-4 2349 

"  Par  les  Seinz,  il  faut  entendre  la  ville  de  Xanten,  appelée  Sancti  dans 
divers  textes  depuis  le  ixe  siècle."    Romania,  t.  x,  1881,  p.  304. 

134.  Le  Héricher,  Ed.     "Des  mots  de  fantaisie   et   des   rap- 

cxv 


BIBLIOGRAPHIE 

ports  du  Roland  avec  la  Normandie/'  Bulletin  de  la  Société  des 
antiquaires  de  Normandie ^  t.  IX,  années  1878-1880,  Caen,  in-80, 
pp.  510-525 .     2350 

135.  Hofmaniiy  K.  "Tere  de  Bire."  Roland^  v.  ^^S,  Romaniscke 
Forschungen^  Bd.  i,  1883,  p.  429 2351 

Nimphe  =  Nismes. 

136.  Ancona,  Aless.  d*.  //  tesoro  di  Brunetto  Latini  versificaio. 
—  Rome,  1889,  in-40,  pp.  166 2352 

Cf.  Romania^  t.  xviii,  1889,  p.  649. 

Détails  historiques  curieux  sur  Charlemagne  et  Roncevaux. 

137.  Dubaret,  l'abbé  V.  Roncevaux^  Charte  de  fondation: 
poème  du  moyen  âge:  règle  de  saint  Augustin;  obituaire ;  étude 
historique  et  littéraire. —  Pau,  1890,  in-80,  pp.  80 2353 

1 38.  Gautier,  Léon.  "  L'idée  politique  dans  les  chanson  de  geste ^' 
Revue  des  questions  historique Sy  ive  année,  t.  vu  (1869),  pp. 
79-"4 2354 

2e  éd.  dans  la  Littérature  catholique  et  nationale.  —  Lille,  1893,  iïi'8®' 
"L'idée  politique"  a  été  réimprimée  dans  \a.  Littérature  politique  {^)  et  na- 
tionale^ 1894;  in-80,  pp.  8 i-i  16. 

*  Cf.  dans  la  Bibliographie  Gautier  les  nos.  565,  566,  2354,  2455.  Les  ren- 
seignements ne  paraissent  pas  être  d'accord.  Cf.,  du  même,  la  4nie  édition  du 
Rolandj  Paris,  1874,  in-i8o,  p.  6. 

139.*  Gautier,  Léon.  Vidée  religieuse  dans  la  poésie  épique  du 
moyen  âge,  Paris,  Palmé,  1868,  in-80,  pp.  80.  Extrait  de  la  Revue 
du  monde  catholiqucy  iSôy^  10  sept.,  pp.  665-695;  1868,  10  janvier, 
pp.  224-265. 

2e  éd.  dans  la  Littérature  catholique  et  nationale. —  Lille,  1893,  in-80. 

140.»  Gautier,  Léon.  La  Chevalerie,  —  Paris,  1884,  in-80  (éd. 
de  1895,  P-  58).  Nouvelle  édition  accompagnée  d'une  table  alpha- 
bétique des  matières  en  60  pages  à  3  colonnes.  Paris,  s.  d.  [1890], 
gr.  in-80.— Troisième  édition,  Paris,  1895,  gr.  in-80. 


BIBLIOGRAPHIE 

Le  point  le  plus  important  à  déterminer  était  le  sens  exact  des 
mots  France  et  Français  dans  la  plus  ancienne  de  nos  épopées 
(Cf.  note  3,  p.  167,  de  cette  édition-ci). 

Les  mots  France  et  Franceis  s'appliquent  170  fois,  dans  la  Chanson  dé 
Roland^  à  tout  l'empire  de  Charlemagne  ;  mais  dans  le  même  poème,  ils 
sont  aussi  employés  dans  un  sens  plus  restreint  pour  désigner  le  domaine 
royaravant  Philippe-Auguste. 

141.  Hœfft,  Cari  Theodor.  France  ^  Franceis  et  franc  im  Rolands- 
lied. —  Strasbourg,  Karl  J.  Triibner,  1 891,  pp.  74.      .     .     .     2355 

Voir  Romaniay  t.  xxi,  p.  475. 

XIIL   LES  REMANIEMENTS  EN   VERS  ET  LES 
VERSIONS  EN  PROSE 

142.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises ^  2e  éd.,  t.  III,  pp. 
570-572  et  586,  587,  etc 2356 

Et  surtout  : 

143.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  irc  éd.  —  Tours, 
1872,  2  vol.  in-80 2357 

Voir  l'Introduction  :  chap.  xii,  "  Les  riemaniements,"  pp.  Lxxxix-cix, 
et  chap.  XIII,  "  Les  romans  en  prose,"  ibid.y  pp.  cix-cxix.  Cf.  dans  V His- 
toire de  la  langue  et  de  la  littérature  française^  publiée  par  A.  Colin,  sous 
la  direction  de  Petit  de  Julleville,  les  pages  164  et  seq.  du  tome  i,  1896. 

XIV.     LES  VARIANTES  ET  LES  MODIFICATIONS 
DE  LA  LÉGENDE 

144.  Gautier,  Le6n.  Les  Épopées  françaises,  2e  éd.,  t.  m,  pp. 
564-590-  •     • 2358 

Cf.  l'Introduction,  par  le  même,  ire  éd.  de  la  Chanson  de  Roland, 


cxvii 


BIBLIOGRAPHIE 

XV.     CRITIQUE  DU  TEXTE 
Cf.  Introduction,  §§  xxii;  xxxi;  xxxvi;  lui 

Indépendamment  du  devoir  général  qui  incombe  à  tout  éditeur 
de  dresser  un  texte  critique  et  de  rétablir  partout  la  "bonne  leçon/' 
les  éditeurs  du  Roland  se  sont  trouvés  en  présence  de  trois  diffi- 
cultés : 

10  Le  plus  ancien  manuscrit,  celui  d'Oxford,  présente  des  la- 
cunes évidentes  :  il  s'agit  de  les  combler  ; 

20  Ce  même  texte  renferme,  selon  plus  d'un  érudit,  certaines 
intercalations  ou  additions  qu'il  convient  peut-être  de  supprimer  ; 

30  Ce  manuscrit,  enfin,  est  l'œuvre  d'un  scribe  anglo-normand 
qui  l'a  écrit  selon  les  habitudes  de  son  propre  parler.  Il  importe  de 
savoir  si  telle  est  vraiment  la  langue  de  la  chanson  originelle  et,  dans 
le  cas  contraire,  de  ramener  ce  texte  corrompu  à  son  dialecte  pri- 
mordial. 

Ces  trois  difficultés  ont  été  abordées,  sinon  résolues,  dans  une 
série  de  travaux  qu'il  est  utile  de  connaître. 

En  outre  de  la  "bonne  leçon"  que  la  plupart  des  éditeurs 
ont  essayé  de  rétablir  (témoin  les  éditions  de  T.  Millier,  de  C.  Hoff- 
mann, d'E.  Bœhmer,  de  L.  Gautier,  de  G.  Paris,  etc.),  plusieurs  ro- 
manistes se  sont  attachés  à  combler  les  lacunes  du  texte  d'Oxford 
en  s'aidant  du  manuscrit  iv  de  Venise  et  de  ces  remaniements  qui 
sont  connus  sous  le  nom  de  Rvncevauxj  etc.  C'est  ce  qu'ont  tenté 
de  faire  T.  Miiller,  qui  a  signalé  ces  additions  dans  ses  notes,  et 
L.  Gautier,  qui  les  a  introduites  dans  le  corps  même  de  son  texte. 

Certains  traducteurs  (Jônain,  d'Avril)  ont,  par  une  sorte  de  coup 
d'état,  supprimé  l'épisode  de  Baligant 

11  est  enfin  des  éditeurs  qui  n'ont  pas  reculé  devant  la  restitution, 
hypothétique  et  malaisée,  de  la  langue  du  poème  original.  Tels  ont 
été  notamment  L.  Gautier  et  G.  Paris.  Ces  deux  éditeurs  ne  se  sont 
point,  d'ailleurs,  placés  au  même  point  de  vue  :  l'un  d'eux,  G,  Paris, 
s'est  proposé  de  ramener  le  dialecte  du  manuscrit  d'Oxford  à  ce 
parler  qu'il  appelle  \q  francien  ;  l'autre,  L.  Gautier,  s'est  donné  pour 
but  de  le  ramener  au  dialecte  normand. 

On  consultera  donc  —  sur  les  lacunes  du  texte  d'Oxford  et  les  ef- 
forts  qu'on    a  faits   pour   les   combler — les  2e  et  3e  éditions  de 

cxviii 


BIBLIOGRAPHIE 

T.  Millier  (Gœttingue,  1863  et  1878,  in-80)  et,  dans  la  7e  édition  de 
L.  Gautier  (Tours,  1880,  in- 180,  pp.  408-448)  \ts  Notes  pour  rétablisse- 
ment du  texte,  —  Sur  Tépisode  de  Baligant,  en  particulier,  on  se  re- 
portera utilement  aux  ouvrages  suivants  : 

145.  Scholle,  Franz.  <'Die  Baligantsepisode,  ein  Einschub  in 
das  Oxforder  Rolandslied,"  Zeitschrift  fur  romanische  Philologie^ 
Bd.  1, 1877,  pp.  26-40 2359 

L'épisode  de  Baligant  faisait-il  ou  non  partie  de  la  rédaction  primitive  du 
Roland'^    N'a-t-il  pas  été  ajouté  tardivement  à  la  version  du  texte  d'Oxford? 
M.  Scholle  est  de  œ  dernier  avis. 

146.  Dœnges,  £mil«  Die  Baligantsepisode  im  Rolandsliede, — Mar- 
bourg.  Imprimerie  de  C.  L.  Pfeil,  1879,  in-80,  pp.  50.    .    .    .    2360 

147.  Pakscher,  A.  Zur  Kritik  und  Geschichte  des  altfranzosi- 
schen  Rolandsliedes, —  Berlin,  Weidmannsche  Buchhandlung,  1885, 
in-80,  pp.  136 2361 

L'auteur  essaie  d'établir  deux  choses  :  "  l'une  que  la  Chanson  a  subi  la 
revision  d'un  clerc  qui  en  a  beaucoup  accentué  le  caractère  religieux  ;  l'autre, 
que  l'épisode  de  Baligant,  également  œuvre  d'un  clerc,  était  encore  étranger 
au  poème  dans  des  rédactions  assez  récentes. —  Etude  du  personnage  de 
Bramimonde.  —  Rapports  entre  le  Mainet  et  le  Baligant.  —  L'auteur  accepte 
l'opinion  de  G.  Paris  sur  le  rôle  du  Turpin  et  du  Carmen  de  prodicione 
Guenonis  ;  mais  c'est  à  l'épisode  de  Baligant  qu'est  consacrée  la  plus  grande 
partie  du  travail  de  M.  Pakscher."    Romania^  xiv,  1885,  pp.  316  et  594-598. 

148.  Paris,  Gaston.  La  Littérature  française  au  moyen  âge  y  2e  éd., 
1890,  p.  58 2362 

"  Le  grand  épisode  oîi  Baligant,  chef  suprême  des  païens,  intervient  pour 
venger  Marsile  et  est  vaincu  à  son  tour  par  Charlemagno,  a  très  probable- 
ment été  incorporé  plus  tard  à  la  rédaction  du  Roland  qui  est  représentée 
par  le  manuscrit  d'Oxford." 

149.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland ^  7e*  éd., 
1903,  Introduction,  pp.  xxi-xxii 2363 

Gaston  Paris  suppose  l'existence  d'un  poème  indépendant,  intitulé 
Baligant^  qui  aurait  été  soudé,  plus  ou  moins  adroitement,  avec  le  Roland 
d'Oxford. 


BIBLIOGRAPHIE 

En  ce  qui  touche,  enfin,  à  la  restitution  du  dia- 
lecte originel,  on  pourra  se  rapporter  notam- 
ment (sans  négliger  les  autres  éditions)  aux 
deux   œuvres  suivantes: 

150.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland,  7e  éd.,  (édition  clas- 
sique) p.  407. — Tours,  Marne,  1880 2364 

*Seelmann  (p.  11  Bibliographie)  donne  la  date  de  la  7e  éd.,  1878. 
D'ailleurs  il  note  (au  bas  de  la  page  11)  la  difficulté  de  déterminer 
la  date  exacte  des  éditions  Gautier  qui  se  sont  suivies  continuelle- 
ment tous  les  ans. 

"  Nous  nous  sommes  proposé  de  ramener  la  Chanson  de  Roland  à  la 
pureté  du  dialecte  normand  ou,  en  d'autres  termes,  comme  nous  l'a  écrit 
Theodor  Millier,  "  de  restituer  la  Chanson  de  Roland  norma,ndef  si  misérable- 
ment défigurée  sous  la  recension  anglo-normande  du  manuscrit  d'Ox- 
ford." 

*  Cf.  pp.  XLix  et  L  de  l'Introduction  des  éditions  Gautier  plus  récentes 
de  la  Chanson  de  Roland. 

151.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland,  7e*  éd., 
1903»  pp.  IV  et  V 2365 

"  J'ai  ramené  les  formes,  autant  que  possible  (l'assonance  m'en  a  quelquefois 
empêché)  à  celles  du  francien^  de  manière  que  tout  mot  apparût  clairement 
comme  intermédiaire  entre  le  latin  et  le  français  moderne.  Ce  procédé  n'est 
justifiable  que  par  la  destination  du  livre  où  je  l'emploie,  qui  s'adresse  aux 
commençants:  je  puis  invoquer  pour  me  couvrir  l'illustre  exemple  de  Cobet, 
qui,  dans  un  recueil  de  morceaux  grecs  choisis,  destiné  aux  commençants,  a 
ramené  toutes  les  formes  des  textes,  dont  il  donnait  des  extraits,  à  celle  du 
dialecte  attique."  Il  convient  d'ajouter  avec  Ad.  Homing,  qu'il  faut  entendre 
ici  par  dialecte /raw^/i?»  celui  de  l'Ile-de-France,  celui-là  même  qui  est  devenu 
le  français  littéraire. 

Tous  ces  travaux  sur  le  texte  du  Roland  ont  été  jugés,  encouragés 
ou  rectifiés  en  des  articles  critiques  dont  l'utilité  n'a  pas  besoin 
d'être  mise  en  lumière. 

152.  Paris,  Gaston.  (Critique  des  premières  éditions  de  L. 
Gautier  et  de  celle  de  Bœhmer,  etc.),  Romania,  t.  11,  1873, 
pp.  97-103 2366 

153.  Fœrster,  W.     (Observations  sur  la  seconde  édition    de 

cxx 


BIBLIOGRAPHIE 

T.  Millier,  etc.),  Zeitschrift  fur  romaniscke  Philologie^  Bd.  Il,  1878, 
pp.  162-189 2367 

La  comparaison  des  différentes  rédactions  du 
Roland  (qui  constitue  en  réalité  la  meilleure 
préparation  à  une  édition  critique)  a  donné 
lieu,  d'autre  part,  aux  Dissertations  suivantes: 

1 54.  Ottmann,  Hugo.  Die  Stellung  von  F*  in  der  Ueberlieferung 
des  altfranzôsischenRolandsliedes:  eine  textkritische  Untersuchung, 
—  Marbourg,  R.  Friedrich,  1879,  in-8°,  pp.  40 2368 

L'autetir  regarde  le  manuscrit  V^  comme  provenant  au  moins  de  deux 
manuscrits.    Romania,  t.  ix,  1880,  p.  176. 

1 55.  Perschmann,  Hermann.  Die  Stellung  von  O  in  der  Ueber- 
lieferung des  altfranzosischen  Rolandsliedes  ;  eine  textkritische  Unter- 
suchung,—  Marbourg,  C.  L.  Pfeil,  1880,  in-80,  pp.  40.    .    .    .     2369 

Cf.  Ausgaben  und  Abhandlungen^  Bd.  m,  pp.  1-48. 

156.  SchoUe,  Franz.  "Das  Verhaeltnis  der  verschiedenen 
Ueberlieferungen  des  altfranzosischen  Rolandsliedes  zu  einander,'* 
Zeitschrift  fiir  romanische  Philologie  y  Bd.  iv,  1880,  pp.  7-34.    2370 

157.  SchoUe,  Franz.  "Zùr  Kritik  des  Rolandsliedes,"  Zeit- 
schrift fiir  romanische  Philologie.,  Bd.  iv,  1880,  pp.  195-222  .    2371 

"  L'auteur  essaie  de  prouver  que  le  poème  a  été  longtemps  conservé  par  la 
tradition  orale  avant  d'être  écrit,  et  que  les  différentes  rédactions  que  nous 
en  avons,  présentent  elles-mêmes  beaucoup  de  variantes  dues  à  l'intervention 
des  jongleurs  et  non  pas  seulement  aux  copistes."  Romania,  t.  x,  p.  209. 
Nous  nous  rallions  volontiers  à  cette  opinion. 

De  petites  questions  complémentaires  ont  pu  s'élever  au  sujet 
du  texte  de  Roland:  telle  est  celle  qui  a  pour  objet  le  sens  de  TAoi 
qui  se  lit  à  la  fin  de  chacun  des  couplets  de  notre  vieux  poème. 
Seelmann  a  donné  (1.  c.  p.  73)  l'indication  de  tous  les  travaux  et  le 
tableau  de  toutes  les  opinions  sur  cette  notation  qui  n'est  pas 
encore  suffisamment  comprise  : 

Le  savant  bibliographe  a,  cependant,  oublié  notre  Erratum  du  tome  11  des 
Épopées  françaises  (2e  éd.,  p.  805)  oh  nous  avons  écrit  ce  qui  suit  :  "  Le  mot 
Agi  ne  peut  être  expliqué  que  comme  une  interjection  analogue  à  notre  ohé. 
Ahoy  est  encore  en  usage  dans  la  marine  anglaise  :  "  Boat  ahoy,  entendait- 

cxxi 


BIBLIOGRAPHIE 

on  héler  d'une  niasse  obscure  qui  se  dessinait  confusément  à  l'avant.  C'était  le 
vaisseau  amiral  anglais.  Puis,  retentissait  un  accord  parfait  :  '  Ho,'  du  canot  !  " 
("Une  station  sur  les  côtes  d'Amérique,"  dans  la  Revue  des  Deux-Mondes^ 
1862,  t.  IV,  p.  877).  Le  mot,  qui  se  trouve  dans  les  dictionnaires  anglais, 
n'est  plus  employé  que  dans  un  sens  très  restreint." 

Quant  à  l'édition  critique  de  Wendelin  Fœrster,  annoncée  depuis 
longtemps,  voir  la  remarque  à  la  fin  dq  no  25. 

XVL   PHONÉTIQUE 
Voir  plus  loin  le  chapitre  "  Grammaire  " 

1 58.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  4e  éd.,  (édition  clas- 
sique) pp.  485-497  et  7e  éd.,  pp.  461-473  (voir  les  nos.  22  et  1 50).  2372 

Et  surtout: 

159.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland^  7e*  éd., 
1903»  PP-  1-22. 

Se  rapporter  aux  ouvrages  suivants  dont  ontrouvera 
une  nomenclature  plus  détaillée  dans  la  Biblio- 
graphie deSeelmann,  pp.  59-64 2373 

160.  Meyer,  Paul.  "  Phonétique  française  :  an  et  en  toniques," 
Mémoires  de  la  Société  de  linguistique  de  PariSy  t.  I,  1868,  pp. 
244-276. 2374 

161.  Paris,  G.  et  Pannier,  L.  La  Vie  de  saint  Alexis ^  poème  du 
xie  siècle  et  renouvellements  des  xiie,  xiiie,  et  xive  siècles^  publiés 
avec  préfaces,  variantes,  notes  et  glossaire,  —  Paris,  Franck,  1872, 
in-80,  pp.  XII  -4-  416 2375 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  hautes  études,  fasc.  vu. 
Caractères  distinctifs  du  dialecte  normand  et  de  celui  de  France,  etc., 
pp.  29-43. 

162.  Lœschhom,  Hans.  Zum  normannischen  Rolandsliede, — 
Leipzig,  Imprimerie  de  Breitkopf  und  Hàrtel,  1873,  in-80, 
PP-  35 2376 

163.  Joret,  Charles.  Du  C  dans  les  langues  romanes, — Paris, 
Franck,  1874,  in-8°,  pp.  xx  -4-  344 2377 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  hautes  études,  fasc.  xvi. 
Voir  surtout  les  pp.  237-240,  etc. 

cxxii 


BIBLIOGRAPHIE 

164.  Bœhmer,  Eduard.  "A,  E,  I,  im  Oxforder  Roland**  Ro- 
manischt  Studien^  Bd.  i,  mai,  1875,  PP<  599-^^0 2378 

165.  Joret,  C.  ''Étude  sur  le  patois  normand  du  Bessin/'  M/- 
moins  de  la  Société  de  linguistique^  1877,  t.  m,  fasc.  3.     .     ,     2379 

Prononciation  du  C,  etc. 

i66.  Buhle,  Wilhelm.  Das  C  im  Lambspriger  Alexius^  Oxforder 
Roland  und  Londoner  Brandan, — Greifswald,  Imprimerie  de  Julius 
Abel,  1881,  pp.  54 2380 

XVII.  GRAMMAIRE 

Des  grammaires  du  Roland  ont  été  publiées  dans 
les  éditions  suivantes: 

167.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  4e  éd.,  1875  (édition 
classique)  et  7«  éd.,  1880,  pp.  474-483:  Phonétique,  Grammaire, 
Rythmique.  *Dans  la  24e  éd.,  réimprimée  en  1899,  on  trouvera  ce 
même  titre:  pp,  403-443 2381 

Voir  la  remarque  *  sous  le  no  150. 

168.  Clédat,  L.  La  Chanson  de  Roland^  5e*  éd.,  pp.  xil-xxxv 
(voir  le  no  24) 2382 

"  La  langue  française  au  xie  siècle.  Tableau  des  flexions.  Notions  de 
syntaxe":  pp.»  xii-xxxv. 

169.  Paris,  Gaston.    Extraits  de  la  Chanson  de  Roland ^  7e»  éd., 

1903 2383 

Gaston  Paris  divise  ainsi  qu'il  suit  ses  "Observations  grammaticales": 
I.  Phonétique:  1°  voyelles;  2°  consonnes;  11.  Flexion:  1°  déclinaison; 
2°  conjugaison;  m.  Syntaxe:  i^^  syntaxe  du  nom  ;  2°  syntaxe  du  verbe  ; 
30  phrases  composées;  4°  ordre  des  mots;  iv.  Lexique;  v.  Versi- 
fication. 

*  La  plupart  des  Chrestomathies  de  Tancien  français  contiennent 
des  aperçus  grammaticals  plus  ou  moins  étendus.  Par  exemple,  on 
en  trouvera  parmi  les  recueils  suivants  dont  les  titres  exacts  se 
trouvent  au-dessous  du  numéro  30:  Bartsch,  Bartsch  et  Horning 
(8e*  éd.,  1904),  Clédat,  Constans,*  To3mbee,*  Paris  et  Langlois.* 
On  consultera  utilement,  sur  les  mêmes  matières,  les  ouvrages 
cxxiii 


BIBLIOGRAPHIE 

suivants  dont  on  trouvera  une  ënumération  plus  détaillée  dans  la 
Bibliographie  de  Seelmann  et  dans  le  livre  de  H.  Vamhagen  et 
J.  Martin  intitule  :  Systematisckes  Verzeicknis  der  Programmdbhand' 
lungetiy  Dissertationen  und  Habilitationsschriften, —  Leipzig,  1893, 
in-80,  pp.  87-89. 

170.  Simon,  Moritz.  Ueber  den  flexivischen  Verfall  dts  Substan- 
tivs  im  Rolandsliede. —  Bonn,  Imprimerie  de  Cari  George,  1867,  in-80, 
PP-37 2384 

171.  Darin,  Robert.  Observations  sur  la  syntaxe  du  verbe  dans 
V ancien  français, —  Limd,  Imprimerie  de  H.  Ohlsson,  1868,  in-8°, 
PP-  53 2385 

L'auteur  s'appuie  sur  la  Chanson  de  Roland^  le  Rou  et  le  DolopcUhos, 

172.  Trautmann,  Moriz.  Bildung  und  Gebrauch  der  Tempora 
und  Modi  in  der  Chanson  de  Roland,  i .  "  Die  Bildung  der  Tem- 
pora und  Modi." —  Halle,  Niemeyer,  1871,  in-8°,  pp.  30.    .    .    2386 

173.  Carlbergy  A.  E.  Étude  sur  r usage  syntaxique  dans  la 
Chanson  de  Roland^  ire  partie. —  Lund,  Imprimerie  de  Berling,  1874, 
in-80,  pp.  37 .     2387 

174.  Beyer,  Ernestus.  Die  Pronomina  im  alt-franzosischen 
Rolandsliede. —  Halle,  Imprimerie  Hendel,  [1875]  in-80,  pp.  38.    2388 

175.  Scholle,  Franz.  "  Die  a-,  « /-,  a«-,  ^«- Assonanzen  in  der 
Chanson  de  Roland^*  Jahrbuch  fur  romanische  und  englische 
Sprache  und  Literatur^  Bd.  xv  =  neue  Série,  Bd.  m,  1876,  pp. 
65-81,  in-80 2389 

176.  Rambeau,  Adolf.  Ueber  die  als  echt  nachweisbaren  Asso- 
nanzen  der  Chanson  de  Roland, — Marbourg,  1877,  pp.  38,  in-80.  2390 

Cf.  du  même  auteur  :  Ueber  die  als  echt  nachweisbaren  Assonanzen  der 
Chanson  de  Roland. — Halle,  Niemeyer,  1878,  in-80,  pp.  x  -H  232. 

177.  Morf,  Heinrich.  "  Die  Wortstellung  im  altfranzôsischen 
Rolandsliede,"  Romanische  Studien^  Bd.  m,  1878,  pp.  199-294. 
Aussi,  imprimé  séparément  chez  Triibner,  Strassburg,  1878, 
in-8° 2391 

"  Ce  travail  fournit  une  base  très  solide  à  un  important  chapitre  de  l'his- 
toire de  la  syntaxe."  —  G.  Paris,  Romania,  t.  vu,  1878,  p.  632. 

cxxiv 


BIBLIOGRAPHIE 

178.  Freund,  Heinrich.  Ueber  die  Verhaîflexion  der  àltesUn 
franzosiscken  Sprackdenkmàlerbis  zum  Rolandslied  einschliesslich^  — 
Marbourg,  C.  L.  Pfeil,  1878,  iii-80,  pp.  32 2392 

179.  Bichelmaim,  Ludwig.  Ueber  Flexion  und  attributive  SUllung 
des  Adjectivs  in  den  àltesten  franzosiscken  Sprachdenkmàlem^  bis  zum 
Rolandslied  einschliesslick. —  Marbourg»  C.  L.  Pfeil,  1879,  in-80, 
PP-  35 *  •    2393 

180.  Bockhoff,  Heinrich.  Der  syntaktische  Gebrauch  der  Tem- 
pora  im  Oxforder  Textedes  Rolandsliedes, —  Munster,  E.  C.  Brunn, 
1880,  in-8^  pp.  39 2394 

181.  Mussafia,  A.  "Zum  Oxforder  Roland,"  Zeitschrift  fur 
romanische  Philologie  y  Bd.  IV,  1880,  in-8°,  pp.  104- 11 3.     .     .     2395 

"  Le  savant  professeur  de  Vienne  a  réuni,  au  grand  profit  de  l'histoire  de 
.la  langue,  tous  les  exemples  d'accord  ou  de  non-accord  du  participe  passé 
construit  avec  avoir  dans  le  Roland  d'Oxford."  —  G.  Paris,  Romania^  ix, 
1880,  p.  479. 

182.*  Qttiehl,  Cari.  La  Chanson  de  Roland,  Der  Gebrauch  des 
Konjunctivs  in  den  àltesten  franzosiscken  Sprachdenkmàlem  bis  zum 
Rolandsliede  einsckliesslick.  Inaugural  Dissertation,  —  Kiel,  F. 
Schiel,  1881,  in-8°,  pp.  42. 

183.  Flaschel,  H.  Die  gelekrten  Worter  in  der  Ckanson  de  Ro- 
land: ein  sprackgesckicktlicker  Versuck, —  Neisse,  A.  Letzel,  impri- 
meur, 1881,  in-8°,  pp.  42 2396 

184.  Riecke,  Otto.  Die  Construction  der  Nebensàtze  im  Oxforder 
Texte  des  altfranzosiscken  Rolandsliede  s, —  Miinster,  E.  C.  Brunn, 
1884,  in-8°,  pp.  60 2397 

185.  GŒhling,  Dr.  Die  Satzverbindung  im  altfranzosiscken  Ro- 
landsliede,—  Brandebourg,  J.  Wiesike,  1886,  in-4°,  pp.  xv.      2398 

186.  Niebuhr,  Cari.  Syntaktiscke  Siudien  zum  altfranzosiscken 
Rolandsliede ,  i. —  Gœttingue,  Louis  Hofer,  1888,  in-8°,  pp.  89.  2399 

187.  Alscher,  R.  "Der  Konjunctiv  im  Rolandsliede,"  Pro- 
gramm  der  Oberreal-Sckule  zufàgemdorf  1888 2400 

188.  Niebuhr,  Cari.     Syntaktiscke  Studien  zum  altfranzosiscken 


BIBLIOGRAPHIE 

Rolandsîiede,   II.  —  Gœttingue,    1888    et    1889,     in-S®     (voir    le 
no  186) 2401 

189.  Bauer,  Rudolf.  Ueber  die  subjektiven  Wendungen  in  den 
altfranzosischen  Karîsepen  mit  besonderer  Beriicksicktigung  der  ver- 
schiedetun  Versionen  des  altfranzosischen  Rolandslieds, —  Francfort- 
sur-le-M^in,  1889,  in-8° 2402 

Cf.  Rofnania^  1890,  t.  xix,  pp.  158-159. 

190.»  Ernst,  Gustaf.     La  Flexion  des  adjectifs  et  des  participes 
dans  le  Roland  d'Oxford, —  Lund,  Millier,  1897,  in-^®,  pp.  132. 
Voir  Romania^  t.  xxvi,  1897,  p.  628. 

191.*  Ernst,  Gustaf.  La  Flexion  de  V article ^  des  noms  de  nom- 
brCf  des  pronoms  et  des  verbes  dans  le  Roland  d* Oxford, —  Lund, 
MalmstrÔm,  1899,  in-4°,  pp.  vi  -4-88. 

Voir  Romania^  t.  xxix,  1900,  p.  476. 

191a.*  Neomann,  Fr.  Zur  Syntax  des  Rolandslieds, —  Greifs- 
wald,  1900. 

192.*  Loth,  J.  "Ganelon  et  le  breton  Ganas**  Romania, 
t.  XXXI,  1902,  pp.  392-3. 

Observations  philologiques  sur  le  mot  Ganelon  et  remarque  sur  Pinabel. 

XVIII.  GLOSSAIRES 

Plusieurs  glossaires  spéciaux  ont  été  publiés  à 
la  suite  des  éditions  suivantes  du  Roland, 

193.  Michel,  Francisque.  La  Chanson  de  Roland, — Paris,  1837, 
in-8°,  pp.  \(^  et  seq 2403 

II  est  impossible  de  considérer  comme  un  glossaire  l'index  historique  et 
philologique  de  Génin    {Chanson  de  Roland).  —  Paris,   1850,  in-80,  pp. 

537-560. 

194.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  ire  éd. — Tours, 
1872,  2  vol.  in-8°,  t.  II,  pp.  275-478.  Cf.  4e  éd.  (classique),  Tours, 
1875,  in-i8°,  pp.  513-652;  7e  éd.  (classique).  Tours,  1880,  in-i8°,  pp. 
491-632,  etc 2404 

Toutes  les  formes  citées  dans  ce  glossaire  sont  celles  du  manuscrit 
d'Oxford,  et  non  pas  celles  du  texte  critique. 

cxxvi 


BIBLIOGRAPHIE 

195.  Clédat,  L.  La  Chanson  de  Roland  y  1886,  in-iS^'  (classique), 
PP-  153-221 2405 

*'  Nous  n'avons  pas  fait  entrer  dans  ce  glossaire  les  mots  qui  appartiennent 
encore  à  la  langue  française  et  dont  le  sens  ne  diffère  pas  de  la  signification 
qui  leur  est  donnée  dans  notre  texte.  Nous  indiquons  les  formes  successives 
du  même  mot  jusqu'à  la  forme  actuelle.  Nous  n'avons  pas  cru  dstroir  ren- 
voyer aux  différents  vers  oîi  se  rencontre  chaque  acceptation."  5e  éd.,  s.  d., 
pp.  149, 151, 152. 

196.  Talbot,  E.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland  et  des  Mé- 
moires de  JoimnlUf  2«*  éd.  —  Paris,  Delalain  frères,  s.  d.  [1900] 
(voir  le  no  27) 2406 

Les  Extraits  de  la  Chanson  et  les  analyses  détaillées  qui  les  accompagnent 
comprennent  les  pages  21-58.  Le  g\o%^i\ie  diR\&  Chanson  de  Roland  oom- 
piend  les  pages  189-196.    Il  n'y  a  pas  de  renvois  aux  vers  de  la  Chanson. 

197.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland  iyoii  le 
no  28).     7e*  éd.,  1903,  pp.  1 17-160. 

Les  notations  ne  sont  pas  celles  du  manuscrit  d'Oxford,  mais  les  notations 
rectifiées  par  G.  Paris. 

*  "  Le  plan  d'après  lequel  le  glossaire,  absolument  complet,  a  été  établi,  peut 
sembler  trop  minutieusement  systématique  ;  il  a  au  moins  l'avantage  d'être 
parfaitement  clair  et  de  ne  rien  laisser  de  côté."  —  Avertissement,  p.  v. 

198.*  Petit  de  Julleyille.     La  Chanson  de  Roland ^  histoire ^  ana- 
lysey  extraits^  avec  notes  et  glossaire, — Paris,  A.  Colin  et  Cie,  1894. 
Glossaire,  pp.  97-121. 

199.*  Stengel,  E.  Das  altfranzosische  Rolandslied,  kritische 
Ausgabey  Band  7,  Text^  Variantenapparat  und  vollstandiges  Namen- 
zeichnis,  —  Leipzig,  Theodor  Weicher,  1900,  in-8°,  pp.  ix  -h  104. 

Glossaire  des  noms,  pp.  374-403. 

200.*  Bouphor,  Maurice.  La  Chanson  de  Roland  traduite  en 
vers. —  Paris,  Hachette,  2e  éd.,  1901,  in-i2°,  pp.  167. 

Glossaire,  pp.  20-30. 

Dans  les  Chrestomathies  de  Bartsch,  Bartsch  et  Horning,  Con- 
stans,*  Toynbee,*  (  voir  la  remarque  au-dessous  du  no  30)  ainsi  que 
dans  Paris,*  G.,  Récits  extraits  des  poètes  et  prosateurs  du  moyen  âge, 
Paris,  Hachette,  4e  éd.,  1903,  on  trouvera  à  la  fin  des  vocabulaires 
qui  expliquent  tous  les  mots  des  extraits  ou  certains  mots  vieillis. 

cxxvii 


BIBLIOGRAPHIE 

On  consultera  utilement  les  ouvrages  suivants  dont  on  trouvera 
rénumération  plus  détaillée  dans  Texcellente  Bibliographie  de 
Seelmann  et  dans  le  Systématise hes  Verzeichnis  der  Programm- 
abhandiungetty  Dissertationen  und  Habilitations  s  chriften  de  H. 
Varnhagen  et  Joh.  Martin,  Leipzig,  1893,  in  8°. 

201 .  Pakscher,  A.  Zur  Kritik  und  Geschickte  des  altfranzosischen 
Rolandsliedes, —  Berlin,  1885,  in-8°  (voir  le  no  147) 2408 

Voir  les  pp.  107-134  :  Die  gelehrten  und  geistlichen  Elemente  im  Roland»- 
liede. 

202.  Flaschel,  Hermann.  Die  gelehrten  IVorter  in  der  Chanson 
de  Roland  :  ein  sprachgeschichtlicher  Versuch,  —  Neisse,  1881,  in-8° 
(voir  le  no  183) 2409 

203.  Schmilinsky,  G.  Probe  eines  Glossars  zur  Chanson  de 
Roland, —  Halle  a/S.,  Heynemann,  1876,  in-4°,  pp.  16.      .    .    2410 

XIX.   RYTHMIQUE 
Cf.  Introduction,  §§  xxx  et  xxxv 

Des  Rythmiques  spéciales  du  Roland  ont  été 
publiées  dans  les  éditions  suivantes: 

204.  .Génin,  F.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  1850,  in-8®. 
"  De  la  versification  du  Roland,"  pp.  cxlvim:xlvii.    .    .     .     241 1 

205.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  4e  éd.  (classique). — 
Paris,  1885,  in-i8° 2412 

"Rythmique,"  pp.  508-512.  Cf.  la  7e  éd.,  pp.  484-489,  et  les 
Épopées  françaises  y  2e  éd.,  t.  ili,  1880,  pp.  499  et  seq, 

206.  Clédat,  L.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  1886,  in- 12®, 
pp.  XXXIV,  xxxv .    2413 

207.  Paris,  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland. —  Paris, 
Hachette,  7e»  éd.,  1903,  pp.  57-62 2414 

Tableau  des  assonances  dans  les  cinquante-six  couplets  qui  sont  publiés 
par  G.  Paris. 

Cf.  les  ouvrages  suivants  dont  on  trouvera  dans  la  Bibliographie 
de  Seelmann,  une  nomenclature  plus  détaillée  et  plus  complète: 
cxxviii 


BIBLIOGRAPHIE 

208.  Paris,  Gaston.   "  Les  assonances  du  Roland/'  Romaniaf  t.  il, 

1873,  pp.  263,  264 2415 

Tableau  dressé  d'après  l'édition  de  Bœhmer. 

209.  Raynaud,  G.  "  Les  assonances  du  Roland,"  Remania^  t.  m, 

1874,  p.  291 2416 

Pour  compléter  et  redresser  le  tableau  de  Gaston  Paris. 

210.  Hill,  Franz.  Ueber  das  Metrum  in  der  Chanson  de  Roland, 
—  Paris,  J.  L.  Uth,  Fulda,  1874,  in-8°,  pp.  35 2417 

Théorie  de  Télision,  du  hiatus,  etc. 

211.  Petit  de  Jalleyille,  L.  La  Chanson  de  Roland^  traduction 
nouvelle^  rythmée  et  assonancée, —  Paris,  Lemerre,  1878,  in-8°.     2418 

Le  chapitre  vi  de  l'Introduction  est  intitulé  :  "  De  la  versification  dans  la 
Chanson  de  Roland  et  du  procédé  employé  dans  cette  traduction,"  pp.  79  et 
seq,  (voir  le  no  2). 

212.  Dietrich,  Otto.  Ueber  die  Wiederholungen  in  den  altfran- 
zôsischen  Chansons  de  geste* — Erlangen,  Junge  et  fils,  1881,  in-8°, 
pp.  48 2419 

Théorie  des  couplets  similaires  (cf.  §  xxxv,  p.  45). 

213.  Schneider,  Bernard.  Die  Flexion  des  Substantivs  in  den 
àltesten  Metrischen  des  franzôsischen  Denktnàlern, —  Marbourg, 
C.  L.  Pfeil,  1883,  in-8*»,pp.6i 2420 

Zum  Vorkommen  des  Hiats  im  Rolandslied,  pp.  57-61. 

214.  Reissert,  Oswald.  Die  syntaktische  Behandlung  des  zehn- 
silbigen  Verses  im  Alextts  und  Rolandsliede,  erster  Theil.  —  Mar- 
bourg, Imprimerie  de  l'Université,  1883,  in-8°,  pp.  44.     .     .     2421 

215.  Merlet,  Gustave.  Études  littéraires  sur  les  classiques  français 
des  classes  supérieures ^  nouvelle  édition  conforme  aux  programmes 
de  1880, —  Paris,  Hachette,  1883,  in-8^  pp.  583 2422 

De  la  prosodie  du  texte  d'Oxford,  pp.  10-12. 

216.  Hayet,  Louis.  "Le  décasyllabe  roman,"  Romania,  t.  XV, 
1886,  p.  126 2423 

L.  Havet  propose,  comme  origine  de  ce  décasyllabe,  le  trimëtre  ïambique 
parox3rton. 

217.  Henry,  V.  Contribution  à  l* étude  des  origines  du  décasyllabe 
ré?»ffl«.— Paris,  1886,  in-8° 2424 

cxxix 


BIBLIOGRAPHIE 

M.  Henry  raj^rpche  le  décasyllabe  de  l'ïambique  scazon  de  Martial. 
Cette  hypothèse,  de  Louis  Havet,  est  irréprochable  au  point  de  vue  métrique. 

218.  Stengel,  E.  "  La  versification  romane,"  Grundriss  der 
romanischen  Philologie^  rédigé  par  Gustav  Grôber. — Strasbourg, 
Triibner,  in-80.      Bd.  11,  i  Teil,  1893,  pp.  1-96 2425 

"  Des  divergences  d'opinion  ne  sauraient  empêcher  de  rendre  hommage  au 
mérite  d'un  ouvrage  si  neuf  et  si  précieux.  Les  recherches  sur  la  versification 
romane  auront  désormais  une  base  et  un  cadre.  Rien  d'essentiel  ne  paraît 
omis." — Romania^t.  xxii,  1893,  p.  343.  L'auteur  de  l'article  reproche  à 
M.  Stengel  de  n'avoir  pas  suffisamment  utilisé  V Essai  sur  P origine  et  P his- 
toire des  rythmes  de  M.  M.  Kawczinski,  "  un  des  livres  les  plus  remarquables 
qu'on  ait  encore  écrits  sur  le  sujet"  (/.  c.  p.  344). 

Dans  notre  "  Épopée  nationale,"  Histoire  de  la  littérature  fran^aise^ 
Paris,  Colin,  1895,  in-8^,  1. 1,  nous  avons  renoncé  à  notre  première  opinion 
sur  l'origine  métrique  du  décasyllabe  et  avons  adopté  le  système  de  G.  Paris, 
sur  l'origine  rythmico-populaire  de  la  versification  romane. 

*0n  trouvera  quelques  observations  au  sujet  de  Rythmique  dans 
les  éditions  déjà  nommées  des  ouvrages  suivants  : 
O'Hagen,  1886,*  pp.  26-29  (voir  le  no  70)  ;  Condell,*  1894,  pp. 
26-30  (voir  le  no  29)  ;  Moschetti  et  Cresciniy*  1896,  pp.  xlvi- 
XLviii  (voir  le  no  77);  Paris  et  Langlois,*  1899,  pp.  xc-xciii 
(voir  le  n©  60)  ;  Talbot,  1900,*  pp.  11-14  (voir  le  no  27)  ;  Fabre,* 
1902,  pp.  22-36  (voir  le  no  61). 

XX.  LE  STYL|: 
Cf.  Introduction,  §§  xxxiii  et  xxxiv 

219.  Génin,  F.  La  Chanson  de  Roland,  —  Paris,  1850,  in-^°, 
pp.  vi-xv 2426 

"  Désormais  on  ne  reprochera  plus  à  la  littérature  française  de  manquer 
d'une  épopée:  voilà  le  Roland  de  Théroulde.  . .  .  Deux  passions  remplissent 
le  poème  :  la  valeur  et  l'amour  de  la  patrie.  Nulle  part  ailleurs  on  ne  re- 
trouve cette  tendresse  émue,  ce  dévouement  sans  bornes  pour  la  terre  de 
France.    Ce  fait  suffit  à  échauffer  l'œuvre  d'un  bout  à  l'autre  "  (pp.  vi  et  viii). 

220.  Paris,  Paulin.  Histoire  littéraire  de  la  France^  t.  XXil.  — 
Paris,  1852,  in-4°,  pp.  735  <r/j^^ 2427 

"  On  reconnaîtra  que  le  style  du  Roland  est  simple,  grave,  imposant,  d'une 
chaleur  pénétrante.  ...  Le  vers  se  forme  de  lui-même  sans  recherche,  sans 

cxxx 


V^      OF  THE     ^y^ 

BlBLloqfl^^ïÇERSITY 

Q  OF 

travail,  sans  ôter  au  langage  ordinaire  niQra^  ^f^}Qf^^^à/^, . .  L'auteur 
ne  tombe  jamais  dans  les  lieux  communs. 

221.  Souyestre,  Emile.  Causeries  historiques  et  littéraires ^  3e 
série. —  Paris,  1 861,  in-i  2°,  pp.  206-224 2428 

"  Chapitre  vi  :  Le  Chant  de  Roland:  1°  époque  de  sa  composition  ;  2°  ana- 
lyse et  citations  ;  3°  toutes  les  conditions  de  l'épopée  s'y  trouvent  remplies  ; 
40  ce  qui  le  fait  différer  des  Niebelungen  ;  5°  pourquoi  le  Chant  de  Roland 
n'est  pas  resté  un  monument  poétique  populaire  comme  P Iliade  en  Grèce,  ou 
la  Jérusalem  délivrée  en  Italie. 

222.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises^  i"  éd.  —  Paris, 
1885,  in-8®,  t  1 2429 

Le  volume  se  termine  par  ces  mots  :  "  La  Chanson  de  Roland  vaut  P Iliade^" 
qui  ont  été  expliqués  et  atténués  à  la  page  xv  du  second  volume,  etc. 
Cf.  ce  second  volume  (Paris,  1867,  in-8°)  aux  pages  405  et  406,  et  le  t.  m 
de  la  2«  éd.  (Paris,  1880,  in-8°)  aux  pages  561-562.  Voir  aussi,  du  même 
auteur,  "  Le  style  des  chansons  de  geste,"  dans  la  Revue  du  monde  catho- 
lique des  10  et  25  mars,  1870. 

223.  Ayril,  Adolphe  d*.  La  Chanson  de  Roland^  ire  éd. —  Paris, 
1865,  in-8^  pp.  cv-cviii 2430 

"L'émotion  va  toujours  croissant,  et  notre  épopée  atteint  les  dernières 
limites  du  pathétique  sans  être  tombée  une  seule  fois  dans  l'exagération. . . . 
Devant  ces  admirables  scènes,  dit  M.  Vitet,  un  seul  mot  vient  à  l'esprit,  le 
mot  sublime'*''  (p.  lvii). 

Cf.  les  autres  éditions  du  baron  d'Avril;  celle  de  1877,  à  la  p.  14,  etc. 
(voir  le  no  47). 

224.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland ^  !«  éd. — Paris,  1872, 
in-8° 2431 

Voir  dans  l'Introduction  "Un  chapitre  d'esthétique.  La  beauté  du  Roland  " 
(pp.  Lxxi-Lxxviii).  Cf.  dans  la  4e  éd.,  le  chapitre  intitulé:  Le  style  (pp. 
XXVIII  et  seq.)  ;  dans  la  7e,  le  même  chapitre  (pp  xxvi  et  seq.)  etc. 

225.  Aubertin,  Charles.  Histoire  de  la  langue  et  de  la  littéra- 
ture françaises  au  moyen  âge^  diaprés  les  travaux  les  plus  récents. — 
Paris,  Belin,  1876,  in-8°,  t.  i,  1876,  pp.  172-189;  t.  11,  1883,  pp. 
276-292 2432 

226.  Nyrop,  K.  Den  oldfranske  Heltedigtning, —  Copenhague, 
1883,  in.8°,  p.  336 2433 

cxxxi 


BIBLIOGRAPHIE 

Cf.  h  traduction  italienne,  Turin,  i8S6,  in-8°  (voir  le  no  4),  à  la  page  522: 
"  La  Chanson  de  Roland  a  ses  beautés  à  elle  et  V Iliade  a  les  siennes.  On 
peut  goûter  les  deux  poèmes  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  comparer  leur  valeur 
esthétique.  Quand  on  les  lit,  on  en  reste  enthousiasmé,  et  l'esprit  s'en  éprend 
comme  des  deux  productions  les  plus  splendides  et  les  plus  imposantes  de  la 
poésie  primitive  et  populaire." 

227.  Merlet,  Gustave.  Études  littéraires  sur  les  classiques 
français, —  Paris,  1883,  in-8°,  pp.  12-33  (voir  le  n©  215).    .     .     2434 

228.  Clédat,  L.  La  Chanson  de  Roland,^  Vms,  1886,  in-8^ 
pp.  ix-xi 2435 

"  L'introduction  de  la  Chanson  de  Roland  dans  l'enseignement  secondaire 
était  justifiée  non  seulement  par  le  grand  mérite  littéraire  de  ce  vieux  poème, 
mais  encore  par  sa  haute  valeur  morale.  Du  premier  au  dernier  vers,  il 
respire  un  ardent  amour  de  "  douce  France,"  un  profond  sentiment  de  l'hon- 
neur et  du  devoir.  En  le  lisant,  les  jeunes  générations  apprendront  à  servir 
leur  pays  sans  défaillance,  à  mieux  aimer  mourir  que  laisser  honnir  la  France  " 

(p.  XII). 

229.  Talbot,  E.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland^  2e*  éd., 
1900,  pp.  14-20 2436 

230.  PariSy  Gaston.  Extraits  de  la  Chanson  de  Roland^  7e*  éd., 
1903.  PP-  xxvi-xxx 2437 

"  La  Chanson  de  Roland  se  dresse  à  l'entrée  de  la  voie  sacrée  oh  s'alignent, 
depuis  huit  siècles,  les  monuments  de  notre  littérature  comme  une  arche  haute 
et  massive,  étroite  si  l'on  veut,  mais  grandiose  et  sous  laquelle  nous  ne  pou- 
vons passer  sans  admiration,  sans  respect  et  sans  fierté"  (p.  xxx).  Cf.  la 
Littérature  française  en  moyen  âge,  1890,  pp.  60  et  seq. 

Cf.  les  ouvrages  suivants  dont  on  trouvera  rénumération  plus 
détaillée  dans  la  Bibliographie  de  Seelmann,  pp.  52-4,  et  dans  le 
livre  déjà  cité  de  Varnhagen,  pp.  87-88  (voir  la  remarque  au- 
dessous  du  no  169). 

231.  Weddigen,  Otto.  Etudes  sur  la  composition  de  la  Chanson 
de  Roland, —  Schwerin,  G.  Hilb,  imprimeur,  1874,  in-8°,  pp.  36.  2438 

232.  Graeyell,  Paul.  Die  Characterstik  der  Personen  im  Rolands- 
lied.  Ein  Beitrag  zur  Kenntnis  seiner  poetischen  Technik, —  Mar- 
bourg,  C.  L.  Pfeil,  1880,  in-8°,  pp.  47  ;  aussi:  Heilbronn,  Hen- 
ninger  frères,  1 880,  in-8°,  pp.  162 2439 


BIBLIOGRAPHIE 

233.  Ziller,  Fritz.  "  Der  epische  Stil  des  altf ranzôsischen  Ro- 
landsliedes,"  Programm  des  Real-Gytnnasiums  in  Magdburg^ 
no  241,  1883. —  Magdebourg,  Imprimerie  de  E.  Baensch,  Jr.,  1883, 
in-40  pp.  28. 2440 

234.  Grothy  Emst  Johannes.  "Vergleich  zwischen  der  Rhetorik 
ins  altfranzôsische  Rolandslied  und  in  Karls  Pilgerfahrt,"   Archiv 

fûrdas  Studium  derneueren  Sprachen^  LXix,  1883,  pp.  391-418.  2441 

235.  Ritschely  A.  ''  Remarques  sur  les  épithètes  dans  la  Chan- 
son de  Roland f*  Programm  der  Realschule  zu  Elbogen^  1883.       2442 

236.  Drees,  Heinrich.  Der  Gebrauch  der  Epitheta  omantia  dm  ait- 
/ranzôsischen  Rolandsliede,     Oxforder  TexL — Munster,  E.  C.  Brunn, 

1883,  in-8^  pp.  53 2443 

237.  Zntavem,  Karl.  Ueber  die  altfranzôsische  epische  Sprache. 
— Heidelberg,  J.  Hôming,  1885,  in-8°,  pp.  80 ^444 

D'après  la  Chanson  de  Roland^  Gormont  et  Isembard  et  le  Voyage  de 
Charlemagne. 

238.  Knnze,  Albert.  Das  Formelhafte  in  Girart  de  Viane  ver- 
glichen  mit  dem  Formelhaften  im  Rolandsliede, —  Halle,  A.  S.  Plotz, 

i88s,  in-80,  pp.  53 , 244S 

239.  Lemberg,  Dietrich.  Die  verbalen  Synonima  im  Oxforder 
Texte  des  altfranzôsischen  Rolandsliedes. —  Leipzig,  1888,  in-80.  2446 

240.  Vielnfy  Gustav.  Zum  f  ranzôsischen  Rolandsliedes  Komposi- 
tionundStiL — Herschberg,  1889,  in-80 2447 

241.  Visingy  Johan.  "Les  débuts  du  style  français."  Fait 
partie  du  recueil  de  Mémoires  philologiques  présentés  à  Gaston  Paris 
par  ses  élèves  suédois."— Stockholm,  1889,  in-40,  pp.  189-195.  2448 

Cf.  Gaston  Paris,  Romania^  t.  xix,  1890,  pp.  129-130. 

242.*  £icke,  Theodor.  Zur  neueren  Literaturgeschichte  der  Ro- 
landsage  in  Deutschland  und  Frankreich,  Bine  literar-historische 
Studie, — Leipzig,  Gustav  Foch,  1891,  in-80,  pp.  56. 


BIBLIOGRAPHIE 

La  Chanson  de  Roland  a  M.  souvent  l'objet  d'une  comparaison 
avec  les  autres  épopées.  Nous  ne  pouvons  .qu'indiquer  ici  deux 
ou  trois  de  ces  essais  de  littérature  comparée.  Cf.  surtout  les 
livres  de  Bekker  où  l'on  rapproche  si  fréquemment  le  Roland  de 
VIliade, 

243.*  Bekker,  Immanuel.  "  Vergleichung  homerischen  und  ait- 
franzôsischen  Sitten,"  Monatsberichte  der  Berliner  AkademUy  1886, 
PP-  133»  316,  465»  577,  634,  741. 

244.*  Bekker,  Immanuel.  "Homerische  Ansichten  und  Aus- 
drucksweisen  mit  Altfranzosischen  zusammengestellt,"  Monats- 
berichte der  Berliner  Akademie^  1867,  pp.  429-444,  681-689,  730-740. 

245.*  Bekker,  Immanuel.  Homerische  Blàtter.  Beilage  zu  des- 
sen  Carmina  homericay  Bd.  il.  —  Bonn,  1872,  in-80.  Réimpression 
de  remarques  dispersées  dans  les  Monatsberichte  der  Berliner  Akct- 
demie  depuis  1863  jusqu'en  187 1  (voir  les  nos.  243*  et  244*). 

Comparaison  entre  la  poésie  homérique  et  l'ancienne  poésie  française. 

246.  Schlegel,  Friedr.  Geschichte  der  alten  und  neuen  Litera- 
tur.     Édition  de  l'Athenaeum  de  Berlin,  i,  pp.  203-205.    .    .    2449 

Belle  page  sur  l'ancienne  Chanson  de  Roland  (que  Schlegel  cherche  à  re- 
constituer) et  sur  l'œuvre  de  l'Arioste  comparée  à  la  légende  carolingienne. 

247.  Paris,  Gaston.  "La  Chanson  de  Roland  et  les  Niebelun- 
gen,"  Revue  germanique  et  française  ^  t.  XX  v.*- Paris,  1863,  in-80, 
pp.  292-302 2450 

♦Réimprimé  dans  Pointes  et  légendes  du  moyen  âge.  —  Paris,  Société 
d'édition  artistique,  1900,  pp.  viii  +  268. 

"  C'est  l'âme  de  la  France  féodale  telle  qu'elle  existait  au  xie  siècle,  qui 
vivifie  et  inspire  la  Chanson  de  Roland  ^^  (p.  294). 

"  Les  Niebelungen  sont  un  poème  humain,  la  Chanson  de  Roland  mu  poème 
national"  (p.  300). 

248.  Monge,  Léon  de.  Études  morales  et  littéraires — Épopées 
et  romans  chevalei^esques  :  i.  Les  Niebelungen^  la  Chanson  de  Roland^ 
le  poème  du  Cid, —  Paris,  Palmé;  Bruxelles,  A.  Vandenbroeck,  1887, 
in-80,  pp.  429 2451 

Roland  a,  depuis  "l'année  terrible,"  inspiré  plus  d'un  poète  na- 
tional.   Deux  œuvres, —  une  épopée  et  un  drame,  —  ont  ici  surpassé 
cxxxiv 


BIBLIOGRAPHIE 

toutes  les  autres:  la  Légende  des  paladins,  d'Autran,  et  la  Fille  de 
Rolandy  de  M.  de  Bomier.  Il  nous  parait  superflu,  sans  remonter 
au  Rçland  à  Roncevaux  de  Mermet  (1864)  de  mentionner  ici  une 
foule  d'œuvres  lyriques  ou  théâtrales  qui  ont  eu  Roland  pour 
héros. 

*  Il  y  a  aussi  des  articles  pour  répandre  l'étude  du  vieux  poème 
parmi  la  jeunesse  comme  par  exemple,  l'article  de  M.  Vapereau  dans 
la  Revue  pédagogique  (1885):  "Za  Chanson  de  Roland  comme  livre 
de  lecture  pour  les  écoles."* 

C'est  seulement  à  titre  de  curiosité  que  nous  reproduisons  un 
programme  du  Chat  Noir:  Théâtre  du  Chat  Noir,  Programme  in-40 
de  6  folios,  non  numérotés,  de  l'Imprimerie  de  Charles  Blot,  rue 
Bleue,  Paris,  s.  d.  (1891):  Roland,  oratorio  en  trois  tableaux,  poésie 
de  Georges  d'Esparbès,  musique  de  Charles  de  3^vry  . . .  Décors 
de  Henry  Rivière,  découpages  de  M.'Barat. 

249.*  Avril,  Adolphe  d'.  Les  Enfances  Roland,  Cycle  de  geste, — 
Paris,  8  rue  François  ler,  1892,  in-i8o,  pp.  100.  Nouvelle  Biblio- 
thèque Bleue. 

250.*  Ayril,  Adolphe  d'.  Le  Mystère  de  Roncevaux  (tiré  de  la 
Chanson  de  Roland),  Drame  héroïque,  en  six  tableaux.  Iconogra- 
phie (pp.  123-143). — Paris,  8  rue  François  ler,  1893,  in-i8o,  pp.  144. 
Nouvelle  Bibliothèque  Bleue. 

XXI.   LES  IDÉES  ET  LES  MŒURS 

I.     VIE    PUBLIQUE   ET   VIE   PRIVÉE 
Cf.  Introduction,  §§  vu,  xxxvii  et  seq, 

251.  Littréy  E.  "  La  Poésie  épique  dans  la  société  féodale," 
Revue  des  Deux-Mondes,  ler  juillet,  1854.  Réimprimé  plus  tard  dans 
V  Histoire  de  la  langue  française,  en  2  vol.  in-8°,  9e  éd.,  Paris,  Perrin 
et  Cie,  in-i2°,  t.  I,  pp,  2S6  et  seq 2452 

252.  Avril,  Adolphe  d*.  La  Chanson  de  Roland, —  ire  éd.,  Paris, 
i86s,in-8o 2453 

Du  christianisme  (p.  xxxix). — Turpin  ou  du  Clergé  (xliii). — Charle- 
magne  ou  de  la  Royauté  (xlvi).  —  De  la  tradition  nationale  (l).  —  Les  sen- 

cxxxv 


BIBLIOGRAPHIE 

timents,  les  idées,  le  merveilleux  (lxv).  —  De  la  piété  (lxx).  —  De  l'idée  du 
droit  (lxxviii).— De  l'amour  (lxxxviii).— De  l'amitié  (xciv).  —  Les 
petits  (xcvi). 

253.  Luce,  Siméon.  "  Le  génie  français  dans  la  Chanson  de 
Roland^*  Revue-  contemporaine ^  LV,  1867,  pp.  630-645.     .     .      2454 

254.  Gautier,  Léon.  *' L'idée  politique  dans  les  chansons 
de  geste,"  Revue  des  questions  historiques^  ive  année,  1869,  t.  vu, 
pp.  79-114 2455 

Long  développement  juridique  sur  le  procès  de  Ganelon  (pp.  101-108): 
"  Tout  un  cours  de  droit  féodal  est  implicitement  contenu  dans  nos  chansons  " 
(pp.  108  etc.).  "L'idée  politique"  a  été  réimprimée  dans  la  Littérature  poli- 
tique (?)  et  nationale^  1894,  in-80,  pp.  81-116. 

255.  Bresslan,  Dr.  <*  RechtsalterthUmer  aus  dem  Rolandslied," 
Archiv  fur  das  Studium  der  neueren  Sprachen  und  Literaiur^ 
Bd.  XLViii,  1871,  pp.  291-306 2456 

256.  Petit  de  Julleville,  L.  La  Chanson  de  Roland ,  traduction 
nouvelle t  rythmée  et  assonancée, —  Paris,  1878,  in-8°.     .     .     .     2457 

Le  chapitre  m  de  l'Introduction  est  intitulé:  "Les  mœurs  et  les  carac- 
tères "  (pp.  46  et  seq.). 

257.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises^  2^  éd. —  Paris,  t.  i, 
i878,in-8°,  pp.  529^/ j^^ 2458 

"  L'épopée  française  du  moyen  âge  considérée  comme  le  reflet  exact  de  la 
société  des  xie  et  xiie  siècles. —  Peinture  rapide  de  cette  société. —  Nombreuses 
citations  du  Roland." 

258.  Gautier,  Léon.  La  Chevalerie  diaprés  les  chansons  déleste, 
ire  éd. —  Paris,  1883,  gr.,  in-8° 2459 

Mentions  fréquentes  du  Roland,  notamment  aux  pp.  57,  58,  61,  62,  63,  67, 
68,  527,  528,  662,  663,  etc. 

♦  Dans  sa  "Bibliographie  générale"  (Biâlio^raphie  des  chansons  de  geste , 
p.  41,  no.  588)  Gautier  donne  la  date  de  la  Chevalerie:  1884  (voir  le  no  140). 

259.  Weisz,  A.  M.  **  Die  Entwicklung  des  christlichen  Ritter- 
tums,"  GorreS'Gesellschaft,  Historisches  fahrbuchy  redigirt  von 
Dr.  Georg  Hiiffer. — Miinster,  1880,  in-8°,  Bd.  i,  pp.  107-140.  .  2460 

260.  Paris,  Gaston.  La  Poésie  française  au  moyen  âge  :  Lçons 
et  lectures, —  Paris,  1885,  in-i2°. 2461 


BIBLIOGRAPHIE 

^La  Chanson  de  Roland  et  la  nationalité  française,"  leçon  d'ouverture  au 
CoU^de  France,  8  déœmbre,  1870  (pp.  86-118). 

261.  Settegasty  F.  ''  Der  Ehrbegriff  im  altfranzôsischen  Rolands- 
liede,"  Zeitschrift  fur  romanische  Philologie^  Bd.  ix,  1865,  pp. 
204-222 2462 

262.  Veckenstedty  Edmimd.  "Die  Farbenbezeichnungen  im 
Chanson  de  Roland^  und  in  der  Niebelunge  not^^  Zeitschrift  fiir 
Volkerpsychologie  und  Sprachswissenschaft^  Bd.  XVI l,  1887,  pp.  139- 
161 2463 

263.  Baist,  G.  "Der  gerichtliche  Zweikampf  nach  seinem 
Ursprung  und  im  Rolandslied,"  Romanische  Forschungen,  1889, 
Bd.  V.,  pp.  436-448 2464 

IL     LES   CARACTÈRES    ET   LES    PERSONNAGES 
Cf.  Introduction,  §§  xii-xxvi 

264.  Reiffemberg,  baron  de.  Chronique  rimée  de  Philippe 
MouskeSf  3  vol.,  in-4°,  1836,  1838,  1845.  —  Bruxelles,  M.  Hayez, 
Collection  des  chroniques  belges  inédites 2465 

Simples  notes  sur  Roland,  Olivier,  Aude  (t.  i,  pp.  112, 1 80*184, 186,  206, 
233»  237, 241, 272, 299, 319, 322, 327,  ZZo,  :^^2j  334, 342, 352, 353, 354),  et  études 
plus  développées  sur  les  héros  des  chansons  de  geste  :  sur  Charlemagne,  t.  11, 
(Introduction,  p.  cl)  ;  sur  Turpin  {ibid.j  CLiv)  ;  sur  Roland  {ibid.^  CLXXXi) 
et,  enfin,  sur  Ganelon  {ibid.^  cxcix). 

265.  Graevelly  Paul.  Die  Characteristik  der  Personen  im  Rolands- 
lied,—  Marbourg,  18^0  (voir  le  no  232) 2466 

XXIL    ROLAND    DANS   L'ART 
Le  principal  ouvrage  sur  la  matière  est  le  suivant  : 

266.  Muntz,  Eugène.  "  La  légende  de  Charlemagne  dans  Part 
du  moyen  âge,"  ^<?/«a«ia,  t.  XI v,  1885,  pp.  321-342.     .     .    .     2467 

Sur  l'iconographie  de  Roland,  voir  surtout  les  pp.  327,  328,  329,  331,  333, 
337.  — Sur  les  Rolandssaulen,  la  p.  341,  etc. 


BIBLIOGRAPHIE 

On  pourra  consulter  aussi  les  livres  et  l'article  suivants  : 

267.  Gantier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland, —  Tours,  1872, 
2  vol.,  1888 2468 

Reproduction  (d'après  deux  dessins  de  JUles  Quicherat):  \^  des  deux 
statues  d'Olivier  et  de  Roland  au  porche  de  la  cathédrale  de  Vérone.  (*  Cf. 
la  gravure  no  iv  de  ce  texte-ci)  ;  2°  d'un  médaillon  du  vitrail  de  Chartres  qui 
représente  Roland  sonnant  du  cor  et  fendant  le  rocher.  (*  Cf.  la  reproduc- 
tion no  XI  de  ce  texte-ci).  Ces  mêmes  dessins  sont  reproduits  dans  la  4^  éd. 
(classique).  —  Tours,  1875,  in-80,  pp.  397,  398,  etc.  *Dans  la  24e  éd.,  1899, 
on  les  trouvera  aux  pages  381  et  382. 

268.  Vetault,  Alphonse.  Charletnagne, — Tours,  ire  éd.,  1877, 
in-80 2469 

Reproduction  du  vitrail  de  Chartres  oîi  les  médaillons  16-21  représentent 
les  différents  épisodes  de  la  bataille  de  Ronœvaux,  d'après  la  Chronique  de 
Turpin  :  pp.  74-75.    Cf.  la  reproduction  des  statues  de  Vérone  :  p.  475. 

269.  Ayrily  Adolphe  d*.  "Iconographie  de  Roland,"  JVo^s 
d'art  et  d" archéologie ^  août,  1890 2470 

Sur  la  question  des  Rolandssaulen,  ou  "  statues  de  Roland,"  voir  l'ouvrage 
de  Leibnitz:  Annales  imperii  occidentis  Brunsvicenses  (année  'j'jZ)  [voir 
le  no  7];  les  Dissertations  de  J.  Gryphiander:  Commentarius  de  weich- 
bilUis  saxonicis  seu  de  colossis  Rolandinis  urbium  quarumdam  saxoni- 
carum,  Francfort,  1624,  in-4°;  de  J.  H.  Eggeling:  Dissertatio  de  statuts 
Rolandinis^  jurium  quorumdam  iudicibus^  Francfort,  1670,  in-40,  de  Nie. 
Meyer:  Dissertatio  de  statuis  et  colossis  Rolandinis^  Bâle,  1675,  et  Halle 
1739,  in-4°;  de  Karl  Tuerk:  Dissertatio  historico-juridica  de  statuis  Ro- 
landinis, Rostock,  1825,  in-40;  de  Wilhelm  Stapperbeck:  Ueber  die  Ro- 
landssaulen, Berlin,  1847,  in-SO;  et  de  H.  Zœpfl:  Die  Rulandssàule,  Leip- 
zig et  Heidelberg,  1861,  in-80. 

Dlllustrirte  Zeitung,  en  son  numéro  du  11  juin,  1892,  a  donné  la  repro- 
duction de  dix-huit  "  Statues  de  Roland,"  toutes  en  Allemagne. 


VI.  Groupe  de  Saint-Faron  a  Meaux:  Roland,  Charlemagne,  Aude; 
gravure  qui  se  trouve  dans  l'ouvrage  de  Mabillon  intitulé:  Annales  ordinis 
S.  Benedicti,  mdcciv;  t.  ii,  p.  376.  Voir  l'explication  dans  ce  texte-ci  au 
haut  de  la  page  230. 


UNIVERSITY 


BIBLIOGRAPHIE 

XXIII.     DIFFUSION   À  VÉTRANGER   DE  LA  LÉGENDE 
ROLANDIENNE  ET  DE  LA  CHANSON  DE  ROLAND 

I.     GÉNÉRALITÉS 
Cf.  Introduction,  §§  xlii  et  seq, 

270.  Géniily  Fr.  La  Chanson  de  Roland,  —  Paris,  1850,  grand 
in-80 2471 

Le  chapitre  vu  de  l'Introduction  est  intitulé,  "Imitations  et  traductions  du 
Roland,  soit  en  France,  soit  à  l'étranger"  :  pp.  cxxiv  et  seq. 

271.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne, —  Paris, 
1865,  in-80 .     2472 

Diffusion  à  l'étranger  de  l'épopée  française  et,  en  particulier,  de  la  légende 
de  Roland:  Allemagne,  p.  118;  Pays-Bas,  p.  135;  Pays  Scandinaves,  p.  147; 
Angleterre,  p.  154;  Italie,  p.  159;  Espagne,  p.  203. 

272.  Gantier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland ^  !«  éd. —  Tours, 
1872,  2  vol.,  in-80 2473 

Tome  I,  chap.  xiv  de  l'Introduction  (pp.  cxx  et  seq.)  est  consacré  à  la  diffu- 
sion du  Roland  dans  tous  les  pays  de  l'Europe.  Allemagne,  p.  cxx  ;  Néerlande, 
p.  cxxv;  Pays  Scandinaves,  p.  cxxvii;  Angleterre,  p.  cxxix;  Italie, 
p.  cxxxi  ;  Espagne,  p.  cxxxix. 

Dans  les  éditions  classiques,  comme  la  4e,  qui  a  paru  en  1875,  i^  chapitre 
de  l'Introduction  intitulé  "La  gloire,"  est  consacré  au  même  sujet:  pp. 
xxxiv-XLV.  Cf.  la  7e  éd.,  pp.  xxxiv-xxxix.  Dans  la  24e  ♦  éd.,  voir  les 
pages  xxxviii-XLiii. 

273.  Paris,  Gaston.  La  Littérature  française  du  moyen  âge, — 
Paris,  2e  éd.,  1890,  in- 120,  pp.  51-52 2474 

Résumé  en  deux  pages  de  l'influence  à  l'étranger  de  notre  épopée  nationale 
et,  en  particulier,  du  Roland. 

274.  Gantier,  Léon.  Les  Épopées  françaises, —  Paris,  1878- 1894, 
in-80,  t.  II,  1894,  pp.  272  ^/j^^ 2475 

Voyages  de  l'épopée  française  (et,  en  particulier,  du  Roland)-.  1°  En 
Allemagne,  p.  272;  2°  en  Néerlande,  p.  293;  3°  en  Angleterre,  p.  302; 
4°  aux  Pays  Scandinaves,  p.  310;  5°  en  Espagne,  p.  326;  6°  en  Italie,  p.  345. 

Cf.  le  chapitre  intitulé:     "L'épopée  nationale"  dans  V Histoire  de  la  lan- 
gue et  de  la  littérature  fran^aise^  publiée  par  A.  Colin,  sous  la  direction  de 
M.  Petit  de  Julfeville,  1. 1,  1896,  pp.  153-160. 
cxxxix 


BIBLIOGRAPHIE 

274  a.*  Gantier,  Léon.  Bibliographie  des  Chansons  de  geste, — 
Paris,  Welter,  1897,  grand  in-80,  pp.  iv  +  316  (voir  le  no  6*). 

Cf.  le  chapitre  II  de  la  Bibliographie  générale:  "L'épopée  française  à 
l'étranger.  Généralités  "  :  pp.  14-23,  oîi  se  trouvent  les  meilleurs  renseigne- 
ments à  ce  sujet. 

IL     LE    ROLAND    EN    ALLEMAGNE 
Cf.  Introduction,  §  xliii 

L'histoire  de  la  diffusion  de  nos  chansons  de  geste  en  Allemagne 
peut  se  résumer  en  quelques  lignes.  Deux  de  nos  poèmes  ont  été 
populaires  de  l'autre  côté  du  Rhin  :  le  Roland  et  VAliscans,  Ce  der- 
nier roman  adonné  lieu  au  beau  poème  de  Wolfram  d'Ëschenbach, 
au  Willehaln  et  à  ses  compléments  par  Ulrich  von  dem  Turlin  :  Ara- 
bellens  EntfUhrung^  et  par  Ulrich  von  Thiirheim  :  Rennewart,  Le 
Willehaln  est  une  œuvre  des  premières  années  du  xiiie  siècle,  et  c'est 
durant  ce  même  siècle  qu'ont  été  écrits  les  deux  compléments  dont 
nous  venons  de  parler.  Quand  au  Roland^  dont  nous  avons  ici  à 
nous  préoccuper  tout  particulièrement,  il  a  donné  lieu  (vers  le  mi- 
lieu du  XI le  siècle)  au  Ruolandes  J^iet  du  curé  Conrad,  qui  est  une 
sorte  de  traduction  de  notre  vieux  poème,  et  au  Karl  du  Stricker 
(vers  1290)  qui  est  au  Ruolandes  Liet  ce  que  nos  remaniements 
sont  à  notre  plus  ancien  poème.  '  Il  faut,  pour  être  complet,  joindre 
à  cette  brève  nomenclature  la  Kaiserchronik,  ce  poème  du  xiie  siè- 
cle, qui  n'a  rien  de  français,  et  le  Karl  Meinet,  cette  compilation  du 
commencement  du  xive  siècle  où  l'auteur  s'est  inspiré  surtout  du 
faux  Turpin.  , 

a.    Le  Ruolandes  Liet  du  curé  Conrad 

275.  Grimm,  W.  Ruolandes  Liet^  herausgegeben  von  W.  G.,  mit 
einem  Facsimile  und  den  Bildern  der  pfàlzischen  Handschrift. — 
Gœttingue,  Dieterich,  1838,  in-80,  pp.  vi  +  cxxviii  -f  280.       2476 

*  Voir  aussi  :  Grimm,  W.  "  Der  Epilog  zum  Rolandsliede,"  Zeitschrift 
filr  deutsches  Altertum^  1843,  PP' 281-288;  ou  âansKleine  Schriften^  1881, 
III,  pp.  200-207. 

276.  Bartsch,  Karl.  Das  Rolandsliede  herausgegeben  von  K.  B. 
—  Leipzig,  Brockhaus,  1874,  in-80 2477 

cxl 


BIBLIOGRAPHIE 

277*  (Htmann,  Richard  Eduard.  Das  RolandslUd  des  Pfaffen 
Konrad^  nach  der  altdeutschen  Vorlage^  zum  ersUnmale  ubersetzi^  mit 
den  jç  Bildem  der  Heidelberger  HandschrifU — Leipzig,  Philip  Re- 
clam, Jr.,  1890,  111-240,  pp.  406. 

Pages  5-21,  introduction;  pp.  25-371,  texte;  pp.  372-391,  commentaire: 
i*' explications  du  texte;  ^^  remarques  sur  les  dessins;  pp.  392-402,  registre 
des  noms  ;  pp.  403-405,  deux  morceaux  du  vieux  texte  allemand  d'après  Pédition 
du  RolandslUdes  de  Karl  Bartsch,  w.  17  50-1 787;  5969-6032. 

278.*  Bassler,  F.  Die  Rolandssage  fUr  die  Jugend  und  das 
Volk,  2e  éd. —  Leipzig,  1875;  5e  ^^m  '^3»  in-ï6o. 

278  a.*  Berenguier,  R.  Die  Rolande  Deutschlands. — Berlin,  Mitt- 
1er  et  fils,  1890. 

279.*  Baumgarten,  Bruno.    SHlistische  Untersuchungen  zum  deut- 
schen  Rolandsliede, —  Halle,  a/S,  Niemeyer,  1899,  in-8°»  PP.  v  -H  102. 
Cf.  les  ouvrages  suivants  : 

280.  Michel^  Francisque.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  1837, 
in-80 2478 

"  Analyse  des  poèmes  allemands  sur  la  bataille  de  Roncevaux  composés  par 
le  prêtre  Chuonrat  et  par  Stricker  "  :  pp.  284-296. 

281.  Heydler,  W.  F.  Vergleichung  des  Rolandsliedes  vom  Pfaf- 
fen Conrad  und  des  Karl  vom  Stritker,  nebst  einem  Fragment  einer 

niederdeutschen  Predigt  aus  dem  Xiil  fahrhundert, —  Francfort-sur- 
rOder,  Trowitsch  et  fils,  in-40,  pp.  xx 2479 

282.  Golther,  Wolfgang.  Das  Rolandslied  des  Pfaffen  Konrad^ 
seine  poeiische  Technik  im  Verhàltnis  zur  franzosischen  Chanson 
de  Roland  wie  sie  in  den  Texten  Oxford  und  Venedig  iv  vorliegt. — 
Munich,  F.  Straub,  1886,  in-80,  pp.  48 2480 

L'auteur  étudie  avec  sympathie,  mais  impartiellement,  les  traits  par  les- 
quels Conrad  se  distingue  de  son  modèle  français.  Ce  qui  nous  intéresse  le 
plus  est  l'hypothèse  d'une  source  française  perdue  pour  l'Introduction  du 
Rolandslied^  laquelle,  comme  on  le  sait,  ne  se  trouve  dans  aucun  texte 
français. — Remania^  t.  xv,  641. 


cxli 


BIBLIOGRAPHIE 

b.    Le  Stricker 

283.  Bartsch,  Karl.  Karl  der  Grosse  von  dem  Strickery  heraus- 
gegeben  von  K.  B. —  Quedlinbourg  und  Leipzig,  Gottfr.  Basse,  1852, 
in-So,  pp.  xcvi  +  432 2481 

Voir  plus  haut  le  no  281  et  la  Dissertation  suivante: 

284.  Ammann,  J.  J.  Das  Verkàltnis  von  Stricker's  Karl  %um 
Rolandslied  des  Pfaffen  Konrad  mit  Beriicksichtigting  der  Chanson 
de  Roland, —  Leipzig,  A.  Pichler,  1885,  petit  in-40,  pp.  31.     .     2482 

c,    Kaiserchronik 

285.  Massmann,  Hans  Ferd.  Der  Keiser  und  der  Kunige  Buoch 
oder  die  sogenannte  Kaiserchronik^  etc. —  Quedlinbourg  et  Leipzig, 
Gottfr.  Basse,  1849,  3  vol.,  gr.  in-80 2483 

286.  Diemer,  Joseph.  Die  Kaiserchronik  nach  der  œltesien 
Handschrift des  Stiftes  Vorau  aufgefunden  mit  einer  Einleitung,  An- 
merkungen  und  den  Lesearten  der  zunœchst  stehenden  Hss.  Theil  L 
—  Urtext  auf  Kosten  der  Kais.  Académie  der  Wissenschaften, 
Vienne,  Wilhelm  Braumuller,  1849,  gr.  in-80,  pp.  iv  -f-  531.    .     2484 

d,    Karl  Meinet 

287.  Keller,  Adelbert  von.  Karl  Meinet^  zum  ersten  Mal  heraus- 
gegebeny  von  A.  von  K. —  Stuttgart,  1858,  gr.  in-80,  pp.  902.      2485 

Bibliothek  des  literarischen  Vereins,  in  Stuttgart,  t.  xlv. 
L'ouvrage  le  plus  complet  sur  la  matière  est  le  suivant  : 

288.  Bartsch,  Karl.  Ueber  Karl  Meinet^  ein  Beitrag  zur  Karls- 
sage, —  Nuremberg,  Bauer  et  Raspe  (Julius  Merz)  1861,  in-80, 
pp.  VIII  -I-  391 2486 

Pour  tout  ce  qui  concerne  l'Allemagne,  voir  plus  haut  (xxiii,  i. 
Généralités)  et  cf.  le  passage  suivant  de  V Histoire  poétique  des  Mé- 
rovingiens par  Godefroy  Kurth,  Paris,  1893,  in-80,  p.  498:  "Au  xiie 
siècle,  ce  sont  les  chansons  de  geste  françaises  qui,  traduites  en  al- 
lemand, réveilleront  la  vie  littéraire  d'outre  Rhin  et  détermineront 
la  renaissance  à  laquelle  nous  devons  l'épopée  des  Niebelungen^ 


cxlii 


BIBLIOGRAPHIE 

III.     ANGLETERRE 
Cf.  Introduction,  §  xlvi 

Il  n'y  a,  pour  la  diffusion  de  nos  romans  en  Angleterre,  rien  & 
signaler  avant  la  conquête  normande.  Avec  cette  conquête  com- 
mence la  "pérïoàG  française  y  durant  laquelle  les  conquérants  se  font 
purement  et  simplement  chanter  des  poèmes  français  par  des  jon- 
gleurs français.  À  cette  période  succède  la  période  anglo-normande^ 
où  Ton  voit  quelques  poèmes  composés  en  pays  anglais  dans  le 
dialecte  anglo-normand.  Puis  vient  la  période  des  traductions  et 
des  imitations  en  anglais^  et  c'est  ici  qu'il  convient  de  mentionner  le 
Roland  anglais,  qui  fut  écrit  au  xve  siècle  après  nos  remaniements. 
Mais  les  deux  poèmes  qui  ont  conquis  la  plus  grande  vogue  de 
l'autre  côté  du  détroit,  sont  incontestablement  le  Fierabras  et  VOti- 
neL  De  là  le  Sir  Ferumbras  du  xve  siècle  avec  son  introduction, 
'*The  Sowdone  of  Babylone";  de  là  le  Sir  Otinel,  antérieur  à  1330, 
avec  une  introduction  qui  reproduit,  sans  doute,  un  de  nos  romans 
perdus,  The  Sege  of  Melayne.  Le  18  juin,  1485,  W.  Caxton  fait 
paraître  une  Lyf  of  Charles  the  Grete^  qui  n'est  qu'une  traduction 
de  nos  Conquestes  du  grand  roi  Charlemaine  des  ^spaignes  (une 
des  formes  du  Fierabras),  Il  ne  reste  plus  qu'à  citer  les  adaptations 
dramatiques  de  nos  vieux  romans  et,  en  première  ligne,  le  Songe 
d'une  nuit  d'étés  qui  est  un  des  chefs-d'œuvre  de  Shakespeare. 

289.  Michel,  Fr.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  1837,  in-80, 
pp.  279-284 2487 

"Analyse  d'un  fragment  en  vieil  anglais  sur  la  bataille  de  Ronœvaux" 
(d'après  le  ms.  Lansdownien,  no  388). 

290.*  EUis,  G.  Spécimens  of  early  English  metrical  romances^ 
chiefly  written  during  the  early  part  of  the  xivth  century,  to  which 
is  prefixed  a  historical  introduction,  3  vol.,  London,  1805.  "  History 
of  Roland  and  Ferragus,"  v.  11,  p.  291. 

Une  nouvelle  édition  revue  et  corrigée  par  J.  O.  Halliwell  a  été  publiée  en 
1848,  in-80.  Analyse  du  Sir  Ferumbras;  de  Rowland  et  Vernagu;  de 
Sir  Otuel. 

291.   NichOlson,  A.     "  The  romances  of  Rouland  and   Vernagu 
cxliii 


BIBLIOGRAPHIE 

and  Otuely*  Ancient  metricaî  romances  frotn  the  Auchinleck  MSS.— 
Edimbourg,  pour  TAbbotsford  Club,  1836,  in-40 2488 

291a.*  Wschter,  W.  Untersuchungen  ùber  die  beiden  mittel- 
englischen  Gedichte  "  Roland  and  Vemagu"  und  "  Otuel." —  Berlin, 
G.  Bemstein,  1885,  in-80,  pp.  44. 

La  première  partie  seulement:  Roland  and  Vemagu^  a  paru.  Voir  Ro- 
mania^  t.  XIV,  1885,  pp.  630-631. 

292.  PariSy  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne, — Paris, 
1865,  in-80 2489 

La  légende  de  Charlemagne  en  Angleterre,  le  Roland^  etc.,  pp.  154  ^  seq, 

293.  Schleich,  Gustav.  Prolegomena  ad  carmen  de  Rolando  an- 
glicum, —  Burg,  1879,  in-80 2490 

294.  Schleich,  Gustav.  "  Beitrâge  zum  mittelenglischen  Roland,*' 
— Anglia,  Bd.  iv,  1881,  pp.  307-341 2491 

295.  Héritage,  Sydney  J.  The  English  Charlemagne  romances^ 
part  II:  "The  sege  of  Melayne,"  and  "The  romance  of  duke  Row- 
land  and  Sir  Otuell  of  Spayne  ";  now  for  the  first  time  printed  from 
the  unique  Ms.'of  R.  Thomton,  in  the  British  Muséum  (Ms.  addit. 
31,042)  together  with  a  fragment  of  The  Song  of  Roland  from  the 
unique  Ms.  Lansdowne,  388,  edited  by  S.  J.  H.  —  Londres,  Triibner 
et  Cie.,  1880,  in-80,  pp.  XXXVI IH- 178 2492 

Early  English  Text  Society.    Extra  Séries,  no  xxxix. 
Voir  Romania^  t.  xi,  1882,  pp.  149-153. 

296.  Héritage,  Sydney  J.  The  English  Charlemagne  romances^ 
part  VI  :  "The  taie  of  Rauf  Coilyear. . .  with  the  fragments  of  Ro- 
land and  Vemagu  and  Otuel,"  from  the  unique  Auchinlech  Ms., 
about  1330  A.  D.,  London,  re-edited  by  S.  J.  H.  —  Londres,  Triibner 
et  Cie.,  1882,  gr.  in-80 2493 

Early  English  Text  Society.    Extra  Séries,  no  xxxix. 

Voir  aussi  pour  tout  ce  qui  concerne  l'Angleterre,  xxiii,  Généralités. 

297.*  Baldwin,  James.  The  Story  of  Roland. —  New  York,  Scrib- 
ner*s  Sons,  Londres,  1883;  16  gravures,  in-80,  pp.  xii  +  415. 

298.*   Rowbotham,  J.  F.     Poetical  romances;   no  I,  la  Chanson 
cxliv 


BIBLIOGRAPHIE 

de  Roland:   "The  death  o£  Roland;   an  epic  poem." — Londres, 
Triibner,  1887,  pp.  vi  +  176. 

299*  Hnse,  Harriet  P.  Roland'* s  Squires,  A  legend  of  the  time 
of  Charlemagne,  after  the  German  of  Musaeus. —  New  York,  Wm. 
R.  Jenkins,  1891,  in-i6®  carré,  pp.  39. 

300.*  Way,  Arthur  and  Spencer,  Fred.  La  Chanson  de  Roland, 
*A  summary  for  English  readers  with  verse  renderings  of  typical 
passages. —  New  York,  Macmillan  Co.,  1895,  in-12®,  pp.  62. 

301.*  Ragozixiy  Zenaïde  A.  Frithjofy  the  viking  of  Norway^  and 
Rolandf  the  paladin  of  France,  —  New  York  et  Londres,  G.  P.  Put- 
nam's  Sons,  1899,  in-8°,  pp.  292. 

302.*  Church,  A.  J.  Stories  of  Charlemagnô  and  the  twelve  peers 
of  France.  From  the  old  romances. —  New  York,  Macmillan  Co., 
1902. 

303.*  Langy  Mrs.  Andrew.  The  Book  of  romance^  edited  by 
Andrew  Lang,  adomed  with  fifty  pictures  by  H.  J.  Ford. —  Long- 
mans,  Green  &  Co.,  N.  Y.,  1902,  in-80,  pp.  xiv  -H  384. 

"The  battle  of  Roncesvalles,"  pp.  177-2 11. 

IV.       NÉERLANDE 
Cf.  Introduction,  §  XLiv 

Les  romans  français  eurent  d'abord  en  Néerlande  un  succès  dont 
il  n*est  pas  permis  de  douter  quand  on  considère  les  nombreuses 
imitations  de  ces  romans  qui  sont  parvenues  jusqu'à  nous  et  parmi 
lesquelles  il  faut  signaler  des  Roncevaux  du  xiiie  siècle.  Mais, 
dès  ce  siècle  même,  une  réaction  nationale  très  vive  se  produit 
contre  les  poèmes  d'origine  française,  et  cette  réaction,  qui  est 
appelée  à  triompher,  a  pour  chefs  Jacques  van  Maerlant  en  son 
Miroir  historial,  et  Jan  Bœndale.  Avec  l'imprimerie,  nos  vieux 
romans  redeviennent  à  la  mode,  mais  sous  une  nouvelle  forme,  une 
forme  populaire,  et  la  Bataille  de  Roncevaux  tient  brillamment  sa 
place  parmi  ces  petits  livres  à  bon  marché  (voir  l'édition  d'Anvers, 
1 576,  in-40,  avec  l'approbation  des  censeurs  de  1 552,  etc.).  Par  mal- 
heur, l'autorité  ecclésiastique  s'émeut  des  dangers  que  peuvent  of- 

cxlv 


BIBLIOGRAPHIE 

frir  ces  fictions  romanesques  et  interdit  formellement  la  lecture  de 
plusieurs  d'entre  elles,  parmi  lesquelles  les  Roncevaux  ne  figurent 
pas. 

304.  Jonckbloety  W.  J.  A.  Roman  van  Karel  den  GrooUn  en 
zijne  12  Pairs  {fragmenten)y  uitgegeven  door  W.  J.  A.  J. —  Leyde, 
Imprimerie  du  Mortier  en  Zoon,  1844,  in-8°,pp.  xxxii  -H  334.  2494 

305.  Bormans,  J.  H.  La  Chanson  de  Roncevaux,  fragments  d*an-- 
ciennes  rédactions  thioises,  avec  une  introduction  et  des  remarques. 
—  Bruxelles,  M.  Hayez,  1864,  in-8**,  pp.  224.  Extrait  du  t.  xvi  des 
Mémoires  couronnés  et  autres  mémoires  publiés  par  l'Académie 
royale  de  Belgique 2495 

"  Les  quatre  fragments  publiés  par  M.  Bormans,  appartiennent  à  autant  de 
poèmes  distincts  . . .  Les  auteurs  de  œs  poèmes  avaient  sous  les  yeux  un  pre- 
mier texte  qui  était  avec  ces  poèmes  dans  le  même  rapport  que  le  texte  de 
Turold  avec  les  remaniements  français.  Ce  premier  texte  est  perdu." —  Gas- 
ton Paris,  Bibliothèque  de  V École  des  Chartes^  1865,  PP-  384-392. 

Aux  pages  185-223  on  lira,  dans  le  livre  de  Bormans,  des  extraits  de  la 
Bibliothèque  bleue  flamande  au  xvie  siècle. 

306.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne, —  Paris, 
i865,in-8°. 2496 

La  légende  populaire  dans  les  Pays-Bas.    Roland,  etc.,  pp.  135  ^  seq, 

307.  Kalfif,  Dr.  G.  Middelnederlandsche  epische  fragmenten,  meet 
aanteekeningen,  uitgegeven  door  Dr.  G.  K.  Groningue,  J.  B.  Wolters, 
1885,   in-8°. 2497 

Sur  l'édition  populaire  néerlandaise,  cf.  les  quelques  pages  de  : 

308.  Mone,  Franz  Joseph.  Uebersicht  der  niederlàndischen 
Volks-literatur  altérer  Zeit, —  Tubingue,  1883,  in-8^  pp.  36-38.  2498 

Voir  surtout  le  livre  suivant  qui  peut  servir  de  base  aux  études 
sur  cette  branche  de  la  littérature  néerlandaise  : 

309.  Petit,  Louis.  Bibliographie  der  middelnederlandsche  Taal 
en-Letterkunde.-^l^y^Q,  1888,  in-8°  (pp.  47,  48,  no  430).     .     2499 

310.*  Bœkenoogen,  G.  J.  Roland,  —  Den  droefliken  strijt  die 
opten  berch  van  Roncevale  in  Hispanien  gheschiede  daer  Rolant  ende 
Olivier  metten  fluer  van  kerstenrije  verslagen  waren,  Naar  den 
antwerpschen  druk  van  Willem  Vorsterman  uit  het  begin  der  xvide 

cxlvi 


BIBLIOGRAPHIE 

eeuw  uitgegeven  door  G.  J.  Boekenoogen. —  Leiden,   1902,  in-8% 
pp.  VI  +  90.     lUustr.     (Nederlandsche  volksboeken,  i.) 


V.      PAYS   SCANDINAVES 
Cf.  Introduction,  §  XLV 

La  race  Scandinave,  avant  sa  conversion,  ignorait  Tépopëe 
française  et,  à  cette  époque,  si  elle  Teût  connue,  n'aurait  pu  que 
lui  être  profondément  réfractaire.  Cette  épopée  était,  en  effet, 
d'une  inspiration  très  chrétienne,  et  c'est  précisément  ce  caractère 
qui  devait  un  jour  en  faire  un  instrument  de  propagande  religieuse. 
Le  roi  Haquin  V  (Haakon-Haakonson)  qui  régna  en  Norvège  de 
1 217-1263,  se  servit  de  nos  vieux  poèmes  pour  achever  la  conver- 
sion de  son  peuple  à  la  foi  catholique.  Parmi  toutes  les  Sagas 
islandaises  qui  furent  alors  traduites  ou  imitées  de  nos  vieux 
poèmes,  la  plus  importante  est  certainement  la  Karlamagnùs-Saga^ 
vaste  compilation  dont  la  huitième  branche  est  consacrée  à 
Roncevaux.  On  la  traduisit  en  suédois  et  le  Runzival  suédois  est  par* 
venu  jusqu'à  nous;  mais  surtout,  on  en  composa  en  danois  un  abrégé 
qui,  sous  le  nom  de  Keiser  Karl  Magnus  Kronikey  eut  au  xve  siècle, 
une  merveilleuse  fortune.  Cette  prétendue  chronique  prit  dès  lors 
la  forme  d'un  livre  populaire  analogue  à  ceux  de  notre  Bibliothèque 
bleue  ;  elle  circule  encore  à  Copenhague  et  dans  le  Danemark. 

a,    La  Karlamagn us-Saga 

311.  Michel,  Francisque.  La  Chanson  de  Roland, —  Paris,  1837, 
in-8°. 2500 

Saga  islandaise  (fragment  de  la  Karlamagnîis's  Saga)  y  pp.  308-9. 

312.  Unger,  C.  R.  Karlamagnùs-Saga  ok  Kappa  hans, . . — Chris- 
tiania, 1860,  in-8^ 2501 

La  huitième  branche  a  pour  titre  RuncivaU, 

313.'  Paris,  Gaston.  "  La  Karlamagnùs-Saga.  Histoire  islandaise 
de  Charlemagne,"  Bibliothèque  de  V École  des  Chartes^  nov.-déc, 

1863,  et  sept.-oct.,  1864 2502 

cxlvii 


BIBLIOGRAPHIE 

314.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne, —  Paris, 
i865,in-8°. 2503 

La  légende  de  Charlemagne  dans  les  pays  Scandinaves  (pp.  147  ^  se^^. 

315.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland^  i"  éd. —  Tours, 
1872,  2  vol.,  in-8°,  t.  II,  pp.  242-252  (traduction  des  chapitres 
XXXVII-XLI  de  la  Aar/a»îtf^«j-^a^a) 2504 

316.  Koschwitz,  Ed.  ''  Der  altnordische  Roland,  ins  Deutsche 
v^i^x^^UX^^  Romanische  Studien^  Bd.  m,  1878,  pp.  295-350.    .    2505 

Traduction  de  la  huitième  branche  de  la  Karlamagnùs-Saga,  qui  est  con- 
sacrée à  Ronce  vaux.  "  M.  K.  a  pris  soin  de  traduire  même  les  variantes  des 
divers  manuscrits  que  M.  Unger  a  fait  figurer  au  bas  de  son  édition  du  texte." 
—  G.  Paris,  Romania,  t.  vu,  1878,  p.  632. 

6,    La  Keiser  Karl  Magnus  Kronike 

317.  Kejser  Karl  Magnus  Kronike,  etc 2506 

La  plus  ancienne  édition  a  été  publiée  à  Malmœ  en  1 534,  et  ré- 
imprimée à  Copenhague  en  185^,  parmi  les  œuvres  de  Christiem 
Pedersen,  qui  est,  en  effet,  Tauteur  de  cette  Chronique.  Voir  la 
Bibliographie  de  Seelmann  (pp.  21-2),  qui  reproduit,  en  caractères 
gothiques,  le  titre  exact  de  Tédition  originale.  Cf.  les  éditions  de  1827 
et  de  1866,  toutes  deux  imprimées  à  Copenhague  (Seelmann  1.  c). 

318.  Michel,  Francisque.  La  Chanson  de  Roland. —  Paris,  1873, 
in-80.  "  Extrait  relatif  à  la  bataille  de  Ronce  vaux  tiré  de  la  Chro- 
nique danoise  de  Charlemagne  intitulée:  Kronike  om  Keiser  Cari 
Magnus"  pp.  297-308 2507 

319.  Gautier,  Léon.  La  Chanson  de  Roland ^  i^^  éd. —  Tours, 
1872,  2  vol.,  in-80,  t.  II,  pp.  242-252 2508 

Traduction  de  la  Keiser  Karl  Magnus  Kronike. 

320.  Karl  Magnus  Kronike,  n©  vu.,  Slaget  i  Ronceval. —  Copen- 
hague, 1877,  in-80 2509 

Cf.  également,  l'ouvrage  suivant  : 

321.  Dahl,  Franciscus  W.  Fabula  Caroli  Magni  suecana,  ecodd. 
Mss.  reg.  Biblioth.  Hauniensis  necnon  reg.  Biblioth.  Holmiensis, 
nunc  primum  édita. —  Lund,  1847,  in-80.  Voir  la  Bibliographie  de 
Seelmann,  p.  22 2510 

cxlviii 


BIBLIOGRAPHIE 

c.    Traduction  suédoise  de  la  Chanson  de  Roland 

.  32  2.   Hagbergy  Theodor.   Rolandssagan  Hll  sin  historiska  kàma  oc  h 

poetiska  omklàdning, —  Upsal  Almqvist,  1884,  in-40,  pp.  143.   .   2511 

d.    Travaux  divers 

323.  Rosenberg,  C.  Roîandskvadet  et  normannisk  heltedigt, —  Co- 
penhague Gyldendalske,  1860,  in-So,  pp.  304 2512 

324.  Storm,  Gustav.  Sagnkredsene  om  Karl  den  Store  og  Did- 
rik  af  Bem  kos  de  nordiske  Folk.  Et  Bidrag  til  Middelalderens  lit- 
terœre  Historié, —  Christiania,  P.  T.  Mailing,  1874,  in-80,  pp.  iv  -H 
247. 2513 

325.*  Visingy  Johan.  Rolandssangenyjàmte  en  inledning  om  den 
àldsta  franska  littérature  af.  J.  V. —  Gôtenborg,  Wettergren,  1898, 
in-i2o,  pp.  3  -f-  166. 

Voir  Romania^  t.  xxviii,  1S99,  p.  163.  Traduction  suédoise  d'une  bonne 
partie  de  la  Chanson,  avec  une  étude  sur  la  plus  ancienne  littérature  française. 

VI.     ITALIE 
Cf.  Introduction,  §  XLIX 

La  légende  et  la  gloire  de  Roland  ont  pénétré  de  fort  bonne 
heure  en  Italie,  et  des  jongleurs  venus  de  France  ont  d'abord  célé- 
bré le  héros  mort  à  Roncevaux  en  des  chansons  qui,  elles  aussi, 
venaient  de  France,  mais  dont  la  langue  avait  dû  être  singulière- 
ment italianisée.  Les  Italiens  ne  s'en  contentèrent  pas  longtemps, 
et  Ton  vit  bientôt  les  Lombards,  les  Trévisans  composer  eux-mêmes 
de  nouveaux  poèmes  dans  une  langue  factice,  qui  avait  le  français 
pour  base,  mais  qui  était  fortement  influencée  par  les  dialectes 
vénitien  et  lombard.  Il  n'y  avait  pas  là  de  quoi  satisfaire  la  légi- 
time ambition  des  Italiens  ;  ils  consentirent  volontiers  à  garder  nos 
fictions  épiques  pour  lesquelles  ils  s'étaient  pris  d'une  véritable 
passion  ;  mais  ils  ne  voulurent  plus  .de  notre  langue,  si  italianisée 
et  méconnaissable  qu'elle  pût  être.  Ces  Italiens,  enfin,  prétendirent 
faire,  sur  des  sujets  français,  des  œuvres  vraiment  italiennes  :  de  là 
ces  six  livres  des  Reali  di  Francia  que  compila  Andréa  da  Barberino 

cxlix 


BIBLIOGRAPHIE 

à  la  fin  du  xive  siècle,  et  au  commencement  du  xve.  De  là  (et  nous 
sommes  ici  au  cœur  de  la  légende  de  Roland)  cette  Spagna  in  rima 
qui  fut  composée  entre  les  années  1350  et  1380;  de  là  cette  Rotta 
di  Roncisvalle  qui  n'est,  au  xve  siècle,  qu'un  remaniement  de  la 
Spagna  en  vers  ;  de  là,  enfin,  la  Spagna  en  prose,  et  le  Viaggio  di 
Carlomagno  in  Ispagna  (en  prose  également),  qui  appartiennent  l'un 
et  l'autre  au  même  xve  siècle,  et  où  éclate  cette  gloire  du  neveu 
de  Charlemagne  dont  notre  Chanson  de  Roland  demeure  la  plus 
ancienne  et  la  plus  haute  consécration.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de 
parler  des  NerbonesieX  de  \2i  geste  de  Guillaume  en  Italie,  ni  du  cycle 
d'Ogier,  ni  de  celui  de  Renaud  ;  mais  noift  allons  retrouver  Roland 
dans  les  poèmes  de  la  Renaissance  italienne,  dans  le  Morgante  de 
Pulci,  en  1481  ;  dans  VOrlando  innamorato  de  Bojardo^  en  i486,  et 
enfin  dans  VOrlando  furioso  de  l'Arioste,  en  1516.  Encore  aujour- 
d'hui les  cantastorie  d'Italie  et  ceux  de  Sicile  chantent  à  pleine 
voix  les  exploits  de  notre  Roland^  et,  comme  le  racontait  tout  récem- 
ment un  voyageur  français,  le  prix  des  places  est  doublé  au  Théâtre 
des  marionnettes,  quand  on  y  représente  la  Rotta  di  Roncisvalle, 

a.    Bibliographie 

326.  FerrariOy  Giulio.  Sloria  ed  analisi  degli  antichi  romanzi  di 
cavalleria  e  dei poemi  romanzeschi  d*Italia. —  Milan,  1 828-1 829,  Im- 
primerie de  l'auteur,  quatre  vol.  in-80. 2514 

Les  trois  premiers  volumes  sont  consacrés  à  l'histoire  et  le  quatrième  à  la 
bibliographie  des  romans  italiens:  Bibliografia  dei  romanzi  e  poemi  ro- 
manzeschi, appendice  alV opéra  dei  dottore  Giulio  Ferrario. 

Voir  surtout  t.  i,  pp.  1-136  (Romans  d'ori^ne  française  sur  Charlemagne 
et  sur  Roland;  Chronique  de  Turpin),  etc.,  et  t.  m,  pp.  17-24:  La  Spagna 
istoriata." 

327.  Melzi,  Gaetano  de'Conti.  Bibliografia  dei  romanzi  e  poemi 
cavallereschi  italiani,  seconda  edizione  corretta  ed  accresciuta. — 
Milan,  P.  A.  Tosi,  1838,  in-80,  pp.  viii  -H  380 2515 

La  première  édition  est  de  1829;  Raynouard  lui  avait  consacré  dans  le 
Journal  des  Savants  un  article  important. 

328.  Gautier,  Léon.  Les  Épopées  françaises,  2e  éd.— Paris,  1878- 
1894;  t.  Il,  1892- 1894,  pp.  386^/ j^^r /     •     •     2516 

"  Tableau  de  toutes  les  chansons  de  geste  qui,  depuis  les  xie  et  xiie  siècles 
cl 


BIBLIOGRAPHIE 

jusqu'aux  ten^  modernes,  ont  été  connues,  imitées,  traduites  en  Italie'' 
(p.  386). 

b.    Généralités 

329.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  âe  Charîemagne, —  Paris, 
1865,  in-80. 2517 

La  légende  de  Charlemagne  en  Italie  (pp.  159  ^  seq^, 

330.  Rajna,  Pio.  *'  La  rotta  di  Roncisvalle  nella  letteratura  ca- 
valleresca  italiana,*'  //  Propugnatore^  art.  i,  v.  m,  part.  2,  1870, 
PP«  384-409.  —  Art  II,  ibid,^  iv,  i,  187 1,  pp.  52-78.  —  Art  m,  ibid.^ 
PP-  333-390-— Art  IV,  ibid.,  IV,  2,  1871,  pp.  53-133-     •     •    •    2518 

330  a.*  Burckhardty  J.  La  civiltà  del  secolo  del  Rinascitnento  in 
ftaliay  traduit  de  l'allemand  par  D.  Valbusa.  —  Florence,  Sansoni, 
1876,  2  vol.  in-i6o. 

330  b.*  Symonds,  J.  A.  The  Renaissance  in  Italy. —  London, 
7  vol.,  in-80,  1897-98,  voir  vol.  IV  et  v,  et  cf.  Téd.  américaine  de 
Henry  Holt  et  Cie.,  New  York,  1888,  part.  iv. 

33 1 .  Nyrop,  C  ris tof  oro.  Storia  delVepopea  francese  nel  medio  evo, 
prima  traduzione  daîV originale  danese  di  Egidio  Gorra. —  Turin,  1886, 
in-80 2519 

Histoire  abrégée  de  la  diffusion  de  nos  poèmes  en  Italie,  par  E.  Gorra, 
pp.  207,  208. 

331  a.*  De  SanctiSy  F.  Storia  délia  letteratura  italiana^  9e  éd., 
2  vol.,  in-i6o.  —  Naples,  1898. 

332.  Gaspary,  Adolf.  Geschichte  der  italienischen  Literatur. — 
Berlin,  t  i,  1885.  Idenit  tradotto  dal  tedesco  da  Nicôla  Zingarelli^ 
con  aggiunte  del  au  tore.  Volume  primo. — Torino,  Lœscher,  1887, 
in-80,  pp.  495.     2e*  éd.,  1900- 1 901 2520 

Voir  pp.  96  et  seq.;  cf.  Romania^  t.  xvi,  1887,  p.  176. 

332  a.*  Ancona,  A.  d'  et  Bacci,  O.  Manuale  délia  letteratura 
italiana,  —  Florence,  2e  éd.,  1904;  voir  vol.  11  et  m. 

c.    Avant  les  Reali 

Sur  la  plus  ancienne  période  de  l'histoire  de  nos  chansons  en 
Italie  ;  sur  l'époque  des  romans  composés  en  France  et  chantés  de 

cU 


BIBLIOGRAPHIE 

Tautre  côté  des  Alpes  en  une  langue  hybride  dont  le  fond  est  fran- 
çais, mais  dont  les  flexions  sont  italiennes  ;  sur  les  romans  appelés 
franco-italiens  qui  ont  été  composés  en  Italie  et  dont  le  type  est  le 
ms.  fr.  XIII  de  la  Bibliothèque  Saint-Marc  à  Venise;  cf.  dans  les 
Épopées  françaises^  le  résumé  des  derniers  travaux,  2e  éd.,  t.  11, 
Ï894,  pp.  347-354. 

333.  Ancona,  Alessandro  d*.  Tradizioni  carlovingie  in  Italia, 
1889 , 2521 

334.  Rajna,  Pio.  "  Il  Teatro  di  Milano  e  i  canti  intorno  ad 
Orlando  e  Ulivieri,"  Archivio  storico  lombardoy  ann.  xiv,  1887, 
série  ir,  vol.  iv,  pp.  5-22,  in-8° 2522 

d.     Les   Reali 
Sur  les  Realif  voir  le  résumé  des  derniers  travaux  dans  les  Épopées 
françaises,  2e  éd.,  t.  il,  1894,  pp.  354-359' 

335.  Qui  si  commenza  la  hystoria  e  real  di  Franza.  —  Modene, 
1491-     •     •    ■ 2523 

Tel  est  le  titre  exact  de  la  première  édition  des  Reali.  —  Cf.  dans  Brunet 
(Manuel  du  libraire,  5e  éd.,  iv,  pp.  wTp  et  seq.)  les  autres  éditions  des  Reali 
données  à  Venise  en  1499,  151 1,  1537,  etc.  —  Voir  la  Bibliographie  de  Giulio 
Ferrario,  pp.  1-4,  et  celle  de  Melzi,  2e  éd.,  pp.  2-9. 

336.  Li  reali  di  Francia,  nei  quali  si  contiene  la  generazione 
degli  imperadori,  re,  principi,  baroni  e  paladini  con  la  bellissima 
istoria  di  Buovo  di  Antona,  edizione  per  la  prima  volta  purgata  da 
infiniti  errori. — Venise,  Alvisopli,  1821,  in-S*',  pp.  xv  +  479;  éditore, 
Bartolommeo  Gamba 2524 

337.  Michelanty  H.  "  Titoli  dei  capitoli  délia  storia  reali  di 
Francia,"  fahrhuch  fiir  romanische  und  englische  Literatury  Bd.  xi, 
1870,  pp.  189-209;  Bd.  xii,  1871,  pp.  60-72,  217-232,  396-406.  2525 

338.  Rajna,  Pio  et  Vandelli,  Giuseppe.  /  reali  di  Francia, 
I.  Ricerchi  intorno  ai  reali  di  Francia .  .  .  seguite  dal  libre  délie 
storie  di  Fioravante  e  dal  cantare  di  Bovo  d*Antonay  vol.  l  (par  Pio 
Rajna),  Bologne,  Romagnoli,  1872,  in-8°,  pp.  xx  -H  568,  avec  trois 
tables ...'.'.     2526 

Un  second  volume  (texte  critique  des  Reali)  a  paru  en  1892:  il  est  l'œuvre 

clii 


BIBLIOGRAPHIE 

de  M.  G.  Vandelli  et  c'est  la  maîtresse  édition  qu'il  faut  consulter  de  préfé- 
rence à  toutes  les  autres:  ii.  Teste  critico,  Bologne,  1892,  in-80.  (Collezione 
di  opère  inédite  e  rare  dei  primi  tre  secoli  délia  lingua.) 

e,    La  Spagna  in  rima 

Sur  la  Spagna  in  rima^  dite  aussi  Spagna  istortata  (qui  a  été 
écrite  par  un  poète  toscan  annonyme  à  la  fin  du  xive'  siècle,  et 
avant  la  Spagna  en  prose),  voir  le  résumé  des  derniers  travaux  dans 
les  Épopées  françaises^  2e  éd.,  t.  il,  1 892-1894,  pp.  360,  362,  et  395. 

339.  Questo  è  il  libro  chiamato  la  Spagna. — Bologne,  1487, 
pp.  64,  in-8°.     C*est  l'édition  originale 2527 

Cf  les  éditions  de  Venise  en  1488,  de  Milan  en  1512,  de  Venise  en  1514, 
de  Milan  en  1519,  de  Venise  en  1534  et  1557. 

Cf.  surtout,  Brunet,  Manuel  du  libraire^  5e  édition,  pp.  470-472. 

Voir  les  Bibliographies  de  G.  Ferrario,  pp.  26-2S  ;  de  Melzi,  2e  édition, 
pp.  42-47  et  356;  de  Seelmann,  pp.  24,  25,  et  l'ouvrage  de  Paolo  Antonio 
Tosi  :  Notizia  di  una  edizione  sconosciuta  del  poema  roman  zesco  la  Spagna^ 
colla  descrizione  di  un  opuscolo  impresso  da  Aldo  Manuzzio  neWanno 
Mccccxcix,  Milan,  1835,  in-80,  pp.  27. 

/.   La  Rotta  di  Roncisvalle 
Sur  la  Rotta  di  Roncisvalle^  qui  n*est  qu'une  imitation  de  la  Spagna 
in  rima  et  qui  appartient  seulement  à  la  première  moitié  du  xve 
siècle,  voir  le  résumé  des  derniers  travaux  dans  les  Épopées  fran- 
çaises ^  2e  éd.,  t.  Il,  1894,  p.  361. 

340.  La  rotta  di  Roncisyalle. —  Florence,  s.  d.,  in-4°,  pp.  20.   2528 
Cf.  les  éditions  de  Florence,  1590,  de  Sienne,  1607,  de  Venise,  1609,  de 

Trévise,  1652.  Cf.  Brunet,  Manuel  du  libraire^  5e  éd.,  pp.  1414.  —  Voir 
aussi  les  Bibliographies  de  G.  Ferrario,  pp.  126, 127  et  Supplément^  pp.  327, 
328  ;  aussi,  voir  Seelmann,  p-  25. 

g,  La  Spagna  en  prose 

Sur  la  Spagna  en  prose,  qui  est  postérieure  à  la  Spagna  in  rima, 
voir  le  résumé  des  derniers  travaux  dans  les  Épopées  françaises, 
2e  éd.,  t.  II,  1 892-1 894,  p,  361. 


cliii 


BIBLIOGRAPHIE 

h.  Le  viaggio 

341.  Ceruti,  Antonio.  //  viaggio  di  Carlo  Magno  in  Ispagna. — 
Bologne,  1871,2  vol.,  m-8°. 2529 

Sur  le  Viaggto  du  xve  siècle,  qui  doit  être  considéré  comme  une  famille  de 
la  Spagna  en  prose,  voir  le  résumé  des  derniers  travaux  dans  les  Épopées 
fran^aisesy  2e  éd.,  t.  11,  1894,  pp.  362-363  -,  cf.  t.  m,  pp.  426,  427. 

/.  Depuis  la  Renaissance  jusqu'à  nos  jours 
Sur  la  destinée  de  la  légende  de  n(^s  vieux  poèmes,  et  en  particulier 
de  la  légende  rolandienne  à  Tépoque  de  la  Renaissance  italienne  ; 
sur  le  Morgante  de  Pulci;  VOrlando  innamorato  de  Bojardo  et 
V Orlando  furioso  de  TArioste  ;  sur  les  poèmes  de  second  ordre  qui 
ont  gravité  autour  de  ces  trois  œuvres,  voir  les  Épopées  françaises  ^ 
t.  II,  1894,  pp.  376-386  et  surtout,  en  ce  qui  concerne  TArioste,  le 
livre  que  Pio  Rajna  a  publié  en  1856:  Le  fonti  deW Orlando 
furioso,     2e»  éd.,  1900;    voir  Romania^  t.  xxix,  1900,  pp.  487-8. 

Entre  nos  poèmes  français  et  les  poèmes  italiens  que  nous  avons 
énumérés  jusqu'ici,  la  comparaison  s'imposait.  Elle  a  fait  le  sujet, 
entre  autres  études,  des  œuvres  suivantes  : 

342.  Ricagni,  Giovanni.  "  La  Fioritura  epica  francese  nel  medio 
evo  e  la  Chanson  de  Roland  comparata  coi  poemi  italiani  che 
trattano  la  rotta  di  Roncisvalle,"  //  Propugnatorey  v.  x,  1877,  lï» 
pp.  90-117,  228-280,  V.  XI,  1878, 1,  pp.  77-139 2530 

343.  Crescini,  Vincenzo.  Orlando  nella  Chanson  de  Roland  e  nei 
poemi  del  Bojardo  e  delVAriosto. —  Bologne,  1880,  in-80,  pp.  105. 2531 

*  Réimprimé  du  :  Propugnatore^  v.  xiii,  1880,  i,  pp.  199-235  ;  402-431  ;  11, 
33-43- 

343  a.*  Morf,  H.  "Vom  Rolandslied  zum  Orlando  furioso," 
Deutsche  Rundschau^  sept.  1898;  cf.  une  2e  éd.  dans  Aus  Dichtung 
und  Sprache  der  Romanen.  —  Strasbourg,  1903. 

Sur  les  cantastorie  qui,  encore  aujourd'hui,  chantent  en  Italie  et 
en  Sicile  des  romans  empruntés  à  des  chansons  françaises  et  dont 
les  héros  sont  français,  voir  l'article  suivant  de  l'érudit  qui  a  le 
plus  profondément  étudié  l'histoire  de  l'épopée  française  en  Italie  : 

344.  Rajna,  Pio.  "I  Rinaldi  o  i  cantastorie  di  Napoli," 
Nuova  Antologiay  vol.  XII,  15  décembre,  1878.      .....     2532 

cliv 


BIBLIOGRAPHIE 

Cf.  Fusinato,  G.  Giornale  difilologia  romanza^  1883,  no  9,  p.  i;o  (v.  iv, 
fasc.  3,  4)  et  Pitre,  G.  "  Tradizioni  cavalleresche  populari  in  Sicilia,"  Ro- 
mania^  1884,  pp.  320,  328,  344  et  355,  sans  oublier  le  témoignage  réœnt  de 
René  Bazin  dans  son  livre  ijititulé  :  Sicile, 

j\  Travaux  divers 

345.*  Volta,  Anna.  Storia  poetica  di  Orlando  studiata  in  set 
poemi.  Pubblicata  per  il  iv  centenario  dalla  morte  de  Matteo 
Nfaria  Boiardo. —  Bologna,  Zanichelli,  1894,  in-120,  pp.  193. 

Les  six  poèmes,  dont  on  donne  des  extraits,  (cf.  le  même  titre  au-dessous 
du  numéro  30)  sont:  la  Chanson  de  Roland^  Spagna^  Morgante,  Mam- 
hriano^  Orlando  innamorato^  Orlando  furioso. 

346.*  Moschetti,  Andréa  e  Crescini,  Vincenzo.  /  principali 
episodi  délia  canzone  d*Orlando  tradotti  in  versi  italiani^  con  un 
proemio  storico  di  V,  C. —  Turin,  Clausen,  1896,  io-120,  pp.  cxiï 
4-  123. 

A  propo?  de  l'introduction  historique  :  "  C'est  assurément  ce  qu'on  a  écrit 
de  plus  substantiel  et,  dans  sa  brièveté,  de  plus  complet,  sur  le  célèbre  poème. 
On  y  trouvera  résumés  tous  les  faits  qui  importent  à  l'appréciation  historique 
et  littéraire  de  la  chanson  et  tous  les  travaux  dont  elle  a  été  l'objet.  Mais  en 
outre,  l'auteur  y  a  mis  beaucoup  de  vues  personnelles  et  de  constatations  inté- 
ressantes, notamment  en  ce  qui  concerne  la  destinée  du  poème  en  Italie. 
Le  tout  est  d'ailleiu-s  présenté  dans  une  forme  excellente,  et  M.  Crescini  fait 
preuve,  là  comme  ailleurs,  d'autant  de  goût  que  de  sens  critique."  Romania^ 
t.  XXV,  1896,  pp.  637-638  ;  aussi,  Paris,  Extraits^  6e  éd.,  1899,  Avertissement, 
p.  II,  note  I. 

347.*  Rajna,  Pio.  "  A  Roncisvalle.  Alcune  osservazioni  topo- 
grafîche,  in  servizio  délia  Chanson  de  Roland,"  Homenaje  â  Menén- 
dezy  Pelayo,  vol.  il,  pp.  383-395.—  Madrid,  1899. 

348.*  Rajna,  Pio.  "  Un  eccidio  sotto  Dagobert  e  la  leggenda 
epica  di  Roncesvalle,"  Beitràge  zur  romanischen  und  englischen 
Philologie^  pp.  253-279. —  Halle,  1902. 

Voir  Romaniaf  t.  xxxi,  1902,  p.  618. 

348  a.*  Kuhns,  L.  O.  The  great  Poets  of  Italy. —  Boston  and  New 
York,  Houghton,  Mifflin  &  Co.,  1903,  in-80,  pp.  359. 

348  b.*  Everett,  W .  The  Italian  Poets  since  Dante,  —  New  York, 
Scribner*s  Sons,  1904,  in-80,  pp.  251. 

clv 


BIBLIOGRAPHIE 

348  c*  Ford,  J.  D.  M.  and  Mary  A.  The  Romances  of  ckivahy 
in  Italian  verse, —  New  York,  Henry  Holt  and  Co.,  1906,  in-So, 
pp.  XXXVII  -h  657. 

Des  extraits  italiens  de  sept  poèmes  célèbres:  Orlando  (auteur  inconnu); 
Libro  volgar  intitulato  la  Spagna\  il  Morgante  di  Pulci;  Orlando  innamo- 
rato  di  Boiardo; /V/«r;«,  rifatto  da  F.  Berni-  Orlando  furioso  di  Ariosto;  la 
Gerusalemme  liber  ai  a  di  Tasso.  Notes  en  anglais,  pp.  529-650;  voir  l'Intro- 
duction, et  surtout,  la  Bibliographie,  pp.  651-657. 

VIT.       EN    ESPAGNE 
Cf.  Introduction,  §  XLVii 

£n  Espagne,  et  surtout  au  célèbre  pèlerinage  de  Compostelle 
(cf.  l'article  de  G.  Paris  dans  la  Revue  de  Paris ^  septembre  1901, 
pp.  229  et  seç,)  les  juglares  commencent  par  chanter  des  cantares 
de  gesta  dont  Torigine  est  française,  dont  les  héros  sont  français. 
C'est  la  première  époque  de  l'histoire  de  notre  épopée  de  l'autre 
côté  des  Pyrénées;  mais  elle  n'est  pas  de  longue  durée,  et,  de 
bonne  heure,  la  fierté  espagnole  réagit  contre  le  succès  de  nos 
légendes  et  la  gloire  de  nos  héros.  C'est  alors,  vers  les  premières 
années  du  xiie  siècle,  que  l'Espagne  oppose  à  notre  Roland  un 
héros  sorti  de  son  imagination,  Bernard  del  Carpio,  dont  on  peut 
lire  la  fabuleuse  histoire  dans  la  Geste  di  Femdn  Gonzalez  (xiiie 
siècle)  ;  dans  le  Chronicon  mundi  de  Lucas  de  Tuy  (t  1250)  ;  dans 
VHistoria  de  rébus  hispanicis  de  Roderic  de  Tolède  (t  1247),  et  dans 
la  Crônica  gênerai  d'Alfonse  X  (seconde  moitié  du  xiiie  siècle). 
Cependant,  les  souvenirs  de  l'épopée  française  ne  s'éteignent  pas  en 
Espagne.  Parmi  les  Romances  (dont  aucune  ne  nous  est  parvenue 
sous  une  autre  forme  antérieure  au  xve  siècle,  mais  qui  ont  peut- 
être  circulé  oralement  durant  le  siècle  précédent)  il  en  est  cer- 
taines qui  sont  françaises  et  d'autres  qui  sont  espagnoles  d'inspi- 
ration. Et  voilà  ce  qui  nous  conduit  jusqu'à  une  dernière  période 
de  cette  longue  histoire,  où  l'on  voit  nos  très  médiocres  romans  en 
prose  (imprimés  dès  la  fin  du  xve  siècle)  exercer  jusqu'en  Espagne 
leur  influence  singulière  et  presque  inattendue.  VHistoria  de 
Carlomagno  y  de  las  doce  pares  de  Francia^  par  Nicolas  de  Piamonte, 
n'est  que  la  traduction  de  la  Conqueste  du  grand  roi  Charlemagne  des 
Espagnesy  ou,  pour  parler  plus  net,  de  l'éternel  Fierabras  plus  ou 

clvi 


BIBLIOGRAPHIE 

moins  développé  ou  "  embelli."  Il  n'y  a  plus,  dès  lors,  à  signaler 
en  Espagne  que  le  succès  des  romans  italiens  où  Roland  XitnX  une 
si  grande  place  :  Roland  défiguré,  mais  encore  Roland. 

a.    Généralités 

349.  Puymaigre,  Th.  de.  Les  vieux  auteurs  castillans, —  Paris, 
1861,  1862,  deux  vol.,  in-i8o 2533 

Romances  du  cycle  carlovingien,  t.  11,  p.  295.  Sur  Roland,  pp.  315, 
324-328. 

Cf.  la  seconde  édition  de  ce  bon  livre  qui  a  été  l'objet  d'une  revision  très 
attentive  et  qui  est  considérablement  augmentée  (Paris,  1890,  in-i8o),  t.  11, 
pp.  117-152,  160. 

350.  Paris,  Gaston.  Histoire  poétique  de  Charlemagne. —  Paris, 
1865,  in-80 2534 

La  légende  de  Charlemagne  en  Espagne:  Roncevaux,  les  romances 
(pp.  203  et  seq.). 

351.  Milà  y  Fontanals.  De  la  poesia  heroico-popular  eastellana. — 
Barcelone,  1874,  in-80 2535 

351a.*  Pidal,  Ram6n  Menéndez.  La  legenda  de  los  Infantes  de 
Lara, — Madrid,  Ducazcal,  1896,  pp.  xvi  -H  448,  in-80. 

Voir  le  Journal  des  Savants^  mai  et  juin,  1898,  deux  articles  de  Gaston 
Paris;  ler  article,  pp.  296-309;  2e  article,  pp.  321-335. 

Tiré  à  part,  sous  es  titre:  La  légende  des  infants  de  Lara. —  Paris,  Impr. 
nationale,  1898,  pp.  28,  in-40. 

351b.*  Paris,  Gaston.  "Les  sept  infants  de  Lara,"  Revue  de 
Paris,  1898,  t.  VI,  pp.  372-395. 

Cet  article,  d'un  caractère  plus  populaire  que  les  précédents  notés  sous  le 
no  35  la,*  a  été  réimprimé  dans  Pommes  et  légendes  du  moyen  âge. —  Paris,  1900 
(voir  le  no  247). 

35 ic*  Menéndez  y  Pelayo,  Marcelino.  Antologîa  de  poetas  liri- 
cos  castellanos,  t.  xi. —  Madrid,  Sucesores  de  Hernando,  1903, 
pp.  383,  in-80. 

Voir  "  Tratado  de  los  romances  viejos,"  pp.  5-132. 

35 id.*  Paris,  Gaston,  Légendes  du  moyen  âge. —  Paris,  Hachette, 
1903,  pp.  IV  H-  292,  in-80  ;  2e  éd.,  1904. 

clvii 


BIBLIOGRAPHIE 

.    Voir  l'article  '^  Roncevaux,"  (pp.  3-63)  que  nous  avons  mentionné  à  la 
page  viii  de  la  Préface  de  ce  texte-ci. 

351e.*  Poema  de  Fernan  Gonçalez.  Texto  critico,  con  introduc- 
cion,  notas  y  glosario,  por  C.  CarroU  Marden. —  Baltimore,  The 
Johns  Hopkins  Press  ;  Madrid,  Libreria  de  M.  Murillo,  1904,  grand 
in-80,  pp.  LViii  +  225. 

"  Fernàn  Gonzalez  est  pour  l'Espagne  du  nord  ce  que  le  Cid  est  devenu 
plus  tard  pour  l'Aragon  et  la  Valence."  ♦  Ticknor's  History  of  Spanish  litera- 
ture. —  Boston,  Houghton,  Mifflin  and  Co.,  6e  éd.,  s.  d.,  3  voL  in-80.  Cf.  1. 1, 
p.  99.  Dans  l'édition  Marden,  voir  pp.  213-221  et  les  notes  au  bas  des  pages 
de  l'ouvrage,  surtout,  pour  les  renseignements  bibliographiques. 

b.    Les  romances 

352.  Sepulyeda,  Lorenço  de.  Romances  nuevamente  sacados  de 
historias  antiguas  de  la  crânica  de  Espaha^  compuestos  por  L.  de  S.  ,  » 
en  Anvers,  mdli,  in-i20,  pp.  261 2536 

353.  Cancionero  de  romances  en  que  estan  recopilados  la  mayor 
parte  de  los  romances  castellanos  que  hasta  agora  se  han  compuesto,  . . 
en  Anvers,  mdlv,  in-120,  pp.  300 2537 

354.  Romancero  gênerai  en  que  se  contienen  todos  los  romances  que 
andan  impressos  :  aora  nvevamente  ahadido  y  enmendado  aho  1604, 
en  Madrid,  in-80,  pp.  4  +  499  -1-7 2538 

355.  Tortajada,  Damidn  L6pez  de.  Floresta  de  varios  romances 
sacados  de  las  historias  antiguas  de  los  hechos  famosos  de  los  doze  pares 
de  Francia^  agora  nuevamente  corregidas  por  Z>.  Z.  de  T.,.  en  Madrid, 
171 3,  in-120,  pp.  348. 2539 

356.  Grimm,  Jacob.  Silva  de  romances  viejos^  publicada  por 
J.  G. —  Vienna  de  Austria,  181 5,  in-80,  pp.  xxviii  H-  320.   .    .    2540 

"  Romances  del  emperador  Carlos  y  de  los  doce  pares,"  pp.  3-234. 

357.  Diez,  Friederich.  Altspanische  ^i7f^a»jr^»,iib'ersetztvonF.D. 
—  Francfort-sur-le-Mein,  Ilermann,  1818,  in-80,  pp.  vi-H  52  .  .    2541 

358.  DieZy  Friederich.  Altspanische  Romanzen^  besonders  vom  Cid 
und  Kaiser  Karls  Paladinen^  iibersetzt  von  F.  D.  —  Berlin,  Georg 
Reimer,  1821,  in-80,  pp.  vi  -H  236 2542 

clYiii 


BIBLIOGRAPHIE 

359.  Rodd,  Thomas,  ffistory  of  Charles  the  Gréai  and  Oriandoy 
ascribed  to  Archbishop  Turpin,  translated  f  rom  the  Latin  in  Span- 
heim*s  lives  of  ecclesiastical  writers,  together  with  the  most  cele- 
brated  ancient  Spanish  ballads  relating  to  the  twelve  p>eers  of 
France  mentioned  in  Don  Quixote,  with  English  metrical  versions 
by  T.  R. — Londres,  1812,  deux  volumes  in-S© 2543 

Le  1. 1  renferme  le  faux  Turpin:  pp.  2-56,  et  la  reproduction:  pp.  57  «^ 
seq.,  de  la  Floresta  de  varias  romances  de  Damiàn  L6pez  de  Tortajada  citée 
plus  haut,  no  355. — Au  1. 11,  pp.  308-323,  Romances  sur  la  bataille  de  Ron- 
ce vaux. 

360.  Duràn,  Augustin.  Romancero  de  romanceros  cahallerescos  i 
histôricos  anteriores  al  siglo  xviii,  que  contiene  los  de  amor^  los  de 
tabla  redonday  los  de  Carlo  Magno  y  de  los  doce  pares^  los  de  Bernardo 
del  Carpioy  ordenado  y  recopilado  por  A.  D. —  Madrid,  1832,  in-80, 
pp.  xuH-224 2544 

C'est  dans  la  première  partie  de  ce  volume  (pp.  23  et  seq.)  que  l'on  trouve 
les*' romances  tradicionales  de  Carlo  Magno  y  de  los  doce  pares  con  los  de 
Bernardo  del  Carpio." 

Le  second  volume  a  paru  à  Madrid,  en  185 1.  On  y  trouve:  pp.  229 
et  seq.j  les  "romances  de  Carlo  Magno  y  los  doce  pares  de  Francia."  *Voir 
spécialement:  Njrrop,  Kristoffer:  Den  oldfranske  Heltedigtning^  etc. 
Copenhague,  1883,  in-80,  pp.  128,  129,  86  et  442. — Cf.  la  traduction  italienne: 
Storia  delPepopea  francese  nel  medio  evoy  Turin,  pp.  83-125  et  431.  Aussi 
Hippean,  C,  la  Chanson  du  chevalier  au  cygne,  et  de  Gode/roi  de  Bouillon. 
Première  partie:  U  Chevalier  au  cygne,  Paris,  1874,  in-i8o.  Deuxième 
partie:  Gode/roi  de  Bouillon,  Paris,  1877,  in-i8o.  Les  ouvrages  de  Nyrop 
et  de  Hippeau  discutent  particulièrement  la  bataille  de  Roncevaux. 

361.  Michel,  Francisque.  Le  Chanson  de  Roland. —  Paris,  1837, 
in-80 2545 

\^  Romances  de  la  bataille  de  Roncevaux,  pp.  245-258.  2©  Romances  de 
Bernard  del  Carpio,  ibid.,  pp.  259-275. 

362.  Ochoa,  Eugenio  de.  Tesoro  de  los  romanceros  y  cancioneros 
espaholesy  histâricos,  caballerescos,  moriscos y  otros,  recogidos  y  ordena- 
dos  por  E.  de  O.—  Paris,  1838^  in-80,  pp.  xxxii  -H  582.    ,    .    2546 

363.  Wolf ,  J.  F.  et  Holmann,  Conrad.  Primaverayflorde  romances 
6  colecciôn  de  los  mds  viejos  y  mâs  populares  romances  castellanos, 

dix 


BIBLIOGRAPHIE 

publicada  con  una  introduccion  y  notas  por  F.  J.  W.  et  C.  H. — 

Berlin,  1856,  2  vol.,  in-80 2547 

Voir  au  1. 1,  pp.  26-47,  les  romances  sur  Bernard  del  Carpio,  et  au  t.  11, 
pp.  313-325,  celles  sur  la  bataille  de  Roncevaux. 

364.  Tailhan,  J.  Le  Romancero.  Études  religieuses^  historiques 
^//ïV//rd!«y«,  nouvelle  série,  t.  VIII,  1865 2548 

Page  41.  Romance  sur  Roland,  d'après  le  Romancero  d'Augustin  Durân. 
Cf.  l'ouvrage  de  M.  du  Puymaigre  précédemment  cité,  no  349. 

365.*  Bibliographie  des  travaux  de  Gaston  Paris,  publiée  par 
Joseph  Bédier  et  Mario  Roques. —  Paris,  Société  Amicale  Gaston 
Paris,  1904,  pp.  VI  +  201,  in-80. 

Cet  ouvrage,  témoin  remarquable  des  résultats  extraordinaires  d'un  savant 
qui  a  consacré  toute  sa  vie  aux  études  romanes,  a  paru  après  la  terminaison 
de  la  Bibliographie  ci-dessus  dressée.  Néanmoins,  pendant  que  l'ouvrage  a 
été  sous  presse,  on  a  pu  profiter,  jusqu'à  un  certain  point,  de  la  nouvelle 
Bibliographie  Paris.  Pourtant,  on  y  trouvera  bien  des  articles  réimprimés, 
ou  séparément  ou  dans  des  recueils,  sous  une  forme  plus  facile  à  obtenir  que  dans 
celle  que  nous  venons  d'indiquer  dans  notre  liste  (cf.  les  nos.  247,  351b,* 
35id*).  On  pourra  de  cette  manière  combler  les  lacunes  de  cette  liste  et  en 
même  temps  puiser  des  renseignements  fort  utiles. 

La  Bibliographie  des  travaux  de  Gaston  Paris  restera  pour  tout  ce  qui  a 
rapport  au  Roland,  ainsi  que  pour  toute  la  matière  des  épopées  en  général,  une 
des  sources  les  plus  fécondes  et  les  plus  précieuses.  Pour  le  romaniste  elle  est 
indispensable.  A  cause  de  son  importance,  elle  mérite  une  place  à  part.  Par 
conséquent,  si  elle  n'est  pas  citée  parmi  les  ouvrages  bibliographiques  oîi  elle 
devrait  se  trouver,  néanmoins  en  complétant  dignement  la  liste  entière  elle  a  le 
mérite  insigne  de  rendre  double  service. 


clz 


PREMIÈRE  PARTIE 


LA  TRAHISON  DE  GANELON 


STROPHE   AND    VERSE    NUMBERING. 
REFERENCES. 

The  strophes  of  the  Oxford  manuscript  (see  plate,  page  oppo- 
site) begin  with  a  large  capital  letter.  For  convenience  of  refei> 
ence  the  modem  éditions  of  the  Chanson  de  Roland  usually  hâve 
the  strophes  numbered  with  Roman  numerals  and  the  verses  with 
Arabie.  In  the  présent  translation,  the  strophe  numbering  as 
given  in  Miiller's  text,  is  found  directly  over  the  prose  rendering 
of  the  strophe  ;  Gautier's  strophe  numbering  which  is  also  tKat  of 
Clédat,  édition  of  1887,  is  placed  to  the  left  of  that  of  Millier. 

It  is  hardly  possible,  as  prose  and  verse  are  ordinarily  printed, 
to  make  the  translated  prose  Unes  correspond  exactly  with  the 
original  verses.  A  Une  will  often  contain  a  verse  and  a  half  or 
two  verses.  It  is  désirable,  nôvertheless,  to  keep  the  verse  num- 
bering as  found  in  the  Miiller  and  Gautier  éditions,  as  well  as  in 
other  versions,  because  in  speaking  of  incidents  in  the  poem,  it 
is  usual  to  refer  to  the  verse.  Therefore  the  Unes  hâve  been  num- 
bered to  correspond  as  far  as  possible,  to  the  verse  numbering  in 
the  above  éditions.  When  a  verse  is  comprised  in  two  Unes  of 
the  translation,  the  main  part  of  the  verse  rendering  receives  the 
numbering  on  the  left-hand  side  of  the  page.  In  this  way  the 
verse  itself,  or  a  portion  of  it,  will  always  be  found  on  the  numbered 
Une.  The  numerals  over  words  refer  to  the  Notes  (p.p.  127-218); 
the  asterisks  refer  to  the  Manuscript  Readings  (pp.  219-257.) 


/Ç'«npf  ât«»û*^  tte  uoHenr  «fftr  tttilttf. 

Utftfiomartwfr;  fi  Utfcnr  marUVife. 
\        pat^febttrâmttitr  me  lurnauiiriefaiiiiCfit; 

attftmrtMîntwrafdttagftu»^  ^**^'- 

T^inim«<^t<t  tffiio'ôtC  cauti. 
«f^anedrfmffemi&a&^ffaattc; 

•/*v»-  rcif  ajJtvf  te  tmnc  ft«r/4nr. 
.    cttttccCy  %»  »  ai  bcw  «eCii  cfvutnf^ 
S  tuf  uut<»t«r1ttcjl-€ii  iti  !  Hti  camp. 
SurttHrîiicttcr^tttjfpiinrpdlic  (Une* 

V  fuvAeftoci  mtir  tmf  dol)Ain. 

Tuic  UâlarAntc  tcmcf «itiî/laitp. 

V^ifitrÀeUTpmerydrfarauatir 

otcKonrfmttcci^inialei^ua^ttUiip 

j         caH«fUmrtem^tft'dcf<miicf» 

Hc-iewiB&iigtirtê'wmlicumanc» 
fârati£tf|^ai5neindi7fhtr^ictrMa(r5niitr. 


ss.  1-2]  [vv.  1-23 


*Â    SARAGOSSE.    CONSEIL  TENU   PAR   MARSILE 

I 
G.  I  (Vers  1-9) 

Le  roi  Charles,  notre  grand  empereur,^  est  resté  sept 
ans  en  Espagne.^  Il  a  conquis  le  pays  jusqu'à  la  mer; 
il  n'est  ni  château  qui  tienne  devant  lui,  ni  ville,  ni  mur 
5  qui  reste  à  forcer,  si  ce  n'est  Saragosse  au  haut  d'une 
montagne.*  Le  roi  Marsile*  l'occupe,  Marsile,  ennemi  de 
Dieu,  qui  sert  Mahomet  et  invoque  Apollon;^  aussi  ne 
peut-il  échapper  aux  malheurs  qui  vont  l'attendre. 

Aoi.« 

II 
G.  II  (Vers  10-23) 

10  Le  roi  Marsile  était  à  Saragosse."^  Il  est  allé  dans  un 
verger,  à  l'ombre,  et  il  s'est  couché  sur  un  perron  de 
marbre  bleu.  Plus  de  vingt  mille  hommes  l'entourent. 
Il  adresse  alors  la  parole  à  ses  ducs  et  à  ses  comtes:^ 

1 5  «  Sachez,  seigneurs,  quel  malheur  nous  accable.  Charles, 
l'empereur  de  la  douce  France,®  est  venu  dans  ce  pays 
pour  nous  détruire.  Je  n'ai  pas  d'armée  ^°  pour  lui  livrer 
bataille,  ni  d'hommes  capables  de   détruire   ses  forces. 

20  Conseillez-moi,  donc,  en  hommes  sages  que  vous  êtes,  et 
sauvez-moi  de  la  mort  et  de  la  honte.  »  Il  n'est  pas  un 
de  ces  païens  qui  trouve  un  seul  mot  à  lui  répondre,  si 
ce  n'est  Blancandrin,  du  château  de  Val-Fonde.^^ 

3 


ss.  3-4]  LA  CHANSON  DE  ROLAND  [vv.  24-50 

III 
G.  III  (Vers  24-46) 

Parmi  les  païens,  Blancandrin  était  des  plus  sages, 

25  chevalier  de  beaucoup  de  noblesse  et  de  grande  vaillance; 
aussi  était-il  homme  de  sens  pour  aider  son  seigneur.  Il 
dit  au  roi:  «Ne  vous  effrayez-point  Offrez  au  fier  et 
orgueilleux  Charles  loyal  service  et  très  grande  amitié. 

30  Présentez-lui  des  chiens,  des  ours,  et  des  lions,  puis  sept 
cents  chameaux  et  mille  autours  qui  aient  mué.^  En- 
voyez-lui encore  quatre  cents  mulets  chargés  d'or  et 
d'argent  et  cinquante  chars  ,pour  transporter  ces  pré- 
sents.    Avec  cela  il  pourra  bien  payer  ses  soldats.     Il  a 

35 assez  longtemps  fait  la  guerre  dans  notre  pays;  il  est 
temps  qu'il  retourne  à  Aix,^  en  France.*  Dites-lui  que 
vous  le  suivrez  à  la  fête  de  saint  Michel,*  pour  y  recevoir 
la  loi  des  chrétiens  et  devenir  son  homme-lige,  loyal  en 

40  tout.  S'il  veut  des  otages,  envoyez-lui  en  dix  ou  vingt 
pour  le  tranquilliser.  Oui,  envoyez-lui  les  fils  de  nos 
femmes.  Moi,  le  premier,  je  lui  enverrai  mon  fils  dût-il 
mourir.     Il  vaut  bien  mieux  qu'ils  perdent  leurs  têtes 

45  que  nous  perdions  notre  honneur  et  nos  biens,  et  que 
nous  soyons  réduits  à  mendier.  »  Aoi. 

IV 
G.  IV  (Vers  47-61) 

Blancandrin   dit   encore:    «Par  ma  main  droite  que 
voici,  et  par  cette  barbe  *  que  le  vent  agite  sur  ma  poi- 
trine, vous  verrez  aussitôt  l'armée  des  Français  se  dis- 
Soperser.     Les  Francs  s'en  iront   en   France,  leur   terre. 

4 


ss.  4-5]  FRENCH    TRANSLATION  [vv.  51-77 

Quand  chacun  sera  retourné  chez  lui  et  que  Charles  sera 
à  sa  chapelle  ^  d'Aix,  il  donnera  une  très  grande  fête  à 
la  Saint-Michel     Le  jour  promis  viendra  et  le  terme 

55  passera  sans  qu'il  ait  de  nous  ni  mot  ni  nouvelle.  Le 
roi  est  fier  et  son  cœur  est  cruel.  Il  fera  trancher  la 
tête  de  nos  otages.  Mais  il  vaut  mieux  qu'ils  y  perdent 
la  vie,*  plutôt  que  nous  perdions  notre  belle  Espagne  • 

60  et  que  nous  ayons  à  supporter  tant  de  maux  et  de  souf- 
frances.» À  ces  mots  les  païens  disent:  fCela  peut 
bien  être.» 

V 

G.  V  (Vers  62-77) 

Le  roi  Marsile  a  levé  son  conseil.*  Il  appelle  alors 
Clarin  de  Balaguer,  *  Estramarin  et  son  pair  Eudropin, 

65  Priamus,  et  Garlan  le  barbu,  Machiner  avec  son  oncle 
Mathieu,  Joïmer  avec  Maubien  d'outre-mer,  et  enfin 
Blancandrin  pour  traiter  l'affaire.  Après  avoir  fait 
venir   ces   dix  païens,  les  plus  félons*  de  tous,  Marsile 

70 leur  dit:  t  Seigneurs  barons,' vous  irez  trouver  Charle- 
magne  qui  est  en  ce  moment  au  siège  de  la  cité  de  Cor- 
doue.'  Vous  porterez  des  branches  d'olivier'  dans  vos 
mains  en  signe  de  paix  et  de-  soumission.  Si  par  votre 
savoir-faire,  vous  pouvez  nous  mettre  d'accord,  je  vous 

75  comblerai  d'or  et  d'argent,  de  terres  et  de  fiefs  autant 
que  vous  en  voudrez.»  À  cela  les  païens  répondirent: 
c  De  toutes  ces  choses  rien  ne  nous  manque.  » 


ss.  6-8]  LA  CHANSON  DE  ROLAND        .  [vv.  78-99 

VI 
G.  VI  (Vers  78-88) 

Le  roi  Marsile  a  levé  son  conseil.  «Seigneurs,»  dit-il 
à  ses  hommes,  «vous  vous  en  irez  avec  des  branches 

80  d'olivier  dans  vos  mains  et  vous  direz  au  roi  Charle- 
magne  qu'au  nom  de  son  Dieu  il  ait  pitié  de  moi;  qu'il 
ne  verra  ce  premier  mois  passer  sans  que  je  vienne  à  sa 

85  rencontre  avec  mille  de  mes  fidèles  pour  recevoir  la  loi 
chrétienne  et  devenir  son  homme  par  amour  et  par  foi. 
S'il  veut  des  otages,  certes  il  en  aura.  »  «  Bien,»  dit 
Blancandrin,  «vous  aurez  à  vous  réjouir  de  votre  mes- 
sage.» Aoi. 

VII 

G.  VII  (Vers  89-95) 

Marsile  fit  amener  dix  mules  blanches  que  lui  a  don- 
90  nées  le  roi  de  Suatilie.^  Leurs  freins  sont  d'or  et  leurs 
selles  d'argent.  Les  dix  messagers  y  sont  montés,  tenant 
des  branches  d'olivier  à  la  main.  Ils  arrivent  bientôt* 
près  du  roi  qui  tient  la  France  en  son  pouvoir.  Charles 
95  ne  pourra  se  garder  tout  à  fait  de  tomber  dans  leurs 
pièges.  Aoi. 

À  CORDOUE.  CONSEIL  TENU  PAR  CHARLEMAGNE 

VIII 
G.  VIII  (Vers  96-121) 

L'empereur  est  joyeux  et  de  belle  humeur.  Il  vient 
de  prendre  Cordoue  et  il  en  a  détruit  les  murs  et  ren- 
versé les  tours  avec  ses  machines  de  guerre.     Ses  cheva- 

6 


"...  il  désire  vous  donner  . . .  mille  autours  qui  ont  passé  la  mue  "  ; 
V.  129;  cf.  V.  31. 


VIII.  Faucons  sur  la  perche  avec  leurs  chapels  auprès  d'eux.    Biblio- 
thèque nationale,  ms.  fo  188  ;  voir  la  Chevalerie^  Fig.  39. 


SS.  8-9]  FRENCH  TRANSLATION  [w.  100-131 

looliers  y  ont  fait  grand  butin  en  or,  en  argent,  et  en  riches 
armures.  Dans  la  ville,  il  n'est  pas  resté  un  seul  païen 
qui  n'ait  été  mis  à  mort,^  ou  qui  ne  soit  devenu  chrétien. 
L'empereur  est  dans  un  grand  verger,  entouré  de  Roland 

105  et  d'Olivier,  du  duc  Samson,  du  fier  Anséis,  de  Geoffroi 
d'Anjou,^  gonfalonier  royal,  de  Gérin  et  de  Gérier,  et 
beaucoup  d'autres  encore  se  trouvaient  auprès  de  lui,  — 
quinze  irfille  hommes  de  la  douce  France.     Ces  chevaliers 

1 10  sont  assis  sur  des  tapis  blancs,  et  ils  s'amusent  à  jouer 
au  tric-trac,'  ou  les  plus  sages,  ou  les  plus  vieux,  aux 
échecs,*,  tandis  que  les  bacheliers*  agiles  se  livrent  à 
l'escrime.     À  l'ombre  d'un  pin,  près  d'un  églantier,  il  y  a 

115  un  fauteuil  tout  en  or  pur.  C'est  là  qu'est  assis  le  roi 
qui  gouverne  la  douce  France.  Il  a  la  barbe  blanche,* 
la  tête  toute  fleurie,'  la  taille  noble,'  la  contenance  ma- 
jestueuse.   À  qui  le  cherche,  il  n'est  pas  besoin  de  l'indi- 

i2oquer.  Les  messagers  de  Marsile  descendirent  de  leurs 
mules  et  saluèrent  l'empereur  avec  amour  et  avec  respect. 


IX 

G.  IX  (Vers  122-138) 

Blancandrin  parla  le  premier  et  dit  au  roi:  «Soyez 
béni  de  Dieu*  le  glorieux  que  vous  devez  adorer.     Voici 

125  ce  que  vous  mande  le  vaillant  roi  Marsile.  Il  a  beau- 
coup examiné  la  loi  du  salut;  il  désire  vous  donner  une 
grande  partie  de  ses  trésors,  ours  et  lions,  et  lévriers  en 
laisse,  sept  cents  chameaux  et  mille  autours  qui  ont  passé 

130  la  mue,^^  quatre  cents  mulets  chargés  d'or  et  d'argent, 
cinquante  chars  que  vous  ferez  vous-même  remplir.     Il 

7 


ss.  9-1 1]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  132-159 

y  aura  tant  de  basants^  d'or  pur  que  vous  pourrez  payer 
tous  vos  soldats.  Il  y  a  longtemps  que  vous  êtes  dans 
13s  ce  pays  et  vous  devez  avoir  hâte  de  rentrer  en  France,  à 
Aix.  Mon  maître  vous  y  suivra,  c'est  lui-même  qui  le 
dit.  Il  recevra  votre  loi,  et,  mains  jointes,  il  deviendra 
votre  vassal,  et  tiendra  de  vous  le  royaume  d'Espagne.*» 
L'empereur  lève  alors  ses  deux  mains  vers  Dieu,  il  baisse 
la  tête  et  se  met  à  réfléchir.  Aoi. 

X 

G.  X  (Vers  139-156) 

L'empereur  demeura  là,  la  tête  baissée.     Il  avait  pour 

140  habitude  de  ne  pas  se  presser  pour  répondre.  Quand  il 
se  redressa,  il  montra  un  visage  plein  de  fierté  et  répon- 
dit aux  messagers:  «Vous  avez  très  bien  parlé.  Mais  le 
roi   Marsile  est  mon  grand   ennemi.     Quelle   garantie 

145  pourrai-je  avoir  des  paroles  que  vous  venez  de  pronon- 
cer?» «Des  otages,))  dit  le  Sarrasin,  «dont  vous  aurez 
ou  dix,  ou  quinze,  ou  vingt.     Mon  fils  sera  du  nombre, 

150  dût-il  y  périr,  et  vous  en  aurez,  je  crois,  de  plus  nobles 
encore.  Quand  vous  serez  de  retour  en  votre  palais 
seigneurial  à  la  grande  fête  de  Saint-Michel-du-Péril, 
mon  maître  vous  y  rejoindra,  c'est  lui  qui  le  promet,  et 
dans  vos  bains  ^  que  Dieu  a  faits  pour  vous,  là  il  voudra 

155  se  faire  chrétien.»  Charles  répond:  «Il  pourra  se  sauver 
encore.» 

XI 

G.  XI  (Vers  157-167) 

Le  ^oleil  fut  brillant,,  la  soirée  belle.'     Charles  fait 
mettre  les  dix  mulets  aux  écuries.     Dans  le  grand  verger 

8 


ss.  11-13]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  160-186 

160  il  fait  dresser  une  tente  pour  donner  Thospitalitë  aux 
dix  messagers.  Douze  valets  sont  chargés  de  les  servir. 
Les  Sarrasins  reposent  là  toute  la.  nuit  et  restent  jusqu'au 
grand   jour.       L'empereur   s'est   levé   de  grand  matin. 

165  Après  avoir  entendu  messe  et  matines,  il  est  allé  sous 
un  pin  oU  il  fait  venir  ses  barons  pour  tenir  conseil  avec 
eux,  car  il  ne  veut  rien  faire  ^  sans  l'avis  de  ses  barons 
de  France.  Agi. 

XII 
G.  XII  (Vers  168-179) 

L'empereur  se  met  donc  sous  un  pin  et  fait  venir  ses 
170  barons  pour  finir  son  conseil.  Il  y  avait  le  duc  Ogier* 
et  l'archevêque  Turpin,  le  vieux  Richard'  et  son  neveu 
Henri,  le  brave  comte  Acelin  *  de  Gascogne,  Tibaut  de 
Reims*  et  son  cousin  Milon,  Gérier  et  Gérin,  et  avec 
175  eux  est  arrivé  le  comte  Roland  suivi  du  preux  et  noble 
Olivier.  Il  y  a  là  plus  de  mille  Français  de  France.® 
Ganelon  est  venu,  celui  qui  fit  la  trahison.  Alors  com- 
mence ce  conseil  qui  a  si  mal  tourné.  Agi. 


XIII 
G.  XIII  (Vers  180-192) 

180  f Seigneurs  barons,»  dit  l'empereur  Charles,  «le  roi 
Marsile  m'a  envoyé  ses  messagers.  Il  veut  me  donner 
une  grande  part  de  ses  richesses,  ours  et  lions,  et  lé- 
vriers en  laisse,  sept  cents  chameaux,  mille  autours  après 

185  leur  mue,  quatre  cents  mules  chargés  d'or  d'Arabie,'^ 
avec  plus  de  cinquante  chars  tout  pleins.     Mais  il  de- 

9 


ss.  13-14]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  187-213 

mande  que  je  m'en  aille  en  France  ;  il  me  rejoindra  dans 
ma  résidence  d'Aix  et  recevra  notre  loi  qui  est  la  loi  du 
190  salut.  Il  se  fera  chrétien  et  tiendra  de  moi  ses  do- 
maines. Mais  je  ne  sais  pas  quel  est  le  fond  de  son 
cœur.  »  Les  Français  disent  :  t  II  convient  d'y  prendre 
garde.»  Agi. 

XIV 
G.  XIV  (Vers  193-213) 

L'empereur  a  fini  son  discours.     Le   comte   Roland 

195  qui  ne  l'approuve  point,  se  lève  pour  le  combattre.  Il 
dit  au  roi  :  «  Ce  sera  folie  de  croire  Marsile.  Voilà  sept 
longues  années^  que  nous  sommes  en  Espagne  ;  je  vous 
ai  conquis  Noples^    et  Commibles,  j'ai  pris  pour  vous 

200  Valtierre,'  et  la  terre  de  Fine,*  et  Balaguer,*  et  Tudèle,' 
et  Sezilie.''  Le  roi  Marsile  s'est  toujours  montré  traître. 
Déjà,  il  vous  a  envoyé  quinze  de  ses  païens;  chacun 
d'eux  portait  une  branche  d'olivier  et  ils  vous  ont  dit 

205  les  mêmes  paroles  qu'aujourd'hui.  Vous  avez  pris  con- 
seil de  vos  Français  qui  vous  ont  conseillé  d'une 
manière  assez  légère.  Vous  avez  envoyé  aux  païens 
deux  de  vos  comtes,  l'un  était  Basan,  l'autre  Basile.'  Or, 
que  fit  Marsile  ?     Il  fit  tomber  leurs  têtes  dans  les  mon- 

2iotagnes  non  loin  de  Haltilie.*^  Faites  donc  la  guerre, 
comme  vous  l'avez  entreprise,  conduisez  votre  armée  à 
Saragosse,  mettez-y  le  siège,  dût-il  durer  toute  notre  vie 
et  vengez  ceux  que  le  félon  a  fait  mourir.»  A01. 


ss.  15-16J  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  214-241 

XV 
G.  XV  (Vers  214-229) 

215  L'empereur  tient  la  tête  baissée,  il  tourmente  sa  barbe, 
et  tord  sa  moustache  et  ne  répond  à  son  neveu  ni  bien 
ni  mal.  Tous  les  Français  se  taisent,  si  ce  n'est  Gane- 
lon.  Il  se  lève^  et  vient  devant  Charles  et  commence 
très  fièrement  son  discours,     t Vous  aurez  tort  de  croire 

220  les  vauriens,  »  dit-il  au  roi,  t  ni  moi,  ni  d'autres,  hors 
qu'il  vous  en  profite.  Quand  le  roi  Marsile  vous  mande 
qu'il  deviendra,  mains  jointes,  votre  homme-lige,  et  qu'il 
tiendra  toute  l'Espagne  comme  un  don  de  vos  mains,  et 

225  qu'il  recevra  la  loi  que  nous  suivons,  celui  qui  nous  con- 
seille de  rejeter  ces  offres  ne  se  soucie  guère,  sire,  de 
quelle  mort  nous  mourrons.  Conseil  d'orgueil  ne  doit 
pas  prévaloir.  Laissons  les  fous  et  tenons-nous  aux 
sages.  »  Agi. 

XVI 

G.  XVI  (Vers  230-243) 

230  Après  cela  Naimes  s'avance  à  son  tour.  Dans  toute 
la  cour  il  n'y  avait  pas  de  meilleur  vassal.^  «Vous  avez 
bien  entendu,  »  dit-il  au'  roi,  «  ce  que  Ganelon  vous  a  ré- 
pondu.    Sage  conseil,  et  il  faut  bien  qu'on  y  fasse  at- 

235tention.  Le  roi  Marsile  est  vaincu  dans  la  guerre;  vous 
avez  pris  tous  ses  châteaux,  vous  avez  détruit  ses  rem- 
parts par  vos  machines  de  guerre,  brûlé  ses  villes,  battu 
ses  hommes.     Or,  quand  il  demande  d'avoir  pitié  de  lui, 

240  ce  serait  péché  de  vouloir  faire  encore  plus  contre  lui, 
puisqu'il  vous  offre  des  otages  pour  sûreté.     Envoyez- 


ss.  16-18]  LA  CHANSON  DE  ROLAND  [vv.  242-263 

lui  donc  un  de  vos  barons.*  Cette  terrible  guerre  ne 
doit  pas  être  poussée  plus  loin.»  Et  les  Français  de 
dire  :  «Le  duc  a  bien  parlé.  »  Aoi. 


XVII 
G.  XVII  (Vers  244-251) 

«Seigneurs  barons,  qui  enverrons-nous  à  Saragosse, 
245  auprès  du  roi  Marsile  ?  »  Le  duc  Naimes  répond  : 
«J*irai,  si  vous  le  voulez  bien.  Donnez-moi  à  Pinstant 
le  gant ^  et  le  bâton.»  Le  roi  répond:  «Vous  êtes  un 
homme  sage.  Par  cette  barbe  *  et  par  ma  moustache, 
250  vous  n'irez  pas  cette  année  si  loin  de  moi.  Allez  vous 
asseoir,  car  personne  ne  vous  appelle.  » 


XVIII 
G.  XVIII  (Vers  252-263) 

«Seigneurs  barons,  qui  pourrons  nous  envoyer  au  Sar- 
rasin qui  tient  Saragosse?»     Roland  répond  :  «Je  puis 

255  très  bien  y  aller.  »  «  Vous  ne  le  ferez  certes  pas,  »  dit  le 
comte  Olivier,  ®  «  votre  courage  est  trop  ardent  et  fier  ;  je 
craindrai  pour  vous  quelque  méchante  affaire.  Si  le  roi 
le  veut,   je  puis   y   aller  très   bien.»     Le   roi  répond: 

260  «  Taisez-vous  tous  deux.  Ni  vous  ni  lui  n'y  mettrez  les 
pieds.  Par  cette  barbe  que  vous  voyez  blanchir,  j'en- 
tends qu'on  ne  choisisse  aucun  des  douze  pairs.  »  *  Les 
Français  se  taisent.    Les  voilà  qui  se  tiennent  tranquilles. 


ss.  19-21]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  264-286 

XIX 

G.  XIX  (Vers  264-273) 

Turpin  de  Reims  s'est  levé  de  son  rang  et  dit  au  roi  : 
265  «  Laissez  en  paix  nos  Francs.  Depuis  sept  ans  que  vous 
êtes  en  ce  pays,  ils  ont  eu  bien  des  fatigues  et  des 
peines.  Donnez-moi,  sire,  le  bâton  et  le  gant  et  j'irai 
270  trouver  le  Sarrasin  d'Espagne.  Je  verrai  un  peu'  comme 
il  est  fait.»  L'empereur  lui  répond  d'un  ton  de  dépit  : 
€  Allez  vous  asseoir  sur  ce  tapis  blanc  et  ne  parlez  plus 
de  cela,  à  moins  que  je  ne  vous  l'ordonne.»  Aoi. 


XX 

G.  XX  (Vers  274-279) 

«Chevaliers  francs,»  dit  l'empereur  Charles,  «choisis- 
275  sez-moi  un  baron  de  ma  terre  pour  porter  mon  message 
au  roi  Marsile.»  «Ce  sera  Ganelon,  mon  beau-père,»^  dit 
Roland.  Les  Français  disent  :  Il  s'en  acquittera  bien  ; 
si  vous  le  laissez  partir,  vous  n'en  enverrez  point  de 
plus  prudent.» 

XXI 
G.  XXI  (Vers  280-291) 

280  «Ganelon,»  dit  le  roi,  «  approchez  et  recevez  le  bâton 
et  le  gant.  Vous  l'avez  entendu,  ce  sont  les  Français^ 
qui  vous  désignent.»  «Sire,»  dit  Ganelon,  «c'est  Roland 
qui   a   fait  tout  cela,  et  plus  jamais  de  ma  vie  je  ne 

285  l'aimerai,  ni  Olivier  parce  qu'il  est  son  compagnon,  ni  les 
douze  pairs  parce  qu'ils  l'aiment  tant.     Je  les  défie  tous, 

13 


f"  ss.  21-23]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       fvv.  287-312 

sire,  sous  vos  yeux.»     Le  roi  dit  :    «  Vous  avez  vrop  de 

rancune.     Or,  vous  irez  certes,  quand  je  l'ordonne  »  — 

290  «  Je  puis  y  aller,  mais  je  n'y  trouverai  point  de  sûreté. 

Basile  n'en  eut  aucune,  ni  son  frère  Basan. 

Agi. 


XXII 
G.  XXII  (Vers  292-300) 

Je  sais  bien  qu'il  faut  que  j'aille  à  Saragosse.  Qui  va 
là-bas  ne  peut  en  revenir.  J'ai,  cependant,  épousé  votre 
29s  sœur  ;  j'ai  d'elle  un  fils,  il  n'en  est  de  plus  beau.  C'est 
Baudouin  qui,  s'il  vit,  sera  un  preux.  Je  lui  laisse  mes 
terres  et  mes  fiefs.  Gardez-le  bien,  car  je  ne  le  verrai 
plus.»  Charles  répond:  «Vous  avez  le  cœur  trop  ten- 
300  dre.     Puisque  je  l'ordonne,  il  faut  que  vous  partiez.» 

Agi. 

XXIII 
G.  XXIII  (Vers  301-316) 

À  ces  mots  le  comte  Ganelon  fut  très  tourmenté.  Il 
rejette  de  son  cou  sa  grande  fourrure  de  martre  et  il 
reste  alors  vêtu  de  son  habit  de  soie.  Il  avait  les  yeux 
de  couleur  changeante^  et  le  visage  plein  de  fierté,  son 
305  corps  était  gracieux  et  ses  épaules  larges.  Il  était  si 
beau  que  tous  ses  pairs  le  regardent.  Il  dit  à  Roland: 
«  Fou  que  tu  es,  pourquoi  cette  rage?  On  sait  bien  que 
je  suis  ton  beau-père.  Tu  m'as  nommé  pour  aller  chez 
310  Marsile.  Si  Dieu  m'accorde  que  de  là  je  revienne,  je 
ferai  venir  sur  toi  un  si  grand  malheur  qu'il  durera  pen- 
dant toute  ta  vie.»     Roland  lui  répond:  «C'est  orgueil 

14 


^ 


ss,  23-26]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  313-332 

et  folie.    On  sait  bien  que  je  n'ai  nul  souci  des  menaces. 

315  Mais  il  faut  pour  ce  message  un  homme  sage.     Si  le  roi 

le  veut,  je  suis  prêt  à  le  faire  pour  vous.  »  Aoi. 


XXIV 

G.  XXIV  (Vers  317-323) 

Ganelon  répond:  «Tu  n'iras  point  pour  moi.  Tu  n'es 
pas  mon  vassal,  et  moi,  je  ne  suis  pas  ton  seigneur. 
Charles  ordonne  que  je  fasse  son  service.  J'irai  trouver 
320  Marsile  à  Saragosse.  Mais  j'y  ferai  quelque  folie  pour 
soulager  cette  grande  colère.»  À  ces  mots,  Roland  se 
met  à  rire.  Aoi. 

XXV 

G.  XXV  (Vers  324-330) 

Quand  Ganelon  voit  que  Roland  se  moque  de  lui,  il 

325  en  a  telle  douleur  que,  de  colère,  il  manque  d'éclater. 
Il  s'en  faut  peu  qu'il  ne  perde  le  sens.  Il  dit  au  comte: 
«Je  ne  vous  aime  point,  vous  avez  fait  tomber  sur  moi 
ce  choix  funeste.     Juste  empereur,  me  voici  devant  vous, 

330  je  désire  accomplir  vos  ordres.»  Agi/ 


XXVI 
G.  XXVII  *  C)  (Vers  331-336) 

L'empereur  lui  tend  le  gant  de  sa  main  droite,  mais  le 
comte  Ganelon  voudrait  être  bien  loin  de  là.     Quand  il 

15 


ss.  26-28]  LA  CHANSON  DE  ROLAND        [vv.  333-355 

dut  le  prendre,  le  gant  tomba  à  terre. ^     «Dieu,»  s'écrient 
les  Français,  «  qu'est-ce  que  cela  voudra  dire  ?  ce  message 
335  nous  attirera  de  grandes  pertes.  »     «  Seigneurs,  »  dit  Ga- 
nelon,  «  vous  en  aurez  des  nouvelles.  » 


XXVII 
G.  XXVIII  (Vers  337-341) 

«  Sire,  »  dit  Ganelon,  «  donnez-moi  congé  ;  puisqu'il  faut 

partirj^  je  n'ai  plus  de  temps  à  perdre.»     Le  roi  lui  dit: 

«  Allez  au  nom  de  Jésus  et  au  mien.  »     De  sa  main  droite, 

340 il  l'absout^  et  il  fait  sur  lui  le  signe  de  la  croix.     Puis.il 

lui  remet  le  bâton  et  la  lettre. 

DÉPART,  VOYAGE  ET  TRAHISON  DE  GANELON 

XXVIII 

G.  XXIX  (Vers  342-365) 

Le  comte  Ganelon  s'en  va  dans  sa  maison,  il  se  met  à 
s'équiper  de  la  meilleure  armure  qu'il  peut  trouver.    Il 

345  attache  à  ses  pieds  des  éperons  d'or,  il  ceint  à  son  côté 
Murgleis,®  son  épée.  Il  monte  sur  Tachébrun,*  son  des- 
trier. Son  oncle  lui  tient  l'étrier.  Là  vous  eussiez  vu 
tant  de  chevaliers  pleurer,  qui  tous  lui  disent:     «Quel 

350  malheur  pour  vous,  seigneur  !  Il  y  a  si  longtemps  que 
vous  êtes  à  la  cour  du  roi,  où  Ton  vous  tient  pour  un 
noble  vassal.  Celui  qui  vous  a  désigné  pour  aller  là-bas, 
Charlemagne  lui-même  ne  saura  le  protéger.     Jamais  le 

355  comte  Roland  n'eût  dû  avoir  une  telle  pensée,  car  vous 

16 


.   ss.  28-30]  FRENCH  TRANSLATION         [vv.  356-380 

descendez  d'un  si  grand  lignage.  »  Ensuite  ils  ajoutent  : 
«Sire,  emmejiez-nous.»  Ganelon  répond:  «Au  Seigneur 
Dieu  ne  plaise!     Mieux  vaut  périr  seul  qu'avec  tant  de 

360  bons  chevaliers.  Vous  retournerez,  seigneurs,  en  douce 
France,  saluez  ma  femme  de  ma  part  et  Pinabel,^  mon 
ami  et  mon  pair,  et  mon  fils  Baudouin,  que  vous  con- 
naissez bien.     Aidez-le  et  le  tenez  pour  seigneur.  »  Il  se 

365  met  en  route  et  poursuit  son  chemin.  Aoi. 


XXIX 
G.  XXX  (Vers  366-376) 

Ganelon  chevauche  sous  de  hauts  oliviers  ;  il  a  rejoint 
les  messagers  sarrasins.  Ensemble  ils  reprennent  leur 
route,*  Ganelon  en  arrière.*  Mais  Blancandrin  va  lente- 
ment pour  Pattendre.     L'un  à  l'autre,  ils  se  parlent  avec 

370  grande  finesse.  Blancandrin  dit  :  «  Charles  est  un  homme 
merveilleux  qui  a  conquis  la  Fouille  et  toute  la  Calabre.* 
Il  a  passé  la  mer  salée  du  côté  de  l'Angleterre,*  et  en  a 
conquis  le  tribut  pour  Saint-Pierre.^     Mais  que  cherche- 

375t-ilici  dans  notre  pays?»  Ganelon  répond:  «Telle  est 
son  humeur,  et  il  n'y  aura  jamais  homme  qui  tienne 
devant  lui.»  Agi. 

XXX 

G.  XXXI  (Vers  377-390 

Blancandrin  dit:  «Les  Français  sont  de  vrais  gentils- 
hommes ;  mais  ces  ducs  et  ces  comtes  qui  lui  donnent 
de  tejs  conseils  font  grand  tort  à  leur  seigneur,  ils  tour- 
380 mentent  et  perdent  lui  et  les  autres.»     Ganelon  répond: 

17 


ss.  30-32]  LA  CHANSON  DE  ROLAND  [vv.  381-407 

«En  vérité,  je  ne  connais  personne  entre  eux  qui  mérite 
ce  blâme  si  ce  n'est  Roland,  qui  encore  en  aura  honte. 
Hier  matin  Tempereur  était  assis  à  Pombre;  son  neveu, 

385  vêtu  de  sa  cuirasse,  vint  devant  lui.  Il  avait  fait  butin 
près  de  Carcassonne.^  Dans  sa  main,  il  tenait  une  pomme 
vermeille.  *  «  Tenez,  beau  sire,  »  dit  Roland  à  son  oncle, 
«je  vous  offre  les  couronnes  de  tous  les  rois.  »  Son  orgueil 

390  devrait  bien  le  perdre,  car  chaque  jour  il  s'expose  à  la 
mort.  Que  quelqu'un  le  tue,  nous  aurons  alors  tous  la 
paix.»  Aoi. 

XXXI 
G.  XXXII  (Vers  392-401) 

Blancandrin  dit:  «Roland  est  bien  cruel  de  vouloir 
faire  crier  merci  à  tout  le  monde  et  déporter  le  défi  dans 

395  tous  les  pays.  Sur  quelles  gens  compte-il  pour  faire  de 
tels  exploits  ?  »  Ganelon  répond  :  «  Sur  les  Français.  Ils 
l'aiment  tant  qu'ils  ne  lui  feront  jamais  défaut.  Il  les 
régale  de  tant  d'or  et  d'argent,  et  mulets,  et  destriers, 

400  soieries  et  armures.  L'empereur  lui-même  a  autant  qu'il 
en  désire.  Roland  lui  fera  la  conquête  de  la  terre,  d'ici 
jusqu'au  Levant.  »  Aoi. 

XXXII 
G.  XXXIV  *  (2)  (Vers  402-413) 

Ganelon  et  Blancandrin  ont  fait  tant  de  chemin  en- 
semble qu'ils  s'engagèrent  leur  foi*  l'un  à  l'autre  de  tra- 
405  vailler  à  la  mort  de  Roland.     Ils  ont  parcouru  à  cheval 
tant  de  voies  et  de  routes  qu'enfin  ils  arrivent  à  Sara- 
gosse.     Ils  mettent  pied  à  terre  sous  un  if.     À  l'ombre 

18 


ss.  32-34]  FRENCH  TRANSLATION         [vv.  40»-434 

d'un  pin,  il  y  avait  un  fauteuil  recouvert  de  soie  d'Alex- 
andrie.^ Là  était  le  roi,  maître  de  toute  l'Espagne,  au- 
410  tour  de  lui  vingt  mille  Sarrasins.  Il  n'y  a  pas  un  qui 
dise  ou  qui  souffle  mot  dans  l'attente  des  nouvelles  qu'ils 
voudraient  apprendre.  Alors  voici  venir  Ganelon  et 
Blancandrin. 

XXXIII 
G.  XXXV  (Vers  414-424) 

415  Blancandrin,  tenant  le  comte  Ganelon  par  la  main,  se 
présente  devant  Marsile  et  dit  au  roi:  «Salut  au  nom 
d'Apollon*  et  de  Mahomet  dont  nous  gardons  la  sainte 
loi.     Nous  avons  fait  votre  message  à  Charles.     Il  leva 

420  ses  deux  mains  vers  le  ciel,  loua  son  Dieu  et  ne  fit  point 
d'autre  réponse.  Il  vous  envoie  un  de  ses  nobles  barons 
de  France,  homme  très  puissant.  Vous  saurez  de  lui  si 
vous  aurez  la  paix  ou  non.  »  Marsile  répond  :  «  Qu'il 
parle,  nous  l'écouterons.  »  Agi. 

XXXIV 

G.  XXXVI  (Vers  425-440) 

425  Mais  le  comte  Ganelon  avait  bien  réfléchi  et  se  met  à 
.  parler  avec  une  grande  adresse  comme  celui  qui  sait  bien  le 
faire,  et  dit  au  roi:  «Salut  au  nom  de  Dieu,  le  glorieux,® 

430  que  nous  devons  adorer.  Charlemagne,  le  preux,  vous 
mande  ceci:*  *Que  vous  receviez  la  sainte  loi  chrétienne, 
il  vous  donnera  en  fief  la  moitié  de  l'Espagne.  '  L'autre 
moitié,  il  la  donnera  à  Roland.  Vous  aurez  là  un  compa- 
gnon des  plus  orgueilleux.*  Si  vous  ne  voulez  pas  accep- 
ter cet  accord^  il  mettra  le  siège  sous  Saragosse,*  vous 

19 


ss.  34-36]  LA  CHANSON  DE  ROLAND      [w.  435-459 

435  serez  pris  et  lié  de  force,  et  Ton  vous  conduira  à  Aix,  la 
capitale.  Là  vous  serez  condamné  par  jugement  et  vous 
y  mourrez  dans  la  honte  et  Popprobre.»  À  ces  mots  le 
roi  Marsile  fut  tout  frémissant.     Il  tenait  à  la  main  une 

440  flèche  empennée  d'or,  et  il  en  aurait  frappé  Ganelon,  si 
on  ne  l'en  avait  empêché.  Agi. 


XXXV 

G.  XXXVII  (Vers  441-450) 

Le  roi  Marsile  a  changé  de  couleur  et  il  a  agité  la 
hampe  de  sa  flèche.  À  cette  vue  Ganelon  porta  la  main 
à  son  épée,  la  tira  du  fourreau  la  longueur  de  deux  doigts. 

445«Epée,»  lui  dit-il,  «vous  êtes  claire  et  belle;  tant  que  je 
vous  porterai  à  la  cour  d'un  roi,  l'empereur  de  France  ne 
dira  pas  que  je  sois  mort  tout  seul  chez  l'étranger  avant 
que  les  meilleurs  vous  aient  payée  de  leur  sang.»^     Alors 

450  les  païens  disent  :  «  Empêchons-les  de  se  battre.» 

XXXVI 
G.  XXXVIII  (Vers  451-467) 

Les  principaux  Sarrasins  ont  tant  prié  Marsile  qu'en- 
fin il  s'est  rassis  dans  son  fauteuil.  Le  calife*  lui  dit: 
«Vous  nous  avez  mis  dans  un  mauvais  cas  en  voulant 
455  frapper  le  Français.  Vous  auriez  dû  l'écouter  et  l'en- 
tendre.» «Sire,»  dit  Ganelon,  «il  faut  bien  que  je  souffre 
cet  affront,  mais  jamais  je  ne  consentirais  pour  tout  l'or 
que  Dieu  a  fait,  ni  pour  toutes  les  richesses  en  ce  pays 
à  ne  pas  lui  dire,  si  j'en  ai  l'occasion,  ce  que  Charle- 

20 


ss.  36-38]  FRENCH  TRANSLATION  [W.  460-488 

460  magne,  le  puissant  roi,  mande  par  ma  bouche  à  lui  son 
mortel  ennemi.»  Ganelon  portait  un  manteau  de  martre 
couvert  de  soie  d'Alexandrie.     Il  le  jette  à  terre,  et  Blan- 

465  candrin  le  ramasse.  Mais  il  ne  veut  pas  se  de'faire  de 
son  épée.  De  sa  main  droite  il  la  tient  par  sa  poignée 
d'or.     Les  païens  disent:  «C'est  un  noble  baron.» 

Aoi. 

XXXVII 
G.  XXXIX  (Vers  468-484) 

Ganelon  s'est  approché  du  roi  et  lui  dit:  «C'est  à  tort 

470  que  vous  vous  emportez,  car  Charles  qui  tient  la  France 
vous  demande  de  recevoir  la  loi  chrétienne.*  Alors  il 
vous  donnera  en  fief  la  moitié  de  l'Espagne.  Roland,  son 
neveu,  aura  l'autre  moitié,  l'orgueilleux  compagnon  que 

475  vous  aurez  là  I  Si  vous  ne  voulez  accepter  cet  accord, 
vous  serez  assiégé  dans  Saragosse.  Vous  serez  pris  et  lié 
de  vive  force  et  l'on  vous  conduira  tout  droit  à  Aix  Iji 
capitale.      Là,  vous  n'aurez  ni  palefroi,  ni  coursier,  ni 

480  mule,  ni  mulet  pour  monter.  On  vous  jettera  sur  un 
mauvais  cheval  de  charge,  et  vous  serez  condamné  par 
jugement  à  perdre  la  tête.  Notre  empereur  vous  envoie 
cette  lettre.»  Ganelon  l'a  remise  dans  la  main  droite 
du  païen. 

XXXVIII 
G.  XL  (Vers  485-500) 

485  Marsile  est  tout  pâle  de  colère,  il  brise  le  sceau,  en 
jetant  loin  la  cire  et  parcourt  d'un  regard  ce  que  contient 
la  lettre.     «  Charles,  qui  a  tout  pouvoir  sur  la  France, 


ss.  38-40]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  489-51 S 

m'ordonne  de  me  souvenir  de  la  douleur  et  de  la  colère 

490  qu'il  a  éprouvées  à  cause  de  Basan  et  de  son  frère  Basile, 

dont  j'ai  coupé  la  tête  à  tous  les  deux  dans  les  montagnes 

dessous  de  Haltilie.  •  Si  je  veux  sauver  ma  vie,  il  faut 

que  je  lui   envoie   le  calife,  mon  oncle;   si   non,  point 

495  d'amitié.»  Alors  le  fils  de  Marsile  prit  la  parole  et  dit  au 

roi  :    «  Ganelon  a  dit  des  folies.   Après  un  langage  pareil, 

il  n'a  plus  le  droit  de  vivre.      Livrez-le  moi,  j'en  ferai 

justice.  »   À  ces  mots,  Ganelon  brandit  son  épée,  puis  il 

500  va  s'appuyer  contre  le  tronc  du  pin.  ^ 


XXXIX 

G.  XLII  *  (8)  Vers  (501-51 1) 

Le  roi  s'en  est  allé  dans  le  jardin  emmenant  avec  lui 
ses  principaux  barons.  Blancandrin  à  la  tête  blanche  s'y 
trouva  ainsi  que  Jurfaleu,^  fils  et  héritier  du  roi,  et  le 

505 fidèle  calife,  l'oncle  de  Marsile.  Blancandrin  dit:  «Ap- 
pelez le  Français,  il  m'a  engagé  sa  foi  pour  notre  cause.» 
Le  roi  répondit:  «Amenez-le  donc,  vous-même.»  Blan- 
candrin prit  Ganelon  par  les  doigts  de  la  main  droite,  il 

510  l'amène  dans  le  jardin  devant  le  roi.  C'est  là  qu'ils  rè- 
glent les  conditions  de  l'infâme  trahison.  Agi. 

XL 

G.  XLIII  (Vers  512-519) 

«Beau  sire  Ganelon,»  lui  dit  Marsile,  «j'ai  été  un  peu 

trop  vif  avec  vous  quand  je  voulus  dans  ma  colère  vous 

51 5  frapper.    Prenez  pour  réparation  ces  fourrures  de  martre 


ss.  40-42]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  516-541 

qui  valent  en  or  plus  de  cinq  cents  livres.  Avant  demain 
soir  Tamende  pour  ma  conduite  sera  belle.»  Ganelon  ré- 
pond: cje  ne  les  refuse  point  Que  Dieu,  s'il  lui  plaît, 
vous  en  récompense.  »  Agi. 


XLI 
G.  XLIV  (Vers  520-536) 

520  «Ganelon,»  dit  Marsile,  «tenez  pour  certain  que  je  dé- 
sire vivement  vous  aimer  beaucoup.  Je  veux  vous  en- 
tendre parler  de  Charlemagne  ;^  il  est  bien  vieux  et  il  a 
fini  son  temps.    Si  je  ne  me  trompe,  il  a  deux  cents  ans 

525  passés.  Il  s*est  brisé  en  parcourant  tant  de  pays,  et  il  a 
reçu  tant  de  coups  sur  son  bouclier,  il  a  réduit  à  mendier 
tant  de  rois  puissahts!  Quand  donc  sera-t-il  las  de  faire 
la  guerre?»  Ganelon  répond:  «Ce  n'est  point  là  Charles. 

530  Personne  ne  peut  le  voir  et  le  connaître  sans  dire  que 
l'empereur  est  un  vrai  baron.  J'aurais  beau  vous  le  louer 
et  le  vanter,  car  il  resterait  en  lui  encore  plus  de  bonté  et 
d'honneur.  Sa  valeur  incomparable,  qui  pourrait  la  racon- 

535  ter  ?  Dieu  a  fait  briller  en  lui  tant  de  noblesse,  qu'il  vaut 
mieux  mourir  que  de  l'abandonner.» 


XLII 

G.  XLV  (Vers  537-549) 

«  Mais,»  dit  le  païen,  «je  suis  tout  émerveillé  de  Charle- 
magne qui  est  si  vieux  et  si  blanc  ;  si  je  ne  me  trompe,  il 
a  deux  cents  ans  et  davantage.    Il  a  eu  bien  de  la  peine 
540  en  parcourant  tant  de  pays,  il  a  reçu  tant  de  coups  de 

23 


SS.  42-44]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  542-564 

lance  et  d'épieu,  il  a  réduit  à  mendier  tant  de  rois  puis- 
sants!^ Quand,  donc,  sera-t-il  las  défaire  la  guerre?» 
«Jamais,»  dit  Ganelon,  «tant  que  vivra  son  neveu,  car  il 
545  n'y  a  pas  un  pareil  vassal  sous  la  cape  du  ciel.  C'est  en- 
core un  vaillant  preux  que  son  compagnon  Olivier;  les 
douze  pairs,^  qui  sont  tant  aimés  de  Charles,  font  Pavant- 
garde  avec  vingt  mille  chevaliers.  Bien  tranquille  est 
Charles,  qui  n'a  personne  à  craindre.»  Aoi. 


XLIII 
G.  XLVI  (Vers  550-562) 

550  «Je  m'émerveille  beaucoup,»  dit  le  païen,  «de  Charle- 
magne,  qui  a  les  cheveux  tout  blancs  ;  à  mon  idée  il  a  plus 
de  deux  cents  ans.'  Il  est  allé  en  conquérant  par  tant  de 
pays,  il  a  tant  reçu  de  coups  de  lances  tranchantes,  il  a 

555  défait  et  tué  sur  le  champ  de  bataille  tant  de  rois  puis- 
sants! Quand,  donc,  sera-t-il  las  de  faire  la  guerre?» 
«Certes  jamais,»  dit  Ganelon,  «tant  que  Roland  vivra,  car 
il  n'y  a  point  de  vassal  pareil  d'ici  jusqu'en  Orient.  C'est 
encore  un  vaillant  preux  que  son  compagnon  Olivier;  les 

560  douze  pairs  que  Charles  aime  tant  font  l'avant-garde  avec 
vingt  mille  Français.  Aussi  Charles  est-il  en  sûreté  et 
ne  craint-il  nul  homme  vivant.»  Aoi. 

XLIV 

G.  XLVII  (Vers  563-579) 

«Beau  sire  Ganelon,»  dit  le  roi  Marsile,  «j'ai  de  tels 
combattants  que  vous  n'en  verrez  pas  de  plus  beaux.   Je 

24 


ss.  44-45]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  565-595 

565  puis  avoir  quatre  cent  mille  chevaliers^  pour  combattre 
Charles  et  les  Français.»  Ganelon  répond:  «Ne  tentez 
pas  le  coup  cette  fois-ci;  vous  perdriez  une  grande  partie 
de  vos  païens.    Pas  de  folie,  mais  montrez  de  la  sagesse. 

570  Donnez  tant  d'argent  à  l'empereur  qu'il  n'y  aura  pas  un 
Français  qui  ne  s'en  étonne.  Pour  vingt  otages  que  vous 
lui  enverrez,  le  roi  s'en  retournera  dans  le  doux  pays  de 
France,  laissant  son  arrière-garde  derrière  lui,  oîi  se  trou- 

575  vera,  si  je  ne  me  trompe,  son  neveu  le  comte  Roland 
avec  le  brave  et  courtois  Olivier.  Les  deux  comtes  sont 
morts,  si  vous  voulez  m'en  croire.  Alors  Charles  verra 
tomber  son  grand  orgueil  et  n'aura  plus  envie  de  vous 
faire  la  guerre.»  Agi. 

XLV 
G.  XLVIII  (Vers  580-595) 

580  «  Beau  sire  Ganelon,»  dit  le  roi  Marsile,  «comment  m'y 
prendrai-je  pour  tuer  Roland  ?»  «  Je  saurai  bien  vous  le 
dire,»  répond  Ganelon.  «  Le  roi  sera  dans  les  grands  dé- 
filés de  Cize,^  ayant  derrière  lui  son  arrière-garde,  oU  se 

585  trouvent  son  neveu,  le  puissant  comte  Roland,  et  Olivier, 
en  qui  iLmet  tant  de  confiance.  Ils  conduisent  avec  eux 
vingt  mille  Français.  Lancez  contre  eux  cent  mille  de 
vos  païens  qui  d'abord  leur  livrent  une  bataille  oîi  les 

590  Français  seront  blessés  et  tués.  Je  ne  dis  pas  pour  cela 
qu'il  n'y  ait  un  grand  massacre  des  vôtres.  Alors, 
livrez-leur  de  même  une  autre  bataille.  Roland  ne  se  ti- 
rera pas  de  l'une  et  de  l'autre.  Ainsi  vous  aurez  accom- 
pli un  brillant  fait  d'armes,  et  de  toute  votre  vie  vous 

595  n'aurez  plus  de  guerre.»  Aol 

25 


ss.  46-48]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.   596-616 

XLVI 
G.  XLIX  (Vers  596-602) 

«  Qui  pourrait  faire  que  Roland  y  fût  tué,  ferait  perdre 
à  Charles  le  bras  droit  de  son  corps.  Adieu,  alors,  ses 
merveilleuses  armées  ;  il  ne  rassemblerait  plus  jamais  de 
600  si  grandes  forces,  et  la  Terre  Majeure  restera  en  repos.» 
À  ces  mots,  Marsile  saute  au  cou  de  Ganelon  et  l'em- 
brasse.    Puis  il  commence  par  ouvrir  ses  trésors. 

Agi. 

XLVII 
G.  L  (Vers  603-608) 

Marsile  dit  alors  :  «  Pourquoi  tarderai-je  plus  à  parler  ? 
Un  conseil  n'est  profitable  que  quand  on  peut  compter 
605  dessus.  Jurez-moi  la  trahison  tout  de  suite,  que  je  trou- 
verai Roland  à  Tarrière-garde.»*  Ganelon  lui  répond: 
«Qu'il  soit  selon  votre  plaisir.»  Et  voilà  que,  sur  les 
reliques^  de  son  épée  Murgleis,  il  jure  la  trahison  et  s'est 
fait  traître. 

XLVIII 
G.  LI  (Vers  609-616) 

Il  y  avait  là  un  grand  fauteuil  d'ivoire.  Marsile  fait 
610  apporter  devant  lui  un  livre  qui  renfermait  la  loi  de 
Mahomet  et  de  Tervagant.^  Sur  ce  livre  le  Sarrasin  es- 
pagnol fit  le  serment  que  voici:  «S'il  trouve  Roland  à 
l'arrière-garde,  il  le  combattra  avec  tous  ses  gens,  et  s'il 
6151e  peut,  il  le  fera  mourir.»  Ganelon  répond:  «Puisse 
notre  traité  réussir.»  Agi. 

26 


ss.  49-51]  FRENCH  TRANSLATION        [vv.  617-637 

XLIX 
G.  LU  (Vers  617-626) 

Voici  venir  un  païen  du  nom  de  Valdabrun,*  —  c'est 
lui  qui  fut  le  parrain*  du  roi  Marsile.     D'un  air  gai,  il 

620  dit  à  Ganelon  en  riant  :  t  Prenez  mon  épée  ;  personne 
n'en  a  de  meilleure.  Dans  le  pommeau,  il  y  a  pour  plus 
de  mille  écus  d'or.'  Par  amitié,  beau  sire,  je  vous  la 
donne  pour  que  vous  nous  aidiez  contre  Roland,  le  baron, 
et  que  nous  puissions  le  trouver  à  l'arrière-garde.»     «Ce 

625  sera  fait,»  lui  répond  le  comte  Ganelon.  Puis  ils  se 
baisèrent  au  visage  et  au  menton.^ 


G.  LUI  .  (Vers  627-633) 

Il  vient  ensuite  un  païen,  Climborin,*  qui,  d'une 
manière  avenante  dit  à  Ganelon  en  riant  :  «  Prenez  mon 
630  heaume,  je  n'en  ai  jamais  vu  de  meilleur  ;  aidez-nous  con- 
tre Roland,  le  marquis,  que  d'une  manière  ou  d'une 
autre  nous  puissions  le  couvrir  de  honte.»  «Ce  sera 
fait,»  lui  répond  Ganelon.  Puis  il  se  baisèrent  sur  la 
bouche  et  à  la  joue.  Aoi. 

LI 

G.  LIV  (Vers  634-641) 

Voici  venir  alors  la  reine  Bramimonde:*   «Je  vous 
635 aime  beaucoup,  sire,»  dit-elle  au  comte,  «car  mon  seigneur 
et  tous  ses  hommes  vous  ont  en  grand  estime.     J'en- 
verrai à  votre  femme  ces  deux  bracelets  qui  sont  faits 

27 


ss.  51-53]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  638-660 

d'or,  d'améthystes  et  de  rubis.     Ils  valent  plus  que  tous 

640  les  trésors  de  Rome.     Votre  empereur  n'en  a  jamais  eu 

de  si  riches.»     Ganelon  les  a  pris,  il  les  met  dans  sa 

botte.  Agi. 

LU 
G.  LV  (Vers  642-646) 

Le  roi  appelle  son  trésorier  Mauduit:   «Les  présents 

pour  Charles,»  lui  dit-il,  «sont-ils  prêts?»     «Oui,  sire, 

645 tout  est  prêt,»  répond  Mauduit;   «sept  cents  chameaux 

chargés  d'or  et  d'argent,  et  vingt  otages  des  plus  nobles 

qui  soient  sous  le  ciel.  »  Aoi. 

LUI 
G.  LVI  (Vers  647-660) 

Marsile  prend  Ganelon  par  l'épaule  et  lui  dit  :  «Vous 
êtes  très  vaillant  et  très  sage.     Mais  par  cette  loi  que 

650  vous  tenez  pour  la  plus  sainte,  gardez-vous  bien  de 
changer  de  sentiment  envers  nous.  Je  vous  donnerai 
une  bonne  portion  de  mes  richesses,  six  mulets  chargés 
de  l'or  le  plus  fin  d'Arabie,*  et  jamais  année  ne  se  pas- 
sera sans  que  je  vous  donne  autant.     Prenez  les  clefs  de 

655  cette  grande  cité,  présentez  au  roi  Charles  les  grands 
trésors,  et  de  ma  part  livrez-lui  vingt  otages.*  Puis, 
faites-moi  mettre  à  l'arrière-garde  Roland.  Si  je  puis  le 
trouver  dans  un  passage  ou  dans  un  défilé,  je  lui  livrerai 
une  bataille  à  mort.»     Ganelon  répond:  «Il  m'est  avis 

660  que  je  tarde  trop.»  Alors  il  monte  à  cheval  et  se  met 
en  route.  Aoi. 

28 


SS.  54-55]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  661-688 

ROLAND  EST  PLACÉ  Â  L'ARRIÈRE-GARDE 
LIV 
G.  LVII  (Vers  661-668) 

L'empereur  approche  de  son  royaume;  déjà  il  est 
arrivé  à  Valtierre,*  la  cité  que  jadis  le  comte  Roland  a 
forcée  et  prise,  laquelle,  depuis  ce  jour,  est  demeurée 
665  cent  ans  déserte.  C'est  là  que  le  roi  attend  des  nou- 
velles de  Ganelon  et  le  tribut  du  grand  pays  d'Espagne. 
Or,  un  matin,  aux  premiers  feux  du  jour,  le  comte  Gane- 
lon arrive  au  camp.  Aoi. 

LV 
G.  LVIII  (Vers  669-702) 

L'empereur  s'est  levé  de  grand  matin  et  a  entendu 

670  messe  et  matines.*  Puis  il  est  allé  s'asseoir  sur  l'herbe 
verte  devant  sa  tente  oîi  se  trouvent  Roland  et  le  brave 
Olivier,  le  duc  Naimes,  et  bien  d'autres  preux.  C'est  là 
que  Ganelon  vient,  le  traître,  le  parjure.     Il  commence 

675  par  dés  paroles  pleines  d'artifice  et  dit  au  roi  :  «Salut  au 
nom  de  Dieu  !  Voici  les  clefs*  de  Saragosse  que  je  vous 
apporte,  et  voilà  beaucoup  de  richesses  que  je  vous  fais 
amener,  et  vingt  otages  ;  faites-les  bien  garder.     Le  roi 

680  Marsile  vous  prie  de  ne  pas  le  blâmer  si  le  calife  y  man- 
que ;  car  j'ai  vu  de  mes  yeux  quatre  cent  mille  hommes 
armés,  vêtus  de  leurs  hauberts,  casques  fermés,  ceints  de 

685  leurs  épées  à  la  garde  d'or  niellé,  qu'on  conduisait  jus- 
qu'à la  mer.  Ils  s'enfuyaient  à  cause  de  la  foi  chré- 
tienne qu'ils  ne  voulaient  ni  recevoir  ni  garder.  Mais 
avant  qu'ils  eussent  fait  quatre  lieues  en  mer,  ils  furent 

29 


SS.  55-56]  LA  CHANSON  DE  ROLAND      [vv.  689-716 

assaillis  par  les  vents  et  la  tempête.     Là,  ils  se  sont 
690  noyés,*  jamais  vous  ne  les  verrez.     Si  le  calife  était 
vivant,  je  vous  l'aurais   amené.     Quant  au  roi  païen, 
tenez  pour  assuré,  sire,  que  vous  ne  verrez  point  passer 
ce  premier   mois  avant  qu'il  ne  vous  suive  au  royaume 
695  de  France  pour  y  recevoir  la  foi  que  vous  gardez.     Il 
deviendra,  mains  jointes,  votre  vassal  ;  de  vous  il  tien- 
dra le  royaume  d'Espagne.»     Le  roi  dit  alors:    «Que 
.  Dieu  en  soit  loué  !     Vous  avez  bien  fait,  vous  en  serez 
700  bien  récompensé.»     On  fait  alors  sonner  mille  clairons 
dans  l'armée.     Les  Francs  lèvent  le  camp  ;  ils  chargent 
les  bêtes  de  somme,  et  tous  s'acheminent  vers  la  douce 
France.  •  Aoi. 


LVI 
G.  LIX  (Vers  703-716) 

Charlemagne  a  ravagé  l'Espagne,^  pris  les  châteaux  et 

705  forcé  les  villes.     Maintenant  le  roi  déclare  que  la  guerre 

est  terminée  et  il  s'en  va  à  cheval  vers  sa  douce  France. 

Le  jour  passe,*  le  soir  descend.'     Le  comte  Roland  a 

planté  son  étendard  au  haut  d'un  tertre,  droit  contre  le 

ciel  dressé,  et  les  Francs  se  campent  par  tout  le  pays. 

710  Cependant,  de  leur  côté  les  païens  s'avancent  à  travers 

ces  grandes  vallées,  vêtus  de  cuirasses,  de  cottes  courtes, 

doublées,  casques   lacés,  épées  au  côté,  écus  au  cou,  et 

lances  toutes  prêtes.     Ils  s'arrêtent  enfin  dans  un  bois 

au  sommet  des  montagnes.     Là,  quatre  cent  mille  hom- 

715  mes  attendent  le  point  du  jour.     Et   les   Français  qui 

n'en  savent  rien  I     Dieu,  quel  malheur  I 

Aoi. 

30 


ss.  57-59]  FRE^XH  TRANSLATION  [vv.  717-740 

LVII 
G.  LX  Vers  (717-724) 

Le  jour  s'en  va  et  la  nuit  est  noire.  Charles  s'endort, 
le  puissant  empereur.  Il  se  voit  en  rêve^  aux  grands 
720  défilés  de  Cize.  Il  tient  entre  les  mains  sa  lance  de 
bois  de  frêne.  Mais  Ganelon,  le  comte,  l'a  par  force 
saisie  ;  avec  telle  rage,  il  la  secoue  et  la  brandit,  que  les 
éclats  en  volent  vers  le  ciel.  Mais  Charles  dort  et  point 
ne  se  réveille. 

LVIII 
G.  LXI  (Vers  725-736) 

725  Après  ce  songe,  il  en  fait  un  autre.^  Il  est  en  France, 
à  sa  chapelle  à  Aix  ;  un  ours  le  mord  au  bras  droit  cruel- 
lement; puis  du  côté  des  Ardennes,'  il  voit  venir  un 
léopard,  qui  lui  livre  aussi  un  grand  assaut.     Puis  un 

730  lévrier  descend  de  l'intérieur  du  palais,  en  sautant  et  en 
bondissant  jusqu'à  Charles.  D'abord  le  chien  tranche 
l'oreille  droite  à  l'ours,  puis  furieux,  s'en  prend  au 
léopard.     Les  Français  disent:  «Voilà  une  grande  ba- 

735  taille.»  Ils  ne  savent  lequel  sera  le  vainqueur.  Mais 
Charles  dort  et  point  ne  se  réveille.  Agi. 


LIX 
G.  LXII  Vers  (737-750) 

La  nuit  s'en  va  et  l'aube  du  jour  apparaît.    L'empereur 

s'achemine  fièrement.     Mille  clairons  retentissent  dans 

740 l'armée.     «Seigneurs   barons,»   dit   l'empereur  Charles, 

31 


ss.  59-61]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  741-765 

«  voyez  ces  défilés  et  ces  étroits  passages  ;  à  qui  me  con- 
seillez-vous de  donner  Tarrière-garde?»  Ganelon  répond: 
«À  mon  beau-fils  Roland;  vous  n'avez  point  de  baron  si 

745  dévoué.»  À  ce  mot,  le  roi  le  regarde  fièrement;  puis  il  lui 
dit:  «Vous  êtes  le  diable  vivant;  il  vous  est  donc  entré 
dans  le  corps  une  rage  mortelle.  Et  qui  sera  devant  moi 
à  Pavant-garde?»     «Ce  sera,»  dit  Ganelon,  «Ogier^  de 

750  Danemark.  Vous  n'avez  point  de  baron  qui  puisse  s'en 
acquitter  mieux.»  Agi. 

LX 
G.  LXIII  (Vers  751-760) 

Le  comte  Roland,  quand  il  s'entend  nommer,  cov^r 
mence  à  parler  en  vrai  chevalier:  «Vraiment,  je  dois. bien 
vous  aimer,  beau-père  pour  m'avoir  donné  l'arrière-garde. 

755  Charles,  le  roi  de  France,  n'y  perdra  rien,  à  mon  avis,  ni 
palefroi,  ni  destrier,^  ni  mule,  ni  mulet  sur  lequel  on 
monte,  ni  rossin,  ni  même  la  moindre  bête  de  somme 
avant  qu'on  ne  l'ait  disputée  à  la  pointe  de  l'épée.  »  Gane- 

760 Ion  répond:  «Vous  dites  vrai,  je  le  sais  bien.»  Aoi. 


LXI 

G.  LXIV  (Vers  761-765) 

(Quand  Roland  voit  qu'il  sera  à  l'arrière-garde,  il  parle 

plein  de  colère"  à  son  beau-père.  «Ah!  perfide,  méchant 

homme  de  mauvaise  race,  tu  croyais,  peut-être,  que  le 

765  gant  me  tomberait  par  terre  comme  à  toi  le  bâton*  devant 

Charles.  »  Aoi.) 

32 


ss.  62-64]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  766-791 

LXII 
G.  LXV  (Vers  766-773) 

Le  comte  Roland  s'adresse  alors  à  Charles  :  «  Donnez- 
moi  Parc  que  vous  tenez  au  poing.  Je  suis  bien  sûr  au 
moins  qu'on  ne  me  reprochera  pas  de  l'avoir  laissé  tomber 
770  des  mains,  comme  votre  gant  droit  est  tombé,  quand 
Ganelon  reçut  le  bâton.^»  L'empereur  reste  là,  la  tête 
baissée,  il  saisit  sa  barbe,  il  tortille  sa  moustache,  et  ne 
peut  retenir  ses  larmes. 

LXIII 

G.  LXVI  (Vers  774-782) 

775  À  ce  moment,  Naimes  est  venu,  le  meilleur  vassal  qui 
soit  à  la  cour,  et  dit  au  roi:  «Vous  l'avez  entendu.  Le 
comte  Roland  est  dans  une  grande  colère,  car  l'arrière- 
garde  lui  est  adjugée.      Vous  n'avez  aucun  baron  qui 

780  puisse  l'en  détourner.  Donnez-lui  l'arc  que  vous  avez 
tendu  et  trouvez-lui  des  hommes  pour  bien  lui  aider.» 
Le  roi  lui  donne  l'arc  et  Roland  le  reçoit. 

LXIV 

G.  LXVII  (Vers  783-79O 

785  L'empereur  appelle  Roland:  «Beau  sire  neveu,  sachez 
bien  que  je  vais  vous  laissei:  la  moitié  de  mon  armée. 
Gardez-la,  ce  sera  votre  salut.»  «Je  n'en  fera:i  rien,» 
lui  dit  le  comte.  «  Dieu  me  confonde  si  je  démens  ma 
race!     Je  retiendrai  vingt  mille  braves  Français.    Quant 

790  à  vous,  passez  les  défilés  en  toute  sûreté,  car  tant  que  je 
vivrai  vous  n'aurez  nul  homme  à  craindre.  »  Agi.* 

33 


ss.  65-66]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [w.  792-^13 

LXV 

G.  LXIX  *  (*)  (Vers  792-802) 

Le  comte  Roland  monte  sur  son  destrier.  À  ses  côtés 
vient  se  ranger^  Olivier,  son  compagnon;  puis  viennent 

795  Gérin,  Gérier  le  brave  comte,  Oton  et  Bérenger,  Samson 
et  le  fier  Anséis,  Ivon  et  Ivoire*  que  le  roi  aime  tant, 
puis  le  vieux  Girard  de  Roussillon,  et  Engelier,  le  Gas- 
con.    «Par  ma  tête,»  s'écrie  Parchevêque  Turpin,  «j'irai, 

800 moi  aussi.»  «Et  j'irai  avec  vous,»  dit  le  comte  Gautier. 
«Je  suis  l'homme  de  Roland  et  je  ne  dois  pas  lui  man- 
quer.» Et  entre  eux  ils  choisissent  vingt  mille  cheva- 
liers. 

LXVI 
G.  LXX  (Vers  803-813) 

Le  comte  Roland  appelle  Gautier  de  l'Hum.^  «  Prenez 
mille  Français  de  notre  pays  de  France  et  occupez  les 

805  défilés  et  les  sommets  afin  que  l'empereur  n'y  perde  pas 
un  des  siens.»  Gautier  répond:  «Je  dois  bien  faire  cela 
pour  vous.»  Avec  ses  mille  Français  de  leur  pays  de 
France,  Gautier  parcourt   les  passages  et  les  hauteurs. 

810  Recevrait-il  les  plus  mauvaises  nouvelles,  il  n'en  descendra 
pas  avant  que  sept  cents  épées  aient  été  tirées  du  four- 
reau. Le  roi  Almaris,  du  royaume  de  Belferne,  lui  livra  le 
jour  même  une  rude  bataille.  Agi. 


34 


ss.  67-68]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  814-838 

PRÉPARATIFS  DES  SARRASINS 
LXVII 
G.  LXXII  *  (6)  (Vers  814-825) 

Hauts  sont  les  monts,^  les  vallées  ténébreuses,  noirs 
81  s  les   rochers,    les   défilés   effrayants.     Les   Français   les 
traversent  ce  jour-là  dans   une  sombre  tristesse.      De 
quinze  lieues  on  entend  le  bruit   de   leur   pas.     Mais 
lorsqu'ils  viennent  à  la  Terre  Majeure,^   ils   voient  la 
Gascogne,  domaine  de  leur  seigneur.      Alors  il  leur  sou- 
820  vient  de  leurs  fiefs  et  de  leurs  biens,  de  leurs  jeunes  filles, 
et  de  leurs  nobles  femmes.'     Il  n'y  en  a  pas  un  qui  ne 
pleure  d'attendrissement.    Mais  plus  que  tous  les  autres, 
Charles  est  plein  d'angoisse,  car  il  a  laissé  son  neveu  aux 
825  défilés  d'Espagne.     Pitié  l'en  prend,   il  ne  peut  s'em- 
pêcher de  pleurer^  Aoi. 

LXVill 
G.  LXXIII  (Vers  826-840) 

Les  douze  pairs  sont  restés  en  Espagne,  et  avec  eux 
vingt  mille  Français  qui  ne  craignent  rien  et  ne  redoutent 
point  la  mort.     L'empereur  s'en  retourne  en  France  et 

830  sous  son  manteau  il  cache  son  triste  visage.  À  côté  de 
lui  s'avance  le  duc  Naimes  qui  lui  dit:  «Qu'est-ce  qui  vous 
afflige?»  «Qui  me  le  demande  me  fait  tort,»  répond 
Charles.     «Ma  douleur  est  si   grande   que  je  ne  puis 

835  m'empêcher  de  gémir.  La  France  sera  détruite  par 
Ganelon.*  Un  ange*  cette  nuit  m'est  apparu  qui  me  l'a 
fait  voir  brisant  ma  lance  entre  mes  mains.  C'est  lui 
qui  a  fait  mettre  Roland  à  l'arriëre-garde.     Je  l'ai  laissé 

35 


ss.  68-70]  LA  CHANSON  DE  ROLAND        [vv.  839-865 

840  dans  un  pays  étranger.    Dieu  !  si  je  le  perds,  jamais  je  ne 
trouverai  son  pareil.  »  Agi. 


LXIX 
G.  LXXIV  (Vers  841-859) 

Charlemagne  ne  peut  retenir  ses  larmes.  Cent  mille 
Français  s'attendrissent  avec  lui  et  tremblent  pour  le  sort 
de  Roland.     Ganelon,  le  félon,  en  a  fait  trahison.     Il  a 

845  reçu  du  roi  païen  de  riches  présents,  de  Por  et  de  Targent, 
des  draps  de  soie,  et  de  beaux  tissus,  des  mulets  et 
des  chevaux,  des  chameaux  et  des  lions.  Marsile  fait 
l'appel  de  tous  les  barons  d'Espagne,  comtes,  vicomtes, 

850  ducs,  connétables,^  avec  les  émirs  et  les  fils  de  ses  nobles. 
En  trois  jours  il  en  réunit  quatre  cent  mille.*  Il  fait  son- 
ner les  tambours  à  Saragosse.  Sur  la  plus  haute  tour,  on 
élève  l'image'  de  Mahomet.    Il  n'est  païen  qui  ne  le  prie 

855  et  ne  l'adore.  Puis  ils  s'acheminent  à  qui  mieux  mieux  à 
travers  la  Cerdagne*  par  monts  et  par  vaux.  Enfin  ils 
voient  les  gonfanons^  de  ceux  de  France,  l'arrière-garde 
des  douze  compagnons.*  Impossible  qu'il  n'y  ait  belle 
bataille. 

LXX 

G.  LXXV  (Vers  860-873) 

860  Le  neveu  de  Marsile'  s'avance  au  premier  rang  sur  un 
mulet  qu'il  touche  d'un  bâton,  et  dit  à  son  oncle  d'un  air 
joyeux  et  riant,  «Beau  sire  roi,  je  vous  ai  tant  servi; 
j'en  ai  eu  tant  de  peines  et  de  tourments,  livré  tant  de 

865 batailles  et   remporté   tant  de  victoires;   accordez-moi 

36 


ss,  70-72]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  866-891 

une  récompense, — Phonneur  d'abattre  Roland.^  Aussi 
le  tuerai-je  de  ma  lance  tranchante,  si  Mahomet  veut 
bien  me  protéger.  Je  délivrerai  toutes  les  provin- 
870  ces  d'Espagne,  depuis  les  défilés  d'Aspe*  jusqu'à 
Durestant.'  Charles  se  lassera  et  les  Français  découra- 
gés se  rendront.     Vous  n'aurez  plus  de  guerres  de  toute 

votre  vie.»     Le  roi  Marsile  alors  lui  tend  le  gant 

^  Agi. 


LXXI 
G.  LXXVI  (Vers  874-884) 

Le  neveu  de  Marsile  tient  le  gant  dans  son  poing  et 
875 s'adresse  à  son  oncle  d'un  ton  très  fier:  «Beau  sire  roi, 
vous  m'avez  fait  un  grand  don.  Choisissez-moi  onze 
de  vos  barons  et  j'irai  combattre  les  douze  pairs  de 
880  France.»  Falsaron,*  le  frère  du  roi  Marsile,  répond 
tout  le  premier:  «Beau  sire  neveu,  vous  et  moi,  nous 
irons  et  nous  livrerons  certainement  cette  bataille;  et 
l'arrière-garde  de  la  grande  armée  de  Charles,  nous  la 
tuerons:  c'est  dit.»  Agi. 

LXXII 
G.  LXXVII  (Vers  885-893) 

885  Le  roi  Corsablis  vient  d'autre  part.  Il  est  de 
Barbarie*  et  tout  plein  d'astuce.  Il  parle,  pourtant, 
comme  le  doit  tout  bon  vassal,  car  pour  tout  l'or  du 
monde,  il  ne  voudrait  se  montrer  couard.      Mais  voici 

890  accourir  Malprimis  de  Brigal,  plus  vite  à  pied  que  ne 
fait  un  cheval,  et  devant  Marsile  il  s'écrie  à  haute  voix: 

37 


ss.  72-74]  LA  CHANSON  DE  ROLAND       [vv.  892-915 

«J'irai  en  personne  à  Roncevaux;^  si  je  trouve  Roland, 
je  ne  le  quitte  pas  que  je  ne  Taie  tué.» 


LXXIII 

G.  LXXVIII  (Vers  894-908) 

895  Voilà  un  émir  de  Balaguer,^  bien  fait  de  corps,  fier  et 
beau  de  visage.  Monté  sur  son  cheval,  il  est  tout 
glorieux  de  porter  ses  armes.  Il  est  fameux  par  sa 
bravoure;    s'il  était  chrétien,'*  ce  serait  un  vrai  baron. 

900  II  s'écrie  devant  Marsile  :  «  À  Roncevaux,  je  veux  y  aller 
aussi.  Si  je  trouve  Roland,  ce  sera  fait  de  lui,  ainsi  que 
d'Olivier,  et  des  douze  pairs.  Les  Français  périront 
dans  le   deuil   et  dans   la   honte.     Charlemagne   n'est 

905  qu'un  vieux  qui  radote  ;  il  sera  fatigué  de  nous  faire  la 
guerre,  et  l'Espagne  nous  restera  en  repos.»  Le  roi 
Marsile  l'en  remercie  beaucoup.  Agi. 


LXXIV 

G.  LXXIX  (Vers  909-91 5) 

Il  y  a  là  un  connétable  maure,*  le  plus  félon  du  pays 
910 d'Espagne.     Devant  Marsile  il  vient  faire  le  fanfaron: 
«Je  conduirai  ma  compagnie  à  Roncevaux,  vingt  mille 
hommes  armés  d'écus  et  de  lances.     Si  je  trouve  Ro- 
land, je  le  garantis  mort.     Charles  ne  passera  plus  un 
915  jour  sans  le  pleurer.»  Agi. 


38 


* .  .  .  s'il  était  chrétien,  ce  serait  un  vj-ai  baron  "  ;  v.  899. 


IX.  Un  Chevalier;  le  heaume,  avec  le  nasal,  l'écu,  Pépée,  le  haubert, 
avec  les  mailles  qui  couvrent  les  mains,  débordé  au  bas  par  la  chemise  ou  le 
bliaut  ;  d'après  le  sceau  de  Galeran,  comte  de  Meulan,  1165  ;  voir  la  ChevaleriCy 
Fig- 134- 


^i. 


LlUi 
OF  THii 


UNIVERSITY 


ss.  75-76]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  916-939 

LXXV 
G.  LXXX  (Vers  916-930) 

D'autre  part  vient  Turgis  de  Tortose;^  c'est  un 
comte,  et  cette  ville  lui  appartient.  Il  veut  faire  un 
mauvais  parti  aux  chrétiens.     Devant  Marsile  il  s'aligne 

920 avec  les  autres  et  dit  au  roi:  «Ne  vous  effrayez  point. 
Mahomet  vaut  plus  que  saint  Pierre  de  Rome.  Si  vous 
le  servez,  l'honneur  du  champ  sera  pour  nous.  J'irai 
joindre  Roland  à  Roncevaux.     Personne  ne  pourra  le 

925  sauver  de  la  mort.  Voyez  ma  lame,  elle  est  bonne  et 
longue  ;  je  la  mesurerai  contre  Durendal.^  Vous  enten- 
drez dire  bientôt  laquelle  l'emportera.  Si  les  Français 
luttent  contre  nous,  ils  y  mourront.     Charles  le  vieux 

930  en  aura  deuil  et  honte,  et  plus  jamais  ne  portera  cou- 
ronne.» 

LXXVI 
G.LXXXI  (Vers  931-939) 

On  voit  venir  ensuite  Escremis  de  Valtierre;'  il  est 
Sarrasin  et  seigneur  de  sa  terre.  Devant  Marsile  il 
s'écrie  au  milieu  de  la  foule  :  «À  Roncevaux  j'irai  abattre 
935  leur  orgueil.  Si  je  trouve  Roland,  il  n'emportera  pas 
sa  tête,  non  plus  qu'Olivier  qui  commande  aux  autres. 
Les  douze  pairs  sont  tous  jugés  à  mort;  les  Français 
mourront  et  la  France  en  sera  déserte.  Charles  sera 
dépourvu  de  ses  bons  vassaux.»  Agi. 


39 


ss.  77-78]  LA  CHANSON  DE  ROLAND        [vv.  940-968 

LXXVII 

G.  LXXXII  (V£RS  940-954) 

940      Là  se  trouvait  le  païen  Estorgant,  qui  est  avec  son 

compagnon    Estramaris,    tous   deux   félons,    traîtres   et 

perfides.     Marsile  leur  dit  :  «  Seigneurs,  approchez-vous. 

Vous  irez  aux  défilés  de  Roncevaux  et  vous  m'aiderez  à 
945 conduire  mes  troupes.»      «Sire,»  répondent-ils,   «à   vos 

ordres.     Nous  attaquerons  Olivier  et  Roland.     Rien  ne 

sauvera  de  la  mort  les  douze  pairs,  car  nos  épées  sont 
950  bonnes  et  tranchantes.      Nous  les  ferons  vermeilles  de 

sang  chaud.     Les  Français  mourront,  Charles  sera  dans 

le  deuil.     Nous  vous  ferons  don  de  la  Terre  Majeure. 

Venez-y,  roi,  en  vérité,  vous  verrez  beau  spectacle,  et 

nous  mettrons  l'empereur  à  votre  merci.» 


LXXVIII 
G.  LXXXIII  '  (Vers  955-974) 

955  Voici  venir  en  courant  Margaris^  de  Séville,  qui  pos- 
sède le  pays  jusqu'à  la  mer.  Les  dames  lui  sont  amies 
à  cause  de  sa  beauté,  car  il  n'en  est  point  qui  ne  s'épa- 
nouisse dès  qu'il  se  montre  à  sa  vue  ;  qu'elle  le  veuille  ou 

960  non,  elle  ne  peut  s'empêcher  de  sourire.  Nul  païen  n'est 
si  bon  chevalier.  Il  s'avance  au  milieu  de  la  foule,  s'écri- 
ant  plus  fort  que  les  autres,  et  il  dit  au  roi:  «Ne  vous 
effrayez  pas!     J'irai  à  Roncevaux  tuer  Roland.     Olivier, 

965  non  plus,  ne  gardera  la  vie.  Les  douze  pairs  sont  voués 
au  martyre.  Voyez  mon  glaive  dont  la  garde  est  en  or; 
je  l'ai  reçu  de  l'émir  de  Primes.  Je  vous  engage  ma 
parole  qu'elle  sera  plongée  dans  le  sang  vermeil.     Les 

40 


ss.  78  80]  FRENCH  TRANSLATION  [vv.  969-996 

Français  périront  et  la  France  en  sera  humiliée.  Le 
970  vieux  Charles,  à  la  barbe  fleurie,  ne  passera  plus  un  jour 
sans  chagrin  et  sans  colère.  D'ici  à  une  année,  nous 
aurons  pris  la  France,  et  nous  pourrons  coucher  au  bourg 
de  Saint-Denis.»^     Le  roi  païen  lui  fait  un  profond  salut. 

Agi. 

LXXIX 
G.  LXXXIV  (Vers  975-993) 

975  Voici  encore  Chernuble  de  Valnoir.*  Ses  longs  che- 
veux balayent  la  terre.  Quand  il  se  récrée,  par  manière 
de  jeu,  il  porte  un  fardeau  plus  lourd  que  celui  de  sept 
mulets  chargés.     Ce  pays,  oîi  il  vit,  effraie  les  hommes, 

980  car  le  soleil  ne  luit  pas,'  le  blé  ne  peut  y  croître,  la  pluie 
n'y  tombe  pas,  nulle  part  de  rosée,  point  de  pierre  qui 
ne  soit  toute  noire.  Quelques  uns  affirment  que  les 
diables  y  demeurent.     Chernuble  dit:    «J'ai   ceint  ma 

985  bonne  épée,  à  Roncevaux  je  la  teindrai  vermeille  ;  si  je 
rencontre  le  preux  Roland  sur  mon  chemin  et  que  je 
manque  à  l'attaquer,  eh  bien,  qu'on  ne  me  croie  plus 
jamais.  Aussi  conquerrai-je  sa  Durendal  avec  la  mienne. 
Les  Français  périront,  et  la  France  sera  détruite.»     À 

990 ces  mots  les  douze  pairs  se  réunissent;  ils  emmènent 
avec  eux  cent  mille  Sarrasins  qui  se  précipitent  avec 
ardeur  à  la  bataille.  Ils  vont  s'armer  sous  un  bois  de 
sapins. 

LXXX 
G.  LXXXV  (Vers  994-1016) 

Les  païens  s'arment  de  leurs  cuirasses  moresques,  la 
995 plupart  à  triples  mailles;  ils  lacent  leurs  bons  casques 

41 


s.  80]  LA  CHANSON  DE  ROLAND      [vv.  997-1016 

de  Saragosse;^  ils  ceignent  leurs  épées  d'acier  viennois. 
Leurs  écus  sont  beaux,  leurs  lances  sont  de  Valence,  leurs 
gonfanons^  sont  blancs  et  bleus  et  vermeils.     Ils  laissent 

1000  là  leurs  mulets  et  leurs  bêtes  de  somme  et  montent  sur 
leurs  destriers,'  et  s'acheminent  serrés  Tun  contre  Tautre. 
Le  jour  est  clair,  le  soleil  resplendit.*  Il  n'est  pas 
d'armure  qui  toute  entière  ne  flamboie  et  resplendisse, 
et   pour   que   ce  soit   encore  plus  beau,  mille  clairons 

1005  résonnent.  Le  bruit  en  est  tel  que  les  Français  l'en- 
tendent. Olivier  dit:  «Sire  compagnon,  nous  pourrons 
bien,  je  crois,  avoir  bataille  avec  les  Sarrasins.»  «Dieu 
nous  la  donne  !  »  répond  Roland.    «  Nous  devons  rester 

1 010  fermes  ici  pour  notre  roi.*  Pour  son  seigneur  on  doit 
souffrir  toutes  les  peines,  endurer  les  grandes  chaleurs 
et  les  grands  froids,*  et  perdre,  au  besoin,  et  du  poil  et 
de  la  peau.  Que  chacun  veille  à  frapper  de  grands 
coups,  pour  qu'on  ne  chante  pas  sur  nous  de  mauvaise 

loi  5  chanson."'  Les  païens  ont  tort,®  les  chrétiens  sont  dans 
leur  droit.  Ce  n'est  pas  de  moi  que  viendra  jamais  le 
mauvais  exemple.»  Agi. 


X.  "...Mille  Clairons  Résonnent";  v.  1004;  d'après  un  manu- 
scrit allemand,  xiie  siècle  ;  voir  Ottmann,  Das  Rolandslied  des  Pfafen  Kon- 
radf  p.  248. 


DEUXIÈME  PARTIE 


LA  BATAILLE  DE. RQNCEVAUX 


43 


u^'i 


XL  Roland  Frappant  la  Roche  (w.  2312  etseq.)  et  Sonnant  du 
Cor  (v.  1753)  'i  d'^pi^^  le  vitrail  de  Charlemagne  à  la  cathédrale  de  Chartres, 
f  XI ne  siècle;  reproduction'  bien  connue. 


ss.  81-82]  [vv.  loi  7-1038 


LES  PRÉLUDES  DE  LA  BATAILLE  DE  RONCEVAUX 

PREMIÈRE   PARTIE   DE   L*ÉPISODE   DU   COR 

LXXXI 
G.  LXXXVI  (Vers  1017-1027) 

Olivier  est  monté  sur  un  haut  pic  d'oli  il  regarde  à 
droite  vers  une  vallée  verdoyante  et  voit  venir  la  masse 

1020  des  païens.  Il  appelle  Roland  son  compagnon  :  «  Je  vois 
venir  du  côté  de  TEspagne  un  tel  éclat  d'armures,  de 
cuirasses  blanches,^  de  casques  flamboyants  !  Ces  païens 
vont  faire  grand  mal  aux  Français.     Ganelon,  le  perfide, 

1025 nous  a  trahis;^  c'est  lui  qui  devant  l'empereur  nous  a 
désignés  à  l'arrière-garde.»  «Tais-toi,  Olivier,»  répond 
le  comte  Roland,  «  c'est  mon  parâtre,'  je  ne  veux  pas  que 
tu  dises  un  mot  contre  lui.» 

LXXXII 
G.  LXXXVII  (Vers  1028-1038) 

Olivier  est  monté  sur  un  rocher.  De  là  il  voit  bien 
1030  le  royaume  d'Espagne  et  les  Sarrasins  qui  sont  en  si 
grand  nombre.  Il  voit  briller  ces  casques  ornés  d'or  et 
de  pierres  précieuses,  les  écus,  les  cuirasses  ciselées,  les 
lances  avec  les  petits  drapeaux  dressés.  Il  ne  peut  même 
1035  compter  les  bataillons.  Tant  il  y  en  a  qu'il  n'en  peut 
apprécier  le  nombre,  et  il  en  est  tout  égaré.  Il  descend 
le  plus  vite  qu'il  peut,  il  vient  aux  Français  et  leur  ra- 
conte tout. 

45 


ss.  83-85]  LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1039-1060 

LXXXIII 
G.  LXXXVIII  (Vers  1039-1048) 

1040  «J'ai  vu  les  païens,»  dit  Olivier;  «jamais  homme  ici-bas 
n'en  vit  davantage.  Il  y  en  a  bien  cent  mille  à  Tavant- 
garde  avec  leurs  écus,  leurs  casques  lacés,  cuirasses  toutes 
blanches,  leurs  lances  droites,  4eurs  épieux  bruns  au  fer 
reluisant     Vous  aurez  une  bataille  comme  il  n'en  fut 

1045  jamais.  Seigneurs  Français,  Dieu  vous  donne  courage! 
Tenez  ferme  que  nous  ne  soyons  pas  vaincus.»  Les 
Français  s'écrient:  «Malheur  à  qui  s'enfuit  1  Pour  mou- 
rir il  ne  vous  manquera  pas  un  seul.»  Aoi. 

LXXXIV 
G.  LXXXIX  (Vers  104^1058) 

«  Les  païens  ont  des  forces  immenses,  »  dit  Olivier,  «  et 
1050  il  me  semble  qu'il  y  a  bien  peu  de  nos  Français.  Com- 
pagnon Roland,  sonnez  votre  cor.^  Charles  l'entendra, 
il  ramènera  son  armée.»  Roland  répond:  «Ce  serait 
folie;  je  perdrais  mon  honneur  en  douce  France.  Je 
1055  vais  frapper  de  grands  coups  de  Durendal;^  la  lame  en 
sera  sanglante  jusqu'à  la  garde  d'or.  Pour  leur  malheur, 
ces  maudits  païens  sont  venus  aux  défilés.  Je  vous  le 
garantis,  ils  sont  tous  condamnés  à  mort.»  Aoi. 


LXXXV 


t 


G.  XC  (Vers  1059-1069) 

«Compagnon  Roland,  sonnez  l'olifant.     Charles  l'en- 
1060 tendra;  il  ramènera  son  armée.      Le  roi  viendra  nous 

46 


ss.  85-87]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1061-1087 

secourir  avec  ses  barons.»  «Ne  plaise  à  Dieu,»  répond 
Roland,  «que  pour  moi  mes  parents  soient  blâmés^  et 
que  la  douce  France  tombe  en  mépris.  Avant  cela  je 
1065  frapperai  bien  des  coups  de  Durendal,  ma  bonne  épée 
que  j'ai  ceinte  à  mon  côté  ;  vous  en  verrez  la  lame  toute 
sanglante.  Ces  félons  païens  se  sont  rassemblés  ici  pour 
leur  perte.  Je  vous  le  garantis,  tous  sont  condamnés  à 
mort.»  Agi. 

LXXXVI 
G.  XCI  (Vers  1070-1081) 

1070  «  Compagnon  Roland,  sonnez  de  votre  olifant.^  Charles 
qui  passe  aux  défilés  l'entendra,  et  les  Français  revien- 
dront, je  vous  le  garantis.  »  «  À  Dieu  ne  plaise,  »  répond 
Roland,  «que  nul  homme   vivant   puisse   dire  que  j'ai 

1075  sonné  mon  cor  pour  ces  païens.  Mes  parents  jamais 
n'auront  à  subir  ce  reproche.  Mais  quand  je  serai  dans 
la  grande  bataille,  je  frapperai  de  Durendal  et  mille 
coups  et  sept  cents  ;  vous  en  verrez  l'acier  tout  sanglant. 

1080  Les  Français  sont  braves  et  frapperont  vaillamment,  et 
rien  ne  sauvera  les  païens  de  la  mort» 


LXXXVII 
G.  XCII  (Vers  1082-1092) 

Olivier  dit:  «Je  ne  vois  aucun  déshonneur  à  faire  ce 

que  je  vous  dis.     J'ai  vu  les  Sarrasins  d'Espagne;  les 

1085  vallées,  les  montagnes,  les  landes  et  les  plaines  en  sont 

toutes  couvertes.     Cette  race   étrangère   a  massé  une 

armée   immense,  et   nous    n'avons   qu'une   bien    petite 

47 


ss.  87-89]  LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1088-1111 

troupe.»  «Mon  ardeur  en  est  d'autant  plus  grande,» 
répond  Roland.  «  Ne  plaise  à  Dieu  ni  à  ses  très  saints 
1090 anges  que  par  moi  la  France  perde  sa  gloire!  Plutôt  la 
mort  que  la  honte.  Plus  nous  frappons,  plus  l'empereur 
nous  aime.» 

LXXXVIII 
G.  XCIII  (Vers  1093-1109) 

Roland  est  brave  et  Olivier  est  prudent  ;^  ils  sont  tous 

1095  deux  vaillants  à  merveille.  Dès  qu41s  sont  à  cheval 
et  sous  les  armes,  ils  n'éviteront  pas  la  bataille  pour 
échapper  à  la  mort.  Les  deux  comtes  sont  braves  et 
leurs  paroles  sont  fières.  Les  perfides  païens  s'avancent 
pleins  de  fureur.     «Vous  en  voyez  déjà  quelque  chose,» 

1 100 dit  Olivier.  «Les  voilà  tout  près  de  nous,  et  Charles  est 
maintenant  bien  loin.  Vous  n'avez  pas  daigné  sonner 
votre  cor.  Si  le  roi  était  ici,  nous  n'aurions  pas  dom- 
mage. Regardez  là-haut  vers  les  défilés  d'Aspe,^  vous 
verrez  Tarrière-garde  destinée  à  un  triste  sort.     Ceux 

1 105  qui  se  trouveront  dans  cette  affaire  d'aujourd'hui,  ne 
seront  jamais  plus  dans  une  autre.»  «Tais-toi,»  répond 
Roland,  «c'est  là  nous  faire  outrage.  Malheur  au  cœur 
qui  faiblit  !  Nous  resterons  fermes  à  notre  poste  ici  ;  à 
nous  de  battre  et  de  combattre.»  Agi. 


LXXXIX 
G.  XCIV  (Vers  1110-1123) 

II 10     Quand  Roland  voit  qu'il  y  aura  bataille,  il  devient 
plus  fier  que  lion  ou  léopard.     Il  s'adresse  aux  Français 

48 


ss.  89-90]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  1112-1138 

et  il  appelle  Olivier  :  «  Compagnon,  ami,  ne  parlez  pas 
de  la  sorte.     L'empereur,  qui  nous  a  laissé  ses  Français, 

1 1 1 5  en  a  mis  à  part  vingt  mille  que  voici,  parmi  lesquels  il 
ne  connaît  pas  un  couard.  /  On  doit  pour  son  seigneur 
souffrir  de  grandes  peines,  endurer  les  grands  froids  et 
les  chaleurs  extrêmes,^  perdre  et  son  sang  et  sa  chair. 

II 20  Frappe  de  ta  lance,  et  moi  de  Durendal,  ma  bonne  épée 
que  l'empereur  m*a  <}onnée.  Si  je  meurs,  celui  qui  Paura 
pourra  dire  :  *  Cette  épée  fut  celle  d'un  noble  guerrier.'» 


XC 
G.  XC  V  (Vers  i  i  24-1 1 38) 

Plus    loin   est  l'archevêque   Turpin;*    il   pique    son 
1 125  cheval,  monte    sur   une   éminence,   appelle   autour    de 
lui  les  Français,  et  voici  le  sèrtoon  qu'il  leur  adresse: 
«  Seigneurs  barons,  Charles  nous  a  laissés  ici.     Notre  de- 
voir est  de  mourir  pour  lui.     Soutenez  l'honneur  du  nom 
II 30  chrétien.     Vous  aurez   bataille,   n'en   doutez   pas,  car 
voici  les  Sarrasins  sous  vos  yeux.     Confessez-vous,  de- 
mandez à  Dieu  merci  et  je  vous  absoudrai  pour  le  salut 
de  vos  âmes.     Si  vous  mourez,  vous  serez  au  nombre  des 
II 35  saints  martyrs*  et  vous  aurez  vos  places  au  plus  haut  du 
paradis.»     Les  Français   descendent   de   cheval    et   se 
prosternent  ;  l'archevêque  les  bénit  au  nom  de  Dieu,  et 
pour  pénitence,  il  leur  commande  de  bien  frapper. 


49 


ss.  91-92]  LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1139-1166 

XCI 
G.  XCVI  (Vers  ii  39-1 151) 

Les  Français  se  relèvent  et  se  remettent  sur  pied. 

1 140  Les  voilà  bien  absous  et  quittes  de  leurs  péchés.  L'ar- 
chevêque a  fait  sur  eux  le  signe  de  la  croix.  Puis  ils 
sont  montés  sur  leurs  destriers  rapides.  Ils  sont  arinés 
en  chevaliers  et  tous  sont  préparés  pour  la  bataille.     Le 

1 145 comte  Roland  appelle  Olivier:  «Sire  compagnon,  vous 
le  disiez  fort  bien  que  Ganelon  nous  a  tous  trahis:^  il  en 
a  reçu  de  Tor,  des  biens  et  de  Pargent.  L'empereur 
devrait  bien  nous  venger.     Le  roi  Marsile  a  fait  marché 

II 50  de  nous,  mais  c'est  avec  nos  épées  que  nous  lui  réglerons 
son  compte.  »  Aoi. 

XCII 
G.  XCVII  (Vers  ii 52-1 169) 

Voici  Roland  aux  défilés  d'Espagne,  monté  sur  son  bon 
coursier  Veillantif.^     Il  porte  ses  armes  avec  tant  de 

II 55  grâce,  et  il  s'avance,  le  baron,  en  jouant  avec  sa  lance 
dont  la  pointe  se  dresse  vers  le  ciel.  Au  bout  de  la 
lance  est  fixée  une  bannière  toute  blanche,  dont  les 
franges  d'or  lui  battent  jusqu'aux  mains.     Il  a  le  corps 

II 60 gracieux,  le  visage  clair  et  riant.  Son  compagnon  le 
suit  de  près  et  puis  les  Français  qui  proclament  leur  pro- 
tecteur. Du  côté  des  Sarrasins  Roland  regarde  avec 
fierté,  mais  sur  les  Français  il  tourne  un  œil  doux  et 
modeste  ;  il  leur  dit  avec  courtoisie  :  «  Seigneurs  barons, 

1 165  allez  d'un  pas  tranquille.*  Ces  païens  cherchent  leur 
perte.     Nous  aurons  aujourd'hui  bel  et  bon  butin;  ja- 

50 


ss.  92-94]  FRENCH  TRANSLATION    [vv.  ii 67-1 190 

mais  roi  de  France  n'en  eut  d'aussi  riche.  »    À  ces  mots, 
les  deux  armées  se  rencontrent.^  Agi. 


XCIII 
G.  XCVIII  (Vers  1170-1187) 

II 70  «Je  ne  veux  plus  rien  dire,»  dit  Olivier;  «vous  n'avez 
pas  daigné  sonner  votre  cor,  et  vous  n'avez  pas  l'appui 
de  l'empereur.  Ce  n'est  pas  sa  faute,  le  brave,  il  ne 
sait  mot  de  notre  détresse  ;  et  ceux  qui  sont  là-bas  ne 

II 75 sont  point  à  blâmer.  Avancez  donc,  seigneurs  barons, 
du  mieux  que  vous  pourrez  et  ne  reculez  point  !  Au  nom 
de  Dieu,  je  vous  en  prie,  soyez  bien  décidés  à  frapper,  à 
recevoir  et  à  donner  de  bons  coups.     N'oublions  pas  le 

iiSocri  de*ralliement  de  Charles.»  À  ces  mots,  les  Français 
poussent  leur  cri  de  guerre  :  «  Monjoie  !»'*  Qui  les  eût  en- 
tendus lancer  ce  cri  se  souviendrait  toujours  de  leur 
courage.  Puis,  ils  s'avancent.  Dieu!  avec  quelle  fierté I 
Ils  piquent  leurs  coursiers  pour  aller  plus  vite  ;  ils  vont 

II 85 attaquer,  —  qu'ont-ils  de  mieux  à  faire?  Mais  les  Sar- 
rasins n'ont  point  peur.  Français  et  Sarrasins,  les  voilà 
aux  prises.' 

LA  MÊLÉE:  DUELS  ENTRE  LES  DOUZE  PAIRS 
DE  CHAQUE  CÔTÉ 

XCIV 
G.  XCIX  (Vers  118&-1212) 

Le  neveu  de  Marsile,  qui  s'appelle  Aelroth,  s'avance 
1 190  tout  le  premier  en  avant  des  troupes,  insultant  nos  Fran- 

51 


ss.  94-95]  LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1191-1222 

çais  de  mauvais  propos:  «Félons  Français,  aujourd'hui 
vous  allez  lutter  contre  nous.  Celui  qui  devait  vous  dé- 
fendre vous  a  trahis.  Il  est  fou,  votre  roi,  qui  vous  a  laissés 
dans  ces  défilés.    La  douce  France  perdra  aujourd'hui  sa 

II 95  renommée,  et  Charlemagne  le  bras  droit  de  son  corps.» 
Quand  Roland  Tentend,  Dieu!  quelle  grande  douleur  il 
en  a!  Il  pique  son  cheval  et  le  lance  bride  abattue. 
Le  comte  va  frapper  le  païen  aussi  fort  qu'il  peut.   Il  lui 

1200  fracasse  Técu  et  lui  ouvre  la  cuirasse,*  lui  fend  la  poitrine 
et  lui  brise  les  os;  il  lui  sépare  toute  Téchine  du  dos,  et 
avec  sa  lance  il  lui  fait  rendre  l'âme  du  corps.  Il  le  frappe 
si  bien  qu'il  fait  chanceler  le  corps  et  à  pleine  lance  il 

1205  l'abat  mort  de  son  cheval.*  Il  lui  a  brisé  le  cou  en  deux 
moitiés.  Roland,  cependant,  ne  laisse  pas  de  parler  ainsi 
au  mort:  «Va  donc,  maraud!  Charles  n'est  point  fou,  et 
n'a  jamais  aimé  la  trahison.   En  nous  laissant  aux  défilés, 

i2ioil  a  agi  en  brave;  et  la  douce  France  ne  perdra  pas 
aujourd'hui  sa  gloire.  Frappez,  Français  !  à  nous  le  pre- 
mier coup.    À  nous  le  droit,  à  ces  mécréants  le  tort.  » 

Aoi. 

XCV 
G.  C  (Vers  12 13-1234) 

Il  y  a  là  un  duc  du  nom  de  Falsaron,' — il  est  le  frère 

i2i5du  roi  Marsile  et  seigneur  de  la  terre  de  Dathan*  et 
d'Abiron.  Il  n'y  a  pas  sous  le  ciel  de  félon  plus  scélérat. 
Entre  les  yeux  il  a  le  front  énorme  et  l'on  pourrait  bien 
y  mesurer  un  bon  demi  pied.     Quand  il  voit  son  neveu 

1220  mort,  il  est  tout  saisi  de  douleur.  Il  sort  de  la  foule,  se 
met  devant  les  rangs,  poussant  le  cri  de  guerre  des  païens 
et  provoquant  les  Français:  «Aujourd'hui  la  douce  France 

52 


XII.  Pièces  de  l'Armure  d'un  Chevalier  ;  d'après  la  tapisserie  de 
Bayeux,  fin  du  xie  siècle;  planche  ix  des  Vetusta  monumenta;  voir  Gautier, 
ia  Chanson,  p.  395. 


^x^"'    on  HE     ^r^ 
UNIVERSITY 


ss.  95-96]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1223-1255 

perdra  son  honneur.»    Olivier  à  ces  mots  est  pris  de  fu- 

1225  reur.    Il  pique  son  cheval  de  ses  éperons  d'or  et  il  frappe 

le  Sarrasin  d'un  vrai  coup  de  baron,  lui  brise  Técu,  fracasse 

la  cuirasse,  lui  plonge  dans  le  corps  les  pans  de  son  gon- 

fanon,  et  à  pleine  lance  le  désarçonne  et  l'abat  mort. 

1230  Puis  il  regarde  à  terre.  oU  il  voit  le  misérable  étendu  et 

lui  adresse  ces  fières  paroles  :  «  De  vos  menaces,  drôle, 

je  n'ai  souci.     Frappez,  Français,  et  à  nous  la  victoire.  » 

«MonjoieU^  s'écrie-t-il;  c'est  le  cri  de  Charles. 

Aok 


XCVI 
G.  CI  (Vers  1235-1260) 

1235  Voici  un  roi  qui  s'appelle  Corsablis.  Il  est  de  Barbarie,* 
d'un  pays  lointain.  Il  fait  appel  aux  autres  Sarrasins  : 
«  Nous  pouvons  bien  soutenir  cette  bataille,  car  les  Fran- 
çais sont  en  assez  petit  nombre.    Ceux  qui  sont  là,  nous 

1240  devons  les  dédaigner,  car  nul  d'entre  eux  ne  sera  secouru 
par  Charles.  Voici  le  jour  qu'il  leur  faudra  mourir.»  L'ar- 
chevêque Turpin  l'a  bien  entendu.  Il  n'est  pas  d'homme 
sous  le  ciel  qu'il  haïsse  autant  que  ce  païen.    Il  pique  son 

1245  cheval  de  ses  éperons  d'or  fin  et  va  droit  frapper  sur  Cor- 
sablis un  coup  terrible.  Il  lui  met  en  pièces  son  écu, 
rompt  la  cuirasse,  lui  plante  sa  lance  au  milieu  du  corps. 
Le  coup  est  si  rude  qu'il  le  fait  chanceler  ;  à  pleine  lance 

1250  il  l'abat  mort  sur  le  chemin.  Turpin  regarde  alors  à  terre 
oîi  il  voit  le  misérable  étendu  et  ne  manque  pas  de  lui 
dire  ces  paroles:  «Lâche  païen,  vous  en  avez  menti. 
Charles,  mon  sire,  est  toujours  notre  appui,  et  nos  Fran- 

1255  çais  n'ont  pas  le  talent  de  fuir.    Nous  clouerons  sur  place 

53 


ss.  96-99]  LA  CHANSON  DE  ROLAND  [vv.  1 256-1 276 

tous  vos  compagnons,  et  quant  à  vous,  une  nouvelle  mort 
dans  l'autre  monde  vous  attend.^  Frappez,  Français,  et 
que  nul  de  vous  ne  s'oublie  !  Ce  premier  coup  est  nôtre, 
1260 Dieu  merci.»  «Monjoie!»  s'écrie-t-il,  pour  rester  maître 
du  champ  de  bataille. 

XCVII 
G.  Cil  (Vers  1261-1268) 

Gérin  frappe  Malprimis  de  Brigal^  dont  le  bon  écu  ne 
lui  vaut  pas  un  denier  ;  car  Gërin  en  rompt  la  boucle  de 
1265  cristal  et  la  moitié  en  tombe  à  terre.  Il  lui  rompt  la 
cuirasse  et  pénètre  jusqu'à  la  chair  et  lui  enfonce  dans 
le  corps  sa  bonne  lance.  Le  païen  tombe  tout  d'une 
pièce  et  Satan  emporte  son  âme.'  Agi. 


XCVIII 
G.  cm  (Vers  1269-1274) 

Et  Gérier,  le  compagnon  de  Gérin,  frappe  l'émir,*  lui 

1270 brise  l'écu  et  lui  démaille  la  cuirasse;  il  lui  pousse  au 

cœur  sa  bonne  lance,  frappant  si  bien  qu'il  lui  traverse 

le  corps,  et  à  pleine  lance  il  l'abat  mort  par  terre.    «Oh! 

la  belle  bataille  !»   s'écrie  Olivier. 


XCIX 

G.  CIV  (Vers  1275-1280) 

1275      Le  duc  Samson  s'attaque  au  connétable,^  lui  brise  son 
écu   orné    d'or   et   de   fleurs.      La   bonne    cuirasse,  ne 

54 


ss.  99-102]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1277-1298 

garantit  guère  le  païen,  car  le  duc  lui  fend  le  cœur,  le 
foie  et  le  poumon,  et  l'abat  mort,  qu'on  en  pleure  ou 
1280 qu'on   en   rie.     «C'est,»  lui  dit  l'archevêque,  «le  coup 
d'un  baron.» 

C 

G.  CV  (Vers  i  281-1288) 

Anséis  lâche  la  bride  à  son  cheval  et  va  frapper 
Turgis  de  Tortose.^  Il  lui  brise  l'écu  au-dessous  de  la 
boucle  dorée,  lui  rompt  les  doubles  mailles  de  sa  cui- 
1 285  rasse,  lui  enfonce  dans  le  corps  le  fer  de  sa  bonne  lance, 
le  perçant  si  bien  que  l'acier  ressort  par  le  dos. 
À  pleine  lance  il  le  renverse  mort  au  champ.  «Voilà  le 
coup  d'un  brave,»  s'écrie  Roland. 

CI 
G.  CVI  (Vers  i  289-1 296) 

Puis,   Engelier,  le  Gascon   de   Bordeaux,   pique   son 
1290  cheval,  lui  lâche  la  rêne,  et  va  frapper   Escremis  de 
Valtierre.*     Il  lui  brise  l'écu  qu'il  porte  au  cou  et  le  met 
en  pièces,  lui  rompt  les  mailles  supérieures  de  sa  cui- 
rasse, le  frappe  juste  au  sein  entre  les  deux  épaules  et  à 
1295  pleine  lance  le  renverse  mort  de  la  selle.  Agi. 

Cil 
G.  CVII  (Vers  1297-1303) 

Et  Oton  frappe  le  païen  Estorgant'  sur  le  cuir  peint 
qui  recouvre  l'écu  tout  au  devant,  dont  il  fait  sauter 

55 


ss.  102-105]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1299-1321 

1300  les  couleurs,  blanc  et  vermeil,  déchire  les  pans  de  sa 
cuirasse,  lui  plante  au  corps  sa  bonne  lance  pointue  et  le 
renverse  mort  de  son  coursier.  Il  lui  dit  alors:  «On  ne 
vous  en  sauvera  pas.» 

cm 

G.  CVIII  (Vers  1304-1310) 

Et  Bérenger,  lui,  fond  sur  Estramaris,^  brise  son  écu, 

1305  lui  fracasse  la  cuirasse,  lui  pousse  au  ventre  sa  bonne 
lance,  et  l'abat  mort  entre  mille  Sarrasins.  Des  douze 
pairs  païens,  en  voilà  dix  de  tué^.     Il  n'en  reste  que 

i3iodeux  vivants,  ChernuTDle^  et  le  comte  Margaris.' 


CIV 
G.  CIX  (Vers  1311-1319) 

Margaris  est  un  bien  vaillant  chevalier,  beau,  fort, 
adroit  et  léger.  Il  éperonne  son  cheval  et  court  droit 
sur  Olivier  dont  il  brise  Pécu  au-dessous  de  la  boucle 
1315  d'or  fin,  et  lui  porte  un  coup  de  lance  le  long  du  flanc. 
Mais  Dieu  protège  Olivier,  son  corps  n'est  point  touché. 
La  lance  du  païen  l'effleure,  mais  sans  lui  faire  mal.  .  i 
Margaris  passe  donc  outre,  car  il  n'y  a  plus  d'obstacle,  I 
et  sonne  de  son  cor  pour  rallier  les  siens. 

CV  , 

G.  ex  (Vers  1320-1337)  1 

1320     Partout  la  bataille  est  merveilleuse.    Le  comte  Roland       I 

ne  veut  point  se  ménager  et  frappe  de  sa  lance  tant  que 

56 


ss.  10S-106]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1322-1350 

le  bois  lui  dure  ;  mais  au  quinzième  coup,  elle  est  brisée 
en  pièces.     Alors  il  met  à  nu  Durendal,  sa  bonne  épée, 

1325  pique  son  cheval,  se  jette  sur  Chernuble;  brise  son 
casque  oU  luisent  des  escarboucles,  lui  coupe  en  deux  et 
coiffe  et  chevelure,  lui  tranche  à  la  fois  les  yeux  et  la 
figure,  la   cuirasse   blanche   aux  fines   mailles,  tout  le 

1330  corps  jusqu'à  Tenfourchure.  L'épée  ne  s'arrête  que 
dans  le  corps  du  cheval  dont  elle  fend  Téchine  sans 
chercher  le  joint  et  abat  morts,  sur  Therbe  drue,  et  le 
cheval  et  le  chevalier.      «Misérable,»  lui  dit-il  ensuite, 

133s «tu  fus  mal  inspiré  de  venir  ici;  ton  Mahomet  ne  te 
sauvera  pas  ;  ce  n'est  pas  un  pareil  glouton  qui  gagnera 
aujourd'hui  la  bataille.» 

LES   FRANÇAIS    REPOUSSENT    L*AVANT-GARDE    DES 
SA^ÏIRASINS 

CVI 
G.  CXI  (Vers  1338-1350) 

Le    comte   Roland    s'avance  à  travers  le  champ  de 
bataille;  à  la  main  Durendal  qui  bien  tranche  et  bien 

1340  taille,  et  qui  fait  des  Sarrasins  grand  carnage.  Ah,  si 
vous  l'aviez  vu  entasser  les  morts  l'un  sur  l'autre  et  le 
sang  tout  clair  se  répandre  sur  la  place  I  Toute  sa  cui- 
rasse, ses  bras  en  sont  sanglants,^  ainsi  que  le  cou  et  les 
épaules  de  son  bon  cheval.     Quant  à  Olivier,  il  ne  se 

1345 met  pas  en  retard  de  frapper;  on  n'a  rien  à  reprocher 
non  plus  aux  douze  pairs.  ^  Les  Français  frappent  à 
droite  et  à  gauche.  Les  païens  meurent  et  quelques-uns 
s'évanouissent.      «  Vivent  nos  barons  !  »  dit  l'archêveque. 

1350  Alors  il  crie  «Monjoie!»  c'est  le  cri  de  Charles.  agi. 

57 


ss.  107-108]         LA  CHANSON  DE  ROLAND     [vv.  1351-1378 

CVII 

G.  CXII  (Vers  1351-1366) 

Olivier  s'élance  à  travers  la  mêlée,  n'ayant  au  poing 
qu'un  tronçon  de  sa  lance  dont  le  bois  est  brisé,  et 
il  attaque  le  païen   Malsaron,^  lui  brise  son  écu  orné 

^3SS  d'or  et  de  fleurs,  lui  fait  jaillir  les  deux  yeux  de  la  tête,  et 
la  cervelle  du  païen  lui  tombe  sous  les  pieds.  Bref,  il 
le  renverse  mort  avec  sept  cents  de  sa  race. 

Puis  il  tue  Turgis*  et  Estorgus,  mais  le  tronçon  de  sa 
lance  se  brise  en  éclats  jusqu'à  la  poignée.     «  Que  faites- 

1360 vous,  compagnon?»  lui  crie  Roland,  «En  telle  bataille  à 
quoi  sert  un  bâton  ?  Il  n'y  a  de  bon  que  le  fer  et  l'acier. 
OU  est  votre  épée  Hauteclaire*  dont  la  garde  est  d'or  et 

13651e  pommeau  de  cristal?»  «Je  ne  puis  la  tirer,»  répond 
Olivier,  «tant  je  suis  occupé  à  cogner.»  Aoi. 


CVIII 

G.  CXIII  (Vers  1367-1378) 

Enfin,  le  seigneur  Olivier  tire  sa  bonne  épée  que  son 
ami  lui  a  tant  demandée  et,  en  vrai  chevalier,  il  la  lui 

1370  fait  voir,  car  il  en  frappe  un  païen,  Justin  de  Val- 
Ferrée*;  par  le  milieu  lui  fend  toute  la  tête,  lui  tranche 
avec  le  corps  sa  cuirasse  brodée  et  sa  bonne  selle  in- 
crustée d'or  et  de  pierreries,  pourfend  l'échiné  du  che- 

1375  val,  et  les  abat  tous  deux  morts  devant  lui  sur  le  pré. 
«Or,»  s'écrie  Roland,  «je  vous  nomme  mon  frère.  Pour 
de  tels  coups,  l'empereur  nous  aime.»  Et  de  toutes  parts 
retentit  le  cri  de  «Monjoie!»  Agi. 

S» 


ss.  109-110]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1379-1406 

CIX 
G.  CXIV  (Vers  i 379-1 395) 

Le  comte  Gérin,  monté  sur  un  cheval  bai/  et  son 

1380  compagnon  Gérier  sur  Passe-Cerf,  lâchent  les  rênes, 
éperonnent  tous  deux  à  T'envi,  et  vont  frapper  le  païen 
Timozel,  Pun  sur  Técu,  Tautre  sur  la  cuirasse.  Tous 
deux  lui  brisent  leurs  lances  dans  le  corps  et  le  renver- 

1385  sent  mort  au  milieu  d'un  guéret.  Je  ne  sais  point,  et  je 
n'ai  jamais  entendu  dire,  lequel  des  deux  fut  alors  le 
plus  rapide. 

Esperveris  était  là,  le  fils  de  Bovel  ;  il  meurt  des  coups 

i39od'Engelier  de  Bordeaux.  Puis  l'archevêque  tue  Siglorel,* 
l'enchanteur,  qui  avait  déjà  été  dans  l'enfer  oh  Jupiter 
l'avait  conduit'  par  l'art  du  diable.  «En  voilà  un  mal- 
faiteur envers  nous,»   s'écrie  Turpin.     Roland  répond: 

1395 «Le  mécréant  est  vaincu.  Frère  Olivier,  ce  sont  là  les 
coups  que  j'aime.  » 

ex 

G.  CXV  (Vers  1 396-1 411) 

La  mêlée,  cependant,  est  devenue  rude;  Français  et 
païens  échangent  des  coups  merveilleux.  Les  uns  atta- 
quent, les  autres  se  défendent.    Que  de  lances  sanglantes 

1400 et  brisées!  Que  de  drapeaux  et  d'étendards  en  lam- 
beaux !  Que  de  bons  Français  tués  à  la  fleur  de  l'âge,* 
qui  ne  reverront  plus  leurs  mères  ni  leurs  femmes,  ni  leurs 
amis,  qui  les  attendent  là-bas  aux  défilés.     Charlemagne 

1405  en  pleure  et  se  désole,  mais  à  quoi  bon  ?  Ils  n'en  auront 
nul  secours.     Ah!  que  Ganelon  lui  rendit  un  bien  mau- 

59 


ss.  iio-iii]        LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1407-1433 

vais  service  le  jour  qu'il  alla  vendre  à  Saragosse  sa  propre 
lignée  !  Depuis  lors  il  a  perdu  et  ses  membres  et  sa  vie,^ 
car  la  cour  d'Aix  le  condamna  à  être  pendu,*  et  avec  lui 
1410  trente  de  ses  parents  auxquels  on  ne  fit  pas  grâce  de  la 
mort.  Aoi. 


CXI 

G.  CXIX  *  f)  0  C)         (Vers  1412-1437) 

La  bataille  est  formidable  et  rude.     Olivier  et  Rolan( 
frappent  à   Tenvi  et  l'archevêque  rend  les   coups  par 

141 5  milliers.  Les  douze  pairs  ne  sont  pas  en  retard,  ainsi 
que  les  Français  qui  frappent  tous  comme  un  seul  hom- 
me. Par  centaines,  par  milliers,  les  païens  tombent,  et 
qui  ne  s'ienfuit  n'échappe  pas  à  la  mort,  car  bon  gré  mal 
gré,  tous  y  laissent^téÛf'^vieV"  Mais  les  Français  aussi 

1420 perdent  leurs  meilleurs  champions;  ils  ne  re verront  plus 
leurs  Ijf^Wes,  ni  leurs  familles,  ni  Charlemagne  qui  les 
attend'  là-bas  aux  défilés. 


LES  PRÉSAGES  DE  LA  MORT  DE  ROLAND 

En  France  éclate  une  tourmente  prodigieuse;'  de  la 
1425  pluie  et  de  la  grêle  à  torrents  ;  on  y  entend  le  tonnerre  et 
le  vent  ;  la  foudre  tombe  à  coups  redoublés  ;  la  terre  elle 
même  tremble,  et  de  Saint-Michel-du-Péril  jusqu'aux 
Saints,*  de  Besançon  jusqu'au  port  de  Wissant,  il  n'y  a 
1430 pas  une  maison,  dont  les  murs  ne  chancellent;  en  plein 
midi  de  grandes  ténèbres;  plus  de  lumière  au  ciel  que  le 
feu  des  éclairs.  Nul  ne  voit  ces  prodiges  qui  ne  s'en  épou- 
vante et  plusieurs  de  dire:   «  C'est  la  destruction  ;  c'est 

60 


/ 


ss.  111-113]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1434-1457 

1435 la  fin  du  monde ^  qui  arrive.»  Mais  ils  ne  le  savent  pas, 
et  ils  ne  disent  pas  vrai:  c'est  le  grand  deuil  pour  la 
mort  de  Roland. 

CXII 
G.  CXXIII  *  (»)  (10)  (U)      (Vers  1438-1448) 

Les  Français  frappent  avec  courage  et  vigueur  de  telle 
sorte  que  les  païens  meurent  par  milliers,  par  troupeaux, 

1440 et  sur  cent  mille  ils  ne  peuvent  en  sauver  deux.  «Les 
braves  gens  que  les  nôtres,  »  s'e'crie  Tarchevêque  ;  «  nul  roi 
sous  le  ciel  n'en  a  de  meilleurs.  Il  est  écrit  dans  la  geste 
des  Francs^  que  notre  empereur  a  de  vaillants  soldats.» 

1445  Les  voilà  qui  vont  par  le  champ  de  bataille  à  la  recher- 
che des  leurs,  les  yeux  mouillés  de  douleur  et  de  ten- 
dresse, le  cœur  plein  d'amour  pour  leurs  parents.  Le 
roi  Marsile  paraît  devant  eux  avec  sa  grande  armée. 

Agi. 

L'ATTAQUE    DE    LA    GRANDE    ARMÉE    DE    MARSILE 
CONTRE  L'ARRIÈRE-GARDE 

CXIII 
G.  CXXVI  *  (12)  (18)         (Vers  1449-1466) 

1450  Marsile  s'avance'  le  long  d'une  vallée  avec  la  grande 
armée  qu'il  a  réunie  et  divisée  en  vingt  bataillons.  Les 
casques  ornés  d'or  et  de  pierreries  reluisent  ainsi  que 
les  écus  et  les  cuirasses  brodées.     Sept  mille  clairons 

Ï4S5  sonnent  la  charge  et  remplissent  de  bruit  toute  la  con- 
trée. «  Frère  Olivier,  mon  compagnon,»  s'écrie  Roland, 
«  Ganelon,  le  traître,  a  juré  notre  mort  ;  sa  trahison  n'est 

61 


ss.  113-115]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  1458-1485 

que  trop  évidente,  mais  l'empereur  en  tirera  une  ven- 
i46ogeance  terrible.  Nous  aurons  une  bataille  forte  et  rude, 
car  jamais  on  ne  vit  un  tel  rassemblement.  Moi,  j'y 
vais  frapper  de  Durendal,  mon  épée;  et  vous,  com- 
pagnon, vous  frapperez  de  Hauteclaire.  En  combien  de 
lieux  nous  les  avons  portées,  et  avec  elles  combien  de 
1465 batailles  nous  avons  gagnées!  Il  ne  faut  pas  qu'on  en 
chante  de  mauvaise  chanson.^»  Agi. 


CXIV 
G.  CXXVII  (Vers  1467-1482) 

Quand  les  Français  voient  qu'il  y  a  tant  de  païens 
que  de  tous  côtés  les  champs  en  sont  couverts,  ils 
appellent  à  leur  aide  Olivier  et  Roland  et  les   douze 

1470  pairs  ^  pour  qu'ils  soient  leur  défense.  Alors  l'archevêque 
leur  dit  sa  façon  de  penser:  «Pas  de  lâche  pensée,  sei- 
gneurs barons.  Au  nom  de  Dieu,  ne  fuyez  pas,  que  nul 
homme  ne  chante  de  vous  vilaine  chanson.     Il  vaut  bien 

1475  mieux  mourir  en  combattant.  C'est  notre  sort,  nous 
finirons  ici,  car  après  ce  jour  nous  ne  serons  plus  de  ce 
monde.  Mais  je  vous  suis  bien  garant  d'une  chose, 
c'est  que  le  saint  paradis  vous  attend  et  que  vous  serez 

1480  assis  parmi  les  saints.»  À  ces  mots  les  Français  ont  le 
cœur  plein  de  joie;  pas  un  seul  qui  ne  crie:  «Monjoie!» 

Aoi. 

cxv 

G.  CXXXI  *  (")  (16)  (16)     (Vers  1483-1 501) 

Il  y  avait  là  un  Sarrasin  de  Saragosse,  seigneur  d'une 
1485  moitié  de  la  ville,  —  c'est  Climborin  qui  ne  fuit  devant 

62 


ss.  115-116]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1486-1511 

personne,  le  même  qui  reçut  la  promesse^  du  comte 
Ganelon,  et  qui  en  signe  d'amité  le  baisa  sur  la  bouche, 
et  lui  fit  don  de  son  casque  orne'  de  rubis.     Il  couvrira, 

1490  dit-il,  la  Terre  Majeure  de  honte  et  à  Tempereur  il  lui 
arrachera  la  couronne.  Il  est  monté  sur  un  cheval  qu'il 
appelle  Barbamouche  et  qui  est  plus  rapide  qu'épervier 
ou  qu'hirondelle.  Il  l'éperonne  et  lui  lâche  les  rênes  et 
va    droit    frapper   Engelier   de   Gascogne."      Bouclier, 

149s  cuirasse,  rien  ne  tient  ;  le  païen  lui  met  dans  le  corps  la 
pointe  de  sa  lance,  l'enfonce  si  bien  qu'il  en  fait  sortir 
le  fer  de  l'autre  côté,  et  à  pleine  lance  il  le  renverse 
mort  sur  le  champ.     Alors  il  s'écrie  :  «  Ces  gens-là  sont 

1500  bons  à  tuer.  Frappez,  païens,  pour  rompre  leurs  rangs 
serrés.»  «  Dieu!»  disent  les  Français,  «  quel  malheur  de 
perdre  un  si  vaillant  homme.*  Agi. 


EXPLOITS    MERVEILLEUX    D'OLIVIER,    DE    ROLAND 
ET   DE   TURPIN 

CXVI 
G.  CXXXII  (Vers  1502-1518)    . 

Le  comte  Roland  appelle  Olivier  :  «  Sire  compagnon 
voici  Engelier  mort;  nous  n'avions  pas  de  plus  vaillant 

1505 chevalier.*  «Veuille  Di«u  que  je  le  venge!»  répond 
Olivier;  et  de  ses  éperons  d'or  pur,  il  pique  son  cheval, 
et  armé  de  Hauteclaire  dont  la  lame  est  rouge  de  sang, 
il  court  frapper  le  païen  de  toute  sa  force.  D'un  seul 
grand   coup  de  l'épée   qu'Olivier   brandit,   le    Sarrasin 

1510  tombe  et  les  démons  emportent  son  âme.'  Puis  Olivier 
tue  le  duc  Alphaïen;  il  tranche  la  tête  d'Escababi  et  dé- 

63 


ss.  116-118]  ^       LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1512-1538 

sarçonne  sept  Arabes  qui  ne  seront  jamais  bons  à  guer- 
i5iSroyer.  Roland  dit  alors:  «Mon  compagnon  est  furieux, 
car  à  Tenvi  auprès  de  moi  il  se  couronne  de  gloire.  Voilà 
les  coups  qui  nous  rendent  plus  chers  à  Charles.  Frap- 
pez, chevaliers,»  s'écrie-t-il  de  toute  sa  force,  «frappez- 
les.  »  Aoi. 

CXVII 
G.  CXXXIII  (Vers  1519-1536) 

.Voici  venir  d'un  autre  côté  le  païen  Valdabrun.     C'est 

1 520  celui-là  qui  a  élevé  Marsile.  Il  est  maître  sur  la  mer  de 
quatre  cents  navires,  et  il  n'y  a  pas  de  marin  qui  ne  soit 
à  ses  ordres.     C'est  lui  qui  prit  Jérusalem^  par  trahison, 

1525  et  viola  le  temple  de  Salomon,  et  tua  le  patriarche  devant 
les  fonts  de  baptême.  C'est  lui  qui  reçut  la  promesse 
du  comte  Ganelon  et  lui  donna  son  épée  ^  avec  mille  écus 
d'or.  Il  est  monté  sur  un  cheval  qui  s'appelle  Grami- 
mond,  et  qui  est  plus  rapide  que  ne  l'est  un  faucon.     Il 

1530  le  pique  vivement  de  ses  éperons  aigus  et  court  frapper 
le  puissant  duc  Samson.  Il  lui  brise  l'écu,  déchire  sa 
cotte  de  mailles,  lui  enfonce  dans  le  corps  le  pennon  de  sa 
lance,  et  d'un  coup  de  grâce  lui  fait  vider  les  arçons  et 

i53Sl'étend  mort.  «Frappez,  païens,»  s'écrie-t-il,  «nous  les 
vaincrons.»  Et  les  Français  de  dire:  «  Dieu,  quelle  perte 
que  celle  de  ce  baron  I  »  Aoi. 

CXVIII 
G.  CXXXI V  (Vers  i  537-1 549) 

Vous  pouvez  bien  penser  que  le  comte  Roland,  quand 
il  vit  Samson  mort,    en  éprouva  un  grand  chagrin.     Il 

64 


ss.  118-120]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1539-1565 

éperonne  son  cheval  et  de  toute  sa  force  prençi  son  élan, 
i54oDurendal  au  poing,  qui  vaut  plus  que  Tor  fin,  et  se  pré- 
cipite contre  ce  païen  lui  donnant  le  plus  rude  coup  qu'il 
peut  sur  son  casque  orné  de  pierres  précieuses.  Il  lui 
fend  Tarmure,  et  la  tête  et  le  corps,  ainsi  que  la  selle  in- 
i545crustée  d'or,  et  enfonce  son  épée  profondément  dans  le 
dos  du  cheval.  Tous  deux  sont  morts,  qu'on  le  blâme 
ou  qu'on  le  loue.  «Voici,»  crient  les  païens,  «un  coup  ter- 
rible pour  nous.»  Roland  répond:  «Je  ne  saurais  aimer 
les  vôtres;  car  l'orgueil  et  les  torts  sont  de  votre  côté.» 

Agi. 

CXIX 
G.  CXXXV  (Vers  i  550-1 561) 

1550  Voici  un  Africain  venu  d'Afrique;  c'est  Malcuidant,^ 
le  fils  du  roi  Malcud.  Ses  armes  sont  toutes  en  or  battu 
et  elles  reluisent  au  soleil  plus  que  toutes  les  autres.  Il 
monte  un  cheval  qu'il  nomme  Saut-Perdu,  qu'aucune  bête 

1 555  ne  peut  vaincre  à  la  course.  Il  se  précipite  sur  Anséis  qu'il 
frappe  à  l'écu  dont  il  brise  le  vermeil  et  l'azur,  met  en 
pièces  les  pans  de  son  armure,  et  lui  plonge  au  corps  le 

1560  fer  et  la  hampe  de  sa  lance.  Le  comte  est  mort,  il  a  fini 
son  temps.  «Baron,»  disent  les  Français,  «comme  tu  as 
été  malheureux!» 

cxx 

G.  CXXXVI  (Vers  i 562-1 569) 

L'archevêque  Turpin  parcourt  le  champ  de  bataille. 

Jamais  tel  prêtre  ne  chanta  messe  qui  fit  de  sa  personne 

1565 tant  de  prouesses.     «Que  Dieu  te  le  rende,»  s'écrie-t-il 

65 


ss.  120-122]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1566-1590 

au  païen,  «toi  qui  as  tué  quelqu'un  que  je  regrette  vive- 
ment. »  Il  donne  Télan  à  son  bon  cheval,  et  il  frappe  si 
fort  sur  récii  de  Tolède^  qu'il  abat  mort  du  coup  T Afri- 
cain sur  rherbe  verte. 


CXXI 

G.  CXXX VII  (Vers  i  570-1 585) 

1570  Voici  venir  d'autre  part  le  païen  Grandoigne,  fils  de 
Capuel,  le  roi  de  Cappadoce.^  Le  cheval  qu'il  monte  et 
qu'il  appelle  Marmore  est  plus  rapide  que  ne  l'est  l'oi- 
seau qui  vole.     Il  lui  lâche  les  rênes,  le  pique  des  éperons 

1575  et  fond  avec  tant  de  force  sur  Gérin  qu'il  lui  brise  son 
écu  de  vermeil  et  le  lui  arrache  du  cou.  Il  lui  découvre 
du  haut  en  bas  sa  cuirasse  et  lui  plonge  au  corps  sa  ban- 
derole bleue,  le  faisant  tomber  mort  près  d'une  haute 

1580  roche.  Il  tue  aussi  Gérier,  le  compagnon  de  Gérin,  et 
Bérenger  et  Gui  de  Saint- Antoine.'  Enfin,  il  va  frapper 
un  riche  duc,  Austoire,  maître  et  seigneur  de  Valence 
sur  le  Rhône,  et  l'abat  mort  à  la  grande  joie  des  païens. 

1585  Mais  les  Français  disent  :  «Comme  les  nôtres  tombent!» 


CXXII 
G.  CXXX VIII  (Vers  i  586-1 592) 

Le  comte  Roland,  l'épée  sanglante  au  poing,  a  bien 

entendu  les  Français  qui  se  lamentent.    Il  en  éprouve  une 

si  vive  douleur  qu'il  sent  son  cœur  prêt  à  se  fendre.    «Que 

Dieu  te  confonde!»  s'écrie-t-il  au  païen.     «Je  te  ferai 

ï  590  payer  bien  cher  la  vie  de  celui  que  tu  viens  de  tuer.» 

66 


ss.  122-124]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  1591-1618 

La-dessus  il  éperonne  son  cheval  qui  prend  son  élan. 
.  Lequel  des  deux  sera  le  vaincu?     Toujours  est-il  qu'ils 
sont  aux  prises. 

CXXIII 

G.  CXXXIX  (Vers  i  593-1609) 

Grandoigne  fut  un  brave   et   vaillant   homme,    sans 

1595  reproche  et  sans  peur  au  combat.  Sur  son  chemin  il 
rencontre  Roland  qu'il  n'avait  jamais  vu,  mais  qu'il  re- 
connaît bien  pourtant  à  son  fier  visage,  à  sa  belle  stature, 
à  son  regard  et  à  sa  contenance.     Il  ne  peut  pas.  s'em- 

1600  pêcher  d'avoir  peur,  il  voudrait  s'enfuir,  mais  il  n'y  a 
pas  moyen.  Le  comte  le  frappe  avec  tant  de  vigueur 
que  du  même  coup  il  lui  fend  son  casque  jusqu'au  nasal, 
le  nez,  la  bouche,  les  dents,  le  corps  entier  et  la  cotte  de 

1605  mailles  ainsi  que  les  deux  bords  de  la  selle  dorée,  et 
enfonce  le  fer  dans  le  dos  du  cheval.  Bref,  il  les  tue  tous 
deux  sans  remède.  Les  païens  gémissent  et  se  désolent, 
et  les  Français  crient:  «  Il  frappe  bien,  notre  champion.» 


CXXIV 
G.  CXL  (Vers  1610-1619) 

1610  ^  La  bataille  est  merveilleuse  et  animée.  ^  Les  Français, 
frappant  avec  vigueur  et  rage,  tranchent  poings,  côtes, 
échines,  et  armures  jusqu'à  la  chair  vive.     Le  sang  clair 

161 5 coule  sur  l'herbe  verte.  «Nous  n'y  pouvons  plus  tenir,» 
s'écrient  les  païens.  «Terre  Majeure  des  Francs,  que 
Mahomet  te  maudisse!  Par-dessus  toutes  les  races,  la 
tienne  est  hardie.»     Aussi  n'y  a-t-il  pas  un  seul  qui  ne 

67 


ss.  124-126]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1619-1643 

s'écrie:  «Marsile,  accours,  ô  roi,  car  nous  avons  besoin 
d'aide.  » 

cxxv 

G.  CXLI  (Vers  1620-1627) 

1620  La  bataille  est  merveilleuse  et  grande.  Les  Français 
frappent  avec  leurs  lances  d'acier  bruni.  Vous  eussiez 
vu  là  un  immense  spectacle  de  douleur:  tant  d'hommes 
blessés,  sanglants  et  morts  !  L'un  est  étendu  sur  l'autre, 
couchés  l'un  sur  le  dos,  l'autre  sur  la  face.    Les  Sarrasins 

1625  n'y  peuvent  plus  tenir  ;  bon  gré  mal  gré,  il  leur  faut 
lâcher  pied  ;  de  vive  force  les  Français  les  poursuivent. 

Agi. 

CXXVI 
G.  CXLIII  *  (1^  (Vers  1628-1647) 

Quand  Marsile  voit  le  carnage  de  son  peuple,  il  fait 

1630  sonner  ses  cors  et  ses  trompettes,  et  s'avance  à  cheval 
avec  sa  grande  armée.  Au  premier  rang,  voici  un  Sarra- 
sin, Abîme  ;  il  n'en  est  pas  de  plus  félon  que  lui  dans  ce 
corps  d'armée,  car  il  est  taché  de  crimes  et  souillé  de 
nombreuses  et  grandes  trahisons.     Il  ne  croit  pas  en 

1635  Dieu,  le  fils  de  sainte  Marie;  il  est  noir  comme  la  poix 
fondue;  il  aime  plus  la  trahison  et  la  perfidie  que  tout 
l'or  de  Galice;^  jamais  personne  ne  le  vit  plaisanter  ni 
rire;    mais  il  est  brave  et  d'une  témérité  folle.     C'est 

1640  pour  cela  qu'il  est  le  favori  du  félon  roi  Marsile  et  qu'il 
porte  le  dragon  du  roi  autour  duquel  se  rallie  la  nation. 
L'archevêque  ne  saura  jamais  l'aimer.  Dès  qu'il  le  voit, 
il  songe  à  l'attaquer,  et  fort  tranquillement  il  se  dit  à 

68 


SS.  126-127]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  1644-1670 

1645  lui-même  :  «  Ce  Sarrasin  me  semble  bien  hérétique  ;  plu- 
tôt mourir  que  de  ne  pas  aller  le  tuer,  car  je  n'ai  jamais 
aimé  ni  les  couards  ni  la  couardise.»  Agi. 


CXXVII 
G.  CXLIV  (Vers  1648-1670) 

L'archevêque  commence  la  bataille.^  Il  monte  le 
cheval  qu'il  enleva  jadis  à  Grossaille  ;  c'est  un  roi  que 

1650  Turpin  tua  en  Danemark.  Le  destrier  est  rapide  et  fait 
pour  la  course,  car  il  a  les  pieds  fins,  et  les  jambes 
plates,  la  cuisse  courte  et  la  croupe  bien  large,  les  flancs 
allongés,  et  l'échiné  bien  haute.    La  queue  est  blanche 

1655  et  la  crinière  jaune,  la  tête  est  fauve  et  l'oreille  petite. 
Bref,  il  n'est  destrier  qui  lui  soit  comparable.  L'archevê- 
que le  pique  et  le  lance  au  galop  de  sorte  qu'il  ne  peut 
manquer  de  tomber  d'un  élan  sur  Abîme.    Donc,  Turpin 

1660  porte  un  coup  sur  son  merveilleux  écu,  couvert  de 
pierres  fines,  d'améthystes,  de  topazes,  de  cristaux  et 
d'escarboucles  qui  brillent,  don  d'un  émir  nommé  Gala- 
fre,^  et  qui  lui-même  l'avait  reçu  d'un  diable  au  Val- 

i665Métas.'  Turpin  le  heurte  et  ne  l'épargne  point.  Tel 
est  le  coup  asséné  par  l'archevêque  qu'à  mon  avis  l'écu 
d'Abîme  ne  vaut  plus  un  denier.  Alors  Turpin  lui 
tranche  le  corps  de  part  en  part  et  l'abat  sur  place 
raide  mort,     t Voilà  du  courage,»  s'écrient  les  Français; 

1670 «l'archevêque  sait  bien  garder  sa  crosse.» 


69 


ss.  128-130]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1671-1692 

CXXVIII 
G.  CXLV  (Vers  1671-1679) 

Le  comte  Roland  appelle  Olivier  :  «  Mon  compagnon, 
il  faut  en  convenir,  Tarchevêque  est  un  fameux  chevalier. 
Il  n'en  est  pas  de  meilleur  sur  la  terre  ni  sous  le  ciel. 
1675  Comme  il  sait  bien  frapper  et  de  la  lance  et  de  Tépée!» 
«Allons  donc  l'aider,»  répond  Olivier.  À  ces  mots 
les  Français  recommencent  de  plus  belle.  Les  coups 
sont  rudes,  la  mêlée  terrible,  et  bien  grande  la  perte  des 
chrétiens. 

CXXIX 

G.  CL  *  (18)  (19)  (M)  (21)    (Vers  1680-1690) 

1680  Ah  I  qu'il  eût  fait  beau  voir  Roland  et  Olivier  manier 
leurs  épées  et  tailler  !  L'archevêque  lui,  frappe  de  sa 
lance.  Ceux  qu'ils  ont  tués  à  eux  trois,  on  peut  bien  en 
savoir  le  nombre,  car  c'est  écrit  dans  l'histoire,  et  dans 

1685  les  chartes, — ^la  geste  ^  dit  qu'il  y  en  eut  plus  de  quatre 
milliers.  Aux  quatre  premiers  assauts  tout  va  bien  pour 
les  Français,  mais  le  cinquième  leur  est  cruel  et  funeste  : 
tous  les  chevaliers  français  sont  tués,  excepté  soixante 

1690  que  Dieu  a  épargnés.  Mais  ceux-là,  avant  de  mourir,  ils 
se  vendront  bien  cher. 

LE   COR.  —  DEUXIÈME  PARTIE 

CXXX 

G.  CLI  (Vers  1691-1701) 

Le  comte   Roland,   qui  voit  les  grandes  pertes  des 
siens,    appelle  'son    compagnon    Olivier:    «Beau    cher 

70 


ss.  130-132]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1693-1717 

ami,^  par  Dieu  qui  vous  protège,  que  de  bons  vassaux 
1695  vous  voyez  étendus  à  terre.  Nous  pouvons  bien  plain- 
dre la  belle,  la  douce  France  privée  de  tels  barons. 
Hélas,  roi  chéri,  que  n'êtes  vous  ici  ?  Olivier,  mon 
frère,  comment  faire  ?  Par  quel  moyen  lui  faire  savoir 
1700 ces  nouvelles?»  «Je  ne  sais  nul  moyen,»  dit  Olivier; 
«j'aime  mieux  mourir  que  d'encourir  le  déshonneur.^» 

Agi. 

CXXXI 

G.  CLII  (Vers  1702-1712) 

«  Ah,»  dit  Roland,  «  je  vais  sonner  du  cor.     Charles 
qui  passe  aux  défilés  l'entendra,  et  les  Français  revien- 

i705dront,  je  vous  le  jure.»  «Ce  serait  une  grande  honte,» 
dit  Olivier,  «  et  un  sujet  de  reproche  à  tous  vos  parents." 
Toute  leur  vie,  ils  en  auraient  à  rougir.  Quand  je  vous 
en  priais,  vous  n'en  fîtes  rien.  Maintenant,  ce  ne  sera 
pas  avec  mon  approbation  que  vous  le  ferez.     Sonner 

1710  de  votre  cor,  ce  ne  sera  jamais  l'acte  d'un  brave.  Et 
puis  vous  avez  les  deux  bras  tout  sanglants.»  «C'est 
vrai,»  répond  le  comte  ;  «j'ai  donné  de  fameux  coups.» 

Agi, 

CXXXII 
G.  CLIII  (Vers  1713-1721) 

«  La  bataille,»  reprit  Roland,  «  est  rude  ;   je  sonnerai 

du  cor  et  le  roi  Charles  l'entendra.»     «Ce  ne  sera  pas 

17151a  du  courage,»  répond  Olivier.     «Quand  je  vous   l'ai 

dit,  ami,  vous  avez  dédaigné  de  le  faire.     Si  le  roi  était 

revenu,  nous  n'aurions  rien  souffert.  "  Ceux  qui  sont  là- 

71 


ss.  132-134]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  171&-1743 

bas   avec   lui   ne    méritent   aucun    reproche.     Par   ma 

1720 barbe,»  ajouta-t-il,  «si  jamais  je  revois  Aude,^  ma  noble 

sœur,  vous  ne  serez  jamais  son  époux.»  Agi. 


CXXXIII 
G.  CLIV  (Vers  1721-1736) 

«Pourquoi  cette  colère?»  dit  Roland.    «Ami,»  répond 
Olivier,  «à  vous  la  faute;    car  la  bravoure  raisonnable 

1725  n'est  pas  la  folie,  et  la  sage  mesure^  vaut  mieux  que  la 
témérité.  Voilà  nos  Français  morts  par  votre  impru- 
dence et  Charles  à  jamais  privé  de  nos  services.  Si 
vous  m'aviez  cru,  le  roi  serait  venu,  et  nous  aurions 

1730  gagné  cette  bataille.  Le  roi  Marsile  eût  été  pris  ou 
tué.  Ah  !  votre  prouesse,  Roland,  il  faut  bien  la  pleu- 
rer. Charlemagne  n'aura  plus  votre  secours,'  et  jus- 
qu'au jugement  dernier,  on  ne  reverra  plus  un  homme 
comme  vous.     Vous  allez  mourir  et  la  France  en  sera 

1735  abaissée.  C'est  aujourd'hui  que  va  finir  notre  loyale 
amitié;  avant  le  soir  aura  lieu  la  douloureuse  sépara- 
tion.» Agi. 

CXXXIV 

G.  CLV  (Vers  i 737-1 752) 

L'archevêque  entend  leur  dispute  ;.  il  pique  son  cheval 
de  ses  éperons  d'or  pur,  s'approche  d'eux  et  se  met  à  les 
1740 gronder:  «Sire  Roland,  et  vous,  sire  Olivier,  au  nom  de 
Dieu,  cessez  de  vous  disputer  !  Sonner  du  cor  main- 
tenant ne  vous  servira  de  rien,  mais  néanmoins  il  vau- 
drait  mieux   en   sonner,  et   que   le   roi  vienne,   car   il 

72 


ss.  134-136]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1744-1768 

1745  pourra  nous  venger.  Il  ne  faut  pas  que  ces  Espagnols 
rentrent  joyeux  chez  eux.  Puis,  nos  Français,  quand 
ils  descendront  de  cheval,  nous  trouveront  ici  morts  et 
massacrés;  ils  nous  mettront  sur  des  civières,  à  dos  de 
cheval  en  nous  pleurant  de  larmes  de  deuil  et  de  pitié; 

1750  après,  ils  nous  enterreront  dans  les  parvis  des  monastères 
à  l'abri  des  loups,  des  sangliers  et  des  chiens.»  «C'est 
bien  parlé,  sire,»  répond  Roland.  Agi. 


CXXXV 

G.  CLVII  *  (M)  (Vers  i  753-1 760) 

Roland  met  l'olifant  à  sa  bouche,  l'enfonce  bien,  et 
1755  sonne  ^  pleins  poumons.  Le  son  s'y  prolonge  au  loin 
dans  les  hautes  montagnes.  On  en  entendit  l'épho  ré- 
pondre à  plus  de  trente  lieues.^  Charles  l'entend  et  tous 
ses  compagnons.  «  Nos  gens  livrent  bataille,  »  dit  le  roi. 
Mais  Ganelon  lui  répond  au  contraire  :  «  Si  un  autre  que 
1760 vous  le  disait,  cela  paraîtrait  un  grand  mensonge.» 

Agi. 

CXXXVI 

G.  CLIII  (Vers  i 761-1784) 

Le  comte  Roland  fait  sonner  avec  tant  d'effort,  de 
grand'peine,  et  de  vive  douleur  son  cor  d'ivoire  que  le 
sang  clair  jaillit  de  sa  bouche  et  les  tempes  de  son  front 
1765  en  éclatent.*  Mais  aussi  le  son  du  cor  retentit  bien 
loin,  et  Charles  qui  passe  aux  défilés  l'entend.  Naimes, 
ainsi  que  tous  les  Français  l'écoutent.  «J'entends  le 
cor  de  Roland,  »  dit  le  roi.     «  Certes  il  ne  le  sonnerait 

73 


ss.  136-137]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1 769-1 796 

1770  pas  s'il  ne  livrait  bataille.  »  .«  Il  n'y  a  pas  de  bataille,  » 
répond  Ganelon.  «Vous  êtes  déjà  vieux ^  et  vos  cheveux 
sont  tout  blancs  comme  la  neige,  et  vraiment  vous  par- 
lez comme  un  enfant.  D'ailleurs  vous  connaissez  quel 
est  le  grand  orgueil  de  Roland  ;  c'est  merveille  que  Dieu 

17751e  souffre  si  lon^jtemps.  N'a-t-il  pas  pris  Noples^  sans 
votre  commandement?  Les  Sarrasins  sortirent  de  la 
ville  et  livrèrent  bataille  à  Roland,  le  bon  vassal.  Il  les 
tua  de  son  épée  Durendal,*  et  puis  il  fit  laver  le  champ 
à  grande  eau  pour  effacer  les  traces  de  sang.     Après  un 

1780  lièvre  qu'il  lève,  Roland,  par  folie  sonne  du  cor  toute  la 
journée,  et  sans  doute,  dans  ce  moment-ci,  il  est  en  train 
de  plaisanter.  Qui  sous  le  ciel  oserait  l'attaquer  au 
champ?  Avancez  toujours,  donc;  pourquoi  vous  arrêter, 
car  la  Terre  Majeure  est  bien  loin  devant  nous.  » 

Aoi. 


CXXXVII 
G.  CLIX  (Vers  1785-1795) 

1785  Le  comte  Roland  a  la  bouche  sanglante  et  les  tempes 
rompues;  avec  grande  douleur  et  grand'peine,  il  sonne 
l'olifant.  Charles  et  tous  les  Français  l'entendent  et  le 
roi  dit  :  «  Ce  cor  a  longue  haleine  !  »     Le   duc  Naimes 

1790 répond:  «C'est  qu'un  bon  vassal  qui  le  sonne  est  en 
détresse.  À  mon  avis  il  y  a  bataille  là-bas.  Celui-là 
qui  vous  conseille  de  n'y  pas  faire  attention,  a  trahi 
Roland.     Armez-vous!  répétez  votre  cri  de  guerre,  et 

1795  secourez  votre  noble  maison.'  Bien  vous  entendez  que 
Roland  désespère.  » 


74 


I^^OR^ 


XIII.  Chevalier  a  Pied.  "Les  Français  mettent  pied  à  terre"; 
V.  1797.  Un  chevalier  à  pied;  l'écu,  avec  sa  guige,  d'après  le  manuscrit  de 
VHortus  deliciarum  d'Herrade  de  Landsberg;  voir  la  Chev alerte ^  Fig.  131. 


ss.  138-139]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1797-1820 

RETOUR  DE  LA  GRANDE  ARMÉE   À   RONCEVAUX 
GANELON   MIS  AUX   ARRÊTS 

CXXXVIII 
G.  CLX  (Vers  1796-1806) 

L'empereur  a  fait  sonner  ses  cors.  Les  Français  met- 
tent pied  à  terre,  s'arment  de  cuirasses  et  de  casques  et 
ceignent  leurs  épées  brillantes  d'or.     Ils  ont  de  beaux 

1800  écus,  des  lances  longues  et  fortes,  des  pennons  blancs, 
rouges,  et  bleus.^  Puis  tous  les  barons  de  l'armée  mon- 
tent à  cheval,  et  tant  qu'ils  sont  dans  les  défilés,  ils 
éperonnent  leurs  destriers,  se  disant  les  uns  aux  autres: 
f.Si  nous  trouvons  Roland  avant  qu'il  soit  mort,  quels 

1805 grands  coups  nous  frapperons  ensemble!»  Mais  à  quoi 
bon  ?   Hélas,  ils  sont  trop  en  retard. 


CXXXIX 

G.  CLXI  (Vers  1807-1829) 

Le  soir  est  clair  comme  le  plein  jour;  les  armes  re- 
luisent au  soleil  couchant;  les  cuirasses  et  les  casques 
1810  jettent  des  rayons  de  flamme,  ainsi  que  les  écus  si  bien 
peints  à  fleurs,  et  les  pennons  dorés.  L'empereur,  à  che- 
val, s'avance  plein  de  colère,  et  les  Français  anxieux  et 
tristes  à  la  fois.  Pas  un  seul  qui  ne  pleure  amèrement, 
181 5  et  tous  ont  grand'peur  pour  Roland. 

Cependant  le  roi  fait  saisir  le  comte  Ganelon*  et  le 
livre  aux  gens  de  sa  cuisine  dont  il  appelle  le  chef,  nom- 
mé Bégon:  «Gardez-moi  bien  ce  félon,  »  lui  dit-il,  «com- 
1820 me  un  traître  qui  a  trahi  ma  maison.»    Bégon  s'en  saisit 

75 


ss.  139-141]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1821-1845 

et  le  livre  à  cent  compagnons  de  la  cuisine,  des  meil- 
leurs et  des  pires,  qui  lui  arrachent  poil  à  poil  la  barbe 
et  la  moustache.  Puis  chacun  lui  donne  quatre  coups 
1825  de  poing,  et  après  l'avoir  battu  à  coup  de  verges  et  de 
bâton,  ils  lui  passent  une  chaîne  au  cou^  comme  à  un 
ours,  le  chargent  sur  une  bête  de  somme,  et  le  gardent 
jusqu'au  moment  de  le  rendre  à  Charles.  Aoi. 


CXL 

G.  CLXII  (Vers  1830-1841) 

1830^  Comme  les  montagnes  sont  hautes,  ténébreuses  et 
grandes!  Comme  les  vallées  sont  profondes!  Comme 
les  torrents  sont  rapides!  Les  clairons  sonnent  et  à 
l'avant  et  à  Parrière-garde,  et  tous  résonnent  à  l'appel  du 
cor  de  RolandJ  L'empereur  s'avance  plein  d'angoisse, 

1835  et  les  Français  soucieux  et  tristes.  Il  n'en  est  pas  un  qui 
ne  pleure  et  ne  se  lamente,  et  ne  prie  Dieu  de  garder 
Roland  jusqu'à  ce  qu'ils  le  rejoignent  au  champ  de  ba- 
taille pour  frapper  tous  ensemble  de  rudes  coups.    Mais 

1840a  quoi  bon?  Hélas!  cela  ne  leur  sert  de  rien.  Ils  sont 
partis  trop  tard,  et  ils  ne  peuvent  arriver  à  temps. 

Aoi. 

CXLI 
G.  CLXIII  (Vers  1842-1850) 

Charlemagne  s'avance  avec   emportement,  sa  barbe 

blanche  s'étalant  sur  sa  cuirasse,^  et  tous  les  barons  de 

France  éperonnent  vivement  leurs  montures.    Il  n'en  est 

1845  pas  ^^  Q^i  ^^  montre  colère  de  n'être  pas  avec  Roland, 

76 


ss.  141-142]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  1846-1868 

le  capitaine,  qui  se  bat  contre  les  Sarrasins  d'Espagne. 
S'il  est  blessé  restera-t-il  une  âme  qui  réchappe?    Quels 
héros,  mon  Dieu,  que  ces  soixante  compagnons  avec  lui! 
1850  Jamais  ni  roi  ni  capitaine  n'en  eut  de  meilleurs. 

Agi. 


LA  DÉROUTE 

CXLII 
^îérCLXV  *  (M)  (Vers  1851-1868) 

Roland  regarde  autour  de  lui  et  les  monts  et  les  plai- 
nes; il  ne  voit  que  des  Français  étendus  morts  et  il  les 
pleure  en  noble  chevalier^:  «Seigneurs  barons,  que  Dieu 

1855 ait  pitié  de  vous!  Qu'il  reçoive  vos  âmes  en  paradis! 
Qu'il  les  fasse  reposer  sur  les  saintes  fleurs!  Meilleurs 
guerriers  que  vous  je  n'en  ai  jamais  vus.  Vous,  qui  m'a- 
vez servi  si  longtemps  et  qui  avez  conquis  pour  Charles 

1860 tant  de  pays;  ah!  c'est  donc  pour  cette  dure  fin  que 
l'empereur  vous  a  nourris?  Terre  de  France,  ma  douce 
patrie,  rendue  déserte  aujourd'hui  par  si  cruel  malheur! 
Et  c'est  de  par  ma  faute  que  je  vous  vois  mourir  et  que 
je  ne  puis  vous  sauver  ni  vous  défendre.    Que  Dieu  vous 

1865  aide,  Dieu,  qui  ne  trompe  jamais.  Olivier  mon  frère,  je 
ne  dois  pas  vous  abandonner  ;  mais  je  mourrai  de  douleur 
si  quelqu'un  ne  me  tue.  Allons,  camarade,  allons  frap- 
per encore.» 


77 


ss.  143-144]       LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1869-1893 

CXLIII 
G.  CLX  VII  «  (M)  (Vers  1869-1885) 

Le  comte  Roland  rentre  sur  le   champ  de  bataille; 

1870  dans  son  poing  est  Durendal  dont  il  se  sert  en  brave. 
Il  tranche  en  deux  Faudron  du  Puy  et  aussi  vingt- 
quatre  païens  des  plus  vaillants  de  tous.  Il  n'y  aura 
jamais  homme  plus  âpre  à  la  vengeance.      Comme  le 

1875  cerf  s'enfuit  devant  les  chiens,^  ainsi  devant  Roland 
s'enfuient  les  païens,  t Voilà  qui  est  bien!»  lui  dit 
l'archevêque,  t  C'est  avec  cette  valeur  que  doit  se  com- 
porter un  chevalier  qui  porte  des  armes  et  monte  un  bon 
cheval  ;  il  faut  qu'il  soit  fort  et  fier  dans  la  bataille,  ou 

1880  autrement  il  ne  vaut  pas  quatre  deniers  et  doit  se  faire 
moine  ^  dans  un  de  ces  monastères  oli  il  priera  Dieu 
tous  les  jours  pour  nos  péchés.»  «Frappez,»  répond 
Roland,  «  et  pas  de  quartier.»     À  ces  mots  les  Français 

1885 reprennent  la  bataille;  mais  il  y  eut  bien  grand  carnage 
de  chrétiens. 

CXLIV 
G.  CLXVIII  (Vers  1886-1912) 

l 'homme  qui  combat  et  qui  est  certain  qu'on  ne  lui 
fera  point  de  quartier,  se  défend  à  mort  dans  une  telle 
bataille.  C'est  pourquoi  les  Français  sont  courageux 
comme  des  lions.  Voici  Marsile  qui  s'avance  en  guer- 
1890  rier,  monté  sur  un  cheval  qu'il  appelle  Gaignon.  Le 
piquant  vivement,  il  va  frapper  Bevon,  seigneur  de 
Beaune  et  de  Dijon.'  Il  lui  brise  l'écu,  lui  rompt  les 
mailles  de  la  cuirasse  et  l'abat  mort  sans  plus  de  façon. 

78 


ss.  144-145]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  1894-1923 

Ï895  Puis  il  tue  Ivoire  et  Ivon,  et  encore  avec  eux  Girard  de 
Roussillon.  Le  comte  Roland  qui  n'est  guère  loin  dit 
au  païen  :  c  Que  le  bon  Dieu  te  confonde,  toi,  qui  me  fais 
ce  grand  tort  de  tuer  mes  compagnons.     Tu  le  paieras 

1900  avant  de  nous  quitter  et  tu  sauras  aujourd'hui  le  nom  de 
mon  épée.»  Alors  en  vrai  baron,  il  va  frapper  Marsile 
et  lui  tranche  du  coup  la  main  droite.     Puis  il  coupe  la 

1905  tête  de  Jurfaleu  le  blond,^  le  fils  du  roi  Marsile.  «Au 
secours,  Mahomet!»  s'écrient  les  païens.  «Vous  tous, 
nos  dieux,  vengez-nous  de  Charles  qui  nous  a  lâché  sur 
cette  terre  d'Espagne  de  tels  félons,  que  plutôt  que  de 
nous  abandonner  le  champ,  ils  mourront  tous.  »     Puis  ils 

i9iose  disent  l'un  à  l'autre:  «Or,  donc,  sauve  qui  peut.» 
Sur  ce  mot  cent  mille  hommes  s'enfuirent.  Inutile  de 
les  rappeler.     Ils  ne  reviendront  pas. 


LE   CALIFE   ET   SES   CINQUANTE   MILLE   NOIRS 
ENTRENT   EN   SCÈNE 

CXLV 
G.  CLXX  *(«)  (Vers  1913-1931) 

Mais  qu'importe  ?    Si  Marsile  s'est  enfui,  son  oncle  le 

191 5  calife^  est  resté,  celui  qui  possède  Carthage,  Alferne, 
Garmalie,'  et  aussi  l'Ethiopie,  une  terre  maudite.  Ce 
sont  les  gens  de  la  race  noire,  au  gros  nez,  aux  larges 
oreilles,  qui  sont  sous  ses  ordres,  et  il  y  en  a  là  plus  de  cin- 

i92oquante  mille.  Ils  avancent  fiers  et  pleins  de  colère  et 
font  retentir  le  cri  de  guerre  des  païens.  «  Ah  !  »  dit 
Roland,  «nous  allons  recevoir  ici  le  martyre.  Mainte- 
nant je  sais  bien  que  nous  n'avons  pas  longtemps  à  vivre; 

79 


ss.  145-147]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1924-1945 

mais  maudit  soit  celui  qui  ne  se  vendra  cher.  Frappez, 
1925  seigneurs,  de  vos  épées  fourbies.  Disputez  bien  et  vos 
morts  et  vos  vies,  et  surtout  que  la  douce  France  par 
nous  ne  soit  pas  avilie!  Quand  Charles,  mon  seigneur, 
viendra  sur  ce  champ  de  bataille  et  qu'il  verra  le  mas- 
sacre des  Sarrasins,  et  qu'il  en  trouvera  quinze  morts 
1930  contre  un  seul  des  nôtres,  il  faudra  bien  alors  qu'il  nous 
bénisse.  ».  Agi. 

CXLVI 
G.  CLXXI  (Vers  1932-1939) 

Quand  Roland  voit  ces  gens  mécréants  qui  sont  plus 
noirs  que  l'encre,  et  qui  n'ont  de  blanc  que  les  dents: 
1935 «Ah!»  dit-il,  «à  cette  heure,  je  le  sais  à  n'en  pas  douter 
que  nous  mourrons  aujourd'hui.  Frappez  fort.  Français, 
c'est  mon  commandement.»  «Malheur  à  ceux  qui  se- 
ront en  arrière!»  s'écrie  Olivier.  À  ces  mots  les  Fran- 
çais se  précipitent  dans  la  mêlée. 


MORT  D'OLIVIER 
CXLVII 
G.  CLXXII  (Vers  1940-1951) 

1940  Dès  que  les  païens  s'aperçoivent  que  les  Français  sont 
en  petit  nombre,  ils  sentent  se  ranimer  leur  orgueil  et 
leur  courage,  et  ils  se  disent  entre  eux:  «Décidément 
l'empereur  a  le  dessous.  »  Le  calife  monte  sur  un  cheval 
roux,  le  pique  rudement  de  ses  éperons  d'or  et  tombe  sur 

1945  Olivier  qu'il  frappe  par  derrière  au  milieu  du  dos.     Il 

80 


ss.  147-149]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  1946-1970 

lui  détache  du  corps  son  blanc  haubert,  et  fait  passer  sa 
lance  au  travers  de  la  poitrine.  «Voilà,»  dit-il,  «un  rude 
coup  pour  vous.  Charles  fut  mal  inspiré  de  vous  laisser 
1950  aux  défilés.  S'il  nous  a  fait  du  mal,  il  ne  faut  pas  qu'il 
s'en  vante^  car  rien  que  sur  vous  j'ai  bien  vengé  les 
nôtres.  » 

CXLVIII 
^G.  CLXXIII  (Vers  1952-1964) 

"y  Olivier  sent  qu'il  est  frappé  à  mort,  mais  il  tient  au 
poing  sa  bonne  épée  Hauteclaire  à  l'acier  bruni,  et 
frappe  le  calife  sur  son  casque  pointu,  d'or  dont  il  en 

1955  écrase  les  fleurs  et  les  pierreries,  et  lui  fend  la  tête  jus- 
qu'aux dents  et  l'abat  mort  en  brandissant  son  épée. 
«  Maudit- sois-tu,  païen!»  lui  dit-il  ensuite;  «je  ne  dis  pas 
que  Charles  n'ait  point  perdu  ;  mais  toi,  du  moins,  tu  ne 

i960  te  vanteras  ni  à  ta  femme  ni  à  aucune  autre  dame  de  ton 
pays  de  m'avoir  pris  la  valeur  d'un  denier,  ni  d'avoir  fait 
mal,  soit  à  moi,  soit  à  d'autres.»  Ensuite  il  appelle 
Roland  à  son  secours.  Agi. 

CXLIX 
G.  CLXXIV  (Vers  1965-1977) 

1965  Olivier  sent  qu'il  est  blessé  à  mort  et  qu'il  ne  pourra 
plus  assouvir  sa  vengeance.  Alors,  au  milieu  de  la  foule, 
il  frappe  coup  sur  coup  en  vrai  baron,  tranchant  les 
lances  et  les  boucliers,  ainsi  que  les  pieds  et  les  poings, 
les  épaules  et  les  flancs  des  cavaliers.     Qui  l'eût  vu  dé- 

i97omembrer  de  la  sorte  les  Sarrasins,  jeter   par  terre  un 

81 


ss.  149-151]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  1971-2000 

mort  sur  Tautre,  garderait  le  souvenir  d'un  brave  guer- 
rier. Aussi  ne  veut-il  pas  oublier  la  devise  de  Charles, 
et  d'une  voix  haute  et  claire,  il  crie  :  «  Monjoie  !  »  Alors 
1975 il  appelle  Roland,  son  ami  et  son  pair,  lui  disant: 
«Camarade,  mettez-vous  près  de  moi,  car  aujourd'hui, 
hélas,  nous  serons  séparés.  »  Aoi. 

CL 

G.  CLXXV  (Vers  1978-1988) 

Roland  regarde  Olivier  au  visage  ;  il  a  changé  de  cou- 
leur, il  est  livide,  décoloré  et  pâle.     Tout  le  long  de  son 

1980 corps,  le  sang  très  clair  coule,  et  les  gouttes. en  tombent 
sur  la  terre.  «Dieu!»  dit  Roland,  «je  ne  sais  plus  que 
faire.  Camarade,  votre  courage  vous  a  perdu!  Jamais 
homme  ne  vivra  qui  vaille  autant  que  vous.     Ah  !  douce 

1985  France,  tu  vas  rester  aujourd'hui  confondue  et  déchue, 
veuve  de  tes  meilleurs  guerriers!  Ce  sera  pour  l'empe- 
reur un  grand  malheur.»^  À  ces  mots,  Roland  se  pâme 
sur  son  cheval.  Agi. 

CLI 
G.  CLXXVI  (Vers  1989-2009) 

199b  Voici  Roland  pâmé  sur  son  cheval  et  Olivier  blessé  à 
mort.  Il  a  tant  perdu  de  sang  que  sa  vue  en  est  trouble 
et  il  ne  peut  plus  voir,  ni  de  près  ni  de  loin,  assez  clair 
pour  reconnaître  personne.     Le  voilà  qui  rencontre  son 

1995  compagnon,  frappe  sur  lui^  et  fend  son  casque  orné  d'or 
et  de  pierreries  jusqu'à  la  visière,  mais  sans  lui  blesser 
la  tête.     À  ce  coup  Roland  le  regarde  et  lui  demande 

2000 avec  douceur  et  tendresse:  «Camarade,  l'avez-vous  fait 

82 


ss.  151-153]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2001-2027 

exprès?  Je  suis  Roland  qui  vous  a  tant  aimé;  vous  ne 
m'avez  défié  en  aucune  façon.»  t Or,  je  vous  entends 
parler,  »  dit  Olivier,  «  pourtant  je  ne  vous  vois  point,  — 
2005  mais  que  Dieu  vous  voie,  ami.  Je  vous  ai  frappé,  par- 
donnez-le moi.  »  «  Je  n'ai  point  de  mal,  »  répond  Roland  ; 
«je  vous  pardonne  ici  et  devant  Dieu.»  À  ces  mots  ils 
s'inclinent  l'un  vers  l'autre,  et  sur  ce  tendre  adieu  les 
voilà  séparés. 

CLII 
G.  CLXXVII  (Vers  2010-2023) 

2010  Olivier  sent  les  étreintes  de  la  mort;  déjà  ses  deux 
yeux  lui  tournent  dans  la  tête  et  il  perd  complètement 
l'ouïe  et  la  vue.  Il  descend  de  cheval,  se  couche  par 
terre,  et  de  temps  en  temps  fait  sa  confession  ;  il  lève  au 

2015  ciel  ses  deux  mains  jointes  et  prie  Dieu  de  lui  donner  le 
paradis,  de  bénir  Charles,  la  douce  France  et  son  com- 
pagnon Roland  par-dessus  tous  les  hommes.     Le  cœur  lui 

2020  manque,  sa  tête  s'incline,  tout  de  son  long  sur  le  sol  il 
s'affaisse.  Le  comte  est  mort  ;  c'en  est  fait  d'Olivier.  Le 
preux  Roland  le  pleure  et  se  désole  et  vous  n'entendrez 
jamais  sur  terre  un  homme  plus  affligé. 

CLIII 
G.  CLXXVIII  (Vers  2024-2034). 

Quand  Roland  voit  que  son  ami  est  mort,  le  corps 

2025  raidi,  le  visage  tourné  vers  l'orient,  bien  doucement  il  se 

met  à  le  plaindre  :  ^  «  Mon  compagnon,  quel  malheur  que 

ta  vaillance  t'ait  perdu!    Nous  avons  été  ensemble  bien 

83 


ss.  153-154]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  202^-2055 

des  jours,  bien  des  années,  et  jamais  tu  ne  m'as  fait  de 
mal,  et  jamais  je  ne  t'en  fis.  Puisque  tu  es  mort,  tout 
2030 mon  chagrin  est  de  vivre.»  À  ces  mots,  le  marquis^ 
s'évanouit  sur  son  cheval  Veillantif;  mais  il  est  retenu 
par  ses  étrjers  d'or  fin,  et  quelque  part  qu'il  aille,  il  ne 
peut  tomber. 


MORT   DE  GAUTIER  DE   L'HUM  ET  DE 
L'ARCHEVÊQUE 

CLIV 
G.  CLXXIX  (Vers  2035-2055) 

2035  À  peine  Roland  a-t-il  repris  ses  sens  et  sitôt  qu'il  s'est 
remis  de  sa  pâmoison,  il  s'aperçoit  de  la  grandeur  du  dé- 
sastre. Les  Français  sont  morts,  il  les  a  tous  perdus 
hors  l'archevêque  et  Gautier  de  l'Hum.*     Celui-ci  est 

2040  descendu  de  la  montagne  où  il  a  bien  combattu  contre 
ceux  d'Espagne;  mais  ses  gens  sont  morts,  car  les  paï- 
ens les  ont  vaincus,  et  bon  gré  mal  gré,  il  s'enfuit  dans 
les  vallées  appelant  à  grands  cris  Roland  à" son  secours: 

2045  «  À  l*aide,  noble  comte,  vaillant  homme,  ob  es-tu  ?  Je  n'ai 
jamais  eu  peur  auprès  de  toi.  C'est  moi,  Gautier,  le 
vainqueur  de  Maelgut,'  moi,  le  neyeu  du  vieux  Drouon  à 
la  tête  chauve,  moi  que  tu  aimais  pour  mon  couraçe. 

2050  Ma  lance  est  brisée,  mon  écu  percé,  voilà  ma  cuîtasse 
démaillée  et  en  lambeaux;  j'ai  huit  coups  de  lance  dans 
le  corps;  je  vais  mourir,  mais  je  me  suis  vendu  cher.» 
Roland  qui  a  entendu  ces  mots  pique  son  cheval  et 

2055  galope  vers  lui.  Agi. 


84 


ss.  155-156]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2056-2081 

CLV 
G.  CLXXXI  *  («)  (Vers  2056-2065) 

Roland  animé  par  la  douleur  et  la  colère  commence  à 
frapper  au  milieu  de  la  foule;  il  renverse  morts  vingt 
Espagnols,  et  Gautier  six,  et  l'archevêque  cinq.     tAh,» 

2060  s'écrient  les  païens,  «  les  malheureux  mécréants  !  Prenez 
garde,  seigneurs,  qu'ils  ne  s'en  aillent  d'ici  vivants.  Qui- 
conque ne  va  pas  les  attaquer  est  traître,  et  maudit  soit 
celui  qui  les  laisse  échapper.  »     Alors,  recommencent  les 

2065  huées  et  les  •cris,  et  de  toutes  parts  on  tombe  sur  les 
Français.  Agi. 

CLVI 
A    G.  CLXXXII  (Vers  2066-2082) 

C'est  un  noble  guerrier  que  le  comte  Roland  et  un  ex- 
cellent chevalier  que  Gautier  de  l'Hum,  et  Tarchevêque, 
c'est  un  brave  éprouvé.     L'un  ne  veut  pas  abandonner 
2070  l'autre,  et  au  plus  fort  de  la  mêlée  ils  frappent  les  païens. 
En  voilà  mille  d'entre  eux  qui  ont  mis  pied  à  terre,  et  à 
cheval  il  y  en  a  bien  quarante  mille, — et  tous,  par  ma  foi, 
ils  n'osent  plus  approcher  des  trois  Français.^     De  loin 
2075  ils  leur  jettent  lances,  piques,  javelots,  dards  et  flèches. 
•  Aux  premiers  coups,  ils  ont  tué  Gautier.     Turpin  de 
Reims  a  son  écu  percé,  son  casque  brisé,  sa  tête  blessée, 
et  sa  cuirasse  rompue  et  démaillée;  il  a  quatre  coups  de 
2080  lance  dans  le  corps,  et  son  cheval  s'abat  tué  sous  lui. 
Ah  !  quelle  grande  douleur  quand  l'archevêque  tombe  ! 

Agi. 


85 


ss.  157-158]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2082-2108 

CLVII 
G.  CLXXXIII  (Vers  2083-2098) 

Quoique  percé  de  quatre  coups  de  lance,  quand  Turpin 

2085  de  Reims  se  sent  jeté  à  terre,  il  se  redresse  en  un  instant, 
le  brave,  cherche  des  yeux  Roland,  et  court  auprès  de 
lui,  s'écriant:  «Je  ne  suis  pas  vaincu;  jamais  brave  guerrier 
ne  sejend  vivant.»     Alors  il  tire  Almace,^  son  épée  d'acier 

2090  bruni,  et  au  plus  épais  de  la  mêlée  il  se  lance  frappant 
plus  de  mille -coups.  C'est  Charles  qui  Ta  dit  depuis, 
queJTurpin  ne  fit  grâce  à^p^ersQnne,  car  autour  de  lui  on 
en  trouva 'quatre" "Cents  morts,  les  uns  blessés,  d'autres 
coupés  en  deux,  d'autres  encore  privés  de  leurs  têtes. 

2095  Voilà  ce  que  dit  la  geste,^  ainsi  que  celui  qui  était  sur  le 
champ  de  bataille,  le  brave  saint  Gilles,*  pour  qui  Dieu 
fit  le  miracle  de  le  protéger.  Après  il  en  écrivit  le  récit 
au  monastère  de  Laon.  Qui  ne  sait  pas  cela  est  ignorant 
de  l'histoire. 

CLVIII 
G.  CLXXXIV  (Vers  2099-2 II 4) 

Cependant  le  comte  Roland  se  bat  en  brave,  mais  il  a 

2100  tout  le  corps  brûlant  et  trempé  de  sueur,  et  surtout  il 

éprouve  un  mal,  une  grande   douleur  dans  la  tête,  car 

en  sonnant  du  cor,  il  s'est  rompu  les  tempes.     Pourtant 

il  voudrait  bien  savoir  si  Charles  viendra.     Alors  il  saisit 

son  cor  et  en  tire  un  son  faible.     À  ce  son  l'empereur 

2x05  s'arrête  et  écoute.     «Seigneurs,»  dit-il,  «tout  va  bien  mal 

pour  nous;    nous  allons  perdre  aujourd'hui  mon  neveu 

.  Roland.     Aux  faibles  sons  de  son  cor  je  pressens  qu'il 

n'a  plus  longtemps  à  vivre.     Pour  arriver  à  temps  auprès 

86 


ss.  158-160]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2109-2133 

de  lui,  pressons  nos  destriers.  Qu'on  sonne  toutes  les 
21 10 trompettes  dans  l'armée  ensemble!»  Alors  soixante  mille 
cors  résonnent  si  fort  que  les  monts  en  retentissent  et 
les  vallées  y  répondent.  En  entendant  ce  son,  les  païens 
n'ont  point  envie  de  rire,  car  ils  se  disent  l'un  à  l'autre: 
«C'est  Charles  qui  arrive.»  Agi. 

CLIX 
G.  CLXXXV  (Vers  3115-2123) 

21 15  «L'empereur  revient  sur  ses  pas,»  s'écrient  les  païens, 
«car  ce  sont  bien  les  trompettes  françaises  qu'on  entend 
résonner.  Si  Charles  arrive,  c'est  pour  nous  la  déroute, 
car  Roland  en  vie,  c'est  la  guerre  sans  fin  et  l'Espagne, 

2120  notre  terre,  est  perdue.»  Là-dessus  quatre  cents  d'entre 
eux  se  rassemblent,  bien  couverts  de  leurs  casques,  et  de 
ceux  qui  passent  pour  les  meilleurs  parmi  toute  l'armée 
païenne.  Yoici  que  contre  Roland  ils  livrent  un  rude  et 
terrible  assaut.  Or,  le  comte  dans  ce  moment  a  fort  à 
faire.  Agi. 

CLX 
G.  CLXXXVI  (Vers  2124-2133) 

Quand  le  comte  Roland  les  voit  venir,  il  devient  si 
2125  fort,  si  fier  et  si  ardent,  qu'il  ne  se  vendra  pas  tant  qu'il 
sera  vivant.  Monté  fièrement  sur  son  cheval  Veillantif,^ 
il  le  pique  de  ses  éperons  d'or  fin  et  court  les  assaillir  tous 
2 130  au  plus  fort  de  la  mêlée.  L'archevêque  est  avec  lui. 
Alors  les  Sarrasins  se  disent  l'un  à  l'autre  :  «  Sauvons-nous, 
amis,  car  nous  avons  entendu  les  trompettes  des  Fran- 
çais; c'est  Charles  qui  revient,  le  roi  puissant.» 

87 


ss.  161-162]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2134-2160 


\l 


CLXI 


G.  CLXXXVII  (Vers  2134-2145) 

Jamais  le  comte  Roland  n'aima  les  couards,  ni  les 

213s  orgueilleux,  ni  les  hommes  méchants,  ni  chevalier  qui  ne 
fût  bon  vassal.  Il  appela  l'archevêque  Turpin:  «Sire,» 
lui  dit-il,  tvous  êtes  à  pied  et  moi  à  cheval;  mais  par 
amour  pour  vous  je  vais  prendre  poste  ici  ;  ensemble  nous 

2140  partagerons  le  bien  et  le  mal,  et  je  ne  vous  abandonnerai 
pas  pour  aucun  homme  du  monde.  Les  coups  d'Almace 
et  ceux  de  Durendal  nous  dédommageront  aujourd'hui  de 
cet  assaut  des  païens.  »     «  Honte  à  qui  ne  frappe  de  son 

2145  mieux,»  répond  l'archevêque!  t Charles  revient  qui  saura 
nous  venger.» 

CLXII 
G.  CLXXXVIII  (Vers  2146-2163) 

Quant  aux  païens:  tNous  sommes  nés  malheureux!» 
disent-ils.  «Ce  jour  s'est  levé  bien  funeste  pour  nous, 
car  nous  avons  perdu  nos  seigneurs  et  nos  pairs!  Charles, 
le  guerrier  terrible,  revient  avec  sa  grande  armée;  déjà 

2150  nous  entendons  les  trompettes  éclatantes  des  Français 
et  le  vacarme  de  leurs  cris  de  *  Mon  joie.'  Le  comte 
Roland  est  de  si  fier  courage  qu'il  ne  se  laissera  vaincre 
par  aucun  homme  mortel.  Lançons  des  traits  en  masse 
sur  lui  et  laissons-le  sur  le  terrain.»     Ainsi  firent-ils,  et 

2155  aussitôt  voici  une  pluie  de  dards,  javelots,  piques,  lances 
et  flèches  empennées,^  qui  tombent  sur  lui.  Ils  ont  percé 
et  fracassé  l'écu  de  Roland,  rompu  et  déchiré  la  cuirasse, 
mais  dans  son  corps  ils  ne  l'ont  pas  atteint.     Son  bon 

2160 destrier  Veillantif  entrente  endroits  blessé,  tombe  mort 

88 


ss.  162-164]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2161-2187 

SOUS  le  comte.     Cependant,  les  païens  s'enfuient  et  lais- 
sent là  le  comte  Roland  3eul  et  à  pied.  Aoi. 


CLXIII 
G.  CXC  *(«')  (Vers  2164-2183) 

2165  Les  païens,  pleins  de  rage,  s'enfuient  vers  l'Espagne. 
Le  preux  Roland  ne  peut  pas  les  poursuivre,  car  il  a  per- 
du son  bon  destrier  Veillantif,  et,  bon  gré  mal  gré,  il  est 
resté  à  pied.     Il  va  donc  porter  secours  à  l'archevêque 

2i7oTurpin;  il  lui  délace  son  casque  d'or,  lui  enlève  sa 
cuirasse  brillante  et  légère,  et  coupe  en  morceaux  son  sur- 
tout de  soie,  et  avec  les  pans  il  lui  bande  ses  grandes 
plaies.     Puis  il  le  presse  contre  son  cœur  et  le  couche 

2175  doucement  sur  l'herbe  verte,  et  ensuite  le  prie  bien  ten- 
drement: «Gentil  seigneur,  donnez-moi  congé.^  Nos 
compagnons,  que  nous  aimions  tant,  sont  tous  morts  à 
cette  heure;   nous  ne  devons  pas  les  abandonner.     Je 

2 180 veux  aller  les  chercher  et  reconnaître  tous  les  corps; 
puis  les  apporter  auprès  de  vous  et  les  mettre  en*  rang.» 
«Allez,»  dit  l'archevêque,  «et  revenez  bientôt.  Grâce 
à  Dieu,  nous  sommes,  vous  et  moi,  maîtres  du  champ  de 
bataille.» 

CLXIV 
G.  CXCI  (Vers  2184-2199) 

Roland  part;  il  s'en  va  tout  seul  par  le  champ  de 

2185  bataille  et  le  parcourt  en  cherchant  dans  les  vallées  et  les 

montagnes.     Il  y  trouve  Ivoire  et  Ivon;*  Gérin  et  son 

compagnon  Gérier,  et  Engelier  le  Gascon  ;*  puis  Béren- 

89 


ss.  164-165]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2188-2214 

ger  et  Oton,  près  d'eux  Anséis  et  Samson,  ainsi  que  le 
2190  vieux  Girard  de  Roussillon.^  L'un  après  l'autre,  il  prend 
les  dix  barons  et  les  porte  tous  auprès  de  l'archevêque 
et  les  met  en  rang  devant  ses  genoux.  L'archevêque 
ne  peut  retenir  ses  larmes.  Il  lève  la  main,  il  leur 
2195 donne  sa  bénédiction,  et  dit  après:  t  Seigneurs,  vous 
avez  eu  du  malheur!^  Que  le  Dieu  de  gloire  reçoive 
toutes  vos  âmes  et  les  mette  dans  les  saintes  fleurs  du 
paradis  I*  Je  suis  moi-même  dans  les  angoisses  de  la 
mort  et  je  ne  verrai  plus  le  noble  empereur.» 


CLXV 
G.  CXCII  (Vers  2200-2214) 

2200  Roland  repart  :  il  cherche  de  nouveau  dans  le  champ 
de  bataille.  Il  trouve,  enfin,  le  corps  de  son  compagnon 
Olivier  qu'il  presse  étroitement  contre  son  cœur.  Du 
mieux  qu'il  peut,  il  le  porte  près  de  l'archevêque  et  le 

2205  couche  sur  un  écu  auprès  des  autres  ;  l'archevêque  l'ab- 
sout et  le  bénit.  Alors  la  douleur  et  la  pitié  redoublent. 
«Olivier,  mon  beau  compagnon»*  dit  Roland,  «vous 
étiez  le  fils  du  vaillant  duc  Renier,*  chef  et  seigneur  de 

2210  la  marche  de  Gênes  et  de  la  Riviera.  Pour  briser  les 
lances  et  percer  les  écus,  pour  vaincre  et  humilier  les 
orgueilleux,  diriger  et  conseiller  les  braves,  [et  épouvan- 
ter et  venir  à  bout  des  traîtres  et  des  lâches,]  jamais 
en  aucun  pays,  il  n'y  eut  meilleur  chevalier.» 


90 


ss.  166-168]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2215-2236 

CLXVI 
G.  CXCIII  (Vers  2215-2221) 

22.15  Quand  le  comte  Roland  voit  ses  pairs  morts,  et 
surtout  Olivier  qu'il  avait  tant  aimé,  il  s'attendrit  et  se 
met  à  pleurer.  Son  visage  est  tout  pâle  et  sa  douleur 
est  telle  qu'il  ne  peut  plus  se  tenir  debout  ;  qu'il  veuille 

2220 ou  non,  il  tombe  sans  connaissance.  «Hélas,»  dit  l'ar- 
chevêque, «quel  malheur  pour  un  tel  baron.» 


CLXVII 
G.  CXCIV  (Vers  2222-2232) 

L'archevêque,  quand  il  voit  Roland  s'évanouir,  en 
ressent  une  telle  douleur  que  jamais  il  n'en  eut  de  pa- 
reille.    Il  étend  la  main  et  prend  l'olifant;  il  veut  aller 

2225  vers  une  eau  courante  qui  traverse  la  vallée  de  Ronce- 
vaux  pour  remplir  le  cor  d'eau  ^  et  en  donner  à  Roland. 
Tout  chancelant,  à  petits  pas,  il  s'en  va,  mais  il  est  si 
faible  qu'il  ne  peut  avancer  ;  il  n'en  a  pas  la  force,  il  a  trop 

2230  perdu  de  sang.  Avant  qu'il  n'ait  parcouru  un  arpent, 
le  cœur  lui  manque,  il  tombe  en  avant.  Le  voilà  dans 
les  angoisses  de  la  mort. 

CLXVIII 
G.  CXCV  (Vers  2233-2245) 

Cependant  le  comte  Roland  revient  de  son  évanouis- 
sement,  et   malgré    sa   douleur,   il  se   redresse  sur  ses 
2235  pieds.      Il  regarde  d'un  côté  et   d'un  autre,  et  au-delà 
de  ses  compagnons,  sur  l'herbe  verte,  il  voit  étendu  le 

91 


ss.  168-170]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2237-2260 

noble  seigneur,  le  représentant  de  Dieu.     Les  yeux  levés 

2240  au  ciel,  Tarchevêque  confesse  ses  péchés,^  les  deux  mains 

jointes,  et  demande  à  Dieu  de  lui  accorder  le  paradis. 

C'est  ainsi  qu'est  mort  Turpin,  le  bon  soldat  de  Charles; 

il  a  été  toute  sa  vie  le  champion  de  Dieu  contre  les  païens, 

soit  par  de  beaux  sermons,  soit  par  de  grandes  batailles. 

2245  Que  Dieu  lui  donne  sa  sainte  bénédiction  I 

Agi. 

CLXIX 
G.  CXCVII  *  («)  (Vers  2246-2258) 

Le  comte  Roland  voit  l'archevêque  étendu  à  terre  ;  ses 
entrailles  se  sont  échappées  de  son  corps,  et  sa  cervelle 
répandue  frémit  encore  sur  son  front.    Alors  il  lui  croise 

2250 ses  belles  mains  blanches^  sur  la  poitrine,  entre  les 
deux  mamelles,  et  le  plaint  tristement'  selon  l'usage 
de  son  pays.  «  Hélas  !  gentilhomme,  chevalier  de  noble 
lignée,  ce  jour  je  te  recommande  au  Dieu  de  gloire.  Il 
n'y  aura  jamais  homme  qui  le  serve  plus  volontiers,  et 

2255  depuis  les  saints  apôtres,  il  n'y  a  eu  pareil  prophète 
pour  maintenir  la  loi  et  convertir  les  hommes.  Puisse 
ton  âme  n'avoir  aucune  souffrance  et  trouver  ouverte 
la  porte  du  paradis.  » 

MORT   DE   ROLAND 
CLXX 
G,  CXCVIII  (Vers  225^2270) 

Mais  Roland  lui-même  sent  venir  la  mort;  sa  cervelle 
2260  lui  sort  par  les  oreilles.     Il  prie  d'abord  Dieu,  afin  qu'il 

92 


ss.  170-172]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2261-2286 

appelle  à  lui  tous  ses  pairs;  puis  il  implore  pour  lui-même 
range  Gabriel.*  Alors  il  prend  d*une  main  son  cor  pour 
qu'on  ne  dise  pas  qu'il  Ta  perdu,  et  de  l'autre  main  il 
prend  son  épée  Durendal,  et  s'avance  sur  la  terre  d'Es- 

2265 pagne  plus  loin  que  la  portée  d'un  arc;  il  entre  dans 
un  champ,  gravit  un  tertre,  oli  sont,  sous  deux  beaux 
arbres,  quî^tre  blocs  de  marbre  taillés.  Là,  il  tombe  à 
la  renverse   sur   l'herbe   verte  et  il  s'évanouit,    car  la 

2270  mort  lui  est  proche. 

,      CLXXI 
G.  CXCIX  (Vers  2271-2283) 

Hauts  sont  les  pics,  très  hauts  sont  les  arbres;  les 
quatre  blocs  de  marbre  reluisent.  Sur  l'herbe  verte  le 
comte   Roland  s'est  évanoui.     Cependant  il  y  a  là  un 

2275  Sarrasin^ qui  l'épie  et,  couché  entre  les  cadavres,  contre- 
fait le  mort,  le  corps  et  le  visage  barbouillés  de.  sang. 
Soudain  il  se  lève  et  se  met  à  courir.  C'est  un  homme 
fort,  beau,  et  de  grand  courage.  Plein  d'orgueil  et  de 
rage   qui    vont   lui    être    mortels,    il  met   la   main   sur 

2280 Roland,  corps  et  armes,  et  s'écrie:  «Le  voilà  vaincu, 
le  neveu  de  Charles;  j'emporterai  cette  épée  en  Arabie.» 
Et  comme  il  la  tire,  le  comte  reprend  un  peu  connais- 
sance. 

CLXXII 
G.  ce  (Vers  2284-2296) 

Roland  sent  qu'on  lui  enlève  son  épée;  il  ouvre  les 

2285 yeux  et  ne  dit  que  ce  mot:  «Sur  mon  âme,  tu  n'es  pas 

des  nôtres.»     Il  garde  toujours  son  cor  qu'il  ne  veut  ja- 

93 


ss.  172-174]  LA  CHANSON  DE  ROLAND  [vv.  2287-2313 

mais  perdre,  et  il  en  frappe  le  casque  orné  d'or  et  de  pier- 
reries du  téméraire.     Il  lui  brise  Tarmure,  et  la  tête,  et 

2290  les  os,  lui  fait  jaillir  les  deux  yeux  de  la  tête  et  étend  le 
païen  mort  à  ses  pieds  en  lui  disant  :  «  Comment,  lâche, 
as-tu  été  si  hardi  que  de  mettre  la  main  sur  moi  à  droit 
ou  à  tort  ?     Personne  ne  t'entendra  raconter  cela  qui  ne 

2295  t'en  tienne  pour  fou.  Le  gros  bout  de  mon  cor^  en  est 
fendu,  et  le  cristal  et  Tor  en  sont  tombés.» 


CLXXIII 

G.  CCI  (Vers  2297-231  i) 

Alors  Roland  sent  que  sa  vue  se  perd.     Il  se  lève  sut 

ses  pieds  et  s'efforce  autant  qu'il  peut,  mais  son  visage 
2300 est  sans  couleur.     Devant  lui  il  y  a  une  roche  brune; 

dans  sa  colère  et  son  dépit,  il  y  frappe  dix  coups  de  Du- 

rendal.     L'acier  grince,  mais  ne  se  rompt  ni  s'ébrèche. 

«Ah,»  dit   le  comte,  «aide-moi,  sainte   Marie!     Hélas! 

Durendal,  bonne  épée,^  quel  malheur!  tu  ne  peux  plus 
2305  me  servir,  mais  je  n'en  ai  pas  moins  souci  de  toi.     Avec 

toi  j'ai  tant  gagné  de  batailles  rangées,  conquis  tant  de 

vastes  domaines  pour  Charles  à  la  barbe  blanche  !     Que 

jamais  homme  ne  te  possède  qui  soit  capable  de  fuir  de- 
2310 vaut  un  autre!     Tu  as  appartenu  longtemps  à  un  bon 

vassal;  il  n'y  aura  jamais  son  pareil'  en  France,  la  terre 

de  la  liberté!» 

CLXXIV 
G.  CCII  (Vrrs  2312-2337) 

Roland  frappe*  sur  le  bloc  de  marbre;  l'acier  grince, 
mais  ne  se  rompt  ni  ne  s'ébrèche.     Quand  Roland  voit 

94 


ss.  174-175]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2314-2346 

2315  qu'il  ne  peut  briser  Pépée,  il  se  met  à  la  plaindre  avec 
grande  douceur:  «Ah!  Durendal,  comme  tu  es  claire  et 
brillante,  comme  tu  reluis  et  flamboies  au  soleil  !  Charles 
était  dans  les  vaux  de  Maurienne^  quand  du  ciel  Dieu 

2320  lui  ordonna  par  son  ange  de  te  donner  à  un  vaillant 
capitaine.  C'est  alors  que  le  noble  roi,  Charlemagne, 
te  mit .  à  ma  ceinture.^  Avec  toi,  je  lui  ai  conquis* 
l'Anjou  et  la  Bretagne,  et  le  Poitou,  et  le  Maine  et  la 
libre  Normandie;*   avec  toi,  je  lui  ai  conquis  la  Pro- 

2325  vence  et  l'Aquitaine,  ainsi  que  la  Lombardie  et  tout  le 
pays  romain;  avec  toi,  je  lui  ai  conquis  la  Bavière  et 
toute  la  Flandre,  et  la  Bulgarie  et  toute  la  Pologne; 
Constantinople  dont  il  reçut  la  foi,  et  la  Saxe  oîi  il  fait 

2330  ce  qu'il  veut  ;  avec  toi,  je  lui  ai  conquis  le  pays  de  Galles, 
rÉcosse,  l'Irlande,  et  l'Angleterre,  qui  est  son  domaine 
privé;*  avec  toi,  j'ai  tant  gagné  de  terres  et  de  pays  que 
possède  Charles  qui  a  la  barbe  blanche  I     Que  j'ai  pour 

2335  cette  épée  de  douleur  et  de  peine  !  Mieux  vaut  mourir 
que  de  la  laisser  aux  païens.  Dieu,  notre  père,  épargnez 
cette  honte  à  la  France  !  » 

CLXXV 

G.  CCIII  (Vers  2338-2354) 

Roland  frappe  sur  le  bloc  de  marbre  dont  il  en  abat 
plus  quç  je  ne  saurais  vous  dire.     L'épée  grince  sans  se 

2340  briser  ni  s'ébrécher,  et  rebondit  vers  le  ciel.  Quand  le 
comte  voit  qu'il  ne  peut  la  briser,  tout  doucement  il  la 
plaint  en  lui-même:   «Ah!  Durendal,  que  tu  es  belle  et 

2345  sainte  I  Que  de  reliques  précieuses  il  y  a  dans  ta  garde 
dorée!*     Une  dent  de  saint  Pierre,  du  sang  de  saint 

95 


ss.  175-177]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [w.  2347-2374 

Basile,  des  cheveux  de  monseigneur  saint  Denis,  du 
vêtement  de  la  Vierge  Marie.  Il  n'est  pas  permis  à  des 
2350 païens  de  te  posséder;  tu  dois  rester  au  service  des 
chrétiens.  Que  jamais  personne  ne  te  possède  qui  soit 
capable  de  couardise  1  Que  de  vastes  domaines  par  toi 
conquis  pour  Charles  qui  font  la  force  et  la  richesse  de 
Tempereur  à  la  barbe  fleurie!» 


CLXXVI 
G.  CCIV  (Vers  2355-2365) 

2355  Roland  sent  bien  que  la  mort  s'empare  de  lui,  et  de 
la  tête  elle  gagne  le  cœur.  Il  court  se  jeter  sous  un 
pin;  et  là  couché  sur  l'herbe,  la  face  contre  terre,  sous 

2360  lui  répée  et  le  cor,  il  tourne  la  tête  vers  les  païens.^  Il 
a  fait  cela,  le  noble  comte,  pour  que  Charles  dise,  ainsi 
que  toute  son  armée,  qu'il  est  mort  en  conquérant.  Il 
confesse  ses  péchés*  en  se  frappant  souvent  la  poitrine, 

2365  et  comme  gage  de  son  repentir,  il  tend  son  gant  droit 
vers  Dieu.'  Agi. 

CLXXVII 
G.  CCV  (Vers  2366-2374) 

Roland  sent  que  son  temps  est  fini.  Là,  sur  un  pic, 
il  est  couché,  le  visage  tourné  vers  l'Espagne  et  d'une 
main  il  frappe  sa  poitrine.  «Pardonne-moi,  mon  Dieu, 
2370  au  nom  de  tes  vertus,  tous  mes  péchés,  les  grands  et  les 
petits,  que  j'ai  faits  depuis  l'heure»  de  ma  naissance  jus- 
qu'à ce  jour  oli  me  voici  venu.»  Il  tend  vers  Dieu  son 
gant  droit,  et  les  anges  du  ciel  descendent  auprès  de  lui. 

Agi. 

96 


"...  Dieu  envoie  saint  Gabriel  et  lui  commet  la  garde  de  Pempereur''  ;  t.  2526; 
voir  p.  2ia,  n.  3. 

XIV.  Charlemagne  en  Présence  d'un   Ange;  d'après  un  manu- 
scrit allemand,  xiie  siècle  ;  voir  Ottmann,  opus  cit^  p.  297. 


s.  178]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2375-2396 

CLXXVIII 
G.  CCVI  (VERS  2375-2396) 

2375  Le  comte  Roland  est  étendu  sous  un  pin,  le  visage 
tourné  vers  l'Espagne.  De  bien  des  choses^  alors  il  se 
met  à  se  souvenir,  de  tant  de  terres  qu'il  a  conquises  par 
son  courage,  de  la  douce  France,  des  gens  de  sa  famille, 

2380  de  Charlemagne,  son  seigneur,  qui  l'a  nourri.  Il  ne  peut 
retenir  ses  soupirs  et  ses  larmes.  Mais  il  ne  veut  pas  se 
mettre  lui-même  en  oubli,  et  de  nouveau  il  confesse  ses 
fautes  et  en  demande  à  Dieu  le  pardon:    «Notre  vrai 

2385  Père,^  toi  qui  n'as  jamais  trompé,  qui  as  ressuscité  saint 
Lazare  d'entre  les  morts,  qui  a  sauvé  Daniel  des  lions, 
sauve  mon  âme  et  défends-la  contre  toijs  périls  à  cause 
des  péchés  que  j'ai  faits  en  ma  vie.»     Il  tend  vers  Dieu 

2390  le  gant  de  sa  main  droite,  et  saint  Gabriel  de  sa  propre 
main  le  lui  prend.*  Alors  la  tête  de  Roland  s'incline  sur 
son  bras,  et  les  mains  jointes,  il  s'en  va  à  sa  fin.  Dieu 
près  de  lui  envoie  son  ange  chérubin  et  avec  lui  saint 

2395  Michel-du-PériL*  Saint  Gabriel  est  venu  avec  eux.  Ils 
emportent  l'âme  du  comte  en  paradis  * 


97 


TROISIÈME  PARTIE 


LES  REPRESAILLES 


99 


ss.  179-180]  [vv.  2397-2421 


POURSUITE  DES   SARRASINS 

CLXXIX 

G.  ce VII  (Vers  2397-2417) 

Roland  est  mort;  Dieu  a  son  âme  au  ciel.  L'em- 
pereur rentre  dans  la  vallée  de  Roncevaux.  Là,  pas  un 
chemin,  pas  un  seul  sentier,  pas  un  espace  vide,  pas 

2400  une  aune,  pas  un  pied  de  terrain  oli  il  n'y  ait  corps  de 
Français  ou  de  païen.  Charles  s'écrie:  «Oîi  êtes-vous, 
mon   beau  neveu.?    Oîi   est   Gérin   et   son   compagnon 

24osGérier?  OU  sont  le  duc  Oton,  et  le  comte  Bérenger, 
Ivon  et  Ivoire,  que  j'ai  tant  aimés?  Qu'est  devenu  En- 
gelier  le  Gascon,  et  le  duc  Samson  et  le  brave  Anséis? 
Oîi  est  Girard  de  Roussillon,  le  vieux?     Oîi  sont  les 

2410 douze  pairs  que.  j'avais  laissés  derrière  moi?»  Vaines 
paroles  auxquelles  personne  ne  répond.  «Dieu,»  dit  le 
roi,  «puis-je  assez  me  désoler  de  n'avoir  pas  été  au  dé- 
but de  cette  bataille  !»    Et  de  s'arracher  la  barbe  comme 

2415  un  homme  au  désespoir.  Ses  vaillants  chevaliers  versent 
des  larmes;  vingt  mille  hommes  tombent  par  terre  éva- 
nouis.^    Le  duc  Naimes  éprouve  une  douleur  profonde. 

CLXXX 
G.  CCVIII  (Vers  2418-2442) 

Il  n'est  chevalier  ni  baron  qui  de  pitié  ne  pleure  à 

2420  chaudes  larmes.     Ils   pleurent   leurs  fils,    leurs   frères, 

leurs  neveux,  leurs  amis  et  leurs  seigneurs  liges.     La 


-  ss.  180-181]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2422-2452 

plupart  tombent  évanouis  contre  terre.      Mais  le  duc 
Naiipes  agit  alors  en  homme  sage;  et  tout  le  premier  il 

2425  dit  à  l'empereur  :  «Regardez  en  avant  à  deux  lieues  de 
nous!  Vous  pouvez  voir  à  la  poussière^  qui  s'élève  sur 
les  grands  chemins  qu'ils  sont  couverts  de  cette  race 
païenne.  À  cheval  donc,  et  vengez  cette  douleur!» 
((Grand  Dieu!»  s'écrie  Charles,  «ils  sont  déjà  bien  loin; 

2430  quand  même,  rendez-moi  le  droit  et  l'honneur,  car  ils 
m'ont  enlevé  la  fleur  de  la  douce  France.»  Alors  le  roi 
commande  à  Gébouin^  et  à  Oton,  à  Tibaut  de  Reims 
et  au  comte  Milon:  «Gardez  le  champ,  les  monts  et  les 

2435 vallées;  laissez  les  morts  couchés  là  comme  ils  sont. 
Mais  veillez  qu'aucun  lion  ni  autre  bête  sauvage  n'y 
vienne  toucher,  non  plus  que  les  écuyers,  ni  les  gar- 
çons. Je  vous  défends  d'y  laisser  toucher  aucun  homme, 
jusqu'à  ce  que  Dieu  veuille  que  nous  revenions  ici  sur  le 

2440  champ.»  Les  barons,  pleins  de  tendresse,  lui  répondent 
doucement  :  «  Juste  empereur,  cher  sire,  ainsi  ferons-nous.» 
Et  ils  retiennent  avec  eux  mille  de  leurs  chevaliers. 

Agi. 

CLXXXI 
G.  CCIX  (Vers  2443-2457) 

L'empereur  fait  sonner  ses  clairons,  puis  il  s'avance 

2445  bravement  avec  sa  grande  armée.  Enfin  ils  trouvent  la 
trace  des  païens.  Tous  ensemble  s'acharnent  à  leur 
poursuite.  Mais  quand  le  roi  voit  venir  le  soir,  il  met 
pied  à  terre  sur  l'herbe  verte  dans  un  pré,  se  prosterne  à 

2450  terre  et  supplie  le  Seigneur  Dieu  de  faire  arrêter  pour 
lui  le  soleil,"  de  retarder  la  nuit  et  de  prolonger  le  jour. 
Voici   apparaître  un   ange*   qui   souvent    parlait   avec 


or  ■■-•, 
ss.  181-183]  FRENCH  TKAKSL^IOKç^^  [Vn^.i  ^453/^2479 

Tempereur  et  qui  lui  donne  rapiocÏÏîÇtti  CCx  ordre: 
«Charles,  à  cheval!  car  le  jour  ne  te  fera  point  défaut.^ 
2455  Tu  as  perdu  la  fleur  de  la  France,  Dieu  le  sait  ;  tu  peux 
te  venger  de  cette  race  criminelle.»  À  ces  mots  l'em- 
pereur remonte  à  cheval.  Aoi. 

CLXXXII 
G.  CCX  (Vers  2458-2475) 

Dieu  fait  pour  Charlemagne  un  bien  grand  miracle,^ 

2460  car  le  soleil  s'est  arrêté  immobile.  Les  païens  s'enfui- 
ent, mais  les  Français  les  poursuivent  ;  au  Val-Ténèbres  ' 
enfin  ils  les  atteignent  et  à  grands  coups  les  chassent 
vers  Saragosse,  leur  donnant  impitoyablement  la  mort, 
et  leur  coupant  les  routes  et  les  principaux  chemins. 

2465  Devant  eux  est  le  cours  de  PÈbre,*  fleuve  profond,  mer- 
veilleux et  rapide,  011  il  n'y  a  ni  bateaux,  ni  barques,  ni 
chalands.  Alors  les  païens  invoquent  Tervagant,*^  un  de 
leurs  dieux  ;  puis  sautent  dans  le  fleuve,  mais  ils  n'y  trou- 

2470  vent  point  leur  salut.  Les  mieux  armés  sont  les  plus 
pesants;  un  certain  nombre  coulent  au  fond,  d'autres 
vont  flottant  au  courant  de  l'eau.  Les  plus  heureux  y 
boivent  rudement.  Tous  périssent,  noyés  ,dans  des  an- 
goisses  épouvantables.      Alors   les    Français   s'écrient: 

2475 «C'est  pour  votre  malheur  que  vous  avez  rencontré 
Roland.» 

CLXXXIII 

G.  CCXI  (Vers  2476-2487) 

Quand  Charles  voit  que  tous  les  païens  sont  morts, 
les  uns  tués,  les  autres  noyés, — ce  qui  vaut  un  riche 
butin  à  ses  chevaliers,  le  noble  roi  descend  de  son  cheval 

103 


ss.  183-185]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2480-2506 

2480  et  se  prosterne  pour  rendre  grâces  à  Dieu.  Quand  il 
se  relève,  le  soleil  est  coiiché.  «C'est  l'heure,»  dit  Tem- 
pereur,  «de  songer  au  campement,  car  il  est  trop  tard 
pour  retourner  à  Roncevaux.     Nos  chevaux  sont  las  et 

2485  épuisés.  Otez-leur  la  selle  et  le  frein,  et  laissez-les  se 
rafraîchir  dans  ces  prés.»  «Sire,»  répondent  les  Fran- 
çais, «  vous  dites  bien.  »  Agi. 

COMMENT   LES    FRANÇAIS   PASSENT   LA   NUIT 
CLXXXIV 
G.  CCXII  (Vers  2488-2495) 

L'empereur  a  pris  ses  quartiers  au  bord  de  l'Èbre  où 

2490  les  Français  mettent  pied  à  terre.  Ils  enlèvent  les  selles 
à  leurs  chevaux  ainsi  que  les  freins  d'or,  qu'ils  laissent 
pendre  à  leurs  cous.  Puis  ils  les  envoient  paître  dans 
les  prés  oli  abonde  l'herbe  fraîche,  car  ils  ne  sauraient 
leur  donner  d'autres  soins.     Qui  est  bien  fatigué,  celui- 

2495  là  s'endort  contre  terre,  et  pour  cette  nuit  il  n'y  a  pas  de 
sentinelles. 

CLXXXV 
G.  CCXIII  (Vers  2496-251  i) 

L'empereur  s'est  couché  dans  un  pré;  il  a  posé  sa 
grande  lance  à  son  chevet,  car  le  brave  ne  veut  pas 
cette  nuit  quitter  ses  armes.     Il  est  vêtu  de  sa  cuirasse 

2500  blanche  à  franges  et  il  porte  son  casque  ciselé  d'or. 
Il  a  ceint  Joyeuse,^  cette  épée  qui  n'eut  jamais  sa  pareille, 
et  qui  chaque  jour  change  trente  fois  de  reflet.^  On  a 
assez  parlé  de  la  lance  dont  Notre-Seigneur  fut  percé* 

2505 sur  la  croix;  grâce  à  Dieu,  Charles  en  possède  le  fer,  et 
l'a  fait  mettre  dans  la  poignée  d'or,  et  c'est  pour  cet 

104 


ss.  185-187]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  2507-2537 

honneur  et  pour  cette  vertu  que  le  nom  de  Joyeuse  fut 
donné  à  l'épée.      Les  barons  français  ne  doivent  pas 

2510  l'oublier,  car  c'est  de  là  qu'ils  ont  tiré  leur  cri  de 
Monjoie,^  et  c'est  pour  cela  qu'aucune  nation  ne  peut 
leur  tenir  tête. 

CLXXXVI 
G.  CCXIV  (Vers  2512-2524) 

La  nuit  est  claire  et  la  lune  brillante.      Charles  est 
'  couché,  mais  il  éprouve  une  vive  douleur  de  la  perte  de 

2515  Roland  ainsi  que  d'Olivier  et  des  douze  pairs,  et  de  tous 
les  Français  qu'il  a  laissés  morts  à  Roncevaux.  Il  ne 
peut  s'empêcher  d'en  pleurer  et  de  s'en  désoler,  et  prie 
Dieu  de  sauver  ces  âmes.     Mais  le  roi  est  fatigué,  car  il 

2520a  eu  tant  de  peine;  il  n'en  peut  plus  et  il  finit  par  s'en- 
dormir. Par  tous  les  prés  à  présent,  les  Français  dor- 
ment; pas  un  cheval  qui  puisse  se  tenir  debout;  s'il 
veut  de  l'herbe,  il  la  broute  couché,  car  qui  a  bien  souf- 
fert, celui-là  a  beaucoup  appris.^ 

CLXXXVII 
G.  CCXV  (Vers  2525-2554) 

2525  Charles  s'endort  donc  comme  un  homme  accablé  de 
fatigue,  lorsque  Dieu  envoie  saint  Gabriel  et  lui  commet 
la  garde  de  l'empereur.  L'ange  passe  toute  la  nuit  au 
chevet  du  roi,  et  dans  un  songe*  lui  annonce  qu'il  y 
'  2530  aura  contre  lui  une  bataille,  lui  faisant  voir  des  signes 
bien  sinistres.  Charles  regarde  vers  le  ciel,  et  voit  en- 
tremêlés les  tonnerres,  les  vents,  les  gelées,  les  orages, 
2535  les  effroyables  tempêtes,  ainsi  que  les  feux  et  les  flammes 
qui  les  accompagnent,  €t  soudain  tout  cela  fond  sur  son 
armée.     Les  lances  de  frêne  ou  de  pommier  s'enflam- 

105 


ss.  187-188]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2538-2569 

ment  et  les  écus  brûlent  jusqu'aux^  boucles  d'or  pur.  Le 
bois  des  épieux  tranchants  éclate,  et  même  les  cuirasses 

2540  et  les  casques  d'acier  grincent.  Charles  voit  ses  che- 
valiers en  grand  danger;  des  ours,  des  léopards  veulent 
les  dévorer;  puis  des  serpents  et  des  vipères,  des  dragons 
et  des  démons,  et  des  griffons  —  il  y  en  a  plus  de  trente 

2545  mille  ^ —  dont  il  n'est  pas  un  qui  ne  se  jette  sur  les  Fran- 
çais. «Au  secours,  Charlemagne  !  »  s'écrient-ils.  Le  roi, 
ému  de  douleur  et  de  pitié,  veut  y  courir,  mais  voici  l'ob- 
stacle:   Du  fond  d'une  forêt  s'avance  vers  lui  un  grand 

2550  lion,'*  terrible,  respirant  l'orgueil  et  la  férocité,  et  qui 
s'attaque  au  corps  même  du  roi.  Alors  ils  s'étreignent 
tous  deux  pour  lutter,  mais  on  ne  sait  lequel  des  deux 
sera  vainqueur.     L'empereur  ne  se  réveille  point. 

CLXXXVIII 

G.  CCXVI  (Vers  2555-2569) 

2555  Après  ce  songe  Charles  en  a  un  autre.*  Il  rêve  qu'il  est 
en  France,  à  Aix,  sur  un  perron,  tenant  un  ours  attaché 
par  une  double  chaîne,  lorsque  du  côté  des  Ardennes,^  il 
voit  venir  trente  ours®  qui  parlent  chacun  comme  un 

2560 homme  et  qui  lui  disent:  «Sire,  rendez-le  nous;  il  n'est 
pas  juste  de  le  retenir  plus  longtemps  ;  c'est  notre  pa- 
rent, nous  devons  le  secourir.»  Mais  du  palais  un  lévrier 
accourt  au  milieu  des  ours  et  en  attaque  le  plus  grand 

2565  [sur  l'herbe  verte  auprès  de  ses  compagnons].  Alors 
le  roi  assiste  à  un  merveilleux  combat  ;  mais  il  ne  saurait 
reconnaître  ni  le  vainqueur  ni  le  vaincu.  Voilà  ce  que 
l'ange  de  Dieu  a  fait  voir  au  baron.  Et  Charles  dort 
jusqu'au  lendemain  au  grand  jour. 

106 


ss.  189-190]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2570-2593 

DÉSESPOIR   DE   MARSILE   ET   DE   BRAMIMONDE 
CLXXXIX 
G.  CCXVII  (Vers  2570-2591) 

2570  Le  roi  Marsile  s'enfuit  à  Saragosse,  oîi  il  met  pied 
à  terre  à  Tombre  d'un  olivier  et  remet  à  ses  valets  son 
épée,  son  casque  et  sa  cuirasse.  Alors  il  se  couche  pi- 
teusement sur  Therbe  verte,  car  il  a  tout  à  fait  perdu  la 

2575  main  droite,  et  à  cause  de  la  perte  de  sang  et  de  la  dou- 
leur il  s'est  évanoui.  Voici  devant  lui  sa  femme  Brami- 
monde  qui  pleure  et  crie  et  se  désole  amèrement.  Ils 
sont  bien  plus  de  trente  mille  hommes  qui  maudissent 

2580  Charles  et  la  douce  France.  Ils  courent  dans  une  grotte 
oh  est  leur  dieu  Apollon,^  le  querellent,  l'accablent  d'in- 
jures. «Quoi!  méchant  dieu!  pourquoi  nous  fais-tu  telle 
honte  ?  Marsile,  notre  roi,  pourquoi  le  laisses-tu  vaincre  ? 
Pourquoi  traiter  si  mal  ceux  qui  te  servent  si  bien?»     A- 

2585  lors  ils  enlèvent  à  Apollon  son  sceptre  et  sa  couronne, 
et  le  pendent  par  les  mains  à  un  pilier.  Puis  à  leurs 
pieds,  par  terre,  ils  le  foulent  et  lui  donnent  de  grands 
coups  de  bâton  et  le  mettent  en  morceaux.  Ils  enlèvent 
aussi  à  Tervagant  son  escarboucle,  et  quant  à  Mahomet, 

2590  ils  le  jettent  dans  un  fossé,  oîi  les  porcs  et  les  chiens  le 
mordent  et  le  foulent. 

CXC 
G.  CCXVIII  (Vers  2592-2608) 

Marsile  est  revenu  de  son  évanouissement.      Il  s'est 
fait   porter   dans  sa  chambre  voûtée  oh  il  y  a  des  in- 

107 


SS,  190-191]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2594-2624 

scriptions  et  des  peintures  de  toutes  couleurs.     Là,  la 
2595  reine  Bramimonde  pleure  sur  sort  mari,  s'arrache   les 
cheveux,  à  plusieurs  reprises  elle  s'appelle  malheureuse,  et 
enfin  s'écrie  avec  violence:  «Ah!      Saragosse,  comme  te 
voilà  aujourd'hui  privée  du  noble  roi  qui  t'avait  sous  sa 
2600 tutelle!      Nos  dieux  sont  des  félons  qui  lui  ont  fait  dé- 
faut dans  la  bataille  ce  matin.     L'émir  se  conduira  lâche- 
ment ^  s'il  ne  combat  contre  cette  race  hardie  d'hommes 
qui  sont  assez  fiers  pour  ne  faire  aucun  cas  de  leur  vie. 
2605  Leur  empereur  à  la  barbe  fleurie  est  bien  brave  et  bien 
téméraire;  si  l'on  se  bat,    il  ne  s'enfuira  point.     Quel 
malheur  qu'il  n'y  ait  personne  pour  le  tuer  !  » 


ARRIVÉE  DE  BALIGANT,  AMIRAL  DE  BABYLONE 
CXCI 
G.  CCXIX  (Vers  2609-2629) 

L'empereur  par  sa  grande  puissance  est  demeuré  en 
2610  Espagne  pendant  sept  années.^     Il  y  a  pris  châteaux  et 
nombre   de   villes.     Le  roi   Marsile  en  était  fort  tour- 
menté et,  dès  la  première  année,  il  fit  sceller  des  lettres 
qu'il  envoya  au  souverain  de  Babylone,  Baligant.'    C'est 
2615  l'émir,  le  vieux  de  l'antiquité,  [qui  dépasse  en  vieillesse 
Virgile  et  Homère].    Il  doit  venir  pour  secourir  le  roi  à 
Saragosse,  et  s'il  ne  le  fait,  lui,  Marsile,  abandonnera 
ses  dieux  ainsi  que  toutes  les  idoles  qu'il  avait  coutume 
2620  d'adorer,  recevra  la  sainte  loi  chrétienne,  et  fera  sa  paix 
avec  Charlemagne.     Mais  l'émir  est  loin,  et  il  a  long- 
temps tardé  à  venir.      D'abord  il  avait  convoqué  ses 
gens  de  quarante  royaumes  ;  il  a  fait  apprêter  ses  grands 

108 


ss.  190-191]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2625-2648 

2625  navires,  barques,  esquifs,  galères  et  vaisseaux,  et  c'est  au 
port  d'Alexandrie,^  qu'il  a  fait  assembler  toute  sa  flotte. 
C'est  en  mai,  le  premier  jour  d'été,  qu'il  a  lancé  sur  mer 
toutes  ses  forces.  . 

CXCII 
G.  CCXX  (Vers  2630-2638) 

2630  Elle  est  grande,  l'armée  de  cette  race  ennemie  !  Elle 
navigue  rapidement  en  se  dirigeant  bien.  Au  haut  des 
mâts  et  sur  les  longues  vergues  brillent  bien  des  feux  et 
bien  des  lanternes,  qui  projettent  de  là-haut  une  telle 

2635  lumière,  qu'au  milieu  de  la  nuit  la  mer  paraît  plus  belle 
encore.  Quand  les  païens  approchent  de  la  terre  d'Es- 
pagne, tout  le  pays  en  devient  éclatant  de  lumière.  La 
nouvelle  en  arrive  jusqu'à  Marsile.  Agi. 

CXCIII 
G.  CCXXI  (Vers  2639-2645) 

2640  La  race  païenne  ne  veut  prendre  aucun  repos.  Elle 
quitte  la  mer  et  entre  dans  les  eaux  douces,  laissant  der- 
rière elle  Marbrise  et  Marbruse,*  et  tous  les  vaisseaux 
retpaontent  le  cours  de  l'Èbre.  Il  y  a  tant  de  lanternes  et 
tant  de  feux  que,  pendant  toute  la  nuit,  ils  jettent  tout 

2645  autour  ^^6  immense  clarté.  Le  jour  même  les  païens 
arrivent  à  Saragosse.  Agi. 

CXCIV 
G.  CCXXII  (Vers  2646-2664) 

Le  jour  est  clair  et  le  soleil  brillant.     L'émir  sort  de 
son  vaisseau.     Espaneliz*  marche  à  sa  droite  et  dix-sept 

.109 


ss.  194-195]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2649-2679 

2650  rois  le  suivent,  et  quant  aux  comtes  et  aux  ducs  qui  vien- 
nent après,  on  n'en  sait  pas  le  nombre.  À  Tombre  d'un 
laurier,  au  milieu  d'un  champ,  on  jette  un  tapis  blanc  sur 
l'herbe  verte,,  et  on  y  pose  un  fauteuil  d'ivoire.     Le  païen 

2655  Baligant  s'y  assied,  tandis  que  tous  les  autres  restent  de- 
bout. C'est  le  seigneur  qui  parle  le  premier:  «Écoutez- 
moi,  maintenant,  nobles  et  braves  chevaliers;  le  roi 
Charles,  l'empereur  des  Français,  ne  doit  manger  si  je  ne 

2660  le  lui  permets.  Il  m'a  fait  une  guerre  terrible  par  toute 
l'Espagne,  et  je  veux  le  poursuivre  jusqu'en  France. 
D'ailleurs,  je  ne  m'arrêterai  de  ma  vie  qu'il  ne  soit  mort 
ou  qu'il  ne  soit  livré  tout  vif.»  Et  de  son  gant  droit,* 
il  frappe  son  genou. 


AMBASSADE  CHEZ  MARSILE 

cxcv 

G.  CCXXIII  (Vers  2665-2685) 

2665  Après  avoir  dit  cela,  il  s'y  obstine,  et  pour  tout  l'or  du 
monde,  il  ne  renoncerait  pas  au  dessein  d'aller  à  Aix,  oli 
Charles  donne  audience.  Ses  gens  l'approuvent  et  lui 
donnent  même  conseil.     Alors  il  appelle  deux  de  ses 

2670  chevaliers,  l'un  Clarif  an  et  l'autre  Clarien.  «  Vous  êtes 
les  fils  du  roi  Maltraïen,»  leur  dit-il,  «qui  faisait  volon- 
tiers de  tels  messages.  Je  vous  ordonne  d'aller  à  Sara- 
gosse.    Annoncez  de  ma  part  à  Marsile  que  je  suis  venu 

.-675  pour  l'aider  contre  les  Français.  Si  je  trouve  leur  armée, 
il  y  aura  une  fameuse  bataille.  Donnez-lui  en  pour  gage 
ce  gant  brodé  d'or  que  vous  lui  ferez  mettre  au  poing 
droit,^  et  portez-lui  aussi  ce  bâton  d'or  pur,  et  dites-lui 


*  Espaneliz  marche  à  sa  droite  et  dix-sept  rois  le  suivent  ..."  vv.  2648-49. 


XV.  Baligant  au  Milieu  de  ses  Rois,  d'après  un  manuscrit  allemand 
xiie  siècle;  voir  Ottmann,  opus  cii.y  p.  309. 


ss.  195-196]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2680-2704 

2680  de  venir  me  rendre  hommage.  J'irai  en  France  pour 
faire  la  guerre  à  Charles,  et  s'il  ne  se  prosterne  à  mes 
pieds  pour  me  demander  grâce,  et  s'il  n'abandonne  pas 
la  foi  chrétienne,  je  lui  enlèverai  la  couronne  de  la  tête.  » 

2685  «  Sire,»  s'écrient  les  païens,  «  c'est  très  bien  dit.» 


CXCVI 
G.  CCXXIV  (Vers  2686-2704) 

«  Et  maintenant,  à  cheval  !  barons,  »  dit  Baligant  ;  «  que 
l'un  porte  le  gant,  l'autre  le  bâton.  »^  Ceux-ci  répondent  : 
«  Ainsi  ferons-nous,  cher  seigneur.  »  À  force  de  presser 
leurs  chevaux,  les  voilà  arrivés  à  Saragosse.     Ils  passent 

2690  dix  portes,  traversent  quatre  ponts,  et  toutes  les  rues  oîi 
demeurent  les  bourgeois.  Quand  ils  approchent  de  la 
partie  élevée  de  la  ville,  ils  entendent  du  côté  du  palais 
une  grande  rumeur.     C'est  une  foule  de  païens,  qui  pleu- 

2695  rent,  qui  crient  et  qui  se  désespèrent,  se  plaignant  de 
leurs  dieux  Tervagant,  Mahomet  et  Apollon  dont  il 
n'ont  rien  reçu.  «  Malheureux,»  se  disent-ils  les  uns 
aux  autres,  «qu'allons-nous  devenir?  La  ruine  est  des- 
cendue sur  nous,  car  nous  avons  perdu  le  roi  Marsile, 

2700  dont  le  comte  Roland  hier  a  tranché  la  main  droite. 
Nous  n'avons  plus  le  blond  Jurfaleu,^  son  fils.  Toute 
l'Espagne  est  aujourd'hui  à  la  merci  des  chrétiens.» 
Là-dessus,  les  deux  messagers  descendent  au  perron. 


III 


ss.  197-198]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  2705-2734 

CXCVII 
G.  CCXXV  (Vers  2705-2723) 

2705  Ils  laissent  leurs  chevaux  sous  un  olivier,  et  deux  Sar- 
rasins les  tiennent  par  les  rênes.  Les  messagers,  se  te- 
nant par  leurs  manteaux,  montent  au  très  haut  palais. 
Quand  ils  entrent  dans  la  chambre  voûtée,  ils  font  un 

2710 doux  salut  à  Marsile:  «Que  Mahomet  qui  nous  a  en  sa 
puissance,  et  Tervagant  et  Apollon,  nos  sires,  sauvent 
le  roi  et  gardent  la  reine!»     «Les  folles  paroles,»  s'écrie 

27i5Bramimonde,  «ces  dieux  ne  sont  que  des  lâches  et  n'ont 
fait  à  Roncevaux  que  de  mauvaise  besogne,  car  ils  ont 
laissé  tuer  nos  chevaliers,  et  ont  abandonné  au  milieu  de 
la  bataille  mon  seigneur  qui  a  perdu  la  main  droite,  que 

2720  lui  a  tranchée  le  puissant  comte  Roland.  Charles  aura 
toute  l'Espagne  entre  les  mains.  Que  deviendrai-je,  mal- 
heureuse que  je  suis?  Hélas!  Que  n'ai-je  personne  qui 
me  tue!»  '  Aoi. 

CXCVIII 
G.  CCXXVI  (Vers  2724-2740) 

«  Madame,»  dit  Clarien,  «  ne  dites  pas  cela.  Nous 
2725  sommes  les  messagers  du  païen  Baligant,  qui  sera,  dit-il, 
le  défenseur  de  Marsile.  Voici  son  gant  et  son  bâton 
qu'il  lui  envoie  pour  gage.  Nous  avons  sur  l'Èbre  quatre 
mille  chalands,  barques,  esquifs  et  galères  rapides,  et  des 
2730  navires,  je  ne  sais  combien.  L'émir  est  riche  et  puis- 
sant; il  ira  chercher  Charlemagne  jusqu'en  France,  ob  il 
compte  le  mettre  à  mort  ou  lui  faire  demander  grâce.» 
«  Oh  !  »  dit  Bramimonde,  «  cela  n'ira  pas  si  bien  que  vous 


ss.  19&-200]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  2735-2761 

2735  pensez.  Vous  pourrez  trouver  les  Français  plus  près 
d'ici,  car  ils  sont  en  ce  pays  déjà  depuis  sept  ans.^  Leur 
empereur  est  vaillant  et  batailleur,  et  il  aime  mieux 
mourir  que  de  s'enfuir  du  champ  de  bataille.  Il  n'est 
roi  sous  le  ciel  dont  il  fasse  plus  de  cas  que  d'un  enfant. 

2740  Charles  ne  craint  âme  qui  vive.» 


CXCIX 
G.  ÇCXXVII  (Vers  2741-2754) 

«Laissez  tout  cela,»  dit  le  roi  Marsile  à  la  reine.  «Sei- 
gneurs,» dit-il  aux  messagers,  «  c'est  à  moi  qu'il  faut  parler. 
Vous  voyez  que  je  suis  en  mortelle  détresse;  je  n'ai  ni 

2745  fils,  ni  fille,  ni  héritier.  J'en  avais  un,  mais  il  a  été  tué 
hier  soir.  Dites  donc  à  mon  seigneur  de  venir  me  voir, 
car  l'émir  a  des  droits  sur  l'Espagne;  je  la  lui  cède,  s'il 
veut  l'avoir.    Qu'il  la  défende  ensuite  contre  les  Français. 

2750  Je  lui  donnerai  un  bon  conseil  à  l'égard  de  Charlemagne, 
et  d'ici  à  un  mois  il  l'aura  vaincu.  Vous  lui  porterez  les 
clefs  de  Sarragosse  et  dites-lui  de  ne  pas  s'éloigner,  s'il 
m'en  croit.»  Les  messagers  répondent:  «Sire,  vous  dites 
vrai.»  Agi. 

ce 

G.  CCXXVIII  (Vers  2755-2764) 

2755  «Charles,  l'empereur,»  continua  Marsile,  «a  tué  mes 
gens  et  pillé  ma  terre,  forcé  et  démantelé  mes  villes.  Il 
a  réuni  son  armée  a,u  bord  de  l'Èbre,  à  pas  plus  de  sept 
lieues  d'ici;  je  les  ai  bien  comptées.     Dites  à  l'émir  d'y 

2760  mener  son  armée,  et  faites-lui  savoir  de  ma  part  qu'il 

"3 


ss.  200-201]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2762-2789 

doit  lui  livrer  bataille.»  Alors,  Marsile  leur  remet  les 
clefs  de  Saragosse.^  Les  deux  messagers  s'inclinent, 
prennent  congé,  puis  ils  s'en  retournent. 


CCI 
G.  CCXXIX  *      (Vers  2765-2789) 

2765  Les  deux  messagers  sont  remontés  à  cheval,  et  sortent 
promptement  de  la  ville.  Tout  effrayés,  ils  vont  trouver 
rémir  et  lui  présentent  les  clefs  ^  de  Saragosse.  «  Eh  bien,» 
dit  Baligant,  « qu'avez-vous  trouvé  là-bas?     Où  est  Mar- 

2770  sile  que  j'avais  envoyé  chercher  ?»  «  Il  est  blessé  à  mort,» 
répond  Clarien.  «  L'empereur  est  passé  hier  aux  défilés, 
car  il  voulait  retourner  dans  sa  douce  France,  et  il  se 
fit  suivre  d'une  arrière-garde  d'honneur  où  demeura  le 

2775  comte  Roland,  son  neveu,  avec  Olivier  et  les  douze  pairs 
et  vingt  mille  Français,  chevaliers  de  France.  Le  vail- 
lant roi  Marsile  leur  livra  combat;  Roland  et  lui  s'abor- 

2780  dèrent  sur  le  champ  de  bataille  et  d'un  coup  terrible  de 
sa  Durendal,  Roland  lui  a  tranché  la  main  droite.  Puis 
il  lui  a  tué  son  fils  qu'il  aimait  tant,  ainsi  que  les  barons 
qu'il  avait  avec  lui.     N'y  pouvant  plus  tenir  pied,  Mar- 

2785  sile  s'est  enfui  et  l'empereur  l'a  poursuivi  longtemps.  Le 
roi  vous  demande  secours  et  vous  passe  son  droit  sur  le 
royaume  d'Espagne.»  Baligant  devient  alors  tout  pensif 
et  il  éprouve  une  telle  douleur  que  peu  s'en  faut  qu'il 
n'en  devienne  fou.  Aou 


114 


ss.  202-203]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  279<^28i7 

CCII 
G.  CCXXX  (Vers  2790-2809) 

2790  c  Seigneur  émir,  »  dit  encore  Clarien  ;  «  il  y  a  eu  hier  une 
bataille  à  Roncevaux.  Roland  et  Olivier  y  sont  morts, 
et  les  douze  pairs  ^  que  Charles  aimait  tant,  et  avec  eux 

2795  vingt  mille  Français.  Le  roi  Marsile  y  a  perdu  la  main 
droite  et  Tempereur  Pa  poursuivi  avec  ardeur.  En  ce 
pays  il  ne  reste  chevalier  qui  ne  soit  tué  ou  noyé  dans 
rÈbre.    Les  Français  sont  campés  sur  la  rive  et  ils  se 

2800  sont  tant  approchés  de  nous  que,  si  vous  le  voulez,  leur 
retraite  sera  désastreuse.  »  À  ces  mots,  les  yeux  de  Bali- 
gant  brillent  de  fierté  et  il  sent  la  joie  au  fond  du  cœur. 
Il  se  lève  de  son  fauteuil  et  se  redressant,  il  s'écrie  :  «  Ba- 

2805  rons,  point  de  retard,  sortez  des  navires,  à  cheval,  et  en 
avant!  Si  le  vieux  Charlemagne  ne  s'enfuit,  le  roi  Mar- 
sile sera  vengé  aujourd'hui,  car  pour  la  main  droite  qu'il 
a  perdue,  je  lui  livrerai  la  tête  de  l'empereur.  » 


L'ÉMIR   MET   SON   ARMÉE   EN    MOUVEMENT 
CCIII 
G.  CCXXXI  (Vers  2810-2826) 

2810  Les  païens  d'Arabie  sont  sortis  de  leurs  navires,  et  puis 
ils  sont  montés  sur  leurs  chevaux  et  leurs  mulets.  Les 
voilà  qui  s'avancent  au  plus  vite  —  comment  pourraient- 
ils  mieux  faire  ?    L'émir,  qui  les  a  tous  mis  en  branle, 

2815  appelle  son  favori  Gemalfin:  «Je  te  confie*  le  commande- 
ment de  toute  mon  armée.»  Puis  Baligant  monte  sur 
son  destrier  brun,  et  avec  lui  il  emmène  quatre  ducs,  et 

"S 


S6.  203-204]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2818-2844 

sans  s'arrêter  il  poursuit  son  chemin  jusqu'à  Saragosse. 

2820  II  descend  au  perron  de  marbre,  et  quatre  comtes  lui 
tiennent  Tétrier.  Il  monte  les  degrés  du  palais,  et  Brami- 
monde  s'élance  au-devant  de  lui  en  lui  disant:  «Ah! 
malheureuse,  misérable  que  je  suis!  j'ai  eu  la  honte  de 

2825 perdre  mon  seigneur!»  Elle  tombe  aux  pieds  de  l'émir 
qui  la  relève.  Et,  en  grande  douleur,  tous  deux  montent 
à  la  chambre  du  roi  Marsile.  Agi. 

CCIV 
G.  CCXXXII  (Vers  2827^2844) 

Dès  que  Marsile  aperçoit  Baligant,  il  appelle  deux 
Sarrasins  espagnols:    «Prenez-moi  à  bras  et  redressez- 

2830  moi  sur  mon  séant.  »  Alors  de  sa  main  gauche,  prenant 
un  de  ses  gants:  «Seigneur  roi  amiral,^»  dit-il  à  l'émir, 
«je  vous  remets  ici  toute  ma  terre,  et  Saragosse  et  le 
domaine  qui  en  dépend.     Je  me  suis  perdu,  et  avec  moi 

2835 tout  n^oi^  peuple.»  L'émir  répond:  «J'en  suis  d'autant 
plus  triste.  Je  ne  puis  parler  longuement  avec  vous,  car 
je  sais  bien  que  Charles  ne  m'attendra  point.  Cependant, 
je  reçois  le  gant  que  vous  m'offrez.  »    Et  tout  en  larmes, 

2840  à  cause  de  sa  vive  douleur,  il  se  retire.  Il  descend  les 
degrés  du  palais,  monte  à  cheval,  court  au  gallop  au- 
devant  de  ses  troupes  qu'il  dépasse,  et  de  temps  en 
temps  il  leur  jette  ce  cri:  «En  avant,  païens!  Déjà 
les  Français  s'enfuient.  »  A01. 


116 


ss.  205-206]  FRENCH  TRANSLATION      [vv,  2845-2869 

CHARLEMAGNE  DE   RETOUR   À   RONCEVAUX 
PLEURE   SON   NEVEU 

CCV 

G.  CCXXXIII  (Vers  2845-2854) 

^  2845  Le  matin,  quand  Paube  perce  à  peine,  Tempereur  Charles 
s'éveille.  Saint  Gabriel,  à  qui  Dieu  Ta  confié,  lève  la 
main  et  fait  sur  lui  le  signe  de  la  croix.  Alors  le  roi  se 
lève  et.  laisse  là  ses  armes,  et  tous  les  autres  dans  l'armée 
2850  se  désarment  comme  lui.^  Puis  ils  montent  à  cheval,  et 
rapidement  ils  s'avancent  par  ces  larges  routes  et  ces 

^  longs  chemins.     Ils  vont  voir  le  prodigieux  désastre  de 

Roncevaux,là  oli  fut  la  bataille.  Agi. 


•CCVI 
G.  CCXXXIV  (Vers  2855-2869) 

2855  Charles  est  arrivé  à  Roncevaux.  À  la  vue  des  morts, 
il  pleure  et  il  dit  aux  Français:  «Seigneurs,  allez  au  pas, 
car  il  faut   que   j'aille  seul  en  avant  dans  l'espoir  de 

2860  trouver  mon  neveu.  J'étais  un  jour  à  Aix  à  une  fête 
annuelle.  Là,  mes  vaillants  chevaliers  se  vantaient  de 
grandes  batailles  et  de  leurs  rudes  et  forts  combats.  J'ai 
entendu  Roland  tenir  ce  propos  que,  s'il  mourait  en  pays 

2865  étranger,  il  serait  en  avant  de  ses  soldats  et  de  ses  pairs, 
et  qu'il  aurait  la  tête  tournée  du  côté  des  païens"*,  le 
brave!  pour  finir  en  conquérant.»  Un  peu  plus  loin 
qu'on  ne  peut  lancer  un  bâton,  Charles  va  devant  les 
autres  et  monte  sur  une  colline. 

117 


ss.  207-209]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2870-2894 

CCVII 
G.  CCXXXV  (Vers  2870-2880) 

2870  En  allant  à  la  recherche  de  son  neveu,  l'empereur 
trouve  les  fleurs  et  le  gazon  du  pré  tout  rouges  du  sang 
de  nos  barons.  Il  en  est  tout  ému  et  il  ne  peut  retenir 
ses  larmes.     Il  arrive  tout  en  haut  sous  les  deux  arbres,^ 

2875  et  îur  les  trois  blocs  de  pierre  il  reconnaît  les  coups  de 
Roland  et  voit  son  neveu  étendu  sur  Therbe  verte.  Il 
ne  faut  pas  s'étonner  si  Charles  frémit  de  colère.  Il  des- 
cend de  cheval,  s'élance  vers  Roland,  le  prend  entre  ses 

2880  deux  bras,  et  dans  sa  douleur  s'évanouit  sur  lui. 

CCVIII 
G.  CCXXXVI  (Vers  2881-2891) 

L'empereur  revient  de  sa  pâmoison.     Le  duc  Naimes, 
le  comte  Acelin,^  Geoffroi  D'Anjou'  et  son  frère  Tierri*- 
soutiennent   le   roi   et   le   redressent   sous  un  pin.     Il 

2885  regarde  à  terre  oii  il  voit  son  neveu  étendu  et  il  se  met  à 
le  regretter*  avec  une  vive  tendresse.  «Ami  Roland, 
Dieu  ait  pitié  de  toi  !  Jamais  on  n'a  vu  un  tel  cheva- 
lier pour  engager  et  finir  les  grandes  batailles.     Ah! 

2890 mon  honneur  penche  vers  sa  fin.»  Et  de  nouveau 
Charles  tombe  évanoui;  il  ne  peut  s'en  empêcher.     Aoi. 

CCIX 
G.  CCXXXVII  (Vers  2892-2908) 

Le  roi  Charles   revient  de  sa  défaillance;  ses  quatre 
barons  le  soutiennent  dans  leurs  bras.     Il  regarde  à 

118 


é^ 


ss.  209-211]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2895-2919 

2895  terre  son  neveu  étendu,  le  corps  intact,  mais  le  visage 
sans  couleur,  les  yeux  tournés  et  remplis  de  ténèbres. 
Charles  le  plaint  en  toute  foi  et  en  tout  amour:  «Ami 
Roland,  Dieu  mette  ton  âme  dans  les  fleurs  du  paradis^ 

2900 parmi  ses  glorieux  saints!  Quel  malheur  que  tu  sois 
venu  en  Espagne  1  Jamais  plus  il  ne  se  passer'à  un  seul 
jour  que  je  ne  te  pleure.  Ah  I  comme  ma  force  et  ma 
joie  vont  tomber  maintenant!  Je  n'aurai  personne  pour 
défendre  mon  honneur.     Il  me  semble  n'avoir  sur  terre 

2905  un  seul  ami.  Si  j'ai  des  parents,  je  n'en  ai  nul  si  brave.» 
Alors  Charles  tire  ses  cheveux  à  pleines  mains,'fet  cent 
mille  Français  en  ont  une  si  vive  douleur  qu'il  n'y  en  a 
pas  un  qui  ne  pleure  amèrement.  Aoi. 

ccx 

G.  CCXXX VIII  (Vers  2909-291 5) 

«Ami  Roland,  je  vais  retourner  en  France,  et  quand 

2910  je  serai  dans  mon  domaine  à  Laon,^  des  étrangers  vien- 
dront de  bien  des  pays  me  demander:  'OU  est  le  comte 
capitaine?'  Il  me  faudra  leur  dire  qu'il  est  mort  en 
Espagne.  Je  ne  pourrai  désormais  gouverner  mon 
royaume  qu'en  grande  douleur,  et  il  ne  se  passera  pas 

291  s  de  jour  que  je  ne  pleure  et  ne  me  plaigne.» 

CCXI 
G.  CCXXXIX  (Vers  2916-2932) 

«Ami  Roland,  brave  et  beau  jeune  homme,  quand 
je  serai  dans  ma  chapelle  d'Aix,'  les  gens  viendront 
demander    de    tes    nouvelles.       Je    leur    en    donnerai 

119 


ss.  2II-2I2]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  2920-2944 

2920 d'étranges  et  de  cruelles:  *Mon  neveu  est  mort,  celui 
qui  m'a  fait  tant  de  conquêtes.'  Alors  contre  moi  se 
révolteront  les  Saxons,*  et  les  Hongrois,  et  les  Bulgares 
et  tant  de  races  hostiles,  les  Romains,  les  gens  de  la 
Fouille,  et  tous  ceux  de  Palerme,  et  ceux  d'Afrique  et  de 

2925  Califerne.  Mes  peines  et  mes  souffrances  augmenteront 
de  jour  en  jour.  Qui  saura  guider  mes  armées  avec  une 
pareille  autorité,  quand  celui-là  est  mort  qui  tous  les  jours 
nous  conduisait?  Hélas!  ma  douce  France,  comme  te 
voilà  abandonnée!     J'ai  une  si  grande  douleur  que  je 

2930  voudrais  être  mort  !»  Il  commence  à  s'arracher  la  barbe 
blanche*  et  à  tirer  à  deux  mains  les  cheveux  de  sa  tête. 
À  cette  vue,  cent  mille  Français  tombent'  à  terre  sans 
connaissance. 


CCXII 
G.  CCXL  (Vers  2933-2944) 

«Ami  Roland,  que  tu  as  été  infortuné!  Que  ton  âme 
2935 aille  en  paradis!  Celui  qui  t'a  tué  a  déshonoré  la 
douce  France;  et  moi,  j'ai  une  telle  douleur  que  je  ne 
voudrais  survivre  à  ma  maison*  qui  a  péri  pour  moi.  Que 
Dieu,  fils  de  sainte  Marie,  m'accorde,  avant  que  j'arrive 
2940  aux  grands  défilés  de  Cize,^  que  mon  âme  soit  aujour- 
d'hui séparée  de  mon  corps  et  qu'elle  aille  rejoindre 
celle  de  mes  amis,  tandis  que  ma  chair  sera  enterrée  à 
côté  de  la  leur.»  Les  larmes  coulent  de  ses  yeux  et  il 
arrache  sa  barbe  blanche.  Le  duc  Naimes  dit  :  «  Charles 
a  une  profonde  douleur.  » 


120 


ss.  213-215]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2945-2967 

CCXIII 
G.  CCXLI  (Vers  2945-2950) 

2945  «Sire  empereur,»  dit  Geoffroi  d'Anjou,  «ne  vous  lais- 
sez pas  aller  à  si  forte  douleur.  Faites  chercher  par  tout 
le  champ  de  bataille  les  nôtres  que  les  païens  d'Espagne 
ont  tue's,  et  donnez  Tordre  qu'on  les  mette  en  terre.» 

2950 «Sonnez  votre  cor,»  lui  répond  le  roi.  Agi. 

CCXIV 
G.  CCXLII  (Vers  2951-2961) 

Geoffroi  d'Anjou  a  sonné  de  son  cor,  et  sur  Tordre  de 
Charles  les  Français  descendent  de  cheval.  Tous  leurs 
amis  qu'ils  ont  trouvés  morts,  ils  les  portent  dans  un 

2955  même  lieu.  Il  y  avait  bon  nombre  d'évêques,  d'abbés, 
de  chanoines,  de  prêtres  tonsurés.  À  tous  ces  morts  ils 
donnent  l'absoute  et  les  bénissent  au  nom  de  Dieu. 
Puis  ils  allument  de  la  myrrhe  et  des  parfums,  et  ils  les 

2960 encensent  tous  convenablement;  enfin  ils  les  enterrent 
en  grand  honneur  et  les  quittent.  Que  pourrait-on  leur 
faire  de  plus?  Agi. 

ccxv 

G.  CCXLIII  (Vers  2962-2973) 

De  Roland  et  d'Olivier  et  de  l'archevêque  Turpin, 

l'empereur  en  dispose  autrement.     Il  les  fait  ouvrir^  de- 

2965  vaut  lui  et  fait   déposer  leurs  cœurs  dans  un  drap  de 

soie.     Puis  on  les  met  dans  de  blancs  sarcophages  de 

marbre.     Ensuite  on  prend  les  corps  des  trois  barons 


ss.  215-217]        LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  2968-2992 

et  on  les  enveloppe  dans  des  peaux  de  cerf^,  après  les 
avoir  bien  lavés  avec  du  piment  et  du  vin.  Le  roi 
2970  commande  à  Tibaut  et  à  Gébouin,  au  comte  Milon  et 
au  marquis  Oton^  de  conduire  sur  trois  charrettes  les 
corps  bien  couverts  d'un  beau  drap  de  soie.  ^.  Aoi. 


L'EMPEREUR   PARTAGE   SON   ARMÉE   EN   DIX 
COLONNES 

CCXVI 

G.  CCXLIV  (Vers  2974-2986) 

Au  moment  où  Charles  se  dispose  à  partir,  tout  à  coup 
2975  apparaissent  les  avant-gardes  des  païens,  et  deux  mes- 
sagers, avant-coureurs,  lui  annoncent  la  bataille  de  Témir  : 
«  Roi  orgueilleux,  tu  n'agis  pas  avec  honneur  en  partant 
ainsi.     Voici  Baligant  qui  court  après  toi  et  qui  amène 
2980 d'Arabie  de  grandes  armées;  nous  allons  voir  aujourd'hui 
si  tu  as  du  courage.  »     Le  roi  Charles  s'arrache  la  barbe 
au  souvenir  de  sa  douleur  et  du  désastre.     Puis  il  jette 
un  regard  fier  sur  toute  son  armée  et  d'une  voix  très 
2985 haute  et  très  forte  s'écrie  :  «À  cheval!  barons  français; 
à  cheval,  et  aux  armes!»  Aoi. 

CCXVII 
G.  CCXLV  (Vers  2987-2998) 

L'empereur  est  le  premier  à  s'armer  ;  vivement  il  revêt 

sa  cuirasse,  lace  son  casque,  et  ceint  Joyeuse  •  dont  les 

2990  feux  d'or  rayonnent  comme  un  soleil.     Puis  à  son  cou 

il  suspend  un  écu  de  Girone,*  saisit  sa  lance  aiguisée  à 


ss.  217-219]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  2993-3019 

Blandonne,^  et  monte  sur  son  bon  cheval  Tencendor  qu'il 
a  conquis  aux  gués  sous  Marsonne  ^  quand  il  tua  Mal- 
2995palin  de  Narbonne.  Charles  lui  lâche  les  rênes  et  le 
lance  à  coups  d'éperons,  et  devant  cent  mille  hommes 
prend  son  élan,  invoquant  Dieu  et  l'apôtre  de  Rome.' 

Agi. 

CCXVIII 
G.  CCXLVI  (Vers  2999-3013) 

Les  Français  se  répandent  par  tout  le  champ  ;  et  plus 
3000  de  cent  mille  hommes  s'arment  à  la  fois.*     Ils  sont  bien 
pourvus  de  tout  à  leur  gré,  de  chevaux  rapides  et  d'armes 
superbes.      Les  voilà  qui  montent  en  selle  et  qui  ma- 
nœuvrent savamment.    S'ils  trouvent  l'ennemi,  certes  ils 
3005  lui  livreront  bataille.     Leurs  gonf anons  s'agitent  sur  leurs 
casques,  et  lorsque  Charles  voit  leur  contenance  fière, 
il   appelle   Josseran   de   Provence,^  le   duc   Naimes   et 
Antelme  de  Mayence,*  et  leur  dit:  «Qui  n'aurait  con- 
3010 fiance  en  de  tels  soldats?     Désespérer  au  milieu  d'eux 
serait  folie.     À  moins  que  les  Arabes  ne  se  repentent 
d'avancer,  à  mon  avis  ils  payeront  cher  la  mort  de  Ro- 
land, »    «  Que  Dieu  le  veuille  !  »  lui  répond  le  duc  Naimes. 

Agi. 

CCXIX 
G.  CCXLVII  (Vers  3014-3025) 

Charles  appelle  Rabel  et  Guineman:^  «Voici,»  leur  dit 

301 5  le  roi,  «  ce  que  je  vous  commande  :  Remplacez  Olivier  et 

Roland  ;  que  l'un  porte  l'épée  et  l'autre  le  cor  ;  avancez 

en  tête  de  l'armée  au  premier  rang,  et  prenez  avec  vous 

123 


ss.  219-221]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  3020-3043 

3020  quinze  mille  Français,  tous  jeunes  et  de  nos  plus  vaillants. 
Après  ceux-là  il  en  viendra  autant  conduits  par  Gébouin^ 
et  Laurent.  »  Le  duc  Naimes  et  le  comte  Josseran  dis- 
posent comme  il  faut  ces  deux  corps  d'armée.     S'ils  ren- 

3025  contrent  Tennemi,  il  y  aura  une  rude  bataille.  Agi. 


CCXX 
G.  CCXLVIII  (Vers  3026-3034) 

Ce  sont  les  Français  qui  composent  les  deux  premières 
colonnes.  Après  celles-là,  on  forme  la  troisième  avec  les 
bons  guerriers  de  la  Bavière  qui  sont,  à  ce  qu'on  estime, 
au  nombre  de  vingt  mille.  Certes,  ce  ne  seront  pas  eux 
3030  qui  abandonneront  la  bataille,  car  il  n'est  sous  le  ciel  race 
plus  chère  à  Charlemagne,  si  ce  n'est  celle  de  France  avec 
laquelle  il  a  conquis  tant  de  royaumes.  Ce  sera  le  comte 
Ogier,  le  Danois,^  le  brave  combattant,  qui  les  guidera, 
car  la  compagnie  est  intre'pide.  Aoi. 

CCXXI 

G.  CCXLIX  (Vers  3035-3043) 

3035  L'empereur  Charles  a  trois  colonnes.  Naimes,  le  duc, 
forme  là  quatrième  de  barons  d'un  grand  courage.  Ce 
sont  des  Allemands,  les  meilleurs  de  leurs  marches,  qui, 
au  dire  de  tous  les  autres,  sont  au  nombre  de  vingt  mille. 

3040  Bien  montés,  bien  armés,  devant  la  mort  ils  ne  fuiront 
pas  la  bataille.  C'est  Hermann,  le  duc  de  Trace,'  qui 
les  conduit  et  qui  mourra  plutôt  que  de  faire  une  lâcheté. 

AOL 

124 


ss.  222-224]  FRENCH  TRANSLATION    [vv.  3044-3067 

CCXXII 
G.  CCL  (Vers  3044-3051) 

Le  duc  Naimes  et  le  comte  Josseran  ont  formé  de 
3045  Normands  la  cinquième  colonne  ;  ils  sont  vingt  mille,  à 
ce  que  disent  tous  les  Français.  Ils  ont  de  belles  armes 
et  de  bons  chevaux  rapides,  et  devant  la  mort  ils  ne  re- 
culeront pas,  car  il  n'est  race  au  monde  plus  terrible  sur 
3050  le  champ  de  bataille.  Le  vieux  Richard  ^  marchera  à  leur 
tête  et  il  frappera  fort  avec  sa  lance  tranchante.        Agi. 

CCXXIII 
G.  CCLI  (Vers  3052-3059) 

La  sixième  colonne  est  composée  de  Bretons  ;  ils  sont 
bien  quarante  mille  chevaliers  qui  ont  à  cheval  Pair  de 
3055  vrais  guerriers,  avec  leurs  lances  hautes  et  leurs  petits 
étendards  au  vent.  Leur  seigneur  s'appelle  Eudes,  mais 
il  en  donne  le  commandement  au  comte  Nivelon,  à 
Tibaut  de  Reims  et  au  marquis  Oton,^  en  leur  disant  : 
f  Guidez  mes  gens,  je  vous  les  confie.  »  Agi. 

CCXXIV 
G.  CCLII  (Vers  3060-3067) 

3060  L'empereur  a  formé  six  colonnes.  Le  duc  Naimes  or- 
ganise la  septième  avec  les  Poitevins  et  les  barons  d'Au- 
vergne ;  ils  peuvent  bien  être  quarante  mille  chevaliers 
bien  montés  et  bien  armés.  Ils  sont  à  part  dans  un 
3065 vallon  au  pied  d'une  colline.  Charles  les  bénit*  de  la 
main  droitei     Josseran  et  Gauselme  seront  leurs  chefs. 

Agi. 
125 


ss.  225-227]        LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  306&-3090 

ccxxv 

G.  CCLIII  (Vers  3068-3074) 

Quant  à  la  huitième  colonne,  Naimes  la  forme  des 
Flamands  et  des  barons  de  la  Frise.  Ils  sont  plus  de 
3070 quarante  mille  chevaliers;  ceux-là  ne  lâcheront  jamais 
pied  dans  le  combat.  «Ils  feront  mon  service,»  dit  le 
roi,  «  et  ce  sera  Raimbaud,  avec  Aimon  de  Galice,^  qui  les 
conduira  selon  les  lois  de  la  chevalerie.  »  Aoi. 


CCXXVI 
G.  CCLIV  (Vers  3075-3083) 

3075  Aidé  du  comte  Josseran,  Naimes  forme  la  neuvième 
colonne  de  vaillants  hommes  de  Lorraine  et  de  Bourgogne. 
Ils  sont  bien  cinquante  mille  chevaliers  tous  armés  de 
leurs  casques  lacés  et  de  leurs  cuirasses.     Leurs  piques 

3080  sont  fortes  et  leurs  lances  courtes.  Si  les  Arabes  ne  re- 
noncent pas  à  venir  et  qu'ils  engagent  le  combat,  ils  en 
seront  durement  frappés.  Tierri,  le  duc  d'Argonne,*  va 
les  commander.  Agi. 

CCXXVII 
G.  CCLV  (Vers  3084-3095) 

La  dixième  colonne  est  formée  des  barons  de  France. 
3085  Ils  sont  cent  mille  de  nos  meilleurs  capitaines,  à  la  con- 
tenance fière,  au  corps  gaillard.     Ils  ont  la  tête  et  la 
barbe  blanche,  et  ils  sont  revêtus  de  cuirasses  doublées; 
ils  portent  au  côté  des  épées  de  France  et  d'Espagne; 
3090 leurs  écus  sont  chargés  de  signes  divers^  qui  les  font  re- 

126 


ss.  227-228]  FRENCH  TRANSLATION      [w.  3091-3120 

connaître.  Ils  montent  à  cheval,  demandant  la  bataille 
et  criant  «  Monjoie  !  ji  Charlemagne  est  avec  eux.  Geof- 
froi  d'Anjou  porte  Toriflamme;^  c'était  jadis  la  bannière 
3095  de  saint  Pierre  et  s'appelait  Romain,e,  nom  qu'on  échangea 
alors  contre  Monjoie.  Agi. 


CCXXVIII 
G.  CCLVI  (Vers  3096-3120) 

'  L'empereur  descend  de  son  cheval  et  se  prosterne 
sur  l'herbe  verte,  le  visage  tourné  vers  le  soleil  levant, 
et  du  fond  de  son  cœur  il  invoque  l'aide  de  Dieu.)  «Notre 

3100  vrai  père,  prends  en  ce  jour  ma  défense,  toi  qui  as  sauvé 
Jonas  ^  quand  il  était  dans  le  corps  de  la  baleine,  et  qui  as 
épargné  le  roi  de  Ninive,  toi  qui  as  sauvé  Daniel  de  cet 

3105  effroyable  supplice  quand  il  était  dans  la  fosse  aux  lions, 
ainsi  que  les  trois  enfants  dans  la  fournaise  ardente,  que 
ton  amour  m'assiste  aujourd'hui.  Accorde-moi,  s'il  te 
plaît,  par  ta  grâce,  que  je  puisse  venger  mon  neveu 
Roland.  » 

31 10  Quand  le  roi  a  fini  sa  prière,"  il  se  relève  et  fait  sur 
son  front  un  grand  signe  de  croix.  Puis  il  monte  sur 
son  cheval  rapide;  Naimes  et  Jossèran  lui  tiennent 
l'étrier.     Il  saisit  sa  lance  tranchante  et  son  écu,  et,  le 

31 15  corps  noble,  gaillard  et  avenant,  le  visage  clair,  et  de 
bonne  mine,  il  s'avance  avec  grande  assurance. ,  Et  les 
clairons  de  sonner  et  derrière  et  devant;  mais  par-dessus 
tout,  le  cor  de  Roland  se  fait  entendre.     Les  Français 

3120  touchés  pleurent  en  l'entendant. 


127 


ss.  229-230]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  3121-3145 

BALIGANT   DIVISE   SON   ARMÉE   EN   TRENTE 
BATAILLONS 

CCXXIX 

G.  CCLVII  (Vers  3121-3136) 

L'empereur  s'avance  avec  grâce  et  noblesse.  Il  a 
laissé  flotter  sa  barbe  sur  sa  cuirasse,^  et  par  amour  pour 
lui  tous  les  autres  en  font  autant.     À  ce  signe,  on  recon- 

3125  naît  les  cent  mille  Français.  Ils  franchissent  ces  pics 
et  ces  roches  si  hautes;  ils  traversent  ces  vallées  pro- 
fondes et  ces  gorges  sinistres.  Les  voilà  enfin  hors  de 
ces  passages  et  de  ces  lieux  déserts,  et  en  marche  vers 
l'Espagne.     Ils  font  halte  au  milieu  d'une  plaine. 

3130  Les  éclaireurs  de  Baligant  reviennent  vers  lui,  et  un 
Syrien  lui  rend  compte  de  son  expédition:  «Nous  avons 
vu,  »  dit-il,  «  l'orgueilleux  roi  Charles.  Ses  hommes  sont 
fiers  et  certes  ne  l'abandonneront  pas.    Armez-vous,  car 

3135 vous  aurez  bientôt  bataille.»  Baligant  s'écrie:  «Voici 
l'heure  du  courage  ;  sonnez  les  clairons,  que  tout  le  monde 
soit  averti.  » 

CCXXX 

G.  CCLVIII  (Vers  3137-3171) 

À  l'instant  le  son  des  tambours,  des  trompettes  et  des 
clairons  retentit  dans  toute  l'armée.  Lés  païens  descen- 
3140  dent  de  cheval  pour  s'armer.  L'émir  ne  veut  point  être 
en  retard  ;  il  met  sa  cuirasse  aux  pans  brodés,  lace  son 
casque  orné  de  pierreries;  puis  il  s'attache  au  côté 
gauche  son  épée,  à  laquelle,  par  orgueil,  il  a^^'  viné  un 
3145  nom,  à  cauee  de  celle  de  Charles  dont  il  a  entendu  par- 

128 


ss.  230-231]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3146-31 79 

1er:  il  appelle  la  sienne  Précieuse,  et  ce  mot  est  son  cri 
sur  le  champ  de  bataille.  Il  le  fait  crier  par  ses  cheva- 
liers.    À  son  cou  il  pend  son  grand  et  large  écu  dont  la 

31 50  boucle  est  d'or  et  le  bord  garni  de  pierres  précieuses. 
La  courroie,  d'un  beau  satin,  est  ornée  de  rosaces.  Il 
saisit  sa  lance  qu'il  appelle  Maltet\  dont  le  bois  est  gros 
comme  une  massue,  et  dont  le  fer  à  lui  seul  ferait  la 

3155  charge  d'un  mulet.  Baligant  monte  ensuite  sur  son  des- 
trier tandis  que  Marcoule  d'outre-mer  lui  tient  l'étrier. 
Le  brave  émir  a  le  corps  fait  au  moule,  le  buste  fort,  l'en- 
fourchure  très  grande,  les  reins  minces,  les  côtés  solides, 

3160  les  épaules  larges  et  le  regard  très  clair.  Il  a  la  mine  fière, 
les  cheveux  tout  bouclés,  il  paraît  aussi  blanc  qu'une  fleur 
de  lis  en  été.  Quant  au  courage,  il  en  a  donné  mainte 
preuve.     Dieu!    quel  baron,  s'il  eût  été  chrétien!     Il 

3165  pique  son  cheval  et  fait  jaillir  le  sang  tout  clair.  Il 
prend  son  élan  et  franchit  un  fossé  qui  peut  bien  mesurer 
cinquante  pieds.  Et  les  païens  de  s'écrier:  «En  voilà 
un  qui  défendra  bien  nos  marches!     Il  n'est  Français, 

3170  s'il  veut  se  mesurer  avec  lui,  qui,  bon  gré  mal  gré,  n'y 
perde  la  vie.     Charles  est  fou  de  n'être  pas  parti.  » 

Agi. 

CÇXXXI 
G.  CCLIX  (Vers  3172-3183) 

L'émir  a  tout  à  fait  l'air  d'un  baron  ;^  il  a  la  barbe 
blanche  comme  une  fleur;  il  est  savant  dans  la  loi  sar- 
3i75rasine,  et  sur  le  champ  de  bataille  il  est  fier  et  superbe. 
Son  fils.  Malprime,'  est  aussi  plein  de  valeur.  Il  est 
graP'^  çt  fort  et  tient  de  ses  ancêtres.  «Sire,»  dit-il  à 
son  père,  «en  avant!  mais  je  serai  bien  étonné  si  nous 

129 


ss.  231-233]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  3180-3206 

3180 voyons  Charles.»  «Si,»  répond  Baligant,  «tu  le  verras, 
car  c'est  un  vaillant,  et  plusieurs  chansons  de  geste  lui 
donnent  de  grandes  louanges.  Mais  comme  il  n'a  plus 
son  neveu  Roland,  il  ne  pourra  tenir  contre  nous.» 

Agi. 

CCXXXII 

G.  CCLX  (Vers  3184-3200) 

«  Beau  fils,  Malprime,  »  lui  dit  encore  Baligant,  «  le  bon 

3185  vassal  Roland  a  été  tué  hier,  ainsi  que  le  preux  et  vail- 
lant Olivier,  les  douze  pairs  que  Charles  aimait  tant,  et 
vingt  mille  combattants  de  France.     De  tous  les  autres, 

3190  je  n'en  fais  aucun  cas.  Il  est  certain  que  l'empereur 
revient,  car  mon  messager,  le  Syrien,  m'en  a  donné  la 
nouvelle.  Charles  a  mis  sa  troupe  en  dix  grands  ba- 
taillons. Celui  qui  sonne  le  cor  de  Roland  est  un  vrai 
preux;  son  compagnon  lui  répond  d'un  son  de  clairon 

319s  éclatant.  Ils  sont  tous  deux^  les  premiers  à  la  tête  de 
quinze  mille  Français,  de  ces  jeunes  guerriers  que  Charles 
appelle  ses  enfants.  Derrière  eux,  il  y  en*  a  bien  autant. 
Ceux-ci   frapperont  avec   grande  vigueur.»     «Ah!»  dit 

3200  Malprime,  «  chargez-moi  d'eux.  »  Aoi. 


CCXXXIII 
G.  CCLXI  (Vers  3201-3213) 

«  Mon  fils  Malprime,»  lui  répond  Baligant,  «tout  ce  que 

vous  me  demandez,  je  vous  l'accorde.     Vous  emmènerez 

3205  avec  vous  Torleu,  le  roi  de  Perse,  et  Dapamort,  le  roi 

des  Wilzes.^     Si  vous  pouvez  abattre  le  grand  orgueil 

130 


ss.  233-234]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3207-3236 

des  Français,  je  vous  donnerai  une  partie  de  mon  pays 
depuis  Chériant  jusqu'au  Val-Marquis.»^  «Sire,  je  vous 
3210 remercie,»  répond  Malprime.  Il  passe  en  avant  et  reçoit 
la  tradition  symbolique^  de  ce  don.  C'était  jadis  la  terre 
du  roi  Fleuri.  Mais  Malprime  ne  la  vit  plus  jamais  de- 
puis, et  n'en  devint  jamais  possesseur. 


CCXXXIV 
G.  CCLXII  (Vers  3214-3236) 

L'émir  s'avance  à  travers  tous  les  rangs  de  son  armée. 

3215  Son  fils,  qui  a  la  taille  d'un  géant,  le  suit,  ainsi  que  le  roi 
Torleu  et  le  roi  Dapamort.  Ils  forment  bien  vite  leur 
armée*  en  trente  grandes  colonnes,  car  ils  ont  un  nombre 
prodigieux  de  chevaliers.     La  plus  petite  colonne  en  a 

3220  trente  mille.  La  première  est  celle  de  Butentrot,*  et 
l'autre  après  est  formée  des  gens  de  Micène  aux  têtes 
énormes,*  et  le  long  de  l'échiné,  ils  sont  couverts  de  soies, 
tout  comme  des  porcs.     La  troisième  colonne  est  formée 

3225 de  Nubiens  et  de  Bios;®  la  quatrième  de  Bruns  et  d'Es- 
clavons;  la  cinquième  de  Sorbres  et  de  Sors;  la  sixième 
d'Arméniens  et  de  Maures;  la  septième  des  gens  de 
Jéricho.     Les  Nègres  forment  la  huitième  et  les  Gros  la 

3230  neuvième.    La  dixième,  enfin,  est  composée  des  chevaliers 
de  Balide-la-Forte  :' c'est  une  race  qui  n'a  jamais  voulu  p^ 
le  bien.     L'émir  jure  tant  qu'il  peut  par  la  puissance 
et  le  corps  de  Mahomet:    «Charles  de  France,»  dit-il, 

3235  «  s'avance  ici  comme  un  insensé  ;  il  y  aura  bataille  s'il  ne 
la  refuse  pas;  et  jamais  il  ne  portera  plus  couronne  d'or 
au  front.  » 

131 


ss.  235-236]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [w.  3237-3262 

ccxxxv 

G.  CCLXIII  (Vers  3237-3251) 

Ensuite  les  païens  établissent  dix  autres  grands  corps 
d'armée:  Le  premier  est  formé  de  Chananéens^  horribles 
à  voir  ;  ils  sont  venus  en  traversant  Val-Fuit.    Les  Turcs 

3240  composent  la  seconde  colonne,  et  les  Persans  la  troisième. 
Dans  la  quatrième,  il  y  a  des  Persans^  avec  des  Pinceneis  ; 
la  cinquième  est  formée  de  Soltras  et  d'Avares  ;  la  sixième 
d'Ormaleus  et  d'Euglés  ;  la  septième  de  ceux  de  Samuel. 

3245  Les  hommes  de  Prusse  composent  la  huitième  et  les 
Esclavons  la  neuvième.  Quant  à  la  dixième,  elle  est 
d'Occiant  la  déserte  ;  c'est  une  race  qui  n'adore  pas  Dieu, 
et  jamais  vous  n'entendrez  parler  de  plus  félons.     Ils  ont 

3250 la  peau  dure  comme  du  fer;  aussi  n'ont-ils  besoin  de 
casques  ni  de  cuirasses,  et  dans  la  bataille  ils  se  montrent 
acharnés  et  cruels.  Aoi. 

CCXXXVI 

G.  CCLXIV  (Vers  3252-3264) 

L'émir  forme  encore  dix  bataillons:  Dans  le  premier 
il  a  mis  les  géants  de  Malpruse;  dans  le  second,  les  Huns; 

3255  dans  le  troisième  les  Hongrois.  'Le  quatrième  est  de 
Baldise-la-Longue  et  le  cinquième  du  Val-Penuse.  Le 
sixième  se  compose  des  gens  de  Joie  et  de  Maruse,  le 
septième  de  ceux  de  Leus  et  d'Astrimoine.  Les  hommes 
d'Argoilles   forment  le  huitième   bataillon  et  ceux  de 

3260  Clairbonne  le  neuvième.  Enfin  le  dixième  se  compose 
des  soldats  barbus  de  Val-Fronde;*  c'est  une  race  qui  a 
toujours  été  ennemie  de  Dieu.     La  geste  des  Francs  y 

132 


ss.  236-238]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3263-3285 

compte  trente  corps;  elle  est  grande  cette  armée  oîi  tant 
de  clairons  retentissent.  La  voici  qui  s'avance.  Les 
païens  ont  l'air  de  braves  guerriers.  Agi. 


L'APPROCHE  DES  DEUX   ARMÉES 
CCXXXVII 
G.  CCLXV  (Vers  3265-3278) 

3265  L'émir,  qui  est  très  riche  et  très  puissant,  fait  porter 
devant  lui  son  dragon,  les  étendards  de  Tervagant  et  de 
Mahomet,  ainsi  que  l'image  du  perfide  Apollon.  Dix 
Chananéens  à  cheval  entourent  ces  idoles  et  crient  de 

3270  toutes  leurs  forces  :  t  Quiconque  veut  être  aidé  par  nos 
dieux,  qu'il  les  prie  et  les  serve  en  toute  humilité.  »  Les 
païens  alors  baissent  la  tête  et  le  menton  et  inclinent 
bas  leurs  casques  brillants,    t  Misérables  I  »  leur  crient  les 

3275  Français,  t  voici  l'heure  de  votre  mort.  Soyez  aujour- 
d'hui confondus  !  Et  vous,  notre  Dieu,  protégez  Charles, 
et  que  cette  bataille  soit  décidée  en  sa  faveur.  »  aoi. 

CCXXXVIII 
G.  CCLXVI  (Vers  3279-3290) 

3280  L'émir  est  un  homme  de  haut  savoir.  Il  appelle  près 
de  lui  son  fils  et  les  deux  rois,  t  Seigneurs  barons,  »  leur 
dit-il,  t  votre  place  est  à  la  tête  de  l'armée  ;  vous  con- 
duirez toutes  mes  colonnes.  Cependant,  je  veux  en 
garder  avec  moi  trois  des  meilleures,  celle  des  Turcs,  celle 

3285  des  Ormaleus,  et  la  troisième,  celle  des  géants  de  Malpreis. 

'33 


I   ss.  238-240]        LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  3286-331 1 

Les  gens  d'Occiant  marcheront  avec  moi  pour  attaquer 

Charles  et  les  Français.     Si  l'empereur  se  bat  avec  moi, 

il  est  certain  qu'il  aura  la  tête  séparée  du  buste.     Il  peut 

3290  être  convaincu  qu'il  n'aura  d'autre  sort  que  celui-là.»  aoi. 

CCXXXIX 

G.  CCLXVII  (Vers  3291-3304) 

Les  deux  armées  sont  grandes  et  les  colonnes  superbes. 
Il  n'y  a  entre  elles  ni  montagne,  ni  vallée,  ni  colline,  ni 
forêt,  ni  bois,  rien  qui  puisse  les  cacher^  l'une  à  l'autre. 
Elles  se  voient  bien  des  deux  bouts  de  la  plaine,   t  Allons  ! 

3295  ô  peuple  païen)  »  s'écrie  Baligant,  «  courez  donc  chercher 
la  bataille.  »  C'est  Amboire  d'Oloferne  qui  porte  l'en- 
seigne, et  les  païens  en  l'apercevant  poussent  leur  cri  : 
«  Précieuse!»    Les  Français  répondent:  «Que  Dieu  vous 

3300 perde  aujourd'hui!»  Et  ils  crient  plus  haut  que  jamais: 
«Monjoie!»  Aussitôt  l'empereur  fait  sonner  ses  clairons 
et  l'olifant,  qui  se  fait  entendre  par-dessus  tout  le  reste. 
tLa  belle  armée  de  Charles,»  se  disent  les  païens;  «ah! 
nous  aurons  forte  et  rude  bataille.  »  Agi. 

CCXL 
G.  CCLXVIII  (Vers  3305-3328) 

3305  Grande  est  la  plaine  et  vaste  le  pays.  On  voit  briller 
les  casques  couverts  d'or  et  de  pierreries,  et  ces  écus  et 
ces  cuirasses  ornées  de  franges  ;  partout  les  lances  étin- 
cellent  et  les  enseignes  s'agitent.  \  On  entend  le  son  clair 

3310  des  trompettes,  et  les  fanfares  de  l'olifant  retentissent 
dans  les  airs.     L'émir  alors  appelle  son  frère  Canabeu, 

134 


ss.  240-241]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3313-3344 

roi  de  Floredée,  celui  qui  gouverne  les  possessions  jusqu'au 
Val-Sevrée,  et   lui  fait   remarquer  les   dix   échelles   de 

3315  Charles.  «  Voyez,  »  dit-il,  c  l'orgueil  de  cette  France  tant 
célébrée.  Avec  quelle  fierté  l'empereur  s'avance  à  cheval; 
tenez,  le  voilà  là-bas  au  milieu  de  ces  gens  à  barbe 
blanche.  Ils  ont  étalé  leur  barbe  sur  leur  cuirasse  et 
elle  paraît  aussi  blanche  que  la  neige  glacée.     Ceux-là 

3320  frapperont  de  bons  coups  de  lance  et  d'épée,  et  nous 
allons  avoir  une  bataille  rude  et  terrible.  Jamais  on 
n'en  aura  vu  de  pareille.  »  Alors  Baligant  se  place  en 
avant  des  païens  un  peu  plus  loin  qu'on  ne  lance  une 

3325  baguette  et  leur  crie,  prêchant  d'exemple  :  «  En  avant, 
païens!  je  vous  montre  la  route.»  Et  brandissant  le  long 
bois  de  sa  lance,  il  en  tourne  le  fer  vers  Charles. 

Agi. 

CCXLI 
G.  CCLXIX  (Vers  3329-3344) 

Lorsque  Charlemagne  voit  l'émir,  le  dragon,  l'enseigne 

3330  et  l'étendard  des  païens,  et  les  Arabes  en  si  grand  nombre 
qu'ils  couvrent  toute  la  plaine  excepté  la  place  qu'occu- 
pent les  Français,  il  crie  de  sa  voix  redoutable  :  «  Barons 

3335  français,  vous  êtes  bons  soldats  ;  vous  avez  combattu 
sur  tant  de  champs  de  bataille  I  Voyez  ces  païens  ;  ce 
sont  des  traîtres  et  des  lâches.  À  quoi  leur  sert  leur 
foi?     S'ils  sont  en  grand   nombre,  que    nous  importe? 

3340  Qui  veut  marcher  en  avant,  vienne  avec  moi.»  Alors 
il  éperonne  son  cheval,  et  Tencendor  fait  quatre  sauts. 
«  Comme  le  roi  est  brave  !  »  disent  les  Français.  «  En 
avant,  sire  !  pas  un  de  nous  vous  fera  défaut.» 

13s 


ss.  242-244]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3345-3363 

LA   SUPRÊME  BATAILLE  COMMENCE 
CCXLII 

G.  CCLXX  (Vers  3345-3350 

3345  Le  jour  est  clair  et  le  soleil  brillant.  Des  deux  côtés 
les  armées  sont  belles  à  voir  et  leurs  bataillons  sont  grands. 
Voilà  déjà  les  premiers  rangs  aux  prises.  Le  comte 
Rabel  et  le  comte  Guineman  lâchent  les  rênes  à  leurs 

3350  coursiers  en  les  piquant  avec  force.  Alors  tous  les  Fran- 
çais se  lancent  au  galop  et  vont  frapper  de  leurs  lances 
tranchantes.  Aoi. 

CCXLIII 

G.  CCLXXI  (Vers  3352-3359) 

C'est  un  vaillant  chevalier  que  le  comte  Rabel.  Il 
pique  son  cheval  des  éperons  d'or  fin  et  va  frapper  Tor- 
3355  leu,  le  roi  de  Perse.  Il  n'est  ni  écu  ni  cuirasse  qui  puisse 
soutenir  le  choc.  La  lance  dorée  s'enfonce  dans  le  corps 
du  roi  païen  et  le  renverse  mort  dans  les  broussailles. 
tQue  Dieu  nous  aide,»  s'écrient  les  Français;  «Charles 
a  le  droit  pour  lui  ;  nous  ne  devons  pas  lui  faillir.»    aoi. 

CCXLIV 
G.  CCLXXII  (Vers  3360-3368) 

3360  Guineman,  de  son  côté,  se  bat  contre  le  roi  des  Wilzes. 
Il  lui  fracasse  le  bouclier  oli  luisaient  des  fleurs  peintes  ; 
après,  il  lui  brise  la  cuirasse,  et  ensuite  il  lui  enfonce  si 
bien  au  corps  toute  la  flamme  de  sa  lance,  qu'il  l'abat 

136 


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ss.  244-246]  FRENCH  TRANSLATION      [w.  3364-3388 

mort,  qu'on  eh  pleure  ou  qu'on  en  rie.     À  ce  coup,  les 

3365  Français   crient  :    «  Frappez,  barons  !    Point  de  retard  ! 

Charles  a  pour  lui  le  droit  contre   les   païens.     Voilà 

vraiment  le  jugement  de  Dieu.»  Aoi. 


CCXLV 
G.  CCLXXIII  (Vers  3369-3382) 

Voici  Malprime,  monté  sur  un  cheval  tout  blanc,  qui 

3370  se  lance  au  plus  épais  de  l'armée  française,  et  par-ci  et 

par-là,  il  frappe  et  refrappe  de  grands  coups,  renversant 

souvent  un  mort  sur  l'autre.     Tout  le  premier,  Baligant 

s'écrie:  tO  mes  barons,  vous  que  j'ai  longtemps  nourris, 

3375  voyez  mon  fils,  comme  il  court  après  Charles,  et  combien 

de  barons  il  provoque  au  combat!     Je  ne  demande  pas 

de  meilleur  soldat  que  lui.    Soutenez-le  avec  le  fer  de  vos 

lances.»     À  ces  mots,  les  païens  s'élancent  en  avant  et 

3380 frappent  de  rudes  coups;  la  mêlée  devient  générale.     La 

bataille  est  merveilleuse  et  redoutable  à  ce  point  qu'on 

n'en  a  jamais  vu  de  pareille  ni  avant  ce  temps  ni  depuis. 

Agi. 

CCXLVI 

G.  CCLXXIV  (Vers  3383-3395) 

Les  armées  sont  immenses  et  les  bataillons  intrépides. 
Toutes  les  colonnes  sont  aux  prises.  Que  de  grands 
3385  coups  frappent  les  païens  !  Dieu  !  que  de  lances  brisées 
en  morceaux,  et  de  cuirasses  démaillées  et  d'écus  fra- 
cassés I  Les  morts  et  les  blessés  couvrent  le  champ  de 
bataille.*     Vous   eussiez   vu   là  la  terre  si  jonchée  de 

137 


ss.  246-248]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3389-3414 

cadavres  que  Therbe   du   champ,  qui  ce  matin   encore 

3390  était  toute  verte,  est  toute  rouge  de  sang.     Cependant, 

rémirfait  appel  aux  siens:  «Frappez,  barons,  frappez  sur 

ces  chrétiens!»     La  bataille  est  si  rude  et  si  acharnée 

3395  que  nul  n'a  vu  ni  ne  verra  la  pareille,  et  la  mort  seule  y 

pourra  mettre  fin. 

Agi. 

CCXLVII 
G.  CCLXXV  (Vers  3396-3404) 

L'émir  fait  un  nouvel  appel  aux  siens  :  «  Frappez,  païens  ! 
c'est  pour  cela  que  vous  êtes  venus.  Je  vous  donnerai 
de  belles  femmes,^  des  fiefs,  des  domaines  et  des  terres.» 
3400  «  Oui,»  lui  répondent  les  païens,  «  nous  ferons  notre  devoir.» 
Puis  à  force  de  frapper  avec  leurs  lances,  ils  les  mettent 
hors  de  service,  et  alors  plus  de  cent  mille  épées  sont 
tirées.  Voici  une  lutte  douloureuse  et  terrible.  Ah! 
qui  fut  là  a  vu  une  vraie  bataille.  Aoi. 


CCXLVIII 
G.  CCLXXVI  (Vers  3405-3420) 

3405  De  son  côté  l'empereur  exhorte  ainsi  ses  Français: 
«Seigneurs  barons,  je  vous  aime  et  j'ai  confiance  en  vous. 
Pour  moi  vous  avez  livré  tant  de  batailles,  conquis  tant 
de  royaumes  et  renversé  tant  de  rois!  Ah!  je  le  sais 
bien,  je  vous  dois  récompense;    ce   seront   des   terres, 

3410  de  l'argent,  ma  vie  même.  Vengez  vos  fils,  vos  frères  et 
vos  héritiers  tués  l'autre  soir  à  Roncevaux.  Vous  savez 
que  le  bon  droit  est  pour  moi  contre  les  païens.»  «  C'est 
la  vérité,  sire,»  répondent  les  Français.     Ils  sont  vingt 

138 


ss.  248-250]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3415-3439 

3415  mille  autour  de  Charles,  et  d'une  seule  voix  ils  lui 
jurent  leur  foi  de  ne  jamais  lui  manquer,  quelle  que  soit 
leur  détresse,  pas  même  devant  la  mort.  Aussitôt  tous 
jouent  de  la  lance  et  frappent  de  Tépée.     La   bataille 

3420  est  pleine  d'horreur.  Agi. 


DIVERS   ÉPISODES   DE   LA  BATAILLE   SUPRÊME 
CCXLIX 
G.  CCLXXVII  (VERS  3421-3428) 

Le  baron  '  Malprime  galope  toujours  au  milieu  du 
champ  de  bataille  faisant  un  grand  carnage  des  Fran- 
çais. Mais  voici  que  le  duc  Naimes  le  regarde  d'un 
œil  terrible  et  fond  sur  lui  d'un  indomptable  élan.  Il 
3425  lui  brise  le  bord  de  son  écu,  lui  enlève  les  deux  côtés  de 
sa  cuirasse,  lui  enfonce  dans  le  corps  toute  sa  banderole 
de  couleur  jaune,  et  l'abat  raide  mort  entre  sept  cents 
autres. 

CCL 
G.  CCLXXVIII  (Vers  3429-3443) 

Alors  le  roi  Canabeu,  frère  de  l'émir,  pique  vivement 
3430  son  cheval  des  éperons,  tire  son  épée  à  poignée  de 
cristal,  et  frappe  le  duc  Naimes  au  milieu  de  son  casque 
de  prince  dont  il  fracasse  la  moitié,  et,  du  tranchant 
de  son  épée,  il  lui  en  coupe  cinq  attaches.  Le  capu- 
3435  chon  ne  lui  vaut  rien  du  tout,  car  l'acier  fend  la  coiffe 
jusqu'à  la  chair  et  en  enlève  un  morceau.  Le  coup  est 
rude  ;  le  duc,  tout  étourdi,  allait  tomber  si  Dieu  ne  l'avait 

Ï39 


ss.  250-252]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3440-3462 

3440  soutenu.  Il  se  cramponne  au  cou  de  son  cheval.  C'en 
serait  fait  du  noble  guerrier  si  le  païen  eût  redoublé  son 
coup.  Mais  voici  Charles  de  France  qui  arrive  à  son 
secours.  Agi. 

CCLI 
G.  CCLXXIX  (Vers  3444-34So) 

Le  duc  Naimes  est  en  très  grande  détresse,  et  le  païen 
3445 redouble  d'efforts  pour  le  frapper.  «Infâme,»  s'écrie 
Charles,  «ce  coup  te  portera  malheur.»  Puis,  courant 
sur  lui  pour  le  frapper  de  toute  sa  force,  il  lui  brise  son 
écu  et  le  lui  fracasse  contre  le  cœur.  Ensuite  il  rompt  la 
partie  supérieure  de  sa  cuirasse  et  l'abat  mort  ;  la  selle 
3450  du  païen  reste  vide. 

CCLII 
G.  CCLXXX  (Vers  3451-3462) 

Charlemagne,  le  roi,  éprouve  la  plus  vive  douleur 
quand  il  voit  devant  lui  le  duc  Naimes  blessé,  dont  le 
sang  clair  coule  sur  l'herbe  verte.  Alors  l'empereur 
3455 lui  donne  un  bon  conseil:  «Beau  sire  Naimes,  restez 
tout  près  de  moi.^  Quant  à  ce  misérable  qui  vous 
a  mis  dans  cet  état,  il  est  mort,  car  du  premier  coup  de 
ma  lance  je  lui  ai  traversé  le  corps.  »  «  Je  vous  crois, 
sire,  »  répond  le  duc  ;  «  et  si  je  vis  encore  quelque  temps, 
3460 vous  serez  bien  payé.»  Puis  ils  vont  à  cheval,  par 
amour  et  par  foi,  l'un  à  côté  de  l'autre.  Ils  ont  avec 
eux  vingt  mille  Français,  dont  il  n'y  a  pas  un  seul  qui  ne 
donne  de  rudes  coups  et  qui  ne  se  batte  fièrement. 

Aoi. 
140 


ss.  253-255]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3463-3484 

CCLIII 
G.  CCLXXXI  (Vers  3463-3472) 

L'émir  s'élance  à  travers  le  champ  de  bataille  et  va 
tout  droit  attaquer  le  comte  Guineman.    Il  lui  écrase  son 

3465  écu  blanc  sur  la  poitrine,  brise  les  côtés  de  sa  cuirasse  et 
lui  coupe  en  deux  les  flancs,  de  sorte  qu'il  le  renverse 
mort  de  son  coursier.     Ensuite  il  tue  Gébouin,  Laurent 

3470  et  le  vieux  Richard,^  seigneur  de  Normandie.  Alors  les 
païens  s'écrient  :  t  Vive  Précieuse  !  Frappez,  barons, 
nous  avons  là  une  puissante  défense  I  »  Agi. 

CCLIV 
G.  CCLXXXII  (Vers  3473-3480) 

Qu'il  fait  beau  voir  les  chevaliers  arabes,  ceux  d'Oc- 
ciant,  et  d'Argoilles  et  de  Bascle  !  ^  Comme  ils  frappent 

3475  de  beaux  coups  de  lance  au  milieu  de  la  mêlée  !  Mais 
les  Français  n'ont  point  l'intention  de  leur  céder  pied. 
Il  en  meurt  bien  et  des  uns  et  des  autres.  La  bataille 
dure  avec  acharnement  jusqu'au  soir.  Le  carnage  des 
barons    français   est  épouvantable.     Que   de    douleurs 

3480  encore  avant  la  fin  de  la  lutte  !  Agi. 

CCLV 
G.  CCLXXXm  (Vers  3481-3507) 

Les  Français  et  les  Arabes,  tous  frappent  à  l'envi, 
brisant  le  bois  et  l'acier  brillant  des  lances.  Ah!  qui 
aurait  vu  ces  écus  en  morceaux,  qui  aurait  entendu  le 

141 


ss.  255-256]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3485-3516 

3485  choc  de  ces  blancs  hauberts,  et  le  grincement  des  bou- 
cliers sur  les  heaumes,  qui  aurait  vu  ces  chevaliers 
tomber  et  mourir  en  râlant  contre  terre,  celui-là  saurait 
ce  que  c'est  qu'une  grande  douleur.    Quelle  rude  épreuve 

3490  que  cette  bataille  !  Cependant,  Témir  invoque  Apollon  et 
Tervagant,  et  aussi  Mahomet  :  «  Mes  seigneurs  dieux,  je 
vous  ai  bien  servis  ;  je  vous  ferai  des  statues  en  or  fin, 
mais  prêtez-moi  votre  secours  contre  Charles.»     Voici 

3495  venir  devant  lui  un  de  ses  favoris,  Gemalfin,  qui  lui  ap- 
porte de  mauvaises  nouvelles.  «Sire  Baligant,»  lui  dit-il, 
«vous  êtes  aujourd'hui  dans  une  fâcheuse  position,  car 
vous  avez  perdu  Malprime,  votre  fils,  et  on  vient  de  tuer 

3500  votre  frère  Canabeu.  Deux  Français  ont  fait  ces  ex- 
ploits, et  l'un  d'eux,  à  ce  que  je  pense,  est  l'empereur, 
car  il  est  grand  de  taille  avec  la  mine  d'un  marquis  et 
la  barbe  blanche  comme  fleur  en  avril.»     À  ces  mots, 

3505rémir  penche  la  tête,  et  bientôt  son  visage  se  rem- 
brunit. Il  éprouve  une  si  forte  douleur  qu'il  est  près 
d'en  mourir.    Cependant,  il  appelle  Jangleu  d'outre-mer. 

Aoi. 

CCLVI 
G.  CCLXXXIV  (Vers  3508-3519) 

«Approchez -vous,  Jangleu,»  dit  l'émir;  «vous  êtes 
3510  brave,  plein  de  sagesse,  et  j'ai  toujours  approuvé  vos 
conseils.  Que  vous  semble  des  Arabes  et  des  Français? 
Aurons-nous  ou  non  la  victoire?»  «Ah!»  répond  Jan- 
gleu, «vous  êtes  perdu,  Baligant,  et  tous  vos  dieux  ne  pour- 
3515  ront  vous  défendre.  Charles  est  fier  et  ses  hommes 
vaillants,  et  je  n'ai  jamais  vu  race  si  bien  faite  pour  la 

142 


ss.  256-258]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  3517-3542 

guerre.  Mais  faites  appel  aux  chevaliers  d'Occiant,  aux 
Turcs  et  aux  Enfrons,^  aux  Arabes  et  aux  Géants,  et 
faites  sans  retard  ce  qu'il  faut  faire.  » 


CCLVII 
G.  CCLXXXV  (Vers  3520-3530) 

3520  Alors  rémir  étale  sur  sa  cuirasse  sa  barbe  aussi 
blanche  que  Taubépine.^  Quoi  qu'il  arrive,  il  ne  veut 
pas  se  cacher.  Il  porte  à  sa  bouche  une  trompette  écla- 
tante, et  la  sonne  si  clair  que  tous  ses  païens  l'entendent. 

3525  De  tous  points  les  troupes  se  rallient.  Ceux  d'Occiant 
braient  et  hennissent,  ceux  d'Argoille  glapissent  comme 
des  chiens.  Ils  s'élancent  sur  les  Français  avec  une 
témérité  folle,  et  se  précipitent  au  plus  épais.     Ils  les 

3530  rompent  et  les  séparent,  et  du  coup  en  jettent  à  terre 
sept  mille  morts. 

CCLVIII 
G.  CCLXXXVI  (Vers  3531-3542) 

Le  comte  Ogier  ne  sait  ce  qu'est  la  couardise.  Jamais 
meilleur  guerrier  que  lui  n'endossa  armure.  Quand  il 
voit  rompre  les  colonnes  des  Français,  il  appelle  Tierri,® 
3535  le  duc  d'Argonne,  Geoffroi  d'Anjou  et  le  comte  Josse- 
ran,  et  fait  à  Charles  ce  fier  discours:  «Voyez  comme 
ces  païens  tuent  vos  hommes!  À  Dieu  ne  plaise  que 
vous  gardiez  votre  couronne  sur  la  tête  si  vous  ne  ven- 
3540 gez  par  des  coups  terribles  cet  affront!»  Personne  n'y 
répond  mot,  mais  ils  éperonnent  leurs  chevaux  en  leur 
lâchant  la  bride,  et  vont  tout  droit  frapper  les  païens  par- 
tout oli  ils  les  rencontrent.  Aoi. 

143 


ss.  259-260]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3543-3567 

CCLIX 

G.  CCLXXXVII  (Vers  3543-3559) 

Charlemagne,  le  roi,  donne  de  grands  coups;  ils  frap- 
pent bien,  eux  aussi,  le  duc  Naimes,  et  Ogier,  le  Danois,  et 

3545  Geoffroi  d'Anjou  qui  porte  l'enseigne  royale.  C'est  un 
vrai  brave  que  le  seigneur  Ogier,  le  Danois.  Il  pique  son 
cheval,  lui  lâche  les  rênes,  et  se  jette  sur  le  païen  qui 
porte  le  dragon,  si  bien  qu'à  bas  il  écrase  devant  lui  les 

3550  deux  [et  le  dragon  et  le  porte-enseigne  du  roi].^  Ba- 
ligant  voit  tomber  son  dragon  et  regarde  l'étendard  de 
Mahomet  abandonné  par  terre.  Alors  l'émir  commence 
à  s'apercevoir  qu'il  a  tort  et  que  le  bon  droit  est  à  Char- 

3555lemagne.  Déjà  les  païens  d'Arabie  montrent  moins 
d'ardeur.  L'empereur,  de  nouveau,  fait  appel  aux  Fran- 
çais: «Dites,  mes  barons,  pour  Dieu,  m'aiderez-vous  ?  » 
«Le  demander,»  répondent-ils,  «c'est  injure.  Traître  est 
celui  qui  de  tout  cœur  ne  frappe.»  Agi. 


JOYEUSE   CONTRE   PRÉCIEUSE 
CCLX 
G.  CCLXXXVIII  (Vers  3560-3578) 

3560  Le  jour  s'en  va,  le  soir  arrive.  Les  Français  et  les 
païens  ne  cessent  de  combattre.  Ce  sont  deux  chefs 
vaillants  qui  dirigent  ces  armées  et  ils  n'ont  pas  mis  en 
oubli  leurs  devises:  «Précieuse!»  crie  l'émir;  «Mon- 
3565  joie!»  réplique  Charles.  L'un  et  l'autre  se  connaissent  à 
leurs  voix  hautes  et  claires.  Au  milieu  du  champ  de  ba- 
taille ces  deux  héros  se  rencontrent.     Ils  se  jettent  l'un 

144 


ss.  260-262]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3568-3594 

sur  l'autre  échangeant  de  grands  coups  de  lance  sur 
3570 leurs  boucliers  ornés  de  fleurs;  ils  les  brisent  au-dessous 
de  la  large  bosse.  Ils  ont  détaché  une  partie  de  leurs 
cuirasses,  sans  pourtant  s'atteindre  plus  avant.  Les 
sangles  de  leurs  chevaux  se  rompent,  les  selles  tournent 
3575  et  voici  les  deux  rois  renversés  par  terre.  Mais  vite,  ils 
se  relèvent  et  bravement  ils  tirent  leurs  épées.  Rien 
ne.  peut  plus  arrêter  la  lutte;  elle  doit  finir  par  la  mort 
de  l'un  des  deux.  Agi. 

CCLXI 
G.  CCLXXXIX  (Vers  357^3588) 

C'est  un  grand  guerrier  que  Charles  de  la  douce 
3580  France,  mais  l'émir  ne  le  craint  ni  ne  le  redoute.  Cha- 
cun fait  voir  sa  bonne  épée  à  nu,  et  sur  leurs  écus  ils 
échangent  des  coups  furieux,  tranchant  les  cuirs  et  les 
bois  qui,  pourtant,  sont  doubles,  faisant  sauter  les  clous 
3585  et  mettant  les  bosses  en  morceaux.  Ils  se  frappent  alors 
à  nu  sur  leurs  cuirasses.  Des  étincelles  jaillissent  de 
leurs  casques  brillants.  Ce  combat  ne  pourra  finir  tant 
que  l'un  ou  l'autre  ne  reconnaîtra  pas  son  tort.  Agi. 

CCLXII 
G.  CCXC  (Vers  3589-3601) 

«Réfléchis  bien,  Charles,»  dit  l'émir,  «et  prends  le 

3590  parti  de  me  demander  pardon.     Je  sais  que  tu  *as  tué 

mon  fils,  et  bien  injustement  tu  me  disputes  mes  terres. 

Sois  mon  vassal,  et  je  te  les  donne  en  fief.     Suis-moi 

jusqu'en  Orient  pour  me  servir.»    «Ce  serait  une  lâ- 

145 


ss.  262-264]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3595-3622 

3595cheté,»  répond  Charles;  «je  ne  dois  ni  paix  ni  amour  à 
un  païen.  Reçois  la  loi  que  Dieu  nous  a  donnée,  la  loi 
chrétienne,  et  je  t'aimerai  toujours;  puis  crois  en  Dieu 
et  sers  le  Roi  omnipotent.»     «Ah»!  dit  Baligant,  «tu  me 

3600  fais  là  de  vains  sermons.»  Et  ils  reprennent  tous  deux 
le  combat  de  plus  belle.  Agi. 

CCLXIII 
G.  CCXCI  (Vers  3602-361  i) 

L'émir  est  d'une  force  redoutable  et  il  assène  un  tel 
coup  sur  le  heaume  bruni  de  Charlemagne  qu'il  le  fend 

3605  et  le  lui  casse  sur  la  tête.  Puis  il  lui  pousse  son  épée  à 
travers  les  cheveux  et  lui  arrache  un  grand  lambeau  de 
chair.  L'os  à  cet  endroit  reste  découvert.  Charles  chan- 
celle et  peu  s'en  faut  qu'il  ne  tombe.    Mais  Dieu  ne  veut 

3610  qu'il  ne  soit  ni  mort  ni  vaincu.  Saint  Gabriel^  est  des- 
cendu auprès  de  lui  et  lui  demande  :  «  Que  fais-tu,  grand 
roi?» 

CCLXIV 
G.  CCXCII  (Vers  3612-3624) 

Quand  Charles  entend  la  sainte  voix  de  l'ange,  il  n'a 
plus  peur  et  il  ne  craint  plus  de  mourir.     Il  reprend  sa 

361 5  force  et  ses  esprits,  et  avec  son  épée  de  France  il  frappe 
l'émir,  lui  brise  son  casque  resplendissant  de  joyaux,  lui 
fend  le  crâne  d'où  jaillit  la  cervelle  et  met  en  deux,  jusqu'à 
la  barbe  blanche,  tout  le  visage.     Bref,  il  l'abat  mort  sans 

3620  nul  retour.  Alors  pour  rallier  les  siens:  «Monjoie!» 
s'écrie-t-il.  Sur  ce  cri  le  duc  Naimes  accourt,  il  prend  la 
bride  de  Tencendor,  et  le  grand  roi  remonte  à  cheval. 

146 


ss.  264-266]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3623-3647 

Quant  aux  païens,  ils  s'enfuient,  car  Dieu  ne  veut  pas 
qu'ils  restent  davantage,  et  les  Français,  enfin,  ont  ce 
qu'ils  demandent. 

CCLXV 

G.  CCXCIII  (Vers  3625-3632) 

3625  Dieu  l'a  voulu  ;  les  Sarrasins  s'enfuient.  L'empereur  et 
les  Français  les  poursuivent.  «Vengez-vous,  seigneurs,» 
s'écrie  le  roi,  «vengez  toutes  vos  souffrances;  soulagez  le 
désir  de  votre  cœur,  car  je  vous  ai  vus  pleurer  ce  matin.  » 

3630  Et  les  Français' de  lui  répondre:  «Sire,  voilà  ce  qu^ilnous 
faut.  »  Alors  tous  se  mettent  à  frapper  les  plus  grands 
coups  qu'ils  peuvent.  Il  n'y  a  guère  de  païens  qui 
échappent  à  la  mort. 

LA  DÉROUTE  — PRISE  DE  SARAGOSSE 
CCLXVI 
G.  CCXCIV  (Vers  3633-3647) 

Il  fait  très  chaud,  et  la  poussière  s'élève.     Les  païens 

s'enfuient,  serrés  de  près  par  nos  Français  qui  les  pour- 

3635  suivent  jusqu'à  Saragosse.     Là,  au  haut  de  sa  tour,  Bra- 

mimonde  est  montée  avec  ses  clercs  et  ses  chanoines,^ 

ces  gens  de  la  fausse  loi  haïe  de  Dieu,  prêtres  qui  n'ont 

ni  ordres  ni  tonsures.     Aussitôt  que  la  reine  aperçoit  la 

3640  déroute  des  Arabes,  elle  s'écrie  :  «  Au  secours,  Mahomet  ! 

Hélas  !  mon  noble  roi,  nos  hommes  sont  déjà  vaincus  et 

l'émir  tué  à  grande  honte.  »     Marsile  l'entend,  se  tourne 

3645  vers  le  mur*  et  verse  des  larmes.  Ses  traits  se  décolorent 

et  il  meurt  de  douleur.     Comme  le  péché  le  domine,  les 

diables  avides  •  s'emparent  de  son  âûie. 

147 


ss.  267-268]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  364&-3674 

CCLXVII 

G.  CCXCV  (Vers  3648-3657) 

Tous  les  païens  sont  morts  ou  en  fuite,  et  Charles  a 
3650  remporté  la  victoire.  Il  abat  la  porte  de  Saragosse  ;  il 
sait  bien  maintenant  qu'on  ne  défendra  plus  la  ville  ;  il  y 
fait  entrer  son  monde,  et  les  vainqueurs  y  couchent  cette 
nuit.  Le  roi  à  la  barbe  blanche  est  fier.  Bramimonde  lui 
3655  a  remis  les  tours  de  la  ville,  dix  grandes  et  cinquante 
petites.     Tout  réussit  à  qui  a  Dieu  pour  soi.  \ 


CCLXVIII 

G.  CCXCVI  (Vers  3658-3674) 

Le  jour  s'achève  et  les  ombres  de  la  nuit  tombent.    La 
lune  est  claire  et  les  étoiles  brillent.   "J  L'empereur  est 

3660  maître  de  Saragosse.  Mille  Français  sont  chargés  de 
parcourir  toute  la  ville  ^  et  de  fouiller  les  synagogues  et 
les  mosquées.  Armés  de  maillets  de  fer  et  de  cognées, 
ils  brisent  les  murs  et  toutes  les  idoles.     Il  n'y  restera 

3665  plus  trace  de  sorcellerie  ou  de  mensonge,  car  le  roi 
croit  en  Dieu  et  veut  le  servir.  Ensuite  les  évêques 
bénissent  l'eau  et  mènent  les  païens  au  baptistère.  S'il 
en  est  un  qui  se  refuse  à  obéir  à  la  volonté  de  Charles, 

3670  il  le  fait  pendre,  ou  brûler  ou  mourir.^  Plus  de  cent  mille 
sont  baptisés  et  deviennent  de  vrais  chrétiens.  La  reine 
seule  est  mise  à  part.  On  la  mènera  captive  dans  la 
douce  France,  car  le  roi  désire  qu'elle  soit  convertie  par 
amour. 

148 


s.  269]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  3^7 $-3704 

LE  RETOUR  À  AIX 
CCLXIX 
G.  CCXCVII  (Vers  3675-3704) 

3675  La  nuit  s'écoule,  et  voici  apparaître  la  belle  lumière 
du  jour.  Charles  munit  alors  les  tours  de  Saragosse  de 
mille  chevaliers  vaillants  qui  garderont  la  ville  pour 
l'empereur.      Puis   avec   tous   ses   hommes,    le   roi    re- 

3680  monte  à  cheval,  emmenant  captive  Bramimonde,^  mais 
sans  autre  pensée  que  de  lui  faire  du  bien.  Les  voilà 
qui  retournent  en  France  pleins  de  joie  et  de  gaieté. 
En  grande  hâte  et  en  vainqueurs  ils  passent  par  Nar- 
bonne^  et  ils  arrivent  à  Bordeaux,  la  grande  et  belle  ville, 

3685  où  ^ur  Tautel  du  grand  saint  Séverin*  on  dépose  le  cor  de 
Roland  rempli  de  belles  pièces  d'or.  C'est  là  que  les 
pèlerins  peuvent  encore  le  voir.  Après,  traversant  la 
Gironde^  en  grands  bateaux  qui  se  trouvent  là,  l'em- 
pereur conduit  jusqu'à  Blaye*  les  corps  de  son  neveu, 

3690  d'Olivier,  son  noble  compagnon,  et  de  l'archevêque  qui 
fut  si  sage  et  si  vaillant.  Il  les  fait  mettre  dans  des 
cercueils  blancs,  et  là,  dans  l'église  de  Saint -Romain,  re- 
posent les  trois  barons.  Les  Français  les  recommandent 
à   Dieu   et  à   tous  les  noms  divins.     Alors  Charles,  de 

3695  nouveau,  chemine  par  monts  et  par  vaux,  et  ne  veut  plus 
s'arrêter  qu'à  Aix.  Là,  il  descend  au  perron  de  son 
haut   palais.®     À   peine   y  est-il  entré  qu'il  mande  par 

3700  messagers  ses  juges.  Bavarois  et  Saxons,*  Lorrains  et 
Frisons,  Bourguignons  et  Allemands,  Poitevins,  Nor- 
mands et  Bretons,  tous  les  hommes  les  plus  sages  de 
France.  C'est  alors  que  commence  le  procès  de  Ganelon. 

149 


ss.  270-271]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3705-3733 

CCLXX 
G.  CCXCVIII  (Vers  3705-3722) 

3705  L'empereur  à  son  retour  d'Espagne,  vient  à  Aix,  la 
meilleure  ville  de  France,^  monte  au  palais  et  entre  dans 
la  salle.  Voici  venir  Aude,*  une  belle  demoiselle,  qui  dit 
au  roi:  «Où  est  Roland,  le  capitaine,  qui  a  juré  de  me 

3710 prendre  pour  sa  femme?»  À  ces  mots,  Charles  éprouve 
une  douleur  profonde  ;  il  pleure,  il  tire  sa  barbe  blanche. 
«  Ma  sœur,  ma  chère  amie,  il  est  mort,  celui  dont  tu  me 
demandes  des  nouvelles.     Mais  en  échange,  je  te  don- 

37i5nerai,  et  je  ne  saurais  mieux  dire,  Louis.'  Il  est  mon 
fils,  celui  qui  aura  mes  états.»  Aude  répond:  «Voilà 
une  parole  étrange;  ne  plaise  à  Dieu  ni  à  ses  anges,  ni 
à  ses  saints,  qu'après   Roland   je  reste  en  vie.»     Elle 

3720  pâlit  et  tombe  aux  pieds  de  Charlemagne.  La  voilà 
morte.  Dieu  ait  pitié  de  son  âme.  Les  barons  français 
la  pleurent  et  la  plaignent. 


CCLXXI 

G.  CCXCIX  (Vers  3723-3733) 

La  belle  Aude  n'est  plus.     Le  roi  croit  qu'elle  n'est 

3725 qu'évanouie.  Il  en  a  pitié;  il  la  pleure;  il  la  prend  par 
les  mains  et  la  relève,  mais  sa  tête,  hélas  !  retombe  sur 
l'épaule.    Quand  Charles  voit  qu'elle  est  morte,  il  appelle 

3730  aussitôt  quatre  comtesses  qui  la  portent  dans  un  couvent 
de  religieuses  et  la  veillent  jusqu'au  jour.  Puis  devant 
un  autel,  on  lui  fait  une  belle  sépulture  et  le  roi  lui  rend 
de  grands  honneurs.*  Aoi. 

150 


ss.  272-274]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3735-3755, 

PROCÈS  DE  GANELON 
CCLXXII 
G.  CGC  (Vers  3734-3741) 

3735  L'empereur  est  revenu  à  Aix.  Le  traître  Ganelon, 
chargé  de  chaînes,  est  dans  la  ville  devant  le  palais.  Les 
valets  l'attachent  à  un  poteau,  les  mains  liées  avec  des 
courroies  de  peau  de  cerf.    Ils  le  battent  à  grands  coups 

3740 de  bâtons^  et  de  lanières  de  bœuf.  Mais  il  n'a  que  ce 
qu'il  a  bien  mérité.  C'est  ainsi  qu'il  attend  son  procès, 
accablé  de  chagrin. 

CCLXXIII 

G.  ceci  (Vers  3742-3749) 

Il  est  écrit  dans  l'ancienne  geste  ^  que  Charles  fît  venir 
des  hommes  de  plusieurs  de  ses  terres,  et  qu'ils  s'assem- 
3745blèrent  à  Aix-la-Chapelle.  C'était  un  grand  jour  de 
fête  solennelle,  quelques-uns  disent  le  jour  de  saint 
Sylvestre.'  C'est  alors  que  commence  le  procès  de 
Ganelon  qui  a  fait  la  trahison.  L'empereur  le  fait 
traîner  devant  lui.  Agi. 

CCLXXIV 

G.  CCCII  (Vers  3750-3761) 

3750  «  Seigneurs  barons,»  dit  le  roi  Charles,  «c'est  à  vous 
de  juger  Ganelon.  Il  est  venu  dans  l'armée  avec  moi 
jusqu'en  Espagne.  Il  m'a  ravi  vingt  mille  de  mes 
Français,  et  mon  neveu  que  vous  ne   verrez  plus,   et 

3755  Olivier  le  brave  et  le  courtois  ;  et  les  douze  pairs  qu'il 

151 


ss.  274-276]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3756-3783 

a  trahis  tous  pour  de  l'argent.»  «Que  je  sois  maudit  si 
je  le  nie,»  s'écrie  Ganelon  ;  «  Roland  m'avait  fait  tort  par 
rapport  à  mon  argent  et  à  mes  biens,^  et  c'est  pour  cela 
3760  que  j'ai  cherché  sa  perte.  Mais  qu'il  y  eut  trahison,  je 
ne  l'admets  point.»  Les  Français  répondent:  «Nous 
allons  tenir  conseil.» 

CCLXXV 
G.  CCCIII  (Vers  3762-3779) 

Devant  le  roi,  Ganelon  se  tient  droit.     Son  air    est 
gaillard   et  son  teint  vif.     S'il  était  loyal,  on  dirait  un 

3765  baron.  Il  regarde  les  Français,  et  tous  ses  juges  et 
trente  de  ses  parents  qui  sont  avec  lui.  Puis  il  élève  la 
voix  et  s'écrie  d'un  ton  haut  et  clair  :  «Pour  l'amour  de 
Dieu,  écoutez-moi  bien,  barons.     Donc,  j'étais  à  l'armée 

3770  avec  l'empereur,  le  servant  par  foi  et  par  amour.  Mais 
son  neveu,  Roland,  me  prit  en  haine  et  me  condamna 
à  souffrir  et  à  mourir,  car  on  m'envoya  comme  messa- 
ger au  roi  Marsile.     Si  je  parvins  à  me  sauver,  ce  fut 

3775  grâce  à  mon  adresse.  Alors  je  défiai  Roland,^  le  guer- 
rier, et  Olivier  et  tous  leurs  compagnons.  Charles  en 
fut  témoin,  ainsi  que  tous  ses  nobles  barons.  Vengeance, 
soit  !  mais  trahison,  non  pas  !  »  Et  tous  de  dire  :  «  Nous 
allons  examiner  l'affaire.  » 

CCLXXVI 
G.  ceci V  (Vers  3780-3792) 

3780  Aussitôt  que  Ganelon  voit  que  son  grand  procès  va 
commencer,  il  rassemble  trente  de  ses  parents.  Il  en 
est  un  que  les  autres  écoutent;  c'est  Pinabel*  du  châ- 

152 


ss.  276-277]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3784-3806 

teau  de  Sorence.     Il  est  habile  à  parler  et  à  persuader  ; 

3785  c'est  encore  un  bon  guerrier  qui  sait  faire  respecter  ses 
armes.  Ganelon  lui  dit  :  «  Je  me  confie  à  vous,  mon  ami  ; 
c'est  à  vous  de  me  tirer  aujourd'hui  de  la  mort  et  du 
déshonneur.»  «Vous  serez  bientôt  sauvé,»  lui  répond 
Pinabel.     «  Il  n'y  a  pas  un  Français  qui  vous  juge  digne 

3790  d'être  pendu,  et  s'il  en  est  autrement,  que  l'empereur  nous 
fasse  lutter  ensemble,  et  l'épée  au  poing,  je  lui  donnerai 
le  démenti.»  Le  comte  Ganelon  tombe  à  ses  pieds  en 
le  remerciant. 


CCLXXVII 
G.  CCCV  (Vers  3793-3806) 

Les  Bavarois  et  les  Saxons  sont  allés  au  conseil  ainsi 

3795  Q^^  ^^s  Poitevins,  les  Normands  et  les  Français,  et  bon 
nombre  d'Allemands  et  de  Tiois.*  Les  Auvergnats^ 
sont  les  mieux  disposés  et  ont  l'air  de  se  montrer  favo- 
rables à  Pinabel.  Ils  se  disent  les  uns  aux  autres  :  «  Pour- 
quoi ne  pas  en  rester  là  ?     Trêve  au  procès  !  et  prions 

3800  le  roi  pour  cette  fois  d'acquitter  Ganelon,  qui  dorénavant 
le  servira  avec  foi  et  avec  amour.  Roland,  en  effet,  est 
mort  et  jamais  on  ne  le  reverra  plus.  Ni  or  ni  argent 
ne  sauraient  nous  le  rendre.     Ils  seraient  bien  fous  qui 

3805  voudraient  l'épreuve  du  combat.»  Il  n'est  personne 
qui  n'en  convienne  et  n'accorde  tout .  cela,  excepté  un 
seul:  Tierri,'  le  frère  du  seigneur  Geoffroi.  Agi. 


153 


ss.  278-279I         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3807-3832 

CCLXXVIII 

G.  CCCVI  (Vers  3807-3814) 

Les  barons  retournent  vers  Charlemagne.  «Sire,» 
disent-ils  au  roi,  «nous  vous  prions  de  tenir  quitte  le 
3810  comte  Ganelon  pour  qu'il  vous  serve  par  foi  et  par 
amour.  Laissez-le  vivre,  car  il  est  vraiment  gentil- 
homme. Roland,  d'ailleurs,  est  mort  ;  nous  ne  le 
reverrons  plus,  et  aucun  trésor  ne  pourra  nous  le  rendre.  » 
«Vous  êtes  traîtres  envers  moi,»  s'écrie  le  roi.  aoi. 

CCLXXTX 
G.  CGC VII  (Vers  3815-3837) 

3815  Quand  Charles  voit  que  tous  lui  font  défaut,  son  visage 
et  sa  mine  s'assombrissent.  Il  se  plaint  d'être  fort  mal- 
heureux de  la  douleur  qu'il  ressent.  Mais  voici  venir 
devant  lui  un  chevalier,  Tierri,  frère  de  Geoffroi,  duc 

3820  d'Anjou.  C'est  un  homme  maigre,  mince,  et  svelte  de 
corps,  les  cheveux  noirs,  les  yeux  presque  bruns.  II 
n'est  pas  grand,  mais  non  plus  trop  petit.  Il  s'adresse 
à  l'empereur  d'un  ton  tout  plein  de  noblesse  :  «  Ne  vous 
tourmentez  pas  ainsi,  beau  sire  roi  ;  vous  savez  que  je 

3825  vous  ai  déjà  bien  servi.  À  cause  de  mes  ancêtres^  j'ai 
le  droit  de  soutenir  ce  procès.  Quelque  soit  le  tort  que 
Roland  ait  pu  faire  à  Ganelon,  votre  intérêt  eût  dû  le 
protéger  contre   toute   vengeance.     Ganelon  est   félon 

3830  puisqu'il  l'a  trahi,  et  envers  vous,  d'ailleurs,  parjure  et 
traître.  Pour  tout  cela  je  prononce  pour  sa  mort  ;  qu'il 
soit  pendu  et  puis  que  son  corps  soit  jeté  aux  chiens 

154 


ss.  279-281]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3833-3855 

comme  celui  d'un  traître  qui  a  fait  trahison.  S'il  a 
quelque  parent  qui  veuille  me  donner  un  démenti,  je  suis 
3835  prêt  à  soutenir  à  l'instant  mon  jugement^  avec  cette 
épée  que  j'ai  là  à  mon  côté.»  Et  les  Français  de  dire: 
«C'est  bien  parlé.» 

CCLXXX 
G.  CCCVIII  (Vers  3838-3849) 

Alors  Pinabel  se  présente  devant  le  roi;  il  est  grand, 

3840  fort,  agile  et  vaillant.     Celui  qu'il  frappe  d'un  seul  coup 

•  est  mort.     «Sire,»  dit-il  au  roi,  «cette  cause  est  la  vôtre. 

Ordonnez,  donc,  qu'on  ne  fasse  point  tout  ce  bruit.    Voici 

Tierrî  qui  vient  de  prononcer  ce  jugement.     Moi,  je  le 

démens,^  et  je  prétends  me  battre  avec  lui.»     Et  il  donne 

3845  au  roi  le  gant  de  peau  de  cerf  de  sa  main  droite.     «  Bien,» 

dit  l'empereur,  «mais  je  demande  de  bonnes  cautions.» 

Alors  trente  de  ses  parents  s'offrent  pour  caution  légale.' 

Le  roi  dit  :  «  Je  vous  en  tiendrai  compte.»     Et  il  les  fait 

garder  jusqu'à  l'arrêt  du  jugement. 


COMBAT  ENTRE  TIERRI  ET  PINABEL 
CCLXXXI      "^ 
G.  CCCIX  (Vers  3850-3857) 

3850  Lorsque  Tierri  voit  que  le  combat  va  avoir  lieu,  il 
offre  à  Charles  le  gant  de  sa  main  droite.*  L'empereur 
répond  pour  lui  en  donnant  des  otages;  puis  fait  porter 
sur  la  place  quatre  bancs  ob  vont  s'asseoir  ceux  qui  doi- 

3855  vent  combattre.    On  reconnaît  que  tout  est  bien  en  règle  ; 

155 


ss.  281-283]         LA  CHANSON  DE  ROLAND    [vv.  3856-3879 

ainsi  Ta  déclaré  Ogier  de  Danemark.^     Puis  les  combat- 
tants demandent  leurs  chevaux  et  leurs  armes.  Aoi. 


CCLXXXII 
G.  CCCX  (Vers  3858-3872) 

Quand  ils  ont  tout  arrangé  pour  la  bataille,  et  qu'ils  se 
sont  bien  confessés  et  qu'ils  ont  reçu  l'absolution  et  la 

3860  bénédiction  —  ils  sont  allés  à  la  messe  et  à  la  commu- 
nion^ et  ont  fait  de  riches  offrandes  aux  monastères  — 
ils  reviennent  tous  deux  devant  Charles.  Ils  chaussent 
leurs  éperons,  revêtent  leurs  cuirasses  blanches,  qui  sont 

3865  fortes  et  légères,  et  attachent  sur  leurs  têtes  leurs  casques 
brillants.  Puis  ils  ceignent  leurs  épées  à  la  garde  d'or 
pur,  et  à  leur  cou  ils  suspendent  leurs  écus  blasonnés. 
À  la  main  droite,  ils  ont  leurs  lances  tranchantes,  et  les 
voilà  maintenant  montés  sur  leurs  coursiers  rapides.    En 

3870  ce  moment  les  larmes  brillent  aux  yeux  de  cent  mille 
chevaliers,*  émus  de  pitié  pour  Tierri,  en  songeant  à 
Roland.     Dieu  seul  sait  bien  quelle  sera  la  fin. 

CCLXXXIII 
G.  CCCXI  (Vers  3873-3882) 

Au-dessous  d'Aix  s'étend  une  vaste  prairie.  C'est  là 
3875  que  s'engage  le  combat  des  deux  barons.  Ils  sont  tous 
deux  courageux  et  intrépides,  et  leurs  chevaux  sont  vifs 
et  emportés.  Ils  les  piquent  vivement  et  leur  lâchent 
les  rênes,  et  de  toute  leur  force,  ils  vont  se  heurter  l'un 
contre   l'autre.     Voilà  leurs  deux  écus  fracassés,  brisés. 

156 


ss.  283-286]       .    FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3880-3901 

3880  Leurs  cuirasses  se  rompent,  et  leurs  sangles  en  pièces, 
les  selles  tournent  et  les  voilà  tombés.  Cent  mille 
hommes,  tout  en  pleurs,  regardent  ce  spectacle.         Aoi. 


CCLXXXIV 
G.  CCCXII  (Vers  3883-3891) 

Les  deux  chevaliers  sont  donc  par  terre,  mais  vite,  ils 

3885  se  redressent  sur  leurs  pieds.  Pinabel  est  fort,  alerte 
et  léger.  L'un  cherche  l'autre  ;  ils  n'ont  plus  de  chevaux, 
mais  avec  leurs  épées  à  la  poignée  d'or  pur,  ils  frappent 
et  refrappent  sur  leurs  casques  d'acier.     Ce  sont  là  des 

3890  coups  bons  à  les  fendre.  Les  chevaliers  français  sont 
dans  l'angoisse,  et  Charles  s'écrie;  «Montrez-nous,  ô 
Dieu,  oh  est  le  droit.» 

CCLXXXV 
G.  CCCXIII  (Vers  3892-3898) 

«Tierri,  rends-toi,^  donc,»  dit  alors  Pinabel,  «et  je  serai 
ton  homme  par  amour  et  par  foi,  et  je  te  donnerai  de 
mes  biens  autant  que  tu  voudras,  mais  fais  que  le  roi 
3895  accorde  la  grâce  à  Ganelon.  »  «  Je  ne  veux  pas  même  y 
songer,»  répond  Tierri.  «Que  je  sois  maudit  si  j'y  con- 
sens.    Que  Dieu  prononce  aujourd'hui  entre  nous.»  Agi. 

CCL,XXXVI 

G.  CCCXIV  (Vers  3899-3914) 

Tierri  reprend  :  «  Tu  es  un  vrai  brave  ;  tu  es  grand  et 
3900 fort,  et  tu  as  le  corps  bien  pris;  tes  pairs  connaissent  ta 

157 


ss.  286-288]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3902-3926 

vaillance.  Renonce  à  ce  combat,  je  te  mettrai  d'accord 
avec  le  roi.     Quant  à  Ganelon,  on  en  fera  telle  justice 

3905  qu'il  ne  se  passera  plus  désormais  un  jour  sans  qu'on  en 
parle.»  «Ne  plaise  au  Seigneur  Dieu!»  répond  PinabeL 
«Je  veux  soutenir  toute  ma  parenté  sans  reculer  devant 
homme  qui  vive.     Plutôt  mourir  que  de  mériter  un  tel 

39Ï0  reproche.»  Voici  qu'ils  recommencent  à  se  donner  de 
grands  coups  d'épée  sur  leurs  casques  incrustés  d'or. 
Les  étincelles,  que  ces  coups  font  jaillir,  volent  vers  le 
ciel.  On  ne  pourrait  plus  les  séparer,  et  la  mort  seule 
mettra  fin  à  ce  combat.  Agi. 


CCLXXXVII 

G.  CCCXV  (Vers  3915-3923) 

3915  C'est  un  rare  guerrier  que  Pinabel  de  Sorence.  Il 
frappe  Tierri  sur  son  casque  provençal  de  telle  sorte  que 
le  feu  en  jaillit  et  fait  prendre  feu  à  l'herbe  sèche.  Alors 
il  tourne  sur  lui  la  pointe  de  son  épée,  lui  fend  le  cas- 

3920  que  sur  le  front  et  fait  descendre  la  lame  jusqu'au 
milieu  du  visage.  La  joue  droite  de  Tierri  est  toute 
sanglante  de  ce  coup,  et  sa  cuirasse  en  est  déchirée  jusqu'au 
ventre.     Dieu  seul  l'a  protégé^  d'en  être  écrasé  mort. 

Agi. 

CCLXXXVIII 

G.  CCCXVI  (Vers  3924-3933) 

Tierri  sent  bien  qu'il  est  blessé  au  visage  et  voit  son 

3925  sang  vermeil  couler  sur  l'herbe  du  pré.     Alors  il  frappe 

Pinabel  sur  son  casque  d'acier  bruni  qu'il  brise  et  fend 

158 


ss.  288-290]  FRENCH  TRANSLATION       [vv.  3927-3950 

du  haut  jusqu'au  bas.  Le  coup  fait  éclater  le  crâne,  et 
la  cervelle  en  sort;  Tierri  brandit  son  épée  et  l'abat 
393oraide  mort.  Ce  coup  décide  de  la  victoire.  Les  Fran- 
çais s'écrient:  tDieu  a  fait  un  miracle.  Il  est  juste  que 
Ganelon  soit  pendu,  ainsi  que  ses  parents  qui  ont  paru 
comme  garants  pour  lui.»  Agi. 


CHATIMENT  DE  GANELON 
CCLXXXIX 
G.  CCCXVII  (Vers  3934-3946) 

Dès  que  Tierri  sort  du  combat  vainqueur,  l'empereur 
3935  Charles  vient  à  lui,  accompagné  de  quatre  de  ses  barons  : 
le  duc  Naimes,  Ogier  de   Danemark,  Geoffroi  d'Anjou 
et  Guillaume  de  Blaye.^     Le  roi  prend  Tierri  dans  ses 
3940  bras,  lui  essuie  le  visage  avec  ses  grandes  fourrures  de 
martre  qu'il  enlève  ensuite  et  en  revêt  d'autres.     Tout 
doucement  on  désarme  le  chevalier  ;  puis  on  le  fait  mon- 
ter sur  une  mule  arabe.     C'est  ainsi  que  le  baron  tout 
3945  joyeux  s'en  revient.     On  rentre  à  Aix  et  l'on  descend 
sur  la  place.     C'est   alors   que  le  supplice  de  Ganelon 
et  de  ses  parents  commence. 

CCXC 

G.  CCCXVIII  (Vers  3947-3959) 

Charles  fait  venir  ses  comtes  et  ses  ducs  :  «  Que  me  con- 
seillez-vous au  sujet  des  otages  que  j'ai  gardés  ?     Ils  sont 
3950 venus  au. procès  pour  Ganelon  et  ils  se  sont  livrés  en 

159 


ss.  290-292]         LA  CHANSON  DE  ROLAND   [vv.  3951-3976 

otages  pour  Pinabel.»  «Qu'il  meurent  tous,»^  répondent 
les  Français.  Alors  le  roi  appelle  Basbrun,  l'exécuteur 
de  sa  haute  justice:  «Va,»  lui  dit-il,  «pends-les  tous  à 
cet  arbre  maudit  ;  et  par  cette  barbe  aux  poils  blancs, 
3955  s'il  en  échappe  un  seul,  tu  es  iport,  tu  es  perdu.»  «Soyez 
tranquille,»  répond  Basbrun  ;  «  pourquoi  ferais-je  autre  que 
mon  devoir  ?»  Puis,  avec  cent  sergents,  il  les  entraîne. 
Trente  ils  étaient  qui  furent  tous  pendus.  Ainsi  homme 
qui  trahit  amène  sa  propre  perte  et  celle  d'autrui. 

Aoi. 

CCXCI 
G.  CCCXIX  (Vers  3960-3924) 

3960  Là-dessus  Bavarois,  Allemands,  Bretons,  Poitevins  et 
Normands  de  retour,  tous  sont  d'accord,  et  surtout  les 
Français,  que  Ganelon  meure  d'un  supplice  extraordi- 
naire.^    On  fait  donc  amener  devant  lui  quatre  coursiers 

3965  auxquels  on  lie  Ganelon  pieds  et  mains.  Les  chevaux 
sont  fringants  et  emportés.  Quatre  valets  les  dirigent 
vers  une  jument  au  milieu  d'un  champ.     Ganelon  subit 

3970  un  supplice  atroce.  Tous  ses  nerfs  sont  affreusement 
tendus  et  tous  ses  membres  s'arrachent  de  son  corps. 
Son  sang  vermeil  s'épand  sur  l'herbe  verte.  Ganelon 
meurt  en  traître  avéré.  Homme  qui  trahit  les  autres  ne 
doit  jamais  pouvoir  s'en  vanter. 

CCXCII 
G.  CCCXX  (Vers  3975-3987) 

3975  Quand  l'empereur  a  ainsi  fait  vengeance,  il  s'adresse 
aux  évêques  de  France,  de  Bavière  et  d'Allemagne:  «Il 

160 


s.  292]  FRENCH  TRANSLATION      [vv.  3977-4002 

y  a  à  ma  cour  une  noble  captive,  qui  a  entendu  tant  de 
beaux  sermons  et  vu  tant  de  bons  exemples,  qu'elle  veut 

3980  croire  en  Dieu  et  demande  à  être  chrétienne.  Baptisez-la 
afin  que  Dieu  ait  son  âme.»  Les  évêques  lui  répondent: 
«Qu'elle  ait  des  marraines*  choisies  parmi  les  dames 
nobles  et  de  haut  lignage.»     Les  bains  d'Aix  attirent 

3985  beaucoup  de  monde  ;  c'est  là  qu'on  baptise  la  reine 
d'Espagne  en  lui  donnant  le  nom  de  Julienne.  C'est  par 
conviction  qu'elle  est  devenue  chrétienne. 


G.  CCCXXI  (Vers  3988-40022) 

[Quand  l'empereur  eut  fait  justice  et  que  sa  grande 
3990  colère  fut  apaisée,  il  fit  entrer  dans  le  cœur  de  Brami- 
monde  la  foi  chrétienne.     Le  jour  fini,  voici  venir  la 
nuit  sombre.     Le  roi  se  couche  dans  sa  chambre  voûtée. 
Mais  saint  Gabriel  vient  lui  dire  de  la  part  de  Dieu: 
«Charles,  rassemble  les  armées*  de   ton  empire,  va  à 
3995  marches  forcées  dans  la  terre  de  Bire  porter  secours  au 
roi  Vivien  à  Imphe,*  dans  la  ville  que  les  païens  assiègent, 
et  oh  t'appellent  les  chrétiens  à  grands  cris.»   Mais  l'em- 
pereur aimerait  mieux  ne  pas  y  aller.     «  Dieu,»  s'écrie-t- 
4000  il,  «  que  ma  vie  est  pénible  !  »     Et  les  larmes  aux  yeux,  il 
tire  sa  barbe  blanche.     Ici  s'arrête  la  geste  que  Thé- 
roulde  expose.*] 


161 


XVII.  Un  Jongleur  ;  d'après  le  manuscrit  latin  no  7  de  la  Bibliothèque 
nationale,  fo  125,  xie  siècle  ;  reproduction  bien  connue. 


NOTES 


163 


vv.  1-8]  [p.  3 


NOTES 


>J     Pagro  B«  —  I.  Le  roi  Charles,  notre  grand  empereur;  it  was  not 

until  800  that  Charles  received  the  title  of  emperor,  and  the  expédi- 
tion into  Spain  occurred  in  778.  Throughout  his  reign  (771-814)  h  e 
is  called  in  the  chansons  de  geste  king  and  emperor,  Charles  and 
Charlemagne  (Carolus  magnus),  Charles  the  Great.  Magne  is  now 
only  used  in  one  other  expression  :  la  Tour  Magne ^  when  speaking  of 
la  Tour  Grande  de  Nîmes,  In  regard  to  the  characters,  both  princi- 
pal and  subordinate,  of  the  poem,  see  the  sections  of  the  Introduc- 
tion severally  devoted  to  them:  §§  xii-xxvi. 

^  2.  sept  ans  en  Espagne;  the  time  the  Frankish  expédition  is 
supposed  to  hâve  lasted  is  purely  traditional  and  legendary.  In 
reality,  it  was  only  a  few  months. 

3.  Saragosse  an  hant  d'une  montagne;  the  city  of  Saragossa  is 
in  a  désert  plain,  although  Aragon,  the  ancient  province  of  which 
Saragossa  was  formerly  the  capital,  is  mountainous.  The  poet's 
knowledge  of  the  geography  of  Spain  was  of  the  vaguest  kind;  see 
the  Map.  Historically,  Charlemagne*s  siège  of  Saragossa  was 
unsuccessful.  In  point  of  interest  and  of  significance  to  the  student 
of  Spanish  history  and  art,  Saragossa  yields  the  palm  only  to 
Granada. 

^  4.  Marsile  ;  not  a  historical  character,  but  one  that  plays  quite  a 
rôle  in  the  legends  of  the  chansons  de  geste;  cf.  Introduction,  §  xx.  , 

\  5.  Mahomet  .  .  .  Apollon  ;  the  Mohammedans  are  confounded 
with  pagans.  Even  after  the  first  crusade  had  taught  western 
Europe  something  of  Mohammedanism,  the  confusion  was  current. 
Throughout  the  poem,  the  three  great  Saracen  divinities  spoken  of 
are  Mohammed,  Apollo,  and  Tervagan.  The  last  named  was  an 
idol  of  old  barbarian  peoples;  according  to  Paulin  Paris,  either 
Scandinavian  or  Gallic  ;  see  page  26,  note  2,  and  page  59,  note  3. 

16s 


vv.  9-36]  NOTES  [p.  3-4 

^  6.  Aoi  ;  of  the  many  explanations  of  this  singular  word  that 
ends  most  of  the  strophes,  the  most  probable  is  that  of  Gaston 
Paris,  who  takes  Aoi  for  a  refrain  which  ail  uttered  together  when 
the  jongleur  ended  the  laisse;  cf.  Introduction,  §  xxx,  end,  and 
Bibliography,  no.  1 57. 

7.  Le  roi  Marsile  était  à  Saragosse  ;  unlike  many  of  the  chan- 
sons de  geste  that  hâve  a  long  beginning,  the  poem  foUows  the  best 
classical  precepts  ;  the  poet  plunges  at  once  in  médias  res,  This 
directness  in  going  straight  to  the  point  reveals  a  poet  of  more 
than  usual  ability. 

8.  à  ses  ducs  et  à  ses  comtes  ;  Charlemagne  calls  his  chief  vas- 
sais  ducs  et  comtes;  cf.  page  84,  note  i.  The  particular  title  given 
to  Roland,  Olivier,  and  Ganelon  is  count.  The  poet  imagines  the 
organization  of  the  Saracens  to  be  the  same  as  that  of  feudal 
France  of  the  eleventh  century.  So  Homer  assimilâtes  the  man- 
ners  and  customs  of  the  Trojans  to  those  of  the  Greeks.  And 
primitive  poets  generally  seem  incapable  of  depicting  a  social  order 
différent  from  their  own  ;  cf.  Introduction,  §  x. 

9.  la  douce  France;  one  of  the  epithets  dear  to  the  poet  and 
often  repeated,  recalling  Homer*s  expressions:  "ox-eyed  Juno," 
"  swif t-f ooted  AchiUes,"  etc.  So,  too,  in  like  manner,  Spain  is 
called  in  the  old  French,  clere  Espaigne  la  bêle;  cf.  page  5,  note  3. 

V  10.  je  n'ai  pas  d'armée  ;  in  s.  lxix,  v.  851,  Marsile  brings  to- 
gether an  army  of  four  hundred  thousand  warriors  in  three  days. 
Such  contradictions  in  the  poem  represent,  in  ail  probability,  ver- 
sions belonging  to  différent  periods  ;  cf.  Introduction,  §  xxxvi. 

II.  Val-Fonde;  unknown  or  imaginary  place  ;  possibly  the  same 
as  Val-Fronde,  s.  ccxxxvi,  v.  3260,  which  likewise  appears  to  be 
imaginary. 

Page  4«  —  I.  de  mille  autours  qui  aient  mué  ;  the  falcons  that 
had  molted  were  far  more  valuable  than  were  the  young  birds  that 
had  never  shed  their  feathers.  The  latter  are  délicate;  cf.  s.  ix, 
V.  129. 

2.  à  Aix;  Aix-la-Chapelle,  the  German  Aachen,  was  in  the  em- 

peror*s   territory   in  "  France."     Charlemagne  did  not  found  the 

town  until  long  af ter  the  battle  of  Roncesvalles  ;  but  with  the  rise 

^  of  the  Charlemagne  legend,  the  town,  like  everything  associated 

166 


vv.  36-48]  NOTES  [!^.  4 

with  the  great  emperor,  partook  of  the  epic  character.  It  was  his 
northem  capital,  and  there  it  was  that  he  died.  In  those  days,  just 
as  to-day,  the  baths  were  much  f requented  ;  cf.  page  8,  note  2. 

3.  en  France  ;  in  the  poem,  the  name  France^  of  tentimes  desig- 
nated  by  la  Terre  Majur  (la  Terre  Majeure)  —  as  both  Latin  and 
German  lands  were  dépendent  upon  it  —  was  given  to  Charle- 
magne's  empire.  According  to  the  Chanson^  besides  French, 
Belgian,  and  Dutch  territory,  the  empire  consisted  of  a  part  of 
Spain,  Italy^and  the  présent  kingdom  of  Germany;  cf.  s.  CLXXiv, 
and  page  95,  note  3.  Sometimes,  however,  the  term  France  is  ap- 
plied  to  the  royal  domain  as  constituted  at  the  end  of  the  eleventh 
century,  before  the  time  of  Philip  Augustus  (i  180-1223);  cf.  as. 
ccLXix  and  cclxxvii. 

4.  la  fête  de  Sftint-Michel  ;  St.  Michaers  spécial  function  was  to 
guide  soûls  to  their  last  resting  place.  The  saintes  festival  fell  on 
the  sixteenth  of  October.  It  was  on  this  date  that  Charlemagne 
was  to  receive  Marsile's  fealty.  Saint-Michel  en  péril  de  la  mer: 
s.  X,  V.  152,  s.  CXI,  V.  1428,  s.  cLXXViii,  V.  2394,  indicates  that 
the  poet  knew  and  venerated  particularly  the  celebrated  monastery 
of  Saint-Michel  in  periculo  maris^  founded,  in  the  eight  century,  on 
the  island  in  the  bay  of  Saint-Michel,  six  miles  west  of  Avranches, 
on  the  limits  of  Normandy  and  Brittany.  Its  gigantic  granité 
walls  on  a  rock-bound  cliff  beaten  by  the  waves  of  the  sea  hâve 
caused  it  to  be  named  la  Merveille,  It  rises  directly  opposite  the 
English  coast,  as  though  challenging  that  country,  and  during  the 
Hundred  Years*  War  stood  out  when  well-nigh  ail  other  fortresses 
had  yielded.  The  allusions  to  this  sanctuary  in  the  early  part  of  the 
poem:  s.  m,  v.  37,  s.  iv,  v.  53,  and  the  références  given  just  àbove, 
hâve  led  Léon  Gautier  to  express  the  belief  that  the  author  of  the 
Chanson  was  a  Norman;  cf.  Introduction  §  xxvill. 

5.  et  par  cette  barbe  ;  in  reality,  neither  the  emperor  nor  his 
warriors  wore  other  than  a  mustache.  In  the  eleventh  century, 
the  time  of  the  poem  itself,  the  beard  was  allowed  to  grow  to  its 
full  length.  It  plays  an  important  part  in  the  Chanson,.  Char- 
lemagne, as  well  as  Blancandrin,  swears  by  his  beard.  The  beard, 
spread  out  over  the  breastplate,  was  a  sign  of  challenge:  s.  ccxxix, 
V.  3132;   s.  CCXL,  V.  3318;  s.  ccLVii,  V.  3520.     In  the  chansons^ 

167 


vv.  48-70]  NOTES  [p.  4-5 

the  royal  beard  is  famous  and  sacred.     PuUing  the  king's  beard  is 
a  State  offence  and  almost,  if  not  quite,  sacrilegious. 

Pagre  5*  —  I.  à  sa  chapelle  d'Aix  ;  the  chapel»  or  cathedral,  at 
Aix,  built  by  Charlemagne,  was  the  subject  of  many  legends  during 
the  Middle  Ages.  The  famous  antique  columns  which  the  emperor 
had  conveyed  thither  from  Ravenna  were  supposed  to  hâve  been 
transported  by  démons.  The  chapel,  which  the  architect  had  con- 
structed  too  small,  was  believed  to  hâve  been  enlarged  by  super- 
natural  means.  God  had  hearkened  unto  the  emperor's  pétition 
that  the  church  might  contain  ail  who  went  there;  see  page  119, 
note  3. 

2.  Mais  il  vaut  mieux  qu'ils  y  perdent  la  vie  ;  this  idea  brings 
out  well  Blancandrin's  force  of  character;  cf.  Introduction,  §  xxi. 

3.  notre  belle  Espagne  ;  the  original  has  clere  Espaigne  la  bêle  ; 
cf.  page  3,  note  9. 

4.  Le  roi  Marsile  a  levé  son  conseil  ;  the  original  of  the  conseil 
is  Germanie. 

Strophes  v  and  vi  are  good  examples  of  couplets  similaires^ 
stanzas  almost  î'dentical  in  form  and  substance.  There  are  at  least 
nine  examples  of  this  peculiarity  in  the  Roland.  Thèse  répétitions 
not  only  may  occur  twice,  but  three,  or  even  more  times  ;  cf.  ss. 
ccviii-xii.  They  hâve  given  rise  to  many  explanations,  such 
as  carelessness  in  copying,  versions  belonging  to  différent  epochs, 
literary  invention  for  dramatic  effect»  etc.  Each  case,  however, 
should  be  considered  separately  ;  see  Introduction,  §  xxxv,  and  cf. 
page  21,  note  i  ;  page  47,  note  2  ;  page  94,  note  4. 

5.  Balaguer,  unknown  place,  mentioned  also  in  s.  Lxxiii,  v. 
894;  the  farthest  eastern  point  which  Roland's  arms  reached,  is 
in  Catalonia,  about  three  miles  from  Lerida.  The  nine  Saracens 
who  accompany  Blancandrin  appear  in  the  poem  only  in  this 
passage. 

6.  les  plus  félons  de  tous  ;  félon  is  the  term  continually  applied 
to  the  Saracens  in  the  sensé  of  false,  not  loyal.  In  the  eyes  of 
the  Christians  this  is  a  cardinal  fault.  The  Koran  recommends 
acting  loyally  towards  those  who  are  loyal,  but  not  towards  those 
who  are  not. 

7.  ''Seigneurs  barons ...;''  baron  is  the  title  given  to  ail  warriors 

168 


^ 


w.  70-106]  NOTES  [p.  5-7 

of  whatever  nation.  The  emperor  himself  is  called  un  vrai  baron  ; 
cf.  L.  vtr.  It  afterwards  was  applied  to  a  warrior  of  a  certain 
rank.  Later  the  word  assumes  a  particular  meaning  like  duke^ 
countf  or  marquis.  In  the  poem,  the  last  three  titles'  are  hardly 
differentiated  ;  cf.  page  84,  note  i.  It  was  rarely  the  custom  in 
thèse  early  periods  for  friends  or  near  relatives  to  call  each  other 
by  name.  The  husband  would  call  his  wife  dame^  or,  more  tend- 
erly,  sœur;  the  wife  would  call  the  husband  sire.  The  children 
would  address  their  parents  :  sire^  or  sire  père^  dame,  or  dame  mère. 
In  addressing  one's  son,  brother,  or  slster,  the  adjective  beau 
usually  preceded  the  no  un;  beau  fils,  beau  frère,  belle  sœur,  Also, 
in  addressing  people  of  inferior  rank,  it  was  quite  usual  to  âay, 
frère,  beau  sire,  beau  frère,  bel  ami.  In  addressing  a  soldier  thought 
to  be  of  humble  rank,  the  term  used  was  vassal,  When  addressing 
several .  persons  of  equal  or  inferior  station,  the  common  title 
given  was  seigneur;  cf.  modem  monsieur  and  messieurs, 

-J  8.  Cordoue  ;  the  north  of  Spain  is  the  only  part  of  the  country 
that  the  poet  describes.  As  already  noted,  page  3,  note  3,  his  no- 
tions of  geography  are  crude.  The  large  cities  mentioned,  like 
Seville,  Cordova,  and  Saragossa  appear  to  be  mère  names  of 
places  somewhere  in  Spain.  The  two  last  named  cannot  be  far 
apart,  as  the  messengers  accomplish  the  joumey  between  the  two 
places  in  a  few  hours  ;  see  the  Map. 

y  9.  des  branches  d'olivier  ;  in  many  of  the  chansons  de  geste, 
ambassadors  are  represented  bearing  the  olive  branch,  a  symbol 
of  peace  f  rom  very  early  times. 

Pagre  6«  —  I.  Suatilie;  an  unknown  country. 
2.  Ils  arrlTent  bientôt  ;  hère  agaîin,  as  already  noted,  page  3, 
note  7,  the  poet  goes  straight  to  the  point,  avoiding  the  circum- 
locution  that  renders  parts  of  other  chansons  de  geste  wearisome; 
cf.  Introduction,  §  xxxiv. 
s/  Pagre  7« —  I.  qui  n'ait  été  mis  à  mort  ;  this  was  the  usual  mode 
of  treatment,  according  to  the  chansons  de  geste,  and  reveals  the 
barbarism  prévalent  in  those  early  days  ;  cf.  s.  cclxviii,  v.  3670, 
and  Introduction,  §  ix. 

>/  2.  Geoffroi  d'Anjou  ;  a  historical  character  introduced  into  the 
legend  towards  the  end  of  the  tenth  century;  probably  Geoffroi 

169 


vv.  106-117]  NOTES  [p.  7 

Grise-Gonelle,  first  duke  of  Anjou  (f  987),  a  contemporary  of 
Richard  le  Vieux,  duke  of  Normandy:  s.  xii,  v.  171;  see  page  9, 
note  3.  In  the  eleventh  century,  the  house  of  Anjou  held  the 
office  oi  grand  sénéchal  du  duché  de  France ^  for  which  reason,  pos- 
sibly,  the  royal  standard  may  hâve  been^confided  to  Geofîroi.  He 
plays  an  important  part  in  the  poem,  though  not  participating  in 
the  battle  of  Roncesvalles.  It  would  appear  that  the  Une  Geoffroi 
d*  Anjou  f  gonfalonier  royale  was  added  by  an  Angevin  scribe  at 
some  later  period  than  that  of  ail  the  Roland  manuscripts.  The 
gonfanon^  or  gonfalon^  was  a  flag  divided  at  one  end  into  three 
parts  that  floated  in  the  breeze,  while  the  other  end  was  attached 
to  a  lance  just  below  the  head  ;  cf.  page  42,  note  2,  and  page  52, 
note  I,  under  épieu, 

The  remaining  characters  mentioned  in  this  strophe  —  Roland  and 
Oliver,  Samson,  Anséis,  Gérin  and  Gérier — belong  to  Charlemagne's 
twelve  peers  ;  the  other  six  were  Bërenger,  Ëngelier,  Girard,  Ive, 
Ivoire  and  Oton.  They  are  also  called  paladins^  men  of  the 
palais^  because  they  were  so  closely  connected  with  it  in  the  capac- 
ity  of  Charlemagne's  chosen  knights  or  compagnons  ;  cf.  page  12, 
note  4,  and  page  90,  note  i. 

3  and  4.  tric-trac  .  .  .  échecs  ;  trick-track,  a  kind  of  backgammon, 
has  corne  down  from  very  early  days.  The  game  of  checkers,  on 
the  contrary,  was  unknown  in  classical  times  ;  from  the  eleveûth 
to  the  thirteenth  centuries  it  was  a  favorite  game.  It  was  played 
for  money,  and  at  times  was  condemned  by  the  Church. 

5.  les  bacheliers  agiles  ;  bachelier  originally  meant  a  young 
man,  not  yet  a  chevalier^  but  aspiring  to  that  dignity  ;  hence  by 
extension  applied  later  to  those  young  men  who,  in  the  différent 
faculties  of  learning,  were  candidates  for  a  degree. 

6.  Il  a  la  barbe  blanche  ;  Charlemagne,  hère,  as  well  as  in  many 
other  of  the  chansons  de  geste^  is  represented  as  an  old  man,  and  his 
âge  in  one  of  the  passages:  s.  xli,  v.  524,  not  belonging  to  the 
oldest  version  of  the  Chanson  y  is  exaggerated  fabulously,  for  he,is 
said  to  be  more  than  two  hundred  years  old.  In  reality,  at  the 
time  of  the  battle  of  Roncesvalles,  in  778,  he  was  thirty-six  years 
old. 

7.  la  tête  fleurie  ;  a  rendering  of  the  quaint  old  French  e  tut 

170 


vv.  117-170]  NOTES  [p.  7-9 

flurit  le  chieff  in  allusion  to  fruit-trees   in  flower;   cf.  s.  CCLVII, 
V.  3521. 

8.  la  taille  noble  ;  according  to  Turpin's  Chronicle^  the  emperor 
was  eight  f eet  tall,  and  his  strength  extraordinary.  Throughout  the 
literary  productions  of  the  Middle  Ages,  he  typifies  idéal  manhood. 

9.  "Sbjrez  béni  de  Dien,  le  glorieux, ..."  the  feeling  of  révér- 
ence for  the  Deity  is  constantly  shown  in  thèse  old  poems  by  such 
expressions  as:  Dieu^  le  glorieux;  le  Dieu  de  majesté ^  le  Roi  du 
mondef  le  Dieu  du  paradis^  le  Roi  très  grand  qui  est  au-dessus  de 
nous. 

10.  qui  ont  passé  la  mue;  cf.  page  4,  note  i. 

^  Pagre  8. —  I.  besants  d»or  pur;  Byzantine  coins  of  the  value, 
intrinsically,  of  twenty  francs,  but  of  far  greater  purchasing  power. 
v'  2.  et  dans  vos  bains  ;  cf.  page  4,  note  2  ;  it  was  believed  that  the 
springs  had  gushed  forth  miraculously  for  Charlemagne.  The  old 
French  version  is  :  Ens  en  voz  bainz  que  Deus  pur  vus  ifist. 

3.  Le  soleil  fut  brillant,  la  soirée  belle  ;  one  of  the  charàcteristic 
expressions  describing  nature;  cf.  Introduction,  §;  xxxiv. 

Pagre  9.  —  I.  car  il  ne  yent  rien  faire  sans  Payis;  in  reality, 
the  authority  of  Charlemagne  appears  to  hâve  been  absolute.  But 
the  poet  who  lived  in  the  time  of  the  fîrst  rulers  of  the  house 
of  Capet,  end  of  the  tenth  century,  describes  royalty,  as  in  later 
days,  much  influenced  by  the  power  of  the  nobles.  Thus  it  is  that 
Charlemagne  is  represented  as  asking  their  advice  and  generally 
acting  in  accordance  with  it. 
N/  2.  le  duc  Ogier  ;  Iç  Danois  is  one  of  the  most  celebrated  char- 
acters  in  old  French  literature  and  a  famous  warrior  in  the  Chanson 
de  Roland;  cf.  page  124,  note  2.  When  the  old  chansons  were 
subjected  to  genealogical  classifications,  Ogier  was  supposed  to  be 
the  son  of  Geoffroi  de  Danemark,  who  was  the  eldest  son  of  Doon 
de  Mayence.  As  Ganelon  is  supposed  to  hâve  been  the  son  of 
Grifon  de  Hautefeuille,  who  was  the  third  son  of  Doon  de  Mayence, 
Ogier  and  Ganelon  were  cousins.  Ivon  and  Ivoire  are  supposed  to 
be  sons  of  king  Oton,  who  was  the  sixth  son  of  Doon  de  Mayence  ; 
they  were,  theref ore,  cousins  of  Ogier  and  Ganelon,  —  as  were  also 
Anséis,  and  the  four  sons  of  Aimon.  In  this  way,  ail  of  thèse  char- 
acters  enter  into  the  Geste  de  Doon^  one  of  the  three  celeb?ated 

171 


vv.  170-198]  NOTES  [p.  9-10 

grandes  gestes,  The  other  two  grandes  gestes  are  the  Geste  du  roi^ 
to  which  la  Chanson  de  Roland  belongs,  and  the  Geste  de  Guillaume 
d*Orange,  The  latter  is  also  known  as  the  Geste  de  Guillaume  au 
court  nez,  the  Geste  de  Garin  de  Mon^lane,  the  Geste  de  Narbonne^ 
and  the  Geste  du  cycle  méridional, 

3.  le  yieuz  Richard;  a  historical  character,  Richard  i  of  Nor- 
mandy,  Sans  Peur,  who  lived,  as  did  Geoffroi  d'Anjou  (cf.  page  7, 
note  2)  in  the  tenth  century  (t  996).  The  introduction  of  thèse 
two  characters  into  the  poem  is  important  in  that  they  indicate 
the  existence  of  another  Chanson  de  Roland  previous  to  the  Oxford 
version  ;  that  is,  to  a  poem  dating  f  rom  the  end  of  the  tenth  or  be- 
ginning  of  the  eïeventh  century;  cf.  Introduction,  §  xxix.  Le 
vieux  Richard  is  again  mentioned  in  s.  ccxxii,  v.  3050,  and  in  s. 
CCLIII,  V.  3470.  His  nephew,  Henry,  appears  only  in  this  place 
in  the  poem,  taking  part  in  the  council. 

4.  le  brave  comte  Acelin  de  Gascogne,  appears  again  in  s. 
ccviii,  V.  2882. 

5.  Tibaut  de  Jîeims  et  son  cousin  Milon  ;  thèse  two  knights 
are  again  associated  together  in  s.  clxxx,  v.  2433  ;  cf.  v.  2970.  In 
s.  ccxxiii,  V.  3058,  Tibaut,  together  with  the  count  Nivelon  and 
the  marquis  Oton,  commands  the  sixth  corps  against  Baligant. 

6.  mille  Français  de  France  ;  see  page  4,  note  3. 

7.  d'or  d'Arabie  ;  Arabian  gold  is  referred  to  by  the  poets  in  the 
sensé  of  superfine  gold;  cf.  s.  lui,  v.  652. 

Page  10*  —  I.  sept  longues  années  ;  the  fearful  attacks  of  the 
Saracens  had  so  struck  the  popular  imagination  that  the  term  sept 
ans  in  the  Chanson  de  Gui  de  Bourgogne  is  lengthened  to  vingt-sept 
ans,  and  the  soldiers  who  started  off  young  men  are  represented 
returning  as  old  men  to  meet  their  loved  ones. 

2.  Noples  et  Commibles  ;  it  is  not  known  where  thèse  towns  are; 
cf.  page  74,  note  2.  The  siège  of  Noples  is  related  in  the  Entrée 
en  Espagne  and  in  the  Karlamagniis-Saga,  The  most  satisfactory 
study  of  the  names  of  uncertain  places  will  be  found  in  the  Revue 
critique,  September,  1869;  "la  Géographie  de  la  Chanson  de 
Roland;"  and  of  peoples,  in  the  Romania,  October,  1873;  "  ^^ 
Noms  de  peuple  dans  la  Chanson  de  Roland,"  both  articles  by 
Gaston  Paris. 

172 


vv.  199-255]  NOTES  [p.  10-12 

V  3.  Valtierre;  Valteme  is  the  Ms.  reading;  probably  Valtierra  on 
the  £bro,  in  the  province  of  Navarre,  in  northem  Spain.  It  is 
a  small  town  about  half  way  between  Saragossa  and  the  valley  of 
Ronces valles,  mentioned  again  in  ss.  liv,  v.  662,  lxxvi,  v.  931, 
CI,  v.  1291. 
«    4.  Fine  ;  probably  the  little  town  of  Pina  near  Saragossa. 

5.  Balaguer  ;  see  page  5,  note  5. 

6.  Tudèle  ;  Tudela,  finely  situated,  close  to  the  Ebro,  in  Navarre. 

7.  Sezilie  ;  possibly  for  Sébilie  =  S/vtlle,  which  the  poet  may 
hâve  heard  about  and  then  imagined  to  be  in  northern  Spain. 

S.  Basan,  l'autre  Basile  ;  the  épisode  hère  referred  to  is  related 
in  the  Karlamagnùs-Saga,  It  will  also  be  found  in  the  "  Prise  de 
Pampelune,"  a  poem  belonging  to  the  early  part  of  the  fourteenth 
century,  v.  2642  et  seq,  ;  see  Adolph  Mussafia's  édition,  Vienna,  1864, 
in  Altfranzosische  Gedichte  aus  venezianischen  Handschriften  her- 
ausgegeben.  In  this  poem,  however,  the  two  messengers  are  hanged 
not  beheaded. 

9.  Haltilie;  nothing  further  is  known  in  regard  to  the  place. 
^  "^  Pagr®  11*  —  I.  Il  86  lève;  Ganelon  is  by  no  means  a  born 
knave  or  traitor.  The  poet  describes  him  as  an  attractive  and 
brave  knight.  His  jealousy  of  Roland  tums  to  hatred.  He  then 
suspects  Roland  wants  to  get  rid  of  him,  and  in  his  rage  vows 
vengeance,  come  what  may  ;  cf.  Introduction  §  xv. 

2.  pas  de  meilleur  vassal;  this  is  the  character  ascribed  to 
Naimes  in  ail  the  chansons  de  geste;  cf.  Introduction,  §  xvi. 

Pagre  12.  —  I.  le  gant  et  le  bâton;  the  glove  and  the  staff, 
representing  the  hand  and  the  sceptre,  symbolized  investing  with 
power,  whether  as  hère  in  undertaking  a  mission  (cf.  s.  cxcvi, 
V.  2687)  or  over  lordly  domains,  or  affairs  of  state.  The  glove, 
particularly,  has  played  an  important  part  in  mediaeval  history  : 
throwing  down  the  glove  meant  provoking  to  combat  ;  giving  it  up, 
or  presenting  it,  indicated  submission  ;  as  in  s.  clxxvii,  v.  2373, 
and  s.  CLXXViii,  v.  2389,  where  Roland,  about  to  die,  offers  up  his 
glove  to  God  ;  cf.  page  96,  note  3. 

2.  Par  cette  barbe  ;  see  page  4,  note  5. 
1/     3.  "Vous  ne  le  ferez  .  .  .  '»  Olivier  ;  the  distinctive  traits  in  the 
characters  of  Roland  and  Oliver  are  better  brought  out  in  this  poem 


vv.  255-333]  NOTES  [p.  12-16 

than  in  the  oiher  cAansons  de  geste,  Roland's  condaot  is  thatof 
courage  unrestrained,  while  Oliver's  is  controUed  by  reason  ;  see 
page  48,  note  i,  and  page  72,  note  2. 

4.  aucun  des  douze  pairs;  see  page  7,  note  2,  last  part;  the 
twelve  peers  were  ail  members  of  a  compagnonnage ^  a  kind  of 
military  fratemity,  an  organization  of  Germanie  origin.  The 
number  twelve,  however,  though  used  by  the  Germanie  tribes  as  a 
number  of  spécial  significance,  seems  to  hâve  had  a  like  meaning 
among  the  Christians.  Inasmuch  as  Christ  had  twelve  apostles, 
it  seemed  fitting  that  Charlemagne  should  hâve  twelve  peers. 
They  were  originally  the  laie  and  ecclesiastical  vassals  nearest  that 
duke  of  France  who  became  the  king  known  as  Hugues  Capet 
(987).  Poetry  supposes  the  peers  to  hâve  existed  from  the  time 
of  Charlemagne.  Several  of  the  names  of  the  peers  mentioned  in 
the  Chanson  de  Roland  appear  in  the  oldest  epics.  They  are  hardly 
met  with  outside  of  the  taies  of  Roncesvalles.  In  most  of  the  later 
poems  in  which  the  twelve  peers  are  mentioned,  one  or  the  other  of 
those  hère  named  is  replaced  by  some  one  better  known;  see 
page  57,  note  2. 

Pagr©  13.  —  I.  "  .  .  .  Ganelon,  mon  beau-père;"  Ganelon  had 
married  Bertha,  Charlemagne's  sister,  Milon's  widow  and  Roland's 
mother;  cf.  s.  Lxxxi,  v.  1027,  and  see  Introduction,  §  xv. 

2.  ce  sont  les  Français  qui  vous  désignent;  cf.  page 9,  note  i. 
Hère,  Charlemagne  acquiesces  in  what  is  apparently  the  désire  of 
m  his  army  ;  in  s.  xviii  the  more  absolute  side  of  his  character 
appears. 

Fagro  14*  —  I*  de  couleur  changeante;  the  old  French  has: 
vairs  ont  les  oils;  vair  is  antiquated,  but  may  still  be  met  in  archaic 
language.  This  singularity  of  eolor  was  accounted  a  rare  attrac- 
tion, and  is  often  mentioned  in  the  old  French  poems. 

Pag^e  16.  —  I.  Aoi.  *  *  *  ;  in  the  Oxford  Ms.,  Aoi  stands  after 
the  first  Une  of  the  next  strophe;  cf.  Introduction  §  xxx,  end 
The  asterisks  supplied  by  Muller,  simply  dots  in  the  présent  text, 
indicate  that  the  emperor's  proposai  to  Ganelon  is  missing  in  the 
Oxford  Ms.  (as  also  in  the  Venice  iv  Ms.)  ;  see  the  footnote  t  to 
§  XXIX,  Introduction. 

Fa?e  16.  — I.  le  gant  tomba  à  terre;  a  sinister  omen,  and 

174 


vv.  333-362]  NOTES  [p.  16-17 

construed  much  as  when  the  toréador  in  Spain  fails  to  catch  the 
bunch  of  keys  tbrown  to  him  in  the  arena  of  the  bullring  by  the 
alcalde  from  his  stalge-box  just  above. 

2.  il  l'a  absout  ;  the  absolution  was  a  cérémonial  bordering  on 
the  priestly  in  character;  cf.  page  49,  note  3.  Charlemagiie's 
royalty  is  in  a  measure  priestly  in  its  nature;  cf.  s.  ccxxiv,  v. 
3066,  for  he  communicates  with  Heaven  without  the  priest's  média- 
tion; he  causes  in  his  own  behalf  a  miracle  to  be  performed: 
ss.  CLXxxi-ii,  as  when  Joshua commanded  the  sun  to  stop;  angels 
descend  and  transmit  his  will  to  heaven.  History  relates  that 
when  Charlemagne  had  leisure,  he  busied  himself  in  trying  to  im- 
prove  ecclesiastical  matters  and  in  revising  the  liturgy. 

3.  Murgleis,  son  épée  ;  it  is  customary  for  the  heroes  in  the 
chansons  de  geste  tp  give  names  to  their  swords.  Roland's  sword 
is  namedZ>»r^»^/;  0\i\eT*sIlauteclatre\  Tmi^Ivû^s  Almace \  Charle- 
msigiïe*a/oyeuse.  This  usage  is  f ound  in  German  epics,  and  appears 
to  go  back  to  a  time  when  a  good  sword  was  a  rare  possession. 

4.  Tachebron,  son  destrier;  as  the  trusty  blades  of  the  war- 
riors  received  names  in  thèse  old  poems,  so,  too,  their  warhorses 
were  known  by  name.  Roland's  steed  is  called  Veillantiff  s.  xcii, 
V.  1153;  Charlemagne's  Tencendor,  s.  ccxvii,  v.  2993.  The  fol- 
lowing  are  the  names  of  the  other  steeds  in  the  poem  :  Sorel, 
s.  cix,  V.  1379;  Fasse-Cerf t  s.  cix,  V.  1380;  Barbamouchey  s.  cxv, 
V.  1491  ;  Gramimonde,  s.  cxvii,  v.  1528;  Saut-Perdu,  s.  cxix,  v. 
1554;  Marmoire,  s.  cxxi,  v.  1572;  Gaignon,  s.  cxLiv,  v.  1890;  cf. 
page  32,  note  2.  Although  German  epics  give  names  to  the  horses, 
it  is  difficult  to  believe  the  custom  of  Germanie  origin;  for  the 
horse  plays  but  an  insignificant  rôle  in  the  warfare  of  the  Germans. 
Their  invasions  were  made  by  bands  on  foot.  It  is  natural  that 
the  custom  of  naming  horses  should  become  established  at  the 
time  when  the  horse  assumed  in  the  knight's  equipmént  the  im- 
portance afterwards  retained  throughout  the  Middle  Ages. 

Pagre  17*  —  I.  Pinabel;  the  character  is  skilfully  brought  in 
hère  to  reappear,  as  he  does,  quite  naturally,  towards  the  end  of 
the  poem  (s.  cclxxvi  et  seq)  in  order  to  défend  Ganelon.  This 
fact  is  one  of  a  number  tending  to  show  that  the  poem  has  more 
unity  than  many  are  willing  to  admit;  cf.  Introduction,  §  vi. 

175 


vv.  363-385]  NOTES  [p.  17-18 

2.  Ensemble  ils  reprennent  leur  route  ;  the  exposition  in  the  next 
three  strophes  of  the  way  in  which  the  treason  is  brought  about  is 
masterly  in  directness,  and  reveals  literary  skill  of  no  common  order. 

3.  qui  a  conquis  la  Fouille  et  toute  la  Calabre  ;  this  is  related 
in  the  Chanson  cT Aspremont, 

4.  n  a  passé  la  mer  salée  du  côté  d'Angleterre  ;  there  is  no  ac- 
count  in  the  chansons  degeste,  nor  in  history,  of  a  conquest  of  Eng- 
land  in  the  time  of  Charlemagne.  It  is  not  impossible  that  poetry 
may  hâve  attributed  to  him  such  a  conquest,  together  with  many 
others.  The  verse  implies  some  slight  familiarity  on  the  part  of 
the  poet  with  the  English. 

5.  le  tribut  pour  saint  Pierre  ;  a  référence  to  Peter's  pence. 
This  tax  was  first  instituted  by  Offa,  king  of  Mercia,  about  759- 
796,  not  by  Charlemagne,  whose  contemporary,  however,  Offa 
was.  It  seems  to  hâve  been  paid  more  or  less  regularly  under 
Ethelwolf,  Alfred  and  Edward,  down  to  the  eleventh  century. 
Then,  William  the  Conqueror,  in  order  to  win  the  favor  of  the 
Pope,  promised  to  establish  it  on  a  firm  basis.  Some  think  that 
this  verse  alludes  to  the  Norman  Conquest  in  1066.  In  this.  case, 
the  Une  certainly  could  not  hâve  been  found  in  the  oldest  versions 
of  the  Chanson. 

Fagr®  18.  —  I.  Carcassonne;  the  siège  of  this  interesting  old 
place  in  southern  France,  west  of  Narbonne,  in  the  department 
of  Aude,  is  not  related  in  any  of  the  chansons  de  geste  that  hâve 
come  down  to  us.  Oral  legendary  taies  of  the  town,  however,  hâve 
been  handed  down  and  finally  recorded. 

2.  il  tenait  une  pomme  vermeille  ;  none  of  the  commentators, 
apparently,  with  the  exception  of  Delécluze,  are  aware  that  this 
Une  is  obscure.  In  a  note  on  this  passage,  in  his  version  of  the 
"  Chanson  de  Roland,"  in  Roland  ou  la  chevalerie^  t.  il,  p.  23, 
note  I,  he  very  naturally  asks  :  "  La  scène  se  passe-t-elle  à  Car- 
cassonne? Cette  pomme  que  Roland  présente  à  Charlemagne, 
est-elle  un  emblème  de  la  toute  puissance  sur  la  terre  ?  "  M.  Avril 
remarks  in  his  édition  of  the  Chanson  de  Roland^  P«  21,  note  3: 
"  Le  texte  dit  :  Er  main.  (Millier  has  hier  main)  C*est  à  dire 
hier  matin.  Charlemagne  ne  pouvait  se  trouver  la  veille  à  Car- 
cassonne, au  nord  des  Pyrénées." 

176 


vv.  386-500]  NOTES  [p.  i8-2a 

3.  ils  s'engagèrent  leur  foi  ;  in  the  three  opening  Unes  of  this 
strophe,  the  treachery  is  consummated.  The  directness  of  the  nar- 
rative is  striking.  The  poet  has  not  the  art,  acquired  later,  of 
leading  up  to  a  climax  through  transition  skilfully  managed.  For 
this  reason,  the  scènes  throughout  the  poem  are  ail  a  succession  of 
tableaux  ;  cf.  Introduction,  §  xxxiii. 

Page  19.  —  I.  soie  d'Alexandrie  ;  the  most  famous  city  in  the 
world  in  those  days  for  such  materials.  It  was  also  the  principal  port 
of  commerce  through  which  goods  from  both  east  and  west  passed. 

2.  '^  Salut  au  nom  d'Apollon  .  .  .  ;  "  see  page  3,  note  5. 

3.  DieUy  le  glorieux;  see  page  7,  note  9. 

4.  Charlemagne  le  preux,  vous  mande  ceci  ;  in  the  chansons  de 
gesîe,  it  is  customary  to  portray  ambassadors  as  beginning  their 
message  in  an  insolent  manner,  to  show  the  fearlessness  of  those 
they  represent. 

Page  20.  —  I.  vous  aient  payée  de  leur  sang  ;  although  Gane- 
lon  proves  to  be  a  traitor,  he  is  not  one  naturally  ;  cf.  page  11, 
note  I  ;  the  poet  desires  to  make  prominent  the  fact  that  Ganelon 
possesses  the  native  pride  and  courage  that  distinguishes  Charle- 
înagne's  warriors. 
-,  2.  Le  calife  lui  dit  ;  calife  is  an  Arabie  word  meaning  the  suc- 
cessor  of  the  prophet.  The  caliph  commands  the  last  army  corps 
in  the  battle  of  Ronces valles,  and  mortally  wounds  Oliver,  by 
whom  he  is  killed;  ss.  CXLVII,  CXLVIII. 

Pagre  21.  —  I.  de  recevoir  la  loi  chrétienne  ;  the  substance  of 
s.  XXXVII,  Charlemagne's  proposai  to  Marsile,  omitted  in  the  Ox- 
ford Ms.  and  supplied  by  Gautier,  as  noted,  page  15,  note  i,  has 
already  been  stated  in  s.  xxxiv,  although  the  form  varies  some- 
what.  Such  répétitions,  more  or  less  identical  in  form  and  sub- 
stance (cf.  page  5,  note  4),  are  quite  common  in  the  old  chansons  de 
geste.  As  thèse  were  often  sung  to  the  crowds  in  the  public  squares 
and  streets,  the  répétitions  gave  late  arrivais  an  opportunity  to 
know  what  had  previously  been  sung  ;  cf.  page  47,  note  2. 

Page  22.  —  i.  contre  le  tronc  du  pin;  the  pine  tree  mentioned 
in  s.  xxxii,  v.  407. 

2.  Jurfaleu  ;  Marsile*s  son  and  heir  is  killed  by  Roland  in  the 
battle  of  Roncesvalles  :  s.  cxliv. 

177 


vv.  501-626]  NOTES  [p.  23-27 

Paçe  23.  —  i.  Je  veux  vous  entendre  parler  de  Charlemagne  ; 
in  this  and  the  two  foUowing  strophes  occurs  a  good  example  of 
epic  répétition.      Like   instances   will    be  found  in   ss.  Lxxxiv, 

LXXXV,  LXXXVI  ;    CXXXI,  CXXXII  ;    CLXXIII,  CLXXIV,  CLXXV;   CCIX, 

ccx,  ccxi,  ccxii.  By  this  simple  artifice,  the  impression  created 
in  the  hearer's  mind  is  strengthened.  As  in  the  celebrated  épisode 
of  the  horn,  the  resuit  oftentimes  is  very  effective. 

Page  2é.  — I.  il  a  réduit  à  mendier  tant  de  rois  puissants; 
the  chansons  de  geste  portray  Charlemagne  in  the  midst  of  a  truly 
régal  court,  for  in  the  brilliant  gathering  about  the  emperor  are 
many  kings. 

2.  les  douze  pairs;  see  page  7,  note  2  (last  part),  and  page  12, 
note  4;  also  page  57,  note  2,  and  page  115,  note  i. 

3.  il  a  plus  de  deux  cents  ans  ;  see  page  7,  note  6. 

Pagre  26.  — I.  Je  puis  avoir  quatre  cent  mille  chevaliers  ;  cf. 
page  3,  note  10. 

2.  Cize;  in  Navarre,  not  far  from  Ronces valles;  see  page  120, 
note  5,  and  the  Map.     In  the  Kaiser  Kronik:  Porta  Caesaris. 

Pagre  26.  —  I.  sur  les  reliques  ...  il  jura  la  trahison;  this 
illustrâtes  the  force  of  religion  to  bind  even  an  impious  compact*; 
cf.  Introduction,  §  xv. 

2.  Mahomet  et  de  Tervagan  ;  see  page  3,  note  5. 

Page  27. — i.  Valdabrun;  in  the  battle  of  Ronces  valles,  he  kills 
the  duke  Samson.     He  is  then  slain  by  Roland:  ss.  cxvii,  cxviii 

2.  qui  fut  le  parrain;  although  the  same  customs  are  attributed 
by  the  poet  to  the  Saracens  as  to  the  Christians  (cf.  page  3,  note 
8),  it  can  hardly  be  supposed  that  he  credited  the  former  with  the 
rite  of  baptism.  The'  expression  then  is  merely  applicable  to  the 
baptême  chevaleresque  ;  the  knight  to  be  dubbed  presented  himself 
for  the  ceremony  with  his  protector,  just  as  the  child  for  baptism 
with  \)\&  parrain, 

3.  pour  plus  de  mille  écus  d'or  ;  as  the  pommel  could  not  con- 
tain  so  many  coins,  the  idea  is  that,  nevertheless,  it  possessed  in- 
trinsically  that  value.     See  the  drawings  and  explanation,  Plate  xx, 

fig-5- 

4.  Puis  ils  se  baisèrent  au  visage  et  au  menton  ;  this  is  merely 
a  variation  of  the  usual  ceremony  of  a  vassal's  allegiance  to  his 

178 


w.  626-719]  NOTES  [p.  27-31 

lord,  which  consistée!  in  kissing  him  on  the  lips  while  placing  his 
hands  in  those  of  his  lord. 

5.  Climborin  ;  in  the  battle  of  Roncesvalles,  lie  kills  Engelier. 
He  is  then  slain  by  Oliver:  ss.  cxv,  cxvi. 

6.  Bramimonde  ;  for  the  character  of  woman  in  the  poem,  see  the 
Introduction,  §§  xxv,  xxvi. 

Pagre  28.  —  i.  le  plus  fin  d'Arabie;  see  page  9,  note  7. 

2.  Prenez  les  clefs  ;  this  incident  is  af terwards  lost  sight  of,  for 
in  «.  ce,  V.  2762,  Marsile  is  represented  as  handing  the  keys  of  the 
city  over  to  the  two  messengers  of  Baligant;  cf.  in  regard  to  this 
and  like  contradictions  in  the  poem,  Introduction,  §  xxxvi. 

Pagre  29. — i.  Valtierre;  see  page  10,  note  3.  There  is  no  men- 
tion whateverof  its  destruction  in  the  other  chansons  de  geste,  This 
fact  goes  to  show  that  a  certain  number  of  thèse  old  poems  hâve 
been  lost.  The  name  again  occurs  in  s.  lxxvi,  v.  931  and  in  s.  ci, 
V.  1291. 

2.  a  entendu  messe  et  matines  ;  the  chansons  de  geste  almost 
invariably  describe  the  Emperor  engaged,  immediately  upon  aris- 
ing,  in  prayer,  or  in  hearing  the  mass  at  church.  He  then  usually 
proceeds  to  an  orchard  where,  'under  a  tree,  he  holds  his  council 
meeting;  cf.  s.  xi  and  xii.    His  sleep  is  watched  over  by  an  angel; 

cf.  s.  CLXXXVII. 

3.  Voici  les  clefs  de  Saragosse  ;  see  page  28,  note  2. 

Pagre  30. — I.  ils  se  sont  noyés;  this,  of  course,  is  a  pure  fabri- 
cation, as  the  caliph  af  terwards  takes  part  in  the  battle  ;  see  page  20, 
note  2  ;  moreover,  the  distance  f rom  Saragossa  to  the  sea,  over  one 
hundred  miles,  would  prevent  the  possibility  of  Ganelon's  having 
such  information  as  he  is  represented  as  bringing  ;  see  the  Map. 

2.  Charlemagne  a  ravagé  l'Espagne;  this  Une,  like  several 
others  (cf.  s.  cxci,  v.  2609-10;  s.  cclxx,  v.  3705),  merely  serves  to 
summarize  what  has  preceded  and  to  introduce  what  the  trouba- 
dour, who  has  probably  been  taking  a  rest,  is  now  going  on  to  re- 
late; see  Plate  xvii:  Un  jongleur, 

3.  Le  jour  passe,  le  soir  descend  ;  cf.  page  8,  note  3. 

Page  31.  —  I.  il  se  voit  en  rêve;  this  first  dream  symbolizes 
in  a  gênerai  way  Ganelon's  treachery  as  revealed  later  on  :  ss.  cxxxvi 
et  seq, 

Ï79 


vv.  720-765]  NOTES  [p.  31-32 

i 

2.  il  en  fait  un  autre  ;  in  the  second  dream,  U  aras  droit  signifies 
Roland;  Vours  Ganelon;  le  léopard  Pinabel,  Ganelon*s  future 
champion  ;  le  lévrier  Tierry,  who  is  to  denounce  Ganelon 's  treach  • 
ery  and  to  conquer  Pinabel.  The  dream  is  a  fréquent  device  of 
the  old  poets  to  announce  future  events  ;  cf.  the  parallel  dreams, 
ss.  CLXXXVii-viii,  vv.  2525-2569. 

3.  du  côté  des  Ardennes  ;  this  vast  région,  comprising  mountains 
and  forests,  embraced  parts  of  the  German  Rhine  province,  Bel- 
gium,  and  north-eastem  France;  again  mentioned  in  s.  CLXXxviii, 
V.  2558. 

Some  editors  of  Shakespeare,  among  them  Malone,  hâve  held 
that  the  forest  of  Arden  in  "  As  You  Like  It  "  was  the  forest 
of  Ardennes  in  French  Flanders.  Though  the  characters  are 
French,  the  allusions  and  bits  of  description  evidently  belong  to 
the  English  forest. 

Page  32.  — i.  Ogier  de  Danemark;  see  page  9,  note  2. 

2.  ni  palefroi,  ni  destrier  ;  the  destrier  {tenu  par  la  dextre  =  tenu 
par  la  main  droite)  was  the  war  horse  used  in  battle  (cf.  page  16, 
note  4);  the  palefroi  and  the  mulet  were  the  animais  ordinarily 
used  for  riding  and  driving. 

3.  il  parle  plein  de  colère  à  son  beau-père  ;  the  contradiction  in 
the  manner  in  which  Roland  hère  replies  to  Ganelon  and  that  in 
which  he  has  just  replied  in  the  preceding  strophe,  where  he  makes 
answer  en  vrai  chevalier^  is  apparent.  Either  a  strophe  has  been 
added  or  those  given  belong  to  différent  versions.  This  explana- 
tion,  as  Gaston  Paris  suggests  (Extraits^  p.  XX ix),  may  account  for 
the  variation;  cf.  Introduction  §  xxxvi. 

4.  comme  à  toi  le  bâton  devant  Charles  ;  the  poet  seems  to  hâve 
forgotten  that  it  was  the  glove  and  not  the  staff  that  Ganelon 
dropped  in  Charlemagne's  présence:  s.  xxvi,  v.  331.  Ganelon  re- 
cel ves  from  the  emperor's  hands  le  bâton  et  la  lettre  just  after  the 
glove  incident:  s.  xxvii.  MUller  has  put  this  strophe,  as  shown  in 
the  présent  rendering,  in  parenthesis.  He  regards  it  as  an  addition 
that  does  not  belong  hère.  In  the  fîrst  place,  as  just  noted,  Roland 
speaks  in  an  entirely  différent  tone  from  that  in  the  preceding 
strophe.  In  the  next  place,  what  he  says  does  not  accord  with 
s.  XXVI.     The  verse  was  probably  added  by  the  Anglo-Norman  ar- 

180 


w.  765-835]  NOTES  [p.  32-35 

ranger  who  thought  possibly  Roland  had  in  the  preceding  strophe 
not  sufficiently  relieved  his  mind. 

Paçe  38,  — I.  quand  Ganelon  reçut  le  bâton;  in  the  Oxford 
Ms.,  as  Millier  points  out  (note  v.  770),  the  old  Frencb  words:  quant 
reçut  le  bastun  [quand  (Ganelon)  reçut  le  bâton]  are  written  by  a 
différent  scribe  ;  cf.  Stengel's  Genauer  Abdruck  der  Oxforder  Hs, 
Digby  2j,  V.  770.  They  are  obviously  out  of  place,  as  the  référ- 
ence should  be  to  the  gant.  The  scribe  has  confounded  the  bâton 
(v.  341)  with  the  gant  (v.  331). 

2.  Aoi;  in  the  Oxford  Ms.,  /^^/ stands  after  the  first  verse  of  the 
next  strophe:   Lxv,  v.  792;  cf.  Introduction,  §  xxx,  Aoi. 

Pagre  34.  —  i.  A  ses  côtés  vient  se  ranger;  the  Oxford  text 
names  only  ten  of  the  peers,  the  Mss.  of  Vehice  and  Versailles  sup- 
plying  the  missing  two  :  Ivon  and  Ivoire. 

2.  Gautier  de  PHum  ;  just  spoken  of,  at  the  end  of  s.  lxv,  v.  800, 
as  le  comte  Gautier,  The  account  of  his  battle  with  the  Saracen  king, 
Almaris  of  Belferue,  mentioned  at  the  end  of  this  strophe,  will  be 
found  in  s.  CLiv  et  seqr,  cf.  also  page  84,  note  3.  Belferne  is  un- 
known. 

Pagre  85.  —  i.  Hauts  sont  les  monts  ;  thèse  Unes  maywell  be 
compared  with  those  of  Alfred  de  Vigny  in  his  poem  of  le  Cor  y 
which  owes  its  inspiration  to  the  story  of  Roland. 

2.  la  Terre  Majeure;  cf.  page  3,  note  9.  The  sensé  hère  is: 
Quand  ils  arrivent  à  la  frontière  de  France.  The  expression  Terre 
Majeure^  like  la  douce  France^  has  a  charm  of  its  own,  that  may 
warrant  its  rétention  in  a  modem  version.  The  usual  rendering  is 
la  Grande  Terre,  La  Gascogne,  mentioned  in  the  next  Une,  was  one 
of  the  Southern  provinces  into  which,  in  olden  times,  the  kingdom 
was  divided  ;  see  the  Map. 

3.  Alors  il  leur  souvient . . .  nobles  femmes  ;  similar  passages  of 
tenderness  occur  throughout  the  poem.  They  serve  by  contrast 
with  the  clamour  of  war  and  the  terrible  scènes  on  the  battlefield 
to  make  a  pleasant  change  by  reposing  the  mind  of  the  listener  ;  cf. 
Introduction,  §  xxxvii. 

4.  La  France  sera  détruite  par  Ganelon  ;  what  is  to  take  place 
is  not  only  foreshadowed  as  in  the  dream,  but  stated  bluntly.  The 
poet  has  not  as  yet  acquired  the  art  of  so  developing  the  narrative 

181 


w.  835-866]  NOTES  [f,  35-37 

as  to  surprise  his  hearers;  cf.  ss.  lxxxi,  v.  1024;  xci,  v.  1147; 
ex,  V.  1406. 

5.  Un  ange  cette  nuit;  the  dream,  to  which  the  old  poets  so 
often  hâve  recourse,  as  pointed  out  on  page  31,  note  2,  is  biblical  in 
conception.  It  was  believed  to  be  a  vision  which  the  angels,  by 
God*s  command,  caused  to  appear  to  the  sleeper. 

Pagre  36.  —  i.  comtes,  vicomtes,  ducs,  connétables;  the  poet 
mingles  indiscriminately  the  titles  belonging  to  the  feudal  hier- 
archy  with  those  he  supposes  to  be  Saracen  ;  cf.  page  3,  note  8. 

2.  il  en  réunit  quatre  cent  mille  ;  cf.  page  3,  note  10. 

3.  on  élève  l'image  de  Mahomet;  the  Mohammedans  were  re- 
garded  as  image-worshippers  and  poly theists  ;  cf.  page  3,  note  5. 

4.  à .  travers  la  Cerdagne  ;  la  Cerdagne  is  a  région  on  the 
slopes  of  the  Pyrénées  in  Catalonia.  The  poet  has  certainly 
made  a  mistake  in  locating  Cerdagne  on  the  road  between  Sara- 
gossa  and  Roncesvalles.  Millier,  without  venturing  to  amend  the 
text,  suggests  that  the  reading  in  the  old  French  Ms.  may  be  la  Urre 
altaine  or  altaigney  the  hilly  country.  This  reading  would  remove 
the  difficulty  ;  cf.  the  Map. 

5.  les  gonfanons  de  ceux  de  France;  see  page  7,  note  2  (last 
part  of  first  paragraph),  and  page  42,  note  2. 

6.  l'arrière-garde  des  douze  compagnons  ;  compagnon  as  well  as 
pair  or  paladin  is  applied  to  the  peers  as  explained  on  page  7,  note 
2  (last  part).  The  names  of  the  peers  vary  more  or  less  in  the  dif- 
férent chansons  de  geste;  in  the  Karlamagnus  Saga^  they  di£fer 
slightly  from  those  hère  given. 

7.  Le  neveu  de  Marsile  ;  qui  s'appelle  Aelroth:  s.  xciv,  v.  11 88. 
Page  37.  —  i.  l'honneur  d'abattre  Roland;  in  the  next  ten 

strophes,  introducing  Marsile*s  peers,  we  hâve  a  picture  of  the 
Saracen  knights.  Were  it  not  for  the  fact  that  they  are  ail  con- 
sidered  félons^  traîtres  et  perfides  (s.  Lxxvii,  v.  942),  they  appear 
worthy  to  take  their  place  amid  the  flower  of  Christian  chivalry. 
The  idea  is  brought  out  in  s.  Lxxiii,  v.  899,  speaking  of  the  émir  de 
Balaguer:  sHl  était  chrétien,  ce  serait  un  vrai  baron;  c£.  page  3, 
note  8.  The  radical  différence,  separating  irreconcilably  the  two 
hosts,  is  simply  one  of  faith.  In  this  introduction  of  the  Saracen 
knights,  although  Roland,  owing  to  the  circumstances,  takes  no 

182 


w.  866-916]  NOTES  [p.  37-39 

part,  he is,  nevertheless,  the  central  figure;  for  each  Saracen  knight 
aspires  particularly  to  the  honor  of  slaying  him.     The  hatred  of  ail  | 
the  Saracen  leaders  towards  Roland  serves  to  heighten  the  prestige 
of  the  hero.     This  invention  shows  genuine  literary  art. 

2.  les  défilés  d'Aspe;  a  hill  and  valley  in  the  Pyrénées  extend- 
ing  from  south  tonorth,  from  Mt.  Aspe  to  the  ridge  of  the  Pyrénées 
near  Oloron,  Basses  Pyrénées  ;  see  the  Map. 

3.  Durestant  ;  evidently  a  geographical  blunder,  or  an  error  of 
the  copyist,  for  there  is  no  such  place  in  the  vicinity.  According 
to  Léon  Gautier  (page  483  of  his  édition  of  la  Chanson  de  Roland), 
the  allusion  is  tosome  place  in  southern  Spain,  near  Africa;  there 
was  also  a  seaport  Durestan  or  Durestéy  well  known  in  the  Middle 
Ages,  in  Holland. 

4.  Falsaron  ;  farther  described  in  s.  xcv. 

5.  Il  est  de  Barbarie  ;  Barbarie  or  États  barbaresques,  the  Bar- 
bary  States,  comprising'about  the  same  territory  as  today  included 
in  Morocco,  Alger  la,  Tunis,  and  Tripoli  ;  cf.  the  Map. 

Pagre  38.  —  i.  Roncevaux;  on  the  road  between  Saint  Jean- 
Pied-de-Port  (Basses  Pyrénées),  and  Pamplona  (Navarre)  ;  Brigal, 
from  whence  Malprimis  cornes,  appears  to  be  the  name  of  an  un- 
known  place. 

2.  Balaguer  ;  see  page  5,  note  5. 

3.  s'il  était  chrétien;  as  pointed  out  on  page  37,  note  i,  this  is 
oftentimes  ail  the  Saracen  knight  lacks  to  be  an  idéal  hero  (cf. 
page  129,  note  2,  and  cf.,  too,  regarding  loyalty  on  the  part  of  one, 
not  a  Saracen):  S*il  était  loyal,  on  dirait  un  baron:  s.  CCLXXV 
V.  3764. 

4.  Il  y  a  là  un  connétable  maure  ;  the  old  French  reading  ts  : 
Un  almaçur  i  ad  de  Moriane.  Almaçur,  which  has  already  occur- 
red  in  s.  lxix,  v.  849,  is  the  title  of  one  of  the  Saracen  officers,  and 
is  sometimes  translated  into  French  by  aumaçour ;  cf.  page  36 
note  I.  The. name  Moriane  occurs  again  in  s.  CLXXiv,  v.  2318.  La 
Maurienne  is  in  Savoy,  in  the  valley  of  the  Arc,  but  the  Saracens 
never  occupied  it.  Possibly,  it  hère  vaguely  designated,  as  trans- 
lated, the  country  of  the  Moors. 

Paçe  39.  —  i.  Turgis  de  Tortose  ;  Tortosa  is  finely  situated 
on  the  hills  to  the  east  of  the  Ebro,  about  twenty^two  miles  from 

183 


vv.  916-973]  NOTES  [p.  39-41 

its  mouth.  Throughout  the  period  known  as  the  Cycle  de  Guil- 
laume (tenth  and  eleventh  centuries),  it  plays  an  important  rôle. 
Louis  le  Débonnaire,  Charlemagne's  son,  wrested  it  from  the 
Moors  in  811,  after  a  siège.  It  was,  however,  shortly  afterwards 
recovered  by  them,  since  which  time  it  has  undergone  many  vicis- 
situdes. 

2.  Dur^ndal  ;  the  name  of  the  most  famous  of  the  celebrated 
swords  of  the  time.  The  legends  in  regard  to  its  origin  vary 
greatly.  In  ten  of  the  chansons  de  geste^  Durendal  is  said  to  be 
the  work  of  the  famous  smith  Galand,  or  Veland.  According 
to  the  Karlamagnùs'Saga^  it  was  given  to  the  emperor  by  the  Jew, 
Malakin  d*Ivon,  as  a  ransom  for  his  father  Abraham.  According 
to  the  Karleto,  the  Crônica  gênerai  de  Espana,  and  several  other 
texts,  Charlemagne  acquired  it,  when  a  young  man,  from  the  émir 
Braimant  whom  he  conquered  in  Spain.  The  Chanson  de  Roland 
(s.  CLXXiv)  tells  us  that  Charlemagne  was  bidden  by  an  angel  to 
give  the  sword  to  a  valiant  captain,  and  then  he  gave  it  to  Roland. 
What  great  deeds  Roland  achieved  with  the  sword  will  be  found 
related  in  the  same  strophe.  The  steel  of  which  the  sword  was 
made  is  the  subject  of  praise  by  ail  the  old  poets.  In  the  main 
door-way  of  the  cathedral  of  Verona,  Roland  is  represented  hold- 
ing a  sword  on  the  blade  of  which  is  engraved  the  word  :  DV  RIN 
DAR  DA  ;  see  the  reproduction,  Plate  iv. 

3.  Valtierre  ;  see  page  10,  note  3,  and  page  29,  note  i. 

Page  éO.  —  I.  Margaris  de  Séville;  this  knight  is  the  only 
one  of  the  twçlve  Saracen  peers  that  escapes  the  gênerai  slaughter 
at  Roncesvalles.  His  attractiveness  seems  to  hâve  inclined  the 
poet  favorably  towards  him.  In  the  formeras. remark  that  the 
ladies  upon  seeing  him  cannot  refrain  from  manifesting  with  a 
smile  their  appréciation  of  his  good  looks,  we  hâve  the  only  ap- 
proach  to  anything  like  pleasantry  throughout  the  sombre  poem  ; 
cf.  Introduction,  §  xxxvii. 

Page  él.  —  I.  au  bourg  de  Saint-Denis  ;  this  Une  would  indi- 
cate  that  Paris  is  the  capital  of  France,  whereas,  as  we  hâve  seen 
(page  4,  note  2),  Aix-la-Chapelle  has  that  honor,  as  generally 
throughout  the  poem.  In  s.  ccx,  v.  2910,  Laon  is  spoken  of  as 
the  capital.    Thèse  two  allusions,  the  onç  to  Saint-Denis,  the  othei 


vv.  973-996]  NOTES  [p.  41-42 

to  Laon,  owe  their  origin  to  compositions  later  than  the  oldest 
versions  of  the  Roland,  The  later  legends,  or  songs,  hâve  hère 
found  their  way  into  the  Oxford  manuscript.  Saint-Denis  is  about 
four  miles  and  a  half  north  of  Paris,  and  is  celebrated  because 
of  the  noble  Gothic  church  there  which,  since  the  seventh  century, 
has  been  the  burial  place  of  the  kings  of  France. 

2.  Chernuble  de  Valnoir;  this  knight  is  described  more  fully 
than  the  other  peers,  save  Margaris  de  Se  ville.  Valnoir  is  un- 
known  ;  the  name  seems  to  hâve  been  coined  to  match  the  charac- 
ter  of  the  country,  for  which  its  appropriateness  is  obvions.  As  a 
rule,  the  Saracens  are  pictured  by  the  old  poets  as  monstrosities, 
their  outward  appearance  coinciding  well  with  their  abnormal 
heathen  propensities.  Thus,  in  s.  xcv,  Marsile's  brother,  Falsaron, 
is  described  as  the  most  treacherous  and  insolent  man  on  earth  ; 
the  space  between  his  two  eyes  might  well  measure  a  big  half  foot. 
The  twelve  Saracen  peers  just  named  appear  shortly  in  the  prelimi- 
nary  engagement:  ss.  xciv-cv.  They  corne  on  in  exactly  thesame 
order-as  hère  introduced  (ss.  lxx-lxxix),  that  is  :  i.  Marsile's 
nephew,  Aelroth  ;  2.  Marsile's  brother,  Falsaron  ;  3.  the  king  Cor- 
sablis  de  Barbarie  ;  4.  Malprimis  de  Brigal  ;  5.  the  émir  de  Balaguer; 
6.  the  connétable  des  Maures  ;  7.  Turgis  de  Tortose  ;  8.  Escremis  de 
Valtierre;  9.  Estorgant;  10.  Estramarin;  11.  Margaris  de  Se  ville; 
12.  Chernuble  de  Valnoir;  so  that  the  preliminary  battle  scène 
forms  a  pleasing  and  appropriate  pendant  to  the  scène  just  described 
introducing  the  Saracen  peers  ;  cf.  Introduction,  §  xxxiii. 

3.  le  soleil  ne  luit  pas  ;  the  geography  of  the  twelfth  and  thir- 
teenth  centuries  is  mingled  with  ail  kinds  of  traditions  handed 
down  by  the  ancien ts.  The  Imago  mundi^  by  Honorius  (Honoré 
d'Autun),  a  writer  of  the  twelfth  century,  will  give  a  good  idea  of 
the  State  of  science  in  those  days  ;  cf.  also  the  thirteenth  century 
poem,  V Image  du  mondey  by  Gautier  de  Mes. 

Page  42.  — I.  casques  de  Saragosse  .  .  .  épées  d'acier  vien- 
nois .  .  .  lances  de  Valence  ;  the  appropriateness  of  thèse  places 
in  connection  with  the  objects  supposed  to  be  made  there  is  not 
apparent.  The  poet  needed  certain  terminations  in  order  to  form 
assonance  with  the  endings  of  the  Unes  of  his  strophe,  and  took 
them  as  convenient. 

185 


vv.  997-1027]  NOTES  [p.  42-45 

2.  leurs  gonf anons  ;  cf.  page  7,  note  2  (last  part  of  first  para- 
graph).  Thèse  little  standards  were  used  to  rally  partisans.  They 
were  not  red,  white,  and  blue,  but  there  were  red  standards,  white 
standards,  and  blue  standards,  and  in  both  armies,  as  s.  lxxx,  v. 
999,  and  s.  cxxxviii,  v.  1800,  show.  Roland  had  a  white  one: 
s.  xcii,  V.  II 57.  There  were  also  yellow  standards,  for  Naimes 
has  one  and  kills  with  it  the  Saracen,  Malprime,  le  baron  :  s.  CCXLIX, 
V.  3427. 

3.  leurs  destriers  ;  cf.  page  32,  note  2. 

4.  Le  jour  est  clair,  le  soleil  resplendit  ;  cf.  page  8,  note  3.  The 
engagement  at  Roncesvalles  took  place  the  fîfteenth  of  August,  778, 
consequently  well  along  in  the  summer  ;  cf.  Introduction,  §  iv. 

5."^  Nous  devons  .  .  .  pour  notre  roi  ;  Roland's  first  thought  is 
to  be  loyal  to  his  lord,  a  Germanie  sentiment  among  freemen,  and 
one  which  characterizes  ail  feudal  society. 

6.  Pour  son  seigneur  ...  les  grands  froids  ;  in  the  old  French, 
thèse  two  Unes  are  almost  exactly  repeated,  a  slight  change  being 
made  on  account  of  the  assonance,  in  s.  lxxxix,  vv.  1117  and  11 18. 

7.  de  mauvaise  chanson  ;  a  référence  to  the  eleventh  century 
custom  of  composing  songs  either  eulogizing  or  reproaching,  ac- 
cording  to  conduct  in  war.  The  référence  shows  an  intimate 
knowledge  of  the  character  of  the  French  knights  who  were  very 
sensitive  in  regard  to  this  matter.  In  those  days  the  jongleur  and 
the  trouvère  took,  in  a  certain  degree,  the  place  to-day  occupied  by 
the  daily  paper 

8.  Les  païens  ont  tort;  an  idea  of  fréquent  occurrence  (cf. 
Introduction,  §  viii),  making  the  outcome  of  a  battle  between 
Saracens  and  Christians,  at  it  were,  a  judgment  of  God.  It  is  for 
this  reason  that  when  the  Christians  are  beaten,  such  a  defeat 
being  in  its  nature  an  unspeakable  wrong,  the  revenge  taken  by 
the  Christians  must  be  commensurate  and  consequently  extra- 
ordinary. 

Page  45.  —  i.  de  cuirasses  blanches;  Le.  so  highly  polished 
as  to  appear  white  when  not  burnished  to  a  différent  hue. 

2.  Ganelon,  le  perfide,  nous  a  trahis  ;  the  idea  is  repeated  in  s. 
xci,  v.  1147;  cf.  page  35,  note  4. 

3.  c'est  mon  parâtre;  see  page  13,  note  i. 

186 


vv.  1028-^1070]  NOTES  [p.  46-4;^ 

Page  46.  —  i.  sonnez  votre  cor;  one  of  the  celebrated  épisodes 
in  the  literature  of  the  world.  The  story  is  told  in  the  old  French 
chansons:  Aspremont^  le  Covenant  Vivien  and  le  Siège  de  Narbonne, 
In  foreign  literature,  particularly  Italian,  it  receives  a  great  deal 
of  attention;  cf.  Introduction,  §  XLix.  Roland's  horn,  often  called 
in  the  old  French  poem  V olifant  (from  oliphantum  for  elephantum, 
ivory,  in  the  sensé  of  the  ivory  horn),  was  the  symbol  of  command 
for  rallying  the  troops  and  plays  an  important  part  in  the  Chanson 
de  Roland,  Although  there  were  sixty  thousand  horns  (s.  CLViii, 
V.  21  II)  that  ail  responded  together  to  Roland's  call,  none  of  them 
are  ever  olifant^  but  simply  cors^  graisles  or  buisines.  Thèse  to- 
gether with  the  tambour,  are  the  only  musical  instruments  men- 
tioned  ;  cf.  vv.  31 37-38.  The  olifant  seems  to  havè  been  larger,  more 
ornamental,  and  more  powerful  than  the  other  horns.  The  inven- 
tion of  the  épisode  of  the  horn  appears  to  be  literary  rather  than 
iraditional  ;  for  it  hardly  seems  probable  that  an  épisode  in  which 
Roland  plays  a  part  that  is  so  fatal  to  the  French  army  ever 
existed  by  itself  apart  from  the  many  songs  celebrating  the  valor 
and  deeds  of  the  hero.  From  the  eleventh  century,  in  the  church 
of  Saint  Séverin,  Bordeaux  (cf.  s.  ccLXix,  vv.  3685-6,  and  page  149, 
note  3),  a  cleft  horn  was  displayed  as  Roland's  and  may  hâve  given 
rise  to  song  and  story.  In  this  way,  such  an  invention  as  Roland's 
refusing  to  sound  the  horn  and  then  deciding  to  do  so  when  it  was 
too  late,  might  easily  bave  originated;  cf.  page  94,  note  i. 

2.  Durendal  ;  see  page  39,  note  2. 

Pagre  47.  —  I.  "que  pour  moi  mes  parents  soient  blâmés,  etc.; 
hère  is  shown  the  family  sentiment  of  unity  and  loyalty  to  each 
other;  and  in  the  folio wing  verse  the  feeling  for  the  fatherland. 
Any  member  by  misconduct  tarnishes  the  honor  of  ail  ;  and  that 
honor  is  exalted  by  the  particular  virtue  of  any  one  member;  cf. 
s.  cxxxi,  and  Introduction,  §§  xxv-vi. 

2.  ''Compagnon  Roland,  sonnez  votre  olifant  ;  Oliver's  appeal  to 
Sound  the  horn  and  Roland's  reply  are  repeated  three  times  in 
nearly  the  same  terms,  but  the  assonance,  or  imperfect  rhyme,  at 
the  end  of  each  verse  in  the  old  French  laisse,  or  strophe,  is  varied 
each  time.  Such  répétitions  are  found  in  other  poems,  particularly 
in  the  oldest  French  poems,  where,  too,  the  strophes  are  the  short- 

187 


vv.  1070-1135]  NOTES  [p.  47-49 

est.  The  aim  of  thèse  répétitions  is  to  heighten  the  impression 
produced  by  a  situation  of  more  than  usual  interest,  as  in  the 
présent  instance;  cf.  page  5,  note  4,  and  page  21,  note  2.  The 
horn  was  often  used  by  leaders  for  signaling.  and  calling  for 
reinforcements. 

Page  48.  —  i.  Roland  est  brave  et  Olivier  est  pruoent;  cf. 
page  12,  note  3.  We  hâve  hère  again  the  distinctive  traits  of  the  two 
heroes.  The  loss  of  the  battle,  be  it  noted,  is  due  in  no  wise  to 
lack  of  courage  on  the  part  of  the  French,  but  to  over  confidence 
on  the  part  of  Roland  in  his  own  prowess  in  ref using  to  sound  the 
horn  for  reinforcements.  Because  of  this  blind  confidence,  and  of 
the  dread  of  losing  caste  in  the  public  eye  (cf.  page  42,  note  7),  the 
disaster  occurred.  It  was  due  to  rashness,  to  heroic  foUy,  making 
Roland  the  type  of  a  kind  of  bravery  that  characterized  that  youth- 
ful  and  foolhardy  French  nobility  on  the  battlefields  of  Mansourah, 
Courtrai,  Crécy,  Poitiers,  and  Azincourt.  Roland  possesses  their 
virtues  but  likewise  their  defects.  In  contrast  to  thèse  brilliant 
traits,  and  as  though  to  exalt  them,  there  is  shown  the  sound 
common  sensé  that  distinguishes  Oliver.  He  is  just  as'  brave  as 
his  companion,  and  besides,  more  lovable,  more  human,  and  more 
modest.  Nevertheless,  Roland  remains)the  hero,  for  in  poetry  as 
in  lif e,  the  best  are  not  always  the  preferred  ;  cf.  page  90,  note  4. 

2.  les  défilés  d'Aspe  ;  see  page  37,  note  2. 

Page  49.  —  i.  On  doit ...  les  chaleurs  extrêmes  ;  see  page  42, 
note  6. 

2.  l'archevêque  Turpin  ;  the  archbishop  has  already  appeared 
among  Charlemagne^s  counsellors  :  ss.  xii  and  xix  ;  cf.  Introduc- 
tion, §  XVII.  Turpin,  bishop  of  Rheims,  is  a  historical  character 
who  died  long  before  Charlemagne,  but  after  the  battle  of  Ronces- 
valles.  Nothing  in  regard  to  him  is  known  that  justifies  the  im- 
portance of  his  rôle  in  the  poem.  In  the  twelfth  century,  a  Latin 
chronicle  bearing  his  name  as  the  author,  and  relating  Charle- 
magne's  expéditions  in  Spain  was  compiled.  The  account  of  the 
battle  of  Roncesvalles  appears  there,  but  quite  différent  from  the 
story  as  told  in  the  Chanson.  Naturally,  Turpin,  the  author,  is 
one  of  the  survivors  ;  see  Introduction,  §  XL. 

3.  VOUS  serez  au  nombre  des  saints  martyrs  ;  this  same  idea 

188 


VV.1135-1187]  NOTES  [p.  4^51 

that  Christians,  who  are  killed  while  ôghting  infidels,  are  martyrs, 
was  still  in  full  force  during  the  time  of  the  crusades.  It  should, 
however,  be  noted  that  Turpin  does  not  deem  the  formality  of  in- 
dîvidual  absolution  useless;  cf.  page  16,  note  2.  The  circum- 
stances  prevent  giving  it  to  each  separately,  so  that  the  archbishop 
proclaims  the  absolution  gênerai  and  commands  the  soldiers  by 
way  of  repentance,  or  penance  for  their  sins,  to  strike  hard. 

Page  50*  —  I.  Ganelon  nous  a  tous  trahis  ;  it  was  Oliver  who 
before:  s.  Lxxxi,  v.  1024,  expressed  the  same  thought  now  voiced 
by  Roland  ;  cf.  page  35,  note  4. 

2.  son  bon  coursier  Yeillantif  ;  cf.  page  16,  note  4.  This  fine 
picture  of  Roland  starting  out  for  the  f ray  well  portrays  him  as  he 
appeared  at  such  times  to  the  popular  imagination.  • 

3.  allez  d'un  pas  tranquille  ;  one  can  but  feel  the  confidence 
which  the  brilliant  personality  and  encouraging  words  of  the  noble 
knight  inspire.  Nevertheless,  Oliver  cannot  sympathize  with  him 
for  he  clearly  foresees  coming  events. 

Page  51*  —  I.  les  deux  armées  se  rencontrent;  the  séries  of 
duels  which  now  take  place  recalls  the  combats  of  the  lîiad;  the 
methods  of  challenging,  reviling,  and  meeting  each  other  are  simi- 
lar.  Although  the  old  poet  mentions  Homer  in  s.  cxci,  v.  2616, 
he  probably  only  knew  him  by  name.  The  two  poems  are  wholly 
independent  ;  yet  both  describe  primitive  civilization  founded  on 
war  and  subject  to  the  laws  of  feudalism.  Hence  the  similarity 
of  customs,  particularly  in  battle  scènes  ;  cf.  Introduction,  §§  viii 
and  IX. 

2.  Monjoie  ;  a  word  of  unknown  origin,  the  rallying  cry  of  the 
French.  Later  4he  name  was  given  to  the  oriflamme  or  standard, 
as  related  farther  on  in  the  poem:  s.  ccxxvii,  vv.  3092-3095.  Mon- 
joie was  lengthened  to  Monjoie  Saint  Denis  when  the  kings  of 
France,  as  counts  of  Vexin,  became  vassals  of  the  abbey  of  Saint- 
Denis  (end  of  eleventh  century)  ;  see  page  105,  noie  i,  and  page 
127,  note  I. 

3.  les  voilà  aux  prises  ;  the  battle  hère  described  is  undoubtedly 
very  like  an  eleventh  century  battle,  but  quite  unlike  the  attack  in 
which  Roland  perished  at  Roncesvalles.  The  Basques  and  the 
French  were  on  foot,  as  the  nature  of  the  ground  prevented  cavalry 

189 


vv.  1187-1199]  NOTES  [p.  51-52 

movements;  cf.  "  Ronce  vaux,"  G.  Paris,  Revue  de  Paris,  1901,  pp. 
2^2  et  se  g. 

Page  52.  —  i.  il  lui  fracasse  l'écu  et  lui  ouyre  la  cuirasse; 
the  séries  of  duels  causes  continuai  mention  of  armor  and  of 
weapons.  The  three  principal  pièces  used  for  défense  were  the 
écUy  the  cuirasse,  and  the  casque. 

1°  The  écu  was  the  shield  of  oblong  shape,  and  large  enough 
to  protect  from  head  to  foot.  It  was  made  of  bent  staves,  and 
was  covered  with  leather  nailed  on.  Some  of  the  shields  were 
round,  bulging  out  in  the  middle,  forming  there  the  bûsse  or  boucle 
whence  the  term  écu  bouclier  (écu  à  boucle).  Then  the  adjective 
bouclier  itself  became  used  for  the  écu.  The  term  taT:^e  designated 
a  very  large  oblong  shield.  The  shields,  or  bucklers,  were  often- 
times  elaborately  decorated  as  described  in  the  poem  :  s.  civ,  v. 
1276,  s.  cil,  V.  1299,  etpassim  ;  see  Plates  xviii  and  xxi. 

2°  The  cuirasse  or  haubert  was  the  old-fashioned  coat  of  mail.  It 
was  made  of  leather  upon  which  were  sewn  iron  links,  making  a 
kind  of  woven  net  work.  The  term  brogne  (old  French,  brunie, 
bronie),  appears  generally  to  be  synonymous  in  the  poem  for  haubert, 
the  latter  term  finally  replacing  the  former.  Both  of  thèse  armor 
coverings  extended  from  the  head,  which  they  covered  with  a  coij^e, 
or  hood,  to  just  below  the  knees.  Occasionally  mention  is  made 
of  the  ventaille,  a  part  of  the  haubert  or  cuirasse  which  could  be 
raised  in  order  to  protect  the  mouth  and  chin.  Under  the  coat  of 
mail  the  knight  wore  a  bliaut  (old  French  blialt),  the  finer  ones 
being  made  of  silk  and  worn  in  time  of  peace  under  the  f  ur-cloak  ; 
cf.  s.  XXIII,  V.  303. 

3°  The  casque  or  heaume  was  the  helmet,  conicalin  form,  and  put 
right  on  over  the  coiffe  of  the  haubert.  It  was  providèd  with  the 
nasal,  a  protection  for  the  nose. 

The  principal  arms  used  for  attack  were  the  épée,  the  lance,  and 
the  épieu  :  « 

1°  The  épée  was  the  principal  weapon  of  the  knight,  which  he 
named,  talked  to,  and  laved.  It  consisted  of  four  parts:  la  lame, 
the  blade  ;  le  helz  or  les  quittons,  the  cross-piece,  straight  or  curved 
at  the  ends,  between  the  blade  and  the  handle  ;  la  poignée,  the 
handle  between  the  cross-piece  and  the  pommel  ;  the  pommeau^ 

190 


Tig.  I.  Le  heaume  ou  le  casque 
montrant  le  nasal  ;  d'après  le  sceau 
de  Matthieu  III,  comte  de  Beaumont- 
sur-Oise. 


Fig.  3.  Le  haubert,  d'après  le  sceau 
de  la  ville  de  Soissons,  xiie  siècle. 


Fig.  2.  La  broigne  ou  grosse  tu-  Fig.  4.  L'écu,  montrant  la  boucle  ou 

nique  de  cuir;  d'après  le  sceau  de       la  bosse,  d'après  deux  sceaux  du  xiie 
Gui  IV  de  Laval,  1095.  siècle. 


XVIII.  Armure  Défensive;  voir  G2M.t\eT^la  Chansoftypassim» 


Fi  g.  I.  L'épieu  ou  la  lance,  et  le 
gonfanon,  d'après  le  sceau  de  Ti- 
baut  IV,  comte  de  Blois,  1138. 


Fig.  3.  L'épieu  ou  la  lance,  et  le 
gonfanon,  d'après  le  sceau  de  Guil- 
laume II,  comte  de  Nevers,  1140. 
On  remarque  aussi  les  emblèmes  sur 
les  écus,  Fig.  i  et  3. 


Xi6o. 


i/^5. 


U64. 


<^^^ 


ff= 


Fig.  2.  L'épieu  ou  la  lance,  et  le 
gonfanon,  d'après  le  sceau  de  Galeran, 
comte  de  Meulan,  1165.  On  remarque 
aussi  très  bien  le  heaume  ou  le  casque, 
le  nasal,  le  haubert  ou  la  cuirasse 
débordée  au  bas  et  aux  manches  par 
la  chemise  ou  le  bliaut,  et  l'écu  en 
boucle  ou  en  bosse. 

XIX.   Armes  Offensives;  voir   Gautier,  /a   Chanson^  passim ;   et  la 
Chevalerie^  Fig.  125. 


ii^^. 


Fig.  4.  L'épée,  d'après   des 
sceaux  des  xie  et  xiie  siècles. 


vv.  1 199-1257]  NOTES  [p.  52-54 

pommel,  a  hollow  round  knob,  within  which  relies  could  be  kept  ; 
cf.  s.  CLXXV,  V.  2345,  and  see  Plate  xix. 

2°  The  lance  consisted  of  two  parts,  le  /ûty  thç  handle,  quite 
long  and  usually  made  of  ash,  and  le  fer ^  the  steel  part,  diamond 
shape  or  triangular. 

3°  The  épieUf  another  weapon  much  spoken  of  in  the  old  poem, 
appears  in  most  cases  to  be  synonymous  with  la  lance,  The  old 
French  espiet^  giving  the  old  word  épié^  has  about  the  same  sensé  as 
épieu  though  of  différent  origin.  The  épieu  may  at  times  hâve 
been  hurled  like  a  javelin.  It  was  just  below  the  steel  part  or 
blade  of  the  lance  or  épieu  that  the  gonfanon  was  attached  ;  cf. 
page  7,  note  2  (last  part  of  first  paragraph),  and  page  42,  note  2. 

Besides  thèse  principal  weapons,  mention  is  sometimes  made  of 
traits^  dards,  javelots,  piques,  et  flèches  empennées  (cf.  s.  CLXii), 
but  thèse  weapons  were  little  esteemed  by  the  knights,  and  play 
but  a  secondary  part.  As  armor  became  perfected,  it  also  became 
too  heavy  for  free  movement  ;  finally  the  introduction  of  fîrearms 
rendered  it  entirely  useless. 

2.  il  l'abat  mort  de  son  cheval;  this  combat  well  illustrâtes 
the  method  of  ail  the  warriors  in  the  poem.  To  the  student 
accustomed  to  the  ways  of  modérn  literature,  thèse  hand  to 
hand  duels  may  seem  somewhat  monotonous  and  lacking  in  variety. 
There  are  three  divisions  of  each  encounter:  1°  The  Saracen  ad- 
vances  and  challenges  haughtily  and  insultingly  the  Christian 
knight.  2°  The  Christian  knight  replies  by  spurring  his  steed  and 
dashing  against  the  Saracen  whom  he  kills.  3°  The  victor  then 
insults  the  body  of  the  dead  knight  with  récrimination. 

3.  Falsaron  ;  cf.  page  37,  note  4. 

4.  la  terre  de  Dathan;  Dathan  and  Abiron  were  Reubenite 
chieftains,  sons  of  £liab,  who  joined  the  conspiracy  of  Korah,  the 
Lévite:  Num.  XVI:  i;  XXVI-9;  Deut.  xi:6;  Ps.  cvi:  17.  The  Ox- 
ford reading  is  datliun  and  balbiun,  which  would  furnish  testimony 
that  the  scribe  who  copied  the  manuscript  was  not  a  churchman. 

Page  53.  —  i.  Monjoie;  see  page  51,  note  2. 
2.  Barbarie;  see  page  37,  note  5;  Corsablis;  cf.  s.  lxxii,  v.  885. 
Pagre  54*  —  i.  une  nouvelle  mort . . .  vous  attend  ;  in  thèse  old 
poems  the  angels  are  described  as  taking  to  paradise  the  soûls  of  the 


vv.  1257-1343]  NOTES  [p.  54-57 

elect  (cf.  s.  CLXXViii,  v.  2396),  while  démons  bear  away  the  soûls  of 
the  wicked  to  hell  (cf.  ss.  cxvi,  v.  1510;  cclxvi,  v.  3647),  where  they 
are  everlastingly  tortured.    This  is  the  new  death  hère  referred  to. 

2.  Malprimis  de  Brigal  ;  cf.  page  38,  note  i  (la%t  half). 

3.  et  Satan  emporte  son  âme;  cf.  note  i. 

4.  Et  Gérier  .  .  .  frappe  l'émir;  Vémir  de  Balaguer  mentioned 
in  s.  Lxxiii,  V.  894. 

5.  s'attaque  au  connétable  ;  the  connétable  maure  mentioned  in 
s.  Lxxiv;  cf.  page  38,  note  4.  The  term  connétable^  as  ordinarily 
used,  is  applied  to  the  commander  in  chief  of  the  armies  of  the 
king  of  France. 

Page  55.  —  i.  Turgis  de  Tortose;  see  page  39,  note  i. 

2.  Yaltierre  ;  see  page  10,  note  3  and  page  29,  note  i  ;  Escremis  ; 
cf.  s.  Lxxvi,  V.  931. 

3.  Estorgant;  cf.  s.  lxxvii,  v.  940. 

Page  56.  —  i.  Estramaris  ;  cf.  s.  lxxvii,  v.  941. 

2.  Chemuble;  cf.  s.  lxxix  and  page  41,  note  2. 

3.  Margaris;  see  page  40,  note  i.,  Thus  we  hâve  tweive  single 
combats  between  the  following  knights  respectively  :  i.  Aelroth, 
Marsile's  nephew,  and  Roland;  2.  Falsaron,  MarsUe's  brother,  and 
Oliver;  3.  Corsablis  de  Barbarie  and  the  archbishop  Turpin;  4. 
Malprimis  de  Brigal  and  Gérin  ;  5.  the  émir  de  Balaguer  and  Gérier; 
6.  the  connétable  maure  and  the  duke  Samson  ;  7.  Turgis  de  Tortose 
and  Anséis  le  fier;  8.  Escremis  de  Yaltierre  and  Ëngelier  le  Gascon 
de  Bordeaux;  9.  Estorgant  and  Oton;  10.  Estramaris  and 
Bérenger;  11.  Margaris  and  Olivier;  12.  Chemuble  and  Roland. 
Of  the  Saracen  peers,  Margaris  alone  escapes  death  but  does  not 
reappear.  The  only  Christian  peers  not  taking  a  hand  in  the  prés- 
ent conflict  are  Ive,  Ivoire,  and  Girard  de  Roussillon,  le  vieux ^ 
whose  places  are  taken  by  the  archbishop  Turpin,  Oliver,  and 
Roland.  The  three  former  meet  death  at  the  hands  of  Marsile  : 
s.  cxLiv.  Finally,  Roland  brings  the  eleven  slain  peers  together 
for  the  archbishop's  blessing:  s.  clxiv  //  seq,  ;  see  Plate  xxii. 

Page  67*  —  i.  ses  bras  en  sont  sanglants;  cf.  Introduction, 
§  XIII.  The  contrast  between  Roland  covered  with  gore  and  Oliver 
who  manfuUy  does  his  duty  is  again  effectively  brought  out  in  this 
strophe;  cf.  s.  Lxxxviii  and  see  page  48,  note  i. 

192 


vv.  1344-1379]  NOTES  [p.  57-59 

2.  aux  donze  pairs  ;  it  would  appear  hère  as  elsewhere  in  the 
poem  (cf.  s.  cxiv,  v.  1470  ;  s.  ccii,  v.  2793),  that  there  are  fourteen 
peers  :  Roland,  Oliver,  and  the  twelve  peers,  but  such  is  not  actu- 
ally  the  case,  for  Roland  and  Oliver  are  themselves  a  part  of  the 
twelve  peers  ;  see  page  7,  note  2  (last  paragraph). 

Page  58*  —  i.  Malsaron;  only  mentioned  in  this  strophe,  in 
which,  together  with  seven  hundred  others  (v.  1357),  hais  slain  by 
Oliver  with  a  pièce  of  a  lance;  for  the  Christian  knight  has  been 
so  busy  with  this  deadly  work,  that  he  has  not  taken  the  time  to  draw 
Hauteclaire  from  its  scabbard.  Strophe  cxxix  telfs  us  that  Roland, 
Oliver,  and  the  archbishop  together  laid  low  more  than  four  thou- 
sand  pagans.  Exaggeration  of  this  nature  in  primitive  poetry  is  not 
uncommon;  cf.  Introduction,  §  xxxvii. 

2.  Puis  il  tue  Turgis;  Turgis  has  already  sufïered  death  at  the 
hands  of  Anséis  le  fier ^  s.  c.  This  appears  to  be  either  an  oversight 
or  a  trace  of  another  version. 

3.  Hauteclaire  ;  according  to  several  old  poems,  this  celebrated 
sword  was  the  work  of  the  smith  Veland  ;  according  to  others,  of 
Munificant.  Its  history  is  related  in  the  old  French  chanson 
Girars  de  Viane  {Girard  de  Vienne),  It  once  belonged  to  the  Em- 
peror  of  Rome,  Closamont,  who  lost  it  in  a  wood.  It  was  found 
by  some  reapers  who  brought  it  to  the  Pope.  Pépin  took  possession 
of  it  when  he  went  to  Rome.  He  gave  it  to  the  duke  Beuves.  The 
duke  sold  it  to  a  Jew,  Joachim,  and  he  gave  it  to  Oliver  just  as  the 
latter  was  about  to  begin  his  great  combat  with  Roland  at  Vienne. 

4.  Val  Ferrée  ;  an  unknown  place. 

Pagre  69«  —  i.  cheval  bai;  the  old  French  reading  is  ceval 
sorel.  Some  scholars  take  sorel  to  be  the  name  of  the  horse  ;  cf. 
page  16,  note  4.  This  interprétation  seems  to  be  justified  by  the 
folio wing  verse.     Millier  regards  sorel  as  an  adjective. 

2.  l'archevêque  tue  Siglorel  ;  nothing  more  than  what  is  hère 
related  of  this  Saracen  enchanter  is  known.  In  the  minds  of  the 
poets'  hearers,  it  seems  quite  justifiable  for  the  archbishop  to  kill 
pagans  ;  but  were  the  battle  between  Christian  hosts,  it  would  not 
then  seem  fitting  for  him  to  appear  in  the  rôle  of  a  warrior.  In 
feudal  times,  despite  the  rulings  of  councils,  high  church  officiais 
did  take  part  as  combatants  in  Christian  wars. 

193 


vv.  1380-1449]  NOTES  [p,  59-61 

3.  oh  Jupiter  Payait  conduit  ;  cf.  page  3,  note  5,  and  page  36, 
note  3  ;  hère  Jupiter  is  added  to  the  ancient  divinities  already  met 
with  in  the  poem. 

4.  Que  de  bons  Français  tués  à  la  fleur  de  l'âge;  cf.  page  35, 
note  3. 

Pagre  60.  — i.  il  a  perdu  et  sa  vie  et  ses  membres  ;  cf.  page  35, 
note  4;  such  prophétie  announcements  are  fréquent  *  in  the  old 
chansons. 

2.  le  condamna  à  être  pendu  ;  Ganelon,  according  to  the  poem 
itselfy  was  not  hung  but  quartered;  his  hostages  were  hanged. 

3.  En  France  éclate  une  tourmente  prodigieuse  ;  this  is  one  of 
those  fine  passages  in  the  poem  in  which  the  intensity  of  the  poet*s 
émotions  inspires  him  most  happily.  He  is  not  imitating  hère 
Virgii's  fine  verses  (Georgics,  bk.  i,  vv.  438-497)  on  the  omens  that 
foretold  Caesar*s  death,  as  Génin  in  his  commentary  (pp.  x  and 
397)  supposed,  for  it  is  doubtful  if  he  knew  them.  He  simply  re- 
membered  the  signs  that  accompanied  the  death  of  the  Messiah. 

4.  de  Saint-Michel-du-Péril  jusqu'aux  Saints  ...  ;  in  thèse  two 
Unes  four  extremities  of  France  are  mentioned  :  Saint-Michel,  in 
Normandy  (see  page  2,  note  4)  ;  Xanten  (or  Santén),  in  the  duchy 
of  Clèves,  Prussia;  Besançon,  in  Franche-Comté;  and  Wissant,  a 
seaport  between  Boulogne  and  Calais  ;  see  the  Map. 

Pagre  61.  —  I.  c'est  la  fin  du  monde;  in  the  Middle  Ages, 
people  lived  in  constant  terror  of  the  last  judgment.  Now  at  one 
time  and  now  at  another,  they  awaited  the  end  of  the  world.  Crit- 
ics  no  longer  attach  importance  to  the  legend  of  the  terrors  of  the 
year  one  thousand. 

2.  dans  la  geste  des  Francs  ;  the  référence  is  to  some  old  song 
or  oral  tradition.  The  old  poets  liked  to  support  their  statements 
with  what  would  pass  for  authority.  For  this  purpose  they  fre- 
quently  resort  to  citing  some  chronicle  more  or  less  authentic,  often 
imaginary  ;  cf.  ss.  cxxix,  vv.  1684-5;  CLVii,  v.  2095;  CCLXXIII,  v. 
3742  ;  ccxcii,  V.  4002  ;  see  also  page  70,  note  i. 

3.  Marsile  s'avance  ;  the  advance  guard  of  the  Saracens  led  by 
their  twelve  peers  has  just  been  defeated  by  the  rear  guard  :  ss. 
xciv-=<:v.  Now  a  division  of  the  main  army  of  the  Saracens  enters 
upon  the  scène  followed  :  s.  cxxvi,  by  the  grand  army  led  in  person 

194 


vv.  1449-1551]  NOTES  [p.  61-65 

by  Marsile.  It  is  now  the  turn  of  the  Saracens  to  slay  the  Chris- 
tian peers.  The  scènes  which  take  place  form,  to  a  certain  extent, 
the  counterpart  of  those  summarized  on  page  56,  note  3,  in  which 
ail  of  the  Saracen  peers,  save  Margaris  de  Se  ville,  are  slain.  Charle- 
magne's  peers  meet  their  f ate  at  the  hands  of  the  foUowing  Saracen 
knights  :  Climborin  kills  Engelier,  s.  cxv  ;  the  latter's  death  is 
avenged  by  Oliver.  Valdabrun  kills  the  duke  Samson,  s.  cxviii 
his  death  is  avenged  by  Roland.  Malcuidant  kills  Anséis,  s.  cxix  ; 
Turpin  avenges  the  death  of  Samson.  Grandoigne,  King  of  Cappa- 
docia,  kills  Gërin,  Gérier,  and  Bérenger,  s.  cxxi;  their  deaths 
are  avenged  by  Roland.  Marsile  kills  Ivoire,  Ivon,  and  Girard  de 
Roussillon,  s.  cxliv  ;  thèse  deaths  are  likewise  avenged  by  Roland. 
Finally  Oliver  is  fatally  wounded  by  the  caliph,  s.  CXLVII,  whom 
however,  he  kills.  Roland's  death  from  over  exertion  in  blowing 
the  hom,  s.  CLViii,  forms  the  climax  to  the  scènes  in  Part  II  of  the 
poem.  The  peer  Oton  perishes  also,  s.  clxiv,  but  by  whose  hand 
the  poet  fails  to  inform  us  ;  cf.  Introduction,  s.  xxxiii. 

Pagre  62*  —  i.  Il  ne  faut  pas  ...  de  mauvaise  chanson  ;  cf. 
page  42,  note  7. 

2.  et  les  douze  pairs  ;  see  page  57,  note  2. 

Page  63* — i.  qui  reçut  la  promessis  du  comte  Ganelon  ;  related 
in  s.  L.,  vv.  627-633. 

2.  Engelier  de  Gascogne  ;  the  peer  who  slew  the  Saracen  £scre- 
mis  de  Valtierre:  s.  ci,  vv.  1 289-1 296. 

3.  les  démons  emportent  son  âme;  see  page  54,  note  i. 

Page  64.  —  i.  C'est  lui  qui  prit  Jérusalem  ;  Jérusalem  had 
suffered  several  times  at  the  hands  of  the  Mohammedans.  It  is 
not  clear  to  just  what  event  allusion  is  made.  The  Une  is  im- 
portant in  that  it  goes  to  prove  that  the  poem  was  written  bef ore  the 
first  crusade  (1096)  ;  for,  were  Jérusalem  free  and  under  a  Christian 
king,  the  city  would  not  be  represented  as  given  over  to  the  Sara- 
cens for  the  purpose  of  plunder.  The  fact  in  itself  that  no  mention 
anywhere  in  the  poem  is  made  of  the  first  crusade  is  also  testi- 
mony  tending  to  establish  the  priority  of  the  poem  ;  cf.  Introduc- 
tion, §  xxîx. 
^  2.  il  lui  donna  son  épée  ;  related  in  s.  xlix,  vers  617-626. 

Page  65*  —  i*  Malcuidant  ;    the  name  of  this  pagan,  about 

195 


vv.  1551-1701]  NOTES  [p.  65-71 

whom  nothing  farther  than  what  is  hère  related  is  known,  suggests 
as  its  possible  origin  the  Latin  maie  cogitantem. 

Page  66.  —  i.  l'écu  de  Tolède  ;  Toiedo  was  celebrated  in  the 
eleventh  century  for  its  arms  ;  see,  however,  page  42,  note  i. 

2.  le  roi  de  Cappadoce;  Cappadocia  is  an  ancient  country  o£ 
Asia  Minor;  see  the  Map. 

3.  Gui  de  Saint-Antoine  ;  guiun  de  seint  antonie  is  the  Oxford 
Ms.  reading.  The  text  appears  doubtful  as  no  such  place  was 
known  at  this  time.  Moreover,  as  Millier  points  out  (note  to 
V.  1581),  Saintonge  cannot  hâve  been  intended,  for  the  o  in  that 
name  is  closed  and  does  not  make  assonance  with  the  other  open  o^ 
in  the  strophe  verse  endings.  What  place  and  name  the  old  poet 
had  in  mind  is  not  clear. 

Page  68*  —  i.  tout  Por  de  Galice  ;  Galicia  is  an  old  province 
of  north-western  Spain,  of  which  St.  James  of  Campostello,  famous 
on  account  of  the  pilgrimages  made  thither,  is  the  capital.  The 
expression  must  not  be  taken  too  literally  as  the  poet  used  the 
Word  Galice  simply  for  an  assonance;  cf.  page  42,  note  i. 

Page  69.  —  i.  L'archevêque  commence  la  bataille;  see 
page  59,  note  2. 

2.  Galafre;  this  name  occurs  in  the  chanson  Mainet  (twelfth 
century),  and  is  that  of  a  king  of  Toiedo  who  plays  an  important 
part.     Possibly  he  is  referred  to  hère. 

3.  Yal-Métas  ;  unknown  or  imaginary  place;  see  page  10,  note  2. 
Page  70.  —  I.  l'histoire  ...  les  chartes  ...  le  geste  ;  see  page 

61,  note  2.  A  charte  was  a  writing,  usually  on  parchment, 
containing  a  contract,  deed,  assîgnment,  or  something  of  like  ténor. 
Geste  means  history  ;  this  was  found  related  in  the  Latin  chroni- 
cles;  cf.  Introduction,  §§  i  and  xxvii.  By  extension,  ^^^/^  was 
sometimes  used  in  the  sensé  oifantUy,  race,  as  in  s.  LXiv,  v.  788, 
where  the  old  French  reading  is  se  la  geste  en  desment!  while 
chanson  de  geste,  or  simply  chanson,  as  we  hâve  seen  continually, 
means  an  epic  poem  upon  a  national  subject.  Just  what  docu- 
ments, hère  rather  conf usedly  referred  to,  are  meant,  is  not  clear. 

Page  71.  —  I.  Beau  cher  ami;  see  page  5,  note  7,  modes  of 
address. 

2.  j'aime  mieux  . . .  que  le  déshonneur  ;  this  change  of  rôle  of 
196 


vv.  1701-1756]  NOTES  [p.  71-73 

the  two  warriors  fromthat  described  in  ss.  Lxxxiv-vi  (vv.  105 1- 
1082),  arises  from  remorse  on  the  part  of  Roland  for  his  rashness, 
and  from  rancor  on  the  part  of  Oliver  because  of  the  evil  results  of 
that  rashness.  This  scène  forms  a  pendant  to  the  former  which  it 
much  resembles.  Its  skilful  invention  testifies  to  the  unity  of  the 
poem. 

3.  un  sujet  de  reproche  à  tous  vos  parents  ;  cf.  s.  Lxxxy,  v. 
1063  ;  s.  Lxxxvi,  V.  1076,  and  see  page  47,  note  i. 

Page  7  2.  —  I .  si  jamais  je  revois  Aude  ;  Aude  is  mentioned  only 
in  this  strophe,  and  towards  the  end  of  the  poem  :  ss.  cclxx-i.  She 
was  betrothed  to  Roland  af ter  his  combat  with  Oliver.  This  celé- 
brated  encounter  is  related  in  later  poems.  Roland  was  Charle- 
magne's  champion  ;  Oliver  was  the  champion  of  the  duke  Girard 
de  Vienne.  No  allusion  whatever  to  this  épisode  is  made  in  the 
Roland.  It  has  been  thought,  therefore,  that  the  mention  of  Aude 
in  this  passage  has  the  appearance  of  an  interpolation  inserted  in 
order  the  better  to  secure  unity  throughout  the  entire  poem  ;  cf. 
Introduction,  §.  xxvi. 

2.  la  sage  mesure  ;  mesure  is  the  word  in  old  French.  It  is 
used  there  in  order  to  bring  out  Oliver's  prudence  and  to  contrast 
it  with  Roland's  desmesure  or  rashness  ;  cf.  page  12,  note  3,  and  page 
48,  note  I. 

3.  Charlemagne  n'aura  plus  votre  secours  ;  to  Oliver's  mind  the 
certainty  that  the  emperor  is  to  be  deprived  of  Roland's  aid  as  well 
as  that  of  his  other  brave  knights,  is  what  is  most  to  be  regretted 
in  this  unfortunate  affair.  The  same  idea  is  expressed  by  Roland 
in  s.  CL,  vv.  1978^88.  Although  Oliver  blâmes  the  rashness  of 
his  friend,  he  pays  to  his  valor  the  fînest  of  tributes  in  the  foUow- 
ing  fine  old  French  verse  :  NHert  mais  tels  hum  desque  al  Deujuise  = 
(there  never  will  be  such  a  man  unto  the  judgement-day).  Some 
commentators  hâve  taken  tels  hum  to  refer  to  Charlemagne. 

Page  73.  —  i.  à  plus  de  trente  lieues;  hère  as  elsewhere  in 
the  poem  (cf.  page  ici,  note  i,  and  page  120,  note  3),  notably  in  the 
number  of  pagans  that  fall  continually  during  the  battle,  poetic 
exaggeration  goes  beyond  ordinary  bounds.  The  Chronicle  of  the 
pseudo  Turpin  (see  Introduction,  §  xl),  makes  the  sound  of  the 
horn  reach  four  leagues,  which  is  wonderf ul,  but  later  versions  hâve 

197 


w.  1 756-1 775]  NOTES  [p.  73-74 

deiîed  space  limits.    The  épisode  is  one  of  the  most  renowned  in 
literature  ;  cf.  Daiite*s  Unes  : 

"  Dopo  la  dolorosa  rotta,  quando 
Carlomagno  perde  la  santa  gesta 
Non  sonô  si  terribilmente  Orlando." 
After  the  sad  disaster ^  ivhen 
Charlemagne  failed  in  the  sacred  undertaking 
(of  driving  the  Saracens  from  Spain) 
Roland  did  not  sound  (his  hom)  sofearfully. 

Infbrno,  §  XXXI,  w.  16-18, 

2.  les  tempes  de  son  front  éclatent  ;  it  is  owing  to  the  prodigious 
effort  that  Roland  makes  when  blowing  the  horn  that  the  sound  of 
it  goes  so  far.  It  is  this  effort  —  and  not  the  deeds  of  the  enemy 
—  that  causes  the  death  of  the  hero.  That  Roland  coold  be  con- 
quered  was  not  to  be  admitted. 

Pagre  74.  —  i.  "Vous  êtes  déjà  vieux. . .";  Ganelon 's  insolence 
may  perhaps  be  accounted  for  by  the  anguish  that  he  naturally 
feels  upon  hearing,  as  do  the  others,  the  hom.  The  reproach  that 
Charlemagne  is  childish  does  not  correspond  with  the  portrait  of 
the  emperor  presented  in  the  poem  (cf.  s.  viii,  vers  11 5-1 19),  but 
is  more  in  keeping  with  descriptions  of  royalty  in  feudal  times. 
It  was  then  customary  to  déride  the  kingly  power  in  order  to  exalt 
feudalism. 

à.  N»a-t-il  pas  pris  Noples  ;  cf.  page  10,  note  2.  In  the  chansons 
de  geste ^  Noples  is  located  somewhere  in  Spain.  In  the  precious 
thirteenth  century  Icelandic  version  of  the  battle  of  Roncesvalles, 
part  VIII  of  the  Karlamagnus  Saga  (cf.  Introduction,  §  XLv),  the 
account  of  the  war  with  Spain  opens  with  an  adventure  related 
more  or  less  difîerently  in  quite  a  number  of  later  chansons  de  geste, 
RT)land  and  Oliver,  under  Charlemagne's  orders,  capture  Noples. 
They  put  to  death  the  king  Fourré  whom  Charlemagne  had  com- 
manded  to  be  spared.  They  then  try  tô  conceal  the  traces  of  this 
deed  by  washing  the  floor.  Nevertheless,  Charlemagne  discovers 
his  nephew's  disobedience  and  gives  him  a  blow  in  the  face  with  his 
gloved  hand.  This  coup  de  gant  became  celebrated  in  epic  legends. 
The  entire  incident  is  hère  appropriately  recalled  by  Ganelon  in 
order  to  préjudice  the  emperor  against  Roland. 


w.  1776-1915]  NOTES  [p.  75-79 

Pagre  75.  —  I.  des  pennons  blancs,  rouges  et  bleus  ;  cf.  page  42, 
note  2. 

2.  le  roi  fait  saisir  le  comte  Ganelon  ;  the  king,  as  will  be  seen 
farther  on,  has  not  the  right  tô  put  Ganelon  to  death  without  the 
consent  of  his  peers.  On  page  40,  note  i,  the  only  approach  to 
anything  like  pleasantry  in  the  sombre  poem  has  been  noted.  The 
présent  passage  is  the  only  one  in  the  poem  where  there  is  possibly 
an  intention  of  exciting  laughter  by  the  grotesqueness  of  the 
scène.  It  well  illustrâtes  the  semi-barbarous  state  of  society  of  the 
epoch.  In  the  later  Paris  and  Lyons  versions  of  the  Chanson^ 
thèse  traces  of  brutality  hâve  disappeared. 

Pagre  76. —  i.  une  chaîne  au  cou;  bad  treatment,  torture,  and 
beating  are  regarded  as  acts  within  the  power  of  the  chief  execu- 
tive. But  to  condemn  to  death  belongs  only  to  the  judges;  cf. 
page  151,  note  i. 

2.  sa  barbe  .  .  .  sur  sa  cuirasse  ;  see  page  4,  note  5. 

Pagre  77*  —  i.  illes  pleure  en  noble  chevalier;  a  similarla- 
ment  over  the  fallen  was  customary  in  Greece.  Farther  on:  s.  cliii, 
vv.  202S-31,  Roland  performs  the  same  duty  for  Oliver  and  the 
archbishop:  s.  clxix,  vv.  2252-58;  and  Charlemagne  pronounces 
a  kind  of  f  uneral  eulogy  over  Roland  :  s.  ccix,  vv.  2898-2905  ;  see 
page  90,  note  2. 

Pagre  78*  —  i.  comme  le  cerf  s'enfuit  devant  les  chiens  ;  this 
is  the  most  complète  comparison  in  the  whole  poem.  There  are, 
however,  quite  a  few  similes,  or  less  complète  comparisons;  cf. 
Introduction,  §  xxxiv. 

2.  et  doit  se  faire  moine  ;  such  disparagement  of  monks,  slight 
though  it  be,  appears  strange,  particularly  in  the  mouth  of  the 
archbishop.  A  churchman  would  not  be  likely  to  say  this  ;  cf. 
Introduction,  §  xxviii. 

3.  Beaune  et  Dijon;  in  the  department  of  the  Côte-d'Or,  in 
eastern  France;  see  the  Map. 

Pagre  79.  —  i.  Jurfaleu  le  blond  ;  see  page  22,  note  i. 

2.  son  oncle  le  calife  ;  mentioned  in  s.  xxxvi,  v.  453  ;  s.  xxxviii, 
V.  493  ;  s.  LV,  V.  681  ;  cf.  page  20,  note  2,  and  page  30,  note  i. 

3.  Alferne,  Garmalie  ;  unknown  places  ;  see  page  10,  note  2  in 
regard  to  the  Géographie  de  la  Chanson  de  Roland, 

199 


w.  1916-2073]  NOTES  [p.  82-^5 

Pagre  82.  — I.  Ce  sera  pour  l'emperenr  nn  grand  malheur; 

cf.  page  72,  note  3. 

2.  Frappe  sur  lui  ;  thîs  incident  is  interesting  in  that  it  expiains 
the  customs  of  chivalry.  Roland  believes  it  possible  that  Oliver 
provokes  him  on  account  of  their  dispute:  ss.  cxxxi-iii.  vv.  1702- 
1736.  But  the  affair  must  be  settled  according  to  the  code. 
Therefore,  Roland  reminds  his  comrade  that  he  has  not  chal- 
lenged  him.  We  hâve  hère  the  duel  without  hatred  or  serious  mo- 
tive, but  simply  on  account  of  a  point  of  honor,  and  out  of  respect 
for  public  opinion.  This  tyrannical  point  of  honor,  not  whoUy  ex- 
tinct  yet,  came  into  existence  with  the  Roland  and  with  chivalry. 

Pagre  83*  —  i.  il  se  met  à  le  plaindre  ;  see  page  77,  note  i. 

Pagre  84.  —  i.  le  marquis;  the  title  originally  designated  the 
govemor  (or  count)  of  a  marche;  in  Carlovingian  times  a  marche  was 
a  strip  of  land  bordering  on  hostile  territory.  The  word  was  after- 
wards  applied,  somewhat  indefinitely,  to  a  certain  extent  of  territory. 
Roland  was  marquis  de  Bretagne  or  comte  (gouverneur)  of  the  marche 
de  Bretagne,  The  terms  duke,  marquis,  count,  which  later  came 
to  dénote  ranks  of  the  nobility,  had  as  yet  no  definite  value. 
Roland  is  sometimes  baron,  generally  count,  and  hère  marquis  ; 
cf.  s.  CCLV,  V.  3502. 

2.  Gautier  de  PHum;  see  page  34,  note  2.  Gautier  is  presented 
in  the  poem  as  Roland's  liegeman,  and  appears  like  Roland  to  be 
from  Brittany  ;  his  combat  with  Maelgut  (see  note  3),  suggests  this. 
In  the  Kaiser  Karl  Magnus*s  Kronike^  Gautier  is  called  Volter  and 
introduced  as  le  frère  de  la  sœur  de  V  archevêque.  Of  the  peers, 
Oton  is  the  only  one  not  mentioned  as  having  been  slain;  cf. 
page  61,  note  3  (end). 

3.  Maelgut .  . .  Drouon  ;  unknown  characters  that  doubtless  fig- 
ured  in  chansons  which  hâve  not  been  handed  down.  The  name 
Maelgut  has  every  appearance  of  being  of  Celtic  origin  ;  that  is,  it 
would  appear  that  Gautier*s  combat  with  Maelgut  took  place  in 
Brittany,  Roland's  native  place,  and  naturally,  too,  the  home  of  his 
liegeman  Gautier;  cf.  page  97,  note  4.  The  marche  de  Bretagne 
comprised  pretty  nearly  French  Brittany  and  bordered  on  Celtic 
indépendant  Brittany;  see  the  Map. 

Pa^e  85*  —  i.  et  tous  .  .  .  n'osent  plus  approcher  des  trois 
200 


w.  2073-2181]  NOTÉS  [p.  Ô5-% 

Français  ;  cf.  page  73,  note  i  ;  and  just  below  (v.  2092)  :  autour  de 
lui  on  en  trouva  quatre  cents  morts. 

Pagre  86.  —  i.  Almace;  one  of  the  three  swords  given  by  the 
Jew,  Malakin  d'Ivon  (cf.  page  39,  note  2),  for  the  ransom  of  his 
father  Abraham.  The  two  others  were  Durendal  and  Courtain, 
the  sword  of  Ogier  le  Danois.  Thèse  three  swords  were  tried  on 
the  Steel  landing  in  front  of  Charlemagne's  palace.  Durendal  and 
Almace  withstood  the  test,  but  Courtain  was  broken  off  short, 
hence  its  name;  cf.  page  149,  note  6. 

2.  Voilà  ce  que  dit  la  geste;  see  page  61,  note  2. 

3.  le  brave  saint  Gilles;  Saint  Gilles  lived  under  Charles  Martel 
(715),  but  the  poets  represent  him  as  living  under  Pepin*s  sons  and 
he  is  intimately  associated  with  the  Charlemagne  legend.  The  al- 
lusion to  Saint  Gilles  merely  indicates  a  historical  source  (cf.  pre- 
ceding  note)  to  which  the  poet  refers  to  add  authority  to  his  taie. 
According  to  the  âge  of  the  poem,  the  chronicles  or  sources  of  au- 
thority comprised  in  V histoire^  les  chartes^  les  brefs  (cf.  page  70,  note 
i),  are  represented  as  deposited  either  at  Laon,  north-east  of  Paris, 
in  the  department  of  Aisne  (cf.  s.  ccx,  v.  2910)  and  the  capital  of 
the  last  of  the  Carlovingians  (end  of  the  ninth  and  tenth  centuries), 
or  at  Aix-la-Chapelle,  the  historical  capital  of  Charlemagne  (cf. 
page  4,  note  2),  or  at  Saint- Denis,  near  Paris;  cf.  page  41,  note  i 
and  page  127,  note  i. 

Page  87.  —  i.  Yeillantif  ;  see  page  16,  note  4.  Roland,  when 
quite  a  lad  came  into  possession  of  both  his  horse,  Yeillantif,  and 
his  sword,  Durendal  (cf.  page  39,  note  2),  by  his  contest  with  young 
Ëaumont,  son  of  the  pagan  king  Agolant.  The  scène  of  this  exploit 
is  in  Calabria.     The  story  is  related  in  the  Chanson  d^AspremonL 

Page  88.  —  i.  une  pluie  de  dards,  etc.  ;  see  under  "  The  principal 
arms  used  for  attack,"  page  52,  note  i  (second  part). 

Pagre  89.  — I.  donnez-moi  congé;  in  regard  to  formality  or 
politeness,  the  âge,  in  many  respects,  was  very  exacting.  Thus,  as 
in  this  case,  it  was  not  étiquette  to  leave  without  asking  permission 
to  do  so. 

2.  les  mettre  en  rang  ;  this  idea  of  searching  for  the  bodies  of 
the  eleven  peers  and  then  arranging  them  bef ore  the  archbishop,  • 
each  one  stretched   out   at   his  feet,  is   striking.     The  effect  is 

201 


V.  2i8o]  NOTES  [p.  89 

not  the  less  fine  if  somewhat  theatrical.  The  incidents  that 
make  up  the  most  effective  scènes  in  which  Oliver,  Turpin,  and 
Roland  figure  are  skilf  ully  varied.  This  incident,  as  well  as  the 
chief  events  in  Roland's  part  in  the  battlè  of  Roncesvalles, 
hâve  been  naïvely  yet  effectively  portrayed  on  the  pavement  at 
Brindisi.  As  a  summary  of  the  hero's  deeds,  the  reproduction  of 
the  scène  has  been  placed  after  the  Ms.  readings.  Plate  xxii,  p.  (267), 
Avril's  description  of  the  pavement,  together  with  his  reproduction 
of  it,  make  an  interesting  contribution  to  Roland  iconography: 
"  Dans  la  partie  supérieure  de  ce  pavement,  la  seule  qui  soit  ici  re- 
produite, voici  d'abord  deux  cavaliers  armés  :  des  inscriptions  indi- 
quent que  le  premier  est  l'archevêque  Turpin  et  le  second  Roland. 
La  figure  de  Turpin  est  tournée  vers  le  cavalier  qui  suit.  La  main 
droite  semble  montrer  une  voie  à  suivre.  Passons  à  la  droite  du 
spectateur:  c'est  la  mort  d'Olivier  (Alvier).  Le  héros  est  couché. 
Suivant  l'usage  du  moyen  âge,  l'âme,  ou  plutôt  la  figure  de  la  vie, 
s'échappe  sous  la  forme  d'une  figure  beaucoup  plus  petite.  Quelques 
fragments  indiqueraient  qu'elle  est  reçue  par  Dieu  ou  par  un  ange. 
Olivier,  couché,  est  démesurément  grand,  bien  qu'il  ait  été  de  courte 
taille.  Dans  la  petite  figure  qui  représente  l'âme,  le  mouvement  des 
bras  vers  le  ciel  est  admirablement,  je  ne  dirai  pas  rendu,  mais  indi- 
qué. .  .  .  Voilà  de  ces  effets,  comme  celui  du  ravissement  au-dessus 
de  terre,  où  le  moyen  âge  a  excellé  et  n'a  jamais  été  surpassé  ni  même 
égalé.  ...  *  Puisque  tu  es  mort,  tout  mon  chagrin  est  de  vivre,' 
V.  2030.  Tel  est  le  sentiment  que  représente  la  figure  placée  debout 
aux  pieds  d'Olivier,  penchée  et  s'appuyant  sur  une  grande  épée. 
À  mon  avis,  elle  le  représente  très  bien.  Assurément  les  jambes 
(comme  dans  toute  cette  composition)  sont  déplorables;  mais  que 
voulez-vous!  C'est  émouvant.  Les  bras  sont  disposés  très  adroite- 
ment, l'un  soutient  le  corps  sur  l'épée  placée  avec  la  pointe  en  terre  ; 
la  tête  est  penchée  sur  l'autre  bras. 

"Entre  les  deux  cavaliers  dont  j'ai  parlé  d'abord,  et  la  mort 
d'Olivier,  l'artiste  a  représenté  une  scène  qui  est  assurément  la  plus 
belle  de  l'épopée  française,  peut-être  de  toutes  les  épopées.  Roland 
et  Turpin  restent  seuls  sur  le  champ  de  bataille.  L'archevêque  va 
mourir  le  premier  (c'est  alors  que  se  passe  la  scène  touchante  011 
Roland  recueille  par  ici  et  par  là  les  pairs  et  les  met  devant  Tar- 

202 


w.  2181-2207]  NOTES  [p.  89-90 

chevêque).  Roland  est  représente,  transportant  assez  adroitement 
un  corps,  celui  d'Olivier,  sans  doute,  pour  le  placer  auprès  des 
autres  chevaliers  déjà  rangés  sur  la  terre.  On  ne  voit  pas  l'ar- 
chevêque; mais  un  ange  descend  ou  plutôt  tombe  du  ciel,  on  ne 
sait  trop  comment.  Les  jambes  d'Olivier  sont  encore  tout  à  fait 
manquées.  Au-dessus  de  son  corps,  est  un  objet  en  forme  de  violon 
avec  un  appendice  étroit,  que  je  n'ai  pas  compris." 

Pagre  90.  —  i.  Ivoire  .  .  .  ôirard  de  Roussillon;  seven  of  the 
peers  met  death  in  the  engagement  summarized  on  page  56,  note  3  ; 
but  Ivoire,  Ivon,  and  Girard  de  Roussillon  are  slain  by  Marsile  (see 
s.  cxLiv).  Ivon  and  Ivoire,  Gérin  and  Gérier,  Roland  and  Olivier 
were  compagnons  (cf.  page  12,  note  4),  and  are  therefore  mentioned 
together.  Besides,  the  first  two  couples,  it  will  hâve  been  noticed, 
are  figuratively  joined  together  by  allitération.  Names  better 
known  than  those  of  the  peers  named  in  the  Chanson  are  usually 
substituted  in  the  later  poems.  The  name  of  Girard  de  Roussillon, 
appears  to  hâve  been  ihtroduced  into  the  Roland  by  the  last  ar- 
ranger of  the  poem.  Girard  was  a  real  character,  a  contemporary 
of  Charles  the  Bald  (f  877).  He  became  himself  the  hero  of  a 
well-known  epic  Girard  de  Roussillon,  The  scribe  who  last  ar- 
ranged  the  Roland  could  hâve  known  little  else  of  Girard  de 
Roussillon  than  his  name,  since  he  represents  him  as  meeting  death 
at  Roncesvalles  —  a  dénouement  quite  as  contrary  to  epic  tradition 
as  to  history. 

2.  vous  avez  eu  du  malheur;  in  this  case  Ù^e  plainte  funéraire 
(cf.  page  77,  note  i),  or  more  properly  regret  funèbre  is  performed 
officially  by  the  archbishop.  AUhough  a  French  custom  in  the 
eleventh  century,  this  rite  appears  to  be  of  Germanie  origin.  It 
was  performed  especially  for  those  who  were  killed  in  battle. 
Sometimes  a  mère  exclamation  of  regret  had  to  suffice,  but  when 
possible  it  became  no  less  than  a  true  oraison  funèbre. 

3.  dans  les  saintes  fleurs  du  paradis  ;  this  recalls  Dante's  blessed 
rose  of  paradise.  This  idea  of  paradise  being  a  place  fiUed  with 
flowers  often  occurs  in  the  popular  poetry  of  the  Middle  Ages  and 
one  of  the  synonyms  for  le  paradis  is  le  champ  fleuri;  cf.  s.  ccix, 
V.  2898. 

4.  Olivier,  mon  beau  compagnon;  this  friendship  of  Roland 

203 


vv.  2207-2239]  NOTES  [p.  90-92 

and  Oliver  remained  proverbial  throughout  the  Middle  Ages,  just 
as  that  of  Achilles  and  Patroclus  of  Grecian  antiquity;  and  fur- 
thermore,  just  as  Achilles  is  the  preferred  popular  hero,  al- 
though  Patroclus  is  the  wiser  of  the  two,  so  hère  Roland  retains 
this  distinction  in  the  popular  eye  despite  Oliver's  greater  wis- 
dom;  cf.  page  48,  note  i. 

5.  fils  du  yaillant  duc  Renier  .  .  .  etc.  ;  the  story  of  Renier  is 
teld  in  the  old  French  roman  Girars  de  Viane  (cf.  page  58,  note  3). 
Renier  is  the  son  of  Garin  de  Montglane  and  brother  of  Girard  de 
Vienne.  He  arrives  at  Charlemagne*s  court  in  quest  of  adventures 
and  is  able  to  deliver  the  région  about  Paris  from  brigands  that 
infest  the  outlying  districts.  As  a  reward,  he  is  sent  to  Genoa 
to  marry  the  daughter  of  the  late  duke  of  that  city.  This  he  does. 
Of  this  marriage,  two  children,  Oliver  and  Aude,  are  born.  It  is 
while  Vienne  is  besieged  by  Charlemagne  that  Oliver  reveals  his 
courage  and  Aude  her  beauty.  Hère  Oliver  combats  for  several 
days  Charlemagne's  champion,  Roland;  and  hère  Roland  begins 
his  lasting  f riendship  for  Oliver.  Hère,  too,  Roland  loves  la  belle 
Aude  and  becomes  \i^x  fiancé.  In  the  Chanson  de  Roland^  Aude*8 
home  is  Aix-la-Chapelle.  Another  roman,  but  inferior  in  quality, 
is  devoted  to  Renier  de  Gennes.  The  coast  région  of  Genoa  appears 
to  hâve  been  called  the  Riviera  as  early  as  the  eleventh  century. 

Pagre  91«  —  i.  pour  remplir  le  cor  d'eau;  in  Turpin*s  Chronick 
it  is  related  that  Roland  suffered  thirst,  but  his  death  is  not  at- 
tributed  to  that  cause.     Roland  has  fainted. 

The  archbishop  is  going  to  get  him  some  water,  not  primarily  to 
slake  his  thirst,  but  to  bring  him  back  to  consciousness.  It  would 
appear  that  the  purpose  of  the  archbishop  in  filling  the  hom,  not 
being  understood,  gave  rise  to  the  legend  that  Roland  died  of 
thirst.  This  idea  is  expressed  in  the  Paris  version,  and  passed  on 
into  literature.  It  is  to  this  that  Rabelais  refers  when  he  says  : .  .  . 
et  après  quelques  années  mourut  de  la  mort  Roland,  (Œuvres,  éd. 
Janet,  Pantagruel,  t.  11,  p.  35).  Thus  the  expression  mourir  de  la 
soif  Roland  means  to  die  of  thirst. 

Pagre  92* — i.  il  confesse  ses  péchés;  the  old  French  has: 
claimet  sa  culpe,  meaning:  il  s"* écrie  *mea  culpa*  pour  ses  péchés;  cf. 
s.  CLXXVi,  V.  2364. 

204 


w.  2239-231 1]  NOTES  [p.  92-94 

2.  ses  belles  mains  blanches  ;  the  beauty  and  whiteness  of  the 
archbishop's  hands  well  recall  his  priestly  character.  The  fine 
thought  in  this  beautiful  line  has  not  infrequently  been  ezpressed 
by  the  poets  ;  cf.  de  Musset*s  : 

Et  sur  son  cœur  de  fer  lui  croise  les  deux  mains." 

LA  NUIT  DB  MAI. 

3.  et  le  plaint  tristement;  cf.  page  77,  note  i,  and  page  90, 
note  2. 

Pagre  93«  —  I.  l'ange  Gabriel  is  the  usual  intermediary  between 
God  and  man;  cf.  page  146,  note  i.  The  appropriateness  of  the 
rôle  appears  from  Luke  i  :  19-26.  The  angel  GabrieFs  rôle  in  the 
poem  is  to  bear  to  God  the  prayers  of  the  dying;  cf.  s.clxxviii,  v. 
2390.      ^      - 

2.  il  y  a  là  un  Sarrasin;  this  picturesque  and  striking  épisode 
could  easily  be  detached  from  the  poem.  On  the  other  hand,  it 
might  possibly  hâve  been  one  of  those  primitive  songs,  or  romances, 
celebrating  Roland's  warlike  deeds.  A  successful  imitation  of 
this  épisode,  superior  to  the  original,  is  to  be  found  in  the  story 
of  the  Jew  who,  as  the  romances  relate,  came  to  pull  the  Cid*s 
beard,  when  the  dead  champion  was  seated  in  an  armchair  in  the 
cathedral  of  Valencia.  As  told  in  the  Chanson,  the  story  seems 
to  hâve  been  invented  in  order  to  explain  how  Roland's  hom  was 
cleft. 

Pagre  94.  —  i.  le  gros  bout  de  mon  cor  en  est  fendu  ;  it  is  not 
clear  whether  this  story  of  the  cracking  of  the  hom  gave  rise  to 
the  cleft  hom  displayed  in  the  church  of  Saint  Séverin,  in  Bordeaux 
(cf.  page  46,  note  i),  or  whether  the  cleft  hom  suggested  the 
story.  In  the  Chronique  de  Turpin,  the  hom  is  said  to  hâve  been 
split  by  the  force  of  Roland's  breath. 

2.  Hélas  I  Durendal,  bonne  épée;  this  is  a  particular  kind  of 
regret  funèbre,  noticed  on  page  77,  note  i,  and  page  90,  note  2. 
Hère  it  is  pronounced  by  the  dying  person  to  what  he  leaves  be- 
hind.     It  is  a  triple  adieu  and  longer  than  usual. 

3.  il  n'y  aura  jamais  son  pareil  en  France;  at  any  other  time, 
this  self  appréciation  might  appear  inappropriate,  but  under  the 
circumstances  and  in  so  suprême  a  moment,  it  seems  justifiable. 

205 


vv.  2312-2324]  NOTES  [p.  94-95 

4.  Roland  frappe  sur  le  bloc  ;  this  is  one  of  the  flnest  and  most 
perfect  f orms  of  intentional  répétition  to  be  found  in  epic  poetry  ; 
cf.  page  5,  note  4;  page  23,  note  i  ;  page  46,  note  i.  This  triple 
répétition  bas,  too,  its  pendant  later  on  in  the  five  strophes  in 
which  Charlemagne  expresses  the  regrets  funèbres  for  his  nepbew  : 
ss.  ccviii-xii,  after  arriving  on  the  spot  where  he  recognizes  the 
blows  of  Durendal  upon  the  three  stones  :  s.  ce  vu,  v.  2875.  -^.8 
the  Durendal  legend  spread,  popular  imagination  developed  it  still 
more  and  applied  the  expression  brèches  de  Roland  to  the  clefts 
between  high  rocks  very  near  together;  as  though  the  hero  had 
made  thèse  clefts  with  the  blows  of  Durendal. 

**  Il  n*est  pas  inutile  de  dire  que  les  lieux  appelés  aujourd'hui,  en 
France,  *  Pas  de  Roland  *,  *  Brèche  de  Roland,'  etc.,  n'ont  reçu  ces 
dénominations  qu'à  une  époque  très  récente  (on  n'a  trace  d'aucune 
avant  le  xviiie  siècle),  et  les  doivent  à  l'invention  de  poètes  ou 
d'érudits  locaux.  Il  en  est  sans  doute  de  même  du  Salto  de  Roldàn 
en  Espagne."  Gaston  Paris  in  Revue  de  Paris ^  Sept.  1901,  p.  242, 
note  I.  .^ ->  .   ,    '^  c  i , 

Pagre  95*  —  I.  les  yaux  de  Maurienne  ;  see  page  38,  note  4. 

2.  Charlemagne  te  mit  à  ma  ceinture  ;  see  page  39,  note  2. 

3.  je  lui  ai  conquis,  etc,  ;  in  this  enumeration,  there  are  traces  of 
epic  récitals  relative  to  wars  before  Roland's  time.  Most  of  thèse 
taies  hâve  disappeared  without  leaving  any  trace.  They  belong  to 
the  poetic  story  of  Charlemagne,  though  some  of  them  are  based 
on  historic  e vents.  The  first  seven  names  are  those  of  the  old 
French  provinces  ;  the  other  names  are  those  of  well  known  Euro- 
pean  countries  or  places  ;  cf.  page  123,  note  7.  Needless  to  say  that 
each  manuscript  gives  a  différent  list  according  jnore  with  the 
imagination  of  the  poet  than  with  tradition.  It  may  be  said,  in  a 
gênerai  way,  that  the  enumeration,  with  the  exception  of  Constan- 
tinople  and  the  British  Isles,  —  entirely  fabulous  conquests,  — 
comprises  Charlemagne's  empire,  of  which  Aix-la-Chapelle  was  the 
capital  and  heart  (cf.  page  4,  notes  2  and  3)  ;  that  is  to  say,  the 
territory  exclusive  of  Austrasie  on  both  banks  of  the  Rhine,  con- 
sidered  as  the  hereditary  domain.  —  not  acquired  by  conquest; 
see  the  Map. 

4.  la  libre  Normandie  ;  Normandy  was  ceded  by  Charles  the 

206 


vv.  2324-2365]  NOTES  [p.  95-96 

Simple  to  Rollo  about  912.  It  was  taken  away  from  Jean  sans 
Terre  by  Philippe-Auguste  in  1204.  The  allusion  is  to  a  privilège 
granted  by  Charles,  to  Richard,  duke  of  Normandy,  according  to 
which  a  serf  from  another  kingdom  became  free  after  a  year's 
résidence  in  the  province.  This  privilège  is  stated  in  the  chanson 
de  geste  Fierabras  (Kroeber*s  édition,  page  120,  vv.  3965-8). 

5.  son  domaine  privé  ;  this  disdainful  tone  is  suggestive  of  the 
Norman  conquest,  and  of  a  poet  who  sympathizes  with  the  con- 
querors. 

6.  Que  de  reliques  précieuses,  etc,  ;  the  practice  of  keeping  relies 
in  the  sword  pommel  is  often  referred  to  by  the  poets  and  was  cer- 
tainly  in  vogue.  According  to  the  manuscript,  the  list  of  relies 
varies.  Saint  Basile  was  the  father  of  the  Greek  church  and  a 
famous  savant  (329-379).  Saint  Denis  was  the  first  bishop  of 
Paris.  He  died  a  martyr*s  death,  about  270.  Roland's  anxiety  in 
regard  to  the  fate  of  his  sword  after  his  death  appears  to  be  imi- 
tated  from  a  like  épisode  in  some  earlier  chanson,  The  sword  be- 
came thesubject  of  many  legends;  see  Plate  m,  fig.  3. 

Pagre  96.  —  i.  il  tourne  la  tête  vers  les  païens  ;  Roland  wishes 
to  die  facing  the  enemy,  and  for  that  reason  advances  a  few  steps 
in  the  direction  of  the  enemy's  country  to  show  that  he  dies  a  victor. 
He  does  this,  too,  to  make  good  a  boast  which  the  emperor  relates 
in  s.  ccvi,  vv.  2855-69;  cf.  page  117,  note  2.  As  Roland  is  un- 
able,  because  of  weakness,  to  remain  standing  or  sitting,  he  is 
obliged  to  lie  down  as  he  does,  face  downward;  possibly,  also,  the 
better  to  conceal  his  sword. 

2.  il  confesse  ses  péchés  ;  cf.  page  92,  note  i.  The  prayer  tnea 
culpa  is  continued  in  the  next  strophe. 

3.  il  tend  son  gant  droit  vers  Dieu  ;  to  the  mind  of  the  présent 
day,  such  a  procédure  is  likely  to  seem  lacking  in  déférence  to  the 
Deity  ;  but  to  the  Imaginative  minds  of  the  eleventh  century,  this 
act  would  ,appear  sublime.  There  is  nothing  more  characteristic 
of  the  spirit  of  feudalism  than  this  act  of  Roland.  According  to 
the  ideas  of  the  best  classes  of  society  in  those  days,  Roland  looks 
upon  God  as  his  suprême  sovereign  toward  whom  it  was  his  duty  to 
act  like  a  loyal  subject.  The  glove  symbolizes  the  person  perform- 
ing  the  act.     Thus,  giving  an  ambassador  one*s  glove  is  the  same 

207 


vv.  2365-2394]  NOTES  [p.  96-97 

as  giviug  him  f ull  power  ;  throwing  down  one*s  glove  is  équivalent 
to  bringing  to  the  front  one's  strength  and  courage  to  support  what 
one  asserts;  cf.  page  12,  note  i. 

Pagre  97.  —  i.  De  bien  des  choses  ;  the  dying  hero  fondly  re- 
members  his  king,  his  parents,  his  friends  ;  thinks  of  France  and  of 
his  sword,  but  there  is  no  word  of  remembrance  of  his  fiancée, 
Aude.  The  reason  of  this,  according  to  Gaston  Paris  (Récits  des 
poètes^  etc.f  page  23,  note  2),  is  that  this  passage,  without  doubt, 
forms  a  part  of  the  primitive  version  in  which  the  love  of  Roland 
for  Aude  does  not  appear.  Their  betrothal  (cf.  page  72,  note  i,  and 
page  90,  note  5),  is  the  invention  of  a  later  epoch.  Another  ex- 
planation  is  that  the  old  chanson  de  geste  is  the  apotheosis  of  the 
knight,  the  baron,  or  the  many  to  whom  ail  is  sacrificed,  —  es- 
pecially  woman.  Love  would  diminish  Roland's  greatness.  That 
Aude,  upon  leaming  of  Roland's  death,  should  die  for  him,  was 
quite  according  to  rule.  That  he  in  no  wise  should  appear  to  re- 
tum  her  affection,  was  equally  so.  It  is  not  until  the  folio wing 
century  that  gallantry  and  dévotion  to  women  become  manifest  in 
the  romans  bretons, 

2.  Notre  yrai  Père  ;  a  passage  much  admired.  The  miracles 
relating  to  Lazatus,  to  Daniel,  and  to  Jonah  are  those  most  often 
recalled  in  the  prayers  that  frequently  occur  in  the  chansons  de 
geste  ;  oi,  s.  ccxxviii,  vv.  3100-3109.  The  scènes  thèse  miracles 
represent  are  found  upon  many  of  the  stained  glass  Windows  of  the 
old  cathedrals.  They  may  be  seen,  too,  upon  some  of  the  old 
sarcophagi  in  the  Aliscamps  cemetery,  at  Arles.  To  thèse  picto- 
rial  représentations  correspond  the  well  known  funeral  liturgies, 
which  inspire  the  beautif ul  prayer  that  Roland  hère  utters.  The 
tragic  end  of  the  hero  is,  indeed,  sublime.  Two  modem  senti- 
ments appear  distinctly,  christianity  and  chivalry.  Roland's  faith 
is  heroic,  religions,  and  human  ;  his  heart  is  that  of  a  gallant  knight. 

3.  saint  Gabriel  ...  le  lui  prend  ;  in  taking  the  glove,  the 
angel  Gabriel  shows  that  God  accepts  Roland's  submis&ion  and  re- 
pentance.  To  the  eleventh-century  imagination,  this  was  the  height 
of  the  sublime. 

4.  saint  Michel-du-Péril  ;  the  patron  of  the  celebrated  abbey 
Mont  Saint-Michel  (cf.  page  4,  note  4),  on  the  borders  of  Nonâandy 

208 


w.  2394-2458]  NOTES  [p.  97-103 

and  of  Brittany.  Roland  was  marquis  of  Brittany  ;  cf.  page  84, 
note  I.  In  ail  probability,  the  oldest  poem  on  his  death  must 
hâve  been  composed  in  the  neighborhood  of  Mont  Saint-Michel. 
There  his  memory  would  most  likely  hâve  best  been  preserved  ; 
cf.  Introduction,  §  iv,  and  see  page  84,  note  3. 

5.  l'âme  du  comte  en  paradis  ;  according  to  Turpin's  Chronicle, 
Roland  was  thirty-eight  years  old  when  he  died  ;  cf.  Introduction, 
§  IV. 

Pagre  101«  —  I.  yingt  mille  hommes  tombent  parterre;  one of 
the  poetic  exaggerations  referred  to  on  page  73,  note  i  ;  cf.  also 
page  I2Q)  note  3. 

Page  102*  —  I.  Vous  pouvez  yoir  à  la  poussière;  Naimes 
shows  himself  a  good  observer  ;  cf.  Introduction,  §  xvi. 

2.  Gébouin,  Oton,  Tibaut  de  Reims,  Milon  ;  thèse  four  knights 
form  an  escort  later  on:  s.  ccxv,  vv.  2970-71,  for  the  removal  of 
the  bodies  of  Roland,  Oliver,  and  Turpin  from  the  field  of  battle. 
The  name  Oton  is  also  that  of  the  peer  who  has  just  been  slain  ; 
cf.  page  61,  note  3  (last  part).  Tibaut  and  Milon  hâve  already  been 
mentioned:  s.  xii,  v.  173. 

3.  de  faire  pour  lui  arrêter  le  soleil  ;  in  the  Iliad,  when 
night  puts  an  end  to  the  fray,  the  impetuous  Ajax^  willing  even 
that  Jupiter  should  take  part  against  the  Greeks  if  only  he  will 
cause  his  sun  to  shine,  cries  :  '*  O  God,  restore  to  us  the  day,  and 
combat  against  us.*'  In  the  book  of  Joshua,  the  Hebrew  chief  says 
before  ail  Israël  :  "  Sun,  stand  thou  still  upon  Gibeon,  and  thou, 
Moon,  in  the  valley  of  Ajalon  "  (Joshua  x  :  12). 

4.  Voici  apparaître  un  ange  ;  the  angel  Gabriel,  mentioned  in 
verses  2262,  2390  and  represented  as  appearing  visibly  in  verses 
2526,  2847. 

Pagre  108«  —  I.  le  jour  ne  te  fera  point  défaut  ;  if  we  exclude 
the  intervention  of  angels,  the  miracle  which  hère  follows  is  the 
only  one  introduced  into  the  poem.  In  the  case  of  angels,  though 
présent  they  are  not  described  as  visible.  This  modération  in 
having  recourse  only  in  a  limited  degree  to  the  miraculous  is 
noteworthy.  Later  on,  the  poets  use  freely  this  fertile  source  of 
material. 

2.  Dieu  fit  .  .  .  grand  miracle  ;  in  old  French,  this  verse  became 
209 


vv.  2458-2504]  NOTES  [p.  103-104 

almost  proverbial  ;  for  in  later  poems,  notably  in  the  poem  of  the 
Saxons:  s.  lxxix  (end  of  the  twelfth  century),  and  in  Otinel:  vv. 
18-19,  a  thirteenth  century  poem,  the  substance  of  the  verse  is 
again  repeated. 

3.  Val-Ténèbres,  an  unknown  place. 

4.  le  cours  de  l'Ébre  ;  the  Ebro  river  rises  in  the  province  of 
Santander  and  flows  in  a  south-easterly  direction  past  Logrono, 
Saragossa,  and  Tortosa,  into  the  Mediterranean.  Its  navigation  is 
difficult  on  account  of  its  rapidity  and  the  rocks  in  its  bed.  In 
modem  times,  canals  hâve  been  eut  along  its  course  ;  see  the  Map. 

5.  Tervagant  ;  see  page  3,  note  5. 

Pagre  104.  —  I.  Joyeuse;  as  with  the  story  of  Durendal  (cf. 
page  39,  note  2),  and  of  Hauteclaire  (cf.  page  58,  note  3),  so  the 
history  of  Joyeuse  is  related  difîerently  in  the  chansons  de  geste, 
According  to  the  Fierabras  version  (thirteenth  century),  this  sword 
was  the  work  of  the  smith  Veland;  according  to  the  Crônica 
gênerai  de  Espana^  it  was  given  to  Charlemagne  by  Galienne,  his 
first  wife,  daughter  of  a  Saracen  émir.  According  to  the  Karla- 
magnus  Saga^  the  emperor  having  received  from  the  king  of 
Greece  the  gift  of  the  point  of  the  holy  lance,  had  it  fitted  into  the 
pommel  of  his  sword  which  he  therefore  named  Joyeuse.  This 
account  agrées  with  the  one  hère  given. 

2.  change  trente  fois  de  reflet  ;  similarly  thê  Karlamagnùs-Saga^ 
treating  of  this  famous  sword,  has  :  "  Karlomagnus  resta  ceint  de 
son  épée,  nommée  Joïus,  qui  était  à  trente  couleurs  pour  chaque 
jour:"  chapter  xxxviii.  The  sword  possessed  a  thousand  vir- 
tues:  it  shed  forth  the  light  refracted  in  numberless  rays;  it  pre- 
served  its  happy  possessor  from  being  poisoned,  etc.  Doubtless 
this  is  the  very  sword  that  the  great  emperor  still  holds  in  his 
hand,  as  he  lies  in  his  tomb  at  Aix-la-Chapelle;  and  with  this 
sword,  it  would  seem,  he  still  menaces  the  enemies  of  Christen- 
dom. 

3.  la  lance  .  .  .  sur  la  croix  ;  this  lance  has  been  the  subject  of 
many  taies  throughout  the  Middle  Ages.  There  are  two  legendary 
currents  quite  distinct  from  each  other  and  that  were  not  confused. 
In  the  oldest  ^^x^^s^^^^^^^^^mge  à  Jérusalem^  Charlemagne 
brings  from  the^^^r  t5^2W¥^u's''^S|K,  which  had  been  given  him 

((    UNIVERSiriy 


V.  2504]  NOTES  [p.  104 

by  the  king  of  Constantinople.  The  relie  is  enclosed  in  the  pom- 
mel  of  Charlemagne's  sword  which  is  known  henceforth  by  the 
name  of  Joyeuse,  from  whence  the  name  Mon  joie;  cf.  p.  5I1  note 
2.  Such  is  the  account  in  the  Karlamagnùs- Saga  which  may  pass 
as  that  typical  of  the  Carolingian  legend.  The  second  legendary 
tradition  in  regard  to  the  lance  is  of  Celtic  origin  and  quite  différent 
from  the  preceding.  Chrestien  de  Troyes*  Perceval  le  Gallois  best 
summarizes  this  version  of  the  legend  :  While  at  the  palace  of  the 
Roi-Pécheur,  Percival  sees  a  servant  carrying  a  lance  from  which 
a  drop  of  blood  keeps  falling.  He  also  sees  two  damsels,  one  of 
whom  holds  a  golden  basin  or  graaL  Percival  is  not  curions 
enough  to  inquire  the  reason  of  what  he  sees.  It  is  to  this  lack  of 
interest  that  ail  his  subséquent  misf ortunes  are  due.  Nevertheless, 
he  sets  out  to  find  once  more  the  lance  and  ihe  graaL  This  time, 
upon  discovering  them,  he  does  not  neglect  to  ask  why  the  lance 
bleeds.  The  reply  is  that  with  this  lance  Longus  pierced  the  side 
of  our  Saviour  ;  and  with  the  basin  Joseph  of  Arimathea  received 
the  divine  blood.  The graal  heals  ail  wounds  and  even  resurrects 
from  the  dead  ;  but  to  be  able  to  approach  it,  one  must  be  in  a 
State  of  grâce.  Percival  proves  his  right  to  approach  the  graal. 
Many  adventures  take  place.  Percival  finally  becomes  a  hermit. 
On  the  day  of  his  death,  the  lance  and  the  basin  are  transported  to 
heaven,  where  they  still  are.  So  différent  are  thèse  two  legendary 
stories,  as  shown  by  the  French  and  Celtic  versions,  that  Gautier 
well  says  :  **  Les  chansons  de  geste  et  les  romans  de  la  table  ronde 
sont  à  Pusage  de  deux  sociétés  différentes,  de  deux  mondes 
divers:"  la  Chanson  de  Roland^  note  to  v.  2503.  Cf.  also  on 
the  story  of  the  graal,  Abbey's  beautiful  paintings  in  the  delivery 
room  of  the  Boston  Public  Library.  The  manner  in  which  the 
emperor  acquired  the  relies  of  the  Passion  is  differently  related  in 
thèse  old  poems.  According  to  the  curions  chanson-.  Voyage  de 
Charlemagne  (a  twelf th  century  poem),  the  queen  told  Charlemagne 
that  Hugues  le  Fort  looked  better  with  his  crown  on  than  the 
emperor  himself  did  when  wearing  the  impérial  diadem.  To  ascer- 
tain  the  truth  of  this  statement,  Charlemagne,  with  his  barons^ 
betook  himself  to  Constantinople,  the  home  of  Hugues  le  Fort. 
From  there  the  emperor  then  passed  on  to  Jérusalem  to  visit  the 

211 


vv.  2504-2529]  NOTES  [p.  104-105 

holy  sepulchre.  He  received  an  ovation  f rom  the  patriarch  of  the 
city,  and  upon  leaving  w'as  presented  by  him  with  the  precious 
relies.  According  to  the  chanson  :  Fierabras^  the  emperor  acquired 
thèse  relies  not  by  donation  but  by  conquest.  A  gigantie  Saracen, 
master  of  the  holy  sepulchre,  combats  with  Oliver,  Charlemagne's 
champion,  by  whom  the  Saraeen  is  defeated.  The  diffieulties  en- 
countered  by  Oliver  in  getting  the  better  of  the  Saraeen  are  novel 
and  of  a  highly  entertairîing  charaeter. 

Pagre  105*  —  I.  leur  cri  de  Monjoie  ;  cf.  page  51,  note  2.  The 
explanation  hère  given  monjoie  (meum  gaudium),  is  not  probable,  for 
in  French,  masculine  adjectives  before  féminine  nouns  are  not 
found  previous  to  the  fourteenth  century.  The  explanation  mons 
gaudii  i.  e.  mont  joie,  is  more  likely.  According  to  some,  this  place 
was  in  the  neighborhood  of  Rome  ;  according  to  others,  near  Saint- 
Denis  in  France.  The  oldest  mention  of  this  war-ery  appears  in 
the  Chanson  de  Roland. 

2.  car  qui  a  .  .  .  appris  ;  the  old  French  reads  :  Mult  at  apris 
qui  bien  conuist  ahan,  This  passage  suggests  to  Joseph  Fabre 
Jpage  263,  note  i,  of  his  édition  of  the  Chanson  de  Roland) ^  the 
query  whether  Alfred  de  Musset  when  he  wrote  : 

V homme  est  un  apprenti ^  la  douleur  est  son  maître , 

\Jl  nuit  d'octobre. 

ever  suspected  that  he  merely  translated  the  old  French  verse. 

3.  dans  un  songe;  the  first  dream  foreshadows  Baligant's  ex- 
pédition, the  events  of  which  are  now  to  be  related  in  what  is 
known  as  les  représailles^  retaliation. 

Charlemagne  does  not  hâve  direct  intercourse  with  the  divine 
messenger.  Plate  xiv,  however,  portrays  the  emperor  in  the  présence 
of  an  angel.  This  plate,  from  a  German  xiith  century  manuscript 
is  thus  described  by  Avril  in  his  '*  Iconographie  ''  de  la  Chanson 
de  Rolandy  p.  124,  Mystère  de  Roncevaux  :  ".  . .  Charlemagne  est  re- 
présenté agenouillé  et  prosterné  devant  un  ange,  aux  ailes  relevées. 
Le  messager  céleste  tient  de  la  main  gauche  un  sceptre  fleurdelisé, 
tandis  que,  de  la  droite,  il  lève  deux  doigts  pour  bénir  le  héros. 
Ci-contre  la  reproduction  qu'en  a  donnée  M.  Léon  Gautier  {Cheva- 
lerie, p.  308).  Cette  scène  respire  une  incontestable  grandeur. 
Si  les  mains  sont  rendues  sans  aucun  souci  de  la  perspective,  le 


vv.  2529-2602]  NOTES  [p.  105-Ï08 

groupe  est  bien  agencé,  les  attitudes  appropriées  et  les  mouve- 
ments vrais.  Ce  simple  trait  produit  une  impression  qui  reste 
gravée  dans  la  mémoire." 

Pagre  106.  —  I.  jusqu'aux  boucles  d'or  pur;  la  boucle  is  a  projec- 
tion from  the  centre  of  the  shield;  cf.  L.  umbo,  and  see  Plate  xviii, 
fîg.  4,  and  also  Plate  xxi.  Because  of  the  boucle^  the  old  French 
h  as  the  term  escut  bucler^  a  buckler  shield,  from  which  the  term 
bouclier^  as  noted  page  52,  note  i,  came  to  be  used  for  the 
shield  itself.  The  bouclier  was  often  of  good  size,  gilded  or  orna- 
mented,  cf.  vv.  3570-1;  within  the  hollow  part  of  it  there  was 
preserved  at  times  some  precious  object.     See  Plate  xx,  fig.  5. 

2.  il  y  a  plus  de  trente  mUIe  ;  what  is  told  hère,  in  which  vari- 
ous  animais  and  more  than  thirty  thousand  démons  take  part,  and 
the  aid  of  Charlemagne  is  invoked,  probably  refers  to  the  disaster  of 
Ronces valles  of  which  Charles  had  a  prémonition  (cf.  s.  LVii,  vv. 
718-724  and  page  31,  note  i),  but  could  not  prevent. 

3.  un  grand  lion;  the  lion  of  Islam,  Baligant ;  cf.  Introduction, 

§  XXIII. 

4.  Après  ce  songe  ...  un  autre;  thèse  two  dreams  form  a  par- 
allel  to  the  two  related  earlier  in  the  poem:  ss.  lvii-lviii,  vv.  718- 
736.  The  opening  of  the  second  dream  in  both  cases  is  much  the 
same  :  //  est  en  France^  à  Aix.  —  The  second  dream  is  prophétie  of 
the  expiation  and  indicates  the  main  events  in  the  trial  of  Ganelon. 

5.  Ardennes;  see  page  31,  note  3. 

6.  il  voit  venir  trente  ours  ;  this  dream  is  explained  by  what 
follows  later  on.  The  thirty  bears  are  the  relatives  who  f urnish 
surety  for  Ganelon.  The  first  bear,  attached  by  a  double  chain,  is 
Ganelon  himself  ;  the  greyhound  is  Tierri,  Charlemagne*s  cham- 
pion; the  bear  that  Tierri  fights  is  Pinabel,  Ganelon's  champion; 
cf.  page  31,  note  2. 

Pagre  107«  — i.  Apollon  .  .  .  Tenragant  .  .  .  Mahomet;  cf. 
page  3,  note  5.  Such  treatment  by  the  Saracens  of  their  gods  is 
related  in  other  old  French  chansons^  notably  Fierabras, 

Page  108*  — 1«  L'émir  se  conduira  lâchement;  this  announce- 
ment  is  introductocy  to  the  long  Baligant  épisode  (917  verses). 
Slender  as  is  the  tie,  it  serves  to  attach  the  épisode  to  the  poem. 
The  object  of  this  épisode  is  evidently  less  to  avenge  Roland,  al- 

213 


w.  2602-2614]  NOTES  [p.  108 

ready  avenged  by  Marsile*s  disaster,  than  to  exalt  Charlemagne. 
The  idea  of  eztolling  the  Emperor  rather  than  the  captain  is 
hardly  in  keeping  with  the  spirit  of  the  primitive  chansons  which 
made  Roland  the  central  figure.  It  is  not  unlikely  that  the  épisode 
was  introduced  into  the  version  of  the  Chanson  just  preceding  the 
one  hère  offered  in  the  Oxford  Ms.  Most  commentators  regard  ît 
as  an  interpolation,  and  it  is  not  f ound  in  the  Lyons  Ms.  ;  cf.  Intro- 
duction, §§  VI  and  XXII.  It  contains,  however,  parts  that  are  ad- 
mitted  to  be  of  ancient  origin  and  abounds  in  spirited  passages, 
which  in  no  wise  detract  from  the  rest  of  the  poem. 

2.  L'empereur,  ...  en  Espagne  .  .  .  sept  années;  this  re- 
capitulation recalls  the  opening  verses  of  '  the  poem  and  reminds 
one  of  the  répétitions,  It  appears  to  be  the  beginning  of  a  new  chan- 
son ^  and  as  Clédat  remarks  in  his  Chanson  de  Roland ^  suivie  d^un 
glossaire^  5e  édition  [no  date],  page  97,  it  is  not  impossible  that  it 
began  a  poem  originally  différent  from  the  Roland,  but  formed  the 
natural  continuation  of  the  latter.  Petit  de  Julie  ville  in  his  édition 
of  the  Chanson^  note  to  v.  2609  says  :  "  M.  G.  Paris  remarque  très 
justement  que  ce  passage  montre  la  pauvreté  de  la  syntaxe  dans 
notre  poème.  Si  le  poète  avait  su  construire  un  plusqueparfait, 
il  eût  dit:  *Dès  le  début  de  Tinvasion  de  Charles  en  Espagne, 
Marsile  avait  fait  mander  à  Baligant,  etc.*  Faute  de  savoir  ainsi 
échelloner  deux  passés,  il  est  forcé  de  recommencer  toute  Texposi- 
tion  du  poème  :  *  L'empereur,  par  sa  grande  puissance,  sept  ans 
tout  pleins  en  Espagne  est  resté.  Marsile  s'en  tourmente  beau- 
coup. Au  premier  an,  fit  sceller  ses  brefs,  etc.'  "  This  rétrospect- 
ive manner  of  introducing  what  follows  lends  to  the  narrative  a 
pleasant  flavor  of  antiquity.  The  editor  has  been  unable  to  find 
Gaston  Paris'  remark,  the  substance  of  which  Petit  de  JuUeville 
hère  gives. 

3.  au  souyerain  de  Babylone,  Baligant  ;  in  Turpin's  Chronicle^ 
followed  by  twenty  of  the  old  poets,  Baligant  is  represented  as 
Marsile's  brother  reigning  with  him  at  Saragossa  under  the  sover- 
eignty  of  the  émir  of  Babylon.  During  the  Middle  Ages,  Babylon  is 
designated  now  Bagdad,  now  Cairo.  Its  use  hère  appears  to  be  a 
souvenir  of  the  ancient  sovereignty  of  the  oriental  caliphs  over  ail 
Islam  ;  this,  too,  notwithstanding  the  f act  that  beginning  with  the 

214 


vv.  2614-2831]  NOTES  [p.  108-116 

year  756,  Abderaman  had  founded  the  independent  caliphate  of 
Cordova  ;  cf.  the  Map.  In  the  poem,  Baligant  is  a  purely  mytho- 
logical  character  whom  the  poet  supposes  to  hâve  outlived  Homer 
and  Virgil.  The  composer  of  this  épisode  is  rather  more  leamed 
than  the  poet  of  the  Roland  proper,  for  he  cites  thèse  classic 
authors  of  whom  he  has  at  least  heard. 

Page  109.  —  I.  au  port  d'Alexandrie;  the  port  of  Egypt,  on 
the  Mediterranean  ;  see  the  Map.  As  the  fleet  set  sail  in  May 
(v.  2628),  and  arrived  on  the  iifteenth  of  August,  the  day  of  the 
battle  of  Roncesvalles  (cf.  s.  cxcvi,  vv.  2700-1  :  car  nous  avons 
perdu  le  roi  Marsile  dont  le  comte  Roland  hier  a  tranché  la  main 
droite)y  the  time  consumed  in  reaching  the  destination  is  not  con- 
sidered  for  those  times  remarkably  long. 

2.  Marbrise  et  Marbnise  ;  unknown  places,  due  probably  to  the 
poet*s  fancy  ;  cf.  page  10,  note  2. 

3.  Espaneliz  ;  the  name  and  the  character  hâve  no  historical  or 
traditional  interest. 

Pagre  110«  —  i.  et  de  son  gant  droit;  for  the  symbolic  mean- 
ing  of  this  movement,  cf.  page  96,  note  3  (last  part). 

2.  au  poing  droit  ;  inasmuch  as  Marsile  had  lost  his  right  hand 
in  battle:  s.  CLXXXix,  v.  2574,  the  futility  of  the  pledge  is  fore- 
seen. 

Pagre  lll*  —  i.  l'un  porte  le  gant,  l'autre  le  bâton;  cf.  s.  xvii, 
V.  247,  and  page  12,  note  i. 

2.  Jurfaleu;  Marsile's  son  and  heir,  killed  by  Roland  in  the 
battle  of  Roncesvalles:  s.  CXLIV,  v.  1904. 

Pagre  113«  —  i.  depuis  sept  ans;  see  page  3,  note  2. 

Pagre  114.  —  I.  les  clefs  de  Saragosse;  in  s.  lui,  v.  654, 
Marsile  gives  the  keys  to  Ganelon;  in  s.  lv,  v.  677,  the  latter 
hands  them  over  to  Charlemagne  ;  cf.  page  28,  note  2. 

Pagre  116.  —  I.  et  les  douze  pairs;  cf.  page  57,  note  2,  and 
page  62,  V.  1470. 

'  2.  "Je  te  confie  le  commandement  ..."  the  émir  is  too  great  a 
personage  to  command  in  person  other  than  in  case  of  danger  ;  cf. 
Introduction,  §  xxiii. 

Pagre  116.  —  I.  seigneur  roi  amiral;  an  interesting  triplifica- 
tion  of  titles  illustrating  the  désire  of  the  poet  to  heighten  the 

215 


vv.  2831-2886]  NOTES  [F.  116-118 

prestige  of  the  chief  —  the  émir  —  by  clothing  him  with  ail  the 
rank  the  titles  indicate. 

Page  1 1 7  •  —  I .  les  autres  se  désarment  comme  lui  ;  in  s.  clxxx  v, 
V.  2498,  after  the  pursuit  of  the  Saracens  to  the  Ebro  river,  when 
night  came,  Charles  did  not  care  to  lay  aside  his  arms.  The 
soldiers  appear  to  hâve  followed  his  example.  The  horses,  how- 
ever  (cf.  s.  clxxxiv,  v.  2490),  were  relieved  of  their  saddles  and 
bridles  and  tumed  out  to  pasture.  In  the  moming  ail  foUow 
Charlemagne's  example  and  take  off  their  arms  and  go  to  the  field 
of  Roncesvalles  in  order  to  do  the  honors  to  the  fallen  heroes. 
After  this  ceremony  they  corne  back  to  camp  where  they  ail  put 
on  their  arms  :  ss.  ccxvi-ccxviii. 

2.  la  tête  tournée  du  côté  des  païens;  cf.  page  96,  note  i.  It 
was  the  custom  for  young  warriors,  particularly  on  feast-days,  to 
boast  of  the  great  deeds  they  were  to  perform.  As  thèse  deeds 
were  often  unperformed,  the  boasters  became  the  object  of  much 
jest  and  sarcasm.  Later,  this  boasting  took  the  form  of  vœux, 
vows,  which  the  knight  was  obliged  to  f ulfîlL  In  the  Pèlerinage  de 
Charlemagney  they  exceed  ail  bounds  and  are  known  as  gabs  or 
vanteries,     They  are  performed  only  by  miraculous  intervention. 

Pagre  118.  —  I.  sous  les  deux  arbres;  according  to  s.  clxxvi 
V.  2357,  Roland  abandons  the  two  trees  mentioned  in  s.  clxx, 
V.  2267,  deux  beaux  arbres^  and:  il  court  se  jeter  sous  un  pin.  Un- 
important  in  a  gênerai  way  as  this  variation  is,  it  indicates  that 
this  version  passed  through  more  than  one  hand. 

2.  le  comte  Acelin;  mentioned  in  s.  xii,  v.  172,  as  le  brave  comte 
Acelin  de  Gascogne. 

3.  Geoffroi  d'Anjou  ;  see  page  7,  note  2. 

4.  son  frère  Tierri  ;  the  champion  of  the  emperor  for  Roland 
against  Pinabel,  Ganelon*s  champion;  see  ss.  cclxxvii-ix,  vv. 
3806,  3818. 

5.  il  se  met  à  le  regretter;  cf.  page  77,  note  i  and  page  90, 
note  2.  Hère  the  epic  répétition  (see  page  47,  note  2,  and 
page  94,  note  4),  is  contained  in  ss.  ccviii-ix-x-xi  and  xii,  and 
the  regret  funèbre  itself  covers  more  than  forty  Unes.  It  has  been 
remarked  that  Charlemagne*s  grief  seems  rather  over  his  own  loss 
and  that  of  the  empire  than  that  of  his  nephew  himself.     On  the 

216 


w.  2886-2939]  NOTES  [p.  118-120 

other  hand  this  royal  pride  and  self  interest  on  the  part  of  the  old 
emperor  are  most  natural. 
Pagro  119.  —  I.  dans  les  fleurs  du  paradis  ;  cf.  page  90,  note  3. 

2.  mon  domaine  à  Laon;  cf.  page  41,  note  i.  Laon  was  the 
capital  of  the  last  Carlovingians  from  the  time  of  Charles  the 
Simple  (898).  It  was  then  that  this  city,  by  an  anachronism  easy 
to  understand,  was  made  to  represent  in  the  poem  Charlemagne's 
capital. 

3.  ma  chapelle  d'Aiz;  in  the  cathedral  of  Aix  was  the  chapel 
of  the  palace,  whence  the  name  Aix-la-Chapelle;  cf.  page  5,  note  i. 

Pagre  120.  —  I.  Alors  ...  les  Saxons  .  .  .  etc.;  it  is  certain 
that  this  enumeration  of  the  enemies  of  Charlemagne  belongs  to 
one  of  the  oldest  versions  of  the  poem.  In  other  parts  of  the 
Chanson  de  Roland-,  s.  ccLXix,  v.  3700,  and  s.  ccLXXVii,  v.  3793, 
the  Saxons  are  considered  as  vassals  and  not  as  enemies  not  whoUy 
conquered;  the  Hungarians  are  merely  mentioned:  s.  ccxxxvi,  v. 
3254,  as  is  la  Bulgarie  :  v.  2328,  no  importance  being  attached  to  either. 
The  mention  of  Palermo  as  a  hostile  city  indicates  a  date  later 
than  831,  when  the  Arabs  took  possession  of  it,  but  earlier  than 
1071,  when  Robert  Guiscard  depriyed  them  of  it.  La  Romagne  is 
mentioned  in  v.  2326,  and  la  Fouille  in  v.  371  ;  see  page  17,  note  3. 
Califeme  is  an  unknown  country  ;  the  word  appears  to  be  formed 
from  calife^  possibly  meaning  the  caliph's  country. 

2.  à  s'arracher  sa  barbe  blanche  .  .  .  etc.  ;  thèse  physical  mani- 
festations of  grief  are  customary  in  the  poetry  of  the  Middle  Ages, 
and  doubtless  existed  in  reality.  The  men  of  those  times  were  in 
many  respects  much  like  children. 

3.  cent  mille  Français  tombent ...  ;  cf.  page  loi,  note  i.  Hère 
poetic  exaggeration  may  be  said  to  reach  a  climax  ;  cf.  s.  ccLxxxii, 
V.  3870. 

4.  je  ne  voudrais  survivre  à  ma  maison  ;  maison  does  not  hère 
refer,  as  one  might  not  unnaturally  suppose,  to  Charlemagne's 
family  and  lineage,  but  to  his  household,  his  court,  his  immédiate 
councillors,  and  peers. 

5.  Ci2e  ;  see  page  25,  note  2.  The  pass  of  Cize  is  the  valley  on 
the  French  slope  corresponding  to  the  Spanish  valley  of  Ronces- 
valles.     Charles  had  already  passed  through  it  when,  upon  hearing 

217 


w.  2939-2998]  NOTES  [p.  120-123 

Roland's  horn,  he  retraced  his  steps.  The  correctness,  geographic- 
ally,  with  which  the  name  Cize  is  repeatedly  used  would  indicate 
that  it  dated  back  from  the  time  of  the  battle  itself. 

Page  121.  — I.  Il  les  fait  ouvrir;  according  to  Charles  Ma- 
gnin  (Journal  des  Savants  y  septembre,  1852),  this  is  the  earliest  men- 
tion of  extracting  the  hearts  of  the  dead.  As  the  entrails  decayed 
rapidly,  they  were  buried  on  the  battle-field.  The  bodies,  carefully 
washed  and  embalmed,  boiled  in  pitch,  were  carried  to  France.  In 
the  poem  Raoul  de  Cambray^  mention  is  made  of  washing  bodies 
with  water  and  wine  ;  cf.  édition  d*Edward  le  Glay,  p.  329,  in  no.  vu 
of  the  Romans  des  douze  pairs  de  France, 

Page  122* — i.  dans  des  peaux  de  cerfs;  there  hâve  been 
found  in  burial  places  dating  from  the  eighth  to  the  twelfth  cen- 
turies, bodies  sewed  up  in  large  leathern  sacks.  The  historians  and 
poets  often  mention  the  préférence  giyen  for  this  purpose  to  d^er- 
skin.  In  the  poem  of  Garin  le  Lohérain  a  scène  is  described  in 
which  bodies  are  put  in  des  outres  de  cuir\  cf.  édition  de  Paulin 
Paris,  t.  ii,  p.  247,  in  no.  m  of  the  Romans  des  douze  pairs  de 
France, 

2.  Tibaud  et  Gébouin  .  .  .  Milon  .  .  .  Oton  ;  Gébouin,  Tibaut 
de  Reims,  the  Count  Milon,  and  Oton,  hâve  been  mentioned  in  s. 
CLxxx,  vv.  2432-3;  cf.  page  102,  note  2.  Oton  is  not  to  be  con- 
fused  with  the  peer  who  was  slain  with  the  others  at  the  battle  of 
Roncesvalles  :  s.  clxiv,  v.  2187. 

3.  Joyeuse  ;  see  page  104,  note  i. 

4.  Girone  ;  probably  Girona,  in  north>eastern  Spain,  on  the  road 
between  Perpignan  and  Barcelona;  cf.  page  42,  note  i. 

Page  123.  —  i.  Blandonne;  unknown  place;  the  word  is  in 
assonance  with  Girunde  ;  see  the  référence  in  the  preceding  note. 

2.  Marsonne  .  .  .  Malpalin  ;  unknown  names.  Poems  relating 
to  the  capture  of  Tencendor  (cf.  page  16,  note  4),  must  hâve  ex- 
isted,  but  they  hâve  not  corne  down  to  us.  Narbonne  is  in  the  de- 
partment  of  Aude,  in  the  south-east  of  France,  a  little  over  a  mile 
from  the  coast  of  the  Mediterranean. 

3.  Papôtre  de  Rome  ;  the  pope  is  so  designated  in  other  chan- 
sons de  geste;  as  in  le  Charroi  de  Nîmes  ^  v.  179,  and  le  Couronne- 
ment de  Louisy  v.  42. 

218 


w.  2999-3014]  NOTES  [p.  123 

4.  et  plus  de  cent  mille  hommes  s'arment  à  la  fois  ;  see  page 
117,  note  I. 

5.  Josseran  de  Prorence  ;  the  same  knight  who  later,  together 
with  the  duke  Naimes,  organizes  the  columns  of  the  impérial 
anny  that  is  to  contend  against  Baligant*s  forces.  He  commanda, 
together  with  Gauselme,  the  seventh  column  composed  of  Poite- 
vins and  of  Auvergnats:  ss.  ccxix,  v.  3022;  ccxxii,  v.  3044; 
ccxxiv,  V.  3067;  ccxxvi,  V.  3075;  ccxxviii,  V.  31 13. 

6.  Antelme  de  Mayence  ;  mentioned  in  the  poem  hère  only  ; 
Mayence  is  the  German  Mainz,  on  the  Rhine. 

7.  Charles  appelle  Rabel  et  Guineman  ;  the  ten  army  corps  of 
the  emperor  are  made  up  as  foUows  : 

1.  Français    de     Rabel    et  7.  Poitevins,  Auvergnats  de 

Guineman 15,000  Josseran   et    de    Gau- 

2.  Français  de  Gébouin  et  selme ^0,000 

Laurent 15,000         8.  Flamands,    Frisons    de 

3.  Bavarois  d'Ogier  le  Danois  20,000  Raimbaut  et  d'Aimon   40,000 

4.  Allemands  d'Hermann  de  9.  Lorrains,    Bourguignons 

Trace 20,000  de  Tierri 50,000 

5.  Normands  de  Richard    .    20,000       10.  Vétérans     français     de 

6.  Bretons  de   Nivelon,  Ti-  Charlemagne  ....  100,000 


baut,  Oton      ....   40,000 


230,000 


130,000       Total 360,000 

As  Aix  is  spoken  of  in  the  poem  as  la  meilleure  ville  de  France  : 
s.  CCLXX,  V.  3706,  les  Français  would  indicate  that  thèse  soldiers 
were  from  the  région  of  which  Aix  was  for  some  time  the  capital. 
Les  Français  represent  then,  in  a  gênerai  way,  northern  France. 
The  neighboring  northern  district  is  well  represented  by  the  knights 
from  Germany,  Ba varia,  Flanders  (les  Flamands) ^  and  Holland  (les 
Frisons),  Eastern  France  is  represented  by  Lorraine  and  Bur- 
gundy  ;  central  and  southern  France  by  Auvergne,  and  western 
France  by  Normandy,  Brittany,  and  Poitou  ;  cf.  page  95,  note  3. 
Trace,  mentioned  in  connection  with  Hermann,  indicates  the  ré- 
gion north  of  Greece  ;  cf.  the  Map. 

This  enumeration  recalls  that  in  the  second  book  of  the  Iliad. 
It  doubtless  proved,  in  its  way,  quite  as  popular,  for  peoples  and 
cities  were  eager  to  find  testimony  of  their  deeds  of  prowess  in 

219 


vv.  3014-3093]  NOTES  [p.  123-127 

by-gone  days.  Thus  arose  the  many  patriotic  interpolations.  The 
Versailles  Ms.  introduces  twenty  thousand  Parisians  who  are 
highly  praised.  The  Oxford  Ms.  has  no  mention  of  them  ;  in  that 
Ms.)  the  Normans  are  those  most  lauded.  This  fact  fumishes  one 
of  the  reasons  for  supposing  the  author  to  hâve  been  a  Norman. 
Gaston  Paris  and  Wendelin  Fôrster  hâve  taken  the  opposite  view, 
that  is,  that  the  Roland  belongs  to  the  Ile-de-France.  Léon  Gautier 
says  the  poem  is  surely  the  work  of  a  Norman,  and  probably  of  a 
Norman  who  had  lived  in  England;  cf.  Gantières  édition,  page 
XXII.  Nothing  more  than  what  is  stated  in  the  text  is  known  of 
several  of  the  leaders. 
Page  124.  —  i.  Gébouin;  see  page  122,  note  2. 

2.  Ogier  le  Danois  ;  see  page  9,  note  2.  He  is  hère  called  le 
comte;  in  s.  xii,  v.  170,  he  is  called  le  duc;  cf.  page  84,  note  i,  re- 
garding  thèse  titles. 

3.  Hermann,  le  duc  de  Trace;  cf.  page  123,  note  7;  nothing  is 
known  of  Hermann  himself. 

Page  125*  —  i.  Le  vieux  Richard;  see  page  9,  noie  3.  He 
had  two  successors  likewise  named  Richard.  This  explains  why 
he  is  called  le  vieux.    He  is  killed  by  the  émir:  s.  ccLiii,  v.  3470. 

2.  Nivelon  .  .  .,  Tibaud  .  .  .,  Oton;  Nivelon  only  appears  in 
this  passage;  cf.  page  122,  note  2,  for  the  other  two  knights. 

3.  Charles  les  bénit;  cf.  page  16,  note  2.  This  blessing  is  in 
its  nature  patriarchal  and  révèrent  rather  than  priestly  in  the  strict 
sensé.  The  latter  function  was  rarely  assumed  by  French  royalty. 
The  king,  however,  was  sacré  and  wore  the  dalmatic. 

Page  126*  —  i.  Aimon  de  Galice;  Aimon  is  only  mentioned 
hère.  For  Galice  see  page  68,  note  i  ;  in  both  passages  the  word  is 
apparently  used  to  make  assonance. 

2.  Tierri  le  duc  d' Argonne  ;  this  is  not  the  Tierri  mentioned  in 
s.  ce VIII,  v.  2883.  Argonne  is  the  name  of  a  plateau  in  north- 
eastern  France;  see  the  Map. 

3.  leurs  écus  ...  de  signes  divers;  the  only  trace  in  the  poem 
of  shield  ornamentation  bearing  some  resemblance  to  the  coat  of 
arms,  or  to  armoriai  bearings.  Thèse,  however,  date  only  from  the 
last  third  of  the  twelfth  century. 

Page  127.  — I.  Geoffroy  d'Anjou  .  .  .  roriflamme  .  .  .  Ro- 
220 


La  plus  ancienne  représentation  de  l'Oriflamme,  v.  3093,  d'après  les  mosaï- 
ques du  triclinium  de  Saint-Jean-de-Latran,  à  Rome.  Fig.  i,  bannière  verte 
qui  est  l'étendard  de  la  ville  de  Rome  ou  des  papes  Fig.  2,  bannière  rouge 
qui  est  l'étendard  de  l'Empire. 


Fig.  3.  L'oliphant,  cor  d'i- 
voire du  xiie  siècle,  d'après 
les  Nouveaux  Mélanges  ar- 
chéologiques du  P.  Cahier,  1. 11, 
p.  36. 


Fig.  4.  Épée  avec  son  fourreau,  d'après  un 
dessin  de  VioUet-Ie-Duc,  Dictionnaire  du 
mobilier,  t.  v,  p.  372;  voir  la  Chevalerie, 
Fig.  125. 


Fig.  5.  Épée  avec  le  détail   de  son  pommeau   reliquaire. 
VioUet-le-Duc,  Dictionnaire  du  mobilier,  t.  v,  p.  379. 

XX^  L'Oriflamme,  le  Cor,  l'Épée  Sacrée  ;  voir  Gautier,  la  Chanson 


w.  3093~3'^2]  NOTES  [p  127-128 

maine  ;  see  page  7,  note  2.  The  oriflamme  (aurea-flamma)^  a  stand- 
ard, so  called  because  red  constituted  ils  background  which  was 
strown  with  fiâmes  of  gold.  There  are  two  old  mosaics  in  the 
church  6f  Saint  John  Lateran  in  Rome,  one  of  which  represents 
Charlemagne  receiving  from  the  hands  of  Christ  a  red  banner 
which  is  the  standard  of  the  empire.  The  other  mosaic  represents 
Charlemagne  receiving  from  Saint  Peter  a  green  banner  which  is 
the  standard  of  the  city  of  Rome  or  of  the  popes. 

The  author  of  the  Roland,  like  many  another  old  poet,  has  con- 
fused  the  two  banners,  making  the  red  banner  that  of  Saint  Peter, 
and  giving  to  it  the  name  Romaine,  The  oriflamme  capétienne^  the 
banner  which  Louis  le  Gros,  when  menaced  in  the  early  part  of 
the  twelf  th  century  by  a  f oreign  invasion,  adopted  at  Saint-Denis  — 
the  banner  of  the  saint  that  protected  Paris  —  had  nothing  in 
common  with  Charlemagne's  flag  ;  but  tradition  attached  one  to 
the  other  and  caused  the  oriflamme  de  Saint-Denis  to  be  connected 
with  that  of  Charlemagne.  Thus  the  two  were  inextricably  con- 
fused  in  poetry.  The  soldiers  of  Louis  le  Gros  adopted  the  rally- 
ing  cry  of  Monjoie  (or  Montjoie)  Saint-Denis;  see  page  51,  note  2, 
and  page  105,  note  i  ;  and  for  Saint-Denis,  cf.  page  86,  note  3. 

2.  Jonas  .  .  .  Niniye  .  .  .  Daniel  .  .  .  trois  enfants;  cf.  page 
97,  note  2.  Thèse  well  known  scriptural  allusions,  to  events  related 
in  Jonah  ii,  v.  10,  Jonah  iii,  Daniel  vi,  and  Daniel  iii,  are,  for  the 
reasons  suggested  in  the  note  to  Roland's  prayer,  commonly  met 
with  hère  and  in  old  French  poems. 

3.  Quand  le  roi  a  fini  sa  prière  ;  the  Oxford  Ms.  hère  begins  with 
a  large  initial  for  a  new  stanza,  but  the  assonances  remain  un- 
changed;  the  strophe,  too,  is  not  numbered  and  thus  forms  numeri- 
cally  a  part  of  the  verses  just  preceding.  The  prayers  in  the  Ro- 
land are  notably  short  ;  those  in  later  poems  seem  interminable  and 
mark  an  era  of  décadence  in  poetry. 

Pagre  128.  —  i.  Il  a  laissé  flotter  sa  barbe,  etc.  ;  see  page  4, 
note  5,  and  cf.  CCXL,  v.  3318.  Just  as  in  s.  xcii  (see  page  50,  note 
2),  we  hâve  a  fine  portrayal  of  Roland  as  he  appeared  to  the  popu- 
lar  imagination  when  about  to  enter  the  fray,  so  hère  :  ss.  ccxxviii- 
IX,  we  hâve  an  equally  popular  picture  of  Charlemagne,  the 
Christian  soldier,  as  he  appeared  advancing  to  battle  at  the  head 

221 


vv.  3122-3217]  NOTES  [p.  128-131 

of  the  Christian  army.  The  vénération  in  which  the  emperor  is 
held  appears  everywhere  in  the  poem.  Roland,  in  his  last  moments» 
recalling  the  events  of  his  life,  thinks  fondly  of  him  :  de  Charle- 
magne^  son  seigneur^  qui  Va  nourri:  s.  CLXXViii,  v.  2380.  In  the 
more  récent  poems  representing  the  emperor  as  childish  and  ridic- 
ulous,  tradition  has  confused  him  not  with  Charles  Martel  (f  774), 
but  with  Charles  le  Chauve  (t  877). 

Pagre  129*  —  i.  sa  lance  qu'il  appelle  Maltet;  the  form  maltet, 
in  old  French,  may  correspond  to  a  Latin  malitatem.  If  so,  the 
name  of  the  emir's  lance  would  mean  in  modem  French  méchan- 
ceté. 

3.  L'émir  .  .  .  Pair  d'un  baron;  the  description  of  the  émir,  the 

head  of  the  pagan  world,  resembles  much  that  of  Charlemagne,  the 

head  of  the  Christian  host;  cf.  page  3,  note  8,  and  page  38,  note  3. 

Indeed  the  émir  lacks  only  one  essential  of   the  idéal  baron, — 

christianity.     As  the  old  poet  himself  says  just  above  :  s.  ccxxx,  v. 

3164: 

Deus  !  quels  v  assois,  s^  oust  chrestientet  ! 

3.  Son  fils,  Malprime  ;  not  to  be  confused  with  Malprimis  de 
Brigal:  s.  Lxxii,  v.  889. 

Page  130*  —  I.  Ils  sont  tous  deux  ;  alluding  to  Rabel  and  Guine- 
man  who  take  the  place  of  Oliver  and  Roland  at  the  head  of  the 
ten  columns:  s.  ccxix,  vv.  3014  et  seq. 

2.  des  Wilzes;  the  Latin  name  for  Wilzes  is  Lutici,  inhabitants, 
during  the  Middle  Ages,  of  what  is  now  Mecklemburg  ;  cf.  v.  3360, 
and  Romania,  t.  ir>  p.  331  ;  see  the  Map. 

Pagre  131.  —  I.  depuis  Chériant  jusqu'au  Val-Marquis;  un- 
known  or  imaginary  places. 

2.  la  tradition  symbolique;  that  is,  in  the  form  of  a  little 
earth. 

3.  Ils  forment  .  .  .  leur  armée  ;  hère  begins  the  enumeration  of 
the  pagan  hosts  that  make  up  Baligant*s  army.  They  fall  into 
two  classes  :  A.  Historicâl  Peoples.  6.  Imaginary  or  Unknown 
Peoples.  The  important  point  brought  out  is  that  the  Historicâl 
Nations  comprise  those  peoples  against  whom  Christian  Europe 
struggled,  not  at  the  time  of  the  crusades  (end  of  the  eleventh  cen- 
tury  to  the  last  third  of  the    thirteenth),  but  in  the   tenth  and 

222 


V.  2317]  NOTES  [p.  131 

eleventh  centuries,  —  which  in  itself,  goes  to  support  the  daim  to 
antiquity  of  the  Roland,  The  Historical  Peoples,  according  to 
Gaston  Paris:  Romaniay  t.  il,  pp.  330  et  seq,^  and  cf.  Gautier's 
note  to  V.  3217,  comprise:  I.  Slavs  :  i.  Slavs  proper,  les  Esclavonsi 
vv.  3225,  3245;  2.  les  Sorabes  or  Sorbres  or  Sors\  vv.  3225-6,  3245; 
3.  les  Micènes:  v.  3221  ;  4.  les  Leutis  or  les  Wtlzesi  vv.  3205,  3360; 
(see  page  130,  note  2);  5.  les  Prusses;  v.  3245;  6.  les  Bios:  v.  3224, 
les  Bruns-,  v.  3225,  probably  for  old  French  Ras  meaning  les  Russes, 
IL  Tartars:  l.  les  Huns:  v.  3254;  2.  les  Hongrois:  v.  3254;  3.  les 
Avares  :  v.  3242  ;  4.  les  Pinceneis^  very  formidable  and  savage  Tartar 
tribes:  v.  3241  ;  5.  les  Turcs:  v.  3240.  III.  Semitic  Peuple:  i.  les 
Maures  \  2.  les  gens  de  Samuel:  v.  3244,  and  les  gens  de  Jéricho:  v. 
3228,  Arabie  or  Jewish  peoples,  evidently  suggested  to  the  poet  by 
the  Scriptures;   3.  les  Persans:  vv.  3240-1.     IV.  African  People: 

I .  les  Nubiens  :  v.  3224  ;  2.  les  Nègres  :  v.  3229.  V.  Other  PeOples  :  i . 
les  Arméniens:  v.  3227;  2.  les  Chananéens:  v.  3238;  3.  les  Astri- 
moines:  v.  3258,  thought  to  be  Thracians;  4.  the  people  of  the  town 
of  Butentroty  in  Cappadocia.  The  origin,  however,  of  some  of  thèse 
peoples  is  uncertain. 

B.  Imaginary  or  Unknown  Peoples  or  Places:  i.  les  Gros:  v. 
3229;  2.  les  Leus:  v.  3258;  —  Paris  suggests,  without  feeling  certain, 
les  Lechs  ou  Polonais;  3.  les  Ormalois:  v.  3243;  Paris  hésitâtes  to 
suggest  les  Jarmenses^  ou  habitants  slaves  de  V Ermland^  appelé  Or- 
maland  dans  les  textes  Scandinaves;  4.  les  Euglés:  v.  3243;  5.  les 
Soltras:  v.  3242;  6.  Argoilles:  v.  3259;  7.  Clairbonne:  v.  3259; 
8.  Valpenuse:  v.  3256;  9.  Occiantla  déserte:  v.  3246;  lo.  Joie:  v.  3257; 

II.  Maruse:  v.  3257;  12.  'Balide-la-Forte:  v.  3230;  13.  Baldise-la- 
Longue:  v.  3255;  14.  Val-Fui:  v.  3239:  15.  Val-Fronde:  v.  3260; 
16.  Oloferne  (Amboire  d^Oloferne):  v.  3297;  17.  Floredée  (le  roi  de 
F'ioredée):  v.  3312;  18.  Val-Sevrée:  v.  3313;  19.  Malpruse:  v.  3253, 
Malpreis:  v.  3285  ;  it  seems  probable  the  same  body  of  men  in  each 
case  is  meant. 

In  ail  the  uncertainty  regarding  thèse  names,  one  fact  is  brought 
out  forcibly,  —  the  désire  of  the  poet  to  name  the  peoples  who 
hâve  terrorized  Christian  Europe  during  the  last  centuries.  Thèse 
différent  races  are  marshalled  together  in  one  army,  the  enemy  of 
Christ.     They  are  commanded  by  Baligant,  the  Charlemagne  of 

223 


vv.  3217-3238]  NOTES  [p.  131-132 

paganism.  As  the  smallest  column  con tains  30,000  Saracens  there 
must  needs  be,  at  least,  900,000  in  the  pagan  army.  In  the  various 
versions  of  the  poem,  however,  like  the  names  of  the  peoples,  the 
figures  representing  the  sum  total  of  the  différent  columns  vary  — 
and  ail  the  way  from  15,000  to  50,000. 

4.  Butentrot;  the  valIey  of  Butentrot,  east  of  the  ancient  Her- 
aclea,  near  the  Taurus  range,  is  mentioned  in  a  number  of  old 
chronicles.  After  the  battle  of  Dorylée,  in  which  Godefroy  de 
Bouillon  defeated  the  Turks  in  1097,  Tancrède  and  Baudouin, 
famous  for  their  part  in  the  first  crusade,  took  leave  of  each  other 
in  the  valley  of  Butentrot.  The  word  is  discussed  by  Paul  Meyer 
in  Romania,  t.  Vil,  p.  435.  It  is  hardly  possible  that  the  word 
could  hâve  crept  into  the  Roland  before  the  first  crusade.  Hence 
the  question  arises,  is  the  poem  later  than  the  accounts  of  Tan- 
crède's  and  Baudouin 's  opérations  in  the  Ëast,  that  is  approximately 
later  than  1098?  As  Gautier  suggests  in  his  note  to  v.  3220,  even 
were  the  référence  to  Butentrot  later  than  the  first  crusade,  that 
fact  in  itself  would  not  necessarily  prove  that  the  rest  of  the  poem 
is  also  posterior  to  that  epoch  ;  see  the  Map. 

5.  des  gens  de  Micène  .  .  .  etc.  ;  most  probably  tribes  of  the  north 
of  Germany.  The  Middle  Ages  believed  in  the  existence  of  monsters 
like  those  hère  described.  Such  ideas  were  traditions  of  past 
âges. 

6.  ...  de  Bios  ;  ...  de  Bruns  ;  thèse  two  names  as  suggested 
by  commentators,  probably  should  be  Ros  in  the  old  French,  mean- 
ing  the  Russians. 

Page  132. —  i.  Chananéens;  Canaanites.  The  unfavorable 
account  of  the  Canaanites  in  the  Bible  hardly  seems,  as  Paul  Meyer 
suggests  {Romania  vu,  p.  443),  a  good  reason  for  their  introduction 
among  thèse  oriental  nations.  As  Paris  remarks  {Romania  11,  p. 
334),  it  is  likely  ihat  thèse  ancient  names  meant  little  to  the  ar- 
ranger of  the  poem.  The  Slavs  and  Tartars,  together  with  the 
Saracens,  are  represented  as  the  chief  enemies  of  Christendom.  It 
is  presumable  that  earlier  versions  of  the  poem  than  that  we 
possess  must  hâve  accentuated  the  feeling  hère  shown  towards  the 
barbarie  hordes  that  invaded  Europe  before  the  time  of  the  cru- 
sades;  cf.  page  131,  note  3  (first  part). 

224 


w.  3239-3518]  NOTES  [p.  132-143 

2.  des  Persans  ;  instead  of  Pers,  repeated  from  the  preceding 
verse  in  the  old  French  ;  it  is  possible  the  reading  should  be  Sers^ 
which  would  mean  Servians. 

3.  Val-Fronde;  cf.  page  3,  note  11. 

Page  ISé.  —  I.  rien  qui  puisse  les  cacher  ;  thèse  vast  numbers 
drawn  up  in  battle  array,  as  well  as  the  idéal  plain  for  a  battle 
ground  are,  of  course,  purely  imaginary.  The  defeat  at  Ronces- 
valles,  which  fires  the  poet's  imagination  to  describe,  by  way  of 
retaliation,  this  brilliant  spectacle,  was  in  the  number  engaged,  the 
nature  of  the  ground,  and  the  method  of  attack,  entirely  différent. 

Pagre  138*  —  i.  Je  vous  donnerai  de  belles  femmes  ;  compare 
this  speech  with  that  of  the  emperor  to  his  soldiers  in  the  next 
strophe.  In  his  Épopées  françaises  :  t.  ir,  p.  454,  Gautier  says: 
"  Baligant  a  fait  à  son  armée  une  harangue  toute  païenne  :  *■  Si  vous 
êtes  vainqueurs,  je  vous  donnerai  de  belles  femmes  et  de  bonnes 
terres  ;  Charles,  au  contraire,  adresse  à  ses  barons  un  discours  su. 
blime  dans  sa  brièveté  :  *  Vengez  vos  fils,  vos  frères  et  vos  hoirs  qui 
sont  morts  à  Roncevaux  :  vous  savez  que  le  droit  est  pour  nous.' 
Ces  deux  allocutions  expriment  heureusement  le  caractère  des  deux 
peuples."  The  parallelism,  however,  is  hardly  exact,  as  Petit  de 
Julie  ville  points  out  in  his  note  to  v.  3398  ;  for  though  Charles 
does  not  promise  his  warriors  de  belles  femmes^  he  does  promise 
them  des  terres  et  de  Vargent.  Throughout  the  poem,  the  booty  is 
an  important  factor.  This  should  not  be  lost  sight  of,  inasmuch 
as  it  is  a  fact  which  contributes  to  explain  the  origin  of  feudalism. 
The  poem  paints  rather  the  idéal  of  the  elevehth  century  than  of 
philosophers  and  the  clergy. 

Pagre  140.  —  I.  restez  tout  près  de  moi  ;  this  remark  reveals 
the  emperor's  affection  for  his  trusted  f riend  and  counsellor  ;  cf. 
Introduction,  §  xii. 
'^  Page  141.  —  I.  le  vieux  Richard  ;  see  page  9,  note  3,  and  page 
125,  note  I.  Just  as  Marsile  slays  :  s.  CXLIV,  four  of  the  bravest  of 
the  Christian  knights,  so  Baligant  in  this  battle,  parallel  to  that  of 
Roncesvalles,  likewise  slays  four  knights. 

2.  ceux  ...  de  Bascle  ;  probably  meaning  the  Basques  who  in- 
habited  both  slopes  of  the  Pyrénées. 

4    Pagre  143.  —  i.  Enfrons;  an   imaginary  or  unknown  people 

225 


w.  3518-3644]  NOTES  [p.  143-147 

not  mentioned  in  describing  the  composition  of  the  pagan  col- 
umns. 

2.  sa  barbe  aussi  blanche  que  l'aubépine  ;  cf.  page  7,  note  6. 

3.  Tierri,  le  duc  d' Argonne  ;  see  page  1 26,  note  2. 

Pagre  144.  —  i.  [et  le  dragon  et  le  porte-enseigne  du  roi]  ;  the 
old  French  verse  :  E  le  dragun  e  V enseigne  le  rei  stands  between 
brackets.  Miiller  regards  the  verse  as  an  obviously  unsuitable  ad- 
dition. The  translation  hère  given  is  an  accurate  rendering  of 
Miiller's  text.  In  his  note  to  v.  3549,  Miiller  suggests  how  this  and 
the  preceding  verse  may  hâve  read  in  the  old  French.  The  scribe 
appears  to  hâve  confounded  the  old  French  word  ambure  =  les 
deuxy  in  one  or  the  other  of  the  lines,  with  Amboire,  the  name  of 
the  pagan  standard  bearer  ;  see  v.  3297.  He  then  altered  the 
text  to  suit  his  idea.  This  conjecture  is  the  more  probable  inas- 
much  as  enseigne  in  the  bracketed  line  did  not  hâve  in  early  French 
the  meaning  of  porte-enseigne  which  the  scribe  gives  to  it. 

Page  146. —  i.  Saint-Gabriel;  cf.  page  93,  note  i.  Divine 
intervention  is  thus  necessary  to  end  the  battle  and  to  give  the 
victory  to  the  Chris tians.  Many  analogies  may  be  found  in  the 
Iliad,  where  like  help  is  granted  to  the  heroes.  In  later  and  less 
religions  times,  the  fact  that  a  gênerai  succeeded  only  through  the 
miraculous  or  supematural  never  added  to  his  military  prestige  ; 
but  in  ancien t  times  and  in  the  Middle  Ages,  no  greater  praise 
could  be  accorded  a  captain  than  to  say  that  he  succeeded  through 
God's  intervention. 

Page  147.  —  I.  Bramimonde  ...  ses  clercs  ...  ses  chanoines  ; 
the  Saracen  queen  is  represented  surrounded  by  such  attendants  as 
ordinarily  accompany  a  Christian  queen.  As  noted  on  page  3,  note 
8,  the  poet  is  unable  to  imaginé  the  customs  of  foreign  peoples  as 
difïering  from  those  of  his  ovvn  nationality. 

2.  se  tourne  vers  le  mur  ;  the  author  may  hâve  had  in  mind,  as 
Gautier  believes,  see  his  note  to  v.  3644,  the  passage  in  Isaiah  : 
XXXVIII,  2,  accordingto  which  the  king,  Hezekiah,  stricken  with  a 
mortal  malady,  turns  his  face  towards  ihe  wall  praying  to  God  and 
bursting  into  tears.  Génin  {Chanson,  notes,  p.  448),  citing  thesame 
passage  from  Isaiah,  refers  to  the  poet's  previous  imitation: 
s.  CLXXXii,  vv.  2458-9,    of  the  passage   in  the  Scriptures  where 

226 


vv.  3644-3683]  NOTES  [p.  147-149 

Joshua  commands  the  sun  to  stand  still;  cf.  page  79,  note  2. 
Génin  then  says  :  "  Ces  souvenirs  de  TÉcriture,  et  la  couleur  re* 
ligieuse  profondément  empreinte  dans  toutes  les  parties  de  ce 
poème  semblaient  indiquer  que  Tauteur  était  un  ecclésiastique."  As 
explained,  page  97,  note  2,  and  page  127,  note  2,  the  scriptural  al- 
lusions are  those  with  which  ail  Christians  may  be  said  to  be  most 
familiar.  To  be  able  to  cite  them  revealed  no  priestly  training 
whatever.  As  shown  in  the  Introduction,  §  xxviii,  the  évidence, 
in  the  poem  itself  is  not  sufficient  to  warrant  the  statement  quoted 
from  Génin. 

3.  les  diables  .  .  .  s'emparent  de  son  âme  ;  cf.  page  54,  note  i. 

Pagre  148.  —  i.  Mille  Français  ...  de  parcourir  ...  la  ville  ; 
this  description  of  the  taking  of  Saragossa  is  typical  of  that  re- 
lated  in  the  chansons  de  geste  of  towns  captured  and  plundered. 
It  may  well  fumish  the  model  for  ail  the  other  descriptive  ac* 
counts. 

2.  il  le  faitjpendre,  ou  brûler  ou  mourir;  cf.  page  7,  note  i. 
This  seems  to  hâve  been  the  popular  view  in  the  eleventh  century 
in  regard  to  the  treatment  of  infidels.  It  may  be  well  to  remark 
that  there  are  instances  in  early  times  in  which  this  view  is  re- 
garded  as  contrary  to  the  true  doctrine  of  the  Church.  When  the 
pope  Nicholas  I  (858-867)  was  asked  what  to  do  with  pagans  who 
refuse  to  become  Christians,  he  replied  :  "  Nothing  other  than 
convince  them  of  their  errors  by  advice,  exhortation,  and  especially 
by  reason  rather  than  by  force." 

Pagre  149*  —  I.  emmenant  captive  Bramimonde;  from  the 
end  of  this  verse  :  3680,  ail  the  other  versions  of  the  Roland  départ 
from  the  Oxford  reading  and  are  taken  up  with  a  number  of 
rather  long  and  tiresome  récitals  :  the  burial  of  the  warriors  who 
fell  in  the  great  battle;  the  return  of  Charlemagne  to  France; 
Ganelon*s  escape;  pursuit  and  capture  of  the  traitor;  the  Aude 
épisode  ;  the  trial  and  punishment  of  Ganelon. 

2.  ils  passent  par  Narbonne;  Narbonne  is  not  on  the  road 
between  the  Pyrénées  and  Bordeaux;  cf.  p.  123,  note  2  (last  part); 
probably  the  poet  was  ignorant  of  its  exact  location.  An  eleventh 
century  legend  attributed  its  capture  to  Charlemagne  on  his  return 
from  Spain.     The  poet,  not  wishing  to  relate  this  event,  contents 

227 


vv.  3683-3697]  NOTES  [p.  149 

himself  with  the  brief  référence  in  this  verse:  3683,  to  its  capture. 
The  siège  of  the  town  is  related  in  the  chanson:  Aimeri  de  Nar- 
bonney  —  dating,  in  the  form  we  hâve  it,  from  the  beginning  of  the 
thirteenth  century,  of  which  a  modemized  version  by  Clédat  ap- 
peared  in  1899  in  the  recueil:  Chansons  de  geste,  The  account  of 
the  siège  is  also  incorporated  in  the  Venice  iv  Ms.  from  verse  3683. 

3.  sur  l'autel  .  .  .  saint  Séyerin  ...  le  cor  de  Roland;  see 
page  46,  note  i  (last  part).  The  church  of  St.  Seurin  (Séverin)  in 
the  Allées  d'Amour,  in  Bordeaux,  is  one  of  the  attractions  for 
visitors  to  the  city.  It  was  built  in  the  eleventh  century  on  the  site 
of  a  much  more  ancient  church.  Local  tradition  confirms  the 
story  that  hère  the  horn  was  deposited  and  was  long  visited  by 
pilgrims. 

4.  Gironde  ;  name  given  to  the  Garonne,  af  ter  it  unités  with  the 
Dordogne  at  the  Bec  d'Ambès,  just  below  Bordeaux  ;  see  the  Map. 

5.  Blaye;  on  the  Gironde,  about  twenty  miles  north-west  of 
Bordeaux.  The  gloomy-looking  modem  fortifications  of  the  cita- 
del  Project  over  the  river.  The  accounts  difîer  as  to  where  the 
heroes  were  buried.  The  Karlamagnùs-Saga  and  the  Kronike  of 
the  Kaiser  Karl  Magnus  represent  the  scène  at  Arles.  Turpin's 
Chroniclei  cap.  xxix,  says  Roland  was  buried  at  Blaye,  and  Oliver 
at  Belin,  not  far  from  Bordeaux.  Génin  relates  the  story  of  the 
visit  of  Francis  I  to  the  church  of  Saint-Romain  in  1526  (pp.  xxii- 
III  of  Introduction)  in  order  to  verify  the  tradition  of  Roland's 
gigantic  stature.  The  well-known  Rolandsàulen^  or  gigantic  statues 
of  Roland,  in  the  market  places  of  some  German  cities  (cf.  Intro- 
duction §  XLiii)  kept  up  the  tradition.  A  man  of  extraordinary 
height  was  known  as  a  Roland, 

The  church  of  Saint-Romain  at  Blaye  received  the  remains  of 
Charibert,  the  son  of  Clovis,  who  died  in  570,  two  centuries  before 
the  bodies  of  Charlemagne's  three  heroes  were  brought  from  Ron- 
cesvalles  to  their  final  resting  place  in  the  ancient  sanctuary. 

6.  il  descend  au  perron  ;  this  perron  at  Aix  was  famous.  Ac- 
cording  to  the  Karlamagnùs-Saga^  the  king  caused  to  be  melted  an 
immense  mass  of  iron.  This  he  afterwards  placed  in  front  of  his 
palace.  Hère  it  was  that  the  knights  came  in  order  to  try  their 
Steel  blades  upon  the  iron  mass;  cf.  page  86,  note  i.     According 

228 


w.  3697-3733]  NOTES  [p.  149-150 

to  the  Chanson  des  Saxons^  composed  by  the  trouvère  Jean  Bodel, 
who  lived  at  the  end  of  the  twelfth  and  at  the  beginning  of  the 
thirteenth  century,  this  mass  of  iron  served  to  commemorate  a 
victory  of  barons  over  Charlemagne. 

7.  Saxons^  aâ  pointed  out,  page  120,  note  i,  the  Saxons  generally, 
as  hère,  are  m  the  poem  considered  as  vassals,  not  as  enemies. 
The  other  peoples  named  were  also  subject  to  Charlemagne.  Their 
names  give  an  idea  of  the  principal  provinces  included  in  the  gên- 
erai term  France  in  the  Roland,  that  is  particularly  northem 
France;  cf.  page  123,  note  7.  In  the  expression  at  the  end  of  the 
strophe:  tous  les  hommes  les  plus  sages  de  France ,  the  term  France 
appears  to  be  used,  as  pointed  out,  page  4»  note  3,  in  a  more 
restricted  sensé  than  when  designating  the  empire  as  in  s.  CLXXiv; 
cf.  page  95,  note  3,  and  see  the  Map. 

Pagre  150.  —  I.  Aiz,  la  meilleure  ville  de  France;  cf.  page  4, 
note  2,  and  page  123,  note  7. 

2.  Voici  venir  Aude;  see  page  72,  note  i.  This  scène  is  one  of 
the  finest  in  the  poem.  It  occupies  but  twenty-eight  Unes.  The 
later  poets  lengthen  the  épisode  interminably.  Instead  of  replying 
in  four  Unes,  Aude  has  need  of  four  hundred  Unes  and  even  more 
to  answer  Charlemagne.  Indeed,  we  begin  to  fear,  as  Gënin  truly 
States  —  perhaps  without  due  déférence  —  (Introduction,  p.  ex) 
that  if  Aude  is  to  die  at  ail,  it  will  be  only  of  old  âge.  Whether 
this  épisode  belongs  to  the  primitive  version  or  not  is  «incertain. 
It  could  easUy  hâve  been  added.  It  has,  however,  primitive  traits, 
as  for  instance  when  Charlemagne  offers  to  console  Aude  by  giv- 
ing  her  another  husband.  Later,  when  Aude  might  hâve  recovered 
from  the  shock  of  Roland's  death,  such  a  proposition  on  the  part 
of  the  emperor  might  appear  natural  enough.  But  brutally  pre- 
sented  as  it  is,  it  recalls  barbarously  primitive  customs. 

3.  Louis.  Il  est  mon  fils  ;  in  778,  the  date  of  the  battle  of  Ron- 
cesvalles,  Louis  was  not  yet  bom.  He  is  known  in  history  as  Louis 
/w,  le  Débonnaire  (814-840)  ;  cf.  page  39,  note  i. 

4.  le  roi  lui  rend  de  grands  honneurs  ;  by  de  grands  honneurs  is 
meant  particularly  présents  of  landed  property  to  the  monastery 
where  Aude  was  buried.  Such  liberality  was  customary,  and  it  as- 
sured  prayers  for  the  repose  of  the  soûl  of  the  departed. 

229 


vv.  3734-3742]  NOTES  [p.  150-151 

In  the  Bénédictine  abbey  of  Saint-Faron,  in  Brie,  near  Meaux, 
there  was  a  celebrated  monument  representing,  grouped  together, 
according  to  one  version,  Aude  and  the  archbishop  Turpin,  Roland 
and  Oliver.   Thèse  two  verses  are  supposed  to  be  spoken  by  Oliver  : 

Audœ  conjugium  tibi  do,  Rot  lande,  sororis, 
Perpetuumque  met  socialis  fœdus  amoris. 
(I  give  to  you,  Roland,  my  sister  for  a  wife 
as  a  perpétuai  pledge  of  my  fraternal  love). 

The  account  given  by  A.  d'Avril  in  his  "  Iconographie  "  de  la  Chan- 
son de  Roland  (p.  140,  le  Mystère  de  Roncevaux)  is  based  upon  what 
appears  to  be  more  reliable.  It  is  as  foUows  :  "  Les  trois  figures  que 
nous  reproduisons  ici  sont  extraites  d'une  gravure,  qui  se  trouve 
dans  l'ouvrage  de  Mabillon  intitulé  :  Annales  ordinis  S.  Benedictiy 
MDCCiv,  t.  II,  p.  376.  En  tête  de  la  gravure  est  placée  l'inscription 
suivante:  Tumulus  Otgerii  ac  Benedicti,  illustrium  sub  Carolo  M, 
heroum,  Postea  monachorum  qualis  extat  etiam  nunc  in  Basilica 
S.  Faronis  apud  Meldos.     (Meaux.) 

"  Au  bas  de  la  page,  une  légende  correspond  à  des  numéros  placés 
sur  le  soubassement  des  statues.  J'y  relève,  sous  les  numéros  affé- 
rents, les  lignes  qui  désignent  la  fiancée  de  Roland,  Roland,  Char- 
lemagne. 

3°   Auda,  Otgerii  (?)  soror,  Rotlando  desponsata, 

4°   Rotlandus,  Britannici  limitis  Praefectus,  Audae  sponsus. 

5°   Cardus  Magnus"     See  Plate  vi. 

Page  151*  —  I.  On  le  bat  à  grands  coups  de  bâtons;  Charles 
has  the  right  to  torture  Ganelon,  this  being  one  of  the  regular 
forms  of  the  trial  (cf.  page  76,  note  i)  ;  he  has  not,  however,  the 
right  to  judge  him,  and  consequently  cannot  put  him  to  death. 
The  trial  may  be  said  to  consist  of  five  parts  or  scènes:  1°  la 
Torture:  s.  CCLXXli;  2°  le  Fiait:  ss.  CCLXXIII-CCLXXXI;  3°  la 
Messe  du  jugement:  s.  CCLXXXII;  4°  le  Duel:  ss.  CCLXXXIII- 
ccLXXXViii;  5°  le  Supplice:  s.  ccxci.  This  entire  judiciary 
System  is  of  Germanie  origin,  being  borrowed  partly  from  the  laws 
of  the  barbarous  German  tribes  and  partly  from  the  Germanie 
éléments  of  feudal  législation.    , 

2.  l'ancien  geste;  see  page 61, note  2.  de  plusieurs  de  ses  terres, 
in  the  same  passage,  refers  to  v.  3699  et  seq;  see  page  149,  note  7, 

230 


vv.  3743'3^3I^]  NOTES  [p.  151-155 

3.  le  jour  de  saint  Sylvestre  ;  the  thirty-first  of  December. 

Paire  152.  —  i  Roland  m'a  fait  tort  ...  à  mon  argent ...  à 
mes  biens  ;  it  is  in  no  wise  clear  how  Roland  had  wronged  Ganelon 
in  regard  to  money  and  property.  The  verse  states  what  is  ad- 
ditional  to  the  accusation  against  Roland  in  s.  cclxxv,  vv.  3771-2, 
and  may  possibly  be  an  interpolation. 

2.  Alors  je  défiai  Roland  .  .  .  Oliyier  ...  les  compagnons  ;  in 
s.  XXI,  V.  287,  Ganelon  challenges  those  who  hâve  incurred  his 
hatred,  Roland,  Oliver,  and  the  twelve  peers.  Theref ore,  although 
the  cause  of  Roland's  death,  Ganelon  claims  to  hâve  challenged 
him  in  due  form.  This  plea,  however,  is  a  poor  one  inasmuch 
as  no  duel  took  place  between  them.  To  the  judges,  nevertheless, 
who  hesitate  to  allow  one  of  their  own  rank  to  be  condemned, 
Ganelon's  excuse  seems  adéquate.  At  heart  they  may  hâve  been 
jealous  of  Roland,  just  as  Ganelon  himself  was;  or  they  may  hâve 
been  influenced  by  the  latter's  powerful  relatives.  At  ail  events, 
they  acquit  the  accused. 

3.  Pinabel;  see  page  17,  note  i.  Sorence  may  be  the  name  of  a 
place. 

Page  153*  —  i.  Tiois;  same  sensé  as  Teutons,  a  generic  name 
for  the  Germanie  people  ;  see  the  Map. 

2.  Les  Auvergnats  sont  les  mieux  disposés  ;  why  is  not  clear  ; 
possibly,  it  may  be  safe  to  assume  that  the  poet  who  wrote  this 
Une  was  not  an  Auvergnat. 

3.  Tierri;  see  page  118,  note  4. 

Page  154*  —  i.  à  cause  de  mes  ancêtres  ;  inasmuch  as  judging 
the  accused  was  the  function  of  the  high  court  drawn  from  the 
aristocracy  of  the  whole  empire,  Tierri  thus  proclaims  his  right 
to  take  part  in  the  judgment  upon  Ganelon.  This  is,  however,  the 
language  of  the  eleventh  century  rather  than  that  of  the  eighth  ; 
for  the  nobles  of  the  latter  period  were  not  given  to  speaking  of 
their  ancestors  of  whom  they  knew  nothing.  Their  eminence  was 
based  upon  superior  intelligence  and  strength  rather  than  on  birth. 

Page  155.  —  i.  prêt  à  soutenir  .  .  .  mon  jugement;  that  is 
that  the  décision  of  the  court  is  false.  Tierri,  in  backing  up  his 
own  judgment,  that  Ganelon  should  sufîer  death,  by  challenging 
whoever  disagrees  with  him,  brings  on  le  combat  judiciaire  j  which 

231 


w.  3836-3892]  NOTES  [p.  155-157 

amounts  to  a  court  of  final  appeal.  The  judges  were  obliged  to 
accept  the  challenge  and  to  fight  each  in  turn  with  the  cit^iUenger 
or  his  champion. 

2.  je  le  démens  ...  ;  thus  recourse  is  had  to  the  combat  judi- 
ciaire,  the  gravest  of  tests.  When  theproof  is  inadéquate  to  décide 
the  case,  then  the  parties  resort  to  the  combat  judiciaire,  It  was 
belle ved  that  God  gave  the  victory  to  the  one  who  was  in  the  right. 
For  this  reason  le  combat  judiciaire  was  called  le  jugement  de  Dieu, 
This  way  of  settling  difficulties  was  much  in  vogue  throughout  the 
Middle  Ages. 

3.  de  caution  légale  ;  ordinarily,  thèse  hostages  served  as  se- 
curity  that  one  or  the  other  of  the  parties  to  the  suit  would  not 
escape.  The  major  bondsmen,  or  hostages,  were  those  who  ful- 
filled  ail  the  responsibilities  resting  upon  the  man  for  whom  they 
made  themselves  responsible,  even  to  the  length  of  sharing  his 
fate  if  judgment  went  against  him. 

4.  le  gant  de  sa  main  droite  ;  Finabel,  just  above:  s.  cclxxx, 
V.  3845,  has  shown  his  submission  andjrendered  homage  to  his 
sovereign  by  presenting  him  with  his  right-hand  glove  ;  Tierri,  no 
less  mindful  of  the  obligation  due  to  the  emperor,  now  performs 
the  same  ceremony  ;  cf.  page  12,  note  i,  and  page  96,  note  3. 

Page  156. —  i.  Ogier  de  Danemark;  see  page  9,  note  2,  and 
page  124,  note  2. 

2.  à  la  messe  et  à  la  communion  ;  the  incidents  related  in  this 
stçophe  strictly  conform  to  what  history  tells  us  actually  took  place 
under  similar  circumstances.     This  mass  was  called  la  messe  du 

jugement  de  Dieuy  missa  judicii,  Further  détails  in  regard  to  la 
messe  and  le  jugement  will  be  found  in  Larousse's  Grand  diction- 
naire universel  under  messe  and  jugement^  and  also  in  Ducange*s 
Low  Latin  Glossarium  under  missa  and  judicium.  Génin,  who 
throughout  his  commentary  has  used  Ducange  to  good  advantage, 
gives  the  latter  référence  (Chanson^  notes,  p.  456). 

3.  les  larmes  .  .  .  aux  yeux  de  cent  mille  cheyaliers  ;  cf.  page 
ICI,  note  I,  and  page  120,  note  3. 

Page  157.  — "Tierri,  rends-toi,  donc";  in  the  way  the  com- 
batants  fight  and  then  address  each  other,  the  duel  recalls  the  hand 
to  hand  struggle  between  Charlemagne  and  the  émir:  ss.  CCLX- 

232 


vv.  3892-3994]  NOTES  [p.  157-161 

ccLXiv.  As  in  that  conflict,  too,  it  is  a  question  of  the  right,  le 
droit,  which  only  God's  judgment  can  décide. 

Page  168.  —  i.  Dieu  seul  l'a  protégé;  cf.  page  146,  note  i. 

Page  159* — i.  Guillaume  de  Blaye;  mentioned  in  this  one 
verse  only.  Blaye;  see  page  149,  note  5.  Milon,  Roland's  father, 
was  count  of  Blaye,  a  title  sometimes  given  to  Roland  in  heroic 
verse. 

Page  160.  —  I.  "Qu'ils  meurent  tous*'  ;  there  is  no  historical 
trace  of  like  barbarity.  In  Huon  de  Bordeaux,  Charlemagne 
threatens  the  hostages  with  death,  but  finally  merely  deprives  them 
of  their  estâtes  ;  cf.  page  71,  édition  Guessard,  in  Les  anciens  poètes 
de  la  France, 

2.  d'un  supplice  extraordinaire;  in  the  later  versions  of  the 
Roland,  Charlemagne  holds  his  council  in  order  to  décide  on  Gane- 
lon's  punishment.  His  barons,  each  in  tum,  endeavor  to  outdo 
one  another  in  proposing  horrible  tortures  for  the  prisoner.  Hère, 
on  the  contrary,  the  scène  is  portrayed  briefly  but  efîectively. 

Page  161.  —  I.  "Qu'elle  ait  des  marraines"  ;  the  custom  of 
having  several  godfathers  and  godmothers  existed  in  some  of  the 
churches.  It  has  been  prohibited  by  several  councils.  But  even 
now,  in  the  case  of  a  girl,  two  godmothers  are  called  for  ;  in  the 
case  of  a  boy,  two  godfathers.  . 

2.  w.  3988-4002;  the  last  strophe,  Miiller  leaves  unnumbered  ; 
for,  apart  from  the  last  verse,  he  does  not  regard  it  as  belonging  to 
the  Chanson  de  Roland.  It  appears  to  him  merely  introductory  to 
another  chanson  de  geste  of  the  Carolingian  cycle.  This  new  epic 
material'probably  got  into  proximity  with  the  old.  The  arranger 
of  the  poems  by  the  addition  of  the  last  verse  produced  an  endur- 
ing  mémorial  to  his  services.  The  author  himself,  had  he  chosen 
to  sign  his  poem,  would  hâve  written  his  name  at  the  end  of  the 
strophe  that  completed  the  work. 

3.  "Charles,  rassemble  les  armées";  this  ending,  which  is 
really  no  ending  at  ail,  has  been  considered  just  on  that  account 
(cf.  Introduction,  §  xxxiii),  particularly  striking.  In  the  dim 
distance  înnumerable  exploits  are  seen  unfolding  themselves  to 
the  imagination  and  forming  the  subject  of  countless  chansons  de 
geste, 

233 


vv.  3995-4002]  NOTES  [p.  161 

4.  Bire  .  .  .  Viyien  .  .  .  Imphe  ;  the  roi  Vivien  and  the  places 
are  unknown. 

5.  Ici  s'arrête  la  geste  que  Théroulde  expose  ;  the  old  French 
version  reads  :  Ci  fait  la  geste  que  Turoldus  declinet.  Geste  may 
either  mean  the  Chanson  itself,  or  a  Latin  chronicle  upon  which 
it  is  based,  or  prétends  to  be,  and  to  which  référence  is  made  not 
infrequently  in  the  poem;  see  page  61,  note  2.  Who  Théroulde 
was,  is  unknown.  Génin's  conclusions  {Chanson^  p.  Lxxxiv)  that 
he  was  the  abbey  Théroulde,  of  the  cathedral  of  Peterborough, 
England,  or  his  father,  the  tutor  of  William  the  Conqueror,  are 
merely  conjectures  and  are  no  longer  accepted  by  scholars.  In  what 
sensé  declinet  is  used  is  not  apparent  ;  the  old  French  verb  décliner 
means  to  finish.  Is  it  the  poet  who  finishes  composing  the  poem, 
or  the  minstrel  who  finishes  reciting  it,  or  simply  the  clerk  who 
finishes  copying  it  ?  No  satisfactory  solution  of  thèse  difficulties 
has  been  found. 

Millier  as  stated  above,  note  2,  offers  cogent  reasons  for  suppos- 
ing  the  last  strophe  to  f orm  no  part  of  the  Chanson  de  Roland, 
In  regard  to  the  last  verse,  he  brings  out  the  fact  that  the  form  of 
the  name  Turoldus  2A/^^\\  as  the  word  declinet  —  both  so-called 
"  learned  "  forms,  in  distinction  to  the  popular  ones  used  in  the 
Chanson  —  point  to  a  clerk  familiar  with  Latin  as  the  writer  of 
the  verse. 


234 


^/ 


XXI.  Chevaliers  a  Pied;  montrant  l'écu  avec  sa  boucle  et  ses  autres 
motifs  de  décoration  ;  d'après  un  dessin  de  Viollet-le-Duc,  Dictionnaire  du 
mobilier^  t.  v.  p.  78. 


MANUSCRIPT  READINGS 


*35 


MANUSCRIPT  READINGS 

[Some  of  which  may  hâve  belonged  to  the  original  version  of  the  Chanson 
de  Roland\ 


Léon  Gautier  in  his  édition  of  the  Chanson  de  Roland  gives 
twenty-eight  strophes  more  than  appear  in  Theodor  Muller's 
text.  Gautier  numbers  three  hundred  and  twenty-one  strophes  ; 
Millier  two  hundred  and  ninety-two.  This  makes  a  discrepan- 
cy  of  twenty-nine  strophes;  the  twenty-ninth,  however,  Millier 
does  not  number,  for  he  does  not  consider  it  as  belonging  to 
the  original  poem,  but  —  with  the  exception  of  the  last  verse, 
the  f  amous  :  Ci  fait  la  geste  que  Turoldus  declinet  — ,  merely 
introductory  to  a  new  one  which  the  arranger  had  on  hand  ;  cf. 
Introduction,  §  xxvii,  and  page  i6i,  note  2. 

The  divergence  in  the  strophe  numbering  of  Gautier's  and 
MUUer's  texts  is  due  to  the  formeras  supplying  from  the  Venice 
IV  and  other  manuscripts  what  he  considers  to  be  real  or  proba- 
ble lacunae  in  the  Oxford  manuscript.  Millier  relegates  to  the 
foot-notes  whatever  other  manuscript  readings  he  gives.  The 
verse  numbering  in  the  Millier  and  Gautier  éditions  is  identical  ; 
the  latter  does  not  number  the  verses  of  the  strophes  he  has 
supplied.  Moreover,  the  supplied  strophes  are  printed  in  italics. 
An  interrogation  mark  after  the  Roman  strophe  number  —  in 
some  cases  two  —  dénotes  a  more  or  less  probable  lacuna  in 
the  Oxford  manuscript.  Occasionally  Millier  brackets  a  verse, 
which  however  he  numbers,  as  in  the  case  of  w.  2565  and  261 5. 
Such  verses  look  to  him  like  interpolations.  The  translation 
of  the  verse  in  such  cases  is  also  bracketed, 

237 


G.  XXVI]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  15 

Léon  Clédat,  in  both  of  his  renderings  of  the  Chanson  de 
Roland:  Traduction  archaïque  et  rythmée^  Paris,  1887,  and  in 
the  less  archaic  version  published  by  Garaier  frères,  Paris, 
1899,  in  the  volume  entitled:  Chansons  de  geste^  has  followed 
Gautier's  strophe  numbering  and  given  a  rendering  of  the  sup- 
plementary  verses.  It  has  therefore  been  thought  proper  to 
give  Gautier's  modem  French  blank  verse  rendering  of  the 
strophes  of  which  he  has  constituted  an  old  French  text,  to- 
gether  with  such  commentary  as  bears  directly  upon  the  in- 
serted  passages.  Whether  thèse  strophes  formed  a  part  of  the 
original  version  of  the  Chanson  de  Roland  is,  in  most  cases, 
difficult  to  détermine. 

*  (')  Ganelon's  proposai  to  Marsile,  it  will  be  observed,  is 
missing.  It  does  not  appear  in  the  Oxford  Ms.  nor  in  the 
Venice  iv  Ms.  It  can  be  supplied  from  the  Versailles  and 
Venice  vu  readings.  It  is  found  also  in  the  Karlamagnus 
Saga  and  in  Dos  Rolandslied  vont  Pfaffen  Konrad.  Millier 
gives  in  his  foot-note  to  verse  330  the  Venice  vu  reading. 
Gautier  gives  the  following  rendering  q{  the  old  French  strophe 
of  which  he  has  constituted  the  text  :  The  strophe  is  numbered 

XXVI. 

XXVI 

«Beau  sire  Ganelon^»  lui  dit  Charles,  «écoutes: 
«  Vous  direz  de  ma  part  à  Marsile 
«Qu'' il  devienne,  mains  jointes,  mon  vassal, 
«Et  quHl  ait  à  recevoir  le  saint  baptême, 
«Je  lui  veux  donner  en  fief  la  moitié  de  V Espagne; 
«Vautre  moitié  sera  pour  Roland  le  baron. 
«Si  Marsile  ne  veut  pas  accepter  cet  accord, 
«Sous  les  7nurs  de  Saragosse  firai  mettre  le  siège, 
«Je  le  ferai  prendre  et  lier  de  force, 
«On  le  mènera  tout  droit  à  Aix,  siège  de  V Empire; 
«Un  jugement  y  finira  sa  vie, 
238 


G.  XXXIII]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  18 

«Et  il  y  mourra  en  grand  deuil  et  grande  honte, 
«Prenez  donc  cette  lettre^  qui  est  munie  de  mon  sceau^ 
«Et  remettez-la  au  païen  dans  le  poing  droit.» 
This  proposai  faithfully  delivered  to  Marsile,  by  Ganelon,  in 
almost  the  same  words  in  whîch  he  receives  it,  will  be  found 
in  s.  XXXIV,  w.  428-437,  and  in  s.  xxxvii,  w.  469-483;  cf. 
page  1 5,  note  i . 

*  (*)  From  the  other  Mss.,  Gautier  has  supplied  the  text  in 
italics  of  an  old  French  strophe  which  he  nujnbers  xxxiii  (?). 
He  gives  the  following  modem.  French  blank  verse  rendering 
of  what  he  has  supplied  : 

XXXIII  (?) 

Le  Sarrasin  jette  un  regard  sur  Ganelon; 

Il  lui  trouve  belle  mine,  mais  regard  de  félon. 

En  ce  moment  Ganelon  a  un  tremblement  dans  tout  le  corps, 

Et  Blancandrin  lui  adresse  ce  discours: 

«Entendez-moi  bien,  lui  dit-il, 

«  Voulez-vous  vous  venger  de  Roland? 

«Eh  bien!  par  Mahomet,  livrez-le  nous. 

«Le  roi  Marsile  est  plein  de  courtoisie 

«Et  il  vous  abandonnera  volontiers  ses  trésors.)^ 

Guenes  V entend,  et  baisse  le  menton. 

Millier  evidently  believes  the  verses  not  germane,  for  he 
makes  no  comment. 

*  (3)  Gautier  inserts  a  strophe,  XLi  (?  ?),  supplied  from  the 
la  ter  Versailles  and  Venice  vu  versions.  His  modem  French 
blank  verse  rendering  of  it  is  as  f oUows  : 

XLI  (?  ?) 

À  Saragosse  voilà  donc  un  grand  émoi. 
Or,  il  y  avait  là  un  noble  combattant^ 

239 


G.  xLi,  Lxviii]        MANUSCRIPT  READINGS  [p.  22, 34 

Fils  d'^un  aumaçour  et  qui  était  puissant. 
A  son  seigneur  il  parle  tris  sagement: 
«Beau  sire  roi,  pas  de  crainte. 

«  Voyez  Ganelon^  voyez  le  traître ^  comme  il  a  changé  de  visage,» 
Mùller  (note  to  v.  500)  believes  thèse  verses  entirely  unne- 
cessary. 

*  (♦)  The  Versailles,  Venice  iv,  and  Venice  vu  Mss.  hère 
give  a  strophe  describing  how  Roland  arms  himself .  Mùller 
(note  to  V.  791)  believes  it  doubtful.  that  the  passage  ever  be- 
longed  to  the  original  sources,  regarding  such  description  as 
somewhat  unfitting  and  useless.  Gautier,  who  takes  the  oppo- 
site view,  gives  the  following  modem  rendering  of  the  strophe 
which  he  numbers  Lxviii  : 

LXVIII 

Le  comte  Roland  est  au  sommet  d'aune  montagne. 

Il  a  revêtu  son  haubert^  le  meilleur  qu'on  ait  jamais  vu. 

Lace  son  heaume  fait  pour  baron, 

Ceint  Durendal  au  pommeau  d^or, 

Et  suspend  à  son  cou  son  écu  peint  à  fleurs. 

Quant  au  cheval^  il  n''en  veut  pas  d"*  autre  que  Veillantif. 

Il  tient  sa  lance  droite,  sa  lance  au  gonfanon  blanc 

Dont  les  franges  d''or  descendent  jusqu^  au  pommeau  de  son  épée. 

On  va  bien  voir  qui  aimera  Roland,  et  qui  ne  V aimera  pas  : 

«Nous  vous  suivrons,»  s^ écrient  les  Français. 

*  (*)  A  strophe  hère  appears  in  the  Venice  iv,  Versailles, 
and  Venice  vu  Mss.  Gautier  gives  the  strophe  in  his  text, 
numbering  it  Lxxi  and  rendering  it  as  f ollows  : 

LXXI 

Charles  est  entré  dans  le  val  de  Roncevaux; 
Vavantgarde  a  pour  chef  le  duc  Ogier,  le  baron: 

240 


G.Lxxi]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  35 

Donc  y  rien  à  redouter  de  ce  côté. 

Quant  à  Roland^  il  demeure  en  arrière  pour  garder  V armée  j 

Il  demeure  avec  Olivier^  avec  les  douze  Pairs^ 

Avec  vingt  mille  bacheliers ^  tous  Français  de  France. 

Que  Dieu  descende  à  leur  secours:  ils  vont  avoir  bataille, 

Ganelon  le  sait  bien^  le  félon  ^  le  parjure^ 

Mais  il  a  reçu  de  V or  pour  ne  rien  dire^  et  n^en  dit  rien. 

Millier  cites  in  the  footnote  to  v.  813  the  reading  of  the 
three  above  mentioned  Mss.,  but  sees  no  good  reason  to  believe 
them  ever  to  hâve  belonged  to  the  Oxford  version.  According 
to  him,  they  présent  nothing  in  any  wise  necessary  for  the  con- 
nection. They  simply  point  to  what  is  related  farther  on,  and 
foreshadow  what  is  in  store  for  Ganelon. 

*(*)0(*)  I^  ^^  Paris,  Versailles,  and  Venice  vu  Mss.,  three 
strophes  are  given  which  Gautier  includes  in  his  text,  number- 
ing  them  :  cxvi  (?  ?),  cxvii  (?  ?),  and  cxviii  (?  ?).  They  do  not 
appear  in  the  V.  iv  or  Lyons  Mss.  ;  nor  is  there  anything  cor- 
responding  to  them  in  the  Karlamagnus  Saga,  or  in  the 
Rolandslied  vom  Pfaffen  Konrad.  Thèse  strophes  describe 
the  position  of  Gautier  de  l'Hum  in  the  moun tains  where  the 
pagans  press  him  hard.  According  to  Millier  (note  to  v.  14 12), 
the  strophes  belong  unquestionably  to  later  versions.  Gautier's 
rendering  of  his  old  French  text  is  as  follows  : 


CXVI  (?  ?) 

Le  roi  Almaris,  avec  son  corps  d'' armée. 
Par  un  étroit  et  merveilleux  passage, 
Va  joindre  Gautier,  qui  garde  la  montagne 
Et  les  défilés  du  côté  de  V  Espagne, 
«Ah!  Ganelon  le  traître,»  dit  Gautier  le  capitaine, 
«Ganelon,  pour  notre  grand  malheur,  a  fait  marché  de  nous,» 

241 


G.  cxvii-xviii]        MANUSCRIPT  READINGS  [p.  60 

CXVII  (?  ?) 

Le  roi  Almaris  est  venu  sur  la  montagne; 

Soixante  mille  païens  sont  avec  lui 

Qui  très  vigoureusement  attaquent  nos  Français. 

En  grand  colère  ils  les  ont  tous  frappés^ 

Ils  les  ont  mis  en  déroute,  tués,  massacrés. 

Plus  que  tous  les  autres,  Gautier  est  en  rage  : 

Il  tire  son  épée,  serre  son  écu  contre  lui, 

Au  petit  trot  s'en  va  devant  le  premier  rang  des  païens^ 

Leur  fait  mauvais  salut  et  s'*  aligne  près  dUux. 

CXVIII  (??) 

À  peine  Gautier  s'est-il  aligné  près  des  Sarrasins 

Que  ceux-ci  V assaillent  à  droite,  à  gauche,  de  toutes  parts. 

San  fort  écu  est  brisé  en  mille  pièces. 

Son  blanc  haubert  est  rompu,  et  la  broderie  en  est  perdue. 

Lui  même,  il  est  percé  de  quatre  lances; 

Il  n^  peut  plus  tenir,  et  quatre  fois  se  pâme. 

Qu'il  le  veuille  ou  non,  il  lui  faut  quitter  le  champ. 

Voilà  que,  de  son  mieux,  il  descend  la  montagne 

Et  appelle  Roland:  <fA  mon  aide,  baron,  à  mon  aidel» 

*  0  (")  (")  In  tl^e  other  French  versions  of  the  Chanson  de 
Roland,  three  strophes  foUow  s.  cxi.  They  are  missing  in  the 
Oxford  Ms.,  but  Millier,  because  of  their  nature  and  relation  to 
the  context,  believes  them  to  belong  to  original  sources  of  the 
poem.  He  gives,  in  his  foot-note  to  v.  1437,  the  Venice  iv  Ms. 
version.  Gautier  gives  them  in  his  text,  numbering  the  strophes 
cxx,  cxxi  and  cxxii.  The  following  is  his  modem  French 
rendering  : 

CXX 

Les  prodiges  sont  terribles  et  V orage  effroyable; 
En  France,  il  y  a  plusieurs  signes  évidents: 

242 


G.cxx-cxxii]         MANUSCRIPT  READINGS  [p.6i 

Dh  Vheure  de  midi  jusqu'à  celle  de  vêpres^ 

La  nuit  y  est  obscure^  et  les  ténèbres. 

Ni  le  soleil  ni  la  lune  n'y  jettent  leur  clarté. 

Tous  ceux  qui  voient  ces  choses  croient  quHls  vont  mourir; 

Mais^  en  vérité^  on  peut  bien  être  en  telle  douleur^ 

Quand  celui  quicotiduit  tous  les  autres^  quand  Roland  meurt. 

Il  n'y  eut  jamais  sur  terre  un  homme  de  plus  haut  prix 

Pour  vaincre  les  païens  et  conquérir  les  royaumes, 

CXXI 
La  bataille  est  formidable  ;  elle  est  horrible. 
Tous  nos  Français  y  frappent  du  tranchant  de  Vépée^ 
Il  n'en  est  pas  un  dont  l'acier  ne  soit  tout  rouge  de  sang, 
«Monjoie^»  s'écrientMs;  c'est  le  nom  de  la  fameuse  enseigne. 
Par  toute  la  contrée  s'enfuient  les  Sarrasins. 
Que  poursuivent  les  Français^  les  hommes  de  la  terre  chrétienne. 
Ah!  ils  voient  maintenant  que  la  mêlée  est  rude. 

CXXII 

Les  mécréants^  la  tristesse  et  la  rage  au  cœur^ 

Laissent  le  champ  et  se  mettent  en  fuite  y 

Poursuivis  de  pris  par  les  Français  ^  qui  les  voudraient  atteindre. 

Vous  pourriez  voir  la  plaine  toute  couverte  de  combattants^ 

Tant  de  Sarrasins  tomber  sur  l'herbe  drue^ 

Tant  de  blanc  hauberts  et  de  broignes  qui  étincellent^ 

Tant  de  lances  brisées  et  tant  de  gonfanons  en  lambeaux/ 

Cette  bataille  est  gagnée  par  les  Français ^ 

Mais  y  Dieu!  comme' la  peine  va  s'accroître  pour  eux! 

Charles  en  perdra  sa  meilleure  aide  et  toute  sa  fierté; 

Grande  est  la  douleur  où  la  France  va  tomber. 

*  (")  (")  The  other  Mss.  go  on  from  s.  cxii,  v.  1448,  to  relate 
that  Margaris,  the  only  heathen  who  escapes  out  o£  one  hundred 

243 


G.  cxxiv-v]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  6i 

thousand,  brings  the  news  of  the  Saracen  defeat  to  Marsile. 
This  fact,  in  ail  probability,  has  some  bearing  on  v.  1440,  s. 
cxii  :  et  sur  cent  mille  ils  fie  peuvent  en  sauver  deux.  This  is 
not  a  usual  expression,  and  as  MùUer  suggests,  the  sensé  seems 
to  require  n'en  poet  guarir  qu"*  uns  suis — un  seul  peut  se  sauver, 
Mùller  believes  the  épisode  to  go  back  to  the  original  sources 
and  gives  in  his  foot-note  to  v.  1448  the  Venice  iv  Ms.  reading. 
Gautier  gives  the  following  rendering  of  the  old  French  which 
forms  a  part  of  his  text  of  the  Chanson  de  Roland^  numbering 
the  strophes:  cxxiv  and  cxxv. 


CXXIV 

Le  comte  Roland  est  un  bon  chevalier; 

Olivier  aussi  et  tous  les  douze  Pairs; 

Et  les  Français  qui  sont  de  grande  valeur. 

Ils  sont  vainqueurs^  ils  massacrent  les  païens. 

Sur  cent  mille  un  seul  a  pu  se  sauver^ 

C'est  Margarisy  et  le  voilà  qui  sUnfuit. 

Mais  sHl  sUnfuity  on  ne  doit  point  lui  en  faire  de  reproches; 

Car  il  peut  sur  son  corps  montrer  grandes  marques  de  son  cou- 

Et  il  est  percé  de  quatre  coups  de  lance,  \t'agey 

Margaris  s"* achemine  du  côté  de  V Espagne 

Et  raconte  tout  au  roi  Marsile, 


CXXV 

Le  roi  Margaris  s^en  est  donc  allé  tout  seul. 
Sa  lance  est  brisée  y  son  écu  est  percé  y 

Et  y  au-dessous  de  la  boucle  y  n'' est  plus  long  que  d^un  demi-pied. 
L'acier  de  son  épée  est  tout  rouge  de  sangy 
Son  haubert  est  rompu  et  démaillé  ; 

C^est  ainsi  qu'il  revient  du  champ  de  batailky  oi^  Von  a  donné 
de  si  fiers  coups, 

244 


G.cxxv]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.6i 

Dieu  !  quel  baron  sHl  était  chrétien  / 

//  raconte  tout  au  roi  Marsile 

Et,  soudain,  tombe  à  ses  pieds  : 

4<A  cheval.  Sire,  à  chevcU,»  lui  dit-il; 

4c  Vous  trouverez  les  Français  de  France  épuisés 

4cA  force  de  frapper  et  de  martyriser  les  nôtres. 

«Leurs  lances  sont  en  pièces, 

4<  Une  grande  moitié  d^ entre  eux  sont  morts  ; 

«  Ceux  qui  restent  sont  bien  affaiblis, 

4(La  plupart  sont  blessés  et  rouges  de  leur  sang, 

«Et  plus  d^  armes,  ils  n^  ont  plus  d^  armes  pour  se  défendre! 

«  Vous  n'aurez  pas  de  peine  à  venger  les  nôtres. 

«Sachez-le  bien.  Sire,  les  chrétiens  sont  bons  à  vaincre.» 

Cependant  les  Français  réclament  Roland  et  Olivier. 

«A  notre  aide,  les  douze  Pairs,  à  notre  aide!» 

Et  V Archevêque  de  leur  répondre  avant  tous  autres  : 

«Hommes  de  Dieu,  faites-vous  gaillards  et  fiers  j 

«  Voici  le  jour  oîi  les  couronnes  vont  être  placées  sur  vos  têtes, 

«Et  où  le  saint  Paradis  va  vous  être  donné.» 

Parmi  les  chevaliers  français,  c^est  alors  grande  douleur  et  pitié. 

Par  très  vive  amitié  Vun  pleure  sur  Vautre, 

Et,  par  charité,  tous  se  donnent  mutuellement  un  dernier  baiser: 

«A  cheval  maintenant,»  s'' écrie  Roland, 

«Car  voici  Marsile  et  ses  cent  mille  païens.» 

*  (**)  CO  C*)  In  the  other  Mss.,  there  foUows  hère  an  account 
of  the  division  of  Marsile's  army  into  halves.  One  half, 
commanded  by  the  king  Grandoigne,  takes  part  immediately 
in  the  fray.  The  other  under  Marsile,  remains  upon  a 
neighboring  height  in  readiness  to  join  in  the  battie.  Millier 
believes  that  verses  containing  some  such  data  must  hâve  formed 
a  part  of  the  Oxford  Ms.  as  they  explain  verses  1628-30  (s. 
cxxvi).  In  his  foot-note  to  v.  1 483,  he  gives  the  three  explan- 
atory  strophes  found  in  the  Venice  iv.  Ms.,  and  four  strophes 

245     . 


G.cxxviii-ix]         MANUSCRIPT  READINGS  [p.  62 

from  the  Paris  Ms.  The  foUowing  is  Gautier*s  rendering  of 
the  old  French  text  he  has  constituted  from  the  other  Mss.  He 
numbers  the  strophes  :  cxxviii,  cxxix  and  cxxx. 

CXXVIII 

Cest  un  très  mauvais  roi  que  Marsile: 

«Ecoutez-moi^»  dit-il  à  ses  païens^ 

«Le  comte  Roland  est  d'aune  merveilleuse  puissance^ 

«Et  ce  n^  est  pas  sans  peine  qu'ion  le  vaincra: 

«  Deux  batailles  n'y  suffiront  point. 

«Eh  bien  /  si  vous  y  consentez^  nous  lui  en  livrerons  trois, 

«Dix  de  nos  colonnes  vont  se  mettre  en  ligne  contre  les  Français^ 

«Et  les  dix  autres  resteront  avec  moi. 

«  Vbiciy  voici  le  jour  oà  Charles  perdra  de  son  pouvoir 

«Et  verra  tomber  la  France  dans  la  honte  !» 

A  Grandoigne  Marsile  donne  alors  une  enseigne  brodée  d'' orfroi 

Pour  conduire  sa  gent  contre  les  Français: 

«  Vous  aurez,»  lui  dit-il,  «commandement  de  roi»» 

CXXIX 

Le  roi  Marsile  est  resté  au  haut  d'une  montagne^ 
Tandis  que  Grandoigne  descend  dans  le  bas  de  la  vallée  : 
Son  gonfanon  est  attaché  par  trois  clous  d'or: 
«Barons,»  s'écrie-t-il,  «à  cheval  !» 
Mille  cors  rententissent,  mille  cors  au  son  clair. 
Et  les  Français  de  dire:  «Dieu  le  Père,  que  ferons-nous  ? 
«Ah!  maudit  soit  le  jour  oi^  nous  vîmes  Ganelon: 
«C'est  lui  qui  nous  a  traîtreusement  vendus. 
«A  l'aide,  à  l'aide,  les  douze  Pairs!» 
L' Archevêque  alors  leur  répond: 

«Bons  chevaliers,  voici  le  jour  où  vous  recevrez  grand  honneur: 
«Dieu  vous  va  donner  couronnes  et  fleurs, 
«A  u  Parculis,  entre  les  glorieux. 

246 


G.CXXX]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  62 

^  Quant  aux  lâches,  il  rCy  a  point  pour  eux  de  place  là-haut,» 
« — Nous  ferons  tout  ce  que  vous  voulez,»  répondent  les  Français, 
«Dussiotis-nous  y  mourir,  nous  ne  serons  pas  félons  envers 

Dieu.  » 
Ils  éperonnent  des  éperons  dorés 
Et  se  jettent  sur  ces  maudits,  sur  ces  traîtres. 


CXXX 

Le  roi  Marsile partage  en  deux  son  armée: 

Il  en  garde  dix  colontus  avec  lui. 

Et  voici  que  les  dix  autres  chevauchent  pour  engager  la  bataille, 

«Dieu!»  s'écrient  les  Français,  «notre  perte  est  certaine. 

«  Que  vont  devenir  les  douze  Pairs  ?» 

Et  r archevêque  Turpin  de  leur  répondre  avant  tous  autres: 

«Bons  chevaliers,  vous  êtes  les  amis  de  Dieu, 

«  Voici  le  jour  où  vous  allez  être  fleuris  et  couronnés; 

«  Voici  le  jour  où  vous  reposerez  dans  les  saintes  fleurs  du  Para- 

«Quant  aux  lâches,  ils  ny  entreront  jamais.»  [dis, 

« — Nous  ny  devons  pas  faillir,»  disent  les  Français. 

«Si  c^est  le  bon  plaisir  de  Dieu,  nous  ny  contredirons  pas, 

«Donc,  nous  allons  nous  battre  contre  nos  ennemis, 

«Il  est  vrai  que  nous  sommes  peu  ;  mais,  pour  hardis  et  preux, 

nous  le  sommes.» 
Lors,  ils  éperonnent  pour  entrer  parmi  les  païens. 
Voici  les  Sarrasins  et  les  Français  aux  prises, 

*  (*0  The  Venice  iv,  Paris,  Versailles,  and  Venice  vu  Mss. 
hère  hâve  a  strophe  describing  the  flight  o£  the  pagans.  Millier 
believes  the  strophe  can  well  be  dispensed  with  in  the  text  he 
fumishes  of  the  Oxford  M  s.  Nevertheless,  he  gives  in  his 
foot-note  to  v.  1627  both  the  Venice  iv  and  Paris  readings. 
Gautier  numbers  the  strophe  in  his  text  cxlii,  and  gives  the 
following  modem  rendering. 

247 


G.  cxLii]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  68 

CXLII 

Les  coups  de  Roland  sont  d'^un  rude  et  fort  chevaliers 

Pour  les  siens^  ni  trêve  ^  ni  repos. 

Dieu!  comme  les  Français  chevauchent  rapidement! 

Au  trotf  au  galop,  ils  poursuivent  les  païens. 

Ils  vont  dans  le  sang  rouge  jusqu* au  milieu  du  corps. 

Leurs  épées  d^ acier  sont  tordues  et  brisées: 

Pour  se  défendre  ils  n'' ont  plus  d^ armes. 

Ils  se  souviennent  alors  de  leurs  cors  et  de  leurs  clairons, 

Et  chacun  d'yeux  se  sent  plus  fort. 

«Maudit,»  s'écrient  les  païens,  «maudit  soit  le  jour  où  nous 

vînmes  aux  défilés; 
«Cest  nous  qui  en  porterons  tout  le  dommage.» 
Il  laissent  le  champ  de  bataille,  ils  tournent  le  dos  aux  Français, 
Et  ceux-ci  de  les  tailler  à  grands  coups  d^épée. 
La  traînée  des  morts  va  jusqu'au  roi  Marsile. 

*  (**)  (*')  n  (")  The  asterisks  in  MiUler's  text,  at  the  end  of 
s.  cxxviii,  call  attention  to  the  fact  that  a  f ew  strophes  between 
s.  cxxviii  and  s.  cxxix  are  missing.  Gautier  supplies  them 
from  the  Venice  iv  M  s.  Millier  thinks  it  doubtful  whether 
they  ail  belong  there,  but  gives  in  a  foot-note  to  v.  1679  the  four 
strophes  of  the  Venice  Ms.,  upon  which  Gautier  bases  his  own 
text,  and  also  the  four  strophes  as  givenin  the  Paris  Ms.  render- 
ing.  Thèse  strophes  simply  describe  the  terrible  exécution  in- 
flicted  upon  the  Saracens  by  Roland  and  Oliver.  The  following 
is  Gautier's  rendering  of  the  old  French  strophes  as  constituted 
in  the  text  of  his  édition.  They  are  numbered  CXLVI,  cxLVii, 
CXLViii  and  cxLix. 

CXLVI 

Ils  ont  perdu  leurs  armes,  les  Français  de  France, 
Mais  ils  ont  encore  trois  cents  épées  nues. 

248 


G.  cxLvi-vii-viii]     MANUSCRIPT  READINGS  [p.  70 

Sur  les  heaumes  luisants^  ils  frappent  et  refrappent  encore. 

Dieu!  que  de  têtes  fendues  par  le  milieu! 

Que  de  hauberts  en  pièces/  que  de  broignes  rompues! 

Z^s  pieds ^  les  poings^  le  visage^  ils  coupent  et  tranchent  tout. 

«Ces  Français  nous  défigurent^»  s* écrient  les  païens^ 

«Qui  ne  se  défend n^a  cure  de  sa  vie,» 

Et  ils  vont  droit  à  Marsile: 

«À  l'aide^  à  Vaide^  bon  roi,» 

Marsile  les  entend^  Marsile  s"* écrie: 

«O  grande  terre^  que  Mahomet  te  détruise ^ 

«Puisque  ta  race  a  vaincu  la  mienne! 

«Ne  nous  ont-ils  pas  déjà  enlevé  assez  de  nos  cités 

«Que  tient  aujourd'hui  Charles  à  la  barbe  chenue  f 

«Il  a  conquis  Rome,  et  la  Calabre, 

«Il  a  conquis  Constantinople  et  Saxe  la  puissante, 

«Ah! plutôt  mourir  que  de  m* enfuir  devant  ces  Français, 

«Que  nul  ne  pense  à  sa  propre  sûreté:  frappez, 

«Si  Roland  meurt^  c'en  est  fait  de  la  force  de  Charles; 

«S^il  vitj  c'en  est  fait  de  la  nôtre/!» 


CXLVII 

l^s  félons  Sarrasins  frappent  grands  coups  de  lance 

Sur  ces  écus^  sur  ces  heaumes  qui  flamboient  au  soleil. 

On  n'entend  que  le  bruit  du  fer  et  de  l'acier; 

Les  étincelles  en  volent  jusqu'aux  deux. 

Que  de  ruisseaux  de  sang  et  de  cervelles! 

Roland  a  grand  deuil  au  cœur 

De  voir  mourir  tant  de  bons  vassaux  capitaines. 

Alors  il  se  souvient  de  la  terre  de  France 

Et  de  son  oncle  le  bon  roi  Charlemagne; 

Et  qu'il  le  veuille  ou  non,  ces  pensées  changent  tout  son  cœur. 


249 


G.  cxLviii-ix]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  70 

CXLVIII 

//  est  entré  dans  la  mêlée ^  le  comte  Roland^ 

Et  ne  cesse  dy  frapper  de  grands  coups ^ 

Dans  sa  main  est  Durendal^  sa  bonne  épée  quHl  a  tirée  dufour- 

II perce  les  hauberts^  il  brise  les  heaumes^  \reau  : 

Il  tranche  les  corps ^  les  poings^  les  têtes ^ 

Et  jette  à  terre  des  centaines  de  païens 

Qui  tous  se  croyaient  de  bons  vassaux, 

CXLIX 

De  Vautre  côté  est  Olivier 

Qui  assaillit  les  païens  et  frappe  de  rudes  coups  ! 

Il  tire  du  fourreau  Hauteclaire^  qu'' il  aime  tant: 

Fors  Durendalj  il  n'en  est  pas  de  meilleure  sous  le  ciel. 

En  son  poing  le  Comte  la  tient ^  et  vaillamment  se  bat. 

Jusqu'^aux  bras  il  a  du  sang  rouge  : 

«Dieu  !  »  s'' écrie  Roland^  «que  voilà  un  bon  vassal! 

«Eh  !  noble  comte ^  si  loyal  et  si  preux ^ 

«  Voici  le  jour  oil  notre  a7nitié prendra  fin  ^ 

«  Voici  le  jour  de  la  douloureuse  séparation, 

«L  "*  empereur  ne  nous  verra  plus  y 

«Et  jamais  il  ny  aura  eu  si  grande  douleur  en  douce  France, 

«Pas  un  Français  y  pas  un  qui  ne  prie  pour  nous 

«Et  ne  fasse  oraison  dans  les  vtoutiers, 

«  Quant  à  nos  âmes,  elles  seront  en  paradis,» 

Olivier  Ventend^  éperonne  son  cheval^ 

Et  y  à  travers  la  mêlée  y  s  V«  vient  tout  près  de  Roland; 

«  Compagnon^  venez  par  iciy  »  se  disent-ils  mutuellement; 

«SHl  plaît  à  Dieu  y  nous  ne  mourrons  pas  Vun  sans  Vautre,» 

*  (**)  The  other  Mss.  o£  the  Chanson  de  Roland  hdLve  after 
s.  cxxxiv,  V.  1752,  one  strophe  more,  in  which  Turpin  again 

250 


G.  CLvi]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  7^ 

counsels  Roland  to  blow  the  horn.  Millier  gives  in  his  note  to 
V.  1752  both  the  Venice  iv  and  Paris  versions.  He  believes 
that  it  is  not  possible  to  décide  whether  the  strophe  belongs  to 
the  original  sources  or  not.  The  strophe  is,  at  ail  events,  as  he 
points  out,  unnecessary,  inasmuch  as  Turpin  has  just  counselled 
blowing  the  horn.  Gautier  gives  the  old  French  text  based  on 
the  Venice  iv  M  s.  reading,  together  with  his  modem  blank- verse 
rendering.     He  numbers  the  strophe  CLVi. 


CLVI 

4<Sire  Roland^  il  vous  faut  sonner  votre  cor 

i(Pour  que  Charles  V entende^  qui  passe  aux  défilés. 

i(La  merveilleuse  afmée  du  roi  reviendra  sur  ses  pas ^ 

^Elle  nous  trouvera  morts  et  en  pièces; 

4(Mais  ceux  de  France  vengeront  les  nôtres 

4(Que  les  païens  auront  tués  dans  la  bataille; 

4(Ils  emporteront  nos  corps. 

4(Les  sangliers^  les  chiens  et  les  loups  ne  les  mangeront  pas.» 

« —  Voilà  une  bonne  parole^»  dit  Roland. 

*  (*^)  In  the  other  versions  o£  the  Chanson,  after  s.  cxli,  v. 
1 850,  a  strophe  f ollows  describing  Charlemagne's  anxiety  in 
regard  to  his  nephew  and  his  anger  at  Ganelon's  treachery. 
We  leam  also  that  Ganelon's  ancestors  were  traitors.  Millier 
gives  in  the  note  to  v.  1850  both  the  Venice  iv  and  the  Paris 
readings.  He  says,  however,  that  the  strophe  could  not  hâve 
been  in  the  original  version  of  the  Chanson;  for  the  idea 
that  Ganelon  belonged  to  a  race  of  traitors  is  quite  foreign 
to  the  Oxford  version.  Gautier  considers  the  strophe  a  later 
addition,  but  gives  an  old  French  version  and  the  modem 
rendering.     He  numbers  the  strophe  CLxiv. 


251 


G.CLXiv]  MANUSCRIPT  READINOS  [p.  7^ 

CLXIV 

Tant  que  durent  les  défilés^  Charles  chevauche; 

Quelle  douleur^  quelle  rage  en  son  cœur! 

«Sainte  Marie ^»  s^écrie-t-il,  «aidez-nous. 

«  Voici  que  Ganelon  m^ a  jeté  en  grande  tristesse, 

«Il  est  écrite  dans  une  vieille  geste ^ 

«Que  les  ancêtres  de  Ganelon  furent  des  félons; 

«Les  félonies^  chez  eux^  étaient  une  habitude, 

«Ils  en  firent  une  à  Rome,  au  Capitole^ 

«  Quand  ils  assassinèrent  le  vieux  César, 

«Mais  ces  maudits  finirent  mal 

«Et  moururent  en  feu  ardent  et  angoisseux, 

«Ganelon  est  bien  de  leur  nature. 

«Il  a  perdu  Roland^  confondu  ma  gent 

«Et  m'' arrache  vraiment  la  couronne  de  la  tête, 

«La  France^  pour  se  défendre^  n'a  plus  de  chevaliers!» 

Charles  pleure  des  yeux^  tire  sa  barbe  blanche, 

«Malheureux^»  disent  les  Français.  «Quelle  douleur  pour  nous 

d'être  nés!» 
Ils  éperonnent^  tant  que  dure  le  passage  des  défilés^ 
Pas  un  ne  retient  la  rêne  à  son  cheval; 
Mais,  avant  que  les  Français  soient  arrivés  sur  le  champ  de 

bataille, 
Roland  aura  gagné  la  victoire 
Et  mis  en  fuite  Marsile  et  ses  païens. 

*  (^)  The  other  French  versions  contain  (from  v.  1868)  a 
strophe  which  mostly  repeats  in  another  form  Roland's  words 
to  Oliver  in  the  preceding  strophe  (cxlii).  Miiller  thinks  thèse 
verses  may  hâve  belonged  to  the  original  sources  but  hâve 
become  known  though  later  versions.  He  gives  the  Venice  iv 
and  Versailles  versions  and  says  there  are  two  forms  of  the 
strophe  in  the  Paris  version  both  of  which  —  especially  the 
first — départ  more  from  the  old  text  than  does  the  Versailles 

252 


G.cLxvi]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  78 

M  s.  The  form  in  which  the  Venice  vu  M  s.  gîves  thèse  verses 
resembles  the  first  form  of  the  Paris  version.  Gautier  has 
constituted  from  the  Venice  iv  and  Paris  versions  his  old 
French  text  of  this  strophe.  He  numbers  it  CLXVi  and  gives 
the  following  modem  rendering. 


CLXVI    • 

Roland  jette  un  regard  sur  les  montagnes  et  les  vallées; 

Quelle  foule  de  païens  il  y  découvre! 

Il  adresse  alors  ces  paroles  à  Olivier: 

i< Compagnon  frère^je  veux  ici  mourir  avec  vous.» 

Ils  reviennent  sur  le  champ  de  bataille^  ces  deux  amisj 

Le  comte  Roland  change  de  couleur^ 

Pousse  quatre  fois  le  cri:  Monjoie^ 

Prend  son  cor  et  sonne  la  charge. 

Puis  très  violemment  éperonne  Veillantif 

Et  va  frapper  les  païens  du  tranchant  de  Vépée. 

*  (**)  The  other  versions  hâve,  after  line  191 2,  an  additional 
strophe.  It  relates  the  fact  that  Marsile  himself  tums  and  fiées, 
and  twenty  thousand  pagans  flee  with  him.  Millier  (note  to  v. 
191 2)  says  that  some  such  information  must  hâve  made  up  one 
of  the  strophes  of  the  original  sources.  Otherwise  the  connec- 
tion (cf.  V.  191 3)  is  obviously  loose.  Millier  gives,  in  his 
foot-note  to  the  verse  19 12,  the  Venice  iv,  Paris,  and  Versailles 
versions.  Gautier  makes  his  text  from  the  Venice  iv  version, 
yethe  doubts  the  genuineness  of  the  latter.  He  numbers  the 
strophe  clxix  and  renders  itin  modem  French  as  foUows: 


CLXIX 

//  a  perdu  son  poing  droite  le  roi  Marsile, 
A  lors  y  il  jette  à  terre  son  écu^ 

253 


G.CLXXX]  MANUSCRIPT  READINGS  [p.  85 

Pique  son  cheval  de  ses  éperons  aigus^ 

Lui  lâche  les  rêftes  et  s'enfuit  du  côté  de  V Espagne. 

Vingt  mille  païens  s"" enfuient  avec  lui, 

Et  il  n'en  est  pas  un  qui  n'ait  reçu  quelque  blessure: 

f(Le  neveu  de  Charles  a  vaincu,)^  se  disent-ils  Vun  à  Vautre, 

*('*)The  other  versions  hâve,  from  v.  2055,  a  rather  long 
strophe  in  which  Gautjer  de  THum,  in  answer  to  Roland's 
question,  informs  him  in  regard  to  the  flight  in  the  mountains. 
Inasmuch  as  the  connection  requires  just  such  a  strophe,  Mill- 
ier believes  it  (note  to  v.  2055)  surely  to  hâve  formed  a  part  of 
the  original  version.  He  gives  the  Venice  iv,  Versailles,  and 
part  o£  Venice  vu — where  the  latter  difïers  from  the  Versailles 
—  M  s.  readings.  The  Paris  M  s.  has  two  versions  of  the 
strophe,  both  of  which  vary  considerably  more  from  the  Venice  iv 
than  the  Versailles  reading  does.  Gautier  constitutes  from  the 
old  French  Mss.  his  own  text  and  numbers  the  strophe  CLXXX. 
He  gives  the  following  modem  rendering: 

CLXXX 

<(Sire  Gautier,»  lui  dit  le  comte  Roland, 

<(  Vous  avez  eu  grande  bataille  contre  la  gent  païenne; 

«Or,  vous  étiez  un  brave  et  un  vaillant 

«Et  m'aviez  emmené  mille  bons  chevaliers, 

«Ils  étaient  à  moi,  c'est  pourquoi  je  vous  les  demande, 

«Rendez-les-moi;  car  f  en  ai  grand  besoin.» 

« — Morts,»  répond  Gautier,     «Plus  ne  les  verrez, 

«Etfai  laissé  tous  leurs  corps  sur  le  champ  douloureux, 

«Nous  avons,  là-haut,  trouvé  tant  de  Sarrasins! 

«Il y  avait  des  Chananéens,  des  Géants,  des  Arméniens  et  des 

«Et  ceux  de  Balise,  qui  sont  leurs  meilleurs  soldats^       [Turcs, 

«Sur  leurs  chevaux  atabes  qui  vont  si  vite, 

«Nous  avons  si  rudement  mené  cette  bataille 

«Que pas  un  païen  ne  s'en  vantera, 

254 


G.CLXxxix]  MANUSCRIPÏ  READINGS  [p.  89 

4(  Soixante  mille  sont  morts  et  gisent  à  terre, 

«Ah/  nous  nous  sommes  bien  vengés,  à  coups  de  nos épées d"^ acier, 

«Mais  nous  y  avons  perdu  tous  nos  Français» 

«Les  pans  de  mon  haubert  sont  en  pièces, 

«Etfai  tant  de  blessures  aux  côtés  et  aux  flancs 

«Que  le  clair  sang  coule  de  toutes  parts. 

«  Tout  mon  corps  va  s'* affaiblissant, 

«Et  je  sens  bien  que  je  vais  mourir, 

«Je  suis  votre  homme,  Roland,  et  vous  tiens  pour  mon  seigneur 

et  mon  appui, 
«Si  je  me  suis  enfui,  ne  m'en  blâmez.» 
« — Je  n^en  veux  rien  faire,»  lui  dit  le  comte  Roland. 
«Mais,  tant  que  vous  vivrez,  aidez-moi.» 
Roland  est  tout  en  sueur,  de  colère  et  de  douleur. 
Il  tranche  en  deux  les  pans  de  son  bliaud 
Et  se  met  à  bander  les  flancs  de  Gautier, 

*(*')  From  line  2163  of  s.  clxii,  the  other  versions  hâve  one 
strophe  more,  which  however  merely  repeats  what  has  already 
been  said  in  the  preceding  strophe.  Millier  gives  the  Venice  iv, 
Versailles,  and  Venice  vu  Ms.  readings.  Gautier  bases  his 
old  French  text  of  the  strophe  on  Venice  iv.  He  numbers  the 
strophe  clxxxix  and  gives  the  following  modem  rendering: 

CLXXXIX 

Les  païens  s"*  enfuient.,  pleins  d^ effroi  : 

«Roland.,»  se  disent-ils  Vun  à  Vautre,  «Roland  nous  a  vaincus, 

«Et  le  grand  Empereur  revient  sur  ses  pas. 

«Entendez  les  clairons  de  V armée  française. 

«Attendre  les  Français,  c''est  être  assuré  de  mourir. 

«  Tant  de  nobles  rois  se  sont  déjà  mis  aux  pieds  de  V Empereur, 

«Ce  n'est  pas  Marsile  qui  nous  pourra  jamais  sauver, 

«Et  nous  avons  perdu  la  riche  Espagne, 

«Si  VEmir  ne  vient  la  défendre  pour  notis,» 

255 


G.cxcvi]  MANU  SCRIPT  READINGS  [p.  92 

*  (*•)  In  the  other  Mss.  of  the  Chanson^  after  v.  2245,  a 
strophe  follows  in  which  Roland  calls  upon  Charlemagne  for 
aid.  As  Millier  says,  it  is,  taken  apart  from  the  verse  that  be- 
gins  the  strophe,  decidedly  weak.  It  must  be  looked  upon  as 
a  later  addition.  Bartsch  and  Gautier,  basing  their  texts  upon 
Venice  iv,  hâve  incorporated  it  with  the  rest.  The  latter  num- 
bers  the  strophe  cxcvi,  and  gives  the  following  modem  ren- 
dering: 

CXCVI 

Quand  Roland  voit  que  P Archevêque  est  mort^ 
Jamais  tC eut  plus  grande  douleur^  si  ce  h* est  pour  Olivier, 
Il  dit  alors  un  mot  qui  perce  le  cœur  : 

«Chevauche^  Charles  de  France^  le  plus  vite  que  tu  pourrai  : 
«Car  il  y  a  grande  perte  des  nôtres  à  Roncevaux, 
«Mais  le  roi  Marsile  y  a  aussi  perdu  son  armée ^ 
«Et  contre  un  de  nos  morts^  il  y  en  a  bien  quarante  des  siens.» 

SUPPLEMENTARY  VERSE  INSERTIONS. 
In  the  twenty-eight  strophes  supplied  by  Gautier,  there  are 
three  hundred  and  fifty-three  verses.  Adding  to  them  the  re- 
maining  verses  supplied  hère  and  there  throughout  the  poem  to 
the  number  of  one  hundred  and  forty-five,  —  which,  like  the 
verses  in  the  twenty-eight  strophes,  are  unnumbered — the  Gau- 
tier text  contains  four  hundred  and  ninety-eight  more  verses  than 
the  Millier  text.  As  already  stated  (Introduction,  page  liv, 
note  I),  Miiller  has  supplied  four  verses  that  are  missing  in  the 
Oxford  M  s.  and  has  numbered  them  as  a  part  of  the  origi- 
nal four  thousand  and  two  verses:  vv.  161 5,  3146,' 3390,  3494. 
Gautier  also  supplies  and  numbers  the  four  missing  verses, 
printing  them,  however,  in  italics  like  his  unnumbered  verses, 
juçt  as  Miiller  has  done.  Likewise,  vv.  979,2211,3641  and 
3812,  although  numbered,  appear  wholly  in  italics  in  the  Gau- 
tier édition.     Of  thèse  four  verses,  Miiller  prints  v.  979  partly 

256 


MANUSCRIPT  READINGS 

in  italics,  3812  wholly,  and  the  two  ather  verses  in  Roman  type, 
numbering  them  ail.  Verse  2758  in  Gautier's  édition  appears 
with  but  one  word  (Sebre)  in  Roman  type,  the  rest  in  italics; 
in  Miiller's  édition  the  entire  Une  is  italicized. 

Of  the  sixteen  unnumbered  verses  supplied  by  MiiUer,  (three 
after  v.  136,  one  after  v.  241,  one  after  v.  367,  two  after  v.  432, 
one  after  v.  433,  one  after  v.  605,  one  after  v.  655,  one  after 
V.  706,  one  after  v.  796,  one  after  v.  1777,  one  after  v.  2185,  one 
after  v.  2186,  and  one  after  v.  3387),  Gautier  has  supplied  four- 
teen.  The  only  two  supplied  by  Mûller  and  not  by  Gautier  are 
a  verse  after  v.  367,  and  another  after  v.  3387.  Thus  Miiller's 
text  contains,  in  addition  to  the  four  thousand  and  two  num- 
bered  verses  representing  those  of  the  Oxford  Ms.,  only  two 
verses  not  supplied  by  Gautier,  while  Gautier's  text  contains 
four  hundred  and  eighty-four  verses  not  found  in  the  Millier 
text.  Thèse,  like  the  sixteen  supplementary  verses  in  the 
Millier  édition,  are  printed  in  italics  and  are  not  numbered. 

Gautier's  modem  French  blank-verse  rendcring  of  his  sup- 
plementary old  French  verses  foUows. 

No.  After 

of  verse 

vv.  no. 

I       «Bref,  donnez-lui  tant  de  besants  d^  or  pur  33 

I       Et  les  païens  de  répondre:  «Nous  vous  V accordons 

volontiers,»  46 

I       En  signe  de  soumission  et  de  paix,  93 

I       Hommes  barbus  et  vieux  108 

3       «Et  il  y  recevra  votre  loi)-  136 

«Il y  deviendra^  mains  jointes,  votre  vassal^ 
«Et  tiendra  de  vous  le  royaume  d^ Espagne.»^ 
I       //  avait  la  barbe  blanche  et  tout  le  poil  chenu;  231 

I       «Vous  n'avez  plus  qu'^à  lui  envoyer  un  de  vos 

barons:"^  241 

*  Supplied  also  by  Millier. 


MANUSCRIPT  READINGS 
No.  After 

of  verse 


vv. 


U Empereur  baisse  la  tête:  258 

Et  interpelle  Charles  de  sa  grande  et  haute  voix:  264 

«Par  cette  barbe  ^  vous  n'en  ferez  rien;  271 

«Et  qui^  au  besoin^  puisse  se  battre  comme  il  faut,  276 

«Et^  si  le  Roi  le  veut^  il  est  trop  juste  qu'il  y  aille.»  2  79 

«Constantinople  et  la  vaste  Saxe:  371 

Millier  notes  that  probably  a  verse  of  similar  import  in  the 
Oxford  Ms.  has  dropped  ou  t.     He  does  not,  however,  supply 

one,  but  gives  the  Versailles  and  Venice  vu  Ms.  reading.  The 
Germanie  and  Icelandic  versions  likewise  fumish  évidence  to 
support  the  assumption. 

2  «L'autre  moitié  sera  pour  Roland^  le  barons  432 
«(V orgueilleux  compagnon  que  vous  aurez  làl)^ 

I       «Sous  Saragosse  il  ira  mettre  le  siège :^  433 

I       Et  avait  été  aux  écoles  de  la  loi  païenne,  485 

3  II  pleure  des  yeux ^  tire  sa  barbe  blanche^  487 
Se  lève^  ety  d'une  voix  retentissante  : 

«Écoutez^  seigneurSy  quelle  folie, 

I       Pas  un  païen  n'ose  dire  un  seul  mot^  494 
I       «Elles  viennent   d'être   ouvrées   et  achevées   au^ 

jourd'hui  même^  515 

I       Au  cou  de  Ganelon  Marsile  les  attCLche.  517 

I       «Notre  Conseil  doit  rester  secret ^  521 

I       «Il  devrait  bien  se  reposer  à  Aix,  528 

I       «Pour  vous,  seigneur,  assemblez  votre  grande  armée.  587 

I       «Il  ne  porterait  plus  au  front  couronne  d'or,  599 

3      «furez-moi  que  je  le  trouverai  à  l'arrière^garde}-  605 

«Et  je  vous  promettrai  en  revanche,  sur  ma  loi, 

«Que  je  l'y  combattrai  si  je  l'y  trouve.» 

I       Sous  un  olivier,  sur  un  écu  blanc,  609 

I       «Et  les  douze  Pairs  sont  condamnés  à  mort.»  615 

»  Supplied  also  by  Miiller. 
258 


MANUSCRIPT  READINGS 

No.  After 

of  verse 

TT.  no. 

2       4<Etje  VOUS  garantis  que  nous  les  combattrons,  625 

4<Etje  vous  promets  que  nous  les  tuerons.» 

1  4<  Une  escarboucle  y  brille  au-dessus  du  nasal,  629 

Millier  believes  it  probable  that  after  v.  629  two  verses  hâve 
fallen  out,  the  first  of  which  Gautier's  rendering  well  ex- 
presses. 

2  «Pas  un  jour  ne  se  passera^  sans  que  je  vous  fasse 

nouveaux  présents,  640 

« —  Nous  sommes  à   votre  service^»   lui  répond 
Ganelon, 
6       Le  Roi  s* est  approché  de  Guenes  646 

Et  Va  serré  tendrement  entre  ses  bras. 
Puis  :  «Je  vous  dois  bien  aimer,»  lui  dit-il. 
«Il  fie  passera  plus  de  jour  otl  je  ne  vous  donne 

de  mes  trésors, 
«Si  vous  m"* aidez  contre  Roland  le  baron,» 
Et  Guenes  de  lui  répondre  :     «Il  ne  faut  point 

me  mettre  en  retard.» 

«Avec  vingt  otages  que  tu  lui  laisseras;'^  655 

Le  jour  est  beau,  le  soleil  clair,  668 

Le  jour  s'en  va,  le  soir  descend}  706 

QuHl  Va  brisée  et  mise  en  pièces  entre  ses  poings ^        722 

Qu''il  lui  a  tranché  la  chair  jusqu  ''à  Vos.  727 

Hofmann  also  incorporâtes  this  line  in  his  édition  of  the 

Chanson  de  Roland.     Millier  believes  it  to  be  unnecessary  to 

the  connection. 

I       «Et  ce  sera  le  salut  de  notre  gent»  744 

I       Qui  a  barbe  blanche  et  cheveux  blancs j  774 

I       «Il  est  furieux,  il  est  terrible.  777 

I       Ive  et  Ivoire  que  le  roi  aime  tant}  796 

I       //  pleure  de  ses  yeux  et  tire  sa  barbe  blanche;  829 

'Supplied  also  by  Miiller. 
259 


MANUSCRIPT  READINGS 

Millier  believes  this  verse  in  no  wise  necessary  to  the 
connection. 

No.  After 

of  ▼erse 

vv.  no. 

2       «Et  si  je  trouve  Roland^  je  le  défie  et  V  attaque.  888 

«Oest  moi  qui  suis  le  troisième  Compagnon^  élisez 
le  quatrième,»' 

Miiller  gives  the  Venice  iv,  Versailles,  and  Venice  vu  M  s. 
readings.  The  sensé  is  similar  to  that  expressed  by  Gautier's 
rendering. 

I       «Les  Français  mourront  dans  la  douleur  et  dans 

la  honte  ^  914 

I       «Nos  Français  y  frapperont  aussi,  et  avec  quel 

élan!  1056 

I       «Mais  ceux  qui  sont  là-bas  ne   méritent  aucun 

blâme;  1102 

I       lia  de  bonnes  armes,  un  fort  et  rapide  cheval,  1 189 

I       «L'' Espagne  enfin  sera  en  repos.»  1 195 

I       Lui  enfonce  sa  grande  épée  au  corps,  1 199 

4       Leurs  forts  épieux  et  leurs  lances  qui  tranchent,         1420 

Leurs  gonfanons  bleus,  vermeils  ou  blancs. 

Le  fer  de  leurs  épées  est  brisé. 

Et  que  de  vaillants  chevaliers  ils  ont  perdus! 

Miiller  notes  that  it  is  probable  that  four  verses  of  the  ténor 
of  the  ones  Gautier  supplies  hâve  dropped  out  of  the  Oxford 
Ms.  The  Venice  iv,  Versailles,  Venice  vu,  Lyons,  and  Paris 
readings  are  given.  Without  this  passage  the  description  of  the 
losses  of  the  French  appears  obviously  insufficient, 

I       «Il  est  de  droit,  dans  la  grande  terre,  1443 

I       Et  ces  lances  et  ces  gonfanons,  1452 

I       Ils  éperonnent  en  avant  sur  leurs  rapides  destriers  1481 

\       Tranche  le  corps,  tue  le  destrier:  1 50S 
«6q 


MANUSCRIPT  READINGS 

No.  After 

of  verse 

▼V.  no. 

I       i(Je  ne  puis  vraiment  le  comparer  à  aucun  autre 

homme j^  151 5 

I       «Misérables^»  sVcrie-t-il,  «vous  y  mourrez  tous  les 

uns  après  les  autres.  1 534 

I       Malquidant  Véperonne  des  éperons  aigus  1555 

I       «Il  frappe   bien^    notre    archevêque^»   disent  les 

Français,  1 569 

Millier  notes  that  Hofmann  inserts  a  verse  expressing  the 
same  idea.  He  adds  that  it  may  hâve  belonged  to  the  original, 
but  is  not  necessary. 

I       Partout^  il  la  lève^  et  partout  il  la  montre.  1 586 

1  Ses  yeux  tombent  sur  f  acier  rougi  de  Durendal,  1 598 

2  Dieu!  que  de  têtes  coupées  en  deux^  161 3 
Que  de  hauberts  brisés  et  de  broignes  en  pièces/ 

2       Oest  là  qu''on  verrait  tant  de  leurs  chevaux  errant 

sur  le  champ  de  bataille  1624 

,  Et  traînant  leurs  rênes  qui  pendent  le  long  de  leur 
poitrail. 
I       Jusqu'à  Marsile,  ils  les  pourchassent^  et  les  Ment.      1627 

This  verse,  added  also  to  the  end  of  s.  cxxv  of  Hofmann 's 
édition  can,  according  to  Millier,,  be  very  well  spared, —  as  also 
the  following  strophe  (Cf.  *  17,  *  18). 

I      Jusqu'au  bas  de  la  gorge,  il  a  le  cou  bienfait;  1654 

Millier  cites  by  way  of  comparison  with  Unes  1651-1657  ihe 
corresponding   Venice  iv  version:    Thèse  few   lines  give  an 
excellent  idea  of  this  italianized  version  of  the  Roland  : 
Li  destrer  e  molt  corant  et  de  bon  aire, 
Li  pei  oit  copies  et  le  gambe  oit  plaite, 
Curte  le  cosse  et  la  grope  molt  large, 
Longo  in  le  cosse  et  la  schena  molt  alte, 

1  In  the  15e  éd.  classique,  1884  ;  not  in  the  24e  éd.  classique,  1899. 
261 


.   ,^  MANUSCRIPT  READINGS 

Gris  in  le  coste  et  u'mie  in  le  spalle, 
Ben  fato  in  lo  colo  jusqua  in  la  gargate, 
Blàncha  la  coa  et  la  crine  oit  çaine, 
Pitet  li  orecle,  tuta  la  testa  falve, 
Soto  el  cel  no  e  bestia  che  contra  lui  vaie. 
The  modem  French  rendering  given  in  the  présent  text  for 
the  old  French  as  found  in  the  Oxford  Ms  is  also  a  fair  ren- 
dering o£  the  Venice  iv  verses, — with  the  exception  of  verse  5 
which  is  not  included  in  the  old  French  texts.     The  lijeral  ren- 
dering of  this  verse  is;/la  les  côtés  gris  et  les  épaules  vermeilles 
{alezanes). 

No.  After 

of  verse 

vv.  no. 

ï       Lâchant  le  frein  (Tor  et  les  rêneSy  1658 

I       «Monjoie^  Monjoie^»  c'est  le  cri  de  Charles^  c'est  le 

sien.  1668 

I       «Plût  à  Dieu   que   Charles  en  eût  beaucoup   de 

pareils/»  1670 

Millier  notes  that  most  of  the  Roland   Mss.  hâve  a  verse 
like  this. 
I       Et  voilà  Roland  et  Olivier  qui  pleurent  Vun  pour 

Vautre.  1 736 
«  Voyez  nos  Français ^  qui  sont  condamnés  à  mort.  1 741 
«Charles  est  bien  loin  et  tardera  trop  à  venir.  1742 
«Recueilleront  nos  chefs  et  nos  corps  1 747 
«Le  fort  y  le  preux  ^  le  grande  le  prodigieux  Roland^  1 773 
«Il  les  tua  du  tranchant  de  son  épée  Durendal:^  1777 
Et  qui  est  plus  rapide  qu'un  faucon  :  1890 
Et  plus  ne  veut  tarder  à  se  venger.  1952 
Aux  païens  il  distribue  grands  coups  de  Haute- 
claire  ^  1966 

Millier  hère  gives  a  number  of  verses  f rom  the  différent  Mss. 

1  Supplied  also  by  Millier. 
262 


MANUSCRIPT  READIKGS 


QF 


by  way  o£  comparison.  The  fitness  of  the  velW  iH>q(n:imon  as 
given  by  Gautier  is  apparent  from  the  various  readings;  but 
whether  a  verse  should  be  supplied  hère  is  another  matter. 

No.  After 

of  vene 

w.  no. 

I       M  Et  Vun  se  prend  à  pleurer  en  pensant  à  l  ''autre,     i^yj 

1  II  ne  peut  retenir  ses  larmes  et  ses  sanglots;  2025 

Millier  says  this  verse  may  originally  hâve  been  found  in  the 
Oxford  Ms.  but  is  not  necessary.  A  like  verse  is  found  in 
Venice  iv,  Paris,  and  Venice  vu  Mss. 

I       4<Je  me  suis  tant  battu  contre  les  Sarrasins  2049 

Millier  remarks  that  hère  Hofmann  and  Gautier  hâve  sup- 
plied a  Une  from  the  Venice  iv  M  s.  He  gives  the  V.  iv  read- 
ing  and  adds  that  there  is  no  necessity  for  supplying  the  Une. 

2  i(Ils  nous  ont  fait  tant  de  mal  quHl  ne  faut  pas  faire 

de  prisonniers }^  2061 
«Mais  massacrer  et  tuer  tout, 
I       Que  Dieu,  qui  jamais  ne  mentit,  que  Dieu  vienne  à 

leur  aide!  2065 

Que  Dieu  les  aide,  le  glorieux  du  ciel!  2082 

Plutôt  la  mort  que  la  fuite,  2126 

«Après  cette  bataille  nous  n'en  aurons  plus  d'autre,  2 1 44 

Il  y  trouve  les  corps  d'Ivon  et  d'Ivoire;^  2185 

Il  y  trouve  le  Gascon  Engelierj^  2186 

Sous  un  pin,  pris  d'un  églantier,  2200 

Il  fait  un  suprême  effort,  et  se  relève;  i^2.(> 

Il  la  prend  en  son  poing,  et  tire  la  barbe  de  Roland;  2282 

MiiUer  believes  the  addition  of  this  Une  unwarranted,  for  it 
would  be  an  outrage  to  Roland  to  hâve  his  beard  puUed  by  a 
pagan.     Bartsch  and  Hôfmann  add  the  Une. 

^In  the  15e  éd.  classique,  1884;  not  in  the  24e  éd.  classique,  1899. 
*  Supplied  also  by  Millier. 

263 


MANUSCRIPT  READINGS 

No.  Alter 

of  verse. 

vv.  no. 

I       Alors  il  prends  toute  nue^  son  épée  Durendal:  2299 

So,  also,  Bartsch  and  Hofmann.  Entirely  unnecessary,  ac- 
cording  to  Millier. 

I  «  Tant  que  je  vivrai^  vous  ne  me  serez  pas  enlevée  :  2309 

I  4<  Combien  de  batailles  f aurai  par  toi  menées  àfin^  2351 

I  «  Que  Dieu  n'inflige  point  cette  honte  à  la  France  !»  2354 

I  Les  Anges  de  Dieu  descendent  d^en  haut  et^  sans 

retard,  le  reçoivent.  2365 

I  Et  des  Français  gui  lui  étaient  si  dévoués,  2380 

I  La  douleur  est  grande  à  Roncevaux:  2417 

This  verse  is  taken  by  Gautier,  as  Miiller  remarks,  from  the 
Paris  manuscript;  it  does  not  appear  in  the  Venice  iv  version. 
The  entire  strophe  is  lacking  in  the  Versailles  and  Venice  vu 
manuscripts. 

I       Et  Apollon,  pour  quHls  leur  viennent  en  aide.  2468 

Miiller  believes  such  a  reading  to  hâve  been  probable  in  the 
original  text. 

I      Jamais  Dieux  ne  furent  à  telle  honte,  2591 

5       «Baligant,»  lui  dit-on,  «est  entré  dans  sa  terre  2638 

4<À    la  tête  d'une  armée,  comme  on   n'en   verra 

jamais  de  plus  belle; 
«Dix-sept  rois,  près  de  lui,  sont  à  la  tête  de  cette 

y     immense  armée.» 
Que  Dieu,  que   la   souveraine  Paternité  protège 

Charles: 
Car  il  aura  une  terrible  et  douloureuse  bataille, 
I       Au  sommet  des  mâts,  et  sur  les  longues  vergues         2642 
I       «Et  qu"* il  pourra  trouver  les  chrétiens  en  ce  pays.      2760 
I       «Les  Français  ne  la  refuseront  pas.»  2761 

I       «Le  neveu  de  Charles  Va  frappé  à  mort  et  dés- 
honoré» 2824 
264 


MANÙSCRIPT  kEADiNGS 

No.  After 

of  verse 

vv.  no. 

1  Et  se  pâme  de  nouveau  sur  son  neveu  ^  tant  il  est  plein 

(Tangoisse,  2906 

2  Quand  il  a  fait  enterrer  ses  barons,  2973 
Sauf  les  trois  quHl  voulait  transporter  jusqu'à 

Blaye, 

1  QuHl  a  subi  à  Roncevaux  dans  la  bataille;  2983 

2  Après  cette  prière,  il  n'a  plus  peur  d'être  vaincu,       2998 
Et  tous  les  Français  s^ écrient:  «Un  tel  homme  est 

fait  pour  porter  couronne.» 
I       Que  de  coups  d^ épies  tranchantes!  3025 

I       Et  tous  les  trois  de  répondre:  «Nous  obéirons  à 

votre  ordre,»  3^59 

1  Ils  ont  leurs  épées  au  côté  et  leurs  doubles  larges 

au  cou;  3079 

2  Leurs  lances  sont  fortes,  et  dur  en  est  V  acier;  3090 
Jusqu'aux  ongles  ils  sont  armés  de  mailles  de  fer, 

I       «A  vec  sa  cité  et  tout  son  peuple;  3103 

I       «Et  empêcher  Volifant  de   résonner  avec  ce  cri 

vainqueur,  3206 
I       Judas,  qui  livra  Dieu  pour  de  for,  Judas  était  de 

ce  pays,  3220 

I       Et  grande  est  V  armée  qui  y  est  assemblée,  3305 

I       «  Quand  à  moi,  je  les  attaquerai  quand  même.  »  3  340 

I       Lui  passe  sa  grande  lance  à  travers  le  corps,  3449 

As  Millier  points  out,  the  passage  is  similar  to  that  noted 
under  v.  1568  and  v.  1894,  where  such  a  verse  well  meets  the 
requirements  of  the  sensé. 

I       Qui  tient  en  son  poing  son  grand  épieu  tranchant,      3463 

3  «Tu  as  tué  mon  fils,»  dit  alors  Baligant,  3580 
«Et  fort  injustement  tu  envahis  ma  terre; 

«Deviens  mon  homme,  et  je  te  la  donne  en  fief.» 


265 


INDEX 


267 


INDEX 


The  titles  of  articles  found  in  reviews,  or  which  form  merely  part  of  a  work, 
appear  within  quotation  marks.  .The  titles  of  other  literary  productions  are 
italicized.  Passages  cited  textually  and  allusions  in  French  are  also  italicized. 
Proper  names  and  other  words  listed  appear  in  black  type. 

Names  spelled  withœ,  oe  and  0  hâve  been  uniformly  printed  withœ.  The 
names  Antelme^  Oton^  Tibaut^  Tierri^  Tiois  and  Tpace^  baving  no  h  in  old 
French,  are  written  by  good  authorities  without  h  in  modem  French.  Thb  or- 
thography  is  hère  foUowed. 


Abîme,  p.  xxxiv,  §  x vu  ;  p.  xliii, 

§  XXIV  ;  un  Sarrasin^  vv.  1631, 

1659,  etc. 
Abiron,    la   terre   d\   v.    121 5; 

p.  191,  n.  4. 
absolution,  p.  i88,  n.  3. 
Acelin  de  Gascogne,  v.  172;  le 

comte  Aceîitty  v.  2882;  p.  172, 

n.  4;  p.  216,  n.  2  to  p.  118. 
Achilles,  p.  xxii,  §  v  ;  p.  203,  n.  4. 
address,  mode  of,  p.  168,  n.  7; 

p.  196,  n.  I  to  p.  71. 
Aelroth,  p.  xliii,  §  xxiv  ;  v.  1 188  ; 

p.  182,  n.  7. 
Aeneidy  Préface,  p.  vil. 
African  people,  p.  223,  A.,  iv; 

Afrique,  vv.  1550,  2924. 
Agamemnon,  p.  xxx,  §  xiii. 
Aimeri    de    Narhonney   p.    227, 

n.  2  to  p.  149. 
Aimon  de  Galice,  v.  3073  ;  p.  220, 

n.  I  to  p.  126. 


Aix,  vv.  36,  52,  13s,  188,  436, 
478  ;  la  cour  d*Aix^  v.  1409  ;  en 
France  à  Aix  y  vv.  2556,  2667, 
2860,  3696,  3706,  3734,  3873, 
3845  ;  les  bains  d^Aix,  v.  3984  ; 
p.  171,  n.  2  to  p.  8;  Aix-la-Cha- 
pelle y  p.  Ixii,  §  xxx VI  ;  p.  Ixx, 
§XLiv;  vv.  726,  3744,  3873» 
ma  chapelle  d^Aix,  v.  2917; 
p.  166,  n.  2  ;  p.  168,  n.  I  ;  p.  184, 
n.  I  to  p.  41  ;  p.  201,  n.  3; 
p.  217,  n.  3  to  p.  119;  à  Aix, 
la  meilleure  ville  de  France, 
p.  219,  n.  7  ;  i\iQ  perron  at  Aix, 
p.  228,  n.  6. 

Ajax,  p.  209,  n.  3. 

Alexandrie,  soie  d*,  vv.  408, 
463  ;  au  port  d^ Alexandrie,  v. 
2626;  p.  177,  n.  2  to  p.  19; 
p.  215,  n.  I  to  p.  109. 

Alfeme,  v.  1915;  p.  199,  n.  3  to 
p.  79. 


269 


INDEX 


Alfonso  II,  the  Chaste,  p.  Ixxiv, 

§    XLVII. 

Alfonso  X,  the  Wise,  Crânica 
gênerai^  p.  Ixxiv,  §  XLVli; 
p.  clvi,  VII,  introductoiy  re- 
mark. 

Allemagne,  V.  3977. 

Allemands,  w.  3038, 3701, 3796, 
3960;  in  the  army  against  Bali- 
gant,  p.  219,  n.  7,  fourth  army 
corps, 

Almace,Turpin'ssword,vv.  2089, 
2143;  P-  175»  n- 3;  P-  201,  n. 
I  to  p.  86. 

Almaris,  îê  roi  de  Belferne^  v. 
812;  p.  181,  n.  2  to  p.  34; 
pp.  241-2. 

Almasof,  Boris,  Russian  trans- 
lation of  the  Chanson^  p.  cvi, 
no  82. 

Alphaïen,  le  duc^  v.  1511. 

Alphonso,  see  Alfonso, 

Alscher,  R^  Der  Konjunctiv  im 
Rolandsliede,  p.  cxxv,  no  187. 

ambassadors,  conduct  of,  p.  177, 
n.  4;  Plate  i,  frontispiece. 

Amboire  d'Oloferne,  v.  3297. 

American  Journal  of  Philology^ 
vol.  VII,  1886,  p.  103,  Rabil- 
lon's  translation  of  the  Chan- 
son de  Roland f  p.  civ,  n»  71. 

Ammann,  J.  J.,  relation  between 
Stricker's  A'arl  and  Conrad's 
Rolandsliedf  p.  cxlii,  no  284. 

analyses  of  the  poem,  p.  cvi. 

Ancona,  A.  d',  historical  détails, 
p.  cxvi,   no    136;     Tradizioni 


carlovingie  in  Jtalia^  p.  clii, 
no  333. 

Ancona,  A.  d',  et  Bacci,  O., 
Mànuale  délia  letteraiura  ita- 
liana,  p.  cli,  no  332  a.* 

Andréa  da  Barberino,  compiler 
of  the  Reali  diFrancia^  p.  cxlix, 
VI,  introductory  remark. 

Andromaque,  Racine's,  p.  xxxii, 

§  XIV. 

angels,  their  rôle  in  old  poems, 

p.  191,  n.  I  to  p.  54. 
Angilbert,  Annals  of,  p.  xix,  §  11  ; 

p.  xl,  §  XXII. 
Angleterre,  vv.  372,  2332;  Ro- 
land  en,    p.   cxliii,   iii;    see 

England, 
Anglia,  Bd.  IV,  1881,  pp.  307-. 

341,  Schleich,  **  Beitrâge  zum 

mittelenglischen   Roland,"  p. 

cxliv,  no  294. 
Anjou,  p.  xxi,  §  IV  ;  V.  2322  ;  see 

Geoffrey  of  Anjou, 
Annals  of  Angilbert,  p.  xix,  §  il. 
Annals  of  Tacitus,  p.  xvii,  §  l, 

n.  I. 
Anseis,  lefier^  p.  xxxvi,  §  xviii; 

vv.    105,   796,   2408;    Anseis, 

V.  1281;  death  of,  vv.   1556, 

2188. 
Anselm,  count  of  the  palace, 

p.  xix,  §  II. 
Antelme  de  Mayence,  v.  3008; 

p.  219,  n.  6. 
Antiquitez  et  histoires  gauloises, 

etc.,  p.  Ixxxi,  n.  i. 
AOI,  p.  liv,  §  XXX  ;  at  end  of  ss. 


270 


INDEX 


I,  III,  VI,  etc;  p.  i66,  n.  6;  p. 
174,  n.  I.  to  p.  15;  p.  181,  n.  2 
top.  33,  p.  cxxi,  no  157,  r. 

ApOllOy  p.  xxviii,  §  XI;  p.  Ixv, 
§  XXXVII  ;  Apollon,  vv.  8,  417, 
2580,  etc.;  p.  165,  n.  5. 

Aquitaine,  v.  2325. 

Arabes,  désarçonne  sept  Ara- 
bes, y.  1513;  30"»  333».  3473» 
3481  ;  meaning  pagans  or 
SaracenSf  3640. 

Arabie,  w.  185,  2282;  les  païens 
d* Arabie,  vv.  2810,  2980;  d*or 
d* Arabie,  p.  172,  n.  7;  Arabs 
take  Palermo,  p.  217,  n.  i  to 
p.  120. 

Archiv  fUr  das  Studium  der 
neueren  Sprachen  und  Litera- 
iur,'^,  zlyiii,  1871, pp.  291- 
306,  Bresslau,  "  Rechtsalter- 
thiimer,"  etc.,p.  cxxxvi,  no  255; 
Bd.  Ixv,  1881,  pp.  1 21-124, 
Zimmermann,  translation  of  a 
few  strophes  of  the  Chanson, 
p.  civ,  no  66;  Bd.  Iziz,  1883, 
pp.  391-418,  Groth,  "Ver- 
gleich,"  etc.,  p.  cxxxiii,  n©  234. 

Archivio  storico italiano,  vol. xix, 
1887,  Rajna,  Nepesine  in- 
scription, p.  Ixxvi,  n.  I. 

Archivio  storico  lombardo,  an- 
no  XIV,  1887,  série  ii,  vol.  iv, 
pp.  5-22,  Rajna,  Milan  théâtre 
and  songs  about  Roland  and 
Oliver,  p.  clii,  n©  334;  cf.  p. 
Ixxvi,  n.  3.  [n.  3  to  p.  31. 

Ardennes,  vv.  728, 2558;  p.  180, 


Aretini,     Orlandino,    p.     Ixxx, 

§  XLIX. 

ArgoiUes,  vv.  3259,  3474,  3527; 

p.  223,  B.,  6. 
Argonne,     le    duc     d^Argonne, 

vv.  3083,  3534;  p.  220,  n.  2  to 

p.  126. 
Ariosto,  p.  Ixxix,  §  xlix  ;  p.  clvi, 

no  348c.*  [A.,  v,  I. 

Arméniens,  v.  3227;  p.  223, 
armor,  pp.  190,  191,  Plate  xviii. 
arms,  pp.  190,  191.  Plate  xix. 
army,      Charlemagne'js      army 

against  Baligant,  p.  219,  n.  7; 

Baligant's  army,  pp.  222,  n.  3, 

to  p.  131. 
Arthur,    King,    p.    xxii,    §  v; 

p.  Ixxii,  §  XLVi  ;  in  Portugal, 

p.  IXXV,  §  XLVIII. 

Arthurian      legends,     p.     Ixv, 

§  XXXVIII  ;  p.  Ixxix,    §  XLIX. 

Asia  Minor,  p.  xxvi,  §  viii. 

Aspe,  les  défilés  d\  vv.  870, 1 103  ; 
see  Map. 

assonance,  p.  lii,  n.  i  ;  and 
rhyme,  p.  Ixvii,  §  xli; 
pp.  cxxviii,  cxxix,  nos.  207, 
208,  209,  211  ;  p.  185,  note  i 
to  p.  42. 

Astrimoine,  v.  3258;  les  Astri- 
moines,  p.  223,  A.,  v,  3. 

Athenaeum,  July  3,  1880,  p.  7, 
0'Hagan*s  translation  of  the 
Chanson,  p.  civ,  no  70. 

A  ttiememorie,  etc.,  vol.  m,  iv,xi, 
XII,  study  of  judicial  pro- 
cédure, p.  Ixxvi,  n.  2. 


271 


INDEX 


Aubertin,    Ch.,    te    style,    etc., 

p.  cxxxi,  no  225. 
Aude,  p.  xxxi,  §  XIV  ;  pp.  xlv, 

xlvi,    §    XXVI;    pp.    Ivi,    Ivii, 

§  XXXII;  p.  Ixiv,  §  XXXVII  ; 

death    of    Aude,     pp.   Ixvii, 


to  p.  78  ;  p.  207,  n.  5  ;  p.  220, 
n.  7  to  p.  123;  Génin's  opin- 
ion, pp.  226,  227,  n.  2  to 
p.  147;  Miiller's  opinion, 
p.  233,  n.  2  to  p.  164;  p.  234, 
n.  5. 


Ixviii,  §  XLi;  first  meeting  of  Autran,  J.,  la  Légende  des  pala- 

Aude  and  Roland,  p.  Ixxxiii,  dins,  p.  Ixxxiii,  §  li  ;  p.  cxxxv, 

§  Li;    vv,    1721,   3708,  3717,  r.tono248. 

3723;?.  197» n- 1» top- 72;  be-  Auvergnats,  v.    3796;   p.   231, 


cornes  Roland*s^fl!«^/<f,  p.  204, 
n.  5  ;  not  mentioned  when  Ro- 
land dies,  p.  208,  n.  i  ;  the 
passage  containing  the  épi- 
sode, p.  229,  n.  2. 

Auracher,  T.,  Der  altfranzo- 
sische  Pseudo-Turpin,  etc., 

Aus  Dichtung  und  Spracken  der 
Romanen,  2d  édition  of  Morf 's 
"Vom  Rolandslied  zum  Or- 
lando  f  urioso,"p.cliv,  no  343  a.* 

Aîisgaben  und  Abhandlungen^ 
Bd.  III,  pp.  1-48,  Persch- 
mann's  "Stellung  von  O.," 
p.  cxxi,  no  155. 

Austoire,  un  riche  duc,  v.  1582. 

author  of  the  poem.  Préface, 
pp.  vii,  xlvi,  xlvii,  §  XXVII  ; 
native  place,  p.  cviii,  ix; 
Gautier's  opinion,  p.  cix, 
nos.  98,  99,  100;  p.  167, 
n.  4  ;  skill  in  présentation,  etc., 
p.  176,  n.  2  top.  17;  p.i77,n.3 
top.  18;  p.  181,  n.  4;  pp.  182, 
183,  n.  I  top.  37;  p.  194,  n.  3 
to  p.  60  ;  author  probably  not 
a  churchman,    p.    199,    n.  2 


n.  2  to  p.  153;  in  the  anny 
against  Baligant,  p.  219,  n.  7, 
seventh  army  corps. 
Auvergne,  les  barons  d^ Au- 
vergne, v.  3062.  [11,  3. 
Avares,  v.  3242;  p.  223,  A., 
Avril,  A.,  baron  d*,  verse  trans- 
lation of  the  Chanson,  p.  c, 
no  47;  place  of  the  battle, 
p.  cxiv,  no  125;  le  style, 
p.  cxxxi,  no  223  ;  les  Enfances 
Roland,  p.  cxxxv,  no  249*; 
le  Mystère  de  Roncevaux, 
p.  cxxxv,  no  250*;  les  idées 
et  les  mœurs,  p.  cxxxv. 
no  252;  "Iconographie  de 
Roland,"  p.  cxxxviii,  no  269; 
p.  202,   n.  2  to  p.  89;   Plate 

XXII. 

Azincourt,  p. xxxi, §  xiii;p.  188, 
n.  I  to  p.  48. 

Babylon,  p.  214,  n.*3;  Emir  of 
Babylon,  p.  xxxviii,  §  xx; 
pp.  xl,  xli,  §  XX III;  Babylone, 
V.  2614;  p.  214,  n.  3. 

bachelier,  p.  170,  n.  5. 


272 


INDEX 


Bagdad,  caliph  of,  pp.  zl,  xli, 

§  XXIII. 

Baisty  G.,  p.  xviii,  n.  i  ;  p.  xxi, 
n.  3;  composition  of  poem, 
etc.,  pp.  liv,  Iv  ;  n.  4  to  p.  liv  ; 
date  of  the  poem,  p.  cviii,  n© 
94*;  judicial  duel,  p.  cxxxvii, 
no  263. 

Balaguer,  vv.  63,  200;  p.  168, 
n.  5;  un  émir  de  Balaguer^ 
V.  894. 

Baldise-la-Longue,  v.  3255,  p. 
223,  B.,  13. 

Baldwin,  Jas.,  The  Story  of  Ro- 
landj  p.  cxliv,  n©  297.* 

Balide-la-Forte,  v.  3230;  p.  223, 
B.,  12. 

Baliganty  p.  xxxvii,  §  xix; 
p.  xxxviii,  §  XX  ;  pp.  xxxix,  xl, 
xli,  §§  XXII,  xxiii;  p.  xliii, 
§xxiv;  vv.  2614,2654,  2686, 
etc.  ;  description  of  the  émir, 
p.  222,  n.  2  to  p.  iz^'yBaligam 
au  milieu  de  ses  rois.  Plate  xv. 

Baligant  épisode,  pp.  xxxix,  xl, 
§  xxii;  p.  xlviii,  n.  4;  not  in 
the  Karlamagnùs-Saga,  p.  Ixxi, 
§  XLV  ;  p.  213,  n.  I  to  p.  108. 

Barbamouche,  Climborin's 

horse,  v.  1491;  p.  175,  n.  4. 

Barbarie,  Corsablis  de,  vv.  886, 
1235;  p.  183,  n.  5;  see  the 
Map. 

Bartsch,  K.,  Chrestomathie^ 
p.  xcviii,  r.  under  no  30  ;  gram- 
maire^ p.  cxxiii,  r.*  under 
no  169;    glossary,    p.  cxxvii, 


r.  under  no  200*;  édition  of 
Conrad's  Roîandslied^  p.  cxl, 
no  276*;  édition  of  Stricker's 
Karl  der  Grosse^  p.  cxlii, 
no  283;  Ueber  Karl  Meinet, 
p.  cxliii,  no  288. 

Bartsch  and  Homing,  la  Lan- 
gue et  la  liU.fr. y  p.  xcviii,  r.  un- 
der no  30  ;  grammaire  p.  cxxiii, 
r.*  under  no  169;  glossary, 
p.  cxxvii,  r.  under  no  200.* 

Basan,  vv.  208,  291, 490;  p.  173, 
n.  8. 

Basbrun,  v.  3952. 

Bascle,  v.  3474;  p.  225,  n.  2  to 
p.  141. 

Basile,  vv.  208, 291, 490;  p.  173, 
n.  8. 

Basques,  p.  xix,  §  11  ;  pp.  xxii, 
xxiii,  §  v;  p.  xl,  §  XX il. 

Bâssler,  F.,  Die  Rolandsage  fUr 
die  Jugend  und  das  Volk^ 
p.  cxli,  no  278.* 

bâton,  le,  et  le  ganty  p.  173,  n.  i 
to  p.  12;  p.  180,  n.  4;  p.  181, 
n.  I  to  p.  33. 

Baudouin,  p.  Ixiii,  §  xxxvii; 
vv.  296,  363. 

Bauer,  R.,  Ueber  die  subjectiven 
Wendungeny  etc.,  p.  cxxvi, 
no  189. 

Baumgarten,  B.,  SHHstische  Un- 
tersuchungen  zum  deutschen 
Rolandsliede^  p.  cxli,  no  279.* 

Banquier,  J.,  Bibliographie  y 
p.  xci,  introductory  remark, 
p.  xcii,  no  I. 


273 


INDEX 


Bavaria,    duke  of,    p,   zxxiv, 

§    XVI. 

Bayarians,  p.  xxzvii,  §  xix. 

Bayarois,  vv.  3700,  3793,  3960; 
in  the  army  against  Bali 
gant,  p.  219,  n.  7,  third  army 
corps. 

Bayière,  vv.  2327,  3028,  3977. 

Bazin,  René,  Sicile^  p.  clv,  r.  to 
no  344. 

beard,  its  significance,  p.  167, 
n.  5  ;  barbe  blanche ^  p.  1 70,  n.  6  ; 
p.  173,  n.  2  to  p.  12;  ^  s*ar- 
racher  sa  barbe,  p.  217,  n.  2  to 
p.  1 20  ;  il  a  laissé  flotter  sa 
barbe,  p.  221,  n.  i  to  p.  128. 

Beaune,  v.  1892  ;  p.  199,  n.  3  to 
p.  78. 

Bédier  J.  et  Roques,  M.,  Biblio- 
graphie des  travaux  de  Gaston 
Paris,  p.  clx,  no  365*;  Bédier 
revises  with  P.  Meyer  the  3d. 
édition  of  Paris*s  Litt,  fr.  du 
moyen  âge,  p.  cviii,  no  93. 

Bégon,  le  chef  des  cuisiniers, 
vv.  1818,  (1821). 

Bekker,  I.,  Vergleichung  homeri- 
schen  unda,f,  Sitten,  p.  cxxxiv, 
no  243*;  Homerische  Ansichten, 
etc.,  p.  cxxxiv,  no  244*;  Ho- 
merische Blàtter,  p.  cxxxiv,  no 
245.* 

Belferne,  le  roi  Almaris  de, 
V.  812,  p.  181,  n.  2  top.  34; 
pp.  241,  242. 

Bello,  Francesco,  Mambriano, 
p.  Ixxix,  §  XLix. 


Bénédictines,  Histoire  littéraire 

de  la  France,  p.  Ixxxii,  §,  Li. 
Bérenger,   le  preux,   p.  xxxvi, 

§    XVIII  ;   Bérenger,  vv.  795, 

1304;  deathof,vv.  1581  j  2187; 

le  comte  Bérenger,  vv.  2405. 
Berenguier,    R.,    Die    Rolande 

Deutschlands,  p.  cxli,  no  278  a.* 
Bernard,  grandson  of   Charle- 

magne,  p.  Ixxiv,  §  xlvii. 
Bernardo  del  Carpio,  p.  Ixxiv, 

§  XLVII  ;  p.  clvi,  VII,  introduc- 

tory  remark  ;  p.  dix,  no  360,  r.  ; 

romances    of    Bernardo    del 

Carpio,  p.  dix,  nos.  361,  363. 
Bernera,    Lord,    translator    of 

Froissart,  p.  Ixxiii,  §  xlvi. 
Berthe,   Charlemagne's  daugh- 

ter,  pp.  xxxii,  xxxiii,  §  xv. 
Besançon,  v.  1429;  p.  194,  n.  4 

to  p.  60.  [p.  8. 

besants,  d'or  pur,  ^,  171,  n.  i  to 
Beyon,  seigneur  de  Beaune  et  de 

Dijon,    killed     by     Marsile, 

V.  1891. 
Beyer,  E.,  Die  Pronomina,  etc., 

p.  cxxiv,  no  174. 
Bibliographie  de  la  Chanson  de 

Roland,  pp.  xci,  xcii. 
Bibliographie   des   Chansons  de 

geste,  p.  xcii,  no  6.* 
Bibliographie    des   travaux     de 

Gaston  Paris,  p.  clx,  no  365. 
Bibliothèque     bleue,      p.   Ixviii, 

§  XLii;  p.  Ixxxi,  §  l;  Spanish, 

p.  Ixxiv,  §   XLViij    Flemish, 

p.  cxlvi,no  305,  r.  ;  similar  Dan- 


274 


INDEX 


ish  literature,  p.  cxlvii,  v,  in- 
troductory  remark. 

Bibliothèque  de  VÉcole  des 
Chartes ^  nov.-déc,  1863,  et 
sept.-oct.,  1864,  G.  Paris,  la 
Karlamagniis-Saga^  p.  czlvii, 
no  313. 

Bibliothèque  universelle  des  ro- 
mans^ p.  Ixxzii,  §  L. 

Bire,  v.  3995;  p.  234,11.4. 

Blancandrin,  p.  xxxvii,  §  xx; 
pp.  xxxviii,  xxxix,  §  xxi; 
p.  Ivii,  §  xxxiii  ;  vv.  23,  24, 48, 
etc.;  Blancandrin  à  la  tête  blan- 
che, V.  503;  p.  168,  n.  5. 

Blandonne,  v.  2992;  p.  218,  n.  i 
to  p.  123. 

Blaye,  v.  3689  ;  p.  228,  n.  5. 

BI08,  3224;  p.  223,  A.,  I,  6; 
p.  224,  n.  6. 

Bockhoffy  H.,  Gebrauch  der 
Tempora,  p.  cxxv,  no  180. 

Bodleian  Library,  Oxford,  p.  L, 
note  î,  A.,  I. 

Bœhmer,  Ed.,  Edition  of  the 
Chanson  p.  xcvi,  no  23  ;  "  A. 
E.  I.,  im  Ox.  Roland;' 
p.  cxxiii,  no  164. 

Bœkenoogen,  G.  F.,  Netherland 
version  of  the  battle  of  Ron- 
ces valles,  p.  cxlvi,  no  310. 

Bœndale,  Jan,  reaction  against 
French  poems,  p.  cxlv,  iv,  in- 
troductory  remark. 

Bojardo,  p.  Ixxix,  §  xlix. 

Bologna,  decree  of  citizens  of, 
p.  Ixxvi,  §  XLIX. 


Bordeaux,  //  Gascon  de  Bor- 
deaux, V.  1289;  Engelier  de 
Bordeaux,  1389;  Bordeaux, 
3684  ;  p.  228,  n.  3. 

Borel,  Esperveris,  le  fils  de  Bo- 
rel,  V.  1388. 

BormanSy  J.  H.,  la  Chanson  de 
Roncevaux,  fragments  of  old 
German  éditions,  p.  cxlvi, 
no  305. 

Bomier,  H.  de,  la  Fille  de  Roland, 
p.  Ixxxiii,  §  Li;  p.  cxxxiv, 
no  248,  r. 

bosse,  p.  190,  n.  i,  10. 

Bouchor,  M.,  verse  translation, 
p.  cii;  no  58,*  glossaire, 
p.  cxxvii,  no  200.* 

boucle,  p.  190,  n.  I,  10. 

Bourdillon,  J.  L.,  Châteauroux 
text,  p.  xcix,  no  36;  translation 
of  Roncevaux,  p.  ciii,  no  62. 

Bourgogne,  hommes  de  Lorraine 
et  de  Bourgogne,  v.  3077;  les 
Bourguignons,  3701  ;  in  the 
army  against  Baligant,  p.  219, 
n.  7,  ninth  army  corps. 

BouTines,  p.  xxxi,  §  xiii. 

Braille,  Louis,  extraits  pour  les 
aveugles,  p.  c,  n©  42,  r. 

Bramimonde,  p.  xliv,  §  xxv  ;  la 
reine  Bramimonde,  vv.  634, 
2595  ;  sa  femme  Bramimonde, 
2  576  ;  Bramimonde,  3636, 3680, 
3990;  p.  226,  n.  I  to  p.  147. 

Brèche  de  Roland,  p.  206,  n.  4 
to  p.  94. 

Bretagne,  v.  2322. 


275 


INDEX 


Bretons,  w.  3052,  3702,  3961; 

in  the  army  against  Baligant, 

p.  219,  n.  7,  sixth  army  corps. 
Brigaly  Maîprimis  de^   vv.  889, 

1261  ;  p.  i83,  n.  i  to  p.  38. 
Brindisi,  see  pavement  of  Brin- 

disiy  and  Plate  xxii. 
Brittany,  the  march  of,  p.  xix, 

§  2;p.xxi,§iv;p.  lv,§XXXl; 

p.  200,  nn.   I,  2,  3  to  p.  84; 

province   of   Brittany,   p.   Iv, 

§  XXXI. 

Browning,  allusion,  p.  Ixxxiv, 

§LI. 

Brueckner,  Gustav,  Das  Ver- 
hàltnis  des  fr.  Rolandsliedes 
zu  Turpinschen  Chronik  und 
zum  Carmetty  p.  cxii,  no  1 1 3  a.* 

Brunet,  Manuel  du  librairey 
p.  clii,  no  335. 

BrunettO  Latini,  le  Trésor ^  p.  61, 

§  XLIX. 

Bruns,  v.  3225;  p.  223,  A.,  i,  6; 
p.  205,  n.  7. 

Buhle,  W.,  Das  C  im  Ox,  Ro- 
land y  etc.,  p.  cxxiii,  no  166. 

Bulgares,  v.  2922. 

Bulgarie,  v.  2328;  p.  217,  n.  i 
to  p.  1 20. 

Bulletin  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  Normandie^  t.  IX, 
1878-9;  i879-8Ô,pp.  510,525, 
Le  Héricher,  "des  Mots  de 
fantaisie,"  etc.,  p.  cxv,  no  134. 

BuOTO  d^Antona,  édition  of  the 
Realiy  p.  clii,  no  336;  p.  clii, 
no  338. 


Burckhardt,  J.,  La  civiltà  del 
RinascimentOy  p.  cli,  no  330  a.* 

Burgundians,  p.  xxiv,  §  vi. 

burial  rites,  p.  218,  n.  x  to  p.  121  ; 
n.  I  to  p.  122. 

Butentrot,  v.  3220;  p.  223, 
A.,v.,  4;.p.  2^4,  n.  4. 

Cairo,  p.  xli,  §  xxiii. 
Calabre,    v.  371;    p.  176,   n.  3; 

p.  201,  n.  I  to  p.  87. 
Califeme,  V.  2924;  p.  217,  n.  i 

to  p.  120. 
caliph,  p.  xlii,  §  xxiv;  p.  lix, 

§  XXXIII;  p.  Ixii,  §  xxxvi;  p. 

177,  n.  2  to  p.  20;  p.  179,  n.  I 

to  p.  30;  p.  199,  n.  2  to  p.  79. 
Cambridge^  Ms.y  p.  1,  n.  J  B.,  5  ;  p. 

xciv,  B.,  60 ;  text,  p.  c,/.,  no  42. 
Canabeu,  p.  xliii,  §  xxiv;   roi 

de  Floredéey  v.  3312;  /r^V<?  de 

Baligant,  vv.  3429,  3499. 
Cancionero  de  romances,  p.  clviii, 

no  353- 
Canello,    U.   A.,   Italian   verse 

translation,  p.  cv,  no  74. 
Cannizzaro,  T.,  Italian  render- 

ing  of  the  death  of  Roland,  p. 

cv,  no  75.  [xLvii. 

Cantares  de  gesta,  p.   Ixxiii,  § 
Capet,     Hugues,    p.    xxxvi,   § 

xviii;  p.  174,  n.  4;  house  of 

Capet,  p.  xlix,  §  xxix. 
Cappadoce,  le  roi  </^?,  v.  1571  ;  p. 

196,  n.  2  to  p.  66. 
Capuel,  le  fils  de  Capuel,  a  pagan, 

v.  1571. 


276 


INDEX 


Carcassonne,  v.  385  ;  p.  176,  n.  i. 
Carlbergy  A.  E.,  Étude  sur  Vu- 
sage  syntaxique^  etc.,  p.  cxxiv, 

no  173. 
Carmen  prodicione  Guenonis^  p. 

XX,  §  III;  pp.  cxi-cxiii,  nos. 

112-118. 
Carnoy,  H.,  Ganelon  legends,  p. 

xxxii,  n.  2. 
Carolingian  cycle,  p.  233,  n.  2 

to  p.  164. 
Carthage,  p.  xlii,  §  xxiv;  v.  1915. 
casque,  p.  190,  n.  i,  30. 
Castets,     F.,     Turpini    historia 

Karoli  Magniy  etc.,  p.  ex,  no 

106.  [155. 

caution  légale,  p.  232,  n.  3  to  p. 
Cazton,  Wm,   Life   of  Charles 

the  Greaty  p.  Ixxiii,  §  XLVI  ;  p. 

cxliii,    III,     introductory    re- 
mark. 
Cerdagne,  v.  856;  p.  182,  n.  4  to 

p.  36. 
Ceruti,  A.,  //  viaggio  di  Carîo- 

tnagno  in  Ispagna^  p.  Ixxviii, 

n.  3;p.  cliv,  no  341. 
César,  p.  252,  s.  clxiv. 
Chaillot,   A.,  prose  translation 

of  the  Chanson^  p.  ci,  no  53. 
Chananéens,  w.  3238,  3269  ;  p. 

223,  A.,  V,  2;  p.  224,  n.  I. 
chanson,  de  mauvaise^  p.   186, 

n.   7;   p.   195,  n.   I   to  p.  62; 

chanson^  or  chanson  de  geste ^ 

p.  196,  n.  I  to  p.  70. 
Chanson   d^Aspremonty    p.  176, 

n.  3;  p.  201,  n.  I  to  p.  87. 


Chansons  de  geste,  pp.  xvii, 
xviii,  §  I  ;  p.  xxxiii,  §  xv;  pp. 
xlvi,  xlvii,  §  XXVII;  p.  Ix,  § 
XXXIV;  p.  Ixv,  §  XXXVIII;  p. 
Ixvi,  §  XXXIX  ;  imitations  of 
in  England,  p.  Ixxii,  §  XLVi; 
importance  of  in  Italy,  p.  Ixxx, 
§  XLix;  V.  3181;  p.  128,  n.  7; 
p.  169,  n.  9  to  p.  5;  n.  2  to  p. 
6;  I  to  p.  7;  p.  171,  n.  2;  p. 
179,  n.  2  to  p.  29;  p.  196,  n.  I 
to  p.  7Ô;  apotheosis  of  the 
knight,  p.  208,  n.  i  ;  mention 
of  miracles,  p.  185,  n.  2. 

Chanson  de  Roland^  importance 
of ,  Préface,  p.  vii  ;  p.  xvii,  §  i  ; 
p.  XX,  §  m;  p.  xxvii,  §  x;  p. 
xl,  §  XXII;  p.  xlvi,  §  xxvii; 
p.  35,  note  J,  A  and  B  ;  pp.  liv, 
Iv,  §  XXXI  ;  p.  Ivi,  §  XXXII; 
nature  of,  p.  Ixv,  §  xxxviii  ; 
inspiration,  pp.  Ixvi,  Ixvii,  §§ 
xxxix,  XL;  transformation  of 
p.  Ixvii,  §  XLi,  et  seq;  epic 
language,  p.  cxxxiii,  r.  to  no 

237. 
Charlemagne,  pp.  xviii,  xix,  §§ 
I,  II;  p.  xxi,  §  IV;  p.  xxii, 
§  v;  pp.  xxiii,  xxiv,  §  Vl; 
pp.  XXV,  xxvi,  §  VIII;  pp. 
xxix,  XXX,  §  XII;  pp.  xxxix, 
xl,  §  XXII;  p.  xlii,  §  XXIII; 
English  contributions  to 
Charlemagne,  pp.  Ixxii,  Ixxiii, 
§  xlvi;  vv.  70,  81,  354,  etc.; 
Charlemagne^  le  preux  y  430; 
Charlemagne^  le  puissant  roi. 


277 


INDEX 


460  ;  p.  165,  n.  I  ;  his  âge, 
stature,  etc.,  pp.  170,  171,  nn. 
6,  7,  8;  his  authority,  p.  171, 
n.  I,  to  p.  9;  p.  174,  n.  2  to  p. 
13;  religious  character,  p.  175, 
n.  2  ;  brilliant  court,  p.  178,  n. 
I  to  p.  24  ;  dévotions,  p.  1 79, 
n.  2  to  p.  29  ;  his  dreams,  pp. 
179,  180,  nn.  I,  2  to  p.  31  ;  p. 
182,  n.  5  to  p.  35  ;  p.  190,  n.  6, 
etseq.;  judicial  powers,  p.  199, 
n.  2  to  p.  75  ;  lament  over  the 
fallen,  p.  199,  n.  i  to  p.  77; 
enumeration  of  countries  f  orm- 
ing  Charlemagne*s  empire,  p. 
206,  n.  3;  regret  funèbre  over 
Roland,  p.  216,  n.  5;  Charle- 
magne's  prayer  before  the 
great  battle,  p.  221,  n.  3;  vén- 
ération for  the  emperor,  p. 
222,  n.  I  to  p.  128;  Europe 
under  Charles  the  Great,  see 
Map;  Charlemagne  en  pré- 
sence d^un  ange  y  Plate  xiv. 
Charles,  vv.  1,28,  52,  etc.;  le 
vieux  Charles ^  v.  970;  p.  165, 
n.  3  ;  Charles  les  bénit^  p.  220, 
n.  3  to  p.  125;  Charles  ras- 
semble les  armées,  v.  3994;  p. 

233»  n-  3- 
Charles  II,  le  Chauve,  pp.  221, 

222,  n.  I  to  p.  128. 
Charles  III,  le  Simple,  p.  Ixii, 

§  XXXVI  ;  pp.  206,  207,  n.  4  to 

p.  95. 
Charles   Martel,    pp.   221,   222, 

n.  I  to  p.  128. 


Charroi  de  Nîmes,  p.  218,  n.  3 

to  p.  123. 
chartes,  p.  196,  n.  i  to  p.  70; 

p.  201,  n.  3. 
Chateaubriand,  p.  Ixxxii,  §  li. 
Châteauroux  Ms,,   p.  li,   note}, 

B.,  2  ;  p.  Ixxxvi,  §  LUI  ;  p.  xciv, 

B.,  20;  text,  p.  xcix,  b,,  nos.  36, 

37,  38. 

Chaucer,  p.  lii,  §  xxx;  Canter- 
bury  Taies,  p.  Ixxxv,  §  Lii. 

Chérlant,  v.  3208;  p.  222,  n.  i 
to  p.  131. 

Chemuble  de  Val-Noire,  vv. 
975»  984;  Chemuble,  vv.  1310, 
1325;  p.  185,  n.  2. 

chiyalry,  p,  200,  n.  2  to  p.  82  ; 
p.  208,  n.  2;  romances,  p. 
Ixviii,  §  XLII;  un  chevalier. 
Plate  IX. 

Christianity  and  paganism, 
battle  between,  p.  zlii,  §  xxiii. 

Chronicle,  Turpin's,  p.  xx,  § 
m;  p.  xxi,  §  IV ;  p.  xxiv,  § 
VI  ;  p.  xxxix,  §  XXII  ;  p.  xlviii, 
§  XXVI II  ;  pp.  Ixvi,  Ixvii,  §  XL  ; 
p.  Ixviii,  §  XLii;  used  in  mak- 
ing  the  English  version  of 
Roland,  p.  Ixxii,  §  xlvi;  bib- 
liography,  p.  ex,  no  105;  text 
and  criticism,  pp.  ex,  cxi,  nos. 
106, 107, 108;  Dissertations  on 
the  Chronicle  and  the  Carmen, 
pp.  cxi,  cxii,  nos.  1 09-11 8; 
p.  dix,  no  359,  r.;  burial  of 
the  heroes,  p.  228,  n.  5. 

chronicles,  p.  xvii,  §  i. 


278 


INDEX 


Ckronicon  mundi^  de  Lucas  de 

Tuy,  p.  clvi,  VII,  introductory 

remark. 
Chnonrat,  see  Conrad. 
Chnrchy  A.  T.,  Stories  of  Charîe- 

magne  and  the  twelve  peers, 

p.  cxlv,  no  302.* 
Cid,  p.  205,  n.  2  to  p.  93  ;  p.  clviii, 

r.  to  no  351  e.* 
Cize,  Us  défilés  de  y  vv.  583,  719, 

2939;   P-  178,   n.  2    to  p.  25; 

p.  217,  n.  5. 
Cizra,  pass  of ,  p.  xxxiii,  §  x  v. 
Clairbonne,  v.  3259;  p.  223,  B.,  7. 
Clarien,  an  envoy  of  Baligant, 

vv.  2670,  2724,  2771,  2790. 
Clarifan,  an  envoy  of  Baligant, 

V.  2670. 
Clarin  de  Balaguer,  a  pagan,  v. 

63. 

Clédaty  L.»  his  text,  p.  Iv,  n.  i  ; 
p.  Ivi,  §  XXXI  ;  édition  of  the  Ro- 
land, p.  xcvii,  no  2  5  ;  Morceaux 
choisis,*  etc.  p.  xcviii,  r.  under 
no  30;  traduction  archaïque,. 
p.  cii,  no  56  ;  verse  translation, 
p.  cii,  no  59*;  grammaire, 
p.  cxxiii,  no  168;  glossaire, 
p.  cxxvii,  no  195;  rythmique, 
p.  cxxviii,  no  206;  le  style, 
p.  cxxxii,  no  228;  translation 
of  Aimeri  de  Narbonne,  pp. 
227,  228,  n.  2  to  p.  149. 

Climborin,  p.  xliii,  §  xxiv;  vv. 
627,  1485;  p.  179,  n.  s. 

Cloyis,  p.  xxiv,  §  VI;  the  son 
of,  p.  228,  n.  5. 


Coenrety  ^'  Documents  histo- 
riques," etc.,  p.  cxiv,  no  122. 

combat  judiciaire,  p.  231,  232, 
nn.  I,  2  to  p.  155. 

Commibles,  v.  198;  p.  172,  n.  2 
to  p.  10. 

compagnons,  les  douze,  v.  858; 
p.  170,  n.  2  to  p.  7;  p.  182, 
n.  6. 

comparisons,  p.  Ix,  §  xxxiv;  p. 
199,  n.  I  to  p.  78. 

comparisons  between  old 
French  poetry  and  Italian 
poetry,  p.  cliv,  nos.  342,  343, 

344. 

Compostello,  pilgrimages  to,  p. 
clvi,  VII,  introductory  remark. 

Condell,C.F.,text-selections,etc., 
p.  iccviii,  no  3 1  *  ;  English  verse 
translation  of  the  first  seven 
strophes,  p.  civ,  no  72*;  versi- 
fication, p.  cxxx,  r.*  below  no 
218. 

connétable,  p.  192,  n.  5. 

Conqueste  du  grand  roi  Charle- 
magne  des  Espagne  s,  p.  clvi, 
VII,  introductory  remark. 

Conrad,  Ruolandes  Liet,  p.  Ixix, 
§  XLIII  ;  p.  cxl,  II,  a, 

Constans,  L.,  Chrestomathie,* 
p.  xcviii,  r.  under  no  ^o;  gram- 
maire, p.  cxxiii,  r.*  under  no 
169;  glossaire,  p.  cxxvii,  r. 
under  no  200.* 

Constantinople,  v.  2329. 

contradictions,  Préface,  p.  vii; 
pp.  Ixii,  Ixiii,  §  xxxvi  ;  p.  166, 


279 


INDEX 


n.  lo;  p.  i8o,  nn.  3,  4  to  p. 

32;  p.  182,  n.  2  to  p.  36;  V. 

851. 
Conybeare,  J.  F.,  article  on  Ox. 

Ms.,  p.  Ixxxv,  §  Lii;  p.  xcili, 

no  9. 
Cordoffe,  vv.  71, 97;  p.  169,  n.  8. 
Corsablis,  le  roi,  p.  xxxv,  §  xvii  ; 

vv.  885,  1235. 
council,  origin  of,  p.  168,  n.  4. 
coup  de  gant,    p.   198,  n.  2  to 

p.  74. 

couplets  similaire  s  y  Préface,  p. 
vii;  p.  Ixi,  §  xxxv;  p.  168,  n. 
4;  p.  177,  n.  I  to  p.  21;  p. 
178,  n.  I  to  p.  23;  p.  187,  n.  2 
to  p.  47  ;  the  Durendal  répéti- 
tion, p.  206,  n.  4  to  p.  94;  cf. 
p.  214,  n.  2. 

Couronnement  de  Louis^  p.  218, 
n.  3  to  p.  123. 

Courtain,  Ogier's  sword,  p.  201, 
n.  I  to  p.  86. 

Covenant  Vivien^  p.  187,  n.  i  to 
p.  46. 

Crécy,  p.  xxxi,  §  xiii;  p.  188, 
n.  I  to  p.  48. 

Crescini,  V.,  p.  xxx,  n.  5  ;  p.  xxxi, 
n.  5;  p.  xlvii,  n.  3;  style,  p. 
Ivii,  §  xxxiii,  n.  2  ;  Roland  in 
French  and  Italian  epicpoetry, 
p.  Ixxix,  n.  I  ;  p.  cliv,  no  343; 
historical  introduction  to  Mos- 
chetti's  rendermg,  p.  cliv,  no 
346*  r. 

Crônica  gênerai  of  Alphonso  X, 
the  Wise,  p.  Ixxiv,  §  XLvii; 


p.  clvi,  VII,  introductory  re- 
mark; p.  210,  n.  I. 

crusade,  first,  p.  xxv,  §  vu,  pp. 
xlix,  1,  li,  §  XXIX;  changes 
in  temper  of  the  crusades,  pp. 
Ixvii,  Ixviii,  §  XLi;  p.  195,  n. 
I  to  p.  64. 

cuirasse,  p.  190,  n.  i,  20;  cui- 
rasses blanches^  p.  186,  n.  i  to 
p.  45- 

Dagoberty  pp.  xvii,  xviii,  §  i;  p. 

xxii,  §  V. 
Dabi,  Y. ^., Fabula  CatoUMagni       » 

suecanay  p.  cxlviii,  no  321. 
Danemark,  v.  1650;    see  Den- 

mark, 
Daniel,  vv.  2386,  3104;  p.  208, 

n.  2;  p.  221,  n.  2. 
Dante,  p.  xxxvi,  n.  3;  allusions 

to  Roland,  p.  Ixxv,  §  xlix; 

p.  Ixxvii,  §  xlix;  p.  198,  n.  i 

to  p.  73  ;  cf.  p.  203,  n.  3  ;  Divi- 

na  Commedia,  Préface,  p.  vii. 
Dapamort,  le  roi  des  Wilzes,  vv. 

3205,  3216. 
Darin,  R.,  la  Syntaxe  du  verbe, 

etc.,  p.  cxxiv,  no  171. 
date  of  the  composition,  p.  xlix, 

§  XXIX;  p.  cvii,  VIII;  p.  195, 

n.  I  to  p.  64  ;  p.  224,  n.  4. 
Datban,  la  terre  de^y.  121 5;  p. 

191,  n.  4. 
declinet,  pp.  xlvi,  xlvii,  §  xxvii. 
Delécluze,  E.  J.,  French  rendering 

of  Michel's  text,  Préface,  p.  v; 

p.  c,  no  43. 


280 


INDEX 


démons,  p.  191,  n.  i  to  p.  54;  p. 
227,  n.  3. 

Denmarky Roland  in,  p.  55,  §  xlv; 
édition  of  the  Kaiser  Karl 
Magnus  JCronike,  p.  cxlviii, 
no  317;  renderings  from  the 
Danish,  p.  cxlviii,  nos.,  318, 
3^9»  320. 

destrier,  p.  180,  n.  2  to  p.  32. 

Deutsche  Rundschau^  Sept.,  1898, 
Morf  *s  "  Vom  Rolandslied  zum 
Orlando  Furioso,"  p.  cliv, 
no  343  a.* 

dialect  of  the  poem,  pp.  liv,  Iv, 

§  XXXI. 

Diemer,  J.,  Der  Kaiserckronik^ 

etc.,  p.  cxlii,  no  286. 
Dietrich,  O.,  Ueber  die  Wieder- 

holungetty  etc.,  p.  Ixi,  n.  4;  p. 

czzix,  no  212. 
Diez,  Fr.,  Altspanische  Roman- 
zen,  p.  clviii,  nos.  357,  358. 
diffusion  à  Tétranger,  p.  cxxxix, 

XXIII,  nos.  270-364. 
Digby  23,    p.  1,  note   },  A.,   i; 

p.  Ixxxv,  §  Lii;  p.  xciii,  A. 
Dijon,  V.  1892;  see  Map. 
Divina       Commedia,       Préface 

p.  vii. 
Dœnges,  'E.yDieBaligantsepisode, 

p.  xxxix,  n.  4;  p.  cxix,  no  146. 
Doon,  Geste  de,  p.  1 71 ,  n.  2  to  p.  9. 
Don  Quijotey  checks  success  of 

romances  of  chivalry,  p.  Ixxv, 
Ǥ  XLVii;  peers  mentioned  in 

Don  Qui/ote,  p.  dix,  no  359. 
Drees,    H.,  Der   Gebrauch  der 


Epitheta  omantia^  etc.,  p.  Ixi, 

n.  4;  p.  cxxxiii,  no  236. 
Drouon,     le     neveu    du    vieux 

Drouon,  v.  2048  ;  p.  200,  n.  3. 
Dubaret,  Tabbë  V.,  Roncevaux, 

p.  cxvi,  no  137. 
Ducange,  CD.,  familiar  with  old 

French  material,  p.  Ixxxi,  §  l. 
Duchinska,  S.,  Polish  verse  trans- 
lation, p.  cvi,  no  81. 
duel,  p.  191,  n.  2;  p.  200,  n.  2 

to  p.  82  ;  p.  230,  n.  I  to  p.  151  ; 

p.  232,  n.  I. 
IHimmler,   E.,    Grabschrift  aus 

detn  viiin  Jahrhundert,  p.  cxiii, 

no  121. 
Duràn,  A.,  Spanish  romances  of 

Charlemagne  and  the  peers, 

p.  dix,  no  360. 
Durendal,  p.  xxxi,  §  xiii;  p.  lix, 

§  xxxiii;  p.  Ixi,  §  XXXV  j  vv. 

926,988,  1055;  p.  i7S,nn.3,4; 

p.  184,  n.  2;  p.  201,  n.  I  to  p. 

86  ;   n.  i    to   p.  87  ;   Roland's 

lament  over  Durendal,  p.  205, 

n.  2  to  p.  94. 
Durestant,  v.  870;  p.  183,  n.  3 

to  p.  37. 
Durindarda,  p.  Ixxvi,  §  xlix; 

Plate  IV. 
Duyal,    A.,    Turold,  auteur  du 

poème,  etc.,  p.  cviii,  no  96. 

Êbre,  vv.  2465, 2489, 2728;  Ebro, 

p.  xli,  §  xxiii  ;  p.  210,  n.  4. 
Ecosse,  V.  2331. 
écu,  p.  190,  n.  3  to  p.  51,  10; 


281 


INDEX 


resembling     coat    of     arms, 
p.  220,  n.  3  to  p.  126.     Plates 

XVIII,  XXI. 

Eddasy  p.  Ixx,  §  XLV. 

éditions  of  the  Roland^  p.  Ixxv; 

p.  xcv,  IV. 
Eggeling,   J.   H.,    the    Roland 

statues,  p.  cxxxviii,  n©  269,  r. 
Eggihard,  p.  xix,  §  11  j  p.  xxi, 

§  IV. 
Eichelmann,  L.,  Ueber  die  Stel- 

lung  de^  Adjectivsy  etc.,  p.  cxxv, 

no  179. 
Eicke,  Th.,  Zur  neueren  Litera- 

turgeschichte^-^.  cxxxiii,no  242.* 
EUiSy   G.,    Spécimens   of   early 

English     metrical    romances^ 

p.  57,  §  XLVi  ;  p.  cxliii,  no  290.* 
émotion,  pp.lxiii,  Ixiv,  §xxxvii  ; 

p.  181,  n.  3  top.  35;  p.  194, 

n.  4  top.  59;  p.  216,  n.  5. 
enfants,     Charles    appelle    ses, 

V.  3197. 
Enfrons,  v.  3517;  p.  225,  n.  i  to 

p.  143- 


épée,  p.  190,  10,  bottom  of 
page;  Plate  xx,  Figs.  4,  5. 

epics,  Préface,  p.  vii;  p,  xvii, 
§  II  ;  p.  Ivi,  §  xxxii  ;  Icelandic 
translations  of  Carolingian 
epics,  pp.  Ixx,  Ixxi,  §  xLv; 
p.  bcxi,  §  L. 

épieu,  p.  191,  30,  top  of  page; 
Plate  XIX. 

epitaph,  Ëggihard's,  p.  xxi, 
§  IV. 

epithets,  use  of,  p.  m,  nos. 
23s»  236, 

Ernst,  G.,  la  Flexion  des  adjec- 
tifs, etc.,  p.  cxxvi,  no  190.*  la 
Flexion  de  Varticle,  etc.,  p. 
cxxvi,  no  191.* 

Escababi,  apagan,  v.  151 2. 

Eschenbach,  Wolfram  d',  Ro- 
land in  Germany,  p.  cxl,  in- 
troductory  remark. 

Esclayons,  w.  3225;  3245;  p. 
223,  A.,  I. 

Escremis  de  Valtierre,  vv.  931, 
1291. 


Engelier,  p.  xxxvi,  §  xviii;  p.      Espagne,  vv.  2,  59,  197*224;  le 
xliii;§  XXIV  ;v.i  503  ;^«^^/iVr,  Sarrasin  d^ Espagne,  v.  269; 


v.  1503;  Engelier  le   Gascon, 

vv.    798,    1289,    2186,    2407; 

Engelier  de  Bordeaux,  v.  1 389  ; 

Engelier  de  Gascogne,  v.  1494. 
England,  conquest  of,  p.  xxv, 

§  VII  ;  p.  li,  §  XXIX  ;  p.  176, 

n.  4  ;  Roland  in,  p.  Ixxii,  §  XLVi  ; 

see  Angleterre, 
Entrée   en  Espagne,  p.    Ixxvii, 

§  XLIX. 


maître  de  toute  VEspagne, 
V.  409;  la  moitié  d"* Espagne, 
vv.  432,  472  ;  sept  ans  en  Es- 
pagne, p.  165,  n.  2;  Espagne 
and  VEntrée  en  Espagne, 
p.  Ixxvii,  §  XLIX. 

Espaneliz,  v.  2648;  p.  215,  n.  3. 

Esparbès,  Georges  de,  Roland, 
oratorio  en  trois  tableaux, 
p.  cxxxv,  r.*  to  no  248. 


282 


INDEX 


Esperyeiis,  //  fils  de  Borel, 
V.  1388. 

Estorgant,  lepaïen^  vv.  940, 1 297. 

Bstorgua,  v.  1358. 

Estramarin,  v.  64. 

EstramariSy  vv.  941, 1304. 

Ethiopia,  p.  zlii,  §  xxiv;  Ethio- 
pians,  p.  lis,  §  xxxiii  ;  p.  Izii, 
§  XXXVI  ;  Ethiopie,  \.  1916. 

étiquette,  p.  201,  n.  i  to  p.  89. 

Eudes,  leader  of  the  Normans, 
V.  3056. 

Endropin,  v.  64. 

Eoglés,  v.  3243;  p.  223,  9.,  4. 

Eyerett,  W.,  The  Itaîian  Poets 
since  Dante,  p.  clv,  n»  348  b. 

exaggeration,  p.  Ixiv,  §  xxxvii  ; 
p.  193,  n.  I  to  p.  58;  p.  197, 
n.  I  to  p.  73;  p.  200,  n.  i  to 
p.  85  ;  p.  209,  n.  I  to  p.  ICI  ; 
p.  217,  n.  3  to  p.  120. 

Fabre,  Joseph,  French  verse 
translation,  p.  ciii,  no  6 1  *;  versi- 
fication, p.  cxxx,  r.*  below 
no  218;  p.  212,  n.  2. 

falcons,  p.  166,  n.  i  ;  Plate  viii. 

Falsaron,  p.  xliii,  §  xx  i  v  ;  vv.  879, 
1213;  p.  183,  n.  4  to  p.  37. 

Fanchety  disputes  authenticity 
of  Turpin's  Chronicle,  p.  btxxi, 
§  L,  n.  I. 

faucons,  se^/alcons, 

Faudron  du  Puy,  a  pagan  killed 
by  Roland,  v.  1871. 

Faiiriel,  p.  Ixxxii,  §  li. 

félon,  meaning  of,  p.  168,  n.  6. 


FernAn  Gonzalez,  geste  du  xiii 

siècle,  p.  clvi,  vil,  introductory 

remark. 
Ferrario,  Giulio,  bibliography  of 

the  romances  of  chivalry,  p. 

cl,  no  326;  p.  clii,  no  335. 
Ferumbras,  see  Sir  Ferumbras, 
Festschrift  des  Vereines  fur  die 

Geschichte  Berlins,  the  Roland 

statues,  p.  Ixix,  n.  i. 
feudalism,  pp.  xziii,  xxiv,  §§  vi, 

vil;  p.  198,  n.  i;  p.  225,  n.  i 

to  p.  138. 
Fenilleret,  H.,  prose  translation 

of  the  Chanson,  p.  ci,  no  52. 
Fierabras,  p.  Ixviii,  §  XLii;  p. 

Ixx,  §  XLiii;  English  version, 

p.  Ixxiii,  §  XLVi;  p.  cxliii,  m, 

introductory  remark  ;  Spanish 

version,  p.  Ixxv,  §  xlvii;  p. 

clvi,  VII,  introductory  remark 

p.  207,  n.  4  to  p.  95;  p.  210, 

n.  I  ;  p.  212,  top  of  page, 
fin  du  monde,  p.   194,  n.  i   to 

p.  61. 
Flamands,    v.    3069;    in    the 

army  against  Baligant,  p.  219, 

n.  7,  eighth  army  corps. 
Flandre,  v.  2327. 
Flaschel,  H.,  Die  gelehrten  Wbr- 

ter,    etc.,    p.    cxxv,    no  183; 

p.  cxxviii,  no  202. 
Fleuri,  le  roi  Fleuri,  v.  3211. 
Floredée,  p.  xliii,  §  XXI  v  ;  V.  331 2  ; 

p.  223,  B.,  17. 
Fœrster,  W.,  relation  of  the  Mss., 

p.  xci V,  no  1 4  ;  text  of  Paris  Ms., 


283 


INDEX 


p.  xcix,  no  35  ;  text  of  Château- 
rouxMs.,  p.xcix,no38;  textof 
Venice  vu  Ms.,  p.  xcix,  no  39; 
text  of  Lyons  Ms.,  p.  xcix,  no 
40;  text  of  Lorraine  fragment, 
p.  xcix,  no  41. 

Fœrster,  W.  and  Koschwitz,  E., 
Rolandstnaterialetty  p,  xcviii, 
no  30;  criticisms  of  Miiller's 
2d  édition,  p.  cxx,  no  1 53. 

FolengOy  Orlandino,  p.  Ixxx,  § 

XLIX. 

Ford,  J.  D.  M.  and  Mary  A.,  The 
Romances  of  chivalryy  p.  clvi, 
no  348  c* 

Français,  vv.  49,  192,  217, 
etc.  ;  le  Français^  v.  454  ;  vingt 
mille  Français^  vv.  561,  587, 
789,  etc.;  in  Charlemagne^s 
army  against  Baligant,  p.  219, 
n.  7,  first  army  corps;  vétérans 
français  de  Charlemagne^  tenth 
army  corps,  les  barons  de 
France, 

France,  p.  xxiv,  §  vi  ;  p.  xxv,  § 
VIII;  p.  xxviii,  §§  xi,  xii;  p. 
Ivi,  §  XXXII  ;  p.  Ixiii,  §  xxxvii; 
leadership  of  France,  p.  Ixvi, 
§xxxix;p.cxvii,noi4i;vv.  16, 
36,  50;  barons  de  France^  vv. 
42 1  ^'y>%/^\V  empereur  de  France^ 
vv.  447,  470,  485;  la  douce 
France^  vv.  360,  702,  706;  p. 
166,  n.  9;  p.  167,  n.  3;  p.  172, 
n.  6;  as  a  gênerai  term,  p.  229, 
n.  7  ;  duke  of  France,  p.  xxxvi, 

§  XVIII. 


Francis  I,  visit  to  Blaye,  p.  228, 
n.  s. 

Francs,  w.  50,  265,  701,  709, 
etc.  ;  the  Franks,  pp.  xvii,  xix, 
§§  I,  II;  p.  xxii,  §  v;  p.  xxiv, 
§  VI  ;  p.  XX vi,  §  VIII  ;  pp.xxxiii, 
xxxiv,  §  XV;  p.  XXXV,  §  xvii, 
et  passim, 

Freund,  II.,   Ueber  die    Verbal- 

.  Jlexion^  etc.,  p.  125,  no  178. 

Frise,  les  barons  de  la  Frise, 
V.  3069  ;  les  Frisons,  3700  ;  in 
the  army  against  Baligant,  p. 
219,  n.  7,  eighth  army  corps. 

Froissait,  translated  by  Lord 
Berners,  p.  Ixxiii,  §  XLVi. 

Fusinato,  G.,  Italian  epic  verse 
singers,  p.  clv,  no  344,  r. 

Gabriel,  Vange,  see  saint  Gabriel, 

gabs,  p.  216,  n.  2  to  p.  117. 

Gaignon,  Marsile's  steed,  v. 
1890;  p.  175»  n.  4. 

Galafre,  un  émir  nommé  Galafre, 
V.  1663;  p.  196,  n.  2  to  p.  69. 

Galice,  l*or  de  Galice,  v.  1637; 
Aimon  de  Galice,  v.  3073  ;  Ga- 
lice, p.  196,  n.  I  to  p.  68. 

Galien,  p.  Ixviii,  §  xlii  and  n.  i. 

Galles,  le  pays  de,   v.  2331. 

Ganelon,  p.  xxiii,  §  vi  ;  p.  xxviii, 
§  XI;  p.  XXX,  §  XII;  pp.  xxxii, 
xxxiii,  §  XV;  p.  xxxvii,  §§  XIX, 
XX;  p.  xxxix,  §  XXI;  p.  xliii, 
§  xxiv;  treachery,  p.  Ivii,  § 
XXXIII  ;  p.  Ixii,  §  xxxvi  ;  émo- 
tion, p.  Ixiii,  §  xxxvii  ;  reviled, 


284 


INDEX 


p.  Ixiv,  §  XXXVII;  vv.  178, 
217, 233,  etc.  ;  le  comte  Ganelon^ 
vv.  332, 342, 347,  etc.  ;  le  traître 
Ganelon^  v.  3735  ;  le  procès  de 
Ganelon,  vv.  3704,  3747  ;  feel- 
ings  towards  Roland,  p.  173, 
n.  I  to  p.  1 1  ;  relationship,  p. 
174,  n.  I  to  p.  13;  his  eyes,  p. 
174,  n.  I  to  p.  14;  courage,  p. 
177,  n.  I  to  p.  20;  condemna- 
tion,  p.  194,  n.  2  to  p.  60;  in- 
solence to  Charlemagne,  p. 
198,  n.  i;  bad  treatment  of 
Ganelon,  p.  199,  n.  2  to  p.  75  ; 
the  trial,  etc.,  pp.  230,  231^ 
notes  to  pages  151,  152  et  seq, 

gant,  et  le  bâton^  p.  173,  n.  i; 
le  gant,  p.  174,  n.  i  to  p.  16; 
p.  180,  n.  4;  p.  181,  n.  I  to  p. 
33;  p.  207,  n.  3;  p.  232,  n.  4. 

Garin  de  Lohérain,  p.  218,  n.  i 
to  p.  112.  Geste  de  Garin  de 
Montglane,  p.  172,  n.  2  to  p.  9. 

Garlan  le  barbu,  v.  65. 

Garmalie,  p.  27,§xxiv;  v.  1915; 
p.  199,  n.  3  to  p.  79. 

Gascogne,  v,  819;  p.  181,  n.  2 
to  p.  35  ;  Engelier  de  Gascogne, 
v.  1494. 

Gaspary,  A.,  Storia  délia  lette- 
ratura  italiana,  traduzione  di 
Nicolâ  Zingarelli,p.  cli,  no  332. 

Gasté,  A.,  etymological  Latin 
translation,  p.  cii,  r.  below  no 

Gaul,  p.  xvii,  §  I.  [56. 

Gauselme,  v.  3067. 

Gautier  de  THum,  le  comte,  vv. 


800,  803,  807,  809,  2039, 2067; 
killed,  2076;  p.  181,  n.  2  to  p. 
34;  p.  200,  n.  2  to  p.  84;  pp. 
243,  244. 
Gautier,  L.,  Préface,  p.  vi;  p. 
xxi,  n.  3;  p.  XXII,  n.  6;  p. 
xxiv,  nn.  1,3;  p.  xxv,  n.  i  ;  p. 
xl,  n.  I  ;  p.  xlv,  n.  4  ;  p.  xlvii, 
n.  3;  dialect  etc.,  p.  Iv,  nn.  3, 
4.  Gautier's  text,  p.  Ivi,  § 
XXXI;  the  poet  a  Norman,  p. 
Ixiii,  n.  8;  Fierabras,  Galien, 
p.  Ixviii,  n.  i  ;  Roland  in  Ger- 
many,  p.  Ixix,  n.  i  ;  Roland  in 
England,  p.  lxxiii,  n.  i  ;  Ro- 
land in  S  pain,  pp.  Ixxiv,  nn.  2, 3; 
Roland  in  Portugal,  p.  Ixxv, 
n.  2  ;  Roland  in  Russia,  Bohe- 
mia,  Hungary,  Greece,  Tur- 
key,  p.  Ixxv,  n,  3  ;  Ireali,  etc., 
p.  Ixxviii,  n.  2  ;  Roland  in  Italy, 
p.  Ixxx,  n.  I  ;  gives  some  of 
Count  Tressan's  verses,  p. 
Ixxxii,  n.  i;  story  of  King 
John,  p.  Ixxxii,  n.  2;  Biblio- 
'  graphie  des  chansons  de  geste, 
p.  Ixxxvii,  §  Liv;  bibliogra- 
phie, p.  xci,  I.,  no  6*j  classifi- 
cation of  the  Mss.,  p.  xciv, 
no  13;  éditions  of  the  Roland, 
p.  xcvi,  no  22  j  blank-verse 
translation,  p.  ci,  no  50;  ana- 
lysis  of  the  poem,  p.  cvi, 
no  85  ;  date  of  the  composition, 
p.  cvii,  nos.  90,  91  ;  réfutation 
of  Génin's  opinion  in  regard 
to  the  author,  p.  cix,  no  98; 


285 


INDEX 


Chronicîe  and  the  Carmen^ 
p.  cxii,  no  1 1 7*  ;  historical  data, 
p.  cxiii,  no  119;  geography, 
p.  cxv,  no  128;  "ridée  politi- 
que," p.  cxvi,  no  138;  /*/<//<?  re- 
ligieuse^ p.  cxvi,  no  139*;  la 
Chevalerie^  p. -cxvi,  no  140*; 
p.  cxxxvi,  no  258;  remanie- 
mentSf  p.  cxvii,  nos.  142,  143; 
//  viaggiOy  p.  cli V,  no  34 1 ,  r.  ;  de- 
puis la  Renaissance  Jusqu^à  nos 
Jours f  p.  cliv,  //  variantes  de  la 
légende,  p.  cxvii,  no  144;  origi- 
nal dialect,  p.  cxx,  no  1 50  ;  pho- 
nétique,  p.  cxxii,  no  1 58  ;  gram- 
maire,  p.  cxxiii,  no  167;  glos- 
saire, p.  cxx  vi,  no  194;  ryth- 
mique, p.  cxxviii,  no  205;  le 
décasyllabe  roman,  p.  cxxx, 
remark  below  no  218;  le  style ^ 
p.  cxxxi,  nos.  222,  224;  les 
idées  et  les  mœurs,  p.  cxxxvi, 
no  254;  p.  225,  n.  I  to  p.  138; 
Roland  in  art,  p.  cxxxviii, 
no  267  ;  diffusion  abroad,  pp. 
cxxxix,cxl,nos.272, 274, 274a*; 
portions  of  the  Karlamagntis- 
Saga,  p.  cxlviii,  no  315;  trans- 
lation of  some  of  the  Keiser 
Karl  Magnus  Kronike, 
p.  cxlviii,  no  319;  the  chan- 
son de  geste  in  Italy,  p.  cl, 
no  328  ;  avant  les  Reali,  p.  cli,  c; 
'  la  Spagna  in  rima,  p.  cliii,  e; 
la  Rotta  di  Roncesvalle,  p,  cliii, 
/;  la  Spagna  in  prose, 
p.  cliii,  ^. 


Gantier   de    Mes,   Vlmage    du 

monde,  p.  185,  n.  3. 
géants,  les  géants  de  Malpruse; 

vv.    3253,    3286;     Géants,    v. 

•     3518. 

Gébottin,  vv.  2432,  2970,  3022, 
3469;  p.  209,  n.  2  to  p.  102; 
p.  218,  n.  2  to  p.  122. 

Gemalfin,  p.  xliii,  §  xxiv;  vv. 
2814,  3495- 

GéneSy  v.  2209;  p.  204,  n.  5. 

Génie  du  christianisme,  p.  Ixxxii, 
§  Li. 

Génln,  Fr.,  Théroulde,  pp.  xlvi, 
xlvii,  §  XXVII  ;  p.  xlvii, 
§  XXVII;  édition  p.  xcv,  no  19; 
archaic  translation,  p.  c,  no 
44;  date  of  the  composition, 
p.  cvii,  no  89;  author  and 
native  place,  p.  cviii,  no  97; 
rythmique,  p.  cxxviii,  no  204; 
le  style,  p.  cxxx,  no  219;  dif- 
fusion of  Roland,  p.  cxxxix, 
no  270, 

Geoffroy  of  Anjou,  pp,  xxxvi, 
xxxvii,  §  XIX  ;  p.  xlix,  §  xxix; 
p.  lv,§  XXXI  ;  Geoffroy d* Anjou, 
vv.  106,  2883,  2945, 2951,  3093, 
3535»  3545»  393»;  le  frère  du 
seigneur  Geoffroi,  v.  3806; 
Geoffroi,  duc  d^ Anjou,  v.  3819; 
p.  169,  n.  2  to  p.  7. 

geography  of  the  Roland,  p.  cxiv, 
XII,  nos.  125-141  ;  p.  165,  n.  3; 
p.  169,  n.  8;  p.  172,  n.  2;  p. 
185,  n.  3. 

Georgics,  p.  194,  n.  3  to  p.  6a 


286 


INDEX 


Gérier,  w.  1269, 1380  ;  death  of, 
V.  1580;  V.  2404. 

Gérin,  vv.  1261»  1379»  death  of, 
vv.  1575,2404. 

Gérin  and  Gérier,  p.  xxxvi, 
§  xvni;  p.  xliii,  §  xxiv;  vv. 
107,  174,  794,  2186;  p.  203,  n. 
I  to  p.  90. 

German  translations  of  the 
Chanson^  pp.  ciii,  civ,  nos. 
64-68.* 

Germany,  Roland  in,  p.  Ixix, 
§  XLIII  ;  p.  cxl,  II. 

gestes,  p.  xvii,  §  i;  p.  xlvi, 
§  XX vil;  Charlemagne ^^j/<f j, 
p.  Ix  vi,  §  XL  ;  lageste  des  Francs^ 
vv.  1443,  3262;  p.  194,  n.  2  to 
p.  61  ;  la  geste  dit^  vv.  1685, 
2095  ;  écrit  dans  Vancien  geste^ 
v.  3742  ;  gestes  de  Doon,  du  Roi^ 
de  Guillaume  d'^Orange^  de 
Guillaume  au  court  nezy  de 
Garin  de  Mon^lane^  de  Nar- 
bonne^  àvi  cycle  méridional,  etc., 
pp.  171,  i72,n.  2  to  p.  9;  geste, 
p.  196,  n.  I  to  p.  70;  p.  234, 
n.  5. 

Giomale  di  filologia  romanza, 
1883,  no  9,  p.  170,  vol.  IV,  fasc. 
3,  4,  Fusinato,  Italian  epic 
verse  singers,  p.  clv,  r.  to  n» 

344. 
Girard  de  Roussillon,  p.  xxxvi, 
§  xviii;  V.  797;  killed  by 
Marsile,  v.  1896;  v.  2188;  le 
vieux,  v.  2409;  the  epic  poem, 
p.  203,  n.  I  top.  90. 


Girard  de    Vienne,  chanson  de 

geste,  p.  193,  n.  3  ;  p.  204,  n.  5. 
Girardin,  Saint  Marc  de,  review 

of  Monin's  thesis,  p.  Ixxxiv, 

§  LU. 
Gironde,  v.  3687  ;  p.  228,  nn.  4,  5. 
Girone,   un    écu  de   Girone,   v. 

2991;  p.  218,  n.  4. 
glossaires,  p.  cxxvi,  xviii,  nos. 

193-203. 
Gœhling,   Dr.,  Die  Satzverbin- 

dung  im  altfr,  Rolandsliede,  p. 

cxxv,  no  185. 
Gelther,  Vf,,Das  Rolandslied  des 

Pfaffen  Konrad,  etc.,  p.  cxli, 

no  282. 
gonfanon,  p.  170,  n.  2  to  p.  7; 

p.  182,  n.  5  to  p.  36;  p.  186, 

n.  2  to  p.  42  ;  Plate  xx. 
Gormont  et  Isembard,  p.  cxxxiii, 

r.  to  no  237. 
Gorra,  £.,  translator,  see  Nyrop. 
grail,  the  holy,"the  sangreal  or 

graal  pp.   210,   211,   n.   3   to 

p.  104. 
Grâsze,  J.  G.  Th.,  Diegrossen  Sa- 

genkreise,  etc.,  (bibliographic- 

al  work)  p.  xci,  i,  r. 
Graeycll,  P.,  Die  Characteristik 

der  Personen  im  Rolandsliede^ 

p.  xxix,  nos.  1,3;  p.  xxxiv,  n. 

3;  p.  XXXV,  n.  2;   p.  xxxviii, 

n.  6;  p.  xli,  n.  i  ;  p.  xlv,  n.  3; 

le  style,  p.  cxxxii,  no  232  ;  p. 

cxxxvii,  no  265. 
Grainiinonde,Valdabrun'shorse, 

V.  1528;  p.  175,  n.  4. 


287 


INDEX 


grammaire,  p.  cxxiii,  xvii,  nos. 
167-192.* 

Grandoigne,  p.  xliii,  §  xxiv  ;  v. 
1570;  killed  by  Roland,  v. 
1593  etseq, 

Greece,  literature  of,  p.  Ivi, 
§  XXXII  ;  influence  of,  p.  Ixxxi, 
§  L.  [n.  3. 

Greeks,  p.  xxvi,  §  viii  ;  p.  209, 

Grimm,  Jacob,  Siîva  de  romances 
viejosy  p.  clviii,  no  356. 

Grimm,  W.,  édition  of  Conrad's 
Ruolandes  Ltety  p.  cxl,  no  275  ; 
"Der  Epilog  zum  Rolands- 
liede,"  no  275,  r.* 

Grœber's  Zeitschrift,  see  Zeit- 
schrift  fur  romanische  Philol- 
ogie ;  GrundrisSy  see  Grund- 
riss  der  romanischen  Philol- 
ogie, 

Gros,  V.  3229;  p.  223,  B.,  I. 

Grossaille,  c'est  un  roi,  etc.,  v. 
1649. 

Groth,  E.  J.,"  Vergleichzwischen 
der  Rhetorik,"  etc.,  p.  cxxxiii, 
no  234. 

Grundriss  der  romanischen  Phil- 
ologie y  Bd.  II,  jr  Theil,  1893, 
pp.  1-96,  Stengel,  "la  Versifi- 
cation romane,"  p.  lii,  n.  i  ; 
p.  cxxx,  no  218. 

Gryphiander,  J.,  Dissertation 
on  the  Roland  statues,  etc., 
p.  cxxxviii,  no  269,  r. 

Gui  de  Bourgogne,  p.  172,  n.  i. 

Gui  de  Saint  Antoine,  death  of, 
V.  1581  ;  p.  196,  n.  3  to  p.  66. 


Guillaume,  geste  de,  p.  cl,  vi, 
introductory  remark  ;  Geste 
de  Guillaume  d'Orange,  de 
Guillaume  au  court  nez,  p.  172, 
n.  2  to  p.  9. 

Guillaume  de  Blaye,  v.  3938  ;  p. 
233,  n.  I  top.  159. 

Guineman,  w.  3014,  3360;  le 
comte  Guineman,  vv.  3348, 
3464;  p.  219,  n.  6;  p.  222,  n.  i 
to  p.  130.  [p.  120. 

Guiscard,  Robert,  p.  217,  n.  i  to 

Guizot,  sends  Michel  to  Oxford, 
p.  Ixxxv,  §  LU. 

Haakon,  or  Hakon  V.,  "The 
Old,"  Norwegian  king,  p.  Ixx, 
§  XLV;  p.  cxlvii,  v,  introduc- 
tory remark. 

Hagberg,  Theodor,  Swedish 
translation  of  the  Chanson; 
p.  cv,  no  78. 

Haltilie,  vv.  209, 491  ;  p.  173,  n.  9. 

Hastings,  battle  of,  p.  xlix, 
§  XXIX;  p.  cviii,  no  97. 

haubert,  p.  190,  n.  i,  20;  Plate 
XVIII,  Fig.  3. 

Hauteclaire,  Oliver's  sword,  vv. 
1363»  1463,  1507,  etc.;  p.  175, 
n.3;P-i93»n-itop.58;p.2io, 
n.  I  to  p.  104. 

Hayet,  L.,  "le  Décasyllabe  ro- 
man," p.  cxxix,  no  216. 

heaume,  p.  190,  n.  i,  30;  Plate 
xviii,  Fig.  I. 

Heiligbrodt ,  Robert,  Concordanz- 
tabelle,    p.  xciv,    no   16;    see 


288 


INDEX 


p.  xcix,  no  35  ;  p.  c,  r.  under 
no  42.  [§  Li. 

Heine,  Henry,  allusion,  p.  Ixxxiii» 

Henri,  nephew  of  Richard  of 
Normandy,  v.  171. 

Henry,  Victor,  Origines  du  déca- 
syllabe roman f  p.  cxxix,  no  217. 

Henslowe  troupe  plays  a  drama 
based  on  Ifuon  de  Bordeaux, 
p.  Ixxiii,  §  XLVi. 

Hermann,  le  duc  de  Trace,  v. 
3042  ;  p.  220,  n.  3  to  p.  124. 

Herrtage,  S.  J.,  Englisk  Char- 
lemagne  romances,  p.  cxliv, 
nos.  295,  296. 

Herz,  Wilhelm,  German  verse 
translation  of  the  Chanson,  p. 
ciii,  no  65. 

Heydler,  W.F.,  Vergleickung  des 
Rolandsliedes,  etc.,  p.  cxli,  n© 
281. 

Hill,  F.,  Ueber  das  Metrum,  etc., 
p.  cxxix,  no  210. 

Hippeau,  C,  la  Chanson  du 
chevalier  au  cygne  et  de  G  ode- 
froide  Bouillon,('mth.  référence 
to  the  battle  of  Roncesvalles) 
pp.  dix,  no  360,  r. 

Historia  de  Carlomagno  y  de  los 
doce pares  de  Francia,  pp.lxxiv, 
Ixxv,  §§  XLVii,  XLViii;  Nico- 
las de  Piamonte,  p.  clvi,  vu, 
introductory  remark. 

Historia  de  rébus  hispanicis  of 
Rodrigo,  bishop  of  Toledo,  p. 
Ixxiv,  §  XLVii;  p.  clvi,  vu,  in- 
troductory remark. 


historical  data  in  regard  to  the 

Cfîanson,   pp.  cxiii,  cxiv,  xi, 

nos.  1 19-124.* 
Hœfft,      Th.,      contradictions, 

p.  Ixii,  n.  6  ;  France,  Franceis  et 

franc,  p.  cxvii,  no  141. 
Hofmann,  édition  of   Chanson, 

p.  xcvi,  no  21  ;  includes  a  part 

of  Venice  i v,  p.  xcviii,  no  32  ; 

geography,  p.  cxvi,  no  135;  see 

Wolf,  J.  F. 
Homer,  p.  xli,  §  xxiii;  p.  xlviii, 

§  xxviii;  p.  Ivi,  §  xxxii;  p. 

Ixxxi,  §  l;  comparisons  with 

Homer,  p.  cxxxiv,  nos.  243,* 

244,*  245*;  Homère,  v.  2616; 

p.  166,  n.  8;  p.  189,  n.  i  to  p. 

5i;Homer,p.2is,n.  3top.  108. 
Hongrois,  w.    2922,    3254;  p. 

203,  A.,  II.,  2;  Hungarians,  p. 

217,  n.  I  to  p.  120. 
honor,  p.  200,  n.  2  to  p.  82. 
Honorius,  Imago  mundi,  p.  185, 

n.  4. 
horn,    Roland's,  pp.  Iviii,    lix, 

§  XXXIII  ;  p.lxi,  §  XXXV ;  cleft, 

p.  205,  n.  2  to  p.  93  ;  n.  I  to  p. 

94;   deposited  in  church    at 

Bordeaux,  p.  228,  n.  3. 
Hruodlandus,  p.  xix,  §  11. 
Hugo,  Victor,  allusions,  p.lxxxiii, 

§  Li. 
Hum,  Gautier  de  T,    p.  xxxvi, 

§  XIX  ;  p.  lix,  §  XXXIII. 
Huns,  V.  3253,  p.  223,  A.,  II., 

I  ;   Huon  de  Bordeaux,  trans- 

lated    by    Lord    Berners,    p. 


289 


INDEX 


Izxiii,    §  XL VI;    referred   to, 
p.  233,  n.  I  to  p.  160. 
Huse,    Harriet    P.,    Roland*s 
SqutreSy  p.  cxlv;  no  299. 

Ibagneta,  la  chapelle  d',  Plate 
xxiii;  p.  cxv,  no  129,  r. 

iconographie  du  Roland^  p. 
cxxxviii,  nos  267,  269;  p.  230, 
n.  4  top.  150. 

idées,  et  les  mœurs,  p.  cxxxv, 
XXI,  nos.  251-265  ;  p.  225,  n.  i, 
top.  138;  p.226,n.  I  top.  146; 
nn.  1,2,  p.  226;  p.  227,  nn.  i, 
2  to  p.  148;  p.  229,  nn.  2,4; 
p.  230,  n.  I  ;  godfathers  and 
godmothers,  p.  233,  n.  i  to 
p.  164. 

Ideler,  J.  L.,  GeschichU  der  ait- 
fr,  nat  Literatur,  (biblio- 
graphical  work)  p.  xcii,  i,  r. 

Iliady  Préface,  p.  vil;  p.  xxvi, 
§§  viii,ix  ;  p.  xxvii,§  x  ;  p.  xxix, 
§  XII;  p.  Ivi,  §  xxxii;  p.  189, 
n.  I  to  p.  51;  p.  209,  n.  3; 
p.  226,  n.  I  to  p.  146;  p.  cxxxi, 
no  221,  r.;  no  222,  r. 

Illustrirte  Zeitung^  11  juni,  1892, 
reproduction  of  18  Roland 
statues  in  Germany,  p. 
cxxxviii,  no  269,  r. 

Imphe,  V.  3996;  p.  234,  n.  4. 

Investigateur^  sept.-oct.,  1875; 
pp.  218-225,  Cœuret,  "Docu- 
ments   historiques,"    p.  cxiv, 

Irlande,  v.  2331.  [no  122. 

Islam,  head  of,  p.  xxiv,  §  vi. 


Italian  translations  of  the  Chan- 
son^ p.  cv,  nos.  74-77.* 

Italy,  p.  Ixxx,  §  L;  Roland  in 
Italy,  pp.  Ixxv-lxxx,  §  xlix  ; 
p.  cxlix,  nos.  326-348  c* 

Ivon  and  Ivoire,  p.  xxxvi, 
§  Xviii;  vv.  796,  2406;  Ivoire 
et  IvoHf  killed  by  Marsile, 
v.  1895;  V.  2185;  p.  203,  n.  I  ; 
not  mentioned  in  Ox.  Ms., 
p.  181,  n.  I  to  p.  34. 

Tahrhuch  der  Gôrres-Geselî- 
schafty  1880,  Bd.  i,  pp.  107- 
140,  Weisz,  "Entwicklung 
des  christlichen  Ritterthums," 
p.  cxxxvi,  no  259. 

Tahrbuch  fUr  romanische  und 
englische    Literatur,    Bd.  zi, 

1870,  pp.   189-209;  Bd.  xii, 

1871,  pp.  60-72, 217-232, 396- 
406,  Michelant,  chapter  titles 
of  the  Reali,  p.  clii,  no  337. 
Bd.  xy  =  neue  Série,  Bd.  iii, 
1876,  pp.  65-81,  SchoUe,  "  Die 
a-t  ai-f  an-f  en-,  Assonanzen," 
p.  cxxiv,  no  175. 

Jangleu,  p.  xliii,  §  xxi  v  ;  v.  3508  ; 
Jangîeu  d^outremer^  v.  3507. 

Jean  sans  Terre,  p.  207,  n.  4  to 
p.  95. 

Jéricho,  les  gens  de  Jéricho^ 
V.  3228;  p.  203,  A.,  m.,  2. 

Jérusalem,  p.  xlix,  §  xxix  \  Jéru- 
salem délivrée  y  p.  cxxxi,  no  221, 
r.;  captured  by  Valdabrun, 
V.  1523;  p.  195,  n.  I  top.  64. 


290 


INDEX 


John,  King,  p.  Izxxii,  §  li  and 
n.  2. 

Joie,  V.  3257;  p.  223,  B.,  10. 

Joîmer,  v.  67. 

Jônain,  P.»  verse  translation  of 
the  Chanson^  p.  c,  no  46. 

Jonah,  p.  208,  n.  2;  p.  221,  n.  2  ; 
JonaSf  V.  3101. 

Jonckblœt,  W.  J.  A.,  Netherland 
version  of  Charles  the  Great 
and  his  iwelve  peers^  p.  cxlvi, 
no  304. 

jongleur,  Plate  xvii. 

Joret,  Ch.,  Du  C,  etc.,  p.  cxxii, 
no  163;  *' Étude  sur  le  patois 
normand  du  Bessin,"  p.  cxxiii, 
no  165. 

Joshua,  p.  p.  209,  n.  3. 

Josseran,  Count,  p.  xxxiv,  §  xvi  ; 
Josseran  de  Provence^  v.  3007  ; 
le  comte  Josseran^  vv.  3023, 
3044»  3535;  Josseran,  3067; 
p.  219,  n.  5. 

Journal  des  Savants,  article  de 
Raynouard,  juillet,  1832,  p. 
xciii,  r.  to  no  1 1  ;  septembre, 
1852,  Charles  Magnin,  extract- 
ing  the  heart,  p.  218,  n.  i  to 
p.  121  ;  mai,  juin,  1898,  pp.  296- 
309;  321-335,  G..  Paris,  "la 
Légende  des  infants  de  Lara," 
p.  clvii,  no  351  a.* 

Joyeuse,  Charlemagne's  sword, 
V.  2501;  p.  175,  n.  3;  p.  210, 
nn.  I,  2,  3  to  p.  104. 

Jubert,  A.,  verse  translation  of 
the  Chanson,  p.  cii,  n©  55. 


Judas,  p.  Ixxvi,  §  xlix. 

judiciary  system,  p.  230,  n.  i  ; 
p.  231,  n.  I  to  p.  154;  p.  232, 
nn.  I,  2,  3,  4. 

jugement  de  Dieu,  p.  232,  n.  2 
to  p.  155. 

Julienne,  v.  3986. 

Jullian,  C,  "la  Tombe  de  Ro- 
land à  Blaye,"  p.  cxiv,  no  1 24. 

Jupiter,  V.  1392;  p.  194,  n.  3  to 
p.  59;  p.  209,  n.  3. 

Jurfaleu,  p.  xliii,  §  xxiv; 
V.  504;  killed  by  Roland, 
V.  1904;  le  blond  Jurfaleu, 
V.  2702  ;  p.  177,  n.  2  to  p.  22; 
p.  215,  n.  2  to  p.  III. 

Justin  de  Val  Ferrée,  un  païen 
V.  1370. 

Kaiserchronik,  p.  cxlii,  c. 

Kalff,  Dr.  H.,  Middelnederland- 
sche  epische  fragmenten, 
p.  cxlvi,  no  307. 

Karlamagnùs  -  Saga,  p.  Ixxi, 
§  XLV  ;  p.  cxlvii,  V,  introduc- 
tory  remark;  pp.  210,  211, 
nn.  I,  2,  3;  burial  of  the  he- 
roes,  p.  228,  n.  5;  account  of 
the  perron  at  Aix,  p.  228,  n.  6. 

Karl  iî/îrm^/ compilation,  p.  Ixix, 
§  XLlll;  p.  Ixxi,  §  XLV; 
p.  cxlii,  d, 

Kawczinski,  M.,  l'Origine  et 
V histoire  des  rythmes,  p.  cxxx, 
no  218,  r. 

Keiser  (Kejser)  Karl  Magnus 
Kronike,     p.     Ixxi,    §     XLV; 


291 


INDEX 


p.  cxlvii,  V,  introductory  re- 
mark; p.  cxlviii,  b,  no  317; 
VII.,  Slaget  i  Ronceval, 
p.  cxlviii,  no  320;  burial  of 
the  heroes,  p.  228,  n.  5. 

Keller,  A.  von,  édition  of  the 
Karl  Meinetf  p.  cxlii,  n»  287. 

Keller,  H.  A.,  German  prose 
translation  of  the  Chanson^ 
p.  ciii,  no  64. 

JClèing  Schriften,  1881,  Bd.  m, 
pp.  200-207,  Grimm,  W.,  "Der 
Epilog  zum  Rolandsliede,"  p. 
cxl,  no  275,  r.* 

Kœlbing,  E.,  édition  of  Venice 
IV,  p.  xcviii,  no  33. 

KoschwitZy  Ysd.yDeraltnordische 
Roland^  translation  of  the 
eighth  branch  of  the  Karîa- 
tnagnùs-Saga^  p.  cxlviii,  no 
316. 

KuhnSy  L.  O.,  The  great  Poets  of 
Italy^  p.  clv,  no  348  a. 

Kunze,  A.,  Das  Formelhafte  in 
Girartde  Vianeverglicken,Qic,, 
p.  cxxxiii,  no  238. 

Kurtb,  G.,  les  Mérovingiens^  p. 
xvii,  n.  I  ;  p.  xviii,  n.  i. 

Lacume  de  Sainte-Palaye,  glos- 
saire, p.  Ixxxi,  §  L. 

laisse,  pp.  lii,  liii,  §  xxx  etpassim, 

lance,  p.  191,  20,  top  of  page; 
Plate  XIX. 

Lang,  Andrew,  Mrs.,  The  Book 
of  romance,  p.  cxlv,  no  303.* 

Laon,  au  monastère  de,  v.  2097  ; 


mon  domaine  à  Laon,  v.  2910; 

p.  184,  n.  I  to  p.  41  ;  p.  201,  n. 

3;  p.  217,  n.  2  top.  119. 
Laurent,  w.  3022,  3469. 
Laurentius,  G.,  Carmen  and  the 

ChronicUy  p.  4,    §  m,  n.    3; 

p.  cxi,  no  III. 
Lazams,  p.  208,  n.  2. 
LeHericher,  Ed.,  "des  Mots  de 

fantaisie,"  etc.,  p.  cxv,  n©  134. 
Lehugeur,  A.,  verse  translation 

of  the  Chanson,  p.  ci,  no  49. 
Leibnitz,  p.  Ixxxi,  §  L;  Annales, 

etc.,  p.  xcii,  no  7. 
Lemberg,  D.,  Die  verbalen  Syno- 

nima,  etc.,  p.  cxxxiii,  no  239. 
Léon  m,  pope,  p.  xxi,  §  iv. 
Leus,  v.  3258;  p.  223,  B.,  2. 
Leutis,  p.  223,  A.,  I,  4;  w.  3203, 

3360. 
Lidforss,  E.,  Choix  des  anciens 

textes,  etc.,  p.  xcviii,  r.  under 

no  30.  [Map. 

Liège,  p.  Ixx,  §  XLiv;  see  the 
Lindner,Fr.,  the  author  a  church- 

man,  p.  xlviii,  §  xxviii,  n.  i. 
Littérature  catholique  et  nationale, 

la,  1893,  p.  86,  Gautier,  "l'Idée 

religieuse,"  etc.,  p.  cxvi,  no  1 39. 
Littérature  politique  (?)  et  natio- 
nale,   la,    1894,   pp.     81-116, 

Gautier,     "l'Idée    politique," 

etc.,   p.   cxxxvi,  no   254;   cf. 

no  138. 
Littré,  E.,  "la  Poésie  épique  dans 

la  société  féodale,"  p.  cxxxv, 

no  251. 


292 


INDEX 


Lœschliorn,  H.,  Zum  normanni- 

scken   Kolandsliede^   p.  cxxii, 

no  162. 
Lombardie,  v.  2326;  Lombards, 

p.  xxiv,  §  VI. 
Lorraine,  hommes  de  Lorraine  y 

V.  3077;  Lorraine  Ms.,  p.  li, 

note  î,  B.,  6;    p.  xciv,B.,  5°; 

p.  xcix,   no  41  ;    les  Lorrains, 

V.  3700;  in  the  army  against 

Baligant,  p.  219,  n.    7,  ninth 

army  corps. 
Lot,  F.,   primitive   song,   epics, 

etc.,  p.  xviii,  n.  2,  bottom. 
Loth,  J.,  "Ganelon  et  le  breton 

Ganas"  p.  cxxvi,  no  192.* 
Louis,   V.   3715;    p.   229,  n.  3; 

Louis  ler,  le  Débonnaire,  p.  184, 

n.  I  top.  39.  [p.  127. 

Louis  le  Gros,  p.  221,  n.  i   to 
love,  p.  Ixiv,  §  XXXVII. 
loyalty,  p.  183,  n.  3  to  p.  38;  p. 

186,  n.  5;  p.  187,  n.  I  to  p.  47. 
Lucas,  de  Tuy,  author  of  Chro- 

nicon  mundt,  p.  clvi,  vu,  in- 

troductory  remark. 
Luce,  S.,  "le  Génie  français  dans 

la    Ch,    de    ^.,"    p.    cxxxvi, 

no  253. 
Lyons  Ms,,  no  984,  p.  xxiv,  §  vi  ; 

p.  li,  note  },  B.,  4  ;  p.  xciv,  B., 

40;  p.  xcix,  d,  no  40. 

Machiner,  v.  66. 

Maelgut,  le  vainqueur  de,  2047  ; 

p.  200,  nn.  2,  3  to  p.  84. 
Maerlant,  Jacques  van,  Miroir 


historial,  p.  cxlv,  iv,  introduc- 

tory  remark. 
Mahomet,  w.  8,  416,611,  etc.; 

p.  165,  n.  5;  p.  182,  n.  3. 
Maine,  v.  2323. 

Malcud,  le  roi  Malcud,  v.  1551. 
Malcuidant,  a  pagan,  v.  1551; 

p.  195,  n.  I  to  p.  65. 
Malmesbury,  abbey  of,  p.  xlvii, 

§  XX vu;  William  of  Malmes- 
bury, p.  xlix,  §  XXIX. 
Malpalin,  de  Narbonne,  v.  2995  ; 

p.  218,  n.  2  to  p.  123. 
Malpreis,  géants   de   Malpreis, 

v.3285;  p.  22f3,  B.,  19. 
Malprime,     Baligant's    son,  p. 

xxxiv,  §  XVI  ;  p.  xliii,  §  xxiv  ; 

vv.  3176,  3184,  3200,  3369;  le 

baron     Malprime,     v.     3421  ; 

p.  222,  n.  3  to  p.  129. 
Malprimis  de  Brigal    w.    889, 

1261. 
Malpruse,  les  géants  de  Malpruse, 

V.  3253»  P-  223,  B.,  19. 
Malsaron,    le  païen,    v.   1353; 

p.  193,  n.  I  to  p.  58. 
Maltet,    name    of     Baligant's 

lance,  v.  3152;  p.  222,  n.  i  to 

p.  129. 
Maltraîen,  le  fils  du  roi  Mal- 

traïen,  v.  2671. 
manuscripts,  différent,  p.  1,  J; 

p.  Ixvii,  §  XLI;  p.  xciii;   lll; 

Plate   VII;   manuscript   read- 

ings,  pp.  235-265. 
Marbrise,  v.  2641;  p.  215,  n.  2 

to  p.  109. 


293 


INDEX 


Marbruse,  v.  2641;  p.  215,  n.  2 

to  p.  109. 
Marcoule  iT outre-mer^  v.  3156. 
Marco  Polo,  Voyages ^  p.  Ixxvii, 

§  XLIX. 

Marden,  C.C.,  Poema  de  Fernan 
Gonçalez^  p.  clviii,  no  351  e.* 

Margaris  de  Séville,  V.  955; 
p.  Ixiv,  §  XXVII  ;  Margaris^ 
vv.  1310,  1311  ;  p.  184,  n.  I  to 
p.  40;  pp.  243-245. 

Marmoire,  Grandoigne's  steed, 
V.  1572;  p.  175»  n.  4. 

Marsh,  Mrs.,  English  translation 
of  Vitet's  analysis,  of  the 
Chanson^  p.  civ,no69. 

Marsile,  p.  xxxi,  §  xiii  ;  p.  xxxiii, 
§  XV;  pp.  xxxvii,  xxxviii, 
§  XX  ;  p.  xxxix,  §  XXI  ;  pp.  xliii, 
xliv,  §§  XXIV,  XXV;  p.  lix, 
§  xxxiii';  vv.  7,  10,  62,  etc.; 
p.  165,  n.  4;  death  of  Marsile, 
V.  3646;  p.  226,  n.  2  to  p.  147. 

Marsonne,  v.  2994;  p.  218,  n.  2 
to  p.  123. 

Martel,  Charles,  p.  xxiv,  §  vi. 

Martino  da  Canale,  Chronique 
vénitienney  p.  Ixxvii,  §  XLix. 

Maruse,  v.  3257;  p.  223,  B.,  11. 

Massmann,  H.  F.,  Kaiserchro- 
nik,  p.  cxlii,  n»  285. 

Mathieu,  v.  66. 

Maubien,  v.  67. 

Mauduit,  V.  642,  (644). 

Maures,  v.  3227;  p.  223,  A., 
m,  I,  the  Spanish  Moors^  p. 
Ixxiii,  §  XLVii. 


Maurienne,  les  vaux  de,  v.  2318; 
p.  206,  n.  I  to  p.  95. 

Mayence,  Antelme  de  Mayence, 
V.  3008. 

mea  culpa,  p.  204,  n.  i  to  p.  92. 

Melzi,  G.  de'  Conti,  bibliography 
of  the  romances  of  chivalry, 
p.  cl,  no  327  ;  p.  clii,  n©  335. 

Mém  oiresph  ilologiques,  présentés 
à  Gaston  Paris  par  ses  élèves 
suédois  ;  Vising*s  "  Débuts  du 
style  français,"  p.  cxxxiii, 
no  241. 

Mémoires  de  la  Société  de  lin- 
guistique de  Paris,  t.  1,  1868, 
pp.  244-276,  Paul  Meyer, 
"  Phonétique  française,"  p. 
cxxii,  no  160;  t.  iii,  1870,  fasc. 
3,  Joret,  "  Du  C,"  etc.  p.  cxxiii, 
no  165. 

Menéndez  y  Pelayo,  M.,  Anto- 
logîa  de  poetas  liricos  caste- 
llanos,  p.  clvii,  no  351  c* 

Merlet,  G.,  Études  littéraires; 
(la  prosodie  du  texte  d'Oxford) 
p.  c^xix,  n.  215. 

Mermet,  A.,  Roland  à  Ponce- 
vaux,  p.  Ixxxiii,  §  Li  ;  p.  cxxxv, 
no  248,  r. 

Merovingian  kings,  p.  xvii,  §  i. 

messe  du  jugement,  p.  230, 
n.  I  to  p.  151  ;  p.  232,  n.  2  to 
p.  156. 

Meyer,  Nie,  the  Roland  statues, 
p.  cxxxiii,  no  269,  r. 

Meyer,  Paul,  p.  xxiv,  n.  i  ;  Re- 
cueil   d'anciens    textes,     etc.; 


294 


INDEX 


p.  zcviii,  r.  under  no  30;  edits 
new  édition  of  Histoire  poéti- 
que de  Ckarlemagne^  p.  tvi,  r.* 
to  no  84;  re vises,  with  J. 
Bédier,  Paris's  Litt.  fr.  au 
moyen  âge^  p.cviii,  no  93;  geo- 
graphy,  p.  cxv.  no  131  ;  "Pho- 
nétique française:  an  et  en 
toniques/'  p.  cxxii,  no  160. 

Micène,  les  gens  de  Micène^ 
V.  3220  ;  p.  223,  A.,  1, 3  ;  p.  224, 
n.  5. 

Michel,  Fr.,  Préface  p.  v  ;  Eng- 
lish  Ms.  poem  of  Roland^ 
p.  Ixxii,  §  XLVi  ;  criticism  of 
Monin's  thesis,  p.  Ixxxiv,  §  lu, 
princeps  editio  of  Ox.  Ms., 
p.  Ixxxv,  §§  LU,  LUI;  p.  xcv, 
no  18;  includes  text  of  Paris 
Ms.,  p.  xcix,  no  34  ;  part  of  Châ- 
teauroux  Ms.,  p.  xcix,  no  37  ; 
words  translated  of  Paris  text, 
p.  ciii,  no  63  ;  date  of  the  com- 
position, p.  cvii,  no  88;  glos- 
sary,  p.  cxxvi,  no  193  ;  analysis 
of  German  poems,  p.  cxli, 
no  280;  analysis  of  an  old 
English  fragment  of  the  battle 
of  Roncesvalles,  p.  cxliii, 
no  289  ;  fragment  of  the  Kar- 
lamagnùs  -  Saga,  p.  cxlvii, 
no  311;  fragment  of  the 
Danish  chronicle,  p.  cxlviii, 
no  318;  romances  de  la  ba- 
taille de  RoncevauXy  romances 
de  Bernard  del  CarpiOy  p.  dix, 
no  361. 


Michelant,  H.,  Fragment  lorrain 
in  Gënin's  édition  of  the 
Chanson^  p.  xcv,  no  19;  p.  xcix, 
e;  chapter  titles  of  the  Realiy 
p.  clii,  no  337. 

Michelet,  p.  Ixxxiv,  §  lu,  n.  5. 

Hilaiiy  father  of  Roland,  pp. 
xxxii,  xxxiii,  §  xv. 

Milà  y  Fontanals,  Roland  in 
Spain  and  heroic  lyrical 
poetry,  p.  Ixxiii,  §  XLVii,  n.  2  ; 
Roland  in  Portugal,  p.  Ixxv, 
n,  2  ;  De  lapoesia  heroico-popu- 
lar^  p.  clvii,  no  351. 

Milon,  cousin  of  Tibaud  de 
Reims,  v.  173;  le  comte  Milon^ 
vv.  2971,  2433;  p.  209,  n.  2  to 
p.  102;  p.  218,  n.  2  to  p.  122. 

Minochio,  p.  Ixxvii,  nn.  i,  2. 

miraculous,  absence  of,  p.  Ixv, 
§  XXXVIII;  p.  209,  nn.  i,  2  to 
p.  103. 

Mohammed,  p.  Ixv,  §  xxxvii. 

Monatsberichte  der  Berliner  Aka- 
demie  y  1 863-1 871,  Bekker,  Ho- 
meriscke  Blàtter^  p.  cxxxiv,  no 
245*;  1867,  Bekker,  Homer- 
ische  Ansichten,  etc.,  p.  cxxxiv, 
no  244.* 

Mone,  F.  J.,  Uebersicht  der  nie- 
derlàndischen  Volks-literatur 
altérer  Zeit^  p.  cxlvi,  no  308. 

Monge,  Léon  de.  Études  morales 
et  littéraires^  p.  cxxxiv,  no  248. 

Monin,  H.,  Dissertation^  etc., 
p.  Ixxxiv,  §  LU  ;  p.  xciii,  no  1 1. 

Monjoie,  vv.  1181,  1234,  1260, 


29s 


INDEX 


etc. ;  p.  189,  n. 2  top.  51  ;p.  212, 

n.  I. 
monnaie  de  Roland,   Plate  m. 
Mont      Saint-Michel,     p.    Ixiii, 

§  XXXVI. 

MoorSy  Spanish,  see  Maures, 

Morf,  H.,  "Die  Wortstellung," 
etc.,  p.  cxxiv,  no  177;  "  Vom 
Rolandslied  zum  Orlando  f  uri- 
oso,"  p.  cliv,  no  343  a.* 

Morgante,  relation  to  Roland^ 
p.  Ixxix,  §  XLix  ;  p.  cl,  VI,  r. 

Moschetti|  A.,  Italian  verse 
translation  of  the  Chanson^ 
p.  Ivii,  n.  2  ;  p.  cv,  no  77  *;  ver- 
sification, p.  cxxx,  r.*  below  no 
218;  p.  cliv,  no  346.* 

MoslemSy  p.  xxvii,  §  ix;  p. 
xxviii,  §  XI. 

Muller,  E.,  German  verse  trans- 
lation of  the  ChansoHy  p.  civ, 
no  67. 

Millier,  T.,  Préface  p.  vi  ;  p.  xl, 
n.  2  ;  p.  xlvii,  n.  3  ;  p.  liv,  §  xxx, 
n.  I  ;  Miiller's  text,  p.  Ivi, 
§xxxi;  p.lxxxvi,§  Liii;  man- 
uscripts,  p.  xciv,  no  1 2  ;  édi- 
tion of  the  ChansoHy  p.  xcv, 
no  20. 

Muntz,  E.,  "la  Légende  de 
Charlemagne  dans  Tart  du 
moyen  âge,"  p.  cxxxvii,  no  266. 

Murgleis,  Ganelon's  sword, 
V.  346;  p.  175»  n-  3- 

musical  instruments,  p.  187,  n.  i 
top.  46;  vv.  3137-38. 

Mussafia,  A.,  past  participles  in 


Ox,  Roland  Ms.  p.  cxxv,  no  181; 
édition  of  Prise  de  Pampeîune 

p.  173»  n- 8- 
Musset,  Alfred  de,  p.  205,  n.  2 

to  p.  92;  p.  212,  n.  2. 
Musset,  Louis  de,  analysis  of 

the  poem,  p.  Ixxxv,  §  lu. 

NaimeSy  p.  xxxiv,  §  xvi;  p. 
xxxviii,  §  XXI  ;  p.  xliii,  §  xxiv  ; 
vv.  230,  246,  673,  774,  831  ;  le 
duc  Naimesy  vv.  2417,  2423, 
3023,  3423,  3937;  character, 
p.  173,  n.  2  to  p.  II  ;  a  good 
observer,  p.  209,  n.  i  to  p.  102. 

Namur,  p.  Ixx,  §  xliv. 

Napoléon,  p.  xxiii,  §  v. 

Narbonne,  p.  1,  note  |,  A.,2;  p.  218, 
n.  2  to  p.  123;  Malpalin  de 
Narbonne^  vv.  2995, 3683  ;  geste 
de  Narbonne,  p.  172,  n.  2  to 
p.  9;  p.  227,  n.  2  to  p.  149. 

nature,  expressions  regarding, 
p.  171,  n.  3  top.  8. 

Nègres,  v.  3229;  p.  223,  A., 
IV,  2. 

Nepi,  inscription,  p.  Ixxv,  §  xlix. 

Nerbonesif  le  storiey  xivth  century 
romance,  p.  cl,  vi,  introductory 
remark. 

Nestor,  p.  xxxiv,  §  xvi. 

Netherlands,  Roland  in  the,  p. 
Ixx,  §  xliv;  p.  cxlv,  IV, 
introductory  remark,  nos. 
304-310.* 

Nicholas  I,  pope,  p.  227,  n.  2  to 
p.  148. 


296 


INDEX 


Nicholson,  publisher  of  £nglish 
Otuel,  p.  Ixxii,  §  XLVI;  Rou- 
land  and  Vemagu  and  Otuel^ 
p.  cxliii,  no  291. 

Nicola  da  Verona,  Prise  de  Fam- 
pelune,  p.  Ixxvii,  §  XLix. 

Nicolas  of  Padua,  VEspagne, 
p.  Ixxvii,  §  XLIX. 

Nicolaus,     sculptor,     p.  Ixxvi, 

§  XLIX. 
Niebuhr,    C,  Syntaktische  Stu- 

dien,  etc.,p.cxxv,nos.  186, 188. 
Niniye,  le  roi  de  Ninive^  v.  3103  ; 

p.  221,  n.  2. 
Niyelon,  le  comte^  v.  3057;    p. 

220,  n.  2  to  p.  125. 
Noples,  vv.  198,  1*775;  P-  i/^» 

n.  2  ;  p.  198,  n.  2  to  p.  74. 
Nordfeld,  A.,  les  Couplets  simi- 
laires ^  p.  Ixi,  n..6. 
Norman   conquest,    p.  Ixxii,    § 

XLVI,  cf.  p.  176,  n.  4. 
Normands,  vv.  3702, 3794, 3961  ; 

de    Normands    la    cinquième 

colonne,  v.  3045. 
Normandie,  v.  2324  ;  seigneur  de 

Normandie f  v.  3470;  la  libre 

Normandie,  p.  206,  n.  4  to  p. 

95- 

Normans,  p.  xxi,  §  iv  ;  p.  xxv, 
§  VII;  p.  Iv,  §  XXXI;  Normans 
in  the  army  against  Baligant, 
p.  219,  n.  7,  fifth  army  corps. 

Normandy,  p.  xxi,  §  iv;  p.  Iv, 

§    XXXI. 

Norway,  Roland  in,  pp.  lxx,lxxi, 
§  XLV  ;  p.  cxiix,  no  324. 


Notes  d^art  et  d^ archéologie, 
août,  1890,  A.  d'Avril, 
**  Iconographie  de  Roland,'' 
p.  cxxxviii,  n.  269. 

Nubiens,  v.  3224;    p.  223,  A., 

IV,  I. 

Nuova  antologia,  vol.  xii,  15  dé- 
cembre, 1878,  "I  Rinaldi"  or 
the  Neapolitan  singers  of  epic 
verse,  Rajna,  p.  cliv,  no  344. 

Nyrop,  K.,  p.  xviii,  n.  2  ;  p.  xxii, 
n.  6;  p.  xxxii,  §  xv,  n.  2;  p. 
xlv,  n.  3  ;  bibliography,p.  xci,  r., 
and  p.  xcii,  no  4  ;  introduction 
to  Ritto's  Danish  translation  of 
.  the  Chanson,  p.  cv,  no  80*; 
thestyle, p.  cxxxi,  no  226 ;  sum- 
mary  of  the  French  poems  in 
Italy,  p.  cli,  no  331  ;  Charle- 
magne  and  the  peers,  p.  dix, 
no  360,  r. 

Oberon,  p.  Ixxiii,  §  xlvi. 

Occiant  la  déserte,  v.  3246;  les 
gens  d\Occiant,  vv.  3286,  3474  ; 
chevaliers  d"* Occiant,  v.  3517; 
Occiant,  v.  3526  ;  p.  223,  B.,  9. 

Ochoa,  E.  de,  Tesoro  de  los  roman- 
ceros y  cancioneros  Espanoles, 
p.  dix,  no  362. 

Ogier  the  Dane,  p.  xxxvi,  §  xix  ; 
cycle  d'Ogier,  p.  cl,  vi,  in- 
troductory  remark;  Ogier,  v. 
170;  Ogier  de  Danemark,  vv. 
749.  3856, 3937  ;  le  comte  Ogier, 
le  Danois,  v.  3033;  le  comte 
Ogier,  V.  353 1  ;  Ogier, le  Danois^ 


297 


INDEX 


vv.  3544,  3546;  p.  171,  n.  2  to 
p.  9. 

O'Hagan,  J.,  English  verse  trans- 
lation of  the  Chanson^  p.  civ, 
no  70  ;  versification»  p.  cxxx,  r.* 
below  no  218. 

olifant,  p.  187»  n.  i  to  p.  46;  n.  2 
to  p.  47  ;  p.  188,  n^'i  to  p.  48; 
Plate  III. 

Oliver,  p.  xxxi,  §  xiv  ;  p.  xxxv, 
§xvii;  p.  xliii,  §  xxiv;  pp. 
Iviii,  lix,  §  xxxiii;  p.  1x1, 
§  XXXI V;  Oliviety  vv.  176,255, 
285;  son  compagnon  Olivier^ 
vv.  546,  559,  793;  le  brave  et 
courtois  Olivier  y  v.  576  ;  le  brave . 
Olivier^  v.  672;  mortally 
wounded  by  the  caliph, 
V.  1945.  [n.  9- 

olivier,  symbolic   use,    p.  169, 

Olofeme,  Amboire  d^Olofeme, 
V.  3297  ;  p.  223,  B.,  16. 

Orestes,  p.  xxxii,  §  xiv. 

Onent,  jusçu*en  Orient,  v.  3594. 

oriflamme,  p.  220,  n.  i  to  p.  127  ; 
Plate  XX. 

Orlando  furioso^  relation  to  Ro- 
land, p.  cl,  VI,  introductory 
remark  ;  p.  cliv,  no  343  a.* 

Orlando  innamorato,  relation 
to  Roland,  p.  cl,  vi,  intro- 
ductory remark. 

Ormalois,  vv.  3243, 3284;  p.  223, 

B.,3. 
Otinel,  p.  cxliii,  m,  introductory 
remark;  xiiith  century  poem, 
p.  210,  n.  2  to  p.  103. 


Oton,  le  fort,  p.  xxxvi,  §  xviii; 

vv.  795,1297,2187,2405. 
Oton    (not  the  peer),  vv.  2432, 

297I1   3058;    p.  218,  n.  2    to 

p.  122. 
Ottmann,  H.,  Die  Stellung  von 

V  *,  etc.,  p.  cxxi,  no  1 54. 
Ottmann,  R.  £.,  translation  of 

the    Rolandslied,   p.   cxli,   no 

277.* 
Otuel,     English     imitation     of 

Otinel  q.  v,;  p.  Ixxii,  §  XLVi; 

the    romance    published,  p. 

cxliv,  no  291. 
Oxford  Ms,  and  text.  Préface, 

p.  v;     p.  XX,     §  lii;     p.  xlvi, 

§  xxvii;  p.  xlix,  §  XXIX ;  p.l, 

§  XXIX,  and  note  J.,  A.  ;  p.  li, 

§  XXX;  p.  Iv,  §  XXXI  ;  p.  Ixiii, 

§  XXXVI  ;  p.  Ixxxiv,  §  Lii. 

païens,  les  païens  onttort^  p.  186, 
n.  8. 

Pakscher,  A.,  the  Baligant  épi- 
sode, p.  xxiv,  n.  I  ;  author  of 
the  poem,  p.  xlviii,  n.  3  to 
p.  xlvii;  p.  xlviii,  nn.  i,  2; 
répétitions,  p.  Ixi,  n.  8  ;  Zur 
Kritik,  etc.,  p.  cxix,  no  147; 
leamed  words,  p.  cxxviii, 
n0  20i. 

Païenne,  v.  2923;  Palermo, 
p.  217,  n.  I  to  p.  120. 

Pampeluna,  p.  xix  ;  §  11  ;  Prise  de 
Pampelune,  p.  Ixxvii,  §  XLix  ; 

p.  173»  n-  8- 
pape,  r  apôtre  de  Rome^  p.  218, 


298 


INDEX 


n.  3  to  p.  123;  Nicholas  I, 
pope,  p.  227,  n.  2  to  p.  148. 
Paris,  G.,  Préface,  p.  viii; 
p.  xviii,  n.  2  ;  p.  xix,  n.  3  ; 
p.  XX,  nn.  I,  2,  4;  p.  xxi,  nn.  i, 
2,  3;  p.  xxiii,  n.  3;  p.  xxiv, 
nn.  I,  2,  4;  p.  XX vi,  n.  2  ;  p.  xl, 
nn.  I,  3,  8,  10;  p.  xlii,  n.  5; 
p.  xlv,  n.  4;  p.  xlvii,  n.  3; 
p.  xlviii,  n.  i;  p.  xlix,  nn.  i, 
3»  4,  5  ;  P- 1»  n- 1  ;  manuscripts, 
p.  lii,  note  |,  6.,  6  ;  versification, 
p.  liii,  nn.  i,  2;  p.  liv,  nu.  3, 
4  ;  date,  composition,  etc.,  p.  Iv, 
nn.  I,  4;  Paris's  text,  p.  Ivi, 
§xxxi;  Alexis,  p.  Ivi,  n.  i; 
répétitions,  p.  Ixi,  n.  6  ;  contra- 
dictions, p.  Ixii,  nn.  i,  6;  in- 
fluence, p.  Ixvi,  n.  I  ;  Turpin*s 
ChronicUf  p.  Ixvi,  §XL;  Fiera- 
bras,  GalieUf  p.  Ixviii,  n.  i  ; 
Roland  in  Germany,  p.  Ixix, 
§  XLIII;  Bataille  de  Ronce- 
vauXf  Netherlands  version, 
p.  Ixx,  §  XLiv;  Roland  in 
Norway,  p.  Ixxi,  n.  i  ;  Roland 
in  Denmark,  p.  Ixxii,  n.  i; 
Roland  in  Ëngland,  p.  Ixxii, 
n.  I  ;  p.  Ixxiii,  n.  i  ;  Roland 
in  Spain,  p.  Ixxiv,  n.  i  ;  Ro- 
land in  Portugal,  p.  Ixxv,  n.  2  ; 
Roland  in  Italy,  p.  Ixxvi,  n.  3  ; 
p.  Ixxvii,  n.  I  ;  les  Royaux  de 
France^  p.  Ixxviii,  nn.  i,  2; 
the  Mambriano  of  Francesco 
Bello,  p.  Ixxix,  n.  2  ;  influence 
abroadof  the  Chanson^  p.  Ixxx, 


n.  2;  éditions  of  Extraits,  p. 
xcvii,  no  28;  Préface,  p.  viii; 
translation  of  Ëxtracts,  p.  cii, 
no  5/*;  analysis  of  the  poem, 
p.  cvi,  no  84  ;  date  of  the  com- 
position, pp.  cvii,  cviii,  nos. 
92,  ç-i  ;  date  and  native  place  of 
the  ChansoHy  p.  ex,  nos.  102, 
103,  104;  Turpin*s  Chronicle, 
p.  cxi,  nos.  109, 1 10;  Chronicle 
and  Carmen,  pp.  cxi,  cxii,  nos. 
112, 114, 115;  Carmen  and  the 
legend,  p.  cxiii,  no  1 1 8  ;  epitaph, 
p.  cxiv,  no  123;  geography, 
p.  cxv,  nos.  128,  130;  Baligant 
épisode,  p.  cxix,  nos.  148,  149; 
dialect  restitution,  p.  cxx,  no 
151;  criticism  of  éditions  of 
Roland,  p.  cxx,  no  152  ;  phoné- 
tique, p.  cxxii,  no  1 59  ;  gram- 
maire, p.  cxxiii,  no  169;  glos- 
saire, p.  cxxvii,  no  197  and  r. 
under  no  200  *  ;  ryth  mique,  asso- 
nance, pp.  cxxviii,  cxxix,  nos. 
207,  208;  le  style,  p.  cxxxii, 
no  230;  comparison  with  Nie- 
belun^en,  p.  cxxxiv,  no  247  ;  in- 
fluence on  French  life,  p. 
cxxxvi,  no  260;  difEusion 
abroad,  p.  cxxxix,  nos.  271, 
273;  Roland  in  Ëngland, 
p.  cxliv,  no  292  ;  in  the  Nether- 
lands, p.  cxlvi,  no  306  ;  la  Kar- 
lamagnùs-Saga,  pp.  cxlvii, 
cxlviii,  nos.  313,  314;  Kosch- 
witz,  Karlamagnùs-Saga,  p. 
cxlviii,  no  316,  r.;  Roland  in 


299 


INDEX 


Italy,  p.  cli,  no  329;   Roland      peers,    p.  xxii,    §  v;    p.  xxxv, 


in  Spain,  p.  clvii,  nos.  350, 
351  a*r.,  351b*  351  d*;  Bé- 
dier  et  Roques,  Bibliographie 
des  travaux  de  Gaston  Paris ^ 
p.  clx,  no  365  * 

Paris  et  Langlois,  Chrestoma- 
thie,  p.  xcviii,  r.  under  no  30; 
translation  at  foot  of  pages, 
p.  cii,  no  60*;  grammaire j  p. 
ciii,  r.*;  versificatiotty  p.  cxxx, 
r.*  bfilow  no  218. 

Paris  è|  Pannier,  Vie  de  saint 
Alexis  (Norman  and  Ile-de- 
France  speech  traits),  p.  cxxii, 
no  161. 

Paris,  Paulin,  p.  Ixxxiv,  §  lu; 
Paris  Ms.,  p.  xcv,  no  17,  r.; 
prints  parts  of  Paris  Ms., 
p.  xcix,  a  ;  analysis  of  the 
Chanson^  p.  cvi,  no  83  ;  le  styUy 
p.  cxxx,  no  220. 

Paris  Ms,  no  860,  Xh  ^i»  "ote  t.,  B., 
3  ;  published,  p.  bcxxv,  §  Lin  ; 
p.  xciv,  B.,  10  ;  texts,  p.  xcix, 
ay  r.,  nos.  34,  35. 

Pas  de  Roland,  p.  206,  n.  4  to 
p.  94. 

Pasquier,  p.  Ixxxi,  §  l;  Ronces- 
valles  legend,  p.  Ixxxi,  n.  2. 

Passe-Cerf,  '  Gérier's  steed,  v. 
1380;?.  175»  n- 4. 

Patroclus,  p.  xxxii,  §  xi v  ;  p.  204  ; 
n.  4  to  p.  90.  [p.  xcv,  r. 

Patureau,  J.,  Châteauroux  Ms.^ 

payement  de  Brindisi,  p.  201, 
n.  2  to  p.  89;  Plate  xxii. 


§  XVII;  p.  xxxvi,  §  XVIII  ; 
p.xliii,  §  XXIV  ;  p.  cxlv,  no  303*; 
p.  dix,  no  359;  p.  170,  n.  2  to 
p.  7  ;  les  douze  pairs,  vv.  286, 
547,  826,  etc.;  they  are  named 

in  SS.  LXV,  CLXIV-V,  CLXXIX; 

p.  174,  n.  4  ;  p.  i82,n.6  to  p. 36; 
the  Saracen  peers,  p.  182,  n.  i 
to  P«  ZTf  P*  ^85»  ^«  2;  combat 
between  the  peers,  p.  192,  n.  3 
to  p.  56;  fate  of  the  peers, 
p.  194,  n.  3  to  p.  61. 

Pèlerinage  de  Charlemagne, 
p.  216,  n.  2  to  p.  117. 

peoples,  historical,  imaginary, 
p.  222,  n.  3  to  p.  131. 

Perceval  le  Gallois ^  p.  211,  n.  3 
to  p.  104. 

Persans,  w.  3240,  3241  ;  p. 
223,  A.,  III,  3;  p.  225,  n.  2 
to  p.  132.  Perse t  Torleu,  le 
roi  de  Perse,  vv.  3204,  3354. 

Perschmann,  H.,  Die  Slellung 
von  O,  etc.,  p.  cxxi,  no  ^55. 

Peter's  pence,  p.  176,  n.  5. 

Peterborough  abbey,  p.  xlvii, 
§  xxvn. 

Petit,  Louis,  bibliography  of 
Nethcrland  works,  p.  cxlvi, 
no  309. 

Petit  de  Julie  ville,  L.,  p.  xxiv, 
n.  3  ;  p,  XX  vi,  n.  4  ;  manuscripts, 
p.  li,  note  t.,  B.,  6  ;  versification, 
p.  liii,  n.  i;  p,  cxxix,  no  211; 
bibliographie,  p.  xcii,  no  2*; 
édition  of  extraits,  p.  xcviii. 


300 


INDEX 


no  29  ;  verse  translation  of  the 
Chanson  f  p.  ci,  no  5 1  \glossaires, 
p.  cxxvii,  no  198*;  les  mœurs 
et  les  caractères,  p.  cxxxvi,  no 
256. 

Philip  I,  p.  xxv,  §  VII.  Philippe- 
Auguste,  p.  207,  n.  4  to  p.  95. 

phonétâque,  p.  cxxii,  xvi,  nos. 
158-166. 

Pidaly  Ramon  Menéndez,  La  le- 
genda  de  les  Infantes  de  Lara, 
p.  clvii,  no  351  a.* 

Pinabel,  p.  xxxvii,  §  xix;  p.lxiii, 
§  XXXVII  î  vv.  362,  3783, 3788, 
3797,  etc.;  p.  175»  n.  i;p.23i, 
n.  3  top.  152. 

Pinceneis,  v.  3241  ;  p.  223,  A., 
11,4. 

Pine,  V.  199;  p.  173»  n-  4- 

Pitré,  G.,  popular  Siciiian  tra- 
ditions of  chivalry,  p.  clv, 
no  344  r. 

plait,  p.  230,  n.  I  to  p.  151. 

PoggiO,  Facetiae,  p.  Ixxvi,  §  XLIX. 

Poitevins,  vv.  3062,  3702,  3794, 
3961;  in  the  army  against 
BaligaDt,  p.  219,  n.  7,  seventh 
army  corps. 

Poitiers,  p.  xxiv,  §  vi  ;  p.  xxxi, 
§  XIII  ;   p.  188,  n.  I  to  p.  48. 

Poitou,  V.  2323. 

Polish  and  Russian  translations 
of  the  Chanson,  p.  cvi,  nos.  81, 
82. 

Pologne,  V.  2328. 

pomme  vermeille,  p.  176,  n.  2 
to  p.  18. 


popnlarity  of  the  Chanson,  p. 

Ixvi,  §  XXXIX. 
Portugal,  county  of ,  p.  xxv,  §  vi  i  ; 

Roland  in  Portugal,  p.  Ixxv, 

§  XLVIII. 

Ponille,  V.  371,  2923;  p.  176, 
>>  3;  P*  217,  n.  I  to  p.  120. 

Précieiise,  Baligant's  sword,  vv. 
3146, 3471,3564,  etc.;  cf.  p.  175, 
n.  3. 

premiers  travaux,  p.  xcii,  11. 

Priamus,  v.  65. 

Primes,  Vémir  de,  v.  967.  ' 

Prise  de  Pampelune,    p.  Lxxvii, 

§  XLIX. 

Programme  du  Chat  Noir, 
p.  cxxxiv,  no  248,  r. 

Programm  der  Oberreal-Schule 
zu  Jàgemdorf,  1888,  Alscher, 
"Der  Konjunctiv  im  Rolands- 
liede,"  p.  cxxv,  n.  187. 

Programm  des  Real-Gymna- 
siums  in  Magdeburg,  no  241, 
1883,  Ziller,  "Der  epische 
Stil,"  etc.,  p.  cxxxiii,  no  233. 

Programm  der  Realschule  zu 
Elbogen,  1 883,  Ritschel,  "  Re- 
marques sur  les  épithètes," 
etc.,  p.  cxxxiii,  no  235. 

Propugnatore,  il,  art.  i,  vol.  iii, 
parte  2,  1870,  pp.  384-409; 
art.  II,  ibid,,  vol.  iv,  i,  1871, 
pp.  52-78;  art.  III,  ibid,,  pp. 
333-390  ;  art.  iv,  ibid.,  vol.  iv,  2, 
1871,  pp.  53-133,  Rajna,  "La 
rotta  di  Roncisvalle  nella  lette- 
ratura  cavalleresca  italiana"; 


301 


INDEX 


p.  cli,  no  330;  p.  Ixxv,  n.  4; 
p.  Ixxviii,  n.  3  to  p.  Ixxvii  ;  YOl. 
X,  1877,  II»  pp.  90-117,  228- 
28o;vol.xi,i878,i,pp.77-i39, 
Ricagni,  comparison  between 
French  and  Italian  epic  poetry, 
p.  cliv,  no  342  ;  vol.  xiii,  1880, 
I,  pp.  119-235;  402-431;  II, 
pp.  33-43,  Crescini,  Roland  in 
French  and  Italian  poetry, 
p.  cliv,  no  343  ;  Roland 's  traits, 
p.  XXX,  n.  5. 

Provence,  v.  2325;  Josseran  de 
Provence ^  v.  3007. 

Prusse,  V.  3245;  les  Prusses^ 
p.  223,  A.,  I,  5. 

Pulci,  //  Morgantey    p.  Ixxviii, 

§  XLIX. 

Puymaigre,  Th.  de,  les  vieux  au- 
teurs castillans  ;  romances  car- 
lovingiennes  et  rolandiennes^ 
p.  clvii,  no  349. 

Pylades,  p.  xxxii,  §  xiv. 

Pyrénées,  pp.xviii,  xix,  §§  i,  11  ; 
p.  xxxiv,  §  XVI;  PyrénéeSy  p. 
clvi,  VII,  introductory  remark. 

Quicherat,  Jules,  drawings  of  Ro- 
land and  Oliver,  p.  cxv,  no  1 29  ; 
p,  cxxxviii,  no  267  ;  Plates  iv, 

XXIII. 

Quiehl,  C,  Der  Gebrauch  des 
KonjunctivSy  etc.,  p.  cxxv, 
no  182.* 

Quinet,  E.,  p.  Ixxxiv,  §  lu. 

Rabel,  v.  3014;  le  comte  Rabel^ 


vv.  3348,  3352;  p.  202,  n.  310 
p.  lOI. 

Rabelais,  mourir  de  la  mort  Ro- 
landy  p.  204,  n.  i  to  p.  91. 

Rabillon,  L.,  English  verse 
translation  of  the  Chanson^ 
p.  civ,  no  71. 

Ragozin,  Z.  A.,  Rolandy  the  pala- 
din of  France  y  p.  cxlv,  no  301.* 

Raimbaud,  v.  3073. 

Rajna,  P.,  p.  xviii,  nn.  i,  2; 
p.  xxix,  n.  3;  p.  xlvii,  n.  i; 
p.  xlviii,  n.  3  to  p.  xlvii  ;  style, 
p.  Ivii,  n.  2  ;  p.  Ixxv,  n.  4; 
iscrizione  nepesina,  p.  Ixxvi, 
n.  I  ;  //  teatro  di  Milano, 
p.  Ixxvi,  n.  3;  French  epics 
in  Italy,  p.  Ixxviii,  n.  3  to 
p.  Ixxvii;  Roland  in  Italy, 
p.  Ixxx,  n.  I  ;  Ci  fait  la  geste^ 
etc.,  p.  cix,  no  loi  ;  the  battle 
of  Ronces valles  in  Italian 
literature,  p.  cli,  n©  330;  Mi- 
lan théâtre  and  songs  about 
Roland  and  Oliver,  ,  p.  clii, 
no  334  ;  Lefonti  delVOrlando 
furiosOf  p.  Ixxx,  n.  i  ;  p.  cliv, 
/;  "I  Renaldi,"  or  Neapolitan 
singers  of  epic  verse,  p.  cliv, 
no  344;  "  A  Roncisvalle,"  (top- 
ographical  contribution),  p. 
clv,  no  347*;  "Un  eccidio 
sotto  Dagoberto,"  etc.,  p.  clv, 
no  348.* 

Rajna,  P.  e  Vandelli,  G.,  re- 
search  into  the  Realiy  etc., 
p.  clii,  no  :^2l^. 


302 


INDEX 


Sambean,  A.,  Ueber  die  ah  echt 
nachweisbaren  Assonanzen^ 
etc.,  p.  cxxiv,  no  176. 

Rauf  Coilyear,  Taie  ofy  p.  cxliv, 
no  296. 

Raynouardy  F.  J.  M.,  p.  Ixxxii, 
§  Li  ;  review  of  Monin's  thesis, 
p.  Ixxxiv,  §  LU  ;  p.  xciii,  r.  to 
no  II. 

Sajmouardy  G.,  *^  les  Assonances 
du  Roland,"  p.  xciii,  r.  to 
no  II,  no  209. 

Reali  di  Francia,  p.  Ixxviii, 
§  XLix;  p.  cxlix,  introductory 
remark  ;  p.  clii,  d^  nos.  335-338. 

regret  funèbre,  p.  199,  n.  i  to 
p.  77;  p.  200,  n.  I  to  p. 83; 
p.  205,  n.  3  to  p.  92  ;  p.  205, 
n.  2  to  p.  94;  Charlemagne's 
regret  funèbre  j  p.  216,  n.  5. 

Reifiembergy  baron  de,  notes  sur 
Roland,  Olivier  y  Aude,  etc., 
pp.  cxxxvii,  no  264. 

Reinaudy  J.,  Invasion  des  Sarra- 
zins  en  France,  etc.,  p.  cxiii, 
no  120. 

Reisserty  O.,  versification, 
p.  cxxix,  no  214. 

relicSy  saintly,  p.  178,  n.  i  to 
p.  26;  p.  207,  n.  6;  p.  210, 
n.  3  to  p.  104. 

religion,  p.  xxviii,  §  xi;  p.  178, 
n.  I  to  p.  26;  religious  scènes, 
p.  208,  n.  2;  p.  216,  n.  I  to 
p.  117;  n.  5  top.  118;  allusions 
to  scripture,  p.  226,  n.  2  to 
p.  147;  libéral  présents  made 


because  of  religious  feeling, 
p.  229,  n.  4. 

remaniements,  p.  cxvii,  xiii, 
nos.  142,  143. 

Renaissance,  depuis  la  Re- 
naissance jusqu'à  nos  jours, 
p.  cliv,  /. 

Renaud,  cycle  de,  p.  cl,  vi,  intro- 
ductory remark. 

Rendiconti  délia  R,  Accademia 
dei  Linceiy  sedutadel  21  aprile, 
1 895,  C  rescini,  showing  Turold 
to  be  the  author,  p.  xlvii,  n.  3. 

Renier,  le  duc,  father  of  Oliver, 
V.  2208;  p.  204,  n.  5. 

Renier  de  Gennes,  p.  204,  n.  5. 

répétitions,  see  couplets  simi- 
laires. 

reyerence  for  the  deity,  p.  171, 
n.  9. 

Revue  contemporaine,  \.  LV,  1867, 
pp.  630-645,  Luce,  "  le  Génie 
français,"  etc.,  p.  cxxxvi, 
no  253. 

Revue  critique,  t.  iv,  1869, 
II  septembre,  pp.  173-176, 
G.  Paris,  geography,  p.  cxv, 
no  128. 

Revue  des  Deux-Mondes,  t.  Xiv, 
ir  juin,  1852,  Vitet's  analyti- 
cal  translation  of  the  Chanson, 
pp.  817-864,  p.  cvi,  VII,  r.; 
t.  XVI,  1854,  Littré,  "la  Poésie 
épique  dans  la  société  féodale," 
p.  cxxxv,  no  251. 

Revue  de  Gascogne,  t.  x,  1869, 
PP-  332,  365»  379»  Tamizey  de 


303 


INDEX 


Larroque,  geographical  ques- 
tion, p.  cxiv,  no  126. 

Revue  germanique  et  française^ 
t.  XXV,  1863,  pp.  292,  302, 
G.  Paris,  comparison  with 
Niebelungen^  p.  cxxxiv,  n©  247. 

Revue  du  monde  catholique ^  1868, 
Gautier,  "Tldée  religieuse," 
etc.,  p.  cxvi,  no  139*;  1870, 10 
et  25  mars,  Gautier,  "le 
Style  des  chansons  de  geste," 
p.  cxxxi,  no  222,  r. 

Revue  de  Paris ^  t.  vi,  1898,  pp. 
372-395,  "  les  Sept  enfants  de 
Lara,"  p.  clvii,  no  351  b*;  sep- 
tembre, 1901,  p.  225-259, 
G.  Paris,  "  Roncevaux,"  Pré- 
face, p.  viii;  p.  xix,  n.  3; 
"  Brèche  de  Roland,"  p.  206, 
n.  4  to  p.  94  ;  Compostello  pil- 
grimages,  p.  clvi,  vu,  intro- 
ductory  remark. 

Revue  des  questions  historiques ^ 
ive  année,  1869,  t.  vu,  pp. 
79-114,  Gautier,  "Pldée 
politique,"  p.  cxxxvi,  no  254, 
p.  cxvi,  no  138. 

Revue  pédagogique^  1885,  "la 
Chanson  comme  livre  de  lec- 
ture pour  les  écoles,"*  p. 
cxxxv,  r.*  to  no  248. 

Rhône,  Valence  sur  Icy  v.  1 583. 

Ricagni,  G.,  French  epic  poetry 
compared  with  Italian  poems 
dealing  with  like  subjects, 
p.  cliv,  no  342. 

Richard  of  Normandy,  p.  xlix. 


§xxix;  p.lv,§xxxi;  le  vieux 

Richard,  vv.  171,  3050,  3470; 

p.  172,  n.  3;    p.  207,   n.  4  to 

p.  95;  p.  220,  n.  I  to  p.  125; 

p.  225,  n.  I  to  p.  141. 
Riecke,  O.,  Die  Construction  der 

Nebensàtzcy     etc.,      p.    cxxv, 

no  184. 
rite  of  allegiance,  p.  178,  n.  4; 

burial  rites,  p.  218,  n.  i    to 

p.  121  ;  n.  I  to  p.  122. 
Ritschely  A.,  "Remarques  sur 

les  épithètes,"  etc.,  p.  cxxxiii, 

no  235. 
RittOy  O.  P.,  Danish  translation 

of  the  Chanson,  with  Intro- 
duction by  K.  Nyrop,  p.  cv, 

no  80.* 
Riyety  Dom,  Hist.  littéraire  de 

la  France,  p.  xciii,  no  8. 
RiTiera,  v.  2209;  p.  204,  n.  5. 
Roddy     Thomas,     History     of 

Charles  the  GreatandOrlando, 

p.  dix,  no  359. 
Rodrigo,     bishop    of    Toledo, 

Historia   de   rébus  hispanicis, 

p.  Ixxiv,  §  XLVii;  p.  clvi,  vu. 
Rœhrichy  £.,  prose  translation 

of  the  Chanson,  p.  cii,  no  54. 
Roi-Pécheur,  le,  p.  211,  n.  3  to 

p.  104. 
Roland,  pp.  xviii,  xix,  xx,  §§  u, 

ui,  p.  xxi,  §  IV ;  p.  xxii,  §  v; 

pp.  xxiii,  xxiv,  §  vi;  p.  xxix, 

§  xu;    pp.  XXX,  xxxi,  §  XUi; 

p.  Ivi,  §  XXX  u  ;  p.  Ixii,  §  xxx v  i  ; 

le  comte  Roland,  vv.  175,  194; 


304 


INDEX 


254,  277,  283,  307.  Roland,  a 
xiiith  century  poem  in  Eng- 
lish  verse»  p.  Izxii,  §  xlvi; 
xvth  century  version,  p.  cxliii, 
III,  introductory  remack  ;  Ro- 
land,  oratorio  en  trois  tableaux^ 
p.  cxxxv,  no  248,  r.  Roland  le 
baron,  v.  623;  central  figure, 
p.  192,  n.  I  to  p.  37;  loy^ty, 
p.  186,  n.  5;  Roland  sounding 
the  hom,  p.  197,  n.  i  to  p.  73; 
Plate  XI;  Roland  le  comte, 
▼V.  355.  585»  633, 707,  etc.,  Ro- 
land  le  marquis,  v.  630,  2031  ; 
p.  200,  n.  I  to  p.  84;  p.  209, 
n.  4  to  p.  97  ;  mon  beau-fils  Ro- 
land, V.  743  ;  mourir  de  la  soif 
Roland,  p.  204,  n.  i  to  p.  91  ; 
Roland,  vv.  313,  323,  382,  etc.; 
compagnon  Roland,  vv.  1051, 
1059,  1070,  etc.;  p.  198,  n.  2  to 
p.  73;  lamenta  over  Oliver,  p. 
200,  n.  I  to  p.  83  ;  over  the  arch- 
bishop,  p.  205,  n.  3  to  p.  92  ; 
over  Durendal,  p.  205,  n.  2  to 
p.  94  ;  prépares  to  die,  p.  207, 
n.  I  ;  confesses  his  sins,  p.  207, 
n.  2;  his  last  acts,  pp.  207, 
208;  Roland  frappant  la  roche. 
Plate  XI;  statues  de  Roland 
et  Olivier,  Plate  iv. 

Roland  and  Ferragus,  p.  cxliii, 
nos.  290,*  291. 

Roland  and  Oliver,  pp.  xxxv, 
xxxvi,  §§  xvii,  xviii;  pp.  Ivi, 
lvii,§xxxii;  p.lviii,  §xxxiii; 
vv.  104, 1680,  etc.;  distinctive 


traits,  p.  173,  n.  3  to  p.  12; 

p.  188,  n.  I  to  p.  48;  p.  189, 

n.  3  to  p.  50;  p.  192,  n.  I  to 

p.  57;  p.  196,  n.  I    to  p.  71; 

p.  197,  nn.  2,  3  to  p.  72  ;  p.  200, 

n.  2  to  p.  82  ;  p.  203,  n.  4;  be- 

corne  fast  f riends,  p.  204,  n.  5. 
Roland  and  Vemagu  and  Otuel, 

fragments  of ,  f  rom  the  Auchin- 

leck  Ms.,  p.  cxliv,  no  296. 
Roland  dans    Tart,   p.  cxxxvii, 

xxii;  nos.  266-269. 
Rolandsaulen,     pp.  Ixix,     Ixx, 

§  XLiii;   p.  Ixxxi,   §  L,   n.  4; 

p.  cxxxviii,  no  269,  r.  ;  p.  228, 

n.  5. 
Rollo,  lay  of,  p.  xlix,   §  xxix; 

Rollo,  p.  207,  n.  4  to  p.  95. 
Romagne,  v.  2326;  p.  217,  n.  i 

to  p.  120. 
Romaine,  name  of   a  banner, 

V.  3094;  p.  221,  n.  I  to  p.  127. 
Romains,  les,  v.  2923. 
Romancero    gênerai,    p.  clviii, 

no  354. 
romances,     Spanish,     p.   Ixxiv, 

§  XLVii;  p.  clviii,  b, 
romances  of  chivalry,  p.  Ixviii, 

§    XLII. 

Romania,  t.  1,  1872,  pp.  273- 
317,  G.  Paris,  Vie  de  saint 
Léger,  p.  1,  n.  I  ;  t.  ii,  1873, 
pp.  97-103,  G.  Paris,  criticism 
of  Roland  texts,  p.  cxx,  no  1 52  ; 
p.  147,  G.  Paris,  date  of  the 
battle,  p.  cxiv,  no  121,  r.;  p. 
148,  the  epitaph,  p.  xxi,  n.  i  ; 


30s 


INDEX 


pp.  263-264»  "  Assonances  du 
Roland,'*  p.  cxxix,  n©  208;  pp. 
329-334,  "Noms  des  peuples 
païens,"  p.  ex  v,  no  1 30  ;  geogra- 
phical names,  etc.,  p.  224,  n.  i  to 
p.132  ;  Wilzesy  v.  3360,  p.  222,  n. 
2  to  p.130;  p.  223,n.  3  top.  131  ; 
t.  iii,  1874,  p.  291,  Raynouard, 
"Assonances  du  Roland,'*  p. 
cxxix,  no  209;  t.  yii,  1878,  pp. 
435-444,  Paul  Meyer,  "  Buten- 
trot,  Achoparts,  Canelius,"  p. 
cxv,noi3i  \y^,\y] yBaligantsepi- 
j(7^<f,p.xxiv,n.  I  ;  p.  443,Canaan- 
ites,  etc.,  p.  224,  n.  i  ;  p.  632, 
G.  Paris,  Morf*s  Wortstellung, 
p.  cxxiv,  no  177;  Koschwitz*s 
Karlamagnùs-S(iga,'^,zyiW\\\yri^ 
316,  r.;  t.  ix,  1880,  p.  176,  Ott- 
man's  Stellung  von  v  *,  etc.,  p. 
cxxi,  no  1 54  ;  p.  454  et  seq.,  G. 
Paris,  the  Roland  legend,  as 
traced  in  the  Roman  d'Aquin, 
p.  xxi,  n.  3  ;  p.  Iv,  n.  4  to  p.  liv  ; 
p.  479,  Mussafia's  Zum  Oxfor- 
der  Roland,  p.  cxxv,  n©  181  j 
t.  X,  1881,  p.  304,  "Jusqu^as 
Seinz,"  p.  ex  v,  n©  1 33,  r.  ;  p.  209, 
Scholle's  "  Zur  Kritik  des  Ro- 
landsliedes,"  p.  cxxi,  no  1 57,  r.  ; 
t.  xi,  1882,  pp.  14^153»  G. 
.  Paris,  English  contributions 
to  the  legend,  p.  Ixxiii,  n.  i 
and  p.  cxliv,  no  295;  pp.  400- 
409,  "  Sur  la  date  et  la  patrie," 
etc.  p.  xxi,  n.  3;  p.  xlix,  n.  i  ; 
p.  Iv,  n.  4  to  p.  liv  ;  p.  cvii,  no  92  ; 


p.  ex,  no  102;  pp.  465-518, 
G.  Paris,  ''Carmen  et  la  lé- 
gende etc.,"p.  exi,  no  1 1 2  ;  p.  xx, 
n.  2;  p. xl, n.  I ;  p.  cxiii,  no  1 18; 
pp.  411-413,  H.Camoy,  Gane- 
lon  legends,  p.  xxxii,  n.  2; 
p.  483,  G.  Paris,  author,  etc., 
p.  Ixvii,  n.  I  ;  p.  510,  n.  i,  Aude 
épisode,  p.  xlv,  n.  4;  p.  518, 
unity  of  the  poem,  p.  xxiii,  n.  3  ; 
p.570,"l*Épitaphe  deRolland," 
p.  xxi,  n.  2;  p.  cxiv,  no  123; 
t.  xii,  1883,  p.  113,  "Légende 
du  Saut  Rolland,"  p.  xxi,  n.  3  ; 
p.  Iv,  n.  4  to  p.  liv  ;  t.xiii,  1884, 
pp.  320,  328, 344,  355,  G.  Pitre, 
popular  Sicilian  traditions  of 
chivalry,  p.  clv,  no  344,  r.;  t. 
xiy,  1885,  p.  318,  Rabillon's 
translation,  p.  civ,  no  70;  pp. 
321-342,  Muntz,  Charlemagne 
legend  in  art,  p.  cxxx  vii,  no  266  ; 
pp.  405-415»  Rajna,  Ci  fait  la 
geste,  etc.,  p.  ci^,  no  loi  ;  p. 
xlvii,  n.  i;  pp.  594-598,  G. 
Paris,  criticism  of  Pakscher's 
Zur  Kritik,  etc.,  p.  xxiv,  n.  i  ; 
pp.  316  and  594-598,  Pakscher, 
Zur  Kritik,  etc.,  p.  cxix,  no  147  ; 
p.  412,  Rajna,  the  author  and 
the  poem,  in  "  Contributi  alla 
storia  dell  epopea,"  n.  3  to  p. 
xlvii,  end,  on  p.  xlviii  ;  pp.  412, 
413,  p.  Ivii,  n.  2  ;  pp.  630-631, 
Waechter's  study  of  the 
Middle  English  Charlemagne 
romances,  p.  cxliv,  no  291  a*; 


306 


INDEX 


t.  XT,  1886,  p.  126,  Havet,  "le 
Décasyllabe  roman/'  p.  cxxix, 
no  216;  pp.  138-144,  G.  Paris, 
Clédat's  édition  of  the  Roland^ 
p,  Iv,  n.  I  ;  p.  139,  Roland 
legend  as  traced  in  the  Roman 
(TAquin,  p.  xxi,  n.  3;  p.  151, 
TaUUfer  et  la  bataille  de  Hast- 
ings,  p.  xlix,  n.  3;  p.  641,  Gol- 
ther's  comparison  between 
Conrad*s  poem  and  the  Oxford 
version,  p.  cxli,  no  282  ;  t.  rTi, 
1887,  p.  176,  Zinganelli's  trans- 
lation of  Gaspary's  History 
of  Italian  literature,  p.  cli, 
n°  332;  p.  649,  Ancona,  his- 
tory and  geography,  p.  cxvi, 
no  136;  t.  xiz,  1890,  pp.  129, 
1 30,  Vising's  "  Débuts  du  style 
français/'  p.  cxxxiii,  no  241  ;  p. 
157,  SchoUe's  Stammbaum^  p. 
xcv,  no  1 7;  pp.  1 58, 1 59,  Bauer's 
Ùber  die  subjectiven  Wendun- 
^^«,etc.,  p.  cxx  vi,  no  1 89  ;  t.  xxi, 
1892,  p.  475,  Hœfft's  France^ 
Franceis  et  franc  ^  p.  cxvii,  no 
141  ;  t.  xxii,  1893,  P-343»  Sten- 
gel's  versification,  p.  cxxx,  no 
2 1 8,  r.;  p.  632,  répétitions,  p.  Ixi, 
n.  6;  t.  xxiii,  1 894,  p.  44o,r.  Lot, 
the  form  of  the  first  chansons 
de  geste ^  p.  xviii,  n.  2;  p.  619, 
G.  Paris  confutes  Lindner, 
p.  xlviii,  n.  I  ;  t.  zziy,  1895, 
p.  632,  G.  Paris,  Turoldus,  etc., 
p.  xlvii,  n.  3;  t.  XXV,  1896, 
pp.  161-173,  Jullian,  Roland's 


tomb,  p.  cxi v,  no  1 24  *  ;  pp.  347, 
348,  édition  populaire  (la  j^*) 
d'A,  d'Avril,  p.  ci  r.  to  no  47; 
P>  349»  Schmilinsky's  transla- 
tion, p.  ci  V,  no  68  *  ;  pp.  637, 638, 
Moschetti's  translation  and 
Crescini's  introduction,  p.  cv, 
no  77 «;  p.  clv,  no  346,»  r.; 
t.  xxvi,  1897,  p.  678,  Emst's 
adjective  endings,  p.  cxxvi, 
no  190*;  pp.  613,  614,  Ritto's 
Danish  version  and  Nyrop's 
introduction,  p.  cv,  no  80*; 
t.  xxyiii,  1899,  p.  163,  Vising's 
Swedish  rendering,  p.  cxlix, 
n**  325*;  t.  xxiXy  1900,  p.  476, 
Emst's  noun  and  verb  endings, 
p.  cxxvi,  no  191»;  pp.  487,  488, 
Rajna's  Le  fonii  delVOr- 
lando,  p.  Ixxx,  n.  i  ;  p.  cliv,  i; 
t.  XXX,  I90i,p.  472;  pp.  588- 
590,  Stengel's  Rolandslied^  p. 
xcvii,no26*;  t.xxxi,  1902,  pp. 
392,  393,  Loth,  "Ganelon  et  le 
breton  Ganas,"p.  cxx  vi,no  1 92*; 
pp.  418,419;  p.  616,  Baist's"Va- 
riationen",  p.  cviii,  no  94*  ;  p. 
618,  Rajna's  "Un  eccidiosotto 
Dagoberto,"  etc.,  in  Beitràge, 
etc.,  p.  clv,  no  348*;  p.  xviii, 
n.  I  ;  p.  646,  Fabre's  transla- 
tion, p.  ciii,  no  61  *  ;  t.  xxxiii, 
1904,  pp.  137,  138,  une  repro- 
duction anastatique  de  /'ZT/j- 
toire  poétique  de  Charlemagne^ 
p.  cvi,  no  84;  p.  347,  Isabel 
Butler's  translation,  p.  civ,  no 


307 


INDEX 


73*;  t.  xxxiy,  1905,  p.  490, 
3d  éd.  of  G.  Paris'  la  Litt.  fr, 
au  moyen  âge^  revue  par  J. 
Bédier  et  Paul  Meyer,  p.  cviii, 
^^  93  î  PP-  490,  49ï»ï*ewed. 
of  V Histoire  poétique  de  Char- 
lemagne^  p.  cvi,  no  84;  p.  632, 
Brueckner's  Verhàltnis  des 
Roîandsliedes  zum  Chronik 
und  zum  Carmen,  p.  cxii, 
no  113a.* 

Romanische  Forschungeny  Bd.  i, 
1883,  pp.  1-50,  Dietrich,  "Ue- 
berdie  Wiederholungen,"etc., 
p.  Ixi,  n.  5;  p.  429,  Hofmann, 
"Tere  de  Bire,"  p.  cxvi, 
no  135;  Bd.  y,  1889,  pp.  436- 
448,  Baist,  "Der  gerichtliche 
Zweikampf/'  etc.,  p.  cxxxvii, 
no  263;  pp.  137-17I1  Aur- 
acher,  "Der  altfranzôsische 
Pseudo-Turpin,"  etc.,  p.  cxii, 
no  116;  Bd.  yii,  no  4, 15  juni, 
1893,  Lindner  tries  to  prove 
the  author  of  the  Chanson  a 
churchman,  p.  xlviii,  n.  i. 

Romanische  Studien,  Bd.  i,  mai, 
1875,  PP«  599-^20,  Bcehmer, 
"A,  E,  I,"  etc.,  p.  cxxiii, 
no  164;  Bd.  iii,  1878,  pp.  199- 
294,  Morf,  "Wortstellung," 
etc.,  p.  cxxiv,  no  177;  pp. 
295-350,  Koschwitz,  "  Der  alt- 
nordische  Roland,"  etc.,  p. 
cxlviii,  no  316. 

Romans  y  p.  xvii,  §  i. 

romans;  Roman  de  Roncevaux, 


p.  Ixxzvi,  §  LUI;  romans  bre- 
tons, p.  208,  n.  I  ;  Romans  des 
douze  pairs  de  France,  p.  218, 
n.  I  to  p.  121  ;  n.  I  to  p.  122. 

Rome,  les  trésors  de,  v.  639; 
Vapôtre  de  Rome,  v.  2998. 

Roncesyalles,  p.  xix,  §  2  ;  p.  xxi, 
§  IV  and  n.  I  ;  p.  xxii,  §  V  ;  p.  xxxi, 
§  XIII ;  p.  xxxviii,  §§  xx,  xxi  ; 
battle  of,  p.  Ivii,  §  xxxiil;  ro- 
mances de  la  bataille,  p.  136, 
nos.  361,  363;  the  field  of 
battle,  p.  225,  n.  i  to  p.  134; 
"  The  battle  of  Roncesvalles  " 
in  The  Book  of  romance,  by 
Mrs.  Lang,  p.  cxlv,  no  303.* 

RonceyauXy  à,  w.  892,901,912; 
la  vallée  de,  v.  2398;  p.  183, 
n.  I  to  p.  38. 

Roncevaux,  p.  1,  note  |,  B.; 
version  remaniée,  p.  xcix,  20; 
see  also  p.  c,  no  44,  r. 

Ronsard,  la  Francia  de,  p.  Ixxxi, 
§  L.  [§  Ll. 

Roquefort,  J.  B.  de,  p.  Izxxii, 

Ros,  meaning  Russes,  p.  223, 
A.,  L,  6. 

Rosenberg,  C,  Rolandskvadet, 
a  Danish  contribution,  p.  cxlix, 
no  323. 

Rotta  di  Roncisvalle,  a  remodel- 
ing  of  la  Spagna  in  rima, 
p.  cl,  VI,  introductory  remark; 
p.  cliii,  /,  no  340. 

Rou,  roman  de,  p.  xlix,  §  xxix. 

Rouget  de  Lisle,  allusion  by, 
p.  Ixxxiii,  §  Li. 


308 


INDEX 


SowbOtham,  J.  F.,  Poetical  ro- 
mances^ p.  cxliv,  no  298.* 

Rowland  and  Sir  Otuell  of 
Spayne^  p.  cxliv,  no  295. 

Rowland  et  Vemagu^  p.  cxliii, 
no  290,*  r. 

Rue,  Tabbë  Gervais  de  la,  frag- 
ments of  the  Ox.  Ms.,  obser- 
vations on  Turold,  etc., 
pp.  Ixxxiv,  Ixxxv,  §  LU;  date 
of  composition,  p.  cvii,  no  87; 
author  and  native  place, 
p.  cviii,  no  95. 

Ruolandes  Liet,  p.  Ixix,  §  xliii. 

Riusian  translation  of  the  Chan- 
son by  Almasof ,  p.  cvi,  no  82. 

Runcivals,  title  of  eighth  branch 
of  the  Karîamagnùs-Saga^  p. 
cxlvii,  no  312,  r.;  see  the  four 
numbered  titles  below. 

Runzival  suédois^  Swedish  ver- 
sion of  the  Chanson,  p.  cxlvii, 
V,  introductory  remark. 

rythmique,  p.  cxxviii,  xix,  nos. 
204-218. 

Saint-Albin,  A.  de,  prose  trans- 
lation of  the  Chanson,  p.  ci, 
no  48. 

saint  Alexis,  vie  de,  p.  Ivi,  n.  i. 

Saint-Antoine,  Gui  de,  v.  1581. 

saint  Basile,  v.  2346  ;  p.  207,  n.  6. 

Saint-Denis,  w.  973,  2347;  p. 
184,  n.  I  to  p.  41  ;  p.  201,  n.  3; 
p.  207,  n.  6. 

Saint-Faron,  group  monument, 
p.  230,  n.  4  to  p.  229;  Plate  vi. 


saint  Gabriel,  vv.  2390,  2526, 
2847, 3610,3993  ;/'a«^if  Gabriel, 
2262  ;  p.  205,  n.  I  to  p.  93  ;  p. 
208,  n.  3  ;  p.  209,  n.  4  to.  p.  102  ; 
p.  226,  n.  I  to  p.  146. 

saint  Gilles,  v.  2096  ;  p.  201,  n.  3  ; 
Plate  V.  [§  II. 

Saint-Jean-Pied-du-Port,  p.  xix, 

saint  Lazare,  v.  2385. 

saint  Léger,  p.  1,  §  xxix. 

Saint  Maur,  Cinq  jours  d^un 
Parisien  dans  la  Navarre,* 
p.  cxv,  no  127;  geography, 
p.  cxiv,  no  127. 

Saint-Michel,  à  la  fête  de  Saint- 
Michel,  vv.  37,53  ',Saint-Michel' 
du-Péril,  vv.  152,  1428,  2394; 
p.  167,  n.  4;  p.  194,  n.  4  to 
p.  60;  p.  208,  n.  4. 

saint  Pierre,  vv.  373,  921,  2346; 
la  bannière  de  saint  Pierre, 
V.  3094  ;  le  tribut  pour  saint 
Pierre,  p.  176,  n.  5.  [n.  5. 

Saint-Romain,  v.  3693  ;  p.  228, 
•saint  Se  vérin,  v.  3685;  p.  187, 
n.  I  to  p.  46  ;  p.  205,  n.  i  to  p. 
94;  p.  228,  n.  3. 

saint  Sylvestre,  p.  231,  n.  3  to 
P,  151;  V.  3746. 

sainte  Marie,  le  fils  de  Sainte 
Marie,  vv.   1634,  2303,  2348, 

2938- 
^BXdX'A^  jusqu^aux,  v.   1428;   p. 

194,  n.  4  to  p.  59. 
Salomon,  le  temple  de,  v.  1 524. 
Salto  de  Roldan,  p.  206,  n.  4  to 

p.  94. 


309 


INDEX 


Samuely  ceux  de  Samuel,  v.  3244  ; 

p.  223,  A.,  III,  2. 
Sanctis,  F.  de,  Storia  délia  lit- 

teratura    italianay    p.    cli,    n© 

331a-* 

Samson,  le  duc,  p.  xxxvi, 
§  XVI II;  p.  xliii,  §  xxiv;  vv. 
105,  796,  1275;  killed,  1531; 
1537,  2188,  2408. 

Saracens,  p.  xxiv,  §  vi  ;  pp. 
xxvi-xxviii  ;  §§  x,  xi  ;  p.  xxxi, 
§  XIII;  p.  xxxiii,  §  XV; 
p.  XXXV,  §  xvii;  p.  xxxvii, 
§  XX;  p.  xl,  §  XXII  ;  p.  Iviii, 
§  XXXIII,  etc.;  vingt  mille 
Sarrasins,  v.  410;  les  princi- 
paux Sarrasins,  v.  451  ;  /^J  Sar- 
rasins d"* Espagne,  v.  1083;  In- 
vasion des  Sarrazins,  p.  cxiii, 
no  120. 

Saragossa,  p.  xxxix,  §  xxi,  p. 
xli,  §  XXIII  ;  the  keys  of 
Saragossa,  p.  Ixiii,  §  xxxvi; 
Saragosse,  vv.  6,  10,  211,  etc.; 
les  clefs  de  Saragosse,  vv.  677, 
852,  2752,  2762,  2768;  p.  179, 
n.  2  to  p.  28;  p.  215,  n.  I  to 
p.  114;  casques  de  Saragosse, 
V.  996;  p.  185,  n.  I  ;  Saragosse, 
au  haut  d^une  montagne,  p.  165, 
n.  3;  capture  and  plunder  of 
Saragossa,  p.  227,  n.  2  to  p.  148. 

Sarasa,  H.,  Roncesvalles,  (his- 
torical  and  geographical  con- 
tribution) p.  cxv,  no  132. 

Saut-Perdu,  Malcuidant's  horse, 
V.  1554;  p.  173»  n.  4. 


Saxe,  V.  2330;  les  Saxons, 
vv.  2921,3700,  3793;  p.  217, 
n.  I  to  p.  120;  Saxons,  p.  xxiv, 
§  VI;  poem  of  the  Saxons,  p. 
210,  n.  2  to  p.  103;  account  in 
the  poem  of  ih^ perron  at  Aix, 
p.  229,  n.  6  to  p.  149;  the 
Saxons  considered  as  vassals, 
p.  229,  n.  7. 

Scandinavian  countries,  Roland 
in,  pp.  lxx,,lxxi,  §  XLV;  p. 
cxlvii,  v.,  nos.  311-325.* 

Schlegel,  F.,  Geschichte  der  alten 
undneuen  Literatur,  p.  cxxxiv, 
no  246. 

Schleichy  G.,  préface  to  the  £ng- 
lish  Roland,  p.  cxliv,  no  293; 
contribution  to  the  Middle 
Ënglish  Roland,  p.  cxliv, 
no  294. 

Schmilinsky,  G.,  German  verse 
translation  of  the  Chanson,  p. 
civ,  no  68*;  glossary,  p. 
cxxviii,  no  203. 

Schneider,  £.,  hiatus,  etc.,  p. 
cxxix,  no  213. 

SchoUe,  F.,  "  Die  Baligants-epi- 
sode,"  etc.,  p.  xxiv,  n.  i  ;  p.  cxix, 
no  145;  Stammbaum,  p.  xcv, 
no  1 7  ;  Mss.  relations,  p.  cxxi, 
no  156;  "Zur  Kritik  .  des 
Rolandsliedes,'*  p.  cxxi,  no 
157;  "Die  a,  ai,  an,  en  Asso- 
nanzen,"  etc.,  p.  cxxiv,  no  175. 

Schultén,  Hugo  af,  Swedish 
translation  of  the  Chanson, 
p.  cv,  no  79. 


310 


INDEX 


Seelmann,  E.,  Aoi,  p.  liv,  n.  2  ; 

Ox.  Ms.,  etc.  ;  "  Das  Denkmal 

und  seine  Ueberlieferung/'  p. 

bczxivy  n.  7  ;  Bibliographie^  p. 

Ixxxvi,  §  Liv;  p.  xcii,  no  5; 

classification  of  the  Mss.,  p. 

xciv,  no  1 5  ;  grammar,  p.  cxxiv, 

r.  at  top  of  page;  glossary, 

p.    cxxviii     second     remark 

under  no  200*;   versification, 

p.  cxxviii,   no  207,  r.;   style, 

p.  cxxxii,  no  230,  r. 
Sege  0/  Melayney  p.  cxliii,  m,  in- 

troductory  remark;  p.   cxliv, 

no  295. 
Semitic  peoples,    p.    223,    A., 

III. 
sept  années,  p.  214,  n.  2. 
Sepulyeda,  L.  de,  /Romances  de 

la  crânica  de  Espaha^  p.  clviii, 

no  352. 
Settegast,  F.,  "  Der  Ehrbegriff," 

etc.,  p.  cxxxvii,  no  261. 
Sezilie,  v.  200;  p.  173,  n.  7. 
Shakespeare,  borrows   Oberon, 

p.  Ixxiii,  §  XLVi;  p.  cxliii  m, 

introductory  remark. 
Sicilies,  Two,  p.  xxv,  §  vu. 
Siglorel,  the  enchanter,  p.  xxxv, 

§  XVII  ;  V.  1390;   p.  193,  n.  2 

to  p.  59. 
Siège  de  Narbonne^  p.  187,  n.  i 

to  p.  46. 
simileSy  p.  Ix,  §  xxxiv. 
Simon,  M.,  Ueber  denflexivischen 

Verfall  des  Substantivsy   etc., 

p.  cxxiv,  no  170. 


Sir  Ferutnbras^  p.  Ixxii,  §  XLVI; 

p.  cxliii,  III,  introductory  re- 
mark and  no  290,*  r. 
Sivryt  Charles  de,  see  Esparbès, 
SlaySy  p.  xxiv,  §  vi  ;  p.  223,  A.,  i. 
Soltras,  V.  3242  ;  p.  223,  B.,  5. 
Songof  Rolandy  Ms.  Lansd.  388; 

p.  cxliv,  no  295. 
sonnez  votre  cor,  v.  1051  ;  p.  187, 

n.  I  to  p.  46. 
Sorel,  Gërin's  steed,  v.  1379;  p. 

175,  n.  4;  p.  193,  n.  I  top.  59. 
Sorence,    v.   3783;    Pinabel   de 

Sorence^  v.  3915  ;  p.  231,  n.  3  to 

p.  152. 
Sorabes,  Sorbres,  Sors,  v.  3226; 

p.  223,  A.,  I,  2. 
Sostegno    di    Zanobi,     second 

Spagnay  p.  Ixxviii,  §  XLix  and 

n.  2. 
Souyestre,   E.,    Causeries   histo- 
riques et  littéraires^  p.  cxxxi, 

no  221. 
Sowdone  of  Babylonej  p.  cxliii, 

III,  introductory  remark. 
Spagna^    in    prose,    p/    Ixxviii, 

§  XLIX;  p.  cl,  VI,  introductory 

remark  ;  p.  ciii,  g. 
Spagna   in   rima,   or,  istoriata; 

p.  cl,  VI,  r.  at  top  of  page;  p. 

cliii,^;  original  édition,  p.  cliii, 

no  339- 
Spain,  p.  xix,  §  II;  p.  xxii,  §  5, 
et  passim;  p.  166,  n.  9;  p.  168, 
n.  3  ;  Roland  in  Spain,  pp. 
Ixxiii,  Ixxiv,  §  XLVii  ;  p.  clvi, 
VII. 


311 


INDEX 


Spanheim's  lives  of  ecclesiasti- 
cal  writers,  p.  dix,  no  359. 

Spencer  borrows  Oberon^  p. 
Ixxiii,  §  XL VI. 

Stapperbecky  W.,  the  Roland 
statues,  p.  cxxxviii,  no  269,  r. 

statnes  of  Roland,  pp.  Ixix,  Ixx, 
§  XLlii  ;  p.  cxxxviii,  no  269,  r.; 
p.  228,  n.  5  ;  Plate  iv. 

Stengel,  Ed.)  édition  of  the 
Chanson^  Préface,  p.  vi;  p. 
Ixxxvi,  §  LUI;  paléographie 
édition,  p.  xcvi,  no  24;  critical 
édition,  p.  xcvii,  no  26*; 
Chronicle  and  the  Carmen^  p. 
cxi,  no  113  ;  glossary,  p.  cxxvii, 
no  199*;  versification,  p.  cxxx, 
no  218. 

Storniy  G.,  a  Norwegian  contri- 
bution, p.  cxlix,  no  324. 

Stricker,  p.  Ixix,  §  xliii;  Karl 
der  Grosse^  p.  cxlii,  b.       [§  Vi. 

structure  of  the  poem,  p.  xxiii, 

style,  p.  cxxx,  XX,  nos.  219-250.* 

Suatilie,  le  roi  de,  v.  90;  p.  169, 
n.  I  to  p.  6. 

Suchier,  H.,  p.  xviii,  n.  2  ; 
geography,  p.  cxv,  no  133. 

Symonds,  J.  A,,  The  Renaissance 
in  Italyy  p.  cli,  no  330,  b* 

Syrien,  un  Syrien^  v.  3 131. 

Sweden,  Roland  in,  p.  Ixxi, 
§  XLV  ;  Swedish  and  Danish 
translations  of  the  Chanson^ 
p.  cv,  nos.  78-80;  p.  cxlix,  no 
322;  p.  cxlix,  no  325*;  contri- 
butions, p.  cxlix,  nos.  323,  324. 


Tachebnuiy    Ganelon's     steed, 

V.  347;p.  175»  n- 4. 
Tacittts,  p.  xvii,  §  i. 
Tailliaii,  J.,  le  Romancero^  ittuUs 

littéraires^  p.  clx,  n©  364. 
Taillefer,  p.  xlix,  §  xxix  ;  p.  Iv, 

§  XXXI  ;  p.  Ixxxi,  n.  4. 
Talboty  E.,  édition  of  the  Chan- 

son^  p.  xcvii,  n©  27;  glossaire^ 

p.  cxxvii,  no  196  ;  versification^ 

p.  cxxx,  r.*  below  no  218;  le 

style,  p.  cxxxii,  no  229. 
Tamassia,  N.,  judicial  decrees 

in  Bologna,  p.  Ixxvi,  §  xlix, 

n.  2. 
Tamizey   de    Larroque,    "une 

Question  sur  Roncevaux"(geo- 

graphical)  p.  cxiv,  n©  1 26. 
Tartars,  p.  223,  A.,  11. 
Tencendor,Charlemagne*s  steed, 

vv.  2993,  3342,  3622;  p.  175, 

n.  4;  p.  218,  n.  2  to  p.  123. 
Terre-Majeure,  p.  U,  §  xxxiv; 

vv.  600,  618,  952,  1489,  1616, 

etc.;  p.  181,  n.  2. 
Teryaganty  p.  xxviii,  §  xi  ;  p.  ix  v, 

§  xxxvii;  vv.  611,  2468, 2589, 

2696,  etc. 
tezt-criticism,  Préface,  p.   vil; 

p.  cxviii,  XV,  nos.  145-157. 
Théroude,   Théroulde,    Turold, 

Turoldus,     pp.    zlvi,      xlvii, 

§    xxvii;    p.    cviii,    no     96; 

V.  4002  ;  p.  234,  n.  5. 
Thomas,  A.,  r  Entrée  d^Espagm^ 

pp.  Ixxvii,  nn.  i,  2. 
Tibaut  de  Reims,  vv.  173,  2433, 


312 


INDEX 


3058;    p.  209,  n.  2  to  p.  102; 

Tibaut^  V.  2970;   p.  172,  n.  5; 

p.  218,  n.  2  to  p.  122. 
Ticknor'8   Hisiory    of  Spanish 

liUrature^  p.  clviii,  r.  to  n© 

351e» 
Tierriy    U  frire    du    Seigneur 

Geoffroi^     p.  xxxvii,      §  xix; 

V.  2883;  p.  213,   n.  6;  p.  216, 

n.  4  ;  vv.  3805, 3843, 3850,  etc.  ; 

Tierriy     le     duc     d*Argonney 

vv.  3083,  3534;  p.  220,  n.  2. 
Tiois,  V.  3795  ;  p.  231,  n.  i. 
Timozel,  le  païen,  v.  1382. 
titles  of  rank,  etc.,  p.  166,  n.  8; 

p,  168,  n.  7;  p.  182,  n.  I  to 

p.  36;  p.  200,  n.  I  to  p.  84; 

p.  215,  n.  I  to  p.  n6. 
Tolède,  écu  de,  v.  1568;  p.  196, 

n.  I  to  p.  66.  [3216,  3354. 

TorleUy  le  roi  de  Perse,  vv.  3204, 
Tortajada,  D.  L.  de,  Floresta  de 

varies  romances,  p.  clviii,   n© 

3S5;p.  dix,  no359,  r. 
Tortose,     Turgis     de,     v.  916; 

p.  183,  n.  I  to  p.  39. 
torture,  p.  230,  n.  i  to  p.  151. 
Tosi,  Paolo  Antonio,  notice  of 

an  édition  of  laSpagna,  p.  cliii, 

no  339»  r. 

Toynbee,  P.,  Spécimens  of  old 
French,*  p.  xcviii,  r.  under 
no  30;  grammar,  p.  cxxiii,  r.* 
to  no  169;  glossary,  p.  cxxvii, 
r.  to  no  200.* 

Trace,  Hermann,  le  duc  de  Trace, 
V.  3042. 


tradition,  la  tradition  symbo- 
lique, p.  222,  n.  2  to  p.  iii. 

transformation,  pp.  Ixvii,  Ixviii, 
§§  XLI,  XLII,  et  seq. 

translations,  French,  pp.  c-ciii, 
nos.  43-63  ;  German,  pp.  ciii— 
civ,  nos.  64-68*;  English, 
p.  civ,  nos.  69-73*;  Italian, 
p.  cv,  nos.  74-77*;  Swedish 
and  Danish,  p.  cv,  nos.  78- 
80*;  p.  cxlix,  nos.  322-325*; 
Slavic  and  Russian,  p.  cvi, 
nos.  81-82. 

Tratttmann,  M.,  Bildung  und 
Gebrauch  der  Tempora  und 
Modi,  p.  cxxiv,  no  172. 

Tressan,  comte  de,  his  Chanson 
de  Roland,  pp.  Ixxi,  Ixxii. 

tric-trac,  p.  170,  nn.  3  and  4. 

Trojans,  p.  xxvii,  §  x. 

Tudèle,  V.  200;  p.  173,  n.  6. 

Tuerk,  K.,  the  Roland  statues, 
p.  cxxxviii,  no  269,  r. 

Turcs,  vv.  3240,  3284,  3518; 
p.  223,  A.,  II,  5. 

Turgis  de  Tortose,  vv.  916, 1 282  ; 
Turgis,  1358;  Tortosa,  p.  183, 
n.  I  to  p.  39  ;  p.  193,  n.  2  to  p.  58. 

Turpin,  archbishop  of  Rheims, 
p.  XX,  §  III;  pp*  xxxiv,  XXXV, 
§  XVII  ;  p.  xliii,  §  xxiv;  p.  Ivi, 
§  XXXII  ;  vv.  170,  263,  (799), 
Il 24,  1243,  etc.  Turpin  de 
Reims,  vv.  2077,  2083  ;  death 
of,  V.  2242;  p.  188,  n.  2  to 
p.  49  ;  laments  the  f allen  peers, 
p.  202,  n.  2  to  p.  89;  les  belles 


313 


INDEX 


mains  blanches  y  p.  205,  n.  2  to 

p.  92.  \cle. 

Turpin'8  Chronicle,  see  Chroni- 

Tjrrwhitt,  T.,  CanUrbury  Taies, 

p.  Ixxxv,  §  LU  ;  p.  xciii,  no  11. 

Uhlandy  Ludwig,  allusions, 
p.  Ixxxiii,  §  Li. 

Ulrich  vcn  Thurheim,  Renne- 
7uart ;  Roland  in  Germany, 
p.  cxl,  II,  introductory  remark. 

Ulrich  von  dem  Turlin,  Arabel- 
lens  Entfûhrung ;  Roland  in 
Germany,  p.  cxl,  11,  introduc- 
tory remark. 

Unger,  C.  R.,  Karlamagtiùs- 
Sagay  p.  cxlvii,  n»  312, 

unity  of  the  poem,  pp.  xxiii, 
xxiv,  §  VI;  p.  Ixiii,  §  xxxvi. 

Valdabrun,     p.  xliii,     §  xxiv  ; 

vv.  617,  1519,  et  seq.;    p.  178, 

n.  I  to  p.  27. 
Valence,  lances  de,  v.  988;  p.  185, 

n.  I  to  p.  42  ;    Valence  sur  le 

Rhône,  v.  1583. 
yal-FerréGf/ustm  de  Val-Ferrée, 

V.  1370;  p.  193»  n.  4- 
'y éX-Yonôi^,  château  de  Val-Fonde, 

V.  23;  p.  166,  n.  II. 
Val-Fronde,    v.   3260;    p.    166, 

n.  ii;p.  223,  B.,  15. 
Val-Fuï,  V.  3239;  p.  223,  B.,  14. 
Val-Marquis,    v.  3208;    p.  223, 

n.  I  to  p.  131. 
Val-Métas,  un  diable  au  Val-Mé- 

tasj  V.  1664  ;  p.  196,  n.  3  to  p.  69. 


Valnoir,   Chernuble  de,   v.  975; 

p.  185,  n.  2  to  p.  41. 
Val-Penuse,    v.  3256;     p.  223, 

B.,  8. 
Val-Sevrée,    v.   3313;     p.   223, 

B.,  18. 
Val-Ténèbres,    v.  2461  ;   p.  210, 

n.  3  to  p.  103. 
Valtierre',  vv.  199, 662  ;  Escremis 

de    Valtierre,   vv.  931,    1291; 

p.  173,  n.  3  top.  10. 
Vandelliy  G.,  critical  text  of  the 

Reali,  vol.'  il, p.  clii,  r.  to  no  338. 
Vanniy   M.,   Italian   version   of 

vv.  1 049-1 439,  p.  cv,  no  76.* 
yanterieSy  p.  216,  n.  2  to  p.  117. 
VapereaUy    L.    G.,    educational 

value  of  the  Chanson,  p.  cxxxv, 

r.*  to  no  248. 
yariations  and  modifications  of 

the    legend,    p.  cxvii,     xiv, 

no  144. 
Varnhagen    et    Martin,    Syste- 

matisches      Verzeichnis,      etc., 

p.  cxxiv,  r.  just  above  no  170; 

glossary,    p.   cxxviii,    second 

remark  under  no  200*;  style, 

p.  cxxxii,  no  230,  r. 
Veckenstedt,  E.,  "  Die  Farbenbe- 

zeichnungen,"  etc.,  p.  cxxxvii, 

no  262. 
Veillantif ,  Roland*s  steed,  p.  Ix, 

§  xxxiv;  vv.  II 53,  2032,  2127, 

2160;  p.  175,  n.  4;  p.  189,  n.  2 

to  p.  50;  p.  201,  n.  I  to  p,  87. 
Venice  iv  Ms.,  p.  1,  note  J,  A.,  2  ; 

p.  Ixxvi,  §  XLix  î  p.  xciii,  A.,  20  ; 


314 


INDEX 


text,  p.  xcviii,  nos.  32,  33;  con- 

tains  the  siège  of  Narbonne, 

p.  227,  n.  2  to  p.  149. 
Venue  Vil  Ms,,  p.  1,  note  t,  B., 

I  ;  p.  xciii,  B.,  30;  text,  p.  xcix, 

no  39,  c. 
Verona    cathedral,       p.    Ixxvi, 

§  XLix;  p.  184,  n.  2  top.  39. 
versification,  pp.  li-liv,  §  xxx. 
version  primitive^  p.  1,    note  }, 

A.,     version    remaniée^     p.   1, 

note  I,  B. 
versions,  différent,  p.  1,  note  X  ; 

pp.  Ixvi,   Ixvii,    §§  XL,   XLi; 

p.  xcv,  IV. 
Vetault,    A.,    artistic   window 

reproductions,       p.   cxxxviii, 

no  268. 
Viaggio  di  Carlomagno  in  Ispag- 

nay  p.  cl,  VI,  introductory  re- 
mark ;  p.  cliv,  /^,  no  341. 
Vielufy  G.,  Komposition  und  Stil, 

p.  cxxxiii,  no  240. 
Vienne,      Girard     de      Vienne, 

p.  Ixxxiii,  §  Li. 
Tiennoia,  acier  viennois,  v.  997  ; 

p.  185,  n.  I  to  p.  42. 
Vigny,     Alfred     de,     le     Cor, 

p.  Ixxxiii,  §  Li;  p.  181,  n.  i 

to  p.  35. 
Villemain,  course  on  old  French, 

p.  Ixxxiv,  §  LU. 
Virgil,  p.  xli,  §  XXIII;  p.  xlviii, 

§  XX VIII  ;     Virgile,     v.  2616; 

p.  194,  n.  3  to   p.  60;    Virgil, 

p.  215,  n.  3  to  p.  108;  Aeneid, 

Préface,  p.  vii. 


Vising,  J.,  ''les  Débuts  du  style 

français,"  p.  cxxxiii,   no  241  ; 

Swedish  work  and  translation, 

p.  cxlix,  no  325.* 
Vitet,  L.,  analysis  of  the  Chan- 
son,   p.  c,    no  45  ;     p.  cxxxi, 

no  223,  r. 
Vivien,  v.  3996  ;  p.  234,  n.  4  ;  le 

Covenant   Vivien,  p.  187,  n.  i 

to  p.  46. 
vœux,  p.  216,  n.  2  to  p.  117. 
Volta,  Anna,  p.  xxx,  §  xiii,  n.  5  ; 

Roland  in  French  and  Italian 

epic   pôetry,     p.  Ixxix,   n   i; 

p.  clv,  no  345*  [§  L. 

Voltaire,    Henriade,    p.   Ixxxii, 
Voyage  à  Jérusalem,  p.  210,  n.  3 

to  p.  104. 
Voyage  de  Charlemagne,  cxxxiii, 

r.  to  no  237;  p.  211,  n.  3  to 

p.  104. 

Wace,  p.  xlix,  |  xxix. 
Washington,  p.  xxiii,  §  v. 
Way,  A.  and  Spencer,  F.,  a  sum- 

mary  of  the  Chanson,  p.  cxlv, 

no  300.* 
Weddingen,  O.,  Étude  sur  la 

composition  de  la  Chanson  de 

Boi^d,  p.  cxxxii,  no  231. 
Weis^  A.  M.,   "Die   Entwick- 

lung  des  christlichen   Ritter- 

thums,"  p.  cxxxvi,  no  259. 
Willehaln,  poem,  p.  140,  il. 
William  the  Conqueror,  p.  xlvii, 

§  xxvii;  p.  xlix,  §  XXIX.  [n.  3. 
William  of  Malmesbury,  p.  xlix. 


3^5 


INDEX 


Wilzes,  Dapamort^  le  roi  des 
Wilzes^  vv.  3205,  3260;  p.  222, 
n.  2  top.  130;  p.  223,  A.,  I,  4. 

Wissant,  ati  port  de,  v.  1429; 
p.  194,  n.  4  to  p.  59. 

Wolf,  F.,  Ueber  die  neuesien 
Leistnngen  der  Franzosen,  etc., 
p.  xciii,  r.  to  no  n. 

Wolf,  J.  F.,  et  Hofmann,  K., 
collection  of  old  popular  Cas- 
tillan romances,  p.  dix,  no  363. 

Wright* s  analysis  of  English 
Roland,  p.  Ixxii,  §  XLVI. 

Wulff,  Fr.,  édition  of  Turpin*s 
Chronicle,  p.  xxxix,  n.  5  ;p.  cxi, 
no  107. 

Zeitschrift  fur  deutsches  Aîter- 
thuni,  1843,  PP-  281-288, 
Grimm,  W.,  "  Der  Epilog  zum 
Rolandsliede,"  p.  cxl,  no  275, 
r.*;  Bd.  xvi,  ■=■  neue  Série, 
Bd.  iv,  1873,  P-  279,  Diimm- 
ler's  Grabschrift,  etc.,  p.  cxiii, 
no  121. 

Zeitschrift  fiir  roj?ianische  Phi- 
lologie, Bd.  1,  1877,  PP-  26-40, 
Scholle,  "  Die  Baligantsepi- 
sode,"  p.  cxîx,  no  145;  p.  xxiv, 
n.  I  ;  Bd.  il,  1878,  p.  162  et  seq., 
Fœrster,  tjbleau  de  la  filia- 
tion des  vianuscrits,  p.  xciv, 
no  14;  p.  162-189,  Fcferster 
criticises  Miiller's  text,  p.  cxx, 
no  153;  Bd.  iv,  1880,  pp.  7-34, 
Scholle,  Ms.,  relationship,  p. 


cxxi,    no 


Mussafia,  "  Zum  Ox.  Roland," 
p.  cxxv,  no  181  ;  pp.  195—222, 
Scholle,  "Zur  Kritik  des  Ro- 
landsliedes,"  p.  cxxi,  no  157; 
pp.  583-584,  Suchier,  "Jus- 
qu*as  Seinz,"  p.  cxv,  no  133; 
Bd,  vi,  1882,  pp.  492-500, 
Grober,  répétitions  p.  lxi,n.  6; 
Bd.  viii,  1884,  pp.  429-521, 
Stengel,  criticism  of  G.  Paris's 
Carmen,  etc.,  in  Romania,  t.  x i, 
pp.  465-518,  p.  cxi,  no  113; 
Bd.  ix,  1885,  pp.  204-222,  Set- 
tegast,  "  Der  Ehrbegriff,"  etc., 
p.cxxxvii,no26i;Bd.xvi,i892, 
p.  509,  Baist,  Roland  legend, 
origins,  etc.,  p.  xxi,  n.  3;  p.  Iv, 
n.  4  to  p.  liv;  p.  xviii,  n.  r. 
Bd.  xviii,  1894,  p;  175,  Suchier, 
chansons  de  geste,  origins,  etc., 
p.  xviii,  n.  2, 

Zeitschrift  fur  Volkerpsychologie 
und  Sprachwissenschafty  Bd. 
xvii,  1887,  pp.  1 39-1 61, 
Veckenstedt,  color  ■  indica- 
tions, p,  cxxxvii,  no  262. 

Ziller,  F.,  "  Der  epische  Stil  des 
altfr.  Rolandsliedes,"  p. 
cxxxiii,  no  233. 

Zimmermann,  F.,  German  verse 
translation,  p.  civ,  no  66. 

Zingarelli,  N.,  translator;  see 
Gaspary. 

Zœpfl,  II.,  the  Roland  statues, 
p.  cxxxviii,  no  269,  r. 

Zutavern,  K.,  Ueber  die  altfr.  epi- 
sche Sprache,  p.  cxxxiii,  no  237. 


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XXIII.  La  Petite  Chapelle  d'Ibagneta  près  de  laquelle,  à  ce  qu'on  croit,  la 
bataille  de  Roncevaux  a  eu  lieu  ;  cf.  l'article  de  Gaston  Paris,  "  Roncevaux,"  qui  a  été 
réimprimé  dans  Légendes  du  moyeji  âge^  Paris,  Hachette,  1904  ;  voir  p.  39.  Reproduction 
de  la  vignette  du  t.  m  des  Epopées^  p.  563,  d'après  le  dessin  de  Jules  Quicherat  (voir 
p.  cxv,  no  129). 


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