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LA CLAUSE
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ET L'HISTOIUE DE l.'AS SEXTANTAIRE
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LA CLAUSE
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ET L'HISTOIRE DE L'AS SEXTANTAIRE
CHARLES APPLETOX
PROFESSKL'K k L'CNITERSITÉ DE LYON
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TIPOGRAFIA GIACHBTTI, FIGLIO K C.
1904
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Extrait des Studi in onore di Vittorio Sciaìoja
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I.
La clause *Apochatuni prò uncis dtiabus».
Oes expressioos se lisent dans denx actes de vente écrits
sur des tablettes de boia formant triptyqaes, trouvées daus
les mines de Transylvaiiie. Yoici le début de ces deax actes:
« Dasìas Breacus emit maucipioqae accepit pnerum Apa-
l^ustum, sive ìs qao alio nomine est, n(atione) Greciim, apo-
catum prò uncis dtiabus , deuariis DC de Bellico Alexandri,
fj(ide) r(ogato) M. Vibio Longo... ». ^)
« Dasius Breacus a acbeté et reya par mancipation un
jeune esclave nommé Apalaustus, cu de quelque noni qu'il
B^appelle, de nationalité grecque, quittancé pour deux onces,
au prix de 600 deniers, de Bellicus fìls d'Alexandre, lequel
a pour caution Marcus Vibius Longus... ».
Cet acte est de l'année 142 après J.-G. ; Fautre est de 18 ans
postérieur (160 après J.-C):
« Ol(audiuH) Julianus mil(es leg(ionis) XIII g(eniinae) C(en-
turia) Ol(aadii) Marii, emit mancipioque accepit mulierem
nomine Theudotem, sive ea quo alio nomine est, n(atione)
Creticam, apochatam prò uncis duabus, denariis quadringentis
vìgenti, de Gl(audio) Phileto, f(ide) a(ccepto) Alexandre An-
tfpatri... ». ^^^
(1) C. I. L., Ili, 940; BRUX8, Fontes'^j p. 288 ; Girard, Texies'^, p. 806.
(2) C. I. L., Ili, 959, et Supp., p. 2215; Brins«, p. 290; Girard,
Tfxte«\ p. «07.
— 4 —
« Claailiiis «lulìauus, 9o1dat de la XII T légion doublé, cen-
turie de Clandius Marins, a acbeté et re^a par roancipation
iiue fetijuie esclave noinmée Theudotes, on de qiielque noni
qn'elle s^appelle, de oationalité crétoise, quittancée potir deux
ouceft, au prix de 420 deniers, de Claudius Philetus, ayant
aci'Piitr cornine caution Alexandre fils d' Antipater... ».
Qua signifie cette mentìon appliqiiée à l'esclave venda, et
se retronvant dans les mémes termes daus lea deux actes:
«qufttiineé pour deux onces», < apochatum prò nncis duabusf^
Setoli MoMMSEN, (^^ cela veut dire que le vendeur actuel a
reiirm i\ Tacheteur la quittance du prix quMl a lui-méme payé
lorsqu^il a acquis Fesdave de son propre vendeur. Cette
reiiijse a pour but de justifier que le vendeur actuel de
Pcì^clave en est bien propriétaire. On sait, en eflFet, qu'eu
droit roiiiaìn la tradition ne transfère la propriété de la cbose
veiidue que si le prix a été payé ou une sfireté equivalente
foiiniie. ''^' On admet généralement, et avec rainon, que ce
jjriiicipe, qui remonte aux XII Tables, d'après Justinien,
B'appliqiiait alors à la mancipation. (^^
Tel parait étre, en efifet, le sens de ♦ apochatum ».
l'jt cette interprétation est confirmée par l'absence méuie
de cette mention dans les deux autres actes de vento d'csclaves
qim nona possédons. (*^
Elle y nianque, parco que précisément elle y devait man-
ciuer par suite des circonstances.
fi) C". I. L. Ili» 1». 941, II. 2, explicntioD reproduito par BRU^*8^
l», ÌI8H. u, 1; par Giiiakd, Textes^j p. 806, n. 1; Berue ini. de V ensei*
tfmmt*Ht^ 1^89, 2, 247, il dit : « ai nei peiit-étre, dans les mémeB actes,
la iiiofition coucÌHe du paiement du prix fait par ce vendeur Ini-mème
h mti smt^iir, attesté par la reinise au nouvel aclieteur de la quittance,
upwii, JÈiflìs délivr<^e par le second au premier.
(il) IhxI,, II, 1, ^ 41.
(K) Voycz GiRAlti), Manuel^, p. 287; CUQ, Intititutions, I, 259; VoiGi,
ÌHp XÌ[ Ttifeìn, II, p. 143 etc.
(l) Jt* fais abstractiou d'un papyrus d'Arsinoe de 359 ap. J.-C, écrit
ni irrcn H <|ui n'a presque plus rien de romain; Bri'xs, Fontes^, p. 325.
— 5 —
Dans l'acte de vente (Vane petite esclave ^^^ la jueiition
« apochatam » est remplaeée par l'expression enìgiiiatique :
« enypta sportellaria ». Cela signifle, d^après Mommsen ^ que
le vendeur actael ne peut remettre a Pacheteur la qiiittanee
da prix qa'il a lui-méme payé pour cette petite esclave, parce
quMl Pa eue par dessus le marche en aehetant la mère, et
cornine accessoire de la mère; il n'a douc pas re^'u de quit-
tanee disti ncte pour l'enfant.
Dans un autre acte de vente ^^^ (sans mancipatiou celle-là)
d'un petit esclave, datant de la méme epoque (166 ap. J.-C),
la mentìon « apocatum » mauque aussì^ et devait eii eflet
manquer. Le petit esclave, « natione Tramftuminianum ^, coua-
titaait sans doate une prise de guerre ^^^ fait-e de l'autre còte
des grands fleuves, le Tigre et VEuphrate, la derniere aQuée
de la guerre contre V Armenie et les Partbes, pri^ciséuieut
en 166. Le vendeur est un soldat, c'est sa part de butìii, saiis
doute, qu'il vend à l'un de ses chefs: tout le démontre: Fepi-
tUète de TrausAuminianum, la date de Pacte, la qualtté dn
vendeur. Il n'a pas acbeté cet enfant, il Pa acquis Ji^r^^ hetU.
et voilà pourquoi il n'a pas de quittance à remettre à l'ache-
teur, pourquoi l'enfant vendu n'est pas « apocatum ».
L'interprétation du mot ^apocatum » parait douc exacte:
(1) C. I. L. Ili, p. 937; Bruxh, p. 289; Gikard, Tex^fA p. HOT,
160 ap. J.-C.
(2) MOMMSEN, C. I. L. Ili, p. 937, n. 2; « Verba empta Kpoitcìiiììin
aeqae obscara atque glossa p. 174; Labb. sportelUriua X3:r,?iiort'5£TSC
mihi videntur respondere verbis iustramenti Bimilis n. VII ijpotafHm pm
nncis diiahusj id est titalnm signifioare, ex quo venditor rem qnaiii vendi t
adquisierit. Fortasse puella cum matre eoipta est infans ita, nt pm ip^a
pretium non computaretur, sed accessionis et quodamraodo corollari i loca
esset; id antem quo<l venditor tanquam mimuscolum emptoFL Milirit putn
dici potuisse sporteUara, quanqnam id vocabnlnm ita usurpatimi eiss^t <lf -
monstrare nequeo. »
(8) SciALOJA, BuìleiUno delV Istituto di D, i?., 9, 1897, p, 1:19-112;
ScHULTEX, Hermes, 32, 1897, p. 273-289 ; Gikard, Textes'^, p, xm, ott-.
(4) Girard, ìoco cit.
— 6 —
i! .s^agit de la quittance qae le vendeur actnel a re^ue de soii
propre vendeur, quittance qui jastide de son droit de pro-
prietà et quMl remet à Pacheteur.
^laìs pourquoi le prìx payé par le vendear actnel à son
auteiir est-il exprimé sous cette forme insolite: «jpro uncis
ihiabuaf» Qu'est-ce que ces onces!
MOMMSEN (1) estime qu'il s'agit d'un poids d'or de denx
ooces. S'il s'agit vraiment d'or, c'est d'un poids en effet qu'il
(lent Hre qnestion, et non d'une monnaie, car il n'y a jamais
eu de pièces d'orromaines ou grecques <2^ désignées par l'expres-
KÌon une once, deux onces, ou pesant ce poids. Mommsbn
njoute qu'en appliquant l'ancienne mesure, qui compte la
livre d-or comme valant mille deniers, deux onces font
1 m detiiers et demi (exactement 166.06). ^^^
Mais ce serait une chose bien extraordinaire que de voir
le prix d'un objet vendu exprimé par un poids d'or. Sans
tloiite, on a vu en Galifornie la poudre d'or servir de mon-
naie (lans les transactions, et nous sommes précisément ici
8iir un territoire aurifere. Mais ce n'est pas le prix de la
veute passóe près d'Alburnus major qui serait indiqué ici
eu un poids d'or. Noni Le jeune esclave grec est vendu
600 doQìers, la femme crétoise 420 deniers, en monnaie
nsitelle, et ce qui serait fixé dans les deux actes sous cette
forme mystérieuse et insolite: «deux onces», sans mème
ajoiiter de quel metal, ce serait le prix pour lequel ces escla-
(l) e. I. L. Ili, p. 941, n. 3; Bruxh, Fonies^, pag. 288, n. 1:
« MoM^isKN intelligit eum, de cuins pretio Ì8, qui euni Bellico vendi-
tternt, ]»retii auri nnciarnm duaruui anri emptori apochani dedit.
^2) Bahblon, Traité des monnaies grecques et romaineSf T. I, p. 460,
li" 53: u L'oóyxta ou once... n'a été frappée qu'en bronze ». A la note 1,
il cignale cependaut une in.scription du mont Hymette portant la men-
Hon do trois onces d'or: « yjsuJoG oiSy^ta^ '7ptc. (C I. Att., T. Ili,
II" 1-133).
(3) C. I. L. Ili, p. 941, u. 3 : « Unciae duae videntur esse anri, quae
si quiilmii dxiguntur ad antiquam normam auri pondo exaeqnatam de-
iiiuus jiiìllo, faciunt denarios CLXVI ».
L
— 7 —
ves ODt été achetés jadis, à des années de distance (il y a
18 ans d^intervallc entre les deux reventes) par des acqné-
reurs dift'érents, dans des localités probablemeut très dìstan-
tea, vu la dift(érence de natioualité des esclaves en questiori.
Il faudrait snpposer qae ces denx localités se tronvaient daua
une situation éoonomique rare, que les espèoes monnayées y
manquaient, mais qu'on y avait de Por, qui, au poìds, rem-
p]a9ait la monnaie absente !
Mais admetODS poar un instant que les deux esclaves
vendus dans les baraquements de la Xlir légiou doublé^
près d'Alburnus major, l'enfant grec et la crétoise, aient été
précédemment aohetés dans cette mème région minière par
leurs veudeurs actuels. Nons sommes sur un terrain aurìTère,
cela explique la présence de Por métallique, mais cela nMm-
plique pas Pabsence de monnaie, loìn de là, ni par suite la
tìxation d'un prix en un poids d'or.
Pas de monnaie dans une localité où campent des legione
depuis un demi-siècle ! ^^ De la monnaie! mais il yen avait
en 142 lorsque Penfant grec a été vendu 600 deniers, et il
n'y en aurait pas eu quelques années au plus auparavatit
lorsque cet enfant a été acbeté par son vendeur actuel 1 II y
en avait trois ans auparavant, en 139, lors de la vente pour
deux cent cinq deniers de la petite esclave Pasia. (^' La femme
crétoise, « apochatam prò uncis duabus :», a été vendue en 160,
viugt et un an plus tard. Il faudrait douc imaginer que cette
quittance, pour un poids d'or, remontait à beauconp pltig de
21 ans, et alors à quoi servait-elle? Quel^nécessité de justi-
(1) La conqnéte de la Dacie est de 106. Nous avons dauB la località
luéme où farent passés nos aetes (les Kanabae legionis XIII gemìnae,
plns tard le municipe d'Apnlnm) une insoription gravée da yivant de
Tribali, dono anterieare à 117, relative h un vétéran de la preniìì re lé^
gion adjutrix, (C. I. L. Ili, n. 1004). Mommsex, ^^C. I. L. Ili, ji. \%2)
affirme que ces castra stativa ont été foudés par Trajan: « institiita cu
esso ab ipso Trajauo ».
(2) C. 1. L. Ili, p. 937 et Sap, p. 2215; Bruxs, Fonie^fi, p. 28t*; Gi-
rard, TexteB^, p. «07.
- 8 —
lìer ile sa propriété, pour im vendeur qui possedè depuis
plus de 21 ans!
^f'iusistODs pas. L^argent monnayé ne manquait pas dans
c^tie régioD, où depuis si lougtenips campaient des légions,
et les bauquiers qui en 167, sept aus après la veute de la
Crétoìse, « apochatam prò duabus unois », y passent un acte de
Bociétó, ne furent pas sans doute les premiers à y s'établir. ^^^
Daiis ces coiiditions il est difficile de croire qu'on y payat
les acliats en pépites on eu poudre d'or.
Mrìs voici quelque chose de plus impossible encore. SMl
s'agissait d'onces d'or, alors le vendeur de l'enfant grec et
celili de la crétoise auraient acbeté ces deux esclaves, de
valenr pourtant inégale, pour un prix identique, deux onces
d'or, pas un scripulum ou une siliqua de plus ou de moins!
Alasi, sur les millions et les millions d'actes de vente
dVselaves passés pendant plusieurs siècles, il nons en est
parvenu u quatre, et le hasard aurait si bien su faire les choses,
que HUT ces quatre actes survivauts, il y en aurait deux où
Fesclave aurait été achetò jadis par le vendeur actuel pour
nu prix absolument identique, exprinié en termes identiques
et d'ailleurs très singuliers: un poids au lieu d'une monnaiel
Oe u'est plus à des iuvraisemblances, d'ailleurs énormes,
qiie nous nons heurtons ici, c'est à une sorte d'impossibilité
iimtljématique.
Cette imiK>ssibilité frappe, nous en avons fait l'expérience,
tona oeux qui ètudient simultanément les deux actes qui
contìennent la phrase « apochaium prò uncia duabtts ». Elle
avaìt jadis frappé Bruns. En faisant des rechercbes pour
dotenniner à quelle date cliacun de nos deux actes avait été
pour la première fois publiò, et en remontant aux anciennes
r^dìtìons des Fontes, nons avons trouvò dans la troisième la
noto suivante: ^'^^^ « Apochaium » Mommsen intellegit eum « de
ciijus pretio is qui eum olim vendidit venditori apocbam
ri) e. 1. L. Ili, p. 950; Bruns, Foh/c/', p. 334; Girard, Texte^^, p. 817.
[2) Brunss, Fonien, 3** edition, 1876, p. 186, ii. 5.
— 9 —
(ledit ». Infra aatem u** 3, v. 3, 4, mulier vendita aeque
« apochata prò nncis dnabus » dioitur, neque verisimile est
veuditorem servos qaos 600 et 420 deu. vendit, aeque 160 V-j
emisso. Verbum apoohare cnm in O. Th. (11,2) 1, 2, ad tri-
buta aestimanda referatur, simile quid etiam intelligendum
videtur ».
Cette explication n'avait aucune valeur, ce n'ètait méme
pas une tentative d'explication. Lea oonstitutions citóes du
Code Théodosien déoident que les tributa, la apeciea annonaria^
comme dit Godefroy dans son commentaìre, doivent étre
r(?clam38 et payés en nature, « non autem apoohari », c'est-à-
dire quittancès contre le paiement d'une somme d^argent.
Ou ne voit pas du tout quel rapport cela peut avoir avec
notre sujet, et Bruns, s'en étant rendu compte, a supprimr'
cette phrase dans sa quatrième ódition. Mais du méme coup
il a supprimé Pobjection contre Pinterprètation de Mommsbn,
son précieux collaborateur, objection tirée de l'invraisem-
blance, ou, pour mieux dire, Pimpossibilité de Pidentitè dea
prix d'acbat originaires des deux esclaves vendus.
Cette impossibilita^, nul ne Paurait vne mieux que Mommsen
si, au moment oh il a écrit sur Pacte de vente de Penfant
grec la note qui figure au Corpus III, p. 911, il avait su
que ces mémes expressions « apochatum prò mieis duabuH »
se trouvaient reproduites dans le second acte, celui de la
femme crétoise. Sa sagacité ne s'y serait pas trompée un seul
instant; il aurait reconnu immòdiatement Pinadmissibilité de
la coincidence fantastique dont nous vcnons de parler.
Mais il n'a connu le second acte qu^ine quinzaine d'an-
n('*es après le premier, ainsi qu'il rèsulte de ses propres
explications (C. I. L. Ili, p. 923, 959).
A la page 923 il se plaint, en termes amers, de la man-
valse volente du possesseur du triptyque concernant la crc'^-
toise, le chanoiue Cipariu, qui ne lui a pas permis de copier
cet acte, qui manquera ainsi à la publication. ^^>
(1) Abest ab liac (editiouc) triptyehoii continens cjuitioueiii de nin*
— 10 —
A la page 959 cependant il donne Pacte en questìon. Il
a Hppris (^) tardivement, dit-il, que ce triptyque avaìt été
pnblié, dans une revue locale en 1867, par le chauolne Gi-
PAEiu hii-méine, et en donne le texte d^après cette publica-
tiou (tandiB qa'il donne les autres d'après les originaux). C'est
oet note qni termine au Corpus la sèrie des tablettes de
Transylvanie.
Il n^a dono couna cet acte que bìen après 1867, pendant
le travail de publication da t. Ili da Corpus, volarne i>arii
ea 1873, et après avoir cofnenté Pacte de Penfant grec. Cet
acte avaìt été pablié dèa 1855 par le chanoine Cipabiu;
ea 1856 par Seidl et par le chev. de Neigebaur; en 1857
par Detlefsen, et enfin, la méme année par Mommsen
lai-mème. ^2)
L^interprétatiou de Mommsen a dono été imaginée par lai
Rvant de savoir que la méme formule : « apocatum prò uncis
duabiis » se retrouvait textuellement dans un secoud acte.
Jamais il ne Peut proposée, s^il lui avait été donne d^étudier
ea méme temps les deux triptyques. Il est vrai quMl ne Pa
pas retractée quand il a publié, après la mort de Bbuns, la
claquième et la sixième édition des Fontes. Mais, d'ane part,
M03DISEN a sans doute dirige ce travati de haut, sans entrer
liere ciopta (vide ad n. V) inventiim a. 1855 in fodiuis 8. Catharinae,
quonìam doniinns Timotheus Cipariu et me id describere retiiit et adhne
e(liti(ynem saepe promiseam us quomm interest invidit.
(1) Triptychum hoc, quod vidi apud Timotheiim Cipariu, sed ut de-
ticnberem ab eo impetrare non potui (vide p. 923) sera intellexi ab eodem
typia editiim case a. 1867 in ephemeride ipsius Blasendoriìensi Archivili
pentii filologia si istoria n. 3 (1867 Mart. 15 p. 49). Inde repetii, nec
pnto mnltos errores ab editore commissos esse...
HmscuwELD {Sitzungsber d, phiL-hist. CI. d, k, Jkad. d, Wiss. Wicn.
T. 77 p p. 427, n. 1) dit que le chanoine a mis obligeamment les tablet-
tea i\ sa disposition, et indique diverse» corrections C. I. L. Ili, Sappi,
p. 2215. Voy. ausai Eph. Epig,, li, 467.
(2) Voyez Detlefsen, Sitzungsberichte der Kais. Acad. der ÌVise. Wìen,
t. XXIII, 1857, p. 603. — Mommsen, Monatsberkhte der kdnig, Preuss.
Acad, der ÌVhs, Berlin 1857, p. 519.
— 11 —
daDS les dètails laissòa aux soins de ses oollaborateur^. D'ail*
leurs Bbuns lai-méme, dans sa quatrième ('dìtion, ayaiit re-
prodaìt purémeDt et simplement Pexplicatioii de MoMM^4EN et
supprìme le doute qiie cette explicatiou lui avait inspin"' dans
sa troisième òditioD, Mommsen, absorbè par tant de truvaux,
devait peiiser quMl n'y avait plus à y revenir.
Et cependant Pòvidence s'impose! Les deux esclave;^ ifoiit
pu avoir été aohetès par leurs veudeurs respeotifs poiir ideii-
tiquement le méine prixl « Apocatum prò uncis dmibitft >> no
peut avoir le seus que lui donne Mommsbn.
D*ailleurs, quand ou y ròflécbit, ce n'est pas pratiquemeui
possible. On ne voit pas bien les vendeurs de Penfant grec et
de la fendine cn^toise, après avoir, comme les marcbands font
si souvent, affirmè à leurs acbeteurs qu'eu leur lai^saut les
esclaves au prix couvenu Us y perdaient, leur remettre den
quittanoes prouvant qu'ils out achet^'; 106 deniers ce qu^ìls
revendent 420 et 600 deniers, rèalisant dans le secoiid can un
bènéfice de 253 pour cent, et dans le premier de odi pour
cent ! Presque le quadruple du prix d'achat !
Il n'y aurait plus de commerce possible si le marchaml de-
vait remettre à Pacbeteur la facture qu'il tient de sou propre
vendeur et lui dèvoiler ainsi le protìt qu'il tire de la reveiite.
Et cependant, si le vendeur n^a pas payò le prix de sot»
acquisition, il n'est pas propriòtaire, .et Pacbeteur, à qui il re-
vend, ne le deviendra pas non plus. Il ne peut se con te n ter
de Paffirmation du vendeur, d'un marchand d'esclaves .'^iirtout:
« nam id genus hominum ad Incrum potius vel ad tiirpìter
taciendum prouius est >, ^^^ Comment se tirer de là? Comment
rediger une quittauce montrahle qui, tout en libèrant celai qui
la recoit envers son vendeur, puisse étre transmise à ulì m>us-
acquòreur, sans lui róvòler le prix de Pachat primitif f
« Apocatum prò uncis duabus » renferme la solution de ce
petit problème. Il n'(''tait pas besoin de la chercber bien loin, la
(1) D. (21, 1) De aedUUio ctUcto, 4», vS 1.
Appleion
i
— 12 —
maucipatiou sestercio nummo uno la suggèraìt imniédiatement.
N^y auraìt-il pas qnelque rapport entre ces deux institutìons?
hm deux onces ne seraient-elles pas une valeur fictive ìnsigni-
tìiiDte, come le sesterce ou les quatre cls de la manoipation f '^^
C^est ce qu'il s'agit de recherclier maintenant.
Et d^abord est-ce une valeur tìctivef
Oli reconuait nnanìmement que les actes de vente en que-
stioti ont été calqués sur des formulaires romains. ^
l>'uti antre coté ces expressions stóréotypóes : « apochatnm
prò utieis duabus » qui se retrouvent identiques dans les deux
acteB, ont été évidemment copiées sur le formnlaire.
Or iiu formulaire, devant pouvoir s'appliquer à toutes les
liypothèses, ne peut iudiquer quc des valeurs fictìves, comme
le Hcstereìm nummus unus de la mancipatìon.
Cette valeur ressemble encore à ce sesterce en ce qu'elle
est itifugnifiante. En eiiet, les onces dout il s'agit ne sont
pas, noiis Pavous vu, des onces d'or. Ce ne peuvent étre des
onces d^argent. A l'epoque de nos actes et depuis Néron, on
taille 00 deniers dans la livre d'argeut, ^^^ par conséquant deux
OTices feraient 16 deniers ou 04 sesterces; trop pour un prix
fleti f, trop peu pour un prix réel; cela n'aurait plus aucun
sena.
Il s'agit dono nécessairement d'as de cuivre, et deux onces
de cutvTo font une valeur tout h fait insignifiante. (^^ Il est
utile de la préciser en monnaie romaine, pour voir quel rap-
port elle peut présenter avec le sesterce on les quatre as<^^>
de la maocipatiou.
(1) e. (8, 53) De donatìonìbus, 37. Ce texte montro que dans les manci-
patiutia^ fiiites pour r^^aliser des donations, on employait ÌDdiff^^reininent
ces deiix expressions: « Verba superflua, quae in donationibns poni sole-
bant^ ili tat «estercii umuwi nniust aBsium quaituor.,. (Justinien).
(2) M1MIM8EN, C. I. L. Ili, p. 923; Karlowa, Rom. /?</., I, p. 796;
GiitARU, X R. n., 1883, p. 569-571 ; Textcs^, p. 805.
(3) Bauklon, op. cit,, p. 548.
(4) Eiiviron 11 centimes de notre monnaie, Hi'LTSCH, Gr. und ròm,
Mt^tritioffie, p. 283, 710; Marquardt, Manuel des Antiq, rom, trad., X, p. 87.
{:*) C. Just. (8, 53) De donat, Voyez supra n" 2.
— 13 —
A cet égard Mommsen {op. eit.y p. 41) affirme: « qiie le
poids Dormal de Pas, fixé dans les dernìers temps de la Ré-
pnblique à une demi-onee, fut conserve par les ordonnauces
d^ Auguste ».
Telle est aussi P opinion de Kubitschek dans Paulv-Wi-
sowA, V** As, p. 1512: < Der As der Kaiserzeit... wiegt nonnnl
eino halbe Unze = 13, 65 g. »
Si Pon adopte cette opinion, qnatre as d'une demi-once
feraient exactement deux onces, en telle sorte que non seii-
lement oes deux onces constitneraient un prix insigni iiant,
partant fleti f, mais encore que ce prix serait identique ù celui
indìqné dans certains formulaires de niancipatìon (Code Jiistì-
nien, 8. 53. 37).
Babelon, op. city p. 601 pense au contraire que le poids
normal de Pas à cette epoque est d'un quart d'once. -Alais iì
reconnait en mème temps que cet as se distingue parfoì» dìf-
flcilement du dupondius, et que les plus lourds pèsent envi-
ron 11 gr. Cela se rapproche beaucoup plus de la demi-once
(13, 65 g.) que du quart dionee (6, 75), sans compter Pusure
dn metal.
Meme en adoptant l'opinion de cet auteur, deux onces fe-
raient seulement 8 as d'un quart d'once; par conséqueiit le
résultat ne change pas: il s'agit toujours d'une somme ìdbì-
gniflante, partant fictive, et toujours la méme comme valear
réelle (11 centimes).
Cela pose deux questions se présentent à l'esprit:
P II existe visiblement un rapport entre la quittaiiee
<i. prò uncis duahus * et la mancipation nummo uno. Quel est
ce rapport?
2* Puisque ces deux onces constituent une valeur fìetlTe,
comme le sesterce ou les quatre as de la mancipation, pourqiioi
cette valeur est-elle indiquée par un poids de cuivre, ati lieu
de Pétre par le nom d'une monnaie de cuivre?
Pour résondre la première questiou il faut se rappeler deux
points que Pon peut tenir pour constapts:aj nos actes ont
— 14 —
eie capila sur des formulaires romains; et reproduiseut les
t^laostìB proposées par ces formulaires pour les ventes d'escla-
ves; b) ues formulaires couteuaient la elause : « apochatum prò
nucrs duaba8 » ce qui signiiiait que le vendeur transmettait
ii Faciietenr la quittance qu^l avait rejue de son propre veu-
dcur, qiiittatiee constatant le paiement d^uu prix d'achat de
deux otiees de cuivre.
Ciotte elause des formulaires à Pusage des marchands d'escla-
vea uB poiit vouloir dire qu'une cbose, à savoir que le ven-
deor a acquis la proprietà de Pesclave vendu par Peft'et d'une
iLiaucì pati Oli nummo uno.
Si uof^ achetenrs actuels, qui uè soiit pas des marchaiids
il'esdaves^ {Fun d'eux est un soldat en activité de service),
volli ai eiit revendre l'enfant grec pu la femme crétoise, et trans-
mettre a l<*urs acheteurs la quittance quMls ont re^ue de lenrs
propr(?s viiideurs, ils devraieut mettre dans Pacte: « apocha-
tum prò denariis sexceutis » et: «apochatam prò denariis qua-
dri ngiati^ vigenti», prix qu'ils ont réellement payé et dont nos
tiiptyques renferment la quittance. Ils ne pourraient pas met-
tre; * apocliatum prò uncis duabus», parce que la mancipa-
tioii qnìh ont reeue a été faite pour un prix réel, ìndiqué
daus l-acte,
Etj tiauamettant à leur acheteur leur titre de propriété,
c^est-iVdire leur acte d'achat et la quittance qu'il contient, ils
nn'i>ltMit, il est vrai, le prix quMls ont payé, mais cela u'a
^éin*mlcnieiit pas dMnconvénient sérieux pour un particnlier
qiif, irayant pas aclieté pour revendre, a gardé Pesclave pendant
mi teuipR assez long: Peufant grec est devenil homrae, sa va-
leur a heaiicoup augmenté; la Crétoise a vieilli, sa valeur a
dimiuiii^; dans Fun et l'autre cas il n'y a pas dMnconvénient
grave à ce que Facheteur counaisse le prix payé par son
vendeur-
Et si par hasard il y avait quelquMntérét à cacber ce prix,
ayaut pofiS*jìdé pendant un temps bien supérieur a Pannée re-
quì^^e pour Pusucapion, le vendeur ponrrait se dispenser de
Iburriir se^ titres de proprie té.
k
— 15 —
Tonte autre est la situatioii d'un niarchand d'escìaves, qui
ne gardera presque jamais sa marcìiandistì eii magasi n assez
longtemps pour Pnsucaper, et qui doit par suite toujoiirì* Jii-
stìfier qu'ìl est proprìétaire, en prodiiisaut la quittance de 80fì
achat. Mais indiquer le prix réel, c^est conimercifilement ini*
possible. Il faut dono, quand le marclmnd fait ses achats, qii'il
verse le prix réel de la main à la main, et se faiìse nianciper
cbaque esclave^ non pas pour le pria rveì qu^ìl ìe paie^ inaia
^estercio nummo uno, ou, ce qui est absokiment la iiiéme chose
^ nneis duabtis ».
Nous obtenons ainsi deux renseigriemeuts: la eounaisaance
d'un cas nouveau oìx Pon inancipe nummo ìuwj et celle d^me
expression non velie pour designer ee prix fictif<
1^ En dehors du cas de vente réelle )a inancipatìou mimmo
uno a des applications multi ples et Imn connues. ^ Mt'^me en
cas de vente sérieuse on Femployait daas luie bypothèse que
nons a révèlée le fonnulaire de Adiieie que Por a{>i>ene la
table Bétique. (2) Le créancier fiducia ire qui vent veudre l'objet
engagé, sans garantir l'acheteur contre IVvictioih tont en re-
.cevant de lui nn prix réel, aura soin de lui nianciper le gage
sestercio nummo uno. De la sorte Pactioti aìwtoritath qui pour-
rait étre dirigée contre lui en cas d'éviettonj et qui a pour
objet le doublé du prix indiqué dam ìa mandpatìonj dispa-
raitra comme n'ayant plus pour objet qu'unc somme insi-
gnifiante.
Les triptyques de Transylvanie nous révèleiit qne la man-
cipatio nummo uno se faisait aussi dan^ l'iiitént de Paehe-
teur, notainment quand c'éiait un marchaud d'esclaves qui
voulait pouvoir transmettre à ses achetenrs sou tiire de pro-
priétéy sans leur apprendre son prix de revient. Ayaut re<;a
(1) On iiiaiicix>e nummo uno pour réalK-^i^r n^e <l{iiintM>i), une consti -
tution de dot, nn testament et d'une numiìTe ^«^Miénile ime ftitivia cnm
amico, ou eum creditore f un abandon noxiil, etf.
(2) Bruxs Fontcffi, p. 294; C. I. L. II, 5042, Supp, 540B ; OitrAHr^
Textes,^ p. 787, et Nonr. R, ^",,1882, p. 1R8, l^R ot lo» anttMtra eité**.
— 16 -
maiìcìpation « uncis duahus », il revendait l'esclave, remettait
etisuite à celui à qui il revendait Pesclave ce titre de propriété
portaut quittance de ce prix insìgnifiaut ^^^ et dans Pacte dressé
pour constater la nouvelle maucipation-revente, disait avec
raisoti qu'il veudait P esclave « apochatum prò uncis duabus. »
2^ Eq second liea uos triptyques uoas révèleot uue nou-
vellQ expression usi tèe pour designer le prix fictif de la man-
cipation. Nous eu connaissions déjà denx: « aestercio nummo
uno 3^ et « assibu^ quatuor ». On maucipait encore « uncis dna-
huH »5 ce qui., sous PEmpire représentait, nous Pavous vu,
ìdeiìtlquement la méme valeur.
IL
L^histoire de Vas aextatitaire.
Nous avons vu que les niots : « uncis duabus » signiflaient
deux ouces de cuivre et étaient usitesjadis dans les formu-
laìres de mancipatiou pour designer le prix fictif de cette
operation « per aes et libram ^.
Reste à rechercher Porigine de cette cnrieuse expression.
Pour la trouver, remarquons tout d'abord que lorsque Pon
veut ìQdiquer une somme d'argent uniquement pour la forme,
ou prend naturellement et pour ainsi dire nécessairement Punite
moii4!^taire; par exemple chez nous on demanderà un frane de
dommages-intéréts.
De méme dans la formule la plus ancienne de la manci-
patiou, le prix fictif était d'un as. ^^) Dans la lìbératiou so-
(1) Bechmanx, Der Kauf, p. 98 t. I) '* Le formulairo de Taucienue
mancipation renfermait le prix d'achat et par analogie avec la solutio
pir H€H et libram, nuc clause énoD^ant la pesée effective de cliacune des
livres ^' (de cuivre composant ce prix).
(2) Liv. XXXI, 13, 7 ; Pont faire prendre patience à ses créanciers
iuipayés, V Etat leur concède la jouissance de terree moyenant le prix
luniiìnal d' un as par arpent : in jugera ossea rectigalea. Voyez Fk8TU8,
¥' Veuditiones : « venditiones olim dicebantnr censornra locationes, quod
Telili frnctus locornm publicornm venibant », Bruxs, Fonies^*, p. 46.
— 17 —
lenuello du débiteur per aes et libranij la pièce uuique qui
frappe la balance est un as librai. ^^^ Eufiu daiis la formule
la plas connae des actes dressés pour coustater uue maticì-
patioU; OD met « un sesterce », uuitéde compie déjà fort usìtée
bien avant la fin de la Bépabliqae, et qui depuis Pan 3S
av. J.-G. est représentée par une pièce de cuivrc. Le ciiivre
est en efi'et le metal obligatoire de la maucipation, puisque
c'est uue opératiou per aes et libram.
Il faut dono que la pièce de monnaie indiquée dau^ lea
écrits probatoires de la mancipation remplisse les deux cou-
ditions:
1® D^etre une pièce de cuivre; ^^^
2^ Do constituer Punite monétaire à Pépoque où a été
compose le fonnulaire sur lequel ces ecrits ont été calqués.
De là résult que la formule : « seatercio nummo uno » ti'eat
pas antérieure à la première frappe des sesterces de cuivre
(716 de Rome) et probablemeut pàs antérieure à 739 de Rohìo
é(ioque où Auguste règlementa cotte frappe. ^^^
La formule « assibus quatuor » ètant visiblement dèrìv^r^
de la formule « sestercio nummo uno », par la substitutiou
au sesterce de sa valeur en as (e' est absolument comme chess
nous on dit souvent vingt som au lieu de un frane) elio lui
est uocessairement post(^rieure.
Quant à la formule <( uncis duabus », elle u^a pas pu ìM^^*
river de € sestercio nummo uno ». On a pu. dire quatre as
pour un sesterce, parco que e' est la méme valeur, mais ou
n'a jamais pu dire deux onces pour un sesterce, parco que
jamais le sesterce n'a pesò deux onces: dòs le dòbut de sa
fabrication il a pese uue once senlement. <^).
(1) Gaiua, III, 174. . . banc tibi iibram priiuain postremanique exi>oudo. , .
Deiiìde asse percutit libram... Varron, De liiuj, tal,, IX, 49: Pii» ji*t-
8Ìba8 noDuumquam aes dicebant antiqui, a quo dicimus asnem teuenteH;
hoc aere aeneaque libra, et mille aoris legaAsc.
(2) VoKfT, XII, Tafeln,, II, p. 145; das pretiuni. .. musa notlnvciidig
in £rz besteheu.
(3) Bauklox, p. 596, 599; Momm8ex, III, p. 34.
(4) Babelox, op. vit.j p. 596, 599. Ce d^but est de Pan 38 av. ,P. C-
- 18 —
La formule « um-i^ duabus » disparue sans doute avant les
cleux autre», et qui scinble uoas reporter anx tenips, moins
reciilés qtt'oii oe le suppose parfoìs, où la monnaìe de cuivre
se pesait pltis quVlle ne se comptait, remonte visibleiiient
Ueaueoiq* plus liaiit, 11 ne faut pas sV^tonner de cette origine
relati vemeiit nrelrnique: les fornmles asit<^s dans les actes out
une vertii pr^servatrìce; les institutions autiques s^y coiiser-
Tent einelopp'es daii3 les mots consacrès, cornine dea momles
datis leurs baiulelette.s, tèmoins pròcisèinent le sesterciua num-
mus unm et les quatuor asses que Pon insèrait eneore dans
le.^^ aete.s de doiiation dii temps de Justinien, deux ou trois
sieeles npiès la d 'snótude complète de la mancipation, et qu'il
u'a Talln rieu luoina qn'une constitution imp:'TÌale pour eu
extirper. '^
Il uv faut don e pas nous étouner de trouver dans les for-
uuik'g la trace d-un état juridìqae ou économique depuis
lougtemps di.sparu, témoin la libération per aes et libram dont
les paroleis, eucoro en asage aa deuxièine siècle de notre
ère (GAitTìr;, III, 174) nous reportent aux temps de l'as librai:
téuioìn la maucipatìou elle-méme et son archaì'que ritnel.
La foriiiule « micif! duahm » est une formule de mancipa-
tion, qui il passi* sans se modifier de formulaire en formu-
laire. Pour eu determiner l'origine première, appliquons les
rè*;les coiistati'es plus baiit: aux deux condì tions requises de
la i»ièee de inori naie devant tìgurer dans Paote (etre en cuivre
et consti tuer Futiitt^ mouétaire de Fépoque) vicnt s'en joindre
lei une troìsièuie: il faut qu'elle pése deux onces.
Y a t il eu une rpoque oìi Pas, Punite mouétaire antérieure
au Hesteree, avait légalement le poids de deux onces!
L'extstence du jjìed sextantaire n'est pas douteuse: on a
trouvé des ns pesant deux oiices, plus ou moins. Mais la
(L) C S, :ù\^ :iT. Kn Fraiice, aii XIX** 8Ìèflc on trouve ciicore dniiH
ili's fitte}* de vento li^h ilaiise» de rent et dvrcKt : on voit des fcninicH ro-
tioiiwr i\\\ Se, VeUéieii, rtc.
ft
- 19 -
question de savoir si le pìed sextantaire a été établi par un
acte officiel, est yivemeDt controversée.
lei Dons sommes obligés, pour motiver dos eonclusions, de
résamer en qaelqaes luots les résiiltats des reclierehes les plus
récentes sar la qaèstiou si eont>5vcrsée des rédnetions succes-
si ves de Pas romain, et de nous demander si, et jusqn'à quelle
epoque, la monnaie de cuivre est restée une monnaie réelle
ayant une valeur intrinsèque correspondante à sa valeur no-
minale.
Les anteurs latins affirment qne, par une décision du Sénat
le poids de Pas, antérieuremeut égal à la livre, <^^ a été ré-
duit à deux onces (as sextantaire), pendant la première guerre
punique (490-513) selon Pliue, pendant la seconde (536-553)
selon Festus. ^^^
Momrosen s'est inscrit en faux contre ce témoignage et a
souteuu que la réduction sextantaire n'a pas fait Pobiet d'une
mesure officielle. ^^ Pour lui, la réduction de l'as à 4 onces
(1) Varrò, De re ruatica, I, 10, 2 : Scripiila CCLXXXVIII as antiqiuiH
noster ante bellnna puDicuxn valebat.
(2) Plink^ ffisi. nat,f XXXIII, 3, 44: Librale antem pondns aeris
immìnutnin est bello panico primo, cnm iinpensis respublica non suffi-
ceret, constitutiimqae est nt asses sextantario pondere ferirentur. Itaqno
qninqae partes lucri faetae dissolutumque aes alienimi. — Fehtus (daus
Bruns, Fonietfi p. 40 et 39): Sextantari asses in usu esse coeperunt ex eo
tempore qno propter bellum pnnìcnm secundum, quod cnm Hanuibale
gestnm est, dccreverant patres, nt ex assibiis, qui tum erant librari,
fierent sex tanta ri, per quos e uni solvi coeptnm esset, et popnlus aere
aelieno liberaretnr, et privati, qnibus debitura pnblice solvi oportebat,
non magno detrimento afficerentur. Le ménte v*^ Sesterti. . . [idem auctor]
est unmerum aeris perduct[um esse ad XVI in dcnario lege Fla]minia
minus solvendi, cu[m Hannibalis bello premere]tnr p[opnln8] R[omanu]s.
(La partie resti tnée par conjecture est entro crocliets). Le m«^me, v** Grave
aes (Brun8, p. 10) : Grave aes dictum a pondere, quia deni asses sin-
guli pondo libras, efficiebant denarium, ab hoc ipso numero dictum. Sed
bello punico popnlus romanus, pressus aere alieno, ex singulis assi bus
librariis senos fecit, qui tantundem ut ilU valereut.
(3) MoMMKEX, trad. Blacas, II, p. 11 et h. Kubitschek, citant et
appronvant Samwer, Wiener numis, Zeiinchrift 1883, 5-215, dans Pmly,
1
— 20 —
(as trieutal) est coutemporaine de IMutroductioa de la moD-
i]aie d'argeDt, qui eut lieu eu 485 de Bome; cette réductiou
aurait fait Pobjet d'uue loi. ^^^ Après cela le poids de Pas
Riirait coDtÌDué à baisser graduelleinent; le pied sextantaire
ti^'ìnrait rien d'ofiioiel, et ne serait qn'uue réductiou abusive
(tu pied trieutal. La baisse dn poids de la mounaie de cuivre
continuaut, la loi Flaminia, ou Fabia, vers 537, en fixa le
poids à uue once (as oncial) et decida qu'il y aurait 16 as
un denier d'argeut et nou plus 10. ^^ Eufiu la loi Papiria (605)
institua l'as semi-oncial. <^)
Le baron d'AiLLY daus sou ouvrage monumentai ^^^ combat
vivement cette opinion et reconnaìt au contraire à Pas sextan-
taire un ciuractère officici qui lui parait solidemeut établi, nou
.^eulement par le témoignage des auciens (récusé par Mom-
msen à raison des errenrs certaines quMls ont commises dans
)e^ mémes passages sur des points de détail) mais encore par
Ics mouuments monétaires. Cet autcur admet trois réductions
Huccessives de Pas: à 0, puis à 3, puis à 2 onces et rejette au
v*^ AS) p. 1511, aftiruie au coutraire que la plus ancienne monnaie d'ar-
gent à Rome, le denier de 72 à la livre, est conteniporaine de l'as sex-
tiiutaire, et que le pied de denx onces a subsisté encore longtemps après
qne le poids du denier eut éte abaissé à 84 à la livre. Notons en pas-
^ant qu'on euseigne généralement que cet abaissenient a été 1' oeuvre
ilfì la loi Flaminia (537) mais sans en donuer de i)reuve8 (Mommsex,
II, 77; Babelox, op, cit.y p. 545). Marquardt, Manuel, trad. X, p. IH;
n, 2, HuLTScii, p. 284. Kubitscheic, ajoute que e' est seulemeut après
IjL réductiou du poids du denier que celui de 1' as (sextantaire) subit un
noiivel abaissenient. L'abaissement du poids de la monnaie d'argent se-
rsiit anterieur d'une vingtaine d'années au pied oncial (de 537).
(1) Ibidem, p. 15.
(2) Plixe, ìoc, cH., postea Hannibale urgente, Q. Fabio uiaximo di-
clatore, asses unciales fucti, placuiitque denari um sedecim assibns pcrmu-
tari... ita rcspublica dimidium lucrata est... » Voyez aussi Festus v^ se-
f^tfTtì, plus haut note 7.
(3) Plixe, loc. cìt.: « Mox lege Papiria semunciarii asses facti. Voyez
B.vBELOX, Jtev, de mmjh., 1884, p. 36-63.
(4) Recherches sur la moHttaie romaine, 2 t. eu 4 v. i«-4, t. I, p. 219.
— 21 —
eoDtraire la rédiictioii à 4 onoes, l'a-s trieotal qiie Mommsen
considera coinme une rédnction otticielle.
Les aiicìens se troiupeut asanrénient quaud ila dìaeiit que
Fas a été rédait tout d'uD eonp d^uue Iivr© k ùeux ouces.
hen pièces qne tious j>08Bédoiis proiiveDt qne le poids de la
monimìe de coivre a di min uè ^raduellemeot^ siuoii regiilière-
metit, de 12 ouces à 2 onces. Elitre ces deux extrf'meSj
Samwee, ^*^ a peaè 998 as qui se repurtissent aiuah
De 12 à 11 oncea: 17 as-de 11 à IQ: 275 as--de 10 à 9:
500 aH^HÌe 9 j\ 8: 45 aB,-de 8 à 7; as.-de 7 à *}; 1 a8,-de
à 5 : 8 aa^-de 5 à 4 : 16 as.-de 4 à 3 : 40 as.-de 3 à 2: 84 m.
Mais cela n'empt*clie pas, qii'en se trompant sur la torme
dans laquelle se réalìsa la banqueroute, les aneieiia ne puia-
«eiit Dous donner aa fotid no renseiii^Qenieiit très exact snr
cette banqueroute^ si vraiaeuiblable dauu les dt^aastres de la
iiépublìque.
Pour interpretar le Sénatiiscoasulte dont notis parieiit les
anele ns, reportons uous à une mesa re anaìog;ae, une autre
banqueroute réalÌ8«^e eu 608 par la loi Valeria* -^^ Cette loì, dit
MoMMSEN (loco cit.) « n^aUérait pas directenient le monnayage
prtjprement dii, mais elle changeuU Punit(^ de compie, ^lìj avait
alor% outre Va» monnatféy un as de eoinpie, f^' « Dmi^ le com-
merce en gros ou oontinttait à compter par as d'uue lii^re '■'*' oii
il) Ci té pftt KCIIJTHCUEK d&nH pAULYp V" As, IK 1509,
(2) n no fiiut pus tirar de coMS^VjUoucfia UAtìvea de cettc qnAntUi:- re-
lAtivcment éiiorrjio d^^ftH approdi uttt de lu liYre ; ìIh oiit été preaqae tuu^
fouruiH par uno sente cacbetto, le tréaor de Cervetri, acqui» oa entier
par 5L Bauiioggìti de Romej et ipii couipreTn! Dotamnient 1575 \\n Hbranx
un (|iiiM4Ì lìUraux: roniaiTi!^* ^t (min i\\^ ^eniilibraiiJt sculeiuGiit (AiLLVf I,
p. 56).
(3) MoMMHKN (BJaeaH), li, p, 74, 75,
(4) MoMMMKX ludiqtie ici un autre aa do compte^ epéeial ii la aolde
de» troupoB et qui n^n pa^ d^int^rft dans uotris quii^^tiou.
(5) En eftet Tas librul iw^^ J>frsivp) est rcst^ usitc lou|^temp» coni me
mannaie de coni p te : le L'en^. Iqk unienden, leu dépense,H al lontra poitr le»
L
par Hesterces (' j du cleuiei),,.. La loi Valeria ainìpriiiia Vatt,
iihral et luì sithstitua l'as nìounayé clii temps. Le ^foiiverne-
nieiit et ìm particulìer.-^ piireut aiiisi pajer lenre ancieniies
tlettea en as iioaveaox, a' est ti dire avec un rabat8 de 75 ^, ^^
sur le capital ».
MoMMSEN ajoute: « C'était la première foisqu^unc loi cLaii*
geait Funi té de compie *•,.
Eat-ce bieu mìrf Et ne faiit-il pas applique? au Seuatu-
BCOUBiilto relati r à Fas sex tau taire tout ce que Mommjhien
vieti t ile noiis dire de la loi Valérla f
Le Senatuaeoiisiilte comme la loi Valeria, n^ altèra pos le
monnaìffige propremeni dit, maù eJmngm (tuomeutaiièmeiit) Pu-
tì ìtr de compie « Il y avait al ora outre Tafl mouDayé » (Fa8
sext^iiitaìre) ^ un m de compie » (Fas librai) representé par le
sesterce yalaut alors 2 oa et V»* ^^- ^^ SéDatuscooaulte « aup-
prima > (moment^uèmeut) « l'as librai et lui substltua Fa.^
moniiayé du temps * (ici Fas aextaiitaire), « Le goiiverneuieiit
et les parti cu li era imrent ainai payer leurs aucieuiies d et tea
cu as nouveaux, c'est à dire avec uu rabais ^ (ici il faut
mettre; de Oi) 7o) * ^^^ ^^ capital »,
Le procède de la loi Valeria nuotai t aaus doute pas ueuf.
On a fait banqueroute, le fait est réel. ^^^ Pliue et Festus
frtes de.s bitcclia-nBloìi tk Fanuée 568^ la dot que le Si^iint iloiina h In
fi He eie Sci pio» ^ ttint celli esi i^ompti' en ues gnue, doiit Ifi, valf'nr est
ideutìquc À ceUe (hi sesterce» VoyeK MAmjtARUT. Maìtnrf ik'« Hìtt'tqHUr*H
rom, trad, t. X, p. 16, un, 2 et 3; tcxte aUemaud, 2"- ed. t, XII» p. 1"j»
Ji- 2 et 3; Geixiub. X, ti, 3j Liv., XXIT, 33, 2i XXI¥, IL 7; XXV,
3, 13; XXXIX, 19, 4; Seseca, Cùrm, ud Udr, XII, 6; X i^natHi, I,
(8) Toiit le mondo «"aceorde k reiKJnnaUre ^jne Vìien grave, l'as li-
braJ qui n'exi«te jdiis eoiutue monna ie, e^t représenté ctfectivement par
le Hesterce : MoM^^t^E^ (Blaeas), II, 16 f M^RqrAJiDTr Manuel, traci* Xf
p, 16, ìu 2.
(9) Et coiuUien vnnaemblable ! Quelles HnanceK eu^sent pft reuiater f
Coni tu e ut VfiliTÌUH Flaeciia so uree eertaiue de Featiis et. prtiliable de
Pliue, Hclou Mommtien, aurait-ìl oa# luveuter une banqneroiite dont les
unnnlisteH n^nuraient pas« parlef On a' impnte gnere k 8on pays ees fTi-
ì
- 23 -
ne se trompenl que sur le procede employó pour la réaliser.
Prenant Pas librai de compte, (qui u'existait plas comnie
moDDaie, et étaìt représenté par le sesterce) pour une mon-
naie réelle, une pièce de cuivre d'une livre, ils ont cru que
Pon ayait baissé snbitement le poids de la livre au sextans.
Il u'en est rien. Si Pon u'étnit pas encoro arrivé au pied
sextantaire, on u'en était pas, bìen loin*
Ce n'est pas à dire d'ailleurs que les ancieus se soient
tromi>és qnand ils nous ont parie d'une émissiou d'as sextan-
taires à l'epoque de la bauqueroute qn'ils signalent. Dans les
temps calamiteux le numéraire se cache; littéralement il se
terre; tout est entravé par sa rareté qui aggrave le désa-
stre. Il est donc très vraisemblable que le Sénat, pour obvier
à cette penurie de numéraire, a ordonné le monnayage d'une
partie des réserves d'airaiu du trésor, et déterminé le poids
(sextantaire) des pièces éroises, par le méme Sénatusconsulte
qui leur dounaìt (momentanèment sans doute) la valeur li-
bératoirc de l'as librai de compte, c'est à dire du sesterce.
Le processus de l'erreur, chez Pline notamment, se recon-
stitue aisèment: sacbant par Varrou que l'as librai était
antérieur aux guerres puuiques^ ^^> et que pendant la première
un Sénatusconsulte avait décide à la fois l'émission d'as
sextantaires et la banqueroute, ils en ont naturellenient con-
clu que cette banqueroute avait consisté à baisser matèrie!-
lement le poids de l'as de 12 onces à deux. <^)
cheuseii oxtrc^iuités sans de bouncs autorités; n'oublious pus que les
gaerres ])Uiiique8 oiit ét^ racontées par des coutemporains de la seconde.
Au surplus la banqueroute après la bataille du lac Ti*asimène (537-217)
est incontestable, puisque l'Etat en fut réduit à émettre de la fausse
mouuaie, à fabriquer des deniers fourri^s, à Anie de cuivre revAtue d'une
luince pellicnle d'argent (Zoxaras, Annaìes, Vili, 26 in fine, che par
Babklon, op. «7., p. 637, n. 2).
(1) Varrox, De re rustica, I, 10: ... scriptula CCLXXXVIII, quan-
tum as antìquos noster ante bcllum Pnnicuni pendcbat.
(2) La rMuction onciale ayant on lieu tout au dt^but do la secondo
guerre punique^ il est clair quo la réduction sextantaire appartient à la
— ^24 —
De toiit cela il nons setti ble résulter cjae rien uè vieot
infirmerà ni méme landre ìmprobable^ le témoignage des an-
cieua sur le earactèie olticiel de Pas sextautaìre. '^^
Nous verro US tout à riieure qiie ce carattere légalj ofliciel
i\ une certaiiie epoque, de Fas Bextantaire, tronve une con-
fi rmati od imprévue daaa la vieillo clau^te de manefpatiou
« ìinck diiahm » oltiet principal de cette étnde-
Maìà il uous faut anparavant demaoder aux autori t^s les
plus compétenteB de résoudre la qiiestion poaée plus bau t, et de
nona apprendre ai et jusqu^à quelle epoque le cuivre (bronze)
a été à R^me une monuaie réellc, non tìducfaire, ayaut une
valcur intriusèque en rapport avec sa valeur legale.
Cetto question ae relte d^aillenra cfcroiteinent à celle des
reductio US successi v^ea de Fas.
En ettetj selon la doctrìue très séduiaanfce de Hultbch, 1^^
ces rtHbictioiis graduelles, au^quellea sana don te le» crìseiì
tinancières ne fureiit paa toujourB étraugères, s'expliqueut aur-
to a t par la iiécesaité de mai atea ir entre la niotioaie de cuivre
et celle d^argeot le rapport de la valeur relative des deus: ine-
taux. L'afliux d-Vargent à Eotno finit ])ar rédaire de moitìé le
première guerre. ITKf^TUf* \'^ Besta^tari^ reprodatt pia» hfttifc la place douc
h tort dans la seconde. Mais la coDfiiiiìon 6$»t très excnsable, parce qne
la rédnctioii ouciuìe a 6té probftblemeiit aceompagui^i elle auRsì, d^ane
bauqueroute r|ui attrai t i-oti^mt^, non \mti duu» la rMiictiou ancialo (voyes
plus hant) in ni» duni* le faìt qiie FEtat, drbiteury comme toiijonm d'aes
grave (de compfp) c^est à dire de acatercea, aurait pajc ses créaneiera
avec dea né monnaiej comme dana la première guerre punique^ et ce cu
verta de cettt? ur^me lui Flaiuinìa inatltuant l'a& oneial de qaatre au
sestcrrp. La biitnincmute etit ^té alma do 7.1 7&i l'Kfat payaiit im as
pcjur iLiL scHtercc^ abaoltinient cumiue daurt le eaa de la lui Valeria,
(1) LeH nncìeua sotiveiit iuterpròteut mal Ioh i^vènemùuts élofgui^s et
par anite l^a d<^farmentf mai» il» u'iìiyeatent guère, el il aiiffiit liabì»
tuellerDeut de remettrc les cbosea au pojnt poiir que la verità appara ìase
nxGti la uctteté ijui la earact^ri»e, Tel le iHait difjà la conuliifiiùii d'inip
cornili un ieation Houmi»e au Cougrès de» ScicDces liistoriquci* à Rome
«u 1903, &iir la nature et T'autiquité dcs Leges XII Tabularuiu,
(2) Hl'ltmh, Griivhivdti' ttmì iìhih. Mvtr&ìogit, 2^ eil,^ jk 2S0 in fi ne.
— 25 —
rapport de 1 à 240 existant entre ce luétal et le cuivre à l'epo-
que de Pas triental; toutes cboses encbèrirent du doublé; ^^'
Pargent ne valait plus guère que ceut foia euviron son poìds
do cuivre ^'' et c'est ainsi que l'ou arriva à Fas sextantaire cu
de deux onces. Hultsoh montre, coutraireroent à Popiuion de
MoMMSEN II, p. 73, que le cuivre resta une monnaie réelle,
ayant une valeur intrinsèque en rapport avec sa valeur
nominale, et cela méme après Padoption de Pas oncial et la
loi Flaminia, ^^ car alors, si Pas est diminué de moitie
comme poids, il n'est plus compté comme le dixième, mais
comme le seizième da denier, dont on taille desormais 84
à la livre, au lieu de 72, en sorte que le rapport entre Par-
gent et le cuivre ne varie guère. Avec Pas sextantaire il était
de 1 à 120 pour le denier de 72 à la livre; de 1 à 140, si
Pon suppose que Pon taillait déja 84 deuiers à la livre sous
le regime sextantaire. ^^' Avec Pas oncial, le rapport est de
(1) Eodem, p. 280, n. 1 in fioe.
(2) HuLTSCH, op. cit,, p. 280: «Après que la monuaie cVargcnt eut
été iutrodaitc, et que la riclie réserve il'argent de la Grece afflua de
plus en plus dans l'Italie centrale, la valeur de Pargent baissa de prè^
do nioitié ». Plus haut, memo pago: «Le rapport de valeur entre les
deux m<^taux, changea pendant cette periodo, dans le commerce, non
pas senlement dans la monnaie romaine ». Hultsch, cito dans le mème
sens NiEBUHK, Hoem. Gesch.j I, p. 514, s.; Braxdis, Das Mnenzmass, etc.
p. 284 et 8.
(3) Hultsch, op, cit., p. 290, n. 1 ajoute: « Autrement la loi Fla-
minia n'aurait eu aucun seus acccptable ; pourqnoi 16 as au denier au
lieu de 10 f Si le cuivre était déjà devenu uno monnaie Muciaire, Tas
oncial pouvnit bien restor la dixième partie du denier».
(4) C'est la doctrine de Kcbit8CHEK, dans Pauly, v^ As, p. 1511. La
sèrie des rapports de valeur entre Pargent & le cuivre, ce dernier étant
pris pour unite, serait alors: a) As triental de dix au denier, denier
de 72 à la livre: l'argent vaut 240 fois plus que le cuivre; il est donc
très rare; b) As sextantaire de dix nu denier, denier de 84 ìi la livre:
l'argent vaut 140 fois plus que le cuivre; e) As oncial de 16 au denier
denier de 84 à la livre: l'argent vaut 112 fois le cuivre. On remarque
une brusque cbftte, donc un brusqne afflux d'argeut, puis une diminuì iou
graducllc.
— 26 —
1 il 1\2. Ce soiit là des rapports tout à fait uormaux. Ne par-
loiis pas de Fépoque actuelle, où le metal blauc a subì une
déprécìatioii sans précédeut; mais daiis les trois premiers
quarts dii XIX*^ 8iècle on peut dire avec Hultsch ^^^ que Par-
gfeut valait eii cliiffres ronds de 90 à 100 Ibis plus que le
citi Tre. La uioiinaie de billon chez noiis, quand notre système
motietaire a été fonde, valait légalement le 20*^ de l'argent,
i\ poids égal; c'est cinq fois au moius sa valeur réelle; voilà
une mointaìe lìdnciaire! Mais quand la cuivre monnayé est
compté polir 1 240", 1/140", ou 1/112'' de Pargent, on peut
i*tie assuré tiiie c'est une monnaie réelle. ^^^
Et puiH, si le cuivre était devenu une monnaie iìduciaire
irayatit pan la nioitié de sa valeur nominale, coinme aucun
texte TiV\st verni limiter à de faibles sommes sa force libéra-
tmre, il y aurait eu deux monnaies de méme valeur legale,
line bornie, Farg^eut, une exécrable, le cuivre, et alors se serait
appliqiiée iriévitablement la loi économique de Gresham: «La
inauvaise uioiinaie ebasse la benne ». La monnaie d'argent
aurait dii^paru de la circulation, tout le monde s'empressant
{{) MuLTiìCH, fip. cit,y i>. 266, 11. 1.
(2) MoMMSEx, (tr. Blaca», II, 154): « La mounaie de cuivre cessa de
ftiH (Varint' ttm- mltur réelle lorsqiCoH, émit des as de quatre oncts, et en
droity lorsqiie l'an flit réduit à une once ».
Il y a là KìiiiH doutc une inadverteuce ou une erreur de traductiou
(uons n' a voti» nmlbfiureusement pas le texte allemand à notre disposi-
tioii). MuMMSKX ù lEii écrire: « lorsqu'on érait des as de m(nn« de quatre
ouces», cnr pluK hant, p. ^^y ildit: «Ics pièces de cuivre avaient en-
ccire ccJiiJMsrv*^ une valeur intrinsèque méme après la réduction de P as
à 4 once». ». dles if eurent plus eu réalité qu* une valeur purement no-
ni iiiale aprt^s lf>nr> aifaiblissements successifs pendant la première guerre
piinìqiif. . . LrC! liiit tìnancùer de cette opératiou (ótablissement de Pas on-
uijil) tHait de dimncM' au cuivre monnayé. . une valeur doublé de sa va-
leur iiiótalUque, le rapport de V argon t au cuivre monnayé passant à
112 tjiiidis que le rapport réel de valeur serait reste de 250» (ou 240, Mak-
t^rAnriT, Qp, dt.^ t. X, p. 19).
MnÌH c^est un lenir aucun comptc de la diminution rapide de la valeur
ile l' argon t.
\
— 27 —
de veiidre ses deiiicrs d'argent cornine lingots, coDtre des
pièces de bronze ayant une valeiir nominale doublé.
Récemment la doctriue, deja adoptée par Hultsch, de la
réalité de la monnaie de cuivre à Rome à Pépoque de Pas
sextantaire et méine oucial (^) a été brillamment soutenue par
le prince Soutzo. '2)
Il qnalide d'aadacieuse hypotbèse, dénuée de tonte preuve,
allant à Pencontre de tous les faits et de tous les textes con-
nus, Pidée que méme après la réduction onciale, le bronze
devint à Rome un nnméraire de convention (op. cit. 1898,
p. 240).
11 se plaint de ce que: « dès que les poids des monnaies
de bronze romaines ne s^accordent plus avec les systèmes des
savants qui les étudlent, on admet sans diflculté que ces mon-
naies sont des espèces conventionnelles dont le poids ne vaut
meme pas la peine d'étre note (p. 233)... Les textes de Pline
et de Festus sont généralement, et sur la foi de M. !Mommsen,
considérés comme fautlfsl » (p. 241).
« En 268 le poids de Pas monétaire fut reiiuit à deux
onces, et cet as conserva non soulement son caractère efte-
ctif, mais son róle d'étalon monétaire (p. 240).
(1) HuLTSCH, op. cii,, p. 290, n. 1, p. 277-279.
(2) Bevile de yamismatiqtie, 1898, p. 231-250 ; 478-487 ; 659-666, et
nnnée 1899, p. 9-21.
Le conservatear du célèbre cabinet de Gotha, M. Behrcud Pick, admet
aussi le principe de la réalité de valeur des inounaies de bronze roma-
ines, Voyez Jlev, de num., 1902, p. 315, citaut Ber, belge de tium. 1901.
Sealement Soutzo va beaucoup plus loin que Hultsch ; il admet que
le cuivre est reste monnaie réelle méme avec l'as oucial et sona l'Em-
pire. Ponr cela il lui faut soutenir que depuis la loi Papiria (665) qui
opera la réduction semi-onciale, le denier vaut quaraute as et non plus
vingt as comme sous le regime de Pas oncial ; qu' enlìn le sestcrce im-
periai (cuivre) valait 2'/2 as, et était le seizième du denier. Nous
n'avons pas à prcndre ici iìrtìì sur ces questions. Il nons suffit, pour
Pobiet de cette étude, qn' il soit bicn ótabli que Pas sextantaire était
une monnaie réelle, ce qui n'ost pas sérieusement contestable.
Appleion 3
— 28 —
* Pour un Grec ou pour un Eomaiu, par exemple, une
l>ivee de bronze aussi bien qu^une pièce d'or ou d'argent étaìt,
nyant tout et nécessairement, un poids (p. 234).
« La lì belle de bronze ou Pas de réduction (Fas sextau-
taire) était un j^oids ^^^ de deux onces. »
Reumrquons que Pauteur ne dit pas que cette monnaie
j^emii deux onces, mais qu'elle était un poids de deux onces,
Dès lors, puisqu'il y a entre ces deux choses identité, et
non pas seulement égalité de poids, nous pouvons poser la
réciproque et dire:
I>€t(jr oneeSf c^est Vas sextantaire.
Sans penser assurèment aux tript^-ques de Transylvanie, le
savant numismate arri ve dono précisèment aux conclusions
auxqiielles nous avons deja abouti per la voie juridique. Nous
avons vn que les expressions uneis duahus avaient dù desi-
gner Jadis le prix lìctif de la mancipation et que ce prix
lieti f ne pouvait pas étre antro que la pièce de cuivre consti-
tnant Punite monetai ce de Pépoque où le formuljiire a étr*
coiui>osé: as sous la Hepnblique, sesterce sous PEmpìre.
Mais cette unite monétaire est, dans notre formule, dé:^i-
gnée par son poids. Cela implique nécessairement que cette
iinit*^^ monétaire avait nn poids legai, officiellement fìxc, ou,
pour non;^ conformer aux expression plus exactes encore du
Prince SouTZO, que Punite monétaire était deux onces de
cniTre.
Car si deux onces n'avaient été que le poids approximatii',
usnel de Pas, obtenu par des abaissements abusifs, et par
couséquent sans aucune fixité théorique ou pratique, jamais
il n'aurait pu venir à Pesprit d'un praticien rédigeant un
formulaire à cette epoque, de designer Punite monétaire par
ce poids abusif et instable: denx onces. Il aurait tout natn-
rellement écrit: un as.
(I) Le mot est souligné dans le texte. Au surplus e' est exactenietit
In jiionitre dont s'exprime Varron, porlant de P as: « As erat libra pon-
clEis >* (De Hitg. ìat,j V, 169, dans Hultsch, Script,, II, pa. 49).
t
- 29 —
('ette formule uncis duabiis^ après avoir traverse sans iloute
bieu des formiilaires est allée s'eufoair daiis les luinei:^ ile
Trausylvanie. Elle eii sort aujourdMiui pour dóposer, comme
un témoiu, eu faveur de la légalité de Pas sextantaire et cor-
roborer Faffirmation des aiicieus.
Et ineme c'est mieux qu'uu témoiii qui raconte un fait,
c^est le fait lui-memc!
Sur un autre point encore, ce témoiu muet, mais imcu-
sable, vieut contirmer le dire des anciens, rejeté bieu à toH
par quelques modernes.
Les aufliens affirmeut que, méme après le mouuayage dti
cuivre, on pesait les pièces de cuivre.
« Adpendebatur assis » dit Pline, H. N. XXXIII, 42. Haiua
I, 122 est aussi affirmatif que possible: « Ideo autem aen et
libra adhibetur, quia olim aereis tautum uummis utebaotur;
et eraut asscs, dupondii, semisses et quadrautes... eoraniqiie
nummorum vis et potestas uou iu numero erat, sed in i»ou<
dere ». ^^^
Malgré ces affirmatious précises, certains auteurs u'adnict-
tent pas que Pon ait continue à peser le cuivre quand, par
le monuayage, Paesrude a fait place à Paes signatum. ''^' Va-
yons leurs objectious contre le dire des ancieus.
(1) L^affirmatiou de aiicieus est tenue pour exacte i>ar Guoxovrr«,
De .Sc9^, III, 15, p. 534 ; Perizonits, De acre graci (Dissert. VIL atì.
Heineccus, p. 740); Bokckh, Meir. uiiter,, p. 383 et s.; HrscKHK. hi*
MMÌta, p. 117; Ailly, op, cii., I, p. 46, cités par Maicquardt, M*uunt
des aniiq., trad., X, p. 6, u. 5.
(2) MoMM.SEX (Blacas) I, p. 154, 155: Maiuìuardt, Manuel des JuiUf,
Trad. X, p. 6, n. 5 : voyez le texte alleiuand (Marcìuardt Siaalstrratìì^
tititg II. p. 7, note 6.) Hultsch, Metrol. p. 261. Ce deniier s* expriint*
l>ourtaiit avec une certaine réscrve : « nous laìssous de cAt^ la qui?Hrì'in
de savoir si dans les rapporta des partìculìers on coiuptaìt encore p^i-
livres de cuivre réelles ». Quaud il ajoute: « T Etat ne connaissaìt i|uc
1' as monnaie », cela ne me semble pas cxact, car il y a V an de conipte
«lui vaut le sesterce, c'est ù. dire le quart du denier ancien, ou 1 '24*^ ii%fi)w
(scripuluni) d'argent. Voilà Taes grave.
i
— 30 —
Mauquardt en présente trois (loco cit.).
P Le mounayage opere par PEtat n^aurait pas eu do
but, i5-il eut falla peser après, comme du temps de Vaes rude.
— Oli peut repondre: le monnayage a eu deiix buts: a) ga-
rantir offieiellement le titre du mOtal; ce but a toujours été
atteìiit. b) rendre la pesée inutile. Ce but a été atteint tant
que Ics as so sont t^nus suffìsamment près du poids legai;
iious eri avons quelques uus dans ce cas, une douzaine, oii
le décliet n'atteint pas une once.
^fjiis dès que, pour quelque niotif que ce soit, le nianque
u'a plus été négligeable, ce but n'a plus été atteint, sauf
qnaud il s'agissait de somnies rainimes (xVilly I, p. 46).
2* Mais alors, ajoute Marquaedt, à quoi servait l'indica-
tioii de valeur mise surla pièce, le I sur l'as? Elle pouvait
servir pour les paienients miniines. En la supposant inutile,
Il y il tant de choses inutiles qui se consorvont par habitude.
Tenioiiis le sestercius nummua unus dans les donatìons jusqite
SQus .Tiistinien.
3** Couiment expliquer les réductions successives de Pas?
Les réductions de l'as après IMntroduction de la nìonnaie
d'ar^eut s'expliquent fort bien, comme nous l'avons vu, par
la neeessité de maintenir le rapport entre les deux métaux; la
baìgìite de la valeur de Pargent devait entraìner la dirainution
de poids de la monnaie de cuivre. Pour les temps reculés antt*-
vwnvs ù la création du denier, on est évidemment réduit à
des coiijectures sur les causes de cette diminution. Mais le
fait qiron serait impuissant h trouver une explication, obli-
gerait souleraent à exercer Vars nesciendij et ne saurait noiis
eoutraiudre i\ accepter une explication, inadmissible comme
iions le verrons.
Kii fait de conjecture, ce qu' il y a de plus simple, e' est
de i?iii>poser que la baisse du poids de Tas avant la mone-
tisaciou de Fargent est due ti une cause analogue a celle qui
a oi»i^n* après cette monétisation. On peut croire que leì^
roumìns se sont efforcés de maintenir i\ lenrs Jis une valeur
se trouvaiit dans un rapport simple avec celle de certaine»
— 31 —
pièces d^ argCDt ayant coiirs chez leurs voisins ^^^ et qui
pénétraieut à Kome par le commerce, comme plus tt\n\ 1@
victoriat Illyrien, au dire de Pline. *^2'
Ces objections n'ont dono rieu de decisi f.
Eu revanclie, des faits incontestés viennent corroborer les
affirmations catégoriques de Pline et de Gaias.
D'abord la balaoce était indispensable, en présence de Ja
stnpétiaDte iiiégalité de poids entre des as d^une méme emis-
sione portant les mémes marques. Pour le pied sextautaire
KuBiTSCHEK ^^'^ cite trois émissions où le poids de Pas varie
entre 66 gv. 6 et 43 gr.; entre 44, 97 et 31, 30; entre 4(i, 40
et 29, 95. Ainsi, daus une seule et méme émission, certains
as ne pèsent pas les deux tiers de certains autres. Et coiiime
on adraet qne ces séries diverses ont pu se trouver ensemble
dans la circidatiou, paisqu'on les range dans le pied KexÈan-
(1) Voyez ce quo dit de la dracbme romano-campanientie le Priuc^
M. SouTZO. lìer, de Xam, 1898, p. 249.
(2) Ui8t. Nat. XXXIII, 13, cìU par Babelox, op. cit. p. 551. Dana le
iiièaie ordre d' idées, on pourrait soiiger à ano conjecture barditi, nmln
d'une cxtrenie Biinplicit<^ Quand on a eròe la nionnaie d'argent, le dpnicrj
qui pése une sextula, 1/6 d' once, valait dix as de quatre once», pui-
conséquent l'argent valait 2i0 foia plus que le cuivre. Peut-ètrc» de tout
tcuipH, 10 aS; de nioin» en nioins lourds selon le cpurs de Parg4?nt, ont
ila représenté la valeur d'une sextula d' argent. L' objection colpitalo,
e' est que quand l'as pesait 12 onces, cela donne à l'argent une vii-
leur 720 fois plus grande que celle du cuivre, et oc chiffre effniics Ce-
pendant, la valeur dépend de la rareté et ccrtaìneinent P argera rtnit
très rare à Rome quatre siècles avant J.-C. Un siècle phis tard (293^461)
le butin porte en trionipbe au Tr^sor consistait en un poids de 2,033,000
lìvres de cuivre et seulement 1,330 livres d' argent, soit un poids l,r>28 fum
moindre: (Lìv. X, 46). Puis, si en nioins de 30 ans, de 485 à 519 mti jilus
tard (fin de la première guerre punique) P argent a pu, suivant lii tbf^o-
rie de Hultscb, baisser de 50 Vo» pourquoi n' anrait-il pas baissé 66 %
en 161 ans, du monnayage du cuivre à colui de P argent f Commcnt
expliquer autrement la baisse rapide du poids de Pas, qui perd H^ °.'(, de
sou poids x^^i'i^i^i^ dans cet intervalle, siuon parco qne Rome eutrei eu
contact avec des peuples nantis d' argent, et qu' ainsi le rapjKHt de
valeur entre les deux métaux finit par s' ótablir cbez elle au nièinc iii-
vcau que cbez cux (1 ti 240 au 250 f
(3) KruiTsciiEK, dans Pauly, V* As, p. 1500.
— 32 -
taire, il siilt de là quo le poids varìait du sìinple aa doublé et
davautage. Daus uue émission du pied oncial c'est encore
pLs: les poids varient eutre 35, 18 et 17, 78. ^^^ Ou trouve assez
soiivent dea triens et méme des quadrans plus forts que des
Hemt4i do la méme sèrie. ^'^^
Poor croire qu'il put ètre indifféreut au public de recevoir
des pièces légères au lourdes, il faut admettre avec Mohmsen
que le cuivre monnayé ne yalait intrinsèquement guère plus
de la moitjé de su valeur nominale, et consti tuait ainsi une
ino ti naie tìduciaire. Mais cotte idée u'est pas exacte, comnie
iious I* arons vu.
Allona plus loiu, supposons l'idée exacte pour Fépoque de
Vm caciai ou méme sextaotaire. L' explication de Mommsen
ne sauraU cn tous cas s'appliquer t\ P epoque de Pas librai,
qui étaìt, de Paveu de tous, une monnaie réelle. (Voy. Mom-
Mi^EN Uu-mt'me II, p. 154). La pesée par le Baron d'Ailly des
sia libraiix du trésor do Cervétri (collection Basseggio) nous
montre des poids variant entro 312 gr. et 207 gr. Or, on ne
fera croire t\ personne quMl pùt ètre indifférent au créancier
de 1000 aerÌB gravis de recevoir on paiement 312 kilogrammes
de broUKe, ou d'en recevoir 207. Si tous les as avaient eu la
mC^me valeur libératoiro, on eut, tout de suite^ fait fondre
les gros k la Monnaie de Rome ou dans les villes voisines^
pour fai re trois as faibles avec deux as forts.
MoMMSKp^ (l, p. 209) parlo d'un© loi qui donnait au cuivre
aìnsi niarqiié une valeur ofilcielle indépendante de sa valeur
ìtitrìiisòqLie. Mais il ne reste pas la moindre trace de cotte
loi^ ce 8Dnt nos habitudos modernes qui seules Pont fait
iinaginor. De fait, on stipulai t on sestorces ou on aes grave,
C6 qui était la memo chose; mais nous no voyons pas co qui
eut emiH'Clié un individn, devant par exemple 25 doniors
(100 sesterces), de verser à la place 400 as. Et, on admettant
qu'entre particuliers le contrat fixant uue nature particulière
de monnaie pùt faire loi, je ne vois pas comment l'Etat eut
(1) KrwiTSCHEK, loc, cit.
(2) M(tMMSKN, (Blacas) II, p. 155.
— 33 -
pù refuser de recevoir de la monnaie de cuivre eu paie-
ment des impòts, par exemple. Si le cuivre n'est qa'ua billon
sans valeur intrìnsèqne, il faat de toute uécessité qu'une loi
limite sa force libératoire, ou qu'ou en suspende la frappe,
car si la frappe reste libre, comme elle semble Pavoìr été à
Rome jusqu'à Sylla, ^^^ il arriverà nécessairement qne la mau-
vaise moDnaie chassera la bonne, snivant la loi de Gresham.
Dono, tant que le cuivre est reste monnaie réelle (et il
rétait à coup siir du temps de Pas sextantaire), en présence
des inégalités de poids dont nons avons parie, la balance
s' imposait. Elle était dans les moeurs, elle et sou inséparable,
le libripens. Dès lors, les ouvriers monétaires n'avaient pas
besoiu de s'appliquer à faire les pièces égales. Du moment
qu'au total ils rendaient le poids d'airaiu qui leur avait été
remis, peu importait à celui qui recevait ce stock de monnaie
rinégalité des pièces; puisqu^on les pesait, à la Un il retrou-
vait toujours son compte.
Entin, les triptyques de Transylvanie témoigneut aussi eu
favem* de Phabitude de peser la monnaie de cuivre.
En effet, la formule « uncis dnabus » qui est bien certaiue-
ment la plus ancienne des formules désignant le prix lìctif
de la mancipation, mentre clairement que P ou pesait la
monnaie de cuivre a Pépoque de Pas sextantaire, dont^ nous
Pavons vu, cette formule est contemporaine.
Qae la vento soit sérieuse ou non, la mancipation sera
toujours con^^ue dans les mèmes termos, sauf que la somme
( l) Babelox, op. cit, p. 847 et uote 2 : « L* hotel des mounaien. . .
rendait en pièces de monnaie le metal que les particuliers avaient ap-
porté en lingots ». Il cite à Pappni Fr. Lenormand, La monnaie danti
V antiquité. Ili, p. 148. Babelon, p. 596 dit que, posteri eurement k la
loi Plantia-Papiria qui créait les as d' ime deroi-once, « on négligeait
de leuT donner ce poids, si bien qu' on troiive des as qui ne pésent
qa' un qunrt ou mème seulement un sixième ou un huitième d' once ».
L'habitude de pescr se perdant aussi, ou doit admettro que e' est là
un v^ritable billon, et V on comprend la suspeusion de la frappe de In
monnaie de bronzo, ordonnée peu d' ann^^es après la loi Papiria, par
Sylla, suivant Badelon, op, cit, p. 596.
— 34 —
tixéo pour ]e prix sera daiis le secoud cas rédaite à 1- unite
ifionétaire. Sì doue ce prix rédnit est indiqné par un poida
de euivre dans lo formulaire, e' est qu'à la méme epoque le
prix réel d'une mancipatìon coDStituaDt une vento sérieuse,
était iiussi exprimé par un poids de cuivre. Par conséquent,
lK)ur pajer ce prixj il fallait le peser: « Eorumqiw numnwrum
vis et potestas uqu in numero erat, sed inpondere. » '^ Conci nona
de là que Fon pesait encore la monnaie de cuivre, au nioins
i\ F r*poque de Fas sextantaire, qui avait été otticiellement
consacré pendant Fune des denx guerres puniques.
A qnot tiennent pourtant les cboses! Si en 1857, troìs aus
avant la publication de son Histoire de la monnaie roniaìne,
310MMSEN avait ol)tenu du Ohanoine Cipariu la i>ermissìou
de décliiflrer Facfcc de vente de la femme Crétoise^ IMI lustro
savant n'aurait pas songé à F insoutenable idée d^ iuterpréter
« uiiciB dnabus » par des onces d'or. Il aurait vu quMl
8^agi88ait d'une formule, du prix ftctif de la maucipation. Il
aurait reclierclié Im origines de cette singulière expressiou,
t^moin authentiqiie qui vient confirmer les dires des ancien^
sur le caractère officici de Fas sextantaire et sur la pesée du
cuivre mounayé, au moins à cette epoque. Il aurait vn qu'en
deliors dm caa ou FEtat, accnlé à la banqueroute, lui a donne
moTueutauèment cours force pour sa valeur nominale^ la moit-
naie de cuivre n'*^tait rejue qu'au poids, tout au nioins avant
la loi Papiria, iustituant Fas semi-oncial (G65). Il aurait tronvé
hV FexplicatiOD de ces extraordinaires différences de poids
elitre des as d'une méme émission; bref tout son .système sur
la ijionnaie de cuivre romaìne, sur les causes et les procédés
de ses réductions successives, en eùt été peut-étre profondè-
nieut niodifié, Eu tous cas, en possession de tous h\s elt^meuts
du probU^me, il nous eùt donne l'avis d'un hommc vrainient
compébcnt... c'est dommage !
(l) Ha US, I, 122.
► •♦ •• ♦* «
^..y/'-'
9 y
fi
l
OUVRAGES DU MEME AUTEUR
Histoire de la propriété prétorieime et de Taction publicenne. Pa-
ris, 1889, Thorin. 2 voi. in-8'* 18 —
Histoire de la compensatlon en droit romaln. Paris, 1895, G. Masson.
1 voi. in-8'* (épnisé) 10 ^
Résumé du cours de droit romaln professe à la Faculté de droit de
Lyon. Paria, 1883-1884, Larose et Forcel. 2 voi. in-8** (épuisé). . 9 -
De la possession et des actions possessoires. Paris, 1871, Dnrand
rt Podonfì. 1 voi. in-8'* H —
Coup d'ceil blographlqoe sur qnelques jurisconsultes fran^ais du
seizième siècie: Dumoalln, son role en Suisse; Cujas. Paris, 1874,
Diiruiifl et Pedone 1 —
Etude sur les sponsores, etc, épisode d'une lutte entre la plèbe et
le patrlclat au sixième siede de Rome. Paris, 1876, E. Thorin. . i —
De la conditlon résolutoire dans les stipulations et de la stipulation
prépOStère. Paris, 1879, Larose 1 —
Des droits du vendeur à lìvrer dans la failllte de Tacheteur. Pa-
ris, 1887, A. Rousseau 2 —
Les sources des Institutes de Justinien. Paris, 1891, K. Thorin . . 2 -
De la méthode dans Tenseignement du droit, etc. Paris, I89i,
A. Colin, Laroso 2 -
De la situation sociale et politique des femmes dans le droit mo-
derne. Paris, 1892, E. Thorin I —
Le fon et le prodigue en droit romaln. l'aris, 1893, E. Thorin
et fìls 2 -
Le fragment d'Este, étude d'épigraphie juridique. Paris, 1900, Fon-
temoin^ 2 -
Le testament romaln, la méthode du droit compare et Pauthenti-
Cité des XII Tables. Paris, 1908, Fontemoing 4 —
X?
k.